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LAR ET

DE LA

CORRESPONDANCE;

EN FRANCAIS ET EN ANGLAIS.

CONTENANT x. Lettres de commerce. yr. Lettres de CHESTERFIELD & son fils, sur l’éducation.

zx. Lettres sur divers sujets. xy. Lettres choisies d@ Auteurs célébres.

SECONDE EDITION, revue avec soin, et renfermant de plus:

des TICULIERES SUR CHAQUE GENKE

INSTRUCTIONS PAR DE LETIRES.

TOME SECOND.

A PARIS, CHEZ F. LOUIS, LIBRAIRE, RUE DE SAVOYE, 12, DE L’IMPRIMERIE DU GUILLEMINET, m, pcGc,. Il,

THE ART

OF

CORRESPONDENCE;

IN FRENCH AND ENGLISH.

CONTAINING

r. Letters of commerce. iz. CHESTERFIELD’s letters to his son, on education.

xm. Letters on miscellaneous subjects. rv. Letters taken out of renowned Authors,

THE SECOND EDITION, carefully revised, and improved : with , PARTICULAR DIRECTIONS ON EVERY KIND OF LETTERS,

VOLUME THE SECOND.

PARIS, SOLD BY F. LOUIS, BOOK-SELLER, SAVOYE STREET, 12, PRINTED BY GUILLEMINET. M, DCCC. jI.

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TROISIEME PARTIE,

Contenans des lettres ‘sur; divers ses.

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Containing letters on miscellaneous subjects. |

L’ART DE

LA CORRESPONDANCE

ANGLAISE ET FRANGAISE.

TROISIEME PARTIE.

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LETTRES SUB DIVERS SUJETS.

_ Aune demoiselle qui allait se marier. 5 ae ot lof on

Vows me demandez, mademoiselle, des conseils sur un sujet bien délicat. Le mariage est une loterie dont presque tous les billets sont mauvais. Vous étes digne , par votre ca- ractere et vos vertus , d’avoir le bon billet ; mais vous savez que le bonheur ne suit pas toujours le mérite,

Je sens que yous ne pouvez rester comme yous étes; et Cest sur-tout aux belles ames que !a Providence a imposé le devoir de se perpétuer. Puis donc qu il faut faire un choix, ne cherchez ni un époux trop jeune , ni trop

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EE ART

OF

CORRESPONDENCE.

BOTH ENGLISH AND FRENCH.

LETTERS ON MISCELLANEOUS SUBJECTS.

To a young lady who was going to marry.

You déite, miss, my advice on a very) délicate matter. Wedlock is a lott@ry, the tickéts of which are almost all bad. You déserve , by your temper and virtties, to get the lucky one; but you know that goodluck dogs not always attend mérit.

I am sensible that you cannot rétin in your present sitdation; and it is chiefly to virtuous soils that Providence has pres- cribed the duty’ of perpetuating their spe- cies. Since then you must make a choice ;

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4 L ART

vieux, ni trop béte, ni trop engoué de sog esprit.

Les jeunes gens, volages, évaporés, pro- digues, tourmentent aujourd'hui les femmes par les rivales qu’ils leur donnent, et les rui- nent par les fantaisies et le luxe auxquels ils se livrent. Les vieillards sont forcésa plus de sagesse et d économie, mais ils donnent dans un excés opposé : ils sont avares, inquiets, jaloux , et presque toujours infirmes; et avec votre jeunesse et Vos graces , vous ne pourriez pas étre long-temps garde-maladé,

Les esprits bornés sont un autre fléau du mariage. Leurs vues courtes, leur opiniatreté, et quelquefois leur emportement, ne rendent pas légére une chaine qui d’elle - méme est assez pesante,

On ne gagne pas plus avec les petits-mai- tres, quise piquent de bel-esprit, sans avoir du bon esprit: ils sont vains, impérieux, con< tredisans , dédaigneux, despotiques.... Les gens qui joignent a un caractére honnéte un esprit supérieur , ont de la douceur et de l’in- dulgence, parce que leurs !umiéres leur mon- trant toute I’étendue de la faiblesse humaine, Jour bonté naturelle la leur fait pardonner,

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DE LA CORRESPONDANCE. 5

do not look for a husband either too young or too old, too silly, or too infatiated with his own wit.

Inconstant, inconsidéraie,, lavish young people, now vex their wives with the rivals they give them, and ruin them by their whims and the profus¢n&ss to which they give themselves up. Old men are obliggd to be wiser and more economist, but they run into an opposite excess : they are avaricious, uneasy , jéalous, and almost always infirm ; and with your youth and graces, you could not be a dry-nurce for a long while.

Narrow wits are another plague to mar- riage. Their mean designs , their obsti- nacy and some times their anger do not ease a chain that is heavy enough in itself,

There is nothing better to be got by the fops , who pretend to wit, without having it good : they are vain , imperious, tire-"

ark some, scornfyl, despotical.... Those who unite an honest temper with a superior wit, are mild and indulgent , because , their knowledge shewing them the whole de- gree of human weakness, their natural good- ness induces them to forgive it. But that

6 LAT Mais ce genre d’hommes est si peu commun, qu'on ne peut se flatter de le rencontrer que par un heureux hasard , qui sort de la classe des événemens. oetiicaives:

Dans |’impuissance ot vous étes de décou- vrir ce trésor caché , attachez-vous a un hom- me qui ait assez de jugement pour voir ce que vous valez, et assez de sensibilité pour que son Coeur se porte de lui-méme a tout ce que votre ésprit pourra lui proposer de judicieux et d'utile.

Mais ce.n’est pas assez qu'un mari ait dw don sens, il lui faut de la fortune. Je sais que’ Yor ne fait pas le bonheur : mais je sais aussi que presque toutes les querelles de ménage ne viennent que des inqui¢tudes continuelles que donne le défaut d’aisance.

Enfin, 4 quelque homme que vous donniez Ta main , préparez-vous des peines. C'est le pattage de la nature humaine. Il y a peu d' heureux sur Ja terre, et fe nombre des élus de cette vie est encore plus petit dans le ma~ riage que dans les autres états, Mais , avec du jugement , de la’patience et du courage, il n'y a pas de situation qu on ne puisse rendre non seulement supportable, mais méme agréable,

On a beaucoup obteitu dans tous les états,

DE LA CORRESPONDANCE 9 kind of men’ isso‘ uncommon ‘, ‘that ‘one cannot flatter oneself to meet ovith then but by a’ leky hadard , which if out of the class of common événts. 0 ~ Considering’ the’ imposbility you are in to fiid out that liidden tréasure , make choice of a man jtidicious énotigh to value your merit, and endowed with a sufficient sensibility te incline his heart of itself ‘to évery judicious and useful reli ir wit will propose him.

But it is not enough: for a evan to have good sense; he must have fortune. I know that gold dbey not coustitute happiness ; but id know also that almost all the family- quarrels are only ocrasionned by the con- tinual uneasiness caused by the want of conyeniencies.

~ In five, whatever mait you indy give your hand to, prépare yourself to troubles; It is the lot “of human natire. Dev are happy on earth, and the ntimber of the blessed in this life’ is still less in the conja- gal tie than im any other condition : but with judgment, patience, and | fortitude ; there is no situation’ which we cannot render supportable and even agreeable.

Much is obtained ‘in eyery condition,

bs a 54) L ART

quand les avantages contre-balancent les in- convéniens, et c'est cette compensation que j attends de votre bon esprit. Vous serez‘plus heureuse, ou, si vous voulez, moins malheu- reuse que les autres femmes. Vous ne verrez point un tyrandans votre mari, et il ne croira pas avoir enchainé une esclave. Il aimera en vous une épouse fares une mére tendre, une amie sensée.

. Mais ne précipitez rien, si vous ne voulez faire de faux pas. Connaissez avant que d’ai- mer. Réfléchissez , consultez avant que de vous engager. I] ya peu d'inconvéniens d’at- tendre quelques mois; mais il y ena beaucoup de trop se presser,

- . . >») D’un ami a& un autre pour luz conseiller de se marier.

Curr Cuaruzs, je suis faché d'appren- dre que vous étes absolument déclaré contre le mariage ; votre éloignement pour Jui ne provient sans doute que de ce que vous n’en connaissez pas les douceurs, La Providence et Ja religion ne nous enjoignent~elles pas cetle union sacrée ? Existerions ~ nous sans elle? Mais nenous bornons pas,ades réflexions générales, et voyons si vous ne vivriez pas d'une maniére plus agréable avec une femme,

DE LA CORRESPONDANCE. 9

when adyantages are even with inconve- niencies, and it is the equilibrium that I expect from your good wit. You will be more happy, thatis to say, less unhappy than other women. You will not find a tyrant in your husband, and he will not fancy to have chajned a slave. He will love in you a faithful wife , a tender mother, a sensible friend.

But be not too hasty, if you will not make false steps. Know before you love. ~ Refléct , and fake advice before you bind yourself. To wai for some months is a small inconvenience, but to over-hasten is a much gréater one.

From a friend to another, advising him to marry.

Dzar Caantezs, I am sorry to hear that you have absolutely declared against matri- mony, and for no other reason as I can learn but because you are not acquaintéd with its swéets. Has not both Providence and religion enjoined this sacred thion, hould we be now in existence only fort it? But without confining ourselves to general reflections , let us see if you could not live

more comfor tably with a woman, than ip 1 ss

10 Ln ART

que dans I'état du célibat que vous paraissez préférer. Pour moi, i] me semble que si vous vous sentez capable de bien régler une mai- son , de vivre en bonue intelligence avec une personne honnéte, et de bien élever vos en- fans, vous trouverez que rien nest plus heu- reux que de passer ses jours avec une épouse qui nous a fait don d'elleanéme, et qui est dis- posée a remplir tous les devoirs attachés aux noeuds qu'elle a formés, Si vous voulez exa- miner ce qui se passe dans une famille bien gouvernée , vous verrez qu'une bonne et ver- tueuse femme partage avec son mari tous leg plaisirs et les chagrins qui peuvent lui surve+ nir. Elle accroit sa satisfaction en y ajoutant la sienne ; elle allége ses peines par la part qu'elle y prend. La tendresse conjugale, quaud elle est sincére , s'affaiblit rarement; mais quand les premiers transports de l'amour éprouveraient quelque diminution , une fem- me vertueuse est encore la meilleure amie qu'un homme puisse avoir. Ils preuneut en- semble les mesures nécessaires a leurs entre- ‘prises, et les mettent Aexécution. Isn'agissent jamais que de concert; leurs sentimens, leurs pensées s'appuient sur leur confiance mutuel- Je, et I'heureuse intelligence qui régne entre eux ajoutedes charmes inexprimables a leur

DE LA CORRESPONDANCE. TT the single ‘state you | are at prevent résol- ved to Tice choice of; for my part, T must thivk that if you find yourself ca- pable of régulating a family , of living upon good tetms ‘with an “honest person, and of giving agood Eiieation to your children? you would find that there is nothing more agreeable than to live with a woman who has made a tender of Hersélf'to you , and who is inélined to discharge faithfully all the duties incumbent ’on that tion. If you examine every thing which passes im a fa- mily, under proper répalations , you’ will see that a good virtuous wife shares with her husband all the pleasure or sorrow that may happen his ‘joy she 'encrépses by adding ‘her own, and his afflictions she alleviatesoby the part she bears ta -them: Conjugal affection, when. it is sincere, sel- dom decreases ; but P suipposing the first transports of tie to suffer‘an abafément, still a virtuous woman is the’ best: frlén nd d man can have. They concert together the measures: es they jadge obnformable to what they design to undertake’ and put: in exe= cution. Thy never act but by agreement ; their thoughts and sentiments rest on the foundation of mutual confidence , and: the

12 EAR?

union. Un mari peut s'absentersde sa maison} sans que sa tranquillité en soit troublée ;-i} sait qu'une femme sage et économe prendra soin des intéréts domestiques. Et s'il a des enfans!... combiences gages deson amour , qui doviersi aunt les soutiens de sa vieillesse , ne lui sont-ils pas précieux! Non, les céliba- faires ne peuvent trouver nulle aie les se- cours et les consolations qui se rencontrent dans Ja société d’une femme. La Providence l'a donnée A homme comme une aide, une compagne, et, par conséquent , comme dit lEcriture : Id n’estpas bon que [homme soit seul.

On voit dans l'histoire que lés Romains chassaient de leur ville, comme inutiles a la république, tous ceux quis obstinaient a vivre dans le célibat. Il y a quelque chose de déna- turé dans homme qui veut rester gargon toute sa vie; c'est étre en contradiction avec les lois de la nature et de la raison. Celui qui hait les femmes, hait la partie la plus aima- ble de la création, et mérite d’étre hai lui- méme,. J’espére donc que nion ami chan- gera d’opinion, et qu'il se soumettra au joug conjugal, qu'il trouvera certainement beaucoup plus doux qu'il ne l’a cru jusqu’a

DE LA CORRESPONDANCE. 15

good understanding which subsists bet- ween them , adds unspeakable charms to the union. A husband may leave home and enjoy uninterrupted tranquillity , be- eause he leaves the care of family concerns to a frugal and good house-wife. If he has children how sweet are the effects of his love, who will be hereafter the sup- port of his old age! Single life in men can no where find the-consolation and assistance that are met with in the society of women. Providence has given this help to man as a sort of helpmate, and therefore, as the Scripture says, « it is not good for man to be alone. » |

- The Romans ( as appears in history ) expelled from their city those who per- sisted to live in a state of celibacy , as -being useless to the republic. There is so- mething unnatural in a man desiring to remain a bachelor all the days of his life! it is contradictory to the laws of reason and nature ! he that hates a woman, hates the loveliest part of heaven's creation, and well deserves to be hated himself? I hope, then, my friend wall change his. opinion of a single life, and lay upon himself the injunction of matrimony, which, no doubt,

14 RD FN présent. Je me flatte qu'il prendra eu bonne

part cet avis que Jui donne. son sincere ami, etc,

Réponse.

MonstEeu R, je vous remercie de votre lettre et de vos avis. Pour vous prouver que J y ai été attentif et que j’adopte vos précep~ tes, vous me permettrez de vous informer qu’aujourd hui méme j'ai donné ma main et mon cceur a une dame de Grosvernor Square. Ceci peut vous paraitre extraordinaire , aprés la résolution que j’avais prise; mais croyez, mionsieur, que cette résolution ne provenait point (comme vous l’avez sévérement insi- nué) de monaversion pour les femmes ; elle venait, au contraire, d'une véritable affection pour elles, Ma fortune était fort médiocre,. et suffisait 4 peine pour moi seul, En me ma- riant, je compromettais non seulement mon propre bonheur , mais je risquais de plonger: une femme vertueuse dans I’adversité. Si la: pauvreté frappe a la porte, l'amour la laisse non seulement entrer, mais méme lui céde la place; et ces enfans, qui doivent faire, selon vous, notre félicité, ajoutent 4 nos maux €n ajoutanta nos besoins, Croyez, mon cher

DE LA CORRESPONDANCE. 15°

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will be more agreeable than he has hitherto thought it. He will, I hope, take in good Y part the advice Riess presume to give, and believe that I am his sincere friend.

An answer.

Sir, 1 thank you for your letter of ad= vice : nd to prove that T have attended to your counsel , and. followed your precepts ; I beg leave to inform you that I have given both my hand and heart this day to a lady of Grosvernor- Square; this. may appear somewhat extraordinary after the résolution that I made; but believe me, sir, that reso- lution proceeded not from an aisiside to women, as you have unkindly insinuated, but from motives. of red] tendérness and affection : my property was but small and only sufficient for one person; by marrying, I not only endanger the happiness of my- self, but perhaps bring misfortunes upon the head ofa virtuous woman. —If poverty knocks,at the door, love not only gives ad- mittance, but leaves the rodm; and those very childrén that you say will be our com- fort and happiness, may serve in such case, only to add to our affliction, by adding to eur wanls; believe me, my dear sir, I

16 L'ART

monsieur, que, malgré vos argumens pers suasifs, je n’aurais jamais songé 4 me ma-= rier, si mon oncle, mort depuis peu, ne m’etit laissé des biens qui, faute d'un héritier , seraient perdus par la suite pour ma famille,

Quoique le tableau que vous faites du ma- riage soit trés-séduisant , et puisse étre vrai a quelques égards, il me serait facile d’en faire 4 mon tour un portrait tout aussi frappant , et fait néanmoins pour alarmer.

Un mariet une femme s unissent sans pos- séder un bien suffsant; d’année en année un enfant fait son entrée dans le monde pour les rendre misérables et l'étre lui- méme. Les cris de ces enfans sont-ils harmonieux ? sont- ce la les douceurs matrimoniales ? Ne vaut-il pas mieux qu'un homme reste seul ?

Aprés le mariage, toute politesse cesse. Un amant devenu mari n’est plus amant:c’estun, dicton ordinaire, et , passé la dune de mie, je ie crois vérifié presque par tous les couples. Les respects , les bonnes maniéres finissent ; et, par suite, lamauvaise humeur, la colére, vienneni en prendre la place. Qu’'une femme

-Jaisse tomber son mouchoir, son éventail ou quelque autre chose, Je mari le lui laisse fort bien ramasser; mais, quand il était amant, avec quelle promptitude ne volait-il pas a

PE LA CORRESPONDANCE. 17

should never, notwithstanding all your persuasive arguments, have been temptéd in my poor state to marry a woman, had not my uncle lately. died and left me an estate which, without an heir, must have perished in my family; for though your picture of matrimony is very captivating, and may, in some measure, be just, yet ( for exam- ple ) Ican draw one that is not only alar- ming, but equally true. ‘A husband and wife together without a competency for dife , a child year after year enters the world , to be both miserable and to make them so! Are the cries of these children harmonious? are they the sweets of ma- trimony ? «Is it not better for a man to be alone?»

All politeness after marriage ceases. « A Jover, when a husband, isa lover no more. » This is a common saying, and I believe it is verified by almost every couple after the hony-moon. Good manners and respects generally cease after marriage, and of course ill humour and anger fill their place! If a wife drops her handkerchief, her fan, or any thing else, the husband leaves her to take it up herself; but when he was courting, how readily he would fly to her

18 L’ART > rt

son secours! Avec quelle joie ne se baissait-il pas pour la servir! Vous voyez fort souvent un mari prendre le haut du pavé, quand il marche avec sa femme : il arrive maintes fois que, pendant la plus longue promenade, ils ne se disent pas un seul mot. Tels sont les plaisirs et la douce harmonie du mariage. Mon ami me permettra a présent de lui indiquer les avantages de la vie d'un céliba- taire. Un garcon n’a nul motif de jalousie ni aucune occasion d’étre vexé par celle de sa femme ; ils n’a point de fils qui l'affligent par leursextravaganceset leursdissipations, point de filles qui sacrifient leur vertu , et se fassent enlever par des laquais ; en un mot, il est exempt de tous les tourmens si ordinaires aux gens mariés, et dont puisse le ciel préserver a jamais mon ami et son affectionné serviteur !

D'un amant a objet de son affection.

Manamg, !’ardente passion que je nourris pour vous étant fondée sur la sincérité j sera, jespére , une ample apologie de cette pré= somption apparente. Comme mes vues sont justes et honorables, elles ne peuvent assuré- ment offenser cette délicatesse qui minspire tant d’'admiration, J’ai découvert tant d’ama- bilité’ dans votre physionomie, que je suis

DE LA CORKRESPON DANCE. I>

assistance! how gladly stoop to serve her! A husband, you may see very often, takes the wall-side of his wife, whenever they. are walking together; they will frequently, take a long walk and not exchange a single word.— Such are the pleasures and harmo- ny of matrimony!

My friend will now give me leave to point out the blessings of a single life. A bachelor has no cause for jealousy , nor is he fretted with the jealousy of his wife! He has no sons to torment him with extrava- gance and dissipation; he has no daughters eloping with footmen, or sacrificing their virtue ; in short, he has no plagues which are sO Common to married men, and which heaven grant may never be known by my dear friend, or his most affectionnate servant!

From a lover to the object of his affection.

MapaM, the ardent passion I entertain for you, being founded on the basis of sin- cerity, will, I hope, be ample apology for this seeming presumption. As my views are both honourable and just, they cannot, F trust, give any offence to that delicacy which Iso much admire. I have discovered such amiability in your countenance, that I any

20 L ART y

porté & croire que la sensibilité qui y est peinte , est l’expression d’un coeur susceptible de tendresse, et incapable de se refuser 4 en- courager des voeux qu’accompagneraient la vérité, l’honneur et la sincérité. Cette pensée m’‘aenhardi a vous faire l'aveu d’une passion honnéte , et 4 concevoir au moins une légére espérance de succés. Permettez donc qu’au premier jour convenable, et en la présence de telle amie qu'il vous plaira choisir, j’aille vous assurer personnellement a quel point et combien respectueusement je suis, votre ami sincére et trés-tendre amant.

Réponse de la jeune dame.

MonsieuR, la lettre inattendue dont vous m’avez honorée , demandant beaucoup de réflexions, il m’a été absolument impossi- ble d’y faire une réponse immédiate. Il m’a semblé qu'elle contenait en plusieurs endroits beaucoup de flatterie, et rien au monde ne im’offense davantage. J’ai craint aussi, dans certains momens, que le tout ne fut que ga- Janterie: mais j'espére, monsieur, que ma conduite ni mes maniéres ne peuvent don- ner lieu a des plaisanteries déplacées, ni me rendre l'objet d’un amusement cruel. J’avoue que dans la derniére partie de votre lettre il

DE LA CORRESPONDANCE. 21

induced by the sensibility which is indica- ied, to flatter myself your mind is suscep- tible of impression , and would not deny en- couragement where truth, honour, and sin~ cerity are advocates. I am thereby encouraged to avow an honest passion, and indulge, at least, a distant hope of success. Permit me, . then, on any day that may be conyenient,

and in the presence of whatever friend may be deemed most proper , personally to assure you how much I am with all due respect,

Your sincere friend, and ardent lover,

The young ay S answer.

_S1R, as your unexpected favour ceamhiod much sosidlenatieid it was totally out of my power to give it an immediate reply. I was induced to think some part of it flat- tery, than which there is nothing gives me greater offence. At times, I was apprehen- sive that the whole proceeded from gallan- try; but [hope, sir, neither my conduct nor manners render me a proper object for ill- timed wit or cruel sport : there is some- thing, however, in the latter part of your favour, which promises sincerity, and in-, dicates honour, I cannot, however , approve

$a: SOnse MEF y a des choses qui annoncent la sincérité, Yhonneur et la délicatesse ; cependant la dé- cence et la raison me défendent d’approuver tune passion aussi subite ; mais je serai trés- aise d’avoir le plaisir de vous voir les soirs avec mes autres amies , pourvu que yous vou- hiez bien vous abstenir de traiter un sujet qui exige du temps et une mire considération , avant de pouvoir étre convenablement in- trodutt. Je suis, etc.

A la méme demoiselle , au bout de quelque temps.

MADEMOISELLE; j'espere que vous me permettrez actuelfement de vous parler d’un sentiment que, pour satisfaire 4 votre desir, je me suis efforcé ( non sans peiue) de ré- duire au silence. Je me flatte que vous avez des preuves convaincantes de ma sincérité , ét que vous étes persuadée que des vues inté- ressées ou malhonnétes n'ont jamais accom- pagné mes propositions. Je déclare avec fran- chise que mon coeur ne s‘était jamais trouvé dans |'état ow il est ; mais cette vive sensibi- lité, cet amour , susceptible de tous les sen=" timens délicats, m’excitent & vous ayouer mon insurmontable aversion pour les for- malités fastidieuses trop souvent en usage 3”

DE LA CORRESPONDANCE. 23

of a sudden passion, which prudence and decorum forbid; notwithstanding I shall be very happy to have the pleasure of your company any evening , with other friends, provided you’ will wave a subject that requires botli time and consideration, before it can be with any propriéty introduced. I am sir,

Your humble servant.

it ¢

To the same lady , after some time.

DEAR MADAM, you will now give me leave, I hope, to renew a subject, which, according to your request, I have, with the greatest difficulty imaginable, endea- voured to suppress. You have ample proofs, I flatter myself, that neither interested nor dishonourable views attend this proposal. I candidly declare that I never found my heart in the situation it is now. This sensi- bility of love, susceptible of every nice feeling , induces me to announce an utter aversion to those tedious forms of courtship,

which I hear have often conunued , ull

24 LART

formalilés, m’a-t-on dit, qui se prolongent duclquabiis au point de cbdnsibh l'amour mé= me , et de le changer en indifférence. Ma pase aie est-elle plus ardente qu’aucune autre ? C'est ce que je ne puis dire; mais je vous proteste que véritablement je ne petx plus yivre sans vous, Je suis, etc,

Réponse.

MonsI£vR, je n’ai pas plus de penchant que vous pour les vaines formalités, et je reconnais qu'une conduite franche est la meilleure , mais il me semble que la décence doit étre observée.

Notre connaissance ne dateque de six mois; est unespace de temps bien court pourjuger sainement du caractére de quelqu’un; et je puis vous assurer, monsieur, que je desire! que l’'hommedestiné a étre mon mari , puisse me conuaitre parfaitement pendant qu'il me fera sa cour. Permettez- moi donc d’éviter toute autre remarque sur ce sujet, jusqu’a ce que nous nous connaissions mieux, et que vous vous expliquiez en termes plus intelli- gibles. Il y a quelque chose de si singulier, de si original dans votre maniére de vous ex- primer , que je serais fort embarrassée de aire si vous parlez sérieusement, ou si yous

PE LA CORRESPONDANCE. 2%

love itself became: weary and indifferent. Whether:my passion is more ardent than common; I ontie say , but I really assure you T aw live no longer without you. I am so much, madam,

Your sincere admirer. From the young lady in reply.

Sir, Iam no more fond of the fashio- nable modes of courtship than yourself. Plain dealing, IT acknowledge, is best; but methinks common slommiodl should hes ys be preserved.

Our acquaintance bas been no longer. than six months—-too short a time, I think , to form’ an: opinion ‘of one’s disposition ;~ and I assure you, sir, I hope, the man that is destined to be my husband, may » know me perfectly while he is my lover, I ‘must, therefore || beg leave to decline all further ¢emarks) vpon: this subject, till we. are better: known >to each other, and you. explain yourself in more intelligible terms. There is something so peculiar and whim- sical in your manner of expression, that I am absolutely at a loss to determine whe- ther you are serious, or only write for your |

2. 2

a L ART

ne m’avez écrit que pour vous amuser, Dans quelque temps, je serai peut-étre plus en” état de juger de votre passion, et de vous faire une réponse, convenable. Je ne puis dire quelle influence vos hommages futurs auront sur moi; mais, a parler vrai, votre présente tentative n’a fait nulle impression _sur le coeur de votre, etc,

De la méme , en réponse a une autre lettre.

MonSsiI£EUR, puisque nous n’avons pas plus de disposition P'un que lautre 4 perdre Je temps en vaines cérémonies , et en com- plimens insignifians , je crois convenable de vous dire en termes Clairs, que, quoique mes parens soient morts, le don de ma main ne | dépend pas entiérement de moi; car, selon | le testament de feu mon pére, il m’est en= > joint de ne rien faire d'important sans Je consentement et l'approbation de M. Frien- dly de Middle Temple. Ll est mon’ conseil . dans toutes les occasionss et c'est usnhomme d'une probii¢ si reconnue, que jesus déter- minée & me conduire toujours par ses avis, Je crois devoir vous avouer avec candeur et franchise que vous me convenez parfaite- ment. Si donc vous. jugez A propos d'aller trouver mon tuteur, de-Iyi faire part de vos)

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DE LA CORRESPONDANCE. 2%

own amusement: I shall then, perhaps, be; better able:to form a judgment of your pas-| sion, and more capable of returning’ a pro; per answer. Whatanfluence your futurejad~; dresses may have over me, I cannot possibly say, but, to be more Bes: and candid » your present attempts have made no Rd oe on the heart of your, eic.

From the same in reply to another letter,

Sim, since neither of us, I believe jis over fond of squandering away time on idle un+ meaning compliments , I think now proper to inforet you, in direct terms, that, not~ withstanding my parents are slecdeselty the; disposal of my person is not altogether im my own power; for, according. to the:will! of.my late father, I can transact nothing! ef any moment, without both the consent: and approbation of M'. Friendly of the Middle Temple; he is my counsel upon alk: particular occasions, and a gentleman too: of such strict honour and honesty, that J am, determined to abide always by-his,advice, I, think proper freely to acknowledge, with, candour and sincérity, that I have no objec-| tion to your person. if, therefore, you think, it. worth .your ahile to vail upoa. my,

2. Lb ART

propositions, et si je vois qu'il les approuve, j-agirai désormais sans réserve ,.et j’encoura- gerai avec plaisir) une passion que je crois aussissincére quhonorable, §) «:

“Te suis, ete,

: pipet i Picidines dun pere a@ son fils, sur une liaison imprudente.

Curr Henrt, je suis fiché d’apprendre par différens récits de Bath, que vous vous étes rendu coupable non seulement de la plus grande extravagance, mais de l'impru- dence Ja plus dangereuse. Vous fréquentez , ace qu’on me dit, la maison d'une femme qui ‘n'est ni comnue, ni respectée. Je serais Hien ‘aise de sayoir quelles sont ‘vos vues, Penseriez - vous 4 en faire votre femme ? Certainement, Henri, mon consentement ¥ est nécessaire. Votre pére , je pense, mhérite yotre franchise et votre sincérité , en retour ‘de’ Ja tendresse et des soins dont il vous ai toujours comblé. Vous devez -croire’ que’ jens’ ferai jamais aucune objection contré ure chose qui tiendrait 4 votre bon heur a venir; mais aussi je ne voudrais pas , et je serais éxtrémement mortifié que vous pussiez‘ternit’la réputation de votre famille,

‘DE LA CORRESPONDANCE. 39

guardian, with your proposals, and if I find that he approves of them, I shall.act-without any mental reservation, and be very aptito encourage a passion, which I imagine to: be both honourable and sincere. I amy te Your humble servant...’

ab Reprimand from a father to his son, on an imprudent connection. ; ty

es

Dear Harry, Lam sorry. to padi by several -accounts eet Bath, that you are become guilty not only of the greatest ex- travagance , but the most dangerous: impru- dence.. You, frequent, I understand», he habitation of a female both seikasohsameleth : unrespected, I should be:glad ito, know what your intentions are? Do»you mean to make her your wife ? Certainly, Harry, amy consent is necessary your father ,»I think , deserves your candour)'and “since~ rity; for the great | fonduess and attention he has always shewn you; you may depend upon it, J would never object ite anyathing which tended to your future happméss, ++ Indeed, I should be unwilling, may, ex- ceedingly mortified, that you should stain the credit of your family, and sully your bame, by.am improper union; and Lianust

Gar! | sats LAR®

et souiller votre nom par une alliance incon= wenante, Je dois soupgonner , non’ sans quel- que fondement, qu'une femme qui recoit des visites clandestines d'un jeune homme ,. et qu'on ne voit avec lui qu’d des heures o& Vobscurité de la nuit ajoute encore au mys- tére dont elle s'enveloppe, est guidée par des vues peu honorables , ou qu'au moins elle est si faible et si cynagh Senay qu'elle pourra tomber dans les mémes fautes lorsqu’élle sera ‘mariée. Mais si vos visites ne sont qu'une affaire de galanterie, si vos intentions sont -basses et perverses, soyezassuré , Henri, que je'vous abandonnerai pour toujours. Gar’, ‘quoique ce soit une chose devenue fort com= ‘mone , et mémea la mode, que l'inhumanité de tromper une femme crédule, et de lui ravir ce qu’on ne saurait jamais lui restituer, celui quis’en rend coupable devient la honte de la société aussi bien que du christianisme, dont il prétend faire profession. Je ne con- ¢ois| pas:que celui-lA ose montrer son front, qui amis une créature forble , sensible’ et trop facile, dans le cas de rougir de lever le sien, Je:me flatte d'en avoir dit assez pour bannir de votre coeur d’aussi vils desseins, sil les avait congus; et quoique , dans cette occasion, je puisse paraitre hardi et officieux,

DE LA CORRESPONDANCE. 31

suspect ( with some reason ) that a lady who admits the clandestine visits of a gen- tleman, and is only to be seen with hint, when the dusky shadow of night adds to her concealment, is guided by no honour- able views, or, at least, is so weak and imprudent; that she may be guilty of tle ‘same after marriage; but if it be only a piece of gallantry which occasions your visits, and that your intentions are base and cruel, be assured, Harry, that I shall abandon you for ever! for, though fashionable and common as it is now become, yet the inhumanity of imposing upon a credu- lous female , and taking from her that which you can never restore again, renders the actor a disgrace to society, as well as that religion’ ( christianity ) which he pre- tends to !— How can he show his face, I wonder , that rendérs’a poor easy fond creature "ashen of showing hers! —I hope I have said enough to banish from “your breast such vile designs, if there were any,; and though for this trouble, I may appear bold and officious, yet, believe me, son, Lam not only your true friend and

32 LART

croyez, mon‘fils, que je suis non seulement votre sincére ami et conseil', mais encore votre affectionné pére.

Réponse du fils.

MonsiEuR, il est, je vous assure, -urgent que vous vous teniez en garde contre _ces mauvaises langues toujours prétes a ca- lomnier ou & exagérer les actions qui ontJa moindre apparence d'une intrigue secréte. Aussi je n’hésite pas # traiter de méprisables, Jiches, et de bas imposteurs, ces vils détrac- “teurs qui ont cherché a semer Ia discorde ‘entre un pére et un fils. Vous avez eu la “bonté de me donnerune éducation convenable Ala fortune que j'ai tout lieu d’espérer, et vous m’avez traité en toute occasion avec ane affection vraiment paternelle , qui exige de ma part non seulement Ja plus profonde gratitude , mais tous les témoignages de res- pect filial ; je me crois donc responsable en- vers vous des moindres circonstances de ma conduite. Je me sens coupable de quelques indiscrétions , et je regois vos tendres repro- ches avec Ja soumission qui Jeurest due. J’a- voue, mon pére, que peu de jours aprés mon

arivea't ici , je devins éperduement amou- yeux d'une jeune et aimable créature, qui,

DE LA CORRESPONDANCE. 55

counsellor, but likewise your: i tionate father. Le 2 pag

The son's answer.|,,.,.

~My DEAR sir, you sll be aware of those malicious tongues that are always ready to calumniate, as. well as exaggerate every matter that may wear the appearance of secret gallantry... Ido not hesitate, therefore , in calling:'those vile informers, who have endeavoured to sow discord between a father anda ‘son | both despicable cowards and base’ liars? You have been’so good to give me an ‘edtica- tion suitable to the fortune I hold id ex- pectation , and treated. me in’ evety ins* tance , with such. parental affection » that not only demands my most warm, graui- tude, but all the filial effusions of. duty. 5 therefore I deem myself responsible to you for every part of my conduct in life, J.am conscious of some indiscretions, and. receive your gentle reproofs with due subnussion’s I confess, sir, that a few days after my arrival here, I did become captivated. vith

2%

34 BOW s 20 gt Alain bien que mon inférieure , relativement a Ja fortune, surpasse par les charmes du corps et de l'ame toutes les beautés que j'ai vues jusqu'ici. Je lui ai fait visite, mais jamais elle n’a voulu me recevoir en téte-a-téte ; sa niéce était toujours présente. Je me suis promené avec elle, mais toujours en com- agnie de quelque autre , et en général elle préférait le grand jour a r obscurité du soir. Loin de moi toute pensée contrairea gon hon= neur, Plutét mourir que de faire le moin~ dre tort, la moindre injure 4 cette innocence qui:me comniande tant d’admiration. J’avoue que/la crainte de vous déplaire m’avait. dé- dourné, de manifester ouvertement cette pas~ sion secréte.; mais je. vous assure que mon intention était de vous en instruire, et que javais presque achevé une lettre date ce des- sein, rsque jai regu la votre, qui en a exigé une d'une nature différente. Je con- Viens avec franchise qu’en me rendant mai- tre des affections de cette jeune personne, je contractais une dette supérieure a mes facul- tés; mais j'espére que cette conduite, toute condamnable qu'elle soit, vous paraitra digne ‘de pardon, la considérant comme un effet de da puissance de l'amour.

Amogr,ce grand épurateur du coeur humain,

DE LA CORRESPONDANCE. 55

a lovely young creature, who, though in- ferior to me in fortune, surpasses all the fair I have yet seen, both in mental and personal accomplishments. I have visited her, but she would never see me alone : her niece was always present; —I have walked with her, but still in the company of others, and she generally preferred the open day to the dusky evening : far be it from me to harbour a thought to her dis~ _advantage! I would die, ere I would wrong or insult*that innocence I so muck admire! Apprehensions of your displea- sure, I own, had deterred me from avowirig this secret passion before ; but I assure you it was my intention , and I had almost con- cluded a letter to the purpose, when I received your's, which required one of a different nature. I candidly acknow- ledge that to engage her affections, I in- curred expences beyond the bounds of my. allowance, but this conduct, though cul- pable, will, I hope, be deemed pardon- nable, seeing it arises from the prevalence of love.

Love, that great refiner of the human heart,

56 DART

source de tout ce qui est noble, de tout ce qui est bon, source de la joie et du plaisir ! Si ’amour est faiblésse ; e’est une faiblesse qu’ont éprouvée les meilleurs coeurs et je ne youdrais pas qu’ elle fat Gtranghee au mien.

Je vais retourner dans peu a la maison, _et je me flatte que, quand je vous aurai in- formé de Ja parenté et des connaissances de cetle jeune personne, vous ne serez point contraire 4 mes voeux: mais sil vous plaisait “de les désapprouver , soyez stir que je ferais tous mes efforts pour étouffer mon inclina- tion. Votre obéissant ét aflectionné fils.

Dune fille a son pere,, en lui Saisant part ‘dune PERSE de mariage.

Mon CHER ET HONORE PERE, M. Cons- tant, dont le pére, suivant ce que jai appris, est une de vos plus intimes connaissances , m’ayant, durant yotre absence de ce pays , iémoigné une passion sincere, et m’ayant vivement pressée de répondre a ses ouver-

tures de mariage, j'ai cru de mon devoir d'é- carter toutes offres de cette nature, quelque avantageuses qu’elles me paraissent, jusqu’a ce que j'eusse recu votre opinion sur une af- faire si importante, car je suis déterminée a me conduire entiérement d’aprés votre juge-

aa

DE LA CORRESPONDANCE. By ‘The souree of all that’s great, of all that’s good, Of joy, of pleasure !—Ifit\bea weakness, It isa weakness which the best have felt; I would not wish to be a stranger to it,

“I shal] netuen his immediately, . ul flatter myself, when I inform, you of the _psrentage and connections of this young lady, _you will not be averse to my wishes; but if it. be your pleasure to disapprove , I assure you I shall then endeavour to 2B press my inclinations.

_ Your dutiful, and affectionate son.

;

From ‘a daughter to her Sather, sla a proposal of marriage. ©

My DEAR HONOURED siR, as Mr. Cons- tant, whose father , I am sensible , is one of your most intimate acquaintance, has, during your absence in the country, openly avowed a sincere passion for me, and ar- dently pressed me to comply with oa over- tures of marriage, I thought it my duty to decline all offers of that nature, however: advantageous they might seem, till I had veceived your opinion on so important an affair, being determined to be entirely di- rected by your) superior: judgment , and

36 a ee

ment supérieur, et suivant vos conseils , soi€ qu ils encouragent ouqu' ils désapprouvent ses - voeux. Je prendrai néanmoins la liberté, en toute soumission , de vous exposer avec fran- chise mes vrais sentimens a I’égard de ce jeune homme, pour lequel je ne me crois ni aveuglement ni partialité, Il parait avoir les intentions les plus honorables, et n’étre infé- rieur a aucun des jeunes gens que je connais- se, ni pour le bon sens, ni pour Jes maniéres distinguées. Je vous assure, mon cher pére, que je recevrais avec plaisir ses hommages , s'ils obtenaient votre consentement et votre approbation: mais ne croyez pas que je me sols assez avancée vis-a-vis de lui, pour agir avec précipitation, on accepter des offres qui ne s'accorderaient point avec cette obéissance filiale que je vous devrai toujours en recon- naissance de vos bontés paternelles. Votre conseil le plus promptsur un sujet d'une telle ‘importance sera donc, cher et honoré pére, ‘la faveur la plus précieuse pour votre trés- obéissante fille.

Réponse du pére a sa fille.

MA TRéS-CHERE FILLE, je desire depuis Jong-temps de vous voir heureuse avec ua homme.de mérife ; je pe voudrais, par

DE LA CORRESPONDANCE. 59

according to your advice, either prohibit or encourage his adresses. I shall however take the liberty, with due submission, to dis~ close candidly my real sentiments of the “young gentleman, hoping , I am not too blind or partial in his favour : he appears perfectly honourable in his intentions, and to be by no means inferior to any gentle- man of my acquaintance, either in respect to good sense or good mamners. I acknow=~ ledge, sir, that I could admit his addresses with pleasure, were they attended with your consent and approbation; but, sir, be assured that I am not so far engaged as to act with precipitation, or comply with any offers inconsistent with that filial duty, which, in gratitude for your parental indul- gence, I shall ever owe you. Your advice, therefore, as soon as possible, on so'moe mentous a subject , will be the greatest satisfaction imaginable to, dear honoured sir, your most dutiful daughter.

The father's answer to his daughter.

My psarest Girt, I have long wished to'see you happy with a deserving man -~ I would not, upon any consideration,

40 , L’ART

aucune considération possible, traverser ou forcer vos inclinations, Les conséquences d'un tel emploi du pouvoir paternel , sur-tout de Ja derniére maniére, ont été funestes dans bien des cas, Loin de moi Ia pensée de désap- prouver une alliance .digue de vous! ce serait m’'écarter du devoir d'un pére, et nuire a la félicité de ma fille. Je connais la famille du jeune homme dont vous parlez , et je ne doute point qu'une alliance entre vous et lui ne soit également agréable aux deux parties. Soyez donc persuadée que mon retour a la maison sera aussi prompt que possible , pour prouver combien je suis de ma chére fille le trés- affectionné pére.

D'un jeune homme subitement captivd an spectacle.

MapAameE, jespére que la liberté. que je prends sera jugée pardonnable, quand je vous aural assurée, avec toute la soumaission pos- sible , que c'est [im pulsion irrésistble d'un honnéte armour qui me porte a vous écrire. Les charmes de votre personne , qui bril- Jaient avec tant d’avantage hier a Covent Garden , m’ont totalemeat privé de mon coeur. Je me flatte que mes regards ne vous

out pas été absolument désagréables, car je

DE LA CORRESPONDANCE. 41

-either,thwart or force your inclinations ; the consequence especially of the Jatter, have -been, in. many instances , fatal; far be it from me to disapprove of a worthy match! I should then deviate from the duty of a father,,and ,be injurious to the -happiness of a daughter. I know the gentleman's family. you’ mention,, ;and make little doubt but the connection will. be: mutually agreeable; be assured then that my return -home shall be as speedy as possible, im order to prove how much I am, my dear, gitl’s, ‘i

“Affectionate father. :

From a young man suddenly captivated at a Play House.

Mapam, this intrusion will, I hope, be deemed pardonable , when I assure you, with all due submission, that it is the irre- sistible impulse“of Usiiese love which indu- ces me thus to address you. The charms of your person, which appeared to such ad- vantage last night, at the play house in ‘Covent Garden , have totally deprived me of my-heart. I flatter myself my glances were notraltoge{her disagreeable, as I did

42 DOR KA 18

n'ai vu aucune marque de dédain dans lés votres. Je me trouve encouragé parla & faire, quoique je vous soisétranger , rhariblewvél de mon amour, Si vous voulez m’honorer d'une entrevue , en présence de quelque pa- rent, je ontinfet et vous et ceux que ce doit intéresser , sur ma famille, mes allian- ces, ma profession , etautres objets. qu'il faut faire connaire avant que d’obtenir un libre ac- cés: Jose présumer (4 moins qu'un engage+ ment fatal nes’ y oppose ) que vous daignerez acquiescer 4 ma requéte, puisque vous voyez que mes vues sont pures et honorables. ° Je suis, madame, en attendant votre réponse, avec la plus vive impatience , votre, etc.

yoy L. sips l Du pére de la demoiselle.

Mownstevur, ma fille m’a montré au- jourd’hui une lettre portant votre. signa- ture; et, par des motifs de prudence et de modestie, elle évite d’'y répondre elle- méme. Je n'ai l'intention ni de forcer son inclination, ni de m’opposer & une union couvenable, D’aprés cela, si yous voulez me favoriser d'une visite, et donner Ja preuve de vos assertions, vous aurez mor

DE LA CORRESFONDANCE. 43

not perceive any token of disdain. I am therefore encouraged, though a stranger , to make this humble acknowledgment of my Joye; and, if you will honour me with an interview, in the presence of any relation, I will satisfy you, and those whom it may concern, with respect to my parentage, connections , profession, and all other mat- ters that should be known previous to an allowed familiarity. Presuming, unless a fatal pre-engagement prevents, that you will comply with my request, seeing that my designs’ are apparently honourable, I re= main, waiting with the utmost impatience for an answer, madam, your devoted servant.

From the lady's father.

Str, my daugther has this day shewn me a letter with your signature ; from mo- tives of prudence and modesty , she decli- nes answering it herself; it is not my inten- tion either to force her inclinations, or oppose a desirable connection; her heart has hitherto been her own; if you will therefore favour me“to- mérrow with a call , and prove the veracity of your assertions, you shall always have my

4h ey oan? agrément pour voir ‘ma fille aussi long-

temps qu'elle: le) jugera conyenable. Je suis, elc.

D'un amant aun pére sur son attachement pour sa fi ille.

MoNnsiEeuR, persuadé que les eitebiits clandestins ne conviennent point a un homme dhonneur, et ne voulant: jamais agir d'une maniére qui puisse attirer des_reproches a moi ou a ma famille , je prends Ja liberté de vous ayouer , avec.candeur et transport, mon amour pour votre fille. Me flattant que ma famille et mes espérauces paraitront digaes d'atiention, je vous prie humblement de me permettre de lui faire ma cour. J'ai quelques raisons d’imaginer que je ne lui suis pas en- tiérement désagréable : je vous assure ce- pendant, que je ne me suis point encore ef- forcé d'engager son affection , daus la crainte que mes yoeux ne se trouvassent en contra- diction avec les volontés d'un pére.

_ Je suis, etc.

Réponse du peére.

MonsrewR, je ne doute nullement de la vérité de vos assertions relativement & vous, a votre famille, & votre réputation;

DE LA CORRESPONDANCE. 45

permission to visit my daughter as long as it may be agreeable to her. I am, sir, Bien humble servant.

From a lover to a Sather , on his aphesebitens to his daughter.

Srr,asI scorn to act in a manner as may bring reproach upon myself and fa- mily, for I hold clandestine proceedings unbecoming of any man of character, with candour and exultation, I take the bevy of avowing my love for your daughter, and _ humbly request her permission to pay her my adresses; as 1 flatter myself, my family and expectancies will be found worthy of -your notice, I have some reason to imagine that I am not altogether disagreeable to your daughter; but I assure you, honestly 5 that I have not as yet endeavoured to win her affection, for fear it might be repugnant _ toa father’s wilt, Tam, sir, your most obe~ dient servant.

The father’s answer.

Six, 1 make no doubt of the truth of your assertions relative to yourself, charac- fer; and connections ;‘but as I think my

45 L ART

mais, trouvant ma fille encore trop jeune pour former un engagement sérieux, je vous prie de ne plus parler, quant 4 présent , de votre passion : sous tout autre’ ie je suis votre, etc,

Réponse différente.

MonstevR, votre lettre annonce tant de candeur et d’honnéteté , qu'il ne me semble- Tait ni juste ni généreux de vous refuuser mon consentement. Je ferai cependant d’abord , conformément au devoir d'un pére, quelques informations nécessaires. Mais je puis vous assurer que je ne m’ opposerai jamais au choix. de ma fille ,a moins que je naie de fortes. raisons de chaknded qu'il n’entraine de fa- cheuses conséquences ; car je suis convaincu que le bonheur du mariage consiste uni- quement dans un amour réciproque. Vous pouvez donc compter que dans peu de jours vous aurez de mes nouvelles. En aan je suis, etc.

Du méme.

Mownsrevr, les informations que je me suis procurées étant trés-satisfaisantes, et voyant que vous jouissez d'une réputation exempte de reproches , je yous aunonce que

DE LA CORRESPONDANCE. 47

daughter too young to enter into such a serious engagement, 1 request I may hear) no. more of your passion for the present ; in every other respect, Iam, sir,

Your most obedient,

A different reply.

:

Sir, there is so much candour and honour apparent in‘ your letter, that to withhold my consent would be both un- generous and unjust. According to the duty ofa father , I shall first make some neces sary enquiries , assuring you I never would oppose my daughter’s choice , except [Thad some very just reason to imagine it would’ be productive of ill consequences $ for I'am convinced that in the marriage- _ state happiness consists only in’ reciprocal love. You may therefore depend upon hearing from me in’a few Wate till when _ I remain : felt

| een very humble servant.

F rom the same.

Sir, as my enquiries have given me: every satisfaction, finding that your cha- ra¢ter-is irreproachably just, I beg leave

te.inform you that I shall be very happy.

48 L'ART

je serai enchant¢ de vous receyoir chez moi toutes les fois que cela vous sera agréable, Si vous obtenez l'approbation de ma fille ,' si vos caractéres pataissent sympathiser, si vos coéurs s'unissent, je serai fier de joindre vos mains, et de contribuer , autant qu'il me sera possible, 4 votre bonheur conjugal.

Je suis, etc.

De l'amant @ la demoiselle. : mea iff

Ma cuirne CAROLINE, je puis mains. tenant, sans blesser I’honneur ni la décence ,, vous offrir mon coeur et ma_ main. J'ai regu. aujourd'hui la généreuse approbation de vo- tre pére, sans laquelle il ne m’edt pas paruy convenable de m’adreser a vous. Puisque ma, famille et mes liaisons sont telles qu’elles n'ont rien 4 redouter des plussévéres recher- ches , mes espérances ainsi encouragées , jose me flatter que le cher objet de mon attachement voudra bien me procurer l’oc~" casion de lui déclarer un amour que le temps ne fera qu’augmenter, et que mon veeu le plus sincére est de conserver toute ma vie. Jesuis, ele. ;

Réponse de la demmosisellas

MoNsI£UR, puisque vous avez parfai-

tement réussi auprés de mon pére, qui parait’

BE LA CORRESPONDANCE. 49

to. see you at my house, whenever it. is) convenient. to you, Should you meet with my danghter’s approbation, your dispositions appear ‘similar, and your, hearts united , L shall be proud to join your, hands, and fur-: ther. as amuch, as. possible, your, sossiatit happiness. LT ath Ps i, eipiat,:

a uAe Yours, rete.

@b | ot pean ThYI 1S

From the lover to the daiighter.' ryt?

‘My DEAR Cinoiine, I may ie with honour and propriety make a tender of my ‘hea?t’ atid and) \having this day received the.generous concurrence of your father ,. without ..) which. 1 did not think proper. to addons, his daughter. My family and connections. being such, as could be sub- mitied to the strictest inquiry 5 ; thus. far advanced in hopes, I. flatter, myself my, dear love. ‘will, afford, mean. opportunity. of. disclosing . a. Taio, -" which it is my, sincere desire may. improve with. time, and. continpe for life. Tam, dear madam,

Your nxpe devoted servant, Petal"

gah H Luda

4 e “ay | The lady's reply. 008 PR), as sslou ‘have ‘been very ‘successful

inyyour, -applisation to my father, who seems 2. 3

5o Se. owpiawitoo 4a 2a

irés-satisfaitde vo fre!réputation et-de volte famille ; je croitais! fhenquer a mon ‘devoir’ envers lui, si je talopposilis a son inclination ,’ et si je decals eais quélqu’ un qui ‘me fait honneur, culgitbabnneabhins tint @'intérét.' Vos. visites” “seront Srecuts: avec les égitds convenables; mais je vous derhandé la‘ per= miission Eiguler d'avance que le don de ma main ne sera. ina exigé » que. Je ne puigse y ‘ajouter. celui d un ‘coeur sincere, Je suis, elc, oH aa? & qt

farses ii if iv

Diun n amarit jalon di disa maitresse.

Oo aA Dani! fitAp ant! jie ota ni aveugle; j je peux % voir ‘et ‘entendre; Votre . partialité pour Me'C..4-J'est sins césse’ let vant mes yeux ivoire tends pour lui’ ‘est parvenue 4 mes! oreilles,— Mais pourquoi m'avoit™ wrompé | e Pourquoi mé- promettre amour et Constancé, et me pousser a la rage et au désespair ? Quel: Action de’ma’ Vie & pu méritér un’ si lache’ retour ? N’aimais-jé pas assez? fidoldittais! Odi, beauté cttelle ; je vous aimais, avec, fareur.. Et me traifer ainsi!..,. Ne pouvant soutenir Vidée d’étre dupe encore , je desire colinditre vos vérita- blessentimens. Sr-¢’est votre volonté que nos yooux passionnés , nos tendres protestations

DE LAX CORRESPONDANCE. 57

pleased with. your character and family, £ think I should be wanting both in duty to him, and respect for you, did I dare to op- pose ca inclinations , or discourage a gentle- man who has testified so much hie and, regard for me. Your visits shall be received with all due respect; but I must beg leave to premise I shall never be tempted to part with my hand, till it is accompanied wilh a sincere heart. I am, sir, Your most obedient, From a jealous lover to his mistress. On’ wavdam! maAdAm! I am neither blind nor deaf—I can both see and hear !— Your partiality for M= Careless is every day before my eyés, and your tenderness for him has now reached my ears! But why have you deceived me ? ‘Why promised constancy and love, and drove one to mad- ness and despair ? Whiat action of my life has merited this base return ? Have not loved ?— Yes, cruel beauty, doated to distraction ; dill wherefore use me thus.? ‘As I cannot bear the thought of being. a dupe any longer, I wish to know your real and candid sentiments, If it be your pleasure that all our former vows —alf

Be YAR Lanrnrt T ari

sdietit révoqués , j'y consens; car je dédai guerais d’accepter une main inanimée que le coeur refuserait, d’accompagner : il était le premier objet de mon ambition. Répondez

donc avec franchise ; votre eaerne obligera votre, elo, :

: Réponse.

_ Mon cuER Monsieur, j'ai regu ‘votre désobligeante épitre, a bigeelle je ne puis rien comprendre. J’espére que, dans aucune circonstance de ma vie, on ne m’a vu man- quer aux lois de la sagesse et de la modestie. A lavérité, pensant que nous devions dissi muler nos sentimens en public, je me suis hier efforcée chez lady R..,., pour éviter les sarcasmesde nos amis, de cacher'un amour véritable sous une apparente indifférence, Suivant mon opinion , rien n'est plus impru- deat pour des amans que de paraitre amans en compagnie 5, : cela esta la fois anuyeux et dés gréable a la ‘sociéte. Je. me atte d’avoir Bimaariiche détruit des craintes mal fon-

dées , et je vous assure que je suis toujours sincéremeut votre , efc,

Pak

DE LA CORRESPONDAney, $5

our fond protestations should be revoked, ‘Iam content; for 1 despise a lifeless hind. The heart is the chief of my ambition. Your eandour therefore will greatly oblige, madam,

Your distracted lover.

From the lady, in reply.

Dear str, I received your unkind letter , which I must declare I could not Ganipreliind’ no circumstances of my life, I presume, can prove me guilty of any im- ‘propriety or indecorum. I certamly thought proper to disguise our partiality ; and there fore last night, at lady Riot’s, endea- ‘voured to conceal my real Jove under a sham indifference, for fear of incurring the sarcastic ridicule of our friends, Iu my opi+ nion, nothing is more impradent, nothing more offensive, than for lovers to appear lovers in company ; it is both disagreeable and disgusting to society. I trust I have said sufficient to femove all your ground- Jess fears, and assure you how much I aim yours sida y, ete.

-

a 7

54 Want?

. D’un amant a la tante de sa maitresse. «! ; * Mavpamz, jai eu plusieurs fois, 4 votre connaissance, le bonheur de me trouver avec votre niéce. Je me suis souvent effurcé de profiter de ces occasions pour lui faire l'aveu d'un amour honnéte et sincére. Mais, prét& parler, mes craintes l’ont toujours emporté sur mes espérances , et j'ai été obligé de dif- férer. J’avoue que jai Jaissé échapper quel- ‘ques mots qui semblaient tendre 4 mon buts mais Ja jeune dame ne les a pas compris, ow n'a pas voulu les comprendre. Me flattant que ma famille doit étre prés de vous une Fecommandation en ma faveur , j’0se vous ‘supplier d’étre mon avocat dans cette circons- tance. Je desire ardemment de déclarer mon amour; mais, ne sachant comment commen- cer, soyez assez bonne pour m’en procurer loccasion. J’attends votre réponse avec impa~= tience , et suis, etc,

Réponse de la tante.

MonsigurR, la défiance de soi-méme est erdinairement compagne du mérite; elle est

DE LA CORRESPONDANCE. (55

F. rom. @ over to his: mistress's s cunt, Tequest- gt ae mm, her Inter cession, see Ga Tee

-29: Mal nae shave ‘several times, with ‘your knowledge, beew happy in the com- pany ofvyour niece, I have often endea- woured, to avail myself of those opporiuni- ties ofavowing my honest and sincere love’; but just as Ihave been about to speak, my fears have vanquished my hopes, and I have been obliged to suspend my design. I ' onfess: I) have! thrown out some‘intima- tions; but it seems ithe: young lady did not, or will net comprehend them. As I flatter myself, madam, that my family and con- nections ‘have already recommended: me to your favour; I most humbly solicit that you will be ‘my advocate -on this: occasion. I would faim make'acdeclaration ‘of ary love, but not knowing how. to begin it,’ request you will-be so good as:tosprepare the way. I wait with the utmost: impatience your reply : fill when, believe me, i madam $ al “sincere Nene)

» The’ aunts ‘Teply.

rs diffidence i is eri p compa- nion of merit, and a sure token of respects

Hl

56 oDART ry

d’ailleurs une preuve non équivoque de res- ‘pect. Je ne me sens donc nulle répugnance pour ce que vous souhaitez de moi. Mais, ne pouvant vous dire comment ma niéce le pren- dra, je profiterai, selon votre desir, de la premiere occasion qui s offrira pour lui clarer vos sentimens , et je vous promets demployer toute mon éloquence en votre faveur. Je suis, etc.

De la méme.

Monsieur, j'ai saisi hier f’occasion de parler & ma niéce relativement a |’aflaire sur laquelle vous m’avez écrit. Je n’ai regu nulle réponse positive ; mais, par la rougeur que j'ai appercue et par le trouble dont jai éié témoin, je présume qu'il y a lieu d’es- pérer. Ayant ainsi aplani le chemin de Yamour, je-vous laisse le soin du reste, desirant sincérement , monsieur, que l'affaire se termine 4 votre satisfaction et & celle de ma niece. Je suis, etc,

D'un amant timide & sa maitresse, MADEMOISELLE, j'ai combattu long- temps la plus honorable , etla plus respec- tueuse passion qui jamais ait témpli le ceeur dun homme, Souyvent j'ai vyoulu vous la

DE LA CORRESPONDANCE. 57

therefore I cannot say that I haye any dislike, on my own part, to the manner of your proposal; but notknowing how my niece may take it, agreeable to your re- quest, I shall embrace the first. opportunity of apprising her of your love for her, and use all the eloquence 1 am mistress of in your fayour. I am, sir, Your obedient servant, etc.

From the same.

Sir, yesterday, I took an opportunity of speaking to my niece, relative to the business which you wrote to me abort. TI received no direct answer, but am led to imagine, by the blush I perceived ,.and the hesitation I witnessed, that there is room for hope; having thus far prepared the way for love, I leave the rest to you, and am, sir, wishing this affair may termi- nate both to your and my niece’s advan- tage. Your sincere friend etc.

From a modest lover to his mistress,

Miss, I have long struggled with the

-most honourable and respectful] passion ihat

ever filled the heart of man: frequently have I endeavoured to reyeal it personnally, x, Mel

58 LAr

déclarer de vive voix, plus souvent encore jai tenté de vous écrire ; mais je n'ai jamais pu trouver assez de courage pour accomplir mon dessein. J’ai eu beaucoup de peine & garder mon secret : mon embarras.a redou- blé pour Je révéler ; mais aujourd'hui je ne puis plus le retenir. Je vole avec ravissement pour vous voir, et, quand je jouis de ce bon- heur, au lieu de me trouver animé , comme cela devrait étre, }’éprouve, au contraire, un embarras qui m’éte tout pouvoir d’articuler. C'est la défiance de moi-méme, la persua- sion de-mon peu de mérite, la haute opinoim que j'ai du votre, qui me donnent cette timi- dité. L'amour, dit-on, inspire du courage aux hommes et les excite aux plus nobles actions: qu'il opére différemment sur moi, puisqu’il mote jusqu’a l’assurance nécessaire! Toute romanesque que ma passion puisse vous paraitre, croyez, madame, a ma sin- cérité. Si l'excés du respect est un crime, if porte son chatiment avec hui. Il est inutile d'ajouter que mes desseins sont honora~ bles; qui oserait approcher d’un objet aussi parfait avec des vues coupables! J’ose me ‘flatter que ma famille, mon .état, ma fortune, peuvent soutenir l’épreuve du plus sévére examen. Daignez donc, madame,

DE LA CORRESPONDANCH. 5g

and as frequently: inthis mafifer, but never, till naw, could I summon sufficient courage to consummate my design. T can no longet labour with a.secret that has given me so much torture to ‘keep, and hitherto more,

when T have endeavoured to reveal it. With rapture Ifly to see you, and yet when E have ‘that! pleasure, instead of being ani+ mated ; as I ought; Lam utterly confounded, and totally deprived of utterance. Sure it must be'aidiffidencé in myself-a conscious- ness 6f “my own‘ unworthiness’, and’ an exalted opinion of your merit that occasions this timidity. Love, they say, has inspired men with courage, and stimulated them to noble atchievements ; how differently does it operate with me! seeing it deprives me of all necessary confidence ! ! Believe me, my - dear madam , though romantic as it may appear, my decekorbile sincere. If respect be ' aerime, it bears its own punishment —it is unnecessary for me to add that my designs: and anotives:-are honourable. ‘Who could. dare approachso much virtuous excellence y with anyiumyvorthy views? My family and circumstances wall, L flatter: myself, stand: ihe test. of the strictest enquiry. Oh then , my dear madam, condescend to emboldem

60 ert ass,

encourager mon respectueux amour par une réponse favorable, et je serait, a asof votre, elc.. ci

Réponse de la demoiselle.

