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cours:

D ARCHITECTURE

qui comprend LES ORDRES DE VIGNOLE,

Avec des Commentaires, les Figures Se Defcriptions de fes pîus^ beaux Bâtimens > & de ceux de M i c h. e l-A n g e.

PLUSIEURS NOUVEAUX DESSEI-NS,

Ornemens & Préceptes concernant la-DiftHbution , la Décoration , la Matière &la Conftrudion des Edifices , la Maçonnerie , la Charpenterie, la Couverture, h Serrurerie 9 la Menuiferie, le Jardinage, & tout ce qui regarde l'Art

D £ !B A T I R>*

AVEC UNE AMPLE EXPLICATION

par ordre Alphabétique de tous les Termes.

Far le. Sieur DAVILER- Architeâe dm Roy.. TOME PREMIER.

A PARIS.

Chez Ni COLAS Langlois rue Saint Jaques, M. D C. X C V I.

AVEC '¥r:ivtl eg e^ t> u ro t.

.ttlJBWa>'U UJUjaTJJ^llilllll^UlUJimilJXUIilJUJH^^

A MONSEIGNEUR

LE MARQUIS DE LOUVOîS

MINISTRE ET SECRETAIRE D'ESTAT,

COMMANDEUR ET CHANCELIER

DES ORDRES DU ROY.

SUR- INTENDANT ET ORDONNATEUR GENERAL DES BASTIMENS DE SA MAJESTE'; ARTS, ET MANUFACTURES DE FRANCE:

ONSEIGNEUR

Oii%}.

L Archttecie dont je 'vous prefente les'

ragi

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une

reput ati^ir

TIPISTRE.

^m dejfus de tons les autres par la facilité ■de Jes règles, Çf le bon goût de Jes profils, ; qu'il a tirez, des plus parfaits Modelles de r Antiquité. Il ejl regardé par cette raifon, comme un des meilleurs Auteurs qui ayent écrit de l' Architeclure. Cejl pour- .^uoy, MONS EIGNEU R, j'ay cru qu'il ferait avantageux pour les Ou- vriers Ç^ pour tous ceux qui les empierrent., non feulement de le remettre au jour .avec me nouvelle Tradudion , mais en- core d'y joindre , comme j'ay fait des Remarques , qui pufent confirmer fes préceptes , Ç5' en faciliter l'ufage .- Et farce quon ne pratiquait pas de Jon temps beaucoup de chofes qm fe font introduites dans le notre pour la commodité Çf pour la décoration de toutes fortes d'Edifices, principalement fous voftre Surintendan- ce , je les ay inférées dans ce Livre avec

quan-

E P I s T R E.

^quantité de figures Û^ une Explication en forme de Dictionnaire 5 qui comprend tous les Termes dont on fe fert dans les Jèatimens ÇS* dans les Ouvrages qui en dépendent : ^ qui fait ^oir par le grand nombre de mots quelle renferme'^ que fous le Règne de L O U I S L E GRAND, nofîre Langue ejl bien plus féconde pour s'exprimer dans les Sciences (S dans les Arts 5 que la Latine ne [ejloit du temps dAugufle > puifque Vttru^e a eflé obligé d'emprunter des Grecs ^ quantité de Termes qui manquoient aux Romains pour l'Art de hatir. Cef y MONS EIGNEUR, tout le fruit que jay recueilli de mes voyages €f des études que fay faites fur les lieux d après les plus beaux JHonumens antiques £5* les modernes les plus approwveZj i Js meflimeraj trop heureux fi mon travail

peut

E P rs TR E.

fCHt: mériter 'voflre protection , (5" -vôus^ faire conmitre que. je fuis avec un très- profond refpecl, .

MONSEIGNEim,

Yôtrc tres-humble & trcs-obeiïTant Sem'teur AVGU5TIN Charles d*Aviler.

PREFACE

TOUR SERVIR T>' INTRODUCTION AVARCEITECTU RE.

E -nombre des Editions que nous avons du Livre de Vignole , & l'e- ftime particulière qu'en font ceux qui s'exercent ou qui fe pîaifènt à rArchitedure , en eftablifTent afTez la réputation. Delà vient aufli qu'il a efté traduit prefqu'en toutes les langues de l'Eu- rope. Mais comme les planches de ceux qui ont paru en François , font ufées , ou fi mal exécu- tées , qu'ils font tort au nom de ce fameux Mai- ftre , je me fuis imaginé qu'il ne feroit pas inutile d'en faire paroiftre une nouvelle Tradudion avec des Notes, ce qui n'a point efté fait jufquesàpre- fenr. Je 1 ay renfermé en un volume aftez grand d'un cofté pour y diftinguer jufques aux moindres parties, & commode de l'autre pour eftre porté avec foy , comme eftant le Manuel d'Architedure dont les Ouvriers fe fervent à toute heure. Qi^ant aux figures, ieles ay prifes & réduites d'après l'O- riginal, par échelles de modules, afin qu'il ne man- quaft rien à la correftion. Or d'autant que cetOu-

PREFACE.

vrage contient les principes de TArt , & qu'on le donne aux moindres Elcvcs que Ton defire en in- ftruirejj'aycrù qu'il eftoit neceflairedelesinFormcr de Ton mente , celuy de fon Au:eur eilant facile à connoilire par l'abrégé de fa vis qu'on a mis cy-

aprés.

Les Ordres eftant le principal ornement de l'Ar- chitcclure, parce qu'ils diftinguent les Baftimens or- dinaires de ceux que la magnificence élevé > ils appor- tent pi ûcoll delà confufion à l'Edifice, que de la va- riété & de l'élégance, s'ils ne font bien proportionnez &: bien exécutez. Ceux que Vignole nous a donnez ont pafle jufqu'à prefent pour les meilleurs d'entre les Modernesj&ce qui les a fait le plus fuivre, c'eft la facilité avec laquelle il en donne les Règles. Il a aufll plus imité l'Antique dans fes Profils , n'y ayant mêlé que quelques mefures qui font peu éloignées de celles de fes Originaux; ce qu'il a fait afin de tirer des plus approuvez une règle certaine la beauté de la proportion & la facilité de l'exécution fe puflent rencontrer dans un pareil degré : Cela a efté jufques à prefent d'une fi grande utilité , que fans luy l'on verroit beaucoup d'ouvrages plus dé- fectueux qu'ils ne font, parce qu'ils eftoient tom- bez entre les mains d'Ouvriers qui n'ayant pas la commodité ny le temps d'étudier, fe font fiez àluy, comme au meilleur guide del'Architeaure pour la conduite de leur travail. La précifion avec laquelle Vio-nole détermine la hauteur des Piedeflaux, des Cobnnes&des Entablemens eft inviolable, lors

PREFACE.

que l'on veutfuivre Ces mefures : &ce n'eft pas une petite différence entre Palladio qui a aquis un rang confîderable parmi les Modernes , & noftre Arclu- tedte, que les hauteurs de leurs Piedeflaux ScEnta- blemens, puifque Palladio n'excède gueres le quart pour les Piedeflaux , Scie cinquième pour les Enta- blemcns , & que Vignole donne le tiers au Piede- (lail, & le quart à l'Entablement. Il faut icy remar- quer que Vignole ayant fait fon livre vers les der- nières années de vie, ks premiers Baftimens ne répondent pas au bon gouft de Tes Profils > qu'il avoit aquis par une expérience confommée : & que cet Ouvrage luyeft autant avantageux, que le Livre de Palladio , mal exécuté comme il eft , femble dimi- nuer ( lorfqu'on le compare aves ks Ouvrages ) la haute eftime qu'on doit avoir pour un Architecte de cette réputation. Dans la fuite de l'explication de ces Ordres, je montreray par les exemples antiques les plus univerfellcment receus, que Vignole appro- che plus de l'antique que tous les autres qui ont écrit fur cette matière , ce que je confîrmeray par les ouvrages Modernes qui font honneur à la mé- moire de leurs Architedles.

La Méthode que Vignole tient pour le rang de Ces cinq Ordres , eft celle que tous les autres ont fuivie , excepté Scamozzi qui met le Corinthien entre l'Io- nique & le Compofite, &Monfieur de Chambray dans fon Parallèle de l'Architedure Antique avec la Moderne qui les divife en deux claflês , les trois Grecs d'abord, ôcenfuiteles deux Italiens. Pour

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PREFACE.

les divifions particulières, il fe fertdu Module qui cft le demi-diametre inférieur de la Colonne parta- gé en douze parties égales pour le Tofcan & le Dorique, & en dix-huit pour Tlonique, le Corin- thien, &leCompofitc, parce que ces nombres s'ac- cordent avantageufement avec les proportions qu'il

leur donne.

J'avois encore deflein de réduire Ion Module en trente parties, comme l'ont fait la plufpart des Ar- chitedles , & comme il eftdans le Parallèle > mais les fradions qui viennent de cette redudtion font bien plus embaraflantes que l'utilité qu'on enpour- roit tirer ne feroit grande.

Il faut remarquer que la différence du dedans & du dehors des Edifices, donne quelque altération auxmefuresi qu'un Ordre élevé fur un autre femble devoir cftre autrement proportionné pour faire Ton effet, que s'il eftoit furleRez-de-ChaufTée j &que la o-rofTeur du diamètre , ainfi que la diflance dont il doit eftre veu, y fait penfer avec plus d'étude, parce qu'il faut que les objets paroifTcnt dans leur perfeaion autant qu'il fe peut, nonobdantla con- trainte qu'ils reçoiventd'unefituation extraordinai- re. C'efl: pourquoy dansles ouvrages pour peu confi- derables qu'ils (oient, on ne f çauroit apporter aflez de précaution , en fe fervant de defTeins & de modelles, du moinsenpetit pour juger de l'efîet de l'ouvrage^ & c'eft une vanité ridicule de fe piquer de faire les chofes du premier coup, lorsqu'on y peut faire re- flexion , principalement quand le fujet le mente ,

PREFACE.

wamnnMWTwriiy

parce que quand le Baftimenteft fait, on le regar- de feulement tel qu'il eft , lans avoir égard aux moyens difficiles dont on s'eft fervy pour le mettre en œuvre. Il eft conftant que les beaux Edifices n*ont point efté faits fans peine , ny par hazard , quelque génie & quelque expérience qu'ayent eu les Architectes qui les ont élevez-, & l'on a toujours veu que ceux qui fe font éloignez des règles, bien loin de réùiîir, ontperdulareputation qu'ils avoient aquife lorsqu'ils s'yeftoient fournis, l'invention ne confiftantpas dans le changement des Ordres qui font les carad'eres expreflifs de la bonne Archite- dure, mais dans la diftribution des Plans & dans la décoration des Façades, dont la variété donne allez de quoy exercer le génie, quelque fécond qu'il foit à produire des choies extraordinaires.

Or comme la plufpart de ceux qui commen- cent à apprendre l'Architeflure n'en ont encore au- cune teinture, j'ay crû qu'il eftoit à propos de les informer de l'excellence de cette Science, & de la conduite qu'ils doivent tenir pour ariiver à fa per- fection.

La Nature , l'Art 5c TExercice font les trois moyens , par lefquels l'efprit humain arrive à tout ce qu'il fe propofede poffible.

La Nature eft la difpofition qui nous eft donnée en naiftant pour un talent, qui fe découvre par les inclinations que nous faifons paroiftre au dehors : fi l'on remarque par exemple, qu'un enfant regarde baftir avec attention 3 qu'il fafte de petits eiiàis pour

e 11)

PREFACE,

fe divertir, & qu'il s'y adonne fans y eftre pouffé) c'efl une marque afTeurée que s'il efloit inflruitdes préceptes de l'Art, il y pourroit faire quelque pro- grez , c'efl pourquoy ceux qui n'embrafîènt VAr- chitedlurequepardesraifbns de famille ou d'inte- reft, fans inclination, deviennent rarement de grands hommes, &c*efl de ce nombre que fbntlaplufpart des ouvriers du commun. Il n'y a rien de fi beau que l'inflifution d'un Architecfbe félon Vitruve -, & fur tout quand il luy recommande de n'eflre point adonné à l'interefl, parce que les Arts font le plus fouvent mal exercez par ceux qui font contraints d'en fubfifter , puifque cette neceflité étouffe les plus belles conceptions de l'efprit à caufe de l'impofîî- bilité qu'il y a de les pratiquer fans s'incommoder : cependant quand on a une profefîîon , on y doit non feulement trouver fa fubfiflance , mais encore du gain , pourveu qu'il foit fans reproche de la con- fcience & de fa réputation.

La Nature ayant commencé , TArt doit diriger enfuite. Il confifte dans les Préceptes & dans le Deffein. Les Préceptes s'aquierent par la leélure des livres & par la converfation des fçavants & des gens d'expérience } &ledefîèin par une application alfiduë à mettre exadement fur le papier ce que l'on a imag/né tant pour fe le reprefenter à foy mcfme que pour le faire connoiflre aux autres. Ondefîine pour apprendre, lors qu'on copie les defîèins des

IxMaiftres, ou que l'on met au net lesmefures que l'on a prifesdes plus excellcns ouvrages > &Ie def-

PREFACE.

fein d'invention eft lors que l'on compofe de foy- mefme des baftimens, mais il ne fuffit pas de gar- der fon cabinet & de ne s'attacher au deilein que par patience & fans jugement, il faut encore que rinfpc^flion des Edifices bons & mauvais faïïe le goût , de forte que le comparant les uns aux au- tres, on fe forme une diflinction du beau, d'avec ce qui ne Feil pas , qu'on y remarque les manières différentes des Architectes, comme les Peintres & les Sculpteurs djffinguent les ouvrages de ceux de leur profeiîion; par exemple entre les Italiens Moder- nes, Bramante qui eft un des premiers a eu une manière féche, parce que l'Architecture de fon temps ne commençoit qu'à fe renouveller , & tenoit encore de l'ignorance des derniers fiecles^ au lieu que celle de Michel- Ange efl: ûçre & hardie par rapport à fondeffeinj comme auiîi entre nos François, celle dePhilbert deLormc, deJeanBulan&de du Cer- ceau, efl- plus mefquine que celle de Meilleurs le Mercier, Manfart&leMuetqui les ont fuivis, & ainli des autres.

Or comme il n'y a point de pais qui renferme entièrement un Art qui a tant d'étendue, &:que les nations différentes baftiffent à proportion des diverfes températures de l'air, le froid & le chaud obligeant à une grande diflinction tant pour la for- me des Edifices que pour les matières dont on les confiruit, il faut terminer fes études par les voyages & faire des recherches curieufes qui puiflent fcrvir pour toujours, afin de profiter de ces pénibles en-

P R E T A C E,

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treprifes & de ne pas revenir comme l'on ell party. L'Italie fournit aflez de fujets à la curiofité , & au deiîr d'apprendre , fiuis aller en d'autres pais TAr- chite£lure n'ed pas dans la mefrae perfection. C'eft en cette partie de l' Europe oii l'on voit les plus fu- perbes monuments delà magnilicence des Anciens, & particulièrement à Rome qui renferme encore ce qu'il y a de plus précieux , & d'où Ton a tiré les meil- leurj principes de cet Art, eliant difîîcile de croire que les Grecs qui ont inventé les Ordres les ayent portez à un pareil degré de perfedlion que les Ro- mains, tant pour la correction , que pour la grande manière qu'ils avoient dans leur Archite£lure com- me dans toutes les autres chofes. Il faut tenir dans l'examen des ouvrages Antiques Se des Modernes un ordre qui rende utile la peine qu'on prend à les regarder. Il les faut d'abord confiderer dans leur tout-enfembleéc remarquer files parties font conformes à l'ufage pour lequel on a fait le Balliment, fi elles ont relation à la Maffe de l'Edifi- ce , & enfin fi l'harmonie & la bienfèance s'y rencon- trent. Après il faut entrer dans le détail des parties &voir files ordres font réguliers, &que les moin- dres moulures Se les moindres ornements n'échap- pent pas (ans avoir receu quelque coup d'œil. Il efl bon d'en mefurer quelques-uns , & principalement les grandes proportions fans employer beaucoup de temps à les mettre au neti œ travail ayant efté fait avec exactitude fur les Edifices Antiques, plus que furies Modernes par d'autres Architectes à qui l'on

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a une

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P n E F A C E.

a une grande obligation de s'cflre donné cette peine; & enfuite lorique Timagination eft remplie de ces belles idées, on peut inventer quelque chofe pour éprouver fes forces &: pour voir fi Pon a fait quel- que progrez. Enfin après que la Nature a commencé & que TArt a conduit, TExercice achevé; & c'eft dans la pratique que les autres parties deviennent utiles , puifque ny l'érudition , ny les difcours , ny les voya- ges, ny mefhie enfin les deftèins quelques beaux qu'ils foient, ne fervent que de peu de chofe 5 fi on ne les fçait mettre en œuvre : c'efl: cette pratique qui fait le véritable Architecte , &qui luy fait remarquer la grande différence qu'il y a entre les deffeinsà l'ou- vrage : c'eft elle qui le rend maiftre de tous les au- tres ouvriers lorfqu'il a la connoifTance de leurs mef- tiers, eftant necefîàire qu'il fçache juger non feule- ment de la Sculpture , de la Charpenterie , de la Me- nuiferie , & de la Serrurerie , mais auiîi des prix de toutes CCS chofespour les proportionner à la dépenfè qu'il a deflein de faire. Elle fait que les Ouvriers ont une déférence aveugle pour fes fentimens, lorfqu'ils font perfuadez qu'il fçait joindre la pratique à la théo- rie , & enfin avec elle on baftit & on arrive à la fin que l'on s'efl: propofée. Il eft vray que les difîicultez qu'il faut furmonter pour fe rendre habile homme en cet Art rebutent ceux qui commencent , & leur fait fou- vent abandonner la théorie pour fe jetter dans la pra- tique, puifqu'il eft impoifible d'y exceller fans les Mathématiques & principalement fans la Géomé- trie 5 l'Arithmedque & la Perfpedtive , & fans le

.

PREFACE.

deflein qui eft le plus necelfaire de tous les talents que Vitruve demande pour faire un Architcae

accompli. ^ , t ,r

L* Architeaure à qui la neceilite a donne ion origi- ne, & la commodité Ton accroiflement eft donc une fciencequien embrafle beaucoup d'autres , àcaule du rapport qu'elle a neceflairement avec elles. Tout le monde fçait qu'elle a efté inventée par les Grecs, perfeaionnée par les Romains , & qu'étant devenue enfuitel'objct'dela magnificence des plus grands hommes elle a aufli efté fujette aux meftnes chan- semens que leur fortune. Sans m'arrêter à en faire icy un long détailjerapporteray feulement de quelle manière elle a efté tirée de l'oubly elle eftoit, & comment elle a efté reftablie dans fon ancienne

fplendeur. . ^ , j i j

Les Arts ayant efté accable z fous les ruines de la de- folationque les Barbares portèrent dans les païs ou les Peuples eftoient les plus éclairez , commencèrent à renaitre il y a environ deux fiecles, foit par la vicifli- tudc des chofes , ou par la paix qui donnoit le tems a de Grands Princes depenfer à d'autres foins qu'a la confervation des Eftats qu'ils s'eftoient afllirez par leurs viaoiresi les Artifans de ce tems-là autant pour leur réputation particulière, que pour plaire à ces puillances par quelque nouveauté , fortirent de la manière ordinaire de leurs ouvrages 5c fe révoltèrent, pour ainfi dire , contre les inftruaions de leurs Mai- ftres qu'ils n'eftimerent qu'une routine fans Art, & qui ne devoit pas contraindre leurs efprits capables

I

P R E F A C E.

de produire d'eux-mefmes des inventions fingulie- res. L*Archite£lure changea de face dans cette ré- volution & à la Gothique qui s'aneantiflbit infènfi- blement , on vit fucceder TAntique que nous avons aujourd'huy. Ce ne fut pas fans peine que ce chan- { gement arriva, car d'abord les yeux encore pleins J des méchants objets que Pufage avoit introduits, ne confidererent les fragmens antiques que comme des ruines inutiles, dont on pouvoit tirer feulement quelque matière pour baftirj & négligèrent de les e- xaminer , quoy qu'ils enfermafîent les principes de ce qu'ils cherchoient. On eut recours aux écrits de Vi- truve qui eft le feul des Anciens dont il nous refte des préceptes de cet Art j ceux qui fuivirent fa do£lri- ne imitèrent jufques à fts défauts , perfuadez que la lumière du fiecle il avoit vécu efloit le flam- beau le plus afîeurépour les conduire. L'Archite- cture alors fe trouva contrainte par fes règles d'où ils n'ofoient fortir , de forte que s'ils y méloient quel- ques petits ornements, ils tenoient encore dumau- vaisgouft&de la maniéré Gothique. Mais des ef- prits plus penetrans firent reflexion à la différence qu'il y avoit entre ces préceptes Sclesbaftimens an- ciens dont ils admiroient les moindres refl:esi le Def- fein dont les Arts ne font que la production, leur en fit connoifl:reles beautez, & enfin ils en mefurerent les parties, & furpris de l'harmonie quelles avoient .• entre elles, ils crûrent avec raifon qu'il fefalloit fer- : vir des préceptes de Vitruve , comme d'un grand Maiftrede l'Art en ce qui. regarde la conftriiClion

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PREFACE.

des anciens Edifices pour en fuivre les proportions &: pour donner à leurs Baftimens une forme aufïï agréa- ble que régulière. Ainfi avec beaucoup de travail l'Architecture fe perfectionna peu-à-peu jufquesau point nous la voyons à prefent & comme l'Italie l'a voit receuë la première de la Grece^ce fut aufli chez elle qu'elle reprit Ton ancienne vigueur, & peu après paflant les Monts i ellcftitreceuë avec tantd'accucil par la magnificence de nos Rois, que leurs Balliincns pourroient aifement difputer avec les Antiques, & l'on doit efperer que dans quelque tems ils les pour- ront mefme furpafTer de beaucoup.

Or pour conferver la bonne manière que nous a- vons receuë par les écrits des plus excellents Au- teurs , il les fiut renouveller de tems en tems afin de retenir les efprits changeants dans des règles gé- nérales, (du moins s'ils ne veulent pas s'afTujettiraux particulières) & tafcher qu'il n'arrive pas à la France aujourd'huy fi éclairée ce qui cft arrivé à l'Italie prcfentement la licence dans les Arts n'a plus de bornes: puifqu'on ne voit point à Rome que les Bafti- men ts, depuis ce fiecle feulement, ayent quelque rap- port ni aux préceptes ni aux exemples de la véritable Architecture j ce ne font que Cartouches, Frontons brifez , Colonnes nichées & autres extravagances que des Architectes tels que les Cavaliers Boromi- ni, Pierre de Cortone, Rainaldi&: plufieurs autres ont mis en ufage, au mefpris de ces monuments fi ma- gnifiques dont ils fontlesdepofitaires, & que le tems a laifTé devant leurs yeux pour les inftruire -, & ce qui

PREFACE.

eftdeplus remarquable, c'efl: que leur Peinture Se leur Sculpture font femblables à leur Architcdure : aufîi a-t'on toujours obfervé que ces trois Arts ont eu le meime fort dans les ditterens tems , parce qu'ils partent d'un mefmc principe, quieft leDefTein : & puifque ces Architedtes eiliment leurs caprices des inventions ingenieu (es , & difent que c'elt une erreur de fe contraindre par les règles, lorfqu'on a droit d'en faire de nouvelles , il eft évident qu'ils pren- nent le chemin de tomber dans une manière de baftir moins artifte que la Gothique , & tout-à-fait oppofée à l'Antique qui eft fans doute la meilleure & laplusaffurée.

Il eft à propos de faire remarquer les changemens 5c augmentations faites à ce Livre, dont le Volume eft plus commode que ceux qui ont paru en grand , & les Figures plus corredes que dans les autres Edi- tions qui ont efté données en petit: outre qu'y ayant obfervé la propreté dutrait&la jufteftè des ombres, qui ontefté négligées dans l'Original, j'ay réduit en grand ce qui n'a pas pu eftre aftez expliqué en pe- tit faifant tous les grands modules égaux , & mettant les profils à droite , & les échelles de modules aux endroits neceftàires. J'ay de plus ajouté les trois pre- mières Planches qui manquoient à l'Ordre Compo- rte , auifi bien que les plans & les titres qui font au bas de toutes les Figures que j'ay delîinées avec exactitude , & qui ont efté gravées par le Sieur le Pautre le plus habile Graveur pour l'Archite- dture i & employé à graver les Baftimens du Roy. Ce qui eft d'Italique au Texte, a efté ajouré pour

PREFACE.

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l'éclaircir & rendre le fens complet, ou pour faire connoiH^re les mots changez, parce qu'ils eftoient im- propres ou équivoques, comme. Corniche ouOrne- mens de dejjus^ pour fignifier Entablement : & T^ila- Jhe 5 pour dire ^P Hier ou Jambage. J'ay continué de mettre à tous les Ordres les noms des membres, mou- lures & ornemens, fui vant l'intention de Vignole,qui n'en avoitmis qu'au Tofcan.Mes Notesjqui font d'un plus petit caradere & beaucoup plus amples que le Texte, le rendent intelligible , & les exemples que je cite, font d'une grande autorité, pour faire valoir la doclrine de Vignole. J'ay aufîî inféré les Defleins de plufieursdefesBadimens, auxquels j'ay jugé à pro- pos d'en joindre quelques-uns de Michel-Ange le plus grand Architede des Modernes.

Quoyque ce ne fuft pas mon defTein de faire un Traité complet d'Architedlure , la diverfité de la matière & la connoifîance de l'Art , m'ont infènfi- blcment engagé à pafîer les limites que je m'eftois prcfcritcs, écàparlerdeprefque toutes les parties de J'Architedure, comme des Portes, Feneftres, Ni- ches, Cheminées, 6cc. de la Diftribution & de la Dé- coration des Baftimens & des Jardins : des nouveaux Ornemens de Sculpture, deMenuiferie, de Serru- rerie &c. des Compartimens de Lambris, Voûtes & Pavé : & de la Matière & de la Conftrudion des Edifices: &:mefme à expliquer dans une Table par ordre alphabétique prés de cinq mille Termes concer- nant l'Art de ballir, & contenus dans lesdifcours & les figures de ce Livre , dont plus de la moitié n'avoit pas encore efté definie,& ce qui en avoit mefme paru j

PREFACE.

n'avoit pas efté traité afîez à fonds , ni confirmé par des exemples, comme dans cette Table. Ainfitout ce qui avoit efté obmis par les autres Auteurs , qui la plus-part n'ont fait que des Commentaires fur Vi- truve, qui ne regardent plus nos ufages 5 ni l'Art de baftir d'aprefent , fe trouve renfermé dans ce Livre -, e'eftaulTicequienfait l'avantage, Se ce qui le rend non-feulement necelTàire aux Architeéles , aux Deiîinateurs & à tous les Ouvriers qui travaillent aux Baftimensi mais encore utile à toutes fortes de per- fonnes qui fouhaittent avoir une parfaite idée de l' Architedurcjpour en parler pertinemment, ou pour fe communiquer avec ces mêmes Ouvriers.

Enfin j'avoiie que je n'aurois pas ofé entreprendre un ouvrage de cette étendue fans la follicitation de plufieurs perfonnes fçavantes dans l'Architedure , qui m'ontperfuadé que pour rendre de quelque uti- lité le fruit de mes études , & de mes voyages , je de- vois traiter les matières de ce Livre auflî amplement que je l'ay fait. J'avoue encore que fans me prévaloir de mes propres forces, j'ay confulté fur les doutes que je pouvois avoir , les perfonnes les plus éclairées, pour éviter la prévention dans mes fentimens , qui eft le défaut ordinaire oij tombent ceux qui fe mêlent d'écrire, & que je n'ay eu d'autre intention , que d'ac- quérir par ce travail une véritable eftime qui efb la plus folide recompenfe de la vertu.

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L A VIE

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JACQUES BAROZZIO DE VIGNOLE

ARCHITECTE ET PEINTRE,

U 1 s Qjj E jufqu'à prefcnt aucun de ceux qui ont mis ce Livre en lumiè- re , n'a pris le foin de donner une idée du mérite de fon Auteur , j'ay crû qu'il eftoit à propos , ayant re- cueilli de divers endroits les allions de fa vie , de faire connoiftre que par Ces emplois & fcs ouvrages il a efté un des plus grands hommes defaprofelîîon.

Les guerres civiles de Milan ayant ruiné Clément Barozzio Citoyen de cette Ville & d'alTêz bonne famille, ilfc vit obligé à la quitter Se à préférer ainfi fon repos domeftiqueau fejour de fa patrie ; ilchoi- fitpour fa retraite Vignole petite Ville du Marqui- fat du mefme nom fituée dans le Territoire de Bou- logne , il eût de fa femme qui eftoit Allemande, un fils qui naquit le i . jour d'0£bobre Tan i foj. & fut nommé Jacques Barozzio. Clément ne fur-

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T> E V I G N O L E.

vefcucpas long-temps aux premières années de cer enfant ■■, ainfi Vignole (pour l'appeller du nom de fa patrie par lequel il eft le plus connu) eflantrefté fans père, & n'ayant d'autres moyens que ladifpo- lition naturelle qu'il avoit pour le DefTein , s'en al- la à Boulogne pour y apprendre la Peinture, dans laquelle il ne fit pas grand progrez, parce qu'il n'en receut pas d'aflez bons principes i mais comme il avoit une forte inclination pour î'Architedlure , dont il avoit fait quelques petits Defleins qui réùilifloient aflez bien , il refolut de l'embrafîer pour en faire fa profefïïon, 6c ayant aquis quelque réputation dans Boulogne il s'adonna à derfiner d^s Edifices pour plufieurs perfonnes, & principalement pour Fran- çois Guichardin , alors Gouverneur de cette vil- le qui envoyoit ces Defleins à Florence à un cer- tain Frère Damien de Bergame pour en exécuter les Modèles en bois colorez comme les matières dont on les vouloit baftir. Mais Vignole voyant quel'Architedure ne confiftoit pas feulement dans les Delîèins ni dans la lecture dts écrits de Vitru- ve, & que l'ouvrage par fa grandeur eftoit fort dif- férent de ce que l'imagination avoit conceu & de ce que les mains avoient exécuté par ces fortes de Defleins , prit refolution d'aller à Rome pour y ti- rer des incomparables Originaux de l'Antiquité les règles de cet Art qu'on y trouve dans toute leur pureté.

A fon arrivée en cette ville il fefervit de la Pein- ture pour fubfiiter : mais comme elle luy produifoit

o

L A V 1 E

peu de chofe ilfemit à delTiner pour Jacques Me- lighini Ferrarois Archirecle du Pape Faul 111. & après avoir demeure quelque temps dans cet exer- cice, comme il y avoit alors dans Rome une Aca- démie d'Archite6liire compofée de plufieurs per- fonnes de qualité , donc les principaux eftoient Mar- cel Cervm qui fut depuis le Pape Marcellî.^ les Sei- gneurs Maffei & Mazzuoli , Vignole le donna au fervice de cette compagnie à qui il le rendit fort utile pour mettre aunetlesrefolutions quiyavoient efté arrêtées fur les difficultez de l'Art, &àme- furcr & deliiner les anciens Edifices de Rome: cette pratique le fortifia dans le bon gouft & luy fit prendre la manière antique à laquelle il s'at- tacha de telle forte qu'il ne s'en elt jamais écar-

îc. . .

Il arriva enfuite que François Primatice Archi- tecle & Peintre Boulonois, qui efloit venu en Fran- ce au fervice de François Premier , fut renvoyé à Rome l'an 1^37. avec ordre d'acheter des Statues antiques, & de faire mouler les plus belles. Vigno- le s'y trouvant pour lors , Primatice fe fervit de luy dans fesentrepnfes, & l'ayant reconnu pour un homme intelligent & d'exécution , luy propofa de venir en Fiance , ce qu'il accepta volontiers. Pendant deux ans qu'il y refta, il le fecourut dans tous fes Ouvrages & luy aida à jetter en bronze ces Antiques qui font à Fontainebleau. Outre plu- fieurs Pc rfpedtives qu'il fit dans le mefme lieuoù le Primatice peignit des Hiftoires , il dellina des

T> E V I G N O L E.

baflimenspourleRoy, dont les Guerres empefche- rent Texecution. On tient qu'il adonné un Defîein de Chambor; mais il n'y a pas d'apparence que ce Ibic celuy-là qui ait efté exécuté, parce quel' Archi- te£ture de cette Maifon Royale n'a nul raport à l'An- tique que fuivoit noftre Architecte : aufll dans fon Livre de Perfpe(Sl:ive il parle du fameux Efcalier de ce Chafteau 5 il ne paroit point y avoir eu de part non pas mefme à l'exécution.

Il retourna enfuite à Boulogne pour s*acquiter de la parole qu'il avoit donnée au Comte Philippe Peppoli Prefident de la Fabrique de faint Pétrone pour travailler à l'Eglife : le Deflein qu'il en donna fut tellement approuvé de Jules Romain Peintre fameux, & de Chriftophe Lombard Archite£l:e du Dôme de Milan, qu'ils le confirmèrent parleurs fi- gnaturcs, & Vignole dans cette occafion triompha de l'envie de Tes compétiteurs qui tafchoient de le traverfèr. Pendant Ton fejour dans cette ville il fit le Portique de la Façade du Change , il baftit à Minerbio le Palais du Comte Alamano Ifolano 5c la maifon del Bocchio d'une invention particu- lière, &: acheva le Canal du Navilio jufques dans Boulogne qui en eftoit encore éloigné de plus d'une lieuë. Ayant elle mal fatisfait de ce tra- vail, quoy que fort utile , il s'en alla à Plaifance ou il donna le Deffein du Palais du Duc de Par- me , &: après avoir commencé l'ouvrage il en laif- fa la conduite & les Dcileins chifrez pour en pourfuivre la continuation à Hiacinthe Barozzio

O 11

L A V 1 E

fon fils qui eiloic déjà eneftat de le foulager dans fes travaux.

Après avoir fait une fort belle Chapelle dans l'EgHTe de laint PVançoisàPerouze, & après avoir baiH TEglife de Mazzano, celles de faintOrefte & de Noftre-Dame des Anges à Aillfe & plufieurs Maifons pour des particuliers, il revint à Rome le Vazari l'ayant produit au Pape Jules III. qui l'avoit connu pendant Hi légation à Boulogne , il fut fait Architecte du Saint Pcre Tan du Jubilé iffo. il baftit la Vigne [ules hors la porte delPo- polo , qu'il enrichit de Fontaines ingenieufes pour i'ufage & l'ornement de cette belle maifon, il fît le corps de logis fur l'entrée & le petit Temple dédié à faint André fur la voye Flamine au Faux-bourg dcl Popolo. Depuis la mort de Michel- Ange , il fut le reilc de fa vie Architecte de l'Eglife de faint Pierre y S>z les quatre petits Dômes qui accompagnent le grand, dont il y en a deux d'achevez, font faits fur fon Dcfîèin.

Enfin le Cardinal Alexandre Farnéfe connoif- fant fon mérite le préféra à tout autre pour l'exécu- tion de fes magnifiques entreprifes : il acheva la Face de fon Palais du collé du Tibre, & fit la Galerie qui a eflé peinte parlesCaraches, la fenê- tre du balcon de l'entrée fur la place , plufieurs portes , des manteaux de cheminées , & des orne- mens dans les appartemens -, & ce Cardinal ef- tant Chancelier luy fit faire la Porte de Saint Laurent in Damaffo , & un Defîein pour celle

M»^

"D E V I G N O L E,

de la Chancellerie qui n'ajamais efté exécuté.

La Compagnie de Jefus ayant efté favorable- ment receuëSc eftablie dans Rome par le Pape Paul m. le Cardmal Alexandre Farnefe fon neveu fît ba- ftir pour les Pères de cette focieté l'Eglife de leur maifon Profeflè dédiée au faint Nom dejefus. Vi- gnole fit voir la capacité dans cet ouvrage j le grand Ordre qui eft Compofite eft de mefine qu'il l'enfei- gne. Il fit aulîi le Deflein d'un Portail qui n'a point efté mis en œuvreàcaufe de fa mort, & n'éleva l'E- difice que jufques à la corniche. Jacques de la Porte fon élevé fit la Voûte, le Dôme, le Portail , la Chapelle de la Vierge & les Autels , & cette Eglife fut achevée l'an du Jubilé 1 5-7 f.

Entre quantité d'ouvrages tels que l'Oratoire de faint Marcel , la Chapelle de l'Abbé Riccio dans l'Eglife de fainte Catherine des Cordiers , celle de fainte Anne au Faux-bourg Pie , & plufieurs autres dans l'enceinte de la Ville de Rome & aux environs , le plus confiderable Edifice qu'il ait baftieftleChaf- teau de Caprarolle, à huit ou dix lieues de la Ville. Ce fut en cette occafion que le Cardinal Farnefe luy donna lieu d'exercer fon génie & fon expérience. Quoyque cette Maifon foit pentagone auififîngu- liere par fa figure que par fa fcituation fur une col- line entourée de vallons, elle ne laifte pas d'eftre commode & en belle expofition : la Cour en eft ronde , & communique à quatre appartemens à cha- que eftage , avec une grande Loge fur le devant , par deux Portiques circulaires l'un fur l'autre couverts

9 ly

L A V I E

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d'une plate-forme -, les Ecuries & les Cuilîncs font leparécs du corps du baftimentquiparoilluneFor- terefîe au premier afpecl- , & néanmoins c'ell un Pa- lais que des Ordres fort réguliers didinguent de la manière des vieux Châteaux qui relie aibloient plu- toft à des prifons qu'à ces Maifonsdeplaifance , & les Peintures de l'hiftoire allégorique de la Maifon Farnéle des fameux Thadée & Frédéric Zuccaro achèvent la magnificence de cet agréable féjour. Il y a plufieurs perfpeclives de Tinvention & du pin- ceau de Vignole , il eftoit fort entendu dans l'Op- tique qu'il avoit apprife dés fa jeunefle , & cette con- noifîance lu y a voit donné une grande ouverture pour l'art de baftir, il en a compofé un traité dont Hiacinthe Barrozio donna les mémoires au Père Ignace Panti Dominicain Profelîeur de Mathéma- tiques qui l'a mis au jour avec des Commentaires l'an 1583.

Le Baron Berardino Martirano eftant arrivé à la Cour d'Efpagne pour fes affaires particulières 3 le Roy Philippe Second qui le connoiflbit pour un homme éclairé dans les Arts plus qu'aucun autre de fa qualité luy donna ordre de faire tra- vailler par toute l'Italie des " Architcdles pour un Deflein de l'Eglife de faint Laurent de l'Efcurial , il y en eut à Gènes de Galeazzo Alefli , à Milan de Pellegrino Thibaldi , à Venize d'André Palladio, & un de l'Académie du Deflein de Florence , ou- I tre un autre que le grand Duc fit faire à Vincent Danti qu'il envoya en main propre au Roy : enfin

<D n V î G N 0 L E.

ce Seigneur ayant jufques à vingt deux DcfTcins de differens Archite£les , il les donna à Vignole qui en fie un fi beau , aidé des penfées des ancres, qu'il fut le plus agréable à Philippe IL & à tou- te la Cour , ce qui fut caufe que ce Seigneur luy propofa des conditions avanrageulcs & des ap- pointements confidcrables pour l'engager au 1er- bice du Roy Catholique : il fit ce qu'il peut pour le faire venir en Efpagne & lui faire exécuter l'ouvrage j mais V^ignole le remercia . autant à caufe qu'il eftoit trop âgé , que parce qu'il travail- loit avec afrea:ion à TEglife de faint Pierre , auiïï l'on ne fuivit pas fonDeiîein -, car on tient que c'eil Louis de Foix Parifien qui a bafti cette Maifon Royale.

Le Pape Grégoire XI IL & le Duc de Floren- ce , ayant quelques differens pour les limites de leurs Éllats dans le voifinage de Citta di Caliel- lo , Vignole fut député de la parc de fa Sainteté pour les régler ; il s'acquitta de cette commifTion avec la fatisfaclion du faint Père , & eflant de re- tour après s'eflre promené plus d'une heure avec ce Pape , en luy rendant compte de l'affaire , il prit congé de fa Sainteté pour aller le lendemain à Caprarolle i mais la nuit il fut furpris de la fièvre, & fa maladie dura depuis le premier jour de Juillet jufques au feptiéme qu'il mourut , l'an 15-73. ^§^ ^^ foixante & lix ans. Son corps fut ho- noré d'une Pompe funèbre par les Académiciens du Deflein qui raccompagnèrent à l'Eglife de

LA VIE T>E VIGNOLE.

■p

iainte Marie de la Rotonde ; eftant ordonné par une fecrette providence que le plus célèbre Ar- chitefl'c de Ton temps , fufl enterré dansleplus beau &le plus magnifique Edifice du monde.

■m

TABLE

TABLE

DES

TRAITEZ ET FIGURES

o u PLANCHES DE CE LIVRE.

PREMIERE PARTIE.

p

R E F ACE pour fêrvir dlntrodLi£l:ion à rArchite6lure.

LJ VIE de Vignole.

T RE F ACE de Vtg7iole.

FI G UR E S des Principes de la Géométrie. Flan- elle t page j.

T>ES MOULURES -i & de la manière de les bien profiler, p.j. PI. A. p. iij.

^es Ornemensdes Moulures, p. vj, PI. B. p. vij. T^u choix des Profils, p.x. PI. C. xj. DES CINQ^ORDRES EN GENERAL. pag. I . Planche i . -

"DE VORDRE TOSCAN. p.6.P1.2. Portique Tofcanfans^iedefial. p. lo. PI. 3. Portique Tofcan avec Tiedeftal. p. 1 2 . PI 4. Tiedeftal& Bafe Tofcane. p. 14. PI. f. Chapiteau & Entablement Tofcans. p. 1 6. PI . <>.

u

TABLE DES TRAITEZ

i

"DE VORTDRE 'DORI^E.p.i'è.^Vy.

ToniqîieT>oriquefa?is Tiedeftal. p. 24. PI. 8. Tortrqtie dorique a'vecTiedeftal. p. 26. PI. p. Tiedeftal& Bafe T>orique. pag. 2 8 . PI. 1 o. Entablements '^Doriques, p. 3 o. PI. 1 1 . p. 3 2 . & PI. 1 2 . 'Plafonds des Corniches^oriques.'^.l^. PI. 13. 6^14..

"DE L'ORT>RE IONIQUE. p.^ô.Flis.

Tortiqiie Ionique fans Tiedefial. p.40. PI. i(5.

T or tique Ionique avec Tiedeftal. p. 42 PI- 1 /•

Tiede(lal-i Baje & Impofte Ioniques, p. 44. PL 1 8 .

Entablement Ionique, p. 46, PI. 19.

Chapiteau Ionique, p. 48. PI. 20.

Manière de tracer la l^olute Ionique, p. 50. PI. 2

Autre manière de tracer la Volute Ionique, p. 5 2. PI.

22.

Defcription de la Volute de Goldman . p . 5-4 . PI . 2 3 . 'DE L'OR'DRE CORINT HIEN.ip. s<^.

PI. 24.

Tortiquc Corinthien f ans Tiedeftal. p. 60. PI. ^ f- Portique Corinthien avec Tiedeftal. p. 62. PL 26. Tiedeftal & Bafe Corinthienne, p. 64. Pi. 2 7. Tian & profil du Chapiteau Corinthien, p. 66. PI. 2 8 Chapiteau & Entablement Corinthiens, p. 7 o. PL 29.

T>E L'ORDRE COMTOSTTE.p.yz.Fl^o.

T or tique Compofitefans Tiedeftal. p. 76. PL 3 1. Portique Compofite avec Tiedeftal. p. 7 8. PL 32.

ET DES FIGURES.

Tiedeftal& Bafe Compofite. p. 80. PI. 3 3 .

Tlan & profil du Chapiteau Compofite. p. gi -PL 3+-

Chapiteau à' Entablement Compofites. p. 84.. Plane.

3 f- Tlcifonds des Corniches Corinthienne & Compofite.

p. 88. PI. 36.

Impofies Corinthienne, & Compofite. p. 92. 11. 37. Chapiteaux Antiques & Bafe Attique. p.p6 & 99.

PI. 38. „.

Manières de diminuer les Colonnes, p. 1 00. PI. 3 9. "DefcriptiondelapremiereConchoïdedes Anciens, p.

10+.PI.40. Manière de torfer les Colonnes, p. 106. PI. 41 . T>es Colonnes torf es orfiées. p- 1 10. PI-42. Entablement de Couronnement- p. 1 1 2 . PI. 43 .

©£5' TORTES EN GENERAL, p. 114- PI.44.A.P. 117.

Torte Ruflique d'Ordre Tofcan. p. 1 2 2 . PI. 44. B. "Forte pour le Talats de la Chanceler le. p. 124. PL

45". Torte du Château de Caprarole. p. 1 2 6. PI. 46. Torte de l'Eglife de ^'.Ltf//r^«r inDaniafo. p. 128.

1P1 4.7 Torte du Salon duTalaisFarnéfie. p. 130. PL 48.

^DEJJ' FENESTRES EN GENERAL. p. 132. PL 49.

Feneftredu Talats Sachetti. p. 142. PL 50. Fenefîrede Fignole, p. 144. PL fi.

\

^

^TABLE DES TRAITEZ

J

T>ES NI CHES EN GENERAL, p. 1^6.

PI. f2. & p. 14.9.

Niches en Retables d'Autels, p. 1 5-4. PI. 5-3. Niche du Salon de Clagni. p, i ^6. PI, 5-4.

T>ES CHEMINE'ES EN GENERAL p. 158. PI. ff.

Cheimnée du Talals Farnéfe. p. 16^. PI. '^6. Grandes Cheminées pour Salles & G aller les. p. i ^^.

PI. 57. Moyennes Cheminées pour les Chambres. ^0.16%, PI

58.

T élites Cheminées pour les Cabinets, p. 170. PI. 5-9.

L^ DISJRIBVriON DES PLANS ET DE LA DECORATION DES FAÇADES, p. 172.

Tla7î des Offices, p. 1 74. PI. 60.

'Plan du ReZ'de-Chauffée. p. \j6. PI. ^i .

Plan du premier Etage, p. 1 80. PI. 62 .

Elévation du grand Corps de Logis, p. 1 82. PL 61 .

A. Elévation d'une des Ailes & Coupe du grand Corps de

Logis, p. 184. PI. 63. B. Explication de la Charpeiiterie. p. 1 8 (5. PI. 64. A. &

64. B. T^elaT^ecoration des Jardins, p. 190. PI. d^'. A. &:

p. 200. PI. 65". B..

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ij

ET DES FIGURES.

"DE LA MATIERE ET T>E LA CONS- TRUCTIOR 'DES EDIFICES. ^.201.

Des Tierres propres à bâtir, p. 202 .

Des Marbres & de leurs différentes couleurs . p . 2 o 5? .

De la Liai f on des Tierres. p. 2 1 3 .

De VU (âge du Fer dans les Baftimens. p. 2 1 6. PI. 6 f .

C.&6f.D. Des Bops qu'on employé dans les Baftimens. p. 22 o.

DE LA COVrERTVRE DES COMBLES.^.iii.

Du Tlomb. p. 224.

Du Cîiivre. p. 225.

De l'Ardoife. p. Ibidem.

DelaTuile. p. 226.

Des J^ ITRES. p. 227.

De la Teinture oulmpreffiondans les Baftimens.^.

228. DE LA CONSTRUCTIONDES EDIFICES. p.231.

De la manière de planter les Bàtimens. p . Ibidem. Des Fondemensdes Edifices, p- 2 3 3 De la Coupe des î*/>rr<?j-.p.2 36.PL<5(j. A.&dd.B. p. 241.

REMARmjES SUR §UEL^ES B ASTI- MERS DE FIGNOLE, p. 245-.

De VEglife de Saint André à Ponte-Mok.p. 246. PI. 6j.

U JIJ

TABLE DES TRAITEZ

I iJedans de l'Eglife de S. André, p. 2 48 . PI . 6 8 . ^Dt' l'Egiife du Grand Jejî'i^ à Rome. p. 2 5'o. PI. 6p.

&70. . ^

De la Vigne du 7ape Jules a Rome. p. 2 5'4, PI. 71. ^Du Château de Capraroky ô-c. p. 2 56. PI. 72. Elévation du Château de Carparole* p. 2 fp . PL 73 .

SECONDE PARTIE.

np REFACE SUR LA VIE ET SUR LES ^ OUVRAGES DE MlCHEL'ANGE.^.î6i.

TorteduTeupleàRome. p. 2 68. PL 74.

TorteTie^ à Rome. p. 270. PL 7 f.

'Porte de la Vigne du Patriarche Grimani à Rome, p .

Profils de s Tort es ditTeuple i Pie^ & Grimani. p.

274. PL 77.

Porte de la Vigne du Cardinal Sermonette à Rome.

p. 276. PL 78. Porte de laVigneduT^uc Sforce^ a Rome. p. 278.

PI. 79.

Profils desPortes Sermonette& Sforce.^.2%Q>^V%o.

Le Capitole ?noderne de Rome^irc P.282.PL81.&82. porteprincipale duCapitole. p. 2 86. PL 83.

ET DES FIGURES.

Tortefous le Tortique du Capitale, p. 2 8 8 . PI. 84.

Feneftres à Balcon, duCapitole, p. 290. PI. 8f.

Chapiteau Ionique de Michel- Ange au Capitale, p. 292. Pi. 86.

BASES & Chapiteaux Corinthiens ^ de feiiilles dAchante & d'Olivier, p. 2^^. PL 87.

Ba[es & Chapiteaux Compofites-, de feuille s de Terfd érdeLaurier. p.icfô.FlSS.

Bafes Compofees & Chapiteaux Symboliques, p. 25)8. PI. 85?.

Cannelures rudentées & ornées, p. 300. PI. 90. COLONNE avec diver/es bandes, p. 302. PI. 91.

T)ifpo/itions de Colonnes & de Tilajlres.p.^ 04.PI.9 2 .

T>iverfes Efpeces de Colonnes extraordinaires &

fymholiques. p. 306. PI. 93- T>iverfes Efpeces de Tiedeftaux extraordinaires, p.

312.Pi.94- Divers Balujires d'Apui. p. 3.T 8 . PI. 9 f

"Divers Entrelas d'Apui. p. 324. PL 9^- Diverfes Efpeces de Boffages. 3 2 6. PI. ^f. Entablemenspour les Façades , & Corniches pour les Apartements.p. 3 2 8. Pi. 98»

TABLE DES TRAITEZ, S^c.

"^m

DES COMPARTIMLNS EN GENERAL, p. 3 3 5.

T)es Compartimens des Murs de face, p . 3 3 (>.

'Bes Compartimens des Lambns. p. 3 3 8. PI. 5?p.

T)es Compartimens^ Ajfemblages^ & profils de Me- nuiferie. p. 340. PI. 100.

^es Compartimens , des Voûtes & Tlafondsp. 3 42 . PI. lOI.

"Bes Compartimens du pavé. p. 348. PI. 102. & 103. P-3 5'3-

AVERTI SSEMENT.p.^S^.

EXPLICATION DES TERMES D'ARCHITECTVRJE, p. $5i.&c.

m

TABLE

TABLE

DES MATIERES contenues en ce Livre.

A

Ai^ANT HE : Tes Efpeccs & fon Ufage dans les Chapiteaux, Page 25?4- Acouplement des Cûlonnes : défaut dans le Dorique , avec exem- ple. ;?■ zo. comme fe doit faire celuy des Pilaltres avec les Co-

lonH€3-2I.

jicrsteres , leurs proportions./?. 2 7 2 ont donné origine aux Ba- luftrades. 518.

Aires y comment pavées chez les Anciens- p. 5 50. comment el- les le font aujourd'huy, 551. é-c celles de Plâtre & de gyp pour les Planchers. 552.

^//^'^j dans lesjardins: leurs efpeces, & moyens de les confer- ver-/?. 195- leurs largeurs & leurs iflfuës. 1 94-

Amphithéâtre ou Arènes de Ntfmes , autrefois Coloniedes Ro- mainsen Languedoc : fon Tofcan trop ruftique./?- 8.

Amphithéâtre de Pôle en Dalmatie- Ibidem.

Amphithéâtre de Vérone en Italie : confufion de fesBofTages.

Apareil, ce qui contribue à fa beauté-;?. 557. pratique pour fa

propreté- Ibidem- Apartement , fa diftribution- p. 178- quel eft le moindre.

ArbriJfeaHx, ceux qui conviennent aux Parterres- ;>• 1 9 1 - Arc de Conftantin à Rome : proportion de fon piedeftal- p. 64. difproportion de fon Impofte- 91. Ô^Bafe de fon Co- rinthien. 99-

aa

TABLE

fÊÊÊt

u4rc des Banquiers y vulgairement dit des Orphevres dans le Marché Romain : confufîon de Tes ornemens. p. 1X.&75.

j4rc de Gordien i aUtren:ient Vylrcdes Portugais dans le cours à Rome: quand & pourquoi démoli. /?. 124.

Arc de Jamsy à Rome: difproportion de fes Niches, p. 148.

Arc de Septime Severe , à Rome : proportion des Clefs de fes Arcades p. 6i. de Ton piedeftal. 64. de fon Ordre. 75. de Ton Chapiteau. %z. difproportion de fon Importe. 92.

Arc de Titm , dans le Marché Romain : proportions des Clefs de fes Arcades, p, 61. de fon Piedeft.1l. 64. 8c 8o.de fon Ordre. 75- beauté de fon Chapiteau. 82. relief de fa Frife. 84. fes Modillons extraordinaires. 88. fes Niches.

154. Arc deTrhfvpbe y^Vâvls : proportion de fon Piedeftal. p. 6\. Arcades , leurs proportions ordinaires, p. 10. & 40. abus

touchant les Arcades. 76. réfutation de ce que dit Sca-

mozzi touchant les piliers des Arcades de Vignole. 78.

usages contre la folidité fur ce fujet dans des Palais & Ba-

filiques. ibidem, yirchi[cB:e y les qilaîitez requifes pour le rendre accompli,

Fref.icey doit ((javoir l'Hiftoire. p. 58. $11.

ArchiteEles^ScîiîpUurs& Peintre s^ dont le s N^ms & quc'lquesOuvragesfont rapportez dans ce Livre.

Léon Baptiste Alburti Florentin, Architede qui a écrit de l'Architedtive : mutulcs de fon Dorique. />. 52. fon opinion fur la conftrudion des Voûtes dçs An- ciens, p 545.

Jacques Androuet dit nyj Cerceau, Architcfte : fon goût pour l'Architeftare dont il a écrit. Préface.

Michel Anguieru , Sculpteur François a travaillé au Val i de Grnce. p. i io.

J ô s t T' H d' A R p I N , Chcvalierde S. Michel , a peint dans le Cspitole p. 285.

DES MATIERES.

Daniel Barbaro , Vénitien Patriarche d'Aquilée , qui a ti aduit& commenté Vitruve : défaut de fa Frife Dorique.

HiAciNTE Barrozio, Filsdc Vignolc , Architedc. P'ie de f^ignole.

Pierre Beretini de Cortone, Peintre & Architecte : fon goût pour l'Archicedure. Préface.

Jean Laurent Bernin Napolitain, Chevalier de l'Ordre deChrift, Architecte, Sculpteur & Peintre Tous pluiîcurs Papes :fes Ouvrages raportez dans ce Livre.^. 25. iio. 13(5. 248. & 258.

François Blondel, Profefleur d'Architedure & Maifîre de Mathématique de Monfeigneur le Dauphin : fon opinion furl'Architeduredontilaécrit./?. 4. il a mis en ufageTIn- ftrumentdeNicomede. 104.

François Boromini, Romain, Chevalier del'Ordrede Chrift, Architecte & Sculpteur, fon goût pour T Architeftu- re.?rf/<«c^.fes Niches à S.Jean de Latran.;?. 154- a bafliSan- Carlino aux quatre Fontaines à Rome- 248.

Abraham Bosse, Graveur, quia écrit de l'Architedure,

a cherchéle trait de la Volute Ionique.^. 50.&amisaujourles Oeuvresdu Sieur Defargues. 242.

Bramante Lazeri d'Urbin,Architefle de la Fabrique de S- Pierre fous plufieurs Papes : fa manière de Profiler. Pré- face, a bafti laChancelerie deRome. /?. 23-& 124. Com- pétiteur de Michel- Ange- 265.

Jacques de Brosse, Architede du Roy : fon Tofcan à Luxembourg./?. S. Et fon Portail de S. Gervais. 20.

Jacques Bruand Architede du Roy : comme il a traite le Dorique./>-2i.

Libéral Bruand Architefle du Roy , adonné le deiTein

de l'Hôtel Royal des Invalides. />. 521. Jean Bulan Architede , fon goût pour l'Architeélure. Préface, fes Triglyphes./». 5 2 . Et ia Bafe. 44.

Pierre Bullet Architecte du Roy , a bafti la Porte

a a ij

TABLE

de faint Martin à Paris.;. 9- ,„r j /i

CALLiMACHus,Sculptear Athénien firmommel Induitrieux,

a inventé le Chapiteau Corinthien. ;?. 56. Les Carraches, fameux Peintres Bolonnois.r/<r^f^i;«o/f.

Hannibal a peint dans le Palais Farnéfe. Ibid. ^p. 1 64. Pierre Cataneo Siennois, Architeâe qui a écrit del'Ar-

chite(ftare;SeaateurdeVitruve.;. 44. , . , ,,^ ,. RoLAKDFREARTSr.DECHAMDRAY, quiaectit dc l Archi-

tedure : fa divifion des Ordres. Préface. Vincent Danti Architeae duGrandDuc deTofcane , a

faitunDelfein pourTEfcuriaL/'^'t^f ^/^«o/^. François Derrand JefuitequiaécritderArchiteaure;elti-

mépourlaCoupedespierres.;?. 242. ^ .

Girard Desargues Lyonnois, Géomètre, quia écrit du

Trait & de la Perfpedtive : pourquoy peu intelligible aux

Ouvriers./?. 241. / j

Antoine Desgodez Parifien , Architede, quiaecritde l'Archineaure, a mefuré les Edifices Antiques de Rome.

p. 46. 6^84. - ^ ,r J

Louis de Foix Parifien, Architede de l'Efcunal. K;f de

F'tonole, » r

Martin des Jardins de Breda Sculpteur du Roy, la

StatuePcd(.{lredeLouisleGrand.;)-5i6. Gabriel le Duc, Architede, (es Colonnes du Val de Gra-

DominIque Fontana deMilienLombardie, Architefte

fous Sixte V. à Rome.;. 124. Galeasso Alessi, Architede Génois, a fait im DefTein

pourrEfcuria!.Ke^fA"?^«o/<?- François Girardon deTroyes, Sculpteur du Roy , Ion

Chapiteau François. p. 298. Sa StaiiieEqueftre de Louis le

Grand. 31 5. ,,

Nicolas Goldman Holandois. Geometre,Inventeurd u-

neVoluteTonicjue./?. 50.& 54. Mathurin Jousse de la Flèche en Anjou Architecte : a

B

DES MATIERES.

Il

écrit de T Architedurc,/?. z 5 5. Jugement du Traité qu'il en a

fjit.r- 242. Jules Romain Peintre fameux , Difciple de Raphaël , &

Architede. y'ts de Vtgnole. Antoine Labaco, Architetflcquiaécritdel'Architedure.

Léonard de Vinci Florentin, Peintre fameux, Competî-

teur de Michel- Ange- /)• 262. Christophle Lombard, Architcde du Dôme de Milan.

Vte del'''tgKole. Philibert de Lorme , Abbé de S. Martin lez- Angers, &Architeâ:e: fon goût pour l'Archircôure dont il a écrit- Préface, a recouvré la Volute Antique, p. 50. S'eft trompé au quatrième Ordre duColi(ée.64. Et a le premier écrit du Trait. 242. Martin Lunghi le Vieux Milanois , Architede fous Clé- ment VIIL/>. 282. Charles Maderne de Cofme enLombardie, Architede de la Fabrique de S. Pierre, fous Paul V. en a augmenté laNef;». 265. . .

François Mansart , Architeéle, (on goût pour l'Archi-

tedure- /'rf)v?cc-;?. 50. 92. & 1x5. Jules Hardoûin Mansart, Chevalier, premier Archite- de & Intendant des Baftimens du Roy : fes Ouvragesrapor- tez dans ce Livre, jo. 8. 155- 25$. & 3 54. Martel Ange Frère Jefuite, Architede, fonDoriquedu

NoviciatdesJefuitesàParis./». 52. Jacques Melighini, Ferrarois, Architede du Pape Paul

III. VtedeVionoie. Jacques le Mercier, premier Architede du Roy ; fon goût pour l'Architedure. Préface, Son Tofcan au Luxera- bourg./?. 8. Et fon Chapiteau Ionique au Louvre- 292. Michel-Ange Bonaroti, Peintre, Sculpteur &" Archi- tede, quand , de quelle famille , & oii il eft né. />• 2 (Si. fon inclination pour le Deffein- Ibidem- ù retraite à Bou-

a a u]

TABLE

logne- i6i' fon Voyage à Rome- Ibidem- Il com- mence Je Tombeau de Jules Second- Ibid- IldonneleDef- feinderEglilede S. Pierre. 2(55. Il fe retire mécontent à Flo- rence. 11 revient à Boulogne & y travaille. /W. Il peint h Chapelle Sixte. /j. 2(54- 11 retourne à Florence, y travaille) &:yroûtiep.tle Siège. /^/^. H s'enfuit à Venife, y travaille & revient à Ferrare. Ibid. Il revient à Rome & y peint le Juge- ment Univerfel- 265. llachevelePalaisFarné(e&fa tleCa- pitole./^^/^.Ileftfait ArchiteétedeS.Pierre- Ibid. Son Mo-- dcllcpour le Domc préféré à tous les autres. 255- fa mort Ibid. fa Stature. 2^7. fes Obfeques & enterré. Ibid. Cha- pelle de fon Deflein- 3; 9.

Pierre Mignard Ecuyer & premier Peintre du Roy, a peint la Coupe du Val de Grâce. /^. 546.

Frax(^ois Mochi Sculpteur, a travaillé à la Porte duPeu- ple.;?. 268-

Pierre le Muet, Architefte & Ingénieur du Roy, fon goût pour l'Architedure dont il a écrit. /'r<ry^îi:^.

NicoMEDE, Géomètre fameux de l'Antiquité, Inventeur de laConchoide./>. 104.

Sebastien d'Oya Architecte de Philippes Second Roy d'Efpagne, a deflîné fort jufte les Thermes de Diocletien-

André'' Palladio Vicentin Archirede de la Republique deVenife, quiaécritdel'Architedure, proportions de fes Ordres.PrfJ^ff. fa manière de profiler./?. X II . fon Tofcan. 8. fon Chapiteau Corinthien- 68. & fes Niches. 148. il a bafli rEglifedeS.GeorgesàVenife. 559.

Claude Perraut de l'Académie des Sciences & Médecin de la Faculté de Paris , a traduit & comment é les dix Livres de Vitruve&a écrit de l'Architedure. />. 48. fon Chapiteau François. 298-

BalthazarPeruzzi dcSiennne, Peintre, Sculpteur &Ar- chitcde, a bafli le Palais MafTimi à Rome./), z 2

Germain Pilon Sculpteur François, a fait une Co-

DES MATIERES.

lonneTorfeauxCeleftim.;?. io8.

Jacques de la Porte Romain, Architede, a achevé TE- glifedugrandJefusàRome. /^^^^e^^«o/^, & />. 2 5ô.ab3fti le Dôme de S- Pierre. 2 5 5. & a fait le grand Perron & la Balu- ftradeduCapitole. 285.

François Pri:>iatice Bolonnois, Peintre?^ Architefte, a travaillé pour le Roy François Premier- f^iedef^i^nole.

Pyrro Ligorio, Peintre & Antiquaire, fon Profil du Tempkdela Fortune Vifile./?.46. Jaloux delagloirede Mi- chel-Ange. 2(56.

François du Quesnoy dit le Flamand, Sculpteur, a tra- vaille au Baldaquin de S. Pierre de Rome./?, i ro-

Charles Rainaldi Romain, Archit£c5te, fon goût pour l'Architecture. Pr^yiïce. a achevé une Aile du Capitole- /?.

285.

Jean Antoine Rusconi a commenté Vitruve- ;j. 53 (^.

Raphaël Sancti du Duché d'Urbin, Prince des Pemtres &: Architede fous Jule? Second & Léon X. Papes , quel Pa- lais il a bafti à Rome-;?. 23.

François Salviati Peintre, a recouvré la manierc de tracer

la Volute Ionique./?- 50. Antoine Sancallo Architcfte de la Fabrique de S. Pierre

fous plufieurs Papes-/'. 265. Julien Sangallo Architefte a commencé le Palais Farnéle

àRorae./j- 1 !4-2r 265. ^

Jacques Sansovîno Florentin, Sculpteur & Architette, a

bafti la Bibliothèque de Venifc. /j- 32 - & 54. Vincent Scamozzi Vicentin, Architeétc de laRepubîi que de Venifc: le rang qu'il donne à fes Ordres- Préface. t\ kurdcfinirion. f.z. ce qu'il a baftià Venife. 22. fon Cha- piteau Ionique. 39. fes Volutes- 50. il blâme les Picdeflaux deVignole. 64.' ion Chapiteau Corinthien. 68. commc il nomme l'Ordre Conipofite. 72. il reprend Vignole iur les Jambagesde fes Arcades. 78. Enroulemcns de fcs Mo- dillons. 90. f s Portes de Menuiferie. 121. le raport qu'il

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TABLE

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fait de l'Architecture au Corpshamain. i 52- l'es Niches-i48* & (es Cheminées. 158-

SiiBAiTiEN Serlio Bolonnois Architede , qui a écrit de l'Architeâiure ; fa manière de profiler- ^.x- proportions de fonTofcan.8. Sénateur de Vitruve- 44- fon Entablement compolite-255.

Perugrino Tibaldi Génois Architetfle, a fait un Deflein pourrEfcurial. f^tede f^i^nole-

Georges Vazari Aretin , Peintre S: Archite<5le, qui a écrit les Vies des Peintres : a travaillé à la Vigne du Pape Jules. />.2 54- & a fait la Defcription des Peintures deCa- prarole. 260. '

Jacqiies Barrozzio dit Vignole, Architede & Pein- tre-quand né. /^<r /:^f/^j^«o/f. fon inclination pour les Arts. Ihid. fon voyage à Rome. Il^td. Il s'adonne à une Académie d'Architedure- Ihid. fon voyage en France ; fon retour à Boulogne, &: fes ouvrages. /i'/W. Il travaille pour le Car- dinal Alexandre Farnéfe , & baftit l'Eglife du Jésus, /l^id. fes Ouvrages à Rome- lùid- Il fait le Châtea u de Caprarolc. Il;id- fon deflein pour l'Efcurial préféré aux autres. Ilfid. Il établit les limites des Etats du Pape &_du grand Duc //'W. fa mort, & enterré. lùid-

Jean' Baptiste Villalpande Jefuite, Auteur delaDe- fcription du Temple de Saloraon : fon opinion fur l'Ordre Corintliien.;;. 56. & lyS* Viola Zanini Padoiian, Architede, quia écrit de l'Ar- chitecture; fon Ionique imité de Palladio, p. 58. Seélateur de Vitruve.44adonné l'idée du Comble brifé. 187. ViTRUvE , Architede d'Augufte, le feul des Anciens dont il nous refte des Ecrits d'Architedure. Préface- fonopinion fur l'origine de l'Arcliitedure. p. 2. fa BafeTofcane. 8- manière d'efpacerlesColonnes. 9. en quel temps il vivoir. 50. fi Bafc Ionique. 44. fon Entablement. 46. fes Volutes Ioniques. 50. fon opinion fur l'origine de l'OrdreCorin- thien. ^6- fon fentiment touchant lesEntre-colonnes. 58.

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DES M A T I E R E S.

h hauteur qu'il donne aux Piededaux. 64. les feuilles de Ton Chapiteau Corinthien. 66. fa doctrine touchant les propor- tions des Ordres 98. defcription de fa Bafe Attiquc 99. fa manière derenflei les Colonnes. 105- les efpeces de Portes. 114. &: Tes Con foies. 128

Henri Wotton Anglois.quiaécritdel'Architedurejefti- mele renflement des Colonnes, un abus. /). 105.

Thade^e&Frederic Zuccaro, ont peint dans Caprarole- Fie de Vignole. &:p. 1 6o-

Archite^ure , fon origine & en quoi elle confifte- Préface- moyens pour bien juger de Tes ouvrages. il?iii. différente félon les tems./W- différence de la Gothique d'avec l'Anti- que./'. !•

Architrave i efîet de fa grande faillie- p- 16. pourquoy plus haut quelaFrife. 46- proportions des trois faces de l'Architrave Ionique. /'W.

^rc/jiW^^, pourquoy il fefait-^. 94. fa proportion, iùid. défaut du Théâtre de Marcellus fur ce fujet. 95. la Corniche fert quelquefois d'Archivolte. /W-

Ardoife y fes efpeces, d'oii elle vient, fes grandeurs, fes formes &fesufages.;>. 225.

ArithmsTi^ue^i fcience neceffairedans l'Architedure- Préface- Art ^ CQ(\UQCc{\.. Préface, en quoyconiiile la difpoiition natu- relle pour les Arts- ibid-

Afpe[i d'un Baftimenr,enquoy ilconfifle-/?- 184. & 190.

AjfemhLige , pourquoi le meilleur préférable àlagrolîeurdes Bois.^. 1 89- fes diverfes manières dans les Lambris. 34 1 .

Aflragale , quand il peut faire partie du chapiteau ou du fuft de la Colonne ionique -/?-48-& 292-

Aitic^ue^ fon ufjge & fon défaut-/?. 3 29.

Attrii'Hs , differens félon les fuiets./?- 1 ?-

>^///^f/ de S -Maurice dans S- Pierre à Rome, fes Colonnes-/'. 108-

Amel des Minimes de la Place Royale à Paris , défaut de fes Ni- ches.;». 194.

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TABLE

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y4i»sde Paul .Emile à Rome, défaut de leurs Niches.

^^ P.ige 154.

BalHJlrades, leurs proportions.;?. 518. ornement de leurs Pie-

deftaux&Acroteres. 320. longueur de leurs travées. /^/«.

difpofition des feintes. 3 ii. 1

Bahijtres, leurs proportions car rapport aux Ordres.;. 320 |

leur efpacement. 321. leur forme & difpofition dans les Ef-

caliers. ibid. mauvais effet des ronds qui rampent. 522.

leurs ornemens./i'/W. leur matière & façon. 325. manière de

les arrêter. /^/<:^. g^W^; de Colonne, leur proportion &leurdiverrité./>. 302. g.^/^, retranchée au Dorique chez les Anciens. ;;. 28. l'Ionique deVitruve fans exemple antique. 44. difproportion de fes membres, ibid. diverfité des opinions des Architedes & exemples raportez fur ce fujet.?^/W. les Bafes ainfi que les Cha- piteaux contribuent à la différence des Ordres. 80. pourquoy la Bafe Attique la plus belle & la plus ufitée de l' Architedu- re. 99. contour de fa fcotie. ibii. Bajili^ue d'Anton'm à Rome, fon Architrave.^ . 84. BaftU^Hc dnCâpizolQ, fes Figures de Papes. /?. 285. BjfîUcjue deFano, par qui bâtie, p. 5 o. ^.y/;7/<7^fdeVicence,rOrdrequiladecore./>.22. Bas-reltefs de l'Hiftoire de MarcAurele , leu« fujets. p.

«rffc de Fontaines, leurs bords & figure?.;?. 196.

Bàtimens, leur différence depuis deux fiecles. Preface.Vour(\Mo\ ceux qui font fans Ordres d'Architedure, retiennent le nom des Ordres.;?. 5. manière de bâtir à Rome différente decelle de Paris. 130. raport des Baftimens avec les Jar- dins. [90. en quoiconfifterArtdeplanterlesBallimens. 233 'corn mcihdoiventeftre fondez, thtd. pratiq^uedes An- ciensfurcefujet. 234.

DES MATIERES.

B^rcf^^x dans les Jardins, leurs efpeces, leur décoration, &de quels arbres on les couvre./?, ipy-

Bibliothèque de Saint Laurent à Florence, parquibaftie-/?. 264.

Bibliothèque de Saint Marc à Venife, par qui baftie./?. 51. :

Bois qui s'employe dans les Baftimens. p. 220. d'où pro- i cèdent {ts qualitez. ibid. fon mauvais employ fort dom- mageable- ibid. fes défauts, & le temps de fa coupe. 221. Bois de brin & de fciage , ce que c'eft, & comme il fe débite. ibid- grofïeurs des Bois proportionnées à leurs longueurs 2 2 2.commeilsfetoirent. 225.

5(>/j de haute futaye, fon avantage. />• 195.

5ç/^«f/j dans les Jardins, leurs figures & leur décoration./?-

195.

Bojfagesi pourquoy fifortenufage-/?- 254. abus de cet orne- ment- 255. cequec'eft- 326- doivent convenir aux Ordres. /W. quels font les plus ufitez-/^/^. leur proportion , &ladif- pofition de leurs joints . /W.

Boulingrin, ce que c'eft. /?- 1^5.

Brique, la meilleure matière pour voûter- /?. 251.

Bronzée, comme elle fepeut imiter en couleur./?- 230.

C^majieux, leur différence , & comme ils fe font, page 221?-

Campo Fiiccino Marché de beftail à Rome, autrefois Forum Boa- rium,p-6S. fes trois Colonnes. 90.

Cannelures, d'où imitées-/?. 68- leur nombre félon les Or- dres. 69. leurs proportions & leurs ornemensM ibid- & /. 300.

Capit 0 le deKome, par qui premièrement bafti, &pourquoy ainfi nommé, /?- 282- par qui augmenté , & par qui re- ftauré. tbid, fous quel Pape rebafti , & fa difpofition au rez de chauffée, ibid. fes peintures- 283. fa décoration exte.

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TABLE

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rieure. //'i^- ftatuès &ornemens du dedans. 284. & 185- &

parquiachevé.285. Carreau, fes cfpeces & chacune eft propre- />. 551. manière de

l'afleoir- /^/<â^- . ^ 1. '

Carfoftche, ornement de mauvais goût en Architedure- p-

286.

Cafcades,h\ir<i efpeces. ;• 198-

Chapelle de Noftre-Dame des Infenfez dans S aint Pierre de Ro- me, fa Colonne corfe./?. io8-

Chapelle de Sixte au Vatican, fcs Peintures./J. 2 6a.

Chapiteau, l'Ionique Antique en quoy fingulier & exemple. n.39. difficulté de fa veùe d'angle- tbid. origine du Co- rinthien. 56- le Chapiteau eft la marque la plus efTentielle pour la diftinftion des Ordres , 66- différence des propor- tions de Vitruve &: des Anciens fur le Corinthien, tbid. re<'les des Modernes fur ce fiijet. (58- Chapiteaux Pila- ftres, pourquoy quand ils font feuls, plus hauts que ceux des Colonnes, tbid. pourquoy la feuille d'Olivier, y eft pré- férable 2 celle d'Acanthe- -'btd. diverfité des Chapiteaux qui fe trouvent dans l'Antique. 96- les attribus du Chapiteau j ne peuvent faire changer le nom qu'il tire des proportions de fa Colonne. 98- différence de l'Ionique de Michel- Ans;e d'avec l'Antique & celuy de Sc.imozzi. 202. quelles feuilles conviennent mieux aux Corinthien & Compofî- te. 294. & 296. l'Art de le travailler. 296. enquoiconfiftc fa beauté. 310- Charpcntcrie, plus ancienne que la Maçonnerie, p. 20. com- | bien neccffaire dans l'Architedure- iS6. explication de les parties. 187- celle des Italiens diiftrente delà nôtre.

284- Chajfe de rainteCcneviéveà Paris par qui élevée./j. 292. Château d'x-Vnct, CompartimensduPavé&idela Voûte de fa

Chapelle- /3- 354- Chàtca'i de Caprarole, fa fituation , la nature de fon terrein ,

&: la figure de fon Plan. p. 256- la manière dont les pen-

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DES MATIERES.

—------—-————— —^ ^ .^1

tes y font traitées. 2 5 8- idée de fa décoration. 259. nom- bre de Tes chambres. i6o- &: richefïe de Tes Peintures

Châtem de Clagny prés Verfailles, l'Ordre de fesVcftibulcs. p.zi- les Pikftres defonSalon. 68- fes Niches. 155. fes Cabinets de treillage. 197. puifards de fes Combles & leur inconvénient. 551.

Chàteanâit S.Cloud,balufl:resdefon Efcalier. ;?. 323.

C/p^/frtAfde S. Germain en Layc, Ton Boulinj^rin.;?. 19(5.

Château du Louvre à Paris , Rufliique de fi Galerie./?. 9, Ordre dcfaSallcdesSuiiTes. 54. rang dès Ordres qui en décorent la Cour. 74. fon Ordre Compofite. 81. la fculpture de fa Frife. 84. l'enrahlementCorinrhienderaCoar. 8(5. la corniche dtfi Galerie. 88. fes Croilées. 158.& 140. fesfou- chcsdccheminées. i (j 5. les Colonnes de fon Vcftibule. 292. & celles du Paflage de fa Galerie. 302 .

Chàfea:4de Maifons à quatrelieùes de Paris, fon Dorique./?. 2 r .

Chài eau de ^arly à quatre lieues de Paris, dirpoiltiondefon Jardin,/?. 190. corniche de fon Salon. ;?. 335.

Château de Rincy à trois lieues de j Paris , fon Salon, p.

Château de Sceaux à deux heùes de Paris, fes Berceaux de treilla- ge./). 107, _

Château des Thuilenes bafti par Catherine de Medicis à Paris , fcsCoIonnesIoniques.;'. 9. & leurBafe.44.fesPorriqucs. 78.ornemens dufufl: de fesColonnes Ioniques. 82. & 302. fesNiches. 150. fon Jardin. 190. entrelas de fonEfcalierà deux rampes parallèles- 524.

C/;.Trf4//deTfianondans le Parc deVerfailîes, fa Pépinière de fleurs./?. 193.

Chàieau de Vaux le Vicomte à huit lieiies de Paris, fes Cafcadcs. p. 2c8. & fon Salon- 248-

ChÀieaM de Verfailles à quatre lieues de Paris , fon Atti- que-p. î 12. fes ouvrages de Serrurerie- 118. les Portes de Te^ Apartemens. 119. fes Croifées- 138. (on Jardin. 190.

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TABLE

couverture de fon Aile droite. 215. baluftres de fon grand Efcalier. 323. compartimens des Marbres de fesEfcaliers.

559. Chaux, quelle eft lameilleure./». 2 T4.

C/;<??»/»j,difFerens noms de ceux des Anciens.;?. 348.îeurs Aires comment pavées./?. $50. conflrudion des Grands pour les rendre plus commodes. /^/W. Cheminées , pourquoy plus ou moins en ufage. p. 158. leurs erpeces./^;'^. leurs tuyaux. 160. leur fituation dan^les Apar- temens. 161. leurs ornemens. 162. la hauteur de kurs Tou- ches. 165. proportions & ornemens des grandes Chemi- nées. 166. des moyennes & leurs fujetions. 168. des peti- tes. 170. quand leurs tuyaux pris dans l'épaifleur des murs. 179. G>»i?«r, quel eft le meilleur.;?. 2 14. Clefs d'Arcades, leur faillie & leur fculpture./?. 6i. Coliz,€e Amphithéâtre de Rome bâti par l'Empereur Vefpa^ fien, imperfection de fon Dorique, p. 2. n'eft pas un ouvra- ge correâ:.22. proportions de fes Arcades & Jambages. 42. fa Corniche de couronnement. 85. pourquoi en partie démo- li. 124. fes Corniches. 529. Collège Mazarin ou des Quatre Nations à Paris, vitraux de fon

Dôme.;?. 1 5 5. mezanines de fonPavillon. 5 30. Colonades Ioniques, facilité de les difpofer.;?. 40. Colonnes, leurorigine. p, 2. leurs efpeces- 5. P/.i. 5: p' ^06. manière de les efpacer félon Vitruve. 8. & 9* ïes Dori- ques antiques pourquoy fans bafe.28. deux manières de diminuer les Colonnes félon Vignole. 1 00. caufe de leur diminution. 102. pourquoy les Colonnes de granité moins belles en proportion que celles de marbre. ihÛ. les Gothi- ques n'ont point de diminution, ibid. le renflement des Colonnes n'a point efté pratiqué par les Anciens, & l'opi- nion de Wotton furcefujet. ihid. manière de les diminuer . félon Monfieur Blondel. 104. manière de tracer les Co-^ I lonnes torfe»; félon Vignole, jr^^- invention &r antiquité

DES MATIERES.

de cette efpece de Colonne. io8. elle a plus de richeffe qae de folidité. ibid- il s'en trouve de cannelées torfes. 109. exemples des plus riches entre les ornées, iio. &: 500- proportion de l'Entablement qui leur eft propre, ibid. dif- polition& varietéde celles qui ont des ceintures, & les en- droits où elles conviennent- 302. raifons de leurs différen- tes difpoluions. 304. défaut d^s groupées- ibid. leurs efpeces & leurs divers ufages. ^oô. ornemens desCoIoffa- les-, &: comment traitez, ibid. conftrudion d'une Roftrale- 307. utilité qu'on peut tirer des Milliaires. 30p. doiventcon- venir aux lieux qu'elles décorent. /^/df. &: 51 1- avantage de la Militaire. 3 1 1.

Colonne TrajaneàRorne, eft un Tofcan irregulier. jo. 6. &fa Bafe. 14-

Combles i difFerens fuivant les climats, p. i85- leurs efpeces. ibid. avantages & défauts du Brifé. tbid- leur alTemblage & leur couverture- 187-

Compartimeyjt, ce que c'eft- p. 335. raportdeceuxduPavé avec ceux des Voûtes. 355. &c- manière de tracer celuy à points perdus- 354- comment fe font les petits Comparti- mens. 355.

Ordre Compoji-te, fon origine- p- yi- fa différence d'avec celuy qu'on nomme Compofé. ibid- les premiers Baflimens il a paru- ibid- Tes proportions, tbid. & 75- fon mélange avec leCorinthien dans l'Eglife de S- Pierre. 74. en quoy con fifte fa richefle. 8 2 - fes plus beaux modelles & fes propor- tions femblables au Corinthien- ibid.

ConfirH^tont ce q ue c'eft/?- 2 3 i . & fes règles générales, ibid-

Contre-cœHrsàQkï^ovLïhs cheminées, leurutilité& leurs or- nemens./?. i6z-

Ordre Corinthien y fon origine, p. 56-* opinion de Villalpande fur ce fu jet- tbid- fentiment de Vitruve fur cet Ordre, con- traire aux Baftimens Antiques. 58. pourquoy tant répété par les Anciens & par Michel-Ange. 59. perfeélion.des proportions Corinthiennes, ibid- ell le comble de la per-

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TABLE

feiflion & de la richefle de l' Architefture- 74.

Corniches-, fervent quelquefois d'Archivoltes- p. 95. leur utili- té fleurs moulures- 5 2 8- leur différente conltrudiion par ra- portaux lieux elles font employées & aux Ordres. ////W- & 51p. oij elles peuvent fervir de plinthe- 319- leur racorde- ment contre les Pavillons. /^i<^- leurs proportions. 350. com- me elles fe font à Rome- 331.

Comc^fj de couronnement, fervent quelquefois d'égout. p, 330. leur conftruâ:ion pour les murs de Maçonnerie & les pans de bois. 3 51. abus de leur interruption. 331.

Corniches de dedans, 01^1 employées./?. 352. leurs ufagesdans leschambres, &leurconflrud;ion- /^/^. &334. leurspro- portions- 5 3 3. leurs ornemens. ibid^ & 354. leur faillie. 334. ne doivent pas eftre interrompues, ibid. faillie de celles des Coupes ou Culs de four. 345.

Coupes de Voûte , leur contour pour eftre parfaitement fpheri- ques.;?. 34<5.

Cour, fa pente.;;. 17(5. petite Cour pour éclairer les Gardero- bes. 179. pourquoy les Cours petites chez les. Italiens.

257- Cours de la Reine plantéau bord de la Rivière de Seine fous la

Régence de Marie de Medicis, fes Portes./». 117. Croifées , leurs efpeces./». 1 3 2. leurs proportions. 134. leur dé-

coration. 1 39. &leurfermeture. 141. Crojfeîtes, abus pîûtoft qu'ornement en Architedure./». 28^.

D

DEcoratiomi en quoi confiftent celles des Façades, page 182. les Ordres ne conviennent pas à toutes fortes de Décorations. /^/W. Denticttles afFedées à l'Ionique.;;- 3 8. & leurs proportions. 45. Dejfein, eft le principe des Arts. Préface. Dt.imetre de la Colonne au droit del'Aftragale, fouvent égal au •Diamètre naturel chez les Antiques./). 1 6-

JDiminnfion

DES MATIERES,

Diminution des Colonnes , de deux manières.^. loo. origine de la Diminutions: du Renflement. 102.

Diflribution , en quoi elle confifte, p, 172. fe traite différem- ment. 173.

Dômes i en quoi confifte la beauté de leurs proportions. ^. 251. qui eft le premier qui a fceu les décorer. 253.

Dômes dff Je/iadch Maifon Profeiïe des Jefuites à Rome, fa décoration , fa lumière & fa voûte, p. 251. figure ue Ton plan. 252.

Dôme des Invalides a'Pins, Ton diamètre, fa décoration & par qui bâti. z?. 255.

Dôme de Saint Marc à Venife , de Saint Antoine à Pado ûe , de A'ïihn, ôcdePife, leurs proportions & décoration. /?. 252.

Dôme de Saint Pierre à Rome , Tes lucarnes, p'i^^' fon diamè- tre. 2 5 2. par qui bâti. 253.

Dôme de Sainte Sophie à Conftantinople , fon diamètre, p*

Ordre Dorique , fon origine & les Bâtimens les Anciens l'ont employé, p. i^.oii il convient- tbid. première idée del'Ar- chitedure régulière. 20. le plus difficile à mettre en œuvre, &: fcs Colon nés accouplées, ibid.

Dorure, de différente manière dans les Bâtimens. p. 22p. com- me elle fetoife. 230.

EAuy fesqualitezpourfaire le Mortier. ^^^^214. Echafants, comme ils fe doivent faire. ^.244. Ecuries , leurs efpeces , leur grandeur , & leur lumière.

p.i-jC. EcariesdeP^erjaillesy leurs Croifées. ^.138. & leurs Combles.

18^. Edition de ce Livre , pourquoi préférable aux autres. Pré- face'

1 1

TABLE

m

Eglife de fainte Agnès hors de Rome , ornement de Tes Colon- nes, p' 300.

EgUfe de S, jindré à Ponte-Mole, en quel tems, fous quel Pape , & par quel Architede elle a été bâtie, p- 1/\6. Tes proportions par dehors, ibid- & fa décoration par dedans. 248.

EglifedeS' André de la VaïUdei Theatïm à Rome, dudeflein de Pierre Paul Olivieri Architede & Sculpteur, Ordre de fon Portail, p- 74. Vitraux de fes Chapelles, i $ 5. & beauté de fa Chapelle de Strozzi. 3 39.

Egltfe des Grands Angtijims à Paris , défaut de fon Jubé- p.

Egltfe de fainte Catherine de la Cotttare à Paris, défaut de fon Portail fur la rue. ^.115*

Eglife de Saint Charles alli Catinari des Barnabites à Rome, du deflfein de Rofato Rofati Architede, les Ordres de fon Por- tail- />. 74- & les Vitraux de fon Dôme. 135.

Egltfe des Pères Chartreux à Rome , quel lieu c'étoit autrefois. p, 74.

Egltfe de S.Eflienne du Mont à Paris , entrelasdesefcaliersde fon Jubé. />. 324.

Egltfe de Saint EÙfiache à Paris , ornement de fes Colonnes. ;;.3ro.

Eglife des Pères Fettîllans a Paris, entrelas de fes Tribunes, p.

Egltfe de Saint François Xavier du Noviciat des Jefuites à Pa- ris, régularité de fa Frife Dorique. ^.22. & par qui bâtie.

y-'

EgUfe de Saint Georges Major à Venife> beauté de faconftruc- tion, & par qui bâtie. pl^9-

Eglife de Saint Jean de Latran à Rome, matière de fes Portes. p. 110- par qui rcftaurée. i 54. corapofition de fes Niches. ibid, & beauté de leurs Colonnes- 211-

Egltfe de Saint Jean des Florentins , commencée par Michel- Ange à Rome, difpofition des piliers de fa Coupe, /•251.

DES MATIERES.

Eglifedugrandjefus à I^ome, quand & par qui bâtie, p. z 50. (ts proportions , fa difpofition & fa décoration- ihid, fon Dô- me. 2 5 2 . & fon Portail. 255.

EglifedeS- Ignace ^n Collège Romain à Rome, dudeflein du Dominiquin Peintre , & d'Alexandre Algardi Sculpteur, les Ordres de fon Portail, f. 74. & fon Vitrail à balcon.

2pO.

Egl'fe de l'uibba^e de Joyenval , Pavé de fes Chapelles. />.

354-

Egltfe de Saint Laurent in Dama/h dans la Chancellerie à Rome , fa Porte, & par qui bâtie. p.izS.

Eg lije de Saint Louis des Je fuit es à Paris , Ord res de fon Portail. />.74 fes Vitraux. 1 34. & décoration des piliers de fa Coupe. 251.

^glife de Saint Louis des Invalides à Paris , en trelas de fes Tribu- nes. /'•$24.

Eglife de Saint Marc Ducale cfr Patriarchale de Venife , fon Pa- vé.;;. 3 5 5.

Eglife des Filles de Sainte Marie de la Vijttation à Paris , d u de f- fein de François Manfart, défaut des Colonnes de fon Por- tail.^. 103.

Egltfe de Sainte Aiarie in via latà dans le Cours \ Rome, du dciïein de Pierre de Cortone, défaut de fon Portail. /?. -76.

Eglife de Sainte Marie Majeure à Rome , fa difpofition. p>

78-

Egltfe de Sainte Marie Egyptienne à Paris, défaut de fon Por- tail.;?. 75.

Eglife de Sainte Marie de la Vi^oire à Rome , défaut de fon Por- tai!./>• 321.

Eglfe des PP. Mathurins ou Trinttaires \ Paris , les Colon- nes de fa clôture du Chœur. p.^)5, & celles de fon Autel. 212.

Edfe des Prejlres de COratoire de Jefus rue Saint Honoré à Paris , du deffein de Jacques le Mercier, diftribution

U IJ

ï

TABLE

Des Modillons de fon Corinthien, j). 60. &ftuillcs de Tes Chapiteaux. 68.

Eglife de Saint, P ad à Rome , fa dirpofition. p. 7 g.

t'fitpdeSatnt P/frrt furie Mont- Vatican à Rome ' décoration de la Place qui eft devant. /?. 25. pourquoi le Corinthien y eftrepetc. 59. défaut deî'lmpoftedu dedans. 92. beauté defaliafe Corinthienne du dehors. 99. fes Colonnes torfes. io5. fon Baldaquin. 1 10. fes Vitraux. 1 54. &ri$6. fa Lo- ge delà BLnc-diftion. 140. proportions de fes Nichts. 148. beauté de celles de dehori . i 5 r . quand rebâtie. 263. fon dQ{- fein, par qui changée augmenté. 265.

EglifedeS.Purrem PtncoU à Rome, fes Colonnes Doriques.

Eg.tfe de S. Ouentin en Picardie , fon Pavé. />. 3 5 5. Eglife de fa:nte Sophie àConftantinople, fon Pavé.;?. 355. EgUfè de laSorbonne à Paris bâtie par le Cardinal de Richelieu furie dtfftindejacques le Mercier, diftribution de fçs Mo- dillons du dedans, p. 60. Ordre de fon Portail. 74. Archi- trave de fon Porche dansla Cour. 86. Vitraux de fa Nef. 1 34. ceux de fon Dôme. 135 défaut de fes Niches. 148. & déco- ration des piliers de fa Coupe. 251. EgHfe de fihue Suz^anne à Rome, abus de la Baluflrade defon

Portail. /?. 321. Egltfe des PP.Theatins à Paris , irrégularité de fes Vitraux, p.

141. &: de fes Niches. 149. Eglife du Monajiere Rojal du Fal de Grâce à Paris , du dcffein des fieurs François Manfart, le Muet, & le Duc, fcn Im- pofte Corinthien du dedans- ;>• 94- par qui fondée- 11 o. fon Baldaquin, ih.d- fes Vitraux- 134- plate bandes de fa Voûte. 544. fa Coupe peinte- 34(5- Pavé de fon Dôme & de fes Chapelles. 354- Entahlemi-ns-, doivent eflre proportionnez aux Colonnes, p- 70. d'où Vignole a imité fon Compoflte. 86. quand les Mutules les Denticules y doivent eflre employez.

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DES M A T î ERES.

rt[^Ber

ibid-^ les Mutules qui n'y font pas propres. S-'î- beauté de ce- lui de Vignole. 1 1 1- ieursproportions. 5 zS- & ^ ^o. convien- nent entiers aux édifices publics. 5 50. ce qu'on en peut retran- cher & quand on les doit enrichir- ibid. leurs défauts en France & en Italie. 531.

Er.tre- Colonnes y doâirine de Vitruve & des Anciens fur les Entre-Colonnes, p. 58- le meilleur exemplç, pour en don- ner la règle , & l'opinion des Modernes fur ce fujet. ibi- dem.

EntreUs d' Afui y ils réufliffent mieux- /?. 324. leur's pro- portions, leurs orncmens, & leur folidité./W. façon &ufa- ge des Gothiques, ibid-

Efcaltersy leur hauteur de marches ,; & leur giron- p. l'jj, nombre des degrtz de leurs Rampes. 178. leurs efpeces- ibid. & 241. beai^tédes Efealiers de Charpenterie- ibid. leur conftrudion. 187. défautsdesEfcaliers c.aufez.par leur fu- jedion. 241.

Etage , diftribution de ['Etage fouterrain ou des OflSces. p. ^74- pourquoi l'Etage au rez-de-chauflée plus élevé de terre quelepavé. I42.-&.I76. celui ci regleledefîus & le deflbus. /W. enquoiconlifteie belEtage. 1 80- drftribution de l'E- tage et' galetas- 181. ....

fm/fdansunParc, cequec'eft./?. 194.

Examen des Ouvrages d'Architedure, comme il fe doit fai- re. Préface.

^AT^rt/ftf dans la pratique des Arts, cequejc'eft- Pref^c^.

Façade , en quoi confifte leur décoration, page 182- ce qu'il faut obferver en les regratant- 3 1 1. moyen de rendre agréable l'afpe(â des fim pies Façades. 337. Fmjhes , leurs proportions 8i leurs efpeces- p. 152- pro- portions des grandes, & leurs exemples. 134- proportions des Feneftres d'un Dame. 135. Feneftre du milieu d'une

TABLE

Façade diftinguée par Tes ornemcns* i^â. proportions & fituations des moyennes Feneftres, 1 37. ufages & propor- tions des Mezanines. 139. décoration des Feneftres. ihid. exemple des plas belles. 140. leur fermeture de fer ou de bois. 141. Peinture & Sculpture de leur Menuiferi*. oh. celles à Balcon peuvent eftremifes à propos. 290. leur décoration doit porter de fond- il^id. Fer , peu en ufage chez les Anciens- p,ii6. utilité' du gros Fer dans les hâtimens. ihid. & ziy. moyen d'en empê- cher la rouille, ihid- fa quantité n'eft utile que dans les grands édifices, ihid. Tes grofleurs proportionnées aux lon- gueurs, iùid. le Fer qui eft au dehors doit être imprimé de couleurs. 218. en quoi confifte celui de menus ouvrages, i^/^^.qualitezduFer. 2 19.

FetiHUs , les plus propres pour les Chapiteaux , & comment difpofées&refenduës.y>. 294. 296. & 298.

Figures y proportions & folidité de leurs Piedeftaux. />. 515. & 5 16. proportions qu'elles doivent avoir pour les lieux qu'elles décorent, &leur difpofition dans les Places publi- ques, ibid.

Figures raportées dayts ce Livre. Celles de Moïfe. />. 1 5 4- ^^ Nô- tre-Dame de Pitié. 2^2. de deux Efclaves. 282. de deux Sphinx. 211. & 285. du Tigre & du Tybre Fleuves. M. & des Papes Paul III. Grégoire XIIL Léon X. Sixte V.& Urbain VIII. 285.

Fontaines jalltffantesj principal ornement des Jardins. ;>. 198. leurs efpeces & leurs décorations, ibid.

Fontaine des Saints Innocens à Paris, proportion du Piedeftal de Ton Ordre. />. 80- de fon Chapiteau. 82. de faCorniche. 87. &deron Importe. 94.

Fouille des ferres, comme elle fe doit faire. }>. 175. &350.

Frife, Origine de ce nom. ^. H^.reglcdefesomemens. ibid. beauté de celle du Louvre ibid- peut recevoir les infcriptions. 85.

Frontiffice de Néron rgrand Bâtiment Antique à Rome", dif-

DES MATIERES.

pofition extraordinaire des feuilles de Ton Chapiteau, p- 58. ion Architrave. 84. & Ton Entablement avec mutules. 8().

G

GEnie dans TArchitccflure, en quoi il confifle. Vrifacc* Giaife , fa qualité, pa^e 25$. Goût Si pourquoi difFerens en Architedure. Préface. Grais , fes avantages & Tes défauts, p. 208. utilité du Grais dur- ibid' la meilleure matière pour paver. 3 50. &

C7rortfj dans les Jardins, d'où imitées. />• 1 95>. leur décoration & leur matière, ibid*

Groupes , en q^uoi ils différent des Figures- ^.15$. proportions de leurs Piedeftaux. 5 1 4.

Groupes rapportez dans ce Livre, ceux d'Alexandre Faméfe. /?. 153. du Raviffement de Proferpine. ibid. & 514- d'Apol- lon & de Daphné par le Cavalier Bernin. ibid, de la Re- nommée du Roy Louis XIV. par Dominique Guidi. ibid. de Perfée& d'Andromède par Paul Puget deMarfeille.»^/^. de Laocoon antique de trois figures. 1 54. & 5 i4dela Paix des Grecs antique de deux figures dans les Jardins de Verfail- les. tbid» de Zethus , Amphion &c. antique. /?• 3 14- du Ra- viflement de Pandore. 514.

H

HOteUAumotttmç. dejoiiy , décoration de fa Porte, page 116. Hôtel de Condé rue du même nom, fermeture de fa Porte, p.

1 16. Se zjo. Hôtel de Conù à Verfailles , compofition de fa Porte, p.

117; Hêtel de Crf^«î, devant les ThuilleriesàParis, Donque de

fa Porte./. 21.

TABLE.

Hôtel d* Ejjat Tu'éda Temple à Paris, Pilaires de fa Porte, p- 288.

Hofel Ro^al des Invalides dude([çiadçM.Qn{le\irBm^nd , Ba-

ludndedefiCour. p-iiî- HoteldeLouvoh rue de Richelieu, Treillage de fon jardin- p. roo.

Hôtel de Pftifori rue Saint Honoré , décoration de fa Porte, p. \i6.

Hôtel Segttier , OU des Fermes du Roy , mauvais effet des baluftres de Ton efcalier. />• 522.

Hôtel de faille à Paris, du deffein de François de Cortone, dé- faut de Tes Niches- /?. 149.&155. compartimens de la voû- te de fon efcalier. 545.

HôteldeUyrilliere prés la Place des Viâoires , du deffein de François Manfart, Dorique de fa Porte, p.zi^ & entrelas de fon efcalier. 524.

I

Ardins , leur terrein de trois manières. />4^^ 190. leurs efpe- ces. 191. moïens de les varier, ip 3. & 199- de régler leurs pentes. 194. 195. & 196. de décorer ceux de Ville. 199. Le

Potager- ibid^

Impose trop faillant , pourquoi abus en Architeélure. p. 10.

utilité de l'Impofte aux arcades & fes proportions. 9 2. trois

manières de traiter rimpofte. 94. Irifcripttom , de quel ufage dans les Bâtimens./?.-28 5. & leur uti- lité dans les piedeftaux. 517. Injlrument pour décrire le contour de la Colonne, comment

compofé félon Monfieur Blondel. p* 1 04. '^otns des Pierres , leurs efpeces. />• 2 3 7. Ordre lonicfue , fon Origine- ;>. 36. les Bâtimens confidera-

bles il a été employé, tbid. l'ufage qu'on en doit faire.

jbtd. fes proportions. 38. s'il peut y avoir deux Ioniques

réguliers. 59.

JMfnhrii^

DES MATIERES.

L.

LAmhrh de Revêtement , leurs Compartimenschezies An- ciens./^^^^ 358. comme on les fait aujourd'hui. lùtd.Sc 359. leurselpeces, & leslieux chacune eft propre. il>id. Contrafte de leurs couleurs. /^/^. &3 59. manière de les faire de marbre. 33p. ufage & utilité de ceux de bois. 540. leurs proportions. 34 1 . leurs afTemblages de diverfes manières , & leurs Compartimens. iùtd. proportions de leurs panneaux. /Â/W.qualitezduboisdonton les conftruit. 341. ceux qu'on nomme Plafons ou Sofites. 347.

Liaifotjy ce qu'on entend par ce mot. />. 113.

Lîttarnesy kursproportions& leurs orncraens. /. 139.

M

Myiçonnerle, fes efpeccs. f'tge 336. avantages des unes & défauts des autres. 337.

Aîatfon Bl.r/jchede Gaillon, fes Colonnes ru ftiquées-,/?. 510.

Mafon des Marchands Drapiers à Paris , Dorique de fa Porte. />. 2 1. . *

Maifon quarrée de Nifmes i fes Modillonsàcontre-fens. />. 88.

A^aifon de F'dle de Lyon , défaut de fes Baluftrades, 0.321.

Manteaux de Cheminée y leurs difFerens Profils, p. 166, &: i<58. leur conftrudion de marbre comment variée. ^îô. &c.

Marbres^ ce qu'on entend par les antiques & les mo- dernes, p. 20p. pourquoi les Anciens les employoient plûtoft folides que par incruftation. 210. pourquoi quelques Carrières de Marbres antiques, perdues. 211. noms, qualitez & couleurs des Marbres, ibid. lieux d'où ils fe tirent, ibid» ce qui en augmente le prix 213.

o o

TABLE

défauts des Marbres, ibid^ leur imitation en Peinture- 250. commeils doivent être variez dans la Décoration. 339. leur employ dans les Lambris , & les lieux qui en peuvent erre entièrement décorez, éd.

Marché ou PUce de Ncrva Bâtiment antique à Home, fa Cor- niche./». 70. fa Sculpture & fa Frife. 84.

Mentitferte, Ton Aflemblage. /;• 121. & 541. Tes Lambris. 170. & Tes avantages. 185-

Aiez^anmes, commentpratiquéesdansIesFnfes. ;>. 350.

Maopes, pourquoi ils doivent être quarrez-/)- 12. leur Sculptu- re. 32.

Modelles, leur utilité- Préface- ^

WodUlons , leur Divifion négligée par les Anciens. />. (îo- étude des Modernes fur cefujet- ibtd. les pointus défedueux. tbtd. forme des Caiflesdeleursrofes.;^;.^. pourquoi celles des En- tremodillons de Vignole ne font pas quarrées. SSlcurs Feuil- les fembhbles à celles du Chapiteau, ibid- différence du Mo- dillon & du Mutule. ibJ. c^uxâ^cCampo racd?to e\\imez les plus beaux. 60. manière de les tracer félon Scamozzi.

MoL'le, redudionde celuy de Vignoleen3o.parties, pour- quoi inutile. Préface, pourquoi le Module préférable aux mefures particulières, comme Pieds, Brades, Cannes, &c. Préface de F'tgnole,

Mortier ycomme il doit être fait pour être bon./». 2 14. le meil- leur & fes militez, î^/^. fcsqualitez. 21 5.

MofzïqHt, fon emploi & fa durée. /?. 34<5-

Moulures, leur contour établi fur la Géométrie. ;. j- leurs or- nemens. v i . doivent être taillées & liffes alternativement.

vïii. &'333. Mun , fcrvitude des Mitoyens, />. 352. efpeces deCompar- timens de ceux de face. 33<5. leur ragrément^ & recouvre- ment de ceux de Moilon. 337.

DES MATIERES. N

Niches, leurs efpeces , leurs foi mes & leurs proportions page 14(5. doivent convenir aux Ordres , à leur (i- tuation, & aux Statues. 148- celles qui font e (limées les plus parfaites. 149. doivent porter de fond. tbid. pour- quoi elles font mal aux encognuies. ibid. ornemens & pro- portions des Niches ruftiques. tbid- Niches quarréesles moins en ufage, & exemple- 150. Niches des Groupes au rez-de-chauffée , & exemple, ibid, & 151. ornemens des Niches, & à quoi ils doivent avoir raport. 151. abus fur cefujet. tbid. Niches ou Kenfoncemeas pour les Buftes 151. manière de voûter ks Niches. i^.Y/. Niches appellées Tabernacles, ce que c'eft, & exemples. 154. Niches fervant à décorer les Autels, éid. NivelUmmti comme iife doit pratiquer. />. ipj. & 2 5 5.

o

ORayigerieSy leurexpofition, leurs Serres, &IeufsPartcr- ï^s- pa^el^J^^l';^%• Orangeriedef^ÉrfalLles , fon Ordre d'Architedure. p. 8. Cûde

four de fes Niches- 1 5 2. & fon Parterre. 198- Ordre, principal ornement de l'Architedure. Pref- Ordre & Ordonnance, ce que c'eft. />. i- mélange des Ordres pour- quoyabusen Architeâiure- 2. leur origine. /W. leursnoms félon Scamozzi- 4. ceux de Vignole pourquoy faciles à exe- cuter. 5. inconvénient des Ordres les uns fur les autres. 76. attributs & ornemens de l'Ordre François. 298. Ornemens, pourquoi indifferens ou fignificatifs. />.vi. doi- vent convenir aux Ordres, vu i. & aux lieux qu'ils dé- corent. IX. 198. & 302. opinion de Vitruve touchant les Ornemens. 98. leur difpoûtion fur les Colonnes. 500.

00 IJ

T A B L E'

& 5 o 2. ceux qui conviennent aux Entablemens & Corniches de dedans. 3 55'&'3 34-

ly^lats Borghêft à Rome , bâti par le Pape Paul V. furie deffein de Charries Maderne & autres , Tes Portiques, p.ige 78. & Ton grand Efcalier. 257.

Palais de la Chanceierie à Rome, fesPortiques avec des Colon- nes./). 78. Tes Portes de Vignole. 114. par qui bâti & d'où les pierres ont été tirées. 124. fonEghle. 128. goût defon Ar- chitedure. 255.

Palais Farnéfe IKomo, régularité du Dorique de fa Cour. p. 22. & 24. proportions de fes Arcades. 42. ordonnance du troinémeOrdredefa Cour. 78. Sculpture de fa Frife Ioni- que. 8($. défautsdes Portes de fes Apartemens. 1 1 9. fes orne- mens du dedans par qui "achevez. 138. & 164. fes Fenêtres au rcz-dc-chaufTée. 142. fes grandes Niches. 151. fon étendue. 265. & défaut des Fenêtres de fon fécond étage. 290.

Paitis Maffimi prés S. André U nUe à Rome, régularité de fon Dorique , & beauté de fes Colonnes. /?. 22. par qui

bâti. ibid. Palais de Monte- Cavallo à Rome , du defîein de Flamir.io Pon-

tio , fa Loge de la Benedidion . /?. 1 40. PaUh d'Orléans dit Luxembourg à Paris , fon Tofcan régulier.

n.8. fesColonnes à Boffages. n.leurPiedeftal femblable à

celui de Vignole. 12. diftribution de fa Frife Dorique. 20.

Terraflede fes Portiques. 78. & défaut de fon grand Efca-

lier. i''7» Palais de 'PaltjhiKex Rome , du deflein du Cavalier Bernin , fon

Salon./?. 136. i.'^ rr J rr

Palais du Dhc de Parme à Plaifance , par qui bati. r^ede Fi- çnole. , o 1 /r j r

PaUihRojall'^ànSy fon Tofcan régulier, p. 8. défaut de les

DES MATIERES.

grandes Portes. 6i. de fon grand Efcalier. lyy.&defesBa- iuftres. 522.

Pa!:iij Siichciti à Rome , par qui bâti & fes Croifées, p. 142.

PaLuj du f<it!can à Rome-, fes Loges. /?. yS- Voûte de Ton Ef- calierenperiftyle. 5 15. '

Pjusdcùos, leurutilicé&'leur aflemblage. />. i88.

Pafitheon, le plas fameux Temple des Anciens , aujourd'hui fainteM:riedclaR.otonde à Rome, beauté de fon Corin- thien./?. 58. fesMôdillons- 60. fa Bafe. 64. fes Cannelures. 6$). infcription de fa Frife. 86. ufige de fon Entablement Corinthien du dedans. 94. fes Portes de bronze, iio- fes Niches. 151. fes Tabernacles. 154- défaut de fon Pave- trient. 354.

PM.]:iety fesefpeces. ;>. 185. &oùpropre. 552.8: 555.

P.irtcrres, leurs efpeces. ;>. 192. &c.leur décoration- 195.

IPazé , ce que c'eft , & fes efpeces. p. 5 48. 5 50- & 3 5 1 . fon utilité fort eftimée des Anciens. 34S. le Grais pourquoi le meilleur. 3 50. & 5 5 1 . fes grandeurs , & 011 propre. 551. ma- nière de l'affeoir. :bid, efpeces SiTufagesdu Pavé poli. ;i;/W. di- verfes ngurcsde fcs Compartimens. ibid. 353. 5 54- &:c.choix des marbres pour fa conftrudion./Z'iJ. matière & figure de fes petits Compai timens- 3 54. 'S: 3 5 5.

PemtHre, owimprcjjîon, en quoi necelTiire dans lesBâtimens. p. 2 2 8.avantage5decellequiefl: blanche. //'/(^. Compofition des différentes couleurs, ibid. ce qui en détruit le bel eifer. 250. comme fetoifelaPeinture. ibid.

Perrons, quels font les plus beaux & le nombre de leurs mar- ches, p. 196. &: 197.

Perfpe^tve punte, fon effet. />. 199.

Pii.ijhçSy leurs difpoIîtiofiS, /?• 304. défaut du plié. /^;W. &:fu- jetiondeTebrafé. ibid.

Piede/laux de r>gnole , blâmez par Scamozzi. p. 64. règle des Anciens fur ce fujet. tbid. méchant profil de la Bafe j Corinthienne de Philibert de Lorme. tbi.i, diiTerentes pro-

00 11)

TABLE

«9

portions de ceux des Statues. 312- & 515. lears efpeces ibid. les triangulaires d'où imitez- 514. leurs ornemens& leur folidité par raport aux Figures. 5i5-& 516.

Pierres i leur Utilité, & leurs qualitez- /?. 202. leurs différentes efpeccs, & les lieux d'oii elles fe tirent, ibid. &cc. Avanta- ges des Pierres tendres. io6. d'où dépend leur bonté, ibtd. avantages des Pierres dures & ruftiques. 207. Pourquoi le ménage fur ce fujet, eft un abus dans la pratique de bâ- tir. zo8- deux manières de les tracer. 258-

Places publiques , riches d'Architeélure & magnifiques chez les Anciens./?. 507. &: 308. d'où procède leur beauté. 308. avantage deleur Situation &: difpofition. ibid,

Plafonsj leslambriffez déplâtre pourquoi moins durables que ceux de boisapparens. p. 188. comme ils fe font en France. 346. difpofition des Compartimens &: ornemens de ceux qui font cintrez &c. ibid- & 347. quels font \ts plus fu- perbcs. ibid. leurconftrudion./W.

Plan y fes différentes figures. ^.252. comme il doit être cotte. ibid, & comme il fe doit racorder fur l'ouvrage. 255.

Planchers , leur différente conftriidion par raport aux lieux- p. 5 3 2. & leurs Aires de plâtre. 552.

Plâtre, fon utilité, &:fes bonnes qualitez. ^. ir 5. d'où vient le meilleur. »^»W. , & comment il s'employe- ibid. fesdé- fauts, & comme il fe mefure. /^;(^.

Plor/jb , fes qualitez , fes efpeces , & fes ufages. p- z 24. fon poids fur fon épaiffeur. tbid. fon mélange pourlafoudure-/^;^. & fes défauts. 225.

Poêles y leur ufage & leur matière. p.i6l-

Ponts Aniiqtfes , leur durée & leur forme./»- 348.

Portail de S. Ej}:enne du Adontï Paris, fesColonnes Coxnpofî- tes./>. 302.

Portail des Ftuillatts rue S. Honoré à Paris , fon Ordre Ioni- que./?. 44- beauté de fon Entablement- 45- & fes Volutes.

50- Portail de l'Eglife de S. Gervais à Paris , difpofition de fes

DES MATIERES.

Colonnes Doriques, p. 20. leurs Bifes- 28. leur Bura- blement. 52. Tes Volutes Ioniques, ^o. choix de Tes Or ir. s 74. Ton Fronton fpherique. 76- & faillie de fonlmpoPtc Do- rique. 94,

PortaiLdeS. L^«rtf«/ à Florence, par qui bafti./'. 254.

Por:aiL du Louvre , proportions de Tes Chapiteaux- Pilaflrcs.^ 6%. fa Corniche. 70. fes Niches. 150. les Cimaifcs de for Fronton. 2C 5. &: Tes Entrclas. 524.

Portad dz C Eglife des Minimes de la. Place Royale à Paris , divifion de fa Frife Dorique.;?. 20.raCimaife. ^o. Ton Lai mier. 54. fes Gargouilles. 9 1 . & Maçonnerie de fes Pavillons

357- Portail dftFal de GraceàPâUS, Tes Ordres. /?. 74. fonFrontor

Coraporite.7<5.faCroirée du milieu. 140. & 290. & fes Ni

ches. 148.

Portes, leurs proportions, p. 114. de combien de fortes en établit Vitruve. ihid, doivent convenir aux Ordres, ihid. pourquoi retrecies par le haut, exemples antiques & mo dernes- thid. trois différences de Portes, ihid- exemples Se proportions des grandes. 1 15. défauts de celles qui font fer- mées a pans & exemple. //'/W.& 120. décorées félon la gran- deur des rues. 11(5. celles à balcon, ibtd. les Flamandes. 117. celles de fer- z/»^. leur iituation- 118- leur grandeur proportionnée sux Apartemens , & comment difpofées. 119. leurs ornemens. 120. & 121. ufage des Anciens fur les mobiles, ttid. pratique des Modernes fur leurs Com- partimens. 121. Porte Ruftique avec exemples. 122- quand elles reçoivent le nom des Ordres. 128. Porte de Clôture comment décorée. 274.

Portede la J^igKeGrtmamïKomQjpiî q\i\hi{ïiç,p.ljl» fespro portions. //'/W. Si fon profil- 274.

Porte Majeure 3i\itïçiois Poria.Nœviaà.Koinç , fes BofTages. p- 5>. & ij6-

Porte de S- Martin à Paris, par qui baftie, & fon Ruftique. P-9.

TABLE

Porte du Peuple à Rome, pir qui commencée , quand & par qui achevée, p. 268. fes Figures, thid, l'Ordonnance de fa dé- coration •/^/W.&:fon Profil. 274*

Porte Pie à Rome , par qui bâtie, p. 270. fa Compofition ex- traordinaire, ibid. &:fon Profil. 274.

Porte de U ^^tgue Sérmouctte , faCompofition. f. 2 76.fon dé- faut./^/^. & Ton Profil. 2 ^ o.

Porte de Lik^!gneSforce, pourquoi, & par qui bâtie./?. 278. fa décoration, & fes proportions. /^/'-s/. fonProfiUSo.

Portique di CEglife de S, Ptsrre à Rome , par qui bâti. p. 2 5 .

Poutres , pourquoi moins en ufage qu'autrefois.;;. 118. précau- tion pour les conferver. 189.

PraticjNCi necelTaireàl'Architede./». loi.enquoielleconfifte. ibid.

Procnrane de S. A^arcW^Qmk y par qui bâtie, & de quel Or- dre./>. 22.

ProjiUr , pourquoi! l'Art en eft necefTaire à l'Architefte. p. IV. l'Art de profiler participe autant du Deiïeinquede la Géométrie, v. pourquoy les Ouvrages préférables aux Def- feins pour l'Art de profiler. <W. en quoi confifte la différen- ce des manières de profiler, x.

Profils de rigmie, imitez d'après l'Antique. Pr^/^c^. Profils & Veues des cotez des Portes de Ville, p. 274. & 2 80. obferva- tionsfur ce fujet. ihid,

Proportiofjs , raifons de leur changement. Préface, celles des Ordres différentes à caufe de leur fituation félon Vitruve. Préface de î^tgnole. pourquoi différentes pour les Arcades, p. 40. opinion tle Vitruve touchant les Proportions. 58. les grandes fuivies par les meilleurs Maîtres, i 26.

PmtSi fafituation.p. i74.^^commeildoitétre fondé. 175.

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Vinconge^ fa difpofition , page 196.

^agrément:

DES MATIERES.

^

R

R

u^grèment , comment il fe fait, &: comme il femarchan- _, de. /.^^e- 3 57. Re^leSi lesgenerales préférables aux particulière?. Pr<'/. celles

de Vignole bonnes pour les Ordres au Rcz-de-chauflee.

/>. 42. pourquoi elles doivent changer dans une autre iîrua-

tion. ikd. celles des Colonnes les unes lur les autres, il^id.

pourquoi les Diamettres des Ordres du Colilée, égaux, ilptc^.

règle de Michel- Ange fur ce fujtt , & autorité du Théâtre de

Marcellus. lùtd» RemifesdeCarojfe-i leur grandeur. /?. ^J6. Rofci-i pourquoi celles entre les Modillc^ns différentes, p.^o.

exemple de faint Pierre de Rome fur ce fujet. ibid. Ritdemnresy leursefpeces, & comment traitées. /?. 500. Rues , ce qu'il faut faire pour les rendre commodes. j>.

308.

S^ble^ fesqualitcz, & le meilleur pour bâtir. /7^^r zi ^. oîi le blanc fert au lieu de plâtre. z\6.

Sacri/iie de S. Laurent 'âVlorçnce, parquibâtie. p. 16^.

SalledttPaUps2. Paris, Bafe de fon Dorique. f.i%. & défaut de fa Frifc. 34.

Salle Royale du l^aticAn à Rome , manière dont elle eft éclairée. />. 141.

Salan de Oagni^ difpofition de fes Pilaflres. />. 68. & fes Ni- ches. 156.

ScHÏftures , celle de trop de relief défaut en Architeélure.;». 6z . comment traittée par les Egyptiens. 06. fon utilité dan-sla décoration. p8. comment celle des dedans doit être traitée. 18 5. & celle desjardins. 199.

Septisjonede SeptimeSeverCy fes Ordres. /'. 329.

u u

TABLE

SeprdtftredeUmaiJôyt de /l'ed cis ïï^lorencCj parqui bâtie, p. 25.}. CompartimensdcTa Voûte. 345.

Socle, radifFcrcnced'avecleDé&rlePitdeflal./?, 14. fa place & [ fa proportion. 80.

Sofites, leurconHrudiion » & fort ufîtéî. p, 547.

Sainte Sophie Mofc^uée du Grand Seianeur à Conftantinople , fe": Colonnes de Porphyre. j?.209.& fon Pavé de Mofaïque. ■^ 5 •) .

Statues, leursdiflferensnoms.p. 515. proportions de leurs Pie- deftauxpourla(immetrie./W. & 5 14. doivent convenir aux lieux qu'elles décorent. 315.

Statues raportéesdansce Livre, Cellesd'Hercules antique dans le Palais Farnéfe.;?. 148. d'Apoilon antique eflimél' Apollon Pythien des Anciens, i 50. de Flore, ibid. de S. André. r/\6. deJulesSccond. î^^.deS.Pierre&'deS.Paul. 268. deRo- me Triomphante. 281. delà Mufe Uranie. iSj.deMarc- Aur^le. 284. & 515. de Cefar&d' A ugufte.;/';W. des Géné- raux delà fainteEglifc Marc-Antoine Colonise, Alexandre Farnéfe , Jean François Aldobrandin & Charles Barberin. 28 ) . de Caftor & de Pollux. ibid, de Louis le Grand , Equef- tre&Pedcftre. 51 (5.

Stuc , à quoi propre, p-ii^. comme il fe travaille & fa durée , ihidt

T.

Tables dans les Piedeftaux, Comme elles fe doivent faire. pageSo. Taille de Pierre , comme elle fe doit faire , & comme eîlefe

marchande./». 255. Tewple d'ylutoyiin or de Vauflme à Rome, pourquoi fon Por-

cheeftimé Corinthien.;?. 66. fimplicité de fa Corniche, ibid.

SculpturedefaFrire.86. &faBafe. 95). Temple de Bacchusa.Komc , fon Ordre. p.J^. Temple de la Concorde à Rome, IVl odillons de fa Corniche, p. xn. Ion Chapiteau Angulaire. 50. & matière de fes Colonnes. 210. Temple de U Fortune Firile à Rome , mauvais go ût de fon Enta-

DES MATIERES.

*<MBasaa»ii«<mij>ii.«i in an iiiiiii imii

blement, ^.x. & xii. Ton Chapiteau angulaire. 55). ^ Ton Embarement.44.

Temple de Jnpittr Stator 2iJ\on\e /es Entrecolonnes.jp. 58. &: fa Corniche. 70.

Temple de ^npuerTonnam à Rome, fa Corniche./?. 70.

Temple de Neptune à Rome , Piafund de fa Corniche./?. 88.

Temple de la Paix à Rome , défaut de faCorniche./-'. iv.fon Plafond. 8 8. fa Bafe Corinthienne. 99. & fes Niches. 150.

Temple de Salomoyi-, fes Chapiteaux.;?. 56. & 29S.&: fes Colon- nesTorfes. 108.

Temple de Fefia ou de Lt Sibjlle à Tivoli , Cannelures de fes Co- lornes./?, 48. fa Porte 114. & les Croifctesdc fon Chambran- le. iZ<S-

Temple de ^tjla àRomc, l'Abaque extraordinaire defonCha- ' pitcau.^. 66. & fa Bafe. 99.

Tenni'Uy autrefois les Thermes ou Bains de DiocletienW^oxYïÇ ^ Profil Ionique qui s'y voioir./'. 46. le mélange des Ordres de fa grandcSaile.7z. fes Chapiteaux Compofites. 82. fon£n- tahlement. 86. lesDenticules. 90. & fa Bafe. 99.

Term/fes, leur utiiitédanslesjardins./?. i9(5.&:furlesmairons. 351. leurs Aires comment pavées. :ùtd.

Terre'm, fes différentes efpeces.;?. 2 3 5. fcsdéfauts. 348.&com- mentsiFermi. 550.

Théâtre de MarcelhislKomt i beauté de fon Dorique, p. lo- grolfeur de fes Colonnes. 24. fon Profil Dorique. 5oPlafond de fon Larmier. 34. Modules de fes Colonnes Ioniques. vS- largeur de fes Arcades^o. & de fes Piliers 42 fon Profil Ioni- que-46- & fes Volutes- 50-8^ 292-

Théâtre de ricenceiiius l'Etat de Venife, fon Dorique fans Ba- fe./;. 2 8.

Tombeaux, ornemens de ceux des Anciens. /?. jjB.IesMar- bres qui leur conviennent. 339.

TumbeaHxraportez. dans ce Livre, Ceux de Paul III. p.\x. Si 1 5 2 . d' Urbain VIII. 1 5 2. de Bacchus. 2 09- de Patriciuf Se

TABLE

de fa femme. /^/4'.de Jules Second 255. &c. de Michel-An- ge. 16-^. &deh Mufon deStrozzi. 559.

Ordre fofca», le régulier ne fe trouve point dans l'Antique. p. (5. employé à des Bàtimensconliderab'es. 8. Tes Architra- ves de bois ne font plus en ufage. iùtd. plûtôcrul^ique qu'a- vec desornemens. 9,

Treillage, fon ufage dans les Jardins./). 197. & 200.

ThiU, fesefpeccs, Tes qu3htez& grandeurs. /?. 2 Z(5. fe fait la meilleure, ibid. fesCompartimens. 535.

Tuyaux de defceme t leuravantage. p. 351.

V Erre plat, de deux fortes, page 227. n:>n ufagé inconnu aux Anciens, ihid. en quoi confiite fa beauté, & com- me il s'employe, fe vend & le toife. thid.

F'^.gmd'-iPapeynles, par qui bâtie, f^ie de Vignole-, 8ip. 254. par qui la décoration de fon Entrée, ibid,

Fby.jges, neccd.uresàrArchitede. Préface»

Volute y manière de contourner l'Ionique félon les Auteurs & félon les Oavriers. p. 50. Volures ovales de Scamozzi&de Boffe.//'/V. Volute de Vignoledécritededeux manières. 52. pourquoi celle de Goldman plus parfiite. 54. comment trai- tée dans le Chapiteau Com po(îte. 295.

Fotitcs^ leurs noms & leurs efpeces. />. 238. &c. en quoi elles différent des Plafonds. 2^9. quelle eft la plus parfai- te. 241. Artifice & Compartimens des Gothiques. 342. & 343. & pourquoi plus harmonieufes que les autres. 343. Compartimens des plus belles d'où imités, ibid.

les meilleures & les plus légères. tb:d. pratique pourleurcon-

ftrudion, & leurs ornemens. 544. leurs Compartimens par ; raportauxOrdres./W. Proportions, Figures &rOrnemens de

ces Compartimens. 544. & 345. l'avantage qu'elles tirent du

mélange de la Sculpture & de la Peinture. 345. & 345. Saillie

de leurs Corniches. 345. « Ftn de la Table des Matières,

r***

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PREFACE DE FIGNOLE,

.^ E prétends donner icy une intelli- ^m gence parfaite de ce petit Ouvra- ge , Sz rendre compte des raifons !|' qui m'ont engagé à le faire , &: à j le donner au Public. Ayant exercé j pendant plufîcurs années en divers pais l'Art d'Architedlure , j'ay pris plaifir en prati- quant fçs Ornemens d'apprendre les fentimens de ceux qui en ont écrit, & les comparant les uns aux autres, & aux Edifices antiques qui fubliftent en- core i j'ay taché d'en tirer une règle à laquelle je mepûflearrefler , &qui puftfatiafaire entièrement, ou du moins en partie, le jugementdes perfonnes intelligentes fans y avoir d'autre veuë que de m'en fervir dans mes befoins.

Pour en venir à bout je n'ay point eu d'égard aux opinions qui partagent les Auteurs entr'eux, & pour appuyer mon defTein avec plus de fonde- ment, je me fuis propofé pour modèle les cinq Or- dres qui fe voyent dans les Ant iquitez de Rome -, & les confiderant tous enfemble , & les exami- nant avec des mefures exades, j'ay remarqué que ceux qui au jugement de tous paroiflent les plus beaux &: qui fe prefentent à nos yeux avec plus de grâce ont une certaine harmonie & une corref- pondance peu embaraflee de nombres , que par les moindres Moulures on peut exa6lement mefu- rerles plus grandes : c'efi: pourquoy faifant une plus ferieufe reflexion furie plaifir que nos fens re-

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PREFACE.

çoivent de cette proportion , & combien au con- traire les chofes qui en font éloignées leur font defacreables, comme lesMuficicns le connoiflent à tout moment dans leur fcience. J'ay travaillé de- puis plufieurs années à réduire fous une règle cour- te & facile la pratique de ces cinq Ordres d'Archi- tedure , & le moyen dont je me fuis fervi pour y parvenir a efté tel. r j

Lorfque j'ay voulu par exemple me lervir de l'Ordre Dorique par ma Règle, j'ay remarqué que celuy du Théâtre de Marcellus eftoit le plus uni- verfellement approuvé, c'eft pourquoy je l'ay pris pour fondement de la règle de cet ordre , fur lequel ayant déterminé les parties principales, lors que quelque Moulure ne s'eft pas trouvée conforme à la proportion des nombres, comme il arrive le plus fouvent par la faute des Ouvriers, ou par d'autres accidens qui ne laiflentpas d'eftre confiderables fur de petites parties , alors je n*ay point fait difficulté de les accommoder à ma règle, fans m'éloigner beaucoup de leurs mefures , faifant valoir cette li- cence par l'autorité des autres Doriques qui ont le plus de réputation, dont j'ay pris quelque petite partie pour fuppléer à celuy du Théâtre de Mar- cellus : fi bien que de cette façon je n'ay pas fait com- me Zeuxis des filles de Crotone , mais félon que mon raifonnement m*a pu conduire , faifant choix fimplement des Ordres antiques tout enfemble, je n'ay apporté de ma part que la diftribution des pro- portions fondées fur des nombres fimples fans me

1

DE ri G KT 0 L K

fervir deBrafles, de Pieds, & de Palmes d'aucuns pais 5 mais feulement d'une mefure arbitraire , appcl- lée Module, diviféeen un certain nombre départies égales , comme il fe verra dans chaque Ordre en par- ticulier. Cela apporte une fi grande facilité à cette partie de TArchitedurc , qui eftde (by afîezemba- raffée , que quelque médiocre efprit que ce foit , pour peu qu'il ait d'inclination pourcet Art, pourra tout d'une veuë, & fans prendre la peine de beau- coup lire, comprendre le tout, & s'en fervir inge- nieufemcnt.

Quoy que je n*euiîè aucun deffein de rendre cet Ouvrage public , je me fuis néanmoins laifle vain- cre comme tous les Auteurs aux prières de mes amis qui le fouhaitoient, & encore plus à la genereufe li- béralité de Monfeigneur le Cardinal Farnéfc , qui outre les obligations extraordinaires que j'ay à fon illuftre Maifon, m'a facilité le moyen de faire ces diligences , & a voulu qu'il ne manquaft rien pour donner cette fatisfadtion à mes amis, ôcellre en état de vous prefenter encore dans peu de temps quelque autre chofe de confidcrable fur ce fujet, fi vous recevez celuy-cy, comme je Tefpere : Cen'efi: pas véritablement mon intention de répondre aux objeftions que quelques perfonnes m'ont préparées^ car je laifle à l'Ouvrage mefme le foin d'y fatisfai- re, appuyé du jugement des perfonnes intelligen- tes qui repondront à ma place , s'il ell afl!ez heu- reux pour leur plaire. Cependant fi l'on croit que la peine que j'ay prife foit inutile , parce qu'on ne

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P R E F u4 C E DE V I G N 0 L E,

peut donner de règle certaine fur cette matière, puis qu'au fentiment de tous, & de Vitruve mcl^ me , il faut fouvcnt augmenter ou diminuer les pro- portions des membres & dcsOrnemcns, pour fup- pléer aux endroits la veuë fe trouve trompée par quelque accident -, je répondray qu'il eften ce cas abfolument necelîkire de déterminer au jufte ce qui doit paroiftre à noflre œii , afin que cela puifîe fcrvir enfuke de règle confiante, & qui foit exactement fuivie> ce qui fe peut faire par de bel- les règles de Perfpe»5live qui font certaines, &dont j'efpcre vous donner dans peu de temps une 'prati- que fi necefîaire à T Architecture & à la Peinture, que je fuis perfuadé que vous la recevrez agréable- ment.

Mon defîein, comme j'ay déjà dit, n'ayant efté que de me faire entendre à ceux qui ont déjà quel- que connoillance de cet Art, je n'avoispasmis de nom aux Moulures particulières des cinq Ordres, que je fuppofois que l'on connoiflbit. Mais comme j'ay veu par expérience que cet ouvrage plaid: en- core beaucoup à plufieurs perfonnes de qualité qui font bien-aifes de pouvoir entendre ians peine le détail des Ornemens de T Architecture, dont ils fouhaiteroient fçavoir les noms en particulier 5 je les ay mis en la manière qu'on s'en fert ordinaire- ment à Rome, & dans l'ordre qu'on pourra re- marquer , avertiflant que l'on ne parlera que dans l'explication du premier Ordre des Moulures qui fe trouvent communes à tous les autres.

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Des Moulures, & de la manière de les bien profiler.

COmme ce Livre contient les principes de VAr- chîteBiirey fay juge à propos déparier d'abord des Moîduresqîiienfo/iîlesekmens^ & delamamere de les profiler.

L Es Moulures fontàî'Architeaure ce que les Lettres font à 1 écriture. Or comme par la combinaifon des caraâ:e- res il fe fait une infinité de mots en diverfes langues; aufli par le mélange des Moulures on peut inventer quantité de profils difFercns pour toutes fortes d'Ordres, & decompofi- tions régulières & irreguliercs : Mais comme en Architedu- re il ne fe doit rien faire qui ne foit fondé fur la Nature & fur la Géométrie , & que fes règles ne font pas fi arbitraires que quelques-uns fe l'imaginent ; on doit fçavoir que le contour de chaque Moulure eft établi fur la Géométrie, & que de mefme qu'il n'y a que trois natures de lignes en Géo- métrie qui font la droite, la courbe & la mixte ; auffi n'y a- t-il que trois efpeces de Moulures, fçavoir des Moulures quarrées , des rondes , & de celles qui font compofées de ces deux natures de lignes. C'eft pourquoy l'on peut remar- quer dansl'ArchitcâureGothique, queceuxquil'ontinven- tée s'efiant voulu éloigner de ces figures parfaites, ne les pou- vant, ou ne les voulant pas imiter, & ayant aifedé de fe fer- vir des plus imparfaites pour diftinguer leur Architedure de la Grecque & de la Romaine, ils ont inventé une manière de Moulures & d'Ornemens ridicules -, ce qui a rendu leurs Ouvrages defagreables à voir, fur tout quand l'on a veu les Ouvrages antiques. Des Moulures les unes font erandes comme les Doucines,Oves, Gorges, TalonsTores& Scories, & les autres font petites comme les Rlets, A ftr égales & Con- gez. Ces petites Moulures fervent à couronner & à feparer

u ii;

DES MOVLVRES.

les grandes, & pour leur donner aufli plusde relief & dedi- ftindion. Le Cavet, le Qaart-de-rond & le Tal ;n, fe font auffi quelquefois fort petits, comme entre les faces des Ar- chitraves & des Archivoltes, & aux Chambranles. ÎVlais pour la Doucine, le Larmier, le Denticule, & la Platte- bande de modillons , ces Moulures font toujours gran- des , & couronnées de plus petites. L'Ove ou Quart- de-rond & le Talon dans les Corniches font auflî des gran- des Moulures & couronnées de plus petites. Le Tore petit &c grand, ainfi que la Sentie, qui fait prefque le contraire effet du Tore, ne fervent gueres qu'aux Bafes, & font di- ftinguées par des Liflels & Aftragales. Toutes ces Moulures fe tracent différemment , félon la diftance d'oii elles doi- vent eftre veuës ; ce qui doit régler la faillie ou retraite qu'on leur veut donner. Les plus belles Moulures font celles dont le contour efl- parfait, comme le Quart- de-rond, & le Cavet ayant le quart de Cercle, & le Talon & la Doucine tracée de deux portions de Cercle égales par un triangle équilateral, les Moulures quarrées doivent eftre d'équerre & à plomb. Les Aftragales dont le contour eft ordinairement des trois quarts , ou des deux tiers de leur circonférence , doivent eftre dégagez des plus grandes Moulures par un petit filet enfoncé qui eft prefque imperceptible, que les MalTbns nom- ment le coup de crochet, & les Menuifiers le grain d'Orge. Rarement les Moulures excédent en faillie leur hauteur , fi ce n'eft le Larmier ; mais alors il eft bon de refouiller fon plafond en canal, & faire la Mouchette pendante. Or pour tracer toutes ces Moulures, il eft neceffaire de quelques prm- cipes de Géométrie pour en connoiftre les figures ; comme de fçavoir que le Triangle équilateral a trois coftez &: trois angles égaux , que le quart de Cercle eft la quatrième partie de la circonférence d'un Cercle, & que la ligne à plomb fur celle de niveau forme deux angles égaux , & sinfi des autres; ce qu'il eft facile de comprendre parla planche des Moulures tracées géométriquement, ou les lignes ponduées fervent

/»/. ^. DESMOVLVKhS.

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Termes de* Ouvriers Termes des Auteurs

Qu^Z7~t dit Txrrui

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iv DESMOVLVRES.

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à faire l'opération , comme les lignes pleines pour mar- quer le contour des Moulures & les petites croix les centres pofe la pointe fixe du Compas. Il y a encore d'autres Moulures , qui n'eftant pas tracées avec le compas font un bon effet comme celles qui reffemblent à la moitié d'un cœur, les Doucinesfort baffes, les Scotiesen demy ovale & traits corrompus, & plufïeurs autres qui reçoivent leur con- tour de l'endroit oii elles doivent eflre mifes ; Ces fortes de Moulures fervent aux Profils des Chambranles, aux Qua- dres de Compartiments , & de Tableaux & aux Bafïinsde Fontaines les Moulures doivent avoir peu de relief.

L'Art de bien profiler eft une partie très - necelfaire pour exceller dans l'Architedure , puisque tel rtùffit dans la dif- tribution d'un Plan , & dans la belle çompofition d'une Faça- de, qui diminue fouvent h beauté de fon ouvrage par le mau- vais effet de fes Profils. La manière antique efi plus hardie que correfte ainfl que celle de Michel Ange. Les plus beaux Profils font les moins chargez de Moulures, elles font le moins répétées & méfiées alternativement de quarrées& de rondes j mais fur tout qu'il y en ait toujours de petites entre les grandes pour les faire valoir par leur comparaifon : il faut que la faillie du Profil foit proportionnée à fa hauteur par raport au corps qu'il doit couronner: &r tâcher qu'il yaittoii- jours quelque grande Moulure qui maiftrife dans le Profil, comme le Larmier dans la Corniche qui efl la Moulure la plus eflenticUe & qui fe trouve obmife dans quelques ouvra- ges de grande réputation , comme au Temple delà Paix à Rome. Il efl bon d'éviter l'égalité des Moulures dans un Profil, en forte qu'elles doivent eflre de différentes hauteurs, & lors qu'une Moulure en couronne une autre elle ne peut eflre plus haute que de la moitié de celle qu'elle couronne, ny moins du tiers, comme le filet fur le talon, &raflragale fous l'Ove ne doit eflre moindre du quart, ny plus fort que le tiers del'Ove, ledcnticuledoit eflre la plus haute des Mou- lures fous le Larmier , & le Larmier peu moins fort que la

Cyraaife;

DES MOVLVRES.

Cvinaife ; aulli eit-il trop bas aux Ordres Corinthiens du Panthéon tant au dehors qu'au dedans : le Talon ne doi: point eftre arrondi par le haut conîme celuy de TArchitrave de l'Arc de Conftantin ^ le Contour de la Doucine doii eftre coulant, dont la partie concave doit eftre égale à la convexe. Phiîbert de Lorme & plufieurs autres Architedes ont incliné en dedans le haut du Larmier des Corniches , &: les faces des Architraves, pour éviter à ce qu'ils prétendent, la faillie ; cette pratique eft défedueufe , ( quoy qu'il s'en trouve quelques exemples Antiques ) parce qu'il faut que les Moulures quarrées foient à plomb & d'équerre. Jamais une Corniche ne doit eftre couronnée par un membre rond ; & fans arrefte comme une Aftragale (quoy qu'il y en ait des exemples;) mais parunLiftel & Plattebande. La proportion des Modillons cft telle que leur efpace qui doit eftre quarré dans le Plafonds du Larmier foit le double de la largeur de leurnud, ainii leur faillie fera le double de cette largeur. Les trois parties de l'Hntablement tiennent la proportion que leur donne chaque Ordre.

Or pour bien juger du choix que Ton doit faire des Profils, il ne faut pas feulement s'arrefter aux Deffeins &: aux Livres, mais s'inftrUire par les ouvrages mefmes, parce que la fitua- tion des Profils eftant de grande confequence pour les ren- dre propres à la place on les veut employer, il faut par h comparaifon des ouvrages fe faire une bonne manière de profiler comme l'ont eue Vignole & Palladio.

Quoy que l'Art de profiler foit ainfique j'ay ditcy-deffus, fondé fur la Géométrie , comme le deiïein y doit avoir pour le moins autant de part que cette fcience, il faut accommoder fes Profils à l'œil & n'eftre pas obligé de fe fervir du Com- pas & delà Règle pour les moindres Moulures, afin de prati- quer cette partie d'Architedure fi necelîaire, avec une gran- de facilité ; ainfi pour s'inftruire il fe faut exercer à profiler plûtoft en grand qu'en petit , parce que l'effet en eft plus le;ifible.

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DES ORNEMENS,

Des Ornemens des Moulures. T E nombre des Ornemens eftant prefqueinfini^jay Lj feulement donne les plus ujîtez & les plus conve^ nables à chaque Moulure , &fay préféré ceux de Fi- gnole à ceux des autres Architehes i parce qu'il a le plus fuivi l'Antique dans f es Ornemens , & qu'il le s a dejjînez, d'une grande manière.

COMME il efî neceflaire que l' Architedure foit propor- tionnée à la dignité du lieu qu'elle décore , fes Or- nemens doivent eftre mis fi à propos qu'il n'y en ait aucun qui ne ferve à faire connoître le jugement de l'Architeâie & l'ufage de l'Edifice; auffi voit-on que les Anciens ne les ont point employez par hazard, puifque parles moindres fi-agmcns on a connoifTance de leurs Temples, Bafiliques, Arcs de Triomphes, & autres Edifices qui fervoientplûtoftà la décoration qu'à l'utilité publique. Mais fans parler de tous les Ornemens qui entrent dans la compofition des Ordon- nances, je diray feulement que pour ceux qui enrichiffentles Moulures; ils font ainfi que les autres ouindifFerensoufignifi- catifs; ceux qui font indifFerens fe mettent fur les Moulures fans aucune confequence ; mais les fignificatifs doivent eftre propres & fervir de fymboles pour faire connoiftre l'Edifice par quelques-unes de fes parties.

Les uns & les autres fe travaillent ou de relief fur les Mou- lures, ou fouillez dan^ icelles , comme le Quart-de -rond qui peut eftre orné de petites feuilles ou coquilles taillées fur le nud de Ton contour , ou bien d'Oves foiiillez au dedans com- me on les fait ordinairement, parce que cette Moulure eftant circuliire & de grand relief, elle deviendroit trop pefante fi elle eftoit ornée par le deffus: ainfi que les Baguettes, l'on taille des perles,Patenoftes,Olives & Cordelières. On fait tout le contraire pour les Moulures creufes comme le Cavet & la Scotie dont les Ornemens font plûtoft taillez en dehors de

n B, DBSMOVLVRES.

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MOILXJRBS COI RONNEKSKT OR^EKS

ORT^EMENS

ieur Contour. Les plus communs Ornemcns & d^ nt on (e •ert indifféremment pour toute forte de fujtts font les Oves, qui font de plufieursmanieres.lesRays de Cœur, ks Fleurs & R ailles tant naturelles que grotefques, les Fruits de diverfes espèces desCanaux qu'onnornme Portiques, & une infinité d'autres qu'on peut voir aux Edifices Antiques. Toutefos f i ces Ornemens ne font ménagez avec beaucoup d'Art , les Pro- hls en reçoivent plûtoll: de la confufion & de la pefanteur que de la richcirc&: de la légèreté. La re^le la plus générale efl que les Moulures foient taillées & lifles alternativement, afiV que cette fimplicité entre celles qui font ornéesdonncun repos & une harmonie dont l'œil refte extrêmement fatisf^it. Par exemple , il ne faut prefque jamais orner la face du Lar- mier d'une Corniche nycelled'un Architrave ou d un A rchi- volte, finon aux endroits il faut une grande richelfed Ar- . hitedurccommeauxRetables d'Autels toutes les moulu- res peuvent eflre taillées, excepté celles qui les feparent& cou- ronnent comme les Filets. Tous les Ornemens comme les Oves, Ray s de Cœur, Denticules, Perles , Olives & aiitres qui en- richiffent les Moulures, doivent répondreap omb lesunsfur les autres ;& les plus grands comme les Modillons&lesDen» ticules règlent les plus petits. Il faut auffi remarquer que es Ornemens doivent convenir aux Ordres ; de forte que les plus riches foient employez aux plus délicats, comme au Co- rinthien & au Compofite : & qu'au contraire il eft prefque mutile d'en mettre au Tofcan & au Dorique. Il faut auffi dans la décoration des Façades que toutes les parties en foient ornées par proportion des unes aux autres ; de forte qu il a'yenaitpas de fimples & deflituées d'Omemens lorlque quelques-unes font enrichies avec profufion ; parce quel Ar- chitedure tirant fes proportions du corps humain, fes Orne- mens lui doivent eftre auffi convenables que la parure dans les habillemens; auffi comme les Anciens ne les ontpointinven tcz fans raifon : on peut à leur imitation en inventer qui ayent rapport au fujet qu'on traite. Outre les Orncmensdes

DES MOVLVRES.

\x

Moulures jI y en a d'autres, comme ceux de<: Frifes, les Anciensontreprefentéen bas relief diverfes Hiftoires , Myf- teres& Inftramens de leur Religion : on peut faire des IVlaf- ques & des Teftes d'une variété prefque infinie ; maib il eft extrêmement contraire à la bien-léance d'en mettre de opo- tefques & de profanes dans des lieux Saints, comme a fait Michel- Ange au Tombeau du Pape Paul Troifiéme, dansl'H- glife defaint Pierre de Rome; & comme on voit quel' Archi- tedure Gothique ef> remplie de Chimères, Harpies & Ani- maux difformes qui ne fîgnifient rien : puifque dans les Egli- fes il ne doit y avoir que des Images de Chérubins, de Ver- tus & autres Attributs de la Religion. Les Confoles font auf- employées avec beaucoup de grâce pour porter les Corni- ches, ou fcrvir de Clefs aux Arcades: & leurs feuilles doivent eftre de la mefme efpeceque celle du Chapiteau, s'il y a un Ordre à la Façade. 11 fefautauffi garder de mettre des Anges & autres figures de Saints pour porter des Entablemens à la place des Thermes, Perfans & Cariatides. Les Trophées, Feftons, Buftes, Vafes & plufieurs autres Ornemenscontri- buent beaucoup à la décoration des Façades, comme on le fera voir dans la fuite de ce Livre. Il it trouve des Fragmens antiques qui marquent que les Edifices en ont efté d'une ri- chefle tropconfufe, comme on voit par un Profil Corinthien des Thermes de Diodetien rapporté dans le Parallèle & à l'Arc des Orphévres à Rome.

II faut remarquer dans la manière de tailler les Ornemens, que ceux des Profils du dedans doivent a voir moins de relief que ceux du dehors : à quoy la grandeur de l'ouvrage contri- bue encore, par ce que fi l'Edifice eft Colofîal, il n'a pas be- foin de quantité d'Ornemens,mais beaucoap fouillez , fur tout au dehors, pour leur donner un grand relief. Toutes ces ob- fervations font générales, laifïant les particulières à la corre- dion & au bon gouftde l'Architede.

DV CHOIX,

DU CHOIX DES PROFILS.

C±*Ay crû ajCil eftoiî ne cejf aire pour faire voir le J différent goût qui fe trouve dans les Trofils^d'en donner deux exemples Antiques & deux Modernes^ par lef quels on pût juger de leur dijiin^ion.

A Prés avoir parlé des Moulures en gênerai & des Orne- mens qui leur conviennent, pour faire connoître que la différence des Profils confilte dans le différent aflembl âge de ces mefmes Moulures, j'ay choifi quatre Profils de l'Ordre Ionique , quieft celuy qui tient la moyenne proportionelle entre le folide & le délicat, le fimple & le riche. J'en ay mis deux antiques dont le plus beau efttiié des Thermes de Dio- cletien, Sd par confequent bâti dans un temps l'Architec- ture eftoit encore dans fa pureté: & l'autre du Temple de la Fortune Virile qui a efté fait à ce qu'on tient bien auparavant & fous les Rois de Rome, la connoiilance que les Ro- mains pouvoient avoir des Arts efloit proportionnée à la puiffancede leur République nailfante. J'en ayauffi rapporté deux Modernes dont le moindre eft celuy de Serho, qui n'a pas acquis ce goût excellent qui fe trouve dans les Ouvrages de Palladio.; ainfi on peut dire que ces Profils font de quatre différentes manières, dont celuy des Thermes de Diocletien fera nommé de manière proportionnée, comme celuy de la Fortune Virile eft au contraire fort difproportionné: & le Profil de Serlio fe trouvera d'une manière (eche & mefquine en comparaifon de celuy de Palladio, qui eft d'une manière gratieufe & d'une élégante proportion.

Pour faire une jufte Critique de ces quatre Profils, il les faut obferver l'un après l'autre ; & commençant par celuy du Temple de la Fortune Virile fans avoir égard à l'Ordre qu'il couronne dont il ne s'agit pas à prefent, mais le regardant par luy-mefme, on trouvera que les trois parties qui lecompofent

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V E S PROFILS.

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Du T^etnple de la Forhuie Vtri/e a Jtcrme ..

Profil Ionique de Ser-lio .

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Dtocletien a. Rome

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j^, B V C H O r X DES PROFILS.

n'ont point de rjpnort entre elk-s : que h Frifeeft extrême ment petite n'ayant" que les deux cinquièmes de h hauteur de h Corniche, & environ les deux tiers de celles de l'Architra- ve: & que cette Corniche eft plus de la moitié de l'Entable- ment; que le Larmier n'a pas la moitié delaCymaife :que le Talon qui le couronne eft prefque auflî puiOTant que le Lar- mier : que les Denticules font quafi quarrées & plus hautes que le Larmier: que les trois fafces de l'Architravefontà peu prés égales & auffimal feparées par des Chamfrains, que mal couronnées par un Talon dont le Filet eft auflî haut que ce Talon; & qu'enfin cet Aftragale taillé d'Olives & de Perles à la deuxième fafce eft mis fort mal- à- propos.

Quant à l'Entablement des Thermes de Diocletien l'Archi- trave eft plus haut que la Frife qui eft liffe & bombée , & la Corniche plus haute que l'Architrave , comme elle le doit eftre : la faillie de cette Corniche eft égale à fa hauteur, auflî Vi^nole a-t-il imité ce Profil pour fa beauté. J'aytiré ce mor- ceau d'après une Eftampe très-rare gravée à Anvers en l'année 1 558. fur les defleins de Sebaftien d'Oya Architede de Phi- lippe IL Roy d'Efpagne.

Pour ce qui eft du Profil de Serlio, on remarque que bien qu'il ait fuivy la doctrine de Vitruve , il eft pourtant fort éloigné de Palladio qui s'eft toujours conformé aux plus par- faits Antiques ayant imité les Modillons du Temple de la Concorde, & d'une Antiquité prés faint Adrien rapportée par Serlio; mais que fon Profil furpaffe en beauté ces Anti- ques, au lieu qu'à ceîuy de Serlio la Corniche eft tropfoible dans le tout ( n'étant gueres plus haute que l'Architrave) & dans les parties par de petits Filets qui la rendent chetive & le Profil affamé. Le Filet far laCymaift eft trop petit de la moitié ainfi que les autres: la Plate- bande des Denticules rrop faillante de la largeur d'une Denticule : ce Membre tail- lé eft mal couronné & malfoûtenu par depetits Talons j &: le bec de la Mouchette pendante eft trop foible.

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DES

D ^ s CINQ ORDRES,

DES C I N Q^ ORDRES

en gênerai

AY A N T à traiter des cinq Ordres de Colon- nes, qui font LE Toscan , le DoRiqLTE, l'Ionique, le Corinthien & le Composite, j'ay crû qu'il eftoit à propos pouren donner d'abord une idée générale d'en delîiner les Figures, fans pour- tant y marquer leurs mefures particulières , parce qu'en cecy mon defTein n'eft autre que de rcprefen- tertout d'un coup l'effet d'une règle générale dont je feray dans la fuite l'application à chaque Ordre en particulier.

COmme il faut que la connoifTance générale de chaque chofe précède la particulière , & qu'il s'agit icy des Or- dres dont Vitruve , Daniel Barbaro, Scamozzi & plufieurs autres ont donné des définitions encore plus obfcures que s'ils n'enavoient point parlé, on doit fça voir que le mot d'Ordre, qui eft oppofé à celuy deconfufion , ne fignifie autre chofe qu'un arrangement régulier départies pour compoferun beau tout-enfemble ; cette définition eft fi étendue, quedanstou- tes chofes , s'il n'y a de l'ordre , de l'arrangement & de la régularité , le cahos qui s'en forme les rend impénétrables à l'intelligence. Le mot d'Ordonnance dont fe fert Vitruve a tant de fignifications en François Coii il eft un terme de Pa- lais, de Médecine & de Finance) qu'on ne peut pas dire qu'il foit propre à TArchiteâure, fi l'on ne s'enfert au mefme fcns que ks^ Peintres s'en fervent lors qu'ils veulent parler de la compofition d'un Tableau; caries Architedes peuvent par-

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DES C J N O ORDRES

Lrde lamcrme manière de h compofition d'un Bafliment, mais en ce fens-là ce terme ne fera en uL.ge qu'en parlant de tout l'Edifice & non pas d'une Colonne feparce avec Ton En- tablement; c'eftpourquoyfanss'arrefter à unmotquerufage aconfirmé, ilfuffitde connoiftrequ'ily acinq Ordres dont il y en a trois Grecs qui font le Dorique , l'Ioniqe , & le Co- rinthien ;& deux Italiens LE Toscan & le Composite: que les troii Grecs repreCentent les trois manières de baftir, hfolide , la délicate & la moyenne ; & que les deux Italiens font des produdions imparfaites de ces Ordres. Ce qui fait connoiftre le peu d'eOime qu'en ont fait les Romains, c'eft qu'il ne fe trouve point d'exemple Antique ils foient méf- iez enfemble, & quoyque le Dorique du Colizée à Rome n'ait point de Triglyphesny de Métopes, fanslefquelsilfem- ble que le Dorique ne peut pas eftre appelle de ce nom, ce- pendant le Profil en eft Dorique plûtoft que Tofcan. L'abus que les Modernes ont introduit dans le mcfiange des Ordres Grecs & Latins, vient de leur peu de reflexion fur l'ufage qu'en

ont fait les Anciens.

L'origine des Ordres eft prefque auffi ancienne que la io- cieté des hommes. La rigueur des faifons leur fit d'abord in- venter de petites cabanes pour fe retirer & avoir du jour à la diifcrence des cavernes des bcftes féroces qui font obfcures. Ils les firent au commencement moitié dans la terre, & moi- tié dehors &: les couvrirent de perches avec du chaume ou de la terre comme font couvertes les glacières , enfuite devenant plus induftrieux ils plantèrent des troncs d'arbres debout & en mirent d'autres en travers pour porter la couverture , ce qui donna l'idée d'en redifier la conftrudion ; caries troncs d'arbres debout reprefentent les Colonnes ; les liens ou hares de bois verd qui fervoient pour empefcher les troncs de s'é- clater , expriment les Bafes & les Chapiteaux ; & les Som- miers de travers ont donné lieu aux Entablements, ainfique les couvertures en pointe aux Fronton s, ce que l'on peut voir dans Vitruve oii la conjeaure qu'il tire pour donner l'ongme I

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^ D E s C I N O O^R D R E S

ic l'Architedure eft fort Yrsy-fcmblable, Ce que Monlkin lilondd Diredeur de l' Acidcmie Royale d' Architedure a fort clairement expliqué dans le Cours qu'il en a compoîe. Il y en a d'autres qui ont crû que les colonnes venoicnt des Pyramides que les Anciens clevoient fur les Tombeaux , & que les Urnes oii eftoient renfermées leurs cendres rcprefen- roient le Chapiteau dont le Tailloir étoit une brique qu'ils met- toient pour couvrir ces Urnes: mais l'opinion de Vitruve ef> plus recevabic que celle-cy , qui eft plus éloignée de la natu- re & de Tordre de la conftruftion ; enfuire les Grecs plu? éclairez que les autres peuples, ont réduit la h;mteur des Co- lonnes fur les proportions du corps humain. Le Dorique re- prefente la taille d'un homme d'une nature forte, l'Ionique celle d'une femme , & le Corinthien celle d'une fille. Les Bafcs & les Chapiteaux font comme leur chauflure & leur coéffare; & ces Ordres ont tiré leurs noms des peuples qui les ont inventez. Scamozzi fe fert de termes fignificatifs pour exprimer leur caraftcre , lors qu'il nomme le Tofcan le Gigantefque, le Dorique l'Herculéen, l'Ionique le Ma- tronal, le Compofite l'Héroïque , & le Corinthien le Vir- ginal.

Et afin de donner une idée générale des Ordres pour m- flruire les perfonnes qui n'eftans pas de la profefTion fe con- tentent d'en avoir une légère connoifTance pour en parler ju- fte, il en faut faire connoiftre la diPcincftion , qui eft que tout Ordre eft compofé de deux parties au moins, qui font la Colonne & l'Entablement^ & de quatre parties au plus, lors qu'il y a un Piedeftal fous la Colonne & un Acrotere ou petit Piedeftal au delTus de l'Entablement; que la Colonne a trois parties, fçavoir la bafe , le Fuft ou la tige, & le chapiteau i l'Entablement en a trois auffi , l'Architrave , la Frife & la Corniche, &ces parties font différentes dans tous les Ordres. Le Tofcan quieftleplusfimple, n'a de hauteur que fept de fes propres grofteurs. Le Dorique qui en.a huit a fon Cha. pitcau, plus riche de Moulures avec des Métopes & dej

EN GENERAL. ^

Triglyphes dans la Frife & des Goûtes dans l'Architrave; l'Ionique qui a neuf diamètres fe diftingue par (a Bafe , qui eft différente des précédentes, par fon Chapiteau, qui a des Volutes , & par les Denticules de fa Corniche & le Corin- thien qui en a dix, par fa Bafe & fon Chapiteau avec deux rangs de feuilles , des Volutes , & des Modillons dans fa Corniche; enfin le Compofice qui a aulTî dix diamètres eft différent des autres par fa Bafe & fon Chapiteau qui partici- pe des beautez de l'ionique dont il a les Volutes , & de la ri- cheffe du Corinthien dont il retient le nombre des feiiillcs, ayant des Denticules ou des Modillons dans fa Corni- che.

Il y a auffi des Baftimens fans ordre de Colonnes & qui ne laiffent pas d'en recevoir les noms parce qu'ils ont quelques parties qui en font les caradieres , comme les Enta- biemens , Couronemens de Façade, Chambranles, &c. par exemple le palais Farnefe eft Corinthien par dehors parce qu'il retient la Corniche de cet Ordre, & ainfi des au- très.

Ce qu'il y a de remarquable dans les Ordres de Vignole , eft qu'ils montent avec proportion de la fimplicité à la ri- cheffe; & li noftre Auteur n'a pas fuivi la dodrine de Vi- truve fur la diftance des Colonnes (qui veut que les grcfles foient plus ferrées que les groffes) c'eft qu'il a imité les An- ciens qui ont fait leurs Entre-colonnes prefque égaux dans tous les Ordres, lorfque les Colonnes ont été fans arcades entr'elles, parce qu'alors c'eft la largeur des arcades qui en dé- termine les diftances. La facilité d'exécuter ces Ordres con- fifte en ce que quelque hauteur déterminée que l'on ait lors qu'on veut un Piedeftal à quelque Ordre que ce foit il ne faut que divifer cette hauteur en 19. parties dont le Piedeftal en aura 4. qui eft le tiers, TEntablement en aura 3. qui eft le quart de iz. qu'on donne à la Colonne; & n'y voulant de Piedeftal il faut partager cette hauteur en 5. parties, dont une àr£ntablemcnt&:les4.autresà la Colonne.

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DE VORDRE TOSCAN.

JE n'ay trouvé parmyles Antiquitez de Rome aucuns reftes d'Ornemens de l'Ordre Tofcan fur qui je pufîe me faire une règle comme je l'ay pratiqué à l'égard des Ordres Dorique , Ionique, Corinthien & Compofite, c'efl ce qui m'a obligé d'avoir recours à l'autorité deVitruve & demefer- vir de la règle qu'il donne dans lefeptiéme Chapi- tre du Livre 4. il dit que la hauteur de la Co- lonne Tofcanedoit eftre haute de/, fois fa Grolîèur y compris la Bafe & le Chapiteau j pour ce qui regar- de le refte des parties de cet Ordre , qui font l'Ar- chitrave, la Frife & la Corniche, je crois qu'il eft à propos d'y obferver la mefme règle que j'ay trou- vée pour les autres Ordres, fçavoir que toia l' En- tablement ^ c'eft à dire^ l'Architrave , la Frife & la Corniche foit du quart de la hauteur de la Colon- ne qui eft de 14. Modules y compris la Bafe & le Chapiteau. Ainfi l'Entablement doit en avoir trois & demi qui font le quart de 14. à l'égard des me- fures particulières de {ç.s membres elles feront mar- quées dans la fuite.

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'Ordre Tofcan efl: ainfi appelle, parce que des Anciens

Peuples de Lydie eftant venus d'Afie pour peupler la

Tofcane, qui eft une partie d'Italie, ils baftirent les premiers des Temples de cet Ordre. Il n'y a point de Monumens Antiques oii l'on puilTe trouver un Ordre Tofcan régulier. La Colonne Trajanc qui a huit diamètres fans Entablement

TL 2.

TO S C A K

DE V O R D R E

M dfjnt l< Picûeltal elt Cormthi.n ne pCut lervir de Modeli. pour cet Ordre ; celuy-cy eft compofé de plufieurs parties d'au- tres Ordres qu'on pourroit plûtoft appeller des Doriques doni les proportions font altérées, quedesTofcans; & les Amphi théâtres de Vérone , de Pôle & de Nifmes font trop rufti- ques pour fervir de règle à la compofitionTofcane, & pour avoir rang entre les autres Ordres: il eft bien proportionné fé- lon Vitruve quidonneàlaBafeunePlinthe ronde, cependant Scrlio l'un de Tes Sectateurs ne Fait la Colonne haute que de (îx diamètres, Palladio en donne un Profil à peu prés comme celuy de Vitruve & un autre trop riche, au(ïi-bien queceluy deScamozzi; c'cTtpourquoy celuy de Vignole qui a rendu cet Ordre régulier a efté le plus fuivy des Modernes , & quoy que d'ordmaire on ne s'en ferve point dans les Villes mais feulement aux Maifons de Campagne & aux Grottes , tou- tefois Meffieurs de Brofîe &le Mercier, deux des plusconfi- derables ArchitecS-es de noftre fiede , l'ont employé le pre mier au Palais de Luxembourg & l'autre au Palais Royal : & depuis peu Monfieur Manfardl'a mis en oeuvre à l'Orangerie de Verfaiiles,oijron peut juger qu'il n'eft pas indigne des Bafti- mens les plus magnifiques.

De tous les Ordres, leTofcan eft le plus facile à exécuter, parce qu'il n'anyTriglyphesnvDenticulesnyModillons qui puiffent contraindre fes Entre-colonnes. Ce qui fait qu'on peut fcfpacer les Colonnes félon les cinq manières de Vitruve, qui font le Picnoftyie de 5. Modules, le Siftyle de 4. Mo- dules, î'£uftyle de 4. Modules i, le Diaftyle de 6. Modu- les ; & l'Areoftyle de 8. Modules: ainfi dans les Ordres fai- vans lors que je me fervirai de ces termes , il faudra enten- dre que ce font les efpaces des Entre-colonnes de Vitruve. Dans cet Ordre il eft de quatre Modules l & approche le plus de l'Euftyle qui eft la meilleure manière. Vitruve dit que l'Areoftyle luy convient plus particulièrement qu'à tout au- tre Ordre , parce que les Architraves fe font de bois; mais cela fe pratique rarement , comme cet Ordre doit eftre

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T O s C A 7^.

pluftoll ruftique que rcinpli d'Orncmcns , on peur quelque- fois reveftir fes Colonnes de Boffages (comme elles font à Luxembourg ) ou de Ceintures & Bandes , comme les Colon- nes Ioniques des ThuUIeries , pourveu qu'elles foicnt rufti- quées & fans Sculpture, & ce Kuftique fe fait ou pointillé e- ealcment comme il eft au Louvre en plufieurs endroits , ou pointillé en Tortillis comme les pierres mangées & mou- linées par la Lune ou les vermoulures du bois ; ce qu) peut eftre appelle Ruftique vermiculé, amfi qu il paroi-t à h Porte Saint Martin de Monfieur Bullet. Il fe voit encore en plufieurs Edifices des Figures, Armes & Chiffres pointu- Icz, mais ils ne fe doivent faire qu'à propos & pour les per- fonnes qui les font baftir. Ces Colonnes à Boflages font em- ployées particulièrement aux Portes de Villes dont h conf- truâion doit paroiftre forte , & Tafped terrible & avec peu d'Ornemens. Cependant comme ces Boflages augmentent le Module de la Colonne, & la rendent plus courte , il luy faut donner un peu plus de 7. Diamètres, quoy quelevray Diamettre foit déterminé par l'endroit la Colonne fort de h Ceinture. Toutefois il y a peu d'Edifices An- tiques où l'on voye des BoîTages fur les Pilaftres ou furies Colonnes; la Porte Majeure à Rome autrefois Porta Na- via en cd un des plus confiderables ; & fes Boflages reffem- blent à des paniers mis l'un dans l'autre : L'Amphithéâtre de Vérone en eft tout couvert , ce qui met delaconfulion dans PArchitedure , qui en perd fa forme & devient îout- à-fait ruftique , mais cela rei^ffiroit beaucoup mieux s'il n'y avoit deBoffages qu'au corps du Baftiment , fans qu'il y en eût fur les Pilaftres, ce qui les feroit détacher.

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portique Tofcan fans Tiedejîal.

QU A N D on voudra fe fervir de TOrdre Tof- can fans Piedeftal , on divifera toute la hau- teur qu'on aura à luy donner en 17. parties & de- mie , que nous appellerons Modules , & chaque Module en 12. parties égales qui ferviront à for- mer tout cet Ordre , & à déterminer lagrandeur de chacun dejes membre s -^coxùm.ç, on le voit marqué dans le dclfein en nombres entiers & rompus.

r A Règle la plus générale des Portiques efl: que leurs Arcades ayent de '- hauceui deiij: fois leur largeur , & quecefoit pour les Ordres les plus maffif'; comme cciuy-cy cette proportion fe rencontre à 6. Modules & demy lur 1 5. dehauteuridefortequ'il en refte encore un jufques fous l'En- tablement. Les Arcades de T Amphithéâtre de Veronne qui ont 11. pieds de large fur 1 5 . pieds & demy de haut approchent le plus de cette proportion , & celles dedellus s'en éloignent davantage , quoy que vrayfemblablement elles devroient cftre plus hautes pour conferver leur belle proportion ,• dans la plufpart des Edifices Modernes l'Arcade excède plutoft en hauteur deux fois fa largeur que moins. L'Impofte qui n'eft qu'une Platebande à un quart de Module de faillie , Se la Colonne fort de ce quart de plus de fon demy -diamètre ; c'eft une règle de Vignole qu'il obfervc dans tous les Or- dres fuivans, ne voulant pas que l'Importe palfe le demy-diametre , quoy que la plufpart des Anciens n'ayent pas obfervé cette règle, & qu'il y ait au contraire des Importes qui couvrent la Colonne à un quart pre's, ce qui ne re'iiiîir nullement , parce que cette interruption dans le con- tour de la Colonne luy ofte toute la grâce qu'elle pourroit avoir , lorf- qu'ellene faille quelquefois que de la moitié de fon diamètre hors du mur. Pourles Alertes ou Pieds-droits, ils ont un Module , cufbrte que le Tremcau a 5. Mod. de face fut 1. Mod. de flanc : pour ce qui ert de la largeur du flanc elle n'eft pas d'une précilion li jufte qu'on ne puiflè donner un peu plus, mais jamais moins , ce qui dépend de la charge du delTus ; ainfi aux Ordres de delFus , ilfaudroit faire le tremcau au moins quatre' fans un petit Pilartre qui peutertre oppofc à la Colonne pour porteries Bandeaux des Arcs de la Voûte: Mais files Portiques crtoient fermez, il faudroit au moins un mod. & demy ou au plus z. mod. du Tableau juf- ques à la feiiillure.

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PORTiqxJE TOSCAT^^ SAINTS PIEDESTAL ||

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Tortique Tofcan avec Tiedeftal.

Aïs quand on voudra conftruire Icmefme ^ ^ ^ Ordre avec fon Piedeflal , il faudra divifer toute hauteur en 22. parties & un fixiéme, par- ce que la hauteur du Piedeftal doit eftre le tiers de celle de la Colonne avec fa Bafe & fon Chapiteau , ainfi comme cette hauteur eft dansTOrdrc Tofcan de i+.Modulesjlc tiers de cette hauteur fera 4. Mod. 2. tiers qui eftant adjouftez à 17. Mod. & demy que nous avons donné a cet Ordre fans Tiedefial^ don- nent les 2 2 . Mod. & un fixéme.

Comme la grofTeur du xModuIe de la Colonne diminue lorfqu' on y mec un Picdeftal afin que le jambage de l'Arcade aitfuffilammenc de folidite pour porter la charge qu'il peut avoir ; au deOus il a 4- Modu- les de largeur , enforce que le Bandeau de l'Arc a un Module, & l'Arcade coiifcrveîa même proportion que laprecedente,ayanc 8. Modules j . quarts de larcreur fur i y.mod. & demy de hauteur.L'ImpoIte eft un peu plus orne, de forle que la Platebande du bandeau de l'Arc pourroit encore avoir un Fi- icc. Gril arrive rarement que les Ordonnances foicnt potées a cru fur le Rez-dc-chaurtee fans quelque élévation de dcgrez, Soclc,ou Piedeftal i& on les mec moins fur un Piedeftal que fur un Socle, principalement en de- hors , parce que les Corniches & Bafes des Piedeftaux font plus facilement juïnces fi elles ont beaucoup de faillie, mais dans cet Ordre il fufic d y mettre une Platebande en bas fcrvanc de Plinthe, &: une autre en haut 5 n'eftant jamais plus eleve que le Rez-de-chaufle'e ; cependant au Palais de Luxembourg il y a un Piedeftal à l'Ordre Tofcan avec les melmcs mou- dures que celuy-cv donc le a une table foiiiHée qui feroit mieux en BolVac^e , à la différence des autres Ordres. Les Arcades ont plus de hau- teur i^ue le double de leur largeur , parce qu'elles fcroient devenues ttop balles fur le Jardin il n'y a point de Piedeftal , quoy qu'elles foient l'une & l'autre d'une mcfme largeur , le Picdeftal citant tait pour gagner la hauteur du Peron du grand Palier pavé de marbre.

J'ay adjoùcé les Plans aux Portiques avec des Piedeftaux quoy qu'il n'y en ait p-is dans l'Original, parceque je les ay pu mettre à la place des dil- cours qui ne font pas fur les planches.

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^^iedejlal & Bafe Tofcans.

f^JJoY q ril foir r.ire de donner un Piede- ^^J ftal à rO-vire Tofcan , je n'aypas laifle tou- cefois de le dcillner icy en fa place , afin de fuivre la méthode que je me fuis prefcrite : à l'occafion de- quoy l'on peut remarquer que la Règle générale que j'ay obfervée dans tous les Ordres, eft de don- ner au Piedeftal & à fes Orne mens le tiers delà hau- teur de fa Colonne prife avec la Bafe & le Chapi- teau; de mefme que toute la hauteur de TEntable- ment (c'eft à dire l'Architrave , la FrifeSc la Corni- che) doit en eftre le quart; &fupporé cette Règle renerale , il eft facile de diftribuer lequel on voudra des cinq Ordres dans une hauteur donnée -, pour cela il faut divifer la hauteur donnée en 15?. parties, & après cela divifer ce Module en fes parties , &: prendre la mefure de tous ks membres , ainiî qu'il eft marqué chacun en fon lieu.

LOtfque Vignole die qu'il faut divifer la hauteur donnce en 19. .parties, i! ne s'explique pas afTez, & il faut adjoûter , dont les 4. de dcfTous feront la hauteur du Piedcllal , les 5, dedelfus celle de l'Entable- ment, & les II. autres celle de la Colonne. Les Socles fontplusbas que leur largeur, & lors qu'ils font quarrez ils font appel lez Dez, & Piede- ftaux quand ils ont Bafe & Corniche , ou l'un ou l'autre. Celuy-cy eft plus haut qu'aucun Exemple qu'il y ait des autres Archiredes, parce que Vi- gnole fe contraint dans fa reî;le générale du tiers de la Colonne pour la hauteur du Picdeftal qui n'efl tire d'aucun Antique. L'Architede du Palais de Luxembourg l'a imité, l'on peut voir comme ilréiiiHt. Pour la Bafe c'eft la mcfme que celle de la Colonne Trajane. Elle a un Module de hau- teur , & la Ceinture eft comprife dans la douzième partie de ce Module , le Tore a un dixième de faillie plus que le centre de fon contour pour le df'rrager de dcflbus la ceinture ; & fur le Plinthe il doit terminer aplomb de fon centre : quoy que la ceinture falTc partie du Fuft de la Colonne, toutefois dans cet Or ire & au Dorique elle appartient à la Bnfe.

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Chapiteau & Entablement Tofcans,

APre's avoir donné en gênerai les principa- les mefures de l'Ordre Tolcan , j*enaydelllné les parties en grand dans cette figure & dans la précédente,, afin qu'on puiflè voir plus diftin^e- mentla divifion de fes moindres parties avec leur faillie. La netteté du Defîein & des Nombres qui y font marquez en donneront aflez Tintelligence pour peu qu'on veuille s'y appliquer , fans qu'il foit befoin pour cela de s'eftendre dans un plus Ions; difcours.

T A diminution de la Colonne de cet Ordre eft de i. parties & demie de L Module de chaque côté, de forte que de 14. parties qui compolent les 1. Modules il n'en rcfte que 19- TArtragale qui fait partie du Fuft n'a qu u- ue partie & demie de faillie , & ii. parties de Diamètre, ce qui cltluigulier à cet Ordre , parce que dans les autres la faillie de TAftragale prilc du cen- tre de la Colonne eft égale au demy- diamètre inférieur fur lequel on tormc le Module. Cette mefure eft prefque dans toutes les Colonnes Antiques dont on a juoe de la grofleur, 3c mefure les autres parties par l'Aftraga- le lorfque leljas du tronc a elle perdu ou trop enterre dans les ruines. Ladivifion du Chapiteau eft fi facile, qu'il n'y aautrc chofeacblerver lorfquon fait les Chapiteaux Tofcans ou Doriques que l'Ab.que ou Tailloir faille plus que l'Ove d'environ un quart départie, parce que s'il cftoit a fleur du poiut la circonférence de l'ove le touche, dans les Pli ftres de ces Ordres il n'y auroit pas de diftinflion. Pour l'Entablement n n'cft pas alfez fimple pour eftre cftimé Ruitique , ny trop riche pour ref- Icmbler au Dorique. La Cimaife eftant un ovc eft particulière a cet Or- dre , & quoy qu'il n'y ait pas de Filet , cette moulure eftant forte peut fubfifter. Pour ce qui eft du Larmier il eft bon de le refouiUer de quelque canal , & comme dilent les Ouvriers , faire la mouchette pendante , parce au'il deviendtoit trop pefant , eftant laiflé maffif. La faillie de la Corniche ai. parties plus que fa hauteur.

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TOSCAN,

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Pour faire le partage de la hauteur de l'Or- dre Dorique fans Piedeftal , il faut en divifer toute la hauteur en 20. parties -, une defquelles fera le Module quel'ondiviferaen 12. parties éga- les comme celuy de l'Ordre Tofcan. Ondomiera .jn Module à la Bafe & à l'Orle inférieur de la Co- lonne La hauteur du Fuft delà Colonne fans y com- prendre cet Orle fera de 14. Modules , & le^Ch^pi- ceau d'un Module. Les 4. Modules qui reftent (& qui font le quart de la hauteur de la Colonne avec îk Bafe & fon Chapiteau comme nous 1 avons dit cv-deffus) feront pour l'Entablement , c'eft a dire pourl' Architrave, la Frife & la Corniche; enforte que l'on donneun Module à l'Architrave , un Mo- dule &demy à la FrifeSc autant à la Corniche llejt nfe de voir me ces hauteurs particulmes delà Lor- niche, delaVrife&del' Architrave font les4. Mo- dules de l'Entablement , &que ceux-cy jomts avec ceux de la Colonne , delà Bafe & du Chapiteau font les20. danslefquels nous avons dît qu il faut divijer toute la hauteur.

^-X O R u s Roy d' Achaïe partie de h Grèce , ayant bafti le DpremierdansArgosunTemplcdecer Ordre , qu^dedia ^ Trnion , donna occafion de l'appeller Dorique ; les Olym- iiins en baftirent à Olympia un à Jupiter ; & les hab.tans ïe Delos un à Apollon , à la place des Tngly phes il y ;vo t des Lyres. Virnive dans h Préface de fon leptieme L i- .re rapporte plufieurs Temples de cet O rdre. Ce quujnd le Dorique^ confiderable eft qu'U a donné h première idée de

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l'Architedure régulière j & que toutes Tes parties font fon- dées fur h pofition naturelle des corps folides. Les maifons n'ayant d'abord cfté faites que de bois , l'Architedure s'eft réglée pour la pierre fur cette première matière, de forte que l'art de Charpenterie efl: plus ancien queceluy de Maçonne- rie. Les Exemples confîderables qui nous reftent des iCo- mains qui l'ont mis régulièrement en œuvre, fontaffez connoi- tre quel eftat ils faifoient de cet Ordre quoy qu'il fuft originaire de h Grèce. Le Théâtre de Marcellus eft le plus antique & le plus régulier, parce que la diftribution des Métopes &des Triglyphes y eft jufte, ce qui eftoit bien facile à faire dans la partie qui refte en pied , parce qu'on ne voit pas les Re- tours par les Portiques fe joignoient au Théâtre. Cet Ordre eft le plus difficile de tous à mettre en œuvre , par- ce que la diftance de {es Colonnes eft déterminée par les ef- paces des Triglyphes & des Métopes ; de forte qu'elles ne peuvent eftre efpacées félon les cinq manières de Vitruve : auffi excepte-t'il cet Ordre de la règle générale qu'il pref- crit pour tous les autres. L'Entablement a le quart de tou- te la Colonne , qui ne peut eftre augmentée ny diminuée pour quelque raifon quecefoit ; & cette précifion eftli avan- tageufe, que dés que l'on en fort il y a autant de différence que de la perfedio.n à fon contraire. Ses Entrecolonnes ne fe règlent pas tant parles Modules que par les Triglyphes; de forte qu'entre deux Colonnes il ne peut y avoir que depuis un Triglyphe jufques à cinq, parce qu'on ne compte quejes Triglyphes qui portent fur le vuide , & non pas ceux qui font à plomb fur les Colonnes. L'accouplement des Co- lonnes dans cet Ordre eft plus contraire à la régularité que dans aucun autre , & il ne fe peut faire fins tomber dans l'un des deux défauts, ou du Portail del'Eglife defaintGer- vais , ou de celuy des Minimes , quoy que ce foicnt les Ouvrages de Meffieurs la Brolîe&Manfard deux des plus grands Architecfces de ce fiede; au Portail-de faint Gervais, l'Architede n'ayant pas fait le Métope quarré, ne s'eft pas

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voulu afTujettir à cette p' écillon qui en lait la principale beauté, & fans laquelle cet Ordre ne feroit pas plus difficile que les autres. Ce mefme Architefte , quoy que fort éclairé dans fa profeffion , n'ayant apparemment pomt fait de difficulté défaire la mefme chofe au Dorique duPalaisde Luxem- bourg, a eftimé cette règle d'Architedure n'eftre pas capa- ble de contraindre les Ordonnances. Quant au Portail des Minimes pour affiijettir la Frife dans fes règles nonobftant les Retours ; les Bafes Arles Chapiteaux ont efté confondus, &c'eft le premier exemple oîi cette licence ait efté pratiquée avec une eftude& une exécution particulière, & par le foin que l'Architedey apportoit, eftimantcet Ouvrage le meil- leur de ceux qu'il eût fait auparavant ; on voit auffi à l'Hoilel de l3Vrilliere&: au Chafteau de Maifons , du fieur François Manfard comme les diliributions de fes Métopes & de fes Triglyphes font juftes dans le mefrHC Ordre. A la Porte de la Maifon des Marchands Drapiers rue des Lavan- dières à Paris faite par M. Bruant l'aifné , les Métopes font quarrez, &IesBafes ny les Chapiteaux ne fe confondent pas, parce que les partiesde l'Ordre font diminuées à proportion. Cependant il cft évident qu'aucune de ces manières n'eft recevable , &: que l'accouplement des Colonnes ne fe peut faire dans cet Ordre ; mais s'il y avoit un Pilaftre accouplé avec la Colonne , il faudroit un Retour dans l'Architrave & la Frife, au moins afin de former un avant-corps furlenuddu Pilaftre ; & de l'angle rentrant faire un Métope quatre juf- qu'au Triglyphe à plomb fur la colonne ; alors il n'y a plus d'erreur contre la règle , & les Chapiteaux & les Ba- fes reftent dans leur entier. Une fepulture Antique prés d'Albane raportée dans le Livre du Parallèle de l'Archi- tcdure , la Porte de l'Hoftel de la Vrilliere & les Vefti- bules ou Portiques du Chafteau de Clagny , font des exemples Antiques & Modernes qui ont aftez d'autho- rite pour en confirmer l'ufage. Une autre difficulté qui fe rencontre dans cet Ordre, eftlorfque l'Entablemept fe tour-

îi DE V ORDRE

ne en Angle obtus par une ligne faifant le cofté de quel- que Polygone , comme d'un Odogone ou autre , par- ce qu'alors il faut qu'il y ait dans l'Angle un Piiaftre brifé comme au Portail de l'Eglife des Minimes, ce qui donne auffi un Triglyphe plié au deflus , contre les règles naturelles de la folidite' (fur lefquelles cet Ordre cft efta- bly) qui ne peut fouffrir d'autres Angles que le droit hors de la figure circulaire. Cependant lorfque l'occafion fe ren- contre de s'en /ervir comme aux quatre Piliers d'un Dôme ou Vouce en cul de four , ainfi que l'exemple en paroifi: à l'Eglife du Noviciat des PP. Jefuires ; il eft abfolument ne- ceifaire que les Triglyphes & Métopes plies foient félon leur proportion dans tous leurs retours, afin de faire fubfifter cette règle inviolable qui en cft la beauté la plus elTentielle, & fans laquelle cet Ordre feroit aufli facile que le Tofcan. Il fiut auffi en ce cas éviter les Modillons dans la Corniche qui feroient un fort mauvais effet, outre que les gouttes fous les Modillons s'il y en avoit, & les Ornemens fous le Plafond du Larmiern'auroient aucune grâce. Le Dorique de la Cour du Palais Farnefc à Rome qui eftdeMichel-Angeeftfort ré- gulier, auffi- bien que celuy de la Procuratie neuve de la pla- ce de Saint Marc à Venife qui eft de Scamozzi, & un autre de la Bafilique de Vicence qui eft un ouvrage de Palladio. Bjltazar de Sienne dans la Cour du Palais de Maffimi prés de Saint André de la Valle à Rome a efté fi exad , que n'ayant fait qu'une Corniche architravée, il a efpacé les Gouttes dans l'Architrave avec autant de juftelTe que fi la Frife y eut efté ; Les quatre Colonnes qui font dans cette Cour font d'une admirable proportion. La précifion que cet Ordre demande ayant rebuté plufieurs Architectes, a fait qu'il fe trouve quantité d'Ordres Doriques Antiques & Modernes fans Triglyphes ni Métopes, ainfi qu'il fe voit au Colifée, qui ne doit pas eftre cité comme un chef-d'csuvre d' Archite- cture , mais qui doit eftre plùîoftr^ardé comme un Coloffe de Maçonnerie. Plufieurs Architedes Modernes fondez fur

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DORT OJU E.

cet exemple, ont négligé de diiinbuer leur Frife, & il s'en voit plus de cette manière que de l'autre i comme Bramante a fait âu Palais de la Chancellerie à Rome , & Raphaël au Palais Cliigi dans la Longare ; &lepIuscon{iderablede tous eft le Poiiique de la grande Place de l'Eglife de S. Pierre du Vatican, le Cavalier Bernin euft euafTczdepeine s'ileuft voulu faire la diftribution de fa Friie jufte, parce que les Colonnes eftant fur une ligne circulaire, celles de dedans font plus ferrées & d'un plus petit diamètre que celles de dehorsqui font plusgrofles, t^lesunes & les autres font fur m mefme Plan ù. ibus un mefme Entablement, & toute la difficulté confifte en ce que les deux portions du cercle qui ferment ces Portiques ne rentrent pas dans elles-mefmes, mais le terminent par les Façades font les Entrées , outre qu'il y a encore des Colonnes accouplées dans les avant- corps. Pour leColifée il euft efté très-facile d'en faire un Dorique régulier , parce que c'eft un ovale parfait. Je ne rapporteray pomt icy quantité d'Edifices cet Ordreaefté mal exécuté , parce queplufîeurs Architedesfe font relâchez des bonnes règles, leurs Ouvrages n'ont point eu de fuc- cés ; ce qui arrive lorfqu'on fe veut rendre fîngulier contre leschofes fondtesfurlaraifon, & confirmées par l'ufage.

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J4 DE V ORDRE

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Tortique 'Dorique fans TiedeliaL

QU A N 15 on voudra faire des Ornemens de Galeries ou Portiques d'Ordonnance Dorique, il faudra (com- me l'on a dit cy-defTus) divifer toute la hauteur en 20. par- ties , l'une defquelles fera le Module , &: diftribuer enfuite les largeurs de telle forte qu'il y ait 7. Modules entre deux Pilaftres, & que chaque Pilaftre en ait trois de largeur j ainfi il arrivera que les hauteurs & les largeurs feront bien pro- portionnées , que la hauteur des jours ou des vuides fera double de leur largeur, & que les Métopes & Triglyphes fe trouveront exaftement diftribuez , comme il eft aifé de le voir dans le deiïein ; après quoy il faut feulement obferver que h faillie de la colonne hors du Pilaftre foit d'un tiers de Module plus grande que le demy-diametre de la mefme co- lonne, afin que la faillie des Importes n'en paiïe point le mi- lieu ; & cecy eft une rcgle qu'il faut univerfellement obferver en pareil cas dans tous les Ordres.

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Ette Arcade conferve encore la mefme proportion que laTofcane _ qui a le double de fa largeur, mais il refte deux Modules jufques fous rEntablemeiu -, ainli lorfqiîe l'occalîon demanderoit de la faire plus haute, cela fc pourrou fans faire une faute , parce qu'il vaut mieux qu'une arcade ait en hauteur plus du double de fa largeur que moins ^ & fi on faifoit l'Entrecolonne de quatre Triglyphes comme au Palais Farnefe , il fau- droit alors mettre un focle fous la bafe de la Colonne , afin de rendre l'arcade d'une plus belle proportion, & elleferoit à un Module prés de délions l'Architrave. La grande hauteur qui refte à celle-cy donne lieu de faire régner i'Aftragalc j cependant comme cet Ordre eft de foy allez folide, lUautporterl'Arc le plus haut qu'il fc peut, afin de rendre l'ou- vrage plus léger toutefois au Colifée l'Arcade Dorique a encore plus de diftancejufqu'à l'Entablement, puifque laColonnca 16. pieds, & l'Ar- cade n'en a que 1 1. & 5 . pouces. Au Théâtre de Marcellus les Colonnes ont 1 }. pieds & 7. pouces, & les Arcs zo. pieds II. pouces, & ces Colon- nes ne faillcnt que de la moitié , de forte que l'Impofte excède le demy- diametre , ainfi qu'à Farnefe l'Impofte qui eft une Corniche Dorique archirravée d'un petit Ordre du veftibule coupe prefque la Colonne en deux ; les Colonnes du Colifée faillent d'un fixiéme de Module qui eft la moitié moins que celle de cette Ordonnance.

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PQRTiqiTE DORIQlJi: SAXS PIEDKSTAL

Portique Dorique auec Piedejlal,

SI l'on veut baftir des Portiques ou Galeries d'Ordonnance Dorique avec Piedeftal , il faut diviter toute la hauteur en vingt-cinq parties & un tiers , & de l'une de ces parties en faire le Module. La didance d'un Pilaftre à l'autre fera de dix Modu- les , ^ la largeur ôqs Pilaftres de cinq, par ce moyen l'on trouvera la jufte dilbibution des Métopes & des Trigly plies, & levuide des Arcades fera d'une bonne proportion. La hauteur fera double de la largeur , & aura par confequent vingt Modules, comme on le peut voir en cette figure.

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O M M E j'ay dit cy- deiïus que les Entrecolonncs de plus de cinq Triglyphcs ne font gueres recevables, on peut juger parce Purnquc Cl on en 'mcctoii jufques à fir combien l'Ordonnance paroiftroic foible, quelque folidité qu'elle put avoir , à caufe de la grande porte'e des Architraves -, puifque celle-cy fans Arcades ne feroit pas fupportable, & mrfme Ci les Colonnes ciloient ifolées il faudroit que les Clavcaui des Architraves euflent une grande portée dans le mur pour fubfifter. Cette grande faillie des Architraves a obligé des Architedes à faire un retour en avant-corps fur la Colonne : cette manière elt plus folide ; mais l'Ordonnance devient mclquine par ces Entablemens recoupez , & particulièrement lorfqu'il n'y a qu'une Colonne montée fur un Piedcltal, elle forme un avant-corps étroit, comme onlcpcut remarquer aux Arcs de Triomphe à Rome : Or le plus que l'on peut faire dans les Por- tiques quel' Entrecolonnc ait le double de fa largeur , c'eft le plus approu- vé , comme celuy du Portique cy- devant fans Piedeftal , qui devient juftcment Arcoftyle avec cetce proportion, parce qu'il y a huit Modules d'une colonne à l'autre qui en a feize de haut, les jambages paroilTent trop forts , parce que la Colonne n'en clique le tiers : félon la charge qui fcroitau deilus, l'on pourroit donner plusde largcurà l'Arcade. Il eft bon de mettre ce petit focle au pied de l'Arcade pour luy fervir de retraite afin qu'elle ne femble pas pofci à cru.

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PORTiqtJE DOlilQIJE AVEC PTEDXSTAL

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Piedefial ^ Bafe Dorique.

LE Piedefial Dorique doit avoir cinq Modules & un tiers de hauteur, Plmpofte de TArc. qui e(l ici defliné fera d'un Module , & Tes moulures le diviferont de la manière qu*on les voit marquées par les Nombres t^u dejfein.

BI E N loin de trouver des Piedeftaux à l'Ordre Dorique dans les Baftimens anciens, il ne rencontre pas mefme de Bafe j celle du Dorique du Colife'e eftant capricieufe iàns pouvoir faire règle de Bafe; Vitruve ne donne point de bafe particulière à cet Ordre , & il n'y en a ni au Théâtre de Marcellus , ni à celuy de Yicence , m à ce morceau Antique pre's de Taracine , rapporte' dans le Parallèle , ni au Temple de la Pieté dont Palladio fait mention. Il eft difficile de juger de la raifon de retrancher cette partie de la Colonne qui luy eft necelTaire ; car fi c'eftoit à caufe qu'ordinairement cet Ordre eftant fur le rez de chauflee, la Bafe feroit facile à fe ruiner, il n'en eut point efté befoin non plus en d'autres Ordres plus délicats & fur le mefme Plan : C'eft pourquoy les Modernes qui ont eftime cetufage un abus de l'Antiquité', fefontfervis de la B*.fe Attique , oudecellede Vignole, quicft le premier qui l'ait mis en œuvre à cet Ordre, elle reiiflir fort bien , & fe diftingue afiez de la bafe Tofcanc ; elle eit au Portail de S. Gervais , dans la grande Salle du Palais à Paris , & à Rome au Portique de l'Eglife de faint Pierre du Vati- can , fans tant d'autres Ordonnances elle fe rencontre ; il faut obser- ver que l'Anneau du bas du Fuft de la Colonne y fait partie du Module qui donne la mefure de la bafe j ce que quelques Architedcs n'approuvent pas. Pour les Cannelures , elles font particulières à cet Ordre , & ce font celles de Vitruve, pareilles à celles de certains troncs de Colonnes , qui fervent dans l'Eglife de faint Pierre aux Liens à Rome il y en a de creu- fées félon le Triangle équilateral , & d'autres félon la fedion des Diagonales du carre' , qui eft la manière de Vitruve , & la plus profonde: peu de Modernes s'en fontfervis, parce que fi elles ne font point taille'es dans du marbre ou de la pierre dure , les arreftes fe pouvent e'mouller d'autant qu'elles font vives ,• & aux Pilaftres il faut neccirairement une cofte fur l'Angle. L'Orlc inférieur eft encore la douzième partie de la Colonne , coinmcileft dit cy-dcllus au Tolian,.

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D 0 R 1 QJU E,

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7»/:^^ PIEBESTAI. XT BASK DORIQIJX ^^^^

30 DE V O R D R E

Entablement Dorique,

CE Morceau d'Ordre Dorique a efté tiré du Théâtre de Marcellus à Rome que j'ay cité pour exemple dans ma préface. Il retient dans le defïèin la mefme proportion que Je Itiy donne,

LA Diminution de cette Colonne eftdc deux parties de chaque cofté, de forte que le Diamètre fuperieur relte de vingt parties ; le Chapi- teau eft divisé en trois parties égales, ainfi que l'ordonne Vitruve, dans le chap. j.du quatrième Livre. Ce profil qui eft tiré du Théâtre de Marcellus & dont la Corniche a des Denticules fait voir que Vitruve n'a point efté l'Architedlede cet Ouvrage, comme quelques-uns l'ont crû, parce qu'il eftoit contemporain & Ingénieur d' Augufte , puifque dans fon Livre il ne met point de Denticules à cet Ordre. De plus citant allez avancé en âge quand il offrit à Augufte fcs dix Livres d'Architedure, il n'eut pas manqué de faire mention d'un baftimentficonriderable, n'ayant pas oublié de parler de fa Bafilique de Favo , qui eft le feul Ouvrage que nous fçachions avoir efté fait par luy , & dont il ne refte aucun vellige dans cette Ville. Dans le choix que Vignole a fait des Profils antiques , il s'cft peu éloigné des mefures générales, il a feulement rendu les mem- bres de chaque partie proportionnez entr'eux , comme dans ce Dorique il a donné plus de hauteur au Larmier qui eftoit trop mince pour fa faillie. Ce qu'il a augmenté fur quelques Moulures rend la Corniche égaleàlaFrifc, comnicelle doireftre: il faut remarquer que la Placte- bandc ou Chapiteau des Triglyphes fait icy partie de la Corniche , & non pas delà Frile , comme au Théâtre de Marcellus : que les Triglyphes de Vignolc n'ont pas unt de faillie, & que les deux canaux des collez n'ont pas la mefme profondeur des deux anciens , qui font ou qui doivent eftre en Angle droic ,• ne donnant que deux dem y-parties à toute fon épailleur : ainfi ils font enfoncez danslaFrife, ce qui eftdefedueux, outre qu'ils font ceintrez par le haut & non pas à ligne droite: pour les Gouttes elles font rondes , ainfi que Michel- Ange les a faites au Palais Farnefe^ la Cimaifc de cette Corniche luy eft propre. Au Portail des Mmimcs Mon- ficur Manfard y a mis une doucine à la place de cette Cnr.aife, avec trois faillies différentes, une pour la Corniche du niveau, une autre pour le Fronton, & celle des coltezdu Froncon qui eft prelque à plomb pour éviter de faire une crocetce , ou d'avoir la Cimaife du fronton plus haute, ( comme au Portique de Septime Severe à Rome , ) & il aaufTi mis Jes Gargoiiilles ou Muffles de Lion à cette Cimaife rampante , comme il yen avoir au Frontiipicc de Néron.

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T> 0 R I QJU E,

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delà Colonne ou C^m^c .

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IMouLures de ^ *, ,^ l.'Aa'cliiti-ave . '>» J";^

O iS-ûuit&f ou C/oc/ii^t£s

C^ s aftt/^A'ff^, o!J dniatsa . AÎoului'esdelaTrise <.

S .17^- te Je ùœuf SccAe , T.2Jenii^4(etojje . "V". L^utsses ou Cojfcej, cf X. i^rayeuTVj' ou Canaux . Y, Jes Tl't.y/ji'p/ies . iTi- Z . .ierni i^anau^'c .

Moulures delà Comiclie

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i ' Taloit . J . ItefUzou Iat .

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/'. Cour-onn-e . IZi/on. h Fclct- ùiyetr. L^eolei- .

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H'A^^iJ^^-^^ ^^ x:NT^3ii.i::MEi^T dork^ji^s

5B BEV ORDRE

Entablement Dorique,

"' A Y compofé cet autre morceau d'Ordre Do- rique de plufieurs fragmens d'Antiquitez de Rome j j'ay reconnu par expérience qu'il réùflit parfaitement eilant mis en œuvre.

TL femble que Vignole ait tiré les Mutules ou Modillonsdcce Profil i d'une Aiitiquiré qui eft aupre's d'Albane rapporte'e dans le Parallèle, & qui a efte' ponduel iement exécutée à la porte de l'Hofte! de Crequy devant le Chafteau des Thuilleries ; & quoy que ce Profil ne fe foit pas rencontré juftement copié d'après aucun autre , la compofition en eft fi belle qu'elle pourroit laifTer douter lequel des deux Entablemens qu'il propofe eft le plus beau, slî n'eftoit vray-femblable quele précèdent peut plùtoft fervir pour un Ordre de dedans, &:qui apeudediftance pour eftre veu, & celuy-cy pour un Ordre de dehors qui n'a pas de point d'éloigncment fixe, il a efté mis en œuvre avec fuccés au Portail de faint Gervais , exce- pté que les Mutules font malîlfs&fans Gouttes, ainfi que Léon Baptifte Alberti les a faits. Le Chapiteau n'a de différence que l'Aftragale avec le Filet , au lieu des trois ainielets de l'autre. LaFrifeadeux faces, & les Gouttes font encore rondes , comme les ont fait Palladio &Scamozzi, cftant plus raifonnable de les faire rondes que carrées , puifqu'elles reprefentent l'eau qui tombe des Canaux des Triglyphes. Les deux demi canaux font aulîl ceintrez par le haut ; Jean Buland les a fait ceintrez par leur Plan & par le haut. Le Triglyphe icy n'a pas plus de faillie que le précèdent. Qiiant aux Métopes lorfque les ornemens ont trop de faillie pour faire leur effet , on les peut refoiiiller dans un carré fait dans le Métope fi l'Ordre ett grand, comme on le peut voira TEo-life du Noviciat des Jefuites du Frère de Marcel Ange; cet Entablement cit réduit fous les mefmes proportions que celuy du Thea're de Marcel lus, ne pouvant eftre ni plus ni moins , & non pas comme l'a fait Sanfovino à la Bibliothèque publique de faint Marc à Venife il a le tiers de la Colonne , ce qui eft fans exemple Antique ni Moderne pour peu qu'il foit approuvé. Il y a des occafions oii l'on retranche la faiJlicdc cette Corniche, & il ne rcfte qu'une face depuis l'Ove jufqu'en haut pour éviter la communication du dehors dans les Appartemens , ainfi qu'il eftdanslaCouf du Chafteau de Vincennes , dans celles des Cuifines du Louvre , & à l'Fioftel de Lionne , & pour lors on appelle cette Corniche mutilée.

//. Il,

//. 12.

D 0 R I Q^V B,

^Mouli4.i-es d Chapiteau

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Mouliu'es Au. 1l£ delà Colonne

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O . û-û%ittej Ou Cùyc/i£ltej' . "F . Tû/ci- d&f û-ûzUtes . .

IMoului-es delaTrxse

S . 77s te ^^ èauif Se^A^

V. i^uisses ^ru C^stej, ef X. G-ray^ur-ej' eu Canaux, . Y, desTri^i^y>A£s. ef Z . dcnn L4Xn4ZU,;v- .

Moultines delaComicte

J Biin^ic/^ttes des

i-7~a£Tn J ZDentù-u/Af .

c' ti-û-uUtsJû-us ^2^armnrr: Z'. Cirurimne- , j TaLm. k.2^iic^.

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CA^pit-caij.

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CHAPITEAT7ET X:N^TABLi:iVIElsrT I>OE iqiJE S

U D F r O I^ D R E

Plafonds des Corniches Doriques.

La grandeur de ce volu?ne ne m^ a pas permis de met- tre tes Plafonds de ces Corniches avec les Trofls com- ?ne ils font dayis l'Original qttï efl in folio-, c'ejt ce qui m'a obligé pour éviter la confufîon^ d'en faire uîte plan- che a part fur la mej'mé échelle.

r A haureurde la Corniche de cet Ordre eft déterminée par celle de la 1- «Fille à laquelle elle doit cflre égale , ainfi elle eft trop baflè pour foufrrir une plus grande Saillie que celle d'un denrii-moduleplus que fa hauteur c'eit pour cette railbn que le Plafond du Larmier incline par de- vant en la Corniche du Théâtre de Marcellus ; ce qui augmente l'apa- rcnce de la Saillie , & ce qui avec la Mouchetre pendante & le Canal re fouillé fous le devant du Larmier , rend le Profil plus gigantefque & plus noble , comme ou le peut voir à la Corniche du Portail des Minimes. On orne rarement le Chapiteau, fi ce n'eft de quelques petites rofes ; Les fleurs de lys qui font icy & dans le Plafond du Tailloir font les ar- mes de la Maifon Farncfe , qui en porte fix d'afur en champ d'or. D'autres ont mis dans le Gorgerin de la Colonne une Couronne de Laurier, comme à la Porte du Palais Juftiniani à Rome,- d'autres ont augmenté le Gorgerin du Chapiteau pour y mettre des feuillages , dont on voit des exemples confiderables dans la Salle des SuiiTes au Lou- vre. Les Pilaltres avec ces Chapiteaux ont quelque reflemblancc aux Pilaftres Attiques , ce qui peut faire un genre d"Ordre qu'on nomme Attique en luy donnant la bafe. Pour les Métopes ornez à l'Antique de Vafesoude Baflinsdefacnfices, & de teftes de bœuf décharnées, ils peu- vent tirer leur origine de l'ufage qu'on faifoit de ces Entrevous dans les Temples les Sacrificateurs mettoient les inftrumens des Sacrifices , & les dépouilles des Vidimes ,- mais fur le Métope brifc du retour d'Angle, ilnefaur pas mettre un petit balfin ou bouclier dont il ne pa- roift que la moitié à chaque face, comme a fait Sanfovino à la Biblio- thèque publique de faint marc à Venife , & Daniel Barbare dans fon Livre. Les fleurs de lys de blafon y viennent encore bien , parce qu'el- les font contenues dans un Lozange régulier .; mais il faut que le Métope fou quatre, carautrement ontomberoit dansle défaut de la grande fal le du Palais, les deux Arcades du fond font inégales, & il y a un demi- Pilaftre de moins du codé de la plus petite ; amfi U diftribution de la Frifc ne s'y rencontre plus.

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55

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V E V 0 R D R E

T>E VORT>RE IONIQUE.

L'Ordre Ionique (ans Piedeflal fe difpofe en cette forte , on divife la hauteur donnée en vingt-deux parties & demie , & une de ces parties fervirade Module. Et parce que cette Ordonnan- ce eft plus égayée que la Tolcane & la Dorique, & qu*ainfi elle demande plus de précifion dans la mefure de fes membres 5 on diviferale Module en dix-huit parties , la Colonne comprife. Le Chapi- teau & la Bafe eft de dix huit Modules , T Archi- trave contient un Module & un quart, laFrifeun Module & demy , la Corniche un Module trois quarts : ainfi tout l'Entablement eft de quatre Mo- dules & demi , qui eft le quart de la hauteur delà Colonne.

L

duite

E s Athéniens par le commandement de l'Oracle d'A pollon envoyèrent en Afie tréze Colonies fous \\ con e d'Ion , qui fonda tréze grandes Villes dans la Cari

qu'il avoit conquife , & cette Province fûtappellée lonie de fon nom. Une des plus confiderables de ces Villes eftoit Ephéfe l'on baftit un Temple à Diane autre que le Dori- que, & ce fut l'Ionique dont je vais parler. On y en éleva auflTi un du mefme Ordre à Apollon, &unàBacchus. Ce qui fait voir que les Ordres particuliers aux Nations n'ont pas efté aflPedez aux Divinitez ; contre l'ufage que nous pré- tendons en devoir faire qui eft pourtant judicieux. Ainfi lorfque l'on confacre une Eglife à quelque faint Martyr, on affeÂe avec raifon d'y employer l'Ordre Dorique, parce que c'eft l'Ordre des Héros ; &: que les Martyrs font les Héros du Chriftianifme : de mefrae que l'on met en œuvre l'Ionique

I 0 N I Q^V E.

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DE V 0 R D R E

& le Corinthien, pour les Vierges & les Convents de Reli- gieufes. Ainfiil ne faut confîderer les Ordres que par leur for- ce ou par leur delicatefle, & à caufe de leurs proportions; les Ornemens anciens & qui reiïentent le Paganifme non feule- ment ne font plus d'ufage pour nos Baftimens, mais encore nous doivent eftre odieux , fi ce n'eft dans quelque décoration de Théâtre , lorfqu'on y reprefente une Tragédie tirée de la Fable ou de quelque Hiftoire Ancienne. C'eftpourquoy Vitruve demande que l'Architede ait connoiffance de î'Hi- ftoire, eftant indigne qu'un homme d'une fi excellente pro- fcffionaitbcfoindu fecours étranger, &de l'efprit des autres pour orner les Edifices qu'il conftruit. L'Ordre Ionique peut encore tirer fon origine des Cariatides , puifque fes Volutes imitent les treiïes des cheveux de ces femmes captives. Sa pro- portion eft de huit diamètres &demy, félon Vitruve; mais laplufpartdes Anciensluy en ont donné fouvent plus de neuf que moins, comme il eft au Théâtre deMarcellus la Co- lonne avec la Bafe & le Chapiteau a vingt & un pieds & onze pouces de hauteur fur deux pieds cinq pouces de diamètre : mais Vignole en a réglé la jufte hauteur à neuf diamètres , eftant raifonnable que cet Ordre qui tient le milieu entre le Dorique & le Corinthien, ait auffi une hauteur pro- portionelle entre les deux. Ses Entrecolonnes font de quatre diamètres & detni , & par confequent Euftyles , qui eft la meilleure manière; l'Entablement a le quart de la Colon- ne commeaux autres Ordres. Mais il fautobferver que la di- ftribution des Denticules fe doit rencontrer la plus jufte qu'il fe pourra faire, quoiquecela ne paroiflepasdeconfequence, &que cela ne foitprefquepasfenfible. Cependantles Archi- tedes qui font jaloux de la juftefTedans l'exécution de leurs Ouvrages n'obmettent aucun foin pour la rendre parfai- te. Palladio, ScamozziSd Viola ont mis des Modillons au lieu desDenticules dans la Corniche de cet Ordre, contre lefenti- ment de Vitruve qui prétend que les Denticules le rendent différent des autres Ordres; ce que ces Archireâes ont fait.

I O N I O V E, ,

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londez fur l'exemple du Temple de la Concorde derrière le Capitole à Rome qui n'eft pas receu avec la mefme appro- bation que le Théâtre de Marcellus ; parce que cet Edifice ayant eflé brûlé dans un tems fort éloigné de celui il avoit elté bafti , & ayant égard aux Bafes angulaires différentes des autres, il femble qu'il ait cftéreftauré des débris deplufieurs Edifices, ce qui n'eft toutefois qu'une conjeâure qu'on peut tirer de fa mauvaife exécution. Ce que cet Ordre a de f]ngu- her au deffus des autres, eft que les faces de devant & de der- rière de fon Chapiteau font différentes de celles des coftez; toutefois de cet avantage qui lui efl: propre il reçoit une difficulté lorfqu'il faut que l'Ordonnance retourne de la face intérieure d'un Edifice à la latérale , à quoyonatrouvé pour Lxpedient de faire le Chapiteau Angulaire comme il aefté pratiqué au Temple de la Fortune Virile. Il y a encore un lemblable Chapiteau de marbre plus beau que celuy dont je viens de parler, qui fert de liège dans le Jardin des Char- rreux de Termini à Rome. Scamozzi & plulieurs Architec- es Modernes ont introduit pour Chapiteau de l'Ionique , la jartie fuperieure de l'Ordre Compofite , imitant celuy du Temple de la Concorde dont les quatre faces font pa- reilles ,• & alors pour luy donner plus de grâce il faut que la Vo- lute foitun peu pendante & ovalle.Il me femble qu'il feroir auffi à propos de donner à ce Chapiteau le Tailloir du Com- pofite, qu'à l'autre qui eft quatre : ainficomme il yacy-de- van t deux Ordres IJoriques qui ont chacun leur beauté particu- lière, il peutyavoirauffi deux Ioniques; &: celuy de Vi^^nole fubfiftera avec beaucoup de différence de l'autre , dontleCha >iteau a les quarre faces égales, le Tailloir Compofite, laFrife bombée, & la Corniche avec des Modillons , outre qu'on luy lonnera la Bafe Attique, quoy qu'elle appartienne à J 'Ionique Antique.

40

V E V 0 R D R E

Tortique Ionique /ans ^iedeflal.

LEs Portiques ou Galeries d'Ordonnance Ioni- que feront ainfi difpofez. Les Piliers auront trois Modules de groffeur -, la largeur des vuides fera de huit Modules & demi,& leur hauteur de dix-leptMo- dules, qui eft le double de Ja. largeur , &qui eftla règle générale qu'il faut régulièrement obferver en coûtes les Arcades de c^s fortes de Portiques, routes les fois que par quelque raifonparticuliereVon n'eil pas obligé de s'en éloigner.

A Près rOrdre Tofcan , rionic|ue eft le plus facile daas la dirpoGciou de les Entiecoloniies& Portiques, parce que les Dencicules ne font pis fujecs à la preciiïon que demandent les Triglyphes du Doriqie , & les Modi lions du Corinthien. Ce Portique a un demi Module d'A'c.re ou pied droit, & un Module depuis le deflbus de l'Arcadejufqu'à l'Entable- ment : ce qui luy refte de dix-huit qu'a la Colonne , eft la hauteur du vui- dede dix-fept Modules. La plus belle proportion des Arcades eft d'avoir dehauteur le double de leur largeur ; mais noftreArchitedle n'y contraint pas avec tant de fe vérité' quand la necelfue' oblige d'en ulèr autrement. Cet Ordrepouvanteftree'leve' au deilus du Dorique , afin de retenir cette pro- portion qui doit paroiftreauilî agréable que celle du premier Ordre fur lequel il porte ; il luy faut donner un peu plus dehauteur que le double de fa largeur comme au Théâtre de Marcellus l'Arcade à neuf pieds de large fur dix-neuf de haut, ce qui n'a point efté fait au Colife'e cel- le du fécond Ordre eft plus bafle que la première fur lamefme largeurjmais au Théâtre de Marcellus l'Arcade Ionique eft plus large de plus de trois pouces que la Dorique, ce qui a eite' fait pour rendre les Alertes ou Pieds- droits proportionnez à la Colonne fans s'arrefter à faire porter à plomb le vuide fur le vuide , & le malTîf fur le maflif. Ce qui fe rencontre rarement imite' par les Modernes qui ont fuivi le Colife'e pour la largeur des Arca- des , & le Théâtre de Marcellus pour la proportion du Rcz-de-ChaulTe'e à celuy de deffus. Mais fur tout il faut e'viter de faire les Arcades des Ordres délicats, plus eftroics que celles des plus malfifs lorfqu'elles font l'une fur l'autre, parce que les Pieds-droics du delfusferoient plus larges que ceux du dcflbus; alors outre que l'Alette ne feroit pas proportionnée à la Colon- ne , ce feroit uue faute contre la foUdite'.

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PORTiqtJE io:viqtTE saints piedestaj.

4*

DE V 0 R D R E

Tortiqtée lomqiie avec Tiedejtal.

MAt s pour faire des Galeries ou Portiques de l'Ordre Ionique avec Piedeftal, il faut divifer toutela hauteur donnée en vingt-huit parties & demie. Le Piedeftal avec les OrnemCTis en contiendra lix qui font le tiers de la hauteur de la Colonne avec fa Bafe & Ton Chapiteau, fuivant ce que nous avons dit devoir eftre obfervé pour tous les Ordres ; la largeur des vuides ou des jours fera d'onze Modules & leur hauteur de vingt- deux. Enfin la largeur des Piliers fera de quatre Modules , comme on le voit marqué par nombres dansle deifein.

LEs règles générales que donne Vignole ne font que pour les Baftimens d'un feul Ordre & fur le rez-de-chaullee , parce que s'il eftoit befoin d'en mettre plufîeurs les uns fur les autres , il leroit impoflible de les exé- cuter avec la pre'cifion de fcsmefures, & il faudroit qu'ils eufïent tous un Piedeftal ou qu'ils n'en eulîent point du tout , fi on vouloir que les vuides des arcs& lesmalTlfs des jambages re'pondilîent à plomb , ce qu'il eft facile de connoiftre. Par exemple, fi on vouloit faire un Portail comme ccluy de faint Gervais, & que l'Ordre Dorique n'euft qu'un focle comme à cet ouvrage, & l'Ionique un Piedeftal, fuppofé d'ailleurs qu'il fût nccellaire de faire des Arcades de mcfme largeur à chaque Ordre : alors les Alettesou Pieds-droits feroient bien plus larges à l'Ionique & encore plus au Corinthien, & les diamètres des Colonnesne dimioueroient pas proportionellement ; cependant il faut que le diamètre inférieur du Corin- thien foit plus petit que le fuperieur de l'Ionique , & ainfi du refte , quand l'occafion fe prefcnteroit de les mettre tous cinq en œuvre ; ce qui n'a point elte faitau Colifée dont les quatre Ordres ontles diamètres égaux , afin d'avoir les Arcades égales de treize pieds fept pouces de large chacune : Ce que n'a point aufTi fuivi Michel- Ange dans la Cour du Palais Farnéfe, par- ce que les Arcades du rez de chaulïée ont dix pieds-un pouce & demi , & cel les du premier étage onze pieds quatre pouces , ce qu'il a fait afin que les Aîcttes de fes Arcades fullènt proportionnées à leur Ordre; le Dorique ayant Jeux pieds quatre pouces & demi de diamètre , & l'Ionique deux pieds feulement, quoyque cette manière fe pratique rarement par les Mo- dernes. Les jambages diminuent comme les Ordres & les Arcades font plus larges à proportion de la hauteur que leur donnent les Ordres plus dé- licats dont le Theatre.de Marcellus eft un exemple d'autorité.

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44

DE V 0 R D R E

Tiedeftal-i Bafe & Impofte Ioniques.

LA Corniche de Tlmpode quieft ici defllné a un Module de haut, & la faillie eftd'un tiers de Module. On peut voir par les nombres qui font mar- quez au deflein , la mefure de fes Moulures pardcu- li ères, auifi bien que celles du Piedeflal &delaBafe.

s Piedeftaux Antiques de cet Ordre font ou continus comme celuy du Temple de la Fortune Virile , ou par Avant- corps & Airiere-corps, ou Efcabeaux impairs, (comme les nomme Vitruve)ain(î que ceux duThea- tre de Marcellus 6c du Colirée,& il n'y a que celuy du Temple delà Fortune Virile qui ait une Bafe: car celuy du Théâtre de Marcellus n'en a point. Pour le Colifee il n'a qu'un Chamfrain à toutes les Bafes de fes Piedeftaux. PhilbertdeLormeauChâteaudesThuilleriesa fait un Piedeftal continu à l'Ionique quieft au rez-de-chaulfée, & qui peut palTer pour un des plus beaux Modelles de cet Ordre, l'Ionique de Vignole qui a efté alTez exade- ment mis en œuvre au Portail de l'Eglife des PP. Feiiillansdans la rue faint Ho5ore a le mcfme Piedeftal que celuy-cy, excepte que le n'en eft pas fi haut, mais le Socle de dellous la Bafe fait qu'il approche de la proportion du tiers de la Colonne.

Cette Bafe de la Colonne (qui eft celle de Vitruve)ne fe rencontre à aucun Edifice Antique. Les Architedes Modernes font allez partagez fur le choix de celle-cy ou de l'Attique , & les Sénateurs de Vitruve l'ont employée comme finguliere à cet Ordre; ainfi elle fe trouve dans Serlio, Barbaro,Ca- taneo, Viola, Bulant & de Lorme; à laquelle le dernier a ajouté deux Aftra- c^ales au defTous du filet fur la Plinthe. Ceux aufli qui ne s'éloignent pas de l'Antique ont employé la Bafe Attique à l'imitation du Temple de la Fortu- ne Virile, du Théâtre de Marcellus& du Colifee , & n'ont pu fupporter ce oïos Tore fur les petites Moulures de delTous qui paroift extrêmement dif- proportionné. La plupart des Ioniques Modernes ont la Bafe Attique que Michel-Ange, Palladio,Scamo2zi &plufieurs autres ont mife en œuvre dans tous les baftimens qu'ils ont faits, & cet Ordre s'eft rencontré; toutefois il (e trouve à Paris beaucoup d'exemples entre des Edifices confiderablesde la Bafê de Vitruvc , puilqu'elle eft au Palais de Thuilleries , au Portail des Feiiillans, aux Eglifes des Petits Percs & des Barnabires, & au Palais Brion dans la rue de Richelieu. Cependant il faut dtre perfuadé après tout cela, que la difproportion des Moulures de cette Bafe fans exemple Antique , ne doit pas prévaloir fur l'Attique, quoique ce foit la doitnne de Yitruve, qui eft feul de Ion opinion.

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JV.3 PIEDESTAL XT liASE lO^IQtTE /^^

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DE V 0 R D R E

Entableme?it Ionique,

y^ay reporté audifcoiirs piùvantle texte qui efl en cet endroit à foriginaltparce qtCil ne parle pas de l^ En- tablement ^mais lentement du Chapiteau dont le ^ro- fil fe "Voit à la figure fuivante,

COmme le plus feur moyen d'eftimer avec jugement dans tous les Arts l'excellence de leurs prodiidlions , eft de comparer les plus belles avec les moindres, il ne faut que faire le parallèle de ce profil avec celuy de Vi- truve&ceiix du Théâtre de Marcellus , du Colifée & du Temple de la Fortune Vinle, pour voir combien la proportion relative des parties au tout s'y rencontre dans un degré' inférieur à celuy-cy j & fi ou doit s'arrefter à quelque exemple dont Vignole ait pu tirer les Moulures les plus propor- tionne'es,il faut clioifir celuy du Profil des Thermes de Diocletien qui ne le voit plus, & qui eft rapporte' dans le Livre du Parallèle de l'Architedure , pour veu que Pirro Ligorio l'aie mefuré plus fidèlement que celuy du Tem- ple de la Fortune Virile, qui eft bien différent de celuy du Livre des Edifices Antiques de Rome du fieur Defgodets. Pour le Profil du Thearre de Mar- cellus il paroift matériel pour un Ordre fi délicat , parce que l'Edifice eft Colo(lal,& que les Corniches qui régnent circulairement femblent deman- der d'autres proportions que celles qui font fur une ligne droite. Pour celuy du Colife'e il ne s'y faut pas arrefter,eftant prefque femblablc: au Profil Do rique de deflous. Un des plus beaux Profils Modernes de cet Entablement eft celuy du Portail des Feiiillans qui eft imite' avec exaeftitude fur celuy de VignoIe,àla referve de la Frife qui eft bombée. Les trois faces de l'Architra- ve doivent eftre tellement proportionnées qu'elles foienr comme de cinq à fept,& de feut à neuf, félon l'ongine de l'Architrave & de la Frife.L'Archi- trave doit élire plus haut que la Frife ; parce qu'il reprefeute la poutre qui eft plus grofic que les folives qui portent deiïus, & dont fe fait laFrifcsainfi Vitruve qui donne aux Frifes qui n'ont point de fculpture le quart de hau- teur moins qu'à l'Architrave, femble s'eftre fondé fur ce raifonnement; ce- pendant on eft obligé de leur donner davantage de hauteur qu'à l'Architra- vejparce que la Saillie de li Cimaife de cet Architrave emporte de la hauteur de la FriléjOutre qu'elle a toujours meilleure grâce lorfqu'elle eft plus gran- de, quand melme elle feroit fans ornement. La proportion que Vignole donne aux Denticules eft difF*: rente de celle de Vitruve , &: celle-cy s'accor- de plus avec les Antiques : leur Plan eft quarré , & leur hauteur eft fefquial- tere de leur largeur & l'efpace a la moitié de cette largeur.

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CHAPITEAU ET E:N^TABL]£,3lKyT lO^igT'i: S

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DE L' 0 R D R E

Chapiteau Ionique,

QUo Y QU E l'on ait delTiné dans cette Figure la manière de faire le Chapiteau Ionique, & que l'on en ait donné le Plan & le Profil, néanmoins pour en faciliter l'intelligence nous dirons qu'il faut tirer deux Bgnes à plomb , éloignées l'une de l'autre de deux Modules qui paffent par le milieu des yeux des Volutes, & s'appellent Cathetes. Toute la Volute doit avoir de haut feize parties de Modules, defquelles il y en aura huit au dellusde l'œil qui fera de deux de ces mefmes par- ties, & les fix qui relieront feront au deffous de Cœ'd de U mefme P ointe. L'on a delTiné dans la figure fuivante la manière de décri- re cette Volute l'on a brièvement expliqué (autant que le peu d'efpace a pu le permettre) de quelle manière il s'y fal- loit prendre pour la tracer,

PU I s QU E j'ay dit cy-deïïus que le Chapiteau Ionique eftoitfingulier en ce que les faces des coltez eftoient diiFeremcs de celles de devant & de derrière; aufliille fautconfiderer parle devant font les Volutes, ou par les coftez qui reflemblent à un oreiller ; ce que les Ouvriers appel- - lent le Balultre,que la hauteur des Volutes détermine. Le Tailloir doit eflre toujours quatre , & l'Aftragale du haut de la Colonne ne fait pas partie du Chapiteau, mais il appartient au Fuft félon Vitruve, & comme Monfieur Perrault l'a interprété dans fes Notes. Or il eft neceflaire d eftre inftruit de cette difficulté , parce que le Fuft de la Colonne peut eftre d'autre matière Se couleur que le Chapiteau. Cependant fi l'Aftragale eftoit taillé de quel- que Ornement il pourroit appartenir au Chapiteau ce qui arrive rarement , & il ne s'en trouve point d'exemple Antique & peu de Modernes ; il faut obferver que quand le Fuft eft de marbre,& que l'Aftragale en f .it par- tie leChapiteau étant de pierre paroît bas comme on en peut juger par ceux de la fermeture du Chœur de i'Eglife des Mathurins rue faint Jacques.

Il y a des Editions de Vignole les Cannelures ne font pas quarrées par le bas comme elles font a la figure du Piedeftal ; mais j'ay crû que je de- Yois fuivre le Livre premicir & Original de cet Auteur ; c'cft pourquoy je les ay fait quarrées. Il n'y a point d'autre exemple Antique de ces Canne- lures que les Colonnes du Temple de Vefta à Tivoli qui font encore quarrées par en haut , & on ne toic point que les Modernes les ayent imi- tées.

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I O N I QJJ E,

Manière de tracer la Volute Ionique,

AYANT tiré la Cathere de cette première Volute & une autre ligne qui la coupe à Angles droits au centre de 1 cri' le U VolHte , on divife l'œil de la manière dcffin ée en cette hgu^ re à l'endroit marqué A: on commence par le point marque i; de ce point Ik comme centre & de U dtjUncede ce f oint a la par- tie ftiperienre de U Cathete, on décrira un quart de cercle, ^u: irt rencontrer U ligne qm coupe U Cathete a Angles droits i en- fuite tranfportant la pointe du Compas au pomt marque u er l'ouvrant en telle forte quil reprenne la fin de l' Arc preceaent , on décrira un autre Arc jnfcjH'a lapartie inférieure de la Lathete, &ron fera ainfi trois tours de fuite descentres 3,4, 5,6,7, b, 9, 10 11,12. La g^-offeur du Lifteau qui efl le quart de la hauteur que la première révolution laiflTe audeffus de foy ,fe trouvera ai- fement en partageant en 4. chacune des parties qui ont fervi de centre alai^ T. to, & l'on décrira fur ces 12. points 12. Arcs de Cercle , qui achèveront les 5 . contours de l epaijfeur du LijteaH.

DLufieurs Architeftes fe font attribuez le recouvrement de la Volute 1 de Vitruve, SalviatL Peintre fameux en a écrit, Philbert deLorme dit IW trouvée à un Chapiteau ébauchd dont la Volure é-c tracée av^ les I ; Centres,dans TEMife de fainte Marie delà le Tibre, qui elt batic des d"brL de kifi'eurs Edifî'ces Ann,ues.Enfin Goldman Géomètre en a inj.i^ une fi parfaite que nous avons trouvé à propos de l^^PP^"^;, ^^P^f ; ^^ s'en trouve rarement du deflein de celle du Théâtre ^^ ^^^^^^^^^'^Z. 'l^^^^ arafée par le devant comme celles de Vitruve de Tes I"[«P;;;« f^^J^^ ; gnole : & cet arafement ayant paru trop plat a fait que pl"[^^""^^^^^^ Tes ont fait fortir en dehors comme les Cor jnthiemies , ce ju fe rencon^ aux Thuillerics . au Port.il de S. Gervais, & a celuy ^"J^.'^^j'^"^:^/^^"^^ les ont renfoncées au dedans. Les Sculpteurs qui en «"^^f ^f^^^/^^^^^^^^ rœil voyant que le contour n'en eftoit pas agréable y ont ^""O'i^^^ ''^ P; tSbSnchel de Laurier , de Chefne ou de Lierre,qui partant d une fleur du milieu viennent fimr auprès de l'œil. , , j x^r^nl^ rlp la

Scamozxi a fait fon chapiteau angulaire d'aptes celuy d^J;»^!^^ ^^^^ Concorde les Volutes en font ovales en hauteur avec beaucoup de grâce, ÏÏque -uns comme le fleur Bo^-e fe font efforcez d'en donner le tr ce Ltriquement , mais outre qu'il ne fe trouve P^J ^^"^ ^^ P^f ,^ j" ^'f ^ le contour en devient tres-ditforme, ainfi il le faut tracer a 1 œil avec la

crrace du deffein

1

pt IX,

10 N I QJV T.

5t

Si l cm -yezct decrtre cette première nianterc de 7'ovutc sanc^ jarets . au lieu de commencer Us arcs de cercle sur ta. Catkete et: sur la, ligne qm. Ici ccrupe a. anales drcnts ; tirez^ les Itane^ pcmctuees x^, x.%^.%,^ C ,j ,4,D.et terminez^ a, ces Laizes autdt -proïûTtgees cjuil leJhudrcL .dans les arcs de cercle quvjèrrmentr le contour de la. volute . parcequ^e r>ar ce moj'en- les deuoc arcs qwv se suvyent ojyctnt toujours Leurs centres dans la. mesme u^ f

se touchent necessatrement sans se couper . Fl xj

Pajc gx

MAFIEUX DE TRACEltXA VOI.I7TE lOlSriqUE^

B F V o n D R n

Autre manière de tracer la Volute Ionique,

L'O N peut encore décrire la Volute en cette manière , tirez laCathetede 16. parties dt Module, ily en aura 9. au def- fus du centre , &: 7. au deffous. De ce Centre ttre^, 8. itgnei qui divifcnt la circonférence du Cercle en 8. parties égales k com- mencer par la partie pperieure de la Catkete : faites enfuite le Triangle reBangle BCD dont le côté BC contienne 9. parties deModule, &:lecofl:é CD. 7, de ces parties. LaFiguremar- quée dénombres en expliqueaflez la conftruflion. Ce Trtari' gie ejlant a.n^î achevé avec les divtJjonsdH cofté BC, il les faut rapporter fur les 8. lignes qui divifent la circonférence félon l'ordre qu'on les voit marquées par nombres, dans ledeffein, & l'on trouvera le contour d'un point à Y ^niittCommc par exem- ple de i. a 2. en cette forte : on mettra le pied du compas au point I. on l'ouvrira jufqu'au centre de l'œil de la Volute, &de cet intervalle on décrira un Arc: gardant enfuite le mefme inter- valle du point i . & rinterfedion de ces deux arcs fera le centre de la partie delà Volute comprife depuis i ,] ufqu'à z.Dela même manière pour trouver le centre de la partiedela Volute com- prife entre 2.&3. mettant le pied immobile du Compas fur le point!, on le fermera jufqu'au centre de l'œil de la Volute; de ce point comme centre, & de cet intervalle on décrira un Arc, & enfuite dumcfme intervalle & du point 5. on fera un autre Arc qui coupera le précèdent en un point qui fera le centre de r Arc de la Volute compris entre 2. & 3. on pratiquera la mefme chofe à l'égard de tous les autres points.

DEs deux manicres que donne Vignole pour décrire la Volute, la précé- dente cit la plus facile à comprendre. Il faut obferver que le Centre de l'ccil de la Volute n'eft point celuy de l'Aftragale , ce qui rend le Chapi- teau plus haut,& comme il fe trouve à celuy du Temple de la Fortune Viri- le. Pour ce qui cd de l'autre manière par le Triangle elle eft fort ingenieu- fc ; mais l'éxecution en eft tres-difïîcile àcaufe de ces Centres qu'il faut trouver avec les fed ions qui fc font dans l'œil de la Volute. Nôtre Auteur l'a explique' afTezclairemcnt,quoy que d'abord ilparoilîe aflèzobfcur , & pour peu qu'on y faile réflexion, on le pourra concevoir facilement.

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V O R D R E

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Defcription de la Volute de Goldman.

QVoyciHe les deux manières dont Fignole fe fer t pour trac uZme Ionique fotent bonnes & facUes , parttcuUeremn U preJ^re de la flçoJ qu. je l'ay corrigée. & expUqueeau bas de U planche , neaLoL celle ^ue Goldman ajnvente & q^'t telle U^olm de P^.truve recouvré étant abfolnment la pin !Mtc.tantparcequ\lleeflGeometrique,^ 7eÏam!tej eji tracé avec lamefme j.Jiefi que le premier contour, j'ay jugé a propos d'en donner icj la defcription.

D

Ivifez l'œU de la Volute dont le Diamètre AB fera comme ^^ns les pte- 1^'c d nterdet partes de module en 4. ^f^^^^J^^^^^^^ AB, DE : enfuue fur^e Dumetre AB preng^d^ pa^^^^^^^^

ég.ln.ent,acain(llaUsne -^4 /^a -.f - ^^^^^ P^^lau

crivez le quarte i.i. Î-.4- 'io"^ ^^<^°"^ '' ^^ .,„,, c x C;. enfuitedi-

DomtF.Ducentre C. tirez aux angles i. 3. les lignes '-^•'-3

S le cofté 1 . 4. en fix parties égales aux pou.ts 5. 9 C , i x- 8, par c^s

omtsVrezaux'D.gonaesC.C3des,gnes^

eles au Diamètre D>E,& es hgii^ 6 ^ - jP-lle^^^^^ ^^ ^^^^^^^^ ^^

lespoints i'i'î'4'5'6,7>«'?-i°'^;' ;-' DuDomti commecentreôc VoLedontvousvousfervirezencerteforte^D^^^^^^^^ ^^^^1^ PG

de rmtervalle i F , de 9 parties de modu e decme^^^ q ^ ^^

qui finira à la ligne i,x,prolongee : ^f -^ f^ J"^"^,: v'us terminerez à la l'intervalle i G décrivez e quart de Cercle G ^JT jj^ ,, h, faites

hgne ^,, P-longée^^femblablement du poin 3 ^^^^fid autres & après

cherchez une hg„e qui fou a C . comme A S e" a ^ l « qu fauesan,m„gMue,co,^uedo»=ccft^t^fo^^^^^^^^^

trecoftef,u, ^'S-^ ^ '^i'S^^Ci, prenez 1 n^ne ferala^. proportio-

F S par le point S tirez f, t parallèle a f u, & ""^ ' ^-'^ d "utre'du centre C

nelle que vouscherchez , portez cette 1^"^^^? P^^J^if^^'.^.T.s points de la auleDumetre AB& ladivi czcturoispar es^^^^^^^^^^^^

divifion tirez fur les Diagonales C i, ^ 3' ^e P^^^^'^'^^ j -^^i^,, i„,e- é,&c.& vous aurez ix points ^1^^ ^°"^ '"^î^°"\^ ''" rieure de la melme manière que l'on a trace 1 extérieure.

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I 0 N I Q^V E.

0 BEV ORDRE

T>E VORDRE CORINTHIEN.

PO u R. faire l'Ordre Corinthien fans Piede- flal, on divifera toute la hauteur donnée en vingt-cinq parties égales , Tune defquelles fera le Mo dule que l'on partagera en dix-huit , comme l'on a divifé celuy de l'Ordre Ionique -, l'on peut voir dans la figure les autres divi fions principales , & la largeur des Entrecolonnes qui eft de quatre Modules deux tiers , tant pour cmpefcher que l'Architrave ne fouf- fre par une trop grande portée , que pour diftribuer les ModiUons de la Corniche de telle forte qu'entre leurs compartimens égaux, il y en ait toujours un qui réponde fur le milieu de chaque Colonne.

UNe jeune fille de Corintheeftant morte, fa nourrice mit fur fon Tombeau un panier, dans lequel eftoient quel- ques petits vafes qu'elle avoit aimé pendant fa vie; & pour empelcher que la pluye ne les gataft , elle mit une Tuile fur le panier, qui par hazard ayant efté pofé fur une racine d'A- canthe, il arriva qu'au Printemps les branches venant à pouf- fer à l'entour du panier fe recourbèrent fous les coins de la Tuile & formèrent une manière de Volutes. Le Sculpteur Callimachus furnommé l'induftrieux par les Athéniens , en conceut l'idée d'un Chapiteau qu'il accommoda avec la grâce dudelTcin; c'eft de cette occafion félon Vitruve , que l'Ordre Corinthien prit fon origine. Villalpande traite de fable l'Hi- ftoire de Callimachus, &afl'eure que le Chapiteau Corinthien tire fon origine de ceux du Temple de Salomon , dont les feiiilleseftoient de Palmier. Quoy qu'il en foit, il eft confiant que l'Ordre Corinthien eft le chef d'oeuvre de l'Architedure. Vitruve ne luy donne point d'autres proportions que cel- les de l'Ordre Ionique , ainfi le Fuft de la Colonne ne pa-

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fl 24.

CORINTHIEN.

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ro'dl plus grand qu'à caufe que le Chapiteau en augmente la hauteur. L'Entablement eft auflî le mefme , & la Bafe Attique y peut fervir auffi bien qu'au Dorique & à l'Ionique. Le fenti- ment de Vitruvelur cet Ordre ell extrêmement éloigné des Exemples antiques qui nous en reftent , dont les plus beaux ont une Bafe particulière : leur Colonne avec la Bafe & le Cha- piteauquieftdefeiiillesd'Olives, a dix Diamètres. LeChapi- teau eft plus haut d'un tiers de Module que celuy de Vitruve, qui eft de feuilles d'Acanthe, & l'Entablement qui adesMo- dillons en confoles , & quelquefois des Denticules avec des Modillons , eft bien différent de l'Entablement Ionique.

Vitruve prétend que les efpaces d'entre les Colonnes grefles foient plus ferrez que ceux des groffes. Ce qui ne fe trouve point pratiqué par les Anciens & peu par les Modernes, &qui fe doit feulement entendre des Colonnes ifolées. Les An- ciens Architeétes qui avoient pour objet la durée dans leurs Edifices , obfervoient principalement dans leur conftrudion de leur donner beaucoup de folidité fans avoir égard à ladé- penfe. Les Colonnes ferrées qu'ils ont affectées montrent le foin qu'ils apportoient à rendre leurs ouvrages capables de refifter à la ruïne qui arrive par la trop grande portée des En- tablemens, & il fe trouve encore dans les reftes de l'Antiquité plus dePycnoftyles&de Syftyles, que des trois autres maniè- res : comme il y a peu de Colonnes Doriques & Ioniques Ifo- lées, les Corinthiennes fembîent avoir déterminé leurs efpa- ces, ce qu'il eft neceffaire d'eftablirpar les exemples les plus approuvez , entre lefquels le Panthéon qui tient le premier rang, peut donner des règles de la bonne compofition des Ordonnances. Pour les Entrecolonnes ceux du Porche font prefque Syftyles ou de deux Diamètres , & ceux du dedans Diaftyles, ceux du Temple de Jupiter Stator dans le Mar- ché Romain font plus aprochans duPycnoftyleque du Syfty- le, auffi les Architraves font la plufpart d'une pièce. Cepen- dant les 'Modernes n'ont pu fouffrir cette difpofition de Co- lonnes Cl ferrées, parce qu'il leur a femblé que c'eftoit une

riiTMmitngrTippraiw

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r^ K "i" P^^i'^de voir des Colonnes cacher le Chambranle de la Porte , outre qu'il s'eft rencont e' d,ns leurs Ordonnances des Portes , des Arcades & d.s croiféë qu. les ont contraint de les élargir , ce que l'on ne peu faire autrement lors que l'Ordre n'occupe qtt'un étaç;e p^a ce que s .1 rervo,t au rez-de-chaulTée&au premier étage "^^ or

dan^m?dJV""»"v"''" ''f '•A^^l'iteaure paroift plus dans 1 Ordre Corinthien que dans tout autre , auffi a-il efté employé prefque dans tous les Temples & les Palais. Ce? Ordre a elle m,s au dehors & au dedans du Panthéon , & à

oa? t'd <^"i:^";P'" ^""<î"« qui ont efté baftis dans l'ef! pace de deux Siècles , au moins ceux qui font d'une ex.

M^h î An?/'."*"" = ^'^« P-«l"oy i' ne faut s'eflonner fi M chel.Ange n apomtfa.t dedifficulté, non feulement d'en Pier r! P""'^'P^'i"?7ent du magnifique Temple de faint Te^oH ™;^="'["'^'^ «peter dans le mefme lieu, puifque les Ordres du dehors & du dedans de cette Eslife la oluf part de ceux des Autels, & ceux de la Co ippf/on't Co „«:

nt'êfté f ft""r ''" ^"'^" '^' '^°™^^ "^'" de Pans qui nhK o /^" 'P"" ^' '^'"''" ^'^^'^ ' en reçoivent leur

fik nSfd °""°"- ^"^"^^ '^ ''^'^^ '^' ^ "ouveauté a lait naiftre des mventions particulières pour mettre au iour quelque Ordre qui par fes ornemens fit une diftinfibi ou de la nation ou de l'ulage pour qui il avoit efté invemé l" a fallu quil ait efté reftraint dans les proportions & le mefures des plus parfaits modèles Corinthiens , tant il ft

d'ex ellencr'"^''^"" ^'"^ ''^" ^'S^' ''= prftaon &

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D K V O R D R E

T or tique Corinthien fans TiedeftaL

LEs Arcades des Galeries -de cet Ordre fans Piedeftal fe font de la manière qui eft mar- quée par les nombres du deflein , enforte que les vuides ayent neuf Modules de large fur dix-huit de haut , & que la largeur des Piliers foitde trois Modules.

C'Êftuncchore aflez particulière que les Anciens quieftoientfîexa(^s dans les moindres ornemens ayent négligé de faire tomber les Modil- lons de la Corniche Corinthienne perpendiculairement fur l'axe de la Co- lonne, &: que de tous les exemples antiques il ne s'en trouve de cette maniè- re qu'aux trois Colonnes qui fout reftc'es dans le Marché Romain. Il faut qu'ils ayent crû cette précifion inutile , puifqu'au Panthéon ils font pofez indifféremment. Cependant les Architedes Modernes s'en font fait un tel fujet d'eitude, que ceux qui ont travaillé leurs ouvrages avec plus de foin ont deffiné un Plan gênerai du plafond de leur corniche, afin d'accorder les ModiIloiisS: leurs efpaces dans les retours &: avant- corps pour n'en pas rencontrer qui fe confondilTent cnfemble ; & lorfqu'on eft obligé de faire recrner une Corniche fur une ligne Diagonale , comme dans les Plans de figures à pans, & aux Piliers quiportent'les quatre pendentifs ou fourches d'"un Dôme, il faut pliitoft rendre le Modilloa parfait que l'efpace quatre, comme il eft à tous les plus beaux exemples, de on peut juger de l'efFet que peut faire un Modillon pointu afin de conferver la rofe dans un paneau quarré, comme il eft à un Portail latéral del'Eglife defaintSulpice à Paris. Mais lorfquela Corniche règne circulairement dans quelque Edifice, en ce cas il femble qu'il eit à propos d'imiter les Modillonsdu Panthéon qui font plus eftroits à la tefte qu'à la partie attachée à la Corniche, de laquelle la ligne des coftez desModillons & despaneaux des rofes eft tirée : ce qui eft d'autant moins fenfiblc, que le Diamettre de cette circonférence eft plus grand. Cependant fi la Corniche circulaire règne extérieurement, il vaut mieux laifler les Modillons Parallèles, & ne pas obferver que les Paneaui des rofcs foient tout à fait quarrez. Pour ce qui eft de la diftri- bution des Modillons à plomb fur les Colonnes & de leur jufte efpace fur les Entre-colonnes ; le mefme Architedequi Icsafi juftementdiftri- buez dansl'E<»lifedelaSorbonnen'apaseftéfiexad: dans celle des Pères de l'Oratoire^ car outre qu'ils ne répondent pas furies Colonnes , ils font efpacez inégalement.

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Tortiqne Corinthien avec Tiedefid.

