TN cn 47 [FACE ES PO RET nur De, nc TA rt \ VA É=Ù ) 7x VAVNTE 7< PA J RATE juil AU, pes 'd. VA SA PA à ) Û = }y UNE KR À I \ N\ ES 1 A A \\ j \ William Healey Dal. somsonmsesommesm emssmss-se comme. qçp— messe... D EE ASE ESS Des: 7 f #1 22 V4 me mm mm mm mm mm mm mm mm ln fe 2 } W, [7 RAA A AA AAA AN ANA A VA A ANA NA AN AA fau Am 1 A Fa | ‘* 1e de na eu (z ARCHIVES NÉERLANDAISES SCIENCES EXACTES ET NATURELLES PUBLIÉES PAR LA SOCIÉTÉ HOLLANDAISE DES SCIENCES A HARLEM, ET REDIGÉES PAR E. H VON BAUMHAUER Secrétaire de la Société AVEC LA COLLABORATION DE MM. R. van Rees, J. van der Hoeven, D. Bierens de Haan, C. A. J. A. Oudemans et W. Koster. TOME SECOND. LA HAYE, MARTINUS NIUHOFF, 1867. 1 dont hr bte Pa ; PRESS D EC LA A DECO 157 TABLE DES MATIÈRES. Programme de la Société Hollandaise des Sciences à Harlem pour PO nnee HSDPA PR A. PM Rae Pag1vIT. C. À. J. À. Oupemans, Matériaux pour la Flore Mycologique de ÉANÉCEARAeR se RNORN RR N SR RN ER E UL. Ban le Liste de Champignons, qui jusqu’à ce jour n’avaient pas été observées ren iNéerlande rc Nr nn Er er nr. ni ES; Liste générale des Hyménomycètes et des Discomycètes , trouvés jusquamce jour en Néerlande 120000. Ga J. P. vax WickevoortT CROMMELIN, Notes Ornithologiques...... » 66. HS Sum ere MalqUipAR Se AT RER NN 1) n067 20 Sur: letphalaropus hyperboreus...,...4..0.....24.0.1..45408 PET O 2Aour lesprocelaria lenCorRon 2. A SOU UTERE NS, ESA W. Kosrer, Sur quelques points de la mécanique du corps humain. ” 88. I. La pression de l’air sur Particulation coxo-fémorale. ..... HA RS6T II. La rotation de la tête dans l’articulation atloïdo-occipitale. » 95. III. La détermination du maximum de force du muscle vivant. ” 97. IV. Le balancement du tronc sur le bassin, et le muscle psoas minor. ” 112. V. S. M. van DER WILLIGEN, Mémoire sur la détermination des lonsheuts d'onde du spectre Solaire 0... 0... (RER 1e Et F. À. W. Miauez, Sur les affinités de la flore du Japon avec eee PANNE de A meErque duenord. AIN ee nr. 136. J. À. GROSHANS, Études et considérations sur la nature des éléments (corps ndéeomposés) des hfchimie 1, 24002204 cuite. nine PRE Te N. W. P. Rauwenxorr, Observations sur l’accroissement de la tige des végétaux pendant le jour et pendant la nuit............... APTE C. À. J. A. Oupemans, Alsodeiarum quae in herbario regio Lugduno- Batavo asservantur illustrationes et descriptiones............... CRE 5 W. C. H. STarING, Sur l’existence du terrain diluvien à Java..... 02 EL M. H. W. Scarogper van per Kozx, Note sur la théorie de la dissociation CMOIC 15 MOSOEONON MUC MO EC ICMOSON EI P CECI CN MONET SOSOMONCMOUTEORONONE SECRET ER OC 221. II TABLE DES MATIÈRES. F. C:Donpners, Examen. du cardiographe PR ee Deux instruments pour la mesure du temps néces- saire pour les ACLES :PSYChIQUES SEL RAR EEE À. C. Oupemaxs Jr., Examen chunique de quelques matières grasses des, Tides:Orientales. 5e SRE PR ee Er P. J. van KerckHorr, Quelques remarques au sujet de l’allotropie et de l’isomerie. fé AMATEUR MORE ANR Ne er J. VAN DER Horven, Les globules du sang du menobranchus..... F. À. W. Miquez, Sur le caractère et l’origine de la flore du Japon. D. Bïerens DE Haan, Notes sur la théorie des intégrales définies. (No: IV VII SSP Re Re F. C. Donpers, Sur le mouvement ascendant des matières plastiques dans les péholesidessfouillesshese ae ons rte re E. H. von Baumuauer, Sur le fer météorique du cap de Bonne- Espérance: rhin Re AE eee Er En RS RAR C. A. J. A. Oupemans, Tentative pour rétablir au rang d’espèce lelCycas tnermis Hour er ere a peecee Th P. Bzeeker, Quatrième notice sur la faune ichthyologique de Pile de Halmahéras sites tt ee RE IE A RER Description et figure d’une espèce inédite de Crossorhinus de l'archipel des Moluquest eee ee Re REE PT PERRET EtEe Description de quelques espèces nouvelles de Gobius de Madagascar. st ue Re MANN OR RSR ee H. VocecsAnG, Philosophie de la géologie et études microscopiques des roches. cristalines it. es ons ee ARR EN PES ee J. P. van Wicxevoorr CroMmMeziN, Contributions à l’hybridologie Graihologique she ee Re APT RE LATINE V. $S. M. van Der WizziGen, Note sur la réfraction et la dispersion du int-nlass, six tant RTE Te EE RS SReS FE, AW. Miquez., Sur lessérables duwdapon EP eee [4 / [/4 2/4 290: 247. 251. 280. 288. 289. 349. 372. 377. 385. 397. 400. 403. 421. 447. 453. 467. PROGRAMME DE LA Société Hollandaise des Sciences de Harlem, ANNÉE 1867. La Société Hollandaise des Sciences à tenu, le 18 Mai 1867, sa cent-quinzième séance annuelle. | Dans son discours d'ouverture, le Directeur-Président, F. W. Baron van Styrum, rappelle les services rendus à la Société par son prédécesseur, M. L. J. Quarles van Ufford, qui, pour des motifs de santé, a manifesté le désir de ne plus être appelé à présider la Société. Le Président informe ensuite l'assemblée que depuis la dernière réunion générale la mort a enlevé à la Société quel- ques-uns de ses membres les plus distingués: parmi les membres regnicoles, M. J. Enschedé à Harlem, le professeur C. Mulder à Groningue, M. P. F. von Siebold à Leyde, le professeur G. J. Verdam à Leyde, et le professeur H. Cock à Leyde; parmi les membres étrangers, le professeur G. von Jäger à Stuttgart. Le Président porte également à la connaissance de l’assemblée la nomination de M. C. J. van Vladeracken aux fonctions de Directeur de la Société. Le Secrétaire, rendant compte de l’état des publications de la Société, annonce que les parties suivantes ont été mises au jour depuis la précédente séance annuelle : 1°. Mémoires, Tome XXIV, 1, partie: T. ZaaïsEr Dr., Unter- suchungen über die Form des Beckens Javanischer Frauen. 2°. Mémoires, Tome XXIV, 2e partie: L. DRrEssEL s. 3., Die Basaltbildung in ihren einzelnen Umständen erläüutert. IL PROGRAMME 1867. 3°. Mémoires, Tome XXIV, 3e partie: J. B. Davis um. p., On the peculiar Crama of the Inhabitants of certain Groups of Islands in the Western Pacific. 4°, Mémoires, Tome XXV, le partie: Cu. E. Weiss Dr. Pu., Beträge zur Kenntmss der Feldspathbildung und Anwendung auf che Entstehung von Quarstrachyt und Quarzporphyr. D°. Archives Néerlandaises des Sciences exactes et naturelles, livraisons 3, 4 et 5 du Tome I, 1 et 2 du Tome Il. En réponse à la question, mise au concours en 1865 (N°. VIII, p. 7 du Programme de 1866), relative à l’origine du diluvium de Groningue, la Société a reçu un mémoire écrit en français. L'auteur ayant fait connaître que ce mémoire doit être regardé comme un travail non achevé, dont il promet d'envoyer prochaine- ment le complément, la Société décide de suspendre son jugement Jusqu'à la réunion générale de 1868. Au nombre des questions proposées en 1865 figurait aussi la suivante : La Société demande une description exacte, avec des figures, du squelette et des muscles du Sciurus vulgaris, comparés à ce que l’on sait, sur ce sujet, des Lemurides et des Chiromys, pour que la place à assigner à ce dernier genre dans la classification naturelle puisse être déterminée avec plus de sûreté qu’il n’a été possible jusqu'ici.” : Un mémoire écrit en hollandais est parvenu à la Société en réponse à cette question. D’après l’avis des rapporteurs, la Société décide de ne pas accorder le prix à ce travail. Toutefois, comme l’auteur à fait preuve, surtout dans les deux premiers chapitres, de savoir et de talent, la question sera maïntenue au concours afin de fournir à l’auteur l’occasion de rendre son travail plus parfait. Sont élus membres résidants de la Société : M. F. Z. Ermerins, membre de l’Académie royale des Sciences, professeur à l’université de Groningue. M. H. Vogelsang, professeur à l’école polytechnique de Delft. M. M. Hock, membre de l’Académie royale des Sciences, professeur à l’université d’Utrecht. PROGRAMME 1867. III La Société arrête de mettre au concours les questions suivantes, dont la réponse devra lui être adressée avant le lier Janvier 1869. I. La Société demande des recherches approfondies sur la nature du principe infectant du typhus contagieux de l’espèce bovine, ainsi que l'indication des moyens prophylactiques dont l'emploi découle rationnellement du résultat de ces recherches ( Voir plus loin). IT. La Société demande un examen détaillé des différentes substances dont le mélange constitue le produit liquide de la distillation sèche de la houille. III. La Société demande une monographie de l’une ou de l’autre espèce de Mollusques marins, au choix de l’auteur. IV. Les expériences de M. Tyndall ont montré que l'intensité du son diffère considérablement suivant qu'il se propage dans l'hydrogène ou dans l’air atmosphérique, même à densité égale des deux gaz; la Société demande à ce sujet des expériences comparatives, faites sur au moins trois gaz simples différents. V. La Société désire voir décider expérimentalement si les extrémités radiculaires des plantes exsudent des matières capables de dissoudre l'acide silicique qui se trouve dans le sol à l’état de quartz. VI. La Société demande sur la décomposition mutuelle des dissolutions salines renfermant des bases et des acides différents, des recherches nouvelles, qui puissent décider entre la doctrine des affinités de Berthollet et celle de Bergman. VII. La Société demande la myologie comparée des extrémités postérieures des Reptiles et des Oiseaux, avec l'indication des muscles correspondants parmi ceux que l’anatomie à fait connaître chez les Mammifères et en particulier chez l'Homme. Les descriptions des muscles devront être accompagnées des figures nécessaires VIII. Les phénomènes et les particularités que l'observation, dans ces derniers temps, a constatés au sujet des étoiles filantes IV PROGRAMME 1867. autorisent-ils des déductions certaines sur la nature de ces météores ? IX. La Société demande une détermination nouvelle de la constante de l’aberration, détermination déduite d'observations sur les phénomènes que présentent les satellites de la planète Jupiter. X. Les observations de la surface du Soleil, exécutées systé- matiquement et au moyen d'instruments perfectionnés, ont fait découvrir, dans ces dernières années, une foule de particularités. La Société demande une appréciation critique des conséquences qu'on en a tirées sur la nature du Soleil. XI. La Société demande des recherches ultérieures exactes sur les phénomènes remarquables de dissociation découverts par M. Sainte-Claire Deville. XII. La Société demande une description exacte, avec figures, du squelette et des muscles du Sciurus vulgaris, comparés à ce que l’on sait, sur ce sujet, des Lemurides et des Chiromys, pour que la place à assigner à ce dernier genre dans la classification naturelle puisse être déterminée avec plus de sûreté qu'il n’a été possible jusqu'ici. La Société rappelle que les questions suivantes ont été mises au concours les années précédentes, pour qu'il y soit répondu avant le ler Janvier 1868. I. La Société demande une description, accompagnée de figu- res exactes, des appendices cœcaux du pylore chez les poissons; elle désire en même temps des recherches nouvelles sur la petite glande que M.M. Stannius et Brockmann ont fait connaître comme pancréas chez certains poissons osseux. II. La Société demande la détermination exacte des forces élec- tro-motrices pour au moins six éléments galvaniques; il faudra tenir compte du degré de concentration des liquides employés, ainsi que de la température. PROGRAMME 1867. V III. Malgré les recherches qui ont été publiées, tout récemment encore par M. À. Paalzow (Pogg. Ann. CXXVII, page 126), sur la chaleur de l’étincelle électrique, il reste encore beaucoup d’in- certitude relativement à la connexion qui existe entre cette cha- leur et la résistance. La Société demande qu'on étudie cette connexion. IV. La Société demande des recherches sur la transformation des corpuscules blancs du sang en corpuscules rouges. Comment se fait cette transformation, et à quelles causes doit-on l’attribuer ? V. On demande une description anatomique de Chioms alba Forster, accompagnée des figures nécessaires, et qui permette de fixer, par comparaison, la place que ce genre doit occuper dans la classification naturelle des oiseaux. VI. La chaleur obscure peut amener les corps à l’état d’in- candescence. La Société désire que ce fait soit étudié de nouveau et exactement apprécié. VII. Nous ne possédons pas encore une connaissance exacte des roches volcaniques de Java, surtout des roches les plus anciennes, qui forment l’assise fondamentale des volcans , et qu’on a regardées quelquefois comme des basaltes, des porphyres, des diorites, ou même comme des syénites. La Société demande une détermination et une description minéralogiques d’au moins une trentaine de ces roches. Les échantillons devront être choisis de manière à caractériser les différentes phases de l’histoire des volcans; il sera donc né- cessaire d'indiquer, avec précision, la position géologique de chacun de ces échantillons. L'auteur du mémoire couronné sera tenu de remettre à la Société des exemplaires des roches décrites. VIIL Les figures, dites de Widmanstädt, que la corrosion par l'acide nitrique produit à la surface du fer météorique, parais- sent indiquer la présence, dans les différentes masses de fer mété- orique, d’alliages définis du fer, principalement avec le nickel et le cobalt. La Société désire qu'on entreprenne de déterminer la composition de quelques-uns de ces alliages définis, et, en même VI PROGRAMME 1867. temps, qu'on essaie de faire apparaître les mêmes figures sur des mélanges artificiels de fer, de nickel et de cobalt. IX. La Société demande une description géologique de Sumatra. X. La Société demande une description géologique des allu- vions fluviatiles de Surinam, aussi bien des plus récentes, qui. continuent à se déposer de nos jours, que des alluvions ancien- nes qui forment les bords des rivières en dessus des points où la marée cesse de se faire sentir. XI. La Société demande des recherches expérimentales sur le rapport qui existe entre le degré de trempe du verre et son pou- voir dispersif. XII. Les expériences de M. Fizeau (Cosmos, 5 Juillet 1865) su la propagation de la lumière à travers les corps, à différentes températures, semblent indiquer que l’eau n’est pas la seule sub- stance qui présente un maximum de densité à une température déterminée. La Société désire qu’on examine un certain nombre de corps à ce point de vue. ù XIII. Il résulte des recherches de M. Melsens (Cosmos, 2 août 1865) qu'en présence de plusieurs métaux différents, l'électricité de tension ne cherche pas toujours sa voie à travers ceux qui passent généralement pour les meilleurs conducteurs. La Société demande qu'on soumette ce fait remarquable à un nouvel examen. \ La Société recommande aux concurrents d’omettre dans leur réponse tout ce qui n'a pas un rapport immédiat avec la question proposée. La Société désire trouver dans tout ce qu’on lui soumet la clarté unie à la concision, et les propositions démontrées nettement distinguées des considérations vagues et des faits mal établis. Elle rappelle, en outre, qu'aucun mémoire écrit de la main de l’auteur ne sera admis au concours, et que même, une médaille eût-elle été adjugée, la remise n’en pourrait avoir lieu si la main de l’auteur venait à être reconnue, entre-temps, dans le travail couronné. | “ \ PROGRAMME 18067. VII Les billets joints aux mémoires non couronnés seront détruits sans avoir été ouverts, à moins qu'on n'ait découvert que le travail présenté n’est qu'une copie extraite d'ouvrages imprimés ; dans ce dernier cas, le nom de l’auteur sera divulgué. Tout membre de la Société a le droit de prendre part au concours, à condition que son mémoire, ainsi que le billet, soit signé de la lettre L. Les mémoires, écrits lisiblement, en hollandais, français, latin, anglais, italien ou allemand (mais non en caractères allemands), doivent être accompagnés d’un billet cacheté renfermant le nom de l’auteur, et envoyés franco au Secrétaire de la Société, le professeur E. H. von Baumhauer, à Harlem. Le prix offert pour une réponse satisfaisante à chacune des questions proposées, consiste, au choix de l’auteur, soit en une médaille d'or frappée au coin ordinaire de la Société et portant sur la tranche le nom de l’auteur et le millésime, soit en une somme de cent-cinquante florins; une prime supplémentaire de cent-cinquante florins pourra être accordée si le mémoire en est jugé digne. Vu la grande importance que la Société attache à la solution de la première question, relative à la nafure du principe infectant de la peste bovine, une prime extraordinaire de cinq cents florins sera allouée, en sus de la médaille d'or, à celui qui apportera une réponse exacte et catégorique à cette question. Le concurrent qui remportera le prix ne pourra faire imprimer le mémoire couronné, soit séparément soit dans quelque autre ouvrage, sans en avoir obtenu l'autorisation expresse de la Société. DT PTIT OS Ie OR 2 Lusss Er ta _.— D: * Je un D N CE À < au Ft tr * fe te ee Va | bi re re fs | | , | CE à € . pà à É Sr F ac | S ve : ; s SNST NET I2r ui Gé arr FPE, ssl ? n “ 1 0: » F ñ va # à | à j 4 3 : 1 114 iles | a # £ : Fe F MU, £ rs Sr a | | x , de 1 : SAR EE à» EU . : 23 né Te + ’ # ) : FER E oi Sol is Sete En ai e PE" ES je Le 344 #5 Er de AR + | = NE 1 : HI 2. à Le & | : * & c 1-4 À * ui à s. Le ñ £ | “ Ex : $ Lu = x Giga ; ' = TA : = Es", À 4 ; É 4 à i . à LS L DUR 44 ; LA & AR =, (, : j “ r CA | LA L - >. * | | f us ’ : \ | 33 x F : : ed 3 WE {7 : : À Ù : k | | s | | 2° st L | d es à ATEN. HEN a ou L : + #s HOME HE TERRE ” “ LA RC PTT + J'Iat 11e ARAIREPE LL " É N + £ “À au 4 de: é - à . "1 AE F: VO TR LES | è * iv à L'HEMA METRE" JAM LEO TR. 4153 3 + ” LJ 2 « L . L : > à | { ï L 2 ‘ l : LA 4, nl « » | + ‘ * Lai à & : L k [ L Û à ARCHIVES NÉERLANDAISES Sciences exactes et naturelles, MATERIAUX POUR LA FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. PAR C. A. J. A. OUDEMANS. Parmi le petit nombre de Néerlandais qui se sont livrés avec zèle à l'étude des Champignons indigènes, et qui ont jeté les bases sur lesquelles pourra s'élever plus tard la flore mycologique de notre pays, il faut citer avec honneur M. le docteur J. E. van der Trappen, de Naaldwïik, et feu van den Bosch, Dozy et Molkenboer. Tous consacrèrent les loisirs que leur laissaient leurs occupations journalières à rassembler des matériaux pour cette flore; et tandis que l’un d’eux publiait des figures colo- riées, accompagnées de courtes descriptions, des champignons qu'il avait découverts (Dr. J. E. van der Trappen, Flora Batava, Tomes VII—XI), les autres s’empressaient de porter à la con- naissance du public botanique, par des listes détaillées, les ac- quisitions nouvelles qui venaient successivement, grâce à leurs recherches, enrichir notre flore mycologique (Dozy et Molkenboer, Bijdragen tot de Flora mycologica van Nederland, N°. I et II, dans Tijdschrift voor Natuurlijke Geschiedenis en Physiologie van J. van der Hoeven en W. H. de Vriese, Tomes XI et XIT; idem, N°. III, publié séparément chez H. R. de Breuk, Leyde, 1846. — Les mêmes: Novae fungorum species in Belgio septen- ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II. 1 NOV 1 9 1957 2 C. A. J. A. OUDEMANS. MATÉRIAUX POUR LA trionali nuper detectae, dans Tijdschrift voor Nat. Gesch. en Phys. Tome XII, et publié aussi séparément). — Les résultats com- binés de leurs recherches furent ensuite mis au jour, en partie, dans le 3° fascicule du tome II° du Prodromus Florae Batavae (Lugd. Batavorum, apud Jac. Hazenberg Cornelïi fil., 1858); pu- blication qui eut lieu, après la mort de Dozy et Molkenboer !), en vertu d’une décision prise par l'association dite ,, Vereeniging voor de Flora van Nederland en zijne overzeesche Bezittingen”, dans la séance annuelle tenue à Leyde, le 3 juin 1857. (Voir le Compte-rendu de cette séance dans le Nederlandsch krwdkun- dig Archef, Tome IV, p. 225). Depuis l’année 1858, date de la publication du 3e fascicule du Tome Il du Prodromus Florae Batavae, notre littérature my- cologiqne ne s'enrichit plus guère que de trois courtes notices: l’une de M. F. A. Hartsen, doct. en méd., intitulée : , Liste pro- visoire des Fonges supérieurs qui croissent dans les Pays-Bas du Nord, servant de continuation au Prodromus Florae Batavae” (Utrecht, L. E. Bosch et fils, 1864); les deux autres dues à M. F. W. van Eeden, secrétaire de la Société Néerlandaise d’Indus- trie, et portant le titre de: ,, Twee zeldzame paddestoelen” (Album der Natuur, 1865, p. 349), et ,Nonce sur le Bolet parasite” (Archives Néerlandaises des sciences exactes et naturelles, Tome I, pag. 80). Avant de passer à l'exposition des résultats de nos propres recherches, nous croyons qu’il ne sera pas inutile de considérer de plus près les travaux de nos devanciers, afin de faire ressor- tir dans quel esprit ces travaux ont été exécutés. M. van der Trappen, le premier qui prit à cœur notre flore mycolo- gique , en donna les premières preuves dans l’année 1836 en publiant, dans le tome VII° de la Flora Batava, des figures et des descriptions de l’'Agaricus muscarius et du Sphaeria hypoxylon. À ces 2 espèces le tome VIII: du même ouvrage, qui porte la date de 1844, vint en ajouter 3 ‘) Dozy et Molkenboer succombèrent tous les deux au typhus; le premier en 1857, le second en 1854. FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. 3 autres; le tome IX°, de 1846, en fit connaître encore 6 ; Le tome X+, de 1849, encore 33; enfin le tome XI°, de 1853, encore 35. C'était un total de 79 espèces, figurées et décrites, et apparte- nant toutes au groupe des champignons indigènes. Le tome XII de la Flora Balava, publié sous la rédaction de M. le doct. F. A. Hartsen, renferme bien encore quelques champignons, mais l’ordre chronologique exige que nous n’en fassions mention que plus tard. Comme dans le 3° fascicule du tome II° du Prodromus Florae Batavae, dont ïl à été question plus haut, on n’a cité qu'une partie des figures données par M. van der Trappen, parce que ce fascicule se bornait à l’énumération des Hyménomycètes et des Discomycètes, nous pensons qu'il ne sera pas sans intérêt de faire suivre ici la liste complète de foutes les espèces de champignons reproduites par le pinceau dans la Flora Batava. Voici cette liste: | Tome VII (1836). Agaricus muscarius. Polyporus squamosus. Agaricus campestris. Sphaeria hypoxylon. ; phalloides. Tome VIII (1844). Boletus edulis. Agaricus (Coprinus) comatus. | » Scaber. Bryomyces elegans. » felleus. Spermoedia Clavus. AgariCus Squarrosus. Tome IX (1846). Polyporus igniarius. Cantharellus cibarius. Morchella esculenta. Lycoperdon coelatum. : gemmatum. Scleroderma vulgare. Lycoperdon Bovista. Tome X (1849.) Agaricus procerus. £ excoriatus. . salignus. ï Ribis. Cantharellus aurantiacus. Geaster mammosus. Tulostoma mammosum. Thelephora terrestris. Agaricus involutus. Polyporus varius. Merulius lachrymans. Cyathus Olla. Agaricus rubescens. ” velutinus. À * 4 C. A. J. A. OUDEMANS. MATÉRIAUX POUR LA Boletus cyanescens. Agaricus melleus. ; ostreatus. ; vaginatus. Clavaria stricta. Daedalea quercina. Lenzites betulina. à sepiaria. Phallus impudicus. Agaricus velutipes. Trametes suaveolens. Tome XI (1853). Boletus badius. Panus stypticus. Lycogala epidendron. Hygrophorus coceineus. 5 conicus. Clavaria fastigiata. : inaequalis. Ë argillacea. Bulgaria inquinans. Agaricus mutabilis. . aëruginosus. Poronia punctata. Agaricus separatus. : campanulatus. Le micaceus. ; laccatus. a fascicularis. Lactarius piperatus. À ZOnaTrius. és torminosus. Agaricus phalloides. Hypoxylon polymorphum. Geoglossum glabrum. Marasmius Oreades. Lactarius turpis. Agaricus violaceus. 5 conicus. Lycoperdon Pini var. acicola. Fusarium ciliatum. Sphaeria chionea. Agaricus lactifluus. 3% ovatus. Uredo Graminis. » DSenecionis. Boletus Satanas. Bien que les déterminations de M. le doct. van der Trappen soient, en général, très exactes, un examen critique fait recon- naître pourtant qu'il y en a quelques-unes, dans le nombre, auxquelles on ne peut accorder la même confiance. Les auteurs du Prodromus Florae Batavae ‘avaient déjà émis un doute à l'égard des Agaricus eæcorialus (PI. DCCXXV, fig. 2), Ag. salignus (PI. DCCXXV, fig. 3), Ag. melleus (PI. DCCLXXV), Clavaria stricta (PL. DCCLXXXV), CI. fastigiata (PI. DCCCXIV, et Boletus Salanas (PI. DCCCXCIX), qui pouvaient bien, d’après eux, avoir été rapportés à d’autres espéces que celles auxquelles ils appar- FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉEPLANDE. D tenaient réellement; nous-même prenons la liberté de demander si Lycoperdon Bovista n'aurait pas été appelé plus exactement Lyc. giganteum. M. Gevers Deynoot, qui succéda à M. van der Trappen comme rédacteur de la Flora Batava, ne donna pas de figures de champignons dans cet ouvrage. Il en fut autrement de M. le doct. Hartsen qui, après la mort de M. Gevers Deynoot, prit la direction de la publication et en est resté chargé jus- qu'à ce jour., Nous reviendrons plus loin sur les figures de M. Hartsen. Les ,Bijdragen” de Dozy et Molkenboer, que nous avons cités plus haut et dont, suivant l’ordre chronologique, nous avons maintenant à nous occuper, étaient consacrés tant aux espèces inférieures de champignons qu'aux formes supérieures de cette classe. La plus grande partie des espèces mentionnées dans ces »hBijdragen”, — à proprement parler de simples listes de noms, avec indication des lieux de croissance, — avaient été recueillies autour de Leyde, bien que les environs de Harlem, de Naald- wik, de Goes, d'Amsterdam et de quelques autres localités eussent aussi fourni leur contingent. Outre les auteurs, Dozy et Molkenboer, ce furent principalement van den Bosch et MM. van der Trappen et van der Sande Lacoste qui rassemblèrent les matériaux pour les ,Bijdragen”; moi-même je me rappelle avec plaisir l’époque où, encore étudiant, j'accompagnais non-seulement Molkenboer dans ses excursions, mais souvent aussi je parcourais seul les champs et les bois pour venir surprendre de mes trou- vailles l’honorable ami qui m'avait communiqué son ardeur pour l'étude de notre flore. Dozy et Molkenboer s'étaient partagé le travail, de telle sorte que le premier s’occupait principalement de la détermination des espèces mon microscopiques, le second de celle des formes microscopiques; distribution qui avait l’avan- tage de permettre à chacun d’eux de se procurer les ouvrages nécessaires à ses études spéciales, avec plus de facilité que si lun et l’autre avaient étendu leurs recherches au champ entier de la mycologie. Quant aux champignons trouvés près de Goes 6 C. A. J. A. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA et dans d’autres parties de la Zélande, ils furent déterminés par van den Bosch, qui les avait récoltés et qui, par l'étendue de ses connaissances et la richesse de sa bibliothèque, était mieux à même que personne d'exécuter ce travail. Le nombre des champignons énumérés dans les trois , Bijdra- gen” de Dozy et Molkenboer s'élève à environ 650, parmi les- quels 7 espèces nouvelles, savoir: Ag. (Psalliota) Leveilleanus, Ascophora chalybaea, Aecidium Glaucis, Aecidium Ari, Aecidium Scabiosae, Aecidium Heraclei et Sphaeronema Ari. , | Dans les Novae Fungorum species in Belgio septentrionali nuper detectae Dozy et Molkenboer donnèrent des descriptions détaillées et des figures coloriées des Agaricus Leveilleanus, Ascophora cha- lybaea et Aecidium Glaucis. Pour ne rien omettre des services rendus par Molkenboer à la connaissance de notre flore mycologique, j'ajouterai qu’à la séance annuelle de la , Vereeniging voor de Flora van Nederland” tenue en 1848, à Velzen, il apporta la preuve que Phallus hollandicus, appelé aussi quelquefois Phallus Hadriam Junn, et Phallus im- pudicus sont synonymes, et que la croyance fausse à l'existence d’un Phallus à chapeau lisse, c’est-à-dire non divisé en cellules ou concamérations, dérive uniquement de l’imperfection notable de la figure donnée par Junius pour son Phallus hollandicus, et de la mutilation que des auteurs postérieurs ont fait subir au texte original en le transcrivant. La note de Molkenboer, relative à ce point, figure au compte-rendu imprimé de la séance susdite, compte-rendu qu'on trouve dans le tome 2° du Nederl. Kruidkun- dig Archief, p. 35. La mort de Molkenboer, qui eut lieu en 1854, porta un coup très sensible à l’étude de notre flore mycologique, et le décès de Dozy, survenu peu de temps après, en 1857, acheva de détruire presque tout espoir de développement ultérieur de cette étude. Ce fut sous l’empire de ces circonstances que dans la séance annuelle, tenue à Leyde en 1857, de la , Vereeniging voor de Flora van Nederland”, il fut décidé, sur la proposition de van FLORE :MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. 1 den Bosch, de livrer à l’impression un manuscrit laissé par Dozy et destiné à faire suite aux parties déjà publiées du Prodromus Florae Batavae. Avant d’être enlevé à la science, Dozy avait manifesté plus d’une fois à son beau-frère van den Bosch, Prési- dent de l’Association que nous venons de nommer, son intention de mettre ce travail au jour. On avait bien lieu de supposer qu'il ne pouvait être entièrement complet; mais tant pour rendre hommage à la mémoire de Dozy, que pour ne pas laisser perdre le fruit de ses recherches, et pour exciter des botanistes plus jeunes à suivre les traces de Dozy et de Molkenboer et à rem- plir le vide causé par leur mort, on crut qu’il serait bon de ne pas retarder la publication du manuscrit dans l’espoir de pouvoir le rendre plus complet par la suite. Le résultat de cette décision de l'Association fut que le travail de Dozy put être présenté aux Membres dès l’année 1858, sous le titre de: , Prodromus Florae Batavae, Volumen IT, Pars IL.” Ce travail ne renferme pas tous les champignons énumérés dans les listes publiées antérieurement, mais seulement les champignons supérieurs, cest-à-dire ceux dont Dozy avait fait plus particu- lièrement l’objet de ses propres études. Nous n’y trouvons décrits que les Hyménomycètes et les Discomycètes, ceux-là avec les sous-divisions des Agaricim, Polyporei, Hydnei, Thelephore, Clavarier et Tremellini, — ceux-ci avec les sous-divisions des Helvellacei, Pezizei, Patellariacei et Cenangracei. Le nombre total des champignons que cette partie du Prodromus fait connaître est de 486. S'il est à regretter que van den Bosch n’ait pas fait précèder d’un , Avant propos” le manuscrit de Dozy, dont la publication eut lieu par ses soins, nous devons reconnaître, d’un autre côté, qu'il nous à indemnisés de cette omission par les explications qu'il communiqua verbalement, au sujet de la part prise par lui à la publication, dans la séance annuelle du 30 juillet 1858 de la ,Vereeniging voor de Flora van Nederland”. Bien que ces explications aient été imprimées dans le compte-rendu de la séance où elles furent données (Kruidkundig Archief, T. IV, p. 421), 8 C. À. J. A. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA nous pensons qu'il ne sera pas superflu de les reproduire ici, parce qu'elles exposent, mieux que nous ne saurions le faire, la manière dont van den Bosch procéda à l’accomplissement de la tâche dont il avait été chargé. Voici ce qu'on lit à la page 429 du Tome IV du Kruwdkun- dig Archef : »En vertu d’une décision prise dans la séance précédente, j'ai préparé l'impression du manuscrit laissé par feu le doct. Dozy, et si des circonstances particulières n'étaient venues entra- ver la publication, l'ouvrage imprimé aurait pu être déposé dans la présente séance. Ce travail contient deux des ordres des cham- pignons, les Hyménomycètes et les Discomycètes. Notre confrère M. Suringar s’est chargé de la description des autres ordres !), pour lesquels l’herbier de notre Association renferme d’assez riches matériaux, de sorte que nous avons l’espoir fondé de voir bien- tôt, peut-être dans le courant de l’année prochaine, notre Pro- dromus achevé. La partie aujourd’hui terminée renferme près de DOO espèces, nombre qu'il aurait été facile de grossir notable- ment si l’on n'avait écarté avec soin toutes les déterminations incertaines ou douteuses. Je crois que nous avons tout motif d’être satisfaits de ce résultat de nos recherches dans un domaine encore complétement inconnu de notre Flore. Pour nous en con- vaincre, nous n'avons qu'à examiner ce qui à été fait ailleurs dans cette partie. Si nous nous bornons, par exemple, à la série des Hyménomycètes dont le développement est le plus élevé, celle des Agaricinés, nous voyons qu'on en a observé chez nous 218 espèces, c’est-à-dire presque 7 des espèces trouvées par Fries et ses disciples (Summa vegetabilium Scandinaviae, IX) pour la Flore scandinave si riche en champignons de ce groupe et si bien explorée sous ce rapport, et presque % des espèces qui, d’après la Flore Cryptogamique de Rabenhorst, se rencontrent en Allemagne (y compris les Etats autrichiens et l'Italie supé- 1) Comme on le verra plus loin, M. Suringar n’a pas exécuté, ni même entrepris, la tâche dont il est question 1c1. FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NEERLANDE. 9 rieure). Et si nous nous comparons à la Bavière, qui, suivant les indications de von Strauss (Beilage zur Flora 1850) renferme 342 Agaricinés, ou à la Grande Bretagne, qui en compte 348 selon Berkeley (Engl. Flora, V), il ressort avec encore plus d’évidence que nous avons déjà fait aujourd’hui un pas considé- rable dans cette voie. — En réfléchissant, en outre, que les Aga- ricinés reconnus comme indigènes chez nous proviennent, à peu d’exceptions près, des environs de Harlem, Leyde, Naaldwiïk et Goes, tandis que les observations relatives à la Flore mycologique de la Bavière datent déjà du milieu du siècle précédent et sont dues à des hommes tels que Schmiedel, Schäffer, Schranck, Nees, Martius, Sturm; en songeant que la Flore de Rabenhorst repose, outre ses propres recherches, sur celles de Batsch, Tode, Schweïinitz, Wallroth, Lasch, Krombholz, Klotzsch, etc., tandis que celle de la Grande Bretagne s’est enrichie des travaux de Bolton, Greville, Carmichaël et autres botanistes célébres de ce pays ; en tenant compte, dis-je, de toutes ces considérations, on reconnaîtra que nous pouvons nous réjouir à bon droit des fruits portés par nos premières recherches, et que, si notre Flore pha- nérogamique ne brille pas par la richesse et la variété qui dis- timguent celles des contrées montagneuses, nous pouvons nourrir Pespoir légitime de voir notre Flore cryptogamique nous offrir de larges compensations, à mesure que de nouveaux membres de notre Association s’appliqueront, sur d’autres points du pays, à cette partie de notre tâche.” »En ce qui concerne la disposition du travail dont il est ques- tion en ce moment, je me permettrai de présenter les observa- tions suivantes”: »On a donné les caractères principaux des divisions et sous- divisions des genres Agaricus, Boletus et Polyporus: plus tard ces caractères seront réunis en un tableau spécial, destiné à offrir un aperçu synoptique, clair et commode, à ceux de nos membres qui désirent se livrer à l’étude de ces champignons; ce secours leur sera d'autant plus utile que la distribution suivie pour les genres en question, surtout pour le premier, dans la 10 C. A. J. A. OUDEMANS. MATÉRIAUX POUR LA Flore de Rabenhorst, s'éloigne beaucoup de la nôtre et est fort confuse”. | »En général on à suivi l'ouvrage classique de Fries , Epicrisis systematis mycologic”, une seule fois l'excellent manuel de Bo- norden ,,Handbuch der Mycologie”. Les observations intercalées dans le texte ont été empruntées, soit à des communications verbales ou écrites de feu le doct. Dozy, soit aux annotations jointes, d’après les exemplaires vivants, à mes dessins de champignons.” Les signes (v. v.), (v. v. ets), (v. s et ic.) indiquent que la détermination a été faite par le doct. Dozy lui-même, ou approuvée par lui, d’après des exemplaires vivants ou desséchés ou d’après un dessin de l'espèce. Là où aucun signe ne se trouve, la responsabilité de la détermination retombe sur moi seul; cela n’a lieu, du reste, que pour un petit nombre d'espèces trouvées par moi dans le courant des deux dernières années.” . »On pourrait s'étonner de trouver parmi nos champignons tant d'espèces — 26 pour le seul genre Agaricus — qui manquent en Allemagne, au moins dans la Flore de Rabenhorst. Plusieurs de ces espèces sont pourtant loin d’être rares chez nous; je pré- sume donc que la raison de ce fait réside principalement dans des divergences de détermination, surtout à l’égard des espèces dont il n'existe pas de bonnes figures.” Pour mettre en évidence les rapports dont il a été question plus haut, j'ai dressé un tableau comparatif des Agaricinés obser- vés jusqu'à ce jour dans notre pays et de ceux des Flores citées ; je dois faire remarquer seulement que pour la Flore d'Angleterre je n'ai pu donner que le nombre total, la distribution de Ber- keley s’écartant entièrement de celle de Fries: son genre Agani- eus comprend toute la tribu sauf les Cantharellus. Il ressort immédiatement de ce tableau que les Agarici fimicoles et praten- ses sont le plus complétement connus, tandis que les espèces propres aux forêts étendues et aux districts montagneux, les Corlinarius par exemple, sont les plus faiblement représentées dans notre Flore”. FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. TT TABLEAU COMPARATIF du nombre des Agaricini appartenant aux Flores de l'Angleterre, de la Scandinavie, de l'Allemagne, de la Bavière et de la Néerlande. (Dressé en 1858 par le Dr. van den Bosch). ne nel BE | <= ete) ere | Éé Sro les et nER RÉ AN EME RES Re AGARICINI. & 2 Meter | & : | AP.2E DÉSRE SMS | DNS Sn Re Sel EAe séS ENTRE E & À Awaricus :.....| Amanita....... , 20 | 18 8 5 DEN O LE DR 26 19 11 10 Armillaria .. navale 4 3 cho ne 2 29 18 Chitoeybe. "011: FD 52 20 17 Collybia. ..... 57 50 18 10 NEyCERA EE €. 73 4T 25 28 Omphalia...... 41 24 7 6 Pleurotus ic :: ai 31 ail 12 Volvarias.s 5 5 3 3 . Pluteus........ LL 4 1 Entotorma..:1:.. 20 9 4 4. Chtopilrsrrasts 8 9 2 — Leptonia ...... 17 10 il — INGlanER. 2 7. ! 14 12 2 il Hegilias 22410 6 7 1 = Pholoiæ. 1... el 11 7 10 Hebeloma . .... 43 26 9 10 Flammula . .... 23 14 2 = Naucoria ...... 31 21 4 2 Galeras airs St: 91 14 7 5 Crepidotus.. ... 9 10 6 3 Pallota 47: 10 13 4 2 Stropharia .,.. 14 | — 6 y Hypholoma . ... 11 6 5 7 Psilocybe...... 17 | 15 4 & Psathyÿra sr. 10 9 3 6 Panaeolus...... 1 17 5) 6 Psathyrella . ... 0 — 3 2 POS PAL hepaticus BaTtscx (Ep. 122; Pr. 326.) 123. » rusticus P. (Ep. 124; O. 24.) 124. » umbelliferus L.(Ep. 124; Prodr. 326.) 195. » stellatus FR. (Ep. 195 ; Prodr. 327.) 126. » setipes Fr. (Ep. 127; Prodr. 327.) 127." Kibula Buzz. (Ep. 127; Prodr. 327.) Pleurotus. 128. » corticatus FR. (Ep. 129; Prodr. 327.) 129. dryinus P. (Ep. 129; Prodr. 327.) 130. ulmariusBuzs.(Ep.130;Pr.327;H.10) 131.7 palmatus Buzz. (A. subpalmatus FR. Ep. 131; Prodr. 328.) 132. fimbriatus Bocr. (Ep. 131 ; Pr.328.) 133.» Erynguü Dec. (Ep. 132; O. 24) 134. » ostreatus J'aca. (Ep. 133 ; Pr. 328.) 135. salignus P. (Ep. 133; Pr.329; H.10) 136 » acerinus FR. (Ep. 134; Prodr. 329.) 137.7 tremulus ScHAgrr. (Ep. 135; Pr.329.) 138. » septicus Fr.(Ep.136; Pr.329; H.10.) 139. » atrocoeruleus FR. (Ep. 137 ; O. 25.) 140. applicatus Batscx (Ep.137; Pr. 329.) 141.7 perpusillus FR. (Ep. 138; Pr. 329.) Volvaria. 142. » volvaceus Buzz. (Ep. 138; Prodr. d 330; H. 10.) 143. » parvulus Werxm.(Ep. 139; Pr. 330.) a. pusillus (Âg. pusillus Fr. S. M. PA 20 AO MOHE) b. major (Ag. plumulosus Lascx. ; O. 25.) 144, » speciosus Fr.(Ep. 139; Pr.330; H.10) Pluteus. 145. cervinus ScHAEFr. (Ep.140; Pr. 330.) Entoloma. 146.» sinuatus FR. (Ep. 143; O. 95.) 147.» prunuloides Fr. (Ep. 143 ; O. 25.) D2 C. A. J. À. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA 148. À. Placenta Barsox. (Ep. 144; Pr.331.) 149. 150. LEE! 152. 153. 154. 155; 156. 157. 158. 159. 160. 161. 162. 163. 164. 165. 166. ko re 168. 169: 170. AL 172; 175. 174. 175. 176. bYE 178. 179. 180. 181. 182. 183. 184. [/4 ! à S à sericellus KR. (Ep. 146 ; Prodr. 331.) clypeatus L. (Ep.146; Pr. 331; H. 10) rhodopolius FR. (Ep. 147; Prodr. SOLE MO) Clitopilus. Orcella Fr. (Ep. 149; H. 10.) Leptonia. anatinus Lascx (Ep. 152; O. 26.) Nolanea. pascuus P. (Ep. 155; Prodr. 332.) Pholiota. togularis Buzz. (Ep. 161 ; Pr. 332.) praecox, P: (Ep. 162: Prodr. 332) aurivellus BarscH. (p.165; Pr.332.) squarrosus Muzz. (Ep. 165; Prodr. 32960 0) spectabilis FR.(Ep.166;Pr.333;H.10) adiposus FR. (Ep. 166; H. 10.) lucifer Lascx (Ep. 167: O: 26) tuberculosus FR. (Ep. 167; Pr. 333.) mutabilis Scraerr. (Ep. 169; Prodr. SR aalit LU) marginatus BaTscH(Ep.169; Pr.334.) unicolor Vaux. (Ep. 170; Pr. 334.) pumilus FR. (Ep. 170; H. 10.) Mycenoides FR. (Ep. 170 ; Pr. 334) Hebeloma. lanuginosus FR. (Ep. 171 ; Pr. 335.) lacerus Fr. (Ep. 173 ; Prodr. 335.) deglubens FR. (Ep. 173 ; O. 26.) carptus FR. (Ep. 173; O. 26) fastigiatus ScHAgrr.(Ep.174;Pr.335) rimosus Buzz (Ep.174;Pr.335;H.10) geophyllus Sow. (Ep. 176; Pr. 335.) scabellus FR. (Ep. 177; O. 26.) fastibilis P.(Ep.178; Pr.335; H.10.) mussivus FR. (Ep. 178; Prodr. 336.) firmus P. (FR. Summa. Ves. Se. 290 ; À. clavus Fr. Ep. 179 ; Pr. 336.) crustuliniformis Burzz. (Ep. 180; Prodrt83614E4 410) capniocephalus Burz.(Ep.189; O. 26) Flammula. strigiceps FR. (Ep. 183; O. 27.) helomorphus Fr. (Ep. 184; O. 27.) gummosus Lascx (Ep. 185 ; O. 27.) penetrans FR. (Ep. 189; O. 27.) Naucoria. 185. A. melinoides Buzr. (Ep. 195; O. 27.) 186. ie 188. 189, 190. SN 102: 193. 194. 195: 196. 109: 198. no 200. 201. 202. 205. 204. 205. 206. 207. 208. 209. 210. 211. 212; 213. 214. S & > 1 > [/4 [/4 pediades FR. (Ep. 197 ; O. 27) semiorbicularis Buzz. (Ep. 197; Prodrs où 1e scorpioides FR. (Ep. 199 ; H. 10.) furfuraceus P.(Ep.200; Pr.337; H.10) Galera. tener ScHAErF. (Ep. 204; Prodr.337.) siligeneus Fr. (Ep. 205; O. 28.) Hypnorum Barscx (Ep.207; Pr.337.) Bryorum P. (Ep. 207 ; Prodr. 337.) Sphagnorum P. (Ep. 207 ; H. 10.) muiophilus Lascx (Ep. 207; Pr.337.) pellucidus Buzz. (Ep. 208; Pr. 337.) Crepidotus. mollis Scxagrr. (Ep. 210 ; ©. 28) haustellaris FR. (Ep. 211 ; Pr. 338.) variabilis P. (Ep. 211 ; Prodr. 338.) depluens Bartsor. (Ep. 212; Pr. 338.) Psalliota. campestris L. (Ep. 213; Prodr. 33860 EE) a. praticola (ViTr.) b. vaporarius (KRB«H.) «. silvicola (VITr.) d. candicans (v. p. Bosc.) villaticus Vrtr. (Ep. 213; H, 11.) arvensis SCHAEFF.(Ep. 213; Pr. 339.) silvaticus ScHAErF.(Ep. 214; 0.28.) Stropharia. aeruginosns Curr. (Ep. 218 ; Prodr. 330 ME AIM Leveilleanus Dz. et M3. (Tidschr. voor nat. Gesch. en Phys. XIT, 271, T. V; Novae fungorum spe- cies, Lugd. Batav. 1846, c. icone ; Prodr. 340.) melaspermus Buzz. (Ep.219; Pr.340.) squamosus P. (Ep. 219; Prodr. 340.) merdarius FR. (Ep. 220; Prodr.340.) stercorarius FR. (Ep. 220 ; Pr. 340.) semiglobatus Barscn (Ep. 220; Prodr. 340.) Hypholoma. sublateritius ScHagrr. (Ep. 221; Prodr. 341 ; H. 11.) elaeodes FR. (Ep. 222 ; Prodr. 341.) fascicularis Hups. (Ep. 222 ; Prodr. 84l0 H: MM) 215. (P) A. Storea FR. (Ep. 223; H.1:.) 216 FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. . À. lacrymabundus Fr.(Ep.223; Pr. 342) D3 232. À.oyroflexus PAuL. (Ep.232 ; Pr. 344.) 217.» velutinus P.(Ep. 223; Pr.342; H.11) | 233. 7 obtusatus FR. (Ep. 232 ; Prodr. 344.) 218.» Candollianus ER. (Ep. 224; Pr. 342.)| 234. fibrillosus P. (Ep. 233 ; Prodr. 344.) 219. » appendiculatus Buzz.(Ep.224; 0.28.) | 235.» gossypinus BuLc. (Ep. 234; Pr. 344.) 290. » hydrophilus Buzz. (Ep. 225; Pr. 342.) Panaeolus. Psiloc y be. 236. » separatus L. (Ep. 234 ; Prodr. 344.) 221.» spadiceus Scaagrr. (Ep. 225; EH. 11.)| 237. fimiputris Buzz. (Ep. 235 ; Prodr. 292, » hygrophitus Fr. (Ep. 226; H 11.) 345:0EL. 1.) 293. » polycephalus Pauz. (Ep. 226; H.11.)| 238. campanulatus L. (Ep. 236; Prodr. 294, » foenisecii P. (Ep. 227; O. 28.) 345; H. 11.) 295.» udus P. (Ep. 228; Prodr. 343.) 239. » papilionaceus Buzz.(Ep.236; Pr.345) 226. » coprophilus Buzz. (Ep. 229; Pr. 343 )| 240. 7 acuminatus FR.(Ep. 237; Prodr. 345) 227. » bullaceus Buzs. (Ep. 229; Prodr. | 241. fimicola Fr. (Ep. 237 ; Prodr. 345.) SAME. 10) à 298. » atrorufus ScHAgrr.(Ep. 230; Pr. 343) Psathyrella. 229. » callosus Fr. (Ep. 230 ; O. 28.) 249. » subatratus BaTscx (Ep. 238 ; O. 28.) 243. » gracilis Fr. (Ep. 238 ; H. 11.) Psathyra. 244. » atomatus FR. (Ep. 239 ; Prodr. 345.) 230. » conopilus Fr. (Ep. 231; Prodr. 343.) | 245. » disseminatus P. (Ep. 240; Prodr. 231.» corrugis P. (Ep. 231 ; Prodr. 343.) 346 ; H. 11.) COPRINUS. 1. C.comatus F1, Dax.(E.242; P.346; H.11) | 11. C. micaceus Fe. (Ep. 247; Pr. 348; H11) 2. r ovatus ScHAErr.(Ep.242;Pr.346;IL.11) 9. Où 6. de 8. DE 0 » atramentarius Buzz. (Ep. 243 ; Prodr. SUPNER. LIN) . » Soboliferus Horrm. (Ep. 243; Pr. 347.) . fuscescens SCHAEBFE. (Ep. 244 ; Prodr. DÉS LP) DIE r exstinctorius PAUL (E p.245; Prodr.347) | 18. » fimetarius L. (Ep. 245; Prodr. 347.)| 19. » tomeutosus Buzz. (Ep. 246; Pr. 348.) » niveus P. (Ep. 246; Prodr. 348.) 10 (?) C. tergiversans FR. (Ep. 247; EL 11.) 12: 13: 14. 15. 16. » truncorum SCHAEFF.(Ep. 248; Pr. 348) » deliquescens FR. (Ep. 249; Prodr. 348.) » Digitalis Batscx (Ep. 249 ; O. 29.) » Trappenii Ouwp. (O0. 29.) » lagopus FR. (Ep. 250 ; Prodr. 349.) r radatus Bozr. (Ëp. 251 ; Prodr. 349.) stercoreus Scop. (Ep. 251; Prodr. 349.) » ephemerus FR. (Ep. 252; Prodr. 349.) sociatus ScaUM. (Ep. 252; Prodr. 349.) plicatilis CurT. (Ep.252; Pr.349; H.11) » hemerobius FR. (Ep. 253; Prodr.350.) 20. AA EE 22 BOLBITIUS. 1. B. vitellinus P. (Ep. 254; Prodr. ab) 2. B. tener BERK. (Outlines of Brit. myc. pales Tab XI he 1250; 29) CORTINARIUS. C. largus Buxs. (Ep. 259; H. 11.) 2." subpurpurascens BaTscH (Ep. 265; Prodr. 351.) 3. collinitus FR. (Ep. 274; Prod. 351.) 4. » argentatus P. (Ep. 278 ; Prodr. 351.) 5.» violaceo-cinereus P. (Ep. 279; Prodr.. 5 ON à 1088 1) 6. » albo-violaceus P. (Ep. 280 ; Pr. 352.) 1 ®)C.tofaceus FR. (Ep. 281; H.11.) 8.C.azureus KrBuz. (Ep. 286; Prodr. 9. 369; H. 11.) ” Cinnabarinus FR. (Ep. 287 ; O. 29.) 10. C.cinnamomeus Fr. (Ep. 288; Prodr. 2000 EL IE) B. semisanguineus FR. (Ep. 288 ; Prod 3592%7EL0ikS) IL. » croceus Scxagrr. (Ep. 988 ; O. 29.) 12 () C. brunneofulvus Fr. (Ep. 298; H. 11.) 13. » incisus FR. (Ep. 301; Prodr. 352.) 14. » subferrugineus (Batscx) Fr. (Ep. SUB ProUr 3540) armeniacus SCHABFF.(Ep.304;Pr.353) dilutus P. (Ep. 305; Prodr. 353.) castaneus Buzz. (Ep. 307 ; O. 29.) 11547 16. » 17." D4 C. A. J. A. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA PAXILLUS. 1. P.involutus Barscx (Ep. 317 ; Prodr. 3992 EL 11 2. P.atrotomentosus Barscx (Ep. 317; 3." Prodr. 354.) Panuoides FR. (Ep. 318; ©. 30.) GOMPHIDIUS. 1.G.glutinosus ScHAErr. (Ep. 319; Prodr. 2." 2." 354; EL. 11.) roseus Fr. (Ep. 319; H. 11.) 3. G. viscidus L. (Ep. 319; Prodr. 354; 4, [/4 H..1129 testaceus Sow. (Ep. 319; O. 30.) HYGROPHORUS. e 1. H. purpurascens À. S.(Ep. 322. Pr.354.)| 8.H.coccineus Soxazrr. (Ep. 330; Pr. 356.) hypothejus FR. (Ep. 324; Prodr. 300 0150) 9. » 10. miniatus FR. (Ep. 330 ; Prodr. 356.; puniceus FR. (Ep. 331 ; Prodr. 356.) 3.» limacinus Scor. (Ep. 324; H. 12.) 11. obrusseus FR. (Ep. 331 ; Prodr. 356.) 4.» pratensis P. (Ep. 326 ; Prodr. 355.) | 12.7 conicus Scop. (Ep. 331 ; Prodr. 356.) 5. virgineus J'ACQ. (Ep. 327; Prodr. 355.) | 13.» chlorophanus FR. (Ep. 332; Pr. 357.) 6. » niveus Scopr. (Ep. 327 ; Prodr. 355.) | 14.” psittacinus Scxagrr.(Ep.332; Pr.357) 7. ceraceus Wuzrr. (Ep. 330 ; Pr. 356.)1 15. unguinosus FR. (Ep. 332; O. 30.) LACTARIUS. 1. L.scrobiculatus Scop. (Ep. 334; O. 30.) | 13. L. piperatus Scop. (Ep. 340; Prodr. 358.) 2." torminosus SCHAEFF. (Ep. 334; Prodr.| 14.” vellereus FR. (Ep. 340; H. 12.) 357; H. 12.) |15.7 deliciosus L. (Ep. 341; Pr.359.H.12.) 3." turpis Weinm. (Ep. 335; Prodr. |16. thejogalus Buzz. (Ep. 342 ; Pr. 359.) 357; H. 12.)|17.7 pallidus P. (Ep. 343; O. 30.) 4. controversus P.(Ep.335;Pr.358; 1.12) | 18. quietus KR. (Ep. 343 ; Prodr. 359.) 5." pubescens KkB4. (Ep. 335; H.12.) | 19. aurantiacus FR. (Ep. 343; Prodr. 359.) 6.» insulsus FR. (Ep. 336 ; Prodr. 358.) |20.7 vietus FR. (Ep. 344; Prodr. 359.) 7. zonarius Buzz. (Ep. 336; Prodr.358.) | 21. » serifluus Dec. (Ep. 345 ; Prodr. 359.) 8. blennius FR. (Ep. 337; Pr. 358;H.12.)| 22. subdulcis Buzz. (Ep. 345; Prodr. 9. » trivialis FR. (Ep. 337; Pr. 358; H.12.) 360: EH. 12.) 10.» uvidus FR. (Ep. 338; Prodr. 358.) |23.7 camphoratus FR. (Ep. 346 ; O. 30.) 11.7 flexuosus FR. (Ep.338 ; Prodr. 358.) | 24. obscuratus Lascx. (Ep. 346 ; Pr. 360.) 12. » pyrogalus Buzz. (Ep. 339 ; H. 12.) 25. rufus Scop. (Ep. 347; Pr. 360; H.12.) RUSSULA. 1. R. nigricans Buzz. (Ep. 350; Prodr.| 9.R.olivacea Scxaërr. (Ep. 356; Pr. 361.) 860; H. 12.)!10.” emetica FR. (Ep.357; Pr.361 ; H.12.) 2." adusta P. (Ep. 350; EH. 12.) 11. ochroleuca P. (Ep. 358; Pr.361; H.12.) 3. delica Bort. (Ep. 350; EH. 12.) 12. » foetens P. (Ep. 359; H.12.) 4.» rosacea Buzz. (Ep. 351; EL 12.) 13. » fragilis P. (Ep. 359; Prodr. 361.) 5.» furcata P. (Ep. 352 ; Prodr. 360.) 14. » integra L. (Ep. 360; Prodr. 361.) 6.” coerulea Krs8x. (Ep. 353; H.12.) |15.7 aurata Wir. (Ep. 360; EH. 12.) 7.» rubra FR. (Ep. 354; Prodr. 360.) 16.” nitida P. (Ep. 361; Prod. 361.) 8.» Linnaei FR. (Ep. 356; Prodr. 360.) | 17. alutacea Fr. (Ep. 362 ; H. 12.) CANTHARELLUS. 1. C. cibarius FR. (Ep. 365; Pr.362; H. 19.) 2." È (4 aurantiacus Wuzrr. (Ep. 365 ; Prodr. 362509 F2.) umbonatus FR. (Ep. 365; O. 30.) 4. C. muscigenus Buzz. (Ep. 368 ; Pr. 362.) 5.» glaucus Fr. (Ep. 368; H. 12.) 6. » bryophilus FR.(Ep.368; Pr.Fungi IT p.2) Ar retirugus Buzx. (Ep. 368; Prodr. 362.) FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. DD NYCTALIS. 1. N. parasitica Buzz. (Ep. 372; H. 12.) | MARASMIUS. 1. M. urens Buzz. (Ep. 373; Pr. 363; H.12.) 2. » peronatus BozT. (Ep. 373; Prodr. | 10. 469 ER TE . n oreades Bozr. (Ep. 375; Pr.363; EL. 13) .n plancus Fr. (Ep. 375; O. 31.) 12. .” archyropus P.(Ep.378; Pr. 363; H.13.) | 13. . scorodonius FR. (Ep. 379; Prodr. 363.) | 14. .» amadelphus But. (Ep 380; 0.31) |15. .” ramealis Buzz. (Ep. 381; H. 13.) O0 =3 Où Ut H 9.M.candidus Bozr. (Ep. 381 ; H. 13.) » cauticinalis Sow. FR.(Ep.383; Pr. 364) » androsaceus LL. (Ep. 385; Prodr. 364; H. 13.) » Rotula Scop. (Ep.385; Pr. 364; H. 13.) » saçcharinus FR. (Ep. 386; O.31.) » epiphyllus FR. (Ep. 386 ; Prodr. 365.) » spodoleucus BERK. (Outl. p.224; Pr. Funei PF) p 191) LENTINUS. le 2. » lepideus Fr. (Ep. 390; Prodr. 365.) PANUS 1. P. conchatus Fe. (Ep. 398 ; H.13.) L. tigrinus Buzz. (Ep. 389 ; Prodr.365.)| 3.L. suffrutescens Brot. (p.393; H.13.) | 2. P. stipticus Buzc.(Ep.399; Pr. 365; H.13) SCHIZOPHYLLUM. 1. $. commune FR. (Ep. 403; O. 31.) | LENZITES. 1. L. betulina L. (Ep. 405; Pr. 366; H. 13.) 2 (?) L. variegata Buzz. (Ep. 406; Prodr. 366; H. 13.) 4. 3. L.saepiaria Wücrr. Ep. 407; Pr.366.) ” abietina Buzz. (Ep. 407 ; Pr. 366.) Trib. IL. POLYPOREI. BOLETUS. B. luteus L. (Ep. 409 ; Pr. 367; EH. 13) . ” flavus Wirx. (Ep. 410; H. 13.) flavidus FR. (Ep. 410 ; Prodr. 367.) granulatus L.(Ep. 410 ; Pr.367;H.13) bovinus L. (Ep. 411 ; H.13.) badius Fr. (Ep. 411 ; Pr. 367; H.13.) piperatus Buzz. (Ep. 412; Prodr. 368; I. 13.) parasiticus Buzz. (Ep. 412; v. Eepen dans ,, Archives Néerlandaises des Sciences exactes ef naturelles. 1866) variegatus FR. (Ep. 413; Prodr. 308; H. 13.) Oudemansii HARTSEN (in ,,Flora Batava, fasc. 186 c. icone; H.13.) pruimatus FR.(Ep.414; Pr.368; H.13) chrysentheron Buzz. (Ep. 415; Pr. 368; H. 14.) subtomentosus L. (Ep. 415; Prodr. 368 ; H. 14.) 15. 16. , 2 3. 4 5. 6 1 20. 8 14, B. hieroglyphicus RosTk. (in STURM, Deutschl. Pilze t. 29; ©. 31.) » spadiceus SCHAEFF. (Ep. 415 ; O.31.) ’ calopus FR. (Ep. 416; Pr. 369; H. 14.) 17. » pachypus FR. (Ep. 417 ; H. 14.) 18 (?) B.amarus P. (Ep. 417 ; H. 14.) 19. B. Satanas Lez. (Ep. 417 ; Prodr. 369.) » luridus ScHAEFr. (Ep. 418 ; Prodr. 309; H. 14.) erythropus P. (Ep. 418; H. 14.) purpureus FR. (Ep. 419; Prodr. 369.) edulis Buzz. (Ep. 420; Pr. 369; H. 14) fragrans Virr. (Ep. 421; H. 14.) impolitus FR. (Ep. 421 ; O. 32.) versipellis FR. (Ep. 424; H. 14.) scaber FR. (Ep.424; Pr. 369; H. 14.) felleus Buzz. (Ep. 425; Prodr. 370; H. 14.) cyanescens Buzz. (Ep. 426; Prodr. 10H. :149 56 DPI SRE S . T.suaveolens FR. CG. À. J. A. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA POLYPORUS. .subsquamosus L. (Ep. 428 ; H. 14.) ” brumaiis Fr. (Ep. 430 ; Prodr. 370.) » perennis FR. (Ep. 434; Prodr.371.) » Squamosus Hups. (Ep. 438 ; Prodr. O1 ELA) picipes Fr. (Ep. 440; Prodr. 371.) # varius FR. (Ep. 440; Prodr. 371.) , nummularius Buzz.(Ep. 441; Pr.372) r frondosus FR. (Ep. 446; Pr.372; H.14) » confluens A. $. (Ep. 447; Prodr. 372) » giganteus FR. (Ep 448; Prodr. 372.) . » Acanthoides Buzz.(Ep. 448; Pr. 372) . » sulfureus Buzz. (Ep. 450; Prodr. 8185 EH 4142) salignus FR. (Ep. 452 ; Prodr.373.) tephroleucus FR. (Ep. 452 ; Pr. 374.) . » Chionaeus FR. (Ep. 453 ; Prodr. 374) . n mollis P. (Ep. 454; Prodr. 374.) » destructor FR. (Ev.454; Prodr. 374.) . » croceus P. (Ep. 454; Prodr. 374.) . » nidulans FR. (Ep. 455; Prodr.375.) fumosus FR. (Ep. 456; Pr. 375; H.14.) , adustus FR. (Ep. 456 ; Prodr. 375.) Kymatodes Rosrx.(Ep.457; Pr.375.) . » makraulos RosTK. (in STURM, Deutschl. Pilze t. 55; O. 32.) . » amorphus FR.(P.roseo-poris ROSTK. in STUuRM, Deutschl. Pilze t. 76; EH A14:V0%39) hispidus FR. (Ep. 458 ; Prodr. 375.) cuticularis FR. (Ep. 458; I. 14.) TRAMETES. 31 4h (Ep. 491; Prodr. 380; H. 14.) » gibbosa P. (FR. Ep. 499; Prodr.380.) D: 28. » 29. r 30. » 17 DD. DD 34, ” Br NT 36. ” 37. 38. ” 39. 40. » 41, » 49, » 43. ” 44, » 45. n 46. [/4 4. n 48. » 49. » 50. SH DUT 59. { pubescens Fr. (Ep. 462; H. 14) fomentarius KR. (Ep. 465; Prodr. 376; H. 14.) nigricans FR. (Ep. 466; Prodr. 376.) iguiarius (L.) FR. (Ep. 466; Prodr. 376; H. 14.) fulvus Scop. (Ep. 466 ; Prodr. 377.) Ribis FR. (Ep. 467 ; Prodr. 377.) conchatus FR. (Ep. 467; Prodr. 377.) salicinus Fr. (Ep. 467 ; Prodr. 377.) marginatus FR. (Ep. 468 ; Pr. 377.) annosus FR. (Ep. 471; O. 32.) connatus W£ginm. (Ep. 472 ; O. 32.) hirsutus FR. (Ep. 477: O. 32.) velutinus FR. (Ep. 478 ; Prodr. 378.) zonatus FR. (Ep. 478; Pr. 378.) versicolor FR. (Ep. 478; Prodr. 318; H. 14.) abietinus Fr.(Ep. 479 ; Prodr. 378.) subspadiceus FR. (Ep-482 ; Pr. 378.) contiouus FR. (Ep. 483; Prodr. 379.) ferruginosus FR. (Ep. 483 ; Pr. 379.) purpureus FR. (Ep. 484; Prodr. 379.) Medulla Panis Fr. (Ep. 484; Prodr. 379: H. 14.) mucidus FR. (Ep. 485; Prodr. 379.) obducens P. (Es. 485 ; Prodr. 379.) sanouinolentus FR. (Ep. 486 ; O. 32.) Radula Fr. (Ep. 486 ; Prodr. 379.) Vaillantii Fr. (Ep. 487; O. 32.) corticola Fr. (Ep. 488; Prodr. 379.) : protracta FR. (in ,,Monosr. Hyme- nom. Sueciae IT, p. 272; O.32.) DAEDALEA. 1. D. quercina P. (Ep. 492; Prodr. CCS . M. tremeilosus SCHRAD. 380; H. 14.) 2. D.unicolor Fr. (Æp.494; Pr.381; H. 14) DIU Oudemansü FR. (in litteris ; O. 33.) MERULIUS. 3. M. serpens Tone (Ep. 502, Prodr. 381.) (Ep. 500; Prodr. 381.) . Corium FR. (Ep. 500 ; Prodr. 381.) 4, " 54 lacrymans FR. (Ep 502; Pr.381.) pulverulentus Fr. (Ep. 502; Pr.381.) FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. 57 Trib. III. HYDNEL. FISTULINA. L.F. hepatica FR. (Ep. 504; Pr. 382; H. 15.) | HYDNUM. 1. H.imbricatum L.(Ep.505; Pr.282,H.15)| 6.H. ciuereum Buzz. (Ep. 508 ; H. 15.) 2, » repandum L. (Ep. 506 ; H. 15.) 7. » tomentosum L. (Ep. 510; Prodr. 382) 3. » rufescens SCHAEFF. (Ep. 506; Pr.382)| 8.7 Auriscalpium L. (Ep. 511; Prodr. 4." compactum FR. (Ep. 507; H. 15.) 382; FU ) 5." ferrugineum Fr. (Ep. 508; Prodr.| 9. farinaceum P. (Ep. 519; Prodr, 382.) 382; H. 15.)|10. » argutum Fr.(Ep. 519; Prodr. 383.) IRPEX. 1. L.fusco-violaceus FR. (— Daedaleauni-| 2. obliquus FR. (Ep. 523 ; Prodr. 383.) color Harts. p 14(Ep.521;0.33;HL.14) RADULUM. 1. R.quercinum Fr. (Ep. 525; Prodr. 383) | Trib. IV. AURICULARINI. THELEPHORA. . Tradiata (FL Dan) Fr (pis; 0n 69) 4. T. terrestris Exr«. (Ep. 538; Pr. 384.) pannosa FR. (Ep.535 ; Prodr.383.) ! 5.» laciniata P. (Ep. 540; Hs ) caryophyllaea FR. (Ep. ee Prodr.| 6. ferruginea P. (Ep. 543 ; O. 33.) SE A 2 LOL 2 ua C9 dO HA à S STEREUM. -purpureum P. (Ep. 448; Prodr.|] 5.S.rubiginosum ScHRAD. (Ep. 550; 384. H. 15.) Prodr. 384.) » hirsutum W. (Ep. 549; Pr.384:H.15.)| 6. tabacinum FR. (Ep. 550 ; Pr. 384.) spadiceum FR. (Ep. 549 ; O. 33; est] 7. » disciforme FR. (Ep. 551 ; Prodr. 385) S. tabacinum H. 15.) 8. » frustulosum FR. (Ep. 552 ; Pr. 385.) . sanguinolentum À. S.(Ep. 549; O.33)] 9. > rugosum FR. (Ep. 552; Prodr.385.) CORTICIUM. C.ochroleucum FR. (Ep. 557; Pr. 385.)| 9. C.lividum P. (Ep. 563; O.34.) » evolvens FR. (Ep. 557; Pr. 385.) |10. quercinum P. (Ep. 563 ; Prodr. 386.) » giganteum FR. (Ep. 559; Pr. 385.) | 11. cinereum FR.(Ep. 563; Prodr.386.) ” lacteum FR. (Ep. 560 ; Prodr. 386.) 12. » incarnatum FR. (Ep. 564; Pr. 386.) radiosum FR. (Ep. 560 ; Pr. 386.) | 13. » polygonium P.(Ep. 564; Prodr. 386) » laeve P. (Ep. 560 ; Prodr. 386. ) |14. » comedens FR. (Ep. 565; ©. 34.) » coeruleum SCHRAD. (Ep. 562; Pr.386) 15. » Sambuci P. (Ep. 565 ; O. 34.) » calceum F8. (Ep. 562; Prodr. 386.) = Un es © D ÿ O0 =3 © x © D HA CYPHELLA. 1. C. muscigena (P) KR. (Ep.567; Pr. 387)| 4. C.ampla Lév. (Ann. Sc. nat. 3e série, 2.» laeta Fr. (Ep. 568; O. 34.) T. IX, p.126; Prodr. Fungi II. 3.» Capula FR. (Ep. 568 ; Prodr. 387.) pag. 3.) D8 C. A. J. A. OUDEMANS. MATÉRIAUX POUR LA Trib. V. CLAVARIEIL. CLAVARIA. . C. Botrytis P. (Ep. 571 ; Prodr. 387.) | 14. C. rufescens Scxaxrr.(Ep. 574; O. 34.) . amethystina Buzz. (Ep. 571; Pr.388.) | 15. » abietina Scaum. (Ep. 574; Pr. 389.) fastigiata L. (Ep. 571; Prodr. 388.) |16. » flaccida FR. (Ep. 574; Prodr. 389.) . » muscoides L. (Ep. 571 ; Prodr. 388.) | 17. » stricta P. (Ep. (575 ; Prodr. 389.) ” coralloides L. (Ep. 572; Pr. 388.) |18. » crispula Fr. (Ep. 576; O. 34) »” cinerea Buzz. (Ep. 572 ; Prodr.388.) | 19. » byssiseda P. (Ep. 576 ; Prodr. 389.) cristata Hormsk.(Ep. 572; Pr.388.) | 20. / fusiformis Sow. (Ep. 577; Prodr. 389) rugosa Buzz. (Ep. 572; Prodr.388.) | 21. / inaequalis FR. (Ep. 577; Prodr. 389 ) . » Krombholziü Buzr.(Ep.572; Pr.388.) | 22. argillacea FR. (Ep. 577; Prodr.390.) . ” Kunzei Fr. (Ep. 573; Prodr. 388.) |93. » vermiculata Scop.(Ep. 577; Pr. 390.) . pyxidata P. (Ep. 573; Prodr. 389.) |24. » fragilis Horwsx.(Ep. 578; Pr. 390.) delicata Fr. (Ep. 573; O. 34.) 25. » falcata P. (Ep. 580; O. 35.) . » aurea SCHABFF. (Ep. 574; H. 15.) 26. / fuscata Oup. (0. 35.) CALOCERA. . viscosa FR. (Ep. 581; Pr. 392; H.15.) | 2. C. cornea Fr. (Ep. 581; Pr. 392.) H'MPENOMA . T. gyrans Fr. (Ep. 585; Prodr. 390.) | 3. T. Grevillei Fr. (Ep. 585 ; Prodr. 390.) » erythropus FR. (Ep. 585; Pr. 390.) ki Hoi , 1 Q9 NH © © O0 «I O Ut HR CC 19 HA a à D S D Trib. VI. TREMELLINI. AURICULARIA. 1. À. mesenterica Buzr. (Ep. 555 ; Pr. 391.) | EXIDIA. 1. E. Auricula J'udae Fr. (Ep.590; Pr. 391) | 3.E. glandulosa Fr. (Ep. 591 ; Prodr. 391.) 2. » recisa FR. (Ep. 590; Pr. FungiI1, p.3) TREMELLA. 1. T. fimbriata P. (Ep. 588 ; Prodr. 391.) 4, T. aurantia ScHweIn. (Ep. 588 ; Prodr. 2. » foliacea P. (Ep. 588; Prodr. 392.) Fungi II, p. 4.) 3. lutescens FR. (Ep. 588; Pr. Fungi IT, | 5. » mesenterica REeTz. (Ep. 588; Prodr. p. 4.) 39985001) 6. » albida Hups.(Ep.589;Pr.Fung.IT,p.3) CORYNE. 1. C.sarcoides Box.(Tremella sarcoides FR. Ep. 589; Prodr. 392; H. 15.) DACRYOMYCES. 1, D. tortus Fr. (Ep. 592; Prodr. 392; | 2. D.stillatus Nees. (Ep. 592; Prodr. 393; Prodr. Fungi 11, p. 4.) Prodr. Fungi II, p. 4; H. 15.) LA FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. 59 EPIDOCHIUM. 1. E. Martens Wesr. (4e Not. Crypt. nouv. de la fl. Belge p. 13, N°.56, T.I, f.6; Prodr. Fungi IT, p. 4) CYLINDROCOLLA. 1. C. Urticae Box.(Dacrymyces FR. Ep.593; Prodr. 393 ; Prodr, Fungi IT, p. 5.) PODISOMA. : 2. P.Gymnosporangium Box. (Gymnospo- rangium junipermumFe.Syst.IILp.506; Prodr. 393 ; Prodr. Fungi IT, p. 5.) 1. P. fuscum Dus. (Podisoma Juniperi Fr. Syst. III, 507 et 508 ; Pr. 393) IL DISCOMYCETES. Trib. I. HELVELLACEIL. MORCHELLA. 1. M.esculenta P. (Fr.Syst. IT, p. 6; Pr.| 3. M. semilibera Dec. (Fe. Syst. IT, p. 10; 394 ; FT. 15.) Prodr. 394.) 2. » conica P. (FrSyst. I, p. 7; Pr.394.) HELVELLA. 1. H. crispa Fr. (Fr. Syst. IL, p. 14: | 3. H. elastica Buzz. (Fr. Syst. II, p. 21 ; Prodr. 394; I. 15.) Prodr. 394.) 2. » lacunosa Arz. (FR. Syst. IT, p. 15; Prodr. 394; EL. 15.) MITRULA. 1. M. paludosa Fr. (Ep. 584; Pr. 395.) | LEOTIA. 1. L. lubrica P. (Fr. Syst. II, p. 29; Prodr. 395 ; H. 15.) GEOGLOSSUM. 1.G. glabrum P. (Ep. 582; Pr. 395; H.15.) | 2. G. hirsutum P. (Ep. 583; Prodr. 395.) Trib. II. PEZIZEL BULGARIA. 1. B. inquinans Fr. (Fr. Syst. IT , p. 167; | 2. B. sarcoïides Fr. (Fr. Syst. IT, p. 168 ; Prodr. 395; H. 15.) Prodr. 396.) 60 1h 2. C. A. J. A. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA ASCOBOLUS. . À. furfuraceus P. (Fr. Syst IT, p. 163; Prodr. 396.) » glaber P. (FR. Syst. II, p. 164; Prodr. 396.) PEZIZA. A. Aleuria. a. Macropodes. . P. Acetabulum L. (Fr. Syst. IT, p. 44; Prodr. 396.) y Helvelloides FR. (in Summa Veg. SC: p.348 Broûr. 5905 EE 015) r macropus P. (FR. Syst. IL, p. 57; Prodr. 397.) ”_fibrosa Ware. (P. macropus 8. Fr. Syst. IT, p. 57; Prodr. 397.) ” Rapulum Buzz. (Fe. Syst. IT, p. 59; Prodr. 397.) » tuberosa Buzz. (Fr. Syst. IT, p. 58; Prodr. 397.) . ” brevipes VAN DEN Boscu (Pr. 398) Ochraceo-fuscescens, cupula carnosa te- naci e pyriformi cupuliformi subobliquo margine regulari (sub lente crenulata) extus | : 3. A. (?) Trifolii Berne. (Fr. Syst. IT, : p. 165; Prodr. 396.) 21. P. cupularis L.(Fr.Syst. IT, p.62; O. 45 ) 22. concolori ruguloso-scabra, stipite ‘brevi|. deorsum attenuato atro haud manifeste radiculoso. Alt. 0,006’ — 0,01:, 8. P. reticulata GRe v. (Scott. Cr. F1.t.156; 51. Prodr. 398.) 32. 9. » ancilis P. (FR. Syst. IT, p.43; Pr.398)|, 10. » badia P. (Fr. Syst. IL, p 46; H.15.)| 95: 11. » cochleata Hups. (FR. Syst. IT, p.43;|, Prodr. 398.) 34. 12. » alutacea P. (P. cochleata £. Fr. Syst.|, IT, 50; Prodr. 398.) 95: 13. » abietina P. (Fe. Syst. IT, p.47; O. 44) 14. » geochroa P. (Fr. Syst. II, p. 51; 36. Prodr. 399.) 15. » leporina Barsox (FR. Syst. IT, p.47; 37. O. 45.) 16. » onotica P.(Fr.Syst. II, p.48 ; 0.45.) | 58. 17. » aurantia F1. Dan. (Fe. Syst. IL, p.49; Prodr. 399; H. 14) ce. Cupulares. 30. 18. » cerea Sow. (FR. Syst. II, p. 52; Prodr. 399.) | 40. 19. » vesiculosa Buzz. (FR. Syst. IT, p. 53; Prodr, 399.) | 41. 20. » micropus P. (Fr. Syst. IL, p. 54; | 42. b. Cochleatae. Prodr. 399.) » applanata(Hepw.) Fe.(Syst. Il, p.64, Prodr. 399.) . membranacea Scaum. (Fe. Syst. IT, p. 63; Prodr. 399.) . » purpurascens P. (Fe. Syst. IT, p. 65 ; O. 45.) d. Humaria. . » ruütilans Fr. (Syst. IT, p.68; Pr. 400.) . » leucoloma ReBenrt. (FR. Syst. II, p. 71; O. 45.) . » humosa Fe. (Syst. IT, p.71; Pr.400.) . » granulata Buzz. (Fr. Syst. II; p. 67; Prodr. 400.) . brunneo-atra Desmaz. (PI. Crypt. de Fr. n°. 826; Prodr. Fungi IT, p. 5.) e. Encoelia. . » fascicularis A. S. (Fe. Syst. IT, p. 75; Prodr. Fungi IT, p. 5.) B. Lachnea. a. Sarcoscyphae. nigrella P.(Fr.Syst.IT, 81; Pr.400.) hemisphaerica Wicc. (FR. Syst. IT, p. 83; Prodr. 400.) umbrosa Fr. (Syst. IL, p.85 ; Prodr. TS pr ON scutellata L. (Fr. Syst. IT, p. 85; Prodr. 400.) stercorea P. (Fr. Syst. II, p. 87; Prodr. 400.) setosa N. ab. E. (FR. Syst. IT, p. 87 ; Prodr. 401.) papillata P. (FR. Syst. II, p. 88; Prodr. 401.) diversicolor Fr. (Syst. IL, p. 88; Prodr. Fungi 11, p. 5.) b. Dasyscyphae. ciliaris FR. (Syst. IT, p. 89 ; Prodr. Fungi IT, p.65.) virginea BarTscE (FR. su IT, p. 90; rodr. 401.) nivea FR. (Syst. IT, p. 90; Pr. 401.) bicolor Buzz. (Fr. Syst. II, p. 92; Prodr. 401.) SES ÿ à S 3 à à > à D / = FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. 43, P. albo-violascens A. S. (FR. Syst. IT, 44, 45. 46. 47. 48. 49. 50. 51. 92. 03. 54. 59. 56. 57. 58. 59. 60. 61. p. 96; Prodr. 401.) s corticalis P. (Fr. Syst. II, p. 96; Prodr. 402.) » papillaris Buzz. (Fr. Syst. IT, p. 102 ; Prodr. 402.) » hyalina P. (Fr. Syst. II, p. 102; Prodr. 402.) » sulphurea P. (Fr. Syst. IT, p. 104; Prodr. 402.) ” villosa P. (Fr. Syst. II, p. 104; Prodr. 402.) c. Tapesia. » anomala P. (FR. Syst. IT, p. 106; Prodr. 402.) poriaeformis, Dc. (Fr. Syst. IL, p.106; Prodr. 402.) » fusca P.(Fr.Syst.Il, p.109; Pr. 402.) » sanguinea P. (FR. Syst. II, p.110; Prodr. Fungi II, p. 5.) C. Phialea. a. Hymenoscyphae. ” firma P. (Fr. Syst. IT, p.117; Pr.403.) » fructigena Buzz. (FR. Syst.Il, p.118 ; Prodr. 403.) » coronata Buzz. (FR. Syst. IT, p.120 ; Prodr. 403.) » inflexa Borr. (KR. Syst. IT, p. 120; Prodr. Fungi IT, p. 5.) » striata N£es (FR. Syst. IT, p. 122; Prodr. Fungi IT, p.6.) » albida Ro. (in Desmaz., 19e not. Cr. de Fe. p. 28 ; Prodr. Fungi IT, p.6.) » cyathoidea Buzz. (FR Syst. IT, p. 124; Prodr. 403.) » vaccinea SCHUM. (FR. Syst. IL, p.126; Prodr. 403.) » amentacea Bazs.(Fr. Syst. II, p.126; O. 45. 9.) 61 b. Calycinae. 62. P. aeruginosa Fr. Dan. (FR. Syst. IT, 63. 64. 65. 66. 67. 68. 69. p. 130; Prodr. 404.) ” culmicola DEswaz. (O. 45.) ” Citrina BaTscE. (FR. Syst. IT, p.131; Prodr. 404.) » pallescens P. (Fr. Syst. IT, p. 134; O. 46 » lenticularis Buzz.(Fr.Syst.Il, p.133; Prodr. 404.) » imberbis Buzz. (FR.Syst. IT, p. 136; Prodr. 404.) » herbarum P. (FR. Syst. IL, p.136; Prodr. 404.) » Rubi var. herbicola RABx. (Fung.Eur. n°.218; Prodr. Fungi Il, p.6.) ce Mollisia. . Chrysocoma Buzz. (Fr. Syst.IT, p.140; Prodr. 404.) . » lacustris FR. (Syst. IT, p. 143 ; Pr. Fungi II, p. 6.) . » cinerea BATSCH (FR. Syst. IT, p. 142 ; Prodr. 404.) 3. neglecta Li8. (PI. Cr. Ard. n°. 29; Prodr. Fungi IT, p. 6.) . » Hederae Lrs. (PI. Cr. Ard. n°. 229; Prode.Punei El -p.1:) . Sphaeroïdes v. Lycanipis Des. (PI. Cr. de Fe. n°. 174; Prodr. Fungi II, pag. 7.) . graminis Desm.(8e not. Crypt. de Fr. pos PlCr deFr n.1060Proûr. Fungi IT, p. 7.) . » arenivaga DEsm. (20e not. Cr. de FR. p. 19 ; Prodr. Fungi IT, p.7.) . » arduennensis Mont. (Sylloge gen. spec. Crypt. p. 186; Pr. Fungi IT, p.7.) d. Patellea. . » salicaria P. (Myc. eur. I, p. 308; P. flexella b. salicaria Fe. Syst. IT, p.152; Prodr. Fungi IT, p. 8.) Trib. IITL. PATELLARIACEIT. PATELLARIA. 1. P. coriacea FR. (Syst.Il, p.159; Pr. 405.) | 2. P.atrata Fr. (Syst.IT, 160; Prodr. 405.) 62 C. À. J. A. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA Trib. IV. STICTEI. STICTIS. 1. $. radiata P. (Fr. Syst. IT, 194; Prodr. Fungi IT, p. 8.) NAEVIA. 1. N. valvata Moxr. (Ann. Sc. nat. 2esérie, VI, p.337; Proûr. Fungi IT, p.9.) Trib. V. CENANGIACEI. CENANGIUM. 1. C. ferruginosum Fe. (Syst. IT, p. 187; | 2. C. quercinum Fr. (Syst. II, p. 189; Pr. Prodr. 405.) Fungi IT, p.81.) TYMPANIS. 1.'T. conspersa Fe. (S.I1,175; Pr. F.II,9) | CATINULA. 1. C. turgida Des. (Excipula turgida Fr. Syst. IT, 189; Prodr. Fungi iT, p. 9.) FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. 63 TABLEAU COMPARATIF du nombre d’ Hyménomycètes trouvés jusqu'à ce jour en Néerlande, en Suède et en Angleterre. + . . &0 MOT 1 = HYMENOMYCETES à £ = 3e = = a 5 J 8 E 8 =. | is PÉRECIP EE 82834 |SAEE. |SS8 AO [MansSalns 7 Agaricini. ADAFICUS -: 1... Nantais 1% 20 9 HDI bat es APE Rue 15 22 | 14 ADMULIATIA RU NAS ER Rae 4 17 4 PACholoMmaAP PLATE LS 41 82 24. Glitocybe rh eee 95 85 20 Collybiasrs MP ANLRUER See 25 59 1 NEVER PME CRUEL) 4 76 37 Omphala too ma 15 40 7 BICGrOtUS RM Eee ne 24 38 14 Molvaria 2er lee À 6 5 3 Plutenseme een el 7 13 E Entoloma sm, 7 ie 14 26 6 Chtopiusoes tres 2 9 il Heptonma PL. rires 6 18 ] NOlAACAL EME EEE 4 18 1 Hoche she en ane 0 6 () 124000 10) SARA RAR EEE 15 33 13 Éebelomar ce 7 ec tie 21 54 13 Béramula eme one tr. 5 Gil 4 IN AUCOTIAS A nee 1 47 5 (LE) RE EN OR a PRES 8 24. 7 BTÉDIHOLUS RE MEL ER Lee 9 11 d BSATOtR ere MA See rire 5 dl 4 DITOpiarA, 0e ehrnutin 7 18 ÿ Evpholomate et. Lous 7 15 9 STONE MMM EEE 8 Qi 9 ÉSAUVEA SRE Ni Rene 6 14 6 Panaeolus er Au eu T 8 6 ES Tel ere. ee 5 11 + OT CNRS PA ER AE re A ER EE 24 40 23 OUEN POP NEA AE LE Run » ve, 4 6 2 DOPURTAAUS RE AE ANR sen 48 206 17 12662 IE GRR PAR NEO GE Are ARC SOLE RME AE 3 9 3 OUTRE RARE PRES ARR EnS 3 2 2 ER AMOBRUEUS RER MEL NS. nr 27 46 15 ILE ETES AÉCRTEE RO RER SCIENCE 2} 55 95 TRUC SMS A ONE. TARRIORS SERRE 24 40 17 CR SE MEN est AR ONE SRE EAU 10 16 7 JS BEN OA SPA NET TOU RE CRD ER S 25 33 15 DINAN Dr EAN. dents es, 2 3 1. ID SU ONE SNS, ARE EE ICE OS 7 12 3 ARS EE RS AU ARRNNRR ee El Ads dr à 3 6 2 ET ERP RTE OUEST REP RER 1! 1 0 SeNZopAyIm À HUNRNEE LE ae. 1 1 l Le cpoe NON EM PR EREEEE 0 1 0 AÉRIENNE RO ee 4 8 4 | 569 | 1317 | 385 64 C. À. J. A. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA HYMENOMYCETES. Strobilomyces POINPORUS AE AR NAS NN eI RAR Trametes ARR EE Mi AREANE A taNe sr Es SCO) LE ER RIU L nen nee Li AREA Au QU His tulin al 7 ANNE PNEU EL APE Ébydaum.:.4 Sr AIRE ne Kneiffa EN A ME A CON AE CARO Muecronia A SA RME RE ERA Ar ns Cyphellant ARR En cts NARNIA En UnR ELypochaus teurs iteee nent Ann SDATASSIS 2 2 LR NUE AT EUR UNE SUR Glamaria ere an Cane near nr Tremella (incl. Coryne) 108.010 AAA CASE Re PARA OR PAR A Fema[onids à... 20e AU er Dacryomyces PU One NON ARE SU CRUE AUS NO EC Eymennid ts OO ER LIAUURSIRnRtARs D) AA EN ET A re ME ts Er O0 nm 0 Auricularini. Craterelhnsit 2 anne ten sn EUR Ar NS Mhelephora | He Rae AU AtAtne A GUEST RE AA AN PARA PO A RU OS ns UT A EE ROSES S-80 DAS Bols al SL na 2x s 2° Se s 558 En = m4 SÉSE [SHÈE MHQEiA [San s< 31 50 l ) 76 13 4 10 4 7 10 14 1 3 0 À il 1 128 pr 93 67 1 1 3 8 2 8 4 5 c 6 1 2 j + 0 3 36 101 4 7 18 19 9 20 2 1 23 4] 9 8 10 0 15 96 0 2 32 52 4 6 0 J th re 0 1 5 6 48 79 17 8 3 1 1 0 3 2 (Ù il 4 6 I 0 1 0 ji 0 | ET 94 [ 887 (JiEse dica. (Prodr. F1. Flora Neerlan- Bat. etc. Ao°. 1858—1866.) [ox Le] HOOEEX EE E& © 00 | IS) AE MOMENEN SE DOME OH RO 12 FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NEÉERLANDE. 69 Cette liste montre que depuis 1858 (Voyez le tableau p. 11) le nombre de nos Agaricini s’est accru de 107; par conséquent la prédiction, faite par van den Bosch dans cette même année , que notre flore fournirait encore une ample moisson de nouveautés, s’est complétement réalisée. La plupart des Agaricini trouvés de- puis 1858 proviennent du bois de Driebergen; un nombre moin- dre, du jardin botanique d'Amsterdam. Nous avons l'intention de poursuivre nos recherches, et d’en publier de temps en temps les résultats comme nous le faisons en ce moment. Il est à peine nécessaire de dire que nous conti- nuerons d'accueillir avec reconnaissance toutes les communications qui pourront nous être faites, à ce sujet, par les personnes qui s'occupent de botanique dans notre pays; nous nous recomman- dons surtout à celles qui s'intéressent plus spécialement aux pro- grès de notre flore mycologique. AMsTERDAM, Octobre 1866. Explication des Figures. Ti al RPM +, loc. 4m Clavaria fuscata Ov. AE USSR p. RE NOOR EPS M ORR EE Sporodum Solani Ovp. AE Lt Adele ee. Dactylium mycophilum Ov. HAL 2, Ed ER A ARR PER RE den Dactylium derdroides FR. cn ob, oder EE Sebbral MATE Trichosporium densum FR. p AGAPANNE. Le. DO: SUAPNRE Monosporium flavum Bon. ARCHIVES NÉERRLANDAISES, T. II, 5 NOTES ORNITHOLOGIQUES, PAR J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. 1° SUR LE CIRCUS AEQUIPAR. Parmi les espèces européennes de Busards il en est une, qui n’était pas admise jusquà présent au nombre de celles que compte la Faune ornithologique des Pays-Bas. Ce Rapace, habi- tant des contrées méridionales, est le Busard blafard (Temm., Man., IV, pag. 594), espèce bien caractérisée, quoique peu difté- rente du Busard St. Martin (C. cyaneus, Bechst.), et même très- voisine du Busard Montagu (C. cinerascens, Cuv.). Comme ces rapports l’indiquent, elle fait partie du petit groupe dont quelques ornithologistes ont cru devoir former le genre Sirigiceps, Ch. Bonap., et que M. Kaup a encore subdivisé en assignant à l'espèce dont nous traitons, ainsi qu'au C. cinerascens, la dénomination générique de Glaucopteryx. Le Busard blafard a été d’abord décrit et figuré par A. Smith sous le nom de Circus Swainsonni (South African quart. Journ., I, pag. 5384, 1830, et IIL of S. Afr. Zool., Birds, PI XLII et XLIV, 1849); environ en même temps, le colonel Sykes lui appliqua celui de C. pallidus (Proc. of the Zool. Soc., 1832, April 10), dénomination sous laquelle la plupart des auteurs ont continué à le désigner, mais à laquelle on a substitué plus tard, et avec plus de droit, celle que nous venons de citer en premier lieu. Cependant, longtemps auparavant, G. Cuvier avait déjà établi l'espèce, — d’après deux mâles du Muséum de Paris, dont l’un avait été recueilli au Sénégal, et dont l’autre fut envoyé du Bengale en Novembre 1822, — et il lui avait destiné le nom de J. P, VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. 61 Falco aequipar (Ann. du Mus., 1822 (?) ) !). Ce fut M. G. Gray qui démontra l'identité du F#. aequipar de Cuvier avec les C. Swainsonu et C.pallidus. Cette identité ayant été reconnue depuis par les ornithologistes les plus distingués, nous croyons, avec M. Pucheran (Rev. et Mag. de Zool., 1850, 2° série, IT, pag. 14), qu'il convient de conserver à cet oiseau la dénomination spécei- fique proposée par Cuvier; puisque, selon notre manière de voir, c'est sans contredit à celle-ci que reviendrait le droit de priorité, lors même qu'elle n'aurait été publiée dans aucun ouvrage. L'espèce à été indiquée ensuite par Lesson sous le nom de C. albescens (Traité d’Orn., pag. 85), et par M. Bruch sous celui de F. Feldeggnu (Schinz, Eur. Faun., I, pag. 130), et enfin M. Rup- pell l’a désignée sous le nom de F. dalmatinus (Mus. Senkenb., Il, pag. 177). — C’est encore le Busard méridional (Crespon, Orn. du Gard, pag. 47) et le Busard pâle (Degland, Orn. eur., I, pag. 80); c'est aussi (he pale, pallid ou pale-chested Harrier des auteurs anglais, et die Sleppen ou blasse Weihe des Alle- mands; c'est enfin de wulte Valk des Colons hollandais du Cap de Bonne-Espérance (Le Vaillant, Ois. d’Afr., I, à l’article de son Acoli, qui du reste est une espèce factice (Schlegel, Mus. des Pays-Bas, Cirei, pag. 5)). On lui a donné tout récemment le nom hollandais de vale Kuwkendief (Schlegel, de Dierentuin van het Kon. Zool. Gen. N. A. M., Vogels, pag. 25). L'espèce a été en- core figurée par Gould (Birds of Europe, vol. I, PL XXXIV), par Werner (Temm., Atl. du Man.), par Schlegel et Susemihl (Vügel Europa’s, PI. XXXIX), par Naumann (Naturg. der Vôgel Deutschl., XIIT, PL. CCCXLVIIL), par Brée (Birds of Europe, vol. I), par Fritsch (Vôügel Europa’s, PI. IX, fig. 8 et PI. X, fig. 2) 2), par Dubois 1) Comme nous n’avons pu trouver, ni dans les Annales ni dans les Mémoires du Muséum d'Histoire Naturelle, ce lieu cité par le capitaine Loche (Catal. des Mamm. et des Ois. obs. en Algérie, pag. 46), nous le signalons avec quelque doute, nous en remettant à cet auteur pour l’exactitude de la citation. 2) Il est étonnant que l’auteur, qui donne deux figures de ce Busard, n’en fasse aucune mention dans le texte, ni comme espèce, ni même comme variété d’une espèce voisine. 5 * 68 3. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. (Oiseaux d'Europe, PI. XXIV), et par Sundevall (Svenska Foglarna, PL: OR VITE 109). Le Busard blafard habite l'Afrique, du Nord au Sud; il est très-répandu dans la partie australe de ce continent (Smith), et a été aussi observé tout le long de la côte orientale (Jaubert) ; cependant il est assez rare au Samhara, sur la côte de la Mer- Rouge, mais il est au contraire très-abondant dans l’intérieur de l'Abyssinie (Brehm, Reise nach Habesch, pag. 208). Du reste il à été observé au Tigré par M. von Heuglin (Journ. für Orn., 1861, IX, pag. 194), et le même voyageur l’a rencontré sur les montagnes du Habesch à une élévation de 12000 pieds (Journ. f. Orn., 1862, X, pag. 292). L'espèce est surtout très-abondante au Kordofan (Brehm, I. e., pag. 261), où elle paraît être séden- taire, et dont les marais et les steppes, bordant le Bahr-el-Abiad, sont très-riches en espèces de Busards (von Heuglin, Journ. für Orn., 1862, X, pag. 404). Cet oïseau a été encore observé dans l’Afrique centrale, c’est-à-dire dans la contrée plane et boisée, située entre le Meschra, le Niger et le Djur (v. Heuglin, Journ. f. Orn., 1863, XI, p.270). M. Pel l’a recueilli à la Côte d'Or (Mus. des Pays-Bas) ; on l’a envoyé du Sénégal au Muséum de Paris, ainsi que nous l'avons déjà remarqué, et M. Verreaux l’a aussi obtenu de Casa- manze (Hartlaub, Syst. der Orn. W. Afr., pag. 17); enfin l'espèce habite également toute la province d'Alger (Loche). Ce Busard n'est pas abondant en Egypte (Brehm, I. c., pag. 208); cepen- dant il y passe régulièrement l'hiver (Brehm, das Leben der Vü- gel, pag. 302); il y a été recueilli par-M. Taylor (the Ibis, 1859, I, pag. 46), et M. Clot-Bey l’a envoyé, du même pays, au Muséum des Pays-Bas. En Asie l'espèce est répandue depuis les côtes orientales Jjus- qu'à celles de la Méditerranée. Elle a été observée en Chine sur le Yang-tse-Kiang, par le capitaine Blakiston (Swinhoe, the Ibis, 1863, V, pag. 214), et elle a été recueillie en Syrie par M. Lauretta de Beyrouth (Gurney, the Ibis, 1859, I, pag. 390). Elle est très-abondante en Palestine, où elle est même plus com- mune que ses congénères d'Europe; on l’y a observée dans pres- J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. 69 que toutes les saisons; elle se trouve toujours dans les marais d'Esdraëlon, et particulièrement aux lagunes, à l’embouchure du Kishon (Tristram, the Ibis, 1865, new series, I, pag. 260). — Ce Busard est surtout fort répandu sur tout le continent de l'Inde, où cependant il ne paraît pas se reproduire; il arrive en Sep- tembre ou en Octobre pour passer l’hiver, et séjourne jusqu’en Mars ou en Avril (Jerdon, Birds of India, [, pag. 96; Blyth, the Ibis, 1863, V, pag. 14), non seulement dans tout le Decan, mais aussi dans les contrées voisines de l'Himalaya, telles que l’Oude et la province de Kumaon ({{rby, the Ibis, 1861, IIT, pag. 220). Il est à présumer que l'espèce habite également les steppes de l’Asie occidentale, puisqu'elle à été observée aux frontières asiatiques de l’Europe; on l’a rencontrée, en Mars, au Caucase (Hummel, Naumannia, VIII, pag. 142); et M. Artzibascheff (Exceurs. et Obs. orn. faites sur les bords de la Sarpa, pag. 42) la recueillie sur les bords de la Sarpa, un des petits lacs situés dans les steppes salées, non loin de l'embouchure du Wolga et à peu de distance de Sarepta, d’où plusieurs de ces Busards ont été envoyés à divers musées d'Europe, entre autres à celui des Pays-Bas. Il paraît également que ce Rapace se reproduit aussi dans ces contrées, car le même voyageur à obtenu deux couvées, qu'il présume appartenir à cette espèce, et qui avaient été trou- vées dans les steppes élevées de l’Ergheni. Du reste le Busard blafard abonde dans toute la Russie méridionale; il y est même plus commun qu'aucune autre espèce du genre. Il n’est pas rare en Hongrie, ni en Autriche, et est surtout assez répandu dans les états du sud- est de cet empire, tels que la Dalmatie, où M. Natterer l’a découvert peu avant son voyage au Brésil (Naumann, Naturgeschichte der Vôügel Deutschlands, XIII, p. 162). L'espèce habite d’ailleurs toutes les contrées du Midi de l’Eu- rope; elle à été observée en Turquie et en Grèce. Elle passe l'hiver aux Cyclades, depuis la fin de Septembre jusqu'à la mi- Avril, et sy montre parfois en volées nombreuses à l’époque de ses voyages périodiques. (Erhard, Fauna der Cycladen, pag. 46). Elle est commune en Morée (von der Mühle, Beitr. z. O. Grie- 70 J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. chenlands, pag. 22); cependant M. Lindermayer (Vügel Grie- chenlands, pag. 32) ne l'a rencontrée en Grèce qu’en petit nombre. Ce Busard ne manque nullement en Italie (Bonaparte, Fauna Italica, I, Uce. Intr.); il est abondant en Espagne (Temm., L. c.), et se trouve aussi au Portugal {Bruch). | Dans le Midi de la France l’espèce a été d’abord observée par M. Crespon, en Mars 1835, près de Nîmes. Elle est d’ailleurs très-répandue dans toutes les parties méridionales de cet empire ; elle y est même plus commune que ses congénères, et s’y prend souvent aux filets des oïseleurs (Jaubert, Rich. orn. du Midi de la France, pag. 70). Elle a été observée en Savoie, le 25 Avril 1851, sur les bords de l'Isère près du pont de Mont-Meillant (Bailly, Ornithologie de la Savoie, I, pag. 151). Elle se montre parfois dans le Nord de la France, où elle à été prise en été à Raimbaucourt, près de Douai, par M. Balthasar, et aussi près d’Ab- beville par M. Baïllon (Degland, I. c.). — Un jeune individu a été tué, en Septembre 1858, près de Verviers en Belsique (Dubois, L. c.). Ce Busard a été observé également dans presque toutes les parties de l’Allemagne. En premier lieu il a êté trouvé sur les bords du Rhin, près de Mayence, par M. Bruch; c’est à ce natu- . raliste, qu'on doit la première connaissance de ce Rapace comme espèce européenne (Temm.). On l'a observé ensuite en Silésie (Schlegel, Fauna van Nederl., pag. 32), en Saxe, en Thuringe et près de Brunswick (Blasius, Naumannia, VII, pag. 318), et aussi en Anhalt (Naumann, Naumannia, I, 1, pag. 6). Plusieurs individus ont été tués dans le pays de Munster, où l'espèce paraît même se reproduire, car on y a trouvé une femelle avec ses œufs dans la bruyère de Bevergern (Altum, Journ. f. Orn., 1863, XI, pag. 112). M. Zander l’a observée au Mecklen- bourg (Blasius , L. ce.) où, selon M. von Preen, elle niche également (Baedeker, die Eïer der Eur. Vügel). On l’a encore rencontrée en Danemark, où un individu fut pris au Vendsyssel, district de la partie septentrionale du Jutland (Fischer, Naturh. Tidskr., 3° série, n°. 2); enfin elle s’égare quelquefois jusqu'en Scandi- navie (Wallengren, Naumannia, IV, pag. 74). J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. 71 Il était donc à présumer, qu’un oiseau, qui a été déjà trouvé dans la plupart des parties de l’Europe, étendrait également ses migrations jusque dans les Pays-Bas, où, en effet, il vient d'être observé à proximité des côtes de la Mer du Nord. Une femelle fut prise, le 23 Avril 1866, dans les dunes, près de Noordwïk, village situé à peu de distance au N. O. de Leyde. — La capture a été faite par le garde-chasse au service de M. Verster van Wul- verhorst, qui à bien voulu nous céder cet oiseau. Le Busard blafard est une espèce constante et parfaitement caractérisée, quoique se rapprochant à plusieurs égards des C. cyaneus et cinerascens. On le reconnaît cependant, au premier abord, à la collerette très apparente et ornée d’un grand nombre de plumes blanches, ainsi qu'au blanc de la région ophthalmique et de la large bande sourcilière, qui s'étend même jusqu’au front. .La grande tache aux joues et à l’orifice des oreilles, qui est d’un brun très-foncé chez le jeune, fait grand contraste, surtout chez celui-ci, avec la couleur blanche dont elle est en- tourée. La taille est moins forte que celle du Busard St. Martin, et n'excède guère celle du Montagu; cependant les pieds sont sensiblement plus gros que chez cette espèce, et même ils égalent presque ceux du C. cyaneus, tant par la hauteur et l’épais- seur du tarse, que par la longueur des doigts. Les mesures, que nous avons prises sur notre individu, correspondent au juste avec celles données par Naumann (Naturg. der Vôg. Deutschl., XIII, pag. 198) 1). Le C. aequipar à les ailes plus pointues et plus allongées que le Busard St. Martin; ces parties ont, en géné- ral, la même forme que celles du C. cnerascens; cependant la pointe de la quatrième rémige est moins éloignée de celle de la troisième que chez cette espèce. Chez celle-ci la première rémige 1) Nous ferons remarquer ici, qu’en comparant les pieds de notre C. aequipar avec ceux des 14 C.cyaneus et des 18 C.cinerascens de notre collection, nous avons observé que nos trois individus, appartenant à la variété noire de cette dernière espèce, ont les doigts tant soit peu plus longs, d’une ligne environ, que les individus types du même sexe. Nous invitons les ornithologistes qui auront l’occasion d'examiner un grand nombre d'individus de cette variété, à décider, si cette différence est constante, ou bien individuelle. 12 J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. est d'ordinaire plus longue que la sixième, et la cinquième plus courte que la deuxième; chez le C. cyaneus, au contraire, la pre- mière rémige est plus courte que la septième, et la deuxième moins longue que la cinquième. Notre Busard blafard a la pre- mière rémige plus longue que la septième, mais plus courte que la sixième, et la deuxième plus longue que la cinquième; mais les pointes de celles-ci sont plus rapprochées que chez la plupart des individus du Montagu. Cependant il y en a de cette espèce, tant mâles que femelles, tant adultes que jeunes, qui présentent la même proportion des rémiges que nous. venons d'observer chez le C. aequipar. Il se trouve, de même, des Busards St. Martin qui ont la première rémige plus longue que la septième, mais toujours plus courte que la sixième. C’est encore par la forme de la queue, que l’espèce de notre article ressemble surtout au C. cinerascens; celui-ci l’a cependant un peu plus arrondie, caractère qui le fait différer sensiblement du C. cyaneus. Le mâle adulte du C. aequipar se distingue de ceux des espè- ces les plus voisines par le blanchâtre de la face, du devant du cou et de la poitrine. Comparé à celui du C. cyaneus il se reconnaît aux bandes transversales de la queue, et il diffère du C. cinerascens mâle par le manque de bande noire aux pennes secondaires des ailes, ainsi que par l'absence de taches aux par- ties inférieures. La femelle et le jeune ressemblent en général à ceux de cette dernière espèce; cependant celui-ci à d'ordinaire les stries des parties inférieures moins nombreuses et moins lar- ges, ou bien il en est totalement privé. Le blanchâtre du bord de l'aile est aussi plus apparent et plus pur chez lui que chez le jeune Montagu; enfin les bandes de la queue sont également plus distinctes que chez ce dernier, et même plus prononcées que chez le St. Martin. L'oiseau dont nous nous occupons est un vrai Busard, qui habite de préférence les contrées basses et marécageuses; il re- cherche également les plaines sablonneuses ou couvertes d’herbes (Smith), et se plaît aussi dans celles dont le sol est pierreux (Jerdon), ou bien garni de quelques broussailles; mais il est sur- J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. 13 tout abondant dans les steppes et les champs cultivés (Brehm, Reise nach Habesch, pag. 261). — II chasse habituellement seul et rarement par paires, mais toujours au crépuscule, tant le matin que le soir, et même longtemps après le coucher du soleil; lors- que les autres Rapaces diurnes se sont déjà livrés au sommeil, il est encore en pleine besogne. Pendant les grandes chaleurs du jour, surtout en Afrique, il se retire pour se reposer; il se per- che à cet effet sur les branches inférieures des arbres les plus touffus; il se tient alors tout près du tronc, et prend une posi- tion verticale comme les Hibous (Brehm). C’est surtout par cette habitude qu’il se distingue de ses congénères d'Europe, qui ne perchent pas ordinairement, et uniquement à découvert sur un tronc ou une branche morte. Il se pose cependant aussi, comme eux, sur un monticule, une pierre, une motte de terre, ou bien sur le sol même. Il passe la nuit de cette manière. C’est alors que la finesse de son ouïe lui vient surtout à propos pour l’aver- tir de l’approche de quelque animal; cependant, l'excellence de cet organe n'empêche pas qu'il ne devienne souvent la proie des chacals et des renards (Jerdon). Le vol du Busard blafard est rapide et élégant, mais ordinai- rement très-bas (Smith). Les coups d’aile sont peu fréquents. L'oiseau semble nager dans l'air, en suivant toutes les ondula- tions du terrain. Il vole habituellement en rasant le sol; quel- quefois il passe même parmi les épis les plus élevés des mois- sons, ou bien il se trouve agilement un chemin à travers les buissons. Souvent aussi il prend son essor, et va décrire des cercles en l'air, en tournoyant avec beaucoup d'élégance (Brehm). Lorsqu'il aperçoit un oiseau qu'il espère attraper au vol, il prend soudainement un élan; puis il s'arrête tout-à-coup, et fond sur sa proie avec une rapidité étonnante. Cette manière d'attaquer son gibier, et le peu de bruit qu'il fait en volant, lui ont fait donner aux Indes le nom de Milan-Chat (Jerdon). Quand le Busard blafard se livre à la chasse, il parcourt régu- lièrement le district qu'il s’est choisi pour demeure. Tantôt il vole en tous sens au dessus d’un champ, tantôt il longe les T4 J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. baies, ou fait le tour des buissons. Pour s'emparer de quelque petit oiseau, il emploie ordinairement une ruse, qui lui réussit presque toujours. Il fait d’abord plusieurs fois, en grands cercles, le tour d’un champ; puis il vole en zigzag au dessus du même champ, jusqu'à ce que tous les petits oiseaux se soient réunis sur un même point; c’est alors, qu'il s’élance soudainement sur eux. Il rend aussi des visites dans les villages, à la manière de l'Épervier; il descend brusquement dans les jardins, et disparaît aussi vite quil est venu. C’est ainsi qu'il surprend les petits oiseaux, tels que Pinsons, Tisserins, Lavandières, Tourterelles etc., lorsqu'ils viennent boire aux sources, et qu’il les enlève souvent sous ‘les yeux de l’homme. Ce Busard est done à juste titre un sujet de crainte pour les pygmées de sa classe; même les plus hardis d’entre eux ne se hasardent guère à l’insulter et à le poursuivre, lorsqu'il prend son essor (Brehm). Le Busard blafard est peu farouche, mais très-rusé; aussi n'arrive-t-l guère aux chasseurs de le tirer, puisqu'on ne peut le guetter en cachette, dans les lieux découverts où il se tient habi- tuellement. Ce n’est que lorsque, suivant tranquillement son che- min, il vient à passer près du chasseur, qu'on peut le tuer par accident. On lui à reconnu cependant un trait de caractère qui lui devient souvent très-funeste, et lui cause parfois la mort: il est très-curieux; par conséquent il est attiré par l'explosion d’un coup de fusil, et vient voler en cercle au-dessus de la tête du chasseur, en oubliant souvent toute prudence. On peut aussi l’attirer en lui jetant un individu de son espèce, qu'on vient d’abattre (Brehm). Il se nourrit, comme ses congénères, de petits mammifères, tels que taupes, musaraignes, mulots, campagnols, hamsters et levreaux, ainsi que de reptiles (Naum.). Comme nous venons de l'indiquer, il fait la chasse aux oiseaux, ou bien il les surprend sur le nid et enlève leur couvée; il saisit aussi les oiseaux malades ou blessés; aux Indes, il donne surtout la préférence aux cailles (Jerdon); il prend également des alouettes: M. Crespon a trouvé dans le jabot de son sujet les débris d’une Alouette Calandre. J, P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. [5 Il mange aussi des insectes, et se rend surtout utile en dé- truisant des masses de sauterelles. (Brehm, Das Leb. d. Vüg, p’#199). Les sexes de cette espèce ne se voient guère ensemble, qu’ après les heures de chasse. La propagation se fait de la même manière que chez les autres espèces du genre. Le Busard blafard niche à terre, dans les herbes, les blés, les roseaux, les bruyères, les broussailles, où même dans les semis de pins. Le nid, apprêté sans beaucoup d’art, est composé de brins d'herbe, de paille, de feuilles de roseaux (Naum.), ou de tiges de bruyères, et même de rameaux de pin (Baedeker). Cet oiseau ne construit jamais de nid sur les arbres, ainsi que l’assure le colonel Sykes. Il est à présumer que ce naturaliste a été induit en erreur, en prenant pour les œufs de cette espèce ceux de l’Elanus melanopterus ; car, selon M. Jerdon, c’est par suite de cette même erreur, que M. Burgess prétend que ce Busard se reproduit aussi sur le conti- nent de l'Inde. La ponte se fait en Afrique, au mois d’Août ou de Septembre, c’est-à-dire au commencement de la saison des pluies (Brehm). Les œufs, au nombre de 4 ou 5, diffèrent beau- coup en grosseur; ils sont cependant plus petits que ceux du C. cyaneus, mais plus gros que ceux du C. cinerascens. Ils sont très- arrondis, et ont la coque très-lisse. La couleur est d’un blanc bleuâtre ou verdâtre, sans aucune tache, selon Naumann; cepen- dant ceux recueillis par M. Artzibascheff avaient quelques taches peu apparentes d'un brun rougeâtre; il y en a aussi qui sont ornés de taches très-distinctes. Les œufs de cette espèce ont été figurés par Baedeker (die Eïer der Eur. Vügel, PI LXXIV, fig. 3). 16 J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. 2°. SUR LE PHALAROPUS HYPERBOREUS. Le genre Phalaropus comprend trois espèces bien caractérisées, et assez différentes pour qu'elles aient été regardées par plusieurs ornithologistes comme types d'autant de genres distincts. Ces oiseaux habitent, comme on le sait, pendant la saison des cou- vées, les régions froides de l’hémisphère boréal. Ils visitent à l’époque de leurs voyages périodiques, non seulement les con- trées tempérées, mais souvent aussi celles de la zone torride, et même ils étendent parfois leurs migrations jusque dans l’hémis- phère austral. La plus grande espèce, qui porte le nom de Phalaropus Wal- son, Sabine, est exclusivement propre à l'Amérique. Elle se distingue de ses congénères par la longueur du bec et des pieds, ainsi que par le bord droit et non découpé des membranes lon- geant les doigts; caractère qui lui à valu le nom générique de Holopodius, Bonap. | Les deux autres espèces se reconnaissent aux doigts garnis de membranes découpées suivant les articulations. Elles sont répan- dues également sur l’ancien et le nouveau continent. Une d'elles se caractérise par le bec déprimé dans presque toute sa longueur, ainsi que par la queue plus allongée que chez les autres Phala- ropes. C’est le Ph. fuhicarius, Bp. et le Ph. platyrhynchus, Temm. Elle se reproduit dans le Nord de la Sibérie, et aussi sur les côtes arctiques de l'Amérique, ainsi qu'au Groenland et au Spitz- berg, depuis le 68° jusqu'au delà du 80° degré de L. B.— Ce- pendant elle n'a pas encore été observée en Europe pendant la saison des couvées, sinon à la côte sud-ouest de l'Islande, où même elle est très-rare. Elle se répand lors de ses voyages, quoique irrégulièrement, tout le long des côtes tempérées de l’At- lantique, et visite accidentellement les mers et les lacs de l’inté- rieur des deux continents; cependant elle n’étend pas ses migra- tions aussi loin vers le Midi que l'espèce suivante. La troisième espèce, qui est la plus petite de toutes, se dis- J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. Ÿ4 tingue de la précédente par le bec seulement un peu déprimé à la base, mais comprimé, très-grêle et en forme d’alêne, dans tout le reste de sa longueur. Elle à d’ailleurs la queue plus courte que son congénère européen, de sorte que les ailes en atteignent l'extrémité. Elle est le type du genre Lobipes de G. Cuvier (Règne Animal, I, pag. 532). Cet oiseau a été d’abord indiqué sous les noms de Tringa lobata et Tr. hyperborea (Linn., Fauna suecica, pag. 64, n°. 179, 1146 et Syst. INat., 12° éd., T, pag. 249, sp. 8 et 9, 1760), et sous celui de Tringa fusca (Gmel., Linn., Syst Nat., 13° ég., I, pag. 675, sp. 33). On lui à appliqué encore les noms de Pha- laropus cinereus et Ph. fuscus (Brisson, Orn., VI, pag. 15, sp. 2, et pag. 18, sp. 3, 1760), ainsi que celui de Ph. hyperboreus (Lath., Index Orn., IL, pag. 775, sp. 1). On doit aussi lui assigner le Ph. fuscus de Latham (nd. Orn., IT, pag. 776, sp. 4); cepen- dant le Ph. lobatus de cet auteur est identique avec l’espèce pré- cédente. Selon toute apparence, il faut ranger également parmi les synonymes de l'espèce dont nous traitons, le Ph. vulgaris de Bechstein (Taschenb. Vôüg. Deutschl., pag. 317), quoique l’au- teur semble avoir confondu les deux Phalaropes européens, erreur qu'il a réparée plus tard (Naturg. Deutschl., IV). C’est encore le Ph. Williamsi (Simons, Trans. Linn. Soc., VIII, pag. 264), ainsi que le Ph. ruficolhis et le Ph. cinerascens (Pallas, Zoogr., II, pag. 203 et 204), et enfin le Ph. angushirostris (Naum., Naturg. d. Vôüg. Deutschl., VIIT, pag. 240, et PI CCV). Nous citerons, des figures nombreuses qu'on a publiées de cette espèce, les plus célèbres et quelques-unes des plus récentes: ce sont celles de Buffon (PI. enl. DCCLX VIT), de Latham (Gen. Syn., V, la table du Hire Gen. Est. 2 PL VOEXITIT), "de" Woir et" Meyer (Nature. der Vôüg. Deutschl.), de Werner (Temm., Atlas du Manuel), de Gould (Birds of Eur., IV, PI. CCCXXXVI), de Bonaparte (Am. Orn., IV, PI XXV, fig. 2), de Audubon (Birds of Am., PI. CCXV), de Kjærbülling (Orn. Dan., PI. LI:), de Dubois (Ois. de Belg., PI. CCXVI), de Fritsch (Vôügel Europa’s, PI. XXXIX, fig. 3) et de Sundevall (Svenska Foglarna, PI. XLI, fig. 4, 5); 18 3. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. enfin le poussin a été figuré par Marchand (Rev. et Mag. de Zool., 1863, 2° série, XV, PI. IV) et une planche, représen- tant l'espèce en différents âges, vient d'être publiée par Gould (Birds of Great Britain, part. X). Nous renvoyons nos lecteurs pour. une synonymie plus détaillée, et classifiée selon les différentes livrées de cette espèce, aux ouvrages de Temminck (Man. d’Orn., IT, pag. 709, et IV, pag. 445) et de Naumann. Ce Phalarope ayant été déjà décrit assez souvent, nous n’in- sisterons pas sur les couleurs que présente le plumage suivant les saisons et l’âge des individus. | Le Phalarope hyperboré habite, pendant la saison des couvées, les lacs de toute la Sibérie, depuis la mer d’Ochotsk jusqu'aux frontières européennes (Pallas). Il se reproduit aussi dans le Nord de la Russie (Naumann), et niche également en Laponie, le long des côtes de l’Océan glacial, tant à l'Est qu'à l'Ouest du Cap Nord, ainsi que dans l’intérieur des terres et même aux lacs élevés des Alpes, maïs uniquement au Nord du cerele Arctique, et toujours en petit nombre (Wallengren, Naumannia, IV, p. 260). L'espèce se reproduit aussi aux Iles Britanniques, particulière- ment en Ecosse, dans quelques localités éparses des comtés de Perth, d'Inverness et de Sutherland, ainsi que dans les Hébrides extérieures (More, the Ibis, 1865, New Series, I, pag. 439). Elle se trouvait autrefois aux Orcades à l’époque de l’incubation; ce- pendant le nombre des couples y a successivement diminué, de sorte qu'à présent on n'y en voit plus dans cette saison (More, L c.). Il paraît que le même changement a eu lieu aux Iles Shet- land, où l'espèce semble avoir niché autrefois (Bonap., Am. Orn., IV, pag. 87); cependant l’auteur anglais, que nous venons de citer, ne fait aucune mention de cette localité. Selon Svabo et Landt, l'oiseau nicherait aussi aux Iles Féroë; toutefois Graba et Holm ne [y ont point trouvé pendant la saison de la reproduc- tion (Orn. Beitr. zur Fauna der Farüer, Nat. Tidsk., nouvelle série, II). Ce Phalarope est surtout très-abondant, à l’époque des couvées, sur tous les étangs d’eau douce de l'Islande (Faber, Prodr. Isl. J. P, VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. 19 Orn., pag. 37); il s’y reproduit en grand nombre sur le Myvatn, lac de montagne situé dans la partie septentrionale de l’île, à une hauteur d'environ 900 pieds (Krüpper, Naumannia, VII, pag. 58); on l’y voit même souvent nager dans les sources des élévations volcaniques, dont la température est quelquefois si haute qu'on peut à peine y tenir la main (Faber). L'espèce a été aussi observée au Groenland (Fabricins, Faun. Groenl., n°. 75; et Sabine, Mem. on the Birds of Greenl., pag. 9, n°.11, Trans. Linn. Soc., 1819), où elle niche surtout dans l’inté- rieur des petites baies ou fords, particulièrement sur les bords des étangs situés dans les vallées et les marais, mais non pas, comme en Islande, aux lacs des montagnes, ni sur les îles nom- breuses situées le long des côtes, où se reproduit surtout le Phalarope platyrhynque; elle ne va non plus aussi loin vers le Nord que cette espèce (Holboll, Orn. Beitr. Faun. Groenl., p., 41). Elle se reproduit également tout le long de la côte arctique de l'Amérique (Richardson, Faun. bor. am., II, pag. 406), — elle est cependant rare à l'embouchure du Mackenzie (Ross), — et niche aussi à la Baie d'Hudson (Latham et Bonap.), où elle arrive en grand nombre en automne (Rich.). Elle se montre, à l’époque de ses voyages périodiques, sur le Grand Lac des Ours (Blakiston, the Ibis, 1863, V, pag. 130) et, plus rarement, sur les autres lacs du Nord de l'Amérique; elle se répand alors, quoique en très- petit nombre, le long des côtes de la partie septentrionale de ce continent, tant de l'Atlantique que du Pacifique, où elle a été observée en Orégon et en Californie (Cassin, Mamm. and Orn. of the U. S. expl. expd., pag. 323, et Spancer Beard, Birds of N. Am., pag. 706). Elle visite aussi le Guatemala, où une troupe de quatre individus fut trouvée en Août 1859 (Salvin and Sclater, the Ibis, 1860, IT, pag. 277). Eile étend même ses migrations jusqu’au Chili (Gould). Le Ph. hyperboré émigre aussi le long des côtes orientales de l'Asie; car il a été observé dans le Nord du Japon (Blakiston, the Ibis, 1862, IV, pag. 331); il se montre également aux côtes de la Chine, près d'Amoy (Swinhoe, the Ibis, 1861, III, pag. 80 J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. 412), et on l’a rencontré déjà plusieurs fois à l'Ile Formose, en Mars et en Novembre (Swinhoe, the Ibis, 1863, V, pag. 415, et 1865, new. ser., [, pag. 358). Il s’avance même fort loin vers le Sud; car on l’a capturé à Célébes, et il est surtout fort nom- breux en hiver aux Moluques, d’où plusieurs individus, tués à Amboine, au mois de Janvier et de Février, ont été envoyés au Muséum des Pays-Bas (Schlegel, Mus. des Pays-Bas, Scolopa- ces, pag. D9). Ce sont ceux-ci qui ont servi de type pour le Ph. australis de Ch. Bonaparte (Tableau de l’ordre des Echas- siers, pag. 13, sp. 159, Comptes rendus, XLIII). Enfin il s'éga- rerait même jusqu à la Nouvelle-Guinée (Jerdon, Birds of India, IIT, pag. 696). Il est cependant de passage accidentel sur le continent de l'Inde, où il n’a été observé qu'une seule fois, près de Madras, par M. Stewart (Blyth, the Ibis, 1859, I, pag. 464, et Jerdon, 1. ©.). L'espèce passe l'hiver en grand nombre à la Mer Caspienne, et particulièrement sur les lacs et les rivières des steppes bordant cette eau. Elle quitte ces lieux au mois de Mai, pour aller nicher en Sibérie (Pallas). Dans l’Europe occidentale, le Ph. hyperboré se répand, pendant la rude saison, sur les lacs et les côtes de toute la Scandinavie, quoique en très-petit nombre (Nilsson, Orn. Suec., IE, pag. 120), et de même, bien que plus rarement encore, sur ceux de la Grande Bretagne (Latham, Bewick, Yarrell, Jardine et autres auteurs anglais). Il se montre, quoique irrégulièrement, sur les étangs et les côtes maritimes du Danemark (Schinz, Europ. Fauna, I, pag. 344), ainsi que sur celles de l'Allemagne, tant de la Bal- tique que de la Mer du Nord (Brehm, Naturg. der Vüg. Deutschl., pag. 677), où il à été observé, même en Juin, sur l’île de Bor- cum (v. Droste, Journ. f. Orn., 1864, XII, pag. 426). Il visite également, par suite de fortes tempêtes, la côte de Flandre (de Sélys, Faun. Belg., pag. 124), et celles du Nord de la France (Degland, Orn. Eur., II, pag. 248). Il s’avance aussi, quoique très-accidentellement, dans l’intérieur de l'Allemagne, où il à été observé en diverses localités, entre autres en Silésie (Bechst.), en Poméranie (v. Homeyer, Vüg. Pomm., pag. 60), sur le lac 3. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. 81 salé du Mansfeld (Naumann), sur l’Ems (Altum, Journ. f. Orn., 1863, XI, pag. 120), sur la Moselle, près de Schengen (de la Fontaine, Faun. du Luxemb., Ois., pag. 226), et sur le Main, près d’Offenbach (Wolf und Meyer, Vôg. Deutschl., pag. 180). Les gros coups de vent le poussent parfois jusque sur les lacs de la Suisse (Schinz), ainsi que sur celui de Bourget, en Savoie (Bailly, Orn. de la Savoie, IV, pag. 277). IL s’égare même sur les grands lacs de l'Italie (Bonap., Fauna It., I, Uccelli, Intr.). Enfin on l’a rencontré aux côtes françaises de la Méditerranée (Roux, Orn. Prov., IT, PI CCCXXXVII, et Jaubert, Rich. orn. ete., pag. 499). Cet oiseau ayant été observé dans presque toutes les parties tempérées de l’Europe, il était donc à présumer qu'il visiterait parfois les côtes maritimes et les nombreux étangs des Pays-Bas ; aussi Temminck l’avait-il déjà signalé comme de passage acei- dentel en Hollande (Man. d’Orn., 1° éd., pag. 458). Néanmoins, comme on ne trouvait, dans aucune collection de cette contrée, un seul individu indiqué comme ayant été capturé dans notre pays, l'espèce n’a pas été admise dans les ouvrages publiés récem- ment sur la Faune des Pays-Bas (Schlegel, Fauna van Nederl., pag. 454). Cependant nous avons eu l’avantage d’obtenir un in- dividu, qui vient d’être tué en Hollande; circonstance, qui nous permet de constater l'apparition accidentelle de ce Pha- larope dans notre patrie, et de confirmer ainsi l'observation faite déjà, il y a plus d’un demi-siècle, par l’ornithologiste que nous avons cité plus haut. Un jeune mâle a été observé, na- geant isolément, sur le petit étang de Spaarnwoude, situé à la rive droite du Spaarne, à une lieue environ au nord-est de Har- lem et non loin de l’Y. Il y fut tué le 20 Septembre 1866 par M. T. L. L. Prins, qui a bien voulu nous faire part de cette intéressante capture, et nous offrir ce charmant oiseau pour en enrichir notre collection. Nous saisissons cette occasion de lui té- moigner notre reconnaissance pour cette marque de son amitié. On sait que les Phalaropes appartiennent à l’ordre des Echas- siers par les caractères systématiques, et qu'ils se rapprochent ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II. (6) 82 3. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. des oiseaux Palmipèdes par leur manière de vivre. Comme eux ils se tiennent habituellement sur l’eau, où ils nagent avec autant d’aisance que d’agilité et de grâce; cependant ils ne plongent jamais. Leur vol est rapide et élégant, et ressemble à celui des Hirondelles. Ils marchent à la manière des Bécasseaux, en ra- massant dans le limon les larves d’insectes, qui leur servent de nourriture (Faber). Cependant ils se nourrissent plus habituelle- ment d'insectes aquatiques et d’autres animaleules, ainsi que de la substance animale, qui flotte souvent en masse dans les mers boréales. (Bewick, Brit. Birds, II, pag. 150). Afin de les saisir ils nagent en tenant le cou allongé sur l’eau, et en y plongeant continuellement le bec, à la manière des Sarcelles (Richardson). Souvent aussi ils attrapent des insectes volants. Pour se reposer ils se tiennent sur le rivage, en retirant le cou dans les plumes, ou bien ils se laissent balancer sur les ondes, au gré des vents et des courants (Faber). Le Phalarope hyperboré arrive en Islande et au Groenland à la fin du mois de Mai (Faber et Holboll); cependant on l'a observé parfois déjà au mois d'Avril, aux côtes de cette dernière contrée (Latham). On le voit pendant quelque temps nager par petites troupes en pleine mer, souvent à une grande distance de la côte. Dès le commencement de Juin, ces oiseaux s'accouplent, et se rendent aux lacs et aux étangs d’eau douce, pour s’y livrer aux soins de la reproduction. Le nid se trouve habituellement dans le voisinage immédiat de l’eau, sur une petite élévation ou une motte de terre, dans les hautes herbes ou sous les broussailles. Il est apprêté sans beaucoup d'art, et composé de quelques brins d’herbe et de feuilles de roseaux (Faber), ou bien de feuilles sèches de bouleau, ce qui est surtout le cas en La- ponie (Baedeker, die Eier der Eur. Vügel). Rarement il est con- struit plus artistement, formé de mousse et garni de duvet (Temm.) il n’a d’ordinaire cette solidité que lorsque le terrain est très marécageux, afin qu'il puisse flotter quand l'eau vient à monter (Krüper). La ponte se fait à la mi-Juin (Faber); cependant on trouve quelquefois déjà des œufs dès le commencement de ce mois. J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. 