MoysizuR, toutle tines convient que Ja modestie est Te plus grand ornement de mon sexe , et j@ ne vois aucuné raison pour que cette qualité soit blamable dans le vétre. I] me siérait mal d’en dire davantage sur ce sujet, on me taxerait peut-étre de présomp- tion; si j’en disais moins ,,on pourrait m’ac- cuser d'une réserve aflectée,, et je paraitrais. ne pas avoir pour le mérite modeste , ce que le mérite modeste seud me semble exiger d'estime et d'égards. Je suis , etc.

Dun amant blessé a la guerre, @ sa maitresse.

Ma cuére CAROLINE, vous avezsouvent déclaré avant mon départ pour l’armée, que ee n’étaient point les avantages extérieurs: que je pouvais avoir, mais’ les qualités de mon ame, quiavaient obtenu votre affection: Si cela est vrai, je suis bienheureux, car je ne peux plus me*vanter des agrémens dont: mon miroir me flattait autrefois.. Je suis: privé d'un oil et d'une jambe: comme je

DE LA CORRESPONDANCE. 62

my respectful passion by a favourable reply, »vincl will for ever oblige aait affectionate land devoted adinirer.

i The lady’s reply. e

S1R, modesty is allowed to be the great- est ornament of our sex , and I cannot see any reason to deem it blameable in your's: to say more on this occasion would illbe- come me.—It would border upon presump- tion ; to say less would justly appear af- fectation ; it would seem that I knew not how to pay that regard to modest merit, which modest merit only deserves. I) re- main, sir ,

Your humble servant, etc.

From a lover, after receiving wounds. Ut battle, to his mistress,

My pear CArnoringe, you have often _ declared before battle had called me away, fhat not the beauty of my ‘person, but, the accomplishments of my mind, had gained your affections; happy for me, if this be true, for I cannot longer boast of those personal charms which my looking glass once flattered me with. 1 have lost one of my eyes; I am deprived of a leg; butas

640 boy Rawat eto: or

Jes. ai perdus pour une cause honorable5 jespére que ma chere Caroline ne m’en fera pas regretier la perte. Je n'ai pas osé vous aller voir avant que vous fussiez prévenue de mon état, dans la crainte que mon appa- rition iniptieneliies ne vous inspirat non, seu- lement de l’effroi , mais du dégout, Si vous avez autant d’impatience que moi pour une entrevue , témoignez-le par une prompte ré- ponse; et, si elle est conforme a mes voeux , je volerai,sur les jailes de |’amour pour-vous -prouver que je suis votre, etc. Réponse.

Cur WILLIAM, si je mafflige , si je semble douloureusement affectée de votre infortune, croyez que mon chagrin est pur, et qu'il ne vient que d'une crainte extidiiie que votre santé ne soit altérée. J'ai supplié Je ciel pour qu'il conservat votre vie. Vous vivez, je lui rends graces. Que je vous voie ! d yenez, venez le plus t6t possible, et soyez convaincu que je suis toujours yolre sincere Caroline.

D'un amant & son pére, sur. son peu de succes. .

Tris-CHER ET HONORE PERE, jai, Hy

a quelque temps , suivant votre avis et vos

DE LA CORRESPONDANCE. 63

they are’ gone im an honourable cause; £ hope my dear Caroline will: give me. no reason to regret their loss. I did not think proper to see you, till you were previously prepared for my reception; for fear my appearance might not only shock butdisgust you. —Iftherefore you are equally anxious, as I am, for an interview, signify it by an immediate reply , and, if ‘agreeable, ‘I shall fly on the wings of love, to prove myself,

-

Your devoted servant, etc. The young lady’s reply.

Dear Wixxtram, if I grieve and seem unhappy at your misfortunes, my sorrow , believe me, is pure, and proceeds from anxious apprehension that your health may be thereby impaired. —I prayed to heaven to preserve your life; it is pre- served, and E am thankful! Oh then let me see you as soon as possible ; and be-

lieve me, Your sincere Caroline.

From a suitor to his father , relating his ill success.

Honovurep sir, I paid my addresses some time ago to miss Faulkland, agreeable

64 ‘DART

desirs, présenté mes hommages a miss Fatil- kland ; je m’étais attendu, d'aprés les nom= -breuses qualités attribuées 4 cette jeune da- me, 4 trouver au moins en elle de Ja civilité et de la politesse: elle a paru, au contraire, non seulement réservée, mais encore, dans plusieurs occasions , arrogante et dédaigneu- se: cette conduite, vu le profond respect que jai montré, me parait non méritée. Je n'ai pas youlu cependant Ja juger trop précipi- tamment;en laissant écouler quelques jours, je suis retourné chez elle. Cette fois sa con- duite a été roide ou formaliste, sans le moin- dre mélange de eette aisance et de cette hon- néte liberté qui sont ordinairement le résultat d'une bonne éducation. Malgré cela, j'ai tenté den venir au point principal; mais elle a pris a tache de m’interrompre sans cesse par les propos les plus frivoles , et les plus étrangers & ce que je voulais dire. Si, pour amener Yaveu de mon hommage , je commengais & Jouer sa beauté, sans m’éconter, elle vantait le duc d’Yorck; si j exprimais mon admira- tion pour ses attraits , elle demandait ce qu’on flonnait le soir a la comédie. Quand enfin j aidéclaré mon amour, elle arépondu qu'elle voudrait bien savoir quand Ja guerre serait termin¢ée. C'est ainsi qu'elle m’a toujours, je

DE LA CONKRESPOMANCE- 65

‘to your dead dna repnmendation 7 and ‘flattered myself fro” the many qualifica- itions ascribed to “2t young ‘lady, that I ‘should iat) leasy meet with civility and po- Jiteness ; or the*contrary,, she appeared to ime not “bly reserved, but, in many ins- dances, arrogant and supercilious , which I presume, from the profound respect and attention I shewed was a behaviour. un- deserved. I was however unwilling to judge too hastily of the lady's character, and therefore suffering a-few days to ‘elapse, I repeated my visit; but I observed now a stiff formality of deportment, unaccompa- nied with the least degree of ease aud free- dom, which are always the resuit of good breeding. I was resolved ; however, to come to the main point; she took pains: to interrupt me by the most frivolous and foreign observations : when I was praising her beauty as an: introduction to my ado- ration, she was expatiating on ‘the valour of the duke of Yorck; when I was express- ing my admiration of her charms, she was enquiring what comedy was for the evening; 1ashort, when I declared my pas- sion, her answer was she wondered whea the war would terminate: thus rudely

66 LART

dois le dire, intjjement interrompu, soit par des phrases der seées , soit-en, sonnant ses gens sous les plus: .;,. prétextes; soit en,courant aison clavecin , ).,3. fredonnantun

air, puis regardant par jafene... ey un mot, me donnant mille preuves d’ indimgrence et de mépris. J'ai encore persisté en dGsit-de tout cela; yaiyparlé de mon ardeur ,duepoy- voir irrésistible de sa beauté ( car la flatterie,, jimagine, ‘plait a toutes les femmes ) ,:j'ai imploré une (favorable. réponse: elle s'est mise arire, aclianter , a jouer; et m’‘a traité avec encore plus de froideur ct d’inattention quelle n’avail fait: a la fin, enflammé d'in- dignation, je me, suis permis quelques re- foarques un-pen vives sur sa conduile, et jai pris congé delle , bien déterminé a nel jamais revoir... insit, ent} sj ewig Je soumets a-votre considération lest ma- niéres extraordinaires de cette» jeune: per+ sonne; je vous prie de me faire savoir si ‘vous pensez que ;'sie agi convenablement. Votre, etc. re) ,? pul

Réponse.

Sit. aw Mon cHER JACK, vous ne connaissez

pas le beau sexe. Miss Faulkland est une

personne 'd’un excellent caractére ‘et ‘j'ai

DE LA CORRESPONDANC” 67

must call it) did: she intrody? te most ‘useasonable subjects ; rung heated

servants on every triflis 0Ccasion; flew to

‘the harpsichord to “@Y then ‘hammed a tune; looked o~ Of the window; in fact,

gave me se~tal convincing proofs of her in differep-¢ and contempt. I persisted still in my-suit, and urged the ardour of my pas- sion, expatiating at times upon the irresist’ ible power of her beauty (for flattery I deemed agreeable to the ears of every wo- man ) and ‘entreating her for a generous reply; but now she laughed, sung, played, and treated me with more coolness and neg- lect than before; at last, fired with indigna- tion, I made sorfie hasty remarks upon her conduct, and taking a final leave , departed witha resolution never to see her again. The extraordinary behaviour of this young lady , Isubmit to your serious consideration , ‘and request to know if it be your opinion that T have acted right. I am, dear honoured sir, yours, dutifully, ete.

The Sather's reply.

~My pear Jack, you do not know the fair sex. Miss Faukland is a lady of a most excellent character, and I still retain

68

LOMjONTS.- ime opinion de son mérite. Je regarde cettc onduitecomme un plan adopté perelle , pour \uver votre caractére; elle avait cerlainement an Je droit d'étre gaie et enjouée, que vous de_., enflammé dine -

dignation. Vous ne devriez px. étre si pré- venu en votre faveur, ni suppose. arrogam- ment que des liaisons de famille, ousséme Je mérite personnel, fussent des titres pour obtenir de l’attention et des égards. Une femme de bou sens ne se laisse point, pren- dre par surprise, ni méme par les forma- hités ordinaires de Ja galauterie. Elle veut du temps pour lire dans le coeur, et prouver sa sincérilé, sa.tevdresse. Ce ne sont point les graces extérieures , ni |'agrément des ma- niéres, mais les qualités de lame, qui re- commandent un amant a I’estime d'une per- sonne douée de jugement et de sagacité. Miss Faulkland posséde l'un et l’autre: je vous couseille donc de renouveler vos hom- mages d'une fagon plus soumise et plus per- suasive, soutenue d’argumens sages, et de déclarations franches et honnétes. Vous pour- rez alors ne pas désespérer du succés; mais cette flatterie dont vous confessez que vous avez fait usage doit nécessairement oflenser Jes oreilles de toute femme raisonnable,

LART

PE LA CORRESPONDANC,” . 69

the same opinion of her merits; %0 "PO? this behaviour to have been 27? ated , on pur pose to make atrial of OU" disposition , and certainly she ha?@S much right to be gay and merry, » YOU had to be fired with indignation, WU should not be too prepos- sessed in “vour of yourself, nor arrogantly suppee that, on account of family connec- tions and Berspnal merit, you are entitled, to respect. A woman of sense is not to be, taken by surprize, nor even by, the ordi- nary formalities of courtship; she requires some time to read the heart, and prove, its sincerity and. affection; it is not merely, the, exterior graces of deportment;, but the inte- rior graces ‘of the mind, that can recommend, a lover to the notice and esteem of a female of judgment ; and as I know miss Faulk- land is possessed of. both judgment sand sense, I therefore advise you. to, reneyy your ‘addresses 1 in a more submissive and persuasive manner supported , by. sound arguments and honest declarations ; then you need not despair of success! but that flattery which you confess you made use of, previous to. your suit 5. must offend the ears. of. every woman of understand- ing. Be ea that if you Win this young

Ye LALR® Soyezcet.:,, que, si vous parvenez a obtenir

cette jeune dc, re, vous vous assurerez d’tne

épouse ca “tui rendra votre sort heu- reux igne et fnvit. Je suis , etc.

D’'un ami @ un amant -rtravagant.

-Mon CHER MONSIEUR, une heedn con- tractée dans notre jeunesse avait fait 1ajtre ei nous nie amitié, que je pensais devoir étre solide et durable; mais depuis quelque temps je m’appercois d'une grande indiffé- rence de votre part. La Conviction que jai de n’avoir donné aucun juste motif au rela- chément’de potré intimité me caitse ‘beau- coup déichagrin § et Vintérét que je prends a 2 ce qui Votis cbncerne: m’engage a vous écrire sur'ce sujet. La véritable amitié, toujours inqui¢le de Ja santé et du Hier dita de ceux quren sont lobjet, m’a porté a prendre des informations, et je viens de découyrir que 1e vous étes amoureux. Mais pourquoi enavoir fait! miystére & votre ami ? L’amour n’est point un crime, & moins qu'il ne soit accom- pagné de vues malhonnétes , ce qui le ren- drait criminel en effet ; nulle honte n’est at- tachée non plus & ce sentiment, 4 moins qu ‘il ne Soit mal placé. Mais Fopinign que jai de votre probité éloigne la premitre

DE LA CORRESPONDANCE. 7

lady , you will secure.a most valuable wife,; that, will, render, life happy, and, desirable. I am your affnatronate ae » etc.

} SL, 190 z 4 0 i apie ttt lover. u aMy, DEAR, sSERz/ an eanly; attachment

crated: ‘a; friendship sbetwen .usj othat I thought wahould; have;been lasting and iper= manént; but L have lately perceived a great indifference-on:your side; Lam exceedingly concerned; for, this, conscious that, I have given nosjust réason fora suspension of our intimacy. My regard therefore inducesime to write upon be subject, :and true ‘friendship; whichis always officious:about the thealth and. welfare of those: we esteem , having prompted me:to make enquiries , TE have now ‘discoveredi:that you:are in love; but why was this, ‘concealed from your: friend 2? Love iseno crime; no shame: except it is attended »yithbase’ designs , “which, then niakes’ it criminal indeed, or ill-placed , which ‘renders : it sb idiagtace. My opinion of your‘integrity ‘and shonour removes the fuimer idea sand ‘being convinced of your \ptudence and discretion; Icannot doubt the pfopriety of yours choice }!but: authorized

a? xoy Adv tenqod sa aa supposition , et je connais trop bien votre pru-

dence: et votre jugement; pour’ douter’ de fa’ bonté de votre choix, Autorisé cependant par notre Jongue intimité, je veux vous gronder , et gronder séverement , tant du secret que $ . re es mi OF 3h Ua te

vous gardez ayec moi, que de Ja maniére folle dont vous aimez: Votre assiduité aupfés de votre belie est, a ce que j'apprends} telle ment constante, que j'ai bien peur, qu’an liew de servir vos desseins , elle n'y nuise. Vous passez beaucoup trop de temps avec cette dame; votre présence perpétuelle sera d’a= bord insipide et :génante , et finira par faire: ~ souvent desirer votre absence. Vous négligez absolument la compagnie de ‘vos amis pour celle de cette jeune personne , toute visite vous est. insupportable, tout entretien vous est pénible, excepté celui de votre- amour. Eh bien ! mon pauvre ami; soyez’siir que les chagrins et:la perte de-vos espérancesise- ront l’effet immanquable de cette passion réglée. Je m’attends.qu'ew peu de jours votre maitréssé deviendra totalement indifférente, son inclination se chapgera en dédain , et vous serez non seulement négligé, mais mé- prisé.: Quand elle aurait a présent autant d'amour que vous-méme, croyez que cette dépense.continuglle de soupirsiet de vooux,

DE LA CORRESPONDANCE. 75

by friendship! ands our longeintimacy , I must, chide: you »( and tliat cseverely,) for both the secrecy and -folly of:your love ; your devotion to youn fair one is, by all: accounts, so constant, that-I fearzyou will counteract, instead of promoting -your.de- sigas you spend too much time with the lady by. which:aneans: your presence will hecome:so, commen and troublesome, that: your absence may be often desired; -the company of your friend, is now _ totally neglected for that of the young lady; the: sight of every visitor is disagreeable ; and every subject painful, except the theme of love; be assured, my friend, that disappoint- ment and vexation will be the consequence ef this over-passion; the lady, I expect, will become totally indifferent in a few days); her love will terminate in disdain ; aid you will be both neglected and des- pised ;' though for the present she may seem to entertain the same regard for you which you do for her, yet’ this reiteration of sighs and: vows, and vows and sighs, will soon exhaust her stock of affection and tender- ness, and render her in time languid and cool, Lovevis, such a mce, matter, that: requiresmore ogconomy than you are awares| a. 4

9% (apeaneatero> Ax sa

de yorux et de:soupirs, aura bientét épuisé tous les fonds qu'elle peut avoir en tendresse, et queile deviendra, avec'le temps, languis- sante et froide. En amour, il est également dangereux d’étre avare ou prodigue , c'est une affaire délicate, et qui exige plus d’éco- nomie que vous ne |’ imaginez. Je crains bien que mon ami ne soit encore qu’un novice sur cette matiére. De temps en temps des sé- parations; quoique pénibles, elles sont abso- - lument nécessaires pour rendre les entrevues futures agréables aux deux amans. Rien ne renouvelle plus efficacement une vieille flam- me que l’absence, rien ne ravive mieux celle qui languit. Il fauten outre introduire dif- férens sujets dans la conversation , afin de reveniravec plus de plaisir 4 celui de l'amour; autrement, vos entretiens seront d'une telle monotonie, que, tét ou tard, ils finiront par ennuyer. J'espére que mon ami me pardon- nera cette espéce d’avis officieux, et qu'il Vattribuera A ma sincére amitié; car j'avoue ingénuement que j'ai été porté a manifester mon opinion dans cette circonstance, par le regret que j'ai d'étre privé de la société d'un homme que j'estime depuis long-temps , et pour le service duquel je m’estimerai tou= jours heureux de prouver combien je suis, etc.

DE LA COWRESPONDANCE. 75 it is equally as bad to be profuse as re- served : I fear my friend is but a novice in the science; occasionnal separations A though painful as they may be, are abso- lutely necessary in order to render our fu-+ ture interviews mutually agreeable; nothing ean more effectually renew an old flame, nothing revive a languishing one, sooner than absence, which is the chief promoter of love ; besides, different objets should be occasioually introduced to render, the theme of love more pleasing; else it will be attended with such a sameness that soon= er or later must appal; I hope my friend will pardon me for this seeming officious- ness, and attribute the cause to true friend< ship ,. for I ingenuously confess that I have been induced to offer my opinion ‘on this occasion , because I have been thereby de- ' prived of the society of a man whom I have long held in the greatest estimation, and in whose service I shall always be happy to prove myself

His affectionate and sincere friend, ¢tc,

79 aouacy RiART

me

~ D’un plaisant & sa maitresse. MapAms, jeprends la liberté de yous assurer qu'il faut absolument que vous vous arrachiez les yeux, ou que je créve les miens , C'est une vérité: il faut que vous soyez moins belle, ou il faut que je devienne aveugle; c'est encore une vérité. Quoique ma passion soit aussi violente que celle de tout autre amant puisse | étre , j'espére que yous ne vous attendez pas 4 me voir me noyer ou me pendre : croyez-moi, madame, je ne ferai certainement ni un ni I’autre. Ce serait prouver que j'ai bien peu de sens et bien peu de connaissance de votre mérite , si je découvrais la moiudre inclination de quitter ce monde tant que vous y resterez. A parler franchement, madame, je préfére infiniment le bonheur de vous voir a la gloire de mourir pour vous; j'ai, d’ailleurs, trop bonne. opinion, de votre jugement pour ne pas étve persuadé que vous aimez mieux un amant en vie qu'un amant mort; des lévres brilantes prétes a imprimer mille doux bai- sers , que des lévres froides et closes pour jamais; des membres agissans, que des membres inavimés et bons a rien, Cepen- dant, madame, s'il faut que je meure, je

DE LA COKRESPONDANCE. 197

From awit to his, mistress.

' MaAvan, I take the liberty of assuring you that you must either pull out your eyes, or I niust pull out mine —that’s a fact. You must either notbe so handsome, or L must be blind that’s another. Though my. passion be as violent as any lovers need be, I hope you will not expect that [should either hang or drown myself, for believe me, hadley I shall do neither. 1 should certainly betray great want of sense, and litle knowledge of your merit, if I was inclined to leave the world ‘while you werd in it. To deal sincerely with you, madam;

I choose infinitely the happiness of’ Being with you, before the glory of dying for yous besides I entertain such a good opi- nion of your sense, as to believe you prefer a living lover to a dead. one ; the lips that are warm and ready to dor a thousand sweet kisses, to those that. are. cold. and closed for ever; the limbs which are ani~ mated with motion, to those that are life=

less and good for nothing! but, madamj'

if I must die, pray kili me with your

o

78 LAAT

vous prie, tuez-moi A force de bontés, et non par vos rigueuts ; j'aime beaucoup mieux mourir sur votre sein qu’a vos pieds. Si vous étiez tendrement portée a me donner une mort de cette espéce, je suis prét a la rece~ voir immédiatement, dans telle partie des trois royaumes qu'il vous plaira; indiquez seulement et le temps et l@ lieu, et je ne manquerai pas de voler a la rencontre de ma belle meurtriére. Je suis pour jamais, etc.

D’une dame qui vient de se marier , & son amie.

Ma cuirne NAaneti, ne soyez pas sur- ptise de voir un nom étranger au bas de cette lettre. Celle qui vous écrit était miss Richard ; mais mon amant a voulu absolu- ment que je prisse son nom. Et de quoi ces hommes ne viendraient-ils pas 4 bout , puis- qu'ils nous persuadent de changer jusqu’aé nos titres ? Je vous envoie une paire de gants, un ruban, et un morceau du gateau nuptial. (Entre nous, c'est le gateau le plus DOUX que j'aie jamais mangé. ) Vous vous rappelez sans doute que vous éliez convenue aved laci-devant miss Richard , que la pre- miére qui se marierait enverrait ce présent & autre. Si par hasard vous vous étes mariée

DE LA CORKESPONDANCE. 7

kindness, not with your cruelty; I had much rather expire upon your bosom/thaw at-your feet; should you be tenderly ‘welined to give me a death of this sort, I am réady to receive it immediately, on any ground, in the three kingdoms; appoint but your place and time, and I will not faill to meet my fair murderer. nied i for ever.

From a lay just married, to her i as

Dear Nawneor, lai not stare at a strange name at’ the*bottom of this letter ; she that writes ‘to’ “you Was’ iniss Richards, but my lover insisted? ‘upon ‘my taking tis: name ; what caiinot, ‘these men do, when they per- suade us out of our very “ils Pa: T send you herewith a pair of gloves, a ribbon, and a bit of bridal cake. ( Betyveen you and me, it was the sweetest cake I ever eat. ) “You remember’ that ‘the late miss _ Rachards and you entered into a bargain, that which ever married first, should send this present to the other; if you have been married before yesterday , you need not

$0 .a5%) LAR Y

avant-hier, ne le renvoyéz pas pour cela} ‘mais: donnez-moia la place deux paires de gants, deux rubans, et doublez la’ portion de gateau. Si vous étes encore fille, ma chére Naucy, prenez conseil de: votre amie, et ma- ‘riez-vous, croyez-m0i, le plus tot possible. Vous voyez que le mariage n’a pas détruit ma gaieté. De bonne foi, ce que. jen connais jusqu’a présent ne me cet pas. devoir pro- duire jamaiscet,effet. On peut bien, de temps en temps, étre un peu grave, quand les en- fans sont méchans ,, ou. barbounllés , ou. ma= Jades; mais il n'y a pas la de quoi étre infor: tunde & jamais. Vous m’excuserez , ma ché- re, sije ne vous écris pas une plus longue lettre. Assurément -Vous, devez, senuir.que le temps d'une femme, qul. ne, I est, que depuis uatorze heures, est extrém ent précieux Fai di a M.S... . que je eS ane reve seul petit moment pour écrire 3 a la personne du monde qu aprés lui ‘jaimais le mieux.

b Adieu, LesBgte vous voir bientét, Votre, ete: ; i. ay HIG

" Réponse dla filicithtson: aa

MA cine Evia; quoique j'eusse quel ques raisons de croire ique vous ‘n'étiez pas Join de furmer l’indissoluble noeud, je n’ima+ giuais pas cependant que la conclusion fit st

DE LA CORRESPONDANCE. 8&

send it back to me; make it two pair of gloves, two ribbons, and double the quan- tity of cake; if you are not, my dear Nancy, take a friend’s advice, and marry as soon as you can,

I believe you will find that marriage has, not taken away my spirits; and, indeed, by, what I see of it, I do not think it ever will. One may have occasion to he grave sometimes, when the children are cross, or dirty, or sick; but that need not make one unhappy for ever. Excuse me, my dear, for not writing a long letter; you must surely know that the time of a woman , who has not been married above fourteen hours, is exceedingly precious and scarce. I have only told M. Sedwick I must have a mo-

ment to write to the person in the world E.

love next himself. Adieu, I saat I shall see you soon. via iz2UR . Your's, tess sb ob A congratulating reply. shy My pear Exviza, though I had some yeason to think you were approaching the indissoluble bond, yet I had no apprehen- sion that the change would have been,so 4*

-

$2 . DART

soudaine. Je me plaisais 4 penser que je se- rais votre compagne et votre confidente dans Yagréable soin des préparatifs ; mais vous avez trompé mon attente pour le plaisir de me surprendre. Quoi qu'il en soit, comme je ne doute point de votre bonheur, je me réjouis sincérement de l'événement. Puisse votre félicité étre longue, et sans interrup- tion! puisse tout ce’qui vous entotire contri- buer a la rendre compléte! Mon papa parle trés-avantageusement de l'homme que vous avez choisi. Puisse-t-il vivre long-temps, ef mériter toujours une aussi bonne réputation et une aussi aimable épouse ! Puisse ma chére atic vivre aussi nombre d’années, pour ré- compenser son mérite, et faire les délices de tous ceux dont elle est aimée !

‘Comme je suis encore fille, je garde vos présens, et vous remercie de vous étre sou- Venue de notre marché. Le giteau m’a paru aussi dowx qu’a vous ; puisse-t-il étre la source de douceurs inaltérables ! Je suis, ma chére, votre, etc.

D’un oncle & son neveu, sur lamitie.

Mon cirr Roser, ayant peu de temps a moi, je ne puis pas m’étendre beau- coup sur un'sujet qui, s'il était trailé a fond,

~

DE LA CORRESPONDANCE. 85

sudden. I pleased ‘myself with the thoughts of being your companion and confident in the agreeable task of making preparations; but herein you have disappointed, for the evident pleasure of surprising me ; however , as I have no doubt of your happiness, I sincerely rejoice in the event. May your felicity be long and uninterrupted, and every thing conspire to render it complete. My papa speaks very handsomely of the man of your choice; may he live long, and al- ways deserve so fair a character and so deserving a bride : and may my dear friend live long too to reward his merit, and de- light her friends! Being a spinster still, I have kept your presents, and return thanks for your remembering your bargain. I thought the cake as sweet as you did; may it be the means of everlasting sweets! Iam, my dear Eliza,

Your's sincerely, etc.

From an uncle to his nephew, on friendship.

My DEAR Boy, not having much time, T cannot dwell long upon a subject, which, if illustrated with every just argument,

84 . L ART

fournirait un volume. J'ai observé dans toutes vos lettres que vous étes toujours prét asortir pour aller voir, ow que vous attendez toujours quelque nouvel ami. Ami!— Si ce sont en effet des amis, vous étes assuré- ment le plus heureux des hommes, car yous en avez plus qu’aucun de tous vos amis p’en ont jamais eu. Je ne vous blame point d’étre complaisant pour les étrangers , et je ne cher- che point 4 restreindre une innocente liberté, ni 4 vous prescrire trop de délicatesse dans le choix d'un ami; mais je pense que quel- ques avis la-dessus ne vous seront p:s inutiles. Vous ne devez pas imaginer que tout homme dont la conversation est agréable a droit & votre confiance, et mérite d’étre traité en ‘ami. Les amitiés contractées a la hate pro- mettent peu de durée et de satisfaction ; trop souvent elles se forment par des yues inté- ressées d'un coté, et par faiblesse de l'autre. La véritable amitié doit étre l'effet de I'es- time mutuelle et d'une longue comnais- sarice; elle a besoin, pour étre cimentée, de la conformité d’age, de mosurs, et peut- étre aussi de l’égalité de rang et de fortune. Ce dernier rapport cependant n'est pas tou- jours essentiel : il est saus doute au pouvoir du riche de témoigner une amitié réelle au

DE LA CORRESPONDANCE. 85

would undoubtedly form a packet. I have observed in all, your letters, that you, are either going to see, or expect a visit from some new friend friend were they indeed friends, you are the happiest man in the world, for you ave certainly a greater number than any of your friends can boast, I am not against your being com- plaisant to strangers, nor desirous of abridg- ing you in any necessary or innocent liberty, or prescribe too. much to the choice of a friend; but a few hints I think are abso- Jutely necessary. You must not think every man yyhose conversation is agreeable, fit to be immediately treated and trusted as a friend. Friendships hastily contracted , pro- mise the least duration and satisfaction, as they commonly arise from design on one hand , and weaknes on the other. True friendship must be the effect of long, mu- tual esteem and knowledge. It ought to have for its cement an equality of years, a simi- htude of manners, and, perhaps, a parity in, circumstance and degree this last, how- ever, is not always essential : it is cer- tainly in the power of the affluent to display real friendship and benevolence towards the indigent; but, generally speaking, an

8&6 L ART

pauvre, en exercant sur lui sa bienfaisance; mais, en général, trop d’ouverture avec un Slianeee dénote de lindiscrétion et de I’é- tourderie.

J'ai bien peur que beaucoup de ceux que vous appelez amis ne soient plus faits pour la table que pour Je cabinet. Prenez donc garde aux nouvelles liaisons que vous formerez , et ne donnez point aux gens le titre d’amis avant de connaitre leur réputation et leur ca- ractére. Croyez que ces conseils sont le ré= sultat de mon expérience, et de mon aflec- tion pour vous, et que, dans toutes les occa- sions, je desire vous prouver que je suis, etc.

D’un dtudiant a son amt.

Mow CHER MONSIEUR, vous vous trompez, je ne mene point une vie solitaire : quoique constamment seul , je suis toujours en com= pagnie , et cette compagnie , croyez-moi, est beaucoup plus instructive et plus amu- sante que tous vos amis et camarades de plaisirs. Ma principale ambition est d’avoir une bonne bibliothéque, afin que quiconque viendra chez moi trouve a y satisfaire sor gotit, soit qu’il soit amateur de dévotion , d'histoire , de po¢sie ou de romans. Je yous envoie une liste des livres dont j'ai besom

DE LA CORRESPONDANCE. 67

opening to a stranger carries with it strong marks of indiscretion, and ends too often i in repentance.

Some of your friends (as you call them } are , I fear, more suited to the tea- table than the cabinet be therefore very careful of your new associates, nor make iliem friends without previously knowing their characters: This caution, believe me, is the pure effect of my experience in life, and affection for you; it being my wish on every opportunity and occasion, to prove _ myself, your affectionate uncle , etc.

From a@ student to his friend.

DEAR sir, you mistake, I do not feed a solitary life : for though constantly alone, Tam always in company ; and my compa- ny too is far more entertaining and instruc- tive than all your friends and bottle com- sqgmegnad® My great ambition is to have a good fibtary, that whoever calls upon me, whether a friend to religion, history , poe- try, or romance, may have his inclinations gratified : permit me then to give you the following commission; an opportunity may arrive when I can return the compliment,

rr L ART

pour compléter ma collection. Permettez-_ moi de vous charger de me faire cette em- plette , l'occasion pourra se trouver de pren- dre ma revanche ; que! qu’en soit le prix, il vous sera remis immédiatement. Procurez-moi, je vous prie, avant tout ,— la Nouvelle Encyclopédie royale, de Howard, —Les Voyages du capitaine Cook, choisis pat Anderson. L’Histoire d’Angleterre , pat Bernard. Le systéme de Géographie et d'Histoire naturelle , par Miller. Le Livre des Martyrs, de Wright. Le Voyageur Anglais, par Walpoole. Histoire et Vue de Londres , par Thornton. Antiquités d’ Angleterre , par Borwell. Les Buvres de Bunyan, recueillies par Mason.—L’ Homere, Virgile , le Télémaque et l'Histoire Ro- maine, de Melmoth.—Le devoir de l’homme et la Préparation de la Semaine , par Wor- thington. Les beautés de la Religion, de se Morale, en prose et en vers, par Hamilton. Le Médecin anglais, de Gordon.—L’ His- doire d’ Ecosse, par Murrai. L’ Histoire de l’ Amérique , par Arnold. Collection de Nouvelles et de Romans, par Porney.— Le ParfaitChasseur , de Morgan.—Le Nouveaw Fermier Anglais, Le Parfait Confiseur , de Price,-et son livre de Cuisine. ( J'ai besoin

DE LA CORRESPONDANCE. 86

I-give you a list of books which I want to compléte my present otimber whatever ‘they may come to; your expences'shall be de- frayed : first of al! procure me— « Howard's New royal Encyclopéedia; » « Captain Cook's Voyages round the Word, selected by Anderson; » « Bernard’s History of England « Milléi’s system of Geography and natural History; » « Wright's Book of Martyrs; » —« Walpdole’s British Tra- veller; » « Thornton's History and Stir- vey. of London; » —« Boswtll’s Antiquities of England; » « Binydn's: Works, by Mason; » «Melmoth’s Homer, Virgil, Télémachus , and ‘Roman History so Worthington’s Whole Dity of Man, and Week's prepara ion « Hamilton's ‘Beauties of Religion, and Morality , prose and verse; »— « Gordon’s english Physi- cian; » « Murray's History of Scotland; > « Arnold’s History of America; » seit « Porney’s Collection of Novels and Ro- mances; » Morgan’s Complete English Farmer ; » —« Price's Complete Confectio- ner, and Book of Cookery, (these I want for my syster); « The young Man’s

go L ART

de ceux-ci pour ma sceur.) Le Compa- gnon du jeune homme, par Brown.-— Les Comptes faits et les Tables d’interéts , de Bettesworth, L’Institutrice polie des Da- mes, de Stanhope, (encore pour ma sceur ). Les Bons Mots de sir John Feilding. —Le Nouvel art de parler.— Le Nouvel Espion de Londres, et les Ruses de Londres , par King. L’Histoire d’ Angleterre , de Middleton. L’Universelle Diseuse de bonne fortune. Le Magasin Merveilleux, et le Conteur. ( Ceux-ci sont destinés 4 ma vieille tante. ) Le Précepteur des Amans. ( J'ai besoin particuliérement de celui-ci pour moi-méme.) Le Josephe , de Bradshaw. Le Diction- naire Biographique , de Johnson. Les Classiques Bretons, de Walker ( ancienne- ment de Harrison) , avec les Nouveaux Ma- gasins des Dames, et de Londres; et l’'En- cyclopédie Ecossaise. Vous trouverez tous ces livres au meilleur prix, a la Téte de Shakespear dans Beech street, ou au 46, chez feu M. Evans, Paternoster Row. Ayez Ja bonté de m’envoyer aussi tous les nou- veaux pamphlets et les nouvelles piéces de thédtre. Vous obligerez extrémement vo- tre, etc,

DE LA CORRESPONDANCE. Of Companion, by Brown ; » « Betlésworth’s Ready Reckoner and Tables of interest ; » « Stanhdpe’s Lady’s polite Tutoress, » (for my sister also); »— «Sir John Feilding’s Jesis; » —« The New Art of Spéaking; » « New London Spy, and Chéais of Lon- don, by King; » « Middleton's History of England ; » «The Universal Fortune- Teller, » « Wonderful Magazine » and « Story-Teller;» (these I wish to make a present of to my old aunt );— « The Lo- ver's Instructor» (I want particularly for myself); « Bradshaw's Josephiis « Johuson’s Biographical Dictionary; » « Adams's Quarto system of Geography ; » « Walker's (formerly Harrison's ) Bri- tish Classics ; with The New Lady’s and London Magazines, «and the Scotch Ency- clopzedia;— all these you will procure on the lowest terms at Shakespeare's Head, Beech Street, or at 46, (late M. Evan's) Paternoster Row; please also to send me every new play and pamphlet, which will exceedingly oblige

Your very ‘humble servant, etc.

92 LART Lettre i ironique & un calomniateur.

Monstzvur, Je soin tout particulier que vous avez pris de défendre ma réputation, lorsqu’un impertinent drole, * de moyen. age, laid, louche, trapu, exercait toute sa méchanceté et ses faibles talens pour la noircir , mérite les plus vifs remerciemens. Je me reconnais tellement votre débiteur , que je crains bien de ne jamais pouvoir macquitter envers vous. Je voudrais que tout le monde yous ressemblat; quel noble et illustre exemple n’avez-vous pas’ donné! vous seriez au désespoir de blesser larenom- mée de votre prochain! vous méprisez ces. basses et odieuses pratiques , quemploie la calomnie pour ternir, peut-étre pour perdre enticrement la réputation d'un homme dont le desir le plus ardent doit étre de i" con= server intacte.

«—Celui qui me vole 1 ma bourse ne vole qu’une mistre ; elle é!ait 4 moi, elle est 4 lui, elle fut 4 mille autres; mais celui qui me dérobe ma réputation, me prend ce qui ne peut l’enri- chir, et me.rend pauyre en effet.

Vous voudrez bien agréer , jespére, ce faible témoignage de ma reconnaissance ; si

> Portrait du calomniateur,

DE LA CORRESPONDANCE. 93

An ironical letter to a slanderer.

Six, the particular assidaity you have displayed in defending my character, when a middle aged, squifiteYed , short , imper- tinent fellovy ' was practising every unjust means, and exerting all his feeble endea- vours to sully it, highly deserves my thanks. I own myself your déktdr so much, that I am apprehensive it will never be in my power to repay you; I wish every person would follow your éximple How noble, how illustrious the patern you scorn to, wound the reputation of. your neighbour you despise the poor mean practice of calumny which hurts, perhaps vuins the name and character of a man, which should ‘be always his greatest care to prését've.

« Who steals my purse, steals trash ?T was mine, ’tishis, and has been slave to thousands; But he who pilfers from me my good name , Robs me of that which not enriches him > And makes me poor indéed ! »

You will be so kind, I hope, as to re- ceive this poor acknowledgment of your

* A description of the person himself,

04 L’ART

jéprouve encore vos bontés , si vous me donnez de nouvelles marques de votre bien= veillance , vous trouverez bon, sans doute, que je donne plus de publicité 4 mes remer- ciemens. Votre trés-obligé serviteur , etc.

Lettre pour le premier jour de lan.

Mon TRés-HONORE PERE, je croirais man- quer a mon devoir le plus essentiel, et méme étre indigne de la qualité de fils, sij’oubliais, au commencement de cette année , de vous renouveler les assurances de mes plus pro- fonds respects et de ma plus vive reconnais- sance. Agréez donc, mon trés-cher pére , les souhaits ardens que je prends la liberté de vous faire d'une santé parfaite, et de l’ac- complissement de tous vos desirs. Puisse le Seigneur prolonger vos jours pour le bon- heur de notre famille, et sur-tout pour moi ; et, qu’en s‘écoulant, ils soient pleins de dou- ceur et de tranquillité! Permettez-moi aussi de vous consacrer tous les mouvemens d'un coeur, qui doit, 4 vos bons exemples, et a la bonne éducation que vous m’ayez donnée, tous Jes sentimens dont il se trouve capable, Ce sont des bienfaits dont je ne saurais trop vous remercier. Je vous supple decroire que

DE LA CORRESPONDANCE. 93

goodness, as a small token of gratitude ; and whenever I experience the same civi- lity and benevolent interposition again, par- don me, if I should be tempted to make my private thanks more public. I am Your much obliged servant,

Letter for a new year's day.

Most HonourepD FATHER, I should think myself wanting in my most essen- tial duty , and even unworthy the character of a son, were I to omit, at the béginning of this year, 10 renew to you the assu- rances of my most profound respects and my most sensible gratitiide. Accept then , dearest father, the ardent Wishes I take the liberty of expressing to-you, for your perfect health and the accomplishment of all your désites. May Heaven prolong-your days, for the happiness of our family , specially for me; and may they, as they glide on, be filled with comforts and tran- quillity ! Give me leave, atthe same time ; to devote to you all the impulses of a heart, which owes to your virtuous exam- ples, and the good education you have bestowed on me, all the sentiments of which it is susceptible. These are advan-

gO; a AL! ART

_je fezai de jour en jour de nouveaux ek forts pour mériter Ja continuation de vos bontés , et pour vous prouver , par mon respect et ma tendresse , la parfaite sou~ mission avec, laquelle je suis, mon trés~, honoré pere ,, votre trés-humble et trés- soumis fils,

Réponse.

Je vous remercie , mon cher fils, des souhaits que vous m’ayez faits au commen- cement de cette année : ils l’ont emporté sur tous ceux qu’on a farts pour moi, parce que je me flatte que je les dois plus a votre cceur qu’a la coutume. Je yous assure que votre reconnaissance me dédommage des soins et des dépenses que je e suis obligé de faire pour vous , et jespére que le plaisir quelle me cause , vous engagera, a conti- nuer. Ayez sans cesse la crainte de Dieu devant les yeux ; obéissez a vos maitres , et efforcez-vous d’acquérir , par votre ap- plication 4 l’étude, toutes les connajssances nécessaires pour fenabTs! dans la suite, avec honneur , l'état que vous vous proposez d’em- brasser. De mon coté, je n'épargnerai rien pour contriLuer & votre bonheur ; et, tant que yous répondrez aux’ bonnes intentions

Pe! : : pugs 4 ti :

DE LA CORRESPONDANEE. OF

tages for which I can never sfficiently thank you. I intréat you to believe that I will every day make new efforts to de- serve the continuance of your kindnesses , and shew you, by my respect and affec- tion, the perfect stibmission with which I am, most honoured father , '

Your very humble and most dutiful son.

The answer.

I thank you, my dear son , for the wishes you expressed for me at the beginning of this year: they have surpassed all those that have been bestowed on me, because I flatter miSelf I am more iddebted for them to your héart than toclstom. I assure you that your gratitude makes me amends for the cares and expénces I am obliged to incur on your account, and I hope that the pleasure it affords me will urge you to persevere. Have the fear of God constant Jy before your eyes; obey your masters and endeavour to acqiire, by your appli- tation to study, all the knowledge necese sary to discharge, héreafter with honour, the condition you intend to embrace. For my own part, I will spare nothing to con- , ribute to your happiness; and as long as

ae 3

93 | LAT

pm

que jal pour vous , vous me trouvereg

j toujours Votre affectionné pere.

Lettre pour sowhaiter un bon voyage.

- Monsteur, je fais des voeux pour I'heus reux succés de votre voyage ; je priela di- vine Providence qu'il lui plaise vous donner les smoyens de surmonter toutes les difficultés qui pourraient empécher I’ accomplissement de vos desseins, En attendant que j'aie le bon- heur de vous revoir, je vous supplie de vous souvenir quelquefvis de celui qui vous suit en pensée , et qui vous souhaite toutes les pros- pérités imaginables, étant véritablement , monsieur , votre, etc.

Réponse,

Monstevur, je vous remercie trés~hum- blement des souhaits que vous faites pour

Vheureux succés de mon voyage ,. et de la bonté que vous me témoignez en cette occa-

sion. Je fais de pareils voeux pour Ja con- servation de votre santé, Conservez -moi, je vous prie , votre bienyeillance , et soyez persuadé que quoiqu’éloigné de vous, je ne

cesserai point d’étre , comme je Yai toujours

été, monsieur, etc.

tiie

‘DY LA CORRESPONDANCE. OG

you answer the good intentions I have for you, you will always find me to be ~ "Your affectionate father.

Letter wishing a good voyage.

“Sin, I offer up my, prayers for.the happy. success of your voyage : I implore, the Di- vine Providence.that he will be ,pléqsed to, enable you to siirmount. every. difficulty, that might hinder the,completion of .your designs. I intreat) you, till I: have. the happiness ‘of seeing you again; sometimes to, rémémber him, who accompanies, yow in thought, aud wishes, you alk, ailneeene sili af being g truly Slitg dvi

; Your, ete:

' The answer. .

Sr, I most hifmbly thauk y ee ay ating ‘eee bien “prosperaus voyage: to: me, and for: the ! kindness «you express; towards) me: on: this occasion. -L:form: the: like wishes: for. the preservation of your: health, I beg

you will continue me in your: fav qvour; and: be assured that, though I: be; ata distance from: you, T:shall ‘never lewd te? bs past i cae Bit /Sbaoki Hs , 9G 8 H9 Y uA SSeS { : apis pila 20v Sout jcetey e

106 LAT |

Lettre de remexciement , et pour faire savoir son arrivée a un ami.

MowsIzEuR, je me croirais coupable d’in- gratitude si je ne saisissais pas les premiers momens de loisir | pour m’acquitter envers vous d’un devoir aussi doux pour moi qu ‘il est indispensable. Vous avez droit 4 ma re- connaissance par les bienfaits dont vous m’a- vez comblé, et par les services que vous me rendez tous eer jours. Cc’ ete & vous que je dois tout ce que je suis.

Notre navigation a été des plus heureuses ; les vents nous ont été favorables, et nous

_

sommes arrivés en aussi bonne santé que nous.

pouvions espérer aprés un si long trajet. Une seule tempéte m’a un peu effrayé : Jes pilotes prenaient plaisir 4 m’en augmenter le dan- ger. Je n'ai jamais eu si, grand’peur de ma vie. Lecapitaine, aqui vous m'avez recom= mandé ; a eu pour mor tous les\égards ima~. ginibiles 9 dest lui:qui m’a rassuré dans ma frayeur , sans lui je me serais bien ennuyé ; i m’aégayé par son humeur enjouée ¢ c'est une ebligation de plus que je vous. ai. Que je suis heureux de posséder un ami conime:vous, et _ qu'il y en a peu au monde! Donnez-moi de. temps ¢n temps de vos gouvelles : j espérg

DE LA CORRESPONDANCE. 101

Letter of thanks, and to let a friend know

one’s arri val,

Srr, I should think myself guilty of ingratitude, were I not to seize the first moment of leisure, to acquit myself to- wards you of a duty as pleasing to me as it is indispensable. You have a claim on my gratitude, by the kindnesses you have loaded me with, by the services you ren- der me every day. It is to you Loweevery thing I am.

Our voyage as been very prosperous; the winds have been very favourable to us, and we arrived in as good health as we could hope for after so long a passage. One single storm frightened me a little: the pilots took a delight in representing to me the danger greater than it was. I never was so terrified in my life. The captain to whom you ré- commended me, has had for me every atten- tion that can bs. imagined: it was he who encouraged me in my fright: had it not been for him, I should have been very tired; he diverted me by his lively disposition : that is an additional obligation I lie under to you. How happy am L to be possessed of a fr {¥ud like yourself, and how few such are there

TO2 Te Wane

cetie faveur de votre bonié, comme yous devez atteridre de mon deyoir toutes sortes de services. Puisse la fortune me mettre yen état, dans ces climats' éloignés , de pou- ‘voir vous, témoigner ma reconnaissance } elle sera toujours aussi vive que le respect avec lequel jai Phonneur aNtitt are ‘Yotre, ‘etc,

war "Réponse. hak 1 Moxvikun, je suis. ravi ‘Capprendse que vous étes Stat en bonne santé &———.. Jai été, pendant votre voyage, dans de igrandes inquiétudes , dont je suis heureuse- ment délivré par votre obligeante lettre , qui

‘vaut mille fois'mieux que tous les petits ser-

‘vices que je vous ai rendus. Vous ne me de=

“vez rien: le ‘plaisir de vous obliger est si grand, qu'il porte sa récompense avec lui; et je he connais personne qui netit fait avec joie ce que jai fail. Je m’estime trés-heureux ‘davoir pu vous marquer, par si peu de cho- ‘se, combien je vous suis acquis , et la consi+ ‘dération que j'ai toujours eue pour votre mé- rite. Je voudrais de tout mon cceur pouvoir vous prouver par quelque chose de considé- rable le zéle avec leqnely je suis, monsieur, votre, etc.

a a

DE LA CORRESPONDANCE. 105

in th pe Let me hear from you now and then: I hope for that favour fr om your adatss! as you have a right so expect from my duty every kind of services. May for- iune, in those remoter climates, enable me to shew my gratitude! it will oe for ever as unfeigned as the respect with which I have the honour to be, sir, your, etc. The answer.

Sir, I am overjoyed to hear you are safely ban at I was , during your voyage, in the utmost unégsiness; but I am happily relieved from it by your obliging letter, which isa thousand times of more value than the small services I have done you. You are not in the least indebted to me : the pleasure of obliging you is so great, that it carries its reward along with it; and E do not know any person who would not have rejoiced in doing what I have done. T esteem myself very happy in having been able to shew you, in such trifling instances, how much I am at your disposal, and the regard I have always had for your merit, If is the wish of my heart to convince you, by some circumstance of consequence, of the zeal wherewith I am, sir, your, etc.

104 L’ ART Lettre de plainte sur un long silence.

Monsieur, J'amitié que j'ai pour vous me force aujourd hui 4 vous demander raison de votre silence. Je me doute bien que vous ne manquerez pas d’excuses pour |'autori- ser ; mais je vous supplie de croire aussi, qu’'a moins qu’elles ne soient légitimes, je ne cesserai jamais de me plaindre. Vous aurez beau alléguer le défaut d’occasions de me faire tenir vos lettres, ou l’accident inopiné de quelque maladie, dont vous n’aurez eu que la pensée, pour vous justifier de mes reproches: tout cela ne sera point capable de me satisfaire. Avouez votre faute sincére- ment; vous aurez plus tot fait, puisque c’est fe seul moyen de m‘affermir dans la résolu- tion oi je suis de demeurer éternellement, monsieur , votre, etc.

Réponse.

Monsieur, vosplaintes et vosreproches me sont si agréables, que je suis contraint de vous en remercier, puisqu’ils ne procé- dent que d'un excés d’affection et de zéle, Tl est vrai que j'ai gardé trop long - temps le silence; mais je vous supplie de croire que le malheur qui me I'a imposé, men

DE LA CORRESPONDANCE. 105 Letter of complaint on a long silence.

Srr, the friendship I have for you obliges me at this time to enquire about the reason of your silence. I much suspect you will not be at a loss for excuses to justif¥ it; IT beg you will also believe that, unless they be real, I shalf never cease to com- plain. It will be in vain for you to ‘allege the want of opportunities to.send me your Jetters, or the unexpected accident of some pretendéa illnéss, to free you from my -reproaches » all this shal! not be sufficient to satisfy me. Candidly acknowledge your fault; that will put a more speedy end to it, since it is the only method, of con- firming me in the resolution I have taken to remain for ever, sir,

Your, etc.

The answer.

SiR, your complajnts and réproaches are so agreeable to me, that I cannot help thank- ing you for them, since they flow purely -from an excess of affection and zeal. I have, itis true, kept silence too long; but I ins treat you to believe that the misfortune which has imposed it on me, has caused me

o*.

EOD goes iy. A?

a fait porter une si rude pénitence, que, quand ce serait un crime des plus énor- mes, jen mériterais le pardon. Je ne veux pas vous faire un récit de tous les accidens qui me sont arrivés, de peur de me rendre aussi importun que yvousm’avez jugé paresseux ; il me suffit de vous faire souve- nir que je suis toujours encore, comme j/ai toujours été , monsieur, votre, etc,

Lettre de félicitation sur un mariage.

MonsizuR, je nai jamais appris de nouvelle plus.agréable que celle de votre ma- ylage avec mademoiselle B——. Souffrez que je vousen féliciie, et vous témoignecom- bien je prends de part a.votre bonheur, Vous devez sans doute étre au comble de vos sou= haits , puisqu’enfin vous avez obtenu la main de celle qui faisait le motif de vos plus ar- dentes recherches. Votre constance, a la vé- rité, a été mise @ de grandes épreuves, et vous avez di sentir qu'il n'est point de-roses

-sans épines. Aprés tant de difficultés , vous avez, grace au ciel, a présent la gloire de ‘posséder une personne dont le mérile est au- dlessus de tous les éloges. Permettez, mon- sieur, que présente ici mes civilités a votre charmante épouse; et croyez que je

DE LA CORRESPONDANCE. 107

to undergo so severe a penance for i!, that, were it the most enormous crime, I should deserve forgiveness. I will not give you an account of all the accidents which have be- fallen me, for fear I should prove as trou- blesome as you have deemed me idle :

is sufficient for me to remind you that T am still, as I always was, sir,

Your, etc.

Leiter of congratulation on a marriage.

Sxr, I have never received more agree- able intelligence than that of your marriage with miss B—. Permit me to congratulate you upon the occasion, and to shew you how much I am interested in your happi- ness. You must, doubtless, have arrived at the summit of your wishes, since you have: at last obtained the hand of her who was the object of your most ardent addrésses. Your constancy has indeed been put to se- vere trials, and you must necessarily be: sensible that there are no roses without their thorns. You have now, thanks to heaven, afier so many difficillties, the honour of

“possessing a person whose merit is above all praise. Give me legve, sir, on,this oc- easion, to present my compliments to your.

208 L ART

suis, dans les transports d’une joie la plus. parfaite,

_ Monsieur, votre trés-humble servante.

Réponse.

MADAME, je vous suis infiniment obligé de la part que vous prenez au plaisir que me cause l'alliance que j'ai contractée avec ma- demoiselle B——., Elle n’est pas moins sen- sible que je suis 4 votre gracieux souvenir , et aux louanges que vous avez la bonté de. lui donner. Soyez sire que j'aurai toute ma vie une véritable estime pour votre personne. Si vous voulez nous faire Phonneur de venir passer quelques jours 8 S——., nous serons charmés de vous y posséder ; et ma joie sera ‘alors aussi grande que l’avantage que je re- ¢ois en me disant trés ~respectueusement, madame, votre, etc.

Lettre d'une jeune dame son amie malade.

Je ne vous dirai pas, ma chére, jusqu’a quel point les tristes nouvelles de votre ma- ladie m’ont été sensibles. Il me suffit de yous faire ressouvenir qu’ayant le bonheur d'étre au nombre de vos meilleures amies , le récit de votre mal ne m’a pu étre que fort

sontagienx, et que jen souffre une partie

DE LA CORRESFONDANCE. 109

lovely consort; and believe me to be, amidst the transports of the most perfect joy, sir, Your most humble servant.

The answer.

Mapam, I am obfiged to you for the part you take in the pleastire I receive from the alliance I have contracted with miss B—, She is no less sensible than my- self of your kind remembrance and the praises you are so good as to confer on her. Be assured I shall during my whole life have a real esteem for you, If you will do us the honour to come and spend a few days at S.—, we shall be delighted with your company here; and my joy will then be adequate to the pleasure I receive in stiling myself, most respectfully, madam,

Your, etc.

Letter ‘from a young lady to her sick Srithd.

I will not mention to you, my dear, how deeply the melancholy news of your illnéss has affected me. It is sufficient for me to pyt you in mind that I having had the happiness to be among the number of your best friends, the relation of your disorder could not fail to have a very contagious effection me, and

TIO BART

Je souhaiterais, pour me contenter, d’étre aupreés de vous; mais le malheur veut que je me trouve arrétée ici par mes affaires, que je ne puis abandonner a présent. Cet obsta- cle cependant n’empéchera point que je ne m’acquitte de ce que je vous dois, si vous me jugez utile & vous rendre quelque service : Cest sur quol vous pouvez compter, et que je serai toute ma vie votre sincére amie..

Reponse.

Si jeusse plus t6t recouvré ma santé, ma chére amie, je vous eusse plus tét remerciée du chagrin que vous m’avez témoigné avoir de ma maladie; mais, comme elle a été fort longue , j'ai été obligée de différer a vous.en marquer ma reconnoissance jusqu’a ce jour que je m’en acquitte..Ce n'est pas d’aujourd’hui que je sais combien vous étes sensible 4 ce qui touche vos amies; c'est ce qui fait aussi qu’elles vous sont si attachées«. Mais je puis vous assurer que je suis, autant quaucune d’elles , votre affectionnée amie..

A un ami, sur sa convalescence.

Monsizvr, il ne saurait vous arriver ni bien ni mal, que je ne m’y intéresse infini- ment ; jugez donc combien je me réjouis du:

DE LA CORRESPONDANCE. TI

that I bear a part of it. I wish Ecould have the satisfaction of being near you; but Iam unhappily detained here by my business, which I cannot relinquish at present. How- ever, this obstacle shal! not prevent me from discharging the obligations I am under to you , if you judge me capable of doing you any service : this you may rely on, and that L shall be during life your sincere friend. ~

The answer.

. Had I recovered my health sooner, my dear friend, Ishould haye thanked you be- fore now for the concern you expressed: to me on account of my indisposilion ; but, as it has been very lingering, I was obliged to defer ackuowledging my grati- tude to you till this very day..I am well apprized how grieved you areat what affects. - your friends ; this also is the reason that they are so attached to you. But Ican assure you that I am, in an equal degree with any of them, your affectionate friénd.

“= w ~ To. a friend, on his recovery.

- §rr, there cannot happen’ to you either good or evil, in which I am not interested in-an. infinite degree; judge therefore how.

AI2 L ART

rétablissement de votre santé. Mon amitié pour vous, monsieur , est trop vive, pout ne vous en pas donner des marques en pa~ reille occasion. Conservez~vous , je vous prie, afin de ne plus inquiéter vos amis. S'il ne fallait que des voeux pour vous pré- server , vous pouvez compter qu’on n’en peut faire de plus ardens que les miens pour tout ce qui vous regarde. Soyez-en, sil vous plait, bien persuadé, et de la sincé- rité parfaite avec laquelle je suis , monsieur , votre, etc.

Réponse.

Monsievr, je ne puis assez vous remercier des marques d’amitié que vous me donnez sur ma convalescence. Je vous suis bien obligé des voeux que vous faites pour moi; j’en sou- haite de tout mon coeur |’accomplissement , afin de profiter duplaisir de recevoir de vos agréables lettres, et d'étre en état de vous faire connaitre que je suis trés-sincérement , monsieur , votre, etc.

D'un ami a un autre, sur l'emploi du temps.

CHER AMI, Cest un proverbe commun parmi les Juifs que « celui qui n’éléve pas son « fils pour quelque commerce, en fait yn yo~

DE LA CORRESPONDANCE. 115

greatly I rejoice at the re-establishment of your health. My friendship for you, sir, is too warm not to give you instances of it on such an occasion as this. Be careful of your héalth , I intreat you, that you may not any longer occasion uneasiness to your friends. If wishes only were wanting for your preservation, you may depend uponitthatno one can form more ardent ones than mine, with respectto whatever concerns you. Please to be fully persuaded of this, and of the per- fect sincerity with which I am, sir, your, ets.

The answer.

Sir, I cannot sufficiently thank you for the tokens of friendship you shew me on my recovery. I am greatly obliged to you for your wishes in my behalf: I heartily dtsire the accomplishment of them, that I may enjoy the pleasure of recéiving your agreer able letter, and of being able to convince you that I am most sincerely, sir, \

Your, etc.

From a friend to another, on time,

DEAR FRIEND, it isa common proverb among the Jews, that « he who breeds not up « his son to some trade, makes hima thiefj»

114 L’ART

« lewr »; et les Arabes disent que « ’homme. « oisif s’amuse a jouer avec le diable » ; aussi

Jeur prophéte Mahomet leur prescrit-il de

s‘exercer chaque jour 4 des occupations ma- nuelles. Le sultan, sur son trone, n'est pas plus exempt de ce devoir que celui qui le sert. L’ame de l"homme est active comme le

feu , elle ne peut pas plus cesser d’étre occu- pée, que l’eau ne peut s’empécher de passer

& travers un crible. Les hommes doivent tou- jours faire emploi de leurs facultés ; d'une maniére ou d’autre, et il n’y a point de mi- lieu entre Je bien et le mal; quiconque ne

s applique pas au premier , tombe nécessaire~

ment dans l'autre. Ce sont 1a les points ot coincident toutes les lignes des actions hu= maines; c’est le centre de toutes nos affaires;

mais, quoiqu’'il n'y ait pas de terme moyen

entre ces deux extrémes, et que tout étre hu-

main soit dans le cercle de Ja vertu ou du vice, il y acependant dans l'une et dans |’au- tre de certains degrés , des différences sen-

sibles qui naissent de la nature , de la mora-

hité et de la religion, Ainsi, la prudence

humaine nous enseigne a préférer de deux

maux le moindre ; tandis que l’oracle divin

nous instruit 4 ne pas marchander avec la

vertu, mais a en suivre courageusement le

PE LA CORRESPONDANCE. 1145

and the Arabians say that « an idle person «is the devil’s play fellow; » it is therefore the’ mandate of their prophet Mahomet , that they should ‘exercise themselves every day in some manual occupation. The sul- tan, on his throne, is not more exempt from obedience to this universal précept than he -who attends him. The soul of man is active as fire, and can no more cease from being busy. than water can withhold itself from running out at every hole of a sieve. Men should always exert their faculties one way or other, and there is no’medium between good aid evil; whosoever is not employed in the one, must necessarily fall into the other. These are the points to which all the Jines of humian actions tend; the center where all our affairs meet; but though there be no such thing as mediocrity between these two extremes , and every man is within the circumference of virtue or vice, yet there are certain degrees and steps in each; spe- cific differences also which take their ri8e_ and proportion from nature, morality and religion. Thus human providence teaches us of two evils to choose the least, while the divine oracle instructs us not to stand upon nicetigs and punctilios with virtue ,

116 L ART

sentier jusqu’a ce que nous ere ail: a Vhéroisme.

Peut-ctre étes-vous curieux, de savoir com~ ment j‘emploie mes heures de loisir? je yous Yapprendrai : je fais des montres, ne sachant pas comment je pourrais mieux employer le temps qui me reste, qua fabriquer un ins- . trument qui me rend Ja marche sensible. Cette petite machine me rend compte de chaque minute, et mesure exactement la suc- cession des heures ; elle se trouve d’accord avec les années, sans devancer les mois; elle est le journal du soleil, Je registre fidéle de sa course journaliére A travers les cieux; en un mot, le secrétaire du temps, et une his~ toire abrégée de ce prélude de l'éternité.

Puisse le grand Etre qui meut toutes choses sans étre ma par rien, qui met en mouve- ment tous les yitekiipte tous les rouages de la nature, et lui-méme garde un éternel re- pos, qui embrasse d’un seul coup d’osil le présent , le passé et l'avenir , nous garder et nous protéger ici-bas , et nous donner aprés cette vie une éternelle félicité!