MAIS les Galeries du meftne Ordre avec Piedeftal fe conftruifent en cetre forte. On divife toute la h™teur donnée en "parties égales, l'une defquelles eft le Module; M riurdcs vuides eftde , z. Modules & leur hauteur de z,. & qloique cette hauteur foitplusqueledouble de h largeur, dle^ne biffe pas d'eftre tres-propre à cet Ordre qm demande d eftre plus égayé que les autres. LesP.hersont^. Modulesde large, comme on le voit marqué la celle fiime.

i^ET Orare eft le feul Vis-nole forte it la jiifte mcfure de la Chauteur des A cade, qui dofvent avoir le double de leur largeur, cT^^^ïa faiffor. à propos\ancpoat reudre l'ouvrage plus delicacqu a- S,Te1aîi^peu d'eVf <|ep£'e^^eaç.sde 'Arc .u^^^^^^^^^^

tt^à:t^ô4^o:t:i. compara.ron des conlbles des Arcade^ de rFrrhfede faiiit Pierre avec celles des Arcs de Triomphe de Titus & de ScpameSeveVqu^ outre leur grand relief ont encore l'une la figure de RoCtriomphàiue, & l'autre la ftatuë d'un Empereur , & ces figures font T,. Ses ceouelcsModernesontjudicieufementévite. Comme Snïrvôupas le p?ofil?. k Confole quedonne V.gnole on peur juger nue fontXr eftantàflcurde l'Architrave, elle aautantde ailhecjuc ?evifde la Colonne, ce qm eft extraordinaire pour fon peu de largeuSc de hauteur , & celles de Michel-Ange aux Arcades Doriques du Pala Farnefe qui n'en ont pas tant , en ont encore plus qu il "e^^"^- ^ ^ auTàpVs de parler d'une licence mrroduite de noftre temps par ceux cui avant coupé l'Architrave & la Frife fur deux ou quatre Colonnes ont ?aTt rS cr la Corniche fans retour pour luy faire porter un Balcon met- ta^Se confole avec deux ou quatre claveaux aux coftez:cet^

de pierre devient infuportable à voir. Les grandes Portes du Palais Royal font connoiftre le mauvais elFet de cette pratique.

//. 16,

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Tiedeftal & Bafe Corinthienne.

SI le Piedeftal Corinthien avoit comme dans les antres Or- dres le tiers de la hauteur de la Colonne, ilferoitdc 6 Mo- dules deux tiers ; maisonluy peut donner 7 Modules, tant pour le rendre plus fveke&plus convenable à h dehcatelTe de cet Ordre, que pour faire enforteque fa hauteur foit double de fa largeur fans v comprendre la Cimaife&laBafe, comme on lepeut voir par les nombresdela figure : je ne p3rle point du refte , fçavoir de la Eafe & de la Corniche du Piedeftal, parce queleurs mefures font marquées en détail dans le deiiem aufli bien que celles de l'Impofte de l'Arc.

A ptufpart des Architeftes qui fuivent les Ordres de Vigiiole , comme d'un crrand Maiftrc , n'appro'uvent pas la hauteur de fes Piedellaux que Scamozzfne peut fouffric. Cependant la règle générale du tiers delà Co- lonnepour la hauteur du Piedeftal eft celle que luy donne Vitruve, orfque parlant des Théâtres il d.t qu'il faut que le Piedeftal ait en hauteur le dou- zième du Diamètre de l'Orcheftre, dont la Colonne doit avoir le tiers pour fa hauteur. Cette mefme proportion eft difFeicnte de celle que leur ont donne les Anciens qui ont diftingué leurs Piedeftaux en cette forte , lorl- nu'ils ont fervi d'appuy aux Arcades de leurs Amphitneatres ils ne leur ont -ue-es donné que le quart de la Colonne , mais quand ils ont porte les Lo- fonnes des Arcs de Tromphe, alors ils ont eu plus du tiers,cc qui autorile les 7 Modules de ce Piedeftal Corinducn; & pour faire connoiftre cette même ■nefure aux Piedeftaux Corinthiens & aux Compofues de>. Antiques,celuy de l'Arc de Titus a 8 pieds & i pouce , Scia Colonne lo pieds j al Arc de Septime Severe le Piedeftal a 1 1 pieds 5 pouces, & la Colonne 17 P^eds & i pouce-, &celuyderArcdeConftantina 11 pieds & i pouce & la Colonne lépieds 10 pouc. Mais quoy que ces Piedeftaux foient plus hauts que celuy de V.enole ^ cependant ils ne le paroilTenc pas tant,parce que les Bafes & les Corniches font plus hautes & que leDé n'a pas p us d ime fois & demie de la largeur, ce qui a efté obfervé à l'Arc dcTriomphe du Fauxbourg S Antoine aux Pideftauxdes faces latérales oùIeDéii'apomt une fi grande hauteur. Pour la Bafe de cet Ordre, elle luy eft propre, & participe de 1 Ionique & de r Attique ; elle fe trouve dehors & dedans le Panthéon d une dégante pro- portion & aux trois Colonnes du Marche Romain avec une Aftragalc tur le Tore fuperieur. Philbert de Lormeen donne une à cet Ordre qui elt extra- vagante ayant 3 Tores, qu'il dit avoir vcu dans la Rotonde, le crois qu .1 a aulfi bien obfervc'e que le 4'^e. Ordre du Colifee qu 1! dit eftrc Compofue.

pi 27.

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:<i>ulune^ delà Bare de la C oïonue

; i> Plinthe "t Tore inférieur- jy. Ft/et. X^ •J'>/7|v xiiferieure : W ^i^Srcù£ Supérieure '. -''^

delà Coi^mcheduPiéde.

I T- ^'Lstraa aie li. True '\\ ^^^'f- '^'i^i-.^str-àoale . ' 'i ' ■" "^^y^^ , I* Grcnxiîere . ;

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TUn & Trojîl du Chapiteau Corinthien.

T L fuffic de jetterles yeux fur lePlan& le Profil de 1 ce Chapiteau Corinthien pour en connoiftre tou- tes les mefures. L'on trouve la largeur du Plan en faifant un quarré dont la Diagonale foit de quatre Modules. Sur l'un de fescoftezon feraunTrmngie éqmlateral comm^ on le voit marqué dans le deliein: enfuite du fommet de ce Triangle marqué t pns comme centre, & de Fintervalle t j^on décrira un Arc ■^e Cercle qui fervira à former le creux de l'Abaque, bans le Profil on peut trouver la hauteur des feuilles , des Tigettes & de l'Abaque j la Saillie des feuilles & des Tigettes fe termine à une ligne tirée de la poin- te de l'Abaque al' Aftragale de la Colonne, comme onlcvoitdansledeffein duProfil.^Le refte s'entend aifément pour peu qu'on y fafie de reflexion.

T E Chapiteau eft la partie la plus eflèntielle pour diftinguer un Ordre 1-d'iiu autre, c'eft pourquoy ompeut afieurer que le Porche du Temp^ d'Anronin & de FaulHne elt Corinthien quoyque la Bafe fou Attique & que l'Entablement a au ni Mod.llons mDenticules. La doftrine de Vi- truverarcefujetelUort éloignée de celle des Anciens , puilqu i les fut de fenilles d'Acanthe, & qu il s'en trouve peu de cette plante ^ftant prefquc tous de branches d'olivierioucre qu'il ne donne a ce ChapKeau,ron Taillo r compris, que deux Modules. Les Chapiteaux Antiques qui reftent ne fon pas exccu:czdans de fi juftes mefures que celuy de Vignole ; mais ils s en doionent (i peu que cela n'eft pas (infible : pour ce qui eft de 1^ /^^"^^r^^e tracer l'Abaque félon Yitruve, ,1 lemble que les Angles en foient a.gus com- ir.e ceux du Tcmrle de Vefta à Rome, ce qu'aucun Moderne n a fair,&. qm ne doit pomr e J pratique'.Pour la difpoûtion des feuilles elles font rcffen- dues en cinq comme les doigts de la main, celles qui ne le lont qu en trois font de laurlr dont le rever'^'courbé e(l reffendu en cinq, & celles d Ohvier en onze quant à leur hauteur , elles font à peu près comme celles du Pan- heon mal pour la SaUHe des fécondes el le elt trop for.e,^mft qu il paroilt au Chapue.u veu de front, ce que Y.gnole a fait pour 1 égayer davantage.

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C O R l NTH I E IZ

Parties dit Clia.pxteau. i^euversel '^^■S^^^^^^Tls■ au c/rtnt—

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PLA>rETPB.oriI.T)V CHATITXAVCOMNTHIEÏÏl

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^8 r> F r o R T) R E_

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Palladio a auflTi trop reflcrré ces feuilles contre le Tambour , ce qui fait pa- roître fon Chapiteau pcfaiiti mais Scamozzi qui tient la Saillie de ces feuil- les dans une moyenne proportion a le mieux réiiflî. Il faut oblerver dans tous les Chapiteaux Antiques qui font de branches d'olivier, (car il y en a peu de Corinthiens qui en ayent d'Acanthe) que la dilpofition des feuilles eft prcfque toute différente tant pour la hauteur que pour la faillie ,• & mefme il y en a qui ont trois moyennes feiiilles de front aux Chapiteaux des Pila- ftres, comme on le peut voir au Frontifpice de Néron , & aux Thermes de Dioc'letien ; mais il faut imiter les Anciens qui ont fait les Chapiteaux des Pi'aftres qui font fans Colonnes, plus hauts que les deux Modules & un tiers , que l'on donne à ceux de la Colonne , parce que le Pilaftre qui n'a point de diminution rend fon Chapiteau trop large par en bas, & le fait paroiftrerropquarré ; cet alongementa elle pratiqué dans les plus belles EaUfes& au Portail du Louvre , & cela rend les Chapiteaux des Colonnes un peu plus hauts que de deux Modules & un tiers i ainfi la Face qui regar- de l'eau (où les Pilaftres font fans Colonnes)a fcs Chapiteaux Corinthiens d'une belle proportion. Quant au choix des feiiilles d'Olivier ou d'Acanthe, il eft conftant que celles d'Olivier ne femblem pas fi confufes, & les grands Chapiteaux de l'Eglife de faint Pierre font de feiiilles d'Ohvier comme ceux du Val-de-Grace:Pour ceux de la Sorbonne &c des Pères de l'Oratoire, ils font de feiiilles d'Acanthe. ^ .■,, i r^ j

II elt afTez difficile de pouvoir bien faire les feuilles & les Ornemens du Chapiteau de Pilaftre Icrfque les Chapiteaux font pliez dans les angles rentrans , ou lorfque les Pilaftres font entiers dans l'angle , & que les deux Faces font égales au diamètre, ainfi que ceux du grand Sallon deClagny} car foit que le Pilaftre foit plié de fa moitié en angle droit , comme dans prefquetous les Edifices ou il eft employé; ou qu'il foit plie en angle ob- tus, comme ils font fous le Dôme du Val-de Grâce , & ailleurs: il faut tafcher que les feiiilles qui font dans l'angle falTent le mefmc effet que fi elles n'écoient point pliées. Pour cet effet il faut élargir les demi-feuilIes qui font dans l'angle, afin que le revers courbé qu'elles forment foit de mel- me largeur que celuy des autres feiiilles. Pour les Volutes lorfque le Pilaftre eft plié dans fa moitié ou en angle obtus ou droit,il feroit a propos de faire entrelafler les Hélices ou petites Volutes, comme elles font a celles de Campo-Facchw iKomt, quand mefme celles des Chapiteaux a face droite

neleferoientpas. . ,.^ /- ,

Pour ce qui eft du Tailloir il ne peut avoir d Ornemens que fur le quart de rond qui le couronne, parce qu'autrement il y auroit de la confufion} ce qui fe peut remarquer au Corinthien desThermes de Diocletien rappor- tez dans le Parallèle. . . 1 ,• T n.

Il refte à parler des Cannelures qui font une imitation des plis des velte- mens dont font reveftuës les Figures que les Colonnes reprefentent, elles

C OR I NT H I E AT.

^0.

doivent eftre en plus grand nombre aux Colonnes grefles qu'aux plus ^rof. les: c elt pourquoy il y en doir avoir vingt-quacre 'au Fuft des plus de'lica te., &melme trente auifi qu'il s'en voit à de certaines Antiques. Pour les Pila très i s en doivent avoir fept , parce que de mefme que le Diame tre de la Colonne elt à (a circonfer^ce àVeu pr^s com\.e de fc" à vingt-deux, a.nlîlePilafttequ, a la largeur du DiLetre, aura fept On nelures& fera comme de fept à vingt-quatre: or ce nombre qu, ne doii eltre jamais moindre (comme il s'en trouve en quelques Colonnes qui font de fort mauvais exemples) eftplus proportionné que celuydeneuf, qui rend les Cannelures des Pilaftres de beaucoup plus e'troitesLe celle -de Colonnesoutrecju'aui Angles des Pilaftres la largeur delà côte de la Canneluren eft pas fuffilante pour la folidité, il eft bon d'y mettre un Altragale ou baguette, comme ilfe voit au Panthéon. La profondeur des Cannelures doit eftrc dune portion de cercle, dont le centre eft pris fur la j Jjgne de la Circonférence de la Colonne , & non pas fur une ligne droite I conime fi la Colonne avoit efté taillée à pans3 cela fe voit à celles du dedanj du Panthéon, qmont alTezdeprofondeurquoy qu'elles n'ayent pas Je de- mi-cercle. Il fe trouve plufieurs Ornemens dans les Cannelures, comme des Koleaux qui montent jufques aux tiers du Fuft feulement.defquelles il fort de petites branches de Laurier ou de Lierre : il y en a aliffi qui oni- de eroiTes baguettes arondies par les bouts, & qui occupent le tiers ou la Cannelure

outeentiere.CesColonnesfontalorsappelléesrudentées.maisccsruden! tures & ces ornemens qui font pour affermir & rendre plus folide la partie d en bas des Coloimes , ne doivent eftre misaux Colonnes que lorfqu'étant Tut le rez-de-chauflée les côtes des Cannelures font en danger d'cftre rompues. v^ti'j^cj. u cure

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7) E V 0 R D R E

BÊiÊm

Chapiteau o' Entablement Corinthiens,

CEt Entablement eft tiré de plufieurs endroits de Rome , mais principalement de la Rotonde & des trois Colonnes qui font dans le Marché Romain: j'en ay comparé les principales parties, &j'enay fait une regk qui ne s'éloigne point de l'Antique. Cette reek me donne une telle proportion, qu'il fe trouve toujours un Modillon fur le milieu de la Colonne , & que fes Oves, Denticules, Arceaux , & Fufaroles font exa6lementpofezl'un furl'autre, commeonlepeut voir en cette figure. Les nombres qui y font marquez par Modules 6c par parties de Modules fuppléent aifément aune plus longue explication de fes mefu- res. Le Module e(t diviié en dix- huit parties comme onl'aditcy-devant.

C'EsT le fcntiment des meilleurs Arclilteifles , que laîiauteur SesTlnta- blemens doic diminuer à proportion que les Colonnes font grefles, parce qu'elles font moins capables de porter un lourd fardeau ; ainfi félon cette opinion fi l'Entablement Dorique aie quart , le Corinthien ne doit avoir que le cinquième, & l'Ionique la moyenne proportionelle entre les deux. Toutefois la hauteur que Vignole donne à fon Entablement Corin- thien , elbnt tirée de deux Modèles de cet Ordre les plus umverfellemenc apprpuYcz, doit prévaloir fur tout autre règle d'Auteur ou d'Exemple. L'Architrave & la Frife ont la mefme hauteur, quoyque la dernière foit or- née de Sculpture ; & ce qu'il y a dans la Corniche de remarquable ce font les ModilIonsSc les Denticules enfemble, contre l'opinion de plufieurs & de Vitruvc mefme, qui prétend que ces deux Ornemensfont incompati- bles ,'puifqu'il n'cft pas raifonnable de mettre les Denticules qui font com- me les Chevrons fous les ModiUons qui tiennent lieu de forces. Ces deux Ornemens fe rencontrent toutefois enfembic au Temple de Jupiter Stator dans le Marche Romain, au Temple de la Paix, à celuy de Jupiter Tonnant, à la Place de Nerva, à l'Arc de Conftantin , quantité de Baftimens Modernes j & s'il y avoit quelque raifon pour retrancher les Denticules , ce

i (croit lorfque la Corniche eft taillée , pour éviter la confufion , comme on

I a fait au Portail du Louvre.

COR I NT H I E m

CHATITZAU XT E^ TabT r^ir^r~rV;^f^rT.^r^lY-7

"71

DE V O R D R E

DE VORT>RE COMPOSITE,

T/^IGNOLE 7i' a point donné le^ Entrecolonne s y ny ^ les Arcs de cet Ordre , auquel il a crû que l'onpou- voit appliquer tout ce qu'il dit du Corinthien-^ & il s*eft contente de raporter les différentes Moulures dont f es membres particuliers font accompagnez s fay cru neanmoiiis que pour laperfe^ion de l' Ouvrage il Jer oit bon den donner les figures comme dans les autres Or- dres.

LEs Romains quife font rendus recommandables par leur Politique &par leurs Armes, fe voulant auiTi dilHnguer des autres Nations dans leurs Edifices, inventèrent l'Ordre Compofite que l'on appelle Italien, &que Scaraozzi appelle l'Ordre Romain, qui eft Ton véritable nom ; celuy deCompofé peut être donné à toute autre compolition d' Architefture , ou c jpricieufe ou régulière; toutefois les mefures, les proportions & les Orneraens du Corinthien & de l'Ionique qu'il garde , font voir qu'on n'a pu s'éloigner des Ordres Grecs fans tomber dans une manière de baftir aullî déréglée que nouvelle. Le Corinthien avoit toujours été l'ornement des Temples & des Palais, &Ies Architedes de cette Republique l'avoient toujours employé dans leurs Ouvrages, jufqu'à ce que Titus ayant ruiné la ville de Hierufalem, il luy fut élevé par le Sénat & le Peuple Romain un Arc de Triomphe, quifut un genrede Bâtiment au (Ti nouveau quel'Ordredont ils en décorèrent lesFaçades. Cependant cet Ordre reftraint dans les mefures Corinthiennes en retint en- core la Bafe & l'Entablement, de forte qu'il n'y eut que le Chapiteau qui en fift la diftindion : Il ne fe trouve toutefois aucun exemple les Ordres Grecs ayent efté mêlez avec les Latins : Il eft néanmoins vray que dans la grande Salle des Thermes de Diocletien , de huit grandes Colonnes de Granité de 4 pieds 4 pouces de Diamètre , il y en a quatre Corinthien-

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pt,lo.

fl 30,

COMPOSITE.

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D

E V O R D È E

nés & quatre Compoiites , dont les Chapiteaux tont la feule diflfcrencc. LesChapiteaux Compofites de cet édificeayant tfti ruinez ils furent reftaurez par Michel-Ange , lorlque ces Thermes furent donnez aux PP. Chartreux pour en faire leur Eglife. Ce mélange d'Ordres fur une mefme ligne eft bien différent de la manière dont les Modernes en ont ufé lorfqu'ils ont mis le Compofite fur le Corinthien. Michel- An^e dans l'Eglife de faint Pierre a imité cette licence puil- que^de trois Chipelles qu'il y a dans chaque fond circulaire, celle du milieu a des Chapiteaux Compofites fous un mefme Entablement que les Corinthiennes qui font à côté , ce que Charles Miderne a continué de faire dans la prolongation de la Ntf de cette Eglife des trois Chapelles qui font dans trois Arcades, celle du milieu eft d'Ordre Compofite comme les précédentes. Il tft confiant que le Compofite eft moins délicat qae le Corinthien , & que c'eft avec raifon que Sca- mozzi le met après l'Ionique , & qu'il prétend que le Corm- thien eft le comble de la perfedion & la richeffe de l'Archi- tedurc ; mais l'ufage prévaut fouvent furies meilleures maxi- mes.?,: fur les raifons les plus folides, puifqu'on voit à Ro- me que les plus belles F.3(^ades d'Eglifes font ornées du Co- rinthien & du Compofite par deiTus , & qu'il n'y a pas un Compofite qui porte un Corinthien. Le Portail de l'Eghfe de S.Ignace du Collège Romain, ceux des Eglifes du Grand [cfus , de S'' Marie Cawpaelli, de S. André de la f^alle, dcS.CharIesdeCx'/«^r/,deS.Vincent, &S.Anaftafe, de S^' Martinet S. Luc, &deS" Marie /«^^ lata, font des exem- ples modernes qui peuvent avoir aftez d'autorité pour établir cetufa:je, qui eft encore confirmé par le Louvre , lesThuille- ries&fesEc^IiresdelaSorbonne, du Val-de-Grace, &desje- fuites rue S^ Antoine. Il paroift pourtant que les trois Ordres Grecs du Portail de Saint Gervais font fuffifans pour or- ner quelque bâtiment que ce foit en leur donnant la richeffe des Ornemens qu'ils peuvent recevoir fans confufion chacun félon fon caradere. M lis ceux qui ont mis le Compofite fur

I

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COMPOSITE,

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7%

le Coiiiichien ont prétendu ramallcr toute Ja richefle de l'Architeclure; outre qu'après avoir fait régner le Corinthien dedans & dehors les Temples qu'ils ont élevez, &ncrcihnt plusquc le Portail à terminer, ils ont efté contraints d'y met- tre le Corn pofite pour atteindre à la hauteur du comble , ou bien repeter le Corinthien, comme il efi: au Portail desjefuites rue S. Antoine , qui avec b quantité de Tes Ornemenseft bien inférieur à celuy de S. Gervais. Les plus beaux Modtîes Anti- quesdecet Ordre font les Arcs de Triomphe de Titus & de Septime Severe , aufquels ceux du Temple de Bacchus&de l'Arc desOrfévresnefont pas comparables.

Nôtre Architefte a exécuté l'Ordre Compofite de fon Livre dans l'Eghfe du Grand Jefus à Rome, l'on peut juger du bon effet de fes proportions & Profils. Yitruve qui prétend avec juftice qu'on ne peut pas pouffer plus avant la magnifi. cencedel'ArchiteaurequedansleCorinthien , nedonnepoint d'autres proportions à de certains Ordres qu'on pourroit nom- mer Compofez , que les Corinthiennes i& ces fortes de compo- fitions ne font diftmguées que par les divers Chapiteaux qu'on peut mettre fur la tige de la Colonne Corinthienne i ainliiln'a point eu connoilfance du Compofite régulier dont le premier Modelé efl l'Arc de Titus bafti depuis la mort de cet Auteur. Palladio donne moins de hauteur au Corinthien que les plus beaux exemples Antiques , pour élever davantac^e le Compofite. Cependant Vignole qui atoûjours (uivil' An- tique le plus qu'il luyaécépoflible, adonné auCompoficeles proportions du Corinthien , parce qu'il a crû avec Vitru ve qu'il ne changeoit que parla figure du Chapiteau j & s'il luy a donné un Entablement différent & d'autres parties, il les a renfermées dans les mefures Corinthiennes. La précifion des Denticuks fur les Entrecolonnes, cft encore plus à examiner en cet Ordre qu'à l'Ionique ; parce que le membre oii elles font taillées eft plus fort dans cette Corniche , & il faut faire tomber à plomb une Dentjcule fur l'axe de la Colonne comme il efl à l'Arc de Septime Severe. Pour le détail de ks proportions il cfl: ex- pliqué dans la fuite des Figures.

DE V 0 F D R E

itnmeÊÊm

1

Portique Cornpolite fans Pieddial.

IL fembîe qu'après avoir parlé des proportiov s des J^ Arcades Urinthiennes , il ne refte nen a dire de cel- les-cy, pti'M elles font renfermées dans les me [mes met tires-, toutefois il m'a paru necejjaire de parler en cet endroit des Arcades en gêner al

r E plus erand inconvénient qui arrive lorfqu'on merles Orarcs les uns L. fur les autres , eft que les Arcades qui font bien proportionnéesdans le pTem. er Ordre,quand ?ar exemple U ell Donque, deviennent defedueufes EcroifiémesMIe(koiuuhien,parcequel-Entrecolonn^ \Lc à caufe qu'il eft nccellaire que les Arcades & les Jambages repondent àXmb ks m.s fur les autres. Ou remédie à ce défaut par une licence dontm voit peu d'exemples Antiques ; qui eft de recouper Entablement Se e renrer entre les Colonnes , de manière qu'il n'au pas plus de la Saillie oue le Pilaftr- lorfou'il y en a derrière !a Colonne , & qu i y en ait moins ?orfqu'il n'y à point de Piluftre-,car cela eftant ainfi lor fqu'il y a un F ronton 'eTurpan eft bnie',& le maffif qui refte fur les Colonnes en torrne de deux co ns , lerr à fuporter la Corniche : ce qu'on peut voir au Portail de S Ger- v! au Val-de-Grace,& à plufieurs autres Façades.Sc cette manière eft plus fuppoLble que celle que l'on a pratiquée avec autant de licence qu elle eft cc^r^e h raifon , qui eft de lever l'Arcade dans la partie de 1 Entab ement COUP 'ou ne reone plus , m.is fe termine dans le n:ur : parce qu'il n eft pas probabeqtTelal-eneftre excède la hauteur du plancher , aulTi ces fortes de rrnim es ne fetrouvent point dans les baltimens reguhers. Au Capitole a Kla orande feneftre duBalcon du milieu eft d'une compofinon bilarre, PFnt.b'emcnt des petites Colonnes retournant en dedans,quoy que le plan- l 1 r ^i; haut Puifqu'.l au niveau de la Corniche Conncbicniie : &Ta t^Ar e\'ui elt au Portail defainte Mane. ^./...eltenco- fe mon fupponablel puifqu'elle entre dans le ïronton. H y ^,encore des ArSësqui ontun double bandeau , comme les croifees cintrées des gros pIv Sde la Cour du Louvre -, dcforte que lesOrnemensqu, l environ- nent ont le tiers de la largeur du vuide, ce qui rend pefante une petite Ar- ade & lorfqu'elle eft grande dlcdevientauir. ncicule h l'Entablement

reounfeenbaVau^

tove, il faut voir une Porte faite depuis peu a l'Eghfc de famcMar.e Favotienne rue de la JulTiene. H y a au/Ti d'autres Arcades ou le bandeau ?aTc e"omb fm- l'impofte qui eft porte par des Con oies , &parconfe- quent porf à faux , j'ay parlé de ces abus afin de les éviter autant qu U fc

peut faire

fl.lt

COMPOSITE,

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=^£^^i^iL££i£5osïTË"^XNi¥ïi5Ë5ï3ï:

K iii

Portique Compofite avec Piedeftal.

f^E difcours eft pour répondre a Se amozzh& pour ^ faire voir que Vigiiole a fmvi l'Antique tant dans la dilpofitiondeJes'Fortiquesque dans l'epaijTeur de

fes T Hier s.

C-Cauozzï reprend Vignole d'avoir fait les Piliers ou Jambages de

Arcades cop^L^^

de arVe ï particulièrement dans les Ordres Coruuh.en & Compofite. A- p is avok fait reflexion fur la force des Jambages qui dépend de la Charge mu cft au defius, on conviendra qu'ils font fuftilans pour y élever )ufques a ?ro s Ordre parce que ceux de defTous feront plus courts, & le plus de hcat eTon raque^^^^^^^^^^ avec quelque baluftrade ,&: s'ils ne (ont

ne por:eia que 1 I ^.^ ^^^^ fulliiamment de face , parce

qu au rez-de ^^au lee lan ne p ^^^^ ^^ p^^^^^ ^^^^

?rrcal iriU^q " !:.i"S^^^ d'un Module pour le bandeau ^fl'Arc eft cleTepTfque-'tous les Antiques. Maisce qui m'a femb e de l Arc , et cène u p ^^.^^^ ^^^^^^^ ^^^ ^^^ j

contre la fohdite , c et ^°^ S^^^ ç ^ ^^J^ ,o„,i^e au CoUfe'e, croife'es , ^JÎ^^^^^.^f^^.^a^fi ^^Jau^ eft un mur perce de feneftres après trois O'^''' ^^f^'^f!}^^^^ Cour,

alVez petites ce qu a imi e Miche An yienole. Il femble que

& qui n'eft pas de mefme du ^«ttc'iu Tibre t^.par^^^^^ Tbuillenes' &

les Portiques ne doivent P°""^^ ^^^^ ^^ ^ .^^efam au delTus, comme à Luxembourg, «^^^^u moins navoruen^^^^^^^^^^ ^ ^^^

aux loges du Palais Vatican . O^j^^^^^^j^;^" f^,,, j,, Colonnes feules qui Portiques de V.gnolcquel )"S^"^,<^';^f^^ 'ifiVpù'voir dans !e Palais de la portent des appartemei^e^^^^^^^^^ ^, , ..^^

Chancellerie qui etoit taitde 10"^^™^^ . le (econd Portique il y a des ciu'une Colonne entre deux A'^'^^f "'f °^Cobm e d^ front entre chaque appartemens, s'il y ayoït au mo ns ^e"^ ^o °'me d ^^^^J^^^

Arcade comme au Palais ^^^Sl^^^f ' j\^^7,, ,,,?es que font celles de fainte plus de grâce. Enfin quoyquees^fi^^^^^^^^^^^

kar.eMa,cure,delaintlau,&p^u^^^^^^

d'Archucauic regulieie, ^^^f' /^'^^^^^^^^^ des

cependant depuis le ^^^-J^^^lf^^^^^^ & à plus forre

Colonnes Iculcs qu. P"^^ "^1^ .gT, Portiques de Vignole , qui ont non

quarrez dans leur Plan fans aucune Colonne.

fU 31

COMPOSITE.

I^^^_J^o^^^ïrïrj^Fx^'^^^^sr^^

8o

DE V 0 R D R B

^iedeflal & Bafe Compqfite,

CE Pledeftal Compofite garde les mefures du Corin- thien, & n'en eft différent que par les membres de h Corniche & de la Bafe , comme on le peut aifément remar- quer ; c'eft par cette raifon que je n'ay pas jugénecefTaire de faire des Entrecolonnes , ny des Arcs propres & particuliers à cet Ordre , m'en rapportant à ce que j'en ay dit du Corin- thien , & j'ay marqué feulement la différence de la Bafe du Chapiteau & de fes autres Ornemens, comme on le voit en fon lieu.

LE Picdeftal de l'Arc de Titus efl: un des plus beaux qu'on puifle trouver pour cet Ordre , & particulièrement la Bafe f]ui eft la mefmc que Sca mozzi donne au Corinthien , & qui eli riche de Moulures. Or comme il arrive rarement que cet Ordre foie au rcz-de-chaullée s'il n'eft feul,& rnef- mequandily feroit, il ftut toujours un Socle pour l'élever , & il eft alors prefque impofflblc de fe fervir des proportions de Vignole lorfqu'on veuc confcrver le De de la hauteur qu'il eftrmais il faut prendre garde aulli de ne pas faire le Socle fi haut qu'il diminue la hauteur du P!edeftal,comme il eft dans la Cour du Louvre au fécond Ordre, le Socle & la Bafe font plus de la moitié de la hauteur du Piedi.-ftal dont le n'a pas mefme autant de hauteur que de largeur j & lorfque le Piedeftal ne peut pas cftre plus haut que la fixiémeparc'ie de la Colonne , il vaut mieux ne mettre qu'un Socle comme au Portail du Louvre ; mais celuy de la Fontaine des faints Inno- cents rue faint Denis eft un des mieux proportionnez.

La plufpart des Architedes mettent des tables ou en faiUie ou en creux dans le des Piedcftaux , fans confiderer le caradere de l'Ordre. Pour celles en faillie , elles ne conviennent qu'aux Ordres Tofcan & Dorique ; & pour celles des trois auircs Ordres elles doiventeftreprifes en dedans ; ce que les anciens n'ont prefque point pratiqué de l'une ni de l'autre manière, parce qu'il femble que cela répugne à la foliditc : elles ne font à propos qu'à des Acroteres de Frontons & à des Piedeftaux de baluftres ou de figures. Pour la Bafe de cette Colonne elle paroift plus belle que la Corinthienne , parce qu'il n'y a pas cette double aftragalc qui a quelque chofe de chctif : ce peu de diftinclion en fait la différence, & cette Bafe elloit à un Ordre Corinthien des Thermes de Dioclctien. Or il eft bon dans tous les Or- dres que lesbafes^c autres partiesconcourcnt aies diltinguer comme les Chapiteaux.

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COMPOSITE,

FLzn duTtecUstal au dr-ctt la base de la Ccriorine ,

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DE V O R D R E

Tlan, & Trofil du Chapiteau Co?npofite.

E Plan &: le Profil de ce Chapiteau Compofire fe font de la merme manière qu'on Ta expliqué à l'Ordre Co- rinthien : la ieule diflference qui s^y trouve confifte en ce qu'au lieu des Caulicoles qui font au Chapiteau Corinthien, celav-cy a des Volutes faites à la manière de celles de l'Or- dre Ionique. Les Anciens Romains ayant pris une partie du Chapiteau Corinthien & une partie de l'Ionique , en firent un Compolé dans lequel ils afïemblerent ce qu'il y avoit de beauté dans l'un & dans l'autre de ces deux Ordres.

SI ce que Vlcriive dit pour expliquer l'intention des Anciens Romains fur l'invention du Chapiteau Compofite eftoit vray , il faudroit inférer que le Chapiteau Compofi te feroit plus beau que le Corinthien , puifqu'il renferme les beautez de l'Ionique avec celles de cet Ordre,- néanmoins il paroilt plus pefant que le Corinthien \ mais il a tant de beauté & de richef- , qu'après le Corinthien il a eflé depuis impoffible de trouver un Chapi- teau qui cuit plus de grâce que celuy-cy. Les marques particulières de fa diltindion font les Volutes & les Oves du Chapiteau Ionique ; les Anciens l'ont ordinairement enrichi de feuilles d'Acanthe ou de Perfilpluftoltque d'Olivier-, les trois plus beaux Modèles de ce Chapiteau font les Arcs de Titus & de Septimc Severc &: les Thermes de Diocktien. Entre les excni- p'c5 Modernes un des plus coniiderables de l'Ordre Compofite eft celuy tle la grande Gallcrie du Louvre, ouvrage e'galemcnt grand & magnifique. Parmi les Chapiteaux de cette Gallerie, il y en a de mieux taillez les uns cjLie les autres , ^' particulièrement quatre, à la place de la fleur il y a une H couronne'equi eft la première lettre du nom d'Henry Quatrième qui l'a fait bàtir. Cependant l'Ordre Compofite de la Cour du Louvre eft taillé defciiillcs d'Olivier, parce que le Corinthien eft de feiiillcs d'Acanthe. Pour la Saillie des feiiillcs , il y faut faire les mefmes remarques qu'au Co- rinthien \ mais pour la hauteur du Chapiteau des Pilaftrcs il me femble à propos de luv en donner plus qu'au Corinihien ; parce que ce Chapiteau devient trop quarrc , comxne il paroilt à la Fontaine des faints Innocents j à l'Arc de Titus il eft plus haut de deux patries , quoyque ce foit le Cha- piteau d'une Colonne. Quant aux Cannelures elles font au nombre de vingt-quatre comme au Corinthien , & pour ajouter quelque chofe à leur richefle on y peut mettre des roleauxjufqu'au tiers du Fuft,defquels fortent lie petites branches, ainfiqu'il y en à l'Ionique de Philbertde Lormeau Palais des Thuilierics ; ce nui fera devenir cet Ordre le plus riche comme 'e Corinthien ^.ft le plus délicat de l'Archited:ure.

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COMPOSITE.

PIvAX XT PROTlIv DU CHAPlTliAV COKPOSlTÊ

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T> E U O R D R E

Cloapteaii & Entablement Compojites,

CE T T E partie d'Ordonnance Compofire qui comprend le Chapiteau 5 l'Architrave, la Frife &ia Corniche eli tirée de pluficurs morceaux qui fe trouvent parmy les Antiquitez de Rome j je l'ay réduite aux mefmes proportions que dans l'Ordre Corinthien , & parce que les mefures de ces parties font exaflement marquées dans la figure elles s*y font afléz connoiftre par elles-mefmes.

LEs proportions de cet Entablement font (i femblables à celles de l'Ordre Corinthien , que la Corniche de ce Comporte n'a de faillie que deux minutes de moins ; pour les ha.uteurs des trois principales parties elles font pareilles au Corinthien. L'architrave dont Vignole fe lert eft imité duFrontifpicedeNeron&d'nn Temple que Palladio dit avoir eft^ dédié à Mars , & qui eft appelle la Bafilique d'Antonin dans le Livre des Edifices Antiques de Rome du fieur des Godets : la Frife de cet Edifice eft bombée, mais d'une manière alTcz particulière, la partie courbe eftant en- tre deux Liftcaux,ainfi cette Frife a trois parties -, pour ce qui eft de la Fri(è bombée laplufpart des Architcdes Modernes l'ont donnée à cet Ordre à caufe qu'elle clt ordinairement à l'Ionique: cet adouciiïementde la Frife fur l'Architrave eft pratiqué par Palladio à fon Corinthien , & elle eft de mênieàrArc de SeptimeSevere. La Frife doit eftre ornée dans cet Or- dre lorfque les Moulures font taillées puifqu'il renferme la plus grande richelle de l'Architedure. Pour ce qui eft de la fculpturc des Frifes dont il cit à propos de parler , les Anciens ne luy ont pas donné un grand relief lorfqu'il n'y a eu que des rinceaux d'Ornemens , & en cela ils ont imité la broderie dont elleapri'sfon origine & le nom de Frife, parce que les Phrygiens excclloient dans cet Art. Mais lorfqu'ils ont voulu exprimer des Sacrifices & des Hiftoires j les figures ont eu tant de relief qu'elles ont quelquefois des parties entières détachées comme on voit à l'Arc de Titus, & à la Place de Nerva, cela fait que la plufpart font ru ïnées, & elles feroient dans leur entier fi elles n'avoientefté qu'en bas relief. Cegrand rchcf a elle imité dans la Cour du Louvre à l'Ordre Compofite , on voir des enfans enti elaflez avec des Feltons qui font taillez avec tant d'Art, que cette Frife elfc eftimée par les connoiilcurs un des beaux morceaux de Sculpture qui ait eftéfait. Mais il faut avouer que cette richelTe ap-

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fl, 24.

COMPOSITE,

CHAPiTXAUET xxtabi:ï3ii:isï composites

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DE V 0 R D R E

porte ouciqiic confLifion pour peu que l'on (oit éloigne de l'objei. Lafrifc >^uc Michcl-Ai)f^e^a taillée à Ton Ionique du Palais Farncfc n'a pas un fi ■ranci relief, &^e crois eue la Sculpture ôes Frifes ne doit pas avoir plus de ixlicfouc celle du Temple d'Antonin & de Fauftinedont Viguolcaorné ("on Ionique. Ce relicfdoit eftrc rcj^lc par la grandeur de l'Edifice, par la .iiRancc du lieu dont il doit eftre vcu , & par le caradere de l'Ordre auquel il eft employé. Il faut auHî que les Ornemensy foient mis avec lu^Tcment , cnlo:te qu'ils diftinguent le genre d'Edifice, & que l'on puUlé deviner par cette feule partie l'ufage auquel il eftdelhné ; ainli on connoid que trois Colonnes qui font enterrées fur te penchant du Mont Capitolin fervoicnt à unTemple , par Icsinftrumens de la Religion qui s'y voycnt dans laFrife ; & de mefnie des autres baftimens dont l'on a jugé del'ufac^e-'ar quelques fymboles qui en font reftez. La Frife peut ■lufll recevoir dés infcriptions comme celle du Portique du Panthéon, & d'une infinité d'autres baftimens tant anciens que modernes ; & lorfque l'infcription ne peut tenir toute dans la Fnfe & qu'on n'en veut mettre que quelqucpartie dans les Faces de l'Architrave commeau mefme Panthéon, il faut rabattre ces Faces & Moulures au mefme arazement que la Frife, com me il a cfté pratiqué au Temple de la Coucotde,& au grand Porche de la Sorbonne dans la Cour.

Après avoir donné un Chapiteau à cet Ordre, loifqu'ilaefté befoin de le couronner, les Architccl:cs ont efté de differens avis, entre lefquels Serlio s'dt rendu fiiigiilicr,cnluy donnant la Corniche du Couronnement du Co- liléc qui elt mefme trop ruitiquc pour un Ordre Tofcan : ccluy de l' Arc de Titus qui cft le premier qui a efté fait, a retenu l'Entablement Corinthien parce que (a Colonne gardoit les mefmcs proportions ainfi que dans les Thermes de Diocletieii à caufe des autres Chapiteaux Corinthiens , ce qui .1 cfté imité dans la Cour du Louvre , parce que l'Entablement Corinthien de Vitruve ( qui n'clt autre que l'Ionique ) avoir efté dé)a mis à l'Ordre k deiïbus. Poux la grande Gallcrie elle cft couronnée de l'Entablement Corinthien, afin d'avoir une plus grande Saillie par la portée des Modil- lons qui font en ce b.iftiment les plus longs qui ayciit eité faits , parce qu'il falloir que cette Corniche parut Gigantcfquepour eftrc veuc en de- hors au delà de la rivière , & en dedans de la Cour qui a plus de cent quarante toifes de large. Vignole a pris la Corniche de l'Arc de Scptime Scvcre dont il a mieux dcllïné le Profil. Enfin d'autres Architeéles ne voulant pas fe fcrvir de l'Entablement Corinthien , & trouvant que celuy de Vignole approchoit trop de l'Ionique , luy en ont donné un particulier Icniblable à ccluy du Frontifpice de Néron , & avec des Mutules fans orncmens , ce qui eft plus à propos pour les dehors que pour les dedans : cette forte de Corniche ne pouvant pas eftre ornée félon la delicatefle con- venable à cet Ordre , comme on le peut voir au Portail de l'Eglife de

COMPOSITE.

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Sorbonne , a celuy du \aI-de-Grace , &en quantité d'autres baltimens a Rome & a Pans ; cette Corniche au/Ti devient trop fimple lorfqu'il n y a ny Modillons ny Denncules comme à la Fontaine des faints In noccnts , ainfi tout ce qu'on peut conclure eft de mettre rEntabiement de Vic^iiole dans les dedans comme cet Architede a fait à rEelifedu grand Jelus a Rome , & celuy du Frontifpice de Néron dans les dehors, particulierernent orfqueladiftance dont on le dok voir eft confiderable & cjue 1 Ordre eft elcve'.

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Plafonds des Corniches Corinthienne & Compofite.

yjFm d'éviter la co7ifîi(îon fay tranfpofté icy les -^ ^Plafonds des Corniches Corinthienne & Com- pofite fur la 7nefme ejchelle 'ipoiir en remarquer plus dtjlincfemeîit les parties.

LE Plafond dans la Corniche eftantcequi paroift davantage & ce qui eft le plus à couvert, on ne peut pas douter qu'il n'ait du avoir tous les Onieinens donc l'Art le peut enrichir j c'eft pourquoy dans la Corliiche Corinthienne qui eft la plus belle, outre les Modillons on a encore mis des rofes dans de petits paneaux ou quailles ; quelques Anciens ont pris le foin de les rendre parfaitement quarrées parce que les rofes font rondes , & je croi qu'ils ont préfère' cette raifon à celle de mettre les Modillons à plomb fur Taxe de la Colonne , & Vignole en métrant les Modillons per- pendiculaires fur les Colonnes a néglige' de faire les quailTes de fes rofes quarre'es, ce que l'en n'approuve pasj c'eft pourquoy pour la perfedlion du Corinthien,! I faut faire répondre les Modillons fur le milieu des Colonnes, & rendre les quaiffes des entre- Modillons parfaitement quarrées , comme i! a efté obferve' dans les ouvrages Modernes faits avec exadlitude ; d'autres ont ferre les Modillons, de forte qu'il n'y aeugueresquel'efpaced'un Mo- dillonen're-deui ; & ce Plafond aefte'fans rofes comme à la grande Gal- leric du Louvre, jenefçay fi l'Architedei/auroit point prcrcndu que les Modillons fullent les fol:ves du plancher fous le comble, &qu'ainfi ils deuf- feurcftrccfpacez tant plein que vuide , car il n'y a des rofes qu'aux retours des avair-corps& aux angles, & ces rofes comme au Temple de la Paix & au Colifée n'ont point de quailles , parce que le Larmier eft un peufoible : & la plufpart de CCS rofes font appliqiie'es à ce Plafond & tiennent avec des boulons de fer. Pour lesOrnemens dont les Modillons doivent eftre tail- lez , ce font ordinairerrent des feiiilles pareilles à celles du Chapiteau , ou bien quclqu'autre figure comme à l'Arc de Titus il y a des Dauphins & à la Corniche Corinthienne qui fertd'impofteà l'Arc du Conftantin, il y a de petits aigles «Scdcs coquilles comme il y en avoit au Temple de Nep- tune. Il y auHl des Modillons qui font attachez à une petite table, com- me au Portique du Panthéon ; & enfin je ne fçay pourquoy l' Architedle de la maifon quarrç'e de Nifmcs lésa mis àconcre-fens de ce qu'ils doivent eltie , faifant paroiftre par le devant la partie par laquelle ils (ont attachez à la Corniche, exemple unique & extravagant. Le Modillon eft différent du Mutulecn ce qu'il reffemble à une Confole pofée en encorbellement. Il y a deux enroulemens & l'un & l'autre doit eftre trace avec beaucoup de

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C 0 MP 0 SITE,

^o D E V 0 R D R E

grâce, principalement lorfque l'Ouvrage efl grand: les Nervures He ces eiiroulemens c^ui viennenr former le baluftre a la reRe du Modillon doi- venc paroiftre (ous la feiiillc de revers, ealbrte que la légèreté de cette feiiil- !e n'en cache point le contour , comme on les voit travaillées avec beau- coup de propretc aux trois Colonnes de Campo Vacano à Rome. Sca- mozzi euleignele moyende tracer ces enrouleraens > mais il s'en faut p!u- tod rapporter à la grâce que le delTein y doniie lorfqu'il flaift à l'œil , qu'au contour Géométrique qui en ofte toute la légèreté ; toutefois pour latisfaire ceux qui en voudroient faire l'opération en grand fur le carton, i'yay joint la manière de Scamozzi réduite danslesmefuresde Vignole. Les Anciens ont affcdé défaire les rofes différentes dans le Plafond d'u- ne Corniche , &c cette variété efl: allez agréable , ce que les Modernes ont aulTiimité. Dans le Plafond de la Corniche du dedansde l'Fglife defaint Pierre, elles font prelque toutes différentes j &; cette Corniche avec fes re- tours a plus de trois cens toiles de continuité fans interruption , & rentre dans elle mefme. Il faut obferver de donner aux quailles des rofes plus de profondeur qu'à la Moulure qui en fait la bordure , comme elles font dans ce Profil , parce que l'obfcurité que caufe cette profondeur contribue à faire dérachcr la rofe du fond de la quaiffe , & ces rofes ne doi- vent jamais remplir tout-à-fait l'efpace du fond. On les fait de différentes manières comme i'ay déjà dit, les unes font renfoncées en dedans comme des BaflTins de facrifices , & du milieu des autres il pend une graine qui femble former un gros bouton j mais fur tout lorfque la quantité empef- che de les pouvoir faire toutes différentes , il eft à propos que celles qui font répétées foient des m efmes feiiilles que le Chapiteau & les Modillons; (i les Ouvrages eftoient de marbre & que les Chapiteaux de bafcrs fulfent de bronze, on pou rroit alors faire les Modillons de rofes de mefme metail.

La Saillie du Plafond au delà des Modillons a efté faite au Frontifpice de Néron , dont Scamozzi s'eft fervi au Corinthien & au Compolite j cette Saillie eft inutile au Corinthien , fi ce n'eftdans un Coloile de bafli- ment, comme à la Corniche de l'Eglife de faint Pierre, il s'en faut prefque la largeur de la tcfte d'un Modillon qu'elle ne vienne au devant du Lirmier; aulfi pour avoir cette Saillie le Modillon eft retiré en arrière de telle foneque par le Profil fon enroulement ne paroift qu'à moitié, ce qui eft défectueux. Le Plan desDenticules de la Corniche eft quarré & à (ix parties, l'efpace entre deux en a trois , & leur hauteur doit eftre toujours fefquialtere, ou une fois & demi de leur largeur , & non pas com- me aux Thermes de Diocletien elles font plus larges que hautes. Il y a icy une pomme de pin à l'Angle de retour comme à l'Arc de Septime Sé- vère, & il faut faire enferre qu'il y ait toujours une Denticule à plomb fur l'axe de la Colonne comme à cet Arc ; ce que Vignole qui eft fi régu- lier n'a pas fait: quoyqueces minuties foient de peu de confequcnce el-

COMPOSITE:

les marquent dans un Ouvrage l'eflude de l'Architecte ^l'exaditude des Ouvriers.

A regard du Plafond de la Corniche Compofite , fa beauté confifte à contourner avec grâce la grande doucine qui foùtient le Larmier ou la mouchette pendante. Cette Moulure peut recevoir plufieurs fortes d^Or nemens comme des canaux avec des rofeaux ou bafhons& des feuilles de diverfes fortes , particulièrement comme celles du Chapiteau & il met toujours une grande feiiille dans l'Angle pour cacher le vuide qui fe feroit, les canaux ne fe pouvant racorder.

Les Gargoiiilles qu'on met aux Cimaifes doivent eftre à plomb furies Colonnes , ou fur les ModiUons lorfqu'on en met autantqu'il y a de Mo- dillons , comme à la Corniche du Palais Farnefe , & à l'Entablement Corinthien de Vignolc ; leur ufage eft pour égoûter les eaux de la Cor- niche par une petite rigole qu'on taille dans la Gmaife : il n'y en doit avoirqu'àcellesqui l'ont de niveau, ainfîiln'en fautpoint aux Cor- niches rampantes ou circulaires des Frontons , comme il s'en voit au Por- tail des Minimes; parce que cet Ornement tirant fon origine de la necef- fîté , il faut toujours y conferver de la vray-femblance , quand mefme ces Gargouilles ne ferviroient que d'Ornement: il ne les fautnullement em- ployer dans un lieu couvert , on fe fert ordinairement de Mufles de Lions; mais on y peut mettre toutes autres figures , comme raafques & telles d'a- nimaux , comme on voit de petits foleils dans des fleurs aux trois Colonnes de Cam£0 yaicino„

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Impoftcs Corinthienne & Compofite.

J'ay reporté icy VImpofte Corinthienne qui eft à l'O- riginal avec le 'F iedeftal pour en faire paraître les parties plus engrandy&fy ay ajouté une Impofle Com- pofite qui manquait au Livre de Vignote dans les mef- mes mefures de la Corinthienne.

r Importe cft une partie fi eflentielle dans laCompofîtion des Ordon- nanccs , que lorfqu'il n'y en a point il arrive qu'à l'endroit la ligne courbe de l'Arc le joint à laligne à plomb de l' Alerte ou pied droit il fcmblc qu'ilyait unjaret ou coude , quelque exaditude que l'on au ap- porte' dans l'exécution de l'ouvrage ce qu'on peut oblerver à la Porte neu- ve du Louvre du côte' de la rivière, au foubalTement de l'Ordre Corm- thien i à la Porte du ralaisFarnefe , à celle des Ecuries de Verlailles & à une infinité d'autres. Cette furprile delaveuë elt femblable àcellequi arrive aux Frontons, ce filet fur le Larmier , qui elt la bafe du Trian- gle fi le Fronton ell pointu ou la corde de l'Arc s'il eft rond , paroilt (e courber infenliblement vers le milieu quoy qu'il (bit effedivement droit. Feu Monfieur Manfard s'eftoit apperceu de cette faulle apparen- ce, &foit qu'il y ait voulu remédier ou du moins rendre ce défaut moins Tcnfible , il aaugmenté de grolléur ce filet au dedus du Talon qui couron- ne le Larmier à l'Ordre Dorique du Portail des Minimes, ce qui néanmoins n'empeiche pas tout à fait la courbure que l'Optique fait paroiftre à cette Corniche, aufli je ne crois pas que ce (oit pour cette feule raifon , mais plultoft pour fortifier ce petit filet, qui eftaut la dernière Moulure de la Corniche fcmble eftre trop kc &i. facile à fe ruiner, ce qui n'eft pas lorfqu'il ell fous la Cimaife. Mais pour revenir aux Impolies on peut dire que celles de Vignole font très régulières, en quoy iln'a pasfuivi laplufpart desba- Ihmens Antiques elles ont une fi grande Saillie qu'elles femblenteltre pluftoft des Corniches d'Entablemens que des Coulfmetspour recevoir la retombée des Arcades , deforte que celuy de l'Arc de Septime Sé- vère a plus de Moulures qu'une Corniche Ionique, & celle de l'Arc de Conltantin efl: une Corniche Corinthienne avec des Modillons. C'eft delà qu'eft venu l'abus que les Modernes ont introduit,appuyez fur ces exemples anciens, l'Importe excède la Saillie du Pilartre , & ce qui crt de plus fin- gulier elt que Michel- Ange n'a point évité ce défaut dans l'Eglile de faint Pierre l'impofte ert p'ius iàiHante une fois que le Pilartre , parce qu'il a

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Par-txes d-e lArcliivolte Cor-iiitlneii .

\A i ''''ou peti tejh ce couronnée d'un ^straociU taiilc 2 'oliycj .

'R x*: cru. rnoxcnne Jcice ccuroTime d cves

C 2 « crrande face ccur-cmnee d un talon ayecHats de coeur .

Partie* ie llmpo^te

jyj'rise ayecCttrut,

et roseaux^ E ^ylstroffale taille

de perUs . F Ores . , G- Talon a vec J£aw

de coeur . KTrtse de LJmposte I Cortuche delJm

poste . Sil^ofils des ^Archt

yoUxJ^ .

iMPosTi^s colî.Ils^THIXl^:^^I:I:T COMPOSITE

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DE I' O R T> n E

donné un Plafond à la Mouchetce pendante de cet Importe dont la Sai! lie cu(t été fuffifante fi !e Pilalhe en eud eu un peu plus:cela fut tout efi: del agréable à »oir parleProfi!. Cette defcauofité fe trouve encore à 1 Ordre Dorique du Portail de faintGervais, quoy que ce ne foit que Tlmporte deVi^nolequi n'a de faillie qu'un tiers de Module; mais le Pilaltrc cf> moindre que cette Saillie. U y a trois manières de fe fervir de l'Impode pour éviter cette Saillie au delà du corps du Pilaftre: la première eft de fc contenir dans la règle de Vignole ; ainfi il faut donner le fixiéme du Diamètre à la Saillie"du Pilaftre, &c'en: la meilleure manière; la féconde eft de tailler rimpoite& le Bandeau ou Archivolte de l'Arc dans le maffif du mur donnant'de largeur à l'avant-corps à cofté du Pilaftrc , la Saillie de la Bafe , comme aux Arcades de l'Eglife du Val deGracc:& latroifié- me manière eft de mutiler l'Impofte, & faifant une platte bande continue l'orner de quelques Moulures qui fadeur de petits cadres,ainfi qu'il fe voit à la Fontaine des Saints Innocens , ou les remplit de Poites, Guillochis , En- trclas, & autres Ornemens, comme à la Façade du Louvre du coftc de la rivière & dans la Cour. Quelquefois l'Entablement d'un Ordre de- vient l'Impofte d'une Arcade ou d'une voûte , comme il eft au Panthéon, au Temple de la Paii , & aux Thermes de Diocieticn , ce qui réiilTit avec fuccc's dans les Eglifcs modernes ; & pour lors il faut conformer la Sail- lie de la Corniche de l'Ordre avec la grandeur du lieu, & c'eft en cela queconfifte la plus belle proportion des Temples , dont la hauteur doit le plus qu'il fe peut approcher du double de leur largeur. Ueft necedai- re que l'Impofte quin'eft point pris dans le mafTif du mur règne entre les Colonnes ouPilaftres quand mefme il n'y auroit point d'Arcades , & qu'il ferve de Corniche de Couronnement aux niches ou croifées , ce qui contribue beaucoup à la décoration des Façades, & que Scamozzi recom- mande fort.

Pour l'Impofte pris dans le MafTif du mur , comme il eft au Val-dc- Grâce , c'eft une licence des Architedles Modernes qui n'eft pas tout-à-fait approuvée dans la feverité des règles de l'Art , parce que cette manière al- tère la folidiré du Maflif il ne doit avoir aucun ornement fouillé ,- mais pluftoft ralliant comme on le remarque aux Renommées & autres Sculptu- res que les Anciens ont mifes aux Ti m pans des Arcades des Arcs de Triomphe.

L'Archivolte ou Bandeatr d'Arc fert à cacher les joints des claTcaux d'une Arcade lorfqu'on n'en veut pas faire voir l'appareil , .es joints eftant bien remplis. Il conferve ordinairement le mefne profil que l'Aichitrave: ainfi que les Chambranles des Portes. Il doit avoir un peu moins de Saillie que l'Impofte. Vignole en détermine la largeur à un Module qui eft une fort belle proportion , parce que s'il eftoit plus large l'Arc paroi- ftroit trop pefant & ne feroit pas proportionné aux Alettes & aux Colonnes;

COMPOSITE.

& fi au contraire il efto.t plus étroit , il ne fembleroit pas qu'ij puft recou vnrIescrocettesdesChveauxc]ui ferment l'Arc. II y a nuelques EdTikc' atuigues ou cette partie a efté obm.fe comme au Théâtre de Marccllus œ qui fa.t un fi méchant effet qu'il femb'e que ce foit uneArcade ruftmuc dà>'s un Ordre délicat tel qu'eliriomquequien eft l'Ordre lupeneur Ilvè, a d autres qui ont voulu fe (ervir de la Coruiche d'un Ordre pour retourner en Archivolte , ce qui ne fe doit mettre en œuvre que lotfque la Corniche dumelmeOrdrefertdlmpofteàl'^rc, a.nliqu ileft àlaPorte de VHo. Itel-DieuruedelaBuchene, & au Portail des Invalides. Je ne parle point icydcsdiverfes manières d'orner ks Arcades, comme des Plaue-bandes avec des Feltons, des GuiUochis & autres Ornemens qui fervent d'Archi vol tes . parce qu'il s'agit icy des Ordres, toutes les parties doivent avoir re- bnonentr elles par une régularité dont on cil convenu, afin que chaque Ordre ait toutes les dépendances conformes à foncaradere de forte que voyant le Chambranle d'une Feneftre ou d'une Porte , l'ArchiVolte & l'Im pofte d'une Arcade, on puifle dire cette Feneltre, Porte ou Arcade ett Dori que ou Ionique, &c. Ce que Vitruvea eu intention de faire connoiftre lorf qu il nous a donné des Portes Doriques , Ioniques & Attiaur^es Qooy qu'il en fou, ces parties doivent eftre ornées félon la richellc oiTla fim^ci- te de l'Ordre dont elles font tirées. *

L'Irapofte & l'Archivolte Compofites que je donne fiir les racfures de Vignole, peuvent recevoir des Orncmens fur leurs Moulures comme les Corinthiennes, ce qui ne fe pratique que lorfque les Moulures de l'Entable nieru font ornées.

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Chapiteaux A?ttiques & Bafe,At tique.

L*On trouve parmy les Antiquitez de Rome une divcrfîté prefque infinie de Chapiteaux qui n'ont point de noms particuliers , & que l'on peut tontefois comprendre fous le nom gênerai de Chapiteaux Comportes, d'autantplus qu'ils fui vent les principales mefures de ceux qui tirent leur origi- ne de l'Ionique & du Corinthien. Dans quel- ques-uns de ces Chapiteaux il y a des Animaux au lieu de Tigetesôc de Volutes, & dans d'autres, des Cornes d'Abondance , ou d'autres Ornemens con- venables au fujet auquel ils eftoient deftinez j ainli l'on peut voir par les Aigles qui font au lieu des Volutes, & par les telles dejupiter qui font à la pla- ce des fleurs, avec des Foudres au deflbus dans le premier des Chapiteaux qui font deiîinez en cet endroit, qu'il eft tiré de quelque Temple confacré à Jupiter : de mefuieTon peut dire que cet autre qui a quatre Grifons au lieu de Volutes, & quatre Ai- gles au milieu qui tiennent chacun un Chien dans leurs ferres, eiloit employé au Temple de quelque autre Divinité. La proportion de cqs Chapiteaux efl: la mefme que celle du Corinthien , dont il eft dif- férent par ces animaux qui y ont efté adjoûtez.

LEs Egyptiens ont cfté les premiers qiii ont grave leurs penfe'es fur les pierres, & cpii faifaiit parler les marbres par leurs hierogliphcs oiitlaifle'àla pofterité les principes de leur Philofophie. La Sculpture alors fans dcllcin fignifioir beaucoup de chofes qu'elle ne pourroit pas exprimer à prcfenr par de grands Bas reliefs : ainfi cette Nation fça- vaiue a fait connoiftre qu'on ne devoit jamais épargner ny travail

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Lnafulc.in ? 'un Temple de lu pi ter .

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ciiAFiTEAr-a: antiques et ba5E attiqxje

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jg DES CHAPITEyiVX j^NTlOVES

ny maticre pour rendre e'ternelles les belles conceptions de l'eCpric. Oi comme la mémoire des grands perfonnages fubfiftepar les monumen»; , on a depuis recherche avec foin de marquer par des Ornemens , pour qui ces bâtimens avoienc cité conllruits ; & on ne s'cft pas contenté de leurs images , mais les Architectes fc font étudiez à faire paroilirre dans les moindres parties de l'édifice des fimboles quifuifcntlecaraftcre de leur dilVindion. C'eft par les reftes de la Sculpture antique que nous jugeons de la confecration des Temples & des Arcs de Triomphe, & après les infcriptionsc'elt le plus allure moyen d'avoir une entière connoifiance de l'Antiquité. Chaque Religion & chaque Peuple a tâché de fe diltinguer , tant par les fimboles des Divinitez qui eftoicnt l'objet de leur culte que par leurs armes & devifes. Apres que les Grecs fe font fait connolrre par leurs Ordres , Dorique , Ionique & Corinthien , & que les Latins fe (ont diftinguez des Grecs parleTofcan& leCompofue, ilsontaulli atfeclé les uns & les autres de donner aux Ornemens de ces Ordres les attributs de leurs Divinùez , comme on le peut voir par ces Chapiteaux & cant d'autres, dont il fcroit trop long de faire le dénombrement ; & il eft arrivé dans la fuite que les Ordres n'ont retenu leurs noms qu'à caufe de leurs Proportions : auffi Vitruve prétend que nul Ornement ne peut faire changer ces Proportions , quand il dit que l'on peut mettre fur la ticre de la Colonne Corinthienne des Chapiteaux de toute forte ; ainfi les Pc<Tàfcs ou Chevaux aîlez qui y étoicnt aux Colonnes du Temple de Mars , comme le rapportent Palladio & Labacco ue les ont point fait nommer l'Ordre de Mars, mais cette Colonne eft réputée Corinthienne. Sur ce principe il elt difficile de fiire quelque Ordre nouveau qui puille retenir le nom de la Nation qui l'a inventé ou du Prince pour qui il a efté fait. Si le jugement de l'Architede paroift dans la difpofition de l'Edifice , il ne fe reconnoift pas moins dans le choix des Ornemens , qui doivent eltre adaptez fi à propos qu'il foit toujours preft à rendre raifon de la fin qu'il s'eft propofée , en les faifant de telle manière . Et fi le fujet n'eft pas capable d'Ornemens fignificatifs , alors il fe faut contenter des Orne- mens propres & particuliers à chaque Ordre. Enfin , quelques ingé- nieux & fin<Tuliersqu'ayente(lé les Ornemens, il les a fallu toujours reri- fermer dans^les proportions antiques , defquelles il cil difficile de s'éloi- gner fans quicter la belle manière.

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B A s E A T T I G) u E

CEtte Bafe que Vitruve appelle Attique au Chapitre troifiéme de Ton troifîéme Livre , paie que les At è mens lont inventée & s'en font fervis les premiers met en œuvre indifféremment fous les ColSnnes Corin- thiennes, Compofites, Ioniques & Doriques ; néanmoins elle convient mieux à l'Ordre Compofite qu'à aucun autre- ce qui n empêche pas qu'on ne puiffe la tolérer dans l'Ordre Ionique quand on n'y employé pas celle qui luy eft propre. Pour ce qui eft des autres Ordres , j'eftime qu'elle ne leur convient en aucune manière , & il ne me feroit pas difficile d appuyer mon fentiment par beaucoup de bonnes raifons, mais je ne veux pas contredire une licence fi Pcnera'emen receuë : il me fuffit de faire voir avec l'ordre que i'ay tenu jufqu a prelent qu'elle eft la diviiîon defes parties /dont les grandeurs proviennent du Module divilé en dix huit minu tes, comme dans les Ordres Ionique & Corinthien.

QUoy que cette Bafe ne foit pas fi riche de Moulures que la Corin thienne elle ne lailTe pas d'eflre la plus belle de I ir Sure & on voit par la quantité d'exemples qui s'en trouvent d.^s rAnna ,iV^ quelle a Icrvi encore plus à rOrdreCorinrlHen qu'à tous autre •^fV le eft aux Temples de Vefh, delaPa.x, d'Antonu & deFiumnV Fronnfpice de Néron & aux Thermes de Dioclctien outre on t M ?V '"^

faim Pierre avec une proportion admirable : elle mZvTJ -X 1 au dedans du Val-de.Grace. Le Profil delà Sco.ieeltd un,ra,ra'^/eV

coniervee dans les ouvrages qui font au rez-de-chaunée & à la main ce ?a"o[;;'rd:" Per.irp/réf "= ^'"'''"''^ -^ ES-.rcslcs^P.If0-

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DE LA -p I M I NVr 1 0 Kt

Manière de diminuer les Colonnes,

LA diminution des Colonnes fe fait en plufîeurs manières , parmy lefquelles je décriray les deux qui paflênt pour les meilleures. La première & la plus commune fe pratique ainfi j après avoir déterminé la hauteur & la groflèur de la Colonne avec la quantité dont on veut qu'elle diminue de- puis le tiers jufqu'au haut, on décrit un demi-cercle A A fur le diamètre de la Colonne à Tendroit el- le commence à diminuer,- & Ton divife en autant de parties que Pon veut TArc de ce demi-cercle compris entre l'extrémité du diamètre delà Colonne -^ &la perpendiculaire BB , tirée du haut du Fuft fur ce diamètre : enfuite Ton divife les deux tiers de la hauteur de la Colonne en autant de parties égales que Ton a divife cet Arc i & les interfeaions des perpendiculaires , tirées par les points de divifion de l'Arc , & des tranfverfales qui paffentpar les points de dtvifion de la hauteur de la Colonne donneront autant de points/'^r lef quels la courbure que l'on cherche doit pajfer ; ainfi qu'on le peut voir dans la figure : & cette manière peut fervir pour les Colonnes Tofca- nes & dans les Doriques.

Autre manière de diminuer les Colonnes,

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I'Ay trouvé de moy mefme l'autre manière de di- minuer les Colonnes , & quoy qu'elle foit moins connue que la précédente , ileft pourtant aifé de la

pi' 39*

^ ^ S COIONNES,

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comprendre par la figure. Les mefures de la Colon- ne eftant déterminées comme il a efté dit cy-devant , tirez au tiers de la hauteur la ligne ED indéfinie é- perpendiculaire à l'axe de la Colonne , laquelle paf- feraparlepointD j prenez la dirtance DC &lare- porcez du point A au point B de Taxe de la Colon- ne i tirez la ligne A B & la continuez jufqu'en E : de ce point E tirez autant de lignes qu'il vous plaira, qui couperont l'axe de la Colonne en autant de points difterens : fur chacune de ces lignes Mande- la de l'axe vers la circonférence, portez de ce coiié la diftance C D tant au deffus qu'au defTous du tiers de la Colonne i & cette diftance vous donnera autant de points que vous voudrez /^r lefquels paf- fer a une ligne courbe qui fera le Renflement & U'Ui- minutiondela Colonne i & cette manière peut fervir pour les Ordres Ionique, Corinthien & Compo- iite.

TL y a deux chofes à remarquer dans laTigedelaCoIomie, fçavoir la i Diminution Scie Renflement : la Diminution imite le tronc des arbres dont apparemment les premières Colonnes elloient faites ; & le Renfle- ment imite le corps humain , quieft plus large \ers le milieu que vers les extrcnntcz. La Diminution le fait en deux manières , ou dés le pied comme font la plufpart des Colonnes antiques de granité , ou du tiers en haut comme le font généralement toutes les Colonnes de marbre & de pierre. Qiiant à celles degranite il ne s'en trouve gueres qui ayent un contour agréable; parce qu'on les cnvoyoït des carrières d'Egypte tou- tes taillées fans cxaclitude ; & ce qui fait voir le peu de foin des Ou riersquilestailloient, c'eftrAftragale& les Ceintures du haut & du bas, ainfi que les Copgez mal profilez! La diminution depuis le bas e(t plus naturelle , mais moins agréable que depuis le tiers.Pour les Architcdes Gothicues ils n'ont point obiervé la Diminution &: leurs Colonnes font cilmdricucs ; aulfi elles font appellc'es Piliers à la didin^ion des Co- lonnes/ Or cette Diminution cft plus ou moins fenlible félon la grofleur

DES C 0 L O N- N r s.

ou la ddicatefTe des Colonnes, lesTofcanncseftanc plusiederréesparle

haut que les Doriques, Scainfi des autres. ^rcuerrees parie

Pour ce oui eft du Re.iîemenc des Colonises les Archiredes font fort

An que, & que nous nen avons cownoifFance dans Vicruve , que lorf- qu .1 dit, qu ,[ faut ajouter quelque chofc au tiers de la Colonne ; on

f:. n ■' ?V\ ^ a"' "^'""'"^ ^"^ ^"^'^"^- Henry Wotrondans

•L iv'iï' '^ Architecture traute ce Renflement du plus abfurde abus de

1 Architcdure ; routctois l alage de renfler les Colonnes à leur t,er. eft

pratique parmy les Modernes , qu'on ne vo>t preH^ue pouu deColon-

lTrJ'^ r""' "'^^ P'^?'^!""^ on a cherché plulieurs man.cres

pour rendixce Renhenu.-nt agréable ; ma.s il faut fur tout obferver que mon,s I eftfenfible & plus il eft beau, commeonpeut au contraire m- gcr de fon mauvais etfet lorlqu'.l eit trop rellenci ainfi qu'aux Colon , es Corinthiennes du Portail de Vl^:(, des Filles de Sainte Mane rué fanu Antoine Vignole ei^rend que fur les points donnez pour la diminution & e renflement de la Colonne on pofe une reale mince d'une pièce s 11 le peut ou a deux ou trois rcprifes , & qui fe courbe félon lefdits pomcs , par laquelle on trace la ligne du contour, & cette opération eft pour fai- re 1 Epure (quieft: le delTeinau trait du Profil fur un mur enduit de plâ- tre) de tous les Archicedes Anciens 3c Modernes Vignolc elf le premier qui au donne des Règles du trait de Diminution & du Renflement des Colonnes : La manière eit fort facile , S: elle eft fort receué de tous les Archueéles & pratiquée des Ouvriers de la grandeur effedive de la Co- ," ?-rV'' F^lteftdeplulîeurspieces&partambours, ilfautmar- quer les aflifes fur 1 Epure, afin de guider les Apare.lleurs ; Ma^slorfoue la Colonne elt en pied , comme il eft impoffible que la Pofe (oit bien juftc, il eft necedaire de la r'agréer ; & pour cela il faut prendra une règle, fur laquelle on aura t.iillé le contour en dedans , & la pofer de champ contre le Fuft de la Colonne j & cette recle doit eltre d'une ncce de bois fcc & également flexibles partout , ou de plufieurs bien aflem- blecs.

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Defcription de la première Conclioidc des Anciens.

T A manière que Vignole a inventée pour la diminu- '—^tion des Co tonnes Ioniques ^Corinthiennes ô" Com pojîtes ejtfort ingenieufe -, mais elle ne fait que marquer les points de la 'Diminution en certains endroits Jur lefquels il faut pofer la règle , fuivant laquelle il faut décrire mécaniquement le contour du Fuji de la Colon- 7ie.Qn a obligation à Monfieur Blondel de nous avoir fait remarquer que f injirument dont Nicomede s'tfi fervipour tracer cette ligne ejioit propre à décrire tout d'un coup cette ^Diminution, Voicy quelle en efi la con- jtruction & l'ufage,

CET luftrument cfl: compole de trois règles de bois oa de mctail G F , I D , HA, dont les deux G F & I D font attache'es enfemble à angles droits en quelque point de la règle F G comme icycn D. Dans le milieu de la règle FG on entaille fuivant fa longueur un canal à queue d'arondci on eu fait autant le long de la règle HA> & cette cannelure s'étend indéfiniment vers l'extrémité H , mais elle fc termine en K, en- forte que la diftance AK foit égale à la diftance CE. Cetinftrument étant ainfi prépare', la grofleur de la Colonne & le point E étant aulTi déter- miné comme Vignole l'enfeigne i prenez dans la règle HA la ligne AB, égalez à la ligne CD, & attachez au point B par deiïbuSjUn bouton de bois ou de métail , qui coule jufte dans le Canal de la règle FG; attachez en un autre femblable au point E delaregle ID, quiremplifle juftcment la gtandcur du Canal de la règle H A : fi vous difpofez la règle F G le long de l'axe de la Colonne; enforte que le point B réponde a l'endroit du Renflement; il cfl: évident que la règle AH efl:ant mué fur les Pi- vots B, E, l'extrémité A décrira la ligne courbe dont Vignole fe fert pour la Diminution & le Renflement des Colonnes Ioniques > Corinthien- nes & Compofites. Car fuivant la conft:ruâ:ion & l'ufage de cette machi- ne, le point E eft toujours l'origine d'une infinité de lignes dont les parties B A , comprifes depuis l'axe de la Colonne jufqu'au contour de fou Ren- flement, lont égales entr 'elles.

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DES COLONNES.

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Œ'aae -tog.

io<J J^BS COLONNES

Manière de torfer les Colonnes,

PO u R décrire le contour des Colonnes Torfes icmblables à celles qui font dans l'Eglife de irant Pierre de Rome, il faut premièrement en fai- re le Plan comme vous le voyez dans la figure, d^ns laquelle le petit cercle du milieu marque de com- bien l'on veut que la Colonne foit torfe, divifèz ce petit cercle en huit parties , & de chaque point de divifion iiKQzàais lignes parallèles à Paxe de la Co- lonne, que vous partagerez au Oi en 48. parties égales par autant de lignes perpendiculaires à l'axe par les points d'interfttlîon : de ces lignes & de celles qui pajfant par les points de divifion du petit cercle ont ejle tirées parallèles à l*axe, vous formerez la fpirale du milieu qui vous fervira de centre de la Colonne «Se fur laquelle vous rapporterez \qs groffeurs corref- pondantes à chaque ligne tranfverjale^ comme il efè ailé de le voir dans le à^^ç:\n. Il faut feulement remarquer que les quatre nombres j i. 2. 3.4. qui font marquez fur le petit cercle du deflein , ne fervent qu*à décrire la première moitié de circon- } volution en montant , parce que c'efl du centre j qu'il fiut commencer la première montée. Il faut iuivre dans tout le rede la circonférence du petit cer- cle, hormis à la dernière moitié de circonvolution d^enhaut , il faut derechef fe fervir àçis quatre points dont on s'efl fervi pour la première demie circonvolution d'embas.

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TORSES.

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\A.J)ta.ni£tre d^la.Co^c^^ne B ^etit dvcLnietrè îicUmt {a. laraeur mai~ûuc de ccrmi/ten la. Cotimne. cott estfc txjrs&e. . Ç-Ittqnc Spirale interne para /le le aux, lianej Spiralles du. eantcntr ID . ^ùce ait Catkete de la CûloriTLe , ~ij.Itiane.s parallèles a J^' acce peur tracer de: puis le tiers jusqiL 'au. hautr de la. Colonne

>i a:s^ I EU % j:)T, t oit si:ii XK s coi. o:n :n^i!; s ,

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ioS T)ES COLONNES

I'iDvciuion delà Colonne torfe cft extrêmement ancienne , puisque ~^\cs premières dont on ait connoiflànce eftoicnt dans Je Temple de Silomon , dont quelques-unes Ibnt aujourd'huy dans l'Eolife de faine Pierre : cIJcs furent apportées de Jerufaiem par Titus , avec les autres de'poiiilles de ce Temple , & furent mifcs dans celuy de la Paix , qui ayant cfté ruiné ,. elles furent reportées dans la BafilK|^ue defaint Pierre oiiilyenade torfes de différentes manières ; on ne Içait pas fl touts celles qui font de marbre viennent du Temple de Salômon, toutefois on efl: affeuré d'une qui efl dans une petite Chapelle de Xoitre Dame des Infeiifez , à code de celle du Crucifix, & pour laquelle on a une grande vénération ; il y en a aulTi deux autres dans la Chapelle du faint Sacre- ment à l'Autel de faint iMaurice , & huit aux quatre Balcons des pilliers du Dôme : mais les plus belles & les mieux proportionnées font les quatre de bronze du grand Autel de la même Eglife. Il yen a une à Paris dans la Chapelle d'Orléans aux Celeftins , qui porte dans une urne le cœur de François II. elle e(t de Pilon fameux Sculpteur -, enfin il y en a fix au grand Autel du Val-de-Grace qui comblent la richelfe de ce fuperbc Temple. On donne ordinairement à cette Colonne les Ornemens de l'Ordre Compofite , ainfiquele Pié-d'eftal, comme le plus riche , & l'on Cl) peut encore augmenter la richclle fi l'on mec dans fes Tables des Ornemens convenables au fujec , ainfi que doivent eftre ceux de la Co- lonne. Ces Colonnes ne font pas propres dans la compolîcion d'un bafti- ment ; parce qu'elles ne peuvent porter que leur entablement, ayant plus de richelfe que de folidité ; mais l'on en ufe avec une licence à celles que Ton prend pour le Chapiteau Corinthien qui ne paroift point avoir de foy aucune force , eftanc fait d'un panier orné de feuilles. Ces fortes Je Colonnes font plus magnifiques qu'un Obelifque dans une place pour porter quelque ftatuë ou quelque vafe. Vignole cft le premier qui aie donné des règles pour tracer cette efpece de Colonne , & lorsqu'il parle de cel|es de faint Pierre , ce font les petites des Balcons des quatre Piliers du Dôme. Or afin de faire voir la manière dont il les faut ombrer , je donne une Colonne avec fes ombres oc fans Ornemens pour faire con- noiltre l'effet de fon contour,- & pour plus grand éclairciflemenc il faut remarquerquefil'on veut faire ces Colonnes plus ou moins torfes, il faut augmenter ou diminuer le petit cercle marqué B; parce que les circon- volutions de la Spirale interne ou Axe Spiral s'éloignent plus ou moins de la Cathete de la Colonne , & par confcquent des Spirales du contour, parce qu'elles font parallèles à la Spirale interne , en forte que le renflement que fait chaque circonvolution clt égal au Diamettre du petit Cercle B. Les deux lignes parallèles EE. font diltantes de l'Axe de la Colonne de la largeur du Diamettre du petit Cercle, & marquent que le contour de l'Axe fpiral ne les doit pas excéder j comme les deux autres Parallèles FF. font voir que l'Axe fpiral doit rentrer en dedans pour en donner la

TORSES.

diminution ; mais cela paroift mieux quand l'opération eft faite en plus grand -, & pour peu gue l'Edifice foie confidcrabJc , il eft abfo- lument neceflaire de faire un modèle grand comme l'ouvraoe, particu hcrement lorsque ces Colonnes font de plufieurs blocs de marbre pour conduire les appareilleurs. Vignole remarque encore que les vifics de deux Colonnes en fimmecrie doivent toujours eftre torfes , au coiuiairc l'une de l'autre , comme il a toujours efte pratique , afin que les orne mens fe rencontrent de fimmetrie } car rarement on fait ces Colonnes fans les enrichir de quelque ornement , qui eft toujours plus fort dans le creux du contour de la ville que fur ce qui eft renflé , & elles font canne- lées julques au tiers. Il fe trouve auifi de Colonnes Antiques de mar- bre & de porphire qui font canncUées depuis le bas jufques en haut & iiont d'autre ornement que la richefTe de leur matière & la patience de leur travail. *

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iio DESCOLOJVN'ES

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Des Colonnes torfes ornées.

^'Ay cm qu'il efloit a propos , pour faire connoître J que cette Colonne reïtjjit avec des ornemens tr es-ri- che s y d'en donner deux des plus beaux exemples.

LE Pape Urbain VIII. ayant fait enlever la bronze du Porche ic la Rorondc, en fi: faire des Canons pour leChuitcau S. Ange & des Co- lonnes pour le Baldaquin de S. Pierre. Le Cavalier Bernin en fut rArchitcdc : ladifpofîtion de cet Autel eft de quatre Colonnes qui portent un Dais, elles ont plus de quatre pieds de diamètre, elles font torres& cannelées jufqu'au tiers, le relie eft enrichi de pampres de vigne & de r.'uUla(Tes , avec des enfansdela main de François du Quefnoy , dit le Flamand. Le Chapiteau & l'Entablement font Compolitcs, & il n'y a que la Corniche qui paiVe d'une Colonne à l'autre ; car à la place de l'Architrave & de la Frife il y a une campane attache'e fous la Corni- che. La porportion de cet Entablement eft entre le quart & le cinquie'me de la Colonne , & le piedeftal qui eft de marbre, a de hauteur prés dn tiers de la Colonne. Enfin toute cette machine depuis le pavement de l'Eglife jufqaes au fommet de la Croix qui eft au delTus des amortiflemens en confoles à plus de feize toifes.

Pour combler la magnificence de rEgUfedu Val-de-Gracequela Reine Aime d'Autriche a fait bacir, on a élève au tour du principal Autel fix Colonnes de marbre pareilles à celles de faint Pierre. Ces Colonnes font plus tories que celles de Vignole & cannelées jufques au tiers , le Piede- ftileneft Corinthien haut environ du tiers de la Colonne ; la Bafe eft attique& ce Chapiteau compolîre : elles ont un peu plus de deux pieds de diamecre , & font ornées de fciiillages de Laurier , de Palmier & de Grenadier. L'Architrave eft Compofite , & la Corniche Corinthienne avec des modilloiis: tout l'Entablement eft le cinquième de la Colonne; elles font fur un Plan circulaire , & chaque Colonne porte fon Enta- blement qui fe communique par un gros faideau de branches Je Palmier. Cet excellent ouvrage eft digne de la pieré d'une fi grande Reine & de la capacité des' Sieurs le Duc Architecte & Enguicre Sculpteur.

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Entablement de Cotironnement,

CEt Entablement reùflît fort bien eftant mis en œuvre , ainfi que je l'ay éprouvé l'ayant em- ployé plu fleurs fois pour fervir de couronnement à les façades. Quoy qu'il foit de mon invention j'ay crû qu'il elloit bon de le mettre à la fin de cet Ou- vrage pour la fatisfaâ:ion de ceux qui voudront s'en fervir : la proportion qu'il a avec le refte de la faça- de, eft telle que toute la hauteur eftant diviiee en II. parties, l'Entablement en contient une & le refte de la façade les dix autres : fes mefures particulières fe voycnt aifémcnt dans le delTein.

QUoy cju'il y ait des Baftimens qui portent pour couronnement des Corniches ou Entablemens de quelque Ordre dont ils retiennent le nom (comme j'ay dit dans la Préface ^ ileft toutefois plus àpiôpos, lonadeflèin d'inventer quelque Corniche particulière, de l'employer en cette occafion , & c'eft en ce genre d'ouvrage le génie de l'Ar- chitede paroît beaucoup , parce qu'on en peut inventer une infinité , comme il s'en voit à la plupart des Palais à Rome & ailleurs. Mais i! faut que cet Entablement ou Corniche ait la même proportion avec la mafl'e de l'édifice , que s'il y avoir un Ordre au dellous qui embralTàft au moins deux étages , outre ccluy du rez-de-chauflee ; car c'eft un abus qui s'eft introduit de nos jours que la Corniche qui environne le bâtiment ait moins de faillie que celle qui efb au dcflou> , commeilaeRé pratiqué en plufieurs édifices ; ce qui ne fe peut foufFrir que lorfqu'il y a un Ordre qui règne «Se qu'on élevé au dellus un atcique pour mar qucr les Pavillons du milieu ou des Angles comme aux a'iles du Château de Vcrfailles. L'Entablement que donne icy Vignolc , eft d'une fort b.'llc compofition , il elt mêlé du Corii.thicn & du Dorique , aulïi avoue- t-il qu'il s'en eft fervy en plufieuts occafions fort avanragcufe ircnt ; la largeur du triglypheen confolequi n'a que deux gravcurcs, elt égale à celle du iMoùillon. L'Architrave c(t un impoftc Dorique , ayant dix-huit parties de hauteur, qui eft le module dont les minutes divilent les autres parties.

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DES PORTES

Des Portes en gênerai.

TZlGNOLE a donné des deffeins de Tort es fans les 1^ expliquer : c'eft ce qui m'a obligé d'en traiter en gênerai & défaire la defcription de chacune de ces

Portes en particulier.

VItruve établit de trois fortes de Portes, fçavoir la Dorique, l'Ionique, & l'Attique ou Attiurge , mais fon texte eft fi obfcur, qu'il femble avoir efté corrompu, à caufe du peu de rapport qu'ont les proportions & les orne- mensqu'illeur donne, avec ce qui nous en refte de l'Antiqui- té : Cequ'ildit de plu s à propos fur ce fuj et, eft qu'il faut fai- re des Portes propres à chaque Ordre, qui parunecompo- fition particulière puifTent faire reconnoître qu'elles appar- tiennent au Dorique ou au Corinthien , & ainfi des autres, quand mefme elles ne feroient pas renfermées dans une or- donnance de Colonnes ou de Pilaftres. Scamozzi eft celuy qui a traité le plus amplement des Portes. Pour ce qui eft du retrcciffement des Portes par le haut , dont parle Vitruve , & dont nous n'avons d'autre exemple antique que celuy du Temple de la Sibylle à Tivoli ; il eft difficile de fça voir pour quelle raifon les Anciens ont pratiqué cette difformité; la plus vray-femblable paroît avoir efté pour faciliter les Ventaux de la Porte mobile à fe fermer d'eux- mefmes. Julien Sangallo en a fait deux de cette forte fous le Portique Dorique du Palais Farnefc, & l'on tient que celles qui voyent dans le Palais de la Chancellerie font de Vignole : enfin fi cette manière de Porte eftoit fupportable , ce feroit plùtoft dans le mur en talus d'une Citadelle , qu'à la façade d'un bâtiment d'Architedure civile , parce que les Piédroits font difpofez à arbouter contre la Platte-bande.

Les Anciens, comme nous, avoient des Portes de dif- férentes grandeurs pour des lieux fervans à divers ufages: celles des Temples , & des Bafiliques eftoient quarrées ou à

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Pktte-bande ; pour les Portes publiques, comme les Arcs de Triomphe, celles des Théâtres , Amphithéâtres & Portiques qui nefermoient pas, elles efloient formées en plein cintre. Ainfi fans s'arrefter aux préceptes des Anciens fur les Portes, puis que la diftribution de nos Plans & la décoration des h- çades de nos Edifices eft bien différente de leur Architedu- re , il eft neceflaire de fçavoir qu'il y a de trois fortes de Portes qui font les Grandes, les Moyennes, & les Petites : entre les grandes on compte les Arcs de Triomphe, comme à Rome , ceux de Titus , de Septime Severe , & de Con- ftantin ; & à Paris ceux du Fauxbourg faint Antoine, & de la rue faint Denis ; outre plufieurs autres Arcs qu'on voit tant en Italie qu'en France. Après fontles Portes de Villes qui Te ferment comme celles de faint Bsrnard , de faint Martin & autres : enfuite les Portes des Eglifes, celles des Palais, Ho- ftels & Maifons confiderables , & après celles qu'on nom- me Cocheres : Enfuite il y a des Portes de Cloftures, com- me celles des Monaftercs , Cours & Parcs qui peuvent eftre décorées fort à propos d'un Ordre Ruftique , ou de BofTages. Il eft neceffaire qu'elles foient couronnées d'un Fronton pour y placer les armes du Maiftre , & que ce Fronton foit orn é de fa Corniche en dedans comme en dehors. La Platte-bande de ces fortes de Portes doit eftre plûtoft courbée par deflbus que droite, elles doivent au plus avoir de hauteur une fois & trois quarts de leur largeur. Il eft neceffaire que ces Portes foient foûtenuës de Piliers-boutans derrière leur ouverture , qui ayent autant de faillie depuis la feuillure jufques à leur face, que la largeur d'un des Ventaux , pour les ranger dans l'einbrafure qui doit eftre hors d'équerre au moins de l'é- paiffeur des Battans. Les cotez du dehors des piliers-boutans doivent eftre^ d'alignement avec le corps qui porte le Fron- ton, pouréviterunretourdanslaCornichedecôté. Toutes les Portes oii paffent des Charrois , doivent avoir neuf pieds de largeur au moins. Entre les Portes moyennes il y a les Bourgeoifes ou Bâtardes qui ne doivent avoir plus de (ix pieds de largeur, ny eftre moindres de quatre, pour eftre d'u

niS DES PORTES

ne belle proportion ; car je ne parle pas ici de cqs petites Portes de deux pieds & demi, ou trois pieds, quoy qu'elles fervent d'Entrée principale aux Maifons des Particuliers.

Pour parler des grandes Portes , tant quarrécs que cin- trées , il eft confiant que leur plus belle proportion cft d'à- voir en hauteur le double de kur largeur dans l'ordre Ioni- que; ainll un peu moins pour les Ordres maffifs, & un peu plus pour les Ordres délicats : & quand merme il n'y auroit point d'Ordre à la façade d'un bâtiment , la Porte doit n t-înir la proportion de la fimplicité ou de la richefle de tout l'édifice. Outre les Portes rondes & quarrées , il y en a d'autres qui approchent de ces figures , comme celles dont le cintre eft en anfe de panier, &:lurbaifré; & enfin d'autresqui font bom- bées ou un peu cintrées dans leur Plattebande, &dontletrdir le plus parfait eft la portion de cercle qui fe fait fur la Bafe d'un Triangle équilateral , dont le fommet eft le centre. Pour les Portes à Pans , & celles dont le Linteau a trois parties, comme celle de l'Hoftel de Condé , elles font répu- tées imparfaites.

Or comme la principale Porte d'un Edifice eft la partie la plus remarquable dans la Façade; on peut, lors que le lieu le permet, en faifant faillir quelque Architedure au dehors, di- ftinguer la Porte d'une maifon confiderable d'avec celle d'un particulier. Si la rue eft large, elle peut eftre ornée de Co- lonnes, comme celle de l'Hoftel de Puffort , ou fi la rue eft étroite, prendre la Porte dans un renfoncement au mur de face , comme feu Monfieur Manfardl'a pratiqué à l'Hoftel d'Aumont rue de Joiiy : &r lors que le ménage de la Place ne permet pas de faire ce renfoncement , il fe faut conten- ter de quelques Pilaftres ou Avant-corps de peu de faillie, ce qui eft beaucoup mieux que de la décorer par des Co- lonnes ovales ifolces , Se qui font nichées dans le maffif du mur, comme celles de l'Èglife de fainte Catherine du Val desEcoliers, rue de la Couture.

Quant aux grandes Portes qui font couronnées d'un Bal-

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ne bell Portes fervent Poui trées , voir en que; ai pour le d'Ordr propor Outre approcl en anfe bées 01 le plus d'un 1 Pour 1 parties téesim; Orc plus re: permet ftingue particu lonnes. étroite face , « d'Aum ne per: itr de ce qui lonnes mur, < desEcc Qua

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con, ildoit y avoir un Avant-corps au delà du Chambranle, qui foutienne la naifl"ance de la faillie du Balcon quand mefme il porteroicfurdesConfolesouEncorbellcm-ns qu'il faut éviter d'attacher à crû au mur de face, parce que la faJ le aoit fembier porter de fond , quoy quele Balcon por- te a faux. i J -1 f^-

Il y a encore d'autres grandes Portes qui ne font compo- sées que de deux Rédroits ou jambages pour en porter la fer- meture, avec un Linteau de fer pour en recevoir le batte- ment : ces Portes que quelques-uns nomment Flamandes, comme ceUedu Cours de la Reine, celle del'HofieldeCon- cy,celle du Chenil à Verfaillcs, &c. conviennent aux maifons de Campagne & aux Jardins , & peuvent élire ornées de quelque Ordre Ruftique, dont l'Entablement couronne cha- que jambage, avec quelques figures ou vafes au deffus &: lors que le mur de Clofture eft fort bas ou feulement fermé d une grille , on peut mettre avec afîez de grâce un Amor- tillement a chaque côté.

A ce fujet il eft à propos déparier des Portes & cloftures de fer qui ferment un lieu fans ofterlaveuë du dedans, dont les barres de fer ont differens noms, félon leurs eroffeurs qui femefurenr par lignes : le Chaffis qui enferme le battant d'une Porte eft compofé d'une traverfe en haut & d'une en bas, d un barreau montant de coftiere & d'un barreau montant de battement, qm font ordinairement de fer quarré bâtard, de- puis quatorze jufqu'à vingt-quatre lignes de pros, & ks au- tres barreaux font de ferquarrécommun d'un pouce, ou de Carillon de neuf à dix lignes, qu'il faut ferrer plus ou moins lelon lesOrnemensquienrichiffent lesefpaces comm^l^s An- fes depanier, les Confoles adoffées avec graines, dards&fîa- mes, les Entrelats &Pof}es de diverfes manières & encore une mhnite d autres qui fefont, avec de la tôle relevée, corn- me fleurs , fruits & feuillages. On fait les Enroulemens des paneaux avec du fer en lame de trois lignes d'épaiffeur, lur la largeur du Chaffis du paneau ou du barreau ; les Ventaux

ii8

DES PORTES

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mettent dans le Chaflîs dormant , compofédefesdeuxmon- tans de coftiere & de Ton fommier ou barre d'Entablement, & s'arreftent fur le Battement de fer plat. Les Portes confide- râbles font ordinairement terminées par un couronnement pour mettre les Armes ou Chiffres du Maiftre de la maifon. Enfin ces fortes d'Ouvrages peuvent recevoir des Ornemens magnifiques qu'il feroit trop long d'expliquer, & qu'on peut voir au Château de Verfailles qui renferme tout ce qui fe peut de plus rare fur cette forte de travail.

Les Moyennes Portes confervent les mefmes proportions que les Grandes ; on met au nombre de ces moyennes celles des grands appartemens , celles des principaux Efcaliers & des Veftibules, celles qui accompagnent la grande Porte d'une Eglife, & une infinité d'autres, qui font proportionnées à la grandeur du bâtiment , & à l'ufage du lieu auquel elles fer- vent. Quant aux petites Portes, comme celles desgardero- bes, petits cabinets , efcaliers de dégagement, & toutes cel- les d'appartemens des moindres maifons ; elles doivent avoir fept pieds de hauteur fur deux à trois pieds de largeur pour y pafler plus commodément.

Voila ce qui regarde les proportions générales, qui ne font pas déterminées fi précifement , qu'on n'en puifTe fortir fé- lon l'occafion ôc le befoin.

La Situation des Portes dans un Bâtiment n'efl: pas de moindre confequence que leur Proportion. Dans la façade la principale Porte de l'édifice doit toujours eftre au miUeu, puis qu'elle reprefente , comme dit Scamozzi , la bouche qui cft au milieu de la face; mais lors qu'il arrive que la diftri- bution de la place nepermetpasdeluy donner cette fituation , il eft à propos d'en feindre une pareille à côté , d'égale di fiance du milieu du mur de face. Il faut éviter de faire de ces Portes cocheres bafles qui n'ont gueres plus de hauteur que de largeur , mais plûtoft faire une Arcade de belle pro- portion , & y pratiquer une Entre-foie , dont le Bâtiment ne reçoit pas peu de commodité & la face ou Croifée de

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2 N GENERAL:

cette Entre-foie eft de beaucoup mieux revêtue de Menuife- rie avec des Compartimens qui ont rapport à ceux des Ven- taux de la Porte , que non pas de MaiTonnerie , qui piroift toujours pefante , particulièrement lorfqu'elle eft mal defli- née comme celle de l'Hoftel de Vie rue faint Martin. Ces Portes ne peuvent avoir moins de huit pieds de large dans unegranderuë : Il faut aulï prendre garde de mettre les Por- tes principales trop prés des encoignures de l'édifice , parce que cela eft contraire à la foîidité; pour les Portes de de- dans, elles fe doivent rencontrer de fuite dans les pièces de l'appartement, & avoir une feneftre au bout, lorfque le Bâ- timent retourne d'équerre. Cette grandeur de Porte doit eftre proportionnée aux pièces, & n'avoir gueres plus de quatre pieds de large dans des appartemens confiderables; celles du grand Appartement du Chafteau de Verfailles ont cinq pieds fur dix, & reùffiflent fort bien ; comme au con- traire celles du Palais Farnefe à Rome qui n'ont que trois pieds & demy fur fept. Ces petites Portes eftoient autrefois fi fort à la mode, que dans la plufpart des réparations des vieux Hoftels & Chafteaux, on commence par aggrandir les Portes, ce qu'il a efté neceffàire de faire àceluydesThuille- ries, elles n'avoient que fix pieds de haut. Les Portes doivent eftre rangées en enfilade à diftance égale du dedans du mur de face : & fur tout il faut obferver queleDofferet ou piédroit attenant le mur de face, ait depuis le Tableau de la Porte jufqu'au nud du dedans du mur deux fois la largeur duChambranle, pour peu que les pièces foient grandes; afin que le milieu de Tenfilade fe trouve direftement vis-à-vis le Mefneau de la Croifée du bout, dont le Tableau doit eftre éloigné de l'encoignure plus que la largeur de la croifée du bout. Les Portes dans les étages les uns fur les autres doi- vent répondre à plomb, afinque le vuide porte furlevuide; & aux grandes Portes pour décharger la Platte-bande d'un mur épais, on peut faire en Arriere-vouffure le deffousde la Platte-bande depuis la feuillure. Les Portes des pièces

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i2è DES PORTES

principales, comme des Veftibuks , Salons, ô^ Salles, v>iPi à l'entrée qu'à rifTuë des grands Efcaliers , doivent edre en face d'une feneftre , & le plus qu'il fe peut au milieu de la pièce , quand elle ne fert qu'à dégager deux grands Appar- temens. Dans les pièces qui font plus de parade que d'u- fage, quand les portes ne peuvent pas eftre au milieu, & qu'on eft obligé de les ranger auprès des feneftres, il en faut feindre d'autres àl'oppofite, & à coftédecelles qui s'ouvrent qu'on enrichit à prefent de miroirs qui rendent le lieu clair

èc agréable.

Les Ornemens qui accompagnent ces Portes font les Cham- branles, Frize, Corniches, Frontons & Confoles, qui doi- vent eftre mis fort à propos ; comme les Frontons ne con- viennent pas fi bien aux dedans qu'aux dehors des apparte- mens, les Corniches y doivent avoir peu de faillie, ainfi que les Confoles qui doivent porter les Corniches. Ces Confoles font mal pofées à crû fur le mur fans quelques avant- corps ou Montans parallèles aux Chambranles pour les foûtenir : il faut aufli éviter de mettre de la Sculpture trop pefante fur de petits Frontons, comme il s'en voit en beau- coup d'endroits à Venife. La Frife au deffus de la Porte entre la traverfe du Chambranle qui fert d'Architrave & la Corniche, doit avoir les proportions d'un Entablement, réglé félon le caradere de l'Ordre ; ces fortes de Frifes peuvent recevoir quelques ornemens de Sculpture fort à pro- pos. I II refte à parler des Portes mobiles qui fermentlaBayè ou [ l'ouverture de la Porte. Les Anciens les faifoient ordinaire- ment de bronze, ils imitoient les compartimens de pa- neauxdemenuiferie, comme font celles du Panthéon, & de faint Jean de Latran ; orcetufage n'eftplus, tantàcaufedela dépenfe que de la pcfanteur decesPortes : ainfi il faut expli- quer celles deMenuiferiedontonfe fert à prefent. _ Les Por- tes au deflus de trois pieds de largeur font ordinairement à deuxVéntauxou Battans, tant pour en foulager la chargg

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J2Î DES PORTES

Porte Ruftique d'Ordre Tofcan.

r 'O N n*a pas de connoijfance que cette ^orte ait ^-^eftè m'tfe en œuvre par Vignoie , mais phtjïeurs Architectes s'enjontfervis en divers Edifices avec fuccés.

CE T T E Porte eft appelée Ruftique , parce que les pare- mens des pierres fontenbofifage piquez; & d'Ordre Tof- can, parce qu'elle eft couronnée de l'Entablement de cet Or- dre. La Proportion en eft telle que fa hauteur étant détermi- née, il la faut divifer en trois parties, dont deux font pour la hauteur de l'ouverture , & la troifïéme depuis le deflous du Linteau jufques au defiTusde la Corniche. La hauteur du vuide double de fa largeur dont chaque Jambage fait la moitié. Les Joints des Boilâges, lorfquelcsarreftes ne font pas arron- dies doivent eftre enfoncez à angle droit , de forte que le refend puiffe eftre rempli par l'équerrc , comme on le voit à la figure A. lln'yaqueles pierresà bofl'agequi doivent eftre piquées , afin que les autres parties comme l'Architrave & la Frife fe détachent. Le Socle qui eft icy trop bas, doit eftre à hauteur de retraite d'environ 5.à4.pieds. Les Claveaux delà pktte-bande font tirez du même centre B, qui eft le fommet d'un Triangle équilateraldont la platte-bande fait la longueur de la Bafe , & tous ces claveaux font à croflettes , dont deux montent dans l'Architrave, la Clef dans la Frife, & les autres fc vont raccorder avec les alTizes de niveau , en forte que par l'appareil ces pierres fe peuvent* entretenir fans aucun mortier : il le trouve à Paris trois Portes de cette manière , dont l'une eft dans la rue Coquilliere, l'autre derrière la maifon Profefle des Jefuites rue S. Antoine, &:îa dernière qui eft la plus belle, & qu'on tient du Sieur de Brofle, eft dans la rue des Auguftins du grand Convent ; elle eft couronnée d'un Entablement Dorique : Mais toutes ces Portes ne font pas d'une fi belle proportion que celles de Vignole.

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DES PORTES

Œ>One dejjinéepour flUuftriJJime & ReverendiJJî- ^ nie Cardinal Farnéfe pour fervir d'Entrée prin- cipale au 'Palais de la Chancellerie.

LE Cardinal Raphaël Riario Neveu du Pape Sixte IV. fit bâtir le Palais de la Chancellerie , des pierres qui furent enlevées d'une partie du Colifée &: de h démoli- tion de l'Arc Gordien. Bramante en fut l'Architeâ-c. Il refta pluficurs Ornemens à faire au dedans de ce Palais que le Cardinal Alexandre Farnéfe étant Chancelier donna ordre à Vignole d'achever ; ce qu'il fit & donna même ce deffein pour la principale Porte qui n'a point efté exécuté , & que )e rapporte icy : celle qui y ell à prefent a efté bâtie par Dominique Fonrana pour le Cardinal Montalte. Il fâut obferver à cette Porte de Vignole qu'elle a de hauteur le double de fa largeur , &: deux Modules depuis le Linteau jufques fous la Plattebande de l'Entablement, le Chambranle a un Module ; elle eft éevée de fix degrez rampans qui n'empêchent pas l'entrée des carroiïes , parce qu'ils n'ont au plus que 1 à 5. pouces de haut fur deux pieds de giron : à Rome ces fortes de degrez font de brique pofée de champ, retenue par une bordure de pierre dure ou de marbre. Le Chambranle tombe à crû fur le feiiil fans retraite au niveau du Socle , mais il feroit mieux que le Socle fous la colonne fût continue fous le Chambranle. L'Architedure faille en avant-corps pour avoir un Balcon plus fpacieuxau niveau du premier étage ; & le maffif de la Porte s'avance jufques à l'Alignement de la moitié des Colonnes qui font ifolées de la faillie du Tore de leur Bafe. Ce maflîf en avance fous l'Entablement foulage la Plattebande : par la diftance qu'il y a entre le mur & le milieu de la Colonne ; le Métope en retour eft trop large d'un demi Module. La Baluftrade a de hauteur prés de la fixiéme partie de tout l'Oidrc.

//. 45.

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1^6 DES PORTES

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^ryOrU du Bâtiment de l'IHuftrifftme & Revcren- -* dijjime Cardinal Farnéfe à Caprarole.

CEtte Porte eft encore Dorique comme la précéden- te , mais plus haute n'ayant que cinq Triglyphes dans fa Frife ; fa proportion eft telle que l'ouverture a de iiau •reur i de Module plus que le double de fa largeur ; les Jambages ont enfemble la largeur de l'ouverture ; l'Archi volte règne en arriere-corps fur fes Alettes fims moulures. L'Architedure eft en avant -corps au delà du mur de face d'un Module de faillie , la hauteur depuis la f.rmeture du Cintre jufques au defTus de l'Entablement eft li moitié de la hauteur de l'ouverture : cette Corniche a des Mutules qui font efpacez également comme s'il y avoit un Triglyphe à la pla:e de la CUf , qui eftant plus large qu'un Triglyphe rend les Métopes des cotez plus étroits : Les pierres de re- fend qui compofent le Ruftique font divif'ées avec afltz d'Art, & ont de hauteur prés d'un Module , de forte qu'il y en a 1 5. fur le nud du pilaftre , la 14. étant pour les rtfjnds, ce qui fait avec la Bafe &: le Chapiteau 16. Modules que doit avoir de hauteur le Pilaftre entier ; la Corniche eft recouverte d'un glacis pour l'écoulement des eaux : aufli n'y at'il point de gargouilles dans la Cimaife. L'Attique qui fert d'A.pui au premier étage eft le tiers de la hauteur de l'Ordonnince fans fon Socle: & la Corniche qui termine dans le Socle de cet Attique marque le niveau du premier étage & fert de cordon aux cinq Baftions qui flanquent les encoignures de ce Château. Mais ce qu'il y a de plus remarquable , c'eft que Vignole & les plus grands M titres ne fe font jamais éloignez des grandes proportions , comme du double , du tiers , du quart , du cinquième, &c. & c'eft la caufe fondamentale de la beauté cfFeflive qui paroift dans leurs Ouvrages, quoyque le détail n'en foit pas toujours aufli correâque leur manière eft grande & hardie.

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iiS DES PORTES

^TjOrte de l'Eglife de Saint Laurent in Damafo -^ Ouvrage de fignole , quoique le Valais f oit bâti par d* autres ArchiteBes.

SA I NT DamafePape fonda l'Eglife de S. Laurent que le Cardinal Raphaël Riario fit bâtir dans la forme qu'elle elè à prcfent , & la renferma dans fon Palais de la Chancellerie. Pailque j'ai dit cy-devant que les portes reçoivent le nom de l'Ordre dont elles ont quelques parties pour ornement : cel- le-cypeut ctreappellée Corinthienne , (a Corniche eftant or- née des Modillons de cet Ordre. La hauteur de l'ouverture a plus du double de fa largeur, & l'Entablement depuis le defîbus du Linteau jufqu es fur la Corniche eOle tiers de la hauteur de l'ouverture: chaque jambage depuisles pierres derefend jus- qu'au Tableau a le tiers de h largeur de la Baye j ÂrtouteTAr- chitcdure n'a d'autre faillie au delà du mur de face que fes moulures, le Chambranle eft Corinthien ayant trois faces, & chaque Montant a de largeur la moitié du Chambranle; &:run &• l'autre tombe à crû fsns Socle fur le feùil quieftune marche moulée. LesConfoles font icy leur véritable effet, comme on le peut voir par le Profil, ne fervant pas feulement à décorer, mais à porter &confoiider la Corniche quiefl: d'une élégante com- pofîtionavecce cavet qui fe contourne fur le grand Enroule- ment des Conroles,8(: la platre-bande des Modillons, qui forme un petit Plafond. Ces Confoles font étroites pour leur hauteur &: rcflemblcnt à celles que Vitruveappelle Prothindes, dont le Profî! eft arrafé. La Frife eft bombée & peut être taillée de Scul- pture de peu de relief. Il faut remarquer que les pierres au mur de face qui eft fans retraire font pofées de liaifon comme l'or- dre delà conffruélion le demande. Ce dciftin efl mefuré par Modules déterminez parla largeurde l'ouverturedela Porte qui en a cinq ; la faillie de la CorniLhc en a un. La Compofition de cette Porte fe fait bien diftinguer de l'i^rchiteélure du Palais de la Chancellerie, &fait connoître la différence qui efl entre les Ou vraî^es de Bramante & ceux de Vi"nole.

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V E fignole:

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i;o DES PORTES

Ci"Ette'Forte eftanSaionditTalaisFarnefe. Elle ^ ejt de f invent ion de fignole qui n'apaspeu contrï- j bité à rendre ce 'Palais magnifique par plttfîeurs orne- ! mens de Portes-, de Fenejtres ér de Manteaux de Che- 1 minées qu'il y a fait es. |

L£s proportions de cette Porte font telles. Elle a de i hauteur , le double de fa largeur comme les autres , \ r£ntablement a les trois onziénes de cette hauteur , & le j Chambranle les deux onzièmes , chaque Jambage a deux j feptiémes de la largeur de la Baye; la Corniche dont h faillie \ eft éça.le à la hauteur eft Compolltcayant des matules& des j dentîcules ; quelques moulures en font taillées ; elle paroift un peu forte pour eftre fous un Portique au premier étage. La Frife eft ornée d'un Fefton de feuilles de laurier : il eft à propos d'obferver à ces fortes de Frifes que le Relief de leur Sculpture n'excède gueres k renflement d'une Frifc bombée; parce qu'autrement elle paroift pefante , comme on le peut voir aux Croifées de la Gallerie d'Apollon au Louvre , qui a efté brûlée, & qu'on a rétablie avec un Ordre loniq ue.

Comme j'ay dit cy-deifus que Vignole a rendu ce Palais magnifique par plufieurs ornemens , il eft necelTaire en cet endroit d'informer ceux qui n'ont pas vu baftir à Rome, de la manière dont on y élevé les Edifices. A Paris on taille dans le Chantier l'Architedure & les faillies d'une Façade, 6: on les pofeàmefure que le mur s'érige; mais à Rome le corps des murs eftant ordinairement de brique , on adapte après coup les faillies &: les ornemens par incruftation avec des crampons de f=r comme on fait icy du marbre. Ce qui eft caufe qu'il refte aux Bâtimens qui n'ont pas efté achevez de ces ornemens à pofer , comme au Portail de l'Eglife de S. Jeande^ Florentins dans la Jirada J-alia ; c'eft pourquoy le Palais Farné^e ay.mt efté long-temps commencé avant que Vignoleycûcmis la main, il eftoitrefté plufieurs de ces orne- mens à incrufter , que les Cardinaux Alexandre & Ranuce Far- néfe ont fjit achever p^r cet Archircé^e.

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iji DESFENESTRES.

Des Feneflres en General.

/^X) MME les Feneflres ne font pas moins ne ce (faire s ^ (lue les 'Fortes dans la compo(ition des Edi.fices;fay crû qu'il efl oit aiiffi utile d'en expliquer les efpeces dif- férentes & lesproportions'y que celles des Fortes.

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A R la mefme coraparaifon que Scammozzi fjit de la principale Porte de J'£difice avec la bouche , il dit auffi que les Feneftres font femblables aux yeux , puifqu'clles re- çoivent la lumière de dehors , & qu'elles l'introduifent au dedans. Cette partie du baftrment fi utile , & qui fait la différence de la demeure des hommes d'avec les cavernes des beftes féroces , doit avoir Tes proportions & Tes ornemcns, auffi bien que les Portes. Il faut d'abord confiderer que la grandeur de leurs ouvertures , doit eftre proportionnée aux lieux qu'elles éclairent, parce que fi elles font petites & trop éloignées , elles rendent le lieu obfcur : & fi elles font trop grandes, & trop proches les unes des autres, elles afFoibliflent le mur dans lequel elles font percées, & caufent l'excez du froid ^ du chaud, &: la ruïnede l'Edifice.

Les Feneftres de mefme que les Portes font Grandes, Moyennes & Petites, les Grandes font les Vitraux desFglifes & des Bafiliques, les Arcades des Galeries ou Loges &' Cor- ridors qui font l'office de Croifées & les principales Feneftres des Salons plus grandes que celles du refte delà Façade. Les Moyennes font toutes celles qui éclairent les Apparte- mens: Et enfin les Petites font les Croifées d'Entrcfoles, ou Mezanines, les Lucarnes , lesYeuxdeBœufjksS'oupirau.v^ &' autres petits jours fervant à éclairer les moindres pièces, comme font les petits Cabinets, &: les Garderobes , ou les lieux qui n'ont pas befoin de grande lumière, commie font les Celiers, \t% Bûchers & les Caves.

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EN GENERAL.

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Quant aux difîtrentes rigurcs des Feneftres; les quanée^ longues en hauteur , & celles qui font cintrées dans leur fermeture, font les plus parfaites, car il y en a de rondes, d'ovales, & de quarrées-îongues en largeur , dont il ne fe faut fervir que rarement, & quand on y efl. alTujerti par le racordcmcnt du dehors au dedans de quelque nouveau Ba- ftiment avec un vieux, les quarrées font pour les Attiques.

Entre les grandes Feneftres , les Vitraux des Êglifes qui font les principales, font ordinairement percez dans la Voûte, & déterminez par la grandeur des Lunettes qui répondent à plomb fur les Arcades, & l'arreftc de la clef de ces Lunettes doit eftre éloignée de chaque cofté du milieu de la clef de la Voûte d'un fixiéme de fa circonférence , afin qu'il refle entre deux Lunettes le tiers du Berceau de la Voûte dans fon entier : Et ces Vitraux ayant environ de hauteur le dou- ble de leur largeur , font fufîif\mment grands pour éclairer la Nef; leur Chambranle doit eftre à plomb, orné de fortes moulures. Les Feneftres de la Croifée de l'Eglile ainli que celles du bout de la Nef, derrière le Portail font toujours cintrées félon le cintre de la Voûte , avec un appuy , &: ont beaucoup plus de grâce que celles qui font ovales en hau- teur, comme à la Croifée & Portail de l'Eglife faint Louis des PP. Jefuites rué Saint Antoine ; ces fortes de Feneftres peuvent eftre plus larges fur leur hauteur, félon la profondeur delà Croifée ; & quelquefois occuper toute la partie cin- trée au deffus de l'Entablement , comme à l'Eglife de Sor- bonne. Plus les Arcades de la Nef font larges, comme cel- les de Saint Pierre du Vatican , plus la retombée des Lu- nettes eft éloignée des Arcs doubleaux , ainli les Lunettes font plus étroites , & les Vitraux comme les Lunettes font cintrez dans leur fermeture. Il y a aulTi des Lunettes dans le Berceau d'une Voûte dont le cintre n'eft gueres plus élevé que leur naiffance, & font par confequcnt formées de peu plus d'un demy cercle, comme celles du Val-de- G ra- ce ; les Vitraux percez dans ces Lunettes deviennent trop

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E I<r GENERAL.

bas pour leur largeur qui tlt prcqu'égale à l'Arcade de del- fous. Jlert plusà propos lorfqu on veut donner du jour par le Cul-de-four d'une Eglife , de mettre un Vitrail qu'un tre- meau, comme à celle de faint Louis des PP. Jefuites: fi l'il- ghfe eft petite , il vaut mieux n'en point mettre comme au Noviciat. Il ftuc éviter de faire les Vitraux des Chapelles des a;fles , ou bas coftez , trop bas depuis leur appuy ju(. ques fur Taire de l'Eglife, ni les éhver au defTus de l'Importe de l'Arcade, comme aux Eglifes du grand [efus & de Saint André^t'Aî/^i//f àRome. Or ces fortes de Feneftres doivent ertre plus grandes , s'il y a des bas coftez , que s'il n'y avoit que des Chapelles feules le long de la Nef. Il eft auffi inutile de mettre dans la Croifée d'une Eglife des Vitraux au dcffous de l'Entablement du grand Ordre, y en ayant audeffus; parce qu'outre qu'ils ne fervent de rien, ils oc- cupent la place d'un autel qui peut eftre orné de colonnes ou de Pildftres pour décorer le mur qui refte grand & fim- ple dans cm^ partie. Les Feneftres d'un Dôme qui font élevées au deffus de l'Entablement du Couronnement Ats Pendentifs , font beaucoup mieux d eftre cintrées dans leur fermeture, quoyque tournante fur leur plan (comme celles des Dômes de h Sorbonne & du Collège des quatre Na- tions à Paris, &:de Saint Charles de Catmari à Rome) que d'eftre fermées en pla;te-bande, comme à la plufpart des autres Dômes : elles doivent avoir en hauteur deux fois &dcmy de leurhrgeur, parce que leur élévation les fait pa- roiftre baffes; &l(,ur déorationfur IcsOrnemens des Ordres d'Architedure qui cnrichilTent tant le dehors que le dedans delà Tour du Dôme.

Outre le? Egliiés , il y a encore de grands lieux, comme les Sdcs publiques ou Bafiliques, qui peuvent recevoirieur lumière des jours pratiquez dans leurs Voûtes: Celles du Palais 3 Paris font des^plus confiderables pour leur gran- deur, & font fort mal éJairécs, quand mefme l'on ouvriroit •es rords qui font dans la Voûte, dont les joues des Lucarnes ddp^ le comble feroient- fort j^nndes . c^mme on le ricut

T7,6 DES FENESTRES

remarquer à celles qu'on a percées nouvellement pour éclai- ler l'Autel. C'eft pourquoy pour donner du jour à ces deux ■îerceaux, il eût efté plus à propos de laifler ouverte la par- tie cintrée au defTus de l'Entablement des deux fonds de la Voûte , par un grand ArCj que non pas de pratiquer ces deux ronds, ce que l'Archireâie a fait pour donner plus de force m pignon du comble, en y mettant un Pilier- boutant au dehors, mais on eût pu mettre deux jimbagcs dans le cin- tre, & faire trois grands Vitraux au lieu d'un fcul, comme l'a pratiqué fort judicieufement le Cavalier Bernin à la Nef de S.Pierre qui n'eftoit pas auparavant fuffiamment éclairée. Pour les grands Salons, comme ceux de Thuilleries, de Cia- ^i^ny , & des Palais de Farnéfe, de Paielbine , & plufieurs autres, ils doivent eftre éclairez par deux Ordres de Croifées l'un fur l'autre , dont les appuis font de Niveau avec les autres Croi- fces des appartemens, quoique ces Feneftresfoient plus gran- des & de différentes figures que les autres , fi ces grandes pièces font au milieu de la Façade du bâtiment qui ell leur véritable place.

Après les grandes Feneftres fuivent les moyennes qu'on nomme croifées , parce qu'autrefois on en partageoit la baye par plufieurs Croifillons ou Meneaux de pierre, com- me il s'en voit encore au vieux Louv re & ailleurs : ce qui étoit aulfi pratiqué aux Vitraux des Eglifes dont ces Croifil- lons oftoient beaucoup de jour , aufquels à prefent on en fait de fer. C'eftpar les moyennes Croifées que les appar- temens des eftagesquarrez reçoivent du jour. Leur propor- tion dépend de leur lituation fi elles fontsuRez-de-chauf- fée , au premier , au fécond , ou troifiéme efrage; & de la hauteur de l'cflage , qui eft différente félon la grandeur des Edifices. Toutes les Feneflres des baftimens particuliers & des autres deftinez aux ufiges ordinaires, font toûjonrs depuis qU3tre jufques à cinq pieds de largeur, fur une hauteur pro- portionnée à celle du p'aacher, de forte que leur PJatte- ban- de doit eftre éloignée du Plafond autant que la hauteur

E N G E N E R ^ L. r,'

d'une Corniche le pourra permettre. Ces Croifées font pref- que toujours fermées quarrément : leur appuy doit cllre haut de deux pieds neuf pouces, ou trois pieds, contre l'ufa- ge qu'on a introduit mal-à-propos dele faireplus bas, fsnsune baluftrade de fer ou de pierre, qui n'empêche pas que le jour n'éclaire le plancher de la Chambre au droit de l'appuy dcia Feneftre; & pour peu que le mur foit épais, onabbatTappuy dans rembrafure pour regarder facilement au dehors , & cet I appuy doitavoirun peudepentepourjetterleseaux.

Pour régler généralement la hauteur des Croifces , fi l'E Rage 3 par exemple douze pieds fous fohve, la Corniche de la Chambre, ayant un pied de haut ou environ, & l'.ip- puy trois, ilen reflera huit pour la hauteur de la Croiîée, qui iera le double de quatre qu'elle doit avoir de largeur; ^'aind à proportion des £l]:sges, plus ou moins élevez. La meilleu- re règle pour ninger les Croifées , eft de les efpacer tant pkin que vuide j c'eft-à-dire que la largeur du Tremeau foit égale à celle de la Croifce, & que vers les Encoignures il y ait de diftance de l'anqlc du baftiment au tableau de la Croifce un tiers ou un quart plus que la largeur de la Croirée.

Pour les Croifées des grands Edifices, celles del'Eflageau rez-de- chauffée ne doivent avoir que trois pieds de h:u teur d'appuy en dedans, quoiqu'il en paroifle davantage au de hors, parce que l'aire de cet Eftage eftfouvent élevé à hau- teur de retraite : ce qui ne doit pas eftre de mefme pour les baftimens particuliers, elles doivent eftre élevées du pa- vé de la rue de plus de cinq pieds pour ne point expofer le de- dans à la veuë des paflans , & grillées pour la fureté. Dans les corps-de- logis fimples & les baftimens en ailles, les Croifées doivent eftre diredement oppofées , tant à caufe des poutres que des fermes du comble. Les Croifées au Rez-de- chauffée font mieux d'eftre à platte-bande bombée , que d'autre manière , parce que cet Eftage eftant voûté , les arrière- vouffu- res fe racordent plus facilement avec les Lunettes des Vou- j tes, dont la retombée eft au deffous de la fermeture des Fe

158 FENESTRES

MM

neftres. Souvent auffi on prend ces fortes de Croifées dans des Arcades dont elles fuivent le cintre, comme au Chafteau & aux Efcuries de Verfailles : la largeur de leur Baye doit a- lors avoir environ les trois cinquiefmes de celle de l'Arcade ; de forte que fi l'Arcade a dix pieds de largeur , la Croifée en aura fix, le Chambranle fera d'un pied de chaque cofté, & le Champ reftera aufli d'un pied de chaque cofté : Ces fortes de Croifées n'eftant pas dans une Arcade , n'ont gueresde hau- teur plus de deux fois leur largeur prife fous l'angle du fom- mier de leur fermeture. Les Croifées du premier ou bel Eftage doivent eftre les plus hautes, & il eft neceflaire que le Chambranle du dedans foit au deflbus de l'Entablement qui reçoit les courbes du Plafond , dont l'élévation fait parconfe- qucnt la hauteur des Croifées , qui nedoivent pas eftre moins larges de cinq pieds, ny pluslargesde fix , ayant de hauteur un fixiefme plus que le doublede leur largeur, commecelles du Baftiment neuf du Louvre qui ont fix pieds fur quatorze, fermées quarrément : Mais fi elles font cintrées comme au Chafteau de Verfailles, oùelles ont beaucoup de grâce, elles peuvent avoir de hauteur deux fois & demy leur largeur, le Chaffiseftant dormant dans la partie cintrée. LesCroiféesdu fécond Eftage doivent avoir de hauteur une fois & deux tiers de leur largeur; &: celles du troifiéme une fois & demy de cette largeur , qui doit eftre égale à toutes les Feneftres de fim- metrie d'une Façade, & les Feneftres répondre à plomb les unes fur les autres : Il faut mefme pour la régularité en fein- dre, s'il eft befoin à caufe delà fujettion du dedans, leurs appuys& linteaux eftant au mefme niveau en chaque eftage. Il faut obferver pour les Feneftres en Attique au defTusd'un Ordre, la proportion de celles du troifiefmeeftaged'un grand Edifice. Acefiijetilfautériterunabusquin'eftpasdepeude confequence, c'eft de couper la Frife & l'Architrave d'un grand Entablement pour y élever les Feneftres, comme à la grande Gallerie du Louvre & à d'autres grands Edifices.

Enfin les petites Croifées appllées Mczanines ou Baftar-

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EN GENERAL.

des qui ont plus de largeur que de hauteur, & qui fervent pour les petits Ethges au deflus des grands , doivent eflre auffi larges que les grandes de defTous. Pour les Lucarnes des Eftages en Galetas, elles fontdeMafTonnerie, elles doivent avoir un cinquième moins de largeur que celles de defîous, 8c celles de bois reveftuës de plomb, un quart moins delar- geur que les autres de la façade, pour paroiftre plus légères; elles font ordinairement bombées , ayant de hauteur environ une fois & demy leur largeur, quelquefois auffi on les fait en plein cintre, dont les plus belles font celles des petites Cours desEfcuriesduRoyà Verfailles : mais fur tout il faut éviter de couper la Corniche au devant de chaque Lucarne. Il v a auffi de petites Lucarnes appellées yeux de Bœuf comme F, G, H, ou petits jours ronds ou ovales fur les combles & fur les Dômes, tant pour donner dcl'airàla Charpente quepour égayer un Dôme à caufe de la convexité de fa figure courbe qui le rend pefant. Il y en a dautant de fortes , qu'il y a de Dômes differens , l'on n'en met ordinairement qu'un rang ou deux , comme à celuy du Val-de-Grace. Le Dôme de S. Pierre du Vatican en a trois rangs de feiee à chacun , qui font un merveilleux effet , parce qu'il elU'unique dans fi grandeur, ayant hors oeuvre plus de vingt-cinq toifes de Diamètre. Il eft inutile de faire mention des jours pris dans la Frife d'un Entablement de Couronnement , comme il s'en voit en plufieurs Palais d'Italie, ny auffi d'autres petits jours en ovale couchez dans lesTimpans&audeifus des Frontons, ces fortes de jours n'eftant que de petits trous qui diminuent la beauté du bâtiment, & dont on ne reçoit qu'une médiocre commodité : Quant aux demi-Croifées, elles ne font plus en ufage; celles qui font coupées en biais par la rampe d'un Ef- calier ne font pas fupportables, & il vaut mieux les rendre parfaites , & fermer ce qui refte au deffous de la Rampe. Les Lucarnes Damoifelles , Flamandes & Capucines , auffi bien que les moindres yeux de Bœuf font peu confiderables.

II refte à parler de la décoration des Feneftres. UnCham-

b 1)

T40 1-)ESFENESTRES

^;anic uni lait i'ornenitiu des pius liiTipits , enlu^re ionc cel- les qui ont un Cham )ranie avec des Moulures & une Corni- che au defius ; puis celles qui on: un Chambranle avec des Confolcs &: un Fronron f^ns monnns aux codez du ChaŒi- branle, comme il s'en voir derrière le vieux Louvre : &'cnfin les plus riches fonr celles qui ont des Colonnes, des Fion tons & des Balufirades, comme celles de Michel Ange au>. aifles du Capitole , & ce font les plus magnifiques de cette forte, qu'on employé au Portiil d'une Egliî'e, comme cJIe de la Loge de la Bénédiction à S. Pierre de Rome , celles de S André de U f^xlle , & celles du Collège Romain, & à Parib celles du Portail du Val-de-G'-ace. On peut auflî fort à pro- pos introduire ces fortes de Ftnefîires dans la façade d'un Pa Lus, dont la compolîtion plus riche ferve à difbnguer le mi- lieu, oùilyafouventunSalonau deffus du Veflibule, la Fe- neftre peut eftre en cet endroit plus grande & cintrée, quoi- que les autres foient quarrées : il faut autfi que la Porte au deiïous foit enrichie à proportion, comme celle qui fertd'en- tre'e principale au Palais é^ AJonte-Cavalloy qui porte une grande Croifée à Balcon , d*oi;i le Pape donne la benediiftion: Les Orncmcns de ces fortes de Feneflres portent de fond & non pas en faillie, êjpar Encorbellement comme celles du fécond Eftage du Palais Farnéle dont les Colonnes portent àfauxfurdesConfoles. Les proportions du Chambranle, des Montans, Corniches, Frontons & Consoles font prefque femblables à celles des Portes. Il eft à propos de méfier alter- nativement les Frontons triangulaires èc les cintrez , ainfi il faut que le nombre des Croifées foit impair dans les Façades des Edifices. Outre ces fortes de Feneflrcs qu'on peut rendre fort régulières, il y en a d'autres que h lituation faitfortirde la proportion ordinaire, comme celles qui font compofées d'une Arcade portée par des colonnes, dont l'Entablement retourne dans l'épaifleur du mur, de la diftance quiefi entre les colonnes ifolées & les Pilaflres contre répai'Jcur du mur, il fe forme deux Feneltres qui accompagnent l'Arcade; on

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E l\r GENERAL.

T4T

en voit un exemple dans Palladio au Porrique debBafihque de Vicence : il y en a aulTi une de cetremr.niere dans la Salle Royale du Vatican, & une autre dans rUglife des Theatins à Pans qui eft autant ridicule qucics autres font bdles.

Après avoir traité des ouvertures &: des ornemcns des Fe- ncftres, il fuit expliquer leurs fermetures qui fj font ordi- nairement de bois : h meilleure pratique pourleurconftruc- tion, cftd'en rendre les parties légères d'ouvr.r<^es pour con- ferver la lumière, en lorte qu'ii'y ait le m-.ins de carreaox que faire fe peutj que les Croifillons qui lesfep.ircntroient forteftroits, ainfi que les Mefccaux montans & traverfins, & que les Guichets (oient beaucoup plus hauts que hrges. Ces règles font générales : Les pArticulicres dépendent de la grandeur du lieu , acderufagedeseftaî^es. On fait à prefent plus de Chalîls à verre que deCroifées à panneaux de verre, p:^rce que ces Chaflis fe peuvent ouvrir par deux, quatre, ou hx Ventauxquiportentieurbattement, iansavoirdeMef- neaux montans dans le Dormant , ce qui é:t defagreablc à voir, fur tout dans un bel Eftage. Il y a plufieurs fortes de feuillures pour empêcher le vent de pafTer, oc Ton met une Gorgeàlatraverred'embas, ou pièce d'appuy pour jetter les eaux au dehors de la fciiillure. Pour les Volets, il eft à propos de les br.fer, s'ils ne ptuvent pas tenir dansl'embrafure, les ornemens de fculpture qui doivent avoir peu de relief, font pris dans l'épaiffeur des Panneaux , ce qui ne fe fait gucres qu'aux grands Hdilkes, parce qu'à prefent on les peint d'or- nemens Grorefqucs en Camaycux ou enrouleurs différen- tes, dontlespIusrichesfonràf:)ndsd'or: le Parement des Vo- lets eft ce qui pôle contre le ChaOîs & eft veu îorfqu'il fait jour. Pour /es compartimens &: les divifions des Panneaux des Guichets des Carreaux & des Volets, ils changent com- me j'ay dit cy-delfus à proportion de l'ouverture delaFene- ftre, ce qu'il feroit impofiïble d'expliquer en particulier fans un grand difcours qui ieroit inutile , puifque la pratique fur ce lujet eft beaucoup plus fçavante que les reoies.

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14^

TE NE STR E S

Feneftre du Palais Sachetti. QV oi que cette Feue fire r,e foi t pas de f^ignole , comme elle fe ^ trotivc dans flffums Editions de [on Livre i ^^n-j cru, ne la devoir pasfuppnrKcr.

CEtte Feneftre eft une de celles de l'Eftage au Rez- de-chauflec du Pahis Sachetti dans /4y?r^*î JultalKomç, Elie eft du deflein d'Antonio Sangallo, auQî reflemble-t'el- le fort à celles du pareil Eftage du Palais Farnére , qui a efté commencé par ce même Architecte.

La composition de fon Architedure eft afTez belle , mais d'une proportion pefante, le Chambranle ayant de largeur prés du cinquième de l'ouverture, quoy qu'il ne doive eftre quedufixiéme : chaque Montant a environ le cinquième de cette ouverture , & eft plus eftroit que le Chambranle comme il le doit eftre. La Corniche eft un peu plus haute que la Frife , & l'une & l'autre avec le Linteau du Chambranle font trop hauts, ayant plus des deux cinquièmes de la hauteur de la baye, les Confoles font paralklles & arrafées par les coftés ; pour celles d'embas, elles font d'une hauteur exceffive, ayant plus que la largeur de l'ouverture, elles fontaufli larges que le Chambranle : on peut voir par le Profil, la grande Saillie de l'appuy, dont la tablette eft ornée de Moulures trop che- tives & trop confufes.

J'ay changé les proportions de cette Feneftre en confervant la mefme compofitionj le Chambranle marqué B n'a quele fixiéme de l'ouverture, comme il doit avoir, l'Entablement eft plus bas d'un huitième de la largeur de la Baye. Les Con- foles qui portent l'appuy font d'un plus beau Profil, &: moins hautes, leurs coftez ne font pas parallelles , elles font plus étroites que le Chambranle; & portent fur un Socle plus haut. L' Abajour eft fermé en Platte-bande bombée. C'eft à prefent l'ufage d'élever de terre l'Eftage au rez-de- chauffée pour le rendre plus fain & plus agréable, & pour profiter de l'Eftage fouterrainpourlesneceflîtezdela maifon. J'ay marqué dans la Baye les Compartimens de trois Volets pour trois Guichets à carreaux de verre.

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Feneflre de Vignole.

ETTE FeneftreeftdudeffeindeVignole^ qnoy qiCon ne fait pas affuré du lieu ou elle aeté exécutée.

X A Compofition de cette Feneftre eft plus fimple &plus Lreeuliere que h précédente : elle a beaucoup moins de hauteur , que le double de fa largeur , parce qu'elle peut a- voir cflc faite pour un Eftage voûté au rezde-chauiïee. Son Chambranle (dont le profil eft prefque femblableàceluy de l'Archivolte Dorique) a un peu moins que le quart de h larceur de l'ouverture : l'Entablementeftunpeufort, ayant en fes trois parties les deux cinquièmes de la hauteur de la Baye. Il faut obferver au Profil quele Chambranle a trop de faillie' & qu'il cache une partie de la Frife. Or pour éviter cette Saillie , il faut qu'elle foit à plomb fur le filet qui cou- ronne la grande Face ,. & que la petite foit d'alignement avec le nud du mur : les feuillures doivent eftre d'équerre, abn qu'elles foient remplies par la menuiferie : ce qu'on ne-^.ge en Italie, aifi qu'on le peut remarquer fur les Plans des Por- tes de Vignole & de Michel- Ange : l'appuy eft trop firap^e, ileftallegé dansl'embrafure. Les Confoles qui le portent font moulées avec nervures & arrofees par les coftez.

Mais afin de rendre cette Croifée d'une plus belle propor- tion, j 'en ay changé les mefures, auCTi bien quedecelîesdela précédente : J'ay réduit fa hauteur au double de fa largeur: [•Entablement en eft moins pefant , n'ayant gueres plus de hauteur que la moitié delà largeur de la Baye : La Corniche eft m.ieux profilée, le Chambranle porte furun arnere-corps au niveau de la Frife, l'appuy eft orné de Moulures , & les Confoles font beaucoup moins hautes & moins faillantes;^ la i'.aye eft remplie de dtuxGuichetsàcarreauxde verre. J'ay delTméle plan du Piédroit d'une Croifée pour en faire connoi- ftre le détail'des parties , & les noms ufitez par les Ouvriers.

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Des Niches en General.

JDJE Nqu'il nefe trouve point de Niches dans le ^ Livre a'Architetîure de i^igmle -.Cependant piiif- \ que cet ornement contribué notablement à la décora- | tion des Edifices^ & que leurs proportions aprochent de \ celles des Fenefires :fay creu qu'il fer oit utile d'en par- ler.

C^ O MME la régularité de l'Architefture vient de l'har- ^^ rnonie des belles proportions ; aulïi tire-t elle fa richef- fe de l'excdknre Sculpture, dont elle peut eftre ornée: or le corps humain eftânt le plus parfait objet de la vSculpture, on a ti^hé d'en placer la reprefentation en plufieurs endroits des Edifices dans des renfoncemens pris dans les épaifleurs des murs appeliez Niches. C'eft ce que les Anciens avoient coutume de faire dans leurs Temples, BafiUques , Palais, Biins, & autres Baftimens magnifiques, ilsmettoientles images de leurs Divinitez , & des grands Perfonnages : & c'eft ce que nous pratiquons encore aujourd'huy dans nos Palais & dans nos Eglifes.

Il y a de deux fortes de Niches : fçavoir les Petites & les Grandes : &:les unes &: les autres ont des proportions & des ornemens diiferents , & font (impies ou riches conformé- ment à la décoration du refte de l'Edifice. Les Petites Ni- ches font pour les Statues en pied , nues ou vêtues & poférs feules : &rles Grandes pour les Groupes , ou Figures jointes enfemble par quelques-unes de leurs parties, ou pour des Co- lofTcs. Quant à leur forme, il y en a de cintrées par leur plan & par leur fermeture ; & ce font les plus ordinaires, dont la plus belle proportion eft que leur hauteur ait le double & demi de leur largeur, & qu'elles foient creuféesendemy cercle. Il y en a d'autres qui font quarrées, & qui font un renforcement d'une certaine profondeur dansle corps du mur, & font fermées quarrément.

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EN GENERAL.

148 BES NICHES

Les proportions générales des Niches fe prennent du ca- radere de l'Ordre qui décore l'Edifice , de celuy de la Sta- tue , &: de fa fituation. Du caradere de l'Ordre, s'il eft ruftique ou délicat , dcceluy delaStatue, iielleeft pefanteou fvelte, nue ou drapée ; &: de fa fituation, fi elle eft au rez de chauflee, ou beaucoup plu5 élevée. Comme il eft plus à propos de mettre la Statue d'Hercule au rez de chauffée qu'ailleurs , & plûtoft: dar^s une compofitioQ Dorique que Corinthienne : auffi fa Niche ne ck>it avoir que deux lar- geurs, &:un quart de hauteur j ainjî les figures les plus lege- res fe mettent avec les Ordres les plus dehcats, & aux lieux les plus élevez; &:par confcquent les Niches y doivent eftre les plus hautes. Mais il faut obferver que plus les Niches font élevées , plus les figures doivent eftre baffes ; parce qu'au rez de chauffée les yeux de la figure doivent eftre au niveau du dcfTus del'Impofte, quoique Palladio ait mis le deffus de l'Importe au nœud de la gorge, comme on le peut voir dans fon livre aux Salles des Anciens à la manière Co- rinthienne, & à l'Egyptienne, ouïes figures font trop puiT- fintes pour les Niches, quoyquc de belle proportion. C'eft pourquoy les Niches élevées doivent avoir plus de hauteur; & félon Scamozzi deux fois & trois quarts de leur largeur, bien que la figure ne foit qu'à hauteur au deffus de ITm- poftc, ce qui change à la veuë, faifant paroiftre toute la tête dans le cul- de- four de la Niche : auffi dans faint Pierre du Vatican , entre les grands Pilaftres Corinthiens du dedans, les fécondes Niches font plus hautes que les premières d'une demi largeur, quoy qu'elles foicnt égales en largeur: & l'on peut remarquer à l'Arc de Janus à Rome , &: dans la Cour clu Louvre le mauvais effet des Niches du fécond &.-du troi- fiéme Ordre, qui font par trop petites. Mais il t'aut ob'crvcr de ne point mettre de Niches entre les Pilaftres ou Colon- nes, lorfqu'elles font trop ferrées, comme au Portail du Val dcGrace. Il fautauffi prendre garde lorfqu'elles font les unes fur les autres qu'il y doit rcfter entre deux l'efpace au moins de

GENERAL,

^gcurs , parce qu'autrement elles font trop proches celles de l'JZglife de laSorbonne. Quant au plan des

deux largeurs

comme celles uc i i^gme ae laiorbonne. Quant au plan aes Niches , le demi-cercJe eft le plus partit ,• parce que fi elles font plus profondes, comme celles de ITglife des Theatins, la fiou- rcneit pas allez découverte; & fi elles ne font pas aiïez pm fondes, & que b figure avance en dehors fur quelque Cul de^lampe, comme au principal Autel des Minimes, ou fur uneConfolerenverfée, comme àTHoftel de Ville de Paris elles portent à ftux. Mais furtoutil faut éviter de mettre les Niches fur des encoignures, parce que cela deftituë l'Ande de la fofiditc qu'il doit avoir. Lorfqu'il 7 a des Boffages qui régnent dans une Façade, &qu'H s'y rencontre des Niches, comme celle marquée I. Il eft plus à propos de termi- ner tes Boffages à l'entour de la Niche, que de les faire re- gn^rpardemere la Statue, (fi ce n'eft à des Grottes; , afin d'éviterlaconfuiion de cette rufticiré, avec la dehcatelTe de la Sculpture, ^ pour lors il faut entourer la Niche d'un Chambranle uni puiiïent terminer les refends comme à la figure IL ou bien les terminerprés de l'arrefte de la Niche de leur efpaiifeur, commeàla figure III. ou arrefter les refends contre le fond delà Niche, comme à la figure I

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149

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NICHIEj igjSTiqUXS AVXC BOSSAGiS<.^lLXTE^Di

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DES NICHES

Les Niches quarrécs font les moins en ufage , quoiqu'il s'en trouve à des Baftimens antiques , comme dans le Tem- ple de la Paix , à l'Arc de Titus , & à quelques ouvrages modernes, ainlîque l'ont pratiqué Michel- Ange dans l'elca- lier du Capirole, Jacques de la Porte au Portail de Jefus à Rome, & Philibert de Lorme au Chafteau des Thuilltries. La proportion de ces Niches approche de celle àcs ron- des. Celie de l'efcalier du Capitole eft l'Uranie a de hauteur deux fois fa largeur , & le tiers de l'ou- verture de profondeur. Mais je crois que l'ufage de ces fortes de Niches dépend de l'Attitude de la figure, delà- quelle fi les parties font faillantcs , comme à l'Apollon de Belvédère , la Niche quarrée luy convient mieux que la ronde qui eft bien remplie d'une figure , dont !a contenan- ce eft modefte , comme celle de l'Uranie, de la Flore, & autres.

Lorfque dans une Façade les Feneftrcs font alTez éloignées pour avoir des Niches d'une grandeur proportionnée aux Feneftres , & qu'elles font au mefme niveau que leurs ap- puis , on les peut décorer de mefme, & les placer dans un petit renfoncement de la grandeur des Croifées , comme celles du grand Portail du Louvre qui réùiriiïent avec fuc- cés de cette manière j mais lorfque l'efpace qui eft entre les Croifées n'cft pas aflez hrge pour donner aux-Niches cette dé- coration , elles doivent eftre plus petites & un peu plus élevées que l'appuy dss Croifées, & d'une Architedure particulière qui foit peu chargée de moulures & d'ornemens; parce que la Figure en fait la plus grande richefle : elle y doit tou- jours eftre élevée fur un Plinthe , & quelque fois fur un petit Pied'eftal en adoucilTant comme D,qui a plus de grâce qu'au- cun autre , ainfi qu'on le peut remarquer aux deux Niches entre les Colonnes Ioniques de l'avant-corps du milieu du Château de Verfailles du coftéduj^rdin.

Les grandes Niches pour mettre des Groupes ou des Fi- gures Coloffales, font ordinairement au bas étage, elles font

ouvertes ,u(qu a 1 aire du pavement, comme ce^ks du Port - que du Panthéon , celles du Portique de Farnéfe , du cofté du Tibre &'cellesderOrangenedeVerr.ii]es; aux Port! qucs du Panthéon & du Palais Farnéfe , elles ont le double de leur largeur. La hauteur du Piedeftal dépend de h figure dont on les remplit , parce que fi c'eft une figure en pied , le Piedeft.I ou Socle doit eflre moins haut que pour un Groupe. Ces fortes de Niches eftant dans une f.ç,de il y a de<= Arcades, retiennent les mêmes Importes & Archivolt-s On met au rang de ces grandes Niches celles qu'on nomme labernacles, comme les petits y^utelsdu Panthéon, dont je parleray cy-aprés ; mais entre les grandes Niches, celles dont Michel-Ange a décoré le dehors de l'Eçlife de Saint Pierre font des plus belles , elles ont efîé faites pour des Oroupes de Figures.

^ Les Orneme^ns des Niches doivent eflre proportionnez a leur grandeur, comme ceux des Portes & des Fenefîres elles peuvent eftre ornées d'un Piedeftal par bas de la lar- geur de leur ouverture d'une médiocre faillie en dehors à moms que la figure n'avance beaucoup le pied en devant on y peut tailler un bas rehef , comme à la Niche B rare' ment on y met un Cantalabre ou Chambranle fimple fans Impofte, Il elles font cintrées: Et lors qu'on n'eft pas allu jettià le fervir de l'Importe de quelque Arcade, dont on re tranche les moulures, il faut prendre la Niche dans un ren foncement quatre avec un beau ChambranledeMontans d-s Confoles, des Corniches & un Fronton qui ne foit ni bri^é mtropchargé d'Ornemens dans Ton tympan, nideFcrtons fur (on Archivolte qui doit avoir environ un fixiéme del'ou- verrure ; alors l'Importe terminera dans les cotez" du ren" foncement. Il n'eft pas befoin de Clef f.ilbnre ; ou du moins h l'on en met une , elle doit ertre de peu de n'rf il ne faut jamais mettre un mafque à la Clef d'une Niche ' mais plutoft uneConfole de Sculpture , parce oue lemafqu» fe trouvant au deffus de la tête de la Statue , fm un mauvais

1

içi VES NICHES

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effet. On y retranche fouvent Tlmpofte & l'Archivolte, com- me à la Niche A. On peutavec beaucoup de grâce placer une Coquille dans le Cul- de-four des Niches, pour peu qu'elles (oient enrichies à proportion , ce qui eft pratiqué en beaucoup d'endroits. Il y a encore des Niches dont les jambages font ornez de deux Pilaftres, avec une petite corniche architravée pour importe : Mais ces Pilaftres ne peuvent eftre que chet fs, & cette manière eft mefquine. Enfin s'il y a quelque occafion d'enrichir une Niche , c'eft lors qu'elle termine quelque fuperbe Gallerieou Portique, & qu'elle eft feule dans une façade , comme la Niche B,

Outre ces fortes de Niches dont je viens de parler , il y en a encore d'une autre compofition aufquellesonpeutaufli donner ce nom, à caufede leur figure , comme les Arcades renfoncées en ligne circulaire , ainfi que celles du bout de l'Eglife de faint Pierre font les Tombeaux des Papes Paul III. & Urbain VIII. les fix des petits Autels de la Croifée, &:les quatre qui font fous les Piliers du Dôme font quatre Statues coloflales en pied.

C^n fait encore de petites Niches ou renfoncemens, ovales, ronds ou quarrez, pour placer des Buftes, comme H & I, afin de les mettre plus à couvert , ainfi qu'à l'Hoftel de la Vrillicre&au Pilais Royal; &il ne faut pas que le Bufte y foit tellement caché qu'il ne foit point veu de profil ; c'eft pourquoy U porte en partie fur une Confole. Ces fortes de renfoncemens fe peuvent faire plus à propos entre les Archivoltes dt:s Arcades que dans des Tremeaux & autres Jambages.

Les Coquilles ou culs -de-four des Niches fe voûtent de diverfes manières ftlon leur grandeur, 8<: félon ce que peuvent porter les pierres; les petites font fermées d'une Pièce, mais les grandes fe voûtent en trompe par claveaux, comme elles le font ordinairement ; ce qui ie voit à la F^ure E ; ou en tas de charge , lorfque lesaflifes régnent de niveau , & qu'elles font fermées par une clef qui fait le mefme effet du couffinet,

comme

E N G E KT E R A U

155

comme à l'Orangerie de Vcifailles , ainfi qu'à la Fieu- re G.

Qnoyquela quantité des Statues augmente notablement la décoration d'un Edifice , toutefois le trop de Niches dans une Façade (comme à celle de l'Hôtel de Ville) eft défedueux c'eft pourquoy on peut fort à propos dans les Cours & dans les Jardins mettre des Figures fur des Piedeftaux hors d'œuvre devant les plus larges tremeaux à cofté des Portes ou entre les Colonnes fans renfoncement dans le mur, & il faut alors que ces Figures foient bien terminées de tous coftez. Quant aux Groupes de Figures, comme leur Plan a plus d'étendue, & que toutes les veuës en font ordinairement riches, com- me celuy d'Alexandre Farnéfe dans le Salon de ce Palais , ceux du raviffement de Proferpine dans la Vigne Lndovijîy & d'Apollon &Daphné, dans celle de Borghefe, ainfi que celuy de la Renommée du Roy à Verfailles , il eft mieux de mettre ces Groupes fur des Piedeftaux ifolez que dans des Niches ; & au contraire celuy de Perfée & d'Andromède dans le mefme Jardin pourroit eftre placé dans une grande Niche, parce queJaveuë de derrière ne reprefente qu'un Rocher aride.

Il faut encore remarquer aux Niches que celles qui font élevées de terre font fîtuées le plus à propos. Que le mur doit eftre fuffifamment épais pour n'en pas altérer la (olidi- té, & que quelques belles qu'elles foient elles font toujours un mauvais effet fans une Statue. Qu'il y a des endroits oLi elles font mal placées , comme dans le berceau d'une voûte d'Eglife ainfi qu'à la Sorbonne , parce que les figures n'y peuvent pas efrreà plomb, & auffi qu'il eft ridicule de mettre une Niche entre les Corniches rampantes ci'un Fronton brifé.

^

154 DES NICHES

Niches en Retables d'Autels.

/iTANT confideré l*ufage que nous pouvons f ai- -^re des Niches pour fervtr de Retable d'Autels^ dont celles du Tantheon à Rome ont fait naître l'idée y fen donne deux dijferentes de cette jorte.

IL y a dans le Panthéon huit grandes Niches quarre'es appellees Ta- bernacles où eftoient des Idoles \ leur renfoncement tombe jutqu'à rerre : elles ont trop de hauteur le double & deux tiers de leur largeur, & de profondeur le tiers de cette largeur. Ces fortes de Niches avec un Pie- deltal de la hauteur de ceux des Colonnes font propres pour recevoir quel- que noble figure afTife , comme le Moïfe de Michel- Ange qui eftau tom- beau de Jules fécond à Saint Pierre in Vlncoli , ou un Groupe comme celuy du Laocoon de Belvédère , ou comme un autre de deux figures appelle vulgairement la Paix des Grecs. Il y a aufTi de ces fortes de Niches dans les Bauisde Paul ^mile à Rome dont la proportion eft au contraire trop balle. Le Cavalier Boromini en a fait de cette manière qui font un effet furprenant dans la Nef de l'Eglifede faint Jean deLatran que le Pape Innocent X. a fait reftaurer. Leur plan eft ovale , elles font ornées de Colonnes de marbre verd antique : dans l'Entablement il y a une couronne antique, mais les Profils en font aufli irrcguliers & imaginaires que la coinpofition en eft ingenieufe. "

A l'imitation de ces fortes de Tabernacles , les proportions de ceux que je donne en Retables d'Autels font, qu'après 15. pouces de hauteur pour trois degrcz , il y a trois pieds& un quart de hauteur pour la Table d'Au- tel qui peut avoir huit pieds de longueur, & un pied pour deux gradins,- au Corinthien !e piedeltal eft aulTi haut que les gradins, l'Ionique les oradins terminent dans un fode audellusdu Pie'deftal, fondé fur l'exemple de l'Ordre de l'Arc de Titus & de plufieurs Retables à Rome , cette licence a pillé en ufage , les deux Niches font aufll larges l'une que l'autre, leur plan dépend de la difpofition du Groupe & peut fuffire d'un demi ovale. Pouriaronde, on y peut mettre divers fujets , coromcun Batéme de faint Jean, &c. & les colonnes peuvent eitre ifolées ou attachées au mur, au lieu defquelleson peut mec-^redes pilaftres fclon la commodité du lieu; & des Tableaux à la place des renfoncemens. J'ay cho.fi deux Ordres qui leur peuvent convenir ; ces deux Retables qui n'ont dans leur compofition rien d'extraordinaire que la régularité de l'Architefture peuvent eftrc enrichis d'ornemens convenables au fujet. Et pour contra- llcr on doit mettre à la Niche quarrée un Fronton cintré , & à celle qui elt ronde un Fronton triangulaire.

fU fj. EN RETABLES D\AVTEL$. 155

NICHES EN RETABLES D'AUTELS.

V ï]

j^a NICHiË.T>V SALON

Niche du Salon de Clagni.

Ç^OMME les Niches fervent non feulement a ^^ décorer les dehors des Edifices^ mais encore à en enrichir les dedans & particulièrement dans les Vefli bules , Salons & Galleries , fay rapporte cette Niche pour fer vir d'exemple^ & pour faire connoître l'effet de fes proportions particulières.

LE Château de Clagny auprès de Verfailles peut pafTer pour une des plus accomplies & des plus régulières Maifons Royales, à caufe de la décoration du dehors accommodée aux ufages du dedans. Monfieur Manfart qui l'a faite a donné en cette occafion des preuves de l'ex- cellence de Ton génie : cette Niche avec la pareille vis- à vis eft fous le Dôme dans le grand Salon du milieu , qui fert de Veftibule pour feparer deux grands Appartemens , & de paffàge pour aller au Jardin. Il eft décoré par dedans de Pilaftres Corinthiens de deux pieds de diamettre , & d'un Ordre Attique au deffus , & éclairé par douze Feneftres , fix fur la Cour, & autant fur le Jardin : La proporion de cette Niche eft de deux fois fa largeur , & environ d'un tiers de hauteur , fur un demi -cercle de profondeur : elle eft élevée à prés de cinq pieds de terre. L'Archivolte a de largeur la fîxiéme partie de l'ouverture qui détermine la largeur du Piedeftal , &: ITmpofte aufli haute que l'Archi- volte règne dans le fond de la Niche. II n'y a point encore de Statue dedans , & je me fuis fervi de celle de la Flore du Palais Farnéfe pour la remplir, la fuppofant réduite à cette mefure, parce qu'elle paroift y convenir fort à propos , & que b Niche n'ayant pas de hauteur deux fois & demi de fa largeur, la grande draperie.de cette Figure convient fort à propos à cette proportion.

;/' 54' -

DE C L ji G N r.

JVIÇHE.3>TJ gALQN DIT CHA^TIIAV DE tl^A^ClSTY

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S5t DES CHEMIN TES

WÊÊÊÊm

Des Cheminées en gênerai.

fsj* ATANT trouvé qu'un dejjeinde Cheminée ■^ ^dans Vignole , comme fay cru que cela nefuffifoit pas pour donner une parfaite intelligence de cette par- tie fi neceffaire^^f en traite en gêner al & enparticulier-^ pourfuivre la manière dont fay expliqué cy- devant les autres parties les plus confiderables de l* Edifice,

LA différente température de l'air contribue à l'ufage plus ou moins fréquent des Cheminées dans les Edifices ; le peu d'exemples qui nous en reftentdes anciens, S'iobrcurité des préceptes de Vitruve fur ce fujet font juger que l'ufage desEftuves dont ils avoient des Appartemens entiers échauf- fez pardesPoëfles, leur faifoit négliger cette partie du Eafti- ment que la neceffiié en noftre climat nous a contraint de rendre un des principaux ornemens de nos habitations. Scam- mozzi donne trois fortes de Cheminées , mais leurs propor- tions font bien différentes de celles qu'une pratique confom- m ée a rendu parfaites chez nous , parce que tous les Ornemens de celles qu'il nomme à Pavillon, qui eftoient fort à la mode de fon temps , font de grande dépenfe , chargent beaucoup les planchers , & diminuent notablement par leur faillie la capacité du lieu oia elles fervent : ainfi fans s'arrefter àfado- drinefurce fujet, nous diftinguerons trois fortes de Chemi- nées ; des grandes pour les Cuifmes , les Galleries , les Salles, & Salons: des moyennes pour les Anti-chambres, les Cham- bres & les grands Cabinets : & des petites pour les petits Cabinets & les Garderobes.

Pour les grandes, celles des Cuifines n'ont befoin d'aucun ornement ; leur Manteau fe fait en hotte ou fi-ure pyrami- dale, élevé environ à fix pieds de l'aire du pavé ; leur Atre eft haut de lix pouces : &leur Contrecœur doit eftre de bri- que , pour refifter à la grande chaleur. On met ordinaire-

fl jy.

EN GENERAL.

\i.Sclù'£s 2 En - < ckeucTtr&r oit.

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mciu le potager à code , luus le manteau q.a occupe lou- vcnt la longueur du mur , contre lequel il eft adoflé Jans les grands Edifices ; la Phtte- bande eit fermée de pierres , & plus élevée que le Manteau qui eft de bois dans les médio- cres. Celles des Salles , Salons & Galleries font les plus magnifiques , elles peuvent avoir fix àfeptpieds d'ouverture entre leurs jambages, & quatre à cinq pieds depuis le defTous de leur Platte bande , & deux à deux pieds & demi de pro- fondeur d'Atre. La Corniche de la gorge en doit eftre fort élevée,&: hors de la portée de la main. La corniche du Couron- nement du manteau doit être h même que celle qui règne au pourtour du Plafond de la Salle, & il faut obferver fi ce Plafond eft cintré avec des courbes , qu'elle doit avoir peu de faillie , & cetre Corniche ne peut pas être retournée au droit de la Cheminée , parce que le Tuyau qui paroîrroir dans la partie cintrée feroit un mauvais effet : lorfquela Salle eft longue en manière de Gallerie , comme celle de l'Hollel de Vilîe de Paris , on peut mettre une Cheminée à chaque bout. Pour les Moyennes , elles ne différent des Grandes que dans les proportions qui diminuent félon que le heu, eft moins grand.

Dans les grands Baftimens les Tuyaux font pris dans l'é- paiffeur des murs , qui doivent avoir plus de deux pieds & demi ; ce qui ne fe peut faire folidement dans les médio- cres oii il n'y a d'cpaiffeur que deux largeurs de brique , & le pafljge du Tuyau de la largeur d'un pied ; en forte que les murs de refend qui doivent entretenir ceux de Face font fort affoiblis. Autrefois les Cheminées dans les Baftimens particuliers étoient adoiïées les unes devant les autres , mai comme elles chargcoient les Planchers , & avançoicnt trop dans les Chambres on a corrigé ce défaut , en les rangeant le loni^ du mur , &: en dévoyant les Tuyaux, comme on le peut voir dans la figure oii le plan eft celny au niveau de riintablement O. & par confequent de ITirase en Giletas, &le cinquième compris celuy durezde chauffée,les Fuyiux

^

B. C.

EN GENERAL, i6i

V>, C. des chambres , & ceux E. G. des Cabinets font dévoyez , & les autres montent tout droit. Pour les Tuyaux de l'étage en galetas dont les Encheveftrures aa, portent les atres ils font doublez fur les autres, ainli que les Tuyaux H. & G. Or comme le devoyement eft déHigrea- ble à voir dans une chambre , on peut pratiquer des ar- moires dans les vuides K. qui rendent la chambre régulière; & la Cheminée n'a de Saillie qu'un petit corps d'un ou de deux pouces qui peut eftre couronne fous le larmier fans ref- faut dans la corniche de la chambre. On peut auiîi laiiTer les vuides I. pour foulager le Tuyau. Quant à la conftru- dion, il faut éviter que les bois , comme les poutres & les folives d'Enchtveftrure b. qui pafTent auprès ou entre les Tuyaux foient apparens; car ils doivent eftre recouverts de plaAre de quatre à cinq pouces avec des chevilles de fer, ellant les Atres, portez fur des barres de fer d. ce crainte des acci- dens du feu. Les Tuyaux peuvent avoir trois ou quatre pieds de longueur fur ic. 12.315. pouces de largeur: les foli- ves d'Enchevcflrure b. ne peuvent porter que dans la moitié du mur mitoyen, &les autres folives dans des cheveftresC. ou fur des fablieres. Les Tuyaux & les languettes e. doi- vent avoir trois pouces d'épaifleur &eftre de plaftre pur, & les languettes de pierre ou de bricques de quatre pouces dans les grands baftimens.

Quant à la lituation des Cheminées , il fe faut donner de garde de les adofler contre le mur de face entre les Fe- nefires , parce qu'elles chargent le mur, & que leur fouche paroifl trop hors du comble , elles doivent autant qu'il eft poflîble fe prefenter en entrant , mais rarement devant une Porte, parce qu'il doit y avoir une Feneftre ou une Porte. Ij eft plus à propos que Cheminée foit contre le mur de re- fend de la Salle, que dans le fond desappartemens, &devant lesCroifées, & quelle occupe le milieu du mur, ainfique dans un cabinet; iMaisdans une grande Chambre elle doit oc- cuper le milieu du mur depuis le pied du lit jufques au der-

X

1(51 D E S C H E M F N E^ E S.

rieredumurdeface. La grandeur des moyennes Cheminées cft environ de quatre pieds de largeur fur trois pieds de hauteur, ^rdeiS.àio. poucesde profondeur. La hauteur de la cor- niche doit élire élevée de (ix pieds , afin qu'on ne puiffe pas renverfer les vafes dont elle peut eftre ornée. Lecham- branle d'une i;rande Cheminée peut avoir i de la larijeur de l'ouverture , & les petites i tk le foyer 'aufTi long'que le Chambranle fur quinze à dix huit pouces de lan^e."^ Les Gorges fe font de diifcrens profils : celles en adouciflement font les plus ordinaires , on les fiit auifi en Frife à plomb, ^' alors il relie une tablette fur le chambranle. La corniche de la gorge ne doit pas avoir plus de faillie que de hau- teur. Lors que le plancher efl fort élevé , & que refpKC qui refte depuis la corniche de la gorge jufques fous celle qui couronne le manteau eft trop haut & étroit , n'eftant que de la largeur du Tuyau , il faut mettre au deflbus du quadre quelque bas relief en longueur qui luy ferve de foubaffement. La largeur des petites Cheminées efl: au def- fous de quatre pieds jufques à deux & quelque fois dans cet- te largeur de quatre pieds on n'en donne que deux de lar- geur d'Atre pour un petit Cabinet, & dans les efpaces des Niches qui reftent dans les coflez, on met les uftencilesde la Cheminée ; leur platte-bande eft ordinairement cintrée, ainfi que leur plan dans les encognures de l'Atre, ou à pans', avec trois plaques de fer fondu , afin que la chaleur eftant reOerrée, fe porte avec plus d'effet au dehors. On nomme ces fortes de Cheminées à l'An^loife. 'La manière la plus ordinaire eft de faire les Cheminées quarrées avec un Contrecœur de fer fjndu qui eft de peu dedepenfe&de grande utilité , tant pour la refledion de la chaleur que pour la confervation du mur. Ces Contrecœurs font ; ornez de Sculpture en bas-relief, & comme il y en a l'année courante eft marquée, on s'en fert auffi pour mar- quer le temps que le baftiment a efté conftruit. Lors que le Baftiment eft confiderable, on enfaitfondre exprés avec

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^ A^ a E N K R yi r.

ks armes ou les chifres du maiftre de la maifon j| y en a depuis deux pieds de large jufques à quatre qui Tuffifent pour une Chemniee de fîx pieds d'ouverture. Pour l'ufaae des Poèflcs , j1 eft à prefent adcz commun , & on les me? dan. les Chcmuiees: Les meilleurs font de fer fondu, parce qu'ils confomment moins de bois. Pour ce qui rej^arde les orne mens des manteaux de Cheminées, j'en parleray dans l'expli- cation des planches fuivantes.

Puifque les Cheminées font abfolument necefTaires , &- qu elles accorent le dedans , il faut auffi que leurs Tou- ches ne caufent aucune difformité au dehors. Celles oui font fur le courant du comble & ifolées doivent eflreles plus égales en grofleur , & le plus de fymmetrie que faire fe peut, &: toutes de pareille hauteur, trois pieds au defTus du faifle dont elles doivent eflre le plus proche qu'il efl pofTible , &

M '/? n 'r^"^f '"'' ^^^^'"^ paflerdans le faux com- ble, & f, elles font le long des murs mitoyens, il faut les

ranger fur leur longueur & toutes enfemble, quand mefme le Corps de logis feroit double, comme dans la fî^ure- leur fermeture doit efîre d'environ quatre à fix pouces de jour pour 1 echapee de la fumée fur la longueur proportionnée à celle du ruyau , avec un petit adouciffement au deHus. Quand elles font trop hautes, parce qu'on y efl contraint par les Bafhmens voifms , on les doit retenir avec des bar- res de fer Les Languettes ainf] que les Tuyaux fe font de pierre ou de brique dans les grands Baffimens, & de plaQre pour les maifons particuheres , & les uns & les autres font entretenus de fentons de fer. Les fouches n'ont befoin d'au- tre ornement que de quelques tables avec plinthe & larmier, &rarementavecde la Sculpture , comme celle du Louvre ou la confufîon des ornemensempefche qu'on n'en puiffedi- Ihnguer Je travail. ^ fun.Lui

i<:

154 C H E Ai T N E^ E

Cheminée du Valais Farnéfe,

CETTE Cheminée efl: dans la Chambre oh couchoit riIIuilrillime&Reverendilîimc Car- dmal Ranuce Farnéfe du titre de S. Ange , & ou couche àprefent Monjieur le "J)uc d'EJîrees Ambajfa- deur de France qui occupe ce ^Palaù. Elle eft faite de Marbres de diverfcs couleurs.

LE Portique ou Gilerie du premier Eftage du Palais Farnéfe ne règne que dans trois coftez. Le quatriéine à main droite en entrant du cofté de la Place ell occupé par un petit Appartement de trois ou quatre pièces. Cette Cheminée eft dans la plus grande Chambre quia deux Croi- fées de cinq d'une des faces de la Cour , dont h Voûte eft peinte par Hannibàl Carrache, qui y a reprefenté les travaux d'Hercules. Cette Cheminée eft prifedans l'épaifleur du mur de re^end, qui fepare ce petit appartement d'avec le grand. Sa largeur peut avoir un peu plus de quatre pieds. La hauteur a les cinq fixiémes de l'ouverture , & le Chambranle un (ixiéme. La Frife & la Corniche font d'égale hauteur, cette Cheminée eft travaillée avec beaucoup de propreté, de marbres précieux & rares , & le Fefton eft fait de pierres de couleurs naturelles des fruits qu'il reprefenté. Il n'y a point de Bufte, mais feulement une petite Niche uns figure. Cette Cheminée peut convenir à une petite Chambre fans tuyau apparent, & peuteftre exécutée de bois peint en mar- bres de diverfes couleurs , mais le Chambranle doit eftre de marbre autant qu'il fc peur.

N'ayant trouve que cette Cheminée dans Vignole, j'^ay def- finé de mon invention les autres qui fuivent, tant pour rendre plus intelligibles les difcours qui en traittent , que parce qu'elles font plus félon l'ufaged'aprefent.

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pl.'i6.

DV ? AL Aïs FARNESE,

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T^^> r>K S GRANDES

G randes Cheminées pour Salles 6c Galleries.

^UlS§lUEles Cheminées contribuent hlade- ^ coration des Appartemens , il eft facile de con- nottrepar les figures fmvantes, que les ornemensdont onles enrichit leur doivent être aujji convenables que leur grandeur doit ejlre proportionnée aux lieux ou el- les Jtrvent.

r^ Es deux Chemindcs font de celles qu'on peut appeller Grandes

la p.us grande a feptp.eas de largeur d'Atre, fur quatre de hauteur , & la mon^dre l:x p.eds iur trois p.eds neuf pouces •. les Entableme.s c u les couronnent (ont les melmes cjue ceux des Salles, & ils ont de h2u teur deux p.eds qu, elt la dixième partie, qui ne peut e(he moindre' mais plutôt plus haute lelon la grandeur du pL de la pi ce S manteau de la plus grande peut eftre en faillie de Tepaifleur d^ foi Tuyau , a.nfi la Corniche touchera le Plafond : mais ircorniche de 1 moindre , fi on remarque foii profil couronne par une moulu e ronde I peut recevoir un cmtre , dont les courbes ne doivent pas répondre au nud du mur, mais porter à faux d'un tiers ou d'un ^quart Tla por- t e de la Corniche , afin que la faillie cache moins de la partie ^cu - re denviron trois a quatre pieds du dellus de la Corniche au Pla- ond : amh h pièce aura vmgt-tro.s à vingt q ,atre pieds fous folives Le Chambranle eft a chacune de ces Cheminées la (epticme partie de leur ouverture . la Corniche de la Porae eft élevée d. Lir ^ celle de la plus grande eft en Frife afec te Con iX cmt ^ ^t; bas re lef rond . au dellus eft une PInnhe portée fur des con oies , fu aquede poleun quadre à crollettes , & la Sculpture porte fur u peci iode : la gorge de 1 autre elt en adoucilTement avec une table Jour I un bas relief , le quadre eft ovale , qu'on peut remplir d'un tableau I Les Entablcmens ont des confoles & leur Sculpture comme celle dei A,g!es, maques&fcftons, doitavoir beaucoup de relief à clufe de capacité du lieu. Les Chambranles des Cheminées uffî r clés J celle-cy doivent eftre de marbre , & le refte de la gorge de mefme ma nc^re oudemenu.Iene penue de marbres de divcries couleurs , & to^'e la Scu Ip,,re dorée ou façon de bronze. J'ay fait les profils des Cormches & gorge par inorceaux du double de l'Efchelle des manteaux pour eimar qucr plus diftinaement les parties. ^ "^cumar-

pi. ^6.

C H E M l N E' E S,

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GRANDES CHEMXNEESPOTJR SAXtESc^GAIXEILlESi'

,68 DES MOYENNES,

Moyennes Cheminées pour les Chambres.

f^Omme il arrive fou-vent que dans les réparations ^ des vieilles rnaijons il faut faire de neuf des Che- minées , & qu 'on ne peut y changer les poutres-^ la Che- minée B de cette figure fait voir le moyen de remédier a la difformité qn' apporte cette fujetion.

LE s Chambres des plus belles maifcns particulières n'ont guercs plus de(îouzeà treize pieds d'e'levacion de plancher, laplus i^rande de ces deux Cheminées qui a quatre pieds & dcmy d'ouverture peut fervir dans une Chambre dont le plafond eft cintre' de deux pieds j deforte qu'il y auroit quinze pieds fous folives , la Corniche delagorge eftc'leve'e prés de llx pieds, & le Profil de cette gorge eft endoucine, ou cloche qui va terminer pardevant dans un avant-corps. Pour l'autre Chemi- née, elle n'a que quatre pieds d'ouverture. La Corniche de la gorge eft éle- vée de cinq pieds & dcmy, (on Profil elt en baluftre, le manteau eu couron- né par un Fronton cintré , la Corniche de la Chambre en renfon- cement entre les poutres , peu: eftre comme un architrave, & retour- née derrière le Fronton du manteau , ou comme le plus riche Profil , mais il faut charger les poutres de plaftre le moins qu'on le peut ; puifque ce n'eft plus gucres l'ufage de laiffer les bois apparens : les lambris axix coltez de ces Cheminées font de deux différentes hau- teurs d'appui. Il faut remarquer que les Profils des Chambranles, tant de ces Cheminées que des autres , font de riches & fortes mou- lures qui fe doivent faire tout du moins de bois, ou pluftoft de marbre, pour peu que le logement (oit coiifiderable ,' & toute la gorge de la Corniche de menuiferle, & rarement de plaftre, fi ce n'eft pour des Che- minées communes, le relie du manteau de mefme que la Corniche de la Chambre fe peut faire de plaftre. Pour les or..emens donc la plufpart font moulez, ils font à boninarché; mais ils doivent convenir à l'Ar- chiteâ:urc, & fur tout il faut éviter de mettre de la Sculpture de grand relief dans de petites pièces; comme on le pratique mal à propos tous les jours i & on doit orner principalement les grandes parties , comme les Gorges & Frifes -, mais jamais les Chambranles. On peut peindre les manteaux de Cheminée de quelque couleur , &i ne laiffcr que les bas- rclicfs blancs dans les moindres apparcemcns , parce que les couleurs s'accordent fort bien avec les meubles.

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C H E M I N B E s.

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ï^o DES PETITES

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Petites Cheminées pour les Cabinets.

l Es Chambres médiocres étant plus habitées que ^-^ les grandes , on a recherché de leur donner au- tant de commoditez que les grayides ont de magni- ficence.

CEs quatre Cheminées ne peuvent pas fervir aux grands Cab)t;ecs qui conlervent Ja même hauteur de plancher que les principales pièces d'un Appartement ,• mais elles font deftine'es pour les perus Cabinets, les Eiitrefolles , & les Garderobes. Ces pentes pièces font ordinaire- ment lambriire'es de bois pour les rendre plus chaudes , parce qu'elles font plus fréquentées en Hyver qu'en Eflé. Les Corniches fe font plullofl: de marbre que de bois , les compartimens des Lambris de ces quatre Cabinets font de diverfes fortes: les deux plus grands ont dix pieds fous foUve : la Cheminée du Cabinet marque'e A. a trois pieds & demi d'ou- verture & e(t cintrée dans fa fermeture, le pouvant être aulfi dans fon plan vers les coins de l'atre. Le premier lambris elt à hauteur d'appuy de deux pieds neuf pouces de haut: celuy de dedus eftacinq pieds qui eft la hauteur de la Corniche de la gorge avec panneaux pour des orne- mens : & celuy de deifus eft avec pilaltres & quadres pour des ta- bleaux raportez ou peints furie lieu. Le Lambris de la pièce marquée B. eft à placart feint ou vray , & de fymme'trie avec un autre placart à côte , la Cheminée étant au milieu. Les deux autres Cabinets ont 9. pieds fous folive; le lambris de celuy marqué C eft à placart avec 15. glaces d'environ un pied de haut fur dix pouces de large. La Cheminée eft cintrée en anfe de panier. La Cheminée du Cabinet D. eft à l'An- gioi fc , n'ayant que deux pieds ^ demi de largeur, avec deux petites niches aux coftez pour mettre les ufteiiciles , dont on attife le feu , ion plan eft à trois pans avec trois plaques de fer fondu. Cette pièce n'eft boifée qu'à hauteur de la Corniche de la gorge , ou ne le peut être que jufques à la tablette fur le Chambranle :"les Corniches architravées de ces 4. Cabinets ont la dixième partie de la hauteur du plancher qui eft en plafond , & quelquefois cintré pour être à pareille hauteur que les pièces d'un médiocre Appartement. Pour les' Entrefolles qui ne partent pas fouvent 6 à 7 pieds de hauteur , leurs cheminées n'ont que la Gorge & la Corniche , & quelquefois que le Chambranle arrafé avec le lambris , lors qu'elles font pnfes dans l'cpailleur des murs , ou à cofté des Tuyaux dévoyez.

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De la Didribution deî> Plans & de la DecoratiOn des Façades.

^Omme il eft difficile de juger de la proportion rela '^îi've que les parties d^iin Edifice doivent avoir entf elles J ans en voir quelque compofition entière^ après avoir traite cj -dejftts feparcment de (es par- ties^ 072 peut facilement connoître par le de/Je in delà Mai f on qui fuit ^ combien leur véritable fituation fait valoir la beauté des proportions & des ornemens qui leur conviennent. »

LEs Règles particulières de l'Architecture eAant d'une fi grande eftenduë , qu'il s'en trouve toujours de nouvd- les rdon les nouveaux fujets que l'on traire , afin de pouvoir dire quelque chofe de celles qui font générales , je me fiijs reftraint dans deux termes, qui font la Diftnbution des Plans &h Décoration des Façades , qui comprennent tout ce que l'on peut dire fur cette matière ; & pour y parvenir je me fiiis propofé pour exemple un grandCorps d'hôtel de mon invention , j'ay tâché de renfermer beaucoup de parties <ans confufion. Ce Bâtiment eft moindre qu'un Palais que la grandeur de ce volume ne m'a pas permis de pouvoir fiiire, & il eft auflTi plus confiderable que la maifon d'un particulier dont on ne pourroic tirer que peu de préceptes. J'ay choifi plûtoft un Edifice propre pour l'habitation , qu'un autre, parce quelebeloin qu'on a de ceux de certe efpere , en rend utile la compofirion , & je l'ay fait de mon invention, afin d'avoir la liberté de le tourner d'une manière les tommodi- tez les plus en ufjge Te puflent rencontrer.

Je ne doute pas qu'on ne s'apperçoive d'abord que dans certe difpofition j'ay prcfisré la Symmétrie & la magnificen- ce à une diftribution plus ménagée , comme par exemple,

ET DE LA DECORAT ION. 175

s'il y avoir fur la même étendue de place une Bafle-cour fcparée pour les Ecuries & Rcmifes , fi le bâtiment n'cT- toit point doub'c , n'ayant que deux eftages quarrez fans les Offices & le Galetas , ou enfin s'il n'y avoit qu'une Aifle ce feroit toute une autre difpofition : mais j'ay ciû que dans ce Deiïîn je devois propofer un exemple la beauré de l'Architecture l'emportaft fur l'œconomie d'un père de famille qui diftribuë plûtoft fa place fuivant les ufages qui luy conviennent que félon les règles de la belle Décoration. Outre que cette raaifon tient beaucoup du Palais par le dehors ; les Appartemens & leurs degagcmens s'y trouvent aflcz heureufement tournez , & les pièces n'en font point fi grandes qu'elles confomment la place , ni fi petites qu'elles ne foient proportionnées à la maffe extérieure de l'Edifice, ainfi l'acquifition de quelque phce à cofté pour une Baffe- cour rendroit cette IMaifon un Hôtel ac- comply. C'eft pourquoy fans s'arrtfter aux différentes diflributions qu'on pourroit faire fur cette place : comme de laifTer le grand Corps-de-logis fimple , de doubler une des aifles, & de tant d'autres façons. J'ay crû que ceîle-cy ferait plus avantageufe pour inflruire en termes généraux des préceptes , qui deviennent infinis par des règles par- ticulières-

Or pour revenir à la defcription de cet Edifice : il eft fuppofé fur une place de vingt- deux toifes & demie de lar- geur , fur environ foixante & quinze toifes de longueur , dont le Bâtiment en occupe vingt-cinq, à l'encognure d'une rue d'un cofté & d'un mur mitoyen de l'autre : il confifle en un petit Corps de logis fur le devant , communiqué par deux aifl^'s à un grand Corps -de- logis double qui ren- ferme une Cour de quatorze toifes & demi de largeur fur quinze toifes de profondeur, fans y comprendre les Avant- corps tant de l'un delà Façade du fond, que la faillie des plus hautes Aîles.

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174 I>^ LA DISTRIBVr ION

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Plan des Offices,

L'Etage fou -terrain ou celuy des Offices n'a que lo. pieds & demi fous Clef, auquel on en peut donner 12, au cas que le terrain ne foit point trop humide : il eft diflribué en deux fuites de pièces necefTaires , de forte qu'il y a deux Cuinnes & toutes leurs dépendances avec des Caves fuffi- famment. La defcente aux Offi.es marqué M. fert pour les pièces P. qui font plus grandes que celles de la defcente N. pour les pièces Q. & pour le plus petit logement. Les marches de cqs defcentes ont 6. pouces de hauteur fur- 12. à 13. pouces de giron. On entre à laCuiiine P. i. par deflbus U rampe ponftuée , cette Cuifine a fa cheminée en hotte- marquée P. 10. un four & un potager, le Garde-manger P. 2. eft plus petit , comme il doit être , que la dépenfe P. 5. degagéepar un Corridor. Le paffige P. dégage la Cuifinp, l'Office , la SJle du commun , &: la plus gVande Cave qui pourroit fcrvir de Serre à des fleurs pendant l'Hy ver. La Salle du commun eft fort éclairée étant dans l'encogneure. La defcente aux Offices marquée N. conduit à toutes les pièces marquées Q. La Salle du commun m;?rquée Q. eft dégagée de la Cuifine comme elle doit être. LeGsrde-maneer Q. 5. eft fermé par une cloifon à barreaux éclairée par le paflTage Q. 4. avec le Bûcher Q. 10. à cofté. La Cuifine Q. 6. a fa cheminée en hotte Q. 9. dont le manteau peut être fermé en platte-bande de pierre phuôt qu'avec un poi- trail , elle a four & potager. La Dépenfe Q. 7. eft dégagée de; l'Office Q. 8. par l'Efcalier O. 11 y a trois Fofiés d\i- fances, deux fous les defcentes M. A N. ^^ la foffe P. i i.eft fort éloignée du puits , il faut remarquer que les puits doiv^ent toujours être éloignés des fofles d'aifance de trois toifes au moins. Les Abajours qui éclairent les pièces de cet Etage ont 4. pieds de large fur 2. pieds & demi de haut bombez dans leur fermeture , & doivent être en ebcis de- puis leurs appuis ju.ques à 4. pieds de l'aire du bas /'tous ces

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F.T r> E LA DECORATION. ^n^

lieux, excepté les bûchers & caves doivent être pavés de périt pavé de grais avec mortier de chaux 6i ciment , ^l'on peut paver de pierre les Ofïices & Salles du commun pour plus grande propreté. Il faut fiire des pierrées pour con. duire les eaux des Cuifines dans les terres , ou mener ces pienées jufques au Cloaque public ou à la rivière fi elle n'elt pas éloignée. Cet Etage fouflerrain eft voûté de trois cfpcces de voûtes, les pièces marquées P. i. P. 4. P. y. P. 8. P. 9. £<<: Q^ I. Q. 6. ainfi que la defcente M. font voûtées en voûtes d'arreftes, & les pièces P. 5. Q. 5. Q. 7. Q. 8. & Q. 10. avec la defcente N. font voûtées en ber- ceau avec Lunettes, & les autres avec les paflages font voû- tées en berceau en plein cintre. La lettre R. marque les maffifs de la fondation des perrons , qui doivent toujours être fondez de 4 à 5. pieds au dcffous de la première mar- che. Quant aux fondations de tout le bâtiment, la profon- deur dépend de la fituation j il fuffit de dire que la fouille en doit être faite jufques fur le bon & vif fond : & il faut faire les tranchées de la largeur feulement des murs , qui doivent avoir 4. pouces d'empâtement au delà de la pre- mière afîîfe de pierre dure, qui doit être enterrée de <5. pou- ces au moins. Le Puits doit être fondé fur un bon roiiet de bois de chefne bien aifemblé. Il faut obferver fi la F-.fle d'Aifance ne peut pas eftre éloignée du Puits à caufe du peu de place qu'en ce cas outre le mur du Baftiment contre le- quel la FoûTe eft adoflee , il faut faire un Contre- mur de moilon avec morrier de chaux & ciment de dix-huit pou- ces d'efpaifTcur & le pavé du fonds de la Fofle doit eftre en glacis depuis ce contre mur.

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DE LA niSTRIBVTlO N

Flan du Rez -de' Chaujfée,

LE Plan de cet "Ctage eft celuy qui détermine la diftribu- tion de toute la Place , &: qui règle les autres Plans , tant du defTous que du delfus : il doit toujours être élevé de terre , autant pour tirer les appartemens de l'humiditc, & pour empêcher qu'on ne puifle regarder du dehors au de- dans , que pour faciliter la lumière aux Abajours de l'Etage fouterrain. L'aire de cet Etage eft élevé de trois pieds & demi de terre par fept degrez. Et les Ecuries & Remifes fuivent la pente du pavé de laCour qui peut être d'un pouce par toife pour l'écoulement des eaux , & afin que le bâti- ment du fonds de la Cour paroifle élevé en fcene de théâ- tre. C'eft pourquoy il eft toujours à propos de faire la Cour plus profonde que large , afin qu'elle paroifte quarrée en entrant.

Le Bâtiment de l'Entrée n'eftpas plus élevé que le premier Etage , il a i8. pieds d'épaiffcur , & il eft flmqué par les aides au dehors de t8. pouces : la principale Porte marquée i6. a dix pieds de large, l'Ecurie 18. peut tenir huit chevaux & l'Ecurie 14. cinq chevaux, donnant quatre pieds de lars^e qu'il faut pour un cheval de caroffe , comme trois pieds & demi fuffifcnt pour les coureurs , fur huit pieds de longeur , compris h mangeoire & 5. pieds d'éch^.pée au derrière; ainfi une Ecurie fimple doit avoir au moins 15. pieds de large, & la double 21. pieds, & il reftera 6. pieds de paflagc entre les deux rangs ; mais fur tout il faut obfcrver pour règle générale que le jour doit venir d'enhautc^ frapper fur la croupe des chevaux , & jamais au deffus de la man- geoire, fi ce n'eft à l'Ecurie double qui feroit mieux éclairée par les deux bouts. Dans les petites aides qui le communi- quent aux grandes qui flanquent de chaque cofté. Les Re- mifes de carofle marquées 11. ont 8. pieds de largeur iur prés de 20. pieds de profondeur, &' ce font autant d'Arca-

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X.Pcteaitx et Perches . jo ■FcrÙAS' FecJttes .

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S Chausses J^iisanc^s de im Cheminée eii saillie

bcLSSeaiiA' de J^oterie . 1^ . S ailltes des Ce miches

o/Ttt^iiu.r de c/ieniui^ees Jtd,.Cnais£ de cetmncdite .

PLAN DU RtZ DE CHAU5 SEE

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.ALafftUe etBoadtc£Pui

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^r DE LA DECORATION,

177

des. Il ruHic de 7. pieds de largeur pour chaque carofTe dans une balle-cour lorfqu'clles font fous un même poitrail fans fcpara- tioniainfic'eftafTez de 21. pieds pour trois carofles fur -o pieds de profondeur. 11 y a des Entrefolles au delfus de ces Kemifes auffi bien que fur l'Ecurie marquée li?. l'on mon te par lesEfcaliers 10. & 17. La diftribution de cet Etaçe eleve confifte en deux grands appartemens C & D, & un petit enaifle E. Le grand corps de logis tft double ayant 8. toifes 2 pieds d'epaiflTeur, fans la faillie des avant-corps qui flanquent furlaCourde 20 pouces, &d*autant furie Jardin; ainfi il a 8.toifes5 pieds 4. pouces, leroutprisaunuddumuraudefTus de la retraite. Le Veftibule A, qui n'a que 18. pieds dans œuvre fur 12. eft beaucoup augmenté par le grand Elcalier B dont il n'eft feparé que par une grande Arcade, & les trois Portes qui percent le Bâtiment au point milieu font égales Ce grand Efcaher B art. pieds de longueur de marche furenv'iron y pouces 5. lignes de hauteur , & fur prés de 14. pouces de giron, ce qui eft une belle proportion pour la facilité de mon- ter ; Il conduit par trois rampes au premier Etage avec trente- fept marches , compris les trois du Veftibule qui font partie de la première rampe : Les marches font ornées de moulu- res,& ont chacune deux lignes de pente, enfortequ'aj devant elles n'ont environ que 5. pouces Si un quart. L'appuy de la rampe de 2. pieds p. pouces à 5. pieds doit eftre plûtoft de ferquedepierre, tant pourgagner de la place, quepourrendre I ouvrage plus léger.

^ Pour la RegL- générale des Efcaliers dont on ne doit gueres s éloigner, c'eft de donner aux marches <5. pouces de hauteur Hirun pied de giron &• 4. pieds de longueur; Maii fur tout il faut éviter les reffauts dans les appuis rampans , comme au grand Elcaiier du Palais Royal. Dans les quartiers t«ur- nans dont il faut tacher de k p^HTer le plus qu'il fe peur,pour les principaux Efcaliers , le giron des marches tournantes doit au milieu eltre ég^l au giron des marches drnires. Le nombre des marches de chaque rampe doit eftre impair félon

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Vitruve , afin que le pied droit qu'on pofe fur la première marche fe trouve le premier fur le palier. Il ne faut pas que les rampes foicnt fort nombreufts en marches fans palier, &: elles ne doivent pas paiïer 17 à 19 dcgrcz : Ainfi dans les maifons ordinaires on peut bien monter à chaque Etage en deux rampes. Les grands Efcaliers ne doivent gueres monter plus hruc que le premier Etaee , comme on le voit aux plus beaux Edifices qui ontefté conftruits depuis quelque temps. Cependant en Italie les grands Efcaliers montent jufquesen haut , comme ccluy de Luxembourg à Paris , parce que les Appaitemcns audclTus du premier Etsge font cnc(^re confî- derables ; ['ay fait monter celuy-cy jufques au fécond Etnge, ce qu'on peut retrancher en augmentant l'Efcalier de de'ga- ^emtnt S , le faifant plus large depuis le premier Etage. Quoy que l'tfcalier E 2. en aifle monte au premier Etage tout d'une rampe, il ne laifTe pasd'cftre fortaife', parceque les marches dro tes en font auÎTi faciles que celles du grand Efcalier, & que les tournantes ne font pas pointues au droit du Noyau qui eft évidéj Ce que j'ay fait auffi pour faire voir un beau Trait de charpenteric decette efpece. Pour les marches des Efcaliers de dégagement il fufht qu'elles ayent depuis 20. pouces jufques à 2. ? pieds de longueur de marche.

Les plus grandes pièces font fur le Jardin , cinq occupent l'ctenduë de toute la façade , la grande Salle fepare & com- munique les deux Appartcmens C & D , elle a 54. pieds de longueur fur 23. pieds de largeur, & 15. pieds & demi fous folivfs comme toutes les pièces decet Etage. L' Anti-Cabi- net D 2. eft égal à l'Anti-Chambre C 2. le grand Cabinet D 5.elt quarrc, dont on peut fupprimer les deux croifées fur la rr.ë, ^ la Chambre de parade C 5.efl:plus profonde que les autres piecf s. La Salle pour manger C 7. peut fervird' Anti- Chambre à la Chambre pour coucher C 4. avec Alcôve: ^ laGarderobe C 6. fera éclairée par un jour de coutume , en cas qu'il n'y ait point de Bâtiment adoffé contre le mur mi f ven T, ccrreGirdcro'^ea Ton dégigementpar l'EGnlier C

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8. dans le Veftibule E i.ainfique Je Cabinet C 5. De J'a-itrc I cote: la Chambre pour coucher D 4. a fa GarderobeD< dé- gagée par l'Bfcahcr de fond S. Ec on peut encore entrer dans cet Appartement par Je Veftibule D 9. Ôc par l'Anti- ChambreD5. Pour les deux petites pièces D 7. &D 8 elJes doivent avoir des entrefollcs audefTus. L*Appartem£nt*Een aifleafon Anti-Chambre E 3. la Chambre E 4. communique a la Gardcrobe E 5. par Je paflage E 7. & cette Garderobe& 1 Anti-Cabmet E 8. font dégagez par l'EfcalierEp. par Jequel on monte à des EntrefoIJes fur ces pérîtes pièces.

Le moindre Appartement pour eftre complet doit avoir 4. pièces i fçavonune Anti-Chambre, une Chambre, un Cabmet , & une Garderobe qui doit toujours efîre déc^a^^ée par quelque petit Efcalier. Et Jorfque ces Garderob^es'^ne le peuvent pas rencontrer au même pJain-pied que les autres pièces , on Jes peut prendre à J'Etage de defllis, ou à celuy de deffous en entrefoile ou autrement, d^ il faut des Chemi- nées dans toutes ces pièces. Souvent Jes Garderobes ne font pas fort éclairées , parce qu'elles font enfermées entre Jes autres pièces , & contre un mur mitoyen , comme Ja Gar- derobe C 6. On fait queJquefois une petite Cour pour ecJairer toutes ces Garderobes. Mais ces petites Cours de- viennent ordinairement des cloaques par Ja négligence des domeftiques qui y jettent des ordures. Toutes les Portes des Appartemens C & D ont 4. pieds de largeur: & lesCroifécs 5. pieds. IJ eft neceffaire de mettre dts grilles de fer à celles qui font fur la rue , ainii qu'aux Abajours. Les Cheminé-^s font prifes dans l'épailTeur des murs de refend, parce qu'i'^s ont deux pieds & un quart qui eft une grolTeur fuffifar^te pour n'eftre pas aff.ublis par les tuyaux qui padenr par de- dans : outre qu'il fiut encore à chaque Etage des ancres v.^ des tirons pour retenir les murs de face. Les trois Pcrors de la Cour & celuy du Jardin marquez 20. font quarrcz , parce que de cette figure ils font Jes pJus commodes & les plus durables.

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ï8o r> E LA DISTRfBVTION

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PLAN DV PREMIER ETAGE,

E premier Etage eft aufli appelle le bel Etage, puifqu'il

contient l'Appartement de cérémonie & les pièces de

parade ; en Italie il tft le mieux meublé &: le moins habité, dautant que le Maître de la maifon eft toujours logé audeflus pour avoir du repos ; en France il eft occupé parles Dames. 11 doit aufli avoir au même plain-pied un petit appartement pour la commodité. La diftributionde cetEftageeftprefque pareille à celle de defTous , elle eft réglée par les murs de re- fend qui ne peuvent pas changer. La hauteur fous folives eftdeio.pieds; le grand Palier fert de Veftibule, &lepalier en retour dégage l'Appartement par l'Efcalier S : la grande Salle G, H eft aufli la principale pièce de cet Eftage . elle eft de même grandeur &fait le même office que celle du Rez- de- chauffée, & lors qu'on y veut manger on drelfe le buffet fur le grand Palier. Les deux Antichambres G. 2. & H. 2. font égales , & la Chambre de parade G. 3. fe communique en retour avec le baftiment en aifle. De l'encognure on peut voir avec plaifîrles deux fuites de pièces en enfilade de 22. & 24.toifes de longueur; c'eft ce qu'il faut le plus obferver dans les Diftiibutions"", de faire paroiftre autant qu'il fe peut ces fortes de points de veuë , & profiter de toute l'eftenduë du baftiment : & l'on prolonge encore cet éloignement par des placards de miroirs que l'on met aux extremitez. La Chambre G 4 pour coucher eft cintrée dans les angles du fond , pour faciliter le dégagement ; & à l'autre encognure il fe trouve dans h Garderobe la place d'une chaife de commodité. Le Cabinet G. 5.eftauffi dégagé par le pafTage G. 7. Enfuite on entre dans le Salon G. 8.quiVait partie de la Gallerie G. 9. qui ont enfemble quinze toifes Ik demi de longueur : on les peut décorer avec peinture &fculpture. La Terraffe L, qui doit eftre couverte de plomb , communique les deux aifles & dégage l'appartement K, par le Salon K 5. qui peut fervirde Chapelle ; il eft communiqué à la chambre K. 2. pardeffous

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ET DE LA DECORAT/ON,

rEfcalier K. 6. fans paflfer par le Cabinet K 5. l'Antichambre II K I. pins grande que la Chambre fcrt de Salle. L'appartement H eft dégagé par l'Efcalier I , & peut communiquer à YE- ftage duRez-de-chauiïéepar l'Efcalier H 9. qui montera auffi au deiïus. L'Antichambre H 7. peut fervir de Salle pour manger : la Chambre de parade H j.refte prefque quarrée le lit placé , quand mefme il n'y auroit point d'Alcove , h cheminée eltau milieu , & cet efpace doit eftre quané depuis le pied du lit. Il y a des Armoires aux codez de la cheminée de cette Chambre pour cacher la Saillie du tuyau de celle de deflous qui ne peut pas eftre pris dan s le mur mitoyen T. La Chambre pour coucher H. 4. avec Alcôve, à fa Garderobe H. 5. éclairée par un jourdc coutume; elle fert pour les deux Chambres à Alcôve & eft bien dégagée. Si on veut faire un petit appartement dont le Cabinet H 6. foit la Chambre, l'An- ticabinet H 10. fera l'Antichambre avec fa Garderobe H. 8. ayant des Entrefolles fur les deux petites pieces.L'Efta^e quarré audeflus eft encore confiderable ayant 15. pieds fous^folives; &la Diftribution ne peut pas s'éloigner de celle de defïous! Toutes les lignes ponduées à l'entour de ces deux Plans mar- quent la faillie des Corniches des Plafonds. L'Eftagc en galetas aonze pieds fous l'entrait qui eft au droit du brifis du comble. Les murs de refend qui fervent de ferme & de demi-ferme* marquent encore la mefme Diftribution ; mais la pJufpart des grandes pièces y font diviféesen de plus petites, excepté celle qui eft fur les Salles qui peut fervir de Gardemeuble, & il doit avoir un Corridor qui pàfle fur toute la longueur du corps-de- logis pour dégager les petites pièces à une" feule croifée. Les Cabinets d'ayfance doivent eftre pris dans cet Eftage audeflus des grands Efcaliers au droit dtfquels padent les chauffes : & les ventoufcs fortironr avec un tuyau de plomb un peu ou deflus des combles. Voila ce qui regarde la Diftribution du plan de cet Edifice i il faut paffer à l'explication des Elé- vations.

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LA T>lSTRIT,VT!ON

ELirATlON m GRAND CORPS DE LOGIS. „Ar la décoration f F^^^/" ^^/^SV^ ccU:

des murs des faces ««"™[" ^ ^y^ toutes les parties

en eftle principal r'"','ent déliantes du milieu , & parallèles' doivent être ^f ="';« ^^^"^",, , de ces

Lreillcsen hauteur. ^,^„P"'"^èTEnfembleT l'Edifice,

^parties, "«••^/"'^"^^"T.onseftle fondement. Les Or- Sont l'harmonie des proportion ';Y?^°^,„,>,u décoration; dres d'Architeaurecontribuen 1 o^ablem nt. ^^_^_

mais il faut q^ les P«"" ^"f '^"hef &c. ayent les pro-

melesPortes, lesFeneftres, l"î5'7;;j;„, convenables à

portionsquileurfont propre. &le^~

l'Ordre , fans lefquels 1 Ord e e mie ^^j, obferver

delaconfufionplûtôtquedebrich ffe^^^ . ^^^^^^

que les Ordres d'Architeftu e ne con V ^^ ^^^.^^

?ortcs d'Edifices , P-" ^;;/^'^: Snce : C'eft pourquoy

de l'étendue , de '^.^ fi"^e d la maifon d'un Bourgeois

,1 eft ridicule de voir l^f/S^^^fd grands pil.ftres qui em-

dans une médiocre rue decorce de gr V ^^^ ^ j^

briffent deux Etages : . P" ^rdre CanUautfu.poferque fortàproposfanslefervirdunOrd^^Car^^^ j^^

ccbaftimentn'cftpas f'=»'^"^"^î.°"■X^ du quar.ier, la l^f"P-fiff='?fA\C'^dSexciteràun2auaibe!le ';;?::;MÙrcdltcV:rnsLVaie cette difpofuion ne feroit

^^dS'e ia Bccora,ion ^e -Bdificc n'c^ au^ c^^^^ e,uun foubaffcn-.ent °" ^"t^f'^^^Z!. ^renferme l'Etage ^.vcau de retraite au df °; «^j^J";^, ^ couronne marque duRcxdeChauacc, ''™' P '"'''s^f, j^ cet Hôtel

le plain-picd du premier Etage. *"[„ ^ ç^^ ,„ petites ceVoubafTemcnt ne porte qu une bJullr de r^.^^^

Aifles une Architcau.c (■.mpl- & lur i

A. GuuJutJeLtParU C^cAere B TVijnhe^ suspendu C Trûj}héf ^soù-'

r. TubUj en saJùe

T Remise de CaroJse G. Entres^plU H. OûUerte etéllU . I Càaroe Je Ptancher- . JC. Tesù- de mur nntmen.

L I>oss^^rdt ch£n

M. ^ttiaue

N. Zu-car'ne. .

O . Yeuix. beitf.

P S juches de cheminée.

l8i

1E.T DE LA DECOR ATIO N.

un Ordre de Pilaftres Ioniques qui embrafTe deux Effages & eft couronné de Ton nntablcmentcompofe' de Tes rrois parties j la grande Porte eft ornée de deux piédroits en faillie oui por- tent des trophées : la décoration du dedans en eft femblable à celle du dehors : le mur de cette façade eft fimple n'eftant omé que de chaînes de pierres de refend avec des tables à la tefte de chaque Aifle. Le Fronton qui couronne un Avant- corps fert de pignon au comble.

La Cour eft décorée de deux manières : h partie du fond ^ les grandes Ailles en retour font orn^s au foubafTement d'une Porte cintrée de fept pieds de lai^e fur treize pieds fous Cief, & de lix croifées, &en retour trois de chaque cofté; elles font bombées dans leur fermeture ayant cinq pieds de large fur dix pieds de haut j au delTus le locle de trois pieds de haut ( qui renferme les baluftrades d'appuy ) porte des Pilaftres Ioniques avec des chapiteaux angulaires de trois pieds deux pouces de diamètre, &de vingt, neuf pieds de hauteur. Les Croifées du premier Eftage ont douze pieds, & celles du fécond huit de hauteur. Ces deux Eftages ne font point fe- parez par un Plinthe , parce qu'ils font renfermez dans un même Ordre , & des Confollcs avec des Feftons fous l'appuy des croifées du fécond rempliflent le nud qui refteroit dans cette partie. L'Entablement n'a que le cinquième de la hau- teur du pilaftre, l' Avant-corps du milieu fait faillie du demi- pilaftre , il porte un Attique de la hauteur du brihs du comble, ayant environ le tiers de tout l'OrJrc, le Fronton qui le cou- ronne détermine la hauteur du faux- comble, deforte qu'avec un pareil Fronton fur le Jardin il fe forme quatre noiies d'une pente égale : les Timpans de ces Frontons font ornez des armes &:chifresduMaiftre de la Maifon : les Lucarnes du Comble ont quatre pieds de largeur far cinq pieds de hauteur, depuis le deflus du chefneau, elles fort bombéesavecCimaife& Con- folies , & font de bois reveftu de plomb ; les cheminées font rangées de Tymmetrie fur le courant du comble dont elles fur- paflcnt le Faifte de trois pieds.

DE LA DISTRIBUTION

ELEVATION D'VNE DES MISEES ET COVPE du grand Corps de logis.

L'Autre pirtledehCoureft ornée de cinq Arcades de cha- quec^t éJespctiresaifle ,&aefix autres pareilles derrière Jebaflimcnrlu. iVnt.ée; ks Arcades ont huit pieds de largeur, & leurs jambages 5. pieds; elles ''^^^'^''^' ^'' 'if''' bombées comme les autres, qu ^ quedececoftelesKemifes ^le^Feneftres mezaninesdes bncrefolleseuflent du paroirre, i'av delfiné les Cro fées entières pour plus grande beaure. L'Htage audelfus n'a que des coifées limples avec un adou- ciffement fur lesCorniches . ^ U Porte-croifee ell au miheu d'unpetitcorpsdedeux ou trois poucesde faihie ; elleellplus richequeUs autres étant ornée d'un Fronton avec des confolles & des montans. La façade ^ur la rue n'a point d autres crorees que celles du bout des aîles& dans l''.tagedu rez-de-chauflee, iln'yapoint d'O-dre, puiS qu'»l ne p mrro.t eftreque chetif fansceurand Ordre Ionique. La décoration dudehors des pe- tit: . aïOesell femblableàcdledudedans, excepte qu au fou- bafTen-.ent il n'y apomrdecroifées, m.isdes ^h^.es de pierres de refend & des tables comme au mur de face ; le grand Ordre

règne fu. la façade du J.rdm avec onze croifées, eV fur la rue en^etour avec 7. Ih.'y a point d'autre faillie fur le Jardin quel'avant-corps pareil à celuydelaCour: ainh cette décora- tion paroill unih>rme& de grande manière n ayant point de petites parties. Quant à l'afped toute la bcene de la Fabrique paroît riche par cette gradation de terraiïe , de petites & de orandes ailles & d'Attique fur l'Avanr-corps du m.heu , la I îcuc latérale de dehors eft encore belle particulièrement a ' l'encoenureqmfm découvrir la façade fur le a. dm pardefTus le mur de clofture V. qui ne doit pas clbc plus haut que le plinthe du foubailcmcnt qui luy ftrtde chaperon couvert tn bahu ParlesCoupeson voitla hauteur des Lftages, tant les lambrisà hauteur d'appuy , queceuxqui revêtent les embra- (ures de^ Portes &' les Cro:féts. Les Placards des P.ntes&les

MatiCeaux

B . Etaçe dit rez. di a

C . Premier iru he/ £l

n Second Stape .

E . Htai^e en jale

F . Greniers dans le^auJC ccnnSte

G . Bûcher. H . GranJe Ca-ye

I . âcfufre dt^scalier

J^.&rankcs SnUes

Iv . Vestibule êru arand Palur .

■SlMiu-s Jcjhie .

"N" . ijtur de refend

-""JTU de Fartts ^ Grande ^Je

V , TasscLpe de l'Snl X ^ij>ajtntrs '^ .^aistfi des PerrvT, f -^'us;/i de, TenJo, "'■ ^ur de ctcn.r

ELEVATION D'UNE DES AILES ET COUPE DE LEl^TRKE ET DU GRA^ID CORPS DE LOGIS

1

ET D E LA EfECORATTON-,

"— ^— ^— —- r mil

iManteaux de cheminées font autant en détail que l'échelle Ta pu permettre. L'étage au rez-de-chaufTée n'a que des plafonds retenus par des corniches , & ks deux étages au-deffus font cemtrez avec des courbes portez fur les corniches , & ces plafonds peuvent ertre peints de compartimens & dorne- mens rehaulFez d'or ; Il ne faut pas que dans les quatre coini de la partie ceintrée de la pièce l'angle paroiiTe fenlible, mais au contraire il doit eftre adouci. Dans les Salons , Galleries & pièces élevées on peut fort à propos faire des Comparti- mens d'Architedure, avec des ornemens de Stuc & même des figures. Mais il eft d'une grande confequence de traiter avec jugement le relief de ces ornemens , qui doit eftre plus ou moins fort félon la grarideur du lieu qu'ils décorent. Les planchers qui paroiflent à ce profil ont peu d'épaiffeur eftant fans poutres , mais feulement avec des foHves de brin d'un pieddcgros. Entreles plus grandes pièces, leVeftibule, les pahers des efcalicrs & les Salles, doivent eftre pavez de mar. bre ou de pierre de liais avec de la pierre de Caën. Les autres pièces pnncipalesdoiventeftre parquetées. Aufujet dequoi il eft à propos de faire obferver que l'ufage de la Menuferie eftplusfrequentàprefent qu'iln'a jamaisefté, tant pour la fan - te que parce que les Compartimens en peuventeftre ornez de Pantures&deSculpturesaulieudeTapilferies. Danslaplus belIeMenuferieIespanneauxdoiventeftregrands,d'une bonne epaifteur , & alfemblez avec des clefs. Les Lambris font ou feulement à hauteur d'appui, oùilsmontentjufqu'àlaCorni- che de la Gorge de la Cheminée, ou enfin jufques fous le Pla- fond : ileftalors plu^à proposd'enfairelesCornichesdebois que de plâtre dans les lieux médiocres. Le Parquet fe fait ou en Echiquier ou en Lozange, & fouvent on les inefte cnfemble; Il doit avoir un pouce & demi d'épaiffeur fur trois pieds en tout fens, pofe fur des Lambourdes de 5. à 4. pouces, kélé^s diagonalement. Quand même la Chambre neferoitpasd'é- querre, le Parquet doit eftre quatre, parce que les Frifes& les Fiattebandes qui l'enferment rachètent le biais.

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lJ<5 T^ £ ^ ^ DISTRIBVTION

EXPLICATION DE LA CHARPENTERIE,

A Prés avoir parlé de la forme du Plan & de l'Elévation , il faut maintenant expliquer l'alTemblage de la Charpen. terie, qui paroifl: par les Profils, & cet Art n'eft pas moins nc- cefTaire à connoiftre que les autres parties de l'Architedure. Les Ouvrages le plus confiderables de cette nature font les Toits ou Combles , & les Efcaliers ; par les combles on en- tend tout ce qui couvre les Edifices, même les Dômes des Eglifes. On les fait plus ou moins roides félon les climats oii l'on baftit ; & comme dans les Régions Septentrionales ils font fort élevez, que dans le Levant il n'y en a point , & que ce font des Terrarfes , qu'en Italie les toits font fort bas, ils peuvent être en France d'une fort belle proportion. Il eft conf- tint que les plus hauts font fuffifamment pointus d'avoir leurs coftez égaux à leur bafe , & former un triangle équilateral par leur profil; &: les plus bas doivent fuivre la propor- tion des Frontons. Le Comble à deux égouts eft le plus fim- ple & le meilleur , il doit plutôt être en croupe qu'en pignon fur le bout d'un Baftiment, à moins qu'il ne foit arrefté par un fronton qui luy ferve de pignon. Ccpendantdepuis quelque tems, on a mis fort en ufage les Combles brifez; qu'on appelle auCTi à la Manfarde. Lorfqu'ils font d'une aufiî belle proportion que ceux du Château de Clagny , & des Ecuries du Roy à Verfailles, ils terminent l'Edifice avec beaucoup de grâce, & au contraire lorfqu'ils font trop hauts, ils pa- roiflent l'accabler. Le Comble brifé a cet avantage de ren- dre l'Etage en galetas fort habitable & prefque quarré , &les jouées des lucarnes fort petites ; mais aufiî l'inégalité de la pente de fes deux égouts eft un grand défaut , puifque le comble depuisleChefneau ou Egouft jufqu'au Brifis eftroi- de comme un talut & le faux-comble doux comme un glacis , de forte que les neiges qui font fur faux- comble reftent long-tems , & ks autres s'écoulent promptemenc & même ne s'y arreftent pas; ainfi ceux qui condamnent les

j*4p««*Miiii!fiPiw^iMOTmiiiiisiiMiiiiin^

3

du Comble

=f7JfT^^f^^^^^ff7J^cËsDU^^^BLE BRISE ou COUPE DIT ^ LA MANSARDE

lofUf pan. Ji^paee.'neni^^

Fia .n. ^.Chet-rert^ de l

_fT_L^ Z.^ DECORATION.

un peu .e raup.fet'u^^^nrfe^?^ 57/3 defece, &ceremunCombIe à Malienne, &?£, eeen^aïe ta deviendra quarré. Mais fans m'arrêter datSe à f t^

La première figure reprefen te le Plan drefft fiir l'etelon au -on nomme cnrayure. aui <■(> l'.ni™ui """ J '"". «eion qu on reforme.! n,,i f . Tl l ""«niblage pofeau niveau des P at- defrusl „^ ^^ K^^^^" ^°"''''^' & ks autres parties au

lontmën des h^H. ^ ?'°"'^^ "^^ure donneleProfiloura" antŒmb e H "7 ^l™' ^"'^ leur e'tenduèavecle cou- nl^r, I n '• ''""""'^''«vrons&lesempanonsrontbran d sfurlesPannes&lesEremersefpacésdequawà h a"e [e Plat eformes dont on fe fert à prefent font fort utiles parce

que le pL de^r. ' ^'' ^"^'r "î"' ^ f°n"ntaille.au(r,bien dehors ^ Tn, ,il °"' ' '*' "^"^ qu'ilsnepouflentpointau

notreparlafi2e "lV"l"P^''"''''^^"'"^f^'"°""^^^ n^!? ^^ ' ' '""'' feulement détenir pourReele ee- ne le de la proportion du Comble brifé, que le vrayœX

ImhÏÏ" ;"'?'.^'''^"''^^'»'"°«''e'''ef»hauteur?i^ efiux! combleeleveauflidelarooitiédelaIargeurd'undefesVôter& ou"n„?T"'°" ^'^.P'"' 'S'-^^'''^ lue celle dudemTce/cfe tTàfo^Al'l^-P"""^S^'^'v"™"^ Viole donne™ c"n La tr^fi^l p'^'" P? ' ^™ 'f<'urnid'id& au Comble brife'. ft & «rd d!!,^' k" ™'' '^^°"''^'= couvert d'ardoi- liLn,^ > P'"'"'' <'°'""'« ■' '«'•oit fur un pareil bâ-

rr^Tdor ""^ '" ""■"^ ^°« ^"^^ --««^-

fil de ttvîr" \ '• ^^ ^"^' '^ cinquième figurele pro- cL.nrî. "' ^ " "'''^ P^^ un ouvrage peu aiffi-

fçavoiremployerlebois avec ménage pour trouver les limons

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3B

TRIBVriON

.S: les appuis en courbes rampantes, le tout de bon aflcrabla- oe fans autre fer que les boulons qui retiennent les rampes dans les murs de la cage de l'Efcalicr , les Baluftres iont ou tour n zouquarrez, droits ou rampans, & faits à la mam qui font le mieux; les marches des Efcaliers font tou)ours mou lées & doivent être délardées pardelTous, afin que la coquille en puilTe eftre ravalée proprement ; il y a de pludcurs autres formes d'Efcaliers de bois aulli bien que de pierre, comme c-^ux a vis & en UmaObn , mais les plus beaux font évidez dans le milieu & portent en l'air. Outre ces figures jedonneunpan de bois marqué VI. quoy qu'il n'y en ait pomt dans ce bâtiment mais feulement pour en faire voir les pièces, qui ont des noms particuliers, au fujet dequoyileft bon d'avertir que les pans de bois pour les Façades de maifons ne fe doivent pratiquer due pour épargner la dépenfe , éviter la charge & gagner de la place , comme ileneitneceffairepour les bâtimens en aille, afin qu'ils ayent moins de faillie , pour ne pas diminuer la Cour. Les pans de bois & cloifonsfepofent au premier Etage fur un Poitrail & dans les moindres bâtimens au rez-de chauffcefur une âlTifede pierre, ou fur deux , loriquil hut qu'cllesfoientàhauteurderetraited'un murde face de maçon- nerie. Autrefois les Poutres eftoient plus en ufage dans les Ap- partemens , à prefent on fe fert de folives de brin depuis 8. pouces de gros jufqu'à un pied qui fuffifent pour des pièces Je 24. pieds dans ceuvre; or comme les boisde brin ne iont pas toujours équaris & avivez , ayant un peu de flalche on les recouvre de plâtre, & l'on fait des Plafonds qui font plus beaux que de laiffer les bois aparens, mais qui ne Iont pas fi durables ; parce que le bois enfermé s'échaufe & fe pourrit plus facilement ; aulTi ces fortes de Plafonds font rarement n ufage dans les bdtimens publics & les Maifons de Commu- nautez, oii h durée ert préférable à cet embeliflement : & li ces Plafonds ne font pas bien latrcz à lattes jointives avec deux doux à chaque folive, & que même le pUare n'y foit )as employé de fuite, ils font fujets à s'éclater. Si toutefois

ZT DE LA DECORATION.

18^

oneft obligé de fefervir de poutres, il faut garnir de plomb les bouts qui portent dans le m ur , ce qui fe doit faire auffi aux foli- vesdebrin, à moins qu'on ne les pofe fur des fabliercs. Les poi" très doivent eftre bien équaries avec moulure, fur l'arefte & poféesfurleurfortainfi que toutes les folives des planchers qui feront pofées de champ & non de plat. Les travées feront les plus égalesque faire fe pourra, & elles doivent répondre milieu pour milieu aux Croifées. 11 y a des aflemblages de pluficurs manières , & les meilleurs font les plus j uftes avec des tenons & mortoifes bien chevillez : ce qui ne (e pratique prefque pas en Itahe les bois des combks ne font entretenus que par des en- tailles & des liens de fer. Quant aux groffeurs de bois , il eft confiant qu'on les doit employer de groffeur convenable à leur longueur, ce que la pratique montre affez aux ouvriers , &ce qu'il efl toutefois neceffùre d'expliquer dans le devis , &cet ufage fe trouve bien différent félon l'interefl de ces mefraes Ou- vriers. Sur quoy on peut dire que depuis qu'ils fourniffent le boisaucenr, au bas prix qu'on leur demande, iisnepeuventy trouver leur compte qu'en les mettant d'une grofleur inutile (qui charge trop les bâtimens) & avec le moins d'affemblage qu'ils peuvent, afin d'avoir beaucoup de cents de bois & peu de journées d'Ouvriers.

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jy E L ^ D E c 0 R ^ rio ^r

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DE LA DECORATION DES JARDINS.

LA fcience de l' Ar doit e Bure embrajfant toutes les connoiffances qui fervent tant à la Conftrn^ion qu'à la "Décoration des Edifices, comme les Jardins en font infeparables & contribuent notablement à leur embelli ffement , fay crû qu'il eft oit utile, en parlant de celuy quipourroit convenir à cette Maifon , de traiter en gênerai de la manière de les décerer.

LEs fituations différentes des Parcs & Jardins , tant pour leur étendue que pour l'inégalité de leur plan, donnent plufieurs moyens d'en varier la dirpofition. Mais le^us grand Art confifte à bien connoiftre les avantages & les défauts du lieu, afin de profiter des uns & de corriger les autres : & fur cette règle former fon deflfein en ne remuant que le moins de ter- re que l'on pourra, parc€ que cette dépenfe , qui eft toujours tres-forte, neparoiftquepeudechofeàceux qui n'ont pas veu

auparavant l'eftat des lieux. j zr j

Orcommelcbaftimentdoittoûjourseftreéleveau-deflusde

tout ce qui en efl: proche,il eft conftant qu'il faut defcendre dans lejardin tant de front que par les coftez.

Le terrain des Jardins eft de trois manières , ou de niveau parfait un peu plus bas que l'Edifice , comme celuy des Thui- leries : ou avec une pente douce, réglée par l'obligation de deuxRez-de-chauflee, comme le Parterre des Couronnes, & l'allée d'eau à Verfailles : ou enfin par chutes de Perrons & de Glacis avec des pentes, comme le Jardin de Marly. Etil faut tenir pour règle générale de ménager les plus belles vcuës qu'on peut remarquer du Bâtiment , duquel eftant le plus éloigné , on ne perde point l'afped. Deux chofes con- tribuent à cette pratique : la première eft, que les allées foient percées avantageufement , afin d'en rendre les ifluès agréa-

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bles par la découverte qui eft d'autant plus belle , qu'elle a plus d'éloigneraent, & que les objets en font plus variez, & la féconde chofe à obferver , eft que les pentes foient ré- glées de telle manière , que nonobftant les Perrons & le s Gla- cis on découvre du bout de l'allée principale la maffe de tout l'Edifice, cequi s'entend des Jardins de Campagne, l'air libre donne moyen de s'étendre & de profiter de l'éren- duëdulieu : Carpourles Jardins qui font renfermez dans les Villes, il faut s'accommoder à la place qui en eft ordinaire- ment petite, parce que le terrain y eft cher, & qu'on y eft ferré de prés par les maifons voifines qui en bornent la veûë. Ces petits Jardins de Ville font ordinairement dreflez de niveau parfait.

Mais pour revenir aux Jardins dont l'étendue permet une ingenieufe compofition : Le Parterre qui eft la première pie- ce qui fe prefente en entrant, doit eftre de la largeur du corps du Bâtiment, les allées des coftez prifes en dehors, & h longueur de telle proportion , que du bout on puiffe di- ftmguer toutes les parties de l'Edifice. Il faut que les orne- mens de broderie foient fans confufion , & pour les remar- quer plus diftinftement, lefondsendoit eftre labouré, & de terre noire , & le dedans des feiiilles fable , ce qui fe doit faire ainfi aux Parterres dont les Plattebandes font coupées, & qui ont un petit chemin qui les détache de la broderie : & au contraire à ceux dont les plattebandes ne font point cou- pées, & qui n'ont point de chemin qui les fepare, il faut que le dedans des feuilles & des fleurons de la broderie foit noir, & le champ du Parterre fable comme les grandes allées. Le Buis doit eftre petit & bien garny ; il eft de peud'entre-

k^"j^ j^ ^°"^"^ ^^^^^' ^^ Parterre eft entouré de platte- bandes de quatre pieds de largeur pour les petits, & decinq a fix pieds pour les grands : on les garnit de fleurs & d'ar- brifleauxverds, comme Picias, Ifs, Houx, Buiffonsardens &c. & les encognures font de diverfes figures avec enroule- mens qui forment des fpirales à chaque tournant. Cette

mummmÊÊÊmmmmmk

ne f,au,-o,t do""".^;:,^? Cf oCce qu'on en peut dire portionscommealArcmte-ijr parterres eftant

la que cette Art v.ent ^e >a G om^tm, les ^,^

cor^pofez , P-"\tc'dTsSquet Morefques. Arabef-

répétez. _ , ,„„: «n- Tait de broderie entoure

•'LeprernierParterreeftceluyqmeaf.tde^^^^^

d'une plattebande deco"P«« ' ^lebande Ce Parterre doit

S,afiif placé, font «™P'if^f ^J^fjoùpées en compartimens LetroifiérneParter^eftdep.^^^^^^^^^

pour mettre ''^^"'""'..-uXnfe peut promener par les fen- droitcs& courbes, °a"*"^1""^",'7.„„ Lces. Ce Parterre tiersfaits à ce fujet en hgnes parai les »^ P^' j^ ^^^^, en di-

eft entouré «"■"^^^.X^.l^.^&l fleurs- ToLlesche- versendroits, garnied "°" '""^,„oiecesducompartiroent mins en doivent eftre ^^^1^. &l«P;^f^ remplies de bonne terre , meleede terreau o ksdétacherdufond. . compartimens de ga-

La quatrième eft un ^"""^ J^^.^ ^ tionquelespie- .oncompofécommeceluycy-deffu .àUxc^P H ^^^

CCS en doivent eftre beaucoup P'^^S""^'; ?,, phtte-bande d'avoir au tour de chaque P'^"""'P'„oi4our mettre de deux pieds feulement . '^""P ',\'^„ "'Ca^on que l'on ae.fleursV?^,.'ft-XurrctÏ:Vfecf, ce Parterre

coupe

parallèle

Passao r

a . ^iUe'ii^i^e front. \>..4Uee~s de cote c . CcrOcn ?e jazonA . Tahlctte . e . I>ez..£ Plate />ande corUvaue . ^ . Pljt&é>"'^cciipce \\^'trhrùseaux,taiU^j

1 . Rinceau deyrten/a a es .^s, . J^/e u i on

a araincs V.rteuron simple . m , j^read ou Rosette u Cérames . o Bec Je Ce r'/un ^ La rmes

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.iPARTERRi: ALA^'GLOISE. et 7? PARTEJniX DE BRODERIE

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DES JARDINS,

195

a fa Plate-bande comme les autres , & les fenticrs plus lar- ges que ceux du Parterre de fleurs, à caufe que les compar- timens font plus étendus; auffi ne fe peut-il faire que dans un grand efpace , & c'eft ce qu'on appelle Parterre à l'An- gloife.

On peut , quand la faifon eft douce , changer la décora- tion des Jardins , en y mettant des caifTes d'Orangers , de Grenadiers, de Jafmins, de Lauriers- ro fes , &c. (dont on fait des Allées ) &r en garniffant les Parterres & les planches de vafes de diverfes fleurs avec des cailTes aux encôgnures des carreaux; &lors queles fleurs commencent à fe faner, s'il y en a une pépinière de referve dans des pots , on les peut changer, enterrant les pots, comme on le pratique aux Jar- dins de Trianon, & cette variété efl la plus magnifique qui fe puifTe imaginer.

Les Allées, tant celles qui fcparent les Parterres, que cel- les qui difliinguent les Bofquets, font ou parallèles à la ligne qui pafTe par le milieu du Bafl:iment, oudetraverfe, retour- nées d'equerre , ou biaifes fur cette ligne, ou diagonales. Les Allées entre les Parterres ou à l'entour , ne doivent pas avoir moins de douze à quinze pieds , & peuvent eftre beaucoup plus grandes &: proportionnées tant aux Parterres qu'aux autres pièces qui les accompagnent , & qui forment l'étendue de ce qui fe prefente à découvert en defcendant au Jardin. Les Allées font ordinairement de niveau, &• quel- quefois avec de la pente, qui ne doit jamais efl:re trop roide; I parce que, quand elle excède trois pouces par toife, les ra- vines les gâtent ; à quoy on peut remédier par du gazon qu'on met au milieu des plus grandes , & au pied de leurs pahlTades, comme à l'Allée Royale de Verfailles. Il faut que les Allées foient fablées, &un peu élevées au milieu de leur Iirgeur , afin que l'eau puifle s'écouler des deux cotez. La I meilleure précaution dont on fe puifTe fervir pour confcr- ver les Allées , c'efl: de faire un Aire de recoupes de pierres de dix h'iit pouces , bien battue &■ réduite à un pied d'é.

194

D^ LA pnCORATION

nnffeurou environ, fur laquelle il ne faut que peu de fable 0 urks entretenir dans une grande propreté ; parce qu ,1 n y ^oift quclrt peu d'herbes . & les taupes ne les peuvent endom-

""tTs'Cours, Avenues, & Allées principales, tant de front aue de trafe fe, font fouvent accompagnées de Contre^al- ?&s de k moite de leur largeur . à moms que étendue de la faç' deTu baftiment ne faffe fortir de cette règle , parce nue la Xs -rande beauté des Avenues d'ormes , eft que les ? n.l,^ des arbres des principales Allées fe touchent par

?et?C:nr:néeToi;enfeflreVtét.^^^^^^^^^

ec les Allées afin d'y pouvorr .ouvet 1 ^^^^^^

refteCl'atfa deVderPalais. font 'plantées de Maron- ;trd'lnde.d'lft entr^deu., P^e.ue es ^s <,.^^^^^^

"u eue ?oit termrn'ée parl'horrxon du 'onta-n . -" -ffi un

"%"^^r.lT'dt; rdTCelfe'r'fa;^^^^^^^^ 1" fbeTu: t's d^ ":ri>ourl pen;edesRoa.s, corn ^:efouventW.édute„;^.es^^^^^^^^^^^^^^^ n'y peut avoir de gazon, d Aire ae rctuup , ;

VES JARDINS. i^

puisqu on s y doit promener en carolTe; il les fautaccommo- der de telle forte , qu'avec la terre qu'on ofte de la crefte ou fommetd'uneéminencelelong d'une Allée, on en comble le fonds, quandmefmeondevroitun peu enterrer les arbres des coftez. Il fauttafcberenaplanifTantle tout, que la pente foit d'une feule ligne ; c'eft pourquoy afin de connoiftre la quantité' de terre qu'on en doit ofter, il fe faut fervir d'un bon niveau , & enuneouplufieurs flations marquer exaftement la pente natu- relle de l'état du terrein , parce que c'eft par ces profils qu'on re- gle les pomts de veuë, en forte qu'un objet ne nuife point à l'au tre , & qu'on apperçoive tout ce qui peut eftre veu d'un mefme afped.

Les Bois font anciens ou nouvellement plantez : & com. me c'eft un grand avantage de trouver un vieux plant de hau- te fûtaye , psrce qu'on poffede ce qui ne peut croiftre qu'a- vec beaucoup d'années , il en faut abbattre le moins qu'on peut lors qu'on y taille des Allées, des rvoutes& desBofquets: & fi ces Bois font à claire voye en certains endroits , c'eft' dans ces Clairières qu'on peut faire des Bofquets fans couper beaucoup de Bois, ny remuer quantité de terre, parce qu'il en faut accommoder les figures aux différentes lituations qui ont toujours leurs avantages , lors qu'on en fcait profil ter. IlyapIufieursmanieresdedécorercesBofquets, com- mede Théâtres, de Labyrinthes, de Salles de Bal, & de Fe- ftm , de Belvédères , & de plufieurs autres figures dont on voit affez d'exemples. Mais fi l'on plante un jeune Bois fur un terrein inégal , il faut planter les plus grands arbres dans les fonds , parce qu'ils s'y portent mieux à caufe de l'humi- dite, & les Bofquets figurez fur les hauteurs pour jouir de la veuë. ^

On fait aufTi dans les Bofquets de certains Parterres de gazon en comparcimens de diverfes figures, enfoncez ou re- levez en glacis couverts de gazon, & bordez d'arbres verds, qu'on nomme Boulingrins, &fous ce nom on en comprend d'autres qui différent plus ou moins de cette compofition , I

Bb i;

ipg DE LA DECOR ATION

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dont les plus riches, qui font entourez de paliffades de char- mille, pcrcéesd'arcades forment un Jardin particulier, com- me le Roiilingnn de Saint Germain en Laye. Les Quinconges reprcfentent alIc z bien le^ Promenoirs des Anciens raportcz par Vitruve; ce font des Allées d'arbres égales &: parallèles, croi- fées par d'autres Allées en échiquier pour remplir quelques efpaces , comme celuy qui refte entre les bouts des avenues d'une Pate-d'oye.

Si les Jardins de niveau , ou avec une pente réglée , ont leur beauté, à eau fe de l'uniformité de leur terrcin , qui eft pl'is f.icilc pour la promenade & de moindre entretien: Ceux au'Ji oii il fe rencontre des chutes & delcentes, n'ont pas moins d'avantage par leur variété , & leur veuë en eft d'autant plus riche qu'il fcmble que ce foient plulieurs Jardins qui fe communiquent par des glacis & des perrons, mais il ne faut pas que qq'î, chûtes & delcentes foient fi pré- cipitées , qu'il y ait trop à defcendre dans un médiocre ef- pace. On retient les terres par des glacis, ou par des ter- rafles de -Maçonnerie , le ralut des terrafles doit eftre à pro- portion de leur hauteur , & les murs en doivent eftre garnis d'arbres verds en paliflade , ou de charmille. Les glacis font couverts de gazon pour entretenir les terres j leur pente, pour n'eftre pas trop roide , doit eftre au deflous de la diagonale du quarré, parce que l'humidité tombe en bas , & que le haut devient aride pendant l'Efté. Lors que les TerralTes font élevées, il ell necclfaire d'y mettre un appuy , ou une balu- ftrade de pierre ou de fer , mais fi elles ne font hautes que de fix à fept pieds , il fuffit d'une tablette de pierre dure. Les plus beaux Perrons font quarrez , & il faut qu'ils foient doux & peu nombreux de marches j ainfi leurs degrez peu- vent avoir quinze à feize pouces de giron , fur fix pouces de hauteur , compris trois lignes de pente que doit avoir cha- que marche, afin que l'eau ne pouriifTc pas les joints de re- couvrement, Les rampes ne doivent gucres paffer le nom- bre de treize à quinze marches fans un palier de deux pis

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PAKTF.RKE DE PIECES COtrPEXS. ■•>■ n pat; TEHRE DE GAZOSCOM.TAXrlfiJjil

11

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DES JARDINS. 'T97

de largeur aufli long que le Perron, qui quelquefois eft retenu entre deux échifres qui terminent par des focles, ou par des mursdererrâffe, commeceluy du JirdindeVeifailles, par le- quel on defcendà la fontaine deLatone, ou qui eft retourné d'équcrre, comme le grand Perron deMarly.

Les Berceaux qui non feulement ornent les Jardins, mais y apportent encore beaucoup de commodité, font ou natu- rels, ou artificiels. Les naturels fe font p^r les branches en- trelaflées des arbres, &: les artificiels font faits de fer avec des treillages d'échalas de cœur de chefne bien planez , & dref- fez qui forment des pilaftres , des montans , & autres corps d'Architedure. Il ne faut pas que les Berceaux foicnt fort élevez y pour eftre plûtoft couverts de verdure & conferver la fntcheur : &il fuffit qu'ils ayent de hauteur un tiers plus que leur largeur , & que le cintre en foit furbaifle, comme ceux de Sceaux, qui font d'un beau contour. Les Berceaux font terminez par des Portiques ou des Cabinets de treilljge décorez d'Architedure & couverts en Dôme, avec quelque vafe pour amortilTement : les Cabinets de treillage de Clagny ornez de colonnes Ioniques, font des plus beaux. Ongarnit les Berceaux de chevreftiiille, de vigne-vierge ou de jafmin commu.n. Outre les paliffjdes de charmille pour revenir les murs, on fe fert encore de trcilbges qui feracordent avec les Berceaux, & font garnis dcsmefmes arbrifleaux ; ainfi un mé- diocre Jardin de Ville, eft bien terminé par un berceau , avec deux cabinets de treillage.

Comme l'Oranger efl un des plus beaux ornemens des Jar- dins, à caufe de fa fîeur, de fon fruit, de fon odeur, & de la verdeur de fes feuilles , qui fubfîfient pendant l'hy ver, on a recherché de conferver cet arbre avec beaucoup de foin, parce qu'il vient d'un climat plus chaud que le noflre. On baflit pour cet effet des Serres appellées Orangeries, l'on peut fe promener Thyver, comme dans une gallerie. Il sfn voit prefque dans tous les Jardins pour peu qu'ils (oient con- fiderables, fleurs croiiées doivent tftre expofées au midi,

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198 DE LA DECORATION^

&bien fermées de chaflris& de contre, chaflîs pendant l'hy ver. Les Parterres des Orangeries doivent eftre fîmples, parce que les Orangers qui en font la plus grande beauté forment les Al- lées; ainfî il n'eft pas neceflaire de broderie, ny de fleurs, mais feulement de compartimens de gazon avec divers enroule- mens , comme au Parterre de l'Orangerie de Verfailles qui cft la plus grande & la plus magnifique qui ait efté faite j ufques à prefent.

Quelque bien cultivez que foient les Jardins, ils paroif- fent peu agréables fans les fontaines d'eau jailliffante, qui en animent h beauté. L'induftrie dans la diftribution des eaux, confifte à faire en forte qu'une petite quantité paroifle beau- coup. Et comme un petit baffm pour le milieu d'un grand Par- terre eft ridicule , il ne faut pas auffi qu'une grande pièce d'eau en confomme la meilleure partie. La grofleur de l'ajutage & la hauteur du jet doivent eftre proportionnées à la grandeur du baflin, afin que le vent ne chaffe pas l'eau au dehors : la fi- gure ronde, quoy que la plus commune, eft la plus belle; les bords en peuvent eftre revêtus de gazon ou de marbre, avec un beau profil, oudumoinsd'unefimpletablettedepierre, &: l'eau qui refte dans le baffin doit venir jufques au deflbusde la tablette , & le fonds doit eftre pavé de caillou de vigne, ou de petit grais avec du mortier de ciment , ou bien revêtu de plomb.

Dans les Allées en pente on peut faire des Cafcades par baflins, qui fe communiquent par des rigoles ou goulettes, ou par napes ou chûtes dans un balTm continu. JI faut que toutes ces pièces, fur tout les napes, foient fuffifamment gar- nies d'eau.^ Avant que toutes leseauxdesfontainess'écoulent par leur décharge, elles fe peuvent rendre dans un grand baf- fin , dont on peut faire une pièce d'eau , ou mefme un Canal, s'il y a de la longueur dans le plus bas du jardin : & pour cet eflPet il feroit à propos de réduire en canal un ruif- feau, Qu une petite rivière qui pafferoit par le Parc, comme à Chantilly. Les Refervoirs qui font au plus haut du Jar-

^ E s y ^ ILD I N- s.

dm doivencfornier quelque figure, qui ferve d ornement à

•unParterre. QuantauxJardinsquinonrpascctavanraaT on peu t y reçue, hr les e.ux pluviales, ou en tirer d'un puits avec une pompe au défaut d'une fource.

.nn?iL'?^1''' '"''''' les Jardins par de petits Bartimens appeliez Grotes , imitées des antres qui font dans les mon

''^"''i ^ aZ q^.i les décore par dehors, doit eflre rufti'- que, & le dedans enrichi dornemens maritimes, depetrifica- tions , de glaçons, de mafques , & de feftons de coquillage s fans

nnn Lft R ^^u' ^'^'4^'^^^"^^ "^ perde point faVorme nonobftan la Rocaille. On les orneauffi de Figures & de Fon- taines, & elles doivent eftre expoféesauNordpourconferver la frailcheur. ^

Les Ouvrages de Sculpture contribuent avec beaucoup de magnificencealarichefîedes Jardins, comme les Figuresi & les Groupes, auxquels une Niche de treillage ou une Palida de, eftavantageufepourlesfaire détacher. Les Vafes lesCo lonnes & les Obehfques qui doivent eftre ifolez , fe mettent aux bouts des Rampes, aux coins des Perrons, auxBaffins, aux encognures de Parterres de broderie , & au milieu de ceux de gazon.

Le Jardin Potager, quin eftoitautrefoisqu'un Ver^erfans aucune décoration , eft devenu auiïi régulier que les%utres Jardins : & outre 1 utilité des fruits qui en proviennent , il aencorede lagrementpar fadifpofition: fes carreaux font bor- dezde plantes odoriférantes & de fim pies, fes couches couver- tes de légumes , & fes planches & compartimens en pièces coupées, garnis d arbres fruitiers nains. Les Efpaliers déco- rent fes murs de clôture. SilePotagereiMunegrandeétenduë on le fepare en plufieurs Jardins, pourpartager lesefpecesdes fruits, & pour avoir plus d'arbres en Efpaliers. La Melonnie- re&la Figuerie font placées feparement, & dans la plus belle expolition. *■

Pour décorer l'extrémité d'un Jardin de Ville , dont la veue elt fouvent bornée par le pignon d'une maifon voifine.

200 BE LA DECORATION DES JARDINS.

on y peut faire un Portique de treillage; comme il fe pra- tique afftz fouvent lors que ce n'eft qu'un mur de clôture. Ccluy duJdrdindel'HofteJ deLonvois, eft un des plus par- faits exemples de cette efpece de de'i oration : mais quand le pignon efl: bien haut, on y peut peindre à l'huile, ouàfrefque quelque Perfpeftive d'Architedure, comme il s'en voit d'u- ne grande beauté à quelques Hoftels, lefquels auroient tour le fuccés poU) ble, fi les enduits en avoient efté auITi bons que ceux d'Italie.

Pour lejardin de cette Maifon, jeTayrariéde plufieurs fa- çons, autant pourdonner à choifir, que pour reprcfenter les qua- tre cfpeces de Parterre- Le premier Deflein a 45. toifes delon gueur fur la largeur de plus de zi.&: renferme entre une Teria^ fe de 4. toifes de largeur & un Treillage des plus riches qui fc puiiïent faire, un Parterre de broderie avec un maflîf tournant de gazon, &: un Rondd'eauquiaunjet.

Lefeconda furb mefme largeur, enviroj:? 50. toifes de lon- gueur avec une Allée au milieu qui partagé deux fortes de Par- terre : ceîuy marqué A , eft de la mefme efpece que le précèdent & fe nomm.e à l'Angloife : l'autre marqué B , eft de broderie renfermée d'une p!ate- bande coupée: Le Baffm de différente fi- gure eft un peu grand, eu égard au Paherre; mais bien propor- tionné à la Demi-lune en Amphithéâtre quitermine avantc^eu- fementceJârdin,&dontîa diftribution du Baftiment elHuffi- famment expliquée.

Enfin letroifiéme à peu prés de la mefme difpofitionquele précèdent, a du co fié C, un Parterre de gazon comparti, ren- ferméd'une plate- bandecoupéegarnied'arbriireaux:&: du côté marqué D, un Parterre de pièces coupées, formées de traits de buis nain pour des fleurs, auflTi avec desarbriffeaux. On voir de- vant le Baffin de deux façons, d'un cofté un magnifique Treilla- ge, &:de l'autre une Orangerie décorée d'un ordre Dorique. Ain {] on peut tirer par la variété de ces trois figures, les règles gé- nérales de la Décoration de ce Jardin.

VE LA MAIILKE

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T> E LA MATIERE

ET DE LA CONSTRVCTION DES EDIFICES.

Alantfait connohre dans la Treface de ce Livre ^^ combien la pratique eft utile à lArchitene : 6- après avoir ci-devant parle en général de la Forme des Edifices:] e me fins trouvé infenfiblement engagé à dir e quelque chofe de leur Matière & de leur Conjtruèïion dont la connoijfa-nce efl infeparable des aiitresTarties, quico7itribuent àrendre lArchiteèle autant intelli- gent dans l'Ouvrage, qu'il le doit efire dans le dejfein.

LA Pratique du Baftiment ne confifte pas feulement dans h parfaite connoiflance de la qualité & du prix de tous les Matériaux qui entrent dans la compofition des Edifices: mais encore dans l'art de les fçavoir employer aux endroits ils font propres & fclon les règles de la bonne Conftru- c'iion. De forte qu'il ne lufiit pas feulement de bien drefler un Devis , mais il eft encore nccefî'aire d'entendre bien l'A- telier, c'eft à dire de veiller à l'exécution de rOuvrac^e, de telle forte qu'il n'y ait point de matière dilTipée ni d? tems perdu, & que les chofes les plus difficiles fepuilTent condui- re par le plus court chemin avec le fecours de l'induftrie: afin qu'on puiffe reconnoiftre la diligence & lapropretéavec laquelle l'Ouvrage a elle fait. Le meilleur moyen pour par- venir à la connoiflance des Matériaux, c'eft de les travailler: parce qu'il eft conftant que perfonne ne connoift mieux la pierre que celuy qui la taille, ni le fer queceluy qui le for- ge ; mais comme chacun ne peut pas eftre Ouvrier de pro- felîion, on peut néanmoins acquérir cette connoilfance par les recherches qu'on en fait. Ainfi je traiteray des Matériaux, & en fuite de leur ufage dans laConftrudion d^s Baftimens.

Il

Ce

lôî DE LA MATIERE

T>E LA MATIERE "DES ETflFlCES.

DES PIERRES PROPRES A BASTIR.

LEs Matériaux ainfi que les manières de baflir font dif- ferens félon les divers Païs : mais comme il fcroir pref- qu'infini &:d'uné trop longue difcinion dVn faiie If dénom- brement, jenem'attacheray qu'à parler de ceux dont on fe ferràParis, dont la fitusnon avantageufe a contribué le plus àfonaccroinement, puifque les matières les plus neceffaires pour baftir n'en font pas éloignées , & que celles qui luy manquent, y peuvent efire facilement apportées parla navi- gation. La matière la plus urilc dans les Edifices, c'efl la Pierre, &rouscegenreony comprend lesMarbres de différentes cou- leurs , les roches de diverfes efpcces , &i les pierres de carrières. Les dernières font dures ou tendres Rapprochent plus de la blancheur que d'aucune autre couleur , & font diverfement em- ployées félon leurs qualitez & leurs grandeurs.

Entre les Pierres d'ires celle d'Arciieiî qui eft proche de Paris, eft la plus recherchée à caufe de fes bonnes qualirez; car elle eft propre dans l'eau & à l'injure du tems , &• elle refifte au fardeau, aulTis'en fert-ondans les fondemens&pour les pre- mières alTifes des baftimens. La meilleure eft la plus dure, ia moins coquilleufe, fansmoyenimoliere: Il s'en trouve de- puis 14. jufques à 20. &: 21. pouces de hautetir nette &: taillée. Les Bas appareil eft de 9. à 10. pouces fans bouzin: Il s'en trouvoit autrefois d'un pied de cette forte, mais à prefcnt il eft rare , & ce bas appareil fert à faire des marches, des feiiils, desappuis, tablettes & cimaifes. Jl fc trouve encore à Arcùeil un autre bas appareil appelle CU^junrt de 6. à 7. pouces plus blanc que l'autre , qui relïemble au Liais & qui fert aux mefmes endroits; cette pierre eftant graffe eft fu jette à la gelée , c'eft pourquoy il faut qu'elle foit tirée t<. employée en eftc.

