LS Le uit) DRM EN re 4? 4 von ete { \ sit , \ Erei y # Î wi 4 CU NASRHYE RNCS RE | LM ATAN ER Cours Pb Darra nr où ra + = ee ; : " VIE ë ré 1 1 1189 un AU: Ed se oi AE 4 ÉLE pa Anar, xNE A Ti tb BIBLIOTHÈQUE BRITANNIQUE; OU KR Ro. dE: +, L Extrait des ouvrages Anglais, Français , Allemands et ltaliens , et des Transactions des Sociétés savantes , EN DEUX SÉRIES, INTITULÉES: LITTÉRATURE ET AORMEN CES LTeNLTrS: rédigé à Genève, PAR UNE SORA DE LETTRES. TOME PREMIER. NAOLECF-ELE LUB: SR IE: EFFFTÉRATURE »] & tB1.4 LsÈA ee —— — - :_ À GENÈVE, De l'Imprim. de la Brscrornéque BRITANNIQUE. 1816. AVIS DES RÉDACTEURS. \ Dés circonstances dans le détail desquelles il seroit superflu d'entrer, et qui n’ont point dépendu de nous , ayant retardé de trois mois entiers l'arrivée de la. fonte des carac- tères destinés à ce Recueil, sous son nou- veau titre, ce retard forcé a donné à l’opi- nion d'un assez grand nombre d'abonnés le temps de se manifester, sur les convenances du changement que nous avons annoncé dans le Prospectus de la BIBLIOTHÉQUE UNIVERSELLE. Nous avons recu à cet égard plus de signes de regret qu'on ne nous a donné d'encou- ( %i2) rasemens. On a semblé partager des craintes que nous avions déjà concues; celle de nous voir forcés , par l'extension de notre plan, à perdre en profondeur ce que nous gagne- rions en surface ; celle d'entrer en lice, et peut-être en lutte inégale, avec des Recueils : périodiques estimés; celle de devenir moins libres dans notre choix; celles enfin, qui sont assez naturelles dans toute entreprise dont les chances se calculent diflicilement. Nous ne savons pas même sil y a lieu d’in- terprêter à faveur ou défaveur de la forme annoncée , l'empressement avec lequel on nous demande aujourd'hui, plus que dans aucun temps antérieur , des. collections en- tières de la BIBLIOTHÉQUE BRITANNIQUE. Ebranlés, mais non convaincus par ces considérations , nous publions provisoire- ment sous le titre annoncé, le premier ca- hier de chacune des deux divisions de cette nouvelle série de notre Recueil. Le résumé que contiennent ces deux cahiers, pourra C6.) convenir à l'ancien titre , comme au nouveau, si, après avoir donné à la réflexion tout le temps nécessaire, nous nous décidons à re- prendre le premier. Toutefois, dans cette dernière supposition, nous ne retournerions point au système d'après lequel nous n’ad- mettions dans la BIBLIOTHEQUE BRITANNIQUE que les productions d’origine anglaise; nous y introduirions, dans l’occasion, celles des autres pays; mais en conservant toute notre liberté de choix, et en ne consultant, pour notré distribution, que l'abondance relative . des matériaux que nous aurons à mettre en œuvre, et le degré d'intérêt que chaque objet nous semblera mériter. Genève, le x1.er Mai 1816. P.S. Ceux de nos äbonnés qui auroient une préférence décidée pour lun, ou pour l'autre des deux Titres entre lesquels nous hésitons, sont priés de vouloir bien prendre la peine de nous renvoyer, sous bande, celui des deux qui n'aura pas leur approbation. —_——— Gr D ro APERÇU 1 “DES RecHgncHEs ET DES DÉGOUVERTES RÉCENTES DANS LES ScrENcEs ET LES Ans. A L'ENTRÉE d'une carrieré, à quelques égards nouvélle pour nous, par l'étendue qu’élle recoit du plan nouveau de ce nait, il nous semble utilé et cônvenablé! d8 fixer notre point de départ en commercant par un exposé sommaire de l'état actuel des Sciences et des Arts, dont nous avons occupé pendant vingt années les spa dé la Bibliothèque Britannique. En procédant ainsi, nous ob- tenons encore l'avantage de conserver d'entrée à notre travail lun des caractères qui lui a valu quelque faveur pendant cette longue période , c'est-à-dire , là forme un peu didactique sous laquelle nous nous étions imposés le devoir de présenter les recherches et les découvertes, à mesure que le temps les faisoit naître dans cette contrée d'outre-mer, dont les productions nous ont sur-tout occupés. Ce premier Cahier de la division des Sciences de la BIBLIOTHÉQUE UNIVERSELLE sera donc .entièremént destiné à l'exposé rapide des acquisitions récentes de la science ; et sur-tout pendant l’année qui vient d'expirer. . On peut considérer z'Ixsrrrur Royaz de France, et Îles Socrérés Rovazes de Londres et d'Edimbourg comme des foyers principaux , où les lumières se concentrent et d'où elles rayonnent , on peut dire aujourd'hui sur tout Sc, et arts. Nouv. serie, Vol, 1. N°. 