83 Lorsqu'on enlève la première couvée, la femelle continue de pondre, de sorte qu'on recueille parfois encore des œufs fraîchement pondus au milieu de Juillet (Krüper). Les œufs, au nombre de 4, sont très-petits, pyriformes, et rarement plus arrondis. Ils ont la coque très-fine, et sont d’un jaune verdâtre ou d’un vert oli- vâtre, avec des taches plus ou moins nombreuses d’un brun noir- _ Âtre. Mais ce qui caractérise surtout ces oiseaux, c’est que le mâle seul se charge des soins de la couvaison; rarement on aperçoit la femelle dans le voisinage du nid, lorsque la ponte - est achevée (Holboll); aussi ne trouve-t-on que chez le sexe mas- culin les taches incubatoires au ventre, ainsi que l’a remarqué M. Steenstrup. Les jeunes sont éclos dès le mois de Juillet; ils sont garnis de duvet, et courent dans l’herbe à la manière des jeunes Bécas- seaux (Faber). À l'approche de quelque danger ils se jettent à l’eau et nagent en allongeant le cou. Les vieux veillent sur eux avec une anxiété particulière; ceux-e1 sont si peu farouches, qu'on peut les tuer à coups de pierre; ils volent, en criant, autour de celui qui veut s'emparer de leur couvée (Krüper); leur voix ressemble à celle de La Sierna cantiaca (Latham). Les jeunes ont acquis leur croissance et leur premier plumage à la fin de Juillet. En Août les vieux les conduisent à la mer, et à la fin de ce mois tous quittent l'Islande, avant que les adultes aient changé de livrée (Faber). Au Groenland, cependant, on les voit encore nager le long des côtes jusqu'à ce qu'ils aient revêtu la robe d'hiver; ce changement de plumage est achevé à la fin de Sep- tembre, époque à laquelle ils entreprennent, par petites troupes, leurs voyages périodiques (Holboll). 6 * 84 J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. 3°. SUR LE PROCELLARIA LEUCORHOA. Les nombreuses espèces de Pétrels ont été divisées en plusieurs genres distincts; ainsi le petit groupe comprenant les espèces de petite taille, à formes élancées, à tarses longs et grêles, et à ailes allongées, a reçu le nom générique de Thalassidroma, Vigors. Des représentants de ce groupe se trouvent sur toutes les mers. Leur vol ressemble à celui des Hirondelles. Ces oiseaux varient entre eux par la forme de la queue, qui est carrée ou bien tant soit peu arrondie, échancrée ou même sensiblement fourechue; différences qui ont donné lieu à de nouvelles subdivisions. Deux espèces de ces Pétrels-Hirondelles visitent accidentelle- ment les côtes des Pays-Bas, et s’égarent parfois dans l’intérieur de cette contrée. La plus petite, et aussi la plus commune de toutes, le Pr. pelagica, Linn., à queue carrée ou bien tant soit peu arrondie, a été observée en Hollande à différentes époques de l’année. Un des individus de notre collection a été trouvé en automne dans les dunes, près de la côte de la Mer du Nord. Nous possédons également une femelle, prise vivante, le lende- main du fameux ouragan du 28 Mai 1860, dans le Bois de Bloe- mendaal, situé à peu de distance de Harlem et à une lieue et demie environ de la mer. La seconde espèce qui se montre parfois dans les Pays-Bas, a la taille plus forte que la précédente; elle se reconnaît d’ailleurs à la queue sensiblement fourchue, comme celle de l'Hirondelle de fenêtre (4. urbica L.). Elle a été décrite par Temminck comme espèce nouvelle, sous le nom de Pr. Leachii (Man. d'Orn., IT, pag. 812, 1820); cependant elle avait été déjà signalée par Vieillot sous celui de Pr. leucorhoa 1) (Nouv. Dict. d'Hist. nat. 1) Nous rendons le nom spécifique tel qu’il a été proposé par Vieillot; nous le préférons done à la dénomination Zewcorrhoa, citée par le Prince Ch. Bonaparte (Consp. gen. Av., II, pag 195.), par Spancer Beard (Birds of N.-Am., pag. 830) et par Schlegel (Mus. des Pays-Bas, Procellariae , pag. 3), quoique celle-ci soit plus correcte. J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. 8 par Déterville, XXV, pag. 422, 1817). Plus tard l'espèce a été indiquée par Flemming sous le nom de Pr. Bullocku (Brit. Anim., pag. 136., Selby, Brit. orn., IT, pag. 537, PL CIIT, fig. 1). Il faut ranger également parmi les synonymes de cet oiseau le Pr. pelagica de Pallas (Zoogr., II, pag. 316, n°. 376), et, selon Degland (Orn. eur., 2° éd, II, pag. 387), il convient de lui assigner aussi le Thalassidroma mélitensis (Schembri, Cat. orn. del Gruppo di Malta, pag. 118). Nous citerons encore de cette espèce les figures publiées par Werner (Temm., Atl. du Man.), par Gould (Birds of Europe, V, PI. CCCCXLVIT, fig. 1), par Audubon (Birds of Am., PI CCLX), par Naumann (Nat. Vüg. Deutschl., X, PL CCLXXV, fig. 2), par Kjærbülling (Orn. Dan., PI. LIV) et par Dubois (Ois. de Belg., PI. CCXXXIV). Cette espèce ayant été admise dans la Faune des Pays-Bas (Schlegel, Fauna v. Nederl., pag. 583) sur une seule capture, faite en Novembre 1834 sur la plage de la Mer du Nord, près de Zandvoort, et déjà citée par nous (Bouwstoffen voor eene Fauna van Nederland, II, pag. 220), nous croyons rendre service aux ornithologistes qui s'intéressent à la Faune de notre patrie, en leur communiquant une seconde capture, qui a eu lieu tout ré- cemment dans l’intérieur du pays. Une femelle fut tuée, le 6 Novembre 1866, sur le petit étang nommé ,de Merke”, situé au bord du lac desséché de Wormer, près de Knollendam, village de la Hollande Septentrionale. L'oiseau fait partie de notre collection. Ce Pétrel habite les parages septentrionaux de l'Atlantique et du Pacifique, dont il visite parfois les côtes, surtout à l’époque de l’incubation, et d’où il s’égare, par suite de vents impétueux, sur les mers de moindre dimension, et même jusque dans l’inté- rieur des terres. Sur le Grand Océan il se montre quelquefois aux côtes du Japon (Pallas). Il visite aussi les côtes orientales du continent de l’Amérique, depuis la Baie de Baffin jusqu’au Massachusetts (Spancer Beard, Birds of N. Am., pag. 830); ïl est surtout commun à Terre Neuve (Temm., 1. c., IV, pag. 512), où il se reproduit, ainsi qu'au Golfe de St. Laurent (Bryant, Proc. Bost. Soc. of Nat. Hist., VIII). 86 J. P. VAN WICKEVOORT GROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. Au Groenland, où ce Pétrel niche également (Reinhardt, the Ibis, 1861, III, pag. 16), il se trouve depuis la pointe méridi- onale jusqu'au 65° degré L. N. Lorsqu'on longe la côte à peu de distance, on voit ces oiseaux voltiger habituellement autour du navire, surtout par les belles nuits d’été. L'espèce est abondante. aux Iles Kock, situées à l'entrée de la Baie dite Godthaab, où elle paraît aussi se reproduire, car on la rencontre dans le Dé- troit de Davis depuis le mois de Mai jusqu'en Août. Elle quitte les côtes du Groenland en automne, pour aller gagner la mer libre; elle se voit en Octobre en grand nombre sur l'Atlantique (Holboll, Orn. Beïtr. z. Faun. Groenl., pag. 59). L'oiseau se montre également aux côtes européennes de cet océan. Il a été souvent observé aux Orcades ‘Temm.), où, selon M. Dunn, il nichait autrefois. Il est surtout commun aux Hébri- des, où il se reproduit à St. Kilda, et M. Dunbar l’a admis au nombre des oiseaux qui nichent dans le comté de Ross, situé à la côte occidentale de l’Ecosse, toutefois sans indication précise de localitè (More, the Ibis, 1865, new series, I, pag. 458). L'espèce visite accidentellement, par suite de gros coups de vent, plusieurs autres parties de la Grande Bretagne. Elle à été obser- vée tant sur les côtes que dans l’intérieur de cette île (Bewick, Brit. Birds, II, pag. 244: Yarrell, Brit. Birds, III; Jardine, Nat. Libr., Birds, IV, pag. 262: Dawson Rowley, the Ibis, 1860, IT, pag. 200; Stevenson, the Ibis, 1863, V, p. 235; et Harting, Birds of Middlessex, pag. 271). Ce Pétrel visite éga- lement les côtes de Norwège, ainsi que celles du Danemark, (Kjærbülling, Naum., I, 3, pag. 51). Il s’abat parfois sur l’Ile de Helgoland (Blasius, Naum., VIII, pag. 316), et se montre aussi aux côtes de Belgique. Les ouragans le poussent même dans l’in- térieur de cette contrée (de Sélys, F. belg., pag. 157); enfin il s'égare, par suite des mêmes causes atmosphériques, jusqu’au centre de l'Allemagne, où un individu fut trouvé près de Franc- fort sur le Main, environ au même lieu où, plusieurs années au- paravant, s'était faite la première capture du Pr. pelagica en Allemagne (Naumann, Naturg. Vüg. Deutschl., X, pag. 580). J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. 837 Le Pr. leucorhoa est jeté souvent aussi par les ouragans sur les côtes du Nord de la France. Il y a été observé, par M. Baillon, près d’ Abbeville; ce fut l'individu qui servit de type à Vieillot. On en trouva plusieurs non loin de la même ville, à l’em- bouchure de la Somme, pendant les jours impétueux de la fin d'Octobre 1834 (Naumann), ainsi qu'à la côte de Dunkerque, en Novembre 1843 (Degland, Orn. eur., Il, pag. 370): Il à été souvent trouvé sur les côtes de la Méditerranée, particulièrement sur celle de Provence. Quelques individus ont été abattus aux bords de l'étang de Berre, à l'embouchure du Rhône, et on en trouva plusieurs morts sur la plage de Cette. Ses mœurs semble- raient moins exclusivement crépusculaires que celles du Pr. pelagica, car on le voit souvent en plein jour et par d'assez beau temps (Jaubert, Rich. Orn. etc., pag. 384). Il niche, comme ses congénères, dans les trous et les fentes des rochers. La ponte est d’un seul œuf, presque également gros des deux bouts, mais plus fort et plus oblong que celui du Pétrel-Tempête. Il est d’un blanc mat, souvent orné d’un cercle de petits points rouges très peu apparents. Il rappelle par conséquent les œufs des Martinets, oiseaux dont ces Pétrels sont, pour ainsi dire, les représentants océaniques. (Naumann, Nat. Vüg. Deutschl., XIII, pag. 277). HARLEM, Janvier 1867. SUR QUELQUES POINTS DE LA MECANIQUE DU CORPS HUMAIN; PAR W. KOSTER, docteur en médecine, professeur à l’université d'Utrecht. I La pression de l’air sur l'articulation coxo-fémorale. Dans un mémoire étendu !), rempli de recherches originales et de considérations ingénieuses, Mr. E. Rose, professeur de chi- rurgie à Berlin, a essayé de réfuter la théorie des frères Weber sur le maintien de l'articulation coxo-fémorale par la pression atmosphérique. Bien que je n'hésite pas à me rallier, dans ce qu’elles ont d’essentiel, aux idées de Mr. Rose, ses expériences sur l’articu- lation en question sont pourtant, partiellement , en contradiction avec des observations que j'avais déjà faites maintes fois et que j'ai encore, tout récemment, eu l’occasion de répéter. D’après Rose — et c’est là l’experimentum crucis — ïl arrive souvent que le fémur reste suspendu à la cavité cotyloïde même après qu'on a percé un large trou dans la paroi, et sans qu'on tienne le doigt appliqué sur ce trou: , L’articulation offrant encore partout son éclat particulier, j'en plongeai les deux parties dans l’eau, et — la téte du fémur demeura suspendue sans applica- *) Archiv für Anatomie, Physiologie u. s. w., von Reïichert nnd Du Bois- Reymond, 1865, Hft. V. W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS, ETC. 89 tion du doigt, même après qu'on eut coupé le ligament rond et vidé de son contenu la cavité cotyloïde, de manière à donner un libre accès à l'air. Lorsque, au bout de quelques instants, l’effet venait à manquer, je n'avais, pour le reproduire, qu'à remettre les pièces dans l’eau. Lorsqu'elles y restaient, toutefois, trop longtemps, l’expérience ne réussissait plus ensuite.” En présence de la confiance que méritent les assertions de Mr. Rose, il est difficile de révoquer ces faits en doute. Je dois assu- rer pourtant que je n’ai jamais pu les voir confirmés. Une seule fois il arriva que la tête du fémur, introduite dans la cavité co- tyloïde préalablement percée d’un trou, y resta suspendue après que le doigt eut été retiré de l'ouverture; mais il devint mani- feste, dans ce cas, que le trou avait débouché dans le tissu par lequel le ligament rond s’insère dans la cavité cotyloïde. En outre, l’ouverture peut facilement être obstruée par le tissu synovial, que la pression même de la tête du fémur tend à y appliquer et à y faire pénétrer, et le résultat peut être que l'introduction de l'air soit devenue impossible. Lorsque j'enlevais tout le tissu qui occupe la cavité cotyloïde, de manière à dégager complétement l'ouverture, le fémur ne restait jamais suspendu, à moins que je n’eusse soin de fermer l’ouverture extérieurement à l’aide du doigt. Mais la même explication ne peut, d’après le passage cité plus haut, rendre raison des observations de Mr. Rose, d'autant plus que le trou foré par lui présentait un diamètre de !: de pouce. On a lieu dêtre surpris, toutefois, du résultat d'expériences antérieures, faites par Mr. Rose sur la même préparation, et qu’il décrit en ces termes: ,Après avoir enlevé tous les débris de forage, je remis la tête du fémur en place, et j’appliquai exté- rieurement le doigt sur l’ouverture. La tête resta maintenue soli- dement; elle se détacha, au contraire, dès que je découvris l’ouver- ture. Cette expérience peut être répétée, avec le même os, aussi souvent qu'on veut, elle réussit toujours.” Pourquoi le fémur ne se maintint-il pas ici, même une seule fois, par adhérence ? Les expériences rapportées plus haut prouvent, en tout cas, 90 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS DE que la cavité articulaire est close hermétiquement par le bourre- let cartilagineux, et que la pression de l’air consolide l’articula- tion. Il est vrai que Mr. Rose attribue une influence prépondérante à l’action exercée sur la synovie par l'air qui pénètre à travers l’ouver- ture, action qui empêcherait cette matière de jouer le rôle d’in- termédiaire adhésif. Mais les expériences que Mr. Rose lui-même a faites avec une tête de fémur dont la moitié avait été enlevée à la scie, prouvent surabondammant que c’est bien la pression de lair qui fixe la tête dans la cavité articulaire. Ou faut-il admettre que le fémur est supporté par l’adhérence entre le bour- relet cartilagineux et la zone étroite de la tête, qui, dans ce cas, est seule en contact avec lui? Cela me paraît bien invraisemblable. Les expériences avec la tête fémorale sciée à demi sont réelle- ment très instructives. La cavité cotyloïde est alors, en grande partie, remplie d'air; pourtant le fèmur, quand on a eu soin d'établir entre sa tête et le ligament cotyloïdien un contact bien intime, reste encore suspendu si l’on tient l’ouverture bouchée en dehors, pour retomber aussitôt qu'on écarte le doigt. Je ne puis m'expliquer la différence entre les résultats de Mr. Rose et les miens. Vaurait-il eu quelque méprise, et celles de ses expériences où le fémur resta fixé dans la cavité cotyloïde perforée, se rapportent-elles à d’autres préparations, — à des conditions différentes par suite, — que celle dont il a été ques- tion plus haut? Si d’autres expérimentateurs arrivent à confirmer l'observation de Mr. Rose, je devrai reconnaître que le hasard m'a mal servi. Des expériences de ce savant il résulterait en effet, qu'il dépend entièrement de l’état accidentel de la matière interposée, et de la position de la tête du fémur par rapport à la cavité cotyloïde, que la première reste, oui ou non, suspen- due (par adhérence) à la seconde. On peut s'assurer de la manière suivante que c’est réellement la pression de l'air qui tient les deux os en rapport dans l’arti- culation imperforée. On coupe le ligament articulaire tout autour du col du fémur, et à une grande distance de l'articulation. On exerce ensuite une forte traction sur le fémur, jusqu'à ce que la ; LA MECANIQUE DU CORPS HUMAIN. 91 tête soit en grande partie retirée de la cavité cotyloïde. On voit alors la partie du ligament articulaire qui est restée attachée à la cavité, être poussée en dedans, au-dessus de la tête; mais si on lâche le fémur avant qu'il soit entièrement extrait de la cavité du ligament articulaire, il revient avec force, comme le piston d’une seringue sur lorifice de laquelle on à appliqué le doigt avant de soulever le piston. Je suis du reste, avec Mr. Rose, entiérement d'avis que c’est presque toujours l’action musculaire et l’adhésion qui maintien- nent le fémur dans la cavité cotyloïde. Que la disposition méca- nique de l'articulation ait pour effet nécessaire de fermer tout accès à l’air, et de consolider les rapports par la pression atmos- phérique, c'est ce qui est évident à priori et ce qui résulte des expé- riences. Mais pendant la vie ce mécanisme n’a jamais l’occasion d'entrer en jeu (sauf peut-être en cas d’imminence de luxation violente, cas où le vide résultant, dans la cavité articulaire, du dé- boîtement partiel de la tête du fémur, contribue à prévenir la luxation complète ?). Il faut renoncer aux conséquences variées qu'on avait cru pouvoir déduire des expériences de Weber, telles, par exemple, que la difficulté qu’on éprouverait à mouvoir les membres inférieurs sur les hautes montagnes (??}, où la diminu- tion de la pression atmosphérique rendrait nécessaires des efforts musculaires plus soutenus, etc. Mr. Rose dit avec raison: ,Je n'ai pas fait d'expériences directes pour déterminer jusqu'à quel point la pression de l'air concourt avec l’adhésion. Ce qui est certain, c’est que ce concours est superflu.” — On peut se deman- der si la paralysie complète des muscles de la hanche entraîne- rait la luxation paralytique du fémur, comme il arrive pour le bras en cas de paralysie des muscles de l’épaule (dans l’atrophie musculaire progressive). Je suis porté à croire qu'une pareille luxation ne se produirait pas, grâce à la pression exercée par l'air sur l'articulation coxo-fémorale, et pourvu, bien entendu, que le poids du membre inférieur ne dépassât pas la pression —r? x X la hauteur barométrique (r, rayon de la tête du fémur). Il serait très intéressant de faire l'examen anatomique de l’arti- 92 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS DE culation dans les cas de luxation volontaire du fémur (observée, entre autres, par Emmert et Stanley !). Je noterai encore ici une couple de particularités qui se pré- sentent dans l’expérience de Weber. Il arrive parfois qu’elle ne réussisse pas, la tête du fémur s’échappant de la cavité articu- laire bien que l'ouverture pratiquée à celle-ci soit fermée. Cela a lieu quand on tient l’os iliaque de manière que le fémur se porte fortement en dehors. La tête fait alors saillie au côté interne, tandis que le col pénètre dans l'articulation au côté opposé; le bourrelet cartilagineux du bord de la cavité cotyloïde ne pouvant plus s'appliquer exactement à l’os, l'air du dehors s’introduit dans la cavité. Le phénomène inverse s’observe également. On peut donner à l'os iliaque une inclinaison telle relativement au fémur, que celui-ci, même chargé d’un poids de 6 kilogr., ne quitte pas la cavité cotyloïde lorsqu'on retire le doigt de l’ouverture. Dans ce cas, la position du fémur est celle qu’il prend, pendant la vie, dans l’extension extrême de la cuisse, extension qui est accompagnée d’une forte tension de la zone orbiculaire de Weber, et que nous réalisons , par exemple, lorsque, nous tenant debout, nous ineli- nons le bassin aussi fortement que possible en arrière. La tension de la zone de Weber se voit, en effet, pendant l’expérience; la tête du fémur ne peut sortir de l'articulation, parce qu'elle ne peut tourner davantage; le fémur et son poids sont suspendus au liga- ment, et on entend crier celui-ei quand on augmente la charge. Il résulte des expériences décrites et des faits anatomiques et physiques connus: 1°. En vertu de l’adaptation hermétique de la tête du fémur dans la cavité articulaire, nous pourrions, comme Weber l'a appris, porter dans cette articulation, sans aucune action muscu- laire, un poids d'environ 14 kilogr. (Surface d’un grand cerele dela tête du fémur—:r'17r = 2x 2 SNA Tor carrés environ). 1) Emmert, Heelkunde, vert. door Polano, T. I, pag. 706. LA MÉCANIQUE DU CORPS HUMAIN. 93 2, Un poids égal et même supérieur est porté, sans aucune intervention de la pression atmosphérique, par la zone orbiculaire de Weber, quand la cuisse est étendue fortement. Mais, d’un autre côté, les expériences et les raisonnements de Mr. Rose établissent : 3. Que, pendant la vie, les membres inférieurs sont portés par la tension musculaire et par l’adhésion entre les surfaces juxta- posées de la cavité cotyloïde et de la tête du fémur, sans qu'il y ait lieu de tenir compte de l'effet de la pression atmosphérique. II. La rotation de la tête dans l’articulation | atloïdo-occipitale. Tandis que l'articulation axoïdo-atloïdienne est caractérisée comme articulation trochoïde pure, tant par sa disposition méca- nique que par la présence d’un puissant muscle rotateur propre (musele oblique inférieur de la tête), l'articulation entre l’atlas et l’occipital offre, au contraire, plus de complication. On sait qu’elle donne lieu, d’abord, au mouvement de la tête en avant et en arrière. On y admet en outre, généralement, un mouve- ment latéral de la tête (vers l'épaule), mouvement facile à démon- trer par la nature des surfaces articulaires, par la présence du muscle droit latéral de la tête, ainsi que par des épreuves expé- rimentales sur une préparation convenable. ne Dans les recherches détaillées et approfondies de W. Henke !), le rapport entre la rotation dans l'articulation axoïdo-atloïdienne et l’inclination latérale dans l'articulation atloïdo-occipitale, ainsi que le mécanisme des ligaments, sont examinés avec soin; mais il n’est pas question d’un mouvement rofatoire s’exécutant dans la seconde des articulations nommées, et venant en aide à celui 1) Handbuch der Anatomie und Mechanik der Gelenke, p. 92 et suiv. 94 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS DE qui à lieu dans la première. Chez Henle !), on trouve men- tionnée la possibilité d’une légère rotation dans l'articulation atloïdo- occipitale, quand la tête est penchée en avant. De reste, je ne sache pas qu'une pareille rotation ait été constatée. En faisant la démonstration des muscles profonds du cou, mo- teurs de la tête, et celle des articulations et des mouvements eux-mêmes, j'avais remarqué plus d’une fois qu'en faisant tour- ner, Sur une préparation à muscles bien isolés, l’occipital aussi loin que possible dans un même sens, par ex. à droite, non- seulement le muscle oblique inférieur de la tête , du côté droit, se raccourcissait considérablement, mais que, vers la fin de la rotation, le muscle oblique supérieur de la tête, au côté opposé, subissait le même raccourcissement. Aidé d’un de mes élèves, Mr. Schroeder van der Kolk, je viens d'examiner ce point avec plus d'attention. Voici comment nous avons procédé pour déterminer la nature et, approximative- ment, l'étendue de Îa rotation dans l’une et l’autre articulation. : Les muscles profonds du cou furent préparés et isolés avec soin. Après qu'on eut détaché l’œsophage et le pharynx de la face antérieure des vertèbres cervicales, le crâne fut scié suivant la direction prolongée de cette face antérieure. La partie posté- rieure du crâne fut ensuite sciée également, dans le prolongement des apophyses épineuses des vertèbres cervicales et parallèlement au plan frontal; de cette manière, il ne restait plus du crâne qu'un anneau s’articulant avec l’atlas. Cet anneau fut cloué sur une table, de telle sorte -que l’atlas reposât sur le bord de la table, auquel il pouvait, à son tour, être fixé invariablement à l’aide d’agrafes passées autour des apophyses transverses. Une longue aiguille fut implantée, verticalement, dans l’apophyse épi- neuse de l’axis. Enfin un carton, dont le bord inférieur présen- tait une entaille suffisante pour loger les vertèbres cervicales, fut disposé verticalement sur le bord de la table, auprès de l'ai- :) Bänderlehre, p. 47. LA MÉCANIQUE DU CORPS HUMAIN. 95 guille, dont la pointe décrivait ainsi un arc de cercle le long du carton pendant la rotation de l’épistrophée. En saisissant les vertèbres cervicales avec Ia main, il était facile de faire tourner l’épistrophée à droite ou à gauche. On trouva qu'une torsion énergique faisait parcourir à l'aiguille, de part et d'autre, un arc d'environ 41°. Si alors on rendait l’atlas immobile, de la manière indiquée plus haut, l’amplitude de l’excursion de l'aiguille était toujours beaucoup moindre; elle ne s'élevait plus qu'à environ ‘83° de chaque côté. On pourrait supposer que cette différence dépendait de la force de la torsion exercée sur l’axis. Mais, comme c'était dans les deux cas la même personne qui tournait, avec tout l'effort pos- sible, et comme en outre la différence resta constante en répétant l'expérience, l’objection perd sa valeur. D'un autre côté, en faisant tourner l’axis seul, on ne trouva, dans les épreuves successives, que des variations de 1 à 2°, et il en fut de même pour la dévi- ation observèe quand l’atlas était dégagé de ses liens. La diffé- rence trouvée doit done dépendre d’une rotation dans l’articula- tion atloïdo-occipitale, rotation s’opérant dans un des deux cas et non dans l’autre. Comme nombres absolus, il se peut que nos résultats soient un peu exagérés (à cause de l'énergie de la torsion exercée sur des parties mortes); comme valeurs relatives, ils sont certaine- ment exacts. Dans ces épreuves on observe de nouveau clairement, ce que d’ailleurs on peut remarquer déjà quand la préparation est tenue simplement à la main, comment le musele oblique inférieur du côté vers lequel on tourne, puis, vers la fin de la rotation, le muscle oblique supérieur du côté opposé, se raccourcissent sue- cessivement. Aïnsi donc, lorsqu'un mouvement de rotation à droite est im- primé à la tête, le muscle oblique inférieur se contracte d’abord, et fait tourner l’atlas; quand cette action a atteint sa limite ex- trême, l’atlas, maintenu par le muscle oblique inférieur droit, 96 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS, ETC. devient point fixe pour l’oblique supérieur gauche, qui alors achève le mouvement à droite, en agissant sur l’occipital. A cette double action vient s'ajouter la flexion latérale dans la même articulation (muscle droit latéral de la tête), flexion qu'on peut inférer déià du mécanisme des ligaments, qui à été étudiée par Henke, et qui, d’après la description de Henle ,,ne s'opère pas exactement dans un plan parallèle au plan frontal, mais est accompagnée d’une légère rotation latérale. La tête, quand on l’incline à droite, tourne un peu à gauche autour de l’atlas, etc” Henle ne dit rien de plus au sujet de la rotation dans l'articulation atloïdo-occipitale. Le résultat de nos expériences confirme, en effet, la remarque de cet auteur, et montre que la rotation dans larticulation en question peut entrer pour environ 1 dans la rotation totale opérée entre l’occipital, l’atlas et l’épis- trophée. Pendant la vie, toutefois, la rotation dans l'articulation atloïdo-occipitale se combine toujours avec la flexion latérale, d’où résulte-le redressement oblique de la face, qui se produit constamment quand la tête est portée, tout à fait naturellement, à gauche ou à droite. Nous essayâmes aussi de déterminer, à l’aide de notre appa- reil, 1a rotation totale de toutes les vertèbres cervicales, en faisant tourner avec force la septième de ces vertèbres seule, ce qui entraînait le mouvement de toutes les autres. Mais on n'ob- tient ainsi que des résultats peu satisfaisants. On n’a pas la cer- titude que toutes les vertèbres supérieures tournent autant que possible, les vertèbres inférieures sont déplacées outre mesure, etc. Approximativement, la rotation dans un seul sens peut être évaluée à 75°, dont, par suite, !; environ s’effectuerait entre 10 l'atlas et l’occipital, %, — -{ entre l’épistrophée et l’atlas, et 5 — 1% entre les autres vertèbres cervicales. M. Schroeder van der Kolk fit la remarque judicieuse que cette répartition de la rotation, sur les différentes vertèbres, a probablement pour effet de régulariser la tension des artères vertébrales, et d'empêcher qu'elle ne devienne excessive en un seul point. ARCHIVES NÉERLANDAISES Sciences exactes et naturelles, IL La détermination du maximum de force du muscle vivant. La question relative au maximum de force qu’un muscle vivant est capable de développer dans le corps humain, a dû se présenter naturellement dès qu’on s’est mis à étudier avec plus de soin les conditions physiques de l’action musculaire. On sait quelle influence considérable ont eue, sur le progrès de nos con- naissances relativement à l’action musculaire, les idées d'Edovard Weber 1), les considérations qu’il émit sur les muscles regardés comme corps élastiques, sur les contractions musculaires envisa- gées comme modifications des forces d’élasticité. Déjà dans le travail que nous venons de rappeler, on trouve mentionnées des expériences que Weber exécuta, en vue de déterminer le maximum de force musculaire, sur des muscles (de grenouille) fraîchement extraits du corps vivant. Mais, ainsi que Weber le fait observer immédiatement, de la force de contraction d’un muscle détaché du corps, et examiné dans des conditions purement artificielles, il est impossible de rien conclure à l'égard du degré d'énergie de ce même muscle agissant dans l'organisme vivant. C’est pour mesurer cette dernière, que Weber fit les expériences bien connues et citées dans tous les manuels de physiologie, dans lesquelles il chercha à évaluer l'effort qu'ont à exercer les muscles du mollet pour soulever sur la pointe des pieds le corps chargé d’un poids connu. Les expériences de Weber n'avaient encore, à ma connaissance, donné lieu à aucune objection, lorsque, l’année dernière, F. Knorz 1) Wagner, Handwürterbuch der Physiologie, Tome III, article Mwskelbewequng . ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II. fl 98 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS DE publia, sous la direction du professeur W. Henke, de nouvelles recherches sur la force musculaire absolue, et signala, à cette occasion, dans le travail de Weber plusieurs inexactitudes, à l’aide desquelles il crut pouvoir rendre compte des différences considérables qui existaient entre ses résultats et ceux de Weber ! ). Tandis que Weber n'avait pas même trouvé en kilogramme par centimètre carré de section transversale d’un muscle, les expé- riences de Henke et Knorz, relatives aux muscles fléchisseurs de l’avant-bras droit (muscles biceps, brachial antérieur et long supi- nateur), conduisaient à admettre 8,991 kilogrammes (moyenne des résultats pour l’avant-bras droit et l’avant-bras gauche 8,187 k.). Toutefois, des expériences entièrement analogues, exécutées sur les muscles fléchisseurs du pied, ne donnèrent que 5,9 ES (pour le côté droit). Henke tâche de déduire des inexactitudes du procédé de Weber, que celui-ci à réellement trouvé, au lieu de un kilogramme, quatre kilogrammes comme maximum d'effort par centimètre carré de section transversale des muscles du mollet. Je ferai voir plus loin que d’autres causes encore, outre celles indiquées par Henke, ont dû contribuer à rendre les résultats de Weber trop faibles; mais, indépendamment de tout éclaircissement ultérieur, il est déjà visible à priori que l'écart entre 4 et 8,9 kilogrammes est trop grand pour pouvoir être attribué uniquement à des modif- cations accidentelles de l’état des muscles. Henke essaye d'expliquer cet écart par des différences indivi- duelles, Weber ayant expérimenté sur des savants déjà avancés en âge, tandis que lui-même a opéré sur des étudiants jeunes et vigoureux. Quant à la différence que ses propres résultats annoncent entre la force des muscles fléchisseurs de l’avant-bras et celle des muscles fléchisseurs du pied, il en cherche la raison d’abord dans le degré d'exercice, qui serait plus grand pour les :) Ein Beitrag zur Bestimmung der absoluten Muskelkraft, dissertation in- augurale par F. Knorz. — Die Grüsse der absoluten Muskelkraft aus Versuchen neu berechnet, dissertation de F. Knorz, commun. par W. Henke dans Henle und Pfeufer, Tome XXIV. LA MÉCANIQUE DU CORPS HUMAIN. 99 premiers (?), ensuite dans la circonstance que les muscles fléchis- seurs du pied sont, pendant l’expérience, déjà plus voisins de la limite extrême du raccourcissement que les museles de l’avant- bras. On verra, en effet, que l'expérience eut lieu, l’avant-bras et le pied se trouvant respectivement dans une position perpen- diculaire par rapport au bras et à la jambe. Il est connu et l’une des expériences de Henke tend à le confirmer, que des muscles : qui sont déjà très raccourcis lorsqu'ils commencent leur contrac- tion, développent moins de force que ceux d’une longueur moyenne. Bien qu'il puisse y avoir du vrai dans ces explications, et que je ne veuille surtout pas nier l'influence des conditions indi- viduelles, locales et accidentelles sur la grandeur de la force musculaire, les considérations présentées par Henke ne me satis- font pourtant pas complétement. L'étude du sujet et quelques nouvelles expériences sur la force musculaire absolue m'ont fait acquérir la conviction: 1°. que les expériences de Weber, interprétées plus exacte- ment, se rapprochent encore plus du résultat de Henke que ce dernier ne le pense; 3 2°. qu'en évitant certaines erreurs qui se sont glissées dans les expériences de Henke, la différence entre les muscles du bras et ceux de la jambe devient beaucoup moindre. Pour démontrer ces deux propositions, j'ai besoin de soumettre les expériences de Weber et celles de Henke à un examen un peu plus détaillé, avant de résumer mes propres résultats et de les comparer à ceux obtenus par Henke. 1. Pour la manière dont les expériences de Weber furent exé- cutées, je renverrai à l’article déjà cité du Handwôrterbuch der Physiologie de Wagner. Quant au raisonnement relatif aux bras de levier, c’est avec pleine raison que Henke l’a qualifié de fautif. Le corps, avec le poids dont il est chargé, ne peut être sou- levé sur les orteils que pour autant que la verticale, passant par le centre de gravité du corps, tombe sur l’axe de rotation com- pris dans le plan étroit par lequel les extrémités des os méta- 7 *# 100 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS DE tarsiens s'appuient sur le sol. Dans ces conditions, le problème mécanique est tout autre que Weber ne se l'était représenté. Henke prend, à juste titre, comme bras de levier de la pesan- teur (laquelle tend à faire tomber le corps en avant, en le faisant tourner autour de l'articulation tibio-tarsienne) la perpendiculaire menée, de l’axe de rotation tibio-tarsien, sur la verticale du centre de gravité. Mais il s'éloigne de la vérité en adoptant pour bras de levier de l'action musculaire la distance horizontale du même axe de rotation au tendon d'Achille, distance qu'il évalue, avec Weber, à 43 millimètres. Les expressions de Henke (,,la distance la plus courte, approximalivement la distance horizontale”) montrent clairement, il est vrai, que c’est avec pleine connais- sance de cause qu’il a employé une mesure inexacte; je pense, toutefois, que la différence est assez importante pour être prise en considération. Comme j'ai répété les expériences de Weber, avec quelques modifications, je dois me justifier d’avoir assigné à l’action musculaire un bras de levier encore plus court que celui de Henke, et pour cela il faut que j'expose, en peu de mots, le problème mécanique lui-même. E La figure ci-contre représente par- faitement ce qui à lieu quand on se dresse sur les orteils. E indique le centre de gravité du corps, toujours maintenu verticalement au-dessus de l'axe de rotation qui passe par les : extrémités À des métatarsiens; EB de est la direction du fémur et du tibia, : inclinés en avant dans le cas sup- \ posé; B, l’axe de rotation dans l’ar- ; tieulation tibio-tarsienne ; BC, lecal- : canéum ; DC, les muscles du mollet. Il est clair que si DC seraccourcit, : une rotation doit se produire en A à et B, et le centre de gravité E doit q 0 N DNIVE MN s'élever. En même temps, le poids 4: brenh à C LA MÉCANIQUE DU CORPS HUMAIN. 101 du corps tend à entraîner le tibia en avant, autour de l'articulation tibio-tarsienne. La perpendiculaire menée du centre de rotation sur la direction de cette force est Bg—AB X sin EAB: c’est le bras de levier par lequel doit être multiplié l’effet de la pesanteur. D'un autre côté, le levier sur lequel agit l’action musculaire est B x — BC sin BCD. Ainsi donc, si l’on peut prendre pour le premier bras de levier la projection horizontale de AB, c'est-à-dire la distance horizon- tale de l’axe de rotation de l’articulation tibio-tarsienne à l’axe de rotation des extrémités métatarsiennes (distance — 129 mm. dans les calculs de Weber et de Henke), le second bras de levier, Bx, est certainement beaucoup plus court que la ligne BC admise par Weber et Henke. Pour mon calcul j'ai donc réduit d’un cinquième environ la valeur employée par Henke, ce qui s’accorde assez bien avec le résultat des mesures directes (qu'il est d’ailleurs très difficile d'effectuer exactement); 3) millimètres au lieu de 43. Quant aux épreuves expérimentales, après quelques tâtonnements prélimi- naïres, je m'arrêtai à la disposition suivante. Une palanche ordi- aire, telle que celle dont les paysans se servent pour porter leurs seaux de lait, fut posée sur les épaules. Aux crochets qui terminent les chaines, des plateaux de balance, en bois et de forme carrée, furent suspendus de telle sorte que, lorsque la personne se tenait debout, ils descendissent précisément jusqu'à terre, les chaines et les cordes étant modérément tendues. Les plateaux, qu’on pouvait charger successivement de poids diffé- rents, étaient placés symétriquement des deux côtés des pieds de la personne qui se soumettait à l’épreuve, et qui, pour pou- voir se dresser sur les orteils, devait soulever non-seulement son propre corps mais aussi la palanche et sa charge. L'expérience fut répétée sur une série d'individus, et on détermina chaque fois le maximum du poids qui pouvait encore, à grand'peine, être détaché du sol. Ce poids, augmenté de celui de la palanche, des chaines, des plateaux etc., formait, avec le poids du corps, le fardeau total un instant soulevé par les muscles du mollet. Les résultats obtenus sont résumés dans le tableau suivant: 102 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS DE | Poids du | Charge corps soulevée Total. en kilogr. | en kilogr. À 63 128 191 B 91 148 239 C 73 146 219 D 70 128 198 E 67 140 207 F 61 136 197 G 71 140 211 H 72 136 208 La moyenne est donc — 208 kilogrammes. De la formule Bxz X $ — By X P, dans laquelle P repré- sente le poids total soulevé et $S la force musculaire, on tire : HE, x P.__ 129 X 208 Bx 12490 expériences de Weber, 129 millimètres pour la distance horizon- tale de l’axe de rotation de l’articulation tibio-tarsienne à la ver- ticale du centre de gravité. Les muscles suraux de l’un et de l’autre côté sont donc capa- bles d'exercer un effort de 766 kilogrammes; cela fait 383 kilo- grammes pour chacun des deux groupes. Pour obtenir la force par centimètre carré de section musculaire, il faudrait diviser maintenant par le nombre que Weber avait adopté pour la sec- tion des muscles suraux d’un des côtés. On trouverait ainsi 2,5 kilogrammes, c’est-à-dire beaucoup moins que le nombre de Weber rectifié par Henke. Je m'étais attendu, surtout d’après les expériences de Henke sur l’avant-bras, à un résultat bien —766, en prenant, comme dans les plus élevé. Mais, en repassant encore une fois les divers nombres et leurs rapports, mon attention se fixa sur les 153 centimètres par lesquels Weber représente la section des muscles suraux d’un même côté, et dès lors je vis clairement qu'il y avait là quel- que grave erreur. Qu'on se figure 153 comme le carré de 12, LA MECANIQUE DU CORPS HUMAIN. 103 ce qui est encore au-dessous de la vérité, et immédiatement il deviendra manifeste que Weber, eût-il pris pour sujet de son examen le bandit le plus musculeux, n’aurait pu arriver, pour les muscles du mollet, à une section transversale qui dépasse notablement celle d’une jambe tout entière, même assez forte. Il ne semble pas difficile de découvrir comment Weber à été conduit à un chiffre aussi exorbitant. Dans son travail il évalue à 5,45 centimètres la longueur moyenne des fibres du muscle gastrocnémien, à 3,76 celle des fibres du soléaire; en divisant par chacun de ces nombres le volume trouvé pour le muscle correspondant, il obtient la base d’un prisme droit, prisme qu’on doit se représenter comme formé par la juxtaposition de fibres rectilignes, agissant toutes avec une force égale sur le tendon d'Achille. L’inexactitude de cette manière d'opérer est moins prononcée pour le muscle gastrocnémien, dont le plus grand nombre des fibres se dirigent, des points d’origine sur les con- dyles du fémur, vers la partie supérieure et élargie du tendon d'Achille, dans laquelle les fibres extérieures passent un peu plus bas, les intérieures un peu plus haut. Néanmoins, il y a aussi beaucoup de fibres qui, partant de l'expansion aponévro- tique dont la surface extérieure du muscle est recouverte, se rendent au tendon d'Achille par un trajet plus oblique. Mesurer toutes ces fibres, de manière à pouvoir en déduire une moyenne tant soit peu approchée, me paraît chose impraticable. Mais c’est surtout pour le muscle soléaire que la méthode de Weber se montre défectueuse. Il fixe, dans ce cas, la longueur moyenne des fibres à 3,76 ce. m., et il est aisé de voir comment il est parvenu à ce nombre si remarquablement petit, et qui a entraîné nécessairement l’exagération de la section transversale. En effet, aux longues fibres soléaires qui, de l’arcade tendineuse recou- vrant les vaisseaux et les nerfs du creux poplité, descendent en ligne droite vers le tendon d'Achille, viennent se joindre, en : nombre beaucoup plus considérable, d’autres fibres, courtes, in- sérées le long du tibia et du péroné, dirigées obliquement vers l'axe du muscle, et passant soit dans le tendon d'Achille propre- } 104 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS DE ment dit, soit dans l’aponévrose qui le prolonge supérieurement. Il se peut qu'en mesurant un grand nombre de fibres soléaires, courtes et longues indistinctement, on parvienne à la faible moyenne de Weber; mais il n'est pas permis de considérer toutes ces fibres comme situées parallèlement l’une à côté de l’autre dans le prisme idéal dont il a été question plus haut. Toutes les fibres qui partent du tibia et du péroné présentent nécessaire- ment dans leur action une composante transversale notable, dont l'effet est nul pour le mouvement du pied autour de l’articulation tibio-tarsienne. La méthode de Weber donne un corps musculaire énorme, hors de toute proportion avec le muscle réel. Il est évidemment impossible d'arriver à un résultat, tant soit peu exact, dans la détermination de la longueur moyenne des fibres musculaires, et encore moins dans celle de l'effet utile de toutes les fibres dirigées obliquement. Je me suis done contenté, pour obtenir au moins une valeur approchée de la section véri- table des muscles suraux, de mesurer celle-ci directement. Il ne serait guère possible de prendre ces mesures sur la jambe même, mais on peut l'essayer sur des figures exactes de sections trans- versales de la partie la plus épaisse du mollet. Je me suis servi pour cela de l’ouvrage de Nuhn, si remarquable par la beauté et l'exactitude de l’exécution. La figure 4 de la planche XXVII des ,Chirurgisch-anatomische Tafeln” donne, en grandeur natu- relle, la section transversale d’une jambe bien musclée !). En partageant en rectangles et en triangles les coupes musculaires, il n’est pas difficile d’en trouver l’aire. On a alors la section réelle des muscles dans leur partie la plus volumineuse. Il entrera déjà dans leur composition des fibres obliques , lesquelles n’agissent pas avec leur force tout entière. Mais, d’un autre côté, beaucoup de 1) C’est précisément à ces figures que Nuhn a consacré le plus de soins. Voici comment il s'exprime à ce sujet: La représentation, tant sous le rap- port de la situation des parties que sous celui des différences d’aspect que présentent les muscles coupés, a été exécutée avec un degré de précision qu’on ne rencontrerait dans aucune des figures publiées jusqu’à présent sur les mêmes parties. LA MÉCANIQUE DU CORPS HUMAIN. 105 fibres soléaires obliques, qui iront s'unir plus loin au tendon d'Achille, ne sont pas encore comprises dans la coupe. Abstrac- tion faite de l’inexactitude des mesures, on commet donc une erreur qui, en somme, est de nature telle que la section trou- vée pour le muscle soléaire devrait être légèrement augmentée. Pour le muscle plantaire j'ai adopté le nombre de Weber. Les muscles péroniers, tibial postérieur, et fléchisseur des orteils, négligés, bien à tort, par Weber, furent mesurés sur la même figure qui avait servi à évaluer les précédents. Il faut observer, toutefois, qu'on ne rencontre pas ainsi la partie la plus épaisse du long fléchisseur du gros orteil, et à peine le court péronier. Mais la détermination de la coupe transversale de ces muscles penmformes, suivant la méthode de Weber, ne promettait que des résultats encore plus défectueux, et d’ailleurs, pour l’éléva- tion du corps sur les orteils, l'importance de ces muscles est presque insignifiante. Il n’en est pas moins vrai que cette circon- stance tend de nouveau à rendre trop faible la section trans- versale obtenue pour la totalité des muscles actifs. Appliquons maintenant les nombres ainsi déterminés au calcul de la force musculaire absolue pour les sujets soumis à mon examen. On a d’abord: Muscles. Bras de levier. ou Produit. transversale. - ee —— Gastrocnémien....... 3, 31 108,5 Solédireh.- sms arrls 3,9 30 105,0 Plantairesben tete 3,9 1,41 4,9 Tibial postérieur. .... 0,5 3,60 1,8 Péroniers . APE co 1,4 7,00 9,8 TETE ne 3 930,0. Divisant ensuite par ce nombre 230 le produit, déjà trouvé précédemment, du poids élevé et de son bras de levier (208 kilo- grammes et 12,9 centimètres), on obtient: 106 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS DE 208 X 12,9 230 pour la force cherchée. Pour les raisons indiquées, ce nombre est trop fort. Mais si on le réduit à 9 ou 10, il se rapproche cer- tainement plus de la vérité que le nombre 4. Bien qu’il n’y ait pas grande importance à attacher à notre résultat, il rend pro- bable, toutefois, que, si la détermination pouvait se faire d’une manière exacte, on trouverait pour les muscles du mollet un chiffre au moins égal, et peut-être même un peu supérieur, à celui des muscles du bras. 2. Les expériences de Henke relatives aux museles fléchisseurs de l’avant-bras sont évidemment celles qui méritent le plus de confiance. Quelques embarras qu'on éprouve à déterminer les dimensions dont on a besoin, pour l’avant-bras cette détermina- tion peut pourtant être faite avec une exactitude suffisante; le muscle long supinateur suscite seul de graves difficultés. Aussi Henke a-t-il été obligé de fixer assez arbitrairement le bras de levier sur lequel ce musele agit. Peut-être cette circonstance pour- rait-elle autoriser à augmenter légèrement ses résultats. Quoi qu'il en soit, il ny a en tout cas aucune utilité à prendre, comme le fait Henke, la moyenne des résultats fournis par l’avant- bras de droite et par celui de gauche. Je présume que cela n'aurait pas eu lieu si, de cette manière, le nombre trouvé pour les muscles du bras n'avait pu se rapprocher un peu de celui obtenu pour les muscles de la jambe. En effet, que peut signifier ici cette moyenne ? Le nombre (8,187) qui la représente pourra-t-il être regardé comme fournissant une mesure plus exacte de la force musculaire absolue prise en général? Evidemment, non. D’expé- riences telles que celles exécutées par Henke et par moi, on ne peut conclure que la force développée par le groupe musculaire examiné, sous les conditions locales et individuelles existantes ; rien de plus. Mais c’est aussi tout ce qu'on demande. Je ne vois pas que, dans la recherche de ce qu’on appelle la ,force mus- culaire absolue”, on puisse avoir un autre but que celui de déter- miner la force manifestée par des muscles différents sous des —= 11,6 kilogrammes LA MÉCANIQUE DU CORPS HUMAIN. 107 conditions aussi analogues que possible, et par les mêmes muscles dans des circonstances diversement modifiées. De ce point de vue, pouvons-nous admettre que, chez les in- dividus observés par Henke, la force par centimètre carré de section musculaire ait été presque de moitié plus grande pour les muscles biceps et brachial interne que pour les muscles tibial antérieur et long extenseur des orteils; et devons-nous mettre cette différence sur le compte de l'exercice, qui serait moins par- fait pour les muscles du pied (?), et du raccourcissement plus prononcé auquel ces mêmes muscles sont déjà parvenus quand le pied occupe la position perpendiculaire à la jambe? Je veux croire que la force absolue des muscles de la jambe diffère de celle des muscles du bras, mais l'écart trouvé par Henke est trop considérable, et l'explication qu'il en donne trop forcée, pour que son expérience puisse inspirer pleine confiance. À mon avis, deux circonstances ont dû contribuer à faire évaluer si bas la force des muscles en question. La première est, qu'outre le muscle tibial antérieur, on a aussi porté en compte les muscles extenseur commun des orteils et extenseur propre du gros orteil tout entiers, tandis qu'une partie seulement de ces muscles, surtout du second, est entrée en jeu. La seconde cir- constance est relative au bras de levier de l’action musculaire, bras de levier que Henke me semble avoir pris trop long. D’après la description, le, cordon auquel était attaché le poids fut, dans les expériences de Henke, suspendu au pied à la hau- teur de la base du gros orteil, ,au-dessus de la tête de l'os métatarsien ”. Cette description ne suffit pas à nous faire con- naître avec précision la position du cordon, et, pourtant, c’est là le point essentiel. En effet, les muscles extenseurs des orteils ne peuvent concourir à opérer la flexion dorsale du pied, que lorsque les articulations métatarso-phalangiennes sont maintenues dans l’état de rigidité, ou lorsque l'extension des orteils a atteint sa dernière limite. Mais, dans ce dernier cas, les muscles sont déjà fortement contractés, et leur action ultérieure, dont l'effet est de mouvoir le pied, ne peut plus être comparée à celle 108 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS DE du muscle tibial antérieur. Si le poids est suspendu uniquement aux orteils, la contraction des muscles extenseur commun des orteils et extenseur propre du gros orteil restera sans influence sur le pied (à moins que le poids n’ait été d’abord soulevé par l'extension extrême des orteils, comme nous venons de le dire). Si le poids est attaché derrière les orteils, sur le pied même, ce ne sera encore que sous les mêmes conditions défavorables que les extenseurs des orteils pourront contribuer à la flexion dorsale du pied. On ne saurait dire au juste comment les choses se sont passées dans les expériences de Henke. Mais il est certain que, pour la flexion dorsale du pied, les seuls muscles qui pus- sent développer toute leur force étaient le tibial antérieur et la portion de l’extenseur des orteils qui est fixée au dos du pied (troisième péronier). Il est impossible de déterminer, tant soit peu exactement, soit la grandeur de cette dernière portion, soit l'importance de l'erreur que Henke a commise dans son caleul en y faisant entrer l’action totale des muscles extenseur commun des orteils et extenseur propre du gros orteil. On peut affirmer seulement qu'il a fait agir trop de muscles sur le pied et sur le poids qui sy trouvait suspendu, et que par là il a obtenu trop peu de force pour l'unité musculaire. Pour ce qui concerne, en second lieu, le bras de levier, je crois qu'on est exposé à le prendre trop grand en le mesu- rant sur le cadavre, suivant la méthode de Henke. Lorsque le pied est placé à angle droit sur la jambe, les muscles extenseurs du pied et des orteils, descendant obliquement du tibia et du péroné vers le dos du pied, sont d’abord maintenus par la partie inférieure de l’aponévrose jambière, qui forme une forte bande tendue entre les malléoles (ligament annulaire), puis passent en partie par le ligament fundiforme de Retzius. C’est la traction exercée sur ce ligament, ainsi que sur l'insertion du musele située plus en avant, qui relève le pied. Sur une préparation dont les muscles sont détendus, la direction est telle que la perpendicu- lairée menée par l’axe de rotation ne s'éloigne pas beaucoup de celle adoptée par Henke. Toutefois, le passage des tendons sous LA MÉCANIQUE DU CORPS HUMAIN 109 le ligament annulaire (non sur le dos du pied, mais entre les faces antérieures des malléoles) leur donne déjà une direction un peu plus oblique que celle des muscles, de sorte que ceux-ci n’exercent pas sur le dos du pied la totalité de leur effort, comme on le suppose quand on conduit la perpendiculaire, avec Henke, de l’axe de rotation dans l'articulation tibio-tarsienne, vers le point où l’extenseur commun des orteils traverse le liga- ment fundiforme. | La perpendiculaire devrait tomber sur la direction des tendons entre le ligament annulaire et le hgjament fundiforme. Une prépa- ration anatomique où l’aponévrose n’est plus fortement tendue, mais où le ligament annulaire est devenu une bande susceptible de déplacement, — et c’est d’après une pareille préparation que Henke a exécuté ses figures et pris ses mesures, — ne montre plus les rapports tels qu'ils sont dans la réalité. Ces rapports sont d’ailleurs de nature à ne pas permettre des déterminations exactes: seulement, il est hors de doute que celles de Henke sont un peu trop fortes. En général, les relations anatomiques de la jambe et du pied me paraissent si défavorables à l'expérience, que je n'ai pas cru devoir la répéter; mais ce que j’en ai dit peut suffire à faire voir que, s’il existe quelque différence de force musculaire entre le bras et la jambe, cette différence est, à coup sûr, moindre que celle trouvée par Henke. 3. D’après les déterminations les plus exactes, on pourrait donc évaluer la force musculaire absolue à 71 — 8,9 kilogram- mes pour les muscles fléchisseurs de l’avant-bras (selon Henke), et à 9 — 10 kilogrammes pour les muscles du mollet (selon mes expériences). On se demandera si ce résultat autorise à conclure, en général, que les muscles du mollet sont plus forts que les muscles du bras. Les expériences de Henke ont porté sur des étudiants allemands, les miennes sur des étudiants hollandais. Jugeant qu'il y aurait quelque intérêt à déterminer, chez les mêmes individus, la force des deux groupes de muscles, je fis répéter les expériences relatives aux muscles du bras, en suivant de point en-point la méthode de Henke, par les personnes qui 110 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS DE s'étaient prêtées déjà aux expériences sur les muscles du mollet. Dans le calcul je me suis servi également, pour ia section transversale des muscles et les bras de levier, des nombres tels qu'ils ont été déterminés par Henke. On en trouvera dans son mémoire les tableaux détaillés; le résultat général est, que la somme des produits des sections par les bras de levier s'élève à 93,3. C'est donc par ce nombre qu'il faut diviser le poids soulevé. Or, en chargeant successivement le plateau de balance suspendu à la tige, on trouva que les huit mêmes personnes auxquelles se rap- portent les expériences concernant les muscles du mollet, parve- naient à élever les charges suivantes: A er QT 9 kilogr. Bree 10 2 CR TR ne 10,007 DRAC RENE 11 2 «4 GATE TENUE TESTER Hier 11,847 Gi 1e 10 ” dE REA ner 187 ” soit en moyenne 10,7 kilogrammes. Ce nombre doit être multi- plié par = (rapport des distances, au point d'appui, du plateau et du cordon dans lequel on passe la main); puis le résultat — 20,9 doit être augmenté de 2, pour tenir compte du poids du plateau et de la tige et de la distance de leur centre de gravité au centre de rotation. Multipliant alors la somme par 30, distance en centimètres de l’articulation du coude au point où le cordon entoure la main, et ajoutant encore 13 pour le produit du poids de l’avant-bras par son bras de levier, on obtient enfin: x — 22,9 x 30 + 13 | 93,3 Ce résultat est remarquablement voisin de celui trouvé par Knorz et Henke. Le premier obtint 7,38 kilogrammes pour le bras gauche. Pour le bras droit, au contraire, l’expérience donna près de 9 kilogr. Cette différence est attribuée par les auteurs à la — 7,4 kilogrammes. LA MÉCANIQUE DU CORPS HUMAIN. 111 circonstance que toutes les personnes examinées avaient le bras droit très développé, par suite de l'exercice presque journalier de l'escrime. Une pareille cause d’inégalité n'existait pas dans mes expériences, et je trouvai chez plusieurs personnes si peu de différence entre le côté droit et le côté gauche, qu’il me parut inutile d'enregistrer pour chacun d’eux une série distincte d’ob- servations. Le chiffre cité plus haut, 7,4 kilogrammes, se rap- porte au bras droit. En résumé, si l’on admet l'exactitude des expériences com- muniquées, on peut, pour avoir une valeur moyenne, fixer la force musculaire absolue à 8 kilogrammes environ par centimètre carré de section transversale du muscle. Les expériences montrent en outre: 1°. Que, chez les mêmes individus, les muscles du mollet sont probablement plus forts que les muscles fléchisseurs de l’avant- bras, et ces dernier probablement un peu plus forts que les fléchisseurs du pied. 2°. Qu'en exerçant spécialement un seul côté du corps, un groupe de muscles peut acquérir une énergie beaucoup plus con- sidérable que le groupe correspondant. 3°. Qu'à la rigueur il ne peut-être question de force musculaire absolue, mais seulement du degré de force qu’un muscle déter- miné est capable de développer dans des circonstances données. 4°. Que la méthode suivie par Henke pour les muscles du bras est la seule qui mérite confiance dans les recherches sur la force musculaire. L'analyse ultérieure des différentes conditions dans lesquelles les muscles peuvent agir, et la détermination de valeurs extrêmes (chez des individus très faibles et très forts) combinée avec l'examen des muscles eux-mêmes, augmenteront l'intérêt que la connais- sance de la force musculaire peut offrir pour la physiologie. 112 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS DE IV. Le balancement du tronc sur le bassin, et le muscle psoas minor. En préparant les muscles d’un sujet très musculeux, j'eus der- nièrement l’occasion de voir le psoas minor extraordinairement développé. Le muscle était entièrement distinct, pouvait être isolé complétement du grand psoas, et prenait son origine sur les faces latérales du corps des quatre premières vertèbres lombaires, aïns; que sur les cartilages intervertébraux. À partir de la quatrième vertèbre lombaire, le tendon, qui était fort et légèrement aplati, descendait le long de la masse charnue du grand psoas, pour aller s'attacher en totahté à l'entrée du pelit bassin, sur la ligne innominée, environ trois centimètres derrière l’énunence iho pecti- née. Le muscle méritait à peine, dans ce cas, le nom de tenseur du faseia iliaca; car, bien que le tendon fût recouvert par le fascia et s’y unît latéralement, toutes les fibres s’implantaient directement sur le bassin, de sorte qu’une traction exercée sur lui n’occasionnait aucune tension apparente du faseia iliaca. Ce qui est connu relativement à l'insertion du muscle psoas minor sur le bassin, se trouve rapporté par Henle (Muskellehre, p. 243). Suivant cet auteur, le muscle, après s'être constitué comme je viens de le décrire, se continue en un tendon aplati, qui se dirige en bas et se fixe au fascia iliaca, ,avec lequel il finit par se confondre, en rayonnant, sur le bord antérieur du bassin”. Henle rappelle, en outre, l'observation de Theïne, lequel vit le tendon du muscle se scinder en deux parties, dont l’une s’attachait à la synchondrose entre la cinquième vertèbre lom- baire et le sacrum, tandis que l’autre s’implantait sur la crête ilio-pectinée. La plupart des auteurs ne citent rien de particulier au sujet de ce muscle, sauf la circonstance, généralement connue, d’ab- sence totale ou de développement rudimentaire en beaucoup de cas. Hyrtl fait aussi mention spéciale de l'insertion du tendon sur le bassin: ,Le muscle envoie une partie de son tendon long et LA MÉCANIQUE DU CORPS HUMAIN. 113 plat vers la ligne qui sépare le grand et le petit bassin, tandis que l’autre partie se confond avec le fascia iliaca.” Enfin Quain, qui donne, à tort, au muscle le nom de psoas parvus (nom que Hyrtl réserve à une portion du grand psoas qui s’isole quelque- fois du reste du faisceau), ne parle que d’une insertion ,sur la ligne et l’éminence ilio-pectinées”, sans faire mention des rapports du muscle avec le fascia iliaca. | Il résulte de ce qui précède, que le tendon du muscle psoas minor est constamment relié au bassin. Même dans les cas où aucune implantation directe n’est visible, où le tendon s’épanouit dans le fascia iliaca, le muscle n’en agit pas moins sur le bassin, puisque le fascia iliaca est fixé à l’éminence ilio-pectinée. Une insertion aussi indépendante, sur la ligne innominée, que dans le cas observé par moi, et un développement aussi considérable de la chair musculaire, sont des circonstances qui paraissent ne se rencontrer que rarement. L’implantation du psoas minor sur le bord supérieur du petit bassin mérite certainement d’être prise en considération pour les mouvements de la colonne vertébrale par rapport au bassin et pour l'équilibre du trone sur le bassin. Chez le sujet qui a été soumis à mon examen, le volume du psoas minor et l’état dans lequel se trouvaient les fibres charnues montraient avec évidence que, pendant la vie, le muscle avait dû être capable d’une action énergique. Or, cette action n'a pu avoir pour effet qu’un mouve- ment des vertèbres lombaires par rapport au bassin, ou récipro- quement. Un pareil mouvement a une très grande importance, car il est indispensable, non-seulement pour les déplacements étendus du tronc ou du bassin, mais aussi pour équilibrer le tronc pendant la marche ou la station. Tandis qu'il existe des muscles puissants (muscle carré lombaire, muscle long dorsal, etc.) pour la flexion latérale et la flexion en arrière de la partie lombaire de la colonne vertébrale, nous ne trouvons aucun muscle à la face antérieure des vertèbres dorsales et lombaires. La flexion en avant ne peut avoir lieu que d’une manière médiate, par les museles abdo- minaux et, pour les vertèbres lombaires et particulier, par le ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. IL. AR 114 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS, ETC. grand psoas. Ce dernier muscle tire (le fémur étant pris comme point fixe) les vertèbres lombaires et, conjointement avec le muscle iliaque interne, le bassin en avant et en bas. Mais, ici encore, le déplacement des vertèbres lombaires l’une par rapport à l’autre, ou de la colonne vertébrale tout entière par rapport au sacrum, ne peut se faire que médiatement, vu l'absence de trac- tion musculaire directe entre le bassin et les vertèbres lombaires. À ce point de vue, le muscle psoas minor à droit à plus d'intérêt qu'on ne lui en a accordé jusqu’à présent. Il peut opérer directemcnt le déplacement relatif du bassin et des vertèbres lombaires, de telle sorte, par exemple, que celles-ci soient mues en avant dans la station verticale, et que le bassin soit tiré en haut dans la suspension par les mains. On peut se demander sil n’y aurait pas toujours, même dans les cas où le psoas minor semble faire complétement défaut, des fibres musculaires pouvant tendre le fascia iliaca et, par suite, établir une relation directe entre les vertèbres lombaires et le bassin. Je tâcherai, le cas échéant, d’élucider cette question. | ÜrrecaTt, décembre 1866. MÉMOIRE SUR LA DÉTERMINATION DES LONGUEURS D'ONDE DU SPECTRE SOLATRE ; PAR M. V. S. M. VAN DER WILLIGEN. M. van der Willigen nommé, il y a deux ans environ, direc- teur du cabinet de physique de Teyler, à Harlem, a eu l’heu- reuse pensée de faire servir les ressources que ce riche établissement mettait à sa disposition, pour soumettre à une détermination nouvelle, et aussi rigoureuse que possible, quelques-unes des constantes les plus importantes de la Physique. Il à d’abord dirigé ses recherches vers la mesure des longueurs d'onde d’un certain nombre de rayons du spectre solaire, et c’est de ce pre- mier travail que nous allons faire connaître les résultats essentiels. Après avoir rappelé les travaux de ses devanciers, Fraunhofer, M.M. Esselbach, Angstrôm , Mascart et Bernard, l’auteur indique les moyens d'observation dont il à fait usage. Il avait à sa dis- position trois réseaux de Nobert, savoir: À, réseau en argent déposé sur verre, ayant 1801 traits, par conséquent 1800 fentes, sur la largeur de neuf Lignes de Paris. B, réseau ordinaire tracé sur le verre même, comptant 1801 traits, ou 1800 fentes, sur une largeur de six Lignes de Paris. C, réseau de même genre que B mais présentant, sur la même largeur de six Lignes de Paris, 3001 traits, c’est-à-dire 3000 fentes. L’instrument qui a servi pour la mesure des angles est un 8 * 116 V. S. M. VAN DER WILLIGEN. DETERMINATION DES spectromètre de Meyerstein !) de Goettingue, ayant un cercle de 10 pouces en diamètre. Ce spectromètre donne les angles à deux secondes près, à l’aide de deux microscopes à vis micrométriques diamétralement opposés. La plate-forme centrale est une table à trois vis calantes, posée sur un petit cercle central divisé, se mouvant autour du même axe que le grand cercle; un vernier unique permet la lecture de ce petit cercle jusqu'à une minute près. Pour abréger la description de cet instrument, on peut dire que c’est un goniomètre perfectionné, dont le cercle fondamental divisé est invariablement fixé au bras qui porte la lunette obser- vatrice. Les plaques et les faces des prismes sont posées paral- lèlement à l'axe du cercle et perpendiculairement à l’axe de la lunette, à l’aide du réticule de l’oculaire, illuminé, comme dans les instruments d'astronomie, par une petite lanterne et une lame de glace placée dans l’oculaire sous un angle de 45°; c’est la coïncidence plus ou moins exacte des fils vus directement et de leur image réfléchie par les plaques ou les prismes, qui fait juger de la position plus ou moins satisfaisante des surfaces réfléchis- santes. La construction de cet instrument ne permet pas l’usage des deux déviations à gauche et à droite, c’est-à-dire qu'on ne peut pas éliminer l'erreur du zéro ou, pour mieux dire, l’erreur de collimation de l’axe du tube, source de lumière, et de l’axe de la lunette observatrice : on est obligé de vérifier à chaque instant l'axe de cette lunette relativement à la fente illuminée du collimateur. Afin d'obtenir, par la combinaison des observations, un résul- tat définitif indépendant des imperfections des réseaux eux-mêmes, on à eu soin d'opérer sur chacun d'eux dans quatre positions différentes, en changeant successivement la. face tournée vers l’ob- servateur et le bord placé supérieurement. La température ne pouvant avoir, sauf peut-être pour le réseau tracé en argent, qu'une influence inappréciable sur les résultats, et la mesure de la température des plaques elles-mêmes étant 1) M. Meyerstein, Das Spectrometer. Gôttingen 1861. Poggendorf’s Annalen, T,. XCVIIT, p..91,,1856. é LONGUEURS D'ONDE DU SPECTRE SOLAIRE. DIT d’ailleurs impraticable, on s’est contenté de garantir les plaques, autant que possible, de l’insolation directe, et de donner, pour chaque série d'observations, la température moyenne de l’air ambiant. Une autre question fort grave, et qui a été soulevée dans ces derniers temps, est de savoir si le mouvement de la terre et, par suite, de l'appareil n’apporterait pas aux déviations observées avec les réseaux une perturbation analogue à celle qui constitue l'aberration de la lumière.’ Voici comment Mr. v. d. W. , S'ap- puyant sur la théorie de l'aberration de Fresnel, doute les divers cas que le problème peut offrir, suivant que la lunette se déplace perpendiculairement ou parallèlement à la direction du rayon incident, et suivant qu'il s’agit d’une source terrestre de lumière ou d’une étoile. A. 1.— Soit (PI. IT, fig. 1) À la fente illuminée par l’hélios- tat; AB le collimateur, dont l'objectif B rend la lumière inci- dente parallèle; CD la lunette observatrice, accommodée pour la vision à l'infini, dirigée sur la fente et animée, comme tout le reste de l'appareil, d’un mouvement dans le sens de la flèche, c’est-à-dire perpendiculaire à sa propre direction. Soit « le dépla- cement de l’appareil pendant que la lumière parcourt une ondu- lation entière 41. Le réseau ef est disposé perpendiculairement à l’axe de la lunette, ou à la ligne AD; mais la surface de l’onde qui se propage du collimateur à la lunette aura, en vertu du déplacement du collimateur, une direction gh inclinée sur ef; gh est la direction de l’onde incidente qui va être diffractée. Le sinus de l’angle de gh et ef est égal à —. La lumière incidente n’étant plus perpendiculaire au réseau, on commettra une erreur dont voici le calcul. Soit (Fig. 2, « et 8) kl une fente isolée du réseau, dont la largeur, y compris la partie opaque enlevée par le trait du diamant, sera appelée U. Les deux fig. « et 8, dont l’une se rapporte à une déviation à gauche et l’autre à une déviation à droite, montrent d’abord qu'au lieu de l’angle formé par le rayon diffracté avec la nor- male à la surface de l'onde, on enregistre l’angle formé par ce 118 V. S. M. VAN DER WILLIGEN. DÉTERMINATION DES rayon avec la normale au réseau. La différence de chemin des rayons extrêmes, qui partent de # et de /, est, pour fig. 2«, par ex., + le = (£ + sin o) U, en nommant + l’angle de Ant ave a déviation enregistré. A%, ou l’erreur commise, est donc — —, À Mais, — continuons à considérer la fig. 2. «, — la fente tout entière se meut dans la direction Xl avec la vitesse a. Ainsi le point k s’avance vers / pendant que l’autre rayon extrême fait le chemin bl + el: et si ce chemin est précisément 4, le point k de la fente se sera déplacé, vers le point fixe de l’espace L, de la quantité «a, et sera venu, par ex., en k'. À la vraie lar- geur U de la fente il faudra donc, pour calculer g, substituer : 5 À (] AL À U — à, ce qui donne: sing = #4 — À 4 Mais SIN 9 — —; U—a U.,.U? U e 14 A e , , E donc À Sin çg —= Es sin? ç. Ce résultat est affecté, 1l est vrai, d’une petite erreur de second ordre, la surface d'onde n’arrivant en #’ qu'un peu après le point k; mais ce retard n'est d'aucune importance. On trouvera, d’ailleurs, toujours la même Dir valeur a Sin? œ pour la correction, soit que + corresponde précisément à une différence de chemin 4 ou à toute autre valeur quelconque, puisque 4k' croîtra dans la même proportion que e/ + bl. Soit enfin C'D' (fig. 1) la lunette dans sa position déviée durant les observations ; la composante « cos # de son mouvement donnera or a une vraie aberration = CUS; doncuan gi T 608 9. Aïnsi, la discussion donne pour résultat du mouvement du collimateur et du réseau: | D HU a a ASiNng—=——+— sin? ç —=—(1— sin? y) —-—— — 0C08°? y. À À n) 1 Le mouvement de la lunette même donne, par suite de l’aberration: (4) ‘ a 9 AA = g OU À SIn 9 — FRE LONGUEURS D'ONDE DU SPECTRE SOLAIRE. 119 SUR . (4 (9 Aïnsi, en somme: À Sin o = — . COS? p + : COS? » = 0. 2. — La direction du mouvement restant la même, voyons ce qui arrive dans le cas où la lumière provient d'une étoile. Quand on juge l'étoile et la lunette alignées, celle-ci est, en réalité, déviée et dans la position CD (fig. 3). Les ondes inci- dentes gh sont perpendiculaires à la direction de la lumière in- cidente; mais le réseau ef, auquel on donne la position perpen- diculaire à l’axe de la lunette, n’est plus perpendiculaire à cette direction. L'onde incidente et le réseau laissent entre eux un angle dont le sinus est égal à — : , comme dans le cas précédent. Tout le reste de la discussion relative à ce cas peut être répété, sans aucune modification, pour la lumière venant d’une ? , CC « (07 (/ ; étoile. Donc l'erreur est, ici comme là : — ne COS? œ + à COS? p—0. Si la déviation, au lieu d’être à gauche, est à droite, ou bien si la direction du mouvement, de positive, devient négative, il est facile de voir que les deux résultats partiels ne font que changer de signe, et que leur somme, ou A sin +, demeure égale à 0. B. 1. — Considérons maintenant le cas d’un mouvement de la lunette dans la direction même de la lumière incidente. Soient (fig. 4) À la fente; AB le collimateur; CD la lunette observatrice dirigée sur la fente et se mouvant, avec tout l’appareil, en sens opposé de Ia lumière. Réseau et onde incidente, tous les deux sont bien perpendiculaires à la direction de la lumière. Que la lunette vienne à être tournée dans une position EF pour observer les spectres déviés, alors la vitesse FG, que nous nommerons de nouveau «4, donne une composante a sin + perpendiculaire à . . da .: . . la direction de la lunette; = Sin 9 sera le sinus de l'erreur in- troduite dans la déviation observée >, ou, approximativement, cette erreur elle-même. Pour nous rendre compte de l'influence du mouvement de la 120 V. S. M. VAN DER WILLIGEN. DÉTERMINATION DES source lumineuse et du réseau, considérons la fig. 5, où Al est de nouveau la largeur totale, U, d’une fente avec sa raie opaque. Nous supposons la lunette mise dans la position du premier: maximum, pour lequel les rayons extrêmes ont une différence de phase égale à 1. Pendant que l’ondulation secondaire se propage sur une sphère de rayon /b — 1, la fente illuminée et le réseau se déplacent en arrière d’une quantité hh' — a. En vertu du déplacement de la source lumineuse, la seconde ondulation pri- maire envoyée par cette source, qui aurait dû aboutir en * pour se réunir à la première, partie de |, ne sera parvenue qu’en /l'; mais, en même temps, la fente du réseau aura rétrogradé préci- sément jusqu'à cette même position '/". Donc, au lieu de , c'est »', à la distance a en arrière, qui maintenant devient centre d’ébranlement secondaire. À ce point de vue, il faut prendre h'/ comme fente du réseau, au lieu de Al, dont elle ne diffère en grandeur que d’une quantité du second ordre; h'b est la surface de l’onde diffractée, et c’est l’angle /h'b dont le sinus, sin y, 9, ] À ° ? 9 . . e est égal à . Mais en réalité nous mesurons, sur le cercle divisé de l'instrument, les déviations à partir de la normale à h/. Ainsi nous prenons l’angle trop grand et nous commettons, dans la lecture de y, une erreur égale à l'angle h'/h, c’est-à-dire égale a Qisés | — SIN œ. À Nous voyons done que si d’un côté l’aberration, due au mou- MON vement de la lunette, rend la déviation trop petite de . sin y, d'un autre côté le déplacement du réseau et de la fente illuminée accroît cette déviation de la même quantité = sin . L'effet total est, par conséquent, égal à zéro; en d’autres termes, le mouve- ment de l'appareil n’a aucune influence sur la valeur de la déviation quand la source de lumière, demeurant terrestre, participe au mouvement. 2. — Si c'est une étoile dont la lumière vient se diffracter, LONGUEURS D'ONDE DU SPECTRE SOLAIRE. 121 4 le mouvement de la lunette en sens opposé à celui des ondes donnera de nouveau dans la déviation une erreur en moins LM à égale à = di qu Ge effet de l’aberration. Mais la source de lumière étant maintenant indépendante du mouvement rétrograde de l'appareil, la seconde ondulation pri- maire qui, avec une différence de phase 1, devra coopérer avec celle déjà sortie de / (fig. 5), rencontrera le réseau lorsque celui-ci » 1 a À L,Q = aura rétrogradé de -___, À ce moment, la première ondulation a+ à secondaire n’aura encore produit, autour de !, qu'une sphère de À2 Q ! 9 A] HOUR Les points k et ! d'où partent les deux ondula- a + tions secondaires, — qui ont une différence de phase À, tandis . , ) 12 , que la différence de chemin n'est que de /b — on — (léter- (/ î minent de nouveau pour nous la surface d'onde résultante; h’ b est le.plan tangent de toutes les surfaces sphériques intermé- diaires entre hk' et /. De même b'/ est la nouvelle fente, qui ne différe en grandeur de h! que d'une quantité de second. ordre. 12 L'angle / h' b aura ici pour sinus a + 1 — sin y — % gin o,en À U nommant © la vraie valeur de la déviation pour le premier maxi- mum, quand tout l'appareil est en repos. Ainsi A sin 9 — FR a nn siDN et A9 = — . tang y. Mais nous prenons encore les déviations depuis la normale à Al; nous introduisons donc a? l'erreur de lecture a + À qui, à des grandeurs de second ordre U . » 0] a (7 U ? , près, est égale à CE sin g, comme dans le cas précédent. La déviation enregistrée est done, en fin de compte: GAS a HAE a ®— — Sin — —tang p + — sin p —=y— — tang 7. 1 À À À 122 V. S. M. VAN DER WILLIGEN. DETERMINATION DES Le terme adjoimt à æ, et qui résulte de ce que /b n’est plus 9 , * = L À is égal à À mais à a montre que le mouvement de la lunette (42 dans la direction même de la lumière incidente donne lieu à une a : erreur — — tang æ; on trouvera que cette erreur reste de même À signe pour les déviations à gauche et à droite, mais qu’elle change de signe avec le sens du mouvement de la lunette. En résumant la discussion qui précède, on voit que le dépla- cement de l’appareil dans une direction perpendiculaire à celle de la lumière n’a pas d'influence sur les déviations enregistrées, ni dans le cas d’une étoile, ni dans le cas d’une fente illuminée par la lumière du soleil. Le mouvement dans la direction même de la lumière ne donne point d’erreur non plus dans le cas d’une fente illuminée, tandis que dans celui d’une étoile il en apporte une d’une valeur notable, proportionnelle à tang ç. — Les résul- tats trouvés par M. v. d. W. s'accordent ainsi complétement avec ceux de M. Babinet; et ses observations, exécutées avec une fente illuminée fonctionnant comme source de lumière , n’ont exigé aucune correction. Nous ne suivrons pas l’auteur dans l'exposé des différentes précautions qu'il a prises pour assurer l'exactitude des déviations mesurées. Bornons-nous à dire qu'il a étendu ses observations à plus de 50 raies différentes, et aux spectres d'ordre suecessif — souvent jusqu'au cinquième, et quelquefois même jusqu'au sixième — et que, pour un même réseau, le nombre des mesures relatives à une même raie s’est parfois élevé à près de emquante. Tous ces résultats ont été résumés dans trois tableaux — un pour chaque réseau — où l’on trouve en regard de chaque raie, et pour chacune des quatre positions du réseau, la valeur moyenne, en dix-millièmes du rayon, du sinus de la déviation prise dans le premier spectre. Nous ne reproduirons pas ces tableaux, mais nous croyons devoir communiquer les explications que l’auteur donne au sujet des deux premières colonnes, qui renferment, l'une les chiffres adoptés pour la désignation des raies, l’autre LONGUEURS D'ONDE DU SPECTRE SOLAIRE. 123 les signes qui, antérieurement, avaient été attribués à quelques-unes de ces raies, par Fraunhofer, par l’auteur dans ses Recherches sur les indices de réfraction des mélanges d'acide sulfurique et d'eau, et par M. Angstrôm. On trouvera en outre, PI I, fig. 1 et 3, une reproduction très exacte de la gravure classique du spectre due à Fraunhofer, et, PI. I fig. 2, un autre dessin très précis fondé sur des observations exécutées par l’auteur lui-même, à l’aide d’un beau prisme de Steinheil de 45°, dans la position de déviation minima pour la raie E, et avec un oculaire agran- dissant 18 fois. Dans ce dessin une minute d’accroissement en déviation est représentée par deux millimètres; on y a indiqué, par leurs chiffres respectifs, les raies enregistrées dans les trois tableaux dont il a été question plus haut; les mêmes chiffres ont été donnés aux raies du spectre de Fraunhofer lorsque l'identité était indubitable. Voici maintenant les explications de l’auteur au sujet de ces chiffres: 1 est la raie À de Fraunhofer. Elle consiste en une raie forte, plus réfrangible, unie à une bande moins réfrangible et moins obscure; 1x indique le milieu de la raie et de la bande prises ensemble, 1 8 le milieu de la raie forte seule. D’après la gravure il semble que Fraunhofer ait nommé A la raie forte; tandis que dans les Recherches elc. déjà citées, où la dispersion était petite, il vaut mieux prendre comme À ce que l’auteur nomme ici 1 «. 2. Bande composée de plusieurs raies très fines, dont celles du côté le plus réfrangible sont les plus noires; 2% est le milieu de cette bande, 2 8 en est le côté le plus réfrangible et le plus foncé. 3. Bande semblable mais plus noire, dont deux raies, situées près du milieu, forment une partie plus intense; 3 « est le milieu de la bande; 36 est le milieu, difficile à saisir, de ces deux raies plus fortes. L'auteur croit que a, tant de Fraunhofér que de ses hecherches elc., est toujours le milieu de cette bande, c'est-à-dire 3 0. 4 est la forte raie B de Fraunhofer, qui s’élargit de plus en plus pour les spectres plus élevés, mais dans laquelle on voit 124 V. $. M. VAN DER WILLIGEN. DEÉTERMINATION DES en même temps se dessiner, du côté le plus réfrangible, une partie plus obscure que le reste. Le milieu de la bande, qui est le B des . Recherches etc. et probablement aussi le B de Fraunhofer, l’auteur le nomme 4e; le milieu de la partie plus obscure devient 4 £. Dans les spectres plus déliés on voit encore auprès de B, et à une assez grande distance, une faible compagne moins réfrangible. D, 6 et 7 commencent la région remarquable, terminée aux environs de 14, qui est influencée fortement par l'épaisseur crois- sante d’atmosphère que les rayons ont à traverser quand le soleil se couche. 5 est la raie C de Fraunhofer, laquelle, étant au nombre de celles qui maintiennent le mieux leurs caractères de raies bien définies, fournit un excellent point de repère. 6 est une raie un peu confuse. 7 est une raie plus large et plus confuse encore, mais plus noire et ayant son côté le plus réfrangible mieux défini et mieux tranché que la précédente. Cette raie 7 est déjà beau- _ coup influencée par l'atmosphère; elle devient de plus en plus foncée à mesure que le soleil s'approche de l'horizon; c’est le C des Recherches etc. C'est aussi déjà auprès d’elle que semblent surgir de nouvelles raies au déclin du soleil; l’auteur, toutefois, regarde ces nouvelles raies comme préexistantes, mais noyées dans la lumière éblouissante du jour, dont l’absorption progres- sive par l’atmosphère les rendrait de plus en plus visibles. 8. Raïe très prononcée avec une bande appendice moins réfran- gible, toutes les deux fortement sujettes à l’influence de l’atmos- phère. 8 « est le milieu de la bande et de la raie prises ensemble; c'est le D des Recherches etc. 88 est le milieu de la raie seule. Suivent 9, 10, 11, 12 et 13, raies moins visibles dans les spectres de réfraction, mais très bien prononcées dans les spec- tres, plus dilatés, de diffraction. On peut surtout recommander 12 et 13 comme d’excellents points de repère, parce que, déjà assez visibles dans les spectres du prisme, elles maintiennent bien leur caractère de raies simples dans les spectres plus déve- loppés. 9 est une raie fine; 10 une autre raie fine, qui près d'elle à une compagne moins réfrangible; 11 est une raie plus LONGUEURS D’ONDE DU SPECTRE SOLAIRE. 125 dilatée qui, dans les spectres plus allongés et avec un grossisse- ment plus fort, se décomposera en deux autres. 14 est la raie D. Déjà dans les spectres moins dilatés elle se décompose en deux, 14 et 147, dont la première semble la plus noire; dans les spectres plus étendus il se développe encore une troisième raie 144, beaucoup plus faible, presque à égale distance de chacune des deux premières. | 15 et 16, situées très près l’une de l’autre, sont liées entre elles par quelque nébuleuse; 16, très nette, est recommandable comme point de repère, et maintient extraordinairement bien son caractère de raie simple dans les spectres plus dilatés. Prises ensemble, elles sont très bien marquées par la bande obscure, plus réfrangible, qui les suit. 17 et 18 sont comme des raies élargies; 17 surtout ressemble plus à la limite plus obscure, mais mal définie, d’une bande, qu'à une raie proprement dite. 19 est de nouveau un excellent point de repère: c’est une raie très persistante, facile à retrouver avec ses deux compagnes de gauche et de droite. La distance mutuelle de ces trois raies est mieux reproduite dans le spectre de Fraunhofer que dans celui de M. v. d. W. 20. Deux raies passablement obscures, non séparées. 21. Ce sont de même deux raies, mais mieux séparées. 22 est la raie E de Fraunhofer, que l’auteur, comme M. Ângstrüm ; a vue double dans les spectres d’un ordre plus élevé. Cette double raie est située très près d’une bande plus réfrangible, dans laquelle elle se noie dans les spectres peu dilatés, en accaparant aussi une bande moins large et moins obscure située de l’autre côté. 22 « est cette double raie. 22 8 est le point le plus obscur de la bande prise dans un spectre peu développé. Il est évident que la valeur de 22 8 devra presque coïncider avec celle de 22 «. La raie E des Recherches etc. devra être regardée comme représentant 22 6. 23 et 24 sont deux raies séparées, dont la seconde, qui est la plus obscure, peut servir comme point de repère. 23 n’est 126 V. S. M. VAN DER WILLIGEN. DETERMINATION DES enregistrée que pour le cas où, par méprise, on l’aurait observée au lieu de 24. 25, 26 et 27 constituent, comme 14, un des points les plus saillants de tout le spectre solaire; c’est le groupe b de Fraun- hofer. Dans les spectres moins développés, 25 se détache déjà du reste; ensuite, le spectre devenant de plus en plus dilaté, 26 s'isole à son tour; enfin, dans les plus allongés, 27 se divise encore en deux. 27 co et 277 sont les deux composantes de 27, tandis que 27 8 est le point le plus obscur de ces deux raies réunies dans les spectres moins dilatés. Pour b des Recherches etc. il convient de prendre la moyenne de 26 et de 276. Suivent 28 et 29, deux raies confuses, à chacune des quelles adhère encore, pour l'agrandissement employé, une bande, située à gauche pour 28, à droite pour 29. La seconde raïe est meil- leure que la première. 30. Raie confuse et trop large, limite moins réfrangible et plus obscure d’une bande bien définie. On l’apercoit bientôt et, faute d’autres raies plus pures, elle peut très bien servir comme point de repère, dans les spectres peu dilatés, pour cette région rela- tivement pauvre. 31. Raïe c de M. Angstrüm, très forte, et avec une compagne très rapprochée; excellent point de repère. 32 et 33. Rais bien définies et très fortes. 34, F de Fraunhofer, est très noire, mais a paru élargie; en pureté elle le cède à 32 et 33; c’est le milieu, qui était le point le plus obscur, qu’on à pointé. 3). Raie facile à reconnaître avec ses compagnes. 36. Bande plus marquée, dont 36e, 368 et 36 7 indiquent successivement la limite la moins réfrangible, le centre et la limite la plus réfrangible. La gravure de Fraunhofer représente la première limite comme la plus noire et la plus large, tandis que l’auteur à toujours vu la seconde limite prédominer sous ce double rapport. 36 8 est G des Recherches etc. 37. Raie noire et plus fine que ne l'indique la figure. 38 et 39. Deux raies plus noires à la vue que ne le montre LONGUEURS D’ONDE DU SPECTRE SOLAIRE. 127 la gravure. La première se décompose en deux; c’est la compo- sante la plus réfrangible qui a été mesurée. 39 a paru double aussi, mais les deux composantes sont à une distance plus petite ; c’est le milieu qui a été pris pour le point mesuré dans les déviations. 40. Raiïe forte, G de Fraunhofer, facile à reconnaître dans le faisceau dont elle fait partie. 41 et 42. Deux raies utiles, en cas de besoin, dont la première a une compagne moins réfrangible à une distance notable. 43. Raie double, difficile à décomposer; c’est le côté le plus réfrangible et le plus noir qui à été mesuré; cette raie est le y de M. Angstrôm. 44, Très reconnaissable, un peu dilatée. 45. Plutôt une partie nébuleuse qu'une bande proprement dite; a été enregistrée pour le cas d’une méprise, 44 pouvant être confondue avec elle. 46. Raïe très noire et très large, H des Recherches etc. et h de M. Angstrôm ; point de repère très appréciable dans ces régions bientôt nébuleuses. 47, 48 et 49. Trois raies, dont la dernière, qui a une com- pagne, est la plus facile à reconnaître. D0 est plutôt une bande étroite obscure qu’une raie définie. 47 à 50 sont d'excellents points de repère, pour le cas où l’on viendrait à manquer la raie suivante 51. D1 « est la raie, ou plutôt le faisceau nébuleux , que Fraunhofer a nommée H. D1 8 est sa compagne plus réfrangible et encore beaucoup plus difficilement visible. Après avoir mesuré les déviations correspondant aux diverses raies, il restait, pour pouvoir en déduire les longueurs d’onde, à déterminer la véritable largeur des réseaux. Cette détermination délicate et pénible a été exécutée par la comparaison des réseaux avec une échelle tracée sur une bande de verre à glace, et com- prenant trois centimètres divisés en millimètres. Nous devons renvoyer au Mémoire original pour les détails du procédé suivi. D’après la nature de ce procédé, l'exactitude des résultats définitifs ne supposait que celle de la longueur totale de l'échelle, abstrac- 128 V. S. M. VAN DER WILLIGEN. DÉTERMINATION DES tion faite des erreurs possibles des subdivisions. Or, l’échelle avait été présentée par le constructeur, M. Dumoulin-Froment à Paris, comme comparée au mètre type et très exacte à la tem- pérature de 15° C. Les résultats définitifs, qui par suite se rap- portent à cette même température de 15°, ont été les suivants: Largeur du réseau B — 13,55108 + 0,00056 mill. Largeur du réseau © — 13,55315 + 0,00042 mill. Le second terme de chacune de ces valeurs en représente l'erreur moyenne, calculée d’après la méthode des moindres carrés. Quant au réseau À, on n'en à pas, pour le moment, déter- miné la largeur, de crainte que la pellicule d'argent déposée à sa surface ne fût endommagée par le contact de l’échelle. D’après une communication postérieure de M. Nobert, la largeur de ce réseau serait très probablement égale à 9,0155 lignes de Paris, ce qui, avec les données de l'Annuaire du Bureau des Longitu- des, donnerait 20,3374 millim. En divisant la valeur 2023374 par 1800, on trouve: pour la largeur d’une seule fente de A, y compris sa partie opaque: 0201129853, dont le log. —= 1,053022. En divisant les largeurs des réseaux B et C par 1800et3000, on trouve de même: pour la largeur d’une seule fente de B : 0"%,00752837, dont le 10g::=—="0,8 16101: et pour la largeur d’une seule fente de C : 0"%,00451772, dont le log. — 0,654919. Les logarithmes sont pris avec la caractéristique nécessaire pour qu'on obtienne, en les ajoutant aux logarithmes des sinus de la déviation, les valeurs des longueurs d'onde en dix-milli- onièmes du millimètre. Les résultats de la multiplication sont contenus dans la table suivante. (Voyez: Table pag. 129.) La première colonne donne les numéros des raies ; les deuxième, troisième et quatrième colonnes, les résultats respectifs pour les réseaux À, B et C. Dans ces trois colonnes on a omis, pour abréger, le premier ou les deux premiers chiffres de chaque LONGUEURS D’ONDE DU SPECTRE SOLAIRE. * 129 | | | | a | c.. M ke 1 C. M. le | 38,6 1517633,6 25 | 89,8) 86,1| 86,4 55/5186,3 18 | 14,1 11 /7609,2 26 | 79,4) 7a,8l 75,4) 45/5175,1 9e | 86,0 3[7981,3 a | 15,41 714) 71,5| 26/5171,4 28 | 48,5 217943, 8 a7e | 14,3] 70,2) 71,2] 12/5170,7 3. | 93,3| 88,7| 90,6! 1617189,7 97, | 73,3| 69,3] 69,8] 28/5169,6 38 | 94,| 88,0| 89,2) 11/7188,6 98 | 048 01,8 01,8! 16/5101,8 du | 78,2) 73,91 75,6! 26/6878 29 | 84,8) 89,4] 83,1| 16/5082,7 48 71,0! 71,4 23/6871,2 30 | 47,4) 43,2| 44,9) 98/5043,7 5 | 68,4! 65,4! 65,8 6316565,6 31 | 62,8! 59,8| 60,5! 52/4960,1 6 | 24,8l 19,8) 19,0! 616519,4 32 | 96,0! 93,2| 04,4) 29/4893,8 7 lo3,2l 97,6! 97,81 664977 33 | 77,8) 72,0) 75,3| 3114874,6 8e | 85,4) 80,6! 81,6! 816281,1 34 | 67,9) 63,7| 64,1! 47/4863,9 8e | 84,4| 80,0) 80,0! 23[6280,0 35 | 73,8) 69,7| 70,4) 26|4670,0 o | 07,6! 93,8! 95,1] 14/6194,5 36% 37,9 2|4537,5 10 | 69,6, 64,2! 65,7 66164,9 368 | 37,5) 33,9] 33,9] 1114533,9 11 | 43,5) 38,8| 40,4) 1716130,6 36, 30,3 2|4530,6 12 | 99,5! 24,5! 26,0! 2216125, 37 | 88,1] 85,5! 86,1| 25/4385,8 13 | 09,9! 04,7! 05,7! 31/6105, 38 | 45,4) 41,0| 43,7| 15/4349,8 lie |102,1| 98,3! 08,8| 51/5898,6 39 | 98,8! 27,2| 97,5] 32/4397,4 148 96,0| 95,8) 22/5895,9 10 | 14,0) 11,2] 11,2 34/4311,2 14, | 95,9) 92,2] 99,9! 73|5892,6 a | 76,6! 75,6! 74,7| 10/4975,2 15 | 31,4) 97,0) 27,0] 19/5627,0 42 | 66,3! 69,6! 62,7| 2714969,7 16 | 21,8 17,8| 18,2! 43/5618,0 43 | 31,5! 98,6 28,7! 31/4998,7 17 2) 348 32,9| 3553], aa | 48,3| 45,8| 45,9] 2114145,5 18 | 80,7| 78,3 6/5478,6 45 34,8 3[4135,1 19 | 60,7! 57,5! 59,1! 1715458,3 46 | 06,2! 03,6! 04,0! 28/4103,8 20 | 77,5) 73,5 3[5373,8 az | 82,5) 7o,ol 79,1| 6l4079,5 a1 | 34,4| 30,3| 30,7! 39/5330,5 48 | 69,4! 66,3| 68,7! 14/4067,5 29, | 75,5| 72,0! 72,8| 46/5979,4 49 | 51,3] 47,4] 48,4] 21/4047,9 298 | 73,8 12/5970,4 50 34,7| 37,5| 4140361 o3 | 38,41 34,5! 35,6! 1315235,0 sl, | 73,6! 71,6! 71,2| 51/3971, 24 33,3| 29,1| 30,21 3015229,6 519 | 41,21 37,11 36,51 1913937,6 130 V. S. M. VAN DER WILLIGEN. DÉTERMINATION DES nombre ; ces chiffres se retrouvent dans la cinquième colonne, qui contient les valeurs moyennes des longueurs d'onde, précédées du nombre total des observations sur lesquelles chacune d’elles repose. Pour déterminer ces moyennes, on ne s’est servi, en général, que des résultats fournis par les réseaux B et C. Le calcul montre que la différence moyenne des valeurs déduites, pour une même raie, de l’un et de l’autre réseau, est de 0,6. La plus grande partie de cette différence peut être mise sur le compte de l'erreur dans les largeurs mesurées des réseaux; car, en prenant 5570 pour la valeur moyenne des longueurs d’onde extrêmes, on 0,00056 + 0,00042 _ 1 ue 5570 13,55212 11918820 15829 Quoi qu'il en soit, on s’est servi de cette différence 0,6 pour. la correction des longueurs d'onde appartenant à un certain nombre de raies qui n'avaient été mesurées qu'à l’aide d’un seul réseau; c'est-à-dire que pour constituer la valeur moyenne à inscire dans la colonne M, dans le cas où une seule des deux valeurs B et C figure dans le tableau, on a augmenté ou diminué celle-ci de 0,3, selon qu’elle provenait du réseau B ou du réseau C. Les deux valeurs B et C manquent à la fois pour les quatre premières raies, ainsi que pour 228, et elles sont assez incer- taines pour 51 et 518. Voici comment on a procédé pour ces raies. On a calculé la valeur moyenne du rapport entre les lon- gueurs d'onde moyennes déjà inscrites dans la colonne M et les longueurs correspondantes obtenues par le réseau À ; le résultat de ce calcul a été 0,99935. On a ensuite diminué, dans le même rapport, les longueurs trouvées par le réseau A pour les raies en question. Pour les quatre premières raies, ainsi que pour 22 8, ces longueurs À réduites ont été adoptées comme valeurs moyennes et portées, comme telles, dans la colonne M. Quant à 51 « et 516, les longueurs À réduites ont été combinées avec les longueurs B et C, et c’est la moyenne des trois nombres qui est entrée, comme valeur définitive, dans la colonne M. On voit que les observations faites à l’aide du réseau À, n’ont contribué que pour une faible part à fixer les résultats définitifs ; trouve — 0,40. L LONGUEURS D'ONDE DU SPECTRE SOLAIRE. 131 mais ces observations reprendront tous leurs droits dès qu'on sera parvenu à déterminer la largeur du réseau par quelque compa- raison directe. La méthode des moindres carrés donne, sur la largeur de chacun des réseaux B et ©, une erreur moyenne de ,;,5 de millim., c’est-à-dire de ,,1,, de la largeur. Sans vouloir pré- tendre que ses résultats aient réellement cette grande perfection, l'auteur fait remarquer qu'il ne résulterait de là, pour les lon- gueurs d'onde, qu'une erreur de 0,2. Quant à la mesure des angles, à l’aide du cercle divisé, les 2” qui constituent la limite de l’exactitude que ies vis micrométriques permettent d'atteindre, donnent 0,7 dans les longueurs d'onde déduites des résultats pour le premier spectre du réseau B, et 0,4 dans celles du réseau C, soit en moyenne 0,4; ces mêmes 2” répondent à une incertitude de 0,00001 dans les valeurs des indices de réfraction. L'auteur s'est encore proposé de rechercher le degré de soli- darité mutuelle que présentent les longueurs trouvées pour les diverses raies, en établissant une comparaison entre ces longueurs et celles déduites des formules pour la dispersion données par Cauchy !) et par MM. Christoffel ?) et Briot * ; de cette compa- raison devaient résulter, à la fois, la critique des longueurs d'onde et celle des formules. Pour y parvenir, il à étudié la dispersion produite par un beau prisme de Steinheil, de 45° 1’ 35"; ce prisme, dans la position du minimum, donnait une déviation G égale à 30° 56’ 46”,0 pounlasraie 151281" 29 1675 /pour D", et à 35° 181 375 ; pour Dix; ce qui donne Gx — Ga — 2° 21’ 51/5. On a mesuré deux fois la déviation minima pour 40 raies différentes, et pris chaque fois la moyenne des deux résultats. On à fait un certain nombre d'observations supplémentaires, pour 1) Mémoire sur la dispersion, Prague. 1836. 2) Annales de Physique et de Chimie, T. LXIV, p. 370. 1862. s) Essais sur la théorie mathématique de la lumière, p. 95. 1864. 9 * 15? V. S. M. VAN DER WILLIGEN. DETERMINATION DES déterminer le changement que la déviation éprouve par suite des variations de la température de l’atmosphère: l'expérience a fait voir que ce changement consiste en un accroissement de 0’,72 pour chaque degré centigrade dont la température s'élève. Cette détermination, bien qu’elle ne soit pas relative aux températures du prisme lui-même, lesquelles restent inconnues, a pourtant un certain intérêt, en ce qu'elle accuse dans les indices de réfraction un changement, qui, tout en étant beaucoup plus grand, tombe dans le même sens que celui trouvé par M. Fizeau !). Tous les angles mesurés ont été rapportés, à l’aide de cette valeur 0”,72, à la même température 18°,); puis on en a déduit, par le calcul, les valeurs des indices de réfraction pour les diverses raies. Les résultats sont contenus dans la colonne x de la table ci-après. La colonne voisine À reproduit les longueurs d’onde telles qu’elles ont été données dans la table précédente. D ” ou 14 ” veut ch ie dire qu'on a pris la moyenne des longueurs de Dx et D; ou 14% et 14;, pour le point correspondant à l'indice enregistré; 14x et 147 étaient assez bien séparées par le prisme pour qu'on pût prendre chacune d'elles à part; mais ces observations n'ayant pas été jugées assez certaines, on s’est contenté d'en prendre la moyenne. (Voyez: Table pag. 133.) Les formules proposées pour lier l'indice de réfraction » à la longueur d'onde 3, sont les suivantes: (Cauchy.) B C Ma Cr (Cauchy, mod. par M. Mascart.) n = D + _ —+Gi (M M. Christoffel et Briot.) n a Ne di V +24 V 1” 1) Poggendof”s Annalen, T. CXIX, p. 87 et 297. 1863. LONGUEURS D'ONDE DU SPECTRE SOLAIRE. Somme des carrés * 47 est certainement fautif, | À n. Ge | B. calc. — obs. lo A 7633,6 LOD/66 ER ee Se A a 7189,7 1,60926 14 12 9 4 B 6874,8 1,61079 8 6 6 5 C 6565,6 1,61252 2 0 6 8 D 6281,1 MORASGANES Malte 7 fi 6139,6 181537 : 5 6 6 13 6105,2 1,61560 3 4 ( 14 D 895,6 1,61728 6 7 4 16) 4 5618,0 1,61978 6 GAË CU 17 5531,9 1,62064 5 6 ( 19 5158,3 1,62143 6 7 1 20 5373,8 1,62234 4 4 5 21 5330,5 1,62282 9 2 fh 228 E 5270,4 1,62353 1 ïl 8 24 5229,6 1,62404 9 ane) 5 95 b 5186,3 1,62459 9 9 6 26 5175,1 1,62472 1 1 8 278 5170,7 1,62479 2 2 fl 28 5101,8 1,62570 2 9 8 29 5082,7 1,62597 3 3 7 30 5043,7 1,62649 0 0 10 31 e 4960, 1 1,62770 0 0 10 39 4893,8 1,62872 0 0 8 33 4874,6 1,62903 x 1 8 34. F 4863,9 15629170, | 9062 8 35 4670,0 1,63244 7 8 14 37 4385,8 1,63828 7 8 7 38 4349,8 1,63931 4 5 9 39° 4397 4 1,63965 7 8 5 40 C 4311,2 1,64006 5 6 3 4] 4975,9 1,64099 1 P) fi 49 , 4969,7 1,64127 5 5 L 43 7 4298 ,7 1,64213 6 7 1 44 4145,5 1,64444 0 O0 46 H 4103,8 1,64563 0 1 11 AT* 4079,5 EN RTE a 31 48 4067,5 1,64676 7 6 20 49 4047,9 1,64732 5) 3 18 50 4036,1 1,64779 13 14 30 5l« H 3971,3 64060 2 OU AE LT 19 1039 | 1117 | 3899 135 134 V. S. M. VAN DER WIiLLIGEN. DÉTERMINATION DES Il s’agit de déterminer les constantes de ces formules, au nombre de trois pour la première, de quatre pour la seconde, et de deux seulement pour la dernière. Or, si l’on applique la méthode des moindres carrés à tous les résultats obtenus (sauf la raie 47, qui s’est montrée trop fautive), en accordant à tous une influence égale, on trouve: (Cauchy L.) 10 n = 1,594557 + LEUR? AE) (Cauchy IL.) 0 pe eee es Moish (Christoffel et Briot.) 2. 1,593544 Ve see, Vlépes PE La table donne les résultats de la comparaison des formules aux observations; les colonnes C1, C1! et B contiennent, res- pectivement pour chacune des trois formules, les différences entre les valeurs calculées et les valeurs observées des indices de ré- fraction. Âu bas des colonnes, on trouve la somme des carrés des fautes restantes. ME La marche plus ou moins régulière des différences calc. — obs. fournit le criterium pour les résultats enregistrés; la somme des carrés de ces différences est le seul criterium pour les formules. Les trois colonnes indiquent, à la première inspection, que l’ob- servation de 47 est fautive. La somme des carrés fait rejeter la for- mule de MM. Christoffel et Briot, comme la moins concordante. Cette somme étant même un peu moins grande pour C' que pour C'!, il n’y a aucune raison pour substituer la seconde de ces formules à la première. La formule primitive de Cauchy, sans aucune modification, reste donc la plus exacte, et, d’après les observations de l’auteur, il n’y a pas lieu d’en chercher une autre. Cette formule coupe trois fois la courbe des observations, tandis que la formule de M. Christoffel ne la coupe que deux fois. LONGUEURS D'ONDE DU SPECTRE SOLAIRE. 155 On conçoit, du reste, que lorsqu'il s’agit de représenter, ab- straction faite de toute théorie, une suite de valeurs, une for- mule à trois constantes, comme C’, conduira probablement à une plus grande harmonie qu'une formule à deux constantes, telle que B; tandis que l'addition d’une quatrième constante, comme dans C", pourra très bien n'avoir aucune influence sur l'exactitude, entre les limites données dans lesquelles les résultats de l'observation sont confinés. : En terminant son travail, l’auteur annonce qu'il s’attachera prochainement à obtenir une exactitude plus grande pour les valeurs de À aux limites du spectre visible, et à étendre, autant que possible, ses observations vers les régions les plus obscures. SUR LES AFFINITÉS DE LA SN D De PO ED Le Pa ED AVEC CELLES DE L'ASIE ET DE L'AMÉRIQUE DU NORD; PAR F. A. W. MIQUET.. Depuis Kaempfer et Thunberg, qui, les premiers, jetèrent quelque jour sur la végétation du Japon, la flore de cet empire n’a pas cessé d'attirer, à un haut degré, l’attention des botanistes. Dès les premières recherches, on y avait distingué des formes très aberrantes, aberrantes non-seulement en elles-mêmes mais aussi sous le rapport géographique, et Thunberg avait déjà reconnu une certaine affinité entre cette flore et celle de l'Amérique du Nord. L’inaccessibilité du pays ne fit qu'aiguiser le désir d’explora- tions plus approfondies, explorations dont on se promettait la découverte de nouvelles merveilles. De même que Thunberg avait pu visiter le Japon (pendant les années 1775—1776) grâce à l'appui des riches Mécènes que la ville d'Amsterdam possédait alors dans son sein, de même Siebold fut mis par notre gouver- nement, il y a près de 50 ans, en état de poursuivre, en qualité d’officier de santé près l’armée des Indes, les investigations relatives - à cette contrée encore si peu connue. Les recherches de Siebold furent entreprises sur une large échelle; toutefois, il s’attacha au monde végétal avec un intérêt particulier, et avec le dessein de rapporter surtout en Europe des végétaux cultivés et utiles: F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. 1574 Aussi le nombre des plantes qu'il a introduites dans nos jardins est-il considérable, et c’est à lui que nous devons de voir aujourd’hui nos pares et nos bosquets ornés d'arbres et d’arbustes du Japon. — Son herbier, — auquel contribua pour une bonne part son compagnon de voyage, le Dr. Bürger, — déjà riche par lui-même, acquit encore plus de prix par l’adjonction de collections réunies par les botanistes japonais [too Keiske, Mizutani Sugerok et autres, lesquels purent visiter en toute sécurité les provinces de l’intérieur et les districts montagneux, partout les plus intéressants pour la flore du pays. Dès avant Thunberg, les Japonais avaient eu leur science botanique, ce dont le célèbre ouvrage Xwaur peut rendre témoignage; ils avaient dû à leur contact avec Thunberg des notions de la méthode de Linné, et ils continuérent de s’instruire à l’école de Siebold; en ce moment, par exemple, il se publie au Japon même une description de plantes indigènes, avec figures et selon le système de Linné. — Après Siebold, et déjà même, en partie, pendant son séjour au Japon, des explorations botaniques assez importantes y furent faites par des voyageurs néerlandais, tels que Piérot, Textor, Mohnike, dont les collections sont con- servées, ainsi que celles de Siebold et Bürger, dans l’Herbier de l'Etat. Le professeur Zuccarini, de Munich, décrivit une partie de l’herbier de Siebold et Bürger dans les ouvrages intitulés Flora Japomca et Familiae naturales Florae Japonicae, mais la mort mit fin à cet utile travail. Les Cupulifères, les Oléacées et un certain nombre de plantes d’autres ordres furent décrites par le professeur Blume. Toutefois, la plus grande partie des collec- tions nommées demeura inédite. Dans les dernières années nous dûrnes reconnaître que, de même que nous nétions plus la seule nation privilégiée auprès du Gouvernement Japonais, nous ne conserverions pas non plus l'avantage de rester les seuls et paisibles possesseurs de plantes du Japon. Les Américains furent les premiers à marcher sur nos traces; durant les expéditions dirigées par le commodore Perry et par le capitame John Rodgers, les botanistes Williams, Morrow, Small et Wright rassemblèrent des collections considérables, qui, / 138 F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. aussitôt arrivées, furent décrites par le professeur Asa Gray de Cambridge dans l'Amérique du Nord. Les Anglais reçurent des collections de M. KR. Alcock, ambassadeur britannique au Japon, de M. Pemberton Hodgson, consul à Hakodade, et des voyageurs Wilford et Oldham envoyés au Japon avec la mission spéciale de recueillir des plantes. Le botaniste russe Maximowiez, qui nous avait déjà fait connaître, sous le rapport botanique, le pays de l’Amour et la Transbaïkalie, voisins du Japon, visita plus tard le Japon lui-même, et, de retour depuis deux années, il s'occupe maintenant d'étudier les collections qu'il à rapportées et qui paraissent avoir une grande importance. Sous l'empire de ces circonstances je me sentis doublement entraîné à examiner nos trésors botaniques japonais dans leur extension entière, et à réunir en un tout bien arrangé nos différents herbiers séparés. L’Herbier de l'Etat avait d’ailleurs reçu, par voie d'échange, des séries très complètes des doubles des herbiers nord-américain, anglais et russe, de sorte que nous possédons incontestablement, en ce moment, les matériaux les plus riches pour la flore du Japon. À la connaissance de cette flore se rattachent des questions d’une nature spéciale, et les nouveaux matériaux mis en œuvre sont assez riches pour qu’on puisse faire à ces questions, dès aujourd'hui, des réponses plus satisfaisantes. — Dans l'ouvrage bien connu de Hodgson sur le Japon, Six William Hooker à publié une liste des plantes connues à cette époque, liste qui porte à près de 1700 le nombre des Phanérogames, y compris environ 70 Fougères. Le dépouillement de nos herbiers à donné à ce chiffre un accroissement considérable : c’est ainsi, par exemple, que les Labiées, de 30 espèces qu'elles comptent dans la liste de Hooker, sont montées à D2, les Scrofularinées de 16 à 38, ete. — En général, ces nouvelles acquisitions concernent exelusive- ment la connaissance de la flore japonaise elle-même, car les espèces et les genres nouveaux n'y entrent que pour un nombre restreint; la plus grande partie se compose d'espèces dont, jusqu'à présent, on n'avait pas constaté l'existence au Japon, résultat F. À. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. 139 qui peut être regardé comme offrant pour la géographie botanique et l’histoire du règne végétal plus d'intérêt que le gain d’espèces tout à fait inconnues. Zuccarini a fait ressortir clairement l’affinité qui existe entre la flore japonaise et celle de l'Amérique du Nord. Il montra que non-seulement on trouve dans l’une et l’autre des genres et des espèces identiques, mais qu'on y découvre aussi une certaine similitude dans la physionomie générale. Negundo, Diervilla, Torreya , Pachysandra, Mitchella, Maclura, Liquidambar, et d’autres genres, qui n'étaient connus autrefois qu'en Amérique, croissent également au Japon. Zuccarini reconnut en outre le fait singulier que l’affinité dont il s’agit est surtout relative à la partie orientale de l'Amérique du Nord. Mais, tout en signalant ces analogies, il ne lui échappa pas que la flore japonaise est liée par des rapports encore plus intimes avec celle du continent de l'Asie. Si cette dernière circonstance ne put surprendre personne, l’affinité avec la partie orientale de l'Amérique du Nord, au contraire, demeura notée dans la science comme un caractère complétement inexpliqué. | L'histoire nous apprend que des sciences d’abord séparées finissent par se rapprocher dans leurs progrès successifs, et que leur rencontre ouvre souvent aux recherches des voies nouvelles. C’est ainsi que naquit la paléontologie, dont la lumière rayonne sur trois sciences différentes. Parmi les notions nouvelles qu’elle introduisit, se trouve celle de modifications qui se sont opérées dans la délimitation respective des terres et des mers durant la période de l'existence de la création actuelle. La géographie botanique s'enrichit d’un chapitre historique, et des faits qui, dans la distribution des plantes comme dans celle des animaux, étaient restés incompréhensibles, trouvèrent une explication. En même temps, l'hypothèse de Darwin ramena l'attention sur un problème dont la solution avait défié tous les efforts de la science. Or, des hypothèses qui essaient de résoudre une question importante, alors même que leur développement n’est pas strictement logique et qu’elles ne s’astreignent pas à une impartialité rigoureuse dans 140 F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. le groupement des faits et la déduction des conséquences, n’en sus- citent pas moins des recherches, provoquent un échange d’idées , et peuvent devenir fécondes pour la science.— J’indique ce point de vue, parce que le travail éminent d'Asa Gray sur l’affinité des flores du Japon et de l'Amérique du Nord fut écrit sous son influence. Pour cet auteur, l'hypothèse de Darwin était devenue un théorème, de sorte que les genres et les espèces analogues ou vicariants dans les deux parties du monde furent compris dans l’examen, comme rejetons issus d’une souche commune. Je ne puis suivre mon ami dans cette direction ; je m'en tiens aux formes véritablement identiques, aux genres et aux espèces qui sont les mêmes dans les deux pays. En outre j'adopte, avec pleine conviction, l’unité d’origine de chaque espèce véritable; la géographie botanique a délaissé les vues de Schouw et d’Agassiz sur la pluralité d’origine; en ce point aussi se confirme la loi dont toute la nature porte l'empreinte, simplicité des moyens mis en œuvre pour atteindre de grands résultats. Composé de cinq grandes îles, Nippon, Kiousiou, Sikokf, Yesso et Karafto, dont les axes longitudinaux sont alignés, à la suite l'un de l’autre, du sud au nord , le Japon forme en quelque sorte une île unique plus grande, à peu près parallèle à la côte du continent voisin, étendue de la pointe méridionale de Kiousiou jusqu'au Cap Elisabeth dans l’île de Karafto ou Saghalin, entre 30° 30’ et 54° de latitude. Même si nous exeluons Karafto, encore si mal connu et qui, sous le rapport botanique, appartient plutôt au Kamtschatka, ainsi que les Kouriles, petites îles voisines placées sous l'autorité du Japon, et si nous prenons pour limite le point le plus septentrional de Yesso (sous le 43° degré), l'ensemble occupe encore une longueur de plus de 13 degrés et une superficie de 11500 milles carrés d'Allemagne. Toutes ces îles sont très montagneuses; de nombreux cônes volcaniques s’y élèvent à des hauteurs considérables, et beaucoup de sommets restent couverts de neige pendant l'été. Il va sans dire que sous des latitudes aussi dissemblables la température et les autres conditions elima- tériques doivent différer beaucoup, et que la végétation, variant F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. 141 dans le même rapport, ne saurait présenter le degré d’uniformité nécessaire pour qu'il pût être question d’un ,Empire de Flore japonais.” Malheureusement la connaissance que nous avons de la distribution des espèces présente des lacunes. On connaît beaucoup plus de plantes de Nippon et de Kiousiou que des îles septen- trionales. Nos propres voyageurs n’obtinrent qu'un petit nombre de plantes de Yesso, par l'intermédiaire de savants japonais. Sur Karafto on n’a que fort peu de données, dues aux recherches de voyageurs russes. Récemment, toutefois, les explorateurs améri- cains, anglais et russes ont jeté un. peu plus de jour sur Yesso. Une autre source d’embarras résulte pour nous de la circonstance que dans nos collections, sauf celle de Piërot, les indications relatives aux localités d’où les plantes proviennent ne sont données que d’une manière incomplète ou font absolument défaut. La physionomie générale de la végétation dans les îles de Nippon, Sikokf, Kiousiou et Yesso est déterminée par la prédominance des arbres et des arbustes sur les plantes herbacées. Des espèces nombreuses et très diverses de Conifères, de Cupulifères , de Betu- lacées, de Laurinées, de Magnoliacées, de Lonicérées, de Tern- stroemiacées, de Célastrinées, de Saxifragées, d’Ericinées, d’Acé- rinées, de Styracées, de Rosacées, d’Artocarpées, etc. y forment des forêts, dans un groupement qui a beaucoup d’analogie avec celui qu'on observe dans la partie orientale de l'Amérique du Nord, mais dans lequel entrent aussi des types purement asia- tiques de Légumineuses, de Sapindacées, de Méliacées, de Zan- thoxylées, de Tiliacées, de Schizandrées, de Lardizabalées. En effet Zuccarini n’alla pas trop loin en évaluant le nombre des espè- ces ligneuses à % de la végétation phanérogamique tout entière. La variété est un des caractères essentiels de la flore japonaise : cela ressort immédiatement du nombre considérable des ordres et des genres, chacun de ces derniers ne renfermant habituellement qu’un petit nombre d'espèces. Quelques genres seulement se distin- guent par la richesse en espèces; tels sont, par exemple, le genre Carex avec 56 espèces, Quercus avec 25, Polygonum avec 26, Lilium avee 17, Viburnum avec 12, Lonicera avec 10, Pyrus 142 F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. avec 11, Artemisia avec 12, Clematis avec 12, Smilax avec 9, Ilex avec 13. Les genres sont, au Japon, d'autant plus riches en espèces qu'ils appartiennent plus décidément au elimat tempéré, et, réciproquement, d'autant plus pauvres qu'ils font partie plus intime de la végétation tropicale ou sub-tropicale. Beaucoup de familles tropica- les ou de tribus de familles trouvent iei leur limite septentrio- nale, par exemple: les Laurinées:; des types tropicaux de Cupu- lifères, tels que le genre Castanopsis, ou de Conifères, tels que les Podocarpus; différents genres d’'Euphorbiacées, de Saxifra- gées; parmi les Graminées la tribu des Bambusacées; ensuite les Mélastomacées, Lardizabalées, Acanthacées, Bignoniacées, Orchi- dées, ete. C’est de la même manière que beaucoup de types sep- tentrionaux, qu'on rencontre encore à Yesso, dans le nord de Nippon et sur les hautes montagnes de Kiousiou, expirent dans les limites de la flore japonaise. Aussi les genres monotypes sont- ils plus nombreux ici que dans toute autre flore. L'état avancé des cultures et le nombre considérable des plan- tes cultivées exercent, dans ce pays, une influence marquée sur le tableau général de la végétation. L'agriculture et l’horticulture y ont pris, depuis les temps les plus anciens, une grande exten- sion, par suite de la densité de la population et du goût que les” habitants ont toujours manifesté pour les beautés du règne végétal, goût dont on trouve amplement la preuve dans la littérature japonaise. — II en résulte pour la géographie botanique la difficulté de distinguer les plantes importées de la Chine, de la Corée, ou d’autres régions, des espèces primitives et indigènes du pays. Les collecteurs n’ont pas toujours accordé assez d’atten- tion à ce point, ou bien les moyens de décider la question leur ont fait défaut; l’un appelle importé ce que l’autre désigne comme indigène. — Y a-t-il quelque connexion entre la longue durée de la période de culture et le fait singulier qu'on ne trouve nulle part autant de végétaux à feuilles panachées ou tachées (de jaune ou de blanc), ou bien ce phénomène dépend-il de causes générales ? Je n’ose encore trancher la question; je ferai seulement observer que ces bigarrures, que présentent au Japon F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. 145 presque toutes les plantes des jardins, ne sont pas rares non plus parmi celles qui y croissent à l’état sauvage. Mettant de eûté les Cryptogames (mentionnons seulement, comme preuve du caractère insulaire, le chiffre élevé de cent dix- sept Fougères), on trouve que la flore phanérogamique comprend environ 639 genres dicotylédonés (dont 18 Gymnospermes : Coni- fères et 1 CÜycadée) distribués dans 114 familles, et 182 genres monocotylédonés répartis entre 26 familles, de sorte que le chiffre moyen des genres pour chaque famille dicotylédonée est 56, et 4 s'élève à 7 pour les familles monocotylédonées. Le chiffre total des espèces phanérogames s'élève à 1970 (1440 Dicotyledonées, 463 Monocotylédonées, 67 Gymnospermes), ce qui porte à 2,4 la moyenne pour chaque genre. Tous ces rapports numériques confirment le caractère de variété propre aux formes végétales qui se trouvent réunies dans cette région. Le chiffre moyen des espèces par genre, diffère done de ce qu’il est dans d’autres flores, d’ailleurs analogues et situées sous la même latitude. Dans les Etats- Unis d'Amérique, au nord de la Virginie, on compte 4,4 espè- ces par genre, en Allemagne y compris la Suisse, 4,5 etc. Encore la moyenne trouvée pour le Japon est-elle influencée par la grande richesse de certains genres (V. plus haut), et si l’on excluait cinq ou six de ces genres, le nombre des espèces s’abais- serait jusqu'à 2; rapport qu'on rencontre effectivement lans la flore de l'Amour. — Nous avons déjà dit que la flore du Japon se distingue d’une manière frappante de celles d’autres pays par la proportion relative des espèces ligneuses et des espèces herba- cées, et si nous appliquons à ce fait la loi suivant laquelle la distribution d’une espèce s'étend d'autant plus que la durée de sa vie est plus courte, il-s’ensuit que pour une partie des plantes du Japon cette distribution ne peut comprendre de bien grands espaces. Parmi les espèces herbacées il en est un nombre important qui habitent également , sous la même latitude , l'Asie orientale: à Yesso surtout des espéces de la Sibérie et du Kamtschatka, à Kiousiou et Nippon des espèces du pays de l'Amour, de la Chine septentrio- 144 F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. nale et de l'Himalaya. L’exploration de ces pays, commen- cée seulement à une époque récente, y a mis hors de doute la présence d’un nombre considérable d'espèces et de genres qui jusqu'alors avaient été découverts seulement au Japon, et il est à prévoir qu'à mesure que de nouvelles recherches porteront nos connaissances relativement à l’Asie orientale et centrale au. niveau de celles que nous possédons déjà sur le Japon, on re- connaîtra de plus en plus que sur tout le vaste territoire em- brassant l'Himalaya oriental, le nord de la Chine, la Mandschourie, la colonie de l'Amour, la Daourie, la Baïkalie, la Sibérie méri- dionale et une partie du Kamtschatka, s'étend une végétation uniforme qui trouve dans le Japon sa limite orientale. Sous le rapport du nombre des arbres et des arbustes, le Japon l'emporte sur les pays limitrophes, d’abord en vertu de la loi d’après laquelle Ia proportion des plantes ligneuses s'accroît vers l’équa- teur, puis aussi en raison de ce que les lignes isothermes de l'Asie s'élèvent du côté de la mer. La Sibérie orientale possède 1 espèce ligneuse sur G herbacées, la Transbaïkalie 1 sur 7,7, —la pays de l’Amour 1 sur 5,9, la région de Peking 1 sur 4; c'est de cette dernière proportion que le Japon se rapproche le plus. — Maximowicz a étudié la flore du pays de l'Amour (Primitiae Florae Amurensis): 15,8 p. e. des plantes découvertes étaient inconnues en dehors du domaine de cette flore, mais l’auteur a fait tout d'abord la remarque que ce chiffre décroftrait continuellement à mesure que le nord de la Chine et la terra incognita du Japon septentrional seraient explorés avec plus de soin. Or, l'examen de nos collections japonaises a pleinement confirmé cette prévision, non-seulement par rapport à Yesso, mais aussi en ce qui concerne Nippon et Kiousiou, et surtout les dis- tricts montagneux de ces deux îles. Le résultat principal de notre examen est que parmi les plantes de l’Amour, tant celles qui sont communes à cette contrée et à des pays voisins, que celles, au nombre de 143 espèces, qu’on n’avait pas encore rencontrées ailleurs, il y en a un très grand nombre qui se trouvent au Japon. Si nous excluons l’île méridionale de Kiousiou, les deux F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. 145 flores présentent un même tableau, dans lequel les ordres, les genres et beaucoup d'espèces sont identiques, ou dans lequel des espèces tres voisines se substituent l’une à l’autre. Seulement, comme l’indiquent les chiffres rapportés plus haut, le Japon est plus riche encore en végétaux ligneux que le pays de VAmour. — Dans l’une comme dans l’autre flore, les ordres des Composées, Graminées, Cypéracées, Rosacées, Renonculacées, Scrofularinées , Crucifères, Légumineuses, Caryophyllées, Liliacées, Ombellifères, Polygonées, sont parmi les plus nombreux (au Japon, en outre, les Labiées), tandis que beaucoup d’autres familles ne sont représentées que par quelques espèces où même par une seule. Je m’abstiens de citer d’autres exemples, et je me borne à l’énu- mération suivante des genres japonais qui n’ont été découverts , jusqu'à présent, ni dans la partie voisine du continent asiatique, ni ailleurs: 1. Glaucidium Sieb. et Zucc. — 2. Anemonopsis Sieb. et Zucc. (Ranunculaceae). — 3. Aceranthus Morr. et Decaisn. (Berberideae).— 4. Pteridophyllum Sieb. et Zucc. (Fumariaceae). — 5. Corchoropsis Sieb. et Zucc. (Tihaceae). — 6. Pseudaegle Miq. (Aurantiaceae). — 7. Euscaphis Sieb. et Zucc. (Sapindaceae). — 8. Platycarya Sieb. et Zucc. (Juglandeae). — 9. Stephanandra Sieb. et Zucc. — 10. Rhodo- typus Sieb. et Zuce. (Rosacées) — 11. Rodgersia A. Gray. — 12. Schizophragma Sieb. et Zucc. — 13. Platycrater Sieb. et Zuce. — 14. Cardiandra Sieb. et Zuec. (Sarifrageae). — 15. Buer- geria Miq. (Lequmineuses). — 16. Textoria Miq. (Araliaceae). — 17. Trochodendron Sieb. et Zucc. (Magnoliaceis affine). — 18. Dis- anthus Maxim. (Hamamelideae). — 19. Pertya Schultz Bip. — 20. Diaspananthus Miq. (Compositae). — 21. Quadriala Sieb. et Zucc. (Corneae). — 22. Tripetaleia Sieb. et Zuec. (Ericaceue). — 23. Pterostyrax Sieb. et Zucc. (Séyraceae). — 24. Stimpsonia À. Gray (Primulaceae). — 25. Keïiskea Mig. — 26. Chelo- nopsis Miq. — 27. Orthodon Benth. (Labiatae). — 28. Paulow- nia Sieb. et Zucc. (Scrophularineae). — 29. Phacellanthus Sieb. et Zucce. (Orobancheae). — 30. Conandron Sieb. et Zucc. (Cyr- tandraceae). — 31. Schizocodon Sieb. et Zuce. (Polemoniaceae). — ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. Il. 10 146 F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. 32. Pentacoelium Sieb. et Zucc. (Myoporineae). — 33. Rhodea Roth (Aspidistreae). — 34. Heloniopsis A. Gray. — 35. Suge- rokia Miq. (Melanthaceae). — 36. Pseudocarex Miq. (Cypera- ceae). — 31. Cercidiphyllum Sieb. et Zucc. (genus dicotyl. dubiae affinitahs). — 38. Thuiopsis Sieb. et Zuce. — 39. Sciadopitys Sieb. et Zuce. (Comferae). Si l'on compare ce chiffre de 39 genres inconnus, jusqu'ici» en dehors du Japon, à celui qu'on admettait alors que la terre ferme de l'Asie orientale n’avait encore été que très peu explorée, on remarque une diminution extrêmement considérable. Dans le nord de la Chine et surtout sur les monts Himalaya les genres japonais ont été trouvés en si grande abondance, qu'on peut présumer, non sans raison, qu'aucun genre ne restera réservé exclusivement au Japon. C’est ainsi que les genres Actinidia, Hovenia, Corylopsis, Distylium, Euptelea, Skimmia, Fluggea, Daphniphyllum, Helwingia et autres ont été découverts dans les monts Himalaya et Khasia; Tricerandra, Boenninghausia, Deutzia, Cryptomeria, Ophiopogon, en Chine; d’autres encore à la fois dans la Chine et dans l'Inde septentrionale; et dans ces genres, nombre d'espèces identiques ont été observées. Un coup-d’œil jeté sur la carte nous montre que la série des îles japonaises, dans la direction du nord, se rapproche tellement de la terre ferme, que la pointe septentrionale de Karaïto se réunit presque à la côte voisine, dont l’île tout entière, d’ailleurs, n’est séparée que par une mer fort peu profonde. Vers le sud, la mer interposée s’élargit, mais l'archipel de Corée remplit cet espace d'innombrables flots, dont la flore, étudiée par le voya- geur anglais Oldham, à été trouvée identique à celle du Japon. Tout ce qui précède tend à établir la proposition, que la flore du Japon est la continuation de celle de l'Asie orientale sous les mêmes latitudes, ou plutôt sous les mêmes isothermes. La nature des genres et des espèces confirme cette vue. On en retrouve, en effet, un grand nombre dans l'Asie russe; une autre partie appartient plutôt à la flore de l'Asie centrale, sur- tout à celle des monts Himalaya et Khasia et du nord de la F. À. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. 147 Chine; enfin une faible part, surtout dans les provinces les plus méridionales, représente la Chine centrale et renferme des types indiens ; la flore de Hongkong fournit maïinte espèce identique. — Il faut ajouter encore que de nombreuses espèces, communes à l'Asie septentrionale et à l'Europe, ne font pas défaut au Japon, où beaucoup de ces espèces trouvent leur limite orientale. Telles sont: Caltha palustris, Actaea spicata, Paeonia officinalis, Ber- beris vulgaris, Chelidonium majus, trois espèces européennes de Nasturtium, Cardamine impatiens et autres C., Capsella bursa- pastoris, Turritis glabra, Draba nemoralis, Stellaria uliginosa, $. media, Malachium aquaticum, Cerastium viscosum, Malva rotun- difolia, Dictamnus Fraxinella, Evonymus latifolius, Lotus cor- niculatus, Potentilla anserina, Comarum palustre, Pyrus Aucu- paria, Epilobium angustifolium , E. tetragonum, Lythrum Salicaria, Parnassia palustris, Drosera rotundifolia, Cicuta virosa, Tripolium vulgare, Solidago Virgaurea, Artemisia vulgaris, Senecio nemo- rensis, Calendula officinalis, Linnaea borealis, Sambucus ebuloi- des, Valeriana dioiea, Campanula Trachelium, Galium Aparine, G. verum, Vaccinium Vitis Idaea, Ledum palustre, quelques espèces de Pyrola, Diapensia lapponica Lysimachia thyrsiflora, Menyan- thes trifoliata, Lithospermum officinale, L. arvense, Myosotis ar- vensis, Prunella vulgaris, Nepeta Glechoma, Thymus Serpyllum , Solanum nigrum, Verbena officinalis, beaucoup d’espèces de Veronica, Utricularia intermedia, Plantago major, plusieurs espè- ces de Polygonum, Rumex et Chenopodium; Empetrum nigrum, Euphorbia Helioscopia, ÆE. palustris; des formes de Castanea vesca et de Fagus sylvatica qui en Europe ne s'étendent à l'Est que jusqu'aux régions du Caucase, se montrent au Japon, (phénomène inexpliqué, depuis qu’il est reconnu que ces formes ne peuvent être réunies avec des espèces américaines); ensuite quelques espèces de Salix, Convallaria majalis, Smilacina bifolia, Gagea triflora, Juncus communis, Luzula campestris, Carex praecox, Poa nemoralis, P. pratensis, P.trivialis, Festuca rubra, Triticeum caninum, Aspidium filix mas, Asplenium filix femina, A. Trichomanes, A. ruta-muraria, Pteris aquilina, Blechnum 107 148 F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. Spicant, Polypodium vulgare, Ophioglossum vulgatum, Osmunda regalis, plusieurs Equisetum, Lycopodium Selago et clavatum, Salvinia natans, ete. etc. — Il ne serait pas difficile d'étendre considérablement cette liste. | En contraste avec cette affinité incontestablement prononcée de la flore du Japon avec celle de l’Asie, il y a aussi quelques particularités qui la caractérisent et que je dois rappeler. Elles concernent surtout le nombre exceptionnellement élevé des espèces dans certains genres. Parmi les Renonculacées, qui du reste pré- sentent un caractère tout à fait asiatique, le genre Clematis compte 12 espèces, tandis que tout l'Empire Russe n’en possède que 11. Les Berbéridées ont 12 espèces, contre 9 dans la Russie entière. Le genre Acer (y compris Negundo), avec ses 19 espèces parfai- tement caractéristiques et dont une seule, peut-être, se retrouve dans la région continentale voisine, est décidément prédominant, car le nombre total des espèces n’est que de 4 dans cette même région continentale, de 7 dans la Russie entière, de 6 dans l'Amérique du Nord. Parmi les Rosacées, les espèces des genres Prunus, Spiraea, Rubus et Rosa atteignent des chiffres élevés. Les Saxi- fragées sont principalement caractérisées par des genres particu- liers, lesquels ont été cités plus haut sauf le genre Deutzia qui pénètre dans le pays de l’Amour, dans la Chine du Nord et dans l'Himalaya. Le nombre des espèces d'Hydrangea est extré- mement remarquable: il y en a 15, exclusivement propres au Japon, tandis que la terre ferme n’en compte qu'un petit nombre, et l'Amérique du Nord une seule. Le genre Viburnum offre des relations analogues, avec ses 12 espèces dont seulement 2 ou 3 croissent ailleurs. Les Polygonum ne sont représentés nulle part aussi bien qu'au Japon: 28 espèces, contre 19, en partie iden- tiques, dans la colonie de l'Amour. Le nombre des Cupulifères, des genres Chêne, Châtaignier, Hêtre, Coudrier, s'éloigne com- plétement de la proportion habituelle. Il y a sur 25 espèces de Quercus 21 propres au Japon, pour 1 dans la colonie de l'Amour; 3 espèces sont communes au Japon et à la Chine ou aux monts Himalaya, ce qui permet donc de supposer que des F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. 149 recherches ultérieures feront découvrir des formes japonaises dans les pays asiatiques intermédiaires. Le genre Ilex mérite d’être appelé, de préférence, un genre japonais, puisqu'on en rencontre dans ce pays 13 espèces, dont quelques-unes croissent également dans les monts Himalaya, d’autres en Chine !). J'ai déjà fait connaître le chiffre extrêmement élevé des Carex, dont la plupart n'ont pas encore été trouvés en dehors du Japon. Parmi les Graminées, les Bambusacées, qui sont en général des plantes tropicales ou subtropicales, trouvent au Japon leur limite septen- trionale. En réponse à la question concernant la distance à laquelle la flore du Japon se prolonge vers l'Orient, il faut observer d’abord que la partie septentrionale se rattache aux îles Kouriles, où se fait déjà sentir l'influence de la flore arctique, plus ou moins uniforme tout autour de la terre. Des plantes qui, sous cette zone ou sous la zone subarctique, sont communes à l'Asie et à l'Amérique, se rencontrent déjà à Yesso. J’exclus ces espèces dans la considération des types franchement américains observés au Japon. — La végétation des premières îles situées à l'est du Japon, dans l'Océan Pacifique septentrional, a déjà déposé toute analogie avec celle du Japon, sauf un Carex de la Nouvelle- Hollande, un autre de cette contrée et du Chili, un troisième des îles Sandwich. En outre, si l’on écarte les plantes cosmopo- lites, le Japon ne possède que deux espèces identiques avec des espèces véritablement novo-hollandaises, Chapelliera glomerata et Gnaphalium japoniceum Thunb., qui ne diffère pas du Gn. invo- lucratum de Forster. Au sujet de l’affinité de la flore japonaise avec celle de l'Amérique du Nord, il faut remarquer en premier lieu que cette affinité n’est pas exclusivement limitée au Japon, mais s'étend à l'Asie orientale tout entière , sous les zones tempérée et modérément 1) On trouvera les diagnoses d’un certain nombre d’espèces nouvelles d’Ilex et d’autres genres dans les V’erslagen en Mededeelingen der Koninklijke Akademie van Wetenschappen, Afd. Natuurk., 2e Sér., T. I, p. 83. f 150 F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. chaude. Les deux parties du monde ont encore aujourd’hui quelques communications sous les latitudes élevées, à travers Karafto, Kamt- schatka, les îles Kouriles et Aleutiennes, lesquelles formaient peut- être jadis, comme les terres situées de part et d'autre du détroit de Behring, un tout plus continu. Mais, quand même on pourrait fournir la preuve qu’autrefois cette communication s’est étendue davantage vers le sud, l’analogie des flures ne serait pas encore expliquée, car il est bien établi que ce n’est pas le côté ocei- dental mais la partie orientale de l’Amérique du Nord qui est alliée à l’Asie orientale, relation qui se fait sentir jusqu'au centre de la région de l'Himalaya, où elle se manifeste même par la présence de quelques espèces entièrement identiques. — Afin de bien mettre cette affinité en lumière, j'ai indiqué dans le tableau suivant les genres étrangers à l’Europe qui, en dehors de la zone arctique, sont communs au Japon, à la Chine et à l'Himalaya d’une part, et à l'Amérique du Nord de l’autre; les deux côtés, occidental et oriental, de ce dernier continent ont été distingués par la répétition de l’initiale du nom générique dans la colonne respective. [es genres proprement arctiques, dont la plupart habitent uniformément tout le pourtour du globe, sont exclus de ce tableau. Genres étrangers à l’Europe et qui sont communs à lAse orientale (Japon, Cline, Himalaya) et à l'Amérique du Nord. 5 EN Amér. | Amér. Ordres. Genres. du N. | Ordres. Genres. du N. 0. E 0. E Ranunculaceae.| *Trautvetteria. .| T | T ||Papaveraceae. . | *Stylophorum. | S 7 *Oimitupar) Cri C | C |Fumariaceae.. . |*Dicentra...... DD 2 *Hydrastis.. ...| « | H |Capparideae.. .|Polanisia. . .... P Magnoliaceae. . | *Magnolia.. ... M |Hypericineae. .|*Ascyrum. .... À " ANCIEN I " THlodéa LRU E Menispermeae . |*Menispermum . M |Caryophylleae.. *Mollugo. . .... MM ” +Cocculus 00) C | Malvaceae.. . .. *Sida(Abutilon)| S | S Berberideae. . .|*Caulophyllum . C | ” *Malvastrum. .…. M 2 *Diphylleia. ... D | Camelliaceae. . . |Gordonia...... G 2 Podophyllum... P || 2 FOURADUA AU S 2 Jeffersonia..... hRutACERE ER *Zanthoxylum. . 2 Nymphaeaceae. /*Nelumbium... N | Ampelideae.... |*Vitis subg Am- " FBrasenid ia BB pelopsis ..... lveNe F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. 151 mér. Amér. Ordres. Genres. du N. Ordres. Genres. du N. (OA TE | E. Rhamneae... . .|*Berchemia. . | B [Ericaceae. . *Chiogenes... .. C Olacineae. . ... *Schoepfia..... parties ” #Gaultheria. .:. "GG | chaudes ” *Leucothoe.... L de l’Am. 2 AOléthra er C Sapindaçeae. . . | *Aesculus. ....| A | A |Styraceae. .... *Symplocos.... S 2 ÉNesundo.i.. NN 2 FSÉYTAXI. LT SPAS Leguminosae. .|*Crotalaria. ... C |[Bignoniaceae . . |*Catalpa.. .. ... T 2 #WMistaria.. W |Scrophularineae *Mimulus.. .... M'M 2 *T'ephrosia. . .., 4 2 “Herpestes.. | H\H 7" *Aeschynomene. A 2 Buechnera. . ... B ” *Desmodium..…. D 7 *[lysanthes. . il " *Lespedeza.... L ||Loganiaceae.. . Gelsemium. . . .. G 2 *Rhynchosia. .…. R |Acanthaceae . . | Dipteracanthus. D 2 *Amphicarpaea. À " *Dicliptera D 2 AGlTONA et C ||Verbenaceae.. . |*Callicarpa. .. C ” OA RTE C 2 FPhrymarauxr, 12 " *Gleditschia.... Giiabiataet AEedeoma: H 2 Desmanthus....| D | D ” *Lophanthus. ..| L | L Lythrarieae. . .|*Ammannia. ...| À | À " *Cedronella ?. C Ouagrarieae...|*Jussiaea...... J |[Polemoniaceae. |Phlox. . ....... PIRE ” *Ludwigia..... L |(Gentianeae. .. :|*Halenia.. .: ... H Cucurbitaceae . #Sicyos.. ...... S | $ ||Apocyneae. .. .|*Amsonia. ... A Crassulaceae.. .|*Penthorum.…. P |Nyctagineae. . .|Oxybaphus..... O Saxifrageae. .. .|*Astilbe. . . .... A ||Phytolacceae. .|*Phytolacca.. 14 2 ANDiela ren M | M|Laurineae. .... *Tetranthera. … L ” Harelar ren en HAMLANSaUEUrEAe UN FSALLULUSE AA S ” En rie T |Juglandeae .. . . |*Juglans . ... J 0 *Hydrangea. . H |Euphorbiaceae. |*Acalypha.. ... A |A / *Philadelphus..| P | P " *Sapium. . . ù) Hamamelideae. |*Hamamelis. H 7 FOroton x 0 CIC " *Liquidambar. . L 7 *Phyllanthus . . É Umbelliferae.. . |*Archemora. . . À " *Pachysandra. . P 0 *Cryptotaenia. . Cbnticee ve *Laportea. .... L / FOsmormza | 0 "0 / Apilea Pr AE Un P 0 *Cymopterus...| C 7 *Boehmeria. ..…. B Araliaceae.. ... |*Oplopanax. Artocarpeae. . . |*Maclura. .. ... M " #Aralta. #1. 2 À |Coniferae. .: 4. |FThuja.. 12... AMEN 2 *Panax. . je A 2 *Chamaecyparis.| C | C Cornene. #2, IN ATÈRE AE N ” TPE EAN ASE Caprifoliaceae. . |*Diervilla. . ... D 7 *Podocarpus. . . | Mexico Rubiaceae.. .. .|*Mitchella. . . M ||Aroideae. . . ... *Arisaema. . . À 2 *Oldenlandia. . . (®) 2 *Symplocarpus .| S | S ” ON Nitreola ui Lt M u *Lysichiton. ...| L Compositae.. . .| Vernonia. . . ... V |Burmanniaceae.| Burmannia. . . .. B / Elephantopus.. . E ||Orchideae. . ... *Arethusa...…. À ” *Adenocaulon..| À | A 1” APOTONA 1,20 1 2 Diplopappus....| D | D 2 Mipularia UN L 2 *Boltonia. ..... B u *Bletias. il B 7 AAA NS UM B 7 PAUIDANIS nn L 2 Pachear state. P |Hypoxideae. . . |*Hypoxis.. .... H / *'EGHDtAL QU Re E ||Haemadoraceae|*Aletris....... À " *Oagalias "0, C l'Amaryllideae. .|*Pancratium... P 152 F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. er. N. E. Roxburghiaceae|*Croomia. ..... Florida |Cyperaceae.. . . *Kyllingia. .. K Smilaceae..... ren: TE " *Fuirena. ..... T 2 ASIA er S | S |Cyperaceae. .. . |*Scleria. ... ... ù Dioscoreae.. . . |*Dioscorea.. D‘\\Graminese... "IV 20 ESS VA Liliaceae.. .... *Clintonia..... CIC 1 *Sporobolus....|S | S Melanthaceae. . |*Uvularia ? . . U u *Muhlenbergia . MIM ” Prosartes. ..... EP; 7 Aristidai:. 14% A " *Zygadenus.... Z ’ *Leptochloa.... L " *Stenanthium ?. S / *Hydropyrum..| H | H 2 *Chamaelirium . C " *Arundinaria . . À Commelineae. . |*Commelina . ..| C | C ” *Paspalum. . ... F " Tradescantia. .. T ” Cenchrus... ..| C | C X yrideae.. .... XYTISSUERNIS. X ” *Sorghum. . ... S j 431150 Il ressort de ce tableau que 150 genres caractéristiques de la partie orientale de l'Amérique du Nord se retrouvent dans l’Asie orientale; 40 de ces genres croissent également dans la partie occidentale du continent nord-américain ; 3 genres seulement sont exclusivement propres à cette partie occidentale et à l'Asie orientale, mais ces trois genres appartiennent plus spécialement aux latitudes élevées. Tous ces genres font partie de 62 familles différentes ; les Légumineuses en comptent 12, les Graminées 10, les Composées 9, les Mélanthacées 5, les Orchidées 5, les Euphorbiacées 5, les Berbéridées 4, les Scrofularinées 4; les autres familles fournissent un nombre moindre de genres, et il y en a 28 qui ne sont représentées que par un seul genre. Il n’est pas rare de voir l’affinité des flores s'exprimer, en outre, par des espèces identiques ou du moins très voisines. — Au Japon même se rencontrent les genres, au nombre de 128, qui sont marqués du signe * dans le tableau. Mais tous ces genres ne sont pas représentés par des espèces identiques. Là où il ny a pas identité, on peut, sous l’influence de l'hypothèse de Dar- win, comparer les espèces analogues, ou même conjecturer qu’- elles sont des dérivés d’un même type modifié différemment dans des habitats séparés. Pour moi ces espèces analogues , dont le nombre est considérable, n’ont de valeur que comme éléments similaires dans le groupement de deux flores. Je me contenterai, pour ce motif, de faire l'énumération des espèces identiques , énumération dans laquelle F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. 153 la lettre E. ou O., placée derrière le nom, rappellera que l’espèce habite le côté oriental ou occidental de l'Amérique du Nord. Je ne mentionnerai une espèce analogue que lorsque je présumerai qu’elle devra être réunie à celle qu’on lui compare. Espèces liyneuses: 1. Rhus Toxicodendron, O. E. 2. Vitis La- brusca, E. 3. Rubus spectabilis. O. 4. Prunus virginiana?, E. 5. Spiraea betulaefolia, E. O. 6. Sp. salicifolia?, E. 7. Photinia arbutifolia, O 8. Amelanchier canadensis var., E. 9. Pyrus rivu- laris, O. 10. P. (Sorbus) americana, E. 11. P. (Sorbus) sam- bucifolia , O. 12. Lespedeza hirta EIl., E. 13. Ribes laxiflorum , O. 14. Echinopanax horridum, O. 15. Aralia chinensis (spinosa), E. 16. Cornus canadensis, O0. E. 17. Lonicera coerulea ? E. 18. Vibur- num Jatanoides, E. (V. cordifolium Wall. de l'Himalaya). 19. Vibur- num Opulus var., E. O. 20. Sambucus racemosa var. pubescens, E. O. 21. Vaccinium macrocarpum, E. O0. 22 Chiogenes hispi- dula, E. 23. Menriesia ferruginea, O. E. 24. Betula lenta, E. 25. Alnus maritima var., E. O.? 26. Castanea vulgaris var. ja- ponica, s’approchant des espèces américaines. 27. Torreya nucifera, à peine différent du Californica. — Total 27. Herbacées, presque toutes polycarpiennes : 1. Anemone pennsyl- vanica, E. O.. 2. A. parviflora? E. 3. Trautvetteria palmata, E. 0. 4. Coptis trifolia, O. E. 5. C. occidentalis, O. 6. Coryda- lis aurea, E. 7. Stellaria borealis, E. 8. Geranium ,erianthum, O. 9. Elodea virginiana, E. 10. E. petiolata, E. 11. Potentilla ‘fra- giformis, O. 12. P. pennsylvanica, O. E. 13. Thermopsis faba- cea, O. 14. Penthorum sedoides, E. 15. Viola canadensis var. E. O. 16. V. Selkirkü, E. 17. Brasenia peltata, E. 18. Caulophyllum thalictroïides, E. 19. Diphylleia eymosa, E. 20. Hydrocotyle in- terrupta, E. 21. Cryptotaenia canadensis, E. 22. Heracleum lana- tum, E. O. 23. Osmorhiza longistylis, O. E. 24. Cymopterus littoralis, O. 25. Archangelica Gmelini, E. O. Aralia racemosa, E. 217. Panax quinquefolium, E. 28. Galium triflorum, E. O. 29. Senecio Pseudo-Arnica, E. O. 30. Artemisia borealis, O. E. 31. Achillea sibirica, O. 32. Stachys palustris var., E. O0. 33. Phryma leptostachya, E.. 34. Boschniakia glabra, O. 35. Veronica virgi- nica, E. 36. V. peregrina, E. 37. Pleurogyne rotata, O. E. 38. se 154 F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. Monotropa uniflora, E. 39. Pyrola asarifolia, E. 40. Pachysandra terminalis, voisin du P. procumbens, E. 41. Rumex persicarioi- des, E. 42. Saururus Loureiri, très voisin de $S. cernuus, E. 43. Symplocarpus foetidus E. 44. Liparis lilifolia, E. 45. Orchis latifolia, var. Beeringiana, O. 46. Pogonia ophioglossoides, E. 47. Iris setosa, O. 48. I. cristata E. 49. Erythronium grandiflo- rum, E. 50. Trillium erectum var., E. 51. Polygonatum gigan- teum, E. 52. Smilacina bifolia var. Kamschatica, O. 53. $. trifo- la, E. 54. Streptopus roseus, E. O. 55. Chamaelirium luteum, (carolinianum), E. 56. Croomia pauciflora, E. 57. Veratrum viride, E. O. 58. Juneus xiphioides, O. 59. Scirpus Eriopho- num, O. E. 60. Carex rostrata, E. 61. C. stipata, O. E. 62. C. magrocephala, O. 63. Sporobolus elongatus, E. O. (ainsi que l’Hi- malaya). 64 Agrostis perennans Tuck. (scabra), O. E. 65. Kes- tuca paucidora, O. 66. F. parvigluma Steud., comme forme du F. occidentalis, O. 67. Triticum semicostatum, 68. Hydropyrum latifolium E. 69. Adiantum pedatum, E. O. 70. Onoclea sensibi- lis, E. 71. Osmunda cinnamomea, E. 72. Asplenium thelypteroi- des, E. 73. Botrychium virginianum, E. 74. Lycopodium lucidulum, E. 75. L. dendroideum, 0. E. 76. Azolla caroliniana ? E. — Par conséquent, 76 espèces herbacées, y compris les 8 Fougères et Lycopodiacées, ce qui donne un total de 103 espèces, soit envi- ron ./ des plantes vasculaires du Japon. Si nous considérons la chaleur qui est nécessaire au plus grand nombre de ces 103 plantes pour leur développement, il est clair qu'elles n’ont pu, dans les conditions géographiques actu- elles, se répandre d’une partie du monde à l’autre. Aussi a-t-on admis d’abord que dans les temps antérieurs une communication plus méridionale se trouvait établie entre les deux continents. Mais Asa Gray a démontré, d’une manière convaincante à mon avis, qu'une température plus élevée a rendu possible jadis la propagation de ces espèces d’un continent à l’autre par les voies qui sont encore ouvertes aujourd'hui dans la direction que nous avons rappelée plus haut. En effet, il est reconnu généralement que les êtres vivant actuellement datent d’époques fort reculées. C’est une vue que la paléontologie tend journellement à confir- F. À. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. 155 mer. — 20 p. c. de Mollusques miocènes, 40 p.c. de pliocènes existent encore aujourd'hui. Des plantes de la période actuelle se trouvent fossiles dans les couches miocènes. Le Taxodium disti- chum, aujourd’hui exclusivement propre à l'Amérique, git à l’état fossile dans les dépôts miocènes de la Silésie. La flore du succin renferme bon nombre d'espèces encore vivantes. Dans les couches miocènes de l’île Vancouver, parmi des Dicotylédonées et des Palmiers qui annoncent tous une température antérieure plus élevée, Lesquereux trouva la célèbre Conifère Sequoia sempervi- rens, qui forme aujourd'hui des forêts à 10 — 15° plus au Sud. Les animaux fossiles de Nebraska indiquent qu'un climat plus chaud à régné jadis à l’est des Montagnes Rocheuses, et de nombreuses recherches ont corroboré cette opinion. La flore de la zone tempérée, qui touche maintenant le cercle polaire dans l'Europe occidentale, a donc dû présenter, autrefois, la même extension dans l’ouest et le centre de l’Amérique du Nord, de sorte que les flores de ces régions ont pu se mêler avec celle de l’Asie septentrionale suivant les lois de la dissémination des plantes. — Dans les temps post-tertiaires s'établit peu à peu la période glaciaire, durant laquelle le climat arctique s’étendit jusqu’à la latitude de l'Ohio. Au fur et à mesure de ses progrès, la flore tempérée recula vers le midi, et lorsque, à la fin de cette période, les plantes arctiques qui s'étaient avancées durent à leur tour se retirer vers le nord, les espèces restées en arrière purent continuer à vivre sur les sommets plus froids des Allegha- nies et d’autres montagnes élevées de New-York et de la Nouvelle- Angleterre. Ces alternatives de température ne se firent d’ailleurs qu'avec une extrême lenteur, comme le prouve suffisamment la circonstance que la plupart des plantes ne périrent pas, mais eurent le temps de propager leur espèce de proche en proche. Ainsi se confirme de nouveau la haute antiquité des organismes actuels. — Aussi loin que les plantes arctiques reculèrent vers le nord , elles furent suivies par les espèces de la zone tempérée, qui, à la suite de ce déplacement, ne se trouvèrent plus séparées de l'Asie que par une mer moins large. — La question de savoir si les espèces végétales que nous avons en vue existaient déjà avant la période 156 F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. glaciaire, a été résolue affirmativement par Lesquereux: dans des couches anté-glaciaires on trouve à l’état fossile des espèces qui vivent encore en Amérique, mais qui y sont généralement confinées sous des latitudes plus méridionales. — Pendant la période qui succéda à la période glaciaire, la période fluviale de Dana, la région du St. Laurent et du lac Champlain était couverte par les eaux, les terres au nord étaient en général moins élevées qu'aujourd'hui, et les rivières, témoin les immenses plaines allu- viales, formaient encore des courants bien plus considérables. Sur les terres plus étroites a dû régner pendant cette période, — tout ce qui précède porte à le croire, — une température plus haute. Les Megatherium, les Mylodon, l’Elephas primigenius qui se trouve ici comme dans l’Asie septentrionale, d’autres mammifères fossiles encore témoignent d'un climat plus doux que celui de nos jours. Que les oscillations de la température aient d’ailleurs été simultanées et concordantes pour l’Amérique et l’Asie, et même pour l’Europe, c’est ce dont il est à peine permis de douter. — Ainsi donc, pendant les périodes plus chaudes avant et après l’époque glaciaire, des plantes de la zone tempérée purent se répandre d’un continent à l’autre à travers le détroit de Behring et les traînées des îles Aleutiennes et Kouriles. Là où pouvait passer l’Elephas primigenius, les plantes n’ont pas dû se trouver arrêtées. — L'étude des plantes fossiles des deux hémisphères promet encore beaucoup de lumières dans cette question. Le Salisburia adiantifolia, Conifère chino-japonaise bien connue, se trouve fossile dans des couches anté-glaciaires de l'Amérique du Nord, tout comme le genre américain Taxodium dans l’Europe orientale. — Quant à la circonstance que les espèces communes se maintinrent de préférence au côté oriental de l'Amérique, lors- qu'une température plus basse, la température actuelle, vint s'établir sur ce continent graduellement élargi et relevé, elle est sans doute en connexion avec la direction générale des isother- mes, direction qui ne permettait pas aux plantes en question de continuer à vivre, sous la même latitude, du côté de l’ occident. ÉTUDES ET CONSIDÉRATIONS, SUR LA NATURE DES ÉLÉMENTS (CORPS INDÉCOMPOSÉS) DE LA CHIMIE, PAR É \ J. A GROSHANS. Sous le titre qui précède j'ai fait paraître, il y a quelques mois, un travail assez étendn. Ce mémoire n'ayant été inséré dans aucun recueil scientifique, mais seulement imprimé sous forme de brochure et distribué à un certain nombre de personnes, n’a reçu qu'une publicité très restreinte. Il ne sera donc pas inutile, peut-être, d'en donner ici un aperçu succinct, ne fût-ce que pour attirer l'attention sur un sujet qui me semble négligé plus que de raison. Je diviserai cet extrait en deux parties: la première traitera des corps composés de carbone, d'hydrogène et d'oxygène ; la seconde aura rapport à la composition du chlore et de quel- ques autres corps qu'on à appelés jusqu'ici des éléments. PREMIÈRE PARTIE. La nouvelle machine électrique de M. Holtz montre une fois de plus que la science d'aujourd'hui est riche de résultats, dont on n’a pas encore tiré toutes les conséquences naturelles et né- cessaires; la science contient dans son sein beaucoup d’impor- A 158 J. A. GROSHANS. ÉTUDES ET CONSIDÉRATIONS. tantes découvertes, non en germe mais toutes formées ; on pourrait dire qu’elles ne nous sont cachées que par un voile très léger, qu'on parviendrait à faire disparaître souvent en concentrant fortement l'attention sur quelque point spécial. Une idée semblable m'a conduit à rechercher si, parmi les propriétés physiques connues des corps C, H, O,, il ne s’en trouverait pas une qui pût être exprimée en fonction simple du nombre d’atomes de carbone, d'hydrogène et d'oxygène, addi- tionnés ensemble, que ces corps renferment, et jai été assez heureux pour rencontrer la propriété cherchée. | L'eau, H, O, à un poids atomique — 18 et entre en ébulli- tion à 100°?. | L’éther, C, H,, O, a un poids atomique — 74 :) et bout à 35°. En admettant que les densités des vapeurs de ces deux corps, réduites à 0° et 0,76, soient en raison directe des poids ato- miques, les densités prises aux points d’ébullition seront dans le même rapport (raison directe des poids atomiques) multiplié par 213 + 39 273 + 100 En appelant done d et d' les densités de ces deux vapeurs aux points d’ébullition et à la pression ordinaire, on aura l’équation: sie DAS ENS DURE dE OL di5978 did Maintenant, on a d'autre part: pour l’eau, H, O:(p+qg+r) = (0 +2 + 1) = 3; pour l’éther, C, H,, O:(p+gqg+r)=(4+10+1)=15; le rapport 3 1 | et le rapport, 15 — 3° St très près de la fraction observée 497 11 se présentait donc ici, pour la première fois, l'hypothèse: Que les densités en vapeur, aux points d'ébullition (ou tempé- raltures correspondant à une pression commune) pourraient bien étre simplement en raison directe des nombres (p + q +r) et D + g'+r). oren; HS 0" 2 16, j. A. GROSHANS. ETUDES ET CONSIDERATIONS. 159 Une pareille relation était assez importante pour que j'exami- nasse immédiatement si elle se confirmerait sur d’autres corps, C, H, O,, dont les points d’ébullition étaient déterminés. Pour un grand nombre de corps l'hypothèse ne se vérifiait pas ; cependant je réussis bientôt à réunir une trentaine de substances qui, comparées à l’eau, montraient le même phénomène qui m'avait frappé lorsqu'il s'agissait de l’éther. Or le nombre total des corps C, H, O,, connus d’une manière un peu spéciale, n’est pas extrêmement grand !); si donc, dans ce nombre limité, on peut trouver 28 corps qui présentent avec l'eau la relation indiquée, il devient probable que l'hypothèse énonce une vérité, quoique d’une manière incomplète. Le mémoire contient la liste des 28 corps; je vais en donner ici un extrait: Tableau I. 3 Points Densité | Nombres pu or NOMS. Formules. |d’ébullition d d’atomes moyens. | observée. |p+gqg+r + LE OU LR PAIN 2 STRESS ie ES 0 100 3 3 2 GAZETTE NE CEE —14 13,92 14 SU Bther AO LU. I -LLE CHE, 0 35,2 | 14,92 15 4 Biméthyl-acétal ......... Ch 0, 63,5 16,49 16 5 Oxyde éthyl-allylique. ...| C; H,, O 64 15,86 16 6 Ether propionique....... CNE 107 96,8 17,14 17 7 Ether carbonique....... CECI 2b,0 18,40 18 8 POUR A Nr AI RE CREDNE 59 15735 16 9 Oxyde d'allgle:e. 20 us Go O 84,2 17,05 17 10 Acide propioniqueauhydre| C, H,, O,! 165 18,40 19 1 Ether oxalique. 1. ....... CHE 0,01) SA: 19,83 20 12 Acide lactique anhydre..| C; H,, O,| 200 21,29 DA 1) Ce nombre ne saurait être évalué que par des estimations un peu hasar- dées ; il faudrait, d’ailleurs, que ces estimations fussent rapportées à des dates particulières, parce que le nombre de ces corps va toujours en augmentant, 160 J. A. GROSHANS. ÉTUDES ET CONSIDÉRATIONS. d signifie là densité en vapeur à 0,76 et au point d’ébulli- tion, la densité de la vapeur de l’eau étant, par convention, = 3. Pour deux corps, À et B, dont les poids atomiques seraient a et a’ et les points d’ébullition s et s', on aurait: d He 273 + $/ danoise ts J'ai pris pour le corps (B)\l'eau He OL dB aie et4s:,=— 100: | Les points d’ébullition du tableau sont les moyennes de presque toutes les observations publiées; les observations différentes, relatives à un même corps, présentent souvent des différences de plus de 10 degrés. On voit que onze corps du tableau renferment chacun 10 atomes d'hydrogène; cette concordance semble bien signifier, (ce que jai pu constater), que la possession de 10 atomes d’hydro- gène est pour un Corps une circonstance le prédisposant à prendre place dans le tableau; cependant comme l'eau, qui fait aussi partie du tableau, n'a que deux atomes d'hydrogène, il est clair que la présence de 10 atomes n’est pas une condition essentielle ; — il y à d’ailleurs des corps qui ont 10 atomes d'hydrogène, par exemple l’acide valérianique, C; H,, O,, qui n’ont pas la propriété particulière des corps du tableau. | Je passe maintenant aux corps, C, H, O,, dont les densités d n’offrent pas avec la densité d’ de l’eau, le rapport simple mis en évidence par le tableau. Les deux séries homologues : Ca HE nas) (O0 Din éthers Gr one) a Le pentol, benzol, toluol, ete. ont des nombres égaux d’atomes pour leurs membres respectifs, comme il devient manifeste en les comparant de la manière suivante : Ether méthylique. 5100 0H 10602 PVGICE MEN Pentol tra Ten > SOA INR ONE ==" *9 Ether méthyl-éthylique , C, H, 0; 3 + 8 + 1 = 12 HeNZOl: MoN EURE MC ElES til DER = et ainsi de suite. J. À. GROSHANS. ÉTUDES ET CONSIDÉRATIONS. 161 Maintenant, en appliquant aux corps de ces deux séries La formule : a 313 d = 18 X DIS 6 DE on trouve les résultats suivants : 1°. Dans chaque série il y a un corps, et seulement un, qui s'accorde avec l’eau de la même manière que les corps du tableau I. 20. Les densités d de deux corps, dont l’un est pris dans la première série et l’autre dans la seconde, et dont les nombres d’atomes sont respectivement égaux, — corps que j'appellerai pour.cela des corps correspondants, — sont à peu près égales. Le tableaû suivant montre ces nouvelles concordances. Tableau II. Ï Nombres Série Cn H(on +2) O. d Série Cn H(on — 6). d communs d’atomes. Ether méthylique Pentol C, H,0 C,H, — — 210 11585 s — 60 11,94 9 Ether méthyl-éthylique Benzol Ca 0 ‘ C.H. A A A 13,13 s — 84,1 13,58 12 Ether ordinaire Toluol GE, O C, H, ob 14,94 s — 109,2 14,96 15 Lacune Lacune Ether méthyl-amylique Cumol Cj"H;;: 0 C, HS s = 15,4 18,20 s — 149,3 17,67 91 Ether éthyl-amylique Cymol (5 5 O (0 5 15 s — 112 118,78: SES ‘SLI 18,68 94 162 J. A. GROSHANS. ETUDES ET CONSIDÉRATIONS. Il résulte des rapprochements signalés par ce tableau, et d’un assez grand nombre d’autres exemples analogues, qui sont insé- rés dans le mémoire, qu’on peut admettre les conclusions suivantes: 1°. Les corps du tableau I constituent un cas spécial d’une loi générale. Cette loi peut être énoncée en ces termes: Les densités d sont en raison des nombres d’atomes simples que renferment les corps. 2°. Les densités d, telles que les donne l’expérience, contien- nent, comme facteurs, de cerlains nombres constants. (J'ai cru nécessaire de désigner ces nombres constants par un nom provisoire, celui de déviations des corps. La déviation des corps du tableau I étant prise par conven- tion — 1, les autres nombres constants peuvent être consi- dérés comme dénant de l'unité.) 3°. Les concordances du tableau I résultent de la circonstance que tous les corps de ce tableau ont la même déviation (celle de l’eau, qui a été prise par convention = 1). Voici quelques particularités que j'ai constatées quant aux dé- viations : Les déviations forment une série régulière de nombres, qui, dans la plupart des séries homologues, se suivent toujours dans le même ordre; les valeurs exactes de ces nombres sont: 0,447; 0,632; 0,774; 0,894; 1; 1,095; 1,183; 1,264 etc. Ces valeurs résultent de la formule: deu —= Li 5) dans laquelle m représente un nombre entier quelconque. Le mémoire contient la démonstration de cette formule. Les valeurs trouvées par l'expérience diffèrent naturellement des valeurs déterminées par le calcul : le tableau III montre la différence pour les éthers Cn Han O2; j'ai admis, avec M. Kopp, que tous les corps isomères de cette série ont le même point d’ébullition, et j'ai pris la moyenne de toutes les observations publiées; ce qui m'a été facile, M. Kopp ayant rassemblé un C2 J. A. GROSHANS. ÉTUDES ET CONSIDÉRATIONS. 163 grand nombre d'observations de températures d’ébullition dans ses articles des Annalen der Physik und der Chemie de 1855. Tableau III. Ethers Cn H2n O2. 8 | | Points Densité Nombres | Dévitions 25 | FORMULES. | débullition d d’atomes Hd pLes AT | moyens. observée. | p+o—r | 4 1 Co 1O: ? P 5 ? 2 CAEMIOE 34,0 12115 8 0,658 3 CARE O0 55,3 14,01 11 0,785 4 Gi NO 74,2 15,75 14 0,589 5 CNE s:O 96,8 17,15 17 0,991 CNT Oo. 114,1 18,63 20 1,073 7 CAVE oO: 132,3 19,93 23 1,154 8 CREME AO 158,5 20,79 26 1,250 9 CARO 29 10 Gr Où 192,3 22,98 32 1,392 Les déviations se calculent, comme il est indiqué dans le tablean IT, par la formule: Pinot dev. = d Quand on met dans la formule: NE Mn V = m = 1, on obtient 0,447; ce nombre est done nécessairement la première des déviations; la série OC, H,, O, (éthers) peut être considérée comme commençant par ce nombre, qui serait la dé- viation du corps C H, O,, lequel manque jusqu'aujourd'hui à la série. Il y a beaucoup de séries homologues qui commencent avec la première déviation, et qui les contiennent ainsi toutes; pour cette raison je les ai appelées des séries compleles. VU 164 J. A. GROSHANS. ÉTUDES ET CONSIDÉRATIONS. D’autres séries commencent avec la deuxième, troisième etc. déviation ; j'ai appelé ces séries des séries incomplètes. Je n'ai pas pu trouver la cause de la différence entre les deux genres de séries. | Ù Le mémoire contient plusieurs tableaux analogues au tableau III; en multipliant le nombre de ces tableaux on obtient, pour chaque déviation, autant de valeurs différentes, dont on peut prendre la moyenne ; on peut done de cette manière approcher indéfiniment, par la méthode expérimentale, des valeurs réelles (exactes) des déviations. La démonstration de la formule : repose sur l'observation des volumes spécifiques liquides des corps. J'ai fait voir dans le mémoire, par un nombre suffisant d'exemples: Que pour deux corps, À et B., à formules semblables ou à formules ressemblanies, et qui ont en même temps la même dé- viation, les volumes liquides, aux points d’ébullition, s et s’, sont en raison directe des nombres (273 + s) et (2173 + s'). Comme ces derniers nombres, (273 + s) et (273 + s'), peuvent être considérés comme les volumes spécifiques des corps en vapeur, à la pression de 0,76 et aux points d’ébullition, on peut énoncer la proposition de la manière suivante: »Pour des corps à formules semblables et à déviation égale, les volumes liquides sont dans le même rapport que les volumes en vapeur, et cela à toutes les températures correspondantes.” Ces concordances (des volumes liquides) sont souvent dénatu- rées par des actions moléculaires particulières, qui n'ont pas encore pu être soumises au caleul. Le tableau IV contient un extrait d’une liste, contenant un plus grand nombre d'exemples, que j'ai communiquée dans le mémoire. | J'ai appelé volume rédut le volume liquide observé multiplié ‘ e par la fraction — CTENTES pour deux corps, À et B, à formules i s J. À. GROSHANS. ÉTUDES ET CONSIDERATIONS. 165 semblables ou à formules ressemblantes, et qui ont la même dé- viation, les volumes réduits sont égaux. Tableau IV. Groupes de corps dont les volumes réduits sont égaux. | | Déviations jee | Points È NOMS DES CORPS. | Formules. ee spécifiques d’ébullition 5 | | liquides. ‘ = Sr > PACHorure d'éthyle 2} CH CI 0,78 11,2 11,6 67,7 Bromure POLE POS TBr 0,74 178,4 40,7 68,2 Jodure 1 ue CO CF ER ST 0,80 86,1 69,3 68,6 2 |Etherméthyl-benzoique| C, H, O, 1,004 | 149,9 198,8 86,7 7 » salicylique.| C; H, O: 0,995 156,6 229,0 86,4 3 |Chlorure de phosphore.| P Cl . 0,65 93,1 6 01 N107258 Oxychlorure de phos- BHDEEn ne 2 LE (le © 0,64 | 102,2 110,0 72,8 On peut admettre que pour les corps de chacun des groupes de ce tableau, les actions des forces moléculaires ont agi à peu près dans le même sens. Les corps Cn Hon O2 forment, comme chacun sait, deux séries homologues, tout à fait distinctes; des acides d’une part, d'autre part des éthers composés; les acides entrent en ébullition à des températures très différentes de celles des éthers, et ont par conséquent des déviations différentes de celles des éthers. Or M. Kopp a prouvé que les acides et les éthers isomères ont respectivement le même volume liquide aux points d’ébullition respectifs pour chaque couple de corps isomères. En admettant que ce phénomène soit universel pour deux corps isomères quelconques, A et B, qui bouillent à des températures 166 J. À. GROSHANS. ÉTUDES ET CONSIDÉRATIONS. différentes et dont, par conséquent, les déviations différent aussi, on peut l’énoncer de la manière suivante: Les volumes liquides sont indépendants des déviations.” En admettant donc que les volumes liquides de deux corps isomères, qui bouillent à des températures différentes, sont égaux, on à la formule: VOIE em Ene vor Ur Mdeu. (volr. étant le signe de volume réduit.) Il s'ensuit: volr. X dév. = volr' X dév.! — nombre constant. Or j'ai trouvé, que les nombres constants de cette dernière for- mule, pour les corps respectifs des deux séries On Han O,, acides et éthers, sont à peu près exactement en raison des nom- pres 1,23 ,1"4%"Db etc Ces nombres 1, 2, 3 etc, je les ai assimilés aux rangs des corps dans les séries homologues, et je les ai représentés dans les formules du mémoire par les nombres ou lettres m et m'. En considérant un certain corps, par exemple l’éther propio- nique C, H,, O,, comme faisant partie d’une série homologue, on peut le regarder comme étant le cinquième corps de la série Cn He2n O,, ou comme occupant le cinquième rang. Ensuite j'ai démontré que pour les séries homologues complè- tes, les volumes réduits sont liés aux déviations par la formule: volr. vf dév. volr.' TR dév.' En combinant cette dernière relation avec la formule: Vol dev) = 1258, 40bietc: j'en ai tiré la formule des déviations: dév. — V . laquelle formule s’est. trouvée être d'accord avec les résultats de l'expérience. A l'égard des deux formules voir. dév.' volr. _ dév. QU Ses nes volr.' dév. volr.' dev. J. A. GROSHANS. ETUDES ET CONSIDERATIONS. 167 qui ont quelque ' ressemblance, je crois devoir rappeler : Que la première formule se rapporte à deux corps isomères, bouillant à des températures différentes. La seconde formule ne se rapporte qu'aux corps des séries ho- mologues complètes, savoir à deux corps différents (non isomères) pris dans la même série, ou dans deux séries différentes. SECONDE PARTIE. Des nombres d'atomes contenus dans le chlore et autres corps considérés comme des éléments. J'ai dit plus haut que la concordance observée entre le rape 1 port des densités d et d' de l’eau et de l’éther, — 497? et le ? 3 1 rapport de leurs nombres d’atomes, — Fu m'avait paru assez importante pour m'engager à vérifier l'hypothèse que j'avais formée par suite de cette observation. Il me semblait, en effet, entrevoir des vérités d’une nature tellement élevée, qu’on s'était presque interdit l'espoir même de les trouver jamais. Le problème consistant à distinguer parmi les éléments (corps indécomposés) de la chimie, ceux qui sont réellement simples, de ceux qui sont indubitablement composés, paraissait, aux yeux des plus éminents chimistes, comme à peu près insoluble. M. Dumas, en envisageant fous les éléments comme ,des radi- caux du même ordre,” et parlant ensuite de la décomposition de ces radicaux, s'exprime de la manière suivante : , I s’agit donc d’un de ces problèmes que la pensée humaine a besoin de méditer pendant des siècles, où plusieurs générations” etc. Pour étendre les observations faites sur les densités d des vapeurs et les volumes liquides des corps C, H, O,, aux substances ren- fermant en outre du chlore, du soufre ou d’autres corps indécom- posés, il m'a paru nécessaire de donner un nom au nombre com- 168 J. A. GROSHANS. ÉTUDES ET CONSIDERATIONS. plexe (p + g + r); je l’ai appelé provisoirement équivalent d'ébulhtion: pour un corps C» H, 0, on aura donc: CD. PS ER et pour un corps C, H, O, CL, on aura: eg = (p + ag +r) +s C CL étant le nombre d’atomes ou équivalent d’ébullition du chlore. Quand, pour un tel corps, l'équivalent d'ébullition total est connu, on obtient l'équivalent d’ébullition du chlore, C/, par la formule: ds Eire ch ax: 1) S Or l'observation m'a appris (le mémoire contient un grand nombre d'exemples à ce sujet) que C! n’est pas — 1 , comme c’est le eas pour le carbone, l'hydrogène et l’oxygène, mais qu'il est = 4. Le chlore est donc un corps composé. Le mémoire renferme l'exposition des méthodes qui permettent de déterminer les déviations et les équivalents d’ébullition des corps; pour donner un exemple des concordances qu'on peut observer à cet égard, je choisirai le suivant. Les deux séries homologues: 19. C, H,, O,; éthers composés. Cl 2%, C, Hon+n Cl; combinaisons du chlore avec le méthyle, l’éthyle etc. sont toutes deux des séries complètes. Les membres correspondants des deux séries ont donc des déviations égales. Or il arrive qu'on a, d'autre part, pour ces deux séries la même relation dont le tableau II contient déjà un exemple, c’est que les corps correspondants des deux séries ont en même temps un nombre égal d’atomes; savoir en comptant un atome de chlore — 4. Car on 2: | ( Êthers Cn Hon O2 Corps Cn H(2n+1 Cl C,H,0,2+4+2—= 8 COMMISE NS C;,H,0, 3+6+2—11 C, H, CI 2+5+4—=i C;,H,0, 4+8+2—14 C;, H,CI 3+7+4—=14 et ainsi de suite, J. A. GROSHANS. ETUDES ET CONSIDÉRATIONS. 169 Par conséquent les corps correspondants des deux séries devront avoir respectivement des densités d égales, ce qui a lieu en effet, comme on peut le voir dans le tableau V. Tableau V. Comparaison des propriétés des éthers C, H,, O, et des COTPS On Han + 1) Ol. : A TE É ETHERS ME CORPS 22 . É - sue 24 Pas Ë Cn Han Oo EE x Hon+ OÙ À £ É Ë EE E - Ve Me 0 |? a ve 0,447 . 2 0C.H,. 0, |12.15| C H,. Ci |-20) 12,40 0,632! 12,27| 776). à | c, H, o, 1400, 4, @| al 1412 0,774! 1406! 1088| 11 HE No 1676 1C A: C1 | 40) 16,670 0894| 1571), 1406) 14 He, th Oo: iris| ca CI | ol 16,76 1, 16:96 | 16,98 | ‘17 6| C, H,, O, | 18,63|.C, H,, C1 |101,3| 17,69) 1,095) 18,16) 19,89| 20 Dans ce tableau il y a une colonne intitulée densité d cor- rigée; appelle ainsi le produit de la densité d observée par la # déviation; on déduit de la formule: eV. dé. — 7 d Cette autre formule eg. —= dév. X d — densité corrigée. Il résulte du mémoire la détermination des équivalents d’ébul- lition des corps suivants. Br'== 009 Lido SO = NES PRES SEM Sn 170 J. A. GROSHANS. ETUDES ET CONSIDERATIONS. Le mémoire se termine par quelques conclusions, dont je répé- terai ici une partie. | Les corps C, H et O peuvent être considérés comme des corps simples. Quant aux corps simples (inconnus) dont peuvent être com- posés le chlore, le soufre et les autres corps non-décomposés de la chimie, il est extrêmement probable qu'on rencontrera, quand le temps de la décomposition des éléments actuels sera venu, le carbone, l’hydrogène et l’oxygène dans le nombre des atomes constituants. Il est néanmoins certain, dès aujourd'hui, qu’il existe encore d’autres corps simples que le carbone, l’hydrogène et l’oxygène. Car, en supposant pour un instant qu'un certain élément soit composé uniquement de ces trois substances (C, H et O), on en pourrait trouver facilement la formule, quand son équivalent d’ébullition serait connu. En effet: appelons a son poids atomique, on aurait les équa- tions : D QUE PIE CN 12 p°+°g9 + 16 r —'a d’où " __ 12e +4r— a An EE On pourrait mettre r successivement = 1, 2, 3, 4 etc. * Mais, quoiqu’on puisse trouver ainsi des formules pour certains corps, par exemple: NE CH; D NO MECNAOE on ne saurait trouver de formules C, H, O,, ni pour le chlore, ni pour le soufre, ni pour beaucoup d’autres corps. Rotlerdan. OBSERVATIONS SUR L’ACCROISSEMENT TOR DES VÉGÉTAUX N. W. P. RAUWENHOFF. (Mémoire presenté à l’Académie des Sciences d'Amsterdam, le 26 Janvier 1867.) Dans la séance du 9 avril de l’année précédente, M. Duchartre communiqua à l’Académie des sciences de Paris le résultat d’ob- servations faites par lui, à la fin de l’été de 1865, relativement à l'accroissement en longueur des plantes à différentes heures de la journée. Ce résultat s’éloignait des idées admises jusqu'à pré- sent, en ce sens qu'il tendait à établir que les plantes se déve- lopperaient toujours plus pendant la nuit que pendant le jour. M. Duchartre ne se crut pas autorisé à tirer des conclusions géné- rales de ses observations peu nombreuses, mais il engagea à étudier le phénomène en temps et lieux divers, et à éclaircir les points obscurs en variant autant que possible les recherches. Je résolus, en conséquence, d’exécuter, dans le courant de l’été passé, une série de mesures sur plusieurs plantes cultivées au jardin botanique de Rotterdam. Avant de faire connaître mes résultats, qu'il me soit permis de jeter un coup d'œil rapide sur ce que les recherches antérieures avaient appris à ce sujet. Dès l’année 1793, des observations sur l’accroissement en lon- gueur de la tige des plantes furent publiées. Ventenat 1) examina, à Paris, la croissance rapide du pédoncule d’un vieux Fourcroya gigantea, qui atteignit en 77 jours une longueur de 22} pieds. ") Bull. de la Soc. philom. (1795), I, p. 651. cité par Meyen, N. Syst. d. Pflanzenphysiol., II, p. 351. 12 N. W. P. RAUWENHOFF. OBSERVATIONS SUR Bien que ses observations ne fussent pas assez nombreuses pour qu'on pût en déduire beaucoup de particularités, elles montrèrent pourtant que la plante s’allongeait plus rapidement pendant le jour que pendant la nuit, et le plus durant les journées les plus chaudes. Après lui, Ern. Meyer étudia. avec plus de soin l'accroissement périodique des plantes: d’abord sur le pédoncule de l’Amaryllis Belladonna '), ensuite sur différentes espèces de Graminées ?). Il trouva, dans les deux cas, une croissance beaucoup plus forte durant le jour que durant la nuit, et plus grande pendant la matinée (de 8 h. à 2 h.) que pendant l'après-midi. M. Meyen, l’auteur de l’ouvrage bien connu sur la physiologie végétale, répéta ces recherches avec un résultat identique 3); toutefois, en discutant les faits observés par Meyer et par lui- même, il ne peut s'empêcher de faire remarquer que les espèces du genre Agave fournissent toujours la plus grande quantité de sues pendant l'après-midi, ce qui lui semble un peu en contra- diction avec les résultats cités, puisqu'il paraîtrait naturel d’in- férer, d’un accroissement plus rapide, un afflux plus rapide des fluides nourriciers. Le même résultat, croissance plus forte le jour que la nuit, fut également obtenu, plus tard, par M.J. Münter ‘), au moyen de mesures très-exactes de l'allongement du pédoncule commun du Pelargonium triste. À peu près vers la même époque, le pro- fesseur CI. Mulder 5) fit connaître des observations nombreuses et exactes sur la croissance des feuilles de l’Urania speciosa, obser- vations qui conduisaient à un résultat diamétralement opposé. Des mesures prises depuis 5 heures du matin jusqu'à minuit, et le plus souvent d'heure en heure, firent voir que les feuilles en question s’accroissaient, en général, plus pendant la nuit que 1) Verhand. d. Vereines z. Befird. d. Gartenbaues in d. Preuss. Staaten, NV, p. 110 (1828). 2) Zannaea, 1829, p. 98. IT, p: 1502: “) Bot. Zeit., TI, p. 125 (1843). ‘) Bijdragen tot de Natuurk. Wet., p. IV, 251 — 262 et 420 — 428 (1829) L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VEGÉTAUX. 173 pendant le jour. L’accroissement était très considérable dans les premières heures de la matinée, de 5 à 7, jusqu'à 8 et parfois jusqu’à 9 heures; il diminuait alors insensiblèement, s’arrêtait de 11—4 heures, pour reprendre ensuite, et devenir dans les heures du soir, surtout de 8h. à minuit, encore plus fort que durant la ma- tinée. Ces mesures eurent lieu dans la seconde moitié de juin, par conséquent à l’époque des plus longs jours de l’année. Pendant les années suivantes, nous trouvons à citer de nou- velles recherches dues à des compatriotes. En 1836, le professeur de Vriese communiqua quelques obser- vations relatives à la croissance de deux Agave americana, qui avaient fleuri, dans l'été de 1835, au bien de campagne Sparen- berg près de Harlem, et dont l’un était parvenu, en 71 jours, à une longueur de 7,23 mètres. Chez les deux plantes, à l’ex- ception d’un petit nombre de jours, l’accroissement nocturne avait été constamment plus faible que l’accroissement diurne. Un résultat de même sens fut obtenu de mesures exécutées postérieurement, en 1847, par le même naturaliste, à l’occasion de la floraison d’un Agave americana au jardin botanique de Leyde ?). Ici encore, l’accroissement de jour surpassa, dans la grande majorité des cas, l’accroissement de nuit, ce que M. de Vriese attribue surtout à la température, plus élevée pendant le jour. Un petit nombre de fois seulement, l’accroissement de jour fut trouvé égal à celui de nuit (par ex. les 23 juin, 21 juillet, 7 août), ou même inférieur (par ex. les 29 et 31 juillet, 3 août). Au contraire, vers la fin de l’allongement du pédoncule (10 — 28 août), l’accroissement nocturne excéda régulièrement l’accroisse- ment diurne. Nous voyons ici, dans le développement successif d’une même plante, prédominer tantôt l'accroissement de jour, tantôt celui de nuit, bien que la somme totale indique pourtant une crois- sance plus rapide pendant le jour. Nous retrouverons ce même phénomène dans des recherches postérieures. 1) Tijdschr. v. Nat. Gesch. en Physiol. van van der Hoeven en de Vriese, LIT, p. 31 — 52. +) Ned. Kruidk. Archief, II, p. 236— 253 174 N. W. P. RAUWENHOFF. OBSERVATIONS SUR De Vriese essaie d'expliquer les faits observés par la circon- stance que le degré d’humidité de l’atmosphère est plus prononcé pendant la nuit, et il rapporte à une cause analogue le phéno- mène singulier d’après lequel le pédoncule se serait trouvé, plusieurs fois, plus court après midi que dans le courant de la matinée précédente. Sans discuter cette hypothèse pour le moment, je dois rappeler que le même naturaliste nous à fait con- naître encore deux autres séries d'observations relatives à l’ac- croissement en longueur !). La première consiste en une suite de mesures prises par M. Teysmann, à Buitenzorg, sur le pé- doncule de l’Agave lurida, depuis le 24 janvier jusqu'au 25 avril, chaque jour à 7 h. du matin et à 3 h. de l'après-midi. Ces mesures donnèrent 0,033 pour l'accroissement moyen de 3h.—7h., c'est-à-dire pendant 8 heures de jour, et 0,046, par conséquent 0,013 de plus, pour l’accroissement journalier pendant les 16 heures restantes, depuis 3 h. de l’après-midi jusqu'à 7h. du matin. On aurait tort pourtant d'en conclure que chez la plante désignée la croissance nocturne ait été plus rapide; car, si d’un côté les heures de 7 à 3 sont précisément celles pendant lesquelles le soleil tropical darde le plus de chaleur, d’un autre côté la période suivante embrasse une durée double, de sorte qu'elle aurait dû fournir un chiffre double de celui de la première période si l'accroissement avait été uniforme. Il est vrai que les choses ne se sont pas passées ainsi, et si l’on consulte les chiffres mêmes donnés par l'observation, on trouve plusieurs exemples que l'accroissement pendant les 8 heures en question à été plus grand que pendant les 16 autres heures de la journée (par ex. 26 — 28 janv.; 1, 14— 16, 18 févr.; 16, 26 — 27 mars). Je présume, d’après cela, que si les heures d'observation avaient été choisies de telle sorte que le nyctimère eût été partagé à peu près en deux moitiés égales, on aurait trouvé des périodes de plus grand accroissement nocturne alternant avec des intervalles de plus forte croissance diurne, ce qui d’ailleurs res- 1) Ned. Kruidk. Archief, III, p. 193—201. L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX. 175 sort déjà des chiffres de M. Teysmann, tels qu'ils sont, lorsqu'on établit quelques subdivisions dans la période de croissance. La seconde série d'observations résulte de mesures exécutées à Leyde, en 1829, sur une plante en fleur de la même espèce, mesures que de M. de Vriese place, comme termes de comparaison, à côté de celles de M. Teysmann. Pour la question qui nous occupe, toutefois, ces observations sont sans intérêt, parce qu’elles n’ont. eu lieu qu'une seule fois dans les 24 heures. Quelques années avant l'apparition des observations dont nous venons de rendre compte, le professeur Harting avait publié des recherches sur la croissance de la tige du Houblon !), qui, tant pour l’étendue que pour l'exactitude, laissèrent loin derrière elles tous les travaux antérieurs. Depuis le 1 mars jusqu'au 29 juillet, l'accroissement de la tige fut noté trois fois dans les 24 heures (savoir, à 7h. du matin, 3 h. de l'après-midi et 11 h. du soir), et lon observa simultanément l’état de l'atmosphère, la quantité de pluie tombée, la direction et la force du vent, les indications du baromètre ét du psychromètre, et la hauteur du thermomètre à l'air (tant à l'ombre, qu'à côté de la plante) et dans le sol. Comme M. Harting croyait avoir remarqué que les différentes branches d’une même plante ne suivent pas toujours une marche identique dans leur allongement quotidien, il retrancha toutes les tiges de la plante mise en expérience, sauf trois qui furent mesurées simultanément. Par suite de diverses circonstances, toutefois, l'examen ne fut poursuivi jusqu'à la fin que sur une seule de ces tiges. Des différents résultats obtenus par l’auteur, je ne citerai que ceux qui sont en rapport immédiat avec le sujet dont je m'occupe. Ce sont les suivants: 1°. À l’origine de la période de croissance, on observe une accélération qui augmente journellement, et qui est indépendante des influences extérieures; cette accélération atteint son maximum vers le commencement de juin, après quoi l'accroissement montre un ralentissement de plus en plus accen- tué et qui devient surtout sensible à l'apparition des boutons de 1) Tijdschr. v. nat. gesch. en physiol., T. IX, p. 296 — 348 (1842), 176 N. W. P. RAUWENHOFF. OBSERVATIONS SUR fleur; après l'épanouissement des fleurs l'allongement diminue de plus en plus, et il s'arrête entièrement à l’époque de la. fécondation. 2°. Au début, la croissance de 7 — 3 heures surpasse la somme des accroissements pendant les deux autres périodes de la journée; mais à mesure que la tige devient plus longue, l'accroissement augmente dans ces dernières périodes et diminue dans la première, de sorte que, vers le commencement de juin, l'instant du développement le plus actif finit par tomber dans la seconde période, c’est-à-dire entre 3 et 11 heures. Dans les dernières années nous trouvons encore quelques tra- vaux qui se rapportent à notre sujet. Dans le cours des recherches que M. Duchartre fit, en 1859, avec le but spécial de tâcher de découvrir la nature du phénomène remarquable de la sécrétion d’eau dans les feuilles du Colocasia antiquorum !}, il eut aussi l’occasion d'exécuter quelques mesu- res sur la croissance journalière de ces feuilles. Le matin à 6 heures et le soir à 8 heures, on mesura, séparément, la longueur et la largeur du limbe et la longueur du pétiole de jeunes feuilles n'ayant pas encore acquis tout leur développement. L'auteur ne tire de ces mesures aucune conséquence ayant trait au point qui nous occupe en ce moment; mais des chiffres rapportés il ressort que, pour chacune des parties nommées, l'accroissement a été plus considérable pendant le jour que pendant la nuit, et ce résultat reste le même lorsqu'on réduit à une durée commune de 12 heures les deux allongements observés, l’un de 6h. du matin à 8 h. du soir (c’est-à-dire en 14 heures), l’autre depuis 8 h. du soir jusqu'à 6 h. du matin (c’est-à-dire en 10 heures). Comme on le voit, ce résultat est précisément en sens opposé de celui que le même auteur obtint dans des expériences toutes récentes, et à l’occasion duquel, ainsi que je l’ai dit en com- mençant, j'entrepris mes propres recherches. Dans ces dernières expériences, ?) exécutées à la fin de l’été de 1865, M. Duchartre observa l'allongement quotidien sur un pied de Vitis vinifera 1) Ann. des Sc. Nat., 4e Sér., XII, p. 271. 2) Comptes rendus, LiXIL, p. 815 — 822, 9 avril 1866. L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX. 17 (du 6 août au 8 sept.), sur un Fraisier (20 août — 10 sept.), sur le Humulus Lupulus L. (21 août — 5 sept.), sur l’Althaea rosea Cav. (20 août — 10 sept.) et sur deux Gladiolus ganda- vensis Hort. (19 — 30 août). Chez toutes ces plantes il trouva, presque journellement, l'allongement pendant la nuit beaucoup plus considérable que celui durant le jour. Quand on prend la somme des accroissements durant les deux périodes, on trouve: pour le Vitis vinifera 447,5 mm., dont 164 c’est-à-dire 36,6 p. c. pendant le jour, et 283,5 c’est-à-dire 63,4 p. c. pendant la nuit; pour le Fraisier 33,7 D. c. pendant le jour et 66,3 p.c. pen- dant la nuit: pour le Humulus Lupulus et l’Althaea rosea un résultat de même sens (quoique les chiffres ne soient pas cités par M. Duchartre); et pour le Gladiolus 24,6 et 28,2, p. c. pendant le jour et 71,8 pendant la nuit. M. Duchartre fut lui-même tout surpris de ce . et, en tenant compte de ce que M. Haïting avait cru remarquer relative- ment à un déplacement du maximum de l'intensité de croissance, il se demanda si la saison avancée dans laquelle les observations eurent lieu n'avait pas de l'influence sur le résultat. Les dernières recherches que nous avons à mentionner sont celles de M. Martins, à Montpellier, et de M. Weiss, à Lemberg. M. Martins observa la croissance d’un pédoncule de Dasylirion gracile, qui de 1 — 23 juin 1866, c'est-à-dire en 23 jours, atteignit une longueur de 2,881 mètres. Sur cette longueur, il s'était formé 1,266 m. pendant la nuit, et 0,793 m. pendant le jour, de sorte que l'accroissement de nuit avait été à celui de jour comme 1 : 0,63. La croissance la plus rapide avait eu lieu entre 3 et Gh. du matin, et ensuite entre 9 h. du soir et minuit. M. Martins ajoute la remarque que cet exemple n’est pas isolé. En juillet 1854, un Dasylirion gracile développa un pédoncule qui s’allongea de 1,18 m. pendant la nuit et seulement de 0,96 m. pendant le jour, de sorte que, dans ce cas également, l’accrois- sement nocturne prédominait sur l'accroissement diurne dans le rapport de 1:0,81. La même plante fleurit de nouveau en juin et ARCHIVES NÉERLANDAISES, TL. II. 12 178 N. W. P. RAUWENHOFF. OBSERVATIONS SUR juillet 1862, avec un pédoncule de 1,63 m. de long ; le rapport entre l'accroissement de nuit et celui de jour fut encore comme 1 : 0,85. M. Martins trouva environ le même rapport (c’est-à-dire 1 : 0,88) chez un Phormium tenax, dont le pédoncule, devenu visible le 3 avril 1854, s’éleva en 45 jours à une hauteur de 1,363 mètres, Enfin nous devons à M. Weiss !) une série d'observations faites sur un Agave Jacquiniana Schult., au jardin botanique de Lem- berg, depuis le 3 avril jusqu'au 25 mai 1864, trois fois dans les 24 heures (savoir à 6h. du matin, à midi et à 10 h. du soir). Ces observations donnèrent les résultats suivants : 1°. L'accroissement en longueur fut le plus faible pendant les heures de l'après-midi (de midi à 10h. du soir), savoir 0,77 m. en tout, ou en moyenne 1,5 mm. par heure; durant la nuit (de 10h. du soir à Gh. du matin) il augmenta, et s’éleva en total à 0,79 m., ou par heure à 2,2 mm. en moyenne. Enfin c'est dans les heures du matin (de 6h. à midi) que l’accroissement fut le plus considérable: il atteignit 0,80 m. en somme, 2,7 mm. par heure en moyenne. 2°. Bien que le résultat général indique une croissance plus forte durant le jour, on put néanmoins distinguer dans le déve- loppement du pédoncule en question quelques périodes pendant lesquelles la prépondérance d’accroissement était acquise à cer- taines heures de la journée. M. Weïss cite comme telles: 1e. Période. Accroïissement plus grand durant la auit (8 jours, du 3—12 avril). 2e. Pér. Acer. plus fort dans l'après-midi (10 jours, du 12—22 avril). 3e, Pér. Accr. prépondérant le matin (T jours, du 22—29 avril). 4e, Pér. Accr. prépondérant la nuit (T jours, du 29 avril —6 mai). De. Pér. Accr. prépondérant le matin (13 jours, du 6—19 mai). Ge. Pér. Accr. prépondérant la æuit (6 jours, du 19—26 mai). Les périodes de plus grand accroissement le matin comprennent en même l’époque de plus grand allongement du pédoncule, tandis que celles d’accroissement nocturne indiquent le temps du plus 1) Karsten, Bolan. Unlersuchungen, Heft Il, p. 129—142 (1866). L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX. 179 grand développement en diamètre. Comme M. Weiïss le fait ob- server, cette coïncidence n'est pas sans intérêt, car elle donne quelque fondement à la conjecture que la pleine clarté du jour est surtout favorable à l'allongement des cellules, et que le phé- nomène de la division des cellules à lieu pendant la nuit. Ce résumé rapide montre suffisamment que les résultats des diverses recherches exécutées ne sont nullement concordants. Tandis que Ventenat, Meyer, Meyen, Münter, De Vriese, Harting et Duchartre (dans ses observations sur le Colocasia antiquorum) remarquent une croissance plus forte durant le jour, CI. Mulder, Martins et Duchartre (dans ses dernières expériences) trouvent un excès d’accroissement pendant la nuit, et les recherches de Teysmann, de Vriese et Weiss conduisent à un résultat qui varie selon les périodes. Un nouvel examen de la question ne peut donc paraître superflu. Je passe maintenant à l'exposé de mes propres observations, après quoi j énumérerai les conséqueñces qui me semblent pouvoir en être déduites. | Pendant l'été de 1866 j'ai mesuré l'accroissement en longueur de différentes plantes, depuis le 15 juin jusqu’à la fin de l’ae- croissement, en automne. Les mesures furent prises journellement à Gh. du matin, à midi et à Gh. du soir, et on nota simulta- nément la température et l’état de l’atmosphère. Les plantes sou- mises à l'examen étaient les suivantes: Bryoma dioica, Vins orventalis, Wastaria chinensis Dec. et Cucurbita Pepo, toutes placées à l'air et en pleine terre; les trois premières étaient conduites en espalier, le Bryonia dioica et le Vitis orientalis à l'exposition de l’est, le Wistaria chinensis tourné vers l'ouest. Deux pieds de Cucurbita Pepo furent mis en expérience; tous deux étaient couchés sur le sol, l’un avec le Sommet de l’axe dirigé vers le nord, l’autre vers le sud, mais de façon que tous deux recevaient simultanément, et pendant une durée égale, les rayons du soleil. Au commencement de l'expérience, les jeunes jets des trois | 12% 180 N. W. P. RAUWENHOFF. OBSERVATIONS SUR plantes nommées en premier lieu avaient déjà atteint une certaine longueur. Le rameau choisi pour servir aux observations avait, le 14 juin, une longueur de 0,753 m. chez la Bryone, de 0,737 m. chez la Vigne, et de 0,601 chez le Wistaria. La terminaison de la croissance eut lieu à des époques très-diverses pour les diffé- rentes plantes, savoir le 17 août pour la Bryone, le 15 septembre pour la Vigne, et le 20 septembre pour le Wistaria. Le rameau de Bryone, qui servait aux observations, fut, par méprise d’un aïde-jardinier, coupé le 2 juillet; à partir du D juillet, les mesures furent alors continuées sur un autre rameau de la même plante, qui avait déjà été taillé, et qui pos- sédait, à l’origine des mesures, une longueur de 0,248 m. Chez le Wistaria, le sommet de la branche employée aux observations ayant été contusionné par accident, le 18 août, un autre rameau de la même plante, long de 0,348 m., fut immédiatement des- tiné aux mesures, de crainte d'introduire des résultats fautifs. M. Harting a recommandé de retrancher, dans les recherches de cette nature, toutes les’ tiges de la plante sauf celle sur la- quelle les observations doivent être effectuées, parce que toutes les branches ne s’accroissent pas toujours d’une manière uni- forme. Il ne m'a pas semblé utile d'appliquer ce précepte aux plantes nommées, car si, sur des végétaux vivaces et à tige ligneuse, on coupe tous les jets à un ou deux près, on rompt la connexion naturelle entre la tige et la racine; comme conséquence de cette rupture on a alors, plus tard, à retrancher incessamment des bourgeons adventifs, et à faire ainsi de nouvelles blessures. Je me proposais, dans mes recherches, d’épier la marche normale du développement, ce qui ne pouvait avoir lieu qu'à la condition de laisser la plante, autant que possible, dans son état normal. D'ailleurs, s’il est vrai que parmi les branches d’une plante, l’une parvient toujours à une plus grande longueur que l’autre, on peut admettre pourtant que les différents rameaux d’un même | végétal, soumis aux mêmes influences, suivront dans leur déve- loppement la même marche générale, et c’est cette marche géné- rale, non la longueur absolue, qu’il s'agit de trouver. L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX. 181 Celles de mes observations qui sont relatives aux Courges ont confirmé cette présomption. Chez ces plantes provenues de semis, qui étaient encore petites lorsque les mesures commencèrent, et dont je pus suivre ainsi le développement presque entier, toutes les tiges, une seule exceptée, furent enlevées tout d’abord. Malgré cela, on trouva que la marche générale de l'accroissement ne s’éloignait pas de celle qu’on avait observée sur les rameaux des autres plantes. J'ai encore une remarque à faire au sujet de ces Courges. Les deux plantes, semées et transplantées simultanément, l’une avec la tête dirigée vers le nord, l’autre vers le sud , ne montrèrent presque aucune différence dans leur croissance depuis le 19 juin jusqu’au 27 juillet, date à laquelle la tige d’un des pieds cassa presque en- tièrement pendant le mesurage. La portion supérieure de la tige commença à se flétrir un peu, de sorte qu'on avait déjà décidé de ne plus observer cette plante. Le lendemain toutefois on put s'assurer que, malgré l’accident, cette portion ne mourrait pas, mais qu’elle recevait de la nourriture par la faible partie qui la rattachait encore à la plante-mère. Pendant les premiers jours aucun accroissement notable ne se produisit, tout au plus 1 à 11 centim. dans les 24 h. Mais peu à peu la tige brisée se rétablit, et elle commença à s’allonger, bien que toujours dans une proportion moindre que l’autre tige. Celle-ci se mit à fleurir et noua ses fruits; la tige cassée montra à son tour des fleurs, quelques jours plus tard, mais sans former de fruits; insensiblement, toutefois, son développement devint plus énergique; le temps perdu fut regagné, et le 11 sept. la tige cassée avait une longueur de 4,905 m., tandis que l’autre ne mesurait que 4,839 m. Comme vers cette époque 1l commença à se manifester une différence considérable dans l'intensité de croissance des deux plantes, les mesures furent régulièrement notées pour chaque tige séparément. L’excès de longueur acquis finalement par la tige brisée, ne doit pas être attribué exclusivement à l’avortement des fruits, car à la fin de septembre cette tige donna à son tour naissance à un fruit, qui mûrit parfaitement et ne le\céda que peu ou point, en volume, à ceux de l’autre 182 N. W. P. RAUWENHOFF. OBSERVATIONS SUR plante. Partiellement, il se peut que la cause doive être cherehée dans la proportion moindre des matières employées à la formation des fruits. En effet, la tige restée intacte (que je nommerai A) porta deux fruits, dont l’un était long de 0,25 m., large de 0,18, et avait un poids de 6 kil., tandis que l’autre, mesurant 0,27 et 0,155 m. pesait 5,9 K.; la tige brisée (B) n'avait qu'un seul fruit, long de 0,245, large de 0,17 m., et pesant 5,9 Kk. Par- tiellement aussi, le phenomène en question doit être rapporté à une autre cause: bien que, pour les deux plantes, ia croissance se soit arrêtée le même jour (le 21 oct.), il était pourtant manifeste que dans la tige cassée elle avait conservé son énergie, en automne, pendant beaucoup plus longtemps. Outre les observations sur la tige des quatre plantes nommées, j'ai encore exécuté une série de mesures sur le pédoncule d’un Dasylirium acrotrichum Zucc., qui fleurit en 1860 au jardin botanique de Rotterdam et acquit en trois semaines une longueur de 3,14 m. Le pédoncule apparut le 19 août; les mesures ne furent prises d’abord qu'une seule fois par jour, mais à partir du 25 août on les répéta quatre fois par jour (à 6 h. et 11h. du matin, 2h. de l’après-midi et Th. du soir); on notait en même temps l'état du ciel, ainsi que la température tant au dehors qu'à l’intérieur de l’orangerie où la plante était placée. (Viennent maintenant, dans le mémoire original, les tableaux numériques des observations, que nous omettons et qu'on trouvera dans les Versl. en Med. der Kon. Akad. van Wet., 2e. sér., T. II.) Des données rassemblées dans mes tableaux découlent quelques conséquences qui ne sont pas dépourvues d'intérêt. 1°. Si l’on ne considere que le résultat générai des mesures, on trouve parlout un accroissement plus grand pendant le jour que pendant la nuit. La somme totale de l'allongement a été: Bryonia 1276 mm. dont 153 ou 99,0 p.c. pend. le jour, et sr 523, 410 , : ,;: la nuit. Wistaria 3414. , D 61946185 268% 3 . le jour, et 1438 , 42,2 , » la nuit. Vitis 2312 » 5 “2930603 15blox, » le jour, et | 1066 , 44,9 , , la nuit. | : | 1 1 ] | L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX. 183 Cucurbita À 5402 mm. dont 3068 ou 56,7 p.c. pend. le jour, et 2334 , 43,38 , sa nuit: Cucurbita B 6102 , Mode DT 2 ICONE AGHAAL +428): Pr la muE Le Dasylirium montre le même phénomène pour les jours où les mesures ont été prises séparément pendant le jour et pendant la nuit. Sur 1,679 m. d’allongement, 0,93 ou 59,3 p. c. tombent entre 6h. du matin et 7h. du soir, en 13 heures, et 0,6375 entre 7 h. du soir et 6h. du matin, en 11 heures; chiffres qui, ramenés à une durée uniforme de 12 heures, deviennent 55,3 p.c. pour l'accroissement de jour et 44,7 p.c. pour l'accroissement de nuit. Aïnsi l'accroissement nocturne a été respectivement de 41, 42,2 44,9, 43,3, 42,8 et 44,7 p.c., nombres dont l'accord est aussi grand qu'on puisse l’attendre dans des conditions semblables. En examinant séparément les périodes pendant lesquelles un même rameau a été mesuré sans interruption, on trouve encore un résultat de même sens. Pour la Bryone, par exemple, depuis le 15 juin jusqu'au 2 juillet, date à laquelle le rameau observé fut coupé, l'accroissement nocturne s’éleva à 39,6 p. c. de l’allon- gement total; depuis le 6 juill. jusqu'au 14 juill., jour où eut lieu une interruption, à 43,6 p.c.; après cette époque, du 18 juill.—17 août, à 40,7 p.c. Pour le Wistaria, du 15 juin—14 juill. 44,6 p. c., du 18 juill. —16 août 39,7 p. c., du 18 août—20 sept., fin de l’ accroissement, 40,9 p. c. Pour le Vitis, du 15 juin—14 juill. 46,1 p. c., du 18 juill.—16sept. 44,4 p.c. Pour le Cucurbita, du 19 juin—14 juill. 46,4 p. c., du 18 juin —31 juill. 39,9 p.c., du 1 août—20 oct. 43,9 p. c. Mais, déjà maintenant les chiffres s’éloignent plus l’un de l’autre, surtout chez une même plante; et si l’on voulait considérer séparément des périodes encore plus courtes, ce caractère se pro- noncerait encore davantage. Parfois même on trouverait alors un résultat en sens opposé, car 20, Il y «a des époques où l'accroissement nocturne devient pré- dominant. C’est ainsi que du 18—20 juin on trouva: 184 N. W. P. RAUWENHOFF. OBSERVATIONS SUR accr. noct. acer. diurne. PBrMONIA. 61 me N LT SES HOMMES ee 38 mm. NNAStAGIA, UT UE EE DS LEE 23 Wistaria (18—24 juin). .... LÉO RTS 107 Vibs, ss élohube centoeeédé 280 60e 18: Vitis (18—21 juin). ....... Die iréte LE 31 Cueurbita (19—21 juin). ... 11........ 51.8 Un effet aussi uniforme, chez des plantes qui se trouvaient à des degrés tout à fait inégaux de développement, et qui n’a- vaient pas même une exposition semblable, indique ici une cause extérieure qui exerça sur toutes une action énergique. Une seconde période analogue paraît s'être présentée du 2—9 juillet; elle est marquée le plus clairement du 6—9. Considérons de nouveau le résultat des mesures: Chez la Bryone, pour des motifs exposés plus haut, aucune mesure n’a été effectuée du 1—5 juillet; mais pour l’accroisse- ment des 6 et 7 juill. nous trouvons 12 mm. pendant le jour, 15 mm. pendant la nuit. Wistaria avait gagné: 2—9 juill. pend. la nuit 110, pend. le jour 94 mm. 6—9 » ) CE BE, HR 51 ») Vitis : 2—9 D) ” La) 48, D )) ”) 46 ») BE D) ”) 70097 24, ” D) ») 19 D) Le Cucurbita donne pour les mêmes jours un résultat différent, mais précisément le 9 juillet il entre à son tour dans une période de croissance nocturne, où, du 9—14 juill., il gagne 145 mm. pendant la nuit contre 127 pendant le jour. Enfin, des traces d’une influence de même nature se font encore sentir entre le 20 et le 23 juillet. L'accroissement fut de: p- la nuit. p. le jour. Bryonta2 1e du 20- 22 juill. ...46 mm....... 36 mm. Wistaria...... n'O2OESDTL AGREE OTMEMEN NE SONY, MAS DS MNT n 20-26 1,1... 1108)SROUNIIEONE 90 is; Cucurbita ..... » 22 DA MO MXN Te 2", L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX. 185 Il me semble que ces variations atteignant à peu près simul- tanément des plantes différentes, dénotent l'intervention d’une in- fluence extérieure. Néanmoins, je ne puis préciser actuellement quelle peut en avoir été la nature. Il est vrai, du 18—-20 juin le thermo- mètre se maintint plus élevé le soir que pendant le jour, et à cette dernière date la température fut passablement basse, tandis que le 21 on trouve une alternative de nuits et de jours chauds et de mauvais temps, — circonstances analogues à celles sur lesquelles M. de Vriese attire l'attention dans la discussion de ses observations de 1847 !), — mais je ne puis regarder cette expli- cation comme satisfaisante, car elle ne s'applique pas aux deux autres périodes indiquées. Pour le moment, je n'ose décider à quelles influences atmosphériques l'effet en question doit être attribué. Mais il me sera permis de demander: la divergence des résul- tats obtenus par des observateurs antérieurs ne pourrait-elle être une suite de ce que, les observations ayant eu lieu à des époques différentes, les plantes se sont trouvées soumises à des actions atmosphériques dissemblables, de sorte que, à proprement parler, les résultats ne sont pas directement comparables ? Lorsque M. Duchartre, en 1865, étudia simultanément des plan- tes différentes, il trouva pour toutes un résultat de même sens. Les observations de M. Martins tombent, pendant quelques jours, aux mêmes dates que les miennes. Elles s'étendent jusqu'au 23 juin 1866, époque à laquelle l’accroissement du pédoncule de son Dasylirium gracile cessa d’être perceptible. Or, précisément dans ces mêmes jours, et en harmonie avec les résultats de M. Martins, apparaît dans mes propres expériences la période la mieux caractérisée de croissance nocturne. Cette coïncidence me semble devenir encore plus significative, quand je compare ces observations de M. Martins avec celles que je fis moi même, en 1860, sur le Dasylirium acrotrichum en floraison. La marche du développement offrit une correspondance parfaite dans les deux plantes. A Montpellier, le pédoncule atteignit en 23 jours une ?) Ned. Kruidk. Archief, VIT, 240 et 241. 186 N. W. P. RAUWENHOFF. OBSERVATIONS SUR longueur de 2,881 m., et crût dans les 11 premiers jours de 2,083 m. c.-à-d. de 72,3 p.c. de la longueur totale. A Rotterdam, le pédoncule parvint en 25 jours !) à une dimension de 3,1725 m. et grandit dans les 12 premiers jours de 2,2925 m. ou 72,2 p. c. de sa longueur totale. Seulement, l'accroissement nocturne fut prédominant. chez la première plante, l’accroissement diurne chez la seconde: la première fut observée en juin 1866, la seconde en août et septembre 1860, par conséquent sous d’autres influen- ces atmosphériques. Mais, outre le résultat que nous venons de faire connaître , les observations signalent aussi une modification qui n’atteint pas également les plantes se développant simultanément. C’est ainsi que dans le Wistaria seul, l'excès d’accroissement nocturne du 18—21 juin se. continue jusqu'au 24; c’est ainsi que le Cucur- bita À présente une anomalie analogne du 24— 27 juin, et chez la même plante on voit, du 16—27 septembre, alternativement un plus grand accroissement de jour et de nuit, de telle façon pourtant que la somme totale d’allongement dans cette période de 11 jours est en faveur de la nuit, savoir 127 contre 10% pour le jour. Dans l’autre Cucurbita (Bryonia, Vitis et Wistaria avaient déjà cessé de croître à ce moment) les choses se passe- rent, durant les mêmes jours, d’une manière exactement opposée, sauf du 21—24 septembre, intervalle pendant lequel l’accroisse- ment nocturne prédomina chez les deux plantes. Du 16—27 sep- tembre, Cucurbita B avait grandi de 270 pendant la nuit, de 303 pendant le jour. | Il est, quant à présent, impossible d’'assigner les causes de cette différence, parce qu’on ne connaît, d’une manière sufisante, ni jes influences atmosphériques, ni l’état particulier de la plante vivante. Les déviations persistent pendant trop longtemps pour que, avec certains auteurs, on puisse n’y voir qu'un retard ap- porté dans Ia croissance par des circonstances accidentelles, 1) Savoir depuis le 16 août jusqu’au 10 septembre, en admettant que le pédoncule, qu’on pouvait distinguer entre les feuilles le 19 août, fût devenu visible le 16. Voir Martins, L.c., p. 355. L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VEGETAUX. 187 retard qui serait compensé dans les premières heures suivantes. 3°. Si l’on compare l'accroissement en longueur pendant la matinée (de 6—12) avec celui qu a lieu durant l'après-midi (de 12—6), on trouve que, pour toutes les plantes observées par moi, le second surpasse le premier. En somme, le rapport a été de 1 : 0,86 pour le Bryonia, de 1:0,71 pour le Wistaria, de 1:0,67 pour le Vitis, de 1:0,79 pour le Cucurbita À, de 1:0,81 pour le Cucurbita B. Distingue-t-on différentes périodes dans le développement de la plante, comme nous l'avons fait plus haut, on retrouve à peu près les mêmes rapports pour le Wistaria et le Vitis; chez le Bryonia les heures de l’après-midi gagnent successivement un peu en influence (les rapports sont 1:0,96 du 15 juin—1 juill., 1—0,81 du 6—14 juill., 1:0,78 du 18 juill.—17 août); chez le Cueurbita, au contraire, la relation est d’abord tout autre: durant la première période de développement la eroissance est beaucoup plus forte pendant les heures du matin, mais bientôt le point de plus grande intensité se déplace, bien que jusqu'au 10 juillet le résultat total soit encore en faveur de la matinée. Les rapports sont les suivants: du 19 juin — 1 juill. comme 1 :1,81 sos dequill2210 jmill: 1:0,77 » 19 juin —10 juill. FA DÈ S M Hole 15 juil! 455 420,66 , 18 juill—51 juill. 1 : 0,86 » _L août— 9 sept. His O1 ulOssept. = 20voctnt hrneli40:71 Aïnsi donc, nous avons constamment un accroissement plus fort après qu'avant midi, à l'exception seulement du Cucurbita, la seule des plantes observées dont le développement ait été suivi dès le commencement. Ce résultat s'éloigne des idées admises jusqu'à présent. Meyer, Meyen, CI. Mulder et Martins trouvèrent tous une croissance plus rapide dans les premières heures du jour; de Vriese seul vit parfois de 6 heures à midi le pédoncule de- venir plus court, pour réparer amplement cette perte dans le courant de l'après-midi. Par contre, mon résultat est d'accord 188 N. W. P. RAUWENHOFF. OBSERVATIONS SUR avec celui de M. Harting (p. 175) qui, chez le Humulus Lupulus, trouva d’abord un accroissement plus considérable dans la matinée, mais vit, à mesure que la tige se déve- loppait, l'instant du maximum de croissance se déplacer et tomber entre 3 et 11 heures du soir dans le commencement de juin. Je trouvai exactement la même chose chez le Cucurbita, la seule plante que je pus suivre dans toutes ses phases. La supposition de M. Duchartre !), au contraire, d’après laquelle à un âge plus avancé le maximum de eroïssance se déplacerait encore plus et tomberait dans la nuit, n’est pas confirmée par mes observations. En effet, la période relativement courte, du 16—27 septembre, d’accroissement nocturne préponderant (V. p. 186) ne suffit pas pour modifier le résultat général. IL semble résulter, d’ailleurs, de mes observations, que le déplacement en question ne dépend pas tant de la saison de l’année que de la phase du développe- ment de la plante. Pour le Dasylirium acrotrichum la comparaison immédiate ne peut pas se faire, parce que la croissance de cette plante a été observée à d’autres heures. Mais si l’on calcule l'accroissement par heure, on trouve un résultat général de même nature. Du 25 août au 8 septembre, l’accroissement moyen par heure s'éleva à 4 mm. de 6—11 heures du matin, à 5,3 mm. de 11—2h. de l'après-midi, à 5,1 mm. de 2—7 h. de l'après-midi; le minimum a donc eu lieu le matin, le maximum vers le milieu de la journée. Si l’on partage la période de développement en quelques subdi- visions, on ne trouve pas non plus de déplacement proprement dit du maximum de croissance, bien que les vitesses d’accroisse- ment s’écartent alors un peu des rapports indiqués. 4, La vitesse d’accroissement absolue est différente pour chacune des plantes examinées. Mais si l’on considère la vitesse d’aecrois- sement relative, on trouve que mes observations confirment la loi, déjà mise en évidence par d’autres, que dans chaque plante l'intensité de croissance s'élève d'abord, alteint un certain maximum ') Comptes rendus, T. LXII, p. 818 (9 avril 1866). L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX. 189 et resle, parfois avec des fluctuaiions assez fortes, pendant une durée variable à une certaine hauteur, puis descend plus ou moins rapidement jusqu'à zéro. Ces phases, toutefois, sont parcourues par des plantes différentes dans des temps inégaux. On peut saisir cette marche d’un simple coup d'œil lorsqu'on représente les résultats numériques graphiquement, comme cela a été fait par ex. par M. Hoffmann dans son ouvrage Witterung und Wachsthum der Pflanze. On voit alors que les lignes représentant l'intensité de croissance des plantes observées s’écartent bien par- fois l’une de l’autre, mais qu’elles suivent pourtant, en général, la même direction. Les grands écarts dans cette intensité appa- raissent presque simultanément chez les différentes plantes, quelle que soit la phase de développement dans laquelle elles se trou- vent. C’est ainsi, par exemple, qu'en comparant l’accroissement en 24 heures des quatre plantes nommées, on trouve du 23—-25 juin une ascension considérable chez toutes, à l'exception du Cucurbita qui n’était encore que peu développé à ce moment; du 1—7 juill., chez toutes une grande dépression, suivie d’ane ascension qui atteint son maximum les 12 et 13 juill. Une nouvelle chute générale s’observe le 20 et le 21, à laquelle succède un mouve- ment ascensionnel général le 22 juill.; dépression uniforme chez toutes le 27, puis ascension le 28 juill.; ensuite oscillations suc- cessives dans les derniers jours du mois et pendant la première moitié du mois suivant, jusqu à un nouveau mouvement prononcé et général d’ascension le 13 août. Les 16 et 17 août descente simultanée, et en même temps fin de la croissance chez la Bryone ; ensuite forte ascension les 18 et 19 août; croissance énergique qui atteint son maximum le 24 et le 26; abaissement jusqu’au 31 août, suivi chez toutes d’un mouvement rapide d’élévation , etc. D0, Si nous comparons les données thermométriques avec celles des vitesses d’accroissement, nous voyons qu'en général une élévation ou un abaissement de la lempérature coïncide avec une augmenta- tion ou une diminution de l'intensité de croissance. Te même résultat a été obtenu par presque tous mes prédécesseurs. Pourtant, cette relation n’est pas aussi simple qu'on l’a prétendu. En faisant mes 4 190 N. W. P. RAUWENHOFF. OBSERVATIONS SUR observations je n’ai eu en vue que de rechercher si c’est l’accrois- sement de jour ou de nuit qui est prépondérant. Je n’ai pas essayé de résoudre le problème difficile du degré d'influence qu’exercent sur la croissance des plantes les causes extérieures, telles que la température, la pression de l'air, l’humidité, l'intensité de la lumière, l'électricité atmosphérique, ete. Mes observations des températures ne sont ni assez nombreuses ni assez complètes pour Jeter un nouveau jour sur ce point, et, comme M. Decandolle !) Pa observé avec raison, les moyennes ordinaires des données météo- rologiques ne peuvent nous être ici d'aucune utilité. Toutefois, ce qu'il est permis d’inférer de mes observations, c’est que le rapport simple que plusieurs observateurs ont cru remarquer entre la température atmosphérique et la rapidité de croissance des plantes, n’est pas d’une application générale. M. Harting à admis que l'accroissement augmente et diminue sui- vant une progression arithmétique, et il a même établi une for- mule pour déterminer d'avance l'accroissement pour un jour quel- conque. Cette formule est: À ul) = + dr) où a indique l'accroissement et { la température à un jour connu, A et {’ l'accroissement et la température d jours plus tard, et r l'accélération journalière de l'accroissement. Si j'essaie d’abord de déduire de mes observations la valeur de r, puis de déter- miner, à l’aide de la formule, quelques termes de la série, les résultats ne s'accordent pas avec les observations. L’assertion de M. Quetelet, que l'accroissement est proportionnel au carré de la température, est tout aussi peu justifiée par mes mesures. Il faut reconnaître avec M. Sachs 2), que la relation véritable entre la température et les phénomènes physiologiques nous est encore totalement inconnue. Et ce qui est vrai de la température, dont l'action sur les plantes estsi énergique, l’est, à un plus haut degré, d’autres influences extérieures encore plus difficiles à apprécier. 1) Géogr. Botan., 1, 95. 2) Uber Abhängigkeit der Keimung von der Temperatur, Pringsheim's Jahr6. f. wiss. Bot., II, p. 376, L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VEGETAUX. 191 Bien que mes observations n’apportent aucune lumière dans cette dernière question, j'ai cru pourtant devoir les faire connaître. À l'égard de l'accroissement même, elles conduisent à d’autres résultats que celles de M. Duchartre. À ma connaissance, il n'existe pas sur ce sujet d'observations qui aient été continuées aussi longtemps que les miennes, et qui embrassent à peu près toutes les phases du développement de la plante. Je suis d'accord avec M. Duchartre que, sur ce terrain difficile, une série étendue de recherches exactes peut seule nous mettre en état de séparer ce qui est constant de ce qui n’est qu'accidentel, et nous apprendre à distinguer les lois générales de la croissance vêgétale au milieu des innombrables déviations produites par des causes particulières. Mes observations pourront contribuer à atteindre ce résultat. En attendant, pas plus que M. Duchartre, je ne regarde l'étude du sujet comme déjà achevée, et si l’occasion ne me fait pas défaut, je continuerai, l’été prochain, les observations dans des conditions différentes. Il y aura alors à examiner spécialement un point que mes observations actuelles n’éclairent pas. On peut se demander, en effet, comment la multiplication et l’accroissement des cellules, les deux phénomènes dont se compose, comme on sait, l’allonge- ment de l’axe végétal, se distribuent pendant le jour et pendant le nuit. M. Schleiden à avancé, dans son traité, que toutes les ob- servations antérieures n’ont absolument aucune valeur, parce que cette double action ne s’y trouve pas distinguée. Bien que cette condamnation me semble injuste et excessive, 1l n'en est pas moins vrai que la connaissance du fait en question doit être regardée comme de la plus haute importance pour une apprécia- tion exacte de la vie végétale. M. Sachs !) a déjà fait remarquer que les points où se forment de nouvelles cellules sont ordinai- rement soustraits à l'influence de la lumière, et il conjecture que là où il en est autrement, la production de nouvelles cellules pourrait bien avoir lieu pendant ia nuit. Il appuie cette présomp- 1) Bot. Zeilung, 1863, Beilage, p. 38. 192 N. W. P. RAUWENHOFF. OBSERVATIONS ETC. tion sur le fait que souvent la genèse des cellules n’est pas trou- blée par une obscurité prolongée, et surtout sur les belles obser- vations de M. Alex. Braun qui, dans l’'Hydrodictyon et dans d’autres algues vertes, vit constamment les préliminaires de la formation des cytoblastes commencer et s'achever pendant la nuit, de telle sorte que les cytoblastes apparaissaient le lendemain au point du jour. La même chose a-t-elle lieu dans les plantes supérieures ? La croissance nocturne est-elle, en totalité ou en grande partie, la conséquence de la production de nouveaux utricules, la croissance diurne le résultat de l'extension et de l'accroissement des tissus déjà existants ? Il est clair qu'ici la question n'est pas aussi facile à décider. On ne peut simultanément mesurer l’allongement d’une partie végétale et en faire l'examen anatomique. Mais peut-être y aura-t-il de l'utilité à rechercher, sur une branche, dans quels entre-noeuds s’observe la multiplication, dans quels autres le simple accroissement des cellules, et de noter en même temps, sur une autre branche de la même plante, la quantité dont chaque entre-noeud, séparément, s’allonge pendant le jour et pendant la nuit. Je possède plusieurs données de cette dernière espèce, l’accroissement de chaque mérithalle ayant été mesuré séparément, pendant une partie de l’été, sur la plupart des plan- tes qui ont fait l’objet de mes recherches. Il serait inutile de publier maintenant ces données, mais je me propose d'examiner également, durant la belle saison prochaine, l’autre face de la question, et de rendre compte, plus tard, des résultats obtenus. Rotterdam, Janvier 18067. ARCHIVES NÉERLANDAISES Sciences exactes et naturelles. ALSODEIARUM QUAE IN HERBARIO REGIO LUGDUNO-BATAVO ASSERVANTUR illustrationes et descriptiones AUCTORE C. A. J. A. OUDEMANS, Botanices Professori in athenaeo illustr. Amstelaedamensi. ALSODEIA Thouars. CONSPECTUS SPECIERUM. A. Conohoria. Stamina libera. 