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ET DE LA CONSTVCT/ON:

mojeo.dehtc.parcetju'ellenes'tmploycpasdecc-ttchauterr- qu.nd elle eft b,en choKie elle eft plus blanche & Me "u 'm au hrdcau quelcS.Lcu "•"■itiiiieautanc

d Arc^ l' '" *^. "'"-^ '^ (^"t lettezducofte' deBar^neux près

dArcucl, ou Ils trouvent de, malTts moins profondes dont

ej bancs fe connnuentplusloin : elle cft de mefme qualité q"e

led Arcucl , ma.selleeft plusrempliedemoye.plus fujet te

a la gclee& moins propre au fardeau. ^ '^ «lujetie

La/W^.^.A7„^auboutduParcdeVerC,illes eft auafi de mefme qualKé que celle d'Arcuell : elle eft », re&coq" eufe, fon banceft prefqueauŒ haut quele S. cfoûd, & ons 'n Icrtpourlespremieresallires. uu, ixunstn

La P.crrtdiLah fe trouve hors delà porte S. [acques der- r ère les Chartreux : elleeftpleine, dure& blanc^he,\-reço t bienlepoh; elle fertàfaire desbaluftres, des entrelas , ^des appuis, des tablettes, des rampes des échifres d'Efcaliers & du pave: on en fi.tdesbafes, des chapiteaux & des corniches danslespluspropresOuvrages, &on y taille de la (culpture- cettep,erre porte depuis «. jufques à ,o. pouces de hauteur UL:m> '•«/ïeftiepîusbianc&leplusplein L. Lm, ft,,«, eft

pmdupremierbancdelamefme carrière: il eft 17 dui&fidf! hcileatailler.quelespointesd'aderrebrourrcnt, ilporteû.7 à

ô. pouces de hauteur. ^ ''

tou^'^'^sî^r'a m' ■'?''"' '^' ^.C/.,<ieft la meilleurede toutes, Srelleeft blanche, unpeu coquilleufe.ayantquelques r X ^"'-f^'^'^^'f difficilement ; elle'e(?bonn\ S

f çades des baft.mens : on en tire aulTi des colonnes d'une

f,,,! ,'■ "^ ^ ^^- ^'T^"^ *°" f^'f des baffins &des

auge ; , yenadepuisig.poucesjufquesàî.piedsdehautnet. te «taillée. ^

Au Faubourg S. Jacques il fe trouve de la Pierre grifeap.

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J.34 T> E LA A'f^TÎFRE

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|)Cilce SoHcheti qui ell trouée & poreufe, &qui reflemblcà cel c d'Arciieil, mais elle n'eft bonne ni à l'eau ni au fardeau, âuffi on nes'en fert que pour les moindres baftimcnsj elle porte 12. 14. 15. à 16. pouces de haut.

Au même Faubourg il fe trouve du Bas appareil de pierre dure qui n'eft pas (i beau que l'Arcùeil : il fert à faire des oetircs marches, des appuis Ô<: des tablées, ilporte^.y.S.àp. pouces de haut.

On cire aufl'i de la Lambourde de deux fortes au Faubourg S.Jacques , dont l'une ell gr-aveleufe & fe mouline à h lune, &; l'autre qui eft verte nereliite pisà la gelée & Te feuilleté: elles s'employ ent particulièrement aux Façades ; leur banc cft de 1 8. 20. 21. à 14. pouces.

Au Faubourg S. Germain jufqucs à Vaugirard il y a des carrières , le trouve une autre pierre de Smchet c^- dft Bon-banc. Ce Souchet eft une pierre dure, grife, poreufe ^ pleine de fils, elle fe prend au delfus du bon-banc, elle fert aux fondations des grands édifices , & dans les baftimens médiocres on l'employé aux vouiïbirs & foijpiraux de caves & aux jambages de portes & croifées ; elle porte 1 8. à 20..pou- ces de hauteur.

Le 5o«-/'rf;îc eft une pierre fort blanche qui fe mouline & qui ne refifte pis trop au fardeau , elle fubh'fte n'crant ni àl'humidité, ni au dehors; le meilleur eft celui qui a un lit coquilleux&qudquesmolieres, il eft auffi le plus blanc : on s'en fert aux façades de dedans des baftimens&:pour faire des appuis & rampes , on en tire auffi des colocnes ; fa hauteur eft depuis i5.jufquesà 24. pouces.

La Pierre grifcdare de raagirard fert aux premières afiTifes: cllecftgraffe, fuietteàhgeiée&femangeàialunei elle porte 18. à 19. pouces de haut.

La Pierre de Meuàcn eft femblable en qualité à celle d'Ar- ciieif mais ellen'eft pas fi bonne pour rcfiftersux injures du tcms elle fert à faire des premicrcsallifes, des marches & des tablet- tes, la moindre eft fort troiice, & porte 14. à 1 8. pouces nette

PT Df Lyf roVSTVCTION'.

20Ç

& taillée; ils'en trouve des morceaux d'une «ran-leur ex traordinaire : les deux cimaifcs des corniches rampantes du Fronton du Portail du Louvre chacune d'une pièce , font de cette pierre. ^

Le RhJIic de Mendon eftrougeâtre . fortcoquilleux&n'efl propre qu'à fervir de liba-e & de g.rni dans \^z fondations des piles des Ponts & des Quais, c\'auxcncognures des autres batimens, fa hauteur eft de i 5. à 1 8. pouces.

La Pierre de Montcjjon prés de Nanterrê efî blanche, d'un fort beau grain : elle porte 9. à 10. pouces nette & taillée; on s en fcrt pour faire des baluftres, cntrelas& autres Ouvrages des plus délicats. °

A h vallée de Fécamp au delTus du Faubourg S- Antoi- ne, il y a auffi delà pierre dure qui gelé quand elle n'a point jette fon eau de carrière : û\^ eft auffi haute que le Mcu- don.

Il ^t trouve à la chauffée prés de Bougival une nature de pierre approchant du Liais & qui a le mefme forain; mais il faut obferver que du cofté du lit dur ou de dcffous, il eft néceffaire de moyer cette pierre de 4. pouces â eau fe de l'in éga- lité de fa dureté : amli elk ne porte plus que 1 5 . à i Cu pouces net- te & taillée.

Toutes les Pierrescy-deffLismentionnéc.sfe vendent an pied fuperficiel fur leur hauteur, ou à la voye compofée de m. a zo. pieds. '

Outre la Pierre franche des Carrières, il y a \t Moïlon qui en eft le plus tendre, & le Ubage qui en eftle plusdur- Lemoilon eft quelquefois de la mcfme qualité que la pierre dune Carrière & quelquefois plus tendre: le mieux équarri ^^' le mieux giffant eft le plus recherché , y ayant moins a rallier. Il y a auffi d,t% moilons durs de Meptliere, comme ccluy de Verfailles qui rient de la nature du caillou : il efl bon pour les fondations, n'étant pas fujet à pourrir dans l'humi- dite.

Le Motion à'Arciteil eft de même qualité que la pierre

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„■ ,Li' , ..■ ' , ■■ ' ■" ^

il ctr Don pour les fondations & fc rire des vieilles tor i c ^ ciel de carrières; celuy des carrières des L^rKhotirdej d-^ Faubourg S. Jacques, efl. bon pour fonder, vouera" fdiic; des puits. Le A4otlon de la vallée de Fécamp elt de m^ Ime qua i- que la pierre, ilefl: bien fait &: bien giflant comme celui a'Ar LÙeil. Le <4/o//c'«i/£'iS'./l/^?«reft encore de bonne qu.^lité.

Comme il n'y a point de Carrières oii il n'y aitdu Moi'on , celuy qui n'ell pas bon pour baftirfert à faire de la chaux ou du plaftrc, dont le meilleur eftcelny de Montmartre, oubieneft rebuté comme îoz^.îrt & du tout inutile. Tout le moilon fcpay e à la roife cube, & l'Entrepreneur le fait entoifer.

Le L//'4^feft une pierre imparfaite qui eft employée brute ncpouvant eftre tailléeproprement : c'ell: la plus dure eftant or- dinairement faite des vieilles formes & ciel de carrières, elle fe paye àla voye qui en porte 5. (5.ou 7, quartiersj on l'employé dans les fondations.

Les Pierres les plus éloignées dont on fe fert à Paris , font cel- les de Scnlis, de Vtmon^ & de Tonnerre.

La Pierre de Senlis , à 10. lieues de Paris qui efl: auffi appellée Liais, eftbîanche, dure & pleine relie porte 14. à 15. pouces de haut ; elle eft propre à faire des plus beaux Ouvrat;es , S: même de la fculpture; elle vient à Paris par la Rivière d'Oife dans celle de la Seine. .

La Pierre de rernon à 1 2. îieuës de Paris eft dure &: blanche comme /f S. Clo^td, il s'y trouve des cailloux qui la rendent difficile à tailler : on s'en fert à plufieurs ufages , mais principale- ment pour faire des Figures; elle porte depuis 2. iurquesà5. pieds de haut.

La/^/(rrrf^tfTô;7«errtfà 50.]ieuës dePariseft plus blanche; suffi pleine, &:n'eft pas fi dure que le Liais telle porte i6.ài8. pouces de hauteur; comme elle eft chère, on ne s'en fert que pourdesfigures, des colonnes,desretablesd' Autels, destom- beaux &: autres Ouvrages curieux.

Les Pierres tendres font faciles à tailler &:fe durcidcnt or- dinairement à l'air; la meilleure eft celle de S. Lf/^ à 10. Iieuës

.une e. d. ;ro,tb;;^?;: S"--f;.;f-,'ic.uce;p^^

voûtcsdePonrs, dTcu-ies dcplv^ /;i^ ' ""^"f^'^i"

quiconticnt ,4. piedscubës " ' '"" " ™"'^"'^"°n„eau b.n!ihncS"ct"ets"r'''' ^-'irZ-'W^ dont le

eft important H f""*^"^ ".^l'",' »" P™t obfervet combien,!

decSrp ;eX;S^ P'"'^"'"°""tD"nnes en certains endroits; mais

DE LA MATIERE

aun; q'ie d'autres pierres y fcroient incomparablement mcil- i leiires- ce que l'expérience montre afTez, &ce que ceux qui font baftir ne confiderent pas par trop de ménage, parrruliere- ment pour des Edifices qui ne fubfifteront )amais affe^pour conierver la mémoire des grands Perfonnages qui les ont élevez, & l'ufpse pour lequelils ont eflébaftis.

Le Gum qui eft une efpece de roche , fe trouve en divers en- droits- il Te coupe & fe débite comme les pierres des autres Carrières , & fe taille avec une pioche & à reoours il y en a de doux entendre, &de ruflique ou dur. C eft dece CFr... ..«.^r.qu'on voit des Ouvrages taillez avec une grande adrclTe & l'Architedure y peut ef^re coupée proprement : Le plus beau

&lemeilleureflleplus blanc, fansfïls, cgal en couleur &du- 'eté fes paremens doivent eftre piquez. Avec Tes avan- iaces, le erais a ce défaut qu'il efl d'une grande charge, quil ne'fai pas bonne liaifon & glifTe ; & que icsarettes s en emouf- ?ent aufli n'eft-il propre qu'à faire dc^ Ouvrages rulhques, commedesCafcades, des Grottes & des Fontaines, ainfi qu a Vaux le Vicomte. Toutefois la necefTite quia contraint de fe fcrvirdecettepierre,faitqu'ils'envoitdes baf^imens confide- râbles particulièrement à Fontamebleau.

l^^GralUnr n'eftbon que pour paver : il fe taille de trois

grandeurs, les plus gros quartiers font de 8. a 9. pouces cubes.

f s'affit àfecavecdufablederiviere, &c'ef^de cette groffeur

dont on pave les rues & les grands chemins ; 1 échantillon corn-

munef^deô.ày. pouces &fepofe avec du mortier de chaux &

^ble, ^fertàpaverles Cours; & le petit échantillon eft de

A à <. pouces, s'emploie avec du mortier de chaux &de ci-

ment, pour paver les écuries, cuifines & autres lieux fervans

auxneceffitezdesMaifons. , ,. j

LesPalicrs, Ve(libules& Sales font ordinairement pavez de

purrUeUm, ^vccâch pierre deCac». ou d' Arda. fe m ckc

avec celle de Liais de plufieurs grandeurs & figures. Toute forte

de pavé fe toife à la toife fuperficiellc.

Df.5 MARBRES

s:

ET DE LA CO N STRV CrrO N.

"DES MARBRES

ET DE LEVRS DIFFERENTES COVLEVRS,

Ous Je genre de Marbre on comprend le Proph.re , h Hrpcntrrt, & le Gramte , qui ne différent des autres Mar- l'^^^Ai ^"^P^'''^'"^^"''"é extraordinaire. Ilfaut confide- rer les Marbres comme antiques, ou comme modernes. Par les antiques on entend ceux dont les Carrières font perdiies ou inaccelhbles à noftre égsrd , &: dont on ne voit que des morceaux reftés des anciens Baft.mens ; & par les modernes ceux dont es Carrières font ouvertes & dont on peut tirer des blocs d échantillon.

Entre les Marbres antiques , le Porphire qui eft eftimé le plus dur, fetiroit autrefois de la Numidie en Afrique: &: es plus grands morceaux qui fe voient encore à prefent, font les colonnes de fainte Sophie à Conftantinople qui pafTent 40. pieds de haut. Les Anciens en faifoient des badins de Fontaines, des Cuves de bains, &desTombeaux comme celui de Bacchus à S'<= Agnes hors des murs de Rome : un autre fous le Porche de la Rotonde qui eftd'un excellent profil, &' auquel relTembleceluydeLibenus&defafemmedans YEsIIÇq S Marie Majeure , & la Cuve de Da-obert à S. Den^s en France : outre quantité de colonnes , .de tables & de vafcs, il le voit encore des Figures & des Buftes de la même matière Cette Pierre reçoit bien le poli, &la plus belle eft celle dont le rouge eft le plus vif, & les taches les plus blanches & les plus petites.

Il y a auffi du Porphire gris, dont les taches font noires, & qui elt moms dur que le rouge.

Serpentin eft une autre Pierre qui fe trouvoit en Egyp- te : "S en voit encore dans quelques Edifices antiques, à des compartimens de pavé & de Lambris , mais les morceaux n en (ont pas fort grands : les Italiens â caufe de fa rareté ne 1 employentquepar incruftation. Sa couleur eft d'un verd

2,09

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2IO T>E LA MATIERE

brun avec de petites taches quarrées& rondes, méltesde quel- ques vénes jaunes & d'un verd pâle ou verd de ciboule. Cette Pierre eftaufli dure que le Porphtre^ & retravaille de même.

Le Granité qui Te tiroit de la Thebaïde , eft de deux fortes , l'un dont le fonds eft rougeâtre & tacheté de blanc, & l'autre bleuâtre & tacheté de gris : cette Pierre eft fort dure & reçoit mal le poli. Les Obelifques du Vatican , de S. Jean de Latran , de la Porte du Peuple & tant d'autres, ainfi que les Colonnes du Porche de la Rotonde, du Temple de la Concorde , & de la plufpart des Baiiliques à Rome , font connoître qu'il n'y a point de pierre dont on ait tiré de fi grands morceaux ; & par la quantité des troncs de Co- lonnes qui fervent encore aujourd'hui de bornes dans tous les quartiers de cette Ville , on peut juger qu'elle eftoit fi commune , que non feulement les Edifices pubhcs , mais encore la plupart des Maifons des particuliers en étoient ornées. 11 y a encore une autre pierre dont on ne voit que les Colonnes duPorcheduTemple d'Antonin&deFauftine : elle eft prefque aulTt dure que le Grantte , & fa couleur eft par ondes mêlées de vénes bleues & grifes. Plufieurs ont crû que c'eftoit une compofition , & qu'elles avoient efte fondues : mais ce n'eft effedivement qu'une pierre particu- lière qui tient plutôt de la Roche que d'aucun autre Marbre dont on ait connoiftance.

11 paroift par la qu.mtité de fragmens qui reftent de divers marbres que les Anciens qui en avoient en abondance , les employoient plutoft folides que par incruftation. Ce qui fait qu'on ne voit plus de grandes pièces de marbres pretieux; c'eft qu'ilsonteftédebitezpouren reveftirparcompartimensle dedansdes£dihcesmodernes;carilyauneinfinitedediftcrens marbres antiques , que les Italiens ne connoilTentque lous le nom de Aitlchiatt ou mêlés quand il s'y rencontre des taches ou des vénes de différentes couleurs : & fi quelque couleur y domine, comme le rouge ouïe verd, ilslesappellent alors RofJo.A-^uquo, ou ver a' Antico , telles font les colonnes des

-^^ P ^ T^^ CO N STRV Cr TON.

^N^.che. de l'tglKe de S. j cân de Latran dune finguliere beauté, dont le verd tire fur l'Emeraude.

Le Adarbrenotr des Anciens n'eftoit autre chofc que la / terre de touche ou de Paranaon : il venoit d'Epy pte , auOi voit.on encore au pied de J'Efcalier du Capitole, des Sphinx tailles de cette pierre. Quant au Marbre blanc , il fe tiroit de plufieurs endroits de la Grèce ; mais celui de Tlfle de

I aros 11 renomme par les Auteurs de l'antiquité & dont la plufpart des Statues antiques font faites, efloit le plus confi. derable , il eftun peu jaunâtre &tranrparent, & plus tendre que celui que nous avons à prefent,cequi fait qu'il approche de 1 Albaftre , quoy qu'il ne foit pas fi blanc

Si les Anciens n'ont rien épargné pour la découverte des

Marbres , les Modernes ( particulièrement en France & en

Italie ) n ont pas eu moins de foin de les rechercher &ce

qui fait qu'on a tant découvert de Marbres inconnus aux

Anciens , c'tfl que la plufpart des terres d'où les Grecs & les

Romains faifoient venir ceux dont ils fe fervoient , font

aujourd'huy poffedées par des Peuples avecqui nous n'avons

point de commerce : ainfi la neceflité nous a fait rencontrer

chez nous, ce que l'ing^-^titude des Barbares nous auroit refuier. ^

Le plus beau A^arbre blanc vient aujourd'hui de Carrare, ou ,1 s en trouve des blocs de telle grandeur qu'on veut: il y n^ °''^. ^^'"^ ' quelquefois il s'y rencontre des ÛU & des criftahns durs. Il vient auffi du AUrbre blanc des Pire, nées , qui n'eft pas f^ beau que celuy de Carrare , & qui efè de même qualité que le Marbre blanc Antique , quoiqu'il nefoitpar fidur. ^ ^

_ Le Marbre noir qui vient de Dytan ef^ plus parfait quece- iuy de Namnr , qui fe débite la plufpart en Hollande pour au Carreau , dont on fait un grand trafic.

Prés de Carrare, il fe trouve du Marbre blanc véné de noir, comme 3 Bmb.mçon du rmr véné de blanc.

II fe trouve dans les Pirenées un marbre appelle Brefche

2Tr

ïi

2ii DE LA MATIERE

deplufieurs fortes. 11 yen a delagrire&dehnoire; à U grïje le gris domine , mêlé de blanc & de jaune pr.le : ^ U noire d des vcnes bhnches. La Brejthe a' Italie eft noire & blanche, & quelquefois mêlée de violet ^ ÔcU petite Brcfche de Sarave^e eft blanche, violette & jaune.

Le Ponoro eft un marbre noir véné ou taché de jaune : le plus beau eft celui ou le noir & le jaune font plus vifs , ^' plutoftpartaches que par veines: il fe tire des Pirenées , près

de Carrare. , . « j

Le Marhe de SkVe eft rouge brun , blanc & verd raye. Le Serancolm eft gris , jaune & rouge , Se tranfparcnt en

quelques endroits comme del'Agathe, le plus beau eft tort rare

& fort cher : il vient auflî des Pirenées.

Le Verd de C^mpan eft rouRe & blanc : & le verd qui y

dominceftvéné, tacheté & inégal ; il fe trouve auffi près de

Carrare du l^erd qu'on nomme à'Ezjpte en Italie, &d autre

verd appelle Tr/^ ^e /l^^^. , tv, i ui

on tire prés de la S'^ Baume en Provence du Marbre blanc ^ rouge melédejauneprefque kmhlMeù^Brocatelle; mais

il eft filardeux. ^

Le M.rhre de Languedoc a le fonds rouge, vene & tache de blanc : & celui ^^ Mrr/'^^^^f eft d'un rouge pâle, couleur de chair, mêlé de taches blanches. ^

Le Marbre de R^nce eft rouge avec des venes blan- ches ; il s'en trouve des blocs de telle grandeur qu on veut. Celui de HoH eft mêlé de rouge & de blanc qui y domine, il eft auffi dur que XtRance ; mais il s'y rencontre des fautes 8c ccluy de GAHchenet eft blanc & rouge , plus tanne que

^' Lrg'lc^/e//. vient d'Efpagne du coftéd'AndalouHe: elle eft mêlée par taches de gris, debhnc&de jaune. CeîVlarbre ell rare S^lt-s quatre colonnes du principal Autel de 1 Lghiedes Mathurins à Paris font des plus beaux & des plus grands mor- ceaux qu'on voye de cette efpece. a/i u ^ Par le dénombrement que je viens de faire des Marbres

PMI

ET B E LA COPJsrnvCT 10

AT.

onpcutavoirconnoil]ancedcJaplulnarcdecei.v nn> n pnx dépend de la >arctc du marbre, &deh Lffcmd,' Mrr

clurete. Le Marbre généralement n'a point de lit & ,J 1

^ujet as eclKer à caufedcs filscjuis y rencontrent, iuTrcq^^^ I inégal. te de fa dureté c^ les doux qii s'y trouvent le r nde u ci.ftc,Ie a ra,ller, particulièrement celui d'une même couleur commdeblanc^TouslesMarbresreçoiventaiTezbienlepon' mais ,] eft necefTairequeles paremensen foient bien drS -reauquoyquefçKz. parce qu'eftant lu.fant, le.na men" gauches&parondesyfontfortfenfibles. ^^i^^'^^mens

"BE LA LIAISON DES TIERRES,

P Ar le mot de liaifon on entend deux chofes dans l'art de L baftjr, dont lune eft la manière d'arranger les pierres enfemble de telle forte qu'eftant enclavées les unes avec j^utres , elles ne faflent qu'un corps: Et l'autre fe prend pour ie mortier ou matière qu'on employé humide, autant pour remplir hs joins & Je vuide qui fe rencontre entr'elJes , que pour les lier les unes avecles autres ; & c'eR de cette der n.erel.aifon dont je pretens parler en cet endroit, parce que Jes bonnes qualitez nefont pas moins neceffairesquele choix des pierres. ^

Le Mortier qui compofe la meilleure liaifon, eft ordinai- rement h.t de chaux & de fable, & ces deux matières s'umf- |cnt enfemble de telle forte , qu'elles entretiennent auffi les lierres & les Moilons : d'où il arrive aflTez fouvent que dans la démolition des anciens Edifices , ils fe calTent plutofi que de fe leparer. ' ^

Le meilleur fable eft celuy de rivière qui eft graveleux : enJuite le fable rouge ou blanc , mais qui a le grain le plus gros; &enfinlefable noir de cave. 11 faut fur tout obferver nue le plus fec, ^qui s'attache le moins à tout ce qu'il touch

Dd il)

,,. D E L ^ M y^ r r E R E

^ "r ■iiiM n

eft le plus propre pour baftir: & la meilleure chaux eft la mieux culte, la plus blanche , la plus grafre& celle qui n'eft pomt eventte ; Il s'en fait en divers endroits la pierre fe trouve propre pour cet effet , &d'où le bois à brûler n'eft pas loin, parce que la cuiffon rend cette matière fort chère ; C'eft aulh pourquoy l'Entrepreneur rabat au Marcliand les bifcuis ou caillouxquireftentdanslebaffin lorfqu'on efteint la chaux Celle de Melun eft fort eftimée, parce qu'outre qu'elle eit de bonne confiftance , elle foifonne plus qu'aucune autre. La chaux fe mefure avec une efpece de muid compoiedelix

futailles. r, ^ ^ j r.

Il faut quelebon Mortier foit compofe de deux tiers de la-

ble&d'un tiers de chaux, ce qui dépend aufli delà bonté du

fable & il y a autant de défaut à mettre trop de chaux qu a

l'épargner, parce que moinsle fable fe rencontre des qualitez

cy.deffus déclarées, plus il faut de chaux; c'eft pourquoy on

met quelquefois deux cinquièmes de chaux, fur trois de fable,

mais jamais la m.oitié : outre la quantité de ces deux matières,

il faut la qualité de l'eau pour les détremper : la meilleure elt

celle de rivière, de puits ou de cîterne: celle des marais, ni de

la mer n'eftant pas propre. Le Mortier pour eftre bon , doit

eftre broyé & corroyé dans le baflin , afin que la chaux &

le fable foient bien incorporés enfcmble, ce qui fe connoit

lorfque n'eftant pas trop abbreuvé , ceux qui le broyent ont

de la peine à retirer le rabot du baffin.

Il fe fait auffi du Mortier de ciment pour les Ouvrages qu'on fonde dans l'eau, parce qu'il refifte plus à l'humidite nue celui de fable; le tuilleau ayant déjà cfte cuit. Le ciment de tuillcaux concafTés eft mtiUeur que celui de brique , il le brove avec de la chaux vive dont un tiers fuffac lur deux tiers de ciment : outre qu'il fert à la liaifon des pierres. On fait aulTi des aires ou couches de mortier de chaux & de ciment, qui ne faifant qu'un corps fort dur , fervent à conferver le dcffus des voûtes expofécs à Tair. On peut encore paver les Aqueducs, Canaux & baffms de Fontu-

mmsmmmmÊm

fj^^ ^^ coNsTRvcrrojv,

iicmcur le fait a Montmartre prés de Paris II .r o rr

pourrit à'^i^uj.ditr^vrjift''"? ''"''' 'f '"""'■"^ «^r^

lescrefpis;, endd & ravl^:^. ^"^"-^'^ '-ifon , pour aupani'^r, ouauf*fdon eTd eVsô ^Ti^r^^^^^ mieux fecher ; Quand le Plaft e pur^Hi 1 eft d' dureté extraordinaire, comme on oeut il r^n^ "'

tuyaux & languettes d'e chemmée?qKbfift:„TXT:u^ fort mmces. Le Plaftre eft fujet à fe gerc r & à 2 ?eX orfqu-.! eft employé dans la gelée , sf qu" ne fe h/pas à oifir , ou b,en lorfqu'il n'eft pas travaillé de fuite &^avec

L^ula^rui'rstt;o,e? ""-'''"^^ '-'^«-"

Au défaut du plaftre on fe fert de Stuc, particulièrement en

fi» e's&tr P°"'" *"!,'"'" d-Architea'ire;, fpo^TS t^f^res&Ies ornemcns de Sculpture mai\ il n'.a ,^

paliule^T/K P;?P'7^""r">'Sf"^1"'''e travaille nvec Cet'^^emati'eif r' ^ .l''^'^"" ""ges rudes pour fin.r. fieutsEd fi'/ °"'^"' '°"?-''"' "™™^i' P^roftcnplu- de^iu'^pSrslX.' °"°" """ "^^ °^" ''"^"^ "'«-

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r> f, 7. A M A T T E n E

^fia^aai

Il y a encore des Mortiers de moindre qualités conliftan- ce que ceux dont il eft parle ci-deflus , mr.is dont on ne Te fcrt que par épargne , ou parce que les niatieres ne fe ren- contrent pas pour les faire auOï bons .que les autres ; le moindre e(t celui de terre franche détrempée avec de l'eau , ou de terre jaune avec un peu de paille hachée, & quelque peu de chaux, on nomme ce mortier, de la bauge. Il le fait aulTi du mortier de chanx & de fable bhnc , au heu de pla- lire, pour les enduis &:ravaleraens, comme àFontamebleau. Il n'y a que la neceffité qui doive contraindre de fe fervir de ces fortes de matières.

T>E UUSAGE "DU FER

VANS LES BASTIAÎENS.

N connoît par les reftes des Edifices antiques que l'u- >^^ faî^e du Fer n'eftoit pas fi commun qu'il eft à prefenr, parce qu'on fe fervoit alors plutoftde la bronze qui eft plus durable que le Fer : outre que les Anciens ne l'tmployoïent pas en fi grande quantité que nous, ne faifam que quel- ques crampons de bronze pour entretenir & lier enicmble les

pierres. r s i

Tout le Fer qui s'employe dans les Baftimens lert a la fohdité, ouàlafeureté: ou à l'un & à l'autre. Celui qui fert à la fohdité, eft réputé gros fer, comme lesTirans, Ancres, Linteaux, Platebandes, Boulons, Manteaux de cheminées, Barres de Trémies &c. Et celui qui fert à la feureté pour la fermeture deslieux, eft appelle Fer de menus Ouvrages, com- meSerrures, Pantures, Fiches, Targettes, Loquets &c. Ce n'cft pas qu'il n'entre du gros Fer dans ce qui regarde h feuretc, comme les Barreaux des Croifées , & les Barres & Fléaux pour fermer les portes.

Le Fer dans les Edifices a cet avantage que par fon moien un mur de moindre épailTeur, fubfifte mieux qu'un plus gros

mmifm

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ou

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«■'Wto^'waaFr ;

£T DE LA COTVSTRVCrrON-.

ou lin-yen a point. On met à pre/cit le*a,-,cr,. , ,

aux murs de face & ent.illfe Vn /et ch;^;;!"""'

Pourrevenir à l'ufjne <1ii Por ;i.n- .

tre aue dan. V„T " ' ' ^" ™Po«ant de n'en met-

tre que dans les endroits qui en ont befoin, & qu'il foit d'une

fft^Îrandf "''"'";*/"" -^"^ "°" feulementia delfcen r f r r f """^ ''" P°"*5' "^is auffi parce au-^ldl vieUhaifondansIespeiitsmu.. AinfiIaq„a„^i";dr.rosf ; n eft utile que dans les grands Edifices, les pierœfeftan d.splusgrosquarticrs , l'alrcration qui s'y fait pourTes percer & boulonner, n'eft pas fenfible. pour les percer

Le Fereftprincipalement nccelTaire Pourempêcher les Arcs

ivée fi n!r ,n. V ■"%"'""' ••"■'"^' 1"' "= reroit pasar- iS'n '^<^. a ""^'^'™'^ précaution on en euft mis en les batiffant. C eft encore par le moyenduferqueles Suvrâee Gothiques quenousappellonsmodernes, fSbfiften" yecad

miration. Cequonreconnoîtparleurdemôlirion oJiïnet t ou.epasune pierre au deffus desMaOîfsqui ner^i^fcéléeen

plombavecdesboulonsoudesgoujonsde fer ""°"'"""""

ii e

21!

DE LA M AT l E R

vriernc s'attache qu'à multiplier les cents de fer ; ainfiilfaut que l'Entrepreneur fçache ce qu'un Ancre, un Tirant & les autres pièces doivent avoir de gros , & par confequenr de ooids fur leur longueur à proportion de !a grandeur de l'E- difice Les manteaux de cheminées ont ordinniremcnr de <^ro(rêur iz. Ugnes fur 4. à 5. pieds , les Linteaux & Plarc- bandes 15. lignes , & les barres de Trémies qui font de fer plat 5. pouces fur <J. lignes d'epaifleur : maisileftimpolTible d'écrire fur ce fujet, fansundcrail ennuyeux , à caufe de la variété des Ouvrages & de la différente pratique des Ou- vriers. , n / J Tout le Fer qui paroift au dehors doit eltre imprime de quelque couleur pour éviter !a rouille, comme deverdpour les Jardins & de noir pour les Portes de Veftibules , & Rampes d'Efcaliers, & pour les cloftures de Cours, Chœurs d'Egli- fes & grilles de Couvens, dont on peut dorer fort à propos les liens & les ornemens , tant de fer enroulé , que de tôle relevée, félon la dignité du lieu & la dépenfe qu'on veut

faire. ji-r r

De tous les Ouvrages de Serrurerie les Rampes d'Elcahers & les Balcons , font les fujets le defTein a le plus de part : On les fait par grands panneaux ou par pilaftres en manière de baluftres qui répondent à chaque marche ; mais fur tout il faut éviter le travail inutile , qui ne fait que de la confu- fion , & obferver qu'il y ait plûtoft des enroulemens que de la tôle relevée , parce que les ornemens de tôle rendent l'Ouvrage moins à jour, amaffent de l'ordure, &acrochent les habits en paflant ; leur hauteur doit efti e de 1 . pieds 8 . pou- ces, ou de 3. pieds avec une petite frife de polies ou d'entrelas fous la barre d'appuy.

Le Fer de menus Ouvrnges qui fert à la feureté , confifte en plufieurs pièces qui n'ont d'autre ufage , que d'ouvrir & fermer les lieux, comme les ferrures , verroux, targettes, loquets , fiches fimples à doubles noeuds , & à vafes , heurtoirs , bourons, rofeites, entrées, crampons & autres qui font pro-

ET DE LA CONSTRVCTTON.

5Tn

I

portionnes aux portes, croifces & placarts, oùon-lesmeten ufage. II dt neceflnire qu'ils foient du mdIJeurfer qui ne foit, maigre, nicafTant : mais bien forge, bienlirîie'! poli &rivé, que les refTorts&mouvemens en foient faciles &foIi- des; quelesclefsdesferruresnefoientnitroppefantes, nitrop courtes, & que le paneton en foit bien évide'. '

On a depuis quelque-tems fait beaucoup de menus Ouvra gesaudehors, que les Marchands vendent à la douzaine, ce qui eft de grand foulagement pourceux qui font baftir , tant à caufe du bon niirché , que parce qu'il ne faut que Je tems de les pofer. On trouve des garnitures pour les plus grands placarts, & cela a efté fi avantageux, qu'on s'cft même fervi de CJt expedientpourquelquesMaifons Royales. Ilfauttoute- fois avouer que ces fortes d'ouvrages, ne peuvent eftre ni fi bons , ni ^\ convenables aux endroits on les veut placer, que ceux que font les Serruriers qui y apportent d'autant plusdefoin qu'ilsy fontengagéspar un plus gros intereft^ mais il faut auffi avouer qu'ordinairement les Serruriers fe fervent de ce mefme expédient, & vendent ces Ouvrages de dehors, comme s'ilseftoient faits entièrement de leurs mains, après y avoir feulement poli ou changé quelque chofe.

Quant aux qualitez du Fer , pour eftre bon , il doiteftre d'un grain petit, clair & égal , fans pailles , doux à la lime, fans fautes dans la longueur de fes barres, bien droit & bien équarri. Je ne pretens pas parler ici du fer dont on fe fert pourles machines, parce qu'il n'eft point des groffeurs ordi- naires, & qu'il le faut forger exprez & de figure bien différen- te de celui des Baftimens. Pour ce qui eft de l'Acier , il n'eft d'aucune utilité, que pour les outils dont d'autres ont traité affcz amplement.

JUe i;

2Î0

DE L u4 MATIERE

T> ES BOIS ^U* ON EUT LOT h

DANS LES B ASTI MENS.

LA necefTité qu'on a du Bois pour la conftiuâ:ion des Edifices, a donné lieu à plufieurs Ordonnances de nos Rois, pour la confervation des Forefts, afînqueles proprié- taires n'en puflfent pas difpofer félon leur volonté, au domma- ge defdites Forefts, &: qu'il n'arrivât aucun déperiflement, en fiifant couper les Bois hors de l'âge & de la laifon qu'ils doi venteftreabatus. Entre tous les Bois propres à baiUr, lecherne tient le premier rang, autant pour la bonté de fa confiftan- ce , que pour la durée, eftant bon dans l'eau, à l'air, &au dedans des Baftimens, félon qu'il eft mis à propos en fa pla- ce.

Toutes les efpeces de chefne fe reduifent principalement à deux, qui font le bois tendre ou gras , qui eft propre pour les O uvrages de Mcnuiferie , & celui qui eft ruftique & dur , pour la Charpenterie : fes qualitez dépendent autant du terrain il eft crû, que de l'expofition du Soleil qu'il a receu ; c'eft pourquoi le bois tendre eft celui qui croift au dedans des Fo- refts dans un bon fonds de terre, fans eftre beaucoup expofé aux rayons du Soleil, & le ruftique au contraire vient dans une terre forte, ou dans un fonds pierreux & fabloneux, & au borddes Forefts , recevant l'ardeur du Soleil une grande par- tie du jour.

Or comme le mauvais employ des Bois dans lesBaftimens eft fort dommageable, on ne fçauroit y apporter trop de pré- caution, afin de n'eftre point obligé de retirer de méchantes pièces de bois pour en mettre de meilleures, comme il arrive affez fouvent , peu de tems après que le Baftiment eft achevé ; c'eft pourquoi la connoiffance des bonnes ou mauvaifes qua- litez du bois eftabfolument neceflaire -, parce quel'Entrepre-

^T T>E LA CONSTRVCTION.

^ " t

neur dt garant pendant qud^ues années du deperilfement (en-

La mauvaile qualité du Bois, procedededeuxcaufes , on de fa propre confticution , ou de ce que Ta coupe n'a pas cft A ceapropos : Detousiesdéfautsdanslebois, la roulure el le plus confidmblc. Le bois roulé feconnoiftlorfqu ony e marque pluheurs cernes dans Ton pied, &qu'ilnef.irp-sde l.aifon , enforte que h fève de la croifTance d'une année, ne ^a.t pas corps avecl. précédente, &ainli des autres. LeBois gchj cft encore une efpece de roulure , que la ?elée a faitgercer, 6.'n eflpasencorebonàbaft.r. LeBoistranché eft celui qu n eftant pas de 1,1 eft ru;et à fe cafTer , car ,1 y a ^,s nœuds vi- cieux qui coupent la pièce , ainfi que les raalandres qui font de. nœuds pourris. Pour le Bois mort en pied il n'eft nullement bon, parce qu il fe pourrit dansleslieuxhumides, àqu'ilTe pulverife dans ceux qui font {qz%, ^

Quant à la coupe des Bois , il eft autant dommageable de les abbatre dans leur ;eunefle, que lorfqu'ils font fort âgés , &furIeurretour. Le chefne pour eftre de longue durée! & enavoirdegrandespieces, doit eftre coupé dans fa force de- puis environ 60. ans jufques à 200. parce qu'il deperit\oû- jours au de.a de zoo. ans la nature ne lui fourniîrant plu. cettefevequilefaifoucroiftre, &l'entretenoitenbon état. 11 faut auffi obferver qu'il doit eftre coupé en decours de la Lune & pendant lesmoisdeDecembre, Janvier & Février, &peut eitreemploye la même année pour la Charpenterie, & l ou 4. ans après pour \, Menuiferie , pour [.quelle il ne fçauroir tx^"^^^'^ ' f pourquoi eftant gardé 1 ^. ou . 5. ans dans t^:':^^^'^'^'''^ neftencoremeille^r, ^^plus

Tous les Bois dont on ufe dans les Baftimens font ou de bHn,ouderciage. On entend par Bois de brin un arbre dont la t,ge de ro.de qu elleeftoit eft équarrie & réduite à quatre ^"^'^ en oftant les quatre dolfes flaches : Les pièces les plu^

A:e i\)

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2ÎÎ

LA MATIERE

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oarfaires, font les plus droites , fans aubier, ni flnches , ni rœods vicieux , &: dont les arreftes font bien avi\ées : fi la ^ieceeft forte, on peut tirer des doflesflaches quelques plate- formes. Le Bois en grume eft celuy qui eft abbaru fans eftre équarri , & cet équarriflement réduit la pièce aux deux tiers de fa grofîeur; lorfque la pièce n'eft pas droite, ou qu'- elle a quelques nœuds vicieux, onladebire, &deceboistor- tu on tire des courbes qui fervent aux Dômes, ou aux combles arondis,& aux plafonds. ,, , ..

Le Bois eftant donc une matière fi utile, on tache d avoir peu de déchet en le débitant; c'eft pourquoy il y en a de plufieurs échantillons ou grofTeurs ordinaires , dont on fe fert dans les Baftimens communs, & qu'on trouve chez les Mar- chands. Car pour les Ouvrages extraordinaires , il faut en voyer dans les Forefts des perfonnes intelligentes, qui le faflent dé- biter desgroffeursdontabefoin, &rurtout obferver que le bois de charpente ne fe fait point de branchage, fi ce n'eft pour

quelques courbes.

Les plus grandes poutres ne peuvent gueres avoir que 7. à 8. toifes de longueur , fur 2. pieds de gros , & les plus - petites appellées poutrelles 15. à 16. pouces de gros fur quatre toifes de longueur, & ainfi des autres à propornonj pour le bois d'un pied , on en fait les fermes, des grands Combles , a^ les Planchers des grandes Pièces, on employé aulii des folivesdefapin, maislechefne eft toujours meilleur, & tous ces bois doivent eftre de brin : on fe fert auffi de bois de brin court pour les courbes rampantes & limons des Eka- liers , &: autres endroits qui fe taille par un grand delarde- ment. Quant au Bois de fciage, on le débite ordinairement de bois courts & gros, & des pièces qui font les moins famés, pour eftre mifes en œuvre de leur grofleur : onenfaitdes folives depuis 5.&7. pouces de gros, jufques à 8. à 10. pouces, fur 12. 15.& 18. pieds de longueur. Les poteaux de cloifon &d'huifleries, font de 5. a 7. pouces de gros fur diverfo longueurs, & ceux de«; cloirons oui portent à faux &: qu on bille

Bi

FT DE LA CONSTRVCTION,

creufes afin de les rendre légères , font de tiers poteau r> fen- du qui a 4. & 5. pouces de gros. Lechevron eft ordinaire- ment de 4. pouces de gros fu r 1 2 . pieds de longueur. Ces Bois fe trouvent de toutes ces groiïeurs fur les Ports ou dans les Chantiers.

Le Bois fe toife à h picce , qui eft réglée à 12. pieds de long, fur (î. pouces de gros, enforte quelesquantitezauder- fjus&audeflusfereduifent à celle-ci, pourla facilité du Toi- fé. Lemarchéfefaitau ccntde ccspieces, dontdixrompo- fent le millier.

"DE LA COUVERTURE

^D E s COMBLES.

ON couvre les Edifices de différente manière eu égard à leur dignité, à h dépenfe qu'on veut faire , & aux ma- tières que le pays produit, & à la pente des Combles. Les plus bas qui font prefque en terraffe , & qu'on ne découvre pas du pied du Baftiment , à i'ufage du Levant & de l'Ita- lie j doivent eftre couverts de cuivre ou de plomb , qui fe peut employer à des combles roides, ainli qu'il fe voit fur quelques Eglifes & autres Edifices confiderables. Quant à l'Ardoife, onencouvrelesHoRels S^Maifonsdediftindion j car pour les Maifons particulières, elles font couvertes de tuile , qui fe peut faire facilement en beaucoup d'endroits : On fe fert auffi de bardeau pour les appentis à caufe de ù légèreté. Pour ks autres matières dont on couvre , camme les Ecailles de roches dont on fe fert dans les Alpes, dans les Pyrénées Vautres Pays de montagnes, elles ne font pas confi- derables»

'DU T LO MB.

T E meilleurplombquivientd'Argkterre, eftlep1us|u. T - Il . Ar^vx dont les tab es font bien liées & fans h'I: '"iTetToy. ou noir ou bUn.hi. Le Plomb non- calTure. ''//fî^,, chêneaux, canons de Gout.eres, 'V ^T^rd'AVrcs r ellements de cr,,mpons de bronze ou '. f l itr Ouvra.es l'utilité eft plusneceffa.requela de '",«^,^^"'^""1 " te forte de Plomb fuffitde lo. à u. beauté.. '^P^'"^"/'''""!'r Onant aux Tuyaux de Fon- Uvres pour le ped ^n q-rre Q"» -^ ^ l^ ,^ de

taines, l™"- «P^f '"' '''P'" , wR ffervoirs , eu égard à la h conduite , ^i"fi,q"^ .P°" '" ^eXft une connoiffan- qu.n„té d'eau ^<1" ^ Jf ^ !ûi f^nT^oliffion de la fc.en-

^"°"''l fo^à , ' ï^re^ LrPlombfertauDr.?ntablem.nce quatre pefesi. ai o. livres l. ^^ ,^

pour les joints des pierres & '^«^.""''.'ff- ,„.„„ qu'on noin

réparer, & ^^ ^«"^^'^'■^'^n'^"':°r^^^ Le Plomb fe paye

douterdequellematiereeftcettcf^^^^

au millier de livres, compris la façon ^ laP?^^' . v

quieftdedeuxlivresdcPlombrurunelivredEftam, le paye

la livre fepareracnt.

£T DE LA CONSTRVcriON.

T> U CUIVRE.

T E Plomb a fes défauts comme fon utilité; car outre qu'il l^eft d un grand poids, il eft fujet à fe cafTer , & par con- fequcnt d un grand entretien ; c'eft pourquoi on fe peut fervir comme en Suéde de cuivre réduit en tables minces d environ 2. pieds de large , dont on couvre fort à propos les combles , quelques pentes ou inclinaifons qu'ils aient II entre fortpeu de foudure pour joindre ces tables , parce quelles saffemblent par des replis qui forment des areftes en leurs joints montans environ d'un pouce de haut, ce qui facilite 1 écoulement des eaux pluviales , on peut remar- quer combien cette pratique réuffit , par la dépenfe que le Roi a depuis peu faite pour couvrir l'aile droite de fon Châ- teau de VerfaïUes.

"DE V A RT> O 1 S E.

TLyadedeuxfortcsd'Ardoife, la dure & la tendre. La Adure qu on nomme pierre d'Ardoife ; fert pour faire du pave &des tables , & la tendreeft c,\h qui fe débite de telle epa|(reur qu on veut, & fert pour la couverture des combles. .1 en trouve en France dans l'Anjou & à Mezieres mais celle d'An;oueft la meilleure , parci que celle de Me i reTeft

1 Ardoife confifte a eftre bien noire , bien équarie & d'eVale

S'a' rf/^^'"'^ '; Plufieurs gran'deurs : la qS!! rec torte a 1 1. a 12. pouces de long , fur 7. à 7. pouces &

ch'tiltn T; ? 'r.^\'} ^' P^""^ ^' pureaS ou d v' tTZ ^/^°^^%^"^^'ft ^^ rnemegrandeur,maismoins

même grandeur & le rebut de la forte , dont on fe fert h tongdelarivieredeLoire. L'ArdoifeaDpelléegrofle ou rou-

Ff

2l6

DE LA MATIERE

ge noire cft de quatre fortes, la plus grande a i 5. pouces de long, à laquelle on donne le tiers de purcau. La féconde a un pied avec 4. pouces d'échantillon. La troifiéme i o. pouces fur 5. pouces & demi de pureau, & enfin la petite 8. pouces de long fur 3. pouces de pureau. OnfaitlaCartelette delà plus belleArdoife, elle a 8. pouces de longueur fur 4.34. pouces & demi de large avec 5. pouces & denni de pureau. On taille ces Ardoifes en écailles , pour les Dômes , Clochers, Combles courbes, & à l'Impériale. Onemployel'Ardoifefur des lattes de fente , avec contrelattes de fciage. Les lattes de fente ont 4, pouces de largeur fur 4. pieds de longueur, attachées avec deux clous fur chaque chevron. Les Contre- lattes de fciage font de même longueur & largeur, & de 4. à 5. lignes d'épailTeur.

"D E LA TUILE.

A Prés r Ardoife la Tuile plate eft la plus prope matiè- re dont on couvre les Maifons , parce qu'en plulieurs endroits il fe trouve de la terre propre pour la faire , mais elle efl: beaucoup meilleure en certains lieux qu'en d'autres. La meilleure Tuile vient dePaffy prés de Paris, &de Bour- gogne, pourcelle du Fauxbourg S. Antoine, elle eft fuiette àfe ïtiiillcter & à venir en pourriture. Il y a de deux fartes de grandeurs de Tuile , celle du grand & celle du petit moule, car pour le moule baftard on ne s'en fert plus. La Tuile du grand moule porte un pied de long fur 8. pouces & demi de large avec 4. pouces de pureau , & celle du petit moule a 9. à 10. pouces de long fur 5. pouces & demi de larqe , à la- quelle on donne 5. pouces un quart de pureau. La Tuile pour eftre bonne doit cftre bien cuite , bien droite, & doit fonner clair lorfqu'on la frape. Il y a auffi des Tuiles creufes ou flî- mandes, mais elles ne font ici guéres en ufage. La latte à Tuile à 2. pouces de large fur 4. pieds de long , & la contrelatte pour la Tuile autant , s'il y a 4. chevrons à h latte, mais s'il

I

ET DE LA CONSTRVCriON.

iij

L

n'y en a que 5. il faut delà contrelatte de (cisge. Toute latte & conrrclattc tant defenteque de fciage, doiteftrc fans aubier les Couvertures fe mefurentàla toiferuperficielle. Or comme' ces fortes d'Ouvrages font fujets à de grandes réparations, ,1 eftplus avantageux aux Bourgeoisde donncrauCouvreurune fomme par ma.fon pour l'entretien , aHn de n'eftre pas obLé de la reparer fi fouvent. ' "ui'gc

'DES VITRES.

■Ufage du Verre plat a efté inconnu aux Anciens: nuifau' _ .Is le fervo,ent d'Albaftre ou de Corne fort mincie pour fermer leurs Croii&s&fedefendredes injures de l'air iZ mat,eres quoique prétieufes, eftoient bien moins prop'resque le verre puifqu'elks font plus obfcures. Il y en a enFrance de deux fortes , le commun & le blanc. Les dI,k hl„v ^r res viennent de Cherbourg, qu'on r^on^n^^vt^é^Zl^ù les momdresde Lorraine. La beauté du Verre confifteàefîre droit, clair, fans bouillonsni boudins: on l'emplove en oan neauxouen carreaux. Les Panneaux font ou à petits'^carrfaux ou a panneaux de bornes. On donne à ceux-ci diverfes foure^

decompartimens.&lesplombsdanslefquelsilsfontalTeible" doivent avoir au moins 5, lignes & 5. au plus. Pour e"c r reauxon les met en plomb aux chaffis des appartemens un peu confiderables, & en papier à ceux des moindres, &auxconf,e" .haffisd hiver Le principal appartement d'un Palairneut eftre vitré fort à propos de verre blanc, & quelqucfoi de gh ces. Le Verre de France fe vend au panier qui eAd^L n! ts de ». pieds & demi de diamètre , dont on peut tire^^nu ? pieds de verre. Le Verre de Lorraine quielf jette'enfaWe f! vend au balot qui eft de ^,. liens, &chaque i™de « 1 We de Vittnëf' :" '-'P"^* ^i*^"^' '^' V"^^- LesOuvr'tes

que espanne:.ux. Les carreaux qui palfent un pied ausmentont b.au.oup de prix & fe payent à la pièce; les Vitriers font obli- gezalapofe, aux liens, pointes, & va-es de fer f.iSfjntcs.

228

DE LA MATIERE

T>E LA TEINTURE ou IMPRESSION

DANS LES BASTJMENS,

FA R le terme de Peinture dont on fe fert ici , on ne prétend pas parler des diverfes parties de l'Art de peindre , mais feulement des couleurs qu'on employé fur le bois , le fer, le plomb & toute matière qu'il convient peindre ou imprimer d'une ou de plufieurs couches, autant pour la conferver que pour la rendre plus d'union par une feule couleur.

La plus belle couleur eft le Blanc , parce qu'il augmente la lumière & réjouit la veuë. Il y en a de plufieurs fortes. Le blanc de Cerufe, & le blanc de plomb s'employent à l'huile: pour les détremper après qu'ils font broyez on y ajoute un poiiïon d'huile de noix par livre, ou demi poiiTon avec autant d'huile de Therebentine. Le blanc de Rouen s'employe à dé- trempe avec la colle de gans , &pourle rendre plus beau on fait la féconde couche de blanc de plomb ou de cerufe.

Le Blanc qu'on nomme des Carmes fe fait fur des murs bien fecs avec de la chaux de Senlis éteinte,oii l'on m éle de l'alun : on prend le deffus qui eft le plus pur dont on met 5 . ou 6. couches, & quand il eft fec on y palTe la main avec un gant blanc pour le rendre plus luifant.

Le Gris fe fait de blanc, avec du noir d'os, de charbon, ou de fumée. Il eft neceftaire de pafler un lait de chaux furies vieux murs avant que de les peindre en détrempe.

Le Jaune refait d'ocrequi s'employe à l'huile & en détrem- pe, il faut plus d'un poiflbn d'huile par livre de couleur, &on en met deux couches, la première eft plus forte d'huile que la féconde. La couleur d'olive fe fait avec de l'ocre jaune,du blanc &du noir de charbon. Le Brun rouge ou rouge brun eft un ocre brûlé & s'employe comme l'ocre jaune. Le Bleu dont on peint des Grotefques& des ornemens fur le blanc, fe fait de

ETDE LA CONSTRVCTION.

2 2^

bleu dinde -OU d'email, ou avec de la cendre blciie

Le Verd dont on fe fert pour peindre les Treillaees ' \e^ Portes , Gr,lles&: Bancs des Jardins, fe fait de verddemon ragne qui s employé avec du blanc decerufequieftb féconde couche (la première eftant de blanc pur, ) & après on me? le verd pur de montagne , qui devient plus beau avec le tems Le verd de gris eft moindre &: noircit davantage que celui montagne. Le tout s'employe avec l'huile de noix , qui eft meilleure que celle de lin : on fe fert d'huile graflfe , de mi ne de plomb & de couperofe, pour faire fecher ces couleurs qui peuvent eftre couchées fur la pierre, le phftre , le bois le fer & le plomb. Tout ce qui eft expofé à l'air , fe fait à 1 huile , comme les blancs qui font fouvent en détrempe au dedans. ^

Lorfque la Menuiferie eft propre, & que le bois en eft d'une belle couleur, on y donne feulement quelques couches de vernis , qui fe fait avec de la gomme adraganthe & l'e'prit de vin après y avoir pafTé une colle de gans , ain(7 que pour le vernis de Venife. Onfaitaufli un vernis d'huile ^raffe & delitarge bouillis enfemble, lorfque les lieux font humides, & pour les dehors.

Pour peu que les Appartemens foienr propres, on y peut dorer quelques filets & baguettes , laift-ant les panneaux & le refte blanc , ainfi pour dorer en feuilles fur les couches de blanc, on pofe une couche d'ocre jaune ou de rouge brun, & on palîe un or- couleur, furquoi on applique l'or en teuilles. Il fuffit qu'il y ait deux Impreflions fur le bois , & trois fur le plomb , mais fur le fer pour le garantir de la rouille il en faut cinq oufix, donrla première eft de blanc fort léger-, j &les autres d'ocre ou de rouge brun , furquoi on pofe l'or I couleur,e..fuitel'oren feuilles. Quanta l'or bruni, furie boi?, on met cinq on fix couches légères de blanc . puis l'affietre, .ompofcc de bol d'Arménie ; les ornemens de couleurs peu- vent eftre à fonds d'or mat ou bruni.

Les Camayeuxfe font d'une même couleur, enyobfervant

li ii;

1

^\o

DE LA Ai AT I E R E

les jours& les ombres, mais les pins riches font ceux dont le fondeft d'azur & les figures rehauflees d'or, lesjaunesfe nom- ment Cirage & on en peint de plufieurs fortes félon le gouft de celui qui les fait faire, ou l'union que demande le refte des Ornemens de la pièce. . r- i i r

On peut aufli imiter la Bronze , qui fe fait de plulieurs manières, fçavoir rougeâtre, jaunâtre & verdâtre. Pour faire la bronze onfe fert de cuivre battu &broyc, qui plus eft au feu, plus il rougit. Cette couleur fe peut employer fur le plâtre, le bois, le fer & le plomb : Pour la rendre rougeâtre.on y mêle du rougebrun ; pour la faire jaunâtre , on fait la couche d'ocre jaune pure ; & enfin lorfqu'on la veut faire verdâtre, &re(rembler à la bronze antique, il faut y paffer une couleur

d'ocre jaune avec du noir d'os. ,

Non feulement la Peinture contrefait les Métaux, maiselle imite auffi les Marbresau fujet dequoi il faut obferver dene point feindre de marbre ce qui n'en peut pas eftre efte(5tive- ment comme les Ventauxdes Portes, & les Guichets des Croifées. Il faut varier les marbres félon les parties del'Archi- tefture , en forte que l'Architrave & la Corniche eftant d'une couleur, la Frizefoit d'une autre: Comme dans les Lambris le batti doit efh-e différent des quadres , & les quadres des panneaux ; & aux cheminées le chambranle eft d'un marbre différent de la Frife&de la Corniche.

On doit prendre garde en variant les marbres que les cou- leurs ne fe détruifent point par un trop grand contrafte; & que les parties remplies de moulures foient peintes de couleurs tendres pour en mieux diftinguer les profils.

Touslcs Ouvrages de Peinture en Impreffion, femelurenta latoife fuDerficielle, ou fe marchandent par travées de plan- chers, toifes de lambris , par placards & croifées. Quant à la Dorure on la toife au pied & pouce fuperficiel.

Voila en gênerai ce qui concerne h muiere desBaftimens, qui peut fuffire pour en avoir une idée. U eft enfuite à propos de connoiftre l'emploi de ces matériaux, &c'tften quoi con- fifte la Conftrudion.

ETDE LA CONSTRVCriON

25r

DE LA CONSTRUcriON "D E s E T>I FI C E s.

IT) A R la Conftruaion on comprend autant la Forme que JI7 reçoit en particulier chaque partie feparée , que l'Art d .fTembler toutes ces parties. Les règles générales de la Conftrudion font que tous les Murs foientbien dreffez de niveau & d alignement , à plomb en dedans & avec les retraites , fruits ou taluts neceflaires au dehors , & bien re- tournes d efquerrc : que les moiJons & les pierres foient bien en liaifon avec mortier en quantité & qualité ruffifantes. bien fichées &jomtoiees, les paremens des pierres bien unis- Que les voûtes & plattebandes foient bien en coupe , & le tout ragree proprement. '^

T>E LA MANIERE "DE TLANTER

LES BASTIMENS,

r E premier foin qui regarde la Con^ruaion eft de bien L^planter le Baftimcnt lorfque la htuation en eft détermi- née , or comme dans les Plans qu'on levé journellement , on remarque par les inegahtez qui s'y rencontrent, que cette

ZTr vfç^'^^T'^ '"^'"^^'^ ' particulièrement d.n. les anciensEdihces& fur tout dans les Gothiques : il eft bon

davert.rquel-ArtdepbnterunbaOimentconfifteaut.ntdan. lePhnb.en cotre, que dans l'exaôitude de ceux qui ont ^a conduite d en efpacer les juft.s diftances furie terrain. Qu.nt nu Pian qui eft uniquement du fait de l'Architede , iTfaut obferver que plus il y ademcfures fans confufion, plus il eft 'ntelligiblej c eft pourquoi outre les mefures générales des

^l^

DE LA AT I E R E

lorr^ueurs des Façades & des autres grandes mefures du mi- lieu^des Portes & des Croifées ; il faut encore qu8 la preci- fion des mefures en détail quadreavecles générales. Ileftaufli necefT^ire de cotter les points & les ouvertures des figures circulaire? , les épailTeurs des folides en tous leurs retours, & les diftances des vuides : & ne point feindre de repeter les mefmes mefures, parce qu'on ne peut aflez par preuve & contrepreuve du général & du détail s'affurer qu'il n'y ait point d'erreur , pour ne laiCfer aucun doute aux Entrepre- neurs. ., ^ rr i 1 1

A l'égard de l'ouverture des terres , ilfuffit de planter les piquets ou jalons & tendre les lignes de la largeur desempjate- mens marquez fur le Plan : & lorfque la fondation ett à hau- teur pour recevoir la pierre dure , on doit apporter toute l'cxaditude polTible à pofer la première aflife ; c'tft pour- quoi il faut fcellcrdes fapines quarréesplutoftque desper.hes rondes & bien étallonner les mefures par des hoches fur lefquelles pdiTent les lignes bien jaugées parallèles, & rerour- ner d'elquerre ce qui le. doit eftre & fur tout obferver l'ou- verture des Angles gras ou maigres , félon qu'ils font marquez parle Plan , & enfin s'étendre autant qu'on le peut , parce que plus l'opération eft grande, plus elle eft feure; amd les pofeurs doivent commencer parles Hncôgnures desextremi- tez, par les Avant-corps & par les picdroits des Portes. Lorf- qu'il y a beaucoup de fujetion dans les Plans par leurs retours & leurs figures extraordinaires , il eft neceCaire pour plus grande fcureté de faire un enduit fur le maflîfdela fonJauon l'efpure eftant tracée les AppareilleurspuifTent en lever des panneaux & après avec des cartons tracer leurs pierres : aulTi lorfqu'on a quelque figure elliptique à décrire , il ne faut pas attendre à la tracer fur l'enduit ; mais en avoir fait auparavant l'opération fur le carton le plus en grand qu'il ie peut , & cotter les centres & les points de dilhnce afin qu'elle fe puiffc tracer au premier coup pour éviter la confufion des traits qui trompent fouvent les Appareilleurs.

r \

"^T r>E LA CONSTRVCriON,

25?

Or comme il arrive quelquefois que le teruin fur lequeJ

on tr.cen eft pas de niveau, maisavecde la pente, ou des ref

I ^'^''l ^^.^^ '^Pj^" ne fe doir rocorder qu'au plein pied d'un rez

' dechauffee; ilfautcondnireb I.gne du talur en telle forte que

k ,uge.int par les encôgnure^ le mur du talut fo.t dégauchi

bien paralleie dans toute Ton étendue nonobftant la W de

pente des terres; carledeTautencecasefifortfenfible. Pource

quieftdunivellement, il faut qu'il Toit bien retourné, parce

quonnepeuteftrefeurd'untraitdeniveauqueparcetteopéra- tionqu, refait pofantdeuxdoires ou jalons contre lefquels on

venfieparlesrepairesiesmermeshauteursquel'on a prifesavec le niveau de part &: d'autre.

Voila en partie ce qui regarde l'Art de planter les Bà- timens, ^

i:>ES FONDEAÎENS

DES EDIFICES.

A Prés toutes ces précautions , le plus efTentiel eft, que l'E- dihce foit bien fondé, au fujet dequoyil va beaucoup de choies a remarquer fefon les difFerens terrains qui fe ren- contrent j car autre chofe eft de fonder dans un lieu fec, au- tre chofe dans un heu humide: &cependant il faut trouverau- tant de fol.dite dans l'un que dans l'autre , c'eft pourquoy on fe fert de p.lotis & mefme de grilles dans l'eau,- dans les terrains marecageaux , & il fe rencontre de la -laife qu'il clt bon de ne pas trop éventeravec lesPiIotis, qu'on ne doit pas employer il frequens que dans un terrain il n'y a point deglaile. "^ '^

Les terres font ou naturelles ou raportées & le bon et vif tonds n'eft réputé que fur un terrain maffif&folide qui n'a ^^f^^^^ découvert. Il fe trouve divers terrains dont le Tuf eft le meilleur; il y a pourtant des terrains fabionneux

î^4

VE LA MATIEPE

fur lefquels on peut fonder folidement lorfque le fable fait corô' L'ouverture des terres ne fe doit faire que de la grandeur n-ccffaire pour lesépa.deurs des murs; deforte que les tranchées

& aoles ne doivenîavoir que la largeur de celle des Murs, & en casquelesterresfo.entfuiettes%ébouler, aies fautemrctenir

avec des étrefiUons & des dofles.

Quelquefois .1 arrive dans les Edifices qu. ont une gran- de étendue , que le terrain n'efl pas de niveau ; mais avec dtverfes pen es (elon les accidens de fa l.tuat.on ce qu. fau te bontondsfetrouveplus oumoins en contrebas dansdes

endroits que dans d'autres ; cequi oblige alors de fa.relesf on- dado° s par redens oureffauts , autant po"' nié"'|5'-.'^,'^5°"- .S. Lut ne oas éventer le bon fonds. Mais il eft plus ::rntaSd\Zrrlafonda,ionfurunfondsbiendre(rédeni. veaud?nstoute l'étendue du Baftiment, parce qu a taffe égale-

" QTnVàb'conftruaion des fondations, les principales En- cô^ures, & celles des Avantcorps dans les Baftimens confi- de?abTes doivent être de libage; &les murs de mo.lon qu. garniffent entre ces libages,%e doivent pas eftre boquez fontre les terres, mais levez d'alignement bien parallèles &

es moi ons pofez en mefme temps ftir leur plat , à bam de momer. Ces fortes de Baftimen, eftant beaucoup plu fo-

Hdes que ceux qui font faits à diverfes repnfes & par épaulées;

ce que les Anciens ont évité, dautant qu'on remarque que

UMaffifdeleurfondationformeuneplatéede toute 1 étendue

''"Lef E^patemens des Murs doivent eftre obfervez tant au dedansqu'audehors&proportionnezàleur epaiffeur. quire-

v^ OTdinairement au rez de chauffée du quart plus a la fondation qu'à la largeur delà première affifede pierre dure, de forte que fi lemSradeux pieds d'epa.fleur , la fonda- tion aurai, pieds & demi V pouces d'empâtement de chaque codé & lorfque les murs palTent 5.^4- P'"!' ^ 'f''^'"''; ' cette règle n'a plus de lieu , parce que cet empâtement de-

ET DE LA CONSTRVCTION,

Qaott

'^\%

pendautantdelachargedudefrus,quedela hauteur delafonda non & des voûtes, dont il faut retenir Japoufîée.

Les premières aflifes doivent faire parpin dans lesmedio- cresmursou du moins de deux pierres l'une, c'eftàdiredc deux quarreaux&d une boutilTe, le tout en bonne Scfuififan- te haifon. Les affifes doivent régner le pins qu'il fe peut d- mefme hauteur , autant pour la bontédelaConftrucftion que pour la beauté de l'appareil. Les pierres dures dansles ouvra gespropresfonthyéesjtravera^cs&poliesau grais, &lespier- res tendres bien ragréécs au fer; &les unes & les autres en ks taillantdoiventeftreébouzinées jufqucs au vif, en fortequ'il n y refte m bouzm ni tendre, & qu'il n'y ait ni fil, nimovc, m veines jaunes. Or comme on employé les plus "rândcs pierres aux encôgnures & piédroits, aulTi les moindres fe ré- pandent danslecoursdel'Amfc, dontleclauroimedoitavoir moins de largeur que de hauteur , de forte q ne s'il eft neceffaire deboulinspouréchafauderfaute de bayes , les trous doivent eftre de la grandeur de ce claufoir, afin qu'ils puiffent eilre rem- plis d unquarreau.

On laiffe quelquefois l'Architeaureen bofTages, tant aux Chambranles qu'aux Archivoltes, Bandeaux, tables & peti- tes Corniches, ainfi que pourla Sculpture ; parce que zt^ nïou lureseftant coupées fur le tas, elles en font plus propres- ce qu'on reconnoifi:avoireftépratiquéauxbaftimensantiques:& ce qaife pratique encore lailTant les pierres en boffage de deux 1 une, dautancquel'ouvrageenparoiftplusuniformeque files pierres avoient efté taillées dans le Chantier, &Iesareftesen font plus vives. II arrive fouvent que des hauteurs d'AlTifes ne reviennent pas, parce que les Appareilleurs ne s'accordent pas en leurs mefures, & que les Pofeurs n'ont pas tout lefoinne- ■T^ ^"^"^^P'^a^q'-^eenreigneuneinfinitédefoinsqu'ilTe. roit difficile d'expliquer, ce qui dépend autant de la capacité que de 1 mtcreft des Entrepreneurs.

Gg ij

DE L ^ MATIERE

DE LA COUPE

L

DES PIERRES.

A plus confidcrable partie de UConftmaioneft l'Art de «_, la coupe des Pierres, autrement le Trait, queMathurin [oufTenommelefecretde l'Architeâurc. Les principes de cettefcience font fondez fur la Géométrie; &de 1 opération qu'onfaitavecrEfpureonpafle à l'exécution, entravant des Pierresquidoiventremplirle vuideauqael elles font deftinees, quelque irregulier qu'il foit. Les meilleurs Ouvriers font leur capital de cette pratique, &font* d'autant plus recomrr.anda- blesqu'ils font bons Apparcilleurs; c'eftpourquoy un£ntre- rrenneur fans cette connoilTanceeft moins eftime que Ion Ap- pareilleur Elle eft auffi fort necelTaire à l'Archif efte , afin qu il nefafreriend'impofllble à voûter dans fesdeffeins; & qu'en propofint quelque Ouvrage extraordinaire de cettenature, il donnedes moyens de rendre les Voûtes autant agréables & !e"cres,ouerclides&: hardies.

°Mon intention n'efl: point de m'étendre fur une matière auiïi ample que celle- cy, qui demanderoit un Volume en ti°r, &dont il y a des Auteurs qui onttraitéàfonds : Jen'ay point eu dcfîein de donner la Conftrudion ni le develo- pcment d'aucune pièce de Trait, parce que je ne feroisque repeter ce qui fe trouve dans les autres livres ; mais je me contenteray d'expliquer les termes de cet Art & de la nature des Voûtes, afin de faire naiftre dans l'efpnt de ceux qui liront cet Ouvrage, Icdefirde pénétrer plus avant dans la connoiOCince d'une partie fi utile à l'Architeaure, pour laquelle les difcours ne fuffifent pas feulement, mais ou les opérations font abfolumcnt neceflaires. Le plus feur moyen crt de couper les pièces de trait avec des folides, dont le meil

'ET VE LA CONSTRVCTION.

I

pour fe conduire, parce qu',I fou l.^e ^ mftru^ en me me ce^ U ieveriredes règles de hCeornernceft inférieure à la Z' que con.mclamethodedcscherch.sralongéesvautm urque Icshgaresgeometnques, dautantqu'encec Art lapranqueTft préférable à Ja Théorie. ^ ^^i^uceit

La Pierre fur le Chantier efîant brure ou velue , fa premiè- re préparation eft de l'équarir &d'en tacher les lits & les pl remens, qu elle loit bien rerournée, &qu'ellene foit point g.uche afin quel Appareilleury trace cequ'il convient félon lagrandeur delapierre qu'il doit ménager, parce que le déchet d grolTes recoupes ed une pure pcrt'e pour l'Entrepreneur: Les Ouvrages de moindre appareil font les carreaux & les bou- tilles, dontonenge les Murs continus, les piédroits & les encognures. Toutes les bayes fe ferment ou par cintres , dont lespierresfenommentvoufToirs, ou par Platebandcs avec des c laveaux. Les Cintresfont ou en demi-cercle parfait, ou en pleincintre oufurbai(re2,oufurmontezen tiers point ou li- gnes parabouhques, ou biais ou rampans, ou l'un & l'autre. Les Platebandcs font ou droites ou bombées, êV quelquefois avec arnerc-voulfure par derrière.

Les Voûtes peuvent eftre nommées régulières ouirrcPuIie- res dans leurs formes, àcaufe des fujetionsde leur ufale & deleurracordement. On entend parvoûtes régulières celles quinoncmbiars, m rampant, nitalut,&parIesirrePuIieres, lecontraire. Çh.que Vouflbir a fix faces, 'deux panneaux de douelle, dont 1 un eftmterieur ou d'intrados, & l'autre ex- teneur, ou d'extrados,- deux panneaux de teffe, dont l'un de front hit le parement de l'Arc par devant ,& l'autre paroift der- nerefilapierrefaitpnrpin. & deux panneaux de lits qui font ca- chez dans le corps de la Maçonnerie, tous ces panneaux font op- pofez. Lesjointsfont oudehtoudetefîe,qu'onnommeanfli lointsdecoiipe, qui font les joints en rayons tirez du centre des arcs de plein cintre. Il y a aulfi des joints montans & des lomts délit oudeniveau dans le^coursd'affifes, ^'cedernier

LA MATJERt

joint doit fuivre le lit de la carncre , car autrement h pierre feroitmife en délit; cequi s'obferve auffi aux Arcs & Voûtes les jointsdelitfont ceux delà carrière, fans quoy la ruine des voûtes de Plattebandes arrive fouvent par cette mal ta-

6n fe fert de divers inftrumens pour tracer les Voûtes & leurs vouffoirs, & outre la règle, kfaulTe&h vraye équerre, le ni veau , le plomb ^ les a utres outils communs dans 1 art de baRir ; on met en uCige la Sauterelle qui eft une équerre mobi- le pour prendre l'ouverture des angles. Le Beuveau dont un bras fert à tracer la curvité du panneau de doCielle , & l'autre le ioint>delit, quelquefois les deux bras en font creufez ou bom- bez & toujours mobiles. Les Echalfes font des lattes ou règles minces, fur lefquelles on marque avec des hoches d'un cofte les VoufToirs & de l'autre les retombées. Le Couffinet d'un arc ou voûte efl la dernière pierre ou impofte qui couronne le piédroit, & reçoit les premières retombées.

On trace les pierres par panneaux ou par équarrilTement ou dérobement, la manière par panneaux eft plus ingenieu- fe, & plus entendue que celle par équarriffemcnt, avec laquel- le'on ne peut pas toujours faire ce qui fe fait par panneaux. L'Efpureoule deflein de la pièce du trait, eftant trace'e aufli grande que l'ouvrage, on en levé les panneaux avec ducarton, du fer blanc, ou quelque autre matière mmce , puis on les applique fur les pierres pour les tracer. Il faut auffi avoir recours à l'Efpure pour tracer par équarriffement , parce qu'en pofant le beuveau fur la Figure , on le raporte fur la tefte du pa- remcntpourytracerlacurvitédel'Arc, &lebras quieftdroit marque le joint de lit ou de coupe. Dans les traits difficiles on n'arrive pas tout d'un coup à tracer jufte, & comme il faut re- couper de la pierre, on laiffe plûtoft les joints gras que mai-

grès.

Les Voûtes prennent leurs noms des différentes Figures qu'elles reçoivent de leur planfoit quatre ou barlong , rond , ou ovale , droit ou biais : & de leur profil comme en plein

wmmm

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^T T)E Lj4 CONSTRVCTION.

cintre ou furbaifTez &: en anfe de panier,ou rampant Les Voûtes différent des Plafonds encequ'elles ^o^tto^ounc^ZT^ leurprofilantre &lesphfons font droits ou en pbteba de quelquefois bombée. ^ t'Jdiiue

La plus fimple voûte & qui pouffe le moins eft le berceau en plem entre, & pour le déchargera en empefcher i'écarte- ment, auffibien que pour y donnerdu jour, fi l'on en abc- u °"yA^'^^^s Lunettes de diverfes grandeurs. Lors qu'un berceau eft rampant par fon profil & qu'il n'eft pas parallèle à la furfacede la terre, il eft appelle defcente qui eft biaife quand les jambages de l'entrée & de la foriie ne font pas d'équerre avec les murs latéraux du berceau : & en talut quand le devant de I entrée eft incline : & rampant , fi le cintre en eft corrompu &trace avec une cherche: ces defcentes rachettent ordinai rement un berceau en plein cintre, comme celuy d'une cave d une voûte fphcriquc, ou fur le noyau ou de quelque autre hgure. Il fe trouve dans les Auteurs de différentes manières pour tracer une mefme pièce par panneaux ou par équarrifïe- ment. *■

Il y a quelquefois des fujetions qui obligent à prendre des pa f- fages ou des jours de cofté , pour cela on fe fert d'un trait nom- me biais pafTe, dont le plan des piédroits parallèles eft biais, di lArcqui ferme la baye eft auffi biais & parallèle, &lacornede bœuf en eft difrerente,en ce qu'elle prend fa naiffanced'un point &s augmente de la largeur du piédroit oppoféqui eft biais par f on plan, ainli c eft une moitié d'un biais paffé.

Pour foulager lesLarmiers & les Platebandes & retrancher dumaflifdepuisla feuillure d'une porte ou croifée, jufques dans Ton embrafure, on les bombe par ledehors, ou bien on fe iert-de 1 Arriere-vouffure de JMarfeilîe pour faciliter l'ou- verture des ventaux d'une Porte mobile cintrée par le haut. Car pourlarriere-vouffuredeS. Antoine, non feulement elle dé- charge la platebande, mais fa fîgure qui eft le plus Touventen pem cintre & bombée par fon profil plûtoft que réglée, eft plus agréable; &lorfquc les murs font épais, &quelaferme-

24©

B E LA MATIE-RE

ture dansl'embrafure des Croifces efl: cintrée, la lumière e ré- l pand plusabondamment vers le cintre ou le plafonds de la c ham- j bre. Ces arriere-voufTures rachettent quelquefois un berceau \

droit ou rampant. . i i

Il faut remarquer que fouvent les plus beaux traits de la : Coupe des pierres n'ont pas toute la grâce du defïein, &quele \ merveilleux qui s'y rencontre, femble répugner à la fohdité, i comme il paroift aux portes furie coin, dont une Trompe porte Tencôgnure en l'air & aux portes dans l'angle, qui font encore quelquefois biaifes, de forre qu'elles paroiflent diftormes à caufe deleurfujetion, & moins naturelles que celles qui font en tour ronde ou en tour creufe.

Pour lesTrompes il faut qu'il n'y aitquela necefiite qui les fa lie mettre en œuvre, comme celle dans l'angle qui fert de cabi- net ou de dégagement pour ne point repafler par les principales pièces d'un appartement. Quant à la Trompe fur le coin, on s'en fert ordinairement lorfque la Porte eft dans l'encôgnure pour faciliterle tournant aux charrois, elleporteen l'air l'encô- gnure d'une Maifon,& eft fort hardie; maiselletireauvuide.il y a à.ti Trompes de plufieurs figures , comme de rondes , d'on- dées, ou à pans par le devant, &: bombées ou réglées par leur pro- fil, ScmeCme des rampantes, & plus elles ont de montée, plus elles font folides : & à bien conlîderer ces fortes de traits hardis, ils fervent moins à décorerleBaftiraent qu'à faire paroiftre l'in- duftrie de l'Ouvrier.

Les V oûtes d' Areftes font, ou quarrces ou barlongues, com- mcccllesen Arc decloître, qu'on nomme maitlrefles voûtes, & leur différence confifteen ce que les voûtesd'areftes font for- mées de deux berceaux qui fe croifent , & comme des lunettes forment des areftes qui fe coupent en un point, &les Voûtes en arc de cloître à la place des areftes Taillantes, ont des an- gles rentrans en diagonales: les vouffoirs s'en font par enfour- chemens& elles font fermées pardesclefs en croix, il y en a de droites, de biaifes, de rampantes, & d'autres figures. Lorfqu'on ncvcutpasfurbaiffer ces voûtes, & qu'elles n'ont pas affez de

montte

F.T DE LA CONSTRVCTION:

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montée, pour leur donner le plein cintre, on en ferme le mi- lieu par des plafonds quarrés ou à pans.

La plus pa-fute Voûte, c'cft la fpherique ou en plein cin- tre, & quoy qu'elle forme un hémicycle concave, cJIefèfer- II me de diverfcs manières, comn:ie en triangle ou en quarré, par- fait ou bariong, ou à plulîeurs pans, & demêmequand elle eft furbaiffée. Ces fortes de Voûtes qui forment afTez fou vent la Coupe d'un Dôme, portent fur une tour ronde décorée d'Ar- chitedure, & cette tour efl foûcenuë par quatre Pendentifs fourches ou panaches, dont le plan de fond eft quatre, &de chaque angle d'un ou de deux points naiffent ces Penden- tifs creufcz en cul-de four qui terminent dans le haut& vers la fermeture de? quatre grands Arcs qui portent le Dôme. Les affifes régnent de niveau , & les joints de lit font en coupe comme ceux d'une voûte en cul-de-four. C'eftundesplus parfiits & des plus utiles traits de maçonnerie. On nom- me Voûte fur le noyau, lorfqu'un Berceau règne à l'entour d'un piiieren tout ou en partie, commeendemi, ou en quart de cercle fur fon plan.

Entre tous les ouvrages d'Architedure , les Efcaliers font les plus confidérables à caufe de leur utilité, à laquelle, nonobftant les fujetions , il faut joindre toute la grâce dont l'Art eil capable : le befoin qu'on a de la coupe dts pier- res pour leur conftrudion, donne plufieurs moyens pour les rendre agréables , furprenans & folides dans quelque cage qu'ils foient renfermés. On les di vife généralement en grands &: en petits, & ils font quarrés , oubarlongs, ronds, ou ovales: les quarrés ou barlongs , font ordinairement à repos , parce qu'il n'ya rien de plus difforme, & de plus incommode que les quartiers tournans dans les Efcaliers un peu conlîderables; ils font voûtez en lunettes & en arc de cloiftre avec2.ou4. noyaux, & les berceaux en décentes furies rampes. Les plus beaux font fufpendus enarcdecloiftreàrepos, &fansrefrauts en leurs retours.

Il y a dans les grands Efcaliers plufieurs accidens qui en

irlii

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LA Af /f r ! E R E

rendent la conllruaion dithcile, comme lorfqu on a peu de Montée pour fermer un Arc qui doit fouremr le grand Paher r communication qui reçoit la butée de la rampe, &quil y fut encore confetver àans le deffous des Lunettes pour fui que jour ou paiïage, on eft oblige de fermer en Plate- b nde bombée les Arcs dans le tiers au moins de leur etcn- Mmp PourlesEfcaliersrondsouovales, qu onnommeavis, les ;ius beaux font à jour & fufpendus en l'air , enforte que 'eft un vuide à la place du noyau ; ce qui non feulement les end plus aifés, mais auCTi far prenans & agréables en voyant duhautenbas. La Vis de S. Gilles, quicftundesplasdiffi- riles traits, (e fait ronde ou quarrée. r ^ j

Vmla le dénombrement des Voûtes les plus ufitees dans les Baftimens, & fur les principes qui fervent aies conltrui- e on en peut établir une infinité d'autres qui tiennent de a nature de celles-ci, & qui n'en différent que par la fuje- on de quelque racordement. Quant à la conftrudion de èurs trai s, il faut voir les quatre principaux Auteurs qui en on traité; Philbert de Lorme eft le premier qui ait ouvert le chemin à cette fciencc inconnue aux Anciens , & qui l ait redui- e pT ?edes mais .1 ne s'explique pas affez clairement. Ma- huC Touffe s'eft rendu plus intelligible aux Ouvriers, & 1 narnîr oar fon traité , qu'il eftoit confommé dans la prat - tr&l Girard D^efargues dont Abraham Boffe a mis les écri^au jour , il femble qu'il ait voulu eftant bon Geo- mètre, cacher la connoiffance de ce qu'il enfe.gne par fa ma- niere univerfelle, & par l'affedation destermesdont, fefert, quinefontpointenufageparmiles Ouvriers. Le m.lkur de ?ous, au eouftde ceux qui joignent la pratique a la Théorie, eft lePereFrancoisDcrandJefuite, qui en a fait un ample vo. lume avec tous les éclairc.llemens neceffaires par difcours & oar figures, auffieft-ce celui que les Ouvriers recherchent le nlus & on le donne aux Apprentifs commele plus feur guide pour parvenir à la connoiffance de cette partie, qui n eft pas h moins difficile de l'Architeôure ; mais <iuoi que ces livres

^TDE LA CONSTRVCTION,

24^

loient d'un grand fecours , les Apareilleurs o..c depuis peu trou- peau: 3^0:^;^ ^^^ ' —' paroL./sle7noT Ilrelleà parler des Machines & des E'chafaudages, qui font commelesbrasdelaConftrudion,&dontrEntr?pr ne\ d^^^^^ ftreaumoinsinformé, s'il n'eft pasMachinifte; parcequ^^e ferviced un Attcherpublic ou particulier, n'avance qu'autan qu I eft bien équipé. Les plus fimples Machines font le Levier

donrl3batapabeaucoupdeforce;i'L'charpe,quiavecunc.- bl fertàcnleverlesmediocres fardeaux, &la Chèvre les plus pefantsi leSinge, qu. agit par le moïen d'un treuil à bras; les Vcrnns, pour travailler par fous-ccuvre; &leVindas, pour tirerlesgrosfardeauxqu'onnepeutcharier. LesautresMachi nés, qui fervent auffi par le guindage à enlever les fardeaux &- qu on peut appeller compofees , font celles qui tournent verticalement avec une crapaudine fur un pivot ou tounllon entefurunarbre commcIaGrùe à tambour, dontlecolpeut eftre augmente d une ecoperche : celle qu'on nomme EnL , quinedifFeredela impie Griie à tourniquet, queparfon fau^ conneau; & enfin la Sonnette . avec laquelle on enfonce iuf- qii au refus du Mouton , les pieux fou vent cercelés d'un cercle deferenleurcouronne. ToutescesMachinesfemontent&dé- montent pour les ferrer avec les équipages dans les Magazins &

Les plus difficiles Machinesfont les Hydrauliques, qui fer

ventpourlaconftruaiondesPiles&desCuléesdePont\our les Quais, Rampar5, Châteaux d'eau,Chaufrées,Digucs, Tetrées JouillieresdE clufe, Mursdedouve, & autres ouvrages fon dez dans 1 eau fur des pilotis, patins, plateformes, &raanaux, parlemoiendeBaftardcauxrempIisd'uncorroydeterreglaif. LesEclufesfefontdediverfesfortes, comme quarrées, à van- nés, a tambour, a éperon, à chambre entre deux portes, &c. &iesPertuis, qui font de moindres paifages que lesEclufes , s ouvrent & fe ferment avec des aiguilles pofécs fur un feuil , &

H h

t44

VE LA MATIER. ET DE LA CONSTRVCT.

retenues par une brife. Les Pompes font de diverfes efpeces 8^ d'une grande utilité pour la décoration des Jardins , puifqu elles Icrvc-.rtàtirerleseaux des Puifars & dc^Sources, & a les ren- voyer dansdesRelervoirs, Regards, ou Réceptacles telles le peuvent toutes réduire à qustre, fçavo;ràla Pompe Arpirantc, àlaSouîevanre, àla Refoulante, &àlaMixte.

Les plus légers Echafauts, qu'on nomme volans, ionttaits de do{fes portées fur des efcoperches , baliveaux & bouhns fcel- l^zdansdestrous,ouétrefi;ionne7,danslesbayesdeMurs, ou

fafpcndus avec des cordes, & ils fervent pour ériger les murs des moindres édifices. Ces fortes d'Echafautsfut^lent pour por- rerenfeuretélesPûfeurs, Contrepofeurs, Ficheurs, &<:. qui reçoivent des Louveurs & Bardeurs , les pierres du pied du tas , pour les mettre en place : ils fervent auffi aux Tailleurs de pierre, pour ra^réer les balévres des Façades de pierre de taille : &aux Maçon?, qui font les ravalemens, avec les Maneuvres qui les fervent. Les grands Echafauts d'affemblage , qui portent de fonds, font conltru its de pointais pofez fur des coiiches ou chantiers, & contreventcz avec des arcboutans pour foutenir les travons fur lefquels pofent des Planchers continus à une hau- teur de plinthe ou d'entablement , comme il a efte fait avec une dépenfe toute roiale dans la confiru^ion de la F^Çj'^'^ du Louvre dont l'Echafaut avoit fa longueur, c'elta-dire plus de 90. toifes. Les Etayes , Etançons , & Chevalemens carnis de leurs chapeaux & couches, fontcncore des elpeces d'Echafauts, qui fervent à étrefillonner, & à étayerdans les rcprifes & referions des Edifices dépéris en leurs fondations, & empatemens. _

Voila une partie de Machines, dont la connoiflance ell abfolument neceffaire aux Architedes, Ingénieurs, Entre- preneurs, Charpentiers, Infpecî:eurs,&:mémcauxPiqueurs, Tcrrafliers, & autres perfonnes, qui font profefhon de F Art de bâtir.

'BASTTMT.NS HE ^TGAmi^E.

REMARQUES

SUR QUELQUES BASTIMENS

JTrés avoir fait connoîftre l'excellence de VArchi- ■^-'-teBiire de Vignole par l' explication de f es Ordres & de quelques parties tirées de fes Ouvrages , com7ne cet étude n'efl utile par cofnparaifon àl'ArchiteBure, que de même que le de(fein des parties du corps humain l'eJiàlaTeinture, & qtt' il eftnecejlfaire pour parve- nir à laperfe^ion de cet Art ^déjuger de la compofition entière des Edifie es, je n'ay point fait de difficulté.non- obflant la petitejfe de ce Volume de donner la reprefen- tation de quelques Bâtimens entiers de Fignole ^afin de faire connoître qiCil avoit l'idée aujji grande pour l'or- donnance générale de fes Edifices , qu'il efioit corre6î dans le détail des parties qui les compofent^ & quoy que dans fa vie il f oit fait mention deplufieurs autres Ou- vrages , ils ne fe trouvent point dans les autres Edi- tions de f on Livre:, ou parce qu'ils ne font pas afifez confiderables y ou qu'ils font refiés imparfaits.

titi ni

B A s T I M E N s

'DE U EG LIS E "DE S. ANT>RE

A P 0 NT E-M OLE.

C^E petit Temple hm des premiers Ouvrages de Vï- gnok ejtjîtue au Faubourg du Teu^le auprès de Poate-Mole à Rome.

L'An 1462. on envoya de Modon Ville delà Morée, la tefte de S. André au Pape Pie II. qui fut au devant avec le Clereé prés de cette Eglife pour la recevoir jufqu'à cet endroit, a efté depuis élevé un Autel & une Statue de mar- bre en l'honneur de cet Apoftre , à la même place repofa fa Relique. Enfuite fous le Pontificat du Pape Jules lU. la Confraine de la Trinité des Pèlerins , de qui dépend cette Eglile , la fit rebaftir en l'eftat qu'elle eft. Vignole qui ba- ftfiioit alors h Vigne du Pape Jules , fut l'Architefte de ce petit Temple qui eft ifolé & balH de Tevertin & de brique fort proprement exécuté ; fon plan eft quarré-lcngôc porte fur quatre pendentifs, une Coupe ovale; l'Autel eft pris dans un renfoncement. La proportion de cette Eglile par le de- hors, eft telle que la Façade qui en fait toute la largeur , elt égale à la hauteur de l'Ordre & du MalTif au deffus qui por- te la tour rondedu Dôme, fansy comprendre le Peron. Et cemalTif a les deux cinquièmes de l'Ordre, & la Tour ronde eft prefqu'aulTi haute que le malTif qui luy fert de bafe. Le Dôme fort lurbailfé, eft porté fur 5. degrez, comme 1 s en voit au P.ntheon. Les Pilaftres font d'Ordre Corinthien , dont l'Entablement a le cinquième de la hauteur. Le profil de U Corniche eft fort fimple fans modillons m denticules, ' &leFronton eft d'une belle proportion, deforte que letout eft a(rez bien enfemble. Les feneftres font de beaucoup trop étroitesfur leur h.iuteur& fermées au lieu d'une platebande en coquille de niche.

i>£ FIGNOLE.

q)ET)ANS 'DE L'EGLISE 'DE S. AND RE.

Le dedans de cette Eglife eft décoré d'un Ordre de pareille efoece & hauteur que ctlui du dehors , & dans ks angles^ le Pi'laftre eft pUé en retour de fa moitié . n'ay-int qu un Ar- chitrave de prés de i. modules pour Entab cment. Le refte de rArclutcaure eft fort fimple, &neconl,ftequ'enravalemens & impofte de celui du milieu eft mutUe. L^ renfonce- ment ePt ouvert par une arcade qui a dehauteurplusdudou- Se fa largeur. La Corniche du couronnement desPen- demiïse Corinthienne «. au niveau de celle du Maffif de U Tour ronde du dehors. L'enfoncement de la coupe ou cul-de-.^our , eft picfque en plein entre fur l/.long»™rae rovale &c fait environ le tiers depuis le pave jufques a la def de' la voûte. Ce lieu, quoi que petit n'eft éclaire que nar une médiocre croifée. qui paro.ft par le prohl, car es S-nx oetites du Poitail ne donnent pas beaucoup de lu- mière'^Tparoift par ce profil que ce Temple eft fondé dans

%tut';:marq;er à ce fuiet lorfque le Plan ou laCoupe d'une Eelife eft ovale, qu'il eft plus à propos d entrer par Fa point! comme à celles de faint Jacques des Incurables dans e Cours, & de Saint Charles aux Quatre fontaines àRome (qui eft du deffein du Cavalier Borom.ni) que- padecofté ainli que l'a pratiqué leCavalierBernin al Egl.fe 5e S. André du Noviciat des Pères Jefu.tes à Monte- Ca- vallo, parce qu'en entrant la vue refte plus fat.sfaite , le Ueu pa?o.irant de plus belle proportion; ce qu. fe doit auffi entendre des Veftîbules & Salons, comme ceux de Vaux & de Rincy. *

DE f^ I G N 0 L B:

^49

II

B ji ST I M E N s

DE L'EGLISE DU GRAND JESUS A ROME.

c^£'Ay rapporté dans la vie de Vignole, qu'ejîantpre- T Jnu de la mort. Un' éleva cette Egltfe quejufques au-defTus de l'Entablement du grand Ordre de dedans, &auelacquesde la Torte l'acheva. Ceft pourquoy elle ne le trouve point dans aucune des Editions dejon livre. Cependant faurot^ crû faire tort afamemone après J^ avoir mejurée & dejfinée dans Rome, de la fupprimer, cet Ouvrage eftant un des plus conjidera- bles quirejlent decet Archite6fe,

LAn i^<$8. le Cardinal Alexandre Farnéfe commença cette Eglife de la maifon Profefle des PP. Jefuites far une place qui fat acqaife pour ce fujet du vivant de faint Tenace. Le Portail eft fur la Place des Altieri entre le Cours & le Capitule. La Maifon n'a efté achevée qu'au commen- cernent 'de ce fiecle par le Cardinal Odoard Farn^^fe. La longueur dans œuvre de cette Eglife eft de ^6. toifes , lalar- peur delà croifée eft de dix fept toifes ; celle delaNefde 8. Foifes 5. pieds ; les Arcs doubleaux qui portent la Coupe ont 7. toifes 4. pieds; le diamètre de a coupeeftdeS.toife &:dtmie, &celuide la lanterne de 8. pieds. LegrandOrdre compofite qui règne au pourtour de l'Eglife eft de même prZrtion? & les profils en font femblables à celui du livre ie Vienole. lia rroi^ pieds onze pouces de diamètre, &hut toifes de hauteur, compris fon entablement qui en elt la quatrième partie. La hauteur fous clef de la voûte eft de prés de quinze toifes ; ce qui eft en proportion a la largeur ie la Nef une fois & trois quarts. Depuisle pavedel Eghle jufques à l'ouverture de la lanterne, il y a vingt-fept toiles

PLAN DE LEGl-lSE DU S. NOM DE IZSVS AROMI^

i5

■^ ^ y I G N 0

L E.

yat^enee.troistofeŒl""^"'^ ^ufon:metdelacroix, ,1

en for e que les alëttes dT„ V '" *?"' "" P'" '^P ^'"-"i" ffre.; x^ ]■ T 1- , Piedroits des Arcades reftent mai

trepil^du'DTmë&rSiventCrc^drM"^"™''".''"^- enrctourdansquatrepcmsZ d^r "^'T'^,'/'™'"^'" la bafe paroilTent mS7 .1' "^^ '?"'= <1"« '"= chapiteau &

donne/^oins deS^^Jêa^x^pë^dnliaVou'e''^ a vv^upc. »_ecrc aecoration de di lers a pft« tr-^\fA^ a mamere à TEglife de S.Louis*^ PP T;rSës df, '■' S. Antoine , mais elle fe rmt,„. l ' J^""=" °« 'a rue modeeauxÈcIifesdeS rln.ï n, '"'?"P ""''"^ ''^^°"- Sorbonne à P ris n^l'^fl' Horentms à Rome , & de la

demi.di"metrf &^ccouplé :ec"f" "^^ f P."^'^^'"- i lesbafesa^IeschapiteauxTetoX : /„^in it^^^^^^^ Ïrrt dt Sefr ' ^^" ' P'- "^ S--;ânt de t

com^oSrafcVt^^rn-efteVr^ '^ 'T' '' ?"'«-

«rm^ rrptt ^- '^'"- AueT et bief™':;

ches aveVde^fc'u'i^.rfc^tTV'"""^ ' " ^ ^ ''" "'■- l'Architeâurf r, î"'.'"" <>« lue comme lerefte de

pen^'ctme to sTeral'; D°"''^ eftdebnquefanschar- niatiereDourI,\-^nn i- j °"'"''c Rome; Et cette

"ldelmcend.e, que parce que le «cordement de la déco-

25i

Bu^sriMENS

ra' ion dudehors avec celle du dedans ie fait avec plus de hciluc. Quant à la décoration extérieure de ce Dôme , elle n'a nulle crace; la Tour en eft trop baffe pour fon plan, & ne .embjc norterqucfurlecomble; leslucarnesen font trop limples , le contourduDômeeftécrafé, & fa figure odogone eft moms

b :11e que la ronde.

Comme les Dômes font les plus magmfiques ornemens dont on pui(fe terminer les Egliles , il But qu ils foient bien proportionnez , & qu'autant qu'ils paroilTent iurpre- n,ins au-dedans, & fc foûtenir en l'air, jls fem^^^'^t ^^^^^^ par le dehors porter de fond & fur un maQif fuRirûnc, com- me fur un zocle quarré vont terminer les combles, en- fuite fur un autre malfif à pans , & enfin fur un rond qui fertdebafeàhTour. Li hauteur de l'Ordre dépend en pa,-- tiedelagrandeurdudiametreduDôme. en ce que plus ilelt srand, plus l'Ordre femble petit. Mais fi le diamètre du Do- meeftexceffif, cette règle n'a plus de lieu : parcequeh (par e-iemple) l'Ordre de la Tour du DômedeS.Pierreavoitmel- meproportion à fon diamètre extérieur , que celui du Yal-de- Grice l'a aufien ; commecelui dudernier a trente-un pieds, quieftprésdehmoKié de dix toifes^: demie qu'il a de diame- tre extérieur, il faudroit que l'Ordre de celuy de S. Pierre au lieu de fepttoifes & demie qu'il a , en euft treize, quieltla moitié de vinot-fix qu'il a de diamètre extérieur , & il feroit alors d'une pefantcur & d'une proportion a ne pouvoir

fubfifter. j M K

Si la belle décoration rend les Dômes recommandables , la grandeur du diamètre intérieur n'eft pas un moindre avan- tage. Un des premiers & des plus grands qui ait efte hit , eft celui de fainte Sophie à Conftanrinople , qui a dix- huit toifes de diamètre, ceux de S.Marc à Venife, deS.Antomc à Padouë, & ceux de Milan & de Pife font encore allez <.rands, mais la proportion n'en eft nullement belle ;_ ilsiont fort mal éclairez , & leur décoration tient de la manière î^o- thique. Bien que Michel- Ange n'ait pas invente les Dômes

a52

T> E ri G N O L E.

M5

dont le merveilleux confîfte à porter fur les quatre Arcs dou- bleaux de la cioifte d'une Hglife , & dont le pian circulaire racheté quatre pendentifs, il cfi: le premier qui lésa frcu déco- rer ^ ce qui paroift à celuy de S. Pierre, qui outre qu'il eft le plusgrand qui ait erté fait , ayant vingt-deux toifcs & demie de diamètre dans œuvre , il eA orné des plus riches ordres de l' Ar- chite(fture, d'un contour trcs-agrcable &: lerminéparunelan- terne bien proportionnée. Par' on peut juger delà beauté des penlées d'un auffi grand perfonnage que Michel- Ange, puifquclong temps après fa mort Jacques de la Porte afiic^ce Oome fur Ton modèle fous le Pontificat de Sixte V.

Quoique le Dôme de ITglife de l'Hôtel Royal des Invalides à Pans foit inférieur en grandeur à ceux de fainte Sophie & de /amtPierre, n'ayant quedouzetoifes &demiedansceuvre, il les égale néanmoins en magnificence. Il n'y a rien de mieux traité que fa décoration, tant intérieure, qu'extérieure. Le piédeftal, Tordre, l'attique, la baluflrade& les autres parties qui portent la coupole, fontpar retraites & empatemens ; au- cun corps ne nuit à l'autre, & toutes les parties pargradation tendent à la figure pyramidale qui donne lagrace&lalegerct^ aux Dômes. MonfieurManfartquieneftl'ArchiteAe, s'eft eflorcé de répondre en cette occafion à la pieté & à Jamaenifi- cenceduRoy.

J'ay bien voulu donnerenpalTant quelque idéedelacompo- htion des Dômes, afin de faire connoiftre en quoi confifte leur beauté.^ Mais pour revenir aTEglife du grand Jefus, j'en ay 'upnmé le Portail , quoy qu'il fe trouve dans ouelquesEdi- rions, parcequ'iln'eftpasde Vignole, mais de'jacquesdela Porte, & qu'il ne répond nullement à la beauté & au bon goût del'ArchiteauredecetteEglife.Ce qui le peu t rendre confide- rable , c'cft qu'il eft exécuté fort proprement de pierre de Te- vertin. ^

L 1 lij

B j4 ST I M -E N s

DE LA VIGNE DU PAPE JULES, A ROME.

n Uoique ce Baftiment {l'un des premiers que Vignole "^ ait fait à Rome) nejoitpas d'une manière aufficor- retîe que celle qu'on remarque dans je s autres Ouvra- ges 5 toutefois comme il y a du bongoîï t dans fa difpo- fttton 5 faycrû qu'il 71e ferait pas def avantageux à cet Archite^e de le rapporter en cet endroit.

CEt Edifice fert d'entrée à la Vigne du Pape Jules au Fau- bourg du Peuple prés de Ponte-Mole à Rome. Le princi- pal Pilais de cette maifon de campagne eft fur un coteau qui eft le commencement du mont Ptncio. Il eft en partie du deflfein de Georges Vazari. Celui- cy avec quelques bâtimens en aile forme une avant-cour dont le plan n'eft pasconfiderable , & n'eft diftribué que pour quelques neceffitez d'une maifon rufti- que , le tout à prefen t eft fort mal en ordre.

Toutes les faillies de l'Architefture de cette Façade font de pierre de Peperin , & les murs de maçonnerie avec un crefpi. Le corps de logis eft fimple , ayant un Portique au-dedans. I La décoration du dehors confifte en un ordre Tofcan orné de boflages avec un avant-corps de deux pilaftres & de deux colonnes engagées d'un quart de leur diamètre dans le mur. Les boiïages ont moins d'un module de hauteur, & neré- gnent point au droit de l'impofte qui eft commun pour.la grande porte & pour les niches; ce qui interrompt le con- tour du fuft de la colonne. Les chambranles des croi fées avec des boflages font trop étroits, & les boflages ne conviennent point en cet endroit , mais plûtoft aux encognures : il faut

remarquer que 1 ufage que l'on fait de cet ornement eftplûtoft fondefurl habitude d'en voir, que fur quelque raifon valable, puifqu il n eft propre qu'aux Baftimens ruftiques qui doivent ^bler, n avoir pas été faits avec toute b propreté que la con- Itrudion demande , puis qu'en foy le bolTage ou la pierre de Refend eft pjutoft un défaut qu'un ornement dans une Façade parcequ'ilfaitparoiftrelesjointsplus^randsqu'ilsnelefontef- fedtivement, &labeautéd'un Baftimenrconfifte à lailTer dou- ter, lors qu'il eft bien appareillé, s'il eft fait d'une feule pierre. Lespilaftres angulaires Ci éloignez de l'avant-corps du milieu, fomdifpofezd'unemanieremefquine&rqui tient encorede cel- le de plufieurs Palais de Rome, & particulièrement de celui de h Chancellerie, l'Entablement auOi retourné fur chaque pilaftre forme un avant-corps trop étroit ; l'Ordre au deiTus eft Corinthien , avec des pilaftres feulement ; fon Entablement a vec des confoles qui couronne la façade eft imité du quatrième ordre du Colifée que Serlio donne à fon Corapofite. Toutes les portes, feneftres& niches font bien proportionnées : mais les croifées du premier étage font mal décorées; leschambran- les, lesconfoles&lesmontans en font trop étroits, l'adoucir. fement au deflfus de la corniche eneftpefant, & le couronne- ment de mauvais goûr, ainfi que le cartouche dans la table d'a- puy. Les fouches des cheminées font beaucoup trop hautes au-de(îus du faifte , & les chapiteaux qui les couvrent pour em- pêcher que le vent ne faiTe rentrer la fumée , font d'un pauvre d-fTein. L'Embafement de toute la façade eft un fiege conti- nué en toute l'étendue; il eft orné d'un profil prefquefembla- ble à celuy qui eft en pareil endroit au Palais Farnéfe. Enfin quoiquelcspartiesdecet édifice prifesfeparément ne foientpas d'unegrandecorredion, le tout enfembleréùflTitaflTez bien, <^ particuheremenil'avant-corps du milieu qui eft d'une élégante proportion.

^. B A ST I M E N s

DUCHASTEAU DE CAPRAROLE, DANS LE PATRIMOINE DE S. PIERRE.

JZignole ayant terminé le cour s de fa vie en ache- ^ vaut cet Ouvrage^ je l'aj refervé aujfi pour le dernier de fon livre\& comme ileft leplm conjiderable qu'Hait bâti , fay tâché d'en donner la reprefentation autant exacte & intelligible^ que la grandeur de ce volume me l'a pu permettre.

LA fituation extraordinaire de l'endroit efl bafti le Château de Caprarole, àvingt-iîx milles de Rome, prés de Viterbe, engagea le Cardinal Alexandre Farnéfe à fai- re une dépcnfe aulTi confiderable que celle-cy, & donna lieu à Vi^^nole d'employer toute la force de fon génie pour con- ft ruiVe un Edifice autant admirable dans la compofition de tou- te fa malTe, qu'il eft bien pratique dans le détail de fes parties. Ce Palais eft bafti fur une colline environée de précipices & de rochers , qui font renfermez par d'autres montagnes à l'en- tour plus hautes que la colline ; de forte qu'en y arrivant par une vallée oii vient terminer la principale avenue , on refte étonné de la fcenefurprenante qui prefente un fi fuperbeBaiU- ment dans un lieu fi foluaire. La beauté de cette lituation eft beaucoup augmentée par les differens rezde-chauftées racor- dées par des chûtes de Perons&deTerraffes qui montent juf- ques au plus haut du Jardin, qui fe termine à la cime de la montagne.

La nature du terrain eft un Tuf fort dur, dans lequel on a raillé toutes les commoditez qui font voûtées ailleurs par ar- tifice. Les deux b:ftimens des baffe-cours des cotez font beau- coup plus bas que le rez-de-chauffée du Château , & ne

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^ Cimrs deces hasttmtAj dont la ClcJtzu-e ejtjbndêe, Juf U-t

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1 PaliCf jcnu Usftut est U peu jai!ip<niraJ/irau.-c CiUerc^ e^carcs t^Us dAJuU Tuf.

X. ô-ratuicTlacc parec de bn

j.RiSCrycirs des awx de /."n 4. &randPeriSTLendcux ram y TaluTj^U^Ml

Taias du l'oJse S JPer^ncyaU dent la mcUte des devrez, ejt ensatUieet Ua

U cnrrea du. cAâtxau. - 8 Pajsa^c seryant di Portujue

sur U^uelcst la,£TraruU lo^t

du premier 6/ta^e . ip Ccitr ronde dent les jcvpt

rati.xjrdîes ec/aircit un luu

destine pour une Cuterne en

l'ùtage des Qffïcej - \o.For^uecircuiaire qui n^'f pas YtJlemesit aupranf^éj tatf e

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z. chambre ronJe-rui- la^uillc est ta Cha^etU 13 Pcntv Clmmtrc .j„r laquIU-

eL-Sacrulu T.4. Appartement ? (jte '■S-^^lt-'CceiTumuu. ent£ifa^i 1 t .lupUs Uut Ju cU ,[

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duit depuis leboj esta^e di,

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Ccrurriisijuesauj-^.esfnje du.

Palais. Us autres petites ru.

mantznt tju au-x 6ntresoUes

Bctlion au haut duquel es

le Bclycderc >jiu donne un t

omet a cAaifue estaae . otm

pare L appartement d'ùte 9

ycc celui dhyytr .

Petites pièces aveà des éiUré

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j^ PimtS . ijutse éatssentpintrp, ser du-premier estaae aux Ja

Ternisse . qm rc.7ne a fenUm destvsse::. . "' P^SSc'ZSCCS.t^dlc^ dan.^U Tuf ^S Terrasses .sous (esi]ucl(esse les passaj e-f poi

f 7 Voiliers de rampe dousx pù\ des Terrasses j^ a> larduis Zaniins .de 4. Parterres n

j^ P^te Place rondc.payèe p^

desUu.x. d'eau 40 LaTantaine du Bercer .

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tiers a. ris qui mcntet c rez- de chaussée de iisques aiL^"^. estaxfe t f , les autres petites n mt au 'aux: antres o LU OTL . aw haut duquel h'edere qut demnc ta a chaque estetae , qu l'dppartement déiste ?/ui d hiver . es pièces ayec des Sn . s crus les 7^crrcissec<- 7ns

S , quvse baissent poux premier es taae aujc

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T> E r I G N O L -E,

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lontpas parallèles à la ligne du milieu, parce qu'elles font ferrées par des rochers inaccelTibles. La figure pentagone du Palais, repond avantageufement par chique face à tout ce qu'il regarde , & ks Baftions qui flanquent les courtines avec les follez , luy donnent un certain air de grandeur q ui ne fe trouve point en quelque Château que ce foir, ce qui pro vient de l'union & du raport qu'ont enfcmble cespanies de l'Architedure militaire avec les ornemens delà Civile , & les grands efpaccs marqués 54. qui leftent en terraflfe de- puis la contre/carpe du foiïéjurques à la clôture, & qui lent dtftinés pour quelques parterres & jeux d'eau artifi- ciels , étant achevés , enrichiroicnt beaucoup la veuë de^ étages de deflus. Les Jardins font ornés de terraffes. Porti- ques & Fontaines, & particulièrement d'une GroteSatyrique, ou la nature cft imitée avec beaucoup d'artifice, & dont le Han n'a pu entrer dans cette planche. Les Parterres (ont prefque au niveau du premier étage , n'étant qu'un pied plus bas que les terraiïes des Baftions, & les Ponts pour ydefcendre, s'abbattent en bafcule. llyaàchaque bout de ces Ponts deux grandes Statues pofées fur des piedeftaux au ni- veau delà baluftrade.

».'uanc au Château, la Cour en eft petite, n'a)^3nt que u. toifes de diamètre, ce que les Italiens afFedent pour don- ner de la fraifcheur au dedans. Elle eft fupportable de cette grandeur, lebaftimcntn'aiantque deux étages, dautant qu'el- le ne fert qu'à éclairer deux Portiques circulaires l'un fur l'autre de ii.picdsunquartdclarge. Le grand Efcaîier à vismontc depuis le bas étage jofques aux plus hauts appartemcns du troifiéme , par quatre Ordres de colonnes qui en foûtiennent la rampe , les premières font Doriques & les autres Ioni- ques , Corinthiennes & Compofites. Il s'en voit un de pa- reille ftrudure avec Af^ colonnes doriques dans le Palai' Borghefe i Rome. Toute l'étendue duPlan n'eft diftribuée qu'en deux grands appartemcns avec toutes leurs commodi- rez, la Chapelle & la grande Loge font au premier étage.

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BASTIMENS

Le r: fte s'explique afifez par les renvois de la Table qui eft à cofté du Plan.

Les Charrois peuvent monter parles rnmpesdu fer achevai, & parlesrampes 5. & 6. & les chevaux feulement par le grand Peron 14. &parlesrampes 57. Orcommeunedes principales beautez de cette Maifon confifte dans la manière dont les petites & les chûtes y font traittées; pourrendre le Plan in tel îi- î^ible , les lettres y marquent les difFérens rez-de-chaufTée. Ain- A. oii finit l'avenue, eft plus bas que B. de 2 r. pieds qu'il faut monter par le fer à cheval, & B. plus bas que C. de 4. pieds 8. pouces qui eft la pente de la grande place marquée i z . & C. eft plus bas que D. de 21. pieds qu'il faut monterparle grand Perron, & D. rez-de-chaufteedesTerradesàrentourdu foiïé eft plus bas de 21. pouces que E. derez-de-chaufleedela Cour du Château, & E. un peu plus élevé que les Parterres, eftplushautque D. de 26. pieds & 4 pouces, & G. oùl'on monte par des efcaliers plus loin qui ne peuvent pas tenir dans cette planche , eft plus haut que F. de 22. pieds 4. pouces ; ain- fi G eftplushautque A de 95. pieds, & le refte de la pro- fondeur du Jardin fuit la pente de la Montagne, & c'eft de ce point de veuë que par un contraire effetàceluiquiparoîteny arrivant, on voit ce bâtiment en contrebas del'endroit G qui eft prefque de niveau avcclcfaifte des Combles.

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ELEVATION ET COUPE cSCE^^OGRAEl

Tlan- Mtres. ^e cKa,

Plan du pr'emtcr ent heléi ta/jc C Ccrrutcr UE Sjtn^r quarre F Chambra <-« ani.

H Bemi cûmiies fn I PiTte d^l^taçc.

m*« Y R &randp£i I. . Pc^Tcn araii M Hastiens .

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ELEVATION T>U CHASTE AU T^E CAPRAROLE.

P Our fe faire une idée de la décoration de ce Châ- teau , on doitfuppoferquelahauteurduTalut fuffic pour un Ordre Tofcan, & que le Dorique de la Porte pourroit régner a l'entour des BalHons &: du foubaffement de 1 Ionique qui porte le Corinthien. L'érage des offices efl échi- re par des Abajours qui ont leurs glacis en dehors. Les iiollages qui font entre les Baftions font bien partagés , comme on le peut voir à la grande Porte dorique qui eft ci-devant raportee page 127. Les autres ordres en font fort réguliers, & au-defTus des terrafTes des Baftions, de petits corps ornés de bolTages aux Angles du Baftimeiît, flanquent mieux les façades que des pilaftres angulaires , dont le plan feroit en angle obtus. L'entablement avec confoles & métopes eft prefque femblable à celui de couronnement de la page 115. & convient fort à propos pour couronner toute la maffe de l'Edifice, ainfi que la baluftrade pour le terminer : A cha- que angle de cette baluftrade font les armes du Cardinal Far- néfe. Pour le dedans il feroit difficile de mieux faire. Des pierres de refend ornent le foubaffement qui porte un or- drede colonnes Ioniques engagées du quart de leur diamètre, & la difpofition du Plan circulaire de l'un & de l'autre éta- ge eft fort riche. On ne peut voir les combles du dedans de la Cour. Ils font difpofésid'une manière que toutes les eaux fe viennent rendre dans un canal qui les conduit dans des tuyaux de defcente, de forte que les Façades du dedans & du dehors ne peuvent eftre endommagées de l'eau par égoutsny par goutie- res, •& le Corridor de l'étage des galetas eft ingenieufement éclairé.

Quoi que ce baftiment ne foit pas d'une grande étendue, les parties en font fi bien groupées, qu'il renferme beaucoup

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s-^r^re':::-nfd^^^^^^^^^^

-• P'^'^'* , u ' ^. l' Architedure oui rend cette Maifon in-

fuftres , & les alliances de '^ M«fc"Jarn^_ e ^ ^^^ chambresontleursnoms sun fon^^^^^^^^ ^ ^^^ ^^^(.^_^^

"""' : tdeta;stt^bus ec des h.ftoires convenables accompagnées de leurs aKuuuî fameux

auxfu/etrquifurentordonnespar Ann.bal Ca«. l^»e

peimire, queles Anceiuou , . .j^^maanihcence. tient , y ont laillé un monument glorieux ûe icur mag

DE MICHE L'A N G E,

PREFACE

SUR LA VIE & SUR LES OUVRAGES DE MICHEL-ANGE.

JE rapOTt qiCily a entre les Ouvrages d'Architec- ^-^ture de Michel- Ange & ceux de Vtgnole , fait que dansplufieurs Editions on voit des dejfeins de ces deux Archite£les joints enfe?nble > c'eft dans cet ef prit que fay crû eftre obligé de donner au public quelques Bafti- mens de Michel- Ange avec des explications , ce qui n 'avoit point ejiéfaitjufques àprefent , & comme par la vie de Vignolefayfait connoijirefon mérite , je me fuis aujfi ejforcé en donnant une idée de celle ae Mi- chel-Ange 5 de la propofer comme un mode lie accompli de vertu -^ aceuxquifemefent dudejfein.

Quoique le travail folt un puiiTant moyen pour deve- nir habile dans les Arts, toutefois lorfque la Nature s'ell déclarée en faveur de ceux qui les embraflent , ils ont un double avantage qui leur facilite le chemin pour y excel- ler.

Michel-Ange, qui fut de ce nombre , nâquitl'an 1474. dans le Pais d'Arezzo de noble famille , ifluë des Comtes de Canofle. Son Père Loiiis Simoni Bonaroti le voulut faire inftruire dans les Lettres & dans les exercices convenables à fa qualité , mais la forte inclination qu'il apporta en naif- fant pour le defïein , fît bien voir par des effais prodigieux pourfon âge, qu'ilen vouloit faire fa profeflion. Il fut mis chez un Maître dont il furpafla en peu de tems la capacité,

2(5r

2^i

BASriMENS

de forte qu'à 15, ans il moddloit & travaiiloit de marbre avec admiration. L'accez qu'il eut dans la Mr.ifon de Medi- cis & l'eftime que Laurent Protcdeur des Arts faifoit de lui fans diftindion de Tes propres enfans , l'encouragea de telle forte qu'il profita par fon travail des belles chofesquele Grand Duc y conlerve encore aujourd'hui.

Aiant fait un Crucifix de bois pour l'EglifedufaintEfprit à Florence , il trouva moien par !e crédit du Commandeur de cet Hofpital , dj deffiner d'après nature, &par^étudede^ corps, dont on lui permettoit la diffedion , il fe rendit fi fort dans l'Anatomie quedeflinant toutes fes figures à fonds, & plaçant les muf.les dans leur fituation , il devint le plui hardi deîfinateurquiait jamais efté. Dans les premiers defor- dres qui arrivèrent à Florence au fujet de la famille de Me- dicis qui en futchalTée, il fe retira à Boulogne il firplu- fieurs figures de marbre. Mais l'envie qui luy fufcita des Compétiteurs , lui aiant fait quitter cette Ville , il retourna à Florence pour y peindre en concurrence de Léonard de Vm Cl. Il n'avoit pas encpre efté à Rome lorfque le Cardinal de S. Georges l'engagea d'y faire un voyage. La beauté des plus parfaits Antiques confervés dans les Jardins de Belvédère, l'é- tonna de telle forte que reconnoiflant qu'il étoit encore bien éloigné de la perfedion de fon Art, il fe mit à étudier tout de nouveau & s'efforça de joindre à laconnoiffancedelanatu re, la belle manière de l'Antique. Il ne manqua pas d'abord d'ouvrage dans Pvomc , & le Cardinal de Rouen lui fit faire une Notre-Dame de Pitié de marbre, qui eft dans la Chapelle des Chanoines de S. Pierre à Rome. Il fit auOi un Cupidon qu'il vendit pour Antique au Cardinal de S.Georges , un Bacchus de 10. palmes de haut, & plufieurs autres Ouvrages dont par- tie fut envoyée en France.

Le Pape Jules IL ayant fuccedé à Pie III. qui mourut en 1503. propofa d'abord à Michel- Ange de faire fon Tombeau orné de 40. figures fans les bas reliefs & les ornemens, le tout de marbre. Il entreprit cet Ouvrage à l'âge de 29. ans.

D E M I C H E L-A NG E. i^^

Le Pape 1 envoya à Carrare avec de l'argent , chercher des marbres dont il fit venir une grande quantité ; mais fa Sain- rete ne trouvant point dans la vieille Bafilique de S Pierre, de place propre pour mettre fa fepulture, elle refolut de h faire rebaftir , & en pofa la première pierre l'an 1 5 08. furies aelims de Bramante.

Michel. Ange ne pouvoit s'accorder avec cet Architeae, dont les manières préfomptueufes eftoient tout-à-fait oppo- lees aux fiennes, & Bramante auffi ne pouvoit fouffrir les vilites que le Pape rendoit à Michel- Ange , & les bienfaits dont il le combloit : C'eft pourquoi il arriva dans la fuite, que foit que le Pape eut changé de refolution , ou qu'on eut rendu auprès de fa Sainteté , de mauvais offices à Michel- Ange, il ne fut plusreçûàla Cour avec la même liberté qui lui avoit efté accordée, &l'entréeluiayant eftébrufquemenr refufée,- il quitta Rome de s'en alla à Florence, il efioit mê- me rcfolu d'aller trouver Soliman qui le demandoit pour hireunPontdcConftantinople à Pera ; mais il en fut détour- ne par fes amis. Le Pape tacha en vain par divers Couriers de le faire revenir, & ne pouvant rien g-igner dans un voia- ge qu'il fit à Boulogne , il envoya ordre à Michel-Anee de le venirtrouver, maisaprésce qui s'efloit paffén'ofantpa roiftre devant le Pape , il fur envoyé par les Florentins en quali- ted Ambaffadeur, afinquelecaraaeredeperfonnepubhque le mit à l'abri de la colère du S. Père. Quand il fut aux pieds de .'aSainteté, elle lui ht un reproche de ce qu'elle avoit eftéobli- geedelevenirchercher, &raviedejoyedele pofleder, elle le renvoya avec des prefens. Pendant foîi fejoiir à Boulogne, il ht de bronze la ftatuë de ce Pontife de grandeur du triple du na- turd pour mettre au Portail de S. Pétrone; Mais quelque rems après cette figure fjt tn^înée par la Ville & mi^e en pièces par la fadîon des Benri voles, & le metail en fut vendu au Duc (k Ferrare qui en fit faire une pièce d'Artillerie , q u'il nom- inaia Julienne. 1

î^4 BASriAÏENS

Bramante difluada le Pape de faire travailler à Ton tombeai, jomme un fujct de mauvais augure, & pour lui fiireconnoi- tre que Michel- Ange eftoit inférieur en l'art de peindre à Ra phaël fon neveu, il perfuada à fa Sainteté de faire peindre la Chapelle Sixte. Michel- Ange entreprit avec chigrin cet ou- vrage, auquel il travailla feul , & qui fut découvert après 20. mois le jour de la Touffaints avec l'admiration de Rome. 11 con tinuaenfuite le Tombeau de Jules qui mourut en 1515. Léon X.dela MaifondeMedicisquilui fucceda , l'obligej d'aller à Florence pour faire le Portail de l'Eglife de S. Laurent, il quitta avec regret le Tombeau de Jules, dontilyavoit^ Hgureshnies ii.2>. ébauchées, outrequ'ileftoitperfecutépourl'acheverpir le Duc d'Urbin neveu de ce Pape.

LconX. mourut en 1521. & Adrien VI. qui lui fucceda n'avoit aucune affeclion pour les Arts , il fut Pape peu de temps & en fa place fut élu en 1525. Clément VIL de Me- dicis qui envoya encore Michel. Ange à Florence pour faire :a Bibliothèque, la Sacriftie de S. Laurent , & la Sépulture de Tes Anceftres. On y peut voir aujourd'hui la pluf- jart de ces Ouvrages prefque achevés, qui font des plus beaux de Michel- Ange. Sous ce Pontificat la Ville de Florence fouf^ trit un grand fiége , parce que le Pape s'interefloit au retabliffc- ment de la Maifon de M..dicis qui en avoit efté chafTée à caufe qu'elle empieroit fur la liberté des Florentins. Michel- Ange fortifia cette Ville , & défendit par Ton induftrie .rendant un an le clocher de S, Mmiate , de l'Artillerie des enne- mis. Le fiegen'eftant pas encore fini, il fut obligé de b'enfuir iVeni'e, oiiàla follicitationdu DogeGritti, ildonnaledef fiin du magnifique Pont à Rialto. PalTant par Ferrare le Duc Alfonce luy ayant dit galamment qu'il eftoit fon priion- nxr, le retint auprès de lui , & le traita avec tant d'hon- .eré, qu'en rcconnoiflance il lui fit un tableau de Leda avec quelques autres Ocivrag'- s. Enfin les troubles eflantapp<iifés àFlorencc, &Clement VIL ayant délivré Michel- Ange, de h pourfuite des fuccelTeurs de JulesII. qm fe contentèrent

de

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TfE M ICHEL-ANGE,

de la figure de Moïfc avec un Tombeau à l'ordinaire tel qu'il efl: à San Pietro in l^mcoU^ pour l'aquitter de feize mille ccus qu'il svoit receus. Ce Pontife luy ordonna d'aller achever h fepulture desMedicis. II peignit enfuite le Jugement univcr- fel dans le fond de la Chapelle Sixte. Mais ce Pape n'eut pas la fatisfac^ion de le voir parfait , car il mourut en 1554. ^ Paul 111. de laMaiTon Farnefe luy ayant fuccedc, fitachever par Mil hel- Ange fon Palais qui avoit eilé commencé par I julien Sangallo , en forte qu'il fit les trois Ordres d'Archite- cture qui en décorent la Cour , & enfuite le Veftibule de r£ntrée principale fur la Place , &:le grand Entablement qui termine (1 heureufcment le Corps de ce Palais, qui bien que petit dans fons étendue , n'ayant que trente toifes de face fur trente-huit de profondeur , eft toutefois le plus magnifi- que de Rome. Michcl-Ange baftiffoit auffi alors leCapitole moderne , que le Pape avoit deflein de remettre dans fon ancienne fpleiideur.

En ce tems-là mourut Antoine Sangallo Architef^e , & le Pape rebuté des conteftations qui naiffoient tous les jours au fujet de la Fabrique de S. Pierre , fit un Bref autentique par lequel il declaia Michel-Ange Architede de cette Eglifc, & approuva fon rnodclle bien différent de celuy que Bramante avoit commencé, & de ce que Sangallo avoit continué , en forte qu'il reduifit ce chef-d'œuvre d'Architedureàlaforme que nous le voyons aujourd'huy, excepté que fon Phn eftoit en croix greque, &: qu'il eft prefentement en croix latine. Ce que le Pape Paul V. a fait autant pour augmenter la gran- | deur de ce Temple , qu'afin qu'on ne fe trouvait pas d'abord fous la Coupe en y entrant. Charles Maderne fut i'Archi- tcde de cette augmentation , & termina le Corps de l'Eglife en i6i2.

Michel-Ange eftoit abfclu fous Paul III. lors que ce Pape mourut, &: que Jules m. luy fucceda en 1550. Jlnereceut pas moins des marques d'affection de ce nouveau Pontife que de ces Predcccfieurs, &: il en fut puilT^mment protège

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2^(5 B A s T T Ai T. N s

contre les Fdbriciens de S. Pierre, toujours portez pour les V ' cal lires de Sargallc^ Jiiits luy propofa de conftrMJrc un l'alai:- fjr le Mauz>)lee d'ALî^juile; maiscegrand projet s'é- vanouit p:r li mort de ce Pape arrivée en 1555. Mjrcel II. qui luy fncceda , eut encore beaucoup d'cftime pour Michel- Ange, auflî-bicnquePaullV. qui ie confirma Archicede de S. Pierre par un nouveau Bref contre les Fabriciens, & contre Pirro Ligorio Peintre & Antiquaire qui failoit courir le bruit que Michel Ange , âgé pour lors de 81. ans, eftoit tombé en enfance. Le Pape luy envoya mefme quelques quartiers de fes penfions qui eftoient échus pour les foins de la Fabrique de S. Pierre , mais fon definterellement les luy fit refufer, difint qu'il ne travailloit à cet Edifice que pour la gloire de Dieu. Fie IV. qui fuccedaàPaul IV. decedé en 15 59. ap- prouva le modelle qu'il fit pour Je Dôme de S, Pierre prefe- rablement à ceux qui luy furent prefentez, & le voyant fort avancé en âge , il luy donna Vignole pour le foulager dans les fatigues qu'il prenoit à la Fabrique de S. Pierre, dontceluy-cy fut enfuite élu Architede.

Enfin Michel- Ange mourut le 17. Février 1 564. âgé de 88. ans&r 8. mois , après avoir paffé la plus glorieufe vie , dont un homme de fa profelTion puifle jouir. 11 fut confideré de tous les Souverains de fon tems, & comme il n'avoit ni am- bition ni avarice , & qu'il n'eftoit attaché qu'à fon travail, aulfi n'amaiïa-t-il pas de grands biens pour les occafions qu'il eut d'en gagner. \\ cheriffoit la retraite preferablement à la Cour, quoy qu'il y fuft bien receu, mais fon humeur parti- culière le faifoit quelquefois paffer pour fupcrbe &: bizarre, bien qu'il fuft naturellement humble & timide. Il aimoit la ledure , faifoit affez bien des vers , & frequcntoit les plus beaux efprits de fon temps. Ileftoic pprtcà fccourirlajcu- nefle , & eut volontiers fait des Elevés , s'il eût trouvé des fujetsdifpofez pour profiter de fesenfeignemens. Aufli difoit- il qu'il n'appartenoit qu'aux Nobles d'exercer les Arts. Il ai- moit fur tout la fobrieté'^- la conrinence, vertus neceflaires

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à ceux qui font profeŒon des Arts, parce qu',1 n'eftrien de fi contrane aux exercices de rEfprit que les débauches du corps. Michel Ange eftoit de moyenne taille, lirce d'épau- es, de forte complexion, & d'un travail infatigable IJavoit le vifage grand , les yeux vifs , le front larj^e , le nez gaHé d un coup qu'il avoit receu dans fa jeuncffe , & h barbe claire & fourchue. Il fut fujet à la pierre fur la fin de fes jours, &faveuë qui cftoit diminuée , luy fervit de prétexte pour ne plus travailler , afin de ne rien fiire d'inférieur à ce qu'il avoit fait dans la force de Ton âj^e ; & comme il avoit eu la prudence de fe retirer du travail fort à propos , il fe contentoit de dire fon avis fur tous les Ouvrages qui fe fai- foient dans l'Eglife S. Pierre. Il n'y eut pas d'Homme fça- vant dans l'Italie qui ne luy donnaft des Eloges après fa mort : & Benedetto Varchi, Poètefameux, fut chargé par J Académie du DelTein, de compoferfon Oraifon funèbre, dont la Pompe fe fit en l'Eglife des faints Apôtres, d'où fon corps fut porté à Florence , fe firent encore d'autres Obfeques plus magnifiques dans l'Eglife de fiinte Croix , & la il fut mis dans le Tombeau de fes Anceftres. Le Grand Duc, pour marquer la reconnoiiïance qu'il devoit à la Mé- moire d'un homme, qui avoit efié l'honneur de fon Eftat, voulut bien donner les marbres qui font aujourd'huy l'orne- ment de fa fepulture.

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I m ii^^M-TI ^^^^^a,.am^

^T^Orîe au bout de la 'voye Flamifie , àprefent le faux -bourg du Peuple ^ à la tejle du Cours à Rome.

CEtte Face de la Porte du Peuple eft celle qui regarde le faux- bourg. Le Pape Pie IV, donna ordre à Michel- Ange de la décorer , comme l'Entrée la plus belle & la plus fréquentée de la viile de Rome. L'autre face du cofté du dedans n'eft qu'une efpece de ravalement , que le Pape Alexandre VIT. iy fit faire l'an 1655. pour recevoir Chriftine Reine de Suéde. Mais le Cavalier Bernin en a traité l'Ar- chitefture, quoique fimple , d'une manière qui n'a rien de petit. L'ordonnance de cette Porte de Michel- Ange eft Dorique , & le diamètre de fes colonnes d'environ 2 pieds, eft dérermiiié par des colonnes de granité antique , qu'il a efté obligé de mettre en œuvre. Le peu de grofleur de ces colonnes fait que la baye n'eft que médiocre ; l'entablement eft recoupé par deux avant-corps , dont l'intervalle eft de 7. triglyphes : les cfpaces entre les colonnes font ditriglyphes de'belle proportion ; ce qui a donné place pour mettre deux ftatuës de marbre blanc de S. Pierre d< de S. Paul de Fran- ccfco Mochi. Les piedeftaux font par efcabeaux impairs. L'Attique eft un peu fort , ayant plus du tiers de l'Ordre. Les A rmes & les Cornets d'abondance pofez fur un champ de brique font de marbre blanc, artifteraent travaillez d'après le Modelie de Michel - Ange.

1 m:

-P/. 74- DE MICHEL-ANGE.

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2^0 BASTIMENS

'HDOne Pie appellde autrefois Viminale , au bout de la "voye Momentané , à la te fie de Strada Julia , qui co7iduit à Monte -cavallo , fur le §jùri7ial à Rome.

LA Porte qui eftoit en cet endroit fe nommoit ancienne- ment Viminale, à caufe qu'elle eftoit fur le Mont Vimi- nal, &Nomentane parce qu'elle conduifoità NomentOi péri- te ville dans le Lattum, aujourd'hui la Campagne de Rome. Mais elle a changé de nom lors que le Pape Pie IV. a fait dreflerla grande rue & le chemin , &rebaftir la Porte en l'état qu'elle eflicy reprefentée. Au premier afpedde cette Porte on n'y trouvera pas toute la régularité de l'Architedure j mais elle eft du nombre de ces produdions, oii il eft permis à des Maîtres, tels que Michel- Ange, de fortir des règles or- dinaires fans s'égarer. La compoficion en eft fort ingenieufe &fi convenable à l'endroit oh. elle eft placée, qu'elle fait un effet furprenant. Labayen'eft pas grande , n'ayant que 12. pieds de largeur fur une fois, &cinqiixiémes de hauteur. La fermeture eft à pans, & un peu trop (urbailfée. Cette plate- bande en trois parties, quoy que d'un mauvais gouft, a efté imitée au Chafteau deChilly , & aux Portes de l'Hoftel de Condc, & du Collège desjefuites dit de Louis le Grand à Paris. Les Pilaftres approchent de la proportion Tofcane. L'Entablement ou fauxAttique eft d'une compoficion qui ne tient point des Ordres , & l'Arc dans la Frife foulage la Platebande. Quant au Fronton il eft affez en proportion , mais les Con foies font du gouft du refte.

^^- 75- DE MIC HE L.ANGE

'SiJ'ila.str^x tUttt^.'cann^-. C.FaiiX ûttifuf .

"S^îèdotiche soms la. taJ>

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rORTE PIE

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^Orîe de la VigJie du Patriarche Gr'mani dans la Strada Pia à Rome,

AUdefTus des quatre fontaines plus loin que Termini , tirant vers la Porte Pie, il yala VigncGrimanidont Mi- chel-Ange a fait la Porte. L'ouverture en efl: petite n'ayant que 7 pieds de Urgeur , & ù proportion eft en hauteur le double de cette largeur : la décoration en eft ruftique, ^ l'Or- dre qui n'eft Dorique que par fon profil , n'a point de tri- gly phes dan s fa Frife. Les colonnes font attachées d'un tiers de Module fur deuxPilaftres, dont les moulures qui font aux bafes & chapiteaux, fe continuent, ou fe confondent avec celles des colonnes , outre que l'importe ne devroit pas paf- fer delTus les Pilaftres. Les bofTages ont plus d'un Module. Le petit Attique eft dans fon nud de la largeur de la baye , & égal en hauteur à l'efpace qui eft depuis le dtlTous de l'Arc fur la corniche. Les Acroteresou petits piedeftaux ont quelque chofe de chetif, &:leur véritable proportion eft qu'ils ayent dans leur , un peu moins que la largeur du haut du faft de la colonne. On monte à cette porte par quatre degrez rampans , & le zocie qui fert de fiegle& de piedeftal aux colonnes, n'eft pas d'un beau profil ayant trop de mou- lures , &: reflemblant à un baflïn de fontaine ; en forte que ces colonnes font fort mal pofées , & un fimple focle leur conviendroit mieux.

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pl.-jô. DE M I Ç H

E l'A N G E.

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Bj^STTMENS

en Rofils de la Tarte du Teufile, de U Torte T,e & 1 de ceUe de la Vigne Grima, m a Rome.

?e eft magnifique par celles qui regardent la Ville & e tau bourg. Pour la décoration de ce5 fortes de Po tes lorfque h rue du Faubourg eft continuée parallèle a celle de la ViUe, & nue la Porte n'eft point ifoléeries faces en doivent eftr. diff^ntes^U plus ricV veuë à l'abord & du cofte du Fau- bourg. A régara des Portes de clôture qui fervent d ewree pr " cipak , elletdoivent avoir deux paremens, ^^^^^f^^^f^^-^ ment belles du côté de la Cour, puis qu'elles font refpedives à laprincipalefacedelaMaifon. •«■.„■• nnolaPorte

■^La Porte du Peuple a un peu plus d'^P.^.''^^"' ^^^ '^^^^^^^^^^^ Pie, & renferme quelques logemens; maisle «ueyatera e

n'en font pas décorées, F^" <!" f "„'^^,'",fi!it /d^ d^ murs de face de la rue duFaubourg du Peuple&de celui de

Pie.

fl-j-j. DE MICHEL-ANGE.

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TROriL ï»ILOÏII. PILOTIX

T)E X A P ORTIS DZ X A P OE-TE DX X A PoILT X

DEXAVIG:NXGiLI3I.A3«^I. PiX . DTJPXUPXE .

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PROTII.5 Di:s pouTXs pileci:d£:n^tiis

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27^

tJÎSriMENS

CT) Or te de la Vigne du Cardinal S er manette qui ^ commence depuis le bas du Mont ^irinal & s* et end juf que s au Jommet de la voje Tie nommée anciennement Alta Semita h Rome.

QUoyque cette Porte foit d'une compofition tout à fait ruftique , elle eft cependant d'une belle proportion, aiant de hauteur le double de fa largeur qui eft de fept pieds & demi; l'Ordre eft Compofite avec une bafe Tofcane&les Boftages en pierres brutes , font imitez de ceux de la Porte majeure autrefois Voru Nœvia. L'Entablement (compris la cimai- fc) eft le quart de toute la colonne & les piliers-buttans ou contrefors des coftez avec les confoles bien proportionnées, luy donnent beaucoup de grâce & de folidité. On y monte par quatre degrez rampans de brique polée de champ & retenue par une bordure de pierre dure- Le Fronton eft brifé avec enroule- ment, mais la table fur ce petit piedouche, a quelque chofe de m'efquin. L'Attiqueavec l'amortilTement termine aflez bien; fi ce n'eft qu'on pourroit trouver à redire à cette répétition d'enroulemens; les teftes qui n'y font pas un ornement fort convenable, font Antiques. Enfin tout ce qu'on peuttrouver de defedueux à cette Porte, eft que la baye en eft petite pour la mafte , & que la charge au deflus plus haute que l'ouverture mcme, en eft trop forte.

fl-r^. DE MICHEL. AN'CE.

VOK.rX DE X A^

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BASTIMENS

cp Orte de la Vigne du "Duc Sforce au Faubourg ^ J^ du Teuple.

LE Cardinal de Carpi nomma cette Vigne Horti PU Car- penfis , en mémoire de ce que Pie IV. l'avoit fait Cardinal Cette Porte peut eftre appellée Dorique , fi on a égard à l'Ordre qui la de'core , & ruftique à caufe de fes Bofïages j elle a de hauteur le double de fa largeur , qui eft de prés de fept pieds. Les Boflages des Contrefors font en pointes de dia- mant, qui doivent toujours être en angle droit : la bafe eftTofcane, ainfi que le Chapiteau avec la proportion Dori- que,de huit diamètres pris au nud. Les Vouflbirs en boflages ru- ftiques terminent fort à propos & rendent la manière de cette Architedure grande ; l'Entablement efl trop fort ayant plus du quart. L' Attique a les deux tiers de tout l'Ordre, & le Fronton à trois pans , qui pourroit être fuprimé , n'eft pas du gouft du refte , non plus que les trois pommes de pin. Quant aux Con- foles ruftiquées, elles font foibles fous cet Entablement, les Aigles &le Fefton font antiques de marbre blaac& la Porte eft de pierre.

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Porte nu Jardin Duc

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nR iIIll. Seigneur

S FORCE .

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Q) Rofils de U Tarte de la Vigne Sermonette^ & de -^ celle du Jardin du Duc Sforce»

PAr les Profils des murs de clôture de ces Portes, on voit que le mur de h première 315. pieds & deroy de hauteur, &celuy de la deuxième en a 12. à prendre au rez de chauffée de la rue , qui eft différent de celuy de la Cour à l'un & à l'autre de 3 pieds & demy qui efl une grande hauteur , n'ayant que 4. ou 5. degrez pourles racorderj c'eft pourquoy cesdegrez avec beaucoup de giron & de pente font encore difficiles pour les charois. Les murs ont environ deux pieds d'épaiffeur fans chaperon. Il fcroit à propos qu'ils euffentaumoins un profil en bahu pour l'écoulement des eaux. Ces deux Portes ont au dedans une décoration femblable à celle du dehors, exce- pté les colonnes à celle de Sermonette, &lesPilaflresàcelIe deSforce. Quoy qu'elles ne prefentent pas beaucoup de lar- î^eur de face par les coflez; comme elles ne font pas proches d'aucun bafliment, & qu'elles font percées dans des murs de clôture bien d'alignement, on les découvre de fort loin, bel- les font une grande diftindion»

?l, So.

D £ MICHE L'A N G E.

281

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PROFIL DE- LA PORTL SeRMONLTTL

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PROriL DL LA

Porte S force

Ta^ xâi..

Nfî

jji BASTIMEN^

LE Capitule moderne de Rome baftifur lesruïnes de l'ancien-, eft aiijottrdhuy nommé leTalats des Confervateurs du Teu^le Romain.

LA première ceinture de murailles que baftit Romulus, n'enferma que le mont Capitolin. Le Baftiment qui fut élevé defllis , & qui fervit le premier d'afy le, fut appelle Ca- pitule; parce que lors qu'on en fouilla lesfondemens, on y trouva la tefte d'un homme : ce qui fit augurer que Rome feroit la Capitale du Monde. Les Tarquins augmentèrent cet Edifice, qui ayant efté trois fois confumé par le feu, futaufli rebafti trois fois par Sylla , par Vitellius , & par Vefpafien. Après plufieursreftaurationseftant enfin ruiné parla fuccelïion des tems , il fut refait fous le Pontificat de Paul III. fur les delTeins de Michel- Ange, qui commença par le grand Perron à deux rampes du fondsde la Cour, oii eft au milieu une figu- re affife de porphyre , qui reprefente Rome Triomphante : aux coftez font deux Efclaves ébauchez de Michel- Ange, & contre les murs d'échifre des rampes , il y a deux figures cou- chées, dont l'une reprefente le Tigre & l'autre le Tybre. Pour la Bafilique& la Tour de l'horloge bafties fous Clément VIII. elles font de Martin Lunghi le vieux. Le deffein que je don- ne , eft la moitié du plan & de l'élévation du baftiment en aîle , ce qui eft proprement le Palais des Confervateurs du Peuple Romain, ouvrage de Michel- Ange autant remarquable par la belle compofition, queparl'exceîlencederexecution.

La difpofition du rez-de-chauflée, eft un Portique double interne & externe de foixante-huit colonnes de trevertin d'une pièce, d'Ordre Ionique d'une finguliere invention, déplus de deux pieds de diamètre , qui font ifolées quoy qu'elles Sem- blent toucher au mur, eftant nichées, pour donner une lar- geur fufBfante au Portique. Lesplatebandesont présdedou- ze pieds de portée, & des jambages reveftus de tables entre

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Flan d'une partie du Capitole

MODERNE DE ROME

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Petite Ccrur entre le rez. de chaicssée-etle pre'rvier esta.of .

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Chc

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Cam.mM.ricLute'i.

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A . Moitié de ùzPûrte qiu. s^voit dans La.

B . Portes se^mhLcLbie-r a

celle de Lctpa^-e 2. 8^ . C . Statue djLu^xiste D . Fastes CortsuloÀJ'ef . E. . Co^Lcnne rcstrvle. . F . Vranie G . ^tittre M.use Vl.Neptune . \.L'0 Ce^ZTL .

Basrhefs de M Aurele L Forita.ùn.e . M . Tb mb^au d AçripLnâ K .Tcmb-eeiu de Mamme& . O. Teste de brcmjze du. Colosse

de Ccrrfrnù-de . ,

P . Groupe du. Lion et du Ch.evti.L O .Tombectu antiaiLe,

P oydbicjiLe I dit

j>cu^ les Artis^ftns

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T> E M I C H E L'A N G E. jg.

les colonnes , font fermez d'une platebande de mefme décora- tion, dont h portée efl: égale à celle des colonnes. Lesfoffites ou plafonds font ornez de grotefques deftuc, fort proprement travaillez. Toutes les pièces de cet étage foat voûtées; il y en a fix pour les Chambres de Communautez d' Artifans , & le refte eft pour des Bureaux, & autres Appartemens neceflaires à un Hôtel public ou Maifon de Ville.

On monte au premier étage par deux rampes , dont les voûtes font fort riches defcuipture, & la petite cour de plain pied avec le palier interpofé entre les deux rampes, donne du jour fuffifamment. On voit dans cette cour quatre grands bas reliefs de Sacrifice &: de Triomphe de Marc- Aurele, & fur le palier, Uranie, & une autre Mufe. La grande SalledesCon- fervateurs qui paroifl: icy coupée , & qui précède la Salle d'Audience , eft ornée des peintures du Cheval'ierjofeph d' Ar- pin, font reprefentées les principales Aârions des premiers Romains, &aucofté F. eft le combat des Horaces&: des Cu- riaces. Les plafonds des pièces de cet Appartement retenus avecaflezd'induftrie, font portez pardes corniches & lambris dorez, & tout le refte eft d'une magnificence convenable à la dignité du lieu.

Quant à la décoration extérieure , ce qu'il y a déplus re- marquable, eft le mélangedes Ordres Corinthien &Ionique, qui réuffit en cet endroit avec tout le fuccés poflible; les grands pilaftres Corinthiens foûtiennent toute la mafle de cette Ordonnance; leurs piedeftaux ornez des moulures con- venables à cet Ordre , ont environ de hauteur deux neuviè- mes du pilaftre , dont la bafe pofe fur une double plin- the, comme à l'Arc de Titus. Les chapiteaux font un peu plus hautsquela proportion ordinaire, afin de paroiftre moins quarrez. L'entablement a plus du quart du pilaftre , qui eft un excès dans la proportion , & la baluftrade , qui a un peu plus que le cinquième, a trop de piedeftaux, ce qui rend les travées des baluftres trop petites, quoy que les pilaftres foient diftanslesunsdes autres, de fept diamètres. L'entablement

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2^^ -B^STÏMET^S

n'ed pas recoupé , mais continué fur une mefme ligne avec plus de grâce. La corniche Ionique n'excède point le nud du pilaftre Corinthien , &les renfoncemens pris dans le corps du mur , qui portent de fonds far les jambages , déchar- crentnon feulement les plarebandcs, mais donnent moyen par une large retraite, de décorer les feneftres à balcon. Pour la croiféedu milieu, diftinguée des autres par fes deuxfrontons & fes confoles de mauvais gouft , elle n'eft point de Michel-

An^'e»

On voit par le profil, le peu de roideur du comble, qui n'a de pente que la moitié de fa hauteur : & par l'erquiffe de l'aflTemblage de la Charpente , on peut remarquer la pratique des Italiens, différente de la noftre fur ce fujet. Les fer- mes font alTemblées fans mortoifes ny tenons, maisfeulement par des entailles & embrevemens. £t par l'intervale qui relie entre le poinçon & le tirant, on peut voirque toute lafermeeft en décharge furletijant; car pour l'entrait, il eft coupé au droit du poinçon, &c fe foûiient en décharge. Quant aux mortoifes & tenons , les Italiens ne s'en fervent point, parce qu'ils prétendent que les raortoifcs coupent la pièce. Pour les forces, elles font quarrées, & les pannes ne font autres quedes plateformes proches les unes des autres : Ainfi les chevrons qui font comme des membrures, & tous ces ouvrages de charpen- te, font fort légers, &d*unegrande portée, particulièrement fur les grands falons, parce qu'on ne fefert que de fapin , & ra- rement de chefnc.

Mais ce qui rend ce Palais confiderable, efl qu'il renferme les plus précieux reftes de l'Antiquité , comme la Statue équeftre de bronze de Marc-Aurele, qui eft au milieu delà Place, celles de Ce far &: d'Augufte de marbre. La Colonne RoftraledeDailius, IcsFaftesConfulaires, lesTablesdesan. ciennesLoix des Romains, &plulîeurs autres monumens. Or comme h plus grand honneur que pouvoicnt recevoir les an- ciens Roraai^.s conhftoit à îaifler leurs ftatuës, ou leurs noms dans le Capitole, cet avantage a efté aulTi recherché avec

PROFIL ET ELEVATIOM DU>fË DES AISEES DU CAPITULE ,

DE MICHE L-u4 N G E,

2R5

emprefïement par les modernes depuis deux ou trois fiecles. C'cft pourquoy on voit dans la grande Bafilique du fonds de la Cour, lesStatuësdes Papes Pa'ul III. & Grégoire Xill. &: dans la Salle des Confervateurs , celles de Léon X. de marbre , de Sixte V. d'Urbain VIII. de bronze, & lalVledaiHedeChri- ftineRernedeSuede; &: dans le Cabinet du Confeil, fetrou- ventcellesdeM. AntoineColonne, d'Alexandre Faméfe, de Jean François Aldobrandin, de Charles Barberin, & d'autres Généraux de la fainteEglife, qui ont rendu fervice au S. Siège dans divers emplois. Les Infcriptions qui accompagnent ces Figures font connoiftre les adions les plusconliderabUs de t eux qu'elles reprefcntent.

Le Pape Clément VIIL avoit commencé de faire baftir l'autre aîle femblable à celle du Palais des Confervateurs; mais cet Ouvrage ayant efté interrompu. Innocent X. le fit acheverparle Cavalier Carlo Rainaldi. Legrand Perron à de- grez rampans, & la baluftrade qui porte les Statues de Caftor k'dePollux, les Trophées de Marius& de Sy Ha, & la Colon - neMilliaire, font du deffein de Jacques de la Porte, &aubas de ce Perron les deux Sphinx d'Egypte antiques, qui font dt pierredeparangon ou de touche, fervent de Fontaine. Voilà en gênerai ce qui concerne le Capirole. Je donne enfuite quel- ques parties en grand du Palais des Confervateurs,

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BASTIMENS

CQOrte principale du Talais des Confervaîeurs dti -L peuple Romain au Capitale.

CEtte Porte eft la plus grande des fept qui font fous le Porti- que du Capitule , elle a de hauteur plus du double de fa lar^^eur qui eft environ de fept pieds, & le chambranle a deux treizièmes de cette largeur , les confoles qui foûtiennent les crofTettes, font arafées. Pour les croflettes, qu'on prétend eftre un ornement, il eft conftant quec'eft plûtoft un abus qu'une beautédans l' Architedure, quoi qu'elles foient fondées fur un exemple antique, qui eft le Temple de la Sibylle à Ti- volij Mais enfin cela a paru fi beau aux Architectes modernes, qu'il fe trouve des feneftrcs de Palais il yajufquesà huit crofTettes. L'erreur d'avoir introduit les Cartouches comme il en paroift un au deftus de cette Porte , n'eft pas moindre , & cette maniereoriginaire des Peintres & des Sculpteurs d'Italie , eftoit paffée jufques en France , oii l'on remarque des Bafti- mensdebongouft, dont la régularité eft fort altérée par ces fi- gures difformesqui ne fignifient rien. Ce n'eft pas qu'à la pla- ce d'une table un cartouche bien deffiné & mis à propos , n'ait de la grâce , mais il n'appartient qu'à ceux qui ont un jufte dif- cernemcnt, des'enfervir.

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Z> £ MICHEL-ANGE.

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BJSTJMENS

cpOrte d'une des Chambres de Communauté d*Ar- t^ ttfayisjoiis le Tort: que du C apitoie.

IL y a fix Portes pareilles à celles-cy fous le Portique du Ca- pitule, qui font d'une affez belle compofition, l'ouverture de cette Porte, a le double de û largeur, & le Chambranle eft un gros talon avec un filer. Les deux Pilaftres font en guefne de therme avec des canaux & des rudentures. On trouve peu d'exemples de ces Pilaftres , & il s'en voit deux à la Porte de l'Hôtel d'Effiat dans la Vieille rue du Temple à Paris. Le petit Entablement & le Fronton font d'un bon gouft , & les Confo- les plates en manière de corbeaux , y conviennent afïez. Il y a dans la Frife le nom de la Communauté à qui la Chambre eft deftinée. Le centre du Fronton qui eft au deftbus de la moitié delà lorigueur delà Platebande, eft mis de telle forte, que fi au lieu d'une Platebande la Porte eftoit fermée en plein cintre, ce même pomt de centre ne fortiroit pas de fafituationpouren tracer l'arc. Le Tympan du Fronton eft à jouravecun orne- ment de fer affez bien travaillé; tous ces Frontons font triangu- laires, & ceux du premier étage cintrez.

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//• «4- J^E MICHEL'ANGE. iZf

PORTE SOUS I^E PORTIQUE DIT CAPITOLE

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jpo H A s r I AI F N s

T^Ene[lre à Balcon au premier étage du Palais des Confewateurs au Capitale.

CES Feneftres portent fur les phtebandcs des colonnes Ioniques du rez-de-chauflée ; leur ouverture eft petite pour la façide d'un fi grand Palais, n'ayant que quatre pieds un quart de large fur un peu plus du double de cette largeur prife depuis le deiïus de h Tablette d'appui du Balcon. Le Chambranle n'a que le cinquième de l'ouverture. La déco- ration en eft riche , & Ton Ordre eft une efpece de Dorique compose par le proHl de Ton Chapiteau , &: Ionique dans fa proportion ayant neuf diamettres. L'Entablement a la cin- quième , compris le focle fous labafe qui eft attique, & la corniche retournée fous le Fronton donne de la légèreté. La diftince depuis le deffous de la platebande jufques fous l'Entablement , eft égale à la hniteur du mefme Entablement ; ce qui paroift un peu pefant. On fepeut fervir de ces fortes de Croifées pour le milieu d'une Façade , comme au Portail d'une H<^life, ainfi qu'il s'en voit au fécond Ordre du Val-de-Grace, de's. André de laValîe, &de S. Ignace du Collège Romain. Mnis il faut fur tout obferver de ne pas faire porter aucune partie de cette décoration à faux , ou par encorbellement de confoles, comme au Palais Farnéfe. En ce cas lors que la faillie n'cft pas fuftifante, ksPilaftresyconviendroient mieux que les Colonnes.

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DE MlCBEL^ANOn.

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BASriMENS

ULe^vation de front & de cojlé imt des Chapi- teaux Ioniques du Portique du Capitole.

LA figure extraordinaire de ce Chapiteau m'a fait naiflre l'envîed'en donner la reprefentation, pour faire connoître qu'il y a des compolîtions heureufes hors de la feverité des règles, lors qu'elles partent d'un grand fond de deffein. Ce Chapiteau a comme l'antique, les deux faces différentes ; fes volutes ovales & pendantes rentrées en fpirales&coutournées avec grâce , font un effet plus riche que fi elles eftoient arafécs, comme au Théâtre de Marcellus. Sa hauteur efl d'un module deux tiers , dont le tambour, compris fon orle, fait prefque la moitié du tout , & l'abaque eft auffi haut que l'ove, & l'orle au deflous. Cette partie depuis le deifus de l'aflragale , & qui détermine la hauteur du Chapiteau , peut eflre d'une autre matière comme de bronze, quoyqu^lefuflde la colonne foit de marbre ; fans craindre la difficulté qui arrive aux autres Chapiteaux Ioniques, oiàraflragalen'efl point réputée du fuft, quand elle eft taillée de grains & d'olives. La veuë de cofté ne paroifïant pas alTez riche pour celle de front, j'ay orné de feuilles d'eau & de refend une des Campanes qui forment le Baluffre, & j'ay laifïé l'autre liffe pour donner à choifjr. M. le Mercier Architecte, a mis en œuvre ce Chapiteau à l'Ordre Ionique du Veflibule du grand Pavillon du Louvre , avec la Bafe Dorique de Vignole moins foibie que l'Attique , parce que ces colonnes (ont pofées au rez-de-chauflfée &fans focle. On en voit encore un exemple aux quatre colonnes qui portent la Charte de fainte Geneviève , que le Cardinal de la Rochefoucault AbbéCommendataire de cette Abbaye a fait élever.

?l. 85.

DE MICHEL. ANGE,

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2P4

BASES ET CHAPITEAVX

mÊSmoÊ^asm

BASES ET CHAPITEAUX CORINTHIENS

de feuilles d'Acanthe & d'Olivier.

/j'Trés avoir fait réflexion combien il efl utile à ■^ ceux qui dejjinent ou qui mode lient l'Archite^îti- re , de joindre l'exaBitude des ornemens à la beauté des proportions; fay crû qu'il et oit nece (faire de don- ner en grand deux des plus beaux mode lies du Chapi- teau Corinthien & deux autres du Compofite , afln de rendre plus Jenfible s les efpeces de feuilles quiles décorent.

Y. Ntre une variété prcfquc infinie de Chapiteaux de Sculpture qui (e C- rencontrent dans les Ouvrages anciens & modernes , dont les feiiiU les font naturelles ou imaginaires j il eft confiant que celles d'Acanthe & d'Olivier font préférables à toutes les autres pour leur beauté' particu- lierequiena confirme' l'ufige. La feuille d'Acanthe qui a efte' le fujet de l'invention du Chapiteau Cormthien , fe trouve de deux efpeces, la Cultivée & l'Epineufc dont parle Pline Liv. zi. ch. ii. } c'cft de cette dernière qui elt la moindre , que fe font fervis les Sculpteurs Gothiques & qu'ils ont mal imitée. Pour l'Acanthe cuUive'e, qui eft plus refen- due, plus de'coupe'e & aifez femblableau pcrfil , ainfi qu'elle a efte' 'ail- lée aux Chapiteaux Compofites des Arcs de Titus & de Septime Severe à Rome, & au Corinthien de la Cour du Louvre; elle eft la plus parfaite, & a fa fleur par chute de gros boutons , comme elle a efte' imice'c aux qvands Chapiteaux Corinthiens de l'Eglife des PP. de l'Oratoire rue Saint Honore' , & comme j'en ai veu à Alger fur les coftes de Barbarie cette plante fertdehayc aux Jardins. Quant à la feii il le d'Olivier , elle fe trouve employée à prefque tous les Chapiteaux Antiques les plus ap- prouvez Seaux plus beaux Modernes: les grandes feuilles font forme'es par pluheurs bouquets de cinq petites feiiiiles chacun , il s'en trouve même de quatre feiiilles , comme aux Temples de Vefta & de Mars le Vangeur. Les canaux des tigettes font quelquefois tors , comme aux trois Colonnes de Campo Vdccino à Rome les hélices font eiitrelafle'es & la fleur eft une Grenade.

J'ay fait ces Bafes Corinthiennes , l'une femblable à celle du Panthéon, & l'autre à celle du Temple de Jupiter Stator à Rome : celle-ci a un altra- ga.'e de plus au defTus du tore fuperieur.

n 87.

C O R^I NT H I E N s.

ByîSES ET CHAP ITE AV X

lÇ(y

BASES ET CHATITEAUX COMTOSITES

de feuilles de Terfd & de Laurier.

LE Chapiteau Corapofice recient la même difpofuion & le même .nombre de grandes feuilles que le Cormthien ; mais au lieu de feuilles d'Acan:he& d'Olivier, celles de Perfil &c de Laurier y font em- ployées plus à propos pour le diftinguer du Corinthien. La kuille de per'ûl ell b plus découpée de toutes, & celle qui convient le mieux aux ouvraces délicats & de métal. Pour la fciiiUe de Laurier, elleelt prelque femblable à celle d'Olivier i, excepté quelle eft plus grande & un peu ondée : c'eftpourquoyilnefautfaire fes bouquets que de trois ou quatre fei'illes. Les Volutes du Chapiteau Compofite ( qui lont les loivques angulaires ) doivent eftte des plus riches & fleuronnées , parce qu'elles font Ja principale différence d'avec le Corinthien. Elles fe traitent de deux manières, ou ouand elles femblent fortirdu vafe ou tambour du Chapiteau , & pour lôrs elles font apellées Volutes naifïaates , comme celles de l'Arc de Titus, de VIgnole, de Palladio & de Scamozzi : ou lors que leurs tiges fout droites & qu'elles partent de derrière la fleur de l'Abaque , comme aux Arcs de Septime Severe, & des Orfèvres. Les Oves de ce Chapiteau peuvent cftre fleuronnez quand l'ouvrage eit riche & grand , & la rofe qui luveltlaplus propre, eftuneefpece de fleuron panaché, comme il s'en voit à la plulpart des Antiques. Pour ce qui regarde le travail des Chapiteaux, il faut que le Galbe qui en eft l'ébauche foTt bien contourné , & que dans les feiiilles il y ait de la légèreté par leur dégagement , & de la foîidité , par le moyen des tenons qu'on laillo dernere. On doit éviter fur tout de donner dans le goût fec , c'eft à dire défaire les arêtes du contour des feiiilles trop vives, ce qui les fait reflémblet à de la tôle découpée. Quelquefois au contraire ks Chapiteaux deviennent pefans lorfque les feiiilles n'en fout pas affez délacées & évidées.

J'cmploye ici pour le Chapiteau de feuilles de perfil , laBafe Compo- fi:e uc Vic'nole , oui a une atlragale moins que la Corinthienne , & pourcclurdcs feiiilles de laurier je me fers de la Bafc AttiqiiC , comme la plus régulière de l'Architedture.

FL 8 S.

fh 8î;

composites:

1P7

ipS

nASES COMPOSE'ES

1 BASESCOMPOSE^ESETCHAPITEAUX * SYMBOLIQUES.

c^E donne feulement deux efpeces de Chaçheaux fjmhoUqties, J parce Jd eftprepiue tmpgible d'epmfer U dtverfue des or- Jmens dont on les peut décorer. La Bafe ornecejl extr..ord,natre,^ a moins de rr. ouïmes cjue la Corinthienne.

T- Es meilleurs Architedcs conviennent qu'on ne peut inventer de dif- LpofLn plus agréable que celle du chapiteau Corinthien , & tout ce qui si pu Lire a'eltéd'ei changer feulement les efpeœs de feuilles, 8^ ly mê°er quelques ornemensfignificatifs pour fervirdatributs aux Eifi- ce C eft pourquoy Jofeph rapporte que l'Ordre du Temple de Salo- monétoi Connîhien ce qm fembleeftre confirme par Vilalpande , qui do" ne aux Colonnes myrteneufes du Porche de ce Temple qui avoient Sx coudéesdediametre, les proportions Corinthiennes, & il prétend comme rav dit cy-devant, que les Grecs ont pris leurs proportions fur ce "rModlude^aplusparliteArcImea

•Livre des Rois, e'toient faits de branches de Us avec des grenades , & a

peu près de la manière qu'ils font deflinez dans Vilalpande ; mais comme

?!s n'ont pas la -race de celuy du Livre du Parallèle, qui eft de feuil-

dep ri r a'rbrefortcommundans la Paleftme, j'ay fu.vx ce dernier

xer^pleTsc 'ay pns la liberté d'y mettre des cornes de bélier pour

voUues comme f\-mboles des vidimes de la Religion Judaïque.Ces or-

ita^'peu'em convenir aum fort à propos aux Egliles des SS Martyrs

pa^ce qiL le palmier eft le Symbole delaViftoire, & de la Conftancc

avec laquelle ces Héros du Chriftunifme ont comme des Yidimes , repan-

du leur fans pour la Foy. .

Lors quits'eft agi d'inventer un Chapiteau qu on put nommer d Or- dre Frai cois, entre plufieurs produdions qui parurent alors j celles qui ont le plus aproche'dela difpofition & des melures Corinthiennes , ont X' eceuësrvecleplusd'apr'obation. On s'eft fervi de Panaches au heu de Feuilles, difpofées de la mefmc manière que celles d Acanthe&d Oli- vier Laplumc d'Autruche,quieftflexible, fait un revers aflez narureli mai^ cette quantité de petits brins a quelque chofe de chetif, fi elle n eft iccompocrnée d'autres ornemens -, c'eft pourquoy outte la Couronne de Prince qui M. Peraut avoit mis fur l'aftragale de la Colonne , , y ay a,ou - les Cordons des Ordres Militaires de S. Michel & du S. Efprir , que M. Girardoiravoit introduit dans un Chapiteau qu'il inventa alors i ainh les Volutes eftant ornées de plumes de Coq , avec la refte de cet oifeau , ou un Soleil pour fleur, ce Chapiteau fera aulli Royal que François. -

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PI,S9' ^T CHA?irEAVX STMBOL.

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BASXS C O:\rPO SXX s et CH ATITEA-UX S Y^IB OXiQTJB S

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^ J N K £ tV Ji E s

CANNELURES RUDENTEES

ET O R N E' E S.

r^Omme lesRudentures& mtresfemhlablesOrne- ^ mens enrkhtjfent fort à propos les Colonnes délica- tes, fay choijî les plus convenables par rapportai Or- dre & a la largeur des Cannelures.

F. rolonnes Antiques de marbre font la plafpart cannelées, &qucl- T Le .TfrX^e'es avec des bâtons jufques au tiers, comme les X^ qoes - unes [^^f f^^' ^' nftannn OU avec des rudentures plates , Corinthiennes de 1 Arc de C°"i^^^"";i°^^^e7trouve peu dont les can- comme.I y en adansle P^"^^X^,3"^^^^,;^endrt c^^^^^^ n'eftant

nelures foient remplies ^^.[^"^l'^S^'i^pru 'ofent efttc les feuilles du pas plus contraires a la ^ ^^^^ ^^ 1^^ Colonnes les plus fvdtes ?^P'rLaUtT"e""oùvra;e &Tla ^an^ & les Colonîies de de- î;:;strl^^^rlXe^usricb.que.lles^e^de^

-17'" '^;\^urnrT;:r^S -uli^er'ne;? LiUe'erl la Fnfe Tl e^ïïspXes'd«ïambris de revêtement, & les Colon- fculpee. Les maures " rl'Aurcls , & autres morceaux de

Menu,ler,equ 1 fau ca> me c , p ^^P^ ^^ ^^^^ ^^^^ ^^

ncmcns, parce qu ils P="J"' = «nvaui font à jour comme les tu- t PT^'lÎ'ustSuest «"s "il? Je' baguLes. Uc fubfiftcu bans tortiUeî, ^",Y'ii", ,„ -^q- de bac^uettes les cannelures, & on n..eux f-«j--^;j-,^Sescommèaux Colonnes de l'Egl.fe de Sainte en met encore ^^^^^ *=°^' ^,^ en devient trop confus. H faut

Agnes h°^\^;/°"^;,;Xe ?o>t moindre lors qu'on y raille de ces or- cjue le "<>";^b;;j^^ 7~^ , en forte qu'au Ueu de x4. qui

nemens, pour les d^S^p".^ , »■, . en ait que lo.&mefmc que font ordinairement au ^«""fhien 1 n y en .^^^elure. On

chaque cofte n'ait ---°" ^^^ J^^^ „1 /e/f ou 1 s fa.lant fortir de d.fpofe ces ornemens de diftcrentcs '^^nieres , Colonnes Ioniques

rofeauxde la lo^S^^^^^^^^ "n e m^ere en ^^^^^^^ T^ns

f^lcrl^^eU^"^:v; a^=isi -t

-.t^^Ir^eSol^"^^^^^^^^^^^^

p/.5J0t

RVD ENTETES ET ORNE' ES.

3-01

i 'Rudent- a bas ton. j .^ud a. haauette. 4. Jtoseau âtXauricA

ôHudent a. cabtc .

y.Huden jJiuMes Je refend. .

S IRud. j. cordelette

o ■l'euiues tenir nan

tes a. f<rur xo.Ituoans tzrrtdles iJ. Ter/es et O lires 13. Rtnceaiux, J.J . Culots ±4.!l.tge dejèuules

g.Tiae d^4caiUhe ± ôlioe de rosettes ly Falmettes . i3 Xaumret roses t a J'euiUes de Cfiesiu z o loncs fieu^bines XX Sntrel dejèuiiles

de rcfènd iiSatre/as aye COiTut/les . ■),7^0uqtÀetsJeI,aur j, 4. FostesjTeuro nne %^ G-rotesiju- ~etrroseJ xSIones coudes etr

r'oses' T.'j £n trel aw!c roses %8 Ti^e-deXis

\\pioe c^:srNi:xT^uxs iiuDX:NrTï:xsi:T oicxiïv^j.

Pp ii;

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COLONNE

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COLONNE AVEC DIVERSES BANDES.

-p len que les Colonies de cette efpece ne [oient pas fort en ff^ge , comme il s' en voit cependant de treS' belles ou la richejfe (jr le ^f^*'- vatl -n ont point été épargnez., f ay jugé que celle-cy neferottpas a re~ jet ter y la variété de fes ornemens pouvant la faire mettre en œuvre avecfuccés dansplufieurs Ouvrages,

ILcft confiant que la beauté naturelle d'une Colonne cft d'eftrc d'un feul bloc de pierre ou de marbre, fans autre ornement que la ^race de fou contour i mais comme la matière ne repond pas toujours a cet avaiuai;e , & qu'on clb (bavent oblige de la faire de pluficurs tambours : les Archicedes fe font avifez pour en cacher les joms d'interrompre la lont^ueur du fuft par des bodages ou pareils ou mêlez pour la rendre rultique, ou par des Bandes cfpace'es fur un fuit cannelé pour la faire plus riche. Il y a deux chofes à remarquer dans ces Bandes , leur difpofidon & leur variété elles fe trouvent dilpofe'es de différentes manières félon lecaraftcre de l'Ordre & la richefle du trayail. Aux Colonnes Ioniques desThuillcriesilyacinqBandcs dans la hauteur du fuft, dont îhacune ell couronnée d'une ceinture de feiiilles d'eau, & la première Bande cft au deflusdela naiflance des cannelures, ce qui n'eft pas de mefmeaux Tofcanes duPaffage de la Galerie du Louvre, la première Bande des fixquien ornent le fuft cannelé pofe immédiatement fur la bafe ; ni aux Comportes du Portail de S. Efticnne du Mont , il y en a huit qui laiflentneufefpaccs ou tambours dont les cannelures terminent quarré- ment. La variété de ces Bandes confifte dans la diverfité de leurs orne mens & profils fur une mefme Colonne, comme lors qu'elles font enri- chies d'Armes , deDevifcs, de Symboles, de Compartimens, &c. le tour hill:orié& accommode aux lieux & aux perfonnes , en forte que ces or- nemrns fans cflre répétez en deviennent fîgnifîcatifs. Cette Colonne peut encore cftre confiruite d'une autre manière, en faifant, ou fon fuft cannelé de marbre blanc & fes tambours de marbre de couleur , ou le con- traire. Quant à la proportion des Bandes , elles ne doivent pas avcir plus d'un module de hauteur , afin que le du fuft pareille davanta- ge. Enfin quoy que ces Colonnes ne fbient pas des exemples de la plui régulière Architeiilure , elles peuvent néanmoins fervir fort à propos , étant Ruftiques aux Grotes & Jardins , & étant délicates aux décora- tions des Scènes des Théâtres, des Arcs pour les Entrées publiques, de Catafalques pour les Pompes funèbres, &c.

?/.9i-

uiFEC DIVERSES BANDES.

303

Jcincle a Ba l'ec Cfcius Ccru. 'dcts etrcses _/ . ^'iscs de paiiLCt

i ande a LiAel ;<'^^ /<?i" ytr-ni^s de. ' 'LUice sx/ute^iiics '.Là Pahne-T et de Lauriers C

Bande alalon axLec ccurcniies et qtLeiteJ cLi Pac jiD Rj^es, Gulots et dtb'e.lcLS Er

Bande ave Asti-aaale atlL a. AnSescLev a . nt£r etculûti <}cu blesF. ccmparti mens àe Listels

Bande aCa\'et

a ut a entrelas et culcts H Icncs et fLettrcms I .

Bande avec C^art* de rond

CfiLL a entr^elas liens et If u eue s de Pacn K .

\AŒC DIVERSES BANDE5r

304

D l S P O S I T r 0 N S -DP.

DISPOSITIONS DE COLONNES ET DE PILASTRES.

<>f^Ay reprefenté ces Colonnes par leur plan , parce J qu'elles n'auroient]pû être conceu'és par leur ele vatton ', ce qui m'a donné iinfujet de critique de quel- ques difpojîtions qui ne font pas à imiter , qiioy qu'elles fe trouvent dans des Ouvrages approuvez»

Toutes les Inventions dans les Arts ayant eu pour principe le defir de la nouveauté, les Architedles qui ne fe font pas contentez des figures ordinaires , en ont cherche' d'extraordinaires, autant pour le di- (tinguer, que pour quelque raifon particulière. Ainfi ils ont fait des Colonnes ovales, pour en dimniuer la faillie ; des Colonnes à pans , pour recevoir plufieurs retombées ; & des Torfes à jour à deux ou à trois ti- ges , pour faire paroître la delicateflc du travail, & mefme ils ont prati- qué des Elcaliers à noyau ou fufpendus dans les Colonnes Cololfales pour y monter comme dans une Tour. Quant à la difpofition , la ne- cefTité contraint quelquefois de prendre des licences ; mais il faut évi- ter celles qui font poiitivement contre les règles de l'Art, ^omme de doubler ou de flanquer les Colonnes & les Pilaftres , parce que cette pénétration de Corps mutile les Chapiteaux & les confond. Pour les Co- lonnes liées & cantonnées, comme il n'y a aucune neceflltéde les faire de cette forte , c'cfl: un abus, parce qu'on doit plûtoft chercher àifo- ler les Colonnes qu'à les trop engager ou nicher ; c'eft pourquôy lors qu'il n'y a pas fuftifamment de place, il y faut pliltoit mettre un Pi- laftre. Les Groupes de Colonnes femblent encore aulît inutiles , dau- tant que cette multiplication de corps ôte le plus bel effet des Porches Pe- riftyles , Colonnades , & autres Colonnaifons , qui ell de pafler Hbre- ment entre les Colonnes. Aulli Vitruve dit qu'on ne doit ferrer les Co- lonnes plus prés que le Picnoftyle. Le Pilaflre plié cft auffi faux dans fon principe, que celuydans l'angle eftvray ; parce que^Je Pilaftre ifo- Ic appelle Ante, eftant parfaitement quatre, on doit fuppofer qu'il eft dans le corps du mur, & que ce qui en excède le nCi n'en eft qu'une face ou une encognure. Pour les Pilaftres ébrafez , c'eft: une fujetion d'un pan coupé, il faut obfcrvcr que les deux moitiez foient chacune plus lar- ges que le demi -diamètre pour dégager les hélices & la fleur; comme il a efté pratiqué à l'Eglife de S. Pierre de Rome : & lorfqu'il ny a point de tribune ny de niche , comme à la Sorbonne , l'entre -pilaftre doit avoir au moins un dcmi-diametre.

i"<.i?2.

Pi $z COLONNES ET PILASTRES.

3^5

Colonne

5 , . Colonne

OVaie . Colonne arans. lumelec .

f°ri?n?f Colonne Ter.

Col.

CoIonneA«.,uIax.e . ^e dera;xi.rpffire.

Colonnes Groupées

Colonne Attiq^ue

ilaftre axi5 lAnole

Colonne^ Cantonnées

Paais Coupei

,^^piSFOSITIOyS?. C QLOyXES . ^ PI L ASTRE S^, ,,^

Pilailre PKe

^q

COLONNES

IdIVERSES ESPECES

D E

COLONNES

Extraordinaires ôc Symboliques.

OUTR E les Colonnes ordinaires dont il a efté parle dans le cours de ce Livre, voici le deffein de plufteurs autres ejpeces de ce principal ornement de l'ArchiteEitire , autaiitpour en faire connoître la va-^ rieté , que pour exciter ceux quife mêlent du depin a produire quelque chofe de nouveau & de raifonnable fur cefujet.

LE s Colonnes qui n'avoient d'abord fervi aux Edifices que parneceOTité, fuient enfuite employées par magnificence, qui alla à un tel excès qu'on en éleva des Colofles pour fervir de Monumens. Jedivife ces Colonnes extraordinaires en trois claiTes , dont la première eft des plus grandes appellées CololTa- les, qui font toujours rolitaires& font un ornement particulier détaché de toute ordonnance d'Architedure. La féconde , des moyennes qui entrent dans la compofitiondes Baftimens, & ont leur ufage comme les ordinaires. Et la dernière, des pe- tites qui fervent à enrichir les Tabernacles , Cabinets de Mar- queterie, Buffets d'Orgues, Horloges, Pendules, &autrcs Ouvrages délicats.

Les Colonnes Coloffales font Maflîvcs ouCreufes, Statuai- res ou Zophoriques , Triomphales ou Hiftoriques , ou en- fin Aftronomiques. De toutes ces Colonnes l'Hiftorique peut palïer pour la plus augufte, parce qu'outre la Statue d'un homme illuftre qu'elle porte, elle reprefcnte encore fes lâions héroïques : mais il faut avouer que nonobftant cet

h'

^XTRAOR-DINAIKES. 307

avantage \\ y a quelque confulion dans la richefle de Ton ' travail , principalement lors que les fujets y font traitez dans un J3as-relief continu en ligne fpirale , comme aux Colonnes Trajane & Antonine ; au lieu que fi zt% fujets en eftoient feparez par bandes avec infcriptions elle feroit en- core Chronologique , parce qu'elle contiendroit les Faftes d'une vieauffiheureufequeglorieufe. I

Pour la Colonne Triomphale, il n'eft pas neceflaire quel- le foit creufe : & entre les couronnes qui marquent les ex- péditions militaires, & qui cachent les joins des tronçons, il pourroit y avoir des Armes de Provinces & des Profils de Villes conquifes : ce qui rendroit encore cette Colonne Ho- norable.

Pour la Colonne Aftronomique elle doit eftre creufe, parce que ce n'eft qu'une efpece de tour ronde pour fervir d'Obfervatoire fur les mouvemens de la Sphère & des Aflrss. La Colonne Phofphorique, qui eft aulTi Coloiïale , peut eftre d'une énorme grandeur , & baftie à la tefte d'un Mole ou devant la Chaifned'uneDarceoud'unBaffindePort de mer, pour luy fervir de Fanal.

Quoy que la Colonne Roftrale foit petite dans fon ori- gine, on pourroit néanmoins fur cette idée en ériger une Coloffale de marbre de couleur , dont le piedeftal , la bafe , & le chapiteau feroient de marbre blanc , & les poupes & proues de vaifleaux & de galères avec la Statue feroient de bronze doré \ & il n'y a point de doute que ce monument conviendroit mieux à la gloire du Roy dans quelque Ville Maritime , devant un Arfenal, une Maifon de Ville, ou quelqu'autre Edifice public , qu'aucune Statue Equeftre qu'on luy pût élever.

Or comme les Colonnes Coloiïalesfont purement de ma- gnificence, il eft neceffaire qu'elles foient élevées dans de grandes places pour eftre veuès d'une diftance proportion- née , & que ces Places ayent une décoration conforme à la dignité du Monument , comme le Marché de Nerva &

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,o8 COLONNES

celuy de Trajan , qui clloii: aulïi riche d'Architecture que h Colonne Teftde Sculpture.

On voit encore par les ruines de plufieurs Antiquitcz, combien ces Places accompagnées de Colonnes , eftoient en recommandation chez les Anciens , & même on juge par ce qu'en ont écrit les Hiftoriens , & par de certains efpaces qui font reftez vuides , de la figure & de l'ufnge de ces Pli ces, qui fervoient d'Hipodromes , de Cirques , de Xyftes , de Paleftres, de Naumschies, de Viviers, &'c. plûtoft pour le plâifirque pour l'utiHté , comme nos Halles , Foires , & Marchez.

La beauté des Places publiques procède de leur régulari- té & de leur fymmetrie : par leur régularité on entend qu'el- les foient comprifes dans des figures pirfaites , comme ron- des ou ovales, quarrées ou oblongues, en forte que les an- gles & les cotez en foient droits : & par leur fymmetrie, que l'Architedure en foit ou uniforme , c'efl-à-dire qu'elle règne également à l'entour avec un Portique public , ou ref- peélive , les Bdtimens des cotez oppofez efiant égaux , ou rnémc differens, pourveu que ce foient des Palais, des Hôtels, & d'autres Bâtimens confiderables. Quant à la fîtuation d'une Place il efl avantageux qu'elle foit plûtoft devant une grande rue, com me celle qu'on bâtit OLieftoit l'Hôtel de Vandôme à Paris , parce qu'on la découvre plus facilement ; que fi elle eftoit renfermée dans une ifle de Quartier, comme la Place Royale qu'il faut aller chercher.

La meilleure difpofîtion d'une Place , c'eft quand elle efl traverfée d'une grande rue par le milieu , qui fouvent eft croifée d'une autre, ainfi qu'on le pratique dans les nouvelles Villes plantées de fymmetrie , comme celle de Verfailles. Quant aux retranchemens qui fe font autant pour l'utilité publique, que pour l'embelliflement des anciennes Villes; il faut que non feulement les maifons des rues dreffées d'Ali- gnement fe bornoyent , en fupprimant les faillies & avan- ces fuperfluës au delà des murs de face réglez par le Voycr:

E rr R ^ o p D r AT ^ / R E s. ^^ >.

maison doit auUif.ire de. entré-coup, s en certains Carrefours & des pans coupe, auxenrognures des Rues, pour faciliter le rournant des charois & en rendre les entrées & les ilTuës corn- modes.

Us Colonnes Milliaires à l'exemple de cellc-cy ne font pasColoflales, quoy qu'elles foient Solitaires : & fi l'on en introdmfoit l'ufage comme autrefois chez les Romains, qui es plaçoient fur les grands chemins pour marquer ainfi que les Pierres & Termes milliaires les diffances des lieux & dans leurs Carrefours pour enfeigner les différentes routes', il hudroit pour les rendre plus utiles qu'elles fuflent auffi Gnomiques avec des Cadrans fobires , parce qu'elles mar- queroient encore les heures du jour aux Voyageurs. Les Co- lonnes Funéraires & Sepulchrales font ordinan-ement feules & d'une moyennegrandeur, ainfi que les Limitrophes & les In- dicatives.

Les moyennes Colonnes extraordinaires , qui font celles qm entrent, comme j'aydit, dans la compofition des Edi- fices fe peuvent varier de plufieurs façons : on peut faire les Rufliques d'autant d'efpeces qu'il y a de Bolfages. Les Co- lonnes Bandées ont de la Sculpture fur leurs bandes , & ce qui paroift du fuft eft cannelé. Mais toutes ces Colonnes, de quelque matière qu'elles foient , mêmeFufibles, ne doi vent efire employées que par rapport au lieu qu'elles déco- rent, comme les Colonnes en balufires fervent aux Clô- i tures de bois, de fer , ou de bronze; les Belliques qui ont {| la forme de Canons conviennent aux Portes des Citadel- ( les, des Arfenaux& des Fonderies : celles qu'on nomme Menianes, aux Balcons ou Menianes qu'elies foûtiennent : les Marines couvertes de glaçons ou de coquillages, aux Grotes , Fontaines, Nymphées & Pifcines : les Colonnes Feuillues & Pjftorales , aux Portiques des Jardins, Grotes fatyriques , Laiteries , &: autres Bâtimens Champêtres , & celles de Treillage aux Berceaux , oî:i les Pilaftres convien- nent mieux & font de moindre faillie & dépenfe : & en-

^j^ COLONNES

fin les Hydrauliques aux Cafcades; ces dernières fe font de plufieurs manières, & il fort du haut de quelques-unes un . Bouillon ou Jet d'eau , qui en retombant forme de Na- pes droites ou en fpirale , comme celle-cy qui eft à Frefcati.

Les petites Colonnes font le plus fouvent Prétieufes à caufc de leur matière , comme de Lapis, d'Agathe, d'Avan- turine, ou de divers Jafpes rares; furquoy ilfautobferverque les veines ou taches de ces pierres choifies foient petites à proportion des Colonnes , & que les couleurs détachent du fond contre lequel elles font pofées : Ilyen a même de Dia- phanes, comme celles de Criftal, d'Albâtre, & d'autres pier- res tranfparentes. Ces petites Colonnes font ordinairement faites au tour, & la plus finguliereeftlaTorfeévidée à jour, qui fe fait de deux manières , ou de deux tiges torfes à l'entour d'un noyau , ou de trois tiges tournées en fpirale. Il s'en voit de marbre de cette dernière forte qui peuvent palTer pour un chef-d'œuvre en ce genre. Les Colonnes de Bas-relief fer- vent de fond à la Sculpture, & les Feintes à la Peinture. Et il s'en fait aufli qu'on peut appeller Lumineufes , pour les Fêtes & Illuminations, &deCorolitiques pour les Décorations de diverfes fortes.

Voila une partie des Colonnes Extraordinaires , qu'on peut appeller Ingenieufes , fans parler de tant d'autres qui palTent fous le nom de Compofées, qui outre qu'elles font éloignées des proportions ordinaires , font encore chargées d'orncmens confus qui oftent la grâce de leur contour. Teb font les Ceintures à l'endroit du renflement , comme il s'en voit à l'Eglife de S. EuftacheàParis : d'autres qui font rufti- quées avec de petits boffages en pointes de diamant ) com- me à la Maifon bhnche de Gaillon prés de Roiien. Or comme le Chapiteau eft le principal ornement de la Colon- ne, & que fa beauté confiftc dans la proportion, le choix, & l'arrangement de fes feuilles , aufli ne faut-il pas fubfti- îuerà la place de ces ornemens qui luy font propres , des Fi- gures, des Animaux, des Trophées, Mafques, & autres ca-

wmiÊmmmmmmÊmmmmmmmmmmmimmmmmmimmmmm^

^XTRA0RT>INA1RES

3ït

pncesqmne font que des produdions imparfaites, fansdeffcin m rapport d'ufage, &: dont les Bâtimcns gothiques &étran- gers, aufli-bien que plufieurslivres font remplis. Ilfautnean- iT.oins excepter de ces Colonnes les Symboliques, lefquelles quoyquecompoféesont leur beauté particulière, à caufe des attributs convenables dont elles font enrichies. C'eft pourquoy lors qu'on regratte les Façades pour quelque racordementou réparation , il 'aut retondre tontes ces faillies inutiles ; & s'il eft poir]ble,plûtoftincrufter des bafes, chapiteaux & autres mem- bres, que de repeter ce qui eft de mauvaisgouft dans la partie neuvequieftàconftruire.

Il feroit aifé d'accomm oder à nos ufages la plufpart de ces Co- lonnes extraordinaires, &:parexemplel onpourroit fort à pro- pos élever une Colonne Militaire dans un endroit fignalépar uneviâoire, parce que la Colonne, particulièrement l'Atti- que, eftant un monument durable &ifoIé, elle recevroit avec ordre fur fon Fuft & fon Piedeftal des Infcriptions & Trophées, pour marquerlesplus notables circonftancesd'uneExpedition. Onpeutdoncconclureparcequieftdit cy-delTus, combienil eft important à ceux qui ont h diredion des Ouvrages, aux Architedes qui les inventent & aux Sculpteurs qui les exécu- tent , d'avoir connoiiïance de l'Architedure antique , foit parles voyages, foit par l'hiftoire, ou du moins de s'en faire mftruire, parce que les Ouvrages doivent eftreplûtoftconlî- derez par leurs convenances aux lieux, aux ufages &: aux per- fonnes, quepsr la matière, le travail, &ladépenfe.

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TIEDESTAVX

DIVERSES ESPECES

DE PIEDESTAUX EXTRAORDINAIRES.

T Es ^lans & les Elévations des Tiedejlaux ex- '—^traordmaïres que je donne icy , font 'voir que cet Ornement d'Architecîtire peut eftre traité dtfftreni' ment fdon les fiijets qu^il porte»

IL n'y a gueres de partie dans 1' Archite(5lure qui foit plus arbi- traire que le Piedeftal , &: Ton puifle prendre plus de li- cence fans s'écarter des règles, puifqu'il n'y en a pointdeprel- critesparlesexemplesdel'Antiquité, ni par les préceptes des Architeftes modernes , qui n'en ont pas fuffifamment écrit, (car je ne parle pas icy des Acroteres & desPiedeûauxdes Or dres:) C'eftcequim'afaithazarder ces defleins, pour donner fujet aux Architea:es& Sculpteurs, non feulement d'inventer de nouveaux Piedeftaux , mais encore fe fervant de ceux- cy, d'en faire les profils en grand , & d'ajouter les Socles qui manquent à quelques-uns , & que le peu degrandeur de ce Vo- lume ne m'a pas permis d'inférer icy.

Quoy qu'il n'y ait point de proportion déterminée pour le Piedeftal , & que fa hauteur dépende de la firuation ôj de h figure qu'il porte, cependant quand il eft au Rez-de-chauf- fée de dehors ou de dedans , on luy donne ordinairement les deux tiers ou les deux cinquièmes de la haureur de la figure: &pluselleeftmaffive, plus le corps du Pied.ftal doit eftre fort &bas, comme on le pratique dans les Ordres, oiileTofcan, qui eft le plus court & le plus maffif , eft toujours au Rez- dc-chauflée.

Avant

E XTR yiORT) TN u4 TRE s. 515

Autant que les Piedcftaux des Ordres doivent eftre fimples & réguliers , autant ceux-cy peuvent avoir à proportion des formes ingenieures& extraordinaires fclon le caradere, l'atti- tude & la fituation des figures. Les moindres Piedeftaux fervent à porter les Statues en pied qui font antiques parfai- tes, ou torfes reflaurés, ou enfin modernes ; entre lefquelles il y en a de nues comme la plufpart des Grecques , & de vetuës comme les Romaines : & les unes & les autres font Divines, Héroïques, Auguftes,Symboliques,ou Allégoriques. Mais parce que de toutes ces figures les unes font de propor- tion pefante & les autres fveltes par rapport au fexe, à l'âge & à la qualité , il faut auffi que le Picdeftal en foit différent de hauteur , de profil , & d'ornemens. Quant aux Piedc- ftaux figurez , qui ont des retours ou pans coupez, ou qui font flanquez , arondis ou échancrez en leurs encogneures; ils fervent plus ordinairement à des figures légères: & ceux avec avant-corps cintrez ou droits , à celles qui ont des ani- maux ou des attributs à leurs pieds, qui portent avec grâce fur ces parties faillantes.

Les Piedeftaux des figures affifes ou I genoux, comme font celles des Papes & Prélats , des Hommes de lettres & de robe, qu'on érige dans les Parvis ou Places devant les Eglifes, dans les Chapelles, & prés des Maufolées, Sépultures, & autres en- droits, doivent être moins hauts que larges, ces figures ayant i plusdeplan, que celles qui fontenpied. Si l'on a plufieurs || figures d'une même hauteur à placer , il eft plus à propos pour la variété de fe conformer à leurs caraderes efe à leurs attitudes , aue de fuivre une uniformité de fymmetrie pour les Piedeftaux ; principalement lors que ne faifant point par- tie d'une ordonnance d'Architeâure , ils font répandus dans un grand efpace , & étant ifolez font un fujet feparé & in- dépendant. Mais il faut au moins obferver dans les Salons, Galeri.s ou Allées , que les Piedeftaux des figures refpedi- vemenc oppo;ées foient pareils.

Les P.edeftaux des figures couchées , telles que font les

5T4 PIEDESTAVX

Fleuves , Rivières, &:c. comme l'Océan, le Tigre, ie Nil & le Tibre qu'on voie au Capitole & au Palais Farnéfe à Kome , doivent eftre en longueur avec peu de hauteur, & peuvent avoir leur en faiut , & leur corniche & leur bafe peu chargée de moulures. Mais à l'égard de ceux qui portent des figures de femmes, comme delà Cleopatre, de la Nymphe à la coquille, & autres délicates, les profils en doivent eftre légers avec des ornemens dans leurs tables.

LesPjedeftaux triangulaires, qui font les plus extraordinai- res & le moins en ufage , fervent pour porter les Colonnes funéraires avec des vertus , des génies, ^ autres attributs à leurs encognures, les Lutrins d'Hglife, les Statues Hydrauli- ques, &les Obelifques d'eau comme à l'Arc de Triomphe d'eau de Verfaillesj&c; ils fe font de divers profils , comme à plomb, en adoucifTement , en baluftre , & ces derniers font imitez des Autels antiques desPayens, & particulièrement du Trepié d'Apollon Pythien à Delphes.

La grandeur & la forme des Groupes, qui font ordinaire- mentifolez , règlent le plan & la hauteur de leurs Piede- ftaux : par conséquent ceux qui ont plus de figures & plus d'étendue, doivent avoir des Piedeftaux moins hauts que les autres ; fur ce principe s'il faloit faire un Piedeftal pour le grand Groupe quieft au Palais Farnéfe, font reprefentez Zethus& Amphionqui s'efforcent d'attacher par les cheveux Djrcé aux cornes d'un Taureau, il faudroit qu'il euftpeu de hauteur , &: que ce ne fût qu'une manière de focle avec bafe & corniche ; parce qu'autrement la terrafTe de ce Groupe étant trop élevée, une partie de l'Ouvrage feroit au deifus de la veuë. Mais au contraire un Piedeftal pour le Groupe de Laocoon, &defesdeux enfans, feroit à proportion plus haut, le étant un parallelograme en longueur , fur la face de de- vant, qui auroit une fois & le quart de fa hauteur ; ainfi on peut étabhr pour précepte que plus les Groupes font hauts avec peu de plan, comme un Raviflement de Proferpine par Pluton , ou de Pandore par Mercure , plus leurs Piedeftaiix

^Pi«P

EXTRAORDINAIRES,

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doivent eftre hauts, & b figure ronde , échancrée, ou arondie par les cncognures , leur convient mieux qu'un plan quarré, parce que toutes les veuès en font riches.

Les Figures Equeftres qui font de tous les monumens fia- tuaires les plus fuperbes, doivent eftre montées fur des Pie- deftaux d'une magnificence convenable à leur fujet & à leur fituation. La proportion de ces Piedeftaux dépend abfolument de la grandeur de la figure pour laquelle le Piedcftal eft fait; ainfi il ne doit pas eftre trop haut , de crainte que cette éléva- tion ne diminue l'excellence du travail & la reflemblance du Héros. C'eftpourquoy ces Statues, quelques grandes qu'elles foient , ne font jamais un bon effet pour terminer un Edifice. Ainfi parce qu'il y aune fenfible différence entre une grande &: une médiocre Statue, les Piedeftaux en doivent eftre propor- tionnez de telle forte, que la figure comme principal objet du Monument, attire plus les yeux de ceux qui la regardent, que fon Piedeftal, qui ne fertqu'à la porter.

Les Ornemens qui conviennent à ces fortes de morceaux d' Architecture, font les confoles, montans,pilaftres,feftons, tables, bafreliefs, & autres qui doivent eftre fignificatifs, com- me attributs du fujet. Il faut que le tout foit élevé fur un focle & un ou deux dcgrez en manière de fieges avec un embafement fuffifant s'il y a des groupes aux faces ou des figures aux enco- gneures. Ces fortes de Piedeftaux doivent aufli eftre entourez de bornes avec chaînes de bronze, comme on le pratique aux Places & Palais d'Italie ; ce qui a effedivement un air de gran- deur que n'ont point nosHerfes & Barrières d'Hôtels , plus propres pour des Carrières ou Lices de Manège, que pour ga- rentirdescharoisle pied des murs de face.

Il faut que la grandeur des Statues Pedeftres ou Equeftres, foit proportionnée à l'étendue de la Place qu'elles décorent. Or comme une grande Statue conviendroit mal dans une pe- tite Place, parce qu'il n'y auroit pas un éloignement fuififant pourlabien confidererj auffiune petite Sratuèdans un grand efpace paroiftroit chetive , quelque belle qu'elle fuft. C'eft

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5T(î PFEDESTAVX

pourquoy il la Statue Hqueftre de bronze de Marc- Aurcle, qui n'a que 1 1 pieds i de longueur fur iz pieds de hauteur, convient dans la Pl3ceduCapicole, qui eft médiocre, oii Michel-Ange l'a élevée: auUictllede Loù is le Grand, que Fait le fieur Girardon, ayant 19 pieds de longueur fur loi de hauteur, iera proportionnée àlaPhce oiicftoit l'Hôtel de Vendôme, qui a 78 Toiles de hrgeur, fur 8(5 de profondeur. Ilfautauffi obfer- ver que la face de la Statue fe prefente au plus bel afpecft, plutoft par rapport aux avenues les plus pafTantes , qu'aux bdtimens qui font devant: ainfi la Statue Pedeftre dulvoy , que M. le Duc de la Feùillade a fait ériger dans la Place des Vidoires, & qui eft faite par le fieur des Jardins, eft mieux tournée par rapport aux deux rues des Petits-Champs, dont elle termine agréablement les ilfuës , qu'à l'Hoftel qu'elle regarde.

Or comme dans ces Monumens on fe propofe une durée égale à la mémoire des grands Perfonnages pour qui on les élevé ; il eft befoin que la folidité des Piedeftaux réponde à la charge des Statues. C'ell: pourquoy non feulement le malîîfau deffous du Rezde chauffée doit eftre bien fondé, avec beau- coup d'empâtement; mais il faut aulTi que le corps du Piedeftal foit des plus grands blocs de marbre qu'on puifl'e tailler, po'ez en liaifon fufhfante, & retenus en leurs lits par des crampons de bronze. De forte que fi la maiTe en eft fi grande, queles quartiers de marbre n'en puifîcnt pas traverfer la longueur, ils faflent au moins parpain fur la largeur , & que le garni ou noyau, s'il y en a, foit d'une pierre très dure, & bien enliée avec les quartiers de marbre. Enfin tous les Piedeftaux expofez à l'air ne doivent jamais eftre faits par incruftation , ou plaquis; parce que cette pratique eft abfolument vitieufe dans tous les ouvrages de dehors.

Il refte à parler des Ornemcns &: des Infcriptions qui con- tribuent à la richefle des Piedeftaux. Les principaux orne- mens après ceux qui font propres à l'Architeélure , font les Bas-reliefs hiftoriez, les Trophées, &les Attributs, qui doi- vent répondre aux fujets que portent les Piedeftaux , & oii

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il faut toujours obicrver peu de rchef pour empeJier qu'ii^ fe ruinent facilement , & pour ne pas diminuer la folidi'é apparente &efFcâ:ive que doit avoir un Piedeftal.

Les Inscriptions dans les tables desPiedeftaux fervent non feulement à donner quelque notion de l'Hiftoire d'une figure ou d'une groupe, & à en expliquer les attributs , m:is aufl] r. faire valoir l'excellence du travail ; en forte que l'efprit relie encore plus fatisfait , lors que l'interprétation eft jointe au fujet. Car quoy que la Sculpture, toute muette qu'dle ell, donne une grande intelligence à ceux qui la regardent avec attention, il efl neanm.oins confiant qu'une fçavante & tourte Infcription en Vers oucn Profeôteles doutes qu'on pourroit former fur la difpofition , les habillemens , les armes , & autres fymboles d'une figure , qui ne s'expliquent pas àffez d'eux-mêmes. Les Ituhens font fort curieux de fiire valoir par ces fortes d'Epigraphes ou Infcriptions , des fragmcns antiques, quelquefois auili peu confïderables que des Ouvra- ges modernes d'une médiocre beauté.

On met auflî au rang des Piedeftaux les pieds on rfaes percées , qui portent au milieu des Baffins figurez les Cou- pes, Champignons, Coquilles, &c. des divtrfes fonraine<; jailliiïantes rapportées cy-aprés dans la Table des Termes. &: d'où fortent divers Jeux d'eau, comme Girandes, Gerbes Chandeliers, Cierges, Lances d'eau, &c. qui f^nt Tembel- lifîement des Jardins.

Le Scabellon, qui fert à porter un Buftcefl encore uneefpece dePiedelkl , dont la propoition eft haute &: menue en ma- nière de Gaine de Terme. Ils'enfaitde marbre, ou de bois peint en njarbre. Les Scabellons doivent eflre fans ornemcns, ce n'eft les attributs des Buflcs qu'ils portent, comme un Ca- ducée pour Mercure, un Trident pour Neptune, &'c. ce qu'on peut en roreobferver fur les Gaines des Termes. On nomme aullî Scabellons certaines faillies, qui au lieudeconfoles fer- vent à porter des Bufle^ dans les Façades , comme au Palais des Tuilleries.

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5i8 B j4LV STRES D^APVL

DIVERS BALUS-

TRES D'APUL

T Es Tiedeftatix des Baîujlrades étant une fuite des -^-^ Acroteres qui font la quatrième partie d'un Ordre avec ^tedeftal^ les Baluftres qui en doivent remplir les intervalles^ font des Ornemens autant utiles pour la diftinBion de chaque Ordre ^ que pour les diverfes comportions où, ils font employez , comme on le peut conno lire par les dejfeins de ceux-cy*

IL y a fujet de s'étonner qu'entre tant d'Architedes qui ont écrit, il s'en trouve peu qui ayent donné les propor- tions & les profils des Baluftres & des Piedeftaux qui en ren- ferment les travées ; Peut-eftre qu'ils ont négligé cette partie de l'Architeâure , ou parce qu'elle leur a paru peu confide- rable , ou parce qu'il n'eft refté aucun fragment antique dont ils ayent pu tirer quelque exemple. Cependant après qu'on aura fait reflexion fur fon ufage d'autant plus neccf- faire , qu'il fert à renfermer les Balcons & Terraiïes avec quelque feureté , & à augmenter la légèreté & la richefle des Façades ; on ne trouvera pas inutile que je me fois ex- pliqué furunepartie qui eft devenue auflî confiderable qu'au- cune autre.

Il faut d'abord confiderer la proportion des Baluftrades , qui n'eft autre que celle de l'Apui ou Acoudoir que Vi- truve nomme Podium , & dont la hauteur eft à un peu plus ou moins de trois pieds d'enfeiiillement, quelque grand que foit l'Edifice : & cet Apui eft élevé par dehors fur un focle fuftifant pour dégager la bafe de la faillie de la corniche qui confommeroit la meilleure partie de la Baluftrade. Les

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B ALV STRES D' A P V /.

profils de ces Piedeftaax ouAcrcteres doivent eftrc fimples ou riches de moulures par proportion à l'Ordre fur lequel ils portent , comme on le peut remarquer au Torcan de l'O- rangerie de Verfailles, la tablette n'a qu'une (impie face, &: au contraire au Perillyle du Louvre la bafe & la tablette font ornées de moulures avec des tables dans les piedeftaux. Or comme la longueur des travées des Baluftrades eft déter- minée par les maliifs & les vuides des façades ; lors qu'il y a un Ordre & que fes Colonnes ou les Pilajflres embraflant deux étages , les tablettes ont une portée qui ne permet pas de les faire d'une pièce ; on peut mettre un petit au mi- lieu de la travée , fur lequel portent les deux tablettes, fans taire retourner au droit de ce les moulures de la bafe & de Ja corniche. Mais fi la portée eft médiocre , il n'eft pas befoin de tant de piedeftaux , comme aux Baluftrades des Ailes du Capitole , ils font fi frequens que les travées n'ont que trois ^ quatre baluftres ; au lieu que pour eftre d'une belle proportion , elles en devroient avoir au moins lix ou fept.

Puifque l'on peut établir une règle de proportion pour les Ealuftres, comme il a efté fait cy-devant pour les Colon- nes ; leBaluftre eftant une efpece de petite Colonne ronde, quarrée ou à pans : il faut donc que les proportions & les profils en foient differens pour chaque Ordre. Ain fi il y aura cinq Baluftres réguliers , quoy que d'une même hauteur, dont le plus maffif & quarré (era propre au Tofcan , l'octo- gone au Dorique , & le rond de plufieurs fortes aux trois autres Ordres, Mais entre ces Baluftres le Corinthien doit eftre eftimé le plus parfait. Le culot de la poire de l'Ioni- que & du Compofite peut eftre foûtenudc godronsoude feuillages , &c le plinthe de leur bafe doit avoir plus de plan que l'abaque de leur chapiteau avec gorgerin; & le col d'u- ne telle proportion , qu'il air le tiers de la grofleur de la pance qui aura les deux cinquièmes de la hauteur de tout le Baluftre pour les plus raaflifs , & le tiers pour les délicats

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& qui /era égale a la largeur du plinthe de la baie ; Airquoy on e'nblira le diamètre ou groffeur du Baluflire. Voila Jcs maximes générales pour les Baluftres des Ordres : la grâce de leur galbe de'pend du bon goût du dcflein,

La difpofition Se i'efpacement des Baluftres font restiez par leur proportion, &: comme ils n'ont guère que depuis 20 jufqu'à 24 pouces de hauteur, & qu'ils ne font afTujettis à aucun ornement , tel qu'eft le triglyphe , le modillon , ou autre partie d'entablement : il les faut efpacer en forte qu'il y ait au plus entre deux poires la largeur de leur col. 11 faut encore éviter de mettre deux moitiez de baluftres aux ex- tremirez des travées ; parce que cette mutilation ne fait pas un Cl bon effet que s'ils étoient tous ifolez , quoy qu'elle fe rencontre à prefque toutes les Baluftrades. Quelquefois on feint des BaluOrades en taillant dans des Apuis des baluftres de demie épaiffeur ou un peu plus, comme on en peut voir à la Demi-lune & au Quay du Collège Mazarin ; mais cette manière n'a point de grâce , parce que les Baluftres ne fe dé- tachent pas aflez de leur champ, & qu'ils paroifTent plûtoft maflîfs que légers. Enfin lors que la tablette a beaucoup de largeur & point de moulures , mais feulement une fimple face , & qu'ainfi l'épaifl^eur des Baluftres n'eft pas fuffifante pour la porter; on peut mettre derrière un parpain d'apui en manière de devanture qui fert de fond à ces Baluftres quoy qu'ifolez , comme dans la Cour de l'Hôtel Royal des Inva- lides du deflein de M. Bruand. Comme les Baluftres doi- vent toujours eftre devant des vuides & répondre à des in- 1 tervalles de Pilaftres&de Colonnes, c'eftun abus de feindre des baluftrades devant les tremeaux & piliers d'une Façade, ainfi qu'à la Maifon de Ville de Lyon : de mefme que d'en mettre fur lescorniches rampantes d'un fronton pointu, com- me aux Eglifes de Sainte Marie de la Vidoire & de Sainte Suzanne devant la Place de Termini , &: les Greniers publics de Rome.

Les Baluftres des Efcaliers doivent eftre quarrez , pnrce

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BALVSTRES U A F V I.

que les rons qui font rampans font un mauvais effet , com- me on le peut remarquer à l'Efcalier de l'Hôtel Seguier à prelent des Fermes du Roy , & on re s'en peut ftrvir de cette forme , qu'en y laifTant de petits focles de pierre en forme de coins , comme il a efté pratiqué au grand Efcalier du Palais Royal. Les Bj.luftres de bois font tournez ou faits à la main les derniers qui font quarrez fuivent la rampe , & leurs moulures inclinées font parallèles aux limons. Or parce qu'on ne fe fert de ces Baluftres que dans les médiocres Hfcaliers , on leur donne d'épaiffeur un peu plus que la moitié de leur largeur , & on les fait contourner félon le delardemenr des Courbes rampantes des limons &apuis, lors que le jour de l'Efcaliereftfuffifamment grand j mais s'il eft petit, &que le plan de cette Cherche ralongée foit dans une tronche , c'eft à dire une courte pièce de bois de 18 ou 20 pouces de gros , on laifle le tournant maffîf fans baluftres, comme aux petits Efcaliers rons & ovales de dégagement qui font d'une grande fujetion ; c'eft pourquoy les Experts roifent quarrément de leur groifeur , ces bois afFoibhs pour les évaluer.

Outre les Balcons , Terrafles , FofTez à fond de cuve, Fauffe-brayes , &c. & toutes fortes d'Efcaliers les Balu- ftrades font abfolument neceflaires , parce qu'elles leur fer- vent d'apui ou de garde-fou , il y a encore d'autres endroits oii elles ne fervent que d'enceintes , comme aux Sanduaires & aux Autels, aux Trônes & Tribunaux , aux Credences & Buffets des Salles de Feflin & de Bal , aux Chambres de pa- rade où elles renferment l'eftrade du lit , & dans lesjardins aux bords des Baffins de Fontaine , à l'entour des Salles, Allées & Bufets d'eau, &c. & ces Baluftrades n'eftant point affedées à aucun Ordre , leurs Baluftres peuvent avoir des figures particulières & des ornemens convenables au lieu qu'ils décorent, & à la matière dont ils font faits; Auffi s'en voit-il à double poire, en vafe, en piedouche, & mefme en gaine deTerme, qui ayant la partie d'enhaut plus forte que

B ALV STRF s D" A?V I.

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celle d'en bas, ont cependant beaucoup de grâce Telon l'Art dont ils font dslTinez. On en fait encore de Ruftiqucs avec des gla^'ons & rocailles , comme on en voit à des Grotes ât Baflins de Fontaine.

Les Baluftres font ordinairement faits de pierre dure & pleine, comme de Liais & de Tonnerre, parce qu'elle fe taille & tourne proprement , & qu'ainfi leurs moulures petites & délicates en ont le facome ou profil plus vif. Et comme il ne faut que de petits morceaux de pierre , un Entrepre- neur peut fe fervir des refies & bilboquets de fon Attelier, pourveu qu'ils foient de pierre dure & pleine. Pour arrefter les Baluftres de pierre, la meilleure manière eft de leur bif- fer un tenon d'environ un pouce d'épaiffeur à un pouce & demi prés du bord de leur plinthe &: abaque pour encafîrcr par entaille dans les focle & tablette : mains cela doit-eflre fijufte, que n'y ayant ni regain ni refuite, il ne foit befoin de caîe ni de goujon pour les arrefter & empefcher de branler. Les Tablettes font retenues avec des crampons de fer ou de bronze coulez en plomb. Les Baluftres des plus fuperbes Ef- caliers fe font de marbre , comme ceux de l'Efcalierde Saint Cloud , ou de bronze à jour , ou maffifs , comme au grand Efcalier duRoy à Verfailles, ou enfin de fer doré, commeà la Fontaine des Bains d'Apollon dans le petit Parc du mefme lieu.

On nomme encore Baluftres les pieds des Bénitiers ifolez, parce qu'ils en ont la figure , &: ceux des Cuves de Fonts Baptifmaux , qui font dans les Chapelles des Fonts ouBapti- fteres des Eglilës.

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5Z4 ENTRE LAS B' A P V L

DIVERS ENTRELAS

D' A P U I.

(^Ormne les Entrelas font une fuite de Vinvention ^^ des Balufires , & qu'ils conviennent particulière- ment aux Rampes des Efcalters j fay choifi ceux qui peuvent efire exécutez, avec plus defuccés^ir omi l'ont eflè à quelques Ouvrages de confideratton.

LEs Entrelas ne font pas moins propres que les Baluftres pour remplir les Apuisévidez: & comme ils font formez en manière de Guillochis, de plate-bandes &d'ornemens entrelallez & répétez , ils font un bel efièt & rciifliircn: pour les Efcaliers , parce qu'ils rampent facilement. Il fe faitdeplufieurs fortes d'Entrelas, ou de tout-à-fait évidezavecdefiroples Plate-bandes , comme ceux des Efcaliers à jour du Jubé de S. Eftienne du Mont, & des Tribunes de l'Eglife des Pères Feiiillans rue S. Honore', ou d'ornez de quelques feiiilles ou culots , comme ceux des Tribunes de l'Egiitedcs Invalides ; ou enfin d'e'videz en partie avec des gravures & ornemens de bafrelief dans les endroits les plus maflifs , lelquels ne pourroient fubfifter s'ils ëtoient en l'air , comme ceux du Portail du Louvre. On peut aufîi nommer Entrelas les Baluftres qui font liez& entreialFez en'femble par quelque ornement , comme ceux de l'Efcalier à deux Rampes parallèles des Thuileries.

Les Entrelas aind que les Baluftres doivent eftre de pierre dure & pleine, & la même pièce doit porter le focle & la tablette , & chaque travée eftre d'un feul morceau entre deux piedeftaux , comme au grand Efcalier de l'Hôtel de la Vnllicre à Paris , elles onr plus de douze pieds fur trois pieds de haut, àquoyj'ay réduit ces Entrelas, bien qu'ils foient de diffé- rentes hauteurs. La folidité qui leur convient demande peu de moulures à leurs foclcs leurs ublettes j & fi j'en metsicy divers profils, c'eft pour donner à choifir.

Les Entrelas & Baluftrades des Baftimcns gothiques font faits en ma- nière de petits poiciques& trèfles, & fervent fur les Tours & au pied des flèches des Clochers, aux Voûtes ou Galeries de dedans des Eglifes, celles de dehors pour pal'cr entre les culées des piliers & des arcboutaus, aux pignons & aux frontons de moderne. Les Architedles de ces temps-là fe plaiibient aufll à les faire porter à faux fur l'extrémité d'une corniche, ainlî que les Créneaux & Machecoulis des vieux Châteaux.

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ENTRELAS D*APVL

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s Xiitrela-s ovaies.eUÎ.C^aj-rcz avec Culots etHeixroxis

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Xiitrelas de Platebandes , Exiti-elas de Balustreg

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32<5

DirERSUS ESPECES

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DIVERSES ESPECES

DE BOSSAGES.

G)Uoy que les BoJJages ne f oient pas un des plus '^^'^reguliers orîiemens de P Architeôfure y jene lai/Je pas de donner le deffein de quelques efpecesqiConpeut mettre en œuvre , ô" qui font le plus approuvées par l'ufage & les exemples.

LEs Ordres d'Architecture ne font pas toujours les £èuls ornemcns qui décorent les Façades , on fe fert aufTi quelquefois de certaines faillies qu'on nomme généralement BofTages ou Pierres de Refend , qui fervent à décorer toutes les Jambes d'encognures , Boutiflcs , Etrieres, Soufpounes , &c. mais il eft neceflaire de les adapter h à propos , qu'el- les conviennent au caradere de l'Edifice j c'eft pourquoy il y en a de Ruftiques , & d'autres qui le font moins. Et comme on fe fert de dif- ferens Ordres pour divers Etages , il faut aufli pratiquer la inefme chofc pour lés BoiTages , en forte que les plus Rudiques , comme les troiiez & vcrmiculcz foient mis aux murs des folIez& foubaiïemens des Edi- fices, & aux Grotes& Fontaines : & les autres à proportion de leur re- lief aux étages de deifus , comme il s'en voit au Louvre , l'on a eu cet égard en certains endroits ; ce qui n'a pas efté obfervé en d'autres. On fe fert auffi quelquefois d'un mefme Boflage pour toute la façade d'un Baltunent , comme de la Pierre de refend & du Bollage à anglet qui font les plus à la mode : car pour ceux en pointe de diamant & quarderonnez avec liftel , ils ne font plus en ufage. Les Bollages à dou- cine&à cavet font des plus légers par le profil' de leurs Moulures, & peuvent eftre employez à des Ordonnances Ioniques & Corinthiennes, comme à des chaînes d'encognures, quand il y a quelque avant-corps de ces deux Ordres. II s'en'fait quelquefois de fort riches taillez de Sculpture ou Gravure dans de petites tables , & qui font encore Bofla- ges parce qu'ils excédent le nud du mur, & font répétez dans une déco- ration. Toutes les pierres des Eoflages dans une façade doivent eftrc réduites à une mefme hauteur , quand ils ne font pas mêlez , fans avoir égard au déchet de la pierre, parce qu'il faut que les joints de lit foient dans le haut du refend, & les joints montans à cô'-é. Enfin fi l'ufage de cet ornement eft fupportabîc , c'eft pliitoft dans le^ Façades fimples, que dans celles dont les Ordres font le principal ornement , & les Bûilages apporteroieut de la confufion.

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DE BOSSAGES.

317

A- lioiT a Doucine ~& a Talon

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y^^ -ENrABLEMV..N.S T>n FAÇADES

ENTABLEMENS

POUR LES FAÇADES

ET CORNICHES

POUR LES APARTEMENS.

T 'Entablement de Couronnement de Vignote , rap' ■^ porte cy 'devant à la ^Planche 43' , m'a donné occafion Rajouter icy quelques profils pour les En- tahlemens des Façades , & pour les Corniches des Apartemens.

DE toutes les Saillies qui décorent les Baftimens , les Corniches font les plus utiles , parce qu'elles confer- vent en quelque façon les paremens des murs & les cou- ronnent avec grâce. La proportion de la hauteur & faillie des Entablemens dépend de rexhauflement de l'Edifice, de la diftance d'oii il doit eftre veu, & de fon cara6lere, s'il eft fimple ou riche , public ou particulier. Les moindres Cor- niches font en chamfrain , ou n'ont qu'une moulure couron- née, comme un gros talon, un quart-de-rond, ou une dou- cine avec quelque filet ou aftragale, elles fervent aux Bafti- mens Rulliques des Fermes & Maifons de Campagne , com- me Granges , Erables, Colombiers, Preflbirs , Moulins à eau, Tours de Moulins à vent, &c. & à quelques Edifices deftinez à des iifages particuliers , comme font les Manufa- ébares de toutes fortes, les Plltrieres , Tuileries , Salpétrie- res. Fonderies, Corderies, Savonneries, Ecorciers, Bouche- ries, Echaudoirs, Bralferies , Verreries, Crônes , &c. auf- quels une Corniche délicate & riche de moulures convien- droit fort mal, &: qui bien loin d'avoir quelque décoration doivent faire paroitre par l'extérieur une folidité efFedive.

Ces

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" ENTABLEMEN5 POTrR LE.5 rACADt S et CORNKHLa ROUR rF^S \p'àKt LMCN^TH

CesfimpIesCorniLhesqijifcfont d'une sfllfe ne fervent qu'à ibûtfnir un cgout de tuile qui en augmente la faillie.

Vitruve parle de diverfes fortes''d'Egoufts& de Corniches des Avant-Iogis, mais fans rapporter icy celles du Corin- thien & du Tetrafîyle dont les proportions font déter- minées, àcaufe tieIeursColonnes&EntabIemens,onpeutre marquer que la Corniche duTeiludiné eft petite, &rqueré- gout du Tofcan n'eft qu'une efpece d'auvent ou d'abavent por- te fur des potences &racmaux, fembJable à ceux qui dans des HoitelJeries fervent à couvrir les Menianes , Galleries, & autres efpeces de Corridors extérieurs qui en dégagent les cham- bres. Ainficesavancesnepeuvenr pointpafler pourEntable- raens ni Corniches.

II n'y a que des Ordres d'Architcaure par étages qui puifFent obliger de mettre des Corniches à la place des cours deplmthe dans la décoration des Façades, comme cela s'eft pratiqué au Louvre il y a trois Ordres, èc au Colizée il y en a quatre; Jl s'eftmefme veu des Edifices qui en ont eu jufqu'àfeptles uns fur les autres, comme le Septizone de Septime Severe , qui eftoit un Mole ou Sépulture que cet Em- pereur fit élever à Rome. Ainfi c'efl un abus de mettre des Corniches aux endroits, un cours de plinthe fuifit; & quand mcfme cette décoration pourroit eftre tolérée, ce ne feroit qu'aux Pavillonsd'unBaftiment qui s'élèvent plus haut que le refte , & en ce cas il feroit à propos fi le flanc d'un Avant-corps ou Pavillon eftoit affez large, d'y faire mourir oii terminer la faillie de la Corniche & d'en retrancher en- fuite quelque membre pour la faire régner en manière de plinthe au pourtour de ce Pavillon, ce retranchement de faillie empefcheroitla communication du dehors par hs fenê- tres : Mais fi l'Attique eftoit continu , & qu'il n'y eût point d'Ordre au delTus , il ne faudroit pas d'autre Corniche de couronnement que celle du pied du comble; parce que cette forte d'exhauflement , qu'on nomme mal-à-propos Attiquc, n'eft qu'une reduélion du galetas en étage quarré, comme on

350 ENTABLEMENS DE FAÇADES

le pratique en Italie; ce qui contribue à la grande manière de leurs Palais, qui n'ont fouvent d'ailleurs ni la corredion des pi o- l fils, ni lajufteapplication des ornemens.

Lors que leBafliment eft fort exhaufleS.' d'une grande di- ftindion, commeun HofteldeVille&deMonnoye, un Pa- lais pour rendre la Juftice , ou quelqu'autre JLdiHce public, un Entablement entier luy convient beaucoup mieux qu'une Corniche feule, & h MafTe en efl: au(fi mieux couronnée; car pour les Baftimens facrez , comme lesEglifes fimples , à bas-coftez &: à doubles bas-coflez, ils doivent eftre décorez des Ordres d'Architecture à l'imitation des Temples tels que leTetraHyle, leProiiyle, l'Amphiproftyle, &: autres dont Vitruve donne (es proportions. Mais pour revenir à ces Enta- blemens, il femble que la proportion en foit déccrminceen donnant aux Corniiihes de couronnement la mefme que s'il y avoit un Ordre au deflous de la hauteur de tout l'Edifice, & qu'on en eijt fupprimé la Frife, & pour les Entablemens en- tiers, on en peut diminuer l'Architrave &: la Frife comme Mi^hel"x\nge l'a fait au Palais Farnefe, oii l'Architrave n'eft qu'un aftragale avec un filet, & la Frife affez petite eft ornée de fleurs de lis, & la Corniche Corinthienne. Mais fi l'Enta- ûiement eft tout entier, on doit enrichir la Frife de confoles ^- la Corniche de Modillons, à l'imitation des Palais de Ro- me, où l'on voit de beaux Entablemens de cette efpece, &:on peutpratiquerd'efpaceen efpace dans les Métopes barlongs de petites feneftres en travers pour un étage en mezanine, pîûtoft quedeprendrecesforre<:dei '>urs dans une Frife lifte , commeà l'un des Pavillons du Collège Mazarin ; ce qui paroift un perce- nent fait après coup.

Dans les Pays chauds OLi les combles font fort bas, on ne fait point dechefneau, mais un fimple égout au niveau de la Corniche, renvoyé les eaux loin des murs de face. Pour les grands Edifices on taille des rigoles ou goulcttes fur les ci- maises de pierre dure qui font les dernières arafes, & 1<'S eaux Tortcnt p.r les canons des gargouilles : mais lors que la chû-

-Et CORNICHES B' A P ^ RTE ME N S. ^j^t

te de ces eaux eft trop rapide à caufe de la roideur du com- ble, & qu'un chcfncau eft abrolument recefTaire pour les re- cueillir, il faut qu'il paroifTe le moins que faire Te peut, & l'eau feperd dans des puifards faits dans l'cpaifTeur des murs avec des tuyaux de bronze, comme il a elté pratiquéau Château deClagny. Mais il arrive un inconvenientde cette pratique, quieft que fi ces tuyaux ne font pas fuffifarnmcnt larges, ils s'engorgent pendant les gelées ; c'eft pourquoy lors que les murs font médiocres, il vaut mieux pour la confervation du Baftiment mettre les tuyaux de defcente en dehors avec uneculiereau bas, parce qu'on peut plus facilement reparer ces tuyaux.

La plufpart des Corniches des Palais de Rome font taillées de fculpture , parce qu'elles fe font de ftuc fur un noyau de brique ou de tuf, aveclemortierdechaux&depouflblane, qui avec les pierres artificielles a une qualité toute particu- lière pour retenir les enduits de ftuc. Enfin fi les Italiens font leurs Entablemens exceflifs en hauteur & faillie, demeurons aulTi djaccord que ceux qu'on fait en France fonttropche- tifs : à quoy manquent la plufpart de nos Architectes, qui ayant affez bien conduit leurs Edifices les terminent mal par de petites Corniches. Cependant quelque petite que foit une Cor- niche, il faut toujours que la mouchettemaîtrife dans le profil, &: qu'elle foit pen dante pour empefcher les eaux de couler con- tre les murs deface.

Les Corniches de plâtre qui font fous les égouts fe font fur les murs de Maçonnerie & les pans de bois ; lors que celles des murs de Maçonnerie ne font pas de pierre , on les fait de moilons pofez en faillie & bien enliez, avec queue & portée fuffifante, & recouverts de plâtre pour traifner ces Corniches au calibre ; celles des pans de bois font retenues au chapeau avec des harpons, chevilles & dents de loup de fer, &:cecha- peau eftant fait d'une plate-forme ou madrier, & ayant plus de faillie que le pan de bois eflchamfrainé pour recevoir une corniche. Or puifque la Corniche efl: eftimée un ornement

Tt ij

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ENTABLEMENS LE Fu4Cj4DES

utile, c'eft un abus d'en interrompre le cours au droit des lucarnes d'un étage en gilctas , auflî cela ne fe pratique qu'aux moindres Maifons , & pour peu qu'un BAriment foit confiderable, on laifle régner la Corniche & l'on retranche la faillie de l'égout au droit des lucarnes des murs de fa- ce feulement; car pour les mitoyens aucun nepeutavoir gou- tiereniégoutfur Ton roifin, fi ce n'eftparundroitdefervitu- dequidonncladéchargedesedux d'un comble ou d'un évier fur l'héritage contjgu; mais comme cette charge oufervitude apporte beaucoup d'incommodité , il en naift fouvent des con- teftations pour l'interprétation des titres, qui obligent à plu- fieursdefcentes&vifites d'Experts pour les régler par leurs rap- ports, qui doivent eftre félon la Coûtumelocale&laneceffité de la lituation.

Les Corniches de dedans ne fervent que pour les plan- chers lambriflez, cintrez, ou à fofites, & non pour ceux dont les bois font apparens ; les plus limples font ruinez & tam- ponnez, & ceux qui dans les Bitimensconfiderables font en- foncez, doivent eftre conftruits de bois d'équariffage, fain & net, bienrefait, lavé, corroyé &quard€ronné avec lambour- des contre les poutres & fablieres pour recouvrir les folins. Ce« bois apparens fe confervent plus long-temps que lors qu'ils font renfermez fous un lambris de plafîre ; c'efl pour- quoy onfait de cette forte les planchers des Maifons deCom- munauté, comme Monafteres, Presbytères, Séminaires, In- firmeries, Salles d'Académie, Claffes de Collège, Ouvroirs, Hôpitaux, Hofpices , & autres lieux la durée efl: préféra- ble à l'ornement. On peut faire quelquefois des Corniches de Menuiferie qui couronnent les lambris , comme aux Refeftoi- res de l'Hôtel Royal des Invalides , appelle aufTi l'Hôtel de Mars.

Les moindres Corniches des Chambres fervent à cacher les fablieres entaillées fur des corbeaux de fer qui les por- tent : celles des Cabinets qui font les plus petites n'ayant que 5. à 5. pouces fe font de bois, fi b pièce eftboifée : &:parce

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ET CORNICHES B' A? ARTEMENS,

que cespetitslieux font auplaih-picddcs Apartemens , on en diminue lexhauflement ou en ftifant un cintre en manieredc voûte d'arere , ou bien un faux plancher , autant pour emp^- cher lebruit parce vuideou foupente, que pour rendrele Jieu plus chaud.

Quant à la hauteur des Corniches, la plufpart desArchi- tedes donnent à celles des Chambres plafonnées un dixié me, & cependant une Corniche d'an pied paiïera pour for- te dans une Chambre de dix pieds d'exhaufTement c'eft pourquoy le douzième qui eft un pouce par pied femble une plus julte proportion pour les pièces depuis huit pieds juf qaesàquinzed'exhaufiTement, enforeequece ne feroit qu'u- ne Corniche architravée de quinze pouces. Pour les pièces qui font au deflfas de cette hauteur, & l'on acoûtumede faire des Entablemens, un dixième conviendroit mieux , & la faillie de celles qui font fous les plafonds doit-eftre plus grande que fous les cintres : ainfi les derniers auront un peu moins de faillie que leur hauteur, & les cintres doivent pren- drenaiffance & porter à faux environ au tiers de cette failli'- depuis le nu du mur. Il faut que les architraves de cesEn-'^ tab!emens de dedans foient petits avec deux faces au plus, & les frifes médiocres qu'on peut enrichir d'ornemens conti- nus, comme rinceaux, feuilles d'eau & de refend, &c.ouin. terrompus par des confoles feules ou accouplées de diverfes efpeces ornées d'écailles , déboucles , &demafques avec des feftons, trophées, &c. en bas-relief danslesmetopesquirrez oubarlongs. Ces PrifespeuventaufiTieftre Marines, Hiftori- ques& Symboliques. Les moulures enfonttaillécsalternari- vement& le larmier ravalé avec poftes , guillochis ouentrelas moulez ou taillez furie tas : un cordon de fleurs ou une moulu- reronde avec desgodrons de reliefou en creux y convient aflez pourcimaife lors qu'elles font fous des cintres. Il fe fait quel- quefoisdes Corniches à des renfoncemens quarrez , ou en eu defouravecungros failfeau de fleurs foûtenu de quelque mo- lure, comme au Salon odogone de Marly.

.354

ENTJBLEMENS DE EACADES

II y a aufTi des Corniches particulières pour les renfonce- mens des quadres des plafonds, &pour les ouvertures ron- des ou quarrées des Lanternes de pierre ou de charpenterie qui terminent les Dômes & fervent à éclairer des Efcaliers, des Salons, des Dortoirs interpofez entre deux rangs de Cel- lules , & des Combles entrapetez fur des Corps de Logis doubles; mais on ne peut fixer de proportion pour ces fortes de Corniches, parce que leur hauteur & faillie, auffi bien que leur profil , dépend de l'exhauffement & de la capacité du lieu.

Les Corniches de dedans fe font ordinairement de ftuc ou de plâtre traîné avec un calibre chantourné, & les ornemens en font moulez &poftiches; rarement fe font elles de pierre, fi ce n'eft aux Veftibules , Efcaliers , & autres lieux ou- verts. On peut dorer les Corniches tout-à-fait ou en partie, ou les feindre de marbre , & les ornemens de couleur de bron- ze. Il faut que la faillie d'un Architrave & d'une Corniche foit fuffifantepour excéder le d'un lambris de revêtement, s'il y en a , &: qu'elle ait environ un pouce dans les pièces tapiffées l'on fcelle des tringles au defTous dans des tran- chées pour y attacher les tapifferies. La Corniche qui efl in- terrompue dans le pourtour d'une pièce fait un mauvais effet, & celle d'un petit Entablement doit au moins régner dans ce pourtour fi la plate-bande des croifées n'efl pas aflez haute, & l'Architrave & la Corniche eflre feulement coupez au droit de ces croiféesj ce qu'on peut quelquefois pratiquer aux vieilles Maifons, l'on fait des réparations, changemensSc aug- mentations.

T)E LA nir^ERS. DES COMP ART! MENS.

^U

DES

COMPARTIMENS

EN GENERAL.

TEs Compartimens étant des Ornemens con^vena- btes atomes fortes deT:)ecoratio7is, faycrûque je nepouvois mieux terminer cet Ouvrage que par un Chapitre qui traitât de leur diverjité. ^ ^

IL n'y a point de terme qui ait plus d'étendue dans l'Art de décorer les Edifices que celuy deComp.irtimcnt, car on comprend fous ce nom tout ce qui fe peut diftinguer par faillies ou par couleur pour revêtir les murs extérieurs & intérieurs, les Voûtes , Plafonds & Sofites , & les Aires ou Surfaces fur lef- quelles on marche.

On appelle aulll Compartiment toutcequi forme en ma- t.crede Vicrene non feulement les panneaux de bornes & au- tres figures qu'on peut géométriquement compaffer fur le lignage&le verre pour ertreenfuitemifcs en plomb, maisen- core entre les verres peints ceux qui peuvent cftre cavcz&pre- fezpouren recevoir d'autres de différente couleur par encaftre- ment,&' former diverfes figures, comme pièces de Blazon, Hi- itoRes, &c. tant de vetre d'une feule couleur que de cduy qu on nomme d'Apreft. Ces Panneaux compofent les formel qui garmffcnt les vitraux des fenétr^ges des E^lifes, & font bordcz^dePilaftres,frifesfilotieres,entrelas, guiïlochis, à-c^- Ieschahisr efer.quireriennentcesPanneaux, fonrquelquefois difttrens dms un me<me vitrage, commeà celuydela Sainte CnapclIedeP.ris.

On appelle encore Compartiment , la difpofition &r le

55<5 DE LA D irERSITE'

mélange figuré de tuiles rouges, blanches & verniflees fur les Couvertures , comme il s'en voit à quelques ancien- nes £glires& aux tourelles de plufieurs vieux Châteaux, dont les Chapiteaux couverts de tuiles gironnées , ont de deux rangs l'un rouge & l'autre vernifle. On eft mefme foi- gneux de conferver ces fortes de Compartimens quand on remanie à bout les Couvertures pour les reparer & en refaire lesfolins, ruilées, areftieres,creftes de tuiles faiftieres, Vau- tres plâtres.

Enfin le mot de Compartiment s'entend auflî delà divi- fion des Rues & Quartiers d'une Ville ou d'une Carrière, des Sentiers d'un Parterre & des Allées d'un Jardin, ou d'un Parc , & c'eR dans ce fens que le prennent hs Italiens pour Signifier la diftribution du Plan d'un Palais, d'un Conclave, d'u- ne Chartreufc,&c.

DES COMPARTIMENS

DES MURS DE FACE.

L

Es Paremens extérieurs des Murs n'ont aflez fouvent d'autre Compartiment que l'arangement des matériaux bien enliez dont ils font faits , & par les Ecrits de Vitruve on peut remarquer avec quel foin les Anciens faifoient leurs différentes Maçonneries, dont les unes efloient recouvertes par Ruderation , & les autres par Trullization félon que l'on- vrage le requeroit; ce que fes Commentateurs ^particulière- ment Jean- Antoine Rufcoui , qui eu afait des figures , ont affez amplement expliqué.

Il fefùt aujourd'huy de plufieurs fortes de Maçonnerie; celle de Blocage ou de Limofinage gobeté ou crépi eft la moindre , & après celle de quartiers de pierre en liaifon qui ell: la plus confiderablei celle de moilons d'appareil efl la

plus

DES COAiT> ARTI MEN S. ^37

plus propre lors qu'ils font bien ébouzincz&:Ii3ironne2,- que

bs bords des paremcns en font relevezavec des cifelurcs , & que

ierertecneftrudiqué, commeauxPavillonsdu Portail des PP.

Minimes de la Phce Royale à Paris. La Maçonnerie de bri'

que apparente qui eft avantageufe pour la variété des Comparti-

niens dans les Fjç ides (c fait de deux manières , ou en con (trui

Tant Tes piédroits &: faillies de pierre &fes panneaux de brique j

ou fes faillies de brique & fes panneaux de moilon

couvert d'un crépi. La Maçonnerie qu'on fait de quartiers de

graisefmil]ez& piquez, n'eft pas d'un bon ufage, parce que le

grais étant poufd: ne tenant pas bien fes arrêtes, fes) oints feca-

vent facilement.

La propreté du ragrément fait valoir la beauté de l'A pareil ; c'eftpcurquoy on marchande aux Tailleurs de pierre le Ra^'C- menc des Façades & des Voûtes, les Refends, les Bolfa- ges, & les Cannelures des Colonnes &:PiIafi:res, 11 faut non feulement retondre les bolTcs & baiévres, & tailler les Ornc- mens à la place des boflfages qu'on y a laifTez ; mais on peut ..utri obfervtr des Compaitimens , particulièrement dans \ts, Voûtes; ce qui fe doit non feulement pratiquer aux Bâtim.ns neufs qu'on ravale, mais aufli aux vieilles Façades qu'on re- grate.

Les murs de moilon peuvent eftrc proprement recouverts de tables de crépis ou d'enduits de mortier ou de plâtre renfermez par des corps ou par des naiflances badigeonnées, ourecevoir dcs faillies comme bandeaux, cours de plinthe, apuisféparcz ou continus & quadres bien proportionnez & prohlczavec Ja propreté dont les Maçons travaillent le plâtre à Paris , & les Stu- cateurs le ftuc en Italie ; &' les panneaux entre ces nailTances ou f'illies peuvent auffi eftre briquetez; ce qui rend l'afped des Façades limples fort agréable. Quand les murs de Maçonne- rie ne font ni pendans ni bouclez avec ventre , '& qu'ils n'ont que quelques crevafles ou lézardes , on obferve en les reparant , des Compartimens dans leurs renforrais, crépis & enduits, comme à un mur neuf.

V u

5^«

DE LA T> I r E R S I T E^

DES COMPARTIMENS

DES LAMBRIS,

LEs Compartimens des Lambris étoîent aufiTi différents chez les Anciens, queJes matières dont ils les failoient étoient diverfes , eu égard à l'ufage des lieux. Dans les Sépul- tures , Catacombes , & autres endroits foûterrains ils fe fer- voient plûcoft de Stuc & de Peinture à frefque, quedcMo- iaïque & autres Ouvrages de pierres de raport dont il> déco- roient leurs Cyzicenes, Cénacles, Odées , Exedres , Mufées, Salles, Etuves, & Repofoirs de Bains & autres lieux de pure magnificence , & parmi ces Compartimens ils employoient l'or, l'argent & la bronze par lames, parce que l'ufage de l'or enfcilille n'étoit pas pour lors inventé, & qu'ils fefervoient ra- rement de tapi(Terie : Ainfi la variété & la richeffe s'y rencon- trolent tout enfemble.

Les Lambris de revêtement des Murs intérieurs fefontau- jourd'huy par compartimens de pierre, deftuc, déplâtre, de marbre, ou enfin de bois. Ceux de pierre font propres aux Veftibules limples & figurez , aux Efcaliers de diverfes efpcces, aux Salons , & autres lieux qui n'ont pas befoin de meubles ; &: ces Lambris font renfermez dans quelque Ordonnance à la- quelle ils fervent de fonds. Les Lambris de ftuc ou deplârre font ou coupez ou traînez fur le tas, & leurs orneraens font le plus fouvent ou moulez ou poftiches.

Comme l'on bâtit félon les lieux & la matière qu'ils pro- duifent , lors qu'il fe trouve des pierres de différente couleur, on s'en peut fervir avec avantage pour les faillies , comme pilaflres , entablemens, impolies, archivoltes, Comparti- mens, & autres parties qui forment ce qu'on appelle Archi- tedure, en forte que du blanc, du gris ou durougeâtrequi ne font pas fioppofez que le blanc YqH au noir, il fe fait une

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T> E s COMVARTIMENS

--—-*— •^— ——————

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union de couleurs & un détachement de parties dont la déco ration ne reçoit pas peu de beauté; ce qui fe rencontre heu- reufement pratiqué à i'EglifedesPP. Benedidiis de S.Geor- ges Major à Venife bâtie par André Palladio, qui eflun Ou- vrage digne de la mémoire de ce grand Architede. Et au con- traire, on peut voir leméchant effet du blanc prochele noir par les colonnes &: les tables poftiches du Jubé de l'Eolife des grands Auguftins de Paris. C'eft pourquoy lors qu'on fe lert de marbre noir, il faut que le champ foit de brèche ou de blanc vêné de gris , afin que le contrafte de ces couleurs, qui conviennent particulièrement aux Sépultures, ne foit pas h violent. Un des plus beaux exemples de cette union des marbres , eft la Chapelle de Notre-Dame de Pitié dans l'E- ghie de S. André de la Valle à Rome , laquelle renferme les Tombeaux des quatre Seigneursde la Maifon de Strozzi , & eft un Ouvrage de Michel- Ange.

Le marbre s'employe de deux manières pour les Compar- timens des Lambris , ou par un revêtement de toute leur éten- due, ou par incruftation de tables, quadres & faillies pofti- ches fur la pierre ou fur le ftu(^ qui leur fert de fond , & l'u- ne & l'autre de ces manières fe font encore ou avec des fail- lies de divers marbres fur un fond d'une même couleur, comme aux grands Efcaliers du Château de Verfailles, ou avec des marbres arafez , polis & maftiquez fur des daies ou tranches de pierre, ainfi qu'aux embrazures & jouées des portes & croifées du mefme Château. Les lieux qu'on peut revêtir entièrement de marbre font les Eglifes , Chapelles, Velhbules, Salons & Salles à manger, comme celle-cyoLi il y a un renfoncement pour le Bufet : car pour une pièce d'Apartement fervant à l'habitation , ce n'eft pas l'ufage de la revêtir de marbre dans toute fa hauteur & fon étendue, & on ne fait ordinairement le Lambris que jufques à hauteur d'apui , en obfervant néanmoins que les Placards des por- tes & fenêtres le foient de toute leur hauteur. Quant aux Manteaux de cheminée, il eft bonpourplus de variété que le

Vu \]

340

P F LA D irER S 11 E'

chambrailc étant d'un marbre, la bare&' la corniche de l'aui- que (oient d'un autre différent de celuy de!a gorge ou du nud de l'attique; parce qu'un Oa\ rage fait d'une m cf me forte de mnr- Drt Dàroilt plus pe'.int que cdiiy quieftdiftinguéparladiverll- dcs couleurs de ch ique partie.

Il fe voit en quelques Villes d'Efpagne& de Porrugal, des Compartimcnssfiezbizirrcs, qui font imitez de ceux des Ba- timens des TvLures, dont ks autres Barbares orncntaulli I h-urs Pagodes , Morquées, Lavoirs, Minarets, Senaiîs , K^ofques, & autres Edifices rapportez dans les Relations mais il eft inutile d'en faire aucune dcfcription , parce que ce ne font que des carreaux de porcelaine & autres terres cuites répétez de diverfes formes ôc couleurs , femblables à ceux du pavé.

D£S COMPARTIMENS

ASSEMBLAGES,

ET PROFILS DE A^ENVISERIE.