1. Janv, 1816, À $ APERCU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES le globe. Les Mémoires de ces deux Compagnies savans tes et les “verbaux de leurs séances renferment les élémens principaux du compte qué nous allons rendre ; et nous les puiserons sur-tout dans ces deux sources. Il n'en est pas ainsi de l'Allemagne et de l'Italie ; la république des sciences et des arts n'y a point de ca- pitale; et chaque université, dans ces contrées, a un droit presqu’égal à être considérée comme centre d'ac- tion. Mais les communications y sont ouvertes et faci- les ; et un nombre de Recueils périodiques y procure aux lumières une circulation rapide , rendue plus active encore en Allemagne par les mouvemens du commerce, qui, dans ce pays, regarde les alimens de la pensée, et les produits de la presse comme des objets de pre- mière nécessité, et sur lesquels il étend son domaine et jusquà ses spéculations. FRANCE, Le souvenir si récent des convulsions qui ont tour» menté ce,beau royaume pendant l'année 1815 , ne sem- bleroit pas laisser d'espérance pour une récolte scienti- fique. Il nous paroît intéressant de signaler le caractère historique de cette année si mémorable pour la France; ét d'opposer aux funestes résultats qu'on pouvoit en re- douter, les progrès réels des sciences et des arts , dans le même pays et dans le même intervalle. Rien ne relève mieux le bienfait de la civilisation et n'en donne une plus juste mesure que ce singulier contraste. Voici les deux faces du tableau , esquissées en peu de traits, et de main de maître (1). _+ Encore une année de dévastation et de terreur ! La discorde ensanglantant de nouveau notre patrie, (2) Mr. le chevalier Cuvier. Annalyse des travaux de la Classe des Sciences maïh, et phys. de l'Institut Royal de eg pendant l'année 1815e DANS LES SCIENCES ET LES ARTS. 3 Texistence de ce beau royaume remise en question ; le repos et la fortune des plus paisibles citoyens un mo: ment sans protection et sans garantie ; d'innombrables armées inondant nos provinces, s'emparant de nos villes, ressaisissant violemment , au milieu d'une capi- tale conquise, ces trésors des arts , accumulés naguères par d'autres violences : telles ont été , pour les plus innocens , les suites d'un trop coupable attentat. Mais, les sciences consolent et tranquillisent : aujourd'hui tous les peuples les respectent : au milieu du tumulte des armes nos Archimèdes n'ont rien à redouter de ces sol- dats éclairés , à qui leurs noms et leurs travaux sont connus , et qui se réjouissent de pouvoir devenir un ins- tant leurs disciples. Peut-être même, est-ce aux mo- mens les plus terribles , que , réfugiés dans les profon- deurs de la méditation , se dérobant dans l’exaltation de leur esprit aux horreurs qui les environnoient , ils sont arrivés quelquefois aux combinaisons les plus heureuses, aux découvertes les plus fécondes. On verra du moins, que la liste des travaux de cette année, ne le cède en rien à celle des temps les plus paisibles. » SCIENCES PHYSICO-MATHÉMATIQUES. * Axazvse arrziQuée. Îl sera difficile, pour ne pas dire impossible , de donner, dans les limites auxquelles nous sommes forcés de nous astreindre , une idée du beau travail de Mr. La Place sur le flux et reflux de la mer. Nous nous bornerons aux résultats principaux. Le phénomène des marées en général étoit connu des anciens et n'avoit pu. échapper aux habitans des côtes de l'océan. Ils avoient même entrevu certaines va- riations ou périodes, dans l'intensité du phénomène ; mais on n'a eu , sous ce dernier point de vue, d'ob- servatiôns exactes et suivies que celles que l'Académie des sciences ft entreprendre, au commencement du 4 2 4 APERÇU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES dernier siècle , au port de Brest, très-favorablement CCR tué, et où les marées sont considérables. En 1806 on y: a commencé, à la demande de Mr. La Place, une nou- velle série d'observations qui doivent être continuées pendant une périede