1. Petala calycem vix superantia. Connectivum membranaceum ovatum, à basi antherarum adscendens easque longitudine et latitudine longe superans: À. flavescens Spr. 2. Petala calyce triplo longiora. Connectivum ultra loculos in appendicem membranaceam lanceolatam productum: A4. lon- giflora n. sp. B. Pentaloba. Stamina margini disci inserta, basi itaque in annulum connata: 4. lanceolata Oud. C. Eualsodeïia. Stamina basi parieti internae disei adnata. +. Pars connectivi ultra loculos producta ipsà antherà brevior vel ei subaequalis. a. Fructus molliter echinati: À. echinocarpa Korth. b. Fructus laeves, valvis tenuibus, papyraceis vel cartilagineis. «, Nervi secundarii foliorum irregulariter reticulati. 1. Ramuli et petioli hispiduli: À. macrophylla Decaisne. 2. Ramuli verrucosi, petioli glabri: A. glabra Burgersdijk. ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II 13 194 C. A. J. A. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL. ET DESCR. 8. Nervi secundarïi paralleli. $. Ramuli et petioli glabri. 1. Petala sepalis duplo longiora. Fructus subsphae- ricus: À. obtusa Korth. 2. Petala sepala vix excedentia. Fructus oblongi: A. Brown Korth. $$. Ramuli et petioli hirtelli: A. Horneri Korth. c. Fructus laeves, valvis crassis lignosis. 1. Fructus elliptico-trigonus. Nervi secundarti foliorum paralleli: À sclerocarpa Burgersdik. 2. Fructus subsphaericus. Nervi secundarii irregulariter reticulati: À. javanica BI. d. Fructus ignoti: À. paradoxa Bl1. ft. Pars connectivi ultra loculos producta ipsâ antherâ multo longior, valde perspicua. 1. Gemmae subulatae. Folia acuta vel breve acuminata, ad petioli insertionem barbata: A. pugionifera n. sp. 2. Folia longe acuminata, ad petioli insertionem glabra: À Pervillu n. sp. A. CONOHORIA. Stamina libera. 1. ALSODEIA FLAVESCENS (Aubl.) Spr. (Aublet. PI. de la Guyane Française T, p. 239%, tab. 95 et Suppl., p. 21%, tab. 380; Dec. Prodr. T, p. 312). — Ramuli, petioli, pedunculi et pedicelli hirti. Folia ad ramorum apices opposita, primitus stipulata, petiolata, e basi acutâ elliptica, abrupte acute acuminata, valde superfi- cialiter et remote serrata, supra in nervis pubescentia, infra in nervis hirtella. Flores racemosi, racemis axillaribus, rufo-tomento- so-hirtellis, bracteatis. Sepala ovato-acuta vel acuminata. Petala sepala parum excedentia. Stamina libera. Filamenta subteretia, subcarnosa, antheris fere aequilonga. Connectivum membranaceum, ovatum, à basi antherarum adscendens easque longitudine et la- titudine longe superans. Antherarum loculi apice setosi. Ovarium subglobosum setosum. Stylus flexuosus glaber. C. À. J. A. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL. ET DESCR. 195 . Rami cinerei, glabri, teretes. Peñholh 6—8 m. m. longi; laminae ad 14 e. m. longae, 41—51 c. m. latae, supra opacae. Nervi primarii 1;—2 €. m. distantes, secundarii plus minus paralleli. Shpulae caducae. Racemi ad 3 c. m. longi. Bracteae ovato-acuminatae, rufo-hirsutae, 2 m. m. circiter longae. Flores pedicellis brevissimis suffulti. Sepala 2 m. m. longa, basi con- nata, concava, rufo-hirsuta, ciliata, nervosa. Petala 21 m. m. longa, elliptica, basi contracta , apice acuta. filamenta À m. m. longa, inter lobos antherarum basilares divergentes inserta. Antherae oblongae introrsae. Shgma obtusum. — Fructus non vidi. — Guyana gallica (Martin). Tab. nostra I. _ 2. ALSODETA LONGIFLORA n. sp. — Ramuli et petioli glabri. Folia sparsa petiolata, primitus stipulata, lanceolata, basi acuta, apice acute acuminata, integerrima, prorsus glabra. Flores in foliorum axillis racemosi bracteati. Sepala ovata, acuta, glabra. Petala sepalis triplo longiora, in corollam tubulosam conni- ventia (an semper?). Stamina libera. Filamenta lata, carnosa, antheris paullo breviora. Connectivum ultra loculos in appendicem membranaceam lanceolatam ïipsû antherâ duplo longiorem pro- ductum. Loculi apice nudi. Ovarium subglobosum glabrum. Stylus rectus, ovario quadruplo longior, apice in stigma erectum semi- circulare dilatatus. Fami et ramuli angulosi, priores (in sicco) nigrescentes, ulteriores fusci, omnes post stipularum lapsum anguste cicatri- sati. Petioli 5—6 m. m. longi, supra canaliculati. Laminae ad 91 c. m. longae, 3 €. m. latae, margine (in sicco) leviter undulatae, faciebus subconcoloribus, superiori nitida. Nervi pri- marii 1—2 ec. m. distantes, secundarii irregulariter reticulatim anastomosantes. Shipulae ovato-acuminatae, glabrae , extus striatae. Racemi in specimine incompleto 2 m. m. longi, pedunculo com- muni plus minus obeso cinereo-fusco, glabro, longitudinaliter plicato-rimoso, pedicellis 1 m. m. longis, pedunculo parum gracilioribus, cum floribus exsiccatis nigris glabris. Bracteae ad pedicellorum basin parvae, ovatae. Sepala 3 m. m. longa. 13* 196 C. A. J. À. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL. ET DESCR. Petala ad 9 m. m. longa, lineari-oblonga, apice rotundata, glabra. Connectivi productio terminalis 2 m. m. longa, hyalina, fere decolor. Antherae adnatae 1 m. m. longae, ovales, in- trorsae, filamentis ? m.m. longis suffultae. Ovarium ovatum. — Guyana gallica. l Tab. nostra II. B. PENTALOBA. Stamina margini disci inserta, basi itaque in annulum connata. | 3. ALSODEIA LANCEOLATA (Pentaloba lanceolata Wall. Cat. p. 4023; Walpers Repert. I, p. 224). — Ramuli glabri. Folia sparsa, petiolata, primitus stipulata, oblongo-lanceolata, basi acuta, apice longe attenuata, obsolete serrato-denticulata, glabra. Flores in foliorum axillis dense racemosi vel paniculati. Sepala elliptica vel late ovata, obtusa, extus infra apicem mucronata, praëesertim in line medianâ pubescentia, ciliata. Petala sepalis duplo fere longiora, extus et intus in lineâ medianâ dense pilosa. Discus acute D-lobus, semicarnosus. Filamenta gracilia, antheris dimidio longiora, pilosa. Connectivum ultra loculos in appendicem triangu- larem ipsâ antherâ duplo breviorem productum. Loculi apice process pliciformi cum connectivo conjuneti. Ovarium subglobosum et stylus rectus hirsuta. Capsula (neque bacca!) ovato-trigona, dense pubescens. Rami cinerei, teretes, glabri. Peloh 4—8 m. m. longi pu- bescentes. Laminae ad 1! decim. longae, 4—41 €. m. latae, supra glaucescentes, infra cinerascentes, nervis primariis 1 €. m. distantibus, secundartis gracillimis parallelis. S'ipulae lanceolatae , acuminatae , glabrae, rufae, caducae. Flores cum pedicello arti- culati, campanuliformes. Sepala basi connata, parum inaequalia, concava, 21 m. m. longa. Pelala ovato-acuminata, obtusa, pilorum fasciculo utplurimum terminata, apice reflexa, basi saepe involuta, 4 m. m. longa. Discus 1 m. m. altus, intra lobos stamina gerentes, sinuato-incisus. Âilamenta 1% m. m. longa. Antherae adnatae cum appendice 1 m. m. longae, ellipticae, introrsae. Capsula ealyce , corollà et staminum annulo stipata. — Vidi specimina er Herb. Wallichiano absque loci natalis et inventoris indicatione. Tab. nostra III. C. À. J. A. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL. ET DESCR. 197 C. EUALSOD EI À. Stamina basi parieti internae disci adnata. 4. Pars connectivi ultra loculos produeta ispâ antherâ brevior vel ei subaequalis. a. Fructus molliter echinati. 4. ALSODEIA ECHINOCARPA Korth. Krwdk. Archef T, p. 360; Burgersdÿk P{. Jungh. X, p. 122; Miq. F{. Fnd. Bat. I. 2, p. 116; Walpers Ann. IT, p. 67. — Arbor. Rami, ramuli, petioli rufescenti-tomentelli. Folia alterna, petiolata, primitus stipulata, e basi attenuatà ovali-oblonga, acute acuminata, valde superfici- aliter serrata, supra in nervis pubescentia, infra in lis rufescenti- tomentella. Racemi vel paniculae axillares densi, ad 30-flori, cum sepalis late ovatis vel ellipticis, obtusis, dense cinereo-tomentoso- hirtelli. Petala sepalis fere duplo longiora, dorso in lineâ medianâ dense cinereo-tomentoso-hirtella, caeterum sparse pilosa, passim ciliata. Diseus carnosus. Filamenta filiformia, sparse pilosa, an- theris (cum appendice) triplo circiter longiora. Connectivum ultra loculos in appendicem triangularem, antherâ ipsâ circa 21 brevi- orem productum. Loculi apice processu pliciformi conjunctivo ad- haerentes. Ovarium subglobosum et stylus rectus longe pilosa. Stigma clavatum (Korth.). Capsula ambitu elliptica, trigona, densissime et molliter echinata, oligosperma. Rami cinereo-fusci, teretes. Petioli 3—4 m. m. longi. Laminae 11—21 deécim. longae, 6—8 c. m. latae, nervis primariis 1—11 c. m. distantibus, secundariis parallelis. Sapulae ovato- acuminatae, basi semiamplexicaules, infra in nervo mediano hirsutae, ciliatae, rufae, caducae. Racemi ad 2 c. m. longi, cum ramulo breviusculo, teneri, bracteis 2—3 praedito, quo fulciuntur articulati. Pedicelh breves. Bracteae ovato-lanceolatae, densissime cinereo-tomentoso-hirtellae. Sepala basi connata, Concava, 4—5 m. m. longa. Petala in campanulam conni- ventia, lanceolata, acuta, 8 m. m. longa. Discus 3 m. m. altus longitudinaliter undulato-plicatus, dorso et margine hirsutus. Filamenta 4 m. m. longa basi in disei sinubus recondita. Antherae adnatae, ellipticae, cum appendice 1! m. m. longae, introrsae. Capsulae perianthemïis et staminibus stipatae, 11—2 c. 1m. 198 C. A. J. A. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL. ET DESCR. longae, brevissime pilosae, setis mollibus, carnosis, flexuosis, ad 8 m. m. longis, tomentoso-hirtellis densissime obtectae. Valvulae naviculares, intus cartilagineae, nitidae. Semina in quavis val- vulâ plerumque 2, magnitudine seminis Cannabis, ovato-trigona, acuta, straminea, punctis pallidioribus variegata, nitida, rhaphe et chalazâ violaceis notata. Testa cartilaginea. — Sumatra, in sylvis Toeboe-Kilangan prope Padang ad altitud. 300—400 ped. (Korthals). Tab. nostra IV. b. Fructas laeves, valvis tenuibus, papyraceis vel cartilagineiïs. «, Nervi secundarii foliorum irregulariter reticulati. D. ALSODEIA MACROPHYLLA Decaisne, Nouv. Ann. du Museum TXT, p. 428, tab. 19; Miq. FT. Ind. Bat. I. 2, p. 115; Walpers Ann. I, p. 225. — Ramuli cum petiolis hispiduli. Folia longiuscule petiolata, primitus stipulata, e basi acutâ oblonga vel oblongo-lanceolata, acute acuminata, valde superficialiter den- tata, nervo mediano bhispidulo excluso ambabus paginis glabra. Flores in foliorum supremorum axillis praesertim in racemos breves congesti (Dec.). Sepala externa majora supra basin ovatam contracta et tunc lanceolata, acuta; interna minora lanceolata ; omnia extus dense hispidula. Petala sepalis paullo longiora, extus in nervo mediano et juxta margines hispidula. Diseus membra- naceus. Filamenta brevia, crassa, antheris multoties breviora. Connectivum ultra loculos in appendicem late triangularem 1ipsâ antherà breviorem productum. Loculi apice plicâ extrorsum curvatâ connectivo adhaerentia. Pistillum non vidi. Capsula ovato-trian- gularis, hirtella. ÿ Rami flexuosi, cinerei, lineati, glabri. Peñolh 1 c. m. longi, supra canaliculati. Laminae ad 2 decim. longae , 41—6 c. m. latae, nervis primariis 2—3 c. m. distantibus, secundariis plerumque irregulariter reticulatis. Sfipulae 2 m. m. longae, lineares, acutae, hirtellae, caducae. Sepala 3—31 m. m. longa. Pefala 41 m.m. longa, lanceolata, obtusa, apice saepe plus minus contracta, ibidemque saepe uno alterove latere revoluta. Discus 11 m. m. altus, glaber, margine eroso-dentatus. Filamenta } m. m. longa, C. A. J. A. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL, ET DESCR. 199 ultra discum non prominentia. Antherae adnatae ovales, 1 m. m. longae , introrsae. Pedicelli fructiferi utplurimum solitarii, 8 m. m. longi, hirtelli, cum ramulo minimo (3 m. m. longo), bracteolis lanceolatis hirtellis praedito, quo insident articulati. Capsula 15 m. m. longa, sepalis petalis et staminibus stipata, fusces- cens, valvis navicularibus. Semina in quavis capsulà pauca (1—2), magnitudine seminis Cannabis. — Timor (Zippelius). Tab. nostra V. | 6. ALSODEIA GLABRA Burgersdÿk, P7 Jungh I, p. 122; Miq. F1. Ind. Bat. E 2, p. 116. — Folia ovalia, basi attenuata, apice acuminata, serrata, utrinque glabra. Sepala parva, brevia, rotundata. Racemi pauciflores, terminales. Rami teretes, obscure fusci, verrucis laete fuscis inspersis. Foha alterna, subdisticha, 8 c. m. longa, 31 ec. m. lata, basi attenuata, apice acuminata, leviter serrata, penninervia, subtus reticulato-venosa, nervo medio et secundariis non multum pro- minentibus, glaberrima , petiolata , peñolo glaberrimo, 8—9 m. m. longa. Stipulae in speciminibus desiderantur. Racemi terminales, pauciflori. Calyx constans sepalis 5, brevibus, rotundatis. Cap- sula trivalvis, rotunda, glabra, placentà valde prominente. (Descriptio sec. Bgsdk. L. c.). — Sumatra (Junghubn). Tab. nostra VI. | 7. ALSODETA OBTUSA Korth. Krwdk Archief T, p. 359; Miq. F1. End. Bat. TX. 2, p. 115. — Ramuli et petioli glabri. Folia primitus stipulata, e basi decurrenti-attenuatà oblonga, acuminata, apice obtusa, obiter serrata, glabra. Flores in foliorum axillis glomerati, polygami; alii nempe hermaphroditi, fertiles, pedicellati, ali feminei, steriles, sessiles, ramulis obesis, curvatis, rugosis suffulti. Sepala transverse elliptica vel subrotunda, basi plus minus cordata, omnia acuta, ciliata, extus in lineà medianâ pilosa. Pe- tala sepalis duplo longiora. Discus carnosus. Filamenta brevia, crassa, antheris triplo breviora. Connectivum ultra loculos in ap- pendicem obovato-rhomboideam ipsâ antherâ breviorem productum. Loculi in membranam ovatam, hyalinam, liberam desinentes. Ova- rium globosum dense pubescens. Stylus eurvatus glaber. Stigma 200 C. À. J. À. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL. ET DESCR. planum, ambitu plus minus lobatum. Capsula subgloboso-trigona, parum depressa, glabra. Fami cinereo-fusci, teretes. Peñoh ad 11 c. m. longi, supra canaliculati. Laminae ad 21 decim. longae, ad 1 dec. latae, nervis primariis 1—11 c. m. distantibus, secundariis parallelis. Sipulae lanceolatae, semiamplexicaules, rufescentes, glabrae, caducae. Flores fertiles in quovis glomerulo vel racemulo axil- lari 1—2, pedcellis laevibus, 8 circiter m. m. longis, pubes- centibus, eum racemulo fulciente articulatis, insidentes ; steriles in quovis glomerulo plurimi, minimi, quasi abortivi, i. e. e squamulis nonnullis imbricatis fuscescentibus tantum, ovarium stylo orbatum obtegentibus compositi, in ramulis brevioribus aut longioribus, obesis, transverse rugosis, retrorsum curvatis terminales, sessiles. Sepala 11—2 m. m., petala 3 m. m. longa ; ultima in campanulam conniventia, e basi paullo latiore oblonga, apice rotundata recurva, glabra. Discus 3 m. m. altus, quin- quangularis, margine integro incrassatus. Filamenta 1 m. m. longa, glabra. Antherae adnatae, oblongae, introrsae, cum appendice dorsali 1 m. m. longae. Appendices apicales in dor- sali reconditae. Capsulae dilute ochraceae, s{yli residuo saepe mucronatae, 8—9 m. m. altae, 1 c. m. latae, calyce saltem . stipatae., Valvae naviculares, tenues, epicarpio crustaceo, endo- carpio cartilagineo, nitido, purpureo-maculato. Semina in quavis capsulà vulgo 3, magn. sem. Cannabis, grisea, purpureo-ma- culata. — Sumatra, in sylvis Melintang; Borneo, in sylvis ad ripas fluminis Banjermassing (Korthals). Tab. nostra VIL Observ. 1. Affinitas speciei descriptae cum À. macrophylla Decaisne quam valde perspicuam declaravit Korthals (Krwdk. Archief X, p. 359) absque dubio valde remota. Observ. 2. A. sclerocarpam Burgersd. (PI. Jungh. X, p. 122) quam ipse auctor À. oblusae nimis affinem esse suspicatus est, quamque in Flora Ind. Bat. I. 2, p. 116 cum ipsà À. obtusà conjunxit el. Miquel [cui secutus est Garcke in Bot. Zeitung 1867, p. 13], speciem sistere ab affinibus bene distinetam, C. A. J. À. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL. ET DESCR. 201 compertum habemus e comparatione speciminis authentici a d°. Burgersdijk descripto cum aliis, quae ipse Korthals nomine A. obtusae in Herb. Lugd. Bat. deposuit. Differt A. sclerocarpa ab À. obtusa fructibus multo majoribus (3 e. m. longis 14 c. m. latis), ovali-triangularibus, valvis lignosis ad 3 m. m. crassis, foliis apice acutissimis, nervis primariis multo remotioribus, etc. 8. ALSODEIA BROWNII Korth. Krudk. Archef I, p. 361; Miq. F1. Ind. Bat. I. 2, p. 116. — Arbor. Ramuli cum petiolis glabri aut glabrescentes. Folia primitus stipulata, longiuseule petiolata, e basi decurrenti-attenuatâ elliptica, obtuse vel acutiuscule acu- minata, glanduloso-serrato-dentata, glabra vel glabrescentia. Flores in foliorum axillis aggregati, pedicellati. Sepala suborbicularia vel latissime ovata, obtusa, dorso tomentella, brevissime ciliata. Petala sepala vix superantia. Discus membranaceus. Filamenta brevissima, vix conspicua. Connectivum ultra loculos in appen- dicem cordatam, obtusam, ispâ antherâ 1 circa breviorem pro- ductum. Loculi membranâ lanceolatà fuscâ liberâ terminati. Ovarium ellipticum, pilosum. Stylus rectus, glaber, ad insertionem con- strictus. Capsula oblonga, glabra vel sparse pilosa, fusca. _ Arbor 20—30 pedalis (Korth.) Rami juniores angulati, viri- descentes, primitus cum gemmulis pubescentes, mox autem glabri; seniores teretes cinereo-fusci. Petioli 2—21 c. m. longi, supra canaliculati, parte dimidià anteriore laeves, posteriore suberis formatione rugosi, transverse aut longitudinaliter plicati. Laminae ad 2 decim. et ultra longae, 8—9 c. m. latae, cum parte laevi petiolorum secedentes (basi eorum rugosà in ramis superstite aut serius labente). Nerui primarii 1—2 c. m. distantes, secundarïi paralleli. Sfipulae e basi latiore lanceolatae, acumi- natae, dorso tomentellae , deciduae. ÆRacemuli 5—10 flori. Pe- dicellh ad 5 m. m. longi, pubescentes, ramulo (peduneulo ?) brevi suffulti et cum eo articulati. Bracteae ovatae, acutae, mi- nimae , infra pedicellorum articulationem insertae. Sepala 43 m. m. longa, basi connata. Petala 5 m. m. longa, elliptico-acuminata, apice obtuso paullulum canaliculato-reflexa, glabra, primitus membranacea, denique pergamea, crustacea (fragilia). Drscus 202 C. À. J. À. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL. ET DESCR. 1! m. m. altus, glaber, ad filamentorum insertionem crassior, alibi membranaceus, membranâ in quoque interstitio vulgo dente humili terminatà. Antherae adnatae, elliptico-oblongae, 1 m. m. longae, introrsae. Connecthivi processus 11 m. m. longi, ligulis membranaceis loculoram paullo longiores. Capsularum valivae 11 c. m. longae, pergameae. Semina straminei coloris, minute rubro-punctata, magnitudine pisi minoris, plerumque 6 in quavis capsulâ. — Sumatra, in sylvis montis Singalang prope Indrapoera ad altid. 2000 ped. (Korthals). | Tab. nostra VIIL. 9. ALSODEIA HORNERI Korth. Krwdk. Archief 1, p. 360; Miq. FT Ind.-Bat. I. 2, p. 116. — Ramuli cum petiolis hirtelli. Folia primitus stipulata, mediocriter petiolata, e basi attenuatâ decur- rente late elliptica, obtuse acuminata, saepe mucronulata, obiter serrato-dentata, supra glabra, infra in costà, nervis primariis et secundariis hirta vel hispidula. Flores in foliorum axillis racemu- losi. Sepala late ovata vel suborbicularia, acuta vel obtusa, toto dorso vel in lineà medianâ tantum hirta. Petala sepala vix supe- rantia. Diseus carnosus. Filamenta brevia, crassa, antheris 2-plo vel 3-plo breviora. Connectivum ultra loculos in appendicem cor- datam, obtusam, ipsam antheram longitudine subaequantem pro- ductum. Loculi apice plicae membranaceae ope connectivo adnati. Ovarium subglobosum dense pilosum. Stylus flexuosus glaber. Capsula ovato-trigona, fusca, sparse hirsuta. ? Rami hirti, cinerei, teretes. Peñholh 1—1! ec. m. longi, supra canaliculati. Laminae 23 c. m. longae, 91 ce. m. latae, nervis primariis 1 ©. m. distantibus, secundariis parallelis. Srpulae lanceolatae, acuminatae, dense hirsutae, caducae. Racemuh pauciflori. Pracieae lanceolatae, hirtae. Sepala 31—5 m. m. longa, basi connata. Petala primitus obovata, 4 m. m. longa, apice cuculliformi-contracta, membranacea, tandem elliptica vel ovata, obtusa, apice prominente pergameo-crustacea. Discus 1 m. m. altus, pentagonus, glaber, intra filamentorum in- sertionem sinuato-excisus. #Æilamenta 1 m. m. longa. Anfherae adnatae, ovatae, 1 m. m. longae, introrsae. Capsulae 1 c. m. C. À. J. A. OUDEMANS ALSODEIARUM. ILL. ET DESCR. 203 longae, perianthemiis stipatae, pedicellis 1 c. m. longis, hir- sutis, singulis vel binis ramnlo brevi suffultis et cum eo arti- culatis insidentes. Semina non vidi. — Borneo, in sylvis Poeloe- Lampei (Korthals). Fab. nostra IX. c. Fructus laeves, valvis crassissimis, lignosis. 10. ALSODEIA JAVANICA Endl. Gen. Pl.; Miq. F1. Ind. Bat. I. 2,p. 117. Prosthesia javanica BL. Pijdr. p. 867. — Frutex. Ramuli cum petiolis tomentoso-hirtelli. Folia alterna (BL), pri- mitus exigue stipulata, mediocriter petiolata, e basi acutâ oblonga, antice paullo latiora, acute vel obtuse acuminata, repando-serrulata vel dentata, glaberrima. Flores in axillis foliorum paniculati. Sepala e basi truncatâ elliptica, acuta, extus pubescentia, ciliata. Petala calyce duplo cirea longiora. Discus membranaceus. Filamenta an- theris fere aequilonga, gracilia. Connectivum ultra loculos in ap- pendicem ovatam acutam productum. Loculi apice in ligulam membranaceam liberam (neque in setam BL.) desinentia. Ovarium subglobosum parcissime pilosum; stylus parum incurvus, glaber. Capsula ampla, subsphaerica, basi contracta, glabra, valvulis lignosis, Ccrassissimis. Arbor 25-pedalis (BI. in sched.). Rami et ramuli lenticellis praediti, plus minus rugosi. Petioli 1 c. m. cirea longi, supra canaliculati. Laminae ad 17 c. m. longae, supra medium ad 5 c.m. latae, nervis primarüis 11—2 c. m. distantibus, secun- darïis irregulariter reticulatis. Shpulae parvae, e basi truncatâ triangulari-acuminatae, glabrae, fuscae, caducae. Paniculae bre- ves, tomentoso-hirtellae, pedicellhs basi bracteà parvâ triangu- lari suffultis. Sepala 11 m.m. longa, basi connata. Perala 3 m.m. longa e basi truncatà oblonga, acuta vel obtusa, margine plus minus undulata, breviter ciliata. Discus 1 m. m. altus, intra staminum insertionem arcuato-incisus. Filamentorum pars libera 3—1 m.m.longa. Anfherae cordatae, acutae, introrsae, 1 m. m. longae, ligulis loculorum hyalinis, decoloribus, connectivi pro- ductione 1 m. m. longâ paullo breviores. Capsula 21 e. m. fere in diametro, pedunculo crasso, 10—13 m. m. longo insidens. 204 C. A. J. A. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL. ET DESCR. Valvae 3—4 m. m. crassae. Semina in quavis capsulà 2—3, pisi magnitudinis. — Java, in monte Salak (Blume); Sumatra et Borneo, in m. Pamattan ‘Korthals). Tab. nostra X. 11. ALSODEIA SCLEROCARPA Burgersdiÿk, PI. Jungh. p. 122: Miq. Fl. nd. Bal. I. 2, p. 116 (ubi perperam cum À. obtusa Korth. conjuncta invenitur). — Foliis oblongis, basi et apice acu- minatis, breviter petiolatis, juxta petiolum decurrentibus , repando- serratis, utrinque glabris; floribus axillaribus; sepalis ovatis, obtusis, utrinque in medio pilosis. Ramu teretes, cortice laevi. Fola alterna , subdisticha, 24 c. m. longa, 8 ©. m. lata, basi attenuata, apice acuminata, repanda vel irregulariter serrata, penninervia, subtus reticulato-venosa, nervo medio et secundariis prominentibus fere glaberrimis, petiolo, juxta quem folium decurrit, 5 m. m. longo. Stipulae nullae (vel caducae). Flores axillares. Calyx (in fructu superstes) se- palis 5 aequalibus, ovatis, obtusis, utrinque fere glabris. Cap- sula trivalvis, dura, oblonga, utrinque acuminata, triquetra, angulis rotundatis, hexasperma. Semina subrotunda vel obovata, testà pallidâ. (Descr. sec. Burgersdijk, IL. c.). Tab. nostra XI. d. Fructus ignoti. 12. ALSODEIA PARADOXA BL., on sched. — Ramuli et petioli glabri. Folia primitus stipulata, breviter petiolata, e basi suba- cutà obverse oblonga, acute acuminata, valde superficialiter re- pando-serrata, glabra. Flores in foliorum axillis dense congesti, polygami, i. e. ali hermaphroditi, fertiles, pedicellati, alii fe- minei , steriles, sessiles, ramulis obesis, eurvatis, rugosis suffulti. Sepala cordato-acuminata, extus molliter pilosa, ciliata, petalis duplo breviora. Diseus membranaceus. Filamenta satis crassa, parte dimidiâ superiore, antheris breviore, liberâ, ultra discum vix prominentia. Connectivum ultra loculos in appendicem subro- tundam, antherâ paullo breviorem productum. Loculi apice ligulâ membranaceà liberâ oblongâ supra incurvâ appendiculati. Ovarium ovatum cum stylo recto glabrum. Fructus non vidi. G. À. J. À. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL. ET DESCR. 205 Ramul e viridi mox cinerei, infra petiolos post stipularum lapsum fere circumeirca circatrisati. Pelhioh 8 m. m. longi, supra canaliculati, rugosi. Laminae ad 19 ec. m. longae, supra medium ad 7 c. m. latae, supra glabrae, infra non nisi in costà et venis primariis, 11—2 ce. m. distantibus, sparse pilosae. Nervi secundarïii subparalleli. Sipulae ovato-lanceolatae, acumi- natae, glabrae, extus dense striatae, fuscae. Flores steriles in quovis glomerulo cirea 3, fertilis utplurimum unicus. Ultimo- rum pedicelh glabri, 3 m. m. longi, erecti vel curvati, basi articulati. Ramulh rugosi flores steriles terminales sustentantes 1—2 m. m. longi. Sepala 11 m. m. longa. Petala 3 m. m. longa, oblonga, acuta, margine parum repanda. Discus & m. m. altus, margine integro, hyalinus, glaber. Antherae adnatae, cum appendice dorsali 1—11 m. m. longae, oblongae, introrsae. Appendices loculorum terminales infra appendicem dorsalem re- conditae. — Java, in montibus Burangrang et Salak (Blume). Tab. nostra XII. +f. Pars connectivi ultra loculos produeta antheram longitudine evidenter superans, valde perspicua. 13. ALSODEIA PUGIONIFERA n. sp. — Ramuli et petioli glabri. Folia sparsa, primitus stipulata, mediocriter petiolata, e basi vulgo rotundatà ovato-lanceolata vel lanceolata, acuta vel parum acuminata, ad petioli insertionem barbata, obiter dentato-serrata (in sicco undulata), glabra. Gemmae glabrae in foliorum axillis valde perspicuae, petiolos longitudine saepe superantes, subulatae (pügioniformes). Flores in foliorum axillis racemosi, bracteati. Sepala breve elliptica vel late ovata, vulgo obtusissima, medio dorso tomentosa, ciliata. Petala sepalis triplo longiora. Discus subcarnosus. Filamenta nulla. Connectivum ultra loculos in ap- pendicem ovato-lanceolatam, acutam, ipsà antherâ 1 longiorem productum. Loculi apice ligulà membranaceâ, lanceolatâ, liberàâ appendiculati. Ovarium subglobosum glabrum. Stylus longus gla- ber. Fructus non vidi.. Arbor vel frutex. ÆRamuli novelli cinerei, vetustiores san- guineo-rubri, stipularum lapsu cireumeirca cicatrisati, e ramis 206 C. A. J. A. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL. ET DESCR. griseo-fuscis, lenticellis creberrimis vestitis progredientes. Petioli D—6 m. m. longi, supra canaliculati, cinerei, parum rugosi. Laminae ad 81 c. m. longae, ad 21 c. m. latae, supra glau- cescentes, infra (exceptà costà cinereâ) rubro-fuscae, venis primariis 1 c. m. distantibus, secundariis irregulariter reticulatis. Gemmae stipulis duabus cinereis, anguste lineari-lanceolatis, alterâ alteram pro parte amplectente, tectae. Racemuli 1—1£ c. m. longi, pedunculo et pedicellis tomentoso-hirtellis, cinereis. Brac- teae ovatae, acutae, extus tomentoso-hirtellae. Sepala 2 m. m. longa, pelahs (in alabastro contortis) oblongis, acutis, conca- vis, apice interdum reflexis, postice ciliatis 3-plo breviora. Discus subdiaphanus, dorso villosus, circa 1 m. m. altus. An- therae adnatae, sessiles, cum appendice dorsali 34; m. m. longae, ovales, dorso lanatae, introrsae. Loculorum appendices termi- nales decolores, hyalinae, appendice dorsali 3- ad 4-plo bre- viores. Séylus supra petala exsertus, ovario 3—4-plo longior. — Madagascaria. Tab. nostra XIIT. 14. ALSODEIA PERVILLI n. sp. — Ramuli glabri. Folia sparsa, primitus stipulata, breve petiolata, e basi acutà elliptica, longe acute acuminata, crenato-repanda , in sicco undulata, prorsus glabra. Petioli juniores saltem cum gemmulis pubescentes. Flores in ax- illis foliorum racemosi, basi et infra medium pedicellorum brac- teati. Sepala ovata, obtusa, ciliata, glabra, petalis triplo fere breviora. Discus subcarnosus. Filamenta nulla. Connectivum ultra loculos in appendicem lanceolatam, acutam, antheris 3-plo lon- giorem productum. Loculi apice inappendiculati, sursum autem processu rostriformi ex valvis anterioribus retrorsum et sursum revolutis et in medio spatio intra loculos conniventibus oriundo, discreti. Ovarium subglobosum cum stylo longo parum flexo gla- brum. Capsula elliptico-trigona, glabra, laevis, fusca, valvis pergameis. Famuli subteretes, stipulis lapsis ad petiolorum insertionem circumcirca cicatrisati, rubro-fusci. Petiolhi 4—6 m. m. longi, supra canaliculati. . Laminae ad 9 ce. m. longa, 4 c. m. latae, C. A. J. A. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL. ET DESCR. 207 supra pallidiores, plus minus glaucescentes, infra profundius coloratae, saepius spadiceae, nervis primariis tantibus, secundariis irregulariter reticulatis. Spulae lanceo- 3—1 ©. m. dis. latae, extus spadiceae, striatae, ciliatae. Racemu juniores amenta mentientes , bracteis nempe ovatis, obtusis, pubescentibus, ciliatis undique tecti, postea explicati ovales. Pedunculus pubescens ; pedicellh ad 7 m. m. longi versus medium articulati ibidemque bibracteati, glabri. Sepala 11 m. m. longa, concava, longitu- dinaliter nervosa. Petala 41 m. m. longa, e basi trancatâ lan- ceolata, acuta, oblique recurvata, glabra, apice et vulgo basi ciliata. Antherae cum appendicibus dorsalibus 31 m. m. longae, dorso lanatae, ovales, adnatae, introrsae. Stylus ovario 3- vel 4-plo longior. Capsulae T rm. m. longae, calyce stipatae. — Madagascaria (Perville). Tab. nostra XIV. EXPLICATIO TABULARUM. Tab. I. ALSODEIA FLAVESCENS Spr. Fig. 1. Sepalum intus visum. ” 2. Petalum extus visum. » 8. Stamen; a. connectivi processus ; 4. filamentum; c. anthera ; d. setae antherarum apicales. 4. Stamen absque processu connectivi. ., c., d. uti antea. Tab. IL. ALSODEIA LONGIFLORA Oud. Fig. 1. Flos integer. 2. Stamen integrum. "3. Pistillum integrum. Tab. III. ALSODEIA LANCEOLATA Oud. Fig. 1. Sepalum extus visum. nr 2, Petalum intus visum. 8. Staminum corona; #. discus. ». 4. Stamen; 4. processus disci stamen gerens ; 4. filamentun ; c.anthera; d. connectivi processus; e. loculorum antherae processus pliciformes. ».. 5. Pistillum integrum. 6. Flos integer. 208 EXPLICATIO TABULARUM. Tab. IV. ALSODEIA ECHINOCARPA Korth. Fig. L. Pars ramuli cum folio adulto infra viso et fructu nascente. [/4 [/4 Ja. D Où BB Co a fé 8. de Flos integer. . Sepalum extus visum. . Petalum a latere visum. . Discus bases filamentorum gerens. . Pars disci intus visa ut insertio staminum conspiciatur. . Anthera apici filamenti insidens a facie anticâ visa; a. connectivi processus; 4. 6. loculorum antherae proces- sus pliciformes. Pistillum integrum. Fructus maturus apertus. Semen. Tab. V. ALSODEIA MACROPHYLLA Decne. Pis [4 /4 [/4 N : la. 2} 3. 4, Folium integrum a dorso visum, ramulo insidens. Sepalum extus visum. Petalum extus visum. Pars disci intus visa ut insertio staminum conspiciatur ; a. disci pars; à. filamentum; c. anthera; d connec- tivi processus; e. loculorum antherae processus pli- ciformes. Fructus maturus apertus; s. s. semina. Tab. VI ALSODEITA GLABRA Burgersdik. Fig. 1. Ramulus inferne folium, superne fructum maturum aper- W 7 tum gerens. Folium a facie dorsali visum. Tab. VIL ALSODEIA OBTUSA Korth. Fig. [/4 É 2. © D 3 © Folium adultum a dorso visum, ramulo florigero insidens. Ramus floriger; 4. axis inflorescentiae; 4. flos fertilis, pe- dunculo longiori laevi insidens; c. flores steriles pe- dunculis recurvatis, obesis, transverse rugosis insidentes. . Pedunculus rugosus recurvatus cum flore terminali sterili magnitudine aucti; 4. pedunculus ; 4. flos sterilis. . Una squamularum e quibus flos sterilis compositus est a dorso visa, magnitudine multoties aucta. . Ovarium stylo deficiente, e centro floris sterilis, magnitu- dine valde auctum. . Ramus fructiger. . Fructus maturus a vertice visus. . Una valvularum fructus a facie internà visa. . Semen integrum. | . Flos integer. EXPLICATIO TABULARUM. | 209 Fig. 2. Sepalum extus visum. » 3a. Petalum extus visum. y 4a, Discus completus stamina fulciens. » ba, Stamen a facie internà visum. 4. filamentum; 4. anthera; c. connectivi processus; d. appendices membranacei locu- lorum antherae. n. Ga. Pistillum integrum. Tab. VIIT. ALSODEIA BROWNIT Korth. Fig. 1. Folium adultum a dorso visum, ramulo florigero insidens. » la, Flos integer. » 2. Sepalum a dorso visum. ” 3. Petalum a dorso visum. » 4, Pars disci a facie internà visa ut insertio staminum conspiciatur ; 4. disci pars; 0. filamentum eum disco con- cretum; c. anthera; d. connectivi processus; e. e. proces- sus membranacei apicales loculorum antherae. ”. 5. Pistillum intesrum. ”. 6. Fructus maturus apertus. 7. Semen maturum. Tab. IX. ALSODETA HORNERI Korth. Fig. 1. Folium adultum a dorso visum, ramulo fructifero insidens. ” 12, Sepalum à dorso visum. y 2. Petalum intus visum. 3. Stamen seorsum visum; 2. filamentum; à. anthera; c. con- nectivi processus; d. processus pliciformes locumolento- rum antherae. » 4. Pistillum disco insidens; 4. discus; 2. ovarium; c. stylus. Tab. X. ALSODEIA JAVANICA Endl. Fig. 1. Folium adultum a dorso visum, ramulo florigero insidens. "la, Folium junius. - nb, Sepalum a dorso visum. » ?,. Petalum a latere visum. » 3. Discus membranaceus coronam staminum sustentans pis- tillumque ambiens ; 4. discus. ». 4. Pars disci intus visa ut insertio staminum conspiciatur ; a, discus ; à. filamentum ; c. anthera ; d. processus connectivi ; e. e. processus apicales liberi loculamentorum antherae. n.. 5. Pistillum; 4. ovarium; 4. stylus. ».. 6. Fructus maturus apertus. Tab. XI. ALSODEIA SCLEROCARPA Burgersdijk. Fig. 1. Folium adultum a dorso visum. ARCHIVES NÉERLANDAISES, T IL 14 210 : EXPLICATIO TABULARUM. Fig. 2. Fructus maturus. 3. Fructus valvula intus visa » 4, Semen seorsum visum. Tab. XII. ALSODEIA PARADOXA BI. (in Sched). Fig. 1. Folium adultum a dorso visum ramulo florigero insidens la, Sepalum a dorso visum. n. ?. Petalum intus visum. "3. Pars disei à facie intern visa ut insertio staminum conspiciatur; a. discus ; à. filamenta cum disco concreta; c. anthera; d. processus connectivi; e. processus apicales loculamentorum antherae. "4, Pistillum seorsum visum. Tab. XIII. ALSODEIA PUGIONIFERA Oud. Fig. 1. Ramulus deorsum floribus , sursum foliis onustus ; 4. gemmae pugioniformes. ”_ 12. Flos seorsum visus. r 2. Sepalum à facie externà visum. 3. Petalum à facie internâ visum. » 4. Pars disci intus visa ut insertio staminum conspicia- tur; 4. discus; à. filamenta cum disco concreta; c. an- thera; d. processus connectivi;s e. e processus apicales loculamentoram antherae. #5. Anthera a dorso visa. ». 6. Pistillum. Tab. XIV. ALSODEIA PERVILLIT Oud. Fig. 1. Ramulus floriger, foliis duobus onustus. la. Folium adultum seorsum a dorso visum. ”. 1b, Klos seorsum visus. y 2. Sepalum à facie internà visum. "3. Petalum partim a dorso, partim a facie visum. » 4, Pars disci a facie interuà visa ut insertio staminum con- spiciatur; 4. discus; ©. filamenta cum disco concreta ; c. antherae; d. processus connectivi; e. processus rostri- formis e valvis anterioribus loculamentorum antherarum retrorsum et sursum revolutis oriundus. "5, Pistillum. SUR L’EXISTENCE DU TERRAIN DILUVIEN À JAVA; PAR W. C. H. STARINCG. Extrait des Comptes-rendus de l’Académie royale des Sciences d'Amsterdam, 1864. Dans les écrits traitant de la nature des formations qui com- posent le sol de l’île de Java, il n'est fait mention qu'en pas- sant, et même en fort peu d’endroits, de dépôts appartenant, ou du moins pouvant appartenir à la période diluvienne; c’est- à-dire à la période qui ferme l’époque tertiaire, ou, si l’on adopte la division en tertiaire et quartaire, au commencement de l’époque | quartaire. Par temps diluviens nous entendons ici ceux durant lesquels, dans la Nouvelle-Hollande, des cavernes furent remplies avec les ossements d'espèces aujourd’hui éteintes de Marsupiaux, et se formèrent une partie des couches détritiques que leur richesse en sable d’or nousga, si bien fait connaître ; durant lesquels, dans l'Amérique du Sud, se déposa l'argile pampéenne à ossements de Megatherium, et s’opéra le remplissage des cavernes à ossements du Brésil; auxquels, enfin, se rapporte en Europe, alors habitée par les Mammouths, la formation de ces terrains qui témoignent d’un transport à grande distance d'immenses quantités de débris de roches, terrains qui sont, entre autres, bien développés dans notre propre pays. Si l’on ne trouvait pas la moindre trace de terrain diluvien à 14* « 212 W. C. H. STARING. TERRAIN DILUVIEN à JAVA. Java, on devrait admettre que pendant toute la durée de cette longue période l’île est restée ensevelie sous la mer, et que ce n’est que plus tard qu'elle a surgi à la surface; les terrains ter- tiaires et les trachytes volcaniques anciens ne pourraient être recouverts, dans ce cas, que par des couches alluvio-neptuniennes et alluvio-volcaniques, et tout au plus par une formation diluvienne marine, difficile à reconnaître. Mais comme il paraît y avoir, en effet, différentes indications de phénomènes diluviens, il est pro- bable que ce sont plutôt les observations que les faits qui font défaut. C’est sur ces quelques indications isolées que je voudrais attirer ici l'attention, dans l'espoir de provoquer peut-être par là un examen plus approfondi. Avant de passer à l’objet spécial de cette note, qu'il me soit permis, toutefois, de donner un aperçu rapide de l’état actuel de nos connaissances relativement à la constitution géologique de Java, en m'appuyant sur les renseignements qu'on rencontre dans les écrits de Junghuhn, dans les rapports des ingénieurs des mines aux Indes-Orientales, et dans les communications faites par M M. Hochstetter, von Richthofen et autres. La géologie de nos colonies n'est pas, je pense, si généralement connue, que cet aperçu préliminaire doive être regardé comme tout à fait inutile pour la parfaite intelligenee de ce que j'ai à dire au sujet du diluvium. On ne trouve pas à Java de terrains antérieurs aux terrains tertiaires, à moins qu'il ne faille regarder comme exacte l’opinion de M. von Richthofen, d’après laquelle le grès gris jaunâtre à petits cailloux quartzeux, qu'on rencontre dans le#Kawah Tji Widai, cratère situé au pied du Patoea, dans les régences de Préang, appartiendrait à une formation plus ancienne, située sous les terrains tertiaires , et faisant partie, soit de la période secondaire, soit même de la période primaire. Il est certain qu’un grès ana- logue ne se retrouve nulle part ailleurs à Java, et que son aspect extérieur fait songer plutôt à une roche secondaire qu'à une roche tertiaire. Cette dernière circonstance n’a, toutefois, pas grande importance, car, en général, on sait que dans l'archipel des Indes- : W. C. H. STARING. TERRAIN DILUVIEN à JAVA. 253 Orientales les dépôts tertiaires présentent souvent, dans leur com- position minéralogique , beaucoup de rapports avec des roches plus anciennes, comme c'est le cas, par exemple, pour les marbres de Sumatra et d’autres localités. Ce qui plaide, d’ailleurs, contre l'hypothèse d’une origine secondaire, c’est que nulle part jusqu'à présent, dans toute l'étendue de l'archipel des Indes-Orientales, excepté dans l’île de Timor, l'existence de terrains secondaires na été constatée avec certitude. | Les dépôts tertiaires, reconnus comme tels pour la première fois par Junghuhn, recouvrent les trois quarts de la superficie de Java. Ils y forment deux larges bandes, situées au nord et au sud de la longue chaîne volcanique, composée de vingt volcans encore en activité et d’un nombre au moins égal de cratères éteints, qui, au sud, traverse l’île dans la direction de l’est à l’ouest. Au nord de la bande septentrionale de dépôts tertiaires, dans le Bantam et le Djapara, s'élèvent une couple de volcans encore actifs et plusieurs volcans éteints, qui paraissent appartenir à une seconde série volcanique, parallèle à la première. Tandis que la zone tertiaire septentrionale est aïnsi limitée d’un côté par des terrains volcaniques, de l’autre côté, le côté nord, on trouve le long du littoral les alluvions très étendues des rivières actuel- les. Entre Samarang et Soerabaja les terrains tertiaires sont recou- verts, et partagés en groupes de collines dirigés à l’est, par les alluvions du Loesi, de la rivière de Solo et du Brantes. La bande tertiaire septentrionale, à un petit nombre d’excep- tions locales près, occupe une position horizontale. La bande mé- ridionale, au contraire, incline très notablement au sud-est, et présente en même temps, dans les régences de Préang et ailleurs, de nombreuses croupes montagneuses, parallèles et dirigées vers le nord-est. Dans les Pays dits des Princes et plus loin à l’est, on trouve une bande tertiaire qui, sortant du sein de la mer, s'élève lentement, mais d’une manière continue, sur une largeur d'environ cinq lieues, et se termine, en face de la chaîne vol- canique, par une paroi abrupte qui atteint jusqu'à six cents mètres de hauteur. 214 W. C. H. STARING. TERRAIN DILUVIEN à JAVA. Les terrains tertiaires de Java se sont déposés dans la mer ou à l'embouchure de fleuves anciens. On ne retrouve plus aucune trace, ni de ces anciens courants, ni des roches qui par leur usure ont fourni les matières dont ces terrains se composent. Ce sont principalement des tufs trachytiques, des brèches trachytiques et des poudingues trachytiques, qui prennent fréquemment la forme de grès à grains fins, d’argilites et de marnes. Les grès ont sou- vent été changés en quartzites, tantôt au contact des roches vol- caniques, tantôt sous l'influence d'eaux chargées d’acide silicique. On rencontre, en outre, fréquemment des couches calcaires, qui doivent très probablement leur origine à d'anciens banes de corail. Les calcaires et les tufs fournissent, en abondance, des débris fossiles d'animaux marins et fluvio-marins; des lignites, avec em- preintes de végétaux terrestres, ne manquent pas non plus; et pourtant on n’est pas encore parvenu, par une étude comparative exacte de ces fossiles, à déterminer le groupe ou les groupes de la période tertiaire auxquels les terrains de Java appartiennent. M. Güppert croit devoir rapporter les lignites à l’époque éocène. Les fossiles qu'on avait pris pour des nummulites éocènes sont regardés par M. von Richthofen comme des orbitolites miocènes , et l’on a trouvé d’ailleurs à Java beaucoup de coquilles qu’on a cru pouvoir déterminer comme miocènes. D'un autre côté, l'opinion d’après laquelle la majorité des mollusques daterait des derniers temps pliocènes, n’est nullement à rejeter. D'une manière générale, il paraît qu'il y a à distinguer parmi ces terrains: une premiere division, la plus ancienne, sans co- quilles marines, renfermant des couches de lignites intercalées entre des grès quartzeux non calcarifères et des argilites schistoï- des ; une seconde division, la principale, dont l’origine est peut- être contemporaine de celle de la première, et qui se compose de tufs formés sous mer et se montrant dans leurs diverses mo- difications; une froisieme, à laquelle appartiennent les calcaires, tous, fort probablement, d'anciens bancs matréporiques ; enfin une quatrième, constituée par des roches analogues à celles de la seconde, riche en restes de mollusques marins, et renfermant des W. C. H. STARING. TERRAIN DILUVIEN à JAVA. 215 lits de lignite avec rétinite, mais non des couches de lignite. M. von Richthofen ne distingue pas la «seconde division, ni Junghuhn la quatrième; mais ce dernier dit trop positivement que le calcaire forme partout à Java la division supérieure, pour qu'il ne faille pas admettre, au moins comme une hypothèse provisoire destinée à guider les recherches, que les quatre divi- sions existent réellement, mais que la superposition immédiate de la seconde à la première n’a pas encore été observée à Java. IL ne faut pas perdre de vue non plus que, selon toutes les appa- rences, le terrain tertiaire de Java s’est formé en même temps que ceux de Sumatra, de Bornéo et de Célèbes, et que les phé- nomènes offerts par chacun de ces terrains isolément doivent être étudiés dans leurs rapports mutuels, si l’on veut arriver à une connaissance approfondie de l’ensemble. Durant le dépôt de la dernière ou des dernières de leurs divi- sions, les terrains tertiaires de Java ont été traversés et soulevés localement par des roches trachytiques, qui se sont répandues à leur surface, et dont l'apparition paraît avoir coïnecidé avec celle des plus anciens produits des volcans, tels qu'on les observe dans les bords des plus anciens cratères. M. von Richthoïen pense, _à bon droit ce me semble, que toutes ces roches volcaniques an- ciennes sont des trachytes, et que si l’on a distingué à Java des syénites, des diorites, des aphanites, des porphyres augitiques, des gabbros, des serpentines, des porphyres et des basaltes, cela est dû uniquement à la variété étonnante des formes les plus multipliées et les plus disparates que les trachytes y affectent. Il paraît à peu près certain que ces roches volcaniques anciennes se sont épanchées au fond de la mer. Plus tard elles ont été soulevées, en même temps que les terrains tertiaires, au-dessus du niveau de l'océan, par une roche plutonienne qui n'arrive au jour nulle part, sauf peut-être sur la pente du Keloet dans le Kediri. En ce point, en effet, Junghuhn a observé une syénite qui paraît avoir beaucoup d’analogie avec les syénites de Sumatra. Des recherches ultérieures sont nécessaires, toutefois, pour décider si cette roche ne doit pas être regardée également comme un 216 W. C. H. STARING. TERRAIN DILUVIEN à JAVA. trachyte ; il ne faut pas oublier, d’ailleurs, que jusqu'à présent on ne connaît aucun exemple de l'apparition de granites ou de syénites à une époque postérieure à celle de la craie. Pendant que les terrains tertiaires de Java éprouvaient ce mouvement ascensionnel, qui peut-être n’est pas encore arrêté de nos jours, les volcans commençaient à se former et à se dé- former, comme ils continuent encore à le faire, par l’éjaculation de blocs de lave, de scories et de cendres, et par la rupture et la projection des bords des cratères élevés précédemment. Beau- coup de ces volcans ont épanché jadis des courants de lave, mais on n'en à plus remarqué un seul exemple depuis les temps historiques; tous ces évents volcaniques sont, en effet, actuelle- ment dans une période d’engourdissement, et ils finiront, quelle que soit la durée du temps nécessaire, par s’éteindre entièrement les uns après les autres. Les matières rejetées par ces volcans et les produits de leur propre désagrégation par les agents atmosphériques ont fourni les matériaux pour les terrains alluviens ou modernes, qui, charriés par les rivières, se sont déposés sur les côtes ou, à l’intérieur, dans les vallées, et recouvrent environ un cinquième de la surface de Java. Les côtes unies de la mer de Java ont offert les condi- tions les plus favorables pour la formation de ces sédiments marins, tandis que sur le rivage de la mer des Indes quelques baies seulement ont pu être comblées par des alluvions fluviatiles; mais de ce côté, en revanche, on trouve des bancs madréporiques étendus, avec tout leur cortége de débris coquillers et de dunes. Ils se montrent sous forme de bancs rattachés à la côte, non comme des récifs éloignés du rivage, et indiquent, par conséquent, un soulèvement continu des côtes méridionales de Java. Ça et là ces bancs madréporiques de la période actuelle semblent former, à en juger par les apparences extérieures, un tout indivisible avec les couches calcaires, infiniment plus anciennes, de l’époque ter tiaire, phénomène qui serait si étrange, qu'il a certainement be- soin d’être étudié plus à fond avant de pouvoir être admis comme parfaitement démontré. W. C. H. STARING. TERRAIN DILUVIEN à JAVA. 217 Ce phénoméne, tel qu'il se présente pour le moment, ainsi que ‘le silence gardé par tous les naturalistes qui ont visité Java, sur l'existence de formations différentes de celles qui viennent d’être nommées, porteraient à conclure, comme je l'ai déjà dit, que l’époque tertiaire a été suivie ici immédiatement de l’épo- que alluvienne; ou, pour parler plus exactement, que durant la période où se formaient les terrains diluviens dans la Nouvelle- Hollande et dans d’autres parties du monde, il ne s’est formé à Java aucun terrain différent des dépôts actuels ou indiquant un changement quelconque soit dans les règnes végétal et animal, soit dans le climat. On pourrait même en inférer que l'île de Java à commencé à surgir du sein de la mer à la fin de l’époque tertiaire, et qu’elle continue encore journellement à s'élever. Il est probable, toutefois, que ce mouvement d’ascension n’a pas eu lieu partout sans intervalles de repos, et même d’affaissement. C’est ce qui résulte, entre autres, de la position d’une couple de couches charbonneuses sur le Breng-bring dans les régences de Préang. Junghuhn n’a pu expliquer la situation de ces couches qu'en admettant que la plus ancienne des deux, après avoir été formée primitivement à la surface du sol, a commencé par s’en- foncer dans la mer à une profondeur de cent vingt mètres. Cet abaissement à été suivi de la déposition d’une série d'assises ter- tiaires, qui, ayant fini par dépasser le niveau de l’eau, se sont couvertes d’une-végétation puissante, à laquelle la seconde couche de lignite a dû naissance. Sur celle-ci s’est répandu un courant de boue volcanique, qui se montre actuellement sous forme de tuf, puis le tout s’est de nouveau enfoncé à une profondeur telle qu'une formation tertiaire marine de trois cents mètres d’épais- seur à pu sy Superposer. Enfin la série entière a subi un ex- haussement de cinq cents mètres, de sorte qu'aujourd'hui la couche ligniteuse inférieure apparaît au jour au pied du Breng-bring. Mais un petit nombre de faits me semblent indiquer que cette liaison directe des terrains tertiaires et alluviens n’est qu'apparente, et qu'au contraire il existe bien dûment à Java des dépôts de nature spéciale, appartenant à la période diluvienne , 218 W. C. H. STARING. TERRAIN DILUVIEN à JAVA. et prouvant que le passage dont il s’agit ne s'est pas fait par- tout d’une manière insensible et sans perturbation. Dans les nombreuses cavernes des montagnes calcaires de la partie méridionale de Java, Junghuhn a cherché vainement la trace d’ossements diluviens. Mais il à pu examiner des ossements de grands mammifères qui provenaient du Djapara, où ils se trouvaient dans le sol de limon noïrâtre qui repose, dans cette con- trée, sur une marne calcaire blanche. Cette marne s'étend, à travers le nord du Rembang, jusque dans la résidence de Sama- rang. Parmi les ossements en question, Junghubn a distingué des molaires d’Elephas primigenius et de Mastodon elephantoides. En l’absence des objets de comparaison et des ouvrages à planches indispensables, il ne serait pas impossible qu'une molaire de l’Elephas sumatranus, espèce encore vivante, eût été prise pour celle de l’Elephas primigenius des temps diluviens; mais le fait d’avoir reconnu le Mastodon elephantoides, l'animal diluvien de l'Himalaya, met hors de doute qu’on a bien réellement affaire ici à des fossiles, qui proviennent de l’époque diluvienne. Il ne me paraît pas impossible, d’un autre côté, qu'une argile blanche à cristaux de quartz, qu'on trouve dans le Bantam, à la lisière septentrionale des terrains tertiaires, et qui a été décrite par Junghuhn, ne doive être rapportée à ces mêmes couches diluviennes. Junghuhn lui-même parle à ce propos de couches anciennes remaniées; et on connaît trop bien, en Europe, dans l'Amérique du Nord et dans l'Amérique du Sud, de grands dépôts argileux semblables, datant de l’époque diluvienne, pour qu'on ne soit pas autorisé à conclure, de l’analogie probable de com- position minéralogique, à la communauté d’origine. Je soupçonne, en troisième lieu, que les sables meubles et les argiles, avec fragments de bois silicifié, qu’on trouve dans la régence de Lebak, dans le Bantam , ainsi que les terrains analogues de Tjando dans les régences de Préang, appartiennent à une formation diluvienne. Des trones d'arbre silicifiés se voient en place, à Java, dans les couches de lignites tertiaires, et eeux dont nous parlons en ce moment proviennent, sans aucun doute, des W. C. H. STARING. TERRAIN DILUVIEN à JAVA. 219 mêmes couches; mais, placés comme ils sont au milieu de sables meubles, ils me paraissent avoir été arrachés de leur gisement primitif par des eaux qui ont, en même temps, emporté la totalité des lignites mêmes. Ce serait exactement la même chose que ce que nous offre le diluvium mixte de la Néerlande, qui renferme du bois silicifié originaire des dépôts ligniteux du Rhin inférieur, mais sans aucune trace de lignite. Junghuhn décrit, en quatrième lieu, des couches qui occupent une étendue considérable dans les régences de Préang, qui sont composées de fragments arrondis de quartz, de jaspe et d’agate, et qui paraissent provenir de filons quartzeux des roches tertiaires. Il se pourrait qu'ici encore on eût affaire à une formation diluvienne. On .pourra, avec plus de certitude, conclure, cinquièmement, à l’origine diluvienne des terrains à sables aurifères qu’on ren- contre sur la côte de Banjoemaas, près de Tjilatjap et dans. le Kediri, division Kota Kediri. Dans la première des localités citées, Junghuhn à trouvé, en 1847, l’or en poudre dans une couche de sable dioritique, comme il l’appelle; et, bien que la réalité de cette découverte ait été contestée plus tard, un nouvel examen du même sol, fait par M. Maier en 1859, paraît avoir élevé l'exactitude de l’observation de Junghuhn au-dessus de tout doute. Ce n’est pas seulement de l’or qu'on a trouvé dans ce sable, mais aussi du platine, du fer chromé, du minérai de plomb et même, ce qui semble décisif, le compagnon fidèle du sable d’or diluvien, le fer titané. Les débris de l’industrie humaine qu'on à découverts dans le même endroit proviennent probablement, ce qui est aussi l’avis de Junghuhn, de la couche superficielle du sol, et non de la couche profonde, aurifère. Dans le Kediri, le long du ruisseau Melihen, depuis la source Baloong Tierem jusqu'au village de Kedatem, on a trouvé également de l'or travaillé, et on ne paraît faire aucun doute qu'un dépôt aurifère n'existe en ce point. Partout où on lave du sable aurifère, ce sable paraît se trouver dans des couches diluviennes, et là où, par exception, il fait partie des alluvions, on trouve dans le voisinage les assises diluviennes qui l’ont fourni primitivement. 220 We C. H. STARING. TERRAIN DILUVIEN à JAVA. Enfin, serait-ce une conjecture trop hasardée, d'admettre que l'émission ancienne de courants de lave par les volcans de Java, ait eu lieu pendant cette même époque diluvienne ? Quand on aura acquis une connaissance plus exacte des terrains neptuniens de l’époque diluvienne, on pourra peut-être citer des exemples de laves recouvertes par des terrains de cette nature. En résumé, la présence, à Java, de dépôts de la période diluvienne ne peut être inférée, avec quelque certitude, que de l'existence des débris de Mastadon elephantoides et de celle des sables aurifères dé Banjoemaas et de Kediri. Toutes les autres indications sont encore très problématiques et auront besoin d’être examinées comparativement et avec soin, avant de pouvoir servir comme preuves. C’est une des nombreuses questions qui restent à résoudre, avant que nous puissions nous flatter de connaître la constitution géologique, tant de l’île si remarquable de Java que de nos possessions extérieures, avec le degré de précision que la science, dans son état actuel, est en droit d'exiger de nous. NOTE SUR LA THÉORIE DE LA DISSOCIATION PAR M. H. W. SCHROEDER VAN DER KOLK :). Les remarques que j'ai publiées récemment ?) sur la théorie de la dissociation ont engagé M. Sainte-Claire Deville à faire insérer aux Comptes rendus du 14 Janvier dernier une communication, dans laquelle il s'attache à réfuter quelques-unes de mes objec- tions et fait connaître différentes expériences à l’appui de sa théorie. Les observations de M. Deville n'ayant pas réussi toute- fois à modifier ma conviction, je me trouve conduit à revenir encore une fois sur ce sujet. Lorsque j'essayai, il y a quelque temps, d'appliquer le théo- rème de l’énergie mécanique à certaines actions chimiques *), je constatai bientôt que ces considérations ne pouvaient s’accorder avec la théorie de la dissociation telle qu’elle m'était connue à ce moment (1864) par les communications disséminées dans les recueils scientifiques. Un second mémoire, consacré au même sujet et destiné à présenter ces applications avec plus de déve- :) L'auteur de cette note, jeune savant plein d’avenir, est mort il y a deux mois; il ne lui a pas été donné de revoir les épreuves de son travail. 2) Arch. Néerland. des sc. ex. et nat., T. I, p. 418. 3) Pogg. Ann., T. 122, p. 439; Ann. de Chim. et de Phys., T. IV, p. 193. 290 M.H. W. SCHROEDER VAN DER KOLK. NOTE SUR LA THÉORIE loppement et de netteté, était déjà achevé, dans ses traits essen- tiels, il y a un an, bien quil n'ait pu être offert que tout récemment à la Rédaction des Annalen der Chemie und Physik :). Dans ce mémoire j'avais voulu renvoyer simplement, pour ce qui concerne la théorie de la dissociation, à mon travail antérieur. Mais, précisément à cette époque, parut le mémoire étendu que M. Deville a consacré à cette théorie dans les Lecons de Chimie de 1864. Je crus alors devoir différer la publication de mon propre travail jusqu'à ce que j'eusse étudié la nou- velle exposition des idées de M. Deville, espérant y trouver des motifs de me rallier à ces idées. Mais, comme il n’en fut pas ainsi, et comme, d'un autre côté, je ne pouvais songer à passer sous silence l'important travail de M. Deville, il ne me restait d'autre alternative que de rejeter la théorie en peu de mots où bien d'essayer de la combattre d’une manière approfondie. Je m'arrêtai à ce dernier parti: à l'égard d’un savant aussi autorisé que M. Deville, je ne voulais pas me permettre d’énon- cer un jugement sans exposer avec détail les raisons sur lesquelles je me fondais. Mon objection capitale revient maintenant à ceci, que les phé- nomènes dont M. Deville trouve l'explication dans sa théorie d’une décomposition partielle peuvent être déduits, presque en entier, des effets connus de la chaleur. Or il me semble quon ne doit avoir recours à une théorie nouvelle, que lorsque l'influence de toutes les actions connues a été examinée et reconnue insuffisante. Dans mon désir de concision, j'ai peut-être été cause moi-même de quelques-unes des observations de M. Deville. C’est ainsi qu'il dit (Compt. rend. p. 67): ,que l’auteur insinue que mes déter- minations ne sont pas tout à fait inattaquables”. Dans son mé:- moire (Lec. sur la diss., p. 281) M. Deville décrit son expérience, puis ajoute: ,on se sert pour effectuer ces calculs de la chaleur *) Cette circonstance explique en même temps pourquoi j’ai tardé si long- temps à répondre aux observations de M. Deville: je voulais attendre que le mémoire en question fût prêt à être imprime. _ DE LA DISSOCIATION. 221 spécifique du platine, de la loi d’accroissement de cette chaleur spécifique avec la température, enfin de la chaleur latente de fusion du platine”. Dans ce passage, trois éléments du calcul sont donc indiqués expressément, tandis qu'il n'est fait aucune mention de la cha- leur de combinaison selon M. Favre, qui est nécessaire pour tenir compte de l'influence de la vapeur d’eau décomposée. C’est après avoir cherché en vain, dans les différents journaux scientifiques, une description plus complète de l'expérience, que j’en étais arrivé à supposer que peut-être cette correction n’avait pas été appliquée. M. Deville dit (p. 66) ,l’auteur se servant des idées que j'ai introduites dans la science, sans en indiquer toujours l’origine’”’. Je ne puis comprendre à quelles idées il est fait ici allusion. De ce que M. Deville rapporte p. 68 et dans la note suivante, je dois conclure que ma pensée n’a pas été entièrement saisie. M. Deville à prouvé expérimentalement que la température réelle de la flamme est souvent inférieure à la température calculée; que dans ces combustions une partie des gaz reste sans entrer en combinaison, partie d'autant plus considérable que la température est plus élevée; que plusieurs gaz sont décomposés en traversant des tubes chauffés au rouge, ete. Il n’y a guère à douter du résultat immédiat de ces importantes expériences. Quant à l'explication, j'admets avec M. Deville que tous les corps sont décomposés quand on les chauffe suffisamment. On peut concevoir maintenant, ou bien que la température à laquelle s'effectue cette décomposition, tout en pouvant dépendre de la pression, est d’ailleurs constante pour chaque corps, ou bien que la décomposition varie avec la température elle-même, de sorte qu’on observerait une décomposition partielle entre deux températures dé- terminées, nulle au-dessous de la plus basse de ces températures, totale au-dessus de la plus élevée. M. Deville adopte la seconde hypothèse, et appelle les corps en état de dissociation lorsqu'ils se trouvent entre les deux températures indiquées. De mon côté, je me suis efforcé de faire voir que la première hypothèse suffit à l'explication des phénomènes, quand on tient compte, comme 294 M. H. W. SCHROEDER VAN DER KOLK. NOTE SUR LA THÉORIE on est obligé de le faire, des effets connus de la chaleur. La supposition que cette température constante dépende de la pression avait été nommée, dans mon mémoire, une supposition possible mais non démontrée pour le moment. Depuis lors, elle a été mise en évidence complète, dans le carbonate de chaux, par les recherches de M. Debray. Pour M. Deville, la décomposition partielle est une fonction de la température ; elle ne peut guère être une fonction de la pression, puisqu'une décomposition partielle a lieu avec la vapeur d’eau, l’acide chlorhydrique et l’oxyde de car- bone, et que la pression augmente par la décomposition dans le premier de ces corps, reste la même dans le second, et diminue dans le troisième. On a donc, pour expliquer les phénomènes, le choix entre les deux théories. L’objection de M. Deville (Compi. rend., p. 68), que mes considérations ne sont pas évidentes à priori, s'applique, au même degré, à ses propres vues, comme du reste à toutes les théories, qui doivent toujours être confirmées à posteriori par le contrôle de l'expérience. Que la température calculée de la flamme doive changer avec la température initiale, aussi long- temps que la température du gaz formé est encore inférieure à la température de décomposition, c’est là une vérité si évidente , que le évidemment non de M. Deville m'est tout à fait incompréhen- sible. Au sujet de ma formule (Arch. néerl. T. I, p. 423), M. Deville dit: ,de plus cette formule est fondée sur la supposi- k tion d’après laquelle a température de combinaison calculée pour t—0, serait un nombre concordant avec l'expérience, ce qui est inexact.” En établissant cette formule, j'ai. d’abord supposé que le gaz n'était pas décomposé, et ensuite j’ai fait entrer en consi- dération l'influence d’une température déterminée de décomposi- tion; il en est ressorti qu'une décomposition partielle doit avoir lieu aussitôt que la température de décomposition est plus basse que la température calculée de la flamme. Les phénomènes que M. Deville a observés dans la flamme et dans les gaz menés par des tubes incandescents m'ont paru pouvoir être expliqués de DE LA DISSOCIATION. 295 cette manière, en tenant compte de la chaleur de combinaison. Il est vrai, cette explication ne peut être adaptée aux gaz, tels que NO, qui dégagent de la chaleur en se décomposant, ni aux corps explosibles; mais dans ces diverses substances on n’a pas observé, jusqu'à présent, de décomposition partielle. Ces faits ne me semblent donc pas réclamer une theorie nou- velle, telle que celle de la dissociation. Les remarques de M. Deville ne touchent en rien l'explication que j ai donnée des phénomènes en question; et si réellement ces phénomènes sont des conséquences nécessaires de la première hy- pothèse, je ne vois pas en quoi j'ai mérité les nombreux repro- ches que M. Deville m'adresse (p. 69 et 70). 1) M. Debray: a fait connaître dernièrement (Comptes rendus, 1867, p. 603) des expériences du plus grand intérêt sur la décomposi- tion du carbonate de chaux sous des pressions variables. Le spath calcaire pur dégage à 8600 de l'acide carbonique d’une pression de 85mm, et à 1040 du gaz carbonique de 510%" de pres- sion. Si l’on enlève l'acide carbonique dégagé, une nouvelle quantité est mise en liberté, jusqu'à ce que la pression soit rede- venue ce qu'elle était précédemment, et cette action peut être répétée aussi longtemps qu’il reste de l’acide carbonique uni à la chaux. Cette expérience est une preuve incontestable que la tem- 1) C’est ainsi que M. Deville déclare qu'il est inexact d’avancer qu’une combinaison totale puisse avoir lieu entre le chlore et l’hydrogène à la tem- pérature de 3518°. Je n’avais admis cette conséquence qu’en partant de la sup- position que l'acide chlorhydrique ne soit pas décomposé au-dessous de 4000°; ce nombre avait été pris arbitrairement, comme j'en ai fait la re- marque expresse, parce que je n’avais d’autre but que de présenter un exemple propre à éclaircir le calcul; je ne prétends nullement que cette température soit effectivement 4000°. Comme M. Deville paraît considérer la proposition, que la décomposition est, de sa nature, partielle entre deux températures déterminées, non comme une hypothèse servant à expliquer les faits, mais comme un résultat direct de l'expérience, 1l est conduit à regarder ma propre hypothèse comme fausse par essence, et à parler, par suite, de pétition de principe, etc. La question, toutefois, ne saurait être tranchée que par l’accord qui se manifestera entre l'observation et les conséquences découlant nécessairement de l'hypothèse. ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. IL. 15 226 M.H. W. SCHROEDER VAN DER KOLK. NOTE SUR LA THÉORIE pérature de décomposition du carbonate de chaux varie avec la pression. | Mais cette expérience démontre-t-elle le point essentiel de la ‘théorie de la dissociation, l’existence d’une décomposition partielle entre deux températures déterminées? Voilà ce qui me paraît douteux. A 860° par exemple, il se dégage de l’acide carbonique jusqu'à ce que la pression s'élève à 85%", c’est-à-dire en quan- tité d'autant plus considérable que le vase est plus grand; par conséquent, pour une capacité suffisante, la masse entière du gaz sera mise en liberté, de sorte que, dans ce cas, la décom- position totale du carbonate de chaux aura été effectuée. À 1040°, les choses se passeront de la même manière, mais un espace moindre pourra suffire. Ici non plus, la circonstance que la dé- composition peut rester partielle ne me paraît donc être quelque chose d’essentiel, puisqu'elle dépend de la capacité fortuite du vase. — Je crois qu’il serait un peu hasardé de conclure de ces expériences, sans autres preuves, que la décomposition des gaz offrira les mêmes phénomènes. Je dois ajouter, du reste, que M. Debray ne tire pas cette conclusion. Quand ïl s’agit, en par- ticulier, de gaz sans contraction, on ne trouve plus dans la décomposition cet accroissement de pression qui joue un rôle capital dans la décomposition du carbonate de chaux, aussi bien que dans l’évaporation de l’eau (voy. Arch. Néerl., t. I, p. 430). Pour les gaz avec contraction, la décomposition en vase clos a lieu, sans doute, avec augmentation de pression; mais ici elle n’est pas, comme dans le carbonate de chaux, accompagnée d’un changement de l’état d'agrégation, ce qui me semble constituer une différence fondamentale. | J'arrive enfin aux expériences sur le bromhydrate d'amylène communiquées par M. Deville. Suivant des observations de M. Würtz, ce corps se trouverait en état de dissociation entre 185° et 360°; mais, pas plus que les précédentes, ces observations ne me paraissent décisives. La densité du bromhydrate d’amylène C,,H,,BrH est — b,23, celle de ses produits de décomposition, acide bromhy- DE LA DISSOCIATION. 227 drique et amylène, — 2,62. Or, entre 113° et 153° on trouve la première densité, et vers 360? la seconde. Aux températures intermédiaires on constate une densité comprise entre 2,62 et 5,23, et un calcul simple apprend alors quelles doivent être les proportions relatives du corps primitif et de ses composants, pour que leur mélange fournisse la densité trouvée à ces températures. Ici encore, aucun doute ne peut s'élever sur le résultat direct des expériences. Mais il s’agit de savoir comment ce résultat doit être interprété. Dans ces expériences, où la densité est obtenue par la méthode de M. Dumas, le gaz ne peut être exposé à la source de chaleur que pendant un temps limité, puisque le ballon est fermé à la lampe dès que l'écoulement de gaz devient insensible, et l’échauf- fement ultérieur ne change, naturellement, plus rien au poids, Or, comme il faut pour la décomposition non-seulement une tem- pérature déterminée, mais aussi une quantité déterminée de cha- leur, la densité trouvée est en connexion immédiate avec la quantité de calorique qui à traversé les parois du ballon pendant la durée de l’expérience, jusqu’au moment où l’on ferme le col. Si, par exemple, la véritable température de décomposition était de 180°, le gaz, dans un milieu à cette température, ne se dé- composerait pas plus que la neige ne fond dans un bain d’eau à 0°. Plus la température ambiante est élevée, plus il pénétrera de chaleur à travers les parois du ballon, et plus la décomposi- tion devra faire de progrès dans un temps fixé. Cette action doit avoir de l'influence; si elle ne suffit pas à expliquer le phénomène, cette expérience devient une preuve directe de la théorie de M. Deville, dans laquelle la décomposi- tion partielle est une fonction de la température. Comme dans cette expérience le vase est ouvert, et que par suite la pression reste constante, les phénomènes observés par M. Debray ne peu- vent guère être d'application ici. Ma conjecture, que la chaleur est un facteur influent dans ces déterminations, se trouva fortifiée lorsque j'étudiai dans les Comptes-rendus (t. 60, p. 728) les données originales de M. Würtz, 1A5 228 M.H. W.SCHROEDER VAN DER KOLK. NOTE SUR LA THÉORIE dont M. Deville ne rapporte pas la série complète. M. Wäürtz attire lui-même l'attention sur l'influence perturbatrice de la cha- leur. Deux expériences furent faites à la température de 225°; l’auteur dit à propos de la première: ,la-vapeur a été portée rapidement à ?225°”; la densité fut alors trouvée égale à 4,68. L'expérience fut ensuite répétée en maintenant le vase à cette même température pendant 10 minutes; la densité ne fut plus que de 3,68. Ainsi donc, tandis que les limites de la densité sont D,24 et 2,61, la circonstance que le vase a été exposé, pas même pendant 10 minutes, à la source de chaleur, à produit une différence — 1, c'est-à-dire de 38 p. c. de l'effet total. On doit naturellement se demander si, en prolongeant davantage l’action de la chaleur, la décomposition n'aurait pas été poussée beau- coup plus loin. Mais dans ces expériences, où la méthode de M. Dumas à été Suivie, une pareille prolongation n'était guère possible, parce qu’on a à craindre la diffusion entre le gaz et l’air atmosphérique lorsque l'écoulement est devenu presque insensible. Comparons maintenant les nombres ainsi obtenus aux autres densités : Temp. Densité. LOS ANSE EHESS PIRE 4,84 LODEL E RMENMNUNERE 4,66 2O0B2E 00, VLLSEN RER 4,39 D LD CARMEN RSEMRrE 4,12 DDD ANCIEN Te ri moy. 4,18 | 3,68 | AIO DUSUOERS RESTOS DAS APE CAMCMONE 3,90 ; A 225° on trouve donc une décomposition, la première fois plus faible qu'à 195°,5, la seconde fois beaucoup plus forte qu'à 236°,5. Si l'on calcule la densité à 225° par interpolation, on 4,12 + 3,83 ) 8M trouve PR 3,97, par conséquent une densité qui dépasse de 0,29 la seconde valeur obtenue par M. Würtz. Il est DE LA DISSOCIATION. 229 probable, d’après cela, que les autres déterminations auraient également fourni des valeurs plus faibles si l’on avait continué à chauffer. L'influence de la chaleur est encore appréciable par ce qui suit. M. Würtz observe que la décomposition se fait avec lenteur au-dessous de 185°, qu'elle s'accélère ensuite, puis se ralentit de nouveau entre 248° et 360°. Le gaz peut recevoir de trois manières différentes la chaleur requise pour la décomposition: par rayonnement, par conduction directe d’une particule gazeuse à l’autre, et par conduction à travers les paroïs échauffant directe- ment les particules voisines. Ce troisième mode me semble devoir jouer le rôle principal. Or, d’un côté la quantité de chaleur qui traverse les parois augmente avec Ia température ambiante, et ainsi s'explique pourquoi la décomposition doit progresser d’abord lentement et ensuite plus rapidement; d’un autre côté, le nombre des particules non décomposées, au voisinage des paroïs, diminue continuellement à mesure que la décomposition avance, ce qui doit avoir pour résultat un décroissement lent de la rapidité de décomposition. De ces considérations on peut donc déduire, à priori, que la vitesse de décomposition doit, comme M. Würtz la observé, atteindre un maximum déterminé. Des expériences nouvelles sont toutefois nécessaires pour décider si ces effets con- nus peuvent rendre compte de la totalité du phénomène. En atten- dant, je ne regarde nullement comme improbable qu'une décom- position complète puisse être obtenue par une application de chaleur suffisamment soutenue. M. Deville parle de nouvelles recherches dont il s’occupe; on est en droit d'espérer qu’elles résoudront la question. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE PAR F. C. DONDERS. Pour enregistrer l’action du cœur M M. Chauveau et Marey se sont servis du cardiographe, instrument qui se prête également bien à la représentation graphique d’autres mouvements. Comme je l’ai appliqué et compte l'appliquer encore à des usages très divers, j'ai cru devoir rechercher à quel degré d’exactitude ses indications pouvaient prétendre. Ce sont les résultats de cette étude que je vais communiquer. M. Marey distingue dans le cardiographe un appareil enregrs- treur et un appareil sphygmographique. Le premier se compose de deux cylindres minces qu'un mou- vement d'horlogerie fait tourner sur leur axe: une bande de papier tendue entre les deux cylindres se déroule sur l’un et s’enroule sur l’autre, pendant que, sur la portion tendue, les mouvements des petits leviers de l'appareil sphygmographique s'inscrivent à l'encre. Au lieu du système de deux cylindres, on peut faire usage d’un seul cylindre plus large, par exemple de celui du kymographion tel qu'il a été modifié par M. Brondgeest '). Ce cy- lindre est recouvert de papier lisse, et on le fait tourner lente- ment, l'axe occupant une position horizontale, au-dessus d’une flamme de pétrole; dans la couche noire uniforme, ainsi obtenue, 1) Wersl. en meded. der Kon. Akad. van Wetensch., 1863, T. XV, p. 267. F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE.- _ 231 les leviers tracent, au moyen de petits plumets ou de ressorts délicats en aluminium, des lignes blanches très nettes: pour fixer la couche noire, le papier, après avoir été enlevé du cy- _Jindre, est passé dans de l'alcool mêlé de vernis, puis séché. La partie essentielle est l'appareil sphygmographique. La fig. 1 en donne une représentation. On y voit trois leviers À, A', A”, LE = avec leurs accessoires, parfaitement semblables entre eux et agis- sant chacun d’une manière indépendante, de sorte qu'ils permet- tent d'enregistrer simultanément, et directement l'un au-dessous de l’autre, trois mouvements différents. C’est ainsi que M M. Chau- veau et Marey !) notèrent à la fois la contraction de l'oreillette, celle du ventricule et la pulsation cardiaque chez le cheval. La fig 2 montre plus clairement la disposition sphygmographique. Fig. 2. La virole Ee entoure la tige verticale, sur laquelle on la fixe, à la hauteur voulue, au moyen d’une vis latérale. Près de l'extré- mité supérieure de la virole est adaptée une pièce horizontale $, dont la partie antérieure porte l'axe a du levier A. Ce levier repose sur un petit chevalet ou couteau en bois, fixé au centre 1) Physiol. méd. de la circulation, Paris, 1863, p. 47. y] F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE, de la membrane élastique du tambour T. En tournant la vis v, tout l’ensemble de la pièce S et du levier avance ou recule, de sorte qu'on peut porter ainsi le point d'appui sur le chevalet à des distances variables de l’axe a: plus on le rapproche de l’axe, plus les mouvements du chevalet se trouvent amplifiés à l’extré- mité du levier. Le tambour T a 5 centimètres de diamètre et seulement 5 millimètres de hauteur. Dans ce tambour, dont la face supérieure n’est fermée que par une membrane en caoutchoue, débouche un tube horizontal B qui, ainsi qu'on le voit en fig. 1, est relié, par un tube court en gutta-percha C, à une seconde pièce métallique D, fixée sur une seconde tige verticale, et d’où part ensuite le tube élastique E qu'on fait communiquer avec l’espace que le mouvement à enregistrer doit comprimer. Le principe sur lequel le jeu de l’appareïl repose est fort simple. Le tambour et le système entier des tubes sont remplis d'air: si une pression se fait sentir en un point quelconque du système, la tension de l'air intérieur augmente, et la membrane très ex- tensible qui ferme le tambour se gonfle, en soulevant le chevalet et le levier qu'il supporte, pour s’affaisser de nouveau dès que la tension de l’air vient à diminuer. Pour que l'appareil présente la sensibilité requise, on comprend que l’espace ne doït pas être trop considérable relativement à la compression qu'il subit, que le levier doit être extrêmement léger, et qu’il ne doit éprouver que très peu de résistance dans le tracé. M. Marey attache beaucoup de prix à la légèreté du levier, laquelle empêcherait, selon lui, ses mouvements propres. Cette expli- cation laisse quelque chose à désirer. Un corps léger peut con- server, aussi bien qu'un corps plus lourd, le mouvement qu'on lui communique. La légèreté n’acquiert de la signification que lorsqu'il y a à vaincre une résistance, qui épuise promptement la faible force vive d’un corps léger en mouvement. Pour que la légèreté devienne un avantage, il faut donc qu'il y ait une ré- sistance. C’est ce que M. Marey a senti en construisant son sphygmographe. , Pour que le levier,” dit-il, ,ne soit pas projeté en l'air pas les soulèvements brusques, et pour que, d'autre part, - F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE.. 233 sa descente ne soit plus entravée par les frottements qui existent à son extrémité contre le papier: un petit ressort appuie sur la base du levier, tendant constamment à le faire descendre” ‘). Dans le-cardiographe, M. Marey n'avait pas d'abord introduit cette disposition. J'avais constaté qu'elle est pourtant nécessaire; aussi ai-je trouvé avec satisfaction, dans un appareil fourni plus tard par M. Marey, un petit anneau de caoutchouc reliant le levier au chevalet en ivoire. Par cette addition le sautillement du levier sur le chevalet est supprimé. Le but est atteint d’une manière encore plus parfaite en unissant le levier au chevalet par une articulation, ce qui a été appliqué par M. Mach au sphygmographe, et récemment par M. Marey au cardiographe. Avant de passer à la critique de l'instrument, je veux rappe- ler en peu de mots son emploi et son histoire. Pour obtenir un tracé du rhythme cardiaque chez le cheval, M M. Chauveau et Marey appliquèrent un petit sae compressible dans tous les sens entre les muscles intercostaux externe et interne, exac- tement vis-à-vis du ventricule, dont la pression variable se faisait ainsi sentir constamment sur le sac. Le cardiographe, mis en communication avec le sac, donna le tracé suivant : Ils introduisirent ensuite jusque dans les cavités de l'oreillette et du ventricule du cheval une sonde à deux canaux terminés chacun par une expansion élastique; en mettant la sonde en rap- port avec le cardiographe, la pression exercée respectivement par l'oreillette et le ventricule sur les parties dilatées de la sonde fut enregistrée d’une manière continue. Bien que cette expérience 1) Physiologie médicale de la circulation, p. 192. 234 F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE. semble passablement aventureuse, nous sommes restés convaincus qu'elle mérite toute confiance, lorsque M. Marey, dans une visite qu'il nous fit, voulut bien l’exécuter, à l’école vétérinaire de notre ville, en présence de M. Wellenberg et de plusieurs autres professeurs de l'établissement. Si dans cette expérience on enregistre simultanément, d’après la méthode indiquée plus haut, la pulsa- tion cardiaque, on obtient trois courbes isochrones superposées Fo, 4, (fig. 4) : I représente l’ac- tion de l’oreïllette droite ; IT celle du ventricule droit (semblable à celle du ven- tricule gauche); IIL, sem- blable à fig. 3, l’effet de ja pulsation cardiaque. L'ascension À (fig. 3) de la pulsation cardiaque coïncide, comme on voit, avec la contraction des oreillettes, et est attri- buée par M. Marey à la réplétion des ventricules résultant de cette contraction. La forte et rapide ascension. B cor- respond à la contraction du ventricule et trouve son explication dans le changement de forme qu’il subit. La descente qui vient immédiatement après concorde avec la diminution de volume que le ventricule présente pendant sa contraction, et qu'on suppose terminée vers C, où la courbe s’abaiïsse très rapidement, pour ne plus montrer au-delà qu'une petite ondulation attribuée à l’ocelu- sion des valvules semi-lunaires. Dernièrement, M. Marey ') a donné un tracé analogue du batte- ment du cœur chez l’homme. Déjà avant lui on avait essayé, à différentes reprises, d'enregistrer ces battements, et l’histoire de ces tentatives me paraît offrir de l'intérêt, parce qu’elle se con- 1) Journal de l'anatomie et de la physiologie, publié par Ch. Robin. F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE. 239 fond avec celle du cardiographe et des appareils enregistreurs en général. Les premiers essais eurent lieu à l’occasion des phéno- mènes observés chez Eugène Groux !), patient affecté de fissure congénitale du sternum. Outre le choc du cœur b à l'endroit or- dinaire, on observa, dans ce cas, une contraction a dans la fis- sure, et au-dessus de a encore une pulsation «. IL est clair que la signification de ces mouvements devait être déduite surtout de leur ordre de succession. Le sphygmoscope du Dr. Scott Allison parvint d’abord à rendre a et b visibles, l’un à côté de l’autre, par les mouvements d’un liquide coloré dans deux petits tubes de verre. Le Dr. Upham, de Boston, rendit ensuite la différence de temps percephble a l’oralle à l'aide de son sphygmosphone, qui, par voie électro-magnétique, faisait répéter les mouvements a et b par deux timbres de son différent. Finalement le même expérimentateur, sur les indications de son ami M. Farmer, en- registra aussi les temps par l'horloge électrique et même, plus tard, par les appareils chronoscopiques de l’observatoire de Cam- bridge, avec lesquels on s'était mis, à Boston, en communication télégraphique. - Dans tous ces cas, le mouvement du cœur se transmettait à une membrane de caoutchouc, tendue sur une petite cloche de verre d'où partait, à l’autre côté, un tuyau élastique. Si ce tuyau élastique se termine par un tube de verre étroit, et si l'appareil entier est rempli d’un liquide coloré s’élevant jusque dans le tube de verre, on a le sphygmoscope du Dr. Allison. Si au contraire on adapte à l’extrémité du tuyau une seconde cloche, également recouverte d’une membrane de caoutchouc, cette mem- brane reproduira les mouvements de celle appliquée sur la poi- trine, et pourra servir alors, comme dans l'appareil de M M. Farmer et Upham, à fermer et ouvrir alternativement un circuit électrique. On n'aura plus qu'à animer des électro-aimants à l’aide de ce 1) Fissura sterni congenita. New observations and experiments , made in Ame- rica and Great Britain, with illustrations of the case and instruments, by Eugène Groux, 2 edition, Hamburg, 1859. 236 F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE. circuit, et à enregistrer les instants où les contacts sont attirés. Dans les premières expériences toute la capacité de l'appareil était occupée par de l'air; plus tard on le remplit d’eau et on s'en tint définitivement à cette disposition. | Ces expériences furent exécutées en 1859. Après que M. Marey eut présenté son sphygmographe à l’Aca- démie des sciences, M. Ch. Buisson construisit un autre appareil, semblable à celui de MM. Farmer et Upham, avec cette diffé- rence qu'au lieu d'utiliser les mouvements de la seconde mem- brane pour fermer et interrompre un courant, il fit enregistrer ces mouvements par le levier du sphygmographe de M. Marey. A cet effet, la membrane fut pourvue d’un chevalet sur lequel le levier reposait. Tout l'appareil était rempli d'air, et c’est ainsi que M. Buisson devint le créateur de la méthode d'enregistrement à transport aérien (cardiographe). Par son procédé M. Buisson obtint, tout d’abord, des courbes assez satisfaisantes des pulsa- tions du cœur et de différentes artères, tant sur lui-même que Fig. 5. sur d’autres personnes. Il reconnut même qu'il suffit d'appliquer sur la région du cœur l'ouverture d’un large entonnoir pour que, en le mettant en rapport avec le cardio- graphe, les battements du cœur viennent s'inscrire. Sa méthode ren- d dit aussi sensible aux yeux que la pulsation d’une artère suit celle du cœur à un intervalle d'autant plus grand que l'artère est plus éloignée du cœur. — } /1 #1 £ CCE, _— Pourtant, on pouvait espérer ob- tenir une courbe encore plus par- faite en améliorant la méthode. Ce qui devait se présenter à l'esprit en premier lieu, c'était de rempla- b cer l’entonnoir ouvert, ou fermé par F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE. 231 une membrane plate, par un appareil à membrane tendue convexe. Le stéthoscope de Künig offrit à M. Marey la réalisation de cette idée. Cet instrument (fig. D coupe en grandeur naturelle) se com- pose d’une petite caisse en cuivre À, ayant à peu près la forme d’une boîte de montre, et dans laquelle se trouve un anneau B garni de deux membranes en caoutchouc €, et C, ; un couvercle en cuivre, qui nest pas figuré ici, s’adapte sur l'anneau quand on ne fait pas usage de l'instrument. Dans l'anneau s'ouvre, entre les membranes de caoutchoue, un petit tube b, par lequel, on peut insuffler de l'air, de manière à tendre les membranes suivant une surface convexe et à faire prendre à leur ensemble la forme d’une lentille bi-convexe; en fermant le robinet k im- médiatement après l’insufflation, les membranes conservent la forme qu'on leur a donnée. La cavité de la caisse de cuivre se prolonge par le tube «a, sur lequel se fixe le tuyau de gutta-percha d, dont l'extrémité est introduite dans l'oreille quand on veut aus- culter. En appliquant le stéthoscope à l’endroït où le choc du cœur se faisait sentir avec le plus de force, et faisant commu- niquer le tuyau avec le cardiographe, M. Marey obtint déjà de meilleures courbes qu'avec une membrane élastique plate. Mais la sensibilité fut encore augmentée considérablement lorsqu'il remplit d’eau, au lieu d'air, l’espace compris entre les membranes C, et C,. En opérant ainsi, M. Marey obtint sur l’homme une courbe re- Fig. 6. présentée fig. 6. De la comparaison de cette courbe avec celle trouvée pour le cheval (fig. 3), M. Marey conclut que À répond à la systole de l'oreillette, B à celle du ventricule, que les trois petites ondes suivanfes sont produites par le claquement des val- 238 F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE. vules mitrales, enfin que la systole du ventricule continue jusqu’en C, où elle finit avec l’ocelusion des valvules semi-lunaires. L’as- cension lente qui vient ensuite est rapportée par M. Marey à la réplétion graduelle du ventricule par le sang veineux qui reflue. Il croit pouvoir attribuer la petite onde D à l'entrée brusque du sang dans le ventricule, au moment où celui-ci se détend. J'ai appliqué le cardiographe à un grand nombre de person- nes. Chez la plupart on obtient facilement une courbe satisfaisante, telle du moins qu'on y reconnaît clairement deux ascensions dans chaque période (contractions de l'oreillette et du ventricule ?). Pour obtenir des oscillations d’une amplitude aussi considérable et d’une forme aussi compliquée que les représente M. Marey (voy. fig. 6), il est nécessaire, toutefois, de choisir une personne maigre et à pulsations cardiaques énergiques. Chez quelques in- dividus on trouve des formes tout-à-fait anomales. Plus tard j'aurai l’occasion, en m'occupant de la tonalité du coeur, de figurer quelques courbes; en ce moment je me bornerai à exami- ner l'instrument en lui-même. La méthode d'examen consiste en ceci: on enregistre simultané- ment, sur le méme cylindre, tant la pression exercée sur le sté- thoscope, que le mouvement qui en résulte pour le lever. Si le carchographe fonctionne avec exactitude, les deux courbes doivent être semblables entre elles. a. Le stéthoscope se trouvant fixé dans une pince, une pres- sion brusque est exercée sur lui au moyen d’une petite tige qu'un électro-aimant attire au moment où l’on ferme le circuit. La tige porte à sa face inférieure, près de l’axe de rotation, une plaque ronde qui appuie sur le plan en caoutchouc du stéthoscope placé au-dessous, et à son extrémité un petit traçoir très flexible qui inscrit ses mouvements. L'expérience ainsi exécutée montre que pendant la pression le levier s’élève trop haut, que pendant la détente il descend trop bas, et que dans l’un et l’autre cas il exécute, suivant l'amplitude de l’oscillation, deux, trois ou un plus grand nombre de vibrations subséquentes de + à de seconde. Comme le levier et le chevalet sont unis par un petit anneau F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE. 239 en caoutchouc, l'élévation trop grande et les vibrations doivent être attribuées, non au levier seul, mais à la membrane élastique qui supporte le chevalet et le levier. b. En fermant et ouvrant le circuit suivant un rhythme déter- miné, la tige à traçoir, dont il vient d’être question, est attirée et abandonnée par l’électro-aimant d’une manière également rhyth- mique 1), et ce mouvement, qui se communique au stéthoscope, est de nouveau noté concurremment avec celui du cardiographe. En opérant ainsi nous obtenons le graphique suivant: Fig 7. Dans cette figure, s est le mouvement du traçoir, c celui du cardio- graphe. Là où la ligne s descend, la tige est attirée et presse sur la membrane du stéthoscope; là où s se relève, la tige est repoussée et la pression cesse. Au lieu de suivre les mouve- ments brusques du traçoir, et de décrire, comme lui, dans les intervalles une ligne horizontale, nous voyons que c, au moment de la pression du traçoir, monte beaucoup trop haut et exécute encore quelques vibrations avant d'arriver au repos, — et que de même, au moment où la tige se relève, c descend trop bas et se met de nouveau en vibration. La période entière est ici den nude minute. Ce résultat montre que le cardiographe ne convient pas pour enregistrer des chocs brusques. J'avais déjà commencé, il y à plus d’un an, à étudier le car. diographe par le procédé qui vient d’être décrit. J'avais obtenu alors une autre forme de courbe, représentée dans la fig. 8. 1) On variait la durée des périodes et le rapport entre le mouvement d’at- traction et d’éloignement à l’aide du métronome, d’après nne méthode décrite ailleurs. Voyez mon article sur le rhythme des tons du cœur, Vederlandsch Archief voor Genees- en Nutlunrkunde. Tome IT, pag. 143. 240 F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE. On voit de suite que le mouvement du levier est ici moins rapide, et la vibration conséeutive plus petite et plus lente; nous en verrons la cause plus loin. c. Les variations de pression sont produites d’une manière moins brusque. Au lieu de monter et de descendre par l’action intermittente d’un électro-aimant, la tige reçoit un mouvement périodique d’un disque tournant autour d’un axe fixe et fonc- tionnant comme excentrique. Le bord de ce disque, entaillé à la lime de manière à présenter des saillies et des échancrures arron- dies, presse sur un bouton que porte la tige; pendant la rotation du disque, la tige s'abaisse au contact de chaque saillie, pour se relever (sous l’action continue d’un ressort) au contact de chaque échancrure. En même temps que les mouvements de la tige sont incrits par son traçoir, ils se transmettent en petit au stéthoscope fixé au-dessus de la tige, et on obtient ainsi de nou- veau deux lignes isochrones: s, celle du traçoir, représentant la pression exercée sur le stéthoscope, et c, celle du cardiographe, indiquant les effets de cette pression. J’ai essayé des disques de différentes formes, et j'ai trouvé que le cardiographe suit bien le mouvement de la tige, pourvu que celui-ci ne présente pas de chocs brusques. J’ai fait usage, entre autres, d’un disque qui imitait très bien la forme de la pulsation cardiaque, et j'en ai obtenu , à raison de 70 périodes par minute, les figures ci-dessous. Fig. 9 est une gravure sur bois exécutée d’après un des gra- phiques les plus parfaits 1). La forme est influencée par des circonstances accessoires qu'il 1) Dans l'édition hollandaise de ce mémoire il y avait encore un tracé ori- ginal obtenu sur le cylindre et collé dans chaque exemplaire. De tels tracés n'étaient pas à notre disposition. Rép. F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE. 241 est impossible de maintenir toutes constantes, telles que la ten- sion de la membrane, la force élastique de l’air dans le cardio- graphe, le frottement surtout du levier sur le cylindre, ete.; en Ho 9 S outre, dans la suite des révolutions, la manière différente dont les vibrations acquises interférent avec le mouvement principal fait sentir clairement son effet. En général pourtant, on trouve que le cardiographe reproduit assez bien, surtout dans la ligne ascendante, les pressions exercées sur le stéthoscope, et qu'il ne montre quelques vibrations propres qu'après l'ascension brusque. Ce qui précède à rapport à l'examen de l'instrument dans son ensemble. J'ai ensuite étudié, en particulier, d’après les méthodes indi- quées en a, b et c, l'influence du frottement du levier sur le cylindre et celle de la tension de la membrane. Tous les résultats ainsi obtenus se trouvent enregistrés, et par conséquent connus jusque dans leurs plus petits détails. Mais, pour abréger, je me restreins ici à ce qui a de l’importance pour la pratique. 10. Le frottement du traçoir a une très grande influence. Plus ce frottement est faible, plus les petites variations de pression sont enregistrées avec exactitude, mais plus aussi les vibrations subséquentes sont fortes et nombreuses, et plus la projection du traçoir, au moment des poussées brusques, est considérable. Il faut donc modifier le frottement d’après la marche de la courbe qu'on à à enregistrer. Quand on ne tourne le disque excentrique que 10 à 12 fois par minute, on obtient, avec un frottement faible, deux courbes presque exactement semblables pour le car- diographe et le traçoir (fig. 10); avec le même frottement, 30 tours ARCAIVES NÉERLANDAISES, T. II. 16 249 F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE. à la minute donnent déjà des résultats moins satisfaisants, et 60 (fig. 11, première moitié) mais surtout 70 tours (seconde moitié) ne donnent plus, par suite des vibrations subséquentes, Fig. 10. que des graphiques dont on ne LS : peut faire aucun usage. Si le frottement est plus considérable, la même période de ;1 de mi- nute donne les courbes assez satisfaisantes représentées par 1e ue o et 10. Au de avec le même frottement prononcé, les courbes de périodes plus idées de -1, -!, etc. de minute, sont très imparfaites !). Fig. 11. 2°. Lorsque la membrane est faiblement tendue, la projection du levier est plus forte et les vibrations subséquentes sont, en général, plus grandes, mais moins nombreuses. Cette faible ten- sion ne convient done pas pour des périodes rapides, à fortes poussées. Pour des périodes lentes elle a l’avantage de donner des amplitudes plus grandes, ce qui permet de mieux reconnaître de petites variations. Il résulte de 1° et 20: 3° la tension doit être, en général, d'autant plus grande que le frottement est plus grand, et tous les deux doivent croître à mesure que les poussées sont plus énergiques. Quand le frotte- ment est considérable une tension faible est tout-à-fait impropre; la membrane ne peut alors vaincre la résistance, même quand le 1) Pour rendre, en cas de longueur différente des périodes, les formes mieux comparables, j’ai fait tourner le cylindre d’autant plus lentement que les périodes étaient plus longues. F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE. 243 cylindre tourne rapidement. Une forte tension, avec frottement faible, est moins nuisible: il en résulte seulement que les dévia- tions sont plus petites et, par suite, un peu moins exactes. Il ne convient pas de tendre la membrane en remplissant l'appareil à haute pression. On obtient toujours les meilleurs résultats lorsque la pression est d’une atmosphère. 49 La pression du levier sur le chevalet est d’autant plus grande, que le point d'appui se rapproche davantage de l’axe Pour cette raison, l'amplitude des oscillations du ressort traçant ne peut croître dans le même rapport que la distance entre le point d'appui et l’axe diminue. En changeant cette distance, on modifie aussi la rapidité des vibrations subséquentes: cette rapi- dité est d'autant plus grande, que la membrane élastique est moins chargée, c’est-à-dire que le levier appuie plus loin de son axe sur le chevalet. Lorsque cette distance est de 8,5 millimètres, on trouve des vibrations subséquentes de 1; de seconde; à la æ distance de 3 millimètres, elles sont d’au moins 1 de seconde. C'est à cela qu'est due la différence entre les figures 7 et 8. Quand les vibrations propres sont plus lentes, le mouvement, dans les poussées rapides, est aussi plus lent. Il est remarquable qu'une différence de tension de la membrane élastique n’ait que peu d'action sur la rapidité des vibrations subséquentes. Cela me fit supposer que l’air contenu dans l'appareil pouvait exercer de Fig. 12. l'influence, et il se trouva qu'il en était réellement ainsi; on n’a qu'à changer la longueur du tube, pour modifier les vibrations sous tous les rapports, forme, rapidité et durée. Par l'emploi 15 244 F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE. d’un tube très long, elles se compliquent d’une manière toute particulière. La fig. 12 a été obtenue avec un tube de 4 mètres, tandis que, tout le reste demeurant exactement dans le même état, un tube de 0,80 donna une courbe analogue à fig. 7. Le résultat de notre examen est, en premier lieu, que le car- diographe peut être employé, avec le plus grand succès, à enre- gistrer les mouvements lents. Si la période n’est pas trop rapide et si les mouvements varient progressivement, il permet d’attein- dre un haut degré d’exactitude (voir fig. 10). C’est ce qui a lieu pour les mouvements respiratoires, soit qu'on les enregistre avec le cylindre élastique de M. Marey, qui s'applique aussi à l’homme, soit qu'on se serve, chez les animaux, d'un petit sac élastique rempli d'air, qu'on glisse dans la cavité abdominale sous le diaphragme, où il se trouve soumis aux changements de pression qui se manifestent dans cette cavité, — méthode qui avait déjà été mise ici en pratique par le Dr. Brondgeest. En second lieu, nous avons trouvé que l'enregistrement par le cardiographe ne convient pas pour les poussées rapides (voir fig. 7 et 11). On peut bien reconnaître les vibrations propres et corriger la ligne; mais il vaudra pourtant mieux, dans ce cas, avoir recours à un autre instrument. Il faut déjà beaucoup de circonspection quand il s’agit d'enregistrer les pulsations artérielles chez l’homme. Il y a déjà à tenir compte alors du degré de tension de la membrane et surtout du frottement. On devra, dans chaque cas particulier, déterminer les vibrations subséquentes auxquelles donnent lieu les chocs brusques, et expérimenter ensuite avec différents frottements, pour s’en tenir au minimum de frottement pour lequel ces mou- vements propres sont suffisamment éteints. S'il y a doute, on a encore un contrôle dans l’expérimentation avec différence de dis- tance entre l’axe et le point d'appui du levier, différence qui entraîne, comme nous l’avons vu, celle de la période des vibra- tions subséquentes: les sinuosités de la courbe qui n’éprouvent alors aucune modification ne dépendent pas de vibrations propres. En examinant les figures avec attention, on reconnaît qu'une F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE. 245 ligne faiblement ascendante, avec petites ondulations, est, en général, exacte. Ce n'est que lors d'une ascension rapide, telle que la produit la contraction du ventricule, qu'il devient difficile d'éviter complétement la projection avec vibrations subséquentes. Aussi suis-je porté à croire qu'il y à quelque chose à rabattre de l'exactitude des petites oscillations du sommet obtenues par M. Marey, et attribuées par lui aux vibrations des valvules veineuses. Les autres parties de la courbe sont incontestablement correctes. M. Marey s’est servi du stéthoscope de Kônig, afin d'obtenir des déviations plus fortes et plus exactes pour les battements du cœur. Sous ce rapport, cet appareil peut répondre au but, — mais il a le défaut de ne pas être pressé d’une manière uniforme pendant les mouvements de la surface sur laquelle il repose. C’est ainsi que dans l’enregistrement des pulsations du cœur, les mouvements respiratoires s’accusent simultanément. À certains égards, cet ap- point est bienvenu. Mais il faut bien savoir qu'on n’enregistre pas ainsi l'influence de la respiration sur l’action du cœur, mais la respiration elle-même: pendant l'inspiration la poitrine se dilate et le stéthoscope est pressé davantage; il l’est moins au contraire quand, dans l'expiration, la poitrine s’affaisse. La ligne s'élève donc dans l'inspiration, pour s’abaisser dans l'expiration, indé- pendamment des battements du cœur, — dont le tracé se trouve ainsi légèrement modifié. Pour l'enregistrement des mouvements des fontanelles, on a trouvé que le stéthoscope, à cause des mou- vements de la tête, était tout à fait inapplicable. Un entonnoir en verre, évasé et à bords enduits de graisse, me satistüit beau- coup mieux en ce Cas. Ce qui précède était écrit et déjà tiré en épreuves, lorsque nous reçumes une nouvelle visite de M. Marey. Il m'apprit qu'au- jourd’hui il emploie de nouveau le stéthoscope de Kôünig, non plus rempli d’eau, mais d’air. Il à donné la préférence à l'air parce que l’eau donne lieu à beaucoup de vibrations subséquen- tes. Un examen comparatif m'a prouvé la réalité du fait. J'en ai pris occasion pour comparer l'effet des différents excentriques, employés avec l’air et avec l’eau, et je suis arrivé à ce résultat, 246 F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE. important pour la pratique, que l'air donne trop peu et l’eau trop. Les petits mouvements de la courbe ne sont aucunement enregistrés par le stéthoscope rempli d'air, mais aussi on n’ob- serve guère de mouvement propre. Le stéthoscope rempli d’eau rend correctement, au contraire, chaque petit mouvement de la courbe; mais on doit s'attendre à beaucoup de vibrations après les poussées énergiques. La conclusion est, que pour enregistrer des périodes lentes, sans chocs considérables, l'emploi de l’eau mérite, sans réserve, la préférence; que pour les périodes rapides il faut, au contraire, se servir successivement d'air et d’eau: la courbe obtenue avec l’air donne alors la forme approximative, qu'on corrige ensuite par l'addition des petits mouvements de la ligne due à l’eau, surtout de la portion ascendante de cette ligne. Quand même le cardiographe à transmission aérienne donnerait des résultats moins exacts, il rendrait encore de grands services, parce qu'il se prête supérieurement à l'enregistrement isochrone d’un grand nombre de phénomènes: il indique avec précision le commence- ment des phénomènes, et à longueur égale du tube afférent, ainsi qu’à frottement égal, ce commencement devient ainsi comparable pour chaque phénomène. DEUX INSTRUMENTS POUR LA MESURE DU TEMPS NÉCESSAIRE POUR LES ACTES PSYCHIQUES. PAR F. C. DONDERS. Ces instruments ont été exhibés par moi dans une réunion de section de la Société d'Utrecht, tenue le 16 Octobre 1866. L'un d’eux, que je nomme noëmatachographe, sert à déterminer la durée d’opérations plus ou moins complexes de l'esprit. L'autre, qu'on peut appeler noëmatachomètre, mesure le minimum de temps nécessaire pour une idée simple !). Le noëmatachographe se compose d’un cylindre, assez semblable à celui du phonautographe, sur lequel le temps est enregistré par les vibrations d’un diapason; à côté de ces vibrations s'inscrivent 1°. l’instant où un stimulant agit, et 2°. l’instant où est donné le signal de perception. On peut faire usage de stimulants divers, tels qu'un choc d’in- duction à la rupture du courant, l’interruption ou le rétablisse- ment d’un courant constant, une étincelle ou un phénomène lu- mineux de plus grandes dimensions, des signes littéraux transparents derrière lesquels éclate une forte étincelle d’induction, enfin un son, soit d’un ressort frappé par une goupille faisant saillie sur le côté du cylindre, soit d’un diapason mis subitement, de ma- nière ou d'autre, en vibration et dont les vibrations s’enregistrent directement, soit enfin de la voix humaine, ou quelque autre son, enregistré par le phonautographe ou mieux par un appareil simplifié, se composant d’un stéthoscope de Kôünig modifié, sur lequel est tendue une membrane élastique et qui communique par deux tubes de caoutchouc avec deux embouchures. 