L

QUoy que dans ks Païs chauds ks Lambris de bois ne foi.nr pas en ufage à caufe de la vermine qu'ils engen- drent, & de la fraîcheur qu'ik ôtent ou diminuent , ils ne iaif- ientpasd'ctreicyd'unegrandcutilité, parce qu'ils rendent les lieux {ecs&: chauds , &p3rconrequent fains &c habitables peu de temps après qu'ils ont eflc bâtis, outre qu'ils épargnent des meubl-js dans ks nièces d'une m.cdiocre grandeur & les plus f.equentées; car fi elles font boifées, il ne faut pour ks meu- bler que quelques miroirs & tableaux qu'on attache fur les panneaux. Les Lambris de bois fervent encore à corriger des dér^uts dans ks pièces , comme un biais ou une enclave eau fée par quelque tuyau de cheminée, àcoréduqucl on pratique des armoires dont les guichets confervent la n;cme fymme

DES C 0 M P A R r T M F. N S.

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tne que le refte. Tous ces Lam bris foor à hnureur d'apui ou de dimi revêtement jniqucsàlahauteurderattique d'une chemi ncc, ou enfin de revêtement tour cntierjulqnf.sfousbcorni- chedu plancher , crmme dansla figure prectder.to.

L'Aiîembl.)ge du B.Ûi des Lan.'bris refait dediverfcs ma- nières, con^mcquarrer.ent, àbouëmenr, àappler,en adcnt, a queue d'aronde, &c. & ce baffi qui rcnRrme les panneaux', dcit cfrre forn-ié de crmpartimens proportionnez & fepartz par des corps ou pilafircs pliuoll ravalez que cannelez, ^' avoir fcs plus riches quadres & bordures taillées; mais il faut fur tout éviter les petites parties djns les Lambris , comme on ks pratiquoit autrefois pour faire fervn- tous îcs bouts de bois, cnlorte qu'il y avoit des panneaux li petits qu'ils étoientélej^is ^ poullez à la main fans alTemblage , & jes plus c;rands n'ctoient que de bois de 5. à 6. lignes, ?ppci;é panneau ou mairain. On fait à prefcnt les panneaux d'un pouce d'épais aiTembiez à clef, & collez d'ais fort larges & fans aiaife poureiire plus propres.

11 faut cbfervcrdans les profils des Lambris, qne ceux des chambranles ay-fnt plus de relief que les quadres desven- taux, de* placards (impies & à doubles pareAiens & de leur? tmbrarures, psrce qu'il n'y a rien, qui lende la Menui- ferie plus pc!ânre que les quadres dont les moulures excédent les autres parties qui les renferment. Ces profils doivent cflre élcgis dans la mefme pièce , & pouiïe? dans une membrure d'une épaiiTcurfufSfante, &n'ef^re jamais plaquez. Lorsque le bois de ces Lam.brisn'ef} pas d'une belle couleur , on le p 'ut peindre en marbre , ou en façon de bois véné , ou enfin de blam avec quelques filets d'or. Mais fi la Menuilcrie en eft très- pro pre, il furnt d'y paflerun vernis clair pour luy donnerplusd'u nion & d'apsr,'iice.

Les plus beaux Ouvrages de Menuiferie font ceux qu'on fjit pour les EgUres, & ^om les Maifons de Communaoré. On voit dans quelques Eglifes des Retables, Tabernacles, Credences d'Autel, Oeuvres, Formes, Confeifionnaux ,

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34^

DE LA DIVERSITE'

Bancs, Chaires de Prédicateur, à rampe courbe , &c.&dans quelques Monafteres lea Lambris de revêtement des Chapitres & llefcdoires, des Armoires &: Tablettes de Bibliothèque, & aucrcs morceaux de Menuiferie qui pour avoir t'àé travaillez à loirir& de bois fort Tec, font d'une propreté achevée , & peu- vent paffer pour des Chef- d'oeuvres. Ainfi ce n'eft pas fans rai- fon qu'on ne doit employer que du bois bien fec pour les Affera- blages , puifqu'autrement les panneaux venant à fe dejetter ^ à fe cambrer, les languettes quitteroient leurs rainures. Il ne doit aulTi y avoir ni nœuds vicieux , ni tampons , ni futée qui en diminuent la propreté.

Les Moindres AfTemblages de Menuiferie font les volets & contrevents fufpendus & à couliffe , les portes collées & emboi- tces, celles qui font brifées ou coupées pour les fimples ferme- tures de Boutiques, Magazins, Echopes, &c.& comme ces Ouvrages font arafez & feulement garnis d'emboitures , ils ne peuvent recevoir aucun Compartiment.

DES COMPARTIMENS

DES rOVTES ET PLAFONDS.

LEs plus riches Compartimens fe font aux Voûtes, Cin- tres, &:Plafonds; parce que quand on entre dans un lieu, laveuëfe portant d'abord à cequieftaudeffus, ellerefte ex trémement fatisfaite. C'eftpourquoy quelque difforme que foit l'Architedure Gothique par le mauvais goût defesMaf- carons , Chimères, Harpies , Guimberges & autres fembla- bles ornemens, elle eft néanmoins digne d'admiration dans les Compartimens de fes Voûtes , formez par des arcs dou- bleaux , liernes & tiercerons qui prennent naiffance de bran- ches & croifées d'Ogives. Il y a mefme de ces faillies ou ner-

1/ 1 oMP uu i\u \ s rot R 1 r s ARi\s ])ouTû.r.At:x j)r.s voûtes, kt rr.NPEy tifs Dr.sj:ourEs^y>

DES C 0 M ? A R r I E N S.

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vûres qui font détachées de la doùelle des pendentifs , & qui ne Jaiflcnt pas de porter des culs de lampes , lanternes à jour , & autres caprices retenus par des boulons de fer avec un travail & un artifice extraordinaire. Ces Nervures font ordinairement de pierre dure, & les pendentifs de moilons d'apareil bien en coupe, ou de brique, ou de plâtras bien maçonnez à bain de mortier ; il s'en voit mefme qui font épigeonnez de plâtre pur, &iî minces qu'ils n'ont que 5. à4. pouces d'épaiffeur fur u[ie aff.z grande étendue. Ces Voûtes ont une harmonie par- ticulière quand il y a des vafes & ventoufes cachées dans les vui- des de leurs reins pour augmenter la repercution de la voix, & former des Echos.

Les Compartimens des Voûtes des Eglifes à la Romaine, font la plufpart imitez de ceux des anciens Edifices comme du Temple de la Paix, des Arcs de Triomphe, &deplufieurs au- tres Monumens prefèntement ruinez, &dontonn'aconnoir- fance que par les Deffeins & les Livres des Architeâ:es &des Antiquaires qui ont eu foin de les recueillir. Or comme la ma- tière ne contribue pas peu au choix & à la difpolîtion des Com- partimens, il faut d'abord confiderer la conftrudion des Voû- tes félon la diverfité desmatêriaux.

Les meilleures & les plus légères Voûtes fe font de brique ou de moilon , & après que les cintres en font démontez, & qu'elles ont receu un enduit de ftuc ou de plârre, on y trace avec la pierre noire des Compartimens félon le racourci de la I cherche qu'on en a fait : & c'eil l.i pratique des Stucateurs& des Maçons pour toutes fortes de Voûtes, même pour les irre- gulieres comme les biaifes , les rampantes , & celles qui font en canonnière. Léon B;.ptlfl:è Alberti eftime fort une inven- tion dont il croit que les Anciens fe font fervis pour conftrui- re & divifer avec facilité les Compartimens de leurs Voûtes, & qui fe pratique ainfi. Les armatures ou fermes des cin- tres étant établies de diftance en diftance fur les travées de foliveaux, de doffes, ou de cannes, on fait imeefpecede noyau, font en nlief les renfoncemens & en zx' ixîcsor-

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DE LJ DIP'ERSITE'

baindemortierdecMuxocu K ..^fe trouve fat avec monte & le noy^^b'^" d^?°" '^' ' °; ™f . Les Orneme,>s juftcile & propreté & .1 y a foi ?["";»;",; étant dorez à fond des Comp^rtimens de ftuc . ont plus de S « ^ entièrement blanc, &<i^--'hent davantage. qus^^«°^^^^^^ ^^^^^

couverts d'or, ~'""'f .''" .P^^VeTeS WedeR-ome eft ffiSïaC:v':î^:i»:rSepourcec,u.regarde

"llîv:utrâ:Ï;rrefecon|^rn.™^^^^^^^^ cédantes, P^'" qu'on la.iTel^ bouges c ^^ ^^^

'°t''rAo':' ti:isï Bu o «èrv^rdanscetapare,!. que pes & culs de tour. iMais l '^ j ornemens fur leur

«i--"S'rCnCe la cTi— de ces Voûtes longueur. Or comme '" , -J^^^rç d'où les arcs dou- doiventrépondreat.xco.psd A^h>t aure ^ ^^ ^,^^^_.^^

bleaux prennent na.iïancc ' f ,^""^1' ^oprcsau Dorique,

ainf, il lero.t à P'°P°^^1'^^ "^1 '!™ues que ceux deHoni- n'euflent que quelques tables b^rlot^S"" - <i;' ^,,,„„i,e.

que fallent avec ravalcmens & °'"''"'f„„r„n,emens garnis lent, &ccuxduCor,ntlMenavec-^divers^enionc^^^^^

derolcs, ouavecdesentrelasdoub les ou d snnce ^^

lages. Il rfeft pas n^^ff^'^.rl^^firptnea^^^^ foient trop guiUochis & d'entrelas q^'^fP";" '"Sonquiarrivedela

?har£;éesd'ornemens, =«"<! ^"'"'';°";„™t remarauerà troplrandericheffedeleurtrava^, cequ on peut rc ^^^^^^

UVoVdel'EgUfeduVal.de-G..^^ C"^^^^^^^^^ fontproprement extradoffees , particulicremc mesàcaufedeleursEntrecoupes. ou petits ; les

Tous ces Compartimens ^°f°",j;;qui en renferment grands font formez de grands panneaux qui

d'autre!

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DES COAîVJRTIjMENS. ,4^

d'autres plus petirs differens & ornez dcGrotcfques , Chi- fres. Médailles, Devifes &:c. en force que ceux cy ne fervent que pour accompagner les plus grands qui contiennent les prin- cipaux fujets de Bas-relief ou de Peinture. Les petits Comparti- mens font quarrez , lofanges, ronds, ovales, hexagones, odc- gones^ & d'autres figures parfaites, & remplis d'autant defor- cesd'érofes, qu'on en peut imaginer qui conviennent à chacu- ne de ces figures: & comme ils fe répètent, ils doivent dans les Coupes diminuer de grandeur & de rehef, à mefure qu'ils ap- prochent de la fermeture , & mefmc par raifon d'Optique , il faut que le profil de l' enfoncement àz^ quaiiTes , foit un peu en glacis par en bas (mais non pas fi fenfÎLjlement qu'au Panthéon) afin qu'une partie des ornemens n'en foit pas ca- chée. Les caiffes des Comparcimens des Voûtes rampantes des Efcaliers, font mieux eftant creufées d'équerre d'après la douelle du Berceau, comme à l'Lfcaher en perillyle droit du Vancan à Rome, que d'eftre à plomb comme à celai de l'Hôtel de Ville de Palis.

Si les Compartimens de Sculpture font avantageux pour accompagner l'Architeaure, ceux de peinture ne le font pas moins ; puifqu'ils femblent par leur légèreté augmenter la hauteur de la Voûte. Cependant comme une Voûte char- gée de Sculpture paroît pelante , & que celle qui eft entièrement peinte, femble n'avoir pas une véritable folidité ; il eft con- fiant que du mélange de la Sculpture & de la Peinture , il fe peut faire un compofé bien parfait , fi la difpofition en eft heureufe; c'eft pourquoy il eft à propos d'enrichir de Scul- pture les Arcs doubleaux qui prennent naiflancedefond. On peut auffi pofer des figures de ftuc fur les corniches & at- tiqucs, d'oiî partent les premières retombées, & peindre le nud de la Voûte & de fes lunettes , comme il a été pra- tiqué avec fuccés à plufieurs Eglifes & Palais, particulière- ment en Italie. A l'égard des Compartimens peints de gri- faille ou de marbre , & rehauffez d'or fur une Voûte ou fur un lambris de plâtre, tout ce qu'on y peut faire de mieux eft

Xx

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34^

DE LA DIVERSITE'

d'imiter le relief de h Sculpture, &d*y joindre la légèreté de

]a peinture.

La Peinture à frefque a cet avantage, qu'elle confcrve long- temps Ton co'oris, c:ant au dedans des lieux j pourveu que l'en- duit en foit bon & fait avec les m.itieres & ks précautions neccf- i faires, comme on le pratique en Italie. La coupe du Val de Grâ- ce, peinte par M. Mignard, eft un des plus beaux Ouvragées de \ cette efpece qui foit à Paris. Outre la Peinture à l'huile & à fi el- que, on fefert encore de Mofaïque faite de petits morceaix de verre de diverfes couleurs,avec quoy l'on imite d'après un car- ton peint,!es teintes & dégradations de la Peinture.Cette matiè- re eft fi durable,qu'aprés pluiieurs iiccles elle reprend Ton luftre, étant lavée fimp'lcment avec de l'eau. Lorsqu'une Voûte n'eft pas de grande étendue , pour la rendre extrêmement riche , on lapeutmcrufter de marbre avec dcsCompaitimens de pierres deraport, comme il s'en voit à la Chapelle de la Sépulture des Grands Ducs a Florence.

Les Coupes ou Culs de four doivent non feulement eftre fnr- montcz de la hauteur d'un Socle fulïi'ant pour les dégager de la SaïUie delà Corniche qui couronne l'Architeâure^ mais encore avoir leur contour formé par deux lignes paraboli- ques, afin qu'ils paroiflent parfaitement fpheiiques de leur point de veuë. Il faut donner peu de faillie à fes corniches; & il s'en voit à quelques Eghfes d'Italie, dontlaprojeéture, qui n'a pas lamoitiédelahauteurdelaCorniche,eftaugmen- tée par des ombres peintes, qui donnent une apparence de relief aux moulures qui ne font pas affez Taillantes. Cette pratique réuflît particulièrement lors quel' Architeâure eft peinte de couleur de marbre.

Ilrefteà parler des Plafonds, qui fervent aux pièces des Apartemens. llsfe font enFrancefurunlatis, contrelequel on fouette du Plâtre pour faire un lambris bien uni. La dirpofition la plus agréable qui fe puiffe faire des Com- partimens de ceux qui font cintrez en manière d'anfe de panier fort furbailTée, eft de laifTer la partie du milieu

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occupée par ungrandfujetd'Hiftoireou d'Archittau, e feinte cnperfpeaive, qui par l'apparence d'un renfoncement femble augmenter h capacitédulieu ; cequieft avantageux pour les pièces qui n'ont pas un grand cxhaufTement. Dans la partie cintrée on met desCompartimens ou des fujets en longueur a v^ec quadres de di verfcs figures , & on en arondit les coimpour ofterladifFormitederangierentrant, &yplacerdesornemens enbasrelief ouen camayeu, oubiendesFigureid-cftuc-mais il faut fur tout éviter de donner trop de faillie aux profils des quadres. ^

Les Plafonds droits , appeliez aufTi Sofites & Lambris peuvent palier pour les plus fuperbes. Cependant comme Ils ne font gueres en ufage , je n'en ay point donné de fi^u- re. Ceux dont les Compartimens font en faillie par quadVes urunfondsuni , p:,roi{fent les plus pefants; mais les plus beaux, qu'on nomme à l'Antique , fembîent faits d'un a f- fembhge de poutres en Compartimens réguliers," qui hident dcsrenloncemens bordez de Corniches architravées avec des rofons dans les plus petits cfpaces , &dans les plus grands, des Génies, Guirlandes, Grotefques, Devires& autres orne' mens peints à fonds d'or , ou d'or à fonds d'azur. La Pla- te-bande en manière d'architrave du delTous de ces efpecesde poutres, eft enrichie de Guillochis, Entrelas &:r. continus entre deux liftels avec Ats rofes en forme de culs de lam- pe aux endroits elles fe croifent. La conftruftion de ces Sofites fe fait avec des corniches volantes de bois de fapin retenues par des liens & harpons de fer à des poutrelles oii fohves paffantes ; en forte que l'ouvrage eftant fort Ic^er ,1e plancher n'eftpointfujetà s'arener, outre que le dcffus n'eft pas ordinairement habité. II fe voit beaucoup de ces So- fires ou Plafonds en Italie, ils fervent à des Bafiliques &: à des Salons de Palais :& on en peut remarquer la conftrudion auProfil duCapitoIeraportécy-devantPl.82. pag, 285. Il y en a aulTi au Louvre & à Fontainebleau, qui font d'une gnn de étendue.

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34? DE LA -DIVERSITE*

DES COMPARTIMENS

vu PAVE'.

LE mot de Pavé fe doit entendre icy , autant de toutes les Aires pavées fur lefquelles on marche , que des matières qui IcsafFermiiïent. Je divife ces Aires pavées en deux efpeces; la première comprend toutes celles qui peuvent fupporter les cha- rois, & la féconde celles de Pavez polis qui fervent tant au dedans qu'au dehors des Bâtimens.

La neceffité qu'on a duPavé, & l'utilité qui en provient, ont fouvent obligé à ne rien épargner pour fa conftrudion & fon entretien. On peut mefme connoiftre par quelques Chemins Antiques , efcarpez , fendus &: percez qu'on voit en- core, & par d'autres qu'on découvre tous les jours , & qui avoient été comblez par la fucceflîon des temps , combien les Anciens , & particulièrement les Romains , eftimoient uti- les les dépenfes extraordinaires qu'ils faifoient pour rendre leurs Chemins plus pratiquables , & en faire de nouveaux. Lf s fleuves , les étangs &: les marais n'eftoient pas mefme des obftaclcs affez puifTans pour les empefchcr d'y conflrui- re des Chemins, comme il paroïc par plufieurs Aqueducs en ter- reou élever., fimples ou doubles, fur lefquels on marche en- core; &: par les Ponts Antiques, qui fubiïftcnt avec étonne- ment , & dont les arches font la plufpart en plein cintre Se extra- doffées, & les avantbecs des piles plûtoft arondis qu'en trian- i^le. Jls appclloient ces fortes de Chemins, Aquatiques: & c'eft ainfi que nous pouvons auflî appeller nos Ponts, Chauf- fées, Turcies, Levées, Moles, Digues, Abreuvoirs, Grèves, Ports de Mer & de Kiviere&tous les autres Chemins fondez dans l'eau.

Le Soldecesgrands Chemins Antiques, de quelque mau- vaife conliftence qu'il fût , comme de glaife de vafe , ou de

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plioi".

DES COMPJRTlMEISrS,

h Udc^ de Chaussée I ^ Hey^ens dcTay^ . h Cartn^ej^m^Uesx^^r^es

ir, ^w/,""^ ^"^ P^"*-^ I ^''^^ '^ntt^e cru. pierre ?e Hose de Tare de g Tv y\ X'^^/v"' ^^'^^A,f''!^^ a-faintî incertains et de pierre de "Ce

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Carr a hatcms r-emipus . Carreaux, actv

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5 50 DE LA DI TER SITE'

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tout autre terrein peu folide , étoit affermi par les decom brcs & tcires jtdiiïcs des Vj!I;s voilines , &: par des mn- tcriaux qui fe trouvoient fur les lieux , eu q'.ii pouvoicnr y cftre apportez des plus proches. Les Aires des uns , croient faites de gravois & de cailloux maçonnez avec chaux & ci ment; celles des autres, d'écaillés & d'éclats de roche , ou de rabot; & celles des plus magnifiques Chemins'de quar- tiers de pierre dure a joints incertains, qu'on nomme au- iourd'huy Pierre de pratique. Il y avoir même des Chemins doubles, la voye des charois étoit feparée par une berme ou banquette élevée au milieu pour les gens de pied avec des montoirs à cheval, & des Pierres Milliaires d'efpace en efpace.

Le premier travail pour drefler les Grands Chemins, eil le tranfport & vuidange des terres , dont il faut ménager la dépenfe en telle forte, que pour les régaler , le déblai d'un cofté, fafl'e le remblai de l'autre, ce qui feconnoît par les té- moins; que les berges ayentaflez de glacis pour ne fe pas ébou- ler dansles tranchées; &que les fondis foient comblez, & les endroits efcarpez, foûtenus de fils de pieux couronnez d'un chapeau fuffifant pour fervir de bordure & retenir les der- nières morfes : ou plûtofl: de murs de maçonnerie en talut avec des contreforts qui buttent les terres, &desbarbacanes d'efpace en efpace pour en empêcher lapouffée, ou dts chan- tepleurespour l'écoulement des eaux des débordemens & àcs ravinesc Or quand les Chemins n'ont point de berges & qu'ils ont beaucoup d'étendue au delà des chauffées de Pavé, pour les maintenir d'une égale largeur , il efl: neceflaire que les bornes &: témoins des héritages qui leur font contigus, foient fixez par les Arpenteurs & Grands Voyers des Ponts & Chauffées , afin que par fuccelfion de tems ou par au- torité , les particuliers n'anticipent pas fur les Voyes publi- ques.

Le Grais efl: la meilleure de toutes les matières pour pa- ver, parce qu'il rend les Chemins autant commodes pour

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DES C O AI P ^ R r I M E N S.

(harier, qiiepcurailcràpied &àchcva] ^ pourvcu que fcn pa- rement Toit bien uni , fans hoflcs ni flaches ; queJorsqiie ks Paveurd'afFeoient fur une forme oucouchisdefable ou de gra- vier, ils obrcrvcnt les pentes , revers, pointes, ^ruiffe^nux rufli'ans;&qu'cnyf^iTe fouventdes recherches. LePavédonr on affermit les Aires, eft de trois fortes; le plusgros, qui e 11: prefquc cubique & qu'on aflcoit à fec, tft employé pour les Grands Chemins , Rues, Cours &c. Le moyen, qu'on af- fcoit à bain de mortier de chaux &: de fable, fcrr pour les Ban- quettes des Quais, les TerrafTes, Arriéres- cours , & auîrrs lieux à découvert; Et le petit, maçonné à bain de mortier de chaux & déciment, pour les lieux humides, comme Ecuries, Fourrières, Angars, Buanderies, & pour les Cuifîncs, Boii- langeiies. Fournils, Sommelleries, Communs, & autres pièces du département de la Bouche. On mêle aufïî avec ce petit Pavé, d'autre de pierre à fuzil , ou de pierre de Caèn pour faire des rofes, des lozanges & autres Compartimens dans les Grotes, Fontaines, Cafcades , Crypto-portiques, & autres Bâtimenshydrauliques. La brique pofée de champ en liaifon ou en c pi , Jcrt de Pavé dans les Rués des Villes il n'y a point dccharois, commeà Vcnifc, aux banquettes, & autres Che- mins relevez pour les gens de pied.

La féconde efpece de Pavé concerne ccluyqui eft poli au de- dansou au dehors des Bâtimens , & fur lequel il ne palTe point de charois , & elle eft de trois fortes ; fçi voir de Carreau de terrecuite, dédales de pierre, & de tranches de marbre. Les Terrafles qui font élevées fur un terre-plein, ou fur des voûtes, peuvent eftre pavées de toutes ces matières; mais il fautobfer- verqu'à celles qui le font de pierre, & qui fervent de couver- tures aux Maifor.s , les joints foient coulez en plomb. On couvre nuffi ces Terrafles, ou de tables de plomb , qui font mieux jo'nrcs à rurlet que fondées à couture, ou de Carreaux debriquepolcedcplat, ouenBnd'une Aire dem.ortierfa tdt ciment mcléavec de la chaux ou du bitume, comme on le pra- tique chez les Levaitit s.

551

DE LA T> IVtRSîTE'

Le Carreau de terre cuite, qui eftaujourd'huy d'un grand ufage, fe fait de diverfes formes & grandeurs; le plus ordi- naire eft à lix pans, grand ou petit, &fert pour toutes fortes de planchers . Le grand Carreau qui eft à 8. pans eft employé avec un petit Carreau verniiïé entre quatre. On fe (ert en- core de la brique uniede 8. pouces de long fur 4.dcldrge, po- féc de plat avec un petit carreau verniflc au milieu de quatre de ces briques, dont le Compartiment eft en manierede barons rompuf. Pour les Carreaux de fayence, qu'on nomme d'Hol- lande, qui font la plufpart quarrez , fervent pour les petits Cabinets , les Apartemens de Bains , les Grotes , & autres lieux frais. La meilleure figure de Carreau, eft celle qui fait le plus d'enclave & de liaifon, comme l'hexagone: &pour af- feoir le Carreau, le plancher eftanthourdi, onmetunpeude charge , & on établit des cueillies r^e plâtre pour les drefter de niveau; mais parce que le plâtre renferme eftfujet à boufer, les Carreleurs gâchent du pouffier ou rtpous avec le plâtre en car- relant j dont cependant la force eft diminuée parce mélange. Pour le grand Carreau quarré, il ne fert qu'aux Terraffes , & aux moindres Jeux de Paume.

On fait aufli des Aires de plâtre fur le hourdi des plan- chers, qui bien dreffez, bien fecs, imprimez d'une ou plu- fieurs couches de couleur à l'huile & frottez, font affcz pro- pres ; mais ils ne font pas comparables à la compolition du Gyp, dont on fait des Compartimens de diverfes couleurs, femblables aux marbres & cette forte d'Aire, qui eft un marbre artificiel, ne faifant qu'un corps & recevant le poli, feroit d'un bel & grand ufage, fi elle n'étoit pas fujette à s'ccaillcr &: à s'éclater , particulièrement lors que les plan- chers s'afFaiflent. On plancheye les Aires de certains lieux, comme de S.illes, Dortoirs, Cellules, Parloirs, Ouvroirs de Couvent &c. avec des planches de fapin ou de chefne à rainure & languette, qu'on chaffe & fait joindre à force de coins; ou du moins avec des ais de bateau. Pour le Par- quet, qui eft le plus propre aflcmblage , il fert pour les

Cabinets»

r)I\ER>E> E.srLLba PL LUMFARTIALEKS DE TAVEZ PE MARBRE

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DES CO MV ARTIMEN S. \S\

Cabinets, Oratoires, Chambres à coucher , &: autres pièces nc- ceflaires à l'habitation.

Le Pavé poli de pierre efl ordinairement en ufage au rcz de- chauflee. On employé dans les EglifeSjTrefors, Charniers de Cimetières, Cloiftres, Chapitres, Chaufoirs&c. des Tombes avec des dales de pierre de pratique. Le pavé régulier fe fait de Carreaux de pierre pofez quarrément , ou en lozange & bordez de plate-bandes; & on s'en fert dans les lieux oiiTon répand de l'eau, comme les Cuifines, Salles du Commun, Lavemains , & Refe<5toires , & dans ceux il faut de la fraî- cheur &de la propreté, tels que font les Apoticaireries, La- boratoires, Répertoires & Théâtres A natomiques. Ecoles évc. Le Carrelage de pierre de Liais & de Carreaux à 8. &: à ^. pans avec de petits Carreaux quarrez ou triangulaires de pier- re de Caèn , efl: propre pour les Vefliibules , Galeries baf fes , Paliers & Salles à manger. Il fe fait auffi des Com- partimens en manière de Labyrinthes, compofez defrifes & de fentiers en guillochis , & il s'en voit un de cette forte dans la grande Eglife de S. Quentin en Picardie. Ces for. tes de Pavez de pierre, doivent eftre pofez fur des aires de moilon, & après qu'ils font dreffez de niveau par des repai- res , il les faut arrefter par des cueillies d'efpace en efpace , & les caler en forte qu'avec de petits abreuvoirs on puifTe reiripljr le deflbus, de coulis ou de mortier clair, j ufques à ce qu'il n'y r e- fle plusdevuide.

Les Pavez de marbre fe font par grands ou par petits Com- partimens. Les Plate-bandes des grands Compartimens font réglées par lesdimenfions des Avant- corps & Arriere-corpç des Pilaftres , par les pans coupez , portions de cercle, & autres accidens des plans figurez. Les panneaux répondent aux Compartimens des Voûtes & Sofites avec des marbres de diverfes couleurs, comme il s'en voit dans les belles Egli- fes. Il fe fait dansles figures rondes ou ovales, des Compar- timens de rofesde diverfes manières, comme en étoile fim- ple & double, en feuilles de rofe, en queue de paon, & en

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^mm^ÊÊasaÊÊÊÊmmmÊmamÊBmÊmÊÊÊiÊÊÊimaamÊmÊÊmmmmmmmÊÊÊÊm

lozanges curvilignes , que Ips Marbriers nomment à points perdus , qui font marquez Y dans la Planche 105 : & c'eft de cette dernière manière qu'eft le pavé de la Chapelle du Château d'Anet , qui répond à de pareils Compartimcns de la Voûte, & qui ell: peut-eftre l'un des premiers de cette ef- pece. Or comme ce Compartiment paroifl: d'abord d fficile à comprendre, voicy la manière de le tracer. Le grand dia- mètre ejftant déterminé par la Plate bande, ainfi que le périt rond du milieu, on partage refpace entre les deux cercles, en deux parties égales , &: enfuite on trace un cercle qu'on divife en autant de parties ou degrcz qu'on veut ; & de ces parties comme centres de l'ouverture du compas jufques à l'extrémité du petit cercle , on trace les arcs, qui recroifcz donnent les lozanges curvilignes. Il faut obferver que plus le cercle de la divilion eft grand , plus on y doit divifer de parties , afin que les carreaux foient proportionnez , comme fous le Dôme & dans les Chapelles de l'Eglife du Val de Grâce.

Il faut fur tout éviter de faire des Compartimcns quarrez dans une figure circulaire, qui n'ont nulle grâce, comme le pavement du Panthéon ; c'ell pourquoy il n'y a pas d'appa- rence que ce pavé foit auffi antique queTArchiteduredece Temple: & il ert: évident par les Plinthes des Colonnes Co- rinthiennes , qui font prefque enterrez, que ce n'eft qu'une re- ftaurarion faite du temps de Septime Severe.

Or comme les grands Compartimensne font pas bien pro- portionnez dans un médiocre efpace, auflî les petits ont quel- que chofe de chetif dans un grand lieu ; particulièrement ceux qui reflemblent à ces figures que les Vitriers employent dans le-; panneaux des vitres, comme il y en a dans l'Eglife de l'Abbaye de Joyenval prés Saint-Germain en Laye. Cet- te iVlarqueterie n'a pas le bon gouft du deflein qui fe trou- ve aux pavez des Eglifes à la Romaine, & à ceux des Châ- teaux de Vcrfailles, deClagny, &deTrianon , l'on peut voir des plus beaux modelles de cette forte d'ouvrage. Pour

«»

DES COM? ARTIMONS.

3Sf

les petits Compartimens de marbre, ils fe font de Mofaï juc, ou de pierre de rapport par platte-bandes entrelaflécs quart c- ment , ou en rond, qui renferment des figures exrraordinai res: le tout arrêté avec un bon maRic, & polipardeffus, com- melepavédel'Eglire de Sainte Sophie , aujourd'hui la M )!"- quée du Grand Seigneur; & celui de l'Eglife Patriarchale &: Ducale de S.Marc à Vcnife.

Quant au choix des Marbres, non feulement il faut que l'union &: lecontrafte des couleurs s'y rencontrent , comme au lambris de revêtement ; mais il eft encore neceflaire qu'ils foicnt approchans de même dureté , parce que les uns s'ufant plus fa- cilement que les autres, ils'y fait des inéjalitez : &:commela pierre & le marbre ne conviennent pas enfemble , le porphyre &Ie granité ne conviennent pas non plus avec d'autres marbres plus tendres, ainfi qu'on le peut remarquer à quelques Pavez antiques.

Voila une bonne partie des règles qui concernent la M atiere , la Conftrudion , &:Ja Forme des Edifices. Maiscommcl'Art de bâtir eft infini par raport à la diverfité des lieux & de leurs ufa- ges qui demandent des formes différentes, & aux matières que chaque Pays produit en particulier \ je déclare que les maximes que j'ay avancées, ne font que des règles générales fondées fur les meilleurs exemples : que jen'aypoint eu defleind'épuifer chaque fujet, mais feulement d'en traiter fuffifamment pour exciter ceux qui en voudront faire leur profeffion & y réûffir , à joindre la pratique à cette théorie : & qu'enfin les préceptes que je donne dans cet Ouvrage , fuffifent à toutes fortes de per- fonnespourparlerpertinemment de l'Archireâiure , qui eft le plus neceflaire de tous les Arts pour le fecours de la Vie civile.

FIN,

Yy i|

!^

DICTIONNAIRE

D'ARCHITECTURE,

OU

EXPLICATION DE TOUS LES TERMES,

dont on fe fèrt dans

L'ARCHITECTURE, LES MATHEMATIQUES, LA

Géométrie, la Mécanique , l'Hydraulique, leDeffein, la Peinture , la Sculpture, lesMefures, leslnftrumens, la Coutume, &:c.

LA MAÇONNERIE, LA COUPE, ET L'APAREIL

des Pierres, la Charpenterie , la Couverture, la Menuiferie , la Serrure- rie, la Vitrerie, la Plomberie, le Pavé, la Fouille des Terres , le Jardi- nage, &c.

LA DISTRIBUTION, LA DECORATION, LA MATIERE

&Ia Conftrudion des Edifices & leurs défauts.

Les BaSTIMENS, antiques , sacrez , profanes, CHAMPESTRESi

(de Marine, aquatiques, publics, & particuliers.

£nfcmhle les BtimologieSi & les Noms latins des Termes , avec des Exemples (^ des Préceptes: Le tom par raport k

LART DE BATIR.

Tat A, C.'DAVILER Archïte^e du Roy. TOME SECOND.

A parts; Chez NICOLAS LA NGXOTS> rue S. Jacques.

M. D C XCIIL ^uiVEC PRIFILEGE W ROT»

AVERTISSEMENT.

I 'Obscurité' des Termes étant un des plus grands obftacles pour arriver à laconnoilTanced'un Art j après avoir fait reflexion combien il fcroit difficile d'entendre fans quelque éclaircifTement, la plufpart de ceux.de ce Livre , qui en contient plus de cinq mille appartenant à TArt de bâtir & à ceux qui en dépcndent> j'ayjugé qu'il étoitabfolumentneccflai- re d'en donner une Explication en forme de Dictionnaire, qui renfermât des définitionsjufles & concifes. II n'étoit pas pofTible de le faire dans le difcours > l'Explication des Termes en auroit in- terrompu la fuite, &caufédelaconfufion &derobfcurité: Les Planches même ou figures n'auroient pu y fuppléer entièrement, toutes exades & corredes qu'elles font. Ainfi le feul party que j'aye pu prendre, a été de travailler à ce Didionnaire, ouj'ay tâché d'éclaircir les mots qui ne font point de l'ufage ordmaire , &: qui appartiennent à l'Art de bâtir.

- Mais parce que, quelque exa£te que foit une définition , elle ne reçoit une entière clarté, que par une figure ou par un exem- ples j'ay eulefbinde renvoyer aux Planches de ce Livre, &de raporter à des exemples connus, tous les Termes qui pouvoient en recevoir quelque éclairciffement. Je me fuis fervi pour cet effet des beaux morceaux de l' Architedture antique , & des tdifices les plus confiderabies de Paris , des environs & même des Pays étran- gers : & les reflexions qu'ils m'ont donné occafion de faire, peu- vent fervir de règles pour fe former le bon goût, & pour connoî- tredans les Bâtimens antiques Ô; modernes les plus approuvez, ce qu'il y a de beau & de défe6tueux.

/'avoué queplufieursdifficultezfe font oppoféesà l'exécution de ce travail parla prodigieufe quantité de recherches qu'il a fallu faire, tant furies lieux, que dans prefque tous les Livres qui traittent de l'Architeclure ou .des autres Arts qui y ont raport, pour autorifer mes Remarques & les confirmer par les exemples & les préceptes des meilleurs Auteurs. Mais j'ay eu cette facilité de trouver chez le Sieur Langlois ces Livres, aufiî bien que toutes

* 2 fortes

AVERTISSEMENT

fortes de Figures , qu'il a en plus grand nombre & en meilleur or- dre que nulle part ailleurs, & qui m'ont été d'un grand fecours pournelaifl-eraueun Terme équivoque, & pour divifer exaâe! mentchaque genre dans toutes fesefpcces , en donnant à chacu- ne la notion qui lui convient. ilWMCU

ti.S''l'L''"' "''''°'' P°'"' "'^ ^f '"^1"'' P^«'"^"t fur cette ma- tiere, & ce que j'ay cm être en droit de faire , non feulement

parce quec'eftmaprofeilîon, mais encore parce que mes voyages &Ics emplois quej'ayeus dansles BâtimensduRoy, m'ontcon- firme dans quelque expérience ; auffi ay-je taché d'écrire en Ar- rawrc ^" 0"™er , pour me faire entendre de l'un & de

La connoilTance des Termes étant donc fi necelTaire dans le» Arts, & fur tout dans l'Architeaure. à caufe de la relation S a avec tous les autres; je n'ay pu me difpenfer d'inférer & expli- quer dans cette Table , ceux qui concernent la Géométrie, Scien- ce l3 plus uti epour la théorie &pour lapratiquede l'Architeftu- Te, &dont la plufpart étant dérivez du Grec, font difficilement entendus par reux qui lifent les Auteurs , & particulièrement Vi- truve, faute de fçavoir leurs étymologies, qui renferment pref- que toujours leurs définitions , comme on le peut voir Dar^ces mots d ^/tmetrie , Vlammetrie, Longimetrie, Ichnographie, Or- thographie, Scénographie, Sciographte , Stéréométrie, Stenoto- mteà-c. J ay expliqué demefme quelques Termes d'Architeflu- /f T'^Tà /^°T^ Eurythmie , Exaftjle, Oiîoftyle, Tlecafty- li.)f^oJ}fyle,Moriotr,gfyfhe,Euripe, Lycée, Tretoire,ChJJps Elyfees, Camp-Pretone»a-c. quelquesautresd'ArchiteaureSa- cree, comm<, Calvaire , Echelle Sainte, Evêché, Conclave,Her. nutage &c^ De plus ceux des lieux, qui font partie des Palais des Grands, & qui font purement d'Architcaure, comn-^c Fruité- ne , Fend, Seller, e , Haras , Ménagerie, Fa,[anderie , Fauconnerie, <.rurte,Heromere,Muete, Mail &c. & quelques-uns d'Archi- teaureNavalc, comrr^zFondicine,Entrepos , EtuvedeCorderie, Bar ce , Lar^aret , Magaz.m , Parc & Forme de Marine &c

linfincet Ouvrage n'étant pas feulement fait pour les Ouvriers, mais auflipour ceux qui fontbâtir, &quifc pbifent à l'Archite-

fturej

AVERTISSEMENT.

^ure; i'ay encore expliqué en leur faveur certains Termes de la Coutume de Paris utiles àfçavoir, tels que font, "Paffage de fer- vitude&defouffrance. Treillis-, Fer maille , Verre dormant ^ Héberge , Lunette , & toutes les fortes de Bées ou Veu'es &c. ainfî que les mots dont les Ouvriers fervent communément, & qui n'ayant d'autre origine que la métaphore ou l'habitude , paroiflént entièrement barbares à qui ne \ç:s entend pas, comme ces verbes fouchever^gobeter:, haler ^ tringler, dégroffir ^ démaigrir .refeuil- 1er y ruiner, tamponner , enfaiter , peupler , medioner ^edaircir érc. Se comme ces noms Epa/frure, Miroir ^Tlumée-, TU y Coude\ Corvée, Etanfiche, Filières, Epi, Foreft, Bloc, "Dame, Laye ^ Feiiillée, Micôte, Hortolage , Vertugadin, & quantité d'autres inféparablcs de TArchite^ture , comme font ceux de la Maçonne- rie, delà Charpenterie, de la Serrurerie, de la Menuiferie , du Jardinage &c. qui fe voycnt dans le cours du Livre. Ceux qui commencent à s'mftruire y trouveront auflî les Termes qui con- cernent le DefTein , entr'autres les différentes fortes de Compas, de Règles, de Crayons, d Encres &c. Ils y apprendront ce que c'eft que calquer , graticuler , cont retirer , mailler ,paffer à l'Encre, hacher, & laver un T>ejfeins fefervir de differens Niveaux^ du "Tantometre , du Grapbometre , &c autres inftrumens pour lever un Pian, & ^// i^^ï/z^rr^ar pour connoître l'ouverture des Ano-lesj ce que c'eft encore que//^//,fr//«^/>/><r^^,?^/-^/>; enfin beaucoup d'autres chofes, autant utiles qu'agréables, pour entendre par- faitement toutes les parties de l'Architecture.

J'ay de plus ajouté dans cette Table la plufpart des mefures, dont on fe fert chez les Nations policées, comme les 'P/>^j-,'P^/- fKes, Touces, Onces, T>oigts, & T)egrez, qui font les parties AcsCoudées,Bra(fts, Cannes, Verges, Terches, Arpens, & au- tres quantitez neceflàires, tant pour trouver les dimenfions des Edifices, quepourfaire l'Arpentage des Terres, &comparerles diverfes mefures des lieux, l'on fe rencontre, avec celles qui font familières. II feroit difficile de trouver plus àc 7 ermes , quoy que Je n'aye expliqué que ceux qui font contenus dans ce Livre : & j'ay même inféré pour l'intelligence des Auteurs tous les Ter- mesLadns, quej'ay pu recueillir de Vitruve,deV^arron, de Fe-

* 3 ftus.

* j „,. ^ ^ E R T I s s E M E N T

mentateurs. Quant aux Etymoloeies ou?rP „, ■? ''"''^°'"- plus commun«7 jcn'av pas troSnr^^ ?"^-' ^^ '■^J"^^ '««

ceux cu:r,gnorenc, nelsl-fcntpas & queceu"°oui if ^ ^"' s'en fouaent fort peu : ,1s font donc m s^re Italmue .n^îl^'v"' guetouslesauttesTer.es qut crent Icur^^rgï-^^SV^:

roSr^rdtzi^^t^

pourra voir dans cetteTable, combien ks excmalL & t '' ''■ °°

quiyfontrapportées, font valoir leursfuietslr^!^ T'T' '

resquifemblentauderrusdelaconSIceô^^^^^^

batir, fervent a relever l'excellence de l'ArchitXre i^ ^ r

On;errat.SÏLfSr;deT^^^^^^^^^^^

exemple, qu'aucun Architefte qui aTlcT 1 .""""'''^^'P"

ded.x oud'ouze Colonnes, &?u', s'en'ÏC Src:^^.!^

P^cfo^sTlonrrmÏ^^^^^^^^

r^nïr^SctSè"^^^

icsay tra.téesVji -n^^- uiîl^s"ft t oXt« à mS^^ que letcmps me l'apû permettre: cequej'efpëre ^ZTntreaf tier a 1 avcmr, fi mon travail donne quelauc r.rl-;f-, Ç^„ "

prendront lapeine dele regarder ftns enTeftemem Ijlnl"''*"' pouren profiter. A:nfidans cette conSl^ m'èft^eraïh"' reux fi l'on porte un pareil jugement de l'Auteur dec^ÔZÏ^^^ que Balzac, de Michel de Montagne, lorsqu',1 dit, qt^c'eK gmdequ. égare, mats quimene dans des Pays plus ag?éàbîesai"n

E X-

Pag.i

>mw iMP'tMmmu'jjummiiiujaijfivj

EXPLICATION

DES TERMES

D'ARCHITECTURE,&c.

Contenus en ce Livre.

A.

B A J O U R. Efpece de Fenêtre en manière de grand foupirail , dont l'Ebra- lemen: de l'Apuieft en talut entre deux Jouées rampantes par dedans, Se eft au defTus de h veùe ; il fert à éclairer l'Etage fouterrain ou des Offices. jp^^ei4i. Planche 50. & pa^e 174. Planche 65 B. On appelle aufli -^i<z- ]our , la Fermeture en glacis d'un Vitrail d'Eglife ou de Dôme , qui fe faic pour en racorder la décoration intérieure avec l'extérieure, comme aux Eglifes de la Sorbonnc & des Invalides à Paris. Planche 6^ B. pag. 189. A B A QU E ; c'eft la partie fupcncure ou le couronnement d'un Chapiteau. Il efl; cjuarrc auTolcan. page 16. Planche 6. au Dorique & à l'Ionique antique. P/. ii.p. 3 5. & P/. 19. p. 47. & échancré fur fes faces aux Chapiteaux Corinthien & Comporte, f.66. PL 28. &: 34.^.85. Le mot d'zJbaqiic vient du Latm ^bacus, fait du Grec c^^i.i\ qui fîgnifie un petit Butet quarré & aufll une Table pour apprendre les principes de l'Arithmétique , que les Italiens nomment ^bachina. Foye:;. TAILLOIR. ABATAGE. ^^jf:^ L E V I E R.

A B A T I S. Les Carriers appellent ainfi la Pierre qu'ils ont abbatuc dans une Carrière , foie la bonne pour bâtir , ou celle de rebut qui ne fert de rien. Ce mot fc dit aulli de la démoli- tion & des décombres d'un Bâtiment. On appelle encore ,_yibatis , les Arbres qu'on a ab- batu dans la Coupe d'une Forelt. page 106. ABAVENTS; ce font dans les ouvertures de? Tours d'Eglife& Clochers , de petits Au- vents taits de chaflîs de charpente couverts d'ardoife , qui fervent pour empccner cucle Ion des Cloches ne ie diflipe en l'air , & pour le renvoyer eu bas. P- 3 1^.

Tome IL ^ ' ^g.

- EXPLICATION DES TERMES

com.ncalo^^i^jfdeS.GermaindesprcsàPans p zJ ^ ^^?^'^^ ^ '^Lais abbatial ,

qui fc ftit avec acsco,„s&a,,rrcsrnl é„Ll„7^I B'i?''=ï"'P'"='''''°«i "

fc.»., du mot £p;,,i„ , ;eunc garço7;f, ;,'*"'• ^ '" '' 'î"= ^""'^ ^PH'' ^A"

Fiteau Corinth:en. / 5 ^p/l 8 ^.^ ,? p/t"" ''"'P^'"' ^^^'"^^" ^ "^^^"^^' ^^ ^ha- ACOUDOIR. Foycl A^Vl ^ ^- -94- i /• 87.

%|rau\t=afAo^|;;'--^^^^

ADENT, roye^: Assemblage en A dent ^'

bleiiatrc.

D'A R C H r T Fi C T U R E , ScC. ^

bleiiatrc. Les tJ.m€s fervent à enrichir les Tabernacles , & les Cabinets de marbre & de marqueterie, pjç. m. & 5 lo.

AGRAFES. Voyex CRAMPONS.

AIDE. On appelle amfi tous les petits lieux qui font à côte' de plus grands pour leur fervir de de'charge , comme ceux prc's des Offices , Sommeleries , Dc'penics, Garderobes , &c. PL 60. p. ly). Lat. B^coiditorium.

AIGLE. Oifcau qui fervoit anciennement d'Attribut aux Chapiteaux des Temples dédiez à Jupiter , & qui fert encore d'ornement à quelques Chapiteaux , comme aux loiuques de i'Eghfe des PP. Barnabites à Paris, p. 96. PI. 58.

AIGUILLE. Pièce de bois debout , qui fert à entretenir le Soùfaite avec le Faille dans rAflTemblage d'un Comble , & qu'on nomme aulfi Poinçon. Lat. Columen. yhyc^ POINC, ON.

AIGUILLE, royex OBELISQUE.

Aiguilles de Pertuis; ce Ibnt des pièces de bois rondes ou quarre'es de trois i <]uatre pouces de diamètre & de cinq à fix pieds de long, qui font retenues en tcte par la Brife & portent par le pied fur le Seiiil d'un Pertuis , qu'elles fervent à fermer pour hâullèr l'eau , $c à ouvrir pour le paflage des Bateaux, p. 145 .

AILE. Ce mot fe dit par métaphore , d'un des cotez en retour d'angle qui tient au corps du milieu d'un Bâtiment. On dit Aile droite & ^ile gauche par raport au Bâtiment elles tiennent, & non pas à la perfoniK qui le regarde, ainfi la grande Galerie du Louvre eft Vi_Jile droite du Palais des Thuileries. On donne encore ce nom aux Bas-côtcz d'une £gU- fe. fhiges 175. & i8z. P/. 65 A & ^5 B.

AitES DE Mur. Voycx Mur en Ailes.

Ailes de Cheminée; ce font les deux cotez de mur dans l'étendue d'un pied, qui tou- chent au Manteau &Tuïau d'une Cheminée & dans lefquels on fcelle les boulins pour échafauder. Ces ^iles , auifi-bien que l'endroit la Cheminée eft adofléc , doivent être payez au Propriétaire du Mur , s'il n'eft pas mitoïen. P/. 5 5. p. 1 59.

Ailes de P a v e'; ce font les deux cotez en pente de la Chauffée d'un Pavé depuis le Taf- droit jufqu'aux bordures. PI- loz.p. 549.

AILERON DE Lucarne. Efpece de Confole en amortiffement à chaque côté d'une

Lucarne. P/,^4A. p. 187. Ailerons de Portail. On peutappellerainfi les Confolesavecenroulemensdcplufieurs

manières qui fervent pour racorderk fécond Ordre d'un Portail avec le premier, comme

il s'en voit à prefque toutes les nouvelles Eglifes. On ne doit pas eftimer cet ornement un

des plus réguliers de l'Architeclure. P/. 78. p. 177. AIRE, du Latin c/^rfri, une Place; c'eft toute Superficie plane fur laquelle on marche.

Ce mot fe dit plus particulièrement de l'endroit fur lequel on bat le grain dans une Grange.

Il fe dit encore d'un enduit de plâtre drcffé de niveau pour tracer une Epure. pa?.ixz,

PL6S.pag.i^.,. ècc. r r^ )

Aire de Plancher, fe dit autant de la charge qu'on met fur les folives d'un Plancher,

que d'une couche de plâtre au lieu de carreau, p. 35Z. C'eft ce que Vitruve entend par

iîtati4me>i. Aire d;-: Moilon ; c'eft une petite fondation au rcz-de-chaufféc, fur laquelle on pofe les

Lambourdes , le Carreau ou les Dales de pierre , 5c qui eft de moindre épaillèur fur les

Voûtes que fur la terre. PI. 64 B. p,zç. 189. Aire de Ch ^ux , & de Ciment; c'eft un maffif de certaine épaiffeur en manière de Ch.v

pe pour conlerver le delVus des Voûtes à l'air , comme il en a été fait un fur l'Orangerie

deVcrfailles. p. 114. &551.

Aire de Recoupes , c'eft une épaifleur d'environ huit à neuf pouces de Recoupes de pierre,

pour affermir les Allées des Jardins, f . 19?. AÏS, du Latm ^xis , une planche , félon Feftus ; c'eft du bois débité long & mince , oui

A 1 feu

4 EXPLICATION DES TERMES

fcrt dans la Menuifcric. Les plus épais, qui s'employent pour les Trapes & autres oa- vragcs , ont deux pouces d'cpailFcur. Les moindres lonc appeliez PUnchcs. pM. xa.i & 351. f 6 Jt

Aïs d'Entrevous ; ce font les Planches qui couvrent lescfpaces d'entre les folives & qui en ont ordinairement la même longueur avec un pouce d'épais lur neut à dix de large. IH 6 1 B. p.185. . r r & >

Aïs DE Batkau; cc font des Planchcs de chêuc OU de fapin , qu'on tire des débris des Ba- teaux déchirez , & qui fervent à faire des Cloifons légères , Limbrillees de plâtre des deux côccz pour empêcher le bruit & le vent, & pour ménager la place & la charge dans les lieux qui ont peu de hauteur de Plancher, p. 351.

.AISANCE. Lieu commun ou de commodité ordinairement au rez-de-chaulTée , ou au- près d'une Gar Jcrobe , ou au haut d'un Efcalier. Pi. 61. p. 177. AJUTAGE. Morcciu de cuivre tourné & percé en manière de canon de fouflet , qu'oa ajufic à vis fur une Tige foudée fur la Souche du Tuyau d'un Jet d'eau , & qui en détermi- ne la groifeur. Il y a des :^j:itages fans vis qui tiennent avec du feutre &c fervent à former divcrfcs figures fclon ladiverfité des Jeux d'eau, p. 198.

A L A I S E j c'cft dans une Porte colée Se emboitée , ou dans un Panneau d'alTem.blage , la

Planche la plus étroite qui achevé de le remplir, p. 341. ALBATRE. Foye^ MARBRE.

A L C O V E ; c'cft la partie d'une Chambre à coucher eft le lit fur une Eftrade & qui efl: diltinguce par quelque décoration. Ce mot félon Monlîeur Ménage , vient de l'Arabe El- cobbat, qui figaifie une tente fous laquelle on dort, en Lat. Zf^a. P/. 6i.p. 177.& i 78.

AL EG ES ; ce ibnt des pierres fous le Piédroit d'une Croifée qui jettent des Harpes pour faire liaifon avec le Parpain d'apui , lorfque l'Apui cftévidé dans l'Embrafure. On les nomme ainfi , parce qu'elles ale^oit ou foulagcnt , étant plus légères à l'endroit elles entrent fous l'Apui. PL 51.^.145.

A L E T T E , de l'Italien c^lettu , petite Aile , ou côté ; c'cft la face d'un P;cdroit depuis «n PilaftreouuneColonnejufqu'au tableau d'une Arcade, p. 10. P!. 5.&C.

A. L I G N E M E N T. Donner tm ^U'^ncment ,• c'cft régler par des Repères fixes le devant

d'un Mur de face fur une rue en prefence du Voyer ; ou marquer la fituation d'un Mur mi-- toïcn entre deux héritages contigus pour le rétablir fur fcs anciens veltigcs , ou de fonds en comble , félon le jugement d'Experts de part & d'autre , dont il fe fait un Procez VerbaL Prendre un Clignement -, c'eft en faire l'opération, p. 115. & 508.

ALIGNER; c'eft réduire plufieurs corps à une même faillie > comme dans la Maçonne- rie pour drcllèr les Murs , & dans le Jardinage pour planter des Allées d'Arbres. Ce qui fc fait quand , après avoir jaugé les largeurs déterminées par des Jalons aux encognures , on plante de ces Jalons d'efpace en efpace , de telle manière qu'en les bornoyant ils paroillent à l'ceil fur une même ligne, p. 308.

ALLE'E, eft un PalTage commun pour aller depuis la Porte de devant d'un Logis jufques à Cour ou à la Mcwitée. C'eft auffi dans les Maifons ordinaires un l'allàge qui communi- que & dégage les Chambres, & qu'on nomme aufïï Corridor. PL 61. p. 177.

ALLE'E DANS UN Jardin; c'eft un chemin droit & parallèle de certaine largeur , borde d'arbres, d'aibrllfcauxoiide buis, & couvert ou découvert On appelle Contrallees, les deux petites dlces , qui font à côté d'une grande & de difFercnte largeur fuivant le cou- vert ou l'ombre que donnent les divcrfcs cfpcccs d'Arbres. P/. 65 A. p. 191. &:c.

AtLEE DE FKONT, cellc qui cft droite eu facc du Bâtiment, p. 194.&C.

Alle'e de traverse, celle qui coupe d'équerre une c^iZff tir frû«f, ibidem.

Alle'e diagonale, cellc qui coupe un quarré de Bois ou de Parterre d'angle en ang'e. ibid.

AtLEE biaise , celle qui par fujetion comme d'un Point de veuc , ou d'un Terrain , ou d'un Mui de clôcurc , n"elt pouir pai-allde à l'i/il(à de Front ou de Travcrfe, ibid.

Allée

D' A R C H I T n C T U R E , &c. y

Alle'e rampante , celle i.]iii a une pente fenfible. Lorfque cetre pente efl: au defTus de fix pouces par toile , les Carroilès n'y peuvent monter qu'avec beaucoup de peine, ihid.

Alle'e en zic-zac, celle qui étant trop rampante & fujetc aux ravines , eft travcrfe'e d'efpace en efpacc par des pbtebandes de gazon , en manière de Chevron? brifez , ou de Zic-zacs de point d'Hongrie pour en retenir le fable. Comme V^llce qui elt de- vant rOrangerie de Meudon. On appelle auill z^llée en Zic-7ia.c -, celle qui dans un Bofquet ou un Labyrinthe, c(V formée par divers retours d'angle pour la rendre plus foli- tairc 5c en cacher rHluë.

Allée en perspective, celle qui efl: plus large àfpnentre'e qu'à fbn iffuë pour faire pa- roîtrc les parties fuïantes des cotez & luy donner line apparence de longueur. Cette iortc d'i^^llée fert aux décorations des Théâtres d'eau , comme il s'en voit à Verfaillcs.

Alle'e couverte, celle qui elt bordée de grands Arbres , comme Tilleiiils , Ormes, charmes. Sec. qui par rentrclallement de leurs branches, donnent du couvert & de la fraîcheur. On appelle auili ^ilce couverte, celle qui eft faite d'un Berceau de treil- lage. P/. 65 B. pag. ICI.

Allée découverte, celle qui Icpare les quarrés des Parterres par des bordures de buis ou d'arbres verds , ou les Bofquctsd'un Jardin par des palillàdes de haute futaye , & quiell le plus fbuvent accompagnée de Contrallces fort étroites pour y avoir plus d'ombre. PL 65 A. p. 191. &c.

Allée laboure'e et h erse'e , celle qui eft repalTée avec la HerfeSc ou les Carrofles peu- vent rouler, p. 194.

Allée sablée , celle il y a du Sable fur la terre battue ou fur une Aire de recoupes ordinairement de huit à neuf pouces d'épaillèur. p. 195.

Alle'e bien ti.'ie'e , celle que le Jardinier a nettoyée des méchantes herbes avec la chanie & qu'il a enfuitc repalléc avec le râteau.

Alle'e de compartiment. Large fcntier qui fepare les carreaux d'un Parterre, p. 191.

Alle'e d'eau. Chemin bordé de plufieurs Jets, ou boiiillons d'eau fur deux lignes parallè- les , comme V<^llcc d'eau qui elt depuis la Fontaine de la Pyramide , juiqu'à celle du Dragon dans le Jardin de Verfailles. pag. 190. & 5 ir.

ALTIMETRIE; c'cft l'Art de melurer les hauteurs droites & inclinées , acceiïibles & inacceiïibles , comme une tour , une montagne , &c. Ce mot eft fait du hsxin z^ltimc- tria , compofé de altus , haut & du Grec mctron, meiure. p. } 57.

AMAIGRIR. Vuye:^ DEM AIGRIR.

AME; c'eft l'ébauche d'une Figure , qui fe fait fur une armature de fer, avec mortier com- pofé de chaux & de ciment , pour être couverte ôc terminée de ftuc. On la nomme aulîl Noyau, p. zi<^.

A M O IS E ; c'eft une pièce de bois , qui eft interpofée entre deux Moifes pour entretenir l'AiTemblage d'une Ferme. PL 6^ A. p. 187.

AMORTISS E MENT ou COURONNEMENT; c'eft tout corps d' Architedu- re ou ornementde Sculpture de pierre , de bois, de Serrurerie, &c. qui s'élève en dimi- nuant pour terminer quelque décoration. Les Ouvriers appellent Chapiteau, l'c^mor- tiffemoit ou Couronnement d'un Micoir, d'un Dollkr de Ut, d' ma Tableau , Sic. p. iio. 3c P/. 44 A. p. 117. &:c.

A M P H I P R O S T Y L E. Fbyex TEMPLE.

AMPHITHEATRE; c'ét'oi: chez les Anciens un Bârtiment fpatieux rond , ou ovale , dont l'Arène ou place du milieu, étoit entourée de plufieurs rangs de ficges de pierre par degrcz avec des Portiques tant au dedans qu'au dehors , pour voir les combats des Gladia- teurs & ceux des 'octes féroces. V amphithéâtre deVefpalien, appelle le CoA/cf, & ce- lui de Vérone en Italie , font les plus célèbres qui nous reftcnt de l'Antiquité. Ce mot eft fait du Latin .^4mphitheatrum compofé du Grec ^mphi, à l'entoiir & tbcatrov , théâtre,. p. 64. & Il 5.

A. i AMPHi-

<5 EXPLICATION DES TERMES

^IZ'V'V^ DE COMEDIE i c'eft la partie quarrce ou circulaire oppofe'e au The.tr. laquelle renferme plusieurs rangs de fîegcs par devrez p ii< "Ppoite au Théâtre,

ANCRE. Ce mot fe du par métaphore", d'une b^rre de fer qui retient un r.^.n^ . chaîne de fer pour empêcher l'ecartement d'un Mur ou la poulSSie Vout T ""' garantir une Cheminée de l'effort des vents. p.iyç.&xTg. """^ '^ ""'^ V°"^e , & pour

ANC AR, de l'Alcmand Hanzen, un Apentis, félon Nirnr r'^n- .. r

ANGLE ?.7'' °'''''''^' °" ''''^'' celui qui e(t plus grand que le droit, ^bid ANGLE A Gu, SERRE OU MAIGRE cdui OUI eft moindre que le droit. .b,d ANGLE RECTiLiGNE, celui qui eft fait par le co.icours de deux lignes di'oites ihid. Angle curviligne , celui qui fe forme de la rencontre de deuxîi..nes courbe 1 ./ Angle MxxxxLiGNE, celuiquieftforméd'unelignedroite&d'u-Ieo^^^^^^^^^^ Angl aillant, ou extérieur: 8c jientran?, ou intérieur. ...40 ^' ANGI F T-:^"'.^^'"^^"î,^ft°PP«f"'-^^l^Bafed'un Triangle. 1,1 A i\ u L h. Les Ouvriers appellent généralement ainfi tous le Trianajes n., mV. j. « gnure qui fervent dans les Compartlmens. Ce qui fe dit aulT en Sure & S u 1 nr '"f ' figures ou ornemens qui rempliflent lesTim]>a„s des Arcad s & sTeifdenfc'n '^

^T ^'i i^.'' ' ' ' °'"'^^'"' ^^ ^'''''''''' ^^"^P^^'^' '^^ '^^"^ enroulcmens oppofez. PL 44 ANTES, du Latin ._Antc , devant; ce font les Pilaftres Angulaires du Porche Tnfr., r lonVitruve,. ce qui le peut entendre dans tous lesOrdres^ des PiXs d e.lf.

p!^ 181 Grande pièce entre la Salle & le Cabinet. P/. 6i.^ 1,7. & P/ ^z

ANTI-COUR. ^j.« AVANT-COUR

A N T I Q U E. Ce mot fe du d'un Bâtm.cnt ou d'une Figure faite du temps que les Arts

etoicnt

D' A R C H I T E C T U ïin , &:c. 7

étoient dans leur plus grande perfedion chez les Grecs & les Romains. On dit aullî .yir- chiteclure antique j &i. Manière ^ntifue -, pour fignifîcr ce qui eft travaille' dans la corre- (flion & le bon goût de Vz^ntique. Préface & pag. 16 1.

A N T I QJJ 1 T E Z. Ce mot le dit par raport à l'Architedurc , autant des anciens Bâti- mens c]ui fervent encore à quelque ufage , comme les Temples des Payens dont on a fait desEglifes, que des fragmens de ceux qui ont e'te' ruinez par le temps ou par les Barba- res , comme à Rome les relies du Palais Major fur le Mont Palatin. Ces (_JntiquitcK. ruinées s'appellent en Latin, B^.dera , à caufe de leur diformice' qui les rend me'con- noillables à ceux qui en ont Icu la defcnption dans les Aureurs ou qui en ont veu les figures, p. 31 & 308.

A P A R E I L j c'cft l'Art de tracer les pierres , &: de les bien placer & pofcr. Ainfl on dit qu'«« Bâtiment cj} d'un bel ^pareil , quand il ell conih'uit avec le foui & la propreté que cet Art demande, comme le Portail du Louvre, p. 357.

A P A R E I L ; c'eft aufli la hauteur que porte une pierre nette & taille'e. C'eft pourquoi on * dit que le Liais eft une pierre de bas ^pareil & la pierre de S. Cioud , de haut ^pareiL p. 101. Sec.

APAREILLEUR. Principal Ouvrier d'un Attelier , qui conduit les pièces de Trait , Se trace les pierres fur le Chantier, pag. 1 3 1. & 13 6.

APARTEMENTi c'eft une fuite de pièces necelTaires pour rendre une habitation com- plette, qui doit être compofe'e au moins d'une Anti-chambre, d'une Chambre , d'un Cabinet & d'une Garderobe.U y en a de grands Se de petits. Ce mot vient du Latin l^artimen- tum fait du Verbe Partiri divifer , ou bien à parte manlionis , parce qu'il fait partie de la demeure, p. 179.P/. 61. Se 61.

Apartement de parade, celui qui comprend les grandes pièces du bel Etage d'un Logis. p. 180. P/. 61.

Apartement de commodité', celui qui eft de moycmie grandeur Se le plus habite'. ibidem.

Apartement d'Esté , celui qui eft expofe' au Nord : Se u^partemeut d' Hi^ver , celui qui eftexpofe au Midi. P/- 71.^.157.

Apartement de plain pied, s'entend des pièces d'un ou de deux Corps de logis, dont le Plancher eft de niveau fans reilauts ni feiiiis au deflus du carreau ou parquet, pag. 1 80.

Apartement des Bains; c'eft une fuite de pièces ordinairement au rez-de-chauife'e, qui- comprend !es Salles, Chambres, Garderobes , Salles de Bain, & Etuves : le tout décore' & enrichi de marbre , de ftuc , Sec. de peinture avec des compartimens de pave fort riches , comme au Château de Yerfailles , & au Louvre à Paris dans le lieu appelle les Bums de la I{ei>ie. p. 551.

APENTIS, du Latin, z^ppendix , de'pendance ; c'eft un demi-comble en manière d'Au- vent, qui n'a qu'un e'goût, comme il s'en voit qui fervent de Remifes dans des bade- cours. p. 115. & P/. 75. p. 159.

APLANIR. Fbyez REGALER.

APLOMB. Terme d'Ouvrier qui lignifie Perpendiculaire ou Vertical. Enfurplomb, c'eft n'être pas à plomb Se deverfer en dehors ou en dedans. Plomber, c'eft vérifier ce qui eft à plomb : Se Conîre-plombcr , c'elt par une opération contraire s'aficurer de ce qu'on a plombe', p. v. & P/. 68./'. 149.

APOPHYGE. Foye:^ CONGE'.

APOTICAIRERIE, du Grec ^potheca , Boutique ou Magazin ; c'eft par raport à l'Architedlure une Salie dans une Maifon de Communauté , ou dans un Hôpital , l'on tient en ordre Se avec décoration les medicamens. Celle de Lorctte en Italie , ornée de va- fes du deifein de Raphaël , eft une des plus belles, p. 353.

A P U I , du Latin podium , qui félon Vicruve fignifie Baluftrade ; c'eft le petit mur qui eft élevé entre les deux Piédroits d'une Croilée , &: à une celle luateur qu'on s'v peut apuver.

lielt.

8 EXPLICATION DES TERMES

Il cil orJiiiaircmcm recouvert d'une tablccte de pkrredure, & il nomme amllo^fo/i- doir. p. 157.

Apui continu ; c'cft unc efpece de Plinthe fouvcnt orne' de moulures & ravale' , qui fertdc Tablettes d'^4f>ui aux Croife'es d'une FaçaJe , comme il s'en voit à la plupart des Palais de Rome. f. ^37.

Arui AtEGE', celui qui eft diminue' de la profondeur de rEmbrafure autant pour reo-arder plusfacilemcntaudehorsque pourfoulagcr iedeflous. pc^. 1 57.

Arui EN PiF.DfSTAL, cclui qui cft en manière de Piedeftol double pouT porter de fonds Ics ornemens d'une Croifte. P/. (J5 B.^. 185.

Arui E VI de'. On doit entendre par ce mot non feulement les Baluftrades & les Entrelas à jourdediverfescfpeces, raa!saurtilcSc^;'/</V, il y a fous la Tablette un grand Abajour quarrc , comme il s'en voit à plufieurs Palais de Rome. FI. 50./?. 145.

Apl'i p'Escalier. Pièce de bois, de fer, ou de pierre qui fuit la rampe d'un Efcalier. pd^^ 1yj.Pl.64B. p. 1S9.& P/. 65 D. p. 119. & 3 18.

AQ_UEDUC; du Lâtin ^qu,i:dui!}i'.s, conduite d'eau ; c'eft un Canal fait par artifice en terre ou c'Ievc', pour conduire de l'eau d'un lieu à un autre félon fon niveau de pente, non- obftant l'incgalite du terrain. Les Romains entre les autres Nations , en ont fait bâtir de conliderabks Jansla Ville de Rome -, Jules Frontin qui en avoit la dirc(5lion , en raporte neuf qui fcrepandoientpar 1 5 5 14. Tuyaux d'un pouce de diamètre, éc Blaife de Vi'^cnc- rc fur Tite-Live remarque qu'il entroit dans Rome par ces c^l/;if(i;<c; , plus de cinq cens mille muids d'eau en 24. heures, p.ii^.&c 348.

Aqueduc en terre, celui qui eft bâti au dcflbus delà fuperficie de la terre , ouquieftper- cc' à travers une montagne pour abréger la longueur Je fon Canal & eft voûte' dans fon éten- due avec des puifards d'elpace en efpace pour en exhaler les vapeurs, ibid.

AQ.UEDUC e'leve', celui qui pour conferver fon niveau de pente à travers des Vallc'es& Fon- drières , elt conlkuit fur un corps de Maçonnerie perce d'Arcades , comme V aqueduc d'Arcueil pre's Paris , Se celui que le Roy a iàxt bâtir dans le fonds de Maintcnon. On ap- pelle encore ainfi un z^qucduc porte fur un mur maflîf , comme celui <le Verfaiiles depuis la montagne de Picardie )ufques aux Refervoirs de la Bute de Monboron. ibid.

Aqueduc double ou TRii'Lt, celui qui a fon Canal porté fur deux ou trois rangs d'Arca- des, comme le Pont du Gard en Languedoc, & l'aqueduc de Belgrade à trois ou quatre Jicucs de Conlfantmople , qui fournit de l'eau à cette grande Ville. Mais on peut plutôt donner ce nom à un ^4qncd:tc qui a trois conduites fur une même ligne l'une au defius de l'autre, comme celui qui félon Procope, fut bâti parCofroës RoiJePerfc pour la Ville de Petree en Mingrelie , afin que le cours de l'eau ne fût pas fi facilement coupé à cette Vil- le en cas de fîcge. tbid.

ARABESQJU ES ou RABESQ^UES, qu'on nomme suÇCi Àforefques t font des rin- ceaux de feiiillagcs imaginaires, dont on fc fcrt dans les frifes & panneaux d'orncmen s , &: pour les Parterres de buis. Ces mots viennent de ce que les c^ratc/ , Afcrcs , & autres; Mahometans emploient ces ornemens , parce que leur Religion leur défend de reprefenter des figures d'hommes &c d'animaux, p. 191. &P/. 65 B. p.zoï .

ARASEMENT,- c'e(t la dernière Alliie d'un mur arrivé à hauteur de Plinthe , de Cou- roni.caient, Sec. ou ceiîé â une certaine hautc^ur de lu veau a caufe de l'hiver, ou pour quelque autre rnifon. PI. 66 A. p. z 37.

ARASER; c'eft conduire de même hauteur une allifc de Maçonnerie. On arafe de niveau , lorfqu'on conduit horizontalement les Aififes. On ditaulTi qu'un L.imbiis de pierre ou de marbre, ouqu'un AircmblagedeMenuifer:efjr.îri/yc', lorfqu'il n'y a point de faillie, & <jj'i! eii comme du parquet. Pi. 100. p. 341. & 541.

ARASES j ce font des pierres plus baifcs ou plus hautes que les autres cours d'affife pour parvenir à une ceïtaine hauteur > comme celles d'un Cours de Plinthe & des Cimaifes d'ua Entabicaiciit. P. 550,

ARBA^

D'A 11 C H 1 T E C T U R E , &:c. 9

ARBALESTRIERS On nomme ainfi toutes les MaîtrcfTes pièces de bois qui fer- vent à foûrenir &: contreventer les Couvertures. Mais ce mot fe prend en particulier pour les petites Forces d'un Faux-Combie. PL 6^ h. ^.ig. 187. ARBRE; c'cfl: dans les Machines la plus forte pièce Je bois du milieu pofc'e à plomb , fur la>.]iiclle tournent les autres pièces qu'elle porte -, c'cll pourquoi on dit l'o^r^rc- d'une Grue, d'un Moulin , &c. p. 24;. ARBRE, Principal ornement des Jardins , qui fert pour former les Alle'es & Bofquets , & pour donner du trais & de l'ombre. Ses parties font la Racine avec chevrin& pivot : la Tiç^e avec tronc & colet au bas : & le Branchage ou Tête garnie de fes fciiilles. Les ^rbrcr fedrclTcnt en bouquets efpacez à égale diftance dans les Alle'es , comme les Ormes, Ma- ronicrs Tilleuls, Sec. ou ils le taillent en Palidade avec le croiflant, comme le Charme > le Bouleau , le Ficcre , & autres qui font garnis dés le pied. p.ig. 196.

Arbres de haute futaye ; ce font les grands :^r6rej de Tige qui forment les Bois , les grandes Allées , Cours, Avenues, &c. ybye:^ Bois de haute futaye,

Anbres de brin : On appelle ainii les zydrbres de Tige droits ôc de belle venue, dont ou peut tirer le Bois le plus propre pour les ouvrages de Cbarpenterie. p. zii.

Arbres de plein vent, de haut vent, ou de tig-. On appelle ainfi les arbres fruitiers les plus hauts , dont on fait quelque-fois des Allées dans les Vergers & dans les Jardins de Campagne. Ces Arbres font efpacez de trois à quatre toi fes félon leurs gran- <ieurs, pour mieux recevoir l'ardeur du Soleil, & ils doivent avoir au moins fept pieds de Tige pour palier dedous facilement. Fi. 6^B.p. 101.

Arbres nains. Petits o^r6rfj/rK/f;fr/ en buillon &: fort bas , dont on garnit les plateban- des des îardins Potagers & qui doivent être éloignez les uns des autres d'environ deux toi- fes. P/.é5 A. p. 191. & 197

Arbres verds , ceux qui confervent leur verdure pendant l'hiver , comme les Epicéas, Ifs, Houx, Buifions ardens & autres qu'on taille en cône , en pyramide, eu boule , en bou- quet, &c. pour orner les Parterres, pag.i^i.

ARBRISSEAUX ou ARBUSTES; ce font de petits ^Jrbrcs à fleurs , comme Rofiers, Chevres-feiiilles, Lilas de Perfe , &c. qu'on arrête ou uille à quatre ou cinq pieds de haut , & qui fervent pour garnir les Platebandes des Parterres, ibid.

ARC; c'eft une portion de cercle, dont la Bafe fe nomme Corde. PL f. pag. j. & 30. P/. ii.&c.

ARC ou ARCADE; c'cft toute fermeture cintrée de Voûte , de baye de Porte , ou de Cioifée. f. 10. PL 5. p. 14. PL 8. &:c.

Arc en plein cintre , celui qui ell formé d'un demi-ccrcle parfait. PL 5. p. 11. 6c PL 66 A. p. 157. Lar. a^rcus hemi-cyclicus.

Arc en anse d€ pANitR, celui qui eft furbaifTé , 5: qui fe trace par trois centres , ouaa fimbleau par deux centres. PL 6(> A. p. 157. & 159. Lat. c^rcus delumbdUis.

Arc biais, ou de côte', celui dont les Piédroits ne font pas d'équerre par leur plan. ;è/W. Lat. zy^rciis obliquus.

Arc ram pant , celui qui dans un mur à plomb , eft incliné fuivant une pente donnée, ibid. Lat. zyircus declivis.

Arc en talut, celui qui efb percé dans un mur en talut.

Afc en DECHARGE, ccIui qu'ou fait pour foulager une Platebande , ou un Poitrail, Se dont les retombées portent fur les Sommiers.

Arc A l'envers , c'eft fclon Léon Baptilte Albert Liv. 3. Chap. 5. un -^rc bandé en contre-bas , qui fait l'effet contraire de l'c^rc cm décharge. Il fert dins les Fondations

{ pour entretenir des Piles de Maçonnerie , & pour empêcher qu'elles tallcut dans un terreiii de foiblc conliftence.

Arc doubleau , celui qui excède le nu de la doiielle d'une Vo're, & on l'on taii'e leplus

fouvent de la Sculpture par ccmpr.rtimcns , comme à l'Eg'ife du dedans de l'Fiôtel

Tome II. ' B Royal

jo EXPLICATION DES TERMES

Royal des InvaHdes, ou bien en manière de Frife continue avec rinceaux de feuillages commealEghfcdcS.SulpiceaPans. PL 66 B. p. z^i . Se PI loi p ,., "^ ^euiuages , Arc doubleau, en tiers point ou Gothique, celui ciui eft flic* de Jeux poraons de cercle qui fe coupent au point de l'Angle au fomniet d'un Triangle , &ouiexœde enù des Pendentifs avec nervures. PL 66 A. p^i^. 137. & 341. *& > "■ 4"^ cxceae le nu

Arc de cloître. Voye:: Voûte en arc de cloître

ARC DE TRIOMPHE, c'eft une Porte de Ville détache'e de tout autre Bâtiment

^ magmficjuement decorce d' Architedure & de Sculpture avec Infcnptions!kqacik S^^^^

. bat^^e de pierre ou de marbre , fcrtautant pour un Triomphe au rerLrd'uVeEx-peàK^^^^^^

vidoneule , que pour conlcrver à la polleriJe' la mémoire d^u Vainqueur. Lrprusîamux

. ^rcs ac Tnoyke qui reftent de l'Antiquité , font ceux de Titus , de Scptime Severe de

Conftantm ^.c. a Rome. Celui du Faubourg S Antoine à Paris du delIeiTde Moniteur

Perrault, (croit un des plus magn.hques fi fon modeile étoit exécute'. On compendaurt

fous ce genre les Portes de Ville luperbement décorées qui ne ferment pomt , cZme celles

, des rues S. Denis &: S. Martm à Pans, pag, v i . 64. 1 1 5 &c

Arc de triomphe d'eau. Morceau d'Arcliiteaure en manière de Portique de fer ou de bronze a jour , dont les nus des Pilaftres , des faces , & des autres parties renfermées par des ornemens , font garnis par des Napes d'eau , lorfqu'on les fait jiier , comme ce.^^de- Verfaiiles, quicftdudeilemdeMonlieurleNautre.V. 314. ^nc ceiui ae

Arcade feinte; Ceft un renfoncement cintré de certaine profondeur , qui fe fait dans un mur, ou pour repondre a une ^.rcade percée , qui lui elUppofée ou parallèle , ou feule }^U.7l i' B.^'Ts"!" ' """' °'^' ' '""''"' ài'Orangerie de Chantilly du côte du.. ARCBOUTANT, ou pour mieux dire ARCBUTANT; c'eft un ^rc ou por tion d un ^rc rampant qui bute contre les reins d'une Voûte pour en empêcher la pouiîée & lecartement, comme aux Eglifes Gothiques. Lat. £n/^;a félon Vitruve. p ,1/ ARCBOUTANT rn Charpenterie c'eft toute pièce de bois qui fert à contretenir les pointais des

. Echafauts , les Arbres des Grues , Engins , Sonnettes , &c. p. 244 ^

ARCBOUTANT enSerrurene^ c'eft une barre de fer inclinée, ou une grande confole avec en- ^Z^Zrt^t'''^^''"^'' ^" a'unMontantde.e?...., fe. , contre-

^nn^/^ n,'^^^'/' CONTREBOUTER; c'eft contretenir la poufTée d'un .^rc

A Tr r/r^ J- ' V'^" ';'" P'^^'^ ' "" -^'-^^"«'-'^ ' o" une étaye. ..114. "^ '

Voufef P/;6?B"'°.'l4f ^^ courbure du cmtre parfait , furbaiiré'oufurmonté d'une

^ ï ^ V\t "[ Ornemens de Sculpture en manière de trèfles, paz. 70.

fS ^yn°" ARCENAL,du Latin ^rx , Citaddle , ou de l'Italien .^rfenale

celrd?nTd f^rî""',"^^'""^^^"'!"^ ^ °^ '''^" nentMagazind'Arnies, &i ou;

^'^ct'r^l'^J' Marine Grand Bâtiment présd'un Port de Mer, demeurent les Offi- c ers de Marine, & oui on tient toutes les choies necelîkires pour conftruirc , équiper & armer les Vaifleaux. Lat. Navdium félon Vitruve. p 507 ^ ^

"'^nen.^^'- ^Jr^""^/^"^';,^"» porte fur les piles & les culées d'un Pont de pierre. Onap- peile Maurcfje^rche, celle du milieu , parcequ'elleeft ordinairement plus haute & plus large que les autres. ;>. 548. ^ ^i^*us

Arche EN plein cintre, celle qui cft formée d'un parfait demi-cercle , comme à quel- ques Ponts antiques & a la plupart de ceux de Pans. ,bU. ^

rn!^'m"i''"V'^'"'j '^^^^ '^°"' '' "^'' "^ "" demi-oralc ou ellipfe tracée au fimbleau , comme les arches du Pont Royal des Tuileries à Pans.

Arche surbaisse'e ou en ansï de panier, celle qui cft delà plus baOè proportion &

.avec

D'ARGHITECTUREi Sec- îi

' avec moins de montée , comme au Pont bâti fur l'Ame àPi(èquin'aque.troiS(i>^rffcfr, dont la courbure e(l j-^u fcniîble , qu'elle paroîcunc Platebandc bombée , quoi que l'ou- veiturc en foit fort grande. PL 66 A.p. t^j.

Arche en portion de cercle, celle qui eft tracée par un centre , & dont la corde eft beaucoup moindre que le demi diamètre , comme il s'en voit à la plupart des Ponts Anti- ques , & à celui de B^ulto à Venile qui a d'ouverture d'Arc ou longueur de ba(e, plus de }i. Toifes.

Arche extra.dosse'e, celle dont les Voufloirs font égaux en longueur &: parallèles à la doiiellc , & ne font point liaifon avec les Alfifes des reins , qui rcgr.cnt prefque de niveau , comme font conftruits la plupart des Foiïts Antiques, & celui de Notre-Dame à Paris, p. 548.

Arche d'assemblage , le dit de tout cintre de Charpente bombé Se tracé d'une portion de cercle pour faire un Pont d'une z^irchc , comme il s'en voit dans Palladio Liv. 5 . Chap. 8. Et comme il avoit été propole d'en faire un à Sève prés Paris par Monfîeur Perrault. Voyez MonÇieur Blondel Cours d'^rchitcfture cinquième Partie Liv. premier , O'c.

ARCHITECTE; c'eft celui qui fait le Deilcin des Edifices -, qui les conduit & qui or- donne à tous les Ouvriers qui y font employez. Ce mot vient du Grec <^rchos & leElon , c'eft -à-dire le principal Ouvrier. On appelle Ingénieur^ un Architecle Militaire. Prcf\ Sec.

ARCHITECTURE, fe définit l'Art de bien bâtir. Préface, &c. Ce mot s'entend auffi de l'Ouvrage même, comme lorfqu' on dit : yoilk un beau morceau d'architecture, p. 11. Et ilfe dit encore de toute Saillie au de-là du d'un Mur. p. 155. & 558.

^ARCHiTECTURt CIVILE, Celle qui a pour objet les Edifices d'Habitation & de Magnifi- cence. Ceux d'Habitation , doivent être Jains par leur fituation avantageufe & leur belle cxpofition , folides par leur bonne conflruftion , commodes par la proportion , rufage & le dégagement des pièces qui les compofent , & agréables par la fimmerrie & le raport des par- ties au tout & du tout aux parties : Et ceux de Magnificence doivent être décorez conformé- ment à leur ufage. p. 157.

-Architecture militaire, celle qui regarde la feureté & enfeigne l'Art de fortifier les Places pour reiifter aux infultes des Ennemis , & à la violence des Armes. On l'appelle communément Fortification, ibid.

^RCHiTïCTURE NAVALE, Celle qui montre l'Art de confttuïre les Bâtimens dc Mer , com- me VaifTeaux, Galères, &c. ou plutôt ceux dc Marine , comme Ports, Moles, Darfes, Arcenaux, &:c. f. J 57.

■Architecture antique; c'eft la plus excellente par l'harmonie de Tes proportions, le

. bon goût de fes profils , la jufte application &: la richeflè de fes ornemens , S: la «grande ma- nière autant dans le tout que dans les parties. Les Romains l'ont augmentée fur l'invention <ies Grecs : aulfi cft-elle appellée Grecque & Romaine. Elle a fubfiiïé chez les Romains juf- qu'à la décadence de leur Empire , &. elle a fuccedé chez nous à la Gothique depuis le fie- clepallé. Préface. & p. 557.

Architecture ancienne ; c'eft la Grecque moderne , qui diffère de V^r.tique par les proportions pefantes de fa conftrudlion , S: par le mauvais goût de fes ornemens & profils , outre que fes Bâtimens font mal éclairez , comme on le peut remarquer à rEgUfe de S. Marc de Venife & à fainte Sophie de Conftantinople bâtie par des Grecs & des Arméniens : AulH cette forte d'Architecture tiret-elle fou origine de l'Empi- re d'Orient , l'on bâtit encore aujourd'hui de cette manière , ainh qu'on le peut voir par la Solimanie , la Validée , &: autres Mofquées conltruitcs à Conltantinople,

. Pref. & p. 15t.

Architecture gothique , que les Ouvriers appellent aulfi Moderne-, celle qui éloi-

gnée des proportions antiques & fans correction de profils ni bon goût dans les onie- •iTiens chimériques , a toutefois beaucoup de folidité '& de merveilleux à caufe de l'ar- tifice dc fon travail , comme on le peut voir aux Eglifes Cathédrales de Paris , de

B X Reims,

ï2 E)^PLrCATION DES TERMES

^•n!!";!.' °^^^^"'^«'.'î^ Strasbourg, &:c. Cette Archiredure e(t originaire du No^d,

^"fu'^'V'l,^ '^''^7^"- Manière de bâtir avec auffi peu de de/Tein quelaGo^^W. a laquelle elle a guelciue raport par h dcl.cateire de Ces Portiques & Galènes , X'

-ctc'. V 1 ^^°f ^°"' ^''''^- '^'J'''''' '^""' ^"""^ P°»^ '^ f'"'^'^^"^ que pour la feu! '^^l.:^ '^^■^'^''S^'-^ contraire fort ouverts & décorez de Compartimens de carreaux de

a nnS T^ ' ''? des Morefques & Arabefques. C'cft de cette Arch.teclure qu'ol; f.r T I T'' ^^''^"'l^' Perrons, & autres parties fa.ilantes au de-là des Murs de tacc. Les p.us beaux- Edifices de cette efpece font les Palajs des Clienfs à .Maroc en Afri-

^to^nflSkrlT" '^''"^"^'^ '^"' ^" ^°'" ^ °"' ^^''' ^°^%^^^sea

Architecture EN perspective, celle dont les membres font de differens modules &r mciures, & diminuent par proportion d'éloiçrnemcnr pour rendre l'objet plus lono- a la veue , comme l'Elcalier Pontifical du Vatican bâti fous le Pape Alexandre Vif par Je Cavalier Bcrnin On appelle au iTi ^rchiteciure en perjpcaàe , celle qui cfi un peu oe '^frchct, Se qui fe pratique , ou pour quelque racordcment, comir^e les deuv n.r-.-es Arcade, des Arles du Velhbulc du Palais FarneTe , racordées avec celles d'Ordre Dorique <^uiomquedelaCour , ou pour faire un fonds à quelque (ujet de Sculpture , comme les

rteux Tribunes feintes de la Chapelle des Cornaro à l'Eglife de famtc Marie de la Vidloire 3- K.ome. p. 147.

Architecture peinte , celle qui fait paroîrre des faillies peintes de grifaille ou colorées ae divers marbres & métaux, comme il fe pratique en Italie aux Façades des Palais, & particulièrement fur la Côte de Gènes , & comme font les Pavillons de Marly. Cette Pein- ture fe fait afrcfquefurlesMursendmts, & à l'huile fur ceux de pierre. On comprend au h fousce nom les Perfpedives peintes contre les pignons des Murs mitoïens , comme celles desHocels de Fieubet , de S. Poiianges , &c. peintes par le Sicur Rouffeau. p. 100. i5. 3 47. On appelle encore •^rchncftnre faute , celle qui eft établie fur un bâti de Charpen-' te Jcgerc,& faite de toile peinte fur des challls par tringles , en forte que les corps , Co- lonnes , Pilaftres &: autres faillies pavoilîent de relief-, les Cormches font même pouf- lees a quelques unes, &lesBafes, Chapiteaux, Mafques, Trophées, &c. font de cas- ton moule. Les Figures qui accompagnent cette forte d'^rchitechre, fe font fur un ma- iiequin d Oder & ont leurs parties moulées déplâtre , & leurs draperies de to.lc trempée dans du p.atre clair ; le tout en couleur de divers marbres & métaux. Elle ferr aux Déco- rations de Théâtre, Arcs de Triomphe, Entrées pubhques, Feux d'Artifice , Fêtes, Pompes funèbres, Catafalques, &c. ^^ i > ,

^^S^}J^^^^ ' ^'^^ '^ principale Poutre ou Poitrail & la première partie de f Entablement , qui porte fur les Colonnes , & qui eft faite d'un fcul fommier, comme il fe voit a la plupart des Bâtimens Antiques : ou de plufieurs claveaux, comme 1 ont pratiqué les Modernes. II eft différent félon les Ordres. Au Tofcan il M a qu une bande couronnée d'un filet. PI. 6. pa^. 17. deux faces au Dorique & au Compofitc P/. II. p. 53. & P/. 35.^. 85. & rrois'à l'Ionique & au Corinthien. PL 19. f. 47. & PL 19. p. 71. Ce mot eft compofé du Grec ^rchos , principal, & du Latin Trabr, une poutre. On le nomme aulfi Epiflile, du Latin EvillyUum, fait du Grec rp/, lur, & Stylos , Colonne. ' ^

Architrave mutile', celui dont la faillie eft rctranchéc, &: qui eft arafé avec la Frifc pour recevoir une infcription, comme au Temple de la Concorde à Rome, & au Porche de la Sorbonne à Paris, p. 86. Architrave coupe', celui qui eft interrompu dans une décoration pour facihterl'exhauf- lement des Croif écs l'Entablement étant d'une grande hauteur , comme à l'Ordre Com- pofitc de la giviadc Galerie du Louvre, p. 62^

ARCHl-

D'ARCHITECTURE, &:c. i^

ARCHIVOLTE , du Latin ■_Jrcus volutus -, Arc contourne ; c'eft le Bandeau orné de moulures qui règne à la tête des VoufToirs d'une Arcade , & porte fur les Impo-

iies. Il eft différent félon les Ordres. Il n'a qu'une (impie face au lolVan. PL 4.

fag. 15. deux faces couronnc'es au Dorique & a l'Ionique. Vl. 10. p. 19. & Fi. 18.

p. 45. Et les mêmes moulures que l'Architrave dans le Corinthien & le Conipolite.

pj^. 91. P/. 37. Archivolte retourne', celui dont le bandeau ne finit pas , mais retournant fur l'Impo- lie fe joint à un autre bandeau , comme il le voit aux Ecuries du Fvoi à VerfaUles. p. 9 5 . &

P/. 99. p. 539. Archivolti: rustique , ccIui dont les moulures font interrompues par une clef &

des bollàges lîmples ou rulliques , en forte que de deux Voullbirs l'un eft en bof-

fage. ARDOISE, Pierre d'un bleu noirâtre, dont la meilleure fc tire des Perriercs ou Ar-

doilieres d'Anjou , & qui fc debire par fciiillcts pour fervir fur les couvertures des

Bàtimcns. Les Anciens n'avoient point l'ufage de i'Ardoife. Ce mot vient du Latin

^rdnfia. p. 115, Ardoise fine, celle qui eft mince : Et Ardoise forte , celle qui a d'e'pailfcur le dou- ble de la fine. ihid. Ardoise grosse, ou rouge , ou plutôt xousse noirej c'eft la plus commune.

ibid. Ardoise cartelette, celle qui eft la plus petite, & qu'on raille quelquefois en e'caille

pour le^ Dômes , comme il s'en voit à celui de la Sorbonne. p. iz6. Ardoise dure , celle dont on fait du Carreau & des Tables. Il fe tire de cette efpeoe

d'^rdoije fur les Côtes de Gènes, de laquelle tes Italiens fe fervent pour peindre delFus.

p. 115. AREN E, du La.tm zy^rena , du fable ; c'e'ioit dans un Amphithéâtre chez les Anciens,

le champ du milieu oii combattoient les LuiteursSc les Gladiateurs. Quelquefois le moc

d'o-/rfwf fc prend pour tout l' Amphithéâtre , comme celui deNifmesqui eft le plus en- tier de ceux qui relient de l'Antiquité, p. 8. AREOSTYLE ou ARiEOSTYLE, du Grec c^mw, rare, &%/oy. Colonne ;

c'eft félon Vitruve la plus grande diftance qui peut être entre les Colonnes , fçavoir de huit

module,^ ou quatre diamètres, p. 8. & 9. AREOSYSTYLE ou AR.-ËOSYSTYLE; c'eft auffi félon Vitruve une difpofî-

tion de Colonnes dont les efpaccs font Syjiyles Se c^reojlyles. p. 5 57. ARES TE; c'eft l'angle vit d'une pierre, d'une pièce de bois, d'une barre de fer , &c

Arnfi on dit que du Bois eft ci vive tÂrcjîe , lorfqu'il elt bien avivé, p. 1,%. S>c ■^t.j. Areste de lunette i c'eft l'angle une Lunette fe croife avec un Berceau, p. 240.-

P/.éôB. ARESTIER, ou félon les Ouvriers ERESTIER ; c'eft la pièce de bois delar-

dce qui forme l'angle d'une Croupe & fur laquelle font attachez les Empanons. P/. 6^

A. f. i?7. Arestier de PLOMB; c'cft un bout de table de plomb au bas de V^rcftierào. la croupe

d'un comble couvert J'ardoife. Dans les grands Bàtimens fur les Combles en Dôme , ces

i_Arejliers revêtent toute l'cncôgnure «Se font faits de diverfcs figures , ou en manière de Pi-

laftre, comme au Château de Clagny, ou en manière de Chaîne de bollàges ou pierres de

refend, comme il s'en voit aux gros Pavillons du Louvre, ihid, ARESTIER ES; ce font les cueillies de plâtre que les Couvreurs mettent aux angles de la

Croupe d'un Comble couvert de tuile, p. 53^. ARITHMETI QU E , du Grec z^rithnws , nombre ; c'eft la fcience qui confiderc les

nombres & qui fcrt en Architecture pour les opérations Géométriques , les cottcsdes Def-

fans, & les calculs des Toifes. Préface.

B 3 ARMA"

14 EXPLICATION DES TERMES

A RM A T UK E. On entend par ce mot , les barres , clefs , boulons . e'triers & autres Ii^«c

de fer qui fervent a retenir un grand AlFemblage de Charpente , & à fortifî^r nnf A Tm^V ^'^''tpourquo,ondit^"r..M...Po«.r.rLat. CaJJo/piXB'fsT^" ARMES ou ARMOIRIES. Ornement de Sculpture quon me aux end,,!; I ) apparens d'un Bâtiment rour defigner celui quiTaVau ba^nr. oTiK^^ fce^ "' Blazon dans divers membres , comme dans les Métopes , Clefs d'Arcade Caifles de r" a£TtT;VÏ^°"^'' ""'• P-^y^^^v.rdatcnb.us.V.;x8. &P/.4^ ..'..^ "'^^ ^°'^- AKMILLES. ^>:: ANNEE ET S. ^ '^'

ARPENT. Ce mot félon Scaliger vient du Latin ,^rv/;,eW//.«,, la mefure d'un rh.mo ceft aux environs de Pans un efpace de terre de cent P^rhcs quarre^:s de xf 0?^^' de long, chacune defquclles contient en fuperficie. ^4 pieds oui font LrJr ^ ' ll'Z'r'rA''^- -^".^---^ Pou/l-Arpent^. Il f^dlvliren ^^ï^^t^^^ ,U:t%f9 " '"''"" ^ '"" '''^f""^Se Royal aie eflT^mg'

ARPENTAGE; ceft l'Art qui enfeigne à mefurer la fuperficie des terres &- Anni- !•«« ration, qu'on appelle encore ^r;,....^ , fe f.i: avec une ^petite clSpSee de llel^ les Arpenteurs compolent les To,fcs& les Perches, en l'arrêtant d 'efpace en cf^^^^^^^ encognures avec des piquets appeliez ^/.c/.. L'^^^^^^^

ARPFNTrrTp^''''^V^^""r^-^^ &duGrec^f/r.«: mefure. p. 5^9. """'' ^"^

ARl ENTEUR ; ceft un homme intelligent en Géométrie pratique , qui men,rM.o

pïïrB.^:':^^ "^'"'"^' ^" ^""""^ -^«mbee^sd-une VoilteencLveesda"^^^^^^

^ DiL^^Tv^fM' J?^'"°^^'f «^-'ide plufieurs manières dans l'Art de bâtir, arrêter une pierre, c eft 1 afleurer a demeure, arrêter des Solives, c'eft en maçonner IrVsni,". ^rrererdc la Menu.fene , c'eft attacher des pâtes 5c des compons po" x a "e 1 ir ^17 ter f.gmfie au nfccller en plâtre, en ciment, en plomb, &c. Et ^^mî'. u Arb^ft.

AP R% pfp'^t'AVTi'^' ^" ^'^ftl^^-li-àunecert'amehaute^r. ;. 5 ,3 ^'^"^''

A?R FP ?'^2^7r^^^- ^'-^^^ ^^^^^^'^ ^^ MARCHAND. ^ '''

ARRIERE-CHOEUR. %f;ï CHOEUR. ^^^JERE-CORPS. r.j.^ AVANT-CORPS.

..m. ^ ^ " f ° "^ ^ ' '''^ ""' P"' ''^ ^°"^ ^"' ^^"5 "" ^«rps c^e Bâtiment fert à éclairer les moindres Apartemens, Garderobes , Efcaliers de dégaoemenr, &c Vtr.v/.ntu u^efaulx , ces fortes de Cours, p. 5 5 1 ^•*.,'-men. , :scc. \ itruve appelle

'^ InJ ^ ^^r ^' O U s s U R E , c'eft derrière le tableau d'une Porte ou d'une Croifee une

Aprieke-voussure de Marseille, celle qui eft cintrée par devant & bombée par derric ZrrU P""' ^""^'r ^ «"^'^""^'^ des Ventaux cintrez d'une Porte ronde. Elle eft Lnf Eft-H^.X^r '' ^"""^^ '' ''''' efpece aetéfaiteàunedes Porte'sd^e'la Vm^d^

ARRIERE-VOUSSURE DE S. ANTOINE . Celle qui eft en plein cintre par derrière & bomb^

Arrure-voussure regle'e, celle qui eft droite par fon profil, p. 1,9

Siaii'i c'eT'Jf '^'^ '"'""i'' P'f ''P''^ ^"'^ des opérations ou l'ef-prit a plus de part eue la inain c eft pourquoi on dit qu'un ouvrage eft profilé , deiriné , ou modellé Le 'Z iorfqu on y recomioît le;ugemeat & U corr"clio/d. celui qm l'a flit. Pn/Tce' &c '

ARTI-

D'ARCHITECTURE, &c. i)

ARTISAN, s'entend d'un Ouvrier de quelque Art mccânic|ue, comme d'un Maçon , d'un Serrurier, d'un Menuifier , &c. Il fe dit quelque-fois au figure d'un excellent Ouvrier dans les Arts libéraux , comme d'un Arclucedte , d'un Peintre , d'un Sculpteur, Sic. Préface.

ASPECT. Ce mot fe dit de la veuë d'un Bâtiment par raport à ceux qui le regardent. Il fe prend aulfi pour une principale Façade ou pour un Portail, p. 184.& 190.

ASSEMBLAGE; c'eft l'Art d'aflèmbler &c de joindre plufieurs morceaux de boi ; enfem- ble, qui fe fait de différentes manières en Charpenterie & en Menuifcrie. p. izo. & liô. C'eft ce que Vitruve appelle Coaxatio.

ASSEMBLAGES en Charpenterie.

Assemblage par tenon & mortoise, celui qui fe fait par une entaille appelle'e Mor- toife , laquelle a d'ou erture la larcreur du tiers de la pièce de bois pour recevoir l'about ou tenon d'une autre pièce , taillé de jufte grolfeur pour la Mortoife qu'il doit remplir, &: - dans laquelle il eft enfuite retenu par une ou deux chevilles, vag. 189.

A.semb'.age a clef, celui qui pour joindre enfemble deux plateformes de Comble ou deux moifes de Fil de pieux , fe fait par une morroife dans chaque pièce pour recevoir un tenon- à deux boucs appelle Clef. TL. 64 A. p. 187.

Assemblage par entaille, celui qui fe fait pour joindre bout-à-bout , ou en retour d'e'- querre, deux pièces de bois par deux entailles de leur demi-épaifieur, qui font enfuite re- tenues avec des chevilles ou des liens de fer. Il fe fait aufTi des entailles à queue d'aronde ou en triangle à bois de fil pour le même ^^Jjcmbiaç^c. p. iS 9.

Assemblage I'ar embkevement. Efpece d'entaille en manière de hoche, qui reçoit le boutdemaigri d'une pièce de bois fans tenon ni mortoife. Cet ^jfcmbla^e fe fait aulh par deux tenons frotans pofezen décharge dans leurs mortoifes. Fi. 64 B. fe. 1 89.

Assemblage en cremiliere, celui qui fe fait par entailles en manière de dents delà de- mi-épailTeurdubois, qui s'encaftrent les unes dans les autres pour joindre bout à-bouc

deux pièces de bois , parce qu'une feule ne porte pas allez de longueur. Cet Ajfemblage fe pratique pour les grands Entraits & Tirans.

Assemblage en triangle, celui c|ui pour enter deux fortes pièces de bois à plomb , fe fait par deux tenons triangulaires à bois de fil de pareille longueur , qui s'encaltrent dans deux autres femblables , en forte que les joints n'en paroillènt qu'aux arêtes.

Assemblage en e'pi. Voye:;, EPI.

ASSE.WBLAGES en Menuijerie.

Assemblage quarrl', celui qui fe fait quarrément par entailles de la demi-épailTeur du bois, ou à tenon & mortoife. P/. ico.pjg-. 541,

Assemblage A boùement , celui qui ne diffère de l'ç^jfcmblagequarrê ^ qu'encequela moulure qu'il porte à fon parement, eft coupée en Ano-let. ibid.

Assemblage en onglet, ou plutôt en anglet, cefui qui fe fait en diagonale fur la lar- geur du bois , &■ qu'on retient par tenon & mortoife. ibid. Assemblage en pausse coupe, celui qui étant en Anglet & hors d'équerre , forme un

Angle obtus ou aigu. ibid. Assemblage a clef , celui qui pour joindre deux Ais dans un panneau, fefaitpardes clefs ou tenons perdus de bois de fil à mortoife de chaque côté collez & chevillez. ibid.

Assemblage a queiie d'aronde ou d'ironde ,- celui qui fe fait en triangle à bois de fil par entaille , pour joindre deux Ais bout-à-bout. p. 541.

Assemblage a queiIe percée, celui qui fe fait par tenons 4 ^«raêci'jro^Jf , qui entrent dans des mortoifes pour alTeinbler quarrément & en retour d'équerre, deux Ais. ibul.

Assemblage a clueiIe perdue, celui qui n'eft différent de la Ji^cHepcrccV, qu'eu ce que fcs tenons font cachez par un recouvremciit de demi-e'pailTeur à bois de fil & en an- glet. ibid.

As-

16 EXPLICATION DES TERMES

Assemblage en apfnt, que les Mcnuificrs apj'ellent auHI Grain d'orge, celui qiii pour joindre deux Ais par leur c'paiireur , fe fait par une languette triangulaire , qui entre dans une rainure en anglct. On fe fcrvoic autrefois de cet ^jjimb.agc ^ pour joindre les pe- tits Ais de Mairain , dont on piafonnoit les vieilles Eglifcs. p. 541.

ASSEOIR ; c'e(l: pofer de niveau & à demeure les premières pierres des Fondatioiis , le Carreau, le Pave, &c. p. 108. 154. &c.

ASSISE, fe dit d'un rang de pierres de même hauteur polees de niveau ou en rampant, qui cft ou continu ou interrompu par les ouvertures des Portes & Cioifces. p. 1 iz. C'eft ce que Vitruve nomme Co m w.

Assise de pierre dure, celle qui fe met fur les fondations d'un Mur de Maçonnerie il n'en faut qu'une, deux, ou trois jufqu'à hauteur de retraite, pag 101. &:c.

Assisk de l'ARi'AiN , celle dont les pierres traverfent l'e'pailfeur du Mur, comme les t_ÀJ]ifcs qu'on met fous les Muxs d'Echifre , les Cloifons & Pans de bois au rez-de- chaufTee. f. z; 5.

ASTRAGALE du Grec z^ftragalos -, l'os du talon ; c'eft une petite moulure ronde qui entoure le haut du fuit d'une Colonne. FI. 6. p. 17. &c. Quaiid il elt ailleurs , on l'ap- pelle ZJa^.Yc-//e', &: quand on y taille des grains ronds , ou oblongs , comme des perles ou des olives-. Chapelet, p.j- PL A. /j.iij.&c.

Astragale lesbien. Les Commentateurs de Vitruve font de différente opinion fur Je profil de cette moulure. Baldus croit que c'eft un Ove , & Earbaro unCavet ; mais M.Perrault prétend avec plus de raiibn, que c'eit un petit talon. f^'iye::Jcs Notes Liv, 4. ChiJp.-6.

ATRE, du Latin _^fr«w , noir; c'eft la partie de la Cheminée , qui eft entre les jamba- ges , le Contre cœur &c le Poycr , & oii l'on fait le feu. p. 158.

ATT ELI ER. Ce mot fe dit d'un Bâtiment qu'on e'icve. Quelques-uns écrivent Hâte- lier , parce qu'on y hâte les Ouvriers de travailler. On dit auiîi qu'un homme en- tend V^tteltcr t quand il eft intelligent dans l'exécution des ouvrages, p. ici. & 145. Lat. njfuina.

Atteliir public, celuv l'on travaille à tranfporrer des terres ou à conftruire & repa- rer des Murs, Quais, Chaullees & autres ouvrages publics autant pour l'utilité & l'embe- Jifl'ement d'une Ville , qucpouroccuper pendant la Paix les Pauvres qui n'ont point d'em- p!oy , comme il a e'te' fait à Paris pour élever «Se régaler une partie des Ramparts l'on a planté des Allées d"arbres. Le Pape Alexandre VII. ne fit bâtit phifieurs Edifices publics, que dans l'intention d'occuper la plupart des Pauvres de l'Etat Eccleliallique , & du temps même qu'on élevoit la ColoniU'îe de S.Pierre du Vatican , il contraignit les vagabonds & gens làns aveu d'y travailler fous peine de bannillemcnt. p. 145.

Attilier df. PiiNTRE OU dc ScuLPT£uR, dit aulli-bicn du licu ils travaillent chcz eux , que de celui qu'ils décorent.

ATTENTE. Vojic:: Pilrre & table d'attente,

ATTICURGE. Foye- Bask & Porte Attiqu; s.

A T T I QU E ; c'étoit autrefois un Bâtiment fait à la manière Athénienne , il ne pa- roiiloit point de toit, &; c'eft aujourd'hui l'exhaullcnicnt d'un petit Etage décoré de Pila- ftresqui lui conviennent , & même fans Pilafties, qu'on élevé au deflus des Pavillons an- -^uUiresi: furie milieu d'un Bâtiment. On n'en de vroit point vo:r le comble, parce qu'il femble accabler ce petit Etage. P/. 6 3 A. p. 18;. &: 168. PL 74. On appelle i'"j;ix-_^///<^«f, un Entablement irregulicr plus haut que la proportion ordinaire &: qui tient dc V^-îttique, p.x-jo.Pl.y^.

Attique continu , celui qui environne le pourtour d'un Bâtiment fans interruption, & fuit les corps & retours des Pavillons , comme à l'Hôtel Royal des Invalides & dans la Cour neuve du Palais à Paris, p. 319.

Atti-

D'ArvCHITECTURE, 5rc. 17

Atticipe interpose', celui qui cft fitiié entre deux grands Etages quelque fois décorez de

Colonnes ou de Pilaftres , comme à la jurande Galerie du Louvre. Attique CIRCULAIRE; c'cft uu exliauflement cu formc de grand Picdefta! Toud , fouvent perce' de petites Croifces , comme au Dôme de l'Eglife de Jclus à Rome , ou même d'Ai - cades , comme à celui de S. Louis des Invalides à Pans. PL 67. p, 147. Atticjue de comble, fc dit de tout petit Etage ou Piedeftal de maçonnerie ou de bois revêtu de plomb , qui fert de garde-fou à une Terradè ou Plateforme , ou de Bel- veder, comme à quelques Palais d'Italie & aux Combles en Dôme du Louvre à Paris. P/. 64 A. p. 187. Attique de chemine'e; c'eft le revêtement de plâtre, de bois, ou de marbre depuis le Chambranlejufques fur la première Corniche, & qui fait la Gorge droite. PI. 57.0.1^7, & 540. ATTITUDE, de l'Italien , ^nitiidine , pofture -, c'cft un terme de Peinture & de Scul- pture pour exprimer le gefte &: la contenance d'une Figure, f^ag. 1 50. A'TTRIBUS} ce font en Sculpture & en Peinture , des fymboles qui marquent le caiad:e- Te & l'office des Figures , comme la Majjuë à Hercule , I2. Palme à la Vn^oire , &cc. p. ix. &i98. P/. 89. AVANCE, s'entend non feulement de tout ce qui eft porte' par encorbellement au de-li <i'un mur de face , comme e'coient autre-fois certains Pans de bois fur les rues publiques ; mais aulfi de tout coude qui anticipe fur quelque rue &c qu'on retranche pour l'élargir & lai rendre d'aligiiCmeiit. p. 308. AVANT-BEC. On nomme ainfi les deux Eperons de la Pile d'un Pont. Leur plan eft le plus fouvent un triangle cquilateral , comme aux Ponts de Paris , ou en angle droit, com- me au Pont antique de Rimiiii en Italie": quelque-fois ils font ronds , comme au Pont S. Ange à Rome. Il s'en trouve aufiî l'o^vj^JZ-ifc (i'c^wowf eft aigu pour refifter au fil de l'eau, & celui d'c^va/ rond , comme au Pont de Pontoile. p. 348. Lat. c^nteris. AVANT-CORPS-, c'eft dam la décoration des Edifices , une partie en faillie , comme un Pilaftre, un Montant, Sic. Et Arriere-corps, la partie recule'e qui lui fert de fonds, p. 44. & 116. Pi. 60. p. 175. &c. AVANT-COUR ou ANTI-COUR-, c'eft la CoKr qui précède la principale d'une Maifbn , comme laCo«rdes Miniftres à Verfailles , & la preniere Cour au Palais Royal à Paris. Cette forte de Cour eft appeliée en Lat. c^triuni. p. 254. AVANT-LOGIS; c'c'toit chez les Anciens le Corps de logis de devant. Il y en avoir •<k cinq efpeces ; le Tofcan qui n'avoit point de Colonnes , mais feulement un Auvent au pourtour de fa Cour : le Tetrajlylc , qui avoir quatre Colonnes qui portoienc cet Auvent : le Corinthien , qui croit décoré d'un Periftyle de cet Ordre au pourtour de la Cour : le Tejlitu- àl:c -, dont les Portiques avec Arcades étoient couverts de Voûtes d'arête , ainfi que l'Etage -du defliis : Et le Découvert , dont la Cour n'avoit ni Portique , m Perifty'e , ni Auvent eu faillie. Voyez Vilruve Liv vi. Ch.i,. Palladio Liv.z.Ch. 6. vdi^oneV ^Avant-logis Corin- thien qu'il a bâti à la Charité deVenife pour des Chanoines Réguliers , oti il a imité la difpofition de celui des Romains dont parle Vitruve. f. 319. AVANT-PIEU; c'eft un bout de poutrelle , qu'on met fur la couronne d'un Pieu pour le tenir aplomb, quandonlc batà lafonr.ettc. On nomme auffi <_^Vii«/-p;hv , une efpccc ck pince de fer pointue , qui fert à faire des trous pour planter desjalons , des piquets & des «chalas de treillage , particulièrement quand la terre eft trop ferme ou couverte d'une aire de recoupes. A V A N T U R IN E. Pierre pretieufe d'un rouge brun femée d'une infinité de petits points d'or très brillans. On en fait de petites Colonnes pour les Tabernacles , Cabinets de Mar- queterie, &c. & on !a contrefait de verre. Il le trouve en Provence une efpcce A'^Avantu- r.ine , qui étant calTée fait un fable doré qui reluit au Soleil , & donc on fe lerr en ce pays-li . poiu: fabler les Allées des Jardins, p. 510.

Tome IL " C AU-

i8 EXPLICATION DES TERMES

A U B I E R ou A U B O U R du L^tm^lburnur. , qui félon Plu^e ^gnific blanc : c'c/l dans e Bois, un tendre de couleur blanche prés de l'écorce fujec à fe corrompre & à é^e pique de vers. pag. izi. Lac. Tondus , félon Vitruve. conomprc ôc a ccre.

AUDITOIRE. K'>;<':ï Barre d'audience.

AVEN UE. Grande Allej; d'Arbres avec Con:rallées ordniairement de la moitié de fa lar geur Elle fe plante de difFerens Arbres fuivant lescerrcn.s. On fe fert pou es endro^^^^ aquar.ques de bo.s blanc comme le Peuplier , le Tremble , le Bouleau, &c dans a a-rre gralle & franche , d'Ormes & de Chefnes .- & dan le terrein ûblo n^ux de Clutaiçrniers, Noyers Se autres Arbres fruitiers. Les ^V venues fnnr nr in.irl V

t;^ à l.rrivée d'une Ville ou d'un Château , co^Jl^Z^.;^^:^^^

AvENiiE EN PERSPECTIVE, Celle qui eft plus large par un bout que par l'autre ou pour p::rboriete-^ '''''''''' '' ^°"^""" o^^pourparoltle pLaller^i ^egS. AUGE, c'eft une Cuve de pierre dure , qui fe met dans une Cuifine prés du Lavoir &-

AUGMENTATIONS, ce font dans l'Arc de bâtir , des ouvrages faits au de de k c^oTS.',"" 3T"'' ' ''^^ '' "^^^"'^^^^ '' P^>'^ '' P^- ^— plr e Wioii d^ îei: .

AUTEL, du LatnO/.^r., qui- vient d'.^/W, haut, parce qu'il eft élevé de terre- c'eft a proprement par er chez les Chrétiens une Table d'une Lie p erre quarrée longue fur la queHe on célèbre le Sacrifice de la Meile. On appelle Grand Jutel oS LZXelcï^^ dlln^fl^Llorl^^^t. l::::^^^' ^^^^^co.... ArchiteaJrefrket^iï

Autel isole', celm qui n'elt pomt adofié contre aucun mur ni pilier, fc qui a un Contre dout:;^""" ' '" plupart des Eglifes Cathédrales, ou qui^efl fans crtrere.atS & à double parement , comme à S. Germain des Prez à Paris. On aDoelle auHi 2Z/ n ce ui ,,, eft fous un Baldaquin , comme l'Autel de S. Pier. à RoTel^r, 1 if '^' '^''' ' omélf l" T^ "«/^""^"^^'"^^rederiedeftalquarré, rond'ou tnanculafre qu'onlS^^^^^^^^ '"^"'^'--^ '- '^^-^ - ^^^ûloit les^ieCes

A U y E NT i c'dl une avance faite de planches pour couvrir la montre d'une Boutique les

ucs Z^T TfriT'", ^cT '■ ,',' '''" ^"' ^■''°'"''''"" ^' '»">''" <i= cmtrez^rd'au

. lies ngures. Lat. i«6^n<W<z félon Vitruve ^^^u.

"'^u'^cilindnour ^omm.^'î"" ' f'^ V'^""' ^"' l'^^^ l'^^ ^' ^"^^^^ d'"" ^«^F rond, ou cumduquc , comme dune boule d'une Colomie , &c. PL 39. p. loi. & 104.

^ vol^^a^^:^^!';/:^^^"^ '-'^^ ^°"^"' ^" ^^^ P°"^ ^" -- ^™' -^^'£ DE LA VOLUTE IONIQUE, ^byei^ CATHETE.

■B.BADi;

D* A R C H I T E C T U R E , &c. r^

B.

BADIGEON. Couleur jaunâcre , qui fe fait de poudre de pierre de S. Leu detrempcc avec de l'eau, & donc les Maçons fe fervent pour diltmguer les nallFanccs d'avec les panneaux fur les enduits &ravalemeiis. Les Sculpteurs s'en fervent aulîî pour cacher les défauts des pierres coquilUeres remplis avec du plâtre, & les faire paroure d'une même couleur. Badi'^eonner ^ c'cll colorer avec du 5a^/^fon. p. 5^7.

BAGUETTE. Petite moulure ronde moindre qu'un Aitragale , fur laquelle on taille quelque-fois des ornemens , comme des rubans , des feuilles de chefne , des bouquets de laurier, Sec. P/. A.p.iij. & Pl.B. pa^.yii.

BAHUj c'eft le profil bombe' du Chaperon d'un Mur , de l'Apui d'un Quay , du Parapet d'une Terralfe ou d'un Folle , Sec. p. 184.

B A H u. On dit en terme de Jardinage qu'une Platebande , qu'une Planche ou qu'une Cou- che de terre eft en 5d/j« , lorfqu'elle e(t bombe'e fur fa largeur pour faciliter l'e'coulcment des eaux & mieux élever les fleurs. Les Platebandes fe font aujourd'hui en Dos d'^jncy c'ell- à-dire en glacis à deux e'gouts.

BAIN ou BOUIN. On dit maçonner à. Bain ou ÀBoïtin de mortier-, lorfqu'on pofè les pierres j qu'on jette les moilons & qu'on alfied les pavez en plein mortier, j^ag. 134. & 344.

BAINS; c'étoient chez les Anciens de grands Edifices, qui avoient plufieurs Cours & Apartemens , dont les principales pièces étoient les Salles du Bain , l'une pour les hom- Tties & l'autre pour les femmes , & au milieu de chaque Salle il y avoir un grand Baflin en- touré de Sièges & de Portiques ; & à côté du Babi , des Cuves d'où l'on tiroit de l'eau froi- de & de l'eau chaude pour compofer la tiède. Ces Bains e'toient éclairez par en haut & fer- voient plutôt à la propreté ou a la volupté , qu'à la fànté, Pre's de leurs Salles étoient les Etuvcs feches pour faire fuër. Voyez l^itruve Liv.v. Chap. 10. Les plus magnifiques B^tnsy dont il reftc des fragmens , étoient ceux de Titus, de Paul Emile & de Dioclecien, eft à prefent le Monaitere des PP. Chartreux à Rome , lequel eft encore appelle Termi- vi , du nom de Thermes , que les Romains donnoient à ces fortes de Basns Se qu'ils avoient emprunté du Grec r/serwe, qui fignifie chaleur. Publius Victor dans fa Topographie de Rome raporte qu'il y zyoit ^^6. Bains tant publics que particuliers. Ces Bains ,^rt/fcieh font aujourd'hui fort en ufage chez les Levantins qui en font le plus confiderable de leur logement , & qui en ont aulîi de Publics comme chez les Anciens, p. 1 46. & 3 5 8 .

Bains naturels; ce font auprès des Sources d'eaux minérales &medecina!cs, desBâti- mens qui renferment des Balfnis pour fe baigner, comme les Bains de Poulfoles & de Bayes dans le Royaume de Naples , & ceux de Bourbon , deVichi, Sec. en France.

BALCON, de l'Italien Baicone , Avance ; c'eft une faillie au de-!à du nu d'un mur por- tée fur des Confoles ou fur des Colonnes , & fermée par une Baluftrade de pierre ou de fer. On appelle aulfiiJj/ft»!, la Baluftrade même de fer compofée de balullrcs plats ou ronds ou de panneaux avec Frifcs fous l'Apui &:Pilaftres de fer auxencôgnurcs. Les grands 5<j/- cons font ceux qui portent en faillie 6c (ont plus larges que les Croilées , & les petits , ceux qui font entre les tableaux des mêmes Croifées , & fervent d'Apui. p. 114. Fi 45.61: 85. p. 191. ScPl. 65 D.p. 119.

•B À L D A QJJ IN, de l'Italien Baldacchino , un D a i s. On appelle aiofi le principal Au- tçl d'une Eglife , quand il eft ifolé Si couvert d'un dais ou amortiirement porté fur des co- lonnes, comme celui de S. Pierre de Rome. p. iio.

BALEVRE, du Latin Bijlabra, qui a deux Lèvres , c'eft ce qui pafie d'une pierre plus qu'une autre prés d'un Joint dans la douelle d'une Voûte , ou dans Je parement d'un Mur ,

Ci Se qu'o»

!• EXPLICATION DES TERMES

& qu'on retaille en ragrcant : c'eft aufli un éclat prés d'un joint crevé parce qu'il étoit trop* ferré. ;.. 144. & } 3 7. 1 r

BALIVEAU Xi ce font de jeunes Chênes au dcflbus de 40. ans , qui ont depuis 1 1. juf- qucs à 14. pouces de tour , & que les iMarchands de bois laiflcnt ordinairement pour repeu- pler dans chaque vente qu'ils ulcnt ou coupent , & la quanticc qu'ils en doivent laillcr , elt fpecifiée par leurs marchez.

Baliveaux, ybycz Echassfs.

BALUSTRADE; c'elt la continuité d'une ou de plufieurs Travées de 5<!/«/?m de mar- bre , de pierre, de fer , ou de bois qui fervent ou d'apui , comme aux Fencrres , Balcons,, Tern.fles , Sec. ou de clôcure , comme à qucl(]ues Autels, p. z^j.Pl. j-^.Scp. 318.&C. Vitruve apj>clle la Balufrrad? , Podium , & quelque fois Pulteus.

Balustrade ou Balustre, eft aulfi une clôture de B.ilufncs à hauteur d'apui , qui dans une Chambre de parade environne le lit chez les Princes & les erands Seio-neurs

Balustrade feinte, celle oi\ les BaUtjlres font tailicz ou attachez de leur demi-épaifiéur fur un fonds , comme il s'en voir à quelques Apuis de Croifée. p. 3 1 1 -

B A LU ST RE. Petite Colonne ou Pilaftre orné de moulures , tourné en rond ou quarré , pour remplir un Apui à jour fous une Tablette. Il a quatre parties, \t Pteaouche iui anoi porte la Poire ou la Pâme qui en eft la plus grolle partie : la plus étroite au deflus fc nomme C'o/, qui eft couronné àxiCha^ttedu qui le termine. Le mot de Bi7/«//rr vient du Latin £(î- Ur.flrum fait du Grec BuLiuJlion , fleur de Grenadier fauvage à laquelle il rellérnble. p : 1 8 PL 95.

Balustres de bronze, ceux qui fontou de fêiiilles de bronze cifelées, Sràjour, ou fon- dus, reparez &: maffifs, comme les Bdiuflres du grand Efcalier du Roi à Veriàilles.p. 513.

Balustres de fer, ceux qui font contournez de fer quarré, oudefcrplac, «Se qui fcrvenc pour les Balcons Scies Rampes d'Efcalicr. Il s'en fait aufîl de fer fondu qui font plats Scre- tenus dans des ehaffis de fer forgé, p 2 1 8 . P/. ^ 5 D. &: f . 3 15 .

Balustres de bois, ceux qui font tournez ou faits à la main , droits ou rampans pour les Efcaliers & Galeries en dehors, p. 188. P/. 64 B. & p. 311.

Balustres de fermeture, ceux qui font les plus ralongez en manière de Colonne en U^z- iiifire y & qui fe font de bronze , de fer forgé ou fondu , ou enfin de bois pour les clôtures de Chœur d'Eglife& de Chapelle, p. 509.

Balustres entrelassez, ceux qui font joints enfemble par quelque ornement & taillez comme les entre'.as dans un même bloc de pierre ou de marbre, pj^. 314.P/. 96.

Balustre de chapiteau. Voye:^ Coussinet.

Balustre de modillon ; c'elt le devant du petit enroulement qui eft à la tête du Modil-

lon Corinthien. PL 36. p. 89. & 90, BANC; c'eft: la hauteur des pierres parfaites dans les Carrières . p. 10 3 . &c. Banc de vole'e ;. c'eft le 5.?. v qui tombe après avoir fouchevé. Banc de ciel j^ c'eft le premier & le plus dur qui fe trouve en foiiillanrune Carrière, Se

qu'on laitlc foûtenu fur des piliers pour lui fervir de Ciel ou de Plafond, p. z.06. Banc d'Eglisl-; c'eft un Siège de pluficurs places pour une famille, fermé d'une cloifon à

hauteur d'apui. Ces fortes de Bancs doivent être d'alignement & de pareille hauteur autant

pourla fy.iimcrrie, que pour ménager la place qu'ils occupent, comme il a été fait à

l'Eglifc de Saint Germain l'Auxerrois à Pans, p. 54». Banc de Jardin. Siège qui fe fait de gazon , de bois, de pierre , ou de marbre, p. 229. BANDE ; c'eft en Architedure tout membre plat en longueur fur peu de hauteur,

qu'on nomme auffi Face , du Latin Fafcia , qui dans Vitruve figuifie la même chofe.

page 9. Sande de colonne. Efpece de bolTagc, dont on orne le fuft des Colonnes Ruftiques 3c

Bandées, & qui eft quelquefois fîmplc, comme aux Colonnes Tofcanes de Luxem- bourg^

D' ARCHITECTURE, &c. it

bour<y > ou pointillé ou vcnniculé > comme à celles de la Galerie du Louvre, ou enfin raillé d'ornemens de peu de relief ditfcrcns dans chaque fi.iiicfr, comme aux Ioniques des Thui- kries & au Portail de S. Elhemie du Mont à Paris. Ces ba>ides font bordées d'un Lirtel ou- autre moulure, p. 501. P/. 91. Lat. Zona.

Bande de carreaux; c'cll un rang de Carreaux quarrcz , petits ou grands, quiautrc- fois faifoit environ de trois pieds en trois pieds entre les Carreaux à (îx pans fur un plancher.

BANDEAU. ChambranlefimpleàTentour d'une Porte ou d'une Croifée. p. 337. ^vfÀ CHAMBRANLE.

BANDELETTE. Petite Bande ou moulure plate, comme celle qui couronne l'Archi- trave Dorique. On l'appelle aufll Tenic , du Latin Tccnia, qui dans Yitruve a la même fignification. Pi. A. p. iij. & P/. 11. f. 51.

BANDER UN Arc, ou une Platebande; c'eft en alTembler IcsVouflbirs 6c Claveaux fur les cintres de charpente , &: les fermer avec la clef. On dit auflî Bander un Caole , quand on le tire pour élever un pefant fardeau, p. 245.

BAN Q^U ETT E ; c'eit un petit chemin relevé pour les gens de pied le long d'un Quay ou d'un font & même d'une rue , à côté du chemin des charois, comme les Banquettes du Cours à Rome, & celles des Ponts fans maifons â Paris. On nomme Tablettes i les plus balles Banquettes qui ne font que d'un cours d'afTile , comme celles duPontRoval desThuileries. Les Romains appelloientDf cwr/or/d, toutes fortes de Bun- quettes. p. 3 50. & 3 51.

BAPTIS TAIRE, du Grec Baptifierion , Lavoir ; c'étoit anciennement une petite Eg'i- fe auprès d'une grande , depuis que l'exercice de la Religion Chrétienne fut permis p.^r Ifs Souverains j*^ on adminiftroit le Baptême, comme le i)upfi/?erf de Conllantin près S. Jean de Latran à Rome* Ce nom étoit même donné à une Chapelle qui dans une Eglife fcrvoitau même ulagc. p. 51',

BARAQUE ou HUTE. Petite Maifon couverte de dofTcs , ordinairement prés d'un «rrand Artelier pour la commodité des Ouvriers £c pour fervir quelque-fois de Magazin pen- dant l'hiver, p.2.45- 'L^i.Tugurium.

B A R B A C A N E , de l'Italien Barbaca>ie, qui fignifie la même chofe } c'éft une ouvertu- re étroite &. lono-ue en hauteur qu'on lailfe aux murs qui foiitiennent les terres , pour don- ner de l'air & pour écouler les eaux. On la nomme auili Canonnière Se Vcntoufe. Lat. Cotlu- \iarium. p. 3 ^0.

BARDEAU. Petit ais de mairain fait en forme de tuile , dont on couvre les Apentis ,• Moulins, &c. p. 115. Vitruvc appelle cette forte de couverture 5r<î>ici«/.fjî//î/o-.

B A R D E LUI S. On nomme ainfi les hommes qui tirent les pierres fur un chariot , ou qui les portent fur un 5.!r ou Civière, du Chantier au pied du Tas. p. 144.

B A R L O N G. Figure quadrilatère plus longue que large, p. X3 8. Lat. OWo«^«^.

BARRE; c'eft toure pièce de bois longue & menue qui fert à entretenir les ais d'une Cloi- fon &: à d'autres ufagcs. Ce mot vient ièlon M. Ménage du bas-Latin. Varra. , perche.

Barre ou Barreau de fer , fe du du fer employé de fa grofleur. p. zi6.

Barre de trémie, celle qui eît de fer plat & fert à foîuenir un Atre & la Hotte d'une Che- minée de Cui fine. P/. 5 5.p. i ^9. & 118.

Barre d'apui ; c'eft dans une Rampe d'Efcalicr , ou un Balcon de fer , la Barre de fer aplati, fur laquelle on s'apuïe , & dont les areftes doivent être rabatuës. PL 65 D>- pjç. 119.

Barre de croise'e, fe dit de toute Sarrf de bois ou de fer qu'on met en dedans fur les vo- lets & contrevens de Croifée & fur les fermetures de Boutique.

Barre d'audience; c'eft dans une Chambre ou l'on rend la Juftice , l'enclos du Parquet, fait d'une forte cloifon de bois de chêne de trois à quatre pieds de hauteur , les Avo- cats fe rangent pour plaider les Caufes , comme à la Grande Clumbre du Parlement

G 3 à^

EXPLICATION DES TERMES

de Paris. Oit la nomme en quelques endroits auditoire , & c'eft ce que les Anciens aooel Joienc Cz.v/7(/,fa fdon Vitruve. '^icu>appei-

BARREAU. Voye:^ BARRE.

Barre.-.u montant de costiere, c'eft le Barreau ou une Porte de fer eft p-nduë V Barreau montant de battement , celui ou la Serrure eft attachée. Pl.^^h.paa 117

^ ^Î^V' ^ ^ ^ ' ^'^^ ^ ^^"^ "" P"'' Pavillon en manière de Boutique , ou fe tiennent de^ HuiiT^crsouScrgcnspourleferviccdupublic. ^"cnnentdes

Barrière de bois. A/remblage de pièces de bois de bout & couchées , qui fcrt de bornée ou de chaînes au devant &: dans les Cours des Hôtels, Palais, &:c. p. , m Lat R^o/ ^ulum. '■ ^ )•*-'»«■• A^pa-

B AS-COSTEZ ou AILES. On appelle ainfi les Galeries baffes d'une £glife, d'une Bafihque , ou d'un Vclèibule. p. 1 5 5. 5 "«- , a une

BASCULE. Efpece de Pont-levis qui fe hauflb & fe baille par le moïen d'un eflleu qui le traverfe au milieu de Ik longueur. ^. 157. ^ "^

BASE, du Grec , Bajn , Apui ou foûtien. Ce mot fe du de tout corps qui en porte un au treav-ec empâtement, mais particulièrement de la partie inférieure de la Colonne & du licdeltal. On nomme aulH la ^a/f de la Colonne, Spire, du Latm Smrx, qmlîamfîeles tours d un lerpent couche qui taie à peu prés cette figure, p. 4. &c. ^

Base^ TOSCANE; c'eft la plus fimple de celles des cinq Ordres, laquelle n'a qu'un Tore.

Base dorique , celle qui a un Aftragale plus que la Tojcane , & qui a été introduite par les Modernes, p^^. 18. P/. 10. l'^i ics

Base lONiauE , celle qui a un gros Tore fur deux foibles Scories feparées par deux Aftra-^a- les , & qui eft raportée par Vitruve. pa^. 44. P/, 1 8 . ^

Ba^e corinthienne, celle qui a deux' Tores , deuxScotics &:deux Aftragales. fag. 64,

Base composite, celle qui a un Aftragale moins que la Comffc/fm/f. p. 80 PI ;,

Base compose-e, celle dont le profil eft extraordinaire & fort différent de ceux des Ordres comme la Bafe du grand Ordre Compofé de l'Eglife de S. Jean de Latrau à Rome , qui a ete reltauree par le Cavalier Boromini, p. 198. P/. 86. > ^ •»

Base attique ou atticurge, ainfi iromméc parce que les Athéniens l'ont mife les pre miers en œuvre , celle qui a deux Tores & une Scotie , & eft propre fous les Coionues lom- que&Compofitc. P/. 58. p. 97.&99.

Base rudente'e , celle dont les Tores font tailleren manière de cables , comme il s'en voir quelques antiques. PI 86. p. 199.

Base continuée. Efpece de retraite ornée de quelque moulure , comme d'un Tore Supé- rieur avec fi.et&adoucillement d'une 5a/. de Piiaftre ou de Colonne qui fertde cemture au pied d un Bâtiment ou d'un Etage , ainfi qu'il s'en voit au dehors de TEoUfe du Colle- ge Romain. >=> ""^"^"=

Base mutile'e, celle qui n'cft profilée que par ks cotez d'un Pilaftre , & n'eft qu'une face par devant , comme il s'en voit a l'Hôtel de Longueville rué S. Thomas du Louvre bâti par Clément Metczeau. p. 1 5 1 . •»'-j i^«u.

Base DE TRIANGLE c'eft la ligne de niveau qui eft oppofée à l'Angle au fommetd'un 1 nangle , comme la Corniche droite d'un Fronton ou d'un Pignon trunoulairc

Base d Arpentage ; c'eft la ligne fur laquelle on établit des mefures certaines dans un ^r- peutaj^e. On prend le plus lou vent pour Baje , quelque muraille ou le plus grand côté de la luperficie qu on veut mefurer. r s

BASILIQUE, du CxccBaflhkç, Maifon Royale ; c'étoit chez les Anciens une grande ttZ'" ^°"'^y"' ^''"' Tribunes & Tribunal , ou les Rois rendoienc eux-mêmes Ja Jufhce. FiyrK Fitruve L>v. f. Chap. , . Enfuite on a donné ce nom aux grandes Salles des Cours Souveraines , on le peuple s'allemble & ou fe tiennent des MAichî^ids , comme

celics

D' A R C H I T E C T U R E , &c. 25

celles du Palais à Paris. On appelle auHi de ce nom les Egîifes de Fondation Royale , com- me celles de S. Jean de Latran & de S. Pierre du Vatican à Rome fondées par l'Empereur Conftantin. p. vi.& i6^. BAS-RELIEF. Ouvr.ige de fculpture qui a peu de faillie, & qui eft attache fur un fonds. On y reprelènte des hiltoircs , des ornemens , des rinceaux de feuillages , Sec. comme on en voie dans les Frifes : & lorfque dans les Bas-nUefs , il y a des parties (aillan- tes & détachées , on les nomme Dcmi-bojjcs. p. 168.P/. 58. &: 94.^. j ij. Lat. Sigillum félon Vitruve.

BASSE-COUR; c'eft une Cour feparée de la principale , & qui lèrt pour les e'curics , les carrolles & les gens de livrée, p. 1 7 3 .

Basse COUR de Campagne ; c'eft la Cour fe tient l'attirail d'une Maifon ruftique , comme les beftiaux , volailles, &c. & font les granges , Sec. p. 156. C'eil ce que Vi- truve nomme Chors.

BASSIN ; c'eft dans un Jardin , un efpacc creufe' en terre , de figure ronde , ovale , quar- rée , à pans , &c. revêtu de pierre , dépave, ou de plomb, & borde' de gazon , de pierre ou de marbre pour recevoir l'eau d'un ;et , ou pour Icrvir de Rcfervoir pour arrofer. Les Jardiniers appellent Bac , un périt BuJJin avec robinet , comme il y en a dans tous les petits Jardins du Potager à Verfailies. p. 10g..

Bassin de fontaine, s'entend de deux manières, ou de celui qui eft feulement à hauteur d'apui au deflùs du rez-de chauflée d'une Cour ou d'une Place publique : ou de celui qui eft élevé fur plufieurs dcgrezavec un profil riche de moulures & de forme régulière , com- me ceux de la PlaceNavoneà Rome. p. 109.

Bassin figure', celui dont le plan a plufieurs corps, ou retours droits , circulaires ou à pans , comme ceux de la plufpart des Fontaines de Rome, f 5 1 7.

Bassin a balustrade, celui dont l'enfoncement plus bas que le rez-de chaufTie, eft bor- dé d'une Bcilujîrade de pierre , de marbre ou de bronze , comme le B.ijjin de la Fontaine des Bains d'Apollon à VeriaiUes. p. jir.

Bassin a rigole , celui dont le bord de marbre ou de caillou, a une rigole taillée d'où fort d'efpace en cfpace un jet ou. boiiillon d'eau , qui garnit la rigole Se forme une nape à l'cntour de la Balultrade , comme à la F-ontame du Rocher de Belveder à Rome.

Bassin en coqoilxe, celui qui eft fait en conque ou coquille ,& dont l'eau tombe par napcs ou gargouilles , comme la Fontaine de Paleftrine à Rome, pa^, 317. Lat. Concha.

Bassin de de'charge; c'eft dans le plus bas d'un Jardin, une Pièce d'eau ou Canal , dans lequel fe déchargent toutes les eaux après le jeu des Fontaines , & d'où elles fe rendent en- fuite par quelque Ruilfcau ou Rigole dans la plus prochaine Rivière.

Bassin de partage-, c'eft dans un Canal fait par artifice , l'endroit eft le fom met du ni- veau de pente , & les eaux fe joignent pour la continuité du Canal. Le Repère fe fait cette joiicftion, eft appelle le Point de Partage.

Bassin de Port de Mer ; c'eft un efpace bordé de gros murs de maçonnerie , l'on tient des Vaiiîèaux à. flot. p. 307.

Bassin de Bain ; c'étoit dans une Salle de Bain chez les Anciens, un enfoncement quarré long l'on defcendoit par dcgrez pour fe baigner. C'eft ce que Vitruve ap- pelle Labrum.

Bassin a chaux. VaifTèau bordé de maçonnerie &plancheyé de dolTes ou maçonné de ii- bages, dans lequel on détrempe la chaux, p. 114. Ahrtartum dans Vitruve, hgnifie au- tant le BaJ]i>i que le Mortier.

BASTARDEALF. Ouvrage de charpenterie conftruit dans Peau avec deux fortes doifons d'aisfoùtenuësde pieux , entre lefquelle? eft un maffif de terre glaife qui défend l'enrrée dt l'eau dans l 'efpace l'on veut fonder à fec. p. 143. Lat. (^rca aquaria,

BASTI,

^4 EXPLICATION DHS TERMES

B A s TI. Ce mot fe dit en Mciiuifcrie , de l'Aircmblage des montai Se traveifaiis nu- ren

i{™r""°"^^ ^"''"^'''"'"''''^'''^"^'^ C-dtcequcVuniveappelk

B A S T I M E NT , fe dit de toutes fortes de lieux élevez par artifice , foit pour la Reliaion

pourla magnificence ou pour l'unlitc. p. ICI. &c. '^ i"* ivcu^ion,

Bastiment REGtTLiER cehi. doMt k plau elt d'cquctre , les cotez oppofez, c'aauv , & les

parties dilpofccs avec rynimctric. ;'. 171. &c. ^,«i"-\ , « les

Bastiment irregulier, celui dont le plan ncft pas contenu dans des lignes égales ni oa

rallelcs par quelque fuiecion ou accident de fa fituation , & dont les partie! ne font pas rela

civcs les unes aux autres dans Ion élévation. t"*^!"-!*-

Bastiment isole', celui qui n'eft attaché à aucun autre , & eft entouré de rues & de o/a

ces publiques, comme a Pans l'Hôtel Royal des Invalides & à Rome le Palais Farnélî

p. 146.

BASTiMEhir îngage'; c'cft uiic MaifoH entourée d'autres, laquelle fans avoir face fur au- fczlV7 "^ ^'^^'^ publique , n'a communication avec le dehors que par un paflage de

Bastiment ruine', celui qui par fuccefïïon de temps, mauvais entretien , méchante fon- dation , conftrudion ou matière, ou enfin par la defolation de la guerre, eft peri en partie ou tout-a- fait inhabitable, p. 181. ^ peu tn partie

Bastiment DECHIRE'. On appelle ainfi une Maifon ouverte , dont on voit les planchers & Je comb,e.fur des ctayes & chevalemens pour y être refait un mur de face ou de Lnon , ou quelqu autre réparation ou racordement. '^^ ^ '

Bastiment enterre', celui dont PAire eft plus balTe que le rez-de-chau/Tée d'une rué ""n ^°"j-' °" '^'"'^ J^^^"^ ' &■■ '^o"t 1" premières Alllfcs de pierre dure font cach-'es On appelle mih B.tinim ctcrrc , cdm qui eft dominé par quelque hauteur voiline quï lui fait lunette, & dont il reçoit la décharge deseaux. ^'^ luiimt^

Bastiment feint 5 c'elUlir un mur de clôture ou mitoYen, une décoration d'Archiredure de pierre ou d autre matière, femblable à celle qui lui eft refpedive , pour conferver a fymmetnedu pourtour d'une Cour ou d'un Jardin, comme à l'Hôtel de Beauvilli^rs rué S. Avoyeoule5^r,;^.. n'a qu'une Aile. Ce qui fe pratique encore aux EaUfesqui n'on^ qu un rang de Chapd es , à l'oppofite duquel oli feintées nîémes clôtures &^^^^^^^^ Chapelles , comme a l'Eghfc des Carmélites du Faubourg S. Jacques à Pans. Les Ouvriers appellent J^en^rd , ces fortes de décorations , parce qu'elfes trompent. Bastimens publics, ceux qui fervent ou à la Religion, commeleslempîes , EMifes, p.raux, Sépultures &c ou à la feureté, comnie les Murailles , Tours, Balhons&au très parties de l'Architedure Militaire : ou à l'utilité , comme les Ponts , Chaulées, Ports Aqueducs, Bad liques, Marchez, &c. ou enfin à la Magnificence, comme les A es de Triomphe, Obelifques, Amphithéâtres, Porncues, &c Bastimens particuliers, ceux qui fontdelhnez à l'habitation , proportionnez à l'état ^d^^s^ic^ '' comme les Hôtels, les Maifons de Coliimuiuuté, celles des

Bastimens rustiques ou champestres, ceux qui compofent les Fermes , Métairies

Bastimens HvDRAULiciUEs , ceux qui renferment les machines qui fervent aux mouvemens Sot^^: tXLtt.^;^;;/^^'^'^- comme .s Pompe?, Refervoirs, .Z^l

^'&au^r ^"^'^T"' OndoitappellerainfilesEdificesoùl'on conftruit les Vaireaux , Ton et" & "I',tl7'^" ' ["""' ^" P-cs, Arcenaux, Corderies, Magazins, Form^ fonderies , &c. 8. les lieux ou 1 on tient ces Vaifieaux delarmez , à flot & eu feureté tels ^^uefontles Ports, Moles , Darces , Balîins , &c. On peut au lîi donner cVi/omTuxm^^^^

t)*A RCHITECTURE," &c. i^

l'on tient la Juflice de rAmirautc , aux Lazarets , Maifcns de fante' , Hôpitaux, &c. On nomme Bathncns de Mer -, les Vaifl'caiix , Galères, &c, parce qu'ils font purement d'Archicedure Navale, p. 357. BASTION, fe prend eu Archicc£lure Civile pour un Pavillon couvert en terrafTè à i'cn- côgnure d'un Bâtiment , comme il s'en voit au Château de Caprarole. ^ag.x^-j. Pl.ji.

&'75.

B A S T I R. Terme qui a plufieurs fignifications , & qui fe prend autant pour faire la dc'- 'pealc d'un Bâtiment, que pour en niventcr le defTcinSc l'exécuter ; c'efl pourquoi 011 dit qu'un tel Prince a bii\}i cet ÉJifice > parce qu'il en a fait la dc'penfe ; qu'un tel Arcliitedte l'a aufll bajlif parce qu'il en a donne' le deflèin. Ondit encore qu'un Entrepreneur èj///t bien , lorfque les Bâtimens font couftruits avec choix de bons matériaux <3c avec le foin & la propreté que l'Arr demande. Préface.

B ASTON. FoyeK TORE.

EATTANS; ce font dans les Portes & les Croife'es de Menuiferie , les principales pièces de bois en hauteur , s'airemblent les rraverfes , & que Vitruve nomme Sca^i cardinales. On appelle auffi 2Jaff<i>w , les ventaux des Portes. P/. 4^. p. 127 & P/. 100. p. 341.

BAT T ELEMENT; c'eft le dernier rang de tuiles doubles , par un toit s'c'goutc dans un chcneau ou une goutiere. Lat. Stiilicidium.

BATTEMENT. Tringle de bois on barre de fer plat , qui cache l'endroit les ventaux d'une Porte de bois ou de fer fe joignent, pag. ni.

BATTRE UNE ALLE'E; c'eft après qu'elle eft régalée , en affermir la terre avec la baite pour la recouvrir enfuite de fable. On ne bat qu'une volée fur le fable des Allées (im- pies, c'ert-à-dire qu'une fois toute l'e'tenduë de chaque Alle'e -, mais celles qui pour être propres, ont une Aire de recoupes, font battues à trois volccs , pour réduire cette Aire d'environ douze pouces d'epaifleur à neuf, dont fept & demi font de groflcs recoupes Sc le deflus d'un pouce & demi , de menues recoupes paflees à laclaye. On arrofe à chaque volée, Sc quand on met du falpetre fur ces recoupes , on les 6df à neuf volées, comme pour un Mail. p. 195.

BAVETTE. Bande de plomb blanchi au devant d'un Chêneau , ou au delîous d'un Bour- feau. PL 64 A. p. 187.

BAUGE. Mortier de terre franche & de paille ou de foin , corroyc comme celui de chaur & de fable. On s'en fert faute de meilleure qualité de liaifon. pag. z 1 6. Lat. Liitum Pa- Icatum.

BAYE, B E' E , ou JOUR. Ces mots fe difent de toutes fortes d'ouvertures percées dans les Murs, conmie des Inertes & des Croife'es, & même des pafiages de Chemine'e. Lat. Lumen, p. 144. & 558. VbycK FENESTRE & VEUE.

BEC; c'eft le petit filet qu'on lailTe au bord d'un Lurnier, qui forme un canal &feit la Mouchetrc pendante, p. x 1 1 . P/. i } . & 14 p. 5 5 . Vitruve le nomme Mentum.

B E F R O Y. Elpece de Donjon c'ieve' pour découvrir de loin, & l'on tient une cloche pom fonner le todinencas d'alarme ou de joye publique. P/. 75. p. 159. Lat. Spécula.

B E F R o y. Allèmblagc de Charpcnterie itble' qui porte des cloches dans le corps d'une Tour ou dans la cage d'un Clocher, & qui doit être revêtu de plomb ou du moins peint à l'huile, lorfque cette cage étant petite , il eft trop cxpofê à la pluyc. Pi. jo. p- 15 }

BEL VED ER.'Mot Italien qui lignifie belle vcuë ; c'elt un Donjon, ou Pavillon e'ieve'. P/. 7 3 . p. z 5 9. On nomme aulfi Belveder , une êminence en manière de Plateforme revê- tue d'un mur de terraflë ou foùtenuc d'un glacis de gazon pour jouir dans un Jardin du plai- fir d'une belle veuc. p. i o 5 .

B E N I T I E Pv ; c'eft par raport à l' Architedure , un vafe rond & ifole' ordiiuirement de marbre , porte fur une efpece de baluftre , coaime dans l'Eglile des grands Auguftins : ou raille' en manière de coquille fur quelque confole & attache à un pilier à l'enticc d'une Egli- , comme dans celle de S. Germain l'Auxerroi^ à Paris, p. } 2.5 .

Tûnie IL D B E R-

2(f EXPLICATION DES TERMES

BERCEAU On appelle ainfi une Voûte en plein cintre, comme celle d'une Cave d'un^ Ecurie, d une Orangerie , Sec. p. 139. ' "^

Bhrceau de verdure, ert une Alice ou les branches des arbres encrelaffe'es donnent du couvert dans la Jardins, f. 1 97. Lat. Umbr.icuium frondcum

Berceau de treillage Ail e'e couverte en cintre, faite de barreaux de fer & dechalas maillez & garnis de Chevre-feuille ou de Vigne Vierge ou de Jafmni commun &c!

Berceau d'eau. Alle'e dans un Bofquet, plufieurs Jets difpofez fur deux lienes , for ment par leurs courbures, des Arcades, fous lefquelles on peut pa/fer fansé^remo S I VerSlTcr " ' '"''^ ^ ' ^" ^"^^"'^ ^' ^"^^"^^^ '^^ ^'^ '^ Montagne d eau à

BERGES; ce font les bords ou levées des Rivières & grands Chemins , qui étant tail- lées dans quelques Cotes font efcarpces en contre haut" ou dielle'es en contre-bas avec talut pour empêcher 1 eboulement des terres , & retenir les Chauiîées faites de terre raportees. p. 550.

BERME; c'eft un chemin qu'on laiflTe entre une Levée & le bord d'un Canal ou d'un Foflc pour empêcher que les terres de la Levée venant à s ébouler, ne le remplifient.

BEU VE AU ou BU VEAU. Efpece d'Equcrre mobile dom un bras eft bombéfelon ia courbure de la douelle d un Arc ou d'une Voûte , & l'autre droit félon le jomt de coure & quelque-fois un brasen eft bombé , & l'autre creufé félon le befoin qu'on en a P/ 6^ A

p. 137. & 258. ^ -ti.ObA.

^ fu^eaon '"'^ "" ^<^"^ent à un Plan ou à un Corps qui le rend de travers à caufe de quelque

Biais gras ou maigre, c'eft-à-dire d'angle obtus ou aigu, pa^.i^j.

Biais par teste. Accident à un Plan caufé parce que le mur de l'entrée d'une Voûte droi-

te ou rampante , n'efl; pas d'cqucrre avec ceux qui portent la Voûte, ibid Biais passe', fe dit de la fermeture d'un Arc ou d'une Voûte fur des Piédroits de travers par

pT/Jp ' «pommeaux deux Chapelles les plus proches du Chœur des PP. Mimmes de la

Place Royale a Pans. P/. 6^ A.p. 137. à 139.

^iveL^r?r.\"r ^^-^V''']^ "",f '"'^ ^^^''''' ''^ ^^''"=' «"^ ^°"^ rangez des Livres Z^f 7 c ^,^'f*""°" ^^^ '^^ tMcucs , comme ia Bibliothèque du Vatican à Rome , & ceue de i. Victor a Pans. La meilleure expofition pour une Bibliothèque eft le Le- vain. Ce mot eft fait du Grec BibUon Se theke , c'eft-à-dire Armoire à livres, p. jz.

^ r^^^^7^^" ^^^O^V^'^" appellent ainfi tout petit quartier de pierre qui ayant été f cie d un plus gros , refte dans le Chantier. Ils donnent encore ce nom aux moindres car- ^^^^^ ^^ P'cn-e , piovenus des démolitions d'un vieux Bâtiment. ;^. 3 - 3 B 1 N A R D Chariot fort à quatre roiies qui fert pour porter de grofïès pierres , ou des blocs ^ j ç^'f'ff.'^ ecnantillon , &oules chevaux lont attelez deux àdcux. p. 107.

V n lï' ^^ "^^ "'^^°"'' ^^''^ '" P'"'" ^ ^^^"^ ' ^"1 ^e^tent dansle baffin après qii elle elt détrempée, p^jç. 114, ^

BISEAU. Voye^ CHAMFRAIN.

B I T U M E. Terre gralle qui tient de la nature du fouphre , & qui fert de mortier aux envi- rons de Bagdnt en Syrie. II y en a >!e deux efpeces : Le Bitume dur, qui fe tire des Car- rières, &c le liquide qui le forme fjr le Lac Afplialade -, c'eft de ce dernier que Semirami.

BLANC & BLEU. VoycK COU L^UKS.

^ n.^M, ^^}^'' ^y^ ^" Maçonnerie faire une ou plufieurs imprelïïons de blanc à cole fur un Mur laie , après y avoir pafle un lait de chaux , pour rendre quelque lieu plus clair &

plus

D'ARCHITECTURE, &rc. 27

plus propre. On blanchit tous les ans dans les Villes des Païs-Bas , les façades des Maifons pour les embellir; &: dans les Paï^ chauds , on W<imc/);/ les dedans pour conferver IcsTa- pilTcries & rendre les lieux plus frais, p. 2X8. Blanchir en Mciuifene ^ c'ell raboter de fil les Planches avec la Varlope pour en ofter les traits de fcie , ce qui les rend plus blanches ,• & en Serrurerie , c'eft limer le Fer avec le eroj

carreau.

BLOC; c'eft un gros quartier de pierre ou de marbre qui n'a point été taille. On appelle Bloc d' Echantillon , celui qui étant commandé à la Carrière , y eft taillé de certaine forme & grandeur. Ce mot peut venir du Lann G/ot»/, boule, p. 109.

Bloc, fe dit aulïï d'un marché de maçonnerie ou autre ouvrage concernant les Bâtimens . fans s'arrêter au détail des matériaux & desjouruées des Ouvriers. On dit aufll faire mar- ché en tâche O" en bloc. p. 558.

BLOCAGES; ce font de menues pierres ou petits moilons qu'on jette à bain de mor- tier pour garnir le dedans des murs, ou fonder dans l'eau à pierres perdues. C'eft ce que Vitruve appelle Camenta , ainfi que toute pierre qu'on employé fans l'équarrir. Pi. 66 B.f.i4i-& 554-

BLOCHETS. Petites pièces de bois qui portent des chevrons , & font entaillées fur les plateformes : On nomme Blochet d'^rejlier , celui qui pofé à l'encôgnure d'une Croupe , reçoit dans fa mortoife le tenon au pied de l'Areftier : Et Blochet mordant , celui dont les tenons & entailles font à queue d'arondc. PL 64 A. p. 187. & P/. <>4 B. p. 189.

B L O QU E R ; c'eft dans la Conftrudion lever les murs de moilon d'une grande épailTeur le long des tranchées fans les aligner au cordeau , comme on fait les murs de pierres feches. C'eft aulîi remplir les vuides de moilon & de mortier fans ordre , comme on Je pratique pour les ouvrages fondez dans l'eau, p. 134.

BOIS. Matière tirée du corps des arbres , qui fert à divers ufages dans ks Baftimens , &qui doit eftreconfiderée félon f es efpeces, fes façons & fes défauts, p. no. Sec. Nicotprétcnd que ce mot vient du Grec fioy^c/«, qui iignifie lamêmechofe. Tout le bois à bâtir eft ap- pelle par Vitruve Materies.

"BOIS félon fes efpeces.

Bois DE HAUTE TUTAYE, eft un Bi)/r planté dc grands atbres de tigc , tels que font le Chef- ne , le Heftre , le Charme , le Tilleul , le Pin , &c. qu'on laiflé croiftre fans y rien cou- per jufqu'à ce qu'ils approchent de leur retour. Quand un Bots occupe une grande étendue de pays , on l'appelle Forep , & on en tire le Bois à baftir. p. 1 9 5 .

Bois DE TOUCHE OU MARMENTEAux. On appelle ainfi les Bois qui contribuent à la décoration des Jardins fou par Bofquets ou par Bouquets, Taillis ou haute Futaye- ou à l'embellifrement des Villes, Maiibns , & Châteaux, comme les Cours, Avenues &c. p. 194.

Bois DE CHESNE RUSTIQUE OU DUR , ccIui qui a le plus gros fil , Se fert pour laChar- penterie. p. iio.

Bois DE CHESNE TENDRE, celui qui eft gras , c'eft-à-dire moins potcux quc Ic dur & avcc

peu de fil. Il eft propre pour la MenuifeiK 8c la Sculpture, ibid. Bois LEGER; c'eft tout Bois blanc tel que le Sapin , le TiUau , le Tremble &c. qui fert à

faire les Cloilons & les Planchers au défaut du Chefne. Bois DUR ET PRETiEux. Ou appelle ainfi les différentes Ebenes, Boïs de la Chine, de

Violetc, de Calembourg , de Cèdre & autres qu'on debiteparfeiiiiles pour les ouvrages

de placage & de marqueterie & qui reçoivent un poli fort luilànc. Bois SAIN ET NET , celuj qui cft fans malandrcs, neuds vicieux, fiftuies, gales &c

pa^. iii. . ^

I S félon fes façons.

Bois EN GRUME, celui q«i eft ébranché & dont la tigcn'cft pas équartie. Il fert de fa erof- Icur pour les pieux des Paléesà Pilotis, p. i2i. ° '■ - &

D z Bois

îS EXPLICATION DES TERMES

Bois de srin ou de tige, celui dont on a feulement ofté les quacic doflc^ flaches pour

J'et.]uarnr. p. zii. Eois DE SCIAGE, cclui qui cfl pi'opre à refendre ou quleft debite'àlafcieen che-vrons ,

membrures , ou planches, tbiil. Bois d'ëquarrissage , celuiquieft f<2Mrn au deffus de fîx pouces & cjui a différents noms

fuivantfcs f^rofl'eurs. p. 332. Bois DE UF5tND, celui qui fc rry^nt/ par éclats pour faire du mjùraiii, des lates^ des e'char

las, du bois de boidcau pour les treillages, &c. Bois me'plat , celui qui a beaucoup plus de largeur que d'épailleur , comme les Membru- res pour la Mcnuiferie. Pi. 100. p. 341. Bois d'échantillon. On appelle ainfi les pièces de bois de certaines grolTeurs &c longueurs

ordinaires, comme elles font dans les chantiers des Marchands p. ziz. Bois refait, celui qui de gauche ou flache qu'il eltoit , eluiquarri & drc/Te' au cordeau fur

fcs faces, p. 3 5r. "

Bois lave', celui dont on ofte tous les traits de la fcie & rencontres avec la bciaisuë.

ibU. Bois corroyé'; c'cfl en Charpenterie , celui qui eft repafle au rabot : & en Menuiferia,

celui qui eft aplani à la varlope, tbid. Bois vif , celui dont les areftcs font bien vives , & fans flâche , & dont il ne refte ni écorce

ni aubier, p. zti. "

Bois flache, cclui qui ne peut cftrc e'quarri fans beaucoup de dcchct & dont les are fie s ne

font pas vives. Les Ouvriers appellent Cantibay ^ celui qui n'a du Hache que d'un coltc.

ibid. Bois tortu, celui qui n'efè bon qu'à faire des Courbes, ibidi Bois gauche ou déverse', celui qui n'eft pas droit par raport à fes angles & à (es

cotez. Bois BOUGE , celui qui a du bombement ou qui courbe en quelque endroit. Bois AFFoiELi, celui dont on a diminue confiderablcmcnt de la lormc d'équarriflage poul- ie rendre d'une figure courbe , droite ou rampante , & pour laifler des boilàges aux poin- çons des corbeaux, aux poteaux de membrure , &c. Ces ^ow fe toifcntdeiagtoll'eurde

leur equarrifl'agc pris au plus gros de leur bolfage. f. 311. Bois apparent , celui qui mis en œuvre dans les Planchers, Cloifons, ou Pans de bois ,

n'elb point recouvert de plâtre. ^\ 168. & 188. J<, OIS félon fes dcfaiits. Bois roule', celui dont les cernes font feparez & qui ne faifant pas corps , n'efl pas bon'à

débiter, p, xzi. Bois GtLiï , celui qui a des gerfures ou fentes caufe'es par la gelée, ibid. Bois tranche', c-elui dont les neuds vicieux ouïes fils obliques coupent la pièce, 2: qm à

caufe de ces défauts , ne peut pas refiiler à la charge, ibid. Bois carie' ou vicie', celui qui a des malandrcs & neuds pourris, ibid,. Bois vermoulu, celui qui ert pique des vers. p^;^. 9. •Bois ROUGE, cclui qui s'cchaufe & eftlhjet à fe pourrir, p. 188. Bois BLANC , cclui qui tient de la nature de l'Aubier , & fe corrompt facilement. Bois qui se tourmente, celui qui le dejette, n'e'tant pas feclorfqu'on l'employé. Bois mort EN l'iED, celui quicit fans fubitaiice, & n'ell bon qu'à brûler, p. m. BOISER ; c'cll revêtir des Murs & Cloifons par dedans, de Lambris de. Menuiferie.,

pa^. 1 70. B O f S S E A U DE POTERIE, cft un corps rond & creux de terre cuite en forme de

Boijfcdu fans fond, dont plufieurs emboitcz les uns dans les autres, forment la chauffe

d'une Aifance. P/. ^i. p. 177. BOMBE ou COURBE', fc dit (Ton trait de portion circulaire fort plate, commeceîui

qui.

D' A Pv C H î T E C T U R E , &c. t^

qui fe Tait fur la Baie d'un Triangle c'quilaceial , donc l'angle au fommetefl le centre.

BOMBEMENT, le dit pour Curvicé, Convexité, & P>.enflement. VI. 66 A. p. 157.

B O M B E R i c'eft faire un trait plus ou moins renfle, p. 259.

BONBANC. Voycx Pierre de Bonbanc.

BORD DE BASSIN; c'eft la tablette ou le profil de pierre ou de marbre, ou le cor- don de gazon ou de rocaille , qui pofe fur le petit mur circulaire quarre' ou à pans d'uu Baf- fîn d'eau, p 198.

BORDER UNE ALLEE; c'cft dans un Parterre planter une Bordure de buis ou de fines herbes , comme tim, fauge, marjolaine, Sec. pour feparer la planche ou la pîate-bau- de des Carreaux d'avec l'Alic'e. p. 199.

BORDURE; c'cft en Architcvlnre un profil en relief, rond ou ovale, le p!us fouvent raille' de fculpture qui renferme quelque Tableau , Bas relief eu Panneau de Compartiment. On appelle Cudres , ïcs Bordures quarre'es. PI. 57. p. 167. & PL 5 S. pu?. 169.

Bordure de pave'. Les Paveurs appellent ainfi les deux rangs de pierre dure & rufti- quc qui retiennent les dernières morccs & font les Bordi du Pave' d'une Chauffée.

B O R N E. Pierre qui fert de terme & de limite à un Héritage , ou qui marque l'e'teiiduë 5c les cenlivcs d'une Terre Seigneuriale. Sur celles-ci font ordinairement grave'es les Ariv es ou Chiffres du Seigneur. Les Arpenteurs plament les Bonis aux encôgnures des terres , Se mettent des tc'mcins deifous ou à certaine uiilance. p. 550.

Borne de eastiment. Efpcce de Cône cronqu(^ de pierre dure à hauteur d'apui , à l'en- côgnure ou au devant d'un mur de face pour le défendre des charois. Ces Burics font adolfe'es aux murs ou libiees , & quand elles renferment une place au devant d'un Bâ- timent fur une voye publique , elles déterminent la pofTefTion de cette place au parti- culier qui les a fait planter, fans quoi elle reflcroit au Public. PL 64B.p. 189.

Borne de cirque. Pierre en manière de Cône, qui fervoit de but chez les Grecs pour terminer la longueur de la Stade, Se qui rcgloit chez les Romains la courfc des che- vaux dans les Cirques & les Hipodromes ce qu'ils nommoient Meta. p. 315.

BoRf4ES de vitre. Pkccs de verre hexagones barlongues , qui entrent dans les Com- partimens de Vitres : les unes font debout, les autres couchées , & les autres accouplées. pa^. 117.

BOR NOYER ; c'eft d'un coup d'otil juger par trois ou plufîeurs jalons ou co-ps , de la droiture d'une ligne pour ériger un mur droit , ou planter des arbres d'aligne- ment, pa^. ^08.

BOSEL. >ovf;ï TORE.

BOSQUET. Pcri: Bois planté de fymmetrie avec petites Allées en compartimer.t, qui forme quelque figure , comme ronde , quarrée ou polygone & qui fait partie de la décora- tion d'un Jardin , comme les Eofquets du petit Parc de Verfailles, qui font tous de diffé- rente ligure, p. 19 5.

BOSSAGE. Ce mot fe dit dans l'Apareil de toutes les pierres pofées en place, les moulures ne font point coupées 8z la Sculpture n'eft point taillée. Il le dit auflide certaines pierres avancées , qu'on laii'lé au deflbus des Conflinets d'un Arc ou d'une Vnurc , & qui fervent de corbeaux pour porter les cintres , au lieu de faire des trous de bou- lin. On donne encore ce nom à certaines boffes qu'on laifle aux tambours des Colon- nes de plufîeurs pièces, pour confervcr les arcfles de leurs joints de lit, que les brayers & autres cordages pourroient émouiler , Se pour en faciliter la pofe. p. i j 5. & 344. Lat. Emincntia.

BOSSAGES ou PIERRES DE REFEND; ce font les pierres qui fcmblent ex- céder le mi du mur, à caufe que les joints de lit en font marquez par des renfoncemens

D } oa

3T9 EXPLICATION DES TERMES

ou canaux quarrez. PL 45. pa^. 115. & 316. Ft. 97. Lac. Lapides eminentcs félon Vi- truve.

Bossage rustique, celui qui cft arondi & don: les paremensparoiffent brutes ou pointil- kzegalcment, comme il s'en voit au Louvre en plulicurs endroits, d. 9. ôc 111 P/ 4.^8 & /'. 3i(). PL 97. " "'t'+

Bossage ou Rustique vermicule', celui qui eft pointillé en tortillis , comme à la Porte

S.MaitinàPans. p. 9. S: p. ^16. PL 97. Bossage arondi , celui dont les arelles font arondies , comme aux bandes des Colonnes

Kulhques du Luxembourg à Paris, p. iit. P/. 44 B. &p. 316. P/. 97. Bossage a anglet, celui qui étant chamfrainé & joint à un autre de pareille manière,

forme un angle droit, comme il s'en voit en plufieurs endroits. P/.44B,p. iiz Scp.ii6.

PL 97. c' j '

Bossage a chamfrain, celui dont rareftecfl: rabatuë, & ne fe joint pas avec unautre, mais lai/Te un petit canal de certaine largeur , comme il s'en voit à la Place Dauphine à Pa- rjs. p. ^16. PL 97. '■

Bossage ql^arderomne' avec listel, celuiqui rcflèmble à un panneau en faillie bordé d un QuartJcrorJ & renfermé dans un Liftel , comme il s'en voit aux Pilaftres Tofcans de la grande Galerie du Louvre, ibid.

Bossage en pointe de diamant, celui donc le parement a quatre glacis oui terminent a un point, lorfqu'il eft quatre , Scàunearelèe, quand il eft barlon^. ibid^

Bossage a cavet , celui dont la faillie efl: terminée par un C-îWcntre'cieux filets, ibid.

iJOssAGE A DouciNE, cclui dout rarefte rabatuc cft iTiouIce d'une Do«f/«f>. ibid.

Bossage ravale', celui qui a une table foiiiUée en dedans de certaine profondeur & bordée d un liflel , Se efl; fcparé d'un autre Bojja^c par un canal quarré. ibid.

Bossages me-^lez, ceux qui font de deux ditferentes hauteurs mêlez alternativement ,& qui rcprefcntent les Alîifcs de haut & de bas aparcil. pa?. 3 8 1. & 3 16. C'eft ce que Vitruve ap- pelle Ifodomm & Pfeud-Ifodomum. ^

Bossage continu, celui qui dans l'étendue d'un mur de face, efl continué fans interrup- tion que des chambranles ou corps il va terminer , comme aux Ecuries du Roi à Ver laillcs. p.->)X6.

Bossage en liaison, celui qui rcprefentc les carreaux & les bouti/Tes , & efl feparé par des jomcsmontans dépareille largeur & renfoncement, que ceux de Ut , comme au Palais de la Chancellerie à Rome. PI 45.1». 115.

Bossages EN ch arpenterie ,■ ce font de petites Boffcs quarrées qu'on lailTe aux Poinçonsr Arbre^ de Grues, d'Engins, &c. pour arrêter les Moif^s.

B O S S E 5 c'eft dans le parement d'une pierre , un petit BQJfa<^e que l'Ouvrier y lailTe pour

marquer que la caille n'en cil pas toifce , & qu'il ôte après en ragréaot. f . ; 3 7. Bosse db^ tave^} c'efl une petireéminencc fur le parement d'un Revers ou d'une ChaufTée dePave caufée, ou P.-;rce que l'Ane ou la Forme n'en efl pas atlermie également, ou parce que la pcfantcur dci charois a fait quelque flache. p. } 5 1 . C'efl ce que Vitruve nom- nie Tumulus, B0SS8 ou RONDE BOSSE; c'efl cn SculptuiT Un ouvrage dont toutes les parties ont leur veri- ublc rondeur & font ifolées , comme les Figures. On appelle Demi-Boile un Bas-relief, qui a aes parties f.îi!l3ntcs& détachées. ' ^

BOUC M E. Terme métaphorique pour fignifîer l'ouverture ou l'entrée d'une Carrière d'un Puits, d'un Four, d'un Tuyau, Ôcc. P/. 61. p. 177. *

B O U C H E i c'efl chez le Roi & les Princes , un département compofé de plufïeurs pièces , comme de Cujlîncs, Offices &c, l'on apprefte&dreflèfcparément les viandes des pre- mières Tables, On appelle en Cour ce I:cu , /..■ BjHche du P^^oy. pag. 3^1. BOUCHERIE; c'ell Dar raport à l'Archireclurc , un Ballimeut public en manière de

grande fitUe au rcz-dc-chaii/ree , contenant plufieurs Eiaax , l'on expofc ks grofies

viandes

D'A R C H r T E C T U Pv E , 8^c. -^r

viandes pour cftre vendues en détail , comme h Boucherie du Marche' neuf à Paris baftie fous le Roy Charles IX. par PhiUbcrt de Lorme. On appelle aufTi £rd;/ , une Bouriqiie l'on vend de la grolTe viande en différents endroits d'une Ville pour la commodité du pu- blic, pag. 518. Lat. Curnarium.

BOUCLE. Gros anneau de fer ou de bronze , qui fert pour heurter à une Porte cochcre. Il y en a de fort riches de moulures , & d'autres avec fculpture. On l'appelle vulgaire- ment Heurtoir. PL 6<j, C.p. ii-y. Lat. Cornix.

BOUCLES. Petits ornemens en forme d'anneaux , laffez fur ime moulure ronde.

P'^Ji- Î55- BOUCLIER. Ornement qui dans l'Architefture fert pour les Frifes , les Trophées &c. Le Bouclier naval, e(l un ovale couche' avec deux enroulemens. PL 11. pag. j^. Lat. Parma. BOUDIN. Voye:: TORE.

BOUEMENT. Foyez Assemblage a BoiiEMENT.

BOUGE. Petit Cabinet ordinairement aux coltez d'une chemine'e , pour ferrer des uften- ciles. Ce mot fe dit aulfi d'une petite Garderobe , il n'y a place que pour un petit lit. PI. 61. p. 177. Bouge. Terme de Charpenterie qui fignifie une pièce de bois > qui a du bombement & qui

courbe en quelque endroit. BOUILLONS D'EAU. On appelle ainfi tous les Jets d'eau qui s'élèvent de peu de hauteur en manière de Source vive. Ils fervent pour garnir les Cafcades , Goulotes , Rigo- les, Gargoiiilles, &c. p. 310. BOULANGERIE; c'elt dans un Palais , ou dans une Maifon de Communauté , le lieu l'on fait le pain: dans un Arcenac de Marine , le bifcuit ; & dans un Chenil , le pain pour les chiens, p. 5 5 1 . Lat. Pijlrma. BOULE D'AMORTISSEMENT; c'eft tout corps fpherique qui term ine quelque décoration , comme il s'en met à la pointe d'un Clocher , ou fur la lanterne d'un Dôme , auquel elle cft proportionnée. La Boule de S. Pierre de Rome , qui eit de bronze avec une armature de fer en dedans faite avec beaucoup d'artifice , &: qui eft à 67. toifesdehaut, a plus de huit pieds de diamètre. Il fe met auffi des Boules au bas des Rampes 3 & fur des Pie- deftauxdans les Jardins. PI. 646.^. 189.- BOULINGRIN. Efpece de Parterre de pièces de gazon , découpées avec bordure en gla- cis , & arbres verds à fes encôgnures & autres endroits. On en tond quatre fois l'anne'e le gazon pour le rendre plus velouté. L'invention de ce Parterre eft venuë^d'Anglcterre , auiïi bien que fon nom , qui a eflé fait de Boule qui fignifie Rond , & de grin , pré ou ^azon. L'un des plus beaux Boulingrins eft celui du Parc de S. Cloud. p. 195. BOULINS. Pièces de bois , qu'on fcelle dans les murs , ou qu'on ferre dans les bayes avec des étrefillons pour échafauder. On appelle Trous de Boulin , les trous qui relient des écha- faudages , & que Vitruve nomme Columbaria , parce qu'ils font femblables à ceux ni- chent les pigeons daus les Colombiers, p. 15 5 . & 144. BOULON. Grofl'e cheville de fer avec une tefte ronde ou quarrée , qui retient le limon d'un EfcJier, ou un tirant avec un poinçon par le moyen d'une clavette qu'on met au bout. pii^. 18?. BOULONNER; c'eft arrefter avec un Boulon, p. 117. BOURSE, ybye:^ CHANGE. B O U R S E A U. Moulure ronde fur la Panne de brifis d'un Comble d'ardoifc coupé, qui eft"

recouvercc de plomb blanchi. On en mettoit autrefois fur les Faiftcs. FI. 64 A. p. 187. BOUTEE, yoye:: BUTER.

BOUTIQ^UE. Salle ouverte au rez-de-chau(Iée de la rue , qui fert pour les Mar- chands & Its Arnfans. Ce mot vient du Latin Botheca fait du Grec zJpotheca, Maga- zin. P/. 64B.^. 189. & 341.

BO»y

^^ EXPLICATION DES TERMES

^?>7 Vrl^ ' c'dt une pierre, donc la plus grande longueur eft dans le corps duMur Elle cftdiJîcrente du Carreau, en ce queUeprefcn ce moins de parement, & qu'elle a plus de queue. P/. 44 B./;. 115. ^ ** i"u»

BOUTON. Pièce ronde de menus ouvrages de fer , qui fert à tirer à foy un ventail de fcnes ^Tl é' C ""'il ^ '" ' '^^"' ^ '^^ "^'^'' ' ^" ""' ^ ^'' '''"'' ''''''^-■

« ? ^^l^rVi""^ ''^ '^''^'^ '^^ ^" '^'""^ P'^''^*' ' ^""0" oft'^ en lequarrilTanc. p. 10^. BK A.s'CHES D'OGIVES; ce font les Arcs en diagonale des Voûtes Gochiques. II y a de ces fîra.f/jf.decachees des Pendentifs de la Doiielle qui en rachecccnt d'autres fufpen- dues . d ou pend quelque Cu de lampe ou Couronne. On voit un ouvrage conliderabie de cette forte dans une Chapelle derrière le Chœur de S. Gervais à Pans 0 xai BRANDI, f/byci CHEVRONS. r- )^

^ v^i^^^; ^.^'=^'^^^l"V,'''^.de la longueur du Bras , de laquelle on fe fert en quelques Vi es d Italie , ou elle tient lieu de Pied , & qui eft ditîcrenie dans chacune de ces Villes , comme on le peut voir par les Braff.s fuivances raporte'es au Pied de Rov l'ref. de Vis,"- & p. 359. '*

Brasse de Bergame, eft félon ^camo^ï^ de 19. pouces & dem. & félon ^W. P«// , de 16 pouces 8. parties de ligne. j ^'- 10.

Brasse de bou-logne, de 14. pouces félon 5f,zwo^^/.

Brasse de eresse félon Scamo:^Ki , de 17. pouces 7. lignes & dem. & felon^/. Pfwde it pouces 5. lignes 4. parties. '"

Brasse de mantoue, de 17. pouces 4. hgnes félon 5azwo;r:ï/. Brasse de i/ilan, de ii. pouces. Brasse de Parme, de 10. pouces 4. lignes. Brasse de sienne, de 11. pouces 8. lignes 4, parties.

Brasse de toscane ou de plorence, de 10. pouces 8. lignes 6. parties félon Af^a./. de 1 1 . pouces 4. lignes & dem. fclon Lonm : de ii. pouces 8. lignes félon Suimo^.i & de 1 1 . pouces 4. lignes (clon Al. Pic^rt. ^^ . «. uc

-B R AS S E R I E Grand Baftiment qui confifte en Cours , Puits , Germoirs , grande Salle balle avec Moulin a cheval , Cuves , & Chaudières pour fane la Biere , CellTers pour la Ecuries' ^^^^7°"' '''^ ^"'^^''^^ ' Gremers pour ierrcr i'orge 3c le hou'blon i Logemens ,

BRAYERS. Voye:i CABLES. LRAYETTE. Vbyex Tore corrompu.

BRECHE. Ouvercure caufc'e à un Mur de clôtura , par violence, mal-façon, ou cadu- cité. Ce mot vient de l'Allemand iircc/;?»), qui ùguifie rompre. Brèche. Vbye::: Marbre de Brèche.

BR.ETELER; c'eft dreher le parement d'une Pierre , ou regratter un Mur avec une outil a dents , comme laLayc , le Rifflard , la Pupe &c

BRINS DE FOUGERE. l'oycK Pan de bois.

BRIQUE Terre grafiè & rougcatre , q.u après avoir été paierie & moulée de certaine :;iandeur&epaileur, & lechee quelque temps au Soleil, eft enfuite cuite au four , &ferc tant au dedans des murs, qm doivent être revêtus & incruftcs de pierre ou de marbre , pour en faire le noyau , qu'au dehors de ceux dont elle fait le parenicnt des panneaux. Il le lait des Dcmi-bri^ucs pour fervir de chufoirs aux rangs de Buque. pofees de plat dans ces panneaux. La Bn^ue de Pans eft ordinairement de S. pouces de long fur 4. de larae & de i. d épais ou environ, p. 130. Lat l.atcr. " ^ ft

Brique de ckantignole, ou demi-erique, celle qui n'a qu'un pouce d'épais fur la même grandeur qiie la i:îr/?,vc entière , & qui fert à paver entre des bordures de pierre , Sc a taiic des Atres& des Contrecœurs de Cheminée. Lat. Laterculus ^Brique crue, celle qm fc fait de terre bJauchîtrc , comme la crayc, & qu'on lailTe fecher

pendant

D'ARCHITECTURE, &c. 35

pendant cinq années (clon Vitruve Liv. 8. Cha^. 3 . avant cjue de l'employer. Il s'en fait de terre i;ra(Tè paîtrie avec du foin hache' , & cette compofition s'appelle Torchis.

"Briques en liaison , celles qui font pofe'es fur le plat, enlie'es «le leur moitié' les unes avec lesautres, & maçonne'js avec plâtre ou mortier. l'I. 101. ^u^-. 549.

Briques de champ, celles qui font pofccs fur le coItc pour fervir de pave', ^ag. ijg.

& 549- ■Briques en e'pi , celles qui font pofe'es dia<TonaIement fur le coflé en manière de point d'Hongrie , comme eft le l'ave de Vcnife. FI. ici. paç. 549. Se 551. Lat. Spicau Teflacca. BRI QJJ E T E R j c'eft contrefaire la Brique fur le plâtre avec une impreiïion de couleur d'ocre rouge , Se y marquer les joints avec un crochet : ou faire un enduit de plâtre mélc avec de l'ocre rouge, Cependant qu'il eH: frais employé' , tracer les joints profondement, puis les remplir avec du plâtre au fas. On peut enfin palfcr une couleur rouge fur h Brique même & refaire les joints avec du plâtre, p. 337.

BPvIQUETERIE. FoycK TUILERIE.'

BRISE; c'eft une poutre pole'e en bafcule fur la refte d'un gros pieu , fur laquelle elle tour- ne, &qui (èrt à appuyer par le haut les aiguilles d'un Permis, p. 143.

BRISE-COQ. Terme vulgaire pour fîgnilier un défaut dans un Efcalier , comme une Marche plus ou moins haute que les autres , un Giron plus ou moins large , un Palier ou un Quartier tournant trop étroit , une trop longue fuite de marches à coiet dans un Eicalier à quatre noyaux , &c.

BRISE-GLACE; c'eft devant une Pale'e de Pont de bois du côte' d'amont , un rang de pieux en manière d'Avant- bec , lefquels citant d'inégale grandeur , enferre que le plus pe- tit feit d'Eperon, font recouverts d'un Chapeau pôle' en rampant pour briier les glaces &: confervcr la Pale'e.

B R I S I S ; c'eft l'endroit qui forme l'angle , dans un Comble coupe' , le rrai Comble fe jointaufaux. p. 186. P/ 64 A. '

BROC AT EL LE. P^jye:;: Marere de brocatelle.

BRODERIE; c'eft dans un Parterre , un compole' de Rinceaux de feiiillages avec fleu- rons, fleurs, tigettcs, culots , rouleaux de graines , Ôcc. Le tout forme' par des ttaits de buis nain , qui renferment de la terre noire pour détacher du fonds qui eft fable'. Il y a des pic- ces de broderie qui font interrompues par une Platebande en enroulement de fleurs & d'ar- brilleaux , ou par un Maflif tournant de buis ou de gazon. P/. 6 5 A. ;>. 1 9 1 . &c.

BRONZE. Metail avec alliage d'airain & de potin , do nt on fonden eue perdue des Fi- gures, des Bas-rcIiefs oC des ornemens. p. iio.

Bronze en couleur. Vbyc:^ COULEURS.

BRUT, fe dit de tout ce qui n'cft point degroffi , comme de la Pierre & du Marbre au foc- tir de la Carrière, f. 137.

BUANDERIE. Efpece de Salle au rez-de-chauffée dans une Maifon de Communaut<f , ou de Campagne , avec un fourneau & des cuviers pour faire la lefli ve. p. 551.

BUCHER. Lieu obfcur dans l'Etage foucerrain , ouaurez-de-chaufTc'e, oùl'onlèrrele Kois. On donne aufli ce nom aux ^n'^ars , qui fervent au même ufage. Les Buckcrs s'ap- pellent Po«r/rrfj- chez les Princes, p. ij'^.l'L6o. Lat. CeRa itgmiri.i.

EUFETi c'eft dans un Veftibule ou une Salle à manger , une grande Table avec des gra- dins en manière de Crcdence , l'on dicllè les Vaies, les Bàlliiis & les Cri ftaux autant pour le fcrvice de la Table , que pour la magnificence. Ce jB///ff que les Italiens nomment Crcdence-, eft ordinairement chez eux dans le grand Sallon, & renfrmé d'une Balultradc d'apui. Ceux des Princes & des Cardinaux ,*^ font fotis un Bais d'ctoîe. p. lic.^ PI. 99. K?- 5 5';- ^

EuïET d'eau ; c'cft dans UH Jardin Une Table de marbtc , fur laquelle font élevez pluiieurs

graduis en pyrairiidc avec des garnitmcs de vafes de cuivre doré , dwit k corps de

Tme II. ' E chacun

54 EXPLICATION DES TERMES

chacun cft forme par l'eau, en forte qu'ils paroinènc de cnft.lgarm de vermeil, comme Jcs deux li.jas d eau dans le Bofquet du Marais à Vcrfailles , &!eux de Trianon p V^^

. J^jf^ï Fontaine en bupet. i^au^n. /'. 32.3.

BurET d'Orgues. VbyeK ORGUE.

BUREAU. Chambre l'on règle des comptes & l'on fait des payemens On donne Hrl'n T V^" ^-^'^^.b^'î" P^^j Ifs Porres des Villes, ou desCoLn^r .""et "' droits du Roi. Ce mot ie du encore du lieu ou s allemblenc les Diredeurs des Hôpiïux & dcsCoramunautez. p. 185. "'-^i-iwi'iutux oc

B U S T E , de l'Itahen Builo , Corfage ; c'eft la partie fuperieurc d'une Figure fans bras de puis la poitrine poke iur un Piedouche : & c'eft ce que les L.ans appe-rozer.c XI du Glcc/.™ Mercure, parce que l'Lnage de ce Dieu croitfouveucreprefenSe de cette manière chez les Athéniens. PL 51. p. 147.& 164 Pi u F^-ientce de cette

B UT E R i c'efl p.r le moyen d'un Arc ou Piher ...-u-. ,_ contretemr ou empêcher la poufl^'c d un .uur , ou 1 ecortcment d'une Voûte. On dit 5./rrou Bouue , pour ftmifier l'eSe cet Arc ou Pilier b:,tant. p. 141. & , ^o. r.ycx CULEE "^

^ZZ ""l-"'^'"'/ r'^ ^'T '^"'^^ '^' P''^"^^' ^ ^^"^--"^^^' ^'^'^^^^^ ^vec des motes de

C^ AB ANE, du Latin Capana, Chaumière; c'cfl un petit lieu bâti de baucre & couve-t >> ^^?,<^*^^^"^e a la Campagne , pour fe mettre à l'abri des injures du temps.%t. i Lat v-,7/a itlon Vitruve. r r a ■^- ''^'■<■■

CABINET Pièce la plus fecretc de 1" Apariemenr , pour écrire , étudier & ferrer ce qu'on a de plus prétieux. Lat. Tabt.n.nn O' A4uf^ur,. p. i 70. P/. 5 9 & 60. p. 177 &c ^

derT.Tl''' ^:^^"^"^-/'^^^ ^u bout d'une Galerie ou d'un Apartemeu;, ou l'on tient Buftes &c Figures de niarbre & de bronze , & autres curiofitez. Il y a quelque lois plu-

Ir'TT ' t^'"'" ' '"^^ ''^'-' ' ^"' ^°"^" ^"^^^^ble s'appellent LuLt ou I/.-

^'^ , /. 5 8 . p. 1 71 . Vitruve nomme Pmachothecx ces fortes de Cabinets

.^^^'^•''5 ?/"' ' '^'".' '^°"' '^ P""'""?^^ ornement confifte en un Lambris de revére- X I u ?'" P°"' "^"""^ P'"' d'apparence de grandeur au lieu , réfléchir & m ulti-

p. i7o"p/ ^'"Sm^n^er la lumière , comme il s'en voit à Tnanon & à Meudon.

Cabinet de marq.ueterie c'eft une Armoire en manière de Bufet, décorée d'Archi- edurc avec Colonnes, Pilaftres , Termes & autres ornemens de bois de diverfes cou- i^r^l' rr^'n r"P?'^' ^°"^"i^ Lapis, Agathes, &c. & de métaux gravez ou fculpez de re .et : laque le f ert plutôt d'ornement que de meuble dans les beaux Apartemens , com- me il s en voit chez le Roi, p. 5 o ^. ^

*^''\'''rp°^''^'''o' ' /^^"" l'eu de commodité avec un fiege, qu 'on appelle auffiG^îrc/e- robe ^Prtvc. p. i^i.Lzt. ScUafamiliarica. ^^

Cabinet de Jardin. Petit Bâtiment ifolé en manière de Pavillon de quelque forme a^rrea-

rnl'... T7' VT '°'f ,' T '"' '^V"^^^^^ PO"^ ^e mettre à l'abri & prendre le ^'^ais .

comme les deux Cab.uets de la Fontaine des Bains d'Apollon a Verfaillcs , qui font de mar-

bie enrichis d ornemens de bronze doré. P/. 65 A. p. 191. Cabinet DE treillage. Petit Berceau cjuarré , rondou'àpans, compofé de barreaux de

fermaihe d cchalas & couvert dc Chcyrc-feùille, Jafmm commun, L. p. 197 & zoo!

Cabi-

D'ARCHITECTURE, &'c. 55

Cabinet de verdure. Efpecc de Berceau fait par l'emrelaflcment de branches d'arbres. Lac. Tabernaculum rdmeum.

CABLES. Ce mot fe die généralement de tous les Cort/jçw necellaires pour traîner & en- lever les fardeaux. Ceux qu'on nomme ^r^zjyfry , fervent pour lier les pierres , baquets à mortier, bouriquecs à moilon, &c. Les Ha-.ibans , pour retenir &c haubaner les engins, gruaux, &c. Et les Fintaina , qui font les moindres Curf^çry , fervent pour conduire les fardeaux en les montant , & pour les détourner des faillies & des c'chafauts. On dit Bandery pour tirer un Cable. Ce mot vient du Latin Capulum ou Ca^lumiixt du verbe c.zprrc , pren- dre, f. 145.

CACHOT. VoycK PRISON.

CADRAN ; c'cit la décoration extérieure d'une Horloge enrichie d'Archite£lure & de Sculpture, comme le C.zcirj« du Palais à Paris, oiiil y a pour attribus laLoy & lajuftice avec les Armes de Henri III. Roi de France & de Pologne. Cet Ouvrage eit de Germain Pilon Sculpteur.

Cadran solaire. Efpece d'Horloge qui marque toutes les différentes heures , & même hs fignes le Soleil fe trouve, par le moïen de la lumière ou de l'ombre. 11 y en a de ^r//c<i;(X de plufieurs fortes , qui fe tracent fur une muraille , & qui marquent les heures par un ftyle : & d'autres qui font ifolez , & que l'on pofc fur un Piedeftal au milieu d'un Jardin, comme V Horizontal , VE^iiimxial, le Spherique convexe & concave , \tCilindn-. que-, \z Croix Gnomomque ■, \q Corp u facettes -, 8cc. qui defignent les heures par le moïen d'unftyle, ou d'un point de lumière. P/. 95. p. 507. & 509.

Cadran anemonique, duGreCo^/zfwo^, vent; celui qui par le moïen d'une giroiiette , fert à marquer le vent qui foufle , comme il s'en voit au Jardin de la Bibliothèque du Roi , & à la Samaritaine à Paris.

•Cadran ou Horloge hydraulique, celui qui fert à marquer les heures par le mou- vement de l'eau , comme la Clepfydre de Ctelîbius raportc'e par Vitruve. Liv. 9. Chap. 9.

CADRE ; c'eft en Menuiferie la bordure quariée d'un Tableau, d'un Bas-relief , d'un ..Panneau de compartiment, Sec. PI. 57. ^■'. 167. & P/. 100.^.341.

Cadre a double parement, celui qui a un Profil femblable ou diiFcrent devante der- rière une Porte à placard. PL 100. p. 541.

Cadre de maçonnerie. Efpece de bordure de pierre, ou de plâtre traîne' au calibre , la- quelle dans les Compartimens des Murs de face & les Plafonds, renferme des Tables , &: dans les Chemine'cs & deflus de Portes , des Tab'eaux ou Bas-reliefs, p. 537.

Cadre de charpente. AlTemblage quarré de quatre grolfcs pièces de bois, qui fait l'ouverture de l'enfoncement d'une Lanterne pour donner du jour dans uii Sallon , uu Efcalier, &c. & qui fert de chaife à un Clocher ou à un Atti que de Comble. P/. 64A. pag. 187.

•Cadres de platond ; ce font des renfoncemens caufez par les intervalles quarrez des poutres dans les P/j/ô>îc/j lam brillez avec delà fculpture, peinture & dorure, p. 334. yôye:^ Renioncement de soriTE.

CAGE. Efpace entre quatre murs droits , ou bien un circulaire , qui renferme un Efcalier , ou quelque divifion d'Apartement. p.ig. 188. PI. 64 B. pw^. 189. & PL 66 B. paç^. 141.

Cage de croise'e ; c'eft le Bâti de menuiferie qui porte en avance au dehors la fermeture d'une Croifce. Ces diges fuivant l'Ordonnance , ne doivent avoir que 8. pouces de faillie. P/. 70. p. 155.

Cage de clocher ; c'eft un AlTemblage de charpente ordinairement revêtu de plomb , & compris depuis la Chaife fur laquelle il pofe , julqu'à la Baie ou le Roiiet de la Plêche d'un Clocher. P/. 64B p. 189.

Cage de moulin a ventj c'eft un Allernblagequarre de charpeme en manière de Pavil-

E 2. Ion,

S6 EXPLICATION DES TERMES

Ion , rcv(*ti: d'ais & couvert de bardeau , qu'on fait tourner fur un pivot pofe fur un Ivlaf- l'if ro;id de maçonnerie pour expofcr au vent les volans du Alouiin. CAILLOU. Petite pierre dure qu'on employé avec le ciment pour paver les Aque- ducs , Grotes & Bailms de Fontaine , & qui fciée & polie fcrt aux ouvrages de Mo- faïque & de raport. Ce mot eft fait du Latin Calculus , qui fignifie la m'éme cholè. /'. 198. & il 5. CAISSE, duLat'mCapfa, Coffre ou Boëre j c'efl: dans chaque intervalle des Modillons du Plafond de la Corniche Corinthienne , un renfoncement quarre' , qui renferme une rofe. Ces renfoncemens qu'on nomme auffi Pdueaux-, font de diverfes figures dons les Compartimensdes Voures & Plafonds, p. 88. PI. 56. & loi.p.z^. 34^ & 545. Caisses de Jardin. Vailièaux quarrez de bois , oùl'onmctdes Orangers Grenadiers>- Jafmins, Lauriers rofcs , &c. Les pedtes .aijles fe font de douves, 'es nioïenncs, de mairain ou panneau , &• les grandes , d'une cage de chevron garnie de gros ais de chcfne avec e'queires & liens de fer. Elles doivent cm- go.ironne'es par dedans & peintes à l'huile par dehors, autant pour les con/èrver , que pour les décorer. /'. I95• C A L E R ; c'eit pour arrêter la pôle à'\i\\ç. pierre , mettre une Ciile de bois mince qui de'rer- mine la largeur du joint , pour la ficher avec facilite'. On fe fert quelquefois de Cj/c.j- de cuivre p^ur pofcr le marbre, pag. 5 i 3 . & 555. CALIBRE. Profil de bois , de to'c , ou de cuivre chantourne' en dedans pour traîner les

Corniches & Cadres de plâtre & de ftuc. p. 534. CAL Q^U ER, de l'Italien Culcare , contretircr ; c'eft copier un defiein trait pour trait ; ce qui fe fait , ou en frottant le deflèin par derrière , de fanguine ou de pierre de mine pour le tracer lur un papier blanc avec une pointe : ou en le polànt fur un autre papier pour le dclîiner à la virre. Décalquer , c'eft tirer une contre-preuve d'un deilcin en pofant un papier blanc deflus & le frottant avec quelque cholè de dur , comme le manche d'un canif pour lui faire recevoir l'imprefhon. j\ 3 58. CALVAIRE; c'eft pre's d'une Ville Catholique, une Chapelle de dévotion e'ieve'e fur un tertre en mémoire du lieu Nôtre-Seigneur fut crucifie proche de Jerufalem 3. comme l'Eglife du Mont Valenen près Paris , accompagnée de plufieurs petites Chapelles au dehors, dans chacune dcfquclles eft reprefenté en îcuipture , un Myftere de la Paillon^ Le mot de CalViZire vient du Latin Calvarium , fait de Calvns , Chauve , parce que le haut de ce tertre etoit{l:eriIe&: delHtué de verdure ; c'eft aulll ce que figiufie le mot Hé- breu Go/^o?fc<i. /'. 357: A M A Y E U ; c'eft une Peinture d'une feule couleur , les jours & les ombres font ob- Tervez fur un fonds d'or ou d'azur , &c. On appelle Grifaille , un Camaycu , peint de gris,- & Cira^^e , celui qui eft peint de jaune. Les plus riches Camayeux font rehauficz d'or ou de bronze par hachures. Ce mot peut venir àuLâtinCamcus , toute pierre dont les couleurs naturelles augmentent le relief qu'on y taille en le de'tachant du fonds , ou du Grec ]\amai-y «]ui figiufie bas î parce qu'ordinairement on y reprefenté des Bas-reliefs, p. 119.& 547^. C'eft ce que Pline appelle A^oncchroma. CAMBRE ou CAMBRURE, du Latin Camcratus , courbe ; c'eft la^courbure d'une

pièce de bois ou du cintre d'une Voûte. CAMBRER; c'eft courber les membrures , planches & autres pièces de bois de Menui- icrie pour quelque ouvrage cintré ; ce qui fe fait en les prefentantau feu , après les avoir ébauchées en dedans , & les laifl'ant quelque temps entretenues par des outils nommez Scr-- ,Çf«y. p. 34t-. Cambre'. Voyc^ CONCAVE.

CAMP P R E'T O R I E N ; c'étoit chez les Romains une grande enceinte de Bâtiment ^ qui renfermoitplufieur> habitations pour loger les foldats de la Garde , comme pourroic être aujourd'hui l'Hôtel des Moufqucraires du Roi à Paris, p. 5 57. C A M I? A N E i. du Latin Campana , Cloche. Ce mot fe dix du corps du Chapiteau Corin^

ihieiti

D'ARCHITECTURE, 8cc, 57

thicn&deceluiciuCompofite, parce qu'ils reflemblent à une Cloche rcnverfe'e. On l'ap- pelle auffi Fàfe ou Tambour , Si. le rebord qui touche au Tailloir , le nomme Lcvre. PLzS.

pa^. 67. &P^. 34-f'- 83-

Campane. Ornement de fculpture en manière de crefpine, d'où pendent des houpcs en forme de clochettes pour un Dais d'Autel , de Trône, de Chaire à prêcher , &c. comme ]a Campane de bronze qui pend à la Corniche Compofuc du Baldaquin de S. Pierre de Ro- me, p. 110.

Cai.ii'ane de comble. On appelle ainfi certains ornemens de plomb chantournez &evide7-, qu'on met au bas du Faifte Se du Brifis d'un Comble , comme il s'en voit de dorez au Châ- teau de Verfail les. P/. <Î4 A.p, 187.

Campanes. Fôyc::: GOUTES.

CANAL, du Latin Canalis , Tuyau ; c'efl: dans un Aqueduc de pierre ou de terre , la partie pnr palîe l'eau , qui le trouve dans les Aqueducs Antiques , revêtue d'un corroy de ma- ftic de certaine compofition, comme au Pont du Gard en Languedoc, p. 214.

Canal de communication; c'elt un Cj/w/ d'eau fait par artifice le plus fouvent avec des Eclufes, & foûtenu de Levées & Turcics pour communiquer & abréger le chemin d'un lieu à un autre par le fccours Je la Navigation.

Canal de Jardin. Pièce d'eau fort longue , revêtue de gazon ou de pierre, comme I2 Cwal du Parc de Verfailks. p. i 98 . Lat. ^^Iveus.

Canal de larmier; c'efl le plafond creafe d'une Corniche , qui fait la Mouche tte pen- dante. FI. 13.& 14. p. 5 5- -,

Canal de volute; c'efl dans la Volute Ionique, la face des circonvolutions renfermée par unliftel. P/. îo p.49.

CANAUX. Efpeces de Cannelures fur une face ou fous un Larmier j qu'on nomme aufli Portiques , & qui font quelquefois remplies de rofeaux ou fleurons. Pi. B. p. vi i. & vi 1 1,- On appelle auili Canaux , les cavitez droites ou torfes , donc on orne les tigettes des caulico- lesd'un Chapiteau, pag. 294. FL 87.

Canaux de triglyphe. p'byex TRIGLYPHE.

CANDELABRE, du Latin :.andcldbru»i y chandelier ; c'efl un Chandelier en ma-' riere de ^rand Baluftre , qu'on met pour amortillèment à l'entour d'un Dôme, com- me il s'en voit aux Dômes de laSorbo.jne Se du Val de grâce à Paris. PL 1 9. p. 47. & PL

64B.P. 189. CANIVEAUX; ce font les plus gtos pavez , qui eftant alîis alternativement avec les Contrejumellcs , traverfent le milieu du ruifleau d'une rue , dans laquelle pallcnt les cha-

rois. PI 101. p. 349- ,

CANNE. Mefure Romaine compofée de dix Palmes ,- qui font fix pieds onze pouces de- Roy. PL<^i.p.ii<^.Sic. , j n-

Cannes. Efpeces de grands rofeaux , dont on fe fert en Italie & en Levant au heu de dolles, pourgarnir les Travées entre les Cintres dans la conflrudion des Voûtes, p. H3-

CANNELER; c'efl creufer des Cannelures aux Fufts des Colonnes, Pilaihes, Gaines de Terme, Confolcs, &c. p. 500.

CANNELURES, du mot Canal , auquel elles font fcmblables , ou de celui de Cannes , ou rofeaux cui les remplilTent; ce font à l'entour du Fuft d'une Colonne , des cavitez à plomb arondies par les deux bouts. On les nomme au iTi i'mHyeJ, du Latin J'/r/^fi , les plis d'une robe, parce qu'elles imitent les plis droits des vcftemens. p. 68. & 69.

Cannelures a costes , celles qui font feparecs par des liflcls de certaine largeur , quionf quelquefois des aflragales ou baguettes aux coflez ou dellus , comme il s'en voit aux' deux Colonnes du Sanduaire de l'Eglife de fainte Marie de la Rotonde à Rome. P/, I8.- f. 45.&:48. P/. lO.

Cannelures avec rudentures, celles qui font remplies de baflons , de rofeaux ou de cables iufqu'au tiers du Full. f. 69. & xoo. PL 90.

IfS EXPLICATION DES TERMES

Cannelures ORNEES, celles qui ont dans la longueur du Fuft, ou par intervalles n„ .V pu.slcncrsdenb.s, de petites branches ou bouquets de Liurier . deJierre. decrelieTr' ou de lîcurons & autres ornemcns qui forcent le plus Ibuvent des rofeaux. p Jo p/ «'

Cannelures a vive areste, celles qui ne font pomc feparees par des colles k^ fA. près au Dorique. /..X8.P/. 10. "F-^^ ^es col tes, & font pro-

,Cann h lçrbs .la tes , celles qui font en manière de pans coupez au nombre de felze com n.e 1 eba.che d ur,e Colonne Dorique. On pet t aulU appeîler C..;r/.re.wJ. 'celles oui font creufces quarrément en mamere de petites faces , ou demi- baftons da le t .rfj ? d'un Fuit , comme aux Pilaflres Conndiiens du Val de grâce à pIiL /" o p/"/" ^^

Cannelures DE gaine de terme ou de console, celles qui font plis e'troites parle bas que par le haut. />. 1 88. P/. 84. ^ ^ «-^luites parie

''cXne''pC;;;;. ;:^^" '^'^ '°"'"'"' '" "'' °" ^'S^'^^^^'-^'^^i'-^^^-^dufuftd'une

^ amS^;!^I^J^^' ^^^'^' BARBACANE& Voûte en Canonnière

C A N O N S p E G O U T I E R E , ce font des bouts de tuyaux de cuivre ou de plomh

^oiiîfie^'vrrinr^^

■C A N T A L A B R E Ce mot neft ufité que parmi les Ouvriers , & lignifie le Chambranf. ou bordure fin^ple d'une Porte ou d'une Croile'e. Il peut avoir été fait du Grec Catautou & du Latin Ubrim , lèvre , ou bord. p. 1 5 1 . ' ^"^'^"^'

CANTONNE'. On dit qu'un Bâtiment td Ca>:to>mc\ quand fon encôc^nure eft orne'e

ref'nd n?T%''n-'^ "' '''^t' ^'/■^"'"" ' °" ^'^ ^h^"" -^ l-'iou d P erre '1 reraid, ou de Boflages, ou de quelque autre corps qui excède le du Mur" 304

CAPITULE. Bâtiment fameux fur le Mont Capitolin à Rome , s'alTembloit f^ Sénat, & qu. fert encore aujourd'hui d'Hôtel de v'iUe pour les C^nfervateurs du Peu pie Romain. Il y avoit autre-fois des Cavuolcs dans la plufpart des Colonies de l'Fm

^^r;:.!i't^ ^"^ ^'^°" ' ^°"'°"^^' ^ -'-^ '--' ^^ "omdrs;t/! âS;

^fean'J^f-"^-^" ^^^'r' "'r^' '°"'' compofition hors des règles ordinaires de l'Archi- tedture , £. d un goût fingulier & nouveau , comme font les ouvrages du Cavalier PnJ. . & de quelques-autres Arautcdesqui ont affecté defe diftincuer X i , It' ^''''''"'"' CARAVANSERA. F'oye:^ HOSPICE. ^^^'^- ^rej. &cp. ^lo.

CARCASSE. Fbycz PÀRQ^UET. CARDERONNER. f/bye^ Q^U ARD E RON NER

i^ m^r^i^' ^'f "r" P'f"^ "^"^ ^ P'"' ^' '^''§""' ^" parement que de queue dans p. TzTsc %T ^^^^-^^^-^"-"^ ^vec la BoutilleVur faire haifon. PT44S!

^^^'^l'^^r ^^ ^LANCHER. Terre moulée & cuite de différente grandeur & epaiffeur fuivant les lieux on l'employé. Le Q^urré orand de 8 i o ^nn lert pour paver les Jeux de paume & ^TeLffes : ^eloi df à 7 pou es' 00"^ les i^ Til Jru^ Carreau. 6 pans de 6. à 7. pouces , & le petit de 4 iSv^K pour les Salles & Chambres : ces fortes de Carreaux i lix pans étoient appelez deHnaens Favt ,^de P.v«. qui figmfie un rayon de miel , auqiel ils relIembL.Ceu.ro pan. le nommo.ent Tugona Se les quarrez, ^drata, & TeHer^. Il y a aulli du pe- m Carreau a 8. pans de 4. à 5- ?ouc,s , dont le compartiment eft tel , ou au £ lieu de quatre , il s'en met diagoiulement un plus petit quatre, & verniW. P^iot. ?• 349- "^ 3 S-* Carreau vernisse'. Grand Carreau plombe qui fe met dans les Ecuries au de/Tus des M ngeoires de. chevaux pour les empêcher de iccher le mur. Il fe fair auHl du petu ÏÏ .1" ycrmjjc^ pour ks Comparumetis, ihid. ^ ^

Car.

D' A R C H I T E C T U R F. , Sec. 39

Garreau de tayence ou d'HoLANpE , cclui qui a ordinaiiement quatre pouces eu quarré , & ferc à faire des Foyers ôc revêtir les Jambages de chemine'e. Ou s'en lert aulli pour paver & revêtir des Grotes , Salles de Bains & autres lieux frais, ibid.

Carreau de parquet. Petit Ais quarre , dont pluficurs fervent à remplir la Carcaffe d'u- ne Feuille de Parquet.

Carreau de verre. Pièce de Virre quarre'e, mife en plomb ou en bois. f. 144.P/. 51. & f . 117.

Carreau de parterre. Efpace quarte' ou figure avec bordure de buis nain , rempli de fleurs ou de gazon dans le compartiment d'un Par.'fnf de pièces coupées. P/. 65 A.pû^. 191. &c.

Carreau de broderie, celui qui faifant partie d'un Parterre , renf;rnieune Sroa'tT/Vde traits de buis. Ces lorces de Currcaux ne font plus en ufage.

Cakreau de potager, celui qui fait partie d'un Jardin pj^r^er, &: qui eftfemê de légu- mes .^vec bordure de fines herbes, p. 19;.

Carrefour, fe dit dans une Ville , de l'endroit deux rues fe croifent & plu- fieurs aboutifient. Les Romains nommoicnt Trivmm , la rencontre de trois rues , Q^i^' drivium , celle de quatre , Sec. Le mot de Carrefour a la même fignification pour les grands chemins & pour les rues, fouterraines des Carrières. H vient du Latin Clouter oi. tores , c'eft-à dire quatre portes ou forties. p. ^509.

CARRELAGE, feditde tout ouvrage fait de C.irreau de terre cuite , de pierre , ou de marbre p. ^ 5 ;•

CARRELER; c'efl: paver de Carreau avec du plâtre mêle' de poullîere de recoupes de pier- re, p. 1151.

CARRELEUR, fe dit autant du Maître qui entreprend le Carreau , que du Compagnon qui le pofe tbid.

CARRIERE ; c'eft un lieu creufé fous terre d'où l'on tire la pierre pour bâtir, ou par un puits comme aux environs de Paris : ou de plam pied le loiig de la côte d'u- ne moiiragn , comne à S. Leu , Trocy , Maillet , &c. Les Carrières d'où l'on tire le Mar'ore , font appellèes en quelq es endroits de France Muibriens , celles d'où l'on tire la Pierre terricres & celles d'Ardoife .-^rdoiiteres , Se quelque fois Fer ricr es , comme en Anjou. Le mot de Carrure vient félon M. Me'nage , du Latin Ç^uadraria ou Qjiadratana , fiit de Q^adratus Lapis , Pierre de taille, pa^. lOi. 207. & 109. Lat. Lapi- dieina félon Vitruve.

Carrière de manegf. Efpece d'Alice longue Se e'troite bordée de Lices ou Barrières & fable'e , qui fert pour les courfes de bague. Ce mot peut venir du Latin Carrer e y courir. On nommoit dans les Cirques anciens Carr/rrf, le chemin que dévoient faire les Biges & Quadriges , c'efl: à dire des chariots attelez de deux ou de quatre chevaUX , qu'on faifoit courir à toute bride jiifqu'aux bornes de la Stade pour remporter le prix. p. 315. Lat. Cdiadromus.

CARRIERS. Ce mot fe dit auflï bien des Marchands de pierre , que des Ouvriers qui la coupent & la tirent de la Carrière, p. 105.

CARTON. Contour chantourne' fur une feuille de Canon ou de fer blanc , pour tracer \ts profils des Corniches & pour lever les panneaux de deilus l'Epure, p. 158.

Carton de peintre; c'efl: le deilein qu'un Peintre fait fur du fort papier pour calquer le trait d'un Tableau fur un enduit frais , avant que de le peindre à frefque. C'ell aufli le def- fein coloré, quifert pour travailler la Mofaïque. pag. 546,

CARTOUCHE. Oriiement de fciilpture en manière de table avec cnroulemens , pour recevoir quelque infcription ou Armoine. Ce mot vient de l'Italien , Cartoccio , qui figni- fielamêmechofc. P/. 74. p. 269. & 286. P/. 85.

Caryatides, du Grec i^anatydes , Peuples de Carie ce font des Figures de femmes captives vécues , qui fervent à la place des Colonnes pov\r porter les Èntable-

mens.

40 EXPLICATION DES TERMES

mens, comme celles de la Salle des Suiflcs, & du gros Pavillon du Louvre, p. 38. Vôyc Yitnive Liv. i.Ch. 1. ^

CASCADE, de l'Italien Cafcata, cliùte ; c'cft: toute chute d'eau naturelle , comme cel- le de Tivoli , &:c. ou artificielle par goulcrtes & napcs , comme celles de V'-riailics de S. Cloud, &c. p. 198.& 208. " '

CASSOLETTE. Efpcce de Vafc de fculpture avec des fiâmes ou de la fumc'e , qui fcrt d'amortiirement Se qui fe fait le plus fouveiit ifole , comme fur le Château de Marly , & quelquL-fois en bas-relicf, comme au grand Autel de l'Eglife des Petits Percs àPa'ris PL ^7. p. 167.

CATACOMBES; ce font à Rome des Cimetières foutcrrains en manière de Gro- res , comme celui i]ui eft prés de l'Eglife de S. Sebaltien , les Chrétiens fe ca- choient pendant la pcrfecution de la Primitive Eglife , Se ils enterroient les corps des Martyrs. Ce mot vient du Latin Catûcumba , fait du Grec IÇata/{ûmbe , Retraite ibuterraine. p. 3 58.

CATAFALQUE, de l'Italien Catafalco, e'ch.ifaut , ou élévation; c'eft une décora- tion d'ArcKirctlure , Peinture &; Sculpture , établie fur un Bai ti de charpente , pour l'a- pareil d'une Pompe funcbxe dans une Eglife. p. 501.

CATHETE, du Grec Kathetos , perpendiculaire; c'eft la ligne qu'on fuppofc traverfer à plomb le milieu d'un corps cilindrique , comme d'une Colonne, d'unBaluftre, &c. P/. 59.p. 101.& io<;. P/. 41. C'eft auiîî dans le Chapiteau Ionique , la ligne qui tombei plomb , & palIe par le milieu de l'œil de la Volute, p. 48. PI. xo. Sec. On appelle encore cette forte de ligne , .^xc ou Ejjieii. CAVE; c'eft un lieu voûté dans l'Etage foutcrrain , qui fert à mettre du bois, du vJn , ■de l'huile , <S:c. Ce mot vient du Latin Cuvea, lieu creux, p. 174. PI. 60. Yitruve appelle Hypo^^Xii , tous les lieux voûtez fous terre.

Cave d'église. Lieu foutcrrain dans une Eglife voûté & deftiné aux fepultures , comme la

grande Cuv. de l'Eglife de S. Sulpice à Pans. CAVE A U. Petite Ca\e dans rEtac;e foutcrrain. On donne aicore ce nom à la Sépulture

d'une £\mille fous une Chapelle particulière dai^.s une EgUfe. PI. 60. pa^. 175. C A V E R. "Terme de Vitrier , qui fîgnifie é vider dans un morceau de verre de couleur pour y en cnchallcr d'autres de diverfes couleurs , qu'on retient avec ciu plomb de chef d'ctuvre. On Cave par le moyen du diamant & du grefoir qu'on doit conduire avec adrelfe , de crain- te de Faire des langues 5c étoiles qui callent la pièce ; mais cela ne fe pratique o-uere que pour les Eyperiences & Chcf-d'œuvres de Vitrerie. /'. 3 3 5 . CAVET, du Latin Gnw , creux. Moulure ronde en creux , quifaitl'cfrct contraire du

Quart-de-rond. p. ij. PL A. Se 11./^. 31. CAULICOLES, du Latin dmlis, tige d'herbe ; ce font de petites tiges qui lemblent

foutenir les huit Volutes du Chapiteau Corinthien. PL 18. p. 67. CAZERNES; ce font dans une Place de guerre , des logemens d'un Etage avec Grenier au delîus baftis exprés pour les OJtciers & les Soldats , & qui environnent ordinairement la Place d'armes. Les Cuxenies fervent le plusfouvent pour la Cavalerie. CEINTURE; c'eft l'Orle , ou l'Anneau du bas ou du haut d'une Colonne. On nomme

encore celui d'en haut Cû/ûra ou Co//r?-. p.14. P/. y &: 6. p. ly. Sec- "Lui. ~^,nnulus. Ceintura on Echarpe; c'eft dans le Chapiteau Ionique, l'ourlet du cofté du profil ou Ba- luftre , ou le Liftel du parement à: la Volute , que Vitruve appelle Baitheus , un Baudrier. PL zo.p. 49. Ceinture , fe dit aurti de certains rangs de feuilles de refend de métail pofées fur un Aftra- gale en manière de couronne , qui fervent autant pour fcpaier fur ujie Colonne Torfe, la partie cannelée d'avec celle qui eft ornée , que pour cacher les joints des Jets d'une Colonne 4e bronze , comme celles du Baldaquin de S. Pierre de Rome ; ou les 1 ronçons d'une Co- Mme de marbre j comme celles du Val de grâce a Pans.- PL '^i.p^^.in.Se }oi.

Ce IN-

D' A R C H I T E C T U R E, &rc. 4t

Ceimture, cfl: encore une enceinte ou circuitde Murailles qui renferme un efpace. p.itg. Lar. Peribolus.

CELIER, du latin CelUrium ; c'eft un lieu voûté dans l'Etage fouterrain ou un peu au def- fbus du rez-de-chauflee , pour lèrrerlaprovifiondu vin. p. iji.Lat. cellaVtnaria.

CELLULE, du latin Cellub y petite chambre; c'eft dans une MaifonReli^ieufe , une des chambres qui comporent le Dortoir , & dans les Couvens de Chartreux & ^e Camaldules , un petit logement au rez-de-chaullécaccompagné d'un Jardin. On appelle encore Cellules, les petites chambres fepare'es par des cloilons, logent les Cardinaux pendant le Con- clave à Rome. |?. j 54. & 5 51.

CENACLE du latin C^nacutum y lieu l'on mange; c'eftoit chez les Anciens une Salle i manger. Elleeltoitappelléerr^W/^imw, c'cft à dire lieu à trois lits, parce que comme les Anciens avoient coutume de manger couches , il y avoit aumilicu de cette Salle une table quarre'e longue avec trois lits en manière de larges formes au devant de trois coftez , le quatrie'me cofté reftant vuide à caufe du jour & du lèrvice. Ce lieu chez les Grands eftoit dans le logement des Etrangers pour leur donner à manger gratuitement. Il fe voit à Rome prés S. Jean de Latran , les relies d'un Tndimum ou Cénacle orné de quelque Mofaï- que , que l'Empereur Conftantin avoit fait bâtir pour y nourrir des pauvres, p. 558.

CENOTAPHE. VoyeK TOMBEAU,

CENT DE BOIS ; ce font dans la mefure des Bois de Charpente en œuvre , de différentes longueurs & grolTeurs, Cent fois la quantité de 11. pieds de long fur fix pouces de gros, qui font Cew^pieces de bois , àquoi on les réduit pour les eftimer par Cent. p. 189. & iij.

CENTRE, du latin Ce«fr«;K fait du grec i^M/î-oH, un point; c'eft le point du milieu d'une figure circulaire, qu'on appelle aulli Po/«fce>«ra/. P/. tp.i.& 50P/. 11.

CERCE. VoyeK. CHERCHE.

CERCLE, du latin Drc«/«i fait du grec i<^r^oj , quialamêmefîgnification ; c'eft une ligne circulaire parfaite qui enferme une efpace rond. PL -f p.], Fbycx Ligne circulaire.

Cercle de îer ; c'eft un lien de fer en rond , qu'on met au bout d'une pièce de bois pour empêcher qu'elle s'éclate. On en met aufïî aux Colonnes , lorfqu'elles font caflees à caufe du grand fardeau qu'elles portent,& qu'elles font pofées en délit, comme il s'en voit à quel- ques Piliers ronds de l'Eghfe de Noftre Dame de Mantes, p. 145 .

CHAINES DE PIERRE j ce font dans la conftrudlion des Murs de moilon , des Jambes de pierre, élevées à plomb d'efpacc en efpace pour les entretenir. On appelle Chaîne d'Encognurcy celle qui eft au coin d'un Pavillon ou d'un Avant-corps. PI. 6) A. p. 183. & J16.

Chaîne en liaison. On appelle ainfî certains boflages ou refends pofés en manière de car- reaux & boutilTes d'efpace en efpace dans les murs ou aux encôguures d'un Baftiment pour le cantonner. P/. 45.^.115.

Chaîne de bronze ou de fer. Efpece de Barrière faite de plufieurs Cfcai'wj attachées à des bornes efpacées également, qui fert au devant des Portes & Places des Palais pour Cft empêcher l'entrée, comme au Palais Borghéfe à Rome. p. 515.

Chaîne de port. On appelle ainfiplufieursCW«« de fer qu'on tend au devant d'un Port pour en empêcher l'entrée. Quand la Bouche en eft grande , ces Chaînes portent fur des piles d'efpace en efpace. p. 507.

Chaîne de fer ; c'eit un alTemblage de plufieurs barres de irr liées bout-à-bout par clavet- tes ou crochets, qu'on met dans l'épailTeur des murs des Bâtimens neufs pour les entrete- nir, ou à l'entour des vieuxou de ceux qui menacent ruine pour les retenir , comme il a été pratiqué à l'entour du Dôme de S. Pierre de Rome. Ce qui fe nomme encore armatu- re. Lat. Catenatio.

Chaîne d'Arpenteur. Mefure faite de plufieurs morceaux de fil de laiton ou de fer,

longue d'une certaine quantité de Perches ou de Tpifes marquées par des âiuieaux ,

Tome II, F J^

^z EXPriCATION DES TERMES

de laquelle les '_Jrpeme!irs fc fervent pour mefurer les fuperfîcies , & les Archite<5bc$ les lutr- teurs. Elle efl plus feiirc que le Cordeau , parce qu'elie r.'cfl pas fuje:re à s'écendre ni à fc racourcir. C'elt fclon !c Père Mcrfeniie ce que les Latins appelioientc^a'rv;i;r«J,w;

CHAIRE DE PREDKATEUR. Sie^c cJevé avec devanture & dcfTier ou lanbni, orn-^ dArdutedurc & de Sculpture, de figure ronde, quarrc'e ou àpans , depierre, de mar" bre, deboi^oudefer, couvert d'un Drus, & foutenu d'unCùde lampe, ou l'on n^oncc par i,i,e R^mpe courbe pour prêcher. Celles des Eglifes de S. Efliennedu Mont & de S EuRache, font des plus belles qui fe voient à Paris, p. 342.

CHAISE. AHemblage de Cluipentcrie de quatre fortes pièces de bois, fur lequel eftpofe'.' ou alfife la Cage d'un Clocher ou celle u'uu Moulin à vent. P/. 64 B. p. I g 9.

Chaises de choeur. Vlyc:^ Formes d église.

CHaLCIDIQUE, quoi) prononce adctûiqn , s'entend dans Vitruve derAuditoirede'a Bafihque j & chez d'autres Auteurs, ce font des Salles particulières les Paycns feidiiùieûr que leurs Dieux mangeoicnt. Ce mot vient du Latin Ch^Uidicim dérivé du Grec UuU;s '' Ville en Grèce ou en Syrie, parce qu'on croit que les premières SJIes de cette eWey avoient ete bâties: eu bien du Grec , Chalkps , Airain, & Ot/^os , Maifon ,. ce quia fai- croire a Philander que c'étoit dans ces Salks qu on fiappoit la monnce. K>f ^ Vitru V Liv. I, Ch. 5. ; y

CHAMBRANLE. Bordure avec moulures au tour d'une Porte , d'iu:c Croife'e ou d'une Che minée. Il eft différent félon les Ordres, & quand il cftfimpic&faus moulure, on le nomme Bandeau. Le Chanihranic a trois parties , les deux côttz , qu'on appelle les Mùh- tans, &lehaut, la Truvcr/f./;. lig. P/. 47.^. 141. P/. jo.p. 16^. P/. <t. & 58. C'cftce que Vitruve nomme c/^«/f/'d^w;f«iKw.

Chambranle a cru, celui qui porte fur l'Aire du Pâvé ou fur un Apui de Croife'e fan-î

plinthe./'. 128. P/. 47. ^

Chambranle a crossettes , celui qui a des Croffettes ou Oreillons à ^ts encô-^nurcs.

CHAMBRE. C'eft la principale pièce d'un Apartemenr & la pIusnecelTairede l'habitation Ce mot vient du Latin Caméra, Voute furbaiifée, qui dérive àizCumurus , Courbé ou' Canibre, parce qu'anciennement la plufpart des Chambres étoient voûtées en Arc d-- cloirre. Pi. 6 1 . p. 1 77. & P/. éi. p. 1 8 1 .

Chambre de parade j c'eft la plus grande du bel Etage, font les plus riches meuble?.

Chambre a coucher, celle l'on couche ordinaiiement&dontleliteft quelQue-fnT-

dans un Alcôve. /^/J. Vitruve l'appelle Tfta/awwi-. ^

Chambre en galetas , celle qui eft pratiquée Se lambrifTéc dans le Comble PI 7- p. 159. ' ' /i'

Chambre DE communauté', eft une Salle plufieurs perfonnes de mêmeprofeffîon , s allemblent pour traiter de leurs affaires. On lanommeauffi^jwa;/. P/. 81 p 18'

Chambre CIVILE ou criminelle. Salle avec Tribunal , dans laquelle un Lieutenant C/v/7 on Criminel, rend laJuUice comme au Chàtelct de Paris.

Chambre de i>oRt ; c'elt la partie du Balîl.. d'un Por'/ de Mer la plus retirée & la moins [.j^/p f2.°" °" "'"' Yaillcaux defarmez pour les reparer ôc calfater. On la nomme

f^r//;fr D v''tÏ''""A ?^P''^ ^^ ^'"'^ ^"^P"' '''''" '" ^'^"'^ P*^"es d'une Eclufc. p. 245 .

CHAMFRAIN, ceft le pan qui fe fait par l'areftcrabatiie d'une pierre ou d'unep.cce de bois, & qu on nomme communément ^/yM.v. Chamfrainer, c'eit rabatre cette afefte p 44.&331. ' t

CHAMP) c'eft l'efpace qui reftc au tour d'un Cadre , oulcfonds d'un ornement, &d'u»

compartiment, p. 168. Champ, Foji(k Pomr de champ.

CHAMP,

D'AUCHITECTURE, &c. 4^

CHAMP. Ce mot qui vient dn Latin C-r^pj/y, fe prenoit chez les Romains pour une Place publique, parce qu'on y faifoit des Comb.its& des Jeux publics, commee'toient à Rome Je Champ de Alurs -, le Champ de Flore, &c. appeliez encore aujourd'hui Cj«pOi'./ar:ï&, Campo dt Flore , &c.

CHAM.rs elyse'es , ou ELYSiENS; r.'éroicnt chez les Payens les Cimetières ils entcrroienc lepatément leurs morts dans des Tombeaux de pierre, comme on en peut voir des reftes enttela Ville d'Arles & le Couvent des Minimes delà Craux en Provence. Les Turcs imi- tent ces fortes de Cimetières , n'enterrant jamais un corps fur un autre , & ce grand cfpacc avec les Tombeaux élevez, fait unafpedfemblable à une Ville, p. 3 57.

CHAMPIGNON. Efpece de Coupe renverfée, taillée d'e'caillcs par defius, qui fertaux Fontaines jaillillances à faire boiiillonner l'eau d'un Jet ou d'une Gerbe en tombant , com- me aux deux Fontaines de la Place de Saint Pierre à Rome. p. 317.

CHANCELLERIE i c'elt par raport à l'Architecture, le Palais ou l'Hônel tant dans la Ville que pre's d'une Maifon Royale, loge le Chancelier-, & qui conlifte en grandes Salies d'Audiance & de Confeil , Cabinets Se Bureaux , outre les pièces necelTaires à l'habitation. Ce mot de Chancellerie , peut venir du Latin Cancelli , Treillis ou Barreaux , parce qu'an- ciennement le ChanceLlicr faifoit délivrer devant lui les expéditions au Peuple à travers les barreaux d'une Cloifon àjour.p. 114. FI. 45.

CHANDELIER D'EAU ; c'eft une Fontaine, dont le Jeteft élevé fur un pied en manière de gros Ballultre , qui porte un petit Baflin comme un plateau de guéridon , dont l'eau re- tombe dans un autre Balfin plus grand au niveau des Allées , ou avec untord de marbre on

de pierre au dellus du fable. /?. 317.

CHANGE. Edifice public quiconfifteen un ou plulîeurs Portiques au rez-de-chaufleeavcc Salles & Bureaux, des Marchands & Banquiers s'aflemblent à certains jours pour le commerce d'argent & de billets. On le nomme P^ûc e à Paris , Loge du Chang'; îLion ■, Sc Bourje à Londres , Anvers , & Amfterdam , ce Bâtiment eli des plus beaux de la Ville.

CHANLATE. Petite pièce de bois, comme une forte Z«?e de fciage , qui fert à foûtenir les tuiles de l'égout d'un Comble. PL 64 A. p. 187.

CHANTEPLEURE. Efpece de Barbacane ou Veutouze, qu'on fait aux Murs de clôture conftruits prés de quelque eau courante, afin que pendant fon débordement , ellepuiflc entrer dans le Clos & en fortir librement, parce que ces Murs étant foibles, ils ne lut pouiroient pas refifler. p. 5 50.

CHANTIER, du Latin C amer tus -, Magazin à bois j c'eft prés d'une Foreft l'cfpace l'on c'quarrit & débite d'échantillon le Bois en grume pour bâtir : Et c'eft dans une ViHe . ^c heu un Marchand de Bois, tient du bois en ordre & en vente. *?. 213.

Chantier d'attelier ; c'eft l'efpacc l'on décharge & l'on taille la pierre prés d'un Bâ- timent qu'on conltruit. C'eft aufli le lieu les Charpentiers taillent & alTemblentleBois pour les ouvrages de Charpcnterie , tant chez eux que prés d'un o^f/cZ/rr. On appelle en- core Chantier, toute pièce de bois qui lèrt à en porter OU en élever une autre pour la tailler & la façonner. /•. 130. 157. & 144.

CHANTIGNOLE. Petit corbeau dcbois fous un taflêau , entaillé ôc cheville fur une force de ferme pour porter un cours de pannes. PL 64 A. p.i 87.

Chantignole. FoyeK- Brique de Chantignole.

CHANTOURNER; c'eft couper en dehors une pièce de bois , de fer, oudeplombfuivant un profil ou deffeiii , ou l'évider en dedans. PL 58.^.1^9.

CHAPE. Enduit fur l'Extrados d'une Voûte ou Lunette Gothique, fait de bon mortier & quelque-fois de ciment. Pi. 66 A. p. 157. C'eft ce que Vitruve appelle Lorica tejia- cea.

CHAPEAU; c'eft la dernière pièce qui termine un Pan de bois , & qui porte un chamfrai» pour le couronuci: & icccvoir une Corniche de plâtre, p. 3 3 1 .

F i Cha-

44 EXPLICATION DES TERMES

Chapeau de lucarne; c'efl une pièce de bois qui fai: la fermeture d'une Z«c-jr«f & eflaf-

fcmblc'e fur les poteaux. PL 64 A. p. 187. Chapeau d'escalier. Pièce fervant d'apui au haut d'un EfcaUer de bois. PL 64 B.

r I " 9

Chapeau DE fil de pieux. Pièce de bois attachée avec des chevilles de fer Tjr les cou» lomics d'un Fil de pieux. j\ 350.

Chapeau d'etaye. Pièce de bois qu'on met au haut d'une E'taye ou d'une Potence, p. 144

CHAPELET. Baguette taillée de petits grains ronds, comme d'olives, dearelots'/deHeû- ron"; , de parenô res&c. Pi. B. p. vii. ^

CHAPELL' i c'clt U!i lieu avec uu ^utc!, qui fait partie j'u eEgîife, & nuieltdeltiné pour quelque dévotion particulière, comme la :fc -pr/Zr de la fiinte Vierge à S Euft-cheà Pans Sec. Ou bien qui ci. fern.é d'unec:ôture de fer ou de bois , & qui renferme les Tom- beaux de quelque famille, coamie laO:^pw/rri'Or/f,m au.N Celeitins& celledc ia Vieu ville aux Minimes à Pans. PL 6^f p-i-^i. Se PL yo.p. i^?.

Chapelle, eft auHi dans une Maifon Roiale ou un Château , une petite E<Wire au rez de chaunée avec Galeries hautes & Tribune pour laMuiique. Ces ./'^Ma fervent autant pour le Peuple, que pour le Prince , comme celles de Vcrfailles, de Fontainebleau 8cc Il y a aufTi de ces CUpelles de Fondation Roiale , Seigneuriale , &c. a la campagne ', oui lont de petits Baftimens ifole's , Tondit la Mellc à de certaines Fcftes , commeils'en voit dans les Forefts de S. Germain & de Fontainebleau, f . j 5 5.

Chapelle ; c'elt encore dans un Palais ou dans un Hôtel , une falle ou chambre avec un Autel prés un Apartement pour entendre la Melfe fans lortir. Elle doit eftrc décorée par proportion au refte de la Maifon , & peut avoir quelque diftindlion extérieure, comms celle du Palais d'Orléans qui eft dans le Pavillon en faillie de la face fur le Jardin L'une des plus belles, eft celle du Château de Frefbe en Brie, laquelle eft du deiFem de Eranmic Manfart Architedle. ;;. 180. -"^«i»

CHAPERON; c'eft la couverture d'un Mur qui a deux égouts ou larmier?, lorfqu'ileftde clôture, ou mitoïen & qu'il appartient à deux Propnetaires; mais qui n'a qu'un égout dont la chute eft du cofte de la propriété , quand il appartient à un feul Propnetaire On appelle Chupero» eu bahu , celui dont le centour eft bombé. Ces fortes de Chaperoris font quelquefois faits de dales de pierre, ou recouverts de plomb, d'ardoife, ou de tuile p. I 84. & i8o. On dit chaperonner , pour faire un Chaperon.

^^J'^^'^^,^? '..'"'" '' P'"'.' ^^^P^^'^"^^ '^^ ^^ Colonne. On appelle Chapiteaux de moulure le Tolcan&c le Donqueqm n ont point d'orncmens : & Chapiteaux defeulpture , tous ceux .1 y a des feuilles & des ornemens taillés. Ce mot vientdulatmC^p;Vf//«,„, lefommetde quelque choie que ce fou. p. <î<î.&c. * ^""itiuc

^1vt"''^\rpTT ' "'''' "^"^ '^^ ^' Plusfimplc , & qui a fon Tailloir quarré & fans mou..

^"'Ove.'p^.''5 o^pI^i & "'""i %] '[°" '^''^^°^' '°"'°"'''' '^'"" "^"^^^ ^ "°^^ ^""^^«^ ^°"S.

Chapiteau ioxique , celui qui eft diftingué par fes Volutes & fesOves. p. 48 PI 20

Ch A PiTE AU corinthien ; c'eft le plus riche de tous , qui eft orné de deux rangs de feiiillc?,

^d:/v:-;::.;7:.T3V.iî

CHAPITEAU ATTiQUE, celui qui a de feuilles de refend dans le Gorgerin , commeils'ea voit dans la Salle des SuilTes au Louvre, qui onteftéfaitspar Jean Goujon ScuTpteur du Roi Henry Second , & dans la Cour du Val de grâce , dudelIe.nduSieurleDuc Ih'en voit aulTi au Château de Meudond'afTez beaux de cette efpece. PI ,9 p 171

Chapiteaux symboliques , ceui qm font ornes d'actrib us de Dmnitez , cJmmc les CA*_

gneaux

D* A R C H I T F. C T U R E ; &c 45

piteatix Antiques, qui ont des Foudres & des Aigles pour Jupiter, des Trophe'es poui Mars, des Lyres pour Apollon &c. ou entre les modernes , ceux qui prrrent des Arme*. & Devifes d'une Nation, d'une Vidoire, d'une Dignité &c. f>aç. ^6. PI. :8 Scpa? zog P/. 89. ' y r s- ^

Chatiteau colonne, celui qui efl- rond par Ton plan. P/. 18. p. 67. Sec. PL 87. ». îgc.&c Chapiteau pilastre , celuiquieft quarré par Ion plan , ou fur une lignedroite p 68

Pi 19. ^'

Chapiteau angulaire, celui qui porte un retour d'Entablement à l'encôgnure d'un

Avant-corps ou d'une Faç.'dc. f. ^9. & P/. 71. p. 15 ^.

Chapiteau plie', celui d'un Pilafhe , qui eft dans un Angle rentrant droit ou obtus pa^.

68. ^ ^

Chapiteau galbe', celui dont les feiiilles ne font qu'e'bauche'es , comme les Chapiteaux

LJ'ii.thiais àuCohfée. P/. 28. /». 67. & P/. 34. ;•. 83. Chapiteau revendu, celui dont la fculpture des feiiilles eft terminée. P/. 87. p. 195. &c. Chapiteau écrase , celui qui eft trop bas , parce qu'il eft hors de la proportion antique^!

comme le G r/x/h/oi de Vitruve qui n'a que deux modules en toute fa hauteur& quiaefté

imité à l'Hôrel d'AngouIefme à Paris.

Chapiteau mutile , celui qui a moins de faillie d'un côtéque d'autre, parce qu'il eft trop présd'un corps ou d'un angle. /.'. 151. & 304.

Chapiteau de balcstrej c'eft la partie qui couronne un 5<i/«/7rf& qui refTemble en quel- ques-uns, aux C/?jp/ffj;(x des Ordres, comme à celui de r/o>j/ç«e. PI. 95. p. ^19.

Chapiteau de triglyphe. Platebande fur le Triglyphe appelléede VitruvcT^n.d. C'eft aurtl quelquefois un Tr/^ç/vpfce qui fait l'orfice de Chapiteau à un Pilaftre Dorique, comme il s'en voit à la Porte de l'Hôrel de Condé à Paris. PI. 11. fag. 3 1 . &c.

Chapiteau de niche. Efpece de petit Dais au delTus d'une A^cAf peu profonde, qui cou- vre une Statue portée fur un cil de lampe en encorbellement. Il fe voit de ces Chupiteaux décorés de petits Ordres & Portiques, comme à l'Eglife de S. Euftache àParis , & dans l'Architeélure Gothique ils font en manière dePiramides â jour artiftement travaillées, comme aux Eglifesde Milan &deStrasbourg.

Chapiteau de lanterne; c'eft la couverture qu'on met pour terminer une I^jw/fr^é- de Dôme, & qui eft de différente figure, comme en Cloche, ainfi qu'à la Sorbonne : en adouci fjcment , comme au Val de grâce ; en Dôme ou Coupole comme à l'Eglife des Filles de fàinte Marie rue S. Antoine à Paris , & mefme contourné en Spirale , comme à l'Ec^life de S. Léon de la Sapience à Rome. P/. 64B. f. 189.

Chapiteau de moulin ; c'eft la couverture en forme de cône qui tourne verticalement fur la Tour ronde d'un Moulin pour en expoferles volans au vent.

Chapiteau. Fojyr? AMORTISSEMENT.

CHAPITRE; c'eft par raport à l'Architednre dans un Couvent ou une Maifon de commu- nauté , une grande Salle avec des bancs, ou s'afTemblent les Chanoines, Religieux &c. pour traitter de leurs affaires, p. 342. & 553. Lat, Capitulum. ^

CHARDONS. Pointes de fer en manière de dards qu'on met fur le haut d'une Grille, ou- fur le Chaperon d'un mur pour empêcher de pafier pardeffus. P/. 44A. p. 117.

CHARGE ; c'eft la maçonnerie de certaine épailTeur , qu'on met fur les foli ves Se ais dentre- vousoufurle hourdi d'un Plancher pour recevoir l'aire de plâtre ou le carreau. P/.63 A. f/jç. 183.& 351. Lat. Statumen.

Charges; c'eft félon la Coutume de Paris Article 197. l'obligation de payer & rembourfet par celui qui fe loge & héberge fur & contre le Mur mitoïen , de fix toifes l'une de ce qu'il baftitau dcffus de dix pieds, depuis le rez-de-chaulfée , & au de/Tous de quatre pieds , dans la fondation. /?. 332. '

CHARNIER ; c'eft un Portique voûté en manière de Cloître , qui renferme un Cime- tière.. C'elt auffi une Galeue fermée de vitres au rez-de-cha«fl"cc proche d'une Eglife

46 EXPLICATION DES TERMES

Paroi/fiale, l'on communie auxFctes foicmnellcs. p. 555. Le Ch.irn:er de Cimetière ■vient AwLximCarn.iriufH-, c]ui dan> Plauteala mcn.e fii;iiifîcation, CHARPENTE ou CHARPENTERIE , s'enrcndaulTi-biei. de l'Art d'afTembler les pièces de bois pour les Bâcimcus , c]ue de l'Atlèmblage mcme. fu^. 186. Pi. 6^ A. 6x !>. &c. Lac. Aidicriitio ou. Alateriatiiru félon Vuruve. CHARPENTIER, fc du auuiic du Maicre qui entreprend &: conduit les ouTraoes de Char- peutcric, que des Ouvriers qui trjvaillenc fous lui, comme les PiquatYs dcbots^ qui tra- cent les pièces , d'autres qui les taillent & les afremblent , & les Scieurs de lon^ qui les dé- bitent, p. 144. Lat. Àliitoiùïius.

CHARTREUSE. On nomme amfi un Couvent de l'Ordre de Saint Bruno, qui elt un wrand Hcrmicage, dont l'Avant-cour qui lui fert d'Entrée, eft appellée Mxl^ouvcrnc ,%iiZcQ. que les domestiques & les gens du dehors y mangent delà viande, &que les femmes ont la liberté d'y entrer pour y aller faire leurs prières dans ui.c Chapelle. L'Eglife qui efl: au dedans confille en un Chœur des Pères plusgrand que celuides Frcres, qmlui ferc de Nef. D'un côié font plufieursthapclles parciculiercs , ou les Pères difent chacun la MelTe à une même heure: & de l'autre un peut Cloître ferme de vitres, qui eft joint par un bout de Corridor à un grand Cloicre en manière de Portique , au miheu duquel e(t le Cimetière. Les Cellules qui environnent ce Cloitre font au rez-dc-chaullce'Sc conti- guës , aïant chacune un Jardin particulier avec fa fontaine : Et le Chapitre & le Refedoi- re font en Communauté. Letoutefl; renfermé d'un grandClos de murailles avec Baflè- cours, &: des lieux fuffifuispour les provifions necelîaires. Le nom de Chartreufe vienc d'un Defert prés de Greuob.'eainiï appelle', queS. Hugues Evéquc de cette Ville donna

. à S.Bruno pour y c'tablir fa retraite & fa Rcglc ; c'ell re'lidele General de l'ordre, p. 3 3 6. Lat. Chartufta.

.CHASSE, du Latin Capfa^ un Coffre; c'efl par raport à l'Architcdurc , un Coffre en manière de Tombeau le plus fouvcnt d'Oiphe vrerie pour reiîerrer les Reliques d'un Saint. On fjifoit autrefois ces Chajfes , comme des petites Eglifes Gothiques, fuivant cette ma- xime Chrétienne, que les Saints aïant été le Temple vivant du Saint-Efprit , ils meri- to:entaulli après leur mort, que leurs oilémeusfullènt renfermez dans la Figure de la Maifon vifiblede Dieu. p. 192.

CHASSE. Terme de Mécanique, quifignifiele mouvement devib-i-ation quifaitaoir. Par exemple, une Scie pour fcier du marbre ou de la pierre , doit avoir depuis unpiediufqu'à djx-huic pouces de Chujfe , c'eft-à-dire plus de longueur au de-là du Bloc qui eft à fcier.

CHASSER. Ce mot fe dit parmi les ouvriers pour pouffer en frapant , comme lorfqu'on frape avec coins & maillets pour joindre les Affembiages de Menuiferie. p, 552.

CHASSIS; c'elUa partie mobile de la Crouée qui porte le verre, p. 141. Lat, Canceili. ■"

Châssis a. panneaux, celui qui eft rempli de Carreaux ou de Pumieaax de bornes en plomb, p. Z17.