entière de la révolution des nœuds : de l'orbite lunaire (environ dix-neuf ans ) ;on en a déjà à-peu-près la moitié, et on peut établir une comparai- son entre des résultats observés, à un siècle de dis- tance. ; On sait que les marées sont dues à un ensemble très- compliqué résultant de l'action de deux corps, le soleil et la lune , sur la masse mobile des eaux qui recou-, vrent les trois quarts du globe. Les positions des deux. corps attirans relativement à la masse attirée changent continuellement, et les effets changent avec elles ; il s'a- git de démêler l'influence de la distance , de la direc-. tion plus ou moins perpendiculaire , de l'action cons- pirante ou opposée de ces corps, dans les résultats qu'ils produisent; et jamais questions plus difficiles n'ont occupé un géomètre plus digne de les méditer avec succès. Il résulte d'abord de son examen , que les hauteurs actuelles des marées dans le port de Brest surpassent d'un quarante-cinquième environ , les hauteurs détermi- nées par les observations anciennes ; une portion de cette différence peut être due aux erreurs des obser- vations ; et le reste à un changement séculaire dans: Jaction du soleil et de la lune. : On sait que les hautes et basses marées suivent , à, un intervalle de temps plus ou moins distant, le pas- sage au méridien , de la lune , dont l'action est trois fois. plus grande que celle du soleil. Bernoulli attribuoit une partie du retard à l'inertie des eaux , et une autre partie au temps que l'action attractive de la lune em-. ployoit peut-être pour le transmettre à la terre. Mr. La Place a reconnu par l'ensemble des phénomènes cé» P : - DANS LES SCIENCES ET LES ARTS. 5 lestés, que l'attraction se transmet avec une vitesse in- comparablement supérieure à celle de la lumière même. Nous avons dit tout-à-l'heure que le rapport de l'ac- tion de la Inne à celle du soleil , pour élever les eaux, étoit environ celui de 3 à 1. Les observations semblent montrer que les circonstances locales accroissent dans le port de Brest, ce rapport, d'une quantité égale à 6,1335 de l'action totale de la, lune sur l'océan. Il y a 14 à parier contre 1 que cette quantité nest pas em erreur de sa moitié. Mr. Là Place canclut de ce rapport rectifié, que la masse de la lune est égale à ;;,; de celle de la terre; d'où résultent 9",65 pour le coëfficient de la nutation, Maskelyne avoit trouvé 9",60. On sait que la parallaxe du soleil, ou Fangle sous lequel on. verroit , de. cet astre , le demi diamètre de la terre, est le seul moyen de déterminer la distance de notre planète; distance qui, d'après l'une des belles lois de Kepler, donne la elef de toutes les autres , dans le système solaire. Cette importance explique les sacri- fices que firent les Souverains en 1761 et 1769 pour en- voyer, dans des stations favorablement choisies sur le globe, des astronomes à ‘portée d'observer deux pas- sages de Vénus devant le soleil, phénomène plus pro- pre: qu'aucun autre à. faire obtenir cette détermination d'une. manière directe. Toutes ces observations, conve- nablement discüutées et calculées, ont montré: que cette parallaxe n’est ni au-dessous de 8,50 ni au-dessus de 8",70. Il reste donc, sur la distance du soleil à la terre, et par conséquent sur les dimensions absolues du sys- tême solaire , une incertitude de --, c'est-à-dire, de: huit cent mille lieues, environ , sur cette distance de la terre au soleil, qu'on prend ordinairement pour unité. : La théorie lunaire donne la parallaxe du soleil d'une: manière indirecte : d'après les calculs de: Mr. La Place elle se trouve égale à 8,59: Mr. Ferrer a ohtenu le 6 APERÇU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES même résultat par une nouvelle discussion des obsere vations du passage de Vénus en 1769. Cette quantité est bien voisine du milieu entre les deux limites que nous venons d’assigner à l'incertitude sur cet élément de première importance. ' APPLICATION DU CALCUL DES PROBABILITÉS À LA PHI- LOSOPHIE NATURELLE. Dans son beau et profond travail sur la Théorie analytique des probabilités Mr. La Place, avoit eu sur-tout en vue les applications dont cette théorie étoit susceptible dans la recherche des lois des phénomènes naturels : il y en a deux principales ; 1.