1) J’avais d’abord nommé ees instruments noëmatachomètre et noëmatacho- x scope: mais je donne la préfcrence à noëmatachographe et noëmatachomètre, employés dans cette note. 248 F. C. DONDERS. MESURE DES ACTES PSYCHIQUES. À ces excitations il peut être répondu par des signaux variés: a. en pressant sur une clef on ferme un courant qui, par l’in- termédiaire d’un électro-aimant, met un doigt en mouvement (peu recommandable, à cause du retard variable); b. on fait vibrer un diapason, ou bien on émet un son vocal: ce signal est absolument nécessaire dans certaines expériences où, au milieu d’un grand nombre de stimulants, il faut en distinguer un seul; c. par un choc latéral on tourne de côté une pièce horizontale, attachée à une tige de bois verticale, dont l'extrémité supérieure porte un traçoir horizontal, qui écrit sur un cylindre et note l'instant où la tige de bois, par le déplacement de la pièce horizontale, a tourné sur son axe: en tenant la pièce horizontale entre deux doigts, on peut la faire tourner à volonté, soit à droite soit à gauche, sui- vant la réponse à faire, par exemple, à un dilemme posé Le noëmatachographe se prête aux épreuves suivantes : a. On peut déterminer le temps physiologique pour des impres- sions produites sur l'œil, sur l’oreille et à différents endroits de la peau. Le signal de réponse le plus simple et le plus exact est celui fourni par la tige de bois verticale. En excitant la peau en des points divers, et déterminant le temps physiologique, on acquiert des notions relativement à la vitesse de transmission par les nerfs; mais il y a à tenir compte, et de la force de l'excitation, et du chemin différent parcouru dans l'organe central. b. On peut chercher quel est le temps nécessaire pour résoudre un dilemme et donner le signal correspondant. Ce signal peut être conventionnel ou naturel; par l'exercice le premier peut prendre, plus ou moins, le caractère du second, et de cette ma- nière l'influence de l'exercice peut être étudiée. En guise de signal conventionnel, on peut: 19% faire tourner la tige de bois» à-droite ou à gauche suivant que l'excitation a été reçue, en des points symétriques, à droite ou à gauche, suivant que de la lumière rouge ou blanche s’est montrée, suivant que les voyelles a ou o ont été vues ou entendues, ete.; 2°. fermer un courant en pressant, soit sur la clef tenue dans la main droite, soit sur celle de la main gauche, l'appareil étant d’ailleurs disposé de F. C. DONDERS. MESURE DES ACTES PSYCHIQUES. 249 manière que le courant ne passe pas quand on appuie sur les deux clefs à la fois (Voy. de Jaager, De physiologische tijd van psychische processen Diss. inaug. Utrecht, 1865). — Comme signal naturel, on à choisi la répétition d’une lettre entendue, une voyelle, précédée ou non d’une consonne explosive. — Comme signal d’exer- cice, on a employé l'émission du son propre à un signe de voyelle rendu subitement apparent par une étincelle d’induction. Au même point de vue, on peut examiner l'influence de l'exercice appliqué aux signaux conventionnels cités plus haut. Il a été prouvé ainsi que la solution d’un dilemme, avec la réaction correspondante, exige plus de temps que la simple réac- tion suite d'une excitation; que la différence est beaucoup plus considérable pour les signaux conventionnels que pour les signaux naturels; et que l'influence exercée sur les premiers par l'exercice se fait sentir très promptement. La différence entre deux expé- riences, l’une avec, l’autre sans décision de dilemme, fait con- naître le temps nécessaire pour l’acte psychique de la distinction et de la volition distinctive. c. On peut, à l’aide du noëmatachographe, déterminer le temps exigé pour distinguer, parmi des excitations au nombre de plus de deux, une de ces excitations, et pour y répondre par un signal correspondant. On se sert surtout, à cet effet, de la reproduction du son vocal entendu (signal naturel), et de la prononciation du son d’un signe de voyelle subitement éclairé (signal conventionnel avec exercice). On peut aussi faire des expériences où des signaux conventionnels sans exercice répondent à une stimulation qu'il s'agit de distinguer entre des excitations au nombre de plus de deux, mais convenues d'avance. d. L’instrument peut encore être employé pour déterminer quel intervalle de temps il faut mettre entre deux stimulations pour qu'il soit possible de distinguer laquelle des deux a eu la priorité. A cet effet, deux ressorts, ayant une différence de ton d’une quinte, sont mis en vibration, quand on tourne le cylindre, par deux goupilles en saillie; on peut modifier la distance des goupilles et, par suite, l’inter- valle de temps. On peut aussi faire jaillir deux étincelles à côté du 250 F. GC. DONDERS. MESURE DES ACTES PSYCHIQUES. cylindre, et varier, à volonté, la durée de temps qui les sépare. Si de la comparaison des expériences décrites en a et b ou c on peut déduire, par la différence des temps trouvés, le temps nécessaire pour la double opération de distinguer une excita- tion de une ou plusieurs autres, et de réagir d’après la distinc- tion faite, d’un autre côté les expériences mentionnées en d appren- nent quel est le temps exigé pour une perception ou une pensée isolée. Un inconvénient qui se rencontre dans ces dernières expériences, c’est que la rotation du cylindre ne s'opère pas chaque fois avec une vitesse absolument la même, de sorte qu’on ne peut pas, en réglant la distance des goupilles ou des interruptions qui produisent les étincelles , fixer d'avance, d’une manière absolue, l'intervalle de temps, mais qu'on n’apprend à le connaître qu'après l'expérience , au moyen des vibrations du chronoscope inscrites entre les deux goupiiles. Pour ce motif d’abord, et — en outre, afin de pou- voir comparer, quant à la priorité, les impressions reçues par deux sens différents, j'ai construit un second appareil, le noëmatachomètre. Le Noëmatachomètre se compose d’un prisme supportant un fer à cheval, et suspendu à un fil derrière une planche verticale. Par la combustion du fil, le système est abandonné à l’action de la pesanteur; dans sa chute le prisme ouvre sans bruit, en dépla- çant un petit levier en liége, un courant galvanique dont on voit l’étincelle, et un instant avant ou après il perd son fer à cheval, arrêté sur deux verges de cuivre, en produisant un choc dont on entend le son. Comme la partie où repose le fer à cheval, et la pointe qui met le levier en mouvement sont mobiles à la surface du prisme, on peut, connaissant exactement la vitesse que le prisme atteint dans sa chute au moment où il passe vis-à-vis de l'ouverture pratiquée dans la planche, régler avec une précision parfaite la durée qui Sécoulera entre la production du choc et celle de l’étincelle, ou vice-versa. En déterminant le temps nécessaire pour distinguer la priorité, je crois avoir trouvé le temps exigé pour une pensée simple. En donnant alternativement la priorité à l'une et à l’autre impression, on obtient en outre la différence des temps demandés pour amener un stimulus à la connaissance par la vue et par l’ouïe. EXAMEN CHIMIQUE DE QUELQUES MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES, A. C. OUDEMANS Jr. Il y a quelques mois je reçus de M. J. E. de Vry différentes matières grasses provenant des Indes-Orientales et qu'il avait recueillies lui même pendant son séjour dans l’île de Java, et je fus invité par lui à examiner ces matières sous le rapport de la composition chimique. * Avant de passer à la description spéciale de chacun des corps gras étudiés, j'indiquerai en peu de mots la méthode suivant laquelle j'ai procédé à l'examen. Pour déterminer d’abord le rapport quantitatif de l’oléine aux autres glycérides, je commençai par saponifier une petite quantité de la graisse (environ 10 grammes) par la potasse, et le savon étant entièrement formé et bien clair, j'en séparai immédiatement la totalité des acides gras au moyen de l’acide sulfurique étendu. Le mélange des acides gras fut lavé à l’eau, puis séché au bain- marie avec un excès de carbonate de soude. Le résidu fut bouilli avec de l'alcool absolu, et le liquide versé sur un filtre placé dans un entonnoir entouré d’eau bouillante ; après qu’on fut parvenu, par une ébullition répétée avec de nouvelles portions d’alcool et 252 AÀ.c. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. par le lavage du filtre, à faire passer entièrement les acides gras en dissolution alcoolique, celle-ci fut mêlée avec un peu d’eau, après quoi on y ajouta un excès d’acétate de plomb. Les sels plombiques précipités furent lavés, puis séchés complétement, d’abord à l'air, ensuite sous un exsiccateur. On fit digérer une portion pesée de la masse sèche avec de l’éther anhydre dans un matras fermé; en épuisant successivement la masse par de nouvelles quantités d’éther, et lavant avec soin, on parvint à séparer complètement l’oléate de plomb des sels plombiques formés par les acides C; Hu ©,. Le produit de l’évaporation de la dissolution éthérée fut séché à une température modérée et porté en compte comme oléate de plomb. Dans quelques cas, on détermina aussi le résidu solide composé des sels plombiques des acides Cn Hou ©.. Si Je me suis décidé à suivre cette longue voie pour arriver à la détermination de l'acide oléique — et, par suite, de l’oléine — c’est que je crois que c’est la seule qui conduise à un résultat méritant confiance. Quand, suivant le procédé ordinaire, on sépare un savon par le chlorure de sodium, et qu’ après l’avoir redissous dans l’eau on le précipite par l’acétate de plomb, le précipité montre parfois une forte tendance à se colorer en jaune à l'air, et par l’évaporation de l'extrait éthéré on obtient fréquemment, comme résidu, une masse visqueuse qui n'est pas un sel plom-# bique neutre. L’addition d’ammoniaque, avant la précipitation par la dissolution de sel de Saturne’, n’a pas toujours l'effet désiré, et d’ailleurs on a encore toujours à craindre de précipiter, de cette manière, les acides gras, non à l’état de sels plombiques neutres, mais sous forme de composés basiques. Pour isoler les uns des autres les acides gras solides Gn Hon O, , je me suis servi de la méthode de M. Heïntz. Comme la séparation complète de l’acide oléique prend beaucoup de temps lorsqu'on opère sur une quantité de matière grasse un peu considérable, et comme elle offre en outre maint inconvénient à cause de l’évaporation rapide de l’éther, je m'en suis souvent affranchi, dans cette partie de la recherche, de la manière suivante. Lorsque A. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. 2953 la production du savon potassique était entièrement achevée, on le décomposait immédiatement par un excès d'acide sulfurique, et le mélange des acides gras éliminés était dissous, à chaud, dans de l’alcool modérément concentré. La dissolution étant alors bien refroidie, il s’en séparait au bout de quelques heures une masse cristalline qui, après expression dans une toile de lin, était mise de côté pour l’examen. Le liquide décanté était abandonné pendant plusieurs jours à l'évaporation spontanée, ce qui amenait encore la séparation d’une petite quantité d'acide solide. Celle-ci, recueillie sur un filtre, était lavée avec de l'esprit de vin faible, puis comprimée entre du papier joseph. Cette seconde portion d’acide solide était réunie à la première, et le tout traité selon la méthode de M. Heintz. Quant aux dernières eaux-mères, qui renfermaient essentiellement de l'acide oléique, et pouvaient contenir, en outre, les termes inférieurs de la serie GCn Hon ©, , on les soumettait en mélange avec l’eau, à une distillation prolongée, pour recueillir ainsi les acides laurique, caprique, etc. qui pouvaient y exister !). — Lorsque la proportion d’acide oléique est forte, l'acide myristique cristallise en grande partie dans la dissolution alcoolique; pour- tant, si on ne le trouvait pas dans le mélange des acides solides , on serait obligé de le chercher dans l’eau-mère qui renferme l’acide oléique; dans mes recherches, toutefois, ce cas ne s’est pas présenté. 1. Huile de Canarium commune. L'huile de canarium, aux températures moyennes de nos climats, est solide, jaunâtre, et possède une saveur qui n’a rien de désa- gréable. D’après la méthode décrite plus haut, j’obtins de 1,792 gr. du 1) J’ai pu me convaincre, à différentes reprises, que l’acide laurique se laisse très bien distiller avec l’eau. Au contraire, pour autant que j’aie pu m'en assurer, ni l’acide myristique, ni l’acide oléique ne sont entraînés par la vapenr d’eau en quantités appréciables. 254 À. CG. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. mélange desséché des sels plombiques 0,943 g. d’oléate de plomb. L'acide oléique, extrait d’une plus grande quantité d'huile de canarium, se montra identique à celui de l’huile d’olive (C,, H,, 9,); il ne se colorait pas en rouge par l’acide azotique ; l'acide azoteux le transformait en une substance qui possédait le point de fusion et (comme l’indiquent les analyses suivantes) la composition de l'acide élaïdique. La combustion dans un courant d'oxygène donna en 100 parties : 1. 2. GC, H;, 9; D 76,9 76,5 76,6 H TAN EMIOE 12,1 Quant aux acides gras solides, une première séparation au moyen de l’acétate de magnésie fournit cinq précipités différents. Les acides retirés de ces précipités avaient les points de fusion suivants : AO LUS BE C 55,8 D E 50 Un nouveau fractionnement, appliqué à chacune de ces portions d'acide séparément, donna pour résultats: 1 Point de fusion 67° A is ) }) ) 65 | 3 9) 2) 3 96 4 7 2) 2) D3 | 1 2? 2? 2) 63 2 7) 2? 2) 08 ê : 1 2) 2) D9 4 2) » 2) 59 SOL RES Se RINETRS C 1 21 2] D3,8 3 D) 2) 7? 93,6 n2 € \ 4 ”? ,) ,) D3,2 À. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. 255 1 Point de fusion 54,0 2 D) 7) » D3,8 hu Cralas rer ntfe, 6 \ 4 2? 7 1 23,8 | 1 21 27 7 23,7 E | 2 D) ) ) 53,5 | 5) 21 2? 2 D3,9 + 29 2 2? ; 03,3 Au premier abord, j'avais cru pouvoir conclure de ces résultats à l'existence des acides stéarique, palmitique et myristique. Mais un examen plus attentif fit voir bientôt que je n'avais affaire qu'au premier et au troisième de ces acides, tandis que l'acide palmitique manquait, ou du moins se trouvait en proportion trop faible pour pouvoir être décelé dans la quantité du mélange d'acides (environ 200 gr.) que j'avais à ma disposition. En effet, lorsque j’analysai derechef les acides À (2—4), B(1—4), C1 et D1, par la précipitation fractionnée au moyen de l’acétate de baryte, ils donnèrent tous, de nouveau, de l’acide stéarique et de l'acide myristique, et les portions moyennes, d’un point de fusion de 53—62°, se comportèrent toujours de la même manière: elles continuërent à se montrer formées d’un mélange d’acide stéarique et d'acide myristique. La présence de ces deux dernières combinaisons fut confirmée par le résultat de l’analyse élémentaire; on trouva: Acide A. Point de fusion 69° C. À. 2: C,,H,,9, C 76,3 15,8 176,1 He :1127 12,9 12,7 Acide B. Point de fusion 53,8° C. de 2. C,,H,,9, C: 73,5 13,17 13,7 EE 495 12,5 128 L'huile de canarium renferme, par conséquent, les glycérides de l’acide oléique, de l'acide stéarique et de l'acide myristique, savoir, à peu près bl p. c. de trioléine et 49 p. ec. de tristéa- 256 A.G. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. rine + trimyristine. S'il m'est permis d’en juger d’après la quan- tité d'acide pur obtenue, la proportion d'acide myristique doit être environ trois plus forte que celle de l’acide stéarique !). On n’a pas trouvé d'acide laurique. 2. Graisse de Tangkallak. Cette matière grasse a déjà êté l’objet de recherches entrepri- ses par M. K. W. van Gorkom et publiées dans le Natuurkundig Tijdschrift voor Nederlandsch Indiè, tome 18, p. 410 (1859). Avant de communiquer les résultats de mon propre travail, qu'il me soit permis d'emprunter au Mémoire de M. van Gorkom quelques détails qui me paraissent offrir de l'intérêt. L'arbre qui fournit la graisse de Tangkallak, appelé par les indigènes Pohon-malam (arbre à la cire) ou Pohon-Tangkallak, est le Cylicodaphne sebifera (syn. Tetranthera sebifera)”. L'emploi des fruits de ce végétal pour l'extraction d’une ma- tière grasse (Minjak-Tangkallak) servant à la fabrication des chan- t) On s’étonnera peut-être de voir que, partant d’une quantité déterminée du mélange des sels plombiques, j’en déduise par le calcul la proportion d’acide oléique, même lorsqu'il se trouve dans le mélangé, comme dans le cas actuel, plus d’un terme de la série Gn Hin © ,. Mais il est facile de faire voir, par un exemple, qu’il importe fort peu, pour le calcul de l’acide oléique (ou de l’oléine), que l’on regarde la totalité des autres acides gras comme G,, H,, Q ou comme €,, H,8 @9. Par la séparation des sels plombiques au moyen de l’éther, je trouvai, en opérant sur 1,792 gr. du mélange, la composition suivante: 0,943 oléate de plomb 0,849 sels plombiques des acides gras Gn Han 9. 1,792 Admettons que ces 0,849 gr. de sel plombique consistent uniquement en stéa- rate de plomb; nous avons alors à calculer les quantités de trioléine et de tristéarine qui correspondent aux poids des deux sels plombiques. On trouve: 0,943 oléate de plomb = 0,650 trioléine, et 0,849 stéarate de plomb = 0,652 tristéarine. Ces deux quantités sont entre elles comme 50 p. c. : 50 p. c. Si nous avions regardé les 0,849 gr. de sel plombique comme formés de myristate de plomb, le calcul aurait conduit au résultat suivant: 0,943 oléate de plomb = 0,650 trioléine, et 0,849 myristate de plomb = 0,619 trimyristine. Les deux nombres 0,650 et 0,619 sont entre eux dans le rapport de 51,2 p. c. à 48,8 p. c. A. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. 207% delles, est assez général dans l’île de Java. D’après un rapport de M. Buschkens, Résident de Soerakarta, on peut obtenir d’un arbre qui a pris tout son accroissement environ 7000 fruits, qui suffisent à fabriquer 100 chandelles (chacune du poids d'environ 40 grm.). La flamme de ces chandelles est très brillante et ne dépose pas de suie. Les fabricants de chandelles chinois, établis à Java, emploient la sr de Tangkallak en mélange avec d’autres matières grasses”. | Le Cylicodaphne sebifera, décrit par Blume, co à la famille des Laurinées. Le tronc s'élève verticalement, à une hau- teur d'environ 40—50 pieds; ses branches sont horizontales et atteignent presque une longueur égale à la hauteur de l'arbre: celui-ci s'étend ainsi sur une aire si vaste qu'il peut en résulter des obstacles sérieux pour la culture. Les feuilles sont lancéolées, à base rétrécie en pointe et souvent échancrée en coin, à sommet obtus, à surface inférieure argentée. Les fleurs sont portées sur les branches par des pédoncules très courts, disposés en ombelle. L'involucre renferme de 5—7 fleurs. Le périanthe est 5—7 fide. Les fruits sont entourés d’une coque, qu'on peut détacher aisé- ment, et ressemblent, lorsqu'ils ont été débarrassés de cette enveloppe, à des noix muscades. Ils sont d’un brun clair à l’in- térieur, et entièrement charnus. La graine est tendre et d’une saveur franchement grasse”. , L'arbre tangkallak est cultivé, pour ses fruits, dans beaucoup de campongs. On jette ces fruits dans une re pleine d’eau bouillante,et bien recouverte, et on les y laisse jusqu’à ce que l’eau soit refroidie. On enlève alors la pellicule mince du fruit. Les graines sont ensuite séchées au soleil, pilées, et exprimées à chaud”’. Le bois se laisse utiliser très bien comme bois d'œuvre dans la construction des maisons”. M. van Gorkom trouva dans les fruits à l’état frais (y compris la coque dure) 12 p. e. d’eau, et put en retirer, au moyen de l’éther, 40 p. ce. de matière grasse pure. D’après lui, cette ma- tière grasse se ramollit à 32° C. et est entièrement fondue à 45° C. Par la compression à chaud, l'alcool froid, ou une dissolution ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II. 1 Pl 258 A. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. alcaline très faible, on peut la séparer en une graisse blanche et une huile jaune. La matière grasse solide forme 85 p. c. de la masse totale. La matière grasse liquide est de l’élaïne La graisse solide et l'acide qu’on en retire donnèrent à l’analyse les nombres suivants : Graisse. Acide gras. il, 2. il. 2 NS EL. . ee CENT TE CG 142 2e on H 12,85 15,08 H 12,06 12,54 PUS De ces résultats, ainsi que du point de fusion de l’acide, situé vers 43° C., M. van Gorkom conclut que la graisse incolore était de la laurine. Les propriétés de l’acide gras isolé s’accor- daient aussi parfaitement avec celles de l’acide laurique. Les expériences de M. van Gorkom ne me paraissant pas avoir prouvé suffisamment la nature simple de la matière grasse solide, je crus devoir soumettre à un nouvel examen la composition de la graisse de Tangkallak qui m'avait été remise par M. de Vry. Le résultat de cet examen confirma toutefois, sous tous les rapports, les faits trouvés par M. van Gorkom. En épuisant par l’éther les sels plombiques des acides gras, je pus dissoudre une faible quantité d’un composé qui, aux caractères de l’acide liquide que j'en retirai, à la transformation de cet acide en acide élaï- dique, fut reconnu pour être de l’oléate de plomb. Malheureuse- ment, un accident fit échouer une analyse par laquelle je voulais fixer le rapport quantitatif de la laurine et de l’oléine, et il ne me restait pas de matière pour une nouvelle analyse. , Le sel plombique épuisé par l’éther fut décomposé par l'acide chlorhydrique, et l’acide solide traité par la méthode de M. Heïntz. On recueillit ainsi les parties d'acide suivantes: A Point de fusion 43° C. DE en à DD Eéne C 2 1 1 43 D 7) 7) 1 42,5 E 7? 7 2) 42, (l F 1 7 7 42, 1 A, C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES, 259 LA En réitérant la précipitation fractionnée, je ne pus séparer de la partie À aucun acide à équivalent plus élevé. De même, aucun terine inférieur de la série ©, H,, ©, ne put être découvert. La première partie À et la dernière F furent purifiées par la distillation avec l’eau, puis analysées. La composition centésimale déduite de ces analyses est la suivante: A HA NE, Hu de CR D ST PP 0 00 LE RL 12,00 3. Vegetable Tallow (Minjak Tinkawang). La graisse de Tinkawang (Minjak signifie graisse ou huile en malais) est une matière commerciale assez importante, qui, de Bornéo, s’exporte principalement vers Singapore, d’où elle passe ensuite dans le commerce européen. Les indigènes s’en servent pour graisser des objets en fer, comme substance alimentaire, et aussi comme médicament. M. de Vriese, qui s’est donné beaucoup de peine pour déterminer l'origine de la graisse de Tinkawang, assure que plusieurs espèces du genre Hopea (de la famille des Diplérocarpées) en fournissent ; il cite surtout les espèces suivantes: Hopea macrophylla (de Vriese), Hopea splendida (de Vriese), Hopea balangeran (Korthals), Hopea aspera (de Vriese), Hopea lanceolata (de Vriese), Hopea seminis (de Vriese). Il paraît que les indigènes recueillent pêle-mêle les matières grasses extraites de ces différentes plantes, sans établir entre elles aucune distinction. La faible quantité de graisse de Tinkawang que j'avais à ma disposition, ne me permit pas d'obtenir dans l’examen le degré de précision que j'aurais désiré. Toutefois, parmi les éléments constitutifs de cette matière, je puis nommer avec certitude l'acide stéarique, et avec probabilité l’acide oléique; la présence de l’acide palmitique me paraît douteuse. 17 * 260 A.C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. La majeure partie de la matière ayant été traitée par la mé- thode de M. Heintz, J'obtins comme portions séparées d'acide: À Point de fusion 67° C. En faisant cristalliser A, il s’en sépara un acide dont le point de fusion était à 69° C, qui ne se laissa pas scinder davantage par la précipitation fractionnée au moyen de l’acétate de magnésie, et qui consistait en acide stéarique comme le prouvent les ana- lyses suivantes : d D ONE de C 76,3 76,1 16,1 H 12,8 12,8 19,7 Une nouvelle cristallisation des portions B et C conduisit de même, très facilement, à la préparation d’un acide stéarique pur, et les eaux-mères de l'acide C fournirent encore une quantité notable de la même combinaison. Une analyse de ces derniers cristaux, qui possédaient un point de fusion de 68° C, donna pour résultat 75,6 p. c. C'et 19,7 pc HU N Il ne me fut pas possible de constater positivement la présence d’une petite quantité d’acide palmitique; le point de fusion infé- . rieur des acides B et C serait en accord avec l'existence de cet acide, mais il peut aussi s'expliquer par la présence de quelque autre impureté. Pour déterminer le rapport quantitatif entre la graisse liquide et la graisse solide, j'épuisai par l’éther 1,421 du mélange des sels plombiques neutres. La dissolution éthérée laissa, après évapo- ration, 0,303 d’oléate de plomb, ce qui correspond à 21 p. e. de trioléine et 79 p. c. de tristéarine (et tripalmitine?). L’acide liquide retiré de la masse principale offrait les caractères de l'acide oléique ordinaire. À. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. 261 4. Graisse des semences du Nephelium lappaceum. M. de Vry me remit la note suivante au sujet de la matière grasse qu'il avait extraite des semences des fruits dits de Ramboetan : , Les graines de ce fruit agréable ne me fournirent pas de graisse par expression; mais par l’action dissolvante de l’éther j'obtins une belle matière grasse, très cristalline, dont le point de fusion s'élevait à environ 60° C.” Je déterminai exactement le point de fusion de cette graisse et le trouvai situé à 69° C. Après une première cristallisation. il s'éleva à 68° C., et après une seconde cristallisation à 68,8° C. Des 10 grammes, environ, de matière grasse, la majeure partie fut saponifiée, ce qui se fit très facilement ; le savon fut décomposé par l'acide chlorhydrique, et l'acide gras éliminé fut simplement purifié par cristallisation dans l'alcool concentré. La masse ainsi obtenue fondait à 71° ©. Ce point de fusion élevé et la manière tout à fait spéciale dont la cristallisation s'était opérée, me firent conjecturer que l'acide était de l'acide arachique. En effet, par des cristallisations répétées, je pus en retirer une substance qui se liquéfiait à 75° C., et dont la composition s’accordait aussi avec celle de l'acide arachique, comme le montrent les analyses suivantes : lb 2e C,0H,, 9 C 76,8 77,0 16,9 EP 0m 12,8 12,8 Quant aux autres principes constitutifs de la graisse de Ram- boetan, la faible quantité de matière que j'avais à ma disposition ne me permit pas de les déterminer avec certitude, d'autant plus que, la proportion d'acide arachique étant très considérable, il ne restait que peu de chose pour les autres acides. J'appliquai, néanmoins, à l’eau-mère la précipitation fractionnée par de très petites quantités d’acétate de magnésie, et j'obtins ainsi, en doses pour ainsi dire microchimiques, les portions d’acide suivantes : 262 A.C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. À Point de fusion 69,2° C. B 2) 1 » 66 C 7) 7 1 63 4 D 7 7 3) 63 Je ne décide pas si, de ces points de fusion, on peut inférer la présence de l’acide stéarique et de l’acide palmitique. La matière grasse paraît aussi renfermer une très faible proportion d'acide oléique. 5. Huile de Persea gratissima. Voici les renseignements qui me furent communiqués par M. de Vry sur cette huile et sur la plante qui la fournit: »L'avocatier (Persea grahissima) croît à Java d’une manière luxuriante, depuis le rivage jusqu'à une hauteur de 2500 pieds au“dessus du niveau de la mer. Chaque arbre porte des centaines de fruits. 1450 grammes de la pulpe des fruits mûrs ayant été séchés au baïn- marie, puis épuisés par l’éther, donnèrent 220 gr., par conséquent 15,1 p. c., d’une huile vert jaunâtre. Onze fruits mûrs, pesant ensemble 2200 gr., fournirent 1543 gr. de pulpe. Le poids des téguments s'élevait à 117 gr., celui des semences à 540 gr. De la pulpe desséchée on retira, par la pression à froid, 210 gr., par conséquent 13,6 p. c., d’une huile jaune foncé. Chaque fruit donne d’après cela, en moyenne, 19 gr. d'huile.” Les deux portions de cette huile qui furent mises à ma disposition, étaient notablement distinctes par la couleur et la consistance. L'huile préparée par extraction au moyen de l’èther était verte et passa- blement fluide; elle ne paraissait contenir qu'une petite quantité d’une graisse solide. L'huile obtenue par la pression, au contraire, était jaune, renfermait beaucoup de graisse solide, et se montrait très rance; on pouvait y déceler sans peine l’existence d’un acide gras solide (acide palmitique) à l’état libre. A. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. 263 La graisse liquide, qui forme l’élément principal de cette huile, est de la trioléine ordinaire. Après avoir décomposé par l'acide chlorhydrique les sels plombiques solubles dans l’éther, j’obtins un acide liquide, qui offrait tous les caractères de l’acide oléique ordinaire; ne prenait pas de coloration foncée par l’acide azotique, et se changeait par l’acide azoteux en acide élaïdique fondant à 45° C. L'analyse suivante achève de mettre l'identité de cet acide hors de doute: ces, 9, C 76,2 76,6 H 12,1 12,1 Quant aux acides gras solides, je les séparai en trois portions distinctes par la cristallisation du mélange brut des acides: A, 1ère cristallisation. B, 2e cristallisation. C, Portion tenue en dissolution par l’acide oléique et débarrassée de cet acide par le traitement des sels plombiques correspondants au moyen de l’éther. La portion À, soumise à la précfpitation fractionnée, donna les acides suivants: À 1 Point de fusion 61° À 2 7 2) 7 99,9 À 3 D) 31 2) 99,8 À 4 2) 3 2) 98 L'analyse de l’acide À 1 conduisit au résultat 75,3 p. c. Ç et 12,5 p. c. H, ce qui s'accorde très bien avec la composition de l'acide palmitique. Ce qui restait de l'acide A 1 fut, néanmoins, soumis à une nouvelle précipitation fractionnée; j'obtins ainsi: À 1 a Point de fusion 61° C.(Quelques centigrm. JA CA A) ME NO PE TE 6 7 seulement.) PU NA PACS ES ARE » 61,8 A 1 d 2 D) 7 62 264 AÀ.C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. L'analyse de l’acide A 1 b donna: €, 6 H, ; 0, C 74,6 15,0 H 125 19,5 C'était done de l'acide palmitique. L’acide À 1a ayant été dissous dans une très petite quantité d'alcool, la masse presque entière se sépara par la cristallisation, et le point de fusion de l’acide cristallisé était monté également à 62° C. Pour découvrir la présence de l’acide myristique ou de l’acide laurique, l'acide C fut, à son tour, soumis au fractionnement. Bien que les différentes portions d'acide ainsi recueillies montrèrent un point de fusion inférieur à 62° C., savoir C 1 Point de fusion 59° C. C 2 3) 2) pd) 08 C8 47 SN Rens C . 3) ) 1) 16) C 5 Liquide (Acide oléique), ‘il ne fut pourtant pas difficile de s'assurer qu'aucun acide inférieur à C,, H,, 9, n'existait dans la matière, et que l’abaissement du point de fusion était dû au mélange d’un peu d'acide oléique. L’acide C 4, soumis à la cristallisation dans une très faible quantité d'alcool, fortement comprimé dans du papier, puis fondu, donna a l'analyse 19,21p. CC Creb 2/ONpe Ce Il ne me restait donc plus qu’à déterminer les proportions relatives d’oléine et de palmitine. 1,612 gr. des sels plombiques neutres (préparés avee l'huile verte) furent épuisés par l’éther. La dissolution éthérée laissa après évaporation 1,151 gr. d’oléate de plomb. On déduit de là que l'huile de Persea gratissima renfermait 70,9 p. c. de trioléme et 21,9 p. c. de tripalmitine. | A. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. 265 6. Huile de Thevetia nereifolia (Cerbera Thevetia). J'emprunte à M. de Vry la notice suivante sur cette huile et sur la plante dont elle provient: Le Cerbera Thevetia à été apporté à Java, comme plante d'ornement, de l’île Maurice ou des Indes-occidentales. Les se- mences sèches ne donnent qu'une proportion assez minime de matière utilisable (de 3580 grammes de semences sèches je ne retirai que 425 gr. de semences décortiquées); par contre, la plante donne des fleurs et des fruits tout le long de l’année. 16,585 grammes de semences décortiquées et séchées à 190° C. abandonnèrent au benzole 9,5 grammes de matière grasse, par conséquent 57 p. ©. À l’aide d’une seule expression, j'obtins de 600 grammes de semences sèches 245 grammes d'huile, c’est-à- dire 41 p. c. L'huile resta toujours fluide à la température moy- enne (25° C.) de mon laboratoire, à Bandong, et sa saveur était très agréable. Outre cette huile, les semences de Theveha nerei- foha renferment environ 4 p. c. d’une glycoside cristallisable, découverte par moi, et à laquelle j'ai donné provisoirement le nom de Thevétine.” L'examen de cette huile non siccative me conduisit à ce résultat : | qu'elle est constituée par un mélange des glycérides de l'acide stéarique, de l’acide palmitique et de l'acide oléique. La présence, en premier lieu, de l’acide oléique fut constatée par la transformation que subit, sous l'influence de l'acide a70- teux, l’acide gras liquide séparé du sel plombique soluble dans l’éther; j’obtins, par cette réaction, une quantité considérable d’une matière solide qui, après cristallisation dans l’aleool, se liquéfia à 44° C. et fut trouvée, par l’analyse, identique à l'acide élaïdique. 1. SULTAN CAE ENT à CG 16,3 16,6 H 122 12,3 19,1 Pour ce qui regarde les acides gras solides de la série C1 H,n ©, , leur point de fusion peu élevé (55 à 56° C.) m'avait d’abord fait 266 A. c. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. croire que J'avais affaire, principalement, à l’acide myristique ; mais une étude approfondie montra bientôt que le mélange des acides gras ne renfermait pas trace d'acide myristique et se composait uniquement d'acide stéarique et d'acide palmitique. La précipita- tion fractionnée avec l’acétate de magnésie fournit, en effet, les portions d'acide suivantes : À Point de fusion 55° C. B HU »y D6 C Ne) D) 59 D nr 0 y 60,8 E DAVID OL F DIN » 60,5 G 3 al 7) 6 1 Les portions À et B, qui ne pesaient que quelques grammes, donnèrent par la cristallisation dans l'alcool absolu un acide d’un point de fusion de 62° C, qui, vu la faible quantité, ne put être fractionné davantage. Cet acide avait un aspect cireux, ondulé ; il était passablement dur, et lorsqu'il avait été fondu, il se fendillait en se figeant. Son analyse conduisit au résultat suivant : je 2. É\LiEe 15,8 H 12,6 13,0 Ces nombres appartiennent à un mélange d'environ 70 p. c. d'acide stéarique et 30 p. c d'acide palmitique, mélange dont le point de fusion est situé vers 62°,9 C, d’après M. Heimtz. Je passai ensuite immédiatement à l’examen de l'acide qui se trouve désigné ci-dessus par G. J’en retirai, par la cristallisation dans l’alcool, un acide qui se liquéfiait à 62° C, et dont l’ana- lyse constata l'identité avec l'acide palmitique : L D. NON RARE C 745 74,9 15,0 H 12,6 12,5 12,5 À. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. 267 Pour la détermination du rapport quantitatif entre la graisse liquide et la graisse solide , 1,645 grammes des sels plombiques neu- tres furent épuisés complétement par l’éther. La solution éthérée laissa, après évaporation, 1,021 d’oléate plombique ; il était donc resté, après le traitement par l’éther, 0,624 gr. de palmitate et de stéarate plombiques. Avec ces données, on trouve par le ealcul 63 p.c. de trioléine et 37 p.c. de tripalmitine (et tristéarine). 7. Huile de Cerbera Odollam. Les fruits du Cerbera Odollam (en malais: Bintaro Gedéh) con- tiennent une huile qui est connue comme toxique. M. de Vry me donne au sujet de cette huile les renseignements suivants : L'huile que j'ai exprimée moi-même est, tout comme celle préparée par les indigènes, vénèéneuse, probablement par suite de la présence d’une glycoside cristallisable, découverte par moi et désignée provisoirement sous le nom de cerbérine. Cette glycoside, que l'huile tient en dissolution, s’en sépare peu à peu, à l’état cristallin, quand, après avoir dissous l'huile dans la plus petite quantité possible d’éther bien privé d'alcool, on l’abandonne à elle-même. Ce que je viens de dire ne s'applique qu’à l’huile extraite de fruits fraîchement récoltés et bien séchés; celle qui provient de fruits décomposés et ayant subi la fermentation, peut se comporter autrement sous ce rapport.” | Le produit en huile des fruits frais fut le suivant: 25 kilogr. de fruits frais donnèrent 625 grammes de fruits décortiqués et séchés à 100° C., d’où l’on retira, par deux expressions succes- sives, 280 grammes (par conséquent 44,8 p. c.) d'huile. En épuisant avec du benzole, 25,7 grammes de semences séchées à 100° C. fournirent 13,7 grammes d'huile (c’est-à-dire 57,8 p. c.).” L'étude de cette huile conduisit aux mêmes résultats que celle de l'huile du Cerbera Thevetia. En analysant les acides gras soli- 268 A.C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. des par la méthode de M. Heintz, j’obtins des acides présentant les points de fusion suivants: À Point de fusion 54°,3 C. B D) 2) 7) 99 C D) 3) 7 97 D 2) 2) D) 99 E 1) 7 3 99, 8 Hi » -) 7 62, 1 G 7 7) 7 60 H 7 1 7 6 1 I 2) 3) 2) 60,5 Par la cristallisation répétée des acides A et B, j'en retirai un acide dont le point de fusion était placé à 57° C., et qui, vu sa petite quantité, fut analysé tel quel; le résultat de cette analyse: ik, 2. CEE 75,4 H 12,7 12,7 s'accorde avec un mélange d'environ 40 p. c. d'acide stéarique et 60 p. ce. d'acide palmitique. Les dernières portions d'acide furent aussi trouvées, comme précédemment, ne consister qu'en acide palmitique. La cristallisa- tion dans l'alcool fournit une substance dont le point de fusion était à 62° C. et à laquelle l’analyse assigna la composition de l'acide qui vient d’être nommé: de 2 En sd D C 745 75,0 75,0 H 125 19,7 12,5 L'acide oléique, qui avait été retiré d’une portion spéciale d'huile, et dont la dissolution dans l’éther avait été débarrassée du dissolvant par la distillation dans un courant d'hydrogène, se changea en peu de temps, par l’action de l'acide azoteux, en une masse solide, qui, après cristallisation dans l'alcool, fut re- A. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDOS-ORIENTALES. 269 connue pour être de l'acide élaïdique, fusible à 44° C., et dont les analyses suivantes confirmérent l'identité : 1 DAC TH 0 C 76,3 16,3 16,6 H 122 19,2 12,1 Quant à la proportion relative de la matière grasse liquide et de la graisse solide, elle fut déduite de l'analyse des sels plom- biques des acides gras, au moyen de l’éther. De 4,064 grammes du mélange des sels plombiques on put extraire par l’éther 2,512 grammes d’oléate de plomb, ce qui correspond à 62 p. c. de trioléine et 38 p. c. de tripalmitine et de tristéarine. 8. Huile de Samadera indica. En soumettant une seule fois à la pression les graines, bien séchées à 100° C., du Samadera indica (en malais: Gatip pahit), M. de Vry, en opérant sur 640 grammes de ces graines, re- cueillit 210 grammes, par conséquent 32 p.c., d’une huile jaune clair et d’une saveur amère. L'huile de Samadera indica appartient, comme toutes les huiles des Indes-Orientales que j'ai examinées jusqu'à présent, au groupe des huiles non siccatives. Bien que j'eusse mis beaucoup de soins dans la préparation de l'acide oléique de cette matière grasse, et que la distillation de l’éther, qui avait servi à le dissoudre, eût été effectuée dans un courant d'hydrogène, l’acide, néanmoins, parut déjà notablement altéré par des actions oxydantes. Je ne pus en obtenir, avec l'acide azoteux, qu’une quantité relativement faible d’acide élaïdique.. Comme la température ‘de l’air était très basse à ce moment (— 7° C.), j'essayai, mais en vain, de faire cristal- liser l'acide oléique lui-même. L'analyse de l'acide solide formé 270 A. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. sous l'influence de N, O,, et fusible à 44° C., ne laissa pourtant aucun doute sur la nature de cette substance : ‘à où FLO HUO, C 76,1 76,0 76,6 He 12,0 12,1 Dans la recherche des acides gras solides, se représenta le même phénomène que j'avais déjà observé plus d’une fois sur d'autres matières grasses, savoir que ces acides se composaient essentiellement d’un seu! membre de la série Cn H2n Q>, et pour une faible part de quelque autre membre de cette série. Le trai- tement fractionné par l’acétate de magnésie donna différents pré- cipités, d’où l’on sépara les acides suivants : À Point de fusion 69° C. B 7 1 D 6 8 C 7) 7 7 63 D 7) 1 7) 6 RE ON 1 7 D) 7 99 G 7 7 2 9 9 Les acides À et B, purifiés par la cristallisation dans l'alcool concentré, puis fondus, avaient tout à fait les caractères extérieurs et le point de fusion de l'acide stéarique, et la présomption qui en résultait fut transformée en certitude par l'analyse: is DU VE CL 0 © 76,0 75,6 16,1 H 127 19,7 12,7 L'acide G, qui n'était qu'en minime quantité, montrait, après avoir subi également une cristallisation dans l’alcool, suivie d’une fusion, cet aspect tout particulier, ondulé, cireux et sans aucune apparence de cristallisation, qui est propre aux mélanges d'acide stéarique et d'acide palmitique. L'analyse de cet acide donna. [es 15,4 H 12,5 A. GC. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. 211 Il est clair, d’après ce qui précède, que les acides gras solides consistaient ici principalement en acide stéarique, et accessoire- ment en acide palmitique; ce dernier, à en juger d’après les masses relatives des diverses fractions d'acides, ne devait s'élever, tout au plus, qu'à - de la masse totale. Pour ce qui regarde, enfin, le rapport réciproque des glycérides solides et liquides, j'ai obtenu le résultat suivant: 0,966 gram- mes des sels plombiques neutres cédèrent à l’éther 0,814 d’oléate de plomb. D’après cela, le calcul donne 84 p. c. de trioléine contre 16 p. c. de tristéarine et tripalmitine. 9. Huile de Gossampinus albrvs. Gossampinus albus (Bombax pentandra L.; en malais: Randou) fait partie des genres végétaux qui fournissent du coton. Toute- fois les filaments qui, dans les capsules de cette plante, entourent les graines, sont si courts qu'on ne peut les filer qu'avec beau- Coup de peine; et, pour cette raison, on les emploie principale- ment, au moins à Java, à garnir les coussins, les matelas, etc. Le coton lui-même s'appelle en malais Kapok, nom que lui don- nent aussi, habituellement, les Hollandais de la colonie. Par la pression, M. de Vry obtint de 2155 grammes de graines 192 grammes, ou 8,9 p. c., d'huile; par l'épuisement au moyen du benzole, il retira de 22,5 grammes de semences séchées à 100° C., 4,18 grammes, c’est-à-dire 18,57 p. c., d'huile. L'huile, dans l’état où elle me fut remise par M. de Vry, était jaunâtre, limpide comme de l’eau, d’une saveur assez franche, et non siccative. Elle se distinguait, par conséquent, sous tous les rapports, de l'huile de graine de cotonnier qui entre aujourd’hui dans le commerce européen, et que sa couleur rouge-brun foncé, sa consistance épaisse et sa saveur rance classent bien au-dessous de l'huile de Gossampinus albus. L’acide oléique, préparé avec beaucoup de soin, ne put être 272 A.C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. amené à cristalliser à une température d'hiver de — 7° C.; en y faisant passer N,Q,, on obtint, néanmoins, une assez forte pro- portion d’une matière caractérisée comme acide élaïdique par sa fusion à 44° C. et par sa composition élémentaire : + 11 2 MC EAO D'NTGS 76,0 76,6 H 12,1 12,4 12,1 Les acides gras solides, soumis à la précipitation fractionnée par l’acétate de magnésie, furent séparés en cinq portions distinctes : A Point de fusion 56° C. B 2) 7? 72 96 C 2? 7) ] 03,2 D 2) >] 7 D5 à E 2 » 7 D3 A l'inspection de ces points de fusion, on pourrait être tenté de croire à la présence des acides palmitique et myristique. Pour- tant on ne put découvrir aucune trace de ce dernier acide: une étude approfondie signala, à côté de l’acide palmitique, l’exis- tence de l’acide stéarique La matière A, fractionnée de nouveau en cinq portions plus petites, donna les acides suivants: À 1 Point de fusion 54°,5 C. À 2 D) n ) 57 À 3 2) 2) 2) 60,5 Rene EURE À 5 » » ” 59,5 Après qu'on eut fait cristalliser À 1 dans un peu d'alcool, son point de fusion s’éleva à 57° C. L'analyse donna des nombres indiquant un mélange d’acides palmitique et stéarique, ce qui ne s'accorde pas très bien avec le point de fusion, un peu bas. Je ne conserve pourtant aucun doute sur l'existence de l’acide stéarique, et crois pouvoir attribuer la valeur trop faible de la température A. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. 21 de fusion à la présence d’une petite quantité de quelque matière étrangère (peut-être d’éther stéarique). Malheureusement il n'y avait plus de matière première pour élucider la question. Voici Jes résultats de l’analyse des acides À I et À 2: À 1. A2. C,,H:60 €; H32 0 CS T 15,2 76,1 15,0 H 12,7 12,5 12,7 12,5 L’acide À 5, soumis à la cristallisation, donna une très belle substance cristalline, dont le point de fusion était à 62° C., et que, à l’analyse, on reconnut pour être de l'acide palmitique: trouvé. C6 H;, ©, C 74,8 15,0 H426 125 Une analyse du mélange des sels plombiques neutres conduisit au résultat suivant: 3,3975 grammes des sels plombiques cédèrent à l’éther 2,5175 grammes d’oléate de plomb. On déduit de là, par le calcul, que la matière grasse est formée de 25 p. ce. de tripalmitine + tristéarine, et de 75 p. c. de trioléine. 10. Graisse de Terminalia Catappan. À une température moyenne (15° C.), cette graisse se présen- tait sous forme d'une masse très blanche, assez consistante, et d'une saveur plus ou moins rance. A l’aide du benzole, M. de Vry avait extrait de 11,7 grammes de semences décortiquées et séchées à 100° C., 6,06 grammes, ou 51,18 p. c., de matière grasse. Bien que la quantité totale de graisse que j'avais à ma dispo- sition ne dépassât guère 40 grammes, je réussis pourtant à pré- ARCHIVES NÉERLANDAISES, T IT. 18 274 A.C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. parer, avec l’acide oléique que j’en retirai, une quantité d’acide élaïdi- que suffisante pour l’analyse; la matière analysée fondait à 44°,2 C. 1. ?. e. H;, 9, C 765 76,2 16,6 n H 123 12,2 12,1 Le peu de matière sur lequel je pouvais opérer ne me permit pas, on le comprendra, une séparation exacte des acides gras solides. Je crois pourtant être parvenu à déterminer avec certi- tude les acides stéarique et palmitique comme principes consti- tuants de la graisse étudiée. Le mélange des acides gras, traité d’après la méthode de Heïntz, se fractionna ainsi: À Point de fusion 57° C. B 7 7 D) 09,8 C D) 2) 2) D8 D 7 2) 7 60 E 7 31 7 61 Les acides À et D, purifiés par cristallisation dans l'alcool, donnèrent à l’analyse les nombres suivants: A. DA hu ro Ne CH © NES NE CN EN Et TU 76,1 75,0 H 120010 Ie SES 12,7 12,5 Je pense qu’on peut inférer de ces résultats l'existence d’une forte proportion d'acide pelritnne et d’une quantité moindre d'acide stéarique. Finalement, on fit une analyse du mélange des sels plombiques neutres: on reconnut que 1,746 grammes de ce mélange aban- donnaient à l’éther 0,809 grammes d’oléate de plomb. En caleu- lant la composition d’après cette donnée, on trouve 46 p. e. de tripalmitine + tristéarine et D4 p. ce. de trioléine. A. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. 219 11. Huile de Brucea Sumatrana. Il m'a été soumis deux échantillons différents de cette huile, dont l’un, préparé au moyen de l'épuisement par l’éther, avait une couleur verte, tandis que l’autre, dont l'extraction avait eu lieu à l’aide du sulfure de carbone, était coloré en jaune. En employant ce dernier mode d'extraction, M. de Vry avait obtenu de 20 grammes de fruits, désséchés à 100’, 4,6 grammes, ou 2SD €, d'huile. La quantité de matière dont je pouvais disposer était trop faible pour que j'aie pu atteindre, dans mes recherches, une certitude absolue. Pourtant je crois pouvoir nommer, ici également, comme seuls principes constitutifs de l'huile, les acides oléique, stéarique et palmitique. L'acide oléique que je retirai de cette huile ne me parut que peu altéré, car, en y faisant passer de l’acide azoteux, j'obtins une quantité très considérable d'acide élaïdique, qui, après avoir été comprimé dans du papier joseph et avoir subi une double cristallisation dans l'alcool, se montra très pur; le point de fusion . était à 440 C., et l'analyse donna: | , DU CT TPE Re à © 765 16,4 76,6 H 123 19,2 12,1 Pour séparer les acides gras solides autant que possible, je les ai d’abord fractionnés en un petit nombre de produits au moyen de la précipitation par l’acétate de magnésie, puis j'ai de nou- veau appliqué la même méthode à chacun des acides obtenus, aussi longtemps que la quantité de matière le permettait, et jusqu'à ce qu'il y eût lieu de croire que l'analyse des derniers produits de fractionnement donnerait un résultat méritant con- fiance. Voiei la série des acides obtenus de cette manière, avec leurs points de fusion : 18 * 2176 A. CG. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. LE 64 C 2 D9 “HUE 62 Faut à DEEE D5,5 Ce te 53 6 Ur she ne D4 | e....... }s) M AS AE den 59 GARE 54 DD SR re DB,2 FD AP ENE PA D6 | GHOE RN D7 CMD ARTS D6 | Gi PNR Bit L’acide A, «a 1 donna à l'analyse les nombres suivants: 1° 2. C 75,8 15,7 HE 241220 12,9 Pour la composition de l'acide C ‘c on trouva: 1 2. C 75,2 15,3 H 12,8 12 Il résulte de ces nombres que les acides analysés étaient tous deux des mélanges d’acide stéarique et d’acide palmitique, mais en proportions différentes, résultat qui s'accorde aussi très bien avec les points de fusion (64° et 57° C). Pour déterminer la quantité relative de la matière grasse solide et de la graisse liquide, on épuisa par l’éther absolu 2,9636 grammes des sels plombiques neutres, et on évapora la dissolu- tion éthérée: le résidu d’oléate de plomb pesait 1,973 grammes. 51 l’on calcule d’après cela la composition centésimale de l'huile, on trouve 67 de trioléine et 33 de tristéarine et de tripalmitine. A. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. 271 12. Huile de Calophyllum inophyllum. Les fruits du Calophyllum inophyllum (en malais: Njamploung) donnent par la pression une huile jaune verdâtre, qui perd sa teinte verte quand on l’agite avec de l'alcool. M. de Vry, de 8 grammes de semences décortiquées et séchées à 1007 retira, au moyen du benzole, 4 grammes d'huile, soit 50 p. e. M. Cuzent, dans son ouvrage sur O Tahiti, assure avoir extrait de ces mêmes semences jusqu à 81 p. c. (!!) d'huile. Cette énorme richesse est regardée par M. de Vry comme tout aussi impro- bable que les propriétés siccatives signalées dans cette huile par M. Cuzent. L'huile de Calophyllum inophyllum que je recus de M. de Vry, avait une coloration verte assez foncée, et une odeur désagréable, qui devint encore plus prononcée pendant la saponification de l'huile par la potasse, et que je ne saurais mieux comparer qu'à celle qui se dégage aux environs d’une étable à pourceaux. La quantité de matière grasse qui me fut remise était à peine suffisante pour me permettre de reconnaître, d’une manière for- melle, l’acide oléique et les acides gras de la série €, H:, ©, : je crois, néanmoins, que mes recherches m'autorisent à conclure que l'huile de Calophyllum inophyllum est composée des glycéri- des de l’acide oléique, de l'acide stéariqué et de l’acide palmitique. Comme dans l'analyse précédente, je préparai l'acide oléique liquide en épuisant par l’éther le mélange des sels plombiques, décomposant par l’acide chlorhydrique l’oléate de plomb dissous, et soumettant la solution éthérée à la distillation. Bien que cette dernière opération eût été exécutée dans un courant d’acide car- bonique, et que généralement on eût cherché, autant que possible, à préserver de l'accès de l'air la solution éthérée du sel plom- bique, l'acide oléique isolé parut néanmoins avoir éprouvé déjà des modifications assez notables: ce ne fut qu'après y avoir fait passer pendant longtemps de l'acide azoteux, que je réussis à en retirer un acide solide. La quantité de ce dernier produit diminua tellement dans les cristallisations successives, qu'il me fut impos- 278 A.C. OUDEMANS FR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-OREINTALES. sible de l’obtenir tout à fait pur, si je voulais en conserver quelque chose ; je dus donc me résigner à soumettre à l'analyse la faible quan- tité d'acide qui resta après la quatrième cristallisation , et à laquelle l’adhérence opiniâtre d’une matière colorante communiquait encore une légère teinte jaune. On lui trouva la composition suivante: €; 3 H3: © LATE 76,6 H) 120 12,1 Bien que l'analyse indique une proportion de carbone inférieure de 0,8 p.c. à celle que contient l'acide oléique &,, H,, ©, , je crois pourtant pouvoir admettre que la matière examinée était identique avec l'acide oléique; ce qui vient à l'appui de cette opinion, c’est que la matière offrait tout à fait la texture cristalline de l’acide élaïdique, et que son point de fusion était situé à 43° C. Les acides gras solides, traités par la même méthode qui avait été suivie dans les recherches antérieures, se fractionnèrent ainsi: j. 65° C. À Point de fusion 56°,5 je _ | l: 58 B 7 7) 7 99 Où LAS AN END OS “ D8 DA en PENSE ASS he 59 WernO'l L'acide A a fournit à l'analyse: C 15,9 H 12,9 L’acide À b: [e: fo H 12,7 L’acide D c: GC 74,5 H 128 À, C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. 279 Ces nombres semblent indiquer que les glycérides solides de l'huile examinée sont représentées, au moins en majeure partie, par la tristéarine et la tripalmitine. Quant à l'existence de l’acide myristique ou de l'acide arachique, c’est un point qui, en présence de l'insuffisance de matière première, ne pouvait être élucidé. L'analyse du mélange des sels plombiques neutres conduisit au résultat suivant: 1,915 grammes du mélange abandonnèrent à l’éther 1,113 gr. d’oléate de plomb; on déduit de là, par le caleul, D8 p. c. de trioléine et 42 p. c. de tristéarine et de tripalmitine. Ce nombre 58 p. c. n'exprime, dans ce cas particu- lier, qu'un minimum pour la quantité de graisse liquide renfermée primitivement dans l'huile de Calophyllum inophyllum : M. de Vry mécrit, en effet, que la bouteille ayant servi au transport de l'huile s'était fendue pendant le voyage, et qu'une partie du contenu liquide s'était ainsi échappé, tandis que la graisse solide qui s y trouvait avait été retenue en totalité. QUELQUES REMARQUES AU SUJET DE L’ALLOTROPIE ET DE L’ISOMERIE; PAR P. J. VAN KERCKHOFF, Sd Pour la plupart des corps simples, on est obligé d'admettre que la molécule chimique se compose de deux ou de plusieurs atomes. Ces atomes étant unis l’un à l’autre, doivent avoir échangé mutuellement tout ou partie de leur valeur de combinai- son, de sorte que la molécule formée, ou bien n’a plus aucune valeur de combinaison disponible (aussi longtemps, bien entendu, qu'elle ne se scinde pas en atomes), ou bien ne conserve qu'une valeur inférieure à la somme des valeurs de combinaison des atomes; dans ce dernier cas elle peut faire fonction de radical. Dans les éléments univalents (monoatomiques ou monohydriques) la molécule ne peut être composée de plus de deux atomes, mais pour les éléments multivalents la possibilité existe qu'un plus grand nombre d’atomes s'unissent en une seule molécule. On doit observer alors que des atomes de valence impaire, ceux du phos- phore et de l’arsenie par exemple, n’entrent jamais dans la mo- lécule qu’en nombre pair, tandis que des atomes de valence paire, tels que ceux du soufre et de l'oxygène, peuvent aussi exister dans la molécule en nombre impair. — M. Odling a rendu probable, il y a déjà assez longtemps, que la molécule de l'ozone consiste en trois atomes d'oxygène, tandis que celle de l'oxygène ordinaire n’est formée que de deux atomes. Les expériences de M. Soret et de plusieurs autres chimistes ont confirmé cette ma- P. J. VAN KERCOKHOFF. DE L'ALLOTROPIE ET DE L'ISOMÉRIE. 281 nière de voir. L’explication qu’on donne de la présence de trois atomes, par exemple, dans une seule molécule revient à ceci: que le premier et le second atome sont unis l’un à l’autre par une seule de leurs valences’ respectives, et que la valence restée disponible dans chacun de ces atomes sert, avec les deux va- lences du troisième, à établir la liaison avec cet atome. Ces considérations, dont l'application à un élément déterminé a besoin toutefois d’être légitimée par les faits, conduisent à une explication des états allotropiques des éléments multivalents. Dans les éléments univalents, il est clair qu'il ne peut être question que * d’une seule espèce de groupement, celui formé par deux atomes. Pour ceux-là, il faudra donc chercher la cause de l’allo- tropie ailleurs, peut-être dans la circonstance que la molécule éprouverait déjà à la température ordinaire la dissociation ou décomposition qu’il n’est pas improbable que tous les éléments subisserit à une température très élevée. Pour le moment, je ne veux fixer l’attention que sur les dif- férents modes d'union que pourraient offrir les atomes du carbone, et spécialement sur la connexion qu'on pourrait établir entre ce groupement et les états allotropiques du carbone. Le carbone, de même que le bore et le silicium, fait excep- tion à la loi de Dulong et Petit, d’après laquelle, pour les éléments solides et liquides, le produit du poids atomique par la chaleur spécifique est constant et égal, en moyenne, à 6,4. En effet, si l’on multiplie le poids atomique du carbone (tel qu’on le déduit des combinaisons de ce corps avec d’autres éléments) par la chaleur spécifique de chacune de ses trois modifications allotro- piques, on trouve des nombres qui diffèrent considérablement de 6,4. Chal.spéc. Poids atom. Prod. Carbone amorphe . . . . .. 0,2608 12 31296 CADRE ia, À 0,2000 12 2,400 JDN 11826 11 AREA RER PTRPAT SERRE 0,147 12 1,764 Si deux atomes de carbone se réunissent en un tout jouant le rôle d'unité moléculaire, on obtient pour poids moléculaire 2x 1224. Si la même chose arrive pour trois atomes primi- 282 P. j. VAN KERCKMOFF. DE L'ALLOTROPIE ET DE L'ISOMÉRIE. tifs, le poids moléeulaire devient 3 X 12 — 56, et pour quatre tomes & X 12 = 48. — Il est vrai que la loi de Dulong et Petit ne s'applique pas aux poids moléculaires, mais aux poids ato- miques. On remarque toutefois que ces deux poids coïncident quelquefois, par exemple pour le mercure, le cadmium et le zinc. Si l’on admet maintenant que chacun des groupes €, , €, et €, forme un ensemble, entrant dans les combinaisons ou en sortant comme tel, et pouvant par suite être regardé comme un atome, alors ces groupes représenteront aussi bien les atomes des trois états allotropiques du carbone isolé, que les molécules de ces états. L'analogie avec d’autres éléments montre que cette hypo- thèse n’est pas trop hasardée. Dans les combinaisons de l’oxyde de fer, Patome double Ke, entre et sort, comme un tout et comme le plus petit poids possible, avec la valeur 2 X 56 — 112; la même chose s’observe pour les groupes d’atomes AÏ,, Cr,, etc. Il n'y a done aucune difficulté à admettre qu'un groupe €, —24, où même C, et C,, s'engage ou se dégage comme unité dans certaines combinaisons, telles que C,H, et G,CI,; par exemple, — en d’autres mots que ces groupes fonctionnent comme atomes. On obtient alors le tableau suivant: Chal. spéc. Poidsatom. Prod. Carbone amorphe . . . . . . 0,2608 24 6,26 CHADIREE EME se 2 DO AUD 36 1,20 S DIAMANTS ee UM EMONIEET 48 102 Le trois états allotropiques du carbone se rapprochent mainte- nant de la loi de Dulong et Petit, et même on peut dire qu'ils y rentrent, car des écarts du chiffre moyen 6,4, tels qu'on les voit ici, se trouvent aussi dans beaucoup d’autres éléments; ils doivent être attribués à la difficulté qu'on éprouve, surtout pour des substances comme celles dont il s’agit, à déterminer la cha- leur spécifique avec une grande exactitude. Il est probable, en outre, que les matières employées n'étaient pas absolument pures, que le graphite par exemple était encore mêlé de carbone amorphe, ou que ce dernier renfermait déjà un peu de graphite. P. J. VAN KERCKHOFF. DE L'ALLOTROPIE ET DE L'ISOMERIE. 283 Calcule-t-on quelle devrait être la valeur de la chaleur spéci- fique si notre hypothèse était vraie, on trouve pour le produit moyen 6,4: Carbone amorphe-#7": 10200 Capa EM Le à MOTS DAME 2 AC te m0 105 chiffres qui tombent entre les limites des nombres obtenus par l'expérience. En effet, les valeurs données pour la chaleur spéci- fique par différents observateurs, s’éloignent assez notablement l’une de l’autre. C’est ainsi qu'on à trouvé: Carbone amorjhe. Graphite. Diamant. 0,2415 0,166 0,1168 0,2608 0,174 0,1469 0,185 0,197 0,202 0,204 8 2. C’est un fait connu que, dans les éléments multivalents, la liaison mutuelle des atomes peut s'effectuer de telle sorte qu'ils ne neutralisent pas entièrement leurs valences respectives, mais que les atomes réunis fonctionnent conjointement comme radical d’une valence déterminée. Deux atomes de fer par exemple, ou de chrome, qui sont chacun quadrivalents, peuvent jouer ensemble le rôle de radical sexvalent, quand ils sont unis l’un à l’autre par une seule de leurs valences. C’est surtout pour le carbone qu'on trouve de nombreuses combinaisons dans lesquelles les ato- mes de cet élément sont enchaînés succgssivement l’un à l’autre par une valence de chaque atome. Mais dans le carbone il arrive aussi (ce qui n’a pas encore été montré avec certitude pour les 284 Pp. J. VAN KERCKHOFF. DE L'ALLOTROPIE ET DE L'ISOMÉRIE: autres éléments) que deux atomes sont unis entre eux par plu- sieurs valences. De l'existence de la combinaison C,H, on con- clut que chacun des deux atomes quadrivalents de carbone est lié à l’autre par une de ses valences, de facon que les six autres valences servent à retenir les six atomes d'hydrogène. De même, l’éthylène C,H, peut être regardé comme composé de deux atomes de carbone dont chacun est attaché à l’autre par deux valences, de manière qu'il ne reste plus que quatre valences pour fixer les quatre atomes d'hydrogène; et l’acétylène €6,H, est alors une combinaison dans laquelle, chacun des deux atomes de carbone étant uni à l’autre par trois valences, il ne reste plus que deux des huit valences pour fixer de l’hydrogène. Sans entrer dans beaucoup de détails, ni citer beaucoup d'exemples: du groupement des atomes de carbone, je crois qu’il n’est pas sans intérêt de faire remarquer qu'il peut se présenter quatre cas principaux dans le mode de liaison de ces atomes entre eux. Le premier cas est celui où les atomes de carbone sont tous enchaînés par une seule des valences de chaque atome. Si, comme c'est l'usage assez habituel, nous indiquons les va- lences de chaque atome par de petits traits horizontaux, qui, réunis par un trait transversal, représentent l'atome graphiquement, nous obtenons pour le premier cas les représentations suivantes: pour un atome G@ E quadrivalent , deux atomes =- sexvalent » trois atomes 2 octovalent = décivalent CASSEL OS TT » quaire atomes etc., = et pour l'expression générale de la valence (atomicité ou hydri- cité) des groupes du carbone, la formule connue: —=An—2(n—1)=2{(n +1), P. J. VAN KERCKHOFF. DE L'ALLOTROPIE ET DE L'ISOMÉRIE. 289 dans laquelle À représente la valence du groupe carbonique et n le nombre des atomes de carbone. Dans le second cas, les atomes de carbone sont combinés de telle sorte que chaque nouvel atome est en relation avec les autres par deux de ses valences. La représentation graphique devient alors : pour un atome E quadrivalent » deux atomes Ez Sun trois atomes E ) = = ” etc., et la valence est exprimée par: A=dn—4(n—1) = 4. Dans le troisième cas, les deux premiers atomes sont unis par trois des valences de chacun d’eux; il peut en être de même pour un troisième et quatrième atome, mais le second atome ne éarde qu'une seule valence disponible pour son union avec le troisième. Il en résulte que la valence du système entier est égale à deux si le nombre d’atomes est pair, et qu’elle s'élève au contraire à quatre si ce nombre est impair. Ce caractère est indiqué par la formule A2 + D DA et peut être rendu graphiquement ainsi: pour un atome E quadrivalent 3 deux atomes Ez bivalent » trois atomes = quadrivalent » quatre atomes = bivalent. En quatrième lieu, enfin, les atomes de carbone peuvent s’ac- coler de manière à former un tout fermé ou molécule. Une pa- reille molécule peut être composée de deux ou d’un plus grand nombre d’atomes. C’est ce que représentent graphiquement les figures suivantes : 236 P. 3. VAN KERCKHOFF. DE L'ALLOTROPIE ET DE L'ISOMÉRIE. pour deux atomes ea » trois atomes PA = LA Kg Quand on passe en revue les propriétés des combinaisons car- bonées, et spécialement celles des hydrogènes carbonés, on recon- naît, au premier abord, que celles de ces combinaisons dont les atomes de carbone sont unis entre eux par le plus petit nombre de valences fournissent, à de hautes températures, des produits dans lesquels ces atomes sont unis par un nombre de valences continuellement croissant. Si la température s'élève très haut, il paraît se former du carbone libre, c’est-à-dire une molécule dans laquelle les atomes de carbone sont liés mutuellement par leur valence entière. C’est ainsi qu'on peut passer de C,H, (hydrure d’éthyle) à 6, H, (éthylène), à 6. H, (acétylène) et au carbone libre. Réciproquement, l’action chimique d’autres matières peut relâ- » quatre atomes cher, parfois même à la température ordinaire, les liens qui rat- tachent entre eux les atomes de carbone, et les valences ainsi devenues libres sont alors équilibrées par celles d’autres éléments. Avec du carbone et de l'hydrogène libres on obtient de l’acétylène, action qu'on pourrait représenter graphiquement de cette manière: ET et —— donnent ES carbone hydrogène acétylène L'acétylène peut être transformé en éthylène É= , et celui-ci peut produire l’hydrure d’éthyle == Il me semble qu’il est permis de chercher dans cette union plus ou moins intime des atomes de carbone la raison d’un grand nombre d’isoméries. Si (pour emprunter à la représentation graphi- que une expression figurée) les atomes de carbone peuvent glisser P. J. VAN KERCKHOFF. DE & ALLOTROPIE’ ET DE L'ISOMERIE. 2817 l’un par rapport à l’autre, on s'explique tout naturellement l’iné- galité de valence de radicaux ayant une composition égale, et en même temps la transformation d’un de ces radicaux dans l’autre. L’allyle par exemple, C.H;, graphiquement = est uni- valent; le glycéryle au contraire, Ç,H,, graphiquement =, est trivalent. Mais, même avec une composition égale et une valence égale, il peut y avoir isomérie due à une différence de combi- naison entre les atomes de carbone. C’est ainsi qu'il pourrait se faire que l’isomérie des radicaux benzyle et crésyle, tous deux C,H,, résultât de groupements tels que la figure ci-dessous les représente graphiquement : LOT MN NN | LULU | LELI LLU |} [T1 LL Il n’entre pas dans mes intentions de combattre la théorie si ingénieuse des combinaisons aromatiques, telle qu’elle a été pro- posée par M. Kekulé; mais je me permets de faire remarquer que si les faits tendant à établir l'existence d’un carbure d'hydrogène C_H,, ou du moins de combinaisons devant en être déduites (comparez, entre autres, les recherches de M. Carius), que si ces faits, dis-je, venaient à être confirmés, la théorie d’après laquelle le benzol C,H, forme une chaîne fermée en elle-même, pourrait difficilement être mise d'accord avec l'existence de semblables com- binaisons. Je pense qu'il n’est pas impossible que le benzol con stitue le second terme d’une série homologue dont le premier terme serait C-H,, lequel premier terme pourrait être formé de deux manières différentes, savoir suivant le second des cas mentionnés, les atomes s’unissant entre eux par deux valences, ou bien conformé- ment au troisième de ces cas. Il en résulterait la possibilité de l'existence d’isoméries parmi les matières de cette composition. 26 Avril 1667. 1 MUR LES GLOBULES DU SANG DU MENOBRANCHUS. PAR J. VAN DER HOEVEN. Après avoir vu par l'étude comparative de la structure du Me- nobranchus que ce genre se rapproche le plus du Protée, je fus agréablement surpris de trouver que ce rapprochement se fait remarquer même dans les dimensions et la forme des globules du sang. Le sang coagulé contenu dans le bulbe aortique d’un exem- plaire de Menobranchus, qui avait été conservé peut-être deux ans dans l'esprit de vin, m’a fait voir, en le délayant sur une plaque de verre avec une goutte d’eau sucrée, les globules du sang pour la plupart très bien conservés. Ils étaient d’une lon- gueur de -;—-"} m. m. et deux fois aussi longs que larges (5, m. m. environ). Ce rapport existe aussi dans les globules du sang du Protée, tandis que chez le Crypiobranchus japonicus les globules sont plus larges, comparativement à leur grand diamètre qui est plus petit, , ou 4 de millimètre, suivant les évaluations de M. Harting et les miennes. J'ajoute qu'on aurait pu présumer que l’Axolotl n’est pas un Protéide mais une espèce de Triton, d’après ce qu'on savait sur les globules du sang chez cet animal, dans lequel le grand diamètre est évalué à .L et le petit diamètre à ,4, ce qui ne diffère pas beaucoup de ce qui était connu des globules du sang chez les Tritons et chez le Salamandra maculata. Dans cette dernière espèce M. Milne Edwards à trouvé le grand diamètre , et le petit ;L. Comparez son grand ouvrage Lecons sur la Physiologie et l’Anatomie comparée, I, 1857, p. 89. ARCHIVES NÉERLANDAISES Sciences exactes et naturelles. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE DE LA ELORE DU J A PO N:; F. À. W. MIQUEL. J'ai eu l’honneur, l’année dernière, de communiquer à l’Aca- démie des sciences d'Amsterdam quelques considérations sur les affinités de la flore du Japon avec celles de l’Asie orientale et de l'Amérique septentrionale (Arch. néerl., T. IT, p. 156). Au- jourd’hui, que toutes nos collections japonaises ont été étudiées et se trouvent décrites dans la Prolusio Florae japonicae, je suis à même de préciser dans son ensemble le caractère de la végéta- tion du Japon. Je m'appuierai, à cet effet, sur le Catalogue sys- tématique de cette flore qui est joint à l'ouvrage que je viens de citer, et je ferai observer en même temps que, dans l’état actuel de nos connaissances, on ne peut encore songer à dresser la géo- graphie botanique complète du Japon, non-seulement parce que la distribution des espèces dans les différentes provinces de cet empire, surtout en relation avec l'altitude des stations, n’est pas suffisamment connue, mais aussi parce que l’orographie du pays est encore, à maints égards, entourée de ténèbres, et que nous ne possédons au sujet du climat que des données imparfaites, ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II. 19 290 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE I Caractère général de la végétation. La flore du Japon compte 1995 Phanérogames, dont 1456 Dicotylédones, 472 Monocotylédones et 67 Gymnospermes; en ajoutant 138 Cryptogames vasculaires, le chiffre total des plan- tes vasculaires s'élève à 2133 ‘). Si l’on tient compte en outre des plantes cultivées qui, de la Corée, de la Chine et des îles Lioukiou (Loo-Choo), ont été introduites de temps immémorial au Japon et s’y sont naturalisées en partie, plantes dont un calcul modéré porte le nombre à près de 120, on trouve que l’ensemble de la végétation vasculaire peut être évalué à environ 2253 espèces, chiffre qui, pour une superficie approximative de 11500 milles allemands carrés (en excluant Saghalin et les îles Kouriles) peut être appelé considérable. Les plantes cultivées seront, toutefois, laissées de côté dans les considérations qui sui- vent. — La flore déjà si bien explorée des Etats septentrionaux de l’Union américaine compte 2091 Phanérogames et 79 Crypto- games vasculaires, par conséquent 2166 plantes vasculaires indi- gènes. L'Empire russe entier, en Europe et en Asie, possède 6366 Phanérogames et 83 Cryptogames vasculaires, c'est-à-dire 6449 espèces vasculaires. J'ai déjà fait remarquer dans ma com- munication précédente que cette richesse de la flore japonaise est incontestablement en connexion avec l'extension du pays (non compris Saghalin) sur plus de 13 degrés de latitude. Mais d’autres causes agissent dans le même sens, entre autres, et sans doute à un haut degré, le relief si accidenté du sol. Des plantes areti- ques apparaissent ici en même temps que des formes subtropicales de l'Asie méridionale. Un coup d'œil rapide jeté sur le catalogue de la flore montre immédiatement qu'elle est composée d'éléments très hétérogènes. A côté des ordres de la zone arctique et de la zone tempérée, représentés d’une manière complète, on y remarque la plupart des familles dont le siége principal se trouve dans les contrées chaudes et tropicales, par exemple les Bixacées, Cappa- 1) Je donnerai à la fin de ce mémoire une statistique générale de la flore japonaise. DE LA FLORE DU JAPON. 291 ridées, Pittosporées, Sterculiacées, Aurantiacées, Simarubées, Méliacées, Olacinées, Ampélidées, Anacardiacées, Mélastomacées, Myrsinées, Styracées, Asclépiadées, Apocynées, Loganiacées, Myoporinées, Cyrtandracées, Acanthacées, Bignoniacées, Protéa- cées, Artocarpées, Pipéracées, Chloranthées, Palmiers, Aroïdées, des Orchidées pseudo-parasites Zingibéracées, Eriocaulonées , Com- mélinées, Pontédériacées, Dioscorées, Roxburghiacées, dans les Graminées les Bambusacées, dans les Fougères, outre des espè- ces indiennes de Polypodiacées, des Hyménophyllacées et des Marattiacées. Mais ces groupes ne sont en général que faiblement représentés, et, en somme, le caractère d’une “flore de la zone tempérée s’accuse nettement, comme il ressort du chiffre des es- pèces dans les ordres qui prédominent. por ne Rd, re Composées . . . . 130 espèces, -L des Phanérogames 2713—1 Éraminées … ... 126, 4, à 162—-1, ÉMDÉrACéeS. LOT, _. à L 218—-1. Rosacées . . . . . 81 3 7 ue se 111 Eésumineuses .. 66 ., 5 —3% » ; 91—,1 Bhmieres. 1. OT Jo —5% » 2. 20 Renonculacées . . 63 31 2 : 49 Mhbiées 2.7.1. 55 : = £ à 49 Hinicacces. . .. .! D4 ns — à à 62 Dreldéesi "0. Di. mn Û 51 MAcCées . . . .. DO à, 3 n, :. 24 Scrophularinées.. 45 5% y k D4 Pmhelneres 2. Æ4D,,, Len $ 37 baxifrasées. . …. 41 , ue à ; 22 BADUINÈèTes. 04. 92 , | Le : 25 PMUETICTES LL cuire D io: 6 és ÿ A 46 Caryophyllées .. 28 . , À s Ê 30 Dans le pays de l’Amour les ordres prédominants se disposent, d’après le nombre des espèces, de la manière suivante: Compo- sées, Renonculacées, Graminées, Cypéracées, Rosacées, Crucifè- 1947 292 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE res, Caryophyllées, Légumineuses, Liliacées, Ombellifères, La- biées, Polygonées, Scrophularinées, Chénopodées, Smilacées, Vio- lariées, Orchidées, Caprifoliacées, etc. (Maximowiez Prinuthae FI. Amur., p. 419). En général, la flore du Japon confirme donc la loi établie par M. Alph. de Candolle dans son excellente Géographie botanique (T. II, p. 1245), d’après laquelle, dans la zone tempérée sep- tentrionale, les familles les plus nombreuses sont les Composées, Graminées, Cypéracées et Légumineuses, puis les Crucifères, Om- bellifères et Caryophyllées, suivies , mais d’une manière moins constante, par les Labiées, Rosacées et Scrophularinées. Toute- fois, les Conifères constituent pour le Japon une exception remar- quable, puisqu'elles forment déjà le sixième des groupes les plus riches, et de plus les Renonculacées, Orchidées, Ericacées et Liliacées occupent un rang beaucoup plus élevé que d’habitude. Le Japon possède 142 familles :) et 827 genres phanérogames, de sorte que chaque famille comprend, en moyenne, 5 à 6 gen- res, chaque genre 2,4 espèces; la flore des Etats-Unis de l’Amé- rique du Nord compte, au nord de la Virginie, 131 familles, 681 genres, en moyenne à genres par famille, 2,8 espèces par genre ?). Si l’on compare le chiffre moyen des espèces par famil- le, on trouve pour le Japon 13,8, pour les Etats nord-américains 16, pour la Scandinavie, avec la Finlande et le Danemark (non exelu le Schleswig) 18,6, pour la Grande-Bretagne 15,9; ces chiffres font ressortir également le caractère de variété de la flore du Japon. Le rapport des Dicotylédones aux Monocotylédones ne saurait peut-être s'établir avec la dernière précision, les Graminées et les Cypéracées paraissant être connues moins complétement que les 1) Ce chiffre aurait été plus considérable si je n’avais réuni quelques familles qui, autrefois, étaient distinguées. — Les nombres que j'avais donnés antéri- eurement (Archiv. Néerl., T. II, p. 143) ont dû subir quelques modifications après l’achèvement complet de mon travail. 2) À. Gray, Séatistics of the Flora of Northern States (Americ. Journal of Science and arts, T, 29). DK LA FLORE DU JAPON. 293 autres ordres. D’après l’état actuel de nos connaissances, les Dicotylédones sont aux Monocotylédones comme 3,08 : 1; dans les Etats nord-américains le rapport est 2,5 : 1, dans la Scandinavie 2,6:1, dans l’Empire russe 5,1:1, dans le pays de l'Amour ‘3,8: 1, dans l’Inde anglaise 3.8 : 1 1). Le Japon se rapproche donc, à cet égard, du pays de l'Amour. J'ai déjà signalé précédemment (Archiv. Néerl., II, p. 141), la prédominance remarquable des végétaux ligneux sur les espè- ces herbacées, caractère qui n'avait pas échappé à Thunberg et que Siebold et. Zuccarini mirent davantage en lumière. Si l’on fait entrer aussi en ligne de compte les petites espèces ligneuses, qui du reste n’ont aucune influence sur la physionomie générale du pays, et dont quelques-unes même ne sont pas séparées des espèces vivaces par une ligne de démarcation tranchée, je trouve actuellement que le nombre total des plantes ligneuses s'élève à 680, c’est-à-dire à 1 de toutes les Phanérogames, tandis qu’on n'obtient pour la Chine septentrionale, d’après les matériaux, d’ailleurs incomplets, rassemblés par MM. Turczaninow et Al. Bunge, que +, et pour le pays de l'Amour, d’après M. Maximo- wicz, 1—1, À la latidude où est situé le Japon, on ne trouve aucun autre pays qui puisse citer un chiffre aussi élevé de plan- tes ligneuses. Que d’ailleurs une partie importante de ces plantes sont des arbres véritables, c’est ce qui résulte immédiatement du nombre considérable des espèces par lesquelles sont représentés les ordres composés d'arbres ou de grands arbrisseaux. On trouve: Conifères, 67 espéces (,1, des Phanérogames). Cupulifères, avec les Salicinées et les Bétulacées, 63 espèces (:; des Phanérogames). Rhamnées, avec les Célastrinées et les Ilicinées, 37 espèces. Rosacées, avec les Pomacées et les Amygdalées, 30 espèces. Sapindacées, 22 espèces. — On voit que neuf familles fournissent 219 plantes ligneuses, la plupart des arbres, environ 4 des Pha- 2) J. D. Hooker, Ox the Flora of Australia, p. XXXI. 294 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE nérogames. — Si l’on ajoute à cela 54 Ericinées, 30 Lonicérées, 24 Laurinées, 19 Ternstroemiacées, 14 Styracées, 13 Oléacées, 11 Magnoliacées, 11 Artocarpées, 9 Thymélées, 8 Tiliacées, 8 Myrsinées, 8 Cornées, 7 Anacardiacées, 6 Ampélidées, 6 Ha- mamélidées, 5 Juglandées, 5 Elaeagnèes, 4 Ulmacées, 2 Celti- dées, et enfin des espèces ligneuses de Berbéridées, Ménispermées, Lardizabalées, KRutacées, Lythrariées, Rubiacées, Saxifragées, Urticées, ete., La prédominance des plantes ligneuses s’accuse d’une manière frappante. Mais ce qui est tout à fait sans analogue, c’est l'abondance des Conifères; en leur adjoignant un Cycas, comme autre repré- sentant des Grymnospermes, elles sont aux Angiospermes comme 1:28, rapport qui, mis en regard de celui observé en Russie, 1:160, en Australie, 1:184, dans l'Inde anglaise, 1: 292, paraît réellement incroyable. Je dois faire remarquer, en effet, qu'il y aura peut-être quelque chose à défalquer de ce rapport, un certain nombre d'espèces ayant probablement été introduites dans le pays, et d’autres devant être considérées, sans doute, comme des formes dues à la culture, Mais, même si ces présomp- tions venaient à se confirmer, il n'en resterait pas moins un rapport extraordinaire, et qui emprunte une nouvelle importance à la nature toute caractéristique de quelques-uns des genres. IT. Origine de la végétation japonaise. Les espèces des êtres organisés ont des aires de distribution plus où moins grandes, et nous avons des motifs suffisants d’ad- mettre que, pour chacune, la distribution a commencé en un point unique. La géographie botanique donne les moyens de dé- couvrir ce centre de distribution, et l’histoire du règne végétal nous montre comment la distribution à souvent subi des modifi- cations importantes sous l’influence des changements géologiques et climatologiques. Si nous considérons une région déterminée, nous pouvons classer ses plantes d’après leur origine, distinguer DE LA FLORE DU JAPON. 295 celles qui sont US d’ailleurs de celles qui, ne se rencontrant que dans cette région, sont regardées, par hypothèse, comme espèces endémiques, nées dans les limites mêmes du territoire en question. Cette hypothèse, toutefois, n’est nullement démontrée, car ces espèces peuvent également, à une époque antérieure, s'être introduites dans la contrée, et leur patrie primitive peut avoir été engloutie par locéan, ou être devenue, par suite de changements climatologiques, impropre à leur existence. Mais, : quoi qu'il en soit, la distinction n’en conserve pas moins de la valeur, une signification historique, car nous sommes autorisés, en tout cas, à reconnaître aux espèces dont il s’agit un droit de cité plus ancien. Dans les considérations de cette nature, ce ne sont pas les ordres et les genres, mais bien les espèces — les vrais exposants d’une flore — qu'il faut faire entrer en ligne de compte. — Du point de vue que je viens d'indiquer, je distribue les espèces qui se trouvent au Japon en trois groupes: 1. espèces endémiques, non découvertes jusqu à présent en dehors du Japon; 2. espèces que le Japon a en commun avec le continent asiatique ; d. espèces que le Japon a en commun avec l'Amérique du Nord, surtout avec sa partie orientale. Quelques-unes de ces espèces se trouvent en même temps dans l'Asie continentale, jusque dans les monts Himalaya. Les espèces vasculaires endémiques composent à peu près la moitié de la flore, et sur cette moitié, soit 995 espèces, 11 y à environ 400 arbres. Bien que je sois loin de méconnaître l’impor- tance de ce chiffre élevé, on ne doit pourtant l’adopter qu'avec quelque réserve. En effet, les pays les plus voisins, la Chine et la Corée, sont encore peu explorés; les recherches faites dans le pays de l'Amour ont déjà fourni plusieurs espèces japonaises, et même dans la chaîne de l'Himalaya, dans le Népaul et d’autres parties de l'Asie centrale, et jusque dans des régions plus méridionaies, par exemple à Hongkong, on a découvert dans les dernières 296 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTERE ET L'ORIGINE années des espèces qu'on tenait, il ny à . encore longtemps, pour exclusivement japonaises; dans la région de l'Himalaya on compte même, parmi ces espèces, un certain nombre de plantes ligneuses, telles que Quercus serrata, Ilex crenata, I. integra, plusieurs espèces de Symplocos, Hovenia dulcis, Evonymus Ha- miltonianus, Betula Bhoypaltra, Spiraea callosa, Vitis flexuosa, Elaeagnus umbellata, Helwingia rusciflora, ete., ete. — Mais, nonobstant ces découvertes, on peut regarder une partie considé- - rable de la végétation japonaise comme endémique; tout bien considéré, et en tenant compte de ce que nous savons au sujet de la Chine septentrionale et de la colonie de l’Amour, il reste encore, en dépit d’une affinité notable, des différences très im- portantes entre la végétation du Japon et celle des parties voisi- nes de l'Asie, différences plus grandes même que je n'avais cru devoir l’admettre d’abord. Ce point ne sera susceptible d’être apprécié plus exactement que lorsque nous connaîtrons les résul- tats des investigations approfondies auxquelles s’est livré M. Maxi- mowicz pendant son second voyage dans l'Asie orientale. D’après l’état actuel de nos connaissances, les espèces suivan- tes doivent être regardées comme endémiques : | Renonculacées. Clematis paniculata Th., Pieroti Ma., apiüifolia DO., florida Th., stans S. Z., japonica Th., Williamsi A. Gr. — Anemone cernua Th., japonica S. Z., — Thalictrum acteae- folium $. Z., — Ranuneulus japonicus Th., ternatus Th., Zuecari- ni Mq., Buergeri Mq., Sieboldi Mq.—Anemonopsis macrophylla S. Z.— Glaucidium palmatum $. Z. — Trollius japonicus Mq. — Isopyrum adoxoides D. C., dicarpon Mq. — Coptis quinquefolia Mq., brachype- tala S. Z. — Cimifuga obtusiloba, biternata, japonica Mq. Magnoliacées et genera affinia. Talauma stellata, Sie- boldi, salicifolia Mq.— Magnolia obovata Th., kobus DC., hypoleuca S. Z., parviflora S. Z. — Kadsura japonica Juss. — Trochodendron aralioides S. Z., longifolium Maxim.— Cercidiphyllum japonieum S. Z. Ménispermées. Cocculus Thunbergii D. C., diversifolius Mq. Lardizabalées. Akebia quinata, lobata Dsn., clematifolia, quercifolia $. Z. — Stauntonia hexaphylla Dsn. DE LA FLORE DU JAPON. 297 Berbéridées. Berberis Sieboldi Mq.— Nandina domestica Th.— Epimedinm macranthum, violaceum, Musschianum M. & Dsn. — Aceranthus diphyllus M. & Dsn. Nymphæacées. Nuphar japonieum DC. Papavéracées. Pteridophyllum racemosum S.Z. — Dicentra pusilla S. Z.— Corydalis decumbens P., incisa P., racemosa P., pal- lida P., jesoensis Sieb. Crucifères. Arabis flagellosa, pubicalyx Mq. — Cardamine sublyrata Mq. — Lunaria ? japonica Mq. Violariées. Viola Keïiskei Mq. Bixacées. Xylosma racemosa Mq. — Idesia polycarpa Mx. Caryophyllées. Dianthus japonieus Th., Buergeri Mq. — Silene Keiskei, subnutans Mq. — Lychnis grandiflora Jacq., Senno S.Z.— Sagina maxima À. Gr.— Gypsophila Oldhamiana Mq.— Stel- laria japonica Mq. H ypéricinées. Hypericum salicifolium $S. Z., erectum Th. Aurantiacées. Pseudaegle sepiaria Ma. _ Rutacées. Ruta subtripinnata Mq. — Zanthoxylum piperi- tum DC., schinifolium, ailanthoides, planispinum $S. Z., emarginel- lum Mq. — Evodia rutaecarpa Bth., glauca Ma. — Skimmia japo- nica Th. — Phellodendri sp. | Ternstroemiacées. Cleyera japonica Th. — Actinidia cor- difolia Mq., platyphylla À. Gr., rufa, arguta, polygama, volubilis Planch. — Stachyurus praecox S. Z. — Stuartia monadelpha $S. Z., serrata Mx.— Camellia japonica, Sasanqua Th., oleifera Sieb. — Thea maliflora Seem. Malvacées. Hibiscus Hamabo S. Z., japonicus Mq. Sterculiacées. Firmiana platanifolia R. Br. Tiliacées. Corchoropsis erenata S. Z. — Elæocarpus Ja- ponica S. 2. Balsaminées. Impatiens Textori Ma. Simarubées. Picrasma japonica À. Gr. Méliacées. Melia Toosendan $. Z., japonica Don. Olacinées. Schoepfia Jasminodora $. Z. Ilicinées. Ilex argutidens, Sieboldi, macropoda, Oldhami Mq., 298 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE Jlatifolia, rotunda Th., pedunculosa, subpuberula, Buergeri Maq., serrata Th., subtilis Mq. Célastrinées. Evonymus japonicus Th., radicans Sieb., Sie- boldi BL., oxyphyllus Mq. — Celastrus articulata Th., ciliidens Ma., punctata, striata Th., Orixa Ma. Rhamnées. Rhamnus japonica, costata Mx., Buergeri Mq. — Rhamnella japonica Mq. — Frangula crenata Mq. — Othera japo- nica Th. Ampélidées. Vitis inconstans Mq. Sapindacées. Aesculus dissimilis BL — Staphylea Bumal- da S. Z. — Euscaphis staphyleoides S. Z. —— Acer japonicum Th., Sieboldianum Ma., pictum Th., diabolieum BL, Buergerianum Mq., palmatum Th., micranthum, rufinerve, crataegifolium, carpinifo- Hum, distylums.Z., pycnanthum Koch. — Negundo sessilifolium Mq., cissifolium $S. Z., nikoense Ma. Anacardiacées. Rhus sylvestris S. Z., trichocarpa Ma. Coriariées. Coriaria japonica A. Gr. ( __ Méliosmées. Sabia japonica Mx. — Meliosma rigida, myri- antha $. Z., tenuiflora Ma. Légumineuses. Orotalaria Oldhami Mq., — Spartium japoni- cum Mq. — Milletia japonica Gr., — Wistaria brachystachya S. Z. — Desmodium Buergeri, japonicum Mq., Oldhami Oliv. — Lespedeza Sieboldi, Buergeri, Oldhami, cyrtobotrya Ma, virgata DC. pilosaS.Z., sericea Mq.— Vicia quinqueneria Mq. — Shuteria trisperma Mq. — Atylosia subrhombea Ma. — Dumasia truncata S. Z. — Glyeine Soya S. Z.— Euchresta japoniea Bth. — Sophora angustifolia S. Z.— Buergeria floribunda Ma.— Gleditschia japonica Mq. Rosacées. Prunus japonica Th., subhirtella Ma., tomentosa Th. macrophylla, spinulosa S. Z., Buergeriana Mq., Maximowiezi Rupr. Siori Schm., incisa Th. — Spiraea Thunbergii Sieb., japonica L., Blumi Dn., palmata Th. — Kerria japonica DC. — Rhodotypos Kerrioides S. Z. — Stephanandra flexuosa S. Z. — Rubus Thun- bergii S. Z., parvifolius L., Coreanus, Oldhami, Buergeri Mq. — Geum japonicum Th. — Sieversia dryadoides S. Z. — Potentilla japonica BI. — Crataegus cuneata, alnifolia S. Z. — Pyrus ja- # DE LA FLORE DU JAPON. 299 ponica Th., Toringo Sieb. — Osteomeles subrotunda K. — Erio- botrya japonica S. Z. — Photinia villosa DC., var. laevis. Saxifragées. Astilbe japonica, Thunbergïi, odontophyila Mq.—- Rodgersia podophylla À. Gr.— Saxifraga cortusaefolia $. Z.— Mitella _japonica, triloba Mq.— Hydrangea Azizai, aenminata, Belzoni, cordi- folia, hirta, involucrata, japonica, paniculata, petiolaris, stellata, Thunbergiüi S.Z., scandens DC., cuspidata Mq., macrophylla DC.— Schizophragma hydrangeoïides $. Z. — Deutzia scabra Th., crenata, gracilis S. Z., Fortunei hort. — Philadelphus Satzumanus. — Platy- crater arguta S. Z. — Cardiandra alternifolia S. Z. — Itea japo- nica OI. — Ribes fasciculatum S. Z. Crassulacées. Sedum Sieboldi Sweet, erythrostictum Mq., japoniceum Sieb., subtile Mq., lineare Th. Hamamélidées. Corylopsis spicata, pauciflora, Kesakii S.Z.— Hamamelis japonica $. Z. — Disanthus cercidifolius Mx. — Eiqui- dambar Maximowiczi Mq. Lythrariées. Ameletia uliginosa Mq. — Ammannia littorea, japonica Ma. Onagrariées. Nematopyxis japonica Mq. — Ludwigia ovalis Mq. — Trapa incisa S. Z. — Circaea mollis $. Z. Ombellifères. Platyrhaphe japonica Ma. — Sium triternatum Mqa.— Nothosmyrnium japonicum Mq.— Dasyloma japonicum , subbi- pinnatum Mq.— Chamaele tenera Mq.— Cnidium japonicum Mq. — Ligusticum acutilobum $S. Z., Glehnia littoralis Schm. — Peuceda- num Sieboldi Mq. — Porphyroscias decursiva Mq. — Archangelica Keïiskei Mq. — Angelica japonica Gr., Sieboldi Mq. . Araliacées. Aralia cordata Th. — Fatsia japonica Dsn — Kalopanax ricinifolium, divaricatum, innovans Mq. — Panax ja- ponicum Sieb. Cucurbitacées. Actinostemma japonicum Mq.— Karivia longi- cirrha Mq.— Lagenaria datystemon Mq. — Trichosanthes multiloba, quadricirrha Mq. — Gymnopetalum japonieum Ma. Cornacées. Marlea platanifolia. — Quadriala lanceolata $. Z.— Cornus officinalis Sieb., brachypoda Mey. — Aucuba japoniga Th. . Campanulacées. Campanula circaeoides Schm.— Adenophora 300 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE stricta Mq.— Wahlenbergia marginata DC. — Codonopsis japoniea Mq.— Campanumoea lanceolata S.Z.— Phyteuma japonieum Ma. Lobéliacées. Isolobus radicans, campanuloides DC. Rubiacées. Nauclea racemosa *S. Z., rhynchophylla Mq. — Ophiorhiza japonica BI. — Hedyotis cordata S. Z. — Oldenlandia Japonica, heterophylla Mq. — Gardenia Maruba Sieb., grandiflora Lour., radicans Th. — Mussaënda parviflora Mq. — Lasianthus ja- ponieus Mq.— Damnacanthus major, macrophyllus S. Z.— Mitchella undulata S. Z.— Rubia gracilis, mitis Mq.— Galium trachyspermum À. Gr., jesoense Ma. Composées. Eupatorium ? rigidulum Mq.— Petasites japoni- eus Mq. — Calimeris amplexifoliaS. Z., hispida À. Gr., microcephala Mq.— Doellingeria scabra DC. — Erigeron Thunbergii A. Gr., cilia- ris Mq.— Conyza japonica Less. — Inula involucrata Mq. — Amphi- rapis japonica Mq. — Artemisia gilvescens, Keiskeana, peduneu- losa Mq. — Antennaria japonica Mq. — Leontopodium japonieum Mq.— Carpesium divaricatum $S. Z., rosulatum Mq. — Ligularia japonica Less., dentata, euodon Mq.— Cacalia delphinifolia, farfarae- foliaS. Z., nipponica Mq. — Senecio Pierotii, nikoensis Mq. — Saus- surea japonica DC., niponica Mq. — Atractylis ovata, lancea Th. — Cirsium lineare Schultz, japonicum DC., Sieboldi, Buergeri Mq., petinellum À. Gr. — Alfredia japonica Mq. — Diaspananthus palma- tum Mq.— Aiïnsliaea apiculata, acerifolia Schultz , affinis Mq. — Pertya scandens Schultz. — Achyrophorus eiliatus Schultz.— Lamp- sana parviflora À. Gr. — Lactuca squarrosa, sororia Mq. — Crepis integra, tanegana Mq. — Ixeris Thunbergi, repens, albiflora A. Gr. Valérianées. Valeriana diversifolia, triloba, japonica Mq. — Patrinia villosa Juss., palmata, gibbosa Mx. Dipsacées. Scabiosa japonica Mq. — Dipsacus japonicus Ma. Lonicérées. Sambucus Thunbergii BI. — Viburnum plicatum, erosum , dilatatum Th., Wrightii Mq., phlebotrichum $. Z., Sieboldi, Buergeri Mq., urceolatum $. Z., Sandankwa Hassk. — Lonicera ja- ponica Th., affinis H.A., flexuosa Th., hypoglauea , gracilipes Mq. — Diervilla japonica DC., versicolor , floribunda S.Z.— Abelia serrata, spathulata $. Z. DE LA FLORE DU JAPON. 301 Myrsinées. Myrsine nereifolia S. Z. — Ardisia Sieboldi Mq., japonica B1., montana Sieb., pusilla DC. — Maesa Doraena BI. Primulacées. Primula japonica A. Gr., Kisoana, jesoana Mq., macrocarpa Mx. — Lysimachia clethroides Dub., sororia , Keiskeana leucantha, Sikokiana Mq., lubinoides $S. Z., lineariloba H. À. — Stimpsonia chamaedryoides Wright. — Androsace patens Wright. Oléacées. Ligustrum Ibota, ciliatum S. Z., japonieum Th., reticulatum Bl.— Olea Aquifolium S. Z.—- Fraxinus longicuspisS. Z., Sieboldiana, obovata BI. Plumbaginées. Statice japonica Th. Ericacées. Vaccinium japonicum, Buergeri, Sieboldi, Oldhami Ma., Smallii A. Gr., ciliatum Th., Wright A. Gr. — Gaultheria tri- quetra S. Z. — Andromeda japonica Th., ciliicalyx, adenothrix, cernua, perulata, campanulata, subsessilis Mq. — Leucothoë Keiskeï Ma., chlorantha A. Gr. — Clethra barbinervis $S. Z. — Rhododendron Metternichii Sieb., Keiskei, sublancolatum Mq., ledifolium DC., Sieboldi Mq., molle $S. Z., dilatatum, rhombicum, Buergeri, ser- pylifolium Mq., Burmanni Don, linearifolium $S. Z. -—- Menziesia pur- purea, pentandra Mx. — Epigoea asiatica Mx. — Tripetaleia panicu- lata S. Z., bracteata Mx.— Pyrola subaphylla Mx. — Chimaphila Japonica Mq.— Parapyrola trichocarpa Ma. Styracées. Styrax japonicum, Obassia S.Z.—Pterostyrax corym- bosum, micranthum, hispidum $. Z.-— Symplocos japonica DC. pruni- folia , nerüfolia ,.theophrastæfolia $. Z., paniculata Mq., myrtacea S Z. Ebénaceëés. Diospyros japonica $. Z. A sclépiadées. Vincetoxicum amplexicaule $S.Z., purpurascens, acuminatum M. & Dsn , macrophyllum $. Z., japonieum M. & Dsn. pauciflorum Mq., macranthum $S. Z. — Endotropis caudata Mq. — Tylophora floribunda, sublanceolata, aristolochioides, japonica Mq.— Marsdenia tomentosa M. & Dsn. — Hoya Motoskei T. B. rotundifolia, picta Sieb. Apocynées. Amsonia elliptica R.$. Loganiacées. Gardneria nutans S. Z. Gentianées. Gentiana Thunbergii Griseb., Buergeri Mq. — Crawfurdia japonica $. Z 302 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE Solanées. Solanum lyratum Th. Convoivulacées. Pharbitis triloba Mq. — Calystegia japonica Mq.— Cuscuta japonica Choïs. Polémoniacées. Schizocodon soldanelloides $. Z., ilicifolius, unitlorus Mx. Borraginées. Lithospermum japonieum A.Gr.—Bothriospermum asperugoides SZ, perenne Mq. # Eritrichium Guilielmi Gr. — Pseu- dopyxis depressa Mq. — Cynoglossum japonicum Th — Helio- tropium Japonicum Gr. Labiées. Plectranthus inflexus Vahl., Maximowiezii, Buergeri, inconspicuus, longitubus Mq. — Dysophylla japonica Mq. — Elshol- tzia stellipiia, Japonica, sublanceolata, barbinervia Mq. — Keiskea japonica Mq.— Micromeria japonica, perforata Mq.— Orthodon japo- nicum Benth.— Salvia nipponica Mq., japonica Th. diversifolia Mq.— Dracocephalum urticaefolium Mq. — Seutellaria lanceolaria, Old- hami Mq.— Chelonopsis moschata Mq. — Stachys japonica , Sieboldi Ma. — Leonurus japonicus Mq — Teucrium japonicum W.— Ajuga decumbens Th., humilis Mq., pygmaea Gr. Verbénacées. Premna japonica Mq. — Callicarpa japonica Th., mollis S. Z. — Clerodendron trichotomum Th., divaricatum S. Z. Myoporinées. Pentacoelium bontioides S. Z. Serophularinées. Linaria japonica Mq. — Paulownia impe- rialis S. Z. — Scrophularia alata À. Gr., — Gratiola japonica Mq. — Torenia ? inflata Mq. — Vandellia cymulosa, V.? japonica Mq. — Pæderota axillaris S Z, villosula Ma. — Veronica Sieboldiana Mq., Schmidtiana Reg., Thunbergii A. Gr. — Pedicularis japonica Mq. — Melampyrum ciliare, jedoënse, laxum Ma. Plantaginées. Plantago Mobhnikei Mq. Cyrtandracées. Conandron ramondioides S. Z.— Bæa primu- loides Ma. Acanthacées. Hygrophila lancea Mq. — Strobilanthes japoni- cus, oliganthus Mq. — Dicliptera Buergeriana Ma. = Orobanchées. Phacellanthus tubiflorus $. Z. — Clandestina ja- ponica Mq. — Lathraea ? japonica Ma. Thyméléacées. Daphne Pseudo-Mezereum A. Gr., jezoensis DE LA FLORE DU JAPON. 303 Max., GenkwaS. Z, odora Th, japonica S. Z., kiusiana Mq — Wickstroemia japonica Ma. Loranthacées. Viscum Kæmpferi DC. Elæagnées. Elæagnus macrophylla, pungens, glabra Th, longipes Gr. Protéacées. Helicia lancifoha S. Z. et altera sp.? Laurinées. Cinnamomum brevifolium Ma, sericeumSieb , pedan- culatum Nees.— Machilus Thunbergtü, japonicaS. Z., longifolia BI — Tetranthera japonica Spr. — Actinodaphne lancifoha, acuminata Meisn. — Litsæa glauca Sieb., acicuiata BL — Daphnidium strychni- folium S. Z. (an et in China ?) — Aperula citriodora BI — Lindera præcox, glauca, umbellata, sericea, triloba BI., hypoglauea, mem- branacea Mx., obtusiioba BI. Celtidées. Homoioceltis aspera Bi. Ulmacées. Planera japonica Ma. Artocarpées. Brousonnetia Kazimoki, Kæimpferi Sieb. — Maclura gerontogaea $. Z. — Ficus pyrifolia Burm., Sieboldiana Mq. — Fatoua aspera Gaud. Cannabinées. Humulus cordifolius Ma. Polygonées. Rumex japonicus Meisn.— Polygonum gramineum, japonicum Meisn., filiiorme Th., Sieboldi Meisn., multidorum Th., cuspidatum S. Z. — Chylocalyx senticosus Meisn. Phytolaccées Phytolacca Kæmpferi À. Gr. Chénopodées. Salsola ? asparagoides Ma. Urticées. Pilea petiolaris BI — Urtica foliosa BL, Thunbergia- na S. Z.— Nanocnide japonica Bl — Boehmeria Sieboldiana BI, biloba Wedd. — Fleurya bulbifera BL. —- Elatostema radicans, japo- nica Wedd.— Morocarpus edulis $. Z. Euphorbiacées. Euphorbia lasiocaula, Jolkini Boiss., adeno- chlora, Sieboldiana M & Dsn.— Excoecaria japonica Muell— Elæo- cocea cordata BL — Mereurialis leiocarpa S. Z. — Rottlera japonica Spr. — Securinega japonica Mq.— Glochidion obovatum S.Z, flexuo- sum Muell. — Buxus japonica; var. microphylla Muell. — Pachy- sandra terminalis $S. Z. — Daphniphyllum macropodum Ma. Antidesmées. Antidesma japonicum S. Z. 304 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE Juglandées Pterocarya rhoifolia S. Z.,? japonica Mg. Juglans sp. ? Pipéracées Piper futokadsura $. Z. Aristolochiées. Asarum Thunbergïii A. Br., Blumei Duch., Sieboldi, leucodycetion Mq., albivenium Reg.— Aristolochia Kæmp- feri W., debilis S. Z., japonica Ma. Chloranthées Chloranthus serratus R. S. — Tricerandra quadrifolia A. Gr. Salicinées. Salix japonica Th., subfragilis And., Oldhamiana Mq., padifolia And., caloptera, gracilistyla, Pierotii, Buergeriana Maq., Sieboldiana BI, subopposita Mq., vulpma, Miquel, viri- dula And. — Populus Sieboldi Mq. Cupulifères. Quercus aliena, crispula, glandulifera,, gilva BI., phylliraeoides A.Gr., eanescens, variablis BI. glabra Th., marginata BI, glauca Th, Buergeri BL, acuta, cuspidata Th., lacera, Sieboldiana , myrsinaefolia, lævigata, sessilifolia Bl. — Castanea vulgaris Lam., var. — Carpinus japonica, cordata, laxiflora, erosa BL. — Fagus Sieboldi Endl., sylvestris W. var. asiatica DC. Bétulacées. Betula ulmifolia S. Z., corylifolia Reg. — Aïlnus firma S. Z. Aroïdées. Pinellia tripartita, augustata Schott. — Arisæma ringens S., præcox de Vr., Thunbergiüi, japonicum BL, serratumS., heterophyllum, latisectum, amplissimum BL — Typhonium divarica- tum BL, tuberculigerum S. — Conophallus Konjak Sieb. — Acorus pusillus. Sieb. Typhacées. Typha japonica Ma. Najadées. Potamogeton oxyphyllum Mq. Orchidées. Microstylis japonica Mq. — Liparis nebulosa , auri- culata Bl.— Dendrobium japonicum Lind].— Bletia hyacinthina R Br. Gebina Lindl. — Phajus maculatus Lindl. — Calanthe striata KR. Br., discolor Lindl., Textori, japonica Mq. — Oreorchis lancifolia A. Gr. Cymbidium virens Lindl.— Oeceoclades Thunbergii Mq.— Sarcochilus japonicus Mq. — Gymnadenia rupestris, gracilis Mq. — Habenaria japonica A. Gr., Keïiskeï , neuropetala, Sieboldiana Ma. — Gastrodia elata, gracilis BI. — Arethusa japonica A. Gr.— Cephalanthera falcata, DE LA FLORE DU JAPON. 305 erecta Lindl.— Listera japonica BI. — Epipactis Thunbergii À. Gr. — Goodyera Schlechtendaliana Reichb. — Cypripedium japonicum Th. Zingibéracées. Zingiber Mioga Rosc. — Alpinia japonica Mq Iridées. [ris japonica Th, gracilipes À. Gr. Commélinées Pollia japonica Th. — Aneiïilema japonicum Kth. Amaryllidées. Nerine japonica Mq. Haemodoracées. Aletris japonica Lamb. Liliacées. Calodracon Sieboldi, nobilis PL? — Hemerocallis Dumortieri Morr., longituba Mq. — Funkia subcordata Spr., grandiflora Sieb., Sieboldiana Hook. — Barnardia japonica KR. S. — Tricyrtis hirta Hook., japonica, macropoda Ma., flava, latifolia Mx.— Lilium speciosum Th., testaceum, auratum Lindl., macu- latum Th., medeoloides A. Gr., lancifolium Th., Coridion, pasthe- nion S. & de Vr., cordifolium Th., staminosum Lem. — Fritillaria Thunbergii, japonica Mq. — Orithyia edulis Ma. Mélanthacées. Sugerokia japonica, breviscapa Mq. — Helio- nopsis paucidora À. Gr. — Metanarthecium luteo-viride Max. — Chionographis japonica Mx. — "Tofieldia japonica Mq., sordida Max. — Zÿgadenus japonicus Mq. — Disporum sessile Don, smilacinum A. Gr. Smilacinées. Paris tetraphylla A. Gr. — Convallaria Keïiskei Ma. — Smilacina trifolia A. Gr. — Polygonatum falcatum A. Gr. — Smilax Sebeana Mq., stenopetala A. Gr, biflora S., Oldhami, Sieboldi, trinervula, nipponica Mq. (quelques-unes peut-être intro- duites) — Heterosmilax japonica Kth. Dioscorinées Dioscorea gracillima Mq., japonica Th. Roxburghiacées. Roxburghia japonica BL, sessilifolia Mdq. Croomia japonica Mq. (an var. pauciflorae ?). Aspidistrées. Flueggea jaburan Kth. — Plectogyne varie- gata Kh.— Rohdea japonica Roth. Hydrocharidées. Hydrilla japonica Mq. — Ottelia japonica Mq. — Hydrocharis asiatica ? Ma. Alismacées. Alisma pygmaea Ma. Eriocaulonées. Eriocaulon Buergeri, Miquelianum, japonicum, parvum Koen. ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II 20 506 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE Graminées. Ehrharta eaudata Munr. — Paspalum Thun- bergii Kth. — Panicum acroanthum St. — Helopus villosus Nees. — Aruidinella anomala St. — Alopecurus japonicus St. — Agrostis valvata, japonica St. — Muehlenbergia japonica St. — Calama- grostis brachytricha St. — Phragmites japonica St. — Leptochloa eragrostoides St. — Poa familiaris, acroleuca St. — Glyceria jJaponica Mq. — Lophatherum pilosulum St., humile Mq. — Festuca parvigluma St. — Schedonorus remotiflorus Mq. — Bromus japonicus Th. — Phyllostachys bambusoides S. Z. — Arundinaria japonica $S. Z. — Bambusa floribunda Zoll., pube- rula Mq., aurea, variegata Sieb., pygmaca Mq., kamasso Zaoll., hae partim aliaeque cultae. — Brachypodium japonicum Mq. — Dimeria stipaeformis Mq. — Arthraxon japonicum, lanceolatum Mq. — Imperata eulalioides, tinctoria Mq. — Eulalia cotulifera Munr. — Pollinia japonica Mq. — Ischaemum anthephoroiïides, Sieboldi, latifolium Ma. Cyperacées. Cyperus teretifructus St., japonicus, Textori Mq. — Kyllingia gracillima Mq. — Eleocharis japonica Maq., pileata À. Gr. — Fimbristylis japonica $S. Z., leiocarpa, Buergeri, Pierotii Mq. — Pseudocarex plantagineus Mq. — Scleria japonica St. — Carex nana, anomala, picta, incisa, transversa, papulosa, parciflora, confertiflora, micans, Ringgoldiana, rigens, villosa, dispalata, pisiformis, Morrowii, excisa, conica, puberula, mon- adelpha Boott, Keiskei, Motoskei Ma., Thunbergii St, Sieboldi Ma., albata ?, Maximovwieziüi Mq., dimorpholepis St., gracilipes Ma. Conifères. Pinus densiflora, parviflora $S. Z. — Larix leptolepis Grd., Kaempferi Lindl. — Abies Alcocquiana Lindl., jezoensis S. Z., bicolor Maxm., polita (an Khutrow?), firma, homolepis, Tsugi $S. Z., Veitchi Lindl, brachyphylla, japonica Maxim. — Sciadopitys verticillata S. Z. — Taxus cuspidata S. Z., parvifolia Wend., adpressa Knight. — Torreya nuci- fera S. Z. — Cephalotaxus drupacea $S. Z., Buergeri Mq., For- tunei Hook., umbraculifera S. Z. — Podocarpus Nageia KR. Br., macrophylla Don, cuspidata, grandifolia Endl., ovata H. & H., japonica Sieb. — Cryptomeria japonica Dsn., elegans Veitch. — DE LA FLORE DU JAPON. , 307 Chamaecyparis obtusa, pisifera Endl., ericoides Carr., squarrosa Endl., leptoclada Zucc., breviramea Maxim. — Thuja japonica Maxim., pygmaea, Fortunei Hort., excelsa Bong. — Thujopsis dolabrata S. Z., laetevirens Lindl., Standishii Gard. — Juniperus rigida S. Z., taxifolia Hook, japonica Carr. . Fougères. Vittaria japonica Mq. — Polypodium nipponicum Mett., Buergerianum Ma. i linearioides Hook., hastatum, ensa- tum Th., lingua' Sw., tricuspe Sw. — Gymnogramme japonica Desy. — Adiantum monochlamys Eat. — Pteris japonica Mett. — Woodwardia orientalis Sm. — Lomaria nipponica Kze. — Asplenium prolongatum Hook., incisum Th., davallioides Hook., cystopte- roides Hook., uropteron Mq., virescens, squamigerum Mett., Mettenianum, otophorum Mq., Goeringianum, niponicum, lasiop- teris, Wright, Wichurae Mett. — Phegopteris punctata Mett. — Aspidium lepidocaulon Hook., trigteron Kz., tsusimense Hook., laserpitifolium Mett., Sieboldi v. Houtt., cystolepidotum Mq., lacerum Sw., erythrosorum Eat., angustifrons, Maximowiczianum, subtripinnatum Mq. — Woodsia polystichoides Eat. — Davallia rhomboidea Hook, Sieboldiana, nipponica Mq. — Denstaedtia hirsuta Mett. -- Osmunda lancea Th., oxyodon Mq. — Botrychium ternatum Sw. — Hymenophyllum Wright, barbatum v. d. B., japonicum Ma. Lycopodiacées Lycopodium Sieboldi Mq. — Selaginella japonica Ma. | Equisétacées. Equisetum Sieboldi Milde. Isoétées. Isoetes japonica A. Br. Il ressort de cette liste : 1°. que environ 1015 espèces, c’est-à-dire presque la moitié des plantes vasculaires, n’ont pas été trouvées jusqu'à présent en dehors du Japon; — 20. que ces espèces com- prennent 43 genres, déjà cités dans mon travail précédent (Archiv. néerl., IL, p. 145), qui sont jusqu'ici exclusivement japonais, et dont plusieurs, tels que Cercidiphyllum, Trochodendron, Penta- coelium, Tripetaleia, ont une organisation si anomale que leurs affinités systématiques sont parfois difficiles à saisir; — 30, qu’un peu moins de la moitié des plantes endémiques appartient aux espèces ligneuses, parmi lesquelles on compte surtout: 48 Conifères, 20 * 308 F. À. W MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE 18 Quercus, 4 Carpinus, 2 Fagus, 1 Castanea, 2 Betula, 1 Alnus, 10 Salix, 1 Populus, 2 Juglandées, 9 Euphorbiacées, 6 Artocarpées, 19 Laurinées , 11 Styracées, 38 Ericacées , 8 Oléacées , 9 Viburnum, D Lonicera, 3 Diervilla, 2 Abelia, 10 Rubiacées, 5 Cornacées, 4 Araliacées, 6 Hamamélidées, 14 Hydrangea, 10 autres Saxifra- gées 1), 27 Rosacées, 14 Légumineuses , 4 Méliosmées, 18 Sapinda-" cées dont 15 Acer, 7 Rhamnées, 9 Célasfrinées, 12 [lex , 9 Rutacées dont 5 Zanthoxylum, 11 Magnoliacées eum aff., 5 Lardizabalées ; — 41, que le reste des espèces se compose pour la plus grande partie de plantes vivaces, au nombre desquelles on trouve aussi des caulo- et rhizoparasites ; — 5°. que, considérées dans leur ensem- ble, les formes exclusivement japonaises se rencontrent dans presque toutes les familles, bien que certains genres soient mieux représentés sous ce rapport, comme le montrent non seulement les ordres et les genres ligneux énumérés plus haut, mais aussi plusieurs ordres herbacés, par exemple les Ombellifères, Labiées, Scrophularinées Urticées, Euphorbia, les Orchidées, Liliacées , sur- tout Lilium, Mélanthacées, Smilacinées, Carex (27 espèces). Relati- vement à quelques-unes de ces espèces endémiques herbacées, je dois faire observer pourtant, ou bien qu’elles sont de celles qui échappent le plus facilement aux botanistes voyageurs, et qui pourront par conséquent être découvertes encore, en partie, en dehors du Japon, lorsque l’Asie Orientale sera mieux explorée, ou bien qu’elles appartiennent à des groupes dont l'étude est difficile et qui restent souvent dans les collections sans recevoir de détermination. Mais ces réserves ne s'appliquent ni aux arbres, ni aux grands arbrisseaux, et, par suite, je n’hésite pas à ad- mettre, dès à présent, que la flore du Japon, dans ses formes essentielles, surtout dans celles qui contribuent le plus à la phy- sionomie propre de la végétation, présente un caractère très dis- tinct, formant contraste avec celui des pays voisins ?). 1) Ajoutez p. 299 aux Saxifragces Deinanthe lifida, récemment publié par M. Maximowicz. :) Les Cryptogames cellulaires, à l'exception des Mousses et des Hépatiques , sont encore trop incomplétement connues pour qu’il ait été possible de les DE LA FLORE DU JAPON. 