Châssis a carreaux, celui qui eft partage par des Croifillons de petit bois, & garni de grandsCdrrfawxde verre en plomb, ou en papier, p. ttj. Se PL loo. p. 341.

Châssis a pointe de diamant, celui doue les petits bois fe croil'ent à onglet. £>. 141, &P/. 100. p. 341.

Châssis a couiisse, celui dont la moitié fe double, eu lahauffantfur l'autre, p. 141.

Châssis a ïiches, celui quis'ouvre comme les Volets écpliuôten dedans qu'en dehors. PL 100. p. 541.

Châssis double ou contrechassis , celui qui étant de verre ou de papier cole' , eft mis devant un Chajjis ordinaire peiida:it l'Hiver. On appelle aufii ChaJj'iS doubUs , ceux qui font de papier colé des deux cotez & calfeutrez pour les Serres & Orangeries, p. i4;8. & 2.17.

Châssis dormant ; c'eft en Meauifcric lc£Àftidaiis lequel eft ferrée à demeure k Fer- meture

D'ARCHITECTURE, &rc. ..

jneturc mobile d'une Baye, & qui eft retenu avec des patres dans la feiiilItTre. On appelle aulfi Chajjxs dormant y celui qui ne s'ouvre point , étant fcellé en plâtre à caufe d'un jour de coutume, f. 138. Se PL 100. p. 341. '

Châssis de Jardin, c'eft un Bafti de bois de chcfiie peint devcrd à I huile& c»arni de panneaux de vitres pour fervir dans les farJnscndiCpoùnz deux ou plulicurs de ces CW- (a en manière de Comble à deux c'gours , qu'on boi:che par chacune de ks-cxaemitez d'un Panneau triangulaire fur les Couches, k^Platebandcsde fleurs & les Pépinières pour garantir les plantes du froid >& faire avancer les fleurs & les fruits.

Châssis de ier; c'efl: le pourtour dormant qu- reçoit le battement d'une Porte de Fer C'eft aulÏÏce qui en retient les barres & traverfes des Ven;aux. FI. 44 A pa^ 117 & 355. '^û'

Châssis de tierre. D;ile de p/mf percée en rond ou quarre'ment pour recevoir une autie Daie en feuillure, qui fcrt aux Aqueducs , Regards, Cloaques & Pierrées pour y travail- ler ,& aux FoHcsd'Ailànce pour les vuider.

CHASJEAU ; c'efl une Maïf on Royale ou Seigneuria'e bâtie en manière de ForterefTe avec rofiez& Ponr-Levis. On appelle auITi Château , une Mailon de Phifimce fans défei.fè ef- fective ou les Fodcziic fervent que d'ornement, comme au Château de Richelieu & à celui de Mai ("01 îs. p.z^6.Scc. P/.71.&7;

Chasteau d'eau; c'cft un Pavillon différent du i^gjr<i, en ce qu'ilade pIusunRefervoir & quelque Façade d'Architedure ei,rich:e de Napes d'eau, ^e Cafcade^ , &c. comme celui de r£.;«Pj,7//V;f lur le Mont janicule à Romej ou c'efl un corps de Bàtin.entqui a- unefimple décoration de Croiftes feintes, parce qu'il ne renferme que des P^efervoirs , commeleC/:<rt/f^.7 d'ea« àVerfai'ics. p. 24^.

CHAUFOIfl; c'efl dans uneMaifo R-Iigieufeou autre Communauté , une Salle avec une cheminée adoflée ou ifoléeau mil eu pourfe <:/?rf.'</fr en commun, p. 353.

CHAUFOUR; c'eit autant le heu l'on tient le bois & la pierre à C/jrtwx , que le fùttr on lacuit, & le Magazin couvert on la confcrve. On non me Chaufournier . ■, aufTi- bien les Ouvriers qui fontlaC/wwx, que les Marcbandsqui la vendent, f. 114 Lat. For- vax calcartj.

CHAUSSE D'AISANCE; c'eft un Tuyau fait de plomb, de pierre percée en rondouquar- rément, &:p!us fouvent de boifFeaux de poterie. La Chauj,e d'aijance doit avoir 3. pouces d'ifolement contre un murmitoien. P/. 61. p. 177, & 181.

CHAUSSE E i c'eft une élévation de terre Ibùtenuë de Berges en talut ou de Fils de pieux , ou de murs de maçonnerie, laquelle ferr de chemin à travers un Marais, ou des eaux dormaïues, comme un Et.;ng, &c. ou aux bords des eaux courantes pour en empêcher lesdebordcmeiis. C'efl ce que les Latins appellent ^^/^cr. Le mot de Chdttjjce vien: félon MonfieurM-nagcdu Latin Calaata ou Calceata, deriTe de CaUare ) marcher ou fouler auxpiecs. p. 143. Se 348.

Chaussée de pave' ; c'tftdans une brgcriie, l'efpace cambré qui eft entre deux Revers. Ce mot fe du aufll du Pavé d'un grand chemin avec bordures de pierre ruflique. Les Chiiufjces des grands chemins doivent avoir au moins 15. pieds de large fuivant l'Ordon- nance. P'. 1 oi, pj^, 349.& 3 50.

CHAUX. Pierrccalcinéc ou cuite dansun four, laquelle fc détrempe avec de l'eau & du fable pour faire le mortier, p. 114. Lat. Calx.

Chaux vive, celle qui boiiilt dans le Baffîn on la de trempe. Ibid.

Chaux éteinte ou iuse'e, celle qui eflconfervée dans une FofTe après avoir été détrem- pée. On appelle aufriC/j<2;<x/;//ff, celle qui n'a point été amortie ni détrempée, & qui' s'érant d'elle-même réduite en poudre , n'efl pas bonne à employer, p. zi 5 .

CHEF D'OEUVRE; c'eft un ouvrage de difficile exécution pour être reçu Maître dans cer- tains Arts & Métiers. Par exemple, c'eft dans la Maçonnerie, une Pièce de Trait telle qu'une Deiccme biaifc pariefte &cn talut qui rachctteunBçiccau, DaDsJa Charpcnterie ,■

4S EXPLICATION DES TERMT^S

Ja Courbe rampante d'un Efcalieràvis bien Hegauchie fuivanr fa cherche. Dans la S'orw- rerie, une Ferrure de Coffre fort ou quelque Panneau de Rampe d'Efcalier. Dans la Me- tiuiferiey une Armoire ou un CofFre de moderne à fonds de cuve. Dans la Couverture une Lucarne proprement racordée en fa Fourchette avec un Comble. Dans la Plomberie^ une Cuvette à eu de lampe , ou un Canon de goutiere enrichi de moulures bien abouties. Dans h Vitrerie, un Panneau de compartiment de ^^rrr; de couleurs cavez , encadrez &*allëm- blez avec du plomb de Chef-d œuvre. Et enfin dans le Pavé y uncRofedc petit pave de grais&dcpierrcàfufil. Tous ces Chef-d'œuvres font préccdet d'une expérience qui cfl; propofée par les Jurez de chaque Vacation , à laquelle l'Afpirant eft oblige de travailler devant eux. Il faut remarquer que ces Chef-d'oruvrti font plus ou moins difficiles parra- portaux Afpirans, entre lefquels les Fils de Maîtres ont les plus faciles, &nefontqu*ur necxpcrience, & les Compagnons par confequent les plus difficiles-, mais particulière! ment ceux qui n'ont pas fait d'Apprentiflage à Paris, Lemotde Chef-d'œuvre y fe dit en^ core d'un ouvrage excellent dausfonefpece, &Je plus beau qu'aitfaitun Artifan. p. n" 310. & 341. " ^'

CHEMIN. Efpace en longueur fur une certaine largeur pour communiquer commodément d'un lieu à un autre. Les Chemins y qu'on nomme aulfi Fbyes, font naturels ou artificiels terrcjhei o\i aquatiques , publics ou particuliers. Les Romains entre les autres nations , ont fait des dcpenfcs incroïables pour les rendre fpaticux , commodes & agréables jufqu'aux cxtremitcz de leur Empire, p. 108. 548, &c. Fàye^l'Hiftoire des grands Chemins de l'Empire l{omain par Nicolas Bergier. "

Chemin naturel , celui qui eft fréquenté par une longue fuccefllon de tcms àcaufe de fa difpofîtion, &quifubfifte avec peu d'entretien. ibid\

Chemin artificiel, celui qui eft fait à force de mains , foit déterre raporte'e ou de ma- çonnerie, & dont le travail a furmonté les difficultcz qui s'oppofoient à fon exécu- tion , comme font la plufpart des Levées le long des Rivières , des Marais , des Erangs" &c. ihid. ° *

Chemin terrestre, s'entend non feulement de tout C/>m/n par terre, mais aufîî de ceux qui font faits de terres raportées en manière de Levées foutenuës de berces en ^lacis avec aires de gravoirs ou de pavez, comme une partie du Chemin de PaitiàSeve''prés Paris, ibid. "

Chemin aquatique. On appelle ainfi tous les Cfcfw/«y faitsfur les eaux courantes de f!eu ves&detorrcns, comme les Ponts & Digues, & fur les eaux dormantes, comme les LevcesSiChaulIées à travers les Marais & les Etangs. On comprend aulfi fous le nom de Chemin aquatique, les Rivières navigables, & les Canaux faits à la main, comme il s'en voit en Italie, en Flandres & en Hollande, & en France ceux de Briare, de Langue- doc & d'Orléans, p. 548. °

Chemin public, ou grand chemin, Ce dit de toat Chemin droit ou traverfant. Militaire on l{oiul. p. 3 50. .

Chemin particulier, celui qui eft fait pour la commodité du Château d'un Seigneur à quelque autre Mailon, ou à un grand Chemin toujours fur fes terres, comme laVande Avenue de Meudon prés Paris. ^

Chemin militaire, onappclloit ainfi chez les Romains , les grands C/jfw/w/ pour enTOver les Armées dans les Provinces de l'Empire , ou du fccours aux Alliez.

Chemin royal; c'eft le plus ample de tous les CW;w, ladcpenfe &le travail ne doi- vent point eltre épargnés, nonobftant les montagnes, valécs, fondrières, fleuves & au- tres difïicultez a caufe de la fituation, pour le rendre le plus court, le plus commode & le plus feur que faire peut.

Chemin double. On appelloit ainfi chez les Romains, un Chemin pour les charois à deux-Chauffées , l'une pour aller & l'autre pour venir, afin d'éviter la confufion , lefquel- kseftoientfeparées par une Levée en manière de Bancjuctrc de certaine largeur, paveede

bri.

D'ARCHITECTURE, Sic. 4,

Je champ pour les gens de pied , avec bordures & tablettes de pierre dure, des Montoiis àchevald'efpacc encfpacc & des Colonnes m illiaircs pour marquer les diftances. Le Che- w/fl de Rome à Oftic appelle' le PonKfw/îr , eltoit de cette manière, ibid.

Chf.mi.m RELEVE'. Petit Chemin, cjuicftà colté de celui des charois , & qui fert pour les gens de pied, comme les Banquettes des Quais & des Ponts de pierre, ôcks Beriucs des Foirez& Canaux faits par artifice, p.i^i.

ChemixN droit, celui qui eft le plus court, le plus à la ligne & de niveau que faire Cs. peut.

Chemin de traverse, celui qui communique à un grand Chemin. On appelle aurtî C^?- min de Tra-verje , tout fentier de détour plus court qu'une route ordinaire.

Chemin rampant, celui qui a une pente fenfible , & quand elle eft déplus de fept pouces partoife, lescharcisne le peuvent monter qu'avec beaucoup de peine.

Chemin escarpe', celui qui eft fait fur la Coftc d'une montagne, qui ne peut pas cftrc droit , mais tortu &: avec des finuofitez , & qui eft foucenu du cofte du précipice par des Levées de pierre feche , & quelquefois de maçonnerie en certains endroits, comme ceur des Alpes pour pafler de France en Italie & ceux des Pircnées pour aller en Efpagnc, pa?. 548.

Chemin comble', s'entend de deux manières, ou de celui qui eft fait dansune valéc fondrière pour regagner deux coites de montagnes : ou d'un Chemiti - ntique que les décom- bres de quelque Ville voifine ont couvert de certaine hauteur de matériaux , enforte qu fouillant on découvre encore l'aire de l'ancien Pavé. ibni.

6hemin ferme, celui dont le fol eft affermi par de la terre battue, du caillou, de la ro- che, ou du fable: ou par une aire de maçonnerie , dcgravois, de brique , de têts de pots, &c. avec de la chaux : ou qui eft pavé de quartiers de roche cquarr is ou à joints incertains, comme font la plufpart des C/3ew?/^;j antiques & particulièrement ceux d'cyfp^ius & àtFla- minius. p. 550. Foye:^ Pave' de pierre.

Chemin ierre'. Les Romains appelloient ainfî tout Chemin pave' de pierre extrêmement dure , ou parce qu'elle reflembloit au irr, ou pluftot parce qu'elle rcfiftoit aux fers des chevaux & des charois. On nomme encore aujourd'hui Chemin j^c y celui dont le fol eft de roche vive.

Chemin tendu, s'entend de celui qui eft fait dans quelque Bute ou Montagne, donton» oftélacrefte, comblé le bas Se hauflé les berges pour le rendre plus doux: ou bien de celui qui eft taillé dans un rocher, dont on s'eft fcrvy du debns pour paver, comme il s'en voit en Provence & en Languedoc, que les Romains y ont fait en minant la roche, par le moicn du fer & du vinaigre, & comme celui que Charles Emanuel IL Duc deSa- Toye, a fait couper en 1670. dans les AJpes entre Chambcry & Turin , la poudre i canon a eftéd'un grand fecours pour parvenir à l'exécution d'une encreprifefi difficile, p. 548.

Chemin Perce', celui qui eft taillé dans le roc avec le cifeau pour fouchever les quartiers de roche & qui rcfte voûté , comme celui de Poufol àNapIes , qui a environ une demie- lieuë de longueur fur quinze pieds de large & autant de haut , queStrabon raporte avoir efté fait par un certain Cocccius peut-eftre parent deKerva, & qui a cfté élargi par Al- phonfcKoid'Arragon& deNaples, &reduit à la ligne par les Viccrois. Ils'en voiten- core un plus antique dans ce méirie Royaume entre Bayes &c Cumes , qu'on nommie la Grc- te de Virgile, parce que ce Poète en fait mention dans le fîxiém.e Livre de fon Enéide. ihid.

Chemin de carrière; c'eft , ou Je puits par l'ondefcend dansune Carrière pour la foiiillcr, ou l'ouverture qu'on fait à la Côte d'une montagne pour eu tirer de la pierre ou dumarbre.

CHEMINEE; c'eft dans une Maifonau/îi-bien l'endroit l'on fait le feu, que le Tuyau Tme IL . Q " ^^.x.

^ EXPLICATION DES TERMES

paroùs'cchapclafumée. Ce mot vient du Latin Camims , fait du Grec Kaminos ouiâ la me me lignification, p. 158. P/. 55.&C. ^s^rnmos cjuia

Chemine'e ISOLEE, cdlc qui au mil.cu d'un Chaufoir , ne confîftc qu'en une Hotte fou enueenl airpatdesioupentesdefer , ou portée par quatre Ce lonnes^ comme^sTnct"; lapraciquoient, & comme il s'en voit une à Baves pre's de N.niec n,, ^ "™^^" anciens .„/e^»,|. , cell. c,u, db„, adoiree ccure une Wil '"^.^Âf ' , e^ 0°=™ "cl^" cœur & les poreaux de peur du feu. ^ «-ontrc-

Chemi^nee ADOSSEE, celk qui eft pofe'e.contre Un mur ou le Tuyau d'une autre Cheminée,

CHEMINEE afleure'e, <I^:e Scam ^1077! nommc ù /^ i?^o;;,4/;,e , Celle dont l'Atte & k Tuvau L°rcri?e^^uplTrS.%;- ^ao.ur.rch.tcaure du Manteau e. en rair;,^^

"^ d\rihoTs. p/r;. r;';.'°" ^^ ^°"^^"^"^ ^'^^^^ '^ - ^^ -- ^ '^o- le Manteau CHEMINEE EX HOTTE , Celle doHt le Manteau fort large par le bas & en figure piramyd.Ie

& celle de la grande Chambre du Parlement de Paris. P/ << p, i.g -uiciennes

Chemine'e ANGULAIRE Celle dont le plan eft circulaire, & qui eltfltuée dans l'anded'uw

ne Chambre, comme il s'en voit en quelques Villes du Nord uans i angle d u^

"^ b^gër" iTs.'ïl^;" &;! :7T fl. r"""" ^^^--"' '^ leplus^ntrans Jam- ^Tam'r!'^^;l%77;^^""' ''^'""" ^ ''""^ P^"^ P^ ronpIan&ferme'eenAnfedc

"^^.^nffi ' '^'^^]""^S""'^^M^^o" quiconfifte en plufieurs Cours & Bâtimcnspour lo<.er Jes Officiers de la Vénerie, les Valets, & leurs meutes de chiens de chalTe , comme cef.f de Verfailles Ce mot s'entend particulièrement des Salles baffes couchenTs^hY^^^^^^ &ilvient duLarinC<2>;/7f, faitdeCamV, Chien, p 117 "tuent les cmens,

CHERCHE ou CERCE , de l'Italien Ccrch.o , un Cercle 5 c'cft le trait d'un Arc furbailTé ou rampant, ou de quelqu'autre figure trace'e par des points cherche,. On donne au^îice nom a la planche chantournée avec laquelle on la trace » 1 5 9

CHERCHE surbaisse'e, celle qui a moins d'élévation que la moitié defaBafe- Et Cher TrlsZ^t^lT' "'^ ^" ^^ ^" '^^^"^ '^^ cette proportion, comme la plurp^cdc^

^^:^m;i:ïu:fi^^î:^l^^;::fï;r'^'^^ r./.^^.dansrbn élévation, corn-

"^"d^s a" sd^nsTit^U^^^^^^^^^ ^"^ '"^^^^'"^ rouventd'ornement aux Clefs

CHESNE. raye:: BOIS.

CHESNEAU. Canal de plomb qui porte fur la Corniche d'an Bâtimentpoar recevoir Ic§

W e"re 7/ Va "r'c- '' ^u "/^"^n"" ^-"^^"^^ '^^^-"^' ou dans un

d?c::;L!!«d:nsVi;ru?e: ^ ^^ ^ ^^ ^^^-^ P-rault croitétre fignifiépar le mot

Chesneau a bord, celui qui eft feulement ourlé &.dont on voitles crochets de fer qui le retiennent, p. 114. "uviti vjui ic

CHEVALEMENT. Efpece d'étayc faite d'une ou de deux pièces de bois, couverte d'un chapeau ou tefte, &pofée en arcboutantfur une couche, qu, fert à reten r en I'a"îes e^

^pfl^A^I' c'cfll'AfTcmbJagede dcu^NouIccs ou Linçoiis fin IcFaiftc d'une Lucarne, P/,<f4A. p, 187= ^^^^

D'ARCHITECTURE, &c. yt

Chevaietsj ce font les tréteaux cjui fervent pour échafauder & po*irfcicr(Je long, CHEVET D'EGLISE; c'eftla partie le plus fouvent circulaire cjui termine le Choeur d'une

E^ltje. Les Italiens l'appellent Tnbuna , & les Latins e^bfts. PL 70. /?• 15 5. CHEVESTRE. Pièce de bois d'un Plancher retenu par les Solives d' Enchevêtrure ,

pour en

porter d'autres a tenon & mortoife , & laifler une ouverture pour l'Atre , 6c les Tuyaux de cheminée, ou pour quelque petit Efcalier. P/. 55. p. 159. & 161. Lac. Ttgnum mcardi- rtatum.

•CHEVRE. Machineordinairementcompcfée de deux pièces de bois qui forment un trian- gle, laquellea une poulie à l'angle du fommet, & un moulinet au bas entre ces deux piè- ces, pour tirer avec le cable un fardeau par une baye de Croifée. Lorfqu'on y ajoûcc une troifie'me pièce de bois nommée Pied de Chcvre , elle ferc à enlever les fardeaux i plomb , comme les poutres fur les tréteaux pour être débitées, & cftappellée GumdaL

CHEVS-ONS. Pièces de bois defciage de }. à 4. pouces de gros, fur lefquelles font atta- chées les Lattes à tuile ou ardoife ; & lorfqu'iis font chevillez fur les Pannes , on dit qu'ils font 5M»d;//«rPtf«Ke. p. 187. PL 64A. 64B. & p. 215. Vitruve nomme les Che- vrons i^lfercf.

Chevrons de long-pan, ceux qui font fur le courant du Faille & des Pannes du lowe-pi» d'un Comble, ibid.

Chevrons de croupe 00 Empanons, ceux qui fon t inégaux & qui font attachez fur lec Areftiers de la Croupe d'un Comble, ibid.

Chevrons cintrez , ceux qui font courbez & affemblez dans lesLiemes d'un Dôme.

ibid.

Chevrons de remplace; cefontlesplus petits Chevrons d'un Domc, qui nefefuiTcnc pas dans les Liernes > à caufe que leur nombre diminue à mefure qu'ils approchent de fermeture au pied de la Lanterne.

CHIFRE. Entrelaflement de lettres fleuronnéesen bas-relief ou à jour , qui fert d'ornement dansl'Archueclurc, la Serrurerie , la Menuiferie & les Parterres de buis. p. 9. & 185.

CHIMERE. Monftre fabuleux qui a la tête & l'eftomac d'un Lion , le ventre d'une Chèvre & laquelle d'un Dragon, & qui a pris fon nom de celle de Bellerophon. On en voitdedi- verles figures imaginaires qui fervent dans 1" Architedure Gothique de Gargoiiilles & Cor- beaux , & qui ne font que des producT:ions des Sculpteurs ignorans de cestcms-là. Ce mot vient duLatin c;>;>«rfrd , qui fignifielamêmechofc, & qui a été fait du Grec Chi- maira,., Chèvre d'hiver, p.ix. & 541.

CHOEUR, du Grec C/joroy, Concert de Muficicns ; c'eft la partie de TEglife fcparée de la Nef ou l'on chante l'Office divin. On appelle c^rnWe-C^<r«r, celui d'un Couvent, qui elt derrière le Grand Autel & contenu dans le corps de l'Eglife ou feparé par un mur perce de quelques ouvertures, comme à plufieurs Eglifes de VOrdre de faint François. Lat. Udeuniy qui fignificauffi tout lieu l'on chante. ^. ii8

•Choeur en tribune, celui qui feparé de l'Eglife, eftéleréau delTus du rcz-de-chaulTée

- derriereleGrand Autel, comme aux PP. Barnabites, ou quieftfur la principale Porte ,

& forme au deflbus une cfpece deVeltibule, comme aux PP. Minimes de la Place Royale

Choeur dans les Momjlcresde Fdles , cftune grande Salle attachée au corps de l'Eglife &

^/fP^f" P" ""^ .^""^ ' o" Religieufes chantent l'Office. v.^i<è. "*

..rr ' ^ f "^^"^ "" ^'''î'" ^^ raccrdement de deux terrains inégaux , qui fc fait par des perrons ou des gazons en glacis, p. 1 90. & 2 5 6. " ^ f 4i ucs,

^'^au'lJ'^ 'T^^l^ " c'ornemens; Ce font des bouquets peudans de iîcurs OU de fruits.

uiTs^P^sS .T/9 " ' Montans, Pilaftrcs & Panneaux de compartiment de

€hût£ D'EAOi c'dt ia pente d'mic Conduite depuis fon ReferYoirjufqucs à l'élancement

G 2- d'u»

EXPLICATTON DES TERMES

d'un Jet d'£<2«> qui ne monte jamais fi haut que fa fource. p.i^S. CIBOIRE; c'cftpar raporc à rArchitefture félon les Anciens Auteurs, un petit Dais Baldaquin portéfurquatrecolonncs, & formé d'une Voûte d'ogive à quatre Lunettes donc on couvroit autre fois les Autels, comme il s'en voit encore un à l'EaJife de Saine Jean de Latran à Rome , un autre derrière l'Autel delà Sainte Chapelle à Partis, qui cou- vre le Trefor. C'eft pourquoi les Italiens appellent G/.or/o, un Tabernacle ifoîé , comme ceux des Chapelles du Saint Sacrement à S. Pierre du Vatican, & à fainte Mane Ma-

jeure.

CIEL DE CARRIERE; c'efl: le premier Banc qui fe trouve au delTous des terres en fouil- lant les C<imVrfj, & qui leur fert de Plafond dans fa continuité à mefure qu'où les fouil- le. De ces CVf/y il fe tire une pierre ruitique propre pour fonder. t>.io6.

CIERGES D'EAU; cefont plufieurs Jets d'£<îM fur une même ligne dans un Bafîin long à la rece d'un Canal, d'une Cafcade& ailleurs. On les nomme Grille a eau, quand ils fonc fort prés les uns des autres. f>. 317.

CIUNDRE ou CYLINDRE, du Grçc K^ylindros y pierre ronde & longue; c'eft un corps fohde rond & long comme un pilier, compris entre deuxplans égaux <k parallèles joints enfemblepardes lignes droites On appelle Cjy/(Wrro%«e, celui qui eftindiné. PL f. p. j.

CIMAISE ou CYMAISE, félon Vitruve, du Grec K^'mation, une Ondes c'efl: une raoul lurc ondée par fon profil, quielt concavepar le haut & convexe par le bas. Elle s'appelle zuih Dûucine y Gorge on Gueuie droite ^ mais plus communément C/wa//f en François , par- ce qu'elle eft la dernière moulure & comme à la Cime d'une Corniche. Il y en a qui écrivent Simaijey du Latin iwm , Camus, mais cette étymologie elt faullc, parce quekbeautd de cette moulure eft d'avoir fa faillie égale à fa hauteur, ^.ij. P/. A.&c.

Cimaise toscane; c'eft un Ove ou Qiiard-dc-rond. Pi.6. pag.iy.

Cimaise dorique; c'eft un Cavet. P/f. n.p. 51.

Cimaise lesbienne, fe prend pour un Talon félon Vitruve. PI. A. p.ii].

CIMENT ; c'eft du ruileau ou de la brique concallée, qui méléc avec delà chaux fait le meilleur mortier, &:qui clt d'un bon ufage pour les ouvrages fondez dans l'eau. Lat. Te- fia tu/a. OnditCimenter, pour liaifonnerde Dwf/î/. p. ii^.

CIMETIERE; c'eft une place entourée de murs ou de charniers, l'on enterre les morts ' &dont quelques Sépultures font ornées de Croix , d'Obelifques & autres monumens fu- néraires, comme celui des S S. InnocensàParis. On ecrivoit & on prononçoit autrefois Cemetierey dn Lztin Cacmeterium £ik da Grée IÇoimeterion , lieu ou l'on dort, ou lieu de fepulture. p. 355.

CINTRE , fe dit de la figure d'un Arc & de toute pièce de bois courbe, qui ferttaiu aux Comblesqu'aux Planchers. p.i7,j.8cc.

Cintre surbaisse', celui dont le trait eft une demi-ellipfc , & qui par confequent eft plus basqueledemi-ccrcle. /Wfw. i 1 c

Cintre surmonte', celui dont le centre eft plus haut que le diamètre du demi-cercic.

Cintre RAMPANT, celuiquieft tracé au fimblcau par des points cherchez fuivant leJ^iw- paiit d'un Efcalier, oud'un Arcboucant.

Cintre de charpente; c'eft un Alîcmblage de pièces de bois de C^^îrpme, fur lequel on bande un Arcou une Croiféc qu'on veut faire cintrée y & dontplufieurs efpacés à égales diftances garnies de lolives oudolles, fervent à conftruire une Voûte. Le moindre Cintre cftcompoléd'un Entrait, qui lui fcrt de bafe, d'un Poinçon, de deux Contre-fiches de quatre autres pièces de bois a«/n-a, ou de deux Arbalétriers, ou de deux dolTes , fur Jelquelles on maçonne un Cintre de moilon. On l'appelle auflî ^Jrmature, de l'Iralicn z^rmatitray qui fignificlamémechofe. ;>. 345. CINTRER; c'eft établir les C/w/rry de charpente , pour commencer à bander les Arcs. On 4itaulli C/wirrr, pourarroudirplusouœoins unArcou une Voucc.

CUL-

D'A RCHITECTURE,&:c. 5^

CIRCONFERENCE ; c'crt: la ligne c]ui renferme un efpace circulaire, comme la C/rco«/^-

roice d\m Dôme , d'un Rond d'eau , &c. Fl.-f. p.j. Sic. CIRCONVOLUTIONS; ce font les tours de la ligne fpirale delà Volute Ionique. P/. lo

p.49.Pl.ii.p. 51. &c. EtdelaCoIonneTorfe.^. io6.Z^/.4i.&c. Cemoc vientduLatin

Circumvolvere , tourner à l'entour.

CIRCUIT, ou ENCEINTE, fe dit d'une Muraille qui environne un efpace. C'cftcc que les Latins nom ment ^mhitus & Penbolus. Fie de Vignole.

CIRQUE j c'e'roit chez les Grecs un lieu deftiné pour les Jeux publics, & c'e'toit chez les Latms une grande Place longue cintrce par un bout & entourée de Portiques & de plufieurs rangs de fieges par dcgrcz : Il y avoïc au milieu une efpece de Banquette avec des Obeliù ques, des Statues & des Bornes à chaque bout. Ce lieu fervoit pour les courfes des Biacs: ou Quadriges, c'eft-à-dire des Chariots attelez de deux ou de quatre chevaux &- pou ries diverles challes. Les plus magnifiques étoient le grand Cirque d* Au^ufte , & ceux de Fla- minius , de Néron , &c. à Rome. Ce mot vient du Latin Circus'^, faitduGrec Kirkos' quitousdeuxlignifientlamêmechofe.p. 308. '

CISELURE; c-clt le petit bord q u'on fait avec le G/f<î« à l'entour du parement d'une pierre dure pour le drefler , ce qui s'appelle î^elever les cifelures. Elles fervent auïïî pour diftin guer des compartimens de Rulhque fur les paremens des pierres dures. PI 66 A f. Z37.

Ciselure, fe dit encore dans la Serrurerie de tout ouvrage de Tôle amboutie au G7^4// PL ^5 D.p. ZI9, ■' *

CITERNE. Lieu fouterrain & voûté , dont le fonds eft pavé , glaifé ou couvert de fable pour conferver les eaux pluviales il n'y en a point de naturelles. On appelle Citemeaux àts petits heux voûtez à côté de la Cherne, ou l'eau s'épure avant que d'y entrer Une dey plus confiderables qui fe voient , eft celle de Conftantinople , dont les Voûtes portent fur deux rangs de z i r. piliers chacun. Ces piliers de deux pieds de diamètre , font plantez cir- culairement & en raïons qui tendent à celui qui eft au centre. Le mot de Citerne cft fait du 'LznnCis&cterramy c'elt-à-dire dans terre. PL jz.p.z^j.

CLAIRE-VOYE. Terme qui figmfiel'efpacement trop large des folivesd'un Plancher, des poteaux d'une Cloifon, ou des chevrons d'un Comble' qui n'eft pas aflez peuplé Fôyef Couverture a claire voye. r r ./ •*.

CLAIRIEPvE; c'eft dans uu Bois un efpace peu garni d'arbres , pluftoft fur une hauteur que dans un fonds, p. i 95. '■

CLAPET. Efpece de petite Soupape plate de fer ou de cuivre , que l'eau fait ouvrir ou fermer r-/! ccr?'''^' r '""^ charnière dans un tuyau de Conduite ou dans le corps d'une Pompe. CLASSES ; ce font plufîeurs Salles au rez-de-chaullée de la Cour d'un Collège garnies de bancs & de fieges , ou l'on eiifeigne feparément di verfes parties des Humanitez & des Scien- ces, p. 331.

CLAVEAU ; c'eft une des pierres en forme de coin , qui fert à fermer une Platebande. PL 6&

A. p. 1 5 7, Les Claveaux fontappellez de Vitruve Cunei. Claveau a crossette, celui dont la tcfte retourne avec les Affifes de niveau pour faire

liaifon. p. iii.P/, 44B. ^

CLAUSOIR; ceft le plus petit carreau ou boutifTe qui ferme une AfTife dans un mur conti- nu ou entre deux piédroits, p. 155.

CLAYON NAGE. On dit faire un Clayomage , quand on alTure fur des clayes faites de menues perches , la terre d'un gazon en glacis, qui pourroic couler ou s'ébouler par le pied fans cette précaution. ^ f'-"^«»"5»

CLEF ; c'eft la pierre du milieu qui ferme un Arc, une Plate-bande , ou une Voûte PI 6i A. p z 3 7. Elle eft différente fclou les Ordres ; au Tofcan & au Dorique , ce n'eft qu'une fimple pierre en faillie ou Boflage. P/. j.p. 11. &c. àl'Inoque , elle eft raillée de nervures aimaïucredeConfoksavccenrouIeracns. PL 17.^.4). EtauCoxiiitlneii&auCompa-

G } foc

54 EXPLICATION DES TERMES

lire c'eft une Confole riche de fculpture avec cnroulemens & feiiillages , ou c'eft un Maf

Tl\ ^'1' ^'^;/' f]' ^ ^'^- ^'•^•7^• T^";«"s^%"esdeC/./}fenouimentaufli^r«/oK de 1 Italien Menjola , <|ui a la mcme fignification. '

Clef EN bossage , celle qui a plus de iaillie que les Claveaux ou VoulToirs , & oui on oeut tailler de la Iculpturc. Pl.jé.p.ijy *

Clef passante, celle qui travtrfant l'Architrave & même la Frife , faitunbofTaoe qui en interrompt la CQntmuïtc , conmie il s'en voit aux Portes du Palais Roial à Pam PI x(, fag. 1 17. '^ '

Clef a crossettes, celle qui eftpotencée par en haut avec deux Cro/fm» qui font liaifon dans un Cours d AfTik. P/, 44 B. p. 115. u ^

Clef pendante et saillante; c'eft la dernière pierre qui ferme un Berceau de voûte , &

qui excède le nu de la doùelle dans fa longueur, p. 5 44. Clef de poutre,- c'eft une courte barre de fer, dont on arme chaque bout d'une Pow/re.

&qu on Icelle dans les murs ou elle porte.

Clef en Charpmterie ; c'eft la pièce de bois qui eft arc-boutec par deux déchar^^es pour forti- fier une poutre. P/. 64 B. p. 189. t> r ^"

Clef enMcnmferu; c'eft un tenon qui entre dans deux mortoifes colle' & chevillé pour l'af- femblage des panneaux, p. 185. & PL 100. p. 341. Vitruve appelle ces fortes de Tenons

oubjcudcs,

^^11 i^y ^^^"^^ ^''""^^ ^^ ™^""5 ouvrages de fer qui fert à ouvrir ou à fermer une Porte. Elle cft compoeede /<^.,„f^«, de la Tige, Scan Panneton. Il y a de ces C/fft fort riches dont/ c^'fn/if^jMelt cilele avec divers ornemens. P/. 65 C.p. 117.

CLIQUART. VbyeK Pierre de cliqjjart.

CLOAQUE, du Latin Cloaca, E'gout d'immondices ; c'eft dans une Ville une efpece d'A- queduc louterrain & voûté pour l'écoulement des eaux pluviales & des immondices. On le nomme auffi EgoHU Pline fait mention du grand Cloaque de Rome , que fit baftir Tar-

quin le Superbe, fifpatieux, qu'une charette chargée de foin y pouvoir paffer commodé- ment, p. 175. 1 r

CLOCHER Efpece de Pavillon ouGucrlteifolée qui renferme des C/offcf/&quieftleplus fbuventelevcclurlecomble d'une Eglife& couverte d'uneFlcche. Les Auvents couverts d ardoile qui font par étages à fes ouvertures , fe nomment ^bavents , & fervent à ren- voier en bas le (on des Cloches, p. ii6 & 164. Lat. Campanile.

Clocher de fonds. Efpece de Tour qui porte de fonds & eft attachée au corps d'une Eeli- fc & couverte d une Aiguille ou d'une flèche. Il fe voit de ces fortes de Clochers ifolés & de- taches de 1 Eglife , comme celui de Saint Marc à Venife qui eft quarré. KoycK Tour d'e-

GLISE.

CLOCHETTES. Voyex GOUTES.

CLOISON , fe dit d'un rang de poteaux efpacés environ à 1 5, ou 1 8. pouces , ruinés , tam- ponnes & remplis de panneaux de maçonnerie pour partager les pièces d'un Apartement. P/. 6 1 . p. 1 7 7 : & P/. 6 3 B . p. 1 8 5 . Les Cloifonnages font appeliez dans Vitruve Crattcn Pa- rûtes, du Latm Crates, une Claye , parce que les poteaux débout imitent les menues perches dont les premiers hommes faifoient ces fcparations dans leurs Cabanes

Cloison simple, celle qui eft à bois apparent hourdée & enduite d'après les poteaux fag. 188. r r

Cloison Rbcooverte , c'eft à dire Jattée, contre-lattée& enduire de plâtre ou lambrifTéc, P/.63 B.p. 185.

Cloison creuse, celle qui eft fans hourdy entre les poteaux, & qui eft recouverte de lam, bris de plâtre pour empeclier le bruit & la charge, lorfqu'elle porte à faux. fag. izi.

Cloison d'aïs , celle qui eft faite avec des ^is de bateau ou doflcs , Se lambrilTée des deux coltezpour ménager iaplace & la charge.

Ciel-

D' ARCHITECTURE, &c. .-

Cloison de mfnuiserie, celle qui eft faite de planches à rainures & languettes poféesen coulifle , & donc on felert pour faire des retranchcmcns dans une grande pièce. Ilfefai au/n des Cloifons d'afTemblage.

Cloison a Jour, celle qui depuis une certaine hauteur, clt faite de barreaux de bois quarre's ou tourne's. p. 174. PL 60.

Cloison de Serrure; c'eft une cfpece de boette de fer mince , qui renferme la earniture d'une Serrure. ^

CLOISONNAGE, ybyex Pan de bois.

CLOITRE , du latin Claujlrum , lieu clos ; c'eft dans un Couvent un Portique qui environ- ne un Jardin ou un Cimetière. Celui des Chartreux à Rome du deiTem de Michel- Ant^e cft un des plus réguliers pour Ton Architedure, comme celui de Saint MichelwjBo/co près de Boulogne , eft confiderable pour l'excellence de fes Peintures. ;». } 5 5 .

CLOTURE ou ENCLOS. Mur ou grille qui environne un efpace. Ces mots fèdifent par- ticulièrement des murailles qui renferment un Monaftere. p.ziS. & 157.

Clôture de choeur d'egxise ^ c'elt dans une Eglife une fermeture à jour , quifcparele Chœur d'avec la Nef & les Bas cotez. Hy en a qui fontfaitesdeMenuife'rieavec fculp- ture, comme celle de l'Eglife de S. Jacques de la Boucherie: ou deferavecornemens lefquelles font à prefent le plusenuiage , comme celle de S. Euftache: ou enfin de Balu-

_p. lis. & }0y. CLOUS. V.yeK NEUDS COCHES. roy^K HOCHES.

COEFRE D'AUTEL; c'eft dans un Retable de menuiferie, la Table d'un e^^wre/ avec l'Ar- moire qui eft au dellous. P/. 55.p. 1 55.

GoîFRE de remplace. Vbye:;,. MAÇONNERIE.

COIN, eft une efpece de coupé diagonalement fuivant le rampant d'un Efcalier, qUi fert à porter par en bas des Colonnes de niveau & à rachetter par en haut la pente de l'Enta- blementqui foutient un Berce ;u rampant , comme à l'Efcalier Pontifical du Vatican. Ces Coins font aulH le même effet aux Baluftres ronds qui ne font point inclinés fuivant une Rampe, comme à l'EIcaher du Palais Roial. f. 311, On peut auiTi donner ce nom aux deux portions d'un Timpan renfoncé, qui portent les Corniches rampantes d'un Eron- ton, comme il s'en voit au Fronton cintré du Portail de l'Eglife deS. GervaisàParis^ pag. -jô.

GOLARIN. FoyeK CEINTURE & GORGERIN.

COLET DE MARCHE; c'elt la partie la plus étroite , par laquelle une jl/^rcfee tournante' tient au Noyau d'un Efcalier. Pi. 64 B. p. 189.

COLLEGE, c'eft un lieu établi pour enfeigner la Religion, & les Lettres humaines , & c'eft par raport à l'Architedure un grand Baftiment, qui confilte en une ouplufie'urs Cours, Chapelle, Clafles , & Logemens tant pour les Penfionnaires que pour les Profef- feurs. Le Collège des PP. Jefuitcs àRome, appelle le Coiicge Romani bafti fous le Pape Grégoire XIII. fur le delTein de Barthélémy Amannato , eft un des plus confîderables pour k beauté de fon Architedure , comme celui de la Flèche ea Anjou , elt un àts plus grands &des plus réguliers. f>. 170. & 3x1.

COLOMBAGE. Voyex Pan de bois.

COLOMBE. Vieux terme qui fignific toute Solive pofée debout dans hs Cloifons & Pans de bois , d'où a été izxi Coiombage , Pi. 64 B. p. 189.

COLOMBIER. Efpece de Pavillon rond ou quarré , qui a des boulins daiis toute fa hauteur

i pour les pigeons que l'on y tient ; & lorfqu'il eft ifolé , Si qu'il porte de fonds (ce qu'on nomme Co/oOTi/Vr 4 p/f(i) il eft réputé Seigneurial, p. 518.

COLONNADE. On appelle ainfi un Peiift)le de fîguxe circulaire , comme celui du petit

.6 EXPLICATION DES TERMES

Parc de Vcrfâilles , qui a trente deux Colonnes d'Ordre Ionique , le tout de marbre folidc & fatisincruftatioii.p. 504. Colonnade polystyle, celle dont le nombre de Co/o)m«eft fi grand , qu'on ne les peut compter d'un (eul afpecn:, comme la Co/o^wa^f delaPlacedeS. Pierre de Rome qui a 184. Colonies d'Ordre Dorique de plus de quatre pieds & demi de diamètre , toutes par tam- bours de Tevertin. Le mot de Poiyjiyle vient du Grec Po/j/^r/oj, qui a beaucoup de Co- hnncs. COLONNAISON. Terme dont M. Blondel s'eft fervi pour fignifier une ordonnance de

Colonnes, p. ^04. COLONNE. Éfpece de Pilier de figure ronde , compofe d'une Bafe , d'un Fuft & d'un Cha- piteau , & fcrvant à porter l'E-itablemcnt. La Co/oH«feft différente félonies Ordres, & doit ctrc confidcre'c par raport à fa matière, à fa conftruCtion , à fa forme , à fadifpofî- tion &c à fon ulage. Ce mot vient du Latm Columna , qui a été fait félon Vitruve de Colti- mcn , Soutien, p. z. PI.]. Sec. COLONNE par raport aux Ordres. Colonne toscane , celle qui a fept diamètres de hauteur & eft la plus courte & la plus fim-

pIcdesOrdics./j.6.P/. 1. Colonne dorique, celle qui a huit diamètres , & fon Chapi'eau & fa Baie un peu plus ri- ches de moulures que la roycj.^.'. p. 18. P/.7. Colonne ionique, celle qui a neuf diamètres & diffère des autres par fon Chapiteau quia

des volutes, & par fa Bafe qui lui eft particulière, p. ^6.P/. 15. Colonne corinthienne, la plus riche & laplusfvêlte, quia dix diamètres & fon Cha- piteau orne de deux rangs de feiiillcs avec des Caulicoles , d'où forteut de petites volutes.

p. 56. P/. 14-

Colonne composite, celle cjui a auffi dix diamètres & deux rangs de feuilles à fon Cha- piteau , comme au Corinthien , avec les Volutes angulaires de l'Ionique, p.yz. P/. 30.

COLONNE par rapon à ju matière.

Colonne diaphane. On appelle ainfi tonte Colowie de matière tranfparente , comme g'toient celles de cnfta! du Théâtre de Scaurus , dont parle Pline , & celles d'Albâtre tranf^ parent qui font dans l'Eglife de S. Marc à Venife au chevet du Chœur d'en-haut , & que rapporte Boilfard dans fa Topographie de Rome. ibid.

Colonne d'eau, celle dont le Fuit eft forme par un gros Jet d'fiï« , qui fortant de la Bafe avec impetuofïte' , va fraper dans le tambour du Chapiteau qui eft creux , & en retombant fait l'effet d'une Colon'.e de criftal liquide , comme il s'en voit une petite à la ^(«^"/aJ'c^^- ■veiro pre's de Lisbonne en Portugal.

Colonne d'eau. Terme de Fontainier pour fignifier la quantité' d'fj.v qui entre dans le Tuyau montant d'une Pompe ^ ainh on dit qu'une des Pompes de la Machine de Marly , qui a quatre pouces de diamètre, donne une Co/u;uifd'ta« de cette grofîcur , & de toute U hauteur du Tuyau.

Colonne fusible. On comprend fous ce nom les Colonies non feulement de divers me'taux & autres matières pjî6/fj , comme le Verre, &c. mais aullî cel!e<; de pierre qu'on appelle fondue, dont quelques-uns ont voulu croire que les Anciens avoicnt le fecret , & dont ils ont mcine fuppofe' qu'c'toient les Co/o««e/ Corinthiennes de la Chapelle des Fonts Baptif- jnaux de la Cathédrale d'Aix en Provence, celles du Triomphe de Riez Evcché du même Païs & pliifîeurs autres j mais cela paroît impolîîble, parce que leur matière eft mcle'c de diifcrciues couleurs Scconfiftenccs, ce qui ne fero.-tpasii ces pierres e'tant minérales fedif- folvoient par l'opération du feu : Et on a même découvert depuis peuqueccsCo/om/fy font d'une efpece de'Crauit, dont on a retrouvé les Carrières fur les Côtes du Rhône depuis Thain jufqu'àCondricu.p. 110. & 509.

Colonne hydraulique, celle dont le Fuft paroît de criftal, étant formé par des Napcs d'ciu qui toinbenc de ceintures de fer ou de bronze en manicrc de bandes à égales

diftan-

D'ARCHITECTURE, &:c. 57

diftanccs par le moyen d'un Tuyau montant dans fon milieu , comme aux Pilaflres à joue de l'Arc-de Triomphe d'eau à Verfailles. On ï)ommQa.n{ri Colonne Hydraulique ^ celle du haut de Iac|uelle fort un Jet , à qui le Chapiteau fert découpe, d'où l'eau retombe par une rigole revêtue de glaçons , qui tourne en fpirale autour du Fuft , comme les Colonnes Ioni- ques de la Cafcadc de Belveder à Frefcati 3c celles de la Vigne Mathei à Rome. PL o t . tae.

Colonne métallique. On appelle ainfi toute Colonne frape'eou fondue, de fer ou de bron- ze , comme les quatre Corinthiennes antiques de cuivre de Corinthe qui font à l'Autel de la Croiléedefaintjeande Latranà Rome. p. iio.

Colonne moulée, celle qui eft faite par impaftation de gravier & de cailloux de diverfes couleurs , Uez avec un ciment ou maftic qui durcit parfaitement & reçoit le poli comme le Marbre , dont on a remarque' que les Anciens avoient le fecret , par des Colonnes nouvelle- ment découvertes pre's d'Alger , qui font apparemment des ruines de l'ancienne julia C</â- rea, ù. fur lefquelles on voit une même Infcription en caraderes antiques , dont les con- tours , lesaccens, &: les fautes mêmes font répétées fur chaque Fuft ; ce qui eft une preuve inconteftable que ces Colonnes font moulées.

Colonne pre'tieuse 5 c'eft toute Co/o>i«e de pierre ou de marbre rare , comme les quatre du grand Autel de la Chapelle Pauline à Sainte Marie Majeure à Rome , qui font d'un Tafpc oriental , & comme il s'en voit aufTi de Lapis , d'Avanturine , d'Ambre , &c. à des Ta- bernacles & à des Cabinets de Marqueterie, f . 3 1 o.

•Colonne de rocaille, celle dont le noyau de tuf, de pierre ou de moilon , eftrevéta de pétrifications & coquillages par compartimens , comme il s'en voit à quelques Grotcs Se Fontaines.

■Colonne de treillage; c'^ft une Co/owf à jour, dont le Fuft eft fait de fer , &d'e'cha- las , & la Ba(e & le Chapiteau , de bois de boilîèau contourne' félon leurs profils , & qui ferc à décorer les Portiques de Treillage , comme les Ioniques du Dôme du Jardm de Clagnv , dudeflèindeM. leNautre. f. 197. & P/. gj.p. J07.

COLONNE par raport à fa confiruâion.

Colonne d'assemblage, celle qui étant faite de fortes membrures de bois aflèmblées , ca- lées, & chevillées, eft creufe , faite au tour, & le plus fouvent cannelée, comme les Colonnes de la plupart des Retables d'Autel de Menuiferie.

Colonne incrustée, celle qui eft faite de plufieurs côtes ou tranches minces de mar- bre rare maftiquées fur un Noyau de pierre de brique ou de tuf , ce qui fe fait au- tant pour épargner la matière prétieufe , comme le Jafpe Oriental , le Lapis , l'Aga- the , &c. que pour en faire paroître des morceaux d'une grandeur extraordinaire par la pro- preté de V Incrujiatien , quirendles joints imperceptibles avec un maftic de même couleur. P/, 91. p. ^05.

Colonne jumele'e ou gemelle'e, celle dont le Fuft eft fait de trois côtes de pierre dure pofées en déht l'imitation des trois GfWf//fy de bois qui fortifient le grand Maft d'un Vaifleau) & retenues par le bas avec des goujons &. par le haut avec des crampons de fer ou de bronze. Elle doit être cannelée pour rendre les joints moins fenfibles, comme les qua- rte Co/o«>!ej Corinthiennes d'un des cotez de la Cour du Château d' Ecoiian , dudelfeindc Jean Bulan. PI. 91. p. 305.

Colonne de maçonnerie, celle qui eft feite de moilon bien gifant enduit de plâtre, ou faite de brique par carreaux moulez en triangle & recouverte de ftuc , comme il s'en voit àVenife, ou enfin de brique apparente , comme à l'Orangerie du Château de Lonré prés d'Alençon.

Colonne par tambours, celledont le Fuft eft fait de plufieurs AlFifes de pierre ou Blocs de marbre plus bas que la largeur du diamètre ^ c'eft celle qu'Ulpian entend par Columnt jlruBilis vel adpacla , qui eft oppofée à Columna Jolida vel intégra , c'cft- à-dire Colonne d'u- ne feule pièce, p. }oz. P/. 91.

Tome II. H Cg-

^S EXPLICATION DFS TERMES

CoLOMNB PAR TKo.NçoNs celle qm eft faire de deux, trois ou quatre morceaux de mérre oudeiT.arbrcdiiFerensdesTambours parce qu'ils font plus hauts que la larceurdS d f metrc Je la Cdome : ou de Tronçons de bronze chacun d'un ,et , dont les iointsWrecou' pT^r; rx"&To7 "'"' ^""'^ ^^ ^'^""'" ^^^^^idaquinde^.Pieri.ïwc:

'^^"rr^'^'r df-^'^r ' '''^' ^"L'^ faite de diverfcs matières, comme de marbre , depier. re, &c. dupofces par tambours de diiferentcs hauteurs & couleurs, les plus bas fervant de bandes ou de ceintures qui excédent le nu du Fuft de pierre qui ell clnnelé', amfi ni e

de maibre & es tambours de pierre. Les plus riches fe peuvent faire toutes de marbre d'une cou.eur pour le Fufi, & d'une autre pour les Bandes. On peut auFi appeller Colonnes vrZ toutes celles qu. ont des ornemenspoltiches de bronze doré p!'^^^ Colonnes Vur^f. y, COLONNE par raport à Ju forme. t y---

"^^res^ave'c ZclTcV"' ^^''^''" ^l ^'1"^°"^, ^°"^"^' ^" S./.,^.. ralongé à deux poi- fn'.r ChapKcau, qui fait l'office de C./o.«e d'une manière Gothique & peu

^.ide , comme il s en voit d'attachces dans la Cour du Château de Chantilly &^au

Archïealsc bi^^^ O "'"" '' ''Hùrel de Ville de Toulon, du deH^n de T -?u,ec Architeftc ^ ScJpteur. On peut encore appeller ainfi les Balujlrcs de clôture dans les EàU-

Colonne bande e , celle qui a d'efpace en efpace des Ceintures ou Ba.des unies ou fculpees ,qm excédent le de fon Fuft cannelé' , comme les Colon.es lonle du Palais desThuileries, & les Compofites du Portail de Saint Eî^icnne du Mo" 1 piris -t .. 95- f- 507. "•

^Tm^Lf/ ^^^-^!.^.^^^,.^ellequi ferr à l'Architedure , d'un fonds de Scu'pture de iIp Mî^ P°"' ^^'^^ ^f'' de la Perfpeaive, comme il s'en voit à la Chapdle de Ja Famille des Cornaro, faite par le Cavalier Bernin à Sainte Marie de la V do re| ?on Fuft. ;:r:o ""^'P^^'" C. W c/e ^..- .././ , toute CoW qui a de la fcd^tTfu^

Colonne cannele'e ou strie'e , celle qui a fon Fuft orne de Cannelures en toute fa hauteur , comme les Corinthiennes du Portail du Louvre , ou dans Tes deux t ers d en luut, comme les Doriques du Portail de l'Eglife de S. Gervai à Paris p^. a!

Colonne cannele'e-rudente'e , celle dont les cannelures font remplies de cables d= onZ'.°%^' baftons par le bas de fon Fuftjufques au tiers, elle les C?W

r^'Tjt.x " ' "' '"" ''°"°"'' '" ''^'''' '' François M^if:;;:

^ fla.mn's Tu^l!-'.l""'nr''" ' "'^' t t '^""^ ^" ''""'^"'" d" «^"^'"ens de feùillaaes & fes Wli/o i?'"P'''^'f ?" ^"^^^ '^T ^u^°" P^ '"^^"^'^" ' ^ quelquefois aufli d?petiî

voitTl'S^ '^"°^'^''^^' d^'^"^^' ^^- comme /s'en

voit a 1 Ordte Ionique desThuileries, & aux grands Autels des EaHfes du S Sepulchre^- de Petits Auguftins du Faubourg S . Germain à'Pans. Cette forte Se c/w corne k par^ ticuherement aux ouvrages de Menuifcrie. P/. ço p loi ^o/o««e convient par-

COLONNE A CANNELURES TORSES , celle dont le fuft droit , eft entouré de cannelures catf & Pr;rd"" '" ^^S-/?-'^ en forme de vis. Elle convient aux Ord s d^^^

^ GoTiiqueTp?,';^;;: 3ot '" ""' '" ""''"'" " '^"""""' """^ ^" ^^^^^^^

^Inc^' '-^^i^"^^^ '/elle qui eft d'une fi prodigieufe grandeur , qu'elle ne peut entrer œ^mcT^tr^T '^:A^^5'^-'^"- '. "-- doit e/?re Solftaire au miLu de que qu pface comme la Colonne Trajanc de proportion Dorique & de pro^Tofcan , qu: l de diamètre

douze

D' A R C H I T E C T U R E , &-C. 55

douze pieds & un huitième fur cent pieds de haut compris la Bafc & le Chapiteau , le Pie- . deUal en a dixhuit & l'AmortilIement Icize & demi, qui porte une Statue de bronze de S. Pierre de treize pieds de haut , le tout faifant 1 47. pieds antiv-]ues Romains du Capicole , qui reviemient à 1 34. pieds & 5. pouces 9. lignes de nôtre pied de Roy. Cette Colonne qui fuft baftie par Apotlodore , n'ell coinpoCce que de trente quatre blocs de marbre blanc avec l'amortirtèment, chaque tambour citant d'une pièce ainfi que le Chapiteau. Lz Colonne ^ntonine aufli de marbre blanc , quoiqu'inferieure pour la beauté de la Iculpture , elt plus grande que la rrtf/a«f& elle a 168. pieds jufques fur le Chapiteau , outre fept pieds de fou Tiedeftaî qui le trouvent enterrez au dellbus du rez-de-chaullee : & ces 1 7 5 . pieds antiques Romains aulTi du Capitole , en font 1 58. pieds 8. pouces 7. hgnes du pied de Roy. Et enfin . la Colonne de Londres qui n'cft que de pierre , a quinze pieds de diamètre fur lot. pieds An- elois de hauteur , qui reviennent à 1 89. pieds 4. pouces & demi de Roy , compris le Piede- ltal& l'amortllfement. f. 506. P/. 95.

Colonne composée, celle dont la compofition & les ornemens font extraordinaires &

ne lailfent pas d'avoir leur beauté, tant à caufe de la nouveauté que du <Tenie de l'Ar-

.chitede qui y paroit , comme les Co/o««a Corinthiennes du Temple de Salomon rapor-

tées par Vilalpande , & comme il s'en voit dans plufieurs Baftimens du Cavalier Boromi-

ni à Rome. p. 510.

CotoNNE coROLiTiQUE 5 Celle qui eft ornée de feiiillages ou de fleurs tournées en lit^nc , fjpirale à l'entour de fonPuft, ou par couronnes ou par Feftons , comme les Anciens s^en , (ervoient pour y élever des Statues , qui pour ce fujeteftoicnt nommées Coro/mjj/cy, Ces Colonnes conviennent aux Arcs de -Triomphe pour les Entrées publiques , & aux décora- tions de Théâtre, ibid.

Colonne oiMiNiiE'E, celle qui efl: fans renflement , & dont la diminution commence dés le pied de fon Fuft à l'imitation des Arbres, comme la plulpurt des Co/on^ey antiques de granit, & particulieremenr les Corinthiennes du Porche du Panthéon, p. lOi.

Colonne en vaisseau. Gros Pilier Gothique entouré de plufieurs petites Co/c;»wj ou Per- ches ifolées, qui reçoivent les retombées des nervures des voûtes, comme il s'en voit aux: Bas-côtez de l'EgUfe de Nôtre Dame de Pans , chacun de ces Piliers par tainbours , eft entouré de douze petites Colonnes , qui ont environ huit pouces de diamètre fur vino-t pieds de hauteur , & font la plufparr d'une feule pierre.

Colonne teinte, celle qui par la peinture plate, ouderelief fur michaflîs cilindrique, imite le marbre , & dont la Bafe Se le Chapiteau font dorez , ou en couleur de bronze. Ces fortes de Colonnes fervent aux Perfpecl:ives2<: Décorations, p. j lo.

Colonne TEÎiiLLiiE , celle dont le Fuft eft taillé de feuilles de refend ou d'eau , quifèrc-

couvrent en manière d'écailles , ou comme les feiiilles de la tige d'un Palmier. PL 95. P, 3 07. & 5 09. Il s'en voit de la première efpece au Temple de Trevi prés Spolette en Italie raporté par Palladio Z/v.4. Chap. 15.

Colonne ïusele e , cellequireflèmble à un/;//éa«, parce que fon renflement eft trop fenfî- ble & hors de la belle proportion , comme les Corinthiennes du Portail de l'E'TÎife des Filles

de Sainte Marie rué S. Antoine à Paris, p. 185.

Colonne gothique ; c'eft dans un Baftiment Gothique tout Pilier rond , qui eft trop court ou trop menu pour fa hauteur , aiant quelquefois jufqu'à vingt diamètres fans diminution ni renflement, ainli fort éloigné des proportions antiques & fait fans règles.

p. lOi.

Colonne gresle, celle qui eft trop menue , & qui a plus deh::ureur que l'Ordre qu'elle reprefenre, comme les Co/o>i«f 5 d'Ordre Dorique de la Porte de l'Abbaye de Sainte Gene- viève à Paris, qui ont neuf diamètres de hauteur, au lieu de huit qu'elles devroientavoir> On appelle auiriCo/o>jNe^rf/?t-, une Colonne de la plus haute proportion, pig. 5.

Colonne hermétique. Elpecede Pilaltrecnmaincre deTerme, qui au lieu de Chapiteau a une tefte d'homme. CetceCo/owze eftainfiappeiiée, parce que les Anciens y mctcoienc

a 2. u

éo EXPLICATION DES TERMES

la refle de Mercure nommé des Grecs Hermès. Il s'en voit deux qui approchent de cette fi prc ^ dont le Fuft eft en gaine ronde dans l'Eglife de S. Jean de Latran à Pans au Ton> beau de M. de Souvrc Grand l'neur de France.

Colonne irreguliere , celle qui eft non feulement hors des proponions des cinq Ordres mais dont les ornemens du Fuft & du Chapiteau , font de mauvais goût , confus & mis fan' raifon, comme il s'en voit à quelques Eglifes qui participent de l'Architedlure Gothique & de 1 Antique , ainfi que 'Eg life de Saint Euftache à Pans , & nui ont été bâties depms le Reçue de Louis XI jufqu a celui de François I. fous lequel l' Arcl^icedure Antique a fuc- cede a la Gothique. Il fe voit encore de ces Colonnes meguLicres dans plufi£urs Livres d'Ar- chitedturc Anglois, Hollandois & Allemands. û r

Colonne lisse , celle dont le Fu(t eil uni fans cannelures & autres ornemens PI i P'^^- 7- . .

Colonne marine , celle qui eft taillée de glaçons , ou de coquillages par bandes en bolfage ou continus fur la longueur de fon Fuft , ou bien par tronçons en manière de manchons , comme il s'ca voit à la Grote du Jardmde Luxembourg à Pans ' FI. 9j.p. 507. & 309. ^

Colonne MASSIVE, cellequieft trop courte & qui a moins de hauteur que l'Ordre dont elle porte le Chapiteau , comme les Piliers des Egl.fes Gothiques. On comprend auffi fous ce nom les Colonnes Tofcanes & Ruftiques. /?. 5 . & P/. 9 5. ;?. 507.

Colonne ovale , celle dont le Fuft eft aplati , fon plan eftant ovale pour éviter de la faillie, comme il s en voit de Corinthiennes au Portail de l'Eghfe des Pères de la Mercy à Pans . cequieftneantmoins unabusenArchitediure. p. 304. P/. 9z.

Colonne a pans, celle qui a plufieurs faces, comme l'ébau'che d'une Colonne Dorique cannelée ; la plus régulière en a huit , ainfi que celle d'Ordre Corinthien , qui a efté élevée fur un Piedeltal dans la cour des Ecoles pubhques de Boulogne en Italie , à la mémoire du Cardinal Louis Ludovifi , & qui porte une teftede lanus à deux vifat^es. ibid

Colonne pastorale, celledont le Fuft eft imité d'un tronc d'arbre avec écorce&neuds parce que les Colonnes tirent leur origine de la tige des arbres qux fervoient à la conftruftion ^es Caoanes des premiers Bergers. Cette efpece de Colonne de proportion Tofcane , peut lervir aux Portes de Parcs & de Jardins, comme il s'en voit dans l'Architedure de Serlio. Elle convient auiïi aux décorations des Scènes Paftorales. p. x.&cPl. 95. p. 307. & 309

Colonne renîle'e, celle qui a un renflement proportionné à la hauteur de fon Fuft^ comme on le pratique aujourd'hui , parce qu'il ne s'en voit prcfque point de RenHée dans 1 Antiquité , dont les Colonnes de granit , font diminuées dés le pied? p. 100. PJ ; o

& p. 104. P/. 40. ^ ^ )7'

Colonne Rodente'e , celle quiafur le nu defon Fuft , des i^(/é«/«m de relief , &chaqne. J^udenture qui fait 1 eftct contraire d'une cannelure , eft accompagnée d'un petit Liftel Ùes cotez, comme les Colonnes Doriques du Château de Maifons , & les Corinthiennes de la Pa- roille de Barbantanepres d'Avignon. Les Ouvriers la nomment Colonne embaftonnet.

Colonne RUSTIQUE , celle qiu a des boflages unis , ruftiquex ou piquez , ou qui eft de pro- portion Tofcane , comme celles de la Grote de Meudon du delleiii de Philibert de Lorme. p.9-&P/. 78.P-177.

Colonne serpentine. On peut appeller ainfi une Colmne faite de trois fcrpens entortillez dont es teftes fervent de Chapiteau, commeils'en voit à Conftantinople, une de bronze dans la Place appellee ^tmetdan , qui eftoît autrefois l'Hipodrome , que Pierre Gilles ra- porte dans fes Voïages fous le nom de Delph,que , par ce qu'il croit qu'elle avoit fervi à; porter le Trépied d'Apollon dans le Temple de Delphes: EUe eft aujourd'hui appclléedu Vulgaire , le Talijman ou la Colon'ie enchantée. "

Colonne torse, celle qui a fou Fuft contourné en vis arec fix circonvolutions , & qui eft ordinairement de proportion Corinthienne. Vignolc eft le premier qui a trouvé l 'inven- •fitndelatracerparregles. p. 10^, P/,4J.

CoioN»^

D'ARCHITECTURE, &c. 6i

Colonne torse CANNEts'B , celle dont les Cannelures fuivent le contour JefouFiiften Ijo-ne fpiralc dans toute fa longueur , comme il s'en voit quelques-unes antiques de Porphi- rc & autre marbre dur. P/. 9 3 . p. 507.

Colonne torse orne'e, celle qui eitant cannelle par le tiers d'enbas , a fur Icreftedcfon Fuft des branchages & autres oriiemens , ainfi que les Co/omxci de Saint Pierre de Rome & du Val de grâce à Paris : ou celle qui eftant toute de marbre , eft enrichie de Sculpture de- puis le bas jufqu'en haut, comme les Colonnes de marbre blanc de la même Egiifc de S. Pier- re, & celle du Tombeau d'Anne de Mommorency Conêtable de France dans la Chapelle d'Orléans aux Celef tins de Paris, p. iio.P/. 41.

Colonne torse evidee, celle qui e(t faite de deux ou trois tiges grefles tortille'escnfem- ble de manière qu'elles laiffent un vuide au milieu , comme il s'en voit de bois à trois tiges à la Clôture du Chœur de l'Eglife des Cordeliers de Nancji , & de marbre faites au tour à des Tabernacles & Cabinets , aulîi-bien qu'aux encôgnures de quelques Tombeaux 8c Au- rds antiques, que l'on conferve dans quelques Galeries & Cabinets de Curieux, p. 5D4. P/.91.& 95. p. 507. & 31C.

CoLOMNE TORSE RuDENTEE , cclIc dont le Fuft cft couvert de i^/t/f>jr«rf/ en manière de ca- blés menus & gros qui tournent en vis, comme il s'en voit à pluiieursTombeau.'î antiques & au Portail du Dôme de Milan. P/. 95 f. 307.

COLONNE par raport à fa difpofition.

Colonne solit aire. On appelle ai ufi toute Ca/ora? qui eftéleve'e pour fervir de Monument, & e(t feule dans quelque Place publique, comme la Trajane & V^^ntonine à Rome, &c.

p. J06.P/.95-, Colonne isole'e , celle qui n'eft attache'e à aucun corps dans Con pourtour. PL t.

pag. 7.

Colonne adosse'e ou engage'e, celle qui tient au mur par le tiers ou le quart de fon dia- mètre. P/. 5. p. II. & 304. PL 91.

C«LONNE niche'e , Celle dont le Fuft ifole' entre de fon demi-diametre dans le parement d'un mur creufe' parallèle par fbn plan à la faillie du Tore , comme au Portail de S. Pierre > au Capitole à Rome , & à l'Hôtel Seguier à Paris, p i8i. & 304. P/. 9t.

Colonne angulaire , celle qui eft ifole'e à l'encôgnure d'un Porche , ou engage'e au coin d'un Bâtiment en retour d'e'querre , ou même qui flanque un angle aigu ou ob- tus d'une Figure à plusieurs cotez , comme à la Fontaine S. Benoift à Paris. PL z. p. 7.ScP/.9x.p. 305.

Colonne attic^ue ; c'eft félon Pline un Pilaftre ifole' à quatre faces e'gales & de la plus hau- te proportion comme Corinthienne. P/. 9x. p. 305.& 311.

Colonne îlanc^oee, M. Blondel dans fon Cours d'Architedure, appelle ainfi une Co/o««e engage'e de la moitié' ou d'un tiers de fon diamètre entre deux demi-pilaftres, comme il s'en voit au Portail de l'Eglife de Saint Ignace du Collège Romain, p. 304. P/. <)i.

Colonne double'e, celle qui eft jointe avec une autre , en forte que les deux Fufts fe pénè- trent environ du tiers de leur diamètre, comme il s'en voit dans les quatre Angles de la Cour du Louvre, ibid.

CoLONN E LIEE, Celle qui eft attache'e à une autre par un corps ou languette de certaine e'paifl- feur-, ou à un Pilaftre fans confufion de Bafes ni de Chapiteaux , comme il s'en voit à la Colonnade de la Place de Saint Pierre à Rome, ibidem.

Colonnes accouplées , celles qui font deux à deux , & qui fe touchent prefque par leurs Bafes & leurs Chapiteaux , comme au Portail du Louvre, pag. 13. & PL 9^1. pag. 305.

Colonnes rares, celles qui ont entre elles beaucoup d'efpace , comme l'Arazoftyle de Vitruve. p. 9.

Colonnes serre'es, celles entre lefquelles il y a peu d'efpace, comme le PycBoftyle de Yicruvt. iW.

H- 3 GoLOîf-

tS^ EXPLICATION DES TERMES

Colonnes cantonnées, celles qui font engagées dans les quatre encôffiiures cî'mi Pilier quarrc pour loùtenir quatre retombr'es , conant i! s'en voit d'Ioniques à un des Veftibu- les du Louvre du côté de la Rivière , du dellcin du Sieur Le Veau premier Architedle du Roi. fa^^. 304. PL 92.

Colonnes groupe'es, celles qui fur un même Piedeftal ou Socle, font trois à trois , com- me à la Place des Viâioires , ou quatre à quatre , coaune au Porche de la Sorbonne du dcf- lein du Sieur le Mercier premier Architeéle du Rci. ibid.

Colonnes médianes. Vitruve nomme Co/;.'w^ wrJ/z?;^ les deux Colonnes du milieu d'un Porche qui ont leur Entre-colonne plus large que les autres i de forte que ceux-ci Tout Pycnollyles , celui des Médianes e(t Eudyle.

Colonnes majeures; ce font dans les Façades les grandes Co/o«>jfi qui regiflênt l'Ordon- nance & font accompagnées de Adinture^ ou beaucoup moindres qu'elles reufcnneut , com- me font les Corinthiennes du Portail de Saint Pierre de Rome qui ont huit pieds S^ quatre pouces de diamètre, au refpedl des Ioniques de granit & de marbre de trois pieds Se un auarc dcgrofTeur. P/. Si.piî^^. 185.

COLONNE p.ir raport à fon ufage.

Colonne astronomique. Efpece d'Obfervatoire en forme de Tour fort élevée , ou

l'on monte par une Vis à une Sphère arrnillairc pour obferver le cours des Aftres ,

comme il s'en voit une d'Ordre Dorique à l'Kôtel de Soillbns à Paris, bâtie par Ca-

. therine de Medicis pour les obfervations d'Oronce Fine célèbre Aftronome. PI. 95.

Colonne belliq.ue ; c'étoit chez les Romains une Co/o,>!Wf élevée devant le Temple de Ta- luis au pied de laquelle le Conful venoit déclarer la guerre en jettant un javelot du côté de la Nation ennemie. On peut ainfi nommer les Colonnes de proportion Tofcane & Dorique eu forme de Canons , dont on décore les Portes d'une Place de guerre , ou d'uji Arccnal, com- me les Co/o;»;fy de la Porte de celui de Paris, ibid. Se p. 309.

Colonne chronologique, celle qui porte quelque Infcription Hiftorique félon l'ordre des temps, comme félon lesLultres, Olimpiades, Faftes , Epoques, Eres, Annales, &c. Il fe yoyoit des Colomies de cette forte à Athènes , fur lefquelles PHilloire de la Grèce étoit

. traitée f uivant les Olimpiades chacune de quatre années, pag. 307.

Colonne creuse, celle qui a en dedans un Efcaiier à vis pour monter jufques au deflus, commehColonneTrajane, dont l'Elcalier à noyau a 18 5. marches, &:efl: éclairé par 43. petites Fenêtres, & l'-^>i/o/i;He un autre de 198. marches avec 56. Fenêtres ; ces deux Efca-

. liersfont taillez dans les Tambours de marbre blanc. La Colonne de feu à Londres , a auïïi un Efcalier à vis , mais qui efl: fufpendu. Ces fortes de Colonnes font appeliées des Latins

Cohimnx Cochlides , de Cochlidium , un Elcalier en Limaçon . Il y a une autre efpece ds Co- lonie creuje de bronze ou de fer , qui échaufée par un Fourneau , fert de Poêle dans un lieu -qu'elle décore , comme il s'en voit d'Ordre Corinthien dans une Etuve en forme de petit

. Salon rond , au Château de Dampicrrc à quatre lieues de Paris. On peur aufll appeller Cc- ionne creuje^ toute Colonne de métail , & même les Souches de Cheminées Cilindriques. P/. gi./». 505.& P/. 95.p. 307. K'jvc^ Souche ronde.

Colonne crucifère , s'entend de toute Colonne de quelque figure ou de quelque Or- dre qu'elle (oit , qui porte une Croix Se c(è pofée fur un Pie'deftal ou fur des deo-rez pour fervir de Monument de pieté dans les Cimetières, dans les Places publiques , '''de- vant les Eglifes, fur les grands chemins, &■ quelquefois ailleurs pour marauer un évé- nement fmgulier. ^ Colonne funéraire, celle qui porte une Urne, l'on fuppofe que font renfermées les cendres d'un Défunt , & dont le Fuft eli quelquefois femé de larmes ou de fiâ- mes , qui font les Symboles de la Tnilefle & de l'Immortalité , comme la Colonne

..qui porte le coeur de françoisU. dans la Chapelle d'Orléans aux Celeftuis à P^js. P/. 93! f-}07.&5C9.

CoLON"-

D' A R C H I T E C T U R E , &c. (fv

GoLOMNE GENE.ALOGiQUH , celle Joiu le Fuft eft en forme d'Arbre Ge^fii/o^/yz/f , qui porce à fes branches qui l'entourcnr, lesChifres, Armes, Medail'es ou Tortraics d'une Famille, comme il s'en voie une dans i'Eg'ilc des PP. Benedidlinsde Soiiillac, ily apluGeurs Perlonnages en Bas relief.

Colonne gnomoniqpe. Ci'indre font marque'es les heures par l'ombre d'un ftile. II y en a de deux foitcs : L'une donc le ftile ell fixe & les iicrnes horaires ne fonc qu'une projedlfoa du Cadran verncal fur une furface cylindrique ,\om m.- à ia Colon- ne qui cft defTuiée dans la Puiiche 95. L'autre dont le ftile eft mobile & dont les hgnes horaires font tracées fur les différentes hauteurs du Soleil dans les dilferentcs par- ties de l'année : Celle du J.-.rdin Royal des Plantes à Pans eft de cette dernière cfpece. On y peut joindre pour an.oitiflcmeut , un autre Cadran du nombre de ceux qui fc pofcnc fur un Piedertal , tels que fonc un globe , une coquille , un corps taillé à facettes , &c. FI. 93.p.;^. 507.&:?09.

CoioNNES HEBRAÏQUES OU MYSTERIEUSES. On appelloit ainfî les deux Colonnes du Ve- ftibule du 1 emple de Salomon , dont l'une à droite fe nommoit '^dchtn , qui figni- fîe fouhaic , & l'autre à g.iuche Boo:;. , force & vigueur , c'eft à-dire qu'elles mar- quoient le fouhait de Salomon pour la perpétuité de ce Temple. Ces deux Cclonnes qui étoient de bronze couvert de lames d'or avec des Chapiteaux de fculpture & qui avoient vingt coudées de hauteur fur deux de diamètre, & par confequent la proportion Corinthienne, fervoient de modelle pour toutes les autres qui étoient de marbre blanc au rez-de-chaullée des Cours & Portiques du Temple, p. 198. Fôye^ yilalpande Tom. i, i/v. 5. C/?. 48.

Colonne héraldique, celle qui a fur fonFuft les Armes & Blafons des Alliances de la per- fonnepour qui elle elt élevée , qu'on peut accompagner de Cartouches avec Chifres, De- vifes & Lifcriptions. Cette efpece de Colonne dont on voit pluiieurs gravées , convient aux Sépultures , aux Décorations d'Entrées , de Fêtes publiques , &c. il y a deux Pilaftres de cette efpece dans la Chapelle de Roftaing à S. Germain l'Auxerrois.

Colonne historiql'e , celle dont le Fuit eil orné d'un Bas-rel:ef qui monte en lignefpirale dans toute fa hauteur & contient l'Hiftoire d'un grand Perfonnage , zoiiivaclz Trajane Se V t^ntonine iKomt. Lz Colonne Hijiorique fe peut encore traiter par fujetsfeparez en Bas- reliefs par bandes de la hauteur des Tambours en manière de Frifes tournantes avec des lii- fcriptions au droit des joints ^.306. P/.95.

Colonne honorable. On peut appcller ainfi les Colonnes Statuaires, comme celles qui étoient élevées dans; le Céramique prés d'Athènes , en l'honneur des Flommes illuftres mort au fervice de l'Etat , & qui portoient leurs Statues avec des Infcriptions remplies de titres avantageux . Oi] peut auflî comprendre fous ce nom les Colonnes font attachées des marques honorables de dignité, & même des Armes de Provinces, de Villes , ou de Fa- milles , comme la Dorique qui ell fur le Tombeau des Seigneurs de Caftelan , fait par AI. Girjrdon dans l'Eglife de S. Germain des prés à Paris, p. 307.

Colonne i>dicative, celle qui fert à marquer les m.arées le long des Côtes Maritimes de rOcean . Il s'en voit une de marbre au grand Caire , les debordemens du Nil l'ont mar- quez par des repères, & s'ils font conliderables , commelorfque l'eau monte jufqu'à 13. pieds , c'eft un fîgne de grande fertilité pour l'Egypte, p. 309.

Colonne instructive , celle qui félon Jofeph Liv. i. Ch. 5. fut élevée par les Fils d'Adam , & fur laquelle étoient gravez les principes des Arts & des Sciences. M. Baudelot dans (on Livre de l'Utilité des Voïages , raporte que le Fils de Pififtrate en fit élever de cette efpece , qui étoient de pierre &: qui contenoienc les préceptes de l'A- griculture.

Colonne itinéraire , celle qui étant à pans & pofée dans le Carrefour d'un grand Chemin, lert à en enfcigner les différentes routes par des Infcriptions gravées furchacua de fes pans.

Colon-

<?4 EXPLICATION DES TERMES

Colonne lactaire; c'ctoità Rome fdonFeftus, une Co/onw élevée dans le Marche aux herbes , aujourd'hui la Place Montanaray qui «voit dans Ton Pie'deftal un lieu , les pe- tits enfans abandonnez de leurs parens par difecte ou par inhumanité , e'toient expofez pour être élevez aux dépens du pubiic.

Colonnes légales ; c'étoient chez les Lacederaoniens des Colonnes élevées dans des Places publiques , étoient gravées fur des Tables d'airain , les Loix fondamentales de l'Ecar. Paulienus félon M. Baudelot, raporte qu'Alexandre le Grand trouva une Ca/o««e d'ai'- rain dans le Palais de Cyrus , fur laquelle ce Roi de Perle svoit fait graver les Loix qu'il avoit établies.

Colonne limitrophe, celle qui marque les Limites d'un Roïaume ou d'un Pa'is con- quis , comme les Colonnes qu'Alexandre le Grand , au raport de Pline , fît élever aux ex- tremitcz de l'Inde. Quant à celles à' Hercules ^ vulgairement appellées Colonnes ^ ce ne font que deux Monugnes fort efcarpées au Détroit de Gudes aujourd'hui de Gibraltar, fd^. 509.

Colonne lumineuse, celle qui eft faire d'un chaflîs cyhndrique couvert de papier huilé ou de gafe rouge, en forte qu'aiant au dedans des lumières par étages, elle paroît toute de feu. Cette Colonne fe fait encore par divers rangs de lampes ou de bouo-jes, qui tour- nent à l'entour de fon Fuft par ceintures ou en ligne fpirale fur un Fefton de fleurs continu & même (iir un Fuft à jour , comme celle d'Ordre Tofcan qui fut élevée devant le Château de Verfailles pour les divertificmens que le Roy donna à fa Cour en 1 674. L'invention en eftoit de M. Vigarani. p. 5 1 o.

Colonne manubiaire , ànLznn Manubix -, les dépoiiilles des Ennemis. On peut appeller ainfi une Co/o>;«f ornée de Trophées & élevée à l'imitation des arbres, l'on attachait anciennement les dépouilles des Ennemis.

Colonne memoriale, celle qui eft élevée pour quelque événement fino-ulier, comme il s'en voit une à Londres dans le Marché au poillbn en mémoire de l'Incendie de cet- te ville , arrivé en 1 666. laquelle eft d'Ordre Dorique cannelée , creufe avec un Efcaher à vis fufpendu , & eft terminée par un tourbillon de flames , c'eft pourquoi elle eft appellée Colonne de feu. Il s'en voit encore une autre en forme d'Obelifque fur le bord du Rhin dans le Palatinat , en mémoire du fameux Paflage de ce Fleuve par Guftave Roi de Suéde avec fon Armée.

Colonne meni ane , fe peut dire de toute Colonne qui porte en faillie un Balcon ou Meniane comme il y en a dans la Cour du Château de Verfailles , par raport à cette efpcce de Colonne , dont l'origine félon Suétone & Afconius , vient de ce qu'un certain Menius aiant vendu fa matlbn à Caton & Flaccus Confuls pour faire un Edifice public , fe refcrra le droit d'y avoir une Colonne au dehors , qui portât un Balcon d'où il pût voir les Spedacles. P/. 45.^.115. & 509.

Colonne militaire, celle fur laquelle eftoit gravé le dénombrement des Troupes d'une Armée Romaine pjr Légions félon leur rang , pour conferver la mémoire du nombre de Soldats & de Tordre qui avoir efté employé à quelque Expédition militaire, p.zii Vbye^ Boijfardic^nt. Lib.y.fol.ioi. '

Colonne milliaire; c'cftoit anciennement une Colonne de marbre qu'Auc^ufte fit éle- ver au milieu du Marché Romain, & d'où l'on comptoit par d'autres Co/o««fi7l//7/wrJ, efpacées de mille en mille fur les grands Chemins, la diftance des Villes de l'Empire. Cet- te Colonne de marbre blanc , eft la même qu'on voit aujourd'hui fur la Baluftrade du Perron du Capitole àRome , & eft de proportion maflîve en manière de court Cylindre arec la Ba- ie, le Chapiteau Tofcans , & une Boule de bronze pour amortillèment, quieft lefymbole du Globe tcrreftre. Elle eftoit appellée Millurium aureum ou Milliaire doré , parce qu'Au- gufte l'avoit fait dorer, ou du moins fa Boule d'amortillèment , & elle a efté reltauréc par les Empereurs Vefpafien, Traj^n, & Adrien, comme il paroift par fes infcri prions. p. i85.&P/.93._p. }07.&30f». ^

Colon- *

D'ARCHITECTURE, &.T. 6?

CoLONME l'HOSPHORicLUE , du Grcc Phofphoros , Porte- lumière. On peut appclîcr aiiifî uneCo/oi'if creiifeà VIS, élevc'e fur un Ecueil, ou fur le bout d'un Mole, pour fervir de Fanal à un Port , & aulTi toutes les Colonua- , qui dans les Fefles , RejouilTanccs & Places publiques , portent des feux ou des lanternes , comme les Colonnes groupées de la Place des Vidoires à Paris, p. 507. Colonne rostrale , celle qui eft orne'c de Poupes &: de Proiies de VaifTeaux & de Galères avec ancres & grapins , en mémoire d'une Vidoire navale , comme laTof- ca>ie qui e(l au Capitole , ou pour marquer la dignité d'amiral , comme les Dori- ques qui font à l'entrée du Château de Richelieu du dcfl'em de Jacques le Mercier. P.ZS4. Se PI. 93. p. 307. Colonne sepulchrale ; c'eftoit anciennement une Colonne e'ieve'e fur un Scpidchre ou Tombeau avec une Epitaphe gravée fur fon F uft. Il y en avoir de grandes qui fervoienc aux Tombeaux des perfonnes de dirtincbion , & de petites à ceux du Commun; celles-ci eftoicnt appellées des Latins StcU Se Cïppi. On peut aujourd'hui donner le nom de Co/ow/c Sepulchrale , à toutes les Colonnes qui portent des Croix dans les Cimetières , ou qui fervent d'ornement aux Mauzolées. p. 509. Colonne statiiaire , celle qui porte une Statué , comme la Co/ow;f que le Pape Paul V. 2 fait élever fur un Piédeftal devant l'Eglife de Ste Marie Majeure à Rome , & qui porte une Statué de la Sainte Vierge de bronze doré Cette Colonne qui a efté tirée des ruines du Tem- ple de la Paix , & dont le Fuft d'un feul bloc de marbre blanc , a 5 . pieds 8 . pouces de dia- mètre fur 49. pieds & demi de hauteur, eft d'Ordre Corinthien S: cannelée, p. 506. PL 93. On peut aufli appeller Colonne Statuaire , les Caryatides , Perfans , Termes & autres Figu- res humaines qui font l'office de Co/owwfi^ , comme celles du gros Pavillon du Louvre , Se que Vitruve nomme Telamoncs Se atlantes. Colonne symbolique, celle qui par des anribus defigne une Nation , comme une Co/o);>je d'Ordre François femée de Fleurs de Lis , ainfi qu'il s'en voit au Portail de l'Eglife des PP. Jefuïtes à Roiien : ou quelque action mémorable , commch Colonne Corvine^, contre la- quelle eftoit un Corbeau, & qui fut élevée i Falerius Maximiis Curnommé Corvinus , en mémoire de la défaite d'un Géant par le moïen d'un Corbeau , ainfi que le raporte M. Fcli- bien dans fes Principes des Arts Liv. i. Ch. 5, On comprend auffi fous le nom de Colonnes Jymbcliques , celles qui fervent de >Sjyw/)o/f, comme il s'en voit une fur la Médaille de Né- ron , qui marque la ftabilité de l'Empire Romain, p. 506. P/. 95.&P. 3 1 1. Colonne triomphale, celle qui eftoit élevée chez les Anciens en l'honneur d'un Héros, & dont les joints des Tambours eftoient cachez par autant de Couronnes qu'il avoir fait de différentes Expéditions militaires , & chacune de ces Couronnes avoit fon nom particuher chez les Romains , comme Paliijaire , qui étoit bordée de pieux , pour avoir forcé une Pa- liffade. Murale, qui étoit ornée de Créneaux ou de Tourelles, pour avoir monté a l' AfTaut : Navale, de Proiies & Poupes de VailTeaux , pour avoir vaincu fur Mer : Obfidionale ou Gra- minale , de la première herbe qu'on trouvoit & que les Latins appelloient Gnzwf», pour avoir fait lever un Siège : Civique-, deChcfne, pour avoir ôté des mains de l'Ennemi , un Citoyen Romain : Ovante -, de Myrthe , qui marque l'Ovation ou petit Triomphe : Sc Triomphale y de Laurier pour le grand Triomphe. Procope raporte qu'il fut élevé dans la Place appellée :^^KÇ«/?fww/, devant le Palais Impérial de Conftantinople , une Colonne de cette forte qui portoicla Statue Equeftre de bronze de l'Empereur Juftinien. p.)o6. PL<)i. Colonne zophorique, du Grec Zoop/;oror, Porte-animal; c'eft une efpece de Co/o«nf fta- tiiaire , qui porte la figure de quelque animal , comme l'une des deux Colonnes an Port de Venife, fur laquelle eft le Lion de faint Marc, les Armes de la République. Il s'en voit auffi une à Sienne , qui porte la Louve qui alaiteRemus& Romulus. p. 50e. COLOSSE, fe dit d'iuie Figure du double du naturel & au dcfliis, comme les Co/o^j du So- leil à Rhodes, des Empereurs Néron & Commode , dont il refte quelques parties dans la Cour du Capitule à Rome. Cololjc le dit auiîi d'uu Batimeut d'une grandeur extraordinaire. Tome IL \ comme

66 EXPLICATION DES TERMES

comme croient Jes anciens Amphichcatres , les Pyramides d'Egypte , &c. Ce mot vient du Grec KoIj^os ., compofé de iiQo/o/, grand, &c ofjos ^ œil, c'elt àdiregrand ala vcuë. p. 21. 146. & 506.

COMBLE, du Latin C;//wzf«, Sommet , ou C»/w;a, Chaume; c'eft la Charpenterie en pen- te & la garniture d'ardoife ou de tuile qui couvre une Mailbn. On l'appelle auiïi Toit , du Latin Teâum fait de Te^ere , couvrir, p. 1 86. P/. 64 A. &c.

Comble pointu , celui dont la plus belle proportion eft un triangle e'quilateral par fon profil , &: qu'on nomme aulli à deux égouts. ibid. Vitruve l'appelle TeBum dfjplu- yiatum.

Comble a pignon , celui qui efl: foutenu d'un mur de pignon en face , comme les deux de la grande Salle du Palais à Paris, p. 18^. Lat. Tccium peclinatum .

Comble a croupe, celui qui eft à deux areftiers& avec un ou deux poinçons. P/. 64 A. p. 187.&C. Ileft appelle' daiis Vitruve. Tecinm tejiudinatum.

Comble de pavillon , celui qui eft à deux croupes & à un ou deux& n.ême à quatre poin- çons , comme ceux des Pavillons angulaires du Chireau des 1 huileries, ibid.

Comble coupe' ou brise', celui qui eft couipofe du vrai Comble qui eft roide , & du Faux-Comb.c qui eft couché & qui en fait la panie Aipcueure. On l'appelle aalfi Comble à la Alanfarde -, par ce qu'on en attribue l'invention a Erançois Manfard célè- bre Architede. ibid.

Comble a te';rasse, celui qui au lieu de terminer à un Faifte ou un Poinçon , eft coupé quarrcment à certaine hauteur & couvert d'une Tcrrujje quelquefois avecgardefou , comme aux Pavillons du Palais d'Orléans dit Luxembourg, p. zi 5 .

Comble en dôme, celui dont le plan eft quatre & le contour cintré , comme au Louvre & au Château de Richelieu. P/. 64 A. p. 187.

Comble rond, celui dont le plan eft ro/id ou ovale & le profil en pente droite , comme ceux des Salons de Vaux & de Rincy , du delleindu Sieur le Veau. p. 111.

Comble a l'impériale, celuidont le contour eft en manière de Talon renverfé, comme à la Pompe de Chantilly , appellée le Pavillon de Manfc. PL 64 A. p. 1 87.

Comble plat, celui qui n'eft pas plus haut que la proportion d'un Fronton triangulaire , comme il fe pratique en Italie & dans les Pays chauds , il tombe peu de neige, p. 184. P/. 8i.

Co.MBLE A POTENCE. Efpece d'Apcutis fait de deux ou plufieurs Demifcrmes d'afiemblage, le tout porté fur le mur contre lequel il eltadodé. Lat. Ticium compiuvium.

Comble en patte d'oye. Efpece d'Auvent à pans & à deux ou trois areftiers pour cou- vrir dans une Cour , un Puits , un Prelfoir , &c.

Comble entra pete', celui qui ayant une large bafe eft coupé pour en diminuer la hau- teur , & couvert d'une Terralle de plomb un peu élevée vers le milieu , ouil y a d'efpace en efpace des Trapes , qu'on levé pour donner du jour à quelque Corridor, ou pièces interpofées , qui feroient obfcures fans cette invention. Il y en a qui prétendent qu'il faut dire En:rape:^é au lieu d'Entrapetc, patce que le profil de cette foite de Cjwi/e , eft^ un Triipe:te. p. 5 H-

COMMLTN ; c'eft chez le Roy & les Princes , un corps de Baftiment avec Cuifines & Offices , l'on apprefte les viandes pour les Tables des Officiers , comme le grand Commun du I{o! à Verfailles , qui eft un grand Baftiment ilblé , double en fon pourtour avec une Cour quarrée, dans lequel logent quantité d'Officiers. Il eft du delleindeM» Manfart. p. 5^1-

COMPARTIMENT ; c'çft la difpofition de Figures régulières, formées de lignes droites ou courbes & parallèles , & diviféesavec fvmmetrie pour les Lambris, les Plafonds de plâ- tre, de ftuc, de bois. Sec. &c pour les Pavemens de pierre dure, de marbre, de inoIa'fque,&:c. Il y en a de grands , comme aux Dômes de S. Pierre du Vatican à Rome & de S. Loiiis des Invalides à P^ns , & de petits , comme ks Polygones, p. j } 5 . &:c,

COM-

D'ARCHITECTURE, &c. &7

■CoMPARTiMENs POLYGONES, ceux qui foiu formez de figurcs rcgulicrcs & rcpctees , qui peuvent eftre comprifes dans un cercle , comme les Conipartimcns quurrc:^ du Pan:heon , Jes Lofantes du Temple de la Paix , & de ceux du Soleil & de la Lune , raportez dans Palla- dio : les R^nds de l'Eglife de S. Pierre du Vatican les Ovales de S. Charles Alli Catinari : les Hexagones de S. André du Noviciat des PP. Jefuïtes à Monre-cavallo , & du Dôme de Sainre Marie de la Paix à Rome : les Oâo^ones du Val de grâce & de l' AlTbmption à Paris : & enfin les Ocîogones croife:^ de l'Eglife de Saint Charles des quatre Fontaines à Rome.

P/. ioi.p.U5-&345- Compartiment de riIes , fe dit de la diftribution régulière des R^/ë/ , Ifles &: Quartiers

d'une Ville, comme celles de Richelieu & de Verfailles. p. 55<>. Compartiment de tuiles ; c'eft l'arangement avec fîmmetrie de Twi/fi blanches, rou- ges & vernilTées pour la décoration des Couvertures des Combles, ibid. CoMPARTiMENS DE VITRES; ce font Ics différentes figures dont les Panneaux des Vitres blanches ou peintes , font compofez. p. 117. & 5 3 5.

CoMPARTiMENS DE PARTERRE; ce font Ics différentes pieccs , qui donnent la forme à uii Piir/f rrc dans un Jardin. P/. 65 A. p. 191. & 191.

COMPAS. Inftrument de Mathématique compofé de deux branches alTemblées par un de leurs bouts en charnière qui forment la tête du Compas. Il fert à prendre & donner des me- furesiSc à tracer des cercles, p. iij. & 51. Lat. Circïnus.

Compas d'Apareilleur , celui dont chaque branche de fer d'environ deux pieds de longueur , ell plate & droite avec une pointe , & qui fert aux ^pareillcurs 8c Tail- leurs de pierre , pour tracer les Epures 8c les Pierres. Il fert auffi à prendre les Angles gras & maigres, c'efl pourquoy on l'appelle communément Fdi<ffe-E<jiierre. PI. 66 A. p.i57.&i58.

Compas a pointes changeantes, celui dont l'une ou les deux po;«/fi fedéitiontent pour y en mettre d'autres, comme pointes à divifer , qui font les ordinaires, pow^f en porte crayon , pointe à tracer à l'encre , pointe en roulette pour marquer des lignes pondiiées > pointe à couper , pointes courbes , &c. p. 558.

Compas de division , celui qui par le moïen d'une vis tarodée de deux grolfeurs l'une plus déliée que l'autre & traverfant deux petits cilindres mobiles dans le milieu de fes bran- ches , s'ouvre & fe ferme tant & fi peu que l'on veut, pour (^myer une ligne en autant de partie; , qu'on fait faire de mouvemens à la vis. ibid.

Compas a quart de cercle, celui qui a une portion de Cerc/e attachée vers lemilietï d'une de fes jambes & concentrique à fa tête, l'autre jambe étant librement traverfée par cette portion de Ccrrlc , & s'y arrêtant aux endroits qu'on veut par le moïen d'une vis qui la ferre dellus. Cette forte de Compas , fert pour arrêter une meliire qu'on veut repérer plu- fieun; fois. ibid.

Compas courbe', celui qui a les deux branches coj^rèfi- l'une contre l'autre , & fert à pren- dre les mefures de tout corps rond ou cilindrique , comme d'une Boule , d'une Colonne ^ d'un Vafe, &c. & à y tracer des cercles, ibid.

CoMP. s DE REDUCTION , celui qui étant compofé de deux branches croifées & mou- vantes fur un centre fixe , forme quatre pointes ou jambes , dont les deux petites op- pofées aux deux plus grandes, fervent à réduire route mefure capable de la plus gran- de ouverture, à la moitié, au tiers, ou au quart félon la longueur pioporiionnée de ces jambes. Le Compas de B^iuciion uiiiverfel , eft différent en ce que le centre ou bouton qui en eft mobile , glille dans les rainures à jour des deux branches prelquc du haut en bas & s'arrêtant par une v!s , donne moïen de réduire fur toutes les fortes ■de proporrions marquées le long de chaque branche ; mais il n'ell pas fi feiu: que l'au- tre, parce que la moindre altération , foit courbure, ou émoullnre qui arrive aux jambes ou pointes du Compas , les divifions marquées Jcilus pour ûnectr le clou > ne fe trouvent plus juftes. ibid,

I 2. Ce.-;-

<^S EXPLICATION DES TERMES

Compas d'e'paisseor ou Double compas, celui qui eft fait de deux branches en S. ar- rérc'espar leiu: milieu , en forte qu'elles forment un 8. de chifre e'tant ferme'es , & un X. ctant ouvertes. Ce Compas fert à prendre de certaines épaifjeHrs , comme celle d'un Va(e qui auroit les bords plus épais que fon milieu , dont on conuoît ïcpatjfcur par l'eloigne- mcnt des deux pointes qui n'embialfent pas le Vafe. ibid.

Compas a trois branches, celui qui outre fes deux Zjr<zw/jf5 ordinaires , en a une troi- Hc'me attachée au milieu de la tête , dans laquelle elle a deux mouvemcns qui fervent à l'e'- Joigncr ou à l'approcher de tout feus des deux autres ^i-^/îc/rfi^, pour raporter fur un Plan, toutes fortes de Triangles , auifi que le Compas à quatre branches , toutes fortes de Quadri-- latcrcs incgulicrs. ib)d.

Compas a verge ou a trusquin > celui qui eft compofe' d'une Kr^f quarree , comme, celle d'un Trii/quin de Mcnuilîer , fur laquelle gliirent deux boëtes qui portent chacune une pointe & qu'on arrête l'on veut par le moïen d'une vis. Ce CowpiZj eft beaucoup plus, fcur pour toutes fortes d'opérations , que ceux à charnière , parce que fes pointes toujours parallèles, quelques éloignées qu'elles loicnt , ne font point fujettes à trembler, e'tant courtes. On peut faire de grands Cowpa; de cette forte avec de longues règles pour tracer les Epures des pièces de Trait, ibid.

Compas elliptique, celui qui a une verge comme le Cowp<2j- à Trufquin , une pointe à tracer à une de fes extremitez, & à l'autre deux boëtes arrêtées avis , que l'on peut éloi- gner ou approcher Tune de l'autre pour tracer l'Ovale plus ou moins alonge'e ; chacune de CCS deux boëtes a un pivot , qui entre jufte dans deux rainures ou couUllès qui fe coupenc a angle droit dans une croix qui fert de pied à ce Compas , & qu'il faut fixer & arrêter à l'en- droit où l'on veut tracer par les quatre pointes qui font aux extremitez. L'ad:ion de ces deux pivots dans leurs coulilTes , eft de changer continuellement la longueur de la verge du Compas , afin de tracer la Ligne Elliptique, ibid.

Compas de proportion, celui qui eft compofe de deux règles de cuivre , qui s'ouvrenr & fe ferment fur un centre & qui ont fur leurs faces , d'un côte' trois fortes de lignes tra- cées, i<^zsoiz ctWt àts Parties égales t pour la divifion des Lignes droites : celle des P/^z;;/ , pour la mefure&r la divifion des Surfaces: & celle des Po//^o«f/ , pour l'infcription des Fi- gures régulières dans le Cercle. De l'autre côte' font trois autres lignes , fçavoir celle des Cordes , pour la mefure , defcription Se divifion des Angles : celle des Solides , pour la me- lure Se la divifion des corps : & celle des Métaux , pour connoître la proportion de leur pe'- fanteur. Les Lignes d'une branche , re'poudent à celles de l'autre , & leurs ufages ont été expliquez par Henrion & Deshayes. tbid.

COiÛPASSER ; c'eft prendre des mefures & divifer des ligues en parties e'gales avec le Com- pas, pag. 555.

COMPOSITE. roye:z ORDRE COMPOSITE.

CONCAVE , fe dit de la fuperficie intérieure d'un corps orbiculaire , comme d'une Voûte fpherique , & c'eft ce que les Ouvriers nomment Creux , Courbé , ou Cambré, Pl.-\:pùg.j.8cz7,<).

CONCHOIDE. Efpece de ligne courbe , dont on fèrt pour tracer le contour de la Colon- ne, & qui a été inventée par Nicomede Géomètre de l'Antiquité, pag. 104. P/. 40. Fôyez Ligne conchoïde.

CONCLAVE ; c'eft par raport à l'ArchitecSure dans le Palais Pontifical du Vatican , une diftribution de quelques grandes Salles en Corridors & Cellules faites de planches avec un retranchement dans chacune pour les Conclavijies : Elles fervent de logement aux Car- dinaux pendant la Vacance du Saint Siège pour l'Election d'un Pape. La principale pièce du Conclave , eft la Chapelle Sixte, les Cardinaux s'aflemblent pour faire le Scrutin. Le mot de Conclave , vient de ce que les Cardinaux y font enfermez à la clef & feuremeat gardez.

?''.?• n 6- & 5 57- CONDUITE D'EAU j clt une fuice de Tuyaux pour conduire l'caii d'un lieu a un autre,

&ç[ui

D'ARCHITECTURE, 8cc. 69

& nui prend Ton nom de Ton diamètre; c'eft pourquoi on dit une Conduite de fer ou de plomb de hx , de douze , Je dix-hui: pouces , &c. fur tant de toifcs de longueur, p. 114. Toute Conduite d'eau elt appelle'e df Vùruve Canalis jiruciilis.

Conduite de plomb, celle qui elt faite de pi ufieurs Tuyaux de p/omt , moulez ou foudcz de lon<T & emboicez avec nœuds de foudure, ibid.

Conduite de îer, celle qui e(l faite de Tuyaux de /èr fondu par tronçons de trois pieds de lono- chacun. Ceux qu'on nomme à brtde , tiennentbout-à-boutpar leurs oreillons avec un cuir intcrpofc qu'on ferre avec des vis Se des écrous. Les Tuyaux à manchon , ont aurti trois pieds francs fans comprendre fix pouces à chaque bout d'emboitement l'un dans l'au- tre , par lequel ils s'encaftrent avec du maftic ou de la filafle.

Conduite de terre, ou de poterie, celle qui eft faite de Tuyaux de ferre ou de grais cuit , & dont les morceaux de trois à quatre pieds de long fur quatre à fix pouces de Jari;e au plus, s'encalhcnt les uns dans les autres, & font recouverts de maltic à leur jointure fur l'ourlet. Cette forte de Conduite eft la meilleure pour les bonnes eaux, parce qu'étant vernilTée par dedans, le limon ne s'y attache pas. C'eft ce que Vitruve nomme Tubt ftfiiies.

Conduite de tuyaux de bois, cellequieft faite ordinairement de Tiges de &o;V d'Aune ou d'Orme creufées de leur longueur , qui emboîtées les unes dans les autres , font recou- vertes de poix aux jointures , commeils'en voit à Chantilly ,& ailleurs.

CONE, du GrecJ<;o«o5, Pomme de pin; c'eft un corps dont le plan eft circulaire , &quifè termine en pointe. PL "[.p.].

CONFESSIONNAL; c'eft dans une EgUfe ou une Chapelle , un morceau de Menuifene , compofé d'un Siège, ouTiibuiul quelquefois fermé à jour, & couvert d'un Dôme ou Chapiteau , avec un Prie-Dieu de chaque côté pour la Confejjion auriculaire : le tout porté fur un Marche-pied. Les plus riches ConfeJJionnaux , font ornez d'Architedure & de Sculpture, p. ^41.

CONGE' ou NAISSANCE ; c'eft un adouciffement en portion de cercle , comme celui qui joint le Fuft à la Ceinture de la Colonne. On le nomme auiïi zJpophyge , qui en Grec figni- fîe fuïte , & Efcape , du Latin Scapui , le Tronc d'une Colonne. P/. 5 . p. 1 5.

CONOIDE. Corps qui ne diffère du Conc , qu'en ce que fa bafe eft une ellipfe.

CONSOLE , du mot ConfoLider ,• c'eft un ornement en faillie taillé fur la Clef d'une Arcade ,' & qui ailleurs fert à porter des petites Corniches, Figures, Buftes, Vafes, &c. P/. 5 7. p. 1 6-7. &c. Vitruve appelle les Confoles, ^ncones.

Console avec enroulemens , celle qui a des Volutes en haut & en bas. P/. 50. fag.

Consoles arase'es , celles dont les enroulemens afleurent les cotez , comme il s en voit fous le Porche de la Sorbonne. Ces Confoles^ font appellées par Vitruve , Prothy- rides , du Grec Tnyrion , une Porte , parce qu'elles fervent à la décoration des Portes^ p. 118. P/.47.

Console gravée, celle qui a des Glyphes ou Grav/irer. P/. 45.^.115.

Console plate, celle qui eft en manière de Mutule ou Corbeau , avec Glyphes & Goûtes, p. 188. P/. 84,

Console en encorbellement, £è dit de toute Co?j/ô/e , qui fert à porter les Meniane» & Balcons , & qui a des enroulemens , nervures & autres ornemens qui la font dif- férer du Corbeau , comme celles du Balcon du Palais Roial du côté du Jardin à Pa-* ris. f.88.

Console coude'e , celle dont le contour en ligne courbe , eft interrompu par quelque angle ou partie droite. P/. 65 D. p. ii 9.

Console renverse e ; toute Con/ô/f , dont le plus grand enroulement eft en bas & fert d'adouciffement dans les ornemens.

CoNSoLS RAMPANTE , ccUc qui fuit la pciite d'un Fronton pointu ou circulaire pour en.

j 5 fcûtenit

70 EXPLICATION DES TERMES

foûcenir les Corniches , comme au Portail latéral de l'Eglife de Saint Germain des prez & au grand Autel de Sanite Croix delà Bretounene à Pans.

Consoles adossées. Peat enroulement de Serrurerie en manière de doubles ConColes PI. 44 A. p. 117. ' *

Console en adoucissement. Voye^ Pilier butant en console.

CONSTRUCTION ; c'eft l'Art de bâtir par raport à la matière. Ce mot fi^nific auffî l'ou- vrage bau. La Sainte Chapelle de Pans elt un Bâtiment d'une hardie Conihuaioru

Construction de pièce de trait; c'eft le dëvclopement des lianes raloneées du Plan par raport au Profil d'une Pi^ce de Trait. p.i]6. &c. °

<:ONT(}UR ; c'efl: la ligne qui marque l'extrémité Se la forme d'un corps , comme le Cor" tour à une Coloime ou d'un Dôme. P/- 59.p. loi. & P/. 64 B. p. i 89,

CONTOURNER ; c'eft donner de la grâce & de l'art , à ce que l'on defline à la main, com- me aux Enroulemens, Rinceaux, &c. Et M al-contourner j c'eft deiliner hors de pro- portion , ou avec des jarrets, p. 91. * -

CONTRACTURE. Foye^ DIMINUTION.

CONTR'ALLEE. VbycK ALLEE.

CONTRASTER, àaLi.nn Co,trajïare, être à l'encontrc ; c'efl: en Archiredure éviter la répétition de chofcs pareilles pour plus grande variété , comme lorfqu'on mêle alternative- ment dans une Façade , des Frontons cintrez & triangulaires , ainlî que M. Manfart l'a pratiqué à la I lace étoirl'HôreJ de Vendôme à Pari'?, p. 154 & 159

CONTRE-BAS, & CONTRE-HAUT. Termes dont on fe fert dans l'Art de bâtir pour fignihcr du Haut en bas , & du Bas en haut ^ de quelque hauteur aue ce Toit, p I^a & 158. ■* t' i^*

CONTRE-BOUTER. Voyex ARCBOUTER.

CONTRE CHASSIS. Fiyex Châssis double.

CONTRE-COEUR , c'efl le fonds d'une Cheminée entre les Jambages & le Foyer Il doit être de brique ou de tuileau. Les Contrecccurs félon la Coutume de Paris Article 188. doi- vent avoir fix pouces de plus-épailfeur en talut en contre-haut. p. 1 58.

CoNTRE-cœuR DE FERj c'eft uue grande Plaq ede/frfondu, fouveiit ornée de feu Ipture en bas-rehef, laquelle fert non feulement pour conferver la maçonnerie à\i Contrecœur mais encore pour renvoyer la chaleur du feu. Pi 57. p. 167. Se PI. \s. p. 169. '

CONTREFICHES. Pièces dans une Ferme alTemblées avec le Poinçon & les Forces & en décharge dans les Pans de bois. PL 64 A. p^^. 187. C'eft ce que Vitruve appelle Capreoli. rr '"

CONTREFORTS ou EPERONS. Efpece de Piliers quarrez ou triangulaires conftruits au dedans d'un murdeQuay , oudeTerraflè , lorfque pour éviter la dépenfe, on ne le fait pas d'une épailTeur fuffifantc pour retenir la poullée des terres. On nomme aulh Contreforts, de grands Piliers bu tans qu'on érige après coup pour retenir un mur de face , ou un mur de clôture, qui boucle & menace ruine, p. 178. P/, 79. &p. 3 50. Ces Contreforts on Eperons * font appeliez par Vitruve ^^inierides Se Erijmx.

CONTREFRUIT Kye:^ FRUIT.

CONTRE-HACHER. Voyc^ Hacher a la plume.

CONTRE-HAUT. VbyeK CONTREBAS.

CONTRE-JAUGER. Tojf^ JAUGER.

CONTRE- JUMELLES ; ce font dans le milieu des ruilTeaux desRué's, les pavez quifc joignent deux d deux & font liaifon avec les Caniveaux & les Morces. Pl.ioz.p.i 49.

CONTREE ATTE. Tringle de bois mince Se large, qu'on attache en hauteur contre les Lattes entre les Chevroiii d'un Comble. Les Contretattes font ordinairement de la longueur des Lattci. pa^. 116.

CoNTRELATTz DE ïENTE. Bois fcndupar éclats miuccs pout les Tuiles. ibid.

Contre-

D'A 11 C H î T E C T U R E , &rc. yr

CoNTRELATTK DE SCIAGE, ccUc qui cft rcfenduë à la Scie &fertpour les Ardoifes. On l'appelle aufTi Ijffe K'//ff. p. iij-

CONTRELATTER ; c'eft Latur une Cloifon , ou un Pan de bois devant & derrière pour le recouvrir de plâtre. Kijvf^ LATTER.

CONTREMUR ; c'eft U plus épaiilcur d'un Mur mitoïen à proportion de ce qu'on y adof- fe. Le Couircmur félon la Contume de Paris Art. i88. doit avoir dans une Ecurie, 8.' pouces de plus-épailleur )ur<qucs fous la Mangeoire: 6. pouces pour Ic^ Contrecceurs deClicminëes : un pied pour les Fours & Forges, ou 6. pouces de ditlance, ce que les Ouvriers nomment Kndk ou Tour du chat : &: i. à 5 . pouces d'ifolement pour les Chaulles d' Aifance , ce que les mêmes Ouvriers appellent le Tour de la fouris. Le Contremur entre un Puits & une Folle d' Ailance , doit avoir 4. pieds d'épaillcur & cftre de moilon piqué , ma- çonné à chaux &: à ciment avec un corroy fuffifant de terre glaife. Le Contremur pour les Terres iedilfes , eft épais à proportion de leur exhaulïcment. On dit Contremurcr , pour fjire i:n Contremur. pa^. I7 5-

CONl REPOSFUR. FÔy^^ POSEUR.

CONTREivEl ABLE. ylyc:^ RETABLE.

<:ONTRF,SCARrE. /-oycK ESCARPE.

CONTRESPALIER. Voye^ ESPALIER. .

CONTRETERRASSE. Tojf^ TERRASSE. ,.,,,• r

CONTRETIRER ; c'eft prendre le trait d'un DelTein à travers un papier huile bien lec , ou à la vitre fur un papier blanc Et Contrcj^reuvn ; c'eit palier un DelTein fous une prcfie à imprimer , après l'avoir un peu moiiiUé avec une éponge , auflî bien que le papier blanc qui en doit recevoir l'imprelTion. p.î58.

CONTREVENTER ; c'eft mettre des pièces de bois obliquement pour contrebouter & pour empêcher le mouvement qui peuteftre caufé par la violence des vents, p. 144.

CONTREVENTS ou GUETTES. Pièces de bois pofées en décharge dans l'alTembla- ge des Dômes & des Pans de bois. Les petites Guettes s'appellent i^uetirons. IL 64 B,

pa^. 189.

Contrevents de croise'e. Grands Volets collez & emboîtez , de la hauteur des Croilees, qu'on met en dehors pour défendre du \ent & pour plus grande feureté. On les nomme aulîl Piiravents. p. 341. Lat. Prjetenta félon Vitruve.

CONVENT. Vbye:^ COUVENT.

CONVEXE, du Latin Co>iVfx;/j, courbé ou cintré. Ce mot fe dit du contour extérieur d'uu corps orhiculaire , comme de TEAtrados d'une Voûte fpherique. C'eft ce que les Ouvriers appellent Bnrribc cr Renfle. PI. t- p'Z^. j

COQUILLAGE. Aran^emcnt de diverfes Coquilles., dont on forme des Compartimens de Lambris, de Voûtes & de Pavé , & dont on fait des Mafques, Feftons , & autres or ne- mens pour en revêtir & décorer les Grotes , Portiques , Niches , & Baifuis de fontaine dans les lardins. p. 194. & 509.

COQUILLE , du Latin Cochlea , c'eft un ornement de fculpture imité des Conques marines, & qui le metauCù-de-four d'une Niche. PL 51. p. 147. On^^^cWcCoqmllesdonbles., cel- les qui ont deux ou trois lèvres , comme il s'en voit une de Michel-Ange à l'Efcalier du

Capitole. PL H-f- M7-

Coquille. Petit ornement qu'on taille fur le contour d'un Quart-de-rond. p. vi.

Coquille d'escalier; c'eft dans un Efcalier à vis de pierre , le delfous des marches qui tournent en limaçon & portent leur delardement. C'eft auffi dans un EJcaltcr de bois rond ou quatre , le delfous des marches delardées , lattées & ravalées de plâtre, p. 188. Se P/. 66 B. p. Z41.

Coquille. Les Ouvriers appellent généralement de ce nom , deux morceaux de métail pa- reils, forgez ou aboutis en relief pour eftre fondez enfemble, comme les deux moitiez d'une Boule, d'une Fleur de lis, & d'autres ornemens à deux paremens 6c ifolez.

COQUIl-

71 EXPLICATION DES TERMES

Cocy-'ILLE DE TROMPE. VoyCK TROMPE EN COQUILLE. COQLULLE DE FONTAINE. VbyeK BaSSIN EN COQLiILLE.

CORBEAU. Grodè Confolc , qui a plus de faillie que de hauteur , comme la dcrniert pierre d'une Jambe lous poutre , qui fert à fouiager la portée d'une poutre , ou à foutenir par encorbellement un Arc doubleau de Voutc , qui n'a pas des dollercrs de fonds , com- me à la grande Ecurie du Roy aux Thuilcnes , ballie par Philibert de Lorme. Il y en a en Confole, avec des canaux, & goûtes, & même des Aigles que Paufanias appelle -.^o«//f_ ^/^, comme il s'en voit au Portique de Septime Severe à Rome & au o-rand Sallon de Marly, ils portent des Balcons. />. 333. Vitruve nomme Mutuli , toutes les pierres qui portent en faillie.

Corbeau de fer. Morceau de /cr quatre , qui fcrt à porter les Sablières d'un Plancher, & qui dans un mur mitoïen , ne doit entrer qu'à mi-mur & eftre fcellé avec tuileaux & plâtre.

CORBEILLE. Morceau de Sculpture en forme de panier rempli de fleurs ou de fruits , qui fert en Architecture pour terminer quelque décoration , comme il s'en voit fur les PiUere de pierre de la clôture de l'Orangerie de Verfailles. Il fe fait aulfi de ces Corbeilles en Bas- relief, comme celles qui font au Portail du Val-de-graceaudelfusdesNiclics deS. Beuoiffc & de Sainte Scholaftique à Paris. Lat. Corbis,

CORDAGES. Voye^ CABLES.

CORDE DE L'ARC. VbyeK Ligne subtendante.

CORDEAU i c'eft une grolTe ficelle ou petite cor(/f, dont les Jardiniers fe fervent pour tracer des Ellipfes , planter d'alignement & maillet des Parterres en arreltant les deux bouts avec des piquets pour la bander. P/. "f. p. j.

CORDELIERE. Petitornement taillé en manière de fort/e fur les Baguettes. £». vi.

CORDERIE ; c'efl: dans un Arcenal de Marine , un grand Baftiment , comme une Galerie ,' l'on file & l'on forf/f les Cables pour les Navires, p. 318. Celle de Rochefort à l'em- bouchure de la Charante , balHe par M.Blondel, eft une des plus coufiderables. Vbye:^ (on Cours d'ArchitcClurc. 5. i'artic. Ch.i^.

CORDON. GrolTe moulure ronde au delTus du talutde l'Efcarpe & de la Contrefcarpe d'uo Pofic, d'unQuay, ou d'un Pont, pour marquer le Rez-de-chauiïeeau delFousdu mur d'apui. On appelle auffi Cerdou , toute moulure ronde au pied de la Lanterne d'un Dôme , de l'Attique d'un Comble, &c. PL6^B.p. i89.&i6o.

Cordon de sculpture. Moulure ronde en manière de Tore, qu'on employé dans les Corniches de dedans , & fur laquelle on taille des fleurs , des feuilles de chêne ou de laurier continues, ou par bouquets, & quelquefois tortillées d'un ruban. P/. 98.^.329. Lat. Coronarium opus.

Cordon de gazon ; c'efl; un Rond de ^.7:^0» de certaine largeur , qu'on employé dans les Comparti mens des Parterres de ga:^on , & de ceux qu'on nomme à l'^ngloijè, &mêmc pour fcrvir de bords aux Baflîns de Fontaine. P/. 65 A. p. 191. & 191.

CORINTHIEN. Foye:: ORBRE CORINTHIEN.

CORNES D'ABAQUE 5 ce font les encôgnurcs à pan coupé du Tailloir d'un Chapiteau de fculpture , qui fe trouvent pointues au Corinthien du Temple de Vefta à Rome. pag. 66. P/. 18. Lat, o^'/^^m//. Corne de bélier. Ornement qui fert de Volute dans un Chapiteau Ionique compofé^ comme il s'en voit dans la Cour de l'Hôtel des Invalides au Portail de l'Eglife de dedans. pag.X')2. PI. 89.

Corne d'abondance. Ornement de Sculpture qui reprefentcla Cornf de la Chèvre Amal- thée , d'où fortent des fruits , des fleurs, & des richefïès , comme on en voit à quelques Frontons de la grande Galerie du Louvre, p. z6i. PL 74. Lat. Cormicopia. Corne de beuï ou db vacHe, Trait de Maçoauerie, qui eft un demi-biais paffé. Pi,

CORNI,

D'ARCHITECTURE, &'c. 75

CORNICHE» du Latin Coro«/j , Couronnement; c'cft le troificfme membre de l'Eiuablc- xncnt, qui cft différent félon les cinq Ordres. Le mot de Cor«/f/?r , (c donne à toute faitlic orofilife qui couronne un corps, comme celle d'un Piédclbl , & on dit qu'elle cfl taiiUc^ lorfqu'ily adesorncmcns convenables fur fcs moulures. Pl.C. p. xi. xii.&c.

Corniche toscane , celle qui a le moins de moulures & cfl fans ornement. PL 6.

Corniche dorique, celle qm cil ornée de Mutules ou de Dcnticulcs. P/. ii. p. ji.ac

P/. II. p. 5 5- Corniche ionique, celle qui a quelquefois fcs moulures taillc'csd'orncmcus avec des Dcn- ticulcs, PL 19.^.47. Corniche corintienne, celle qui a le plus de Moulures , qui font fouvent taillées, &des

Modillons, & quelquefois même des Denticuies. P/. 19. p. 71. Corniche composite, celle qui a des Denticules, iès moulures taillées, & des canaux

fous fon plafond. PL 55.^.85. Corniche de couronnement, celle qui efl la dernière d'une Façade, qu'on nomme

Entablement y & fur laquelle pofe l'égout ouchefiicau d'unComblcp. ii. PL 4}. p. 318.

PL 98. &c. C'eft ce que Vitruve appelle , Extrcma fubgrimdatio. Corniche d'apartement. Toute faillie qui dans une Pièce d'c^parre'wfn^ fcrtàenfoû-

renir le Plafonds ou le Cintre, &àcouronner le Lambris de revêtement s'il y en a. II fc

feit de CCS Corniches fimples ou architravées , ou enfin de petits Entablemens ornez de fculp-

ture.p. 318. P/. 98. &c. Corniche architrave'e , celle qui efl confondue avec l'^^rchitrave , laFrifeenétant

fupprimée. Cette Corniche fe pratique rarement fur les Ordres, p. zi, 8c PL 5^.

M- 1^5- , ^

Corniche mutile'e, celledont la faillie efl retranchée & coupée au.droit du Larmier, ou réduite en Platebande, avec une Cymaife , commeauLambris de marbre du Pantheonà Rome. p. 3t.

Corniche en ckamfrain, celle qui efl la plus fïmplen'aiant point de moulures , com- me il s'en voit aux Couvents des Capucins, f. 518.

Corniche continue, celle qui dans fon étendue &fes retours, n'efl interrompue par au- cun corps & rentre dans elle même, comme celles du dedans & du dehors de S. Pierre a Rome. p. 90.

Corniche coupe'e ou interrompue, celle quinercgnc pas de fuite, mais efl /«ffrrow^«* dans fon cours par quelque corps, p. 1 59.5c 354.

Corniche circulaire, celle du dehors ou du dedans de la Tour d'un Dome.p. 60.

Corniche cintrée, celle qui dans fon élévation efl retournée en Arcade, comme à la Porte de l'Hôtel Roial des Invalides à Pans , ouenO;(/rc, comme à un Fronton cintré, f. 166. PL 57.&58.

Corniche rampante, celle d'un Fronton pointu, comme au Portail du Louvre, p. 105. & 3 11.

Corniche de placard, celle qui couronne la décoration d'une Porte ou d'une Croiféc de minuiferieoudemarbre. p. m. Se PL 99.)'. 359.

CoRNicHF volante. Toutc Co>v.vV/?t' de menuifcrie chamfrainée par derrière , qui fcrtpour couronner un Lambris, foûtenir un Plafonds de toile , & former les Cadres des Renfou- cemeiis deSofîtc.p, 547. •CORNIER. Foye:i Poteau cornieb.

CORNIERE. ^jyf:i NOUE.

-CORPS ou SOLIDE; c efl tout ce qui a longueur , largeur, & profondeur, & peut erre jTiefuré par ces trois dimenfions. IcCor pi régulier y cfl celui dont les faces oppoféesfoiic égales 5c parallèles , & les angles égaux : & le Corps irieiulicr , cil le contraire. PL t-

m- )•

Tome 11 j; CORPS

74 EXPLICATION DES TERMES

CORPS en tyfrchite£înre ,• c'eft route partie qui par fa faillie , excède le du Mur Se Ccxtdc ch.imp à quelque décoration ou ornement. Oii appelle Ccrpxd/f /&«(//, celui qui porte des le bas d'un Bâtiment avec cmpatemens & retraite. I-'l. 6i.p. ijj Sec. CoRrs PE LOGIS. Bâtiment accompli en Ici pour l'habitation. Le Simple , cftceluiqui n'enferme qu'une Pièce entr* fes Murs de face , & le Double , celui dont l'efpacc du dedaivs efl: partage par un Mur de refend, ouune Cloifon. Corps de Logis de devant , s'entend de celui qui elt fur la rue, & de dernere, de celui qui eft fur une Cour , ou fur un f^rdiu p. i8i.P;. ^5 A.&p. T84. P/. 65 B. •Corps de gart>e -, c'eft devant un grand Palais, un Logement au rez-de-chauffce pour Jes Soldats deftinez à la Garde duPruicc. Ce lieu doit être voutc de peur du feu & avoir une prande Cbcmine'e & des Couchettes pour les PaillafTes , comme ceux du Chdteau de Ver- lailles. p. 174. C0RP6 i>E î>oMPE ; c'eft la pnrtie du Tuyau d'nnc PoTKpp, qui eftflus lar^e eue le refle, & dans laquelle le Pifton agir pour élever l'eau par afpiration , ou la refouler par compreffion. On lanommeaufii5izr/7/cf. Lat. Modiolus. CORRIDOR, de l'Italien Corrid-'re^ Galerie; ceft une Allée entre un ou dcuTrangsde Chambres, pour les communiquer &: ies dégager , comme les Corr/tiory de l'Hôtel RoiaL des Invalides à Paris. PL 7^. p. 159. Corridor' it prend auflî dans Palladio Liv. z.Ch.^, pour une Balultrade ou Acoudoir. CORROY ; c'elt de la terre glaîfe bien paîtrie , dont on fait le fonds d'un Refervoir pour re- tenir l'eau. Ce mot fe dit aulfi de certaine épaiffcur de terre glaife entre le Contremur d'une Toile d'ai(ance& un Puits, pour empêcher qu'elle ne lecorron^pc. p. 145. •CORROY ER ; c'eft bien paltrir la chaux & le fable avec de l'eau pat le moïen du rabot, pour en faire du mortier. C'e(tauiïlpaîcrir& battre au pilon , delà terre glaife pour en faire un: Corroy. p. z i 4. Lat. ^^<^erare. Corroyer li fer 5 c'eli le battre à chaud pour le condeiifer& le rendre moins cafTanr. Ec Corroyer le Bois c'eft après l'avoir ébauché avec le fermoir , l'aplanir avec la var- lope. CORVEE; c'eft le tems que les Va (Taux d'un Seigneurfont obligez de lui donner fans fa- laire pour travailler à bcoiiftrudion ou aux réparations des Murs de fes Ville, Château, îour. Moulins banaux , Sec. Corvée palylique, eft celle que les Payfans font obligez de faire pour les entretiens & réparations des grands Chemins : &: c'eft ce que les Latins noni- mcnr Opfra veRigalis. Les Maçons appellent aufll Corvff, une réparation peu conlîdera- blc , comme une Refcdlion de Jambe étriere , une Reprife de Mur par fous- œuvre, Sic. On comprend encore fous le nom de Corvée , le travail des Ouvriers qui font oblioésdc ra- commoder fans lalaire leurs ouvrages pour malfaçon ou omiffion. On nomme enfin Cor- vée y le nombre de coups quedonnent des hommes qui enfoncent des pieux ou des pilotisN à la fonnctte fans fe repofer. Ce mot peut venir du bas Latin Ccrvjia ou O/rv^i^a, quifclon ' du Gange a la même lignification; ou bicndc Corp;, &de^f, vieux mot Gaulois qui fignifie travail de corps, p. 558. COSTES ; ce font fur le Fuft d'une Colonne cannelée, les Liftels qui en feparenries Canne- lures. P/. 1 8.P.45. &:c. Lat. Strix félon Vitruve. CosTES DE DOME; cc font dcs faillies qui excédent Ic de la coiivexité d'un Dowf & la par- tagent également en répondant à plom.baux Jambages de la Tour & terminant à laLan- tcn.e. Elles font ou fimples en manière de platebandcs, commeau Val-de-grace& à la. Sorbonne à Paris , ou ornées de moulures , comme à la plus-part des Dômes de Rome. Les unes & les auttes qui fe font de bois ou de brique , font couvertes de plomb ou de bronze quelquefois doré. PL 6^B.p. ri'). CosTES DE COUPE. SailUes qui fcpateut 11 Doïielle d'unc Voutc fpherique en partics ét^alcs t' elles fe font de pierre , comme aux Invalides : ou de ftuc, & font ornées de mou- Ujres avec rAYalemcns , & quelquefois enrichies de comparcimcns , le tout doré ou

pejpf

D'ARCHITECTURE, &c. 75

•peint de Mofaïque, comme dans la Coupe de S. Pierre à Ronac. /». ^44-

CosTES DE PIERRE OU DE MARBRE ; cc font daiis l'Iucruitation , les plus longs & étroits morceauK qui font beaucoup plus épais que les fimples Tranches, comme il pratique pour les Colonnes incrufte'cs. P/. 91.^. 505.

•COTE ; c'eft un des Pans d'une Superficie régulière ou irreguliere. Le Cô<e droit ou gauche d'un Baftiment fe doit entendre par raporc au Baftiment même^ & non pas à la peifonnc qui le regarde ; ainfi le Coté du Château de Vcrfailies , oùeft le grand Aparcemeut du Roy, eft le coté droit regardant ce Château du Jardin p. 184.

COTTER; c'eft eh Architcdure marquer par cof/cy ou chifres , lesmefurcs d'un Bâtiment fur le Dcfiein , & les pentes ou chutes d'un terrcinfur les Plans & les Profils, p. i^i.

COUCHE ; c'eft une pièce de bois couchcc à plat fous le pied d'une E caye , ou c'ic ve'e à plomb pour arrêter un E'trefillon , ou un E rançon, p. 144. Lat. Subjeâio.

Couche de ciment j c'eft une efpece d'enduit de chaux & de Ciwe«f, d'environ un demi- pouce d'épailfeur, qu'on raye & picote à fec avec le tranchant de la truelle , &: fur lequel on repaffe fucceflivement jufqu'à cinq ou fix autres enduits de la même manière , pour fai- re le Corroy d'un Canal d'Aqueduc, p. 114, Lat. Corium félon Vitruve.

Couche de couleur^ c'eft une imprcffion de Couleur à huile , ou à de'trempc. p. ai8.&c.

Couche de Ja^din^ c'eft dans un fardin potager, une efpece de Planche de fumier cou- verte de terreau , élevée d'environ deux pieds & large de quatre à cinq, pour y faire venir des légumes, des fleurs, &c. On appelle Co«c/3«yû«rdfi , cellesqui font creufees en terre pour les champignons, p. 199. Lat. Puivhius.

COUCHIS ; c'eft la Forme de fable d'environ un pied d'e'pais, qu'on met fur les madriers, d'un Pont de bois pour y aflcoir le Pavé. Il fe dit en Latin Statitmen , qui fignifie auffi toute Couche pour établir une Aire ou Pavement de quelque matière que ce foit. p. 551.

COUDE i c'eft un angle obtus dans la continuité d'un Mur de face ou mitoïen , confideré par dehors, & un pli, par dedans: & comme c'eft un défaut dans les Rues & Voyes publi- ques , l'Ordonnance veut qu'il foit fuppnmé autant que faire fepeut, pour les rendre d'alignement, p. 1 94^ Ces Coudes , font appeliez de Vitruve t^ncones.

Coude de conduite j c'eft dans le tournant d'une Co«d«/te de fèr, un gros bout de Tuyati de plomb coude & fondu d'une pièce , ou foudé de deux coquilles , pour racorder des Tuyaux à bride ou à manchon.

COUDE'E. Mefure annque pnfe depuis le Coude jufques à l'extrémité de la main. Les Auteurs ne fe trouvent point d'accord pour fa jufte longueur ; la plus ordinaire chez les Anciens , eftoit d'environ un pied & demi. p. 198. & j 5 9'. Vbye:^ les Noces de M. Perrault fur Vitruve , Se Philibert de Lormc Ltv. 5 . Ch. 1.

COUETTE. FoycK CRAPAUDINE.

COULER EN PLOMB; c'eftremplir de p/owAlesjointsdes Dalesdepierre&des Marches de perron à l'air , & fceller avec du piomb les Crampons de fer ou de bronze, /j. } 5 1 .

COULEURS. Ce mot s'entend de toutes les impreflions dont on peint les Baftimens. Les .plus ordinaires font, le Blanc de plufieurscfpeces , comn.e celui qu'on nomme (/«Grr- mcs , le Blanc 6z cerufe , le Blanc de plomb & le Blanc de Rouen. Le Bleu de cendre bleue , le 5/fM d'émail, & le £/>;< d'Inde. LiBron^e-, faite de cuivre moulu, rougeâtre, jaunâtre ouverdâtre. LcGm, faitdc bbnc&denoir. l.cJauntà'ociç. Marbre feint de diwet^ fe s couleurs. Le A/b» d'os de fumée, de charbon &c. Li Couleur d'olive. L'Or, qu'on employé de plufieurs fortes. Le I{oui^ebrun. Le Ftrddegns. Le ^trrf de montagne. Le Vert. , lurbois. Le /^fru/ide Venife. p.'zig. &c.

COULIS, riàrrt gâché clair , pour remplir les joints des pierres, & pour les ficher, p. 355.

COULISSE; c'eft toute pièce de bois à r.unureen manieredecai.al , qui fcrc pour arrefter les ais d'une CloiJoH , & pour faire mouvoir les feiiilkts d'une Décoration de Théâtre. p" ) 41. Lac. Canalis,

K X COUP

7(5 EXPLICATION DES TERMES

COUP DE CROCHET i c'cft une petite cavité, que les Maçons font avec un C»'(jfAf^, pour HégaG;er les Moulures de plâtre p. ij. '

COUPÉ ou COUPOLE, de l'Iraiien C«/Jo/a , qui fignifie le dehors d'un Dôme; c'cftla parne concave d'une Voûte fpherique , qu'on orne de Coinpartimcns quelquefois feparc's p^r des celtes, ou d'un grand fujct de Pointure à frefquc, comme la Co«Cf du Dôme de Parme, peinte par Antonie Correge , celle de S. André delà Vallc , peinte par Tean Lan- fraiic, &cel!cduVal-de grâce, peinte par M. Mignard Premier Peintre du Roi. Vitru- ve appelle roû/«j, hCuup, d'unDomc , qucquclques-unsprennentpour le Dôme même

CofpE. Morceau de fculpture en manière de Vafc moins haut que large avec un pied qui fert pour couronner quelque décoration, li y en a d'ovales avec un proiil cambré, que les Ita- liens appellent A'av/ff/.f.

Coui'E, (e dit encore de l'incliiiaifon desjoinrsdes vouiïbirs d'un Arc & des claveaux d'une Piaccbande, c'eft pourquoi on dit Donner plus ou moins de coupe , pour exprimer cette in- clinaifon. p. ZÎI.& 157.

CcL'PE DES PIERRES; c'cft l'Art qui cnfeignc la manictc dc tiaccr Ics ^/frrfj , enfortcqu'e- itant taillées d'après l'épure, appareillées, & mifesen place , elles forment quelque ou- vrage qui puiffe lublifter en l'air, comme une Voûte , une Trompe, &c. c'tll: pourquoi elle elt appellée V^nhiuâure des Voûtes ^ mais plus communément le Trait ù La Pl.66A.&:c. F- '■i'^'

Coupe de bastiment. Voyei PROFIL.

Coupe de fontaine. Efpece de petit Baïïîn fait d'une pièce de marbre ou de pierre, qui citant pofé fur un pied ou une tige dans le milieu dun grand BafTin , reçoit le jet ou la Gerbe d'eau qui retombe pour former une nape. Il fe voir de ces fortes de Cowpr/faites de Cuves de bains antiques de granit, comme celles des deux fo>;/d;>2fj de la Place Farnéfe à Rome. p. 3i7.Lat. Crater.

Coupe de bois i c'eft l'abatis qui fe fait du 5ow dans l'âge & la faifon qu'il convient, pour s'en fcrvir oùileft propre, p. m. ' *

COUPER. Terme qui a plufieurs lignifications dans l'Art de baftir. Couper une pierre c'eft en ofter trop de Ion lit ou de fon parement , en forte qu'elle ne peut pas fervirâ l'endroit ou elle eftoit deftmée. Couper le plâtre ; c'eft faire les moulures de plâtre à la mam & à 1 outil: & cette manière eft meilleure que de traîner le plâtre au calibre. Couper le bois c eft en Sculpture tailler des ornemens avec propreté. Ce mots'entend plutôt des ornemens que des Figures , ainfi on dit qu'un Sculpteur coupe le bais comme de la cire , pour fiçnifier qu'il évide& dégage bien les ornemens. p. }oo.

COUR; c'eft un elpace quadrilatère, rond ou d'autre figure , environné de murs ou de ba- ftimens , & pavé en tout ou en partie. Les Cours des Anciensfelon Vitruve > étoicnt de cinq elpeces , & avoient les mêmes noms que les Avant-logis , qui en faifoient auffi la dif- férence, p. 176. PI. 61. èc 71. p. 251. C'eft ce que le même Vitruve entend par C<iv4- adium^ ou Cavsdium.

Cour des cuisines ,celleou fon: les C«/y?«fi& Offices dans les Palais & les Hôtels PI 71 P- M7. •/ '

Cour des fumiers, celle qui fert pour la décharge des Ecuries, ihid.

COURANT DE COMBLE. Ce mot fe dit de la continuité d'un Comble dont la longueur

a pluiîeurs-fois la largeur , comme celui d'une Galerie. p. 165. & 185. COURBE. Efpece de Chevron cintré, qui s'allemble avec les Liernes & fert à peupler ub

Dôme. P/. 64B.P. 189.& iii.Lat. ^rcusjuccubus. Courbe de plafond. Pièce de bois, dont plufieurs forment les Cintres d'un P/aW au

dclPus d'une Cornidie dans une Pièce d'Apartement. p. 1 60. Courbe rampante ; c'eft le Limon d'un Efcalicr de bois à vis, bien dé<yauchi félon fa

chcrcher<iOTp4^;f,p. 188.P/. 64B.&P. 311. ^

COUR»

D'ARCHITECTURE, 5^<!. jj

COURBURE; c'cfl: l'inclinaifon d'une ligne en arc, comme celle du contour d'une Co- Jonne, d'un Dôme, &c. C'cft aulTilc revers d'une /r«///f dcChapiceau. ]?l. 28. ^. 67. & 100.

COURGE. Efpccc de Corbeau de pierre ou de fer, qui porte le Faux-manteau d'une an- cienne Cheminée, p. 551.

COURONNE. Ornement de fculprure. Voye^i Colonne triomphale & LARMIER.

Couronne de pieo; c'cd la tête d'un Pif«, qui eft quelquefois fret</c d'une frcttedefer, pour l'cmpéchtr de s'éclater fous la violence du mouton qui l'enfonce.

COURONNEMENT. Ccinot feditdetout ce qui termine une décoration d'Archite(n:urc comme d'une Corniche , d'un Fronton de couronnement ^ &c. p.iit, PI a, yb'ie^ AMORTISSEMENT. ^ •^^•''J'-

Couronnement de îer; c'eft un grand morceau de Serrurerie à jour, qui fert d'ornement au dclfus d'une Porte de clôture de Choeur d'Eglife , de Cour , ou de jardin. Hclt couî- pofé d'enroulement , dcfeiiillages, d'armes, chifres, devifcs , &c. Et par ce qu'il s'élè- ve en diminuant vers fon fommet, il elt au/fi appelle ^mortijfement. II fe voir à Verfaillc-; de très beaux ouvrages de cette efpece. P/. 44 A. p. 117.

Couronnement de voute; c'cft le plus haut de l'Extrados d'une Voiitei pris au vif de fa clef. PI. 66 A. p- 137. SC66B. pag. 141.

COURONNER; c'elt terminer un corps avec quelque AmortilTement ; ainfi on dit qu'une Table, ou qu'un Placard eft couronne-, lorfqu'il eft terminé par une Corniche: qu'un Membre ou qu'une Moulure eft couronnée-, lorfqu'elleaun Filet au delTus ; qu'une Niche elt aufli f o«yo««« , lorfqu'elle eft couverte d'un Chapiteau , &c. p. 159. & 318.

COURS; c'eft une grande Allée d'arbres avec Contr 'allées, plantée au dehors d'une Ville pour luyfervir d'Avenue, comme le Coitn de la I^cine ; ou de Promenoir fur les Ram- parts, comme /eCowrj delaPorte S. Antoine à Pans. Ces fortes d'Allées doivent eftre de niveau parfait, f.wj. &194. Vbye:^ RAMPART.

Cours d'assise,- c'eft un rang continu de pierres de niveau & de même hauteur dans toute la longueur d'une Façade , fans être interrompu par aucune ouverture. 0.23^.

Cours de plinthe; c'eft la continuité d'un P/z/jf/jc de pierre ou de plâtre dans les Murs de face, pour marquer la (èparation des Etages, p. 529. &3 37.

Cours de pannes; c'elt une fuite de plufieuxs Pannes bout-à- bout dans le Lonw-pan d'un Comble; P/. 64A. p-7Ç. 187. ^

COURTINE, du Latin Conwiî , un Rideau. Cemot fortenufage dans l'Architedure Mi- litaire, fe peut prendre dans la Ci vile, pour une des Façades d'un Bâtiment, comprife entre deux Pavillons. ^.257.

COUSSINET; c'eft la pierre qui couronne un Piédroit, dont Iclit de de/Tous eft de niveau, & celui de delFus en coupe , pour recevok la première retombée d'un Arc ou d'une Voûte. PL 66 k. f.ii,j. &c PL 66'è. p. 7.4^1.

Coussinet de chapiteau-, c'eft dans le Chapit€auloniç\nc , la Face de côtédes Volutes, qu'on nomme encore 5u/«jfrf 8c Orf/Z/i-r. Lat. P;//vt>)«^ , félon Vitruve. P/. 19. p 47 48 &P/.86. p. 293. ^'^''^ '

COUTURE ; c'cft la jonction de deux tables de plomb par un pli en manière de crochet plat au bord de chaque table, qui font en recouvrement l'une fur l'autre. Ces Co;hKr« fe font en travers , au lieu que les Ourlets fe font en hauteur, pag. 3 5 1,

COUVENT ou CONVENT, du Latin Conyenm -, Affemblée ; c'eft une grande Maifon feurement bâtie, qui confifteen Eglife, Cours, Chapirre , Refedoire, Cloître, Dor- toirs, Jardin , &c. des perfonnes confacrécs à Dieu, vivent fous une mêmcReale. Les Co/<vf«/x des Filles, différent de ceux des Hommes , en ce que le Choeur eft feparé del'Eglife, & qu'il y a des Parloirs grillez, pour n'avoir communication que par avec les gfns de dehors. Les Co/<Vf"/; font aulTi nommez jV/o;rj/?frff. p, jg. & 218. COUVERTURE, s'entend non feulement detoutce qui cou\re le Comble d'une Maifon,.

^ } comme-'

yt EXPLICATION DES TERMES

commeplomb, ardoife> mile, bardeau, &c. Lat- Tegmen: Mais du Comble même." Lar. Telium. p. ii', .

Couverture a claire voye , celle les tuiles font éloignées les unes des autres en ibrce qu'il en '?n re un tiersmoms que dans la L...vt r;,.)» ordinaire. Cette forte de (^ouver- ture, nefert que pour des Apentis ScMjga^ins d'Actclier, qui ne doivent pas fubfifter lonçj-tcms.

COUVREUR. Ce nom eft commua pour le Maître & les Compagnons qui employent la tuile & l'ardoi Ce aux Caavfrf/i rci des Bâti I' ens. Lat. Scii.duljriu^. p. 117.

COYAUX. Morceaux de bois qui portent lu rie bis des Chevrons , Scfur la faillie del'Enra- blcmcnr pour faaliter l'écoulement des eaux,& pour iornier l'avance de l'e^'out d'un Com- ble. P/. 64 A. p^i^. 187. Vi'ruvc les nomn.e Dt//^/^;.^,

COYER ; c'elt une pièce debcis qui pofee diagonalement dans l'Enrayeure d'un Comble s'allemble dans le pied du Poinçon & rc'pondlous l'Areftier. P/. 64 A. p. 187.

CRAMPONS. Morceaux de fer ou de bronze , à crochet ou à queue d'aronde, oui coulez en plomb lèrvcnc à retenir les pierres, & les marbres. Il s'en fait aulTi de cintrez & de cou- dez. Les ^rampons , font encore nommez c^^nj/n-. Les petits Crampons, ou Lramponets y fervent à teni r les Verroux & les Targettes fur leurs platines , ou à les attacher fur les Por- tes & Croifées de menuiferie. p. 150. & x\6. C'eft ce que Vitruve entend par le mot

Crapaudine. Morceau de fer ou de bronze creufe , qui recevant le Pivot d'une Porte ou de l'Arbre de quelque Machine, les fait tourner verticalement. On la nomme aurti Couette 8c Grenouille. Lat. Vulvulus. p 143.

CRAYE. Pierre tendre & blanche , dont on fe fert pour defliner , Se tracer au cordeau ou à Ja règle , & en certains Pays pour bâtir , comme en Champagne , Flandres , &c. Lar. Creta.

CRAYON; c'eft: un petit morceau de pierre ten<lieaiguife' en pointe pour delfiner. La Pierre de mine, e(t la plus propre pour l'Architcdure , parce que confervant fa pointe, elle fait les traits plus fins, & qu'on paflè proprement delFus à l'encre, & que m.éme elle peut s'effacer avec de la mie de pain ralfis : La meilleure qui vient d'Aiglcterre eltlaplus pe- fante, &doit avoir le grain clair & fin, &étie douce fous le canif; en forte qu'elle ne s'e'graine point quand on Taiguife. La tendre i'ert pour les élévations & les ornemcns , & celle qui clt un peu plus ferme, pour les Plans. Lç. Crayon noir, ou Pierre noire, fert aux Maçons , Cliarpenciers &c Menuifiers pour tracer , ainfi que la Craye , ou Pierre blanche. Le Crayon rouge, ou la Sanguine , nefert guéres dans les Deffeinsd'Architedure , que pour «iiftingucr fur un Plan les changemens ou augmentations qu'on y veut faire , ou pour mar- «juer fur une Elévation des cRofes qui ne peuvent être veués, étant fuppoiécs derrière d'autres, comme un Comble au travers d'un Fronton. Le Fufin, ou le Charbon de bois blanc, fert à profiler en grand fur le papier ou le carton, parce qu'il s'effàce avec le iinae ou la barbe d'une plume. Tous les rayons doireatétre tenus dans un lieu humide, parce qu'ils duicilfcnt à la chaleur, p. 558.

CRECHE; c'elt une cfpecc d'Eperon bordé d'un Fil de pieux, & rempli de maçonnerie devants: derrière les Avant- becs de la Pile d'un Pont de pierre. La Crahe d'aval, doit, ctre plus longue que celle d'amont , parce que l'eau dcgravoye davantage à la queue de la Pile. On appelle Crèche de pourtour , celle qui environne toute une Pile , & qui eft faiteen manière de Baftardeau avec un Fil de pieux à fix pieds de diftance, refcpez trois pieds au deiliis du lit de la Rivière, liernez , moifez & retenus avec des titans de fer fccllez au corpsde laPile, & remplis d'une forte maçonnerie de quartiers de pierre , pourempêchcr *]ue l'eau dégcavoye & déchauffc le Pilotis, comme il a été pratiqué avec beaucoup de précaution au Pont Roiai des Thuilerics, du dellein de M. Maufart Premier Architecte du Roi.

CREDENCE. Ce mot s'entcqd chez les Italiais , uon feulement du lieu l'on ferre ce qui

dé.

D'ARCHITECTURE, &rc. 79

dépend cîe la Table &duBufet, & que nous appel Ions Office -, mais du Bufet même pui^ jzi. Vûye:^ BUFET. '^ ^'

Credence D^AL'TELj c'cft dans Une Eglife à côtd d'un grand t^wre/ , une petitetable pour mettre ce qui de'pcnd du fervicede ViAutel. p. 541. Ldit. -^bacus.

CRENEAUX; ce font au haut des Murs & Tours des vieux Châteaux, des dentelures di- ftantes par intervalles égaux à leur largeur, qui leur fervent aujourd'hui pliitôt d'orne- ment que de de'fenfè. p. 314. C'efl: ce que Virruve appelle Pimice.

CREPIR,_duLatinCr;/p<ire, Frifer ; c'cft employer le plâtre ouïe mortier avec un bilay fans paHer la truelle par dclfus; ce qu'on appelle Fuire un Crcpi , que Vitruve uomivc c^roiatumopiis. p. 3^7.

CRESTE; c'eft le fommet d'une Bute, qu'on ôre quelquefois pour joiiird'une'belleveuë ou pour faire une Plateforme, p. 195. Lat. i_Jpcx. *

Crestes. Oii appelle ainfi les ciieillies ou areftieres déplâtre, dontonfcellc les Tuiles fai- ftiercs. p. 556.

CREVASSE, fe dit d'une fente ou d'un éclat, qui fe fait à un Enduit qui boufe 0 ni L.it. Kuna. •* f- iU-

CROCHETS DE CHESNEAU. Fers plats coudez & attachez fut les Entablemens, pour

retenir Ic^ Che hic aux à bord-, ouu h.ivctf". CRIPTO-PORl IQUE. Foye:^ CRYPTO PORTIQUE. CROISE'E. Ccn ot le ditaulfibien de L Baye d'une Fenêtre, que de la Menuiferie qui ea

porte les Chalfi s & Volets. On non.me Dcmt-croijee ^ celle qui n'a que la demi-lar^eur

fur une mer .e hauteur , commeonies faifoit ancieiiuement. paj.iif,. ^

Croise'e cintre'e ; c'eft uou feu!civ;cnt celle dont la Fermeture eït en plein cintre, ou en

anfe de panier i maisauffi celle de menuiferie. qui eft ctntrce par fon Plan pour' oarnir

quelque Baye dans une Tour ronde , comme les Lro//m d'un Dôme , ou d'une LaïKcrnc

P/.49 p. in- 'Se 158. Croisée partagée, celle qui elt à quatre, àfix, ou à huit jours, c'cft-à-dire recroifce

àautant de Panneaux de verre, p. 141. Croise'e d'egxise; c'eft le travers qui forme les deux bras d'une £?///? bâtie enCro/x t

135. &i50. ^ ^ ' '"

Croise'e d'ogives On appelle ainfi les Arcs ou Nervures qui prennent naiiïance des Branches à'Ogi\es & qui fe croijent diagonalement dans les Voûtes Gothiques, pag.

CROISER & RECROISER i c'eft partager une ouverture , ou Baye en plufîeurs Pan- neaux. C'cft auffi faire traverfer uneRuë, ou une Allée de Jardin, fur une aurre. pag. 308. ^ **

CROISILLONS; ce font des Meneaux de pierre faits de dales fort minces, dontonparta- geoi: anciennement la Baye d une Fenêtre, comme il s'en voit au vieux Louvre& à l'Hô- tel de Beauvilliers, quicltdudefTcin du Sieur le Muer. pag. 156.

Croisillons de moderne j ce font les nervures de pierre ,- qui feparent les Panneaux des Vitraux Gothiques. Cts Croifillons y fc font à prefent de fer dans les nouvelles Eulifes. ibid. °

Croisillons de châssis ; ce font les morceaux de petit bois croife^ , qui feparent les Carrcauxd*unC/;*i///jdeyerre. p. 141. &P/. 100. p. 341.

CROIX. Monument de pieté qui fe met dans les Cimetières, ou dans les Places publiques, & dans les Carrefours ouïe long des grands Chemins pour marquer les principales rou- tes: & qui ordinairement eft porté fur un Picdeftal ornécrArchitcdurc & de Sculpture. Les Croix du Chemin de S. Denis appellées Jl/onf-;ojyej , font des plus riches entre les Go^ thiques. La Croix fert aurti d'amortiflement aux failles des Bâtimens facrez PI 64.B p. i8f. & 151. * ^ '

Croix de S. Andke 3 c'cft en Charpenterie un aflcmblagc croifé diagonalement , qui-

fetJt

8o EXPLICATION DES TERMES

fcrtàcontreventcrlcFaideavecleSousfaifte d'un Comble, à garnir un Pan de bois > & a porter des cloches dans un Bc'froy. PL 64 B. p. 189. Lat. Crux decuffata. Croix greque et latine. VoycK Eglise ti-i croix greqoe et en croix la- tine. CRONE; c'efl fur le bord d'un Porc de Mer ou de Rivière, une Tour ronde & bafTc avec un Chapiteau comme celui d'un Moulin à vent , qui tourne fur un pivot & a un bec qui par le moyen d'une roue à tambour en dedans &; des cordages, fcrc à charo-çr & à décharger les Marchandifcs des Vaiilcaux ; c'clt dans ce lieu qu'on pcfc auflîles Ba- lots. p. 318.

CROSSETTES ; ce font les retours aux coins des Chambranles de Porte ou de Croifée, qu'on nomme aufll Oreillons, f. i86. FI. 83. Scamozzi les appelle du nom Italien Zanche. Crossettes de COUVERTURE; cc font des Plâtres de couverture à coflé desLucarncs oq Veucs failticres.

Crossettes, Voye:;. Claveau & Clef a crossettes.

CROUPE DE COMBLE; c'cft l'un des bouts d'un Comhle , qui eft forme de deux Are- /licrs tendintà un ou deux Poinçons. Et Demi-croupe y c'en eîl la moitié' , comme pour un Apentis. p. 186. PL 64 A. Lat. Tejluclo.

Croupe d'église, c'cft la partie arondie du Chevet d'une £ç///c confideré par le dehors , comme celle de Nôtre-Dame de Paris qui fait face au Pont de la Tournelle. Lat. z^bfis.

CRYPTO PORTIQL7E, s'entend d'un lieu fouterrain Se voûte , comme auffi de la déco- ration de l'encrée d'une Grote. Et félon Philibert de Lorme. Z/v. 4. pag.^i. c'eft un Arc pris par fous-œuvre dans un vieux mur & au defTous du Rez-de chauflee. Ce mot vient du Grec t\yy]^te y une Grote ou lieu fouterrain, & du Latin Porticus , un Porti- que./^. 551.

CU-DE-FOUR. Onnommeainfi une Voûte fpheriquc. Fôyex Voute spherique.

Cû-DE-FouR EN PENDENTIF; c'ell Une Voutc fpheriquc qui eft rachectée par quatreFour- clies ou Pendentifs i & qu'on nomme aufTî Pendentif de Vulencc , comme il s'en voit à l'Eglifc de S.>IicoUs du Chardonnet, & à celle du Noviciat des PP. Jefuïtes à Paris. p.r^i.

Cu-DE-FouR DE NICHE ; c'eft la fcrmcturc Cintrée d'uHc Niche , fur un plan circulaire. PI. 51. />. 147. & 151. Lat. Concha.

CU-DE-LAMPE. Efpccc de Pendentif qui tombe des nervures des Voûtes Gothiques , comme il s'en voit de pierre à la Voute de l'Egliie de Saint Euftache , & de bois doré à Ja Grande Chambre du Parlement de Paris. PL 66 h. p. 137. 545. & 547.

Cû-DE-LAMPE PAR ENCORBELLEMENT.. SailHc de picrrcs roudes par Icur plan qui portent co encorbellement la Recombce d'un Arc doubleau , d'une Tourelle , d'une Guérite, &c. com- Jtieils'en voit aux Demi-lunes du Pont neuf à Paris. Ce Cw-dc-/iîwpf fert auHî , quand il eft d'une feule pierre, à porter une Statue dans une Niche peu profonde, p. 149.

CU-DE-SAC; c'eft une petite Rue fans ilfuë. Lat. Fundula.

CUBE, ànGïtcKj<boSi déàjoiier; c'elt un Corps folide re(^angle compris par fîx furfa- cesquarréesSi égales. P/, f. p.).

Cube. Voyt:^ Pied & Toise cubes.

-CUEILLIE ; c'eft daplâttedrellé le long d'une rcgie, qui fert de repère pour lambriflTer, enduire de niveau & faire à plomb les Piédroits des Portes , des Croifécs & des Cheminées, p. 551.

CUISINE. Pièce du Département de la bouche, ordinairement au rez-de-chaulTéc & quel- quefois dans l'Etage fouterrain , laquelle a une cheminée en hotte, un four & un pota- ger pour aprcltcr les viandes. Dans les Palais il y a une On fine , qu'on appelle de la Jiûuche t pour la Table du Maître , 5c une du Commun pour les Demeftiques. p. 174. PL f>o. i-at. Chlnia.

CUISSE

D'ARCHITE. CTUR E, &c. ^t

CUISSE DE TRIGLYPHEi c'eftla code qui cft entre deux glyphes, «^ravûrcs ou canaux dzns IcTrl^lyphe. P/. ii. p. 51. c'efl: ce que Vitiuve nomme Fémur. *'

CUIVRE. Metaildoncon fe feit en Architedure pour faire des caraderes pour les Infcrip- tions, desornemens, des crampons, &c. Et pour couvrir par tables minces, les Coni bles. Les Anciens employoientleCK/vreaux mêmes ufages, & eftimoient le Corinthien le meilleur, p. 115. Lat. ^s Corinthiiini.

CULEE ou BUTE'E; c'clt lemaflifde pierre dure qui arcboute la pounée de la première & dernière Arche d;un Pont. On donne au/ÏÏ ce nom d la Palc'e de pieux qui retient ks tzt- res derrière ce maflif. Les Latins appellent 5«6/ffy, les C«/fe/. p. 145.

CctEE d'arc-boutant ; c'clt Un fort Pilier qui reçoit les Retoiibces d'un ^rc-hoti- td»t d Egiiie. p. 5 14.

CULIERE ; c'cft une pierre plate crcufc-c en rond ou en ovale de peu de profondeur avec unegoulette, qui reçoit l'eau d'un Tuyau de defccntc , & la conduit dansunRuilîeaudc Pave. p. 531.

CULOT. Petit ornement de fculpture en façon de Tigette, d'où fortent des Rinceaux de feuillages, qui fe taille de bas-relief dans les Frifes"& Grotefques, & qui fert de pctir. Cu-de-lampe pour porter quelque bijou dans un Cabinet, p. } 10.

.CUVE DE BAIN. Efpecede grand Vafe de pierre ou de marbre en forme de Baignoire ovale, avec des anneaux aux cotez tailles delà niéme pierre, qui fervoit ancieimement dans les Thermes ou Bains y comme il s'en voit aux Fontaines jaillilîàntes de la Place FarneTe & de la Vigne Montalte à Rome. p. 209. Lat. Labrum.

CUVETTE. Vailleau de plomb pour recevoir les eaux d'un Chefneau & les conduire dans le Tuyau de defcente. Il y a de ces Cuvettes de diverfes figures, comme de quarrees, de rondes, ou a pans avec cû-de-lampe. Les moindres font en entonnoir dans les Angles rentrans , & en hotte contre les Murs de face, pa?, 224. Lat. ^4rca félon Vitruve ^

CYLINDRE. Foyez CILINDRE. vuiuyc.

CYMAISE. VoyeK CIMAISE.

<:YZICENES j c'étoient chez les Grecs, les plus magnifiques Salles à manger, expofe'es au Septentrion, & fur les Jardins. Elles étoient ainfinomme'es de CiKique, Ville confi- derabîepourla magnificence defes Edifices, & fituec dans une Kle de la Propontide de même nom. Ces 0:iicenes e'toient chez ks Grecs, ce que les Tridinia, ou Cénacles .ctoieatchczlcs Romains, p. }38.

•pv Aïs. Compofition d'Archlteaure & de Sculpture de bronze, de fer, ou de bois qui AV lert a couvrir, & couronner un Autel, un Thrône , un Tribunal , une Chaire de Prédicateur, une Oeuvre d'Eglife, &:c. Ce Da,s fe faiten forme de Tente ou Pavillon, de Couronne fermée, de ConfolesadolTees , &c. On appelle Haut Dms , l'exhaufTemenc qui porte un Thione couvert d'un Dais, qu'on drefle pour le Roi dans une E-life ou dans une grande Salle, pour uiie Cérémonie publique. Ce Haut Dais dms le Parterre d'une Salle deBalet Si. de Comédie, eft un enfoncement ferme d'une Baluftrade. pa^e no Lat. Soiium. ' "^

^^,^P-. V ^"^"/"'" ' comme celles d'Arcueil ou de Liais, débitées par tranches de peu d epailleur, dont on couvre les Terrafles & Balcons , & dont on fait du Carreau. On nomme Dates a joints recouverts, celles qui étant feuillées avec uiie moulure dclfus eu manière d ourlet en recouvrement, fervent de couverture, comme il s'en voir fur le vieux Château de Saint Germain en Laye. On fe fcrt auffi ce Dales de pierre dure, pour faire les Tablettes de Calcon, & ks Cimaifcs des Coruickâ de dehcrs, qui por- Tome II, L . . > 1 Ç^^^^

8i EXPLICATION DUS TERMES

tentgbcis, goulettes&gargoiiillcs. Ce mot vient félon M. Ménage de l'Anglois Dealer portion, p. ; 51.

DAMES; ce font dans un Canal qu'on creufc , des Digues du terreinméme, qu'on laiiTe d'clpacc en cfpacc , pour faire entrer l'eau à difcret^ion , & empêcher qu'elle (^agne les Travailleurs. On nomme aufïï Darnes, certaines petites langues de terre couvertes de Jeur gazon, qu'on laillc dedidanccen diftance, pour fervir de Tcmoins dans la fouille des terres, afin d'en toifcr les Cubes. ;'. 558.

DARCE. Partie du Baflin d'un Port de Mer, feparée par une Digue, & bordée d'un QuaVf l'on tient à flot les Vaiffeau v defarmez , comme à Toulon.' Ou l'appelle auffi Chambre, on Durjine , de l'Italien D^rjcna , qui a la même fîgnification. pag. 307. & 557. Laf. Statio.

DARDS. Bouts de flèches, que les Anciens ont introduit,, comme fymboles de PAmour». parmi les Oves qui ont la forme du cœur. Il fe fait des Darc/j de fer, pour fervir de char- dons aux Grilles. Pi. te. p. 49.

DE', fe dit de tout corps quatre , comme dii Tronc on du d'un Pit'deftal. Il fe dit encore des petits Cubes de pierre dure , dans lesquels on fcellc les barreaux montatis des Berceaux & Cabinets de treillage , & les poteaux des Angars. p. 14. P/. 5. Lat. Tuimuf.

DEBITER; c'eftfcierde la pierre pour faire des Dales , ou du Carreau. C'eft auffi refen- dre du bois , & le couper de certaines longueurs pour les Aflemblages de Menaiferie. p, 2i2. Lat. Dijf.ndcre.

DEBLAY ; c'elt le tranfport des terres qu'on efl: oblige' de foiiiller , pour la conflruâion des? Murailles de revêtement d'un Rampart, ou d'une Terraflè^ p. 350.

DECALQUER. Foyn CALQUER.

DECASTILE, ce mot qui vient du Grec, fe dit d'une Ordonnance qui a dix Colonnes de front, p. 357.

DECHARGE. Petit lieu à côte' d'un Gardemeuble, d'une Garderobe , ou d'un Cabinet 1, pour y l'errer les vieux meubles & les moindres choies qui embarralferoient.

Décharge, fe ditauflî de la fervitudequi obligeun Propriétaire à. {oufftn la. Décharge des eaux de fon Voifin parun Egout , ou par une Goutiere. p. 3 3 z.

De'charc2 en Charpenterie ; c'eft une pièce de boispofe'e obliquement dans l'afTembJage d'un Pan de bois ou d'une Cloifon pour foulager la c/^izy^e. PL 64B. p. 189.

Décharge en Serrurerie; c'elt dans une Porte de fer, une groffe barre pofe'e obliquement en manière de Traverfe, pour entretaiir les barreaux & pour empêcher le Chaffis de for- tir de fon e'querre.

De'charge d'eau. Cemot eft commun à deux Tuyaux dans un Regard ou unBaiTîn de Fontaine, dont l'un avec foupape, fert à décharger ou à faire e'couler l'eau qui eit dans le fonds: & l'autre, quieftfoudc & au bord de ce Regard ou deceBaffin, fert à régler Ja fuperficie de l'eau à une certaine hauteur. Lat. Tnbulus. On appelle encore Décharge d'eau, le Bailinoùles eaux ferendent apre'sle jeu des Fontaines dans un Jardin, p. 198. Lat. Lacufculus.

DECHAUSSE'. Oh dit qu'un Baftiment efV dcchaulfc , lorfqu'il paroit de fes fondations dcgrade'es. On dit auffi qu'une Pile de Pont elt déchatijfce, lorfquc l'eau a dc'gravoye' fon riiotagc , n'y ayant plus de terre entre les pieux par le haut.

DE CINTRER; c'eft démonter un Cfwfre de Charpente, après qu'une Voutc ou un Arc cft b.indé , & que les VoufToks en font bien fichez & jointoyez.

DE'COMBRER ; c'eft enlever les gravois d'un Attelier ; c'eft auffi dégravoyer un Baftar- deau pour y mettre un corroyde glaife. On dit encore Decombrer une Carrière, pour en faire l'ouverture & la fouiller.

DECOMBRES; ce font les moindres matériaux de la démolition d'un Baftiment, qui ne font de nulle valeur , comme les menus plâtras, gravois, recoupes &c. & qu'on envoyé aux champs ponr affermir les Aires des Chemins, p. 350.

DE'»

D'ARCHITECTURE, ^cl $^

JDE'CORATEUR. Homme de deflein, intelligent en Architeflure , Sculpture, Perfpe- dive, & Mécanique, qui invente &: difpofe cîes ouvrages d'Architeclure feinte , comme des Arcs de Triomphe pourJes Entrées, des Feux de ioye& desllluminationspour les Feftes publiques, des Décorations pour les Balets , Comédies, Caroufels & autres fpe- dacles: & enfin des Maufolécs & Catafalques pour les Pompes funèbres, & qui par des Orncmens podiches mis à propos , augmente la riclieflTe de l'Arcluteflure elfcâiivc comme il fe pratique en Italie dans les Eglifes avec beaucoup d'entente & de magnificence' auxFeftesfolemnelles , & Canonizations de Saints. Le Sieur Eerain Defllnareu^ du Roy* reiiflîtavec fuccezdans toutes ces parties. La qualité de Dfcor<ïtf;<r clt necelTaire à un Ar- chitede. Lat. c_/irchiteftus Scenicus.

DE'CORATION. Ce mot fc dit en Architedurc de toute faillie & ornement, qui eftant mis à ^zo^os décorent le dehors & le dedans d'un Baftiment. Il fe dit auflî de tout orne- mentpoftichedonton embellit les Portes, Arcs de Triomphe , & Places pour les En- trées publiques , ic même de ceux qui fervent aux Pompes Funèbres & Catafalques. p. 171. & jio. '

Décoration de Jardin ; c'efU'ordonnance de toutes les pièces qui compofenc la rarie- d'un "jardin , & en rendent l'afpeâ: agréable, p. 1 90.

Décoration d'église, fe dit des orncmens pofliches, comme tableaux , étofes , vafes feftons, &c. qui font adaptés aux murs d'une Eglife avec tantd'intellioence , quel'Ar- chitedure n'en perd point fa forme, comme cela fe pratique en Italie aux Feftes folem-

' nelles. p. 310,

Décoration de the'atre,- c'eftrArchiteduredc pierre, comme les Anciens la prati- quoicnt dans leurs r/7farrf5, & dont Vitruve a laiiïedes préceptes: ou celle de Peinture avecperfpedivcs, dont on fe fert aujourd'huy, pour ^ffcorer la Scène d'un Théâtre, con- formément au fujetd'unfpedlacle. p. 38. VbycK SCENE.

DECOliVRIR i c'cft ôter la Co«Vfr/«rf d'une Maifon, pour en conferver à part les maté- riaux.

Découvrir le bois ; c'ell lui donner la première ébauche avec le fermoir , avant que de le raboter.

DEDALE. roye:i LABYRINTHE.

DE FENCE. On appelleainfi une Latte pendue au bout d'une corde , pour avertir les Palfans de s'éloigner d'une Maifon, Ton fait quelque réparation de Couverture ou de Ma- çonnerie.

DEGAGEMENT ; c'eft dansun Apartement un petit partage, ou un petit Efcalicr, par lequel on peut s'échjper fans repalTèr par les mêmes pièces, p. 1 80. & 140.

DEGAGER ; c'ell en Architedure ôter la confufion des ornemens dans la Décoration, ou faciliter le dégagemen dans les Apartemens , par les paflages &: les petits efcaliers. p<j^. 110.

DEGAUCHIR; c'eft drefierune pièce de Bois, ouïes paremcns d^une pierre; c'eft aufli racorder un talut avec une pente de terrein. p. x} j.

DE'GRADE'. On dit qu'un Bâtiment eft ^f^raJf, lorfque faute d'avoir entretenu fesCou- verrures, &d'y avoir fait d'autres réparations necelTaires, il eft devenu inhabitable. On ditau/Ti qu'un Mur eft dégradé, lorfque fon enduit ou aépiefttombé, & que fesmoi- lonsfont fans liaifon.

DEGRAVO\EMENT; c'eft l'efFet que fait l'eau courante , qui déchaufle & defacotc des Pilotis de leur terrein , parunboiiillonnement continuel: à quoi on remédie en faifanc une Crèche au tour du Pilotage. On dit auffi Degra\oyer.

DEGRE' ; c'eft la 90. partie d'un Quart- de-cercle, divifécn trois cens foixante. p. 149.

Degré'. Voye^ MARCHE. '^ '

DEGROSSIR; c'eft faire la première ébauche d'un bloc de pierre ou de marbre pour l'é- *iuarr*i , ou pour y taillci de la fculpiure. p. 3 5 8. Lat. Deformare,

t a. DE-

84 EXPLICATION DES TERMES

DE'JETTER. On dit que de la Meiiuiferie fe dc/ette , lors qu'étant faire d'un bois qui n'jL pas e(k- employé fec, les panneaux s'ouvrent , fe cambrent , &: forcent de leurs cmboitu- resôc rainures, p. 541.

DE'LARDER ; c'cft en Maçonnerie piquer avec la pointe du marteau le lit d'une Pierre , Se déaiaigrir ce qui en doit être pofé en recouvrement; c'cft auffi couper obliouement le ^ellous d'une Marche de pierre; c'clt pourquoi on dit qu'elle porte fon dcUrdcman. Dé- Idïdcr en Charpenterie ; c'eft rabattre en chamfriin les Arcfbcs d'une pièce de bois , com- me quand on taille l'Areftier delà Croupe d'un Comble, &: Icdcflbus des Marches d'un Efcalierdebois, pour en ravaler la Coquille, pa^. 188. ScP/. 66 B. pj^. 141. Lat. Obli- <ji(ar£,

DE LIAISON. FoyeK LIAISON.

DELIT. Mettre en délit une pierre •■, c'eft lapoferfurle côté &: hors de fon Ut de Carrière, celt-à-due ae-iitcnfaremen: ■, ce qui elt une mal-façon. Lorfqu'on bande un Arc ou une Plate-bande, onpolc les Vouflbirs &. Claveaux c/f'/Vr c«yo/Hf , c'cft-àrdire le Ut dufensdes Joints montans. pdg. 138.

DELITER UNE PIERRE,- c'eft en couper d'après une moye fuivantfon lit ^ &quclquei. fois elle fe delne d'elle-même. p. 10 5 .

DExMAlGRIR ou AMAIGRIR; c'clt couper d'une pierre à un joint de lit ou de coupe : Et Dcm.ugrir en Charpenterie ; c'cft diminuer un tenon , & tailler une pièce de bois en angle aigu. p. 358.

DE'MAIGRISSEMENT ; c'eft le côté d'une pierre, ou d'une pièce de bois dcmaigri,

DEMI-EOSSE. Voye:^ BOSSE.

DEMI CERCLE ; c'eft lamoitiéde la circonférence d'un Cercle, qui a pour bafe le dia- mètre. On l'appelle auffi iffw/ryc/e, du Grec EmikykJ-os, c'eft-à-dire Demi-cercle. Fl.-\, p.). &i4i.

Demi-cercle. Fhyez RAPORTEUR.

DEMI LUNE. On appelle ainfi un Bâtiment dont le plan eft un enfoncement circulaire ea manière d' Amphithéâtre, pour gagner de la place au devant, comme le Collège Mazar rin, &la Placedes ViétoiresàPans. Ilfevoiten Italie plufieurs Vignes de cette difpoli- tion pour terminer plus agréablement le principal alped: du Jardin , comme la Vi'^neLu- doviliàRome. On appelle aulTi Df»:/-li<nf , une Place en demi-cercle devant l'entrée d'ua Château on au bout d'un Jardin, entourée d'arbres ou de treillage, ou de murs de clô- ture , ou faite en terralfe. P/. 65A. pag. i>)ï. 100. &311.

Demi-lune, d'eau, Efpece d'Amphithéâtre circulaire, orné de Pilaftres , de Niches Renfoncemensruftiqucs avec des Fontaines en napes , ou des Statues Hydrauliques, com- me à Monte-dragone à Frcfcati prés de Rome.

DEMI-METOPE. Tojf^ METOPE.

DEMOLIR; c'eft abbatre un Bâtiment pour mal- façon, changement ou caducité. Ce qui

, fe doit faire avec foin pour en conferverles matériaux qui peuvent refervir , & que l'on rangea: entoife avec ordre, p. 113. Lat Diruerc.

DEMOLITION ; c'eft la pierre , le plâtras ouïe moilon , qui provient d'un Bâtiment qu'on adtmoli. p. 114. & II 3.

DEMONTER ; c'eft en Charpenterie défaire avec foin un Comble , ou tout autre ouvrage^ fou pour le refaire, ou pour en conferverles bois dans un Magazin, pour les faire reler- Tir. On dit aulli Démonter uneGruë, un Cintre > un Echafaut & toute autre maclùuc. f.a43. Lat. Di:jungcre.

DENTICULES. Ornemens dans une Corniche taillez en manière de denrx. Elles font affe- ctées à l'Ordre Ionique, & le membre quarré far lequel on les taille , fe nomme le Denti- cule. p.]. PI. il. p. 31.&C. Lat. Denticulus.

Denticules en guillochis , celles qui font faites d'une petite Platebande continue, & qui rctournenc d'équcrrc pai en haut & par eu bas , comme i\ s'en voit à Ja Cor- ■^ aicho:

D'ARCHITECTURE, &:c. 85

niche Ionique He la Nef de l'Eolife des PP. Mathurins à Paris. DEPARTEMENT. Ce mot fignifioit autre-fois la diftribution d'un Plan, mais il ffdic aujourd'hui d'une quautitc' de pièces deftiuécs à un même ufâge dans une grande Mailon , comme le D.^ur/fwojt de la bouche , le Dfpdrff»;f«/desDomeft:iques , IcDcpartcmoiîdcs Ecuries, &c. DE PENSE. Pièce dn De'parrement de la bouche, l'on ferre les provifions de chaque jour> & les refles des viandes, p. 174. P/. 6o.L!Lt.Celldpcnaria.

DE'ROBEMENT. Foyex Tracer par e'quarrisse.ment.

DE'SAFLEUR-ER. yiye^ AFLEURER.

DESCENTE. Voûte rampante qui couvre une Rampe d'Efcalier, comme la Dr^'cfn/f d'une Cave. Ce mot fe ditauflide laRampe mtmederËfcalier.p. ij^.Pt. 60. ôc 66 B. p. 141. Lac. Fornixdeclivis.

Descente biaise, celle qui efl: de côte' dans un mur , & dont les Piédroits de l'entrc'e , ne font pas d'e'qucrre avec le Mur de face. FI. 66B. p. 141.

Descente d'experts; c'eft la Vifite que des Experts font des ouvrages , pourexaminer félon la Coutume locale , s'ils font conformes aux devis & marchez , & en condamner les mal-faconspar leuriaport , dont la minute doit être fignc'e fur les lieux fuivant l'Ordon- nance.' Il fait des Dejcentcs en pre'fence de Juge , s'il en eftainfi ordonné par Juftice. p. }}i.

Descente. Foyez Tuyau de descente.

DESSEIN-, c'eft la repréfentation geometralé ou perfpedive fur le papier , de ce que l'on a projette. Préface. Lzt. Diagramma.

Dessein au trait, celui qui eftimc/ au crayon , ou à l'encre) fans aucune ombre. P/. A. p. iij & PI. C. p. XI. Lat. Delineatio.

Dessein lave', celui les ombres font marquées avec le biftre ou l'encre de la Chine, Se qui eft fini & termine avec le foin & la propreté qu'il demande, p. 358.

Dessein arreste', celui qui eft cotte pour l'exécution , & fur lequel a été fait le marché figné de l'Entrepreneur , & du Bourgeois.

DESSINATEUR; c'eft en Architeâ:ùre , celni qui dejjnfe , & met au net les Plans, Profils & Elévations des Bâtimens , fur des mefures prifes ou données. On appelle auflî DeJJina- teur , celui qui fait des ornemcns pour diverfes fortes d'ouvrages, p. i6i.

DESSUS-DE-PORTE, fe dit de tout Lambris , Cadre, Bas-relief, &c. qui fert de revête- ment au c/fj^/zj d'une Corniche de placard. P/. 63 B.p. 185.&P/, loo./j. 541. Cette partie qui dans Vitruve fe trouve unie en manière de Table d'attente , eft appellée par cet Auteur, Corona plana.

DETAIL; c'eft dans un Devis le dénombrement exaél des matériaux, &façonsd'un Bâti- ment: Celtaurtl dans les mefures, celui des parties cottées. p. 131.

DE TREMPE. Couleur employée à l'eau & à la cole , dont on imprime , & peint dans lés Bâtimens. p. 118. & ii<). Lzz. (^quariaPiBiira.

DETREMPER LA CHAUX ; c'eft la délayer avec de l'eau, & le rabot dans un petit Baf- fin , d'où elle coule enluite dans une fofle en terre , pour y être confervée avec du iâble par- deffus. p. 114. Lat. Cakem diluere.

DEVANTURE ; c'eft le devant d'un Siège d'Aifance de pierre ou de plâtre > d'une Mangeoi- re d'Ecurie, d'un Apui , &c.p. 311.

Devantures. Plâtres de Couverture qui fe mettent au devant des Souches de Chemi- née , pour racorder les Tuiles ou Ardoifes , 2c au haut des Tours contre les murs.

DE VELOPEMENT. Faire leDévelopement d'une pièce de Trait ; c'eft fe fervir des lignes de l'Epure, pour enlever les difFerens panneaux, p. 236.

De'velopement de DESSEIN; c'elt la reprcfcntation de toutes les faces > profils, & par- ties dul>f//c/nd'un Bâtiment, p. 187. Lat. Explicatw.

L j, DE-

S(î EXPLICATION Dn<; TERMES

^^""J^^ ;.''=^ ^^'°" '" Charpcnriers, le fens incliné d'un corps , comme d'un poteau pofe obliquement dans un Pan de bois , ou d'une autre pièce de bois m ife en place du côté de la courbure , comme une Force de Comble. Ce mot fiamfie auffi particulièrement le gauche d une pièce de bois, c'elt pourquoi les Charpentiers piquent, ou marquent une pièce fuivant ion Devers , pour mettre en dedans le côté deverjc. O.iditaudi Deyerler pour pencher ou inchr.er •/ '

^^^^.'' '■'^'^ /." "mémoire gênerai des quantitez , qualitez, & façons des matériaux d'uu Bâtiment, fait fur des dclleins coctez , & expliqué en détail, avec des prix à la fin de chaque elpece d ouvrage par toife ou par tâche , fur lequel un Entrepreneur marchande. & convient avec le Bourgeois d'exécuter l'ouvrage , moyennant une certaine fomme c'eft pourquoi orfque cet ouvrage c(t fait , on l'examme pour voir s'il elt conforme au Devis avant que de (atishire au parfait payement. Il arrive allez fouventque le Devis, eft fait & propofe par le Bourgeois a plufieurs Ouvriers, pourenavoir meilleure compofition, par le rabais qu'ils en tout l'un fur l'autre ; mais quoique le DfVu , foitnccelTaire pour voir clair dans 1 exécution d'un Bâtiment , aufli le trop grand rabais eft caufe des mal façons . <]ue les Ouvriers font pour fefauver ou trouver leur compte. Il y a encore des Devw parti culiers, pour les ouvrages de Chaipcntene, Menuiferie, Serrurerie Sccp. 189.& lor Lat. Dcjcïipùo. > t y

DEVISE; c'eft un ornement de fculpture en bas-relief., compofé de fiaures & de paroles & fervant d'attribut, comme la Devt/e du Roi, dont le corps eft"un Soleil, & l'âme* Née pluribus impar. p. 98. & 547. Lat. Symbolum.

DEVOYER; c'eft détourner de fon aplomb un Tuyau de cheminée, ou de defcente , ou une Chauife d' Aifance. C'eft aulE mettre une ligne , un tenon , ou toute autre chofe hors derequcrrcdefonplan.P/. 55.P. 159.& iCo.Lni. Obli^uare.

DIAGONALE. VbyeK Ligne diagonale.

DIAMETRE ; c'tft la ligne droite qui pallknt par le centre d'un Cercle , termine à la circon fcrence , & le coupe en deux parties égales. C'eft aufll la largeur d'un corps rond , prifc par le milieu <k fon plan, comme d'un Ballln , d'un Dom'e , icc. Se Demi- Diamètre oxx F^yon, cen eft la moitié. Ce mot eft fait du Grec c//a, entre & wf/ro« , mefure PI tf j. 100. PL 59. &c. / 1 1'

Diamètre DE Colonne, celui qui eft pris au delTusdelaBafe, & d'où fe tire le Module pour mdurcr les autres parties d'une Colonne. On appelle Dmmetre du Renflement , celui qui le prend au tiers d'en bas du Fuit : Et Dumetre de la Diminution , celui qui Te mefure au plus hautdcceFuft. p loo.&c.P/, 5», 5:c. ^

DIASTYLE, du Grec Diaftjiios, Entre- Colonne ; c'eft félon Vitruve, l'efpace de trois Dia- mètres , ou de fix Modules entre deux Colonnes, p. 9.

DIGLYPHE du CrccDi^lyphos, qui a deux gravures ; c'eft un Triglyphe imparfait, ou une Confole ou Corbeau , qui a deux gravures oh canaux ronds, oucnanglet, comme les Conloles de i Liuablcmcnt de couronnement de Vignole. P/. 45 . p. 1 1 2 .

DIGUE- c'eft un maiïif de tene ou de pierre, bordé de pieux, & fondé dans l'eau pour loutenir une Berge a une certaine hauteur, ou pour empêcher les inondations. Ce mot vient du Grec Teichos y un Mur: ou félon M. Ménage, du Flamand D/7c , une Levée, parcequ'il y en a quantité dans les Païs-bas.^ . 245. & 548.

DIMENSION Mefure qui regarde la longueur , la largeur , ou la profondeur d'un corps. On dit conhderer un Bâtiment dans toutes fes Dimcnfions. p. 5 5 5

DIMINUTION eu CONTRACTURE; c'eft le retrecinTement d'une Colonne , quifefait ordinairement depuis le tiers jufqu'auhautdelbn Fuft.p. 100. PL 39. &p. l'oz.P/. 40. Lat. C'o>i/rjif///r--z, félon Vitruve.

DIPTERE. Foyc-ï TEMPLE.

DISPOSITION ; c'eft l'arangement des parties d'un Edifice par raporr au tour cnfemble. C elt aulTi l'accommodement du plant & des oruemciis d'un Jardin avec fon terrcin , lorf- •<l u u preicnte une belle fccne. Fréjace, PIS«

D'A R C H T T E C T U R E, &c: gy

DISTRIBUTION DE PLAN ; c'elt la dmfion des pièces qui compofent le P/u,, (l'on BalH- menc , 8c qui font fituées & proporcionnées à leurs ufages. p. 172. &c. c'eft ce que Vitruvc

Distribution d'ornemens; cVlt l'efpacement égal des nry,emo,s & ficrures pareilles Se reperces dans quelque parue d'Architedture, comme dans la Fnfe D-rique , la D//?nZ.«- tion des Trigiyphes & Métopes : dans la Gorniche Corinthienne , celle des Modil- lons, &c.

Distribution d'eau ; c'ell le partage qui fc fait de l'eau d'un Rcfervoir par une ou plu- fieurs loupapes dans un Regard , pour l'envoyer à diverks Fontan^es. p. 198. Lat. .Jv,v^ parnno. ' ■'''

DITRIGLYPHE j c'eft l'efpace de deux Triglyphes fur un Entre-colonne Dm, que p. 168 Pi. 74. •' ^

DOIGT. Ancienne mefure Romaine faifant neuf lignes du Pouce de Roi. ;'. 3 59.

DO VIE; c'eft un Comble de figure (pheriqiie, om fert à couvrir le milieu d'une Croifée d Eglile, & quelquefois unSalon, unVefiibule, &c. D,.;^if s'entend chez les Iraliens , dune Eg, ,1e Cathédrale, comme le Do;nf de Milan , deFIorence, &ic. Cemotvientdu Latin Domus, Maifon , ou félon Vo/Hus & du Cange, duGrecDowa, Toit. P/. 64 B p. 189.1^1. & 255.?/. 70. Lar. Tholus, félon Vitruve.

DoME SURBAISSE-, celui doiit le contour eft beaucoup au defTous du demi cercle , com- me le Domc de Sainte Sophie à Confhntinople, qui a efté bafti fous l'Empereur fu- it mien par Anthemius de Traies , & Ifidore Milefien célèbres Architedles. p. zl^.. P/. ^7. '^ ^

DoME surmonte', celui qui eft formé en demi-fpheroïde à-caufedefa grande élévation ,. ahn qu 11 paroide a la veue de figure fphenque qui cft la plus parfaite , comme font la plus- part des Dômes , entre iefquels celui de S. Pierre de Rome , doit palier pour le plus grand . & le mieux proportionné. r h »

DoMi A PANS, celui dont le Plan eftodogone par dedans & par dehors, comme ceux des tgiiles de Notre-Dame du Peuple & delà Paix à Rome : ou feulement odo^one par de- hors , comme le DowfdeS. Louïsdes PP. jefuïtesà Paris, p. 151.

DoME DE TREILLAGE , s'cntcnd de la couverture d'un Pavillon ou Salon de Treillaçre dont le plan elt rond , quarréou àpans , & leconrour ordinairement circulaire , comme Tams 'l^ammauxdansleLabyrmchedeVerfailles.p. 197. Lat. Tholus perj^w

DONJON ; c'eft un petit Pavillon ordinairement de charpente , élevé au de/fus du Com- bJe d une Mai ion , pour y prendre l'air & jouïr de quelque belle veuë. C'cftaulfidans les anciens Châteaux, une Tourelle en manière de Guérite ou Echauguette , fur une grofle Tour , comme le Dorjon du Château de Vincennes. PL 7}. p 159. Lat. Spe-

^?,^ff ^ ' c'eft appliquer de l'or en feuilles au dedans ou au dehors des E'difices pour les en- richir. On Dor. avec de 1 or mat ou bruni fur plufieurs couches de couleurs a huile ou à détrempe, les dedans, & avec de l'.r à l'huile , les dehors, comme le plomb des Côtes

Un.?"'"' ^f ?°"/^^^"'^' Campanes, Enfaiftemens&Amornfremens^es Combles, & les ouvrages de fer & de bronze, p. 119. DORIQUE. Foyc^ ORDRE DORIQUE.

^^^r^iu.^eft "^f ^^^'7 '' i'"/.^.'r ' ^°"^ ^"^^^'^'^ °a ""''^^ ' ""^ Frife ou un ChafTis de Zn, T.ft^- f? u,"^'"' 't ^o"^""'' ' ^ ^"' ^^" ^^ battement aux Vcntaux. Quand un T^o.rr ^'^'"'''''S^' ^lP^""cau qui le remplit, fe nomme r.;;p.„... , zi^

DOR-

88 EXPLICATION DES TERMES

DORTOIR ; c'eft dans un Couvent, un Corps ou Aile de Baftiment , qui comprend a»-

tanc les Cellules, que le Coridor qui les dégage, p. 334. & 551. Lac, Dormito-

rium. DOS-D'ASNE. Ce mot fe dit de tout corps, qui a deux furfaces inclinées qui terminent à

une ligne, comme un Faux-comble. Lat. r._^)miLdtus. DOSSE. Groiîe planche , dont ou fe lert pour ccnafauder, voûter &c.j>. 244. Lat. A/^ffr/f/,

feloM Virruve. DossE-FLACHE ; c'eft la première planche qui Te levé d'un arbre , quandonl'équarrit, &

l'écorce paroitd'un côré.p. m. DOSSERET. Petit Jambage au parpain d'un mur , qui fait le Piédroit d'une Porte ou d'une

Croifée. C'ell aulll une cfpece de Pilaltre , d'où un Arc doubleau prend naillance de fonds.

p. 119. & P/. 51. p. 145. Lat. Orthoflata. DossERET, ou DOSSIER DE CHEMINEE; c'eft un petit cxhaufTement au dclTus d'un Muf

de pignon ou de face avec ailes , pour retenir une Souche de Cheminée. PI. 6\ A.

^185. DOSSIER; c'eft la partie d'un ouvrage de Menuiferie, contre laquelle on x'dt^ojUê, comme

aux Formes de Chœur, Chaires de Prédicateur , Bancs , Oeuvres d'Eglife , &c. C'eft

auffila partie qui fcrc de fonds àunBufet. Pi. 99. p. 559. DOUBLEAU, Vbyc\ Arc doubleau. DOUBLEAUX. Les Charpentiers appellent ainfi les fortes Solives des Planchers, comme

celles qui portent les Chevétres. FI. 55.^. 159. DOUCINE. Moulure concave par le haut & convexe par le bas, qui fert ordinairement

de Cimaife à une Corniche délicate. On l'appelle au/Ti Gueule droite , &■ lorf-

qu'elle fait l'effet contraire, Gueule renverfée. p. ij. PI. A. Se ii.p. 35. iScc. Lat. Cyma-

tium. DOUELLE, du Latin Do/mw , un tonneau; c'eftleparement intérieur d'une Voûte , &Ia

partie courbe du dedans d'un Voufloir. La Do«e//f s'appelle au/Ii/«/mc/oy.P/. 66 A.p. x^j.

,8cPl. 66 h. p. 141. DRESSER ; c'eft élever à.plomb quelque corps, comme une Colonne, unObelifque, une

Statue" , (Sec. Drefjer d'alignement ^ c'eft lever un mur au cordeau. Drefj'cr de niveau ; c'eft

aplanir le terrein d'un Parterre , ou d'une Allée de Jardin. Dreffer une pierre ; c'eft l'équar-

rir, 6c rendre fes paremens & fes faces oppofées parallèles. Drejjer enCharpenterie-, c'eft

rringlcr au cordeau une pièce de bois pour l'équarrir. Dreffer en Moimjerie c'eft ébaucher

ôc aplanir le bois. Et DreJJer une Palijjade de fardm c'eft la tondre avec le croilTant. p. 1 1 5,

131. &c.

E.

Îl" BAUCHE; c'eft !a première forme, qu'on donne à une pierre , à un marbre, écc. dé- > grollls fuivant un modclle ou profil. C'eft aufli un petit Modelle de cire ,ou de terre , heurté groîlierement avec l'ébauchoir , pour le mettre enfemble avant que de le terminer. Ce mot vient de l'Italien Sbo:^^o , qui fîgnifie la même cnofe. EBAUCHER; c'cà en Sculpture j faire l'ctrz.vc/^f d'un Chapiteau , d'un Vafe, d'une Figure, &c. En T.z/7/e t^ep/frrf ; C'eft dreflTer àpansune Bafe , une Colonne, &c. avant que de les arondir. EnCharpenterie; c"eft après qu'une pièce de bois efttringlée au cordeau , ou tra- cée fuivant une cherche , la dreifer avec la coignée , ou la fcie , avant que de la laver à la bcfaigué. Et en Menuiferie ■;> c'cftdrefTcr le'boisavecle fermoir, avant que de l'aplanir avec la varlope./^. 164.

E'BOU.

D'ARCHITECTURE, Sic. S,

•EBOITZINER ; c'cft ofter d'une pierre , ou d'un moilow , le Bouxin., ou tendre Se les moyes, & l'atteindre avec h ponite du marteau jufqu'au vif. p. 557.

-E CAILLES. Petits orncmens qui fe taillent fur les moulures rondes en manière d'eVa/7/« de poifi'on couche'es les unes fur les autres. On fait auflî des Couvertures d'Ardojfe en rcj//- /<•, comme au Dôme de la Sorbonne : ou de pierre avec des écailles taillées def- fus , comme à un des Clochers de Nôtre-Dame de Chartres, p. 555. Lat. Sauam-

E'cAiLtES ou Eclats de marbre; ce font les recoupes de marbre t dont on fait delà poudre de (tue. p. 550. Lat. Cimenta marmorea.

ECHAFAUDAGE-, c'elt l'Aflemblage des pièces neceflaircs pour dreffer des £c/!<i/ifm & s'echafauder.h^t, Tabuiatio.

ECHAFAUT- Efpece de Plancher fait de dofles porte'cs fur des tréteaux ou fur des bali- veaux & boulins fcelle's dans les murs , ou e'trefillionne's dans les bayes des Façades pour travailler feureraent. Les moindres qui font retenus par des cordes , fe nom ment Echa- fatittvolaits. On appelle auffi £c&j/jz<? , tout Amphiteatre, qui ferc à voir quelque fpeâ:a- cle, comme une h,ntre'e publique , unCarouzel, &c. Ce mot vient de l'Italien Catafal- coy quialamêmefignification. p. 144.. La première forte d'£r/7(z/d«f, fe dit en Latin Id- buUtiirriy 8c l'^LUtie Thcatrum.

XCHALAS. Morceaux de cœur dechefiie refendus quarre'ment par e'clats d'environ un poH- ce de gros Se planés ou rabote's , qu'on navre quand ils ne font pas droits. Ils'enfaitde dilFerentes longr.euts: ceux de quatre pieds & demi, fervent pour les Contrefpaliers & Hayes d'apui, & ceux de huit à neuf pieds ou de douze , &c.pour les Treillages, p. 197. Lar. Pedamen.

E'CH ANTILLON. Mcfure conforme à l'ufage & aux Ordonnances pour les uieces de bois à baftir, la Brique, la Tuile, l'Ardoife, le Carreau, le Pavé, &c. dont I Etalon ou mc- fure originale, eft confervée dans un Hôtel de Ville , oudans une Jurifdiction.^. lit. &: 115. Lat. ExenipLir. "•Echantillon. Voye^. Bois et Pierre d'échantillon & PUREAU. ■E CHAPE E-, c'eft une largeur ou cfpace fuffifant pour faciliter le tournant des Charroiî dans une Allée, une Remife, &c. & pour le palfage d'une Ecurie derrière les chevaux. p. 176. Ce mot fe dit auifi d'une hauteur fuffifante pour pafler facilement au deflbus de la Rampe d'un Efcalier, pour defcendre dans une Cave. Fl.é^B.p. 189. Lat. Diverti- cul um.

•ECHARPE; c'eft dans les M.Khincs , une pièce de bois avancée au dehors , eft attachée une poulie qui fait l'effet d'une demi-chevre, pourenlever un médiocre fardeau. Et c'eft •en Maçonnerie, une «fpece de cordage pour retenir & conduire un fardeau en le moB- tant. On dit aufll Echarper, pour haler&chablerunepiecedebois.p. 245. Voyez CA- BLES.

E'cHARPE. royez CEINTURE.

E CHASSES. Règles de bois mincesen manière de lattes , dont les Ouvriers Ce fervent pour jauger les hauteurs & les retombées des Voullbirs , & les hauteurs des pierres en gênerai. p. z}8.

E CHASSES d'e'chapaut. Grandes Pcrchcs de bout , nomméesaufn5d/;vej«x, quilices& ei.técs les unes fur les autres , fervent à cchaf'auder à plufieurs étages , pour ériger les Murs, faire les Ravalemens ôc les Regratemens. p. 144.

ECHAUDOIR. Lieu pavé aurez-de-chauflée , 011 les Bouchers font cuire dans de grandes chaudières, les abatis de leurs viandes, p. 518.

E'CHELIER ou R.'^NCHER^ c'eft une longue picce de bois traverfVc de petits £cMon;^ ap- pelles i^nck/ , qu'on pofe à plomb pour u..fcendrc dans une Carrière, & en arc-boutaut pour monter à un Engin, Grue, Gruau, &c.

X'CHELLE. Ligne qu'on met au bas des Defleins poui ks mçfurer, & qui fc divife en ionie lu M ' * par-

5>o EXPLICATION DES TERMES

parties égales qu'on appelle Dfçrf;:; qui ont valeur de Modules , Toifes, Pieds, Pouces s Cannes, BralFes, Palmes, &c. chacune defquelles mefures , fe fubdivife en moindres parties fur la première portion , comme le Module en parties , laToifeen pieds , lefied tn pouces, le Pouce en lignes , la Canne en palmes, le Palme en onces, Siainfi des au- tres. On appelle E'ckellc de reduBion , celle qui fer c pour rec/w. Vf de petit en grand , ou de grand en petit, un Deiïein, P/. ^.p. ii.&c.

Echelle de front; c'cft en Perfpedive, une divifîon départies égales fur la Ligne ho- rizontale , pareille à celle de la Ligne de terre: & Echelle f tuante ; c'eft unedivjlîon dir parties ii.cgales fur une ligne de côté depuis laLigne de terre jufqu'au Pouit de veuë. Ces £V/?e/;>rfc peuvent divifer en Toifes , Pieds, Pouces, &c.

ECHELLE. Ce mot fc dit d'un Efcalier roide& difficile à monter , à caufe de la tr opérande hauteur de fcs marches, & de leur peu de giron.

Echelle sainte; c'cft à Roiri^ prés S. Jean de Latran , un Portique qui prefèntc cinq Ar- cades de front avec trois Rampes , dont celle du milieu , clt faite de quelques degrez de la Ivlaifon de Caïphc, d'où Nôtre Seigneur fut transféré chez Pilatc ; ces degrez fonc recouverts d'autres de marbre au nombre de vingt huit pour les conferver.

F.?- ^ 57-

ECHIFRE ou PARPAIN D'E'CHIFRE. Mur rampant par le haut, qui porte les Mar- ches d'un Efcalier, & fur lequel on pofe la Rampe de pierre , de bois, ou de fer. Il eft ainfi nommé, parce que pour pofcr les marches, on lescfez/relelong decemur. PL 6} B.p. 185. Vitruve appelle les jEc/>//m& Limons, Scapifcalarum.

E'cHiïRE DE BOIS. Alfcmblagc triangulaire, compofé d'un patin , de deux noyaux, d'un ou de plufieurs potelets y avec Limon ,, Apui &.baluftres tournés ou faits à la main. PL 64. B.p. 189.

ECHINE, du Grec Echinoi, la roqu3 d'une Châtaigne; c'eft dans un Quart dc-rond taillé, la coque qui renferme l'Ovc. On appelle auiîî £cfc/«e , le Quart-de-rond même. PL A. p.iij.P/. 6. p. 17.&.C.

ECHO, fe dit en Architeâ:urc , de l'effet que font certaines Voûtes de figure elliptique ou parabolique, en redoublant le fon par la repercution de la voix, comme dans quelques Eglifcs Gothiques, entre lefquellcs celle de Milan, palfe pour une des plus harmonieu- fes. p. 345.

E CHOPE, petite Boutique de menuiferie ou de ménuë charpente, garnie de maçonnerie:, & adofiée contre un mur, quelquefois avec une petite chambre au delTus. " Ce mot fé- lon M. Ménage , vient de V Anglais Se hop ^ quialamême fignification.p. 541. Lat. Tj- hcrnuU.

E'CLAIRCIR. Terme dejardinage, qui fignifie arracher des plantes parmi d'autres, ou cou- per desbois, qui étant trop toufus, ne peuvent profiter, p. 3 58.

ECLATS; ce font cous les morceaux de bois, qu'on enlevé avec la coignéc ouïe fcimoir s en dégroflilfant & ébauchant une pièce de bois. Lat. t^jjuU.

E'CLUSE, du mot Latin Excladere , empêcher, fe dit généralement de tous les Ouvrages de maçonnerie & de charpcnterie, qu'on fait pour foûtenir & pour élever les eaux : Ainfï^ les Digues qu'on conftruit dans les Rivières, pour les empêcher de fuivre leur pente na. turc!le,.ou pour les détourner, s'appellent des Eclujes en plufieurs Pays,- toutefois ce terme fignifie plus particulièrement un efpacc de Canal enfermé entre deux Portes , l'une fuperieurc, que les Ouvriers nommtni Porte de tèie -, & l'autre inférieure , qu'ils nom- ment Porte de mouille^ fervant dans les Navigations artificielles, à conferver l'eau , &à- rendre le paffage des Bateaux également aifé en montant & en defcendant, à la diffé- rence des Pertuis, qui n'étant que de fimples ouvertures laiffécs dans une Digue , fer- mées par des Aiguilles appuyées fur une Btife, ou par des Vannes , perdent beaucoup d'eau & rendent le paffage difficile en montant & dangereux en defcendant, p. x43.Lar. ChomUc

E'cLe-

D'ARCHITECTURE, 5l'(r.

E'cLOSE A TAMBOUR, celle qui s'emplit & fe Yuidc par le moyen de deax Canaux vouiez, creufez dans les Joiiillieres des Portes , dont l'cntréequi e(l peu au deilus de chacune, s'ou- vre & fe ferme par le moyen d'une Vanne à coulifTe , comme celles du Canal de Bria- rc. ibid.

Ecluse a vanmes , celle qui s'emplit & fe vuide par le moyen de f^M«fî à coulifTe, prati- que'es dans l' AiTemblage même des Portes, comme celles de Strasbourg & de Meaux. ibid.

Ecluse en e'peron , celle dont les Portes à deux ventaux , fe joignent en Eperot , Avant-bec du côté d'amont l'eau, comme toutes celles raportéesci-deflus. ibid.

Ecluse ciuarre'e, celle dont les Portes d'un feul ventail, Ce krmcntquiur émeut j com- me les Edufes de la Rivière de Seine à Nogent & à Pont , & celles de la Rivière d'Ourquc-. ibid.

"E'COlNCjON, c'eft dans le Piédroit d'une Porte ou d'une Croife'e, la pierre qui fait l'en- côcrnure de l'Embrafure & quieft jointe avec le Laijci , quand le Piédroit ne fait pas par-r pain. PI. 51. p. 145-

E'COLES; c'elt par raport à l'Architedurc, un Bâtiment compofe' de grandes Salles , l'on enfeigne publiquement les Sciences. Les Ecola étoient célèbres chez les Anciens , comme celles d'Athènes en Grèce , & deMecénas àRome. On donne aujourd'hui ce nom aux lieux, l'on enfeigne le Droit, la Médecine, la Chirurgie, &c. & aux Acadé- mies, le Roi entretient des jeunes gens pour apprendre la Marine & l'Art Militaire.

E'COPERCHE. Pièce de bois avec une poulie, qu'on ajoute au bec d'une Gruif ou d'un En- gin, pourlui donner plus de volée, p. 145.

E'CORCIER ; c'eft prés d'un Moulin à tan , un Bâtiment qui fert de Magazin pour les EcoT' cf; de chcfne. p. 518.

ECORNURE. Voyez E'PAUFRURE.

ECOUTES. On appelle ainfî les Tribunes à jaloufies dans les Ecoles publiques , oùfc tiennent les perfonnes qui ne veulent pas être veuës pendant les Ades. VbyeK Lan- terne.

ECURIE; c'eft un Bâtiment en longueur au rez-de-chaulTée d'une Cour , dont l'Aire pour la place des chevaux , qu'on fepare ordinairement par des poteaux Se perches , eit un peu élevée & en pente, & pavée comme le refte de r£c;«n'f. LaMangeoire& le Râtelier , occupent la longueur , & les plus belles font voûtées. On comprend aufîî fous le nom d'E- curie, les loge m et ts des Ecuyers, Pages, Gens délivrée , & autres OîBciers & Artifans neceftaires aux Equipages. Celles du Roi à Verfailles, font les plus magnifiques , &dtt delTeindeM.Manfart.p. i-j6.Pl. ei.Scji.p. 1 ^j.L:xt. Equiie.

EcL'RiE SIMPLE, ccllc qui n'a qu'un rang de chevaux, comme V Ecurie, qui eftfousia grandeGalerie du Louvre, & celle qui elt à côté des Thuileries , dont la Voûte furbaiflce, êft remarquable par la propreté de fonapareil , & qui a été bâtie par Philibert de Lorme. p.iy6.PL6i.

E'cuRiE DOUBLE, cclle quï cft àdeuxrangs dechevaux avecunpalTageaumilieu , ouavec deux paffages les chevaux étant têre-à-tête, & éclairez fur la croupe , comme la Petite Ecurie du Roi à Verfailles , qui elt difpofée de ces deux manières, ibidem».

EDIFICE, fe dit pour Bâtiment ; maison ne s'en devroitfervir, quepourfignifier les lieux d'habitation, parce que ce mot dérive du Latin ^yf^ic^, Maifon.p. 171. &c.

EGLISE, du Grec El^lilejia, Aircmbice; c'eft chez les Chrétiens, le lieu deftine' pour le Service divin : & par raport à l'Architeifture, c'eft un grand VailTcau en longueur , avec Nef, Chœur, Bas-côtez, Chapelles, Clocher, &c. On appelle Eglije Poutijicalc, celle du Pa- pe, comme S. Pierre de Rome: Patriarchale; ccWeoù i\ y a. un Patriarche , comme Saine Marcde Venife : Afe;rcpi?/;Va/V.f , celle il y a un Archevêque : Cathédrale, celleoùilva vn Evcquc : Collégiale, celle qui eft dedcrvie par des Chanoines : P.nroijjiule, celle il y a du fonts, &eit titliervicpar uuCuré : & Cvnvintuclle^çdk d'un Mouaiterc.p. 244. &c.

M 4 Ecti-

^2 EXPLICATION DES TERMES

Eglise simple, ccllcc]ui n'aquelaNefSi leChœur , comme la Sainte Chapelle de Paris,.

&laplurpart de celles des Couvents de Filles, p. 550. Kglise a bas-côtez, celle qui a un rang de Portiques en manière de Galeries voute'es, avec Chapelles en Ton pourtour , comme entre les Gorliiques ou Modernes , celle de Saint Medcric , & parmi les nouvelles, celle de Saint Roch à Paris, ikid.

Eglise a doubles bas-côtez, celle qui a en Ion pourtour deux rangs de Galeries avec Chapelles , comme celles de Nôtre-Dame &: de S. Eullache à Paris, iôid.

Eglise en croix greque, celle dont la longueur de la Cro//f> , cft égale à celle de la Nef, comme VEgliJe du dehors des Invalides à Paris: Elle eftainfi nommée tant parce qu'elle a la figure de la Croix des Grecs , que parce que la plufpart de leurs Eîltjes , fe trouvent bâ- ties de cette manière, p. 165.

Eglise en croix latine, celle dont la Nef eft plus longue que hCroifce , commeS.. Pierre de Rome & la plufpart des £^/;/f.f Gothiques. P/. e9.jp. 151. & 165.

Eglise en rotonde, celle dont le Plan, ell d'un cercle parlait, à l'imitation duPan- theon à Rome, comme r£g//yf de S.Bernard à Termini , faite d'un des Pavillons ronds des Thermes deDiocletien , &. à Pans celle des Religieures de l'AfTomption rue S. Hono- re', dudeifein de M. Errard Peintre du Roi. p. iic.&P/. 67. p. 147.

E'gljse souterraine, celle qui au dellous d'une autre, eft beaucoup plus baiïe que le rez- de-chaufle'e , comme à Nôtre-Dame de Chartres. Ou appelle Bajje EgtijC , celle qui eft fous uneautre, Scaurez-dc-chaulTce, comme à la Sainte Chapelle de Pans. Les Italiens nom-- ment Gro/re , \tsEglifes joùterr aines. Voyei Grotes.

E'GOUT , ce mot fe dit de l'extrémité du bas d'un Comble, faite des dernières tuiles ou ar- doifes, qui fairllent au de-là de la Corniche, pour jetter les eaux loin du Mur de face, p. 186. & 519. C'eftcequieft fignifié dans Vitruvepar£xfrewd5«i'^rMK^aho.

E'gout, fe dit encore du paffage , par s'écoulent les immondices. Cet E^out, eft quel- quefois une. fervitude dans la maifon d'un particuUer, parce que les eaux de fon voifin, y ont leur paflage. Lat. Sentina. ^jyf.^ CLOAQUE.

ELAGUER i c'eft avec une ferpe, couper le iuperflu des branches d'un Arbre, potirlui donner de la grâce , ou pour le faire profiter, p. 1 94»

E'LEGIR i c'eft en Menuifcne, poufTer à la main un panneau, une moulure , un compara timent, une languette , &c. dans une pièce de bois. p. 541,

ELEVATION 5 c'eft la reprefentation de la façade d'un Bâtiment, qu'on nomme Or/00- graphte, quand elle eft Geometrale, c'eft dire que les parties eu font é/fvm de leur véri- table grandeur. p. i8z. PL 65 A. &c. Lat. Orthographia.

E'levation PERSPECTIVE; c'cft le DeiFcin d'un Bâtiment , dont les parties recule'esparoif^ fent enracourci. P/. 73. p. i^i^. La.t. Scenographia.

ELEVE , ce mot qui vient de l'Italien .^illieyo , fignifîe Appreutif ou Difciple dans l'exercice des Arts libéraux. Préface. Scp.zbé. Lar. Difcipuius.

ELEVER. Cemot ledit pour Bâtir ; il fe dit aufli pour Deffiner un Bâtiment par lignes per- pendiculaires f/ewe^ fur un Plan. Préface. & p. i jo.

ELLIPSE , àwGiccElleipfh ; c'eft une Ligne circuhire parfaite , qui renferme un efpace bar- long , & qui fe tire de la fedion oblique d'un Cilindre , ou d'un Cône. On la nomme communément Ovale y & elle fe peut tracer mécaniquement au cordeau par deux centres* PL t. p.).

EMBASEMENT. Efpece deBafe continue en manière de large Retraite au pied d un Edifice*., p. 1 8 1 . & 515. Lat. Stereobata.

EMBOITURE ; c'eft dans rafiemblage d'une Porte colée & fwZ>o;Vff , une efpece de Traver- d'environ 5. pouces, qu'on met àchaqac bout pour retenir en mortoife lésais à tenon colés & chevillés. Les Emhoitures doivent toujours eftre de bois de chefne , même aux ouvrages de fapio. dit Emboîter, poiir cuchâlTcr une chofe dans une autre.

D'ARCHITECTURE, Sec. p:?

£MBRANGHEMENS. Pièces de l'Enrayeure, aflemblées de niveau avec le Coycr& les Empalions dans la Croupe d'un Comble. PL 64 A. p. 187.

XMBRASER , ou pour mieux dire E'BRASER j c'eft élargir en dedans la Baye d'une Porte ou d'une Croifée depuis la feuillure jufqu'au parpain du mur, enforte que les angles de dedans foiem obrus. p. 559. Lac. Explicare.

EMBRASURE, ou plutôt E'BRASEMENT ; c'eft re'IargifTement qu'on fait au dedans d'une Porte ou d'une Croifée depuis la fciiillure Jufques au parpain, pour faciliter la lu- iiiierc& l'ouverture des Guichets. Il fe fait quelquefois des Emlrafures en dehors, quand le mur eft fort épais & la baye petite. PL 51. p. 145. & P/. 75. p. 159.

EMBRASSUREj c'cil un alkmblage à queue d'aronde de quatre chevrons chevillés, au defTousdu plinthe & larmier d'une Souche de cheminée de plâtre , pour empêcher qu'elle s'éclate. On appelle aufll£/«^rj/,i^«rc, une barre de fer méplat , coudée & boulonnée , qui fertau mc'.reufage.

EMBREVEMENT. Voyc:ii Assemblage par embrevement.

EMPANONS. VbyeK Chevrons de croupe.

EMPATEMENT; c'eitune plus-épailfeur de maçonnerie, qu'on laifle devant & derrière dans le Fondement d'un Mur de face ou de refend. p.ij4. &5i^.

ENCASTRER, de l'Italien încaflrarcy enchadér, ou joindre ; c'eft enchafTer par entaille ou par feiiillure, une pierre dans une autre, ou un Crampon de fon épailîeur , dans deux pierres poux les joindre. On dit auffi Faire un Encallrement y pour Encajlrer. fag.

ENCEINTE, royex CIRCUIT.

ENCHEVAUCHURE ; c'eft la jon(flion par recouvrement ou feuillure, de quelque partie avec quelqueautre, comme r^wc/^fvawcfcwre d'une Plateforme ou d'une Dale fur une au- tre , qui fe fait ordinairement par feuillure de la demi-épailTcur du bois ou de la pierre. Les Tuiles & les Ardoifes fe recouvrent aulfi par Euchevauchure.

ENCHEVETRURE; c'eft dans un Plancher , un aflcmblage de deux fortes folives & d'un chevêtre, qui lailfe un vuide quarré-long contre un mur, pour porter un Atre fur des barres de trémie , ou pour faire palier un , ou plufieurs tuyaux d'une Souche de che- minée. P/. 55. ;;a^. 1 59. & 161.

INCLAVE, fe dit d'une portion de place, qui forme un angle ou un pan, & qui anti- cipe fur une autre par une pofleilion antérieure, ou par un accommodement, enlortc qu'elle en diminue la fuperficieSc en ofte la régularité. On dit aufli qu'une Caged'Efca- lier dérobé , qu'un petit Cabinet , ou qu'un ou plufieurs Tuyaux de cheminée, font £nf/-2>e dans une Chambre , quand par leur avance, ils en diminuent la grandeur, p. 540,

ENCLAVER; c'eft encaftrer les bouts des folives d'un Plancher dans les entailles d'une Foutre. C'eft aulfi arrefter une pièce de bois avec des clefs ou boulons de fer. En- claver une pierre; c'eft la mettre enliaifon après coup avec d'autres, quoique de dif- férente hauteur , comme il fe pratique dans les Racordemens.. p. 11 }. Lac. Incardi^ nare.

ENCLOS. royeK CLOTURE.

ENCOGNURE, fe dit autant des Coins principaux d'un Baftiment , que de ceux Je fes Avant-corps. Ce mot fedit encore d'un Retour d'angle dans un Parterre, p. 191. ijz. &c. Lat. (_y4ngulus.

ENCORBELLEMENT. Toute faillie portée à faux fur quelque Confole ou Corbeau au delà du du mur. p. 190.

ENCRE DE LA CHINE, e(t une compofition en pain ou en bafton , qui délayée avec de l'eau, fcrt à tracer & laver lesDefTeins d'Architedure. La meilleure qui vient de la Chine i eft dure , veloutée & un peu roufsâtre & fe détrempe difficilement. La contre- faite qui vient de Hollande & d'autres endroits , fe détrempe facilement j mais elle

M- } cft

54 EXPLICATION DES TERMES

eft moins belle. On y mêle quelquefois en la delayanr un peu de biltre ou de fanguinc pour rendre le Lavis plus tendre, p. 558. ENDUIT. Compofidon faite de plâtre, ou de mortier de chaux & de fable, ou de chaur & de ciment pour revêtir les murs. On doit entendre dans les Auteurs que ^Ibarium opiis y fignifie V Enduit de lait de chaux à plufieurs couches : ^rcnatum^ le Crépi le fa- ble eft mêlé avec la chaux; Murmoratum -, le Stuc: & Tuturtum opus , tout ouvraee qui ferc d'Enduit-, d'nicruftation & de revêtement aux mur. de maçonnerie. Enduire; c'eit faire un Euduit. p. 11 5. 14^ Se 543. ENFAISTEMENTi c'cIt une table de plomb, qui couvre le Fuijie d'un Comble d'ardoifc.

PL 64 A. p. 187. .Enfaistement a jour, celui quiaencore des ornemcnsde plomb e'vides , dont la con- tinuité fur ic Faijle du Comble, forme une manière de baiultrade , comme au Châtea» de Ver failles. ENFAISTERj c'eft couvrir de plomb le Faif}e des Combles d'ardoife , ou arrêter des Tui- les f.iijiieres avec des creftes fur ceux qui ne font couverts que de tuile, p. 3 58. XNFILADE ; c'eft l'alignement de plufieurs Portes de fuite dans un Aparteraent. par,

1S6. ENFONCEMENT, le dit delà profondeur des Fondations d'un Baftiment; c'eft pour- quoi on a coutume de marquer dans un Devis, que les Fondations auront tant â'E'ifonce- tvcnt. Cemotfe ditauîlîdela profondeur d'un Puits, dont la foiiillefe doit faire jufqu'à plus de deux pieds au dellous de la fuperfîcie des plus baileseaux. PL 60. p. 175. Lat. Excavatio. ENFOURCHEMENS ; ce font les premières Retombées des Angles des Voûtes d'arcftc»

dontles Voulloirs font à branches, p. 140. ENGIN. Machine en triangle compoféc d'un arbre foutenu de fës arc-boutans & potence d'un fauconneau par le haut , laquelle par le moyen d'un ttciiil à bras qui dévide uu cable, enlevé les fardeaux. Le Gruau n'cft différent de l'Engin, que par fa pièce de bois d*^enhaut, appellée Gruau , qui eft pofée en rampant pour avoir plus de volée. Le mot d' Engin , vient du Latin Ingenium , efprit, à caufe de l'efprit qu'il faut avoir pour inventer des machines , qui augmentent les forces mouvantes. p«ig. 145. Lat. Machi- namcntum. ENGRAISSE.MENT. On dit en Charpenteric c^jjembler par engraifjement ; c'cft-à-dirc joindre fi jufte des pièces de bois, que pour ne lailFer aucun vuide dans les mortot- ies , les tenons y entrent à force , afin de mieux contrcvcnter &: d'empêcher le hic- ment. ENLlERi c'eft dans la Conftrudion engager les pierres & les briques enfemble en élevant les murs, enforteque les unes foient pofées fur leur largeur, comme les carreaux, Sc les autres fur leur longueur , amfi que les boutiflès , pour faire liaifon avec le garni ou remphlFagc. p. 516. &351. Lat. Injererc. ENNÙSURE ou ANNUSURE. Morceau de plomb en forme de bafquc foHS le Bour- feau & au pied des Poinçons & Amortiilemens d'un Comble. PL ^4 A. p. 187. SC 114. XNRAYEURE ; c'eft un Aflemblagc de charpente de niveau , compofé d'Entraits , Co- yers , Gouflets & Embranchemens avec Sablières fimpics ou doubles, qui fer t à retenir les Fermes & Denii-fermes d'un Comble. On appelle Double Enrayeure ■, celle qui eft aa niveau du petit Entrait. hcsEnrayeurcs quarrées, fervent aux Croupes des Pavillons, 8c lesrondcs, aux Dômes. P/. 64 A. pag.i^j.^c. ENROULEMENT, fe dit de toutce qui eft contourné en ligne fpirale , comme VEnrou- lemeiitd'un Pilier butant en confole , d'un Aileron de Portail d'Eglifc , Sec. PL 56. £. 165. Lat. Volntatio. Enroule.mens de parterre j ce font des PUtebandesdc buis ou de gazon contournées

en

D'A R C H I T E C T U R E , &:c. 95

en lignes rptirales. Les Jardiniers les appellent I^ouUaiix. PI. 65 A. fag. 191. & P/. 65 B. p. 101.

JENiEMBLE. On dit VEnfemble d'un Bâtiment, pour en fignifîer la maffc , & quelque- fois aulli pour marquer la proportion relative des parties autour. Par exemple, le Por- che de l'Eglilè dcSorbonnedu côté delà Cour, fait un très bel Enj'embU avec l'Eglifc. p. 181.

ENSEUILLEMENT. Ce mot fe prend pourl'Apui d'une Fenêtre au dcflus de trois pieds: c'eft pourquoi on dit qu'une Fenêtre eft à y 7. on^.çitàid' EnfeuiiUment. p. 518. Fojc:^ h Coutume de Paris Art. 200.

ENTABLE.\4ENT, nomme par Vitruve & par Vignole Ornement , s'entend de l'Arclii- trave, delaFnfe&de la Corniche enfemble. On l'appelle auffi rraifanow , & il elt dif- férent fui vant les Ordres. Ce mot vient du Latin Tai>K/<jî;(w, Plancher, parcequ'on fnp- pofe que la Frife eft formée des bouts des folives, qui portent fur l'Architrave, p. 16. P/. 6. p. 50. PL 11. Sec.

Entablement REcourn', celui qui faitretour par avant-corps fur une Colonne ou Pilaftre, comme aux Arcs deTitus &:deConltantin àRome. p. 16. & 2 68. P/. 74.

Entablement de couronnement. Toute Corniche ou £«fa6/fwen/ , quifo«ro«neunMur de face, & fur lequel pofe le pied du Comble, p. m. P/. 45. & p. 328. P/. 98.

ENTAILLE i c'eft une ouverture qu'on fait pour joindre quelque chofe avec une autre. Les Entailles fe font quarrcment de la demi-épaiileur du Bois ; far embrevement , à quetiS d'aronde, enadenti O'c. ainfi que les Alfemblages. On fait des Entailles dans les Incru- ftaiions de pierre ou de marbre, pour y placer les morceaux poftiches. On fait encore ies Entailles à queue d' aronde , pour mettre un tenon de nœud de bois de chefne, ou un crampon de fer ou de bronze incrufté de fou épailTcur, pour retenir un fil dans un quar- tier de pierre , ou dans un bloc de marbre, pj^. 189. & 284.

ENTAMURES DE CARRIERE i ce fondes premières pierres , qu'on tire d'une Carrière nouvellement découverte, pag. icj.

ENTER; c'eft joindre deux pièces de bois de charpente de même grofleurbont-à-bout & à plomb , comme font quelques Noyaux d'Efcalier de bois ; ce qui fe fait par tenon & mor- toife , oupar une entaille de la demi-epaiîleur du bois. p. 143.

ENTOISE.< j c'eft aranger quarrément des matériaux informes, comme des moilons & plâtras, pour en mefurer les Cubes avec le pied & la toife. p. 106.

ENTRAIT. Maîtrefle pièce de bois , dans laquelle s'affemblent les deux Forces d'uneFer- me. Les hauts Combles on: deux £/j/riz/tJ, dont le premier fe nomme Gr^iHc/ , ou Maître Entrait, & celui de delius, Petit Entrait. Il y a des Demi- Entrait s, qui fervent aux Com- bles à un égout, & Croupes des Pavillons. PL 64 A. ]». 187. Vitruve appelle Tranjîra , toutes les pièces de bois qui entretiennent les autres.

ENTRE-COLONNE ou ENTRE-COLONNEMENT ; c'eft l'efpacc qui eft entre deur Colonnes, règle dans l'Ordre Dorique , parla diftribution des ornemens de la Frife, & qui eft de cinq efpeces félon Vitruve pour les aurres Ordres, comme Picnojlyle , Stjlyle -, Éuflylc, DiafiyleSCtyi^uCûftyte. Pl.i. p. 7. o.Scc. Lat Intercolumnium,

ENTRECOUPE; c'eft le dégagemmt quife fait dans un Carrefour étroit par deux pans coupez oppofez , pour faciliter le tournar.t des charois. Entrecoupe double ■■, c'eft lors que les quatre Encôgnures d'un Carrefour, font en pan coupé, comme aux quatre Fontaines de Termini à Rome. p. 309.

Entre-coupe de voûte ; c'eft le vuide qui relbe entre deux Voûtes fpheriques l'une fer l'autre, depuis l'extrados d'une Coupe, jufqu'à la doiielle d'un Donie, qui font join- tes enfemble par des murs de refend au droit des Côtes ; le tout (ans charpente, & plutôt de brique que de pierre , comme aux Eglifes de S. Pierre & de Nôtre-Dame de Lorette devant la Colonne Trajane àRome, & a celle de S.Loiiisdes InyahdesàParis. f }44.

EN'

^6 EXPLICATION DHS TERMES

ENTREE. Terme gênerai pour figmfier l'endroit par Ton entre dans quelque lien, & qui comprend la Porte & le PâfTage. Ce mot ell oppolc à celui d'Ifuè, qui elt l'endroit par l'on fort. PL 61. p. 177.

Entre'e de choeur ; c'eft en Architedurc, la dc'coration de toute la façade du C^orKr d'une Eglife, qui lefcparcde laNcf ; & c'eft en Serrurerie & en Mcnuiferie , la décora- non de la Porte du C'/3(r;<r , plusexhaulle'e & plus riche que le relie delà Clôture à jour. P/. 44 A. p.iij.

Entrée de serrure. Plaque de fer chantournée félon un profil,- & cifelée ou «^ravc'c de divers ornemens, qui fcrt de pafldge au panneton d'une clef. Il y en a de grandes pour les gfoilcs clefs, & de pentes pour les pafle-partouts, Sec. P/. 65C. p. 117.

ENTREL AS. Ornement de Liftels & de Fleurons liez& croifez les uns avec les autres , qui fc taille fur les moulures & dans les Frtfcs. P/. B. p. vii, Lat. Imp.exus.

'Emtrelas d'apui. Ornemens de fculpture à jour, de pierre ou de marbre, qui fervent quelquefois au lieu dcBaluItres, pour remplir les c^p/m évidez des Tribunes, Balcons.gc Rampes d'Efcalier. p. 314. Pl.<)6.

Entrelas de serrurerie. Ornemens compofez de rouleaux & joncs coudez, qui for- ment divers compartimens pour garnir les Fnfes , Pilaftres, Montans, Bordures de fer. Sec. PL A4 A. p. 117.

ENTRE-MODILLON; c'eft l'efpace qui eft entre deux Modillons. Les Entre-moddlws doivent être égaux dans le coursd'une Corniche, pag.%^.

ENTRE-PILASTRE i c'elU'efpacequieft e/i/rf deux Pz/j/Zcr/. p. 504. P/. 92.

•ENTREPOS; c'eft une cfpece de Magazin dans un Port de Mer, l'on tient en dêpofi les marchandifcs débarquées pour être rembarquées. C'eft aufli dans quelque autre Ville de commerce, .un Magazin, une Compagnie de Negocians tient fes marchandifes.

■ENTREPRENEUR, celui qui fe charge, qui entreprend, & qui conduit un Bâtiment, pour certaine fomme, dont il eft convenu avec le Propriétaire, foit en bloc ouàlatoife. p. ijé. & 144. Lat. Condu£îûr.

ENTRE-SOLE eu MEZANINE. Petit Etage pratiqué dans le haut de l'Etage du Rez-de- chauflée, & quelquefois dans un autre Etage , pour avoir quelque Garderobe ouCabuiec fur une autre Pièce, p. 131. P/. 65 A. p. 185. & P/. 75. p. 150.

ENTRETIENS. Ce mot fc dit des réparations annuelles' des Bânmens , & de la culture des Jardins, dont fe chargent des Ouvriers, ou d'autres pcrfbnnes moyennant certains prix, mais qui ne font pas garants des réparations extraordinaires caufées par les injures du tems, la caducité, ou la malfaçon des Bàcimens , comme cela ie pratique aux Maifons Roya- les, p. 117.

ENTRETOÎSE. Pièce de bois qui fert à entretenir les Poteaux d'une Cloifon & d'un Pan de bois , les Faiftes avec les Soufaiftes , les Sablières & les Plateformes du pied d'un Com- ble. PL 64 A. p. 187. & PL 64 B. p. 189. Lat. Tignum tranfverfum.

Entretoise CROISEE. Aircmblagc eii manière de Cmx de S. André , pofé de niveau entre IcsEntfaits dcl'Enrayeured'un Dôme.

ENTREVOUX; c'eft l'efpace qui eft entre chaque folive d'un Plancher, & qui eft recou- vertd'ais, ou enduit de plâtre. P/. (Î4B. p. i 89. On peur conjeduier que Vitruve entend ^iv biterti^nui, ks E'itrcvoux des Planchers faits de folives de brin.

EPAUFRURE; c'eft l'éclat du bord du parement d'une pierre, emporté par un coup de teftu mal donné : Ez Ecorniire , c'eft un autre éclat , qui fe fait à l'areltede lapierre , loif- qu'on la taule, qu'on la conduit , qu'on la monte , ou qu'on la pofe. p. 358.

EPAULE'E. On dit qu'une Maçonnene dt faite par Epaulées, lorlqu'clle n'eft pas levée de fuite ni de niveau, mais par redens , c'eft- à-dire à divetfes reprifcs, ou à divers tems , comme cela fe pratique, quand on travaille par fous-oeuvre. P. Z34.

OPERONS, r^'jr^ CONTKEfORTS.

D'A R C H I T E C T U R n, &.c. P7

ETI 3 c'cfl dans un Comble circulaire, commccclui d'un Chevet d'Iîglifc , d'UnCha}iire^ii He Tourelle & «ie Moulin à vent, &c. rA(Iuu!)l.igc des chevrons avec dis liens ouciTe- licrs alentour du poiuçon. Ce qui s'appelle auiîî t^/yyVwéAjjffwiî/?/. /». )5H. Lat, TurbiaU' ta Codxurio,

E'pr DE ïAisTE j c'cft le bout du Poinçon, cjui parohau^deHuîdu frt//?? d'un Comble , fis l'on attache ics AmortincmensdcpotcnC) de plomb, de fer ou àQ bronze. l^hû^K. p.iîy.

Epi. FoycK Brique posée bm epi, 5c Soudure en eVï.

EPIGEÔ?>ÎNF.R', c'cft employer le plâtre un peu (é*rc fans le plaquer ni le jettçr, tnals le lever doucement avec la main & la truelle par Pigeons , e'eft-à àiic par poi gnc'es, comme lorfqu'on fait les Tuyaux & Languettes de cheminée, qui font de plane pur. p. 545.

EPIGRAPHE. On nomme ainfi toutes les Iiifcriptions , qui fervent dans les Bàtimcns, pour en faire connoître l'ufage , le tems & les perfonncs qui les ont fait bâtir: On ca e;rave les caraâreres le plus fouvent enanglet , fur la pierre & le marbre, & les Ancien;; taifoïcnt celles des Temples, & des Arcs-de-Triomphe, de caracieres de bronze , dont iis couloientles crampons eu plomb , ajnd qu'il parou par les entailles & trous, quifonç reftezaprds que les Lettres en ont été -enlevées par les Barbares, Ce mot eit fait du Grec Epi'^raphc y Sufcription. p. 517.

E'PISTYLE. roycK ARCHITRAVE.

EPITAFHEi c'cii; une Infcription fur une Tombe, ou fur un Tombeau, peur confervcj: la mémoire d'un Dc'funt, &pourlui procurer des prières. C'cftaufli un morceau d'Ar- chitcdure & de Sculpture, avec Bufte, Médailles ou Figures fymboliques , qui fe met dans un Cimetière, ou contre les murs ou les Piliers d'une Eglife , comme i'Epnaphr <^e M. de la Chambre à S. Eulbche à Pans , faite par le Sieur Jeaii Bapciite TubiRomai» Sculpteur du Roi, Ce mot vient du Grec à^i , fur, k Taphos , Tombeau. P/. <S9. pa^.

EPURE ; c'efl: la figure d'une pièce de trait, aulîi grande que l'ouvrage, qu'on trace fu! une aire, ou fur enduit contre un mur , Se fur laquelle les Apareilleurs lèvent leurs panneaux, pour les tracer cnfuite fur les pierres, On fait aufli des Epures particulières- des parties fèpare'es, lorfque l'ouvrage eft grand, comme du Fuft d'une Colonne pour en bien tracer le contour, d"un fronton pour avoir l'aplomb des Modillons, &c, pug.

EC^ARRIR, c'elt mettre une pierre, ou une pièce de bois à'e'querre en tout fcns. pa^.

EQUARRISSAGE. Ou dit qu'une pièce de bois, a fîx fur huit pouces d'équarriffa^e y pouc

/igiufierfes deuxplus courtes djmenlions , qui étant e'gales , tomme d'un pied chacune,

on dit pour lors , qu'elle a douze pouces de gro^. pag.-^^i. E'QUARRISSEMENT ; c'ell la reduclion d'unepiece de bois en grume à la forme (juarréc ,

en oftant fcs quatre dolfes flâches , ce qui peut faire dechee à peu pre's de Ja rooitic de fa

groflèur. p. iiz. E'qi'arri&sjment. Fôyex Tracer par t'oyARRissEMENT. E'QUERRE. Inftrumentdefcr , de cuivre, ou de bois, compofc de deux règles alTeni'

blccs perpendiculairement parl'iujede leurs cxtremitez, fervantà tracer ou à vérifier un

Angle droit. Ce mot peut venir de l'Italien Squadra, qui figniriclamcmc chofe, ou du

Latm QuadratKs f quatre. PI. 66 A. pa^.x'yj. ôiz}^. C'eft ce que Vitruvc appelle

Norma, H'oysKtiy çftaulTmn lien de fer coudé, qu'on métaux Poteaux cornicrs d'une encôgnurc

de Pan de bois, aux Portes de mcnuL'erie, &c. & à d'autres ouvrages. P/. 64B. f, 1S9.

Lat. t^ncon félon Yicruvc, Tome II. N E'QUIAN-

5,8 EXPLICATION DES TERMES

E'QUIANGLE. Figure quiafcs angles égaux, comme le Qaarré, le Triande équilatc-

rai, &c. P/.t- P-']- E'QUILATERE. figure qui a Tes cotez égaux, comme font tous les Polygones réguliers.

l'oid.

EQUIPAGE, fe dit dans un Attclier , tant des Grues, Gruaux, Chèvres, Vindas , Cha- riots, & autres Machines, que des échelles, baliveaux, dofTes , cordages, & tout ce qui fertpour la coi]flruâ:ion& pour le tranfportdes matériaux, p. 143.

Equipage de pompe. On comprend fous ce nom, la roue, le balancier , ou manivelle le corpsde PùOTpf , le pifton , & toutes les autres pièces d'une Pompe a.vec leurs Garnitu- res , qui agifièucpar lemoïendu bras ou del'cau, qui en eifc le premier mobile , comme aux Pcwpfj de la Machine de Marly , qui fourniflait continuellement 100. pouces d'eau à Verfailles.

ER. EST 1ER. VbycK ARESTIER.

ERIGER. Terme qui dans l'Art de bâtir, fîgnifîe Elever j ainfî on dit £r/>f r un Mur , Eri- i^fr un Pandc bois , &c. p. 130.157. &c.

ESCALIER, du Latin 5m/.£ , Montée; c'ell dans une Maifon , une Montée renfermée dans unec.ige, & compofée de marches ou dégrez, de paliers & d'apuis droits &rampans, laquelle fcrt à communiquer les Etages les uns fur les autres. Ce motcft fait du Latin ScaU^ qui fignifie la niêmcchofe, & qui dérive du verbe Scandcre , monter, p-i-ji. PI. 61.61. 64B. p. 109. & PL 66 B. p. 141.

Escalier principal ou grand escalier, celui qui efl le plus fpatieux , & qui ne fert qu'à monter aux plus beaux Apartemens d'une Maifon. Cet E/calier nepaflepas ordinaire- ment le premier Etage. PL 60. p. 177. Lat. Scalare majus.

Escalier secret ou de'robe', celui qui lent à dégager & à monter aux Entre-foies ,„ Garderobes , & même aux Apartemens, pour ne point palier par les principales pièces. p. 178. P/. 61. & 61. Lat. Scala occulta.

Escalier commun, celui qui fert à deux Corps-de-logis par des Paliers alternatifs lorf- que les Etages ne font pas de pareil niveau , ou par un Palier de communication ^ lorfqu'ils font de plain pied. Lat. ScaUintergeriiia.

Escalier hors œuvre, celui doinh Cage en dehors d'un Bâtiment, y eft attachée par un ou deux de fes cotez. On ap'pclk E/calier demi-hors oeuvre, celui dont la Cage eft en par- tie enclavée dans le corps du Bâtiment. Lat. ScaLtproieâh-e.

Escalier rond, celui qui clt à vis, ou en hélice avec un Noyau, & dont les Marches tournantes droites ou courbes, qui portent leur délardement, tiennent parle colet à un Ciimdre qui porte de fonds, & dont elles font partie. PL 66B. p. 141. Tous les Efcaiicrs ronds à vis & en limace , nomment en Latin ScaU cochlides.

Escalier rond suspendu, celui qui eft fans Noyau , & dont les Marches tiennent à une efpece de Limon en ligne fpirale, & qui lailîe un jour on vuide rond dans le milieu, ibid. Lat. ScalaannuUris.

Escalier ovale a noyau, ou suspendu, celui qui ne diifere desdeuxprécedens, que par fon plan qui eft ovale. Lat. ScaU cvata.

Escalier rond a double vis, celui qui a double Rampe l'une fur l'autre , & dont les Marches portent leur délardement, comme l'Efcalier des PP, Bernardins de Pans, & celui duCh.îteaude Chambor, dont les Marches tiennent par le colet à un mur circu- laire percé d'Arcades , qui lai lié un jour dans le milieu. Préface. Lat. Scala cochlides du- plicata.

Escalier a vis S. Gilles ronde, celui dont les Marches portent fur une Voûte ram- pante fur le Noyau , comme VEjcal'ier du Prieuré de S. Gilles en Languedoc , d'où le nom lui a été donné, tbid. Lat. ùcaU cochltdes formcatx.

îscALiER A VIS S.GiLLEs quarre'e, celui qui eft dans uuc Cage jKdrrfV , commeles pe- tits i/crt/zfr; du Palais d'Orkàiis , dit Luxembourg. Lat. iicalxauadratafornicata.

ESCA-

D'ARCHITECTURE, &:c. ^^

Escalier en mm ace, celui qui eft dans une Cage ronde ou ovaîe , & dont la Rampe fans dcgrez , tourne en vis à l'entour d'un mur circulaire , perce d'Arcades rampantes , comme ceuxdc l'EglifedeS. Pierre à Rome. Lat. ScaLt cocblidrs acclivcs.

Escalier a péristyle circulaire, celui dont la Rampe eft portée fur des Colonnes, ainfi qu'au Château de Caprarole , & au Palais Borgluffc aRomc. p. 157. PL 71. ôctx, Lat. ScaU cochhdes columnata.

Escalier a jour. On comprend fous ce nom, non feulement un 5/r<T//Vr en Galerie , qui eft ouvert d'un côte' fans croilc'cs avec baluftrade ; mais aufli une Vis dont les Marches font attachées à un Noyau malTif, fans autre Cage qu'un Apui parallèle à une Rampe foûtenuë de quelque Colonne d'efpace en efpace , comme les Ejcaliers du Clocher de Strasbourg, & les deux du Jubc de l'Eglife de S. Eftieune du Mont à Paris. Lat. ScaU apertx.

Escalier cintre', celui dontunboutcft forme' en demi-cercle ou demi-elliole, en for- te que les colets de fes Marches tournantes , font égaux , afin qu'il n'y ait point de Brilè-cou. Il s'en voit de bois, avec des courbes rampantes, & de pierre, comme le grand ^/ca/ifT fufpendu de l'Obfervatoireà Paris. Lat. ScaUcurvat<t.

Escalier triangulaire , celui dont la Cage & le Noyau , font faits de deux triay.gles y comme les Efcaliers qui font derrière le Porche du Panthéon à Rome. Lat. ScaU triqite- trs.

Escalier a repos, celui dont les Marches des Rampes droites à deux noyaux , fontpa ralicles, & terminent alternativement à des Paliers. Lat. ScaUpatarU.

Escalier a quartiers tournans, celui qui a des Quartiers ^o«r«a«j (impies ou doubles à l'un ou aux deux bouts de fes Rampes. Lat. ScaUverforiiC.

Escalier a quatre noyaux, celui qui lailTe unvuide quatre ou barlong entre fes Ram- pes , & porte fur quatre Noyaux de pierre de fonds , ou fur quatre Noyaux de bois de fonds oui'ufpendus. p. 141.

Escalier a deux rampes alternatives, celui qui eft droit, & dont l'Echifre porte de fonds, ainfi qu'un mur de refend, comme les Grands E/caliers du vieux Louvre à Pa- ris, du Palais Farnéfe à Rome , &c. Lat. ScaLtalteryu-c.

Escalier a deux rampes oppose'es, celui l'on monte par un Perron fur un Palier ^ d'où commencent deux i^twpf^ égales vis à vis l'une de l'autre, qui après un Palier quar- ré, retournent pour achever de monter, comme VEfcalier du Roi au Château de Ver- failles, p. 315. Lat. ScaUancipites.

Escalier a deux rampes parallèles , celui l'on monte par deux rangs e'gaui de Marches , qui commencent par un même Palier , & finiirent par un autre , comme les EJcaiiers des Châteaux des Thuileries & de S. Cioud. ibid. Lat. ScaU gemi- nat<e.

Escalier en arc-de-clo1tre à Lunettes O" a R^pos , celui dont les Paliers quarrés en retour portés p?r des Voûtes en ,^rc-de-cloitre , rachettent des Berceaux rampans » dont les retombées , Ibnt foutenuëspar des ^y^rcs auiïî rampans, qui portent fur quatre ou fix Piliers ou Noyaux de fonds , qui laiflént un vuide au milieu , & ces ly^ra rampans, ont des £K«f«f5 en décharge oppofées dans les Berceaux , comme le Grand Efcalier de Lu- xembourg à Paris. p.zà^i.SiCC. Lat. ScaUconcameratx.

Escalier en arc-de-cloîtbe fu'pendu O' à I{cpos , celui dont les Rampes & Paliers quarrés en retour , portenten l'air fur une demi-voute en c^rr-c/^'-f/o/îrf , commel'Ef- calkr de l'Hôtel des Fermes du Roi rue de Grenelle à Pans , & celui de l'Aile du coftc du Nord au Château de Vcrfailîes. ibid. Lat. ScaU penÇilesconcameratx.

Escalier a girons rampans, celui dont les .Marches , ont tant de pente & de laro-eur, que les chevaux y peuvent m.onter. II s'en voit de cette forte au Palais du Vatican à Rome » &aux Perronsdu Château neuf de S.Germain en Laye. P/. 71. p. 2.57. Lat. ScaU pro- elivcs.

N z Esca

loo EXPLICATION DES TERMES

Escalier en ïïK a cheval. Manière de grand Perron , dont le plan cfi circuîairç & Jes Marches ne font poinr parallèles , comme ceux de la Cour du Cheval blanc à Fontainebleau , fie du Château de Caprarolc. iiid. pa^. Z58. Lat. ScuU hcmicy- cli£.