° la détermination du résultat moyen le plus avantageux, c'est-à-dire, qui donne le moins de prise à l'erreur, dans la comparaison d'un nombre d'observations. 2.° La pro- babilité que l'erreur de ce résultat est comprise dans des limites données. Nous avons offert, tout-à-l'heure , un exemple de l'application de la théorie à ce dernier cas; le Mémoire dont nous parlons actuellement en renfer- me deux autres ; lun relatif aux valeurs des masses de Jupiter, de Saturne et d'Uranus ; l’autre a pour ob- jet la loi de variation de la pesanteur: voici br pr détails à ce sujet. Par un travail très- considérable sur les mouvemens de Jupiter et de Saturne, Mr. Bouvard a trouvé la masse de cette dernière planète, en y comprenant ses satel- dites et son anneau, égale à :-;;: de celle du soleil. Mr. La Place trouve , d’après ses formules de probabi- lité, qu'il y a onze mille à parier contre un, que l'er- reur de ce résultat n’est pas de --- de sa valeur. Il trouve plusieurs milliards à parier contre un, que l'erreur fi- nale n'est pas de -. Mr. Bouvard a trouvé la masse “de Jupiter et de ses satellites égale à ---- de celle du soleil ; et Mr. La Place montre qu'il y a un million à parier contre un, que ce résultat n’est pas en erreur d'un centième de sa valeur. Il y a quelque chose de très-satisfaisant pour l'es- prit , lorsqu'il est forcé à conserver un certain doute , d'en : - DANS LES SCIENCES ET LES ARTS. » sonnoître précisément la mesure et les limites ; car la portion en-dehors de ces limites est alors équivalente à la certitude morale. ; La seconde application de la méthode de Mr. La Place a lieu sur trente-sept observations de la longueur du pendule à secondes, choisies depuis 67° de lat. bor. jus- qu'à 51° de latitude australe. La loi de variation de la longueur du pendule isochrone , qu'elles donnent , est ä-peu-près la plus simple ; celle du carré du sinus de la latitude. Mr. Mathieu a trouvé que la longueur du pendule à secondes à l'équateur étant prise pour l'u- nité, le coëfficient du terme proportionnel au carré du sinus de la latitude est = 0,00551. D’après les formules de probabilité appliquées à ces observations, il y a 2127 à parier contre un, que le vrai coéfficient est com- pris dans les limites de cinq ,et de six, millièmes. Voici un résultat géologique qui ressort de ces cal- culs. Si la terre est un ellipsoïde de révolution, le coëf- ficient 0,005 répond à l’aplatissement -2-; « il ya 4254 à parier contre un, dit Mr. La Place, que l'aplatissement est moindre ; il y a des millions de milliards à parier, que ce coëfficient est moindre que celui qui répond à l'homogénéité de la terre , et que les couches terrestres augmentent de densité à mesure qu’elles s'approchent du centre. La grande régularité de la pesanteur à la sur face prouve qu'elles sont disposées symétriquement au- tour de ce point. Ces deux conditions, suites nécessaires de l'état fluide , ne pourroient pas évidemment subsister pour la terre, si elle n'avoit point existé primitivement dans cet état, qu’une chaleur extrême a pu seule don- ner à la terre entière. » Qui auroit jamais imaginé que la théorie et les ex- périences du pendule fourniroient un jour à la théorie Plutonique de notre globe l'une des inductions les plus fortes en sa faveur ? On a ici: l'un des exemples les plus frappans de l'enchaînement qui existe entre les { 8 APERÇU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES sciences en apparence les plus distantes, et des secours mutuels qu'elles peuvent se prêter quand ces rappro- chemens sont dirigés par des esprits supérieurs. Les calculs qu'on appelle aussi supérieurs, continuent à se développer entre les mains des géomètres Français. Mr. Legendre a publié la cinquième partie de l'ouvrage auquel il a donné le titre modeste d'Exercices du cal- cul integral; et elle ne sera pas la dernière. Poursuivant les conséquences des principes qu'il a posés , il ajoute dans celle-ci au nombre des équations dont l'intégrale sera possiblé ; il facilite et étend les applications de ces calculs par l'évaluation exacte , ou approchée , de di- verses sortes d'intégrales