309 Dans l’appréctation de l’affinité qui existe entre le Japon et le continent asiatique, il y a différents éléments à considérer. D'abord les espèces qui sont communes au Japon et à la partie nord de l'Asie, y compris l'Europe, catégorie qui comprend aussi les espèces ubiquitaires; la plupart des espèces de cette catégorie croissent aussi bien en Europe qu'en Asie; celles qui se rencon- trent seulement en Asie sont marquées d’un * dans la liste suivante. Espèces des parties septentrionales et tempérées de l'Europe et de l'Asie qui habitent le Japon. Renonculacées. Anemone *umbrosa Mey., altaica Fisch., “baicalensis Turez , narcissiflora L., Hepatica Gort. — Adonis apennina L. — Thalietrum aquilegifolium, minus, simplex L. — Ranunculus sceleratus, repens, acris L , “propinquus C. À. M — Caltha palustris L. — Aquilegia *atropurpurea W., “*2landulosa Fisch. — Aconitum Lycoctonum L., *Fischeri Rchb. — Actaea spicata L. — Cimifuga foetida L. — Paeonia albiflora Pall. Berbéridées. Berberis vulgaris L. comprendre dans notre examen. Mais quant aux Mousses et aux Hépatiques, l'étude consciensieuse de coilections considérables à fait voir qu’eiles comptent un nombre assez notable d’espèces endémiques. M M. Dozy et Molkenboer, Sullivant et Lesquereux, le Dr. van der Sande Lacoste et M. W. Mitten ont successivement publié les espèces recueillies par nos propres voyageurs et par les botanistes américains et anglais, et dans ma Pro/usio j'ai donné un aperçu du résultat de ces travaux. N’étant pas assez au courant de l’état actuel de la Bryologie pour pouvoir porter, personnellement, un jugement sur le carac- tère phytozéographique de la végétation bryologique du Japon, je me borne à mentionner que M M. Sullivant et Lesquereux lui assignent un caractère plus spécialement américain (Proceedings of the Americ. Academy of Arts and Science, 1859). L'examen de ces deux savants avait porté sur des collections dont une partie considérable provenait du Nord du Japon. M. Mütten, au contraire, qui étudia la collection d’Oldham, recueillie principalement dans l'île de Kiousiou, pose en fait que la flore bryologique japonaise est un mélange d’espèces de la zone tempérée septentrionale et de types plus tropicaux, surtout de types de l’Archipel Indien. — Parmi les Hépatiques, la présence du genre Cyatho- dium (C. Japonicum Laindb.) peut être notée comme une particularité intéres- sante, la seconde espèce de ce genre étant propre à l'Amérique du Sud. = 310 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE Nymphéacées. Nymphaea “tetragona Georgi. Papavéracées. Chelidonium majus L. — Corydalis solida L., “ambigua Cham. Géraniacées. Geranium sibiricum L. Crucifères. Barbarea vulgaris R. Br — Turritis glabra L. — Arabis “Stelleri DC., hirsuta L., Gerardi Bess. ? —— Cardamine sylvatica LK., impatiens L., “dasyloba Mq., “Regeliana Mq. — Draba nemorosa L. — Sisymbrium Sophia L. — Nasturtium off. . cinale K. Br., palustre DC. — Capsella bursa-pastoris Mnch. — Thlaspi arvense L. — Rhaphanistrum innocuum Med. Violariées. Viola Selkirkii Gold., “pinnata L. var. dissecta, sylvestris Lam. Polygalèes. Polygala sibirica L. Caryophyllées. Dianthus Seguieri Vill, superbus L. — Saponaria Vaccaria L. — Silene tatarica L. — Lychnis inflata Sm.? — Cerastium vulgatum L. — Malachium aquaticum Fr. — “Stellaria media Vill, uliginosa Murr. — Arenaria serpyllifolia L. — Cucubalus bacciferus L. — Honckeneya peploides L. Hypéricinées. Hypericum Richeri Vill. Portulaccées. Montia fontana L. Linées. Linum perenne L. Rutacées. Dictamnus Fraxinella P. Malvacées. Malva mauritiana, sylvestris, rotundifolia L., pulchella Bernh. Célastrinées. Evonymus latifolius Scop. ? Légumineuses. Lotus corniculatus L. — Medicago denti- eulata W., lupulina L. — Trifolium Lupinaster L. — Sarothamnus scoparius Wimm.— Astragalus glycyphyllos L. — Lathyrus mariti- mus Big., palustris L. — Vicia cracca L. — Ervum tetrasper- mum, hirsutum L. — Orobus “lathyroides L. 7 Rosacées. Spiraea Aruneus L., *Kamschatica Pall. — Rubus Chamaemorus L. — Potentilla palustris Scop., reptans, anserina, multifida, fragarioides L., “fragiformis W. — Geum strietum Ait. — Sanguisorba *tenuifolia Fisch. — Rosa pimpipinellifolia L. — Pyrus “sambucifolia Ch. et Schld. DE LA FLORE DU JAPON. 2421 Saxifragées. Chrysosplenium alternifolium L., *kamschati- cum Fisch., “ovalifolium M. B. — Parnassia paiustris L. Crassulacées. Sedum Aiïizoon, purpureum ?, anacampseros ? kamschaticum Fisch.? — Umbilicus “spinosus DC. Droséracées. Drosera rotundifolia L. Haloragées. — Myriophyllum verticillatum L. — Callitri- che verna L. — Ceratophyllum demersum L. Lythrariées. Lythrum Salicaria, virgatum L. Onagrariées. Epilobium angustifolium, tetragonum L. — Circaea Lutetiana, alpina L. Ombellifères. — Cicuta virosa L. — Bupleurum faleatum L. — Ligusticum scoticeum L. — Angelica *Gmelini DC. — He- racleum sibiricum L.— Daucus Carota L. — Anthriscus sylves- tris Hofïm. Araliacées. Hedera Helix L. — Adoxa moschatellina L. Campanulacées. Campanula Trachelium L. Rubiacées. Galium boreale, verum, Aparine L.— Asperula odorata L. ? Composées. Tripolium vulgare L. — Erigeron acris L. — Inula Helenium, britannica L. — Solidago virgaurea L.— Bi- dens tripartita L. — Achillea speciosa Haenk., *ptarmicoides Maxim., cartilaginea Led. — Leucanthemum arctieum DC. — Pyrethrum *ambiguum Led. — Artemisia “desertorum Spr., ca- pillaris Th., vulgaris, annua 1. — Carpesium abrotanoides L. — Ligularia sibirica Cass. — Senrecio “palmatus Less., nemorensis L.— Calendula officinalis L. — Echinops sphaerocephalus L. — Carduus crispus L. — Cirsium “*kamschaticum Led. — Lappa major Graertn. — Sonchus oleraceus L. — Taraxacum dens leonis Desf. — Hieracium umbellatum L. — Ixeris “stolonifera A. Gr. Dipsacées. Seabiosa micrantha Desf. Valérianées. Valeriana officinalis, dioica L. Lonicérées. Sambucus racemosa L. — Viburnum Opulus . L. — Lonicera Xylosteum L. ? Primulacées Primula cortusoides L. — Naumburgia thyr- siflora Reichb. — Anagallis arvensis L. 312 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE Ericacées. Vaccinium Oxycoccus, vitis-idaea L. — Andro- . meda polifolia Z. — Ledum palustre L. — Pvyrola rotundifolia L., media Sw. — Empetrum nigrum L. — Moneses *grandiflora Sal. Apocynées Apoeynum venetum L Gentianées. Gentiana squarrosa P. — Halenia sibirica Bork. — Menyanthes trifoliata L. — Limnanthemum nymphoi- des LkK. Solanées. Solanum nigrum L. — Physalis Alkekengi L. Convolvulacées. Calystegia Soldanella R. Br. Polémoniacées Diapensia lapponiea L. Borraginées Lithospermum arvense, officinale L. — Anchusa offieinalis L. — Myosotis intermedia Lk. Labiées. Elsholtzia ceristata W. — Mentha arvensis L. — Lycopus europaeus L., “*lucidus Turez. — Thymus Serpyllum L.-- Nepeta Glechoma Benth. — Prunella vulgaris L. — Stachys palustris L. — Lamium amplexicaule L — Leonurus sibiricus L — Ajuga genevensis L. Verbénacées Verbena officmalis L Serophularinées. Veronica paniculata, longifolia, spicata, inçcana, Anagallis, agrestis, hederaefolia L. (V. peregrina est plutôt d’origine americaine). — Euphrasia officinalis L. — Pedi- cularis resupinata, sceptrum L. Plantaginées. Plantago major L. Utriculariées. Utricularia intermedia, vulgaris L.? Loranthacées. Viscum album L. Polygonées. Rumex aquaticus, crispus L , *Fischeri Rchb., stenophyllus Led., Acetosa L., Acctosella? — Polygonum avicu- lare, hydropiper, Persicaria L., nodosum P., Bistorta L. Chénopodées. Chenopodium album L., ficifolium Sm — Atriplex littoralis L.— Kochia scoparia Schr. — Schoberia mari- tima Mey. — Salsola Soda L. Amarantacées. Amarantus caudatus L. Urticées. Urtica “angustifolia Fisch. Ulmacées. Ulmus éampestris L., montana W. Euphorbiacées. Euphorbia Lathyris, palustris, helioscopia L. DE LA FLORE DU JAPON. 19 Salicinées. Salix acutifolia W.? purpurea L. —* Populus tremula L. Bétulacées. Betula *lenta W. var., alba L. — Alnus in- cana, glutinosa L. Aroïdées. Lysichiton *camschatcense Schott. Typhacées. Sparganium “longifolium Turez. Najadées. Ruppia maritima L. — Potamogeton natans, cris- pus, pusillus L. — Zostera marina L.. Lemnacées. Lemnàa minor, trisulca EL. Orchidées. Orchis latifolia L. var. *Beeringiana. — Gymnadenia conopsea R. Br. — Habenaria *tipuloides Lindl. — Listera cordata R. Br. — Goodyera repens R. Br. — Oreorchis *patens Lindl. Iridées. Iris “lævigata Fisch., *setosa Pall., sibirica Pall. Amaryllidées. Narcissus Tazetta L. Liliacées. Allium Schoenoprasum L., “splendens W., sene- scens L., angulosum L., Victorialis L. — Lilium “*bulbiferum L. — Fritillaria *Kamschatcensis Gawl. — Orithyia *oxypetala Kth. — Gagea triflora R. $. Mélanthacées. Streptopus *“amplexifolius DC. — Veratrum nigrum L. Smilacinées. Paris *hexaphylla Cham. — Trillium “*erec- tum L.— Convailaria majalis L. — Polygonatum officinale Mnch., multiflorum AÏL. — Majanthemum bifolium DC. — Clintonia *uden- sis Trautv. Alismacées. Alisma Plantago L. — Sagittaria sagittifolia L. — Triglochin maritimum L. Juncacées. Juncus articulatus L., communis Mey. — Luzula campestris, pilosa DC. Graminées. Digraphis arundinacea Trin. — Hierochloë bore- alis R. S.— Beckmannia erucaeformis Host. —- Milium effusum L.— Oplismenus crusgalli Kth. — Setaria glauca Beauv., viridis, italica, flava Kth.? — Digitaria commutata Schult., ciliaris P. — Alope- curus geniculatus L. — Phleum pratense L — Polypogon litto- ralis Sm., monspeliensis Desf. — Phragmites communis Trinm — Trisetum flavescens Beauv. — Avena fatua L — Poa annua, tri- a F. A. W. MIQUEL SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE vialis, nemoralis, pratensis L., serotina Ehrh. — Glyceria flui- tans R. Br. — Briza minor L. — Melica nutans L.— Festuca rubra, ovina L.— Koeleria cristata P.— Elymus arenarius L. — Brachypodium sylvaticum Beauv. — Triticeum caninum L. Cypéracées. Scirpus mueronatus L., Tabernæmontanus Gm., maritimus L. — Rhynchospora fusca, alba Lindl. — Carex remota , stellulata, pilulifera L., praecox Jacq., vesicaria, filiformis L. Fougères. Polypodium vulgare L. — Cheiïlanthes *argentea Kze. — Pteris cretica L., aquilina L.— Scolopendrium “*sibiricum Hook., vulgare Sm.— Aplenium Trichomanes L , *crenatum Fr., spinulosum Mq., filix femina L. — Phegopteris Dryopteris Fée. — Aspidium filix mas Sw., dilatatum W. — Onoclea germanica Hook. — Woodsia ilvensis KR. Br. — Ophioglosum vulgatum L. Salviniacées. Salvinia vulgaris Mich. Marsiliacées. Marsilia quadrifoliata L. Lycopodiacées. Lycopodium clavatum, Selago L. — Sela- ginella denticulata Lk. Equisétacées. Equisetum arvense, hyemale L., elongatum W., palustre L., ramosissimum Desf On voit par cette liste que 354 plantes vasculaires de la végé- tation européo-asiatique septentrionale et centrale — dont 26 Cryptogames vasculaires — s'étendent jusque dans le Japon; il n’y a guère que 90 de ces espèces qui ne se trouvent pas en Europe. D’après cela, 4 de toutes les plantes vasculaires du Japon consiste en espèces européo-asiatiques. Une partie assez importante de cet élément de la Flore du Japon se compose d'espèces purement arctiques, qui se rencon- trent aussi bien en Amérique qu'en Europe et en Asie, ee qui n’est guère étonnant, vu l’uniformité de la végétation arctique; la plupart de ces espèces figurent déjà dans la liste précédente. Des 762 Phanérogames que compte la flore arctique (214 Mono- cotylédones, 548 Dicotylédones !) }, on trouve au Japon 20 Mo- 1) J. D. Hooker, Outlines of the distribution of Arctic Plants (Linn. Transact., XXIII, p. 281). DE LA FLORE DU JAPON. 3195 nocotylédones et 126 Dicotylédones, ensemble 146 espèces, ! de la végétation arctique entière, et -, — 1; de la flore phanéro- gamique totale du Japon. Je fais suivre ici l’énumération de ces espèces : 10 Renonculacées. Thalictrum minus Anemone parviflora, narcissiflora. Ranunculus sceleratus, repens. Caltha palustris. Aconi- tum Lycoctonum. Coptis trifolia. Aquilegia atropurpurea (canadensis L. W.?). Actæa spicata. | 1 Papavéracées. Chelidonium majus. 10 Crucifères. Nasturtium palustre. Barbarea vulgaris. Turritis glabra. Arabis hirsuta, lyrata. Cardamine sylvatica, macrophylla. Sisymbrium Sophia. Thlaspi arvense. Capsella bursa-pastoris. 1 Droséracées. Drosera rotundifolia. 1 Violacées. Viola sylvestris © varr. 10 Caryophyllées. Dianthus Seguieri, superbus. Silene tatarica, inflata? Arenaria serpyllifolia. Honckeneya peploides. Stellaria uliginosa, borealis, media. Cerastium vulgatum. 1 Linées. Linum perenne. 3 Légumineuses. Lotus corniculatus. Ervum hirsutum. Vicia Cracca. | 14 Rosacées. Spiraea betulaefolia. Geum strictum. Rubus chamæmorus. Potentilla pennsylvanica, anserina, fragiformis, pa- Justris. Sanguisorba tenuifolia. Rosa acicularis Pyrus american, sambucifolia, Prunus Padus var.? Amelanchier canadensis, alnifolia ? 3 Onagrariées. Circæa alpina Epilobium angustifolium, tetragonum. 2 Haloragées. Callitriche verna. Ceratophyllum demersum. 1 Lythr ariées. Lythrum Salicaria. 1 Portulacées Montia fontana. 2 Saxifragées.Chrysosplenium alternifolium. Parnassia palustris. D Ombellifères Archangelica Gmelini. Ligustieum scoticum. Cicuta virosa. Heracleum sibirieum. Anthriscus sylvestris. 2 Cornacées. Cornus suecica, canadensis. 3 Caprifoliacées. Linnæa borealis. Lonicera Xylosteum ? Viburnum Opulus. 316 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE 3 Rubiacées. Galium Aparine, triflorum, boreale. 1 Valérianées. Valeriana officinalis. 16 Composées. Ptarmica sibirica, speciosa. Pyrethrum am- biguum. Artemisia vulgaris, borealis Bidens tripartita. Senecio aurantiacus, Pseudo-Arnica. Ligularia sibirica. Solidago virgaurea. Tripolium vulgare. Aster tataricus. Taraxacum dens-leonis. Erige- ron acris. Hieracium umbellatum. Carduus crispus. 71 Ericacées. Vaccinium Oxycoccus, Vitis-idæa. Andromeda polifolia. Ledum palustre. Pyrola rotundifolia, media. Empetrum nigrum 2 Polémoniacées. Polemonium coeruleum. Diapensia lap- ponica. 2 Gentianées Menyanthes trifoliata Pleurogyne rotata. 2 Borraginées. Myosotis arvensis. Mertensia maritima. 3 Labiées. Mentha arvensis. Thymus Serpyllum. Prunella vulgaris Stachys palustris L. 1 Orobanchées. Boschniakia glabra. 2 Utriculariées. Utricularia vulgaris ?, intermedia. 1 Primulacées. Naumburgia thyrsiflora. 1 Plantaginées. Plantago major. 6 Polygonées. Rumex Acetosa, Acetosella ?, aquaticus. Poly- sgonum Bistorta, aviculare, Convolvulus ? 3 Chénopodées. Chenopodium album. Schoberia maritima. Atriplex littoralis. 3 Bétulacées. Betula alba. Alnus glutinosa, incana. 1 Salicinées Populus tremula. 1 Conifères. Juniperus communis var.? (J. rigida $. Z.?). 1 Typhacées Typha latifolia, var.? (T. japonica Miq.?) 4 Juncacées. Juncus articulatus, communis. Luzula campes- tris, pilosa. 11 Graminées. Phragmites communis. Hierochloë borealis. Trisetum flavescens. Glyceria fluitans. Poa aunua, pratensis, ne- moralis Festuca ovina, rubra Elymus arenarius. Triticum eaninum. 4 Cyperacées. Carex pilulifera, vesicaria. Eleocharis acicu- laris. Rhynechospora “alba. DE LA FLORE DU JAPON. ES à A7 3 Equisétacées. Equisetum hyemale, arvense, palustre (dans la flore arctique entière, 8 espèces). 2 Lycopodiacées. Lycopodium Selago, clavatum (dans la flore arctique entière, 7 espèces). 9 Fougères. Polypodium vulgare. Phegopteris Dryopteris. Woodsia ilvensis. Aspidium filix mas. Pteris aquilina. Onoclea germanica. Asplenium filix femina, ruta-muraria. Botrychium vir- ginicum. (Dans la flore arctique entière, 28 espèces). Le contingent fourni par le reste de l'Asie, dans la composi- tion de la flore du Japon, offre beaucoup plus d'intérêt. J’ai déjà fait remarquer antérieurement (Archiv. néerl, Il, p. 146) qu’une partie considérable de cette flore consiste en espèces qui habitent l'Asie continentale, sous les mêmes latitudes, la Mandschourie, la Chine, le Thibet, l'Inde supérieure, y compris les régions montueuses de l'Himalaya, du Khasia et du Népaul, — et que, d’un autre côté, des types d’origine plus méridionale, apparte- nant plus spécialement à la flore proprement dite de l’Inde, sont répandus jusque dans le Japon. C’est ainsi, par exemple, que le Japon possède, en quantité assez notable, des espèces qui lui sont communes avec la flore de Hongkong. — Si les vastes con- trées qui viennent d’être nommées étaient mieux connues au point de vue botanique, l’affinité que je signale, — différentes analogies ne me permettent pas d'en douter, — se prononcerait encore plus fortement, et le chiffre des espèces endémiques dimi- nuerait dans le même rapport. J’ai déjà retrouvé bon nombre d'espèces japonaises dans les riches collections rapportées de l'Inde septentrionale et du Thibet par MM. J. D. Hooker et Thomson; mais une grande partie de ces collections n’est pas encore déter- minée. Pour que la distribution de ces espèces pût être jugée avec exactitude, il faudrait aussi avoir une connaissance plus complète des pays intermédiaires; ce n’est qu’alors, par exemple, qu'on pourrait décider si ces espèces sont répandues d’une manière continue, depuis les montagnes de l'Inde supérieure jusqu’au Japon, ou bien si elles manquent dans l'étendue qui sépare ces deux régions. 318 F. A W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE Dans la liste suivante j'ai rassemblé, non-seulement toutes les espèces qui se retrouvent dans l'Asie moyenne et méridionale, mais aussi les espèces plus spécialement indiennes, et le petit nombre de celles qui habitent également la Nouvelle Hollande. La flore de l'Himalaya est encore trop peu connue pour qu'il soit possible d'indiquer avec précision toutes les espèces existant dans cette région. C’est une lacune qu'il sera facile de combler plus tard. Le nombre des espèces ici rassemblées s'élève à 580; dans ce nombre ne figurent pas les quelques espèces qui se rencontrent également en Amérique: elles seront mentionnées dans la liste relative aux plantes de ce dernier pays Espèces que le Japon à en commun av'ec les parties centrales et orientales de l'Asie moyenne, la Chine, la Mandschourie, l'Himalaya, avec l'Asie méridionale et les îles qui en dépendent, et avec la Nouvelle-Hollande. Renonculacées. Clematis biternata, longiloba DC. — Ra- nunculus hirtellus Royl., chinensis Bung. — Coptis Teeta WIL ? — Pæonia Moutan L. Magnoliacées. Ilicium anisatum L. — Schizandra japo- nica À Gr. ; Ménispermées. Cocculus laurifolius DC. — Menispermum davuricum DC. — Stephania hernandifolia Walp. Berbéridées. Berberis sinensis Desf. — Berberis japonica KR. Br.? (an nepalensis). Nymphæacées. Nelumbo nucifera Gærtn. — Euryale ferox Sal. Papavéracées. Stylophorum japonieum Mq. — Macleya cor- data R. Br. — Corydalis Wilfordi Reg. Géraniacées. Geranium nepalense Don: Crucifères. Nasturtium montanum Will Capparidées. Gynandropsis viscida Bunge. « DE LA FLORE DU JAPON. 319 Violariées. Viola verecunda A. Gr., prionantha Bg., Pa- trinii DC. Polygalées. Polygala japonica Houtt, Tatarinowii Reg. Caryophyllées Silene firma $. Z ‘ Portulaccées. Mollugo stricta L. — Portulacea oleracea L.? Tamariscinées. Tamarix chinensis Lour. Hypéricinées. Hyperieum japonieum Th., Ascyron L, pa- tulum Th. Linées Linum davuricum Schult. Rutacées. Boenninghausenia albiflora Rchb Ternstroemiacées. Ternstroemia japonica Th — Eurya japonica Th., chinensis R. Br. — Actinidiae sp. ? Malvacées Alcea rosea L. — Malvastrum ruderale Mq. — Abutilon Avicennae Gærtn.? — Urena sinuata Lam. — Hibisceus Manihot, mutabilis, syriacus ?, rosa sinensis? L., ternatus Cav. Sterculiacées. Pentapetes phoenicea L. Tiliacées. Grewia parviflora Bg. — Tilia cordata Mill, mand- shurica Rupr. — Corchorus capsularis L. — Elæocarpus photiniae- folia H. & A. Zygophyllées. Tribulus terrestris L. Balsaminées. Impatiens Balsamina L. Ilicinées. Ilex crenata, integra Th. Célastrinées. Evonymus Hamiltonianus Wall, alatus Th. Rhamnées. Sageretia theesans Brong. — Paliurus Aubletia KR. S.? — Zizyphus sinensis Lam. —- Berchemia racemosa $S. Z. — Hovenia duleis Th. Ampélidées. Vitis flexuosa, heterophylla, japonica, penta- phylla Th. Sapindacées. Sapindus Mukorosi Gærtn — Koelreuteria pa- niculata Laxm. — Aesculus chinensis Be. Anacardiacées. Rhus suecedanea L., semialata Murr., ver- nicifera DC. + Légumineuses. Crotalaria sassiliflora L. — Indigofera de- cora Lindl. — Caragana Chamalayu Lam. — Wistaria chinensis S. 2. — Melilotus suaveolens Led. — Astragalus lotoides Lam., gly- 320 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE , cyphyllos L.— Aeschynomene indica L.— Desmodium microphyllum, laburnitolium, podocarpum DC — Lespedeza bicolor Turez., striata H. et Arn., juncea P. — Vicia pallida Turez. — Canavalia in- eurva, lineata DC. — Mucuna capitata DC.? — Pueraria Thun- bergiana Benth. — Soya hispida Moench. — Amphicarpaea Ed- geworthii Benth — Rhynchosia volubilis Lour. — Sophora japo- nica LE. — Cæsalpinia sepiaria Roxh. — Cassia mimosoides, Sophera, Tora L. — Albizzia julibrissin Boïirv. Rosacées. Prunus Mume $S Z.?, Puddum Wall, Maximo- wiczii Rupr. —- Spiraea callosa Th. — Duchesnea fragarioides Sm. — Potentilia Kleiniana Wight — Agrimonia viscidula Bung. — Rosa sempervirens L, multiflora Th., sinica Aït., indica L., Banksiae R. Br., microphylla Roxb., rugosa Th., moschata Mill. — Crataegus sanguinea Pall — Pyrus præcox Pail , spectabilis Aït., sinensis W., Cydonia L., ianata Don. Saxifragées. Saxifraga sarmentosa L — Parnassia foliosa Hook. et Th. — Hydrangea Hortensia DC. — Philadelphus coro- narius L.?, tenuifolius Rupr & Maxim. Droséracées. Drosera lunata Buch. Hamamélidées. Distylium racemosum $S. Z. Haloragées Haloragis micrantha KR. Br. Lythrariées. Lagerstroemia indica L. Mélastomacées. Osbeckia chinensis L. Bégoniacées. Begonia grandis Dryand. Ficoïdées. Tetragonia expansa Aït. Onagrariées. Trapa bispinosa Roxb. Ombellifères. Hydrocotyle asiatica L., nitidula Rich., gla- brata Bl.? — Sanicula elata Hom — Sium sisarum L. — Bupleurum multinerve DC., aureum Fisch. Araliacées. Panax Ginseng Mey.? Cucurbitacées Zehneria Hookeriana Wight. — Momordiea charantia L. — Lagenaria vulgaris Ser. — Luffa Petola Ser. — Trichosanthes cucumerina L. — Platygonia Kæmpferi Naud. k Cornacées. Benthamia japonica $S. Z. Campanulacées. Campanula punctata Lam.— Adenophora DE LA FLORE DU JAPON. 321 verticillata, latifolia Fisch. — Platycodon grandifolium A. DC. Lobéliacées. Lobelia sessilifolia Lamb. Rubiacées. Oldenlandia angustifolia Benth. — Gardenia flo- rida L.— Damnacanthus indicus Gaertn. — Pavetta stricta L.? — Paederia foetida L. — Serissa foetida Comm. — Rubia cordifolia L. Composées. Adenostemma viscosum Forst. — Eupatorium japonicum Th., chinense L. — Adenocaulon adhaerescens Maxim. — Aster tataricus L., striatus Benth. — Turczanimovia fastigiata DC. — Boltonia indica, incisa Benth. — Inula japonica Th. — Rhynchospermum verticillatum Reinw. — Eclipta alba Hassk. — Siegesbeckia orientalis L. — Xanthium strumarium L. — Wedelia calendulacea Less. — Bidens pilosa, bipinnata L., parviflora L. — Pyrethrum indicum Cass. — Artemisia japonica Th., lavandulae- folia DC — Tanacetum marginatum Mq. — Myriogyne minuta Less. — Gnaphalium multiceps Wall., japonieum Th. — Anten- naria cinnamomea DC.-- Carpesium pubescens Wall. — Gynura pinnatifida DC.— Emilia sonchifolia DC. — Ligularia Kæmpferi S. Z. — Cacalia aconitifolia Bg., hastata L. — Senecio auran- tiaeus DC., Pseudo-Arnica DC. — Rhaponticum atriplicifolium DC. — Aplotaxis multicaulis DC. — Serratula coronata L. — Gerbera Anandria Sch. Bip. — Picris japonica Th. — Crepis japonica Benth. — Ixeris versicolor DC., repens, debilis, ramo- sissima À. Gr. Valérianées. Valeriana Hardwicki Wall. — Patrinia sca- biosaefolia Lk. Lonicérées. Lonicera confusa DC., acuminata, Leschenaultii Wall., chrysantha Turez. — Abelia biflora Turez. — Viburnum odoratissimum Ker. Myrsinées. Ardisia crispa A. DC. — Myrsine capitellata Wall. Primulacées. Lysimachia davurica Led., barystachya Bg, japonica Th., Fortunei Mx. Oléacées. Jasminum floridum Bg., Sambac, grandiflorum L. — Olea fragrans Th. — Forsythia suspensa Vahl. Ericacées. Gaultheria pyroloides H. et Th. — Vaccinium bracteatum Th., Donianum Wight. — Andromeda ovalifolia Wall. ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II. 21 322 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE (Pyrola asarifolia Michx. var. et Monotropa uniflora, voir parmi les espèces américaines). Styracées. Symplocos crataegoides Don, sinica Ker., lanci- folia S. Z. Ebénacées. Diospyros Kaki L. Asclépiadées. Metaplexis chinensis R.Br. — Pycnostelma chinensis Bg. — Endotropis auriculata Dsn. — Hoya carnosa L. ? laurifolia Dsn. var. — Vineetoxicum atratum M. & D. Apocynées. Vinca rosea L. — Parechites Thunbergii A. Gr. Loganiacées. Buddleya curviflora H. et A. — Mitrasacme nudicaulis Reinw. Gentianées. Villarsia crista-galli Griseb. — Limnanthemum indicum ?, cristatum Griseb. — Ophelia bimaculata $S. Z. Solanées. Datura alba Nees. — Solanum biflorum Lour. — Physalis angulata L. — Lycium chinense Mill. Convolvulacées. Quamoclit vulgaris Chois. — Colonyetion speciosum Chois. — Cuscuta chinensis Lam. — Dichondra repens Fisch. Borraginées. Bothriospermum tenellum F. & M. — Eritri- chum pedunculare, radicans DC. — Cynoglossum micranthum Desf. — Tournefortia Argusi DC. Cordiacées. Ehretia serrata Roxb. Labiées. Perilla ocimoïdes L., arguta Benth. — Calamin- tha umbrosa, Clinopodiuin Benth. — Hedeoma nepalensis Benth. — Salvia plebeja R. Br. — Lophanthus rugosus Fisch. — Nepeta botryoides Aït — Dracocephalum Ruyschiana L. — Scutellaria indica L, hederacea Kth. ?, scordiifolia Fisch. — [Lamium petio- latum Royl. — Teucrium stoloniferum Ham. Verbénacées. Caryopteris incana Mq.— Callicarpa purpurea Juss. — Vitex trifolia L. Scrophularinées. Mazus rugosus Laur. — Mimulus nepa- lensis Benth. — Limnophila sessilifolia, punetata BL. — Torenia edentula Griff.? — Vandellia crustacea, erecta, angustifolia Benth. — Lindernia pyxidaria AI. — Veronica cana Wall. — Centranthera hispida R. Br. — Siphonostegia chinensis Benth. — DE LA FLORE DU JAPON. LE Phtheirospermum chinense Bg. — Melampyrum roseum Maxim. Plantaginées. Plantago major L. var. asiatica, paludosa Turez. Cyrtandracées. Rehmaunia glutinosa Lib. Acanthacées. Rostellularia procumbens Nees. Bignoniacées. Tecoma grandiflora DC. — Catalpa Kæmpferi S. Z. (syringæfolia Turez.) Utriculariées. Utricularia diantha RS. Orobanchées. Orobanche ammophila Mey. — Aeginetia in- dica Roxb. Thymélées. Edgeworthia papyrifera $. Z. — Daphne odora Th.? — Wickstroemia canescens Meissn. Helwingiacées. Helwingia rusciflora W. Santalacées. Thesium chinense Turez. — Exocarpus lati- folia R. Br. ? Loranthacées. Viscum articulatum Burm. Elæagnées. Elæagnus umbellata Th. Laurinées. Cinnamomum dulce, Loureiri, Camphora Nees. — Tetranthera polyantha Wall. — Actinodaphne chinensis Nees. Celtidées. Celtis sinensis P. Ulmacées. Microptelea parvifolia Spach. Artocarpées. Morus alba, indica L. — Ficus pumila, erecta Th., superba Miq., pubinervis BL. Cannabinées. Humulus japonicus $S. Z. Polygonées. Polygonum equisetiforme Sibth., tinetorium Lour., viscosum, Posumbo Ham., cæspitosum Bl., Blumei Meissn., flac- cidum Roxb., orientale L., hastatotrilobum, muricatum, debile Meissn., paniculatum BL, Thunbergiüi S. Z. — Chylocalyx per- foliatus Hassk. Chénopodées. Beta benghalensis Roxb. — Basella rubra, alba L.— Chenopodium ambrosioides L. Amarantacées. Achyranthes bidentata BI. — Gomphrena globosa L. — Amarantus Mangostana L. — Euxolus viridis Moqu. Tand. Urticées. Pilea peploides H. et A. -— Boehmeria nivea Gaud. — A M 324 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE Oreocnide frutescens Miq. — Probablement plusieurs espèces de Boehmeria, japonica Miq., spicata Th., holosericea, hispidula BI., comme des variétés du B. platyphylla Don du continent asiatique. Euphorbiacées. Euphorbia humifusa W., pilulifera L. — Sapium sebiferum Roxb. — Acalypha pauciflora Horn. — Ricinus communis L. ? — Phyllanthus simplex Retz, Niruri, urinaria L. — Daphniphyllum Roxburghni Baill. Juglandées. Juglans mandshurica Maxim. — Platycarya strobilacea S. Z. Saururées. Houttuynia cordata Th. — Saururus Loureiri Dsn. Myricées. Myrica Nagi Th. Chloranthées. Chloranthus brachystachys BL. inconspicuus Sw. Cupulifères. Quercus dentata, serrata Th., thalassica Hance, salicina BI. — Corylus heterophylla F. M. — Fagus sylvatica L. var. asiatica DC. | Bétulacées. Betula Bhoypaltra Wall., costata Trautv. Palmiers. Rhapis flabelliformis L. F., major Bl.? — Cha- maerops excelsa Th. — Livistona chinensis R. Br. (introduite ?) Aroïdées. Pinella tuberifera Ten. — Typhonium divaricatum BI. — Colocasia antiquorum S. — Leucocasia gigantea $S. — Conophallus Konjak S.? — Alocasia macrorrhiza S. — Acorus spurius S., gramineus Aït. Orchidées. Empusa paradoxa Lindl. — Liparis nervosa Lindi. — Cremastra Wallichiana Lindl. — Luisia teres BI. — Aceras angustifolia Lindl. — Habenaria sagittifera Rehb. fil — Cephalanthera ensifolia Rich. — Spiranthes australis Lingl. — Cy- pripedium macranthum Svw. Zingibèracées. Cureuma longa L. Iridées. Pardanthus chinensis Ker. Commélinées. Commelina communis L., Benghalensis L. Pontédériacées. Monochoria vaginalis Pr., plantaginea Kth. Amaryillidées. Crinum asiatieum L. — Lycoris anrea, ra- diata Herb. Hypoxidées. Hypoxis minor Don. Liliacées. Asparagus schoberioides Kth., lucidus Lindl., DE LA FLORE DU JAPON. 325 oligoclonos Maxim.-- Reineckia carnea Kth.— Hemerocallis fulva L., graminea Andr. — Funkia ovata Spr., — Lilium longiflorum Th., tigrinum Gawl., concolor Sal., callosum $S. Z., Fortunei Lindl., avenaceum Fisch., spectabile Lindl., japonicum Th. — Fritillaria verticillata W. — Anemarrhena asphodeloides Bg. — Allium Thunbergti Don. ; Mélanthacées. Disporum pullum Don. Smilacinées. Smilax China L. Dioscorées. Dioscorea quinqueloba Th. Aspidistrées. Ophiopogon spicatus Gawl. — Flueggea ja- ponica Rich. — Aspidistra lurida Gawl. Juncacées. Juncus Leschenaultii Gay, cæspiticius Mey.? — Luzula rufescens Fisch. Eriocaulonées. Eriocaulon sexangulare L., albestre Hook &Th. Hydrocharidées. Hydrilla verticillata Casp. — Blyxa Rox- burghii Rich. — Ottelia alismoides Rich. Graminées. Coix lacryma L., agrestis Lour. — Paspalum brevifolium FL, filiculme Nees, filiforme Sw. — Oplismenus Burmanni Beauv., frumentarius, hispidulus Kth. — Setaria macro- stachya HBk., excurrens Mq. — Panicum miliaceum, indicum L. — Gymnothrix japonica Benth. — Isachne australis R. Br. — Sporobolus elongatus R. Br. — Phragmites Roxburghii Nees. — Amphidonax bifaria Nees. — Leptochloa tenerrima R. S. — Eleusine indica, coracana (Graertn. — Cynodon Dactylon P. — Poa spondylodes Trin. — Eragrostis tenella, pilosa, ferruginea Beauv., Browneï Nees. — Glyceria caspia Trin. — Lophatherum elatum Zoll. — Bromus confinis Nees. — Haemarthria compressa R. Br. — Perotis latifolia Aït. — Zoysia pungens W. — Imperata arundinacea Cyr. — Pogonatherum crinitum Trin. — Eulalia japonica Trin. — Anthistiria arguens W.— Andropogon Schoenanthus L., serratus Th., brevifolius Sw. : Cypéracées. Cyperus nitens Retz , flavescens L., sanguino- lentus Vahl, Iria L., amuricus Maxim , difformis L., tegetiformis Roxb., rotundus L., pennatus Lam., marginellus, fimbriatus Nees, umbellatus (Mariseus) Benth. — Kyllingia monocephala L. — 326 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE Chaetocyperus acicularis Nees. — Eleocharis plantaginea R. Br. — Isolepis Micheliana KR. S., barbata R. Br., capillaris R. S., squar- rosa Vahl. — Fimbristylis diphyila, ferruginea, miliacea Vahl., capillaris Hochst. — Rhynchospora Wallichiana Kth — Cladium chinense Nees. — Chapelliera glomerata Nees? — Lipocarpha microcephala R. Br. — Carex curaica Kth., brunnea Th., brevi- culmis KR. Br, polyrhiza Wall., heterolepis Bung.?, pumila Th., wahuensis Mey., tenuissima Boott, leucochlora Bung., longeros- trata Mey., Doniana Spr., lanceolata Boott, nemostachys Steud., Bongardi Boott, Gaudichaudiana Kth. Cycadées. Cycas revoluta L. Conifères. Pinus Massoniana Lamb , Karaiensis S. Z.?, Bun- geana Endi ?, P. Pinaster Sol ? — Larix dahurica Trautv. — Curninghamia sinensis R. Br. — Salisburia adiantifolia Sm. — Podocarpus chinensis Wall, Koraiana $S. Z. — Chamaecyparis nutkaensis Spach ? — Juniperus echinensis L. — Biota orien- talis Don. — Ephedra vulgaris L. var. Fougères. Taenitis microphylila Mett — Polypodium lineare, ellipticum Th., avenium Mett.— Ceratopteris thalictroides Brongn — Gymnogramme javaniea Bl.— Adiantum caudatum L.— Cheïlanthes chusana Hook. — Pteris serrulata, semipinnata L. — Woodwardia japonica Sm. — Plagiogyra euphlebia Mett. — Aplenium nidus, lanceum L., macrophyllum Sw. — Phegopteris Totta Mett. — Aspidium falcatum, lobatum Sw. var., amabile BL, aristatum, varium Sw., uliginosumñ, decursivepinnatum Kze, sophoroïdes Sw. — Onoclea orientalis Hook. — Nephrolepis tuberosa Pr. — Davallia villosa Wall, strigosa Sw., polypodioides Don, bullata Wall., chinensis, tenuifolia Sw. — Lindsæa cultrata Sw — Cibotii sp.? — Gleichenia dichotoma W., glauca Hook — Os: munda regalis L. var. biformis Benth. — Lygodium japonieum Sw. — Angiopteris evecta Hoffm. — Trichomanes parvulum Poir. — Hymenophyllum fimbriatum L. Sm.? Lycopodiacées. Lycopodium cernuum L., serratum Th., Phlegmaria L., — Selaginella involvens, ornithopodioides Spring. — Psilotum triquetrum Sw. DE LA FLORE DU JAPON. sat Equisétacées. Equisetum debile Roxb. Si nous analysons cette liste avec attention, nous sommes en droit d’en tirer les conclusions suivantes : 1°. Plus d’un quart des plantes vasculaires du Japon se com- pose d'espèces de l’Asie moyenne et méridionale; en y ajoutant les espèces nord-asiatiques déjà énumérées plus haut, l’intime con- nexion avec la flore de ce continent devient tout-à-fait frappante. 2. Ce ne sont pas seulement des espèces herbacées qu'on retrouve dans les régions élevées de l'Inde, l'Himalaya, le Kha- sia, etc., mais aussi des plantes ligneuses en nombre considérable. On peut citer comme les plus intéressantes : Espèces herbacées: Ranuneulus hirtellus, Geranium ne- palense, Nasturtium montanum, Boenninghausenia, espèces du genre Hibiseus, de Desmodium; Amphicarpaea Edgeworthii; Po- tentilla Kleiniana, Parnassia foliosa, Drosera lunata, espèces d’'Hydrocotyle, Sanicula elata, Zehneria Hookeriana, deux espè- ces d'Eupatorium, Rhynchospermum verticillatum, Wedelia, Gna- phalium multiceps, Carpesium pubescens, Artemisia Japonica, Aplotaxis multicaulis, Valeriana Hardwickïü, Lysimachia japo- nica, multifiora, Datura alba, Solanum biflorum, Calonyetion speciosum, Hedeoma nepalensis, Lamium petiolatum, Teucrium stoloniferum, Seutellaria indica, Mazus rugosus, Mimulus nepa- lensis, Veronica cana et d’autres Scrophularinées, Utricularia diantha, Aeginetia indica, plusieurs espèces de Polygonum, quel- ques Amaranftacées; parmi les Orchidées, Empusa paradoxa, Liparis nervosa, Cremastra Wallichiana, Aceras angustifola, Cephalanthera ensifolia etc.; Juncus Leschenauiti, Eriocaulon alpestre, sexangulare; les Graminées et les Cypéracées présen- tent plusieurs espèces répandues par toute l’Asie austro-orientale. Parmi les Fougères on trouve non seulement des espèces habitant les montagnes des Indes, mais aussi quelques-unes provenant des régions plus chaudes, et répandues dans l’Archipel des Indes. L’Equisetum debile trouve sa limite boréale dans le Japon. Le nombre des espèces ligneuses est assez remarquable, mais jé me borne à en signaler quelques-unes seulement qui m'in- 328 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE spirent un intérêt plus particulier: Schizandra japoniea, Ilex crenata, integra, Evonymus Hamiltonianus, Vitis flexuosa, Cae- salpinia sepiaria, Prunus Puddum, Pyrus ianata, Spiraea callosa, Myrsine capitellata, Gaultheria pyroloides, Vaccinium bractea- tum, Donianum, Andromeda ovalifolia, Symplocos crataegoides, Lonicera acuminata, Leschenaultii, Ebhretia serrata, Helwingia rusciflora, Viscum articulatum, Elaeagnus umbellata, Tetran- thera polyantha, Wickstroemia eanescens, Ficus pumila, Sapium sebiferum, Daphniphyllum Roxburghïi, Quercus serrata, Betula Bhoypaltra, Ephedra vulgaris var., et probablement quelques espè- ces de Pinus. 3°. Une autre fraction assez importante de la végétation est formée par les espèces qui se trouvent dans les pays limitrophes, la Chine, la Mandschourie, etc. Espèces herbacées: Clematis biternata, longituba, Menis- permum dahuricum; Nelumbo; Euryale; Stylophorum; Macleya; Gynandropsis; Viola prionantha, Patrinii, deux espèces de Poly- gala, Silene frma, trois espèces d'Hypericum, Linum davuri-* cum, Tribuius terrestris, Indigofera decora, Astragalus lotoides, Agrimonia viscidnla, Bupleurum multinerve, aureum, Platygonia Kaempferi, Campanula punctata, deux espèces d’Adenophora ; Platycodon; Lobelia sessilifolia, Adenocaulon adhaerescens, Ture- zaninowia; Bidens parviflora, Artemisia lavandulaefolia, Gynura pinnatifida, quatre espèces d’'Ixeris, Patrinia scabiosaefolia , Lysi- machia davurica, Metaplexis chinensis, Pycnostelma chinense, Endotropis auriculata, Parachites Thunbergn, Bothriospermum tenellum, deux Eritrichium, Lophanthus rugosus, Caryopteris in- cana, Siphonostegia chinensis; Phtheirospermum ; Melampyrum roseum, Rehmannia glutinosa, Orobanche ammophila, Thesium chinense, Humulus japonieus, deux Saururées et deux Chloran- thées, Cypripedium macranthum, deux espèces de Lycoris, la plupart des Liliacées de notre liste, Disporum pullum, trois espèces d’Aspidistrées, Luzula rufescens, quelques Graminées, Cypéracées et Fougères. Parmi les espèces ligneuses viennent d'abord presque tou- DE LA FLORE DU JAPON. 329 tes les Conifères citées dans la liste, dont une partie habitent la Daourie, d’autres la Chine ou la Corée, et dont d’autres encore (Pinus firma, homolepis, jezoensis, Larix leptolepis) entrent dans l’île de Saghalin. L’'Ephedra vulgaris L. var. helvetica a été trouvé par Griffith dans l’Affghanistan, par MM. Hooker et Thomson dans les montagnes de Thibet, par le botaniste japonais Keiske dans l'île de Nippon, mais il manque dans la Flora amurensis de Maximowiez. Livistona chinensis et le Chamaerops excelsa crois- sent dans la Chine et le Japon. — Quercus dentata croît dans le Nord de la Chine, thalassica et salicina dans les régions plus méridionales de ce pays. — Tilia mandshurica, Betula cos- tata, Corylus heterophylla, Juglans mandshurica croissent dans la Mandschourie. Dans les régions de la Chine ou de la Cochinchine, boréale ou mé- ridionale, ont été rencontrés l’Illicium anisatum (religiosum de Sie- bold et Zuccarini), Cocculus laurifolius, Berberis sinensis, Ta- marix chinensis, Ternstroemia japonica, ŒÆEurya japonica et chinensis, Grewia parviflora, Zizyphus sinensis, Berchemia race- mosa, Hovenia dulcis, plusieurs espèces de Vitis, les trois Sapindacées de notre liste, Caragana Chamalayu, Wistaria chi- nensis, plusieurs espèces de Rosa, Distylium racemosum , Osbeckia chinensis, Benthamia japonica, Gardenia florida, Damnacanthus indicus, Serissa foetida, Viburnum odoratissimum, Ardisia erispa, Jasminum floridum, Olea fragrans, Forsythia suspensa, Symplocos sinica, Diospyros Kaki, Lycium chinense, Catalpa Kaempferi, trois espèces de Cinnamomum, Oreocnide frutescens. Le Cycas revoluta se rencontre également en Chine, car le C. inermis de Loureiro n’est pas autre chose que cette espèce sous un climat plus chaud !). :) La plante du jardin botanique d'Amsterdam , que j’ai décrite et figurée autrefois comme C. inermis, était un exemplaire apporté de la Chine et cultivé dans une serre chaude. Dans l'Amérique australe, sous une température plus élevée, la forme des feuilles se modifie aussi légèrement. Les carpophylles restent invariables, sauf les différences individuelles : dans une même inflores- cence les carpophylles diffèrent toujours plus ou moins entre eux. 330 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE 4°. On trouve aussi répandues jusqu'au Japon, mais principa-. lement dans les îles de Kiousiou et de Nippon, des plantes des provinces méridionales de l’Inde et même des espèces de lAr- chipel Indien, par exemple: Stephania hernandifolia, Malvastrum ruderale, Pentapetes phoenicea, Hypericum japonicum, Crotalaria sessiliflora, Aeschy- nomene indica, espèces de Desmodium; Cassia mimosoides, Sophera, Tora; Lagerstroemia indica, Lagenaria vulgaris, Luffa Petola, Boltonia indica, Scutellaria indica, Limnophila punctata, Ficus pubinervis, Chylocalyx perfoliatus, Chloranthus brachy- stachys, espèces de Colocasia, Leucocasia, Alocasia; Curcuma longa, Commelina communis, bengalensis, Monochoria vaginalis et plantaginea, Crinum asiaticum, Blyxa, Ottelia et bon nombre de Fougères. D0. Il y a aussi quelques espèces qui sont communes au Japon et à la Nouvelle-Hollande; comme telles je citerai, en écartant les espèces ubiquitaires ou répandues par toute l'Asie australe et la Nouvelle Hollande septentrionale: Brasenia peltata (aussi dans l'Amérique du Nord), Gnapbalium japonicum (involueratum Forst.; aussi dans la partie orientale de Java), une ou deux espèces de Carex, Chapelliera glomerata, Polygala japonica, Ehretia serrata, Nertera depressa, Dichondra repens, Lageno- phora Billardieri, Tribulus terrestris, Hydrocotyle asiatica, ete. Un fait des plus remarquables est l'apparition au Japon d'espèces qui jusqu'alors paraissaient avoir leur limite extrême à de très grandes distances, dans l’Asie occidentale où même en Europe. Quand il s’agit de certaines espèces herbacées et peu apparentes, il peut rester plus ou moins de doute au sujet de cette limite; car la partie septentrionale de l’Asie centrale n'ayant pas encore, malgré les recherches assidues des botanistes russes, été fouillée complétement, de pareilles espèces auraient pu échapper aux explorateurs jusqu'à ce jour. Mais il est difficile d'admettre qu'il ait pu en être de même pour des espèces plus grandes, et sur- tout pour des arbres, qui frappent tout d’abord les regards. Le fait en question n’est, toutefois, pas isolé dans la Géographie DE LA FLORE DU JAPON. 391 botanique, et, dernièrement encore, M. J. D. Hooker a fixé l’at- tention sur la distribution de certaines Conifères, dont la conti- nuité montre une interruption sur de grands espaces: le Pinus excelsa des monts Himalaya a été retrouvé dans la Macédoine, tandis que sur la distance de 2200 milles qui sépare les deux points on ne voit pas trace de cette espèce. Des exemples ana- logues se rencontrent au Japon, où des espèces qui s'arrêtent dans l'Asie occidentale surgissent inopinément. Fagus sylvatica, dont la distribution en Europe a été éclairée d’un jour si vif par M. Alph De Candolle, ne franchit pas le Caucase et manque dans toute l'Asie; maïs l'arbre reparaît en masse dans le nord du Japon, et l'examen le plus attentif ne peut y faire voir, tout au plus, qu'une variation légère de Fagus sylvatica (var. asia- tica DC.). À Yesso, l'espèce est accompagnée d’une autre, le F. Sieboldi. Dans l’Amérique du Nord, c’est le F. ferruginea qui en tient la place. La considération de faits de ce genre soulève naturellement plus d’une question. Le Hêtre a-t-il été répandu autrefois par toute l’Asie jusqu'au Japon, et des changements de terrain et de climat ont-ils amené son extinction dans les pays intermédiaires ? Les espèces nommées dérivent-elles toutes d’une espèce antérieure unique, modifiée suivant les conditions climato- logiques diverses ? Sont-elles la descendance des espèces de la période tertiaire ? À aucune de ces questions nous ne pouvons, dans l’état actuel de nos connaissances, répondre d’une manière satisfaisante; ce n’est que lorsqu'on aura étudié avec soin tous les débris laissés dans ces contrées par l’époque tertiaire, qu'on trouvera peut-être la clef du problème !). — Le Castanea vesca fournit un exemple analogue; il croît dans le sud-ouest de l’Europe Jusqu'en Alsace, mais plus au nord ou à l’est il ne se rencontre plus; il reparaît ensuite en Asie-Mineure et dans les îles adja- centes, ce qui conduit à placer sa dispersion à une époque où 1) M. A. De Candolle compare l'apparition isolée du Fagus sylvatica au Japon à son existence, également isolée, aux Açores et à Madère (Géogr. bol. Tom I, pag. 240.) 332 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE l’île de Candie était réunie avec la terre ferme. Il ne s’étend pas à l’est de l'Asie Mineure, à travers l’Asie; mais il se montre de nouveau en Chine et au Japon, et dans l'Amérique du Nord on trouve une espèce qui en diffère très peu. M. De Candolle fait observer avec raison que les nombreuses variétés que cet arbre compte au Japon indiquent qu’il y existe depuis une haute antiquité. Plus l’aire de distribution d’une espèce est vaste, plus elle présente de modifications dans ses formes, et plus est grand le nombre des variétés qu'on trouve enregistrées, pour cette espèce, dans les ouvrages systématiques; souvent même, quand on con- sidère les formes extrêmes, on doit se poser la question si l’on a affaire à une espèce ou à une variété. De ce qui à été dit plus haut, il résulte qu'il existe au Japon un nombre considérable d’es- pèces possédant, surtout dans la direction de l’ouest à l’est, une extension prodigieuse. [es considérations auxquelles donne lieu la flore de cet empire fournissent, relativement à la doctrine de l’origine des espèces, mainte indication dans l'esprit de la théorie de Darwin., Les exemples que nous avons empruntés aux gen- res Fagus et Castanea peuvent être interprétés dans ce sens. Torreya nucifera du Japon diffère si peu de T. Californica et de T. taxifolia, que, si on l’avait trouvé en Amérique, on ne l’eût peut-être pas distingué, comme espèce, du T. Californica. Quercus [lex d'Europe, Q. Balloot de l’Affghanistan, et Q. phyl- liræoides du Japon forment pour ainsi dire une grande espèce, de sorte que M. Hooker a déjà cru devoir réunir les deux premiers. Parmi les espèces qui habitent le Japon, et qui paraissent avoir leur limite orientale dans l'Asie occidentale, à une très grande distance, on peut encore citer les suivantes; dans cette liste Je n’ai pas tenu compte des espèces qui se trouvent dans l'Himalaya: Glyceria caspia, répandue jusque dans les provinces caucasien- nes; GI. fluitans, jusqu’à l’Oural. Saponaria vaccaria: Siberie altaïenne, Désert des Kirghises. Malachium aquaticum : Sibérie ouralienne. Arenaria serpyllifolia: rivière Jénisséi. Cucubalus bacciferus : Oural. DE LA FLORE DU JAPON. 333 Evonymus latifolius: Europe, Asie occidentale ? Lithospermum arvense: Sibérie ouralienne. Nepeta botryoides: Altaï. Ajuga genevensis: Mongolie. Veronica spicata: Baïkalie. Inula Helenium L.: Asie occidentale. Artemisia capillaris (= A. scoparia W. K.): Hongrie. Carpesium abrotanoides: Caucase, ainsi que Himalaya. Sarothamnus scoparius: Oural. L’affinité de la flore du Japon avec celle de l'Amérique du Nord, surtout de la partie située à l’est des Montagnes Rocheuses, est un point dont j'ai déjà traité avec détail. J'ai donné à cette oc- casion (Arch. néerl., II, p. 153) une liste de 103 espèces qui peuvent être considérées comme représentant au Japon la flore de l'Amérique du Nord, et je les ai partagées en deux groupes suivant le caractère de végétation ligneuse ou herbacée. Si l’on retranche de cette liste les espèces qui habitent les latitudes éle- vées, et qui appartiennent en partie aux plantes aretiques, plus ou moins circompolaires, il reste 85 espèces proprement améri- caines. J'ai étudié avec soin la manière dont ces espèces sont distribuées dans la Nord-Amérique, et j'ai trouvé que plus de la moitié sy avancent assez loin vers le nord pour qu'on puisse regarder comme possible, dans les conditions climatologiques ac- tuelles, leur migration le long des chaînes des îles Aleutiennes et Kouriles. Un groupe moins nombreux occupe, au contraire, en Amérique, des latitudes assez méridionales pour qu’il soit nécessaire d’avoir recours, soit à l'hypothèse d’une communication terrestre, engloutie aujourd'hui daïis l'Océan Pacifique, soit à la théorie développée par M. A. Gray, et d’après laquelle la pro- pagation de ces espèces aurait eu lieu à une époque où une tem- pérature plus élevée la rendait possible par la communication géo- graphique actuelle. 334 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE Liste des espèces communes au Japon et à l'Amérique du Nord, non compris les espèces arctiques. Espèces plus boréales. 1. Anemone parviflora (en Amérique jusqu'à 70° L. B.). 2. A. pennsylvanica (jusque dans l’Amérique arctique). 3. Coptis trifolia (Groënland, Labrador, Unalaschka). 4, C. oceidentalis (sur les Montagnes Rocheuses). 5. Caulophyllum thalictroides (Canada jusqu'en Kentucky). 6. Brasenia peltata (Canada jusqu'en Géorgie). 7. Corydalis aurea (Canada jusque dans la Géorgie, le Missouri, les Montagnes Rocheuses). 8. Vinca canadensis (Baie d'Hudson jusqu'en Caroline). 9. Steliaria borealis (depuis 42” jusque dans l’Amérique arctique). 10. Geranium erian- thum (Sitcha). 11. Hypericum virginicum (Canada jusqu’en Floride et en Louisiane}. 12. Vitis Labrusca (Canada jusque dans la Géorgie, l’Arkansas, le Texas). 13. Rhus Toxicodendron (Canada jusque dans la Géorgie, les Montagnes Rocheuses, le nord-ouest de l'Amérique). 14. Thermopsis fabacea (Oregon, aussi le Kamt- schatka). 15. Lespedeza hirta (Canada jusqu'en Floride). 16. Rubus spectabilis (Unalaschka et Sitcha jusqu'en Orégon). 17. Potentilla pennsylvanica (Canada, Montagnes Rocheuses, Saskatchawan). 18. Pyrus americana (Pennsylvanie jusque dans le Labrador et le Groënland). 19. Amelanchier canadensis (Canada, Baie d'Hudson, Saskatchawan). 20. Spiræa betulaefolia (Côte nord-ouest jusqu'aux Montagnes Bleues dans l’Orégon; Montagnes Rocheuses 52—54° ; Détroit de Kotzebue) 21. Ribes laxiflorum (nord-ouest de l’Amé- rique, Détroit de Norfolk, Sitcha). 22 Penthorum sedoides (Ca- nada jusqu'en Louisiane et en Géorgie) 23. Aralia racemosa (Canada jusque dans la Géorgie, les Montagnes Rocheuses). 24. Opoplanax horridum (Côte nord-ouest, Sitcha jusqu'en Orégon, Montagnes Rocheuses). 25. Panax quinquefolium? (depuis le Canada jusqu'aux montagnes des Etats du Sud). 26. Cryptotænia cana- densis (Canada jusqu’en Louisiane). 27. Heracleum lanatum (Terre- Neuve, Canada). 28. Archemora rigida? (Michigan, New-York jusqu'en Floride). 29. Cymopterus littoreus ? A. G. 30. Osmorhiza lengistylis (Canada, Virginie, Saskatchewan). 31. Galium triflo- DE LA FLORE DU JAPON. 339 rum. 32. Viburnum lantanoïides 35. V. Opulus var. pubens. 34. Sambucus racemosa var. pubescens (seulement dans le nord; dans le sud sur les montagnes). 35. Vaccinium macrocarpon (oxycoccos) ? 36. Chiogenes hispidula. 37. Menziesia ferruginea. 38. Pyrola asarifolia. 39. Monotropa uniflora 40. Phryma lepto- stachya assez loin au nord. 41. Veronica Virginica (Vermont jusque dans le Wisconsin). 42. Alnus maritima. 43. Betula lenta (très au nord . 44. Symplocarpus foetidus (assez loin au nord). 45, Pogonia ophioglossoides (depuis le Canada jusqu'en Virginie). 46. Läparis lilüfolia (dans les Etats du milieu) 47. Orchis lati- folia var. Beeringiana. 48. Erythronium grandiflorum (assez loin au nord). 49. Streptopus roseus. 50. $. amplexifolius (jusque sous les latitudes élevées). 51. Smilacina trifolia (Wisconsin). 52. Jun- eus xiphioides (nord-ouest de l'Amérique). 53. Agrostis perennans (très au nord). 54. Triticum semicostatum (nord-ouest de lAmé- rique). 55. Festuca parviflora (nord-ouest de l'Amérique). 56. Scirpus Eriophorum (jusque sous les latitudes élevées). 57. Carex stipata, 58. C. rostrata, 59. C. macrocephala (très au nord). 60. Lyeo- podium dendroideum (assez loin au nord). Espèces plus méridionales. 61. Trautvetteria palmata (Caroline du Nord jusque dans le Tennessée). 62. Diphylleia cymosa (Vir- ginie jusque dans la Géorgie et la Caroline du Nord). 65. Hype- ricum petiolatum (New-Yersev jusque dans la Floride, le Ken- tucky, l’'Arkansas). 64. Photinia arbutifolia (Californie). 65. Aralia spinosa (Virginie, Floride, Louisiane, Arkansas). 66. Hydrocotyle interrupta (Etats du Sud jusqu'au Massachusetts, Californie). 67. Veronica peregrina (depuis le Canada, vers le sud. 68. Rumex persicarioides (Virginie, Massachussets). 69. [ris cristata (Ken- tucky, Virginie). 70. I. setosa ? 71. Chamælirium luteum !) (Nouvelle :) Relativement à cette plante j’ai présenté, dans la Pro/usio, quelques re- marques qui établissent que l’espèce japonaise est la même que l’espèce amé- ricaine, avec cette différence remarquable que la plante est hermaphrodite au Japou et dioïque en Amérique; sous tous les autres rapports, elle est la même dans les deux parties du monde. — On peut déjà citer en grand nombre de 336 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE Angleterre, Illinois, et plus au sud). 72. Polygonatum giganteum. 13. P. canaliculatum (Pennsylvanie jusque dans la Virginie). 74 Croomia pauciflora (Floride et Alabama). 75. Hydropyrum lati- folium (analogue au H. eseulentum dans les régions occidentales, pas très loin au nord) 76. Sporobolus elongatus (pas très loin au nord; aussi dans la Nouvelle-Hollande, ete.). 77. Torreya nuci- fera (à peine différent du T. californica de Càlifornie). 78. Adiantum pedatum (pas très loin au nord). 79. Asplenium thelypteroides. 80. Onoclea sensibilis (Connecticut, parties de New-York, Was- bington). 81. Osmunda einnamomea (pas très au nord). 82. Bo- trychium virginicum. 83. Lycopodium serratum (lucidulum Michx., Alleghanies). Le nombre des espèces proprement américaines qui se rencon- trent au Japon (et dont quelques-unes se retrouvent aussi sur d’autres points de l’Asie orientale) s'élève done à 83, parmi les- quelles 17 Phanérogames, c’est-à-dire environ 4 de la flore phanérogamique entière du Japon. A ce point de vue — celui de l'identité des espèces — l’affinité ne se prononce done qu'à un degré relativement faible. Mais il en est autrement lorsque nous plaçons l’un à côté de l’autre les tableaux généraux des deux flores, et surtout lorsque nous fixons notre attention, principale- ment, sur les espèces endémiques du Japon. On reconnaît alors qu'il y a des ressemblances frappantes dans les rapports des familles et des genres; les maxima des espèces tombent sur les mêmes familles et les mêmes genres, et les espèces elles-mêmes présentent de très nombreux exemples d’analogies, de ces formes dites vicariantes, mais qui, d’après la méthode des botanistes systématiques actuels, doivent être regardées comme essentielle- ment distinctes. D'un autre côté, les groupes qui ne sont pas représentés dans l'Amérique du Nord n’ont, au Japon, qu'un nombre limité d'espèces, et les genres sont même, assez souvent, pareilles variations dans les espèces qui s'étendent sur de vastes espaces. Dans le domaine de la flore du Japon, l’Osmunda regalis, entre autres, en fournit un exemple par sa singulière variété Uyformis, qui se rencontre au Japon, dans l'Himalaya, et aussi au Cap de Bonne-Esperance. ’ DE LA FLORE DU JAPON. 831 monotypes. Plusieurs genres monotypes appartiennent à des grou- pes qui prédominent dans l'Asie australe, ou même à d’autres qui prévalent plutôt dans l’Amérique du Sud (Lardizabalées, Méliosmées), tandis que Pentacoelium est un genre monotype japonais de la famille exclusivement australienne des Myoporinées. C’est une vérité aujourd'hui universellement reconnue, que la végétation actuelle est liée d’une manière inséparable à celle de la période tertiaire, qu'à partir de l’époque éocène, à travers les temps miocènes et pliocènes, il s’est fait une transition lente vers l’état présent du monde organique. Si nous embrassons la période tertiaire dans son ensemble, nous pouvons dire, en gé- néral, que les ordres et les genres n'éprouvèrent que des change- ments peu importants, tandis que les espèces s’éteignirent en grande partie et furent remplacées par d’autres. Cette substitution de formes n'eut pas lieu simultanément sur tous les points du globe, et il paraît suffisamment établi que l’état de choses exis- tant persista plus longtemps dans une région que dans une autre. Au milieu des variations qui, durant cette longue période, atteig- nirent la distribution des terres et des mers, l'élévation du sol, la température et l'humidité, un même groupe d'êtres a pu se maintenir en un point, tandis que plus loin les conditions né- cessaires à son existence faisaient défaut, et il en est résulté nécessairement un déplacement des espèces d’une province vers l'autre, par une migration lente soumise aux lois de la multipli- cation. La science, dans ces derniers temps, a appris à connaître de nombreux exemples de pareils faits. C’est ainsi que des types de la Nouvelle-Hollande, de l'Inde et de l'Amérique du Nord se trou- vèrent représentés en Europe pendant des périodes successives. Les précieuses recherches de MM. Unger, Goeppert, O. Heer, C. Gaudin, C. Strozzi, de Saporta et d’autres paléontologistes ont répandu un jour inattendu sur cet important chapitre de la bion- tologie, et M. A. De Candolle, dans sa Géographie botanique et dans des écrits postérieurs, a montré, avec toute évidence, ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. I. 22 338 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE que mainte particularité de la distribution des espèces végétales existantes ne saurait s'expliquer que par des considérations de cette nature, et qu'il y à lieu de distinguer soigneusement l'effet des causes antérieures de celui des causes actuelles. Placé à ce point de vue, on ne s'étonne plus de trouver, dans la distribution actuelle des plantes, des groupes et des tableaux de caractère différent, les uns plus anciens, les autres plus mo- dernes, ceux-ci plus avancés dans la voie des modifications, ceux-là attardés encore dans une phase antérieure. L'aspect que le règne végétal présentait en Suisse et dans une grande partie de l’Europe, pendant les derniers temps de l’époque tertiaire, se retrouve encore aujourd hui, au moins si l’on s’en tient aux traits les plus généraux, dans les Etats-Unis d'Amérique et spécialement dans les régions orientales. Or la flore de l'Amérique du Nord étant, à beaucoup d’égards, analogue à celle de l'Asie orientale, sur- tout à celle du Japon, on doit se demander naturellement jusqu'à quel point cette dernière peut aussi être comparée à la flore ter- tiaire, et si nous avons droit d’y admettre également l'existence d'éléments anciens. Le grand nombre d'espèces endémiques, et surtout le caractère très particulier des groupes endémiques paraissent tout d’abord venir à l’appui de cette manière de voir. Quand on considère la prédominance extraordinaire des Conifères, des Cu- pulifères, des Acérinées, des Laurinées, des Juglandées, celle des genres Salix, Alnus, Corylus, Planera, Ulmus, Liquidambar,, ete., on se voit transporté en imagination dans une des dernières phases de la période tertiaire. Avant d'essayer une confrontation plus détaillée, je dois rap- peler toutefois qu'une comparaison strictement numérique entre une flore vivante et une flore éteinte conduirait à des résultats inexacts, à moins d'y apporter une correction: les plantes her- bacées, en effet, ne se conservent qu'imparfaitement, ou pas du tout, à l’état fossile, tandis que les végétaux ligneux laissent ordinairement des débris suffisamment reconnaissables. Quant aux flores tertiaires de la Suisse, les admirables recher- DE LA FLORE DU JAPON. 339 ches de M. Oswald Heer nous en ont fait connaître environ 800 espèces phanérogames, distribuées en 196 genres et 80 familles : 160 genres dicotylédones, 21 genres monocotylédones, dont res- pectivement 133 et 21 représentent des types encore vivants actuellement. Les familles prédominantes, rangées d’après la force numérique en espèces sont: Papilionacées, Amentacées (Cupuli- fères avec les ordres voisins), Cypéracées, Protéacées, Laurinées, Graminées, Conifères, Composées, Acérinées. Comme particuliè- _rement caractéristiques je citerai les ordres et genres suivants, en regard desquels je placerai ceux du Japon (Voy. O. Heer, Recherches sur le climat ete., p. 55): Flore actuelle du Japon, 2007 Phanérog. Flore tertiaire de la Suisse, espèces en- 800 Phanérog. nombre total. démiques. Eapiionacées)-1.:.1181 espèces, 41. - Gb E 1620 Cperenser. ce hs DOS ÉEA, Le e A RE EN ER Le BHDiéaCÉos he DAT ie un ane PERS EN AE Cypéracées..….…. : SEANCES PR ARNENNSE DIR ATENR LOL ea ES MG ha. ce. DE eh fe 1264 38 1 SR ATNATITA EE FNAC PER DONNE dt Le 72 SRE PNR Er ee Rhamnées.t 4-52 DIS) NUE SN TRES DORE LEP IS NE AE En AMÉRIRÉE Ath ue DRE Ans een Léa ue LE Chmposées ts it de A0 PR I En LOU it 2 DO HER... in a PQ SRE RE Oh nr 2 Juslandées: 11: dos Nr NE NS Ga ns Bone ne ice 127 NOIRS 19 MENU PER LEP OMR 7 ON TERRE | SAERUE A Le rt ES A UT TONER DORA AS Mpnealis di, Su DS Mau élan. Las. 0 Hbousot, Planera: sn Qt. ns has ds. dl Pidambars hu ar un Ai sg Les ds Ut Pat BIARAQUS 1 ts AT CTP UN MOURIR. TER D ASSAROTE PART Conifères . ..... TR UMR dé | ep Lie CE CPE RUE 340 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE Cette comparaison tend uniquement à faire ressortir les groupes fortement représentés de part et d'autre; mais comme dans les chiffres de la Suisse tertiaire différentes époques tertiaires sont exprimées d’une manière globale, et que les mêmes ordres n'étaient pas représentés dans le même rapport pendant toutes les époques suc- cessives, la comparaison ne peut avoir qu’une signification très g'éné- rale. Au reste, les genres caractéristiques qui sont communs à la flore tertiaire de la Suisse et à la flore actuelle du Japon confirment leur analogie mutuelle : Cassia, Cæsalpinia, Gleditschia, Pterocarya, Juglans, Rhus, Rhamnus, Berchemia, Zizyphus, Ilex, Acer, Fraxinus, Diospyros, Ficus, Cinnamomum, Liqui- dambar, Polygonum, Planera, Ulmus, Quercus, Salix, Populus, Carpinus, Myrica, Glyptostrobus (Chine), Smilax, Potamogeton, Sparganium, Arundo, Juncus, Osmunda, Aspidium, Pteris, Woodwardia. — Par contre, on ne trouve pas au Japon: Sabal, Taxodium, Sequoia, Platanus, Laurus, Persea, Embothrium, Dryandra, Leptomeria, Acerates, Liriodendron, Robinia. Mais je ferai remarquer à ce sujet: que la détermination de Sabal, uni- quement d’après les feuilles, est très douteuse, et qu'il pourrait être rapporté fort bien à Chamærops ou à un autre palmier palmatifrondé qui se rencontre au Japon; que Taxodium doit être réuni avec Glyptostrobus, qui croît en Chine; que Laurus et Persea, à l’état fossile, sont très difficiles à distinguer des genres de Laurinées japonais; enfin, qu'une autre partie des gen- res cités sont des genres de la Nouvelle-Hollande ou de l’Amé- rique, et appartiennent à des divisions de la période tertiaire que je ne compare pas avec la flore japonaise. Le point de vue devient plus rationnel lorsque nous comparons les débris fossiles en tenant compte de la succession des couches qui les renferment, en rapport, par conséquent, avec les ditré- rentes époques de la période tertiaire. Dans le premier étage de la Suisse dominent les Protéacées, les Rhamnées, et les Cupres- sinées, division des Conifères; dans le 2e, les Rhamnées et les Palmiers; dans le 3e, les Protéacées; dans le 4e, les Salicinées, DE LA FLORE DU JAPON. 341 Acérinées, Légumineuses (Papilionacées), Juglandées et Sapin- dacées. Celui-ci comprend la dernière, la plus récente des flores tertiaires de la Suisse, et ce que la logique indiquait déjà, les rapports des groupes cités le confirment, savoir que c’est avec cette dernière division tertiaire que la végétation actuelle du Japon, surtout la partie endémique, doit être comparée. Dans un mémoire intéressant, relatif à l’Atlantide de M. Unger, (The Atlantic hypothesis in its botamcal aspect, dans le Natural History Review, Avril 1862), M. le professeur Oliver a commu- niqué un tableau montrant la distribution géographique des gen- res encore vivants de la flore tertiaire de la Suisse, et d’où il résulte que la végétation actuelle de l’Europe possède 76 de ces genres, 12 de moins que les Etats méridionaux de l’Union américaine. Le même savant, suivant les traces de M. O. Heer, montre en- core que le Japon et la Suisse tertiaire ont en commun 71 ordres naturels, dont 51 représentés par des genres identiques ; le nombre de ces genres identiques serait de 77. D’après mes recherches, toutefois, ce nombre devrait être un peu modifié: quelques gen- res doivent disparaître de la liste, d’autres doivent y être ajou- tés, de sorte que le chiffre total s'élève à 89. Ces genres com- muns au Japon et à la Suisse tertiaire sont les suivants: Phragmites, Panieum, Cyperus, Scirpus, Carex, Juncus, Smilax, Chamaerops, Typha, Sparganium, Potamogeton , Hydrocharis, Iris, Podocarpus, Pinus, Larix, Liquidambar, Populus, Salix , Myrica, Alnus, Betula, Carpinus, Corylus, Quercus, Castanea, Ulmus, Planera, Ficus, Polygonum, Salsola, (Persea, Benzoin de la flore tertiaire pourront être considérés comme identiques avec les genres de Laurinées actuels du Japon), Aristolochia, Andromeda, Clethra, Monotropa, Vaccininm, Diospyros, Styrax, Myrsine, (Bumelia sera peut-être du genre Ardisia), Menyanthes, Fraxinus, Lonicera, Viburnum, Gardenia, Hedera, Panax, Cornus, Vitis, Ranunculus, Clematis, Berberis, Nymphaea, Nelumbium, Sterculia, _Grewia, Acer, Negundo, Sapindus, Koelreuteria , Coriaria, Euphor- bia, Pittosporum, Celastrus, Ilex, Zizyphus, Paliurus, Berchemia, 342 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE Rhamnus, Rhus, Zanthoxylum, Juglans, Pterocarya, Prunus, Amygdalus, Crataegus, Spiraea, Medicago, Indigofera, Phaseolus, Sophora, Cercis, Gleditschia, Bauhinia? Cæsalpinia, Cassia, Acacia (Albizzia). De ces 89 genres, il y en a 26 qui n'habitent pas l’Europe actuelle, et ce sont principalement les genres les plus caractéris- tiques, qui, pour une grande partie, sont représentès en A mérique. Si les comparaisons auxquelles nous venons de nous livrer suffisent déjà à indiquer, d’une manière générale, que dans la végétation du Japon se reflète plus ou moins l’image d’une flore tertiaire, surtout d’une flore pliocène, cette analogie ressort avec encore bien plus d’évidence d’une comparaison spéciale avec les restes fossiles de Parschlug et d'Oeningen en Allemagne. Dans ces localités, on a trouvé 32 Conifères, qui se rapprochent beau- coup quant aux genres de celles du Japon, entre autres même un Salisburia; ensuite 13 Quercus, 3 Fagus, 2 Carpinus, 5 Myri- cées, 6 Bétulacées, 7 Ulmacées (y compris Celtis), 3 Liquidam- bar, D Populus, 5 Salix, 1 Cinnamomum, 11 Rosacées (5 Po- macées, 6 Amygdalées), 17 Légumineuses (dont 2 Mimosées), 8 Rhus, 7 Juglandées, 15 Rhamnées, 4 Célastrinées, 14 Acer, 1 Tilia, 1 Fraxinus, 1 Diospyros, 7% Ilex,, 7. Ericées. IL nya qu'à comparer ces genres, et leurs rapports numériques mutuels, avec les listes données plus haut (p.339), pour que l’affinité saute aux yeux, et il ne serait pas difficile de trouver une analogie du même ordre avec d’autres flores tertiaires. Je n’entreprends pas la comparaison des espèces elles-mêmes, mais il ne paraît nulle- ment improbable que parmi les espèces fossiles de l’Europe il y en ait quelques-unes qui puissent être retrouvées dans la flore actuelle du: Japon :). Les botanistes qui ont fait de la flore tertiaire 1) Parmi les plantes tertiaires du S. E. de la France, si admirablement illus- trées par le Comte de Saporta (An. Sc. nat., 4ème Sér. XNI et XVIT), quelques espèces me paraissent absolument identiques avec celles de la flore actuelle du Japon. DE LA FLORE DU JAPON. 943 l’objet de leur études trouveront dans les musées plus de ressources pour de pareilles comparaisons, maintenant que la plupart des grandes collections ont reçu récemment des doubles de nos her- biers, ainsi que de ceux d’Oldham, de Maximowiez et des voya- geurs américains. Les flores tertiaires des pays situés en dehors de l’Europe contribuent également à jeter du jour sur le sujet qui nous occupe. Leur étude a eu, en effet, pour résultat général de montrer que les flores des dépôts pliocènes se rattachent directement aux flores actuelles. C’est une conclusion à laquelle ont conduit même les plantes tertiaires de Java, déterminées avec tant de soin par M. Goeppert (Tertiaer-Flora von Java, 1854). Le caractère d'ensemble de cette flore n’a pas changé jusqu'à nos jours, et même la plupart des espèces reconnaissables diffèrent si peu de celles qui habitent maintenant le pays, que je n’avais pu d’abord m'empêcher de supposer qu’au moins quelques-unes d’entre elles devaient être regardées comme des débris de la végétation actuelle ensevelis sous des dépots de tufs volcaniques. Maïs un examen plus attentif m'a fait revenir de cette présomption. M. Goeppert avait été tenté à l’origine, d’après les indications de Junghuhn, de rapporter les couches dont il s’agit à l’époque miocène ; mais M. von Richt- hofen, qui a eu l’occasion de les étudier sur place lors de l’ex- pédition de la Novarra, les déclare pliocènes (Zertschrift der deutschen geol. Gesellschaft, XIV, p. 336). C’est à ce même étage que paraissent appartenir les couches de lignite de Bornéo et de Sumatra (Quarterly Journal of London, 1853, p. 55). Dans les couches tertiaires supérieures de l’Amérique du Nord, M. Lesquereux a trouvé des plantes dont un grand nombre fait partie de genres qui vivent encore actuellement dans le pays, mais dont quelques- uns habitent plus au sud aujourd’hui; d’autres, au contraire, appartiennent à la flore moderne de l'Asie orientale, et on peut citer, comme exemples très remarquables, Cinnamomum, Salisburia adiantifolia et Chamaerops (Si/liman Journal, 1859, p. 599). L’analogie et l’affinité que nous reconnaissons maintenant 344 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE entre les flores de l'Asie orientale et de l’Amérigne existait donc déjà antérieurement, et la flore tertiaire de l'Amérique se lie aussi bien à la flore actuelle de cette région qu'à celle de l'Asie orientale. Il faut rappeler ici que, d’après les recherches récentes de M. Goeppert, cette flore tertiaire s’étendait très loin au nord, jusque dans la zone artique, ce qui constitue une découverte des plus remarquables, sur laquelle un nouveau jour sera répandu, sans aucun doute, par le travail de M. O. Heer annoncé der- nièrement (Voy. Goeppert dans le Bulletin de l Acad. de St. Peters- bourg, III, p. 460). La question relative aux causes de la durée persistante, sur un point, d'espèces et de groupes caractéristiques, qui ailleurs — supposé qu'ils y aient existé simultanément, à un moment donné, — ont disparu depuis longtemps, cette question ne peut être abordée qu'à l’aide d’hypothèses et éclairée par des analogies. En effet, le problème fondamental, pourquoi les formes de vie que nous appelons espèces cessent-elles d'exister, ce problème n’est pas encore résolu. Leur durée est-elle, comme celle de l’individu, déterminée d’après des lois fixes dont elles portent en elles-mêmes la raison d’être, et l'influence des circonstances extérieures se borne-t-elle à pouvoir retarder ou accélérer la marche du phénomène ? Maïs, en supposant même que la nature de celui-ci dût réellement être conçue de cette manière, l’action puissante des états géologiques n’en resterait pas moins indéniable. Ceux-ci, en effet, que nous apprenons de jour en jour à mieux connaître, changent incessamment, et, avec et par eux, les milieux climatologiques et toutes les conditions complexes nécessaires à la vie des espèces. M. Darwin a insisté avec raison sur la dépendance étroite qu'il y a entre le phénomène de l’extinction et de la fossilisation des êtres vivants et celui des affaissements géologiques. L'idée que le déplacement des espèces, leur extinction sur un point, leur permanence sur un autre, sont dans un rapport direct avec la propriété que possède l'écorce terrestre, et qui domine toute la géologie, de s'affaisser et de se soulever, cette idée n'exclut en aucune façon l'hypothèse que DE LA FLORE DU JAPON. 345 chaque espèce a en elle-même une loi qui règle la durée de son existence et ordonne qu'elle mourra un jour. D’après cette manière de se représenter les choses, les formes organiques tertiaires peuvent s'être maintenues beaucoup plus longtemps en certains lieux, et des espèces autrefois liées géographi- quement peuvent s'être trouvées isolées l’une de l’autre. Ces vues me paraissent s'appliquer à la présence d'espèces identiques dans l’est de l'Amérique du Nord et dans l'Asie orientale, surtout au Japon, à des latitudes sous lesquelles toute communication conti- nentale à cessé aujourd'hui d'exister; car, sans vouloir par à battre en brèche l'explication donnée par M. A. Gray, nous devons tenir compte de l’affaissement d’une terre continentale dans la Mer du Sud, terre dont le grand récif madréporique, long de 100 milles, nous indique encore la direction du littoral. Sous les méridiens de l'Australie et du Japon, on observe encore actuellement un mouvement de dépression à la côte N. O. de l'Australie, ainsi qu'à l'archipel de la Louisiade, situé au nord de cette côte, et, plus près de l'équateur, à l'archipel de la Nouvelle Irlande et aux îles Carolines (7° 1. n.); mais, sous 27° I. n. les îles Bonin, et quelques degrés plus au nord le Japon sont, au contraire, en voie d’ascension. Ces faits ont une signification incontestable pour le caractère propre et les signes d’antiquité qu'on remarque dans la flore du Japon, ainsi que pour sa variété et sa richesse, car les surfaces terrestres dans une phase de soulèvement sont, en général, plus riches en êtres organisés que celles qui s’affaissent. — Nous reconnaissons ainsi dans la flore du Japon des éléments de diverses origines, de divers âges: aux formes plus anciennes qui se sont perpétuées (Conifères, Dicotylédones apétales et polypétales), sont venus s'ajouter plus tard des colons étrangers (surtout des Dico- tylédones gamopétales, des Graminées , des Cypéracées , des Fougè- res). L’Asie boréale et occidentale et même les régions de l'Inde fournirent leur contingent; et il serait difficile, d’après cela, de se refuser à admettre l’existence, à des époques an- 346 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE térieures, de communications plus intimes avec le continent asiatique 1). Lt 1) Dans les recherches qui précèdent je n’ai pas compris les plantes cultivées , si nombreuses au Japon. Fil est vrai que la population humaine y atteigne le chiffre excessif de 30 millions, nous trouvons dans cette circonstance une explication immédiate du grand développement de l’agriculture, des efforts faits pour introduire toutes sortes de plantes alimentaires, plantes dont Siebold a donné une liste dans le tome XII des ’erkandelingen van het Bataviaasch Genootschap, et que j'ai également admises dans ma Prolysio pour autant que j'avais pu en étudier moi-même des exemplaires. Nous ne devons pas nous étonner non plus, pour les mêmes raisons, que les Japonais utilisent comme nourriture les algues marines, dont il font un usage étendu en leur faisant subir les préparations les plus variées. Il serait extrêmement intéressant de soumettre, d’un poiut de vue historique et géographique, la faune du Japon à un examen approfondi. Un fait des plus remarquables est l’existence du Cryptobranchus japonicus, qui est allié de si près à la célèbre espèce éteinte (homo diluvii testis), ainsi qu’à une espèce encore vivante de l'Amérique, Cr. alleghaniensis (Voy. J. van der Hoeven, dans le Tijdschrift voor Nat. Gesch., IV, p. 375). Dans son Coup d’œil sur la Faune de la Sonde et du Japon, et dans le T'dschrift voor Nat. Gesch., NV, p. 273, Temminck a communiqué des remarques intéressantes sur les Mammifères du Japon; je constate seulement qu'il y parle surtout d’affinités avec l’Europe et l'Asie. Une espèce de Quadrumane existant au Japon, Inuus speciosus , est très voisine de L. ecaudatus de l’Europe. Felis tigris et F. irbis, communs dans la Corée, à proximité du Japon , manquent dans ce dernier pays, où ce genre ne compte d’autre espèce que le chat domestique. Mais les genres Ursus et Canis sont bien représentés ; on y trouve par exemple: Ursus tibetanus, et peut-être aussi U. ferox de l'Amérique du Nord; puis Canis Vulpes, C. japonicus, et C. fulvus de l'Amérique du Nord. Les espèces de Pteromys sont de type américain. Les grandes espèces de l’ordre des Ruminants et les grands Pachydermes font complétement défaut. STATISTIQUE DE LA FLORE DU Phanérogames. Dicotylédonces. Nombre des: espèces genres. Renonculacées . ...... 62 Magnoliacées (avec Schizandrées et gen- FESMVOISINS) #20 HT 14 Calycanthées. ...... Rand A à Ménspenmees. 7°: 5) Lardizabalées. ........ 5 Berbéridées........... 13 NMphÉACÉeS ELU 5 PAPavéracées 2000 4 Fumariacées . ........ 11 Crucifères.. 30 Capparidées.. 00001. 1l Miolariées. 2: 1 4%:: 8 BIXACÉCS AN MT SM ns 2 ÉIMOSPORÉESS NN ji ONE CESSE SN 4 Caryophyllées.. . . .....: 28 Portulaeées.:. ::.,::.. 3 Tamariscinées ........ l ÉpétiCinÉes 7. 8 Ternstroemiacées...... 19 Malvacées . ....:.:... 13 Sterculiacées (Buettne- Aysophyllées=s, 4, Géfantacées... 7"... 1 3 2 6] Rutacées (Zanthoxylées) 14 IMUTANLIACÉES - .. .: ... l 1 2 l SMALL DÉES: NU Méliacées :.......1... Olacinéess ar eines a ne de. 13 Célastrimées. 1. LU 13 Rhamnéess 2. 1014/)4 10 AMDÉLdÉES 2.0 eu. 6 PADIHAACÉRS 0 02. dau 22 DANIACÉES: 454. MA 0 5 Anacardiacées. ....... Fi Coriariées. ... .…. .. 129. l Légumineuses.. ....... 66 Rosacées. 2. 4 RM 81 EX DO HN BB VHHVHHHHÉ EE © I NN EH 00 NI Hi Hi 0 I Hi 00 DH RON Hi He Hi Hi OT 29 ùÙ Ce Nombre des: espèces genres. DARITACÉES. .. ne cu 40 Crassulacées. ......... 12 Droséracées .......... 2 Hamamélhidées ........ th Haloraséesr, Rue 4 Onagrarices 124 a 9 BÉSONIACÉESAN ARE 1 liybhraneess/#/hae 6 Mélastomacées. ....... 1 Hicoidées "#11 202100) 1 Cucurbitacées . ....... 15 Araliacees............ 14 Ombellifères:......... 36 Cornacées.# ir :1210 8 Campanulacées . ...... 16 Rubiacées 4:40: 32 Composées..... RiRess 130 Malerianéesen etru ex IL Dipsacecs rest 5 Lonicérées Liat. . .. 2 30 MIVSUNEESS AAA EEE 8 Érimulacéesse rt 21 Oéicees Aie 2 China 13 Élumbhasinées tr l Hricagées. es rat 54 SOMEAC OS ee ENT. 14 Hhénacéesn tn Mn 2 Asclépiadées, 42,27: 23 AIDOUVIIÉES DRE UE 3 MOLAMACÉES MENT RUE 3 Gentianées 0. mme 12 SOlANÉES US EU) 8 Convolvulacees....... 7 Polémoniacées........ 5 Bortdeinees.:... M0 18 Cordiacées. .....:.... J Häbiéesaiy ion. sur nb 55 Verbénacées.......... 12 NrononeEs FNAC 1 Scrophularinées. ...... 47 Pantapineesaiun tt 3 Cyrtandracées. ....... 3 Acauthacées.......... 5 Biendnidées "0 2 EXriculariées st 9... 4 Orobanchées.......... 6 AN ECRIRE 9 Helwingiacées. ....... 1 JAPON. HE HO HR O7 DD) + (SEM HERVE DIRE H © CE Or BR 00 CE CC O0 mi ST Hi Or Où CE O1 NO CS CC OÙ © Or HR O0 © A Li CS 348 F. À. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE ETC. Nombre des: Nombre des: espèces genres. espèces genres. DANRTAIACÉES. 5 20 0e 2 3 2 ANENAÉRSE PRE 9 2 Loranthacées.}. 4.25: 3 jl Commélinées. ........ + 3 HiEAmnees. RE UC 5 il Pontédériacées : - -. -.. 2 1 IÉTOLÉAGÉES AR ER AE 2 1 AMALYIIdÉES AMEN 5 4 DaurinÉESE A :re per 24 8 Hypoxidées ee il Le Cellidoes ame 2 2 Hæmodoracées. ....... 1 1 Ulmacées.4f. ira 4 3 Lilacées een 54 14 Antocarpées AL ET 11 5 Mélanthacées. ....... 15 9 Canuabinées.…........ 2 il Smilacinées . ........ 23 9 Polyronéesse tee 33 3 Diostorées Pet Eee 3 1 Amarantacées 7 #7 5 d Roxburghiacées........ 4 2 Phfolacées Er NE" 1 1 ASpidistrées 124 CRE ES 6 5 Chénopodées. ........ 12 7 Alismacéess 2... 4200 k 3 DFE Re 18 8 Juncacées. 34. Ve 7e 10 3 Euphorbiacées (et gen- Eriocaulonées......... 6 1 HS VOISINS) Lee 29 14 Hydrocharidées. ...... 6 4 Pipéracees ae 1 1 Graminées SR ERRE 126 60 SANEULRÉRS NE nn 2 2 CYPÉTACÉES ER EEE TER 101 14 Aristolochiées. .. . ...: 8 2 475 188 Juslindées 45. vu 6 3 À 21 9 | Gymnospermes. NINTICÉES RAR EE Il LL CyeadéEs rs eue L 1 Clloranthées ?:2 2. 12. 4 2 Conifères Eten 67 17 Cupuliférespes ct 32 5 RULES Bétulicéesat ste 12 278 : LE Tx64 cs | Phanérogames. 2007 832 Monocotylédonees. Cryptogames vasculaires. PAlRIETS TR TRE À 2 MS uisétacées 7 ] Arpilées PAS EEE REC 23 10 | A ee F6 te 9 9 Lyphacées ........... 2 2 Salviniacées. ......... 1 1 RS PÉCOTETES ; ; | Lycopodiacées. ....... 12 3 Orchidées. ......-.... RE RE A RE a Ainpibéracées 0er 4 Un 139 36 Cannacées APE ae 1 | | Plantes vasculaires 2146 868 ERRATA. . En conséquence des dernières publications du Dr. Maximowicz quelques chiffres des pages précédentes ont dù subir un léger changement: pag 200 erpr 198 TE. A lisez: 9007 11900 gr 450. 228. n 1464 1e HOUR AUS TD MS 2 475 ADO EE 1e DD Eee 2146 1 290 4alte CAP. FE RRER 2266 À O0 ITR BOT RS 2 ” 832 A SAME CRC 995 espèces * 1015 NOTES SUR LA THÉORIE INTÉGRALES DÉFINIES. NUE AVI, Dr. D. BIERENS DE HAAN. Extrait des: Verslagen en Meded. der Kon. Akad. van Wetensch., DI. XVI, blz. 28—159. Le but de ces notes est la discussion de l'intégrale définie Sint ZX. COS ZX F xl (1— p? sin? x) AE 2) El DRM 1 na 2 ea SINt X. COS & ji [ DE) eur) 0 AT 26+1 Dr te > 0 L'auteur en avait évalué quelques cas spéciaux dans ses Tables d’Intégrales Définies, (Voir Table 411), mais sans pouvoir les isoler alors d’autres transcendantes, qui en différaient en ce que la fonc- tion logarithmique leur manquait. Ces intégrales -1à avaient été déduites par une méthode d'intégration partielle, dont il avait traité dans une note, insérée dans le volume II des Mémoires de l’Académie. Cette méthode faisait dépendre nos intégrales en question de deux autres transcendantes 17 Sin Æ. COSC Sin4 À, COS x FT} À’ (ID et [= ss de. (I F | AËE264+1 AE256+1 ) 300 D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. La première, par l'emploi d’une certaine relation générale, la seconde à l’aide de la même méthode d'intégration partielle, pouvaient être ramenées toutes deux à l'intégrale plus simple (LE RENE fur CENTER (IV) 1 Sint æ. COS & E AËE26+1 Donc il fallait traiter en premier lieu de cette dernière (IV), ensuite des précédentes (II) et (IIL): et enfin on pouvait passer à l'intégrale (I). 1. Par la différentiation logarithmique on obtient a LT ve : MT à À = À cos &. sine &. (1—p? sin? x)ù + ‘| —= = Jsint 1 TASSE dx p° [(« +9b+92) A: —\(8—p?) +(1—p')a + (2—p°) 2h A? + ARRETE er+n|, PR PAR PL (a) qui donne les formules de réduction | rm gina — f A CR Le (2 — p?) 2.b — AbTI A —p2} 26 = 1) 1 D p2) (140 pe) SMYET SAUT 5 — (Gp) — (= p?)d L orne À (a-TeNb Pl SL tn lé Cire de |; RE Tr SES (1) le C1 ol AP Va et 4 === ne [: (1 — p°?) (a — 1) + La @—p:)24 [Fins 1 m. A6 dpe (9 b MERE 0 ir [5 sing l,2. A8 —3 da |: RASE EEE TL (2) 0 In sine — 1 x 17 . avec les intégrales finales Î dx et Î 2 sine —1æ. À dæ. | 0 0 Pour celles-ci on peut acquérir une nouvelle relation générale par la même formule (a), si on l’arrange suivant les puissances de sin æ; le second membre devient dès-lors D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. 301 —ÿinc—1y. A26—1 [— [A+ p?) (a+ 1) +2 bp? | sin? æ + + (a+ 2 b + 2)p? sin* ‘| Ne D CS RS au fe A (b) ; DUT Ep 20e 1 d’où la relation ( OT ne: 2 AAA NN Le A 0 (arilb us) pe Lt Dhaerais0 tr) a+bp° | 1e sine nl, œ. Ab dat \ ‘0 17 a. sina — 1 x. AÛ dx | Ge A Le te dan tri (3) 0 qui convient de même pour un b négaüf. Cette formule (3) mène au même but que les précédentes (1) et (2), mais suivant un autre chemin. Elles exigent les intégrales finales, qui s’en dédui- sent pour b—= l'et = 1, LV: 1° Sin or AI dE == LEE [': + a + (a + 3 ik ue | ( ) pa PA AT. le sin +1 x. À dx — à J sina — 1 x. a de | À A Qi 0 0 La sin + 3 DL sa F sin ur D joie fee A tr [+0 MON VAT OU de PU à A me A , a — ] aff ue de e |; Po on Le os (5) é A qui elles-mêmes comportent les intégrales finales 1x dx La Sin il 1 + p VE AE (6 je in en Re ne ( F (p) : ) 7 64 2p js (7) TT 2 l [ L Ten Fes rl Hs @ |-.(8 f HÉMREAPULS 0 0 A Drrorni +] (2) fade (> 10 F sin x. QU [2e + (ln EU L | :un 4p a fr PA A UE Dr [U—») pit (À 0 p2) B'(p) ],02) 392 D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. DT 1 NS 1 » [ sn ES Arr — Tps Æ 2 p (1 — 3 p°) + + (1 +3p°) (1 —p) LT Dice mi dm. < (13) P Pour obtenir des formules semblables à facteur cos x il faut différentier directement la fonction, analogue à la précédente, = sin æ. cost æ. (1—p? sin? x) + ‘| = — cost! 7. ASBES Er (a + 1)—{2a+2b +2) pt} cos? x + dre a+ 2642) pt cos | cod dedpres 6 Le Sen e i IS (c) dont on déduit la formule de réduction 1 (a 20643) p2L 17 L cos2+3 x At dr — —(a-51) (24 +043) p2l | 1; 1; fees lg A dx + a Gp?) [F'ense—1 x. a dx |,(14) 0 0 qui est encore applicable pour un b négatif. Pour en avoir les intégrales finales, il faut y supposer 6 —= 1 et b — — 1, ce qui nous donne 17 1 ù | 2 cost. Sa, Ad =: 02 RE D Er 2p* [ S 7 nel ( ) ( )2p FER coss +1 x. À dx + a(1 —p° )[F cost — 1 x. a de |. (15) 0 . flx cost +3 pannes pe 00 s A (a + 2) p TI œ 1 es pre f Es à Gp) f ar | CC 0 Celles-ci exigent encore, outre les intégrales {6) et (10), les suivantes 1r € : “N COS T dx — 1 Arcsin p ; ee. + »'°'hR Mist e soon Rene (17) 0 — P _ 2 fF cos? x JS À [E (p) = (29e) ) F'( DJ EE un P 0 D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. 303 — Han ATCSUn D. 0-10 (00) 2 p° 2 cos a es LE Det A 20e Hot is LT jh Me ER An 1 D COS CAT —\ Fe -— Arcsin ie 20) É COS À 15 _ 141 p 7 2; P ; (20) L 1 [FT cosx. Ad= [G +p?) Ep) —(—p)F# to) [20 0 17 1 HS or A LES CO ON D — ee 2 — pi — Î Sp [Pa +2r) vi p 0 — (1 —4 p?) Aresin | Te Re A MARTEL (22) Ici encore, il sera quelquefois très facile d'employer une for- mule de réduction analogue à (2). A cet effet, on n’a qu'à arranger le second membre de (c) suivant les puissances de A: = 7 cos—1 7, A2 —1 [ e PA) de). PNR ee 1 Dh pi Ua). VA di G+25+2at]; Huue) La 2 qui donne [ [0] cos rl x, ANÜTI dr on) = + à + DEN D + 2b(2—p?) fr cose—12. A6 1 dr (2b—.1) (1 —p?) (o) 17 É cost — l x. a%5—3 de |, ADP ANS RAI CN RS US (23) (e) 1 : cost læ, pi 1 D a We EST es DC enr | Hi x 17 Gi Re 01) 910 lé Se a nee ô A? b — lt cost — 1 > à Arb—3 dont les intégrales finales doivent se déduire des formules Molier (10). Maintenant, pour des valeurs spéciales de a, on déduit des intégrales spéciales, que, à raison de la propriété sin? æ + cos? æ—1, on peut combiner par voie de soustraction, de sorte que les intégrales qui en résultent ont un facteur sine x. cosc x, ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II. 23 34 D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. dans lequel au moins l’un des exposants &« ou c est pair. Reste le cas où a et c sont tous deux impairs; mais alors le facteur 1 . 1 sin æ. Que SR TN — EE UN COS? EE, et l’on peut prendre six? x ou cos? x pour nouvelle variable, ce qui rend l'intégrale simplement algébrique. Enfin par la supposition x — - a — y on déduit de intégrale MAIS LACOSTE Mau ( ee dx l'intégrale analogue k AE25<+1 ù La Sin X. COS & f dr NEOUR, Va Mi EUnEIECOS ER; viro—i (0) 1 x dx l'y 1—p?\ dx 2. Le théoré ? INDE 4 207 (= ) RE € e théorème Î HA CA?) à À / re an (e) déduit par la substitution connue {ang æ. lang y. V 1 —p?=1, donne, pour f (3) = 25 !z et = (1— 72) l5, les formules de réduction a [A4 5 + (1—p2}5] L A2 de — (202) MORE 4 P Ar+I1 TEE 2 Î a (25) DE [sin? ô x. A2 = cos? à x | | A2 NN US 4 (1 == p? ): k RC CSN LT cos20 x 2 . Î EE (26) qui regardent l'intégrale (Il). Lorsqu'on y substitue b — 1 pour b et que l’on soustrait ce résultat des formules elles-mêmes, on trouve 27 Pe 4 | dx 1 [A4 E— 2 sin? æ + (A —p2)6—T cos? x] l'A = (o) l'y 2 = (i—pr—11(1—p?) 1h Free Po LME M: (27) D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. 309 1 sin? &.C0S?x 2THTA4D cn? 0 — 4 En 2 2 b —-4 A 2 l [A sin 2 + (1—p}?) cos De TA Rein de — 1 La sin? x. cos b— 1% — Le Ages 2 Re 9 2 J'EN TRE = (i—p?) L (1— p?). |. ee dx (28) Mais ces quatre formules ont un grave inconvénient; celui de comprendre au premier membre deux intégrales, dont l’une à un Ac au numérateur, l’autre un A‘ au dénominateur, les c crois- sant dans les deux cas avec la valeur de b. Il faut tâcher. de s’en défaire; et pour cela nous pouvons différentier (25) sous le signe d'intégration par rapport à p, ou plutôt par rapport à — p?: différentiation permise ici, puisqu'il ne peut y avoir aucun cas de discontinuité. Après quelques réductions il vient TC AUD = (—) AA (: +:) Feet SL ! 2 2 2 dx ie à A \ 6 EL CN EU ET AT CCE mod #0») a | Dar = (Er 0 im 1 pe \(e+5) More 1 (pi + +[Hb+S Gr) 14m +1 al] — — [fa [A25—3 — A?5—1) ee ges pee ee etre ler (f) Maintenant, à l’aide de (25), on peut chasser le terme A? de l’intégrale au premier membre: ensuite, en changeant ben b + 1 dans (25), encore le terme à puissance de (1—p?). De la sorte on obtient dans cette intégrale des termes A45, A45+2, A46+4, conformément à ce qu'on Dee Au second membre on à les L [2 De d L Di intégrales er Fe f ati—siuet [7 A2b—1 dæ; o Arè+3 A20+1 1 1 mais comme on à |? A22—14e—(1—p?); |? ED sa CO ; o AH — en vertu d’un théorème connu, et qui peut se déduire de (25) en y prenant b négatif et multipliant ensuite par (1 — p2)}, — on peut réduire ce second membre à une forme plus simple. On trouve enfin 23* 3D6 D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. l7 f [LC —;) (L 25 pe) LA4S 1 ON ar RE (+) ati+4 | TN = — (pe) [A a de + 0 M eee HAIRER AU (29) 0 (0) Aïnsi l’on a obtenu au premier membre trois intégrales à fac- teur A° pour € positif: done pour un c négatif, il faut ensuite avoir recours à (25). Mais on peut aussi obtenir pour ce cas une formule directe, analogue à (29). Car, du premier membre de l'équation (f) on peut chasser le terme A42-+2 à l’aide de (25); puis, en changeant dans celle-ci b en b — 1, on peut éliminer le terme A4; de cette manière ce membre ne contient plus que trois termes A, A2 et A°, comme il est nécessaire. On obtient Fe £ ie (1—p?) + b (2 — p°?) A? — GL a | re — Te jh | (o+ 5)" CRE )+ 11 Va - CS M er (0 — 5) 2 A5) 2 dx PA ARR ERREUR AU US 30* je ar équation dont le premier membre correspond à (29) pour un b négatif, et dont le second membre peut acquérir cette même forme par l’entremise de (1) pour «a = 1. Ce membre devient alors 17 ; d — | tn de de Es -—. (90) Nous voilà parvenus au but: les formules au premier membre de (29) et de (30) ne contiennent que des puissances positives ou négatives de A. Il nous reste à déterminer les intégrales finales. Pour b — O0 les (25) et (26) donnent également el 0 AP 31 Î des ( 6 at An Pt (31) mais la supposition de b — 1 fait surgir à la fois deux nou- velles intégrales, et ne permet pas de les déterminer séparément. D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. 9971 À cet effet il faut différentier de nouveau (31) par rapport à — p?: ce qui nous donne ii De a pe PAPER" | — jp ep) ee 0 A° CD De #2 A—p?) L(1—p?)} F' (p) + 245. d=)) D or) |.62 donc, après l'avoir ajoutée p? fois à (31), | i 0 1 | 1 fe D 1 [2-07 (AAC) E OI CD) 3. Pour obtenir une relation entre des intégrales analogues à facteur sine x. cost x, on trouve, par la substitution précédente lang x. tang y. V 1—p?=1, le nouveau théorème P f (sin x, cos x, 1 — p? sin? x) = — 12 ) 17 cos æ sin. V1 —p 1 —-p2\ dx ail A A e U Or nu û A A IA A Supposons-y f (w, y, z) — we yt 70 lz, alors il vient ( sint æ. cost x. AaTe +4 —E sin x. cost x. (1 — p°?)ô+:e à At+c+?26-+1 LT inc x. & ; DAS Go Ne pe jo DIE pale ee EURE : , Atte+28+1 où pour le premier membre on peut écrire dæ, (54) 17 : f SIND ICO MENT D EU A LUE ai — p')ô+ic (0) D le Sd AN un (34*) . Aate+25+] Distinguons-y trois cas: a) a et c sont tous deux pairs: ces intégrales se déduiront aisément par voie de soustraction des formules dont on a traité au N°. 2. b) a et c sont tous deux impairs: chaque intégrale contient en facteur Sn ©.) Cos æ\d@ — "1 d. sin? x: donc en prenant sin? x — y, on les rend algébriques. c) a et c sont l’un pair, l’autre impair. La seconde inté- 308 D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. grale de (34*) a pour dénominateur une puissance paire de A, done une puissance entière de (1—p? sin? x): elle appartient à une autre classe d'intégrales, beaucoup plus simple. La première intégrale se prête de même à une simplification notable. Suppo- Sons p. ex. a—Za, e—2c +El; ona ” 17 . F sint x. cos x. A?26—1 ! A? dx —= [e) 7 : j 7 — f sr ad: co An AE LA? Dic0s Er ALS ENIRE (342) [e) qui par la substitution de sin x — y devient beaucoup plus simple. Observons encore que la supposition de æ — = 7 nous fournit des intégrales analogues, où le À se trouve rem- L) 17 SUNn2 TX. COSC x du doses : . . » lintéor 2 À 2 placé par v: car l'intégrale ik AN NE EREUR 1 NE X. COS4 x dès-lors [ He dx. . ; vri+i A. Les deux systèmes d’intégrales, dont on vient d’esquisser rapidement l'évaluation, donnent lieu aux intégrales (III) et (1) au moyen d'une méthode d'intégration partielle, comme on l’a remarqué au commencement. Elle donne, en partant des inté- grales (IV), 17 sin — 1 x 7 17 f RE NL me A RSR e PRr 4 dr ke ZX Sin4 —? T. COS Æ. NET 2(1—p)ô—: Ë a—2b à 2b5—1) ie 7 er A25+1 FE 2 (1 — p?)é—;: L7 : dx ENS us ina — 2 x — (a— 2 2 Qna Én [ æ cos æ. [(a—1) sint x — (a b) p? sint x] ME. d’où respectivement He sint —? X. COS X RES it | (ES Eu AT © l A26H1 T'2b—=11L21 Es Lt sin —?2%. cos x 17 sin —? x ; =— (a—-2 b) j LT — dx — 1 ——— de | ,(35) 0 APE NTI D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. 39 1 _Slha X. COS NE 1 Fe een MI à d'ou den Dr 2 AE pi TE HISUNE ce D COUR DO EST LIUE ot) Î GE a+ [PS dx | 86) La dernière intégrale convient encore pour un b négatif; la pre- mière nous fournit dans ce même cas Nr ; Le LS LT. COL. N°0 TT dr — (o] 1: ÉD PRE a +26 5 UE 1 1 —+(2b+1) É x sine—2x. cos x. A%—1dr— Sine—1x, A2 +1 da | (37) Ces trois formules mènent au but: car les intégrales (35) et (37) diminuent l’exposant de À, et l'intégrale (36) en fait ensuite autant pour celui de sin x. Maïntenant, considérons les intégrales finales. Pour a impair, l'intégrale finale se déduit de (36) pour a = 1 FA UE COL D 1 [ T AN PRE Ets, Ni Pie, o A? (Cr Ne ee 0) tandis que la dernière intégrale du second membre se déduit par la formule (1) pour a — 1: donc les intégrales (35) et (37) peuvent toujours être évaluées. Pour «a pair il n’en est plus ainsi: car alors l'intégrale finale se déduit de (36) par la supposition «a = 2, ce qui donne [2 SENÉP LA COSU TE LR speed [- T su: Aî _ (8—b)p° AGE + [7 ë EE dr 24 PE ds]. OR RE (39) et l’on se trouve réduit à une autre transcendante plus simple, qu'il semble impossible de déterminer. Il y a exception toutefois pour le cas de b — 3: la multiplication par (3 — b) p? fait évanouir le premier membre de (39), et il reste (Pre SR on} ÉCP tue o A° 2VIÆpAN 2, LP Quand dans (35) on prend de même a = 2, il vient 360 D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. fe COS x Si 7 ; o ARGTEIIIE ES BON És (1—p2)ù —; M VS ST COS œ T. SUN : Fr de — ff us da |: el a M (41) qui donnerait, pour b— 1, une intégrale finale déjà trouvée sous (49); car pour b < 1, on retombe sur des formules qui ne donnent que des relations entre des intégrales de la même classe, sans qu'il en puisse résulter l'évaluation de l’une d’entre elles. Pour déduire un système de formules analogue à (35), (36) et (37) on a eus 8} — a + 2 b |: ———, _— — fr DIS T-RC0S ne TN EE ,. A?b— RCE En LP — (2 b—1) un fr a sin &. | —(a—1) (1—p?)cos4—2 + (2 DO) co cie A25+I1 où le terme intégré s’évanouit pour la limite inférieure x — 0 à cause du facteur +, et pour la limite supérieure + = 1 x à cause du facteur cost —1 x. Elles nous donnent suecéssivement i nm L — ? fe sin æ, Coste Le 1 [- tal 2e 3 A?ü+1 (2 b— 1) (1 — p!) La sin x. cost —? x En cost — 1 x : AURAS Lenta p fin tee Dale O Rte | NA EURE 42 [ * ACL + Î AA EEE de |, (42) 1 7 a ff OUI CRT EURE 1 - 0 A (a — b +1) p? =? en F2 Sin &, Cost SUN T. COST, + a F LATINE (43) dans la ue où le terme intégré s’annule par les facteurs TT x et sin x pour + —= 0, et par le facteur cost x pour x as on peut prendre b négatif; la première donne dans ce même cas [7 æsina.c0se—2 7. 49541 D [e b +1) APE 0 a+ 2b 1 1 f}" a sin x. cost — 2 x. A26—1 de+ [}" cop —17.25#1 de | (44) uv D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. 961 Toutefois la déduction, en faisant disparaître ici le terme in- tésré, suppose a = 1. Ce système conduit au but de la même manière que le précédent. Pour un «a impair l'intégrale finale, que l’on tire de (43) pour a — 1, coïncide avec (38). Pour a im- pair au contraire l'intégrale finale se trouve en supposant a — 2, et devient Lrr in L. : O ï ANS COS nn 1 [- ee) jé Se ni ë Ab (5—b)p°? : 0 AG LT QE [+ Si * ) VX L: A ce A EN En AE A SE (45) formule qui ne conduit à aucune évaluation, si l’on na b—53. Dans ce cas elle donne fe dx = | [Ru un Arcsin p. (46) o A? De A pee) Et maintenant (42) devient pour «a —= 2 Sin it 1 SCT D An EAN ER 202) [x see l ‘PA pen (2 b—1) (1—p?) [' AE ha COST " Fe Te |, He NU (47) dont on déduirait encore (46) pour b = 1, comme son intégrale finale. Or, pour b < 1, la formule ne donnerait lieu à aucune évaluation. Enfin on aura par la même méthode fe sin a —læ. cos c— 1x 0 1 DT di = — j æ sima—? x. cos c--? x. A Fo p : LE (1 — p°) A (a—2b+c) — (a — b) p° A5+1 A20 A | nd ti) Ab —3 ne = _ IE sin?a—® x. cos c —? x. [ een — (a+ c—1)+ dx +(a—b)p?} sn2x+ (2a—2b +2c—1)p? sn° cit) 362 D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. (où le terme s’annule par les facteurs x et sina—!l x pour TT . . DD Nettpardlenacteumcos Or Do 5 ); maïs celle-ci ne m'a point permis de trouver une formule de réduction, c’est- à-dire d'obtenir un système d’intégraies finales indépendantes, qui se soumettent à une évaluation. Tout ce qui précède donne lieu aux conclusions suivantes. Les intégrales finales (III) peuvent toujours se déduire des inté- grales (IV) lorsque celles-ei se déterminent à l’aide de fonctions ellip- tiques, et jamais au contraire, lorsque les dernières se réduisent à des intégrales algébriques. Dans les deux autres cas, que les À + intégrales (IV) s'expriment par un / — ou par un Arcsin p, les intégrales (III) ne peuvent être évaluées que pour b > O0: tandis qu’il semble en résulter que les intégrales LT sin x La UCOSNE f ue le É ; Ru . () (0) A le) A constituent des transcendantes d'autre espèce. 5. Quant aux intégrales analogues, qui contiennent un v = = VW 1 — p? cos? x, elles donnent lieu à une déduction sem- blable, et, à des exceptions près, de même nature. En premier lieu on a, par la substitution de — y = %, fremante, 2\ eee .. A26—1 ,. wèèé-1 2 L — — 1) (1 —p? = ff asn re COST. + ) l À és : y2o—1 vro+i 1 Me = -. _ fe sine? x. cos &. [(a — 1) (À = pi dax + (a—2b)p? sin? x] MEET d’où l’on déduit les deux formules D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DEFINIES. 3063 Fe SUN Em Ce ACUS LE NE 1 AMQNE 20 El ONE EE 1) (pa ha Sin4 — À x. COS x lncosé 1 2 ie @—25 fa a de |,49 SIC TNCOS TL | 2 Ra Er pi Le — (a — 1) (1 — p? [ Ph vw PA 2 Ce ANSE LAACOSIT nu x Donne ds french en SA us dont la dernière est encore valable pour un b négatif, tandis que de la première on déduit pour ce cas —(2b+1) (1 —p}) 7 \ l DL SNL. COL. Ne JT — o SE = b 5 + LE = sina — 2%. cos x. V?0—1 dx it cosa — Lx. A? 8 +- td |. (50) Le) Les Rules (48) et (50) peuvent servir à diminuer l’exposant de y, et ensuite (49) sert à diminuer l’exposant' de sin æ: de cette manière on se trouve réduit à l’intégrale finale frshemes_ Et el ES mire LE l En outre (48) devient pour a = 2 1 FL ne ere RE) 5 ED DNA (2b—1) (1—p') L2 Ât COS X 1m COS 2 Puis 1 f or f LE à CE LA CE MoN Un mn (52) dont on déduit, à l’aide de (17) pour b—=1, le OR — Re [5 — Arcsin | Sr des (23) 0 1 1—p? 24 Mais de la même manière, on trouve, en employant encore la substitution x — . — y, 364 D. BIERENS DE HAAN, INTEGRALES DÉFINIES. 37 sin a— 1 æ } 2 00s Don e, re = ln + OL — EN IENSIN LT COS 2e 2 ON RAIO UE vii—1 (o) (eo) a— 2b 2b—1 AGE SE SN COUT — LL : a —2 21} É= + st] dx Î À Sin L. COS æ. [(a — 1) — (a—2 b) p? cos? x] mi —=; v£ bHI (où pour la limite inférieure x — 0 le facteur x fait évanouir le . A , 0 . . ste TT terme intégré, tandis que pour la limite supérieure x — = le fac- teur cos4— 1 x a le même effet). On a par suite les formules de réduction 17 Sin L, COS4— 2 1 G) j = RAT rien es Ses Fe = ; = | Ge ga LT sin X. ie. x Tr sine — 1 æ 2 ù [ 0e GR LE E AT Far |, s SIM Lr sin æ. COS x JL fF LE te nt NES ro) vi (a = 2 b) be [e sin æ. cost x fe Pen ee ur] . (66) (0 vi (0) ASE Dans la dernière on peut prendre b négatif; mais dans ce cas la première devient fe sin x. cost —? x. V?6+1 dx — a. [ e D: 7008 : a l ae NES > fe sin x. cost — ? x. y? — Ï dx + fs 1 x. A?ü+1 dx | .(56) (0) Maintenant (54) donne pour a = 2 rs sin x eu 1 Su IE sin x l 2 van ons cit IN LUN STUNT + ne b tn Ni CNET ON (67) Supposons-y b — 1, et employons (7), nous obtiendrons l'inté- grale finale D. BIERENS DE HAAN, (NTÉGRALES DÉFINIES. 369 fe SE pr JL l cu Div (58) e A3 2p 1l—9p Tout comme au numéro précédent, l'application générale pour un b quelconque est rendue impossible ici par les intégrales L 1 he ire [= SES Ge AN CR RE (m) V 0 V 0 qui semblent ne pas admettre d'évaluation: elles dépendent pour- tant des intégrales (). Les intégrales de ce numéro sont liées à celles du numéro précédent par une formule bien simple. Car par la supposition de x = — y dans la seconde intégrale au premier membre de la formule suivante, on obtient Er, sin x. Cox 1 Sin° ZT. COS4 x x DA ENEUTE == " MAÉECTENT IEEE Fa fx Sn Œ COS x, D fées — à, D des : AE26+1. AË28+1 ea Fe OT TS le à (59) De AËE28+I Lorsqu'on y suppose successivement a=0, c—=1 et c—=0, WW avec b—0 on obtient à l'aide de (17),et. (1) 1 on. il. 1 (ét COST FAR fre Sin on LATE : COS Z VIE o A 0 V D ro) A TE . SN D AN EMMA. EME ANUR SA AO et ON Le ne 60 at ) 7 1 1 } 0e ee PR ONU OC HA dx = 7 f""— D 0 A ; 0 V 2 0 A Î — RAP NA AE Ag A CE AE At (61) P hé D et voilà justement le lien qui unit les intégrales (/) et (m). 6. Lorsqu'on applique aux intégrales (II) la même méthode d'intégration partielle, on obtient en premier lieu 366 D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. fre 6 dx “ & ie la | int: cos : AE ET Op oaecede AN A26+1 [EN dx, AREA FF Aa UN TT ff} sina — Lx. cos & (0) lee 2p° sin à pra (= p sn ir) NN ANEPNPNNEES DO SON END x | one Fri A° e0s4 TL Die Lz sin Æ. cosa — lp …s _(L DL TE CORRE Nr PR OT ICO TE Aèü+I [ P (0) — a (1 —p? sin &) L'AŸ (2 b— 71) p° cos° x. l x | dx ; dans la dernière formule le terme intégré s’évanouit à raison du facteur æ pour la limite inférieure 0 de x, et par le facteur cost x pour la limite supérieure x me Elles nous donnent immédiatement 1 ] fe A2 SNT-COST 3j, — il [ TT L(1—p°)+ à A26+I DUT 2p° y 1—p? 2—1 MAP SIn EE COST PE a enr +2f pe dm | LA nr |; .. (62) [eo] 1 ina + 1 lie D Et Cine œ. COS æ p. AN CEE LES a oNEMN 7 AAA Li en ET sin — Lx. cos x Ar8+1 0 1 in a+] 5 IT SInT+ ZX. COS X Tr De ik sh F5 dx | (Ne era) ie UT ef Fer 2 "ex le (63) [0] sine x nn 0 d 27 A: 2 rt Î ë A? —1 1 + à [> TAXE D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. 367 dr , Sin æ. cosatl x 1 f LMI AE D = h A26+1 (a — 2b + 1) p° 1 sin æ. cost — 1 % D LES 2 2 | Up) ll A 1 D COST D SE COS A CT A? ; 2 3 a HE on nd TE de | (69 Les deux dernières sont des formules de réduction, où l’expo- sant de sin x ou de cos x est chaque fois diminué de deux unités. Pour un « pair, elles ont pour intégrale finale la formule (62), qui se déduirait aussi tant de (63) que de (64) en y sup- posant a —0. Les deux dernières intégrales que l’on rencontre au second membre de ces trois formules, ne sont autres que les intégrales (IT) et (III) dont on a traité précédemment : dès-lors les intégrales dont il s’agit ici tombent sous les mêmes cas d’ex- ception que celles qu'on a discutées au numéro 4, sauf dans la supposition de a pair. Il va sans dire que l’on peut déduire de ces intégrales plusieurs autres de la forme sine x. cos x, où lun des deux nombres à ou € est impair; et cela seulement par voie d’addition et de soustraction. 1. Passons aux intégrales analogues, qui contiennent un vw au dénominateur et en même temps sous le signe logarithmique. A cet effet, on a par notre méthode d'intégration partielle 1 1 1 Le A? _ dx DAS pt, _ dx ep Sin T. Cos æ RTE (0) 1 , SUN & 1 COS4 AA PUR Ji jo Li pts du = NOTE : — 1 nn gr, Sin æ. COS œ : ; = 4 "> [2p° cos æ — a (1 — p° cos? x) L A — 2041 (o) V à — (2 b — 1) p' cos? x. l A°] dx, L COS4 x 12 COS4 x DRE AR Gr = LAN Ne OUI SEAT are Le A26—1 1 368 D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. 1 na il Lx Sina LPCOS NE | el 2 PE ne 6e COS) IAE MN encre — (2 b — 1) p° sin? x. l A°| dx; où le terme intégré s’est annulé, une fois par le facteur x (= 0), l’autre par le facteur / A° (— 7 1). Elles nous donnent lr sun TX. COS X 1 x SÛN L. COS X 2e DTONTE He — | M wèo+i Eee | [2 f vié+l. dx + tr dx + fe | A° = uv oel0 AS SERRES (65) lu Sin æ. coset EL x 1 [ LRO NE eue o Ve ue (a — 2 b + 1) p: 1; PUS 052 — À æ L na ! fe lu’ Sin X. C de io fe, JONE SInt x 2 AR vro+i ; A28 =I 1m Sin L. COS LT 42 hf _—- | act 40it0 | ARE (66) 1 sina + 1 >. cos æ 1 + DR OR ps La a (1 —p:) à g'éri (a — 2 b+1)p:? a A ; 1 2 M sin® RON pa 1 1 À cost æ Je k g?6+i ; j A26—1 we ne +1 x, co ri 2 A Pt Al EP OTeS PRES (67) f vèü+i Au sujet de ces trois formules on peut remarquer la même chose qu'au sujet des formules précédentes: que les deux dernières (62), (63), (64), mènent pour un a pair à l’intégrale finale (65), et que celle-ci se déduit des deux autres en y supposant a — 0. Quant aux intégrales du second membre, on les retrouve dans les numéros 3 et D; et par suite ces intégrales tombent sous les cas d’excep- tion dont on a traité au N°. 4, mais qui sont exclus par la supposition de « pair. De cette discussion il semble résulter que notre intégrale défi- nitive (I) n’est toujours évaluable que dans le cas de a et € impairs ; que cette évaluation ne peut avoir lieu que jusqu'à une certaine limite de b dans le cas où l’un seulement des exposants a et c D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. 369 est pair; qu’elle ne s'obtient jamais dans le cas où a et c Sont tous les deux pairs. Néanmoins il faut observer, que nos for- mules ne sont que des formules de réduction, et qu'il est tou- jours possible que ces cas d’incertitude s’éliminent d'eux-mêmes dans l'application. 8. C’est pourquoi nous allons chercher une autre formule de réduction récurrente où l’élément d’indécision soit éliminé. Aïnsi la formule (63) IR AN . pl in a +1 : LÉ sin T. COS æ du il A2ô+1 no D ED p (eo) sina —:l x. cos x = DR en à (ln) fe JA\S CREER 2 dæ + jeu. : NTES ir , SUN x 1 sint +1 x, cos x + f l /A\E no CT dx — 2 p? DU nr ——— dx |.(63 0 ASE o VAN +1 devient pour «a + 2 au lieu de a l. nr À sin +3 x. cos x PE 1 ° AS tuer 7 DOME ie i nat Fe pm D Jarre) [za die CPR De pee | : CDS ST} A? is ae DT, sine +5 TL. COS | : Maintenant léduetion (36) nous donne pour a = a + 3 et b = 2 b HT la relation 1 na +3 (a—2b+3)p fra ose ne i 0 A20+1 D Le 201 + 1 a L nn 0) F4 DO ea A 14 ga en : A?0+1 , A26—1 4 qui pourra nous servir à éliminer ces deux intégrales (IT) à l’aide de (63) et (63). On trouve ARCHIVES NÉERLANDAISES, T, II. 24 370 D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. 7 1. 5 (a #2 b+ 3) p° [2 b+3) p: [+ DAS PURE CNE A2b+i na +l» P Pr NAT )— (+2) f Fe AA OUR SRE Dept FA : sie 2 jh ne ne de | Le [e—25+1 pt — si a 2 le Pro iAs MÉTRO LC MMENERR RS ; A2DEA 23 1=pi2—1 1Ë ina — 1 » x A na L din fe tar sun ZT. COST Ar fr A SinNa de | = À A25+1 4 A2ü—1 sina +3 %. COS x 2 APTE 1 a +] (+2 ff sin +1 x. nm A ap): | =2?: | — nu Se f[u—25+3)m» = () 7 1: Fe sin +? x 1 L Der en “e]. ou a +3 a—20+ 3 pt [fa DAS RE 70 V00S at AR8—LI D den CU p fera tieuie à TN (Ge 2) fa ta dame CE re P° TUE 4 ADO pois 2b—1 MEN Op ff ON 0) rofalar mb 1—9p?2) + (+2) RENE L na + 2 (da — 2,0 T3)? fra AE ù APE: 1, 2 ; -d +2m FPE à = À A2t—1 Mb |: (UT) Mira nes pt en _sint FA — +2) fe ra D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. 311 + ie dr à Dame p°) + Cb+1) | par LES de Li sine x Lx sintc+? x (a —2b+3) Î ENT de +2 f° de (68) Or, à présent, les intégrales qui donnaient sujet à l’indécision sont éliminées, et au second membre l’on ne rencontre que des intégrales qu'on peut toujours évaluer. Mais néanmoins on n’en est pas arrivé à un résultat différent. Car lorsqu'on cherche les in- tégrales finales, il faut observer que l’on ne peut pas prendre a négatif. Pour la valeur zéro de «a, la dernière intégrale au pre- mier membre est éliminée: donc ce membre ne contient que les deux intégrales 1 \… SUN? &. COS L Sin T. COS Z Ne a en y et 27» | A! NP RER Une ; AE À A26 41 dont la dernière a été déterminée sous (62). Dès-lors, l'équation (68) donne toutes les intégrales (1) à exposants a et c impairs, par voie d’addition et de soustraction. Mais aussitôt qu’on prend la valeur suivante 4 — |, le premier membre de (68) contient trois intégrales successives de la même classe à facteur sin? x, dont deux restent inconnues comme intégrales finales. Aïnsi ce che- min-ci ne nous mène pas mieux au but que la discussion précédente. 