Escalier a péristyle droit en perspective, celui qui a fa Rampe entre deux rancrj de Colonnes, oui ne font pas parallèles, & dont le diametie de celles d'en- haut, c^l moindre d'un quart ou d'un cuiquién-e , que celles d'en-bas. Ces Colonnes eftant chacune proportionnée à lagrollèur de fon diamètre, & celles d'enhaut eftant beaucoup plus balles & plus ferrées que celles d'en-bas,- le Berceau rampant en manière de Canon- nière qu'elles portent, n'eft pas parallèle à la Rampe dont les girons font égaux, ce qui tait une dégradation d'objets, & donne une apparence de longueur. Le Grand Efcaiur Pontifical du Vatican, fait par le Cavalier Berniu , elt de cette manière. ;». 345. Lat. Sca~ Itt rcci£ columtutx.

ESCAPE. Fcryf:? CONGE'.

ESCARPE ,. de l'Italien Scarpa , Talut ; c'efi: le Mur en talut depui? le pied d'un Baftimtnt jufqucs au cordon, qui fait un côté de Eoflé. Et Contre/carpe; c'eitleMur qui luy elt oppofé de l'autre côté du Folié, p. 157. PL 70. & 75.

ESCARPERi c'citen coupant un Roc ou des terres naturelles, leur donner Je moins de talut que faire fe peut. p. 550.

ESCOPERCHES. Grandes perches comme des baliveaux , cjui fervent pour échafaudec- p. 244.

ESMILLER , fe dit de la manière de travailler le grais ou la p^ierrc avec la pointe ou marteau pointu. Ejmiller le motion; c'eft en ofterle bouzin & l'atteindre jufqu'au vif.

ESPACEMENT 5 c'efi: dans l'Art de baftir , toute difliance égaleentreun corps & un au- tre ; ainlî on dit VEfpaccment des poteaux d'une Cloifon , des folives d'un Plan- cher , des chevrons d'un Comble , des balulires d'un Apui , &c. Efpaccr tant flan que vuide , c'eft lailfer les intervalles égaux aux folides. Pi. 64 A. pac 187 &

}2I. ^ ■^ ''

ESPALIER, fe dit des arbres fruitiers & autres, dont les branches cteiiduës & paliflées fur un treillage , reveftent un mur de clôture. Le Comefpdter , eft un petit treillag'e à hauteur d'apui à quatre à fix pieds de VEfpdier, entretenu par des chevrons debout de fix pieds en fix pieds , & garni de feps de vigne ou d'arbres fruitiers nains, pa?. 199. ^ ^

ESQUISSE, de l'Italien /c/?;;r~o ; c'eft le premier crayon ou une légère ébauche d'un mor- ceau d'Architecflrure , de Peinture, &c. qu'on nomme erjcore Grijonnement , ou Première Penfée. C'effc auflî en Sculpture un petit Modelle de terre ou de cire, heurté d'art avec l'ébauchoir. p. 284.

ESSLLIER; c'eft dans une Ferme de Comble, la pièce de bois, qui s'alTemble dans Jambe de force Se fuporte l'Entrait. On l'appelle auffi Go/^/Tfr. P/.64A. p 187

ESSIEU. Kye^ CATHETE. -r t /•

ESTRADE, du Latin Stratus, couché; c'eft une efpece de Marche-pied de la «Grandeur d'un Alcove , lur lequel poie le ht. 11 s'en met auffi dans les Exedres , & dans les grands ApartemensibuslcsThrôncs, les Biifets, &c. Les Ejhades des Divans Se Salles d'Au- dience chez lesLevantms, font appelk'es Sofa. Pi. 61. p.iii.

ETABLE; c'eftdanslaBalIecourd une Maifon de Campagne, une efpece d'Angar ferme l'on tient le beftail. On appelle iio;(Vfr;f, celle ou Ton met les beufs : Bergerie, celle l'ou met les moutons , &c. p. 518.

ETABLIR. On dit que les Ouvriers s'étabUffent dans un Attelier , lorfqu'ils en prennent poflcflion, &: qu'ils y apportent les matières & les outils necelTaires pour commencer à y travailler. On dit aulîi Etélir des pierres , lorfqu'on trace dclTus le parc-

«K:it j^

D'ARCHITECTURE, &x. lor

■lent, naelqiîc marque ou lettre alphabétique , pour deftiner à chacune fa place. Dans

les grands Atteliers chaque Apareillcur a fa marque particulière pour les pierres de Ton

canton. ETAGE, du Grec Ste^e^ Plancher. On entend par ce mot, toutes les pièces d'un ou de

pluCcurs Apartemens, qui fontd'unmcmeplain-pied.p. 180.P/. 65 B./?. 185. &c.Lat.

Contabulatio. Etage souterrain, celui qui eft voûté & plus bas que le Rez-de-chaulTée. Les Anciens

appel loient généralement tous les lieux voute's fous terre , Crypto- porticus &c Hy^ogea.

p. 174. P/. 60. Etage au rez-de-chausse'e , celui qui eft prefqu'au niveau d'une Rue , d'une Cour, ou

d'un Jardin, p. 176. P/. 61. & 71. p. 157- Etage quarre' , celui il ne paroit aucune pente du Comble- , comme un Attique:

p. I87.&P/.75.p.^59• E'TAGE EN GALETAS, celui qui eft pratique' dans le Comble, & l'on voit des forces & quelques-autres pièces des Fermes, quoiqoe lambrillé. p. 160. & P/. 6} B.p. 185. Lac. Siibtcçuttinea Contabulatio.

ET AIL. l'^r/cx BOUCHERIE.

ETALONNER; c'eft réduire des mefurcs à pareilles diftances , longueurs & hauteurs, en y marquant des repères, p. 151.

E TANCHE. On dit Mettre à ctanche un Baftardeau , c'eft-à-dire le mettre à fecparle moyen des machines qui en tirent l'eau pour pouvoir fonder. Mettre à étanche -, fc dit auiïi pour£/(i'ic/3fr.

ETANCON. Manière d'Etaye pour retenir ferme & à demeure, un mur ou un pan de bois. Etan^onner ,• c'eft contretenir avec des Eîamons. p. 244. Lat. Iià- crum.

ETANFICHE} c'eft la hauteur de plufîeurs Bancs de pierre, qui font maffe dans une Car- rière, p. 558.

ET AYE. Pièce de bois pofe'e en arc-boutant fur une couche , pour retenir quelque mur , ou pan de bois deverfe & en furplomb. Onnommz Etaye engueule -, la plus longue, ou celle qui ayant plus de pied, empêche le deverfcment : ScEtaye droite , celle qui eft aplomb, comme un pointai, p. 144. Lat. Fultura.

E'TAYER -, c'eft retenir avec de grandes pièces de bois un Baftiment qui tombe en ruine, ou des poutres dans la réfection d'un mur mitoyen. Ce mot vient félon Nicot , du Grec c^it- tcin , foutenir. p. 144. Lat. Fulcire.

E TELON ; c'eft l'Epure des Fermes & de l'Enraycure d'un Comble , des Plans d'Efca- liers , & de tout autre Alfcmblage de Charpentene , qu'on trace fur une efpece de plancher de pluficurs dolFes difpofées 5c arreftées pour cet effet fur le terrein d'un Chan- tier, p. 187.

ETOILE i c'eft dans un Parc, un efpace rond ou à pans en manière de Carrefour , plu- fîeurs Allées aboutilfent , & du milieu duquel, on a difFerens points de veuë , comme ks Etoiles de Chantilly , de Meudon , &'c. p. 1 94.

ETRESILLON. Pièce de bois ferrée entre deux doffes , pour empêcher l'éboulement des terres dans la fouille des tranchées d'une Fondation. On nomme encore £/rf/7//o« , une pièce de bois afTemblée à tenon &mortoife avec deux couches , qu'onmetdans les petites rués, pour retenir à demeure des murs qui bouclent &deverfent. Ces Etre filions ^ qu'on nomme auffi Erançons , fervent encore à retenir les piédroits & platebandes des Portes Se des Croifées , lorfqu'on reprend par fous-œuvre un Mur de face , ou qu'onremet un poi- trail neuf à une Maifon. p. 1 5 4. E'tresillonner ; c'eft retenir les terres & les Baftimens avec des dofles & des couches dé- boutée des £frf//7/o>jj en travers. p. 244.

ETRIER- Efpece de lien de fer coudé quarrémem en deux endroits > qu'on boulonne à tra-

N 3 " ver

loî EXPLICATION DES TERMES

Ycrs un poinçon pour y attacher un tirant , &; dont on arme auffi une poutre e'clat^e pour la retenir. PI.64B. p. 189.

ETUVE, du Latin Stubj, ou Stufa , Poëlc ; c'cft la piecedel'Apartemcntdu Bain e'chaufe'e par des Poêles. Les Anciens appclloient Hypocanftes , les fourneaux foutcrrains , qui fervoient à échaufcr leurs Bains, p. 1 58. & P/. 71.]?. 257. C'cft ce que Vitruve nomme Ciildarium.

Etuve de corderie i c'eft dans un Arcenal de Marine, le lieu avec fourneaux & chau- dières, où l'on godronne les Cortiii^fj pour les Baftimens de Mer. p. 557.

EVALUER; c'eft dans i'eftimation des ouvrages, en régler les prix par compenfation , eu égard aux façons & changemens , qui ayant efté faits par ordre , ne font plus en exifte'nce. p. îiz.

EVECHE'; c'eft par raport à l'Architedure, le Palais d'un £vê^î^e ordinairement joint à une Eglife Cathédrale , confiftant en Apartemens de cérémonie & de commodité, dont la prnicipale pièce , eit une grande Salle avec Chapelle , pour y tenir les Synodes & confé- rer les Ordres iacrez. Cette Salle pourroitcftreappellée^rc/p/ia/Zmww, quoique ce mot ait une autre lignification dans Vitruve. p. 3 5^7. Lat. PaUtinm Epifcopale.

E'VIDER ; c'eft tailler à jour quelque ouvrage de pierre ou de marbre, comme des Entrc- las : ou de xnenuiferie, comme des panneaux de clôture de Chœur , d'Oeuvre, de Tri- bune, &c. autant pouiiendre ces panneaux plus légers, que pour voir à travers fans eftrc veu.p. 314.

EVIER. Pierre creufee , qu'on met au rez-de-chauflee , ou à hauteur d'apui dans une Cui- fine, pour en faire e'couler l'eau. C'eft auflî un canal de pierre , qui fertd'c'c^out dans une Cour ou une Allée de Maifon. P/. 60. p. 175. Lat. Emijjarium.

EURIPES. Les Anciens Romains appelloient ainfi leurs moindres Jets d'eau , & Ntls y leurs plus grands, comme les Gerbes, Cafcadcs , & autres Jeux, il y avoir plus d'a- bondance d'eau, dont ils faiioient des Canaux de différentes manières, pour fervir d'en- ceinte à leurs Jardins , ou pour y former des Illes pour des Jeux & Speclacles. Ils avoient emprunté le nom de Nil y du Fleuve de l'Egypte, àcaufe de fesCataraâres ouchûtes: & celui d'Buripe , du Détroit ainfi nommé entre Ville Eubée & le Negrepont dans l'Archipel, lequel a fept flux & reflux dans l'efpace de 14. heures , fi violents que les vailTeaux ne fçau- rcient les remonter à pleines voiles, p. 3 57.

ELTRYTHMIH, du Grec Eurythmia, belle proportion; c'eft félon Vitruve , la beauté des proportions de 1" Architeélure. p. 357.

EUS'IYLE; c'eft la meilleure manière d'cfpacer les Colonnes félon Vitruve, qui eft de deux diamètres & un quart, ou quatre modules & demi. Ce moteft compofc duGrec Eus, bon, 8c Stylos , Colonne, p. 8. & y.

EXASTYLE. Ce mot qui vient du Grec, fe dit d'un Porche qui a fix Colonnes de front, comme le Temple Periptere de Vitruve, & le Porche de la Sorbonne à Paris. F- 557-

EXEDRES; c'eftoient chez les Anciens, des lieux garnis debancs & de fieges , oùdifpu- roient les Philofophes , les Rhctoriciens, &c. comme font aujourd'huy'lcs Clafles des Collèges, & les Salles dans les Couvents, les Religieux s'entretiennent avec les per- Ibnnes de dehors. M. Perrault entend par le mot Exedra dans Vitruve, un Cabinet de convcrfation , & une petite Académie des gens de Lettres , confèrent enfemble. p. 338.

EXHAUSSEMENT; c'eft une hauteur ou une élévation ajoutée fur le dernier plinthe d'un mur de face, pour rendre l'Etage en galetas plus logeable. On dit aulfi qu'une Voûte, qu'un Plancher, &c. a tant d'ExhauJjcrficnt, pour en fignifîer la hauteur depuis l'aire, p, 187. & 555.

EXPERT; c'cft un Ouvrier ou un homme connoilTant dans l'Art de baftir, qui eft prépofé autant pour cxamiiicr la quamuc, &: U qualité des ouvrages , quepourea faire i'eftima-

tion

D'ARCHITECTURE, &c. loV

«on & en resler les prix , quand i 1 n'y a point de marché par écrie. Il a eflé créé par An cît du Confeil au mois de May 1690. certain nombre d'^x^ierfi Jurez pour chaque Ville du Roiaume, & cinquante pour celle de Paris , fçavoir 15. Architedes ou Bourgeois, &c 1^, Entrepreneurs, Maçons & Charpentiers, qui fculs peuvent cftre nommés d'office pour cftre Arbitres des conteftations entre les Bourgeois & les Ouvriers , pour faire les Toifez , Arpentages & Partages , & donner des Alignemens particuliers. Ces Experts doivent eftre accompagnés dans leurs defcentes & vifites , d'un Greffier des Bâtimcns, ditde l'Ecritoi- re, pour y écrire la Minute de leur Raport, qu'ils font obligés de figner fur les lieux ; & lorfqu'ils ne conviennent pas enfemble de leurs faits, on nomme un Tiers qui décide de ia coutedaiion.p. r, ;i.

EXPOSITION DE BASTIMENT; c'eft la manière dont un Baftimenteftpxpo/?par ra- port au Soleil & aux vents. La meilleure Expo/Ft/o» félon Vitruve , eft d'avoir les enco^nû- resoppoféesaux vents cardinaux du Monde. Vie de Vi_^nole.

EXTRADOS; c'eft la curvité extérieure d'une Voutc , Scintrados on Douëlle , celle du de- dans. PL 66 A., p. 157.

EXTR ADOSSE'. On dit qu'une Voûte eft extradoffée , lorfque le dehors n'en eft pas brut , & que les queues des pierres en font coupées également , enforte que le paremenr extérieur , eft auffi uni c^ue celui de la doiielie, comme à laVoutedcl'EglifedeS.SQlpiccàParis. M- 544-

F.

FABRIQUE, du L^tinFahrica, Bâtiment. Ce mot fort en ufàgc en Italie , il fe dît de tout Bâtiment confiderable , fe prend quelquefois en François pour fignifier une belle conftruftion. Ainfionditquel'Obfervatoire, le Pont Royal à Paris, &c.' font d'une bel- le Fabrique, p. 1 84.

FAÇADE; c'eft h face que prefente un Bâtiment confiderable fur une rue, une cour ou un jardin. La principale Façade du Louvre, & celles des Châteaux des Thuileries, & de Vcrfailles du côté des Jardins , font des plus belles Se des plus grandes qui fe voient. P.iyz. & i8i. P/. 63 A. &c. Lat. From:

Façade simple, celle dont la décoration ne confifte qu'en ravalemens , tables de crépi & autres grandes parties avec peu de moulures aux Portes & Croifées, P- 537-

Eaçade riche, celle qui outre les ornemens convenables à fes Portes & Croifées, Ces Plinthes, Corniche & autres faillies , eft enrichie de Bas-reliefs & de Trophées par com- partimens taillés dans le corps du mur , ou poftichespar incruftation, avec Buftes, Sta- tues , &c. comme les Façades de la Vigne Borghéfe & du Palais Spada à Rome. ibid.

lACE, c'eft une des fuperficies d'un corps régulier , comme d'un Cube, quienafix, d'un Tétraèdre , qui en a quatre , &c.

FACE. Membre plat, comme la Bande d'un Architrave , d'un Larmier, &c. Il y en a qui écrivent Fajce^ fondés fur le mot Latin Fafaa , large ruban, dont Vitruvc fe fert pour fignifier les Faces ou bandes d'un Architrave ou d'un Chambranle. P/. 1 2. p. 3 j . &c. Lat. Cor fa.

Face de maison; c'eft la largeur quienparoî:{uruneriis , unecour ou un jardin ; ainfi onditqu'une^d//ôwatantdeP<jfe, pour en exprimer la largeur. VbyeK MuR ce face.

FAISANDERIE. Maifon accompagnée d'un Clos, l'on élevé des Pa;/dw, laquelle dé- pend d'une Terre confiderable, commeIaiv»//tfw(ia/edeChaiuilly. P. 357. Lac. Phafana- ria Qhors.

FAI-

1C4 EXPLICATION DES TERMES

f AISTAGE, fe dit d'un Fj;/?f garni de fonamortillcment&enfaillemcnt. II fc prend aufïï pour le Comble. P/. 64 A./?. iSy.Lat. Fa(li^ium.

f AISTE; c'eft le plus haut du Comble d'une Maifon, 6c c'eftaulTi la pièce de bois qui porte Je lommec d'un Combk & vont terminer les chevrons. Le Sousfaifte ^ cft une autre pièce de bois au delfous du Faijîe , licfe par des Entrctoilcs , des Licrnes & des Croix de S. André, f. 18 5 . & P/. <;4 A. p. 187. Lac. Culmoi.

FAISTIERE. P'byeK Lucarne & Tuile faistieres.

FANAL, du Crée Phunos , Lanterne j c'ell par raport à rArchitc(£lurc , uncTonr haute & menue au bout d'un Mole, ou avancc/e en Mer lur quelque Ecucil , conuncle r<}>i<î/de Gennes , d'où l'on découvre les VaifFcaux du dehors, 5c quipar le moïen de la lumière qu'on y expofe , fcrt à les guider pour les conduire à la Rade & dans le Port. I! v en a qui font décores d'Ordres d' Archuedurc , comme la Tour de Cordoùan à l'Embouchure de la Garonne, qui efl ronde & à quatre Etages eu retraite de forme pyramidale. On appelle dans Jcs Echelles ou Porcs du Levant de la Méditerranée} cette force de Tour , Phare ^ du nom de celle que Ptolomc'e Phiiadelphe Roi d'Egypte , fit baftir à l'Embouchure du Nil peur le même uiage. p. 5 oj. Lat. Pharus.

rAUCONNEALT ; c'elt la pièce de bois pofée en travers fur le haut d'un Engin, qui a deux poulies à. fcs deux boucs, p. 14^.

rAUCONNEPN.IE ; c'eflparraportàrArthite(5bure, un Bâtiment, quiconfifte en Voliè- res pour y i.ourrir toutes fortes d'oifcaux de proye fervanc à la chalTe , en Ecuries pour les coureurs , & en logemcns pour les Officiers Se Valets de la Faucomicrie. p, 3 57. Lat. ^vu~ rium accipitrarium.

FAUSSE-BRAYE; c'eft en Architecflure Civile, une TcrrafTccontinuëcntreleFofle & le pied d'un Château, laquelle fert autant pour luy donner dei'embafement , que pour fc promener , comme il s'en voit au Château de Richelieu, p. 511. hut. Pronutraie t^imb^i- Ucruir.

FALTiSErCOUPE. On dit qu'une Platebande eft en Faujfecoupe ; lorfque les joints defes claveaux fort épais , font feulement à plomb au parement , de la profondeur d'environ fix pouces , le reltc du joint eftant incliné ielon fa Coupe. Les Platebandes des Portes d'enfila- de du Bâtiment neuf du Louvre devant la Rivière, font apareiilées de cette manière. ?/. 6^A.p.z37,

Facsse-cqupe d'assemblage i c'eft en Charpenterie Se en Menuiferie, un tyfjfembla- ge à onglet hors d'équerre , & par confequçnt d'angle gras ou maigre. PI. loo^ p. Wi- ,

FAUSSiï E'QUERRE. Ce mot commun pour tout inftrumcnt, qui fert à prendre des angles qui ne font pas droits ; Mais il fe dit plus particulièrement du Compas d'Aparcilleur, P/.66A.p.z}7.&i38.

-FAUSSE-PORTE. Voye:^ Porte de taubourg.

lAUX-ATTIQUE. Fbye:: ATTIQUE.

FAUX-COMBLE i c'elUe petit Coj«6/f, quieftaudelTusduBrifisd'un Co»;è/e à la Manfàr- de, & dont Ja pente doit.ctrc de même proportion, que ccUcd'un Fronton triangulaire^ P/. 64 A. p. 187.

TAUX-JOUR; c'eft une Fenêtre percée dans une Cloifon , pour éclairer un PalTa^e , une Garderobc, ou un petit Efcalier , qui ne peut avoir du 'fo«r d'ailleurs. C'eft àufïî une JeiKue en glacis dafis un Magazin d,e Marchand , pour faire paroître avantaf^cufcment les étofes.

JAUX-MANTEAU; c'eft la Hotte d'une Cheminée, qui eft recouverte par la Gor<^c & le Jylsntea:j. On donne audi ce nom au MantcM d'une vieille Cheminée , qui porte en faillie fur des Courges, Corbeaux, ouConloles. P/. 55.^.150.

J AUX-PL ANCHER 3 c'eft au deflbus d'un Plancher^ un rang de folives ou de chevrons lam- briiTez de plâcre , ou de meimifcne, fur lequel on ne marche pomt,& qui fe fa;t pour dicii-

nucr

D'AR CHITECT URE.^c. 105

r.ucr rcxhaufTciTicnt d'une Pièce d" Apartcnieiu , ou dans un Grlctas pour en cacher le Faux-

coinble. Ce mo: fc dit aufli d'une Aire de Lambourdes, Se dePluitckcs , fur lecouronne-

mentd'ane Voûte, doncics reins ne font pas remplis.^. 535. FENESTRAGE, fedit en -^encrai , de tomes les Croi (ces de bois ou de fer d'un Bâtiment:

& en particulier, d'une grande /e';f/frf fans apui , ouverte jufqucs fur le Plancher , que

Vitruve appelle Fenepra valv.ua . p. 5 5 5 . r i- n-

FENESTRE. Ouverture dans les Murs de face, pour donner du jour. Ce mot fe dit aufii

bien de laFcrmerareouCroifee , quede la £>zjye. H vient du Latiu feHf/ira , fait du Grée

Fhaincii:, reluire. p. ni. &c. P/. 49. Fbnestre droite, celle qui cftquarré-longue en hauteur, & dont la Fermeture eft en pla-

rebande , ou en hmeau droit comme elle fe pratique ordinairement. IH. 49 . /m } 5 . Sec. Lat.

Fcne[lra rccia. Fénestre CINTREE, Celle dont la Fermeture, efl: en anfe-de-panier, ou en plein cm/r^»

comme les Fenctres du premier Etage du Château de Verfailles. p. i } 5. Lat. Fe^ieflra ar-

cuata. Fenestre bombe'e, celle dout la Fermeture , eft plus courbe , n'étant qu'une portio»

d'arc: comme il s'en voit au Louvre de fort belles, qui ont des mafques à leurs clefs.

p. 157.& 1S4 Lac. f£'"fj'?r<2c«rv.ifj. ^

Fenestre quarre'ë, celle dent la largeur, eil e'gale à la hauteur, commeils'en voit x

quelquesAttiques.P/. 7 5.p. iS9.Lat. ffMf/?rjç«rtJra/,7. .. , '

Fenîstre ronde, celle dont l'ouverture, eft un cercle parfait, comme il s'en voit

Portail de l'Eglife des Reîigieufes de Sainte Marie, & à celui des Capucines à Pans.

p. 15^. Fenestre ovale, ce'ie dont la Baye, eft uneellipfeou ov.i/e , en hauteur ou en largeur , comme aux Vitraux du Portail, & à la CroilcederEglile deS, Loiiisdes PP. Jefuïtes i

Paris, p. 154.

TtNESTRE MEZANiNE. Petite ffaf/îr? moins haute quc large , qui fert à éclairer un Attiquc» ou un Entrefoie. Ces fortes de Je;;?/?re.f , que les Italiens nomment A/f^C^"»»', Scquifcnc fort en ufa^e chez eux , fe pratiquent aulli dans les Frifes d'Entablement de couronncmeiit, comme il%'en voit au Chàreau des Thuilerics à Paris , & au Palais Altien à Rome > ôcc. p. 138. & P/. 73.p. i^9.Laf. D;wâ//i7fijfc«f/?r<7.

Fenestre atticurge, celle dont l'Apui , eft plus large que le Linteau , les Piédroits n'c'- rant pas parallèles, comme au Temple delà Sibjlle'à Tivoli , au Palais Sachetti ,^ &:àla Coupe de l'Eglife de la Sapicncc à Rome. Cette eipece de Fenêtre y eft ainfi nommée , par- ce qu'elle refîemblc aux Portes -^iticurges de Vitruve. Lat. Fencflra ,^t!!c^.

Fenestre e'brase'e , celle dont les Tableaux n'étant pas parallèles, fonten f?«i'rj/;<Tepar dehors, pour faciliter la lumière, comme il s'en voit au Château de Caprarole. P/. 75. p. 159. Lat. FenefiraextùsexfiUcata.

Fenestre en embrasure, cellequieft plus étroite par dehors que par dedans, les Jouées de l'épaillcur du mur n'étant pas parallèles; cequi fefaitparfujetion , comme pour éclai- rer un Efcalier à vis, & ne pas interrompre une décoration extérieure : ou pour feuieté , comme à une Prifon. Lat. Fincjirdintus cx^licatj.

Fenestre biaise, celle dont les Tableaux, quoique parallèles , ne font pas d'équer- re avec le Mur de face, pour faciliter le jour qui vient de coté. Lac. Fenejha obli-

Fenestre rampante, celle dont l'Apui & la Fermeture, font en pente par quelque fujc- tion, comme il s'en voit, qui éclairent les Efcaliers de quelques Mailons particulières, p. 139. Lat. Foiejtrd dcclivif.

Fenestre rustiqub , celle quia pour Chambranle , des boflagcs ou pierres de refend, com- me à la Vigne duPape Jules à F.cmc. P.. 71. p. 155.

Fenestre avec ordre , celle ou; outre Ton Chambranle , eft enrichie de petits Pila- Tcme IL .^ q ftres,

jo<$ EXPLICATION DES TERMES

flres, ou Colonnes avec Entablement, félon quelque Ordre d'Architeaurc , dentelle retient le nom ; ainfî les Feneflres du rez-de-chauflTee du Palais Mellini , font Dori- ques, & celles du premier Etage du Palais Farnéle, Corinthiennes à Rome o lor." PL 85. ' ^' ^°'

Penestre a balcon , celle dont l'Apui en dehors, elt fermé de baluftres , comme au Château de Verfailles du côte du Jardin. PL ji.p. 155. & 190. P/. 8 j. Lat. Fenefira podio fepta.

Penestre en tribune, celle qui fans Apui au milieu d'une Façade , a un Balcon en fail- lie au devant , & eft diftnigue'e des autres, autant pcr fa Baye plus grande , que par une décoration d Archiredure , comme celle de l'Aîle duCapitoleàRome, ou celle de l'Hôtel de Bcauvais rue S. Antoine à Paris , bâti par Antoine Le Paucre Architede du Roi. p. 185. & P/. Si. p. iS^.Lat. Fenejîra Meniana.

Fenestre en tour creuse, celle qui eft cintrée par fon plan & renfoncée en dedans : & Fcnclhe en tour ronde, celle qui fait l'effet contraire. Les Vitraux des Dômes font ces deux effets, eltantconfideiéspar dedans & par dehors. Pi. 71. p. 55.Lat. Fenelira pUno- curva.

Penestre d'encognure , celle qui efl: prife dans un pan coupé. Lar. Feneflraanzularisex- îcrior.

Penestre dans t'ANctE, celle qui efl: fi proche dcl'c^wç/frentrant d'un Bafl:iment, que fon Tableau n'a point de dofferet. On:L^^t\[ç.z\\i^iFcn'elhe dans C angle -, certain petit Jour étroit & haut en manière de Barbacane , qui fe pratique dans un ^nglc rentrant pour éclai- rer un petit Efcalier fans corrompre la décoration , comme il s'en voit à l'Etrljife des Inva- lides à Pans. Lat. Fenejîra angularis mtcnor.

îenestre en abajour, celle dont l'Apui, efl à cinq pieds du Plancher à câufe d'une fer- vitude, & qui elt en chamfrain ou en glacis par dedans pour donner plus de jour. On ap- - pelle auffi Fenefîres en ^bajour , celles qui fervent à éclairer l'Etage foutcrrain ou des Offi- ces. PL 50, p. 145 . Lat. Fenejîra proclivis.

îenestre FEINTE; c'ell uiie décoration de Croifée ordinairement renfoncée de l'épaiffeur du Tableau, qu'on fait pour répondre à d'autres i^f«f/?rej- vrayes , ou pour orner un mut orbe. p. 1 5 8. Lat. Pfeudo-fenefira.

ÏENIL ; c'efl: le grenier ou tout autre lieu, l'on ferre du foin. p. 3 57. Lat. fe«//f.

TENTONS. Morceaux de ki fendus en crampons par les deux bouts , qu'on fcelle dans les - Tuyaux, & Souches de cheminées en \ts épigeonnant, pour les entretenir. Il y en a de grands, qu'on appelle Fentons potences -, parce-qu'ils font faits en manière de potence , & <iui fervent à porter les grandes Corniches de plâtre ou de ftuc. Il s'en fait encore de bois , en manière de groffe cheville, qu'on met dans les Entrevoux , pourfoutenir lehourdi . d'un Plancher, & qui fervent auffi pour les petites Corniches, p. 165.&P/. 99.?. j;?. Lat. Fulcra.

PER. Métail qui fc fond & fe forge, & dont on fe fert dans les Baftimens. Iladifferens

noms fuivant fes groffeurs , fes façons , Çts ufages , & fes défauts, p. zi6. &c. FER futvantfes grofjeurs.

Fer dUARRE' ou gros Fer, celui qui a deux à trois pouces de gros. On le nomme aufE

Fer de Courçon. ihid. ÎER quarre bastard, celui de quinze à dix-huit lignes de gros. p. 117. Fer quarre' commun, celui d'un pouce, ibid. Fer carillon, celui de huit à dix lignes de gros. ihid. Fer plat, qu'on nomme auflî Corwne , celui de trois pouces de large fur cinq à fîi lignes

d'épaifièur. p. 118. Fer MEPLAT, celui qui a de largeur le double de fon épaiffeur. pER APLATI, ou FER A LA MODE, celui qui n'a que trois à quatre ligncs d'épaifTcur fur

zo. à 14, de largeur, &fcrtpourksApuis des Rampes & Balcons, ksbattemcnsdesPor.

»es , &c, f £j^

D'ARCHITECTURE, &rc. 107

Fer EN LAME, celui qui a deux à trois lignes d'épaifleur fur difFcrcnccs largeurs , & (cr-c pour les ciiroulemens. p. 1 1 7. Lac. Fcrrum pluniim.

Fer rond, celui de neuf lignes de diamètre, cjui fert à faire des tringles & verges de ri- deaux.

Fer en r euilles , qu'on nomme au (Ti To/e , celui d'environ une ligne d'épaiflcur , fur le- quel on cifcle & amboutitdesorncmens.p. ii8.Lat. Ferrumbraâeatum.

Fer en botte, ou menu fer , celui qui fcrc pour ks verges des Vitres. Lat. Fcrrum tenue.

FER fuivant fes fa^om.

Fer étire'. On appelle ainfî le menu fer , qu'on alongc en le battant à chaud. Lat. Ferrur» duâile.

Fer corroyé', celui qui apre's avoir efte forgé , eftenfuite battu à froid pour devenir plus difficile à calfer , Scellre employé' dans les machines mouvantes, comme aux Balanciers, Manivelles , Piftons de Pompes , Sec.

Ffr coude', celui qui elt plie' fur Ton e'paifTeur, comme un e'trier , pour retenir une poutre éclatée , ou pour accoler une encôgnurc de menuiferie : ou qui elt retourné en angle droit, comme les équerres de Porte Cochere.

"Fer enroule , fe dit du ffr plat ou quarré , contourné en fpirale j dont on fait les e«roK/f- wf n^ des arcboutans , pamieaux , couronnemens Se autres ouvrages de Serrurerie. p.ziS. Lat. Ferrum volutum.

Fer ambouti; c'eft de la Tôle relevée en bolTe avec les outils , pour faire des feuillages , des rofes & autres oniemens.

Fer acere', celui qui eftant chaud, ell trempé pour en faire des outils. Lat. Ferrum foli- datiim.

Fer tondu, fe dit non-feulement du fVr, dont on moule des Conduites, Poêles, Contre- cœurs & autres ouvrages: mais auffi de celui qui eltant/o>i^« , peut eftre reparé avec des outils, tels que la lime & le cifeau (ce qui eft un fecret particulier qui ayant efté perdu, a efte recouvert depuis quelques années) & dont on fait des Balcons, Rampes d'Elcaiiers, Clôtures de Chœurs d'iiglifes , & plufieurs uftencilles. Il fevoitauCha- fteau de Mcudon , quelques Travées de Baluftrade de cette forte de Fer , & entre autres ouvrages à Paris, la Rampe de l'Efcaiier de la Maifon de M. l'Intendant Pel- letier ruif de la Couture Sainte Catherine, dudefTein du Sieur Bulkt.p. i6z.&:Pl. 65 D. p. 119.

FER /utvunt fes ufa^es.

Fer de pieu. Morceau de /er pointu à quatres branches, dont on arme la pointe d un P/«i afilé.

Fer maiile', fe dit d'un Treillis dormant de barreaux de /cr, dont les w^/7/fj font de qua- tre pouces en quarré félon la Coiitume de Paris, Art 101. Tout leffrwrt/V/f quarrémenc ouàlofaugc, kàxiçnLzim Ferrum retieulatum. p. 558.

Ter de cuvette. Morceau de /frplar forgé en rond , qui fcellé dansun mur , fertàfoutc- nir ou accoler une Cuvette de Tuyau dedcfcente. Lat. Ferrum arcuatum.

Fer d'amortissement, fe dit de toute Aiguille de /fr entée fur un poinçon , pour tenir une puamide, un vafe , une girouette , ou tout autreorneir.cnt de plomb ou de poterie , qui termine un Comble. Lat. F:rrum acumiuatim.

Fer de riQUE. Ornement de ferrurerie en manière de Jard, qu'onmet au lieu de chardons- furies Grilles de /^r, commeils'en voit au Château de Verfailles. P/.4+A. p. 117. Lat. Spiculum ferreum.

Fer de menus ouvrages, fe dit en gênerai des ferrures, targettes, fiches, & autres pic- ces des garnitures de Porte & de Croifée. p. 116. P/. 65 C.Scp. 118.

FER fuivant fes dcfiuts.

Fer aigre, celui qui fecafle facilement A froid, p. 119. Lat. Ferrum af^mm,

O 4 ÎER

jo8 EXPLICATION DES TERMES

JiK RouvERiiSi , celuiqui rccaiïeàchaudàcaufcdefesgerfures.

Ter tendre, celui qui fc brûle trop vue au feu. Lac. Fcrrumfruhilc.

Fer cendreux, celui qui à caufe de Tes taches grifcs de couleur de ff«f/re, ne peut recevoir

le poli. p. 119. Tek. pailleux, celui qui a des pailles ■> ou filamens, qui le rendent calTant , lorfgu'onlc

veutcou.-lernu plier, p. 119. Lat. Ferrum palca'.um. ïER- A-CHEVAL. Terralle circulaire à deux rampes en pente douce , comme celles du bouc

du Jardin du Palais des Thui!cr\cs & du Parterre de Latone à Verfailles , toutes deux du

deflcin de M. Le Nautre.P/ 71. p. 157. &c.Lat. Lunatus z^Tg:r. FERME ou METAIRIE; c'cduiieMaiibn àlaCampagoeavec Bafîècours , Grano-es , E'a-

blcs, &c. l'on tient les BcPaaux, lesgrauis, & tout ce qui f.'.ic le revenu d'une Terre.

p. 3x8. Lat. Pricdium rufticum. FERME. Alleniblage de Charpente, faitau moins dedeusforces, d'unentraic& d'un poin- çon , pour aider à porter un Comble. LzDemi-ferme , fert pour en former les croupes.

On appelle ALiiflrcjjes Fermes , celles qui portent fur les poutres: Se Fermes de remplume y

celles qui font efpace'cs entre les A^ailhejjes Fermes , & portent cjuelqucsfois fur des vuides .

P/. 64 A. p. 187 Lat. Tertiamim ■, félon Vitruve. Ferme d'assemblage, celle donc les pièces , fout faites de bois de mcme erofleur.

lOlCl.

Ferme ronde. AlTemblage de pièces de bois cintre'es , pour couvrir pai une avance, le pignon d'un mur de face ou d'un pan de bois. On nomme aulli Fermes rondes , celles d'uu Dôme & d'un Comble cintre'. Pi. 64 B. p. 189.

Fermette. Petite Pfrwf d'un Faux-comble, ou d'une Lucarne. P/. ^4 A. p. 187.

FERMER. Terme qui dans l'Arc de Bâtir, a plusieurs fignifications , comw.c Fermer un c^rc, une Platebande^ une Voûte ^ &c. c'cil y mettre la clef, pour achever delà bandcE. Fermer une tt^jjife ; c'elt achever delà rempl;r par un claufoir. Fermer une Porte , ou une Fe- nêtre en plein cintre , enplatebande, &c. c'eil fur les Piédroits , faire une Arcade ou Linteau droit. Fermer une Baye i c'eft la murer pleine, ou de demi-épailleur. Lt entin Fermer un c^ttelier ; c'eft en faire cellcr l'ouvrage , à caulè de l'Hiver , ou pour quelque autre raifon. p. 95. 24Î. 143. &CC.

FERMETURE , s'entend de la manière dont la Baye d'une Porte ou d'une Croifée, cil fermée fur fes Piédroits , comme quarrcmenc , cintre'e , bombée, d:c. p. 155. & 170.

Fermeture de chemine'e; c'eft une Dale de pierre percée d'un trouquarre'-Iong , qui fert çoni fermer &: couronner le haut d'une Souche de Cheminée de pierre, ou de brï- que.

Fermeture de menuiserie; c'eft ralfcmblage du Dormant, du Chaflîs , des Guichets ou Ventaux , &c. d'une Porte ou d'une Croifée àt ALenmferie. C'eft aufliraflembldoe des Feuillets arafés , ou avec moulures, delaPerwffwred'une Boutique, p. 141. P/. 64 B. P.189.&P.341.

FERRFR; c'eft garnir une Porte Cochcre , une Porte à placard , tineCroifée, & tout autre ouvrage de menuiferie, de leurs équcrres, gonds, fiches, verroux , targettes, loquets, ferrures , ^c.

FERRURE, fc dit de tout le Fer de menus ouvrages, qui s'employe aux Portes ou aux Cr&ifeesdc menuiferie. On le nomme aulTiG.irmrKre. Pi. 65 Cf. 117.

FESTON. Ornement de fculpture eu manière de cordon de iîeurs , defruitsou de fciiilles Jices enfemblc , plus gros par le milieu, & fafpendu par Icsexrrcmitez, d il retombe des chûtes à plomb. Il fc fait des /c/ro-ï^deChalle , dePefche, de Miifique& des autres Arts, reprefentezpar lesaccnbus&. les inftrumens propres à chacun. Le mot de Fefton y peut venir de Fcjie ^ parce qu'il s'employe pour les décorations dans les Feflcs. p. 1(^4. PL 56. Vuruve appelle les Fejhns, Encirpi, du Qizç Enkar^os , frudueux,

Fes-

D'A R C H I T E C T U P. E , &c 109

Feston postiche. Orncmciu compofcdcfciiilles, de fleurs & de fruirs vcricables, avec del'oripeauouclinc]uant, &. quelques papiers de couleur, dont on orne l'Architcclurc feintedes Arcs-de- triomphe, pour les Encrées publiques, & l'Architedure veritahledcs E<7Hfes , pour les Canonifacions & Fepes de Saints ; ainfi que les Feparoles ou Décorateurs, le pratiquent en Italie.

FEUILLAGES. Branches de f(?«W/e; naturelles ou ima_G;inaires , dont on orne les Frifes, Gor- ges, Tympans, &cc. p. 84. PL 35. &p.iio. Pi. 41.

FEUILLES. Orncmensdefculpture. Elles font ou naturelles j comme celles de Chefne , de Laurier, d'Olivier, de Palmier, &c. ou imaginaires , comme celles des Rinceaux ce Fciiilld'^cs , &CC. Li:s Fi-iiillcs dont on orne les Chapiteaux, font ordinairement de quatre forces, fcavoir, d'Acanthe & de Perfil , qui fontdécoupc'es, de Laurier qui font refen- dues par trois /è/ViV/fj- à chaque bouquet , & d'Olivier par cmq, comiiie Jes doigts de la main. P/. 19. p. 71. & 194. P/. 87. &p. 196. P/. 88.

Feuilles de reïend, celles dont les bords , font découpez & refendus y comme l'Acan- the & le Pcrfil. par. 191. PI. 86. &c.

Feuilles d'eau, celles qui font fim pies & onde'es , qu'on mêle quelquefois avec celles de refend, ibidem.

FeLïilles tournantes, cdks c^ui tournent autour d'un membre rond. Pl.B. p. vij. & PI. 90. p. 301.

FEÏiiLLES d'angle, celIcs qui fonc aux coins des Cadres, & aux retours des Plafonds de Larmier, /i/ci. & P/. 36. /». 89.

FEÏiiLLES galbe'es, ceilcs qui ne font qu'ebauche'es pour être refendues, comme celles des Chapiceaux Corinthiens, &, Conipofues du Colifée , qui n'ont pas été achevées. PI. iS-. p. 67. &cPL 34. p. 83.

FEUILLE y c'efl: en Menuiferie , un alTemblage qui fait partie d'une Fermeture de Boutique, GU des Contrevents d'une grande Croife'e. On dit nn(h une Feuille de Parquet. PL6^B. p. 189. Foye:: PARQUET.

FEUILLE E. Efpece de Berceau en manière de Salon, fait d'un bâti de charpente, couverr & orné par compartimensdc plufieurs branches d'arbres garnies de leurs /c«/7/ei-, comme il s'en eftfairpour dcsFeilcs à Verfailles &: à Chantilly, p. 3 58. Lat, Umbraculum.

FEUILLURE i c'eft en Maçonnerie, l'entaille en angle droit, qui eft entre le tableau & l'enibrafure d'une Porte , ou d'une Croifse , pour y loger la menuiferie. Et c'eft en Me- nuiferie , une entaille de dcmi-epaidcur fur le bord d'un dormant & d'un guichet , laquelle fc fait de plufieurs fortes , comme en chamfrain , à languette, Sec. pour garantir du vent

coulis, p. 141. & 144- ^'^'- 5i-^^'^-'°°- ?-34i-

FICHE. Pièce de menus ouvrages de fer, dont plufieurs fervent à porter, faire mou- voir les ventaux des Portes, Se les guichets &: volets des Croife'es. Il y en a de fimples-, d'autres à doubles licuds, à vafes, &:c. P/. 65 C. p. 117.

FICHER j c'eft faire entrer du mortier avec une latte dans les Joints de lit des pierres , lofts qu'ils font calez, & remplir les Joints montans d'un coulis de mortier clair , après avoir bouche les bords des uns & des autres, avecde l'écoupe. On fehe aufli quelquefois les pierres, avec moitié de mortier , & moitié déplâtre clair. On appelle f;f/?f«r , l'Ouvrier quifcrc à couler le mortier entre les pierres, & à les jointoyer & refaire les Joints, pag. 151. & 144.

FIER. Epichcce qu'on donne à de la pierre, & à du marbre fort durs. Ainfion dit que le Liais Feraut , eit une pierre très ferc, àcaufcde fa grande dureté.

fIGUERIE, fe dit d'un Jardin fcparé & clos de mur's , l'on tient des P/^«/m en terre , ouencailfes, pour les mettre dans une Serre qui en eft proche , pendant l'Hiver , comme la /'^Ker/f du Potager à Verfailles. p. 199.

FIGURE i c'eft en Sculpture, la reprefentation du Corps humain , & le principal ornement ce l'Architecture. Ou nomme plurôc Figures , que Statues ^ celles qui fouc, ou ajfifes ,

O 1 comme

lîo rXPLICATION DES TERMES

comme celles qcs Papes, Sec. ou à genoux ^ comme celles des Tombeaux , &:c, ou enfia coiichccs , comme les fleuves, Rivieres,&:c. />. 181.& 315. Vbye:^ STATUE.

TIGUREi c'eftenGcomcciie, une fuperficie enfermée d'une ou de plufieurs lignes. Elle eft rcclilignc , quand les lignes qui renferment, ioiii droites: curviligne , quand elles font courbes: &c mixte ^ quand elles font en partie droites, & en partie courbes. On appelle Figure régulière , celle dont les angles & les cotez font égaux, comme les divers Polygo- nes : & mcgidiere , le contraire. PI. f. p. j. & 5 5 5.

Figure de plan 5 c'efl un contour circulaire, ovale ou à pans , dont pluficurs récipro- quement tracez , augmentent la variété d'un Plan. Ce mot fc prend audî en Terme de Ju- rifprudcnce , pour un Deffein ; c'elt pourquoi on dit , que les Procez fc jugent fur les fi- ^/ira desBâtimensdeirmezpar les Architedes , & des Héritages levez parlés Arpenteurs, prt^g. 151.

Figure ou esquisse; c'eft le trait qu'on fait delà forme d'un Bâtim.ent , poureii lever les mefures. Ainfi faire la Figure d'un Plan , ou d'une Elévation , & d'un Profil ; c'eft les del- fineràveuë, pour cnluite les mettre au net.

FIL; c'eft dans la Pierre & le Marbre, une véne qui les coupe. Et c'eft dans le Bois, le fens duboisconfidcrépar la longueur de fa tige; c'eft pourquoi on appelle Bois de Fil y celui qui eft employé plus long que large, pag. ht,. Se m.

Fil de pieux ; c'eft un rang de Pieux équarris & plantez au bord d'une Rivière, ou d'un Etang , pour retenir les Berges , & conlèrver les Chauflées & Turcies d'un grand Chemin. Ce Fit de pieux-, eft ordinairement couronné d'un chapeau arrêté à tenons &: mortoifes, ou attachéavec des chevilles de fer. p. 350.

.TILARDEUX. Ce mot fe dit du marbre & de la pierre , qui ont des jz/^, qui les font déliter. Amfi le Languedoc, la Sainte Baume , (Sec. font des marbres /j/artifwx : & la Lambourde, le Souchet , Sec. des fierrcs flardeu/cs y àcaufedes^// qui s'y rencontrent.

FILET Toute petite moulure quarrée , qui accompagne ou couronne une plus grande, p. ij. P/. A. &c. ;>:)7f:ï LISTEL.

JiLET DE COUVERTURE. Petit foliu de plâtre au haut d'un Apentis, pour en retenir les der- nières tuiles ou ardoifes , qui eft compté pour un pied courant fur fa hauteur.

Filet d'or ; c'eft en Peinture & Dorure, un petit reglet fait d'or en feiiille fur certaines moulures , ou aux bords des Panneaux de menuiferie , quand ils font peints de blanc , pour les enrichir. /'.ZZ9.&341.

EILIERES. Vénes à plomb, qui interrompent les Bancs dans les Carrières , & par l'eau diftiledela terre, pour aider à former la Pierre, p. 358.

Filières de comble; ce font les Pannes, qui portent les chevrons du Paux- comble d'une Manfarde. P/. (Î4A. pj_^. 187.

JILOTIERES ; ce font dans les compartimens des Vitres , les bordures d'un Panneau de For- ip.e de Vitrail , ou de Chef-d'œuvre de Vitrerie, p. 335.

FLAMES. Ornement de fculpturc de pierre ou de fer, qui termine les Vafes & Candélabres, & dont on décore quelquefois les Colonnes Funéraires , il fert d'attribut , au (11 bien que dans les Pompes funèbres, il marque 1 immortalité, comme les Larmes, la dou- leur. PA44 A. p. 117. Se PL 64 B. p. 189.

FLANC ; c'clt en Architedure Civile , le plus petit côté d'un Pavillon de face ou d'encôgnu- rc, par lequel il eft jointàun Corps de logis. Flanquer; c'eft donner plus ou moins de faillie àun Pavillon. Ainfî on peut dire qu'un Pilaltre entier , flanque mieux une en- côgnure, comme on l'a pratique au Portail du Louvre, qu'un Pilaftre plié, comme il s'en voit à plufîeurs Bitimens. fag. 159.

7'LASCHE. On appelle ainfl ce qui parok de l'endroit , étoit l'écorce d'une pièce de bois, après qu'elle eft équarrie , & qu'on ne peut ôter fans beaucoup de déchet, p. izz.

Flasche de FAvt'; c'cft uu eipace de Pavé y enfoncé ou brifé fur fa Forme le long des bords du Ruiflcaii , ou dans ki Reyers. p. j 5 1 . C'eft ce que Yitruve uommc Lacuna.

JlEAU.

D'ARCHITECTURE, &'c. i,r

FLEAU. GrofTe barre de fer , qui étant mobile par le moïen d'un baulon au milieu , donne fur les deux baccans ou vencaux d'une Porte cochere pour la fermer feurement. p. ii6. Lat. Vcâis ver/atilis.

FLECHE; c'efl une Ligne perpendiculaire , élevée fur le milieu delà corde d'un Arc, ou portion de Cercle.

Fle'che de clocher,- c'eftle Chapiteau de la Tour, ou delà Ca2;e d'un C/or/jc)' , qui a peu de plan, & beaucoup de hauteur , & qui termine en ponite. On l'appelle aufTi Piru- viuic y quand il elt quarré. Les f/rf/;c>fonr , ou de charpente, comme à Li Saune Cha- pelle de Paris , à Sauite Croix d'Orléans , &c. ou de pierre, comme à Nôtre-Dame de Chartres, à Saint Denis en France , &c. />. 3 14. Lat. ObcH/cus campananits.

Flèches de pont ; ce font les pièces de bois aflemblécs dans la Bafcule, qui tiennent par les deux bouts de devant , les ch.iînes de fer , qui enlèvent le Pont-kvis d'un vieux Châ- teau.

F.le'ches d'ari'entecr ; ce font des piquets égaux , dont les c^r pcnteur s ÇtÇ^iv tnt-, pour tenir la chaîne aveclaquelle ils arpentent les terres. Un paquet de ces f/erfcej , fe nomme Trouffc.

FLEUR ; c'eft fclon Vitruve , un ornement en forme de Fleuron , qui fert d'amorti/Tement à un Dôme , à la place duquel on a fubftitué une boule , un vafe , &c.

Fleurs. Ornemensen Architedure, c\ui Conmxx naturels -, comme les F/e«ri imitées d'après nature, ou artificiels ■, comme les Grotefques& Fleurons, p. vin.

Fleur de chapiteau. Ornement de fculptureen forme de rofe dans le milieu des faces du Tailloir du Chapiteau Corinthien , & en manière de fleuron dans le Compofite. Pi. z8. f.67. Pi. 5 5 p. 85.&C.

Fleurs de jardin. Principal ornement des fardins , qui fert à garnir les Pièces coupées , & les Platebandes des Parterres, & aborder les Allées. Les Fleurs des Platebandes , font difpofées à 5. ou à 7. rangs efpacez en parties égales , celui du milieu étant de Fleurs hautes alignées d'après les Arbiiltes : & elles font mêlées de telle forte, qu'elles fuccedent les unes aux autres, pendant huit mois de l'année. On appelle Fleurs Prmtanie- res , ou hdtives y celles qui jîeunjjent dans les mois de Mars, Avril, &May, comme les Primevères , Anémones , Hyacinthes , Tulipes , Narcilfes , Jonquilles , &c. Fleurs d'Epc-, celles des mois de Juin, Juillet, &:Aoult, comme les Oeillets , Giroflées , Mar- guerites, Lis, Campanelles, Juliennes, Pavots, Soleils, &c. Et Fleurs d* automne, on tardives, celles des mois de Septembre, & d'Octobre, comme les Oculus Chrilti , Ro- fes & Oeillets d'Inde, Amarantes, Pallèvelours , Soucis, &c. Entre toutes ces Fleurs, on appelle vivacesy celles qui fubfiftent enterre pendant toute l'année: annuelles, celles qui fe plantent, ou fement tous les ans félon les Saifons : Je//ffltfy , celles qui craignent la gelée : & rohufies , celles qui refîltent au froid. Les Fleurs , fe mettent dans les Jardins , ou en pleine terre , ou en pots confèrvez dans une Pépinière , pour changer la décoration d'un Parterre, p. 191. 191. &c.

FLEURON. Feiiille, ou Fleur imaginaire, qui n'eft: point imitée des naturelles. PL 35. p. 85.& 196. P/.88.

FOIRE i c'eft un Bâtiment compofé de plufieurs rues bordées de Boutiques, & fermé dans fon enceinte , les Marchands Forains s'affemblent , pour débiter leurs marchandiiès en certain tems de l'année, àcaufe des franchifes. Il y en a de couvertes , comme celle de Saint Germain des Prez , & de découvertes , comme celle de Saint Laurent à Pans. pag. joS. Lat. Forum. , FONDATION i c'ed l'ouverture fouillée en terre, fom fonder un Bâtiment, laquelle fe fait de toute fon étendue , quand on y doit conftruire des Caves , ou par tranchées , quand il n'y a que des Murs à /onder. /?. 154. &c. Lat. Excavatio.

FONDEMENT ; c'eft la maçonnerie enfermée dans la terre jufques au rez-de- chauffée , qui doit être proportionnée à la charge du Bâtiment, c^u'elle doit- porter. Fonder; c'efl

ma-

i,j EXPLICATION DES TEPvMES

maçonnerie? Foudittùns àii^s IcsouvcrrurcsSc les tranche'es ces terres, p. i^].Scc. rONDERIE. Grand Angaravcc une folle & un fourneau au milieu, pour fondre, Scjctter des Canons, Figures, 'Sratucs&: autres ouvrages de bronze, ^ûg. 309. & 318. Lar. For^

naXiCraria.

rONDIQpE, On appelle ainfi le Mûgazin d'une Compagnie de Marchands negocians pre's d'un l'orrdeMcr, ou dans une Ville de grand commerce. Et auiïi le lieu, ces Mar- chands s'adbmblcnt pour traiter de leurs affaires. Ce mot vient de l'Iralicn fbWjco , quia la même lignification, p. 547.

FONDIS. Efpece d'abîme caufe' paria méchante confiftence du terrain , ou par quelque fource d'eau au deffous des Fondemcns d'un Bâtiiucnt. On appelle aufîî Fondis , ou Fontis , un e'boulemcnt de terre caufé dans une Carrière , pour n'y avoir pas laillc fuffifamment des Piliers. El Fondis à jour y celui qui a fait un trou, par l'en peut voir le fonds delà Carrière, p. i,<)0.

FONDS-, c'en le terrain qui cfteftime bon pour /û?iJfr. Le bon & vif Fonds, elt celui dont iatcrrca'a point été éventée, & qui cil de bonne confifteiicc. On appelle auîîi Fonds, ur,c place defhinée pour bâtir, f'. 135. &:c.

Fonds d'ornemems , ie dit du champ , fur lequel on taille, ou on peint des OrneiTiais, comme Armes, Chifres, Bas-rebefs, Trophées, Sec. pag.<)o.^

Fonds de compartiment ; c'eft la pierre ou le marbre, qui étant de même couleur, comme blanc ou noir pur, en reçoit d'autres de difperentes couleurs par incrurtarion , & leur fcrt de champ dans un Compartiwent de Lambris ou de Pavé, p.^%2.

Fonds de Jardin j c'eft autant le terrain d'un '-jardm-, deftiné à cultiver & à décorer, queiabonncoumauvailéquahté. Le moindre Fonds, elt celai le Tuf cit trop prés de

lafuperficic, FoNDS-Di-cuvE. Les Ouvriers appellent ainfi tout ce qui n'elt pas creufe quarrement , mais arouûi dans les angles, comme font les Auges, Pierres à laver. Cuves de bains, &c.

FONTAINE, fe dit de toute Source d'eau vive, & c'elt par raport a l'Art de Bâtir, un Compofc d'ArchitcdureSc de Sculpture, qui prend fes difFcrcns noms, de fa forme eu detaliîuaticn , oc qui fcrt pour la décoration & l'utilité des Villes, 5c pour rembelliflc- men: des Jardins, f. 509.

FONTAINE pur rayer t à fa for vie.

Fontaine en source. Efpece de Goufre d'eau , qui fort de l'cuvcrturc d'un mur, ou J'ur.e pierre avec impetuôfité fans aucune décoration , comme la Fontaine de l'Eau de Tre- vidRome. pag. 517.

JoMTAiNE COUVERTE. Efpccc dc Pavillon de pierre ifolé, quârré , rond , à pans ou d'autre £pure, ou adoflé , en renfoncement , ou en faillie: qui renferme un refervoir pour en dilhibuerreaupar un ou pluficurs robinets , dans une Rue, un Carrefour , ou une Place publique , comme font la plufpartdes Fontaines de Paris, p. 80.

loNTAiNE DECOUVERTE, fc dit de toutc fb/;fa/'(f Jaillillantc avec Baffm, Coupe &: autres ornemcns: le tout k découvert , comme celles de nos Jardins, & des Vignes & Places de

Rome. p. 'i^J' Fontaine jaillissante, s'entend dc toute Fontaine, dont VezM jaillit Se s'élance par un eu pluficurs Jets, Se retombe par gargouilles, godrons, napes , pluye , Sec. pa^. 198.

Fontaine a bassin. Onappelle ainfi les Fontaines qui n'ont qu'un fimple BaJJin de quel-, que figure qu'il foit, au milieu duquel , ell un Jet , comme à l'Orangerie de Vcrfailles, , ou bieiuiue Statue ou un Groupe dc Figures, comme aux Fontaines des quatre Saifons ao-

même lieu. p. 517. Fontaine a coui>e, celle quioutrefori Baflin , aune Cc.v;^e d'une feule pièce de pierre ou de marbre , portée fur une tige ou un picdclhl j laquelle reçoit un Jet qui s'élance du

roilicB

D'ARCHITECTURE, Sec. 115

milieu & forme une napc en tombant, comme la fo^iVw de la Cour du Vatican , dontU Coupr de granit , eft anuque Se tirée des Thermes de Tiius à Rome, ibki Fontaine en pyramide, celle qui eft faite de plufieurs BalTins ou Coupes par c'tages en diminuant , porte'cs p:>r une tige creufc , comme la Fontaine de Monte-dragone à Frefcati , ou quelquefois foutcnuës par des Figures , Poillons , ou Conlbles , donc l'eau en retombant , fait des Napes par étages & forme une Pyramide d'eau , comme celle qui eft à la cefte des Cafcades de Verfaillcs , faite par le Sieur Girardon Sculpteur du Roi. tbul. Fontaine statuaire, celle qui eftant découverte, ifolc'e ouadolTc'e, cftorne'edeplu- fieurs Statues ^ ou d'une feule qui luy fcrt d'amortilfcment , comme la Fontaine de La- tone à Verfailles , & celle du Berger à Caprarole. Il y a de ces Statues , qui jettent de l'eau par quelques-unes de leurs parties , ou par des conques mannes , vafes , ur- nes & autres attribus aquatiques, comme les Fontaines d'Augsbourg en Alemagne. P/. 71. p. 157- Fontaine rustique, celle qui eft compofc'e de rocailles, coquillages, pétrifications , &c. & qui a des Boflages rujh^ue:: , ou tailkz de glaçons , comme il s'en voit à Fontaine-bleau. p. 309. Fontaine satyrique. Efpece de Fontaine Ruftique en manière de Grote , ornée de Ter- mes , Mafcarons, Faunes, Sylvains, Baccantes & autres Figures 5jf7r/ç«f/ , qui fervent autant à la de'coration , qu'aux Jets d'eau. Ces fortes de -Fo^jt^wi- , font ordinairement placées au bout des Allées , & dans les lieux les plus reculez d'un Jardin prc's des ruines Se des plantes fauvages , comme celle delà Grote de Caprarole. p. 2-57. Fontaine marine, celle qui eft compofc'e de Figures aquatiques, comme Divinitez, Nayades , Tritons, Fleuves, Dauphins, & divet'^ poillons & coquillages, aiiifi que la Fontaine de la Place Paleftrine à Rome , une coquille foutenuë de quatre Dauphins , fert de Coupe & porte un Tricon qui e'iance un Jet d'eau aveciuie conque mun^ic : elle eft du dcffein du Cavaliet Berniii. ibid. Fontaine navale, celle qui eft forme'e en Baftiment de Mer , comme en B.irque., ainfî qu'à la Place d'Efpagne : eï\ Galère, à Montecavallo: en Navicelle, devant la Vigne Mar- thei à Rome , & au Jardin de Belveder à Frefcati , Sec. ibidem. Fontaine symjboliq.ue , celle dont les attribus, les Armes ou pièces de Blafon , font le principal ornement & defîgnent celui qui l'a fait baftir , comme la Fo.itainc de S. Pierre ia Montorio , laquelle reffemble à un Château flanque' de Tours , & donjoné , qui reprefcn- te les Armes de Caftille: &: autres Foyitames z\<.ome -, entre lefquelles on voit à la Vigne Pamphile, celles de la Fleur de Lis & de la Colombe , qui font les pièces de Blafon de la Maifon du Pape Innocent X. ibid. Fontaine en niche , celle qui eft dans un renfoncement circulaire par fon plan , & dont l'eau tombe par napes en plufieurs Coupes dans uiiBalfin extérieur , comme à la Vigne Aldobraiidinc à Frefcati : ou n'a qu'un Jet qui s'élance , comme celle de marbre du petic Jardin du RoiàTrianon. tbid. Fontaine en arcade, celledont leBaflîn&lcJct, font à plomb fous une c^i'c^if/e à jour, comme les Fontaines de la Colonnade & de l' Arc-de-triomphe d'eau à Verfailles, &dela Vigne Pampliilc à Rome, ibid^ Fontaine en grote, celle qui eft en renfoncement en manière d'antre dans l'imitation de la nature , comme la Fontaine du Rocher dans le Jardin de Belveder au Vatican , & celle du Mafcaron dans la Vigne Borghéfe à Rome. ibid. Fontaine en bufet^ Efpccc de Credence renfermée dans une baluflradequarrée ou circu- laire, où plulîeurs Jets de figures d'animaux & de vafes, fe rendent dans uiic Cuvette ou Baflin élevé. Ces hontaina (ont ordinairement placées au pan coupé du concours de deux Allées , comme il s'en voit a l'entrée de la Vigue Moatalce^iRome , & aux cotez de l'Arc- de-triomphe d'eau à Verfailles. ^. 311.*

Tome IL P FoN-

114 EXPLICATION DES TERMES

PoSTAiN'B EN PoRTiQ,uE. E/pecc dc Châtcau d'cau en manière d'Arc-de-triomphç à tfoic ^rcades comme 1^^«. /./.,. de Termnu, eft la Statue de Moyfe : ouàanqArS des adoflees contre un Refervo.r ou Recepracle d'Aqueduc, comme l^aua P.n.L fuHc

îlnn 'î'^î 7^'"" ^""' ^ ^'""^'^ ^' ^" ^°''''"'^> rontd-OrdrcLuqueav cd s Attiques & Inlcnptions. p. 3 1 7. •'

^""Trr^T.^ ^u 7^^-^"^"^'=' ^f,^ dont le plan eft circulaire avec une, trois ou plufieurs Arcades, Renfoncemens ou Niches en manière d'ui^ petite D.^.Wd eau , comme a ZT.iT ''''^''''''■^' ^PP^"^^ ^r-aacetof:, du dcllcm du Cavalier Bermn prS de

FONTAINE />.ir raport à fa fitudtiov.

foNTAiNE ISOLE'., ccllc qm cltaut au miIicu d-unefpace, n'efbattachée à aucun des Bât.. mens qui 1 environnent , comme les Fontaines de la Place Navone à Rome lUd

ioNTAiME ADOSSEE s'eutend de toute / o./a;«. , qui eft attachée à quelque mur'de clôture, defaceoudetenane, ou a quelque Perron en avint- corps, ou arriere-corps , autantpou :^.:^Z'^Zt'''l'j ^- ^°- augmenter L décoration, co£me U s'enUc

ter m

à plulieurs' Vignes a Rome, ibid

un ^.^r ^^^^^°^^^^^^^^' cel equieft reculée au-delà du parement d'un mur dans "L^ i^^rr. "^"'''^ °" cintre de certaine profondeur, & qui répand fon eau par- une gargouille, une nape , ou une Cafcade , comme la Fontaine du bouf du Pont Sixte, qui- termine agréablement la 5rr.J^ 7./,., l'une des plus belles rues de Rome ,bid ^

7wr ^^^'^'^^^"'^^'/^ll^iu' ^crtde reveftementau pan coupé du Co.n de Plfled'ua-

FfSjT I T v'i ^^r™'a'^'" u " ^'"^^"^^'^ ^'' Q"^^^^ Fontaines i Rome. ,6../.

rZur l' 'f "" homme qui a connoillance de l'Hydraulique, qui eft" pratique tuvauv T %^''-^^^^ ?^}^' J" >ux des Fontaines. & qui veille àl'entretien de le^rs

r AT^^ Sf "T ^' '^''""^ ^"'^' ^ '^^^ q^' travaillent fous lui? Lat. ^quilex

PONTS BAPTISMAUX. On appd'e amfi une Cuve de^eVr ou de marbre devce fur un pied au bas de la Ne/ d'une Eglife , ou l'on blptife les En fans On entend aulli par Fonts Bapti/niau. , la Chapefe qui les renfermV, con.me celle d" L,^t:-t.' '"" ' P""" P" ^' ^^'S-tS prenîier Peintre du Roy. p. 3.5 Lat

FORCÉ, ou JAMBE DE FORCE. MaîtrefTe pièce d'une Ferme pour porter l'Entrait & les Pannes On appelle iVm. Forces, celles iu Faux-comble du^e Ma^nlard^ pT'^f p- 167-occ. Lat. Cj«/rr// félon Vitruve.

^^r^I^^ ' ^^ T^ V ^^'^'^ ordinairement d'un Bois de grande étendue , fe prend en Arclii- Com'bleT"^ ^ffr" ^^g^^"tS-""^edepiecesdefoisde charpente, q^uïïompofe. iV Se eIi !S ^f , 7 t ^"f ^r '"^" S-nd Bâtiment. La plufpart de c\s Forejl fur les vieilles iiglifes, loiu de bois de châtaignier, p. 158.

rement orfdC ^^.^'^"'^.^/^/.'^^^i^^'^c moulins, fourneaux, angarj, &c. fitué ordmai- ^ment pre d une Foreft & d une Rivière , l'on fond & fabrique le Fer. On appelle aufli oï^ik WS Sf"''""' "" ^-^Heurs , autant l'atre élevé pour terni le feu , que le lieu mcxnc.

TOR M p \r ' S" ^'l"!"'"" "'"^ rc/.r/r«f , lorfqu'il fc Jette en dehors. ±URME. ElpecedeLibagedur, qui provient des Ciels de Carrière, p. loé.

Xru'I^ '17 P ^'^^ !'"^'-d^^' Jf ^'t\' ^''^''^^^' ^?^'(^'^' > ^"r laquelle on afTeoit kpavé lit Statùmcl ^°'"''^^P''"^' d^ChaulTécs, Grands Chemins , &c. Pl.ioz.pa^.i^^,

^"ne'^nvdt J'^'^'r '/''" '' "'''"''','' ^'^" """^ ^'''^'^ ^'^^^^'^^ ' ^mpofée de plufieurs pan- TpTeire drFrirT?-^""'^'''^'^^' ^^'''" ^" P'^^^^ ^^"^ les Croifillons ou Meneaux ferdcs î^j Egl^t" Gothiques ou retenus avec des miles & clavettes dans les chaJTis de ter aes Vitraux des nouvelles Eglifes. p. 3 3 5.

Forme x>i marine.; c'eft dans uii Arccnal de .Uirw, un erpacecreufc& revêt» de pierre..

où.

D'ARCHITECTURE, &.C 115

Ton confirait les Vailfeaux , & l'eau entre par une Eclufe , lorfqu'on les veut met- tre à flot, ou les radouber, f. 557. Lat. Officina navalis.

Formes d'église. On appelle ainfi les Chaifes du Chœur d'une EMife. II y a Ieshautes& Jes baffes; les hautes font ordinairement adoflees contre un richelambris couronne d'un peut Dôme , ou Dais contnni , comme celles des Grands Auguftms , qui ont c(l:é faites pour les cérémonies de l'Ordre du S. Efprit. Ces hautes & balles Formes, qui portent fur des Marchepieds , font feparees par des Mu féaux ou Acoudoirs affcmblez avec les Doffiers amfi chaque place avec fa fellette foutenuë d'un cû-de-lampe , eft renfermée de fon encein- te appelle'e Parclofe. Il s'en voit qui n'ont autre Dolller , que celuy de leur Pardofe , com- me celles de S. Euftache & de quelques autres Paroilfes de Pans , ou la clôture du Chœur ' eft à jour. Les baffes fomcj- , ne devroient pas eftre vis-à-vis les hautes, comme on îc pratique ; mais au contraire le DofTier d'une baffe devroit répondre au Mufean de la Purelcre d'une haute, afin que le vuide foit vis à-vis de ceux à qui on annonce quelque Antienne, ou qu'on encenle ; ainfi qu'elles font en partie à Nôtre-Dame de Paris. Les Formes de l'Ab* baye de Pontigny prés d' Auxerrc , font des plus belles , & celles des PP. Chartreux de Pa- ris, des plus propres & des mieux travaillées, p. 341.

f ORMERETS ; ce font les Arcs ou Nervures des Voûtes Gothiques , qui forment les Arca- des ou Lunettes par deux portions de cercle , qui fe coupent à un point Pi 66 A

fORT On dit que du Bois eft fur fon for/, lors qu'une pièce étant cambrée, on met le cambredcflouspour refîfter àlacharge. ^,189. Voye:^ Poser de champ.

■ÎOSSE fe dit de toute profondeur en terre , qui fert à divers ufages dans les Bâtimens, com- me de Citerne, de Cloaque, &c. dans une Fonderie, pour jetter en cire perdue , des Fi- gures , des Canons , &.c. & dans un Jardin , pour planter des Arbres.

Fosse D'A iSANCE. Lieu voûté au dcfîbus de l'aire des Caves d'une Maifon , le plus fouvent pavédegrais, aveccontremur , s'il eft trop prés d'un Puits , de crainte que les matières le corrompent. f>. 174. PI. 60. Lat. Forica.

Fosse a chaux. Creux foiiillé quarrément en terre, l'on conferve la C/?i:;<x éteinte pour en faire du mortier à mefure qu'on élevé un Bâtiment. '

FOSSE'. Efpace crcufé quarrément de certaine profondeur & largeur à l'entour d'un Château, autant pour le rendre feur , & en empêcher l'approche , que pour en éclairer l'Etage fou- terrain, p. 157. ^^

Fosse' a fonds-de-cuve, celui dont les coins, ou angles de l'enfonçûre, fontarondis

Fosse' revestu, celui dont l'Efcarpe & la Contrefcarpe, font mèf«x d'un Mur de maçon, nerie en talut , comme au Château de Mai fons. P/. 73.^.159.

^°!^f' "rS', î^^'"' "1"' ^^ ^^'" ^^" ' ^^'^'^ ""^ planche de gazon , qui règne au milieu de dcuK Allées fablees , comme au Château de S. Germain en Lave. ibid.

FOUDRE. Ornement de fculpture en manière de flame tortillée avec des dards , qui fervoit anciennement d'attribut aux Temples de Jupiter , comme il s'en voit encore au Plafond de la Cormche Dorique de Vignole , & aux Chapiteaux du Portique de Septime Severe à Ro- me. P/. 13.&14.JP.55.&96.P/.38. ^

FOUETTER; c'eft jetter du plâtre clair avec un balay , contre le Lattis d'un Lambris, ou à un Plafond pour l'enduire. C'eft auffi jetter du mortier ou du plâtre par afperfion , pour faire les Panneaux de crépi d'un Mur qu'on ravale, p. 34^.

FOUILLE DE TERRE , fe dit de toute oiivcrture/û«///ff en terre , foit pour une fondation, ou pour le ht d'im Canal , d'une Pièce d'c.iu , &c. On entend par Fouille couverte, le perce- ment qu on fait dans un Mafîlf de terre , pour le pafîâge d'un Aqueduc , ou d'une Pierree. p. 175 . >■ ^ 1 »

FOUILLER ; c'eft en Sculpture évider & tailler profondement les oruemcns & draperies , pourieur donner un grand relief, p. IX. '

P * FOUR.

116 EXPLICATION DES TERMES

POUR ; c'tft dans un Fournil ou une Cuifîne , un lieu circulaire à hauteur d'apui , voûte' de bricjuc ou de tuileau , & pave de grand carreau , avec une ouverture ou bouclie , pour y cuire le pain ou la patiiïerie. On appelle Four bxml , un Four feigiicurial 6c public , des VafTaux font obligez de faire cuire leur pain. p. 174. Pi. 60.

rOURCHE. Vbyc:: PENDENTIF.

fOURCHETTE; c'efl: lendroit , les deux petites Noues de la Couverture d'une Lucar- ne , fe joignent à celle d'un Comble.

lOURIERÉi c'cfldansfArricrc-courou BafTe-cour d'un Palais ou grand Hôtel , un Bâti- incnt, ou l'on met par bas ou dans des Bûchers , le bois, le charbon, &c. «Scaudellus font logez les Officiers, qui ont foin de dilhibucr ces provifions. p. 3 5 1 .

FOURNEAU. Lieu en manière de Four , toujours c'chaufc par le feu , qui fert pour fondre divers métaux dans une Forge , & les verres & les glaces dans une Verrerie.

FOURNIL ; c'eit dans une grande Maifon, le lieu prés delaCuiline, font les Fours y pour cuire le pain , la panlîerie , &:c. p. 3 5 1 .

FOYER ; c'elt la partie de l'Atre , qui eftaudevant des Jambages d'une Chemine'e ,& qu'on pave ordinairement de grand carreau quarrc' de terre cuite, p. 161. Lat. Focus.

Foyer de marbre ; c'eIt le plus fouvent un compartiment de divers Marbres de cou- leur , maltkiucz fur une dale de pierre dure , ou incruftez for un fonds de Marbre d'une couleur , comme blanc ou noir pur, qu'on met audevant des Jambages d'une Cheminée. Il s'en fait aulH de Marbres feints , & de Carreaux de Fayence. PL 105.

M- 5 5 5- \ ,.

FRAGMENT. Ce mot fe dit de quelque partie d'Architeâiure ou de Sculpture, trouvée parmi des Ruines, comme d'une Bafe, d'un Chapiteau, d'une Corniche, d'mi Torfe ou membre de Figure, d'un Bas-relief antique , &c, amfi qu'il s'en voit de poftiches aux Bâtimens des Italiens & dans les Cabinets des Antiquaires, p. 31. & 517.

FRESQUE, de l'Italien Frefco , frais, ou nouveau ; c'ell une Peinture à l'eau , fur un En- duit nouvellement fait d'un mortier de chaux & de fable. On fe fert pour peindre à Fre/que^ de terres qui confervcnr leurs couleurs naturelles , comme l'ocre, la terre verte , la terre d'ombre , &c. p. 200. & 541^.

FRETTE. Cercle de fer , dont on arme la couronne d'un pieu ou d'un pilotis > pour l'empê- cher de s'éclater. On dit Fréter, pour mettre une Frette.

FRISE. Grande face plate , qui fepare l'Architrave d'avec la Corniche. Ce mot vient du La- tin , Phrygio un Brodeur, parce que les Fnjes, font fouvent ornées de fculpture en bas- relief de peu de faillie , qui imite la Broderie. On nomme auffi Zophore , une FriJ'e , du Grec Zoophoros , Porte-animal , parce qu'on y reprefente quelquefois des animaux, p. ix.

&P/. ic^. p.47. &c.

Frise lisse , celle qui eft unie & fansornemens : Et Fnje ornée , celle qui a de la fculpture continue , ou par bouquets , qui répondent aux Colonnes & Pilallres , ou au milieu des Entre-colonnes. PL 6. p. 17.

ÎRisE BOMBEE, Celle dout le contour efl: courbe , Se dont la belle proportion, fe tra- ce fur la bafe d'un triangle cquilateral. Il y en a , dont le bombement ell en haut, «somme à une Confolc , ou en bas , comme à un Baluftre ; mais cette licence ne fe doit pratiquer, que pour les dedans , il y a de la fculpture. PL C. p. xii. & 318. PL 98. La Frife bombée, eft appcllée dans Vitruve , Zophorus pubinatus , parce qu'elle rcfTemble à un Oreiller.

Frise rustique, celle dont le parement , efl: en manière de bolfage brut , comme la Frife de l'Ordre Tolcan de Palladio.

Irise fleuronne'e, celle qui efl: enrichie de rinceaux de feuillages imaginaires , com- me la Frïfe Corinthienne du Frontifpice de Néron à Rome : ou de kiiilles naturel- ks par bouquets , ou continues , comme i'Iomquc de Galerie d'Apollon au Lou- tre. P/, ic.p. S?.

Frî^s

D'ARCHITECTURE, &:c. 117

Frise marine, celle font rcprcfcntez des chevaux Se monftrcswarm, Tritons & autres attribus de la Mer , comme il s'en voit une fort belle au Tofcan de la grande Gale- rie du Louvre du côté de la Rivière. On appelle aulli Frife marine, celle qui cft cou- verte de enlaçons ou de coquillages. Ces fortes de Frifcs , conviennent aux Bains , Gro- tcs & Fontaines, p. 3 j}. ^ r '

Frise historie'e ou historique, celle qui efl orne'e d'un Bas relief continu , qui rc- prefentc des Hifloires 8c Sacrifices, comme les fn/è-i de l'Arc de Titus , & de la Place de NervaàRlome. Oh appelle au iTi Frifc hiflorice , celle qui porte une Infcription , comme la Fri/e du Panthéon à Rome. p. ix. 84. & ^i ; 5 .

Frise svMBOLiauE, celle qui elt ornée d'attribus du Paganifme , comme la Corinthienne d'unTemple derrière le Capitole à Rome, &: la Donquè de l'Hôtel de La-VrilUete i Pa- ris ; dans Iclqueltes font rcprefentez des infbrumens de facrificc: ou qui cil: enrichie d'attribus du Chriftianifme , comme les Frifcs Doriques des Eglifcs du Noviciat des PP. Jcftiires & de S. Roch , &: du Portail de l'Eglife de S. Loiiis des InvaUdesàParis. On ap- pelle aufii Frife fymbolique, celle qui a des attnbus de nation > de dignité, de lieu, de blazon , &c. p. 553. i 1 1

ÏRist ou GORGE DE TLACARP , ccllc qui cft cntrc le chambranle & la corniche au- dcifus d'une Forte de Placard, p. izi.&cP/. 99. p. 3 5 9- Vuruvc nomme cette fV//f, Hy- fcrtyron.

Frise de lambris; c'eft un panneau beaucoup plus long que large dans rairemblage d un Lambris d'apui ou de revêtement. P/. 99. p. 5 39.

Frise de parquet, s'entend autant des bandes, qui feparent les Feiiilles de Parquet Se s'alfemblent à languette, que de celles dupourtour d'un Plancher, qui en rachettent les biais, s'il y en a. p. 185.

Irise de terj c'eft en Serrurerie un panneau en longueur rempli d'un ornement répète & continu , qu'on met à hauteur d'apui , ou au bas & au haut des Portes dt clôture , aux Tra- vées de barreaux àtfer, aux Rampes d'Efcaliers , &c. Il s'en fait de differens ornemens, comme de rinceaux , d entrelas , de portes , d anfes de panier , de confoles adofîées , de rofcs, degrotefquesT&c. P/. 44 A. p. 117.

Frise de parterre, Efpcce de Platebande ornée de feiiillages de buis , ou de gazon dans un Parterre, PL 6^ A. p. 191. & 191.

FRONTISPICE. Voye:: PORTAIL.

FRONTON , du Latin Frons , le front ; c'eft une efpece de Pignon bas , qui couronne les ordonnances, termine les Façades , & ferr d'ornement fur les Portes , Feneftrcs, Niches,. Autels , Sec. La plus belle proportion de fon exhauflemenr , eft d'avoir prés du cinquième de la longueur de fa bafe, comme le démontre la figure de la Pi. éy. p. 147. dont l'opéra- tion fe fait ainfi. Dnifc^ hi %«e a b , qui efl la longueur de la Bafe , en deux parties égales an fointCj parle molcn Je la perpendiculaire indéfinie f d. prenez dans cette perpendiculaire la par- tie cd égale àz c. du point d, comme centre, décrives: L'arc zeh. la perpendiculaire cou- fée cni point c , fera le fommet du Fronton a c b. Le Fronton , eft appelle dans Vicruvc Fafligium.

Fronton surmonte', celui qui eftanraudelTus de la bonne proponion , tient du Pignon , comme au Temple à la Tofcane de Vitruve : Et Fronton furbaiffé , celui qui cft plus bas que cette proportion ," comme au Temple Araroftyle du même Auteur.

Fronton triangulaire, celui qui eft formé d'un ^r/an^/fifocelle, dont l'angle oppoié a- l'hypothenufe ou bafe , eft obtus. OwltnommtZMiVi Fronton pointu ou quarre. ibid.

Fronton spherique, celui qui eft fait d'un arc de cercle. Il eft aulli appelle frwuoH f;«/r<;

ou ro«(f. p. 154. P/. 53. r n.^ ^'

Fronton circulaire, celui qui diffère du fro>ire« cintré , en ce que fa bafe eft le diamè- tre du demi-cercle qui le forme , comme au Portait de l'HOtel Roial des Invalides à Paris, p. 95.

P y. 5R9N-

liS EXPLICATION DES TERMES

Fronton a tans , celui dont la Corniche de dcdus , a trois parties, comme il s'en voit un au Portai! de l'Eglife des Religieufcs du Calvaire près Luxembourg à Piri<: p. 178. P/. 79, S*iau5.

Fronton brise', celui dont les Corniches font coupe'es, comme à la Porte du Couvent des Grands Auguftins à Pans : ou retournées par redents & reilauts , comme au Portail de S. Charles du Cours à Rome. p. x-j6.PL 78.

Fronton i-ar enroulemens, celui qui eft formé de deux enroulcmens en manière de Confoîes qui fe joignent ; ou qui citant brifé , a fes Corniches rampantes contournées en enroulement: ou enfin qui eftant circulaire , termine en bas par deux enroulemens, com- me a l'Oeil-de-bcuf rondde h P Uinche 4^^ . p. i}}-

Fronton s^n's retour, celui dont la Corniche de niveau , n'eft point profilée au bas des Corniches rampantes , comme à la Fontaine des Saints Innocents à Paris.

Fronton sans base, celui dont la Corniche de niveau , eft coupée & retournée fur deux Colonnes ou Pilafhes pour l'exhaulfement d'un Arc à la place de l'Entablement, comme il a efté heurcufcment pratiqué aux Aîles de la Nef de l'Eglife de S. Pierre à Rome. On appelle aufîi Frcruon fans bujc , toute petite Corniche cintrée, qui forme audeflljs d'une Porte, d'une Croifée ou d'une Table, un petit /roM^o! rond , pointu, ou d'autre figure, portépardesConfoles. P/. 49./;. 155. &P/, 51. p. 147.

Fronton double. On appelle ainfi un fronton qui en couvre un plus petit dans fon tympan, à caufe de quelque avantcorps au miheu , comme au Portail de l'Eglife du Grand Jefus à Rome. Cette répétition eft un abus en Architedure , quoi qu'elle fe trouve à des ouvrants de confidcration , comme au Gros Pavillon du Louvre , les Caryatides portent trois Frontons l'un dans l'autre.

Fronton a jour, celui dont le tympan eftévidé pour donner de la lumière, comme il s'en voitfous le Portique du Capitole. p. z88. PI. 84.

Fronton GOTHIQUE; c'eft dans l'Architedure Moderne ou GoîWe , une efpece de Pi- gnon à jour en triangle équilateral ou ifocellc avec fculpture & rofes eu 'trèfles , comme il s'en voit à la plufpart des Eglifes Gothiques, p. 3 14. '" *

FRUIT -, c'eft une petite diminution du bas en haut d'un Mur , qui caufe par dehors une iu- clmaifonpeufeniible, le dedans eftant à plomb; & Conire-jruit , c'eft l'effet contraire. On donne quelquefois du Co>j?rf-/r«yi en dedans, comme aux Encôgnures& aux Murs de face & de pignon , quand ils portent des Souches de cheminée , afin qu'ils puifTent mieux refifter à la charge par le double Fruit, p. x 5 1 .

Fruits. Ornemens de fculpture , qui imitent les Pr«/Vy naturels, & dont on fait des Feftons, chutes , bouquets , &c. Il s'en voit de fort beaux à la Frife Compofite de la Cour du Lou- vre, p. VIII. & 164. PL 56.

FRUITERIE; c'eft au rezde-chaufléc, ou au premier Etage d'une Maifon , une Serre ou une Chambre bien clof c , avec tablettes & chaffis doubles , l'on conferve les Fruits pour l'Hiver. C'eft aufli dans un Palais ou un Hôtel, une Pièce prés de l'Office , l'on tient &:l"ondreircIesPr/(/>jdclaSaifbnpourlefcrvicedelaTable. f. 557. Lat. Cellapomaria.

FUS AROLE. Petit membre rond ou aftragale , quelquefois taillé d'olives & de grains, fous l'Ove des Chapiteaux Dorique , Ionique &Compofite. P/. 11. p. 53.

FUST, du Latin Ph//ù , bâton ; c'eft le vif ou le tronc d'une Colonne , fans y comprendre la Bafe , ni le Chapiteau. On le nomme auffi Tt^e. p. 14. PL 5. p. 16. PL 6. &c. Lat. Sca- pus félon Vicruve.

FUTE E ; c'eft une compofîtion de cole forte & de fcieure de bois , dont les Menuifîers fc fervent , pour remplir !•$ trous, fentes, & autres défauts du bois, f . 3 41.

G. GACHE.

D'ARCHITECTURE, Sec. irp

C"^ ACHE. Plaque de fer quarrtfe ou contournée en rond , qui reçoit le pêne d'une Serrure, J &quieft ou fcellée en plâtre , ouencloifonnée , c'eft-à-dire attachée fur le bois. Ce mot fe dit aulTi d'un petit cercle de fer , dont plufieurs fcellez d'efpace en efpace , fervent'à retenir un Tuyau de defcente. Il y a de ces fortes de Gjches , qui s'ouvrent à charnière, Se fe ferment à clavette : en force qu'on peut démonter & reparer le Tuyau fans les defceller. GACHER; c'efl: détremper dans une Auge , le plâtre avec de l'eau , pour être employé fur

Je champ. />. 5 51. GAINE DE TERME, c'efl: la partie inférieure d'un r<rrwf , qulva<Iiminuantduhaut etr

bas , & porte fur une Bafe. PL 5 6 . p. 165. Gaine de scabellon ; c'efl la partie ralongée , qui efl: entre la Bafe & le Chapiteau d'un

Scabcllon, & qui fe fait de diverfes manières, &avec difFerensornemens. p-jiy. GALBE, de l'Italien Garbo , bonne grâce ; c'eft le contour des feiiilles d'un Chapiteau ébauché prêtes à être refendues. Ce mot fe dit aufli du contour d'uii Dôme , d'un Vafe , d'un Baluftre , &c. p. 196. & jii. GALERIE; c'efl: dans une Maifon , un lieu beaucoup plus long que laro-e , couvert, &: fer- mé de Croifées , qui fert pour fe promener , & pour communiquer , & dégager les Apar- temens. On nomme aullî Galerie, un Corridor à jour bâti de charpente en manière de Meniane à chaque Etage pour dégager plufieurs Chambres, comme il s'en voit dans de grandes Hôtelleries. />jç. i 80. PL 6 z . & 6 j A. &c. Lat. Ponicus. Galerie d'église. Efpece de Tribune continué avec baiuftrade dans le pourtour d'une Eglife fur les Voûtes des Bas-côtez , laquelle fert pour contenir plus de monde , & dans les Eglifes Gréques ; pour feparer les femmes d'avec les hommes , de même que dans quelques Temples d'Hérétiques 3c de Juifs. />. 514. Galerie de pourtour. Efpece de Corridor au dedans ou au dehors d'un Bâtiment, qui eft fouvent porté par encorbellement au de-Ià d'un Mur de face , & qui efi plus bas que l'Etage , dont il fert à dégager les Apartemens , pour n'en pas ôrer le jour, comme la Gd/cr/e i/dHc^c du Château de Saint Germain en Laye. fag. 5x9. Lat. Porticus meniana. Galerie d'architecture, celle dont le principal ornement, confifle dans un Ordre d'c^rchiteâure, & un Lambris magnifique, comme la Grande Ga/fr/e du Louvre, qui a 145 . toifes de long fur cinq de large. Galerie de peinture, celle qui renferme des Tableaux dans les panneaux d'un Lambris, comme la Ga/fm de Luxembourg à Pans , peinte par Pierre Paul Rubens : ou celle qui efl; ornée de Tableaux fur une Tapifîérie d'étofe , comme la Petite Galerte de Yerfailies , donc la Voureeftpeintepar M. Mignard. VicdeVign. Galerie de sculpture , celle qui efl: ornée de Statues , Bufl:es , & Bas-reliefs antiques &• modernes , comme la Galerie du Palais Jufliniani à Rome , & celle des antiques du Roi au Palais Brion à Paris, p. 313. Galerie magnifique, celle qui efi: décorée d'Architefture , de Peinture, de Sculpture, de Lambris de marbre,, de Glaces & de meubles prctieux , comme la Grande G«/er;> du Roi à Verfailles , peinte par M. le Brun. p. 1 5 1. Galerie d'eau, eft un efpace en longueur renfermé dans un Bofquet, & bordé de Jets à' eau dans un Bafîin continu ou dans plufieurs feparez fur deux lignes parallèles , comme la. Galerie d'eau de Verfailles , qu'on nomme aufTi la Galerie des cantiques , à caufe qu'elle a plufieurs Sutucs antiques entre fes Jets d'M«. Lat. ^ifinm Hydranlkm.

GALE-

lîo EXPLICATION DES TERMES

GALETAS. Etage pns dans un Comble, cdaire par des Lucarnes, & lambrifle de plâtre fur un Lattis , pour en cacher la charpente , & les tuiles , ou les ardoifes. p. 1 3 9. & 181. Lat. Subtc^uldnca Contabulatto.

G ARDEFOÛ -y c'eft une Baluftrade ou un Parapet à hauteur d'apui , ordinairement le long d'unQuay, d'un Folle', ou aux côtcz d'un Pont de pierre. C'cllaulTiun AlFemblane de charpente aux bords d'un Pont de bois , pour einpcchcr de tomber dans l'eau, & ce der- nier s'appelle encore Lice. p. 311. Lut. Pcribolus.

GARDEMANGEK. Petit heu pte's d'une CuifuK, pour ferrer les viandes, p. 174. P/. 60.' Lat. Cc/Li promotuaria.

GAÎIDEMEUBLE; c'eft dans une Maifon , une grande Pièce ou Galerie le plusfouvenc dans le Comble , l'on ferre les Meubles d'Efté pendant l'Hiver , & ceux d'Hiver pen- dant l'Elle. p. 181.

GARDEROBE. Pièce de PApartement pour ferrer les habits , & coucher les Domeflriques, qu'on tient aupre's de foy. C'^ft cequcM. Perrault entend dans Vitruvc par CelU familLiri^ ca: On appelle Garderobe chez le Roi &: les Princes , un Apartemeut, non feulement on tient les habits i mais logent même les Officiers qui y fervent. Lat, Vêftiarium. Le mot de G<îr(/o-o/7c , fe prend chez les Italiens, pour Gardemeuble. p. iji.Pl. . Se 61.

Garderobe de BAIN} c"eft pre's d'un Bai» , le lieu l'on fe deshabille , & que Vitrure appelle ^4poditcrium.

Garderobe de théâtre ; c'eft derrière ou à côte de la Scène d'un Théâtre., un lieu qui comprend plufîcurs petits Cabinets , s'abillcnt fcpare'ment les Acteurs & les Adrices. C'eft aullî l'endroit l'on tient les habits , Ton difpofe tout ce qui dépend de l'apareil de la Scène , & fe font les petites répétitions. Viiruve nomme cette partie du Théâtre , Choragium.

Garderobe. Fôye^i Cabinet d'aisance.

GARGOUILLE; c'eft à une Fontaine ouCafcade, un mafcaron d'où fort de l'eau. C'eft aufïï dans un Jardin , une petite rigole , l'eau coule de Balfin eu Baffin > & qui fcrt de de'chargc. Ce mot peut venir du Latin G«r^;r//o, le Gozier.

GARGOUILLES ; ce (ont les petits trous de la Cimaife d'une Corniche, par les eaux de la Goulote s'écoulent. Les Gar/^ouilles font ornées de mafques , de têtes d'ani- maux, Je particulièrement de mufles de Lion. P/. 19.^.71. &c. Lat. Stillicidta lapidca. VbycK GOUTIERE.

GARNI ou REMPLISSAGE , s'entend de la maçonnerie , qui .eft entre les carreaux & les boutilfes d'un gros Mur. Il y en a de moilon, de brique, Sec. Il y en aulîi de caillou, ou de blocage employé à (ce, quifert derrière les murs deTerraflé , pour les confèryer contre l'humidité , comme il a été pratiqué à l'Orangerie de Yerfailks. PL66B, p. 141. Lat. farcl'/r.c Iclon Vitruve.

GARNITURE DE COMBLE, s'entend non {èulement des lattes, tuiles, ou ardoifes; mais aufll du plomb, comme enfaiftement , amortiflèment , Sec. qui fervent à. garnir un Comble. PL 64 A. pag. lij.

GAUCHE. On dit que le parement d'une pierre eft ^dKcfce , lorfqu'en lebornoyant, fesan- gles & lès cotez ne paroiflént pas fur une même ligne. On dit auiïî qu'une pièce de boisçft gauche, lorfqu'clle n'eft pas bien équarrie. p. 113. & 157.

AZON. Herbe verte, déliée & toufuë, qui levée d'un pré ou d'une peloufe avec la bêche par pièces ou trajiches de terre d'environ deux pouces d'épais, & appliquée proprement lur un terrain drefié & préparé , fert à former les Tapis des Jardins , les Madifs & Com- partimens des Parterres , les bords de Baflin , les pieds de Pdlillade &:c. On nomme Ga:^on u queue y celuiquipour revêtir un talut ou un glacis de terre, n'eft pas levé par tranches j mais coupé avec la bêche par motcs pointues , qu'on alîcoit fur du clayonnage & des fafci- J1CS , pour Tempêcher de s'cbouler. Lat. Cr/pa. Ou dit Ga^onncr , ^owx Kcyciiz de ga-ion. PI. 6s A.p. I9I.&C.

GENIES.

D'ARCHITECTURE, &rc. 121

GENIES. Figures d'cnfans avec des aîles Se des attribus , qui fervent dans les ornemens à reprefenter Jes vercus & les payons , comme ceux qui font peints par Rjiphaël dans Ja Galerie du vjeux Palais Chigi à Rome. II s'en fait de bas-relief, comme ceux de mar- bre blanc dans les 51. Timpans de la Colonnade de Verfailles, qui font par groupes, & tiennent des attnbus de l'Amour , des Jeux , des PJaifirs , &c. On appelle Gcmet fleuronncs y ceux dont la partie mfcricurc termine en naiilance de rinceau de feuillage, comme dans la Fnfe du Froncifpice de Ncron à Rome. PL zq. pa^ 71 & P/ te pag. 85. ' r 6 / ?)•

GEOMETRAL. roye:^ ELEVATION & PLAN.

GEOMETRIE. Science qui a pour objet la mefure des fupcrficies & des corps, dont elle donne les dimenfions par des figures & des demonftrations indubitables. Elle confiée ea quatre parties, la Pia;i?,iftr,c, ï'^lntnctne , la Longimetrie , Se la Stéréométrie. Elle cffc très neceflaire a r Archittde , & elle prend fou nom du Grec, Geometru , mefure de la terre. P/. f. p.j. &cc.

GERBE D'EAU ; cellunfaifleau deplufieurs petits Jets d'eau , qui tousenfemble forment uneGirande de peu de hauteur , comme la Gerbe de Chantilly au bas du orànd Perron. Il yenaquis'élcventpar étages en pyramide, parle moyen d'autant de Conduites qui for- ment pluheurs rangs de tuyaux à l'entour du gros Jet du milieu. ;». 5 1 7.

GERSURES ce font des caflures ou fentes dans le plomb, dans les enduits de plâtre , dans le bois & dans le fer. p. 1x5. Lat. Fifjurje.

GIRANDE D'EAU; c'elt un faiffeau deplufieurs Jets, qui sVIevcnt avec impetuofité, Se qui par le moyen des vents renfermés, imitent le bruit du Tonnerre , la pluye & la neige, comme les deux de Tivoli & de Monte-dragone à Frefcati prés de Rome. pag.

GIP ou GYPSE, du Latin Gypfttm, du plâtre. On appelle ainfi une «fpece de pierre tranf- parente, quife trouve parmi celles de plâtre, & le délite par feuilles, comme le talc: & dont on fait un plâtre très fin, qui mêlé avec de la chaux & du blanc d'oeuf, fertâ contre-fau-e les marbres fimples ou mêlés en y ajoutant des couleurs pour les Comrarti- niens. On voit ces Aires de plancher faites de cette compofition qui recevant le poli & citant d une bonne confiltence , font d'aflez longue durée. 0.35-.

GIRON; c'eft la largeur de la Marche, fur laquelle on pofe le pied ,' & qui eft ainfi appel- Jec du Latin Gyrus , un tour , parce que les anciens Efcaliers fout la plufpart en tournant. PL6î. p. 177. ^ ^

Giron droit , celui qui eft contenu entre deux lignes parallèles pour les Marches droites ou courbes. P/. 81. p. 185. o * r

Giron triangulaire, celui qui va s'élargifTant depuis le coletpar lequel la Marche tient auNoyaa, )ulqu a 1 endroit oùil termine dans la Cage & qui Icrt autant pour les Quar- tiers tournans desEkaliersquarrés, que pour les Marches des Efcaliers à vis. PLôIb. p. 189. +

Giron rampant, celui qui eft le plus large, & a tant de pente , que les chevaux <m peuvent monter les marches, p. 114. P/. 45. '■

Giron, f^jr;? Tuile gironne'e.

GIROUETTE, du Latui Gjr.rf tourner ; c'eft une petite enfcigne ou banderole faire de tôle ou de f.r blanc & taillée de quelque figure, comm.e en lufrede fiinglier; qu'onmet

es vents. Quand ces Qr.«ri/.. ont des armes peintes ou évidées à jour, on les nomme I anonceuux , qui çftoient autrefois des marques de Noblelfc fur les maifons. PI. ji.p z<c Lat. Véntilogium. ' r*'^))'

"^ re^T^elXCr fiJT, ^'' ^' T^?- ^" '"'"' ^'" '^^"^ '" Apartemens à réfléchir la lumie- ^^/n.r^ '''™"V^"^^^''"^^ '" multiplier: & qu'on difpofc par miroirs,

ou par^ panneaux, fouren faire des Lambris de revcrLcac. LcSr.DuFrenyadcpûLpeu

Q. trouve

jiî EXPLICATION DES TERMES

trouve le fccrct d'en fondre & polir de plus de 8. pieds de hauteur ; ce qui avoic paru im- poUlblcjurqu'àprefent. P/. 58. p. 169. GLACIERE- Fofie en rerre de forn'>e conique de deux à trois toiles de diamètre par le haut, avec un faux plancher de (olives au tiers de fa profondeur , pour l'écoulement de ce qui pourroitfc fondre de la G/jrf ou de la neige qu'on y conferve pour l'Efté : fon pourtour cft revêtu de chevrons lattes, 5: fa couverture faite de perches avec un chapiteau de chaume qui va à fleur de terre. Sa porte doit eitre du côte du Nord, p. 1. GLACIS; c'clt une pente de terre , ordinairement revêtue de gazon & beaucoup plus douce queleTalut, fa proportion citant au delTous de la diagonale du Quarré. Il y a des Glacis dê'rauchis, qui (ont Talus dans leur commencement , & Glacis allez bas en leur extré- mité , pour racorder les différents niveaux de pente de deux Allées parallèles. Ilfevoitde ces Talus & Glacis , pratiqués avec beaucoup d'entente dans le Jardin du Château de Mar^- ly. p. 190. & 196. Glacis de corniche ; c'eft une pente peu fenfible fur la Cimaifed'une Corniche^ pour fa- ciliter l'écoulement deseauxdepluye. p. 11^. PL 46. GLAC.ONS. Ornemensdefculpturede pierre ou de marbre, qui imitent les _^/(îfo«f natu- rels , & qu'on met au bords des BalTins de Fontaines , aux Colonnes Marines , & aux pan- neaux , tables, &montansdesGrotes. Il fe voit de ces G/iifo«î à la telle de la Pièce d'eau, oùertoitrineRoialeàVerfaillcs. p. 199.& 509. GLAISE. Terre gralTe dont on fait les ouvrages de poterie, comme Tuiles, Carreaux, Enfailtemens , Boifleaux de poterie, &c. & dont on fe fert pour retenir Tcau des Refer- •voirs &c des Baftardeaux. Glaifer 5 c'efl: Faire un Corroy de Glaife bien paîtrie , & battue au pilon, p. 1^5. & 548- Lat. ^^rgilla. GLIPHE ou GLYPHE, du Grec Glyphis , gravure; c'ed généralement tout canal crcufé

en rond ou en anglct , qui fert d'ornement en Architecture. Voye:: TRIGLYPHE. CNOMONIQUE ; c'eft une Science qui enfeigne à décrire les Cadrans folaires fur des furfaces & des corps , & ày marquer par un ftyle ou un point de lumière avec des lignes droites ou courbes , la hauteur du Soleil , & les fignes du Zodiaque. Cette Science (eloa Vitruvc , eft neceflaire à l'Architecte pour tracer contre les murs de face ou de pi- gnon , ou fur des corps ifolcz , les Cadrans de toutes efpeces , comme il s'en voit aux murs de face de la Cour du Collège des PP. Jefuïtes de Lion. Ce mot vient du Grec G«owo«, qui lignifie Aiguille ou Style qui par fon ombre montre les heures, pag, 309. GOBETER ; c'efl: jetter avec la truelle, du plâtre & paffer la main deffus , pour le faire en- trer dans les joints des murs faits déplâtras & de moilons. p. 558* GODRONS. Ornemensen forme d'amendes , taillés fur une moulure en demi-coeur. Il y en a de creufcz , comme le dedans d'un noyau , 5c de flcuronnés de plufieurs fortes. PL B.

p. VII.

GOND. Morceau de fer coude' , dont une partie eft arreftée dans la feiiillure d'une Porte, & l'autre appellée le Afawf/ox, entre dans lapanture, &fert àcn porter le ventail. Il y a des Gonds en plâtre & en bois, & des Gonds à vis & à repos. On croit que ce mot vient du Grec Gomphofis, un clou. Lat. Cardo.

GORGE. Efpece de moulure concave , plus large & moins profonde qu'une Scorie , qui fert aux Cadres, Chambranles, & autres parties d' Architecture. PL A. p. iij.

Gorge de cheminée; c'efl: la partie qui elt depuis le Chambranle, jufquesfous le cou- ronnement du Manteau d'une Cheminée. 11 y en a de droites ou à plomb , en adouciflement ou congé, en baluftre , & en campane ou cloche, p. 166. PL 57. & 58.

Gorge. yôjeK CIMAISE, & Frise de i'lacard.

GORGE. On appelle encore ainfi un petit Valon entre deux Colines , qui par fon échapée,

donne une agréable venë : comme la Gorge de Marly , par laquelle on découvre Saint Ger -

Hjain LaK , le Château de Maifons & les environs.

GOR-

D'ARCHITECTURE, &rc. i2j

GORGERIN; c'cfldans le Chapiteau Dorique la petite Frife, qui eft entre l'Aftragale Se ksAnnelets, & que quelques-uns noramfntCo/an'w. Pl.ii.p. ji. ScPl. ii. p. ii. Ileft appelle par Vùruvc , Hypotrachtliutn.

GOTHIQUE. Foye:^ Architecture gothique.

GOUJON. Grollc cheville de fer , qu'on employé à tcte & pointe perdue , pour retenir des Colonnes entre leurs Bafes & Chapiteaux , des Balultres entre leurs foclc & tablette , &: à d'autrcsufages. ;», 117. & 515.

GOULETTE. Petit canal taillé fur des tablettes de pierre ou de marbre pofc'es en pente , qui ell interrompu d'cfpace en efpace par des petits Badins en coquille, d'où forcent des boiiiilons d'eau, ou par des chiites dans lesCafcades, & autres endroits, pour le Jeu des eaux. Il s'en voit fur des Baluftrades , comme à la Fontaine des Bains d'Apollon à Ver- failles, & fur des murs d'apui, & de terralle, comme dans le Jardin de Luxembourg à Paris, p. 198. °

GOULOTE. Petite Rigole taillce fur laCimaife d'une Corniche, pour faciliter l'écoule- ment des eaux de pluye par les Gargouilles, p. 550.

GOUSSES. Efpeces d'écofles de fèves , qui fervent d'ornement dans le Chapiteau Ionique Antique. Il y en a trois à chaque Volute , qui partent d'une même tige : & c'eft ce que Vitruve nomme Encarpi , parce qu'elles forment une efpece de Fefton. P/. 20. p. 49.

GOUSSET. Pièce de bois pofée diagonaicment dans une Enrayeure, pour afiembler les coyers avec les tirans & plateformes , & pour lier dans une Ferme, une force avec un entrait. FL 64 A. p. 187. &P/. ^4B. /.. 189. VbycK ESSELIER.

GOUT. Terme ufité par métaphore dans les Arts, pour lignifier la bonne ou la mauvaifc manière d'inventer , de defliner& de travailler ; ainfiondit, cjue les Bâtimens Gothiques fontdemauva;s_2o«î, quoique hardiment conftruits : Et qu'au conuaire ceux d' Archite- cture Antique font de bon^oKf , quoique plus maffifs. ?réf, p. x. &c.

GOUTES. Ornemens ronds qui reprefentent àts joutes d'eau, & qui font, comme de pe- tits cônes, fous le Plafond de la Corniche Dorique: ou triangulaires, comme de pentes piramides , au bas des Triglyphes. On les nomme aufll Clochettes , Campanes , & Larmes . Pl.il. p. 5I.5CC. Lat. G«/f^ félon Vitruve.

GOUTIERE. Canal de bois de chcfne fort fain , refendu diagonalement , & creufé le plus louvent en angle droit , qui fert à recueillir les eaux pluviales fous le battelemenr des tui- les d'un Comble , & aies conduire au dehors des Murs de face, p. 114. Toutes les Gout- tières , font appellécs en Latin ColiicU.

GouTiERE DE PLOMB. Câuâl dc plomb foûteuu d'une barre de fer , par lequel s'écoulent les eaux du Chefneau d'un Comble. Les plus riches de ces Goutieres , fe font en forme de ca- non icfontambouties de moulures, & ornées de feiiilles moulées. Les Geiaieres de bois Cr^leplomby ne peuvent avoir fuivant l'Ordonnance , que trois pieds de faiHie au-delà du Nu du mur. p. 12.4.

GouTiERE DE PIERRE. Ciiul dc pierre à la place des Gargoiiilles dans les Corniches. Il s'en fait en manière de demi-vafe coupé en longueur, comme il s'en voit au vieux Louvre. Les Gouticres des Bâtimcus Gothiques , font formées de chimères, harpies, & autres animaux imaginaires. On nomme iulViGart^oHiUc!, ces iones de Goutieres. Pl.t^, p. 71.

Got'TiERE. Foye^t LARMIER.

GRADATION. Terme qui en Architecture , fignifie la dupofîtion de plufieurs parties avec lynimetrie par Wf^rc;î, qui forment une manière d'Amphithéâtre, en forte que les corps de devant ne nuilent ponit à ceux de derrière. Le Château de Verfaillesfaitcet effet, ca arrivantpar la principale Avenue, p. 184. ôcz^^.

GAADINS. Degrezfurla Table d'un Autel , ou fu'r un Bufet. p. 154. P/. 53.

Gradins de dôme. On peut appeilcr amfi certains degrez en luaiusre de retraites fort

Q.i lar-

jî4 EXPLICATION DES TERMES

fort lar<yes an bas d'unDowf, comme ceux du Panthéon, &duDowedu Collège de la SapieuceàRome. P/. 67. p. 147.

Gradins de jardin. Efpcces de petites Contre- tcrraflese'Ievces en manière de degrez, l'on met des cailTcs , des vafes & des pots de fleurs, pour terminer quelque Allée. On les fait de oazon , ou de maçonnerie avec tablettes, & ils font droits , ou circulaires en ma- nière d'Amphithéâtre.

GRAIN D'ORGE; c'eft une petite cavité entre les moulures de menuiferie pour les déga- ger : laquelle eilainfi nommée , parce qu'elle fe fait avec un fer de rabot , appelle' Grain- a'orge. f . ij.

GrAIM-d'oRGE. ycyc:t ASSFMBLAGE EN ADENT.

Gt\AINES. Petits boutons d'inégale groflèur aux bouts des Rinceaux de fciiillàges , qui fervent d'ornement dans la Sculpture & la Serrurerie, & dans la Broderie des Parterres. P/. 44 A. p. 117. &P/. 65 A. p. 191. GRAIS. Efpece de Roche formée par la combinaifonde plufieurs grains de fable conden- fez. Il y 2.dnGrais dur y qui fcrt pour paver, &c du tendre, pour bâtir. On employé ce dernier par wros quartiers, qu'il faut hacher dans les Joints de lit pour liaiionner. Le mortier fait avec delà poudre de Grats , ett de nulle valeur, & elt défendu, auffi-bieii que de mêler des quartiers de Grais avec de la maçonnerie de moilon. p. ic8. 350. &c. Lat. Si^cx. GRAISSERIE, fe dit autant de la Roche, d'où l'on tire le Grais, que de l'ouvrage d'Ar- chitedlure ou de Sculpture, fait de cette matière. L'un des plus confiderables morceaux de cette cfpece > eftlaGrocede la tête du Canal de Vaux , du deffeindeM. LeNautre. ^ag. io8. GRANGE. Lieu dans une Métairie, au rez-de-chaufice, fermé Se couvert: l'on ferre

les gerbes, & l'on les bat lut une aire. p.jzS. Lat. Horreum. GRANIT. Voye:^ Marbre granitelle.

GRAPHOMETRE. Inflrument compofé d'un demi-cercle divifé en 180. degrcz , avec bouflble , allilade, & pinules, quipoféfur unpiedfixe, &tournantpar le moïend'un genou , fert à prendre des angles , des diftances , des hauteurs & des alignemens. fag,

'358- GRAS. Epithete que les Ouvriers donnent à un Angle obtus, à une Pierre trop forte pour

la place qu'elle doit remplir, à un Tenon trop épais pour fa Mortoilc , à un Joint trop larwefurfes cales. Ainftilsdifent , Demaigrir un'foint ^ un Tenons &c. pour en diminuer

l'épaiflèur. PL f. p. j. GRATICULERi c'elldiviferunDefleinen petits carreaux égaux , tracez avec du crayon,

pour le réduire de grand en petit, ou de petit en grand, faifant fur le papier on le

doit copier, la même divilîon de carreaux. Ce mot vient de l'Italien GraticoLi , un Gril.

p.î58. GRAVIER i c'eft le plus gros Sable , dontle meilleur fe tire des Rivières, & fertpour faire

les Aires des grands Chemins & fablerles Allées des Jardins. Lat. Glarea. p. 351. GRAVOIS i ce font les plus petites pierres & plâtras provenants delà démolition d'un Ba-

ftiment , qui fervent pour affermir les Aires des Allées & des grands Chemins, pag..

350. GRAVURES, s'entend en Sculpture, des ouvrages creufés de peu de profondeur , qui font

l'eifet contraire du Bas-reliet Hc fervent à décorer de diverfes manières les paremens des

pierres, p. m. P/.43. &p. 314. Lat. Sca!ptur.f. GRENIER; c'eftielieu pris dans le comble, d'où l'on voit par dedans, la charpente & la

couverture, & l'on ferre les grains, la paille, le foin, &c. Pl.6^ B. p. 185. Greniers publics; ce font dans une Ville, de grands Baftimens , l'on confcrve des

grains ; afin que pendant la difctte le peuple fubfilte avec autant ou peu moms de corn-

inodué, que pendant J'ijbondânce, Ils'en voit àRoiiiede fort grands prés de Termrni >

oui

D' A R C H I T E C T U R E , &:c. 125

qui ont eftë baftis fous les Papes Grégoire XIII. & Paul V. p. 511. Grenier a sel; c'cft un grand Balbment, ronconicrvc le i'p/poureftrcdiftribue'au

Public. Sous ce mo: on comprend encore en France le Tribunal des Officiers qui compo-

fènt cette Junfdiclion. GREVE, du mo: Gravier; c'eit le bord d'une Rivière ou d'un Port en pente douce , le plus

fou vent pavé; l'on charge & décharge les marchandifes , comme la Grève de Pans.

GRIFON. Animal fabuleux & miftcrieux , qui a la partie fuperieurede l'Aiole & l'inférieu- re du Lion. Il s'en voit particulièrement dans lesFnfes de l'Architedlrure antique, comme aa Temple d'Antonin & de Fauftme ; parce qu'il eitoitconfacrc au Soleil , &quc les An- ciens crovoient qu'il veiUoit à la garde des Trefors. Fl. 19. p. 47. & 9^, PL jg.

GRIFONNEMENT. Voye^ ESQUISSE.

GRILLE. Anemblagedegroires& longues pièces de bois qui fecroifêntquarre'mcnt , eftant efpace'es tant plein que vuidc , Se s'entretiennent par des entailles à queue d'aronde : qu'on établit de niveau fur un fonds de glaife ou tout autre terrain , qui ne doit pas eltre évente par le pilotage , pour fonder delTu s , comme on le pratique dans les Pays- bas & particuliè- rement en Holande, Se comme ont elle conltruits par M. Blondel , la Corderie de Ro- chefort, & lePontde Xaintesliir laCharante. Voyez fon Cours d'Architecture Part. 5. Ch.i4.&i5. C'eft ce qu'on peut entendre par le mot i'/cfc^ra, qui dans Vitruvefîonifîe toute Gr/7/e ou aflemblage qui fert de bafe à quelque Machine, p. 155.

Grille de îer. Toute fermeture ou clôture de /èr enrichie d'enroulemens, montans, pi- laftrcs, couronnemens, &c. comme celles des Cours &; Jardins de Verfailles, de S. ClouJ, Sec. On appelle Grilles de croijee , celles qui font faites de barreaux de/er entretenus par des traverfes , & qu'on met aux Croifées du rez-de-cliaulTée pour la feureté. Grilles à mi-mur, celles qui font fcellces dans les tableaux desFeneftres. Grilles en faillie ^ celles qui avancent en dehors , comme les Grilles des Notaires à Paris , lefquelles ne peuvent fuivant l'Ordon- nance , avoir plus de g. pouces de faillie. Et Doubles Grilles , celles qui font redoublées, comme dans les Couvents de Filles, dedans les Prifons. Pi. 44 A. p. 117. &: iiS.Lat. C/a- thra ferrea.

Grille d'église ; c'eft un Treillis de fer maille' de trois à quatre poHces de jour , qui fepa- re le Chœur de dedans d'avec le Chœur ou la Nef de l'Eglife d'un Couvent de Filles , com - me les Grilles du Val-de-grace, qui font des plus grandes & des plus riches. I! y en a auffi dans les Parloirs , & on appelle Gn7/e herjce , celle qui a des pointes en de- hors , comme une herfe ; ainfi qu'il s'en voit aux Couvents des Rcligieufes Cac- melites. ibid.

Grille d'eau. Voye^ CIERGES D'EAU.

GRIS. KoyeK COULEURS.

GRISAILLE; c'elt toute peinture de couleur de pierre ou 3e marbre blanc , quiimireîes faillies , compartimens & ornemens de l'Architedture. fag. 545. Lat. Mom- chroma.

GROS. On dit qu'une pièce de bois a tant àegros , lorfque lès deux plus courtes dimcnfîoys fontc'gales. p. 211.

GROTE , de l'Italien Grotta ; c'eft un Bâtiment qui par le dehors , eft décoré d'Architedlu- re Rultique , & au dedans eft orné de Statues , coquillages, & Jeux d'eau, comme li Grote de Meudon , du defïein de Philibert de Lorme. On nomme Grc/e/â/^T/ç/.'f, celle dont le dedans , eltfeint brut par des rocailles, pétrifications, plantesfauvages,&c. com- me la Greffe de Caprarole. p. i<. 9. Se 257. Lat. Crypta,

Grotes. Les Italiens appellent ainfi les Eglifes fouterraines. Laplusconfiderable àRome , eftoit celle de la vieille Bafilique de S. Pierre, dont il n'cft refté qu'une partie, àcaufede la nouvelle Fabrique , & font plufieurs fepulchres de Papes dau§ desreufoncemens nom- me s Gro;/f^r/fa'/e,

Ctj, GRO.

jjg EXPLICATION DUS TERMES

GROTESQUES- Petits orncmeii'; imaginaires me les de figurines d'animaux , de feuillages, de fleurs, de fruits, Sec. comme Raphaël en a peint dans les Loges du Vatican à Rome, & comme il s'en voit de Michel Ange , fculpc's aux Plafonds du Portique du Capitole. Ou ks appelle ainfi , parce que anciennement elles fcrvoient à enrichir des Gro;f^ qui rcnfer- moient les Tombeaux d'une même Famille, comme de celle d'Ovide, dont la Grofe- fut decouverteprésdcRomeihaenviron vingtans.p.zi8.& 347. Vitruve nomme Hurpa- çcnitidi , les compartimens ,'rinccaux & enroulemcns des Grotejqiœs.

Grotesques. Ornemens repères, qui fe taillent fur les moulures, commtksGrotcfques k joncs , ou qui enrichiflent des compartimens. P/.B. p. vu. & P/. ici. p. 545.

GROUPE, de l'Italien Groffo, ncud ; c'eft en Peinture & Sculpture rallen.blage de deux ou pluficurs Figures qui compofentun fujet, &:en Architedure celui de plulieuis Colon- nes accouplées:' ainfi Grouper des Colonnes, c'elUesdifpoferpar troisouquatre.p. 1 5}. & 504. P/, 91. &c.

GRUAU. Voyex ENGIN.

GRUE ; c'eft la plus grande des Machines qui fervent dans un Attelier , pour monter les far- deaux : elle eft compofe'e de plufieurs pièces de bois, dont les principales font l'arbre ou poinçon fortifié de fes arcboutans , empatemens & moilès , la Grue , la roue , le tambour, le treuil. Sec. & elle eft ainfi appellée , parce qu'elle avance comme le col d'une Gn<^'. p. 14 ;. Lat. Gr«j félon Vitruve.

GRURIE. Maifon fituée prés d'un Bois ou d'une Foreft , & compofe'e de Cours , Ecuries , Muettes Si locremens pour quelques Officiers des Chades, ils tiennent leur Jurifdiâiion , comme la GrKrif du Bois de Boulogne prés Pans. p. 3 ^7.

■GUERITE; c'eft un petit Pavillon quatre ou d'autre figure, comme les deux qu'on bâtit à l'entrée d'un Château, & ou fe retire la Sentinelle pendant le mauvais temps: & parce qu'elle y ferre fes armes, on le nomme znÇ^i Gard' armes. Quand ces fortes de G«m/« font à l'entrée d'un Palais, elles ont quelque décoration , comme celles du Château de Vcrfaillcs, qui fervent de Piedeftaux à des Groupes. P/i 64 A.p. i87.Lat.P/«te«jfeloa

Vitruve.

GUETTE. Poteau incliné fervant de décharge pour reveftir & contrcventer un Pan de bois ; & lorfqu'il eft croifé avec deux Guctirons de fa groifeur , il forme une Croix de S. An- dré. On appelle auflî Guettrons , les petits poteaux inclinés fous les Apuis des Croifécs. PI.64B.P. 189. UEULE DROITE Se RENVERSE'E. T. CIMAISE & DOUCINE.

■GUICHET , du vieux mot Hmchet , ou petit Huis félon Borel ; c'eft une petite Porte auprès d'une grande, qui fert pour pafTer les gens de pied. C'eft aufii dans un Ventail déporte cochere, une petite Porte pour palTer ordinairement , afin de n'eftre pas obligé d'ouvrir trop fouvent la grande Porte. P/. 63 A.p. iS5.Lat. Ojiiolurn.

^Guichet de croise'e ; c'eft l'aflemblage qui porte le chalTis de verre dans une Croifce. On donne aufli ce nom aux Volets, qui le ferment par dedans. P/. 50.^. 143. &:P/. 100.

p. ?4i-

GUIGNAUX. Pièces de bois qui s'alTemblent entre les chevrons d'un Comble, pourfairc le paOagc d'une Souche de cheminée , & retenir les chevrons plus courts que les au- tres. Ces Giu^naux , font dans les Couvertures le même effet , que les Chevêtres dans les Planchers.

■GUILLOCHIS. Ornement de deux reglets parallèles , qui fe taillent fur les faces , plateban- dcs, & fofires d'Architrave, & qui font plufieurs retours d'équerre , lailfantunefpacc égal à leiir largeur. Il y enaderonds& de quarrez, defimples, dédoubles, & d'autres entrelaflcT avec rofes & fleurons dans le milieu. Cet ornement eft antique, puifqu'ils'ca voit au Plafond du Temple de Mars le Vangcur à Rome. PL B. p. vu. & P/. 10 1 . p. 3 43 .

GuiLLocHis PI v.^RTERRE. Compârùmèns quaricz de buisoudegazondanslesPdr/fr-

D'ARCHITECTURE, &c. 127

GUIMBERGES. Ce mot s'entend dans Philibert de LormeI;v. 4. Cfc. lo. de certains orne-

inens de mauvais goût aux Clefs rufpenduës, ou Cùs- de-lampe des Voûtes Gothiques.

pu^. 541. GUINDAGE. Terme de Marine , dont M. Perrault s'efl: fervi dans fa Traduction de Virru-

ve, pour figiiifier récjuipage des poulies, moufles, & cordages avec leurs halemcns,

qu'on attache à une Machine & à un fardeau, pour l'enlever ou le defceudre j cequiell

fit^nifie' ^JiT Carchejiiim dans Vitruvc Liv. 10. Ch. il. GUÎNDAL. royex CHEVRE.

GUINDER 5 c'cft enlever un fardeau par le moïen de quelque machine. GUIRLANDE. Efpece de petit Fefton forme de bouquets d'une même grofTcnr, donton

fait des chiites dans les ravalemens des Pilailres d:.Montaus , &.dans les Frifcs & Panneaux^

desCompartimens. p. 347. GYP. yojcK' GIP.

H.

HACHER; c'eft en Maçonnerie couper avec h Hachette y pour faire un fenformis , uu enduit, un cre'pi ou une tranche'e ; Et c'eft en Charpentetie, faire des ruinures , ou

hoches avec la Huche, pour hourder une Cloifon , un Pan de bois, ou un Plancher ruiné

& tamponne'. Hacher une pierre; c'eft avec la Hûr^e du marteau à deux layes , unir le parement d'une

P^frrfdure, après que les cifelures en fout relevées , pourenfuitelaruftiquer , oulalayec

&traverfer, s'ilcft befoin. Hacher a la plume ; c'eft dans l'Art de deffiner , faire des ombres & teintes, par

des lignes les plus égales & parallèles que faire fe peut. Et Contre-hâcher ; c'eft paf-

fer des fécondes lignes quarrément ou diagonalcment , pour faire les ombres plus fortes.

T- 358.

HALER ; c'cft lier un cable à une pièce de bois , en y faifant un Hakment , ou neud pour l'enlever. Nicod prétend que cemot vient de l'Hébreu Hj/j, qui fignifie monter , enlever, p. ? 58.

HALLE; c'eft une Place ou Marché public, entouré de Boutiques & de Portiques, l'on vend les danrées & autres chofes nece/Taircs à la vie, commelaHa/Zf de Paris. Ce moc vient du Grec i^4lon-, Aire: ou félon M. Ménage, du Latin Ha/Z^e , des Rameaux fècs , dont on couvroit autrefois les Huiles-, ou Marchez publics, p. 308. Lat. Forum apri- cum.

Halle couverte; c'eft une efpece de Portique, foùtenu par des Piliers de pierre ou de bois, ouvert de tous cotez, & renfermé dans une enceinte, l'on vend quelque mar- chandife particulière , comme les Ha/Zr/ au bled, au vin, au cuir, &c. Lat. Forum fubtC' gulancum.

HARAS ; c'eft pat raport à l' Architeâiure , un grand lieu à la Campagne compofé de Loge-- mens , Ecuries, Cours , Préaux , &c. l'on tientdesjumens poulinières avec des éta- lons pour peupler. Les Huras du RoiàS. LcgerenLiveline, font les plus confiderables.

P- 5 57- HARDL Epithete qu'on donne en Architecture aux ouvrages , quinonobftant la delicatelîc dcleur conftruCtion , leur hauteur, & leur étendue , fubfiftent avec admiration , comme les plus belles Eglifcs Gothiques , & particulièrement le Couvent & la Chapelle de Belena prés de Lisbonne, font les Sépultures des Rois de Portugal. Ondonneaufllcenom aux ouvrages extraordinaires de Coupe de Pierre, ou de Trait, comme aux Trompes de divcrfes fortes, aux Rampes dEfcaUer , & aux Voûtes qui portent en faillie, ou qui

ont

i^!q EXPLICATION DES TERMES

*oiu peu tk montée fur une large bafe , ainfi que h Voûte du Jubé de rOro;uc de S. Jean en Crcvc à Pans, celle du Veft'ibule de la Mailbn de Ville d'Arles en Provence, &c. Ce in or le dit encore d'un fardeau d'un ç^rand poids porté bien à plomb (ur de petites Colonnes ifolécs, comme le Chœur de l'Eglife dcNôcre-Damede Mante, le Refedoirc de l'Ab- baye de S. Denis en France, &:c.

HARMONIE. Terme ufué par comparaifonavec la Mufîquc , pour fignifîer l'union & le raport qu'ont encre elles, les parties d'un Bâtiment. Prfp(f&: p. i8i.

HARPES. Pierres qu'on laillc alternativement en faillie à répaifllur d'un mur, pour faire Jiaifon avec un autre, qui peut être conltruit dans la fuite. On appelle auflî Hj? pcj , les pierres plus larges que les carreaux dans les Chaînes, jambes bcutifles, Jambes fous- poutre , &c. pour faire liaifon avec le relie de la maçonnerie d'un Mur. P/. 66 B.p. 141 . Voyez Pierre d'attente.

HARPIE. Oifeau ou monflre fabuleux, qui a la tête & le fein d'une fille, les aîles d'une chauve-fouris, de grandes grifcs, & la queue d'un dragon. Onen voitdans l'Architedu- re Gothique aux GargoiiiUcs, Encorbellemens , Cùs-de-lampe , &:c.p.ix.& 541.

HARPONS. Morceaux de fer droits ou coudez, pour retenir les Cloifons & lesPansde bois. Les Anciens en faifoient de cuivre, qu'ils couloient en plornb, pour lier les pierres, p. 347. hit. Kstinacuiajerrea.

HAUBAN. %f~ CABLES.

H.'i.rJBANERi c'efl: arrêter à un piquet, ou à une groflè pierre , le Ha«td« d'un Engin on d'unGruau, pour le tenir ferme , lorfqu'on monte quelque fardeau.

HAUTEUR. On dit qu'un Bâtiment eit arrivé à /:'a«ft7.'r, lorfque les dernières arafes font pofées , pour recevoir la Couverture. On dit aufli Hauteur d'npHi, pour lignifier trois pieds de haut: &: Hauteur de marche , fix pouces,- parce que ces grandeurs font déterminées par

rUfagc. p. 168. , , 1 j,

HEBERGE. Terme de la Coutume de Paris, pour exprimer la hauteur ou l'étendue d un

Héritage , par refpecl: à des Héritages voifins. Ce mot fignifioit autrefois Logement , aufll

y a-t-iî apparence qu'il vient de l'Alemand Hericrj^oi , 'loger. Ondits Héberger , pour

s'adoliér fur & contre un mur mitoïcn.p. 358. HELICE. Voyez Ligne hélice. Hélices ou Urilles. On nomme ainfi les petites Volutes ou Caulicoles , qui font fousla

Pleur du Chapiteau Coruuhien. Lemotde HfàVc-, vient du Grec £//x , efpece de lierre ,

dont la tige fe tortille , comme celle de la Vigne. P/. 18. p. 67. Hélices entrelasse'es , celles qui font tortillées eiifemblc , comme aux Chapiteaux des

trois Colonnes de Campo Vaccmo à Rome. p. z 94. HEMICYCLE. On appelle ainfi le trait d'un Arc ou d'une Voûte form.c'e d'un Demi-cercle

parfait, qui fe divife en autant de parties égales , qu'on veut tailler de Voulloirs pour la

bander, obfervant toujours que la Clef, qui fer c à la fermer , fcic d'une Iculc pierre 5c

au milieu, p. 141. Voyez DEMICERCLE. HEPTAGONE & HEXAGONE. Voyez POLYGONE.

H:^RM1TAGK, du Lat. Ercmus -, un dcfcrt ; c'eft dans un lieu fo'itaire, une petite Habi- - tation avec Chapelle ou Oratoire & Jardin, un HfrwUf fait fa demeure , éloigné du

<;ommerce du monde. On appelle aulVi quelquefois Hermita^e , une Maifon de Campagne,

feule & détournée du grand chemin, p. 3 57. HERONIEREi c'eft dans un Parc, un lieu feparé auprès de quelque Etang ou Vivier , ou

l'on élevé des Hérons ^ comme la Hcromere de Fontainebleau, p. 557. Lat. t^rdeolare

^viitrium. HERSE-, c'eft une efpece de Barrière en forme de PalilTade à l'entrée d'un Faux-bourg,- elle

diffère neantmoins de la Barrière, en ce que fes pieux font pointus , pour empêcher de

palier pardcfius. p. 3 1 5 Lat. K^^agulum. HEURT i c'eft l'eudroïc Je plus élevé d'uucruc, d'imc chauflcc > ôcc.oulcfomœetdela

mon-

D'ARCHITECTURE, &fc. 129

montre d'un Pont , d'après lequel on donne à droit & à gauche la pente pour re'coulemenc des eaux , lorfqu'on ne peut pas les faire aller d'un même côte'.

HKURTOIR. Pièce de menus ouvrages de fer , en forme de Confole renverfce , quiferti fraperà une Porte. P/. (Î5 C.p. 117.

HIE. VoyeK MOUTON.

HIEMENTj c'ed en Charpenterie , le mouvement involontaire d'un Aflemblage de pièces de bois , caufe par l'effort des vents , ou par le branle de grofles cloches , comme il arrive auxFlêches, & Béfrois des Clochers. C'eft audl le bruit que fait une Machine , quand elle e'Ievc un pefant fardeau. On appelle encore Hiement , la manière de battre les pieux avecl'Engm pour les enfoncer , en guindant la H/c par le moïen d'un treuil, &lalâchauc avec un S defer enbafcule , appclIeeDcc//ç//p.

HIEROGLYPHES ; ce font des Figures d'hommes, d'animaux, de caracfteres , &c. gra- vées fur des Obelifqucs , par lefquelles les Egyptiens exprimoient les maximes de leur Religion, & de leur Philofophie. Ce mot elt compofe' du Grec leros , facré ou mysté- rieux , & Glyphis , gravure, p. 9 > .

HIPODROME; c'étoit chez les Anciens, un lieu en longueur circulaire par les deur bouts, & entouré de Portiques: dans lequel on exerçoit les chevaux à la courfe , com- me celui qui étoit à Conlhntinople, Se que les Turcs appellent aujourd'hui zÂtmrj- dany c'eft-à-dire Place aux chevaux. Ce mot vient du Grec /ppoy , cheval, & c/rcwo/, cour-» •fe. p. 508.

HOCHES, ou COCHES. Petites entailles, qu'on fait pour repérer ou marquer la lar- geur des murs, fur les pièces de bois qu'on a fcelle'es pour tendre les lignes, pa^. 2.31. Lat. Cren£.

HORLOGE. Compofition d'Architeâiure & de Sculpture avec attribus, laquelle renferme des mouvemens qui font tourner infenlîblement l'aiguille d'un Cadran , &fonnerunou

- plufieurs-timbres. Il y a des Hor/o^fi' , qui outre les heures , marquent encore les minutes,

^ les jours, les mois, lesfaifoiis, &: le cours des Planettes, &font mouvoir quelques peti-

' tes Figures , comme ceux de Lion & de Strasbourg, p. joé>.

HORTOL AGE. On appelle ainfi la partie d'un Jardin potager , qui eft occupée par des cou- ches, & carreaux de plantes balles & de légumes , commelegrand Jardin qui elt au mi-

'-. heu du PotagerduRoi à VerfaïUes.f». 558. Lat. ^reaolitoria.

HOSPICE; c'elt dans un Couvent, ou Maifon de Communauté', un logement deftine' pour

-> ceux qui viennent de dehors , 5c ne font que paffer ou féjournent peu , lequel eft quelquefois fepare' du Couvçnt, On peut aulTî nommer Hofpice , certaines grandes Hôrelertes pour loger les Voïageurs dans des Païs peu habitez , & que les Turcs ap- pellent Caravanfera -, qui font chez eux de grands Bitimens d'un feul Etage , les Caravanes n'ont que le couvert , & dont le plan elt ordinairement de forme quarrée , avec des Portiques à rentourd'imc Cour , poury mettre à couvert les chevaux &: les chameaux : des Chanibres pour les Marchands & Voïageurs : & des Magazius pour les marchandifes. p. 351. Lat. Hofpitium.

HOSPITAL. Grande Maifon qui fert de retraite aux Pauvres & aux Malades, autant pour le fècours fpirituel que pour le temporel : Et qu'on nomme dittcremment en divers endroits, comme Hotcl-DicK -, Char, te-, ^nrnonc, Malaclerie-, Sec. Les Ho/pitjux, doivent ézïeinuez à rOrient d'une Ville, s'il elt poflîble ; parce que les vents n'étant pas li violents de ce

~ côtc'-là, portent moins de mauvais air. p. 5 31. Lat, Nojocomium.

HOSTEL , c'elt dans une Ville , une Maifon de diftinction entre les autres, habite'e par une Perfonne de qualité : & 'c'elt ce que les Romains appelloient ^des. On nomme encore Ho\lel , une groflè Auberge , logent des Perfonnes de Province , des Etrangers de con- fîderation, &:c. Lat. Dow/c/7//<w.p. I7 5.zz3,&c.

HosTEL , ou Maison de ville,- c'eft on Bâtiment public , s'alTemblent les perfonnes prc'pofées aux Regleniens des aiFaires de la Vdie , & l'on garde les Archives.

•- Tome IL ^ R ' L'Ho//d

j^o EXPLTCATrON DES TERMES

VHoflel de faille de Paris , commence fous François Premier , & achevé fous Henry Se- cond , eft du dcflcin de François deCortoue.p. 185.& } 30.Lar. Bjfilica,

HosTEL DE MARS. On pcut appellcr ainfi un grand Bâtiment , l'on retire & entretient Jes Soldats incapables de fervice , ou par leurs blefTures , oupar leur ^randâge , comme VHûfîcl Royal des Invalides à Paris , commence à bâtir en 1671. fur le dellein de M. Bruand Architede du Roi. Les Romains nommoient ce Bâtiment , Tabema meritoria , c|ui (lénifie logement , ou retraite pour les Soldats , qu'ils appelloient Milites emeriti , c'eft- à- dire Soldats , qui ont mente par leurs fervices depuis certain âge , d'être entretenus aux ddpens de la Republique. Cet Edifice e'toit autrefois à Rome , oùeftaujourd'iiui i'Eolife de Sainte iMarie au de-là du Tybre. p. 3 3 1.

HosTEL-DiEu. Voye:^ HOSPITAL.

HOSTELERIE. Grande Maifon garnie, compofée de Cours, Chambres, Ecuries Scaii^ très lieux ncceiïaircs , pour loger & nourrir les Voïageurs , ou les Peifonnes qui tout quel- que fc'jour dans une Ville, p. 3 19. Lat. Dtver/ortum.

HOTTE DE CHEMINEE; c'ell le haut ou le Manteau d'une Cfcfw/«ff de Cuifinc, fai- te en forme piramidale , & en manière de trémie ; c'eflauffi le glacisen dedans, pareil Je Manteau fe joint au Tuyau vers l'Enchevêtrure, pag. 158. PL 55. Lat. hfu- mtbt4lum.

HOURDER ; c'eft maçonner des moilons ou plâtras , avec mortier ou plâtre gro/Iîerement; c'cfl: aulîi faire l'Aire d'un Plancher fur des lattes. Hourdi , fe dit de l'ouvrage , & c'cft ce qu'on doit entendre dans Vitruve par E^deratio. p. 351.

HUISSERIE , du vieux mot François , Huis , une Porte ; c'eft l'alTemblage du linteau & des poteaux d'une Porte de Charpente. Ce mot fe dit aulTi de la Menuiferie de la Porte, p. m, Lat. 0(lium.

HUTE. Fbye:z BARAQUE.

HYDRAULIQUE -, c'eîl une Science qui enfeigne l'Art de trourer les eaux , de les condui- re, &: de les élever par machines. Cemot vientdu Grec//y(ird«//"j , Eaufonnante, ou parce que les eaux dont la chute ou relancement eft règle , font un murmure harmonieux, on parce que les premières Machines /?jiird«//2«M, ont fervi à faire jciier des Orgues , & autres inftrumens. p. 114.

HYPERBOLE. Figure Géométrique, faite par une fecftion du Cône à angle droit fur fon plan , &: par confequent parallèle à l'axe. PL "f. p. j.

HYPETRE ; c'cft félon Vitruve un Temple , ou biea un Portique à découvert. Voye^ TEMPLE.

HYPOCAUSTE. Foye^ E'TUVE.

HYPOTHENUSE j c'eft dans un Triangle , le plus grand côte' oppofc' à un Angle droit ou obtus, comme la Bafe d'un Fronton. On la nomme aufli £d/è , on Ligne fubtcndante. Ce mot dérive du Grec Hypotcinein , foûtcnir.

L

JALONS ; ce font des perches blanchies par les bouts , pour bornoyer & donner des aligne^; mens pour les Bâtimens, les Jardins, & Avenues, 'jalonner ; c'eft planter des jalons d'ef- pace en efpace pour faire l'opération de l'alignement, p . 1 5 1 , JALOUSIE. Fermeture de Feneftrc faite de petites tringles de bois croifées diagonalement ,. qui laillént des vuides en lofangc , par lefquels on peut voir fans eftreapperceu. Les plus belles ^aloufiesy fe font de panneaux d'ornemensdefculptureévidés , & fervent dans les Eglifcs , aux Jubés , Tribunes & ConfefTionnaux : dans les Ecoles , ou Salles publiques , auxEcoutes, Lanternes, iSiailleurs, £/, 70.._j.x5,}.Lat^ Tranftma=

JAM-

D'ARCHITECTURE, 3^c. ,n

JAMBAGE, fe du d'un Pilier entre deux Arcades. IlefldilFcrcnt du Trumeau , enccqu'il a quelque dorteret ou pilaftre , Se que le Trumeau eftfimple entre deux Croifccs p lo PI. y Sec. Toutes Cônes de pmbages. Piliers quarrés , & Piédroits, fontappclIc'sOrifcx)- //dr^par Vitruve. *

Jambages de chemine'e, font les deux petits murs qu'on élerc de chaque côté d'une C^f- mince , pour en porter le manteau, p. 1 6 o. &c.

JAMBE 5 c'eft en Maçonnerie une efpece de chainc de carreaux & de boutifTes, pourportct ^entretenir les murs d'un Bâtiment. P^. 6 j A. ^. 18} .

Jambe boutisse, celle qui ell à la tefte d'un mur mitoïen&- qui commence du de/Tus de l'Etage du rez-de-chaufle'e & fait liaifon avec deux murs de face. On appelle Jambe boutilTr w/w/f«;z(r, celle qui porte deux retombe'es. p. 3 z^. ^'

Jambe e'triere, celle qui eft à la tefte d'un mur m itoïen par bas, ou qui porte deux poi- trails , deux retombées , ou deux tableaux. Les fambesétrkres , font ordinairement faites de quartiers de vnyc de pierre d'Arcueil. PL ^48. p. 189.

Jambe d'encôgnure, celle qui porte deux poitrails ou deux retombées fur deux faces d'u» Bâtiment, ibid.

Jambe souspoutre. Efpece de chaîne de pierre, pour porter une ou plufieurspo«/rf/ de fonds, p. 5 16. Elledoiteftre parpaigne dans les murs mitoïens , c'eft-à-dire que les pier- res doivent eftre de l'épaifTeur des murs félon l'Article lo 7. de la Coutume de Paris

Jambe de force. Voyez FORCE.

JAMBETTE. Petite pièce de bois debout, pour foulager les arbaleftriers , les forces & les chevrons d'un Comble. PL 64 A. p. 1 87.

JARDIN; c'eft prés d'une Maifon, un cfçace de terre cultivé & garni d'arbres, de fleurs, &c. avec fimmetne & décoration pour le promener. Ce mot vient de l'Alemand Cartes ,* ou de r Anglois Garden , qui fîgnifîe la même chofe. p. i^o.PL 6< A. Sec.

Jardin potager. Efpacc feparé & clos, ou partie d'un ^Wz>; pour les arbres fruitiers leslegumes, &c. comme celui de Verfailles. p. 199. Lat. Hortusolitoriui. *

Jardin de plantes medecinaies , s'entend d'un fardin deftiné à la culture des fimplcs qui regardent la Botanique & la Chimie , comme le \ardin Roial du f auboure S Vidor â Pans. Lat. Hortus medicus. ^

Jardin suspendu; c'eftoit chez les Anciens, des Terrafles élevées fur les Voûtes des Edi- hces , ou l'on plantoit en pleine terre des Arbres de toutes efpcces. Ceux de Babyione ont efte les plus confiderables, a caufc de la qualité du bitume qui faifoit la liaifon de leurs Voûtes , & qui étoit aufli bon que le ciment pour en conferver les dehors & les «Garantir de 1 humidité. Lat. Hortus penfilis. ^

JARDINAGE ; c'eft l'Art qui enfeigne la manicrc de décorer, de planter & de cultiver les prdms. M. Le Nautre a beaucoup contribiic à la perfedrion de cet Art. p. 1 90.

JARDINIER, s'entend non feulement de l'Ouvrier qui eft chargé du foin & *de la culture

dun W/«, comme Fleur, jle, Orangtfiey Pepimeri(îe,Botanipe,Marechais & des garçons

*^Vo%''^"'' Tn ^, "''i' 4uien<lonnelesdefleins, ou qui les trace , ^'an'on nomme ZUlli Dejjinateur de Jardin, tbid. ^

JARET ; c'eft dans une ligne courbe ou droite, un angle ou une onde qui en ofte l'égalité ducontour: à pour lors on dit fort à propos . que cette ligne /jrmf; ccqui fe ditaullidcs Voûtes & Arcades , qui ont ce défaut dans la courbure de leur douelle. p. 91. JASPE. ybyeK MARBRE. ^ ^

JAUGE; c'eft dans une tranchée qu'on fait pour fonder , un bafton étalonné de la profon- deur & largeur que doit avoir cette tranchée , pour la continuer également dans fa longueur. **

Jauge Terme de Fontainier , qui fignifîe lagrolTcur d'une Conduite d'eau ou d'un Ajutaor Ainli on dit que cette Conduite ou cet Ajutage , a tant de pouces de fau^e , pour fienifieriâ .|«an«tc de pouces d'wu qu'il donnc.Cc mot fe di t aulTi de i'initiuraent Sycc lequel ouya^a*

jy^ EXPLICATTON DES TERMES

JAUGER i c'eft reporter une mefiire égale à une autre & la repérer : Se Contre- j attger ; c'eft rendre des cfpaces & hauteurs parallèles. Oa à\t fauger une pierre , pour coimoître fi fon cpaillcured cj^ale. p.i3i.

Jauger l'eau j c'eft par le moyen de la fiiuge -, connoître la quantité' dViîw qui fort d'une Source vive, ou d'une Conduite; ce qui fe fait me'caniquenent avec cette ^a;r^f, quieft ordinairement une boëtc de bois quarrée , bienailemble'e , godronne'c, & percée par de- vant d'autant de trous d'un pouce de diamètre , qu'onpeut à peu prés juger que la Source fait à' eau: enforte qu'à melurc qu'elle s'emplit 6c le vuide , elle eu refte également char- o-ée en bouchant quelques uns de fes trous, & n'en laiflant que ce qu'il en taut jultement

' pour confcrver fon égalité; ainfi on connojt par le nombre des trous, combien de pouces d'f<î«fortent de cette Source ou de cette Conduicte. On /awçf encore i'e*iw avec la Pendule ; mais l'opération en ell tropfpeculative , pour la pratiquer facilement.

JAUNE. FoyeK COULEURS.

ICHNOGRAPHIE ; c'clt la rcprefentation geometrale du Plan d'un Bâtiment. Cemot vient du Grec Ichno- raphia, compote d'icnnos , vcllige , & Giapki delcripcion. C'cftce qu'on nomme aufll Scclion horiKontatc. f. 3 57. Vbye:;, PLAN.

IDEE. Première production qu'on s'eft imaginé lur quelque lujet , ou projet de traiter en gênerai d'un Art ou d'uue Science, corame Scamozziqui a intitulé fon Livre. Idce de i'^r- ch'teClure unherjelie. p. 5 6.

JET. Ce mot fe dit d'un ouvrage de fonteyfffr tout d'un coup en cire perdue, comme la Fi-

gureduRoi delaPlacedes Vicloires avec la Renomméequi la couronne, laquelle ell fon- due d'un feul ^et, & les Colonnes du Baldaquin de S. Pierre de Rome , qui font de trois ^jets. On dit àudïjetter en bronze.

JET-D'EAU. Fontaine qui s'élance à plomb par un feul ajutage , qui en détermine la grof- feur , comme le grand jet de Marly , qui avec une conduite de fer de tuyaux à bride, gref- fe d'un pied &■ longue de 5 co. toifes , a 1 5 $. pieds de chute , &: par un ajutage de 33, ]ifTncs de diamètre, s'élance à. 1 1 6. pieds de haut. Ce^ff monteroitprefqueauffi haut que fa f'ource, fi fon niveau de pente ctoit réglé dans la longueur fur une ligne droite, mais il e(t interrompu vers la moitié, d'où ilcftprefque de niveau, p. 198. Lat. Maliens.

JETTEE, fe dit d'un Mur de Quay, ou d'un Mole dePortconftruit dcgrosquartiersde pierre, ou de caifïons pleinsdemaieriaux7ft/f;:enMer fans ordre &: bloquez, lorfqu'oa ne peut pas faire de baltardcaux pour fonder àfec.p. 24 5. Lat. Pulvinus.

1EU ; c'eft en Mécanique le mouvement facile de quelque chofè, parle moïen d'une ouver- ture proportionnée. Ainfi on dit qu'une Porte a duyfM , lorfqu'elle s'ouvre ou le ferme fa- cilement dans fa feuillure: qu'un Contrevent a du/f» , lorlqu'ilglilfe avec facilité dans fa coulirte: qu'un Piflon a aufll du jeu y lorfqu'il agit hbremeut dans un Corps de Pom^ pe, &;c.

JEU-DE-PAUME. Lieu plus long que large en manière de grande Salle, fermédemursà une certaine hauteur , audellus delquels font des piliers de charpente, qui portent un Com-

. ble à deux égouts avec plafond. Ll a d'un côté une Galerie pour le fcrvice des baies , 6c les S'jcclateurs , & quelquefois une autre Galerie à l'un de fes bours. On l'appelle auffi Tripot, p. 3 51. Lat. Qoryceiim & Sphariflcrium.

Jeu de longue paume. Place ou Allée large, à un bout de laquelle, eflun toit pour le fervice des éteufs qu'on poulie avec des batoirs. Lat. PaUjirapttans.

Teux d'eau. On appelle ainfi tous les Jets, qui par la différente forme de leurs ajutages, imitent diverfes figures , comme le Verre, la Coupe, le Parafol , l'Aigrette, la Fleur- de-lis, l'Artichaut, leChandelicr à branches, Sec. Onappelleauffi ^«<x<i'faK, ceux qui par le mouvement de l'eau, font /oiur des Orgues & autres inftrumens , & même agir des Fi<^ures, comme dans la Grote du Parnaflc de la Vigne Aldobrandine à Frefcati. p. 157. & î 17-

IMPASTATION. Terme qui fîgnifie le mélange de plu(îeurs matières de diTerfcs couleurs ' & con-

D'A R C H I T H C T U R E, &c. 135

&confin:cnces, paieries & liées avec'cjuelquc ciment ou maftic, qui durcit à l'air ou au feu, comtne l'impallation des ouvrages de poterie, & celle des marbres feints , & de ouelques Colonnes &: Obehf ques antiques , que quelques-uns ont crii avoir e'te' faits par fu/ioii.

IMPOSTE, de l'Italien /wpo/?(j, furcharge' ; c'eft une pierre en faillie avec quelque profil , qui couronne un Jambage, & porte le coufîînet d'une Arcade. P/. 66 A. p. 137. Elleeft différente félon les Ordres. La Tofcane , n'eft qu'un Plinthe. P/. 3. p.ii. LaDorique a deux faces couronnées. PL 10. p. 19. L'Ionique a un Larmier au-deffus de /es deux faces, ' & fes moulures peuvent être taillées. P/. 1 8 . ;?. 45 . La Corinthienne 5c la Compofite, onc Larmier, Frife & autres moulures , qui peuvent aufll être taillées, f. 91. PI. 37. Leslm- popes ., font appellées /ww;«6^ par Vitruve.

Imposte coupée, celle qui clt mterrompuë par des corps, comme par des. Colonnes & desPilaftrcs, dont elle excède de beaucoup !eim. V Impolie Corinthienne de l'E^life de S. Pierre de Rome, quifaitun fort mauvais effet, efl de cette manière, p. <)i.

Imposte cintrée, celle qui ne fe profile pas fur lo piédroit d'une Arcade, maisfert de bandeau à cette. Arcade, & retourne en Archivolte. On appclleauffi Impojïe cintre^ celle qui elt courbe par fon plan, comme aux Saions ronds & Tours de Dôme. p. 9<.

Imposte mutilée, celle dont la faillie eft diminuée , pour ne pas excéder Je d'un Dof- ferctoud'unPiIaftre, comme à la Fontaine des SS. Innoccns à Paris, p. 94. & 248.

IMPRIMER; c'eft dans l'Art de bitir, peindre d'une ou de plufieurs couches d'une même couleur à huile ou à détrempe, les ouvrages de Charpenccne , deMenuiferie , de Serru- rerie , &c. qui fout au dedans ou au dehors des Bâtimens, autant pour les conferver que pour les décorer, f. ii8.

INCRUSTATION; c'eft tout revêtement de mur de maçonnerie, par carreaux minces de pierres pleines & à paremens unis: par comparrimens arafcz & dreflez , ou avec faillies: cartables de marbre avec crampons, ou tranches minces avec maftic : ou enfin de Mo- faïque, Ltslncruflations des Panneaux de ravalement, fefont par entailles aux Pilaftres , Montans , Piédeftaux, &e. f. i30.&?59.

INCRUSTER ; c'eft revêtir de pierre ou de marbre un mur, en y ajoutant des paremens &c faillies. C'eft auffi remettre une bonne pierre à la place d'une autre, qu'on eft obligé de hacher , parce qu'elle eft écornée ou éclatée fous la charge, pag. 511.

INFIRMERIE; c'clt dans une Communauté ou un Hôpital^ une Salle ou Galerie en belle erpofition, & fcparée des autres Bâtimens , pour y traiter les malades, p. 531. Lat. Và-

- letitdintirium.

INGENIEUR; c'eft un Archicecle militaire, & c'eft par raporr à l'Architecfture civile, un homme intelligent en Mécaniques, qui par les machines qu'il invente, augmente les forces mouvantes, autantpour traîner &: enlever les fardeaux, que pour conduire & éle- ver les eaux. p. 144.

INSCRIPTION. VbycK ETIGRAPHE.

INSCRIRE; c'eft en Géométrie, tracer une figure dans une autre, comme un Quatre ou Polygone dans un Cercle , enforte que les angles touchent à la circonférence : & cette ope- ration fe nomme Infcription.

INSPECTEUR, eft un homme capable, prépofé de la part de celui qui fait bâtir, pour

- veiller autant aux bonnes qualitez des matériaux , qu'à la prompte exécution , 5t à la pro- 1 precoultruclionaes ouvrages, conformément aux Devis, p. 144.

INSTRUMENS. Ce mot s'entend du Compas , de la Règle , de l'Equerre , &c. qui fervent pour de(rir>er:& du Niveau, duGraphometre , &c. qui font neceffaircs pour les opéra- tions géométriques. I!s font differens des Outils, en ce que ceux-ci ne fervent qu'à l'exe-

. cution manuelle & pratique des ouvrages. ». 258.

Instrumens_ de sacriïices. Ornemensdel'Architedlure Antique, tels que font les Vafes,, Parères , Candélabres , MafTes, Couteaux dont on égorgeoitles YJ<^iines, &c. comme

R 3 il s'en-

154 EXPLICATION DES TERMES

il s'en voir à une Frifc d'Ordre Corinthien du reile d'un Temple derrière le Capitolc à Rome, & aux Métopes Doriques de l'Hôcel de La-YtilUcre à Pans. p. IX. & 14

INTERSECTION. V^^yc^ Toint de section.

INTRADOS. VoycK EXTRADOS.

INVENTION; c'eftla produdion de ceux qui nous ont précédé , comme les plus beaux Ordres d'Architcdure, qui font de l'Invention des Grecs: ou c'cft i'imafrination d'une nouvelle chofe appropriée à un fujet convenable, comme ]'/>iVf/(nûM d'un Ordre François» qui n'a pas été exécuté pour le troifiéme Etage du Louvre. Préface.

JOINTS. Ce font les réparations d'entre les pierres, qu'on remplit de mortier, de plâtre, ou de ciment, ou qu'on laifiè à (te. p. 115. & 155. Lat. Commiffurcc.

Joints de lit, ceux qui (ont de niveau , ou fuivant une pente donnée. PL 66 A. p.iïj.

Joints montans, ceux qui (ont aplomb, ibidem.

Joints quarrez, ceuxqui(bntd'équerre en leurs retours.

Joints en coupe, ceux qui font inclinez & tracez d'après un centre. PL 66 A. p.xx-j. 5c

Joints de teste ou de i-ace, ceux qui font en coupe ou en rayons au parement, & fe- parent les vouflbirs & claveaux. PL 66 A. p. 137.

Joints de douelle, ceux qui font fur la longueur du dedans d'une Voure, ou fur fépaifi

feurd'un Arc. ibid. Joint de recouvrement , cehjiquife fait ^zt k recouvrement d'une marche fur une au- tre, p. i<.)6. Joint recouvert; c'eft le recouvrement qui fe fait de deux dales de pierre, parlcmoïen

d'une efpece d'ourlet , qui en cache le joint. Joint feuille'; c'eft le recouvrement de deux pierres l'une fur l'autre par une entaille de

leur demi-épaifTeur. Joint gras , celui qui eft plus ouvert que l'angle droit : & Joint maigre , le contraire,

/M58. Joints serre's, ceux qui font fi étroits, qu'on eft obligé de les ouvrir avec le couteau

à fcie , à mefure que le Bâtiment talfe Se prend fa charge. Joints ouverts, ceux qui à caufe de leurs cales épailfès , font hauts &: faciles à ficher. Oia

appelle a.n[W Joints ouverts y ceux qui fe font écattés par mal-façon, ou parce que le Bâti- ment s'eft afaiilé plus d'un côté que d'autre. Joints refaits, ceuxqu'on eft contraint de retailler de lit ou de joint furie tas, parce

qu'ils ne font ni à plomb, ni de niveau. Ce font auffi les Joints qu'on fait en ragrcant&

ravalant avec mortier de même couleur que la pierre. Joint a onglet» celui qui fe fait delà diagonale d'un retour d'équerre , comme il s'ca

voit dans les compartimens de marbres & les incrultations. Joints d'assemblage. Vbyex ASSEMBLAGE. JOINTOYEll, c'cft après qu'un Bâtiment a pris fa charge , remplir les ouvertures des

Joints des pierres d'un mortier approchant de la même couleur : & quand un Bâtiment eft

vieux, ou conftruit dans l'eau ^ en R^jomtoyer ou remplir les Joints d'un mortier de

chaux & de ciment, p. 1 } i . IONIQUE. Foycx ORDRE IONIQUE. JOUE'E ; c'eft dans l'ouverture ou la Baye d'une Tortc ou d'une Croifcc,répaifleur dumnr,

laquelle comprend le tableau, la feiiillure & l'embrafure. On appelle auiîi ^o«Ve » ou f f«,

la facilité de toute fermeture mobile dans fa baye. pag. 359. JoiiEES DE lucarne ; Ce font les côtcz d'une Lucarne , dont les panneaux font remplis de

plâtre. PL 64 A. p. 187. JoiiEES d'abajour ; cc font Ics côtcz rampans d'un o^td/owr fuivant leur talut ou glacis.

On ditaulfi Joitéa de foupirail, pour /îgnifierla même chofc dans un Soupirail. J^L 50.

JOUILf

D'ARCHITECTURE, &:c. 15^

JOUILLIERES } ce font dans une Eclufe , les deux murs à plomb avancez dans l'eao , qui rc- tieiinenr les berges , 8c font atcache'cs les portes ou coulilTes des Vannes. P. 245 .

JOUR. Ce mot fe dit de toute ouverture , ou Baye dans un mur, par l'oiJ reçoit de la lumière. On nomme jour droit y celui d'une Fenêtre à hauteur d'apui : Faux- jour y cd\ii qui dans œuvre éclaire quelque petit lieu, comme un Retranchement, un petit Efcalier, &c. 7o«rcfVii/7a«/, celui qui eft communiqué par un Abajour, unSoupirail, une Lucar- ne failtiere de grenier, &c. Et four à plomb , celui qui vient direéVement parenhaut, commeau Panthéon à Rome & au Cu-de-four de la Petite Ecurie du Roy à Verfailles. p. 159. Lat. Lumen. Vbye:^ BAYE.

Jour d'escalier ; c'efl: dans un £/? d//>r à plusieurs noyaux ou à vis fufpenduc , refpace quarréourond, qui reite entre les noyaux & limons droits ou rarapans de bois ou de pierre, ^j.zç. 141.

Jour de coutume. Vbye\ VeiIe de coutume.

JOURNEE, s'entend du travail d'un homme pendant un four. H y a de trois fortes de fournées . LzJ-onrnce de C Entrcprentur -, qui ne regarde que les peines &: fatigues des Ou- vriers qu'il employé. fournée Bourgcoi/e y qui s'entend ie l'ouvrage, fous^la conduite d'un homme de la part du Bourgeois, fans Entrepreneur. Et h fournée du I{oi , qui elfc pour les ouvrages extraordinaires, qui ne fe peuvent aprecier , à caufe de leurs change- mens, comme les Modelles d'Architedure , de Sculpture, & de Peinture. On paye dans ks Attcliers , une moitié ou ui> tiers de four en Hiver , & un quart en Efté. La fournée de^ Ouvriers eft ordinairement depuis cinq heures du matin, jufques à fépt heures dit foir. p. 189. ' ^ r

IRREGULIER, fe dit dans l'Art de bâtir, non feulement des parties de l'Architedure, qui font hors des proportions réglées par les exemples, & confirmées par les Archuedes , comme d'une Colonne Dorique de 9. diamètres , ou d'une Corinthienne de 1 1 . mais zulVt des places pour bâtir , dont les angles & les cotez ne font pas égaux , ainfi que la plus-parc des anciens Châteaux , fans fujetion on afFedoit cette irrégularité y comme le vieux Château de S. Germain en Laye& celui de Chantilly, p. 136. 137. &c.

ISLE, eltun tertre ou une langue de terre élevée dans l'eau , revêtue de Quais fuffifans contre le débordement des plus grofles eaux , & couverte de maifons avec rues , qui com- muniquent à la terre ferme par des Ponts, comme l'/yZe du Palais, & celle de Notre-Da- me à Paris. Ce mot fe dit aulTi d'une maifon ifolée , ou de plufieurs jointes enfemble en- tourées de rues , qui font partie d'un Quartier de Ville, p. }o8. Lat. In/ula lelon Vi- truTc.

ISOLE', de l'Italien Ifola , uneifle. Ce mot fe dit d'an corps détaché de tout autre , com- me eft un Pavillon, une Colonne, une Figure, &c. p.i^6.

ISOLEMENT, fe ditdcladillancequ'il y a d'une Colonne à un Pilaftre , d'un Four, d'u- ne Forge, ou d'une Chaufled'Aifancc, Sec. à un Mur mitoïen.

JUBE'; c'eft dans une Eglife, une Tribune élevée fur la Porte du Chœur , dont elle décore l'Entrée. Le fube de l'Eglifede Saint Germain l'Auxerrois, fait en manière d'Arc-de- triomphe, eft un des plus beaux qui fe voyent. On donne auffice nom à la Tribune où. font les Orgues , &quifertauflipour lafimphonie. p. ji4.&}39. Lut. Ptiipitum.

K.

TT" lOSQUE; c'eft chez les Levantins, un petit Pavillon ifolé, & ouvert de tous cotez ,

*-^ qui leur fert de retraire pour prendre le frais, & jouir de quelque belle veuë. Les plus

Mches font peints , dorez & pavez de carreaux de porcelaine , comme les H^iofques de Con-

ftantinople, qui la plwfpait oai Kuo fut leCaïui la M«Jaokç, ÔifmlaPxopontide.

^H^. LA-

i5<î EXPLICATION DES TERMES

LABORATOIRE; c'eftuiieSiUe en bel air avec fourneaux, l'on fait des opérations 'le Pliyfîque&: deChymie , comme le Lj.boratoire du Jardin RoialàParis. C'eft aulli dans un Hôpital, le lieu l'on compolb les remèdes, p. }55. LABYRINTHE; c'c'coic chez les Anciens un grand Edifice avec une telle confufion de ruëî cntrelallces les unes dans les autres, qu'il e'toit difficile d'en fortir. Le plus célèbre dC l'Antiquité, e'toic celui d'Egypte pour fa grandeur. On nomme aufli Drti<2/e , uuXaiijyrw- the : parce que celui de Mmos bâd par Dédale dans l'Iile de Candie , étoit un des plus confiderables pour l'entrelaircment de fes rues. Lat. Labyrmthus. Labyrinthe de carrière; c'ell la confulîon des ruiis d'une C^irr/rrc beaucoup foiiille'e , comme font les Carrières d'Arcucil, qui ont une grande étendue. I! y a fous i'Obferva- toire & aux environs, uneefpecede Labyrinthe àQ cette lorte , dont les rués parallèles, font revêtues de maçonnerie de moilon bieu drelle' , & couvertes du ciel naturel de la Carrure. Labyrinthe de jardin; c'eft rentrelaflemcnt de plufieurs Allées bordées de paliffades dans un Parc ou un ^arti/H, d'où l'on fort difficilement, comme le Labyrinthe àtV^ii^l- les orne de Fontaines, chacune defqueiles reprefente uiie Fable d'Efope au naturel. Ce Labyrinthe Vnn desplus beaux dans ce genre, cil du deilein de M. LeNautre. p. 19^. Labyrinthe de pave'. Efpece de Compartiment de Payé formé de platebandes droites ou courbes , qui par differens retours laiflant des efpaces ou fentiers , imitent le Plan des Labyrinthes de l'Antiquité, p. 555. LAIT DE CHAUX; c'eft de la C^iî//x délayée avec de l'eau , dont oiife fert pour blanchir

les murs, & qu'on appelle aulfi Id//j"ff. p. ii8. Lat. t^/^.îrww o/?«j félon Pline. LAITERIE; c'eft dans une Mailbn de Campagne, un !ieuaurez-de-chau(lée, oul'onferre Je Lan & tout ce qui fert au Laitage , & l'on fait le fromage & le beure. Il y a des lai- /fr/cj en manière de Salon , décorées d'Architeârure, avec quelquesfontaines& bouillons d'eau, pour y faire collation à lafraicheur, comme la Laiterie de Chantilly, pag. 309. Lat. Cella Uâaria. LAMBOURDE. Pièce de bois defciage, comme un Chevron , ou même comme une Soli- ve, qu'on couche & fcelle diagonaleraent fur un Plancher , pour y attacher du parquet , ouquarrémentpour y clouer des ais. Le mot Latin ^jferes, fignifieauffî-bien ksLamboiir~ des , que plufieurs autres menues pièces de bois, comme Chevrons, Membrures, &c. p. 185. &P/. 99. p. 559. Lambourde. FôyeK Pierre de lambourde. LAMBRIS; c'eft un enduit de plâtre au fas fur des lattes jointives clouées fur les bois des Cloi-]

ions & Plafonds. Ce mot viaudu Lat. ty/wèr/ce/, des Lattes, p. 34^. Lambris X)e menuiserie; c'eft unalfcmblage par panneaux, montans, ou pilaftres de Menuijerie-, dont on couvre en tout ou en partie les murs-d'une pièce d'Apartemcnt. On nomme Lambris à' afin, celui qui n'a que deux à trois pieds de hauteur dans le pourtour d'une pièce & dans les embrafures des Croilées. Lambris de demi-re\ctemcnt, celui qui ne palTe pas la hauteur de l'Atcique d'une Cheminée, & au delfus duquel on met de la ta- pilferie d'étofe. Et Lambri s de revêtement ■> celui qui eft depuis le bas jufqu'en haut. p4^. 170. P/. 59. & 99. p. 339. Lat, Inteftinumoptis félon Vitruve. Lambris de" marbre; c'eft un revcltement par compartimensdediverfes fortes dt /tiar- ' bres -, quieft ouarafé, comme aux embrafures des Croifécs cintwies du Château de Ver- failles : ou avec des faillies, comme à l'Efcalier de la Reine du même Château. Il s'en "fiiit des crois hauteurs , comme dausla Mcnuiicrie. PL<)^). ^•J39'

LÀM-

D'ARCHITECTURE, 5^c. 157

Lambris thî^t -, c'cft tout Lambris peint par compartimeus de couleur de bois ou de marbre.

Lambris pe platond. VbycK SOFITE.

LAMBRISSER ; ccft mettre un Enduit déplâtre au fasfur le Lattis d'un Pan de boi? , d'un Plafond ou d'une Cloifon: c'elbaulli reveltir un mur , d'un Lambris demenuiferie ou de marbre, p. ^ 5 1.

LAME DE PLOMB. Morceau de plomb mince Rebattu, qu'on met entre les Tambours d'une Colonne, fous les Bafcs & les Chapiteaux de pierre ou de marl)re pôles à fcc fans mortier, pour les empêcher de s'c'datter.

LANCE D'EAU. On appelle ainfi un Jet «i'ca^ d'un feul ajutage de peu de grolTcur fur une gran»^e hauteur, p. 317.

LANCIS ; ce font dans le Jambage d'une Porte ou d'une Croiféc , les deux pierres plus lon- gues que le Piédroit qui cit d'une pièce. Ces Lancis fe font pour ménager la pierre, qui ne peut pas toujours faire parpain dans un mur c'pais. On nomme Lanci du tableau , celui quieft au parement: Se Lanci de l' écoin^on ■, celui qui cft en dedans du mur. P/. 51. pag,

145-

L ANGUETTES. Séparations de deux ou plufieurs tuyaux dans une Souche de chcmine'e, les- quelles fe font de plâtre pur , de brique ou de pierre. P/. 5 5 . ;^. 1 5 9. 1 6 1 . &c.

Languettes de chausse d'aisance j ce fontdes dales de pierre dure, qui fcparcnt une Chjujfe d'aijancc à chaque Etage jufques à hauteur de devanture ou plus bas.

Languette de puits. Dale de pierre qui fous un mur mitoïen, partage e'galement un Puits ovale à deux Propriétaires & defcend plus bas que le rez-de-chaullée.

Languettes de menuiserie; c'eft une efpece de tenon continu fur la rive d'un ais, ré- duit environ au tiers de l'épaifl'eurpour entrer dans une rainure, p. 341.

LANTERNE. Efpece de petit Dôme fur un grand, ou fur un Comble, pour donner du jour & fervir d'amortillèment. Cemotfe ditauffi d'une Cage quarre'ede Charpente gar- nie de vitres au delFus du Comble d'un Corridor de Dortoir , ou d'une Galerie entre deur rjngs de Boutiques pour l'éclairer , comme il s'en voit à la Bourfe de Londres, f. r^o-

P/.Vo. &p. 3 34-

Lanterne d'escalier. Tourelle e'ieve'e au dclTus d'une Plateforme ou Terrafle , pour couvrir la Cage ronde de VE/calicr, par on y monte ; cequife pratique dans tous les Pays chauds ou les Tétrades fervent de couverture, & comme il s'en voit de pierre à l'entour de laplufpartdes Dômes, & particulièrement à celui de l'Eglife des Invalides à Paris, il y en a huit, dont les chapiteaux l'ont par affifes de pierre dure à joints recou- verts.

Lanterne d'egiise. Petite Tribune en forme de cage de menuiferie, vitre'e ou ferme'c dejaloufies, qui fert d'Oratoire dans une Eglife pour y prier avec moins dedifttadtion , comme dans la Chapelle de Verfailles.

Lanterne ou Ecoute; c'cftaufll une petite Tribune fermée de jaloufies dans une Cham- bre de Cour fouveraine , les Ambafladeurs & autres perfonnes de diItin6tion ,afliftcnc aux Audiences fans eftreveus. Lat. z^uditorium,

LAPIS. Efpece de pierre précieufe d'un bleu celcfte mêlé dépeints & vénesd'or, qui entre dans les petits ouvrages d'Architeflure de marbre & de marqueterie, comme il s'en voit au Tabernacle du S. Sacrement à S. Pierre de Rome. Le plus beau Lapis ^ cft l'Orientai qui ne perd point ù couleur au feu. p. 510. Lat. Lapis la^idi.

LARMES. Voyix GOUTES.

LARMIER; c'eft le plus fort membre quatre' d'une Corniche, dont le plafond cft fouvent crcuféen canal, &que les Ouvriers nomment Mouchate. Il cft auflî appelle Couronne; mais particulièrement Larmier 8c Gcutiere , parce que l'eau delà pluye , en tombe par goûtes ou larmes, p.ï). Pi. A. p. ï6. PL 6. &c, Lat. Corona.

Larmier de chemine Ij c'eft le couronueinent d'une Souche de Çh-n:incc. p. 1(^3.

Tome IL S Lar-

,5S LXPLTCATION DE^ TEUMES

Larmier, de mur i c'eftuue efpece de Plinthe fous l'égouc du chaperon d'un Mm mi-

toïen ou de clôture, ihià. Larmier gothique> oo a la moderne; c'cfi: dans les vieux murs le loiio d'un cours d'alfiie audroicd'un Plancher, ou fous les apuis des Croife'ts, une efpece c^ Piiuclieen chamfrain refoiiillépar dclFous en canal rond, pour jettcr les eaux plus facilement au delà du mur.

Larmier bombe' et règle'; c'eften dedans ou en dehors œuvre d'une Porre ou d'une Croifee , le Linteau ciiirre' par le devant & droit par fon profil. P/. 66 A. P. 157.

LATTE. Morceiude bois de chefiie refendu félon fon fil en manière de recèle mince, qui s'attache fur les chevrons d'un comble pour en porter la tuile ou l'ardoifè. La Latte pour la tuile, eftdifFerenre de celle pour l'ardoife, qui eft plus large & de irême longueur. p.ïi6. c'ed ce que Vitruve nomme ^^imbrices.

Latte voLicE.^vf:^ Contre-latte de sciage.

LAI TER; c'ell fur un Comble attacher avec du clou, des Lattes efpace'es de quatre pou- ces pour y accrocher la ruiie ou l'ardoife. Latter à claire voye- c'ciï mct'L]:e des Luttes i'ui: un Pan de bois, pour retenir les plâtras des panneaux & le recouvrir de plâtre. Latter à Lat- tes loir.tives ;c'cit clouer des Lattes fi prés les unes des autres , qu'elles fe touchent ; ce qu'on appelle Zaf/// pour iir>;;6r///cr les Cloifons , Plafonds, Cintres, &:c. p. i§8.&546.

LATRINES, du Latin Idicrf, être cache'. Lieux de commodité , qu'on nomme aufli En- trais. l\y a. àcs Latrines publiques dans quelques Villes du Levant. Pi. 61. p. 177. Lat. Latrlna félon Varron.

LAVEMAIN ; c'elt un petit Refcrvoir d'eau en manière d'Auge de pierre ou de plomb avec robinets pour diltribuer l'eau , qui fert à laver tes mains , à l'entrée d'une Sacriltie ou d'uti Refeétoire. Ilyaàhauteur d'apuiau de(roasduZ.avfw»i//i, un balîiiiquarré-lon" de pier- re pour recevoir & égouter l'eau, p. 355. Lat. Malluvium.

LAVER; c'elt furunDeflein pafié à l'encre, coucher avec un pinceau une couleur d'encre de la Chine ou de biftre à l'eau, pour le faire paroître le plus au naturel qu'il eft polfi- ble par les ombres des faillies , & des bayes, & par limitation des matières dont l'ouvrage doitcftre conftrLut. Ainfi on lave d'un rouge tendre, pour contrefaire la brique &'la tuile d'un bleu d'Inde clair pour l'eau ScTardoife : deverdpour les arbres &: gazons ; de fafran ou de graine d'Avignon pour l'or & la bronze : & de divcrfes couleurs pour feindre Jes marbres. Ces La\is fe font par teintes égales ou adoucies fur les jours avec de l'eau claire , & fortifiées de couleurs plus chargées dans les ombres. On met de l'eau de 00m- medans quelques couleurs , comme dans le rouge &: le bleu, & on lave aufii fur le ttaic au crayon p. 558. Voye::^ PLAN.

Laver enCharpenterie-, c'cftofter avec la befaiguë tous les traits de fcie& rencontres d'une Pièce Je boisde fciagc , pour !a drefilr & l'aviver.

LAVIS , fe dit de rou e couleur fimple délayée avec de l'eau , comme l'Encre de la Chine , le Biftre, l'Inde, &c. ^ojf^î PLAN.

LAVOIR; c'eft prés d'une Cuifine, autant le lieu que la Cuve de pierre quarrée & profon- de, qui fert à iavcr lavaiflelle. PI. 60. p 175. Lat. Lavacrum.

Lavoir public. Badin bordé de pierre avecégout, onlave le linc^e. p. 540.

Lavoir, l^^oye:;.. Piscime.

LAYE; c'eli une pente rouie, qu'on fait dans un Bois pour former une allée, ou pour ar- penter , & cil 'ever le plan , quand on en veut faire la vente, p. 358.

LAYER UNE PIER.vE; c'eft la tailleiavec la laye, qui eft un marteau brettelé ou refen- du à délits pat fa hache.

LAZAi<ET. Oiiuppeile ainfî d.insquelques Villes maritimes delà Méditerranée pofTedées parles Chrefticiis , une grande Mailbn hors de la Ville, dont les logemens font fepa- rez&ifolcs, &OÙ 'es équipages des Vaille^iux qui viennent du Levant fufpeél s de perte, font quaranuinç. Oiino;iime aulîi la^^aret^ un Hôpital pour retirer ceux qui font at- taqués

D'APvCHITËCTUîin, «^c: 159

tiques de la maladie coiuagieufe, comme celui de Milan, p. 557. Lar. Nofoccnr.um fub~ urbium.

LEGER. Cerr.otfcdicen Architeârurc, d'un ouvrage beaucoup perce , la beau re de la formeconfiftedans le peu de matière , comme les'Portiques de Colonnes, lesPcridylcs, &c. Il fedic audï en Sculpture, des ornemcnsdelicacs qui approchent le plus de la natu- re, & qui l'ont fort recherchés, c'vidés & en l'air , comme les feuilles des plus beaux- Chapiteaux: & dans les Statues, de leurs parties fort Taillantes , comme au Gladiateur de Bor^hcfe , & de leurs draperies volantes , comme à l'Apollon de Belveder à Rome. Ce mot s'enrend encore dans l'Art de bâtir, des menus ouvrages, comme les plâtres, car- reaux , &c. Ilfe prend auffi en mauvaife part pour les ouvrages, l'cpailTeur n'cft pas proportionnée à l'étendue ou à la charge, cor.mie les murs de face trop minces, ks foli- ves & poteaux trop foibies & trop efpaccs , & autres malfaçons.

LEVEE; c'eft une elpece de Quay de maçonnerie, ou de fils de pieux , quifoûtient les bel- ges d'une Rivière & en empêche le débordement, p. 548. Lat. z^gger.

LEVER UN PLAN; c'eft prendre la pofition des corps folides & lesdimenfionsdes fuper- ficics avec la toife , la canne & autres inftrumens, pour en former enfuice le Plan fuivant une échelle fur le papier, f. 251.

LEVIER. Pièce de bois de brin, qui parle fecours d'un Coin nomme' Orç.vf//, qui efl: pofc defTousle bout, aide à lever avec peu d'hommes un gros fardeau. Lorfqu'on pefe fur le Levier y on di c F^re une Pefée : & lorfqu'on l'abac avec des cordes à caufe de fa longueur , &; de la grandeur du fardeau , on dit Faire un ^batage; ce qui s'cft pratiqué avec beaucoup «l'entente pour enlever &c pofer les deux Cimaifes du grand Fronton du Louvre, pag. 143. f^jyf;^ les Notes de M. Perrault fur Vicruvel/v. 10. C/7. 18. Lat. FeÛu , S^Pûrreiium.

LEVRE. VoyeK CAMPANE.

LEZARDES. On appelle ainfi les Crevaflès qui fe font dans les Murs de maçonnerie, f. 557. Lat. Fijjurje.

LIAIS. Faye^i Pierre de liais.

LIAISON. Manière d'aranger& de /;>r les briques & le? pierres par enchainement les unes avec les autres. EtDeliaiion; c'elHorfque les pierres n'ont pas au moins fix pouces de re- couvrement, tant au dedans du Mur, qu'au parement, fuivant l'Art de bâtir, p. 113. Vitruve nomme les Liaijons des briques ou des pierres , c^lterna Coagmenu.

Liaison de joint, s'entend du mortier ou du plâtre détrempé, dont enfiche &c jointoyé les pierres, ibid.

Liaison a sec, celle dont les pierres font pofées fans mortier, leurs lits e'rant polis & frotez au grais , comme ont été conftruits pluficurs Bâtimens antiques, faits des plus grands quartiers de pierre: & ainfi qu'il a été pratiqué à ce qui paroîtdel'Arc-dc-trioin- phedu Faux-bourg Saint Antoine à Paris.

LIAISONNER; c'eit aranger les pierres, en forte que les Joints des unes portent fur le mi- lieu des autres. C'elt aulîi remplir de mortier leurs Joints, pendant qu'elles font fur les cales, p. 115.

LIBAGE. Gros moilon ou quartier de pierre mal-fait & ruftique de quatre ou cinq à la Yoye, qu'on employé équarri à paremens brutes dans les Garnis &z Fondemens. f. 105. &106.

LICE; c'eft autant la Barrière qui borde la Carrière d'un Manège, que la Carrière même,, l'on fait des Jouftes , Carrouzels, & Courfes. Ce mot fe dit auffi d'un Gardefou de Pont de bois. p. 515. Ces Lices font appellées des Latins , Curceres , & la Carrière ,. Stadium.

LICE'E. Vàye^ LYCEE.

LIEN. Pièce de bois dans l'AlTemblage d'un Comble , pour lier les Poinçons avec les Fai- ftes 8c Soutaîtes. Il y a aufli des Liens cintrez , qui fervent de Courbes dans les enfoncemens des Combles , & dans 1 AlFemblage des Fermes^rondes des vieux Pignons. P/. (Î4 A. p. 1 8 7.

S 1 Te ut

I40 EXPLICATION DES TERMES

Touc Lien on Lierne des Aflemblages de Charpenterie , ellappellc'epar Vitruvc Cd/fMj &;

Ciltcn.ilïo.

Lien de fer. Morceau de/rr mc'plat , coude' ou cintré pour retenir quelque pièce de bois dans un Afleifiblage de Charpencerie ou de Mcnuiferie. P/. 645. p. 189.

Lien de verre ^ c'efl un paquet de fix tables de K'rrc- de Lorraine. C'elb aulTi un Lien àc plomb, qui retient les Panneaux de vitre avec les Verges de fer. ^. izy.

LIERNE. Piccc de bois , qui fcrt à entretenir deux Poinçons fous le Faille d'un Comble ^ & à porter le Faux-plancher d'un Grenier. P/.64B. p. 189.

Lierne ronde. Pièce de bois coiirbc'e félon le pourtour d'une Coupole , dont plufieurs af- feinbîc'cs de niveau , forment des cours de Z./cr'ifj par étages, &: reçoivent à tenons & iTiortcifcs les chevrons courbes d'un Dôme. PL 64 B. /j. if'9.

LiERKE DE pale'e. Piccedebois, qui boulonnée avec les Fils de pieux d'une Pu/rV, ferc à les lier enfemble. On l'employé aulfi dans la conltrudion des Bafbrdeaux , pour le même ufage. Cette Lierne cft différente de la Moife , en ce qu'elle n'a point d'entaille pour accoler les pieux. Z./fr«fr , fe dit pour attacher des Z/Vr/ifi'.

LIERNES. Nervures dans les Voûtes Gothiques, qui forment une Croix > & qui par un bout rejoignent aux Tiercerons , & par l'autre à la Clef. p. 341,

LIGNE, elt unelpaceécendu feulement en longueur . PL f. p.j.

Ligne droite. La plus courte , qu'où peut mener d'un point à un autre : Elle fe trace ou à la règle, ou au cordeau, ibid.

Ligne courbe, celle qui ii'ell point également comprife entre (es extremitez. On appelle Li^nc courbe re^^uliere , celle qui cft tracée d'un centre , comme la Circulaire & l'Elliptique : Scirreguliere y celle qui eft cherchée & décrite par des points, comme font toutes les Li- gnes rampantes , & celles qui fervent à contourner les figures & ornemens. ibid.

Ligne mixte, celle qui eft compofée de la droite & de la courbe, tbid.

Ligne perpendiculaire, celle qui fait des angles égaux de tous cotez fur une i/g«f droi- te , ou fur un Plan. tbid.

Ligne de niveau, celle qui eft également éloignée dans fes extremitez du Centre de Ja Terre. Ou l'appelle aufli Ligne hort::ontalc : & en Perfpedive , Ligne de terre, ibid.

Ligne a plomb, celle qui eft perpendiculaire à la Z/^«f de niveau, ibid.

Ligne diagonale, celle qui cft tirée d'un angle à l'autre dans une figure, ibid.

Ligne oblique, celle qui eft plus inclinée d'un côté que d'autre, fie que les Ouvriers nom- ment i;^«frawp<2«/f , oabiaife. ibid.

Ligne circulaire, eft une i/^if courbe , dont toutes les parties font également éloignées, d'un point , qui s'appelle Centre, ibid.

Lignes en rayons, celles qui partent du centre d'une Figure , & vont terminer à fes an- - gies , ou à fa circonférence. On les nomme aulTi i<^o«y. ibid.

Ligne diamétrale, celle qui traverfe un corps rond , & parte par le centre, ibid.

Ligne transversale, celle qui /ravcr/f un corps en quelqueendroir. p. 100. Pi. 39.

Ligne tangente, celle qui touche une Figure en un feul point. P/. f . p.j.

Ligne sécante, celle qui coupe une Figure en quelque partie, ibid.

Ligne subtendante, celle qui fert de bafe à une portion de cercle. Elle s'appelle aufll CordcdcC^rc. tbid. VbycKnXVOTHE>^\JS'E.

Lignes parallèles, celles qui font par tout également éloignées, & que les Ouvriers ap- pellent Z/j^wj j.iugies. ibidem.

Ligne proportionnelle, celle qui a même raport à unetroifieme, comme une féconde à la première, ibid.

Ligne de direction, celle qui parte par le centre de gravité d'un corps, comme l'Axc- d'unc Colonne bien à plomb. Les corps inclinez hors de l^uï Ligne de dircéion , oc pcuycat être retenus , que par leurs extrenutez ou par leur cq^uilibrc.

D'A RCHITECTURE, &.C 141

Ligne EtLiPTiQUE; c'eft la circonférence, ou partie de la circonférence d'une £///»- fe. ibid.

Ligne paraboliq,ue , celleauide'crit la circonférence d'une P<îr«£o/f. Les Ouvriers nom- ment, quoi qu'improprement Lignes paraboliques , celles qui compofenc un Arc ou un Cintre de deux I ignés courbes , qui fe coupent à la clef, & forment la Voûte en tiers point, ou le Cintre Gorhique. ibid.

Ligne HYi'ERBOLici.uE , celle qui fert à tracer la circonférence d'une Hyperbole, ibid.

Ligne conique ; c'efè une Ligne courbe q^ui termine la fedlion d'un Cône. ibid.

Ligne spirale, celle qui s'éloigne de fon centre à mefure qu'elle tourne à l'entour, com- me (i elle tournoit en rampant depuis le Ibmmet jufques à la bafe d'un Cône. ibid.

Ligne hélice, celle qui tourne en vis à l'entour d'un Ciliudre , comme la Cherche ralon- gc'c d'un Efcalier en limace, tbid.

Ligne conchoïde, ouConchile; c c[): une Ligne courbe , qui étant proIon<Tceprc's d'une Lignedroitey ne la peut jamais couper. F'oye:^ Les Quatre Problèmes d'Archucdure de M Blondel.

Ligne ralonge'e ; c'eft dans la Coupe des pierres, une Ligne tire'e à coté d'une autre, & d'un même centre, comme l'inclinailbn des voulîoirs d'une Platebande , à mefure qu'ik s'éloignent de la Clef. C'eft auHi une Ligne hélice, ralongce félon le rampant plus ou moins roide d'un Efcalier à vis. Et c'eft en Charpenterie , la plus-longueur d'un Areftier par raport aux chevrons j ce qu'on nomme aufïï B^culement ou î(alo»ge>nent d'^reftier.

Ligne de pente, celle qui dans l'Apareil des pierres, eft indine'efuivant une finz/d- don- née , comme l'Arafcmcnt pour recevoir le Couflînet d'une Defcente droite ou biaife , la Lig^ne de la montée d'un Pont , & la Z/g«e rampante d'un Fer-à-cheval , par raport à celle de niveau tire'e furie même plan. />. 135.

Ligne taste'e, celle qui n'eft pas faite avec le compas ni la règle, maisqui eft trace'e à la main , pafTïnt par certains points donnez à caufe de quelque Figure irre<>uliere, P/. t- p- j.

Ligne pleine , celle qui marque quelque contour fans interruption, ibid.

Ligne ponctue'e, celle qui fert à faire quelque opération Géométrique, ou à marquerune chofe qu'on fuppofe être derrière une autre, comme le Profil d'une Eglife derrière foH Portail: ou enfin à marquer fur un Plan , les Aplombs de ce qui eft en l'air , comme les. Rampes d'Efcaliers, Poutres, Corniches, Areftes de Voûte, &c. ibtd.

Ligne indéterminée ou indéfinie, celle dont les extremitez ne font point con- nues, ibid.

Ligne blanche , cellequieft tracée avec la pointe du Compas pour faire quelque opération

Géométrique. Ligne occulte, celle qu'on trace avec la pointe du crayon de pierre de mine pour e'tablir

quelque mefure , & qu'on efface enfuite avec de la mie de pain raflîs , y en ayant trace' une

(apparente à l'encre. Ligne horaire , celle qui fert à marquer les heures fur un Cadran folaire. P/. 93.

pag. 307.

LIGNE. Mefure qui fait la douzième partie d'un pouce, &qui adelargeur lagrolTeur d'un grain de bled. /7. 117. °

Ligne d'eau ; c'eft h 144. partie d'un pouce d'eau y fourniflanc ljj. pintes d'eau cm^. heures , «jui font près d'un demi-muid de Paris.

Ligne de chanvre,- c'eft une cordelette ou ficelle, dont les Maçons fe fervent pour c'icvcr les Murs, de pareille épaifTeur dans leur longueur: & les Charpentiers, pourtrinalec le bois. "

LIMAÇON, ^jyf^ Voûte en limaçon.

LIMANDE. Pièce de bois plate Si étroi'te , comme une Membrure, qui dans la Charpenterie- iext à divers ufàges. S j LI-

,4î EXPLICATION DES TERMES

LIMON, du Latin Liftius , qui fîç;nifie biais ou Je travers j c'eft une pièce de bois de quatre à fix pouces d'cpaiircur ilirneut'à dix de large, qui fcrt dans un Efcalicr à porter les mar- ches, &.lesbaluitres. P/. <j4B.p. 189.&: m. Les X/woHi font appeliez dans Vitruvc i'fd- pi ScaUyuni. LIMOSIN AGE. Tout€ MaçoniKrie faite de moilcn à bain de mortier , & drcfle'e au cordeau avec paremcns brutes, à laquelle les LinioÇv s travaillent ordinairtmeiit dans le^ Fonda- tions. On l'appelle aufll Lim&fineric : & c'elt ce qui peut être fignifie dans Vitruvc par k mot Emplccioii. LINCOIRS. Efpecc de Noulets au droit desChemine'es& des Lucarnes , pour retenir les

chevrons. P/. 64 A. p. 187. LINTEAU. Pièce de bois pour fermer le haut d'une Croife'e ou d"une Forte fur fes Piédroits.

P/. 64B. 1'. 189. Ceqiic Vitruve nomme Su^ercilium -, on Limen fuptriin. Linteau de fer. Banc pour porter les claveaux d'une Platebande, qu'on nomme

aulTi Platebume , & qui doit être grofle à proportion de fa portée & de fa charge.

p. 117. & ii(<. LISSE, fe dit de toute partie d'Archite<fi:ureunie, comme d'une Colonne fans cannelures ,

d'une Fnfe fins ornemens , Sec. f. xii. LISTEL ou LISTEAU, de l'Italien I/]/f//o, Ceinture ; c'cft une petite moulure quarréc,

quifert àcn couronnerou accompagner une plus grande, ou àfeparer les cannehires d'une

Colonne : & qui s'appelle auffi FiUt & Çhiarrc.p. ij. P/. A. &c. LIT , fe dit de la fituation naturelle d'une pierre dans la Carrière. On appelle Lit tendre , ce- lui de deflbus: & Litdur^ celuidedellus.f. 105. Sec. Les itVi de pierre font appeliez par

"Vitruve Cubicula. Lit de voussoiii &: de claveau ; c'en efl: le côté caché dans les Joints. PL 66 A.

pag. Z5 7. Lit en joint. Foyex DELIT. Lit de i'ont de bois ; c'en eft le plancher compofé de poutrelles & de travons avec fon

Couchis. Palladio Liv. ^.Ch.i.Lzz. Stdtumer}. Lit de canal ou de réservoir ; c'en eft le fonds de fable , deglaife, dépavé, ou de

ciment & de caïUoutis. p. 2 1 4. LOGE. Les Italiens appellent ainfi une Galerie ou Portique formé d'Arcade fans fermeture

mobile , comme il y en a de Voûtées dans les Palais du Vatican & de Monte-cavallo , & à

Sofite dans celui de 'la Chancellerie à Rome. Ils donnent encore ce nom à une efpece de

Donjon ou Belvcder au dellus du Comble d'uneMaifon.j?. i57.P/. 72- ^^ 75- Lat. Me-

yùanum félon Vitruve. Loge de portier; c'eft fous l'entrée d'une grande Maifon , une petite cliambre au rez-de-

chauflée, pour le logement d'un SuilTe ou Portier. PL 6ï.p. 1 77. Lât. OjhariiCcluiidon

Vitruve. Loge de Foire ; c'eft dans une Po/Vf fermée, comme celle de S. Germain des Prez a Pans,

une Boutique avec fes dépendances. Les meilleures de ces Loges , font celles des Encôguu-

res en pan coupé. Lat, Taberna. r ' '

Loge de ménagerie ; c'eft dans une AToî^^^mV, une petite Salle balTe feurement fermée ,

l'on tient feparément des animaux féroces & rares , com me à la A/fnagerif de Verfailr

les, & àcellede Vincennes.Lat. Cavea. Loges de comédie, font de petits Cabinets ouverts par devant avec apui , feparés par des

cloifons àjourdans le pourtour d'une Salle de Cowff//f. lly enaordin-iirement trois rangs

l'un fur l'autre, & celles du Théâtre des Comédiens du Roi rue des Foflez S. Germain à

Pai-is , font des mieux difpofées & des plus propres. LOGIS. Foyc^ AVANT-LOGIS & CORPS DE LOGIS. LONGIMÉTRIE ; c'elt l'art de mefnrer les lo>igiicurs tantacceffibles , comme une Chaullee,

uu Chcmii) , &c. qu'iuaccelfiblcs , comme la largeur d'une Rivière ou d'un Bras de.

Mer.

D'A R C H I T E C T U R E, &c 1-45

Mer. Ce mot cfc fait du Latin Lo'i'^imctria , coiripofé de longus , long , & du Grec metroK, mefure. p. 5S7-

L ONG PAN ; c'elt le plus long côté d'un comble, qui a environ le double de fa largeur ou plus. PL 65 A. p. 185.

LOQUET. Pièce de menus ouvrages de fer , qu'on fait mouvoir fur une platine pour ouvrir ou fermer par haut & par bas un ventail de Porte ou un guichet de Croifcc. Il y en a de courts à bouton , & de longs à qucuë avec une poignée. PL 65 C. p. 117.

LOSANGE, du Grec Zoxoi, oblique, ScGonia, angle, c'eft une figure quadrilatère régu- lière, dont les angles & les cotez oppofés, foiitcgaux.p. 34.P/. 13, On rappelle aufli Khcmbe. p. 34. P/- 13-

Losanges curvilignes, ceux dont les cotez font formes par des lignes courbes , comme celtes qui font tracées par des points perdus. P/. 10 3. p. 354.

Losanges de couverture; ce font des tables de plomb clifpoféesdiagonalement& join- tes à coiiturepourco/aT/r la Flèche d'un Clocher , comme à celui de l'Eglife de Sainte Ge- neviève du Mont à Paris. Cette difpofuiou relfemble au Pavé de brique pofée de plat & en épi. PL 101. p. 549.

Losanges entrelasse's. Vbyex Pan de bois.

Losanges de verre. Carreaux de Ferre pofés fur la pointe dans les Panneaux de Vitres en plomb.

LOUVEUR. Ouvrier qui fait le trou à une pierre pour la Io«Vfr , c'eft-à-dire ymettre la

Louve, qui eft un morceau de fer avec un œtl , commeunemain , qu'on ferre dans un

trou avec deuxIoKVf/f.z/(x, qui font deux coins de fer ; ce qui fer t à l'enlever du Chantier

..fur le Tas. p. 144. Le mot forc/pc^ , qui fignifie des tenailles , fc peut entendre dans Vi-

truve.Liv. zo.Ch. 2. pour la Io;<Vf & les Io«Vfffa«x, dont on fe fer t aujourd'hui.

LOU VRE ; c'eft dans Paris & non ailleurs , le Palais loge le Roi. Ce mot vient de l'Hô- tel d'un Seigneur de Louvre en Parifîs , qui eltoit à l'endroit elt baifci le vieux Louvre , & dans lequel logèrent quelques-uns de nos Rois après avoir quitté le Palais, p. 9. &c.Lat. R^egid j & Lu pur a.

LUCARNE , du Latin Lucerna , lumière ou lanterne ; c'eft une médiocre Feneftre prife dans un Comble & portée iùr le mur de face, pour éclairer l'Etage en galetas, p. i3z.P/.49. & 64 A. p. iSy.Lat. Feneflrafcundulana.

Lucarne quarrbe, celle qui eft fermée quarrément en platebande : ou celle dont la lar- geur de la baye , eft égale à ù. hauteur. P/. 49. p. 1 3 3 .

Lucarne ronde, celle qui eft cintrée par fa fermeture: ou celle dont la baye eft ea rond. ibid.

Lucarne bomee'e, celle qui eft fermée en portion de cercle, ibid.

Lucarne flamande, celle qui conftruite de maçonnede, eft couronnée d'un Fronton, & porte fur l'Entablement, p. 139.

Lucarne damoiselle. Petite Lucarne de charpente, qui porte fur les chevron ?', & eft couverte en contrauvent , ou en triangle, ibid.

Lucarne a la capucine, celle qui eft couverte en croupe de Comble, ibid.

Lucarne iaistiere, celle qui eft prifc dans le haut d'un Comble , & qui eft couverte en manière de petit Pignon fait de deux noulets. PL ^4 A. p. 1 87.

LUNETTE. Efpece de Voûte qui traverfe les reins d'un Berceau, pour donner du jour , pour en foulager la portée , & en empêcher la pouflée. On la nomme Lunette biaife, quand elle coupe obliquement un Berceau : & rampante , lorfque fon cintre eft corrompu , com- me fous une Rampe d'Efcalier. p. x 3 9. PL 66 B.

Lunette. Petite vcuc dans un Comble, ou dans une Flèche de Clocher, pour donner un peude jour & d'air à la Charpente, p. 3 ^8.

Lunette , fe dit aufi d'un Mur qui ôtc la veuë à un Bâtiment Yoiiîn , & qui çft élevé à fix pieds de diftauce fui vaut la Coutume, /W.

144 EXPLICATION DES TERMES

Lunette, reditcncorcderAisperccd'unSicged'airance.P/.é;:.p. 177. . , , ^ LUTRIN. Efpcce de Piédcfbl de cuivre ou de bronze , de marbre ou de bois, leplusfon- vcnt tri'ancTulaire , & orné d'Archircc1:ure& de Sculpture : qui ferc à porter dans le Chœur d'uneE<»!i?e, un pulpitrc fimplc ou double. Celui del'Eglile deS. Paul à Pans, de mar- bre & de bronze , cit un des plus propres, p. 3 1 4. Lac. P/«/n.'/. LYCE E c'etoit anciennement une célèbre Académie à Athènes , ou Ariftote & Platon en- fei^noicnt la Philofophie. Ce Lycée e'toic compofé de Portiques & d'Arbres plantez en Quinconces , les Philofophes difputOienten fe promenant. Ciceron I;v. i. de Dï\mat. fait mention d'un Lycée ■> qu'il avoit fait bâtir à l'exemple de celui d'Athènes , à Tufculumi aujourd'hui Frefcati , prés de Rome. p. J ) 7-

M-

MACHECOULTS j ce font au haut du pourtour des vieux Châteaux, de petites Galeries garnies d'une devanture faite dédales, oudebrique, & portées en faillie lur des cor- beaux de pierre, dont i'cfpace de l'un à l'autre étant à jour , fervoit autrefois à jetter des pierres pour défendre le pied de la muraille , & empêcher de l'efcalader, comme il s'en voitàlaBaftilIedePans.p. îi4.Lat. P6r^«/,ic^'w//na.

MACHINE; c'efl: généralement tout ce qui fert à augmenter ou régler les forces mouvan- tes. Ilyen'afixpnncipales aufquelles on peut raporter toutes les autres, fçavoir, le if- vier , ie Tour , la I^oue dcuc'e , la Poulicy la Ku , & le Coin. Ce mot vient du Latin Machina , fait du Grec JV/jc/3<i«J, fubtile invention, ou effort, p. 145. . r r'

Machine de bastiment ; c'eit un Affemblage de pièces de bois tellement difpolees, qu'a- vec le fecours de poulies & de cordages, un'petit nombre d'hommes peut enlever de gros fardeaux, & les pofcr en place, comme fontle Vindas , l'Engin, la Grue, &c.quife montent & démontent felonlebcfoinqu'on ena. Les meilleures ^/<zffc/>;fj , font les plus fimples, comme celle dont on s'clt fervi pour élever leDomedel'Eglifede S. Louïs des Invalides, dont le premier m.obile eft au rez-de-chauffée un Treuil à tambour, qui tour- ne verticalement par le moyen d'un ou de deux chevaux , & dévide un cable amarre à plu- fieurs moufles. ibid.Lat. ^fccnfui ou E'^^ibathraCclonYnniye.

Machine hydraulique, fe dit autant d'une feule Af^c/^aïf qui fcrt a conduire & a élever les eaux, comme une Eclufe , une Pompe, &c. que depluhcursenlcmble , quiagiffenc mutuellement entr'ellcs, pour produire quelque effet extraordinaire, comme h Machine de Marlv , dont le premier mobile cft un Bras de la Rivière de Seine , qui par fon cours fait tourner plufieurs grandes roues, lefqnelles font agir des manivelles, qui avec des piftons puifent l'eau dans les Pompes, & par d'autres piftons la refoulent dans des tuyaux contre Je penchan: d'une Colme , pour la porter à un P^efervoir élevé dans une Tour de pierre , environ 6i. toifes plus haut que la Rivière, & pour fournir continuellement 100 pouces

d'eau à Verfailles. j6/c/. , <, -rr 1 x. \.

MACHINISTE- c'efl: un homme qui par fon induftrie jointe a laconnoiHancedes Mathe- ' matiques & dès Mécaniques , invente des Machines , pour augmenter les forces hu- maines, comme quand on élevé des Obelifques , desColofies, & autres prodigieux far- deaux On appelle auffi Machimpc , celui qui fait des changemens & vols de Théâtre, par des mouvcmens furprenans , comme M. Vigarani Machinijh du Roi. p. 143 . Lat. Ma.-

ckinarius. ^ . ^1 /r

MAC ON c'eft celui qui entreprends conllruit un Bâtiment. On donne aufli ce nom aux Compagnons qui travaillent en mortier ou en plâtre: & ilvienp (elonlfidore , duLatm MacL'", unMachimile ; à caufe de l'intelligence des Machines, qu'un Entrepreneur doit

avoir dans l'Art de bâtir : ou bien félon M. Du Gange , de Macw^ , les miuaiHes qui ren-

lermeBt

D'ARCHITECTURE, &:c. 14c

ferment les hcriragcs, aufquellcs apparemment les Matons ont prcmicrcnicnt travaille', p. 144. & î 3 7. Lac. Striicior.

MAÇONNER ; c'eft travailler de A/jfonnrr/V. f. 343.

MAÇONNERIE; c'elt l'arangcment des pierres avec le mortier ou autre liaifon , &cc mocfedicaufTi-bien de rOuvrai^e , que de l'Art avec lequel on le fait. L\ Maçonnerie , qiic Vitruve nomme Struciura , e'coit de fix efpeccs chez les Anciens. La première fc faifoit en Echiquier ou maillée, dont les Joints ecoienr obliques. La deuxième, de carreaux Je hri- tjue de plat avec garni de moilons. La troifie'me, de cailloux de montagne ou de rivière à bain de m.orner. La quatric'me, de pierre incertaine ou ruitique , comme c'toient pavez les grands Chemins. La cinquie'mc, de carreaux de pierre de taille en liaifon : Etlafixieme, de remplage, qui Te faifoit par le moïen de certains cofrcsfèmbltiblcs aux baftardeaux , qu'on remplilîoit de moilon avec mortier.^'. 154. 356. &c. Voycx Vitruve Liv. 2. Ch. 8. & Palladio Liv. i.Gh. 9. Toutes les cfpeces de Jl</<zfo;)«fr/c, fereduifent aujourd'hui aux cinq quifuivent.

Maçonnerie en liaisom, celle qui efl: faite de carreaux 5i boutifles de pierre bien pofe'es en recouvrement les unes fur les autres. />. 3 56. Lat. /n/erf/wi félon Vitruve.

Maçonnerie de briqce; c'eft par raport à nôtreufage, une manière de bâtir , donrles corps > faillies &: naiffances de pierre , renferment des champs, tables, panneaux, Sic. ren- foncez de hricue pofc'e en liaifon , & proprement jointoye'e avec du placre ou de la chaux , comme au Château de Verfailîcs& ailleurs, p. 5 37. Lat. Latcritium.

Maçonnerie de moilon, celleoù les ^/o;7o/!id'apareil ou de même hauteur , font e'quar- ris, bien gifans, pofez de niveau en liaifon, & piquezen leurs paremens./». 536. Lat. Cœmer.titium.

Maçonnerie de limosinage, celle qui fe fait de moilons pofèz fur leur Ut en liaifon , fans être drefiezen leurs paremens. ibid. Lat. Empleâon félon Vitruve.

Maçonnerie de blocage, celle qui eft faite de menues pierres jettees à bain de mortier, comme elle fe pratique en Italie, la pouHblane avec la chaux , eft d'un grand fecours pour cette liaifon. ibid. Lat. StniClura riidcraria.

MADRIERS. On appelle ainfi les plus gros Ais, qui fonten manière de plateforme, & qu'on attache iur des racinaux pour aileoirfur de laglaife , le mur de douve d'un Refer- voir , ou tout autre mur far un terrein de foibleconfiftence.p. 331.

MAGAZIN D'ATTELIER, c'eft un Angar fermé en manière de Baraque , un Entre- preneur fait ferrer tous les e'quipages d'un c^z/fZ/fr, comme échelles , dofTes, cordages, outils , &c. & y entretient un homme , pour y travailler & les tenir en ordre. Il y a dans les grands c^iff//'fr.c , des ^/<z_g-j:ïùu particuliers de Charpenterie , de Tuile, d'ArdoifeSc de Laires pour les Couvertures : de Serrurerie , de gros & menus Fers , de Menuiferic , de Vitrerie, &c. l'on tient feparc'ment , autant ce qui provient des de'molitions , que ce qui eft neuf, & des gens en font chargez par compte pour en avoir loin & lesdiftri- buer. p. 143.

Magazin de marchand j c'eft chez un Marchand-, un lieu ordinairement au rez-dc- chauflee , & quelquefois au premier e'tage , font renferme'csfesmarchandifes : quand il eft contigu à une Boutique, il eft auffi appelle n^m'erf-tow/z^^f. Les A/(i^d;ïini pour les étofcs , font éclairez par des Faux- jours , pour les faire paroître plus avantageufement. pig. 54i.

Magazin général de marine, eft un lieu l'on enferm.e & l'on diftribuè" toutes \qs chofes necelfaires à l'armement des VaiHeaux. Les A/ia!^^;:w particuliers , font ceux qui tiennent fepare'ment les vivres, les poudres, les cables, le gôdron , &:c.& chacun porte le nom de ce qu'il renferme. Ce mot vient de l'Italien ilf<i^<j;î/no, fat de l'Arabe Mdchaxin-, lieu l'on met les richeffes. p. 357.

MAIGRE, fe dit en Afiiçonneric , de toute pierre trop coupée , & plus petite que l'endroit

qu'elle doit remplir, & qui par confequenc laiffe les Joints trop ouverts. Et en Charpente-

Tome IL -X rie.

iAr> EXPLICATION DES TERMES

rc, de tout tenon ou autre lien, qui étant trop mince ne remplit pas fa mortoife ou fou entjillc. p. 15 8. MAIL, eft une Allée d'arbres de trois ou qu.itre censtoifcsdc lonç;, fur quatre à cinq de Jari^e , bordée d'ais attachez contre des pieux à hauteur d'apui , avec une aire de recoupes depîerre, couverte de ciment , l'on chailc des boules de buis avec un mail, ou maillet terré à lonçr n,anche. Le Afa// de Saint Germain en Laye , efl: un des plus beaux , parce queles ' rbies qui le bordent , fontde hautcfiuaye. p. 3 57. MAILLES-, ce font les intervalles quarrez ou en lofange , que forment des cchalas croifez & liez de fil de fer dans le Treillage. La grandeur ordmaire de chaque A:^.z///c , eft de 4 i<^. pouces en quarré pour lesBeiccaux& Cabinets : de 6. à 7. & de 9. à 10. pour les Efpalieij, P/. 63 B.^. 185. MAILLEK. ; c'cit en Jardinage, d'après un petit dcllcin de Parterre graticulé , le tracer en grand par carreaux en pareil nombre , fur le terrein. C'eltaulli efpacer dcséchalas mon- tans & traverfans par intervalles égaux , quariez ou en lofange pour les Treillages, p-i;^. 55S. Maille . Krye^ Fer maille & MAC,ONNER.lE.

MAIRAIN. Bois de chcfne refendu en petites planches minces, dont on lambriiïbic autre- fois les cintres des Eglifes , & donc on le fert aujourd'hui pour faire des Panneaux de Me- nuiferie , &c. Le mot de Ad-iiratii, qui vieinduLâiinMatenamen, figiufioïc ancienne- ment en François, toute force de bois à bâtir, comme il parole dans plulieurs Ordon- nances Roiaux, Se dans la Traduction que Jean Martin a faite de lArchiteélure de Léon Bacifte Alberti.p. 341. MAISON, du Latin Manfio , demeure; c'efl: un lieu deftinc pour l'habitation dans une Ville ou à la Campagne, lequel confilte au moins en un Corps-de-logis, p. 171.&C, Lar. Domiis. Maïson roiale, fe dit de tout Château avec fes dépendances, appartenant au Roi, com- me Fontainebleau, Saint Germain en Laye, Chambor, Verfailles, &c. Il y a plufieurs. Afaifons I{oi.ilcs , qui appartiennent à des Princes & à des grands Seigneurs ,• parce qu'elles leur font venues par don ou par alhance. Foycx les Bâcimens de France de Jacques An- drouëc Du Cerceau. Maison de vill-e. Voyc^ hôtel de ville.

Maison de plaisance ; c'elt à la Campagne , le Château d'un Seigneur, ou la Aia;yo). d'un Particulier, qui fert de fcjour agréable pendant la belle failbn , àcaufedela propre- té de fes Aparcemens & de rembetlilfeu-.ent de les Jardins. Elle eft amli nommée , parce qu'elle eft plutôt deitincc au Pia/j/r, qu'au profit de celui qui la polTede. On l'appelle en quelques endroits de France CW/iwe , en Provence i^.z///iif, en Italie A^/^«<i, en Elpagiie & en Portugal (2.""^''' C'elt ce que les Latins nomment /^//a , & Vitruve ,^des fjeudo-urba- nx. Vie ae Vigiwle. Maison rustic>ue. On appelle ainfï une Ferme ou une Métairie avec toutes fes dépendan- ces , pour faire valoir les biens de la Campagne, p. 154. MALANDRES i ce font dans leBois àbaltir , des neuds pourris, quifoncque les pièces ne peuvent eRre employées de leur longueur, citant équarnes ^ c'elt pourquoi on les rabat en ti'ifant ces pièces.^. 121. M AL-FAC,ON. Ce mot fe dit de tout défaut de matière & de conltruârion caufé par igno- rance, nctrligence de travail, ou épargne ; ainfi c'eft fn ^^;zfci««f r/f , poler des pierres de lit en joint: Faire des plaquis, ou incruftations dans les murs de médiocre épaiifeur, &c particulièrement dans les Chaines ou Jambes foufpoutres ; aulieu d'y mettre des carreaux & quartiers de pierreèparpaignesbienenliaifon : Fermer des cours d'affife par de trop pe- tits claufoirs, & en faire les )oints inégaux & les paremens gauches : Alfeoirdesmoilons de plat dans la conftru6lion des Voûtes , au lieu de les mettre en coupe : Laiffer des vuides danslcsMailifs, ou les remplir de blocages à iéc : Sefervirdefentonsde bois, aulieu de

fer

D' A R C H I T F. C T U R E , &c. 147

fer dans les Tuyaux & Lan;;uettcs decheminccs , & ne pas recouvrir fuiïifam ment déplâ- tre les chevécrcs : Employer du mortier c]ui n'a pas afTez de chaux , aulH-bicn quedu plâ- tre éventé ou noyé : Eriger les murs fans emparcmens , retraircs & fruits necefi'aires : Laif- fcr des jarers & balevres aux Voûtes , &c. EiiCharpentcrie ■, mettre en œuvre des bois dé- fectueux ou flaches , ou plus forts qu'il n'eit necellaire , pour augmenter le Toifc : Ne pas peupler fulîîfammenc les Planchers, Cloifons, & Combles : faire de me'chans alTcmblagcs, &c. Dmis lu Couverture y employer de la tuile malcuite, ou de l'ardoife trop foiblc : leur donner trop de pureau : en faae les plâtres trop maigres, &c. En Sirriircr:e , fefervirdc fer aigre, cendreux, paillcux, ou avec d'autres delauts: Faire les menus ouvrages trop légers, les Serrures malganues , &c le tout fans bonne rivCire , &c. £-; Menuicrie^ em- ployer du bois trop verd : Faire des panneaux & parquets trop minces , arec aubier neuds vicieux, gales, tampons , futce , Sec. Ec en Vitrerie ■, mettre en œuvre du Ver?e moucheté'» onde , caiilleux , ou fi gauche qu'il foit force' par les pointes, &c. Les Jurez Experts font obligez par leurs Statuts & Reglemens, de vifîter les Atteliers pour reformer ces Àlaifaçons, & autres abus qui le commettent dans l'Art de baftir.

MANEGE; c'elt un lieu couvert ou découvert avec Lices Se Carrière, l'on drefle les chevaux, & on l'on apprend à les monter. Il y en a de ces deux efpeces aux Ecuries du Roi à Verfaillfs.p. 3i5.Lat. Hippodromus.

JvIANEUVREy c'elt un homme oui fêrt le Compagnon Maçon ou Couvreur , pour gâcher du plâtre, nettoyer les calibres. Sec. Ce niotfe dit auflî de ceux qui fervent à porter le mor- tier, les moilons, les terres. Sec. On appelle Goiijas, les moindres Maneuvrei , comme ceux qui portent lemortier fur l'oifeau, Sec. p. 144.

Maneuvre, Terme de Marine, dont on (e fert auflî dans l'Art de bâtir, pour fîgnifier le mou- vemeiit libre des Ouvriers & des Machines dans un endroit ferré ou étroit pour y pouvoir travailler : comme dans une Tranchée , pour lever un mur d'alignementau cordeau : dans un Ba(brdeau , pour fonder une Pile de Pont; c'ell pourquoi il doit y avoir au moins fir pieds d'efpace entre le Baftardeau&: la Pile , pour lailîcr la A:la>ieu-i'rehbrs.

AlANGEOIRE ; c'elt dans une Ecurie, l'Auge de bois eu déplâtre les chevaux ff?<i>f^f«f l'avoine. On appelle £>j/ÔMfKre, fa profondeur: ôcDevanturc, Coaboïd. p. i-j6. Vi. 61. Lat. Prjefepium.

MANIER A BOUT; c'eft relever la tuile ou l'ardoife d'une Couverture, & y ajouter du Jattisneuf avec les tuiles qui y manquent, faifantrefervir les vieilles. C'elt auili fur une Forme neuve, afleoir du vieux pavé, & en remettre de nouveau à la place de celui qui elfc calfé.p. 3 36.

MANIERE. Terme ufité dans les Arts pour exprimer le goût particulier d'un Ouvrier ; ce qui fe connoît dans fes ouvrages. Ainfi on du qu'un Architecte profile de bonne ou mau- vai fe , de gracieufe ou fech e manière. On dit aulli Manière antique , Manière moderne , & c. Vrefaee.

MANSARDE. Voyex. Comble coupe'.

MANTEAU DE CHEMINEE; c'elt ce qui parole d'une Cfcew/wcV dans une Chambre; mais ce mot fe dit plutôt de la partie inférieure delà C/7fw/«f>, compofée des Jambages , du Chambranle, delaGorgeou Attique, & de la Corniche , que de la partie Supérieure, qui ne comprend que le Tuyau couronné de (a Corniche , & orné d'un Cadre avec Bas-re- Jief, ou d'une Bordure avec Tableau. Il eft ainfi nommé , parce qu'il couvre la Hotte & Je Tuyau de la Qhcmmce : & c'eft ce que les Italiens appelleut j.\\ippd , c'eft pourquoi M. De Chambra) dans fa Tradudion de Palladio, s'eftlervide JVjpf , pour iiguiHcx ic ManteMi d'uncChemmce.p. 166. PL 57. &c. Lat. CaminiTejludo.

Manteau de eer; c'eft la Barre de /fr , quifertàtenir laPlatcbande ou Anfe-de-panier de la Fermeture d'une Cheminée, p. 11 6.

MANUFACTURE ; c'elt par raport à l'Architeéture , un grand Corps de Bâtiment compo- de plufieiws Logcmciis , Salles , Laboratoires , Galeries , Magazius , Sec. ionc

T 1 logez

w

,48 EXPLICATION DES TERMES

locez & entretenus des Ouvriers, qui travaillent à quelque ouvrage particulier , comme au^c'cofes, elcntclles, bas, ô<.c. p. i,ii.Lz:.Ojjici}ia. MARBRE. Efpecc de Roche qui fe tire des Carrières. Il y en a de fimple ou d'une feule cou- leur , comme le blanc & le noir, & de méic ou varié par tâches , vênes, mouchetures, ondes & nuages de diverfcs couleurs. Tous les Afijrorrj font opaques , & il n'y a que le blanc qui (bit tranfparcnt, quand il eft débite par tranches minces. Ilfontau/ri de diffé- rent poids & dureté, & doivent être coniiderez félon leurs cou!eurs& les païs qui les pro- duifent , & félon leurs façons & leurs défauts. Le mot de Marbre y ïem dnLmn Murmor , dérivé du G;ec marmairein, rcluue, parce qu'il reçoit le poli. p. 109 Sec. Scamozzi a traite amplement dos Marbres dans fon Archkeclure Liv. 7. fans avoir fait mention de la. pluspart de ceux qui font raportez ci-aprés. MARBRE Jelon Jcs couleurs CT pais.

Marbre afriquain, eft partie rouG^c brun avec quelques vcnes de blanc fale , &partic couleur de chair avec quelques filets verds. I! s'en voit quatre Confolcs en manière de Car- touche au Tombeau du Marquis de Gefvres dans l'Eglife des PP. Ccleftins à Paris. Il y en a d'une autre forte, dont Scamozzi fait mention , qui eft mêlé de blanc & de couleur de chair, & quelquefois couleur de fang avec des vénes brunes & noires fort déliées & tour- nées en ondes , & qui à caufc de fa dureté, reçoit un fort beau poli. Marbre appelle ALBASTRE, du Grec ^labafiron ; c'ell une pierre blanche & tranfpa- rente, ou variée de diverfes couleurs , & une efpece de Afar/^re tendre. L'z^ibajhe bla>ic pur, fe trouve dans les Alpes & les Pyrénées, & on en fait des Figures , Vafes, &:c. Il eft fort tendre au fortir de la Carrière ; mais il durcit à l'air. V^lbalhe^aric-, eft de plu- sieurs fortes. VOriental, eft de deux efpeccs: l'une eft façon d'Agate mêlée de vênes cou- leur de rofe , jaune , bleue & blanche : & l'autre brune & blanche avec des vênes grisâtres & rouflâtres, tournées en ondes & par longues bandes. Il fe voit dans le Bofquet de l'Etoi- le à Verfailles , une Colonne Ionique de cette dernière efpeced'^/£a//rf, quiporteun Bufte d'Alexandre, dont la teite eft antique , qu'oncroir avoir été faire par Phidias , & qui a été rcftauréepar le Sieur Girardon Sculpteur du Roi. L' ^Ibajlre ^y^^atato , afes cou- leurs plus pâles que l'c^/6a]7rf précèdent. Le F/fKr/ eft ainfi appelle , parce qu'il a des ta- ches de toutes couleurs , comme des Fleurs. Il y zd'autvc ,^lbjfïrc fleuri, quieltvênéen manière d'Agate, olacé & tranfparent. Il yen a encore d'autre que les Italiens nomiment À pccore, parce que fes taches relîcmblenten quelque forte à des moutons qu'on peint dans les païfages. L'^ibajlre de Montahuto , a le fonds brun par ondes grisâtres , qui femblen: former des figures de Carte Géographique, eft fort tendre & pourtant plus dur que les Açatesd'Alemagne , à qui il rcflcmble. Le violet, eft mêlé par ondes & tranfparcnt. Et enfin Vi^lbaflrc , qu'on nomme de Roquebruë en Languedoc, eft d'un gris foncé, & d'un rouge brun par grandes taches , & beaucoup plus dur que les précedens. Il y a de toutes' ces fortes à'c^ibajlres en Tables, en Vafes, &c. dansles ApartemensduRoi. p. m. & 3 10. Marbre d'auvergne, eft couleur de rofe , mêlé de violet, deverd& de jaune. Le Man- teau de la Cheminée de la Pièce, qui eft entre le Salon de la Grande Galerie & la Salle des Ambafladcurs à Verfailles , eft de ce Marbre. Marbre de bacalvaire, au bas de S. Bertrand prés Comi»ges en Gafcogne , eftverdâtre

avec quelques taches rouges & un peu de blanc. Marbre balzato , elt d'un brun clair fans taches, mais avec quelques filets gris fi déliez, qu'ils reflembicnt aux cheveux qui commencent à grifonner. Il s'en voit quelques Tables chez le Roi. Marbre de barbançon en Hair.aut , noir vêné de blanc. Ceil/urirc eft afTez commun, & les plus grands morceaux qui s'en voyent à Paris, Ibnt les fix Colonnes Torfes d'Or- dre Compoiite du Baldaquin du Val-de-grace, & la Corniche & l'Architrave Corinthieits lie i'Aurcl de la Chjpcllc de Crequy aux Capucines. Le plus beau Barbançon y,

clt

D'ARCHITECTURE, &x. 149

eft celui dont le fonds elt le plus noir , & les vênes les plus délices & les plus blanches, pa^.

Marbre de sainte baume en Provence, eft blanc & rouge mêld de jaune , approchant de la Brocatelle. Il s'en voit deux Colonnes Corinthiennes aune Chapelle à c6:e du Grand Aucel de lEglife du Calvaire au Marais, p. xii.

Marbre bigio nero, ou gris noir, elt antique & il yen a quelques morceaux dans

les MagazinsduRoi. , n , n. c

Marbre blanc. Celui qui fe tire des Pyrénées du collé de Bayonne, elt moins tin que ce- lui de C^narr, aiant de plus gros grains & lui fan t , comme une eCpecedelcl, Il rcllem- b!e*ii Marbre btii'ic Grec anrique , dont les Statues de Grèce ont été fculpées ; mais il cît plus dur &n'eft pas fi beau. On s'en fert toutefois pour les ouvrages de Sculpture, pag.

Marbre blanc vene', eft mêlé de grandes vê«f^, de taches gnfes & de bleu foncé fur un fonds blanc. Il vient de Carrare , & on en fait des Piédeftaux , Entablemens & autres ou- vrages d'Architecture. La plus grande partie de la Sépulture de M. le Chancelier Le Tcllier dansl'EgUledeSaintGervaisà'Paris, eft dece iV/.ir6rf. ^ ,, , ,

Marbre BLANC et noir , antique très rare, dont les Carrières font perdues, eft mêle de blanc pur & de noir très noir par plaques. Il s'en voit trois Colonnes Comportes dans la Chapelle de Roftaincr aux Feiiillans rue Saint Honoré : deux petites Corinthiennes dans celle de Saint Pvoch aux Mathurins , & une belle Tableau Tombeau de Loiiis de la Tn- moiiiUe aux Gclcftins à Paris.Les Piédeftaux & le Parement d'Autel de la Chapelle de Saine Benoît dans l'Eghfe de Saint Denis en France, font aulTi incruftés de ce Marbre. 11 y en a de Petit ^ntiqu^^las broiiillé par de petites vênes , qui relTemble au Barbanpn , 6: dont on von des Colonnes Ioniques dans le Petit Apartement des Bains àVerlailles. ^ , .

Marbre bleu turquin, eft mêlé de blanc fale, & vient des Cotes de Gènes. L Embale- nient du Piédeftal de la Statue Equeftre de Henry IV. fur le Pont-neuf, & huit Co- lonnes Ioniques refpedivement oppofées dans la Colonnade de Verlailles, lont de ce

Mar^bre^de BOULOGNE enPkardic, eft une efpece de Brocatelle, mais les tâches en fonf plus grandes , & mêlées de quelques filets rouges. Le Jubé de la Cathédrale de cette Ville- , en eft conltruir. . . ^ , , , M' J .

Marbre de bourbonnois, eft d'un rouge fale & d'un gris tirant fur le bleu , mêle de vênes d'un iaune fale. La Cheminée de la Salle du Bal, & la moitié du Pave du Cor- ridor du premier Etage de la grande Aile du coftc du Nord à Yerfailles , font de ce '

Ma r'^bVe' appelle BRE'CHE. Nom commun à plufieurs fortes de Marbres, qui font par- tâches rondes de diverfes grandeurs & couleurs, formées du mélange deplulieurs cail- loux, & qui n'aïant point de vênes, comme les autres, fecaOentcorame par fcre«M ; ce qui les a fait nommer ainfi par les Ouvriers, p. II i. & XI 1. , , . i j

Brèche antique , celle qui eft mêlée par tâches rondes d'inégale grandeur, de blanc, de bleu , de roucre , de gris & de noir. Les deux corps qui portent l'Entablement , & ou lont nichées les deux Colonnes Hermétiques de la Sépulture de Jacques de Soiivre Grand Prieur de France , dans l'Eglife de Saint Tean de Latran à Pans , lont de ce Marbre. ^

Brèche L.inche, celle qui eft mêlée' de violet, de brun & de gris avec de grandes taches

BrécteVZune, celle qui a quelques tâches décodeur de Corail, & qu'on nomme auffi Brè- che ScrancoUn. I! y en a un Chambranle dans la principale Pièce du grand Apartement de l'HofteldeSaintPoiiangesàPans.

Brèche dorée, celle qui elt mêlée de tâches jaunes & blanches, & dont il fc voit des mor- ceaux dans les Magazins du Roi. . . 1 •• o UI l . P.

Cïojfe Brèche , ceUe qm eft par tâches rouges , noires , gnfes , jaunes , bleues & blanches , &

150 EXPLICATION DES TERMES

qui cftainfi appel léc, paice qu'elle a les couleurs de toutes les autres iinV^f.c Les deux Colonr.cs Ioniques de devant, des quatre qui portent la Challe de Sainte Geneviève, font de ce Marbre.

Brcche ijiibclle-, celle qui a de grandes plaques de couleur ifalellc âvec des tâcher blanches & violettes pâles. U s'en voit quatre Colonnes Doriques ifole'es dans le Veflibule de l'A- partcment des Bains à Verfail!es.

Bnchc d'Italie, elt de deux fortes. L'c^/i/i^we efl noire , blanche, Scçrifc, & le Parement de l'Autel de la Chapelle de Saint Denis à Montmartre , en eft fait. La Moderne , dt quel- quefois mêlée de violet , & nommcc Brcche vwictt-e.

Brcche noire, ou Petite Brcche, celle qui eft inclc'e de gris brun, Si de taches noires avec quelques petits points blancs. Le Socle & le fonds de l'Autel de Nôtre-Dame de Savonc dans l'Etrille des PP. Auguftinsdcchauflcs a Paris , font de ccALirbre.

Brcchedes Pyrénées, celle qui a le fonds brun à elt mcléede diverfes couleurs. Il s'en voit deux fort belles Colonnes Corinthiennes dans le fonds du Grand Autel de S. Nicolas des Champs a Paris.

Brcche Sarcivccke , celle qui aie fonds violet &. brun avec de grandes taf-hes blanches & ifa- bellc, comme font les huit Colonnes Cormthiennes de l'Autel des Gr^^ads Auguftins à Paris. Ilyadela Patte Brèche Saravéche , appellée ainli , parce que les taches en Ibnt plus petites.

Brcche Sanvderre, celle qui eft par taches jaunes , grifes & noires. Le Tombeau de la Mcre de M. Le Brun Premier Peintre du Roi , qui clt dans la Chapelle à S. NicoLs du Chardon- net, eft de ce Marbre.

Brcche !ette~baft, ou des fept Bafcs , celle qui a le fonds brun, mclc de petites taches ron- des de bleu fale. Il s'en voitdans les Magazins du Roi.

Brcche de Ferone, celle qui eft mêlée de rouge pale, de rouge cramoilî , & de bleu. Le Man- teau de la Cheminée de la dernière Pièce de Trianon tous le bois du côté des Sources, eft de ce Marbre.

Brcche yiolette , celle qui eft d'un bninfale avec de longues bandes violettes: elle vient d'I- talie & il s'en voit deux fort belles Colonnes Ioniques à l'entrée delà Colonnade de Yer- failles.

Marbre de sresse enitalie, elt jaune avec des taches de blanc.

Marbre brocatelle, eft mêle par petites nuances de couleurs ifabelle , jaune, rouge pâle, & gris. On l'appelle communément Brocatelled'EJpa^ne , parce qu'il vient de Tor- tofeen Andaloulie, ou on le tire d'une Carrière antique: & il y a apparence que les quatre belles Colonnes Compofites du Grand Autel de l'Eglife des PP. Mathurins à Pans, font àece ALirbre; puis qu'elles furent données parles PP. Tr nitaires Efpagnols à M. Petit General de l'Ordre , lorfqu'il failbit fa vifite en Efpagne. Il y en a quelques petits Blocs dans les Magazins du Roi , &; plulîeurs Cheminées à Trianon. Il y a aulîi delâBrocatelle antique , qu'on tiroit de Grèce prés d'x^ndnnople, & dont on croit que font les dix petites Colonnes Corinthiennes du Tabernacle des PP. Mathurins, & les huit Compofites de ce- lui de Sainte Geneviève du Mont à Pans. p. 1 1 1.

Marbre de cacn en Normandie , eft prefque femblable au Languedoc, mais plus broiiillé & moins vif en couleur. U s'en voit à la Sépulture de Henry de Bourbon Prince de Condé à Vallery en Bourgogne. Marbre de campan prcsdcTarbe en Gufcoar.e , eft rouge , blanc & verd, mêlé par ta- ches&par véues. Ilyenadont les vênes font d'un vcrd plus vif, mêlé de blancfeule- ment -, c'eft pourquoi on le nomme encore yird decampan. Ce Marbrei{\. allez commun, &; il s'en voit pluficurs ouvrages , comme Chambranles , Tables, Foyers, &cz. à Paris &: àVerfailles; mais les plus grands morceaux qui en ayentefté tirés , font les huit Colon- nes Ioniques de la Cour du Château de Trianon. p. m. Marbre de carrare /«r /a Co/?e deGcneS', elt très blanc & ic plus parfait pour les ouvra- ges

D'ARCHITECTURE, &x. 151

ges de Sculpture. La plufpart des Figures modernes du petit Parc de Vcrfaiiles , en font

faircs. p.i^. m. Marbre de chamw.gn'e, tient de la Brocatelle , & eft mêlé de bleu par taches rondes ,

comme des yeux de perdrix. II y en a aufll par nuances de jaune pâle Se de blanc. Marbre cipollino ou cipolin, elt par grandes ondes ou nuances de blanc & de verd

ippr

puis peu de Lebeda , autrefois Leptis , prés de Tripoli fur les Coftes de Barbarie , & les dix Corinthiennes du Temple d'Anto.iinSc de Faultine à Rome, paroiflènt eftre decemêiv.e Marbre, que Scamozzi croie cltre au flî celui que les Anciens appelîoient ,:yiugi<lïum &lTi- beriiim nuirmor , parce qu'il Fut découvert en Egypte du temps des Empereurs Auguite &: Tibère.

Marbre de dinan da>is le Pays de Lie^e-, efl: d'un noir très pur, & le plus beau, & cft fort commun. On en fait des Tombeaux & des Sépultures, & ^ntre quantité d'ouvrages l'on l'a fait entrer depuis 1 50. ans à Paris, il s'en voit quatre Colonnes Corinthiennes au Grand Aurel de l'Eglife de S.Martin des Champs, lequel elt dudefléin de François Maillard: lix Colonnes du même Ordre au grand Autel de S. Loiiisdes PP. ]cfuïtesiue" S. Antoine : quatre du même Ordre au Grand Autel de l'Eglife des PP. Carmes Dechanllcz ; & quatre autres Compofitcs à l'Autel de Ste. Therefe de la même Eglife,- mais les plus belles Colonnes de ce Marbre, font les fix Corinthiennes cannelées du Grand Autel de l'Eglife des PP. Minimes delà Place Roiaie. p. iii.

Marbre fxor di persica, ou fleur de pescher , eftmêlé de taches rouf^cs & blan- ches un peu jaunâtres. Il vient d'Italie, & il s'en voit dans les Magazins du Roî.

Marbre de gauchenet prcsde Dinan, eft rouge brun avec quelques taches & vênes blan- ches. II y a long-tems qu'on s'en fert à Paris , & les plus anciennes Colonnes qui s'en, voyent, font les quatre de la Sépulture du Cardinal de Birague dans l'Eglife de Ste. Ca-

l'Autel de l'EgUlc des Filles-Dieu rue Saint Denis j toutes ces Colonnes d'Ordre Corin- thien, p. ZI 1.

Marbre de givet prés CharUmont Frontière de Luxembourg , cfl: noir vêné de blanc & moins broiiillé que le Barbanc^o». Les Marches du Baldaquin du Yal-de-t^race à Paris, font de ce Marbre.

Marbre geanitelle, appelle communément GRANIT, parce qu'il efl: figuré de pe- tites taches formées de quantité de grains de fable condenfés , eft de plulieui-^ fortes, p.

110.

Granit d'Egypte, connu dans les Auteurs fous le nom de Thebaïcum marmor , a de petites ta- ches grifes, verdâtresfur un blanc fale, & eft prefqueaulfi dur que le Porphyre. Entre quantité de Colonnes qui s'en voyent, celles de Ste. Sophie à Conftantinople , font des- plus confiderables pour leur grandeur, aïantplusde 40. pieds de haut.

Granit violet , elt mêlé de blanc &c de violet par petites taches, & vient auffi d'Egypte. La pluf- part des Obelifques antiques , comme ceux de S. Pierre , de S. Jean de Latran , de la Porte du Peuple , &:c. à Rome, en font faits.

Granit d'Italie, a de petites taches un peu verdâtres& prefque femblables à celles du Granit d'Egypte, maiselt moins dur. M.Felibien dit qu'ilfe tiroir des Carrières de l'Ifle d'Elbe, & les fcize Colonnes Corinthiennes du Porche du Panthéon & plufieurs Cuves de Bains qui fervent aujourd'hui de Baflins de Fontaine à i<.ome , font de ce Marbre.

Granit \erd, eft une eipece de Serpentin ou Vlrd antique, mêlé de plus petites taches blan- ches & vertes. 11 s'en voit plulicursColoiîues à Rome.

Grunit

j., EXPLICATION DES TERMES

Crvtt W'-D^vp/^M'^ furies Coftes du Rhôr.c prés rEmbouchurc delà Lizere , eft fort dur & unecfpcce de caillou. Il cft antique, comme il paroît par plufieurs Colonnes en Proven- ce, & on en a depuis peu retrouve la Carrière. , , ^r

Marbre de griote, cil d'un rouge fonce de blanc fale , & vientdepresde CofneenLan- auedoc. 1! elb ai n fi appelle, parce que fon rouge tire fur celui des Gr/offj ouCerifes. Le Manteau de la Chcmn^ce de l'Antichambre du grand Apartement du RoiàTrianon , eft

M\RBRE TE HOU duns Ic P-nsde Lic^e , eft gnfatre & blanc mêle de rouge, comme du fang. Les Picdcftaux, Architrave & Corniche du Grand Autel de TEglile de S. Lam- bert à Licge , en font faits, p. zio. , , ,- r T. y." a

MARBRE appelld JASPE, duGrec^a/, verd, fe trouve de piudeurs fortes. L^>>ucjHec[t vcrdâtie, mêlé de petites fiches rouges. Le Fleuri, eft mêlé de plufieurs couleurs & le tire des Pyrénées. Il y a aufndu ^^/pf «o/r Cr 6/a«f , par petites tâches, qui eft très rare. On appelle ^.rtrf/Jy.V, tout Marbre, qui approche du p/pe. Il fe voit de toutes ces fortes de fafves dans les Apartemens & les Magazins du Roi. p. 310.

IvUrbre JAUNE, eft d'un jaune ifabelle fans vcnes , antique & fort rare; c'eftpourquoi on ne l'employé ordinairement que par incruftation dans les Comparnmcns , pour former quelque Pièce de Blazon . Il s'en voit neantmoins des Scabellons de Buftcs dans le Salon des Bains de la Reine au Louvre. Il y a aufll du Mai bre jaune , qu'on appelle dore, parce qu'il eft plus/a;o,v que le précèdent, & qui eft encore antique. Il y a apparence que c'eft celui qui eft appelle dans ?^uùvA^sMar»:or croceum , àcaulede lacouleur defafran, qui le tiroir prés de Lacedemone , &: dont le Bain public de cette ViHe-là , étoit conftruit. On eu voie aujourd'hui quatre Niches incruftées dans la Chapelle du Mont de Pieté à Rome.

M-^RERE DE LANGUEDOC, qui le prend prés de la Ville de Colne, a le fonds d'un rouge vifavecdef^randesvênes ou tâches blanches , & eft aflez commun. Les deux Colonnes Ioniques , rArchitravc& la Corniche de l'Autel deNoftre-Dame deSavone dans l'Eglife des PP. AucTuftins Déchauiiezà Paris: tous les Pilaftres du Château , & les 14. Colonnes Ioniques du Pcnftvle de Trianon, fontde ce ^^jr6rf. Il y a An Languedoc , dontleblanc cit bleuâtre & gris'; mais il n'eft pas fi eftimé , & il s'en voit plufieurs Manteaux de Che- minée ,& Placards de Porte en divers endroits, p. xii. -1 r ' Marbre de laval dans le Maine , aie fonds noir avec quelques vcnes blanches tort étroi- tes. Il s'en voit huit Colonnes 4. Corinthiennes & 4. Compofites dans la Nef de l'Eglife de Sainte Geneviève du Mont , Se plufieurs autres Corinthiennes dans le Veftibule du Châ- teau de Meudon. Il y a aufù du Marbre de Laval, qui eft rouge avec blanc fale, & il fe voitdanscctte Ville plufieurs beaux ouvrages de ces deux foncsàc^Marbre , parti- culièrement dans les Eglifes des PP. ■Jacobins'& Cordeliers. Le Cloître de ccux-<i , eit orné de petites Colonnes de la dernière efpece de Marbre y avec peintures dans fa

voûte.

Marbre de lefî ^bbaïeprésDinan , eft rouge pâle avec de grandes plaques ,& quelques vènes blanches. On en a fait le Chapiteau du Sanduaure , qui eft derrière le Baldaquin de l'Eglife du Val-de-giace à Paris. , . , -r <,

JsIar'bre lumachello, ainfi appelle , parce qu'il eft mêlé de taches griles, noires & blanches; tournées, comme de petites coquilles de //wwfo«, eftantique, & la Carrière en eft perdue. Il s'en voit quelques Tables dans les Apartemens du Roi. Le Lumachello Mo- derne, qui vient d'Italie, eft prefquc [çmhhhk iV antique ; mais les tâches n'en font pas fi bien marquées. Les douze Colonnes Compofites cannelées, & partie du Lambris de la Chapelle des Seigneurs Strozzi , du dcfiein de Michel- Ange dans S. André de la Valle à Rome, font de ce Marbre. ^

Marbre de margosse dans le MdaneK , a le fonds blanc avec quelques vencs brunes de couleurde roiiillc defer , & eft aflez commun & d'une grande dureté. Parue du Dôme xle Milan , en a été bâtie. , ,

MAR-

D'ARCHITECTURE, &rc. 155

Marbre de saint maximin en Provence , eft une efpecc de Porter , dont le noir & le jaune, font fort vifs. Il s'en voit des Echantillons dans les Maga2ins du Roi.

Marbre de namur, eft noir, comme celui dcDimn; mais il n'eft pas beau: parce qu'il tire un peu fur le bleuâtre, &efttraverfé de quelques petits filets gris. Il elt fort commun, & on en fait du Pave', p. tu.

Marbre noir antique, eft d'un w/r pur fans tâches , & plus tendre que le A^o/Vwo(/er«e. Il en venoit de Grèce , qu'on appclloit Afjrwor Z«f«//n(m , & dont Marcus Scaurus or.ia fon Palais à Rome , de Colonnes de 58. pieds de haut ; mais qui n'c'toit pas h eftime' que celui que les Egyptiens tiroient d'Ethiopie , qui e'toit un peu gris , approchant de la cou- leur du fer, & qu'ils nommoient Bdjdltesy ou Pierre de touche, parce qu'il fervoit à t'prouvcr les mc'taux. L'Empereur Vefpaiîcn en fit faire la Figure du Nil accompagne'e de celles de plufieurs petits enfans , qui fignifioient les crues & décrues de ce Fleuve : & cette Figure fut pofe'e de fon temps dans le Temple de la Paix. Il s'en voit encore deux Sphinx au bas de l'Elcalier du Capitole à Rome , & une Idole ou Figure de Reine d'Egypte dans le Veftibule de l'Orangerie à Vcrfailles ; mais qui font d'une pierre plus noire. Quelques an- ciens Tombeaux de l'Eglifc des PP. Jacobins rue Saint Jacques , paroilfent auffi en avoir e'té faits, p. m.

Marbre noir et blanc , a le fonds wo/V pur avec quelques nés fort blanches. Il s'en tire à l'Abbaye de Leff près Dinan , & les quatre Colonnes Corinthiennes de l'Autel des Religieufcs Carmélites du Faubourg S. Jacques à Paris , en font faites.