Cartel.

MonstgvR, trouvant beaucoup de mal- honnéteté et d'impertinence dans les épi-

DE LA CORRESPONDANCE. 114

but push forward till we arrive at he- roism.

You are, perhaps, curious to know how I employ my hours of leisure? I will in- form you then; I make watches, not know- ing how better to spend my vacant time, than in framing an instrument whereby I may perceive how time passes away. This little engine points out every minute, and measures exactly the succession of hours ; it keeps pace with years, yet out-runs not months, It is the journal of the sun, a faith=- ful record of his daily travel through the heavens. In a word, it is the sécrétary of time, anda conapendliotis history of the first born issue of eternity.

May the Being who movesall things, yet is moved of none, who sets all the springs and wheels of nature a going, yet remains himself in éternal rest, beholding all things past, present, and to come, with one undi+ vided glance, guard and protect us here, and give us eternal happiness hereafter !

Yours, etc,

A challenge.

~ Srx, the epithets which you were pleased to’ bestow upon my-~ late conduct, being _

118 nie Oe, ERE Nee

thétes, dont il vous a plude qualifier Saing duite que j'ai tenue en dernier lieu, je vous demande la satisfaction qui est due a I’hon- neur offensé; et je vous invite , en consé+ quence , tres instamment, a venir me trouver. demain avec tel ami que yous jugerez bon; de choisir, afin de terminer cette affaire ,) conformément aux lois de Vhonneur. Votre, irés-humble serviteur, etc. . + il =

:

Réponse.

_ Monsieur , vous é¢tes un jeune homme,, yous n’avez point de famille; j'ai une femme et trois enfans; ma vie leur étant chére, me Vest aussi par cette, raison, et je ne crois pas’ que je pusse me présenter au tribunal, su- préme, avec le courage d'un chrétien , si je m’'étais de ma pleine volonté exposé a la mort, et que jeusse laissé une femme et des, Seaneb Rs pleurer ma perte; et;pour, quelle cause ? parce qu'un jeune écervelé,, un léger, papillon ( comme. je, dois, vous appeler Dy juge a propos de brdler une amorce. oudeuxe Si vous desirez que j'aille vous faire raison, pourvoyez a l’existence de ma femme et de mes enfans, en cas de"Wanger de mon cété,

et alors je vous donnerai des preuves de ma valeur. Comme votre fortune, vous.met en

PE LA CORRESPONDANCE. 119 in my opinion, illiberal and impertinent, I demand that satisfaction due to injured honour. And therefore insist upon your meeting me to morrow , with whatever friend you think proper, in order to settle

this business, agreeable to the laws of honour. I am, sir,

The reply.

S1R, you are a young man without a family ; I have a wife and three children; my life being dear to them, is consequently dear to me; nor do I think I could meet my audit with christian fortitude, did I wilfully enter the road of death, and leave a widow and fatherless infants to bewail my loss! and for what ? because a mere empty butterfly (as I must call you ) thinks proper to fire a pistol or two: if you wish me to meet you, please to provide for my wife and children, in case of dan- ger, and I will then prove my valour and courage. As your fortune enables you to perform this, if you deny, the cowardice

t20 © - Lar?

état d’acquiescer & ma proposition , si vous la rejetez, c'est de votre part qu’est la 14- cheté, et vous devez, en ce cas-Ja, vous attendre a étre publiquement molesté et a jamais méprisé par, etc.

D’un frere aind & son frére cadet, sur les habitudes.

CHER FRERE, je dois vous faire remarquer comment vous contractez de mauvaises ha- bitudes de tout genre ; semblables a la che- mise empoisonnée d’Hercule, elles s’atta- cheront 4 vous malgré tous vos efforts pour vous en défaire , et elles vous perdront.

Par habitude, on entend cette coutume de faire certaines actions comme involontaire- ment et sans y penser , ou de les répéter si fréquemment , quelles s’identifient presque avec nous, et ne peuvent plus étre vaincues sans une extréme difficulté. De la premiére espéce est l’habitude impie et grossiére de jurer , et celle de boire est de la seconde. Quel motif peut nous porter a jurer? jene sau- rais le conjecturer ; car comment un homme peut-il s’égarer assez de la raison et de la vertu, pour proférer 4 tout moment, avec irrévérence , le nom a-la-fois sacré et redou- table du maitre de toutes choses , et s’exposet

WDE BA COKRESPONDANCE. 12f

is upon your, sides and you “must ac- cordingly expect to be publicly spay and for ever déspised by, etc.

From an elder brother to the younger, on habits,

DEAR BROTHER, I must entreat you will be particular how you contract bad habits of any kind; like the envenomed shirt of Hercules, in spite of all your en- deavours to shake them off, they will hang upon you to destruction.’

By habit is meant such a custom of doing any particular action, as to fall into it invo- Juntarily and ‘widdiOlt thinking; or to re- peat it so frequently as to render it almost a part of our nature, nor to be subdued without the greatest difficulty. Of the first sort is the impious and foolish habit of swearing ; and of the’ second’, that of drinking. ‘What can be the motive to sweat- ing 1 am weary of conjecture, for vy any man should depart from reason , as well as virtue , so far as to mention with hourly irreverence the sacred and ‘awful name of the lord of being , and

2. )

ER2 joe ooh AR TD»

au danger habituel du parjure ; car si ce ‘crime du jurement est en partie atténué par _ laraison quiln’en impose a personne, d'une autre part, outrage qu il fait a auteur de toute vérité doit inspirer de l’horreur & tous tes hommes vertueux. Peut-<tre cette détes~ ‘table pratique doit-elle son origine au seul desir de paraitre male, et de montrer que Yon est au-dessus de Ja crainte des repro- ches; enfin, on continue a se donner cet air pronones , jusqu’a ce que habitude de jurer devienne indépendante de la peuste, et que Je jureur soit fui commie un’démon par les gens pieux, et comme un brutal par les gens jis.

On congoit aisément lemotif de l'ivrogne- rie ; Yinclination a la joie, les sollicitations de Ja compagnie, et Je besoin de satisfaire son appétit, concourent a faire naitre cette habitude, Mais. apprenez , mon cher frére, a. dédaigner cette joie qui se tourne en cha- grin; & vous refuser \a ces haisons corrup- trices des bonnes meeurs, et A vaincre ces

appétits que l’on ne doit eedis satisfaire, et qui deviennent plus exigeans & mesuve qu'on leur accorde.davantage, Du moins, tvant de souffhix que cette habitude prenne de lém- pire , eonsidérez bien quelles co nces ,

DE LA CORRESPONDANCE. 125

subject himself tothe danger of habitual perjury of which, ‘though part of the guilt may be extenuated, as nobody i is deceived , yet the other part ; which arises from. the ansult ‘to the author: of truth , no virtuous being cap ‘conceive without horror. The oviginal >of \this: hateful practice was ,per~ -haps only ‘the ‘desire of appearing: manly,,- and shéwWwing that the fear of réprdof is at -an end; and at last the claim to manhood is prosecuted, till the practice)is no longer the :consequence of thought, and the -swearer is shunned as a demon, by pious , and asia brute, by the dts

The motive to deinkenness i is easily’ dis- covered; the. pleasures of mirth, the. soli- citations of company , and. the calls of appetite , concur,to, promote it. But Warn F ny dear brother, to despice ‘that, mirth of whieh: the end is sorrow. —. to refuse that communication which corflpts good manners, and deny those appetites which ave never,to be satisfied ; demanding more _as, they, are. more indulged. At least before vou. suffer this habit ,to “prevail, take a ‘deliberate view. of the consequences which -must eusue from it. An unfitness and inat-

-

_—

24 SOVAACVOCLia REPO 4.1-50

‘en doivent résulter. Incapacité et inattention por les affaires, dépravation du goat et des ancenrs, perte de Tappétit qui 's’émousse , Tuine de ja'santé jet peut-étre l'abrégement ‘de vos jours, owle matheur/d'en trainer le ‘reste dans la peine etola:misére, avec un tempérament détruit 5) une fortune | épuisée

et une’ réputation perdue, une suite de pei.

nes et de besoins; sans méme pouvoir pré- tendre & la consolation qui nait d'une cons- cience pureetde l'espoir d'un ayenir heureux.

‘gy Jepourraisaller plus loin, etvous faire your plusieurs autres exemples des fatales consé- quences .qu entraine. le défautk de résistance aux mauyaises habitudes ; mais je me borne- rai a celles de la paresse et’ de Toisiveté. La fainéantise est fille de la folie , sceur du vice ‘et mere de I’ ‘infortune. Quiconque se laisse aller ‘a cette ‘pernicietise habitude, ne peut ‘espérer ‘dé faire des pr ; dans l'étude, ni “dans aucune espece de science; et il doit con- ‘séquemment renoncer au but glorienx de se rendre a a la société’, et’de’se distinguer ane ae jue état i la vie’ “que 'ce soit. On térir® la'ga ‘sahs une grande

i et the ‘c Mt pplication il fin A donlmenceh de ‘boiiné *héure Ta te- cherché, ‘et la pratiquer 1éng- temps, ' Mais

DE LA CORRESRONDANCE. 125

tention to business, a depravity of taste, and manners, a loss of appetite, a décay. of health, and) perhaps.a’ sidden!and, un- timely parent! of your: days or condem- ndlion- to: the sad.rémamnder of | ‘them. i in pain and misery , with a *broken. constitu- tion, a ruined fortune, and a lost reputa- tion ; a course of pam and Want, unalle- viated by consciousness of innocence or hope of ECOPSER TE: o} 2 4 | pF

I might go on to ee you in eral other instances the fatal consequences of indulg- ing bad habits ; but I will only mention that of idleness and sauntermg. Iudoleuce is the, daughter, of folly, sister of. vice, and mother of, misfortune, »,, -- whoever suffers himself.to fall into. this pernicious habit, cannot hope to make much progress 1 learning or knowledge of any kind, and conséquéntly must give up the glorious aim of rendering himself useful and conspicuous i any capacity, or station. in life. _ Wisdom is not to be won without, great assiduity and constant application ; she must be sought for. early., and attended late; But he. who consumes his , hours i in idle sauntering , or buries them in morning slumbers, shal!

¥90. 457 “Lan a Fa

celui qui con son temps dans Loisiveté et le futilité , ou dans un sommeil prolongé jus= qu au soi Hons du j jour, ne yerra: pas plus | le jour brillant de la renommée ‘se lever pour lui , quil 3 ne voit les” rayons du soleil. - suis’, mon cher: rere} votre, etc. |

Pour recomamender: un parent a une personne FET ae de qualité. ee hae thre

Monstevr, la personne qui yiilensiee cette lettre est mon proche parent ; mais je in’estimeé gon allié plus encore par Tamitié que par le sang. Cotvaincu de vos hontés ré~ centes pour moi, prends la liberté de vous Je recommander , en vous assurant que les services que vous. voudrez bien lui rendre ajouteront infiniment! aux obligations: que vous a'votre trés-humble serviteur , 24 oi

ppg Ewes SAely Cy Se Lut) gad J. 9 Repomse. + waLy

Monsieur, j'ai eu le plaisir d'ayoir hier & diner votre cousin; la conduite et le main- tien de be: jeune honaile préviennent telle- went en sa faveur, y que, pour T amour de lui aussi bien que de son parent , je ‘Ini rendrai antant de services: qu ‘il’sera en mon pouvoir de ls faire. suis voire , etc. |

DE-LA CORRESPONDANCE. 127

never see the light « of fame any ‘more than that of the sun_-rising upon him, A ain, my, et saaitname ree Mt BA 4)9 417

Yours , oto.

Recommending a a relation to a fellas ~ of rank,

Sir, the gentleman who atliadts this letter is a near relation , but whom I esteem myself more alligd us by friendship than consanguinity. Convinced of your late kind» ness to me, I take the liberty of jrecom~ mending him to your notice, assuring yow that whatever services are rendered. him ,’ will exceedingly add to the obligations via sir, your much obliged servant.) |

7

The answer.

S1r,I had the pleasure of your consfn’s company to dinner yesterday 5 the -yoting gentleman's conduct and beliaviéur are: so: very engaging, that, I assure you, both to. his and his sake viet sake, I shall do alb in my power to serve him. I am, sir,

Yours, etc.

128 LAR? Pour recommander un fils a un ami intime,

Monsieur, l'amitié constante et intacte qui subsiste depuis si long-temps entre nous , m'engage & vous recommander le porteur de Ja présente , qui est mon fils ; je suis persuadé : que pour l'amour de‘son-pére vous le servi-~ rez de toutes vos facultés. J e demeure. dial Votre, etc.

é ~ Reponse.

| Monsisva, | vous m’avez rendu un signalé service en me fournissant une occasion de. vous prouver mon amitié, J’espére étre dans pen a portée de vous en donner un iémoignage , | quoiqu'avec Temploi de tout: mon erédit, je ne puisse jamais rendre & votre fils les services quil mérite. - "Je suis yotre , etc.

Sur la coleére.

Mon CHER AMI, vous desirez connaitre mon opinion sur la colére ; la voici : lacolére convient dans certains cas, et dans beaucoup Wautres elle est criminelle. Un homme in- sensible aux injures serait une créature sans ame 3 mais alors sa passion doit étre passa- gére, elle doit étre retenue par Ja pitié, et

.

DE LA CORRESPONDANCE. Te

Recommending a a son to an intimate Sriend,

Sir, the javigtated friendship. which has subsisted so - dong, betyyeen us, induces me to recommend to your, notice the béa Yer. ; who. is my son; persuaded that for his father’s sake , you wvill serve him according” to the. best. of your sun I remain, , Sir,

eo a a bare Your's, bie

The pg EOL |

Srr, ek have wabpediant y obliged n me, by giving me an opportunity of proving my frienship..—,.1 hope, shortl¥ .to be able to. afford a test; though , notwithstanding, I shall use all my OG I never shall beable’ to sérve: your soni as moe as he deserves. 1 am eirg es ne OM

“Your's y eid,

a at

DEAR SIR, you, wish to, ‘know. my opinion of, anger 5 in some; instances it is proper, and in many others “sinful, A man would be a very inanimate, creature indeed, if he were not susceptible of inshlts » but then. his passion: should be momentaty under the controul of, pity; Pi, gratnee

(oe

£4 i RLA Co

150. uAanT

portée, au pardon. Un pére est ayec justice irrité contre son fils, lorsqu’il le: chatie pour tine fate’; suis ‘fact contre mon’ ‘ami, lorsque jell reproché ses’ dxeltubtiiancien ‘Nous lisons dans les 'saintes écritures : Met tez-vous en colére et ne pév-hez pas. On peut donc se mettre en colére; mais lorsque cette passion secoue le frein de la raison, ellede+ vient péché. Elle aveugle celui «qui s'y livre; VYhomme en colére tempéte-en vain, car celui qui dispute de sang froid gagne son procts. Tl est donc de notre devoir de réprimer ces saillies de la colére, avant qu’elles aient oc~ casionné hien des maux, Telle est feiphition ‘de votre, etc.

D'une tae & son amie , sur les. privautds gue se permettent les gens mariés , en prés sence de leurs amis.

Vous me demandez, ma chére Jenny , pourquoi je ne me marie pas. Je vous ré- pondrai en deux mots, et vous donnerai deux motifs essentiels. Je crains que mon mari ne me haisse' trop, ou ne soit trop amoureux de moi, car je trouve autant @inconvénient & Pun qu’a l’antre. Vous ne pouvez imaginer quelle profonde aversion jai congue pour tou- tes Ces gunuyeuses caresses t ces minauderies

DE LA CORRESPONDANCE. 15D

to forgiveness. The father is justly angry with his child, when he chastises him for an error; 2 am angry with my friend, when I reproch. his folly : In sont 6 We read « Be angry and sin not » aman therefore may be angry; but when anger is uncontrouled by reason, it then becomes a sin,: The transgressor is blinded with passion; the angry man rages in vaiini,- for a cool disputant gains the cause. It is there- fore our duty to check these sal es of anger, before it is too late by being the cause of many evils. Such is the opinion of, sir, ' bahia Your's, etc...)

A lady to her friend, on the fondness, of

married people, before friends... | °°

You ask me, dear. Jenny,, why I don’t marry ? [ shall be brief, and give you, two very substantial reasons: I am afraid my husband may either hate me or be too fond of me, for one f think, as bad as the other. You cannot conceive what, an utter aversion I have taken to the | disgusting Jovees and dearys of married people, Mr. and Mrs Honeycomb, who are

ie. LAR

de amour conjugal, M. et Ms« ** qui sont cotistamment ici, sont'si souvent pendus aw cou I‘ui de l'autre dans leurs embrassemens;: que je ne puis éviter de le remarquer. La mo- destie rongit de ces familiarités, et j'ai tou— jours été d’opinion.quiim amour si difficile & contenir devait bientét s’\écouler tout-d-fait, et Jaisser le vase entiérement vide. Je’ suis

trés-sincérement , votre , etc. "t

D'un homme. san’ s facon, a un ami cérémo- nieux.

MoncHER JACK, si vous tenez aux for- mules, aux complimens et a tout ce qui s'en- suit, je prévois queje naurai jamais le plaisir de votre compagnie. Je n’ai que du dédain pour ce qu'il vous ‘plait @appeler etiquette: Si done vous attendez que je vous fasse ma visite, je ne sais quand cela sera, car ja- mais je ne sors dans la seule yue de faire des visites', ce qui ne s’accorderait pas du tout avec mes affaires. En un mot, pour couper court ¥ toute cérémonie (car je hais les ¢éré- monies, et suis un homme sans facons, ) je dine tous les jours 4 trois heures , et ne voudrais pas passer cette heure, pour. le meilleur ami du monde. Toutes les fois quil » vous prendra fantaisie de venir chez moi

“DE LA CORRESPONDANCE. 133 constantly here , ate so frequently lolling on each other, and kissing, that I could not forbear taking notice. Modesty blushes at the sight, and it is always my opinion that such overflowing love will soon be overturned, and leave an empty vessel. Tam, ) 2 . Your's sincerely, etc. From a plain gentleman to a ceremonious

Sriend.

Dear Jack, if you wait for forms and compliments, and so forth, I shail never , I foresee ,. have the pleasure of your company, 1 despise what you are pleased to term the etiquette ; therefore if you wait for a visit from me, I do not know when it will be, for I never walk that way; it is, so inconvenient to my business: in,-short, to.;wave., ceremony (for I hate ceremony, being alwaysa pkiju man) I dine every day ,' at’ three’ o'clock , nor would I exceed that hour for the best ifriend iu the world! Whenever you are nclined to dirty one of my knives and

134 yng) a

graisser lafourchette et le couteau, vous ses rez le trés-bien venu, pourvu que vous évi= tiez de gdter mon parquet par des saluts, car je les déteste.

Lettre plaisanted’un ami @ un autre, sur lin desirs,

Je dois convenir avec notre ami Horace que quelques biens que nous possédions, nous aspirons toujours & en, posséder davantage. J’ose dire qu'un homme qui serait maitre du monde entier, voudrait encore en avoir un autre. Bref, nous ne pouvons jamais étre con- tens. Notre main droite est-elle remplie , nous étendons encore la ganche ; et 8i la pro- vidence lesremplissait toutes deux ,nous em- pocherions ses présens, et les tendrions en~ core pour en obtenir de nouveaux. Je me flatte cependant de faire exception A cette régle. Le ciel m’a donné une femme, nen ai jamais desiré deux ; j'ai trois en- fans, et n’en ai jamais Hesiré davantage ; mes amis aussi sont si nombreux, que j/a—- voue avee reconnaissance en avoir assez. Je suis votre, ete.

DE LA CORRESPONDANCEH, 155

forks, you are exceedingly welcome, pro- vided you will not dirty my room with scrapes and bows, for I hate them.

A humorous letter from a friend to another , upon wishes.

I must agree with our friend Horace , that notwithstanding all our possessions, we fain would be having more; if a man had a whole world, I dare say he would wish for another: In short, we are never to be content; though our right hand he full, we would hold ut the left; and should Brovidanes overload both , we would, doubtless, put the gifts into our een and empty our hands for futtire favours’ however I presume that I am an exception to this rule —. Heaven has given me a wife ; I never désire to have two! I have three children , and never wish to have more! My imends too are so numerous, that , with gratitude, I confess I have enough, E am, sir,

Your's, etc.

¥36. ‘imal L ART

D’un monsieur & une parénte de'son amie} # sur la chastetd. Mv

Curre Nancy, Be toutes les graces qui font l’ornement du sexe, i!'n’en est pas, a mon | avis, qui lui concilie plus puissamment les= time du monde que la chasteté. Sans elle l’es- prit n’est qu’impertinence, et labeauté diffor- mité. La pratique en est particnli¢rement re- marquable chez les anciens. Cette qualité, la plus éminente du sexe, brille des plus vi- ves couleurs dans la personne de Lucréce. Aprés avoir repoussé avec une juste horreur les poursuites de Sextus , elle se vit enfin con- trainte, par une dure. wécessité , de condes- cendreases infamesdesirs. Voyant que toutes les tentatives de la séduction étaient inutiles , il eut recours aux menaces. Si vous ne vou- fez, lui dit-il , vous soumettre a satisfaire la passion que votre beauté a allumée en moi, ye vous percerai de cette épée vous et un vos esclaves , et je dirai que je vous ai tués tous deux consommant l’acte d’adultére. I} n'y avait point d’alternative, il fallait que Lucréce cédat aux sollicitations d’un auda- cieux usurpateur des droits de son mari, ou

PE LA CORRESPONDANCE. 157

Fro rom gentleman to a ae s ae on

Ns 7> Sane

jhtay eM Lit ee! / DEAR Paws otal the graces which, adorn the conduct of females, none, I think, can more’ powerfully operate to preposses mankind in. their favour than chastity. Without it, wit is impertinence, and beauty abject deformity. The ancients, were par- ticularly, remarkable for this virtue. In the character of Lucretia, this eminent fe- male quality is described in the most lively golonrs. After having with just abhorrence rejected the embraces of Sextus , she was at last, through absolute necessity, obliged to rich: to, his outrageous, request. ‘Abas, finding her. inexorable to his intreaty, he has recourse to menaces. He said; « unless, you will suffer me to gratify a passion which your beauty has kindled, I will put you and one of your slaves to the sword, and report I killed you both in the “th act of adultery. » There was no alteruative ; she must be either stigmatised for an un- lawful intercourse with her slave, without possibility of vindicating herself, or yield to the sollicitations of a base usurper of her “husband's rights. What a conflict between

158 LART mouriit couverte d’opprobre pour une. liai- son illégitime avec son esclave. Quel conflit entre Wes devoir et la honte , sans possibilité de pouvoir Vecesiat Le lendemain de bonne heure elle envoya ehercher son pére et son €poux , et apprit & celui-ci que sa couche avait été violée. Ts firent tous leurs efforts pour Jui persuader de éalmer ses esprits agités , et Lui promirent de venger l’outrage fait asa chasteté; mais tou- tes leurs supplications ne purént rien obtenir. Elle prit un poignard qu’eHe tenait caché sous sarobe, et, se leplongeant dans le coeur, elle déclara que jamais femme survivant 4 la perte de sachasteté n’aurait & citer Pexem- ple de Lucrécé pour sa justification. Nous voyons dans cette histoire une admirable peinture'de Ja chasteté du sexe, qui n’éclate pas moins dans la personne de Pénélope. Ulysse , son mari , apres s‘étre trouvé au siége de ‘Troyes , éprouva des malheurs sans nombre, tant sur terre que sur mer, et Join de sa maison. Une multitude de prétendans , pleins @admiration pour Pénélope , eurent recours 4 tous les artifices imaginables pour en faire leur conquéte. Mais elle ferma Yoreille 4 leurs propos séducteurs et a leurs

7

DE LA CORRESPONDANCE. 13g

duty, and shame, without the possibility of excu!pating herself. She who had hitherto shewn herse!f proof against the artful insi- nuations of her seducer , was now obliged to yield to his meuaces. :

Early next morning she sent for her father and her husband, letting the latter know his bed was violated: They, besought her to ease her agitated mind, and promised to vindicate her injured chastity ;. but no entreaties could prevail. She took a dagger which she had concealed under her gar- ment, and plunging it into ber: heart, declared that no one should live unchiasie , and cite Lucretia as an example to sane- tion the deed.-In this story we see female chastity admirably pourtrayed, nor is it less so in the character of Penelope. Her husband. Ulysses, after having assisted at the siege of Troy, endured innumerable hardships by sea and Jand, and at a great distance from his home. Many suitors ad- mited Penelope, and’ had recourse to every imaginary artifice to make a conquest’ of her. Bust she lent a deaf ear to their eu- treaties and menaces, and preserved her

140 LAKT

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menaces, et conseryasa yertu intacte avec un courage invincible. Elle préféra son époux , lorsqu'il revint vieux et décrépit, 4 toute la splendeur des cours set ala pompe éclatante des rois.

Tmitez , ma chére Nancy, ces nobles exemples d'une chasteté sans égale, qui vous sont présentés par un ami aussi affectionné que le serait un parent, un homme jaloux de contribuer a votre bonheur, et sincérement dévoué a votresexe, Votte; et.) 5, 50 6)

D’une fille & sa mére.

MA cHERE MAMAN, jai saisi la premiére occasion de vous faire de sincéres remercie- mens de la preuve évidente de tendresse ma- ternelle que vous me donnez, en me confiant aux soins d'une femme shimano, qui me Yappelle souvent ma chére maman par sa tendre amitié. Il est impdssible de ne pas profiter de ses instructions; elle les donne avec tant de douceur. I] ne me manque rien pour. étre parfaitement heureuse , excepté votre agréable présence ; mais, comme je sais que c'est pour mon bien, je tache de m/ac- coutumer a notre séparation : le temps vien- dra bientot, j’espére, ou je pourrai voir ma chére maman, et lui dire de vive voix que je suis sa trés-soumise fille,

DE LA CORRESPONDANCE. 141

character inviolate, with the most invin- cible fortitude She preferred her hus- band on his return, old and decrepit, to the splendor’ if pears sp equipage: of Kings.)

“Copy, my" ‘aan Nancy » the examples ‘of unparalelled ‘chastity ’, which are com- municated by ‘dn affectionate friend as well as a relative , who is studious for your wellare ; and attached to your sex.

ean ba etc,

cou | Brom, a. daughter to -her mother.

~My pgar mA mara, I have seized the earliest opportanity of returiing sincere ‘thanks for this evident assurance of mater- nal affection , in placing me under the care ofa worthy woman , who often reminds me of my dear mamma, by her ‘motherly affection.“ It is fiipedsibla to’ overlook’ her inStructions; she takes such’ gentle means of giving them. I want nothing to make me ‘completely happy , except your agreeable “presence ; but'as I know it is for my good, ‘T endeavour to ‘reconcile myself to our se- "aration 5 ; the time ;'I hope,’ will’ ‘shortly “come, when’I shall see my "dear mamma, and declare’ yself in person her most ali tiful daughter, etc.

449 oven er MRT i bak Réponse de la mére.

Cutire Henriette, votre lettre m'a fait un plaisir inexprimable, chaque ligne étant évidemment dictée par le cceur. Je suis charmée d’apprendre, par les lettres de monamie , que vous faitesde rapides pro- grés dans votre francais, je veux dire que vous donnez une attention particuliére a vo- tve grammaire, ce qui ne me donne pas peu de satisfaction ;-car je vous assure que rien ne fait tant @honseur 4 une demoiselle que ~ d'écrité ct de parler correctement:combien de jeunes personnes de notre sexe se rendent ridicules par de mavyaises phrases et de faus- ses consonnances! Je ne voudrais pas que mon enfant fit pédante et affectée; c'est une er- eur de croire que le savoir dans notre sexe soit toujours accompagné d'une ridicule pé- danterie; celles qui tirent vanaté de leurs talens sont ignorantes et vaines.; et,ce sont celles qui ont Je plus de prétentions qui sont ordinairement les moins instruites. Naffectez jamais, ma chere Henriette, aucune supério- rité en connaissances; que votre. style soit toujours simple et familier, mais exempt d’ex pressions vulgaires; ne faites jamais usage d'un mot que vous. ne comprenez pas parfai-

BE LA CORRESPONDANCE. 143 The mother's answer.

Dearest HaRRtior, your letter gave me inexpressible happiness, as every line ‘evidently proceeded from the heart. I re- joice to hear , by letters from my friend, that you make a rapid progress in your French. You pay uncommon attention, I understand , to your grammar, which gives me no little satisfaction; for I assure you, Harriot, nothing redounds more to the cre- dit ofa young lady, than writing and speak- ing correctly ;— how many of our sex ex- pose themselves, by corrupt phrases and false concords. I would not that my child should be pedantic and over-nice; it is amistaken notion to think that learning, in our sex, isalways united with stiff pedan- try they are ignorant and vain, who make ‘a boast of their qualifications ; and it is those who pretend to most, that are ge- nerally the least endued with understand- ing. Never, my dear Harriot, affect supe- riority of knowledge; let your style be al- ways plain and familiar, but exempt from vulgarisms; never make use of a word you do not perfectly understand; IT have often blushed for many-a young lady , nay, many

agq foray 6n2k RPO AU Te

tement; j'ai rougi souvent pour plusieurs j jeu- nes domoistilens et méme pour plusieurs j jeu- mes gens, qui s‘étaient servis d’expressions tout-a-fait étrangéres a leur sujet; cette igno- rance manifeste est produite .par. une 'pré- -somption manifeste : je suis sire que ma chére Henriette , connaissant combien. je suis enue~ mie des répétitions, criliquera et trouvera mauvais mes manifestes : mais faites atten- tion que, quand une répétition donne de Ja force @ une assertion, c'est alors, qu'au lieu _ déire une faute, elle est regardée comme une _beauté : il ya des répétitions dans nos poétes, ‘qui ajoutent beaucoup a leur force et & leur énergie, Je suis fire de trouver ma ehére Henriette si correcte dans son orthographe ; rien ne distingue tant la correspondance d'une femme que cette attention; une jeune demoi- -selle devrait toujours avoir son dictionnaive prés d’elle, et ne jamais écrire un mot sur Jequel elle aurait leanoindre doutes Quelques _orgueilleux imbécilles ont prétendu qu'on ne devait pas attendre une bonne orthographe de la plume d'une jeune demoiselle; et pour- quoi non? Ne regardez-vous pas, ma chére enfant, cette observation comine une insulte faite a notre capacité? Ne sommes-nous pas douées des mémes moyens dacquérir des

DE LA CONRESPFONDANCE. 143

-of the othet sex too, who have introduced expressions quite foreign to their intended meaning; this downright ignorance pro- ceeds from downright arrogance : I-dare say, my dear ‘Hartiot , knowing what ala enemy I am to répétitiows, will now torn critic, and find fault with my downrights : fi take notice that when a répetition enforces an assertion; it is then, instead of being a fault, deemed a beauty: there are many lait nt in our pdéis, which ina great, measure add to their force and enérgy. I am proud to find my dear Harriot so correctin her spelling; there is nothing dig- nifies.a female letter more than this atten- tion;.a young lady should always have her dictionary | near her, and never commit a word to paper, that she entertaiys the léast doubt of. It has been: rémarkgd ‘by ‘some conegited , empty fols, that good spelling is not to be expected from the pens of young ladies ;and why not? Do yob not, my dear child, feel this declaration as ai insult to our oh ferstanding? are we not endued with the same capability of acquiring learning as a man? are we not equally docile, and 2, Se

146 LART : sciences que les hommes? Ne sommes-uots pas aussi dociles, et ne serons-nous pas aussi instruites ? Si toutes les femmes sentaient comme moi cette assertion, elles sefforce- raient de prouver qu'elle est fausseetabsurde, elles s'appliqueraient davantage a l'étude, et convaincraient le monde qu'une Smith peut €crire aussi bien qu'un Cumberland ; une Robinson ou Inchbald, aussi correctement qu’un Burgoyne. Je n’ai pas besoin d’en dire davantage pour vous convaincre, ma chére Henriette , de la nécessité d’apprendre. J’es- pére qu'elle possédera sa propre langue avant d'entreprendre d’en étudier une autre ; car il arrive trop souvent qu'une jeune demoiselle veut commencer le frangais avant de savoir Yanglais; et les jeunes gens aussi essaieat d'apprendre le latin avant de pouvoir lire la Bible , deméme le grec , avant de connaitre les rudimens de la langue latine; la fatale conséquence est que , lorsqu’ils quittent leurs études , ils n’en savent aucune. J’espére sur- prendre bientét ma chére Henriette , en lui faisant une visite inattendue, et lui prouver , en lui faisant un joli présent, combien je suis gon affectionnée mére.

DE LA CORRESPONDANCE. 149

shall we not be equally improved ?

uf every female feels this saying as I do,

they would be stimilated to prove it absurd

-and false; they would apply themselves

more to sttidy, and convince the world,. that a Smith can write as well as a Cum-

berland a Robinson or Inchbald —as

correct as a Burgoyne, I need not add more

to convince my-dear Harriot of the utility

of learning. I hope she will make herself

mistress of her own language, before she

attempts to learn another; for it is too often

the case that a young lady wyill begin french -before she knows english; and young gentle- men as frequently attempt latin, before

they can read the Bible; in like manner,

-greek , before they are acquainted with the Jatin rudiments; the fatal consequence is, that when they leave their studies, they are ignorant of all! I hope to surprize my dear Harriot shortly, by paying her an un- expected visit, and giving her an agreeable present, to prove myself

Her affectionate mother, etc.

148 oahowetwas |

Lettre ¢ a une jeune debe 4 contenant des notices sur l ‘histoire des premters siécles,

¥

Cuine Jute, le plaisir et I’assiduité avee

lesquels japprends que vous continuez ‘vos études~ me donnent beaucoup de satisfac- tion, et je ne saurais trop vous louer du'de- git que vous témoignez de savoir en. quel temps les monarchies ont commencé, et de- puis quand Jes hommes ont bien voulu se donner des maitres. Cela est, en vérité, bien digne de votre curiosité ; aussi vais-je, de tout mon cceur , tacher de la satisfaire. Depuis Adam jusqu’au déluge, ¢ ‘est-a-dire, pendant l’espace de plus de seize cents ans ,

les hommes vécurent dans tine parfaite i- |

berté et une parfaite indépendance. Chaque famille était comme un petit état , dont le “pére était le chef, qui ne connaissait point “d autre supérieur, Comme ces premiers hom- mes, encore neufs dans ce qui est mondain,

vivaient sans ambition , leurs desirs étaient

bornés par | les limites de leurs héritages. Ils m’avaient pour toutes richesseS{ue quelques troupeaux , » qui servaient ales nourrir et a les vétir. Ces premiers hommes commirent de tels crimes , que la justice de Dieu en fit un grand exemple , et les extermina dans ux

vO

DE LA COMRESPONDANCE. 14g

A eer to a young lady, ; containing. notices on we history a the Jase, ages. CR

Dex n JuLra, the pleasure asilctis. duity with which I hear you ‘prosectte your studies, afford me a great satisfaction, and I cannot too much commendyou for the desire you manifest to know in what time monarchies have begun ; and how long - itis since men consented to give themselves masters. Itis,indeed , well worth your cu- riosity, and I will most-heartily endeavour: to gratify it.

From Adam to the deluge, that is to say 3 during the space;of more than sixteen hun= dred years, men lived in perfect liberty and compléie independence, Every family was like a little state, the father of which was the chief who knew none above him- self. Those first men being then unexpe-. rienced in worldy affairs, lived without am-. bition; their wishes. went no farther than the bounds of their inheritances; their only riches consisted ina few flocks which afford- ed them food and raiment. Those. first men committed such crimes thatthe divine jus- tice made a great example of them, and des-. troyed them iu an universal flood. From that

150 L’AR®

déluge universel. Depuis ce temps-la, les trois enfans de Noé, que Dieu avait conservés avec leurs femmes pour repeupler le monde, partagérent entre eux Ja terre, et furent les chefs des différens peuples qui se répandirent dans tout l’univers. Ce fut vers cetemps-la que jes hommes perdirent leur liberté. Nemrod, homme remuant et ennemi du repos, ne se contentant pas de son patrimoine , voulut. -usurper les terres de ses voisins ; et, aprés. avoir envahi leurs héritages, il les soumit & sa domination, et se fit une espéce d’empire- a Babylone. Ce n'est done point par leur choix que les hommes se sont donné des mai-. tres ; ils ont été mis sous le joug par la force,. et par la violence des preiaiers conquérans. Le mauvais exemple de Nemrod encouragea encore quelques autres , qui se firent rois aux dépens de la liberté publique. Les armes que tes hommes avaient d’abord inventées pour se défendre contre Jes bétes farouches, fu- rent tournées contre les hommes mémes, et servirent a les assujettir. Ninus, fils de Bel, fonda le premier empire des Assyriens, dont le siége fut établi a Ninive, ville ancienne et déja célébre. Le fameux empire des premiers Assyriens dura, selon quelques historiens , treize cents ans. Il tomba enfin par -la

DE LA CORRESPONDANCE. 158

time the three sons of Noé, who had been pre- served by God, with their wives, inorder to repeople the world, divided the earth among, themselves , and became the chiefs.of various nations that spread themselves in the whole universe. It was about that time that men Jost their liberty. Nemrod, a stirring and rest- less man, dissatisfied with his patrimony, attempted to usurp the lands of his neigh+ bours, and after having violently seized upon their possessions , put then: under his do« minion, and made himself a kindof empire at Babylon. It is not then by their own choice men have given themselves masters ; they have been put under the yoke by force and by the violence of the first conquerors. The bad example of Nemrod encouraged some others who made themselves kings _ at the expence of public liberty. The arms,

invented by men, at first as a défente against wild beasts, were turned against themselves. and served to bring them under subjection. Ninus, the son of Bélus, founded the first Assyrian empire, the seat of which was settled at Nineveh , an ancient and already renowned city. The illustrious empire of the first Assyrians lasted, according to some historians, during the space of a thousand

152 LAT

mollesse de Sardanapale, qui se plongea dans plusieurs sortes de débauches et de voluptés, Les Médes se révolterent les premiers contre ‘ee roi efléniiné ; tous les autres peuples, ses stijets. le méprisérent a leur. exemple , et le réduisirent a de: si grandes extrémités , qu il fut contraint de se braler lui-méme ayec ses femmes, complices.de ses débauches.. Trois royaumes se formérent des débris de ce grand . empire. Le reyaume des Médes fut trés-flo~. rissant. Peu de temps aprés Ja mort de Sar- danapale,, commenga le second empire as- syrien.,. dont Ninive fut; la capitales, Le royaume de Babylone est trés-célebre dans. ~ histoire sainte, parce que Dieuse seryit sour vent. des, armes de ces rois idolatres. pour chatier lidolatrie et les autres crimes de son peuple. Achaz, roi de Juda , pressé par ses ennemis , implgra le secours du premier roi. d’Assyrie ou de Ninive, et apprit.par ce. moyenaux Assyriens le chemin de la Judée;. quils rayagérent plusieurs fois, et dont ils. firent enfin la conquéte. Ls pillérent le fa- meux temple de Salomon , ou ils. trouvérent des richesses immenses, et un amas prodi~ gieux de vases d’or et d'argent, destinés aux sacrés mystéres. Ils emmenérent a Ninive et & Babylone les Juifs. Salmanazar renyersade

DE LA CORRESPONDANCE. 153.

and, three’ hundred’ years’: it fell at last through the',efleminacy of Sardanapalus , who weltered i in, lewd ness and sensual plea- ures. The Medians first reébélled against this effeminate king; all the other nations, his subjects , following their example, despised him, and brought him to so great extremi- ties , ‘that he was constrained to burn himself ili? his women , who I had been the accom- plices of His' débaychéries. Three kingdoms were formed from the ruins “of that great empire; that of the Medes was very flourish- ing. A little while after the death of Sarda- napalus, began the second. Assyrian empire, and Ninévéh was its chief-city. The Baby-, lonian, empire. has a great famejin the sacred, history, because the arms of those idola- trous kings were, often employed by God, for the punishment of, the idolatry and they crimes of his people. Achaz, king of J Juda, pursued by his enemies, implored she agsis- tance of the fitst king of Assyria or of Ni-’ neveh, and shewed’, by these means, to the’ Assyrians , the way to Tuded, which they pillaged cévraltimes, and at last conquered. They plandéred the fa amous temple of Salo mon'; where they found an immense quan- tity of richesyand a prodigious heép of f golden,

Yi

rh = L’ART

fond en comble le royaume d'Israél, Romus Jus et Rémus, sortis des rois d’Albe , fon+ dérent la ville de Rome, capitale de l’em-

pire romain, environ 753 ans avant Jésus-

Christ. Cyrus, général de l’armée de Cya- " xare, que le prophéte Daniel appelle Darius le Meéde, Cyrus, dis-je, fils de Mandane et de Cambyse , roi de Perse, aprés plusieurs grandes victoires, réunit le royaume des Per~ ses A celui des Médes, devint le maitre de tout Orient, et fonda le plus fameux em- pire qui eit été jusqu’alors dans le monde, Quoique les Médes fussent déja puissans avant que Cyrus eiit réuni les deux monar- chies, cependant leur puissance n'égalait pas, a beaucoup prés, celle des rois de Babylone , que Cyrus vainquit par les forces réunies des Médes et des Perses. Ce grand prince ne se vit pas plutot maitre de ce vaste empire , qu ‘il permit aux Juifs, captifs depuis plu- sieurs années, de retourner en Judée, sous la conduite de Zorobabel , et de rebatir le tem- ple de Jérusalem. La famille de Cyrus 's’é- teignit au bout de quelque temps. Darius, fils- d'Hystape , que quelques -uns croient avoir été |’ Assuérus dont il est ‘parlé au livre

NE LA CORRESPONDANCE. 155 and silver vases, destined for the sacred ya They carried away the Jews to Ninév and Babylon. Salmanazar entirely ruined the kingdom of Israél. Romulus and Remus déicended from the kings of Alba, founded the city of Rome, the capital of the roman empire, about sevev hundred and fifty three years before J. C. Cyrus, the general of the army of Cyaxaves, whom the prophet Daniel distinguishes by the name of Darius the Median , and who was the son of Mandana and Canibyeas, king of Persia, anitéd after several great victories, - the kingdom of Media witlr that of Persia, made himself master of all the East , and founded the most famous empire that had ever been seen in the world. Though the Medes were already powerful before Cyrus: had united tlie two monarchigs yet their power was far from equalling that of the Babylonian kings, that Cyrus vanquished’ with the unitéd Persian and Median forces. This great prince no sooner saw himself master of that extensive empire, than he gave léave to the Jews, who had been cap- tives for several years, to return into Judea, under the conduct of Zorobab¢l , and to build: again the temple of Jerusalem, Cyrus's fa-

156 L ART

d'Esther , fut élevé a l'empire.. Ce fut pen dant lerégne.de Darius que Rome et Athénes devinrent des républiques, aprés avoir chas- leurs tyrans. La mort de Lucréce, qui avait été violée par Sextus, fils de Tarquin le: Superbe , anima les Romains Ala vengeance, et leur'inspira le dessein de conquérir leur liberté. Les rois furent bannis pour toujours,’ et Rome devenue libre fut gouvernée par des consuls. Peu s’en fallut qu’Athénes ne fat accablée par la puissance des. Perses dés le commencement de sa Liberté. Darius en— voyaunearmée formidable contre la Gréces. mais cette armée fut détruite dans la plaine, » de Marathon, par Miltiade, qui ne comman= dait que dix mille hommes. Xerxés,, fils de Darius , fit de nouveaux efforts pour venger’ Yaftront que les Perses'avaient recu par une si grande défaite ; miais ifn’eut pas un mreil- leur succés que son pére. Son arniée , com posée de douze cent mille hommes, fut ar rétée au passage des Thermopyles, par trois cents Lacédémoniens , que‘Léonidas, roi de Sparte, conduisait. L’armée nayale de Xere, xés fut battue ADRS de Salanune, Xerxés liz, méme fut tué ja méme anade par Artaban,,

DE LA COMRESPONDANCE. 157

mily became extinct.a little while. after. Darius the son of Histaspes , who-is thought by some to have been the Assuerus men- tioned in the book of Esther , was raised to the empire. It was during the reign of Da- rius that Ronie and Athens became repub- lics, after having expulsed their tyrants, The déath of Liicrécia , who had been vio= - lated by Sextus the son of Tarquiuius the: Siipetb, stitred the Romans up to» ven geance, and inspirfd them with the design: of conquering their libérty. The kings-were: banished for ever; and. Rome then. free, was govérnpd by .consuls.. Athens.,in, the. birth: of its independence, was like to be

uy Jub. overwhelm¢d by the power of the,Persians. Darts sent against Greece a formidable army; but it was defgated in the playa of Marathon by Miltiades; who had but ten thousand men tinder his command. Xerxes’ the son of Darius, attempted by new endea- vours, to avenge the dishonour fallen om the Persians by so great a defeat : but he had not a better success than his father; his: army consisting of twelve hundred thou-. sand men, was siopped at the dehfle.of the Thermopy!ds, by: thrée hndred Lacede- monians,-under the command of Leonidas,

158 L’ART

son capitaine des gardes. Cependant les Macédoniens , destinés a renverser l’empire

des Perses , commencaient a se signaler sous Philippe, pére d’ Alexandre le Grand.

Apres vingt ans de victoires, il se rendit enfin maitre de toute la Gréce par la bataille

_ deChéronnée, qu’il gagna sur les Athéniens et sur leurs alliés.. Alexandre, qui n’avait alors que dix-huit ans , fit des prodiges de valeur pendant la bataille. Aprés tant de

succés , Philippe forma le dessein: d’abattre Ja puissance des Perses, et se fit nommer ca~ pitaine-général des troupes de la Gréce; mais. il futassassiné au mulieu d’nn festin par Pau-

sanias. Alexandre, qui n’avait pas moins de eourage et d’ambition que son pére, se mit a

la téte de ses Macédoniens et des autres Grecs

qui s'attachérent a sa fortune. Tl attaqua Da- ' rius, roi de Perse , qu'il vainquit en trois ba-

tailles rangées; et, aprés avoir porté ses ar-

mes victorieuses jusqu’aux Indes , il vint

mourir 4 Babylone, a la fleur de son age, et

au milieu de ses triomphes.. Vous voyez ,

mademoiselle, d'un coup d’ceil , comment

les monarchies ont succédé les unes aux au= tres, et quels ont été les empires qui se sont’

DE LA CORRESPONDANCE. 159

king of Sparta. The fleet of Xerxes was beaten near Salamine. Xerxes himself w4s slain the same year; by Artaban , his captain of guards.. However the Macedonians, de- signed to overthrow the persian empire, began to grow famous under Philip, the father of Alexander the great. After a great: number of victories ,.during twenty years , he made himselfmaster ofall Greece, by the battle of Cheronea, which he won against the Athenians and their allies. Alexander, who was then but eighteen years old, made prodigies of valour during the battle. After so much suceess, Philipp framed’ the de- sign to, eniethioe the Persian power, and caused himselfto be named captain general of the Greeks; but he was murdered in a feast’ by Pausanias, Alexander who had as much courage and ambition as his father, put himself at the head of his Macedonians and other Greeks who united themselves with his fate : he attacked’ Darius king of Persia, whom he vanquished in three pitch- battles ; and after er having carried his arms ven into the Indigs , he came and died at- Babylon,.in the bloom of his age, and in the middle of his-triumphs. You see , miss, at one view, how monarchies have succeeded one another, and’ which were the empires

Bo rey i BTARMOD 4.

rendus les plus célebres, emcommencant pew. | de temps aprés le deluge ; car , pendant seize cents ans, les hommes avaient vécu sans rois., Les Assyriens, les Medes, les Perses , les Grecs et les Romains se sont,rendus tour-a= tour redoutables par la grandeur de leur puis~ sance, et par le nombre de leurs victoires.) Depuis que ambition de certains hommes, leur inspira le dessein de s’élever au-dessus des autres-et “de les assujettir, le.peuple a toujours été la victime des plus forts, qui se sont disputé l’empire du monde, He qui ont cimenté leur autorité par, le sang: des. malheureux. >

Lettre & la méme personne , sur Thies romaine.

_Aprés la mort d’ Alexandre, on ne trouva’ " personne capable de lui succéder et de réunir, sous un méme chef une puissance si étendues Ce vaste empire fut partagé en plusieurs, royaumes : ses plus fameux capitaines parta~ gérent sa dépouille et massacrérent tous. ses) proches, son frére, sa mére , ses femmes, ses, enfans, ses sceurs, pour se maintenir avec. plus de sireté dans leur usurpation. Les Ro= mains » apres avoir dompté toute I’Ttalie, son- gerent a étendre leurs conquétes au-dekors,,

»

PE LA CORRESPONDANCE. 16%

that rendered themselves the most famous, beginning a little. time afier the deluge; for during sixteen, hundred years, men) lived without kings. The Assyrians, Medes, Per-- sians, Greeks, Romans, have in their tarns rendered. themselves formidable. by), their extensive power, and innumerable victories. Since the: ambition of some. men.inspired them. with the design of raising themselves above others, and of subduing them, the people has always been sacrificed to the most power ful, who have contended for the domi- nion of the world, and sealed their authority with the blood of the unfortunate.

Letter the same lady, on the romps’ history.

Afier the death of Alexander, nebo ly was found fit to succeed to him, and so qualified as to unite under the,same chia so extensive. a power. That great empire: was divided, into,several kingdoms; his most famous caps. tains shared. his. spoil , and slaughtered all. - his relations, brother, mother, wives, chil-. dren, sisters, in order to maintain themselves; with more security in their, asurpation. The Romans , after having subdiigd all, Ttaly.,, thought a NARS their conquestabroady,

mbhed

162 L ART

et furmérent le dessein d’abattre la puissance de Carthage, qui leur paraissait formidable. Régulus la réduisit A de grandes extrémités mais enfin il fut battu et pris par Xantipe, lacédémonmien, que les Carthaginots avaient appelé a leur secours , et fait général de leut armée. Cependant Carthage fut obligée de eéder , et de payer tribut a larépublique Ro- maine. Annibal, fils d’ Amilcar, mit tout en ceuvre pour réparer les pertes de sa patrie ,. et pour lui faire reprendre l’ascendant qu'elle avait eu autrefois sur la république Ro- maine. I] n’avait que vingt-cingans lorsqu’on jui donna le commandement des troupes car- thaginoises. Aprés la mort d’Asdrubal , il abandonna l’Espagne , ot il était gouver- neur, et vint fondre comme un torrent sur FHtalie. Quatre grandes batailles , qu’ ‘il gagna, ne purent abaitre entiérement la puissance. romaine, dont les généraux , malgré tant de pertes , la soutinrent contre la puissance , le courage, l’adresse et le bonheur d’ Anni- hal. Le jeune Scipion, a lage de vingt-quatre ans, pour diviser les troupes et les forces des Carthaginois,, alla porter la guerre en Espa- gne, oti son pére et son oncle venaient de périr. En peu de temps, il chassa d’Espagne- les Carthaginois , et les poursuivit jusque dans l'Afrique ; de sorte que Carthage, aw

DE LA CORRESPONDANGE. 165

and resolved to destroy the power of Car- thage, which seemed formidable to them. Regulus reduced it to great extremities; but at length he was defeated and taken by Xantippus , a Lacedzemonian, who had been called to their assistance, and made. general of their army. Carthage was nevertheless forced to yield, and pay a tribute to the roman republic. Annibal, the son of Amil- ear, did’ his best to retrieve the losses of his country, and to give it once more. the ascendant it had fomerly over the roman republic. He was but twenty five years old, when they conferred upon him the com- _mand of the carthaginian troops. After the death of Asdrubal, he‘left Spain of which he was governor, and rushed as’ a torrent upon Ftaly. He could not, by four great victories , entirely take down the power of Rome, whose eaptains, notwithstanding so many losses, maintained it against the might, courage, ability, and good fortune of An- nibal. Young Scipio, in his twenty fourth year, to divide the carthaginian troops, went and carried the war into Spain, where his father and uncle had just been killed. He soon drove the Carthaginians out of Spain, and pursued them even into Africa , so thit

164 Ye L ART ws désespoir , fut contrainte de rappeler d'Italie Annibal, comme sa dermére.ressource : ib ne put sauver sa patrie;, ce vieux guerrier fut vaincu par un jeuneconquérant : il tacha de soulever tout Orient contre Jes Romains mais ils défirent tous ceux quiosérent se dé- clarer pour Annibal, qui’s'empoisonna de désespoir, pour ne pas; tomber vif entre les mains de ses ennemis; qui voulaient obliger Prusias, roi de Bithynie, a le leur livrer. Depuis que Carthage fut renversée , les Ro~. mains ne trouyérent plus de puissance capa~ ble de leur résister. La plupart des royaumes devinrent des: provinces romaines : Paul-: Emile s empara de celui de. Macédoine,, qui avait duré 700 ans. Attalus, roi de Pergame;, fit, par son testament, le peuple, romain héritier de ses états.. Tandis que l'empire. sagrandissait et florissait au-dehors , les di- visions intestines le mirent souvent a deux doigts de sa. perte. Les Gracques,, tribuns, du peuple, qu'ils corrompaient par des lar- gesses excessives , firent tous leurs efforts. pour renverser la république,; mais ce des- sein les fit périr.. Marius et Sylla, si fameux, par leurs victoires , congurent le méme des= sein que les Gracques , et firent couler, pour. conteuter leur ambition, des ruisseaux de.

PE LA CORRESPONDANCT. 165

‘Carthage, being past all hopes, was forced to recall Annibal from Italy” as its. last. reg- source. He was not able to save his country 5 $ this old warrior was s vanquished by a young conqueror : he endgavatired to make all the East rise up in arms against the Romans; but they defeated all who durst stand for Anni- bal, who poisoned himself out of despair, to Seat falling alive into the hands of his enemies, who would force Prusias, king of ‘Bythinia , to déliver him up to them. The ‘Romans , Carthage once overthrovkn, found no power capable to resist them. Most of the kingdoms became roman provirkes : Paulus- Emilius conquered thatof Macedonia, which had subsisted for seven hundred years. At~ talus, king of Pergama, made by his testa- ment,the roman people! heir to his dominions, Whilst the empire incre4sed and flourished abroad, internal divisions broughtitiofidn to the very brink ofits ruin : the Gtacchi. te bunes of the people , Whom they corruptéd by excessive liberalities , made all their en- deavours to overthrow the rept blic; but their attempt caused their death. Marius ane sy lla

so illustrious by their victories, formed ‘the same design as the Gracchi,and shed torrents of roman blood, to gratify their ambition,

«166 L ART

sang romain. Sylla eut l’avantage sur Ma. rius, et devint tyran de sa patrie ; mais en- fin il renonga volontairement a la dictature qu'il avait usurpée par la force , et se remit dans l’ordre de simple citoyen : mais son ab- ‘ication volontaire ne fit pas cesser le mal. - Sertorius en Espagne, Catilina dans I'Ltalie, prirent lesarmes contre Rome , dans le des- sein de l'asservir. Sertorius fut battu par le grand Pompée ; !’éloquence du consul Cicé- ron , plutot que son courage, ruina les forces et le parti deCatilina dans I'Itahe. L’ambi- fion ou la jalousie de Pompée et de César renouvela toutes les factions; le premier avait assujetti /’Orient; Yautre avait réuni les Gaules a l'empire romain ; ces deux ri- vaux ne pouvaient se souffrir : ils décidérent de l'empire du monde, par la bataille de Pharsale: ce jour fut le dernier de la répu- lique romaine, qui perdit sa liberté, et qui fut éteinte sans ressource. Tout l'empire fut contraint de plier sous l'autorité de César, que les Romains massacrérent dans le sénat méme, pour s’affranchir de sa tyrannie; mais Ja mort de ce grand capitaine , bien loin de leur rendre la liberté, les plongea dans un Jabyrinthe de matheurs, dont ils ne purent janais sortir. Marc-Antome, Lépide, César

EE

DE LA CORRESPONDANCE. 167

Sylla overpowered Marius and became the tyrant of his country; but at last he re- nounced of his own accord to the dicta~ torship he had violently usurped, and put himself again in the class of common citi- zens; but his voluntary abdication did not put an end to the evil. Sertorius in Spain, Catilina in Italy , took arms against Rome, with a design to subdie it. Sertorius-was beaten by the great Pompey; the eloquence of the consti! Cicero, rather than his cou- rage, ruined the forces and party of Catilina in Italy. The ambition and jealousy of Cesar and Pompey, revivéd all the factions; the first had subdued the East; the other joined the Gauls to the Roman empire: those two rivals could not bear one another. They decided of the empire of the world in the battle of Pharsalia; this day was the last of the Roman republic, that lost its liberty , and was irréecoverably annihilated: Allthe empire was forced to give way un- der the authority of Cesar, whom the Ro- « ‘mans murdered even in the senate, in order to deliver themselves from his tyranny 3 but the death of that great captain, far from restoring them their liberty , plunged thena intova jabyrinth of calamities, out of which

4

168 (AO 44 atR Octavien , qui fut dans la suite surnommeé Auguste, partagérent entre eux toutel’auto- rité, et remplirent Rome et |’empire de sang, pendant le triumvirat. Auguste , aprés s’étre fait de ses rivaux , demeura seul maitre dés affaires de la république. Aprés plusieurs victoires signalées qu'il remporta par lui- méme ou par ses généraux,, il remit le calme dans!'univers, et ferma le temple de Janus. Ce fut durantle régne dece prince pacifique, ‘que Jésus- Christ vint au monde, enyiron 4000 ans depuis Ja création d Adam. Au- guste, seul maitre du monde, adopta Tibére pour son successeur 4 l’empire, qui deyint héréditaire dans la maison des Césars, et s'y mnaintint avec gloire pendant plus de cent cin- quante ans, jusqu’a ce que la faiblesse des derniers empereurs le laissa inonder par les barbares. Les Goths, -autrefois appelés les Gétes, entrerent dans 1 Europe; Orient se vit désolé par Jes Scythes asiatiques, et par les Perses, Ce qui fut plus.déplorable, c’est que trente tyrans qu'on vit s‘élever tout d'un coup dans l’empire , le démembrérent entié- rement, et firent par-tout d’horribles rava- ges; les Germains et les Francs nen firent

DE LA CORRESPONDANCE. 169

they could never get. Marcus ‘Antonius, Lepidus, and Cesar Octavius who was afterwards siirnamed Augustus, shared all the authority among themselves , and fll Rome and the empire with blood, dirting their triumvirate. Augustus after having got rid of his rivals, remained the only master of the affairs of the republic. After several great victories he gained himself or by his captains , he brought tranquillity again in the world, and shut up the temple of Janus, It was during the reign of this pacific prince that J. C. came Upon the’ earth, about four thousand years after the création of Adam. Augustus then the only master of the world, adopted Tiberiusashis: ~ successor to the empire , which became hereditary in the family of the Ceesars, and was there gloriously maintained for more than a hundred and fifty years, till it was, through the weakness of the last em- perors, over-run by the barbarians. The # Goths, formerly called Getes , entered Eu- rope. The East was [aid waste by the Asia- ' tick-Scithians , and by the Persians. What was still more dismal, is, that thirty tyrants who were seen rising up suddenly in the empire, dismembered it intirely, and made” 2. 8

RIO on LARD

pas moins , de leur coté, pour tacher d’entrer dans les Gaules. Le grand nombre de barbares” qui attaquaient l'empire romain fut cause que Dioclétien prit Maximien pour col- légue ; ces deux princes adoptérent encore Constantius Chlorus, et Galérius, Dioclétien, rebuté de tant de fatigues et de mauyais suc- cés qu'il avait eus, en persécutant les chré-_ tiens, dont le nombre redoublait 4 mesure que l’on en faisait mourir davantage, se. dé- mit tout-a-fait de lempire, soit quil le fit, volontairement,, ou qu'il yeut été forcé par Galérius son gendre. Maximien suivit !'exem- ple de Dioclétien, quil'avait adopté , mais il s'en repentit bientét aprés, Chacun de ces empereurs, avant: de renoncer a ’empire, créa un césar pour lui succéder ; mais ce grand nombre d’empereurs et de césars était fort acharge a l’empire, et causait de grandes _ divisions. Constantius Chlorus , pére du jeune Constantin,, eut en partage Espagne ,. les Gaules et la Grande-Bretagne. Son fils, que- Diewavait destiné pour faire, cesser toutes les persécutions, en embrassant lechristianisine,, épousa Fausta,, fille deMaximien , qui avait, gailié sa retraite pour reprendre le soin deg»

DE LA CORRESPONDANCE. 171

everywhere dreadful ravages. The Ger- mans and Franks, on their side, made no less endeavours to penetrate into Gaul. The great number of barbarians that at- tacked the Roman empire, caused Diocle- tidn to choosé Maximian for his colleague ; tliesé two princes adopted also Constantius Chlorus, and Galerius. Dioclétian discou- raged by the many toils and ill-success he had in tormeuting the christians, who grew more numerous in proportion as a gréater number of them was put to death, abdi- cated the empire, whether he did it volua- tarily or was forcéd to it by Galerius his son in law. Maximian followed the exam- ple of Diocletian, who had adopted him ; but he soon tei repented it. Every = dio of those emperors , before resigning the empire, created a Czesar'to be his successor ; but that great number of emperors and Ceo- sars, was a heavy burden'to the empire , and excited great divisions. Constantius Chlorus the father of the youngest Constan- tinus obiained for his part Sparyn , the Gauls , ahd Great Britain. His son whom God had designed to end the persecution, by embracing the christian religion, mars) ried Fausta, a daughter of Maximian, who

172. L’ART

affaires ; il recut humainement son beau-pére auprés de ]ui dans tes Gaules, ot il s’était re- tiré pour chercher un asile, aprés avoir été chassé de Rome par son propre fils. Le grand Constantin, aprés avoir délivré l’empire des tyrans qui le déchiraient, embrassa publi- guement le christianisme: mais , soit que le séjour de Rome lui fut désagréable, ou que + Je sénat Jui ftit suspect, il se retira a Bizance, qu'il rebatit, et qu’il appela Constantinople. Ea moprant, il partagea l'empire avec ses trois fils, Constantin , Constance et Constans, qui se firent Ja guerre pour les limites de leurs partages. Ces guerres, quise perpétué- yent sous leurs successeurs , furent funestes au bonheur et au repos de l’empire, et don- nérent occasion aux barbares d’y entrer de tous cétés. Les Goths ravagérent I'Italie ; les Vandales occupérent une partie de la Gaule etde I’ Espagne, laissant dans tous les lieux ob ils passaient , des marques sanglantes de leur barbarie. Alaric, prince arien, prit et rava- gea Rome; il épousa Placidie, scour de l’em- pereur Honorius, dont I’humeur douce et complaisante adoucit extrémement l’humeur 1érace deson époux. Les Francs , qui avaient

DE LA CORRESPONDANCE. 175

had left his retreat to take again the ac- ministration of affairs; he kindly received his father-in-law nejr him im Gaul, , where he was come for an asym ; after having been driven out of Rome by his own son, The Great Constantivus , having freed the empire from the tyrants who tore it to pieces, publickly embraced the christian religion : but whether he was not pleased with his abode in Rome, or suspected the senate, he retired to Bysan- tium, that he built again, and calléd Cons- tantinople. On the point of death, hesdivided the empire amongst his three sous , Constan- tinus, Constantius and Constans, who waged war between themselves for the bounds of their shares. Those wars which were con- tinued under their successors , proved fatal to the happiness and tranquillity of the em- pire , and offered an opportunity to the bar- _ barians for entering it on all sides. The Goths laid Italy waste; the Vandals pos- sessed a part of Gaul and of Spain, ladving everywhere they passed, bloody vestiges of their barbarity. Alaric, an arian prince, took and ravaged Rome; he married Placidia, the sister of the emperor Honorius, whose sweet and kind temper much softened

174 LART

été plusieurs fois repoussés, firent de nou- - veaux efforts pour s’ouvrir les chemins des Gaules, et y réussirent sous la conduite de Pharamond, fils de Marcomir. Ce fut en- viron la 420° année depuis la naissance de Jésus-Christ , que la monarchie fran- gaise sétablit sur les débris de !'empire romain, qui était alors réduit 4 de grandes extrémités.

ith

MODELES DE BILLETS D INVITATION.