définies; il explique une erreur remarquée dans un résultat d'Euler; il montre en par- ticulier , que les fractions continues ne doivent être em- ployées qu'avec de grandes précautions, et en s'assurant que dans chaque cas la quantité nécessairement omise dans le terme auquel on s'arrête n'influera pas sensi- blement sur la valeur totale de la fraction; il paroît préférer à l'emploi de ces fractions dans le caleul inté- gral, l'usage des suites, qui en représentent la valeur terme à terme, et sur le retour desquelles il-démontre des théorèmes importans. Il donne une extension re- marquable aux méthodes de La Grange pour dévelop- per en séries convergentes l'arc dont la tangente est don- née en fonction rationnelle des sinus et des cosinus d’un autre are indéfini. Enfin, il met au jour une nouvelle espèce de transcendantes qui ont plusieurs belles pro- priétés et dont on peut faire de nombreuses applica- tions à la théorie des perturbations des planètes; il cal- cule des exemples jusques à huit et treize décimales , et indique les différentes routes qui peuvent conduire au même point; attention d'autant plus utile , que les calculs sont plus longs et plus difficiles. Dans un mémoire d'analyse pure, Mr. Ampère a dé- montré un théorème d'où l'on peut déduire toutes les DANS LES SCIENCES ET LES ARTS. $ “lois de la réfraction ordinaire et extraordinaire. Mr. La Place avoit déjà ramené cette singulière duplication des images qu'on observe dans le carbonate de chaux et d'autres substances transparentes, à un principe unique , celui de la moindre action. Mr. Ampère a démontré identité de ce principe, et d’une construction analogue à celle que Huyghens a donnée pour un cas parti- ‘culier, celui où la loi de réfraction extraordinaire ne dépend que d'un seul angle. De ce même théorême ; cet habile géomètre déduit une construction applicable à tous les cas où l’on connoît la vitesse de la lumière; ‘en fonctions de deux angles qui en déterminent la di- rection , et par laquelle on obtient le rayon refracté quand on a la direction du rayon incident. - Entre tous les objets des recherches physiques, ceux qui offrent le plus de prise aux procédés et aux appli” cations mathématiques sont certainement la lumière , et le calorique. La subtilité prodigieuse de ces émanations» leur mouvement rectiligne, leur rapidité extrème, les ‘rapprochent en quelque degré de ce pur idéal qui fait Tessence des conceptions mathématiques. Mr. Poisson l'un des plus jeunes et des plus profonds géomètres de l'Institut, a repris cette année une question qui avoit fait ‘en 1812 le sujet d'un prix remporté par Mr. Fourrier membre de l'Institut d'Egypte, sur le mode de distribu- tion de la chaleur dans les solides. Il regarde comme constantes trois quantités très-distinctes ; la capacité de ‘calorique de la matière dont le corps est composé ; la faculté conductrice proprement dite de cette même subs- tarice ; et le coëfficient à appliquer à la température, dans l'expression du rayonnement extérieur. Le problème se divise ensuite en deux parties : dans la première l'au- teur recherche les équations différentielles desquelles dé- pend la distribution de la chaleur dans l'intérieur , ou à la surface du corps ; la seconde , qui est purement ana- lytique , comprend l'intégration de ces équations, et 20 APERÇU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES la détermination des fonctions arbitraires contenues dans leurs intégrales, d'après l’état initial du corps et les con- ditions de sa surface. I} suppose implicitement, dans tout ce travail, une action à distance entre les molécules d’un solide diffé. remment réchauffées ; demande que nous ne sommes pas disposés à lui contester , et qu'il n’étend pas au-delà d'une sphère d'action aussi petite qu'on voudra. Si l'étendue de cette action entroit dans le domaine des sens il y au- Foit à faire aux calculs certaines modifications que l’auteur promet d'indiquer. En partant de ces données il trouve, pour le mouvement de la chaleur dans un corps de figure quelconque , la même équation que Mr. Four- rier a donnée dans sa pièce couronnée, et qui est commune à tous les points du corps. L'auteur en pré- sente