Marbre occhio di pavone, ou csil de paon, eft mêle' de tâches rouges , blanches & bleiiâtres , aïant quelque reflcmblance à ces fortes d'yeux , qui font au bout des plumes de la queue d'un Paon.

XIarbre de paros, I[le de rr^rchi{>el ^Tp^iWcc aujourd'hui Paris, onParijfa-, eft blanc 5c antique, & célèbre dans les Auteurs. La plufpart des Statues Gre'qucs , en font faites, & Pline Liv. 36. Chap. 5. raporte que ce Marbre eft appelle de Varron Lychnitcsj d* Grec Lychnos-, une Lampe, parce qu'on le tailloit àlalmnicre des Lampes dans les Car- rières, p. m.

Marbre piccinisco, tire fur l'ifabelle & eft vêne' de blanc. Il y a apparence que les qua- torze Colonnes Corinthiennes des Chapelles de l'Eglife de la Rotonde à Rome , font de ce Marbre t 3c qu'ainfi il eft antique.

AIarbre appelle PORPHYRE , eft d'un rouge foncé couleur de lie de vin, marque de petits points blancs , antique , & d'une extrême dureté. Ce mot vient du Grec Porphjra, Pourpre ; & on lit dans Procope , que les Enfans des Empereurs d'Orient, qui naiHoient dans un Aparcement du Pabis Impérial de Conftantinople , qui e'toit incrufté de Porphyre , e'toient appeliez Porphyrogenites , c'eft-à-dire ne's dans la pour- pre. Il s'en voit des Colonnes d'une prodigieufe grandeur dans Sainte Sophie : & en- tre plufieurs Colonnes , Tombeaux , & Vafes qu'on conferve à Rome , il y a dans l'Eglife de la Rotonde , des Tranches rondes de Pave' , la Frife Corinthienne du de- dans, plufieurs Tables dans les compartimens du Lambris, & huit Colonnes aux pe- tits Autels , qui font de ce Marbre. Le plus grand morceau de Porphyre , qui foiten France, eft la Cuve du Roi Dagobert dans l'Alsbayc de Saint Denis. Il s'en voit encore plufieurs Buftes, Tables & Vafes dans les Apartcmcnsdu Roi. Il y a aufiî du Porphyre verd , mêle de petites tâches de verd , & de petits points gris, qui a la même dureté' que k- pre'cedent i mais il eft plus rare, & il ne s'en trouve que quelques Tables & Vafes. Les Anciens nommoient le Porphyre j Lapis Numidkus , c'eft-à-dire, Pierre de Numidie , aujourd'hui les Royaumes de Bugie & de Conftantine en Afrique, p. i09. Vbycx le Livre des Arts de M. Felibien Liv. i . Ch. 11.

Marbre de porta santa , appelle' à Rome sereNA, c'eft-à-dirc Porte Sainte ou Se^ reine j eft mêlé de grandes tâches & de vênes rougeâtres, jaunes & grifes. 11 y en a qucl- fjues Echantillons dans les Magazins du Roi.

Tome II. Y MaR-

T54 EXPLICATION DES TERMES

Marbre portor, a le fonds noir avec des tâches & vénes jaunes. Il y eu a de mêlé avec des vcncs blanchâtres, qui eft moins eftime'. Il fe cire du pied des Alpes vers Carrare , & il s'en voit à Pans deux Colonnes Ioniques à la Sépulture de Charles de Valois Duc d'Angoulefrac dans l'EgUfe des PP. Minimes de la Place Roule , & deux 2u-res du même Ordre dans la Chapelle de Roft.ung chez les PP. Fciiillans. Il s'en voit encore d'Ioniques de ii. pieds de long dans l'Apartemeiit des Bains àVerfaïUes, & plulîeurs Tables , Chambranles Si Attiqucs de Chemme'e au mê.Tic Château , à Tnanon & à Mari)', p. m.

Marbre de range en Hahuiut , eft d'un rouge fale mêlé par vêne s & taches blanches & bleuâtres. Ce Marbre efl fort commun , mais il s'en trouve de diiîerente beauté'. Les plus grandes Colonnes, qu'on en voye à Paris, font les fix du Grand Autel de la Sor- bonne. Il y en a quatre moyennes à celui de la Vierge , & huit plus petites aux qua- tre Autels de la même Eglife : toutes allez belles & d'Ordre Conathicn. Il s'en voit encore huit d'Ordre Compoiite aux Autels de Ste. Marguerite & de S. Cafimir dans l'Eglife de S.Germain des Prez , & huit Ioniques à la Clôture du Chœur de S. Martin des Champs ; mais celles du plus beau R^nce , font les deux Corinthiennes de la Chapelle de Crequy aurc Capucines. Les quatre Colonnes , & les Pilaftres d'Ordre François de la Grande Galerie du Roi , & les 14. Doriques du Balcon U du Veitibule du milieu du Château de Vcrfailles , font encore de ce Marbre. Pour les 11. Doriques de la Place des Vni^toires , elles font du moindre l{ance. ibid.

î^Iarbre de ROQUEBRiiE k 7. lieués de Narbonnc, ne diffère du Languedoc, qu'en ce que fes taches blanches font toutes > comme des pommes rondes. Il s'en voit quelques Blocs dans les Magazins du Roi.

ÎvIarbre DE SERANcoLiN en Gafcogne , fe tire d'un lieu appelle' Le Vul-d'i^ure -, ou la Vallée d'or proche de Serancolin au pied des Pyrénées , &:eli:gris, jaune, & d'un rouge couleur de fang , & en quelques endroits tranfparent , comme l'Agate. Le plus parfait elt lare, parce que la Carrière en eft e'puifée j mais on en pourroit faire de nouvelles décou- vertes. Il s'en voit à Paris quelques Chambranles Se Gorges de Cheminée dans le Palais des Thuilcries. Le pied du Tombeau qui eît dans la Chapelle de M. Le Brun à S. Nicolas du Chardonuet, eft aulTi de ce Marbre: &il y en a des Blocs de ii. pieds de long fur i8. pou- ces de gros dans les Magazins du Roi , & les Corniches Se Bafes des Piedeftaux de la Grande Galerie de Verfail les , en font faites, ibid.

Marbre serpentin, appelle des Anciens , Ophites ■, du Grec Op/j/j , ferpent: parce qu'il a les couleurs de la peau d'un ferpent; eft d'un fonds noirâtre avec des taches &: rayes vertes & jaunâtres couleur de ciboule , dur , précieux & antique. Comme ce Àdarhre eft fort rare , on l'employé feulement par incruftation , & les plus grands morceaux qui s'en voyent , font quelques Tables dans les compartimens de l'Attique du Pan- théon : deux Colonnes dans l'Eglilc de S. Laurent m Lucina à Rome : Se quelques Tables dans les Apartemens & Magazins du Roi. Il y a aulfi du Serpentin tendre, qui vieae d'Allemagne, & dont on fait des Vafes ; mais qui ne fert point pour les ouvra- ges d'Architecture, p. 109.

Marbre de savoye, eft mêlé d'un rouge fort , avec plufieurs autres couleurs , dont cha- que pièce paroit raaftiquée. Les deux Colonnes Ioniques de la Porte de l'Hôtel de ViJle de Lion , lont de ce Aiarbre.

Marbre de sicile , eft rouge brun , blanc , & ifabclle , & fouetté par taches quarré-longues , comme du tareras rayé. "L'ancien a les couleurs bien vives , & les 14. petites Colonnes Corinthiennes du Tabernacle des PP. de l'Oratoire rue S. Ho- noré , en font faites. Il y en a aufii des morceaux de 10. à 11. pieds de long dans les Magazins du Roi. Le Moderne qui luy rclîèmble, n'eft qu'une efpece de Brèche de Vérone , & il s'en voit quatre Chambranles Se Atuques de Cheminée dans le Château «le Meudoix. p. zii.

M.AÎL-

D'ARCHITECTURE, &:c. i5>

Marbre de SIGNan dans les Pyrénées , eft ordinairement d'un verd brun aTCC des ta- ches, rouges, & queiouefois dans un même morceau , il parok fidifTcrcnt, que les ta- ches font couleur de cnair mélc'es de gris avec quelques filets verds. Il rellernble affcz au moindre yérd de Cur/ipwi. Le Picdeftal extraordinaire de la Colonne funéraire d'Anne de Montmorency Conc'table de France aux Cekltins : les Piedcftaux , So- cles & Apuis du Baluftre de l'Autel des PP. Muiimes : & les quatre Pilaftres Co- rinthiens de l'Autel de la Vierge dans l'Eglife des PP. Carmes Dcchaullcz à Paris, font de ce AUrbre.

Marbre de suisse, eft d'un bleu ardoiCn par nuances avec du blanc pâle.

Marbre de tray pm de Sainte Baume en Provence , eft jaunâtre tacheté ce b!anc, de ffris mcle' , & d'un peu de rouge : Se fort femblable à la Ste. Baume. Les Pihftres Ioniques du Salon de Sceaux , & cinq ou lîx Manteaux de Cheminée au même Château , font de ce Marbre. Il y en a aulli quelques Chambranles à Trianon.

Marbre de theu du coté de Namur dans le Pais de Liège , eft d'un noir pur , doux & facile à travailler, & reçoit un poii plus clair que czwx àc Namur Si. àtDman. On en fait de la fculpture, & il s'en voit quelques Chapiteaux Corinthiens à des Retables d'Autel en Flan- dres , & plufîeurs Teltes & Buttes à Pans.

Marbre verd. L'r_Àntiqi<e eft mêlé d'un verd d'herbe & de noir par tâches d'inégales for- mes & grandeurs , & eft fort rare , les Carrières en eftant perdues. Il s'en voit quelques Chambranles de Cheminée au Château de Meudon. Le Alodcrne , qu'on nomme impro- prement d'£gj>'pïf , fe tire prés de Carrare fur les Coftes de Gènes, & eft d'un verd foncé, & taché d'un gris de lin, & d'un peu de blanc. Les deux Cuves quarré-longues des Fon- taines de la VidoireSc delaGloire de la France dans le Bofquetdel'Arc-de-tiiomphc à Verfailles , & la Cheminée du Cabinet des Bijoux au même Château , & celle du Cabinet de Monfeigneur le Dauphin au Château de Saint Germain en Laye , font de ce Marbre. Le Verd de mer ■> qui fe tire aufli en ces quartiers-là, eft d'un verd plus gay avec des vênes blanches : & il s'en voit quatre belles Colonnes Ioniques dans l'Eglife des Rehgieufes Car- mélites du Faubourg Saint Jacques à Paris, p. m.

Marbre del vescovo ou de l'evesque, a des vênes verdâtres traverfées de blanc par bandes alongées , aroudies & tranfparentes.

MARBRE félon [es défauts.^

Marbre fier, celui qui étant trop dur , eft difficile à travailler & fujet à s'éclater, com- me le Noir de Namur , &c.

Marbre tilardeux, celui qui a des fils, comme prefque tous les ili<2>irfj- de couleur, mais particulièrement celui de 5'd/«ff5j//;«f, le Serancolin ■, &c. p. m.

Marbre i'Ouf , celui qui ne retient pas fes arcftes ; Se eft de la nature du Grais , comme le Marbre blanc Grec , celui des Pyrénées , Sec.

Marbre terrasseux, celui qui a des tendres appeliez Tcrrâ/Zëi- , qu'il faut remphr avec dumaftic, comme le Z^«^//f(^oc , celui de Hok , &c.

Marbre camelote', celui qui étant d'une même couleur , paroît tabifé aïant reçeu le poli; ce qui le fait moins eftimer , comme le Marbre de Namur , &:c.

MARBRE félon /es façons.

Marbre brut, celui qui eft par quartiers ordinaires , ou blocs d'échantillon, comme il vient de la Carrière.

Marbre dégrossi, celui qui eft cquarri d'une forme d'échantillon de commande , ou félon la difpofition d'une Figure ou d'un Profil , avec la fcie & la pointe.

Marbre ébauche', celui qui eft travaillé à la double pointe pour la Sculpture , ou appro- ché avec le cifeau pour l'Architedure.

Marbre uni, celui qui eft terminé avec le petit cifeau , & la râpe qui adoucit , & dont les creux font évidez avec le trépan , pour dégager les ornemens& mettre l'ouvrage en l'air- On fe {èrt de la peau de chien mer , & de la prelle aux en4rpits , il ne fautpas de poli,

Y i pour

i5<Ç EXPLICATION DES TERMES

pour diflinguer les draperies polies d'avec les chairs, qui font mates , & PArchitcAurç d'avec les oniemens.

Marbre poli , celui qui après avoir e'té froté avec le grais Se le rabot , qui eft de la pierre de Gothlande , & enfuite reparte avec la pierre de ponce , eR enfin poli au bouchon de lia- o-e à force de bras avec la potée d'émcril pour les Marbres de couleur , & de la potée d'é- ^in pour les Afarbre> blancs , parce que celle d'émeril les rouiïît. L'ufage eft en Italie de folir le Iviarbre avec un morceau de plomb , & de l'émeril ; ce qui lui fait prendre un po/i très luifant & de longue durée , mais il en coûce le double de temp.^ & de peine. Quand le Mdrbre elt fale , terne & taché , on le lave avec de l'eau claire , & on le refont de même. Les taches d'huile fur le Marbre , particulièrement fur le ^lanc , ne fe peuvent ofter , parce qu'elles pénètrent, p. 209. & 115.

Marbre ARTiFicitL , celui qui eft fait d'une compofuion degyp en manière de ftuc, dans laquelle on mêle des couleurs pour imiter les Mxrbrcs naturels. Cette compofition qui eft d'une confiftence affez dure , reçoit le poli , comme le Marbre ; mais elle eft iujette à s'é- cailler. Il fe fait aufîi du Marbre artifciel , par pénétration de teintures corrofives fur du Marbre blanc, lefquelles imitent les différentes couleurs des autres iV/^jyfcrcj, en penetranc de plus d'une ligne , & recevant le poli . On peint même de cette manière , des ornemens , des grotefques , &c. />. 351.

Marbre ïeint ; c'cft toute Peinture , qui imite autant la divcrfité des couleurs, que les vênes & accidens des Marbres. Quand elle eft fur de la Menuifene , on lui dorme l'appa- rence du poli par le moïen d'un Vernis, p. 130.

MARBRIER, fe dit autant des Compagnons Sc/ewr/ , TaïUeun ScFoUIJeurs y qui travaillent en Marbre aux moulures & faillies d' Architedurc , que du Maître qui les conduit ^-entre- prend les ouvrages, p. 5 54. Lat. Marmorarius. ^

MARBRIERE. On nomme ainfi en quelques endroits de France , les Carrières d'où l'on tire le Marbre : & ces Marbrières ,, font toujours le long de quelque Cote de Montagne.

MARCHANDER i c'eft dans l'Art de bâtir , prendre- un ouvrage de l'Entrepreneur , pour le faire à un certain prix, comme les Plâtres, Ragrémens , Façades & autres menus ou- vrages dans les grands Bàtimens. On marchande auffi les gros ouvrages. Soufmarchander i c'elt prendre partie de l'ouvrage de ceux qui ont marchande, p. 3 5 7.

MARCHE i c'eftlaparricderÊfcalier, fur laquelle on pofe le pied , & qui eft comprife par fa hauteur Scfongiroii. On la nomme aufii Df ^/-f . p. ni- Lat. Grû^HJ.

Marche quarre'^e, ou droite, celle dont le giron eft contenu entre deux lignes parallè- les & droites. :bid. 11 r z. j

Marche d'angle i c'eft la plus longue d'un Quartier tournant. On zpf die Marches de demi-an?k , les deux plus proches de k Marche d'angle, ibid.

Marches gironne'es, celles des Quartiers tournans des Efcaliers ronds ou ovales. TU

66 B. p. 141. , r 1 ^

Marches delarde'es, celles qui font démaigries en chamfrain pardehous, & portent leur dclardcment, pour former une Coquille d'Efcalier, comme aux petits Efcaliers à vis fufpcndusderEgUfedeS.SulpiccàPans. p. 188. P/. 64 B. & 66 B. p. 141. Marches moule'es, celles qui ont une moulure avec filet au bord de leur guron. P/. 47-

p, II9.&C. . t T> '

Marches courbes, celles qui font cintrées en devant ou en arrière , comme la Rampe ae

l'Hôtel de Ville de Paris. P/. yx. p. 1 57- Marches rampantes, celles dont le guron fort large , eft en pente, & ou peuvent mon- ter les chevaux, p. 114. PL- 45. Marche double. Voye:;. PALIER. , t j- o ^

Marches de gazon , celles qui forment des Perrons de (Çd;ïo>j dans les Jardins , 5c dont

*bacuiie eft orduiaircmenî retenue par une pièce de bois , qui ea fiùt la hauteur.

MAF.-

D'ARCHITECTURE, &c. 157

MARCHE'i c'eft dans une Ville, une Place publique , l'on vend des denre'c>. 11 y en a de particuliers deftinez pour une feule forte de Marchandife , comme les Marche^ a.uK Chevaux , au PoilTon , aux Légumes , &c. Il y en a aulU dans les Bourgs , pour le beftaii. Celui de Rome appelle aujourd'hui Campo Fuccino, autrefois Forum Boarium y Marché aux Beufs , eft un des plus remarquables pour fes reftes d'Antiquité. Les Marche:^ chez les Romains, étoient entourez de fuperbes Portiques , comme ceux de Nerva & de Trajan. pa^^. 58. & ?o8.

MARCHE' D'OUVRAGE; c'efl: une Convention par écrit entre l'Entrepreneur, & celui qui fait bâtir, pour ks prix des ouvrages y fuivant les DclFeinsSc Devis: dont on fait des copies doubles & fignées de part & d'autre, p. 113.

Marche a la toise , celui qui fe fait pour des prix, dont on cft convenu par Toife de chaque efpece d'ouvrage , comme des Murs en fondation, des Murs de face de pierre , de ceux de refend , de moilon , &c. pour les gros ouvrages : 5c des Plâtres pour les légers. /». 150.

Marche' la clef a la main, celui par lequel un Entrepreneur s'oblige envers un Pro- priétaire pour une fommc, de faire un Bâtiment , & de fournir tout ce qui en dépend , comme (outre la Maçonnerie) la Charpenterie , Couverture , Menuiferie , Serrurerie , Vitrerie, Imprelîion , Pavé, & tranfport des terres &. décombres , fuivant les DefTeins & Devis arreftcz entr'eux. On le nomme aufli Marché en tache O' en bloc.

Marche' au rabais, celui qui fe fait fur des DefTeins & Devis de Bâtimens neufs, ou de Réparations de Quais, Ponts, Chauffées & autres ouvrages Roiaux ou Publics, en pré- fence d'un Intendant , ou des Treforiers de France, & qui ell délivré par adjudication au rabais , à un Entrepreneur qui s'oblige avec caution de les faire conformément au détail de ces Defleins & Devis , moyennant les payemcns faits à certains termes, jufques à la per- fedlion & réception de l'ouvrage.

MARCHE-PALIER } c'clt la Marche , qui fait k bord d'un Palïcr. PL 64 B, pag. 189.

MARCHE-PIE©; c'efl: k dernière Marche d'un Autel ou d'un Thrône. C'cfl: aulTi une manière de petite Eftrade fous des Formes de Chœur , une Oeuvre d'Eglife , un Confeffio- nal , ou tout autre ouvrage de Menuiferie. p. 1 54. PL 53. Lat. Podioium.

MARDELLE, ou plutôt AJARGELLE, du Latin iV/ar^o , rebord ; c'efl: une pierre jjercée,, qui poféc à hauteur d'apui, fait Je bord d'un Puits ; clic cil ordinairement ronde ou à pans, mais ovale avec languette pour un Puits mitoïen, PL 61. p. 1 77.

MARQUETERIE; c'elt un ouvrage de bois durs & précieux de diverfes couleurs , débitez par feiiillcs plaquées fur un Alfemblage , &c feparées par des filets d'étain , de cuivre , d'y- voire , &c. qui forment dans des Compartimens , divers ornemens & figurines. La plus xichc Marqueterie -, fe fait de lames de cuivre gravées , & chantournées fur un fonds d'é- tain & de bois. Le Revêtement du Cabinet de Monfeigneur le Dauphin à Verfailles , fait par le Sieur Boule , eft: un des plus excellens ouvrages de cette efpece. Les Latins nom- moient tous les ouvrages de pièces de raport , Opéra yermiculata , & les compartimens tra- cez avec un fer chaud lur du bois dur , Opcra cero(irata. p. }o6.

Marqueterie de marbre. Les iV/izrir/frj^ appellent ainfi les ornemens , commeChifreSj Pièces de Blazon , &c. qui étant de vWjr6rej de couleur , font incruftez dans les panneaux des grands & petits compartimens pour les Lambris & Pavez de Marbre. Quand ces ouvra- ges font fort petits & de différentes couleurs fur un fonds tout d'un il/tfrtre, ils les nom- ment Mofd-que , & Pièces de raport. p. 5 54.

MASCARON ; c'efl une tête chargée ou ridicule , & faite à fantaifie , comme une Grimace,, qu'on met aux Portes, Grotes, Fontaines, &c. Ce mot vient de l'Italien Majcharone, fait de l'Arabe Afa/fara , boufonnerie. P/, 86. p. 193- & 541.

MASQUE; c'eft une tête d'homme ou de femme , fculpée à la clef d'une Arcade. Il y en a qui reprcfencenc des Divinicez , les faifons , les clemens , les âges , les temperamens

V j avec.

,58 EXPLICATION DES TERMES

avec leurs attribus , comme il s'en voit au Chaccau de VeriaiUes du côce du Jardin , & à U

Colonnade, p. 171. P/- 75- , , ,, ^ic n -r <,

MASSE. Ternie pour expliquer Tenfemble , ou la grandeur d un bdihce. Prcf. Se p. m. Masse de carrière, l'e dit d'un Tas de pluficurs lits de pierre , les uns fur les autres dans une Carrière, p. 10 ). Lxt. Mclcs Jaxca. ...

M ASSIF ; c'cft le plein & le folide d'un Mur fort c'pais. On appelle Mj/ji/ de pierre , celui qui n'a m nioilon m biocage , & eft tout de quartiers de pierre. Mdjjifde melon , celui qui lait un corps de maçonnerie dans les Fondations , pour fonder dcllus . Et Mujjif^ de brique , celui qui cil fait d'un corps de maçonnerie de briques à bain de mortier , pour être enluitc incrultt par dedans ou par dehors , de pierre de taille ou de marbre, p. 94. 175.P/. 60.& 6', B.p. 185. Lat. P.v/v/wy. , , , ,

Massiî de GAZON; c'eft daiis un Parterre à l'Angloife , une Platebandc de ga^on en en- roulement , laquelle fe mêle avec la broderie. P/. 65 A.p. loi. 1 91.&C. Lat. Pnbim<s cejpiîitius. Massif , s'entend aufïï d'un ouvrage qui cft trop pefant , par raport au dellcin ou a la matiè- re. Ainfi on dit qu'un Entablement eft maj]\f\ lorfqu'il excède la proportion du quart ; on dit encore qu'un Bâtiment eft majjif\ lorfque les Murs en font trop épais , 5: les Jours trop petits, àproportion des Trumeaux. P/. 93.^.307. MASURES. On nomme ainfi les ruines des moindres Bâtimens , qui ne valent pas la peine d'être relevez. Lat. Pizrzffwx. 1 j r

MASTIC. Compofition faite de poudre de brique , de poix-rehne , & de cire , dont on le fert pour jointoyer les Marbres , & l'on mêle quelquefois des couleurs , pour reparer les fiis 5c terradès des Marbres mêlez. On en fait encore des molettes ou moules , pour ks orncmens des Cadres , & Corniches de plâtre ou de ftuc. Les Menuifiers s'en fervent auffi au heu de futce , pour remplir les défauts du bois. Lat. Lithocolla. On appelle encore Mahc, une efpcce de ciment compote de chaux , de fable , & de cailloux , dont ancien- nement on faifoit le fonds des Citernes : Ce dernier eft appelle des Latins Signinum. On dic M.ijliqucr -, pour employer le A/;i/?;f. p. 339. n. n.- j>

MATERIAUX ; ce font toutes les matières , qui entrent dans la conftrudtion d un Bâtiment , comme la Pierre , le Bois , le fer , &c. p. 101. ici. Sec. Lat. Materia félon Vitruve. MATHEMATIQUE , du Grec Mathema , Difcipline ; c'eft une Science , qui a pour objet la quantité & les proportions : & dont les quatre principales parties , font la Géométrie, {'arithmétique, V ^\honomie , & la Mimique. Les deux premières font ab- folument neceflaires à l'Architede. Préface. VoycK le Traité des Mathématiques de M. Blondel. MAUSOLEE -, c'eft un magnifique Monument funéraire compofe d'Arcliite(iture & de Sculpture avec Epitaphc , elevê à la mémoire d'un Prince, comme k Maufolee à' A\X' <Tufte à Rome , & ceux de quelques-uns de nos Rois à Saint Denis. On appelle aufli Mau- Jolcc , la décoration d'un Tombeau ou Catafalque pour une Pompe funèbre. Ce mot vient de Maufole Roi de Cane , à qui la Reine Artemife fa femme , fit ériger une fuperbe SepuU

ture. p. 2.66. Se 313. 1 1 r

ME'CANIQUE, dnGiccMechane , Machine; c'eft une Science , qui a pour objet les for- ces mouvantes. Ses principaux Inftrumens, font le Levier , la }{oue y la Fis-, SchBa- iancc de la compofition ou de la multiplication dcfquels , toutes les Machines font faites. Le Capitaine Auguftui Pvamelli & Salomon de Caux , ont traité amplement de cette Scieu-

•MED AILLE; c'eft en Architedure , une tête en Bas-rchef rond , comme celles de la Cour

de IHôtel de Ville de Pans: ou un fujet hiftonque lond ou ovale , commets MedaïUes

de l' Arc-de-Triomphe , & de la Place des Viftoires. Ce moc Tient du Grec Mctullon , Mé-

uil: oudcrArabe>V/f?/?(î/) Image ou Portraïc, p. 185.

- - ML-

D'A RCHITECTURE, &c. ï$9

MEDIONNER. Terme qui félonies Experts figinficcompenfer, comme I or fque dans les Toifcz de Crépis, & d'Enduits, on compte trois, quatre, ou cinq Toiles pour une, quand ce n'eft qu'une réfection ou réparation d'un vieux mur. p. 5 58.

MELONNIERE ; c'eft un Jardin fepare , Se clos de murs ou de hayes , l'on élevé les Af?- /oh; fur des couches , comme celui du Potager du Roi à Verfailles. p. 199.

MEMBRE. Ce mot fe dit de toute partie d'Àrchitedlure , comme d'une Frife, d'une Cor- niche , Sec. p.Xll. &CC.

Membre, fe prend aulîi pour Moulure, ôc on appelle Membre couronné -, toute Moulure ac- compagne'c d'un fî!et audelTus ou autlefl'ous ; ce qui pallc dans le Toile , pour un pied fur fa hauteur, p. v. Sec.

Membre creux, Voyes: SCOTIE.

MEMBRON; c'eft une baguette, qui fert d'ourlet à la Bavette d'un Bourfeau , &auxEn-

e^ nufurcs d'un Comble. PL 64 A. p. 1 87. 1

MEMBRURE. Pièce de bois ordinairement de trois pouces de gros fur fept , qui fert à for- mer les Baltis de la plus force Meimiferie , comme ceux des Portes Cochercs , «Se à en rece- voir les panneaux aflemblez à rainures & languettes. Il y a aulIi des A/fw6r/(rf5 de Char- penterie , qui font encore appelle'es Z/wawdt'y , & qui étant plus e'pailTes, fervent à divers ufages dans les Machines. Les Latins nomment les Membrures , nyijfcns-, ainfi que toute pièce de bois de fcjage. p. 284. & 541.

MENAGERIE. Baikcour de grande Ma ifon de Campagne, l'on nourrit par curiofité des Animaux rares de pluficurs cfpeces, comme celles de Verfailles &: de Chantilly. Les Romains appeUpient yivurium , le lieu l'on gardoit les Animaux deftinez pour les Spedtaclcs. p. ^ 57.

ME NEAUX ; ce font dans les Croife'cs les Montans & Traverfes de bois , de fer ou de pier- re , qui fervent à en feparcr les Jours Se les Guichets. On nomme Faux Meneaux , ceux qui n'ertant pas alTemblez avec le Dormant de la Croife'e , s'ouvrent avec le Guichet, pag.. 141. Se PL 100. p. ^41.

MENIANE; c'ed chez les Italiens un petit Balcon avec Jaloufies en manière de Loge , pour voir dehors fans eftrcapperceu. f. 529. ployez Colonne meniane.

MENSOLE. VoyeK CLEF.

MENUISERIE; c'elt l'Art de travailler & d'affembler le bois pour les mems ouvrages. Ce mot fe dit aulfi de l'ouvrage même. On nomme Mcnuifier , aufli bien le Com- pagnon que le Maître, p. 110. Sep. 540. Lepturgia peut fignifier dans Vitruve la Me- nu tj cric.

Menuiserie d'assemblage , celle qui confifte en baftis & panneaux afTemblez à te- nons Se mortoifcs , rainures Se languettes , colez & chevillez : Se qui eft dormante y comme toutes les fortes de Lambris: ou mobile^ comme toutes les Fermetures, p. 340. PL 100. Menuiserie de placage , celle qui le fait de bois dur & pre'cieux débite' par fciiilles , & tH plaquée par compartimens & laïUies fur de la Menuifcrie d'z^JJemblage , comme le pra- tiquent les Ebcniltes. p. 541. MEPLAT, fe dit particulièrement d'une pièce de bois defciage, qui a beaucoup plus de longueur que d'e'paillèur , comme une Membrure , une Plateforme &c. Voye:;, Bois

& Fer MEPLATS.

MERLONS' ; ce font les petits murs e'ievez Se efpacez également par des créneaux audeflus des Murs crénelez & des Machecoulis.

MESAULE ; c'eftoit félon Vitruve chez les Grecs & chez les Romains , une petite Cour en- tre deux Corps-de-logis , qui faifoit le même effet que font aujourd'hui dans plufieurs Pa- lais , de petites Cours pour éclairer les Garderobes , Efcaliers dérobez & autres pièces des doubles Corps -de-logis , qui feroient obfcures fans cette commodité.

MESURE. Quantité prife ou donnée pour proportionner une fuperficie ou un corps , & le

compa-

j^o EXPLICATION DES TERMES

comparer avec un autre. Prendre des mefures , c'eft raporter fur le papier celles qu'a» levé fur le lieu avec quelque inftrument : Et donner des mejures , c'clt rcgler la pro- portion de ce que Ion deflinc , par raport à Tufage du lieu & à la connoillance qu'on en a. Prcf. Sec.

METAIRIE. Voyex FERME. , . . , i, . j r .

METAIL On nomme amfi l'alliage du plomb avec un cinquième d etain , dont on tait des Fioures, des Chapiteaux , des Bas-reliefs &c. & qu'on pemt enor , en bronze .ou d'au- rr^coulcur. Ce mot vient du Grec Metallon, qui fignifie toute matière dure & fufible qu on

tire de la terre. e.iz4- , ,^ i r. tj

METOCHE ou COUPURE ; c'eft l'efpace qui eft entre les Denticules. Balde raportc qu'il a trouvé dans un vieux Manufcrit , Metatome , mot grec qui veut dire fedion, pour il/«ocfce.- ainfi il y a lieu de croire que le Texte de Vitruve , elt corrompu en cet eu-

METOPE ;* c'afV^efbace quarré qui eft entre les Tnglyphes de la Frife Dorique , & Textrc- mné de chaque Entrevoux des folives d'un Plancher , dont les Trigyphes reprelement les bouts. Demlmetope, c'eft l'efpace un peu moindre que la moitié d'un iW«ope , al enco- gnure de la Frife Dorique. Ce mot vient du Grec Métope , tait de w«a & ope , c elt-a-dirc

Metope^barlong!' non'feulement celui qui dans la diftribution d'une Frife Dorique, eft plus large que fa hauteur -, mais aufli celui qui dans l'Entablement corn pofed u- ne Corniche de dedans , eft entre les Confoles , & orné de Sculpture ou de Peinture. I /. 98.

METOYERIE.' Terme qui figmfie toute Limite qui fepare deux •héritages contigus appartenant à deux , olx à plufieurs Propriétaires. Ainfi on du que deux Voifms font tnMeioycnc , lorique le Mur qui partage leurs Maifons clt mcteyen , s il n y a titre au

MEULIERE, fe dit de tout Moilon de roche mal fait & plein de trous , comme le Tuf j mais beaucoup plus dur. p. 105.

MEZANINE. VoyeK ENTRESOLE, & Fenestjie mezanine.

MICOSTE Terme de Jardinier pour fignifier la htuation avantageufe d une Mailon avec lardin , environ fur la moitié du penchant d'mie Coline ailée , autant pour la fertilité que pour la belle vcuë , comme celle de la Maifon de Mont-Loiiis fur la Corr de Belle ville près

MIN ARET ,^ du mot Perfan Mirfar , qui fignifie Colonne ; c'eft une efpece de Tourelle ron- de ou à pans fort haute , & menue, comme une Colonne : qui porte de fonds & s eleve par étages avec Balcons en faillie & retraites , & qui fert de Clocher près des Moiquees chez les Ma^ometans, pour les appellera la prière, p. Î40. j x^r j t

MINUTE. Douzième partie d'une Once. Ce mot le prend aufli pour une partie de Module,

p. 99. & I 12.. , ri ' 1 J

MIROIR i c'eft dans le parement d'une pierre, une cavité caufee par un gros éclat , quand

IvURoi^s. ofnemens en ovale qui fe taillent dans les moulures creufes , & font quelquefds remplis de fleurons. P/. B. p. VII. 1 ^ i r

MODELER c'eft faire en petit avec de la cire ou de la terre , les ouvrages de Sculpture lur de l'Architeaure de bois: ou en grand avec de la maçonnerie fur le tas , ceux qu on veut exécuter de la même grandeur. . , . , 11»

MODELEE- c'eft en Sculpture un elTav en relief, fait de cire , de terre ou de plâtre , pour juger de l'attitude & de la correction'd'une Figure. Ce mot vient de celui de iModulc , qui (if^nifie comparaifon proportionnée du petit au grand, p. i6z. . ,, ^ ,,

MoSelle de bastiment; c'eftunefliy pour faire connoître en petit IcfFet dun B^tment en grand , autant à ceux qui k commandent , qu'aux ouvriers qui le doivent execuKr.^Cfs

D'ARCHITECTURE, ^c'. i^r

Modelles , qui font plus intelligibles que des Defleins , fe font de bois ou c!c carte ,

I on cole Jes defl'enis chantournés , ombrez &: colorez pour juger de l'enfemble de l'Edifice. Lts Modelles de pierre tendre ou de plâtre', fervent pour quelque partie difficile à appa- reiller , comme un Efcalier extraordinaire. Préface.

J^ODELtE EN GRAND, cclui qui fc fait de maçonnerie delà grandeur détour l'ouvrage, comme l'Arc-de-Tnomphe du Faubourg S. Antoine. Il fc fait encore fur le Tas , des Mo- delles de quelques parties , comme d'une Figure , d'un Chapiteau , d'un Entablement , Sec, qu'on fait aufli différemment pour donner à choifir , pour en juger du point de veuë le plus avantageux, & pour les augmenter ou diminuer fuivaut les règles de î'Architedure & de l'Optique, /i/c/.&p. 109.

MODERNE. Ce mot, qui fignifie nouveau, fe dit improprement en Architedlure , deli manière de baftir à l'Italienne dans le goût de l'Antique. Les Ouvriers fe trompent auiïi , Jorfqu'ils l'attribuent à l' Architedure purement Gothique. Mais la véritable fignificatioii deiV/otifi'wf, ie doit entendre feulement de l'Architecïlure qui participe de la Gothique» dont elle retient quelque chofe de la delicatefle & de la folidite', & de l'Antique, dont elle emprunte les membres & ornemensfàns proportion ni bon goCit de delTein , comme on le peut remarquer dans les Châteaux de Chambor , de Chantilly , &c. Dans fEglife de S. Euilache à Paris , & autres Baftimens du fie'cle padé. Préface.

MODILLONS, de l'Italien A/o^/_ç//o«i; ce font de petites Confoles renverfe'es fous les Pla- fonds des Corniches Ionique , Corinthienne, &Compofite, qui doivent re'pondrc furie milieu des Colonnes. Ils Ibnt afFede's à l'Ordre Corinthien , ils font toujours taillez de fculptureavecenroulemens. Les Ioniques &Compofices n'en ont point, fi cen'ell quel- quefois une feiiille d'eau par dclTous. p. 70. P/. 19. &p. 88. PI. 7)6. Lat. Mutuli.

MoDiLLONS EN CONSOLE, ceuxqui out moins de faillie que de hautcut , & dont l'enroule- ment d'en- bas en forme de Confole , palfe fur les moulures de la Corniche & termine à la Frife, comme on le pratique quelquefois aux Corniches des Apartcmens. P/. 98. p.

MoDiLLONS A PLOMB, ccux qui cflant de biais, ne font pas d'e'qucrre avec la Corniche rampante d'un Fronton , comme on les fait ordinairement , &ainfî qu'ils fc trouvent pra- tiquez dans les Baftmiens antiques.

MoDiLLONs RAMPANs, CCUX qui font Don feuIcmcnt d'e'querre avecla Corniche de niveau d'un Entablement , mais aufli avec les deux rampantes d'un Fronton 5 parce qu'ils repre- fententles bouts des pannes qui portent les chevrons, comme les Modillons Corinthiens du Portail latéral de l'Eglife dcS.Sulpice à Paris, du delTeinduSieurGittard Architedle du Roi.

MoDitLONs A CONTRESENS, ceux qui tcprefentent de front le grand enroulement , com- me à la Mailbn quarrc'e de Nii'mes en Languedoc ; ce qui elt un abus en ArchitecSturCo pa^. 88.

MODULE, AnhnwÂlodulusi petite mefure ; c'efi: en Architecture une grandeur arbitrai- re pour mefurer les parties d'un Bâtiment , laquelle fe prend ordinairement du diamètre inférieur des Colonnes ou des Pilafties. Le Alodulede Vignole qui fe mefure au demi- diametre de la Colonne, citdiviic'en 11. parties pour les Ordres Tofcan & Dorique , Se en 18. pour les trois autres Ordres. LcAfoduledc Palladio, deScamozzi, duParalleledc M. deChambray , & des Antiquitez de Rome du Sieur Dcfgodetz, fe mefure aufli aa demi-diametrc de la Colonne , & elt divife en 30. parties. Prcfaccs. M. Perrault croit que c'cll ce que Vitruve nomme Emhates.

MOILON, du Latin Mollis ■, tendre; c'eft b moindre pierre qui provient d'une Carrière.

II yen a aufli de roche, qu'on nomme Meulière ou A<folicre. Le Motion s'employe aux Fondcmens , aux Murs médiocres , pour le Garni des gros Murs, &c. & le meilleur efl leplusdur, comme celui qui vient des Carrières d'Arcueil. p. ioj. Tous les iV4o/7o»^ font nommez de YitruvC) Q^menta,

Tome IL X Moi-

i6i EXPLICATION DUS TERMES

IvIoiLON GISANT, cclui qui a Ic plus dc lit , eftlc mtciix fait, &où il y a le moins a tailler pour le façonner, p. lo^î.

MoiLON DE l'LAT , cclui qui eft pcfé fur fou lit dans les Murs qu'on crige à plomb. pag. 134.

MoiLON EN COUPE , cclui qui eft pofc de champ dans la conltrudion des- Voûtes. pa^- U3-

MoiLON PIQ.UE', celui qui après avoir ete cbouziné , efl:pi<7«cjufques au vif avec la pointe du maru-au , & ferc pour les Voûtes , les Puits , &c.

MoiLON d"ai'areil, celui qui eft e'quarri , comme un petit carreau de pierre , & eft pro- prement piqué pour eftre employé à parement apparent & bien en liaitondaiis un Mur dc face. p. 556.

moïses. Pièces de bois en manière de plateformes avec entailles , lefquelles jointes enfemble par leur c'pailleur avec des boulons , fervent a entretenir les autres pièces d'un Allèmblacre de Cli.arpente, les palées ou fils dc pieux des Ponts & les principales pièces des grues, gruaux & autres machines. On dit Aluijcr, pour Retenir avec des Mutjcs. 'Pl. 64 A.p.i 87. Lat. Trabs compaciilis.

Moïses coude'es , celles qui pour fe croifer & accoler un poinçon audefTous de fon boflap-e , ne font pas entaillées , mais delardées de leur demi-épaillèiir pour fe pouvoir loger dans raifemblage.

Moïses circulaires, celles qui fervent dans la conftrudion des Moulins à élever les eaux & à d'autres ufages.

MOLEj c'eftoit chez les Romains une efpece de Maufolce bâti en manière de Tour ronde fur une bafe quarrée , ifolé avec Colonnes en fon pourtour , & couvert d'un Dorne avec amortilîement. Le Ahle de l'Empereur Adrien , aujourd'hui le Château S. Ange à Rome, eftoit le plus grand & le plus fuperbe; il eltoit terminé par une pomme de pinède bronze , qui renfcrmoit dans une Urne d'or les cendres de cet Empereur. Cette pomme de pin fe voit encore dans les Jardins de Bclveder. Antoine Labaco dans fon Livre d'Architecture, donne un plan Se une élévation du MoU d'Adrien. La Sépulture de- la Famille Metclla , ap- pellée Capo diBove hors de Rome , eft encore une efpece de Ahlc. p. 319. Lat. Moles.

Mole de port ; c'cft un m aïïîf de maçonnerie fondé dans la Mer par lemoyen deBaftar- dcaux , ou à pierres perdues , qui eftant de figure droite ou circulaire audevant d'un Port ,. lui fcrt , comme de Rampart pour le mettre à couvert de l'impetuofité des values , & en empêcher l'entrée aux Vailléaux étrangers, p. 307. &: 348. Lat.^^etr.

MONASTERE. Voyn COUVENT. "" ' ' '^ ^

MONOPTERE. Fbye:: TEMPLE.

MONOTRIGLYPHE ; ceft l'efpace d'un Tùglyphe , entre deux Colonnes ou deux Pi- Jaltres. /»j^. 3 57.

MONOYE ou HOSTEL DE LA MONOYE ; c'eft dans une Ville confiderable , une grande Maifon leurement bâtie , ou font les fourr.caux , moulins , & balanciers pour fon- der & fabriquer la il/ow_yf, & logent quelques Officiers , & Ouvriers. Elle doit être ilolce. Celle de Vcnife , appellée la Zeccha, eft une des plus belles qui aient été faites, p. 3 30. VoyeK ScamozziLiv. 1. Chap. 11. Lat. Monetùus Offlcina.

MONTAGNE D'EAU. Efpece de rocher artificiel de figure pyramidale , d'où fortcnt plu- iieuis ]cts , boiullons , Se napes d'au , comme la Montagne d'eau du Bofquet de l'Etoile à Verlail.'es. '^ ^

MONTANS; ce font des corps ou faillies aux coftez des Chambranles, oui fervent à porter

les Corniches & Frontons qui les couronnent. Il y en a dc fimples & de ravalez, p. 118.

P'- 47- C eft ce que Vitruve nomme ^^irre^idria. MoNTAN's d'emerasure. Efpeces de Revê.en^ens de bois ou de marbre avec comparti-

mens arafez ou en faillie, dout on lambxillc ks Embruiures des Portes & Croifées. Pl. 6 \ B.

pag. i8<. V .

Mon-

D'ARCHITECTURE, &c. i,^^

MoNTANs DE LAMBRIS. Manières de Pilaftres longs & e'troics , le plus fouTcnt rava- lez avec chûtes de Feftons , & fcrvant à (cparer les compartimcns d'un Lambris. PL 99-p.3î9-

MoN'TANs DE MENUISERIE; cc foiit dans rAfTemblage dcs Portcs & Cioifccs , les nriiici- paJes pièces de bois à plomb, fur Iclquellescroifcnc quane'ment icsTravcdes. PL loo. p. 341. Lat. Scûjii cardinales.

AioNTANs DE SERRURERIE; ce font des efpeccs de Pilaftrcs compofez de divers omemens, contenus entre deux barreaux parallèles , pour feparer & entretenir les 1 ravc'es des Grilles de fer. PL 44 A. p. 117.

AIoNTANS DE CH ARPENTERiE ; Ce fout dans les Maclîincs , lespiecesde bois à plomb rete- nues par des arc-boutans , comme il y en a à une Sonnette , Sec.

MONTE E. On appelle vulgairement ainfî un Efcaher , parce qu'il fert à monter aux Etages d'uneMaifon. P/. 64 A.p. 187. Fbye^ ESC ALIEK.

Monte'e de VOUTE ; c'eft la hauteur d'une ^«/f depuis fa naiflTance ou première retom- bée , jufques au delTous de fa fermeture. On la nomme aufli Foufjure. p. 141 . Lat. Formcit curvaîura.

Montée de voussoir , ou de claveau; c'eft la hauteur du panneau de tefte d'un ;^///- foir ou d'un CU-vcau , confiderée depuis la doiielle jufques à fon couronnement. Les C/a- \eaux ordinaires des Portes & Croifécs , doivent , fi leur Platebande eft arafe'e , avoir aa moins quinze pouces de montée prife à plomb &c non pas fuivant leur coupe.

Montée de iont; c'eft la hauteur d'un Pont, confiderée depuis le rez de-chaufTce de fa Culée, jufcucs fur le couronnement de la Voûte de fa Maîtreflé Arche : par exemple, le PflHf Roial des Thuileries a 7. pieds & demi de montée ^ ^ur 33. tcifes, qui font la moitié de la longueur qu'il a entre deux Quais. Lat. z^cclivitas.

MONTER; c'eft en Maçonnerie élever avec machines les matériaux taillez, du Chantier fur le Tas : &: c'eft en Charpenterie & Menuiferie alTembler des ouvrages préparez , & les pofer en place. Remonter , fe dit pour rallémblcr les pièces de quelque Machine , ou de quelque vieux Comble, ou Pan de bois, dont on fait rcfervirks pièces, p. 143.

MONTJOYE. Fbyei CROIX.

MONTOIR a CHEVAL. Pierre échancrée par degrez , & pofée dans une Cour ou à cofté d'une Porte , pour monter des chevaux de différentes tailles. Les Romains mettoient de ces Montotrs , aux bords des Banquettes de leurs grands Chemins , parce qu'ils n'avoienc pas l'ufage des étriers. p. 350. Equitts tyinabuthrum.

MONUMENT , s'entend en Archittclure , de tout Bâtiment qui fçrt à conferver la mémoi- re du temps, &delaperfoniiequirafait faire, ou pour qui il a été élevé, comme un Arc- de- triomphe, un Maufolée, une Pyramide , &c. p. 98.&50(î.

MORCEAU. Terme ufité par métaphore dans les Arts , il le prend orduiairement; en bonne part , pour fignifîer un ouvrage d'Architedure , de Peinture , ou de Sculptu- re, p. 18.

MORCES. On appelle ainfi les pavez qui commencent un Revers , & font des efpeces de har- pes pour faire liaifon avec les autres pavez. PL 101. p. 349.

MORESQUES. Voyex ARABESQUES.

MORTIER; c'eft un compofé de chaux & de fable, ou de chaux & de ciment, pour liai- fonner les pierres. On dit que le A/orner eft gras, lorfqu'il y a beaucoup de chaux. Ce mot vient du Latin Mortarium , qui fignifie félon Vitruve plutôt k ballîn , l'on le de- trempe , que le Àlorticr même. p. n 5 .

MORTOISE; c'eft une entaille en longueur, creufée quarrément de certaine profondeur dans une pièce de bois de Charpenterie ou de Menuiferie, pour recevoir un Tenon. La Afortoi/e , pour être bien faite , doit être auflî jufte en gorge qu'en about. PL 6^ B. p. 1 89. Lat. Cavus.

MOSAÏQUE j c'eft UQ conipofc de petits morceaux de ycrre de toutes fortes de couleurs,

X -i aillez

164 EXPLICATION DES TERMXS

' tailler quarrcment, & maftiquezfur unfondsde ftuc , lefqucis imitent les teintes & àé- cradationsde laPeinture, & rcprefentcnt de même toutes fortes de compartimens& de iujets , comme il s'en voit aux Pendentifs , 6c aux Coupes rondes & ovales de l'Eglife de S. Pierre de Rome. Il fe fait aulfi de la Mofaïque avec de petites pierres deraport déroutes fortes de marbres , pour former des compârtimens de Lambris &: de Pave' , comme il y en a dans TEi^Iife de Saint Marc de Venife. Yitruve appelle le Pavé c]Uien ed fait, i'aVtmen-

. tumfeSiile. On dit Mo/atque , ^out Afufdt^ue , du Lâiin Mi<jivum , ouvrage délicat & in- génieux, p. 346. & 3 55.

MOSQUEE; c'eft chez les Mahometans, un Temple deltine' pour l'exercice de leur Reli- gion. Il y a des Jl/cj/i^/zirVi- i^M/f^, fonde'es par des Empereurs, comme h Soiimanie ., Se ïx rdlidce à Conftantinoplc : & de particulières fondées par des Mouphtis , Vizirs , B.ichas ,

. &c. Elles font bâties, comme de grandes Salles , avec Ailes, Galeries , Dômes ,& Mina- rets : (Scfontornées par dedans de compârtimens mêlez d'urabefc,ues & de quelques parta- ges de l'Alcoran peints contre les murs ; elles ont aulTi toiijours à colté un Lavoir ou Pif^ cine avec plulîeurs robinets. LesTurcs ont changé en A^syçwffr , la pluspart des Eglifes des Chrétiens, comme celle de Sainte Sophie autrefois Patriarchale de Conltantinoplc ,&: au- jourd'hui la iVfoy^«f> du Grand Seigneur. Ce mot vient de l'Italien Mojchea-, fait de V A" lihtMef^id, qui figmfie lieu d'adoration, p. 340.&555.

MOUCHÊTTE. Les Ouvriers appellent ainfi le Larmier d'une Corniche: &Iorfqu'il eft xefoiiiUé ou creufé par defious en manière de canal , ils le nomment Mouchette pendente ^ fag.i').&c 351. Lat. Coronaalveolata félon Vitruvc. Voye^ LARMIER.

MOUFLE; c'eil en Mécanique un Inftrumentcompofé de deux ou deplufieurs poulies en- chaflées feparément & retenues avec un boulon dans une main de bois , de fer , ou de bron- ze , appellée£c^(zrpf , onChape; ce qui eft proprement h Moufle, dont la multiplication des poulies, augmente confiderablement les forces mouvantes , & qui par le moyen des cables attachés aux Machines, fcrt à enlever les plus pefans fardeaux dans les Bâtimens. C'eft ce que Vitruve appelle Trochlea; quoique ce mot fignifie ordinairement une poulie.

MOULE. FbyeK PANNEAU.

MOULER; c'eft jetter dans des Creux, ou A/b;</fj- de plâtre cm de terre cuite , des Modif- ions, Confoles , Mafques , Fèftons, Bas-reliefs, & autres ornemenspoftiches de plâtre, de ftuc , oudemétail, pourenfuite lesfceller ouarrefter enplace. />• 544.

MOULIN. Ce mot félon Ion étymologie , qui vient du Latin Mola, meule, fe dit parti- culièrement des machines qui fervent à moudre ; mais i'ulàge a voulu qu'on l'entendît de Ja pluspart de celles, dont l'a£lion dépend d'un mouvement circulaire, qui eft le principe des autres. Onen fait plufieurs différences, qui fe tirent, ou de la force qui les fait agir , comme. Aloulin à vent , Moulin à eau , Moulin à br us -, Sic. oude leur ufage, comme Mouhn * farine-, d tan , à poudre , àpapicr-, à huile , à foulon, à forge, d refendre , Sec. eu bien en-k linde leur conftrudiion , comme Alouliuvcrtical , Moulin horizontal , Adoulinà "volets, que l'eau pouffe par delTous , Afonlinàan'^es , que l'eau fair agir par dcflus, &c. p. 318. Tous ks AÏouhns à eau font appeliez ^àr Witruve Hydromytx.

MOULURE ; c'eft une laillieau delà du d'un mur ou d'un parement de Menuiferie, dont l'Alfemblage compofe les Corniches, Chambranles & autres membres d'Archite- clnic. Le mot D/rcifï/owt'^ dans Vitruve, traduit pour JV/oK/z/rcj par M. Perrault > s'entend particulièrement des droites, p.']. PL A.

Moulure lisse , celle qui n'a autre ornement, que la grâce de fon contour, p. ij. PL A. etc.

Moulure ornée, celle qui eft taillée de Sculpture de relief onen creux, p. vu PL B. Sec.

Moulure incline'e. Toute face qui n'étantpas aplomb, penche en arrière par le haut pour gagner de la faillie , comme il s'en voit à une Corniche archifravée antique dans Philibert De Lorme Liv. 5. Ch. zi. & à l'Entablement du petit Ordre Corinthien de l'E- glife des PP. De l'Oratoire rue S. Honoré à Pans. p. 34. & 511.

MOUTON i c'eft dinsunc Soiuiette, un bouc de poutre frète' d'uncfrcttedefer , reteno

pat

D'AP.CHITECTURE, &c i6s

par des clefs audevant des deux m ontans , & levé' par des cordes à force de bras , pour en- foncer en retombant, les pieux & pilocis. Hy aapparencccjuecemotafuccetk' à celuide Bélier, qui eltoit une machine de guerre , dontics Anciens fefervoiciu pour enfoncer les Portes & abbatre les Murailles des Villes. La Hie eft difFercnre du Mouton , en ce qu'elle eft plus pefante, & qu|^on la levé avec un Engin par le moYen d'un moulinet , pourlalailler enfuite tomber en lâchant la declique, & ain/i faire un plus violent cifort que le Afo//to«. Le mot FijJuca dans Vitruve , fignifie toute machine pour enfoncer les pieux Se les pilotis > & même la Damoijelle y dont felervent les Paveurs pour le Pave'. t>. 143.

MOYE ; c'eft dans une pierre dure un tendre, qui fuit fon lit de Carrière , qui la faitde'Ii- tcr , & quifeconnoîr , quand la pierre aïant été quelq«etems hors de la Carrière , elle n'a pii réfîfter aux injures de l'air. On dit Moycr une pierre , pour la fendre félon la Moye de ion lit. p. ICI. 105. &:c.

MUETTE; c'efl: dans le Parc d'une Maifon Roiale ou Seigneuriale , un Bâtiment accom- pagné de Chenils , Cours, Ecuries, &c. dans lequel logent un Capitaine des Chaîies , & quelques Officiers de la Vénerie , comme les iV/;rf/rfi de S. Germaine de Fontainebleau. On donne aniîl ce nom à la Jurifdidlion des ChalTes. p. 357.

MUFLK. Ornement de Sculpture , qui reprefente la tefte de quelque animal , & parciculic- rement celle du Lion, quifertdegargoiiilleà uneCimaife , degoulette àuneCafcadeou' à un Baflln de Fontaine , & qu'on introduit fous des Confoles des Corniches de Chambre , 5c autres endroits. PL 19. p. 71. &c.

MUID. Mefure compofée de ^\x futailles, ou demi-muids pour la Chaux, & de trente fîx facs, chacun de deuxboifléaux &demi pour le Plâtre, p. 114. & 11 «.

MUR, ou MURAILLE; c'eft un corps de maçonnerie de certaine épaifleur & hauteur pro- portionnée , pour renfermer & feparcr des heux fervant à divers ufages dans les Bâtimens. p. 231. &c.

Mur de face, s'entend de tous les iWwryfxffr/fKri^ d'une Maifôn fur lès raës , cours & jar- dins. Les Murs de face de devant & de derrière font nommez antérieurs O' poRerieurs , & ceux des cotez, latéraux. Il s'en fait de pierre de taille, demoilon, de brique, & de cail- lou. Les Gros Murs ., font ceux de face &: de refend, p. 18 z. P/. 65 A. &c.

Mur de refend, celui qui partage les- Aparremens. On sp^dknufR Murs de refend, ceux qui feparent deux ouplufieurs Maifons à un même Propriétaire , & des Chapelles daiis des Églifes. PL 65 B. p. I 8 5. Lat. Paries intergerinus.

Mur de pignon, celui qui finit en pointe , & le Comble va terminer, p. 1 3 (f.

Mur orbe, duLatin OrÔKj, privé de lumière, le dit d'un Mur de Maifon , oùiln'eftpef- aucune Porte ni Feneftre , & l'on en feint par des renfoncemens ou par des nailTances d'enduit & de crépi , pour faire £mmetrie avec d'autres qui leur font rcfpedives, ou feir- lemcnt pour la décoration.

Mur EN AÎLES, celui qui s'élève depuis le de/fus d'un JV/wr de clôture & va en diminiiarït jufques fous l'Entablement ou plus bas, pour arcbouterle^v//<rde face, & le Pignon d'un- Corps- de-logis, qui n'eft pas appuie d'un autre. Le ^«rf?j<?;7fj doit félon la Coutume, avoir au moinsun-pied de faillie au milieu de fa hauteur. PL 63 A. p. 185.

Mur mitoÏen ou metoïen , qu'on appelle aulTi Mur commun; celui qui eft égalemenr* fîtué fur les limites de deux héritages qu'il fepare , & eft conftruit aux frais communs de deux Propriétaires: & contre lequel on peut bâtir & même lehaufler, s'il a fuffifam- ment d'épaifleur , en payant les charges à fon Voifin , c'eft-à-dire de lîx toifcs l'une. Les n\2.:c]\3Csd\iMurmitoien, font des Filets de maçonnerie des deux cotez , & le Chaperon à deuxégouts. Foyex la Coutume de Paris Art. 194. EftiennePafquicr dans une Lettre cpi'il écrit à Ramus, dit que le mot de Alitoten, vient de mien ôc tien. ibtd. Lat. Paries com- munis.

Mur sans moÏen; c'eft félon la Coutume de Paris Art. 200. un iV/«r de Maifon Seigneir- rialeou de Monaftcre,quipai un privilège fpccial, ne peut jamais devenir commun:eu forte

X 5. «jije

.jtS6 EXPLICATION DES TERMES

I que les Propriétaires des héritages qui lui font coutigus , ne peuvent bâtir qu'à une certai- ne diltancc.

Mur de ci-Ôtore, celui qui renferme une Cour , un Jardin, un Parc, Sec. Quand il fe-

i pare deux héritages , & qu'il vient à tomber , l'un des Propriétaires peut (fuivanc la Cou- tume de Paris Art. zc9.) contraindre l'autre à contribuer pour l'édifier ou réparer jufques à la hauteur de dix pieds depuis le rez-de-chauflee au dellus de l'empâtement de la fonda- tion , compris le chaperon, p. 184. P/. 65 B.

Mur crénelé', celui dont le Chaperon cft coupé par créneaux & nierions en manière de dents, comme on en voit aux vieux Af/o'j- , plutôt pour ornement ou marque d'une Mai- fon Seigneuriale , quepour fcrvir dedéfenfe.Lat. Paries ptnnatus.

Mur d'echxfre. K'jyc^ E'CHIFRE.

Mur de terrass£ ; c'eft tout -M/r de maçonnerie qui foûticnt les terres d'une Terra/Jf, & qui eft d'une épailTcur proportionnée à la. hauteur avec talut au dehors , & contreforts recoupemensaudedans. p. 196. & 516.

Mur plante', celui quiefc fondé fur un Pilotage ou fur une Grille de charpente.

Mur de douve,- c'cft le 7K^/«r de dedans d'un Refervoir , qui eftfeparé du vra) A/i/rparua corroy de glaife de certaine largeur, & fondé fur des racinaux 6c des plateformes, p. 145 .

Mur de tari'ain, celui dont les alTifes de pierre en traverfent l'épaifleur , & qui fert pour les Echifrcs &: pour porter les Cloifons, Pans de bois, &c.p. i} 5. Lat. Fanes jron- tatus.

Mur cxRct>LAiR£, celui dont le plan efl en rond , comme le Chevet d'une Eglife , la Tour d'un Dôme, un Puits, &c. P/. 64 B. p. 189.

Mur d'apui. Petit ^Mr d'environ trois pieds de haut , quiferc d'jpw/oudegardefou àun Pont, Quay , Terraflè , Balcon , &:c. ou de clôture à un Jardin. Onlcnomme auffiA/;<r de Parapet, p. 196.

Mur en talut, celui qui a une inclinaifon faifible pour arc-bouter contre des terres, ou refiflcr au courant des eaux. p. 155.

Mur recoupe', celui qui cftantbafti fur le penchant d'une Coline, a fès aflifes par retraites & empatemens pour mieux refiller à la pouflée des terres.

Mur crepx , celui qui ellant de moilon ou de brique , eft recouvert d'un Crépi, p. 154. Lat. Panes arenatus.

Mur enduit, celui qui eftant de maçonnerie, cft ravalé de mortier ou de plâtre drelfé avec la truelle, p. 1 0 5 . & 537.

Mur hourde', celui doiit les raoilons ou les plâtras , font groffierement maçonnez. Lat. Paries ruderatur.

Mur EL ancki, celui qui eftant de pierre, eft regraté avec les outils : ou qui eftant de maçon- nerie, eft imprimé d'un lait de chaux, & d'une ou de plufieurs couches de blanc, p. 1 18.

Mur de pierres sèches. Efpece de Co«trf-w;<r , qui fait à fec &: fans mortier contre les terres, pour empêcher que l'humidité pournilé le vray Mur, comme il a efté pratiqué derrière l'Orangerie de Verfailles. Les Pierrées & Puifards font ordinairement conihuits de ces fortes de À/wrj, qui fe pratiquent auflî dans le fond des Puics, pour faciliter le paf- fage de l'eau. Lat. Maccna.

Mur en de'charge, celui dont le poids eft foulage par des arcades bandées d'efpace en ef- pace dans fa maçonnerie, comme le iWz(r circulaire de brique du Panthéon à Rome. Lat. Paries fornicatus.

Mur en l'air. On appelle ainfi tout JV/«r, qui ne porte pas de fonds, mais à faux, com- me fur un Arc ou une Poutre en décharge : & qui eit érige fur un yuidc pratiqué pour quel- que fujetion en baftiflant , ou percé après coup. Aiureni'air, le dit auflî d'un ^\/«r porte fur des étayes , pour une réfection par fous auvre. Lat. Minus penfilis.

Mur dégrade', celui dont quelques moilons font arrachés, & les petits blocages , & le

crépi tombés en tout ou en paitic. . . .

^ ^ M«A

D'AR CHITECTURE, &c i57

Mur déchausse', celui qui eft de'pcri , ouruind à fon rez-de-chauilée : ou celui dont iJ

parokdufondcincnt , le rez-de-cluufleeeftant plus bas qu'il ne u'evi-c:: ePie. MoR. boucle', celui qui faic ventre avec crevalTc. p. 357.

Mur en surplomb, ou déverse', celui qui penche en dehors. Onle nommeauiïî Jl^.r

for/cité. Mur pendant ou corrompu, celui quieft en péril e'minenr. S'ilcftmitoïcn, on peut

(Unvant la Coutume de Pans Art. 205.) contraindre fou voiiîn en Juftice, pour le faire re-

difiereii payant chacun fa part félon fon héberge, /?. 3 57. Mur coupe', celui dans lequel on a fait une tranchée, pour y loger les bouts des folives

ou poteaux de cloifon de leur épailTeur, enbâtiffaiK, ou après coup; ce que la Coû'ume

de Pans Art. 10^. permet, s'ilell: mitoïen : & ce qu'un meilleur ufagedcfend , en fe fer-

vant de fablieres portées fur des corbeaux de fer. MURER; c'eft clone de murailles, unefpace; c'eft auffi fermer de maçonnerie une baye

dans l'épaifleurd'unMwr, ou feulement dans le tableau ou dans l'embrafure. MUSEAUX. Les Menuifiers appellent ainfi les Acoudoirs des hautes & baifes Chaifes du

Chœur d'une Eghfe, parce qu'anciennement on y fculpoit des muAcs ou mu/eaux d'ani- maux, comme on en voit encore à quelques vieilles Formes. MUSEE, duGrecMoufc, IcsMufes; c'eltoit autrefois dans Alexandrie, un Hôtel l'on

cntretenoit aux dépens du Public, les Gens de Lettres d'un mérite extraordinaire. 0538 MUTILER ; c'eft retrancher la faillie d'une Corniche ou d'une Impofte. On dit qu'une

Statue e(t mutilce , lorfqu'il lui manque quelque partie, comme à la pluspart des Antiques,

qui ont été reftaurées. Le Torfe de Belveder & le Pafquin à Rome , font des Statues mtw-

Ices de tous leurs membres, p. 94. & 504.

^^i^^^V^^^- E<P"esdeModillonsquarrc2dans la Corniche Dorique, qui répondent auç inglyphes, & d ou pendent a quelques-uns, des goûtes ou clochettes. PI. 11. p. ti.Ut..

N.

J^ ACELLE. On appelle ainfi dans les Profils, tout membre creux en demi ovale, qu«

-^ , les Ouvriers nomment Gore,. Mais ce xnot de Nacelle, fe dit plus particulieremenc delà Scorie. PL K. p.iij. Lat. Scotia.

NAISSANCE DE VOUTE ; c'eft le commencement delacurvitéd'une Voûte , formé paa: les retombées ou premières aflifes, qui peuvent fiibfiftcr fans cintre.

Naissance de colonne. VbyeK CONGE'.

Naissances d'enduit ; ce font dans les Enduits, certaines Platebandes au pourtour des Crojkes& ailleurs, qui ne font ordinairement diltinguées des Panneaux de crépi, ou di;/)ft;/;/ qu'elles entourent, que par du badigeon, p. 357.

N.\PE D'EAU. Efpece de Cafcade , dont Veau tombeen forme de nape mince fur une liane droite , comme celle qui eft à la tefte de l'Allée d'eau à Verfailles : ou fur une licrne circu- laire , comme le bord d'un Badin rond. Les plus belles Napes , font les plus'^aarnies mais elles ne doivent pas tomber d'une grande hauteur, parce qu'elles fe déchire'îit. pav'. 198.& 510. * '■ ^

NAVE'E. Ce mot fe dit de la charge d'un Bateau de pierre de Saint Leu, qui contient plus ^ ou moins de tonneaux félon la crue ou décrue de la Rivière.

NAUMACHIE ; c'cftoit chez les Anciens un Cirque entouré de Sièges & de Portiques doir I enfoncement, qui tenoit lieu d'Arène , étoit rempli d'eau par le moïen de tuvaux,' lorf- qu on vouloir donner au Peuple Je fpe<5facle d'un Combat lural. Ce mot tient du Grec mus, Nivue, ic Mâche, Combat, p. 308.

NA-

1(58 EXPLICATION DES TERMES

NAVRER. Terme de Jardinage, qui fignifie faire une hoche avec laferpettc à un Echalas

de Treillage, pour lercdreder, quand il efttorcu. NEF ; cdï dans une Eglife la première ôc la plus grande partie qui fe prcfeiite en entrant par la principale Porte , & qui eftdeftine'c pour le Peuple, & feparce du Chœur par un Ju- bé , ou par une fimple Clôture. Ce mot vient du Latin Wav/f, Vaiireau. p. 150. Lat. Ce Ha. NERFS , ou NERVURES ; ce font les moulures des Arcs doubleaux , des Croife'es d'Ogi- ves & Forincrets, qui feparcnt les Pendentifs des Voûtes Gothiques. P/. 66 A. p. 157. & 545 . L.it. ThoYcumata. NERVURES i ce font dans les feiiillages des Rinceaux d'ornement, les coftcs élevées de chaque feiiille , qui reprefenteut les tiges des plantes naturelles. Ce font aufli des moulures rondesfur le contour des Confoles.P/. 50. p. 145. NEUDS. Défauts dans le Bois d'alTemblage , parce qu'ils coupent la pièce, lorfqu'ilsfoiu vicieux: & beauté dans le Bois de placage, parce qu'ils en font la variété , comme dans le Noyer de Grenoble, p. 111.& 541. Neuds de MARBRE; ce font des dutetez pat vênes OU taches dans les J^/jrfcrfx. On appelle aurtl Emeril , celles de couleur de cendre dans le Marbre blanc , qui font fort diffi- ciles à travailler: & les Ouvriers nomment encore Clous ^ celles des autres Marbres. \>ag, -II 5 . NICHE ; c'eft un renfoncement pris dans l'épaifléur d'un Mur , pour y placer une Figure ou une Statué. Les grandes Niches-, fervent pour les Groupes : & les petites pour les Statues feules. Ce mot vient de l'Italien Mfc/j/o , Conquemannci parce que la Statué y cil ren- fermée, comme dans une coquille: ou bien à caufe delà coquille, donton orneleCu- de-four de quelques-unes.p. 146. P/. 51.&C. Lat. Loculamentum. •Niche ronde , celle qui eft cintrée par fon plan & fa fermeture , comme il s'en voit de fort

régulières au Portail du Louvre, ibid. Niche quarree. Renfoncement dans un Mur , dont le plan & la fermeture font jw^rre^t,

comme au Palais des Thuilerics du cofté du Jardin, ibid. Niche en tour ronde, celle qui eft prife dans le dehors d'un Mur circulaire , & dont la fermeture porte en faillie, comme font les grandes AvW?f:f du Chevet & de la Croifée du dehors de l'Eglife de Saint Pierre de Rome , & la Fontaine de Saint Germain rué des Cor- tleliers à Pans. Et Niche en tour crcujc , celle qui fait l'effet contraire. Niche angulaire, celle qui eft prife dans une encôgnure, & fermée par une trompe fur le coin, comme il s'en voit quatre occupées par quatre Statues de Prophètes , dans un Ve- flibule au pied du grand Ffcalier de l'Abbaye de Sainte Geneviève du Mont à Paris , du itÇ- fein du P.DeCreil, oùronpeutreinarqucrplufieurs pièces de Trait faites avec beaucoup d'artifice, p. 149. Niche en tabernacle. On appelle ainfi les plus grandes Niches ^ qui font décorées de Chambranles, Montans & Confoles , avecFrontons, comme les iV;cfof; Doriques du de- hors de l'Eglife de Saint Pierre , & celles de Saint Jean de Latran à Rome , qui peuvent être remplies par des Groupes. Il le voit aufli une iV/c/jr de cette efpecc dans l'Eglife des PP. Carmes Déchaullèz à Paris, occupée par une Figure de la Sainte Vierge , faite de marbre par Antoine Raggt , dit le Lombard, d'après le modelle du Cavalier Bcrnin. pag. 154. P/. .55. Niche d'autel, celle<]uifert à la place d'un Tableau dans un Retable J*i>^«:f/, comme la Nichedc l'o-Zw/c/de la Vierge, dudellcinde M. Le Brun dans l'Eglife de Sorbonne : dontla figure du marbre, eft du Sieur Des Jardins Sculpteur du Roi. ibid.

Niche a cru , celle qui ne portant point fur un malllf , prend fa naiffance du rez de-chauf- fée , com me les deux Niches du Porche du Panthéon à Rome. On appelle aulli Niche à crity celle qui dans une Façade , porte immediatementfur l'Apui continu des Croilées fansplin-

jhc , commeril y wi a à quelques Palais d'Italie, p. i s i

Ni-

D' A R C H r T E C T U R E , &:c: i<^9

KicHE RusTio,uE , cellc qui eft avec bollagcs ou refends, comme il s'en voit au Pa'a's d'Orléans à Paris, p. 149.

Niche de buste. Petit renfoncement pour placer un Bujïe, comme ceux de la Cour de l'Hôtel de La-Vri!liere à Paris. P/. 51. p. 147. & 1 51.

Niche feinte. Renfoncement de peu de profondeur , c(t peinte ou en bas-relicf, uig ou pluiîcurs Figures : comme à la Face latérale de l'Hôtel de Carnavalet au Marais à Paris P1.6Z. f.Z49.

Niche de rocaille, celle qui eft rcvc'tuë de coquilles pour lesGrotes, comme il y en avoitdefort belles dans la Grote de Verfailles , qui ne fe voit plus qu'eu eltampes : & com- me il y eiiadans celle de Meudon.

Niche de treillage, cellequieit conftruite de barreaux de fer & d'ifchalas, pour or- ner quelque Portique ou Cabinet de Treillage t comme celles du Jardin de l'Hôtel deLou- vois à Paris, f. 199.

KIGOTEAUX. T'^oye:^ Pièces de toile.

KiLLES. Petits pitons quarre's de fer , qui rive's auxcroifiilons ou traverfes aulTi de fer des Vitraux d'Eglife , retiennent avec des clavettes ou petits coins, ies panneaux de leurs Formes.

NILS. l^oyex EURIPES.

NIVEAU. Inltrument qui fert à tracer une ligne parallèle à l'Horifon, à pofer horizonta- lement les affiles de maçonnerie , à drelfer un terrein , à régler ies pentes, & à conduire les eaux. On appelle aulïï A'/vc-dw , la ligne parallèle à l'Horifon ; ainli on ditPoler de «i- rc , Araler de >»vj4« , &c. Ce mot fe dît félon Nicot, au lieu de Liveau , qui vient da Lâtin Libella , la traverle qui forme les deux bras d'une Balance , qui pour être iufte, doit être pofe'e horifontalcment. li s'eft fait plulieurs mllrumens de dilîèrente conftrudlion ëc inatierc pour parvenir à la perfeclion du Mvf^/fWftt/, qui peuvent tous fe réduire pour la pratique, àceux quifuivent. /?. 155. Se PL 66 A. p. it,-/.

Niveau d'eau, celui qui marque la ligne horifontale parle moyen de lafuperficie del'eau, qui tient naturellement cette firuation. Le plus (impie fe fait avecunlong canal de bois, dont les cotez font parallèles à fa bafe, enlôrte qu'eltant également rempli d'eau , la fu- pcrficie marque la ligne de niveau: & c'cft le Chorobate des Anciens raportc' par Vitruvc Liv. 8. Ch. 6. Ce Niveau fe fait aullî avec deux godets fondez aux deux bouts d'un tuyait de î- à 4. pieds de long fur environ un pouce de diamètre, par l'eau fe communique de l'un à l'autre ; Se ce tuyau citant mobile fur fonpied par le moyen d'un genou , lorf- <jue ces deux godets rcftent entièrement pleins d'eau, les deux fuperfîcies marquent la ligne de niveau. U s'en Lit encore un autre à peu pre's de la même conllrudrion , & donc la différence confiltecn cequ'au lieu de godets, il y a deux petits cilindres de verre à plomb, au travers dcfqueîs on voit la lupcrficie de l'eau qui ell de niveau. Celui-ci e(t plus d'ufage que le précèdent , parce que le vent n'y peut pas agiter la fupcrticie del'eau, com.medans les deux godets.

Niveau d'air, celui qui marque la ligne de »jvc<z« par Je moyen d'une petite bulc d'air renfermée avec quelque liqueur dans un cilindre de verre fcellé hermétiquement par ùs extremitez, c'ell-à-dire bouche' avec le verre même : enforte que cette bules'arretant à une marque qui defïgne leniilieu duciiindre, le plan ou la règle fur lequelil eft pofe', eftdewvf^K. Onpeutenchallcrcc cilindre de verre dans un tuyau de cuivre, qui ait une ouverture au milieu , d'oul'on de'couvre ia.bulc d'air: 3c on le remplit ordinairement d'eau féconde, ou d'huile de Tartre; parce que ces liqueurs ne font point fujettcs à la gelée, comme l'eau , ni à la dilatation, rarefaiHiion , ou condenfation , comme l'efpric devin. On attribue l'invention de ce Niveau àMonfieurThcvcnot de l'Académie Roiale des Sciences.

Niveau a pendule, celui qui marque la ligne horifontale par 'e moyen d'une autre ligne,

qui cit perpendiculaire a celle que fon plomb ou pendule donne naturellement, il eft

Tome II. Y con-

170 EXPLICATION DES TERMES

conftruit d'une boëce de fer ou de bois en forme de croix bien d'equerre , rjui a dans fa traverfe une lunette, dont le foyer du verre oculaire , clt traverfe d'un cheveu , ou d'un brindefoye, qui détermine le point de «<Vf<i:< , lorfciue le plomb qui pend à un autre che- ▼cu de la longueur de la tig? de cette boëce , elt arrellé fur le point fiduciel qui y eft mar- que. Ce A'/vfiiwadcuxanfesenportionde cercle au dellbus de fa traveife, qui fervent à le mouvoir Se aie drcfïer fur fon pied, qui eft (èmb'able à un chevalet de Peintre. Il eft de J'inventio!. de M. Picart , &i il s'en eit fait pluficurs autres de cette cfpece , entre lefquels ce- lui du Sieur Chapotot Fabncateur d'inftrumens de Mathématique , paiïe pour un des meil- leurs, aiinc eu Ion approbation de MefTieurs de l'Académie Roiale des Sciences. KiVEAO A LUNETTES, cclui qui a Une OU dcux iHwnc^ perpendiculaires à fon aplomb, qui ont chacune un cheveu ou un brindefoye mis horizontalement au foyer de verre oculai- re, lequel fcrt à prendre & à déterminer exadement un point de mvf^« fort e'ioigne'. Ce i\,^/Vfj;<eftco..ftruit d'une manière, qu'on peu: le rcnvtrfer, en faifaut faire un demi-tour i\ù. lunette: &fi pour lors f<in cheveu rencontre ou coupe le même point, l'operarion en cftjulte. L'Invention en elt attribuée à M. Huguensde l'Académie Roïale des Sciences : & il s'en elt fait beaucoup d'autres fur le principe de celui-ci, don: la defcription fcroic trop longue. 11 faut neantmoins obferver , qu'on peut ajouter des limettes à toutes fortes de Niveaux, en le-: appliquant fur ou parallèlement à leur baie, lorfc^u'on veut prendre des- points de «/VfUK fort éloignez. Niveau a pinules. Tout Niveau qui au lieu de lunettes, a deux p/Wff égales , 5c pofées fut & parallèlement aux deux extremitez de fa bafe , par lefquelles on bornoye le point qui dïdoiiveun avec l'inftruraent ; mais qu'on ne peut pas déterminer fi précife- ment qu'avec des lunettes, parce que quelque petite que foit l'ouverture de chaque p/- tiulci l'efpace qu'elle découvre, eft toujours trop grand pour prendre exadcment uu point. KivEAu DE REïLExioN, cclui qui fe fait pat le moien d'une fuperficie d'eau un peu lon- gue, reprefentantrenverfé le même ob)et que l'on voit droit avec les yeux } en forte que fe point, ou ces deux objets paroiiTent s'unir, eft de niveau avec le lieu , oii eft la fu- perficie de l'eau. Il eft de l'invention de M. Mariotte de l'Académie Roiale des Scien- ces. 11 y a encore un autre Niveau de réflexion, qui fe fait par le moyen d'un miroir d'a- cier ou de fonte bien poli , pofé un peu au devant du verre objedif d'une lunette fuf- penduë, comme un plomb. Ce miroir doit faire un angle de 45. degrez avec la lunet- te , pour changer la ligne à plomb de cette lunette , en une ligne horizontale, qui ; eft 'la même que la ligne de niveau. L'invention en eft de M. Caiïini de la même Aca- démie. n> 1 I ' Niveau de poseur, celui qui eft compofé de trois règles allemblees, qui forment un triangle ifocelle & redangle , comme un A Romain : & à l'angle du fommet duquel , eft attachée une corde , pend un plomb , qui palTant fur une ligne fiducielle tracée au mi- lieu , & d'équcrreàlabafe, marque la ligne de niveau. Pt. 66 A. p. i}7. Niveau de paveur. Longue règle , aumilieu & fur l'epaiiléur de laquelle eft aflemblée à an^-rles droits, une autre plus large , eft attaché au haut un cordeau avec un plomb, qui pend fur une ligne fiducielle, tracée d'équerre à la grande règle, & qui marque en couvrant exadement cette ligne, que la balèeft de niveau. Ces deux derniers AvvedHx, quoique communs, fonteltimez les meilleurs pour la pratique dansl Artde bârir, avec Icfquels toutefois on ne peut faire quede courtes opérations, p. 558. Niveau de jardinage. Ce mot ne (ignific pas moinsladifpofitiond'un Jardin, quel'in- ftrumentquifertàendreirerleterrcin, à en connoîtreS: régler les hauteurs. Ainfi on die qu'un l-arterre, ou qu'une Allée eft de mveau, quand elle eft d'une égale hauteur dans toute fon étendue. On appelle Niveau de pente , un terrein qui fansreflauts, a une pente réglée dans fa longueur, p. 190. NIVELER i c'eft avec un Niveau chercher une ligne parallèle ài'horizon en une ou plufieurs

fta-

D*ARCHITECTURE,&c. 171

{lacions, pour connoîtie & régler les pentes, drefler de niveau un tcrrein, & conduire lescaui. Nivelcur, cft celui qui «/vr/^. /j. 15 5.

NIVELLEMENT j c'cIU'cperation qu'on fait avec un Mvf4«, pour connoître la hauteur d'un lieu à l'cgard d'un autre, ibidem. M. Bullet Architecte du Roi , en a fait un Traite' fort bon pour la pratique.

NOEUDS. VoyeK NEUDS.

NOIR. VoycK COULEURS.

NOQUETS. Petits morceaux de plomb quarrez> qui font pliez & attachez aux Joiices des Lucarnes, & fur le Lattis des Couvertures d'ardoue. P/. 64 A. p. 187.

NOUE; c'eft l'endroit , deux Combles fe joignenten angle rentrant , & qui fait l'effet contraire de l'Areltier. Lu Noué cornière , eft celle fe joignent les Couvertures de deux Corps-de-Logis. On appelle aulli Noue y la pièce de bois qui porte its Empanons. Vi- truve nomme les Noues , Colliquix. p. 1 8 5 -

NoiiE DE PLOMB ; c'eft uuc table de plomb au droit du Tranchis, & de toute la longueur de la A^ott£? d'un Comble d'ardoife. PL 64 A. f>. 187.

NOULETS; ce font les petits chevrons, qui forment les Chevalets, & les iVo/VV^ ou An- gles rentrans , par lefquels une Lucarne fe joint à un Comble, & qui forment la Four- c'nette. FI. 64 A. p. 187.

NOYAl^ ; c'cllla Maçonnerie qui fert de groffiere ébauche, pour former une Figure de plâtre ou de ftuc , & qu'on nomme auflî t^me. Ce mot fe dit encore de toute faillie brute d'ArchiteiTcurc, particulièrement de celles de brique , dont les moulures liires doivent être traine'es au calibre, & les ornemens poftiches fcellez. Les Italiens appellent Ojjatu- ra , l'un & l'autre de ces Noyaux, p. j 1 5 . & 3 5 1 . Lat. Nucleus,

-Noyau d'escalier ; c'eft un cilindre de pierre, qui porte de fonds, & qui eft forme' par les bouts des marches gironne'es d'un Efcalier à vis. On appelle Noyau creux, celui qui eftant d'un diamètre fuffifant , a unpuifard dans le milieu, & retient par encaftremenc lescoletsdes marches, comme aux Efcaliers de l'Eglife de Saint Louis des Invalides à Paris: Et aufH Noyau creux, celui qui eilant en manière de mur circulaire , elt percé ■d'Arcades ou de Croifees , pour donner du jour , comme aux Ejcaliers en Limace de l'E- <Tlifcde S. Pierre de Rome, & à celui du Château de Chambor. Il y a encore de ces No~ yaux , qui font quarre-î , & qui fervent aux Efcaliers en Arc-de-cloître à lunettes & à re- pos, comme celui du bout de l'Aîle des Princes du côté de l'Orangerie à Yerfailles. FI. 66B. p. 141.

KoYAU DE BOIS. Piccc de hois , qui pofe'c aplomb, reçoit dans fès mortoifes les tenons des marches d'un Efcalier de bots, & dans laquelle font alFemblez les Limons , &Apuis des Efcaliers à deux, ou à quatre Noyaux. On appelle Noyau de fonds, celui qui porte de's le rez-de-chaufle'e jufqu'au dernier Etage: Noyau fufpendu , celui qui eft coupe' au delTous des Paliers & Rampes de chaque Etage: Et Noyau à corde, celui qui eft taillé d'une grofle moulure en manière de corde, pour conduire la main, comme on lesfaifoit anciennement. FI. 64'B. p. 189.

NU DE MUR; c'eft la furface d'un Mur, laquelle fert de champ aux faillies. Pi. 5. p. 11. &. 119.

NYMPHE'E, du Grec Nymphe, une Epouze'e ; c'eftoit chez les Anciens une Salle publi- que fuperbcment decore'e , qu'on loùoit pour y faire des Noces. Quelques Auteurs font d'avis, que c'étoit plutôt une Grote ornée de Statues de Nymphes, avec Jeux d'eau: Se quelques autres, que Nymphee fe difoitpar corruption, au lieu de Lyvi^hcCy du Latin Lympha, de l'eau: & qu'aiulî c'eftoit xin Bain public. p. 509.

y î OBE-

,yi EXPLICATION DES TERMES

BELISQUE, ou AIGUILLE. Efpece de Pyramide quadrangulaire haute Se mcnu-ë clevccpar macTiiificencc dans une Place publique, pour y faire admirer une pierre d'énorme f^randeur, &pourfervir de monument. La plusparc des Obchjques antiques» font de Granit, ou Pierre Thebaïque. Les Preftres Egyptiens nommoient ksObelifquesy les Doi'^t! du Soleil , parce qu'ils fcrvoienr de ftyle, pour marquer les heures fur la Terre, comme VObelifquc du Champ de Mars à Rome, qui fcrvoit à cetufage, par Je moïen d'un Cadran horizontal, tracé fur un Pave poh : & les Arabes les appellent aujourd'hui , aiguilles de Pharaon. Ily a decQsObelifques , ou aiguilles, qui ont des Hiéroglyphes, comme celles de Saint Jean de Latran, & de la Portcdu Peuple: & d'autres qui font {im- pies avec quelques infcriptions , comme celle qu'Augufte conlacraau Soleil, & fie élever dans le grand Cirque, qui a efté depuis tranfportée par Dominique Fontana , fous Sixte V. dans la Plicedc S.Pierre du Vatican à Rome, & quia fur huit pieds de largeur de bafe, plus de douze toifes de haut. La grandeur extraordinaire de ces Obelijqnes , a fait croire à plufieurs perfonnes , qu'ils avoient efté faits par fufion, ou par impaftatiou; mais il n'y a pas d'apparence que cela foit , puifqu'on voit encore de ces pierres taillées dans les Carrières d'Egypte, qui n'y fontrcltées , qu'à caufe de la difficulté qu'il y avoir de les tranfporter. Le mot à" Obeltjquc , vient du Grec Obelos , une Broche ; parce qu'il a du laport avec cette forte de Broche, dont les Preftres Fayeus fe fervoient dans leurs facriâ-

ces. f. 199. & iio.

Obélisque d'eau. Efpece de Pyramide à jour , &: à trois ou quatre faces , pofeefurun Pie- deftal: laquelle a fesencôgnuresde raétail dore , & dont le nia des faces paroit d'un cri- ftal liquide, parlemoïen cle napcs d'eau à divers étages, comme les quatre 06e///2«fi de l'Arc-de-Triomphec/'fii» à Verfailles. p. 314.

OBSERVATOIRE. Bâtiment en forme de Tour , élevé fur une eminence , & couvert d'une Terralfe , pour faire des Obfervations a Aihonomie -, ôc des expériences de Phyfique, comme celui que le Roi a fait bâtir hors la Porte Saint Jacques à Paris, &quieft dudef- fein de M. Perrault. Il y a plufieurs Bâtimens , qui fervent au même ufage à Siain , & à la Chine. PL 9]. p-^oj. Lat. Tunis Sydcrum jvcctiUîoria.

OCK^^Siyex COULEURS.

OCTOGONE. VoyeK POLYGONE.

OCTOSTYLE. Ce mot qui vient du Grec, fignifieune ordonnance de huit Colonnes dif- poféesfurune ligne droite, comme le Temple Pfeudodiptcre de Vitruvc , & celui du Panthéon à Rome: ou fur une ligne circulaire, comme le Monoptere rond du Temple d'Apollon Pythicn à Delphes, & toute autre Tour de Dôme, aiant huit Colonnes en fou

pourtour, f- 557.

ODEE, du Grec Ode, Chant j c'cftoit chez les Anciens un lieu dcftiné pour la répétition dclaMufique, qui devoir eftre chantée fur le Théâtre. On appelle auflî en Latin Odcim ^ le Chœur d'une Eglife , & un Salon pour chanter . ;?. 3 5 8 .

OEIL, fe dit de toute Fencftre ronde, prife dans un Fronton, un Attique, ou dans les reins d'une Voûte, commeily en a aux deux Berceaux de la Grande Salle du Palais a Pa- ris, f. 1 ^9-

OEiL DE DOME; c'cft l'ouverturc qui eft au haut de la Coupe d'un Dôme, comme au Pan- théon à Rome: & qu'on couvre le plus fouvent d'une Lanterne, comme àlapluspartdes Bornes. P/.64B. p. 189.

OEiL DE i>oNT. Onpeutappeller ainfi certaines ouvertures rondes au defius des Piles, & dans les reins des Arches d'uft Font , qui fe font autant pour rendre l'ouvrage léger ,

que

D'ARCHITECTURE, &c. 175

que pour faciliter le partage des grofles eaux, comme auPontueuf delaVilIedcThou- louze.

OEiL DE BEUi. Petit Tour pris dans une Couverrurepoure'clairer un Grenier ou un Faux- comble, & fait de plomb ou de poterie. On appelle encore yéz/x tic Z)f/</', les petites Lucar- nes d'un Dôme, comme il s'en voit à celui de S. Pierre de Rome, cjui en a quarante- huic en trois rangs./?. 1 51. PL ^j. p. 1 59. &c. Lat. Fcneftella.

OEiL DE VOLUTE; c'eft le petit ccfcle du milieu de la î^/«/e loniquc , l'on trace les treize centres, pour en décrire les circonvolutions, p. 48. Pl.zo. Sec. Lat. Oo^/kj félon Vi- truve.

OEUVRE. Terme qui a plufieiirs Significations dans l'Art de bâtir. Mettre en œuvre ; c'cft employer quelque matière pour lui donner une foraie , & la pofer en place. Dans œuvre & Hors d'œ:(Vre , fe dit des mefures du dedans & du dehors d'un Bâtiment. Sohs œ:ivre ^ ou dit reprendre un vieux muryô/i^-cTMvrf, quand on le rebâtit par le pied. Hors œuvre; on dit qu'un Cabinet , qu'un Efcalier, ou qu'une Galerie, eft hors-œuvre y quand elle n'eft attachée que par un de fescôtezàunCorps-dc-logis. p. zo. 188. 143 .&.c.

OEuvRE d'église ; c'clt daus la Nefd'une £j///f , un Bancdemenuiferieoùs'afTcïent des Marguilliers , & quia audevant un cofre ou table fur laquelle on expofe des Reliques. Ce Banc clt ordinairement adoflé contre une Cloifon à jour avec ailes aux cotez , qui portent un dais ou chapiteau ; le tout enrichi d'Archiccdure & de Sculpture. L'Or«vre de Saint Germain l'Auxerrois du delTeiu de M. le Brun premier Peintre du Roi , eft une des plus belles de Paris, p. 541.

OFFICES. On comprend fous ce nom toutes les Pièces du De'partement de laBouche, com- me les Cuifines , Gardemanger , De'penfc , Sommellerie , Salle du comm.un , Sec. qui font ordinairement voute'es & plus balFes que le rez-de-chaufice dans les grandes Maifons. Mais on appelle particulièrement Ojfice , une Pièce prc's de la Salle à manger , l'on renferme tout ce qui de'pend du fervice de la Table &: du DelTert. p. 1 74. Pi. 60.

OGIVES; ce font les Arcs, qui dans les Voures Gothiques , fecroifentdiagonalementàla clef, & forment ce qu'on nomme Cro/yrcd'O^/vfj-. p. 541. Lat. ^rciis deculJatus.

OLIVES. Ornement de Sculpture, qui taille, comme des grains oblongs enfiles en ma- nière de chapelet, fur les Aitrsgales&; Baguettes. Pi. B.p. vu. & viii.

ONCE,- c'eft la douzième partie du Palme Romain , ou 8. Iignes4. dixie'mes duPoucedc Roi. p. 559.

ONGLET, ybyex Assemblage en onglet.

OPTIQUE. Science qui rend raifon des différentes modifications des Rayons de lumière. Elle tue fon nom du Grec Optein, qui fignifie voir , & fedivilê en trois parties , fçavoir la Per/peSlive -, qui explique les apparences du Rayon direcl : hCatoptrique-, quienfeigne les propnetez du Rayon réfléchi : & la Dioptrique , qui de'couvre celles du Rayon rompu. L'Optique elt necellâire à l'Architecle pour juger des proportions Se faillies des membres , & du relief desornemcns d'Archueclure, felonlahauteurSc la diftance d'où ils doivent eftre vcus.p. 91. Se 345.

OR; c'eft le plus précieux des Me'raux, qui réduit en fêuilles& applique fur plufieurs cou- ches de couleur , fert à enrichir les dedans Se les dehors des Bàtimens. On appelle Or mat , celui qui cftant mis en œuvre, n'eftpaspoli. Orbnoii, celui qui eft poli avec la dent de loup, pour détacher les chairs des draperies, 5: lesornemens deleur fonds. Orfculpc, ce!tridb<it le blanc a elle gravé de rinceaux &d'ornemens de Sculpture. Orrep<ij[é, celui qu'on eft obligé de repafler avec du vermeil au pinceau dans les creux de fcu!p:urc , ou pour cacher des défauts d'or, ou pour lui donner un plus bel oeil. Or brctelc , celui dont le blanc a efté haché de petites bretures. Or de Afo/aïquc , celui qui dans un Panneau , eft partagé par petits carreaux ou lofanges ombrés en partie de brun pour paroitre de relief. Or rougeutre ou vcrdàtre , celui qui eft glacé de rouge ou de verd, pour diftinguer des Bas-reliefs & ornemeiis de leur fonds. Or à ï'huik } c'ell ded'Or en feuilles applique fur de V Or-couleur

Y } au£.

^«^ EXPLICATION DES TERMES

aux ouvraccs de dehors, pour mieux refifter aux injures du tems , & qui demeure mat. Or moulu ,' celui donr on dore au teu le Cuivre & la Bronze, Et Gr en coquille , celui qui ne fertnuepourlcsDeireins.p. 119. /^je:î les Principes des Arts de M. Felibien I/v i.Ch. ii. Lat. ^uriim braâeatum.

ORANGERIE; c'efl une Galerie au plain pied d'un Jardin ou d'un Parterre, expofe'eau Midy , & bien clofe de chaffis , pour y ferrer les Orangers pendant l'Hiver. On appelle aufTi Orangerie , le Parterre l'on expofe les Orangers pendant la belle faifon. L'Orange- rie de Vcrfàilles , avec Ailes en recour , & décorée d'un Ordre Tofcan , ell la plus magni- fique qui ait cftc bâtie, p. 197» & 108.

ORATOIRE i c"cft dans une Maifonconfiderable, pre's d'une Chambre à coucher , un pe- tit Cabinet de retraite accompagné ordinairement d'un petit Autel Se d'un Prie-Dieu.

ORCHESTRE, qu'on prononce Or^uejire , du Grec Orcheomai-, fauter i c'cftoit dans les Théâtres chez les Anciens, la partie circulaire la plus baffe, depuis le Théâtre jufques à l'Amphithéâtre : & c'eft aujourd'hui un retranchement au devant du Théâtre , fe tient la Symphonie, f. ^4. Lat. Orcheflra.

ORDONNANCE, fe dit en Architedure , comme en Peinture, de lacompofîtion d'un Bâtiment , & de la difpofuion de fes parties, p. 1 . Lat. Ordtnatio & Compoftio.

ORDRE; c'eft un araigement régulier de parties fai Hantes, dont la Colonne eft la princi- pale, pour compofer un beau tout enfemble. L' Architedure n'a que cinq Ort^rej, qui lui foient propres, fçavoir le Tofcan, le Dorique, {'Ionique , le Corinthien , & le Compofite. pag. i. PLi. Les Ordres font appeliez dans Yitruve, Ordines Cr Gênera Co- lumnarum.

ORDRE TOSCAN ; c'eft le premier, le plus fîmple& le plus folide, qui a fa Colonne de fept diamètres de hauteur , & fon Chapiteau & Bafe avec peu de moulures cSc fans orne- mcns , ainfiquefon Entablement, p. 6. PL 1.

ORDRE DORIQE, eft le fécond & le plus proportionné félon la nature, qui ne doit avoir aucun ornement fur fa Bafe ni dans fon Chapiteau , & dont la hauteur de la Colonne , eft dehuitdiametres. Sa Frife eft diftnbuée par Tnglyphes & Métopes, p. 18. P/. 7.

ORDRE IONIQUE , eft le troifiéme qui tient la moïenne proportionnelle entre la manière folide &: la délicate. Sa Colonne a neuf diamètres de hauteur,- fon Chapiteau eft orné de Volutes, 8:iâ Corniche de Dcnticules. p. 56.P/. 15.

ORDRE CORINTHIEN, eft le quatrième, le plus riche & le plus délicat , inventé par Callimacbus Sculpteur Athénien. Son Chapiteau eft orné de deux rangs de feuilles, & de huit volutes, qui en foùtiennent le Tailloir ; fa Colonne a dix diamètres de hauteur , &fa Corniche des Modillons.p. 56. P/. 14.

ORDRE COMPOSITE, eft le cinquième, Scainfi nommé, parce que fon Chapiteau eft comi^ojc dts deux rangs de feiiiUes du Corinthien , & des Volutes de l'Ionique. On l'appelle aulii Italique ou Romain, parce qu'il a efté inventé par les Romains. Sa Colonne a dix diamètres de hauteur , & fa Corniche des Dcnticules, ou ModiUons fimples. pa^. jt.

P/. 30. Ordre compose', fe dit de toute fowpo/îr/'o» arbitraire , & différente de celles qui font re- triées par les cinq 0>aVf/ci-dellus ; commci'Ort/rf du dedans de l'Eglife de Saint Nicolas du Chardonnet à Paris, & comme il s'en voit dans les ouvrages d' Architedure du Cavalier

Boromini àRome.p. 71. , T^ 1 j.^

Ordre rustique, celui qui eft avec des refends ou boflagcs, comme ceux du Palais d Or- léans dit Luxembourg, p. 9. ^ 1 Ordre attique. Petit Ordre de Pilaftrcs de la plus courte proportion , avec une Corniche architravce pour Entablement, comme celui du Château de VerfaïUes audeffus de l'/o«;- q/(fducc)téduJardinP/. 74.p. 169. ,. , ^ , oIdre i'£Rsique, celui qui a des Figures d'Efdaves Perfins, au heu de Colonuespour

por-

D'ARCHITECTURE, &c. 175

porter un Entablement. Il fe voit d^ns le Livre du Parallèle de M. De Chainbray, un de ces Efclaves, qui porte un Entablement Dorique , & qui cft copié d'apre's l'une des deux Statues antiques de Rois des Parthes, lefquelles font aux coftez delà Porte du Salon du Palais FarneTe à Rome. p. ix.

Ordre caryatique , celui qui a des Figures de Femmes à la place des Colonnes , comme il s'en voit au Gros Pavillon du Louvre, lefquelles font de Jacques SarazinSculpieur du Roi.p. IX.& 38.

Ordre gothique j celui qui elt fi e'ioigne' des proportions & des ornemens antiques, que ics Colonnes font , ou trop malTives en maïuere de Piliers , ou aulîi menues que des Per- ches , avec des Chapiteaux lans mefures , taillez de feiiilles d'Acanthe épineufe , de choux, dcchâfdons, &c.

Ordre François, celui dont le Chapiteau efi: compofé des attribus convenables à la Na- tion , comme de tcftes deCocqs, de Fleurs-de-Iys , de pièces des Ordres militaires , &c. & qui a les propoicions Corinthiennes, commel'Ordrffr^x^o/y de la Grande Galerie de Verfàilles, du dclièm de M. Le Brun Premier Peintre du Roi. p. 198. PL 89.

OREILLER. K^f? Coussinet de chapiteau.

OREILLONS. FoyeK CROSSETTES.

ORGUE. Indrument de Mufique , qui par raport à l'Archiredure , efl: un Compofe' de pFu- fieurs tuyaux d'e'tain avec fimmetrie &c de'coration , retenus par une Ordonnance d'Archi- tecture, & de Sculpture de Ivleuuifene , appelle'e 5«/èt , pofe'e ordinairement fur un Ju- bé ou Tribune, &ado(rée au grand Portail d'une Eglife. On nomme Po/7r/7 , le petit 5«- fet d'Orgues , qui eft audevant du grand. Les plus belles Or^wj de Paris , font celles des Abbayes de Saint Germain des Prez , de Sainte Geneviève du Mont , & de Saint Viâor. On appelle Cabinet a Orgues , ks Orgues portatives , commeily enachezle Roi, quifonc des plus beaux ouvrages de Marqueterie, p. 306. Lat. Organum pneumatuum.

Orgue hydraulique. Inftrument en manière de Bufet à' Orgues y fait de métail peint & doré , qui joué par le moïen de l'eau dans une Grote , comme il s'en voit à Tivoli dans la Vigne d'Efie &. ailleurs. Lat. Organum hydraulicum.

ORGUEIL i c'eit une grofle cale de pierre, ou un coin de bois, que les Ouvriers met- tent fous le bout d'un Levier ou d'une Pince, pour fervir dePo/>i/d'dp;/iOu dccentreau mouvement circulaire d'une pefée ou d'un abatage. C'eft ce que Vitruve appelle ^/70- mochiior..

ORIENTER. Terme qui en Architedure, fignifie marquer avec la BoufToIe , fur le defTein ou fur le terrein , la difpofition d'un Bâtiment parraport aux Vents cardinaux du Monde. On dit aufli s Orienter ^ pour fe reconnoître dans un lieu d'après quelque endroit remar- quable , pour en lever le Plan.

ORLE, de l'Italien Orlo^ Ourlet; c'eft: un Filet fous l'Ove d'un Chapiteau. Etlorfqu'il efl: dans le bas ou dans le haut du Fuft d'une Colonne, on l'appelle auill Cf/HiKrf. PLi^. pag. 47.

ORNEMENT , c'eit toute la Sculpture qui décore l'Architeélure ; mais ce mot fe prend dans Vitruve & dans Vignole , pour fignificr l'Enrablement.p. vi. Sec.

Ornemens de relieî , ceux qui font taillez fur le contour des moulures, comme les Feiiil- les d'eau &: de refend , les Joncs, les Coquilles, &c.p. vi. P/. B.

Ornemens en creux, ceux qui font foiiillez dans les moulures , comme les Oves, Ca- naux, Rais de-cœur, Sec. ibid.

Ornemens maritimes. On appelleainfi les Glaçons, Mafques , PoilTons , Feftons, Co- quillages, Sec. qui fervent à décorer les Grotes 8c Fontaines, p. 199.

ORTHOGRAPHIE i c'eft 1 élévation geometrale d'un Bâtiment, qui enfaitparoîtreles parties dans leur véritable proportion. Ce mot vient du Grec Orthographia, comoofé d'Orthosy dion, ôc Graphe , defcription.p. 3 57.

OVALE, du Latin Oviim, ua ceuf j c'cfl une Figure curviligne , qui a deux diametres-

iné-

176 nXPLICATION DES TERMES

int'sçaux, & qui fe trace de plufîcius manières , P/. t- ^- )• Oval'e ralo>'ge'e, celle qui cft la plus lonj^nc ; c'eit aulli la Cherche ra/oK^re de la Co-

quiUeci'un Efcaliet ova/f , faite delà ("edion oblique d'un Cylindre, ibid. O/ALE RAMPANTE, ccUc qui cIl biaifc OU irrcgulicrc pai qucique fujetion , comme ils'eii

trace pour trouver des Arcs rampans dans les murs d'échifre d'un Elcalier. Ovale de jardinier, celle q uife trace par le moïen d'un cordeau , dont la longueur doit edreé-'alê au plu; grand diamètre de l'Ova/f, & qui eit attaché par fesextremirez à deux piq uètsaullî plantez dans le grand diamètre , pour former cette Ova/e d'autant plus ralon- «Tc'e , que les deux piquets font plus éloignez. On la nomme auffi EUipfe : Et cette manière 'de la tracer , eft très géométrique & parfaite. PI. t- p- j- OVE. Moulure ronde', dont le profil eft ordinairement fait d'un quart de cercle j aulTieft elle appellée Ç)uart-de-rûnd par les Ouvriers, &. £c/)/'«f par Vicruve.p. ij. P/. A. &c. Lac. Echinus . Oves. Ornemens qui ont la formed'unœuf renfermé dans une coque imitée de celle d'une chatai'^nc, Se qui Le taillent dans l'Ovf, ou Quart-de-rond. On appelle Ovf;fr/<yon«rj , ceux qui paroilTenrer.velopez par quelque feiiilledc fculpture. Il s'en fait aullienformede cœur. Se c'efi: pour cette' raifon que les Anciens ont introduit parmi les Ovej , des dards, -pour fymbolifer avec l'Amour, p. vi. PL B. & io.p.49. OVICULE. Ce mot fe dit d'un petit Ovf, & Balde croit que c'elt l'AflragaleLcsbicn de Vitrave. Quelques-uns nomment encore Ov;c/<7f, l'Ovf ou moulure ronde des Chapiteaux Ionique & Compofitc , laquelle elt le plus fouvent taillée de fculpture. OURLET; c'eft la jonclion de deux tables de ploirja fur leur longueur , laquelle fe fait en recouvjcment par le bord de l'une replie en forme de crochet lur l'autre. On appelle aûffi Ourlet y la lèvre rep'iée en rond d'un Chefneau à boid, d'une Cuvette de plomb , &c. p. 551. OUTILS. Ce mot s'entend de tous les Inftrumens Mécaniques , qui fervent à l'cxecutiou manuelle des ouvrages; comme des Fdufie-éqnerres , R^gus à' z^pareiUeur , ALirteaux-, Cifcaiix-, Scks -, Tarières, Sec. Monlîeurielibien qui en a traité amplement , fait v.cnir le mot à' Outil i du Latin Utile, à caufe de l'utilité dont ils font aux Ouvriers. PL 66 A. p.i37.&Li38. OUVERTURE ; c'ell un vuide ou une baye dans un mur , laquelle fe fait pour fervir de paf- C3.ce , ou pour donner du jour. C'eft aulfi une fraction caulcc dans une muraille par mal- façon ou caducité. C'eft encore le commencement delafoiiille d'unterrein , pour une tranchée, rigole ou fondation. On appelle O/.'vrrn/rfci'c^/i^/f, d'Hémicycle , &c. ce qui faitlalargeur d'un Angle, d'un Hémicycle , Scc.p. Z5i. & 154. OUVRAGE. Ce mot dit de toutes les fortes de travaux , qui entrent dans la compolition des Bâtimens, comme de Maçonnerie, de Charpenterie , de Serrurerie , &:c. Il y a de deux fortes d'0/<vraçfî dans la Maçonnerie : les^ro^ font les Murs en fondation, ceux de face & de refend, ceux avec crépis, enduits Scravalemens, & toutes les cfpeces de Voû- tes de pareille matière : Et les levers ou menus Ouvrages , font les Plâtres de différentes efpe* ces, comme Tuyaux , Souches, & Manteaux de Cheminées , Lambris, Plafonds, Pan- neaux de Cloifons , & toutes faillies d'Architecture, &c. On zypdle Ouvrages de jujction, ceux qui font cintrez, rampans, ou ccrcez par leur plan ou leur élévation , Ôcdontles prix augmentent à proportion du déchet notable de la matière, & de la difficulté qu'il y a de les exécuter. Les Ouvriers difent improprement les belles fie bonnes owvriiçrj, au lieu des beaux & bons oKvrj^ff. p. toi. Sec. OUVRIER. Ce mot qui fe dit de chaque homme en particulier, qui travaille aux 0Mvy<j^« d'un Bâtiment, & qui eft à fa tâche ou à la journée: fc/doit entendre aufii bien des Maî- tres que de leurs Compagnons, p. 189. & 141. OUVROIR, c'eft dans un Arcenal ou une Manufacture, un lieu à part, des Ouvriers font employez à une même efpece de travail. Lac. Ojficir.a. C'cltaulu dans une Com^^

munamé

D'ARCHITECTURE, &:c. 177

munaute de Filles, une Salle longue en forme de Gnieric , à des heures reglt'es elles s'occupent à des exercices convenables à leur fexe , comme il y en a dans l'Abbaye lloialc de S. Cyr prés Vcrfailles, p. 3 3 1. & 3 5 1.

P.

PAGODE. On nomme ainfi chez les Idolâtres de l'Orient, des Bâtiraens magnifique-- ment conftruirs , incruftez Se revêtus de matières precieufes , comme d'or, de mar- bre, de porcelaine , &:c.quilci!r fervent de Temple? pour le culte de leurs Idoles. L^sPu- godes des Clnnois, Siamois, & auues Indiens, font des plus riches . & les offrandes qu'on y fait, font fi coufiderabies , qu'on en nourrit une quantité prodigieufe ce Pèlerins, p. j40.

PALAIS. Termegeneralpourfignificr la Maifon d'un Roi ou d'un Prince, qui adifFerenteff épithe'tes félon les perfonnes qui l'occupent, comme Pal jis Impérial , K^oial-, Pontifical, Cardinal, Epifcop.il ^ Ducal y &c. On appelle aulTî Palais, l'enclos qui renferme les Sal- les &: Chambres d'une Cour Souverame de Juftice , comme d'un Parlement. Procopc ra- porte que l'origine du mot Palais, vient d'un certain Grec nommé Pu//aj-» qui donna Ion nom à une Alaifon magnifique qu'il avoir fait bâtir : ôc qu'Augufte depuis fut le pre- mier qui nomma P^ /a/5 , la demeure des Empereurs à Rome , fur le Mont qui pour ce fu- jer, a el^é appelle Pu/.jf;H. p.t<^6.zS2..Sc 350.

PALE. Efpece de petite Vanne qui fert à ouvrir ou à fermer la ChauiTée d'un Etang ou d'ua Moulin. On la nomme encore Bonde. Lat. Cataraâa , qui fignifîe aufli la chute de l'eau qui fort avecimpetuofité , lorfqu'on levé cette Pale.

PALEE j c'eit un rang de Pieux employez de leur grofieur , efpacez aîTez prés les uns des autres , iierncz , moifez & boulonnez de chevilles de fer, qui plantez fuivant le fil de l'eau, fervent de Piles pour porter les travées d'un Pont de bois.

PALESTRE ou PAL ASTRE , du Grec Palaijha , Lutte ; c'eftoit chez les Grecs un Edi- fice public pour l'éducation de la JeunelTe, elle s'occupoit autant aux exercices de l'elprit, qu'à ceux du corps, comme au Difque, à la Lutte, ScàlaCourfe. La longueur de la Pa^ lejire, eftoit réglée par Stades , qui valoient chacun 115. pas géométriques : & le non» de Stade , eftoit donné à l'Arène fur laquelle on couroit. p. 308.

PALIER ou REPOS; c'eft un efpace entre les Rampes , & aux tournans d'un Efcaher. Et Demt'palier , celui qui eftquarrc de la longueur des marches. Philibert de Lorme nomme Double marche, un Pj//cr triangulaire dans un Efcalier à vis. Les PuZ/fr^ font appeliez par Yitruve, K^iratiiones graduum, & ceux des Amphithéâtres , qui font circulaires, Dia:i.9- tnata. PL 61. p. 177. &c.

Palier de communication, celui qui fepare & communique deux Apartemens de plain pied. Lât. fumnm Coaxatio Lelon Y izïuve. p. 141.

Palier circulaire, celui de la Cage ronde ou ovale d'un Efcalier en limace. Vitruvc le nom m e P r^cincîio .

PALISSADE; c'eft une efpece de Barrière de pieux fichezen terre à claire- voyc, qu'on fait > aulieu d'un petit FolTé , aux bouts d'une Avenue nouvellement plantée, pour empêcher que les charois endommagent les jeunes arbres. Lat. Valhm.

Palissade de Jardin ; c'eft un rang d'arbres feiiiUus déslepied, & raillez en manière demur le lourdes Allées, ou contre l'es murailles à'un'f iirdin. Les grandes Palifj'ades , fc plantent de Charmille, d'Ifs, de Buis, &c. pour les Allées : & les Paltjjades d'apui, ie ^ font de Jafmin commun, deFilaria, Sec. pour revêtir le Mur d'apui d'une Terrallè. On appelle Palijjjdcscreiiclre<,cdlcs c^ui tout ouvertes d'elpacc en efpace en manière de créneaux; au delfus d'une hauteur d'apui, commeils'en voit au tour delà Pièce d'cuu appellée l'Ifle To'jif II. Z Roiulc

17» EXPLICATION DES TEPvMES

Rciaîc à Verfailles. Tondre une Palijfade , c'cft la drcfTcr avec le croiHant qui eft une c'pecc de faux , p. 194.

PALISSER; c'cft difpofer les branches des arbres d'une Pali[fidr à un Treillage, ou contre unMurdeclôcureoude terralFe; enfoicc qu'il en ibic couver: par cour, le plus que faire fepcut.

PALfvlE, du Latin PalnUy l'cccnduë de la main. Mefure Romaine , qui ancienuement efloicdc deux fortes. Le Grand Pdlm? de la lonç;uear de la main , concenoic i z. doigts ou 9.po;;:esduPicddeRoi : & le Petit du travers de la main, 4. doigtsou 5.pouces. Ce- pendant félon Maggi le Palme amique Romain , n'eltoit que de 8. pouces. 6. lignes & demi. Le Pau/iec(\: difrercnt aujourd'hui félon les lieux, ouileften ufage , comme il paiok par ceux qui fuivenr raportts aulli au Pied de Roi. Pref de yt^çiole. &c PLa,Z.\\ i ji , &c.

Palme romain moderne, eft de douze onces, qui font 8. pouces 5. lignes & demi. ibuL

Palme de naples, eft félon i^cc/'o// , de 8. pouces 7. lignes.

Palme de palerme enSicilc, de 8 pouces 5. lignes.

Palme de genes , eft fclon M'. Petit , de 9. pouces i. lignes.

Palme appelle Pan ou Empan, donc ou fe fert en plulieurs endroits de Languedoc & de Provence , eft pareil à celui de Genes,

PALME. Branche de P<i/.wfr, qui entre dans les ornemens d' Architeûure , & quifertd'at- rribut à la Victoire & au Martyre, p. 110. PL ^i. Se p. 198. PL 89.

PALMETTES. Petits ornemens en manière de feiiilles de P<i/w/er , qui fe taillent fur quel- ques moulures, PLB.p.vii.

PAMPRE. Fefton de feiiiUes de vigne & de grapes de raifin , ou ornement en manière de feps de vigne, qui fert à décorer la Colonne Torfe, comme il y en a fur les Corinthiennes de la Porte du Chœur de Nôtre-Dame de Paris, p. no. PL 41.

PAN; c'eft le côté d'une figure redliligne, régulière ou irregulicre. p. 140. Lzz. Latus.

Pan de mur; c'eft une partie de la continuité d'un Mur. Ainfi on dit, quand quelque partie d'un Ai;^r eft tombée , qu'il n'y a qu'un Pa/jcie w^r de tant de toiles àconftruire, ou à reparer.

Pan coup e ; c'eft Tenccgnure rabatiie d'une Maifon , pour y placer une ou deux bornes , Se faciliter le tournant des charois. C'eft auifi dans une Eglife à Dôme , la tace de chaque Pi- lier de fa Croifce , font les Pilaftres ébrafez , & d'où prenneiu nailfance les Pendentifs. P/. 6(5. B.p. Z4i.&:p. 304. P/. 91.

Pan de bois. AfTcmblagc de charpente qui fert de mur de face à un Bâtiment , & qui fe fait de plufieurs manières. Le plus ordinaire eft de fablieres , de poteaux aplomb ,& d'autres inclinez & pofcz en décharge. Celui qu'oa appelle .i Brins de fouj^ere , eft une dilpofition de petits poteletsaHemblezdiagonalemcut à tenons & mortoités dans les intervalles de plu- fieurs poteaux à plomb, laquelle reflemble à des branches de fougère , donc les brins font cet elret. Celui de Lofa.iges\ntrcU[fc:: , eft aulfi une difpofition des pièces d'un Pan de bois ou d'une Cloifon, pofées en diagonale , entaillées de leur demi épaifleur & chevil- lées. Les Panneaux des uns Si des autres, font remplis, ou de brique, ou de maçon- nerie enduite d'après les poteaux , ou recouverte & lambrillee fur un Lattis. On appelloit autrefois les Pans de bots , Cloifonnagcs , & Colombages, p. 1 88. PL 64. B. £cp. 551. Vhye?^ l'Art de Charpenterie de Mathurin Joulle.

Pan de comble; c'eft l'un des côrez de la couverture d'un Cowt/f. On appelle Longpan^ le plus long côté. PL 64. A. pag. 1 87.

PAN. Mefure de Languedoc & de Provence. Voye:^ PALME.

PANACHE. Portion triangulaire de Voûte, qui aide à porter la Tour d'un Dôme. Voye:i PENDENTIF. '

Panache di sculpture. Ornement de plumes d'Auuuche , qu'on peut quelquefois

fubfti-

D' A RCHITECTURE, 5^c. 179

fubftitiTcr à la place des feiiilles d'un Chapiteau compofé, Scqu'on aintioduitdans le Clia- piteau d'Ordre François, p. 198. PI. 89. PANETERIE,- c'eft dans le Palais d'un Prince, le lieuoù l'on diftribuc le pain, & quieH:

ordinairement au rez-de-chauflccS: accompagne d'une Aide. PANIER. Morceau de Sculpture difFcreiit de la Corbeille, en ce qu'il eft pluscrroir a<: p'tis haut & qui rempli de fleurs ou de fruits, fertd'air.ortiflTcment fur les Colonne; ou les Pi- liers de la clôture d'un Jardin. Les Termes, les Perfans , les Caryatides & autres figures propres à fourenir quelque chofe, portent de ces Pav/Vrj- ; c"cft pourquoi au raport de M. Felibien, elles font appel!eesC.zî/7f ri' ou C//?//('r^. Il fc voit dans la Cour du Palais de la Valle à Rome deux Satyres antiques de marbre d'une fînguliere beauté, qui portent aufli de ces Paniers remplis de fruits.

PANNE. Pièce de bois qui porte'e fur les ta(ïeaux& chantignoles des Forces d'un Comble, fcrt à en foûtenir les chevrons. Il y adesP^z'Wfjqui s'allemblent dans les Forces, lorfque les Fermes font doubles. OanommcPdnnedebri\is , celle qui eft au droit du Bnfis d'ui» Comble à la Manfarde. PL 64 A. p. 1 87. Les Pannes font appelle'es TcmpLi par Vicruve.

PANNEAU; c'eft l'une des faces d'une pierre raillée. On appelle Panneau de doiielk y celui qui fait en dedans ou en dehors la curvite' d'un VoulToir : Panneau de teftc , celui qui eft au devant : 5c Panneau de lit , celui qui eft cache' dans les Joints. On appelle encore Panneau ou Moule , un morceau de fer blanc ou de carton , levé ou coupé fur l'Epure pour tracer une pierre, p. 151. Pi. A. -p. 157. Sec.

Panneau de maçonnerie; c'eft entre les pièces d'un Pan de bois ou d'uneCloifon , la »z<zfon>;^r/> enduite d'aprts les poteaux. C'eft aufli dans les ravalemens des murs de maeotu:'- rie, toute table entre des nailfances , platcbandes , & cadres, pa^. 5 57.

Panneau de menuiserie, (^n'ou nomme zuCCi Panne.; h de R^mplage-, c'eft une table d'ais minces col cz enfemble , dontplufieurs rempliflcntle Bafti d'un Lambris ou d'une Porte d'alfeiriblage de Mcnuijcrie. On appelle Panneau recouvert , celui qui excède le Bafti , & eft ordinairement moulé d'un quart-de-rond , comme il s'en voit à quelques Por- tes cocheres. On nomme encore Panneau, du bois de chefne fendu & débité en plan- ches de différentes grandeurs de 6. à 8. lignes d'épailleur, dont on fait les moindres Panneaux de menuijerte. PL ico.p. 341 . Lat. Jympanum félon Vitruve.

Panneau de sculpture,- c'eft un morceau d'ornement taillé en Bas-relief, font quel- quefois rcpreléntez des Attnbus ou des Trophées , pour enrichir les Lambris Si Pla- cards de Menuiferie. Il fe fait de ces Panneaux à jour pour les Clôtures de Chœur , Doffiers d'Oeuvre d'Eglife , Sec. Se pour lèrvir de jaloufîes à des Tribunes. PL 99.

r- 3 59-

Panneau d'ornemens; c'eft une efpece de Tableau de grotefques , de fleurs, de fruits, &c. peint ordinairement à fonds d'or , pour enrichir uu Lambris , un Plafond , Sec. p. 170. PL 59.

Panneau de glaces ; c'eft dans un Placard un compartiment de Miroirs , pour ré- fléchir la lumière & les objets, & faire paroître un Appartement plus long. On en mec aufli dans les Lambris de revêtement, & auxAttiques de cheminée, p. 170. PL 59. & 99. p. 559.

Panneau de fer; c'eft un morceau d'ornement de /èr forgé ou fondu, & renfermé dans unchafîîs, pour une Rampe , un Balcon , une Porte, &c. Il le fait auifi de ces P<i»/waf.'x par fimples compartimcns. p. 118. P/. 65 D.

Panneau de vitre; c'eft un compartiment de pièces de Verre, dont les plus ordinaires font quarrées & de borne , les cutres en tranchoirs ou octogones, en tringiettes, chaî- nons, &c. Il fe fait aulfi des comparti mens de pièces de verre pint, diftingués par des platebandes de verre blanc. pç. 117. & j 3 5. Lat. Tcxtum vitreum. Koycx. M. Felibien tou- chant les Arts. Liv. 1 . Chap. 1 1 .

PANONCEAU. ;^;f;î GIROUETTE.

Z i PAN-

i8o EXPLICATION DES TERMES

PANTOMETRE. Inftrument qui ferc à mefurer les Angles & les diftances, à former cou- res forces de Triangles rcdilignes , & à lever des Plans. 1! eftconftruic de trois régies de bois ou de cuivre d'égale grandeur , deux dcfi.]uelles appliqu(^es l'une fur l'autre & retenues au milie.i par un clou rivé, peuvcnc fecroiier & fe mouvoir , comme les deux branches d'une paire de cifeaux. La règle de defibusa ur.e rainure à queue d'aronde depuis le centre elles fonc aflemblées, julqu'à un pouce prés de Ton extrémité : dans cette ramure, eft mobile une efpece de piton qui reçoit le bout de la troifiéme règle , & qui fert à l'éloigner, ou à l'approcher du centre des deux autres : l'autre bout de cette troiliéme règle paflanc iiir un des bras de celle de dclïus , forme toutes fortes de Triangles rcctilignes , dont on connoic la valeur par les divifion-^ marquées également fur ces trois règles , avec cette diffé- rence , que les divifions des deux règles croifees , commencent depuis leur centre jufqu"aux cxtremitcz de leurs bras : &: que celles de la troifiéme commencent depuis le trou qui reçoit le piton , jufqu^s à l'autre bout. Ces règles ont des pinules à leurs extremitez , qui fervent àbornoyer, pour lever des Plans en faiîant les ftations neceflaires. Cet initrument ed de l'invention de M. BuUet Archiceéte du Roi, dont il a fait un Traité. Il y en a quantité d'au- tres pour le même ufage, qui ont dilferens noms & qui Ibnt auflî de diftcrence conftrudlion. f. 558. Kijyc;: Sauterelle gradue'e.

PARABOLE. Figure Géométrique faice de lafedion d'un Cône parallèle à l'un de fes cotez.

p/.t■^^

PARALLELE , du Grec Paralkhs , qui eft également diAnc. Ce raoc fe dit des lignes , des rigures & des corps , qui prolongez font toujours en égale diftance. P/. t- p- j

PARALLELEPIPEDE. Solide régulier compris entre fix furfaces redangles & pard^f/e/ , dont les oppofées font égales , comme deux ou pluficurs Cubes joints bout a bout.

PARALLELOGRAMME-, c'eft une figure dont les angles & les cotez oppofez font égaui , &quieftrecl:angle, quand fes anglesYont droits. On le nomme aulfi2«^rrf-/o/j^. P/. t.

PARAPET, de l'Italien Par jfff^o , garde-poitrine; c'eft le petit mur qui fert d apui ou de garde-fou à un Quay , à un Ponc , à une Terralle , &c. Ce que les Larins appelloienc Or- cuïtto , & Lorica. PL 7 5 . p. 159.

PARC, c'eft un grand Clos ceint de murailles, dépendant d'une Maifon Roiale , ou d'un Château : l'on tient des beftes fauves. Ce mot vient du Latin Pjrno-, lieu clos. p. 190.. & 3 56. Lat. 5fp.*;<w.

Parc de marine, eft ungrand clos , qm renferme des Magazins ,& l'on conftruic des Bâtimens de Afer. p. 5 5 7.

PARCLOSE. Fuye:: Formes d'église.

PAREMENT; c'eff ce qui paroit d'une pierre , ou d'un mur au dehors , & qui lelon la qua- lité des ouvrages , pcutcftre layé , traverfé & poli au grais. Les Anciens pour conferver les areftes des pierres , les pofoieut àpurfwf^j brutes , & lesretailloienteniùite fur leTas.

P/. 64 A. p. 157. & 356- J . T

Parement de menuiserie; c'eft ce qui p^irû/texcerieuremenc d'un ouvrage de Menuijene

avec cadres & panneaux , comme d'un Lambris, d'une Embrafure, d'un Revêtement,

&c. Lapluspart des Porres, Guichets de Croifée,&c. font à deuxpjrfwf"^. Il y ades Aflem-

blages tels que le Parquet, qui ibnt arafezeii Icuzparonait.p. 111. Se PL 100. p. 341. Parement de pave', fe dit de l'affierte uniforme du Pavf, fansbofles niiîaches. p. 3 51. Paremens de couverture; ce font les plâtres qui fe mettent contre les goucieres, pour

foûtenir le bactelemenc des cuiles d'une Couverture. PARLOIR ; c'eft dans un Couvenc de Filles une Salle ou Cabinec , les perfonues de dehors

leur p.2r/f«f paruneefpecede feneftre grillée, p. 5 51. PARPAIN. On dit qu'un Mux fait f<3rpij/« , lorfque les pierres donc il eft conftruic, le tra-

verfent& en font les deux paremens. p. 135. & PL 66,B.p. 141. Yitruve raporce que les

Grecs uommoieat ces pierres à deux parcmcns j Dtatomus.

D'ARCHITECTURE, Sec, iSr

Pàrpain D'B'cHirRE. Voyez E'CHIFRE.

ParI'AINS d'apui. Oa nomme ainfi les pierres à deux parcmens , qui font entre les Ale<^es, & forment l'o/dfpMj d'une Croifc'e , particulièrement quand elle eft vuidc dans l'Embrafu- re.p. }ii.

PARQUET; c'eft dans une Salle, l'on rend la Juftice , l'efpace qui ell renferme par la Barre d'Audience. Lat. Curi£ Septum.

Parquet de menuiserie, c[\i on nomme anûi Feuille de Parquet ; c'cft un AfTemblage de JV/f«K(y'fr/f de trois pieds & un pouce en quarre', compofe d'unchaffis & de plufieurs trn- verfes croife'es quarre'ment ou diagonalement, qui forment un Bâti appelle' Curcajjc, qu'on remplit de carreaux retenus avec languettes dans les rainures de ce Bâti : le tout à pare- ment arafe'. Il fc pofe dans les Pièces les plus propres d'un Apartemenr, ou quarre'ment ou diagonalement : & il elt entretenu par des Frifes, Se arrefté fur des Lambourdes aver clous à tefte perdue. Far^ueter ; c'eft couvrir de PizrjMef un Plancher, p. 185. &: PL 99. p.

3??-

PARTAGE. Vbyex Bassin de partage,

PARTAGE D'HERITAGE; c'ellladivifiond'un Hfm<j^f , que font par lots, oue'gales- portions, les Arpenteurs & Architeéles Experts, entre plufieurs Cohéritiers : Et lorf- que dans cet Haitage., il y a des portions qui ne peuvent eftredivifées fans un notable préjudice, comme les Bâtimens, il fe fait une eftimation de leur plus-valeur, pour ellre ajoutée au plus foible lot , & cftre compenfe'e en argent.

PARTERRE, du Latin Partiri, divifer; c'eft la partie découverte d'un Jardin au devant d'une Maifon, &quieft divifcepar compartimens debuis nain, ou de gazon. Le mot de Farterre lîgnilioit anciennement une Place à bâtir. f. 190. FI. 65 k.&ic.'La.t. z^reahor- tenfts.

Parterre de broderie, celui qui eft compofe' de rinceaux , de fleurons, & autres figu- res forme'es par des traits de buis nain , Se entoure' de Platebandes, comme le grand Par- fcrrf des Thuileries. PL 65 A. p. i<)i.S)CC.'Lzt. z^rentopiaria.

Parterre de pièces coupe'es, celui qui eft par compartimens de figures régulières fèpa- re'es par des {entiers, & dans lequel on met des fleurs, comme le grand Pararre dcTria-- non. ibid.'L^t.z^reaforea.

Parterre de gazon , celui qui eft fait de pièces de ^.i:ïOî;cn compartimens quarrez &- avecenroulemens, comme le P^jr/erre de l'Orangerie de Vcrfaillcs. Lat. t^reacefpititia.

Parterre a l'angloise, celui qui eft de Broderie méle'e de Platebandes, & enroulemens de gazon, comme le grand Pdrffrcf, appelle à /u Daupoine , au delfus de l'Orangerie de- Verlâilles. ioid.

Parterre d'eau. Compartiment forme', ou par plufieurs Baflïns de diverfcs figures avec jets & boiiillons d'eau, comme à Chantilly : ou par un ou deux grands Balfins , comme au devant du Château de Verlaillcs.

Parterre de théâtre; c'eft le grand efpace, qui eft entre V^mphitheatre & \tThea- tre -, &oii les Spcdateurs font le plus fouvent debout. Cet efpace eftoit appelle' Orchefhe chez les Anciens, & comme il eftoir la partie la plus commode du r/jf^/rc, IcScnats'y rangeoit pour voir les Specftacles ; c'eft auflî aujourd'hui l'endroit l'on drelfeleHauc Dais pour le Roi dans les Salles de Balet ou de Comédie des Maifbns Roiales. Lat, Cave a,

PARVIS; c'eftoitdev.mt Je Temple de Salomon, une Place quarre'e & entourée de Porti- ques. A cette imitation on donne aujourd'hui le même nom à la Place qui eft devant la principale Face d'une grande Eglife, comme le Parvis de Nôtre-Dame de Paris. p. 313.- Lat. ijitr'ium.

PAS. Petitesentaillesenembrevement , faites fur les Plateformes d'un Comble , pour rece- voir les pieds des Chevrons. PL 6^ A, p. 187.

Pas de porte; c'eft la pierre qu'on met au bas d'une Por/f, entre fes tableaux , & qui

Z } dif-

fSi EXPLICATfON DES TERMES

diffère du Seiiil , en ce qu'elle avance au delà du nu du Mur en manière de marche. PI. 6^ B. p.2Ç. 189. La.t, Lapis liminarii.

Pas DE VIS j c'eft une partie de la ligne fpirale d'une F'/j, qui fait la circonférence de fou cilindrc, cnforte que chaque tour entier que fait cette ^/y, fe nomme un Pas. On donne auflî quelquefois ce nom à chaque diftance, qui clt entre les arertes des circonvolutions d'une Kis.

PASSAGE; c'efl dans une Maifon > une Allée différente du Corridor, en ce qu'elle n'eft pas (i lonc^uc.pjç. 174. Planch. 60. 6I.&C.

Passage de servitude , celui donc on joiiit fur l'herirage d'autrui par convention ou parprefcription : ^.t Paffage de fou franc e ^ celui qu'on eil obligé de foufnr par chez loi en vertud'un titre, p. 358.

PASSER. TermedeDeinnateur, qui fignificdeHlner à l'encre de la Chine. Ainfi on dit Pa/- Jer un Dellein à l'encre , c'eft-à-dire en tracer les lignes fiir le trait au crayon, ibid.

PATENOSTRES. Petits grains en forme de perles rondes , qu'on taille fur les Baguettes, f . VI. P/. B.

PATERE. Petit Plat qui fervoit aux Sacrifices des Anciens, & qu'on employé pour orne- ment dans la Frife Dorique , & dans les Tympans des Arcades. PL 8.^.15. Lac. Paiera.

PATIN. Pièce de bois pofc'e de niveau furie Parpaind'e'chifre d'un Efcalicr , dans laquelle font âifemblez à plomb les noyaux & potelcts. P/. 64 B.p. 189. Lac. C.j/x/c<x/'/ félon Vi- truve.

Patins. Pièces de bois qu'on couche fur un Pilotage , & fur Icfquelles on pofe les Platefor- mes pour fonder dans l'eau, pa^. 145.

PATTED'OYE. Ce mot fe dit du concours de trois Allées ou Avenues pour arriver à un mê- me endroit, commelaPa^fci'ojyede Verfailles. p. 196.

Vatt^d'oy)! enCharpaiterie ■■, c'efl une Enrayeure formée de l'afTemtlage des demi-tirans, qui retiennent le Chevet d'une vieille Egliiè, comme celles des Eglifes des PP. Chartreux , Cordeliers , Sec. à Paris. Ce mot fe dit aufli d'une manière de marquer par trois hoches les pièces de bois avec le traceret.

Patted'oye de pave'; c'eft l'extrémité d'une Chauffée de Pavé, qui s'étend en glacis rond pour fe racorder aux ruiifeaux d'en- bas.

PAVE'. Ce mot fe dit autant de l'Aire pavce fur laquelle on marche , ou voiture des fardeaux, que de la matière qui l'atfcrmic, comme eft le caillou, ou legravoisavec mortier de chaux &fable, oulegrais, la pierre dure , &c. p. 108. 548. P/. 101. &c.

Pave' de grais , celui qui elt fait de quartiers c/eGr»j/5 de 8. à 9. pouces , prefque de figure cubique, dont on fcfert en France pour ^^ivcr les grands Chemins, Rues, Cours, &c. On appelle Pave fendu , celui qui eft de la dem.i-épaiifeur du précèdent , & dont on payeks petites Cours , les Cnifines , Ecuries , &c. Et Pave:: d' échantillon , ceux qui font des gran- deurs ordinaires félon la Coutume. Le Gr^z/y qui elHa meilleure pierre pour /Jd-vrr, & dont Pufage a efté introduit à Paris & aux environs par le Roi Philippes Augufte, ranii84. eft appelle des Latins 5//fx, d'où les Italiens font dériver le mot de Selciata, qui fignifie chez eux tout Chemin pavé. ibid.

Pave' de pierre, celui qui eft fait de dales de pierre dure à joints quarrez, pofées d'é- qucrre ; ou en lofangcs à carreaux égaux avec platebandes , commele Pavf dcl'Eglifedu dedans des Invahdes : ou de quartiers tracez à la lautcrelle , & pofez à joints incertains, comme les Pjvf^ antiques des VoyesFlamine , ^milienne, SccàRomcp. 55}. LesPa- Vf^ de pierre , font appeliez des Latins Pavimenta lithojlrata.

Pave' de marbre, celui-quiclt fait de grands carreaux de Marbre en compartimens , qui repondent ^ux corps d'Architedure , & aux Voûtes des Bâtimcns , comme le Pjvc des belles Eglifcs nouvelles. Il y a aufli de ce Pave, qui eft fait de petites pièces de raport de Marbre précieux, en manière de Mofaïquc , comme il s'en voit dans l'Eglife de Saine MarcdeVenife : & que les Latins nomment P(i\imcntumfegmentatHm. Planch. lo^.pa^- 3 5 i. Sec. Paye*

D'AllCHITECTURE, &c iS^

Pave' de brique, celui qui efl fait de fîr «^Kepofeedechamp&cn cpi {êmblableauPoint d'Hongrie , comme le Favé de la Ville de Venife : ou de carreau barlong à fix pans figure', comme les bornes de verre adofTées , ainfl qu'cftoic pjiT l'ancien Tibur. Cette forte de Pavé, eftappellce des Latins 5p/M/ii Teflacea : celui de grands carreaux quarrcz, Puvi- mcntatefJelUtd : &: généralement tous les PdVf;? de brique, Pavimenta lateritïa. PI. ici. p. 549.&C. Pave' de moilon' , celui qui eft fait de A/b/7ow de meulière po(ëz de champ , pour affermir le fonds de quelque grand Rond ou Pièce d'eau.

Pave' de terrasse , celui qui 1èr: de Couverture en plateforme , foit fur une Vente, ou fur un Flancher de bois. Ceux qui font fur les Voûtes, font ordinairement de dales de pierre à joints quartes qui doivent eltre coulez en plomb : & ceux fur le bois, que les Latins nom- ment Pavimenta comignata, font de grais avec couchis pour les Ponts, de carreaux pour les Planchers des Chambres, & enfin d'aires ou couches de mortier fait de ciment , & de chaux avec cailloux , ou de briques pofées de plat , comme les Orientaux & les Méridionaux le pratiquent (ur leurs Maifons. Tous ces P^ive;: à découvert , font appeliez des Latins P^- yimcntafi<bdialia. PL icz. p. 349. & 3 51.

Pave' poli. Tout P<zvf bien aflis & bien drefle de niveau, cimenté ou maltique', &: poli avec le grais. p. 355.

PAVEMENT. Ce mot fe ditaullî bien de l'adion de paver , que d'un efpace pavé en com- partiment de carreaux de terre cuite , de pierre , ou de marbre.P/. 6i.p. 149 . & j 5 4. Lar. Stratiira.

PAVER i c'eftalîeoir leP^ive, ledrefleravec !e marteau, & le battre avec la damoifelle. On dit Paver à fec , lorfqu'on alleoit le P.ivf fur une Forme de fable de Rivière, comme dans les Rues ou fur les grands Chemins. Paver a bain de mortier , lorlqu'ou fèfèrtde mortier de chaux & de fable, ou de chaux & de ciment pour aflTeoir &: ma- çonner le Pave , comme on fait dans les Cours , Cuilines , Ecuries , Tcrralîes , Aqueducs, Picrrécs , Cloaques, &c. Repaver-, c'ell fur une Forne neuve manier à bout le vieux Pavé', & en mettre de nouveau à la place de celui qui eft callé. Ce mot vient du Latin Pu- virc , battre la terre pour l'affermir, p. 108. & 550.

PAVEUR , celui qui taille & aflèoit le Pave. Ce nom eft commun pour le Maître & les Com- pagnons, p. 351. Lat. S, rat or.

PAVILLON , de l'Italien Padiglione, une Tente ; c'eft un Bâtiment le plus fouventifoîé, & de figure quarrce fous un feul Comble. C'eft aufll dans une Façade un Avant-corps qui en mar- que le milieu.& lorfqu'il en flanque uneencôgnure, on le nomme Pavillon angulaire. p. \ n.

Pavillon de jardin; c'eft dans un ^tzrci/w , un petit Bâtiment fepare' pour y joiiir du re- posée delabelle vcuë , comme le Pav/7/o)i de l'Aurore à Sceaux, p. 200.

PEINTURE ; c'eft un des Arts libéraux , qui par le moyen des couleurs reprcfcnte toutes for- tes d'objets, & qui a trois parties, l'Invention, le Deilcin , & le Colons. La Peinture contribue dans les Bâtimens , à la legerete' , les faifantparoître plus exhaulfcz & plus va- ftesparlaperfpedtive ; à la décoration, par la variété' des objets agréables répandus à pro- pos, & par le racordement du faux avec du vray : & àlarichelfe, par l'iinirationdes marbres, des métaux & autres matières pre'cieufes. Elle fediftribuë par grands fujets hi- ftoriques ou allégoriques, pour les Voûtes , Plafonds & Tableaux, & cette Peinture eft appelléc de Virruve Mc^alographia : ou par petits fujets, comme ornemens , giotefques, fleurs, fruits & autres nommez de Pline Toptaria opéra-, qui conviennent au Comparti- riiens& Panneaux des Lambris. La. Peinture À jrcfque, qui eft la plus ancienne & la moins finie, fèrt pour les dedans des lieux fpaticux, tels que font les Eglifes , Bafiliques, Gale- ries , &c. & même pour les dehors , fur des enduits préparez pour la retenir. La Mofaïque , quoique la moins en ufage , eft la plus durable : & la Peinture à l'huile inventée vers le commencement du fiécle palTé , le confervc avec beaucoup de force fur le bois & la soile pour toutes fortes de Tableaux. 7^. 160. & 345. Vo;je\ l'Ace de Peinture de M.

D'4

j54 explication des termes

DuFrcnoy, les Principes des Arts & les Entretiens de Pi-nitwrc de M. ïelibien , les DifTer- tations de M. de Piles , & pluficurs Auteurs qui ont écrit les Vies Se les Ouvrages des Pein- tres.

PELOUSE. Voyc:^ TAPIS DE GAZON.

PENDENTIF i c'elt une portion de Voûte entre les Arcs d'un Dôme , qu'on nom me auflî foarcke ou P^i'iache, &: qu'on caille de Sculpture, con me à Paris ceux du Val-de-graceSc de Saint Louis des Invalides , font les quatre Evangeliltcs ,■ mais que la Peinture rend plus k'i^ers , comme on le peut remarquer à la plus part de ceux des Dômes de Rome, & particulièrement à ceux de Saint Charles aUi Catinari , & de S. André de la Valle , qui font duDominiquin.P/. 66B, p. 241. &P/. 68.p.X49.

Pendentiv de valence. Efpece de Voutc en manière de Cû-de four rachetté par quatre Fourrhes.commeil s'en voit aux Chapelles de l'Eglifede S. Sulplce,& aux Charniers neufs des Saints Innocens à Pans. Cette Voûte tlt amfi appellée , parce que la première a efté faite à Fulencc en Dauphuié , elle le voit encore dans un Cimetière , & qui eit portée fur quatre Colonnes pour couvrir une Sépulture.

Pendentiï de MODERNE; c'eil la portion d'une Voûte Gothique entre les Formerets, Arcsdoubleaux , Ogives, Licrncs&Tiercerons. l'i. 66 A.p.ij7.& 545.

PENDULE, ou plutôt BOETE DE PENDULE; c'cIl une efpece de petit Portique ordi- ^ nairement de marqueterie, enrichi de petites Colonnes précieufesavecdcsornemens de bronze doré , & terminé par un petit Dôme eu un couronnement , qui fer: pour renfermei: les mouvcmens & le cadran d'une Horloge a Pendule, p. } 06.

PENTAGONE. Koycz POLYGONE.

PENTE. Inclinaifon peufenfîble, qu'on fait ordinairement pour faciliter l'écoulement des eaux elle efl: réglée à tant de lignes par toile pour le Pavé & les terres , pour les Canaux des Aqueducs & Conduites , & pour les Cheiheaux & Goutieres des Combles. On appelle Con- /rfpf^iîe dans le Canal d'un Aqueduc ou d'un Ruillcau de Rué , l'interruption du niveau de pente caufé par mal-façon ou par rafailfement du terrein , enforte que les eaux n'ayant pas leur cours libre, s'étendent ou reltent dormantes, p. 176. & P/. é} B.p. 185. Lat. Decli- yitiis.

Pente de comble; c'elt l'inclinaifon des cotez d'un Comble, qui le rend plus ou moins roide fur fa hauteur par raport à fa bafe. p. zij. C'eftcequc Vitruve appelle Siillici- diiim.

PENTURE. Morceau de fer plat replié en rond par un bout , pour recevoir le mammelon d'un Gond , & qui attaché fur le bord d'une Porte ou d'un Coiurevent , fert à le faire mou- voir pour l'ouvrir ou le fermer.

PEPERIN. Pierre grife&ruflique, dontonfefert à Rome pour bâtir, p. 2.54.

PEPINIERE. Plant d'arbres, d'arbrilléaux, & de fleurs fur plufieurs lignes, feparcz feloa leurs cfpeces par des fentiers, pour eftrecranl'plantez dans le belom , comm.e h Pépinière du Roy au Faubourg S . Honoré , & celle de Trianon dans laquelle font confervez environ trois cens mille pots de fleurs, p. 1 9 ? . Lat. Surcularium.

PERCE'. Ce mot s'entend de la diltnbution des Jours d'une Façade, c'efl pourquoi on dit qu'un Pan de bois ou qu'un Mur de face efl bien perce , lorfque les vuides font bien propor- tionnez aux folides. On dit auill qu'une Eglife, qu'un Veftibule , qu'un Salon, Ôcc. cft bien perce., lorfque la lumière y ell répandue également, p. 78. & i ji.

PERCEMENT , fe dit de toute ouverture faite après coup pour la Baye d'une Porte ou d'une Croifée, ou pour quelqueautrcfujet. p. 330.

PERCHE. VoycK ARPENT.

Perches. On nomme amli dans l'Architedure Gothique , certains Piliers ronds, menus & fort hauts, qui joints trois ou cinq enfemble , portent de fonds &:fc courbent par le haut pour former les Arcs & les Nerfs d'Ogives , qui retiennent les Pendentifs. Ces Perches font imitées deccliesquifcrvoientà laconltrudiondcs premières Tentes £c Cabanes, p. ^^

^ PERI-

D'ARCHITECTURE, &:c. 185

PERIPHERIE. VbyeK POURTOUR.

PERIPTERE; c'cfb dans l'Architcdure antique, un Bâtiment environne en fon pourtour extérieur, de Colonnes ifole'cs , comme eltoicnc le Portique de Pompée, la Bafiîiquc d'Antonvn, le Seprizonede Sevcre, &c. Ce moc vient du Grec pcr/, à l'cntour , & Wf /-ûKj aile. Foye^ TEMPLE.

PERISTYLE. Ce mot qui vient aulFi du Grec, fe dit d'un lieu environne de Colonne-; ifo- Ices en Ion pourtour inteneur , ce qui le fait différer du Periptere, comme efè le Temple Hyperrede Vuruve, & comme font aujourd'hui quelques Balîliques de Rome, plu/îeurs Palais d'Italie, & la plufpart des Cloîtres. Cependant Perz/fy/e, fc dit encore indifférem- ment d'un rang de Colonnes tant au dedans qu'au dehors d'un Edifice , comme le Perijiyle Corinthien du Portail du Louvre, l'Ionique du Château delrianon, &: le Dorique de l'Abbaye de Ste Geneviève du Mont à Pans. Ce dernier elt du delleia du P. De Crcil. p. 304. Lât. Perijlylium.

PERPENDICULAIRE. K Ligne perpendiculaire.

PERRIERE. F'oye:^ CARRIERE.

PERRON. Efcalier découvert en dehors d'une Maifon, & qui fe fait de différentes fermes & grandeurs par raporr à l'elpaceSc à la hauteur il doit arriver. P/. ^i.^». 177 &c. Lat. Podium Si Sugge^um .

Perron cjuarre', celui qui cftd'e'querre, comme font la plufpart des Perrons y & parti- culièrement celui de la Sorbonne Se du Val-de-grace ; mais le plus grand qui Te vcye de cet- te efpece, eflceluidu Jardin de Marly.f. iy6.

Perron cintre', celui dont les marches font rondes ou ovales. I! y a de ces Per- rons, dont une partie des marches eft en dehors & l'autre en dedans, ce qui forme un Palier rond dans le milieu, comme celui du bout du Jardin de Bclveder àRome : ou un Palier ovale, comme à Luxembourg à Paris & au Château de Caprarole. Pi. 71.^. 157. &P/.75.P.259.

Perron a pans, celui dont les encôgnures font coupe'es, comme au Portail de l'E^UIc du Collège Mazarin à Paris.

Perron double, celui qui a deux Rampes égales, qui rendent à un même Palier, com- me efl le Perron du fonds du Capitole: ou deux Rampes oppofées pour arriver à deux Paliers, comme celui de la Cour des Fontaines de Fontainebleau. Il y a de ces Per- rons , qui ont ces deux difpofitions de Rampes ; enforce que par un Perron quarre' on monte fur un Palier , d'où commencent deux Rampes oppofe'es pour arriver cha- cune à un Palier barlong , d'où enfuite ou monte par deux autres Rampes à un Palier commun , commecft le grand iVrro« du Château neuf de S. Germain en Laye , du deHein de Guillaume Marchand Architecte du Roi Henri IV. & ceux du Jardin des Thuilenes, ■qui font de M. Le Nautre. Ces fortes de Perrons, font fort anciens ; puifqu'ilfe voie encore des veftiges d'un de cette dernière efpece, parmi les Ruines de Tchelminar pre's Schiras en Perle, dont le Sieur Des Landes raporte la Figure dans fon Livre des Beautez de laPerfe. Pl.yz.p. 157.

PERSAN. Ce mot eft commun pour toutes les Statues d'hommes, qui portent des Entablc- mens , & que Vitruve nomme ^^tlantes ScTelamones.

■PERSPECTIVE; c'eft une Science qui enlêigne par règles , àreprefenter fur unefuperficie plane , les objets , tels qu'ils paroilfent à la veuë : & doiit Vignole , Dellrgues > Le P. Du Breiiil JeCuïte & plufieurs autres ont e'crit. Préfaces.

Perspective d'architecture ; c'eft la reprefentation du dehors , ou du dedans d'ua Bâtiment, d'un Jardin, &c. dont les cotez font racourcis , &: les parties fuïantes dimi- niie'es par proportion, depuis la ligne de terre jufqu'à l'horizontale. Yùruve la nomme Scénographie, ibid.

Perspective peinte, celle qui rcprefenre de l'Archircélure , ou quelque Païfagepf/»;/ con- tre un Mur de pignon oudcducurc, pour en cacher la diformué , lelndiedcl'e'loio^r.e- Tome. II. A a nic'utj

jZ6 explication des termes

menr , &racor Jer le fauxavecle vray , comme fout les Pfr/prcïnfy des Hôtels de Ficubet, de S. Poiianj:^ , D'Angeau , &c. à Paris, p. aco. PEin UIS i c'ed un palUge étroit pratique dans une Rivière , aux endroif: elle eft bafle , pour en hauHer l'eau de j.ou 4. pieds, & faciliter ainfi la navigation des Bateaux qui mon- tent ou qui dcfcendent ; ce qui le fait en biffant entre deux Baftardeaux , une ouverture , qu'on ferme arec des Aiguilles, comme fur la Rivière d'Yone: ou avec des planches en travers, comme fur la Rivicre de Loin: ou enfin avec des Portes à vannes, ainfi qu'au PfrtMfj de Nogent fur Seire. p. i45.Lat. Ccitarucla. Foyc^i ECLUSE. IeRtuis de BASSIN; c'cft uii trou par fe perd l'eau d'un fid|/i« de Fontaine, ou d'un Rcfervoir ,• lorîque le plomb , le ciment ou le corroy cil fendu en quelque endroit. Ce que les Fontaiiiiers nomment aulÏÏ K^nard. Lat. F^ima. PESEE. ybycK LEVIER.

PEUPLER ; c'cft en Charpenterie garnir un vuidc , de pièces de bois efpace'es à égale diftan- cc. Ainfi on dit PfHp/fr de poteaux une Cloifon, Pf.vp/fr de folives un Plancher , Peupler de chevrons un Comble , &C.P.358. PHARE. VoycK FANAL. PICNOSTYLE. royei PYCNOSTYLE. PIECE. Ce mot fe dit de chaque diifcrent lieu, cfont uneMaifon , ou un Apartemcnt cft

compofé , comme d'une Salle, d'une Chambre , d'ua Cabinet , 5ic, p. 174.&C. Pièce de charpente; c'eft tout morcCciU de bois taillé , qui entre dans un Aflemblage de Churpenterk , & fert à divers ufages dans les Bàtimens. On nomme Mditrefjes Fieca , les plus grofles, comme les Poutres, Tirans, Entraits , Jambes de force , &c.p. iio.Lat» Ti^na , qui eft un mot commun pour toutes les Pièces de bois équarnes. Pièce de bois ; c'eft félon l'Ufage , la mefnre de 6. pieds de long fur 71. pouces d'équar- nlfage ; ainfi une Puce de bois méplat de 11. pouces de largeur fur 6. pouces de groireur& 6. pieds de long: ou une Solive de 6. pouces de gros fur 1 1. pieds de long , fera ce qu'on appelle une Pièce; à quoi on réduit toutes les Pu'CfjJf/»o;y de différentes gro.Teurs & lon- gueurs , qui entrent dans la conftrudion des Bàtimens , pour les eflimer par cent. p. 2x3. Pièce d'atui 5 c'eft à un chaiTis de menuiferie , une grolTe moulure en faillie , qui pofe en recouvrement fur l'c^pw; ou tablette de pierre d'une Croifée , pour empêcher que l'eau en- tre dans la feiiillure. p. 141. Pièces de tuile, ce font tous les morceaux de Tw/r , qui fervent à divers endroits fur les Couvertures. On nomme Tiercmes -, \t:s morceaux d'une r«;if fendue en longueur , em^ ployez aux Battclemens : & Nigoidiux , ceux d'une Tmle fendue en quatre , pour fer vir aux Solins 8i Ruilées. Pièces de verre , ce font tous les petits carreaux ou morceaux de Verre de différentes figu- res &: grandeurs , qui entrent dans les Compartimcns des Formes Se Panneaux de Yi- tres. p. 217. Pièces coupe'es. On appelle ainfi un Compartiment de plufîeurs petites p/Vcf^figutées ou formées de liencs parallèles, &d'enroulcmens, & feparéespar desfentiers, pour faire un Parterre de fleurs ou de gazon. P/. 65 A. p. 191. &c. TiECE d'eau j c'cft dans un Jardin un grand Balhn de figure conforme à (a fituation , com- me la Pièce d'eau ^ appelléc des Suiffes devant l'Orangerie, celle de l'Ifle Roiale dans le Petit Parc , & celle de Neptune devant la Fontaine du Dragon à Verfailles. pa^. 198. ÎIED. Mcfufc imitée de la longueur du P/fd humain, &: différente félon les lieux ; de la- quelle on fc icrt pour mcfurer les fuperficies & les folides. On appelle auffi Pied , Pinitru- mentenformedepetiteicgle, quia Ja longueur de cette mefure , & fur lequel font gravées Tes pairies. Les P/Vi/.f doivent eftrcconfiderez ou comme antiques , ou comme modernes. Ceux qui font reportez ci après, ont efté tirez de plufieurs Mémoires & Mefures origi- nales; &deSnel]ius, Puccioli , Scamozzi , Mrs. Petit, Picart & autres Géomètres &: Ar-

dutet^cs ;

D'ARCHITECTURE, &c i8t

xliiceaes: & on a réduit les uns& lesaurresau PicddeI{oi, qui cft une MeTure établie à Paris & en quelques autres Villes de France , dont les fix font la Toife , & ejui eft divifé eu douze pouces, le Pouce en douze lignes, & la Ligne en dix parties j ai nfi ce P/c(/ entier , a 1440. parties. On fcfert de Palmes & de Brallès ,' aulieu de PkUs , en quelques Villes d'I- talie. Toutes ces mefures font utiles pour l'intelligence des Livres , des Deflèins & des Ou- vrages d'Architcdurc de divers lieux,?/. 4t. p. III. Sec. PIEDS ANTIQIJËS par raport au Pied de Roi. Pied d'alexandrie , avoir 1 5. pouces i. lignes 1. parties. Pied d'antioche, 14. pouces i i. lignes i. parties. Pied arabique, ii. pouces 4. lignes.

Pied babylonien, i 1. pouces i'. ligne & demi, félon Cî/?f///(x , 14. pouces 8. li-nes &: de- mi :& félon A/. Pfm , 1 1. pouces 10. lignes & demi. ° Pied grec, i i . pouces 5 . lignes & demi :'& félon Af. Prrraw/f , 11. pouces }. licrnes. Pied hébreu, i 5. pouces j. lignes. " piED ROMAIN, CclouR^ecioli&cr.lalpaiide, 1 1. pouces i. ligne 8. parties : félon Z«f</ P.«- tus, â\i Tâ^on de M. Perrault , 10. pouces 10. lignes 6. parties: Se CdonM. Picart , 10. pouces 10. lignes ^. part, qui eft la longueur de celui qui fe voit au Capitole, & apparem- ment la meiHeure melure ; cependant félon M. Petit , qui prend le milieu de toutes les dif- férentes mefures que nous avons , il eft de 1 1 . pouces. PIEDS MODERNES par raport au Pied ds Roi. Pied d'amsterdam, a 10. pouces 5. lignes 3. parties. Pied d'anvers , 10. pouces ^. lignes. Pied d'avignon , & d'aix 01 Provence. Voye:^ PALME. Pied d'ausbourg en^lemagne., 10. pouces 11. lianes 5. parties. Pied de baviere en ^^lemagne y i o. pouces 8. lio-nes. Pied de bezançon en Franche-Comté , 1 1. pouces 5. lio-nes 2. parties. Pied, ou Brasse de Boulogne oj Italie, 14. pouces fclon Scamo^KÏ , & 14. pouces i.

ligne félon ^-l/. P/carr. Pied de bresse. Foya BRASSE.

Pied ou Derab du caire enE^'pte , lo pouces ^. lignes. Pied de cologne, 10. pouces 2. lignes. Pied de comte', & de dole, 1 3. pouces 2. lignes 5. parties. Pied, ou Pic de constantinople , 24. pouces 5. lignes. Pied de Copenhague enDancmarcJ^, i o. pouces 9. lionnes & demi. Pied de cracovie enPologne, 15. pouces 2. lio-nes. Pied de dantzic enPologne, 10. pouces 4. lignes é. parties félon iW, pff;V: & 10. pouces

7. lignes félon Àl. Picart. Pied de dijon enBourgogne^ 1 1- poucesy. lignes 2. parties. Pied de Florence. Foye:^ BRASSE. Pied de gènes. Foyc^ PALME. Pied de geneve, 18. pouces 4. parties de lio-ne. Pied de Grenoble enDanpkiné, 12. pouces 7. lignes 2. parties. Pied DE heydelberg en ^Icmagne , 10. pouces 2. ligues félon M.Petit: & 10. pouces

}. lignes & demi félon unemefure originale. Pied de leitsik en -^lemagne-, 11. pouces 7. lignes 7. parties. Pied de leyde en Rolande -, 11. pouces 7. lio^nes. Pied de liège, 10 pouces 7. lignes 6. parties. Pied de lion ,12 pouces 7. lignes 2 . parties félon M. Petit , & 1 2 . pouces 7. lignes & ('c-

lïii félon unemefure originale. Sept pjfc/j & demi , font la Toife de I/o;). °

Pied de Lisbonne en Portugal, 11. pouces 6. lignes 7. parties félon Jw//m.

Pl£D DE LONDRES, & DE TOUTE I'ANGLETERk E , II. pouCCS 3, lignes, OU I I . poucCS

■^^ * i. lignes

i88 EXPLICATION DES TERMES

1. lignes 6. parties fclon M. Picart ; mais félon une mcfure originale , ii. poaccs 4. ligues &dcrni. Le Pouce d'Angleterre fedivife en 10. parties ou lignes. Pied i>e lorraine, 10'. pouces 9. lignes i. parties. Pied pe manheim dans le Palaunat du R^in , 1 o. pouces 8. lignes 7. parties félon une me-

furc originale. Pied de mantoUe en Italie. VoycK BRASSE. Pied de mascon en Bourgogne ^ li. pouces 4. lignes 5. parties. Il en faut 7. & demi pour

la Toife. Pied de mayence en^lemagne, 11 . pouces i . ligne & demi. Pied de middelbourg cnZelandc, 11. pouces i. ligne. Pied de milan. ^j)'f^ BRASSE. Pied de naples. Féjyr^ PALME.

Pied de padoue enltaliey 1 5. pouces i. ligne félon i'ciiwo:^^;. Pied de palerme en Sicile. Voyex PALME. Pied de parme en Italie, l'^oye^ BRASSE. Pied de prague en Bohême-, 1 1, pouces i. ligne 8. parties.

Pied du rhin, i i. pouces 5. lignes 5. parties fclon >S';)c///«j-& i^/cno//': 11. pouces i. lignes 7. parties félon M. Petit : 1 1 . pouces 7 . lignes félon 7./. Picart : 6c n. pouces 7 . lignes 5>: demi félon une mefnrc originale. Pied de roïIen , femblable au P/fti cfe 2^/. Pied de savoye, 10. pouces. Pied de sedan , 10. pouces un quart. Pied de sienne en Italie. Voyez BRASSE. Pied de stokolme enSuede, 11. pouces i. ligne. Pied de Strasbourg, 10. pouces j. lignes & demi. Pied de tolede, ou Pied castillan, ii. pouces 1. lignes 1. parties félon J^Vc/ciV, &

10. pouces 3 .lignes 7. parties félon AI. Petit. Pied trevisan dans l'Etat de Vent fe y 14. pouces & demi félon 5c(:oto;ïx/. Pied de turin , ou de pie'mont, 1 ^.pouces félon ^'rdwo;?:?/.

Pied de venise, iz. pouces 10. lignes félon 5fjwo;ï:î;, ôcLorini: iz. pouces 8. lignes fé- lon /t/. Petit : & II . pouces 1 1 . lignes félon M. Picart. Pied de verone enitalicy cgalàceluide Venile. Pied de vicence en halte, 13. pouces z. lignes fclon 5fflwo:ïî/. Pied de vienne en^utricbe, 1 1. pouces 8. lignes. Pied de vienne enDauphinéy 11. pouces 11. lignes.

Pied d'urbin , & de pezaro en Italie, 1 5. pouces i. ligne félon ^r^wo^ïîl. PIEDS félon les ditnenfions.

Pied courant, celui tjuicflmefure'fuivantfà longueur. Pied superuciel ou quarre', celui qui aiant iz. pouces par chacun de fes coflez , en

contient 144. fuperficiels.p. Z05. Pied cuee , celui qui contient 17Z8. pouces n<tfj, oufolides.p. zi 5. PIED DE MUR ; c'efl la partie inférieure d'un Mur, compnlè depuis l'empâtement du

fondement , jufqu'au defliis ou à hauteur de retraite, p. 3 1 5 . Pied de fontaine. Efpecc de gros Baluftre , ou Picdefla! rond ou àpans, quelquefois avec des Confoles ou des Figures , pour porter une Coupe ou un Badin de fo«/a/«f, ou un Chandelier d'eau , comme les 3i.P/fdî, qui foutiemieut autant de Balfins de marbre blanc dans la Colonnade de Verfailles. p. 317. PIED-DE BICHE. Barre de fer, dont un bout eft attaché par un crampon dans le mur, & l'autre en forme de crochet , s'avance ou recule dans les dents d'une cremiliere fur un Gui- chet de Porte cocherc, pour empêcher qu'il foit force'. Lat. VcBis. riE-DE- CHEVRE i c'cfl une croifiéme pièce de bois, qu'onajoiiteàuneC/jfvrf, pour lui

fcrvii

D'A R C H I T E C T U R E, &c. ,89

fervir de jambe, lorfqu'on ne peur l'appuyer contre un mur pour enlever quelque fardeau à plomb de peu de hauteur , comme une poutre fur des tréteaux pour la débiter , &c.

PIEDESTAL ; c'eft un corps quarre avecBafe & Corniche ; qui porte la Colonne, &Iui fertde fouballcmenr. Il eft différent félon les cinq Ordres, & il le nommeaufll Stereoba^ te y oa Stylobiitc , du Grec Stylobates , Bafe de Colonne, p. i. PI. i.

Pie'destal toscan, eft de la plus balTe proportion, Se le plus fimple , n'aianc qu'un Plinthe pour Bafe , & un Talon couronne' pour Corniche, p. 14. P/. 5.

Pie'destal dorique, eft un peu plus haut que le To/can, & a un Larmier ou Mouchettc dans fa Corniche, p. i8. P:. 10.

Piédestal ionique, eft déplus haute proportion que le Dor/j.vf , & a fes moulures pref- que fcmblables. p. 44. P/. 18.

Piédestal cor.iNTHiEM , eft le plusfvelte, & riche de moulures dans fa Bafe & dans fa Corniche, au deilous de laquelle eit une Frife. p. 64. Pl.zy.

Piédestal composite, cftfemblablcen proportion au Corinthien ; mais les profils de fa B.i(c&: de fa Corniche, enloat différents, p. 80. P/. 55.

Piédestal double, celui qui porte deux Colonnes , & a plus de largeur que de hauteur, comme ceux du Portail des PP. feiiillans rue Saint Honore à Paris , & comme il s'en voie à la pluspart des Recables d'Autel.

Pie'destal continu, celui qui fans refTauts porte un rang de Colonnes, comme le Piéde- jlal, qui porte les Colonnes Ioniques cannele'es du Palais des Thuileriesdu côté du Jar- din, p. 44.

Piédestal en adoucissement, celui dontle De' ou Tronc eft en Gorge , comme il s'en voir qui portent des Statues de bronze à l'entour du Parterre à la Daûphine à Verfailles. P/. 94. p. 313.

Pie'destal en balustre , celui dont le Profil eft contourne' en manière de Bahijlre, ibidem.

Piédestal en talut, celui dont les faces font incline'es , comme ceux qui portent les Fi- gures de rOcean , & du Nil dans l'Efcalier du Capitole à Rome. ibtd.

Piédestal ïlanque', celui dont les encôgnures (ont flanquées ou cantonnées de quelques corps, comme de PilaftresAttiques , oucnConfoIe, &c. ibid.

Pie'destal triangulaire, celui qui efèant en Tna'/^/e, a trois faces quelquefois cintrées par leur plan, & fes encôgnures en pan coupé, échancrées, ou cantonnées. Il fert ordi- nairement pour porter une Colonne avec des Figures fur fes encôgnures, comme le Pié- dejhil de la Colonne funéraire de François II. dans la Chapelle d'Orléans aux Celeftins de Pans. ibid.

Piédestal compose', celui qui eft d'une forme extraordinaire , comme ronde, quarré- longue, arondieou avec plufieurs retours , ainfi qu'il s'en fait pour les Groupes de Figu- res , Statues , Vafcs , &c. ibid.

Pie'destal irreguliei?., celui dont les angles ne font pas droits , ni les faces égales ou pa- rallèles , mais quelquefois cintrées par la lujetion de quelque plan , comme d'une tour ron- de ou creufè.

Piédestal orne', celai qui non feulement a fes moulures taillées d'ornemens , mais dont les tables foiiillées ou en faillie , font enrichies de Bas-reliefs , Chifres , Armes, &c. de la même matière ou poftiches, comme font la pluspart de ceux des Statues Equeftres , & des autres fuperbes Monumens. P/. 94. p. 313.

Pie'destaux par saillies et retraites, ceux qui fous un rang de Colonnes, for- ment un avant-corps au droit de chacune , & un arricre-corps dans chaque intervalle , com- me les Piedejlaux des Amphithéâtres antiques , ceux de l'Arc de Titus à Rome , & comme les Corinthiens & Compofites de la Cour du Louvre, p. 44. & i68. PL 74 La plusparc des Commentateurs de Vitruve , après diverfes opinions fur l'interprétation de ces morj Scamiili impares , Efcabeaux impairs, font enfin d'avis, qu'ils (îgmficnt cette difpofitio„ iePicdeJhux. Aa } PIE'

,90 EXPLICATION DHS TERMES

PIEDOUCHE -, c'efl une petite Bafe longue ou quarrée en adouciircmein avec moulures, qui

fcrt à porter un Buile , ou une petite Figure. Ce mot vient de l'iralicn Pcduccio-, le pied

d'un animal. Pi. 56. p. lé^.&P/.?^ ?• ^7i- PIE'DROIT ; c'clUa partie du Trumeau ou Jambage d'une Porte ou d'une Croilce , qui

comprend le bandeau ou chambianie , le tableau , la feuillure , l'embrarure & l'ecoinçon.

On donne aulli ce nom à chaque pierre, dont le Picdroit elt compofé. p. 144. Pi. 51. &

ù. zjy. PI. 66 A. Tousks Picdrotts, Jambages & Doflerets , fbuc appeliez Par,ijUt^ ou

Ortholliit,e par Vitruve. PIERRE. Matière la plus utile pour bâtir, qui fe tire dure ou tendre des Carrières , &qui

doit élire confideree Lclon les elpeces , iesqualitez, les façons, Tes ufages & fes défauts.

pai^. xoi. &c. PIERRE DVR.E fuivmtfescfpcces y donton je fertk Paris O' aux environs. PitRRE d'arcueil prés de Paris-, porte de hauteur de banc nette & taillée , depuis 14. juf-

qu'à zi. pouces écie Bas-apareù d'^^^rcueil , 9. à 10. pouces, p. loi. Pierre de belle-hache ; c'efl: la plus dure de toutes les Pierres y quoique moinsparfaitc

que le Liais feraut-, à caufe des cailloux qui s'y rencontrent , aufn s'en (èrt-on rarement. Elle

tire vers Arcueil , d'un endroit appelle la Carrière Pétale, & porte de hauteur. 18. à

19, pouces. Pierre de bonbanc, qui fe tire vers Vaugirard-, porte depuis 15. jufqu'à 24. pouces de

hauteur, f. 104. Pierre de caen en Normandie y eft une efpece de P/Vrrf noire, qui tient de la Pierre d'ar-

doife , mais qui eft beaucoup plus dure , reçoit le poli & fert dans les compartimens de

Pave'. PL ICI. p- 5 5î. Pierre de la chausse'e prés Bougival, à collé de S.Germain enLaye, porte ij.ài^.

pouces, f. 105. Pierre de cliquart prés d'arcueil y qu'on appelle auffi 5<iJ-(ap<im/ , porte 6. à 7. pouces

p. ICI.

Pierre de S.Cloud, qui fe tire au lieu de même nom pre's Paris, fe trouve depuis 18.

jufqu'à 14. pouces de hauteur nette & taillée, p. 103. Pierre de pecamp, qui fe tire dans la Vallée de ce nom prés Paris , a de hauteur 1 5, à 18.

pouces, p. 205. Pierre de lambourde, qui trouve prés d'c^rcwe// , porte depuis io. pouces jufqu'à 5. pieds ; mais on la délite. Il y a aufli de la Lambourde qui fe tire hors du Faubourg S. Jac- ques, & qui a depuis 18. jufqu'à 24. pouces. /». 20}.&204. Pierre dure de S. Leu, fe tire aux Côtes de la montagne du même lieu, p.ioj. Pierre de liais, fe trouve de plufieursefpeccs. Le Franc-Liuis , 8clc Li,its Feraiii y qui cft plus dur que le Franc, fe tirent tous deux de la même Carrière hors la Porte S. Jacques. Le I/ij/i r-o/è qui efl le plus doux & reçoit un beau poli augrais , le tire vcrsS. Cloud. Et le Franc Liais de S. Leu y Ce prend le long des côtes de la montagne. Toutes ces efpeces de Liais y portent depuis 6. jufqu'à 8. pouces de hauteur, p. 10^. Pierre de meudon près Paiisy fe trouve depuis 14. jufqu'à 18. pouces: & celle qu'on nomme R^fiic de Meudon, plus dure& plus troiice , elt de pareille hauteur, pag. 204. & 205. Pierre de montesson prés Nantere à deux lieues de Paris, porte 9. à 10. pouces, pag,

205. Pierre de saint nom, au bout du Parc de Verfailles, fe trouve depuis 18. jufqu'à 22.

pouces, p. 205. Pierre de sen lis , qui fe prend à i'ij;»/ AVco/d^ lez ^ew/ij à dix lieues de Paris, porte 14.4

1 5. pouces, p. 20(5. Pierre de souchet, qui fe tire iaors du Faubourg Saint Jacques , porte depuis i2.jui- ^ii'à 16. pouces, p. 204.

Pur-

D'ARCHITECTURE, &c. ipi

TiERRE DE TONNERRE en Botfr^o^ne , adcpuis i6.jufc]u'à 1 8. pouces.

Pierre de vaugirard, oui elt dure & gnfe , porte 1 8. à 19. pouces. 0.104.

Pierre de vergele', qui fc tire à 5<iàir If« à dix lieuës de Paris , porte 18. azo pouces

pa^, 107 « , ,

Pierre pe vernon adouzelieuës de Paris , porte depuis z.iufqu'à î pieds p io6 PIERRE TENDRE /«/v<i^f/e/e/pfcf/, ^ ' ^*

Pierre de Saint Leu à dix lieuës de Paris , porte de hauteur depuis i. pieds jufqu'à 4.

pa^. 106. & 107. Pierre de maillet et de trocy , fe prennent auflï à Saint Leu. Le Trucy eR: de toutes

Pierres, celle dont le lit eft le plus difficile à connoître , & qu'on ne dccouvie que par de

petits trous, pu:^. 107. Pierre de craye. ybye:^ CRAYE. Pierre de tuf. l/lye:i TUF. Pierre d'ardoise. FôyfK ARDOISE. PIERRE juivantfe^ qualité:::. Pierre de taille; c'eft toute P/frre dure ou tendre , quipeuteftre e'quarrie & to7/f e avec

parcmens ou Architecture, pour la (blidité & la décoration desBâtimens. Lat. l.ibisaua-

Jr.if/olelon Vitruve. '

TiERRE vive; c'elt félon Palladio Liv. i. Ch. 3. celle qui fait mafledans une Carrière, 8c

qui fe durcit auflî bien dedans que hors de la Carrière , comme font les Marbres , le Tever^

Un, k Pcpcrin,&.c. On nomme aulTiP/frrfi'iVt-, celle qmcouferve Tes areftes vives & fon

Architedure lifFe & unie. Pierre franche. On appelle ainfi toute P;errf parfaite dans fon efpece , qui ne tient point

de la dureté du Ciel , ni du tendre du Moi Ion delà Carrieie. p. 205. Pierre pleine. Toute P/errfJ;.re qui n'a point de cai lieux , de coquillages , detrous, ni

demoyes, comme le plus beau Liais & la P/frre de Tonneie. p. 105. Pierre verte, celle qui eit nouvellement tuée, & qui n'a pas encore jette fon eau de Car- rière, p. 104. Pierre troïIee ou poreuse, celle quia des /roi/5, commele Rufticde Meudon , le Tuf

& toutes les Pierres de Meulière. On l'appelle auffi Choqueuje. ibid. Pierre fiere, celle qui eft difficile à travailler , à caufe qu'elle ellfeche, comme laplus-

partdcs P/frrfj dures ; maisparticulierement la Belle- hache & le Liais. Pierre fusiliere. Efpece de P/errc dure &feche, qui tient de la nature du caillou. II y en

adegnfe, comme celle dont une partie du P^nt Nôtre- Dame eft bâci : & de la petite

noire, (qui eft la Fieire à fufu) dont on pave les Terraflès, & les BafTins de Fontame.

Pierre de couleur, celle qui eftant rougeâtre, grisâtre , ou noirâtre , caufe une variété

agréable dans les Bâtimens. pa^. 338. Pierre a chaux. Sorte de P/frre gralTe qui fe trouve ordinairement aux Coftes des Mon- tagnes, & qu'on calcine pour faire delà Cô<ï/<x. p. 214. Lat. Lapis cdcarius. Pierre a plâtre. Sorte de Pierre qui fe tire aux environs de Pans, qu'on cuit dans des

Fours, & qu'on pulverife enfuite pour faire le P/'.;rr<f. p. 215. Lat. Lapis gyp (anus. PIERRE fuixant jcs façons. Pierre au binard; c'eft tout gros Bloc àtPierre, qui eft apporté de la Carrière fur un

Bmard zndé àt plufieurs couples de chevaux; parce qu'il ne le peut eftre parles charois

ordinaires, ibid. Pierre d'échantillon; c'eft un Bloc de P/rrre de certaine mefure necelTaire , comman

dée exprés aux Carriers, p. 107. Pierre bienfaite, fe dit d'un quartier de voye , ou d'un carreau dePierre, qui approche

le plus de la figure quarréc , & il y a peu de déchet pour l'équarrir. Pierre de bas-apareil, celle qui porte peu de hauteur de banc , conimele£<i;-flp^rp/7'

d'AxcuciJ,! c Liais , dcç, p. 104. Pur-

,92 EXPLICATION DESTERIVIES

riERRE EN DEBORD, cclIc quc Ics Carricfs fouc voitiircr prés dcs Attelicis , quoiqu'elle ne

Ibit nascommJiidce&qucrAttclici-foit même celle. Pierre velue. Toucc P/rrrc brute , telle qu'on l'amène de la Carrière, f. xjy. Pierre en chantier, celle quult calc'c par le Tailleur de l'icrrc , & difpoféepour cftre

taillée. ;>. xj?. Pierre trancue'e, celle l'on fait une rrancwc dans la hauteur avec le marteau pour en

couper, parce qu'elle eft trop grande.

Pierre debite'e, celle qui eltlciée. La Pierre dure , fe débite à la fcie fans dents avec

l'eau & le «rrais: &ch tendre t comme le Saint Lcu , le Tuf, laCrayc, &c. avec la lac à

dents. Pierre e'bouzine'e, celledont on aabbatu Ie£o«:;;')i ou tendre, f.155. Pierre nette, celle qui ert équarrie& atteinte jufqu'au vif & dur. /). 103. Pierre retourne'e, celle dont les paremensoppolez les uns aux autres, font d'c'querrc &

parallèles, p. 137- ^ 1 1

Pierre esmille'e, celle qui cfl: e'quarrie, & taillce grolherement avec la peinte du mar- teau, pour eltre feulement employée dans le garni des gros Murs, & le rempluTage des Piles , Culées de Pont , &c. Pierre picsue'e, celle dont les paremens font p/'jwf:? proprement à la pointe , &dontlesci-

{clures font relevées, p. 108. Pierre hachée, celle dont les paremens font drelTez avec la hadye du marteau bretele,

pour eltre enfuite layée ou rufliquée. Pierre rustique e, celle qui après avoir eftc drclîée & hachée , eft piquée groflleremcnc

avec la pointe. Pierre lave'e, celle qui eft travaillée à la /<j;yf , ou marteau avec bretures. p-^is- Pierre traverse'e, celle les traits des bretures font croilcz. ibid. Pierre ragre'e'e au ier, celle qui eft repallée au riflard , efpece de cifeau large avec des

dents, ibid. Pierre polie. Toute Pierre dure, qui prend le po//' avec le grais , enforte qu'il n'y paroît

aucun coup d'outil, ibid. Pierre ïaite , celle qui eft entièrement taillée , & prefte à cftre enlevée pour eftre mile

en place.

Pierres ïiche'es, celles dont le dedans des Joints, eft rempli de mortier clair & de cou- lis, p. 151. n. ' "

Pierres jointoye'es, celles dont le dehors des joints , eft bouché & ragréé de mortier ferré, déplâtre, onde ciment, ibidem.

Pierre parpalgne, celle qui travcrfe l'épaiflcur d'un mur , Se en fait les deux paremens. paç. 137. Lat. Lapis frontatus CdonYitiu\e.

Pierre d'encÔgnure , celle qui aiant deux paremens, cantonne l'angle d'un Bâtiment de quelque Avant-corps.

Pierres a bossage ou de repend, celles qui cftant en œuvre , font feparées par des ca- naux, & font d'une même hauteur, parce qu'elles reprefentent les aflifes de Pierre: & dont les joints de lit doivent eftre cachez dans le haut des K^feiids ; & lorfqu"elles font en liaifon , les joints montansfont dans l'un des angles du l^cjoid. PL 45. p. 1x5.

Pierres artiîicielles ; ce font félon Palladio Liv. i. Cli. 5. les différentes cfpeces de Briques, Carreaux, & Tuiles pauries& moulées , cuites oucrués. p--^]!-

Pierre statuaire, celle qui citant d'échantillon , cil propre & deiiinée pour faire une Stutnë. OndizâulViAIarbrejJutuaire. p. iû6.

Pierre retaille'e, non feulement celle qui aiant efté coupée, eft retaillée avec déchet;

mais encore toute P/frrf tirée d'une démolition, & refaite pour eftre derechef mifc en

oeuvre. Les Latins nommoient cecce derniCK efpece de Pierre , lapis redivivus.

riERKE par raport à /es u/ages.

Pre-

D'ARCHITECTU RU, drc. 195

Première Pierre. Ou nomme aiiifi un gros quartier de Pierre dure ou de Marbre , qu'on met dans les fonderrcr.s d'un Edifice , & l'on enferme dans une entaille de certaine pro- fondeur , quelques Médailles &: une Table de bronze , fut laquelle ell gra\ e'e une Epis; ra- phe ou Infcription ; ce qui s'obfcrve plus fpecialemcnt pour les Bâtnncns Roiaux &c publics, que pour les particuliers. Cetre coutume s'ell pratiquée de tout tems, comme en le pcuc remarquer par les iVlédailIes qu'on a trouvées } & qu'on trouve encore dans les recherches &: de'ii.oluioiis des Bâtmiens antiques. On appelle Dernière Pierre , une Table elt une In fcript:on qui marque le tems qu'un Bâtiment a efle' achevé', p. 16}.

Pierres perdues, celles qui font jctte'es à plomb dans la Mer , ou dans un Lac , pour fon- der ; lorfqu'on n'y peut pas faire des Baftardeaux: & que l'on met le plus fouvcntdans des caifibns. On nomme aufli Pierres perdue: , celles qui font jetcccs a bain de mortier pour bloquer.

Pierres iectisses. Toutes celles qui peuvent eltre/Vf/rV/ avec la main , comme les j^ros Si menus caillous qui 1er vent à aller nùr les aires des grands Chemins , & à paver les Grotcs, Fontaines , & Baiïins : 3c qui çftant fcie'es , entrent dans les ouvrages de raport 3c de Mo- faïque.

Pierre incertaine, celle dont les pans & les angles font inégaux, éc que les Anciens employoïcnt ainlî pour paver. Les Ouvriers la nomment !LU)OUïd'hui Pierre de praticjue y parce qu'ils lafontfervir de toutes grandeurs. PL 101. p. 549.

Pierre d'attente. Toute P/frrr en boflage , pourrecevoir quelque ornement ou infcrip- tion. On appelle au ffi Pierres d'attente ^ les Harpes & Arrachemens. P/. 66 B. p. 141.

Pierre percée. Dalede pierre avec trous , qui s'encaftre en feuillure dans un chaflîs aurti de pierre fur une Voûte , pour donner de l'air & un peu de jour à une Cave , ou pour don- ner partage dans un Puifard aux eaux pluviales d'une Cour. On nomme Pierre a chajfis-, une Dalede pierre ronde ou quarre'e fans trous , qui s'encaftre de même , & ferc de fermeture à un Regard , ou à une Fo/Ted'Aifancc.

Pierre a laver. Efpece d'Auge plate, pour /.zvfr la vaiflelle dans une Cuifine. PI. 6e.

Pierres milliaires. On appelloitainfi chez les Romains certains Dez ou Bornes de f;>rre elpacc'es à un »;/7/e l'une de l'autre lur les grands Chemins , pour marquer la diftance des Villes de l'Empire. Ces Pierres fe comptoicnt depuis le Milliaire duré du milieu de Rome > comme il fe voit dans les Auteurs par ces mots: primus -, feciindus -, tertiiis , O'e. ab Urbe Lapis. L'uCigc dts Pierres militaires , eft aujourd'hui pratique' dans route la Chine, p. 505^. &350.

Pierre précieuse. Toute Pierre rare , dont on enrichit les ouvrages de Marbre & de Mar- queterie , comme l'Agate , le Lapis, l'Avanturine , le Cnftal , &c. p. jio.

Pierres de raport. Petites P/rrre^ de diverfes couleurs, qui fervent aux compartimens de Pave', aux ouvrages de Molaïque , Seaux Meubles précieux, p. 538.

Pierre de touche. Efpece de Marbre noir, que les Italiens nomment P/f/r^Jz^^r^^owf , P/frrr de comparailon , parce qu'elle fert à e'prouver les mc'uux j c'eft pourquoi Vitruve l'appelle Index. C'eft de cette Pierre , qu'ont efte' faites la pluspart des Divinitcz, des Sphinx, des Fleuves & autres Figures des Egyptiens, p. zii.

Pierre speculairej c'cftoit chez les Anciens, une Pierre tranfparente , qui fe de'bitcic par feuilles, comme le Talc, & qui leur fèrvoit de Vitres. La meilleure venoit d'Efpagne félon Pline. Martial fait mention de cette forte de Pierre Liv. 8. Epigram. 14.

Pierre noire. Voye^ CRAYON.

PIERRE félon fes défauts.

Pierre de soupie'^ c'eft dans les Carrières de S. Leu , hPierre du Bancle plus bas, dont on ne fe fert point , parce qu'elle eft trouée 8c defcdueulè.

Pierre de souchet. On nom me ainfi en quelques endroits la Pierre du Bancle plus bas, qui neftant pas formée non plus que le bouzin , eft de nulle valeur.

Tome IL B b Pier-

ÏÇ4 EXPLICATION DES TERMES

Pierre coq.uilihRe» ou coqoh-leuse , celle fe rencontrent de petites ccquiUes ou ro- chers, qvu rendent Ton paiement troiié , comme la P/frrf de S. Nom. p.zoï.&c. Pif R RE GRASSE , celle qui eftant hymidc , ell fujctte à le geler , comme le Cliquart.

toia

Pi-^RRE delite'e , celle qui elt fendue à l'endroit d'un fil de //>, & qui taillée avec déchet,

ne fert qu'à faire des Arafes. pig. 104. Pierre moye'e, celledont la //ojyf ou tendre , eftabbatu avec perte ; parce que fon litn'cft

pas également dur , comme il arrive à la Pirrrr delà Chaiillee. p. 205. PiERRE^FEiiiLLETE'E , Celle qui fe délite ^xx jeutUcts ou écailles , à caule de la î;elée , comme

laLairibourde. p. 104. ^ ^

Pierre mouline'e, celle quieftgraveîeufe &s'éoraine à laLune , ou à l'humiditc , com- me la même Lambourde, ibidem. Pierre gauche, celle dont les paremens & les cotez oppofez, nefe bonioyent pas , parce

qu'ils ne font pas parallc'es. p. z 3 7. Pierre coupe'e, celle qui ell gâtée, parce qu eftant mal taillée , elle ne peut ferviroùellc

eftoitdcftinée. ^

Pierre en délit, celle qui n'eft paspofée fur fon /// de Carrière dans un cours d'alTife ,

mais fjt fon parement ou £if//ff«/y'>jf. p. 258. PiERRE'E. Canal foutcrrain fouvent conftruit à pierres feches & glaifé dans le fond , qui

fert à conduire les eaux des Fontaines , des Cours & des Combles, p. 175. PIEUX. Pièces de bois de chêne, qu'on employé de leur grolîèur pour taire lesPaléesdes Ponts de bois, ou qu'on équarrit pour les Fils de pieux qui retiennent les Berges de terre , les Di"-ues, &c. ou qui fervent à conftruire les Baftardeaux. Les P/Vkx font difFerensdes Piloris^, en ce qu'ils ne font jamais tout à- fait enfoncez dans la terre , & que ce qui en pa- roîtau dehors, eftfouvent équarri. p. 145. Lat. Pdli,ScSublicx. PIGEON. Foye::: EPIGEONNER.

PIGNON; c'eftlchaut d'un Mur mitoïen ou d'un Mur de face, qui termine en pointe, &: vient finir le Comble. Le Pignon deh Salle du Légat de l'Hôtel-Dieu de Paris, qui eft riche de Sculpture , eft un des plus grands , & a efté bai'ti fous le Roi François I. par le Car- dinal Antoine Duprat. Ce mot vient du Latin P/««a ou Pinnacnlum, Pinacle ou Sommet. pag. 199. Tcitianum dans Vitruve , figniiîe aufïï-bien le Pignon que la Ferme d'un Comble. Pignon a r-edents; c'eft àlatefted'un Comble à deux égouts , un P/^w« dont les cotez font par retraites en manière de dcgrez, & qu'on faifoit anciennement pour monter lur le Faiitedu Comble , lorfqu'il en falloir réparer la couverture ; ce qui pratique encore au- jourd'hui dans les Pays froids , ou les Combles font fort pointus , èc pltiitôc par ornement, que pour cet uCige. ^

Pignon entra vête', fedit d'un bout de mur àlatefted'un Comble, dont le profil n'eft pas triangulaire; mais à cinq pans , comme celui d'une Manlàrde, ou même à quatre, comme un TV(ipf;îf. p. 3 34. PILASTRE,- c'eft une manière de Colonne quarrée par fon plan, quelquefois ifolée, rnais plus fouvent engagée dans le mur ; enforte qu'elle neparoît que le quart ou le cinquième de fou épaifléiir. Le PiUfîre eft différent félon les Ordres , dont il emprunte le nom de cha- cun , aiant les mêmes proportions, & les mêmes ornemens que les Colonnes, p. 15^- Pl 54. &c. Le mot o^'//x,fe doit entendre dans Vittuve des P/Vjjiw engagez: & celui de Pdraftatx-, àcsPilal}rcs\io\tz. PiL AST RE diminue' , cclui qui cftaut derrière ou à cofté d'une Colonne , en retient le même contour, & a de la c//w/>«///o« parle haut, pour empêcher qu'il excède l'aplomb de l'En- tablement, comme au Portail de l'Eglilé deS.Gervais , & à celui du Collège Mazarin à Paris. Pilastre gresle, celui qui derrière une Colonne, eft plus étroit que fa propornon ; parce

qu'il

D'A R C H T T E C T U R E , 8cc. 195

qu'il n'a de iaro-eur parallèle , que le Hiamerre de la diminution de la Colonne , poure'viter un reflautdans l'Eiicableaicnc , comme à l'Ordre Dorique du Gros Pavillon du Chareau de Clao^n'y, S: au Grand Portail de rE;:^li[e de Saine Loiiis des Invalides. On nomme auHi Pi- lafire ^rciJe , celui qui a de haurcur plus de diamerrcs que le caractère de Ton Ordre , com- me les Piii'hei Coruichicns de l'Eghle des Rcligicufes FeiiiUanrincs du Faubourg Saint Tacques à Paris, qui ont plus de douze diamètres , au lieu qu'ils n'en dcvio.enc avoir que dix.

Pilastre cannelé', celui qui fuivant les règles ordinaires, a fept(r<:?;';f/;<rfj dans chaque face de ion Fuft. P/. 75. p. 171.

Pilastre rudente', celui dont les cannelures font remplies jufqu'au tiers, d'une rudcn- ture ronde , comme ceux de la Grande Galerie du Louvie : ou d'une rudcnturc plate , com- me ceux de l'Ef^life du Val-de-grace : ou enfin de pareils ornemens que les Colonnes ru- dcntces. p. 300. P/. 90.

Pilastre bande', celui qui à l'imitation des Colonnes è.zwdtry , a àtsBandes rurfonFufl uni ou cannelé, comme les petits Pilastres Tofcans de la Galerie du Louvre du codé de la Rivière, p. 301. Pl.<)i.

Pilastre ravale', celui dont le parement eltrefoiiillé , &incruftéd'une tranche de mar- bre bordée d'une moulure , ou avec des ornemens , comme il s'en voit aux Pilajlrcs de l'Are des Orphévres : ou bien avec des compartimens en relief , ou de marbres de diveries couleurs, comme à ceux des Chapelles Sixte & Pauline à Sainte Marie Majeure à Rome. bag. 341.

Pilastre cintre', celui dont le plan e(l curviligne, parce qu'il fuit le contour du mur circulaire d'une tour ronde ou creufe , comme ceux d'un Chevet d'Eghfe , d'un Dôme, &c. P/. 64B. p. 189.

Pilastre angulaire 00 cornier, celui qui cantonne l'o^^^/e ou l'encôgnure d'un Bâ- timent, comme au Portail du Louvre, p. 304. P/. 92.

PiLASTKE DANS l'anglê , celui qui ne prefentc qu'une encôgnure , & n'a de faillie de chaque codé , que le 6^ ou 7'. defon diamètre , comme au même Portail du Lou- vre. ibuL

Pilastre plie', celui qui efl partage' en deux moiticz dans un Angle rentrant , commeau fonds de la Grande Place oii eiknt î'Holtel de Vandôme, 'tbid.

Pilastre e'brase', celui qui eft plié en angle obtus par fujetion d'un Pau coupé , comme il fe pratique aux Eglifesqui ont un Domefurlcur Croifée. ibid.

Pilastre tlanque', celui quieil accompagné de deux Dcfrîi-pilafîres avec vue médiocre faillie, commeles Corinthiens de l'Eghlè de S. André de La Valle à Rome. ibtd.

Pilastres accouplez, ceux qui font deux à deux , comme les Compofites de la Grande Galerie du Louvre. Pl.jo. p.^^]- .

Pilastre double', celui qui edforraéde deux P;/^/?rf; entiers , quifc joignent en angle droit & rentrant, & qui ont leurs Bafes & Chapiteaux confondus, comme les Pilafires Corinthiens du gr:.nd Salon de Clagny : ou en angle obtus , comme ceux qui (bi:t derrière les 8. Colonnes Corinthiennes du dedans de l'Eglife des Invalides. Pl.^i. P;3^5-,

Pilastre engage', celuj^qui elbnt derrière une Colonne quiluieit adoflée , n'en fuie pas le contour ; mais eft contenu entre deux lignes parallèles, & a la Bale&fon Chapi- teau confondus avec ceux de la Colonne, comme aux quatre Chapelles d'encôgnurede la méir.e Eglife des Invalides. . . . ,

Pilastre li;'. On peutappellerair.fi, non feulement un P/'/^îf/i'f, qu. eft joint a une Co- lonne par une languette, comme le Cavalier Bernin l'a pratiqué à la Colonnade de Saint Pierre de Rome j mais encore ceux qui ont quelques parties de leurs Baies & Chapirc.ux jointes enfemble , comme les PUajhei Doriques du Portail des Minimes de la Place Roiale àParis. P/. 91. ;•. 305. Pilastre coui-e', celui qui efl: traverfé par un Importe, qui palle pardeilus 5 ccooi s^'t

Bb 1 un

,5,^ EXPLICATION DES TEUMES

un mauvais effet, comme on le peut voir aux P/7<i/fr« Ioniques des Portiques du Palais dés Thuilcrjcs. Pilastre en gaine de terme, celui qui eft plus étroit par le bas que par le haut, com- me les grands Pilajirrs ruiliques de la haute Tcrtalle ôe Meudon. p. iS8. PL 84. Pilastre ATTiauE; c'elt un petit Pilaflre, d'une proportion particulière & plus courte qu'aucune de ceux des cinq Ordres. Il y en a de fimples, comme à la Porte del'Hoftelde jars, du defTein de François Maufard rue de Richelieu à Paris: 6c de ravalez, comme à i'AttiqucduChâteaude VerfaïUes. P/. 74- p-2-^9- Pilastre rampant, celui qui bien qu'à plomb (uivant !a 7^w;>f d'un Efcalier , fc trouve d'e'querre furies Paliers, & fert pour la de'cotation des murs de la CaL;e ou del'Echifre: ou celui qui elt aflujeti par quelque autre pente , comme les Pilafires Doriques des Ailes , qui communiquent la Colonnade avec le Portail de S. Pierre de i\ome. Pilastre de rampe. On appelle auid tous les petits Pilaires à hauteur d'apui , qui ont quelquefois des Bâtes &: Chapiteaux, & qui icrvent à retenir les travées de Baluftres des i^^wpfid'Efcalier, &dcs Balcons, p. 118. P/. 65 D. Pilastre de lambris. Efpcce de Montant le plus fouvent ravale' entre les Panneaux de

X.i«6rijd'apui& de revêtement, p. 17c. P/. 59. &:p. 541. Pilastre de ter. On appelle ainli dans la Serrurerie , certains Montans à jour, qu'on met d'efpaceen elpace , pour entretenir les travées de Grilles, avec des ornemcns convena- bles, comme il y en a aux Grilles du Château & des Ecuries de Yerfailles. P/. 44A. p(zç, 117. Pilastre de vitre. Efpece de Montant de verre, qui a Bafe & Chapiteau arec des orne-

menspcints, & qui termine les collez de la Forme d'un Mrr<i;7d'Eglife. p. 535. Pilastre de treillage. Corps d'Architedlure long & étroit , iait d'échalas en com- partiment, pour décorer les Portiques & Cabinets de Treillage dans les Jardins, p. 197. &5C.9. PILE i c'eft un Mafllf de forte maçonnerie, dont le plan eft le plus fouvent hexagone bar- long, &quifepare& porte les Arches d'un Pont de pieric , ou les Travées d'un Pont de bois. p. 245. & 348. Lat. P/Za félon Vuruve. PILIER. Efpece de Colonne ronde & ifoléc , trop maflive ou trop grefle , fans proportion , comme font les Piliers qui portent les Voûtes des Bâtimens Gothiques. PL 66 A. p. 157. Lat. Pila. PiiiER DE DOME. On appelle ainfi dans une Eglifè à Dôme, chacun des quatre Corps de maçonnerie ifolez, qui ont un pan coupé à une de leurs encognures , & qui eflant pro- portionnez à la grandeur de l'Eglife, portent un Dôme fur leur Croifée. Ceux du Dôme de Saint Pierre de Rome , occupent chacun plus décent toifesde fuperficie. PL 69. pag.

Pilier cjuarre ; c'cfl: un Mauif appelle auffi jambage, qui fert pour porter les Arcades , les Platebandcs , & les Retombées des Voûtes, p. 10. PL 3.

Pilier butant ; c'clè un Corps de maçonnerie élevé, pour contretenit la pouflc'e d'une Voûte ou d'un Arc. Il y en a de differens profils , comme en adoucilfement ou en enrou- lement, & quelquefois avec des Arcades, comme à la pluspart des nouvelles Eglifes. p. 136. & 176.

Pilier butant en console. Efpece de Pilaftre Attique, dont la partie inférieure forme «n enroulcm.ent par fon profil, comme une Confole renverféc ; ce qui fert autant pour 6;ï.vr contre un Arc ou une Vouce, que pour racordcr deux Plans ronds l'un fur l'autre, differens de diamètre , par une large retraite, comme il s'en voit à l'Attique du Domc des Invalides à Paris. P/. 78. p. 177.

Pilier de moulin a vent ; c'eft le Maffif de Maçonnerie , qui termine en cône & porte la Cage à'un MonUnàycnt ^ laquelle tourne verticalement fuT un pivot , pour euexpofer les Yolans au \ent.

Pi.

D'A R CHITECT U R E, ^c. 19^

Piliers d cARRiEREi ce font des Maffes de pierre , qu'on lailTe d'eipacc en cfpacc, pour Ibùrcnir le Ciel d'une Carrière. Lat. Moles faxe:i.

PILOTAGE; c'cii dans l'eau, ou rurunccrrcindemaiivaife confiflcncc, un c(ps.ce peuple de Pihtii , fur lequel on fonde. Lat. Palatio lelon Vitruve.

PILOTER; c'cfl enfoncer des Pieux ou des P//or/> avec la Sonnette ou lEngin jufqu'au re- fus du Mouton , ou de la Hie.

PILOTIS. Pièce de bois de chcfne ronde , employc'edcfagroflèur, afîlc'epar un bout quel quefois arme d'un fer pointu &: a quatre branches , & frétée en couronne , d'une frettc «le fer. On nomme Pilotis de borcLi^c , ceux qui bordent ou environnent le Piljtage -, S>c qui portent les Patins & Racmaux: ]it Pilotis de remplaji^e , ceux qui garniirenti 'c/p ace ;)//ofr'. Ileaentre i8. à lo. dans une toifc fuperficielîe. Le P;/ome/ldifîèrciitdu Pieu , en ce qu'il eft tout à fait enfoncé dans la terre , & que partie du Pieu en paroît au dehors ou au dellus de l'eau dans une Palée. p. 15 5 . Se 145 . Lat. Palus fPucariiis.

PIQUER; c'c[ï en Ad^iiçcnnerie , ruftiquer les paremens ou les lits d'une pierre, d'un moiîo» ou d'un quartier de grais , avec la pointe du marteau. Et c'eft en Charpenterie , marquer une pièce de bois avec le traceret , pour la tailler & façonner, p. 557.

PIQUETS. Petits morceaux de bois pointus , qu'on enfonce dans la terre, pour ten dredc cordeaux, lorfqu'on veut planter un Bâtiment , ou un Jardin. OnnommtTiiquets ., ceux qu'on enfonce a telle perdue dans la terre , afin qu'on ne les arrache pas , & qu'ils fervent de repc'res dans le befoin. p. 1 5 1. Lat. Paxilli.

PIQLJEURj c'efl: dans unAttelier, un homme pre'pofe' par l'Entrepreneur , pour recevoir par compte les matériaux, en garder les tailles , veiller à l'emploi du tems , marquer les journées des Ouvriers, & p/ç/aTliir fon rôle , ceux qui s'abfentent pendant les heures dm travail , afin de retrancher de leurs falaircs. On appelle Chajjavants , les moindres Pi<^ueurs\ qui ne font que hâter les Ouvriers, p. 144.

PIRAMIDE , ou PYRAMIDE , du Grec Pyr , le feu, parce qu'elle termine en pointe , com- me la flame ; c'eil un corps folide dont la Bafeeftquarrée, triangulaire ou polygone , Se qui depuis cette Bafe , va en diminuant jufques à fon fommet. On élevé quelquefois des Piramidcs pour quelque événement fingulier; mais comme elles font le fymbole de l'Im- mortalité , elles l'ervent plus fouvcnt de Monumcns funéraires , ainfi que celle de Ceftius à Rome, & celles d'Egypte autant fameufes pour leur grandeur, que pour leur antiquité. PL t- p- }• & 4- ^Jfà les Obfervations de Bellon , & les Voïages de Pierre Gilles, de Pietro de la Vallée , & de M. Thevenot.

PiRAMiDE d'amortissement. Petite Piramide , qui tern-ine quelque décoratio» d'Architedurc, comme il y en a fur les Piliers butans de i'EgUle de S. Nicolas du Ghardonnct à Pans, & au Portail de Sainte Marie dcl Horto à Rome. Il y a auffi de ces Piramides -, qui fervent d'enfaiftement , comme il s'en voit lut l'Eglife des In- valides.

PISCINE ; c'eftoit chez les Anciens un grand Baflin dans une Place publique , la Jeunefle apprenoit à nager , & qui eftoic fermé d'un mur , pour empêcher qu'on y jettât des ordu- res. C'eftoit aurtî le Bailîn quatre du milieu d'un Bain. Ce mot vient du Latin Pijcis , Poif- fon; parce que les hommes imitent les Poiflons en nageant , & qu'on en confervoitauIlS dans quelques-unes de ces Pifcines. p. 509.

P1SCIN.E PROEATIQUE; c'cftoit uu Refervoit d'eau prés le Parvis du Temple de Salomon , ainfi nommé du GiccProbaton , brebis; parcequ'onylavoit les animaux deftincz au Sa- crifice. On voit encore cinq Arcades du Portique , les degrcz&: une partie du Baflin de cette Pijeine, Jesus-Christ guérit le Paralitique.

Piscine ou Lavoir; c'eft chez les Turcs au milieu de la Cour d'une Mofquée, ou fous les Portiques qui l'environnent, un grand BaîTin ordinairement quarré-long, conftruitde piètre ou de marbre , avec quantité de robinets , les Turcs fe/iiVf»jr, avant que de faire leurs prières ; parce qu'ils croyent que l'ablution efface leurs pochez.

Bb î PIS-

,ç,8 EXPLICATION DES TERMES

riSTON ; c'efl: un court cilindrc de mérail, qui citant agite par une manivelle clans le corps ci'unc Pompe, ferc par foiimouvemcn: à tirer ou afpircr l'eau , ou à la comprimer ou re- fouler. Lac. EmhoUts ou Fuudulus dmhulatilis félon Vitruve. PIVOT. Morceau c!e fer ou de bronze, qui arondi à l'extrémité par il entre dans une Cra- paudine , & attache' au bas du Ventail d'une grande Porte, (crt à le faiie tourner vercica- Jemcnt. Cette manière eft la plus durable pour pendre les Portes, comme on le peut re- marquer à celles du Panthéon à Rome, qui font de bronze, &- dont les Ventaux chacun de 13. pieds de haut fur 7. de largeur , n'ayant pas lurplombe depuis le fiecled'Auguite qu'elles fubfiflent, s'ouvrent & fe ferment avec autant de facilité qu'une fimple Forte Co- chcre. p. 143 . Lat. ,^xis félon Vitruve. PLACAGE 5 c'eft dans les ouvrages de Menuifcrie, la manière d'adapter des morceaux de bois fur les membrures ou panneaux, pour y pouflèr des moulures &: y tailler des orne- ment qui n'ont pas pu elhe clcgis dans la même pièce , parce qu'ils ont été faits après coup. C'cd aulli le recouvrement de la Menuiferie d'alfeinblage , avecdes bois durs & précieux colezpjr feiiilks /;. 541.' PLACARD i c'eft une décoration de Porte d'Apartement compofée d'un Chambranle couroimé de fa frifc ou gorge, & de fi corniche portée quelquefois fur des confoles: & qui fe fait de bois, de pierre ou de marbre. Mais ce mot s'entend plus particuliere- iTient du revêtement d'une Porte deMenuiferie garnie de fes Ventaux.p. ijo. PL 59. oc PI. 99. p. 559. Placaud double, celui qui dans une Baye de Porte, en:repetédeYant& derrière, avec

embrafures entre deux fur l'épaifleur d'un mur ou d'une cloifon. Placard cintre', celui d'une Arcade ou d'une Porte ronde : ouplûtôt celui dont le plan elt curviligne , comme il s'en fait dans les Salons Se VelUbuIes ronds , & comme il y en a au Porche'ou Tambour de menuiferie de l'Eglife des PP. Chartreux à Paris. Placard teint, celui qui ne lèrt que de Lambris, pour fane fîmmetrie avec une Porte

parallèle ou oppofée. p. 170. PLACE. Efpace de figure régulière ou irregulicre, deftiné pour bâtir, qu'on appelloit an- ciennement P^r/rrrr. p. 175. Lat. t^rea. Place tubliqj-'e. Grande Place découverte, entourée de Bâtimens de fiinmetrie, pour la magnificence, comme la Place eftoit l'Hôtel de Vandôme àParis , & celle de S. Charles à Turin: ou pour l'utilité , comme une Halle ou un Marché, ainfî que la Place Navone à Rome, & le Marché de Yerfailles. pag. 307. &:c. Lat. Furnmi'don Vitruve. PLAFONDi c'eft le dclTous d'un Plancher, droit ou cintré, lambrifle de lattes & de plâ- tre. Quand il ell de Menuiferie , on l'appelle Sofite.p. 188. & 546. Lat. Cxlum félon Vitruve. Plafond de pierre; c'eft le delTous d'un Plancher fait dédales de pierre dure , ou de pier- res de leur hauteur d'aparcil. Ces PU fonds font ^ oufimples, comme celui du Porche de l'Ecrlife de l'Airomption rué" Saint Honoré, ou avsccompartimens Scfculpture, comme au Portail du Louvre, p. 159. Plaîomd de teinture, celui qui cft enrichi de Pmfwrf par comparrimens, ornemcns oa fujets d'Hiftoire fur le plkre, la toile ou le bois. Il s'en fait auili d'Architecture en perf- pcétivc, qui font un percé merveilleux , comme elt le P/.i/i^Ji/ cintré de la Salle Clémen- tine du Vatican à Rome. p. 347. Plaîond de corniche ; c'eft le dcffous du Larmier d'une Corniche, qu'on appelle enco- re Sojïte, &c qui eft ou fimple, ou enrichi de Sculpture, p. ^^-PL I5.&:i4. C'eft ce que Vitruve entend par le mot Ftwiitia, PLAFONNER; c'eft revêtir le deflbus d'un Plancher ou d'un Cintre de charpente, avec des

aisou du mairain. PL AIN-PIED j fc die dans une Maifon, d'une fuite de pkfieurs Pièces fur une ligne de ni- veau

D' A R C H I T E C T U R E, &c. ip^

veau parfaitou de niveau de pente fans pas ni reflauts, foitaurcz-dc-chauflee, ou aux au- tres Ecagesdedcfl'us.p. i8o. & 3 3 }.

PLAN, que Vitruve nomme hhnographie -^^ c'eil: la reprefcntation de la pofîtion des corps folides, qui compofenc les parties d'un Bâtiment, pourcnconnoître ladilhiburion. On appelle Plan gcnutral ^ celui dont les folidcs & les tfpaces, font de leur naturelle pro- portion. Pian relevé , celui l'élévation cil élevée fur le geometr^il ,- en forte que la di- Ihibution en eft cachée. Et Pla>} pcrjpc6iif , celui qui eft pair dégradations , félon les relies âe la Perfpcdive. Pour rendre les Plans intelligibles , on en marque les maififs d'un hvis noir: les faillies qui poiènt à terre, fe tracent par des lignes pleines: & celles qui font fuppofées au deflus , par des lignes poncfliiées. On diftingue les augment.itions ou ré- parations à faire, d'une couleur difl'erente de cequi elfc conftruit : & les teintes eu lavis de chaque Plan, fe font plus claiis, à mcfure que les Etages s'élèvent, pag. iji. &c, PL 60. Sec.

Flan régulier, celui qui eft compris par des figures parfaites , dont les angles & les cotez oppofez font égaux: Et Plan nrcgulicr, celui qui cil au contraire biais ou de travers en tout ou en partie par quelque fujetion.

Plan eigure', celui qui eft hors des/zçwrfj ordinaires , & eft compofe' de plufieurs retours avec enfoncemcnsquarrez ou circulaires , angles faillans , pans coupez & au très j':^/(rfi- ca- pricieulès qui peuvent tomber dans l'imagination des Architectes, & qu'ils mettent en ceuv.'-e pour fe diftinguer par des produdions extraordinaires, comme cela fe voit à tous \ts ouvrages du Cavalier Boromuii , qui s'eft fait une manière d'Architedlure difrerente de tout ce qui l'a précède', p. 553.

Plan de jardin, celui qui eft ordinairement relevé' fur fon gcometral ,& dont les arbres, les treillages , & la broderie, font colorez de verd , les eaux de bleu , &: la terre de gris, ouderougcàcrc. P/. 65 A. p. 191 .

Plan en grand, celui qui eft trace' auiïï grand que l'ouvrage , ou fur le terrein avec des lignes ou cordeaux attachez à des piquets, pour en marquer l'es encôgnurcs , les retours» & les centres, 8c pour faire l'ouvciture des fondations : ou fur une aue , pour fervir d'e- pure aux Apareilleurs , & planter avec exaditude le Bâtiment.

PLANCHE. VoyeK AIS.

Planche de jardin ; c'eft un cfpace de terre plus long que large, en manière de plate- bande ifoie'e. On appelle Planche ccfticre , celle qui eft au pied d'une Muraille ou d'une Pa- lidade. Ces fortes de Planches dans les beau x ;farcim potagers, font fouvent bordées de fines herbes, p. 199. Lat. Pulvtnusolitortus.

PLANCHER. Ce mot fe dit autant d'une certaine épaifleur faite de folives , qui fepare les Etages & que Vitruve nomme Tabulatum , & Contignatio , que de l'aire qu'elle porte & fur laquelle on marche. Il fe prend aulfi pour le delfousà boisapparensoulambriiré.p. 158. P/. 55.&P. 351. .

Plancher hourdi , celui dont les entrevouxeftant couverts par des ais, ou des lattes , eft eniuite maçonné grolTierement , pour recevoir la charge & le carreau , ou les lambourdes du parquet, p. 3 5i.Lat. Tabulatum ruderatum.

Plancher ruine' & tamponne', celui dont les enrtevoux font remplis déplâtre & plâ- tras retenus par des tampons ou fcntons de bois ; avec r.v;«.vrf^ hachées aux cotez des Ibli- ves. Ce Plancher eft ordinairement enduit d'après les folives par deilbus , &. quelquefois par deflus, fans aire ni charge, p. 351.

Plancher eneonce', celui dont le dcflbus eft à bois apparent, avec des entrevouxcou-^ verts d'ais ou enduits de plâtre fur un lattis, ibid.

Plancher afaisse' ou arène', celui qui n'cftant plus de niveau, penche d'un côté ou d'un autre, ou eft courbe vers le milieu, à caufe que fa charge eft trop pelante, ou que fes boisfonttrop foibles. Lat. Tabulatum delumhatum.

PiANCHER DE PLATiPOKMES 3 c'cft fui UH elpacc pcuplé de pilocis , une Aire faite de

PU-

jco EXPLICATION DES TERMES

Platefomr, ou madriers pofez par enchevauchure fur despanns & racmaux , pour rece- voir les premières a(li(es (le pierre de la Cule'e ou de k Pile d'un Pont, d'unMole, d"unc Dif^ue, &c.Lat. 5fra/ttw félon Vicruve. PLANCHEYER ; c'eft couvrir un PLvichcr, d'ais joints a ramure & lanf];aette, & clouez fur des lambourdes. C'eft auffi faire un Plafonds d'ais minces de fapm cloués contre des fo- lives. p. î5t. PLANIMETRIE. Voyex ARPENTAGE. r , a ••

PLANT D'ARBRES. Efpace plante à'^rbrfs avec fimmctne, comme font les Avenues , Oiiinconges , Bofciucts , &c. Ce lîiot fe dit autfi d'une Pepmiere d'^rtr^/^i^x plantez fur pUificurs Usines parallèles, p. 195. ^r ^ 1 r t

PLANTER U>f BAbTLVlENT; c'eft en difpofer les premières afliles de pierre dure lur la maçonnerie des Fondemens, drelTée de niveau , fmvant les cottes Scmefures avec toute rcxaclitudepofTible. p. 151.&C. ,.t^ r c j xa

Planter tes pieux i c'eft les enfoncer avec la Sonnette ou 1 Engin, jufqu au refusduMou-

tcnoudelaHie. PLAQUE. Foyez CONTRECOEUR. , . r r

PLAQUER î^ PLATRE. Manière de l'employer en le jettant fortement aveciamain , comme pour gobeter & hourdir. Et Plaquer le bois ; c'eft l'appliquer par feuilles minces fur un alfemblagc d'autre bois, comme le pratiquent les Ebeniltes. p. 541. PLAQUIS- c'eft'une c{>ece d'Incrufbtion d'un morceau mince de pierre ou de marbre, inalFaite& fansliaifon , qui dans l'Apareileft un plus grand défaut, qu un petit Clauloir dans un Trumeau ou un Cours d'alfife. p. 5 16. PLASTRON. Ornement de fculpture en manière d'anfe-de- panier avec deux enroulemens ,

imité du Bouclier naval antique. P/. B. p. VII. . , , , j^

PLAT DE VERRE; c'eft un rond à^ Verre de France, de deux pieds & demi de diamètre ,

ou environ , avec œil ou boudiné au milieu, p. ziy. r i r j. a

PLATEE ANDE. Moulure quarrée plus haute que faillante, comme font les faces d un Ar- chitnive, & la P/afftWf des ModUlons d'une Corniche. P/. 11. p. ji. &c. La Platchande eft fio-nifiée dans Vitruvc par ces mots Fafàa , Tccma & Corfa. Platebande de baye; c'eft la fermeture quarrée, qui fert de Linteau , a une Porte ou à une Feneftre , & qui eft faite d'une pièce ou de pluflcurs claveaux. P/. 66 A. p. 157. &c. j,

Platebande bombe'e & regle'e -, c'eft la fermeture ou Lmteau q une Porte ou d une

Croifée, qui eft /jowir dans l'embrafure ou dans le tableau, & droit par Ion profil, ibid. Platebande circulaire, celle d'un Temple ou d'un Porche de figure ronde, commela Platebande àt l'Entablement Ionique de l'Eglife de Saint André fur le Quirinal à Rome , qui f iibfifte avec beaucoup de portée par l'artifice de fonapareil. Platebande arasée, celle dont les claveaux font à teftes égales en hauteur , & ne font

point de liaifon avec les Afiîfcs de deffus. /i'/J. . . j

Platebande de compartiment; c'eft une face entre deux moulures, qui bordcntdcs panneaux en manière de Cadres de plu fieurs figures dans les Cowpdr//wcw des Lambris & des Plafonds. LesGuillochisfont formezdeP/u/f^<7«<ififimples.p. 347. Platebande ds pave'. Toute Dale de pierre ou Tranche de marbre , qui dans les com- partimens du PdVf, renferme quelque figure. On nomme auffi Platebandes de Pavé , les compartimens en longueur, qui répondent fous les Arcs doubleaux des Voûtes. P/. loi.

*. :49. & P/. lOj.p. 3 53. , „, , , 1

Platebande de ter. Barre de /fr encaftrée fous les claveaux d'une P/fl/efcd«df de pierre ,

dontelle foulage la portée, f. 118. Platebande de parquet,- c'eft un AfTemblagc étroit & longavec compartiment en lo- fange , qui fert de bordure au Parquet d'une Pièce d' Apartemenc , & qui n'eft pas quelque- fois parallèle , pour racbeuer le biais de cette Pièce , q^uand il y en a.

D' A R C H I T E C T U R E , &c. 2ot

Platebanbe de parterre. Efpece de Planche garnie d'arbriffeaux & de fleurs, & bor- dée de buis nain , qui continue ou coupe'e par fes retours, forme des compartiniens, 'ou enferme une Pièce de broderie dans un Parterre. On appelle auiTi Platehiiv.de , une Planche de terre continue le long des murs 5c des palilPades d'un Jardin. Les moindres Platcbun'des , ont trois pieds de large, & les grandes iix, & font bombées ou endos d'afne. P/. 65 A. pjg. 191 . &c.

PLATEE; c'cft un Maflîf de Fondement, qui comprend toute l'étendue d'un Bâtiment, comme font fondez les Aqueducs, les Arcs-de- triomphe, 3c pluficurs Bâtimens anti- ques, pa^. i;4.

PLATEFdRME. Manière de Tcrrafic , pour découvrir une belle veuë d:ins un Jardin. On appelle aulllP/a/f/orwe, la couverture d'une Maifon fans Comble , & couverte en Terraf- fc , de pierre, déciment, ou de plomb. Vie de yign.&c PL-ji,. f. 159.

Plateformes de fondation. Pièces de bois plates , arrelte'es avec des chevilles de fec fur un Pilotage, pour aiieoir la maçonnerie dellus: ou pofe'es fur des racinaux dans le fonds d'un Refcrvoir , pour y conftruireunmur de douve.p. 245. Lat. StmtumÇdon Vitruve.

Plateformes de comble. Pièces de bois plates affcmble'es par des entretoifesi en forte qu'elles forment deux cours ou rangs , dont celui de devant reçoit dans des pas entaillez par embrevemcnt, les chevrons d'un Comble , & qui portent fur l'e'pailTeur des murs. Quand ces Plate formei font étroites , comme fur des médiocres murs , on les nomme Sablières. PL 64 A. p. 187.

PLATRAS. Morceaux de P/ifrf qu'on tire des démolirions, & dont les plus gros ferveur pour faire le haut des Murs de pigjion , les Panneaux des Pans de bois & de Cloifon , les Jambages de Cheminée, èic. p. 7,47,. La.t. litidus vêtus.

J'LATRÈ. Pierre cuite & mife en poudre, qu'on employé gâchée aux ouvrages de Maçon- nerie, & qui doit ellreconfiderée félon fes bonnes ou mauvaifesqualitcz, & Ion emploi, p. II 5. Lac. Gyffum.

.VLATKE félon jcsçiualite:^.

Plâtre cru; c'eft la pierre de PlÀtre propre à cuire, dont on fefert auffi quelquefois > au lieu de moilon dans les Fondations, & donc le meilleur eft celui qu'on laillc quelque temps à l'air, avant que de l'employer.

Plâtre gras, celuiquieftant cuit à propos, efl: le plus doux à manier, & le meilleur à l'emploi ; parce qu'il fe prend , fe durcit promptement , & fait bonne liaifon. p. 1 1 5

Plâtre blanc, celui qui a eflé râblé, c'eft à-dire, donc on a ofté le charbon dans la PL{ triere. Et Putregris , celui qui ne l'a pas elté. ibidem.

JPlatre verd, celui qui n'cftanc pas afiez cuit, fe prend trop toft en le gâchant , &fedif- fbud , ou ne fait pas corps.

Plâtre évente', celui qui ayant efté long-temps à l'air, a perdu fa bonne qualité , pulverilé , s'écaille & fe gerfe , & ne prend point, p. n 5

Plâtre moLulle', celui qui ayant efté expofé à la pluye , n'eft d'aucune valeur.

PLATRE jeton [on emploi.

Gros Plâtre, celui qu'on employé , comme il vient du Four de la Plltrfere , & dont on £èfertpourépi(;eonner, &c. On appelle auffi Gjoj P/^/rf , les Gravois de Plâtre, qui ont efté criblez, & qu'on rebat pour s'en fervir à renformir, hourdcr &gobeter. p. 115.

Plâtre au panier, celui qui eft pallé au manequin& fert pour les Crépis : Si Plâtre au /as ou Pthrc jm , celui qui pallé au fas fert pour les Enduits , l'Architeâiure & la Sculpture.//».

Plâtre serre', celui il y a peu d'eau ,& fert pour les foudurcs des Enduits. Plâtre clairt celui il y a plus d'eau &. krt pour ragréer les moulures traînées. Ez cnRu Plâtre n^yé , celui il y a encore plus d'eau, & ne fert que de coulis pour ficher les joints.

Plâtres. On nomme ainfi generalcn.ent tous les menus ouvrages de Plâtre d'un Bârimenr ,

comme les Lambris , Corniches , Manteaux de Cheraniée , &c. C'clt pourquoi

Torrx IL Ce on

20Î EXPLICATION DES TERMES

on les marchande fcpare'mcnt des autres ouvrages à des Compagnons- Maçons, f>.

Plâtres de couverture, ceux qui fervent à arrcftcr les tni!es, & !es racorder avec les murs & les lucarnes, comme font les tuiîe'es, folins , areilieres , creftes , croflettes , cueillies, devantures, paremens , filets, Scc.f. 336.

PLATRIERE. Ce motfc ditaulfi biende îaCarricrc , d'où l'on tire la pierre de Plâtre^ que du lieu elle eft cuite dans des Fours. Les meilleures PAtfnfre/, font celles de Mont- martre prcs Paris, p. 318.

PLEIN. On dn k l'iclnd' un mur , pour en f gnifier le malTîf.p. ijy. f^jyr? VUIDE.

PLEUllS DE TERRE. On appelle ainfi les eaux qu'on ramafte de divcrics hauteurs à la

Ci - - - - -

fe'c

J^(^rp^;(:/c- , elles le pi

terne à Bclleville près Paris, reçoitdc cesP/f.vrj-, de divers endroits delà monragne, dont

les eaux font de différente faveur , & charient auffi chacune un limon de différente

couleur.

PLIi c'eft l'effet contraire d'un Coude dans la continuité' d'un Mur. p. 5 58.Lat. 5^/;<ro« fé- lon Vitruve.

PLINTHE, duGrecP/;V;ffcoj, Brique quarrée ; c'efl: une table quarrée , fous les moulures des Bafcsd'uneColonne& d'un Piédeltal. PL ^.p. i s.&c.

Plinthe arondi, celui dont le plan eft rond, ainfi que le Tore , comme auTofcande Vitruve. p. 8.

Plinthe de mur. Toute moulure plate & haute , qui dans les Murs de face, marque les Planchers, & fert à porter l'egout de Chaperon d'un Mur de clôture , & le Larmier d'une Souche de Chemine'e. p. 165 .& 357.

Plinthe ravale', celui qui a une petite table refoùille'e , quelquefois avec des ornemens , comme des polies , guillochis , & entrelas , &c. Ainû qu'il s'en voit au Palais Farnéfe à Rome. PL 98. p. 319.

Plinthe de figure; c'eft la Bafe plate, ronde ou quarre'e , qui porte une J;^;/rf. p. 1 50.

PLOMB. Métail tendre, qui fcrt dans les Bâtimens pour les Couvertures , les Tcrraffes , les Goutieres, les Scellemens , &c. & dans les Jardins , pour les Tuyaux & Baffms. On ap- pelle P/ow^>jo/r, le plus commun fondu par tables : &c Plomb blanchi , celui qui eft froté d'c'tain fondu avec des e'toupes.p. 114.

PtoMB de VITRES; c'eft du Plomb fondu par petits lingots ou bandes dans une Lingo- tiere , & enfuite étire' par verges à deux rainures dans un Tireplomb , pour s'en 1er- vir à entretenir & former les Panneaux de Vitres. On appelle Plomb de Chef-d'œuvre y. le plus étroit & le plus propre , qui fert pour les Pièces d'expérience & les Chef- d'ceuvres. p. 117.

Plomb d'ouvrier. Petit poids de quelque métail , attache' au bout d'une ligne ou cordeau paffe dans une plaque de cuivre appelle'e Chas, duquel les Ouvriers fe fervent pour élever perpendicul:.irementun Mur ou un Pan de bois : pour juger de fon aplomb Se Surplomb : & enfin pour prendre en contre-bas , des hauteurs inacceiïîbles avec la Toife. PL 66 A. p. 137. Lac. Pcrpeudicalum félon Virruve.

PLOMBER; c'eftjugerparunP/owt , de la droiture , du fruit , ou du taf ut d'un mur , ou de tout autie ouvrage de Maçonieric. pa;^. v.

Plomber un arbre ; c'eft après qu'il eft plante d'alignement dans la terre meuble , & comble jufques au niveau de l'Allée , peler du pied fur la terre pour l'affermir & l'affeurer à demeure.

PLUMEE. On dit faire une P/;<wff, lorfqu'on dreffe à la règle avec le marteau , les bords du parement d'une pierre pour la dégauchir, p. 3 58.

POELE. Fourneau fait de plaques de fer fondu, quiaunconduitparoùs'exbalclafumée-

da

D' A RCHITECTU RE, &c. 205

(îu bois qu'on y brûle, pour e'cliaufer une Chambre fans voirlcftu. Il s'en fait ai;ffi de poterie. Les Poêles font d'un grand ufige dans les Païs froids, & li^s'en voit de ma<ynifîqucs & d'une grande dépenic en Allemagne, ils donnent le même nom an t Chambres qu'ils cchaufcnt. p. 138.& 165. Vitruvc nomme Hyj}ocdt<j}a ks i-'oJcs & les

Etuves.

POINÇON , ou AIGUILLE ; c'cft la pièce de bois debout , font aifemblcz les petites Forces & le Faifte d'une Ferme , & que Vitruve nomme Co^Mwa». C'eftaulTi en dedans des vieilles Ec^lilcs, qui ne font pas voûtées, une pièce de bois à plomb de la hauteur de la montée du cintre , qui eftant retenue avec des c'triers & boulons , f^-Tt à liet l'entrait avec le tirant. On nomme encore Po/VffO'/ , l'arbre d'une Machine, fur lequel elle tourne verti- calement, comme d'une Grue, d'un Griiau , &c. P/. 64 A.p. 187.

POINT PHYSIOLTE ; c'efl Tobjet le moins fenfible delà vcuë , marqué avec la plume ou la pointe du Compas. Pî. ']'. pag. j .

Point cent h al -, c'efl: le Point-milieu d'une Figure régulière ou irregulierc , comme le Point de fc<5lion des deux diagonales d'un 'Parallélogramme , d'un Rhomboïde ,

Sec. Point de shction ou d'intersection ; c'efl l'endroit deux lignes fe coupent ;

ibid. . , ,

Points ce division, font ceux qui partagent une ligne en parties égales ou inégales, p.

ico.&c. ^

Points perdus, font trois Po/)!fj- , qui n'eftant pas donnez fur une même ligne , peuvent cftre compris dans une portion de cercle, dont le centre fe trouve par une opération Géo- métrique; ce qui fert pour les cherches ralongées. On appelle auflî Powrypm/;/^ , des cen- tres par lefquels on trace des portions circulaires , qui eftant recroifées forment des lolànge» curvilignes, qu'on rend differens par les couleurs des marbres &: la variété desornemens. Le Pavé fous la Coupe & dans les Chapelles del'Eglifedu Val-de-grace , & celui de l'Al- fomption rue Saint Honoré à Paris , font faits de cette manière. PL 10 j ./». 5 5 5 . & 5 54.

Points courans. Petites lignes en manière de hachures, qui fervent à marquer dans les Plans, les Sillons des terres labourées, & les Couches de jardin.

Points de niveau,- ce font dans l'opération du Nivellement ^ les extrenntez de la ligue horizontale bornoyée avec l'œil .

Point d'apui. VoyeK ORGUEIL. .

Point de veùe; c'elten PcrfpcdiiYe un ?o/>î?danslaligne horizontale, fe termine le principal rayon vifuél, & auquel tous les autres qui lui font parallèles, vont aboutir.

pag. 180. ^ , . ..• j ,, jr

Point d'aspect; c'eft l'endroit l'on s'arrefte aune diftance fixée, pourjouir dclc/fy- pe6i le plus avantageux d'un Bâtiment. Ce Point fe prend ordinairement aune diftance pareille à la hauteur du Bâtiment : par exemple, fi l'on veut confiderer avec jugeaient l'Enfemble de l'Eglife des Invalides , il ne s'en faut éloigner que de 55. toifes , qui font environ fa hauteur -, pout juger enfuite de l'Ordonnance de fa Façade , & de la régularité de les Ordres, on n'en doit eftre éloigné qu'autant que le Portail eft haut, c'eft-à-dire de 1 6. toifcs ou environ ; & enfin pour examiner la corredion des Profils, & le goût de la Scul- pture , n'en eftre éloigné que félon l'élévation de l'Ordre Dorique, laquelle eft de 7- toifes &demi. parce que fi l'on en eftoit plus prés, les parties trop racourcics ne paroitroienc plus de proportion. Le Poi^it vague eft différent du Poi^f f/'4'"^ ' en ce que regardant un Bâtiment d'une diftance indéterminée, on ne peut que fe former une idée de la grandeur de fa m.afle par raport aux autres Edifices qui lui font contigus.

POINTAL, de l'Italien P««r<ï/f, Poinçon; c'eft toute pièce de bois qui raife en œuvre a plomb, fert d'étaye aux poutres qui menacent ruine, ou a quelque autre ufage. p. 144- Lat. Fulcrum. ^ . ,

POINTE; c'eft toute extrémité d'un angle aigu, comme l'cncôgnure d'un Bâtiment, <lii

Ce 1 bout

204 EXPLICATION DES TERMES

b-^ut d'une Ifle, d'un Mole , &c. Ce mot fc die auill du fommec d'un Clocher , d'un Cbe- liique, d'un Comble, &lc. p. t,y.

Pointe de. Pave'; c'eft lajoncbion en manicre de fourche, des deux rui/Teaux d'une Ch^'ulTte en un ruiffeau encre deux Revers de Puvc.Pl. 102. p. 3 51.

POINTER UNE.PiECE DE TRAIT; c'ellfurun Defleinde Coupe de pierre, raporter avec le compas, le Pian ou le Profil au developoment des Panneaux. C'cftauin faire la- même opération en grand avec la faulle-év]uerrc fur des cartons feparez, pour en trarer les pierres. p. ; ^8.

POITRAIL. GroiTe pièce de bois, comme une poutre , pour porter fur des Piédroits, ou Jambes écriercs un Mur de face ou un Pan de bois. p. 1 88. i7, 64 B.J^at. Trai/ félon Vicruvc.

POLYEDRE; c'eft un corps compris par plufieurs plans reclilignes, équilatcraux , & égaux cncr'eux, & quieft ret'ulicr ouirrcgulier. Les Polyèdres réguliers , loin le TVrr.îtc/rf com- pofédequatre triangles : VExa'edret ou Ciii'f formé de fix quarrez : VOclo'èdye , de huit triangles : \^ Dodécaèdre -, de douze pentagones : & l'Icofudre-, de vingt triangles. Les Polyèdres irre^uliers , font ceux dont les plans ne font point égiux entr'cux.

POLYGONE; c'eft une figure qui a plufieurs angles, & plufieurs cotez. Celle de quatre, s'appelle Tctragone : celle de cinq , Pentagone : defix, Hexagone : àtfept. Heptagone : de huit, OBogêne : de neuf, Enneagone : de dix; Décagone ^ &c. La figure qui a plus de co- tez , fe nomme Po/y^ow avec le nombre des cotez, Qommt Polygone a Vingt cote k-> &c. Le Polygone re<^!dier , eft celui qui a fes angles & fes cotez égaux. L'Irrcgulier ^le contraire. Tous ces noms dérivent du Grec. Pl.-f.p. ].

POMME DE PIN. Ornement de fculpture, qui fe met dans les angles du Plafond d'une Corniche avec denticules : ou fur les Vafesd'amortilfement, &c. p. 90. & zyg. P/. 79.

POMPE, du Grec Powpe dérivé de, ufwpfùj, porter ou élever ; c'elt une machine qui fert à élever les eaux , & qui eft com.pofée d'un Tuyau , dont partie e{t appellée Corps de Pompe , Scie ïcilc Tuyau montant ou. Tuyau de conduite : d'un Pifton qui a fon jeu dans ce Corpji de Pompe : & de deux Soupapes ou Clapets, par entre l'eau. Il y a de plufieurs fortes de Pom- pes , qui peuvent toutes fe réduire à ces quatre , qui font la Pompe ^jpirante, la Soulevante, h Éboulante, SihMixte. On appelle aulfi Powipf , le Pavillon qui renferme cette machi- iiej comme celui de pierre qui eft au milieu du grand Cloître des PP. Chartreux de Paris, & celui de Chantilly , appelle le Pavillon de Manfe : ou comme ceux de bois porcczfur piloris au Pont neuf & au Pont Nôtre Dame. p. ico. & 144.

PoMi'E ASPIRANTE, cclle qui par Ic mouvemcnt d'un Pifton ctcux garni d'une Soupape ou Clapet, attire l'eau au deflus de la Soupape du Corps de Powpr, julqu'à la hauteur de 31. pieds & demi ou environ, fuivant la pefanteur de l'air qui en eft le principe ; ce Pi- fton élevant en même temps l'eau, qu'il avoit fait pafler au defTusdefaSoupapeens'ab- baiirant. p. Z44.

Pompe soulevante ou a e'trier, celle qui ayant fon Corps de Pow/t renverfé , & l'a- <ftion de fon Pifton creux garni d'une Soupape, fe faifant dans l'eau par le moyen d'un Etricr ou chailîs de fer , fou levé l'eau Se lapoufle au deffus de la Soupape du Corps de Pompe dans le Tuyau de conduite ou d'élévation, ibid.

Pompe reïoulante ou de compression, celle qui à la difFerence des autres, a fou Tuyau montant à côté du Corps dePowpt- , & dont le Corps de Por«pf même & le Pifton font à peu prés femblablcs à une feringue ordinaire, en ce que ce Pifton n'eftant pas creux Qc n'ayant pasde Soupape comme les autres , l'eau ne pa (le pas au travers, mais il l'attire feu- lement en s'élevant au deflus de la Soupape du Corps de Pompe , & lapoufle en s'abbaifTanc au dellus de l'auti e Soupape qui eft au bas du Tuyau montant, ibid.

Pompe mixte, celle qui eft compolce en partie de la Pompe ^fpirante , & en partie de la i^efoiiUnte. 11 fe vou de toutes ces efpeces de Pompes à la Machine de Marly. ibjd»

PON-

D* ARCHITECTURE, &c. lOf

PONCEA.U. Petit Po«/ d'une Arche, pour pafier un RuifTeau ou un Canal d'eau , comme ceuxdela Ville de Vcnife, l'on en compte 5éî5.Lac. Ponticulus^

rONT i c'efi: un chemin conftruic de pierre ou de bois & en l'air par artifice , pour pa0er une Rivière ou un Foilé. p. 105. &: 348.

Pont de pierre, celui qui eft fait avec Piles , Arcades, & Cule'es de pierre de taille. /6/t/. Lat. Pom Lipideus.

PcNT DE BOIS, celui qui eft fait avec Pale'es& Travées de grofles pièces de bois : ouavec Trave'cs fur des Piles de pierre. Lat. Pons jublicius.

PoNT-LEVis,ccluiqui eftantfait en manicrede plancher, fe levé & fe b^-jifle devant la Porte d'une Ville ou d'un Château par le moyen des lîcches , des chaînes & d'une bafcule. On ap- , ^t\\& Pont à flèche , celui qui n'a qu'une flèche avec une anfe de fer qui porce deux chaînes, pour enlever un petit Po/i/ au devant d'un Guichet. P/. 71. p. 1^7 .Lâz. Pons frbduEliirias.

Pont dormant, celui qui ne diffère du Po«t-Iev« , qu'en ce qu'il eft fixe, Scqu'aulieu de chaînes pour gardefous , il a des bras ou contrevens de bois.

Pont a bascule, celui qui fe levé d'un côte , &: le baiffe de l'autre, eftant porté fur un eîfieuparlemilieu.p. x57.Lat. Pons z^rreSiariits.

Pont a coulisse. PetitPoir, quifeglilfedansœuvrepour traverlèr unPoflé , conimeau Château de Saint Germain en Laye. Lat. Pons canalitius.

Pont tournant , celui qui fo;/r«e fur un pivot, pour laifferpaHer les bateaux.Lat. Ponsver- Jattlis.

Pont volant, celui qui eft fait d'un ou de deux bateaux joints enfemble par un Planchée entouré d'une Baluftradc ou Gardefou , avec un ou plufieurs mafts , eft attaché par un bout un long cable porté de diftance en diftance fur des petits bateaux , jufqu'à une ancre , l'autre boureftarrefté au milieu de l'eau i en forte que ce PoJitfemeut, comme une Pendule d'un cofté de la Rivicre à l'autre par le moyen d'un gouvernail feulement. Il fe fait quelquefois à deux étages , pour paffer plus de monde , ou de la Cavalerie & de l'Infanterie en même temps. On appelle encore Pû'!tvo/rf«t, tout Po/ir fait de pontons de cuivre , de bateaux de cuir, de tonneaux , ou de poutres creufes , qu'on jette fur une Rivière , & qu'on couvre de planches pour faire paffer promptement une Aimée. Lat. Pons duclarius.

PORCELAINE; c'eif une terre fine, blanche, & tranfparente , dont on fait des vafes& des carreaux de diverfes formes, grandeurs & couleurs , qui fervent dans les comparti- mens des plus fuperbes Edifi.es des Orient.-.ux. La plus belle vient du Japon & de la Chine, & il y a prés de Nanking Capitale de ce Royaume , une Tour octogone à huit étages & de 90. coudées de hauteur , revêtue de Poraunw par dehors, & incruftée de marbre par de- dans ; que les Tarrares forcèrent les Chinois de bâtir, il y a 700. ans, pour fervir de Tro- phée à la conquefte qu'ils firent pour lors de ce Royaume, Scqu'ilsont reconquis au com- mencement de ce fiécle. p. 540.

PORCHE. Difpofition de Colonnes ifolées ordinairement , couronnée d'un Fronton, qui forme un heu couvertdevant un Temple ou un Palais, & qu'on appelle Tetrajlylc, quand il y a quatre Colonnes de front : Exjftyle-, quand il yen a fix : Oâofîy te, huit : Dccaftyle, dix, &c.p. iio. C'eft ce que Vitruve nomme Projuoi-, ScProdomos.

Porche cintre', celui dont le plan eft fur une ligne courbe, comme au Palais Mafirmi , du deffein de Baltazar de Sienne à Rome.

Porche circulaire, celui dont le plan eft tn rond, comme devant l'Eglife de Notre- Dame de la Paix rcftaurée par Pietro de Cortone à Rome.

PfRCHE Ferme'. Efpecc de Veftibule devant une Eglife avec Portes de fer , comme àSaint Pierre de Rome & a Saint Germain l'Auxerrois à Paris. Lat. Prcpjy/.fKw.

Porche, ou TAMBouRjc'eft en dedans de la Porte d'une Eglifé,une Cage de Menuifene cou- verte d'un plafond, autant pour empêchcrla veuë des Paifans , quepourgarantir du vent par une double Porte, corn me celui de l'Eghfe de Sorbonne. Il y en a de cintrez par leurs encôgnures,comme ceux de la Sainte Chapelle & des PP. Chartreux à Paris. Lat. Diathyrum feloii Yicruve. Ce 5 POR-

^o(5 EXPLICATION DES TERMES

PORPHYRE. VoycK MARBRE.

PORT. Endroit au bord de la Mer ou d'une Rivière, abordent les Vailleaux & autres Bâtimens, c]ui peuvent y reftcr en feuretc , tant par ladifporuion du lieu , queparce qu'il eft fermé d'un Mole ou d'une Dir^uc avec Fanal k chaîne. On nomme auHi Havres, les

o

Porfjde Mcr.p. 507. & 548.

rORTAJL; c'eft la décoration d'Architedure de la Façade d'une Eghie, qu'on nomme nulîi Fronttfpke. lly en a de Gothiques , comme ceux de Nôtre-Dame de Pans, de Reims, &c.&d'Architcaurc antique, commeccux deS. Gervais, de Saint Loiiis des Invalides , & des plus nouvelles Ej^lifes de Pans & de Rome. On arpelle encore PortuU , la grande Por- te y d'un vieux Château, ornée de tourelles, de créneaux, de machecoulis, ôcc. p. lo. &c. .

PORTE , s'entend aunfi-bicn de l'ouverture cintrée ou quarrée dans un mur , pour lervir d en- trée à un lieu, quederaflemblaçTedemenuiferie qui la ferme. On appelle Porte de de- vant, celle de l'entrée principale d'une Maifon. Porte de derrière , (que Vitruve nomme Po/?/c,w,)cc!Iedelafortie : &. Portes latérales, céks des cottz.p. 11^. Sec.

Porte de ville: c cliuue Porte Publique i l'entrée d'une grande rué, & qui prend fou nom , ou de la Ville voifine , ou de quelque fait ou ufage particulier. On peut appeller Porte Triomphale , une Porte bâtie plutôt par magnificence que par neceflité en mémoire de quel- que Expédition militaire, comme celles de S. Denis &c de S, Martm à Pans. p. 115. zyo. &c.