Nota, Tout billet doit étre borné & un seul objet , et écrit avec aisance, délicatesse et briéveté.

Lord B... prie M. F... de lui accorder ce soir le plaisir de sa société, et de venir le rejoindre a ‘Opéra, ow il le trouyera avec d'autres amis.

Mardi matin.

M. F. fait ses trés-respectueux compli- mens a lord B. Il est désolé d’avoir déja un engagement de méme nature,

Mardi , a une heure. M. Airy présente ses plus sincéres com. plimens 4 miss Watson , et lui demande la

ao

DE LA CONRESPONDANCE. 1976

the ferocity of her husband. The Franks who had been several times driven hack, made new endeavours to open for themsel- ves a way into Gaul, and succeeded in their design under the condict of Phara- mond, the son of Marcomir. It was about the four hundred and twentieth yéar , after the birth of J. C., that the French monarchy was established. on the tulns of the roman empire, then reduced to great extremities.

y er

q ‘f pete, 1 MODELS OF CARDS OF INVITATION, Ctc. Nota, All card’ shotild be'cotifined to-one sub- “ject , expressed svith ease, elegance, aid brevity. ; : : 1) 92 alle ~ Lord’ B— requests’ the pleasure 6f M:. F —’s company this evening , to join him and.other friends sat the opera- house, _ a} 7 ris Tuesday mornings oo 7 ‘M! F —’s most respectful ‘compliments ‘to lord B—: is very sorry he’ is alréady engaged on a similar occasion. xii) Tuesday , 1 o’clock, owl! M. Airy presents his’ best compliments to miss ‘Watson; requests the honour ‘of

176 LAR?

“permission de l’accompagner a I’assemblée

demain soir.

;

Jeudi, aprés midi. Miss Watson fait mille remerciemens &

M. Airi, pour son offre obligeante, qu'elle est trés-fachée de ne pouvoir accepter , étant

-elle-méme déja engagée.

Jeudi , & cing heures. * Miss H. fait ses respectueux complimens a

lady W.., et 'engage a lui faire I’honneur de

venir cette aprés-midi prendre le thé et le café.

Dix heures du matin. Lady W. fait ses complimens amiss. H.;

elle se fait un plaisir d’accepter.son aimable

Vitation,

Onze heures du matin.

Mille complimens de la part de madame Williams 4 madame Hartley et A ses jeunes demoiselles ; elle espere qu ‘ellessontarrivées sans accident 4 la maison, et parfaitement remises des fatigues de la derniére soirée.

Mercredi. . ) - Mademoiselle et madame Hartley sont sen- siblena a Vintérét que leur témoigne madame

DE LA CORRESPONDANCE.: 177

being her partner to-morrow evening at the asssembly. © |

Thursday , afternoon.

_ Miss Watson returns thanks to Mr. Airy for his polite offer, which she is very sorry she cannot accept, having already engaged herself.

Thursday , 5 o'clock. Miss H—’s respectful compliments to lady W—-; entreats the honour of her com- pany this afternoon to tea and coffee.

10 o'clock in the morning.

Lady W —’s compliments to miss H —3 is happy to accept her polite invitation.

11 oclock in the morning.

M** Williams’s compliments to M's Hart- Jey and the young ladies; hopes they have got safe home, and are perfectly recovered

from the fatigue of last night.

W ednesday. M' and miss Hartley return thanks to M's Williams for her kind enquivieg. os

~ ~

178 L ART ,

Williams; elles sont arrivées saines et sau+

ves, et se portent toutes bien , a l'exception

de Sally , qui a attrapé un petit rhume. Mercredi. .

Mille complimens demiss Wilmot A miss Harcourt; elle la prie de lui accorder le plai- sir de sa société a diner , dimanche prochain, On se mettra a table a quatre heures.

Vendredi. Mille complimens de miss Harcourt ; elle ne manquera pas de se rendre a] invitation de miss Wilmot.

V endredi.

Lord L. desire quele chevalier P. lui fasse te plaisir de venir promener 4 Kew avec Lut, La voiture sera a la porte a trois heures.

Dimanche , a midi. : Le chevalier P. présente ses respectueux complimens a lord L. ; il aura |"honneur dac- compagner sa seigneurie a l'heure prescrite.

M. B. se trouvant obligé d’aller a la cam- pagne demain, prie M. F. de ne pas se don- ner la peine de passer chez lui. M. B. sera bien aise de voir M. F. aprés demain, a Vheure qui lui sera la plus convenable,

Os, ae

DE LA CORRESPONDANCE. 179.

retuted home perfectly. safe, and are all. well Sally excepted, who has) got_a slight cold.

Wednesday,’

Miss Wilmot’s complir ments to miss mae court 3 requests the pleasure of her compa~ ny to inet next spicier dinner to be on the table at four o'clock.

Friday. wnt Miss Harcourt’s compliments ; will not fail’ to’ wait upon miss’ Walmot. ©

‘Friday. Lord L requésts the pleasure of sir John, P —’s company to Kew for an airing, the chariot to. be-at;the door at, three.

' Sunday noon, ° .

‘Sir John P—’s respectful iets

to lord— will be happy to attend his lord- ship punctually at the time.

M: B. finding himself obliged to-ge into the country to-morrow, desires M* F, not to givechimself the troublerof calling upon him. Mr B. will be very glad’ to see. MF. after to-morrow, at any hour-whick shall be most convenient to him,

180 | BEART a

Madame D. souhaite le bonjour aM. By Comme elle va ce soir au bal, elle ne pourra pas avoir le plaisir de le voir aujour- d’hui, etprie M. H. de vouloir bien ne venir demain qu’a onze paren i

E,

M. et sindapae P. présentent leurs trés- humbles respects 4 M. et madame R. et les prient de leur faire ’honneur de venir diner avec eux, mardi prochain, a trois heures.

Je vous invite, ma chére , A venir prendre le thé ce soir avec moi; je serai seule , et. j espere que vous voudrez bien me, procurer le plaisir de votre charmante compagnie ; ne me refusez pas cette grace. Adieu.

Je vous remercie infiniment,' ma chére}; de votre obligeante invitation ; mais je suis extrémement ehae de ne pouvoir accepter , parce que nous attendons.compagnie ce Soir 5 pour demain , vous pouvez disposer de moi ; et ; si vous ne venez pas me voir le matin, jirai certainement vous trouver Je soir. ; H Siu

Je viens d’arriver de Bath, si vos oecu- pations vous permettent de venir chez moi, je vous apprendrai des nouvelles qui yous

ws?

DE LA CORKRESPONDANCE. 181

M«= D. wishes M. H. a good morning. —— As she is going this evening to the ball , she cannot have the pleasure of seeing him

_ to-day, and désifes M'. H. to be so kind as not to come to-morrow till éleven o'clock,

M* and M** P, present their most res- pectful compliments to M*' and M* and beg the honour of their company to dinner, on tuesday next, at three o'clock.

, Linvite you, my dear, to come and drink a dish of tea with me this évening; I shall be alone.,and hope you will favour me with your agreeable company : do not refuse me this kindness. Adieu.

I am much obliged to you, my dear, for your kind invitation ; butam extremely sorry it is not im my power to comply with it, be- cause we expect company this evening : as for to-morrow, I am at your service 3 and, if you do not call on me in the morning, I will certainly wait ou you in the afternoon.

I am just arrived from Bath: if you are at leisure to give me a call, I will tell you some news that will please you. I shall be at

™~

i182 BART x > feront plaisir. Je serai toute la journée aa logis , ainsi choisissez votre heure,

Je suischarmé d’apprendreque vous soyez enfin de retour de Bath; n’eussé-je d’autre motif que celui de vous en féliciter apres une si longue absence , cela seul m’engagerait & ~ vous aller voir. Vous pouvez donc compter que je me rendrai chez vous cette aprés see > sur les cing heures.

Si vous n’étes pas engagée demain , ma chére amie, je vous invite a venir faire un tour de promenade avec ma sceur et mot : fe carrosse sera prét 4 midi. Ne cherchez point de prétexte pour vous excuser ; et faites-moi savoir votre résolution au ber tot.

Comme jai promis de sortir aedeath avec ma tante et ma cousine, et que je ne® puis raisonnablement m’en dispenser, jene’ sau rais, ma chéreamie, profiter de l’offre gra+ cieuse que vous me faites. Je n’ai’‘point d’au= ‘tre excuse , et vous me connaissez trop bien pour douter de ma sincérité,

- Avvouez:, monsieur , que vous étes bier paresseux, Quoi! deux semaines entiéres

ra

DE LA CORRESPONDANCE. 18%

home the whole day, so that you may. choose your tune,

It gives, me pleasure. to hear that you are at last returned from Bath; had I no other motive but that of congratulating, you. om © your happy arfival after so long an ab- rege that alone. would induce me to wait

on you, You may, therefore, depend on seeing me, this, evening about Avg.

If you, be not engaged iba BY Ate my dear friend, my sister,and I are, to take an airing, and shall be glad of your company. The coach will be ready at twelve; so en- deavour not to excuse yourself, and let me knovy your résolution as soon as possible,

As I have promised to go out with my aunt and cousin to-morrow, and cannot, with propriety, get off the engagement, it will not be in my power, my dear friend, to accept of your kind offer. I have no other excuse, and you know me too well to suspect my sincerity.

You must acknowledge, sir, that you are very idle. What! two whole weeks have

184 L’ART

. Passent sans vous voir , ef méme sans rece=. voir de vos nouyelles. Vous négligez vos amis; vous n’en avez cependant point de plus sincére que moi. Venez donc vous excuser de la longueur de votre absence ; je vous attends. ce soir.

i

Vous ne serez plus surpris, monsieur , de mion absence, quand vous saurez que j'ai eu depuis quinze jours un mal de téte affreux. Que m/aurait-il servi de vous en informer ? dailleurs , vous savez que je suis naturelle- ment indolent : c’est mon faible. Ce soir, ‘sans faute, j'iral vous voir.

FIN DE LA TROISIEME PARTIE,

PE LA CORRESPONDANCE. 195

elapsed without seeing and even hearing from you. You neglect your friends, yet you have none more sincerely attached to you tham I am. Come, then, and endeavour to account for your long absence; I shall ex- pect you this evening.

You will no longer wonder, sir; at my absence, for this fornight I had a most dread- ful head-ache. Of what use would it have been to inform you of it? Besides, you know that I am naturally lazy; it is my foible. This evening I will wait upon you without fail.

END OF THE THIRD PART.

L’ART DE

LA CORRESPONDANCE

ANGLAISE ET FRANCAISE

QUATRIEME PARTIE.

LETTRES D AUTEURS CELEBRES.

I, De Sterne a Eliza.

Exiza, jai regu ta derniére hier au soir; en revenant de chez le lord Bathurst, ot j'ai diné , ot j'ai parlé de toi pendant une heure sans interruption : le bon vieux lord m’écou- . tait avec tant de plaisir, qu il a, a trois re- prises , bu a ta santé. Quoiqu'il soit dans sa quatre-vingt-cinquiéme année , il dit quil espere vivre encore assez pour devenir Yami de ma belle disciple indienne, et la yoir éclipser en richesses toutes les autres |

ei awe Cy we CORRESPONDENCE

BOTH ENGLISH AND FRENCH.

PART fi ¥.

LETTERS OF RENOWNED AUTHORS, From Sterne to Eliza.

I cor thy letter last night, Eliza, on my return from lord Bathurst’s, where I dined ; and where I was heard (as I talked of thee an hour without intermission ) with so much pleasure and attention, that the good old lord todstéd your health three different times ; and tho’he is now in his eightyfifth year, says he hopes to live long enough to be introduced a friend to my fair indian disciple ; and to see her eclipse all other

188 | L ant

femmes de Nabab, autant quelle les sur- passe déja en beauté , et, ce qui vaut mieux , en vrai mérite.... Je |'espére aussi... . Ce seigneur est mon vieil ami.... Vous savez qu il fut toujours le protecteur des gens ' desprit et de génie; il avait tous les jours & sa table ceux du siécle dernier , Addisson, Steele, Pope , Swift, Prior, etc.... La ma- ni¢re dont if s'y prit pour faire ma connais- sance est aussi singuliére que polie. Il vint , &moiun jour que j étais 4 faire ma cour ala princesse de Galles.... « J’ai envie vous connaitre , M. Sterne; mais il est bon que « vous sachiez un peu qui je suis... Vous avez « entendu parler, continua-t-il , de ce vieux « lord Bathurst , que vos Pope et vos Swift « ont tant chanté; j'ai passé ma vie avec des « génies de cette trempe ; mais je leur ai sur- « vécu; et, désespérant de trouver leurs égaux, « il y a quelques années que j'ai fermé mes « livres, avec la résolution de ne plus les ou- « Vrit ; mais vous m/avez fait naitre le desir « de les ouvrir encore une fois avant que je « meure, ce que je fais..... Ainsi yenez au « logis, et dinez avec moi.» |

BE LA CORRESPONDANCE. 189

viabobesses as much in wealth, as she al- ready does in exterior , and ( what is far better ) in interior merit I hope so too.

This nobleman is an old friend of mine. You know he was always the protector of men of wit and genius, and had those of the last century , Addison, Steele, Pope, Swift, Prior , etc. etc. always at his table, ~— The manner in which his notice of me began was as singular as it was polite: he came up to me one day, as I was at the princess of Wales's court « I want fo «know you, M. Sterne; but it is fit you « should also know who if is that wishes « this pleasure. You have heard, » conti- nued he, « of an old lord Bathurst, of « whom your Pope’s and Swift’s have sung « and spoken so much: I have lived my « life with génfusts of that cast, but have « survived them ; and diepeiring ever to « find their equals, it is some years since I « have closed my accounts, and shut up « my books , with thoughts of never open~ « ing thes, again ; but you have kindled «a desire in me of opening them once « more before I die, which I now do ~ « s0 go home and hi with me. »

199 LAR?

Ceseigneur, je l'avoue, est un prodige; cat | & son age il a tout Pesprit et la vivacité d'un homme de trente ans; il posséde, au stpréme degré, l'heureuse faculté de plaire aux hom- mes, et celle de se plaire avec eux : ajoutez”

a cela quil est instruif, poli et sensible. Il

m’a entendu parler de toi, Eliza, avec une

satisfaction peu commune : il n’y avait qu'un tiers avec nots, qui était siisceptible de sen= sibilité aussi.... et nous avons passé jusqu’a neuf heures |’aprés-dinée la plus seritinten- tale ; mais, Eliza, tu étais l’étoile qui nous dirigeait, tu étais l’ame de nos discotits!... Et lorsque je céssais de parler de toi, tu rem- plissais mion coéur, tu écliauffais chaque pen- sée qui sortait de mon seifi; car je n'ai pas honte de reconnaitre tout que je te dois... O la meilleure des femmieés! Jes pemes que j ai souffertes a ton sujet pendant toute la nuit derniére sont au-dela du pouvoir de lex- pression... Le ciel nous domne saris doute des forces proportionnées au poids dont il nots charge. O nion enfant! toutes les peines qui peuvent naitre de la double affliction de l'ame et du corps sont tombées sur toi; et tu me

dis cependant que tu commences & te trouver

yoieux, Ta fiévre a disparu ; ton mal et ta

_

————

PDE LA CORRESPONDANCE, 19t

- This nobleman, I say, is a prodigy ; for at eighty -five he has all the wit and: promptness of a man of thirty a disposi tion to be pleased, and a power to please: others, beyond whatever I knew ; added to which , aman of learning , courtesy ands feeling. He heard me talk of thee, Eliza,, with uncommon: satisfaction ; - for! there was only a third person , and of sénsibility, with us —+ and’ a most sentimen- tal afternoon, till nine o'clock, have we passed. But» thou, Eliza, syrast the star! that conducted and enlightened the dis=: course! and. when I talk’d not: of thee, still didst thow fill my mind, and warm every thought I utter'd ! for I am’ not ashamed to acknowledge I: greatly miss’ thee best of all good girls!-the siifférings® IL have sustained all night:on account of. thine, Eliza, are beyond my power of words— assuredly does heaven give strength? proportion’d to the weight it lays upon us' —thou hast been bow’d down, my child, with every burden that sorrow of heart. and pau? of body could inflict on a poor being’ and still’ thou tellést'me thou art begining to get ease, thy fever gone —-

£92 ee ee douleur de cété ont cessé ; puissent ailisi s'évanouir tous les maux qui traversent le bonheur d’Eliza... ou qui peuvent lui donner: un seul moment d’alarme! Ne crains rien... espere tout, Eliza... Mon affection jettera une influence balsamique sur ta santé; elle te {era jouir d’un principe de jeunesse et de fé- licité, au-dela mémede tes espérances.

Tu as donc placé sur ton bureau le portrait de ton bramine, et tuveux le consulter dans tes doutes , dans tes craintes?... O reconnais- sante et bonne fille! Yorick sourit avec sa~ tisfaction a tout ce que tu fais... son portrait ne peut éprouver toute sa joie.

Qu’'il est digne de toi, ce petit plan de vie si doux que tu tes formé pour la distribution: de la journée!:. ... En vérité, Eliza, tune me laisses rien a faire pour toi, rien ‘A diniger, rien 4 demander.... qu'une continuation de cette admirable conduite qui ta gagné- mon estime, et ma rendu pour toujours tomy ami. Puissent les roses promptement revenir sur tes joues, et les rubis sur tes lévres! Mais erois-moi, Eliza, ton mari, s'il est homme hon et sensible que je desire quil soit, te.

DE LA CORRESPONDANCE. 195

thy sickness, the pain in thy side, vanish- ing also. May every evil so vanish, that’ thwarts Eliza’s happiness, or but awakens her fears for a moment !— Fear - nothing, my dear; hope every thing, and the balm of this passion will shed its influence on thy health , and make thee enjoy a spring of youth and chearfulness, more than thou hast hardly yet tasted.

And so thou hast fix’d thy bramiu’s por- trait over thy writing-desk , and will consult it in all doubts and difficulties ? Grateful and good girl! Yorick smiles contentedly over all thou dost; his picture does not do justice to his own comp!dcéndy.

Thy sweet little plan and distribution of thy time, how worthy of thee! Indééd, Eliza, thou leavest me nothing to diréct thee in; thou leayest me nothing to require, nothing to ask, but a continuation of that conduct which .won my esteem, and has made me thy friend for ever.

May the roses come quick back to thy cheeks, and the rubies to thy lips! but trust my declaration, Eliza, that thy husband (if he is the good feeling man I wish him}

2. a: Ss

194 . ee te Ow

_pressera contre son sein avec une affection _plus honnéte et plus vive; il baisera ton pau- _vre visage pale et défait, avec plus de trans- -port que lorsque tu étais dans toute la fleur de ta beauté.... Il le doit, ou jai pitié de lui.... Ses sensations sont bien étranges , sil ‘ne sent pas tout le prix d'une aimable créa- ture telle que tox!

Je suis bien aise que miss Light passe avec vous ; elle peut adoucir vos momens de speie.... J’apprends avec plaisir que vos compagnons de traversée sont des gens. ai- mables, Vous pourriez vivre, Eliza, avec «ce qui est contraire A ton naturel, qui est ai- mable, doux.,. Il civiliserait des sauvages.,. mais il serait dommage qu’on te donnat un tel devoir a remplir,...

Comment peux-tu chercher des excuses & ta dermére lettre? elle me devient plus chére , par les raisons méme que tu em~ :ploies pour la justifier...,«Ecris-m’en tou- jours de pareilles , mon enfant; laisse-less’ex- primer avec la négligence facile d’un coeur qui souvre de lui-méme, ...-. Dis tout, le comment , le pourquoi ; ne cache>rien 4 Thomme qui mérite ta confiance et ton es~ time..,. Telles sont les lettres que jécris & Eliza.,, Ainsi je pourrai toujours vivre.aveo

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DE LA CORRESPONDANCE. 195

will press thee to him with more honest warmth and affection, and kiss thy pale poor dejected face ,- with more transport than he would be able to in the best bloom of all thy beauty— and so he ought, or I pity him— he must have strange feelings, if he knows not the value of such a crea- ture as thou art!

I am glad miss Light goes with you; she may relieve you from many anxious mo- ments.—I am glad too that your shipmates are friendly beings you could least dis- pense with what is contrary to thy own nature, which is soft and gentle, Elisa ; it ie civilize sivages ; tho’ pity were it thou should’st be tajnted with the: of fice.

How canst thou make apologies for thy last letter! "tis most delicious to me, for the very reasons you excuse it.— Write to me, my child, only such; let- them speak the easy carelessness of a heart that opens itself... say how, and every how, to a man you ought to esteem and trist— Such, Eliza, I write to thee, and so [ should ever ra with thee, most artlessly , most affectionately , if providence per- mitted thy residence in the same section

i196 L ART

toi sans art , et plein d’une vive affection, st -

Ja providence nous permet d’habiter la méme

section du globe; car je suis, autant que hone

neur et laffection me permettent de I’étre , Ton BramiIne,

II. Du méme @ Eliza.

A qui mon Eliza peut-elle donc s’adresser dans ses peines, qu’a lami qui l’aime?..... Pourquoi vous excusez-vous de l'emploi chéri que vous me donnez? Yorick serait offensé , bien justement offensé , si vous char- giez un autre que lui des commissions qu'il peut faire. J’ai Zumps , et votre piano-forte doit étre accordé daprés la moyenne corde de Ja base de votre guitare , qui est C. J'ai aussi un petit marteau et une paire de pincettes pour arranger vos cordes ; puisse la vibration dechacune d’elles, ma cheére, étre en harmonie avec tes espérances!

J'ai acheté pour vous dix jolis petits cro- chets de cuivre.,., il y en avait douze; mais je vous en ai dérobé deux pour les mettre dans ma propre cabane & Conwould.... Je ny pendrai jamais mon chapeau , jamais je ne le prendrai sans songer a vous.... Fai aussi acheté deux crochets de fer beaucou pius forts que ceux de cuivre, pour y sus= pendre vos globes, |

7 A

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DE LA CORRESPONDANCE. 197

of the globe; for I am all that honour and affection can make me.

Tuy BRAMIN:

II. From the same to Eliza.

To whom should Eliza apply in her diss tress, but to the friend that loves her : why then, my dear, do you apologize for em- ploying me? Yorick would be offended, and with reason , if you ever sent commis- sions to another, 8 he could execute I have been wath Ziumps and first, your piano forte must be tuned from the bass middle string of your guitar, which is C. I have got you a hammér too, and a pair of pliars to twist your wire a oe and may every one of them, my dear, vibrate sweet comfort to thy hopta!

I have bought you ten handsome brass screws to hang your necessairies upon : I purchased twelve, but stole a cétple from you to put up in my own cabin at Conwould. I shall never hang or take my hat off one of them but I shall think of you I have bought thee moreover a couple of iron screws, which are more to be dépendéd ppon than brass for the globes.

198 JU ane J écris 8 M. Abraham Walker, pilote 4

Deal, pour lui donner avis que je lui adresse”

un paquet qui les contient , et je le charge de le faire retirer dés que la voiture de Deal arrivera.... Je lui donne aussi la forme du fauteuil qui peut vous étre le plus commode, et je le prie d’acheter le plus propre et le mieux fait qui soit dans Deal.... Vous rece- vrez tout cela par le premier bateau qu'il fera partir. Je voudrais pouvoir ainsi, Eliza, prévenir tous tes besoins, satisfaire tous tes desirs ; ce serait pour moi une occupation gui me rendrait heureux.

‘Le journal est comme vous le desirez ; ik n'y manque plus que les charmantes idées’ qui doivent le remplir...... Pauvre chére femme!... modéle de douceur et de patience, je fais bien plus que vous plaindre.... car je

perds et ma philosophie et ma fermeté, lors—

que je considére vos peines!.... Ne croyez pas que j'aie parlé hier au soir trop dure- ‘ment des ***; j’en avais le sujet; d’ailleurs un bon coeur ne peut en aimer un mauvais.... Non, il ne le peut; mais laissons ce texte dé- sagréable.

Ce matin j'ai fait une visite & mistriss Ja- mes ; elle vous aime bien tendrement : elle est alarmée sur ton compte, Eliza... elledit que

da oe

DE LA CORRESPONDANCE. TOY’

I have wrote also to Mt Abraham Wal- ker, pilot at Deal, to acquaint him that I had dispatched these in a packet directed to» his care , which I desired he would seek after the moment the Deal machine arrived. I have moreover given him directions what; sort of an arm-chair you would want, and; have directed him to purchase the best that’ - Deal could afford, and take it with the parce in the first boat that went off. Would I could, Eliza, so supply all thy wants, and all thy wishes ! it would be a state.of hap~ piness to me.

The journal is as it should be, all but ils contents. Poor dear patidnt being : L, do more than pity you; for I think I lose both firmness and philosophy, as I fietire to myself your distresses;— do not: think I spoke last mght with too much asperity of***; there was cause, and besides, a good heart ought not to love a bad one, and indeed. canuot ; but adieu to. the ungta-~ teful subject. [

I have been this morning to see mistriss James; she loves thee tender! y and unfeign- edly; she is alarmed for thee; she says

200 [LaRT

tu lui parais plus mélancolique et plus som=

bre, 4 mesure que ton-départ approche.... elle te plaint.... je la verrai tous les diman= ches, tant que je serai en ville.....

- Comme cette lettre est peut-ctre la der- niére que je técrirai ; de bon coeur je te dis adieu.... Puisse le Dieu de bonté veiller sur tes jours, et étre ton protecteur , maintenant que tu es sans défense! et pour ta consolation journaliére , grave bien dans ton cceur ‘cette vérité : « Que quelle que soit la portion de « douleur et de peine qui test destinée, elle « sera pleinement compensée dans une égale « mesure de bonheur , par |'étre que tu as «$i sagement choist pour ton éternel ami. »

Adieu, adieu, Eliza! tant que je-vivrai, compte sur. moi, comme sur le plus ardent et le plus désintéressé de tes amis terrestres.

YoRICK.

III. Du méme a Eliza.

- Ma cuére Exriza, j'ai commencé ce matin un nouveau journal, vous pourrez le voir; car si je n'ai pas le bonheur de vivre jusqu’a votre retour en Angleterre , je vous laisserai comme un legs.... Mes pages sont mélancoliques.... Mais j'en écrirai d'agréa~ bles, et si je pouvaist écrire des lettres, elles

; rai ew ST

DE LA CORRESPONDANCE. 201

thou looked’st most ill and saobadaslusty on goiug away; she pities thee I shall visit her every sunday, while I am in town. As this may be my last letter, I earnestly “bid thee farewel; may the God of kind- ness be kind to thee, and approve himself thy protector , now thou art defenceless ! and, for thy dail y comfort, bear in thy mind this truth, « that whatever measure of sor- «row and distress is thy portion, it will « be repaid to thee in a full measure of « happiness, by the being thou hast wisely «chosen for thy eternal friend ».

Farewel, farewel, Eliza! while I live, count upon me as the most warm and dis- interested of earthly friends.

Yorick.

III. From the same to Eliza.

My peaArest Exiza, I begana new journal this morning : you shall see it, for if I live not till you return to England, I will leave it you as.a légacy : ‘tis a sorrow- ful page, but I. will write chearful ones ; and could I write letters to thee, they should be chearfyl ones too, but few (I

G*

202 L’ART

seraient agréables aussi; mais bien peu, je

doute , pourraient te paryenir : cependant tu recevras de moi quelques lignes & chaque courrier , Jusqu’é ce que de ta main tu m’or- donnes de ne plus t’écrire.

Apprends-moi quelle est ta situation, et de quelle sorte de courage le ciel t'a douée.... Comment é¢tes-vous? Tout va-t-il bien?.... Ecrivez , écrivez-moi tout. Comptez de me voir 4 Deal avec mistriss James, si vous y étes retenue par les vents contraires..... En effet, Eliza, je volerais vers vous s'il se pré-

sentait la moindre occasion de vous rendre ©

service , ou de vous étre agréable.

Dieu de grace et de miséricorde, considére les angoisses d'une pauvre enfant... donne-tui des forces, protége-la dans tous les dangers auxquels elle peut étre exposée : elle n'a d’autre protecteur que toi sur un élément dan- gereux; soutiens-la jusqu’au terme de son voyage:

J espére , Eliza, que ma athe est entéen- due; car le firmament parait mesourire , tah- dis que mes yeux s‘élévent pour toi vers Je ciel.... Je quitte & |'instant mistriss James, et jai parlé de toi pendant trots heures...... elle a votre portrait, elle le chérit; mais

DE LA CORRESPONDANCE. 20%

_ fear ) will reach thee— however, depend upon receiving something of the na by every post, till thou wavest thy hand , and bid’st me write no more. _

Tell me how you are, and what sort of fortitude heaven inspires thee with : how are you accommodated, my dear? Is alk right ? Scribble away any thing, and every thing to me, Depend upon seing me at Deal with the James's, should you be detained there by contrary winds.— Indeed, Eliza, I should with pleasure fly to you, - could I be the means of rendering you any service, or doing you any kindness,

« Gracious and merciful God, consider « the anguish ofa poor girl strengthen and « preserve her in all the shocks her frame «must be exposed to : she is now without «a protector but thee; save her from all « the accidents of a dangerous element, and « give her comfort at the last.»

_ My prayer, Eliza, 1 hope, is’heard, for the sky seems to smile upon me as I look up to it— I am just returned from our dear M"* James's, where 1 have been talking of thee these three hours —she has got yout picture , and likes it; but Mariot and some

204 LART

Mariot et quelques autres bons. juges. con viennent que le mien vaut mieux , et quil porte l'expression d'un plus doux caractére... Mais qu'il est loin encore de loriginal.... Cependant j'avoue que celui de mistriss Ja- mes est un portrait fait pour le monde; et le mien , tout juste ce qu'il doit étre pour plaire 4 un ami ou aun philosophe sensible... Dans le premier , vous avez tout l’éclat de la soie , des perles et de |’hermine.... Dans le mien, simple comme une vestale , vous montrant la bonne fille que la nature a faite; ce qui me parait moins affecté et mest bien plus agréable que de voir mistriss Draper , le vi- sage animé de toutes ses graces, en habit de conquéte et de fete.

Si je m’en souviens bien, Eliza, vous fites des efforts peu communs pour rassembler sur votre visage tous les charmes de votre per- sonne, le jour que vous vous fites peindre pour mistriss James.... votre teint était bril- lant, vos yeux avaient plus d’éclat qu’ils n’en ont ordinairement... je vous priai d’étre sim- ple et sans parure, lorsque vous vous feriez peindre pour moi, sachant bien, comme je vous voyais sans prévention, que vous ne pouviez tirer aucun avantage du brillant de la soie, ni de I'éclat des bijoux....

«

DE LA CORRESPONDANCE. 205

vther judges agree that mine is the better, and expressive of a sweeter character; but what is that to the original! Yet Iacknow- Jedge that her’s is a picture for the world, aud mine only calculated to please a very sincere friend, or sentimental philosopher. —— In the one you are dressed in smiles, and with all the advantages of silks, pearls and ermine; in the other, simple as a vestal, appearing the good girl nature made you; which to me conveys an idea of more un- . affected sweetness than M** Draper habited for conquest, in a birth-day suit, with her countenance animated, and ber « dimples « yisible.»

If I remember right, Eliza, you en- deavoured to collect every charm of your person into your face, with more than common care, the day you sat for M™ Ja- mes; your colour too brightened , your eyes shone with more than their usual bril- liancy I then requested you to come simple and unadorned when you sat for me, knowing (as I see with unprejudiced eyes) that you could receive no addition from the silk-worm’s aid, or jeweller’s polish,

- 206 L ART Laissez-moi vous répéter une vérité qué)

vous m’avez déja, je crois , entendu dire... La premiére fois que je vous vis, je vous re- gardai comme un objet de compassion, et comme une femme trés-ordinaire. L’arran- gement de votre parure, quoique de mode , vous allait mal et vous défigurait..... mais rien ne peut vous défigurer davantage que de vouloir vous faire admirer et paraitre belle... Non, vous n’étes pas belle , Eliza , et votre Visage n’est pas fait de maniére A plaire ala _ dixiéme partie de ceux qui le regardent.... mais vous avez quelque chose de plus que la beauté ; et je ne crains pas de vous dire que je n'ai jamais vu une figure siintelligente, si bonne, si sensible ; et il n'y eut et n'y aura jamais dans votre compagnie , pendant trois heures , un homme tendre et sentimental , qui ne soit ou ne devienne votre admirateur ou votre ami; bien entendu que vous ne pre- niez aucun caractére étranger au votre, et que vous paraissiez la créature simple et sans art, que la nature veut que vous soyez. Vous avez dans vos yeux et dans votre voix quel- que chose de plus touchant, de plus persuasif qu’aucune autre femme quej aie vue , ou dont j'aie entendu parler.... mais ce degré de per= fection inexprimable et ravissaut , ne peut .

DE LA CONNESPONDANCE. 207

Let me now tell you a truth which I believe I have uttered before when I first saw you, I beheld you as an.object of compassion, and as a very plain woman. The mode of your dress ( tho’ fashionable } disfigured you but nothing now. could render you such, but the being sollicitous to make yourself admired as a handsome one, You are not handsome, Eliza —nor is your's a face that will please the tenth part of your beholders. But you are some- thing more; for I scruple not to tell you © I never saw so intelligent, so animated, so good a countenance ; nor ever was there, nor will there be, that man of sense, tender- ness and feeling, in your company three hours, that was not or will not be your admirer and friend in consequence of it; that is, if you assume or assumed no character foreign to your own, but ap- peard the artless being nature design’d you for—a something in your eyes and voice you possess in a degree more per- suasive than any woman I ever saw, read, or heard of ; but it is that be- witching sort of nameless excellence, that

208 LART

toucher que les hommes de Ja plus délicate”

sensibilité.

Si votre mari était en Angleterre, et si T'argent pouvait m’acheter cette grace, je lui donnerais de bon cceur cing cents louis pour Vous laisser assise auprés de moi deux heures par jour , tandis que j’écrirais mon voyage sentimental ; je suis stir que l’ouvrage en se- rait beaucoup meilleur, et que je serais rem- boursé plus de sept fois de ma somme....

Je ne donnerais pas neuf sous de votre por+ trait , tel que les Newhams !’ont fait exé= cuter.... c'est la ressemblance d’une franche coquette ; vos yeux et votre visage dw plus parfait ovale que} aie jamais vu , qui par leur perfection doivent frapper l'homme le plus indifférent , parce qu'il sont vraiment plus beaux que tous ceux que j'ai vus dans mes voyages, sont entiérement défigurés ; les pre- miers par leurs regards affectés , et le visage par son étrange physionomie et l’attitude de Ja téte; ce qui est une preuve du peu de gotit de Partiste ou de votre ami.

Les ***, qui justifient le caractére que je Jeur ai donné une fois, d’étre aussi tenaces que la poix’ou la glu , ont envoyé une carte a mistriss***, pour lui apprendre qu ils iraient

DE LA CORRESPONDANCE. 209

men of nice sensibility-alone ean be touch’d with.

Were your husband in England, L would

Freely give him five hundred pounds ( if. money could purchase the acquisition ) to let you only sit by me two hours in a day, while I wrote my Sentimental Journey I am sure the work would sell so much: the better forit, that Ishould be reimbursed the sum more than seven times fold.

I would not give nine pence for the pic- ture of you that Newhams have got execut- ed; it is the ressemblauce of # conceited made-up coquetle your eyes , and the shape of your face (the latter, the most perfect oval I ever saw ) which are perfec- tions that must strike the most indifferent judge, because they are equal to any of God's works in a similar way, and finer than any I beheld inall my travels, are mani festly injured by the affected leer of the one, and strange appearance of the other, owing to the attitude of the head ; which is a proof of the artist’s or your friend’s false taste.

The***s, who verify the character I once gave, of teazing and sticking like pitch or birdlime, sent a card that they would wait on M«**** on friday. She sent back she

210 L’ART

chez elle vendredi.... Elle leur a fait dire quelle était engagée.... Second message pour Yinviter a se trouver le soir 4 Ranelagh. Elle a fait répondre quelle ne pouvait pas s'y rendre.... Elle pense que si elle leur laisse _ prendre le moindre pied chez elle, elle ne pourra jamais se défaire de leur connais- sance, et elle a résolu de rompre avec eux tout a la fois. Elle les connait; elle sait bien’ quils ne sont ni ses amis ni les votres , et que le premier usage qu ils feraient de leur entrée chez elle serait de vous sacrifier , s‘ils le peuvent, une seconde fois.

Ne permets pas, chére Eliza, qu ‘elle soit plus ardente pour tes propres intéréts que tu ne l’es pour toi-méme. Elle me charge We vous réitérer la priére que je vous ai faite de ne pas leur écrire. Vous lui causerez, et a votre bramine, une peine inexprimable : sois assurée qu'elle a un juste sujet de l’exi- ger ; j'ai mes raisons aussi; la premiére est que je serais on ne peut pas plus faché si Eliza manquait de cette force d’'ame que Yorick a téché de lui inspirer....

' J’'avais promis de ne plus prononcer leur nom désagréable 5 et si j'en avais regu l'or= dre exprés de la part d’une tendre femme qui vous est attachée, je n'aurais pas manqué

DE LA CORRESPONDANCE. 277

was engas’d Then, to meet at Ranelagh to night; she answer'd she did not go She says if she allows the least footing, she ne- ver shall get rid of the acquaintance , which she is resolved to drop at once. She knows them; she knows they are not her friends, or your's, and the first use they would make of being with her, would be to sacrifice you to her (if they could) a se- coud time.—

Let her not, then, let her not, my dear, be a greater friend to thee than thou art to thyself: she begs I will reiterate my re- quest to you that you will not write to them—'twill give her’and thy Bramin too » inexpressible pain Be assured all this is not without reason on her side; I have my reasons too, the first of which is, that I should grieve to excess, if Eliza wanted that fortitude her Yorick has built so high upon.

I said I never more would mention the name to thee; and had I not received it as a kind of charge from a dear woman

that loves you, I should not. have broke

212 L ART

a ma parole. Je t’écrirai demain encore, &

toi, la meilleure et la plus aimable des fem-= mes. Je te souhaite une nuit paisible; mon esprit ne te quittera point pendant ton som- meil. Adieu.

1V. Du méme & Eliza.

Macuére Ex1za, oh! je suis bien inquiet sur votre cabine..... La couleur fraiche ne peut que faire du mal a vos nerfs, rien n'est si nuisible que le blanc de plomb:... Prenez soin de votre santé, mon enfant , et de long- temps ne dormez pas dans cette chambre ; il y en aurait assez pour vous donner une at- taque de nerfs.

J espére que vous avez quitté le vaisseau, et que mes lettres vous rencontreront sur la route de Deal, courant la poste.... Lorsque vons les aurezregues , ma chére Eliza , met- tez-les en ordre.... Les huit ou neuf pre- miéres ont leurs numéros;mais les autres n’en ont point. Tu pourras les arranger en sui~ vant l'heure ou Je jour. Je wai presque ja- mais manqué de Jes dater. Lorsqu’elles se- ront rassemblées dans une suite chronologi- que , il faut les coudre et les mettre sous en~ veloppe. Je me flatte qu’elles seront ton re- fuge, et que tu daigneras les lire et les

i Ee i

DE LA CORRESPONDANCE. 215

my word —TI will write again to-morrow io thee, thou best, and most endearing of . girls: a peaceful night to thee; my spirit will be with thee thro’ every watch of it. Adieu.

IV. From the same to Eliza.

My peAR Erirza, oh! I grieve for your cabin; and the fresh painting will be enough to destroy every nerve about thee; nothing so pernicious as white lead Take care of yourself, dear girl, and sleep not in it too soon; ‘twill be enough to give. youa stroke of an epilepsy.

I hope you will have left the ship, and that all my letters may meet and greet you, as you get out of your postchaise at Deal When you have gotthemall, put them, my dear, into som order the first eight or nine are number’d, but I wrote the rest without that direction to thee but thou wilt find them out by the day or hour, which, I hope, I have generally prefixd to them : when they are got together in chronological order , sew them together under a cover —I trust, they will he a perpetual refuge to thee from time tg,

/ a, .

214 L ART consulter lorsque tu seras fatiguée des vains propos de vos passagers.... Alors tu te reti- reras dans ta cabine pour converser une heure avec elles et avec mol.

Je nai pas eu Je coeur ni la force de ra animer d'un simple trait desprit ou d’en- jouement; mais elles renferment quelque chose de mieux , et, ce que vous sentirez aussi bien que moi, de plus convenable a votre situation.... beaucoup d’avis et quel- ques vérités utiles.,.. Je me flatte que vous y appercevrez aussi les expressions simples et naturelles d’un coeur honnéte., bien plus expressives que des phrases artistement ar= rangées.,.. Ces lettres, telles qu’elles sont , te donneront une plus grande confiance en Yorick, que n’aurait pu le faire ’éloquence la plus recherchée..., Repose-toi donc en-

tiérement , Eliza, sur elle et sur moi, ~ Que la pauvreté, la douleur et la honte soient mon partage , si je te donne jamais lieu, Eliza, de te repentir d’avoir fait ma connaissance !...

D’aprés cette protestation, que je fais en présence d'un Dieu juste, je le prie de m’é- tre aussi bon dans ses gaces , que j'ai été pour toi honnéte et délicat..., Jene voudrais pas te tromper, Eliza; je ne voudrais pas te

DE LA CORRESPONDANCE. 215

time , and that thou wilt ( when weary of fools and uninteresting discourse) re- tire , and converse an hour with them and me.

I have not had power or the heart to aim at enlivening one of them with a single stroke of wit or humour; but they contain something better, and what you will feel, more suited to your situation a long detail of much advice, truth and knowledge. I hope too, you will per- ceive loose touches of an honest heart, in every one of them, which speak more than the most studied periods, and will give thee more ground: of trust and reliance. upon Yorick, than all that labour’d elow quence could supply. Lean then thy whole weight, Eiza, upon them, and upon . me.

May poverty , distress, anguish and shame «be my portion, if ever, I give thee reason to repent. the knowledge of me! !

With this asseveration made in the pre- sence of a just God, I pray to him that so it may speed with me, as I deal candidly and honourably with thee I would not mislead thee, Eliza; I would not injure

216 L°ART

- ternir dans ]’opimion du dernier des hommes; pour la plus riche couronne du plus fier des monarques,

Souvenez-vous que tant que j'aurai la plus chétive existence ; que tant que je respirerai, tout ce qui est 4 moi, vous pouvez le regarder comme a vous.... Jeseraiscependant faché, ue, pour ne point blesser votre délicatesse, mon amitié eit besoin d'un pareil témoigna~ ge.... Les écus et lesjetons sont, & mon avis, d'un usage semblable; ils servent & compter.

J’espére que tu répondras a cette lettre; amais si tu en es empéchée par les élémens qui tentrainent loin de moi, j'en écrirai une pour toi; je la ferai telle que tu l’aurais écrite, et je la regarderal comme venue de mon Eliza.

Que l’honneur, le bonheur, Ja santé et les consolations de toute espéce, fassent voile avec toi!...Ola plus digne des femmes! je Je veux vivre pour toi et ma Lydia... devenir riche pour les.chers enfans de mon adoption; acquerir de la prudence, de la réputation et du bonheur, pour le partager avec eux et avec elle pendant ma vieillesse....

Une fois pour toujours, adieu.... con- serve ta santé; poursuis constamment ce que nOUs nous sommes proposé. se» et pete

—v —-

DE LA CORRESPONDANCE. 217

thee in the opinion of a single individual, for the richest crown the proudest monarch wears.

Remember that while I have hfe and power, whatever is mine , you may style and think your's; tho’ sorry should I be, if ever my friendship was put to the test thus , for your own delicacy’s sake. Money aud counters are of equal use in my opinion: they both serve to. set up” with. —=

I hope you will answer this letter; but’ if thou art debarr’'d by the elements which hurry thee away, I will write one :for thee , and knowing it issuch an orieasthou =, would’st have written, 1 will regard it as my Eliza’s.

Honour and happiness, and health and comforts of every kind, sail along with thee, thou most worthy of girls! 1 wiil live for thee and my Lydia; be rich for the dear children of my heart; gain wis dom, gain fame and happiness, to share them with thee and her in my old age.—

Once for all, adieu; preserve thy life steadily; pursue the ends we proposed , and let nothing rob thee of those powers

3, 19

as L ART

Jaisse point dépouiller de ces facultés que le ciel t'a données pour ton bien-étre. - Que puis-je ajouter de plus dans l’agitation desprit ol je-me trouve ?... et déja cing minutes se sont écoulées depuis le: dernier coup de cloche de l'homme dela poste... . Que puis-je ajouter de plus?... que de te recommander au ciel, et de me recomman- der au ciel avec toi, dans la méme fervente priére.... «Puissions - nous étre heureux, et nous rencontrer encore, sinon dans cetle vie, au moins dans l’autre!... »

Adieu, Eliza.... je suis a toi pour ja- mais: compte sur l'amitié tendre et durable

dYorick.

V. Du méme a Eliza.

‘Ma cute Exiza,jai été aux portes de la mort ... Je n’étais pas bien la der- niére fois que je vous écrivis’, et je craignais ce qui m’est arrivé en effet} car dix minutes aprés que j'eus envoyéma lettre, cette pau- vre et maigre enveloppe d’Yorick. fat préte 4-quitter le monde. Ii se rompit uni vaissean dans ma poitrine, et le sang n’a pu étre ar- rété que ce matin vers les quatre heures; jen ai rempli tes beaux mouchoirsdes Indes.. . . T venait , je crois, de mon Coeur... Je me

DE LA CORRESPONDANCE. 219

heaven has given thee for thy well being.

What can I add more in the agitation of mind I am in, and within five minutes of the last post-man’s bell, but recommend thee to heaven, and recommend myself te heaven with thee, in the same fervent ejaculation : « That we may be happy and « meet again—if not in this world, in the « next. » -

Adieu; I am thine , Eliza, affectionately, and everlastingly, | Yorick.

V. From the same to Eliza.

My pear Exriza, I have been within the verge of the gates of death: I was ill the Jast time I wrote to you, and apprehensive of what would be. the consequence My fears were but too well founded; for in ten minutes after I dispatch’'d my letter , this. poor. fine spun frame of Yorick’s gave way, and I broke a vessel in my breast, and could not stop the loss of blod till four this morning ~— LT have filled all thy India handkerchiefs with it; it came, I think, from my heart

>

9260 LART

suis endormi de faiblesse.... A six heures je me suis éveillé, ma chemise trempée de Jarmes. Je songeais que j'étais indolemment assis sur un sofa, que tu étais entrée dans ma chambre avec un suaire dans ta main, et que tu me disais: .... « Mon esprit a volé vers «toi dans les dunes, pour te donner des « nouvelles de mon sort; je viens te rendre «le dernier devoir que tu pouvais attendre « de mon affection filiale, recevoir ta béné- « diction et ton dernier soupir.... » Aprés tu m’as enveloppé du suaire ; tu étais pros- ternée A mes picds; tu me suppliais de te bénir. Je me réveille: dans quelle situation, bon Dieu! mais tu compteras mes larmes ; tu les mettras toutes dans un vase.... Chére Eliza , je te vois , tu es pour toujours présente & mon imagination, embrassant mes faibles genoux, élevant sur moi tes beaux yeux, pour m’exhorter a la patience et me consoler. Quand je parle 4 Lydia, les mots d’Esau, tels que tu les as prononeés , résonnent sans ~, cesse 4 mon oreille,. .. « Bénissez-moi donc aussi, mon’ pére.... » Sois heureuse, 6 ‘Yenfant de mion coeur ! + Mon sang est parfaitement arrété, et je’ ‘sens renaitre fortement en moi le principe ‘de la vie. Ainsi, mon Eliza, ne s0ois point

DE LA CORRESPONDANCE. 221

I fell asleep, thro’ weakness ; at six I awoke, with the bosom of my shirt steep ‘d in tears I dream’d I was sitting under the canopy of indolence , and that thou cam’st into the room with a shaul in thy hand; and told me ¢ My spirit had flown « to thee to the downs, with tdings of my

« fate, and that you were come to adminis- « ter what consolation filial affection could « bestow, anc to receive my parting breaht «and blessing. » With that, you folded the shaul about my waist, and kueeling , supplicated my attentiom I awoke; but in what a frame ,6 my God! « Butthou « wilt number my tears, and put them all « into thy bottle »— Dear girl , I see thee ; thou art for ever present to my fancy , em- bracing my feeble knees, and raising thy fine eyes to bid me be of comfort : and when I talk to Lydia, the words of Esaii, as utter’'d by thee, perpetually ring in my ears. « Bless me even also, my father » Blessing attend thee , thou child of my heart !

My bleeding is quite stopp’d, and I feel the principle of life strong within me so be not alarm’d, Eliza, I know I shall do well. I have eat my breakfast with

282 - LART

alarmée.... Je suis bien, fort bien... . J'ai déjetiné avec appétit, et je t’écris avec un plaisir qui nait du pressentiment que tout finira 4 la satisfaction de nos cceurs.

Jouis d'une consolation durable dans cette pensée , que tu as si délicatement exprimée , que le meilleur des étres ne peut combi- ner une telle suite d’événemens , purement dans l’intention de rendre une créature mi- sérable pour toute sa vie! L’observation est juste , bonne et bien appliquée.... Je souhaite a ma mémoire en justifie l'ex- pression...

Eliza, qui vous apprit a écrire d'une ma~ niére si touchante ?... Vous en avez fait un art dans sa perfection.... Lorsque je man- querai d'argent, et que Ja mauvaise santé ne permettra plus a mon génie de s’exercer.... je pourrai faire imprimer vos lettres , comme les parfaits Essais d'une jeune Indienne.. . . Le style eu est neuf, et seul il serait une forte recommandation pour leur débit; mais Jeur style aisé, facile et spirituel, ne peut étre égalé, je crois, dans cette section du globe, mi méme, j’ose dire, par aucune femme de vos compatriotes....

DE LA GORKRESPONDANCE. 223

hunger; and I write to thee with a pleasure arising from that prophetic impression in my imagination, that « all will terminate « to our heart’s content, »

Comfort thyself.eternally with diader suasion, « That the best of beings » (as thou hast sweetly express'd it) « could not by a « combination of accidents, produce such a « chain of events, merely to be the source « of misery to the leading person engaged «in them. » —The observation was very applicable , very good, and very elegantly express'd: I wish my memory did justice to the wording of it

Who taught you the art of writing so sweetly, Elyza? You have absolutely exalt- ed it to a science When I am in want of ready cash, and ill health will not per- mil my genius to exert itself, I shall print your letters, as finish’d Essays, by an un- | Sortunate Sales lady, Thestile is new, and would almost be a-sufficient recom- mendation for their selling well, without merit; but their sense , natural ease and spirit, is‘ndt to be equall’d, I believe, in this secticn of the globe ;nor, I will answer for it, by any of your country women in your's,

224 Any LAT

J'ai montré votre lettre 4 mistriss B,... et a plus de la moitié de nos littérateurs... . ‘Vous ne devez point m’en vouloir pour cela , parce que je n'ai youlu que vous faire hon- neur.... Vous ne sauriez imaginer combien vos productions épistolaires vous ont fait d’admirateurs, qui n’avaient pas encore fait attention 4 votre mérite extérieur. Je suis toujours surpris, quand je songe ou tu as pu acquérir une si parfaite union de tant de gra- ces ,de bonté, de perfections!... Oh! la nature s'est occupée de toi avec un soin par- ticulier; car tu es, et ce n’est pas seulement a mes yeux, le meilleur et le plus beau de ses ouvrages.

Voici donc Ja derniére lettre que tu dois receyoir de moi; j'apprends par les papiers publics que le comte de Chatam est entré _dans les Dunes , et je crois que le vent est favorable.... Si cela est, femme céleste, recois mon dernier adieu.... Chéris ma mémoire.... Tu sais combien je testime, et avec quelle affection je t'aime, de quel prix tu es pour moi. Adieu... . et avec mon adieu, laisse-moi te donner encore une ré- ‘gle de conduite, que tu as entendu sortir de

\

DE LA CORRESPONDANCE. 225

I have show’d ‘your letier to M** ***, and to half the literati in town: you shall not be angry with me for it, because I meant to do you honour by it. You cannot imagine how many admirers your episto- lary productions have gain’d you, that ne- ver view'd your external merits I only wonder where thou could’st acquire thy graces, thy goodness, thy accomplishments! so tonnected:! so educated ! Nature has surely study’d to make thee , her. peculiar care; for thou art (and not in my eyes alone) the best and fairest of all her works

And so, this is the last letter thou art to receive from me, because the Earl of Cha | tam (I read in the papers) is got to the downs , and the wind (I find ) is fair if so, blessed woman, take my last fa- rewell! Cherish the remembrance of me; think how I esteem , nay, how affectio- nately I love thee, and what a price I set upon thee. Adieu, adieu, and with my adieu, let me give thee one straight rule of © conduct , that thou hast heard from my lips,

10 *

226 Vin oe sos sh te

mies lévres, sous plus de mille formes; mais je la renferme dans ce seul mot :

RESPECTE-TOL.

Adieu encore une fois, Eliza; qu’aucune peine de coeur ne vienne placer une ride sur ton visage, jusqu’a ce que je puisse te revoir; que l’incertitude ne trouble jamais la séré- nité de ton ame, ou ne réveille une pénible pensée au sujet de tes enfans. ... car ils sont ceux d’Yorick.... et Yorick est ton ami pour toujours, Adieu, adieu, adieu.

P. S. Rappelle-toi que « l’espérance abrége le temps et le rend plusagréable.. .. » Ainsi tous les matins, a ton lever, chante, je t'en prie, chante avec Ja ferveur dont tu chan~ terais un hymne, mon Ode a I'Espérance , et tu déjedneras avec plus de satisfaction.

Que le bonheur, le repos et Ja santé te suivent dans ton voyage! Puisses-tu revenir bientét avec la paix et l’abondance, pour charmer mes ennuis! Je serai le dernier & déplorer ta perte; je serai le premier & célé- brer ton retour !

Porte-toi bien !

DE LA CORRESPONDANCE. 227

in a thousand forms , but I concenter. it in one word:

‘REVERENCE THYSELF.

Adieu once more, Eliza; may no anguish of heart plant a wrinkle upon thy face till I behold it again; may no doubt or mis giving disturb ‘the obteility of thy niind, of awaken a painful thought about thy exile dren, for they are Yorick’s, and Yorick is thy friend for ever!

Adieu, adieu , adieu, ~

~ P.S. Remember that « Hope ‘shortens «all journies by sweetening them; » so sing my little stanza’ on the subject , with the devotion of an hymn, every morning ,. when thou arisést, and thou wilt eat thy break-fast with more comfort for it. —~ ' Blessings, rest and Hygeia go with thee! May’st thou soon return in peace and'af fluence to illumine my night! Tam) and’ shall be the last to deplore thy Joss; and) will be the first to ea genar ya wait hail nes return.

Fare thee welll!

Mista

228 LAR T LETTFRES DE MILADY MONTAGUTE.

I. A la comtesse de ***,

De Rotterdam, le 3 aout 1716.

Vous apprendrez avec plaisir , sans doute, ma chére sceur, que j'ai passé Ja mer sans accident, quoique nous ayons essuyé une tempéte. Le capitaine du yacht nous fit par- tir dans un temps calme, croyant qu'il était facile de faire Je trajet ala faveur de Ja ma- rée ; mais deux jours étaient a peine écoulés , qu'il s'‘éleva un vent si violent, qu’aucun maz telotne pouyait se tenir debout,; et: nous fa- mes cruellement agités toute la nuit du dimanche au lundi, Je wai jamais vu un homme plus effrayé que le capitaine. Pour moi, je.nai eu nicrainte ni maladie de mer, J’avouerai cependant que javais fort envie de me voir encore une fois sur la terre ferme ,

et que je n’eus pas la patience d’attendre l'ar- rivée du yaclit a Rotterdam : je me fis trans~

porter , dans la grande chaloupe , A Helvoet- sluys, ou nous primes des voitures pour le Briel. Je suis enchantée de la propreté de cette petite ville; mais celle de Rotterdam me ravit : toutes les rues y sont pavées de grandes pierres; on voit devant les portes,

DE LA CORRESPONDANCE. 229 LETTERS OF LADY MONTAGUE.

- I. To the countess of —.

Rotterdam , Aug. 3, O. S. 1716.

Irnatrermyself,dear sister, that I shall give you some pleasure in letting you know that I have safely passed the sea, though we had the ill fortune of a storm. We were, persuaded by. the captain of the yacht to set out in a calm, and he pretended there was nothing so easy as fo tide it over, but, after two days slowly moving, the wind blew so hard, that none of the sailors could keep their, feet, and. we were all sunday night tossed very handsomely. I never saw a man more frighted than the captain. For my part, L have been so lucky, neither to suffer from fear nor sea-sickness ; though, I con~ fess, L was so impatient to see myself once more upon dry land, that I would not stay ull the yacht could get to Rotterdam, but went in the long-boat.to Helvoetsluys , where we had voitures to carry us to the Briel. I was charmed with the neatness of that little town; but my arrival at Roter- dam presented mea new scene of pleasure. All the streets are paved with broad stones,

250. L ART

méme des artisans, des siéges de marbre de diverses couleurs : le pavé est toujours si bien nettoyé, que je parcourus hier pres- que toute la ville, incognito, en pantoufles , sans attraper la moindre crotte. Eufin, les rues de Hollande sont plus proprés que nos chambres 4 coucher. Les rues de Rotier- - dam sont toujours si remplies de monde, qu'il me semble que c'est une foire con- tinuelle, Tl est vrai qu’on ne trouve pas de ville plus avantageusement située pour le’ jcommerce; I] y a sept grands canaux, par lesquels les vaiseaux marchands montent jusque devant les portes des maisons. Les boutiques et les magasins sont d'une magni- ficence et d'une propreté étonnante. On y voit une quantité incroyable de trés-belles marchandises, qui sont toutes d'un prix si inférieur 4 celui qu’elles cofitent en An- gleterre, que, malgré’moi, je me per- suade en étre fort éloignée. On ne voit pas plus de mendians a Rotterdam que’ de crottes: les yeux n'y sont point choqués, comme a Londres, par le dégoitant spec-

tacle d'une quantité d’estropiés; on n'y est point fatigué par les importunités de pares-- _seux et de paresseuses, qui vivent par gout’ dans’ la saleté et dans loisiveté. Les plus:

~

DE LA CORRESPONDANCE. 254%

(and before many of the meanest artificer’s doors are placed seats of various-coloured marbles) so neatly kept, that I assure you, I walked almost all over the town yester- day, incognito, in my slippers, without receiving one spot of dirt; and you may see the Dutch maids washing the pavement of the street with more application than ours do our bed-chambers. The town seems so full of people, with such busy faces, all in motion, that I can hardly fancy it is not some celebrated fair; but I see it is every day the same. "Tis certain no town can be more advantageously situated for commerce. Here are seven large canals, oa which the merchant ships come up to the very doors of their houses; The shops and warehouses are of a surprising neainess and magnifi= cence, filled with an incredible quantity of fine merchandize, and so much cheaper than what we see in England, that I have much ado to persuade myself I am still so near it. Here is neither dirt nor beggary to be seen. One is not shocked with those loathsome cripples, so common in London, nor teized with the importunity of idle fel- lows and wenches, that chuse to be nasty - and lazy. The common servants and little,

252 L ART

petites marchandes, les servantes méme, ¥ sont plus propres que la plupart de nos da= mes. Les femmesn’y sont asservies & aucune mode; chacune se met Aa son goiit: ce qui cause dans lesajustemens une variétéagréable. Je ne me plains point, comme vous voyez, ma chére sceur; et si je n’essuie pas plus de désagrément que je n'ai fait jusqu'ici, je ne me repentirai point d’avoir formé le projet de voyager ; je m’en féliciterai, au contraire, toutes les fois que je trouverai occasion de vous amuser par quelque récit agréable. Mais on est intéressé en Hollande, et j'ai pris le style de Rotterdam , pour vous de- mander en échange toutes les nouvelles de Londres. Vous voyez que je sais déja bien faire un marché, Je suis votre affectionnée soeur.

II. A madame S***.

- De la Haye, le 5 aottt 1726.