9. Les formules de réduction produisent, pour des valeurs Spé- ciales de a et de c, des intégrales définies spéciales. Dans la note primitive on en a déduit 402, qui pour la plupart sont admises dans les Nouvelles Tables d’Intégrales Définies du même auteur. 24 * SUR LE MOUVEMENT ASCENDANT DES MATIÈRES PLASTIQUES DANS LES PÉTIOLES DES FEUILLES. F. C. DONDERS. Les matières organiques formées dans les plantes sont trans- portées par différentes voies vers les points où elles sont déposées ou employées à la production de cellules. Déjà M. von Mohl avait acquis la conviction que les globules d’amidon découverts par lui dans les grains de chlorophylle quittaient les feuilles à l’état de dissolution, pour aller se déposer ailleurs; et M. Sachs prouva qu'il s’agit ici d’une fonction continue, l’amidon étant incessam- ment entraîné, et se reformant chaque fois, sous l'influence de la lumière, dans les feuilles développées. Une partie de la matière entraînée est employée immédiatement à la formation de cellules: le reste est déposé comme réserve alimentaire, pour servir l’année suivante au développement des bourgeons et des feuilles. C’est ainsi que la matière descendue pendant l’automne reçoit au prin- temps un mouvement ascensionnel. Il y a déjà plus de cinq ans que, me trouvant à Roosendaal pour plusieurs semaines, je fis sur les jeunes pétioles du Rhus lyphinum quelques expériences ayant rapport au mouvement as- cendant des sucs nourriciers. Le tronc de l'arbre qui servit à mes expériences avait été coupé, et les pousses nouvelles se dévelop- paient avec une rapidité étonnante. Les expériences consistèrent dans la section à mi-épaisseur du pétiole, pratiquée à différentes hauteurs et sur des feuilles plus ou moins développées. La forme normale des feuilles est ‘symétri- que Il était donc facile de juger, par la comparaison des folioles F,C. DONDERS. SUR LE MOUVEMENT ASCENDANT DES MATIÈRES, ETC. 313 opposées, quelle influence la section du pétiole sur un des côtés exerçait sur le développement des folioles au côté incisé et au côté non incisé. | Quand on incise le pétiole il en découle une certaine quantité de suc laiteux qui, exposé à l’air, sèche promptement et recouvre la blessure comme d’un bandage de caoutchouc, grâce auquel la Fig. L. Fig. 3. e solidité au point d'incision est rétablie et toute flexion ou lésion ultérieure de la moitié non coupée prévenue. Les résultats obtenus se résument dans les points suivants: 1. Quand on coupe d’un côté la demi-épaisseur du pétiole, au- dessous de la première foliole (fig. 1, 2 et 3; toutes les figures sont ay quart de la grandeur naturelle), les folioles de ce côté se développement beaucoup moins, en longueur et en largeur 314 F.C. DONDERS, SUR LE MOUVEMENT ASCENDANT DES MATIÈRES que celles du côté opposé Les folioles inférieures sont celles dont la croissance est le plus retardée; plus haut, elles diffèrent moins aux deux côtés; celles du sommet sont quelquefois parfai- tement égales, et la foliole terminale ne montre aucune asymétrie. La foliole inférieure reste d'autant plus en arrière dans son dévelop- pement, que la section a été faite plus près de son point d'insertion. ce A ND Fig. 4. & LA Wa IN Z 7 \ 20. Quand on coupe la demi-épaisseur du pétiole entre les folioles, de façon que quelques-unes se trouvent au-dessus, d’autres au-dessous du point coupé, alors ce qui a été dit en 1°. est applicable aux folioles situées au-delà de l’incision. Pour les autres au contraire, c’est l’inverse qui à lieu: elles se développent beau- PLASTIQUES DANS LES PETIOLES DES FEUILLES. 315 coup plus vigoureusement que celles du côté opposé, et même elles les dépassent encore plus que les folioles situées au-dessus de l'incision ne sont dépassées par celles qui leur font face. 30, Quand on coupe ia demi-épaisseur du pétiole, d’un côté, par exemple à droite, au dessous des folioles, et en même temps de l’autre côté (à gauche), plus près du sommet, entre les folio- les, alors (fig. D) au côté droit les folioles inférieures restent en arrière, jusqu'à la seconde incision où le rapport devient tout d’un coup inverse. 49, L'influence de la section, aussi bien sur les folioles situées au-delà qu'en deça, s’accuse d'autant plus que la feuille était plus jeune au moment de l’opération. Toutefis, elle se fait encore sentir sur des feuilles ayant déjà atteint leur développement pres- que complet. D, Le pétiole lui-même, ainsi que les poils qu'on y observe, est à peu près également développé aux deux côtés. Ces expériences fournissent la preuve que le développement des feuilles a lieu sous l'influence de sues ascendants. Il ne serait pas permis d’inférer ce résultat du développement moindre des tolioles situées au-dessus de lincision: un apport insuffisant d’eau et de sels, lesquels montent indubitablement par les racine, pour- rait rendre compte de ce phénomène. Maïs nous trouvons la preuve dans la croissance extrêmement vigoureuse des folioles situées au- dessous du point d’incision, folioles qui surpassent notablement en grandeur celles du côté opposé, non lésé. Elles reçoivent évidem- ment une plus grande abondance de sucs, et de sucs sous une plus forte pression, maintenant que le transport vers les parties supérieures est plus ou moins entravé. Le même fait nous apprend » en outre, qu'il existe pour ces sues une ws a lergo, qui doit être attribuée à des phénomènes d’osmose, suite de transformations chi- miques. Ce n'est que plus tard que l'influence de l’évaporation dans les feuilles joue un rôle préponderant. Toutefois, même iorsque les folioles ont déjà pris presque tout leur accroissement, celles qui sont placées au dessous de l’incision, et du même côté, deviennent encore plus grandes que les folioles opposées: l’afflux 3716 F.C. DONDERS. SUR LE MOUVEMENT ASCENDANT DES MATIÈRES, ETC. actif ascendant paraît donc persister jusqu’au développement parfait des feuilles. Je ne prétends pas, du reste, que, même avant cette époque, des matières nutritives ne descendent pas des feuilles: un des deux phénomènes n'exclut pas l’autre. Il est remarquable, en outre, que l'influence de l’incision di- minue vers le haut et finisse par disparaître complétement. On doit en conclure que les sucs peuvent passer, dans le pétiole, d’un côté à l’autre; peut-être faut-il attribuer ici un rôle aux vaisseaux des sucs laiteux, qui ne contiennent pas seulement des matières d’excrétion, mais aussi des matières albuminoïdes, des hydrates de carbonne et des corps gras (Voy. J Sachs Handbuch der Experimentalphysiologie der Pflanzen, Leïpzig, 1865, p. 386) L'imperfection de ces recherches m'a retenu longtemps de les publier. J’espérais pouvoir les continuer et les varier. Il faudra examiner l'influence de l'enlèvement de quelques folioles, celle de la section des nervures, etc. Cette plante se prête aussi très bien à l'étude comparative de l'influence exercée par la section partielle du pétiole sur la feuille entière. Mais surtout, on devra étendre les expériences à des feuilles composées analogues appar- tenant à des plantes dépourvues de sues laiteux. Dans ces re- cherches, l'anatomie des pétioles ne devra pas être négligée, et il faudra déterminer, par l'examen microscopique des feuilles, à quel point l'influence se fait sentir sur les dimensions des cellu- les; à quel point sur leur nombre. Enfin, je voudrais voir déter- miner si le rapport entre les matières organiques ou inorganiques est resté le même dans les folioles activées ou entravées dans leur développement. Mais le temps et l’occasion continueront sans doute à me faire défaut pour aborder ces divers points; c’est ce qui m'a engagé à appeler, par cette courte communication, l'attention des observateurs sur les feuilles composées, comme objet partieu- lièrement propre à ce genre de recherches. SUR LE FER MÉTEORIQUE DU CAP | DE BONNE-ESPÉRANCE. PAR EF. H. VON BAUMHAUER. Au mois de janvier 1803, la Société hollandaise des sciences reçut de M. J. A. de Mist, commissaire général de la République batave au Cap de Bonne-Espérance, une masse considérable de fer météorique. Suivant les informations recueillies dans le temps par M. À. Dankelman, cette masse avait été trouvée, en 1795, par M. C. Sterenberg, dans une chasse à léléphant, à environ 300 milles de la ville du Cap et à 5 milles, ou lieues, de Ia mer, entre deux petites rivières nommées Karega et Gasoeja, dans un district borné aux deux côtés par des rochers escarpés mais peu élevés, qui était entièrement désert et que personne, probablement, n'avait encore visité avant M. Sterenberg. Le célèbre van Marum, qui à cette époque était secrétaire de notre Société, publia sur ce fer météorique une notice insérée dans les Verhandelingen van de Balaafsche Maatschappij der We- lenschappen, T. Il, 2% partie, p. 257, 1803, notice à laquelle nous empruntons la description suivante : »La masse a une forme aplatie, mais tout à fart irrégulière : sa plus grande largeur est de 20! pouces (64 centimètres), et sa plus petite largeur de 15 pouces (41 centim.); la partie la plus épaisse a de 3 à 4 pouces du Rhin (9 à 12 centim.). La surface de la masse est très inégale: elle présente, surtout d’un 318 E. H. VON BAUMHAUER. SUR LE FER MEÉTÉORIQUE côté, des cavités à contours plus ou moins arrondis, d’un dia- mètre de 11 à 3 pouces (41 à 9 centim.) et d’une profondeur de ! à 1 pouce {1} à 3 centim.); en outre, elle est recouverte presque partout d’une croute épaisse, jaune brunâtre , ayant l’aspect d’ocre ou de rouille.” | Telle qu’elle fut reçue par la Société, la masse pesait 172 livres (84 kilogrammes) ; mais ce n’était qu’une partie de la masse pri- mitive, Car J. Barrow, qui parle de celle-ci dans son Account of travels into the interior southern Africa, London, 1801, pag. 226, rapporte que le colonel Prehn en avait détaché un fragment qu'il avait emporté en Angleterre. Van Marum dit que le fer se rapproche le plus du fer forgé, mais qu'il est beaucoup plus doux, de.sorte qu'il offre moins de résistance à la lime. Il trouva son poids spécifique égal à 7,654. En ayant fait travailler une partie sous forme d’un barreau, qu'il fit ensuite tremper, il constata que sous l'influence de frictions avec des aimants artificiels, le barreau prenait le magnétisme aussi promptement, et avec autant d'énergie , qu'un barreau sem- blable fabriqué avec du fer de Suède et traité de la même manière. Van Marum s'élève déjà avec force contre l’allégation de Barrow, d’après laquelle le fer en question serait une partie d’une ancre de vaisseau, transportée, par les Cañfres, depuis la côte jusqu'à l'endroit où la découverte eut lieu. Il combat également l’idée qu'il pourrait provenir d’une mine de fer, et juge qu’on doit lui attribuer la même origine qu'à la masse de fer, dite fer de Pal- las, qui a été trouvée en Sibérie et dont Chladni a donné la description (E. F. F. Chladni, Ueber den Ursprung der von Pal- las gefundenen und anderer ihr &hnlichen Eisenmassen , Riga , 1794). Dans l'ouvrage de M. Clark (On metallic meteorites, Goettin- gue, 1892) on trouve déjà une analyse du fer du Cap exécutée par M. Wehrle. Une autre analyse, publiée dans les Annalen der Chemie und Pharmacie, 1854, T. XV, p. 252, a été faite par M. Uricoechea sur de la limaille provenant d’un fragment qui faisait partie de la collection de Blumenbach. Enfin j'ai moi-même communiqué à l’Académie des Sciences d'Amsterdam, le 23 mars . DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE. 319 1863, les résultats d’une analyse à laquelle, aidé de mon prépa- rateur d'alors, M. le Dr. Seelheim, j'avais soumis un fragment pris sur la masse conservée par la Société hollandaise. Nous mettons ici, en regard les uns des autres, les résultats de ces trois analyses : è 1 h Wehrle. Uricoechea. panel Seelheim. TOR SOON A NE EU 82,11 CRE 0 TO Une 15,09 14,32 Cobalt." 1/0’ DSi 200. 0 2,02 ÉBespvie te it Ps DUT 0,26 Métiére insoluble 2.0 0... OS nee rien DOME SN Ne a ee ee à trace — !) (CTÉNTS OR M Er à an (RACe 2e 0e trace PA 0 Ru cu trace rien M. Uricoechea dit: ,Il est remarquable que ce fer, si riche en nickel et en cobalt, ne donne pas de figures ou n’en donne que de confuses. Il se comporte, sous ce rapport, comme le fer mété- orique de Green County, Tennessée, lequel contient, d’après l'analyse de M. Clark, 17 p. c. de nickel et 2 p. ec. de cobalt, et qui ne montre également pas de figures. Il semble que les figures soient en connexion avec une proportion plus forte de phosphore.” M. Reïichenbach, d’un autre côté, qui s'est acquis, par ses recherches sur les météorites, une réputation bien méritée, s’ex- prime ainsi au sujet du fer météorique du Cap ?): La masse de cette météorite, polie puis attaquée par un acide, est gris foncé, terne, sans dessins, sans aucune appa- rence de figures de Widmanstätten. Personne ne la reconnaîtrait, au premier abord, pour un fer météorique, et il est même déjà arrivé qu'on l’a rejetée de collections de météorites, comme en 1) La masse de fer elle-même ne renferme pas de soufre; mais nous verrons tout à l’heure qu’on yÿ trouve disséminés, çà et là, des cristaux cubiques , qui sont composés de fer sulfuré. 2) Annalen von Poggendorff, ‘T. 114, p. 266. 380 E. H. VON BAUMHAUER. SUR LE FER METEÉORIQUE faisant partie indûment. Mais c'était là une erreur; il n'y a pas de météorite plus noble, plus intéressante, que ce fer du Cap, d’une nature toute spéciale. Si, au premier coup-d'œil, il semble si mal caractérisé, il suffit d'en approcher la loupe pour que toute suspicion disparaisse. De petites taches brillantes, qu'on avait à peine aperçues, se résolvent en lignes doubles de taenite bien caractérisée ;. d’autres points analogues, un peu plus larges, se dilatent et montrent la taenite cernant une ellipse microsco- pique, à l’intérieur de laquelle elle enveloppe de petites aiguilles de kamacite, qui elles-mêmes supportent de petits grains de fer sulfuré ; tout indique, en un mot, que les trois combinaisons du fer, que nous venons de nommer, existent dans ce fer mété- orique remarquable, comme dans tous les autres, mais qu’- elles y sont réduites à un minimum. Cette réduction a eu lieu exclusivement au profit de la plessite, qui est devenue tel- lement prédominante que la météorite entière ne forme plus qu- une masse de plessite, dans laquelle les deux autres membres de la triade (taenite et kamacite) apparaissent seulement à l'état de traces, à peine suffisantes pour garantir la nature météorique de la masse. Par cette structure, le fer du Cap se différencie nette- ment de toutes les météorites que nous avons pu obtenir jusqu’à présent. Nous y voyons la plessite divisée en grandes parties parallèles, qui se distinguent l’une de l’autre d’une manière presque imperceptible, et uniquement par l'opposition de diver- ses nuances de gris. Les teintes foncées sont disposées plus vers l'intérieur, les teintes claires plus vers le dehors, et il en résulte au moins des indications d’une sorte de stratification.” M. G. Rose !) s’est aussi occupé du fer du Cap, et voici ce qu'il en dit: ,Le fer du Cap présente une particularité très remar- quable; il est parfaitement grenu, à grains fins, et homogène: et pourtant, sur une coupe plane attaquée par un acide, on voit qu'il est composé de couches distinctes, quoique intimement umies. Ces couches sont à faces complétement planes, et dans une posi- 1) Annalen von Poggendorff, T. 124, p. 199. DU CAP DE BONNE-ESPEÉRANCE. 381 tion déterminée de la coupe elles sont alternativement mates et brillantes, tandis que pour une position différente de cette coupe elles se comportent, sous le rapport de l'éclat, d’une manière directement inverse. La cause de cette différence n'apparaît pas clairement, même lorsqu'on examine au microscope une empreinte sur colle de poisson de la face attaquée par l'acide. Le fer du Cap se distingue aussi en ce qu'il est comparativement très mou: sous ce rapport il y à un contraste frappant entre lui et le fer de Rasgata, lequel est si dur qu'il raie facilement le fer du Cap.” M. Charles Upham Shepard, dans sa nouvelle classification des météorites (New Classification of Meteorites, with an Enumeration of Meteoric Species, dans le American Journal of Science and Aris, Newhaven, 1867, sec. sér., vol. XLIIT, n°. 127, pag. 22), place le fer du Cap dans un ordre spécial des Sidérites, savoir dans le sixième de la sous-classe IT, celle des Apsathariques (cohé- rentes); il nomme cet ordre celui des Tæmiastiques (de zœvvsa ru- ban; par conséquent, les sidérites rubanées ou striées). C’est à bon droit que M. Reichenbach appelle le fer du Cap un des plus intéressants sous le rapport de la structure, et les particularités que cet observateur n’a pu connaître, parce que son examen na porté que sur un petit fragment de la masse qu'il avait reçu de M. von Siebold, rendent cette structure encore plus remarquable: nous voulons parler de la direction que les stries ou les couches affectent relativement à la masse elle-même. Comme il a déjà été dit, cette masse est une espèce de disque allongé, dont la surface extérieure est marquée d'empreintes sem- blables à celles qu'aurait pu laisser, dans une pâte plastique, le pouce d’un géant. J’estime que le fragment conservé près de notre Société n’est qu'un peu plus de la moitié de la masse primitive, telle que, des espaces célestes, elle était arrivée sur la terre. Comme le côté duquel on avait détaché autrefois des échantillons, au moyen du ciseau, était très inégal et, en outre, entièrement rongé par la rouille, je l'ai fait aplanir à la scie et au rabot, de sorte que la masse se présente maintenant sous la forme d’un demi disque, à tranche plane; -elle pèse maintenant 64 kilogrammes. 382 E. H. VON BAUMHAUER. SUR LE FER MÉTÉORIQUE Les deux figures de la planche XVIII, qui ont été obtenues par la photographie et sont au quart (linéaire) de la grandeur véritable, représentent les deux faces naturelles du disque, tandis que la planche XIX reproduit en grandeur naturelle le côté aplani au rabot, qui est indiqué dans les figures 1 et2 de la planche XVIII par les lettres a, b. Cette face plane, après qu'on l’eut bien polie, puis entourée d’un rebord de mastic mou, à été mise en contact avec de l'acide nitrique médiocrement dilué. On n'a rien vu apparaître qui ressemblât à des figures de Widmanstätten proprement dites, à des creux et des reliefs cristallins; mais, sous une incidence oblique de la lumiére, la face montra une structure déterminée, qui est représentée en grandeur naturelle planche XIX : une teinte grise répandue sur toute la surface, mais qui, par la différence des nuances, dévoilait une disposition par couches très caracté- ristique, et faisant songer involontairement à un dépôt formé par voie sédimentaire. Le dessin obtenu de cette manière sur la face polie, disparaissait en grande partie par un frottement doux avec le doigt, qui en était noirci; en chauffant la plaque et en la couvrant d’une couche de paraffine, le dessin se conserve par- faitement. Sur cette surface étaient disséminés une foule de points noirs, plus ou moins grands, qu'on pouvait reconnaître pour des cubes à la loupe ou parfois même à l’œil nu, qui dégageaient de l’hydrogène sulfuré quand on les humectait avec un acide étendu, et qui consistaient certainement en fer sulfuré; deux des plus grands sont indiqués sur la planche XIX par les lettres z et /: dans d’autres parties de la masse j'ai trouvé de ces cubes qui avaient jusqu’à deux millimètres, et plus, de diamètre. En outre, sur toute la surface se trouvaient çà et là de très petits points brillants, dont parle aussi M. Reichenbach. Nulle part je n’ai pu découvrir de parties pierreuses, telles que des grains d’'olivine, etc. Ce qui, à mon avis, est très curieux, c’est que les lignes, dont la figure montre le parallélisme presque parfait, ne sont ni dans la direction du grand axe, ni dans celle du petit axe de la section de la masse discoïde, mais font une angle d'environ 30° DU CAP DE BONNE-ESPEÉRANCE. 383 4 avec le grand axe. Je ne me hasarderai pas à émettre une hypo- thèse sur lé mode de formation de ces couches parallèles, mais je crois que la particularité qui vient d’être signalée au sujet de la direction des lignes mérite d’aîtirer l'attention. Dans l'espoir que l’analyse pourrait indiquer quelque différence de composition entre les couches qui réfléchissaient la lumière en proportion inégale, j'avais fait des déterminations comparatives exactes du fer et du nickel, tant de la couche foncée indiquée par les lettres b b, que de la couche claire indiquée par les lettres a a sur la planche XIX , et même sur des plaques différentes. Le résultat des analyses à été qu'aucune différence de quelque valeur n'a pu être constatée entre ces couches en apparence distinctes: la pro- portion de fer et de nickel était tantôt plus forte de quelques millièmes, tantôt plus faible de la même quantité, de sorte que les différences trouvées ne peuvent être considérées que comme des différences d’analyse. Les endroits foncés marqués par les lettres c, d,e, f,g, h, n’ont aucune signification pour la structure : ce sont des points où l’oxyda- tion due à l'influence de l’air avait pénétré profondément, soit durant la période, probablement fort longue, où la masse resta exposée à l’action des agents atmosphériques, dans le lieu même de la découverte, soit plus tard dans le cabinet où elle demeura con- servée pendant plus d’un demi-siècle. Une surface fraîche s’oxyde très rapidement, et je dois faire remarquer, en outre, que préci- sément dans ces points attaqués par la rouille la masse de fer présente des fentes ou fissures, qui souvent se prolongent au-delà des parties que la rouille a envahies ; on observe que toutes ces fissu- res sont parallèles entre elles, et en même temps parallèles aux ban- des ou stries, de nuances différentes, dont il a été question plus haut. Outre la grande face que je viens de décrire, j'en avais fait tailler d’autres, dans un sens perpendiculaire, sur quelques-uns des petits fragments obtenus en faisant dresser la grande face; mais, attaquées par un acide, ces faces perpendiculaires n’ont offert ni lignes, n1 stries. On peut se demander si cette masse discoïde de fer s’est mue | 384 E. H. VON BAUMHAUER. SUR LE FER MÉTÉORIQUE, ETC. comme telle à travers les espaces célestes, ou si elle n’est qu’un débris arraché à une corps plus volumineux, corps: qui aurait éclaté à son entrée dans notre atmosphère — par suite de la chaleur excessive subitement développée à sa surface — et dont les autres fragments seraient tombés sur la terre en des points différents. La direction remarquable que les couches parallèles suivent par rapport à l’ensemble de la masse, paraît plaider en faveur de la seconde manière de voir. Déjà en 1844, dans ma dissertation de Ortu lapidum meteori- corum, Utrecht 1844, j'ai défendu l’opinion que les météorites ne sont autre chose que de très petites planètes, planètes dont notre système solaire serait rempli et dont, autrefois, il aurait contenu une quantité encore bien plus considérable. Dans cette disserta- tion, dont un extrait à été publié par les Annales de Poggen- dorff, 1845, T. LXVI, pag. 465, j'ai cherché à montrer la connexité qui me semblait exister entre les planètes proprement dites et leurs satellites, les comètes, les astéroïdes, les bolides, les météorites, la lumière zodiacale et l’aurore boréale. Ces idées, émises à une époque où il n'était pas encore question des petites planètes découvertes depuis en si grand nombre, parurent alors trop hardies, de sorte qu'elles m'attirèrent une réprimande de la part du grand Berzelius, dans son Jahresbericht de 1847, PT. XXVI, pag. 386. Aujourd'hui, que l'attention des savants est de nouveau tournée vers les météorites, je vois avec plaisir que la plupart des rapprochements que j'avais indiqués trouvent des défenseurs. ARCHIVES NÉERLANDAISES Sciences exactes et naturelles, PEN TDATIVE POUR RÉTABLIR AU RANG D’ESPÈCE LECVNCÆSHINERMIS'LoUR. PAR C. A. J. A. OUDEMANS. La tentative de replacer au rang d’espèce le Cycas inermis Lour. est provoquée par la dernière publication consacrée à la famille des Cycadées par M. le professeur Miquel (Prodromus Systematis Cycadearum, Ultrajecti, 1861), dans laquelle l’au- teur, un de ceux qui se sont le plus oceupés de cette famille, enlève à notre plante le rang d’espèce, et la rapporte comme variété au Cycas revoluta Thunb. (ibid., pag. 6 et 16). Les motifs qui ont engagé M. Miquel à en agir ainsi, lui qui jadis (Analecta botanica indica, 1851, T. II, pag. 28 et 29), d’après l’étude d’un pied femelle ayant fleuri au jardin botanique d'Amsterdam, avait défendu l'autonomie du C. inermis en termes énergiques 1), ces motifs les lignes suivantes, empruntées au Prodromus (pag. 16), nous les ferons connaître. \ 1) À l'endroit indiqué des Ayulecta nous lisons ce qui suit: »Cycadem in #lora Cochinchinensi descriptam, frondibus inermibus insolitam et ab auctoribus in dubium vocatam, revera tamen existere, viva stirps, e Regno Sinensi oriunda, ex Horto Bogoriensi in Amstelaedamensem illata, ad amussin demonstrat. Sterilis hujus adumbrationem proposui in Diario Prin. Class. Inst. nostri (Tijdschrift voor wis- en naluurkundige Welenschappen) Tom. I, ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II. 25 386 C. A. J. A. OUDEMANS. LE CYCAS INERMIS LOUR. »Cycas revoluta var. 8. inermis —= C. inermis Lour. Cochinch. IT, p. 776, excel. syn. — Miq. Tijdschr. v. wis- en natuurk. Wet. I, p. 103; Epicr p. 285; Analecta bot. Ind. I, p. 28, tab. III, IV (in Act. Inst. reg. Scient. Neerl. 3* Series, vol. Il). — Forma insignis, petiolis inermibus, foliolis latioribus, sed in caldariis temperatioribus ad normalem C revolutam tendens. In novellis plantis petioli omnino spinosi, speciei genuinae ad instar.” Dans ce passage il n'est fait aucune mention ni des carpo- phylles ni des ovules de C. inermis, et il laisse par suite intacts les arguments que M. Miquel avait puisés antérieurement (Ana- lecta, l. c.) dans les caractères de ces organes pour séparer spé- cifiquement C. inermis de C. revoluia. Il semble qu'en composant son Prodromus le savant auteur ait attaché une valeur prépon- dérante au fait que le C. inernus acquiert dans nos serres à Pal- miers des pétioles épineux; au moins a-t-il jugé cette propriété plus importante que les particularités auxquelles l'avait conduit autrefois l'examen des carpophylles et des ovules du C. inermis. Si nous prenons en considération que le C. nermis est rede- vable du nom que lui a imposé Loureiro précisément à l’état inerme de ses pétioles ; ensuite, que déjà antérieurement (£yucr. Syst. Cycad. dans le Tijdschr. v. wis- en nat. Wetensch., T. I, 103, sqq. Multis numeris cum C. revoluta congruere neminem fugiat. Verum- tamen potiori jure species jam nunc dicitur quam forma C. revolutae sub coelo calidiore nata quemadmodum olim in Epicrisi Syst. Cycad. suspicabar (conf. Diar. laud., T. IT, 285). A.1849 m. Augusti flores femineos efformare coepit, postquam praecedenti hyeme novam frondium coronam protulisset. Sperabam dubia de hac specie nunc solvi posse. Accurate igitur carpophylla haec observavi et cum iis C. revolutae com- paravi; nunc vidi teneriora esse, elegantiora, pallidiore tomento tecta, laminis sterilis segmenta magis horizontalia, ovula pleraque opposita nec peracta in- florescentia ad tantum volumen tumentia, quibus notis et frondium characte- ribus specificum discrimen vehementer jam comprobatum esse, aequi judices facile consentiant. — Rob. Brown, qui praeterlapsa aestate per aliquot dies apud nos versabatur, plus semel attenta mente hanc arborem contemplatus est et non solum in frondium sed in carpophyllorum etiam conformatione discri- men agnovit. C. A. J. À. OUDEMANS. LE CYCAS INERMIS LOUR. 387 pag. 285) — il est vrai, alors qu'il n'avait encore jamais vu d’exemplaire en fleur de la plante — M. Miquel ne répugnait pas à l’idée que des circonstances extérieures pouvaient influer sur le développement ou le non-développement d’aiguillons aux pétioles du C. inermis : enfin, qu'il y à une grande ressemblance entre les pieds de C. inermis et C. revoluta non en fleurs — nous n’aurons pas lieu d’être surpris que le savant auteur, une fois qu'il eut observé (ce que nous avons été également à même de faire) que les pétioles d’un même exemplaire de C. inermus, sortis d’un bourgeon à différentes époques et sous différentes cir- constances, pouvaient être tantôt armés tantôt inermes, en soit venu à regarder, une fois pour toutes, le C. inermis comme simple variété de C. revoluta; mais nous ajoutons, d’une haleine, que les ovules de C. inermis qui lui fournirent là matière des anno- tations qu'il a données sur cette plante dans les Analecta ne pouvaient être parvenus à tout leur développement, — ce que confirme du reste la planche accompagnant ces annotations, — ou que l’auteur n’a pas eu l’occasion de comparer les ovules mûrs de C. nermns avec ceux de C. revolula. S'il en eût été autrement, nous ne faisons pas de doute que M. Miquel n’eût jamais abandonné l'opinion qu'il avait soutenue dans les Analecta et qui plaidait si fort pour l’autonomie de C. inermis, et qu'il ne fût pas retourné à l'avis qu'il avait exprimé tout au com- mencement de ses études sur les Cycadées. C’est précisément parce que nous avons eu, au jardin bota- nique d'Amsterdam, l'avantage de pouvoir suivre jusqu'à leur matûrité, et les ovules du C. inermis (en.1861), et ceux du C. revoluta (en 1866), que nous nous croyons appelé à relever en- core une fois le gant en faveur du C. inermis, et à prouver, — cette fois-ci, pensons-nous, par des arguments sans réplique — que cette plante ne saurait être une variété de C. revoluta, que son indépendance spécifique est à l'abri de toute atteinte, et que Loureiro était parfaitement dans son droit lorsqu'il lui assigna, dans sa Flora Cochinchinensis, une place distincte, digne d'elle, parmi les Cycadées connues à son époque. Et cette réhabilitation, 25 * ri 388 C. A. J. A. OUDEMANS. LE CYCAS INERMIS LOUR. nous la faisons avec d'autant plus de plaisir, qu’il n’existe-peut- être pas de plante dont le sort, comme anneau de la chaîne des êtres créés, ait été soumis à plus de vicissitudes. Dès son premier écrit sur le C. inermis (Tijds. v. uis- en natuurk. Wet., T. I, p. 103, a°. 1848), M. Miquel déclara se réjouir de ce qu'il se trouvait en état de rétablir cette plante, après que son existence eut été mise en doute pendant 57 années (la Flora Cochinchinensis de Loureiro vit le jour, à Lisbonne, en 1790), dans la plénitude de ses droits, et de redresser ainsi l'erreur que d’autres et lui-même dans sa Monographia Cycadea- rum (a° 1842) avaient commise en l'identifiant avec C. revoluta. L’autonomie du C. inermis fut défendue avec encore plus d’ar- deur, par le même savant, dans ses Analecta botanica indica (a’. 1852); mais alors, aussi, notre plante avait atteint l'apogée de sa fortune, et dans le Prodromus systematis Cycadearum, publié par M. Miquel en 1861, nous la trouvons retombée dans son état primitif, c’est-à-dire rentrée dans la catégorie des plan- tes douteuses, et, par là, livrée encore une fois à l'oubli. Comme nous ne pouvons acquiescer à cette déchéance de C. inermis, et comme il importe, pensons-nous, qu'aucune espèce ne soit supprimée ou ne se perde, sans raisons valables, dans la famille relativement peu étendue des Cycadées, nous n’avons pas hésité à faire connaître les observations qui nous paraissent éta- blir entre C. inermis et C. revoluta un contraste suffisant. Dans l’année 1860 fleurit pour la seconde fois, au jardin d'Amsterdam, le même pied de C. inermis qui avait fourni à M. Miquel les matériaux de ses divers écrits concernant cette plante, et qui lui avait permis d'en figurer, dans ses Analecta, quelques carpophylles avec de très petits ovules. | Plus heureux que mon prédécesseur, je vis la plupart des ovules de cette seconde floraison prendre de l'accroissement, et finalement devenir rouges et mûrs, au point qu’ils ne pouvaient souffrir le moindre attouchement sans tomber. Je fis faire un dessin d’un carpophylle chargé d’ovules, et le publiai, avec texte explicatif, dans la Flore des Jardins de feu notre confrère C. A. J. À. OUDEMANS. LE CYCAS INERMIS LOUR. 389 de Vriese (Tome V, 9° livr. ac. 1861). Dès cette époque, il me parut avéré que C. 2nermis constituait une espèce distincte; aussi ne fus-je pas médiocrement surpris, au moment même où j'allais envoyer mon manuscrit à la*Rédaction de la Flore des Jardins, de découvrir dans le Prodromus de M. Miquel, qui venait d’être mis au jour, que l’auteur était revenu de sa première opinion, conforme à la mienne, au sujet de la valeur spécifique de C. inermis, et qu'il avait rangé notre plante, à titre de variété, sous C. revolula. Je persistai donc, dans les courtes explications qui accompagnaient mon dessin, à me servir du nom de C.ner- mis (au bas de la planche se trouve, par inadvertance du litho- graphe, Cycas revolula), et me contentai provisoirement de sig- naler, à la fin de ma note, le changement important que la valeur de notre plante avait éprouvé dans l’estime de l’auteur du Prodromus. Si je mabstins alors de profiter de l’occasion qui s’offrait à moi pour faire connaître immédiatement mes objections contre la dégradation du C. inermis, ce fut d’abord à cause du peu d’es- pace dont il m'était permis de disposer dans le journal cité plus haut, ensuite, et surtout, parce que je désirais auparavant faire connaissance, en nature, avec les ovules mûrs du C. revoluta. L'espoir que j'avais d'y parvenir un jour se fondait sur l’exis- tence de pieds très âgés de cette espèce dans notre jardin bota- nique. Cet espoir s’est réalisé dans l’automne dernier, de sorte que je me vois aujourd'hui en possession de toutes les données dont j'avais cru avoir besoin pour rendre au C. inermis, pour toujours, sa valeur spécifique. Je commence par faire remarquer qu’il y a, en premier lieu, une très grande différence de forme entre les ovules de C. revoluta et ceux de C. inermns, différence qui ne s’observe pas seulement sur les ovules déjà volumineux, mais aussi sur ceux qui n'ont pas même atteint la longueur de 1 centimètre. Voici en quoi consiste la différence : dès les premiers temps, les ovules du C. revoluta sont très élargis au sommet, tandis que ceux du C. nermus se terminent en pointe de ce côté; à un âge plus avancé, les pre- 390 C. À. J. À. OUDEMANS. LE CYCAS INERMIS LOUR. miers sont fortement aplatis d'avant en arrière (c’est-à-dire dans la direction de la perpendiculaire menée sur l’extrémité antérieure du carpophylle), les seconds, très peu au contraire; à l’état de matüûrité enfin, ceux-là présentent. un sommet partagé, par un sillon profond, en deux lobes obtus, tandis que ceux-ci conti- nuent à montrer une extrémité en pointe. Les ovules mûrs du C. inermus sont done beaucoup plus arrondis en cylindre que ceux du C. revolula, et dans leur ensemble les premiers sont des corps de forme ovale, les seconds de forme obovée à sommet obtus bilobé. D'accord avec cette différence, la coupe horizontale, pratiquée à mi-hauteur, est anguleuse-circulaire dans les ovules de C. inermis, en carré allongé pour ceux de C. revoluta. Il s'en faut de beaucoup que ce que nous venons de dire ne fût déjà connu antérieurement. Au contraire; nous n'avons qu'à ouvrir une description quelconque de C. revolula, partout nous trouvons qu'il est fait mention de ,ovula obcordata”; et pour ce qui regarde C. inermis, Loureiro appelait déjà ses ovules »germina ovata” ou ,drupae ovatae”, et les mêmes organes ne furent jamais désignés par M. Miquel autrement que sous le nom de ,ovula ovoidea”. Mais, d’un autre côté, il est certain que, aujourd’hui comme autrefois, on n’a pas attaché assez d’impor- tance à cette différence de forme des ovules, ou plutôt que, en- traîné par le nom spécifique de C. 2nermus, on à porté son atten- tion en premier lieu, à l’exemple de Loureiro Iui-même, sur l’état épineux ou non du pétiole, et on n’a pas remarqué le terme, pourtant très caractéristique, dont ce dernier auteur s'était déjà servi pour exprimer la différence entre les ovules de C. inermis et ceux de C. revolula. Nous confirmons donc qu'il existe en effet une différence de forme très frappante entre les ovules des deux espèces de Cycas dont il s’agit; et nous insistons sur cette différence avec d’au- tant plus de force que les caractères empruntés aux ovules des plantes ont toujours été jugés des plus importants et doivent, au moins du point de vue systématique, peser d’un poids beaucoup plus grand dans la balance que les particularités du pétiole. C. À. J. À. OUDEMANS. LE CYCAS INERMIS LOUR. D Avec le sommet sillonné et bilobé des ovules du C. revoluta se trouve en connexion un autre phénomène, très remarquable, qu'on n’observe pas chez le C. inermis. Dans la première plante, en effet, le tube micropylifère n’est visible que pendant la pre- mière et la dernière période du développement des ovules, tandis qu'entre ces deux extrêmes il est tellement retiré entre les lobes saillants du sommet, qu'on serait tenté de croire qu’il n’existe pas. L'absence presque complète de ces lobes à l’origine, leur croissance parallèle dans un stade ultérieur, enfin leur divergence à l’époque où les ovules approchent de leur matürité, expliquent suffisamment ce phénomène. Chez le C. 2nermis, au contraire, le tube micropylifère reste visible depuis le commencement jusqu’à la fin, et il occupe toujours le point le plus élevé. Si l'on prend un ovule entièrement mûr de C. revoluta, à lobes divergents, et qu'on examine avec attention le tube micropyli- fère, on découvre qu’il est porté par un pli élevé, qui unit l’un à l’autre les côtés les plus larges de l’ovule et dont aucune trace n’était visible à une époque antérieure. Rien de semblable à ce pli ne s’observe chez le C. inermis. | Lorsqu'on dépouille les ovules des deux espèces de Cycas de leur enveloppe charnue rouge, on trouve une coque ligneuse, qui présente de nouveau des différences caractéristiques dans les deux plantes. Nous ne voulons pas parler seulement de la forme générale de cette coque, plus obcordée dans le C. revoluta, plus ovale dans le C. inernmns, ce qui pourrait à la rigueur se déduire de la forme des ovules intacts; ce que nous avons spécialement en vue, cest que dans le C. revolula la coque montre à l’extré- mité antérieure, entre les deux parties saillantes, une crête élevée, correspondant en direction au pli de l'enveloppe char- nue, tandis que chez le C. inermis on ne remarque aucun vestige d’une pareille éminence; c’est ensuite, que les sillons qui s’éten- dent de haut en bas sur les deux faces étroites de la coque, et qui sont manifestement des empreintes de faisceaux vasculai- res, sont placés très régulièrement, et jamais au nombre de plus de deux, dans la première espèce, au lieu que chez la seconde 392 C. A. J. A. OUDEMANS. LE CYCAS INERMIS LOUR. ils sont toujours en nombre plus grand, quoique du reste variable, et situés irrégulièrement. En accord parfait avec cette particularité de la coque, on trouve que les faisceaux vasculaires, qui du pédicelle carpophyllaire pénètrent dans l’ovule, sont, il est vrai, dans le C. revoluta comme dans le C. inermis, constamment au nombre de trois, dont celui du milieu traverse la coque ligneuse, tandis que les deux laté- raux s'élèvent le long des deux faces étroites dans l’enve- loppe charnue; mais on voit aussi que chacun de ces derniers ne se partage, chez le C. revoluta, qu'en deux branches diver- geant à l’origine mais se rejoignant plus loin, tandis que chez le C. inermis le tronc principal donne naïssance à un nombre de rameaux beaucoup plus considérable, quelquefois plus de dix, qui sont distribués irrégulièrement sur les deux côtés étroits. J'ai trouvé pour les dimensions des ovules des deux espèces les nombres suivants : | longueur. largeur. chez C. inermis . . 3 à 4 centim. 2 à 2,5 centim. Ni GC TEDOIUIR > 3,0 a 2,7 à 3 à Quant à la couleur des ovules, il m'a paru qu'elle tirait beau- coup plus sur l'orange chez le C. inermus, et sur le vermillon chez le C. revoluta, toujours à condition de ne pas tenir compte de l’effet adoucissant du duvet. Il faut encore mentionner enfin que, tout comme M. Miquel, j'ai toujours vu les laciniures des carpophylles du C. inermis écar- tées, la plupart, horizontalement, tandis que celles du C. revoluta étaient dirigées plus vers le haut, de manière à faire un angle aigu avec l'axe qui leur servait de support. En outre, chez la: première espèce, Je trouvai ces laciniures toujours mutiques, ou du moins à pointes cachées sous le duvet moelleux qui recouvre entièrement les carpophylles; chez la seconde, toujours terminées en piquants fins et glabres. Les laciniures des carpophylles étaient aussi un peu plus courtes et plus grosses chez le C. inermis, un peu plus allongées et plus minces chez le C. revoluta, et le C. À. J. À. OUDEMANS. LE CYCAS INERMIS LOUR. 393 duvet me parut d’une teinte un peu plus foncée chez celui-là que chez celui-ci. | Si nous récapitulons tout ce qui précède, il ne pourra guère rester de douté, ce me semble, que C. inermis et C. revoluta doivent former, non deux variétés de la même espèce, mais deux espèces distinctes. Dans l’organe le plus important des deux plantes — l’ovule — ïl ÿy a une inégalité de forme des plus remarquables, et, en même temps, une différence anatomique frappante, exprimée dans la marche et la ramification des fais- ceaux vasculaires au sein de l’enveloppe charnue; il y a aussi différence de développement entre les deux espèces d’ovules, en ce sens que les uns (ceux du €. inermis) s’accroissent simple- ment en volume avec les progrès de l’âge, et que les autres (ceux du C. revoluta) changent, en outre, continuellement de forme. Cela suffit — sans qu'il soit nécessaire d’insister encore sur les différences de propriétés des carpophylles — pour me donner l'assurance qu'aucun juge non prévenu ne refusera son assentiment à la thèse dont je me suis constitué le défenseur. Quant à la question de savoir s’il serait possible de distinguer, en dehors de la floraison, C. inermis (à pétioles épineux) et C. revoluta, j'oserais y répondre affirmativement, mais uniquement en ce qui concerne les exemplaires des deux plantes que possède en ce moment notre jardin botanique: chez la première les feuil- les sont plus longues que chez la seconde, et, en outre, beau- coup plus réfléchies en denors; les folioles de C. snermis sont aussi incontestablement plus larges (61 millim.) que celles de C. revoluta (5 millim.) ' La diagnose différentielle de C. revolula et de C. inermis, pour ce qui regarde les ovules et les carpophylles, pourrait être for- mulée de cette manière : 394 C. A. J. A. OUDEMANS. Cycas REVOLUTA Thunb. Ovula primitus suborbicularia, pla- niuscula, tubulo micropylifero libero (non occluso); mox ovata vel ovalia, magis tumentia, lateribus externo (a rha- chide remoto) et interno (rhachidi proximo) angustioribus convexis, an- tico et postico latioribus planioribus, juxta lineam medianam verticalem im- obtuse-biloba, lobis contiguis, sulco tantum separatis, tu- pressis, apice bulum micropyliferum superantibus eumque occultantibus; denique utplu- rimum late-obovata, ubique convexa, semper tamen a dorso compressa, me- dià altitudine horizontaliter perscissa forma oblongo-quadrangulari gauden- lia, apice obtuse-biloba, lobis diver- gentibus ideoque spatium foveolarem intermedium monstrantibus, plicà auc- tum transversali triangulari, cujus apici tubulus insidet micropyliferus. Integumentum internum lignosum late-obcordatum, deorsum acuminatum, sursum. obiter obtuse bilobum, lobis : foveà superficiali separatis, in cujus fundo conspicitur crista striaeformis, decursu suo plicam integumenti car- uosi imltans; faciebus anticà et pos- ticà latioribus valde convexis, externà et internâ vero angustioribus, suleis 2, superficialibus curvatis, medio à se invicem distantibus , extremitatibus suis utrinque confluentibus exaratis. Integumentum exterius carnosum, per mediam ovuli altitudinem horizon- taliter perscissum, 4 monstrat fascicu- los vasorum, per paria sibi approxi- matos, latera angustiora integumenti occupantes et sulcis in integumento ligneo arcle applicatos. Color ovulorum maturorum indu- mento suo orbatorum cinnabarinus. Carpophyllorum laciniae fere omnes antrorsum directae, aculeo denudato açutissimo terminatae, LE CYCAS LS INERMIS LOUR. CYcAs INERMIS Lour. Ovula primitus et per totum vilae decursum ovalia, matura tantum parte sua dimidià superiore parum latiora, apice semper acuta, elobata, tubulo micropylifero semper libero, numquam occulto, ab antico ad posterum paullo tantum compressa, unde per mediam altitudinem horizontaliter perscissa figuram monstrant fere orbicularem p. m. angulosam. lutegumentum ïinternum lignosum ovale, deorsum acuminatum, sursum acutum, ab antico ad posterum paullo compressum ideoque superficie fere tereti gaudens, faciebus tamen externà et internà sulcis pluribus superficiali- bus per duas facies inaequaliter dis- persis, medio distantibus, sursum et deorsum sibi approximatis vel confluen- tibus exaratis. Integumentum per mediam ovuli altitudinem horizon- exterius carnosum, taliter perscissum fasciculos vasorum plures monstrat inaequaliter dispersos , latera tamen angustiora occupantes, crassitudine variantes, sulcarum in in- tegumento ligneo praesentinm decur- sum sequentes. Color ovulorum indumento suo or- batorum luteo-aurantiacus. Carpophyllorum laciniae intermediae horizontaliter distantes, omnes usque | ad nltimum apicem tomento obductae. C. A. J. À. OUDEMANS. LE CGYCAS INERMIS LOUR. 395 Je .crois qu’il ne sera pas inutile, avant de terminer cette note, de signaler encore quelques particularités que m’a fait con- naître l’examen microscopique des jeunes ovules du C. inermis et du C. revoluta, savoir : | 1°. L’ovule de ces Cycadées ne possède qu’un seul tégument. 2°. On ne peut donc distinguer chez ces plantes un exostome et un endostome, raison pour laquelle je ne me suis servi ci- dessus d'aucun de ces deux termes, à la place desquels j'ai fait usage du mot fube micropylifère. ; 3, La coque ligneuse qu'on trouve dans les ovules adultes n’est que la partie interne du tégument unique, de sorte que les termes eniegumentum externum et nternum, que tous les auteurs emploient pour désigner l'enveloppe extérieure charnue et l'enveloppe intérieure ligneuse des ovules mûrs, ne doivent pas être interprétés comme si ces enveloppes représentaient effective- ment deux membranes ovulaires. 4%, Le tube micropylifère dans le C. nermis et le C. revoluta n'appartient pas, comme le veut M. Miquel (Analecta, AT, p.3), au tégument interne, mais, de même que chez le C. circinals, il fait partie du tégument externe. Je suis arrivé à toutes ces conclusions par l'examen de quel- ques coupes de jeunes ovules. Je reproduis ici la mieux réussie de ces coupes. On y voit clairement comment l’épiderme (o) de l’ovule entier pénètre dans le tube micropylifère (m), et descend d’abord ver- ticalement, puis obliquement, jusqu'au pied de la protubérance conique (a), qui est regardée comme faisant partie du noyau (k); comment, autour de ce pied, il se réfléchit ensuite vers le haut, mais de manière que maintenant il recouvre exactement la protubérance conique, à l'exception seulement de l'extrémité du sommet (b). Il est évident que tout ce qui est compris entre les deux lames (0) et (o') d’un même épiderme ne saurait faire partie que d’une seule et non de deux enveloppes, et que, par conséquent, des modifications de structure qu’on découvre plus tard dans cette enveloppe ne doivent pas être regardées comme 396 C. A. J. À. OUDEMANS. LE CYCAS INERMIS LOUR. plaidant en faveur de l'existence, dès l’origine de l’ovule, de deux membranes ovulaires distinctes. : Le même dessin peut encore servir à faire voir que le tube mycropylifère est bien formé par l’enveloppe charnue (c), mais non par la coque ligneuse (d); et, enfin, que la couche spon- gieuse brune (e), qui entoure immédiatement le noyau, appar- tient également au tégument de l’ovule, bien que sur la plus grande partie de la surface du noyau elle se confonde organique- ment avec lui. EXPLICATION DE LA PLANCHE. L Coupe verticale d’un ovule de Cycas inermis, très grossie. o. Epidermne. o'. Le même, tapissant le tube micropylifère. c. L’enveloppe charnue. d. La partie qui plus tard deviendra la coque ligneuse. e. La couche spongieuse à cellules résinifères. 4. Le noyau. a. Le sommet conique du noyau. b. L’ouverture que laisse l’épiderme après qu’il a recouvert le som- met conique du noyau. m. Le tube micropylifère. AMSTERDAM, Janvier 1867. QUATRIÈME NOTICE SUR LA FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE MPAILE DE H\LMAHERA. P. BLEEKER. Dans mon dernier article sur la faune ichthyologique de l’île de Halmahéra (Nederl. Tijdschr. voor de Dierkunde Op. E pag. 153 — 159) le nombre des espèces, connues jusqu'alors de cette île, fut porté à 101. Depuis, de nouveaux envois de M.- A. Bernstein sont venus enrichir les collections du musée de Leyde, et parmi ces envois se trouve une petite collection de poissons de Halmahéra, ne se composant que de 23 espèces mais en comptant jusqu à 21 nouvelles pour la connaissance de la faune de cette île. Ces espèces, qui font monter à 122 le nombre des espèces actuellement connues de Halmahéra, sont les suivantes: 1. Triacanthus Nieuhofi Blkr. . Canthogaster striolatus Blkr. . Hippocampus kuda Bikr. . Doryichthys Bernsteini Bikr. . Syngnathus gastrotaenia Blkr. . Halichoeres binotopsis Blkr. L poecila Blkr. . Pomacentrus katunko Blkr. . Glyphidodon unimaculatus CV. . Plesiops nigricans Günth. © oO =1 © OR C pi © 398 P. BLEEKER. FAUNE ICHTH. HALMAH. 11. Grammistes orientalis BI. Schn. 12. Scorpaena bandanensis Blkr. 13. Caranx xanthurus CV. 14. Periophthalmus argentilineatus Val. 19: ; Koelreuteri Val. 16. Dussumieria Hasseltii Blkr. 17. Harengula (Harengula) melanurus Blkr. 18. Gymnothorax Richardsoni Blkr. 19: : tessellatus Blkr. 20. Gymnomuraena micropterus Blkr. 21. Pisoodonophis boro Kp. De ces espèces, une seulement est nouvelle pour la science. C’est le Doryichthys Bernsteini, que j'ai cru devoir dédier à la mémoire du naturaliste distingué auquel on en doit la découverte. Doryichthys Bernstein Blkr. Tab. Doryichth. corpore valde elongato, antice heptagono, postice tetragono, altitudine 24 circiter in ejus longitudine, aeque lato circiter ac alto; capite 7 circiter in longitudine corporis; oculis diametro 7 circ. in longitudine capitis; linea rostro-frontali ante oculos coneava; rostro capitis parte postoculari duplo circiter longiore, subcylindrico, quintuplo cire. longiore quam parte gra- cillima alto superne crista transversa nulla; vertice convexiusculo celluloso; orbitis laevibus; cristis utroque latere rostro-oculari postocularique et cristulis rostro et vertice medianis leviter vix conspicue crenulatis; operculo celluloso medio crista longitudinali | laevi inferne striis aliquot humilioribus divergentibus; scutis trunco 22, cauda 24 vel 25, scutis singulis transversim striatis, laminis intersuturalibus ovalibus laevibus, carinis sublaevibus non serratis:; carina trunco laterali cum carina caudae inferiore continua; Carina trunco dorsali longe post initium carinae caudae superioris producta; cauda absque pinna trunco absque capite paulo tantum breviore; pinna dorsali conspicue ante anum seuto P. BLEEKER. FAUNE ICHTH. HALMAH. 399 trunci 20° incipiente et seuto caudali 7° desinente corpore multo' humiliore; anali minima; caudali obtuse rotundata capitis parte postoculari non longiore; colore corpore violascente-viridi; iride viridi-aurea; fascia rostro-oculo-caudali profunde fusca; pinnis, caudali fusca, ceteris aurantiaco- vel roseo-hyalinis. Det 20;vel 21." ANS veRE" C9: Hab. Halmahera. Longitudo speciminis feminini deseripti 212". Rem. Cette espèce appartient au groupe du genre où la carène latérale du tronc se continue avec la carène inférieure de la queue, et elle se distingue dans ce groupe par les 22 anneaux du tronc, par les carènes à peu près lisses de tout le corps, par la longueur relative de la tête et de la queue, par la bande oculo-caudale noirâtre, par la longueur et le nombre des rayons de la dorsale, etc. Elle est assez voisine du Doryichthys bra- chyurus Blkr (Syngnathus et Microphis brachyurus Blkr ol.), mais elle a le museau moins allongé et beaucoup moins comprimé, la tête beaucoup plus petite, la queue plus longue et les carènes du corps beaucoup moins rudes. Puis aussi, dans le Doryichthys brachyurus la dorsale ne commence que sur le premier anneau de la queue, tandis que dans l'espèce actuelle elle s’avance jus- que bien en avant de l’orifice anal. Le seul individu connu étant une femelle je ne saurais rien dire par rapport au réservoir des œufs dans les mâles. La Haye, Octobre 1867. DESCRIPTION ET FIGURE D'UNE ESPÈCE INÉDITE DE CROSSORHINUS DE L'ARCHIPEL DES MOLUQUES, P. BLEEKER. Crossorhinus dasypogon Bikr. Crossorh. corpore elongato depresso, antice duplo circiter latiore quam alto, altitudine 8 fere ad 91 in ejus longitudine, latitudine maxima (absque pinnis) 4 ad 41 in ejus longitudine; cauda conico-cylindracea postice tantum compressa, cum pinna caudali truncum (cum capite) longitudine aequante vel subaequante: capite depresso 6 ad D? in longitudine totius corporis, latiore quam longo, duplo cireiter latiore quam alto; oculis diametro 9 : ad 14 in longitudine capitis, diametris 4 ad G distantibus, pu- pilla rotunda; foramine temporali oculo plus duplo ad triplo longiore; rostro vix ante os prominente, linea anteriore obtusis- sime rotundato; naribus rostri margini anteriori approximatis, lobo interno elongato pluridigitato, lobo externo curvato auriculi- formi; tentaculis pauci-ad multidigitatis rostri apice nullis, rostri margine nares inter et angulum oris utroque latere 4 ad 6, latere capitis angulum oris inter et pinnam pectoralem utroque latere plus quam 20 quorum pluribus basi communi insertis, labio inferiore 16 ad 20 circ.; rictu latitudine 14 ad 11 fere in longi- P. BLEEKER. CROSSORHINUS DASYPOGON. 401 tudine capitis; lingua libera obtusa rotundata; dentibus maxillis basi trilobis lobo medio minimo parte libera compresso-subulatis, triseriatis, utraque serie 16 ad 20 symphysialibus ceteris multo longioribus (juvenilibus maxilla superiore ante dentes symphysi- ales dentibus' 2 parvis); foraminibus branchialibus subaequidis- tantibus, juvenilibus subaequimagnis posterioribus 4 supra basin pinnae pectoralis sitis, aetate provectis postrorsum magnitudine accrescentibus omnibus supra basin pectoralis sitis; squamis lan- ceolatis; pinnis dorsalibus obtusis convexis rotundatis altioribus quam basi longis ; dorsali anteriore dorsali posteriore paulo altiore et longiore, supra vel mox post anum inserta, altiore quam basi longa ; dorsali posteriore juvenilibus tota ejus longitudine aetate provec- tis dimidia ejus longitudine à dorsali anteriore remota; pectora- libus et ventralibus quadratiusculis angulis obtusis rotundatis, pectoralibus ventralibus multo majoribus, ventralibus sub dorsalis 1* parte anieriore desinentibus; anali caudali subcontigua qua- dratiuscula inferne rotundata, vix altiore quam basi longa, dor- sali 2° duplo circiter minore; caudali 4 paulo ad 41 in longitudine corporis, lobo antero-inferiore minus ‘quadruplo ad quadruplo circiter longiore quam alto convexo, lobo supero-posteriore pos- tice incisura bipartita lobulis obtusis rotundatis; appendice geni- tali (juvenilibus) conica brevissima; corpore superne, pinnis ver- ticalibus et pinnis horizontalibus superne et inferne dimidio libero juvenilibus aurantiaco-viridibus, aetate provectis aurantiaco-fusceis, juvenilibus ocellis margaritaceis majoribus et minoribus confer- tissimis , aetate provectis annulis irregularibus margaritaceo-viridibus ornatis; cauda fasciis 4 vel 5 transversis fuscescente-aurantiacis vel fuscis parum distinctis ex parte geminatis; cauda pinnisque insuper maculis et guttis aliquot sparsis profunde fuscis ; corpore inferne pinnisque horizontalibus inferne dimidio basali margarita- ceis vel albidis; iride viride-margaritacea. Syn. Sterhaay Valent., Ind. Amb. IIT, pag. 337, tab. pisc. magn. Itt. A. ; Hab. Waiïigiu, Aru, in mari. Longitudo speciminis maseulini 220", speciminis feminini 800". ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. IT, 26 402 P. BLEEKER. CROSSORHINUS DASYPOGON. Rem. (Cette belle espèce, bien que montrant un système de coloration analogue à celui du Crossorhinus barbatus, espèce type et longtemps la seule connue du genre, s’en distingue essen- tiellement par les nombreux appendices cutanés divisés en lobules entourant la lèvre inférieure. Aucun des auteurs ‘qui ont décrit le barbatus, ne parle d’autres appendices cutanés que de ceux du museau et de la région postmaxillo-branchiale, et on ne voit ces lobules de la lèvre inférieure ni sur la figure du Watts Shark de Philipp, ni sur les figures publiées par Müller et Henle, dont l’une cependant représente la bouche avec la lèvre inférieure. Les lobules digités de la région postmaxillo-branchiale, dans le dasypogon, sont aussi beaucoup plus nombreux et plus divisés que dans le barbatus. Du reste je ne retrouve, dans le dasypo- gon, ni la disposition des dents, ni la proportion des évents, n1 la forme des nageoires, ni aussi les bandes transversales du tronc, décrites et figurées dans le Systematische Beschreibung der Plagiosiomen. Le dasypogon se distingue plus encore du Crossorhinus tenta- culatus, découvert et décrit par M.-Peters en l'an 1864. Dans cette espèce les appendices cutanés sont même plus rares que dans le barbatus et tous indivisés, simples, tandis qu'on y voit des bandes transversales foncées au tronc mais point d’ocelles mi de cercles nacrés. M.-Peters ne parle pas non plus, par rapport à son espèce, de lobules infralabiaux. M.-A. Duméril, ne connaissant du genre que le barbatus, avait droit d'y rapporter le Sterhaay de Valentyn; mais le bar- batus n'ayant été trouvé jusqu'ici que dans les mers extra-archi- pélagiques, et le dasypogon vivant dans la mer des Moluques, il est à présumer que c’est un individu de cette dernière espèce qui a servi de modèle à la figure de Valentyn, figure d'ailleurs qui va fort bien au dasypogon. La Have, Octobre 1867. ù DESCRIPTION DE QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES DE GOBIUS DE MADAGASCAR. PAR P. BLEEKER. Gobius macrorhynchus Blkr. Gob. corpore elongato, antice cylindraceo postice compresso, altitudine 45 circiter in ejus longitudine absque pinna caudali, 6 fere in ejus longitudine cum pinna caudali; capite acuto depresso latiore quam alto 3 et paulo in longitudine corporis absque pinna caudali, 4 fere in longitudine corporis cum pinna caudali; alti- tudine capitis 1% ad 14#-, latitudine capitis 12 circiter in ejus longitudine; oculis in media longitudine capitis sitis, sursum spectantibus, diametro 81 circiter in longitudine capitis, diametro 11 circiter distantibus, 3! circiter in capitis parte praeoculari; orbitis appendiculo nullo; linea rostro-frontali rostro convexa, fronte concava; linea interoculari vix convexa; squamis capite nullis; rostro convexo latiore quam longo 24 ad 21 in longitu- dine capitis; maxilla superiore maxilla inferiore vix longiore sub oculi margine posteriore desinente, 11 circiter in longitudine ca- pitis; maxilla inferiore ramis inferne postice opereuli latitudine circiter distantibus; dentibus maxillis pluriseriatis vittas latas efficientibus, conicis acutis subaequalibus caninis vel caninoideis nullis, inter- maxillaribus serie externa ceteris vix majoribus; genis longitudi- naliter venosis; operculo minus duplo altiore quam lato, margine 26 * 404 P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. inferiore concavo; squamis corpore longitudinaliter subradiatim multistriatis, corpore antice ex parte ctenoideis ex parte cycloi- deis, ceteris ctenoideis; squamis nuchalibus ventralibusque ceteris conspicue minoribus; squamis 65 circiter in serie longitudinali basin pinnae caudalis inter et angulum aperturae branchialis supe- riorem, 20 vel 21 in serie transversali dorsalem radiosam inter et anum, 28 circiter in serie longitudinali occiput inter et pin- nam dorsalem spinosam; distantia dorsalem 1" inter et ocu- lum distantia apicem rostri inter et opereulum paulo minore ; pinnis dorsalibus altitudine subaequalibus minus oculi diametro distantibus, latitudine 1? ad 1% in altitudine corporis; dorsali spinosa longitudine 15 circiter in longitudine dorsalis radio- sae spinis flexilibus apice gracillimis 2?, 3* et 4 ceteris lon- gioribus 1 dorsali radiosa minus duplo longiore quam alta, obtusa, non emarginata, antice quam postice altiore, postice angulata, radio 1° simplice flexili; pinnis pectoralibus obtusis rotundatis capite absque rostro paulo longioribus radis filosis nullis ; ventrali capitis parte postoculari vix longiore obtuse rotun- data, margine posteriore tota pinnae longitudine ab ano distante : anali dorsali radiosa humiliore sed non breviore, obtusa, con- vexiuscula postice angulata; caudali obtusa rotundata capite absque rostro sat multo longiore; papilla anali oblongo-elongata : colore corpore superne fuscescente-olivaceo, inferne roseo-olivaceo vel olivascente-margaritaceo: iride viridi, margine pupillari et margine orbitali aurea; pinnis radiis aurantiacis, membrana fus- cis vel nigricantibus. B. 5. D. 6— 1/10 vel 6— 1/11. P. 17. V. 1.5/5.1. A. 1/10 vel 1/11. C. 5/18/5 lat. brev. inel. | Hab. Madagascar, in flumine Samberano. Longitudo speciminis descripti 263”. Rem. On doit la connaissance de cette espèce, ainsi que celle de toutes les espèces suivantes, aux recherches de MM. - Pollen et van Dam. L'espèce actuelle paraît être voisine du Gobius aeneo-fuseus P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. 405 Pet. qui habite les côtes de Mozambique, maïs dans celui-ci les rangées longitudinales d’écailles entre la seconde dorsale et l’anale ne sont qu'au nombre de 16, et il a la tête plus petite, le mu- seau plus court, la mâchoire supérieure ne s’étendant pas jusque sous l'œil, la distance entre la première dorsale et l'orbite beau- coup plus grande que la distance du bout du museau à l’oper- cule, deux bandelettes oculo-labiales, la seconde dorsale et la caudale ornées de lignes brunes, ete. Le macrorhynchus est surtout remarquable par son museau large et allongé, par sa large bouche et par la longueur de la mâchoire supérieure, qui s'étend jusque sous le bord postérieur de l’œil et ne mesure que 1! fois dans la longueur de la tête. Gobius madagascariensis Blkr. Gob. corpore elongato, antice cylindraceo postice compresso, altitudine 45 circiter in ejus longitudine absque pinna caudali-, 6! circiter in ejus longitudine cum pinna caudali; capite acuto depresso, latiore quam alto, 31 circiter in longitudine corporis absque pinna caudali, 4! circiter in longitudine corporis cum pinna caudali: altitudine eapitis 15 circiter-, latitudine capitis 12 circiter in ejus longitudine; oculis in media longitudine capitis sitis, sursum spectantibus, diametro 6 circiter in longitudine ca- pitis, diametro 1 et paulo distantibus, 21 circiter in capitis parte praeoculari; orbitis appendiculo nullo; poris postocularibus vel interopercularibus conspicuis nullis ; linea rostro-frontali rostro con- vexa, fronte concaviuscula ; linea interoculari vix convexa ; squamis capite, genis exceptis, nullis; rostro convexo multo latiore quam longo, 2? circiter in longitudine capitis; naribus distantibus mar- gine elevato cinctis, anterioribus subtubulatis; maxillis subaequa- libus, superiore inferiore paulo breviore sub medio oculo desinente, 2 circiter in longitudine capitis, inferiore ramis inferne postice opereuli latitudine circiter distantibus; rictu parum obliquo; den- tibus maxillis pluriseriatis vittas sat latas efficientibus, conicis 406 P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. acutis subaequalibus caninis vel caninoïideis nullis, intermaxillari- bus serie externa ceteris paulo majoribus; praeopereulo anacantho, medio squamis parvis deciduis pluriseriatis, superne , postice infer- neque alepidoto; operculo valde multo minus duplo altiore quam lato, margine inferiore rectiusculio; squamis corpore longitudina- liter subradiatim multistriatis, corpore antice ex parte cycloideis ex parte ctenoideis, ceteris omnibus cycloideis; squamis nuchali- bus ventralibusque ceteris conspicue minoribus; squamis 60 cir- citer in serie longitudinal basin pinnae caudalis inter et angulum aperturae branchialis superiorem, 18 in serie transversali dorsalem radiosam inter et anum, 24 vel 23 in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem spinosam; distantia dorsalem 1" inter et oculum distantia apicem rostri inter et operculum sat multo majore; pinnis dorsalibus plus oculi diametro distantibus altitudine subaequalibus 11 circiter in altitudine corporis ; dorsali spinosa longi- tudine 1? circiter in longitudine dorsalis radiosae , spinis flexilibus apice gracillimis 3 anterioribus ceterîs longioribus ; dorsali radiosa minus duplo longiore quam alta, obtusa, non emarginata, antice quam postice conspicue altiore, postice angulata radio 1° simplice flexili; pinnis pectoralibus obtusis rotundatis capite absque rostro longioribus, radiis filosis nullis: ventrali capite absque rostro non ad vix breviore rotundata, margine posteriore minus pinnae lon- gitudine ab ano distante; anali dorsali radiosa humiliore sed vix breviore, obtusa, vix convexiuscula, postice angulata; caudali obtusa rotundata capite vix breviore; papilla anali oblongo-elon- gata; colore corpore superne fuscescente-olivaceo, inferne virides- cente-margaritaceo; iride viridi margine pupillari aurea; pinnis dorsalibus, pectoralibus caudalique radiïis aurantiacis, membrana fusco-violaceis, dorsali 22 caudalique radiis maculis v- formibus nigricantibus variegatis maculis caudali diffusis ; ventrali analique flavis; anali medio violascente. B. 5. D. 6—1;10 vel 1/11. P. 17. V.1.5/5.1. A. 1/10 vel 1/if. C. 5/13/5 lat. brev. inel. Hab. Madagascar, in flumine Samberano. Longitudo speciminis descripti 200°”. P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. 407 Rem.Cette espèce, quoique extrêmement voisine du macrorhynchus, tant par ses formes générales que par son écaillure et par ses nageoi- res, sen distingue essentiellement par de nombreux caractères. Dans le macrorhynchus les rangées d’écailles sont plus nombreu- ses, la tête est plus grande, le museau plus allongé et la mâchoire supérieure plus longue et s'étendant jusque sous le bord postérieur de l'orbite. Puis encore l'espèce actuelle est diffé- rente par l’écaillure du milieu du préopercule, par les taches noirâtres des rayons de la seconde dorsale, par la couleur jau- nâtre de la ventrale et de l’anale, par la mâchoire inférieure, qui dans le macrorhynchus est plus courte que la mâchoire supérieure, etc. Par toutes ces différences le Gobie actuel approche plus du Go- bius aeneofuscus Peters, et je l'y aurais même rapporté si la des- cription de cette dernière espèce n’indiquait point quelques détails qui ne vont point au madegascariensis. Tels sont les seize rangées longitudinales d’écailles entre le seconde dorsale et l’anale, le very narrow band” des dents intermaxillaires, la brièveté de la mâchoire supérieure qui ne s'étend pas jusque sous l'œil et qui au contraire est plus longue que la mâchoire inférieure. 1l paraît aussi il que dans l’aeneofuseus le museau est plus court, le corps moins allongé, etc. Gobius hypselosoma Blkr. Gob. corpore elongato compresso, altitudine 32 ad 4 in ejus longitudine absque pinna caudali, 4* ad 5 in ejus longitudine cum pinna caudali; capite conico acutiusculo, 34 circiter in lon- gitudine corporis absque pinna caudali, 41 ad 41 in longitudine corporis cum pinna eaudali; altitudine capitis 1£ ad 15-, latitu- dine capitis 1% ad 1% in ejus longitudine; oculis majore parte in dimidio capitis anteriore sitis, vix magis lateraliter quam sur- sum spectantibus, diametro D fere ad 5 in longitudine capitis, diametro ! ad ? distantibus; orbita appendiculo nullo; poris post- oculari vel praeopereularibus conspicuis nullis; linea rostro-frontali 408 P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. declivi convexa; linea interoculari concava ; squamis capite nullis ; rostro conico Convexo oculo minus duplo longiore, aeque longo circiter ac basi lato; naribus distantibus anterioribus margine elevato subtubulatis; maxilla superiore maxilla inferiore breviore sub oculi parte anteriore desinente, 22 circiter in longitudine capitis, inferiore ramis inferne postice minus oculi diametro 1 distantibus; dentibus maxillis pluriseriatis vittas graciles efficien- tibus, conicis acutis subaequalibus serie externa seriebus ceteris paulo longioribus; dentibus caninis vel caninoïdeis nullis; genis venis conspicuis nullis; praeoperculo anacantho; operculo paulo tantum altiore quam longo, margine inferiore concavo; squamis corpore sat deciduis ctenoideis, dorsalibus mediis ceteris majori- bus, nuchalibus ventralibusque ceteris conspicue minoribus, cau- dalibus lateralibus mediis non majoribus; squamis 55 circiter in serie longitudinali basin pinnae caudalis inter et angulum aper- turae branchialis superiorem, 14 vel 15 in serie transversali dor- salem radiosam inter et anum, 20 circiter in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem spinosam; distantia dorsalem 1m inter et oculum distantia rostri apicem inter et operculum paulo majore; pinnis dorsalibus oculi diametro circiter distantibus ; dorsali spinosa radiosa non vel vix humiliore, longitudine 1: ad 11 in longitudine dorsalis radiosae, spinis gracilibus flexilibus 22 et 32 ceteris longioribus; dorsali radiosa analique antice quam postice paulo altioribus obtusis convexis postice angulatis, dorsali cor- pore duplo circiter humiliore radio 1° simplice flexili, anali dorsali paulo humiliore et breviore; pinnis pectoralibus obtusis rotundatis capite absque rostro paulo longioribus, radiis filosis nullis:; ven- trali obtusa rotundata capite absque rostro non ad vix longiore, margine posteriore operculi latitudine cireiter ab ano remota; caudali obtusa rotundata capite paulo breviore; appendice anali oblonga; colore corpore superne fuscescente-violaceo, inferne viridescente-violaceo vel flavescente; iride viridi margine orbitali aurea; pinna dorsali spinosa rosea antice tota fere fusca postice macula magna irregulari profunde violaceo-coerulea; dorsali ra- diosa radiis rosea membrana fusca inter singulos radios ocellis P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. 409 3 vel 4 aurantiacis vel roseis; pectoralibus radiis violaceo-auran- tiacis membrana coerulescente-hyalinis ; pinnis ceteris radiis auran- tiacis, membrana dense fusco arenatis, caudali radis maculis parvis violaceo-fuscis variegatis. | B. 5. D. 6—1/10 vel 6—1/11. P. 15 vel 16. V. 1.5/5.1. A. 1/10 vel 1/11. C. 5/13/5 lat. brev. incl. Hab. Madagascar, in flumine. Samberano. Longitudo 4 speciminum 130'” ad 160”. Rem. L'espèce actuelle est voisine du Gobius ocellaris Brouss., mais celui-ci est bien distinct par ses mâchoires, dont l’inférieure est plus courte que la supérieure. Puis aussi, dans l’ocellaris 1l y a 60 écailles sur une rangée longitudinale, la tête est relative- ment plus longue, les yeux sont plus petits, la seconde dorsale montre des lignes de taches noires, etc. Gobius melanopterus Blkr. Gob. corpore elongato compresso, altitudine 5 circiter in ejus longitudine absque pinna caudali, 6! circiter in ejus longitudine cum pinna caudali; capite conico acutiusculo, 31 circiter in lon- gitudine corporis absque pinna caudali, 41 circiter in longitudine corporis cum pinna caudali; altitudine capitis 11 circiter-, latitu- dine capitis 2 fere in ejus longitudine; oculis majore parte in dimidio capitis anteriore sitis, vix magis lateraliter quam sursum spectantibus, diametro D} circiter in longitudine capitis, diame- tro À circiter distantibus; orbita appendiculo nullo; poris post- oculari vel praeopercularibus conspicuis nullis; linea rostro- frontali declivi rostro convexa; linea interoculari concaviuscula ; squamis capite nullis; rostro conico convexo oculo duplo circiter longiore, aeque longo ac basi lato; naribus distantibus, anterio- ribus margine elevato subtubulatis; maxilia superiore maxilla inferiore longiore, sub oculi parte anteriore desinente , 2 circiter in longitudine capitis, inferiore ramis inferne postice oculi diametro { 410 P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. 1 circiter distantibus; dentibus maxillis pluriseriatis vittas sat latas efficientibus, conicis acutis subaequalibus serie “externa intermaxillaribus tantum ceteris paulo longioribus; dentibus cani- nis vel caninoïdeis nullis; genis venis longitudinalibus vix conspieuis: praeopereulo anacantho ; opereulo aeque longo circiter ac alto margine inferiore rectiusculo ; squamis corpore sat sessilibus ctenoideis , longi- tudinaliter radiatim striatis, nuchalibus ventralibusque squamis ceteris conspicue minoribus, caudalibus ceteris majoribus; squamis 60 circiter in serie longitudinali basin pinnae caudalis inter et angu- lum aperturae branchialis superiorem, 15 vel 16 in serie trans- versali dorsalem radiosam inter et anum, 24 circiter in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem spinosam; distantia dorsalem 1" inter et oculum distantia rostri apicem inter et oper- culum paulo majore ; pinnis dorsalibus minus oeuli diametro distan- tibus; dorsali spinosa radiosa non vel vix humiliore, longitudime 1} circiter in longitudine dorsalis radiosae, spinis gracillimis flexilibus mediis ceteris longioribus; dorsali radiosa analique pos- tice quam antice paulo altioribus, corpore humilioribus obtusis convexis postice angulatis non filosis, radio 1° simplice flexili, anali dorsali non breviore sed multo humiliore; pinnis pectorali- bus obtusis rotundatis capite absque rostro longioribus radiis filosis nullis; ventrali obtusa rotundata, capite absque rostro longiore, margine posteriore oculi diametro cireiter ab ano remota ; caudali obtusa rotundata capite vix breviore; appendice anali oblongo-elongata; colore corpore superne fuscescente-violaceo, inferne viridescente-violaceo; iride profunde viridi margine orbitali aurea ; pinnis fusco-violaceis immaculatis, ventralibus ceteris dilutioribus. B. 5. D. 6— 1:10 vel 6— 1/11. P. 15. V. 1.5/5.1. A. 1/10 vel 1/11. ©. 4/13/4 vel 5/13/5 lat. brev. inel. Hab. Madagascar, in flumine Samberano. Longitudo speciminis deseripti 160’. Rem. Voici encore une espèce voisine du Gobius ocellaris. Elle montre même plus d'aflinité avec l’ocellaris que l’hypselo- soma par le nombre des écailles et par la mâchoire inférieure _ P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. 411 qui est plus courte que la supérieure. Cependant son museau est plus obtus et plus convexe, son corps plus allongé, la première dorsale n’a point de tache noire et ni la seconde dorsale ni la caudale ne montrent les rangées de taches brunâtres qui font reconnaître l’ocellaris. Ces détails me firent penser que l'individu du Samberano pouvait être de l'espèce indiquée par Valenciennes sous le nom de Gobius nigripinnis mais dont la description se borne aux détails suivants: ,sa tête est un peu plus comprimée (que dans le Gobius ocellaris); son œil un peu plus grand, ses lignes de points (sous l’œil) sont plus apparentes; les yeux paraissent un peu plus grands; les lèvres sont plus épaisses; la bouche est plus fendue; D. 6 — 1/9. A. 1/9. Sa tête et toutes ses nageoires sont noires ou noirâtres sans ponctuation. Longueur 4 à 5 pouces.” Quelque superficielle que soit cette description, il en résulte que le nombre des rayons ne s'accorde point avec celui de l'individu de Madagascar, qui ne montre pas non plus les lignes de points dont parle Valenciennes. Je ne puis pas non plus rapporter l’espèce actuelle au Gobius Commersonii Val. (Gobius niger Lac. nec. L.), de l'Isle de France, qui présente bien la même formule des rayons et la même couleur, mais dont il est dit que la tête a plus du quart de la longueur totale, dont la hauteur du corps ne fait que le cinquième. J'ai donc préféré de considérer provisoirement l'espèce actuelle comme inédite. Gobius isognathus Blkr. Gob. corpore elongato compresso, altitudine 4 circiter in ejus longitudine absque pinna caudali-, 6 circiter in ejus longitudine cum pinna caudali; capite subconico obtuso convexo, 4 fere in longitudine corporis absque pinna caudali-, 5 fere in longitudine corporis cum pinna caudali; altitudine capitis 15 circiter-, latitu- dine capitis 2 circiter in ejus longitudine ; oculis postice in dimidio capitis anteriore sitis, vix magis lateraliter quam sursum spec- tantibus, diametro 51 ad 6 in longitudine capitis, diametro À 412 P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. circiter distantibus; orbita appendiculo nullo; linea rostro-frontali valde convexa; linea interoculari concaviuscula; squamis capite nullis; rostro obtusiuseulo valde convexo oculo duplo eirciter lon- giore aeque longo ac basi lato; maxillis aequalibus, superiore sub medio oculo desinente 2 in longitudine capitis, inferiore ramis inferne postice oculi diametri ? circiter distantibus; denti- bus maxillis pluriseriatis vittas graciles efficientibus, conicis acutis subaequalibus serie externa anterioribus praesertim seriebus ceteris paulo longioribus; dentibus caninis vel caninoideis nullis; genis venis conspicuis nullis; praeoperculo anacantho; operculo paulo altiore quam longo, margine inferiore concavo; squamis corpore deciduis longitudinaliter subradiatim striatis, nuchalibus ventra- libusque ceteris conspicue minoribus, caudalibus lateralibus ante- rioribus majoribus; squamis 55 circiter in serie longitudinali basin pinnae caudalis inter et angulum aperturae branchialis superiorem, 15 in serie transversali dorsalem radiosam inter et anum, 18 circiter in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem spinosam; distantia dorsalem 1" inter et oculum distantia rostri apicem inter et operculum sat multo majore; pinnis dorsalibus oculi diametro circiter distantibus ; dorsali spinosa radiosa vix humiliore, longitudine 11 circiter in longitudine dorsalis radiosae, spinis gra- cillimis flexilibus 2? et 32 ceteris longioribus; dorsali radiosa analique antice quam postice altioribus obtusis radiis productis nullis postice angulatis, dorsali corpore humiliore radio 1° simplice flexili, anali dorsali non breviore et vix humiliore; pin- nis pectoralibus obtusis rotundatis capite absque rostro longioribus radis filosis nullis; ventrali obtusa rotundata capite absque rostro paulo breviore, margine posteriore plus operculi latitudine ab ano remota; caudali obtusa rotundata capite non vel vix breviore; colore corpore superne violascente-viridi, inferne violascente-mar- garitaceo; capite superne violaceo; iride profunde viridi; pinnis aurantiacis vel roseis, dorsali radiosa vittulis 4 vel 5 longitudi- nalibus undulatus fuscis, caudali vittulis 6 vel 7 transversis fus- cis; anali pinnis ceteris dilutiore. P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. 413 B. 5. D. 6—1/10 vel 6—1/11. P. 17 vel 18. V.1.5/5.1. A. 1/10 vel 1/11. C. 5/13/5 lat. brev. inel. Hab. Madagascar, in flumine Samberano. Longitudo speciminis descripti 121". Rem. Cette troisième espèce voisine de l’ocellaris s’en distingue déjà plus, ainsi que des précédentes, par la physionomie qui approche plus de celle des Gobies à tête obtuse et convexe. Du reste elle est reconnaissable par ses. mâchoires qui sont d’égale longueur. Gobius polyzona Blkr. Gob. corpore elongato compresso, altitudine D circiter in ejus longitudine absque pinna caudali-, 7 fere in ejus longitudine cum pinna caudali; capite obtuso compresso, 4 circiter in longitudine corporis absque pinna caudali-, 52 circiter in longitudine cOrporis cum pinna caudali; altitudine capitis 11 ad 12-, latitudine capi- tis 1? ad 2 in ejus longitudine; oculis in capitis dimidio ante- riore sitis, magis lateraliter quam sursum spectantibus, diametro D circiter in longitudine capitis, diametro © circiter distantibus ; orbita appendiculo nullo; linea rostro-frontali valde convexa ; linea interoculari vix Convexa; squamis capite nullis; rostro valde obtuso convexo, oculo non longiore, multo latiore quam longo ; maxillis aequalibus, superiore sub oculi parte posteriore desinente 2 ad 2 fere in longitudine capitis, inferiore ramis inferne postice multo minus oculi diametro distantibus; dentibus maxillis pluri- seriatis vittas sat latas efficientibus conicis acutis subaequalibus serie externa intermaxillaribus tantum ceteris paulo longioribus, caninis vel caninoïdeis nullis; genis venis conspicuis nullis; prae- operculo anacantho; operculo minus duplo altiore quam lato margine inferiore concaviuseulo; squamis corpore deciduis ctenoi- deis longitudinaliter subradiatim multistriatis, nuchalibus ventrali- busque squamis ceteris subaequalibus minoribus; squamis 50 A14 P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. circiter in serie longitudinali basin pinnae caudalis inter et an- gulum aperturae branchialis superiorem, 10 circiter in serie transversali dorsalem radiosam inter et anum, 12 circiter in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem spinosam; distantia dorsalem 1" inter et oculum distantia rostri apicem inter et oper- culum sat multo majore; pinnis dorsalibus minus oculi diametro distantibus; dorsali spinosa corpore humiliore longitudine 15 ad 2 fere in longitudine dorsalis radiosae, spinis gracillimis flexilibus pos- terioribus anterioribus longioribus ; dorsali radiosa analique radiis postrorsum longitudine accrescentibus postice acuta radiis posticis radiis anticis duplo fere ad plus duplo longioribus longitudine corporis altitudinem multo superantibus apice filosis, radio 1° sim- plice flexili; pinnis pectoralibus obtusis rotundatis capite vix brevioribus radis superioribus filosis; ventrali acuta anum attin- gente vel fere attingente capite vix ad non breviore; anali dor- sali radiosa non vel vix breviore et vix vel non humiliore; cau- dali acuta capite multo longiore ; appendice anali oblongo-elongata gracili; colore corpore superne flavescente-roseo, inferne dilutiore; capite toto fere violascente; iride profunde viridi; corpore vittis 14 vel 15 nigricante-violaceis transversis totum corpus cingenti- bus spatiis intermediis gracilioribus; pinnis dorsalibus caudalique nigricante-violaceis, ceteris radiis aurantiacis vel roseis, mem- brana violascente-hyalinis, anali media violascente profundiore. B. 5. D. 6— 1/11 vel6—1/12. P. 15. V. 1.5/5.1. À. 1/11 vel 1/12. C. 4/13/4 vel 5/13/5 lat. brev. inel. Hab. Madagascar, in flumine Samberano. Longitudo 2 speciminum 155 et 165°”. Rem. Cette belle espèce se distingue éminemment par les nom- breuses bandes verticales noirâtres, grêles et bien marquées même après l'enlèvement des écailles, ainsi que par le prolongement en filets des rayons postérieurs de la seconde dorsale et de l’anale. P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. 415 Gobius auchenotaenia Blkr. Gob. corpore elongato antice cylindraceo postice compresso, altitudine 4 et paulo ad 42 in ejus longitudine absque pinna cau- dali, D! ad 5 in ejus longitudine cum pinna caudali; capite obtuso convexo 3! circiter in longitudine corporis absque pinna caudali, 4 ad 41 in longitudine corporis cum pinna caudali; altitudine capitis 12 ad 11-, latitudine capitis 15 ad 13 in ejus longitudine; oculis totis fere in dimidio capitis anteriore sitis, magis lateraliter quam sursum spectantibus, diametro 3 fere in longitudine capitis, diametro ! ad + distantibus; orbita appen- diculo nullo; linea rostro-frontali lil convexa; linea interocu- lari concava; squamis capite nullis; rostro obtuso valde convexo oculo multo breviore, basi latiore quam longo; maxillis aequali- bus, superiore sub oculi parte anteriore desinente 25 circiter in longitudine capitis, inferiore ramis inferne postice oculi dia- metri 1 distantibus; dentibus maxillis pluriseriatis vittas sat latas efficientibus, conicis acutis serie externa serlebus ceteris conspicue longioribus, inframaxillari serie externa postico ceteris longiore curvato subcaninoïideo; genis venis conspicuis nullis; praeoperculo anacantho; operculo sat multo altiore quam longo, margine infe- riore convexiusculo; squamis corpore sat sessilibus ctenoideis longitudinaliter subradiatim striatis, caudalibus lateralibus ante- rioribus non majoribus, ventralibus ceteris minoribus; squamis 26 vel 27 in serie longitudinali basin pinnae caudalis inter et angulum aperturae branchialis superiorem, 9 vel 10 in serie trans- versali dorsalem radiosam inter et anum; squamis nucha et dorso ante pinnam dorsalem spinosam nullis; distantia dorsalem 1m inter et oculum distantia rostri apicem inter et operculum vix vel non majore; pinnis dorsalibus subconticuis: dorsali spinosa radiosa humiliore longitudine 1* circiter in longitudine dorsalis radiosae, spinis gracillimis flexilibus, 24 et 32 ceteris longioribus 22 mas- culis in filum producta; dorsali radiosa analique antice quam postice altioribus obtusis radiis productis nullis postice angu- 416 P. BLEEKER. -ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. latis, dorsali corpore humiliore radio 1° simplice flexili, anali dorsali non breviore et vix humiliore; pinnis pectoralibus obtusis rotundatis capite vix brevioribus radiis superioribus filosis non elongatis; ventrali obtusa rotundata capite paulo breviore margine posteriore anum attingente vel subattingente ; caudali obtusa convexa capite absque rostro paulo breviore ; colore corpore superne viridi, in- ferne margaritaceo; iride viridi margine pupillari aurea ; capite vittis 3 transversis fusco-violaceis, vitta anteriore oculo-maxillari, vitta media postoculo-postmaxillari, vitta posteriore temporo-opereulari; nucha vittis 2 transversis fusco-violaceis inferne convergentibus et cum vitta temporo-operculari coalescentibus; corpore maculis 4 magnis irregularibus angulatis nigricante-fuscis vulgo e maculis 2 qua- dratiusculis compositis fascias transversas subsimilantibus, macula anteriore sub pinna dorsali spinosa, macula secunda sub anteriore, parte dorsalis radiosae, macula tertia sub posteriore parte dorsalis radiosae et dorso radicis caudae cum macula lateris oppositi unita, macula postica majore parte basi pinnae caudalis; dorso lateribus- que antice et maculas majores inter maculis parvis irregularibus fuscis; pinnis roseo-hyalinis; dorsali spinosa fusco maculata et marginata:; dorsali radiosa maculis sat numerosis irregularibus fuscis; pectorali basi superne macula vel vittula transversa fusca ; caudali vittis 3 transversis fuscis; anali inferne fusco marginata. B. 5. D. 6—1/9 vel 6—1/10. P. 17 vel 18. V. 1.5/5.1. A. 1/9 vel 1/10. C. 5/13,5 lat brev. inel. Syn. Gobius brevifilis, Gobie à fil court. Val., Poiss. XI, p. 682? Longitudo 10 speciminum 36’ ad 60”. Rem. Cette espèce semble être assez voisine du Gobius atheri- noides Pet., tant par son écaillure que par la formule de ses nageoires et par le système de, coloration, mais on ne saurait dire qu’elle a beaucoup de ressemblance avec les Atherines, et il paraît aussi qu’elle a la bouche plus petite que l’atherinoïdes et des proportions assez différentes de la longueur de la tête et des yeux. Il se pourrait bien qu’elle ne se distinguât point du Gobius brevitilis Val. (de Pondichery), mais la description trop superti- P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. 4117 cielle de cette espèce ne permet pas de l’y rapporter. J’ai pré- féré d'appliquer aux individus que j'ai sous les yeux un nouveau nom spécifique, que toutefois je ne considère que comme provisoire. Gobius samberanoensis Blkr. Gob. corpore elongato antice cylindraceo postice compresso, altitudine 6 fere in ejus longitudine absque pinna caudali-, 7 et paulo in ejus longitudine cum pinna caudali; capite obtuso con- vexo 31 circiter in longitudine corporis absque pinna caudali-, 42 circiter in longitudine corporis cum pinna eaudali; altitudine et latitudine capitis 2 fere in ejus longitudine; oculis postice in dimidio capitis anteriore sitis, magis sursum quam lateraliter spectantibus, diametro 34 circiter in longitudine capitis, diametro 1 circiter distantibus; orbita appendieulo nullo; linea rostro-fron- tali valde convexa; linea interoculari convexiuscula; squamis capite nullis; rostro obtuso valdo convexo oculo breviore, basi latiore quam longo; maxillis aequalibus, superiore sub oculi parte anteriore desinente 22? circiter in longitudine capitis, inferiore ramis inferne postice minis oculi diametri 4 distantibus; rictu valde obliquo; dentibus maxillis pluriseriatis vittas sat latas effi- cientibus, conicis acutis, utraque maxilla serie externa seriebus ceteris conspicue longioribus; dentibus caninis vel caninoideis nullis; genis venis longitudinalibus conspicuis; praeopereulo ana- cantho; operculo altiore quam longo, margine inferiore convexius- culo; squamis corpore deciduis, ctenoideis, longitudinaliter multi- striatis, nuchalibus et ventralibus ceteris minoribus; squamis 30 circiter in serie longitudinali basin pinnae caudalis inter et angulum aperturae branchialis superiorem, 8 vel 9 in serie transversali dorsalem radiosam inter et anum, 12 circiter in serie longitudi- nali occiput inter et pinnam dorsalem spinosam ; distantia dorsalem 1" inter et oculum distantia rostri apicem inter et opereulum majore ; pinnis dorsalibus minus oculi diametro distantibus ; dorsali spinosa radiosa non humiliore longitudine 1 et paulo in longitudine dorsalis ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II, 27 418 P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. radiosae, spinis gracillimis flexilibus, 2° et 3: ceteris longioribus ; dorsali radiosa analique postice quam antice altioribus obtusis convexis radiis productis nullis, dorsali corpore vix humiliore radio 1° simplice flexili, anali dorsali non breviore et non vel vix humiliore; pinnis pectoralibus obtusis rotundatis capite non vel vix brevioribus radis superioribus filosis; ventrali obtusa rotundata capite non vel vix breviore, margine posteriore vix oculi diametro ab ano remota; caudali obtusa rotundata capite non vel vix longiore; appendice anali oblonga conica; colore corpore superne olivaceo, inferne viridescente-roseo; iride viridi; capite vittis D transversis gracilibus nigricante-violaceis anteriori- bus 2 oculo-maxillaribus, 3° et 4 praeopercularibus, posteriore operculari; corpore maculis numerosis irregularibus fuscis quarum majoribus 6 ad & medio latere in seriem longitudinalem disposi- tis; pinnis roseo-hyalinis, dorsali spinosa dimidio basali vittis 2 longitudinalibus gracilibus nigricante-violaceis, dorsali radiosa caudalique singulis radiis punctis 4 ad 6 nigris, ventrali dense fusco arenata. B. 61/7 vel 6— 1/8. P. 16 vel 17. V. 1.5/5.1. À. 1/7-vel 1/8. C. 4/13/4 vel 5/13/5 lat. brev. incl. Hab Madagascar, in flumine Samberano. Longitudo 2 speciminum 31" et 33”. Rem. Cette espèce est fort voisine du Gobius tambujon et du Gobius poicilosoma tant par les nageoires que par le système de coloration, mais ces deux espèces ont le corps plus raccourci, ‘la tête plus haute, les écailles plus grandes (25 seulement sur une rangée longitudinale), la bouche plus fendue, la mâchoire supérieure plus longue, etc. Gobius Verger Blkr. Gob. corpore elongato antice cylindraceo postice compresso, altitudine 5 circiter in ejus longitudine absque pinna caudali-, 6 P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. 419 circiter in ejus longitudine cum pinna caudali ; capite obtuso convexo 3 et paulo in longitudine corporis absque pinna caudali-, 4 cireiter in ‘ longitudine corporis cum pinna caudali ; altitudine capitis 2 fere-, lati- tudine capitis 1? ad 12 in ejus longitudine ; oculis totis in dimidio capi- tis anteriore sitis, magis sursum quam lateraliter spectantibus, diame- tro 4 circiter in longitudine capitis, diametro 1 circiter distantibus ; orbita appendiculo nullo; linea rostro-frontali valde convexa; linea interoculari convexiuseula; squamis capite nullis: rostro obtuso valde convexo oculo breviore, basi latiore quam longo; maxillis aequalibus, superiore sub oculi parte anteriore desinente 21 cirei- ter in longitudine capitis, inferiore ramis inferne postice minus oculi diametro distantibus; ricto obliquo; dentibus maxillis pluri- seriatis vittas sat latas efficientibus, conicis, acutis, inframaxil- laribus subaequalibus, intermaxillaribus serie externa anterioribus praesertim ceteris conspieue majoribus; dentibus caninis vel cani- noideis nullis ; genis venis longitudinalibus conspicuis ; praeoperculo anacantho ; operculo altiore quam lato, margine inferiore convexi- usculo; squamis corpore ctenoideis longitudinaliter subradiatim striatis, nuchalibus ventralibusque ceteris minoribus, caudalibus ceteris majoribus; squamis 30 circiter in serie longitudinali basin pinnae caudalis inter et angulum aperturae branchialis superio- rem, 8 vel 9 in serie transversali dorsalem radiosam inter et anum, 14 circiter in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsi spinosam; distantia dorsalem 1m inter et oculum distantia rostri apicem inter et operculum multo majore ; pinnis dorsalibus oculi diametro cireiter distantibus; dorsali spinosa radiosa vix humiliore et vix breviore, spinis gracillimis flexilibus, mediis ceteris lon- gioribus; dorsali radiosa analique postice quam antice altioribus angulatis radis productis nullis, dorsali corpore paulo humiliore radio 1° simplice flexili, anali dorsali radiosa nec breviore nec humiliore; pinnis pectoralibus obtusis rotundatis capite absque rostro non ad vix brevioribus radiis superioribus filosis; ventrali obtusa rotundata capite absque rostro breviore margine posteriore minus dimidio capitis longitudinis ab ano remota; caudali obtusa rotundata capite paulo breviore; appendice anali elongata conica ; A a . 490 P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. colore corpore superne roseo-viridi, inferne roseo-margaritaceo ; capite fusceseente-violaceo; iride viridi; corpore fasciis transversis 7 fuscis aequidistantibus spatiis intermediis multo latioribus; pin- nis pectoralibus aurantiacis, ceteris fuscis, immaculatis. D. 6—1/7 vel 6—1/8. P. 14 vel 15. V. 1.5/5.1. A. 1/7 vel 1/8. C. 4/13/4 vel 5/13/5 lat. brev. incl. Hab. Madagascar, in flumine Samberano. Longitudo speciminis descripti 33'”. Rem. Le petit Gobie que je dédie à M.- Verger, qui a contribué à faire réussir les recherches de MM.