Porte de faubourg ou fausse porte, celle qui eft à l'entrée d'un f^KfeoHrç.;^. i 15.^

Porte de croise'e; c'efi; la Porte à droit ou à gauche de la Cyo//^e d'une grande Eglile. Qiiand cette Eçrlifeeltrituéc conformément aux Canons, & qu'elle a fon Portail toutne vers !e Couchant , & fon Grand Autel vers le Levant , la Porte droite de la Croifce , elt celle du Nord, comme àNôtre-Dame de Pans, eft la Porte du Puits : &chgauche, celle du Midi, comme la Porfe du côté de l'Archevêché. PI. 6<).p. i^i.Lzz. Porta lateralis.

Porte de clôture. Moyenne Por/c dans un Mur de C/oYwrf.p. xi 5.

Porte cochere, celle qui a aumoins fcpt pieds & demi de largeur , & par lesCarofles

peuvent pafTer./i/Vf. /r j z^'

Porte chartiere. Simple Porte dans le mur d'un Clos , pour le paflagc des Cnarois.

ibid. , I j 1

Porte bastarde, celle qui fervant d'entrée à une Maifon, a cinq a fixpiedsde large.

ibld. Porte bourgeoise, celle qui a ordinairement quatre pieds de largeur. ibuL Porte croise'e. Feneftre iàns apui , qui fcrt de partage pour aller fur un Balcon ou une

Terraflè. p. 1S4. PL 6) B. Lat. FUlvata FencjïraklonN itmvc. Porte d'enïilade. Onnommeainfi toutes les Portes, qui fe rencontrent d'alignement

dansles Apartemens.p. 119. ^

Porte de dégagement. PetitePom, qui fert pour fortir des Apartemens , lansrepaller

par les principales Pièces, p. 118.

Porte avec ordre, celle qui cftant ornée de Colonnes ou de Pilaftres, prcndion nom oudel'Or^rr, dont ces Colonnes ou ces Pilaftres font , comme Porte Tojcane , Porte Do- rique, &cc. p. 114. Se PL 4<,. p. it^- , ..., , , , _.

Porte attique ou atticurge, celle qui félon Vitruve , aie Seuil plus long que le Lin- teau , fes Piédroits n'elhnt pas parallèles, comme la Porte du Temple de Vcita ou de la SibylleàTivoliprésdeRome. p. ii4.Lat. PorhZo/^«/<r«r^fj.

Porte en niche, celle qui eft en manière de Mf/;c, comme la grande Por/f de 1 Hotel de Conty à Paris, laquelle eft du delTein de François Manfard. p. m.

Porte a pans, celle qui a fa fermeture en trois parties, dont l'une eft de niveau & les deux autres rampantes, comme la Porte Pie à Rome, & celle de l'Hôtel deConde aPans. p.

D'AllCHITECTURE, &:c. 207

Porte en' tour romde > celle qui eftpercc'e dans un mur circulaire, & veuë par dehors.

EtPoriecniourcrcu/ei celle qui fait l'effecconcr aire. PL 66 A. p. 157. Lit. Porta Piano-

curva . Porte sur le coin, celle qui ayant une Trompe au delTus , eft en pan coupe' fous l'encô-

gnurc d'un Bàtiniein. ibid. Lat. Porta angularis exterior. ponTE DANS l'angle, ccUe qui eft à pan coupé dans l'angle rentrant d'un Bâtiment.

ibid. Lat. Porta angularis intcrior. Porte rustique, celle dont les paremcns des pierres , font en boflages rujiiqucx. p. m.

PL 44 B. Lat. Porta, ruflica. Porte bombée, celle don: la fermeture eft en portion de cercle, p. 116. Lat. Porta arcuata. Porte surbais:e'e, celle dont la fermeture eft en anfe-dc-panicr. ibid. Lz.x.. Porta dclum-

bâta. Porte biaise, celle dont les tableaux ne font pas d'e'querre avec le mur. p. 159. Lat, Ponv

obliqua. Porte rampante, celle dont le cintre ou la platebande eft r^wp^infe , comme dans uu

mur d'c'chifrc. Lat. Porta declivis. Porte e'brase'e, celledont les tableaux font à pans coupez en dehors , comme la Por/f du

Séminaire de Sauit Sulpice à Paris , & lapluspart de celles des Eglifes Gothiques. Lat. Por- ta explicata. Porte flamande, celle qui eft compofe'e de deux Jambages avec un couronnement & une

fermeture de grilles de fer , comme les deux Portes du Cours la Reine à Paris, p. 117. POUTE MOBILE ; c'eft toute fermeture de bois , de fer ou de bronze , qui remplit la baye

d'une Por^f, Scs'ouvreàunoudeux ventaux.p. 110. Se PI. 46. p. 117- Vitruve nomme

Fores, zomcs les Portes mobiles. Porte cole'e & emboîtée, celle qui eft faite d'ais debout co/e;î, &, chevillez avec ««fco/-

^7rfJ, quiles traverlentparlehaut&parlebas.pd:^. 341. Porte arase'e , fe dit d'une Porfe de Menuiferie , dont T AfTcmblage n'a point defaillie,&:

eft tout uni. ibtd. Porte d'assemblage; c'eft tout Ventail de Porte , dont le Bafti renferme des cadres Se

des panneaux à un ou àdeuxparemens.p. iii.&P/. 71.j5.155. Porte a placard, celle qui eft d'AlFemblagc de Menuiferie avec Cadres , Chambranle,

Corniche & quelquefois avec Fronton. Porte a deux ventaux, celle qui eft en deux parties appelle'es Ventaux ou Battans atu-

chezauxdeux Piédroits de fa Baye. p. lie. Vitruve nomme £//orfJ, ks Portes à deux Vcn-

taux. Porte brise'e, celle dont la moitié fe double fur l'autre , & que Vitruve appelle CoWwp//-

cabiles Fores. On nomme encore Porte briféc , celle qui eft à deux Ventaux. p. 341. Porte coupe e , celle qui eft à deux ou quatre Ventaux attachez à un ou aux deux pie'droits

de la Baye : & ces Ventaux font , ou coupez à hauteur d'apui , comme aux Boutiques:

ou à hauteur de partage , comme aux Portes-Croifccs , dont quelquefois la partie fuperieure

refte dormante. Les Portes à deux Ventaux coupez , font appelle'es de Vitruve , Dicltdes ,

c'eft à-dire à deux clefs , & celles à quatre Ventaux , Çhiadrif or es. ibidem. Porte double, celle qui eft oppofée à une autre dans une même Baye , foit pour la feuretc

ou le fecret dulieu , foit pour y confcrvcr la chaleur. Porte vitrée, celle qui eft partagée en tout oui moitié avec des croifillons de petit bois,

dont les vuides font remplis de carreaux de verre ou de glaces. Porte a jour, celle qui eft faite de grilles de fer ou de barreaux de bois , & qu'on nomme

aufTi Porteàclaire-\9ye. PI. 44 A. p. 117. Lat. Porta cancellata. Porte cochere; c'eft un grand alTemblage de menuiferie, qui fert à fermer la Baye d'une

Porte, peuvent palier les carolles, & qui eft compofé de deux Ventaux faits au moins

chacun de deux batcans ou montans & de trois traverfcs , qui en formcut k bafti , & rcnfer-

mcQC

îo8 EXPLICATION DES TERMES

mentdescadrcî&panneaux, avec un Guichet dans Tiin de ccsVentaux Les plus belles Porro-rooWi font ornées de corniches, confoles , bas-rcliefs , armes, chires & autres ornemens de fculpturc , avec ferrures de fer poli , comme les Portes des Hotels de Bileuil , dePuflbrt, & autres. Quelquefois ces ornemens font poftiches , & faits de bronze , con>- nie.ls'envoKauxPortoderH5teldeVillc& de l'EgUfe du Val de-grace a Pans. Cette forte de Por/c, eftarafe'e par derrière & rarement deux paremens : quand la Bayecnett cintrée ou trop haute, elle eftfurmontée d'un dormant d'ailemblage qui en reçoit le bat-

ORTE EN DECHARGE, ccllc qui eft compoféc d'uH balti dc gtoiïes membrures , dont ks unes font de niveau , Se les autres inclinées en Drchar^e , toutes aflemblees par entailles leur demi-épaiilcur& chevillées, en forte quelles forment une gri le recouverte par de- hors de gros ais à rainures & languettes, cloués deiius, avec ornemens de bronze ou de fer fondu , comme les Portes de l'EgUfe de Nôtre-Dame de Pans. Lat. lortadecu-

manu.

maria. il o

Porte de ter, celle qm eftcompofée d'un chaffis de fe-r, qui retient des barreaux & tra- verfes, ou des panneaux avcccnroulemcns de fer plat & de tôle cifclée , coitime ils en voie d'une (incTuiicre beauté au Château de Verfailles& à celui de Mailons. On appelle encore Porte de fer, celle dont le chaflis & les barreaux font recouverts de plaques de toie , & cjui fert pour plus de feureté aux lieux qui renferment des chofes précieufcs , & ou 1 on crame aulli le dan"-er du feu, comme les Porrcy des Trefors. P/. 44 A. p. 117- .

Porte de bronze, celle qui elt jcttée en bronze , & dont les parties , qui imitent les com- pammensdune Porte de raenmferie , font attachées & rivées fur un bah de forte menui- iene, & font enrichies dornemens poftiches de fculpture , comme celles du Panthéon 5. de Saint Jean deLatran à Rome. Il fe fait aulh de ces Po.^^. , qui font partie de lames de cuivre cifelées &: frappées , & partie fondues , qui recouvrent un gros allemblage de bois , comme celles de Saint Dems en France & de Saint Pierre du Vatican a Rome. Porte feinte-, c'elt une décoration de Porte de pierre ou de marbre , ou un Placard de menuifene avec des ventauxdormans, oppofé ou parallèle à une vrayePowpour lalim- metrie. p.iio.Sc PL 6i.p. 177. Lat. Pje-udothyrim. Portes de mouille & de teste, ^jr;: ECLUSE. r.- 'j

PORTE'E;ceIt ce qui refte en Pair d'une Platebande entre deux Colonnes ou deux Piédroits. C'eftaufii la longueur d'un Poitrail entre fes Jambages : d'iuie Poutre entre deux murs: & d'une Travée entre deux poutres. Les corbeaux foulagent la/wfre des poutres , mais la 'rrolfeur des folives doit élire proportionnée à leur fortce dans les travées. Le mot de Portée T'entend aulfi du fommier d'une Platebande , d'un Arrachement de Retombée , ou du bout d'une pièce de bois qui entre diiis un mur ou porrr (ur une fablicre ; c clt-pourquoiuiie poutre doit avoir Ça portée dans un mur mitoyen jufques à deux pouces près de ion parpain. Portée fe prend aulfi quelquefois pour faillie au delà d'un mur de face , comme celle d une Goutierc, d'un Auvent, d'uneCagedeCroifée, &c.p^!?. 16. &i8z. PORTER. Terme qui s'entend de plufieurs manières dans l'Art de batir. On dit qu une pie- ce de bois, ou qu'une pierre pom- tant de long & de gros, pour figniher qu'elle a tant de longueur & de grolfeur. Les deux pierres Icrvant de Cimaife au Fronton du Portail du Louvre, porm.r chacune 51. pied s de long fur g. de large & 18. pouces d'epaifleur.' Porfer de fonds c'eft porter aplomb , & par empâtement dés le rez dc-chauflce. Porter a cru. Un ditqu'un corps poneacrw, loriqu'il elHans empâtement ou retraite , comme les Anciens ont tr.u:é la Colonne Dorique. Et Purter ujaux, c'cft porter en faillie & par encorbellemenr, comme un Balcon en faillie & le Retour d'angle de l'Entablement lofcan de la Grote de Mcudcn. On dit aulfi qu'une Colonne ouqu'unPilaltrepor/f^^«x. quand il c«t hors de

fon aplomb. p. 117. 140. & U4- ^ ^ 1 ■. i- r

PORTIQUE. Efpece de Galerie avec Arcades fans fermeture mobile , ou I on le promené à couvert : le plus fouYeiU voûtée Si publique , comme à la gtanJe Place '>^J.^^^^^^J

D'A R C HITECTUR H, arc. 200

l'Hôtel Je Vandome: & quelquefois avec fofice, ou plancher, commcks Porihjrrç de k grande Cour de l'Hôtel Roïal des Invalides. Quoique ce mot foir dérive de celui de Porte, on ne laifïe pas d'appeller encore de ce nom toute difpoiitica de Colonnes en Gale- rie. P/. 3.p, II, 15. &c.

Portique circulaire ; c'eft une Galerie avec Arcades à l'entour d'une Cour ronde , com- me lesPorn^«(-yduChâteaudeCaprarole.p. 157. P/. 71.&75.

Portique de treillage,- c'ert une décoration d'Architcaure de Piiafîres , Montans, Fronton , &c. faits de barres de fer & d'cchalas de chefne mailles , & qui fert pour l'entrée d'un Berceau dans un Jardin, p. 197. P/. 65 B. Lat. Porticus pergulan.,.

Portiques d'apui. Efpeces de petites Arcades en tiers-point, (jui fervent de Baluftres Se garniflent les ^puJs é videz des Bâtimens Gothiques, p. 5 14.

Portiques. Fôyci CANAUX.

qui fe^ fait en frotant les pierres avec du grais & de l'eau par leurs joints de lit bien drellez, jufqu'à ce qu'il n'y refte pointdc vuide : & c'eft de cette manière que font con- ftruits la plufpart des Bârimens antiques, & qu'eft commencé l'Arc de Triomphe da Faubourg Saint Antoine à Paris. Pojcr à cru ; c'eft drefler fans fondation un pilier , une etaye ou un pointai, pour foùtenir quelque chofe. Pojer de champ ,• c'eft mettre une Brique fur fon cofté le plus mince & une Pièce de bois fur fon fort , c'eft à dire fur ù face la plus étroite. Pofer de piat ; c'eft le contraire. Et Pofcroi décharge-, c'eft po/f)- oblique- inent une Pièce de bois , pour empêcher la charge , pour arcbouter & contrevcnter. On dit la Pofc d'une pierre, pour lignifier l'endroit elle eft placée à demeure, p. iz4. P/.64B.P. i8y.&i84. POSEUR;^ c'eft l'Ouvrier qui reçoit la pierre de la Grue, & qui la met en place de ni- veau, d'alignement, & à demeure: & Contrepofeur , celui qui aide au Pofeur. f. 131.

POSITIF. V-oye:^ ORGUE.

POSTES. Ornemens de Sculpture, plats en manière d'enroulemcns, répétez & ainfi nom- mez .parce qu'ils femblcnt cour-r J'un après l'autre. II y en a de fimples& d'autres fleu- ronnes avec des rofettes. Il s'en faitaulll de fer pour les ouvrasses de Serrurerie. PL B. p. VII. &P/. 44 A. p. 117. r o t

POSTICHE. On dit qu'un ornement de Sculpture eft popiche, lorfqu'il eft ajoûtéaprés coup: qu'une Table de marbre ou de toute autre matière, eftaufllpo/Z/J^f , lorfqu'elleeft mcruftée dans une décoration d'Architedure , &c. Ce mot eft fait de l'Italien Pû/?/cao, ajouté. p. 539.

POTAGER; c'eft dans une Cuiline une Table de Maçonnerie à hauteur d'apui , il y a

dcsrcchautskellez. P/. 5 ^. p. 1 59. &P/. 6o.p. 175. "" Potager. Foyex Jardin potager. POTEAU ; c'eft en Charpenrerie, toute pièce de bois pofée debout, qui eft de différente

grollcurIclo'-(a 'ongucur & fes uf.-.ges. i^/. 646.^. 189. Lat. Pojin. Poteau coRNiER. Maitrelle pièce des coltez d'un Pan de bois, ouàl'encôgnurededeux,

laquelle eft ordinairement d'un leul brin. ibid. Poteau de membrure. Pièce de bois de douze à quinze pouces de rros , reduiteàfepc à

huit dcpaifleur juiqu'à la Confoie ou Corbeau , qui la couronne, ""& qui eft pris dans la

Pièce même , laquelle (ert à porter de fonds les poutres dans les Cloifons, & Pans de bois. Poteau de fonds. Tout Poteau, qui porte à plomb fur un autre dans tous les Etages d'u«

Pandebois.P/. 64B.P. 189. ^ f r 0

Poteau de remplace, celui qui fcrt à garnir un Pan de bois, & qui eft delà hauteur de

1 Etage, ibid. ^

Tome. Il, D j j,q_

2TO nXPLICATION DES TERMES

PoTEAo DE DECHARGE, cclui ciiiielHucliiié cn manière dc Gucttc , pouf foulagcr la cfcûrje dans une Cloifon , ou un Pan de bois.

Poteau d'huisserie ou de croisée, celui qui fait le cofté d'une Porte , ou d'une Fenc- Ihe. p. 112.. Lac. Scapus curdmalis.

Poteau de cloison, celui qui efl: pofé à plomb , retenu à tenons S: mortoifes dans les fa- bheres d'une Cloifon. ibid. Lac. Pùjtis crdtinus.

Poteaux de lucarne, ceux qui à cofté d'une Lucarne y fervent à en porter le Chapeau. PL 61^ A. p. 187.

Poteaux d'e'curie. Morceaux dcbois tournez d'environ quatre pieds de haut hors de ter- re, & de quatre pouces de gros chacun , quifervent à fcparer les places des Chevaux dans lesila/r/c^. P/. 61. p 177.

Poteau montant ; c'eît dans la conftrudion d'un Pont de bois, une pièce retenue à plomb par deux contrefichcs au deiTous du Ut , &par deux décharges au dellus du Pavé , pourea entretenir les Lices ou Gardefous.

POTELETS. Petits Poteaux , qui garnirent les Pans de bois fous les Apuis des Croifées, fous ks Décharges dans les Fermes des Combles, les Echifres des Efcaliers , &c. PL 64 B. f>ag. 189.

POTENCE. Pièce de bois debout, comme un Pointai , couverte d'un chapeau ou femelle par dellus , & adémblée avec un ou deux hens ou contrefiches , qui fert pour foulager une Poutre d'une trop longue portée , ou pour en foûtenir une éclatée, p. 519. Vitruve nom- me les Potences , Interpenfiva.

Potence de ïer. Manière de grande Confole en faillie ornée d'enroulement , &defeiiii- Jages de tole , pour porter des Balcons , Enfeignes de Marchands , Poulies de Puits , Lan- ternes, &c. P/. 65 C.p. 117.

POUCE. Douzième partie du Pied, laquelle fe divifc aufll en douze parties, qu'on ap- pelle Lignes. Le Pouce fuperficiel quatre a 144. de ces lignes : Se le Pouce cube j en a 17x8.

Pouce d'eau ; c'eft une quantité d'eau courante pafTant continuellement par une ouverture ronde d'un pouce de diamètre; en forte que la fupcrficie de l'eau demeure toujours plus haute d'une ligne , que la partie fuperieure de cecce ouverture , Se fournilfant dans une mi- nute I }. pintes d'eau , & dans une heure 800. pintes, ou z. muids 114. pintes de Paris. POL'F. Les Ouvriers difent qu'une pierre ou qu'un marbre eibpo;^f, loriqu'il s'égraine fous

l'outil, comme le Grais tendre, p. 537. POULIE. Petite roue ordinairement de cuivre, avec un canal fur fonépai fleur : laquelle tourne fur un goujon qui la traverfe, & dont on fe fert aux Grues , Engins & autres Ma- chines , pour e.npccher le frottement des cordages en élevant les fardeaux. C'elt ce qui eft indifFeremiîicnr ffgnifié dans Vicruve par ces mots Trochlea , Orbiculus Se Rcchamus. POURTOUR; c tlt la longeur ou l'étendue de quelque chofe à l'entour d'un efpace : aiufi on dit qu'une Souche de Cheminée, une Corniche de Chambre, un Lambris, &c.onc tant At pourtour t c'eit-à-dirc de longueur ou d'étendue dedans ou dehors œuvre. C'eft aufll la circonférence d'un corps rond , comme d'un Dôme , d'une Colonne , Sec. ce que lesGeomeaes uommentPfnp/.'fr/V. p. iéo.& 554. POUSSEE ; c'elt l'effort que fait un Arc ou une Voûte pour pow/Jêr au vuide, & qu'on re- tient par des arcs ou piliers butans. Plus un Arc eft large &; furbaiflé, plus il a de powjl/cf. Ce mot fc dit auflî de l'effort femblable que font les terres d'un Quay ou d'une Terralle , & le Corroy d'un Baftardeau.p. 13 5. & 3 50. POUSSER. On dit qu'un mur poufjc au vuide-, lorfqu'il boucle ou fait ventre. Pouffera la main; c'eft couper les ouvrages en plâtre faits à la main, & quine font pas trainez. C'eft aulïï en Menuiferie travailler à la main des Baluftres , Moulures, &c. PL 646. p. 189. Se 341.

POUSSIER i c'efl la poudre des recoupes de pierres pafTées à la claye , qu'on mêJe avec le

plâtre

D'ARCHITECTURE, &c. 2Tt

plârre en carrelant, pour empêcher f]u'iIboure. On met du Po/<//;Vr de charbon entre les Lambourdes d'un Parquet, pour le garantir de rhumidire. p. 352.

POUSSOLANE. Terre rougcâcre c]ui tient lieu de fable en Italie, & qui mêlce avecla chaux, fait un mortier qui durcir à l'eau. La meilleure fe tire des environs de Bayes 8c de Cumcs dans le Roiaume de Naples. p. 531. A^yf? Palladio. Liv. i. Ch. j.Lat. Pulvis futfoUnus.

POUTRE; c'eft la plus grofTe pièce de bois qui entre dans un Bâtiment , écquienfoûtienc les trave'es des Planchers. Il y en a de différentes longueurs & groffeurs. Celles qui font en mur mitoïen , doivent félon la Coiitume de Paris ^/^rf. 108. porter plutôt dans toute Pé- pailTeur du mur, à deux ou trois pouces pre's , qu'à moitié' : à moins qu'elles ne foienc dirciflemenr oppofe'es à celles du Voifin ; car en ce cas elles ne peuvent porter que dans la moitié' du mur , & leur porte'e eft foulagee de chaque côte' par des corbeaux de pierre: 2c pour empêcher que ces deux Poutres oppofe'es, s'e'chaufFent &fe corrompent , on mec une table de plomb entre les deux bouts, p. i6i.Pl. 5S. 8cp. iii.Lat. Trub).

Poutre FEÏiiLLE'E, celle qui a des/e///7/.vrej©u des entailles, pour porter par encadrement les bouts des Solives. Lat. Trabs incardinaîa.

Poutre qoarueronne'e, celle fur les areftes de qui on apouflfe'un ^/<?ri-c/f-ro«(/, une Doucine , ou quelque autre moulure entre deux filets ; ce qui fe fait plutôt poutôter lefià- che , que pour ornement, p. 189. & 3 ji.Lat. Trj6/ cvfr^gawa.

Poutre armée, celle fur qui font artemble'es deux de'charges en abouts avec une clef, re- tenues par des liens de fer ; ce qui fe pratique , quand on veut faire porcer à faux un Mur de refend , ou lorfque le Plancher eft d'une fi grande e'tenduë , qu'on eft oblige' de fe fervjr de cet expédient pour foulager la porte'e de la Poutre , en faifant un faux plancher par deflus l'Armature. P/. 64 B. p. 189. Lat. Trabs compacîilis.

POUTRELLE. Petite Powrrf de 10. à 11. pouces d'équarrifiage , qui fcrt à porter un médio- cre Plancher, & àd'aurresufages. p. iix. & 347.

PRATIQUE; c'eft l'opération manuelle dans l'exercice d'un Art. Préface Se p. loi. S: 355. Lat. Fdbrica ÇelonYizTMve.

Pratique. On dit qu'un homme cilpratique dans les Bâtimcns , quand il a de l'expérience dans l'exécution des ouvrages.

PRATIQUER; c'eft dans la diftribution d'un Plan , difpofer les pièces avec œconomie , Se entente , pour les proportionner & dégager avanrageulement.

PREAU. On appelle ainfi toute Cour, même celle d'une Prifon, quand elle eft fpatieufè, & qu'il y croît librement du gazon. Mais ce nom fe donne plus particulièrement à l'efpacc ordinairement quadrilatère, couvert de gazon , & environné des Portiques d'un Cloître, comme le Freau du grand Cloître de la Chartreufe de Paris.

PRESBYTERE , du Grec Presbyterion , Aflcmble'e de Preftres ; c'eft à la Campagne la Mai- fon demeure le Cure' d'une Paroilfe, & c'eft à Paris une Maifon prés d'une Eglifc Paroifliale, logent & mangent en Communauté les Prejïres habituez qui la deller- vent.p. 331.

PRESENTER. Terme qui félon les Ouvriers , fignifie pofer une pièce de bois , une barre de fer , ou toute autre chofe , pour connoître fi elle conviendra à la place elle eft deftinée j afin de la reformer , & de la rendre jufte , avant que de l'aflùrer à demeure.

PRESSOIR ; c'eft une Machine, qui Ccvt i preffurer les fruits pour en tirer quelque liqueur, & qui donne fon nom au lieu qui la renferme. On appelle Prf//o;r6a'!a/, celui d'un Sei« gneur, des Vafiaux font obligez de faire prefjurer leurs fruits, p. 5 i8 . Lat. TorcuUr.

PRETOIRE ; c'eftoit chez les Anciens , le Palais le Prêteur ou Magiftiat logeoit & ren- doit la Jufticeau Public comme celui de jerufalem, dont l'Ecriture Sainte fait mcnuon. Il y avoir de ces Prcro/rw dans toutes les Villes de l'Empire Romain , & il s'en voit mêmes encore les veftiges d'un à Nifmes en Languedoc, p. ^57.

PRISME i c'eft un corps foUde , dont les plans redilignes réguliers oppofez Coïit e'gaux , &

Dd 1 'les

2T1 EXPLICATION DES TERMES

JC5 f.iccî du pourtour égales. Lorfque ces plans font triangles, il efl: appelle' rn<î«|K/j/rf> & Ioi-ù]u"iis Ibnt quarrcz, ^^uadr angulaire. P/. t- p-j-Lat. Prifma, duGtecPnm, qui lijrnific Icier ou cou-per.

PRISON; c'efl un lieu d'une forte conflruccion & feurement gardé , l'on enferme les Débiteurs & les Criminels, & il y zdcs Cachots y c'cft-à-dire des Caveaux, dont les uns font noirs & fans lumière ; & les autres clairs, àcaufjdu )our qu'ils reçoivent par des Soupiraux. Palladio Liv. 5. Cli. 16. raporte qu'il y avoit anciennement de trois fortes de Prtj'ons , feparées les unes des autres , pour les Débauchez , les Débiteurs , & les Cri- minels. Préface.

Prison des vents, ou Palais d'Eole ; c'efl: un lieu fouterrain , comme une Carrière , les l'cnts frais eitantconfervez , fe communiquent par des Conduites ou Voûtes fouter- raines (appellécs en Italien Ventidotti) dans des Salles, pour les rendre fraîches pendant l'Efté. rojcK Palladio Liv. I. Ch. 17.

PRIVE'. Kijyf^ Caeinet d'aisance.

PROFIL ; c'eit le conteur d'un Membre d'Architeflure, comme d'une Bafê , d'une Cor- niche , &c. C'elt pourquoi on dit Profier -, pour contourner à la règle , au compas , ou à la main, ce Membre, ou route autre faillie, p. iv. x.P/. C. &c.

Profil de bastiment ; c'elt le DelTein d'un BajUment coupé fur fa longueur , ou fa lar- geur, pour en voir les dedans & les épailîéurs des Murs, Voûtes , Planchers , Com- bles, &c. ce qu'on nomme encore Cowpf , Scio^raphicy Se Se^iion perpendiculaire.^, li^^. PL 65 B.

Proiil de terres ; c'eft la fe£tion d'une étendue de terre en longuei\r, comme elle fc trouve naturellement, & dont les coups de niveau & les ftations du nivellement , mar- quées par des lignes poncftuécs, font coiinoître le raport de la fuperlîcie de cette ffrrf avec une baie horizontale qu'on établit ; ce qui fe fait pour drelfer un terrein de niveau , ou avec une pente réglée, quand il s'agit de difpofer un Jardin, planter des Avenues d'arbres, tracer des Routes dans un Bois, Sec. On fait ordinairement ces fortes de Proj^/j fur une même échelle pour la bafe & les aplombs ^ quelquefois aulfi on réduit cette bafe fur une plus petite échelle , que les aplombs des ftations, pour acourcir le deffein d'un Profl de trop erande longueur; mais cette dernière manière eft incommode, parce qu'on ne peut pas "tracer fur ce delfein , les pentes , chûtes , & autres moïens qui fe pratiquent pour le racoir dément des terreins.

PROJECTURE. rayez SAILLIE.

PROJET,- c'eft dans l'Art de bâtir, une EfquilTe delà diftribution d'un Bâtiment , e'tabhe fur l'intention de celui qui defire faire bâtir. C'eft auiïi un Mémoire en gros de la dépenfè à laquelle peut monter la conftruélion de ce Bâtiment , pour prendre des refolutions luivant le lieu , letcnisS: les moïens. Préface.

PROMENOIR. Terme gênerai qui lignifie un lieu couvert ou découvert, fermé par des Arcades ou des Colonnes , ou planté d'arbres pour s'y prowe«fr pendant le beau tems. Vi- truve Liv. 5. Ch. 9. appelle Prowf«o<r, un efpace derrière la Scène du Théâtre, clos d'une muraille, & planté d'arbres en Quinconce, p. 196. Lat. e^mbidacrum.

PROPORTION i c'eft la )uftefié des membres de chaque partie d'un Bâtiment , & la rela- tion des parties au tout enfcmble , comme une Colonne dans fes mefures par raport à l'Or- donnance du Bâtiment. C'eft aulfi la différente grandeur des membres d'Architedure , Se des Figures, félon qu'elles doivent paroître, parraportà la diftance , d'où elles doivent eftre veuës. Les opinions des plus célèbres Architectes, font partagées fur ce fujet : les uns prétendent qu'elles doivent augmenter fuivant leur exhaullément , & les autres qu'elles doivent rcftcr dans leur grandeur naturelle. Préface &cc VoycK la 5. Partie du Cours d' Ar- chitecture de M. Blondel: les Notes de M. Perrault fur Yitruvc , & fon Livre des cinq efpeces de Colonnes.

PROPORTIONNELLE. yoye\ Ligne proportionneii-e.

PRO-

D'ARCHITECTURE, &c. ai,

PROSTYLE. Voyez TEMPLE.

PRYTANE E ; c'cftoic anciennement dans Athènes , un Bâtiment confiJeribîe !e Scnac s'alTembloitpour tenir confeil , & eftoient logez & entretenus , cetixqui avoient renda de grands fervices à la Republique. Lat. Prytuncum. PSEÙ DO -DIPTERE. Voyez TEMPLE.

PUISARD , c'eft dans le corps d'un mur ou le noyau d'un Efcalier à vis , une efpece de Pw/Vr, avec tuyau de plomb ou de bronze, par s'écoulent les eaux des Combles. C'eltaulïï au milieu d'une Cour un P/afi bâti à pierre fcchc , &: recouvert d'une pierre ronde troùe'e, fe rendent les eaux pluviales qui fe perdent dans la terre, p. 3^1. Lat. Compluvium ereclum. Puisards d'aqueduc , ce ("ont dans les ^qttc duc s qui portent des conduites de fer ou de plomb, certains trous pour vuider l'eau qui peut s'e'chaper des tuyaux dans le canal, com- me il s'en voit à V aqueduc de Maintenon. Puisards de sources; ce font certains P;»7; , qu'on fait d'efpace en efpace pour la recher- che des Sources-, &. qui fe communiquent par des Pierre'es qui portent toutes leurs eaux dans un Regard ou Réceptacle , d'où elles entrent dans un Aqueduc. Lat. Putei félon Vitruve. PUITS , efl une profondeur en terre , foiiilléc jufques au delTous de la furface de l'eau , & revêtue de maçonnerie. Le Puits eft ordinairement rond , & quand il fert à deux Proprié- taires fous un mur mitoïen , il eft ovale avec une languette de pierre dure qui en fait la fe- paration jufqu'à quelques pieds au delTous de la hauteuidefon apui. PI. 60. p. 175. Puits commun, celui qui aiant plus de latgeur qu'un PKifj particulier , & fes eaux bonnes

à boire, eft fîtué dans une Rue ou dans une Place pour la commodité du Public. Puits perdu, celui dont le fonds eft d'un fable fi mouvant , qu'il ne retient pas fon eau , &

n'en a pas deux pieds en Efté, qui eft la moindte hauteur qu'il puifTe avoir pour puifer. Puits décore', celui dont le profil de l'apui, eft en forme de Baluftre ou de Cuve, &qui a deux ou trois Colonnes , Termes ou Confoles , pour porter la traverfe eft attachée la poulie. Il s'en voit un de cette efpece du deflèin de Michel- Ange dans la Cour de Saine Pierre in Vmcoli à Rome. Puits de carrière. Ouverture ronde de douze à quinze pieds de diainetre, creufée à plomb, par l'on tire les pierres d'une Camere avec une roué, & dans laquelle on dc- îcendpar un Echelier ouRancher. rUREAU ou ECHANTILLON ; c'eft ce qui paroît à découvert d'une Ardoife ou d'une Tuile mife en œuvre. Ainfi quoi qu'une Ardoile ait 15. ou 1 6. pouces de longueur , elle ne doit avoir que 4. à 5. pouces de Pureau , & la Tuile 3.34. ce qui eft égal aux inter- valles des Lattes. p.ii<ji.Sciz6. PYCNOSTYLE ; c'eft le moindte Entre-colonne de Vitruve , qui eft d'un diamètre & demi,.

ou de trois modules. Ce mot eft feit du Grec Pjc/yio; , ferré, 8c Stylos, Colonne. 0.9. PYRAMIDE. Voyez PLRAMIDE.

Q^

QUADRE ; c'eft toute Bordure quarrée qui renferme un Bas-relief, un Pa»neau, un Ta- bleau , &c. Voyez CADRE. QUARDERONNER ; c'eft rabattre les ateftes d'une Poutre, d'une Solive, d'unePortc>

&c. en y poull'ant un Q/wrr-df-ronc/ entre deux Filets, p. 151. QUARRE. Voyez LISTEL. Quarre par îait. Figure reguhere , dont les quatie cotez & les quatre angles font égaux.

P/.t- p.j. Quarre -toNG. Voyez PARALLELOGRAMME.

Dd j QUART-

^-r^ EXPLICATION DES TERMES

QUART-DE- CERCLE; c'eft la quatrième partie de la circonférence d'unCerde, qui con- tient 9o.degrezqui font l'ouvercurede l'Angle droit. On appelle proprement (^«îrt-<fc- cerclcy ou ÇKtart-dc-mndnte-, l'initrumcnt fur lequel font divifez ces 90. degrcz, & par le moïen duquel on peut raporter fur le papier , tout Angle plus ferré que le droit. fag.ï].

QUART-DE-ROND. Les Ouvriers appellent généralement ainfi toute moulure, dont le contour cft un cercle parfait ou approchant de cette figure, & que les Archite(5tes nom- ment Ovf. p. ij. Pl.A.&cc.

QUART lEP.. Ce mot fe dit dans une Ville, de plufieurs Iflesenfemble fepare'es d'un autre ^/izr//fr par une Rivière ou une grande Rue , comme lesfeize Çl^rtiers de la VilledePa- ris. La Ville de Rome a cite plufieurs fois divife'e différemment en Quar-tiers appeliez Ré- gions fuivant fou accroillement , comme on le peut remarquer dans les Topographies d'Aurelius Vidbor , dOnuphre Panvinius , de Marillan , de Pyrro Ligorio , deBoilIard> & autres Antiquaires, p. 181.& 536.

Quartier tournant, c'eft dans un Efcalier un nombre de Marches d'angle , qui par leur colet, tiennent à un Noyau, p. 241. C'eft ce qu'on peut entendre dans Vitruve par le mot Inverfura.

Quartier de vis suspendu-, c'eftdans une Ca^e ronde , une portion d'Efcalier à v/Vy«/^ pendue -, pour racorder deux Apartcmens qui ne font pas de plain pied. ibid.

Quartier de vove. On appelle ainfi les groilès pierres , dont une ou deux font la charge d'une Cbarette attelée de quatre chevaux, p. io6.

QU AY ; c'eil un gros mur en talut fondé fur des pilotis, & élevéau bord d'une Rivière, pour retenir les terres des Berges trop hautes, & empêcher les dcbordemens. p. 105. & 143. Lat. Crepidofaxca.

QUEUE DE PIERRE; c'eft le bout brut ou équarri d'une Pierre en boutifle , quieft op- pole à la Telte ou parement , & qui entre dans le Mur fans faire parpain. p. 331.

Queue de paon. On nomme ainfi tous les Compartimens de diverfes formes & gran- deurs , qui dans les Figures circulaires, vont s'élargiffant depuis le centre jufques à la circonférence, & imitent en quelque manière les plumes delà g«f«è d'un Paon. P/. loj.

Queue d'aronde. /^"oyert Assemblage a queue d'aronde.

QUINCONCE, ou QUINCONCE, du Lutin (^inamx, qui a cinq onces ou parties ; c'eft un Plant d'arbres difpofé dans fon origine en quatre arbres, qui font un quarréavec un cinquième arbre au milieu ; enforte que cette difpofition répétée réciproquement , forme un Bois planté de fimmetrie , & prefcnce parla veuë d'angle d'un Quarré ou Parallélo- gramme recSlangle , des allées égales & parallèles. C'eft de cette Coitc de Quinconce y que parlent Ciceron dans Cato Alajor, & Quintilien Liv. 8. Ch. 3. Nos Quinconces ^ fe font aujourd'hui de même que ceux des Anciens , à l'exception du cinquième arbre qui n'y eft j>as; de manière qu'eltant maillez, & leurs Allées fcvoiant par le flanc du Redangle , ils forment un Echiquier parfait, comme ceux à côté du Cours-la-Rcine à Paris, & du Jar- din de Maxly. p. 1^6.

R.

RABOT. Sorte de Liais ruftique, dont on fe fert pour paver certains lieux, &pour faire les bordures des Chaufiéesde Pavédegrais. Les Latins le nommoient R^idiisno- \im , quand il eftoit neuf, &: li^idits redivivum , quand il eftoit manié à bout , & qu'on le faifoitrefervir. p. 350. RACKETTER ; c'eft parmi ks Ouvriers corriger un biais par une figure régulière , com- me

D'ARCHITECTURE, &:c. 21.

meunePlarebandeqiii n'cftant pas parallèle, racorde un Angle hors d'equerre avec un Anf^le droic da.is un comparciment. Ce mot fignifie encore dans la Coupe des pierres, joindre par racordement deux Voûtes de difFerenccsefpcces. Ainfi on du qu'un Cîi-de-four rar/jf/Zf un Berceau , lorfque le Berceau y vient faire lunette: que quatre Pendentifs ra- chettent une Voûte fphcrique , ou la Tour ronde d'un Dôme, parce qu'ils fc racûrdent avec leur plan circulaire , &c. p. 159.

RACINAL On appelle ainfi la pièce de bois, dans laquelle cft encaftrée la Crapaudine du

Seuil d'une Porte d'Eclufe. p. 145. '

Racinaux. Pièces de bois, comme des bouts de Solives, arrêtées fur des pilotis, & fur

Jefquelleson po(e les Madriers & Plateformes , pour porter les murs de douve des Refer-

voirs. Cemotfe ditaufîides pièces de bois plus larges qu'epailTes , qui s'attachent fur la

tcrte des pilotis, & fur lelquellespofe la Plateforme. ;>. 145. Racinaux de grue. Pièces de bois croifées , qui font l'empâtement d'une Gr«^', & dans

Jefquelles font afleniblcz l'Arbre , &Ies Arcboutans. Ou les nomme Solles , quand elles

font plates. Racinaux de comble. Efpeces de Corbeaux de bois, qui portent en encorbellement fur

des confoles, le pied d'une Ferme ronde, qui couvre en faillie le Pignon d'une vieille

Maifon. />. 319.

Racinaux d'e'curie. Petits poteaux qui arrêtez debout dans une £c«r/f, fervent à porter la Mangeoire des chevaux. PI. 61. p. 177.

RACORDEMENTj c'eft la reiinion de deux corps à un même niveau ou fuperficie , ou d'un vieux ouvrage avec un neuf, comme il a efte pratiqué avec beaucoup d'entente par François Manfard à l'Hôtel de Carnavalet rue delà Couture Sainte Catherine à Pans , pourconferverlafculpturedela Porte, faite par Jean Goujon , la Façade neuve, qui eftundesplusexcellens ouvrages d'Architedure, ù racorde parfaitement bien, tant au dedans qu'au dehors, avec le refte de cette ancienne Maifon, qu'on tient eitre de Jean BulanArchitedte. On appelle encore I{acordement , la jondion de deux terreins inc'o-aux par pentes ou perrons dans un Jardin. Kacordcr ; c'eft faire ua Racor dément, p^e.lu.

RAGRE'ER; c'eft après qu'un Bâtiment eft fait, repafler le marteau & le fer aux pare- mens de fes murs , pour les rendre unis & en ofter les baie vres. Ce mot fignifie encore met- tre la dernière maui à un ouvrage de Menuiferie, de Serrurerie , Sec. On dit ^nffi Faire an ragrcment , pour I{agrécr. p. 2 3 1 . &c y^j,

RAINURE, ouRENUREj c'eft un petit Canal fait fur l'épaifleur d'une planche , pour recevoir une languette , ou pour lervir de couIilPe. p. 341. Lat. Camhculus.

RAIS-DE-COEUR. Ornement accompagné de fciiilles d'eau qui fe taille fur les Talons. PI. B. p. VII.

RALONGEMENT D'ARESTIER. Foye^ RECULEMENT.

RAMPANT ; c'eft en fait de Bâtiment , tout ce qui n'eft pas de niveau & qui a de la pente, comme un Arc rdwpauf, une Defcente , &c. p. 13 7. Sri-, 9. Lat. DecUvitas.

RAMPART, de l'Efpagnol ^wp^ra , qui fignifie defenfe. Cemot feprend en Architedu- re civile pour l'efpace qui refte vuide en dedans la muraille d'une Ville, jufqu'aux plus proches Maifons. C'eft ce que les Romains appelloient Pomœrmm , il eftoit défendu de bâtir, ScoùTonplantoit des Allées d'arbres pour leplaifir du Peuple, comme le Cours qui a efté fait depuis quelques années à Paris, & qui commence à la Porte S. Antoine &z finit à celle de S. Honoré, pag. 143.

RAMPE D'ESCALIER; c'eft autant une fuite de degrez entre deux Paliers, que leur Balu- ftrade a hauteur d'apui , qui fe fait de Baluftres de pierre ronds ou quarrez, ou de Balu- ftres de bois tournez ou pouffez à la main , ou enfin de fer avec Baluftres ou Panneaux , Frifes, Pilaltres, Conlolcs & autres ornemcns. PL 61. P. 177, 17&. & P/. 6s D. 0.119. Les i<f w;)ej- font appel]«es de Vitruve 5'fW^r/a.

Rav-

2T^ EXPLICATION DES TERMES

Rampe courbe-, c'e(t une portion d'Efcalier à vis fufpcnduë ou à noyau , laquelle fc rracc par une cherche ralongce , & don: ks marches portent leur delardemcnt pour former une coquille , ou font poiccs fur une Voûte rampante , comme la Vis S. Gilles ronde, P/. 66 B .

Rami'e par ressaut, celle dont le contour efi: interrompu par des Paliers ou Quartiers tournans. p. 177.

Rampe de menuiserie; c'efl: non feulement celle qui eft droite & fans fujcttion, comme il s'en fait pour de petits Efcaliers dégagez ,• mais aufli celle qui cftant courbe , fuit le con- tour d'un Pilier rond, comme il s'en voit à plufieurs Chaires de Prédicateur, & donc l'ouvrage eft un des plus difficiles de la ikro;;<//fr/e. p. 341.

RAN'IJ'ER i c'efl: pencher fuivant une pente donnée, p. 541.

RANCHER. Fbyc:: ECHELIER.

RANGE DE PAVE'; c'clt un ra«g de pavf:^ d'une même grandeur le long d'un ruifleau fans caniveaux ni contrejumellcs , comme onlepratique dans les petites Cours. PL loz.

fta('. 549.

RAPORT j c'efl; le juo'cment par e'crit de Gens experts & connoiflans , nommez d'office ou par convention , lur la qualité , quantité Se prix des ouvrages , & le partage des hérita- ges, p. 331- f''ojyf:î la Coutume de Pans c^vf. 184.

RAPORTEUR. Inftrument fait en demi-cercle & divifé en iSo.degrez, qui fert àpren- dre les ouvertures des Angles 6c à les raporter du Graphometre fur le papier. 11^ fe fait ordi- nairement de cuivre i mais les plus commodes pour travailler fur le papier , iont de corne tranfparente , au travers de laquelle on voit plus précifement les degrez qui couvrent les lignes des Angles. On le nomme auffi Demi-cerck. p. 3 5 8 .

RATELIER; c'eltdans une Ecurie une efpece de Baluftrade faite de roulons tournez, l'on met IcVoin pour les chevaux , au deflus de la Mangeoire.

RAVALEMENT ; c'efl: dans des Pilafl:res , & Corps de maçonnerie ou de menuife- rie , un petit renfoncement fimple ou bordé d'une baguette ou d'un talon, p. 144.

&i48-

RAVALER; c'efl: faire un enduit fur un mur de moilon , & y obfer ver des champs, naif- fances , & tables de plâtre ou de crépi : ou repaflér avec la laye ou la ripe , une Façade de pierre ; ce qui s'appelle aulfi Faire un Kavalement , parce qu'on commence cette façon par en-haut, & qu'on la finit par en-bas eu ravalant, p. 337.

RAYONS. Fôye^z Lignes en rayons.

RECEPTACLE; c'efl: un Baffin plufieurs Canaux d'Aqueduc ou Tuyaux de Conduite, reviennent rendre pour efl:reenfuite diflribuez en d'autres Conduites. On nomme auffi cette efpece de Refervoir , Conjerve, comme le BaiTin rond qui efl:lurla Bute de Mont- boron prés Verlailles. p. 144.

RECHAUFOIR. Petit potager prés la Salle à manger, l'on fait rrc/j^z-v/i ries viandes, lovfquelaCuUineen elt trop éloignée.

RECHERCHE DE COUVERTURE; c'efl la réparation d'une Couverture, l'on met quelques tuiles ouardoifes à la place de celles q^ui manquent: & la réfection des Ru ilées, Solins, Areflieres& autres plâtres. On dit aulli Fane une recherche de pavé, pour en ra- commoder les flaches & mettre des pavez neufs à la place des brifez. p. ^ 5 1 .

RECHERCHER ; c'efl particulièrement en Sculpture & en Cil'elure , reparer avec divers ou- tils & finir un ouvrage avec art & propreté; cuiorcc que les moindres parties en foicnc bientcnninées.

RECIPIANGLE. Voye^ SAUTERELLE.

RECOU PEMENS. On nomme ainfi des retraites fort larges , faites à chaque afîîfe de pier- re dure, pour donner plus d'cmp.itement à de certains ouvrages conflruits iur un terrein «u pente roidc , ou à d'autres fondez dans J'cau > comme les Piles de Pont , les Digues, les

MaUif^s de Moulm , 5cc.

RE-

D'A R CK I T E C T U R E , &:c. 21^

RECOUPES. On appelle ainfi ce qu'on abhat des pierres qu'on taille pour les cquarn'r. Quelquefois on mêle du pouflicr ou poudic de Recoupes avec de la chaux & du {àblc , puur faire du mortier delà couleur de la pierre : & le plus gros des I{ccoiipes , particulièrement

. des pierres les plus dures, fcrt à affermir le loi des Càves, & à faire des aires diiis les Al- lées des Jardins, p. 195. & 157. Lat. Segmenta lapuicd.

RECULEMENT ou RALONGEMENT D'ARESTIER ; c'eft la l.gne dugonale depuis le poinçon d'une croupe, jufqu'an pied de V^relîicr qui porte fur rencô(''nure de l'Enta - blcment. Onlcnoramç. zuîi\'Trani\imc>ierct. P1.6j^A. p.iSj.

REDENS ; ce font dans la confhudion d'un Mur fur un terrein en pente , pluiîeurs relTauts qu'on fait d'efpace en efpace â laretraitc pour la conferver de niveau pa: intervalles. Ce font aufli dans les Fondations diverfes retraites caufeespar l'inégalité de la confiftence du terrein, ou par une pente fort fenfible. f. 154.

REDUIRE UN DESSEIN , c'eft en fairela copie plus ou moins grande que l'original, par le moyen d'une échelle qui porte les mêmes divifious plus grandes ou plus petites! Prcf.

REDUIT ; c'eft un petit Jicu retranché d'un grand , pour le proportionner , ou pour quelque autre commodité, comme les petits Cabinets à côté des Cheminées &: des Al- côves.

REFECTION i c'eft une grolTe réparation, qu'une malfaçon, caducité, incendie ou inon- dation a obligé de faite, p. 144.

REFECTOIRE. Grande Salle l'on mange en communauté. Celui des Pères Benedidins de S. Georges Major à Venife , du Deirei'n de Palladio , cit un des plus beaux qui fe voyent, &:celui del'Abbayede S.Denis en France, un des plus hardiment bâtis, p. 531. & 342,, Lat. Cœnaculum.

?vEFEND. Fuyc:;. BOSSAGES , Mur , et pierres de reîend.

REFENDRE; cdïcnCkarpcntcrie ^ débiter de grolTes pièces de bois avec la Tlic , pour cjt faire des folivcs 5 chevrons, membrures, planches, &:c. ce qui s'appelle encore Scier de long, & ce qui fe pratique auHî en Mcmtijerie ; c'eft pourquoi les Menuifiers nommenc I{efe>id, un morceau de bois ou tringle oftée d'un ais trop large. Refendre en Senurerie i c'eft couper le fer à chaud fur fa longueur avec la tranche 8c la malfe. En Couverture c'elb divifer l'Ardoifè par feuillets avant de l'équarrir. Et enfin en Terme de Paveur-, c'eft par- tager des gros pavez en deux , pour en faire du pavé fendu pour les Cours , Ecu- ries, &c.

REFÇUILLER; c'fft faire deux /fK/Z/wrc; en recouvrement , pour îo^er un Dormant, ou

recevoirles ventaux d'une Porte ou les volets d'une Croifée. /'. 358.' REFUITE; c'eft le trop de profondeur d'une Mortoife, d'un Trou de boulin. Sec. On dit aulfi qu'un trou a de la refuite , quand il eft plus profond qu'il ne faut pour encaftrer une pièce de bois ou de fer qui fert de linteau entre les deux tableaux d'une Porte, p.z^. 515. REFUS. On dit qu'un Pieu ou qu'un Pilotis eft enfoncé au refis du mouton, lorfqu'ilne

peut entrer plus avant, & qu'on eft oblige d'en couper la couronne. ;•• 2.45. REGAIN. Les Ouvriers dilent qu'il y a du regain à une pierre, aune pièce de bois, &c, lorfqu'elie eft plus longue qu'il ne faut pour la place à laquelle elle eft deftinée , & qu'on en peut couper, p. 315. REGALEMENT , c'eft la reduâ: ion d'une Aire ou de toute autre fuperfîcic , à un même ni- veau , ou félon fa pente. REGALER ou APLANIR; c'eft .-iprés qu'on a enlevé des terres mafîives, mettre à niveau ou félon une pente réglée , le terrein qu'on veut drelTer. On appelle B^galcurs, ceux qui étendent la terre aveclapêle, àmefurcqu'on la décharge, ou qui lafoulent avecdes bat- tes, f. 350. Lat. Compianarc. REGARD; c'eft une efpecc de Pavillon, font renfermez les robinets de plufieurs Con- Tufnc IL Ee duites

2i8 EXPLICATION DES TERMES

duitesci'e.in , avec un petit BafTin pour en faire la didribution. C'cft au ifi un petit Caveau fcrv.^iità même ufage, l'on dcfcend par un clialîls de pierre. |'. 144. Lar. Cajlellum félon Vitruve. REGLE. I:i(hument leplufifouvent de boisdur , mince & étroit , avec lequel on trace â^

lignes droites , &c qui lert mécaniquement à tous les Ouvriers. ;<. v. & ^ 58. Règle d'apareilieur , celle qui ell: ordinairement de quatre pieds , & divife'e en pieds &

pouces. PL 66 A. f. 137. Règle de I'OSEUr, celle de douze ou quinze pieds de long, quifert fous le niveau , pour relier un Cours d'affife , & pour égaler des Piédroits ou des premières Retombées, ibi- dem. Toute liefje ou table , qui fert à établir un niveau , efl nommée en L^tin z^mujjium. Règle de charpentier, celle quicltpictéedc fix pieds de long, c'eft-à-dirc qui eft ài-

viléc en autant de pieds. REGLE'. On dit qu'une pièce de trait cfl: rf^/f'r , quand elle eft droite par fon profil, com- i-ne font quelquefois les Larmiers, Arrierc-voullures , Trompes, &c. P1.66A. p. 137. &159. REGLET. Petite moulure plate & étroite, qui dans les Compartimens & Panneaux , ferc à en feparer les parties, & à former des guillochis & entrelas. Le I{eglet eft diffcrent du Filet ou Liftel, en ce qu'il fe profile également, comme une règle. FI. A. p.u], Lat. Ti(niola. REGNER. Terme dont on fe fert en Architedure pour exprimer qu'une même chofc, comme un Ordre, une Corniche, un Importe, &c. eft continuée dans l'étendue d'une Façade , & dans le Pourtour du dehors ou du dedans d'un Bâtiment, p. 60. Sec. REGRATER i c'eft emporter avecle marteau & la ripe, la fuperficie d'unvieuxmur de pierre de taille pour le blanchir , comme il a efté fait à la Façade de l'Hôtel de Ville de Paris, p 511.& 337. Lat. l{e>ioyare. REINS DE VOUTE; c'elt la Maçonnerie de moilon avec plâtre, qui remplit l'Extrados d'une K«tf )ufqu'à fon couronnement. On appelle I^eins vuides , ceux qui ne font pas remplis pour foulager la charge; ainfl qu'il a efté pratiqué à prefque toutes les Voûtes Gothiques, ou fur les Piles des Ponts de pierre qui portent des maifons, pour y ménager des Caves, comme à ceux de Paris. P/. 66B. p. 141. & 543. REJOINTOYER ; c'eft lorfque les joints des pierres d'un vieux Bâtiment font cavez par fuccelfion de tems ou par l'eau , les remplir & ragrécr avec ie meilleur mortier, comme de chaux & de ciment ; ce qui fe fait au (îi avec du plâtre ou du mortier aux ^o/>;/j des Voû- tes , lorfqu'ils fe font ouverts ; parce que le Bâtiment eftant neuf, a taflé inégale- ment , ou qu'eftant vieux, il a efté mal étayé en y faifant quelque reprife par Ibus- oEuvre. RELEVER LES CISELURES. Vbyc:: CISELURES.

RELIEF; c'eft la faillie de tout ornement ou Bus-relief, qui doit eftre proportionnée à la grandeur de l'Edifice qu'il décore, &àladiftance d'où il doit eftre veu. On appelle Figure deR^lief\ on de rondt;- Bofje , celle qui eft ilolée & terminée en toutes fes veuës. p. ix. Se 62.. Lat. Opus a>uigl}'pho)i. REMANIER ABOUT. Foye;^ MANIER ABOUT.

RE.MBLAY ; c'eft un travail de terres raporttes& battues, foit pour faire uneLeve'e, foie pour aplanir ou régaler un tcrreiu , ou pour garnir le derrière d'un revêtement de terralîe , que l'on aura ffrt/jjyfV pour la conftrudt ion de la muraille, p. 350. REMENE'E. Efpece de petite Voûte en manière d'Arriere-voulIùre, audeflus dej'embra-

fure d'une Porte ou d'une Croifée. PL 66 A. p. 1 3 7. REMISE; c'clt un renfoncement fous un Corps-de- logis , ou un Angar dans une Cour, pour y ranger le Carrolfe. Il y en a de fimples&de doubles pour un ou deux Carrofles. p. 176. Pi. 61. Lat. CelldKhediria. SUiyiiSE DE CALERE ; c'clt daiis uu Arcciul de IVIarineun grand Angar fepare' par des rangs

de

D'ARCHITECTUPvE, 5^c. 219

de piliers , qui en fuportent la couverture , l'on tient à flor feparémen: les Cd:rei dcf- artne'es , comme dans l'Arcenal de Venife. REMONTER. Voye^ MONTER.

REMPLACE, fedicdc la Maçonnerie des Reins d'une Voûte. PI 66B o m REMPLISSAGE. FbyeK GARNL ' ^' '^ '

RENARD. Terme vulgaire, qui dans l'Art de baftir apluficurs fignifications. Les Maçons appellent anifi les petits moilons qui pendent aux bouts de deux lignes attachées à deux lattes & bandées , pour élever un Mur dépareille épailTeur dans toute l'a. Icnctueur Ils donnent au Ifi ce nom à un Mur orbe dccoré pour la fimmetrie, d'une Architeaurcpa-^ reille à celle d'un Bâtiment qui lui elt oppofc. Les Fontainicrs appellent encore /^owrci un petit permis ou fente, par oii l'eau d'un Bailni ou d'un Rcfervoir le perd, parce qu'ils onc de la peine à la découvrir , pour la réparer. Enfin ce mot fe dit pour fignrd entre des hom- mes qui battent enfemble des pieux ou des pilotis à la Sonnette; de fo'Ice qu'un d'entr'eur criant <z« Renard, ils s'arreltent tous en même temps, ou pour fe repofer après cerraiu nombre de coups, oupourcelfer au refus du mouton. Il crie aufïï fl« I^r^i , pour les faire recommencer. RENCONTRE. Voyez Trait de scie.

RENFLEMENT DE COLONNE; c'efl une petite augmentation au tiers de la hauteur dii Fuit d'une Colonne, qui diminue infenfiblement jufqu'aux Jcuxextremitez. PI. 39. p I or. &c. C'cft ce que Vitruve nomme £>/?,r_/F3-, c'eft-à-dire augmentation. ' ' ' ^' RENFONCEMENT , fe dit d'un parement au dedans du nCi d'un mur , comme d'une

Table fouillée, d'une Arcade ou d'une Niche feinte, P/. 68. p. 149. &1S4. Renfoncement de soîite ; c'eft la profondeur qui rclte entre les Poutres d'un arand Plancher, lefquelles eftant plus prés que les Travées, caufcnt des compartimens quar- rez, ornez de Corniches architravc'cs , comme aux Sofites des Bafiliques de Saint Jean de Lâtran, de Sainte Marie Majeure à Rome , &c. ou avec de petites Coupoles dans fëserpa- ces, comme à une des Salles du Château de Maifons. C'eft ce que Daniel Barbaro entend par le mot de Lacus , qui peut auffi (ignifier les B^nfoncemens quarrez d'une Voûte , comme ceux de 'a Coupe du Panthéon à Rome. p. 534. & 547. Renfoncement de théâtre; c'elt la profondeur d'un Théâtre, augmentée par l'éloi-

gnement que fait paroître la pcrfpeclive de la décoration. '^

RENFORMIR ou RENFORMER ; c'eft réparer un vieux Mur , en mettant des pierres oa des moilons aux endroits il en manque, & en boucher les trous de boulins. C'eft aufli lorfqu'un mur cft trop épais en un endroit & foiblc en un autre , le hacher , le charger & I enduire fur le tout. p. 337. RENFORMIS; c'eltla réparation d'un vieux mur, à proportion de ce qu'il cft dégrade'.

Les plus forts ^»/om«, fonteftimezpour un tiersdemur. ihid. .

RE'NURE. Voyex RAINURE.

REPARATION; c'eft une reftauration neceflaire pour l'entretien d'un Bâtiment. Un Pro- priétaire eft chargé des ^ro//?5 rrp<jr<:f;o«^, comme murs, planchers, couvertures , &c. Et un Locataire eft obligé aux meKues , telles que font les vitres , carreaux, dégradations dAtres, de Planchers , &c. p. 119. & 168 REPERE; c'eft une marque qu'on fait fur un mur pour donner un alignement, & arrêter unemelurede certaine diftance , ou pour marquer des traits de niveau autant fur un Ja- lon que lur un endroit fixe. Ce mot vient du Latin re/^mW retrouver , parce qu'il faut re- trouver cette marque , pour eftre feur d'une hauteur ou d'une diftance. Les Menuifiers nomment auffi P^rprm , les traits de pierre noire ou blanche, dont ils maiouent les pièces dajlemblage pour les monter en œuvre: & les Paveurs, certains Pavez qu'ils mcttenc d'efpaceencfpace, pour conferver leur niveau de pente, p. 23 3. 5c 5 53. REPERTOIRE ANATOMIQUE; c'eft une grande Salie prés l'Amphiiheatre des DilTe- «ttions, oùl'onconfcrve avec ordre les Squelets tant humains que d'animaux , com-

E e 2. xj-jc

,20 EXPLICATION DES TERMES

me\cJ{epertû'ire du Jardin du Roi à Paris, p. }53.

RE''OS. f^jyeK PALIER.

REPOSOIRi c'elt une dc'coradoii d'Archiredure feinte qui renferme un Aure! avec d.'s jrradins qui portent des Vales , Chandeliers, & autres ouvrages d'Orphe'vrerie -, letouc accompagne de rapilTerics , tableaux & meubles précieux , pour bs Proceirions de la FeOe- Dieu. 11 s'en ell tait de magnifiques à l'Hôtel des Gobelins à Pans, avec des meubles de la Couronne.

Reposoir de bain i c'eftoit chez les Anciens une partie du Bain en manière de Portique , avant que de fe baigner on repo/ony en attendant qu'il y eut place dans le Bafîui, Vitruve appelle cette partie SchoLi , parce qu'on s'y entretenoit de diverfes chofes , & qu'on y apprenoïc les uns des autres, p. 338.

REPOUS. Onnomme ainli les petits p'âtras qui proviennent delà vieille maçonnerie , &: qu'on bat & mêle avec du tuileau , ou de la bnque concailc'e , pour affermir les aires des Chemins, &. fecher le fol des lieux humides, p. 351. Lat. R^diis.

REPRENDRE UN MUR -, c'eft en reparer les fradlions dans la hauteur , ou le refaire par fous- œuvre petit à petit avec peu d'etayes & chevalemens. p. 144.

REPRISE i c'eft toute forte de'refeftion de Mur, Pilier, &c. faite par fous-œuvre, qui doirfc raporter en fon milieu d'cpailfeur, l'empâtement eftautég^l de part & d'autre , ou dans fon pourtour, ibid. Lat. SubjhuEiio.

RESEPER ; c'eft couper avec la cognée , oulafcie, la tefte d'un Pieu ou d'un Pilotis , qui refufe le mouton, parce qu'il a trouvé de la roche, ou pour le mettre de niveau avec le refte du Pilotage.

RESERVOIR; c'eft dans un corps de Bâtiment, unBaffin ordinairement de bois revêtu de plomb , l'on refcr\e les eaux qui doivent eltre diitribuées par des Fontaines. C'eft aullî ungrandBafluide forte maçonnerie avec un double mur appelle de douve , &glaifé ou pavé dans le fonds , l'on tient l'eau pour les Fontaines jaillifTantcs des Jardins , comme Jes quatre i^/fr-vo/ri de la Bute de Montboron prés Vcrfailles , dont chacun a 8 5.toifesde lontrucurfur 54. de largeur & 11. pieds de profondeur : & celui du Trou d'Enfer fur le haut

'• dcMarly, qui a une profondeur fuffifantefur jo.arpensdefuperficie, pour contenir cen: mille toifcs cubes d'eau, p. 200. &: 144.

RESSAUT; c'elt l'effet d'un corps qui avance ou recule plus qu'un autre, & n'eft plus d'ali- «-nement ou de niveau, comme un Socle , un Entablement, une Corniche , &c. qui règne iùr un Avant-corps & Arriere-corps. p. 134.

Ressaut d'escalier ; c'eft lorfqu'une Rampe d'apui ;. n'eft pas de fuite & refjaute aux retours, comme au grand Efcalier du Palais Roial à Paris, p. 177.

RESSENTI. Terme uhté en Arcbitedure, comme en Peinture, pourfignifier le contour ou le renHement d'un corps plus bombé ou plus fort qu'il ne doit eltre , comme le contour d'une Colonne fufelce. p. 103.

RESTAURATION; c'eft la réfection de toutes les parties d'un Baftiment dégradé &dépcr ri par malfaçon ou parfucceffion de tems, enforte qu'il eft remis en fa première forme & même augmenté confiderablement, comme celle que le Roi a fait faire au vieux Châ- teau de Saint Germain en Laye bafti par François I. p. 182. & 3 54.

31ESTAURER ; c'eft rétablir un Bâtiment ou remettre en fon premier état une Figure mutilée. La plufpart des Statues antiques ont efte' reflaurces , comme l'Hercules de Far- néfe, le FaunedeBorghefeà Rome, les Luiteursdela Galerie du Grand Duc de Floren- ce , la Venus d'Arles' qui eft dans la Galerie du Roi à Verfaillcs : & ces P^flaurations n'ontefté faites que par les plus habiles Sculpteurs, p. 39.

RETABLE; c'eft l'Architedure de marbre, de pierre, ou de bois, qui compofe la déco- ration d'un Autel. Et Contreretable eft le fonds en manière de Lambris , pour mettre un tableau ou un Bas-relief, & contre lequel eft adoilé Je Tabernacle avec Tes gradins, pag.

D'ARCHITF.CTURE,&T. 221

5.ET0MBE'E. On appelle aiiifi chaque aflîfe de pierre, qu'on c'rige fur le Coudînet d'une Voûte ou d'une Arcade, pour en former la Naiflance, & qui par "curpofc peuvent fubfi- fter fans cintre. PL 5. p. 11. PL 66 A. Se 66 B. p. ijy.&c.

RETONDRE; c'efl couper du haut d'un mur ou d'une Touche de chemine'e, cequieft rui- né pour le refaire. C'eil aulfi retrancher des faillies ou ornemens inutiles ou de mauvais goiirt, lorfqu'on regrate la raçaded'un Baftimcnt. C'cft encore rcpalTcr rArchite<f}:ure avec divers outils appeliez Fers à retondre y pour la mieux terminer & en rendre les areftes plus vives, p. 511.

RETOUR; c'efl le profil que fait un Entablement ou toute autre partie d'Architedure dans un Avant corps. On nommeauflî Retour , l'encôgnure d'un Bàtanent. p. 60. & 15 1. Lat. VérfuraCdon Vitruve.

Retour d'e'querre ; c'eft une encôgnure en angle droit. On dit nufCi fe retourner d' cauerre, pour fignifier établir une peipendiculauefur la longueur ou l'extrémité d'une lio-ne effedi- veou (uppofée. p. 15 1. & 151.

RETRAITE; c'eft la diminution d'un Muren dehors, au deffus de fon empâtement Se de fesalTifes de pierre dure.;?. 188. & i^i.Lat.Contrafiw.

RETRANCHEMENT, s'entend non feulement de ce qu'on retranche d'une trop o^rande Pièce, pour la proportionner , ou pour quelque autre commodité : mais aufll des avances & faillies, qu'on ofte des rues & voyes publiques pour les rendre plus pratiquables , & d'alignement, p. 308.

REVERS DE PAVE ; c'elt l'un des cotez en pente duP^ive d'une Rue depuis le ruifleau jus- qu'au pied du mur. p. 549. &c.

REVESTIR; ce{ie>tM.i<;onncrie, fortifier l'Efcarpe & la Contrefcarpe d'un FofTé , avec un mur de pierre ou de moilon : & faire un mur à une Terrafle , pour en foûtenir les terres : ce qui s'appelle aulîî Faire un I{eveflement. I{evejiir en Charpenterie; c'efl: peupler de poteaux, une Cloifon, ou un Pan de bois. En Menuijerie ; c'eftcouvrir un Mur, d'unLambris, qui pour ce fujet s'appelle Lambris de reveflement. Et en jardinage ; c'eft garnir de gazon, ua glacis droit ou circulaire, ou palifler de charmille , defilaria, d'if, (S,;c. un Mur de clô* rare ou de terraflé , pour le couvrir, p. 184. 110. & 555.

REZ-DE-CHAUSSEE; c'eft la fuperficie de tout lieu confiderée au niveau d'une Chauffée^ d'une Rué, d'un Jardin, &c. i(f;ï-J£--f/?^KjJfc des Caves ou du premier Etage d'une Mai- fon , feditimproprement.p. 17^. P/. 6i.Lat. Soium.

REZ-MUR ; c'eft le d'un Mur dans œuvre. Ainfi on dit qu'une Poutre , qu'une So- live de brin, &c. a tant de portée de B^:z-mnr , c'eft-à-dire depuis unAf/^r jufqu'à l'autre.

REZ -TERRE , fe doit entendre d'une fuperficie de Terre fans reflauts ni degrez.

RHOMBE; c'elt un Quadrilatère, qui a les quatre cotez égaux , & les angles oppofez auflî égaux. On l'appelle encore i.o/a«^e. Ce mot vient du Grec i(ow6oj, denvé de i^«26«;j , . entourer. PL t-f- )•

rhomboïde. Figure quadrilatère qui a les angles & les cotez oppofez égaux , fanseftic équiangle ni équilarerale. ibid. Lat. Rhomboïdes.

RIGOLE, c'eft une ouverture longue &: étroite fouillée en terre , pour conduire de l'eau , comme il fe pratique , lorfqu'on veut faire l'elfay d'un Canal , pour juger de foii niveau de pente : ce qu'on nomme Canal de dérivation. On appelle auiïi R^i^oles, les petites Fondations peu profondes , & certains petits Fofiéz qui bordent un Cours , ou une Avenue, pour en conferver les rangs d'arbres. La RJgole eft différente de la Tranchée , en ce <]ue pour l'ordi- naire elle n'elt pas creuféequarrément. p. 154. Lat. Incile.

Rigole de jardin ; c'eft une efpece de Tranchée fouillée le plus fouvent quarrément de fis pieds de large fur deux pieds & demi de profondeur , pour planter une Platebande de fleurs, & des Arbrilfeaux dans un fardht. Le mot de Hjgole , vient du Latin E^gare, arrofer.

RINCEAU j c'eft une elpece de branche , qui prcnanc ordinairement naifiance d'un cu-

I-e 5 lot».

2^^ EXPLICATION DES TERMES

lot, cfl formée de grandes feuilles naturelles, ou imaginaires, & refendues, comme J'Acanthe & lePerfil, avec fleurons , rofes , boutons & graines , & qui ferc à décorer les ïnfës , Gorges & Panneaux d'on.emens. Il fe voie dans la Vigne de Medicis à Rome des Rinceaux antiques de marbre , d'une linguliere beauté. PI. 35. p. 85. & PL loi.

ROCAILLE. Compofuion d'Architeâ:ure Ruftique , qui imite les Rochers naturels , èc qui le fait de pierres troiices , de coquillages, & de pétrifications de diverles couleurs, comme on en voit aux Grotes &: Balfins de Fontaine. On appelle }{pcaiUcur, celui qui corn- pofe, qui conduit, ou qui travaille aux Rocuillcs. p. 199.

ROCHE, fe dit de la pierre la plus ruftiquc & la moins propre à cftrc taillée , comme de celles qui tiennent de la nature du caillou, d'autrcsquiledcluenr par écailles , &c. pw^- toi.

ROCHER D'EAU. Efpece de Fontaine adofTée ou ifolée, & cavée en manière d'Antre, d'où iortent des boitillons & napes d'eau par plufieurs endroits , comme la Fontaine de la Place NavoneàRomc, qui elt un i^oc/jer fait de pierre de Tevertin , Se percé à jour eu fes quatre faces, qui porte à Tes encôgnures quatre Figures de marbre avecleurs attribus, <|uircprefentent les quatre plus grands Fleuves de la Terre, & fur lequel eli élevé un Obe- Jifque antique de Granit, tiré' du Cirque de Caracalla. Cet ouvrage merveilleux , aefté fait par le Cavalier Bcrnin, fous le Pape Innocent X, On appelle auîîi Rocher d'eau, une cfpece d'Eciieil malllf, d'où fort de l'fjwpar divers endroits, comme celui de la Vigne d'Erte à Tivoli prés de Rome.

RGND-D'EAU. Grand Balîîn d'f.;» de figure ronde , pavédegraisou reveftu de plombou de ciment, & bordé d'un cordon de gazon ou d'une tablette d: pierre , comme le I{pnd- à'eiiu du Palais Roial à Pans. Quelque fois ces fortes de Ballîns , fervent de Décharge ou de Refervoir dans les Jardins.?/. 65 B.p. zoi.

ROSACE ou ROSON". Grande Rofe , qui fe fait de différentes manières, &dontonornc ik remplit les Cailfes des compartimens des Voûtes, Plafonds, Sec. PI. %.p. 15.

ROSE. Ornement taillé dans les Caillés qui font entre les Modillons fous les plafonds des Corniches , & dans le milieu de chaque face des Tailloirs des Chapiteaux Corinthien & Compofiîc. P/. 36. p. 89.&P/. Sy.p. 195.

Rose de modîrne; c'eft dans une Eglife à la Gothique , un grand Vitrail rond avec croi- lillons & nervures de pierre qui forment un compartiment en manière de I{ofe. Celles de S. Denis en France, font des plus belles qui fevoyent.

Rose de compartiment. On appelle ainfi tout Cowp^ïrfiOTfwf formé en rayons par des pla- tebandes, guillochis, entrelas , étoiles , &c. & renfermé dans une figure circulai- re , duquel on orne un Cii-de-four , un Plafond, un Pavé de marbre rond ou ova- le, Sec. On appelle aulfi Ko/es de compartiment -, certains Fleurons ou bouquets ronds , triangulaires ou lofanges , qui remplillcnt les renfoncemens de Sofite, de Voûte, &c.

P/. loi.p. 34Î-& 545-

Rose de pave'. Compartiment rond de plufieurs rangées de P<JVf de grais , de pierre noire de Caén , Se de pierre à fufil mêlées alternativement , dont on orne les Cours, Grotes, Fontaines , &c. Il s'en fait auffi de pierre & de marbre de diverfcs lortes. PL 101. p. 549. &P/. 105. p. 353.

Rose de serrurerie. Ornement rond, ovale ou à pans, qui fe fait, ou de tôle rele- vée par feiiilles, ou de fer contourné par compartimcns à jour , & qui entre dans les Dormans des Portes cintrées, & dans ksPâumnux de Serrurerie. PL 4^ A. p. iij. Se PL

6^D.p.zi<). ROSEAUX. Ornemens en forme de cannes ou baftons, dont on remplit jufques au tiers les

cannelures des Colonnes rudentécs. p. 300. PL 90. ROTIE 5 c'cli un exhaufiément fur un mur de clôture mitoïcn , delademieépaifieur decc

mur, c'eft à dixc d'enyàron 9. pouces, avec petits concxefortsd'efpace en elpace qui por-

tcnc

D'ARCHITECTURE, S.C. 2,,

tent fui- le rcfle du mur: qu'on fait, ou pour fe couvrir delà veuë d'un Voi/îii , nu pour paliller les branches d'un tfpalier de belle venue , & en belle expofuion. Cet evliauflen-eu^ avecla hauteur du mur, ne doit pas excéder dix pieds fous le chaperon, fuivant la Coùcul me , à moins de payer les charges.

ROTONDE. Terme vulgaire pour fîgnifier tout Bàciment mm' par dedans & par dehors , foit une Eg ife ou un Salon , un Veftibule , &c. La plus fameufc I^otondedc l'Antiquité eft le Panthéon de Rome , qui fut dédié à Cibele , & à tous les faux Dieux par Aeriprâ Gendre d Augufte ; mais qui depuis a elle confacré par IcPapeBonifaccIV àlaSaime Vierge & aux Saints Martyrs. La Chapelle del'Efcunal, qu, elUa Sépulture des Rois dElpagne, efl appcllee a cette imitation le P.z«//;ro«, parcequ'elleeft ba(tiecni^ofcWf LaChape!Iedes Valois aS. Denis , eft encore une Retonde, auflî- bien que l'Efrlifc ^ l'Af- fomption à Paris , Sec. p. 6^.

ROUET. Aflcmblage circulaire à queue d'aronde de quatre ou plufieurs plateformes de bois de chefne, fur lequel on pofe en retraite la première affife de pierre ou de moilon à fcc pour fonder un Puits ou un Ba/Iin de Fontaine. On appelle auflî }{oiiet , la grande ou petite Enrayeure ronde ou à pans d'une Flèche de Clocher de bois p. 1 7 <

ROUGE-BRUN. Fovr^ COULEURS.

ROULEAU. Efpece de cilindre de bois, qui fert à mouvoir les plus pefans fardeaux , pour les- conduire d'un lieu a un autre. Il y a de ces lieideaux , qu'on nomme fans fin ou Tours ur ncres parce qu'on les fait tourner pat le moïen de Leviers : ik qui font alfemblcsfous uu pouhn avec des entretoiles ou des moifes.

Rouleaux. Les Ouvriers appellent ainfi les Enroulemens des Modillons & des Confoles & même ceux des Panneaux & ornemens répétez de Serrurerie. Voyez Enroulemens' de Parterre.

ROULONS. On appelle ai'nfilespetits barreaux ou échelons d'un Râtelier d'Ecurie, quand Ils font faits au tour en manière de Baluftres ralongez , comme il y en a dans les belles Ecu- ries. On nomme encore Boulons , les petits Baiuflres des Bancs d'EcrHfe.

ROUTE i c'eft dans un Parc une Allée d'arbres fans Ane de recoupes r ni fable, les Car- rofles peuvent rouler, p. 1 94. Lat. Semita.

RUBANS. Ornement tortillé fur les Baguettes Se les Rudentures , qui le taille de bas relief, ouevide.P/. B.p. VII,

RUDENTURE, du Latin Rude.s , un Cable. On appelle ainfi certain bâton fimple ou taille en manière de corde ou de rofeau , dont on remplit jufqu'au tiers les Camiclures. dune Colonne, qui pour ce fujet font appellécs Cannelures rudentces. Il v a auflî des Rudentures de relief fans cannelures fur quelaues Pilaftres en aaine , comme il s'en voit aux Pilaftres compofez de l'Eglife de la Sapi'ence à Rome. PL 84. p. 1S9. & ?oo lu. 90. '■ ' '

RUDERATION, s'entend dans Vitruve Z/v. 7. C/?. i. de la plus groffiere Maçonnerie, qui le fait pour hourder un Mur. Ce mot peut venir du Latin Rudis , qui fî^rnSe iné^^al & ra- boteux, p. 5 56. -1 ir> fc, »* ^*

RUE; t'eft dans une Ville un chemin libre bordé de maifons ou de murs, pavé ordinaire- ment de pierre dure, comme du grais , du caillou, &c. les plus belles font les plus droi- tes & les plus larcres , qui ont leur pente d'environ un pouce par toife pour l'écoulement des eaux : les moindres ont un ruifléau , & les plus larges une chaullée entre deux revers Les liues chez les Romains , efloient de deux fortes lelon Ulpian , grandes ou publia ue's & petites ou particulières. Ils nommoient les premières, Roiales , Prétoriennes, Conlrlai'res . ou Militaires: & les autres Vu maie s , c'elt-à-dire, Rués de trayerje , par lefquelles les grandes fecommuniquoient les unes aux autres. Ce mot vient du bas Latm Rua, qui fî- gnihe la même choie : ou de Rudus , Aire pavée de mortier, de chaux & déciment p. 5c 9. & 3 5^. Lat. Viens. '

aucs DE CARRIERE ; cc foiit dans ks Carrières Je long des Côtes de montagne , der

che-

224 EXPLICATION DES TERMES

chemins de quatre à cinq toiles pour le paffagc des Clurois. p^g-^^6.

HUELLE. Vet'ncRu'é, les Charois ne peuvent pailcr , & qui fert pour dégager les gran- des. Lat. ^n^iportus.

HUILEE. Enduit de plâtre pour racorder la tuile , ou l'ardoife avec les murs ou les Jouées de Lucarne, p. 5 56.

IvUINES. Ce mot feditdes Bâtimens confiderablesde'perispar fucceflîon de tems, & dont il ne refte que des matériaux confus , comme Iesi^«/«f> de la Tour de Bahcl ouTombcau de Bclus àdeux jcurncesde Bac;dat en Syrie 5 fur les bords de TEuphrate , qui ne font plus cju'unmonceau de Briques cuites & crues , maçonnées avec du bitume , & dont on ne re- connolt cjue IcPlan qui cltoit quarré. II y aaufîi prés deSchir:scn Pcriè , les I{u hic s d'un fameux Temple ou Palais, que les Antiquaires difentavoirefté bâti par Afluerus, &: que les Perfans nomment aujourd'hui Tcheh.inar , c'efb à-dire les Qiiarante Colonnes; parce qu'il en refte quelques-unes en pied avec les veftigcs des autres, & quantité de Bas- reliefs , & de caraderes inconnus , qui font connokre la grandeur & lamngnificence de l'Architefture antique, p. 181. & 308. Lat. F^uiUra. Voyc^ les Voïages deP:e:rodela Valée. RUINER & TAMPONNER -, c'eft hacher des poteaux de Cloifon par les cô'-ez , & y iiiettre des Tampons , ou grofles chevilles , pour retenir les Panneaux de maçonnerie,

M?- 3 5«- , , . .

RUINURE ; c'eft l'entaille faite aveclacoignée aux cotez des Poteaux ou des Solives, pour retenir les Panneaux de maçonnerie dans un Pan de Bois , ou ime Cloifon , & les Entrevoux dans un Plancher. p. 5 5 1. Lat. Sulcus.

RUISSEAL»^ ; c'eft l'endroit deux Revers de Pavé Ce joignent par leurs morces , Je qui fert pour écouler les eaux. Les R^iffeaux des Pointes , font fourchus. On ap- pelle P^afjcau en bijeau -, celui qui n'a ni caniveaux, ni contrejuraelles pour faire liailba avec le Revers , comme dans les Ruelles , oùilnc palfe point de Charois. p. 5 5i.Lat. P(ï- vimentt bicUe.

RL^STIQUE. Manière de bâtir dans l'iminrion pluftôt de la Nature que de l'Art. /ï. 9.&: iii.P/. 44B. Voyc:^ Bossage et Ordre rustique,

RUSTIQUER ; c'ell piquer une pierre avec la pointe du marteau entre les cifclurc5 rcleve'es.

5.

SABLE, du Latin Sahnlum. Terre graveleufe qu'on mêle avec la chaux, pour faire le mortier. Ily en a (ieCave, qui elt noir, (/f i<^v/f?e qui eft jaune , dcrougc Se de blanc fé- lon les differcns terreins. On appelle 5<26/rwd:/e, celui qui dans un même lit , eftd'une couleur plus forte qu'un autre, qu'on nomme Sable femelle. Le gros Sable s'appelle Gravier^ & on en tire le Sable ûi] &: dehé , en le pafT'ant à la claye ferrée , pour/îz^/cr les Aires bat- tues des Allées de Jardin, p. 115. Lat. o^rcna.

SABLIERE. Pièce de bois qui fepoié fur un poitrail , ou fur une afilfe de pierre dure , pour porter un Pan de bois, ou une Cloifon. C'eft au ifi la pièce qui à chaque Etage d'un Pan de bois , en reçoit les poteaux & porte les folives du Plancher. P/. 64 B. p. 189.

Sablière de plancher. Pièce de bois de fept à huit pouces de gros , qui eftant fbûtcnuë par des corbeaux de fer , fert à porter les fo'ives d'un Plancher. On ap- pelle auiïi Sablières, des efpcces de membrures qu'on attache aux cotez d'une poutre pour n'en pas altérer la force , & qui reçoivent par enclave les folives dans leurs en- tailles, p. 189.

SABii£R£s. ybyeK Plateformes.

SA-

D'ARCHITECTURE, &rc. n^

SABLONNIERE. Lieu d'où l'on rire du Sable. La 5<jiW»>rf de gros fable , eft apix-ilc'c

SabuletumpàrVline: & celle de menu fable , c^miar/<ipar Virruve. *

SACOME. Terme rire du Parallèle de l'Architecfture , & traduit de l'Italien ^.îco^wj, ont figaifie le vifprofil de tout Membre & Moulure d'Architeclure. Quelques-uns le prennent aulfi pour la Moulure même. p. 515. SACRISTIE; c'cft au plain-picd d'une Eglife une cfpece de Salle, l'on ferre les chofes fa- crces & lesornemens, &, ou le> Preflrcs fc préparent &:s'liabi!lenc pour officier. Elles doivent eftrc revêtues d'un Lambris avec armoires & tables. Celle des Preltres de l'Oratoi- re de la Chie/a ncva à Rome , du dellein de Boromini, elt une des plus mâo^nifiques PI. "t. ;>. i^7.& 164. Lat. Sdcrarium. SAILLIE, ou PROJECTURE ; c'eft l'avance qu'ont les Moulures & Membres d'Archi- tcdlure , au de-là du du Mur, & qui e(t proportionnée à leur hauteur. C'eft aulîi toute avance porcée par encorbellement au de-là du Mur de face , comme Fermes de Pignons , Balcons , Menianes , Galeries de charpente , Trompes , &c. Les Saillies fur les Voyes publiques, font réglées par les Ordonnances. PI. 6. }.\ 17. & 318. Lac- Project tir a. SALLEi c'cft la plus grande Pièce d'un bel Apartement: &: chez les Miniflres d'Etat & les Magiftrats , c'eft le lieu ils donnent audience. Le mot de Sala chez les Italiens, s'entend aulti de la plus belles plus grande Pièce de l'Apartemcnt de cérémonie, fe tiennent les gens de livrée. Vitruve Liv. 6. Ch. 5 . raportc de trois fortes de Salles. La Tctrajlyle ou à quatre Colonnes, qui foâtenoiént un Solîte ou Plafond. Lz Corinthienne y quiavoitdes Colonnes à l'entour engagées dans le mur , avec ou fans Pie'deftal , & qui eftoïc voutc'e eu Arc- de Cloître. Et V Egyptienne -, qui avoit dans fon pourtour un Periftyle de Colonnes Corinthiennes ifolées, qui portoient un fécond Ordre avec un plafonds. Elles fenom- moien: Oed. Le mot de Salle^ vient félon Volfius , dePAlemand^jW, quialamêmc lignification, p. 148. & 2^/. 61. p. 177. Salle a manger. Pièce au Rez-de-chaufTée prés du grand Efcalier, &feparéede l'Aparte- ment. PL 6\. p. 177. Lat. Tnclinium. Ces Lottes de Salles y cHoknzivvdlécsCyKuenep chezles Anciens. ^je;ï CYZICENES. Salle du commun. Pièce prés de la CuifineSc de l'Office , mangent les Domeftiques.

p. 174. P/. 60. Lat. Cœnaailumdomffticum. Salle des gardes. Première Pièce de l'Aparternent d'un Prince , fe tiennent les Offi- ciers de la Garde. Lat. Cohortis prcctorix Exedra. Salle d'audience. Piecedu grand Apartement d'un Prince , pour recevoir & donner au- dience à des AmbalFadcurs & autres Miniftres de Princes Etrangers, p. 283. Lat. zJuU oratoria. Salle de bal. Grande Pièce en longueur, qui fert pour les concerts & les danfes, avec Tribunes élevées poiu: la Mufique , comme celle du Grand Apartement du Roi à Verfailles. p. 5 ^^. Lat. z^ulafaltatoria. Salle de balets, de comédie, et de machines. V. Théâtre de comédie. Salle de bain ; c'eft la principale Pièce de l'Aparternent du Bam, eftlcBaffinouIa

Cuve pour fe baigner, p. 538. Salle d'armes, Efpece de Galerie fcrvant de Magazin d'arme; rangées en ordre, & bien entretenues, pour armer certain nombre d'hommes, comme celle qui cft à Ro- me fous la Bibliothèque du Vatican. Lat. ^rmamemanum. On nommç:z\x&. Salle a ar- mes, le lieu l'on fait l'exercice des c^rwn- dans une Académie, p. 3<i.Lat. Rvdiaria. PaUjtra. ^

Salle de jardin ; c'eft un grand efpace de figure régulière , bordé de Treillac^e , Se ren- fermé dans un Bofquct, pour fervii à donner des Feftins , ou à tenir Bal dansia belle fai-r fon , comme la Salle du Bal du petit Parc de VcrfaiIIes , qui elt entouré d'un Amphithéâtre avec fieges de gazon , & un efpacç ovale au milieu un peu élevé , & en manière Toine. II. f f ^.^jç.

22(5 EXPLICATION DES TERMES

d'Arcnc , pour y pouvoir dancer la nuit à k lumière des flambeaux, pag. 195.

Salle deau. Efpece de Fontaine plus balîe que le Rez-de chauflee , l'on defcend p.ir quelques dcgrez , 6c qui e(t pavce de corapartimens de marbre avec divers jeux d'caity Se entourée d'une Balullrade, comme la Salle d'eau de la Vigne du Pape Jules à Rome. p. 5 11.

SALON. Grande Pièce au milieu d'un Corps-de-logis , ou à la refte d'une Galerie, ou d'un grand Aparrement, l.quclledoit eftre de fimmetrie en toutes ies faces ; Sccommefa hauteur comprend ordinairement deux Etages, Se adeux rangs de Croilees , l'enfonce- ment de fon l*iarond, doit elhe cintré , aind qu'on le pratique dans les Palais d'Italie. H y a des Salons quarrez , comme celui de Clagny : de ronds & d'ovales , comme ceux de Vaux&deRincy: d'odogoncs, comme celui de Marly : & d'autre figure, p. i 80. P/. éi. &f. 148. & ; 33. Lar. î^/</d.

Salon treillage. Efpece de grand Cabinet rond ou à pans, fait de ;ra7/d^ede fer, Je de bois, ck couvert de verdure dans un Jardin, p. 100. P/. 65 B.

S ALPEl RIERE ; c'eft ordinairement dans un Arcenal , une grande Salle au rez-dc-chaufîe'e> font plufieurs rangs de Cuves & de fourneaux , pour faire le 5a/petre , comme la5(!/- pf/r/frfdel' Arcenal de Paris, p. 528.

SANCTUAIRE ; c'eftoit chez les Juifs la partie la plus retirée & la plus fainte du Temple de Salomon, le Grand Prelhe n'entroit qu'une fois l'an ; & c'eft aujourd'hui dans le Chœur d'une Eglife l'endroit cft l'Autel , renfermé d'une Baluftrade : & même la Cha- pelle du S. Sacrement , qui eft dans l'enceinte du Chœur d'une Paroillè derrière le Maître- Autel , comme à Saint Eudacheà Paris. On peut encore appeller particulièrement de ce nom la Chapelle de San Salvator ■> qui efl au haut de PEchelle Sainte à Rome , & qu'on nomme Sanâa Sanâorunt y parce qu'elle renferme l'Image de Noftre Sauveur & quelques Reliques de l'Ancien Teftament. P/. 6S.p. 149. & 311.

SAPER-, c'eft abbatrc par fous-œuvre & par le pied un Mur , avec des marteaux, martes Se pinces, ou une Bute en la chevalant & étrefillonnant par deflous avec des étayes& dofles qu'on brûle enfuite par le pied pour faire ébouler : ou enfin une Roche parle moïen d'une mine. Onappeliv;5upf , autant l'ouverture , quel'adion de 5apfr.

SAPINES. Solives de bois de /<;pi«, qu'on fcelle de niveau fur des TalTeaux , quandonveuc tendre des cordeaux pour ouvrir les terres & drclTer les murs. On fait des Planchers de lon.r gues/ip/«f 1 , & on s'en fert aufli dans les Echafaudages, p. 1 5 1.

SAVONNERIE. Grand Bâtiment en longueur avec reiervoirs à huile & fonde, cuves & four- neaux au lez-de-chauffée, pour faire le Savon, avec plufieurs étages, font les Mifes pour le figer, & Séchoirs pour lefecher. Une des plus belles 5avo«>îfWri de France, eft: cclledeLaNapouIe, Port de Mer prés de Canncscn Provence, p. 318.

SAUTERELLE. Inltrument compofé de deux règles de bois d'égale largeur & longueur , & aflemblées par un de leurs bouts en charnière , comme un compas ; de forte que fes bras- cftant mobiles , il fert à prendre & à tracer toutes fortes d'Angles. On l'appelle quelque- fois P<z«//f-fÇJ<f rrf , on E^uern' mobile. PL 66 A. p. 137.

Sauterelle graduée, celle qui a autour du centre d'un de fes bras, un demi-cercle gravé & divifé en 1 80. dcgrez , dcni le diamètre eft d'équerre avec les cotez de ce bras ; en for:e que le bout de l'autre bras citant coupé en angles droits jufqu'auprés du centre , marque à mcfure qu'il fe meut , la quantité de degiez qu'a l'ouverture de l'Angle que l'on prend. On l'appelle aulTiPiZ'ifowffrt & Reci^iau-ylc. SCABELLON, du Latin Scabellum y Efcahcau ; c'eft une efpece de Piédeftal ordinaire- ment quarré ou a pans, haut & menu le plus fouvent en gaine de Terme , ouprofiléen. manière de Baluftre p jur porter un Bufte , une Pendule , &c. p. 3 1 7- & PL 99. p. 359. SCELLER ; c'eft arrcftcr avec le plâtre ou le mortier , des pièces de bois ou de fer. Sceller en plomb ; c'eft arreft'jr dans des trous avec du plomb fondu , des crampons ou barreaux de îst QU de bronze. On dic aulli F^ire nnlcciUmem ; pour Sedkr. p. 1 8 5 . z 1 7. & 1 3 z.

SCE-

D'ARCHITECTURE, &c 217

SCENE; c'cfl: la décoration du Théâtre, laquelle cdoit d'Archite(rcure de pierre chez les Anciens , avec trois grandes Portes , dans iefquelles piroifToiciit des décorations pcrfpedi- ves, r^avoir de Palais pour les Tragédies , de Mailbns & de Rues pour les Comédies , & de Foreds pour les Paitora'es. Ces décorations e'toient ver/at^/ei- , outournantesfur un pi- Tor, comme les décrit Vitruvc, ou daÛilef , c'eft-à-diregliffantes par feiiillets dans des couliffes, comme celles de nos Théâtres. Le Plancher un peu en pente fur lequel les Adeurs declamoient, eltoit appelle Pro/irfHf, & le derrière ils s'habilIoient> Pojcene ou Para- fcene. p. 501. Lat. Sceua , fait du Grec Sl^ene , Tente ou Pavillon.

SCENOGRAPHIE. FoycK PERSPECTIVE.

SCIOGRAPHIE. Foyez PROFIL.

SCOTIE du Grec Sl^tof, obfcurité; c'eft une moulure concave & obfcure entre les To- res d'une Bafe de Colonne. Elle eft auflî appellée A^ûcf/Zf , Membre creux, &cTrochile, du Grec Trochilos ■, qui fîgnifie une poulie, donc elle a la forme, p. ij. P/. A. & ^ 8. p. 97. Lat. Scotia.

ScoTiE iNiERiEURE ; c'eft la pIus grande des deux d'unc Bafc Corinthienne, & SUPERIEURE, la plus petite qui eft au deflus. P/. 17. p. 65. & 294. P/. 87. &c.

SCULPTURE ; c'eft l'Art de faire des Figures & autres fujets de Relief; ce qui s'entend en Architeéture, de l'ouvrage même, comme de tous les ornemens , Bas-reliefs & Figures qu'ony taille pour la décorer. On appelle 5'c///p/.7re/yô/fV, celle qui eft en ronde bofle : & Sculpture en Bas-relief', celle qui n'a aucune partie détachée. Sculpteur , eft celui qui modèle & qui travaille de marbre, de pierre, de bois, &c. des Figures & des ornemens de Sculp- ture. Préface &:c.LâZ. ^^rs fiatuaria.

SEC. Terme ufité par métaphore, pour fignifier ce qui eft deflîné dur & de mauvais o-out. Prcface Sz p. 91.

SECTEUR. Portion de fuperficie circulaire , comprife entre deux rayons & un arc , 8c donc la quantité eft connue par l'ouverture de l'angle du centre. PL t- p- )

SECTION; c'eft la fuperficie qui paroît d'un corps coupé. C'eft auflll'endroit, les: Lignes & les Plans fe coupent. Les Sellions comques , qui font elliptiques , paraboli- ques ou hyperboliques, iervcnt dans la Coupe des pierres, pour avoir connoilfance des diverfes efpeces d'Arcs. PL t- f- )• foyn les Elemens des Seftions coniques de M. de laHire.

Section horizontale. Foyc:? ICHNOGRAPHIE.

SEGMENT. Portion de fuperficie circulaire , comprife entre l'arc & la corde d'un Cercle , & plus petite ou plus grande que le demi-cercle. PL f. p. j.

SELLERIE. Lieu prés d'une grande Ecurie , l'on rient en ordre les 5f//fi &FIarnois des chevaux, comme les Selleries des Ecuries du Roi àVerfailles. p. ^^ ^j.L^z. Ephippiarium B^conditorium.

SELLETTE. Pièce de bois en manière de Moifearondie par les bouts, qui accolanc l'arbre d'un Engin , fert avec deux liens à en porter le Fauconneau.

SEMELLE. Efpece de Tirant fait d'une Plateforme , font aflemblez les pieds de la Ferme d'un Comble , pour en empêcher l'écarcement. PL 64 A. p. 187. Lat. Ca- teyta.

SEMEiLE d'etaye. Piccc de bois couchée à p'at fous le p:ed d'uHC i:/<:yf , d'uu Chevalement, ou d un Pointa!.

SEMINAIRE ; c'eft une Maifon de Communauté , l'on inftruit pour les Ordres fà- crez les perfonnes deftinécs à l'Eglilé , & dont les principales Pièces , font les Sal- les pour les Exercitans, & les petites Chambres ou Cellules pour les retraites, com- me celui de Saint Sulpice à Paris, p. 331. Lat. Senn'iartum , qui fignifie aullî une Pé- pinière.

SENTIERS; ce font dans les Parterres de petits Chemins parallèles qui en divifcnt les com- partimeus, & qui font ordiuairement de la largeur de la moitié des Platcbandes. Oa

F f i ap-

228 EXPLICATION DES TERMES

appelle au fTi Sentiers, de petits Chemins droits ou obliques , qui feparent des héritages à la Campagne, p. 1 9 3 & } 3 6. Lat. Semit^e.

SEPTIZONE. On appcUoit ainfî le Mauzolc'e de laFamille des Antonins , qu'Aurelius Victor rjporte avoir cfté élève dans la dixième Région de la Ville de Rome, & qui ciloit un grand Bâtiment ifole' avec fcpt Etages de Colonnes , dont le Plan eftoit quatre': & les Etages fuperieurs faifant une large retraite , rcndoient cette malTc défigure pirami- dale , terminée par la Statué de l'Empereur Sepcime Scvere qui l'avoit fait conftruirc. Ce Mauzolée fut appelle Scptizo'ie , du Latin Scptcm & ^c*k^, c'cft: à-dire, à fept cein- tures ou rangs de Colonnes. Les Hiftoriens font encore mention d'un autre Septr^one plus ancien que celui de Scptime Severe, &c prés des Thermes d'Antonni. p.ii^^'. Lar. Septi^cniiim,

SEPULCHRE. Foyn TOMBEAU.

SEPULTURE, fe dit du lieu oii font les Tombeaux d'une Famille, comme la Chapelle des Valois à Saint Denis en France. Les Mahomecans font curieux de 5ep7(/f;<rfj , qu'ils bâcif- fent en forme de petites Chapelles d'une Architecture fort délicate. Us appellent Tarbc ^ celles des Fondateurs des Mofquécs qui en font proches, p. 164. & 5 1 5.

SERAIL; c'eft chez les Levantins un Palais ou un Holtel ; mais on donne plus particulière- ment ce nom au Palais du Grand Seigneur. Ce mot elt Perfan & a la même iignifîcatioii. pag. 340.

SERPENTIN. Voyex Marere serpentin.

SERRE; c'eft une efpece de Salle de trois à quatre toifes de largeur fur certaine longueur au Rez de-chauflée d'un Jardin, expofée pour le mieux au Midi , bien percée pour en rece- voir le Soleil , & clofe de Portes & Chaflls doubles : dans laquelle on jerre les Arbrifléaux > les Orangers, & les fleurs & les fruits qui nepeuventpasfoufFrir la rigueur de l'hiver, p. 197. & 200.

SERRLTRE. Principale pièce des menus ouvrages de 6'frrKrfr/> , qui a differens noms, gar- nitures &: formes félon les Portes , qu'elle doit ouvrir & fermer , & qui efl au moins com- poféc d'un pefne qui la ferme, d'un reflbrt qui le fait agir , d'un foncct qui couvre ce ref- ibrt , d'un canon qui conduit la clef , & de plufîeurs autres pièces renfermées dans fa cloi- fon avec une entrée ou écullon au dehors. Les Serrures Bétiardes , s'ouvrent des deux cotez: celles à rejjort, fe ferment en tirant la Porte, & s'ouvrent en dedans avec un bouton : cel- les à pcfne tiorw^nf de pluiieurs façons , ne fe ferment & ne s'ouvrent qu'avec la clef : celles à clenche, font pour les Portes cocheres: & celles ciu'on nominc l'ajfepartoia , pour Its Portes d'Entrée de Maifbn. p. 116. P/. 65 C. Lat. Sera.

SERRURERIE , fe dit auflî-bien de l'ouvrage , que de l'Art de travailler le Fer : & Serrurier, aufli-bicn du Maître que du Compagnon, p. 118.

SERVICE. Ce mot s'entend dans l'Art de baflii du tranfport des matériaux, du Chantier au pied du Bâtiment qu'on élevé, & de cet endroit liir le Tas. Ainfî plus l'Edifice eft haut, plus le 5fr\'.'ff en eft long & difficile en l'achevant, p. 145.

SERVITUDE; c'efl par raport à l'Art de baftir, un droit fur l'héritage d'autruy pour un Pallage, un Jour, un Evier , ou quelque autre fujetion, ce qui s'appelle icn-ù/^c/e j<^;Vf , qui ctt Pajj'.ve à l'égard decelui qui lafbufFrc: Scquanddeux Voifins ont l'un fur l'aurre un p.ueil droit , onh nomme Servitude rccipruque. II y a des 5f rv;/«dfx pour un temps, & d'autres à perpétuité, p. 331. F'oyc:z la Coût, de Paris JiVyf. 9.

SESQUI ALTERE; c'elt en Géométrie &: Aritha^etique, une proportion faite du compofc d'une fois £c demi par raport à un nombre finiple, comme de 6. 39. de 8. à 12. &c. dont le dernier nombre contient le premier 5c la moitié plus. p. 90.

SEUIL; c'eft la partie infezieute d'une Porte, ou la pierre qui efl entre fes tableaux & qui ne diffère du Pas, qu'en ce qu'elle eft arafée d'après le mur. Le Seiiil aquel- quefojs une feuillure pour recevoir le bAttemcnt de la Porte mobile, p. 128.P/. 47. Lat. Limen.

S:ui"-

D'ARCHITECTURE, Sec. 225»

SEiiii. d'écluse. Pièce de bois qui pofe'e de travers enrre deux poteaux au fond de l'eau, fcrc à appuyer par le bas la porte ou les aiguilles d'une Eciuje ou d'un Pcrcuis. pa^.

144-

Seuil de i'ont levis. GrofTe pièce de bois avec feuillure , arrefte'e aux bords de îa Con- trefcarpe d'un Folle , pour recevoir le battement d'un Pont-levis , cjuand on rabbaiflè. On l'appelle aufll Somniicr.

SIEGE D'AISANCE; c'eft ladevantureS: la lunette d'une î^.T^wff. VI. 6i. p. 177.

SIGNAGE ; c'elt le delFein d'un compartiment de Vitres trace' au blanc fur le verre, ou à la pierre noire fur un ais blanchi, pour faire les Panneaux & les Chef-d'œuvres de Vitrerie. pag. ^55.

SIMBLEAU. V^jyex Tracek au simbleau.

SIMMETRIE ou SYMMETRIE, da Grec Symmctn'a , avec mefure ,• c'efl: le raport de pa- rité' , foit de hauteur , de largeur ou de longueur de parties , pour compofcr un beau tout . On appelle en Architecfture Stmmetrie uniforme , celle dont l'ordonnance règne d'une même manicre dans un pourtour. Et Simmetrie refpeâive , celle dont les cotez oppofez l'ont pa- reils entr'eux. p. 171.

SINGE. Machine compofc'e de deux croix de Saint André' avec un treuil à bras ou à double manivelle, qui fert à enlever des fardeaux , à tirer la foiiiUe d'un Puits, & à y defcendre le moilon & le mortier pour le fonder, p. 145. Lac. t^jcllus.

SISTYLE. Voyc:^ SYSTYLE.

SITUATION, fedicde tout efpace de terrein pour élever un Bâtiment, ou pour planter un Jardin , qui elt d'autant plus avantageux , que le fonds en efl bon , l'expoficion heu- reufè& les veuës belles, p. ^o^.Si.^'^6. Lar. Situs.

SOCLE ou ZOCLE ; c'eft un Corps quarré plus bas que fa largeur , qui fe met fous les BafesdesPiédeftaux, des Statues, desVafes, &:c. Ce mot vient de l'Italien Zoffa/o, ou du Latin i'ofcK^ , ChaufTure antique des Adeurs de Comédie, p. 14. PL 5.&C. Lat. ÇUta.- dra félon Vitruve.

Socle continu. Foye:^ SOUBASSEMENT.

SOFITE, de l'Italien i'oj^no. Ce mot fe dit particulièrement de tout Plafond ou Lambri? de Menuiferie ('qu'on nomme à l'Antique) formépardes poutres croife'es , ou des corni- ches volantes, dont les compartimens par renfoncemensq narrez, font enrichis de Sculp- ture , de Peinture & de Dorure , conimeils'en voit aux Balîliqucs& Palais d'Italie. C'eft ce qui eft fignifié en Latin par Lacunar Si. Laquear , avec cette différence que Laaour , s'en- tend de tout ^o^te, quia des renfoncemens appeliez liifwi: Se que Laqitear , fe dit de celui qui eft fait par compartimens entrelaflez de platebandes , en manière de Las de corde ap- pelle' Laqucui. p. 347.

SOL, du Latin Soluni , Rez-de-chauiïce. Terme qui dans la Coutume de Paris c^rt. 187. lignifie la propriété du fonds d'un héritage ; ainfielle dit que qui a le Sol, a le deflbus Se le dcflus, s'il n'y a titre au contraire. Les Propriétaires fupcrficiaires qui bâtiflent l'ur le fonds d'autrui, pour enjoiiir pendant certain nombre d'anne'es, n'ont que le delTus.p. 548.

SOLES. On appelle ainfi toutes les pièces de bois pofe'es de plat, qui fervent à faire les em- patemens des Machines, comme des Grues, Engins, &c. On les nomme }{acinanx y quand au lieu d'eftre plates , elles font prefque quarrc'es.

SOLIDE, fe ditaulîî-biende la con/iftence d'un terrein fur lequel on fonde, que d'un Maf- fif de maçonnerie de grolTe dpailfeur fans vuide au dedans. On nomme encore 5oWe, toute Colonne ou Obelifque fait d'une feule pierre, z^ngle Jolide ■, dit toute encôgnure que le vulgaire nomme Lame. Voyei^ CORPS.

SOLINS; ce font les bouts des entrevouxdes [olives fcelle'esavec du plâtre fur les poutres, fablieres ou murs. Ce font auffi les enduits de plâtre, pour retenir les premières tuiles d'un Pignon, p. j 5 1. & 5 5 6.

SOLIVE, du Latin Solum. Piauchcr, Pièce de bois de brin ou defciage, dont on peuple Iqe

Ffj Pliyi

250 EXPLICATION DUS TERMES

planchers. Il y en a de plufieurs grofleurs fclon la longueur de leur portée. P/. 64 B. tng,

189. &c 111. Lat. Tignum. Solive de brin, celle qui c(l de toute la grofTeur d'un arbre cquarri. p. 188. Solive passante, celle de bois de brin , qui fait la largeur d'un Plancher fans poutre.

Solive de sciage , celle qui eft de'bitc'e dans un gros Arbre fuivant fa longueur, pag.

111. Solives d'enchevestrure 5 ce font les deux plus fortes 5o/;vrj d'un Plancher , quifervent à porter le Chevejlre , &: font ordinairement de brin. On donne aufli ce nom aux plus courtes, qui font airemblccs dans le C^fVf/Zrc . P/. 55. p. 159. & 161. Lat. Tignummcar dinatum. SOLIVEAU. Moyenne pièce de bois d'environ 5. à ^.pouces de gros, plus courte qu'une

5u/ivf ordinaire, p. 545. Lat. Tigillum. SOMMELERIE. Lieu au Rez-de-chaufle'e d'une grande jMaifon & pre'sde l'Office, l'on garde le vm de la Table , & qui a ordinairement communication a la Cave par une delcen- tc particulière, p. 351. Lat. Promptuariumwuirtum. SOMMET; c'efb la pointe de tout corps, comme d'un Triangle , d'une Parabole* d'une

pjramide, d'un Fronton , d'un Pignon , (Sec. p.iio. 195. &c. SOMMIER; c'eft la pierre qui pofant fur un Piédroit ou fur une Co'onre , eft en cou- pe pour recevoir le premier claveau d'une Platebande. P/. 44 B. p. 115. & PL 66 A. p. 2-57. Sommier enCharpenterie ; c'cft une grofTc pièce de bois, qui portée fur deux Piédroits de Maçonnerie, lert de linteau àunePorte ou à une Croifée. C'elt aulïïla piecede bois oui portant une grolle Cloche , fert de bafe à la hune , & aux bouts de laquelle font attaches les tourillons de fer. lly aaulfides Sommiers ^ qui fervent à plufieurs ufagesdaus les Ma- chines, p. 1. Sommier. Ployez StiiiL de pont-levis.

SONNETTE. Machine compofée de deux montansà plomb avec poulies , foutenus de deut arcboutans & d'un Raacher; le tout porté fur un Aifemblage de foies : laquelle par le moïeii du Mouton, que des hommes enlèvent à force de bras avec des cordages , fert à enfoncer des pieux & des pilotis. A chaque corvée que ces hommes font pour frapper , on leur crie , après certain nombre de coups , au R^nurd , pour les faire celier tous en même tems : Se au Lard, pour les faire recommencer, p. 145- SOUBASSEMENT; c'efl: une large retraite , ou une efpcce de Piédeftal continu , quifertà porter un Edifice , & Cjue les Architectes nomment Siereobate & Socle continu , quand il n'a nibafeni corniche, p. 181. P/. 6} A. Lat. Stcreobau félon Vitruvc. SOUCHE DE CHEMINEE; c'elt un ou plufieurs tuyaux de C/?ew//;fe enfemble, qui pa- roillént au dellus d'un Comble , & qui ne doivent elhe que de trois pieds plus hauts que le îaifte. p. 163. &P/.65 A. p. 185. Souche ronde-, c'ell un tuyau de Cheminée de figure cilindrique en manière de Colonne creulè , qui fort hors du Comble, comme il s'en voit quelques unes au Palais à Paris. Ces ibrres de Souches , ne fe partagent point par des languettes pour plufieurs ruyaux , mais font accouplées ou groupées, comme celles du Château de l'Efcurial à y.lieuës de Ma- drid en Ef pagne. SOUCHET. 'ybyc:t PIERRE fuivant fc s cfpeccs Cr fiiivant fes dtfiuts. SOUCHEVER; c'cft dans une Carrière ofler avecïamafTe & les coins de ferla pierre Sou-

chet , pour faire tomber le Banc de volée, p. 358. SOUDURE ; c'efk un mélange fait de deux livres de plomb avec une livre d'érain , qui fert à joindre les tables de plomb, ou de cuivre, &: qu'on nomme au/fi Soudure au tiers, fag. 114. Lat. Plumbatura. Soudure en losange ou en e'pi j c'eft une grofTc Jwc^/rrf à vcc bavures cnmamered'are^

Ile

D'ARCHITECTURE, &:c. 251

fte (le poifTon. On la nomme Soudure plate , quand elleeft plus étroite , & qu'elle n'a d'au- tre faillie que Ton areRe. f>. ^51.

Soudure en Maçonnerie; c'eft: le plâtre ferre', dont on racorde deux enduits , qui n'ont pii cftre faits eu même rems , fur un Mur ou fur un Lambris.

SOUFAISTE. FiyeK FAISTE.

SOUPAPE) c'eft une platine de cuivre ronde , comme une aflTietre , avec un trou au milieu en forme d'entonnoi r , qui reçoit quelquefois une boule , mais plus ordinairement une au- tre platine ajuftée & ufe'e, enforte qu'elle le bouche exaâiemcnt , eftant dirigée par fa rii^e , qui pafl'edansla guide foudee au de ifous de la première platine. On s'en fert dans le fonds des Refervoirs & des Bafiins pour les vuidcr , en les ouvrant avec une bafcule ou une vis: dans les Corps-de- pompes, pour lailTcr palier l'eau pouflée par delfouspar lepifton , & la retenir enfuite au delTus: dans le commencement des Conduites, pour les pouvoir mettre à fec fans vuider les Refervoirs , quand on y veut travailler. On met auffi des 5ou- pj/'f/ renverfées dans les Ventoiifes des Conduites, pour laifler paffer le vent, & empê- cher l'eau de fortir. Les Clapets., font differens des Soupapes , en ce qu'ils n'ont qu'un {împle trou couvert d'une plaque , qui s'clcve & s'abbaillè par le moyen d'une char- nière : & ils peuvent fervir par tout l'on met des Soupapes. Lat. i^xis félon Yi- truve.

SOUPENTE. Efpeced'Entre-fole, qui fe fait de planches jointes à rainure & languette , & portées fur des chevrons ou foliveaux : & qu'on pratique dans un lieu de beaucoup de hauteur, pour avoir plus de logement, p. 335.

Soupente de chemine'e. Efpece depotence, ou lien de fer, qui retient la hotte ou le faux manteau d'une Cheminée de Cuihne.

Soupente de machine. Pièce de bois, qui retenue à plomb par le haut , eft fufpendue pour foutenir le Treiiil & la Roue d'une Machine , comme les Soupentes d'une Grue, qui font retenues par la grande Moife, pour en porter le Treiiil & la Roue à tambour. Dans les Moulins à eau ces Soupentes fehaulFent & fe baiiïent par des coins & des crans félon la crue & décrue des eaux , pour en faire tourner les roues par le moyen de leurs alicbons.

SOUPIRAIL. Ouverture en glacis entre deux }oiiées rampantes , pour donner de l'air & un peu de jour à une Cave , ouàunCelicr. p. 151. Lat. Spiramentum.

Soupirail d'acjueduc. On appelle ainfi certaine ouverture en Abajour dans un z^^qucduc couvert , ou à plomb dans un aqueduc foûterrein : laquelle fe fait d'cfpace en efpace , pour donner échapée aux vents, qui renfermez, empêcheroient le cours de l'eau. Lat. ^- (îuarium félon Philander.

SOURCES ; ce font dans un Bofquet planté fans lîmmetrie furunterrein en pente > plu- {ieurs rigoles de plomb , de rocaille ou de marbre , bordées de moufle ou de gazon, qui par leurs lînuo{îtez& détours, forment une efpece de labyruithe d'eau, & ont quelques jets aux endroits elles fe croifent, comme les Sources du Jardin deTrianon. p. 244. Lat. Vtirtices.

SOUS-CHEVRON. Pièce de bois d'un Dôme ou d'un Comble en Dôme, dans laquelle eft alTemblé un bout de bois appelle clef, qui retient deux Chevrons courbes.

SPHERE, duGiccSphdira, Globe; c'eft un corps parfaitement rond > qu'on nomme auflî Globe &c Boule. P/. f. p. '}•

Sphère armillairf. Machine ronde & mobile de fer ou de bronze , compoféedc plu- fieurs cercles , quireprefente ladifpofition desCieux, & fert pour en obfcrver les mou- vemens. EUefert auiîi damortilTement à une Colonne Aftronomique. PL 93. p, 507.

SPHEROÏDE; c'eft un corps quin'eft pas parfaitement rond, mais un peuoblong, aiant: deux diamètres inégaux. Le contour d'un Dôme doit avoir la moitié d'un Sphéroïde , par- ce qu'il doit cftre plus h.iut qu'une demi-fphere'> pour patoître d'en-bas d'une belle pro- portion. P/. (54B. p. 189. L3.t.. Sphitroïdcs.

SPHINX;

2,z EXPLICATION DES TERMES

SPHINX ; c'cfl; un monftre imaginaire , qui a la tefte& le fein d'une Fille & le corps d'un Lion, & qui fcrc d'ornement en Architedure, comme aux Rampes , Perrons , &c. Ainû que le Sphinx de l'Efcalier qui porte ce nom à Fontainebleau : les deux de marbre blanc devant le Parterre à la Dauphine à Verfailles : & deux autres de pierre à la Porte de l'Hô- reldeFieubet à Paris. Le mot 5pfc/«x vient du Grec Sphigein, embarrafler -, parce que les poètes ont feint , qu'il propofoit des énigmes aux Padans , & qu'il les devoroit , quand ils n'cnpouvoient donner la folution. Il eftoit aulîi le Symbole de la Religion chez les Egyptiens, à caufe de robfcuntédefcs myfteres. p. m. &185.

SPIR.AL. l'oyez Ligne spirale.

SPIRE, royez BASE.

STADE, duGrec Stadion ■, lieu l'on court; c'eftoit fclon Vitruvc chez les Grecs, un efpace découvert delà longueur de 115. pas qui faifbicnt environ 90.toifcs entre deux bornes j le long duquel il y avoir un Amphithéâtre, pour y voir des Athlètes s'exercer à la courte, & à la lutte. Ily avoit auffi des Stades cou\cvts environnez de Portiques & de Colonnades, qui icrvoient aux mêmes exercices pendant le mauvais tcms. Voyez PA- LESTRE.

STATION ; c'eft dans le Nivellement l'endroit , l'on pofe le Niveau , pour en faire l'opé- ration ; c'cil pourquoi un coup de Niveau , efl: compnsentre deux Stations, p. 195.

STATUE; c'cfl la reprefcntation en relief & ifole'e de pierre , de marbre, oudeme'taii, d'une perfonnediftinguc'c par fa naiflance , par fon mérite , ou par quelque belle acflion , & qui fait l'ornement d'un Palais : ouquiell expoféc dans une Place publique, pour en conferver la mémoire. Toute Statue qui reflemble à la pcrfonne qu'elle rcprefente, efl: appelle'e Statudicomca. On nomme particulièrement j'fa/wt, une Figure en pied , à caufc que ce mot vient du Latin Statura^ la taille du corps: ou de Starc eftre debout, f. 15^.

P/ H- &P-ÎI5-

Statue grecque, s'entend d'une S'Mfwè-' nuë , & antique, comme les Grecs reprefèntoient leurs Divimtez, les Athlètes des Jeux Olympiques , & les Héros ; c'eft pourquoi ils ap- pclloient ces dernières , Statuas J/ichiileas , parce qu'il s'en voyoit quantité d'Achille dans la pluspart des Villes de Grèce, p. 3 1 5 .

Statues romaines, celles qui eftant vêtues, recevoient divers noms de leurs habille- mens ; c'eft pourquoi celles des Empereurs avec un long manteau fur leurs armes, eftoienc appellées Staiux palttdatx: celles des Capitaines, & des Chevaliers avec cotte d'armes, Thoracatx: celles des Soldats avec cuiralle , Loricatx: celles des Sénateurs, & Augures, Trabeatx: celles des Magillrats avec robe longue , To^^atx: celles du Peuple avec une fim- ple tunique, Tunicatx : ôc enfin celles des Femmes avec de longs habiiiemens, Stolat£. Les i^w.îi«j- divifoient encore leurs Statues., en trois efpeces : ils nommoientDiv/Mfj, celles qui cltoicnt confacrées aux Dieux , comme Jupiter , Mars, Apollon, &c. Heroï'- qucs , celles des Demi-Dieux , comme Hercules, &c. Et ^ugu^es , celles qui reprefen- toicnt des Empereurs , comme les deux de Ccfar & d'Augulle, qui fe voyent fous le Por- tique du Capitole. ibid.

Statue pédestre, celle qui eft en pied ou debout, comme les deux de bronze , qui ont cflc élevées à la gloire du Roi , l'une dans la Place des Victoires , & faite parle Sieur des Jardins, & l'autre dans l'Hôtel de Ville de Paris, faite par le Sieur Coyfevox. PL 95, f. 307. & 516.

Statue e'questre , celle qui reprefente un homme illultre à cheta! , comme celles de Marc-AureleàRoine, d'Henri IV. &deLouisXIII. à Paris , &c. ibid.

ntatue currule. On appelle 2i'\nCiks Statues , qui font dans des Chariots de courfè cirez par des biges ou quadriges, c'eft- à dire, par deux ou quatre chevaux, comme il y ea avoit aux Cirques , Hipodromes , Sec. ou dans des Chars , comme il s'en voit à des Arcs- de-Triomphefur quelques Médailles antiques.

Status allégorique; celle qui reprefente par l'image de U Figure humaine , quelque

fjrm-

vD'ARCHITECTURE, &:c. 255

Tymbolc, comme les parties de la Terre, lesfaifons, les âges , leselemens, les tempera- mens, les heures du jour , &c. ainfiqucla plufpart des Statues modernes de marbre du Parc de Verfaillcs. p. jij.

Statue hydraulique j c'eft toute Figure qui ferc d'ornement à quelque Fontaine & Gro- te, ou qui fait office de jet ou de robinet par quelqu'une de fesparcies, ou par un attribur qu'elle tient ; cequife peut entendre auffi de tout animal qui fert au même ufage, coin- me les Groupes des deux Badins quarrez du haut Parterre de Verfailies. f. 314.

Statue sacre'e. Onpeutappeller amfi toute Image de Dieu, de la Sainte Vierge ou de quelque Saint, deltine'e au culte de nôtre Religion , dont on décore les Autels, Ôc le de- dans & le dehors des Eglifès.

Statve COLOSSALE, Celle qui cxccdc le doublc OU Ic triple du naturel , & que les Anciens élevoient à leurs Divinitez , comme le Coloffe de bronze d'Apollon à Rhodes, quiavoic yo.coude'csdehaut, & celui de la même Divinité , de marbre blanc de jo. coudées qui fût élevédansApollonie Ville du Royaume du Pont, & dont on voit encore un pied & une main dans la Cour du Capitole à Rome. p. 1 50. Lat. Colojfus.

Statue persique; c'eft toute Figure d'homme entière ou en Terme, qui fait office de Colonne dans les Bâtimens , & que Vitruve nomme 7>/<jwo« & ^^tlas. On appelle Statué Caryatiquc , celle d'une femme qui fèrt au même ufage. Voye^ Ordre persique &

CARYATIQUE.

STEREOBATE. Vbyex SOUBASSEMENT.

STEREOMETRIE, à\iGzcc Stéréos -, folide, ôcMetron^ mefure ; c'efl: une fcicnce qui a

pour objet la mefore desfolides, comme d'un cube, d'une fphcre, d'un cilindre , &c.

?• 557. STEREOTOMIE j c'eft une fciencc qui enfeigne la coupe des folides , comme dans les

profils d'Architedure les murs, voûtes, & autres folides coupe's. Ce mot yient auffi da

Grec Stéréos , folide , & Tome , feélion. ibid. STRIURES. FoyeK CANNELURES. STUC, de l'Italien 5/Hcco; c'elt une composition de chaux & de poudre de marbre blanc,

dont on fait des Figures &des ornemens de Sculpture ; ce qui eftfignifîc dans Pline par

Marmoratum epus : & ce que M. Perrault entend par ^ibarium opus dans fes Notes fur

Vitruvc. On appelle Stucateur , un Ouvrier qui travaille de Stuc. p. zi^. & 3}!. Lat,

Teéior félon Vitruve. STYLOBATE. yoye:^ PIE'DESTAL. -SVELTE. Motfaic de l'Italien i'vf/fo , pour fîgiiificr léger , c'gaye'& menu, comme cft I2

Colonne Corinthienne , &c. ;>.i48.&:5co. SUPERFICIE ; c'eft la furface d'un corps folide , qui a longueur & largeur fans profondeur.

On appelle Superficie plane , celle qui n'a aucune inégalité', comme creux ou bolle daixs

fon étendue : Superficie convexe y l'extérieur d'un corps orbiculaire, & Superficie concave y

l'intérieur. Superficie curviligne , celle qui eft renferme'e par des lignes eouibes , comme la

I{eâiligne y par des droites. Pl.f. p.j. SURBAISSEMENT ; c'eft le trait detout Arc bandé en portion circulaire ou elliptique, qui

a moins de hauteur que la moitié de fa Bafe , & qui elt par confcquent au defl'ous du plein

cintre: Et Surhaufement y le contraire. On dit auffi Surhaufer & Surbaifjer, pour donner

à un Arc plus ou moins de hauteur, que la moitié de fa Bafe. SURPLOMB. Ondit qu'un mur cft en^<rp/ow6, quandildevcrfe & qu'il n'eft pas rfp/owt.

Surplomber , c'elt eftre en furplomb. SYMMETRIE. VoyeK SIMMETRIE. 5YSTYLE. Manière d'efpacer les Colonnes félon Vitruvc, q^ui eft de deux diamètres» ou

éle quattcmodules entre deux F ufts. p. 8. &9.

Tome II, G g TA-

25> EXPLICATION DES TERMES

T.

TABERNACLE, du Latin Tabmtaculum , une Tente; c'eftoît chez les Ifraëlites une Chapelle portative faite de 48. planches de bois de cèdre revécues de lames d'or, qu'ils drejTbicni dans chaque cndi'oir, ils campoient dans le Defert , pour y renfermer l'Ar- che d'Alliance : Et c'ed aujourd'hui un petit Temple de bois doré, ou de matière plus prccieufe, qu'on met fur un Autel, pour renfermer le Saint Sacrement. On appelle Ta- bernack ijolc , celui dont les quatre faces refpedivement oppofées , font pareilles , comme Je Tabcrnacie de l'Eglife de Sainte Genevie've du Mont, & celui des Pères de l'Oratoire luë Saint Honore à Pans. p. 306.& 541.

TapfHNACLE. Voyc:^ NiCHE EN TABERNACLE.

TABLE, du Latin T.zè«/<z , Planche; c'eft une partie unie&fimple dediverfe figrure , mais plus fouventquarre'-longuedansla décoration de l'Archuedurc. p. 11. &c. Lorona pla>ia dansVitruvc, fc peut entendre déroute Table unie.

Table en saillie, celle qui excède le nu du parement d'un Mur , d'un Picdeftal, ou de toute autre partie qu'elle décore, p. 80. & Pi. 6} A. p. 18}.

Table roiiiLLE'E , celle qui eft renfoncée dans le d'un riédefl;al& ailleurs, & ordinai- rement entourée d'une moulure en manière de ravalement, p. 80.

Table de cre'pi; c'eit un Panneau de crrp/, entouré de nai fiances badigeonnées dans les Murs de face les plus fimples: & de piédroits , montans, ou pilafl:res& bordures de pier- re dans les plus riches, pag. 357,

Table d'attente. BofTagc qui fert dans les Façades, pour y graver une Infcription , ou pour y tailler de la Sculpture. C'eft ce que Monfieur Perrault entend parle mot ^^bacus dans Vitruve.

Table a crossettes, celle qui eft cantonnée par des cro(fettes ou oreillons, comme il s'en voit à beaucoup de Palais en Italie. PL 99. p. 5 5 9.

Table couronne'e , celle qui eft couverte d'une Corniche, & dans laquelle on taille un Bas-relief, ou on incrulte une tranche de marbre noir pour une infcription. ibid.

Table rustiq.ue , celle qui eft piquée & dont le parement femblebrut, comme il s'en vouaux GrotcsÔc Blnmms I{uftiqu(s. p. ji6. P/. 97.

Table d'autel ; c'eft une gtande dale de pierre portée fur des petits piliers ou jam- bages , ou fur un mallîf de maçonnerie , laquelle fert pour dire la Mefle. PI. 53. pag.i^^.

Tables de cuivre; ce font des planches ou hmesàc cuivrcy dont on couvre les Combles enSuede, oùils'en voit même de taillées en écailles fur quelques Palais, p. 115.

Table de plomb ; c'eltunc pièce dt: plomb fondue de certaine épailfeur , longueur & lar- geur, pour fervir à diffcrens ufagcs. p. 114. & 351.

Tables de verre. Morceaux de Kcrre de Lorraine, qui font de figure quarré-loiigue. pa^. 117.

TABLEAU ; c'eft un fujet de Peinture, ordinairement peint à l'huile fur de la toile ou fur un fonds de bois , & renfermé dans un cadre ou bordure. Les T.ii'/e.iwx contribuent beau- coup à décorer les dedans des Bâtimens ; les grands fervent dans les Eglifes, les Salons, G ilcries , & autres grands lieux : les moïens , qu'on nomme Tableaux de chevaUt , fe met- tent dans les Manteaux de Cheminée , les De/Tus de Porte, & Panneaux de Lambris, ou fur les tapilferics contre les murs : & les petits fe difpofent avec fimmetrie dans les Cham- bres &. Cabinets des Curieux. P/. 57. p. 167. &:c.

Tableau de eaye; c'elt dans la Baye d'une Porte ou d'une Fencftre, la partie del'épaif- fcurdumur, qui paroît-au dehors depuis la feuillure, &qui eft le plus fouvem d'équerrê

avec

D'A RCHITECTURE, 8.c. 2;5

avec le paremenr. On nomme aufll Tableau , Je côte' d'un Pie'droit ou d'un Jambage d'Ar- cade fans fermeture. P/. 50. /7. 145. &c.

TABLETTE ; c'cfl une pierre dcbite'e de peu d'e'paifTeur , pour couvrir un murdcTerrafle , un bordde Refervoir ou de Badin, p. i<)6.ôcc. Lac. Podiolum.

Tablette d'apui, celle cjui couvre l'e^pwi d'une Croile'e, d'unBalcon, &c. P/. 45. pag. 115. & 141. Pi. 50.

Tablette de jamee e'triere ; c'eft la dernière pierre , qui couronne une garnie étriere, & porte quelque moulure en faillie fous un ou deux Poitrails. On la nomme Impofte ou Coujjlnet, quand elle reçoit une ou deux retombc'es d'Arcade. PL 64 B. pag, 189.

Tablette de chemine'e; c'eltune planche de bois ou une tranche de marbre profilée d'une moulure ronde , fur le chambranle au bas d'un Attique de Cheminée. PL 57. p. 167.

Tablette de Bibliothèque» efl: unafTemblage deplufîcurs ais travcrfans, foutenus de montans , rangés avec ordre &: fimmetrie, &efpacez les uns des autres à certaine diftan- ce , pour porter des livres dans une Bibliothèque. Ces fortes de Tahiettes font quelquefois décorées d'Arcliite(n;iire compofée de montans, pilaihes , confoles, corniches, &:c. & font aufll appellces armoires, p. 541.

Taflette. J^cycK BANQUETTE.

TAILLELTR DE PIERRE, ell celui qui équarrit& /d///e les pierres , après que l'Appareil- leur les lui a tracées, p. 144. & 537. Lat. Lapicida.

TAILLOIR; c'elt la partie fuperieure d'un Chapiteau , qui eftainfi nommée, parce que- fiant quarrée, elle reflemble aux allîetres de bois, qui anciennement avoient cette forme. On l'appelle auirio^tj(7:;e, particulièrement quand elle cft échancrée fur fes faces. Pi.d. p. 17.&C. Lat. ^bacus.

TALON ; c'efb une moulure concave par le bas & convexe par le haut , qui fait l'effet con- traire de la Doucine. On l'appelle Talon renverfe , lorfque la partie concave eft en hai:r. p.i]. PL A. Sec.

TALUT, du Latin Td/;/r, Talon; c'eft l'indinaifon fenfibîe du dehors d'un mur de Tcr- rafîè, cauféepar la diminution de fon épaiiïcur enenhaut pour pourter centre les terres. Lat. Propes. Onditaufîiriî/wff)-, pourdonner du Ta/«f. p. 155. ScPL 75. p. 159-

TAMBOUR; c'efl une Alîîfe ronde de pierre félon fon lit de Carrière, ou une hauteur de marbre, dont plufîeurs forment le Fufl d'une Colonne , &i font plus bas que fon diamè- tre. On ap^i:\lc3.uiïï Tambour , chaque pierre pleine ou percée, dont le Noyau d'un Efca- liera vis clt compofé. p. 301. P/.91.

Tambour. K^yr:: CAMPANE Se Porche.

TAMPONNER. Foye:t RUINER.

TAMPONS; ce font des Chevilles de bois mifes dans les ruinures des poteaux d'une Cloi- fon, pour en tenir les Panneaux de maçonnerie: ou dans celles des folives d'un Plancher, pour en arrêter les Entrevoux. On appelle au ffi 7j;/?po'.y, des petites pièces , dont.'esMe- nuifiers rempliiPent les trous dcsneudsdc bois, & cachent les clous à telle perdue des Lambris & Parquets, p 341.

TANNERIE. Grand Bâtiment prés d'une Rivière, avec Cours &Angars, l'on façonne leCuirpour !eM««fr & durcir, comme les ra>i';fr;W du Faubourg S. Marcel à Paris.

TAPIS DE GAZON, ou PELOUSE; c'eft toute pièce de ^;2:ïû« pleine fans découpure ,& pluflôtquarré-longuc que dequelqu'autre figure. Il en faut tondre le g^zon quatre fois l'an, pour le rendre plus velouté. Lat. Stibadium.

TARGE. Ornement en manière de croifïanr arondi par les extremitez, fait de traits de buis, qui entre dans les Comparnmens des Parterres, &: qui efl imité des Targes'owTar^ guesi Boucliers antiques, dont fe fcrvoient les Amazones, & qui eltoient moins riches

. <jue ceux du Combat naval des Grecs, p. 191. C'eft ccTiue Virgile* noinmc Peltaluyuia.

Ggi TAR-

EXPLICATION DES TBRMES

TARGETTE. llyeK VERROU.

TAS, fignifie dans l'Art de bâtir, le Bâtiment même qu'on élevé j ainfi on dit Retailler uno

pierre fur le Tas , avant cjuc de l'alfeurer à demeure. Ce mot vient félon Yoilius du Latm

Tufjtts, Monceau, p. 155. & 244. Tas de charge. On appelle ainfi dans les Voûtes Gothiques félon Philibert de Lormc

X/v. 4. Ch.i les Couirmets à branches, d'où prennent nailTance les Ogives, Formercts,

Arcs doubleaux , &c. C'eft aulfi une manière de voûter. Voye^ Voute en tas de

CHARGE.

Tas droit ; c'cft une Range de Pavé fur le haut d'une Chauflée, d'après laquelle s'éten- dent les AÎIesen pente adroit & à gauche jufqucs aux Ruiiïbaux d'une large Rue , ou jui- ques aux Bordures de pierre ruftique d'un grand Chemin pavé. PI. ici, p. 349.

TASSE', fe du d'un Bâtiment qui a pris fa charge dans toute, ou partie de loii étendue p. 154.

TASSEAU. Petit morceau de bois arrêté par tenon & mortoife fur la Force d'un Comble,,

pour en porter les Pannes. PL 64 A. p. 187. Tasseaux; ce font de petits Dezde moilons maçonnez de plâtre, l'on fcelle des Sa-

puies, alin de tendre feuremcntdes hgnes pour planter un Bâtiment. Taudis i. c'eflun petit Grenier dans le Faux-comble d'une Manfarde. C'eft auffi un petit

lieu pratiqué fous la Rampe d'un Efcalicr, pourfervir de Bûcher , ou pour quelque autre

commodité. r 1 1

TEMOIN; c'eft dans la Fouille des terres maffives une petite bute le plus fouvent couverte de gazons, que les Terrafïïers lailTent , afin déjuger de l'état des terres pour les toifer. Onpeutappellerf,2/<x-/fwom, ces butes fur le fommct defquelles on a raporté occulte- ment des tranches de terre pour augmenter les cubes contre la vérité, p. 350.

Témoins de borne; ce font de petits tuileaux de'certaine forme , que les Arpenteurs po- ientauni de certaine manière fous les Bornes qu'ils plantent, ou à certaine diftancepour teparer des héritages, dont ils font mention dans leur procez verbal, & qui fervent en cas qu'on tranfporte ces 5orM« par fraude & ufurpation, à reconnoître leur première fi- tuation. ibidem . ^

TEM1?LE , du vieux mot Latin Tempîare , regarder ^ contempler ; c'eiloit diez les Païeos un Jicudeftinéau culte de leurs fauflés Divinirez. Les Romains qui en avoient de plu- lieurscfpeces, noramoient par excellence Templuniy celui qui eftoit de Fondation Roiale conlacre par les Augures, & l'exercice de la Religion fe faifoit régulièrement. Ils ap- peiioient ^des , ceux qui n'eltoient pas confacrez : ^dieulay les* petits Temples cou- verts: SacelU, ceux quieftoient découverts: Fana & Delubra, quelques autres Edifices

, lacrez par raport à leurs mifteres : & tous ces Temples félon Vitruve avoient auffi dif- lerens noms fmvant leur conftruclion , comme ils font raportez ci-aprés. Ce mot fe dit encore aujourd'hui chez les Juifs & les Hérétiques , du lieu ils s'aflcmblent pour prier: les premiers le wommeiit aufll Sinagogue , & les Calviniftes Prêche, p.vi. 198.

Temple a antes; c'eftoit félon Vitruve le plus Hmple de tous les Temples, qui n'avoit

que des Pilaftres angulaires (appelles ^ntes ou Parafâtes) àfes encôgnures , & deux Co-

Jonnes d'Ordre Tolcan aux cotez de fa Porte. Temple tetrastyle , du Grec Tetrajlylos , qui a quatre Colonnes,- c'eftoit auflî félon

\itruve, celui q^i avoit q^^atre Colouncs de front, œmmclcTemple delà Fortune virile

a Rome. p. 550.

Temile prostvle, du Grec Pro/?yo/ , faitde;>ro, devant, & %/oy Colonne ; c'eftoit ce- lui qui n'avoit des Colonnes qu'à la Face antérieure, comme le Temple d'Ordre Dorique de Ccrés à Eleufis en Grèce, ibid. Foie::: Vitruve Prcf. du Liv. 7.

Temple AMPHiPRosTYLE, ou Double prostyle, ccliu qui avoic des Colonnes devant fe derrière , & qui eitoic aufli Tciraji^lc. ibtd.

D'ARCHITECTURE,&c. 257

Temple pekiptere, celui qui eftoit décoré de quatre rangs de Colonnes irolecscnfon pourcour, iccdo'itExajiyle, c'eft-à-dirc avec lîxCoIonnes de front , comiTielcr<rwp/f de l'Honneur & de la Vertu à Rome. Voyc^ Vitruveizv. 3.C/7. i. Pfnpffrfcll: fait du Grec f>erii àl'entour, icfteron^ aile.

Temple diptère, du Grec Diptcros ■, qui a deux ailes ; c'cftoftceluiquiavoit deux rangs de Colonnes en fon pourtour, &ccl\oïtO£iojiyle, ou avec huit Colonnes de front, com- me le Temple de Diane à Ephefe. Vicruve ibid.

Temple pseudodipteuf ou diptère imparfait, celui qui avoir auiïi huit Colomies de front avec un feul rang de Colonnes qui regnoicnt au pourtour , comme le Ternie de Dia^ ne dans la Ville de Magnefie en Grcce. Vitruve ibid.

Temple appelle hypetrr , du Grec ypj/tra/, lieu découvert : celui dont la partie intérieure elloit à découvert. Il cfloit DfCii/^y/f ou avec dix Colonnes de front, & avoic deux rangs de Colonnes en fon pourtour extérieur , & un rang dans l'intérieur , comme le Templcdc Jupiter Olympien à Athènes. Witinwc Préface du Liv. 7.

Temple monoptere , celui qui eftant rond & fans murailles , avoituuDomc porté fur des Colonnes, comme le Tewp/e d'Apollon Pythien à Delphes. Vitruve /W.

Temple periptere rond, celui dont un rang de Colonnes , forme un Porche circulaire qui environne une Rotonde , comme ksTcmplts de Vefta à Rome , & de la Sibile à Tivoli, & une petite Chapelle prés S.PierreiuMoutorioàRome , baftie par Bramante fameux Architecfle.

TENIE. VbyeK BANDELETTE.

TENON; c'eft le bout d'une pièce de bois ou de fer , diminué quarrément environ du tiers de fon épaifleur, pour entrer dans une Mortoife. On appelle £/7<i«/f»jfH; , les cotez du Tenon y qui font coupez obliquement , lorfque la pièce cft inclinée: Se Decolement , la di- minution de fa largeur pour cacher la gorge de fa Mortoife. p. 189.& P/.iio.f. 541. Les Tfnow font nommés par Vitruve, Cardmes,

Tenon en about, celui qui n'eft pas d'équerrc avec Mortoife , mais coupé en diagona- Je^ parce que la-piece ti\ rampante pour fervir de décharge , ou inclinée pour contreventer & arbalêtrer , comme font les Tenons des Contrefiches , Guettes , Croix de Saint André ,

&c. P/.<Î4B.p. 189.

Tenon a queue d'aronde, celui qui ell taillé en queue d'ar onde y c*efl-à-dire , qui efl plus large à fon about qu'à fon decolement , ^out eftre encaftré dans une Etaille. Ces efpc- ces de Tenons , font appeliez par Vitruve Subjcudes ou SecuricU. FI. 100. p. 541 .

Tenons de sculpture; ce font des boffages dans les ouvrages de i'cK/pfwyf, qui en entre- tiennent les parties qui paroiffent détachées , comme ceux qu'on laiffe derrière les feiiiilcs d'un Chapiteau pour hs conferver. Les Sculpteurs laifTent aufli des TfwoH/ aux Figures, dont les parties détachées & ifolées fe pourroient rompre en les tranfpprtant, & ils ont coutume de les fcier , lorfque ces Figures font en place, p. 19e.

TERME, duGrecTVrwû, limite. Ce mot fe dit d'une Statue d'homme ou femme, dont Ja partie inférieure fe termine en gaine , & qu'on a coutume de mettre an bout des Allées- & Paliflades dans les Jardins , comme à Verfailles. Quelquefois les Termes tiennent lieu deConfoles, & portent des Entablemens dans les Edifices , comme dans le Couvent des PP. Theatins à Paris. Il y en a qui écrivent Thermes , du mot Hermès , qui eftoit le nom que les Grecs donnoient à Mercure, dontlaStatuë de cette manière, fe voyoit dans plu- fieurs Carrefours de la Ville d'Athènes, p. IX.

Terme ANGELIQUE. Figure d'c^w^e en demi-corps, dont la partie inférieure eft en gaine , comme ceux du Chœur de»Grands Auguftins à Paris.

Terme rustique, celui dont la Gaine ornée de boffages ou glaçons, porte la Figure de quelque Divinité champeftre, & qui convient aux Grotes &: Fontaines , commeils'eu voit à la tefte du Canal de Vaux.

XtKMs MARIN > celui qui au lieu de Gaine, a une double queue de poiflbn tortillée. Il

G g 3 con.

ziS EXPLICATION DFiS TERMES

coin ieiit auïïl aux dccorations tics Grotes & Fontaines , comme ceux de la Fontaine de Ve- nus dans Ja Vigne Pamphile à Rome.

Terme £n console, celui dont la Giine finiten enroulement , & dont le corps eft avance' pour porrcr (jueloue chofc , comme les Termes ^r.gcliqucs de me'tail dore au prmcipal Au- lel de l'EgliCe de S. Severin à Paris.

Tfrme en buste, celui i^uieft fans bras & n'a que la partie fuperieure de l'eftomac, com- me il s'en voit àrEutrée du Cliâteau de Fontaine-bleau & dans les Jardins de Vcrfailles P/. 59.^.165.

Terme Dot'BLE, celui d'où fortent d'une même Gaine deux demi-corps, oudeuxBuftes adollcs; cnforte qu'ils prcfeiircnt deux faces , l'une devant 3c l'autre derrière, commeil s'en voyoit autrefois à la Grille du Château de Trianon.

Termes militaires; c'eitoient chez les Grecs certaines teftes de Divinitezpofe'es furdes Eornes quarrées de pierre , ou des Gaines de Te r/,;r , qui fervoient à marquer les Stades des Chemins. C'cft ce que Plante entend pzi Lires viaies. Ces Termes , eltoient ordinairement dédiez à Mercure ; parce que les Grecs croyoient que ce Dieu prc'fidoit à la feurere des grands Chemms. Il y en avoitaufli à quatre telles , comme il s'en voit encore deux lem- blablesàRomeauboucduPontFabricien , nornméaujourd'huy pour cette raifon. Ponte ai Quattro capt , reprefcntant ainfi Mercure que les Latms appelloi'ent Aïercurtusquadrifrons , parce qu'ils prétendoicnt que ce Dieu eftoit le premier , qui eufl: montré aux hommes les Lettres, laMufiquc, la Lutte & la Géométrie, p. 309.

TlRRASSE; c'ell un ouvrage de /rrrf élevé & revêtu d'une forre muraille , pourracordcr

l'inégalité d'un tcrrcin. Celle du Château de Saint Germain en Laye , eltconfiderablepour

la longueur: & celle de Meudon pour fa hauteur. Il s'en fait aulTî dont le talut eft revêtu

ce gazon. On appelle Contre-terrafje , une rtTnij//f élevée au dcflus d'une autre pour quel-

^ que racordement de terrein ou élévation de Parterre, p. 1 9^. &c.

-I LRRAssE DE BASTiMENTj c'cn eft la couverturc en Plateforme, qui fe fait de plomb ou de dales de pierre, comme celle du Periftyle du Louvre , ou celle l'Obfervatoire , qui clt pavée de pierre à fufil à bain de mortier de cimenta de chaux, p. iSc PI 6i.8c6r, B P.185.&551. ^ ^

TiRR AssE DE SCULPTURE 5 c'eft Ic delTus du plinthe quelquefois en manière de terre en pen- te fur le devant , pofe une Figure, une Statue, un Groupe, &c.p. 514.

Terrasse de marbre; c'eft un tendre & un défaut dans les T^./jrèrrj, comme lebouzin dans les pierres, qui le repare avec de petits éclats & de la poudre du même marbre mêlée a\ecdu m.îltk de pareille couleur.

TERPn.ASSIER. On donne ce nom au/îî bien à l'Entrepreneur qui fe charge de la fouille S: du tranfport des terres, qu'aux gens qui travaillent fous lui àlatache'"^ ou à la mur- née, p. 144.

TERRE, s'entend non feulement de la confiftencc du terrein fur lequel on baftir ; mais en- core de celui ou l'on plante un Jardin. Ainfi la Tfrrf doit ellréconfiderée pàrraport à l'Art de baihr , &. au Jardinage fuivaut fcs bonnes ou mauvaifcs qualitez&fes lapons, f. 199. & 153. ^ ' .

TERRE par rapurt à l'^rt de bafïir.

ItRRE naturelle, ccIIc qui n'a poiiit cncore cfté cvcntée , ni fouillée, p. 23 3.

Terre raportee, celle qui a efté tranfportée d'un lieu à un autre, pour combler quelouc FolVe, & pour régaler Scdrelfer de niveau un Terre m. ;ia/. ^

Terre massive; c'cft toute Terre confiderée folide &fansvuide, & toiféecubiquemenc ou réduite à la toife cube , pour faire l'eftimation de fouille, ibid.

Terri s jectisses. On appelle ainfi non feulementles rirrf/ quifontremiiéespoureflrè enlevées; mais encore celles qui reltent pour faire quelque exh^ullcment de Tcrralfe ou de Parterre dans un Jardin, Si cet exhaullement fe fait contre un murmitoïen , com- me il cil à craindre que la pouirée de ces Terres ]e£itj]es ne le faflé pcrir , parce que les Rejsl

de-

D'A RC HITECTURE, &'c. 259

dc-chaiiiïce des deux heriragcs ne fonr plus pareils ,■ la Coutume de Paris t^r^ 191. veut que pour refifler à cerre poufTce , on fafTe un Contre-mur Tuffifant, réduit au tiers de l'exhauirement 8c même avec des éperons du côté des Terre/ , audirede Gens cxpeits & connoiflàns. p. 350.

Terre franche, Efpece de Tfrr? graflè fans gravier , dont on fait du mortier & de la bau- oe en quelques endroits, p. 1 1 6.

Terre glaise, y^ye^ GLAISE.

TERRE ptir raport au Jardinage , O' fiava>itfcs bonnes qualitcx.

Terre bonne ou îertile, celle tout ce qui eit femé ou plante , croit aire'men'& fans beaucoup d'amendement & de façon. Elle eft ordinairement noire , graHc & légère.

Terre franche, celle qui n'étant point mélangée, efl fair.e fans pierres ni gravois , & qui eftant gralTe tient aux doigts, & fe paîtrit aifément , comme le fonds des bonnes prairies.

Terre neuve, celle qui n'a encore rien produit, comme une Terre tirée à 5. ou 6, pieds de la fuperficie.

Terre meuble, celle qui eft légère & en poufTicre, & queles Jardiniers appellent /i/Ze/- te. Elle eft propre à garnir le deflbus d'un arbre, quand on le plante , & à l'cniretenir à plomb.

Terre hâtive, celle qui eft d'une bonne qualité & en belle expofïtion , commeaumidy furuneMicôte, & ce qu'on plante , produit de bonne heure.

TERRE ftiivant fcs mauvaijes <jnalite:t.

Terre forte, celle qui tient de l'Argile ou delà Gîaife , & qui eftant trop ferrée , ne vaut rien fans eftre amendée.

Terre cRoiiETTE, celle qui eft pierreufe , & qu'on pafTe à la claye pour l'améliorer.

Terre chaude ou brûlante , celle qui eftant légère & féche , fait périr les plan- tes dans la chaleur , elle n'eft amendée. On l'employé ordinairement pour ks Efpaliers,

Terre froide , celle qui eftant humide a peine à s'échaufer au Printems, &cfttardivci mais qu'on amende avec du fumier.

Terre maigre, celle qui eft fablonneufe, féche &fterile, & ne vaut pas la peine d'eftre façonnée.

Terre veulf , celle les plantes ne peuvent prendre racine , parce qu'elle eft trop légère , &z qui s'amende avec de h Tare franche.

Terre tufiere, celle qui approche du Tuf, 8c ainfi eftant trop ingrate, & maigre , ou l'ofte d'un Jardin j parce qu'elle coufteroit plus à amender, qu'a y apporter de la bon- ne terre.

TERRE fuivatit [es façons.

Terre amendée, celle qui après avoir eftéplufieurs fois labourée & fumée, eftpropreà recevoir toutes fortes déplantes. On appelle aufli Terre amendée , celledout on a corrigé les mauvaifes qualitez par le mélange de quelque autre.

Terre reposée, celle qui aeftéunan oudeux en Jichere , c'cft-à-dire(àns travailler, ni eftre cultivée.

Terre raporte'e ; c'eft la bonne terre qu'on met dans les endroits , dontonaoftéia mé- chante , pour y planter.

Terre prépare e, celle qui eft mélangée pour chaque efpece de plante ou de fleur.

Terre usée , celle qui a travaillé long-tcmsfans eftre cultivée ni amendée.

TERREAU. Terre noire mêlée de fumier pourri j dont on fait des couches dans les Jardins Potagers , & qui fert pour garnir les pLtebandes , & pour détacher de leur fonds les feuil- les des Parterres de broderie, l'on peut cependant mettre plus à propos du mâchefer, parce que les herbes n'y croillcnt pas fi facilement, p. 1 91.

TER-

210 EXPLICATION DES TERMES

TER.RF.IN; c'efl: le fonds fur lequel on baftir, & qui eil de différentes confiftenccs, comme déroche, de tuf, de gravier, de fable, deglaife, devafe , &c.p. 15 3. & 3 50.

TtRREîN DE NIVEAU j c'clt niic c'ccuduë eu fupcrficic de terre drelKe fans aucune penrc. p. 190. &: 13 5.

Terrein par. chûtes, celui dont la continuité interrompue , eft racorde'e avec un autre îtrrein par des perrons ou glacis, ibid.

TERREPLEIN , fe dit en Architedure civile de toute terre raportc'c entre deux murs de ma- çonnerie , pour fervir de terralFc ou de chemin pour communiquer d'un lieu à un autre. f. 3 5 1 . Lac. Tcrrenus !_^^cr.

TESTE. Ornement de SculpturetjuifertàlaClef d'un Arc, d'une Platebande & à d'autres endroits. Ces fortes de Tefies reprelentem des Divinitez , des Vertus, des Saifons, des Ages, &c. avec leurs attribus, comme un Trident à Neptune, un Cafque à Mars , un Caducée à Mercure, un Diadème à Junon , une Couronne d'c'pics de bled à Cerés , &c. On employé aulîi des Teftes d'animaux par raport aux lieux , comme une Tcjle de Beuf ou de Bélier pour une Boucherie , de Chien pour un Chenil, dcCerf ou de Sanglier pour un Parc, de Che- val pour une Ecurie , Sec. P/. 58. p. 97.

Teste de voussoir; c'eft la partie de devant ou de derrière d'un ^oKj|/b/r d'Arc. PL 66 A. pag. 137.

Teste de mur ; c'efb ce qui paroît de l'épaifTeur d'un Mur dans une ouverture , qui clt le plus fouvent revêtu d'une chaîne de pierre, ou d'une jambe étriere. PL 6} A. pag. 185.

Teste de chevalement. Pièce de bois qui porte fur deux c'tayes pour foûtenir quelque pan de mur ou quelque encôgnure , pendant qu'on fait une reprife par fous-ccuvre.

Teste de canal; c'ell l'entrée d'un Canal & la partie la plus proche du Jardin , les eaux viennent fe rendre après le Jeu des Fontaines. C'efl auilî un Baftiment Rufli- <]ue en manière <le Grote avec fontaines &: cafcades au bouc d'une longue Pièce d'eau , comu^e la Tefle du Canal de Vaux" le Vicomte, qui eft uu ouvrage de Graiirerie fore confiderabic.

Teste de beuf ou de bélier decharne'e. Ornement de Sculpture des Temples des Payens par raport à leurs Sacrifices , qui entroit dans les Métopes delà Frife Dorique , & en d'autres endroits, comme il s'en voit à une Sépulture de la Famille Metella prés de Rome, appelléepourcelujet C:po J/6ovf. P/. ii.p. ji.

Teste terdue. On appelle ainfi toutes les Tf/??/ des boulons, ris & clous , qui n'excedeûC point le parement de ce qu'ils attachent ou retiennenc

TETRAGONE. royeK POLYGONE.

TETRASTYLE. FbycK TEMPLE.

TEVERTIN. Pierre dure rouflâtre ou grisâtre, & la meilleure, dont on fe fervc a Rome, p. 1^6. Lac. Lapis Tibnrtinus.

THEATRE ; c'eltoit chez les Anciens un Edifice public , compofé d'un Amphithéâtre en demi-cercle entouré de Portiques & garni de fieges de pierre , qui environnoient un efpacc appelle Orchefire , au devant duquel eftoit le Profcenium ou Pitlpitum , c'eft-à-dire le Plan- cher du Théâtre-, avec la i'ffwe qui eitoit une grande Façade décorée de trois Ordres d'Ar- chitedure, & derrière laquelle elloit le lieu appelle Po/?f«;ww , les Adeurs fe prépa- ioicnt. Ce Théâtre chez les Grecs & chez les Romains avoir trois fortes de Scènes mobiles de Perfpedives peintes, la Tragique, la Comique & la Satyriquc. Le plus célèbre r/bf<i/rc qui reue de l'Antiquité, eft celui de MarcellusàRome.p. 2.0. Lut. Theatr uni , du Grec Thatrony Spe<^aclc.

Théâtre de comédie,- c'efl: aujourd'hui une grande Salle, dont une partie eft occupée par la Scène qui comprend le Twf <«rc même, les décorations & les machines,- lercftecft diftribué en un efpace nommé Parterre , terminé par un i^mphithcatre<\\xzTié ou circulai- le , oppofé au Thcatre avec plufieurs rangs de ûcges & loges .{>4 c'tages «u pourtour.

Celui

D'ARCHITECTURE, &:c. '241

Celui des Comédiens du Roi à Paris du dcficin de M. Dorbay Architede du Roi , eft un des mieux ordonnez &:lcTcii!c]ui ait une Façade dccore'e fur la rue. Les Théâtres des Mailbns Royales, Com appeliez Satin de Comcuie , dcBdits-, de Machines y &c.;^. 38. Théâtre anatomiq.uf. ; c'cft dans une Ecole de Mcdcine & de Chirurj^ie , une Salle avec plufieursranj^sdefîcgcsen Amphithéâtre cu-culaire , & une table pofcc lui un pivot au mi- lieu pour la diH^dion & la dcmonlhation des Cadavres , comme le Theaire <^4uuomiijuc du Jardin Royal des Plantes à Pans. p. j 5 5 . Théâtre de jardin 5 c'cft daiisun pj?"c//«une efpccedeTerranccIcve'c, fur laquelle clt une décoration pcrlpeftive d'Allées d'arbres ou de charnuUe , pour joiier des paltoralcs. L'Amphithéâtre circulaire qui luy ciloppofé , apluheursdcgrczdcgazonou de pierre : «fc l'efpace plus bas entre le Theatre&c l' Amphithéâtre , tient lieu de Parterre. L'on en voit un de cette elpece dans le Jardin desThuilenes à Paris, p. 195. Théâtre d'eau 5 c'eib une difpofition d'une ou pludeurs Alle'es d'eau orne'es de vocaillcs» de figures , &c. pour fermer divers changemens dans une décoration pcrfpcclivc , & rcpre - fenter les fpedlacles , comme le Théâtre d'eau de VerfailJcs. THEATRE, fe prend enfin en Architecture (particulièrement chez les Italiens) pour l'en- lemblede pluficurs Baftimens , qui par une hcuicufe difpofition & élévation, preientenc une agréable fccnc à ceux qui les regardent , comme la plupart des Vignes de Rome , mais principalement celle de Monte -.dr.Tgone à Frefcati , & en France le Château neuf de Saine Germain en Laye du côté de la Rivière. THEORIE, du Grec r/?fon'<z , fpecularion ; c'eft la Science fpeculative d'un Art (ans la Pra- tique. Pnf. &c. Lat. I{atiodnatio félon Vitruve. THERMES. Fbyex BAINS. TIERCERONS; ce font dans les Voûtes Gothiques, des Arcs qui naiflcnt des angles, 2c

voncic joindre aux Liernes. p. 341. TIERCINE. ^jyr^ Pièces de tuile.

TIERS- POINT ; c'elt le Point de fec^ion , qui fe fait au fommet d'un Triangle équilateraîi ou au deilus ou au dellous. Il cil ainfi nommé , parce qu'il eft le troifiénie Point après les deux qui font fiir la Bafe. PI. 66 k. p. 137. TIERS-POTEAU. Piecedeboisde fciage de 5.& 5. poiices& demidegrofleur , faite d'ua Poteau de 5 . & 7. pouces refendu j laquelle fert pour les Cloifons légères , S<. celles qui por- tent à faux p. 225. TIGE. On appelle ainfi le Fuft d'une Colonne. Vbye:^ FUST. Tige de rinceau; c'eft une efpece de branche, qui part d'un culot ou d'un fleuron , &

qui porte les teiiillagcsd'un RJ^nccau d'ornement, Lat. Lau:is. Tige de tontaine. Efpece de Baluftre creux ordinairement rond, qui fert à porter une oa plufieurs Coupes defonfj/Vjc jaiUiilante, &qui a l'on profil différent à chaque étage .p. 5 17. TIGETTE,' c'eft dans le Chapiteau Corinthien une manière de n^e , ou cornet le plusfou- vcnt cannelé & orné de fciiiiles, d'où naiilent les Volutes &; les Hélices, p. 66. Lat. Cauli- cidusfdon Vitruve. TIMPAN, ou TYMPAN, du Grec Tympanon, tambour; c'eft la partie quirefte entre les trois Corniches d'un Fronton triangulaire, ou les deux d'un Fronton cintré , Se qui eft ou lille , ou ornée de fculpturecnbas-rclicf , comme au Temple de Caftor «S: de Poilu x à Naples, & au Portaildcl'Eglife des PP. Minimes à Pans. Pi. 6) A. p. 183. & Pl.6y.p. M7- TiMi'AN d'arcade ; c'cft uuc Table triangulaire dans Ics cncôgnurcs d'une ^4rcade. Les plus nniplcs de ces Tn/ipans , n'ont qu'une Table renfoncée , quelquefois arec des branches de laurier, d'olivier, de chefne , &c. ou des Trophées , Feftons , &c.comn:e au Château de Trianon, & conviennent aux Ordres Dorique & loiiique. Les pluj riches qui font propres aux Corinthien & Compofite , reçoivent des Figures volantes, comme des Renom- mées, ainfi qu'il s'en voit aux Arcs-de-triomphe antiques : ou de Figures allîfè3> telles Tome II. '" H h ^ ' que

241 EXPLICATION DES TERMES

♦.]ue font cJes Vertus, comme dans l'Eglifc du Val -de- grâce j ou des Béatitudes, comme daiis celle du Collège Mazarin à Paris , &:c. PL 8. p^?,^. Z5.& 94. TiMPAN DE MtNuisERiE i c'elt uti Paiiiieau dâiis l' Allcmblage du Dormatit d'uDC bayc dc Por^eoudcCroifce, qui eft quelquefois évidc &: garni d'un treillis de fer, pour donner du jour; ce qui fe pratique aufli dans les r;/Kpa«; de pierre pour le même fujet. PL 84. f.

189

TiMPAN DE MACHINE, fe dit de toute Roue creufe, qu'on nomme auffi d /-iwèoKr, &. dans laquelle un ou plulieurs hommes marchent pour la faire tourner , comme celle d'une Grue, d'une Calandre , &' de certains Moulins.

Tl?s.ANT. Longiic pièce de bois de toute la largeur d'un lieu, qui arrêtée dans fesexrre- m irez par des ancres, fert fous une Ferme de Comble, pour en empêcher l'écaitemenr , auffibienque celui des murs qui la portent. Il y a de ces T/raw dans les vieilles Eglifes , qui font chamfrainez & à huit pans , & qui font aflemblez avec le maître Entrait da Comble, par une aiguille ou un poinçon. PL 64 A. p. iSy-Lat. Traw/^rKw félon Vitruve.

Tirant de fer. Grôffe & longue barre de /fr, avec un œil ou trou au bout , dans lequel pafle une ancre , laquelle fert pour empêcher l'écartement d'une Voûte , & pour retenir unmur, ou une fouche de Cheminée , &c. p. 116. Lar. C'jif/j.z lelon Vitiuvc.

TOISE. Mefure de différente grandeur félon les lieux, elle eft en ufage. Celle de Paris établie en quelques autres villes du Royaume, eft de fix pieds de Roi, & fon étalon ou. mcfure originale, eft expofécau Châteletde Paris ; c'eft-pourquoi elle efl: appellée Toi/e ti/^CKrfr/f/fOndonneaudîcenomàrinftrumentavcc lequel on mefurc. Monfieur Mé- nage prétend que le mot de Toi/f, vient du Latin Tefa, qui a efté fait de mj/«j , étendu PL 54. p. 1 57. &c. Lat. Pcrtica hcxapeda.

Toise d'échantillon. On appelle ainfi la ro//f de chaque lieu , l'on mefure , quand elle eit différente de celle de Pans, comme la Toife de Bourgogne qui elt de fept pieds &

demi. , n c

Toise de roi ; c'eft la Toife de Paris , dont on fe fert dans tous les ouvrages que le I{oi tait

faire , même dans les Eortifîcations , fans avoir égard à la Totfc d'aucun lieu. Toise courante, celle qui eft mefurée fuivant fa longueur feulement , comme uneToife

de Corniche fans avoir égard au détail de fes moulures , une Toife de Lambris fans confi-

dercr s'il elt d'apui ou de revêtement. Toise cjuarre'e, ou superucielle , celle qui eft multipliée par fes deux cotez, &donr

le produit eft de trcnte-fix pieds, p. 108 . Sec. Toise cube, massive , ou solide , celle qui cftant mefurée en largeur, longueur &

profondeur, produit ZI6. pieds a<èe/. p. loé. TOISE ; c'eft le mémoire ou dciiombrement par écrit des Taifes de chaque forte d'ou-

vra^^e qui entre dans la conftruc^ion d'un Bâtiment, lequel fe fait ou pour juger de la

dépenfê , ou pour eftimer & régler les prix Se quantitez de ces mêmes ouvrages, p.

Î.X ? .

TOISER; c'eft mcfurer un ouvrage avec la Toi/f, pour en prendre les dimenfions , ou pour enfaireVeftimation. Ez I^etoijer ; c'eft /o^/cr de nouveau , quand les Experts ne font pas convenus du ro^y?. p. i^o. r 1 «•

Toiser la taille de pierre; c'eft réduire la Taille de toutes les faces d une P/frrf aux paremens feulement, mefurez àun pied de hauteur fur fix pieds courans pour To;/f.

Toiser aux us et coutumes; c'eft mefurcr tant plein que vuide , & toutes les laïUies;. en forte que la moindre moulure porte demi-pied, & toute ir.oulure couronnée un pied, lorfoue la Pierre eft piquées? qu'il y a Enduit, &c.

Toiser a toise bout avant; c'eft Toiyêr les ouvrages , fans retour m demi-tace , & les murs tant plein que vuide , Se le tout quarrément fans avoir égard aux faillies , qui doivent neantmoi.'iseftie proportionnées au lieu qu'elles décorent. zr > i

Toiser le bois ; c'eft réduire & évaluer des pièces de bois de plufieurs grolieurs a la

quan-

D'A R C H I T n C T U R E , a^c. j.^

«juantite Jej.ple'scubcs, ou de ii. pics de lonçr fur tf. pouces de ^ros, reMc'c pour une pièce.;'. 223. ' o » r

Toiser la couverture; c'cftcnmefurcr la fuperficie fans avoir c^ard aux ouvertures i/ aux croupes, & c'eft en évaluer les Lucarnes , Yeuxde bœuf, Arcfticres , E<;oucs, Fai- ites, &c.pour j:-5//fjoupiedsfuivantrUfa<Te.p. zi7

TOIT. FbycK COMBLE. ""

TOLE. Fer mince ou en fciiille , qui fert à faire les cloifonsdes movennes Serrures , le^ pla tines des yerroux& Targettes, & les ornemens de relief amboucis, cefc-à-dire ci'clez en coquille. On fait auHi des ornemens de To/eévidce ou découpée à jour, comme il sa» voit aux Clôtures des Chapelles de l'Eglife des PP. Mimmes à Pans. Pi. 44 A p 117 &

TOMBE, du Grec Tumbo^, Sepulchre ; c'efl: une Dale de pierre ou Tranche de marbre , dont on couvre uneSepuhure , Se quifercde Pavé dans une Eglife ou un Cloître, m^,

TOMBEAU, ou SEPULCHRE; c'eft la principale parue d'un Monument funéraire , repole le Cadavre. C'eft ce que les Anciens nommoiento^rca , & qu'ils faifoient de tefe cuue, de pierre ou de marbre creufé quarrémencau cifeau, & couvert de dales de pierre ou de tranches de marbre avec des Bas-reliefs & infcriptions , comme il s'en voit encore quantité en plufieurs endroits. Il y en avoic même d'une efpece de pierre qui confumoïc les corps en peu de temps, & qui a caufe de celaertoitappellée i.ircop/ja,7<y , c'cft-à-dire niaiigc- chair, d'où elt venu le nom de Cercueil. On nomme Cénotaphe ,"unTomb'-a>< \'ui- de ( (uivant cette Enmologie Grecque Kcnotaphion , qui figmfie la même chofe, ) parce que le corps ae la perfonne pour qui il a efté élevé, a efté perdu dans une bataille, ou dans un naufrage : & c'ed ce que les Latins appelioient Scmlchrum inane. p. zcg «3^9. '■ -f'

TONDIM ^'byeK TORE.

TONNEAU DE PIERRE,- c'cft la quantité de 14. pieds cubes , quifertdc mefurepour la lierre dt S. Leu , & qui peut pefcr environ un millier ou dix quintaux ; ce oui fait la moitié d un Tonneau de la Cargaifon d'un VailTeau. Lorfque la Rivière a 7. ou 8. pieds d eau , la Navée d'un grand Bateau peut porter 4C0. à 450. Tonneaux de pierre, p.

TONNELLE. Vieux mot encore en ufagc parmi le Vulgaire pour fignifier un Berceau ou ua Cabinet de vcroure , & dont Jean Martin scil fcrvi pour fignifitr aulîi un Berceau en plein cintre. C eit de ce mot qu'a elré apparemment fait celui de TonnclUne ou Portique de Halle. ^

TORCHERE. Efpece de grand Guéridon, dont le Pied triangulaire & la Tige, font enri- chis de Iculptuie , & foùiicnnent un plateau pour porter de lakimicre. I! s'en%oit de métail dans la Salle du Bal du Petit Parc de Verfailles. Cet ornement peut comme les Candélabres, lervir d amortiiîement à l'entour des Dômes & Lanternes , & aux Illuminations IH

D.pd^. 189. ' *

TORCHIS Efpece de mortier fait de terre gralTe détrempée & mêlée avec de la paille cou- p<;e, pour faire des Murailles de bauge, & garnir les Panneaux des Cloifons , & IcsEn- trevoux des Planchers, des Granges , & Métairies de la Campa-ne. Lat. Luium palea- tu»:. '■ ^ «

TORE. GrofTe Moulure ronde fervant aux Bafes des Colonnes. Ce mot vient du Grec Toro-; un cab,e, doin il a la redemblancc , ou du Latin Torus , un lit des Anciens ; parce que cette mcuiurerencmble aux bords d'un matelas. Onlenommeaufli Tow/z/i , Bouam, Gros Bà^ ton, ScBcJel.p.ïiPl.A.

Tore inferieurj c'eft le plus gros dune Bafe Attique ou Corinthienne : Ec Tore sope-

RIEUR, le plus petit, p/. 58. p. 97. & P/. 87. p. 19^. Tore corrompu , celui dont le contour eft fem'blable à un dcmi-cœur. Les Maçons

Hh 4 'se

244 EXPLICATION DES TERMES

& les Menuifiers nomment cette moulure Brayate ou Braque de Suif]c. PI. A. p. h]. TORSE. Ce mot qui vient de l'Italien, fe dit d'une Figure mutilée de Tes bras , defcsjambes & même de fa tefte,comnie le Torje antique de Bclvcder à Rome, <Sc la Venus de Richelieu.

ToksER , du Latin Torquere , tordre -, c'cft contourner le Fuft d'une Colonne en fpirale ou vis , pour lareiulre Tor/f. ^^jj. 106. Sic.

TORTILLIS 5 c'elt fur un boflagc rullique une manière de vermoulure faite a rcutu , com- me il s'en voit à quelques Chaînes d'encôgnure au Louvre & à la Porte de S. Martin à Pa- ns, p. 9. L?.t Scaivtura vermicitlaïa.

TOSCAN. FoytK ORDRE TOSCAN. ,

TOUR; c'cffc un Corps de Bâtiment élevé, rond, quarr'é , ouapans, qui flanque les Murs de l'enceinte d'une Ville , ou d'un Cliâteau auquel il fert de Pavillon, & qui eit quelque- fois Sd'incurial ,& marque un Fief. p. 304. r - , r r i

Tour isolée, celle oui dl détachée de tout Bâtiment & fert a plufieurs ufages , comme de Clocher, amfi que bVûKM-onde penchée de Pife : de fort , comme celtes qui font fur Icî CoftesdeMer, ou fur les Partages d'importance : de Fanal , comme celle de Cordouau &; de Gènes : de Potnpc , comme la Tour de Marly , &c. ibid. ^

Tour d'église ; c'eft un gros Bâtiment élevé le plus fouventquarre & accompagne d'un lèmblable , qui fait partie du Portail d'une E'^life. Ces fortes de Tour^ , qui font de pareille fimmetrie aux £.7/»/ei Cathédrales, font ou couvertes en Terralfe , comme a Notre-Dame de Pans, ou terminées par des Aiguilles ou Flèches , comme à Notre-Dame de Renns. On a^^dlc Tour chaperonnée, celle qui a un petit Comble apparent, comme a S. Jean eu

Grève à Paris, li-zci. ,, t^ n.

Tour pe dôme,- c'eftleMur circulaire ou a pans ^ qui porte la Coupe d un Dôme, 8c elt

percé de Vitraux, & orné d'Architedure par dedans & par dehors. PL 64 B. p. 189. &

To'uRDE MOULIN A VENT; c'cft un Mur circulaire qui porte de fond, & dont le Chapi- teau de charpente couvert de bardeau, tourne verticalement pour expoler au vent les Vo- lansou AîIcsduil/oH/(>i.p. 318. , , i ,.

Tour ronde; c'eft félon l.s Ouvriers le dehors, & Tour creuse le dedans d un Mur circulaire. P/. ^6 A. ^x57-5i^/-<5^ I^-P- MI- , ,^ , , a r-

Tour mobile. Grand Allemblage de Charpente a plufieurs étages , que les Anciens fai- foient mouvoir avec des roues pour afhegcr les Villes , avant l'invention du Canon , & que Vrruve décrit Liv. 10. Ch. 1 9. Il fe fait aujourd'hui des Tours mobiles dt Charpente , pour fervir à réparer & peindre les Voûtes, & à tondre & drelfer les PalilTades des Jardins. Les lardiniers les nomment C/jar/oty. Il fe fait encore des Towr^ fixes de Charpente, pour éle- ver des eaux, comme celle qui fervoit à la Machine de Marly, & quieil a prefeiua l'Ob- fervatoire de Pans. Toute Tour mobile , fe dit en Latin Turris ambulatoria.

TuuR DE couvent; c'eft dans un Coj.vf.jt de Filles une efpece de Machine eu manière de ' arosbcin'eau , ouverte en partie & pofée verticalement à hauteur d'apui dans une baye de mur de refend, elle tûim;f fur deux pivots pour faire palier diveifes chofes dans le Cojm«t, & en faire fortird'auu-es. On appelle aulfi Tour, la Chambre cft cette Ma- chine.

Tour du chat et de la souris. V. CONTREMUR. r r>« j

TOURELLE, petite Toj/r ronde ou quarrée, portée par encorbellement, ou lurunCu-de- lanpe, comme il s'en voit à quelques encôgnures de Maifons à Pans. p. 536.

Tourelle de dôme. Efpece de Lanterne ronde ou à pans, qui porte lut le malhtduUan d'un Domc , pour l'accompagner & couvrir quelque Efcaher à vis , comme il s'en voit au? Dowfj de la SorbonneSc du Val- de-grace à Paris, t/^jti.

TOURILLON c'eit toute groffe cheville ou boulon de fer qui lert d efheu , comme ks deux d'uii Pont à bafcùk , celks ^m £Oitenc la groffe cloche daus un Béfroi &

D'ARCHITECTURE, &rc. 245

plusieurs autres fervaiu à divers ufaj;es. p. 245. Lat. Cnodax félon Vicruve. TOURNER; c'eit diiis l'Arc de Ba(hr expoicr & difpofcr avec avantage un BaRi ment. Ainfi on du qu'une Eqlife efl: bien tournée , quand elle a conformément aux Canons de l'E- glilë fon Portail vers l'Occident & fon grand Autel vers l'Orient. On dit aufli qu'une lAû- ibn elt bienfo;<r>ife, ioriqu'elleelt dans une agréable expofition , & que fes p.irties {bnc place'esfuivant leurs ufagcs. On dit enfin qu'un Aparcemcnteft bien tourne , quand il y a de la proportion & de la fuite entre fes Pièces avec des de'gagemens neccflaires. f.ig. 1 71. &

Tourner au tour ; c'cd donner fur le To.vr, la dernière forme à un Baluftre de bois e'baii- ché. On fiait aulîî au To.tr les Baies des Colonnes, les Vafes , Baluftres de pierre & de marbre avec la rapc «Se la peau de chien de mer , & ceux de bronze avec divers ou- tils.p. t, 10.

TOURNIQUET. Efpece de Moulinet ordinairement de bois à quatre bra5 , qui /o.vr/je ver- ticalement fur un poteau à hauteur d'apui dans une Ruëile ou à côte' d'une Barrière , pour empêcher les chevaux d'y palier. Il y en a de fer (Se de bronze dans les Course: Jardins de Verfaiiles. p. 145 . Lat. SucuU félon Vicruve.

TRABEATION. VoycK ENTABLEMENT.

TRACER ; c'elt marquer par des lignes les cxtremitez d'un corps, pour luy donner une forme, p. 157.

Tracer en orand ; c'eft en Maçonnerie tracer fur un mur ou une aire une e'pure pour quelque pièce de Trait , oudiftribution d'ornemcns. Et en Charpenterie ; c'eft marquer fur une'telon une Enrayeure, une Ferme, &c. le tout aulii grand que l'ouvrage. p. 151. &158.

Tracer au simbleau; c'eft fraccrd'apre's plusieurs centres les EUipfes, Arcs furbaifTcz, xampans corrompus, &c. avec le 5;w6/f^M , qui eft un cordeau de chanvre , ou plutôt de tille meilleure , parce qu'elle ne fe relâche point. On fe fert ordinairement du Simbleau y pour trizcer les figures plus grandes que la portc'e du compas. PL "j". v.j.

Tracer EN cherche; c'elt décrire par plufieurs points trouvez géométriquement une ligne courbe irreguliere, comme uneellipfe, une parabole, une hyperbole & tout autre arc d'une fedlion conique, Se d'après cette Cherche levée fur l'e'pure , tracer fur la pierre ; ce qui fe fait auffi à la main , pour donner de la grâce aux Arcs ram pan s de diverfesefpeces.p. 159.

Tracer par ecïuarrissement ou deroeement ; c'eft dans la conftrucflion des Pièces de Trait ou Coupe de pierre, une manière de /r^co'lespierrespar des figures prifes fur l'e'pure Se coctccs pour trouver les racordemens des panneaux de tefte , de douëlle, de joint, &c.^.i5 8.

Tracer sur le terrein ; c'eft faire des petits filions fuivant les lignes ou cordeaux, pour l'ouverture des Tranchées des Fondacions. Et en Jardinage ; c'eft fur un Terrein bien drefle' & laboure' , marquer avec le rr.zfo/r, qui eft un long bâton pointu , lescomparti- mens , cnroulemens , rouleaux & feiiillages des Parterres , pour y planter les traits de buis.

TRAINER EN PLATRE ; c'eft faire une Corniche ou un Cadre avec le calibre , qu'on traî- ne fur deux règles arrefte'es , en gariiillant de plâtre clair ce Cadre , ou cette Corniche , Se la repaffaut à pluiieurs fois jufqu'àceque lesmouluresayent leur contour parfait, p. 531.

TRAIT ; c'eft une ligne pour marquer un repère ou un coup de niveau. Ce mot fe dit aufll de- l'Art de la Coupe des pierres, & de toute ligne qui forme quelque figure, p. 131. &c.

Trait quarre i c'eft une ligne qui en coupant une autre perpendiculairement & à angles droits, rend les Angles d'e'querre. ï.tTraii biais, une ligne incline'c (ur une autre oueir diagonale dans une figure. PL t- p- j-

Trait corkompu, celui qui n'elt fait ni au compas , niàlareglcj mais àlamain&hors des figures régulières de la Géométrie, p. iv.

Traitraméneret. f^oje\ RECULEMENT D'ARESTIER.

H h } Trait

^4*5 EXPLICATION DES TERMES

Trait de rciE, c'cft le pafTage que fait la 6c/f en coupant une pièce de bois > foit pour l'a- courcir , ou pour la refendre. Les Scieurs de long appellent Rencontre , l'endroit à deux en trois pouces prc's , les deux TraUi fie fcie (e rencontrent, 8c la pièce fc fepare. On doit ofler ces Rencontres Se Traits defcie avec la bcfaiguë aux bois apparens des Planchers & autres ouvrages propres de Charpenteric.

Trait de bcis; c'clt un filet de fi^/y nain continue' , & étroit, qui forme la Broderie d'un Parterre , & renferme les placebandes & carreaux. On le tond ordinairement deux fois l'an en certains temps de la Lune , pour le laue profiter ou l'empêcher de monter trop vite, p. 191.

TRANCHE DE MARBRE. On appelle ainfi un morceau de w.trtrf mince, qu'on incruftc dar,s un compartiment , eu qui (èrt de table pour recevoir une infcription. p. 551.

TRANCHE E j c'efl une ouverture en terre creule'e en long & quarre'ment , pour fonder un Bâtiment, ou pour pofer préparer des Conduites de plomb , de fer ou de terre : ou pour planter des Arbres, p. 5 ; 4. & 350.

Tranche'e de. MUR; c'cft uuc ouverturc en longueur , hachée dansunil/«r, pouryrecc- voir & fceller un poteau de Cloifon , ou une tringle qui fert à porter de la Tapiflèrie. C'efl: aufii une entaille dans une Chaîne de pierre au dehors d'un Mur, pour y eucaftrer l'ancre du tirant d'une poutre , & la recouvrir de plâtre, p. 5 h.

TRANCHIS i c'eft le rang d'ardoifes ou de tuiles échancrées , qui font en recouvre- ment fur d'autres entières dans l'Angle rentrant d'une Noue , ou d'une Fourchette.

TKAPE. Fermeture de bois compofée d'un fort chaflls & d'un ou de deux ventaux, qui eitantau niveau de l'Aire de l'Etage au rez-de-chaullée , couvre une Defcente de Cave, p,

Î34-

TRAPEZE,- c'efl une figure quadrilatère, dont deux cûtez oppofez font parallèles & ine'- gaux , & les deux autres égaux. Lat. Trape^^ium ^ fait du GrecTVape^j, table à quatre pieds. FI. f. p.j.

TRAPEZOIDE. Figure quadrilatère irreguliere , dont les quatre angles & les quatre cotez font inégaux, ihid.

TRAVAILLER, s'entend de plufieurs manières dans l'Art de bâtir. On dit qu'un Bâtiment travaille, lorfque n'cftant pas bien fonde ou conltruic, les Murs bouclent £c forcent de leur aplomb , les Voûtes s'écartent, les Planchers s'afaifient , &c. On dit aulTiquc du Bois travaille , lorfqu'eftant employé verd ou mis en truvre dans quelque lieu trop humi- de , il tourmente , en forte que les panneaux s'ouvrent & fe cambrent , les languettes quittent leurs rainures , & les tenons leurs mortoifes. Travailler par cpatilces ,• c'eft repren- dre peu à peu, & non pas de fuite quelque ouvrage par fous-csuvre , ou fonder dans l'eau ; c'^tauffi employer beaucoup de temps à conftruire quelque Bâtiment , parce que les ma- tières ou les moyens , ne font pas en étatpour l'exécuter diligemment. Travailler à la tache, c'cit pour un prix convenu, faire une partie d'ouvrage , comme la taille d'une pierre, oùil y ade l'Architcifture , de la Sculpture , &c. Travailler à la pièce; c'eft faire des pie- ces pareilles pour un prix égal , comme Bafes, Chapiteaux, Baluftres, 8:c. qui ont cha- cun leur prix. Travailler à la toife ; c'eft marchander du Bourgeois ou de PEntrepre- neur la toife cube , courante ou fu^ierficielle de difrerens ouvrages , comme taille de pierres, gros 6c légers ouvrages de Maçonnerie , &c. Travailler à la journée. yoycK JOURNÉE.

TRAVAISON. Terme dont s'cft fervi M. Blondel dans fon Cours d'Architcdure , pour Trabeaiion ou Entablement , & qui autrefois fe difoit de toutes les Travées d'un Plan- cher.

TRAVE'E i c'eft un rang de folives pofées entre deux poutres dans un Plancher. Ce mot vient du Latin Trabs , une poutre , ou plutôt de Tranjve-fus , qui eft en travers , comme font les folives entre deux poutres, p. 1 8p . Lat. Intcrtignhm , qui lignifie aufli un Entrevoux.

Trave'b

D'ARCHITECTURE, &c; 247

Trave'e de comble, c'eft fur deux ou plu/ïeurs pannes, la di fiance d'une Fer me à une

autre, peuplée de chevrons des quatre à la latre. P/. 64 A. p. i 87. Trave'e de pont, c'eft une partie du Plancher d'un Pont de bois, contenue entre deux Fils de pieux, & faire de T"r.zvo«j- foulagez par des liens ou contrefiches : dont les entre- voux font recouverts de grolTcs doiïcs ou madriers , pour en porter le Couchis. Trave'e de balustres ; c'eft un rang de Balujïres de bois , de fer, ou de pierre entre

deux Pie'dcftaux. IH. ^^.fag. 115. & ,10. Trave'e de grille de ff.r; c'eft un rang de barreaux de fer, entretenu parles traver- fcs entre deux Pilaftres, ou Montans à joar , ou deux Piliers de pierre. PL 44 A. i>. 117.^ Trave'e d'imvressiom ; c'eft la quantité de ii 5. pieds, ou fix toifes fuperfîcielles û"/w- frcjjiondç. couleur à huile ou à détrempe , à laquelle on réduit les Planchers plafonnez , les Lambris, les Placards, & autres ouvrages de différentes grandeurs imprimez dans les Bâ- timeiis, pour en faire le roife. Les rnn-fpj des Planchers à bois apparent, fc comptent doubles, àcaufè desenfonçures de leurs Entrevoux.p. 150. TRAVERSE. Pièce de bois qui s'allemble avec les Battans d'une Porte , ou qui fecroife quarrement fur le Meneau montantd'uneCroifée. On appelle aulîi Truvcr/cs , des Barres de bois pofe'es obliquement, & clouées fur une Porte de menuiferie. PL46.fag.11y. Les Tra\crja font appelle'es par Vitru ve Impages , & celles des Machines Juga. Traverse de fer. Grolfe Barre , qui avec une pareille retient par le haut & par le bas les Montans de coftiereSc de battement, & les barreaux d'un Ventailde Porte de /fr. Il va de ces Travcrfes y qui fe mettent à hauteur de Serrure pour entretenir les barreaux de trop grande longueur , Se fervent à renfermer les ornemens des Frifes & bordures de Serrurerie. Les Grilles de fer ont auffi des Traverfes , qui en fortifient les barreaux .p. 1 1 7. TRAYONS, ou SOMMIERS; ce font dans un Pont de bois les maîtrelTes pièces qui en traverfent la largeur , autant pour porter les Travées de poutrelles , que pour fervir de Cha- peau au Fil de pieux, p. 144. roye:^ Palladio Liv. 3 . Ch. 7. Lar. Sablier. TREFLES , du Latin Trifolium , Herbe à trois feiiilies ; c'eft un ornement qui le taille fur ks

Moulures. I! y ena àpalmettes& àfleurons. P/. B. p. vi i. Trèfles de moderne, ce font daiTs les Compartimens des Vitraux , Pignons ,& Frontons Gothiques , de petites rofcs à jour faites de pierre dure avec nervures , & formées par trois portions de cercle , ou par trois petits arcs en tiers point, p. j 14, TREILLAGE ; c'eft un ouvrage fait d'échalas droits & planez , qui liez quarrement avec du fil de fer, forment des mailles de cinq à fept pouces dans la conftruclion des Berceaux &c des PalilTades contre les murs des Jardins. Les Treillages doivent cftre peints de blanc ou de; verd à l'huile, autant pour les décorer que pour les conferver. Ce mot vient félon Scali- ger , du Latin Trichila , Treille ou ombrage, fac. 1 97. &c. TREILLE. Allée couverte en Plafonds ou cintrée, & faite de perches , ou de menue char- pente, ou enfin de barres de fer avec échalas, pour foùtenir des Seps de Vigne & donner de l'ombre dans un Jardin.

TREILLIS, fe dit de toute Fermeture dormante de fer, ou de bronze , comme le Dormant de la Porte du Panthéon à Rome , ou les Grilles des Frifons de Venife. Il eft pourtant dif- férent de la Grille, en ce que lès barres font maillées en lofange. Lat. Clathri. Treillijfer ; c'eft fermer de Tr ilUs. pag. 358.

Treillis de fil de fer , c'eft un Chaflîs de verges de/cr maillé de petits lofanges de gros fil de fer, qu'on met au devant des Vitraux , comme à ceux du bas d'un Edifice , pour em- pêcher que les Vitres en foientcafTées par des coups de pierre : ou à ceux du haut , ainfi qu'aux Dômes, & à une certaine diftance de la Vitre, pourrefifteràrimpetuofitédes •vents , qui en pourroicnt enfoncer les panneaux.

TREMEAU. roycK TRUMEAU.

TREMION. Barre de bois , qui fert à foùtenir la Horte o\i.Tremic d'une Cherainée.P/. 5 ^.p. 159- . TRE.

Î48 EXPLICATION DES TERMES

TRESOR j c'cfl un lieu fcparc& proclic d'une Eçrlife, font renfermées les Reliques, & autres chofes prccicufes, comme celui de la Sainte Chapelle à Pans. Tre/or auffi dans un Palais ou dans un Château la Chambre forte , font confervces les Archives & Char- tes , comme celui du Palais d'Orlcans ou Luxembourg à Pans 5 qui efl: danslcDomeau dcllùs de l'entrée & éloigné des dangers du feu. p.jç. ? 5 5 - Lat. r^rchivuni. Trésor public; c'eflou chez les Romains un fort Batmient qu'ils appclloient ^rariuni , & ou cftoit gardé l'argent deltine pour les befouis de la Republique , conme le Trefor de Valenus Publicola qui fut pillé par Cefar. On frapoit aufli la Monnoye dant ce lieu là. On appelle aujourd'hui a Rome Trf/or, la Banque du Saint Efpnt & le Mont de Pieté, l'on crardc en déport les deniers 8c les hardcs du Pi<blic. ibid. TREUÎl i c'efl: dans les Mécaniques un gros rouleau de bois à teftes quarrées , qui pofé ho- rizontalement, fc tourne par manivelle, bras, ourouééchcllée, ou à tambour, & dé- vide un cable qui enlevé quelque fardeau. Toute Machine dont le mouvement circulaire eft le principe , fe nomme }{oiuncLtiû dans Vitruve. p. 145 . TRIANGLE. Figure a trois cotez & à trois a.i^/w. Ses diirerences fe tirent , ou de Tes cotez >

ou de fes angles, PL t- f j- TRIANGLE par raport auxcotcK-

Triangle e cjuilateral , celui quia trois coftez égaux. P/. t- ?•)• Triangle isocelle, celui dont deux cotiez font égaux, ibid. Lat. Ifofccles , fait du Grec

Ij6s , égal , & Sl^clos , jambe. Triangle scalene, celui dont les trois coftez font inégaux, ibid. Lat. Scalcmm, fait du

Grec S/(,ilanon dérivé de Skoltos , tortu» TRIANGLE par raport aux z^ngUs.

Triangle rectangle, celui qui a un a)iç/f droit. P/. "f- p- j- Triangle amblygone, celui qui a un <îh^/c obtus. ib.Lai.^mbly^omtan, du GreCc^w-

ilys obtus, SlGonid, angle. Triangle oxygone, celui qui a les trois a>:^lcs aigus, ibid. Lat. Oxygomum-, du Grec

Oxys , aigu , &:c. TRI ANON ; c'efl: dans un Parc un Pavillon éloigné du Château , comme le Triamn de Saint Cloud & autres. Ces fortes de Pavillons ont pris leur nom de celui que le Roi avoir fait confl:ruue prés Verfailles , & qu'il a fait depuis rebâtir au même endroit avec beaucoup de mao-uificence. Le C^fino des Italiens efl: un Bâtiment de cette efpcce, &. de pareil ufage pour plus de retraite & de fraîcheur , comme il y en a à prefque toutes les grandes Vignes en Italie, p. 195. & 3 54. TRIBUNAL -, c'elt dans une Bafilique ou Salle pour rendre la Tultice, le fiege avec les bancs, oùfontallislcPréiident& lesConfeillers. Ce mot qui efl: aulli Latin , tire fon origine du Sie^eélevé, le rn/>«n du Peuple Romain femettoit pour rendrela Jufliice. p. 511. TRIBUNE-, c'eltoit chez les Romains le lieu élevé prés du Temple Se dans la Place appcllée proroflriSf ou des proues, pour haranguer le Peuple allémblé Tp2Lï Tribus. On donne au- jourd'hui ce nom aux Galeries élevées daus les Eglifes pour chanter la Mufique ou entendre rOlîicc , comme à l'Eghfe de Saint Louis des PP. Jefuïtes rue Saint Antoine à Paris. Les Italiens fe fervent du inotrr/i/();tz,pour fignifier le Chevet d'une Eg!ife.P/.70.p.^^y 5 .& 5 14. TRIGLYPHE; c'efl: par intervalles égaux dans la Frife Dorique, une efpece de boflage , qui a deux gravures entières en angletappelléesG/yp/jf/ ou Canaux, & feparées par trois Cuilles ou certes d'avec les deux demi-canaux des cotez. Ce mot vient du Grec Triglyphos , qui a trois gravures. P/. II .p. } 18. &<■-. TRINGLE. "Efpece de règle longue qui encaftrée & fcellée au defious des Corniches des

Chambres , iert à porter la tapi'flérie , & à divers ufages dans la Menuiferie. p. 5 54. TRINGLER; c'eftl'ur une pièce de bois marquer une ligne droite avec le cordeau froté de pierre blanche, noire ou rouge , pour la façonner, p. 5 58.

TRIPOT. TojfÀ JEU-DE-PAUME.

TRO-»

D'ARCHITECTURE, &:c. 249

TROCHILE. Voyt:^ SCOTIE.

TROMPE, Efpece de Vouce en faillie , qui femblcfe foûtcnir en l'air , & qui cftain fi nom- mée , ou parce que fa figure eft femblableà uneTrow/'f , ou Conque marine, ou parce qu'elle iro^ipe, ou furprend ceux qui la regardant , n'ont pas connoiflance dcTarcifice de Ibnapareil./'. 140. PL 66 B. C'eftccque Vuruveentend par Comha.

TE.OMPE SUR LE COIN, Celle qui portc l'encôgnure d'un Bâtiment , pour faire un Pan cou- pé au rezdc-chaulîce ; commeilycnauneau Village de Saint Cloud ; maislapîus confi- Gcrablequifc voye, eft celle qui aefté conftruite par le Sieur Defargues, au bout du Ponc de pierre fur la Saône à Lion, lequel par cet ouvrage a lailTé à fa Patrie, un monument de ù capacité' dans l'Art de la Coupe des pierres, ibid.

Trompe dans l'angle, celle qui efl dans le coin d'un c^^^/f rentrant , comme il s'ea voir une dans la rue de la Savaterie à Paris , que Philibert de terme raporte Z/v. 4. Ch. z. avoir faite pour un Banquier, ibid.

Trompe regle'e, celle qui eft droite par- fon profil, commeils'en voit une derrière l'Hô- tel de Duras prés la Place Roia!e à Pans. ibid.

Trompe en niche, ccllequi eft concave en manière de coquille, &: qui n'cfl pas reoléepar fon profil , comme la 7>owpfqui porte le bout de la Galerie de l'Hôtel de La-Vriihere rue neuve des bons Enfans à Paris, ibid.

Trompe en tour ronde, celle dont le plan fur une ligne droite, rachette une Tû.vr ro«Jf par le devant, & eft faite en manière d'évantail , comme les Trompes du bout de la Gale- rie de l'Hôtel de la Feiiillade à la Place des VnSoires. ibid.

Trompe de Montpellier. Efpece de Trow^e dans l'angle, qui eft en tour ronde, & dif- férence des autres en ce quelle a de montée deux fois la largeur de fon cintre, I! y en a auffi dans la même Ville de Montpellier une Barlongue qui eft plus eftime'e , & qui a environ 7. pieds de large fur 1 1- de long.

Trompe onde'e, celle dont le plan eft cintré en owrfej- par fa fermeture, comme h Trompe duChàceàud'Anet , qui a efté démontée de l'endroit , Philibert de Lorme l'avoit bâ- tie pour fervir de Cabinet au Roi Henri II. & remontée en une autre place avec beaucoup de foin par leSieurGirard Vyet ArchitecSlede M. le Duc de Vandôme.;'. 140.

TROMPILLON ; c'elt une petite Trûwpf de peu de plan & de portée, comme les trois Trsm- fcs fur le coin qui portent le petit Pavillon à l'encôgnure des murs de l'Abbaye de SaiiiC Germain des prez à Paris,

Trompillon de VOUTE; c'eft la pierre ronde qui fertdeCoufllnetaux VoufToirsduCû- de-four d'une Niche , & pour porter les premières retombées d'une Trompe. Il y a auffi des Trompiihns Cous les Quartiers tournaiis , & Paliers des EfcalicrsvoK/c-^ en Arc-dc-cloîcre, P/. 66 B. p. 141.

TRONC. Ce mot fe dit du Fuft d'une Colonne , &:duDéd'unFicdeftaI. p. 16. Sec, Lac. Truneu!.

TRONÇON ; c'eft un morceau de marbre ou de pierre dure , dont deux , trois ou quatre polezdeliten joint , forment le Fuft d'une Colonne. p.]cj.

TRONCHE. GrolTe & courte pièce de bois , comme un bout de poutre, dont on peut tirée une courbe rampante pour un Efcalier. p. 511.

TRONE, du Grec Tnroiws , Chaire ou Siège magnifique ; c'eft un Siège Roial enrichi d'Architeéture & de Sculpture de matière précicufe , élevé fur pludcurs degrez , & couvert d'un dais, comme il y en a dans les Salles d'Audience des Rois & autres Souve- rains, p. ^11.

TROPHEE; c'eftoit chez les Anciens un amas d'armes & de dcroiiilîes des Ennemis, élevé par le Vainqueur dans le Champ de bataille, donc on a faitcnfuitela reprelènta- lion en pierre &enmarbre, comme lesTro^'/^rt-ydeMarius & dcSyllaauCapitole. Ces Trophées antiques font d'Armes Gréques & Romaines, & ceux d'aujourd'hui d'Armes de diverfes Nations de nôcre tems, comnie ils'enYoicd'ifokzàl'Arc-de-Tnofliphedu Toms JI. li Pau-

250 EXPLICATION DES TERMES

Faubourg S. Antoine , & fur la Balultrade du Château de Verfailks. Il s'en fait de Bas- reief , comme a la Colonne Trajanc , & à l'Attique de la Cour du Louvre. Ce mot eft fait duLat:nrropÂ^/,,«, qui vient félon Vofllus du Grec Trorc, Fuite de rcnnemi. P/.^;

TROU, fe dit de toute cavité en pierre & en plâtre creuféequarrémenr, dans laquelle on fcelle des pâtes, gonds, barreaux de fer , &c. & que les Tailleurs de pierre 6c Maçons marchandent par nombre a chaque Croifec , Force, Vitrail, &c. p. 144. Lac. for^mcn palmaire. '

Trous de Eot-triNs. Fôyc:^ BOULINS.

TRULLIZATION , s'entend dans Vitruve Liv. 7. Ch. j. de toutes ferres de couches de mor- ler, travaillées avec la truelle au dedans des Voûtes : ou bien des hachures qu'on fau fur la couche de mcrtier , pour retenir l'enduu de ftuc. v.u6

TRUMEAU , ou TRF.MEAU -, c'cft une partie de Mur de face entre deux Croifées , & qui FeX. ^^'}^l^''^-^^:^'^^s des Platebandes. Les moindres r...;a... tout érigez d'une leule pierre a chaque AfTîfe. ;>. 157. ^

^Vh.' 'Ï'7'^^^^'^' du Latin Top^;.., picrreruftique ; c'eft un terrein qui fait malTe fo- Jidc , ^ fur lequel on peut fonder. On en tire une pierre tendre & troiie'e [ dont on bâtit en quelques endroits de France & en pluiicurs d'Italie. Le r,,/trop présdelafuperficiedela

/v. ; ''"V",-''''^"J' ^^'V'"' '''^^ pourquoi on l'olte pour y mettre de la bonne terre, avant que d y planter des Arbres, p. 135.

TUILE; c'eft un Carreau de terre graflè paierie, fechc'e& cuite de certaine épailTeur, dont on couvre les Batimeus. La T/.v/. fe fait au grand & au petit moule ; pour celle du moule bâtard , ou de moyenne grandeur , elle n'eft plus en ufage. Vitru ve appelle Ha^^ta Tezw l^, les r«//c. qui ont un crochet qui les retient fur la latte. Le mot de Hamutx, vient de numus , un hameçon , Se TeguU de tegere , couvrir, p. 1 itf .

Tuile faistiere; c'efl une Tuile creuje , dont plufieurs couvrent le fa//?e d'un Comble, cette lorte de 7^.//f citant retournée , fert à couronner un Oeil-de-beuf. C'eft ce que Pline nomme Laterculuifrontatus. ibid. 8c p. ^^6.

Tuile gironne'e, qu'on nomme auffi Giron, celle qui eft plus large au bas du pureau qu au haut vers f on crochet , & qui fert pour couvrir les Chapiteaux des Tours rondes , & des Colombiers. /6/^. Lat. rf^«/ap,/w,/a,^, "c;>,cv

"^l" W^""'' ''^^ ""^ '^"'^' "^""^^ ' '^^"f ^eP^°fi'eftenS.p. iié.SciV. 71. p. 1^^.

Tuile DE guienne ; c'eftauiTiune r«//f creufe, dont le profil eft en demi-canal , & de la- que.Je on le fert en quelques endroits de France. Lat. Teguia mmata fuivaiit l'opmion de M. rerrault daiiS fcs Notes fur Vitruve.

'^"i;,"/''''''"'''' «lie <iui eft plombée, & fert à faire des compartimens fur les Couver- tures, p. 556. Lat. Tcgula plunibata.

Tuile hachée, celle qu'on échancre avec la hachette pour les Areftieres , les Noues , & les. rourchetres. , «^»>-j

TUILEAUX. Morceaux de TuUe, calTées , dont on fait les Voûtes des Fours , & les Conrre-CGurs des Atres de Cheminée: & dont on fe fert pour Iceller en plâtre des cor . beaux , gonds, & autres pièces de fer: ils fervent aufli eltaïuconcalTez, à fairedu ci- ment. p. 214.

''■^^n^*'^^?' ^'^^^^^^'™efV""'"P^S"'^''^^ro^rs, &d'unHâle, qui eft un lieu couvert & pcice de tous corez de plufieurs embralures , par ou le vent pafFe pour donner du haie &■ taire lechcT a 1 ombre la Tu.le , la Brique & le Carreau , parce que le Soleil les feroit ^er- Laterf^i'a ^'''^"^'î"'''^^^""'""^^" ^o"^- On l'appelle aulfii^r/î^f/mf. p. 318. Lar.

"^ ro^mn\!' 'i ^^^'^ t ^'^^^ ?" f^ ^'''"^ '" ^°'^"^' ^^ Qi^^^ ' P^"'" ^^fiftcr aux mondations, comm. il y en a k long de h Rmcre de Loire. On difou autrefois Turgie, du Latu^

ttir-

D'ARCHITECTURE, 8,c, 251

iurtrere, enfler; parce que l'eiFet de la Turcie , cfl: d'empêcher le débordement des eaux enflées, p 548- TUYAU; c'cft un corps lonj», rond & creux, qui fert pour conrluire 1 eau. Il y en a de fer, de plomb, de terre cuite & de bois, pa?. 114. Lat. Tubuf. raye- CONDUI- TE D'EAU. f «î. T j ^ y^y^

Tuyau de descente, celui qui dans ou hors œuvre d'un Mur, conduit en bas les eaux plu- viales d'un Comble, ibul. & 5 u Lat. FijIuLi félon Vitruve.

TuvAu DE cHE.MiN-E'Ei c'ed Ic conduit par ou pafPc la fumc'e , depuis le defTus du Man- teau d'une Cheminée y jufques hors du Comble. On appelle Tuyau apparent , celui qui eft pris hors d'un mur, & dont la faillie paroîtde fon épaifleurdans une Pièce d' Apu- rement: Tuyau dans œuvre, celui qui eft dans le corps d'un Mur : Tuyau ado^j'c , ce- lui qui eft doublé fur un autre, comme on le pratiquoit anciennement: 'EtTuyludc- voyf, celui qui eft détourne de fon aplomb, & à coté d'un autre, p. 158.P/. <^.Lar.

Infutnibuiun TYMPAN, nyc:: TLMPAN.

V.

V ^^^',^P- Gros Yen taux de bols de chcfnc , qui fe haulTent & qui fe baifTent dans des V coulifics , pour lâcher ou retenir l'eau d'un Etang, ou d'une Eclufe. On nomme aulTi ^ ianyies, Jesdeuxcloifonsd'un Baftardeau. p. 143,

""'pan?" ^??^^^'^ ^i"^i Je corps du Chapiteau Corinthien & du Compofite. Voyc:^ CAM-

VASE, Ornement de Sculpture ifo!é& creux , quipofe furunfocle ou un piédeftal fert pour uecorer les Bàtimens & les Jardins, comme il s'en voit de bronze & de mar- bre de difterens profils, enrichis d'orneraens ou de Bas-reliefs à Verfailles, pa^. 102 & 199, r o /')

VASE DE SAcRiîicE, ceux qui fervoient dans les Sacrifices chez les Anciens, & qui eltoient fouvent employez dans les Bas-reliefs de leurs Temples , comme eltoient les V^i;es, qu ils nommoient Prxfericuhm , Simpulum , &c. Le premier eftoit une efpece de grande Burette ornée de fculpture, amfi qu'il s'en voit encore une à la Frife Corin- thienne du Temple de Jupiter Tonnant raporté dans le Livre des Edifices antiques de Ro- me du S'. Des Gouecz: Le Simpule efloit un plus petit K^/f en manière de Lamre, qui lervoit au.^c Libations des Augures. On a introduit ces fortes de //arr^ dans quelques Bâ- timens modernes; mais ceux de nôtre Reli:;ion , comme font les Calices, Burettes, Bé- nitiers , Sec. conviennent parfaitement bien à la décoration de l'Archiredure de nos Eali-

j 'nn tV''"'°"<'^P^"^ ''°"' "^^"^ ^<=^^" tJe s. Roch&de s. francois Xavier du Noviciat des PP. Jeluites a Pans. *

Vases d'amortissement, ceux qui terminent la décoration des Façades, & font ordinai- rement ifolez , ornez de guirlandes, & couronnez de fiâmes. Il s'en fait auili de demi-re- lief , comme a l'Hôtel de Fieubct à Paris. Cette forte d'ornement s'employe encore au de- dans des Batimens, au deflus des Portes, Cheminées, &:c. p. ix.

Vases d'enïaistement , ceux qm fe mettent fur les poinçons des Combles , & font ordinairement de plomb quelquefois doré , comme au Château de Vetfailles PI A. p. 187. ' ^

Vase DE treillage. Ornementa jout fait de verges de fer ,& de bois de boiffeau contour- ne félon un profil: qui fert d'amortilîement fur le^ Portiques & Cabmets de TreiL lage. Les plus riches de ces Vafes , font remplis de fleurs & de fruits, qui imitent lenaturel, & ont des ornemcns pareils à ceux de fculpture, comme il s'en voit de fort beaux dans les

II- Jar-

251 EXPLICATION DES TERMES

Tardins des Hôtels de Louvois & de S. Poùanges à l'aris. pa^. 197.

Vases de théâtre; ce fon: félon Vitruve Liv. 5. C/?. 5. de certains Vaiiîcaux d'àirain ou de poterie (qu'il appelle Echeia) c]ui fe mettoient en des endroits cachez fous les degrez de l'Amphithéâtre, & qui fcrvoient pour la repercution de la voix. On tient qu'il y en a de cette forte dans i'Ei^lifS Cathédrale de Milan , qui ell fort harnionicu- fe. p. U3-

VASE, Terrein marécageux , & fans confiltencc. On ne peut fonder fur la f^yê fans grille ou pilotage, p. 548.

VEAU. Les Charpentiers appellent ainfi le morceau de bois qu'ils oflent avec la fcie, du de- dans d'une Courbe droite ou rampante pour la tailler.

VENES DE PIERRE; c'cft un défont qui procède le plus fouvenc d'une inégalité' de con- iîltencc p:tr le dur & le tendre, qui fait que la P/frrffe moye & fedeliteen cet endroit: & quelquefois c'clt une tache au parement, qui fait rebuter la P/erre dans les ouvrages propres, p. 135.

Venes de marbre ; c'efl: une variété' qui fait la beauté' des A/.!yfcrpxme'ez. Lc^ Venes ^rifcs font un défaut dans les Marbres blancs pour la Sculpture , quoi qu'elles faflènt la beauté des blancs venez, p. 110.

Venes de BOIS; c'cft aufli Une variété' qui fait la beauté' des iJo/V durs pour le Placage : Se c'efl: un défaut dans ceux d'allemblage de Menuiferie , parce que c'eft une marque de tendre ou d'aubier.

Venes d'eau ; ce font dans la terre, des filets d'eau qui viennent d'une petite Source , ou qui feieparcnt d'une groife branche , & qu'on reciieille , comme les Pleurs de terre , dans des Relervoirs.

VENTAIL ; c'eft la partie mobile, compofe'e d'une ou de deux feiiilles d'AlTemblage , qui fert à fermer i»ie Porte ou uneCroife'e, 8c qu'on nomme iulTi Battant. p, 114. &P/. 9;^. p. 539. Les F?«fa(rx font appeliez des Latins Valva.

VENTOUSE. Bout de Tuyau de plomb debout , qui fort hors de terre , Se eft ordinairement fonde' aux coudes des Conduites, pour faciliter l'e'chape'e des vents qui s'engendrent dans les Tuyaux. Les ^ntOH/ê^ des grandes Conduites , font toujours aulli hautes que la fuper- fîcieduRefcrvoir , à moins qu'on n'y mette une Soupape renverfe'e. p. 545. Lat. Columnj-- riiim iHun Vitruve^

Ventouse d'aisance. Bout de Tuyau de plomb ou de poterie , qui communique aune Chaufle à' ^/i'frnce ^ & fort au deflus du Comble, pour diminuer lamauvaifeodeur du Cabinet d'e^ifance.p. 181. Lat. Spiramentum.

Ventouse. Voyez BARBACANE.

VENTRE. Terme de Maçonnerie pour (îgnifier le bombement d'un Mur trop vieux , foi- ble ou charge' , qui boucle & ell hors de fon aplomb. Ainfi quand un Mur elt en cet e'tat , on dit qu'il /<z;t Vf«frf& menace ruine, p. 537.

VERBOQUET. Contrelien ou cordeau , qu'on attache à l'un des bouts d'une pièce de bois ou d'une Colonne , & au gros cable qui la porte , pour la tenir plus en équilibre , & empê- cher qu'elle touche à quelque faillie ou échafaut, & qu'elle tournoyé , quand on lamen- te. Lat. Du^arius funiculus.

VERD. VvycK COULEURS.

VERGE. Mel'urequi en quelques endroits fur le Rhin pafTe pour 12. pieds de Roi j mais qui réduite au pieddeLeyde, n'a que 1 1. pieds. 7. pouces, p. 3 59.

VERGER. Jardin planté d'Arbres fruitiers en plein vent. On appelle Cfri/riye , celui qui eft plante feulement de Ccnlîers: PruneUye , de Pruniers . & Pommerayc , de Pommiers, p. 199. Lat. Firidarium ) ou pluftôt Po/«ar/;<»; , qui (îgnifie encore la Serre l'on coU' fcrvc les fruits.

VERIN. Machine en manière de PrefTe , compofée de deux fortes pièces deboispofccs horizontalement, & de deux grolfes vis > qui fout éJever un pointai enté fur le milieu dr

h

D' A R C H r T n C T U R E , a-c. 25^

lapiece tîecIciTiis : laqiiclîefèrtpourredrcller des Jambes eu furplomb , reculer des Pans de bois & à d'autres ufigcs. p. 243.

VERNIS. Fbyez COULEURS.

VERRE. Matière tran('parenre& plate faite par le moïen du feu, dont on garnit les Vitiaux: & Croifees. Il y en a de plufieurs fortes. Le Vcrrt blanc eft le plus clair & vient de Cher- bouTo en Norman Jie, &c. Le ^Tre </f fr^wr^-eft un peu verdâtre , fait en plat ou rond avec un neud ou boudiné au milieu, & vient de Picardie & de Normandie. Le f^'trré de Lor- raine eÇilc moms beau, parce qu'il eft verdarre, graveleux & fombre -, illc jette en fable par tables b.nlongues. 11 y a du Vïrre (io«Z)/f pour les Vitraux d'Eglife , qui a jufques à deux lignes d'e'pailVeur. p xiy.

Verre peint, celui qui bien que fort e'pais , eft pénétré d'une feule couleur fans apreft ni demi-teinte, commeceuxdesVitrauxdes anciennes Eglifes. p. 555.

Verre d'aprest, celui les carnations, draperies & dégradations de couleurs , font cbferve'es félon l'Art de peindre. Les plus vives couleurs ne fe donnent au Ferre , que par l'opération du feu. ihid. yjjcz les Principes des Arts de M. Fehbien. Liv. i. Cbap. 21.

VtRRE DEFECTUEUX. On appelle ainfi tout ^rr^qui a des defauts , comme l'c^/Vrr, qui (e caiïe en le taillant: k A<fouchetc , qui a des petites tâches : l'Oidf , quiadesvénes : & ceux qui ont des boitillons, boudins, boutons, gravier, &c.

Verre dormant; c'eft un Panneau de vitre fcelle' en plâtredansune Veuë defervirudc. Foye:(,iàCoùt. de Paris, c^r^ 201. Il y aaulTi de ces ^rrfjdorwfl?jJ' fcellezenpiàtredans les Croifillons des Vitraux des Eglifes Gothiques, p. 558.

VERRERIE; c'eft par raport à l'Atchitedurc un grand corps de Bâtiment diftribuc en pla- ceurs Logemcns, Bûchers, Fourneaux, Salles, Galeries, ScMagazins, pour faire les ouvrages de ^Trf. Il y a de deux fortes de K-rrme, l'une pour foufler les ^rrei , Vafes , &c. comme àNevcrs: l'autre pour fondre les Glaces , comme à Cherbourg , ou pour les polir, comme à celle de Paris. De toutes les ^Trfne^ y laplusconfiderableèft cellcde Mu^ ran Faubourg de Venife. p. 5 28.Lat. Offictna Titraria.

VERROU. Pièce des menus ouvrages de Serrurerie, qu'on fait mouvoir dans des crampons fur une platine de tôle cifelc'e ou gravée, pour ouvrir ou fermer une Porte. Il y en a de grands à queue avec bouton ou poigne'e tournante , pour les grandes Portes & Feneftrages: & de petits, qu'on nom me T'<irçfnfy, attachez avec cramponets fur des e'cuflbns pour^les Guichets des Croife'es. P/. 5 5 C.p. 217. Lat. Obex.

VERTUGADIN. Terme de Jardinage, qui lignifie un Glacis de gazon en Amphithéâ- tre, dont les lignes circulaires qui le renferment, ne font point parallèles. Ce mot ■vient de l'Efpagnol ytrdugadû , le bourlet du haut d'une jupe , auquel cette figure rellem- ble. p. 3 58.

VESTIBULE ; c'eftoit chez les Anciens , un grand efpace vuidc devant la Porte ou à l'entrée d'une Maiîon, qu'ilsappclIoientc^.'r/MOT, Propatulumy &C Fe\iibulum ; parce qu'au raporc de Martinius, il cftoit dedié à la De'efie^/?^, d'où il fait dériver ce mot , comme qui diroit Vclix Stabulum ; d'autant qu'on s'y arreltoit avant que d'entrer , &que comme iJs avoient coutume de commencer leurs Sacrifices publics par ceux qu'ils ofFroient à cette Déefle ; c'eltoit aufli pa.v k Féllibule , quiluyeftoitconfacré , qu'ils comracnçoient à en- trer dans laMaifon. Ce mot peut encore venir du Latin Fëliis, une robe, & i^mbularc y marcher; parce que le yejlibule eftant aujourd'hui dans un Logis, unheuouvcrt au bas d'un grand Efcalier, pour fervirdepaiîage àdiverfes iffuës, c'eft dés ce lieu qu'on com- mence à lailFer traîner les robes pour les vifites de cérémonie. On appelle encore impropre- ment Vèflibule, une cfpcce de petite Antichambre, avant que d'entrer dans un médiocre Apartement. PL 6i.p.iyy.

Vestibule simple, celui qui a Ces faces oppofées également décorées d'Arcades vrayes oa Édntcs, comme le ^/?(6«/f du Palais des Thuileries'à Paris, f. }}8.

li 3 VïSTi-

-^54 EXPLICATION DES TERMES

VfSTiBULE iigore', cclui dont le plan n'eft pas contenu entre quatre lignes droites ou une circulaire i mais c]ui par des retours, forme des avant-corps Se des "arrière- corps revê- tus de PilaflresSc de Colonnes avec fimmetrie ,•■ comme celui du Château de Marions. tl>idet/:,

VïSTiBULE TETRASTYLE, celui qui a quatre Colonncs ifolées & refpedives à des Pilaftres ou à d'autres Colonnes cngage'es , comme celui de l'Hôtel Roial des Invalides.

VrsTiBULE ocTOSTYLE ROND, cclui qui a huk Colonncs adofle'es , comme le Vcftibulc du Palais d'Orléans dit Luxembourg : o'i ilolces , comme cclui de l'Hôtel de Beauvais à Pa- ris , qui ont l'un Se l'autre leurs Colonnes Doriques.

Vestibule a ailes. Celui qui outre le grand pallage du milieu couvert en berceau , eft icpàre par des Colonnes des ^•iHes ou Bas-côtez plafonnés de fofitcs , comme le Féjli- bu.c du Palais Parnct'càRome, ou voûtez, comme celui du Gros Pavillon du Louvre, p^. 191.

VESTIBULE EN PERISTYLE, celui qui eft divifé cn ttois parties avcc quattc raugs dcCoIon- ues ifolces , comme le y'eiJibiile du milieu du Château de Verfailles.

YEUE ou BEE. Ternie delà Coutume de Paris pour fîgnitier toutes fortes d'ouverturo? par l'on reçoit le jour. Les yéiies d'apui, font les plus ordinaires, à trois pieds d'en- feiiiliement&audefîbus. p. 558. Lat. Lumen.

Veue ou jour CE COUTUME, qu'ou nomme aufli Feue haute -, c'eft dans un Murnon mi- toïen une Feneltre , dont l'apui doit eltre à 9. pieds d'enfeiiiliemcnt duRezde-chaulîée pris au dedans de l'héritage de celui qui en a befoin , &c à 7. pour les autres Etires, ou même à 5 . rclonrexhauflement des planchers. Le tout à fer maillé & verte doraiànt. Ces fortes de 14;/ w {bntencore appellées dù.i\slcD\:oiz yéues mortes, ibid.

Veue de servitude, celle qu'on elt obligé de foufiir en vertu d'un titre , qui en donne la joiiiirauce au Voifin. ibid.

Veue a tems , celle dont on joiiit par titre pour un fc-w^ limité, ihid.

Veue de souîrance, celle dont on a la joiiiflance par tolérance ou confentement d'un Voifin , fans titre. ïbid.

Veue droite, celle qui eft diredement oppofée à l'héritage , maifon ou place d'un Voi- fin, & qui ne peutellre à hauteur d'apui, s'iln'yafix pieds de diftance pris du milieu du Mur mitoïen jufques à la même Vem- ; mais (i elle cit fur une Ruelle qui n'ait que trois à quatre pieds de lai'gcur , celafuftît; parce que c'elt un paffjge public, tbid.

Veue de coste , celle qui ell prife dans un Mur de face & elt diitante de deux pieds du milieu d'un Mur mitoïen en retour jufqu'au tableau de la Croilée. Onlanomme pluflôt B:e que Veué. ibid.

Veue dérobée. Petite Feneflre pratiquée audeflus d'un Plinthe ou d'une Corniche, ou dans quelque ornement, pour éclairer en Abajour des Entrelbles ou petites Pièces, & pour ne point corrompre la décoration d'une Fai^ade. ibid,

Veue eniile'e. Feneltre directement oppofée à celle d'un Voifin , eftant à même hauteur d'apui. ibid.

VruE SUPERIEURE, cellcqui eftant à fixpicds d'un Mur mitoïen, dominefur l'héritage d'un Voilin , à caufe de Ion exhaullèment. Lorfque ces fortes de Veues font élevées par in- dil'crcrion, comme pour voir dans une Maifon Religieufe, onlesfait condamner 8c mu- rer par autorité de juif ice ; parce qu'elles Ibnt infultantes & deraifonnables.

Veue de terre. Elpece de Soupirail au Rez-de-chaullée d'une Cour ou même d'un lieu

couvert, qui fert à éclairer quelque Pièce d'un Etage fouterrain par le moien d'une pierre

percée, d'une grille ou d'un treillis de fer, comme celui de la Cave de S. Denis de la

Chartre àParis. ibid.

Veue faistiere, fe dit de tout petit Jour , comme d'uneLucarne , d'un Oeil-de-beuf pris

vers Je i-'<z//?f d'un Comble ou la pointe d'un Pignon , &c. ViUE DE rKospECT i c'eft uiic /^"Irt^lib ic , dont onjoiiit par titre oupar autorite' feigneu-

lialc

D'ARCHITECTURE, &c 255

xiale JLifqu'à certaine diftance& largeur , devant laquelle perfonne nepeutbitirni même planter aucun arbre, ibid.

Veue de bastiment; c'en eft l'afped , (]\i on nomme rené de front , lorfqu'on le reo^arde du point milieu: Fine décote^ lorfqu'onle voit par leâanc : & Fine d'angle, par Icncô- gnure. p. 190. & 194. Lar. Profpdius.

Veue d'oiseau 5 c'eft la reprefentation d'un Plan relevé en perfpeclive fuppofé v:k en l'air.

YtuE A PLOMB ; c'eft UPC infpeâ:ion perpendiculaire du deflus des Combles & TerrafTes d'uu Bâtiment, confiderez dans leur étendue fans racourci : ce que quelques-uns nom- ment improprement P/j>; tffi-ow^/f/. P/. é4A. p. 187. -Ssic.

VIF. Ce mot le dit non feulement du Tronc ou du Fuft d'une Colonne , mais encore du duc d'une pierre, dont on a ofté le bouzin ; c'ell-pourquoi on dit qu'un moilon ou qn'ui^c pierre eftébouzinc'e jufqu'au v//', quand on en a atteint le dur avec la pointe du marteau PL 5. p. 15.&C.

VIGNE, Vbye:^ Maison de plaisance.

VILLE ic'cll: par raport à l'Architedure civile , un Compartiment dlfles & de Qiurtierç dilpoiez avec fimmetrie& décoration, de Rues & Places publiques percées d'alicrnemcnc en belle & famé expofuion avec pentes neceflaires pour l'écoulement des eaux."f) -i6 VoyeKVni. Liv. i. Ch. 6. t-yi

VINDAS. Machine compolcc de deux tables de bois &.d'un treiiil à plomb appelle F.iQc, qu'on tourne avec des 'oras, laquelle lért à traîner les fardeaux d'un heu à un autre. p.iA^\ c'elt ce que Vitruve appelle £rç<ifj. r- ;•

VINTAINES. Foye:^ CABLEs!

VIS; c'elt un cylindre environne d'une cannelure en fpirale avec une rainure, qui efbnc tourné dansunécrou, eft d'un grand fecour s dans les Mécaniques pour élever & retenir les fardeaux. On appelle l^is /ans fn , celle dont le cilindie tourne entre deux pivots fixes , & dont un ou deux pas feulement , entrent fucceffivement dans les dents d'une roue , & la font tourner continuellement. La Fis d'^rchimede fertdans les Machines hydrauliques, eftant polée obhquement , pour vuidcr l'eau d'un Vaifleau dans un autre en l'élevant. Lac' Cochlea.

Vis de colonne; c"efl:le contour en ligne fpirale du Fuft d'une Co/o««e Torfe. C'eft aulîî l'Efcalier d'une Cû/o««e creufc. P/. 41.' p. 107. &P/. 91. p. 305.

Vis d'escalier. Foye:^ Escalier rond, Sec.

Vis potoyeke. Efcalier d'une Cave, qui tourne autour d'un Noyau, & porte de fonds fous l'Efcalier d'une Maifon.

VITRAGE, s'entend de toutes les Fires d'un Baitimenr. p. 555- Lat. Ftreaminum.

VITRAIL. Grande Feneftre d'une Eglife ou d'une Bafilique, avec croifillons de pierre ou de fer. Pl.66V>. p. 241. & 535. ^

VITREPvIE, s'entend de tout ce qui appartient à l'Art d'employer le Verre, p.zi-. Lar.

VITRES. Panneaux de pièces de verre par compartimens de plufieurs formes. Ce mot fc dit des carreaux, comme des panneaux de bornes, p. 117. Lat. SpecuUria.

VIVIER ou PISCINE. Grand BaHln d'eau dormante ou courante bordé de maçonnerie , dans lequel on met du poilTon pour peupler. Les plus beaux font bordés d'une Tablette ou d'une Baluftrade , comme celui delà Vigne Montalte à Rome. P/.72. p.ic? &îo8 Lar. Pifcina. ' r ;. j

UNION. Terme de Peinture qui dans l'Architecture peut fignifier l'harmonie des couleurs dans les matériaux , laquelle contribué avec le bon goût du defléin à la décoration des Edmces. p. 5 39.

VOLEE. Terme qui dans les Mécaniques fignifie l'avance de quelque chofe. Ainfv on dit que le Gruau a plus de ^y/ff que l'Engin, & la Grue plus que le Gruau, àcaufedelaplus

grands

1^6 EXPLICATION DES TERMES

granJe longueur de leur bec. Oiinomme aiilTi ^-^/r'f , le travail de plufieurs hommes ran- gez de front , qui barrent une Alice de Jardin fur fa largeur en mcmctems; c'elt pourquoi loifqu'on dit qu'une Alice a eftc' battue à deux , trois, quatre, &c. Vblces , c'eft-à dire autant de fois dans toute fon e'tenduë.

VOLET. Petit lieu dans la mai fon d'un Particulier , il nourrit des pigeons , & qui n'a ■qu'un petit jour fermé avec un ais ou jaloufic. Lat. Colnmbarii<mpe>ijiU.

VOLETS ou GUICHETS. Fermeture de bois fur les Cluflis. Ils s'appellent Filets brifex, quand ils le plient fur l'écoinçon , ou qu'ils fe doublent dans l'cmbrafure ; & KUtski. ^arcmcns , quandils ontdes moulures devant &: derrière, p. 141. PL 50.

Volets d'orgl-e. Efpeces de grands chaflls , p.utie cintrés par leur plan, &: partie droits & j^arnis de légers panneaux de volice , ou de forte toile imprimée de deux cotez , qui fervent à couvrir les Tuyaux d'un Bufet d'Or^wf.

VOLIERE. Lieu à l'air avec treillis de fil de fer , l'on tient enfermes des Oifeaux de fhant, comme la Voiicre de Fontainebleau , & celle de la Ménagerie de Verfailles. Lat. ^viarium. Ce mot fe dit aufli d'un Volet , l'on nourrit des pigeons domefliques. PI. 6<^BB. p. 100.

VOLUTE; c'elt un enrouicmentcn ligne fpirale, qui fait le principal ornement des Chapi- teaux Ionique & Compofîte. Il y a auflî huit î^/Kffj angulaires dans !e Chapiteau Corin- thien , accompagnées de huit autres plus petites appcUéesHeZ/cf;. p. 48. P/. zo. &c. Lat. Vbluta-, fzitdc yblverCf tourner.

Volute arase'e, celle dont le Liflcl dans fcs trois contours, eft fur une mêmelignc, comme les Volutes Ioniques antiques , & cell; de Vignole, ibld.

Volute saillante, celle dont les enroulcmens fe jettent en dehors , comme aux Ordres Ioniques du Portail des PP. Feùillans & de celui de S. Gervais à Paris.

Volute rentrante, celle dont les circonvolutions rentrent en dedans, comme les Ioni- ques de Michel Ange au Capitole à Rome. p. 291. P/. 8^.

Volute ovale, celle qui a fes circonvolutions plus hautes que larges, comme on les pra- tique aux Chapiteaux angulaires mordernes Ioniques, & Compofites.p. 39. & 191.

Volute evidee , celle dont le canal d'une circonvolution, elt détaché du liftel d'un autre par un vuide à jour. Cette Fûlute eft la plus légère , & il s'en voit de pareilles aux Pilaftres Ioniques de i'fc'glife des PP. Barnabites à Paris.

Volute angulaire, celle qui elt pareille dans les quatre faces du Chapiteau , comme au Temple de la Concorde à Rome , &c ainfi que l'a faite Scamozzi. pag. 50. &: 84.

Volute a tige droite, celledont la T;^e parallèle au Tailloir , fort de derrière la Fleur

de l'Abaque , comme aux Chapiteaux Comportes de laGtande Salle des Thermes de Dio-

cletienà Rome , & comme celle du Chapiteau de feiiilles de Laurier delà P/iî'Jc/;!: 88.^.197. Volute naissante, celle qui femble fortir du Vafe par derrière l'Ove , & monte dans le

Tailloir, com me elle fe pratique aux plus beaux Chapiteaux Compofites. ibidem. Volute tleuronne e , celle dont le canal eft enrichi d'un Rinceau d'orneraens, comme

aux Chapiteaux Compofites des Arcs antiques à Rome. ibid. Volute a l'envers, celle qui au fortir de la tigette , fe contourne en dedans, comme il

s'en voit du Cavalier Boromini à S. Jean de Latran& à la Sapience à Rome. Volutes de modillon ; ce font les deux enrouleincns inégaux des cotez du Modillon Co'

rinthien. P/- 56. p. 89. Volutes de console; ce font aufli les enroulcmens des cotez d'une CoK/ô/e-, prefquefcm-

blablesàceux du Modillon Corinthien. P/. 47. p. 119. & P/.48. p. iji. Volutes de parterre. Enroulemens de buis ou de gazon dans un Parterre. FI. 6^ A.

p. 191. &c. VOUSSOIRS. On appelle ainfi les pierres, qui forment une Voute ou une Arcade. Il y en

a quiibut à celle é^alc , c'eit-à-diie de même hauteur > & d'autres à celte inégale, comme ^ ^ '■ les

1

D^ARCHITECTURE, &c: 20

kscarreatiT& kîbouci/feîpourfkire liatfon. Lat. Cunrr, parce qu*tk ont fa forme d'un \-Oin. ri. 66 A. &. 2.57. _v»«i»

^tT^Lt, ' ^°."""* » ^^"^ ^"^ «*°"^"^ P"^ «-J^auf . pour fkire liaifon avec une Afll-

^7<S^'I'ai>fte!*''''''''* cduiguieftancfourchu, foit haifon avec te Peiidentifs dTunc-

VOUiSURE. ^^ ARRIERE- VOUSSLTRE , & Mont^^b

\ OUTE. Corps de Maçonnerie cintre par Ton profil , cjui fe foûrient en l'air par TApareir des ll^ZZ't%7t"''^ pour couvrirciuelciae l«.^u. On appelle M^Jefcs X' t rZTn nlr^'^'^'"' ' '' ^'^^'^'^^^ ^" f^'""qurn*cn couvrent ciuecuclQu..pa;t«., ybuu^çtht cjm eftanc cmittruite au dellus d'uneautre pour le racordement de la décora-

«.Keckiaut.e, œmmeauDomedeS.PierredeRome & à celui des Invalides à Paris. ri^ td ix.ff. x^f. isj:.

\lZrTrJ''''A "'"''Y' ^"'°"^Prl'eaufn Berceau droit, celle dont la courbure eftea hen^cycleoudemi-cercle, comme les grands Berceaux de la Salle du Palazs àParrs. .b^l C eit ce cjtte Vitruw nomœe propivmeut Fornix.

^°r^ll' '"^ ^,'^;^°^^"^^«-E<pecede Berceau, qu.n'eftant pas contenu entre z. lianes pa- taik^.elUtroKparunbo^t&largeparraucre, comme au Grand Efcalier du Vatican P'54î'

^'^^^J''^"'^* eeUe qui dans fa longueur eft traverféepardes I«„e..e. dircaemenc ojpoTcj^, ponrei^en^pecherlapoUke, ou pour y pratiquer des jours : lefqueUes font, «««iplemc^re, ««nmeaia ^.^..derEgl.Iedu Val-de grâce : ou en arc parabolique .«^me acelle de S. ioinsd.. PP. Kuïres a^Par.s : ou enfî^. bombées , comn^eTs pâr e «le Rtxsîe./;. s ;^. Pi. 66. B. Lac. Jor^/x /ff«/J.«rf.

^"""2! ^'^f »:^^^ » ' o^ tNj AMS£ M 1.ANIER, Celle qui eft plus baflc que le dcnù-cerclc. coœrueU>.-...r.debSaIledes.Su.flesau Louvre. Lat. i^ir»,x //«^.Z>..^. J z o ï'2?n^^^r" r '^^"f 'î^^^'^.ftp'^^J^^u^equele demi-cercle parfait , afin que la faillie é.^icIa.pofte_ou Corniche, net. cache pas les premières retombées, comieàlals-

VouTE BIAISE, ou i)£ cÔte', Celle dont ks Murs lateraux , ne font pas d'équerre avec les Piedious de 1 Entrée, & dont les Voufloirs font 6;^u par tefte.p i^g Lat FornSTbUaT

io-.a.^ iS.b'L. 66 b.p. i^i.Lac. Furfim declivts.

VouTE sPHERiouE celle qui e(t circulaire par fou plan & par fon profil. Ou U nomme aiilE Ci^^d^faur, ûcIaplusparfaiteeflenpleinantre./id.Lat. TcflJo ^^^^^«"«^ailtil

7Jit le^A ff>StrT ' '"^"^ 'T^ ^^«' e/;^../?... , ronde ou ovale, furbailTée oafurmonte'e, dont les Affïtes ne font pas polces de niveau , mais font conduites en Ipirale depuis les Couf- finetsjuIqualaClef, ou Fermeture. Lac Tefludo cochlcaru. ^ "'eocpu.sics Coul-

rî^JI^^'^'T' *^-^^d°f^es Angles paroilîcnt en dehors, & qui eft faite delà rencor- ue de quatre Lunettes égales , ou dedeux Berceaux qui fe croifent , con.me aux P Jrtïqucs

aLw ^Li^'^'V"'^''^' celle qui e(l formée de quatre partionscJecStde, &domles Angles eo dedans fom un efFet contraire à la r./u.d-.ref te. .4/. Lat Oi;«rr4 ^^"^''^

Vouxfi SUR LE HOYAu, celle quuourne autour d'un CilindiT , & qu on appelle auill 5^r- c..« /o.n;..^comme dans les deuxTours rondes de rOraiigerie dcVckil'csJV^

\ouTB i>oo,VE, ce lequi eft compofée de Formerets , cf-Arcs daub'eau.x, d^O^£s)ll ue Pendentifs, &dont le cntreefl fait dedeux lignes courbes égaks , qtu fe coîm en .upointauiommet. Cette ra.v.cftaufïïappclka^o./.^..., ou îuj^,ï^"^l^

Kk VouTE

15^ EXPLICATION DES TERMES

VouTE EN COMPARTIMENS, Celle doiit la doiielle ou parement intérieur eft orncfdepan- jieauxdcfcuipturefcparczpar des platebandcs. Ces Compartimens y cjui font de différen- tes fi^Tures félon les ybutcs , & dorez fur un fonds blanc, fe font de ftuc fur celles de brique , comme on en voit au refte du Temple de la Paix , & dans S. Pierre de Rome. On les fait en Jrance de ituc ou de plâtre fur des courbes de charpente , comme ceux de la Coupe de l'E- ghfe de l'Allomption à Paris , du deffein de M. Errard. Les plus riches ComparJmem rail- lez fur la pierre, fontccuxdcsrcwff^dcrEglifeduVal-dejrrace&deS. Louis des Invali- des à Paiis.^. 342. Pl.ioi.

Voûtes, Ce mot fc dit des Galeries hautes qui régnent fur les Bas-côtcz d'une Eelifc Gothi- que, commecelIescIeNôtre-DamedeParis.p. 514.

VOUTER i c'en: conftruire une ;^««f fur des cintres &dofres, oufur un Noyau de maçon- nerie. Oa doit félon les lieux préférer ks Fbiitrs aux Sofites ou Plafonds , parcequ'èlles donnent plus d'exhaufîcmcnt, & ont plus de folidue. />. 151.& z^6.Lzt.Concan:erare.

Voûter tN tas de charge; c'cft mettre les joints de lu partie en coupe du côte de la doucLe, & parue de niveau du côté de l'extrados, pour faire une J^^re-fpheriquc-. PI «t. p. i47.&:Pi. 66B.p. 141. ^ ^ '

VOYE. P'byc:: CHEMLN.

VoYE DE riERUEi c'cfl uiie charcttcc d'uH OU dc pluficuts quartiers dep/f rrf , quidoiteflrc aumoins de quinze pieds cubes, p. 206.

VoYE DE PLATRE j c'cft uue quantité de douze facs de &/i;rf , chacuH de deux boifTeauxfc demi. p. il 5.

'^?^'^,''^ '/'*^^°"^ autrefois une grande charge poUedée paruneperfonnede confîderation i7^ tV" , ^ ^,?".^ ^"-^'^ ' ^ '^^ G^^"'^ Tieforier de France , qui a fini en la perfonne de

. M. leDucdeSuillyfous le Roi Loiiis XIII. & à laquelle ont fuccedé Meflieurs les Tre- loricrs de France , qui ont ce même titre & qui compofènt une Jurifdidion. Ils exercent par Generalitez la grande Fojrr/e, dont les fondions Ibnt de pourvoir à la conftruaion , en- tretien & réparation des grands Chemins , Ponts , Chauffées , & autres Bâtimens publics: d en ordonner les payemens & de régler les encognures des Ifles , & Quartiers des Villes du Koyaume , ou ils commettent un homme dans chacune pour exercer la petite royerie qui confdtc a donner les Alignemens des Murs de face fur les Rues , à tenir la main à la police des faillies & étalages, & en recevoir les droits fixez par un Edit de léoy.quifont afermez a chaque Commis. ^

URILLES. Voyei HELICES.

URNE, du Latin f7n.i, Vai fléau à puifer de l'eau ; c'eft une efpece de Vafe bas & lar^e , qui f ert a amortiirement fur les Baluftrades , & d'attribut aux Fleuves & Rivières dans^'les Grotes & Fontaines des Tardins. p. 4.

URNE^ruNERAiRE Efpece de Vafe couvert, ornédefculpture, qui fertd'amortifTement à un lom beau, Colonne, Pyramide, & autre Monument/««f r^/rr , à l'imitation des An- ciens, qui rcnfermoient dans ces fortes d'c;r««, ^" cendres des corps des Défunts. 0. 108. esc i /. 8 5 . /?. 3 07. Lat. Urna cineraria.

VUIDANGE DE TERRE; c'eft le tranfport des terres fouillées, qui fe marchande par roifcs cubes . & dont le prix fe règle félon la qualité de la terre & la diftance qu'il y a de la fouille au .leu ou elles doivent eftre portées. On dit auffi ykida^ge de Foffe d'^,/Lce. p.

VuiDANGE D'EAU ; c'eft l'étanchc qui fc fait de Veau d'un Baftardeau , par le moyen de mou. fonder *""' ^'^'^'^'^^^"'^'^^^^""""^aciiincs, pour le mettre à fec & y pouvoir

VuiDANGE DE POREST; c'eft l'enlevemem des boisabbatus daiis unc Foreft, qui doit eftre i7r un?T''"' P^' ^" Marchatids , à qm la coupe en a elle adjugée. VUIDE. Terme dont on fe fcrt pour fîgnificr une ouverture ou une Baye dans un mur , com- me loriç^u ou du que les ;f^//(/« d'un Mux de face, ne font pas.égaux MXfUins, c'eftà-

D'ARCHITECTURE, &c: 25^

duc que Ces Bayes font , ou moindres ou plus larges aue les Trumeaux ou Maflîfs. E/pacer tant plein queMiiide; c'eft peupler de folives un Plancher , en forte que les entrevoux foient de même largeur aue les folives. On dit aufli que des Trumeaux yô«f efpaccK tant plein que \uide, lorfqu'ilslont de la largeur des Croifées. Pouffer o\iTirer auvnide , c"eft-à-dire de- ver fer , & fortir hors de Ton aplomb . P/. j./». ii. 88. ijy.Sc 140. VuiDEs } ce font dans les Maflîfs de maçonnerie trop épais , des chambrettes ou cavitez pra- tiquées autant pour épargner la dépenfe de la matière , que pour rendre la charge moins pe- lante, comme il s'en voudaus le Mur circulaire du Panthéon à Rome, & auxArcs-de- Triomphe, p. 345.

XYSTE; c'cftoit "chez les Grecs un Portique d'une grande longueur couvert ou décou- vert , les Athlètes s'exerçoient à la Lutte & à la courfe. Ce mot vient du Grec Xyfîos denvédeXy««, pohr^ parce que les Athlètes avoient coutume de fepohrlecorpsenfe trotant d'huile , pour éviter d'y eftre pris. Les Romains avoient aufli des Xytics , qux . çltoxent de grandes Allées à découvert qui ne fervoient qu'à la promenade, p. j 08.

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Y.

E'UX DE BEUF. ybycK OEil de jjEur.

yiGZAC. Machine comporée de pièces droites retenues deux à deux par leur milieu avec ^^ des clous ronds, comme une paire de cifeaux , & par leurs extremitez à celles d'autres; cnfortequeplufieurseftantainfiafTembléesun médiocre mouvement les fai atlongr-r ou accourcir confiderablement La Machine de Marly élevé l'eau de la Rivière au haut de la- Montagne par le moyen de balanciers qui joints les uns aux autres , font une efpece de Ziz- Kac. Voyez Allée en zigzag. '' **'*•

ZOCLE. roye:^ SOCLE ZOPHORE. roye:^ FRISE.

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