Jz me hate de vous apprendre, ma chére dame, que je n’ai point encore essuyé les fatigues insupportables dont vous m’aviez menacée. Je suis, au contraire, trés-satis- faite de mon voyage. Nous faisons de si pe- tites journées , quil me semble plutot éwe

DE LA CORRBSPONDANCE. 255

shop-women, here, are more nicely clean than most of our ladies; and the great va- riety of neat dresses (every woman dressing her head after her own fashion ) is an ad- ditional pleasure in seeing the town. You see, hitherto, I make no complaint, dear sister; and if I continue to like travelling as well as I do at present, I shall not repeut my project. It will goa great way in making me salisfied with it, if it affords me an opportunity of entertaining you. But it is not from Holland that you must expect a dis- interested offer. I can write enough in the stile of Roterdam, to tell you plainly, in one word, that I expect returns of all the London news. You see I have already learnt to make a good bargain, and that it is not ' for nothing I will so much as tell you, Tam your affectionate sister,

Il. To mistriss $.—

Hague, Aug. 5, O. S. 1716. I-mAxe haste to tell you, dear madam, that, after all the dreadful fatigues you threatened me with, Iam hitherto very well pleased with my journey. We take care to make such short stages every day, that I rather fancy myself upon parties of

234 L ART

en partie de plaisir qu’en route. Rien n'est plus agréable que de voyager en Hollande; ce pays ressemble a un grand jardin. Tous les chemins y sont bien pavés, et bordés, des deux cétés, d'arbres qui les couvrent de leur . ombrage; on y voit aussi de grands canaux, ou les bateaux se croisent sans cesse. De vingt pas en vingt. pas on découvre quel- que village; de quatre heures en quatre heures, quelque grande ville. Je suis actuel- lement dans un des plus beaux villages du moude. On y voit plusieurs places exvi- ronnées de beaux édifices, et plantées de grands arbres touffus, qui y font un trés-bel effet. Le Voor-Hout est a la Haye ce que le Hide-Parck et Je Mail sont 4 Londres ; les personnes de qualité vont y prendre l'air, a pied et dans Jeurs voitures : il y a des bouti- ques ot !’on trouve divers rafraichissemens, J’ai vu plusieurs jardins magnifiques; mais je ne vous en ferai pas la description; je craindrais de vous ennuyer. Ma lettre vous parait, sans doute, déja trop longue: je ne J'achéverai cependant pas sans vous faire ex- cuse de ne vous avoir point enyoyé la den- telle que vous m'aviez demandée ; elle estem vérité plus chére ici qu’é Londres; mais. les, marchandises des Indes y sont a trés- bon

DE LA CORRESPONDANCE. 235

pleasure than upon the road ; and sure nothing can be more agreeable thantravelling in Holland. The whole country appears 2 large garden; the roads are well paved, shaded on each side with rows of trees, and bordered with large canals, full of boats passing and repassing. Every twenty paces gives you the prospect of some villa, and every four hours, that of a large town, so surprizingly neat, I am sure you would be charmed with them. The place IT am now at is certainly one of the finest villages in the world. Here are several squares finely built, and ( what I think a particular beau- ty ) the whole set with thick large trees. The Voorhout is, at the same time , the Hyde- Park and Mall of the people of. quality, for they take the air in it both on foot and in coaches. There are shops for wafers, cool liquors, etc, I have been to see several of ihe most celebrated gardens, but I will not teize you with their descriptions. I dare swear you think my letter already long - enough. But I must not conclude without begding your pardon, for not obeying your commands, in sending the lace you ordered me. Upon my word, I can yet find none that is not dearer than you may buy itin London)

236 L ART

marché : si vous en voulez, je m’acquil+ terai de votre commission avec beaucoup de plaisir et d'exactitude. Je suis, ma chére, etc...

III. A madame.S. C.

De Nimégue, le 13 aotit 1716.

Jz suis bien fachée, ma chére S. C., que Vinquiétude de vos parens sur votre santé, et votre soumission 4 leurs volontés, nous privent, moi de la satisfaction d’étre avec vous, et vous de celle de faire un voyage agréable. Lorsque je rencontre quelqu’un de ces objets qui charment la vue, je suis saisie de tristesse, parce que vous étes privée du plaisir de le contempler avec ‘moi. Si yous étiez A Nimégue , vous attendriez A chaque instant des visites de vos parens qui sont a Nottingham : ces deux villes se ressemblent parfaitement. II n'y ade différence qu’entre les noms de Meuse et de Trent : le coup- d’ceil est le méme. Les maisons, comme celles de Nottingham, sont baties les unes sur les autres , entremélées de jardins et d’ar- bres. La tour de Jules-César est située comme le chateau de Nottingham : jai monté

DE LA CORRESPONDANCE. 239

If you want any India goods, here are great variety of penny-worths, and I shall follow your orders with great pleasure and exact- ness, being, dear madam, etc. etc,

III. To mistriss S. C. Nimeguen, Aug, 13, O. S. 1716,

I am extremely sorry, my dear S., that your fears of disobliging your relations, and their fears for your health and safety, have hindered me from enjoying the happiness of your company, and you the pleasure of a diverting journey. I receive some degree of mortification from every agreeable no+ velty, or pleasing prospect, by the reflec- tion of your having so unluckily missed. the delight which I know it would have given you. If you were with me in this town, you would be ready to expect to re- ceive visits from your Nottingham friends. | No two places were ever more resembling ; ove has but to give the Maese the name of the Trent, and there is no distinguishing the prospect. The houses, like those of Not- tingham, are built one above another, and aré intermixed, in the same manner, with trees and gardens. The tower, they call Julius Cesar's, has the same situation with

238 “L ART

dessus, et j'ai cru voir la plaine du Trent et Alboulton, lieux qui nous sont si connus. Il y acependant de la différence entre les for- tifications : tous les connaisseurs vantent beaucoup celles de Nimégue. Pour moi, qui ne m’y connais point, je vous dirai seule- ment que la promenade qui est sur les rem- parts est assez agréable. On y trouve une tour, nommée a juste titre le Belvéders c'est un des plus beaux points de vue du mon- de:on y prend du thé, du café, etc. Les promenades publiques n'ont d’autreagrément que leur épais et imposant ombrage. J’ou- bliais de vous parler du pont, qui est une chose surprenante. IJ est assez spacieux pour contenir trois ou quatre cents personnes , outre des chevaux et des voitures : pour y monter, il en coute deux sous d Angle- terre. Ce pont part, et porte les passans de Yautre cété de Ja riviére; mais si lente- ment, qu’a peine s’‘appergoit-on que l'on est ‘transporté.....

IV. 4 la comtesse de***, De Nuremberg, le 22 aodt 1716. La fatigue que j'ai essuyée pendant cing jours de voyage en poste ne m’empéchera pas

DE LA CORRESPONDANCE. 259

Nottingham castle; and I cannot help fan- cying I see from it the Trent-field, Adboul- ton, places so well known to us. ’Tis true, the fortifications make a considerable diffe- rence. All the learned in theart of war bestow great commendations on them; for my part, that know nothing of the’ matter, I shall content myself with telling you ’tis a very pretty walk on the ramparts, on which there is a tower, very deservedly called the Belvi- dera, were people go to drink coffee, tea, etc. and enjoy one of the finest’ prospects in the world. The publik walks have no great beauty, but the thick shade of the trees, which is solemnly delightful. But I must not forget to take notice of the bridge , which appeared very surprizing to me, It is large enough to hold hundreds of men., wit! horses and carriages. They give the value of an English two-pence to get upon it, and then away they go, bridge and all, to the other side of the river, with so slow a motion, one'is hardly sensible of any atvall,....

IV. To the countess of B—. Nufemberg, Aug. 22, O. S. 1716.

Arter five ‘days travelling post, I could*not sit down to write on any other

240 L ART

d'exécuter l'ordre flattear que m’a donné ma

chére comtesse, de lui rendre compte de mes - voyages. J'ai traversé une grande partie de

l Allemagne, et j'ai vu tout ce qui mérite

de attention a Cologne, a Francfort, a

W urtsbourg , enfin, a Nuremberg. I] est im-

possible de ne pas sentir la différence qu'il

y a entre les villes libres et celles qui ne le

sont pas. Dans les premiéres, on voit régner

l'abondance que produit le commerce; les

ruessont belles, remplies de monde vétud'une

maniére simple, mais honnéte; les boutiques

sont garnies de marchandises; le tiers-état,

en général, a l’air propre et content. Les

habitans des autres villes, au contraire, af-

fectent un luxe au travers duquel on voit

percer l’indigence. Les gens de-qualité sont

mal-propres , et tous habillés d'une maniére

ridicule: les rues sont trés- étroites, sales , mal entretenues, et trés- peu habitées; plus

de la moitié du peuple demande l'aumone.

Une ville libre, enfin, me présente a l'idée

Ja femme d’un citoyen de Hollande propre- ment, mais simplement mise; une qui ne

lest pas, m’y présente , au contraire, une

fille de joie, dont la téte est extrémement

bien parée; mais le reste de son habillement

est sale et en mauvais ordre: misérable mé-

lange de vice et de pauvreté,

DE LA CORRESPONDANCE. 24F

occasion than to tell, my dear Lady, that I have not forgot her obliging command of sending her some account of my travels. L have already passed a large part of Ger- many, have seen all that is remarkable i in Cologn, Frankfort, Wurtsburg, and this place. "Tis impossible not to dbserve the difference between the‘free towns, and those under the government of absolute: princes, as all the little sovereigns of Germany are. In the first, there appears an air of com- merce and plenty ; the streets are well built, and full of people‘neatly and plainly arbaveds the shops are loaded with mer- chandize, and the commonalty are clean and cheerful. In the other you see a short of shabby finery, a number of dirty people of quality tawdered out; narrow nasty streets out of repair, meckealy thin of inhabitants, and above half of the com- mon sort Pking alms. I cannot help. fans cying one under the figure of a clean Dutch citizen's wife, aud the other like a poor townlady of pleasure , painted, and rib- boned out in her head-dress, with tar= nished silver-laced shoes, a ragged under ~ petticoat, a miserable mixture of vice and, poverty. Lf 2. IT

242 ie WARP

, A Nuremberg, il ya des lois somptuai-, res , qui préviennent l’excés! ruineux a tant de personnes dans les autres villes, Les rangs y sont désignés par lhabillement; ce qui fait, aux yeux d'un étranger, un effet plus agréa- ble. que nos modes. J’avoue franchement que je voudrais, de tout mon coeur, que ces lois fusent établies dans beaucoup d’endroits, Lorsque l'on voit que, dans la plupart des villes, un habit riche fait le mérite, donne de la considération, on est forcé. de convenir qu il faut ayoir un bon sens plus qu ordinaire pourrésister & la tentation de plairevet d’étre admiré. Les jeunes gens ne-cédent que trop & cette tentatiow, quoiqu’ils se mettent sou- vent par 14 dans le cas de.manquer d'argent, ce, qui. les expose, a mille. bassesses:, et les conduit méme jusqu’au crime. Combien de personues nées avec les meilleures inclina~ tions ont fini par commettre Jes plus horri- bles atlentats, pour avoir contracté, par de folles, dgpenses , des dettes. quil leur était impossible. d'acquitter | Elles, ne. se seraieut jamais trouyées dans ce cas, si la multitude

DE LA CORRESPONDANCE. 243

They have sumptuary layys.in this town,, which distinguish their rank by: their dress, prevent the exéess which ruins so. many other cities, and has .a more agreeable effect to the eye of a stranger, than our fashions. I need not be ashamed to own that T wish. these laws were in force in other parts of the world. When one considers 1m- partially the merit of a rich suit of clothes in most places, the respect and the smiles of favour it procures , not tospeak of the envy and the sighs it occasions (which is very, often the principal charm to’ the wearer ), one is)forced to confess that there is need ofan uncommon understanding, to resist the temp/ tation’ of pleasing friends, and mortifymg rivals, and that itis natural to young people to fall into a folly which betrays them to that wont of money,.which is the source of a thousand. basenesses. What numbers, of men have begun the world with generous inclina- tions , that have afterwards been the instru- ments of bringing misery on a whole people, being Jed by a vain expencejinto debts that they could clear.no other way, but by the forfeitof their honour, and which they never could have contracted, if the respect the math: titude pays to habits was fixed by law, only

a”

244 Lan?

ne respectait point les habits, et'si le prix en était fixé par la Joi, C wnelieetons en font naitre d'autres trop*tristes : il faut vous en distraire par le seine des reliques dont jai été régalée ny toutes ‘les églises romaiues.

Les luthériens ne sont pas tout-a- fait exempts de ces dévotions. J’ai vu, dans la principale église de cette ville, un morceau de la croix garni de pierreries, et la pointe de ‘la lance qu'on ma dit étre celle dont le coté du Saiiveur fut percé) Mais je m’amusai singuliérement dans une petite église de ca+ tholiques ‘romains , qui est tolérée ici, Com- ‘me ceux de cette religion ne sont pas riches a Nuremberg, ils: ne peuvent metire des ors nemens de prix 4 leurs statues : on en voit une du’ Sauveur ‘au-dessus de leur ‘antel a Jaquelle ils ont, par vénération’, mis ‘un habit, ‘et une perruque:bien poudrée. Cela vous surprend, et vous croyez que viens de vous raconter une fable ; mais je vous proteste que je n'ai’ point encore fait usage du privilége des Voyageurs ; et vous pou- vez m’en croire, & ce sujet, avec autant de eonfiatice que quand vous assure que je suis, Ete,

DE LA CORRESPONDANCE. 245.

io a particular colour or cut of plain cloth! These reflections draw ‘after them others that are too melanchol y. I will make haste to put them 6ut of your head by the farce of relicks,, with which T have been come in all soesistt churches.

The lutherans are not quite free, ‘ant these follies. I have seen here in the'priucipal church a, large piece of the cross in jewels, and the point ofthe spear which, they told ine very gravely , was the same that pierced the side of our Saviour. But I was particu- Jarly diverted in a little roman catholick church, which is permitted here, where the professors of that religion are not very rich J and, consequently cannot adorn their images in so rich a, manner as their neigh~ bours.: for not.to, be, quite destitute of all fiuery , ihey have dressed up an iinage of our Saviour over the altar, ina fair full- hotidmea wig, very well powdered. I imagine Iysee your ladiship stare, at this article, ef which you very much doubt the veracity : but, upon my word, I have not.yet niade.use of the privalege of a traveller, and imy whole account is written with the same plain sin- cerity, of heart, with which I assure, you that Lam, dear madam, yours, etc. ei¢,

246 L ART

WV. A la comtesse de ***.

De Vienne, le 8 nepternbte 1716.

ieee suis eudial arrivée & Vienne: quoique nous ayons essuyé beaucoup de fatigues, mon cher enfant et moi, nous nous portons trés- bien. A Ratisbonne , nous nous sommes em= barqués sur le Danube , dans de petits vais~ seaux, qu'on appelle , avec raison, des mai- sons de bois: on y trouve autant de com- modité que dans un_-palais ; poéles , cuisines , etc. Ils ont douze rames, et vont avec tant de ‘rapidité, que la vue est frappée d'une variéié continuelle de perspectives, Rien n'est plus agréable que cette route : d’heure en heure on appercoit une ville bien peu- plée, et ornée de palais magnifiques : on découvre des solitudes , dont la description semblerait romanesque ; enfin, les bords du fleuve sont‘agréablement diversifiés par des bois , des rochers et des coteaux couverts de vignes , des champs remplis de blé, par de grandes villes , et des ruines d’anciens cha- teaux. J'ai vu Passau et Lintz. Cette der- mére ville est fameuse pour avoir été la re- traite de la cour impériale, lorsque Vienne

fut assiégée Quoiqu'elle soit aujourd hud

DE LA CORKRESPONDANCE. 247

V. To the countess of —.

Vienna, Sept. 8, 0. S. $716.

I am now, my dear sister, safely arrived at Vienna, and, I thank God, have not at all suffered in my health, nor, what is dearer to me, in that of my child, by all our fatigues. We travelled by water from Ratisbon, a journey perfectly agreeable , down the Danube, in one of those little vessels that they very properly call wood- en houses, having in them all the conve niencies of a palace, stoves in the cliambers,, ‘kitchens , etc. They are rowed by twelve men each, and with such incredible swilt+ ness, that in the same day you have the pleasure of a vast variety of prospects, and within the space of a few hours you have the pleasure of seeing a populous city adorns ed with magnificent palaces, and the most romantick solitudes, which appear distant from the commerce of mankind, the banks of the Danube being Bnutiatdsly’ diversified with woods, rocks , mountains covered with vines , fields of corn, large cities, and ruins of ancient castles. I saw the great towg of Passau and Lintz, famous for the-retr

248 "a oR honorée de la résidence de l’empereur , elle n'a pas remphi ‘mon attente ; je Pai trouvée bien plus petite que je ne le pensais : ses rues sont si &troites qu'il est impossible de yoir ~ Tes ‘beaux frontispices des palais. Ils sont presque tous batis de belles pierres blanches, et prodigieusement élevés. Comme Lintz ne peut contenir tous ceux qui yeulent y de- yaeurer, on.a entassé ville sur ville; la plu- part des maisons ont cing étages, et beau- coup.en ont six. Il est aisé de compreadre que les rues étant si étroites, les chambres sont fort obscures; et, ce qui me parait en- core plus insupportable , cest quil mya ‘point de maison qui ne contienne cing ou six familles. Les appartemens des plus grandes dames , méme des ministres d’état, ne sont séparées de ceux des tailleurs et des cordon- niers, que par des cloisons; personne n’oc- cupe plus de deux étages dans une maison : Jes maitres logent au premier , et les domes- tiques habitent celui de dessus, Les proprig- taires n ‘occupent de leurs maisons que ce qui deur est absolument nécessaire ; ils louent le : ainsi Jes escaliers sont aussi communs ‘Es aussi sales que les rues. Je conviens que

DE LA CONRESRONDANCE. 249

of the imperial court, cwhenyVienna was besieged. This town j which has the honour of being the emperor's, residence, did not at all answer my expectation, nor ideas of it} being much less than 1 expected to, find its the streets are, very, close,, and so nar- ‘YOW , one cannot obserye the fine fronts of the palncese though many “of them’ very ‘well deserve observation , being truly magni- ficeut. They are all builtof fine white stone, ‘and aré excessive high. For as the town is too little for the number of ‘the people that desire to livein: it, the) builders seemto _ have projected. to iméptaiobalide misfortane’, by clapping oie town omthe top ofanothen, most of the houses being of five, aud some of them six, stories. You, may easily 1ma- gine that, the streets being so narrow, the - ‘rooms are extremely dark »and what. an inconivenieney much trie intolera le; in my opinio , there is no “house has $0 few a8 five or six families in it. The a} paint of the greatest ladies, or even of the minis: ters of sfate’, are divided: ‘but by a parti+ tion , from thatrof ‘a taylor ‘or shoemaker and: know no; body: that) has above two floors:in, any house , one! for, their ownuse} and one, higher for. their servante igen

RE*

phe aoricnal aar

les apparfemens sont magnifiques ; ce sont ordinairement des enfilades de huit ou dix grandes piéces toutes parquetées ; les portes et les fenétres sont ornées de sculpture et de dorure; les ameublemens sont si iriches, qu on en voit peu de semblables, méme chez les princes souverains des autres pays, Ils con= sistent en tapisseries de hante-lisse, en trés- grandes glaces , dont les cadres sont d'argent ¢ on y voit des tables en vernis du Japon. Les lits, les chaises, les canapés et les rideaux des fenétres sont de damas ou de velours de Génes , enrichis de galons ou de broderiesien or, Ilya, en outre, de grands vases en ver- nis de la Chine, de trés-beaux tableaux, et de grands lustres de cristal de roche: J'ai et Yhonneur de diner chez plusieurs personnes de la premiére qualité, et je puis dire, avec vérité, que le bon gout et la magnificence de leur table répond A celle de leurs ameu- blemens. J’ai vu plusieurs fois seryir cin; quaate plats, tous a argent, et remplis d’ex- cellens mets ; le dessert, qui répondait au reste du repas, était sur la plus belle porces laine de la Chine. Il:y a toujours dans leurs Fepas une variété surprenante de vins exquisy

DE LA CORRESPONDANCE. 251

that have houses of their own let out the rest of them to whoever will take them, and thus the great stairs ( which are all of stone) are as common and as dirty asthe street. "Tis true, when you have once tra- velled through them, nothing can be more surprizingly magnificent than the, appart- ments. ‘They are commonly a suit of eight or ten large rooms, all inlaid, the doors and windows Haut Gaied sist gilt, and the furniture such as is seldom seen in the palaces of sovereign princes in other coun- tries, Their appartments are adorned with hangings of the finest tapestry of Brussels aig } rac id prodigious large looking- glasses in silver frames , fine japan tables , beds, chairs, canopies, and window - curtains of the ri+ chest Genoa, damask | or velvet., almost covered with gold lace or,embroidery. All this is made gay by pictures and vast jars | of Japan China, and Jarge lustres of rec crystal. I have Deane had the honour “of being inyited to dinner by several of thé first people’ of quality , and T mst do theti the justice to say’, the good taste atid maa. ficence of their tables very well answer’ 16 that of their furniture, I have been more than once entertained with differéndishes

a2 L ART 4

Gest un usage de mettre surl'assietie des cone vives une liste de ceux qu'on doit servir, et j/en ai compte plusieurs fuis jusqu’a dix-huit sortes des plus excellens. J’allai hier a la maison de campagne du comte de Schoon- bourg, vice-chancelier, ow j’étais invitée a Giner. Je n’ai jamais rien vu desi beau que le faubourg de Vienne : il est fort grand, et ses maisons sont presque toutes des palais ma- gnifiques. Vienne serait une ville et des plus grandes et des mieux baties de I'Europe, si Yempereur voulait qu'on enabattit les portes, et qu'on y joignit le faubourg. Pour revenir a Ja maison de campagne du comte de Schoon- bourg, elle estextrémement belle. Les ameu- blemens sont de brocard d'un si bon gout, et si brillant, que l’ceil en est satisfait. El y a une galerie pavée de pierres trés-rares, et dont les murs sont tout couverts de nacre de perle; la dorure et Ia sculpture sont répan- dues avec profusion dans toute la maison = on y voit quantité de belles peintures et de magnifiques porcelaines ; des statues d’alba-. » tre etd'ivoire ; la vue et l’odorat sont réjouis, par degrands orangers et limoniers , qui sont

plantés} dans des pots dorés.. Le diner fut

DE LA CORRESPONDANCE. 253

of meat, all served in silver, and well dres- sed , the desert proportionable , served in the finest China. But the variety and richness of their wines is what appears the most sur- prizing. The constant way is to lay alist of their names upon the plates of the guests along with the napkins , and I have counted several times to the number of eighteen different sorts , all exquisite in their kinds. I was yesterday at count Schoonbourn, the vice-chancellor's garden, where I was in- vited to dinner. 1 must own I never sawa place so perfectly delighiful as the faubourg of Vienna. Itisvery large, and almost wholly composed of delicious palaces. If the em- peror found it proper to permit the gates of the town to be laid open, that the fau- bourgs might be joined:to it, he would have, ene of the:largest and best built cities im Europe. Count Schoonbourn’s villa is. one of the: most: magnificent; the furniture alk rich broeades , so well fancied and fitted up)” nothing ‘can look more gay and splendid ; not to speak of a gallery full of rarities of coral ; mother of pearl, and throughout the whole house a profusion of gilding, carving, fine paintings, the most beautiful porcelaim,,

statues of alabaster and ivory, and vast oranger

254 brant ;

splendide et trés- bien ordonné; ta bonne humeur du comte en fit Je principal! agré= ment. Je nai pas encore été ala ¢our; j'at+ tends ma robe, sans laquelle je ne peux étre admise 4 faudiencede | impératrice. Je suis bien impatiente de voir ane beauté qui a fait Yadmiration de tant de uations différentes. Lorsque jaurai ewcet honneur , je vous mar- querai sincérement ce que j’en pense. C'est toujours un nouveau plaisir pour moi dou=- vrir mon coeur & ma chére soeur. =

VI. A madame la comtesse de ***._

De Vienne, le 14 septembre 1716.

Vous écrire encore aprés la longue et en- nuyeuse lettre que vous venez de recevoir de moi, cest me rendre importune , mq chére sceur , je |'avoue. Mais je vous ai pro mis de vous faire part de ma premiére en= trée ala cour, ef je veux vous tenir parole» Pour me préparer 4 cette cérémonie , il a fallu me mettre a Ja torture dans une robe fort étroite, m’armer d'une gorgette, et du: reste de l'équipage, qui fait, en général , um habillement fort incommode , quoiqu’il soit avantageux pour la taille et pour le cou. Je) veux vous donner une idée des-modes de

DE LA CORRESPONDANCE. 255 and lemon trees in gilt pots. The dinner was perfectly fine and well ordered , and: made still more agreeable by the good humour of the count. [have not yet been at court, being forced to stay for my gown, without which there 1s no waiting on the empress ; though I am not without great impatience to see a beauty that has been the admiration of so ma- ny different nations. When I have had that honour, ‘E willnot fail to let you know my real thoughts, always takinga particular plea- surein communicating them to my dear sister.

; VIL To the Countess of hs,

, Vienna, September r4, O.S. 1716.

Trovenul have so lately troubled you, my dear ‘sister, with a Jong letter, yet I will keep my promise in giving you aw account of my ‘first going to’court. Iu order to that cerémony Twas squeezed up ‘in a ‘gown , and adofhed with. a' gorget and the other implements thereunto belonging, a dress very inconvenient, but which certainly shows the neck’ and ‘shape to great advan- tage. E cannot: forbear ‘giving you some description of the” fashions here, which are more’ monstrous and © ‘contrary. to’ all com- inn sensd end reson, than “lis possible fur

eh 2 ee we

556 5 ARTOU Aa ae

Vienne, qui sont plus ridicules et plas oppor sées au sens Commun que vous he pouvez vous limaginer. Les fernmes batissent sur Jeur téte: un édifice de gaze qui a environ une verge de hauteur. Elles prennent d'a+ bord un bourrelet, qui ne. différe de celui dont les laitiéres se servent pour porter leur pot au lait sur Ja téte, qu’en ce.qu ‘ihestitrois - fois plus gros; élewéat dessus trois ou quatre étages, qu’elles fortifient avec une quantilé -prodigieuse de gros rubans; cetle masse est ensuite couverte de Jeurs cheveux , auxquels elles ajoutent beaucoup de _postiches ; car c'est pour elles une beauté singutiére d’avoir la téte trop grossé pour qu'elle puisse entrer dans un tonneau de moyenne grandeur. Elles se poudrent beaucoup, afin. qu’on. wapper- goive pas le mélange des cheveux: pour per- fectionner cet ajustement,, elles yy metent irois ou quatre rangs de grandes épingles a tétes de diamant, de perles et.de ‘pierres de toutes couleurs, et elles.ont soin que ces épingles débordent les cheyeux. Pour porter _en équilibre cette énorme coiflure ,. je vous jure qu'il fautavoir beaucoup,dartetd usage. Leurs jupes sont plus) Jarges que les nétres de trois ou quatre verges ;.elles sont en outre soutenues par des baleines; de fagon. qu'une

:

DE LA CORRESPONDANCE. 257

you to imagine. They build certain fabricks of gauze on their heads, abouta yard high,

consisting of three or four stories , fortified with numberless yards of heavy ribbon. The foundation of this structure is a thing they call a dowrlet, which is exactly of the same shape and kind, but about four times as big, as those rolls our prudent nilk- maids make use of to fix their pails upon, This machine they cover with their own hair, which they mix with a great deal of false, it being a particular beauty to have their heads too large to go into a moderate tab. Their hair is prodigiously powdered to conceal the mixture, and set out with three or four rows of bodkins won- derfully large ( that stick out tyvo.or three inches from their hair, ) made of diamonds, pearls, red, green, and yellow stones , that it certainly requires as much art and expe- rience to carry the load upright, as to dance upon May-day with the garland. Their whalebone petticoats outdo ours by several yards circumference, and cover some acres of ground. You may easily suppose how

this extraordinary dress sets offand improves _

the natural ugliness with which God Al- mighty has been pleased ta endow them,

258 LAR

dame de Vienne occupe plusieurs toises terrain. Jugez combien cet ajustement bis zarre augmente la laideur qu'il a plu au Tout- Puissant de leur donner & toutes en général L’impératrice elle-méme est obligé de’ sui- vre, en quelque fegou, ces modes absurdes, qu’on ne quitterait pour rien au monde. Eile m'accorda une audience particuliére d'une demi-heure , au bout de laquelle on permit aux autres dames de venir faire leur cour. En voyant cette princesse j'ai senti le ravissement de l’admiration : ces traits ne sont cependant pas tout-a-fait réguliers ; ses yeux ne sont point grands , mais ils sont vifs et doux; son nez est bien fait , son front bien pris; sa bou- che est charmante ; elle a le sourire extré- mement agréable; son teint est le plus beau que j'aie jamais vu; sa téte est ornée d'une prodigieuse quantité de beaux cheveux ; mais sa taille, son air et ses gestes!.... pour les peindre 1] faudrait emprunter le langage poé= tique. Ce qu’on a dit de la noblesse de Ju- non, des charmes de Véuus, n’est point en- core assez expressif : les graces sont répan~

- dues sur toute sa personne. Non , la fameuse

Vénus de Médicis n’a pas une taille plus ré- guliére. On ne peut rien ajouter 4 la beauté de son cou ni a celle de ses mains. Avant de

DE LA CORRESPONDANCE. 25g

generally speaking. Even the lovely empress herself is obliged to comply , insome degree , with these absurd fashions, which they would not quit for all the world. I had a private audience (according to ceremony ) of halfan hour, and then all the other ladies ‘were permitted to come and make their court. I was perfectly charmed with :the empress ;, I cannot: however tell you that her features are regular : her eyes are not jarge , but have a lively look full of sweet- ness; her complexion the finest I ever saws her nose and forehead well made, but her mouth had ten thousand charms that touch thesoul. When she smiles, ‘tis with a beauty and sweetness that forces adoration. She has a vast quantity of fine fair hair; but then her person !-— ove must speak/of it poetically to

do it rigid justice ; ; all that the poets have said of the mien of Juno , the air of Venus, come not up to the truth. The: Graces move with her: the famous statue of Medicis was not formed with more delicate proportions; nothing can be added to the beauty of her neck and hands, Till saw them, I did not believe there were any in nature so perfect, and 1 was almost sorry that my rank here did not permit me to kiss them; but they

260 L ART

les avoir vues je n'imaginais pas que la na» ture en edt produit de st belles. J'ai été pres- que fachéeque le rang que j'occupe ici m'ait empéchée de les baiser ; toutes les dames qui sont admisés 4 lhonueur de lui faire la cour ont ce bonbeur en entrant et ertsortant. Eile ne tarda pas a Sasseoir pour jouer an guinze ; comme je ne savais pas ce jeu, je fus privée del’ honneur de jouer avec elle. Pour m’en dédommager elle eut la bomté de me faire asseoir a sa droite, et m’adressa souvent la parole avec cette grace qui lui est naturelle et particuliére en méme temps: Je am’attendais & chaque instant de voir venir ‘les seigneurs faire leur cour ; mais I’étiquette de Vienne est différente de celle de Londres. Aucun homme n’entre chez limpératrice ; le grand- maitre vient seulement lavertir de Yarrivée de l'empereur. Ce prince me fit Yhonneur de m‘adresser la parole ;ce qui me flatta d’autant plus, qu'il ne l’adresse jamais aux dames qui sont chez l'impératrice; sa visite se fait avec un ton de gravitéet uniair de|cérémonie singuliérement affecté. L'im- pératrice. Amélie, veuve de fempereur' Jor seph , est venue ce soir rendre visite a /im- pératrice régnante ; elle était accom pagnée des deux archiduchesses ses filles-j qui sont

Dr LA CORRESPONDANCE. 261

are kissed sufficiently, for every body that wails on her pays that homage.at their en- trance, ‘and when they take leave! When the ladies were come in, she sat down to Quinze. I could not ‘Stay ata game I had never seen before, and she ordered mea

seatat her right hand , and had the goodness .

to talk to me very much, with that grace so natural. to her. I expected every moment , when the men! were to come in to pay their court; ‘but this drawing-room is very diffe- rent from that of England ; no man enters it but the grand-master, who comes -in to-ad- vertise the empress of the approach of the emperor. His imperial majesty did me the honour of speaking to me in’a very obligin

manner , but he never speaks to any of the other ladies, and the whole passes with a gravity und air of ceremony that has some- thing very formal in it: The empress Aimelia, dowager of the late emperor Joseph, came this evening to wait on the reigning empress, followed! by the twooarch-dutchesses: her

daughters, who were very agreeable your's |

princesses. Their imperial majesties tose i nd eveuibto meet her at the: door of ‘the’ Toor, after which she was seated in an arm-cha’ M

next the’ empress, and in the same manuer

we

462. 25). nn. are fortaimables, Leurs majestés impériales»se

sout levées, et sout allées au-devant d’elle jusqu’a la porte de l'appartement. L/impé- ratrice Amelie s'est assise dans un fauteuil & coté de limpératrice régnante ; les archidu- chesses se sont mises sur des siéges a dossier , mais sans bras. On a servi le souper , oti les seigneurs ont ew la Liberté d'assister. Le re- pas était splendide; les filles dhonneur de Vimpératrice ont rangé les plats. Elles sont au nombre de douze , toutes jeunes , et de la premiére qualité, On ne Jeur donne aucuns gages; elles. sont seulement nourries a) la cour, od elles sont fort génées, n'ayant) pas Ja liberté d’aller dans les assembiées, méme de se montrer au-dehors, si ce n’est lorsqu'il faut en’ complimenter quelquune d'entre elles qui vient de se marier : dans cette oc- casion, l’impératrice lui Tait présent de son portrait. Les trois premiéres sont appelées Dames de la Clef, et elles:portent des clefs d'or a leur coté. Lorsqu’elles sont sorties du ser- vices de l'impératrice, 'usage veut qu’elles dua fassent, pendant le reste leur vie, up présent tous les ans,, le jour de sa fete cela gue parait assez singulier. L'impératrice va que’ des filles & son service , excepté la grande-maitresse , qui est ordinairemenb une

DE LA CORRESPONDANCE. 263

al supper, and there the men had the per mission of paying their court, The, arch- dutchesses sat on chairs with hacks without arms. The table was entirely served and all the dishes set on by the empress’s maids of honour, which are twelve young ladies of the first quality. They have no salary but their chamber atcourt, where they live in a sort of confinement , not being suffered to go to the assemblies or publick places in town,, except in compliment to the wedding of a sister maid, whom the empress always pre= sents with her picture set in diamonds. The three first of them, are called Ladies of the key, and wear gold keys by their sides : but what I find most pleasant, is the custom which obliges them. as long as they live, after they have left the empvress’s service , to make her some present every year on the day of her feast. Her majesty is served by po married women but the grande-maitresse 5 who is generally a widow of the first qua- lity, always very old, and is at the same time groom of the ate and mother of the maids. The dressers are, not at all in the figure they, pretend to in, England, being looked upon no otherwise than as downright chamber-maids, I had an audience next day

264 ~ L ART

veuve de la premiére qualité, et toujours fort agée; elle est en méme temps dame de Ja garde-robe , et mére ou gouvernante des filles d‘honneur. Celles qui habillent l’impé- ratrice ne sont pas, a beaucoup prés, si con- sidérées 4 Vienne, que le sont 4 Londres celles qui font la méme fonction auprés de ja reine d’Angleterre : les premiéres ne sont regardées que comme de simples femmes de chambre. J’eus le lendemain audience de limpératrice mére, princesse remplie de douceur et de vertu; mais elle a donné dans le plus grand excés de dévotion. Elle fait une pénitence continuelle sans avoir jamais pé- ché. Elle porte toujours le deuil, mais elle permet les habits de couleur a ses filles d’hon- neur, dont le nombre est aussi de douze. Je nai rien vu desi lugubre et de si désagréable en méme temps, que le grand deuil a Vienne; eton le prend pour tous les proches parens. Les femmes sont couvertes de noir depuis la téte jusquiaux pieds; on ne voit point leur linge; un crépe couvre leur cou, leurs oreil- ‘Jes, et les deux cotés du visage , ‘deat le bout perce 4 peine au milieu. Dans un deuil de venve, elles ont de plus un bandeau sur le front. Avec cet habit lugubre elles vont sans scrupule dans tous les lieux publics de

DE LA CORRESPONDANCE. 265

of the empress-mother , a princess of great. virtue and goodness, but who piques herself too much on a violent devotion. She is per- petually performing extraordinary acts of penance, without having ever done any thing to deserve them. She has the same number of maids of honour, whom she suffers to go in colours; but she herself never quits her mourning ; aud sure nothing can be more dismal than the mourning here, even for a brother. There is not the least bit of linen to-be seen; all black crape instead of it. The neck , ears , and side of the face are covered with a plaited piece of the same stuff; and the face, that peeps out in the midst of it, looks as if it were pilloried. The widows wear, over and above, a crape fore-head cloth , and, in this solemn weed, go to all the publick places of diversion without scruple. The next day I was to wait on the empress Amelia, who is now at her palace of retirement half a mile from the town. [had there the pleasure of seeing q tavern wholly new to me, but whicly 2 Iz

~

266 L’ART

divertissement. Le lendemain j'allai fairema cour & la princesse Amelie, qui est A présent A son palais de retraite, & un demi-mille de Vienne. J’y vis un divertissement toutnou-

veau pour moi; c’est !’amusement ordinaire .

de cette cour. Liimpératrice était assise sur un petit tréne élevé , au bout de la grande allée de son jardin. Les dames de qualité étaient rangées des deux cotés, ayant a leur téte Jes deux jeunes archiduchesses. Elles étaient coiffées en cheveux tout garnis de pierreries , et tenaient en main des fusils fort beaux et fort légers. A quelque distance de 1a étaient placés trois tableaux ovales, qui étaient le but ot ces dames devaient tirer. Le premier représentait Cupidon versant du vin rouge dans un grand verre; cette devise était au-dessous : I/ est facile d’étre vaillant ici. Sur le second était la Fortune, tenant une guirlande; il y avait pour devise : Pour celle que la F ortune favorise. Sur le troisiéme On voyait une épée dont la pointe était sur- montée d'une couronne de laurier, avec cette devise : Point de honte & craindre ict pour les vaincus. On avait placé pres de l’impératrice un trophée doré, couronné de fleurs, et tout rempli de petits crochets, d’ot. pendaient des mouchoirs de Turquie , des palatines, des

UE LA CORRESPONDANCE. 267

is the common amusement of this court. The empress herself was seated on_a little throne at the end of the fine alley in the garden, and on each side of her were ranged two parties of her ladies of quality, headed by two young arch-dutchesses , all dressed in their hair, full of jewels, with fine light guns in their hands; and at proper distances were placed three oval pictures, which were the marks to be shot at. The first was that ofa Curry, filling a bumper of Bur- gundy; and the motto, «’T'is easy to be va- liant here. » The second, a Fortune hold-~ ing a garland in her hand; the motto, « For her whom fortune favours. » The third was a Sworp with a laurel wreath on the point ; the motto, « Here is no shame to the van- quished. » —- Near the empress was a gilded trophy wreathed with flowers, and, made of little crooks, on which were hung rich Turkish handkerchiefs, tippets, ribbons, laces, etc, for the small prizes. The em- press gave the first with her own hand, which was a fine ruby ring set round with

268 LART

rubans; des dentelles, etc., pour les moines dres prix. L'impératrice donna de sa propre main fe premier, qui était une tabatiére d'or, dans laquelle il y avait une bague ou était monté un trés-beau rubis entouré de diamans, Le second prix consistait en un petit Cupidon enrichi de diamans, un service de trés-belle porcelaine pour le thé, une table a bords d'or pour le méme usage, en coffres de ver- nis de Japon, en éventails et autres meubles aussi galans. Tous Jes hommes de qualité de ‘Vienne furent spectateurs; mais il n’y eut que les dames qui tirérent : l’'archiduchesse ‘Amélie remporta le premier prix. Ce diver- tissement m’amusa beaucoup , et peut-étre le détail en serait-il aussi intéressant que so gue nous donne Virgile dans lEnéide , jécrivais aussi bien que ce poéte. Cent om un des principaux amusemens de I’ ‘emperenr, et rarement il se passe une semaine sans qu ‘il en donne un pareil; ce qui rend les jeunes dames de Vienne assez adroites pour défen- dre un fort. On rit beaucoup ici de voir que je n’ose manier un fusil. Pardonnez , ma chére sceur, si je finis sans complimens; peut- fire croyiez-vous que je ne finjrais jamais,

:

DE LA CORRESPONDANCE,. 269

diamonds, ina gold snuff-box, There was, for the second, a little Cupid set with brillants , and besides these a set of fine China for the tea-table, enchased in gold , Japan trunks , fans , and many gallantries of the same na- ture. All the men of quality of Vienna were spectators, but the ladies only had permis- sion to shoot, and the arch-dutchess Amelia carried off the first prize. 1 was very well pleased with having seen this entertain- ment, and Ido not know but it might make as good a figure as the prize-shooting in the #Eneid , if I could write as well as Virgil. This is the favourite pleasure of the empe-= ror, and there is rarely a week without some feast of this kind, which makes the young ladies skilful enough to defend a fort. They Jaughed very much to see me afraid to handle a gun, My dear sister, you will easily pardon an abrupt conclusion. Ibelieve by this time you are ready to think I shall never conclude at all.

270 L ART VII. A milady R**

De Vienne, le 20 septembre 1716.

La lettre obligeante que vous m’avez écrite m’a fait d’autant plus de plaisir , que vous n'y avez épargné ni le papier, ni le temps, et je reconnais la votre caractere, Oui, je suis trop sire de votre amitié pour _ imaginer qu'elle puisse étre altérée par l'ab- sence, et parle séjour de la cour; je erois au contraire que vous penserez quelquefois a moi. Je suis fort sensible aux mortifica- ' tions qn’essuie notre petite ancienne amie. Je Ja plains d’étre dans un pays ov il y a des usages barbares ; certainement elle n’aurait point ici d’autre défaut que celui d’étre trop jeune pour étre 4 la mode : je lui conseille de s'y transporter dans sept ou huit ans; elle sera encore une jeune et brillante beauté. Je petix vous assurer’ que ni les rides, ni les cheveux gris, ni méme un dos oobr he ne Sont point un obstacle aux conquétes. Croi- _Fiez-vous que madame de 8S. H. K. eut "pour adorateur un jeune homme de vingt- cing ans, et qu'un autre, a peu pres du méme fige, fut toujours empressé 4 donner le bras 4 la comtesse d’O-d, au sortir de lopéra? Ce sont cependant les spectacles que l'on voit

DE LA CORRESPONDANCE. 271

VW. 1 lody Routh, ~~

Vienna , september 20 , 1716, 0.S.

I am extremely rejoiced, but not at all surprized , at the long delightful letter you have had the goodness to send me. I know, that you can think of an absent friend, even in the*midst of a court, and you love to oblige , where you can have no view of a return, and I expect from you that you should love me, and think of me, when you don’t see me. I have compassion for the mortifications that you tell me befall our little old friend, and pity her much. more, since I know that they are only owing to the barbarous customs of our coun- try. Upon my word, if she were here she would have no other fault but that of being something too young for the fashion , and she has nothing to do but to transplant herself hither about seven years hence, to be again a young and blooming beauty. I can assure you that wrinkles , or a small stoop in the shoulders, nay even grey hair, are no ob- jection to the making new conquests. I know you cannot easily figure to yourself a young fellow of five and twenty , ogling my lady $— ff—k with passion, or pressing to hand

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tous les jours , et personne nen est surpris que moi. Une femme est regardée comme une jeune novice sans expérierice , jusqu’a lage de trente-cing' ans, et quelquefois elle ne fait du bruit dans le monde qu’a quarante. Je ne sais, milady, ce que vous penserez de tout ceci; pour moi, je vous assure que je suis charmée de savoir que Vienne est un paradis terrestre pour les vieilles femmes ; et je me console du peu de cas qu’on y fait aujourd'hui de moi , parce que je compte y revenir lorsque je ne pourrai plus 11e mon- trer ailleurs. Que je plains ce grand nombre de femmes anglaises qui sont réduites depuis Jong-temps a faire les prudes! Si elles étaient ici, elles tiendraient encore le premier rang parmi les beautés. D’ailleurs, le mot répu-_ gation n’a point a Vienne la méme signifi- cation que nous lui donnons a Londres; et, loin de Ja perdre en prenant un amant, au contraire , on sen fait une ; parce que les femmes regoivent plus de considération par Je rang de ceux qui leur font la cour, que par celui de leurs maris mémes. Ce qui doit vous paraitre bien plus extraordinaire en- core, c'est qu'il n’y a dans cette ville ni co- _quettes ni prudes. Aucune femme n’oserait ‘paraitre assez coquette pour écouter deux

rr =

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the countess of O d from an opera: hut such are the sights I see every day, and I don’t perceive any body surprized at them but myself. A woman, till five and thirty , is only looked upon as a raw girl, and can possibly make no noise in the world till about forty. I don’t know what your ladyship may think of this matter , but ’tis a considerable comfort to me to know there ‘is upon earth such a paradise for old wo- men, and I am content to be insignificant at present, in the design of returuing when I am fit to appear no where else. I cannot help lamenting , on this occasion, the piti- ful case of too many English ladies ,. long since retired to prudery and ratafia, who, if their stars had luckily conducted hither , would still shine in the first rank of beau- ties. Besides , that perplexing word repu- tation has quite another meaning here, than what you give it at London; and getting a lover is so far from losing , that it is properly getting reputation; ladies being much more respected in regard to the rank of their lovers, than that of their husbands. But what you will think very odd, the. two sects that divide our whole nation of peiticoats are utterly unkuownin this place, 12%

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amans 4 la fois, et Yon n’en voit point qui soient assez prudes pour prétendre étre fi- delles 4 leurs maris. Ces derniers sont ici d’une douceur admirable; ils ont autant d’at- tentions pour les amans de Jeurs femmes , que pour un commis qui les décharge de la partie la plus embarrassante de leurs affaires: ils n’en sont pas moins occupés pour. cela chacun d’eux va faire ailleurs la fonction de commis ; en un mot , cest la coutume a Vienne que chaque femme ait deux maris, Tun qui en porte le nom, l'autre qui en fait les fonctions; et les engagemens sont si con- nus , que ce serait faire un affront 4 une femme de qualité de l’inviter 4 diner sans inviter en méme temps ses deux suivans , son amant et son mari; elle ne manquerait pas méme d’en marquer son ressentiment. Elle se place entre-eux avec beaucoup de gravité. Les sous-mariage durent ordinaire- ment vingt ans de suite , et souvent la mai- iresse ruine totalement son amant. Ces liai- sons sont plus souvent formées par l'usage que par l'amour. Un homme est peu con- sidéré lorsqu'il n’est attaché & personne; et sitot qu'une femme est mariée, elle cherche

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Here are neither coquettes nor prudes, No woman dares appear coquette enough to encourage two lovers at a time; and I have not seen any such prudes , as to pretend fidelity to their husbands, who are eer= tainly the best natured set of people in the world, and look upon their wives’ gallants as favourably as men do upon their depu- ties, that take the troublesome part of their business off their hands. They have not how- ever the less to do on that account, for they are general] y deputies in another place them- selves; in one word, 'tis the established custom for every lady to have two husbands, one that bears the name, and another that performs the duties: and the engagements are so well known, that it would be a downright affront , and publickly resented, if you invited a woman of quality to dinner, without at the same time inviting her two attendants of lover and husband, between whom she sits in state with great gravity. These sub-marriages generally last twenty years together, and the lady often com= mands the poor lover's estate, even to the utter ruin of his family. These connections, indeed, are as seldom begun by any real passion as other matches; for a man makes

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un amant pour faire partie d'un épii- page sans lequel elle ne peut étre agréable. L’amant commence par assurer & sa mai~ _ tresse uné pension, qu'il serait toujours foreé de lui payer , quand méme il cesserait de Ia voir ; jimagine que cest la véritable capse de ces exemples étonnans de constance qu’on voit ici. Je pourrais vous nommer plusieurs femmes de la premiére qualité dont les pen- sions sont aussi connues que leur patrimoine, sans qu’elles en soient.moins estimées ; leur conduite , au contraire , serait. suspecte si on les soupgonnait de ne rien recevoir de leur amant, et elles mettent de la rivalité a se faire donner la plus forte pension ; en un mot, c'est undéshonneur parmi elles d’étre sans intrigue. Une de ces dames , avec qui je suis fort liée , me dit hier que je lui avais beaucoup Wobligation d’avoir pris ma dé- Tense dans une conversation qu’on avait tenue &mon sujet. On y soutenait que depuis quinze jours que j'étais 4 Vienne je n’avais fait au- cune démarche pour lier, une intrigue. Elle répondit , selon ce quelle ma rapporté , qu il était injuste d’attribuer a la stupidité ce qui ne devait l’étre qu’a lincertitude de moa

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but an ill figure that is not in some com- merce of this nature, and a woman looks out for a lover as soon as she is married , as part of her equipage, without which she could not be genteel; and the first article of the treaty is establishing the pension, which remains to the lady, in case the gal- Jant should prove inconstant. This charge- able point of honour I look upon as the real foundation of so many wonderful instances ~ of constancy. I really know several women of the first quality , whose pensions are as well known as their annual rent, and yet no body esteems them the less; on the con- trary, their discretion would be called in question if they should be suspected to be mistesses for nothing. A great part of their emulation consists in trying who shall get most; and having no intrigue at all is so far a disgrace, that I'll assure you, a lady, whois very much my friend here, told me but yesterday how much I was obliged to her for justifying my conduct in a conver~ sation relating tome, where it was publickly asserted that I could not possibly have com- mon sense, since I had been in town above a fortmght, and had made no steps towards commencing an amour. My friend pleaded

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départ , et voila tout ce qu'elle put trouver pour ma justification. I] m’arriva hier au soit une aventure bien singuliére ; je vais vous Ja raconter, afin de vous donner une idée de Ja maniére dont les hommes déclarent ict leur passion. J’étais chez la comtesse de***, qui tenait assemblée ; le jeune comte de*** me donna la main pour descendre I'escalier : il profita de l’occasion pour me demander si je comptais rester long-temps a Vienne. Je lui répondis que je ne pouvais rien dé- cider a ce sujet; que cela dépendait unique ment de la volonté de l’empereur. bien! reprit-il , que votre séjour y soit long ou non, vous devriez au moins y passer le temps agréablement, et y engager une pe- tite affaire de coeur. Mon cceur , lui répon- dis-je d'un ton assez sérieux, ne s'engage pas facilement; d’ailleurs, j'ai dessein de le garder. Cette réponse, reprit-il encore en soupirant ,m’annonce que je ne dois pas y prétendre ; ce qui m’afflige d’autant plus, que je vous aimais sincérement. Je veux cependant vous obliger : puisque vous ne me trouvez pas digne de vous, faites-moi connaitre celui d’entre nous qui yous plait

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for me, that my stay was uncertain, and she believed that was the cause of my seem- ing stupidity, and this was all she could find to say for my justification. But one of the pleasantest adventures I ever met in my life was last night, and it will give you a just idea in what a delicate manner the belles passions are managed in this country. Iwas at the assembly of the countess of ——, and the young count of ——, leading me down stairs, asked me how long I was to stay at Vienna; I made answer that my stay depended on the emperor, and it was not in my power to determine it. Well, madam, said he, whether your time here is to be Jonger or shorter, I think you ought to pass it agreeably, and to that end you ., must engage in a little affair of the heart, My heart, answered I gravely, does not engage very easily, and I have no design of parting with it. —I see, madam, said he sighing, by the ill nature of that answer, I am not to hope for it, which is a great mortification tome that am charmed with you. But, however, I am still devoted to your service; and since I am not worthy of entertaining you myself, do me the honour of letting me know whom you like

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le plus, et je vous promets d'arranger cette affaire 4 votre satisfaction. Jugez comment Jaurais regu un pareil compliment 4 Lon- dres ; mais je connaissais assez usage de Vienne pour sentir quil cherchait sincére+ ment 4 mobliger. Je le remerciai du zéle quil me marquait, et me contentai de l'as- surer que je n’avais pas l'iutention den pror fiter. Vous voyez, ma chére, que la galan= terie et la bonne éducation varient autant dans les différens climats que la morale et Ja religion. Qui sont ceux qui ont les. meil- leures notions de l'une et de l'autre? Crest ce. que nous napprendrons qu’au jour du jugement; grand jour d éclaircissement , dont |’éloignemement ne cause , je vous l'as- sure, aucune impatience a votre, etc.

VIII, A milady***

De Vienne, le 1°* octobre 1716.

Vous me demandez un détail sur les mo~ des de Vienne; vous voulez méme que je vous fasse une description de cette ville ; je suis toujours préte a vous obéir; mais vous aurez la bonté de prendre ma volonté pour Je fait. Si j'entreprenais de vous marquer toute la diflérence qu'il y a entre les modes

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best amongst us, and I'll engage to manage the affair entirely to your satisfaction. You may judge in what manner I should have received this compliment in my own coun- try; but I was well enough acquainted with the way of this, to know that he teally intended me an obligation, and I thanked him with a very great curtesy for his zeal to serve me, and only assured him I had no occasion to make use of it. Thus you see, my dear, that gallantry and good- breeding are as different in different cli- mates, as morality and religion. Who have the rightest notions of both, we shall never. know till the day of judgment, for which . great day of éclaircissement I own there is. very little impatience in your, etc. etc.

VIII. To lady xXx—.

Vienna, october 1, O. S. 1716.

You desire me, madam, to send you some accounts of the customs here; and at the same time a description of Vienna. I am always willing to obey your commands, but you must upon this occasion take the will for the deed. If I should undertake to tell you all the particulars ia which the

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de ce pays et les nétres, il me faudrait une rame entiére de papier , encore ne vous mar- querais-je que des choses trés-insipides. Les femmes de Vienne ne ressemblent aux Fran- caises et aux Anglaises, qu’en ce qu’elles ont, comme elles, des jupes ; mais les premiéres ont des usages qui leur sont tout particuliers. Les veuves ne peuvent jamais , sans indé- cence , porter du vert, ni du couleur de rose; toutes les autres couleurs, méme les plus éclatantes, leur sont permises. Les as- semblées font l’amusement ordinaire. IL n'y a jamais opéra qu’a la cour, et l’on n’y en donne que dans des cas particuliers. Ma- dame Rabutin tient assemblée a son hétel ; réguliérement tous les soirs. Les autres da~ mes en tiennent toutes les fois qu'il leur plait de faire voir Ja magnificence de leurs ap- partemens, ou qu'elles veulent donner a quelqu’un des marques de considération le jour de sa féte. Dans ce dernier cas, elles font annoncer que l’assemblée se tiendra chez elles en !honneur du comte ou de la com- tesse de..... Cela s'appelle jour de gala, Tous les parens et amis de la dame dont on célebre la féte , sont obligés d'y paraitre avec la plus grande parure. La maitresse de Ja miaison nest -astreinte & aucun cérémonial ;

DE LA CORRESPONDANCE. 28%

manners here différ from ours, [ must write a whole quire of the dullest stuff that ever was read, or printed without being read. Their dress agrees with the French or En- glish in no one article, but wearing petti- coats. They have many fashions peculiar to themselves; they think it indecent for a widow ever to wear green or rose colour, but all the other gayest colours are at her own discretion. The assemblies here are the only regular diversion, the operas being always at court, and commonly on some particular occasion. Madam Rabutin has the assembly constantly every night at her house, and the other ladies, whenever they have a ‘mind to display the magnificence of their apartme:ts, or oblige a friend by compli- menting them on the day of their-saint, they declare tha:, on such a day, the assembly shall be at their house in honour of the feast of the count or countess such-a-one. These days are called days of gala, and all the friends or relations of the lady whose saint it is, are obliged to appear in their best cloaths and ‘all their jewels. The mistress of the house takes no particular notice of any body, nor returns any body’s visit; and whoever pleases may go without the for=

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elle ne va prier personne en particulier; et se trouve a son assembiée qui veut. On pré- sente A la compagnie des glaces de plusieurs espéces, hiver et été s aprés quoi les uns jouent a Pombre ou au piquet ; les autres for= ment des cercles de conversation. Tout j jeu de hasard y est défendu.

On tint l’autre jour un gala pour la fete du comte d’' Altheim , favori de ’empereur. Je n'ai jamais vu tant d’habits riches et de matvais goot. On brode a Vienne les plus belles étoffes, et on ne les charge d’or que pour les rendre plus chéres. Les jours ordi- " naires les femmes portent une écharpe , et ; mettent dessous tel habit qu'il leur plait.

Pendant que je suis sur l'article de Vienne, il faut que je vous parle des couvens. Il y en a de toute espéce; mais je donnerais la préférence a Saint-Laurent : il y régne une propreté et une honnéte liberté qui m’ont bien plus édifiée que ces austérités qu’on pra- tique dans les autres monastéres, au milieu d'une saleté continuelle , qui doit rendre la vie insupportable. Le nombre des religieuses du couvent de Saint-Laurent est d’environ cinquante. Elles sont toutes de qualité : les cellules sont trés-propres , et toutes remplies de tableaux plus ou moins précieux , selon

DR LA CORRESPONDANCE. 285

mality of being presented. The company are entertained with ice in several forms, winter and summer; afterwards they divide into several parties of ombre, piquet, or

conversation , all games of hazard being forbid.

I saw t’other day the gala for count Al- theim, the emperor’s favourite, and never in my life saw so many fine cloaths ill fan- cied. They embroider the richest gold stuffs, and provided they can make their cloaths expensive enough, that is all the taste they shew in them. On other days the general dress isa scarf , and what you please under it.

But now 1 am speaking of Vienna, I am sure you expect I should say something of the convents : they are of all sorts and sizes $ but I am best pleased with that of St. Law- rence, where the ease and neatness they seem to live with, appears tome much more edifying than those stricter orders, where perpetual penance and nastiness must breed discontent and wretchedness. The nuns are all of quality. I think there are to the numr ber of fifty. They have each of them a little cell perfectly clean, the walls of which are covered yith pictures more or less fine,

286 L’ ART Ja qualité de celles qui les occupent. Le long de ces cellules il régne une galerie bitie en pierre blanche, et garnie du portrait de tou- tes les sceurs qui, par leur exemple , ont édifié 1a maison. La chapelle est trés-propre et richement dorée. Rien ne sied mieux que Vhabit de ces religieuses. Leur robe est blan- che; les paremens des manches et leur coiffe sont de coton des Indes. Elles ont sur leur téte un petit voile noir qui leur pend par derriére. Il y a dans ce couvent une autre classe de religieuses , qui font auprés d’elles Ja fonction de femmes de chambre. Les pre- miéres recoivent la visite de toutes les fem- mes ; elles jouent a !’ombre dans leur cham- bre; il est vrai quelles sont obligées d’en demander la permission a l’abbesse, qui ne Ja leur refuse jamais ; quoique agée d’environ quatre-vingts ans, elle est fort vive et trés- gaie, enfin elle n’a aucune infirmité de lavieil lesse. Je ne connais point de vieille fille qui ait un caractére aussi agréable que cette ab- besse. Elle m’a fait présent de plusieurs jolis ouvrages quelle a faits elle-méme, et de beaucoup de confitures. La grille de ce cou- vent rest pas serrée ; on pourrait facilement y passer la téte ; je crois méme qu'un homme un peu mioins gros qu’a l’ordinaire, y passe-

DE LA CORRESPONDANCE. 287

according to their quality. A long stone gal- lery runs by all of them, furnished with the. pictures of exemplary sisters ; the chapel is extremely neat, and richly adorned, But I could nor forbear laughing at their sewing me a wooden head of our Saviour, which, they assured me, spoke during the siege of Vienna ; and, as proof of it, bid me remark his mouth, which had been open ever since. Nothing can be more becoming than the dress of these nuns. It is a white robe, the sleeves of which are turned up with fine white callico, and their head-dress the same, ex- cepting a small veil of black crape that falls behind. They have a lower sort of serving nuns that wait on them as their chamber- maids. They receive all. visits of women, and play at ombre in their chambers with permission of their abbess, which is very easy to be obtained. I never saw an old woman so good-natured; she is near four- score, and yet shews very little signs of decay, being still lively and cheerful. She caressed me as if I had been her daughter, giving me some pretty things of her own work, ands weet-meats in abundance. The grate is not of the most rigid; it is not very

lard to put a head through, and I don’t

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rait facilement tout le corps, Le jeune comte de Salamis y vint pendant que j'y étais ; Yabbesse lui donna sa main a baiser. Je fus surprise de trouver dans ce couvent la seule jeune et belle personne qui soit 4 Vienne, Elle est belle et jolie en méme temps ; mais elle est encore plus agréable par la vivacité de son eSprit et la douceur de son caractére, " que par sa charmante figure; elle a fait enfin Yadmiration de la ville. Je ne pus cacher I’étonnement ou j’étais de voir qu’une telle personne fit religieuse. Elle me dit des cho= ses fort obligeantes , et me pria de la venir voir souvent. Ce sera pour moi, ajouta-t- elle en soupirant , un plaisir infini ; j'évite avec grand soin de voir mes anciennes con- naissances, et toutes les fois quil en vient quelqu’une ici , je me renferme dans ma cellule. Les larmes lui vinrent aux yeux ;

jen fus attendrie, au point que je lui parlay d'un ton de compassion. Elle ne youlut pas convenir qu'elle était malheureuse. J’ai fait bien des recherches pour connaitre la véri- table cause de sa retraite, et j'ai seulement appris que tout le monde en était étonné pomme moi, sans en savoir davantage. Je

DE LA CORRESPONDANCE. 289

doubt but a man, a little more slender than ordinary, might squeeze in his whole per- son. The young count of Salamis came to the grate, while I was there, and the abbess gave him her hand to kiss. But I was sur~ prized to find here the only beautiful young: woman [I have seen at Vienna, and, not only beautiful, but genteel , witty and agree- able, of a great family , and who had beea the admiration of the town. I could not forbear shewing my surprize at seeing a nun like her. She made me a thousand obliging compliments, and desired me to come often. It would be an infinite pleasure to me, said she sighing, but I avoid, with the greatest care, seeing any of my former acquaintance; and, whenever they come to our convent, I Jock myself in my cell. I observed tears come into her eyes, which touched me extremely , and I began to talk to her in that strain of tender pity she in- spired me with; but she would not own to me that she is not perfectly happy. I have since endeavoured to learn the real cause of her retirement, without being able to get any other account, but that every body ‘was surprized at it, | fea no body guessed, the reason. I have been several times to see 5 13

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lui ai rendu plusieurs visites; mais je ressens du chagrin toutes les fois que je vois une si belle personne enterrée toute vive. Je ne suis pas étonnée que des religieuses aient si souvent inspiré de violentes passions ; la pi- tié qu’on sent naturellement pour ces filles, sur-tout lorsqu’elles paraissent mériter une autre destinée , porte facilement le coeur a des sentimens plus tendres, Mon éloigne- ment pour la religion romaine augmente beaucoup depuis que je vois la misére qu'elle cause a tant de femmes, et Ja superstition du peuple, parm lequel il se trouve toujours quelqu'un qui va offrir des morceaux de chandelle & des figures de bois, qui sont plaquées dans presque toutes les rues. Les processions que je Vols souvent ne sont au- tre chose qu'un faste trés-bizarre. Dieu sait si Cest par esprit de contradiction ; mais je n’éus j jamais tant d’aversion pour le’ paplsnics Je suis, ma cheére, etc, .