-Pollen et van Dam aux- quelles on doit tant de découvertes zoologiques par rapport à la grande île de Madagascar, ressemble beaucoup au Gobius sam- beranoënsis pour ce qui regarde ses formes générales, son écail- lure et ses nageoires, mais il à le système de coloration fort différent, le corps plus grêle, la tête plus petite et plus large, et puis aussi il présente quelques différences relativement à la dentition. Bien que les individus des deux espèces soient fort petits, je pense qu'ils sont adultes ou presque adultes. Parmi les espèces voisines de l’Inde archipélagique, comme le Gobius tam- bujon, le Gobius poicilosoma etc., il y a des individus qui ne sont pas plus grands que ceux que je viens de décrire, mais qui ont le ventre tout gonflé d'œufs, ce qui indique un âge assez avancé. La Haye, Novembre 1866. PHILOSOPHIE DE LA GÉOLOGIE ET ÉTUDES MICROSCOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES : PAR M. H. VOGELSANC, Professeur à l'École polytechnique de Delft. (En allemand, 229 pag. in 8vo, 10 pl. col., Bonn, Max Cohen et fils, 1867.) La géologie a pris de tout temps, parmi les sciences naturelles, une position toute spéciale; elle à excité plus qu'aucune autre l'intérêt universel; elle a subi les traitements les plus variés, et, sous toutes les formes, sous celle de mémoires savants et appro- fondis comme sous celle d'expositions populaires et à la portée de tout le monde, elle à trouvé un public nombreux et avide de s’instruire. D'un autre côté pourtant, depuis que dans les sciences physiques la conviction à pénétré que les conclusions s'appuyant directement sur l'étude objective de la réalité sont les seules auxquelles des chances de durée soient réservées, depuis que les savants ont appris de plus en plus à chercher leur satisfaction subjective, non dans des discussions stériles, mais dans la simple collection des faits, depuis cette époque, on ne saurait le mécon- naître, la géologie a perdu une grande partie de son ancienne considération, et surtout aux yeux des juges dont l'opinion doit avoir pour le travailleur consciencieux infiniment plus de poids 422 H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GÉOLOGIE que l’admiration bruyante d’une foule à demi éclairée. Il n’est pas douteux que le mode de traitement incertain et contradictoire appliqué à la géologie ne trouve dans le développement histo- rique de cette science un fondement suffisant; et à son tour il fournit l'explication de ce fait remarquable, que des hommes ‘éminents, profondément versés dans les théories générales des sciences physiques, du moment qu'ils mettaient le pied sur le domaine de la géologie, se laissaient entraîner, par des idées préconçues, à des assertions et à des doutes qui cherchent en vain leur justification soit dans l’évolution historique de la géologie , soit même, ce qui est plus frappant, dans les lois générales des sciences physiques. Pour mettre fin à une situation aussi déplorable, il est avant tout nécessaire de s’en rendre compte le plus clairement possible, et c’est là l’objet que l’auteur s’est proposé dans les deux premières sections de l’ouvrage dont le titre est inscrit en tête de cet article, dans la , Philosophie de la Géologie.” La géologie et les sciences auxiliaires”, tel est le titre de la première section. Après avoir rappelé les différentes difficultés, tant intérieures qu'extérieures, qui s'opposent à ce que la géolo- gie soit conçue dans un esprit dégagé de préventions, et qui tendent au contraire à la pousser dans une voie antiscientifique, spéculative, l’auteur pose comme loi fondamentale de la géologie théorique, ou géogénie, l'énoncé suivant: Chaque fait géologique exige une explication géologique, c’est- à-dire une explication basée sur des observations géologiques, sur des phénomènes géologiques. De l’état actuel de notre planète nous devons tâcher de déduire l’histoire de son développement. Dans la géologie, pas plus qu'ailleurs, l’état présent n’est une phase d’achèvement et de mort, mais une période d'évolution lente et de modification continue; dans l’étude du globe terrestre, nous n’avons donc pas seulement à considérer des faits accom- plis, maïs aussi des actions qui sont encore à l’œuvre. Ces actions, ces phénomènes géologiques actuels, constituent une base géné- rale pour les explications géogéniques ; des phénomènes actifs du présent nous concluons aux faits accomplis du passé. ET ETUDES MICROSGOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES. 423 Mais ces phénomènes géologiques actuels ne sont autre chose que des phénomènes physico-chimiques, et ils ne peuvent en conséquence trouver ailleurs que dans les théories générales de la physique et de la chimie leur représentation et leur explication. La minéralogie, la science auxiliaire la plus importante pour la con- stitution de la géologie, doit elle-même être ramenée dans ses explications théoriques à la physique et à la chimie. La botani- que et la zoologie prêtent à la géologie leur concours, sous le nom de paléontologie, principalement pour les déterminations chronolo- giques. On voit donc que pour une appréciation judicieuse des théories géologiques il y à à examiner en définitive: les relations de la géologie avec la physique et la chimie, et sa position par rapport à la paléontologie. La géologie doit dans ses explications se soumettre sans réserve aux lois générales de la physique et de la chimie théo- riques, mais elle est indépendante du degré d'avancement expé- rimental auquel ces sciences ont pu parvenir : elle peut se con- tenter d'explications plus ou moins indéterminées, quand elles sont fondées sur les circonstances mêmes de la position géolo- gique, et doit préférer de pareilles explications à des théories plus précises mais en désaccord avec les données du gisement. C’est la possibilité théorique d’une expérience, non son exécution pratique, qui seule régit les déductions géogéniques. Mais le plus grand obstacle que nous rencontrions sur ce terrain résulte de notre tendance vers les généralisations préma- turées. Au point de vue géologique, nous sommes portés à étendre, purement et simplement, à la masse minérale comme telle, n'importe où elle se trouve, les conclusions théoriques, localement fondées, auxquelles a pu conduire l'étude d’un gisement particulier. Au point de vue de l’expérimentation physico-chimique, on cherche à affranchir de toutes restric- tions et à élever au rang de lois générales les résultats obtenus dans un cas déterminé, sous des conditions tout à fait spécia- les. C’est ce qui a eu lieu surtout pour les expériences chimi- ques, par voie synthétique, dont la science s’est enrichie dans 424 H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GÉOLOGIE ces dernières années, et dont la portée à été, par suite, si fré- quemment exagérée. En général, il ne règne plus guère de doute que, dans la formation et la transformation de l'écorce terrestre, les mêmes forces n’agissent et n'aient toujours agi qui sont en jeu dans nos laboratoires. Mais l’idée, que nous nous formons des effets dont ces forces sont capables, est réellement déterminée par les. conditions dans lesquelles nous sommes habitués de les voir agir: elle ne dépend pas seulement de nos conceptions humaines de l’espace et du temps, mais aussi de la zone physico-chimique spéciale dans laquelle notre activité s'exerce. Nos notions sur les effets des changements de température, de la fusibilité, de la solubilité, etc., seraient nécessairement tout autres si nos labora- _toires étaient placés, par exemple, sur Le fond des mers les plus profondes, ou dans une atmosphère aussi raréfiée que celle qui baigne la cime du Chimborazzo. Nous sommes bién obligés de nous contenter des conditions physiques et des modifications de ces conditions qui se trouvent à notre disposition, mais nous devons nous garder avec soin d'imposer à la nature, comme règle universelle, nos vues étroites et exclusives, et de mesurer l'intensité des phénomènes géologiques, à chaque époque et pour chaque zone de la planète, d’après ce qui se passe dans le milieu physique de l'existence de l’homme. C’est ainsi, par exemple, que de ce fait, que le quartz et beaucoup de silicates montrent un changement de densité après avoir été portés au rouge, on à tiré la conclusion que dans la nature ces minéraux n'ont jamais pu être exposés à une température élevée. IL est incontestable que la nature nous présente fréquemment le quartz dans des conditions telles, que sa formation par voie plutonienne doit être regardée, pour ces gisements déterminés, comme une impossibilité physico-chimique; mais la généralisation de cette vue, à laquelle nous venons de faire allusion, n’en est pas moins contraire aux notions théoriques fondamentales de la physique et de la chimie. Elle est d’ailleurs démentie par les faits: par les expériences de M. Bunsen et de M. Deville; ET ETUDES MICROSCOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES. 425 par les phénomènes connus qu'offrent, soit le graphite qui se sépare de la fonte pendant le refroidissement, soit le phosphore qui au sein de l’eau reste liquide jusqu'au dessous de 0°; enfin par beaucoup d’autres actions chimiques. En partant de l’observation que nos silicates artificiels fondus don- nent généralement, en se solidifiant, des masses homogènes, vitreuses, et élargissant outre mesure la signification de ce résultat partiel, on en est même venu à prétendre que dans aucun cas un pareil magma, en fusion ignée, ne pouvait se solidifier en une matière cristalline. Mais, outre qu’une.semblable assertion n’est aucunement justifiée par les théories courantes de la physique et de la chimie, le fait même qui lui sert de soutien ne se vérifie pas dans tous les cas: un très grand nombre de scories et d’autres produits solidifiés artificiels sont reconnus comme des mélanges cristallins lorsqu'on les examine plus attentivement. De même encore, on a basé sur l’existence simultanée du fer oxydé magnétique et des silicates, surtout des feldspaths acides, dans les roches cristallines, une théorie générale de l’origine neptunienne de ces roches. Il est certain que, du moment où l’on se refusait à admettre même le partage d’un magma de silicates en silicates distincts, cristallisés, la séparation du fer oxydé magnétique et sa présence à côté des combinaisons silicatées acides devaient paraître encore plus incompréhensibles. Mais la proposition générale qu'on a voulu établir se trouve encore une fois en opposition avec la physique et la chimie théoriques, et est en outre réfutée pratiquement par les expériences de M. Vogelsang. Lorsqu'on fond ensemble du chlorure de calcium et du sulfate de fer, il se forme pendant la solidification du fer oxydé magnétique cristallin, et la même décomposition a lieu lorsqu'on fait réagir les deux sels l’un sur l’autre en mélange avec des silicates à l’état de fusion ignée. De même que, en ce qui concerne les relations de la géologie avec la physique et la chimie, le danger des théories erronées menace surtout les problèmes qui ont pour but l'explication des caractères substantiels et en particulier la formation des roches 426 H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GEOLOGIE cristallines, de même la paléontologie, dans ses rapports naturels avec la géologie, a exercé son influence principale sur les théories qui s'occupent de la séparation des différentes périodes, de la délimitation chronologique des formations géologiques. L'évolution de la vie organique à la surface de notre planète constitue sans doute un des plus nobles sujets d'étude que l'esprit de l’homme puisse se proposer; mais au fond, et d’une manière absolue, cette évolution ne se rattache que par des liens fort lâches aux problèmes de la géologie proprement dite. C’est unique- ment à cause de la marche caractéristique, par degrés successifs, suivie par le développement des organismes, que la paléontologie devient apte à servir aux déterminations chronologiques; mais la plus grande difficulté consiste précisément à séparer l’un de l’autre ces différents degrés, et leur succession ne peut être utilisée par la géologie que pour autant que leurs limites soient marquées par des traits bien prononcés dans la nature elle-même, et non par des lignes artificielles n’existant que dans notre imagination. Une pareille condition n’enlève rien de sa valeur à la notion de formation géologique; elle tend seulement à la préciser et à empêcher qu'elle ne soit appliquée à priori. Les formations sont des séries équivalentes de couches: elles n’ont pas plus besoin d’être chrono- logiquement parallèles que pétrographiquement semblables. Mais lorsque nous observons, sur de grandes étendues, une analogie fortement accusée dans la succession des couches, lorsque nous constatons entre certains termes de la série une discordance de stratification frappante et constante, et lorsque ensuite dans d’autres pays, souvent très éloignés, nous retrouvons tout à fait les mêmes analogies, les mêmes interruptions, ne serait-ce pas renier le principe même de la science que de refuser de donner aussi son expression systématique à ce parallélisme ? Ces caractères géo- gnostiques marchent, on ne saurait le contester, dans un accord remarquable avec la diagnose paléontologique. Le but de la paléontologie géologique est précisément de construire le système de ces concordances, d’assigner à chaque être la vraie place qui Lui revient d’après son organisation, d’après la nature et la durée de son ET ÉTUDES MICROSCOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES. 427 développement, et d’en déduire, en combinaison avec les données pure- ment géognostiques , les déterminations chronologiques accessibles. Cette tâche n’est à coup sûr pas facile, et nous devons procéder à son accomplissement avec d'autant plus de lenteur et de cireon- spection, que, d’un côté, notre connaissance des organismes vivants, et spécialement des classes et des ordres qui ont pour les déter- minations géologiques le plus d'importance, est encore loin d’être complète, et que, de l’autre côté, il y a aussi dans la distribution géognostique des fossiles maintes circonstances nous exposant au danger des déductions prématurées. En effet, c’est précisément la variation frappante des fossiles dans les couches successives d’une seule et même contrée, qui, en combinaison avec les théories dominantes sur l’origine volcanique des roches cristallines, a fourni la base principale de cettte doctrine fantastique des révolutions du globe, par lesquelles le paisible développement de la vie organique aurait été périodiquement interrompu, doctrine qu'aucune analogie, aucun fait ne vient étayer, n1 dans les phénomènes géologiques de l’époque actuelle, ni dans ce que nous savons du développement historique des règnes végétal et animal. Tout comme dans les explications ayant pour objet la composition minéralogique, la formation des roches, on s’en est aussi tenu trop souvent dans les problèmes paléontologiques à des vues exclusives, de nature à faciliter les combinaisons théoriques, mais aux dépens de la vérité objective. Ici encore, on a surtout négligé de tenir suffi- samment compte de ce facteur puissant, le temps; l’appréciation exacte de l’influence du temps et de la masse, voilà quelle sera toujours la condition fondamentale de toute géogénie rationelle. Dans la seconde section de la Philosophie géologique, l’auteur trace un tableau rapide du développement historique de la géo- logie. Il s’agit de rechercher quelles ont été les vues du passé au sujet des relations entre la théorie et l’observation, entre la 428 H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GEOLOGIE géogénie, d’une part, et la géognosie, la physique, la chimie et la paléontologie, de l’autre. L’antiquité ne nous offre que quelques réflexions mythiques sur l’origine et les transformations de notre planète; pendant le moyen-âge chrétien, la science, en général, est peu culti- vée; la géologie scientifique proprement dite ne commence qu’au temps de la réforme, et c’est George Agricola (1490—1555) le père de la minéralogie, qui, à ce titre déjà, doit aussi être regardé comme le fondateur de la géologie, puisque cette science ne saurait être conçue rationellement que sur le fondement de la minéralogie. En dépit de beaucoup d'idées fausses, Agricola a parfaitement saisi l’objet propre de la géologie, et il lui a fait faire des progrès très réels par ses recherches de géographie physique, exécutées dans un esprit libre de tout préjugé, mais surtout par son élaboration systématique de la minéralogie. En ce qui concerne les fossiles, il ne sut pas se dégager des vues étroites du moyen-âge, et ce fut Bernard Palissy (1500—1589) qui, pour la première fois, remit en honneur l’idée si simple émise par les anciens, que les corps organiques pétrifiés ont réelle- ment vécu autrefois. Sous ce rapport, une importance spéciale s'attache aussi au petit écrit de Nicolas Steno (1631—1686), Danoïs de naissance, qui devint plus tard médecin du grand-duc de Toscane. Steno est le premier qui, détournant son regard de la surface, le porte sur la structure intérieure de l’écorce terrestre ; il distingue, bien que dans un langage imparfait, les roches cristallines des roches clastiques, les roches azoïques de celles qui renferment des fossiles. Il est le premier aussi qui introduise ie mouvement dans l'écorce rigide. Il signale comme preuves de ce mouvement Îles fentes occupées par les filons, ainsi que leurs déviations, et comme causes possibles, des vapeurs volcaniques et des érosions souterraines. Il est le premier enfin qui reconnaisse dans l’histoire de la terre différentes périodes, auxquelles il est loin toutefois d’assigner une uniformité parfaite dans le temps et dans l’espace. Pendant que Steno cherchait à faire admettre en Italie l’ori- ET ÉTUDES MICROSCOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES. 429 gine organique des pétrifications, leur valeur géognostique était reconnue en Angleterre. Martin Lister (1638—1712) attira le premier l’attention sur l’accord remarquable entre les pétrifications d'une seule et même masse minérale, et sur le changement des fossiles avec les couches de l’écorce terrestre; il continue néan- moins, lui, connaisseur distingué des coquilles vivantes, à nourrir au sujet des pétrifications des idées identiques, au fond, à celles d’Agricola: il défend d’une manière absolue leur nature inorga- nique, et les appelle, 1l est vrai assez vaguement, lapides sui generis. Cette opinion erronée de Lister ne tarda pas ‘toutefois à trouver en Angleterre même des contradicteurs, et, d’une ma- nière générale , on peut dire que vers le milieu du dix-huitième siècle, en dépit de la Bible et en dépit d’Aristote, l’origine primitive- ment organique des pétrifications n’était plus mise en doute par les représentants des sciences naturelles. Vers cette époque les travaux des géologues allemands, inti- mement liés à l’art de l'exploitation des mines, inaugurent pour la science une ëre nouvelle et florissante. Ce sont, avant tout, les mérites et l’influence de Werner qu’il faut ici rappeler. Wer- ner, le premier, constitua la géologie en science distincte et indépendante, et par son remarquable talent d'exposition il sut lui gagner l'estime, on pourrait presque dire l'hommage, du monde entier. Par lui, la connexion naturelle entre la minéralogie et la géologie fut mise dans un jour éclatant, et, pour la première fois depuis Agricola, appuyé sur tous les progrès qu'avaient faits la langue et la science générale, un homme vint offrir à tous les esprits curieux de savoir l’occasion de s'initier, en même temps qu'aux connaissances préliminaires les plus indispensables, aux notions d’une science qui, alors comme aujourd’hui, portait sur son enseigne le titre séduisant d'Histoire de la Terre. Mais, si l'influence de Werner donna une impulsion bienfai- sante à la géognosie, elle devint, au même degré, fatale pour la géogénie, et cela, principalement, parce que Werner avait placé en tête de son système géologique une théorie complète de la formation du globe, théorie, comme on le sait, d’un caractère 430 H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GÉOLOGIE purement neptuniste. C’est Werner qui introduisit dans la géolo- gie scientifique l'hypothèse universelle primitivement émanée de la philosophie. Aïnsi prit naissance ce déplorable contraste par lequel, d'un côté, on abordait et poursuivait avec succès l'étude minutieuse et méthodique des faits géognostiques, tandis que, de l’autre côté, dans l'interprétation de ces faits, on violait les règles les plus fondamentales de l'exploration scientifique. Une géognosie rationnelle et une géogénie irrationnelle, tel fut le résultat de ce mode de procéder. La tendance malheureuse qui s'était emparée de la géologie fut encore favorisée par la circonstance que, au moment même où le neptunisme était développé en Allemangne, le vulcanisme se voyait à son tour élaboré en hypothèse universelle par l’Écos- sais James Hutton (1726—1797). Vers la même époque toutefois, en Angleterre, l’expérimentation physique et chimique était aussi utilisée pour la première fois dans les explications géogéniques, par Sir James Hall (1761—1832), et comme les recherches de Hall avaient été entreprises surtout pour venir au secours des théories de Hutton, celles-ci purent, d'autant plus efficacement, soutenir la lutte contre le neptunisme wernérien. Pour la connaïssance de la série des formations géologiques , les travaux de William Smith (1769—1837) ont eu une impor- tance toute spéciale. Les résultats de ces recherches anglaises, concurremment avec l'élaboration systématique et la méthode d’observation de Werner, ont été les conditions intrinsèques de l'essor rapide et brillant que la géologie prit, dans la première moitié de notre siècle, entre les mains de Léopold de Buch (1774—1853) et d'Alexandre de Humboldt (1769—1859). Le grand et incontestable mérite de ces deux coryphées de la science a été fréquemment un obstacle à l'appréciation indépen- dante et équitable de leurs travaux et surtout de leur position par rapport à la théorie, c’est-à-dire par rapport à la géogénie. Tous deux, ils travaillèrent sous l'influence de l'hypothèse univer- selle. A l’origine, ils défendirent, comme disciples de Werner, ET ÉTUDES MICROSCOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES. 431 les vues neptunistes de leur maître; plus tard, ce fut une com- binaison des théories de Werner, de Hutton et de Smith qui devint le fondement de leurs observations et de leurs doctrines. De ce point de vue, il est facile d’expliquer et, si l’on veut, de justifier les théories si débattues de L. de Buch, notamment cel- les des cratères de soulèvement et de l’origine volcanique de la dolomie. | Comme géologue, Al. de Humboldt se rattache presque con- stamment à son ami et compagnon d'études, L. de Buch; mais sur ce terrain, comme partout ailleurs, la généralisation de l’observation est sa tendance habituelle. Dans les explications génétiques, il est réservé, retranché dans un vague diplomatique ; et si l’on ne doit pas hésiter à désapprouver ces formes d'expression circonspectes lorsqu'il s’agit de recherches spéciales, approfondies, elles doivent être regardées comme d’autant plus correctes dans les problèmes cosmiques ou abyssologiques, qui sont précisément ceux dont Humboldt s’occupait avec prédilection. Les voyages de Hum- boldt servirent considérablement les sciences naturelles en général, mais fort peu la géologie en particulier. La première partie de cette assertion n’en resterait pas moins vraie, lors même que la seconde pourrait être appliquée, avec un droit égal, à chaque branche particulière. On ne peut nier, toutefois, que, si les collec- tions rapportées par Humboldt n'avaient pas, plus tard, été mises en œuvre par une main habile, la géologie d'observation n'aurait pas plus retiré des résultats de quelque importance des voyages de l'illustre savant, que la théorie ne leur dut des points de vue nouveaux. Après son retour, Al. de Humboldt se prononça, dans toute occasion, en faveur des vues de L. de Buch. Il n’était pourtant pas parvenu à s’assimiler les théories anglaises aussi complé- tement que son ami et à les appliquer aussi heureusement; c’est ce que démontre clairement l’ouvrage qu’il publia en l’année 1823 : Sur le gisement des roches dans les deux hémisphères. Ce travail “qui, d’après la préface, devait ,développer les éléments de la philosophie géognostique,” ne peut être regardé par la critique 439 H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GÉOLOGIE impartiale que comme une œuvre totalement manquée, répon- dant à peine aux principes des sciences physiques, même tels qu'on les connaissait il y a cinquante ans. Et pourtant, de tous les ouvrages de Humboldt, c’est peut-être celui-ci qui porte le plus le caractère d’un travail original, exécuté par un savant spécial , d'après un plan méuité. Le Cosmos se présente, ilest vrai, sous un tout autre aspect; mais pour saisir, en le lisant, le véritable esprit dans lequel il a été conçu, il est absolument nécessaire d’avoir suivi préalablement le développement de cet esprit. Les vues de Humboldt, par rapport à la théorie géologi- que, y sont bien restées, en général, les mêmes; mais on ne saurait méconnaître que l’ancienne confiance en soi-même, l’an- cienne assurance ne soit notablement affaiblie. Mais aussi, dans l'intervalle, les temps avaient considérablement changé. Le Geolo- gical Manual de de la Bèche et les Principles of Geology de Lyell avaient été infiniment plus profitables à la géologie que la géognosie philosophique de Humboldt. Les analyses chimiques, les déterminations paléontologiques s'étaient fait une place de plus en plus élevée dans toute description géognostique, dans toute relation de voyage scientifique. On avait renoncé presque entièrement à la synthèse, en faveur de l'analyse, dans l’étude du globe terrestre. Chacune de ces deux voies est légitime; la plupart des points de vue que présente la première, Humboldt les a mis à profit pour la science; mais, seule, cette voie ne pouvait conduire au but; et même Humboldt n'a pas vu se réaliser les rêves de sa jeunesse. En France également, une vive activité géologique s'était éveillée vers le milieu du siècle précédent. Faujas de Saint-Fond (1741—1819) et Dolomieu (1750—1801) avaient, tant dans leur pays qu'à l'étranger, recueilli des observations géognostiques détail- lées et les avaient interprétées sans préventions. Plus tard, les idées wernérienes trouvèrent de l'accueil, grâce aux travaux de d’Aubuisson (1769—1841), de Héron de Villefosse (1774—1852) et d’autres. L. de Buch et Al. de Humboldt, comme on:sait, étaient chez eux en France presque autant que dans leur propre ET ÉTUDES MICROSCOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES. 433 pays, et M. Élie de Beaumont, le représentait de leurs théories à l’École de Paris, a encore développé, sinon toujours amélioré celles-ci, sous beaucoup de rapports. Du reste, si l’on veut re- garder comme un mérite l’ébranlement des principes wernériens, ce mérite revient aussi en Allemagne, en grande partie, à un Français, observateur actif et sagace, à M. Aïmé Boué. Le premier, il a appliqué au sol allemand les vues huttoniennes, et il a donné à la transformation des couches sédimentaires anciennes en schistes cristallins, telle que Hutton l’admettait, une expres- sion plus précise et plus nette, en assignant pour causes à ce phénomène abysso-chimique, la chaleur intérieure combinée avec l’action dissolvante des gaz et des eaux. C’est M. Boué qui a introduit dans la géologie théorique le mot métamorphisme, qui a acquis plus tard tant de signification. On doit à Karl von Hoff (1771—1837), d’avoir signalé le premier l'importance du rôle des phénomènes géologiques actifs, des changements de la surface terrestre qui se continuent de nos jours ; mais ce point de vue théorique capital ne fut utilisé d’une manière complète que dans les Principles of Geology de M. Char- les Lyell. Cet ouvrage et la méthode suivie par M. Lyell sont devenus le fondement réel de notre géologie moderne. Armé d’une riche expérience, acquise par de longs et nombreux voyages, M. Lyell combat les idées de L. de Buch et de M. Elie de Beaumont, et s'efforce surtout de faire rejeter, comme superflues et comme dénuées de preuves, les théories fantastiques des cra- tères de soulèvement et des révolutions périodiques générales de l'écorce terrestre. En ce qui concerne les variations de la vie organique, M. Lyell signale d’abord les lacunes des observa- tions qu'on possède, et qui sont tout à fait insuffisantes pour autoriser déjà des conclusions générales. D'ailleurs, à cette époque, il se déclarait contre la théorie de Lamarck d’une évolution gra- duelle de la vie organique, théorie qu'il a pourtant adoptée com- plétement depuis que M. Darwin lui a donné au moins l’appa- rence d’un fondement réel. Dans la question de l’origine des roches cristallines, M. Lyell ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II. 28 434 H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GEÉOLOGIE se range, en général, aux idées de Hutton; pour les masses minérales non stratifiées il conserve la distribution incertaine en roches pluloniques et volcaniques: les schistes cristallins sont désignés comme métamorphiques. Ce n'est que des travaux de M. Lyell que date l'intérêt puissant qui s’est attaché au méta- morphisme, et qui à imprimé réellement à la géologie le revire- ment remarquable dont les effets se font sentir avec tant de force à l’époque actuelle. Si nous jetions un regard en arrière sur le développement de la géologie théorique, nous remarquerions un contraste intéressant entre les travaux allemands et les travaux anglais. L'étude posi- tive, l'observation et la description des faits géognostiques accomplis, prit naissance en Allemagne, et c'est là aussi, on peut bien le dire, qu'elle fut portée au plus haut degré de per- fection; mais on y abusa des observations pour soutenir des dé- ductions à priori, qui furent combattues en Angleterre avec le plus d’énergie et de succès. C’est en Allemagne que lat- tention fut appelée pour la première fois sur la signification des phénomènes géologiques du temps présent pour lexpli- cation du passé; mais c’est en Angleterre que cette idée fut appréciée à toute sa valeur et exploitée convenablement. Quant au troisième élément théorique, le rapport est in- verse. Nous avons vu que ce fut d’abord en Angleterre qu'on utilisa directement l'expérience pour les explications géogé- niques; mais l’Allemagne donna le jour à la géologie chimique et physique. M. Gustave Bischof est celui qui sut le premier mettre au ser- vice de la géologie théorique toutes les ressources de l’expéri- mentation physico-chimique. Devant son travail s’efface tout ce qui, sur ce terrain, avait pu être fait, soit antérieurement, soit simultanément; et quelque divers que soient les jugements portés sur son œuvre, personne ne pourra lui contester le mérite émi- nent d’avoir, pour la première fois, démontré efficacement la subordination de la géologie, dans ses explications génétiques, aux théories plus générales de la physique et de la chimie, ET ETUDES MICROSCOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES. 435 d’avoir mis dans tout son jour l’inexorable nécessité de cette dépendance intime. Néanmoins, le langage acerbe dans lequel M. Bischof attaque la géologie de son temps n’est pas justifié. La science ne s'était encore que fort peu occupée jusqu'alors, d'explications génétiques substantielles proprement dites; elle s'était contentée d’expressions générales, qui, très imparfaites en elles-mêmes, ne pouvaient être interprétées d’une manière plus précise qu'à l’aide de la chimie. La géologie était éfrangère, mais nullement contraire à la chimie. Et dans sa lutte contre le fantôme du plutonisme, qui lui apparaît au sein de chaque minéral isolé, de chaque roche cristalline, l’ardent réformateur tombe pourtant dans le même défaut qui se trouvait, comme nous l'avons vu, à la racine des théories incomplètes ou défectueuses des géologues antérieurs : une hypothèse universelle forme le point de départ de ses vues géogéniques. Tous les minéraux simples, toutes les roches ont dû naissance à des phénomènes géologiques identiques, quant à leur nature et quant à leur intensité, à ceux üont nous voyons l’action se continuer encore de nos jours à la surface extérieure de notre planète. Il est naturel que, en conformité avec cette hypothèse universelle, toutes les théories de M. Bischof présentent un carac- tère décidément neptuniste. Même dans les laves, la production des cristaux repose déjà le plus souvent, d’après lui, sur une méta- morphose secondaire par voie aqueuse; toutes Les roches cristal- lines, d’ailleurs, auraient été primitivement des dépôts sédimen- taires, qui, dans le cours des âges, seraient devenus tels que nous les voyons, sous l'influence de la circulation d'eaux à la même température et de la même composition que les eaux superficielles ordinaires. On n’a qu'à se rappeler l’accroïssement de la température avec la profondeur, — accroissement dont M. Bischof lui-même a démontré la réalité par des faits, — ainsi que le phénomène géologique du soulèvement et de l’affaissement de territoires plus ou moins étendus, pour reconnaître l’illégitimité de cette hypo- thèse universelle. Lorsque nous pouvons déduire, de faits paléontolo- 28* 436 .___H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GÉOLOGIE giques ou physico-chimiques, qu'un certain terrain s’est trouvé jadis à une profondeur considérable, que pendant son ascension il a dû vaincre une résistance mécanique énorme, et qu'en même temps il à subi des modifications pétrographiques profondes, ne sommes-nous pas forcés alors d'admettre des conditions physiques qui surpassent autant en intensité celles de notre zone de travail superficielle, que les masses dont il s’agit l’emportent elles-mêmes, dans leurs manifestations formelles et matérielles, sur les faibles dépôts dont nous pouvons observer la formation à la surface du sol ? | L'hypothèse exclusive que nous considérons en ce moment est peut-être due surtout à ce que M. Bischof n'a pas fait attention que la plupart des travaux chimiques de nos laboratoires doivent également être regardés comme exclusifs, pour autant qu'ils sont restreints entre des limites déterminées, et fort étroites, de con- ditions physiques. Nous avons un intérêt très naturel à concen- trer toutes nos opérations chimiques dans le champ de la disso- lution aqueuse et des différences habituelles de température, et c’est là, en particulier, l’idée dominante pour toute la chimie analytique. Si les manipulations étaient aussi faciles avec des silicates en fusion ignée, comme agent dissolvants, qu'avec des matras et des vases à précipité, employés à froid, nous n’au- rions pas, sans doute, à caractériser ici ces points de vue exclusifs de la géologie chimique. Les phénomènes chemico- géologiques qui se passent dans la profondeur de l'écorce ter- restre ne doivent, il est vrai, être émancipés en aucune façon, quant à leur nature, du contrôle des expériences de laboratoire ; mais il est tout aussi peu permis de les renfermer, quant à leur intensité, dans la zone physique étroite où se meut l’exis- tence humaine. Il va sans dire que la critique qui vient d’être présentée ne saurait avoir pour but ni pour effet de rabaiïsser les titres émi- nents de M. Bischof. Son livre restera toujours pour la géologie une source abondante de lumière; maïs, plus il est de nature à imposer, par la nouveauté et la fécondité des aperçus, à tout FF ET ÉTUDES MICROSCOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES. 431 lecteur jugeant sans préventions, plus il est nécessaire d'y signaler la tendance spéculative et de prémunir contre ses dangers. Dans la troisième section de son livre l’auteur s'occupe principa- lement de faire connaître les résultats qu'il a obtenus de l’examen microscopique des roches cristallines. Il peut sembler étrange, au premier abord, que ces recherches spéciales aient été join- tes aux considérations générales qui précèdent; ce caractère hété- rogène du livre se laisse pourtant justifier jusqu'à un certain degré. En regard de la direction spéculative de la géologie, l'auteur veut placer la méthode de recherche moderne, dont la tendance la plus caractéristique est la lutte consciente ou incon- sciente contre l'hypothèse universelle. Mais, au lieu de passer en revue, d’une manière plus ou moins incomplète, les diverses questions vers lesquelles se porte l’effort actuel de la géologie, M. Vogelsang a cru préférable de s'attacher, pour l’exposer avec détail, à une seule de ces questions, celle qui rentre dans le cercle de ses travaux personnels. D’un autre côté, l’esprit dans lequel ces recherches nouvelles ont été exécutées sera d’autant plus aisément saisi, que les deux sections précédentes ont déjà suffisamment caractérisé les opinions de l’auteur au sujet des théories courantes de la géologie. Enfin, en associant à la par- tie générale ces esquisses de géologie moderne, de physiologie des roches, l’auteur espère contribuer plus efficacement à la dif- fusion rapide des études microscopiques de lithologie. C’est M. Henri Clifton Sorby, géologue anglais, qui a eu le mérite de fixer le premier l'attention sur l’examen microscopique des cristaux et des roches, et sur l'importance de cette étude pour les déductions théoriques. La pétrographie microscopique se propose un double but: caractériser d’une manière plus exacte les éléments constitutifs, et déterminer la structure microscopique des roches, c’est- 438 H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GEOLOGIE à-dire la disposition mutuelle des éléments. Quiconque à eu l’occasion d'observer sous le microscope une lame mince de l’une ou l’autre roche, d’un pechstein, d’un basalte ou d’un mélaphyre, a dû acquérir immédiatement la conviction que ce mode d’obser- vation promet d’éclaircir encore bien des points obscurs que pré- sente la détermination des éléments constitutifs. L'application de l’appareil de polarisation permet aussi, en particulier, de porter un jugement assuré sur la nature de celui des éléments des roches mélangées qu'on a coutume de désigner sous le nom de pâte; l’état vitreux, demi-cristallin ou cristallin de cette pâte se laisse constater par ce procédé avec précision. C’est ainsi, par exemple, que la pâte des roches porphyroïdes a été, jusqu à présent, regardée le plus souvent comme un mé- lange microcristallin des minéraux plus distincts qui s’y trou- vent disséminés. D’après les observations de M. Vogelsang, cette manière de voir est erronée: la pâte des porphyres est une matière vitreuse modifiée moléculairement, de sorte que, dans la plupart des cas, ces roches doivent être regardées, non seulement comme des équivalents, mais comme des variétés lentement métamorpho- sées des pechsteins vitreux, ou aussi des rhyolithes plus modernes. Le fait remarquable et bien connu, que les prismes basaltiques montrent ordinairement, sur leur section transversale, un bord de couleur foncée, avait donné lieu à une explication théorique, suivant laquelle le fer oxydé magnétique résulterait, dans cette roche, de la transformation graduelle du carbonate de protoxyde de fer, et serait, pour cette raison, plus abondant vers la sur- face des prismes. Or, l'examen microscopique a fait voir que le bord foncé, dont il s’agit, ne provient pas de la formation, mais, au contraire, de la décomposition du fer oxydé magnétique : c'est une zone d’hydrate de peroxyde de fer, qui oceupe les con- tours extérieurs des prismes, en se perdant insensiblement vers l’intérieur. On ne remarque, en aucune façon, une différence dans la quantité du fer oxydé magnétique disséminé, à mesure qu’on pénètre plus profondément dans l’intérieur des prismes. Pour faire ressortir l'importance d’une étude exacte de la ET ÉTUDES MICROSCOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES. 439 structure microscopique des roches cristallines, M. Vogelsang traite surtout de la structure fluidale, c’est-à-dire d’une disposition telle des éléments d’une roche, qu'on puisse en inférer que la masse a éprouvé antérieurement un mouvement, soit dans son ensemble, soit dans ses plus petites parties. La structure fluidale de la masse est fréquemment dévoilée par l'orientation de cristaux acicu- laires excessivement petits, lesquels, ne pouvant être identifiés, sans autres preuves, avec les éléments empâtés plus volumineux, sont désignés par l’auteur sous le nom de muicrohies. Là où ces microlites se rencontrent avec d’autres parties enclavées de di- mensions plus considérables, ils les contournent, s’appliquent à leurs formes, se pressent dans les interstices qui les séparent, les enveloppent, en un mot, nous remettent sous les yeux l'effet du dernier mouvement de la masse, au moment où elle se solidifia. Pendant ce mouvement, les cristaux plus volu- mineux ont ordinairement déjà subi des altérations physiques ou chimiques. Sur une des figures qui accompagnent l'ouvrage, on voit, dans un pechstein trachytique des Monts Euganéens, un cristal de hornblende brisé et dont l’un des fragments est serré contre l’autre; des microlites indiquent, par leur position, la direction que le courant à suivie. Dans les roches à pâte vitreuse, la structure fluidale est aussi mise souvent en évidence par des lignes de courant, qui, de même que les pailles des verres artificiels, ne sont autre chose que les lignes de séparation de parties inégalement denses de la masse, et qui se recourbent autour des cristaux enclavés en suivant leurs contours. C’est ce qu'on peut observer entre autres, très fréquemment, dans les roches éruptives quartzifères de date récente, les rhyolithes. Dans les pechsteins, qui sont plus anciens, des courants molé- culaires secondaires ont ordinairement déjà déterminé une dévi- trification partielle de la pâte, qui, toutefois, ne rend que plus reconnaissable le courant primitif auquel la masse entière avait cédé, parce que l'effet du changement moléculaire est lié à la densité de la masse, et, par suite, est autre sur les lignes de 440 H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GÉOLOGIE courant que dans les parties intermédiaires. Il en résulte que ces lignes, grâce à une coloration secondaire, due le plus souvent à de l’hydrate d'oxyde ferrique qui se sépare, deviennent d’au- tant plus aisément discernables. Il est souvent difficile de décider si les dessins dont nous nous occupons doivent être attribués à un courant primitif de la masse, ou bien à un courant posté- rieur des molécules. Ce dernier ne se distribue pas toujours, même dans une masse amorphe, avec une parfaite uniformité, mais s’y accuse particulièrement dans les fissures irrégulières qui la traversent ; dans les cristaux il se ramifie ordinairement suivant les directions des clivages, tout en restant, quant à son exten- sion, sous la dépendance immédiate de la constitution physico- chimique du minéral. | Sous le rapport qui vient d’être indiqué, les porphyres propre- ment dits exigent done spécialement une étude approfondie; fréquemment le courant de masse est chez eux encore très recon- naissable, soit à l’aide de lignes de courant qui traversent la pâte, soit par la position des cristaux fracturés et déplacés ; mais le plus souvent, on peut aussi constater les effets indubitables du courant moléculaire. Ces différentes apparences sont illustrées dans l’ouvrage que nous analysons par des exemples et des figu- res empruntés aux pechsteins et aux porphyres de la Saxe. L'étude des matières disséminées dans les minéraux en parties microscopiques est aussi d’une grande importance, non-seulement pour le mode de formation de chaque minéral distinct, mais aussi pour les déductions relatives à la nature et à la métamor- phose de la pâte des roches. Cette étude fournit d’abord mainte indication concernant la paragénèse des différents éléments, les minéraux enclavés étant, en général, plus anciens que ceux qui les enveloppent; un intérêt tout particulier s'attache ensuite, parmi les matières incorporées, aux liquides, ainsi qu'aux mas- ses vitreuses, tant à celles qui n’ont pas encore subi d’altération, qu'à celles qui sont déjà métamorphosées. Dans le quartz des roches quartzifères on distingue ordinaire- ment des cavités microscopiqnes qui ne sont remplies qu'en partie ET ÉTUDES MICROSCOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES. A4 de liquide. Une bulle mobile est le signe caractéristique qui décèle la présence de ces cavités. Dans un même minéral, ou dans une même roche, la grandeur des bulles n’est pas dans un rapport constant avec celle de la cavité entière. Les pores à liquide se montrent habituellement disposés suivant des plans, sans toutefois que les fissures qui les relient soient elles-mêmes toujours visibles. Dans les minéraux silicatés, autres que le quartz, les pores à liquide ne se rencontrent que très rarement: dans le feldspath, entre autres, M. Vogelsang ne les a jamais observés. L'étude des parties vitreuses associées aux porphyres quartzifères, rend probable que dans ces roches les pores ont été remplis de liquide par une injection secondaire, et non au mo- ment de la formation originelle de la masse. Pour donner une base positive, expérimentale, à l’étude des matières vitreuses disséminées dans les roches, l’auteur avait déjà examiné antérieurement les scories et les verres artificiels. Dans ces substances on trouve aussi, en effet, au milieu de combinaisons qui se sont séparées à l’état cristallin, des parties vitreuses, ou aussi des produits imparfaitement individualisés et que M. Vogelsang nomme cristallites. Ces produits affectent la figure de feuilles ou de fleurs, dont les éléments individuels ne sont pas limités par des faces régulières, mais ont des formes arrondies. Les parties vitreuses disséminées entre les rayons des concrétions cristallines, dans les échantillons de verre étudiés, n'offrirent aucune bulle gazeuse. Plusieurs roches montrent des apparences tout à fait analogues à celles de ces verres artificiels; dans la roche de Cisterna, au Vésuve, on trouve aussi des concrétions microlitiques globuleu- ses, qu'on avait prises jusqu'à présent pour de la leucite, mais qui s’en distinguent aisément avec le secours du microscope po- larisant. Dans les roches éruptives récentes, et en particulier dans le feldspath, l’olivine et quelques autres des minéraux con- stituants de ces roches, la nature et la position des parties vitreuses enclavées est éclaircie au moyen d'exemples que a fournissent à l’auteur des trachytes de Java et du Siebenge- 449 H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GEÉOLOGIE birge, la dolérite du Lôwenburg et différentes autres roches. D'une manière générale, on peut distinguer dans la distribu- tion des matières vitreuses empâtées trois variétés différentes, qui correspondent probablement à des modes différents de formation. 1°. Matières vitreuses distribuées entre les rayons d’une pâte solidifiée tout entière, aux parties vitreuses près, en masse cristal- line. Elles représentent le dernier résidu du magma, résidu de- meuré à l’état vitreux, soit par suite d’un refroidissement trop prompt, soit à eause de la cristallisation trop rapide des autres éléments. | 20. Accumulations de particules vitreuses à l’intérieur des cris- taux. Elles y forment des noyaux arrondis, ou bien elles sont grou- pées en zones parallèles aux contours extérieurs. [Il est probable qu'au moment de la séparation de ces zones le magma était déjà devenu pâteux, et que durant la dernière période de la solidification le mouvement n'était plus possible dans la masse du magma comme telle, mais seulement entre ses molécules; ou bien on peut supposer que l'agrégation des particules vitreuses a été déter- minée essentiellement par le mouvement des cristaux au sein de la masse fluide, et que l’empâtement a cessé du moment que les cristaux se sont arrêtés. 3°. Parties vitreuses isolées, dans des cristaux grands ou petits; on peut les expliquer en admettant que, dans un magma fluide et mobile, les molécules des minéraux cristallisès se sont agré- gées très rapidement, en emprisonnant des portions du liquide-mère. Les bulles de gaz, que M. Vogelsang regarde comme ayant été en général préexistantes, ont dû, dans tous les cas, à la fois favoriser l'adhésion des particules vitreuses et mettre obstacle à leur cristallisation. Si l’on tient compte des observations antérieures sur la dévi- trification de la pâte par une transformation moléculaire, il devient clair que les matières vitreuses enclavées dans les cristaux ne pourront s’y montrer distinctement que pour autant que la masse, dans son ensemble, n’aura pas encore éprouvé d’altération molé- culaire profonde, ou bien que les matières enclavées auront été ET ETUDES MICROSCOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES. 443 préservées de l’influence du mouvement moléculaire par la con- stitution physico-chimique des cristaux. Elles devront, d’après cela, se rapprocher le plus de l’état d’intégrité dans les masses éruptives les plus récentes; dans les masses plus anciennes elles ont déjà participé, le plus souvent, à la métamorphose des cristaux qui les renferment, et on ne les reconnaît plus qu'à leurs pro- duits d’altération; dans quelques cristaux toutefois, notamment dans ceux du quartz, elles sont ordinairement encore bien con- servées. Comme produits d’éruption tout à fait récents, M. Vogelsang a examiné des roches et des tufs de Santorin (1866), et du sable volcanique de l’éruption du mont Klut à Java (1864). L'étude de ces tufs a confirmé chez l’auteur l'opinion que beaucoup de roches volcaniques doivent être regardées comme des tufs frittés. Au sein de la masse de tuf, la cristallisation et l’ag- glomération mécanique sont possibles sans fusion proprement dite. La sublimation, entre autres, peut jouer dans ce phéno- mène un rôle important. La production de silicates par la décomposition de combinaisons siliceuses sublimables est un fait établi par les expériences de M. Deville. Cette théorie rend compte en même temps de la présence, dans les roches volcaniques, de cristaux altérés mécaniquement et chimique- ment. La diversité des masses éruptives, sous le rapport de la composition chimique, est expliquée par M. Vogelsang au moyen d’un fractionnement de la masse primitive; dans ce fractionne- ment, la sublimation aurait encore eu une part active, entre autres, peut-être, pour accroître la richesse en acide silicique de la zone de frittement. Suivant qu'une zone plus élevée ou plus profonde du foyer volcanique était mise au jour par les dénuda- tions, on aurait obtenu alors à la surface des trachytes ou des basaltes. Dans leurs particularités microscopiques, les éléments minéra- logiques des tufs étudiés ont la plus grande analogie avec ceux des roches volcaniques modernes; seulement, dans les premiers, les parties vitreuses enclavées se présentent naturellement avec 444 H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GÉOLOGIE beaucoup plus de fraicheur, et peuvent par suite être déterminées, quant à leur forme et leur distribution, avec plus de certitude. Si nous retournons maintenant aux roches éruptives anciennes, et notamment aux porphyres, il nous sera facile de comprendre leurs caractères microscopiques particuliers, et de mettre ces caractères en harmonie avec le mode de formation et de trans- formation de la roche. Du reste, plusieurs rhyolithes modernes se comportent, sous le rapport qui nous occupe, tout à fait comme les porphyres anciens. Il est vrai aussi que la roche de la Cima di Potosi, en Bolivie, que l’auteur choisit comme exemple pour l'explication des phénomènes en question, ne doit, selon toute probabilité, pas être rapportée aux porphyres anciens. Quant à ces derniers, les recherches de l’auteur se sont étendues à la plupart des gisements de la Saxe, des bords de la Nahe, de la Bavière, etc. Ce n’est que dans le quartz des porphyres que les matières vitreuses enclavées étaient à l’abri des modifications moléculaires ; aussi les trouve-t-on presque toujours dans ce minéral, et même sous les formes plus ou moins parfaites du quartz qui les enveloppe, remplissant par conséquent dans la masse des cavités cristallines négatives. Les cristaux de quartz ont été fréquemment fracturés et dispersés, probablement par un courant agissant sur la masse entière; mais, ordinairement aussi, on voit des fissures capillai- res traversant les fragments du quartz, et là où une pareille fissure rencontre une des parties vitreuses enclavées, celle-ci est dévitrifiée, décomposée, et présente tout à fait les mêmes carac- tères que la pâte de la roche. La nature métamorphique de cette dernière se trouve ainsi démontrée directement. Lorsque la matière vitreuse originelle à été complétement décomposée et emportée par le courant moléculaire, nous trouvons aujourd’hui les cavités correspondantes remplies de liquide, et il faut peut-être dans tous les cas, d’après M. Vogelsang, expliquer par une semblable in- jection secondaire la présence de liquides dans les quartz des porphyres. Le feldspath des porphyres, qui primitivement appartenait ET ÉTUDES MICROSCOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES. A45 peut-être dans la majorité des cas à la sanidine, a toujours subi une profonde altération moléculaire, et n’a pu, par conséquent, préserver en rien les matières vitreuses qu'il entourait. Nonob- stant, la distribution originelle de celles-ci se laisse encore fré- quemment reconnaître, et c'est, entre autres, par leur groupe- ment zonaire que l’auteur rend compte de ce fait connu, que le bord extérieur des feldspath se présente comme la partie la plus claire, la plus transparente, comme une espèce ,d’aréole.” Le mica, l’augite et la hornblende sont aussi, le plus souvent, changés moléculairement; toutefois, il est probable que, dans des cas assez nombreux, le fait de leur altération mécanique ou chimique doit aussi être rapporté déjà à la fusion ou au frit- tement initial, comme le prouve l'étude des rhyolithes modernes. Comme on le voit, le résultat de toutes les observations que M. Vogelsang a pu faire jusquà ce jour est que, en tenant compte de la métamorphose moléculaire, il existe une analogie intime entre les porphyres quartzifères et les roches néovolca- niques; la différence essentielle, en ce qui concerne les produits éruptifs modernes, consiste dans la présence du quartz; mais celui-ci à son tour, par la conservation des matières vitreuses enclavées et de leurs modifications, fournit à l’analogie en ques- tion un appui solide. L'analogie des porphyres non quartzifères et des autres produits éruptifs anciens avec les volcanites plus récentes, basiques — à supposer qu'elle existe — doit être, d’après la nature même des éléments, beaucoup plus difficile à observer. Entre les mélaphy- res et les basaltes, toutefois, l’analogie se laisse également con- stater par l’observation microscopique. Pour toutes les roches qui ont été citées jusqu'à présent, ainsi que pour celles de leurs modifications qui sont moins répandues dans la nature, la présence d’une pâte non complétement indi- vidualisée constitue un caractère distinctif commun, assez impor- tant peut-être pour les réunir en un seul type général. En face de ce type se placerait alors celui des roches cristallines grenues proprement dites, dans lesquels un minéral déterminé et indivi- 446 H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GÉOLOGIE, ETC. dualisé forme ordinairement comme le ciment qui réunit les autres éléments: tel est pour les diorites l'élément feldspathique, pour les granites le quartz. Dans le quartz des granites, M. Vogelsang n’a pas encore observé les matières vitreuses enclavées, maïs on y trouve bien les cavités remplies en partie de liquide et recon- naissables aux bulles gazeuses mobiles. En appendice à ses recherches microscopiques, l’auteur fait part de quelques expériences qu'il à exécutées avec la vapeur d’eau surchauffée, d’après une méthode analogue à celle suivie par M. Daubrée. Ces expériences ont eu pour résultat de confirmer le remarquable pouvoir dissolvant que possède l’eau surchauffée, mais en même temps elles ont conduit M. Vogelsang à penser que, déjà à partir d’une température de 300— 4000 C., aucun appareil n’offrira plus une résistence suffisante: à l'énorme ten- sion de 250 à 300 atmosphères la vapeur d’eau se fraiera tou- jours un passage à travers les pores de la matière employée. M. Vogelsang a fait usage d’un appareil massif en cuivre battu; il doute que d’autres métaux donnent un résultat meilleur, et il est d'avis qu’on devra s’en tenir, pour les expériences de ce genre, à des températures moins élevées. CONTRIBUTIONS A L’HYBRIDOLOGIE ORNITHOLOGIQUE PAR J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. Les lignes suivantes donneront le signalement de quelques hybrides, que nous avons eu l'occasion d'étudier, et que nous nous proposons de faire connaître aux naturalistes. Cycenus olor et Anser cinereus domesticus. M. de Sélys (Récap. des hybrides obs. dans la fam. des Ana- hidés p. 7) remarque, d’après M. Baiïllon, qu'on a possédé au Jardin des Plantes à Paris des hybrides provenant de l’accouple- ment du Cygne chanteur (Cycnus musicus) avec l’Oie cendrée (Anser cinereus). M. Morton au contraire (Hybridity in Animals etc.) mentionne le produit de l’union de cette dernière espèce et du Cygne tuberculé (C. olor). L'auteur américain fait cette citation d’après F. Cuvier; cependant M. de Sélys (Add. à la Récap. etc. p. 7 et Naumannia VI, p. 395) croit, avec raison, qu'il y à ici double emploi avec l’hybride que nous venons de signaler. De plus M. de Lavison (Bulletin de la Soc. imp. zool. d’Acclimatation, X. p. 642), qui fait passer en revue tous les hybrides connus, signale en effet celui provenant du Cygne chanteur, maïs il ne fait aucune mention du pro- duit de l’union du Cygne tuberculé et de l'Oie cendrée. Si done l’as- sertion de M. Morton est vraiment erronée, l’accouplement hy- 448 J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. CONTRIBUTIONS bride que nous allons communiquer aux naturalistes, est sans contredit nouveau pour la science, et jusqu'ici unique dans les annales de l’ornithologie. Il mérite d'autant plus notre intérêt, qu’il a eu lieu entre des oiseaux de genres — ou au moins de sous- genres — différents, et quil vient ainsi augmenter le nombre encore très-restreint des hybrides qu'Iisid. Geoffroy Saint-Hilaire a qualifiés du nom de bigénères. Un des directeurs de la Société hollandaise des Sciences, M. le chevalier A. V. Teding van Berkhout, par la complaisance duquel nous fâmes à même de faire les observations suivantes, possédait un Cygne tuberculé mâle et cinq oïes domestiques, dont deux étaient des mâles. Ces derniers individus se choisirent au printemps dernier chacun une femelle; celle qui resta abandonnée de ses congénères ne tarda pas à rechercher la compagnie du cygne, et à force de caresses elle décida enfin celui-ei à lui rendre son amour. Dés lors le cygne lui témoigna une fidélité qui dura pendant toute la saison des couvées. La ponte de l’oie en question se composa de dix-sept œufs, fort différents en grosseur; la plupart étaient des œufs d’oie bien caractérisés; tandis que les autres, qui furent les seuls d’où sortirent les poussins, se rapprochaient un peu des œufs de cygne, tant par la grosseur que par la couleur d’un cendré verdâtre, ainsi que par la particularité que cette teinte, qui se montrait aussi à l'intérieur de la coque, devint encore plus foncée par suite de la couvaison. Celle-ci excéda en durée celle des oïes ordinaires, et elle égala même sous ce point celle du cygne; car elle dura trente-cinq jours. Les poussins furent éelos le 29 Mai. Ils différaient sensible- ment entre eux par la taille, ainsi que par la couleur, tant du duvet, que du bec et des pieds. La plupart avaient le duvet d’un cendré brun nuancé de verdâtre et plus ou moins foncé aux parties supérieures, et d’un cendré blanchâtre tirant au jaune verdâtre en dessous. Le bec et les pieds étaient en général d’un cendré plus où moins foncé. Un seul, qui mourut bientôt, ne dif- férait en aucune manière des oisons ordinaires; il avait comme A L'HYBRIDOLOGIE ORNITHOLOGIQUE. 449 eux le bec et les pieds couleur de chair jaunâtre. Deux autres, qui étaient les plus forts de taille, et dont un fut avalé par un brochet peu de jours après sa naissance, se distinguaient par le duvet d’un gris cendré clair en dessus, et blanchâtre aux par- ties inférieures; le bec et les pieds étaient d’un cendré noirâtre très-foncé. Nous examinâmes aussi le reste des œufs, qui étaient clairs pour la plupart; d’un seul nous retirâmes un poussin qui paraissait avoir expiré au moment de l'éclosion, il avait le bec et les pieds d’une teinte foncée, et se trouve actuelle- ment au cabinet d'anatomie de la Société royale de Zoologie d'Amsterdam. Nous recûmes bientôt une femelle et un mâle, morts le 5 et le 6 Juin. Ils ont la taille propre aux oisons de même âge ; cepen- dant la première est plus petite que son frère. Celui-ci a le duvet d’un brun cendré verdâtre passablement foncé aux parties supé- rieures, et d’un cendré nuancé de jaune verdâtre en dessous ; l’autre s'en distingue par des teintes plus claires. Le bec et les pieds sont d’un cendré brun noirâtre; ces dernières parties ont une teinte bronzée:; les ongles sont couleur de corne, et l’onglet du bec est d’un blanc sale; cependant cette teinte a plus d’étendue chez le mâle que chez la femelle. Le bec présente les mêmes formes que celui des oïes; la femelle a toutefois la mandibule supérieure plus déprimée à la pointe, de sorte que l'onglet s’avance plus en crochet par-dessus la mandibule inférieure, qui est aussi enveloppée par les bords de la mandibule supérieure, ainsi que cela se voit chez le cygne. Les pieds rappellent par la structure générale ceux des oïes; cependant le doigt externe est un peu plus long et courbé, et l’interne est bordé d’une large membrane, ce qui fait que la partie du pied qui porte à terre a plus d’étendue que chez les oisons de même âge; particularité qui démontre l’origine hybride de nos oiseaux, et les rapproche un peu des jeunes cygnes. Quant aux caractères anatomiques et os- téologiques ces deux hybrides ne différent en aucune manière des oïes; ils ont le même nombre de vertèbres que ces oiseaux aux diverses parties de la colonne vertébrale; tandis que c’est ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II. 29 450 J. P. VAN WICKEYOORT CROMMELIN. CONTRIBUTIONS surtout sous ce rapport, que les cygnes diffèrent essentiellement des membres du genre Anser. Les trois individus qui sont encore en vie ont déjà la taille plus forte que leur mère; ils lui ressemblent d’ailleurs par les habitudes et les formes générales; cependant ils ont la queue un peu plus allongée et plus fortement arrondie. Deux d’entre eux ont aussi le même plumage; mais le troisième, qui se distinguait dès l’origine par sa forte taille et la teinte claire de son duvet, est encore le plus grand et a le plumage d’un cendré clair en dessus, et blanc aux parties inférieures. Le bec et les pieds de ces trois sujets, qui étaient d'abord d’une nuance foncée, ont pris peu à peu la teinte claire propre à ceux des oïes. Ces hybrides n’ont encore fait entendre aucun son de voix, sinon le petit eri qu'ils poussaient dans leur première jeunesse, et qui ressemblait à celui des oisons ordinaires. — Reste encore à résoudre la question de la stérilité on fertilité future de ces êtres exceptionnels et intéressants. Anas boschas et Anas acuta. On nous adressa en Novembre de l’année dernière un canard mâle, pris dans une des canardières de la Hollande septentrio- nale, et présentant des caractères qui nous permettent de le regarder comme hybride provenant de l’accouplement, à l’état sauvage, du Canard ordinaire (Anas boschas) avee le Pilet (Anas acula). Comme nous avons déjà donné (Nederlandsch Tijdschrift voor de Dierkunde, I p. 175 et III p. 309) la description de deux oiseaux qui méritent d’être considérés comme produits de pareilles unions, et qu'on a publié de quelques hybrides sembla- bles des figures, que nous avons signalées au lieu cité, nous nous abstiendrons de décrire en détail le présent oiseau. D'ailleurs Mr. Gerbe (Dégland Ornithologie Européenne 2e édition IL p. 517) remarque que les unions des deux espèces citées sont assez fré- quentes, puisque la plupart des collections en possèdent des A L'HYBRIDOLOGIE ORNITHOLOGIQUE. 451 preuves et que celles du Muséum d'Histoire naturelle de Paris renferment un assez bon nombre de ces hybrides. Le même auteur en connaît plusieurs autres qui, tous, ont été rencontrés sur les marchés de cette ville. Nous nous bornerons donc à noter ici, que le canard en ques- tion ressemble en général, par les formes et les couleurs du plumage, au second des individus que nous venons de signaler, mais qu'il offre toutefois quelques modifications dans les teintes, et que d’ailleurs il porte encore des restes de la première livrée. Ces plumes se voient surtout au cou, aux scapulaires et aux flancs; elles sont pareilles à celles du jeune Pilet. Mais ce qui caractérise surtout notre oiseau, et le fait différer des deux indi- vidus que nous avons cités plus haut, c’est qu’il a le bec formé comme celui du Canard ordinaire, mais coloré comme celui de V À. acuta, et que les pieds, qui par la structure rappellent ceux de |’ A. boschas, ont cependant une teinte cendrée un peu nuancée de jaunâtre. Ce canard présente quant à la conformation des diverses parties de la trachée les mêmes signes caractéristiques que le Canard ordinaire: les anneaux ont le même diamètre, la protubérance osseuse à la bifurcation de cet organe offre la même forme et la même dimension, et les bronches sont disposées de la même manière que chez cette espèce. Mais cette trachée n’égale pas même en longueur celle de l’ À. boschas; c’est donc encore par cette particularité, que notre oiseau se distingue de l’individu auquel nous venons de le comparer, et qui se caractérise surtout par la longueur excessive du même organe. Anas acuta et Anas strepera. Nous avons à annoncer encore un nouvel accouplement hybrîde, qui paraît avoir eu lieu à l’état sauvage entre le Canard Chipeau ou Ridenne (Anas strepera) et le Pilet (Anas acula), car un sujet mâle, pris dans une des canardières de la Hollande et faisant 29 * 452 J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. CONTRIBUTIONS ETC. partie de la collection ornithologique de M. Brown, pasteur à Rotterdam, offre des particularités qui nous autorisent à le con- sidérer comme hybride provenant de l’union de ces deux espèces. Voici le signalement de cet oiseau, qui nous fut envoyé par la bienveillance du propriétaire pour que nous en pussions examiner les signes caractéristiques. Taille, formes générales, ainsi que celle du bec et des pieds, comme chez l’ Anas acuta; coloration de la tête et du cou semblable à celle du Canard Chipeau, cependant la teinte foncée au dessus de la tête s’avance sur le front jusqu'à la base du bec, et le blanc qui forme un demi-collier au bas du cou s'avance vers le haut des deux côtés de la nuque comme chez le Pilet; la poitrine est d’un blanc sale, mais marquée de quelques traits noirs qui ne rappellent que faiblement les écailles noires propres à l Anas strepera: ventre blanc; côtés du corps et abdomen rayés de noir sur fond blanchâtre ainsi que chez le Canard Ridenne; les raies noires de la dernière de ces parties sont disposées irrégulièrement ou en zigzags comme chez cette espèce, mais elles sont beaucoup plus prononcées; les traits noirs des flancs se distinguent de ceux du Chipeau, en ce qu’ils sont plus réguliers, et qu'ils forment de larges bandes alternatives noires et blanches, dont la série se prolonge depuis les côtés de la poitrine jusqu'aux cuisses, et qui donnent ainsi à cet oiseau un aspect tout particulier. Le dos et les plus courtes des scapu- laires sont colorées comme chez l’Anas strepera: les plus longues de ces dernières sont plus pointues que chez cette espèce, mais elles ne sont pas si allongées et si rétrécies que celles du Pilet; elles sont cendrées comme chez le Chipeau, mais marquées au centre d’une tache noire ainsi que chez l’ Anas acuta: les aiïles et la queue sont pareilles aux mêmes parties de cette dernière espèce. Comme nous n'avons pas eu l’occasion d'étudier les caractères ana- tomiques de cet hybride, nous ne pouvons donner aucun détail sur la construction de la trachée de cet intéressant oiseau. HarLEM, Décembre 1867. NOTE SUR LA RÉFRACTION ET LA DISPERSION DU FLINT-GLASS, PAR V. S. M. VAN DER WILLIGEN. 1. Pendant l’été de l’année précédente je me suis occupé à fixer, pour deux prismes de flint-glass de qualité supérieure, les indices de réfraction correspondants aux différentes raies que j'avais déterminées antérieurement dans le spectre de Fraunhofer. Bien que les circonstances atmosphériques n'aient pas été parti- culièrement favorables à ce genre de recherches, j'ai pourtant rassemblé des données numériques en nombre suffisant pour qu'il vaille la peine, je pense, de les soumettre à la discussion. Le premier des deux prismes dont je me suis servi est un prisme de Steinheil, marqué N°. II parce que, pour mon Mé- moire sur la détermination des longueurs d'onde, j'avais déjà fait usage d’un autre prisme de Steinheil, que je désignerai dorénavant par le numéro I. La mesure de l'angle réfringent de ce prisme Steinheil N°. II donna: 4 54 V. S. M. VAN DER WILLIGEN. RÉFRACTION 26 Sept. Temp. de larsambiante= #15 00 Re 46° 2 Oct. Temp de Fairambian tele SO Re —— 52’ 10,4 10,8 20,4 33,4 49,6 37,0 Moyenne . . . . 46° D2! 25,8 J'ai fait avec ce prisme quatre séries d'observations, aux tem- pératures moyennes de l'air ambiant suivantes: 19°,5, 19°,6, 20°,8 et 21°,0. Le second des prismes sur lesquels j'ai opéré, prisme Merz N°. I, donna pour l’angle réfringent les valeurs suivantes : 29 Août Temp. de l'air ambiant — 18°,4 C......... 54° 1 Sept. Temp. de lairrambanti= 19100 = 20 Sept. Temp. de P’airramphranti—= M0 Gr RE 16" — 49,0 50,5 56,0 45,3 55,7 52,9 48,6 59,7 54,1 45,6 Moyennes. 26 50% 549 16 50",3 Ce second prisme a également donné lieu à quatre séries de déterminations, aux températures moyennes de 17°,0, 16°,5, 20°,0 et 19°,5. l'air ambiant de ET DISPERSION DU FLINT-GLASS. 455 2. Le prisme Steinheil If, dans la position du minimum de déflexion, donna pour l’angle de déviation denurdie do cn G = 32° 16 48,0 in ton der ou D 0329517390 ln DU. G — 34° 38' 83,4 par conséquent G5o — G1, — 2° 21! 45",4. Ainsi que je l'ai dit, quatre séries de mesures ont été prises avec ce prisme. J’ai noté simultanément la température de l'air environnant, que je supposais ne pas devoir s'éloigner beaucoup de la température de la masse du verre, et qui pouvait fournir, en tout cas, un premier élément pour estimer cette température par approximation. Mes registres d’osbervation contiennent les données relatives au temps, par conséquent l'indication du mo- ment de la journée où régnait dans la chambre la température atmosphérique annotée. Ils m'offrent ainsi le moyen de juger de la marche plus ou moins rapide de cette température, et renfer- ment en outre tout ce qui est nécessaire pour fixer, d’une manière très approchée, l'instant précis de la mesure de l'indice de réfraction. Ces observations, de même que les suivantes, ont toutes été faites à l’aide du spectromètre de Meyerstein, et d’après la mé- thode de Newton, c’est-à-dire en installant le prisme au minimum de déflexion pour la raie considérée. Le tableau contient, pour 54 points différents, les valeurs moyennes des quatre séries, ainsi que la comparaison de l’obser- vation avec la théorie, c’est-à-dire avec les formules de MM. Briot et Christoffel : 2 À 2 x 1,588221 (1 Fe)" (12) p(ie19 1970, SIENNE v( enaIuT) À À À 456 V. S. M. VAN DER WILLIGEN. REFRACTION et avec celle de Cauchy: NN PE Rs 128800 de 20600 x (10)° 12 14 — 1,588871 + dans lesquelles » signifie l'indice de réfraction, et 4 la longueur d'onde correspondante. | C’est par la méthode des moindres carrés que l’expérience a été comparée ici à la théorie et que les valeurs les plus proba- bles des coefficients ont été établies. Les sommes des carrés des écarts restants (je ne dis pas des erreurs) mettent de nouveau hors de doute que la formule de Cauchy, à trois coefficients, mérite la préférence sur celle de M. Briot à deux coefficients indéterminés. Ces écarts restants sont le résultat de l’addition des différences entre la nature et la théorie et des erreurs accidentelles dont les observations restent inévitablement entachées. Il faut donc bien se garder de les mettre en entier sur le compte de l’inexactitude des observations. Par suite, probablement, de la saison avancée dans laquelle les observations ont eu lieu, je n’ai pu apercevoir la raie D1w, H de Fraunhofer 3. Le prisme Merz I fournit au minimum de déflexion les valeurs suivantes pour l’angle de déviation: rater Le He sonia GC 508 924559)! 5 1Afso0 DT CG AT ET GE tt es C6 00082) d'où GG, — G,, — 5° 58' 57,0; résultats qui mettent sufi- samment en évidence la grande puissance réfractive et dispersive de la matière de ce prisme. Les quatre séries de mesures que j'ai exécutées avec ce prisme sont consignées dans le tableau, ainsi que les températures cor- respondantes de l’air ambiant, toutes relatives au moment même de l'observation. La cinquième colonne donne les moyennes des colonnes I et IV, la sixième les moyennes des colonnes IT et ET DISPERSION DU FLINT-GLASS. 457 III. Dans la septième colonne se trouvent les moyennes de ces quatre premières colonnes, réduites à une température uniforme de l'air ambiant — 20°,0 C. Pour abréger, j'ai omis les trois premiers chiffres de l'indice de réfraction dans les colonnes deuxième à sixième. La dernière colonne présente, sous les lettres B, C et À, la comparaison de l'expérience avec la théorie; d’abord avec la formule déja citée de M. Briot, nu 2 À (142) +1 (12) qui donne ici: EN Ex TEST ( Lee 20 ‘| ensuite avec la formule de Cauchy, B C a qui donne ici: 8 Em ue Le te (10) enfin avec la formule de Cauchy étendue par l’adjonction d’un quatrième terme, qui donne ici: 1102880 62649 x (10)® 200750 x (10,1? Re Ve à D RE TE n = 1,1714421 + Les sommes des carrés des écarts restants montrent de suite que la première formule ne satisfait pas à l'observation avec le degré de précision nécessaire. 458 V. S. M. VAN DER WILLIGEN. RÉFRACTION La troisième formule, dans laquelle j’essayai d'ajouter un quatrième terme à l’expression de Cauchy, C, ne donne pas un meilleur accord que celle-ci. Nous pouvons done, ici encore, nous en tenir provisoirement à cette formule à trois termes de Cauchy; toute complication nouvelle est inutile. L'effet de l’introduetion de nouveaux termes se manifeste déjà, à un faible degré, dans la formule À, par un résultat qui pou- vait être prévu. Les erreurs, ou plutôt les écarts, diminuent en valeur absolue, abstraction faite des signes, à l’extrémité la plus réfrangible du spectre, et sont au contraire accumulées et am- plifiées au côté le moins dévié. Et il ne pouvait guère en être autrement: des termes affectés de quantités telles que le _ .. etc. doivent avoir naturellement une valeur beaucoup plus faible pour les rayons les moins réfrangibles, puisque la valeur de 1 est plus grande pour ces rayons que pour les radiations d’une réfran- gibilité plus forte. Ces termes supérieurs n'ayant ainsi qu'une très petite influence pour les rayons les moins réfrangibles, l’adjonction d’un terme de cette espèce n’apportera au résultat du calcul que fort peu de changement pour ces rayons, mais relativement beaucoup pour les rayons les plus réfrangibles. On ne gagne donc rien à l'introduction de pareïls termes supérieurs, et cette conclusion ressortira avec d'autant plus d’évidence qu’on tiendra compte de puissances plus hautes de 1. Une semblable exten- sion de la formule manquerait, en définitive, entièrement son but. D'un autre côté, pourtant, je ne me crois pas autorisé à com- pléter la formule, comme M. Mascart l’a essayé, par des termes qui, renfermant 42, 4*, etc. au numérateur, pourraient naturel- lement compenser l'influence dont il vient d'être question; de plus je ne voudrais pas le faire, par ce motif que je ne vois pas comment, en partant de principes mécaniques, on pourrait légi- timer théorignement une pareille formule. 4. C’est à dessein que j'ai communiqué, pour ce second pris- me, mes quatre séries d'observations. Transportons provisoirement au prisme la température de l’air environnant, ce qui ne peut ET DISPERSION DU FLINT-GLASS. 459 pas s’écarter beaucoup de la vérité puisque le verre a assez de temps pour se mettre en équilibre de température avec l'air, alors nous verrons se trahir le fait, découvert par M. Fizeau!), d’un accroissement de l’indice de réfraction avec la température, qui se vérifie de nouveau ainsi pour le verre de ce prisme. En second lieu, il paraît résulter de mes observations que ce chan- gement de l’indice de réfraction dépend de la longueur d'onde, et devient d'autant plus grand que la longueur d’onde elle-même est plus petite. Cette relation est mise en évidence par le tableau suivant, obtenu simplement par la combinaison des résultats qui appartiennent à chaque groupe de cinq raies successives : 7) v v’ V TOO PRE sa Lee PER 6,9. ae — 4,9 JA Er See AE BI Er AO rt HAPON PO re Re Pi TE A OR S 1-70)9 à LIOE à 22 RS AVES = mb 0) DONS = Or +10 PDU EN LE UMU na ri ve Su RP An 5 er dar LE 90 JS ou RER ne: 4 SAR UESe OP Mer, 20 LTÉE Core Pt OPEN DD SH OEM 22 PMODOMNMNEE Ne os ADP NEO te + 4,8 1 ff ol 0 CO SRE RES + ON Er ADO SERRES 1 0:9 li ÉD dE Se DAME te EN De) HER Paie + 8,6 jfoisb OR SES R PO RER — 0,2 ..... 1010 Voici comment cette combinaison à été faite. Les résultats des séries I et II ont été réunis, ainsi que ceux des séries III et IV; les indices de réfraction des deux séries moyennes ainsi obtenues ont été retranchés l’un de l’autre, de même que les températures correspondantes; enfin, à l’aide de ces différences des indices et des différences des températures, on a calculé le changement de l’indice de réfraction pour une différence de tem- pérature de 10° C, changement pris positivement lorsque l'indice 1) Poggendorff”s Annalen, T. CXIX: p. 87, et 297. 460 V. S. M. VAN DER WILLIGEN. RÉFRACTION s'accroît à mesure que la température s'élève. Le tableau donne cet accroissement v en unités de la cinquième décimale de l’in- dice de réfraction. Tous les uombres sont les moyennes des résul- tats appartenant à cinq raies successives, sauf le premier, qui résulte des quatre premières, et le dernier, qui repose sur la moyenne des deux dernières raies seulement. Il me semble que l’accroïssement du changement en question, à mesure que la longueur d'onde diminue, ressort de ce tableau d’une manière irrécusable. Je ne trouve dans la minute de mes observations aucune raison plausible de mettre en doute la vali- dité de ce résultat. Pour autant que les circonstances le permet- taient, j'ai toujours fait alterner les observations de telle sorte que, débutant par la raie 46 le jour de la série I, je commen- çais par la raie 1 le jour de la série IT, ou réciproquement; la même précaution, c’est-à-dire la même alternation a été observée à l'égard des séries III et IV. — En outre chaque série distincte était obtenue en allant p. e. de la raie 46 à 1, puis retournant immédiatement de 1 à 46, et prenant la moyenne des observa- tions de la même raie. — A l’aide de ce système rationnel de compensation, je crois être parvenu, en grande partie, à écarter les objections qui pourraient être empruntées à la cironstance que le verre ne saurait prendre instantanément la température de l’air. Pour soumettre le fait à une nouvelle épreuve, j'ai opéré sur les cinquième et sixième colonnes, qui sont les moyennes des séries I et IV, IT et III, de la même manière que je viens de le dire pour les moyennes des séries I et IT, III et IV. Les nombres aïnsi obtenus pour les changements de l'indice de réfrac- tion correspondants à un accroissement de température de 10°, se trouvent dans la colonne v' du tableau précédent. La colonne V du même tableau donne les moyennes des colonnes v et v'; elle montre, avec encore plus de netteté et de régularité que la colonne v, la marche que suit la variation de l'indice dont nons nous occupons. Une dernière combinaison pourrait être essayée, savoir celle ET DISPERSION DU FLINT-GLASS. 461 de (I + III) et 4 (II + IV); comme celle-ci ne ferait que confirmer la marche qui ressort des deux combinaisons dont les résultats viennent d’être donnés, je me suis abstenu de cette nouvelle opération. L'accord très satisfaisant des colonnes 5me et Gme, C'est-à-dire de 1 (1 + IV) et 1 (II + III), témoigne du reste en faveur de l’exactitude de mes observations. En résumé, on peut regarder, avec beaucoup de probabilité, l'accroissement de l'indice de réfraction avec la température comme dépendant de la longueur d'onde et comme augmentant à mesure que celle-ci décroft. Si donc M. Fizeau, au lieu d'opérer avec la lumière jaune de la raie D de Fraunhofer, avait expérimenté avec la lumière violette de la raie H, ïl aurait trouvé très probablement une plus grande variation de l'indice de réfraction avec la température. D'un point de vue théorique, il faut reconnaître qu'un accrois- sement de l'indice de réfraction, accompagnant la dilatation du verre, offre bien peu de vraisemblance; la cause du phénomène paraît se trouver plus profondément et être en relation avec l’état de trempe, ou de tension et d’élasticité, de la masse solide; on pourrait même très bien concevoir que cet accroissement de l’indice avec la température s’élevât d’une manière continue pour des longueurs d'onde de plus en plus petites, tandis qu’à l’autre extrémité du spectre, pour des longueurs d’onde successivement croissantes, 1l finirait, au contraire, par passer à l’état négatif, c'est-à-dire à l’état normal. On serait peut-être tenté de supposer que dans la dilatation d’un corps de forme prismatique, comme la masse de verre em- ployée, l’angle réfringent pourrait éprouver une modification telle, qu'elle suffise à expliquer la différence qu’on trouve pour l'indice de réfraction calculé dans l’hypothèse d’une valeur constante de cet angle. C’est pour cela qu'en mesurant l’angle réfringent j'ai pris également, comme on l’a vu plus haut, la température de l'air environnant; mais je ne trouve pas entre les valeurs de l’angle des différences assez fortes pour que les erreurs d’obser- vation ne puissent parfaitement en rendre compte. Du reste, des 462 V{ S. M. VAN DER WILLIGEN. RÉFRACTION. observations suivies pourront facilement résoudre la question, et décider si le fait que je signale, celui d’une augmentation de la variation pour des longueurs d'onde décroissantes, est réel ou non; il est aisé et simple en effet, de mesurer à la même tem- pérature, et presque simultanément, les indices des rayons les plus réfrangibles et ceux des rayons les moins déviables. 5. Il est assez curieux de remarquer la grande approximation qui existe entre les valeurs du coefficient À dans les formules B et C, pour le prisme Steinheil Il; cette approximation se retrouve pour le prisme Steinheil I, comme on peut le voir dans mon mémoire précédent, mais elle est beaucoup moins frappante pour le prisme Merz I. IT paraîtrait que l'écart entre ces coeff- cients augmente quand la réfraction et la dispersion s’élèvent, et diminue au contraire lorsque ces deux éléments décroissent; on peut supposer que les deux coefficients ne deviendraient tout à fait identiques que par la disparition ou l’évanouissement com- plet de la dispersion. — Les développements de M. Briot !) tendent à établir que la première constante de la formule de Cauchy doit être parfaitement égale à la constante du numéra- teur de la formule de MM. Briot et Christoffel. 6. La Société Batave de Philosophie naturelle, à Rotterdam, et la Société Hollandaise des Sciences, à Harlem, ont, dans ces dernières années, mis au concours des questions relatives à la détermination des indices de réfraction de différentes substances, y compris le flint-glass, avec indication de la composition chimi- qne. L’Academie des Sciences de Paris a eu la bonne fortune de pouvoir couronner cette année deux mémoires dans lesquels les densités et les températures du verre étaient données en même temps que les indices de réfraction. La composition chimique de la masse vitreuse reste toujours un point d'une grande impor- tance; mais, ainsi que me le faisait remarquer avec raison M. S. Merz, que j'avais consulté à ce sujet, le degré de trempe ou de tension du verre, ce qu'on peut appeler la constitution phy- +) Essais sur la théorie de la lumière, p. 94 et 95. ET DISPERSION DU FLINT-GLASS. 463 sique de la masse, aura une influence considérable sur la réfrac- tion et la dispersion. M. le professeur van Kerckhoff, de Groningue, a bien voulu me promettre de faire l'analyse des deux sortes de verre dont je me suis servi pour les recherches actuelles, mais à condition de pouvoir s'attacher plus à l'étude spéciale de la constitution physique des échantillons et de la manière dont les éléments chimiques sont groupés dans la masse, qu’à celle de la composition quantitative. Je ne doute pas que les résultats de cet examen ne soient dignes d'intérêt, et ils seront communiqués dans ces Archives. Si, avec le prisme Merz I, je n'ai pu aller plus loin que la raie 46, je crois devoir en chercher la cause non-seulement dans l’époque avancée de l’année, mais aussi dans le pouvoir absor- bant du verre, qui présentait une coloration verte, plus prononcée qu'on ne l’observe habituellement dans le flint-glass. Cette colo- ration résulte, naturellement, de la présence en forte proportion du plomb; si j'osais risquer une conjecture à ce sujet, je deman- derais si le plomb, qui, dans l’analyse spectrale, donne de si belles raies dans le bleu et dans le violet, ne pourrait pas exer- cer déjà un pouvoir absorbant sur cette espèce de lumière, à l’état de division extrême où il existe dans le verre ? 7. À l'imitation d’autres auteurs, j'ai donné à la formule à 3 termes, à à constantes par conséquent, le nom de Cauchy, bien que ce savant n'ait employé primitivement que deux termes. Mais sa théorie se prête très bien à l’adjonction de termes supé- rieurs, par l’adjonction de termes d’un plus haut degré dans les équations différentielles. La même remarque s'applique à la théorie de M. Briot, qui pourra fournir également une formule renfermant un nombre plus considérable de termes, ou, pour parler plus exactement, de coefficients indéterminés. Mes obser- vations ne prouvent done pas, comme on pourrait l’inférer peut- être de ce que j'ai dit en divers endroits, que les considérations théoriques de M. Briot doivent être rejetées pour laisser le champ à celles de Cauchy; mais elles démontrent que l’expérience exige un plus haut degré d’exactitude de la théorie en général, et 464 V. S. M. VAN DER WILLIGEN. RÉFRACTION ETC. qu'elle ne peut plus se contenter d’une formule à deux constan- tes, comme celle de MM. Briot et Christoffel ou comme la formule primitive de Cauchy. La formule de MM. Briot et Christoffel donne, quand on la développe : T'AS LAB" 33 AB —_————_ D a —_ = 3: 12 do og he PeNRopi eue C'est-à-dire, avec les valeurs de À et B rapportées plus haut: 1270332 32842 x (10)5 11542 x (10):5 = —— — n— LITIST 14 16 2 La formule de Cauchy, que je préfère écrire en représentant les coefficients par des petites lettres, devient no" 2 ri PET Si dans cette expression on déduit le dernier terme des deux premiers, d’après la formule de M. Briot, on obtient: 2 b 1:02: cÉn cn u , avec les valeurs assignées précédemment à a et b, : 2 , n = l'A : 24786 = (10) HarLEM, 29 Mai 1867. TEMP. MOYENNE DE PRISME DE TAATRIE—100 0,9; 14» 147 220 ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. 4. 1,60184 1,60198 1,60349 1,60365 1,60367 1,60521 1,60523 1,60694 1,60722 1,60733 1,60872 1,60875 1,60933 1,60953 1,60973 1,60980 1,60998 1,61160 1,61164 1,61400 1,61408 1,61495 1,61549 1,61571 1,61662 1,61709 1,61777 CU STEINHEIL N°. II TEMP. MOYENNE DE | Calc.-Obs Calc.-Obs. HÉAIRY 20002) B C N ñ. B C 0 Re Een Ro 1,61821 : 0 — 9 24 1,61829 2 2 — 8 2 195 1,61882 5 il 0 9 | 26 1,61895 CNE 2 8 278 1,61901 6 0 6 0 28 1,61993 EE, 6 0 29 1,62015 fase) DES 30 1,62070 5 a 10 6 oi 1,62185 10 5 fl 4, 32 1,62285 11 4 6 5 33 1,62316 8 3 9 “ 34 1,62332 7 + 7 7 35 1,62657 9 5 6 6 368 1,62914 8 6 {! f. 37 1,63221 12 12 4 4 38 1,63324 6 7 f fr 39 1,63358 8 8 6 8 40 1,63400 4 4 5 7 41 1,63486 9 3 2 6 49 1,63515 6 8 l 5 43 1,63597 8 10 2 6 44 1,63825 2 0 1l 5 .45 1,63855 — 5 | —] Il 6 46 1,63940 3 | +1 + I 4 48 1,64050 10 | —5 3 2 49 1,64110 19 8 3 2 50 1,64145 13 8 Somme des Carrés... | 2390 | 1823 a 2 X 1,588221 / ( nt 1970, _ nor, ( i sl Jgagr Eee 0 ee 20600 À (10)8 IT. 30 PRISME DE MERZ Ne. I. 1:115°,7| 1,73509 27°,91493 |19°,81499 117°,81504 1127°,91493 |1,73500 |— 28|+18|-90. 18115,8| 1,73512 |15°,61510 | 27,91510 || 19,8/516 ||17,8/514 |[21,8/510 || 1,73512 24| 90| 93 98| 15,9] 1,73761 || 15,51763 ||28,01762 || 19,81763 ||17,9/762 ||21,8/762 ||1,73762 241 8| M 3x| 16,0! 1,73799 |15,41798 || 98,0/799 ||19,8/798 || 17,91798 |21,7/799 || 1,73798 19, 9] 14 38 28,21799 | 19,71797 |119,71797 |28,21799 | 1,73797 20! 10! 15 4,1 16,3! 1,74053 ||15,31052 || 28,21052 || 19,71056 | 18,01055 ||21,81052 || 1,74053 18[ 31 48| 16,3] 1,74056 ||15,2,055 | 25,71055 | 19,71059 | 18,01057 ||20,5,055 || 1,74056 17), 37 5' |16,3| 1,743492 ||16,21339 | 95,91343 ||19,61345 | 18,01344 |191,11341 | 1,74343 14|— 9] 6 | 16,6] 1,74388 || 17,31388 || 28,71394 || 19,61391 || 18,11389 |123,01391 || 1,74391 13[ 400 7 116,4 1,74413 |117,21419 | 98,7 1414 || 19,61413 | 18,01413 ||23,0/417 ||1,74415 16, 8. 8æ| 16,5! 1,74646 || 17,11648 | 28,91650 | 19,51650 ||18,0/648 ||23,01649 || 1,74648 1|: 61 881 16,5] 1,74650 ||17,01647 ||28,9/651 || 19,41652 |18,01651 ||23,01649 | 1,74650 8 710 9 |16,6| 1,74752 ||17,01751 || 29,01754 || 19,31748 ||18,01750 ||23,01752 ||1,74751 5] | 10 |16,711,74788 |117,01791 || 29,01790 | 19,21788 || 18,01788 |123,01791 ||1,74789 7 9 11 |16,7|1,74890 ||17,11818 | 29,11822 ||19,11829 | 17,9/821 || 23,11820 || 1,74820 5| 10| 12 | 16,8! 1,74840 ||17,11836 || 29,11840 || 19,01840 | 17,9/840 ||23,11838 ||1,74839 5, 9 13 116,8! 1,74860 ||17,11860 || 26,21864 | 18,91864 ||17,91862 |121,71862 ||1,74862 3| 710 140| 16,9! 1,75143 | 16,11140 || 23,81145 | 19,11142 ||18,01142 || 20,01143 ||1,75143 | 2| 9! 147| 16,9) 1,75152 ||16,01149 ||24,01153 ||18,31153 || 17,61152 ||20,0/151 ||1,75153 | — 1] 11| A0 15 | 16,9! 1,75563 ||17,01561 | 24,01564 ||18,381562 ||17,6/562 || 20,51563 |11,75564 | 8] 7| "8 16 |16,9!1,75577 | 16,91576 || 94,11580 ||18,01577 |117,5,577 |120,51578 |1,75579 8| 7 17 |17,0! 1,75798 ||16,91723 || 94,11730 1117,91797 | 17,51798 |[20,51797 |1,75782 10| 6| 18 [17,01 1,75822 || 16,8/820 || 24,11826 | 17,81822 || 17,41829 || 90,51893 ||1,75824 121 4) 19 | 17,2! 1,75863 ||16,71861 || 24,11865 |117,71862 |117,51863 ||20,41863 ||1,75864 10| 6! 20 | 17,21 1,76024 || 16,61022 || 24,11028 |17,61024 ||17,41024 ||20,41095 |1,76095 14| 5 21 |17,3| 1,76111 |16,61110 | 24,11113 |17,41109. | 17,41110 | 20,41112 |1,76112 151.28 99œ| 17,3! 1,76232 || 16,61229 || 24,11232 |117,21932 ||17,31232 ||20,4/231 ||1,76233 14| 310 93 |17,4| 1,76310 ||16,61307 ||24,11314 |17,01310 ||17,21310 120,4/311 ||1,76312 17| US 94 |17,411,76325 ||16,6,322 || 94,11326 || 19,91326 | 18,71326 ||20,41324 ||1,76326 15! 310 95 |17,5|1,76419 ||16,5,417 || 94,11420 ||18,61419 ||18,0/419 ||20,31418 ||1,76420 17/4 LI 26 |17,5| 1,76443 || 16,51440 ||24,61447 |120,01449 |118,8/1443 ||20,6/444 ||1,76445 17! 0 970] 17,6 1,76453 | 16,41450 || 24,81456 ||20,0/455 | 18,81454 |90,61453 |[1,76454 17| 0, 277| 17,61 1,76455 ||16,4/452 | 94,91458 ||20,11460 | 18,91458 | 20,71455 ||1,76457 18! 410 28 | 17,61 1,76612 ||16,41610 | 95,0161:6 || 20,2/613 ||18,9,612 | 20,7/613 ||1,76613 91| 4+2 29 | 17,6! 1,76662 ||16,31658 || 25,11665 | 20,11661 ||18,91662 ||20,71662 ||1,76662 18 TL 30 | 17,61 1,76752 ||16,2/754 |95,21756 ||19,9/753 |18,81753 ||90,71755 ||1,76754 01! 65 31 | 17,6! 1,76966 | 16,11964 | 95,31969 |119,71064 ||18,71965 || 20,71967 ||1,76966 24| S\. 382 | 17,6! 1,77145 | 16,11143 | 95,31148 |[19,61146 || 18,61146 || 20,71146 ||1 77146 93| 107. 33 |17,6|1,77199 | 16,01198 | 95,41 205 ||18,5,200 ||18,11260 || 20,71202 ||1,77201 22| 710 34 |17,6| 1,77229 |116,01295 || 95,4,933 || 19,51231 | 18,61230 || 20,71229 ||1,77230 93| 10 85 |17,6| 1,77822 ||15,9/818 ||25,4/828 ||19,41849 ||18,51823 ||20,71823 ||1,77893 01| 14/4 368| 17,4] 1,78307 ||15,81302 || 25,4,315 |19,3/311 | 18,4/309 | 20,61309 ||1,78309 61 5 37 117,31 1,78884 ||15,61883 | 95,5|891 |19,21885 ||18,31885 || 20,61887 ||1,78886 5|. 131 38 |17,211,79068 |115,51066 || 25,51076 |119,61071 || 18,41070 ||20,5/071 |1,79071 0! 11/29 89 |17,1|1,79145 ||15,41140 | 25,61149 ||18,91145 ||18,0/145 |20,5/145 |1,79146 | — 8] 4] à 40 |17,0|1,79216 ||15,01211 || 25,61229 |18,81217 |17,9/217 | 20,3/220 ||1,79219 10) 310 41 |16,9! 1,69382 ||14,91379 ||95,71891 |118,81387 |117,91385 ||20,31385 || 1,79386 16|— 1| = 49 |16,9! 1,79435 || 14,81435 ||25,91446 |118,61443 ||17,81439 |90,4/441 |1,79441 14|+ 2/2 43 |16,9|1,79596 | 14,71594 || 26,01607 ||18,6,603 || 17,81600 || 20,4/601 ||1,79601 l4| 3 44 | 16,9! 1,80018 || 14,61019 || 26,21029 |18,01035 ||17,51027 || 20,41024 ||1,80026 28 — 6|—% 45 | 16,9| 1,80084 ||14,51078 || 26,21093 |117,31084 ||17,11084 ||20,41086 ||1,80086 36| 12| 4 46 | 16,9] 1,80248 ||14,41239 || 26,41 260 |117,61258 |117,31253 1 20,41250 111,80252 37| 11] Somme des Carrés..... [15064/3160/3346 21711887 TS FPS AE EN 7e 2436,5 TE -) le =) 8 é n = LTA3O 1100580 64282.(10) A2 A4 8 l " D LAAAIUE 1102880 Je 62649.(10) Ji 200750.(10)12 42 1° 4° SUR LES ÉRABLES DU JAPON, PAR F. A. W. MIQUEL. Dans mon Mémoire sur la Phytogéographie du Japon il est fait mention plus d’une fois du groupe des Acérinées, qui sont au nombre des végétaux ligneux les plus caractéristiques de cette flore, et dans la Prolusio Florae J'aponicae, p. 18—22, j'ai donné une énumération systématique des espèces, — avec description détaillée de celles qui étaient nouvelles ou peu connues, — qui en portait le nombre à 16, y compris le genre Negundo. Depuis la rédaction de ces deux travaux, notre Musée botanique a reçu un envoi considérable de plantes recueillies par M. Maxi- mowiez et par le botaniste japonais Tschonoski, et parmi les- quelles se trouvent plusieurs espèces d’Érables, les unes nouvelles, les autres déjà connues maïs non découvertes jusqu'alors au Japon, qui font monter à 23 le chiffre total des espèces. J'ai en outre acquis une connaissance plus précise des espèces en étudiant des échantillons plus complets, qui n’ont été retrouvés que tout ré- cemment dans notre Musée, et, pour autant que la chose était possible, j'ai repris la comparaison avec un certain nombre d'espèces de l'Himalaya. Ces diverses circonstances me détermi- nent à publier une nouvelle liste de toutes les espèces d’Érables 30* 4638 F. A. W. MIQUEL. SUR LES ÉRABLES DU JAPON. connues au Japon, en l’accompagnant de différentes observations qu'elle peut suggérer. Je ferai remarquer d’abord que le genre Negundo ne peut, aujourd'hui, être conservé comme tel, mais qu'il ne représente plus qu'une section du genre Acer. Entre le cas où le disque des fleurs est bien développé, et celui où il manque entièrement, on trouve des passages insensibles, et l’ab- sence des pétales ne constitue pas non plus un caractère constant du genre Negundo, comme le prouve une espèce qui sera décrite ci-après. LISTE DES ESPÈCES. SecTio I. Acera vera. Feuilles simples. Disque staminifère prononcé. $ 1. INFLORESCENCE CORYMBIFORME. + Feuilles palmañfides. 1. À. japonicum Thunb. Miq. Prol. p. 18. — Croît d’après Thunberg sur les montagnes de Fuzi et de la Fakonie. Keiske rencontra cette espèce dans l’île de Nippon, probablement dans la prov. d'Owari; Maximowicz près de Hakodadi. 2. À. Sieboldianum Miq. {. c. p. 19. — Nippon, dans les montagnes de Figo (Keiske). — Un échantillon recueilli dans les montagnes de Kundsho-san, et rapporté par Maximowicz à cette espèce, me paraît plutôt appartenir à l’A. japonicum. 3. À. circumlobatum Maximow. ined. — Découvert par M. Maximowicz dans la prov. Senano de l’île de Nippon. — Un échantillon recueilli au port Bruce de la Mandschourie , déterminé comme À. Sieboldianum, me paraît appartenir à cette espèce. 4. À. palmatum Thunb. Miq. /. c. p. 20. — Espèce indi- F. A. W. MIQUEL. SUR LES EÉRABLES DU JAPON. 469 gène et généralement cultivée, très variable. — Nous avons une belle collection des variétés, donnée par le prince de Tsikousen à M. de Siebold. a var. quinquelobum. (A. palmatum Thunb.). Forme vulgaire; trouvée dans la prov. Senano par Tschonoski; près de Nagasaki par Oldham. 8. var. septemlobum (A. septemlobum Thunb.). Trouvée par Thunberg dans la Fakonie; rencontrée dans différentes localités par nos voyageurs; près de Jokohama par Maximowicz; dans les montagnes Kawara Jama par Buerger. y. Var. dissectum (A. dissectum Th.). Spontanée dans les régions près de la rivière Oigawa, d’après Thunberg. ô. var. decompositum (A. decompositum Miq. Cat. h. Amst. p. 275); lobes presque libres bipinnatifides, à bords entiers. — Forme de culture. s Var. linearilobum; feuilles à lobes presque libres, linéaires, à bords entiers. 5. À. argutum Maximow. ined. — Fut découvert dans la prov. Senano de Nippon par Tschonoski. 6. A. diabolicum BL Miq. {. c. — Dans la province Owari de Nippon (herbier de Keïiske n. 325), dans la prov. Senano (Tschonoski). 1. À. barbinerve Maxim. ined. — Trouvé par Maximowicz dans la Mandschourie austro-orientale. — Ressemble beaucoup à l'A. pycnanthum, et nous avons parmi les échantillons de celui-ci quelques feuilles et fruits qui me paraissent appartenir à cette espèce. 8. À. Buergerianum Miq. /. c. p. 20.— Croît dans l’île de Nippon, probablement dans la prov. d'Owari. 9. À. pictum Thunb. Miq. {. c. p. 19.— A. Mono Maxim. Thunberg découvrit cette espèce dans les montagnes de Fuzi et de la Fakonie, Keïske dans la prov. Owari, (Tschonoski) ; en Senano près de Hokodadi dans l’île de Jesso (Maximowiez). Répandue dans la Chine boréale, la Mandschourie et l'Himalaya. 470 F. A. W. MIQUEL. SUR LES ÉRABLES DU JAPON. U ! 71 Feulles presque 3-lobées el indivisées. 10. A. trifidum Thunb. Miq. /. c. p. 19. — Siebold croyait que cette espèce avait été introduite de la Chine. Mais Thun- berg nous assure l'avoir rencontrée dans la Fakonie. Oldham (n. 180) et Maximowiez la recueillirent près de Nagasaki. +71 Feulles simples. 11. À. tataricum Linn., var. Ginalla Maxim. (A. Ginalla eJ. Prim. Amur.). — Répandue dans la partie occid. de la Russie asiatique, la dite variété habite la Mandschourie et a été récem- ment trouvée par Tschonoski dans les prov. Nambu de Nippon. $ 2. PÉDICELLES FASCICULÉS, PRÉCOCES. 12. A. pycnanthum C. Koch, Miq. L. c. p. 21. — Croît sur les montagnes de Niko dans l'île de Nippon, d’après Keiïske et Sugerok. $ 3. INFLORESCENCE PANICULÉE OU RACÉMIFORME. 13. A. spicatum Lam.— Torrey et A. Gray F1. N. Amer. I. p. 246. — Le botaniste japonais Tschonoski rencontra cette espèce américaine dans les provinces Senano et Nambu de Nippon. 14. A. capillipes Maximow. ined. — Espèce nouvelle, dé- couverte par le même botaniste dans la prov. Senano. !) 1) A. capillipedi affine: À. Thomsoni Miq. Folia petiolis parce presertim basi piliferis subaequilonga e basi rotundatä leviter cordatà lato-ovata supra medium breviter acuminato-tricuspidulata obtuseque denticulata, cæterum integerrima repandulave, minora omnino integra, 6—3 poll. longa, chartacea, costulis utrinque 6—8, infimà extrorsum pinnatim ramosà, subtus in nervis pubera, glabrescentia ; racemi fructiferi pedunculati, gabri, pedicellis brevibus appressis, alis fuscis nitidis anguste obovato-oblongis supra nuculas tumidas transverse nervosas abrupte constriciis, margine exteriore incrassato rectis sursum convexis, antico extenuato recto convexove, 2—3 poll. longis, erecto-conniventibus sub- glabris. — Sikkim: Th. Thomson. — Foliis A. tegmentoso non absimile, samaris longissime diversum quae in illo multo minores et patentissimae. F. À. W. MIQUEL. SUR LES ÉRABLES DU JAPON. 471 15. À. micranthum $. et Z. — Miq./. c. p.21.— Croît dans l’île de Nippon où le Docteur Buerger la recueillit près de Suso Katogi; dans l’île de Kiousiou près de Nagasaki (Maximowiez). 16. À. rufinerve $S. et Z. — Miq. {. c. p. 20. — Décou- vert par Keiske sur le versant du volcan Wunzen; recueilli aussi par Siebold, Textor et Mohnike dans d’autres localités; près de Nagasaki par Maximowiez. 17. À. crataegifolium S. et Z. — Miq. L. c. p. 21. — Croît dans le Nippon et fut cultivé dans le jardin botanique de Desima ; Tschonoski le trouva dans la prov. Senano, et Maximowiez dans l’île de Kiousiou près de Nagasaki. 18. À. distylum $S. et Z. — Miq. /. c. p. 21. — Découvert par Keiske dans les montagnes de Nippon, retrouvé récemment dans la prov. Senano par Tschonoski. !) 19. A. carpinifolium S. et Z. — Miq. [. c. p. 21. — Re- cueilli par Siebold sur les montagnes élevées de Nippon, par Buerger dans les forêts du mont Sata Foge; près de Mura de la même île et dans les environs de Jokohama par Maximowiez. ?) 1) A. Sikkimense Miq. Folia petiolis multo longiora e basi cordatä ovata acuminata, apice acumineque serrulata, caeterum integerrima, subcoriacea glabra (in fructu), præter basin subquinquenerviam utrinque paucicostulata, sub- avenia, in axillis nervorum basalium superiorum ad vel ultra medium adscen- dentium infimos (qui potius eorum vena infima) valde excedentium excarvata, 3- fere 5 poll. longa; racemi spiciformes brevi-pedunculati nunc glabri stricti patentes folio breviores vel longiores; pedicelli brevissimi oppositi et alterni; alae patule erectae non contiguae cultrato-dimidiato-oblongae, margine postico rectae concavæque, antico convexo, basi apiceque obtusulo leviter attenuatae, cum nucula subglobosa 6—4 lin. longae, glabrae. -— Sikkim, 7—9000 ped. alt. : J. D. Hooker (n. 4). 2) À. carpinifolio analogum: 4. Hookeri Miq. Folia petiolo longiora e basi rotundatä leviter cordatà ovato-oblonga longe angusteque acuminata , cum acu- mine dense argute duplicato-serrata, membranacea, costulis utrinque circiter 8, infimà extrorsum venosà, venulis transversis teneris, supra parce et sparse, subtus præsertim in nervis pilis brevibus flaccidis caducis adspersa , in axillis praesertim baseos subexcavatis barbellata, 4—3 poll. longa; racemi axillares breviter pe- dunculati folio snbæquales puberuli, pedicellis tenuibus flore longioribus vel æquilongis ; sepala sublanceolata glabra petala obovalia obtusa fere vel omnino æquantia; stamina 8 vix exserta; discus glaber ; ovarii rudimentum obsoletum. — Sikkim, 8—10,000 ped. alt.: J. D. Hooker. 472 F. A. W. MIQUEL. SUR LES ÉRABLES DU JAPON. Sectio II. Negundo. Feuilles composées. Disque nul ou presque nul. 20. A. Maximowiczianum Mig. — Espèce remarquable découverte par M. Maximowiez dans la prov. de Higo près de Naga gama et dans la prov. de Senano. 21. A. Negundo Linn. (A. cissifolium C. Koch, Miq L.c. p. 22). — Croît sur les montagnes Hakone, découvert par Sie- bold. — Tschonoski le rencontra dans les provinces Senano et Nambu. 22. À. nikoense Miq. sub Neg. |. c. p. 22. — Trouvé par Keiske dans les hautes montagnes de Niko. 23. A. sessilifolium $. et Z. — Miq sub Neg. I. c. p. 21. — Espèce cultivée dans le jardin botanique de Desima, où elle fut probablement introduite des régions intérieures du Japon. Cette liste nous autorise à tirer les conclusions suivantes: 10. La grande majorité des Érables japonais, 17 espèces, sont endémiques. 2°. Trois espèces se retrouvent dans l’Asie continentale, savoir: Acer cireumlobatum, probablement en Mandschourie; Acer pictum dans la Chine septentrionale, la Mandschourie, l'Himalaya, et encore plus vers l’ouest (car il faut rapporter à cette espèce: Acer Mono Maxim., À. cultratum Wall., À. truncatum Bg. du nord de la Chine, et A. laeltum ©. A. Mey. du Caucase); enfin A. tataricum L., auquel M. Maximowicz ramène, comme forme particulière, l'A. Ginalla qui croît dans l'Amour et au Japon. Il est possible que d’autres espèces japonaises pourront encore être retrouvées dans l'Inde supérieure: c’est ainsi, par exemple, que dans l’herbier indien de MM. Hooker et Thomson on trouve À. Sikkimense m., À. Hookeri m. et A. Thomson m., trois espèces dont la première est alliée à A distylum, la seconde à À. carpi- mfolium, et la troisième à À. capilhipes et à À. tegmentosum. 3°. L’affinité prononcée avec la flore de l'Amérique du Nord F. A. W. MIQUEL. SUR LES ÉRABLES DU JAPON. 473 s’accuse très nettement dans le genre Érable. C’est ainsi que le groupe entier des Negundo est limité à l'Amérique du Nord et au Japon. Acer cissifolium du Japon ne diffère pas de À. Nequndo de l'Amérique. Zuccarini avait décrit l'espèce d’après des échan- tillons très défectueux; les nôtres, plus complets, s’accordent de tout point avec des spécimens des Montagnes Rocheuses. L’A. mkoense s'en rapproche aussi beaucoup, mais se laisse assimiler encore mieux à l'A. tripartitum Nutt. — Acer Marimowiczianum offre des analogies incontestables avec Neqgundo cahfornicum et N. mexicanum:; mais ces deux espèces ne me sont connues que par les descriptions. — Une étroite affinité est encore démontrée par l'A. spicalum, espèce américaine qui, déjà trouvée antérieu- rement dans l'Amour, a été découverte depuis sur les hautes montagnes de Nippon. En Amérique, cette espèce habite les régions montueuses froides, rarement plus au sud que 41° L. S. — A. japonicum est très voisin de À. circinatum Pursh de l'Amérique ; la différence essentielle consiste dans la direction des ailes du fruit, écartées plus horizontalement dans l'espèce américaine; chez celle-ci, dont j'ai pu examiner un échantillon recueilli par le Dr. Lyall aux bords du Lower Fraser-River, les feuilles sont aussi découpées plus profondément, à 9 lobes tout au plus; les folioles calicinales sont plus larges, le nombre des étamines s'élève à 9, et, dans son ensemble, l'espèce américaine tient le milieu entre l'A. japonicum et V'A palmatum. — Les exemples de formes analogues ne sont également pas rares: Acer Douglas Hook. de l'Amérique est analogue à À. argutum: À. saccharinum est comparé par M. Asa Gray à À. pictum; À pycnanthum repré- sente jusqu à un certain point À. rubrum L. et À. dasycarpum de l’Amérique. À. rufinerve est allié au plus haut degré à A. pennsylvanicum, et je ne ferais pas d’objection à leur réunion en une seule espèce; À. {eygmentosum Maxim. de la colonie de l'Amour s'en distingue principalement par ses feuilles glabres. 474 F. A. W. MIQUEL. SUR LES ÉRABLES DU JAPON. Quelques remarques sur les caractères différentiels des espèces. 1. À. japonicum. Je rapporte à cette espèce les échantillons recueillis par M. Maximowiez sur les montagnes Kundsho-san et communiqués sous le nom de À. Sieboldianum. Le vrai À. japonicum, à feuilles 11-lobées, fut trouvé par lui en fleurs près de Hokodadi, mais je n'ose pas décider si l’échantillon en fruit de la même localité appartient à la même espèce. — Le n°. 176 de l’herbier de feu Oldham me paraît aussi représenter l À. japonicum. 2. A. Sieboldianum. Cette espèce, découverte par Keiske, paraît être bien rare, car aucun des autres voyageurs ne l’a rencon- trée. Elle diffère de la précédente par les feuilles d’une texture plus coriace, les nervures plus saillantes, sans veines transversales distinctes, et surtout par le duvet gris et persistant qui recouvre les nervures des feuilles (surtout sur la surface inférieure), les pédoncules et les pédicelles; les lobes des feuilles sont aussi moins acuminés ; les ailes des samares sont plus courtes, et plus larges en comparaison avec leur longueur. La plupart de ces caractères manquent dans les échantillons que M. Maximowiez nous à envoyés sous le nom d’A. Sieboldianum, dont les uns me sem- blent appartenir à l'A japonicum , tandis que les autres, du port Bruce de la Mandshourie , différent à peine de l'A. circumlobatum ; ceux-ei nous offrent les caractères suivants: feuilles glabres, à base pro- fondément cordée, 9-lobées, doublement serrées, à dents mucro- nées; elles sont plus petites que celles de l’A circumlobatum et leurs lobes plus séparés. Le pédoncules de l'A japonicum sont gla- bres, et seulement sur les pédicelles on remarque de temps en temps quelques poils minces, ce que la diagnose quoique trop courte de Thunberg dit aussi; dans les échantillons du mont Kundsho-San, déjà cités, les feuilles offrent une texture mince, elles sont à lobes plus séparés; les nervures très légèrement poilues; les corymbes pauciflores, glabres ou presque glabres; les sépales F. A. W. MIQUEL. SUR LES ÉRABLES DU JAPON. 475 presque lanceolés, avec quelques poils rares au dos, un peu plus longues que les pétales; fleurs hermaphrodites octandres ; styles de la fleur fertile soudés jusque près du sommet; les ailes des fruits moins dilatées, légèrement crénelées au som- met arrondi. 3. À. argutum Maxim. ined. Folia petiolo subaequilonga e basi obiter cordatà rotundata usque 1 circiter 5-lobata, lobis ovatis acuminatis argute duplicato-serratis, subchartacea, novella supra in nervis tenerrime pubera, subtus in nervis venis petio- loque pilosula, densius in axillis bascos et venarum; peduneuli e gemmis lateralibus foliis subcoaetanei, perulis paucis, extimis ovatis sanguineis, interioribus longioribus flavidis obtusis, pedi- cellis corymbosis: sepala anguste ovato-oblonga petala subconfor- mia superantia, stamina 4; fl. fem. vel herm.? (deflorati) styli breves ultra 1 liberi. Les feuilles de cette nouvelle espèce très distincte ont 3 pouces de longueur et de largeur. Les styles, persistants dans les ovaires fécondés, ne sont soudés que vers la base, les parties libres étant plus longues que la partie soudée. Les ailes des fruits, entièrement divergentes en ligne horizontale, sont d’une forme semi-oblongue obtuse, avec le bord extérieur rectiligne, l’anté- rieur légèrement convexe, peu rétrécies à la base, avec les nucules crêtées, D à 6 lignes de longueur, et parfaitement glabres. 4. À. circumlobatum Maxim. ined. Folia petiolo longiora cordato-orbicularia breviter increscenti-9-11-lobata, undique grossius- cule arguteque duplicato-serrata, lobis infimis valde diminutis, reliquis lato-ovatis subacuminato-acutis, sub-11-nervia, subtus in nervis pilosula, in axillis baseos nec non venarum barbellata ; pe- dunculi fructiferi pilosuli; samarae patentissimae, alis dimidiato- obovato-oblongis obtusis, deorsum attenuatis, praesertim extror- sum cum nuculis griseo hirtae. Pétioles canaliculés et légèrement poilus; feuilles 31—4 pou- ces de longueur, 3 — 31 de largeur. Les ailes des iruits entière- ment divergentes, rectilignes au bord inférieur, à l’antérieur plus 476 F. A. W. MIQUEL. SUR LES EÉRABLES DU JAPON. convexes, 1 pouce de longueur, 3 lignes de largeur. Espèce très distincte par la forme des feuilles presque orbiculaire. D. A. diabolicum BI. Les jeunes pousses sont recouvertes d’un duvet jaunâtre luisant. Les pédoncules sortent de bourgeons pérulés (pérules oblongues recouvertes d’un duvet épais) ; d’abord très courts, les pédoncules se développent de plus en plus et portent les pédicelles disposés en corymbes. Fleurs 21 lignes de lon- gueur; sépales elliptiques; étamines 8, à peine surpassant les sépales; samares supportées par des pédicelles peu allongés ; aïles dressées contigues, obovées-oblongues presque équilaterales, lui- santes, minces, 11 pouces de longeur: les nucules munies d’une crête transversale. 6. À. barbinerve Maxim. ined. Folia petiolo subaequilonga vel longiora, e basi cordatà rotundata 5-lobata, lobis infimis obsoletioribus, reliquis haud alte separatis in acumen lanceolatum integerrimum vel subintegerrimum excurrentibus, caeterum grosse subduplicato-serratis, membranacea, supra sparse molliter pilosa, subtus pallida 5-nervia parce venosa, in nervis barbato-pilosa, : in axillis dense pilifera; corymbi peduneulati; samarae haud omnino horizontaliter patentes, nuculis cristato-suleatis, alis falca- tim semiobovato-oblongis deorsum attenuatis tenuibus glabris (nune pallide flavidulis). ; Feuilles 3 — 31 pouces de longueur et de largeur. Cette espèce s'approche beaucoup de l'A. pycnanthum par la forme des feuilles, mais en diffère parfaitement par l’inflorescence corymbiforme et sans doute aussi par d’autres caractères. Elle fut découverte dans la Mandshourie austro-orientale par le Dr. Maximowiez; probable- ment elle croît aussi dans le Japon, et nous possédons des fruits et des feuilles séparées, qui diffèrent à peine des échantillons de la Mandshourie. 7. À. tataricum L. var. Ginalla Maxim. (A. Ginella ej. in Prim. Amur.) Cette espèce, dont la forme typique appar- tient à l'Asie occidentale, offre de nouveau un exemple d’une distribution très étendue vers l’est, avec une légère modifica- tion de sa forme. Les feuilles de la plante du Japon sont presque F. À. W. MIQUEL. SUR LES EÉRABLES DU JAPON. Ata _ elliptiques ou ovates, doublement serrulées au-dessus de la base, avec 7—8 veines principales à chaque côté; inflorescence en corymbe composé. 8. À. pycnanthum C. Koch. Les feuilles, plus courtes que leurs pétioles, différent de celles de l’A. micranthum par les lobes plus dilatés, ovates, avec une pointe courte serrulée ; du reste elles sont doublement et grossièrement serrées; les pédicelles fasciculés, de la longueur d’un pouce; fleurs assez larges; les branches flo- rifères à entrenœuds très raccourcis, et striés transversalement par des cicatrices très rapprochées. 9. À. micranthum $S.et Z. Feuilles à 5 lobes dont les trois supérieurs plus grands, munis à leur base dans les sinus de petits lobules, et terminés au sommet en pointes allongées serrées. Les feuilles adultes offrent souvent une couleur rouge. 10. A. spicatum Lam. La forme japonaise (A. ukurunduense Trautv. et Fisch.) de cette espèce ne diffère presque en rien du type de l'Amérique. Les feuilles, pubescentes sur les nervures de la page inférieure, sont d’une forme arrondie, légèrement cordée à la base, D-lobées , doublement serrées. Nucules poilues, ailes gla- bres un peu falciformes obovées-oblongues, conniventes:; grappes florifères pubescentes. 11. À. capillipes Maxim. ined. Voisine de l’espèce précé- dente; en diffère par les feuilles obscurément lobées, anguleuses ou toutes entières, parfaitement glabres, les aisselles des nervures primaires perforées, mais glabres; grappes glabres moins densi- flores; pédicelles grêles, plus longs que les fleurs. En général les feuilles sont longuement pétiolées, de la longueur du pétiole, ovates, tronquées ou légèrement émarginées à la base, ordinai- rement D — 3-angulées, à peine lobées, lobules très courts, les trois supérieurs distinctement acuminés; presque doublement ser- rées; veines principales à chaque côté 10, dont l’extérieure est extérieurement penniveinée; 24 — 41 pouces de longueur; grap- pes brièvement pédonculées, 4} pouces de longueur; sépales plus courts que les pétales obovates; filaments (des fleurs mâles) glabres; anthères elliptiques un peu allongées. 478 F. A. W. MIQUEL. SUR LES EÉRABLES DU JAPON. 12. A. Maximowiczianum Miq. (A. nikoense Maxim., non Miq.). Petioli communes pedunculique dense patule flavescenti- tomentelli; foliola digitato-ternata brevi-petiolulata, juniora supra in nervis primariis pubera, subtus adultaque etiam griseo-villoso- pubescentia, medium e basi æquali acutà ellptico-oblongum in apiculum obtusiusculum attenuatum, lateralia conformia vulgo paullo minora basique ad latus sup. leviter resecta, costulis utrinque 15 pluribusve, supra medium vel lateralia supra basin obtuse serrato-dentata: pedunculi e gemmis perulatis (perulis siccis ovalibus, oblongis, concavis, dorso velutinis caducis) vel singuli pauci terni vel e communi peduneulo exorti usque quaterni ; fl. masc. octandri; sepala oblongo-obovata non nisi ima basi parce pilifera petala superantia; fem. conformes sed antheris inclusis; styli 2 inferne connati; ovarium hirtum; fructus appresse pilosi, alis conniventibus falcato-obovato-oblongis. Espèce très-remarquable, toute différente de l’A. mkoense. Pétio- les adultes 2—21 pouces, pétiolules du feuillet terminal 4—6, des latéraux 1—2 lignes de longueur; folioles longueur de 41—6 pouces, larges de 2—2%, presque coriaces, celles des échantillons en fleur beaucoup plus tendres et plus petites ; les nervures latéra- les supérieures entrent dans les dents ; les étamines des fleurs mâles surpassent les sépales ; les branches du style dans la fleur fertile assez allongées, lingulées, à papilles stigmatiques sur la surface intérieure; anthères plus petites que dans la fleur mâle, de la longueur des filaments. Nucules presque ovoïdes lenticulaires ; les ailes bien grandes, avec les nucules 2—22 pouces de longueur, 1 pouce de largeur au sommet, leur bord extérieur convexe. 13. A. nikoense Miq. Pétioles communs 3! pouces, pétiolu- les 1—11 lign. de longueur; foliole terminale décidément obovate à base cunéiforme, les latérales un peu inégales, à base ob- tuse, toutes plus ou moins serrées au-dessus de la base avec 2 à 6 serratures de chaque côté. — Il diffère de l’A. cissifolium par les folioles beaucoup plus petites, plus larges et non acuminées. 14. À. sessilifolium $. Z.— Pétiole commun presque nul, aplati; pétiolules grêles, 2—4 lign. de longueur; les folioles, dont F. A. W. MIQUEL. SUR LES ÉRABLES DU JAPON. 479 la terminale est un peu plus longue, grossièrement et doublement serrées, pinnatifides vers la base; veines bien distinctes, en même nombre que les sinus entre les dents principales, bifurquées près du sinus, une veinule entrant dans chaque dent. — Cette espèce n’a pas encore été rencontrée à l’état sauvage, mais fut introduite par Siebold dans le jardin de Desima. Nous ne la connaissons aussi qu'à l’état stérile. Je profite de l’occasion qui m'est offerte ici pour mentionner quelques petites additions reçues par d’autres groupes depuis mes communications précédentes, mais qui n'apportent aucun change- ment essentiel aux chiffres statistiques que j'ai fait connaître. Conifères. Abies Alcockiana et À. microsperma (microcarpa ex errore) de Lindley appartiennent d’après Maximowiez a l’ Abies ajanensis Fisch., var. japomca. Une monstruosité de cette espèce est le Veïfchia japomca Lindi. — À. jezoensis $. et Z. appartient probablement à la même espèce. Rosacées. Potentilla chinensis Sering. (P. exallata Bunge, de la Chine boréale) et P. discolor Bung. (Lehm. Potent., p. 39 tab. 12.) sont indigènes au Japon; la dernière fut découverte par Keïiske dans les montagnes élevées de Kinboosan. — Deux espèces de Sanguisorba, différentes du S. tenw/foha, maïs trop douteuses pour une détermination exacte. L'une stérile, à folioles longuement pétiolulées, oblongues, obtuses, grossièrement serrées, cordées à la base, à été appelée par Siebold S. jesoensis. — Dans nos collec- tions se trouvent aussi deux espèces de Aubus, probablement nouvelles. Saxifragées. Astilbe chinensis Maxim. croît près de Jokohama. Balsaminées. Deux ou trois espèces d’/Zmpatiens, dont l’une est VI. noli-langere (de Nippon), l’autre une espèce à fleurs rouges, indéterminable, trouvée à Simabara par Siebold. Haloragées. Ceratophyllum demersum L., cité autrefois d’après 480 F. A. W. MIQUEL. SUR LES EÉRABLES DU JAPON. l’autorité de Thunberg, fut recueilli par le Dr. Buerger dans l’île de Kiousiou. Fougères. L’Azolla, signalée avec doute comme l'A. corohiniana, me paraît plutôt l’A. pinnata R. Br. Mais nos échantillons sont stériles. L’Aspidium cystolepidotum m. doit être rapporté à l’A. erythro- sorum Eat., espèce imparfaitement décrite, dont je viens de re- cevoir de bons spécimens du Musée de Kew. Espèces à ajouter à notre liste: Trichomanes radicans Sm., T. filicula Bory. — Pieris longipinnula Wall. (P. semipinnata var. æquata m.). — Asplenmum sepulchrale Hook. Probablement la même espèce que j'ai laissée indéterminée, en la signalant comme voisine de l'A. fenuifolium Don (Prolusio p.338). — Asplenium (Diplazium) japonicum Thunb. FT. p. 339; retrouvé pour la première fois par feu Oldham, près de Jokohama. Davalhia rhomboidea Hook., vient d’être nommée D. (Microlepis) Wilfordi par M. Baker. Ainsi le nombre des Fougères japonaises s'élève à 121 espèces. Lycopodium Phlegmaria Linn. à été recueilli par Keïske. Dumortiera hirsuta R. B. N., Aneura mulhfida Dum., Pellia epiphylla Nees, viennent d’être reconnues parmi les Hépatiques japonaises de nos collections. 75 MAITRE EN RENE En sb M VAS PETER " tie MR É 5 APE ms Eh TT Qi 2 Evian FRE TENV FEAPRNTUES — =] || ak & #4 7 2820 Lo La 2221 20. 2021 Il HI0 116 2.3 E Hotenaur sc 07/22 Re POV PPT PR” Re TR TE EE St nt em je A Gt RTE ÿ by Zi Z7E, JA | IC - - À. Fig.1. A S R& Fe / VD DD S SCEN: = 4 = 7 1 ==. es < — [e 3] [= | =, 72 — % Cv Roslum, del. J pis 1 Etre LithvEmnik& Binger. IA LONGIFLORA OUD. a À ALSODI PL.VE. Rosfum, da ALSODEIA LANCE D LATA OTD: | Linv. Emrik & Hmger. HithvEmnik£Engen ALSODEIA ECHINOCARPA KORTH. LOrRoslimiel PI VIL. CSNE. Y 1 \ | ( vi \ ALSODEIA MACROPHYLLA DT 4 CE) TJ = 2 3 a = (=) 5 DT GS NS ve EEE SRE ” à . TT EE EP TPE EE D re a s È HÉSRES SE NE PORT CR en Re Te a LE PR np sono D mr me —- = ALSODETA GLABRA BURGSD. 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