IX. A milady ***,

D’Andrinople , le 1°* avril 1717, Me voici dans un nouveau monde ; tout ce que jy vols me parait un chanigietdeut de scéne, vous écris avec satisfaction, parca

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DE LA CORMRESPONDANCE. 20K

her ; bat it gives me too much melancholy to see so agreeable a young creature buried alive. I am not surprized that nuns have so often inspired violent passions ; the pily one naturally feels for them , when they seem worthy of another deatiny , making an easy way for yet more tender sentiments, I never in my life had so little charity for the roman catholick religion, as since I see the misery it occasions: so many poor unhappy women! and then the gross superstition of the com- mon people, who are some or other of them, day and night, offering bits of candle to the wooden figures that are set up almost in every street. The processions I see very often are pageantry as offensive, and apparently contradictory to common sense, as the pagods of China. God knows whether it be the womanly spirit of contradiction that works in me, but there never before was such zeal against popery in the heart of, Dear madam, etc. etc.

IX. To the lady —. Adrianople, april r, O. S. 1717. I am now got into a new world, where

every thing I see appears to mea Hales of scene ;and I write toyour ladyship withsome

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que j’espére que vous trouverez dans mes lettres le charme de Ja nouveauté, et que vous ne me reprocherez plus de ne vous mander rien d’extraordinaire. Je ne vous en- nuierai point du détail de mon voyage; je ne passeral cependant pas sous silence ce que jai vu A Sophia, l'une des plus belles villes de l'empire turc : elle est fameuse par ses bains chauds; comme ils sont bons pour la santé, il y a toujours beaucoup de monde, et l'on s’y amuse assez. Je restal un jour & Sophia pour les voir, Afin de n’étre point connue, jy allai dans un carrosse turc, Ces yoitures sont tout a fait différentes des né- tres; mais elles sont beaucoup plus commos des pour voyager ici; car la réverbération des glaces serait insupportable. Les carrosses turcs sont faits 4 peu prés comme ceux de yoiture en Allemagne ; il y a des jalousies de bois, peintes et dorées ; le dedans est ausst peint en corbeilles de fleurs entremélées de petites devises en vers. Ils sont converts de drap écarlate, doublé de soie, et brodé fort richement ; il y a de belles franges autour, Cette couverture cache ceux qui sont dedans mais ilest facile de Ja releyer quand on veut regarder au travers des jalousies, Quatre per- gonnes peuvent étre a I’aise dans ces carros- s@5; Ce sont des coussins qui servent de siéges.

DE LA ‘CORRESPONDANCE. 295

content of mind, hoping, at least; that you will find the charm of novelty in my letters, and no longer reproach me that I tell you nothing extraordinary. I won't trouble you with a relation of our tedious journey; but I must not omit what I saw remarkable at Sophia, one of the most beautiful towns 10 the turkish empire, and famous for its hot baths, that are resorted to both for diver- sion and health. I stopt here one day, on purpose to see them; and designing to go incognito , I hired a turkish coach. These voitures are not at all like ours, but much more convenient for the country, the heat being so great that glasses would, be very troublesome. They are made a good deal in the manner of the Dutch stage coaches, haviug wooden lattices painted and gilded ; the imside being also painted with baskets and nosegays of flowers, intermixed com- monly with little poetical mottos, They are covered all over with ‘scarlet cloth, lined with silk, and very often richly embroid- ered and fringed. This covering entirely hides the persons in them, but may be thrown back at pleasure, and thus permit the ladies to peep through the lattices. They hold four people very conveniently, seated on cushions, but not raised.

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J’arrivai au bain sur les dix heures; il était déja rempli de femmes. C'est un bati- ment de pierre ou il y a trois démes de suite, qui ne regoivent le jour que par la couver- ture, ce qui les rend assez clairs. Le premier, qu'on trouve en entrant , est le plus petit ; cest la ot se tient la portiére : les femmes de qualité lui donnent ordinairement cing , méme dix schelins ; jen fis autant. La salle qui suit est pavée de marbre, et environnée de deux bancs aussi de marbre , !'un au-des- sous de l'autre. Il y a deux fontaines d’eau froide , qui tombe d’abord dans des bassins de marbre, et coule ensuite sur le pavé, ot se trouvent de petits canaux qui la portent dans la chambre voisine. Elle est plus petite que celle-ci; il y a pareillement des bancs de marbre : elle est si échauffée par les eaux sulfureuses qui y découlent des bains voisins, qu'il est impossible d’y rester avec des habits. Dans les deux autres démes sont les bains chauds. On ya mis des robivets d’eau froide pour tempérer les eaux chaudes. Comme j’a- vais pris mon habit de cheval, je paraissais fort extraordinaire aux dames turques; au- cune ne me marqua la moindre surprise , méme la moindre curiosité offensante; toutes, au contraire, me comblérent de politesses,

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In one of these covered waggons, I went to the bagnio about ten o'clock. It was al- ready full of women. It is built of sieee, in the shape of a dome, with no windows but in the roof, which gives light enough. There were five of these domes joining together, the outmost being less than the rest, and serving only as a hall, where the portress stood at the door. Ladies of quality generally give this woman a crown or ten shillings, and I did not forget that cere- mony. The next room is a very large one, paved with marble, and all round it are tvvo raised sofas of marble, one above an- other. There were four fountains of cold water in this room, falling first into marble basons, and then running on the floor in little channels made for that purpose , which carried the streams into the next room, something less than this, with the same sort of marble sofas, but so hot with steams of sulphur, proceeding from the baths joining to it, ‘twas impossible to stay there with one’s clothes on. The two other domes wert the hot baths , one of which had cocks of cold water, turning into it, to temper it to what degree of warmth the bathers pleased to have. I was in my travelling habit, which is a

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Je ne connais point de cour en Europe ott les dames se fussent comportées d’une ma- niére aussi honuéte envers une étrangére. i y avait environ deux cents femmes ; cepen- dant je ne vis aucun de ces sourires dédai- gueux, de ces petits mots a l’oreille qui échap. peut toujours dans uos cercles , dés qu'il y pa- rait quelqu’un avec un habit étranger. Elles me répétéerent plusieurs fois ces mots: uzedle, pek, uzelle, cest-a-dire charmante, trés= charmante.... Les premiers banes étaient couverts de coussins et de riches tapis; les dames étaient assises dessus , et leurs esclaves étaient sur les seconds, derriére elles : ce n était pas [habit qui les distinguait, car elles étaient dans l'état de nature, c’est-a-dire tou- tes nues, sans cacher ni beauté, mi défaut ; je n’appercus cependant pas le moindre sou- rire, ni le moindre geste qui pdt choquer la pudeur. Quel ques-unes se promenaierit, mais avec cet air majestueux que Milton donne a notre premiére mére. Plusieursd’entre elles étaient aussi bien prises dans leur taille qu'au- cun portrait de déesse qui soit sorti du pin- ceau du Guide ou du Titien. Presque toutes avaient la peau d’uue blancheur a éblouir; de

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riding dress, and certainly appeared very extraordinary to them. Yet there was not one of them that shewed the least surprise or impertinent curiosity, but received me with all the obliging civility possible. I know no European court, where the ladies would have behaved themselves in so polite a manner to such a stranger. I believe, upon the whole, there were two hundred women, and yet none of those disdainful smiles, and satirical whispers, that never fail in our assemblies, when any body appears that is not dressed exactly in the fashion. They repeated over and over to me : « Guiuze/, « pek guiuzél,» which is nothing but « char- ming, very charming.» The first sofas were covered with cushions and rich car~ pets, on which sat the ladies; and on the second their slaves behind them , but with- out any distinction of rank) by their dress, all being in the state of nature, that is in plain English, stark naked , without any beauty or defect concealed. Yet there was not the least’ wanton smile or immodest gesture among them. They walked and moved with the same majestick grace, which Milton describes our general mother

with. There were many amongst them, as ye al

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beaux cheveux partagés en plusieurs tresses, parsemées de perles et de rubans , pendaient sur leurs épaules : elles représentaient par- faitement les Graces. La, je me convainquis de la justesse d'une réflexion que j'ai souvent faite, c'est que, si c’était l'usage d’aller tout nu, on ferait A peine attention au visage. Moi-méme je regardais avec plus de plaisir les femmes les mieux faites, et celles dont la peau était plus délicate , que les autres qui avaient le visage plus beau. Je vous ayoue que jeus la méchanceté de souhaiter que M. Gervais pit étre 14 invisiblement : il au- rait trouvé de quoi se perfectionner dans son art, en voyant tant de belles femmes nues en différentes postures ; les unes faisant la conversation , les autres occupéesa l’ouvrage, quelques-unes prenant du café ou du sorbet, plusieurs négligemment couchées sur des coussins , pendant que leurs esclaves, qui sont ordinairement de jolies filles de dix- sept ou dix-huit ans, s’occupaient a tresser feurs cheyeux. Enfin, le bain est le café des femmes de Turquie : on y raconte toutes Jes nouvelles de la ville. Elles prennent ce divertissement une fois par semaine, et y

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exactly proportioned as ever any goddess was drawn by the pencil of a Guido or Titian, and most of their skins shiningl y white, ouly adorned by their beautiful hair divided into many tresses, hanging on their shoulders, braided either with pearl or ribbon, per- fectly representing the figures of the Gracey, I was here convinced of the truth of a re- flection I have often made, that, if it were the fashion go to naked , the face would be hardly observed. I perceived that the ladies of the most delicate skins and finest shapes had the greatest share of my admiration, thougly their faces were sometimes less beau- tiful than those of their companions, To tell you the truth, I had wickedness enough to- wish secretly that M'. Jervas could have been there invisible. I fancy it would have very much improved his. art, to see so many fine women naked in different postures, some in conversation , some working, others drink- ing coffee or sherbet, and many negligently lying on their cushions, while their s!aves (ge- nerally pretty girls of seventeen or eighteen ) were employed in braiding their hair in several preity fancies, In short, ‘tis the woman's coffee-house, where all the news of the town is told, scandal invented, etc.

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res{ent quatre ou cing heures sanss’enrhumer, quoiqu’elles passent subitement du bain chaud dans la chambre froide, ce qui me surprit beaucoup. Celle qui me parut Ja plus distin- guée m’engagea 4 me mettre a cété delle, et me fit beaucoup d’instances pour que je me déshabillasse et me misseau bain; elle voulut méme m’aider a le faire. Je m'en défendis quelque temps; mais voyant que toutes les autres dames se joignaient a elle, je fus obli- gée d’ouvrir mon habit de cheval, et de leur montrer mon corset : elles ne m’en deman- dérent pas davantage , simaginant que ce corset était une machine dans laquelle mon mari m’avait enfermée avec la clef, et quit m'était impossible de Pouvrir. Je fus en- chantée de leur politesse et de leur beauté. J'aurais bien voulu rester plus long- temps avec elles, mais mylord M*** avait résolu de partir le lendemain de bon matin, et je voulais voir les ruines de Féglise de Justi- nien, dont le coup d’ceil fut pour moi bien moins agréable que ce que je venais de quit- ter : cette église n’était qu'un amas de pierres.

Adieu, milady ; je viens de vous entrete- nir d'un spectacle tel que vous n’en avez ja- mais vu, et dont aucun journal de voyageur ne peut vous parler ; tout homme qui serait

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They generally take this diversion once a week, aud stay there at least four or five hours, without getting cold by immediately coming out of the hot-bath into the cold room, which was very surprising to me. The lady that seemed the most considerable among them, entreated me to sit by her, and would fain have undressed me for the bath. | I excused myself with some difficulty. They being, however, all so earnest in persuading me, [ was at last forced to open my shirt, and shew them my stays, which satisfied them very well : for I saw they believed E was locked up in that machine, and that it was not in my own power to open it, which. contrivance they attributed to my husband. I was charmed with their civility and beauty, and should have been very glad to pass more time with them; but Mt W resolving to pursue his journey next morning early, I was in haste to see the ruins of Jus- tinian’s church, which did not afford me so agreeable a prospect as I had left, being little more than a heap of stones, .

Adieu, madam, I am sure I have now entertained you with an account of such a sight as you never saw in your life, and what no books of travels could inform you

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attrapé dans ces lieux perdrait la vie sur-le« champ. X. A la comtesse de *** D’Andrinople, le 18 avril 1717.

Je vous ai écrit, ma chére sceur, par le dernier vaisseau , aussi bien qu’a tous ceux avec qui je suis en correspondance en Angle- terre: il n'y a que le ciel qui sache quand je pourrai trouver une autre occasion pour vous faire tenir de mes nouvelles : je ne puis cependant m’empécher de vous écrire en= core, car je suis si remplie de ce que je vis hier, qu'il faut, méme pour mon repos, que je me hate de vous en faire part. Je commence donc mon histoire sans avant- propos.

Je fus invitée 4 diner chez la femme du grand visir , et ce fut avec un plaisir infini que je me préparai a un repas qu’on n’avait jamais donné a une chrétienne. Je crus que je satis- ferais peu sa curiosité , qui avait sans doute beaucoup de part dans son invitation, en allant chez elleavec un habillement auquel ses yeux seraient accoutumés : dans cette idée, je pris Vhabit en usage a la cour de Vienne; il est beaucoup plus riche que fe nétre. Mais, pour éviter tout le cérémonial , j'y allai incognito

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of, as ‘tis no less than death fora man to be found in one of these places,

X. To the countess of —. Adrianople , april 18, O. S. 1717.

I wroTe to you dear sister, and to all my other English correspondents , by the Jast ship, and only heaven can tell when I shall have another opportunity of sending to-you; but I cannot forbear to write again, though perhaps my letter may lie upon my hands these two months. To. confess the truth, my head is so full of my entertainment yesterday , that ‘tis absolutely necessary , for my own repose, to give it some vent, Without farther preface , I will then begin

my story.

I was invited do dine with the grand vizier's lady, aud it was with a great deal of pleasure I prepared myself for an enter- tainment, which was never before given to any christian, I thought I should very little satisfy her curiosity ( which I did not doubt was a considerable motive to the invitation) , by going in a dress she was used to see, and therefore dressed myself in the court habit of Vienna, which is much more magnificent than ours. However,

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dans un carrosse turc, accompagnée seule+ ment de ma femme de chambre, qui portait la queue, et dune dame grecque , qui était mon interpréte. L’eunuque noir de la femme du grand visir viut au-devant de moi a la porte de la cour; il m’aida 4 des- eendre de carrosse avec beaucoup de respect, et me fit traverser plusieurs chambres ou ses esclaves, magnifiquement habillées , étaient rangées en haie : je parvins a la derniére ot était la dame, couchée sur son sopha, en ca- misole de martre. Elle vint au-devant de moi avec beaucoup de civilité, et me pré- senta une demi-douzaine de ses amies. Elle est dgée d’enyiron cinquante ans; il me pa- rut que c’était une fort bonne femme. Je fus surprise de trouver si peu de magnificence dans son appartement; !'ameublement était fort simple ; les habits seuls et le grand nom- bre de domestiques annongaient la dépense, Elle s'appergut de ma surprise , en comprit le motif, et me dit qu'elle n’était plus d'un age 4 employer son argent en superflu 5 qu'elle n’en dépensait que pour les pauvres , et que son unique occupation était de prier Dieu. Il n'y avait aucune affectation dans son langage; elle et son mari s’occupent uni- quement de déyotion, Le visir ne regarde

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I chose to go incognito, to avoid any disputes about ceremony, and went in a turkish coach, only attended by my wo- man that held up my train, and the greek lady who was my imterpretess. I was met atthe court door by her black eunuch, who helped me out of the coach with great res- pect, and conducted me through severak rooms, where her she-slaves, finely dres- sed, were ranged on each side. In the in- nermost , I Guna the lady sitting on her sofa, in'a sable vest. She advanced to meet me, and presented ine half a dozen of her friends with great civility. She seemed a very good woman, near fifty’ years old. E was surprized to observe so little magnifi- cence in her house, the furniture being all very moderate; and, except the habits and. number of her slaves, nothing about her appeared expensive. She guessed at iny_ thoughts, and told me she was no longer - of an age to spend either her time or money in superfluities; that her whole expence was in charity , and her whole employment praying to Ged. There was no aflectation in this speech 5 both she and her husband are entirely given up to devotion. He never looks upon any other woman; and what as

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jamais d'autre femme que la sienne ; et, qui est extraordinaire, ne regoit jamais de présent, quoique ses prédécesseurs lui aient donné un exemple bien différent 4 suivre. Ii est méme si délicat sur cet article, quil n’aurait jamais accepté le présent de mylord M***, si on ne lui edt assuré plusieurs fois que c’était un droit de sa place a l'entrée de chaque ambassadeur. Sa femme tint la con- versation avec moi jusqu’au diner, et me fit toutes sortes de politesses. On servit plat a plat; mais il en parut un trés-grand nom- bre, et tous étaient accommodés dans le goat turc, que je ne crois pas si mauvais qu'on a pu vous le dire. Je puis juger de la maniére d’appréter les mets en Turquie, puisque j'ai vécu trois semaines dans la maison d'un ef- fendi, & Belgrade , lequel nous a donné de magnifiques repas, apprétés par ses Cuisi- niers, Je trouvai les mets fort bons la pre- miére semaine ; mais je yous avoueral qu’a la fin je m’en ennuyai, et je demandai Ja permission de faire servir un plat ala fagon de notre pays. J’attribue mon dégoit au dé- faut d’habitude ; car je suis persuadée qu'un Indien, qui n’aurait jamais gotité de leur cuisine, ni de la nétre, préférerait la leur, Les sauces des Turcs sont trop relevées; ils

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much more extraordiuary, touchesno bribes , nothwithstanding the example of all his pre- decessors. He is so scrupulous in this point, he would not accept Mt W —’s present, till he had been assured over and over that it was a settled perquisite of his place, at the entrance of every ambassador. She enter- tained me with all kind of civility, tilk dinner came in, which was served, one dish at a time, to a vast number, all finely dressed after their manner, which I don’t think so bad as you have perhaps heard it represented. I ama very good judge of their eating, having lived three weeks in the house of an effendi at Belgrade, who gave us very magnificent dinners, dressed by his own cooks. The first week they pleased’me » extremely; but, I own, I then began to grow weary of their table, and desired our own cook might add a dish or two after our manner. But I attribute this to custom, and am very much inclined to believe that an Indian, who had never tasted of either, would prefer their cookery to ours. Their sauces are very high, all the roast very much done, They use a great deal of very

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font trop cuire leur réti; ils emploient beau= coup dépiceries fines ; mais leurs ragotits sont au moins aussi variés que les nétres. La femme du grand visir me servit de tout, et avec beaucoup d’empressement : j étais trés- fachée que mon appéiit ne put répondre a sa politesse. Aprés le repas ont servit le café et les parfums; ce qui est une grande marque de considération. Deux esclaves, a genoux, encensérent mes cheveux, mes habits et mon mouchoir ; aprés quoi leur maitresse leur or= donna de jouer de la guitare, et de danser; elles obéirent sur-le-champ; la dame fit ex- cuse de leur ignorance , en me disant qu'elle ne prenait pas soin de les exercer dans cet art.

Je lui fis mes remerciemens , et pris congé delle bientot aprés. Je fus reconduite de la méme maniére que javais été recue, Je me serais retirée tout de suite chez moi; mais la dame grecque qui m’accompagnait , me sollicita avec empressement d’aller rendre visite a la femme du kehia, quelle me dit étre le second officier de empire, et qu'on doit regarder comme le premier, puisqu il exerce les fouctions de grand visir, et que celui de chez qui nous sortions n’en a que le nom. J’avais trouvé si peu d’amusement daus Je harem du grand visir, que je n’avais

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rich spice. The soup is served for the last dish, and they have, at least, as great a variety of ragouts as we have. I was very sorry I could not eat of as many as the good lady would have had me, who was very earnest in serving me of every thing. The treat concluded with coffee and pers fumes, which is a high mark of respect two slaves kneeling ceused my hair, clothes, and hand-kerchief. After this ceremony, _ she commanded her slaves to play and dance, which they did with their guitars in their hands, and she excused to me their want of skill, saying she took no care to ac- complish them in that art.

I returned her thanks, and soon after took my leave. I was conducted back in the same manner I entered, and would have gone strait to my own house, but the greek lady, with me, earnestly solicited me to visit the kahya’s lady, saying he was the second officer in the empire, and ought indeed to be looked upon as the first, the grand vizier having only the name, while he exercised the authority, I had found so little diversion in the vizier’s haram, that I had no mind to go into another. But her importunity prevailed with me, and I

B10 pane

point envie d’aller dans un autres mais je cé& dai aux aux instances de ma compagne, et je m’en sais trés-bon gré. I] y régnait un air tout a fait différent de celui que j'avais trouvé chez le grand visir. La maison méme annon- gait la différence qu'il y a entre une vieille dévote et une jeune beauté: elle était ma- gnifique, et d'une propreté étonnante. Je fus regue a la porte par deux eunuques noirs, qui me firent passer une grande galerie ot étaient rangées en deux haies des jeunes filles , dont les cheveux bouclés pendaient presqu’aux pieds, et dont les habits galans étaient a fleurs d'argent. J‘étais fachée que la décence ne me permit pas de m'arréter pour Jes examiner de plus prés. Mais je les oubliai bientét lorsque jentrai dans une grande chambre , ou plutét un pavillon environné de chassis dorés qui étaient presque tous le- vés. Les arbres voisins jetaient une ombre agréable, qui garantissait des rayous du so- leil; autour de leurs troncs étaient entrelacés des jasmins et des chevrefeuilles, qui répan- daient un doux parfum : 4 ces agrémens se joignait celui de voir une fontaine de marbre blanc, dont l'eau tombait avec un doux mur mure dans trois ou quatre bassins. Sur le plafond étaient peintes toutes sortes de fleurs

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am extremely glad I was so complaisant. All things here were with quite another air than at the grand vizier’s ; and the very house confessed the difference between an old devotee and a youg beauty. It was nicely clean and magnificent. I was met at the door by two black eunuchs, who led me through a long gallery, between two ranks of beau- tiful young girls, with their hair finely plaited, almost hanging to their feet, and dressed in fine light damasks, brocaded with silver. I was sorry that decency did not permit me to stop to consider’ them nearer. But that thought was lost upon my entrance into a large room, or rather pavil- lion, built round with gilded sashes, which were most of them thrown up, and the trees planted near them gave an agreeable shade, which hindered the sun from being trouble- some. The jessamines and honey-suckles, that twisted round their trunks, shed a soft perfume, euicreased by a white marble foun- tain playing sweet water in the lower part of the room, which fell into three or four basons, with a pleasipg sound. The roof was painted with all sorts of flowers, falling out of gilded baskets, that seemed tumbling ‘down. On a sofa, raised three steps, ang

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«qui sortaient de corbeilles dorées , et parais- salient prétes 4 tomber. On voyait la femme du kahia sur un sopha élevé de trois mar- ches, et couvert de beaux tapis de Perse ; elle était appuyée sur des coussins de satin blanc brodé : a ses pieds étaientassises deux jeunes filles, 4gées de douze ans ou environ ; Jeurs habits étaient presque tout couverts de pierreries. Elles étaient trés-aimables; mais & peive y faisait-on attention auprés de la belle Fatime, (c'est le nom de la femme du kahia). Elle est d'une si grande beauté, que je n'ai rien vu de pareil ni en Angleterre , ni en Allemagne : non, je ne me rappelle aucun visage qui mérite d’étre regardé auprés du sien. Elle se leva pour me recevoir, et me salua a Ja fagon de son pays, et en mettant la main sur le coeur; mais elie le fit dune maniére noble et majestueuse que |’éduca- tion de cour méme ne pourrait donner ; c'est Youvrage de la nature. Elle me fit apporter des coussins , et m’engagea a prendre Je coin du sopha, qui est la place d'honneur. Quoi- que la dame grecque m’edt prévenue sur la beauté de Fatime, je fus tellement frappée dadmiration , que je restai quelque temps sans pouvoir lui parler, étant toute occupée du plaisir de la contempier, Queses iiaits

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covered with fine Persian carpets, sat the kahya’s lady, leaning on cushions of white sattin embroidered ; and at her feet sat two young girls about twelve years old, lovely as angels , dressed perfectly rich and almost covered with jewels. But they were hardly seen near the fair Fatima (for that is her name ), so much her beauty effaced every thing I have seen, nay, all that has been called lovely, either in England or Germany. I must own that I never saw any thing so gloriously beautiful, nor cam I recollect a face that would have been taken notice of near hers. She stood up, to receive me, saluting me, after the fas- hion , putting her hand to her heart with . a sweetness full of majesty, that no court- breeding could ever give. She ordered: cushions to be given me, and took care to place me in the corner, which is the place of honour. I confess, though the greek lady had before given me a great opinion of her beauty, I was so struck with admiration, that I could not for some time speak to her, being wholly taken up in gazing. That surprizing harmony of features! That’ 2. 14

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sont bien proportionnés! Qu'ils forment un bel ensemble! Que sa taille est bien prise! Quel éclat la nature a dotné a son teint Quelles graces on découvre dans son sourire ! Quels yeux! Ils sont grands et noirs, et ont la langueur des bleus. De quelque maniére quon lenvisage , soit de face ou de profil, on découvre une nouyelle beauté,

Lorsque !’étonnement de la surprise fut passé , je l’examinai de prés, pour voir si je pourrais lui découvrir quelque défaut; mais cetexamen ne servit qa ‘Ame prouver quec’est une erreur de croire qu'une femme réguliére- ment belle ne peut plaire. En vain Apelle emprunta tous les secours de l'art pour faire une figure parfaite , ce miracle était réservé & Ja seule nature: elle a réussi en formant Fa~ time. Quoique élevée dans un pays que nous: . appelons barbare, elle a la contenance si ma-' jestueuse , les gestes si nobles et si aisés em méme temps , que je suis conyaincure que Sk. on la voyailt assise sur le trone le plus éclae tant de l'Europe, on croirait qu'elle est née pour étre reine. Eu un mot, sa beauté éclipserait toutes celles qui sont” eu Any pistetre;

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charming ‘result of the whole! Phat exact proportion ‘of body! That lovely bloom of complexion unsullied by art! The un- ulterable enchantment of her smile !— But

her eyes! large and black, with all the ~ soft Janguishment of the blue. Every turn of her face discovering some new grace!

. After my first surprize was over, I ea~ deavoured by nicely examining her face, to find outsome imperfection, without any fruit of my search, but my being clearly convinced of the error of that vulgar notion, that a face exactly proportioned and perfectly beautiful, would not be agreeable; nature having done for her , with more success what Apelles is said to have essayed, by a collection of the most exact features, to form.a perfect face. Add to all this, a behaviour so full of grace

and sweetness, sligh easy motions with an air so majestick , yet free from stiffness or affec- tation, that Iam persuaded could she be sud= denly transported upon the most polite throne of Europe, no body would think her other: than born and bred to be a queen, though educated in'a country we call barbarous, To say all in.asword, our most celebrated En- glish beaugies would yanish near her.

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- Un cafian de brocard d'or Adleurs d'argent prenait exactement sa taille, et laissait voir toute la heauté desa gorge, qui était couverte, sans étre cachée, par une chemise de fine gaze;

ses calegons étaient couleur d'eillet pale; sa camisole était d'un vert argent; elle avait des pantoufles de satin blanc magmifiquement bro- dé; ses charmans bras étaient ornés de brace- lets de diamans; sa ceinture en était bordée, Un riche mouchoir de Turquie , fond ceillet, relevé en argent, couvrait sa téte; de beaux cheveux noirs, partagés en tresses, pendaient fort bas derriére elle. Plusieurs épingles & téte de diamant étaient artistement rangées sur un des cdtés de sa téte. Vous m’accuserez sans doute d'extravagance , et vous ne pour= rez jamais croire qu'il n'y a point d’exagé- ration dans le tableau que je vous fais, I! me semble avoir lu quelque part que les fem= mes ne parlent jamais de la beauté qu'avec ravissement, et je ne sais pourquoi on leur: en fait un crime; if faut avoir de la vertu pour admirer quelqu’un sans desir et sans jalousie. Les plus graves écrivains ont parlé avec une espéce d’enthousiasme de quelques beaux tableaux et de quelques statues célé~. bres : pourquoi le chef-d’ceuvre du créateur n'aurait-il pas plus de droit. nos éloges que

DE LA CORRESPONDANCE, 319

She was dressed in a caftan of gold bro cade , flowered with silver, very well fitted to her shape, and shewing to adimiration the beauty of her bosom, only shaded by the thin gauze of her shift. Her drawers were pale pink , her waistcoat green and silver, her slippers white sattin finely em ‘proidereds her lovely arms adorned with bracelets pf diamonds, and her broad girdle

set round with, diamonds; upon her head a rich, Turkish handkerchief of pink and silver, her own fine black hair hanging a great length in’various tresses , and on one side of her head’some bodkins of jewels. I am afraid you ‘will accuse me of extra'vas gance in this description. I think I have yead somewhere that women always speak in rapture when they speak of beauty, and I cannot imagine why they should not he allowed to do)so. I rather think it a virtue to be able to admire, withort.any mixiare of desire,or envy. The,gravest writers have spoke with great warmth of some cele- brated pictures:and statuess: The workman= ship of heaven certainly excels all our weak imitations, and‘, E think / has a much bette#

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ces fuibles copies? Je n'ai point honte d’a- vouer que jai goulé plus de plaisir en ad- mirant la belle Fatime, qu’en regardant la plus belle piéee de sculpture. Elle me dit que ces jeunes demoiselles que je voyais a ses pieds étaient ses filles : elle me, paraissait en vérité trop jeune pour étre deur mére. Vingt jeunes esclaves, rangées au bas du so- pha, rappelaient ridée des nymphes. ; Bal fil- Jait le voir pour croire que la ‘nature ptit fonrnir un spectacle si beau. Fatime leur fit signe de jouer et de danser : dans l'instant, quatre dentre -elles commencérent a jouer des airs tendres sur des instrumens quijtien- nent du luth et de la guitare, et s'accompa- gnaient avec la voix, pendant, que les autres dansaient tour 4 tour, Je n‘avais jamais vu de danse semblable ; elle était extrémement Ié- géere et bs featae en méme temps : :lesa airs étaient touchans , les mouvemens des dan-

seuses étaient languissans; elles s’'arrétaient |

dans un attitude tendre , et leurs yeux pre- naient un air de langueur ; elles renver-

saient encore en arriére , et se relevaienten-

suite avec tant d'art , que je suis persuadée que la prude la moins sensible, et la déyote Ja plus scrupuleuse, n’auraient pu les\regar- der sans étre émues, Vous ayez lu,, saus

Hr LA CORRESPONDANCE. 316

claim to our praise. For my part, Lam not ashamed to own [ took more pleasure in looking on the beauteous Fatima’, than the finest piece of sculpture could have given me. She told me the two girls at her feet were her daughters, though she appeared too young to be their mother, Her fair maids were ranged below the sofa, to the number of twenty, and put me in mind of the pic- tures of the ancient nymphs, I did not think all nature could have furnished such a scene of beauty. She made them a sign to play ‘and dance. Four of them immediately begun to play some soft airs on instruments between a lute and a guitar, which they accompanied with their voices, while the others danced by turns. This dance was very different from what I had seen before. Nothing could be more artful or more proper to raise certain ideas. The tune so soft! the mo-~ tions so languishing ! accompanied with pauses and dying eyes ! half falling back , . and then recovering themselves in so artful a manner, that I am very positive, the coldest and most rigidé prude upon earth. gould not have looked upon them without

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donte, que la musique des Tures, en général, choque l'oreille; mais ceux quil'ont écrit nas vaient entendu que la musique des rues, et ils n'étaient par conséquent pas ples en état den juger que ne le serail, a l’égard de celle d Angleterre, un étranger qui n’aurait en- tendu que ces joueurs d'instremens qui cou- reut dans les rnes de Londres. Je vous as- sure que la musique de ce pays est fort tou- chante ; jeconyiendrai cependant que je pré- férerais litalienne ; mais peut-étre y a-t-il en cela de la partialité., Je connais une dame grecque qui chante mieux que madame Ro- binson, et qui sait parfaitement la musique italienne et Ja musique turque: elle préfere la derniére. Il est certain qu'on trouve en Turquie de trés-belles voix naturelles; celles que jentendis chez Fatime étaient dans ce genre, et elles me plurent beaucoup. Lors- que la danse fat finie, quatre esclaves blon- des entrérent dans la chambre, tenant en main des encensoirs d'argent; elles parfumée- rent l'air avec de l'ambre, du bois d’aloés , etc. Elles me servirent ensuite du café a ge- noux, dans la plus belle porcalaine du Ja- pon , sur des soucoupes de vermeil ; je trou- vai ce café excelleat. Pendant ce temps , Yaimable Fatime s'eniretint avec moi de la

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thinking» of!! «something ‘not’ to “be spoke of» I suppose’ you may ‘have read that the Turks have ho’ musick, but what is «shocking to’the eats; but this account is from those who tie dE heard any. but what is played in the streets, and is just as reason ‘able as if a foreigner aac take his ideas ‘of english “musick from the bladder and string, or the. ‘marrow-bones and cleavers. I can assure you that the musick is extre- mely pathetick; ‘tis true I am. inclined to ' prefer the Italian, but perhaps I am partial. I am acquainted with a gréek lady, who sings! better) than) Mr*; Robinson ,: and) 3s very well skilled in both, who gives the ‘preference to the Turkish. ’Tis certain’ they have very fine natural voices; these were very agreeable. When the dance was over, ‘four fair slaves came into the room, with silver censers in their hands, and perfumed the air with amber, aloes-vvood, and other scents. Afier this, they served me coffee _upon their knees, in the finest Japan china, with soucoupes of silver gilt. The lovely Fatima entertained me all this while in the most polite agreeable manner, calling 14*

S22 L ARPS> :

maniére du: monde la’ plus polie: et la plus agréable : elle m’appelait souvent uzed sulta- nam , c'est-a-dire la belle sultane; me de- mandait mon amitié d'un ton trés-obligeant, et marquait duchagrin de ne pouvoir m’en- tretenir dans ma langue naturelle. Lorsque je pris congé delle, deux) jeunes esclaves apportérent une belle corbeille d’ar- gent, remplie de mouchoirs brodés, Fatime me pria de porter le plus beau pour l'amour delle, et donna les autres & mon interpréte et # ma femme de chambre. En sortant je recus Jes mémes politesses qu’en entrant. J étais si enchantée de ce que je venais de voir, que je m’imaginais avoir passé quelque temps dans le paradis de Mahomet. Je ne sais ce que vous penserez de cette relation ; je vou- drais seulement qu'elle vous causat une par- tie du plaisir.que j'ai senti. Je serais bien contente , ma chére sceur, si vous pouviez partager les amusemens de votre, etc.

XI. A la comtesse de ***

De Péra, le 10 mars 1718. J’ ar gardé avec vous, ma chére sceur, un silence de plusieurs mois, et jen suis plus affligée que je ne peux vous l'exprimer ; mais ou vous adresserai-je mes lettres? En quelle

HE LA CORRESFONDANCE. 3253

me often Guiuzel Sultaném, or the beau- tiful sultana, and desiring my friendship with the best grace in the world, lament~. ing that she could not entertain me in my own language.

When I took my leave, two maids brought in a fine silver basket of embroid= ered handkerchiefs; she begged I would wear the richest for her sake, and gave the others to my woman and interpretess. —I retired through the same ceremonies as before, and coyld not help thinking I had been some time in Mahomet’s paradise, so much was I charmed with what I had seen. I know not how the relation of it appears to you. I wish it may give you part of my pleasure; for I would have, my dear sister, share in all the diver» sions of

Yours, etc. etc.

XI. To the Countess of ——.

Pera of Constantinople, march to, O.S,

I HAVE not written to you, dear sister, these many months a great piece of self denial. But I know not where to direct, or what part of the world you are inv I have

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partie du monde étes-vous? Je n’ai point recu de vos nouvelles depuis le petit billet du mois d’avril, ‘par lequel vous m’apprenez que vous étes sur le point de quitter l'An- gleterre, et vous me promettez de me faire savoir quel endroit vous habiterez, et ou sera votre adresse : je n'ai encore rien appris de tout cela jusqu’a présent. La gazette seule ma annoncé votre retour 4 Londres. J’aime-

rais mieux vous écrire dix lettres, quand -

méme elles devraient s’ égarer toutes, que de vous mettre dans le cas de penser que je ne vous écris point du-tout; d’ailleurs, il y au- rait bien du malheur si de dix il ne vous en parvenait pas une. Quoi qu'il en soit, je garde toutes les copies de mes lettres, pour _ prouver l'envie que j'aide partager avec vous les agrémens de mon voyage, sans en parta- ger les fatigues et les désagrémens.

Je commence par vous féliciter d’avoir une niéce : j'accouchai d'une fille il y a cing semaines. Je ne mets pas cetie aven~ ture au nombre de celles qui m’amusent , quoique les couches ne soient pas, 4 beau~ coup prés, si pénibles en Turquie qu’elles Je sont en Angleterre; il y autant de diffé- rence qu’entre les rhumes de cerveau aux- quels on est assez sujet ici, et la consomp-

*

PE LA CORRESPONDANCE. 325

received no'Jetter from you since that short note of april last, in which you tell me that you are on the point of leaving England , and promise me a direction for the place you stay in; but I have in vain expected it till now, and now I only learn from the gazette, that youare returned which induces me to venture this Jetter to your house at London. I had rather ten of my letters should be Jost than you imagine I don't write; and I think it is hard fortune, if one in ten don’t reach you. However , Iam resolved to keep the copies, as tes- timonies of my inclination to give you, to the utmost of my power, all the di- verling part of my travels, while you are exempt from all the fatigues and incon- veniencies. .

In the first place then, I wish you joy of your niece; for I was brought to bed of a daughter five weeks ago. I don’t men~ tion this as one of my diverting adventu- res ; though I must own that it is not half so mortifying here as in England , there being as much difference as there is between a little cold in the head which sometimes happens here , and the consumption coughs

336 Lat

tion , quiest assez commune A Londres. Aa* cune femme ne garde la maison un mois aprés ses couches. Comme je ne suis point esclave de nos coutumes pour les suivre lors+ qu'elles sont inutiles , je rendis mes visites au bout de trois semaines. I] y a environ quatre jours que je traversai le bras de mer qui sépare ce lieu de Constantinople, pour faire une nouvelle visite; j'y appris les cho~ ses du monde les plus curieuses. J’allai voir Ja sultane Hofiten, favorite du feu empe~ reur Mustapha, qui, comme vous le savez sans doute, fut déposé par son frére le sul- tan actuel, et, selon l’opinion générale , em-~ poisonné au bout de quelques semaines. Cette dame, aprés Ja mort de Mustapha, recut m ordre absolu dabandonner le sérail, et de choisir un mari parmi les grands de la Porte. Vous croirez peut-étre qu'elle regut cet or- dre avec beaucoup de plaisir ; point du tout. Ces femmes, qui sont appelées reines, et qui se croient telles, regardent la liberté de se marier ainsi , comme le plus cruel affront qui puisse leur étre fait. La sultane Ha/fiten se jeta aux pieds du sultan , le pria de la poiguarder, plutét que traiter la veuve de son frére avec tant de mépris. Elle lui dit, dans l'excés, qu’ayant donné cing princes-®

DE LA COMRESPONDANCE. 529

so common in London. No body keeps their house a month for lying-in; and I am not so fond of our customs as to retain them when they are not necessary. I return ed my visits at three weeks end, and about four days ago crossed the sea which divides this place from Constantinople, to make a new one, where I had the good fortune to pick up many curiosities, I went to see the sultana Hafiten , the favourite of the late emperor Mustapha, who, you know, or ~ - perhaps you don’t know, was deposed by his brother the reigning sultan, and died @ few weeks afier, being poisoned, as it was generally believed, This lady was, imme- diately after his death, saluted with an al+ solute order to leave the seraglio, and choose herself a husband among the great men at the Porte. I suppose you may imagine her overjoyed at this proposal. Quite the con- trary. These women, who are called and esteem themselves queens , look upon this liberty as the greatest disgrace and af- _ front that can happen to them. She threw herself at the sultan’s. feet, and begged him to. poignard her rather than use his brothes’s widow with that contempt. She represented to him , in agonies of sorrow, that she was

328 L ART

Ja famille ottomane, elle devait étre a l'abri d'un tel affront. Mais ces*princes étaient. morts ; il ne lui restait qu'une fille: les rai- sons qu'elle apportait furent inutiles; on l’o- bligea de choisir un mari. Son choix tomba sur Bekir effendi , alors secrétaire d'état , qui était 4gé de plus de quatre-vingts ans. Elle voulait par laconvaincre le public qu’ellé était absolument résolue de remplir le voeu qu'elle avait fait de ne jamais laisser entrer un second mari dans son lit , et que, se trouvant obligée d’honorer un sujet au point d’étre appelée sa femme, elle choisissait ce- lui-]4 comme une marque de reconnaissance de ce qu'il |’avait présentée, a l'age de dix ans , son premier seigneur. Elle n'a jamais voulu recevoir aucune visite de sa part, quoiqu’elle soit chez lui depuis quinze ans. Elle est dans un deuil perpétuel; avec une constance peu commune dans la chrétienté, et sut-tout parmi les veuves de vingt=un ans 5 la sultane Hafiten n’en a a présent que trente- six. Elle n'a point d’eunuque noirs pour sa garde; son mari est obligé de la respecter comme une reine, etn’a aucun droit des infor- mer de ce qui se passe dans son appartement. ‘Lorsque je lui rendis visite, je fus in- -troduite dans une grande chambre, le long

DE LA CORRESPONDANCE. 329.

privileged from this misfortune by having bronght five princeps into the ottoman fa- ‘mily; but all the bovs being dead, and only one girl surviving, this excuse was not re- ‘ceived, and she was compelled to make her choice. She chose Bekir effendi, then secretary of state, and above four - score years old, to convince the world that she firmly intended to keep the vow she had made of never suffering a second husband to approach her bed ; and since she must honour some subject so far as to be called his, she would choose him asa mark of her gratitude , since it was he that has pre- sented her, at the age of ten’ years, to her dast lord. But she has never permitted him to pay her one visit , though it is now fifleen years she has been im his house, where she passes her timgin uainterrupted mourning , with a constancy very little known in Christendom, especially in a widow of one and twenty, for she is now but thirty-six. She has uo black eunuchs for her guard , her husband being obliged to respect her as a queen , not to enquire at all into what is done in her apartment.

I was led into a large room, witha sofa the whole length of it, adorned with white

530 L'a RM

de Jaquelle régnait un sopha orné de colonnes de marbre blanc, couvert de velours, fond d'argent, et 4 fleurs d'un bleu pile: les cous- sins étaient de la méme étoffe. On me pria de m’asseoir jusqu’a ce que la sultane arri~ vat. Elle avait imaginé cette réception afin déviter de se lever quand je paraitrais de- vant elle. Lorsque je me levai, elle me fit cependant une inclination de téte. Je sen~— tais du plaisir en examinant une femme qui avait captivé le coeur d'un empereur auquel on présentait chaque jour des beautés de. toutes les parties du monde. Il me parut quelle n’avait jamais été si belle, a beau- coup pres, que la charmante Fatime que j avais vue a Andrinople , quoiqu’elle eat en- core les restes d’une belle femme :il parais- sait que le chagrin I'avait plus flétrie que le temps. Son habillement était si riche, que je ne puis m’empécher de vous en faire la des- cription. Elle avait une camisole appelée dualma; elle différe du caftan en ce quelle a des manches plus longues, et qui sont retroussées par le bas ; elle était pourpre, Jui prenait bien Ja taille, et était garnie des deux cétés, depuis le haut jusqu’en bas, et autour des manches, de perles trés-belles, el grosses comune les boutons que les femmes

DE LA CORRPSPONDANCE. 55%

marble pillars like a rwelle, covered with pale blue figured velvet, onasilver ground , with cushions of the same, where I was desired to repose till the sultana appeared , who had contrived this manner of reception to avoid;rising up at my entrance, though she made me an inclination of her head when I rose up to her. I was very glad to observe a lady that had been distinguished by the favour of an emperor to whom beau- ties were every day presented from all parts of the world : but she did not seem to me to have ever been half so beautiful as the fair Fatima I saw at Adrianople, though she had the remains of a fine face, more decayed by sorrow than time. But her dress was so surprizingly rich that Lcannot forbear describing it to you. She wore a vest called dualma , whieh differs from a caftan by longer sleeves, and folding over at the bot- tom: it was of purple cloth, strait to her shape, and thick set, on each side down to her feet and round the sleeves, with pearls of the best water, of the same size as their buttons commoly are. You must not sup- pose that I mean as large as those of my- lord—, but about the bigness of a pea; and to these buttons, large loops of diamonds

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‘ont ici 4 leurs habits ; je ne veux pas dire aussi gros que ceux de mylord M***; mais a peu pres atissi gros qu'un pois. A ces boutons pendaient de grandes ganses de dia- mant, de la méme forme que ces ganses d’or qu’on met ordinairement aux habits que l'on prend , lorsqu’on célebre l'anniversaire d'un prince. Cet habit était attaché ‘sur la cein= ture avec deux glands de perles plus petites, et garni de gros diamans sur les manches. Sa chemise était attachée avec un gros bouton de diamant en forme de losange. Sa ceiuture était fort large et toute couverte de diamans, Eile avait autour de son cou trois chaines qui pendaient jusque sur ses genoux ; l'une était de grosses perles, et au bout on voyait une émeraude aussi grosse que l’ceuf d'une poule d Inde; une autre était d’émeraudes du vert Je plus vif, chacune de Ja grandeur d'un pe- tit écu, el de l’épaisseur de trois de six li- vres; elles étaient serrées l'une contre |'au- tre, et trés-bien assorties. La troisiéme était composée de petites émeraudes parfaitement rondes : |’éclat de ses pendans d’oréilles effa- gait celui de ses autres ajustemens. Ils con= sistaient en deux diamans taillés en forme de poires, et de la grosseur d'une noisette. Autour de son talpoche, elle avait quatre

DE LA CORRESPONDANCE. 35%

in the form of those gold loops so common on birth-day coats. This habit was tied at the waist with two large tassels of smaller pearls, and round the arms embroidered with large diamonds. Her shift was fastened at the bottom, witha great diamond, shaped like a lozenge ; her girdle as broad as the broadest English riband, entirely covered with diamonds. Round her neck she wore three chains, which reached to her knees; one of large pear], at the bottom of which hung a fine coloured emerald as big as a turkeyegg; another, consisting of two hundred emeralds , close joined together, of the most lively green, perfectly mached , every one as large as a hal f-crown piece, and as thick as three crown pieces ; aud another of small emeralds perfectly round. But her ear-rings eclipsed all the rest: they were two dia-. monds shaped exactly like pears, as large as a big hazel-nut. Round her tal/poche she had four strings of pearl the whitest and most perfect in the world, at least enough to make four necklaces, every one as large as the dutchess of Marlborough’s, and of the same shape, fastened with two roses,

354 . Panweos At ¥

cordons de perles les plus éclatantes et les plus parfaites qu'on puisse voir. IL y en avait assez pour faire au moins quatre colliers, aussi gros chacun que celui de la duchesse de Marlborough. Ces cordons étaient attachés avec deux roses , composées chacune dun gros’ rubis environné de vingt diamans. Sa coiffure était toute couverte d'épingles a téte d’émeraude et de diamant. Ses bracelets étaient de diamant; elit avait 4 ses doigts les plus grosses dd ptios que j'aie jamais vues, excepté celles de M. Pitt. Je laisse aux’ jouailliers a estimer ces choses; mais, sui- vant le prix des pierreries en Angleterre, son ajustement devait valoir cent mille li- vres sterling. Je suiscertaine qu'il n'y a point de reine ev Europe quien ait un qui vaiile Ja moitié autant; et les pierreries de limpé- ratrice, quoique trés-belles, paraitraient com-

munes auprés de celles de la sultane Hafi~

ten. Elle me donua un diner ou I’on servit

. . i= ee cinguante plats de viande, un a un, selon

usage du pays; ce que je trouvai fort en- nuyeux; mais la magnificence du service égalait celle de son ajustement. Les cou-

teaux étaient dor,et les manches garnis de

diamans, Le luxe qui me choqua fut la pape et les serviettes , quie étaientyd) une

PE LA CORRESPONDANCR. 355

eonsisting of a large ruby for the middle- stone, and round them twenty drops of clean ‘initia to each, Besides this, her head - dress was covered with bodkins of emeralds and diamonds. She wore -large diamond bracelets, and had five rings on her fingers ( except M* Pitt's) the largest I ever saw in my life. "Tis for jewellers to compute the value of these things ; but, according to the common estimation of, jewels in our part of the world, her, whole dress must be worth a hundred; thousand pounds sterling. This I am sure. of, that no European queen has half the? quantity ; and the empres’s jewels , though very fine , would look very mean near hers, She gave me a dinner of fifty dishes’ of meat, which (after their fashion) were placed on the table but one at a time , and was extremely tedious : but the ma- gnificence of her table answered. very well to that of her dress; the knives were of gold, and the hafis set with diamonds, But, the piece of luxury which grieved my eyes was the table-cloth and napkins , which were all Uffany embroidered with silk and

336 L’ART . :

espéce de gaze brodée en fleurs naturelles de soie et d'or; elles étaient enfin aussi bien travaillées que les plus beaux mouchoirs qui solent jamais sortis de ce pays; et c’élaitavec un regret infini que j'en faisais usage : elles furent toutes gatées avant la fin du diner. Le sorbet, qui est la liqueur ordinaire dans les repas, fut servi dans de grandes tasses de porcelaine , dont les couvercles et les sou- coupes ¢taient d’or massif. Agrés le diner, on apporta de l'eau dans des bassins d'or, et des serviettes semblables 4 celles dont on avait fait usage pendant le repas; je m’essuyal les mains avec; mais ce fut encore avec regret. On servit ensuite le café dans de la porce- Jaine , avec des soucoupes d’or.

. Lasultane me parut d’assez bonne humeur: elle me tint toujours un langage plein de po- litesse ; je profitai de cette occasion pour tirer. delle quelque détyil sur Je sérail, dont nous n’avons aucune notion. Elle m‘assura quil était entiérement faux que le sultan jetat un mouchoir a celle qu'il desire de posséder , comme on le débite. I! charge le kissir aga de lui annoucer [honneur qu ila dessein de Jui fire. Sur-le-champ elle est complimen- tée par toutes les autres sultanes, qui la con- duisent au bain, ot elles ja parlument ef

DF LA CORRESPONDANCE. 359

gold, in the finest manner, in natural flowers. It was ‘with the utmost regret that I made use of these costly napkins , which were as finely wrought as the finest hand- kerchiefs that ever came out of this country. You may be sure that they were entirely spoiled before dinner was over. The sherbet Cwhich is the liquor they drink at ‘meals ) was served in.china bowls ; but the covers and salvers massy gold. After dinner water was brought in’ gold basons, and towels of the. same kind-with the napkins, which I very unwillingly wiped my hands upon; and coffee was served in china with gold soucoupes. | pe

The sultana seemed in a very good hu- mour, and talked to me with the utmost civility. I did not omit this opportunity of learning all that I possibly could of the seraglio, which is so entirely unknown “amongst us. She assured me that the story of the sultan’s throwing a handkerchief, is altogether fabulous ; and the manner, ‘upon that occasion, no other than this : He sends the kyslier aga to signify to the lady the honour he intends her, She is immediately complimented upon it by the others, and fads ye 15

558 ies Fb

Lhabillent magnifiquement , et en méme temps d’unemamiére convenableal’ objet pour lequel elle est destinée, L’empereur se fait précéder par un présent , et passe aprés dans fappartement ou elle est; il est encore faux qu'elle rampe jusqu’au pied du lit. La sultane Hafiten massura que la premiére femme que Tempereur choisissait avait toujours le pas sur les autres, et que ce n‘était point Ja mére du filsainé , comme les voyageurs ont voulu nous le erate Le sultan s’amuse quel- quefois avec toutes les sultanes, qui forment uncercle autour de lui. Hafiten me dit qu’aus- sitot qu'il donnait quelque marque de pré- férence a une d'entre elles , Jes autres élaient en proie ala plus vive dabeiaite. Mais je trou- vai que cela ayait beaucoup de rapport a ce qui.se passe dans presque toutes les cours , ou l'on guette un coup d’ceil du monarque ; Yon y attend avec impatience un sourire de sa part; et toutes celles qui.ne l’ont pas obtenu sont jalonses de celle a qui il est adressé. Elle ne prononcait jamais le nom de Mus; _tapha sans avoir les larmes aux yeux ; et ce- pendant elle en parlait avec plaisir. « Mon « bonheur passé, me jdit-elle , me parait un ¢ songe; mais je ne peux oublier que j étais « aimée du plus grand et du plus aimable des

DE LA CORRESPONDANCE 535g

Jed to the bath, where she is perfumed and dressed in the most magnificent and becom- ing manner. The emperor precedes his visit by a royal present, and then comes’ inte her apartment : neither is there any such thing as her creeping in at the bed’s foot. She said ‘that the first he made choice of, was, always after, the first in rank, and not the mother of the eldest son, as other writers would make us believe. Sometimes the sultan diverts himself in the company of all his ladies, who stand in a circle round him : and she confessed they were ready to die with envy and jealousy of the happy she, that he distinguished with any appearance of preference, But this seemed to me neither better nor worse than the circles of most courts, where the glance of the monarch is watched, and every smile is waited for with impatience , and envied by those who cannot obtain it.

She never mentioned the sultan without tears in her eyes, yet she seemed very fond of the discourse, « My past happiness, said «she, appears.a dream tome. Yet I cannot «forget that I was beloved by the greatest « and most lovely of mankind. I was chosen

340 L’ART

«hommes. Je faisais toutes les campagnes «avec luis il me préférait a toutes les au- « tres; et je ne lui aurais pas survécu si je « n’aimais la princesse, ma ‘fille , avec la « derniére tendresse ; & peine méme cette « tendresse a-t-elle suffi pour me dérober a « la mort. Aprés l'avoir perdu je ne ‘pus « souffrir, pendant unan entier, la lumiére. « Le temps a un peu adouci ma peine; mais «il n'y a point encore de semaine ou je ne « passe quelques jours 4 donner des larmes « 4 mon sultan.» L’art ne dictait point ce langage ; la douleur était peinte sur son vi- sage; mais elle avait la politesse de s'efforcer & montrer de la gaieté, -

Elle me proposa de nous promener dans sop jardin; et sur-le-champ une de ses es- claves lui apporta une pelisse d'un riche bro- card, doublée de martre; je l'accompagnai dans ce jardin, ot je ne trouvai rien de re~ marquable que les fontaines : de la nous pass sdmes dans ses appartemens, Sa toilette était déployée dans sa chambre a coucher. Elle ‘consistait en deux miroirs, dont les cadres étaient couverts de perles ; son talpoche de nuit était garni d’épingles a téte de diamans; on voyait auprés trois camisoles de. belle martre, dont chacune valait au moins mille

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DE LA CORRESPONDANCE. 34t

« from all the rest to make all his campaigns « with him; and I would not survive him, ~ « if I was not passionately fond of the priny « cess my daughter. Yet all my tenderness «for her was hardly enough to make. me «preserve my life. When 1 left him, I « passed a whole twelvemonth Withtoitt « seeing the light. Time has softened my « despair; yet I now pass some days every « week in teers, devoted to the memory « of my-sultan. » There was no affecta- tion in these words. It was easy to see she was in a deep melancholy, though her good humour made her willing to divert me. :

She asked me to walk in her gardens and one of her:slaves immediately brought her a pelisse of rich brocade lined with sables. I waited on her into the garden, which had nothing in it remarkable but the fountains; and from thenee she sheywed me all her apartments. In her bed-ehamber} her toilet was displayed, consisting of two looking-glasses, the frames covered, with pearls, and her night talpoche set with bodkins of jewels, and near it three vests of fine sables , every one of which is at least worth a thousand dollars ( two hundred

342 L ART

écus d’ Allemagne, qui font deux cents hhvres sterling. Ces riches vétemens paraissaient avoir élé jetés sans intention sur Je sopha ; mais je crois qu’on les y avait placés a des- sein. Lorsque je pris congé d’elle, on me fit la méme cérémonie des parfums qu'on m’a- vait faite chez la femme du grand yisir, et Yon me présenta un trés’- beau mouchoir brodé. Le nombre de ses esclaves se mon- tait 4 trente, sans compter dix petites, dont la plus agée ne passait pas sept ans. Ces petites filles étaient toutes trés-jolies, et richement habillées. Je remarquai que ces aimables enfans faisaient tous les amuse- mens de la sultane. Elles lui coutent beau- coup ; etune fille de cet age n'est pas vendue moins de cent livres sterling. Leurs cheveu® bouclés étaient ornés de guirlandes de fleurs, qui faisaient toute leur coiffure; leurs habits étaient d’étoffe d'or. Elles servent le café a la sultane, a genoux, et lui apportent l'eau pour se laver. Une des plus grandes occu- pations des vieilles esclaves est d'avoir soin de ces jeunes filles, de leur apprendre

DE LA COREE ONDANCE. 54.5

pounds English money. ) I don’t doubt but these rich habits were ‘purposely placed in sight, though’ ‘they seemed negligently thrown on the sofa: When Ttook:ily leave of her, L-was complimented with perfumes, as at the grand vizier’s, and presented with, avery fine embroidered hankerc ief Her

slaves were to the number of ‘thirly, Lig sides ien litile ones, the éldést not above seven years old. These’ were the most beaus tiful girls I ever saw, all richly; dressed 5 and I observed that the sultana took a great deal of pleasure in_ these lovely children , which is a vast, expence 5 for there is not a handsome girl of ‘that age to Be’ bought undef a hundred points Kterling? They wore hittle’ garlands of flowers,‘ and. their, own hair braided, which, was all their: head- dress ; but iii habits yvere all of gold stuffs, These served her coffce , kneeling ,

brought water when ‘she washed, etc. "Tis a great par tof ihe’ Business of ihe oldet © slaves to' take caré of ‘these young girls, fo dearii them to embroider} and to serve them as carefully as if, they were children of the family. Now do you imagine I have entertained you all this while ath & a re= Jation, ‘that has, at feast arte! fees

AC i L ART ¢

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{is 0 f r ieiodek, etde lesgervir aveca autant attention

que si elles éiqient. tes cenfans de. leur mai- tresse. Vouscréirez,, peuf-étre, que je me suis admiidée Hietabelli cette longue'relation 5 mais ie Vous assure que tout ce qu'elle con= tient est v@iteble. Vous niavez rien lu pareil , je Vayoue, dans les voyageurs qui ont parléideda Turquie; mais faites atten- ton que Te fang ‘que joccupe ici m’a pro+ curé occasion de voir des choses dont aus _ cun d'eux n'a pas méme été A portée d’en- -tendre parler. D’ ailleurs iL arrive du chan- “ene tons les vingt ans dans les. maoeurs

dan pays? Fai été dans un harem, ov laboi+ Serie de Vappartenient’ d'hiver était incrus- iée en hacte de perle, en ivoire de diversés

couleurs: ,eten bois” : Olivier , eXactemient . ae on

comme ces petites boites gu’ on porte died ex en ‘Angleterre; et les murailles de /’appar tement ‘été étaient incrustées ien porcelaine duJa- pon; les lambris dorés, et'les planchers eou- verts des plus Beaux tapis de Perse : téls 7 ceux de mon Bimal amie, la belle Fatime

avec ‘tnquelle' yal F fait a nik

e¥*y Pye

DE LA ‘CORRESPONDANCE. 345

embellishments from my hand. "This, you will say, is but too like the Arabian tales,— ‘These embroidered pay! anda jewel as large as a turkey’s egg! You forget, dear sister , those very tales were written by an author of this country , and (excepting the énchantments ) are a real representation of the manners here. We travellers are in very hard circumstances. If we say, rothing but what has been said before us, we are dull, and we have observed nothing. If we tell any thing new, we are laughed 'at as fabulous and romantick , not allowing either for the dif- ference of ranks, which afford difference of company ;6r° more curiosity, or. the change of customs that happen every twenty years in every country. But the truth is, people judge of travellers exactly with the same candour, good nature and impartia~ lity, they judge of their neighbours ‘upon all occasions. For my part, if I live te relirn amongst: you, LT -am so well ate quainted with the movals of all:my dear friends and acquaintances that I am resolved to tell them nothing at all, to avoid the imputation ( which their chatiey would certainly incline them to )'of ‘my telling too much. But I deperid upon your knowing 19 *

346 Wan

nople. J’allai hier lui rendre visite; elle me parut encore plus belle, s'il était possible, qu’auparavant. Elle vint au-devant de moi jusqu’a la porte de sa chambre, me donna Ja main de la meilleure grace du monde, et me dit , avec un sourire qui la rendait belle comme un ange : Les dames chrétiennes pase sent pour étre inconstantes ; et quelque ami- tié que vous m’eussiez marquée a Andrino= ple, je croyais que je ne vous reverrais plus ; mais je suis 4 présent convaincue que j’ai le bonheur de vous plaire. Si yous saviez quel langage je tiens de vous a-nos dames, vous seriez persuadée que je mérite de vous le titre damie. Elle me placa dans le coin du sopha. Je passai toute l'aprés-midi a conver- ser avec elle , et jy goulai,en vérité, le plus grand plaisir du monde. La sultane Hafiten est , comme les autres dames tur- ques , naturellement obligeante; mais elle’a Yair emprunté , et ses maniéres annoncent qu'elle a vécu s¢parée du monde. Fatime , au contraire, a toute la politesse de cour, et son air inspire 2 la fois du respect et de

BE LA CORRESPONDANCE. S47

ame gnoygh to believe ayatever. 1 seriously assert for truth though. I give you leave to be surprized at an account so new to. you. “But what would you say, if I told you ethat/T lave: been'in avharam’, where the Winter apartment was wainscoted with,in- Aaid, work of mother of,pearl, ivory of dif- ferent colours and. olive wood, exactly like the little boxes you have seen brought out ‘of this Country ; and in those rooms designed ‘for summers, the walls are all crusted with ‘Japan china, the roofs gift, and /the floors spread with thefinest Persian carpets? Yet ahere is. nothing more true: such is the pa- Jace of my lovely friend, the fair Fatima, whom I was acquainted with at Adyianople. I went to'visit her yesterday : and, if pos- sible, she appeared to me handsomer than before. She met meat the door of her cham- _ ber, and.giving me her hand with the best grace An, the world : You, christian ladies (said she, with a smile that’ made her as ‘eautifilas an angel) have the reputation ‘of inconstanby, anid?! did not expect, wiat- ‘ever goodness you expressed for meat Adria- nople, that I should eyer see. you again. But A amjnow convinced that I have really the ae aate of Pleasion and 28 37" Bae

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ndressé. ‘AP ei it ‘ented ta Tan ue turque, eS ‘gus sen én état, de jug ‘a des son Psprit, etyje) trouve quelle. en a aaltnt que ‘de beauté. Elle aime beaucoup a s‘instruine “des: “usages des autres *pays ;°sans étré pré- vehue pour « ceux dt sieit 5 elle’ laisse cette partialité aux petits, esprits. Une "Gredqie, quine I avait jamais vue , et quin n’ ‘aurait pas eu cet honneur hier , si elle n’ edt été de ma suite, fut si frappée de sa beauté et-de la noblesse de ses gestes, qu'elle resta dans le ‘silence de l’admiration , et mie dit ensuiteeh ‘italien : « Ce west point une » dame, rarqui « Cest cextlinement quelque chrétienne. > Fatime, se doutant quielle parlait Velie, mg demanda ce qu'elle disait.: Je ne voulus pas le lui rendre , ra‘imaginiine que tedkatin an ment ne lui plairait pas plus que’ si i on disait a une de nos beautés de cour quelle a fair dune dame. turque’s, mais, la grecque le lui dit. Fatime , loin de-se facher ,-comme ,je Yaurais cru , sourit’, et répondit : « Ce n'est « pas la premidre fois qu’6n m’en a ‘dit! aus «tant. Ma mére était Polonaise ; elle avait

DE LA ‘coRKESPoNDANCE. 349

how T speak of you. “amongst our ladies, you wouldibe asstired that you do nie justice in making me‘your friend. She placed me in the corner of the sofa, and I spent the afternoon in ‘her conversation with the greatest pleasure i in the world. —'The sul- tana Hafiten is what | one would naturally expect to find a’ turkish’ ‘lady, willing to oblige but not knowing how’ toigo about it;-abd ‘tis easy:to seein her manuer, that she. has lived. excluded from the world, But Fatima has all the politeness and good breeding ofa court, with an air thati inspires at once * yespect™ gad" tenderness and now that’E ‘understand hei’: lariatide DIE find her wit'as agreeable as her beauty. She is very curious afier the mapners of countries 5) ang has not the partiality for her own , so com~ mon to Tittle minds. A Greek that I L carried with me, who had | never seen her before (nor could have bead!’ admitted now, if she had’ not “been in? my Wait'y chewed that surprize at her beaaty.and! manner, which is unavoidable at first sight, and-said to me in Fialian :,—,« This is. no turkish: lady, she is is certainly some Christian. > Fatima fee she s poke of her, and ‘asked what

she Said. I Sibittitor Hayd ila ke? jhinking

359 fy Pe A uta’

« €té prise au siége de Kavninieg mon perg « me disait souvent en,riant ,..qu’'il croyait « que safemme chrétienne avaittrouvé quel- « que galantichrétien, et que je avais nul- « lement Pair d'une fille peru » Je l’assu- rai que si toutes les beautés turques ‘lui res- semblaient il faudrait nécessaivement les rober a Ja vue des hommes pour leur repos: « Quel bruit, ajoutai-je , un visage tel que « le votre, madame, ferait & Londres et a « Paris! Je e ne peux vous croire, ajouta-t- « «elle, , avec up, ton extrémement agréables « si la beauté était autant estimée dansivotre «'pays que’ vous Je ‘dites , on me vous. aurait

& jamais permis d’en'sortir) » Vous. royez pelit-étre , ma charé scot, que ¢ "est par va- nité que je vous épete ce. a ipliment’ yous en riez , sans, oute 5, mais ce mest que pour vous, donner une, preuye de, la viyacité de l'esprit de Fatime. Son ameublementest magnifique; et d’un trés-bon'gott. Ses cham- bres Chiver sont tapissées de velours ciselé ‘A fond q or; celles d’ es le sont de point des

Indes brodé en or. Les es mpaisons, des femmes

DE LA GORRESPONDANCE. 35

she would have been no better pleased with the compliment, than one of a Turk : but the greek lady told it to her, and she smiled, saying : It is not the first time I have heard so: my mother was a Poloneze, taken at the siege of Caminiec; and my father used to rally me, sayng he believed his christian wife had found some christian gallant, for that I had not the air of a turkish girl. I assured her that, if all the turkish ladies were like her, it was absolutely necessary to confine them from pnblick view for the repose of mankind; and proceeded to tell Ihercindhslidiinntes suchia face a5 thes weelt make in London or Paris. —I can’t believe you, replied she agreeably : if beauty was so much valued in your country, as you say, they would never have suffered you to leave it. Perhaps, dear sister, you laugh al my vanity in repeating this compliment , but I only do it, as I think it very well turned, and give it you.as an instance of the spit of her conversation. Her house was magnificently furnished , and very well fan- cied ; her winter rooms Deine furnished with figured velvet on gold ground, and those for summer, with fine Indian quilting em-

broidered with gold, The houses of tre gr cat

Say AGS L ART

de marque , en stews oar? » sont entretennes aussi proprement qu’en Hollande. Celle de Fatime est située dans |’endroit le plus élevé de Constantinople , et de la fenétre de son appartement d’été nous découvrions Ja mer, les iles et les montagnes de I Asie.

_ Ma lettre est devenue insensiblement si longue , que jen ai honte. Je crains de de- venir une vraie conteuse d’histoires. Le pro- verbe qui dit gu’on n’en sait jamais trop, peut étre véritable ; mais il arrive souvent aussi que ceux qui sont fort instruits devien= nent ennuyeux. Je suis, etc.

XI. A la comtesse de B*** |

_ J viens enfin de réecevoir de vos nou- velles, ma chére milady ; je suis trés-per- suadée que vous m'avez déja écrit ; mais j'ai éu le malheur de ne pas recevoir vos lettres. Depuis ma derniére , je suis toujours restée 4 Constantinople , et je vous dois en cons- cience une description un peu détaillée de cette ville. Ce qu’en ont dit jusqu’A présent les voyageurs est faux ou partial. If est cer-

tain que bien des gens ont passé plusieurs

années a Pera, saus V'avoir jamais vu, et ce=

pendant ils ont la hardiesse d’en ania Da

ay

DE LA CORRESPONDANCE. 353

turkish ladies are kept clean with as much nicety as those in Holland. This was situated in a high part of the town; and from the window of her summer apartment, we had the prospect of the sea, the islands , and the Asian mountains.

My letter is insensibly grown so long, I am ashamed of it. This is a very bad : symp- tom. "Tis well if I’ don’t degenerate into a downright story-teller. Tt may be our pro- verb that knowledge is no burthen, may he irue , as to one's nett: but knowing too much is very apt to make us troublesomie to other people. Tam, etc, etc,

XII. To. the Countess of B B—.

Ar length I have heard from my dear lady B , for the first time. I am per- suaded you ee had the goodness to write before , but I have had the all fortune to lose your letters. Since my. last, I have staid quietly at Coustantinople , a city that I ought in conscience to give your ladyship aright notion of, since I know you can have none but what is partial and mistaken from the writings of travellers. "Tis éertain there are many ~ penile that pass years here in Pera, without having ever seen it, and

554 LART , description, Les faubourgs de Pest, de To- phana et de Galata, qui ne sont habités que.

par des chrétiens francais, forment ensem- ble une trés-belle ville : ils ne sont séparés de Constantinople que par un bras de mer , qui n’est pas plus large que la moitié de la Tamise dans sa grande largeur. Mais, d'un coté , les chrétiens n’aiment point a s'exposer aux insultes qu’ils regoivent ordinairement de la part des events , ou mariniers du payss ces gens sont encore plus grossiers que nos hateliers ; d'un autre cété, les femmes ne peuvent sortir sans étre couvertes d'un voile, pour lequel elles ont une extréme aversion, quoique celui qu’on porte 4 Pera reléve telle- ment leur beauté , qu’on ne permettrait pas de le porter 4 Constantinople. Voila ce qui empéche Presque tout le monde de. voir Pera, je crois méme que l’ambassadrice de Branice retournera dans son pays sans l'avoir vu. Vous serez sans doute surprise d’appren- dre que j'y ai été trés-souvent; le voile des dames turques me plait assez; quand méme il me déplairait , je le souffrirais pour satis faire ma curiosité , qui est ma passion domi- nante. En vérité, le trajet que l’on fait sur Ja Tamise pour aller 3 a Chelséa , n'est point comparable 4 celui qu’on fait sur le canal

DE LA CORRESPONDANCE. 355

yet they all pretend to describe it. Pera, Tophana, and Galata, wholly inhabited by French christians (and which, together , make the appearance of a very fine town ) are divided from it by the sea, which is not above half so broad as the broadest part of the Thames; but the christian men are loth to hazard the adventures they some- times meet with amongst the levents or seamen ( worse monsters than our water- men ) and the women must cover their faces to go there, which they have a* perfect aversion to do. Tis true, they wear veils in Pera, but they are such as- only serve to shew their beauty to more advantage, and would not be permitted in Constan- tinople. These reasons deter almost every creature from seeing it; and the French am- bassadress will return to France (I believe } without ever having been there. You'll wonder, madam, to hear me add that I have been there very often. The asmack, or Turkish veil, is become not only very easy, but agreeable, to me; and if it was not, I would be content to endure some inconveniency to gratify a passion that is become.so powerful with me as curiosity. And indeed ,, the pleasure of going in a

556 - Want

pour aller a Constantinople. Le point de m vue pendant Vespace de vingt milles, ‘en descendant le Bosphore, est le plus aigréablé et le plus varié du monde. Le cété del’ Asie, qui est tout convert d’arbres fruitiers, offre aux yeux une multitude de villages qui font un paysage trés-agréable : du cété de !Eu- rope on voit Constantinople située sur sept collines. C’est une trés-grande ville, et l’iné- galité du lieu ot elle est batie la fait parae tre encore une fois plus grande qu'elle n'est.’ Ony découvre un agréable mélange de jar- dins, de pins, de cyprés, de palais, de mos- quées , enfin d’édifices publics, élevés au- dessus des autres avec une symétrie sembla- ble a celle dun buffet , ot les différens ya- ses, les porcelaines , Jes chandeliers et au- tres ustensiles sont rangés avec ordre. Cette comparaison, quoique bizarre, est assez juste. J’ai vu du sérail tout ce qu'il est possible d’en voir ; il est bati sur une langue de terre qui savance dans la mer; le palais est irréeniier$ mais d'une trés-crande étendue. Les jardins sont immenses, et tout plantés de cyprés d'une hauteur prodigieuse. Voila tout ce que jen ai pu découvrir. Les batimens sont de pierres blanches : on voit s'élever au-dessus de petites tours et des pyramides dorées , ce

DE LA CORRESPONDANCE. 357

barge to Chelsea, is not comparable to that of rowing upon the canal of the sea here, where for twenty miles together down the Bosphorus , the most beautiful variety of prospects present themselves. The Asian side is covered with fruit trees, villages, and the most delightful landscapes in nature; on the European stands Constantinople, si- tuaded on seven hills. The unequal heights make it. seem as large again as itis (tho’ one of the largest cities in the world ) shewing an agreeable mixture of gardens, pine and cypress trees, palaces, mosques , and pub- lick buildings, raised one above another, with as much beauty and appearance of symmetry as your ladyship ever saw in a cabinet adorned by the most skilful hands,

where jars shew themselves above jars , mixed with canisters, babies and candle- sticks. This is a very odd comparison; but it gives me an exact idea of the thing. I have taken care to see as much of the sera- glio as is to be seen. It is on a point of land running into the sea, a palace of pro- digious extent, but very irregular. The gar- dens take in a large compass of ground, full of high cypress. trees, which is all I know _ of them. The buildings are all of white

558 L'ART

qui produit un effet assez agréable. Je doute qu'on trouve dans toute Ja chrétienté un roi qui ait un palais aussi grand de moitié. Il y a six grandes cours rondes, ornées d’ar- bres, et environnées de galeries baties en pierres, La premiére de ces cours est pour la garde, la seconde pour les esclaves, la troisiéme pour les officiers de cuisine, la quatriéme pour les écuries , la cinquiéme pour Je divan , la sixiéme enfin pour les au- diences. Il y en a une fois autant dans la partie du palais qu’occupent les femmes. Les eunuques , les officiers , les cuisiniers, y ont tous leur quartier séparé.

Lédifice le plus renommé aprés le sérail , Cest Sainte - Sophie; mais un chrétien ne parvient que trés - difficilement a le voir. J’en ai fait demander trois fois la permission au caimacan , gouverneur de la ville, qui, A Ja fin, a fait assembler les principaux ef- fendis, chefs de Ja loi, et consulter le mufti, pour savoir si on pouvait m’accorder la grace que je demandais. Cette affaire leur a paru si importante, qu'ils ont été trois jours en délibération , au bout desquels ils ont enfin cédé & mes instances réitérées. Je n'ai encore pu découvrir quel est le motif qui tend les Turcs plus scrupuleux a I’égard de cette

7 “¥

DE LA CORRESPONDANCE. 359

stone, headed on top, with gilded turrets and spires, which look very magnificent ; and indeed I believe there is no christian king’s palace half so large. There are six Jarge courts in it, all built round and set with trees, having galleries of stone; one of those for the guard, another for the slaves, another for the officers of the kit- chen, another for the stables, the fifth for the divan, and the sixth for the apartment destined for audiences. On the ladies’ side there are at least, as many more, with distinct courts belonging to their eunuclis and attendants, their kitchens, etc.

The next remarkable structure is that of St. Sophia, which ’tis very difficult to see. 1 was forced to send three times to the caimacan (the governor of the town ) and he assembled the chief effendis , or heads of the law, and enquired of the mufti, whether it was lawful to permit it. They passed some days i in this important debate ; but I insisting’ on my request, permission was granted. I can’t be informed why the Turks are more delicate on the subject of ‘this mosque, than on any of the others, where what Christian pleases may enter without’scruple, I'fancy they imagine that,

360 it he MBE mosquée qu’a |’égard des autres, ott on laisse entrer les chrétiens sans aucune difficulté,

Comme elle a été d’abord une église chré- .

tienne, ils craignent peut-ctre qu’on ne la profane en adressantydes priéres aux saints qu omy voit encore en mosaique , et qui n'ont été endommagés que par le laps du temps; _car il est absolument faux que les Turcs dé- truisirent, comme on est généralement per- suadé, toutes les images, quils trouvérent dans Constantinople. Le déme de Sainte- Sophie, qu’on dit avoir cent treize pieds de diamétre, est élevé sur des votites, soute- nues par des colonnes de marbre d’une gros-

seur prodigieuse ; les escaliers et le pavésont

_aussi, de marbre. On y voit deux galeries, soutenues par des colonnes de marbre de différentes couleurs. La votte est & la mo- saique ; mais il y en a une partie qui tombe en ruine. On me présenta une poignée de cette matiére , qui me parut ¢tre de verre,

. ou de cette compostion dont on fait l'aven- urine. On me fit remarquer le tombeau de

‘empereur Constantin , pour leque: les Tures mnt beaucoup de vénération, Je vous donne une description bien im-

. sarfaite d'un édifice aussi célébre que celpi

Je Sainte-Sophie; mais je me conuais si

0 as

DE LA CORRESPONDANCE. 561)

having been once consecrated, people, on pretence of curiosity , might profane it with prayers particularly to those saints, who are still very visible in mosaick work , and no otherway defaced but by the decays of time ; for it is absolutely false, though so universally asserted, that the Turks defaced - all the images that thay found in the city.

The dome of St. Sophia 1s said to be one hundred and thirteen foot diameter, built upon arches, sustained by vast pillars of marble, the pavement and stair-case marble. There are two rows of galleries supported with pillars of parti-coloured marble, and) the whole roof mosaick work , part of which decays very fast , and drops down. They presented me a handful of it; its composi- tion seems to me a sort of glass; or that paste with which they make counterfeit jewels. They shew here the tomb of the emperor Constantine, for which they have a great veneration.

This is a dull imperfect description of this celebrated building ; but I understand architecture so little, that I am afraid of

2. 16

362 L'aAnT

peu en architecture, que je n’ose entrer dans aucun détail, J'ai vit des mosquées a Constantinople qui me plaisaient plus que celle de Sainte-Sophie ; c'est peut-étre ma faute. Celle. du sultan Soliman, par exemple, est un carré parfait; il ya quatre belles tours dans les angles : au milieu est un dome ma- gnifique, supporté par des colonnes dun trés-beau marbre; aux deux extrémités on voit deux autres domes, qui sont soutenus de la méme maniére que celui du milieu ; les ge leries qui font le tour de la mosquée , sont de marbre; le pavé en est aussi, Sous le grand déme il y a une fontaine dont les co- Yonnes sont si belles, que j'ai peine a croire qu’elles soient d’un ere naturel, D'un cété on-voit une chaire de marbre blanc ; de J’autre la tribune du grand -seigneur, qui est environnée d'un grillage doré, et ot Yon monte par un. bel escalier. Dans Je haut dela mosquée on voit une espéce dautel ott ont le nom de Dieu, devant Jequel sont deux chandeliers de Ja hauteur d’un homme ordinaire , avec des cierges de cire aussi gros

ue trois de nos flambeaux. Le pavé est cou- vert de riches tapis, et tou‘e la mosquée est illuminéé'par une grande quantité de lam- pes, La cour, qui est au-devant, est tres

dein

DE LA CORRESPONDANCE. 563 talking nonsense|in endeavouring to. speak of it particularly: Perhaps I am jin the wrong, but some Turkish mosques ‘please me. better. That” of ‘sultan Sol ymait is. aa exact square with four fine towers in the soalanta in the midst i isa noble cupola, sup- ported with beautiful marble pillats;. two lesser at the ends, ‘supported in the same nianier, thé pavement and gallery ‘round the mosque of ‘marble ; under. the great cupola i is.a fountain, adorned with, such fine coloured: pillais,:.that, I can hardly think then natural ‘marble; on one side is ‘the pulpit | of white marble, and on the other a Tittle galler y for | the grand signior. A fine stair-case, Jeads to it, and it is built up with, gilded Jattices,, At the upper end i is a sort of altar; where the name of Gop is writtens anid'before it staid! two'candlesticks, as high as a man, witli wax-candles as thick’ as three flambeaux. The pavement is spread ~ with fine carpels, and the mosque illumi- nated with \a; vast siumber of lamps. The court leading to it is very/spacious, with

364 coy. cB RROD

spacieuse : on y voit ne colonnade de mar-"

bre vert, surmontée de vingt-huit démes , tous doublés de plomb en dedans et en de-, hors ; au miliewest une magnifique fontaine, Cette description peutyous donner une idée des autres mosquées de Constantinople; elles sont toutes sur le mnéme modéle , et ne antes rent’ seulement que par le plus ou moins'de; grandeur et de richesses. Celle de la;sultane’ Validé est la plus grande de toutes; elle est. d’une beauté surprenante , toute batie en marbre, La mére de Mahomet IV Ta fonda en I'honnear de notre’sexe. Entre nous, 1é- glise de Saint -Paul de Londrés ne dua diet pasicomparable,, et nus plus belles: places ne, peuvent étre mises en comparaison avec VAtlerdam, ou marché aux chevaux, Le lieu ou se tient marché est ce qu'on appelait Y Hippodrome sous les empereurss ‘grecs. Au milieu de cette place on voit une’colonne de. bronze qui est formée ‘par trois serpens en- trelacés, lesquels ouvrent la gueule. On ne gait point au juste le motif pour lequel cette colonne extraordinaire, a été _crigée,, Lors- qu'on interroge les Grecs a ce sujet, ils racon- tent des fables ,'font des histoires, toutes peu satisfaisantes ;il ést vrai qu'il n'y a jamais ew @inscription.. Au haut de la place est um

DE LA CORRESPONDANCE. 3556

galleries of columns of green marble, covered with twenty-eight leaded cupolas, on two sides, and a fine fountain of basons in the midst of it. e This description may serve for all the mosques in Constantinople. The model is exactly the same, and they only differ in largeness and thickness of materials. That of the sultana Valida is the largest of them all, built entirely of.marble, the most, pro- digious, and, I think, the most beautiful structure I ever saw, be it spoke to the honour of our sex, for it was founded by the mother of Mahomet the fourth. Between friends , Paul's church would make a very pitiful figure near it, as any of our squares would do near the atlerdan, or place of horses (at signifying a horse in Turkish. ) This was the hippodrome in the reign of the greek emperors. In the midst of it is. a brazen column of three serpents twisted together, with their mouths gaping. ’Tis impossible to learn why so odd a pillar was erected; the Greeks can tell nothing but fabulous legends when they are asked: the meaning of it, and there is no sign of its having ever had any inscription..At the upper end is an obelisk of porphyry,

366 LD aAnT

obélisque de porphyrs, qui parait avoir été ‘apporté d'Bgypte; 3 les hiéroglyphes qui y

sont encore, ne sont que des jeux de mots. Ii est soutenu par quatre colonnes dairain sur un piédestal de pierre de taille en carré. Sur deux cétés de ce piédestal on voit en bas-relief une bataille et une assemblée. Sur les deux autres on lit des inscriptions grec- ques et latines. J'ai copié sur mes tablettes celles qui est en latin ; la voici:

Difficilis quondam dominis parere serenis +44 Jussus, et extinctis palmam portare tyrannis, Omnia Theodosio cedunt , sobolique perenni.

Mylord vous interprétera ces vers. Ne vous imaginez pas que c'est une déclaration d’a- mour que je lun envoie..

Toutes les figures des bas- reliefs sont entiéres; et les voyageurs ont I'impudence de dire quelles sont sans téte. Je pour- rais affirmer qu’ils ne les ont jamais vues, et quils sen sont rapportés au témoi- gnage seul des Grecs , qui ont l’audace de démentir Jeurs yeux mémes , toutes les

‘fois quil est question de ‘déshonorer leurs ennemis. Selon eux, il n'y a rien 4 Constan- tinople qui soit digne de curiosité, si ce n'est Sainte-Sophie, quoiqu’il y ait, selon moi,

DE LA CORRESBONDANCE. 367

probably brought. from Egypt, the hyero- glyphicks all very entire, which I look upon as mere ancient, puns: It is placed on four little brasen pillars, upon a pedestal of square free stone, full of figures in das- relief on two sides , one square representing a battle, another an assembly,: the others have inscriptions in greek and latin ; the Jast I took in my pocket-book, and is as follows :

Difficilis quondam dominis parere serenis Jussus, et extinctis palwnam portare tyrannis, | Omnia Theodosio cedunt, sobolique perenni.

Your lord will interpret these lines. Don't fancy they are a love-leiter to him.

All the figures have their heads on, and. I cannot forbear reflecting again on the impudence of authors, who all say they have not; but I dare swear the greatest part of them never saw them, but took the report from the Greeks, who resist, with incredible fortitude , the conviction of their own eyes, whenever they have invented lies to the dishonour of their enemies, ‘Werte you to believe them, there is nothing worth seeing in Constantinople, but sancta

368 MART

plusieurs mosquées qui méritentla préférence aur elle, tant par leur construction que par leur grandeur. Celle du sultan Achmet a des portes de bronze; et, en général , dans toutes les mosquées, il y a ‘de petites chapelles ou est la sépulture du fondateur et de toute sa famille: l'on y entretient toujours des cierges allumés.

Les bourses sont de beaux édifices , ot il y ade belles galeries, presque toutes soute- nues par des piliers : on y entretient la pro- preté avec beaucoup de soin. Chaque com- merce a une galerie qui lui est destinée : Jes marchandises y sont étalées comme a la bourse de Londres. Le disisten , ou quartier des jouailliers, est si rempli de diamans et de pierreries de toute espéce, que les yeux en sont éblouis; on y voit aussi des brode- ries qui ont un grand-éclat, et la curiosité y attire autant de monde que les affaires. Les marchés sont, pour la plupart, de trés- belles places, et toutes, peut-étre, mieux pourvues de denrées que dans aucun autre pays du monde.

Vous attendez de moi quelque particula- rité sur les esclaves; mais je ne vous ferai point, selon lusage des chrétiens, un hor- - wible tableau de leur situation. Je ne suis

DE LA CORRESPONDANCE. 369

Sophia, though there are several larger , and, in my opinion, more beautiful mosques in that city. That of sultan Achmet has this particularity, that its gates are of brass. In all these mosques there are little cha- pels, where are the tombs of the founders and their families, with wax-candles burn- ing before them.

‘Lhe exchanges are all noble buildings, full of fine alleys, the greatest part sup- ported with pillars, and kept wonderfully neat. Every trade has its distinct alley , where the merchandize is disposed in the same order as in the new exchange at Lon- don, The bezesten, or jewellers quarter , shews, so much fiton such a vast quan~ tity of diamonds, and all kind of precious stones, that they dazzle the sight. The em- broiderers’ is also very glittering, and people walk here as much for diversion as business. The markets are most of them _ handsome squares, and admirably well pro- vided, perhaps better than in any other part of the world. .

Iknow you'll expect I should say some- thing particular of the slaves; and you will imagine me halfa Turk, when I don’t speak of it with the same horror other Christians

16*

570 OBR 42:

pas Turque ; niais je’ne puis m'empécher d’ applaudir a I'hamanité ‘avec’ laquelle on

traite ici ces pauvres esclaves. On ne les frappe j jamais , et leur esclavage n'est point , selon moi, plus poem que la servitude ne Vest dans a autres pays: 1] est Vrai quils ne recoivent point de gages ; mais ce'qu’o on dé- pense en habits pour eux sutpasse ¢e que 1 nous donnons a nos‘ domestiques. ‘Vous m’objec- terez, sans doute, que les héuitites y aché- rent les Pebindied Wee des projets @'inrpureté. Mais, dans Jes grandes villes de Ja chré- tienté, les achéte-t-on ‘moins publiquement , et d’uné maniére moins infime? 7 °°" Ji ajouterai, la description de Constaiili- nople, qu'on n’y voit plusle pilier historique ils ‘écroula deux ans avant mon arrivée. Tes seules antiquités que jy aie vues sont des aqueducs d'une prodigicuse grandeur : je crdis qu ils sont plus anciens que les’ empereurs grecs. Les ‘Turcs, voulant s‘attribuer V'hon- neur de ces TOR ouvrages, y ont placé cuel- ques pierres chargées dinscriptions & leur louange ; mais cette supercherie n'est pas diffi- cilea ‘découvrir. Les autres batimens publics sont les hans et les monastéres. Les hans sont des hitimens assez considérables, et le nombre en est grand ; les mouastéres sont én

DE LA CORRESPONDANCE, 571

have done before me. But I cannot forbear applauding the humanity of the Turks to these creatures; they are never ill used, and their slavery is, in my opinion, no worse than servitude all over the world. "Tis true they have no wages, but they give them yearly clothes to a higher value than our salaries to our ordinary servants, But you'll object that men buy women with an eye to evil. In my opinion they are bought and sold as publickly and as infamously in all our christian great cities.

I must add to the description of Constan- tinople , that the historical pillar is no more. It dropped down about two years before I came to this part of the world. I have seen no other footsteps of antiquity except the aqueducts, which are so vast that Iam apt to believe they are yet more ancient ihan the greek empire. The Turks, indeed, have clapped in some’ stones with turkish inscriptions, to give their natives the honour of so great a‘ work; but the deceit is easily discovered. The other publick buildings are the hanns’ and monasteries; the first are. very Migr ri a aeee the second few

We 73 2:00 ity). -4auo2 ;

‘372 LoART

petit nombre, et n’ont aucune magnificence. J’eus la curiosité de visiter un des derniers, et d’observer les dévotions des dervis; elles me parurent trés - bizarres. Leur habit con- siste en une piéce de gros drap blanc, dont ils s'enveloppent le corps, laissant leurs jam- bes et leurs bras nus. Ils ont la liberté de se marier; et lunique régle a laquelle ils soient astreints, c'est d’observer, tous les mercredis et les,vendredis, certaines céré— monies ridicules , dont voici le détail. Ils s'assemblent dans une grande salle , se tien- nent tous debout, les yeux baissés et les bras croisés. Au milieu d’eux est une chaire , dans laquelle un imaim , prédicateur,, lit quelques passages de |’Alcoran. Aprés cette lecture, huit ou dix d’entr’eux jouent sur des espéces de flites, quelques airs lugubres, a la yé— rité , mais assez harmonieux. L'imaim fait ensuite un résumé dece qu'il a Ju, aprés quoi, tous les dervis dansent et jouent , jusqu’a ce que leur supérieur, qui est seul habillé de vert , se léve et commence lui-méme une danse assez majestueuse. Pendant ce temps, ils se rangent tous autour de lui avec ordre. . Les uns jouent sur leur, espéce de flite, et les autres attachent avec une ceinture leurs robes, qui sont en général fort amples, et

DE LA CORRESPONDANCE. 373

in number, and not at all magnificent. I had the curiosity to visit one of them, and to observe the devotion of the dervises , which are as whimsical as any at Rome. These fellows have permission to marry, but are confined to an odd habit , which is enly a piece of coarse white cloth, wrapped about them, wvith their legs and arms naked. Their order has few other rules, except that of performing their fantastick rites, every tuesday and friday, which is done in this manner: They meet together in a large hall, where they all stand with their eyes fixed on the ground and their arms across, while the zmaum or preacher reads part of the alcoran from a pulpit placed in the midst; and when he has done, eight or ten of them make a melancholy concert with their pipes, which are no unmusical instruments. Then he reads again, and makes a short exposition on what he has read; after which they sing and play, till their superior (the only one of them dressed in green) rises and begins a sort of solemn dance. They all stand about him in a regular figure, and while some play, the others tie their robe ( which is very wide) fast round their waist, and begin to

B94 LART

se mettent A tourner avec wnevitesse surpre~ nante, et toujours en mesure, c’est-d-dire , plus ow moins rapidement, suivant lés temps. Ils continuent 4 tourner ainsi pendant plus d’une heure , sans qu’aucun d’eux sente le moindre étourdissement ; ce qui n'est pas surprenant , parce qu’ils y sont accoutumés depuis leur plus tendre jeunesse. La plupart dentr’eux ont été destinés a ve genre de vie dés leur-naissance. J'ai remarqué de petits dervis de six 4 sept ans qui tournaient com~ me les autres, et n’étaient pas plus incom~ modés qu’eux. Lorsque cette cérémonie est finie, ils crient tous 4 haute voix: Il n'y a point d’autre dieu que Dieu , et Mahomet est son prophete. Us baisent ensuite , tour-i-tour , Ya main de leur supérieur , avec beaucoup de gravité , et se retirent. Ils ont toujours les vyeux baissés , et paraissent continuellement. enseyelis dans les plus profondes médita~ tions. Quelque ridicules que me paraissent leurs cérémonies, je fus cependant édifiée de leurs mortifications et de leur. obéissance. Cette lettre est d'une terrible longueur ; mais vous la jetterez au feu, = gp vous vous en- nuierez de la lire.

DE LA CORRESPONDANCE. 375

turn round with an amazing swiftness, and yet with great regard to the musick , moving slover or faster as the tune is played, This lasts above an hour without any of them shewing the least appearance of giddiness , which is not to be wondered at, when it is considered they are all used to it from, their infancy; most of them being devoted to this way of life from their birth. There turned

amongst them some little-dervises.of six or seven years old, who seemed no more dis~ ordered by that exercise than the others. At the end of the ceremony they shout out; “« There is no other God, but God, and Mahomet his prophet » : after whith’ they . kiss the superior’s hand; and retire. The whole is performed ‘with’ the‘most solemn gravity. Nothing can be more austere-than _ the form of these people ;:theywiever raise ~ their eyes, and seem devoted to:coitempla- tiom And.as ridicalous,as this-isindescrip~ tion , there is something touching;in the. air of submission and mortification, they assume. This letter is of a horrible length; but you may burn it when you have read enough , etc, etc.

376 L ART

LETTRES DE BRUTUWS.

A Atticus.

Vous mécrivez que Cicéron est surpris que je ne parle jamais de ses actes. C'est me forcer de vous dire effectivement ce que j’en pense. Je suis persuadé que Cicéron wa rien fait qu’avec d’excellentes intentions ; et de quoi puis-je avoir des témoignages plus cer- tains , que de son affection pour fa républi- que ? Cependant il me semble quil sest conduit dans quelques occasions, dirai-je avec peu dhabileté d'un homme qui est la prudence méme? dirai-je avec des vues am- bitieuses de celui qui n’a pas fait difficulté, pour l’intérét public , de se faire un ennemi _ aussi redoutable qu’ Antoine ? Je ne sais ce «ue je dois dire ; mais voici le sujet de mes - plaintes : c'est qu'il ait moins réprimé qu’ir- rité lambition et la licence du jeune Octave, et quvil porte indulgence qu'il a pour cet enfant , jusqu’d s’échapper en paroles inju- rieuses qui retombent, au reste, double- ment sur lui, puisqu’il est lauteur de plus d'un meurtre, et quil doit se reconnaitre

DE LA CORNESPONDANCE. 3749

LETTERS OF BRUTUS.

To Atticus.

You write me word that Cicero is sur- prised I never speak of his actions. What you tell me, is forcing me in a manner, to let you know what I think of them. I am well persuaded Cicero had a very good intention in every thing he did; for what better proof need I of what I advance, than his affection for the republick ? How-. ever, I think that on some occasions he shewed, shall I say, little skill for a man so prudent as he is; or rather, ambitious views for one who made no difficulty for the public good, to create himself so for~ midable an enemy as Antony ? I know not well what to say to you: but what affects

me the most in his behaviour towards the young Octavius, is that, far from seeking io repress his disorders, he flattered his ambition, and carried his indulgence , so far as to publickly condemn Ceesar’s mur- derer’s. He should however, have forseen that the condemnation would doubly fall upon him, both because he has been guilty ef more than one murder himself, and

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assassin avant qu'il puisse faire ce reproche a Casca , et le traiter comme Bestia }’a traité - lui-méme.

Quoi! parce que nous ne vantons pas sans cesse les ides de mars, comme il ne se Jasse point de parler des nones de décembre , Ci- céron sera plus en droit de blamer une action glorieuse , que Bestia et Clodius ne I’étaient de s‘emporter contre son consulat ?

Notre cher Cicéron se vante d’avoir sou- tenu en robe la guerre contre Antoine. Quelle utilité m’en revient-il , si pour ré- compense d’ayoir oppriumé Antoine , on de- mande le droit de succéder a sa place; et si Je vengeur de ce mal en a fait naitre unautre qui s'affermira par des racines beaucoup plus profondes, si nous avons la patience de le souffrir. Et tout ce que fait Cicéron ne vient- il pas déja moins de la crainte d’un maitre, que de celle d’un maitre tel qu’ Antoine? Pour moi je déclare que je n’ai pvint d’obli- gation a celui qui ne craint dans la servitude que Ja mauvaise humeur du maitre, et qui sempresse méme de lui décerner des triom- phes , des appointemens et toutes sortes d’honneurs. Pourquoi Octave rougirait-il de fesirer une fortune dont il a recu tous les

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because.in respect to Casca whom he accuses, he must first declare himself an assassin before he can think of imputing such a crime to Casca,, as Bestia thought proper to do.

What! because we are not constantly boasting of the ides of march, as he is of the nones of december , shall Cicero have more right: to find fault with a glorious _ action, than Bestia and Clodius had to coudemn his consulship ?

Our dear Cicero boasts of bse by his harangues opposed Antony. What care I, if'as a recompense for having kept bith down, any one pretends to reign in. his place ; and if the avenger of this evil pro- duces another , which will take deeper root , if we have patience enough to. suffer it? It’s not servitude Cicero is afraid of , his conduct is a proof of the contrary; but of Antony— he it is, he fears to have for a master. As for my part, I think myself no ways obliged to the person who, fearing nothing more than to displease the tyrant he has set up, is always ready to decree him triumphs , allowances and all the honours reserved to sovereign power. Why then should Octavius blush to de- sire a fortune, to which he has received

380 “ART titres? Mais qui reconnaitrait ici un conse laire? Qui reconnaitrait Cicéron ?

Puisque vous m’‘avez forcé de parler , vous Jirez des choses qui vous seront nécessaire- ment désagréables. Je sens moi-méme ce qu'il m’en cotite a vous les écrire. Je n’ignore pas ce que vous pensez de la République, et que, toute désespérée qu'elle est , vous croyez qu'elle peut encore étre rétablie. Au fond, je ne vous blame point, mon cher Atticus? je sais que votre age, vos principes , vos en- fans, vous donnent de léloignement pour Taction; et le récit de Flavius me l’a fait assez comprendre.

Mais je reviens a Cicéron. Quelle diffé- rence mettez-vous entre Salvidienus et lui? Salvidienus auraitil porté des apie plus favorables a Octave ?

I! craint encore , me direz-vous , lesrestes de la guerre civile. Mais peut-on craindre assez un ennemi vaincu, pour s aveugler sur ce quon doit craindre de la témérité d'un enfant, et du pouvoir de celui qui dispose d'une armée victorieuse ? Ou plutét, Cicéron tiendrait-il cette conduite, parce qu’au point de grandeur of il yoit Octave, il croit qu'il

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every fille? But in this who would think it worthy of'a consul of Cicero ?

Since you have forced me to speak my mind, you must) read things that will ne- cessarily be disagreeable to you. I am myself sensible, how painful I find it to write them to you. I am no ways ignorant of what you think of the republick, and of the persuasion you are in, of its still being able to be, reestablished , however des- perate its present situation may be. In the~ main, I cannot blame you my dear Atti~ eus; I know that your age, your prin- ciples, your children keep you out of an active life ; which I also learned from what Flavius told me.

But I come back to Cicero. What differ- ence do you. make between Salvidienus and him ? Would Salvidienus have pro- yoked more favourable decrees for Octavius? He. is still afraid.,. you ,will perhaps say , of the remains of the, civil war. But what is to be feared from a conquered enemy ? Ought he not rather to fear every thing froma conqueror, whose youth may make him rash and enterprising, particu- larly, as he has the disposal of a powerfnl army ? Or does Cicero, by the manner he

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n'ya point de déférences qu’on ne lui doive’ - yolontairement? Etrange folie de la crainte, d'attirer unmal quim était peut-étre pas inévi- table, par les précautions qu'elle prend Ls sen garantir ! ' tpt) Croyex+moi , hous mel peeve trop la abt; Yexil et la pauvreté. Cicéron les prend: pour les plus terribles de tous les maux; et pourva qu'il trouve quelqu’un de qui il puisse obte- nir ce qu'il desire, quelqu’un qui Je respecte, et qui lui applaudisse’, il ne craint point urié servitude honorable; du moins, sil’houneut peut s'accorder avec la plus misérable et la plus abjecte infamie. ' VEGI

Qu’Octave l’appelle abies son pére; qu'il se rapporte de tout A lui, qu’il le loue, qu'il le remercie ; tot ou tard on verra' que les effets répondront mal aux paroles. Quelle contradiction n’est-ce pas déja de regarder comme’ son pére celui qu’on ne laisse. pas méme jouir dela condition d'un homme libre ? Cependant si l'on veut savoir a quoi cet excellent homme aspire, 4 quoi il tra- vaille, a quel but il se héte de courir, cest a s'attirer les bontés d’Octave. Pour moi, j'attache 4 présent peu de prix aux arts dans

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acts, imagine that all deference is to he had for Octavius’ power and grandour ? What a strange folly produced by fear, to bring on an evil, which might perhaps have been avoided , by the very precau- tions it takes to steed against it!

We stand too much in awe of death ; exile and poverty. Cicero considers them as the worst of evils; and provided he finds any one from whom he can obtain what be desires, any one to have a res- pect for him and to appland him, he no ways fears a servitude which seems to him honorable, as if honour could be found in the most wretched and most abject infamy,

Let Octavius therefore call him his father ; let him, in referring to him all the advan- tages Octavius is in possession of, add to the praises he makes. of his services, the most tender expressions of gratitude ; ; we shall see ere long, that the event will ul answer the flattering words. What a con- tradiction it is already to consider as_ his father one who has not the satisfaction to enjoy the condition of a free man? How- ever if any one desires to know what this excelleut man aspires at, what it is he.

384 L ART lesquels je reconnais qu'il excelle. Que lut sert d'avoir écrit avec taut d’éloquence pour la liberté et la dignité de sa patrie, et sur le mépris qu'on doit faire de la mort, de l’exil et de la pauvreté ? Quil parait que Phi- lippus entend bien mieux toutes ces matié- res, lui qui a traité son gendre avec plus de .réserve que Cicéron nen marque a I'égard d'un étranger !

Qu'il cesse donc d’insulter a nos douleurs, en affectant de vanter sa conduite. Que nous importe qu’Antoine ait été vaincu, si sa chiite n’a servi qu’a rendre la place préte pour un autre ? et vos lettres mémes ne s’expliquent pas trop nettement sur I'état des affaires. Enfin, je permets a Cicéron de vivre, s'il le peut, dims la soumission et la dépendance. Quiily vive, s'il ne considére ni son age, ni ‘les i NS dont il est revétu, niles actions par lesquelles il s'est ‘istingnd. Pour moi, je déclare une guerre immortelle au fond méme de Ia querelle, c’est-a-dire, 4 la royau- té, aux commandemens exiraordinnires, a toute autorité, et a tout pouvoir qui voudra

DE LA CORRESPONDANCE. 385

works at, what end he has m view;—1it is to gain the good will of Octavius. As for my part, I no longer attach any im- portance to those arts in which I know he excells, What does it avail him to have written in so eloquent a manner for the liberty and dignity of his country, on. the contempt one should have for death, -exile and poverty ? How much better does Philip seem to understand these matters, he who ‘treated his son-in-law with more reserve than Cicero shews for a stranger. Let him not then continue any longer to insult over our grief, by affecting to boast ' of his conduct. What do we gain by Anto- ny’s being conquered , if his fall only serves to make way for another? And your letters do, not let us any ways into. the state of affairs, . Let Cicero,continue to live on, if beg is able to do it, in submission i depen= ‘dence. Let him live so, if neither his age, nor the honours that have been bestawed upon him, nor the actions he has dis- tinguished himself by, can hinder him from so doing. For my part, I declare an eternal war with the very cause of the dispute, that is, with royalty, a:bitrary 2. 17

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s'‘élever au-dessus des lois; il n'y aura point de condition d’esclavage qui puisse m’dter cette volonté, quoique Antoine, comme vous me I’écrivez, soit un fort bon homme; ce que je n’ai jamais cru. Nos ancétres n'ont pas voulu souffrir un pére méme pour leur maitre,

Si je ne vous aimais autant que Cicéron se croit aimé d’Octave , je ne vous écri- rais pas avec cette ouverture. Je pense avec douleur que ce détail vous chagrine, vous qui étes si tendrement attaché a tous vos amis, et particuliérement a Cicéron ; mais soyez persuadé que je n’ai rien per- du de mon affection pour lui, quoique Yopinion que j'avais de lui soit fort al- iérée ; car on ne peut juger des choses que suivant les apparences qu’ellés pré- sentent, py as J

Si vous m’aviez écrit quelles sont les con- ditions qu’on propose 4 notre cher Attica , ~Jaurais pu vous en marquér mon sentiment. Je ne suis pas surpris de vous voir de l'in- quiétude pour la santé de Porcia. Enfin , je “ferai avec plaisir ce que vous me demandez ; mes scours me font aussi la méme demande;

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tommand , all power and authority that seeks to rise above the laws. Whatever profit might accrue to me from a state of slavery, though it were under Antony himself, whom you represent as a very easy man to deal with; which I never believed ; Ishall never lose that determined will. Our ancestors would not have had even a father for their master.

Did I love youas much as Cicero imagines himself loved by Octavius, I would not write to you in this frank way, I am sorry to think that this letter will grieve you, who are so much attached to all your friends, and particularly to Cicero. But be assured my affection for him is no ways diminished , though my opinion of him be altered; for there is no hindering any one from having his manner of judging of things, nor from regulating upon this difference the judge- ment he should make of each one apart.

Had you let me know the conditions that are proposed to our dear Attica, I might have given you my opinion concern- ing them. I am no ways surprised to see - you uneasy for the health of Porcia. In a word, I will do with pleasure what you require of me;my sisters make me

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et d'ailleurs je connais l'homme et ce qu " desire. Adieu.

II. Brutus & Cicéron.

ATTICUS m’a communiqué une partie de votre lettre 4 Octave. Votre inquiétude et votre zéle pour ma santé ne m’ont pas causé une joie nouvelle; car, non seulement il est familier pour mol, mais je me suis fait comme une habitude d’entendre tous les jours que vous avez fait ou dit quelque chose, avec votre fidélité ordinaire, pour le soutien de mon honneur ou de ma dignité, Cepen- dant, la méme partie de votre lettre m’a ‘causé le plus sensible déplaisir que je puisse recevoir. Vous faites 4 Octave des remer- ciemens si flatteurs du service qu'il a rendu 4 Ja république, et les termes que vous em- ployez sont si humbles et si supplians, que..., dois-je le dire? J'ai honte de notre fortune et de notre condition : mais il faut s'expliquer. Vous lui recommandez notre stireté! Quelle mort nous serait jamais ausst funeste ? N’est-ce pas déclarer que notre es~ clavage n’est pas fini, et que nous n’avons fait que changer de maitre ? Reconnaissez vos expressions, et désavouez, si vous l’osez, que ce soit la priére d'un esclave a som roi,

DE LA CORRESPONDANCE. 55g

the same demand; and besides I know the man, and what he desires. Farewell.

II. Brutus to Cicero.

ATTICUS communicated to me a part of your letter to Octavius. Your uneasiness and zeal about my health did not give me any , new pleasure, for I am accustomed to hear you speak. in these terms ; and. every day I learn that you either do or say, with your ordinary fidelity, some thing to sustain and defend my honour and dignity. But the same passage of your letter gave me the greatest displeasure. You pay Octavius such flattering compliments and thanks for the service he did the republick, and the words you make use of, express so much humility and supplication, that... . Shail I continue ? I am ashamed of our fortune and condition. This requires an explanation. You recommend our safety to him ! What kind of death would ever be so dreadful for us? Is it not owning that our slavery is not at an end, and that we have only changed masters. Look over your letter again, and deny, if. you dare, that it is no other than the prayer adressed by a slave to his lord and master..

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~ Onattent de lui une chose, lui dites-vous 5 on lui demande de laisser vivre en stireté des citoyens qui ont l’estime des honnétes gens et celle du peuple romain. Mais quoi! sil refuse cette faveur, faut-il que nous renon- cions & la vie ? Croyez-moi, il vaut mieux y. renoncer en effet, que de la devoir a lui.

Non, non, je ne puis croire les dieux si ennemis du salut de Rome, qu’Octave doive étre supplié pour le salut d’un citoyen, et bien moins pour celui des libérateurs du monde. J’emploie volontiers ces magnifiques expressions: elles me conviennent a l'égard de ceux qui paraissent ignorer quel est le péril qui nous menace, ou a qui [on doit adresser des priéres.

Quoi! Cicéron , vous reconnaissez ce pou- voir dans Octave, et vous continuez d’étre de ses amis ? si vous étes le mien , pouvez-vous souhaiter que je paraisse 4 Rome, lorsquil _ faut en obtenir la permission d’un enfant ? De quoi le remerciez-vous donc, si vous vous croyez forcéde lui demander qu'il nous per- mette de vivre? lui faites-vous un mérite d'ai- mer mieux que nous lui ayons cette obliga- tion qu’é Marc-Antoine? C'est au successeur

bE LA CORRESPONDANCE. 39%

You say you expect one, thing from him, which is, that he will. allow to live i in safety those citizens who enjoy the esteem of the virtuous and that of the roman people. But, if he refuses to grant this fayour ; must we then-renounce to life Why, it wonld be much more honourable to do it, than to hold it of hims

Now indeed, I cannot think the gods so far the ennemies of the roman people . as that Octavius should be supplicated to spare any one citizen, and still less the deliverers’ of the sada IT am glad to make use of these sounding words, be- cause they are very proper with regard to those who seem not to know the dan- ger we are threatened with, nor to whom - supplications should be made.

What ! Cicero, you acknowledge that Octavius has this power, and you remain still his. friend ! If you are mine, how can you desire to see meat Rome, since it would be: necessary to have this boy's - permission for it ? What do you thank him for, |if you think. yourself obliged to supplicate him to allow us to, live ? Do you attribute it to. him as a merit to pre: fer that. ve hold, this obligation of iain

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d'un tyran , et non pas au destructeur de Ja tyrannie , quion demande de la stireté pour ceux qui ont bien servi la répu-, blique ! Comptez, mon cher Cicéron, que: cest cette apparence de désespoir et de faiblesse , dont je ne vous fais pas d'ail- Jeurs un crime plus grand: qu’a tous les autres, qui a poussé le premier César 3 Yambition de régner, qui a fait naitre, apres sa mort, le méme desir dans Ie cceur- d’ Antoine, et qui éléve aujourd'hui cet en- fant si haut, que vous vous croyez obligé de recourir aux priéres' pour la conser- vation de gens tels que nous, et n’atten- dre désormais notre salut que de sa com~ passion.

Si nous nous souvenions que nous sommes: Romains, ces misérables n’auraient pas plus. d'ardeur 4 se mettre en possession du’ pous voir, que nous a les éloigner ; et le régne de César n’inspirerait pas tant d’audace 4 Mare- Antoine, que fa fin de sa vie lui calusait @effroi.

Vous, qui étes sénateur consulaire, vous qui nous avez vengés de tant de trahisons, dont je crains bien que le chétiment n’ait servi: qua retarder quelque temps notre ruine,

DE LA CORRESPONDANCE. 393)

rather than of Antony ? It is from the successour of a tyrant, and not from the destroyer of tyranny, that safety is asked for those who have rendered great services to the republick. Be assured , my dear Cicero, that it is this appearance of despair and weakness, which I do not in the main accuse you of more than all the others, which excited in the first Cassar an ambition for reigning, which after his, death, inspired the heart of Antony with the same desire, and which now raises this boy so high, that you think yourself obliged to have recourse to prayers and supplications to obtain the lives of such: people as we are, and that our safety must hereafter entirely depend on his compassion.

Did we remember we were Romans, these wretches would not be more daring to make themselves masters of the govern- ment, than we to drive them out of its and Ceesar’s reign would uot give Marc- Antony so much boldness, as his death: inspired him with terrour..

You , consul and senatour, you the avenger of so many treasons, the punish- ment of which, I fear, only served to delay for a time our ruin, how can you, i

Be hic

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‘comment pouvez-vous réfléchir Ace que vous avez fait , et donner votre approbation a ce qui se passe aujourd’hui, ou le souffrir du moins avec tant de patience, qu'il semble en effet que vous l'approuviez ? car, enfin, quel sujet de haine avez-vous personnellement contre Antoine ? je n’en connais point d’au- tre que l'audace de ses entreprises; que la nécessité ot ila voulu nous mettre de tenir ‘de lui notre salut, de lui devoir la vie, a lui qui nous doit Ja liberté; en un mot, que ¥excés de pouvoir auquel il aspire. Vous avez cru qu'on ne pouvait se dispenser de prendre les armes pour sopposer & ses usurpations: mais quel était votre dessein en les arrétant ? était-ce de favoriser ‘ambition d’un autre, -qui voudrait former les mémes prétentions ; ou de rendre la république libre et indépen- dante ? Mais, peut-étre s'agissaitil moins de ta liberté dans notre querelle que des condi- tions de notre esclavage. Alors, pourgquot tant d'agitation ? Nous aurions eu dans An- toine, non seulement un maitre facile , si nous avions consenti a le recevoir, mais un maitre libéral, qui nous aurait accordé au- tant de part que nous aurions voulu & ses bienfaits. Qu’aurait-il pu refuser 4 ceux doat i! aurait vu que Ja patience etit été le plus

NE LA CORRESPONDANCE. 395

reflecting upon what you have done, ap- prove of what is now going ‘forvvard , or at least put up with it with so much pa- tience as you seem to do? For what reason have you to be personably i inveterate against Antony ? I know no other, than his bold- ness in his attempts; than the necessity he had a mind to lay us under of owing our safety to him, as well as our lives, to him who owes us his liberty; in a word,

than the excess of power which he aims at. You thought no body could dispense himself with taking up arms to oppose his usurpation ; but what was your design in putting a stop to it ? was it to favour the ambition of another, who should have the same pretentions; or was it to render the re- publick free and independent? But perhaps there was less question of liberty in our quarrel , than of the conditions of our slavery. Why then so much bustle about the matter?

We should have found Antony not only aneasy master, had we consented to receive him , but alain a liberal one who would have granted us as large a share of his kindnesses, as we could have . desired. What could he have refused those whose patience would have appeared to him as the

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ferme appui de son empire ? Mais nous n’a+ vons rien connu d'assez précieux pour le mettre en balance avec notre foi et notre liberté. Cet enfant méme, que son nom de César anime contre les destructeurs de César, a quel prix n‘achéterait-il pas notre suffrage , s'il nous croyait capables de cet infame com-- merce, pour se procurer un pouvoir, auquel je prévois d’ailleurs qu'il ne parviendra que. trop, puisque nous. youlons assurer notre vie , nous voir riches, nous entendre appeler. consulaires ? Mais la-mort de César devient: donc inutile ; car, pourquoi nous en étre ap- plaudis, si nous ne devions pas cesser-d’étre esclaves ?

Demeure qui voudra dans l’indifférence: . pour moi je prie les dieux et les déesses de m’6ter plutét tout autre bien que la résolu- tion ou je suis de ne point accorder a.I’hé- ritier de 'homme que j'ai tué, ce que je nai point accordé a cet homme ; et. de ne pas souffrir que mon pére méme, s'il reve- nait au monde, ett plus dautorité que le sénat et les lois.

Comment vous imaginez-vous que la li- berté puisse nous venir d’un homme contre la volonté duquel nous ne pouvons pas trouver

DE LA CORRESPONDANCE. 3097

strongest support of his- empire ? But we found nothing precious enough to be put’ in competition with our fidelity and our liberty. This very boy, whose very name animates him against the destroyers of Czsar, what would he not give to make himself sure of: our votes, did he think. us capable of so infamous a: traffick , in. order to obtain a power , which I foresee he will arrive at but too easily. since, we only. seek to have our lives. granted’, see ourselves rich, and hear ourselves called consuls? Cesar’s death then becomes useless; for why should we have applauded our- selves for it, if we were not to cease being: slaves ?”

Let whoever be indifferent’ about: the: matier ; as for my part , Fsupplicate the gods. and goddesses to deprive me rather of all I possess, than of-the resolution I am-in, not: to grant to the heir of a man I killed, what: I refused the tyrant himself; and to suffer even my father, did he return to life, ta: have more power and. authority than the: senate and: the laws.

How can.you.ever-imagine we can obtain: liberty from: a man, without whose- wi and pleasure we cannot dwell in the city ?”

398 L ART.

place dans la ville? D’ailleurs , comment espérez-vous obtenir ce que vous lui deman- dez? Vous demandez qu'il nous accorde de la sireté : suffit-il donc pour notre sireté qu’on nous accorde fa vie ? ae Eh ! comment pourrons-nous la recevoir , s'il faut commencer par le sacrifice de notre hberté et de notre honneur ? croyez- vous que de vivre 4 Rome ce soit étre en stireté ? ce n'est poiut au lieu que je veux la devoir; cest a la chose méme. Pendant la vie de César, je ne me suis cru en sireté qu'aprés avoir formé ma fameuse résolution; et je ne connois point dans [univers de leu que je puisse regarder comme un exil, aussi long- temps que l’exclavage et les affronts seront pour moi le plus terrible de tous les maux. Ne retombons-nous pas dans notre pre- micre confusion , si celui quia succédé au nom du tyran, contre l’usage des villes de la Gréce, ou les rejetons des tyrans sont punis avec eux, a le pouvoir de se faire supplier pour la sireté des vengeurs de la tyrammie? Puis-je desirer de revoir, puis-je croire di~ gne de son nom, une ville qui n’a pu rece- voir la liberté lorsqu’elle lui était offerte s lorsqu’on la pressait de laccepter ; et qui se laisse plus abattre par la terreur de som

DE LA CORRESPONDANCE. 399

Besides, how can you hope to obtain what you ask of him? you ask him to grant us our safety : is it therefore sufficient that he grants us our lives?

But how can we ever think of accepting of it, at the price of our liberty and honour ? Do you think we can be in safety, in living

-at Rome? It is to the thing itself, not to the place that I will owe it. Daring Geesar’s life, I only thought myself in safety , when i had formed and taken my generous re- solution; and I know of no place in the universe I can look upon as a place of exile, as long as slavery and contumely shall be considered by me as the ence of all evils.

Should we not fall into our former ibd ness ,if, whilst among the Greeks, the sons of a tyrant undergo the same pirisishitveng as their father, the adoptive son of ours, has power to force the avengers of tyranny to supplicate him fur their own safety ? Can I desire to see again, can I think worthy of her name, a city which could not preserve liberty , when she was offered. - it, when she was pressed to accept it; and which lets herself be more dominecred

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dernier roi, dans Ja personne d’un enfant, quelle ne se fie 4 elle-méme pour sa propre défense, quoiqu’elle ait vu périr ce méme roi dans Je centre de son pouvoir, par la main d’un petit nombre de citoyens

vertueux ? Non, mon cher Cicéron, ne me'recom--

mandez plus a votre Octave ;.et si vous me consultez, ne vous recommandez plus vous- méme a lui. A ]’Age ot: vous étes, vous esti— mez trop quelques années qui vous restent a vivre , si, pour vous les assurer, vous croyez: devoir supplier un enfant.. .

Mais prenez garde,.je vous en avertis, que’ ce que vous avez fait jusqu’a présent, et ce’ que vous faites eneore de plus glorieux con tre Antoine, ne passe moins pour l’ouvrage de la vertu, que pour l’effet de la crainte. Si dans |’opinion que vous avez d’Octave, vous jugez qu'on doive lui demander notre stireté,. on necroira point que yous ayez de l’aversion: pour un maitre : on vous accusera d’en vou= loir un qui vous aime..

J approuve assurément les éloges que vous avez donnés jusqu’ici a ses actions; elles mé- ritent vos louanges, s'il n'a plutot pensé a létablissement de son pouvoir qu’a.s' opposer:

DE LA CONRRESPONDANCE. 4or

ever by the terrour of her last king, in the person of a boy, than she confides in her- self for her own defense, though she saw this very king perish in the height of his. power, by the hands ofa small aumber of virtuous citizens?

No, my dear Cicero, recommend me no longer to your Octavius; and if you will be persuaded by me, you will no longer recommend yourself to him at your age: if you think it necessary to supplicate a boy to preserve the remainder of your days, it is rating them too high-

But be aware, I advise you, lest the glorious actions you have done hitherto , and you still continue to do against An- tony, should be considered not so much the effect of virtue as of fear. If from the opinion you entertain’ of Octavius, you think it necessary to supplicate him for our safety, it will be thought you are no ways averse to having a master : you'will even be accused of desiring one who is fond of -you.. 7

I indeed approve of the praise you have:

hitherto bestowed on his actions, for they deserve it, provided he has not thought of

establishing his own power, but only. of:

a

402 pA AAT 9 r

a celuid’autrui : cependant, lorsque vous jit, gez non seulement, qu ‘il doit demeurer en ~ possession de ce pouyoir, mais que vous de-. vez y contribuer vous-méme jusqu’a le sup- plier pour notre siireté ,. vous poussez trop Join la récompense ; c’est lui atiribuer ce que, la république semblait avoir acquis par, son secours. Ne vous tombe-t-il.donc pas. dans: Yesprit que, si,Octave mérite quelques hon-: neurs pour ayoir pris les armes contre An- toine, ceux qui ont extirpé la racine d'un. mal, dont tous les maux présens ne sont que les restes , ne peuvent étre assez récompensés par le peuple romain? quels biens., quels honneurs réunis suffiront jamais pour ses yrais libérateurs?

Mais yoyez combien la crainte est tou- jours plus puissante que la reconnaissance : Antoine vit, Antoine ales armes, en mains toute attention se tourne sur son vainqueur.

Pour ce qui regarde, Jules-César , j'ai fait tout ce que j'ai pu et ce que.j ‘ai cru devoir 5 le passé ne peut recevoir de changement. Mais Octaye.est-il donc un personnage si important , que le, peuple, romain , doive attendre ce. qu'il lui plaira, d’ordonner. de notre. sort? ou, méritons-nous. si, peu, de

DE LA CORRESPONDANGE. 405

opposing, all others. However, when you imagine that he not only bupht to remain in possession of this power, but that you ought to contribute towards it, so far as to supplicate him for our safety , you carry your. recompense too far; it is attributing to him what the republick seemed to have acquired by his help. Does it not fall under your ideas, that if Octavius deserves any honour for taking up arms against Antony, those who rooted out the evil, of which the present ills are no other than the re- mains, cannot be too highly recompensed by the roman people? what riches, what cumulated honours could ever suffice to recompense their true deliverers as they deserve ?

But see how far fear is always more powerful than gratitude! Antony lives, An- tony is still in arms: the whole attention _is turned on his conqueror.

As to what concerns Julius Cesar, I did all I was able and thought it my duty to do: there is no ‘changing what is past. But is Octavius such an important person, that the roman people ought to wait for what it shall please him to order concerning our destiny ? or do we deserve so.little can

404 LART considération , que notre sireté doive dé- pendre d’un seul homme?

Puisse le ciel m’éter tout espoir de retour~ ner & Rome, si je m’abaisse jamais a d’indi- gnes supplications pour l'obtenir, et si je ne réprime quiconque exigera de moi cette bas- sesse; ow du moins je m’éloignerai le plus qu'il me sera possible de ceux qui consentent a vivres esclaves; je nommerai Rome tout lieu du monde ou je vivrai libre ; je vous re- garderai d’um ceil de pitié, vous en qui lage, Jes honneurs et l’exemple de la vertu d’au- trui ne peuvent modérer une excessive pas~ sion pour la vie. Je m’estimerai si heureux de persévérer constamment dans ces prin~ cipes, quils me tiendront lieu de remercie~ mens et de récompenses ; car je ne connais- point de plus grand bonheur que le témoi- gnage d’un coeur vertueux , et qui, content de sa liberté, lorsqu’il la posséde, s’‘éléve par ses propres forces au-dessus de tous les évé~ mnemens humains.

Je ne céderai done jamais a ceux qui sont capables de céder ; 3 je ne me laisserai pas vaincre par ceux qi veulent étre vaincus. J essaierai tout;j entreprendrai , je risquerai tout; je ne me rebuterai de rien pour déli- vrer ma patrie de l’esclavage. Si la fortune:

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sideration, that our safety should depend on one man alone?

May heaven take from me all hopes of returning to Rome, if ever I abase myself so far as to employ unworthy sup- plications to obtain it, and if I do not curb all those who seek to make me guilty of so base an action: or rather I will get as far as I can from those who submit to live as slaves. I shall find Rome wherever I can be free; and as for you, I shall look on you with aneye of pity, since age, honours and the virtuous example of others cannot moderate in you the excessive desire you ~ have for life. For my part, I shall think myself so happy constantly to persevere in these principles, that they will be to, me as thanks and rewards; for the greatest happiness I know of, is the testimony of a virtuous heart, which, content with the liberty it possesses , raises itself by its own force above all human events.

I shall therefore ne¥er follow the exam- ple of those who are capable of giving way; ZX shall never let myseif be overcome by those who are willing to be overcome, I will try all means; I will risk and under- take all; nothing in fine shall discourage me

406 L ART

m/accorde le succés que mes intentions mié- ritent , notre joie sera commune: si elles me Jes refuse , je me réjouirai seul ; car & quoi toutes les pensées et les actions de ma vie peuvent-elles étre mieux employées qu’a dé- fendre mes concitoyens ?

Je vous conjure, mon cher Cicéron, de ne pas vous livrer 4 vos défiances : je vous exhorte a ne pas vous décourager. En repous- sant les maux présens , ayez toujours les yeux ouverts sur les maux futurs , de peur qu ils ne se glissent faute de précaution. Considérez que ja fermeté et le courage qui vous ont fait sauver la république , lorsque vous étiez consul, et qui n’ont pas moins été utiles & sa défense depuis que vous étes consulaire , ne sont rien sans l’égalité et la constance. La vertu éprouvée est plus difficile a soutenir que celle qui ne lest pas ; les services qu'on ‘attend d’elle sont autant de dettes ; et si elle répond mal a l’opinion qu’on s‘en est formée, onsen plaint ave€ une sorte de ressenti- ment, comme si l'on avait été trompé.

Quoiqu’il soit louable et glorieux pour Ci- eéron des’ opposer aux entreprisesd’ Antoine, en Den est pas surpris, parce qu'un consul tel

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from attempting to deliver my country from slavery. If fortune grants me the success my intentions deserve, we will all rejoice; if she does not, I will rejoice alone; for what can all the thoughts and actions of my life be better employed about, than in defend- ing my fellow citizins?

I conjure you , my dear Cicero, not to give way to your fears; I exhort you not to lose courage. In driving away present evils, think always of those that are to come, ihat by your precaution you may keep them at a distance. Reflect that the steadiness and courage you shewed in saving the republick whilst you were consul, and which have been not less’ useful to its defense ever since you have enjoyed that title, are nothing without a constant perseverance in good. Tried virtue is with more difficulty kept up than one that is not so: the services that are expected from it, are considered as so many debts; and if it ill answers the opi- nion that has been formed of it, one is apt to complain with a kind of resentment, as ifone had been deceived.

Though it be glorious and praise-worthy for Cicero to oppose Antony's projects, no one is surprised at it, because his conduct,

408 LAT

que [ui n’annongait pas moins qu’un tel con~ sulaire ; mais sile méme Cicéron ne soute- nait point a l’égard des autres toute la réso~ lution et la grandeur d’ame qu’il a fait écla- ter contre Antoine, non seulement il per- drait pour l'avenir toutes ses prétentions a Ja gloire, mais il se verrait dépouillé de sa gloire passée; car il n'y a de véritable gran- deur que.celle quicoule du jugement comme de sa source ; et soit que l'on considére vos talens naturels, ou vos anciennes actions, ou les desirs et l’attente du peuple romain, personne n’est plus obligé que vous d’aimer Ja république , et de prendre la défense de Ja liberté.

Je conclus qu'il ne faut pass se sideks a supplier Octave de nous accorder la sireté. Armez-vous au contraire de tout votre cou- rage , et ne doutez pas que cette ville, ou ‘vous remplissez depuis long-temps un si grand role, nesoit libre et glorieuse tant que le peuple aura des chefs pour meaner aux desseins des traitres. tapi Wyierobore

DE LA CORRESPONDANCE. 409

when consul, shewed what he would be hereafter; but if the same Cicero does ‘not shew with respect to others all the resolu- tion and greatness of soul he has given proofs of against Antony, he will not only lose for the time to come all claim to glory, but he will also see himself despoiled of: , all his past glory. Nothing is truly great but what bears a character of an invariable and constant resolution. And .whether we consider your natural. talents, or your past actions and the wishes and expectations of the roman people, no one lies under more obligations than you, of loving the repub- lick and of defending liberty.

I conclude by sayng that Octavius is not to be supplicated to grant us our safety, Arm yourself, on the contrary, with all your courage , and doubt not but that very city, where you have so long filled one of the first places, will become free and glorious , as long as the people shall have. leaders to resist the desigus of traitors.

LETTRES DE PLINE, I, A Tactte.

Vous me priez de vous apprendre au vrai comment mon oncle est mort, afin que vous puissiez instruire la postérité, Je vous en remereie 5 car je Concois que sa mort sera suivie d'une gloire immortelle, si vous lui

donnez place dans vos écrits. Quoiqu’il ait’ péri par une fatalité qui a désolé de trés~- beaux pays, et que sa perte, causée par ur"

accident mémorable, et qui lui a été com-

mun avec des villes et des peuples entiers,

doive éterniser sa mémoire ; quoiqu’il ait fait bien des ouvrages qui dureront toujours, je compte pourtant que l’'immortalité des vé- tres contribuera beaucoup a celle qu'il doit attendre, Pour moi, jestime heureux ceux

a qui les dieux ont accordé le don ow de faire’

des choses dignes d’étre écrites , ou den écrire de dignes d’étre lues, et plus heureux encore ceux qu ils ont favorisés de ce double avantage, Mon oncle tiendra son rang entre les derniers , et par vos écrits, et par les

DE LA CORRESPONDANCE. 4It

AOA

LETTERS OF PLINY. I. To Tacitus.

Your request that I would send you an account of my uncle’s death, in order to transmit a more exact relation of it to poste- rity, deserves my acknowledgments; for if this accident shall -be celebrated by your pen, the glory of it, I am well assured ; will be rendered for ever illustrious. And notwith- standing he perished by a misfortune, which, . as it involved at the same time a most beau~ tiful country in ruins, and destroyed so many populous cities, seems to promise him an everlasting remembrance; notwithstanding he has himself composed many and lasting works; yet I am persuaded the mentioning of him in your immortal writings will greatly contribute to eternize his name. Happy £ esteem those to be, whom providence has dis- tinguished with the abilities either of doing such actions as are worthy of being related , or of relating them in a manner worthy of being read; but doubly happy are they who are blessed with both these uncommon talents ;in the number of which my uncle ,

bh ad

4th | L’ART

siens, et c'est ce. qui m’engage a exécuter plus volontiers des ordres que je vous aurais demandés. Tl était 4 Miséne, ot il gomman- dait la flotte. Le yingt-troisiéme d’aoit, en- viron une heure aprés midi, ma mére l'a- vertit quil ‘paraissait un nuage d’une gran- deur et d’une figure extraordinaire. Il avait été quelque temps couché au soleil, avait pris ensuite le bain d'eau froide, et aprés un Ié- ger déjeting, il s était jeté sur un lit, of il étudiait. Il se léve, et monte en un lieu d’ot

il pouvait aisément observer ce prodige. Ik

était difficile de discerner de loin de quelle montagne ce nuage sortait. L’événement a découvert depuis que c’était dumont Vésuve. Sa figure approchait de celle d’un arbre, et d'un pin plus que d’aucun autre; car apres ‘sétre élevé fort haut en forme de tronc, il étendait comme des espéces de branches, Je m’imagine qwun vent souterrain le poussait dabord avec impétuosité, et le soutenait. Mais soit que ]’impression diminuat peu a peu , soit que ce nuage fit affaissé par son propre poids , on le voyait se dilater et se . répandre. Il paraissait tantot blanc , tantét noiratre , et tantot de diverses couleurs ,

>

DE LA CORRESPONDANCE. 415

as his own writings and your history will evidently prove, may justly be ranged. It is with extreme willingness, therefore, I execute your commands ; and should indeed have claimed the task, if you had not en- joined it. He was at ‘that time with the

fleet under his command, at Misenum. On "the 234 of august, about one in the after- noon, my mother desired him to observe a cloud which appeared of a very unusual size and shape. He had just returned: from taking the benefit of the sun, and after bathing himself in cold water, and taking a slight repast, was retired to his study : he immediately arose and went out-vupon an eminence from whence he might more distinctly view this very uncommon ap- pearance. It waes not at that distance dis~ cernible from what mountain this cloud issued , but it was found afterwards to ascend from mount Vesuvius. I cannot give you a more exact description of its figure than by resembling it to that of a pine-tree, for it shot up a great height in the form ofa trunk, which extended itself at the top into a sort of branches; occasioned, I imagine, either by a sudden gust of air that impelled it, the force of which decreased as it advanced

414 - LART

selon qu’il était plus chargé on de cendre ow de terre. Ce prodige surprit mon oncle, qui était trés-savant, et il le crut digne d’étre examiné de plus prés. El commande que l'on appareille sa frégate légére, et me laisse la liberté de le suivre. Je lui répondis que j’ai- mais mieux étudier ; et par hasard il m’avait ‘lui-méme donné quelque chose a écrire. TI sortait de chez lui ses tablettes 4 la main , lorsque Jes troupes de la flotte, qui étaient & Rétine, effrayées par la grandeur du dan- ger (car ce bourg est précisément sur Mi- séne , et on ne sen pouvait sauver que par la mer ) vinrent le conjurer de vouloir bien jes garantir d’un si affreux péril. Il renonce au projet qu’avait d’abord formé une simple -euriosité, et sen propose un plus important et plus héroique. Il ordonne qu’on mette & diot les galéres , s*embarque lui - méme, et part dans le dessein de porter du secours non seulement & Rétine, mais a plusieurs autres hourgs de cette cdte, qui sont en grand nom- bre a cause de sa beauté. I! se presse darri- ver au lieu d’ou tout le monde fuit , et ot le -péril paraissait plus grand ; mais avec une

telle liberté d’esprit , qu’ mesure qu'il ap-

DE LA CORRESPONDANCE. 415

upwards, or the cloud itsel’ being pressed ‘back again by its own weight, expanded in this manner; it appeared sometimes bright, and sometimes dark and spotted, as it was either more or Jess impregnated with earth and cinders, This extraordinary phe- nomenon excited my uncle’s philosophical curiosity to take a nearer view of it. He ordered a light vessel to be got ready, and gave me,the liberty, if I thought proper, to attend him. I rather chose to continue my studies; for, as it happened, he had given me an employment of that kind. As he was coming out of the house, received a note from Rectina the wife of Bassus, who was in the utinost alarm at the imminent danger which threatened her ; for her villa being situated at the foot of mount Vesu- vius, there was no way to escape but by sea; she earnestly intreated him therefore to come.to her assistance. He accordingly changed his first design , and what he be- gan with a philosophical, he pursued with an heroical turn of mind. He ordered the’ gallies to put to sea, and went himself on _ board with an intention of assisting not only Rectina, but several others; for the villas stand extremely thick upon that beautiful

‘416 LART percevait quelque mouvement, ou quelque figure extraordinaire dans ce prodige, i fai- sait ses observations et les dictait. Déja sur les vaisseaux volait la cendre plus épaisse et plus chaude 4 mesure qu’ils approchaient ; déja tombaient autour d’eux des pierres cal- cinées et des cailloux tout noirs, tout brilés, _tout pulvérisés par la violence du feu; déja la mer semblait refluer, et le rivage deve- nir inaccessible par des morceaux entiers de montagnes , dont il était couvert, lorsqu’a- _ pres s’étre arrété quelques momens, incer~ tain s'il retournerait , il dit ason pilote, qui Ini conseillait de gagner la pleine mer : La fortune favorise le courage. Tournez du cété de Pomponianus. Pomponianus était 4 Stas - bie, en unendroit séparé par un petit golfe, ‘que forme insensiblement la mer sur ces ri~ ‘vages qui'se courbent. La, a la vue du péril qui était encore éloigné, mais qui semblait “sapprocher toujours , il avait fait porter ses effets dans ses vaisseaux , et n’attendait pour se sauver qu'un vent moins contraire. Mon oncle , 4 qui ce méme vent avait élé trés- favorable , l'aborde , le trouve tout trem- blant, ’embrasse, le rassure, l'encourage; et

a DE LA CORRESPONDANCE. 417

coast. When hastening to the place from whence others fled with the utmost terror, he steered his direct course to the point of danger, and with so much calmness and presence of mind, as to be able to make and dictate his observations upon the motion and figure of that dreadful scene. He was now so nigh the mountain that the cinders, which grew thicker and hotter the nearer he approached, fell into the ships, together with pumice-stones, and black pieces of burning rock ; they were likewise in dan- ger not only of being a-ground by the sudden retreat of the sea, but also from the vast fragments whith rolled down from the mountain , and obstructed all the shore. Here he stopped to consider, whether he should return back again, to which the pilot advising him; « Fortune,» said he, « befriends the brave; carry me to Pompo- « nlanus.» Pomponianus was then at Stabie, separated by a guif which the sea, after several insensible windings , forms upon that shore. He had already sent his baggage on board; for though he was not at that time in actual danger, yet being within the view of it, and indeed extremely near, if tt should in the least increase, he yyas 18%

in! Se

418 L ARE | pour dissiper , par sa sécurité, la craintede _ son ami, il se fait porter au bain. Aprés s'é- _ tre baigné il se met a table, et soupe avec toute sa gaieté , ou ( ce qui n’est pas moins grand ) avec toutes les apparences de sa gaieté ordinaire. Cependant on voyait luire de plu- sieurs endruits du mont Vésuve de grandes flammes et des embrasemens , dont les té- nébres augmentaient l’éclat. Mon oncle, pour

rassurer ceux qui l’accompagnaient, leur di—

sait que ce qu ils voyaient briler c’étaient des villages que les paysans alarmés avaient aban- donnés , et qui étaient demeurés sans secours. Ensuite il se coucha, et dormit d'un profond sommeil ; cat , comme il était puissant, et que sa respiration plus génée n’en était que plus forte, on l’entendait ronfler de l’anti- chambre. Mais enfin la cour par ot l’on en- trait dans son appartement commengait ase remplir si fort de cendres et de pierres cal- cinées , que, pour peu qu il eit resté plus Jong-temps, il ne lui aurait plus été libre de sortir. On l’éveille ; il sort, et va rejoin- dre Pomponianus et les autres qui avaient

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determined to put to sea as soon as the wind should change. It was favourable, however, for carrying my uncle to Pomponianus , whom he found in the greatest consterna- tion : he embraced him with tenderness, encouraging and exhorting him to keep up his spirits, and the more to dissipate his fears, he ordered, with an air of unconcern, the baths to be got ready; when after having bathed, he sat down to supper with great cheerfulness, or at least (what is equally heroic) with all the appearance of it. In the mean while the eruption from mount Vesuvius flamed out in several places with much violence, which the darkness of the night contributed to render still more visibie and dreadful. But my uncle, in order to soothe the apprehensions of his friend, as- sured him it was only the burning of the villages , which the country people had abandoned to the flames: after this he re= tired to rest, and it is most certain he was so little discomposed as to fall into a deep sleep; for being pretty fat, and breathing hard, those whoattended without, actually heard him snore. The court which led to his apartment being uow almost filled with stones and ashes, if he had continued theie

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veil‘. Ils tiennent conseil , et délibérent sils se renfermeront dans la maison, ou s‘ils se-tiendront en plein air ; car les maisons étaient tellement ébranlées par les fréquens tremblemens de terre, que l'on aurait dit qvelles étaient arrachées de leurs fonde- mens , et jetées tantot d’un cété , tantot de Yautre, et puis remises a leurs places. Quoi- qu’en plein air on edt 4 craindre Ja chute des pierres calcinées et pulvérisées , c’est néan- moins le parti que l’on prit, comme le moins dangereux. Chez ceux de sa suite une cralute surmonta l'autre ; chez lui la raison la plus forte l’emporta sur la plus faible. Ils se cou- vrent la téte d’oreillers attachés avec des mouchoirs; ce fut la précaution qu’ils prirent contre ce qui tombait d’en haut.. Le jour re~ commengait ailleurs ; mais dans le lieu ou ils étaient , continuait la nuit la plus som- bre et la plus affreuse de toutes les nuits , et qui n’était un peu dissipée que par la Ineur dun grand nombre de-flambezux et d’autres lumiéres. On trouva bon de s'approcher du rivage, et d’examiner de prés ce que la mer

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any time longer, it would have been im- possible for him to have made his way out; it was thought proper therefore to-awaken him. He got up, and went to Pomponianus and the rest of his company, who were not unconcerned enough to think of going to bed. They consulted together whether it would be must prudent to trust to the houses, which now shook from side to side with frequent and violent concussions; or fly to _ the open fields, where the calcined stones and cinders, though light indeed, yet fell in large showers, and threatened destruction. In this distress they resolved for the fields, as the less dangerous situation of the two; a resolution which, while the rest of the company were hurried into by their fears, my uncle embraced upon cool and delibe- rate consideration. They went out then, having pillows tied upon their heads with napkins; and this was their whole defence against the storm of stones that fell round them. Though it was now day every where else, with them it was darker than the most obscure night, excepting only what light proceeded from the fire and flames. They thought proper to go down farther upon the shore, to observe if they might

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veillé. Ils tiennent conseil , et délibérent sils se renfermeront dans la maison, ou s‘ils se-tiendront en plein air; car les maisons étaient tellement ébranlées par les fréquens tremblemens de terre, que l'on aurait dit qvelles étaient arrachées de leurs fonde- mens , et jetées tantét d’un cété , tantot de Yautre, et puis remises a leurs places. Quoi- qu’en plein air on edt a craindre Ja chute des pierres calcinées et pulvérisées , c'est néan- moins le parti que l’on prit, comme le moins dangereux. Chez ceux de sa suite une craiute surmonta l'autre ; chez lui la raison Ja plus forte l’emporta sur la plus faible. Ils se cou- vrent la téte d’oreillers attachés avec des mouchoirs; ce fut la précaution qu’ils prirent contre ce qui tombait d’en haut.. Le jour re~ commengait ailleurs ; mais dans le lieu o& ils étaient , continuait la nuit la plus som- bre et la plus affreuse de toutes les nuits , et qui n’était un peu dissipée que par la Ineur dun grand nombre de-flambeaux et d’autres lumiéres. On trouva bon de s'approcher du rivage, et d’examiner de prés ce que la mer

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any time longer, it would have been im- possible for him to have made his way out; it was thought proper therefore to-awaken him. He got up, and went to Pomponianus and the rest of his company, who were not unconcerned enough to think of going to bed. They consulted together whether it would be must prudent to trust to the houses, which now shook from side to side with frequent and violent concussions; or fly to _ the open fields, where the calcined stones and cinders, though light indeed, yet fell in large showers, and threatened destruction. In this distress they resolved for the fields, as the less dangerous situation of the two; a resolution which, while the rest of the company were hurried into by their fears, my uncle embraced upon cool and delibe- rate consideration. They went out then, having pillows tied upon their heads with napkins; and this was their whole defence against the storm of stones that fell round them. Though it was now day every where else, with them it was darker than the most obscure night, excepting only what light proceeded from the fire and flames. They thought proper to go down farther upon the shore, to observe if they might

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rien dit, ou que jen’aie vu, ou que je n’aie appris dans ces momens ow la vérité de l’ac- tion qui vient de se passer n’a pu encore étre altérée. C’est A vous de choisir ce qui vous paraitra plus important. Il y a bien de la différence entre écrire une lettre ou une his- toire , entre écrire pour un ami ou pour la postérité. Adieu.

II. A Corneille Tacite.

Vous allez rire, et je vous le permets: riez-en tant qu'il vous plaira. Ce Pline , que vous connaissez , a pris trois sangliers , mais irés-grands. Quoi! Jui-méme , dites-vous ? Lui-méme. N’allez pourtant pas croire quil en ait couté beaucoup 4 ma paresse. J’étais assis prés des toiles ; je n’avais a cété de moi ni épieu ni dard , mais des tablettes ; je révais, }’écrivais, et je me préparais la con- solation de remporter mes feuilles pleines , sije m’en retournais les mains vides. Nemé- prisez pas cette maniére d’étudier. Vons ne sauriez croire combien le mouvement du

DE LA CORRESPONDANCE. 425

to you what I was either an eye-witness of myself, or received immediately after the accident happened, and before there was time to vary the truth. You will chuse of this narrative such circumstances as shall be most suitable to your purpose, for there’ isa great difference between what is proper for a letter, and an history ; ; between writ- ing to a friend, and wyriling to the public. Farewel.

II. To Cornelius Tacitus.

CeRTAINLY you will laugh (and laugh you may) when I tell you that your old acquaintance is turned sportsman, and has taken three noble boars. What! (methings I hear you say with astonishment) Pliny ! Even he. However, I indulged at the same time my beloved inactivity, and while Isat at my nets, you would have found me, not with my spear, but my pen by my side. I mused and wrote, being resolved if I returned with my handsempty, at least to come home with my papers full. Believe me, this m ner Of studying is not to be despised : you cannot conceive how greatly exercise con- tributes to enliven the imagination. There is, besides, something in the solemnity of »

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corps donne de vivacité al'esprit; sans comp~ ‘ter que l’ombre des foréts , la solitude, et ce profond silence qu’exige la chasse , sont trés- propres a faire naitre d’heureuses pensées. Ajinsi, croyez-moi, quand vous irez chasser , ‘portez votre panetiére et votre bouteille ; mais n’oubliez pas vos tablettes. Vous éprou-' verez que Minerve se plait autant sur les montagnes que Diane. Adieu.

Ili. 4 Caninius Rufus.

Qux fait-on A Come , cette ville déli- cieuse , que nous aimons tant lun et l’autre? Cette belle maison que vous avez dans le faubourg est-elle toujours aussi riante? Cette galerie ot l’on trouve toujours le printemps , na-t-elle rien perdu de ses charmes? Vos planes conservent -ils la fraicheur de leur ombrage ? Ce canal qui se plie et replie en tant de facons différentes a-t-il toujours sa bordure aussi verte , et ses eaux aussi pures? Ne m’apprendrez-vous rien de ce vaste bas~

‘sin qui semble fait exprés pour Jes recevoir? Quelles nouvelles de cette longue allée, dont Je terrain est ferme sans étre rude? de ce bain délicieux ou le grand soleil donne a tou- tes les heures du jour? En quel état sont ces

“salles ot yous tenez table ouverte, et celles

DE LA CORRESPONDANCE. 427

the venerable woods, with which one is sur- rounded , together with that awful silence which is observed on these occasions, that strongly inclines the mind to meditation. For the future, therefore , let me advise you, whenever you hunt, to take along with you your pen and paper, as well as your basket and bottle; for be assured you will- find Minerva as fond of traversing the hills as Diana. Farewel.

IIT. To Caninius Rufus.

How stands Comum, that favourite scene» of yours and mine? What becomes of the pleasant villa , the vernal portico, the shady planetree-walk, the crystal canal so agree- ably winding along its flowery banks, together with the charming lake below, that serves at once the purposes of use and - beauty ? What have you to tell me of the firm yet soft gestatio, the sunny bath, the public saloon , the private dining-room, and all the elegant apartments for repose both at noon and night? Do these enjoy my

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qui ne sont destinées qu’a vos amis partict liers? Nos appartemens de jour et de nuit, ces lieux charmans yous possédent-ils_ tour~ a-tour? ou soin de faire valoir vos reve- nus , vous met-l, & l’ordinaire, dans un mous vement continuel ? Vous étes le plus heureux des hommes si vous jouissez de tant de bienss mais vous n’étes quun homme. vulgaire si vous n’en jouissez pas. Que ne renvoyez-yous ces basses occupations & des gens qui en soient plus dignes que vous ? et qu’attendez -vous \

pour vous donner tout entier 4 l'étude des belles-lettres, dans ce paisible séjour? C'est la seule occupation, c'est la seule oisiveté honnéte pour vous. Rapportez-la votre tra- vail, votre repos, vos veilles, votre som~ meil méme. Travaillez 4 yous assurer une sorte de bien que le temps ne puisse yous dter. Tous les autres, dans la suite des sié- cles, changeront mille et mille fois de mai- tre ; mais les ouvrages de votre esprit ne cesseront jamais d’étre 4 vous. Je sais a qui je parle. Je connais la grandeur de votrecou- rage , 'étendue de votre génie. Tachez seu- Jement d’avoir meilleure opinion de vous ; faites-vous justice , et les autres yous la fe~ rout. Adieu.

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friend, and divide his time with pleasing vicissitude ? Or do the affairs of the world, as usual, call you frequently out from this agreeable retreat ? If the scene of your en- joyment lies wholly there, you are happy ? if not, you are under the common error of mankind. But leave,-my friend ( for certainly it is high time, ) the sordid pursuits of life to others, and devote yourself, in this calm and undisturbed recess, entirely to pleasures of the studious kind. Let these employ your idle as well as serious hours; Jet them be at once your business and your amusement , the subjects of your waking and even sleeping thoughts : produce some- thing that shall be really and for ever your own. All your other possessions will. pass on from one master to another : this alone, when once it is yours, will for ever be so. As I well know the temper and genius of him to whom I am address- ing myself, I must exhort you to think as well of your abilities as they deserve : do justice to those excellent talents you pos- sess, and the world, believe me, will certainly do so too. Farewel,

LB igi L’ART LV. A Minutius Fundanus.

C’zsT une chose étonnante de voir com- ment le temps se passe 4 Rome. Prenez chaque journée a part ; il n’y ena point qui ne soit remplie : rassemblez-les toutes; vous étes surpris de les trouver si vides. Deman- dez a quelqu’un : Qu’avec-vous fait aujour- dhui? J'ai assisté ( vous dira-t-il) 4 la céré- monie de la robe viril qu'un tel a donnée a. son fils. J’ai été prié a des fiancailles ou a des noces. L’on m’a demandé pour la signa- ture d'un ‘testament. Celui-ci ma chargé de sa cause. Celui-la m’a fait appeler & une con- sultation. Chacune de ces choses, le jour qu'on l’a faite, a paru nécessaire; toutes en- semble , quand vous venez a songer qu’elles ont pris tout votre temps, paraissent inutiles, et le paraissent bien davantage quand on les repasse dans une agréable solitude. Alors vous ne pouvez vous empécher de vous dire: A quelles bagatelles aije perdu mon temps? C'est ce que je répete sans cesse dans ma maison de Laurentin , soit que je lise, soit que j’écrive , soit qu’a mes études je méle les exercices du corps, dont la bonne disposition

DE LA CORRESPONDANCE. 431

IV. To Minutius Fondanus.

WHEN one considers how the time passes at Rome, one cannot but be surprised that take any single day, and it either is, or at least seems to be spent reasonably enough ; and yet upon casting up the whole sum, the amount will appear quite otherwise. Ask any one how he has been employed to-day ? he will tell you perhaps, « I have « been at the ceremony of taking up the «manly robe; this friend invited me to a « wedding; that desired me to attend the « hearing of his cause ; one begged me to. « be witness to his will; another called me « toa consultation. » These are offices which seem, while one is engaged in them, ex- tremely necessary ; and yet when, in the quiet of some retirement, we look back upon the many hours thus employed, we cannot but condemn them as solemn imper- tinences, At.such a season one is apt to re~ flect, How much of my life has been lost in trifles! At least it is a reflection which frequently comes across me at Laurentum, after I have been employing myself in my studies, or even in the necessary care of the animal machine (for the body must he

432 - L’AR'T

influe tant sur les opérations de Yesprit. Je n’entends, je ne dis rien, que je me ‘repente d/avoir entendu et d’avoir dit. Per- sonne ne m’y fait d’ennemis par de mauvais discours. Je ne trouve a redire 4 personne, sinon a moi-méme , quand ce que je compose n'est pasa mon gré. Sans desirs, sans crainte,

a couvert des bruits facheux, rien ne m’in- quite. Je ne nventretiens qu’avec moi et avec mes Jivres. O J’agréable! 6 l'innocente’ . vie! que cette oisiveté est aimable! quelle est honnéte! qu'elle est préférable méme aux , plus illustres emplois! Mer, rivage , dont je, fais mon vrai cabinet , que vous m’inspirez de nobles, d’heureuses pensées! Voulez-vous m’en croire, mon cher Fundanus, fuyez les embarras de la ville, rompez au plus tot cet enchainement de soins frivoles qui vous y attachent, adonnez-vous a !’étude ou au repos, et songez que ce qu’a dit si spiri- tuellement et si plaisamment {notre ami Attilius, n’est que trop vrai : IZ vaut infi- ‘niment mieux ne rien faire, gue de faire des riens. Adieu.

V. A Septitius Clarus.

VRAIMENT, vous !’entendez. Vous me mettez en dépense pour vous donner a souper,

DE LA CORRESPONDANCE. 435

yepaired and supported, if we would pre~ serve the mind in all its vigour.) In that peaceful retreat, I neither hear nor speak any thing of which I have occasion to repent. I suffer none to repeat to me the whispers of malice; nor do I censure any man, unless myself, when I am dissatisfied with my compositions. There I live undisturbed by rumour, and free from the anxious solici- tudes of hope or fear, conversing only with myselfand my books. True and genuine life! pleasing and honourable repose! More, per- haps, to be desired than the noblest employe- ments! Thou solemn:sea and solitaryshorey best and most retired scene for contempla- tion, with how many noble thoughts haye you inspired me! Soatch then, my friend, as you have, the first occasion of leaving the noisy town with all its very empty pur- suits, and devote your days to study, or even resign them to ease; for as my ingenious friend Attilius pleasantly said, «It is better « to do nothing, than to be doing of nothing. » Farewel.

V. To Septitius Chariié

How happened it, my friend, that you did not keep your engagement the other 2. 19

SBA L ART

et vous me manquez. Il y a bonne jus- tice 4 Rome, Vous me le paierez jusqu’a la derniére obole ; et cela va plus loin que vous ne pensez, J’avais préparé a chacun sa lai- tue, trois escargots , deux ceufs, un gateau, du vin miellé et de la neige ; car je vous compterai jusqu’a la neige , et avec plus de raison encore que le reste , puisqu’elle ne sert jamais plus d’une fois. Nous avions des oli- ves d’Andalousie, des courges, des échalo- tes , et mille autres mets aussi délicats. Vous auriez eu a choisir d'un comédien, d’un lec- teur, ou d'un musicien; ouméme , admirez ma profusion , vous les auriez eu tous en- semble, Mais vous avez mieux aimé , chez je ne sais qui, des huitres, des viandes exquises, des poissons rares, et des danses espagnoles. Je saurai vous en punir; ne vous dis pas comment. Vous m’avez bien mortifié; vous vous étes fait A vous-méme plus de tort que vous ne pensez : aul moins vous ne m’en pous viez assurément faire davantage, ni en vé- rité A vous non plus. Que nous eussions ha~ ding , plaisanté, moralisé! Vous trouveres

DE LA CORRESPONDANCE. 435

night to sup with me? But take notice, jus- tice is to be had, and I expect you shall fully reimburse me the expence I was at to treat you, which, let me tell you, was nosmall sum. I had prepared, you must know,'a lettuce a-piece, three snails, two eggs, and a barley cake, with some sweet wine and snow ; the snow most certainly I shall charge to your-account, as a rarity that will not keep. Besides all these curious dishes, there were olives of Andalusia, gourds, shalots, and a hundred other dainties equally sump- tuous. You should likewise have been en- tertained either with an interlude, the re- hearsal of a poem, or a piece of music, as . you liked best; or ( such was my liberality } with all three. But the luxurious delicacies and Spanish dancers of a certain I know not.who were, it seems, more to your taste. However , I shall have my revenge of you, depend upon it ;—~in what manner, shall be at present a secret. In good truth it was not kind, thus to mortify your friend, I had almost said yourself; —- and upon second thoughts I do say so: for how agreeably should we have spent the evening, in laugh -ing, trifling , and deep speculation ! You may sup, I confess, at many a place more

Gh cube amend 14

ailleurs des repas plus magnifiques ; maisn'en cherchez point olyregnent davantage la joie, la propreté,ja liberté. Faitgs-en !'épreuve ; et, aprés cela , si vous ne quittez toute autre table pour la mienne , je consehs que vous quittieg Ja: seinen pour toute autre. ri

ha oh A Marcellin, ‘gat

Je vous écris siegablé de tristesse. pitt jeune fille de notre ami Fandanus vient de mourir. Jén‘ai jamais vu une personne plus jolie, plus aimable, plus digne non seulement devivre long-temps , mais de vivre toujours. Hille wWavait pas encore quatorze ans accom- plis , et déja elle montrait toute la prudence de la vieillesse. On remarquait déja dans son air toute la majesté d’une femme de condi- tion , et tout cela ne Jui Otait rien de cette imnoceate pudeur, de ces graces naives, qui plaisent si: fort dans le premiet Age. Avec quelle simplicité ne demeurait-elle pas atta- chée au-cou de son pére ! Aveciquelle dou- ceur et avec quelle modestie ne recevaitelle pas ceux quil aimait! Avec quelle équité ne partageaitelle pas ‘sa tendressé entre ses ‘mourrices. et ‘les maitres qui-avaient cultivé

ou se$ moeurs ou son esprit! Pouvait-on étu- ‘dier avec plus d’application et avec des dis-

aa,

DE LA CORRESPONDANCE. 439

splendid ly; but you can be treated tio where, believe me, with more unconstfained cheer- falness, simplicity, avd freedom : only make the experiment; atid if-you'do not ever after. wards prefer my table to any other, never fa- your me with your company kag ‘Bateweh

VI. To Marcellinus,

. E WRITE this to you under’ thie uli oppression of sorrow : the youngest daughitet of my friend Fundanus is ‘dead! newer Sal rely was there a more agreeable and moré amiable young person, or one who hetter deséived to énjoy a long, I shad almost said 5 an immortal life!" She wii scarce fourteen, and yet ‘had ‘all the wisdem of age and dis¢ietion of a matron, joined with youtliful sweetnessantl virgiti modesty. With what an engaging fondness’ did she behave to her father! how kindly and respectfully receive his friends! how affettionxtel y treat all those who in their fespective offices had the care and education of her! She employed. much of her time in reading, in which she discovered great strength of judgement ; she indulged herselfin few diversions , and those with much caution, With what forBellrnte’ with shat patience, with what courage did.

438 * Pare

positions plus heureuses? Pouvait-elle mettre

moins de temps, et plus de circonspection dans ses divertissemens ? Vous ne sauriez vous imaginer sa retenue , sa patience, sa fermeté, méme dans sa derniére maladie. Docile aux médecins, attentive 4 consoler son pére et sa scour , aprés que toutes ses for-

ces l’eurent abandonnée, elle se soutenait en-

core par son seul courage. I l’a accompagnée

jusqu’a la derniére extrémité , sans que nila’

longueur de la maladie’, ni la crainte de la mort, l’aient pu abbattre; et c'est ce qui ne sert qu’a augmenter et notre douleur et nos regrets. Mort vraiment funeste et prématu- rée ; mais conjoncture encore plus funeste et plus cruelle que la mort. Elle était sur le point d’épouser un jeune homme trés-aima~ ble. Le jour pour les noces était pris; nous y étions déja imvités. Hélas ! quel chang

ment! Quelle horreur succéde a tant de joie! Je ne puis vous exprimer de quelle tristesse je me suis senti pénétré quand j'ai entendu Fundanus , inspiré par la douleur. toujours féconde en tristes inventions, donner ordre lui-méme, que tout ce qu'il avait destiné en bijoux, en perles, en diamans , fit employé en baume, en essences , en parfums. C'est un homme savant et sage, et qui, dés sa

DE LA CORRESPONDANCE. 458)

she endure her last illness! she complied with all the directions of her physicians ; she encouraged her sister and her father ; and when all her strength of body~ was exhausted, supported herself by the single vigour of her mind. That, indeed , conti- nued even to her last moments, unbroken by the pain of a Jong illness, or the terrors of approaching death; and it is a reflection which makes the loss of her so much the more to be lamented. A loss infinitely se~ vere! and more severe by the particular’ conjuncture in which it happened! she was contracted to a most worthy youth! the wedding day was fixed, and we were all invited. How sad a change from the highest joy to the deepest sorrow! How shall L express the wound that pierced my heart, when I heart Fundanus himself (as grief is ever finding out circumstances to aggra~ vate its melancholy ) ordering the money he had designed to lay out: upon clothes: and jewels for her marriage, to be employed in myrrh and spices for her funeral ? He is a man of great learning and good sense, who has applied himself from his earliest youth to the nobler and most elevated stu- dies; but all the maxims of fortitude which

“4Go | LAR iplus tendre j jeunesse s ‘est formé la raisor par _ Jes:meilleures sciences , et par les plus beaux _ arts; maisaujourd hui il méprise tout ce quit aout dire, et ce qu'il a souvent dit lui-méme. Enfin , toutes ses vertus disparaissent et l’a+ _-bandonnent a sa seule tendresse. Vous n’au- rez pas de peine a l’excuser; vous le louerez méme, quand yous songereza ce qu'il aperdu. Jl aperduune fille qui avait pas seulement la mameére, !’air , les traits de son pére, mais que Jon pouvait appeler son portrait , tatit elle lui ressemblait. Si donc vous lui écrivez sur un si juste chagrin, souvenez-vous de mettre moins de force et de raison que de _ compassion ¢t de douceur dans. vos conso- lations. Le temps ne contribuera pas’ peu a les Jui faire gotter. Carde méme qu'une plaie toute récente appréhende la main du chirur+ gien, et que dans la suite elle la souffre et la souhaite, ainsi la nouvelle affliction se ré+ volte d’abord contre les consolations , et les écarte ; mais peu a prés elle les cherche, et se rend: celles qui sont adroitement ména= gées. Adieu.

VII. A Corneille Tacite.

Jz me réjouis que vous soyez de retour & Rome en bonne santé, Vous ne pouviea

DE LA CORNESPONDANCE. G4I

he has received from books, or advanced himself , he now sastoely rejects , and every othes virtue of his heart gives place to all a parent's tendérness. You will’ ex- etse, you will even approve’ his sorrow , when you consider what he has lost. He has losta daughter who resémbled him iu his manners, as well as his person, and exactly copied out all her father. If you shall think proper to write to him upon the subject of 80 reasouable a grief, let me remind you not to use the rongher argoments of conso~ Jation, and siich as seem to carry a:sort of reproof with them, but those of kind and sympathizing humanity. Time will rendet him more open to the dictates of reason + for as a fresh wound shrinks back from the hand of the surgeon, but by degreés submits to, and even requites thé méans of its cures so a mind under the fitst impressions of a misfortune’, shuns and rejécts all arguments of consolation, but at fength , if applied with tenderness, calm, and Wate ys a quiesces 7 in them. F% rewel. , ut 17? VIL Ty. Connelius Tacitus, T REFOIER that youlaté sifely arrived in Rome; for though Pans alwavs desitous’ 3g*

442 ~ vAaART jamais arriver pour moi plus a propos. Je ne resterai que fort peu de jours dans ma mai- son de Tusculum , pour achever un petit’ ouvrage que j'y ai commencé. Je crains que © si je linterromps sur la fin , je n’aie beau- coup de peine a le reprendre. Cependant ,. afin que mon impatience n'y perde rien , je’ vous demande d’avance par cette lettre une’ grace que je me promets de vous demander bientét de vive voix. Mais avant que de vous exposer le sujet de ma priére, il faut vous. dire ce qui m’engage a vous prier- Ces jours passés, comme jétais 4 Come, lieu de ma paissance, un jeune enfant, fils d'un de mes compatriotes, vint me saluer. Vous'étudiez ? lui disje. Il me répond quoui, En quel lieu? A Milan. Pourquoi mest-ce pas dans ce lieu- ci? Son pére, qui l’accompagnait, et qui me Tavait présenté , prend Ja parole. Nous n’a- vons point, ditil, ici de maitres. Et pour- quol nen avez-vous point? I] yous était fort important a vous autres peres (cela venait a propos, grand nombre de péres m/écou- taient ) de faire instruire ici vos enfans. Ou Jeur trouver un séjour plus agréable que la patrie ? Ow former leurs moeurs plus stire- ment que sous les yeux de leurs parens? Ou €3 eatre teuir & moins de frais que chez yous?)

DE LA CORRESPONDANCE. 445

tO see you, Lam more particularly so now. I purpose to continue a few days longer at my house at Tusculum, in order to finish a work which I have upon my hands. For I am afraid, should I put a stop to this design now that it is so nearly completed, I shall find it difficult to resume it. In the mean while, that I may lose no time, I send this letter before, to request a favour of you, which I hope shortly to ask in person. But before I inform you what my request is, I must let you into the occasion of it. Being lately at Comum, the place of my nativity; a young lad, son to one of my neighbours, made mea visit. I_asked him whether he studied oratory, and where ?. he told me he did, and at Mediolanum. And why not here? Because (said his father, who came with him) we have no masters. « No! (said I,) surely it nearly concerns © you who are fathers (and very opportunely several of the company were so ) that your sons should receive their education here’, rather than any where else. For were can they be placed more agreeably than in their own country, or instructed with more safety and less expence than at home and under the eye of their parents? Upop what very:

LAA LAR.

A. combier croyez-vous que vous reviendrait Je fonds nécessaire pour avoir ici des profes- seurs? Combien , pour établir ce fonds , vous faudrait-il ajouter 4 ce que vos enfans vous cofitent ailleurs, ot il faut payer voyage , nourriture , logemens , acheter toutes choses ; car tout s'achéte lorsqu’on n'est pas chez soi ? Moi qui nai point encore d’enfans , je suis tout prét, en faveur de ma patrie, pour qui jai un cceur de fils et de pére, 4 donner le tiers de la somme que vous youdrez mettre 4 wet établissement.. J’ offrirais le tout’; mais je craitdrais que cette dépense, qui ne serait a charge & personne, ne rendit tout le monde moins cireonspect dans le choix des maitress que la’ brigue seule ne disposat de ces places, et que chacuit de vous ne perdit tout fe fruit de ma fibétalité. C'est ce que je vois en di- vers liewx ow il y a des chaires de professeurs fondées.. Je ne sais qu'un moyen de prévenir ce désordre ; c’est de ne confier qu’aux péres

le soin du: choix, et de les obliger.a bien

choisir, par la vécessité de la contribution, et par lintérét de placer utilemeut, leur dépense; car ceux qui peut-étre ne seraient pas fort atteptifs au bom usage du biew

as

DE LA CORRESPONDANCE. 445

easy terms might you, by a general contri- bution, procure proper masters, ifyow would only apply towards the raising a salary for them, the extraordinary expence it cost you for your soups journies , lodgings, and what- ever else you pay for upon account of their being abroad; as pay, indeed, you must in such a case for every thing. Though I have no children myself, yet I shall willingly contribute toa design so beneficial to (what I look upon as a ‘child, or a parent) my country ; and therefore I will advance a third part of any sum -you shall think proper to Yaise for this purpose. I would take upom myself the’ whole expence, were I not ap-! prehensive that my benefaction might here- afier be abused and perverted to. private ends; as I have observed to he the case in. seyeral places. were. public. foundations. of, this nature have been established, The single, means to prevent this mischief i is, to leave

the choice of the masters birch y in the breast of the parents, who will be so much the more careful to determine properly , as they shall be obliged to share the expence: of maintaining them. For though they may’ be careless in disposing of another's bounty, they will certainky be cautious how they”

446° DAaT

d'autrui, Je seront certainement a ne pas mal employer le leur, et n’oublieront rien pour mettre en bonnes mains le fonds que j'aurai fait, si le leur l'accompagne. Prenez donc une sage résolation a l’envi I'un de l'autre, et réglez vos efforts sur les miens. Je sou- haite sincérement que mon contingent soit considérable. Vous ue pouvez rien faire de plus avantageux a vos enfans, rien de plus agréable a votre patrie. Que vos enfans re- coivent l'éducation dans Je méme lieu ou ils ont regu la naissance. Accoutumez-les, dés l'enfance, a se plaire, a se fixer dans leur pays natal. Puissiez-vous choisir de: si excellens maitres, que leur réputation peuple vos écoles; et que, par une heureuse Vicissitude , ceux qui voient venir vos enfans étudier chez eux, envoient’& l'avenir les leurs étudier chez vous! »

Voila ce que je leur dis; et j’ai cru que je ne pouvais mieux vous faire en- tendre combien je serais seusible au bon office que je vous demande, qu’en repre- nant dés la source Jes raisons que jai de le desirer. Je vous supplie donc; dans cette foule de savans que la réputation de,

PE LA CORRESPONDANCE. 447

apply their own; and will see that none - but those who deserve it, shall receive my money, when they must at the same time receive theirs too. Let my example then encourage you to unite heartily in this useful design; and be assured the greater the sum my share shal] amount to, the more agree- able it will be to me. You, can undertake, nothing that will be more advantageous to. your children, nor more acceptable to your country. They will by this means receive, their education where, they, receive their birth , and be accustomed from their infancy, to inhabit and affect their native soil, May you be able to procure professors of such distinguished abilities, that the neighbour- ing towns shall be glad to draw their learn- ing from hence ; and as you now send your children to foreigners for education, may. foreigners in their turn flock hither for their instruction. » | I thought proper thus to lay open to you the rise cf this affair, that you might be the more sensible how agreeable it will be to me, if you undertake the office I request. I intreat you, therefore, with all the ear- estness a matier of so much importance’ deserves, to look out, amongst the great»

448 L ART

votre esprit attire de toutes parts auprés de yous, jetez les yeux sur ceux qui peuvent étre les plus proprées 4 l'emploi que je vous propose ; mais ne m’engagez point. Mon intention est’ de lJaisser les péres maitres' absolus da choix : je leur abandonne l'exa- men et la décision; je ne me réserve que Ja dépense et le soin de leur chercher des su= jets. Sil s'en trouve donc quelqu'un qui se fie a ses talens jusqu’au point de s'‘embar- quer dans ce voyage sans autre garantie, il peut l'entreprendre, et compter uniquement sur son mérite. Adieu.

WT ikosdsP aoe,

‘Vous demandez comment je régle ma journée en été dans ma terre de Toseane. Je m’éveille quand je’ pttis, dordinaire a’ sept heures, quelqdefois auparavant et rare- ment plus tard. Je tiens mes fenétres fer- mées ; car le silence et les ténébrés soutien- nent Pesprit, qui, n’étant point dissipé par des objets qui le penyent emporter, demeure libre et tout entier. Je ne veux pas assujet- tir mon esprit a mes yeux; J assujettis mes yeux 4 mon esprit ; car ils ne voient ce qu'il voit, tant qu'ils me sont pas. dict

~

DE LA CORRESPONDANCE. 449

number of men of Jetters which the repu- tation of your genius brings to you, proper persons to whom we,may apply for this purpose ; but -without eptering into any agreement with them on my part. For I would leave it entirely free to the parents to judge and choose as they shall see proper: all the share I pretend ‘to claim is, that of contributing my care and my money. . Tf therefore any one shall be found who thinks himself qualified for the undertaking, he may repair thither, but. without relying upon any thing but his merit. binshshi

Vill. To Fuscus.

. Sati desire to knovy in. what n manner I dispote of my time, in my summer villa at Tuscuin. T rise just when I find myself in the humour, though generally with the sin; sothetimes indeed ‘sooner but’ seldom laters When Tam up, I continue to keep the: shutters of my chamber windows clos+ ed, as darkness and_,sileuce , wonderfully promote meditation. Thus, free and ab- stracted from those outward objects which dissipate attention, I am left to’my own thoughts; nor suffer my mind to wander sith my eyes, but keep my eyesin'subjection

450 L ART

par. autre chose. Si j'ai quelque ouvrage commencé , je men occupe; je range jus~ ‘qu’aux paroles , commie si j’écrivais et cor- rigeais, tantét plus ét tantét moins, selon que je me trouve plus ou moins de faci- lité & composer et a retenir. J’appelle un secrétaire , je fais ouvrir les fenétres, et je dicté ce quej'ai composé, I] s’en retourne, je le rappelle encore une fois, et je le renvoie. Dix ou onzé heures venues ( car cela n'est pas toujours si juste et si réglé) je me léve, et, selon le temps qu'il fait, je vais dans mon bosquet, ou dans ma ga- lerie , et j'achéve ou je dicte le reste de ce que je me suis propos¢. Ensuite je monte dans une chaise ; et 14, mon attentions étant ranimée par le changement, je continue a faire ce que j'avais commencé pendant. que j‘étais couché ou que je me promenais. Ensuite je dors un peu , puis je me promeéne : aprés, je lis 4 haute voix quelque harangue grecque ou latine, non tant pour me forti- fier la voix que la poitrine , quoique la voix elle-méme ne laisse pas d’y gagner. Je me

DE LA CORRESPONDANCE. 453

to my mind, which, when they are not distracted by a multiplicity of external ob- jects, see nothing but what the imagination represents to them. If 1 have any composi- tion upon my hands, this is the time I choose -to consider it, not only with respect to the general plan, but even the style and expres- sion, which I settle and correct as if I were actually writing. Io this manner I compose more or less as the subject is more or less difficult , and I find myself able to retain it. Then I call my secretary, and, opening the . shutters, I dictate to him what I have com- posed, after which I dismiss him for a little while, and then call him in again. About ten or eleven of the clock (for I do not ob- serve one fixed hour ), according as the wea- ther proves, I either walk upon my terrace, or in the covered portico, and there I con- tinue to meditate or dictate what remains npon the subject in which I am engaged. From thence I get into my chariot, where I employ myself as before, when I was walking or in my study : and find this changing of the scene preserves and enlivens my attention. At my return home, I repose myself; then I take a walk; and after that, repeat aloud some. greek or latin oration,

45a 29% L ART

proméne encore une fois; on: me frotté Whuile ; je fais ‘quelque exercice; je’ me baigne. Peidant le Fepas , si je mange’ aveé ma femme, ou avec un petit nombre d’a- is mis, on lit un livre, Au sortir de table, vient quelque comédien ou quelque joueur dé'lyre. Aprés ‘quoi je me proméne avec mes gens, parmi Jesquels il y ena de fort savans. On prolonge ainsi la soirée j a parler de choses différentes, et le jour Je plus long se trouve tout d’un coup fini. Quel- quefois ‘je dérange un peu ‘cet ordre : cat si fai demeuré du lit, ow si je'me suis promené long-temps , apres mon som- meil et ma lecture , je ne me sers point de ma chaise; mais je monte A cheval,

ce qui m’emporte moins de temps, parce que je vais plus vite’ Mes‘ aniis me vien= nent voit des lieux Voisius , pretinent une partie du jour, et quelquefois nie lassent par une diversion faite a’ propos. Je chasse en d'autre temps ; mais jamais saus mes tablettes ; afin que si je ne prends rien, je ne laisse pas de remporter quelque

DE LA CONRESPONDANCE. 453

not so much for the sake of strengthening my elocution, as my digestions though indeed the voice at the same time finds its account in this practice. Then I walk again, am anointed , take my exercises, and go into the bath. At supper, if I have only my wile, or a few friends with me, some author is read to us; and after supper we are enter- tained bikes with music or an interlude. ‘When thatis finished, I take my walk with my family, in the number of which I am not without some persons of litterature. Thus we pass our evenings in various conversa- tion; and the day, even when it is at the Get steals away imperceptibly. Upon some occasions, I change the order in cer- tain of the articles above mentioned. For instance, if I have studied longer or walked more than usual, after my second sleep, and reading an oration or two aloud, instead of using my chariot, I get on horseback ; by which means I take as much exercise. and lose less time. The visits of my friends from the neighbouring villages, claim some part ofthe day; and sometimes, by an agreeable interruption, they come in very seasonably to relieve me when I am fatigued. I now and then amuse myself with sporting, but

Ad4 - LART

chose, Je donne aussi quelques heures & mes fermiers, trop peu 4 leur avis ; mais leurs plaintes rustiques ne servent qu’a me donner plus de gout pour les lettres et pour les occupations de la ville. Adieu.

FIN,

DE LA CORRESPONDANCE. 455

always take my tablets into the field , that though I should not meet with game, I may at least bring home something. Part of my time too (though not so much as they desire ) is alloted to my tenants; and I find their rustic complaints give a zest to my studies and engagements of the politer kind. Farewel,

THE END:

TABLE DU SECOND VOLUME

> :

TROISIEME PARTIE.

Lettres sur divers divers sujets,

A cone demoiselle qui allait se marier. Page 2 D’un ami a un autre, pour lui conseiller de se ma- rier.

Réponse, T4 D’un amant a J’objet de son affection. 18 Réponse de la jeune dame. 20 A la méme demoiselle, au bout de quelque temps. 22 Réponse. 24 De la méme, en réponse a une autre lettre. 26

Réprimande dun pére a son fils, sur une liaison imprudente. .

Réponse du fils. 2

D’une fille 8 son pere, en lui faisant part d’une

proposition de mariage. 36 Réponse du pére a sa fille. 38 D’un jeune homme subitement captivé au spectacle.

40

Du pére de la demoiselle. 42 D’un amant a un pére, sur son attachement pour

sa fille. 44 Réponse du pere. Tbid. Réponse différente. 46 Du méme. Ibid. De |’amant de la demoiselle. 48 Réponse a !a demoiselle. Ibid. D’un amant jaloux a sa maitresse. So

Réponse. 52

ee THE CONTENTS

OF THE VOLUME Il

PART 111.

/

Letters on miscellaneous subjects.

rs a young lady who was going to marry. Page $ From a friend to another, advising him to marry.

9

An answer. 15 From a lover to the object of his affection. 19 The young lady’s answer. 21 To the same lady, after some time. 23 From the young lady in reply. 25 From the same in reply to another letter. 27 papers from a father to his son, oa an impru- ent connection. 29 The son’s answer. 33 From a daughter to her father, disclosing a pro~ posal of marrage. 37

The father’s answer to his daughter. 39 From a young man suddendly captivated ata Play-

House. 41 From the lady’s father. 43 From a lover to a father, on hi attachment to his

daughter. 43 The father’s answer. Ibid. A different reply, 47 From the same. Ibid. From the lover to the dadebital 49 The lady’s reply. Ibid. From’a jealous to his mistress, 5r From the lady, in reply. 53

Ze 20

458 * TABLE. D’un amant a Ia tante de sa maitresse. Page 54

Réponse de la tante. Ibid. De la méme. 56 D’un amant timide & sa maitresse. Ibid. Réponse de la demoiselle. 60 D’un amant blessé 4 la guerre, A sa maitresse. bid. Réponse. 62 D’au amant a son pére , sur son peu de succés. a Ibid. Réponse. 66 Jan ami 4 un amant extravagant. 79 Dun plaisant 4 sa maitresse. 6

D’une dame qui vient de se marier, & son amie. 78

Réponse de félicitation. 80 D’un oncle a son neveu, sur Vamitié. 82 D’un étudiant & son ami. 86 Lettre ironique 4 un calomniateur. 92 Lettre pour le premier jour de Pan. 94 Réponse. 06 Lettre pour souhaiter un bon voyage. 98 Réponse. Ibid. Lettre de remerciement, et pour faire savoir son arrivée a un ami. 109 Réponse. 102 Lettre de plainte sur un long silence, 104 Réponse. bid, Lettre de félicitation sur un mariage. abe Réponse. Lettre dune jeune dame 4 son amie malade. Ibid. Réponse. 110 A un ami, sur sa convalescence. Ibid. Réponse. 112 D’un ami a un autre, sur l’emploi du temps. Ibid. Cartel. 116 Réponse. 118 D’un frére ainé a son frere cadet, sur les habi- tudes. 120

Pour recommander un parent a une personne de qualité, 126

TABLE. 459 From a lover to his myistress’s aunt, requesting

her intercession, age 50 The aunt’s reply. Ibid. From the same. 57 From a modest lover to his mistress. Ibia. The lady’s reply. 61 From a lover, after receiving wounds in battle,

to his mistress. Ibid. The young lady’s reply. 63 From a suitor to his father, relating his ill poren ct

id,

The father’s reply. 67 From friend to a foolish lover. 71 From a wit to his mistress. - 97 From a lady just married, to her friend. 79 A congratulating reply. r From an uncle to his nephew, on friendship, 83 From a student to-his friend. 87 An ironical letter to a slanderer, 93 Letter for a new year’s day. os The answer. 97 Letter wishing a good voyage. 99 The answer. Ibid. Letter of thanks, and to let a friend know one’s arrival. yor The answer. 103 Letter of complaint on a long silence. ~— 105 The answer. = Ibid. Letter of congratulation on a marriage. 107 The answer. 169 Letter from a young lady to her sick friend. Ibid. The answer. 11r To a friend , on his recovery. - Ibid. The answer. 113 From a friend to another, on time, Ibid. A challenge. 117 The reply. T19 From qn elder brother to the younger, on habits.

ee 125 Recommending a relation to a gentleman of rank.

127,

460 TABLE

Réponse. . Page 126

Pour recommander un fils A un amiintime. 128

Réponse.. Ibid. Sur la colére. Ibid,

D’une dame A son amie, sur les privautés que se perinetient les gens mariés en présence de leurs

amisi 130 D’un homme sans fagon, 8 un ami cérémonieux. 132

Lettre plaisante d’un ami A un autre, sur les desirs. 134 D'un monsieur A une parente de son amie, sur-la chasteté. 136 D’une fille 4 sa mére. 140 Réponse de la mére. 142

Lettre a une jeune demoiselle, contenant des no- tices sur l’histoire des premiers siécles. | 148 Lettre a la méme personne, sur histoire romaine.

160 Modgles de billets d’invitation. 174 4184 QUATRIEME PARTIE. Lettres d'auteurs célébres. I. De Sterne A Eliza. ; 186 Ti. Du méme.a Eliza. 196 TIL. Du méme a Eliza. 200 TV. Du méme a Eliza, 212 ¥V. Da méme a Eliza. 218 Lettres de milady Montagute. 1. A la comtesse de halal : 228 Ul. A madame S ***. 232 UL. A madame S. C. 236 TV. A la comtesse de ***, 238 V. Ala comtesse de ***. , ; - VI. A madame la comtesse de **™. 4 VII, A milady R***. 270 VILL, A milady ***. 220

re

TABLE, 46%

The answer. Page 127 Recommending ason to an intimate friend. 12 The reply. Ibid. On anger. Ibid. A lady to her friend, on the foundness of married people, before friends. 135 From a plain gentleman to a ceremonious ne I _ <A humorous letter from a friend to another, upon wishes. 135 From gentleman to a friend’s relation , on chastity. 13 From a daughter to her mother, fi The mother’s answer. 143 A letter to a young lady, containing notices on the history of the first ages. 149

Letter to the same lady, on the roman history. 164 Models of cards of invitation, etc. 175 a 185

PART IV. - Letters of renowned authors. .

I. From Sterne to Eliza. ¢ § (| 387, ' 4 *

II. From the same to Elizaa | 197° III, From the same to Eliza. 201 IV. From the same to Eliza, 213 V. From the same to Eliza, 219 . Lettters of lady Montague. I. To the countess of —~ 229 Il. To mistriss S.— ~ 233 III, Townistriss S.C, 237 IV. To the countess of B—, : 239 V. To the countess of —, 247 VI. To the countess of 255 VII. To lady R—, 271

VUIL. To lady X—. 281

na... EE . IX. A milady ***. Page 290

X. A la comtesse de ***, 302 XI. A la comtesse de ***. 322 AL, A la comtesse de B***. 352

Lettres de Brutus.

I. Brutus & Atticus. 396 Il, Brutus a Cicéron. 388

Lettres de Pline,

T. A Tacite. 410 II. A Corneille Tacite. 424 Hil. A Caninius Rufus. 426 IV. A Minutius Fundanus, 430 V.A Septitins Clarus. 432 VL. A Marcellin. . Be VIL. A Corneille Tacite, 44° VIL. A Fuseus. : 448

Fin de da table du second volume.

John Crespin

3*

TABLE, 1X. To the lady —.

X. To the countess of —, XI. To tiie countess of —. XII. To the countess of B—.

Letters of Brutus,

I. Brutus to Atticus. II, Brutus to Cicero.

Letters of Pliny.

I. To Tacitus.

Il. To Cornelius Tacitus, III. To Caninius Rufus.

~ IV. To Minutius Fundanus, V. To Septitius Clarus. © VI. To Marcellinus.

VII. To Cornelius Tacitus, VIII. To Fuscus,

468 Page 29t 303

Tnd.of the teble of the second volume.

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