une autre, générale comme la première ; à la- quelle Mr. Fourrier étoit aussi arrivé par une autre ‘voie, et qui se rapporte exclusivement aux points rayonnans à la surface. | Pour intégrer ces équations, Mr. Fourrier avoit em- ployé une méthode semblable à celle que Daniel Ber- mouilli avoit jadis appliquée aux cordes vibrantes , et contre laquelle Euler , d'Alembert, et La Grange avoient “élevé des. objections qu'on pouvoit reproduire contre Mr. Fourrier; dont toutefois les résultats étoient exacts, ainsi que Mr. Poisson s'en est assuré, et le reconnoît “expressément dans son Mémoire. ; Le même géomètre s'est occupé avec succès de la théorie difficile des ondes, sur laquelle l'Institut a pro- -posé une question , objet d'un prix à adjuger cette année 1816. Il ne suppose pas de percussion ; mais la simple rétraction brusque hors du fluide, d'un solide -qui y -étoit plongé. Il se forme autour de l'endroit qu'il oc- “cupoit, des ondes, dont il s'agit de déterminer la pro- pagation , soit à la surface, soit dans l'intérieur de la masse fluide. Mr. Poisson n'a considéré que le cas où DANS LES SCIENCES ET LES ARTS. T1 les agitations de l'eau sont assez petites pour qu'on puisse négliger le quarré et les puissances supérieures, des vitesses , et les déplacemens de molécules. Il sup- pose la profondeur de l'eau constante dans toute son étendue. Il atraité aussi le cas d'un canal vertical, d’une largeur constante, et d'une longueur indéfinie. * La comparaison des mesures barométriques des hau- teurs avec leurs niesures géométriques est encore un de ces exemples intéressans de l'alliance des sciences na- turelles aux sciences exactes. Dans le cours d'un im- mense travail de nivellemens barométriques exécutés aux environs de Clermont-Ferrand , Mr. Ramond a saisi Voccasion de comparer ses résultats sur quelques points, avec ceux obtenus pour les mêmes sommets dans de grandes opérations trigonométriques exécutées par Mr. Broussard , chef de bataillon du génie , dans le départe- ment du Puy-de-Dôme. Il en est résulté l'accord le plus satisfaisant dans les hauteurs déterminées par les deux méthodes. Pour le Puy-de-Dôme en particulier , la différence de leurs résultats ne s'est pas élevée à un mètre; et pour le Puy-de-Sancy , à deux décimètres seulement , sur une hauteur de 843 mètres. Au moyen de stations intermédiaires bien exactement déterminées, Mr. Ramond a obtenu les hauteurs de quatre - vingt montagnes, et de deux cents points les plus remarquables de cette contrée. Combien ne seroit-il pas à désirer que cette topographie verticale ; la plus intéressante sous le rapport du climat et de la géologie , fût avancée et soigné par tout comme elle l'a été dans l'Auvergne pa* l'excellent physicien et naturaliste dont nous venons d'in: diquer les travaux ! Les recherches de Mr. Biot sur la lumière ont cons tinué d'enrichir l'optique cette année. Nous allons es- sayer d'en donner un apercu, en remontant à l'origine “des phénomènes aprofondis. * Lorsqu'un rayon de lumière pénètre dans ‘un cristal #2 APERÇU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES dont la forme primitive n’est ni l'octaëdre régulier , ni le cube , ‘on observe en général qu'il se divise en deux “faisceaux inégalement réfractés. L'un se nomme le fais- eau ordinaire , parce que sa déviation a lieu dans tous les corps transparens; l'autre est dit extraordinaire ; par- ce que sa loi est différente et plus compliquée. Il ré- sulte , comme on sait, de ce double effet deux images dans le spath dit d'Islande, soit le carbonate de chaux homboïdal. Huyghens avoit déterminé la loi de la ré- fraction extraordinaire par. une construction ingénieuse ‘et exacte. Mr. La Place , appliquant à ces découvertes les moyens supérieurs de l'analyse, en a déduit l'expression géné- rale de la vitesse des particules lumineuses qui compo- sent le faisceau extraordinaire. Cette expression indique qu'elles sont séparées par une force émanée de l'axe du cristal , et qui, dans le spath d'Islande , est répulsive. Ici commencent les découvertes les plus récentes de Mr. Biot. Il a trouvé que dans un grand nombre de cristaux à double réfraction le rayon extraordinaire est atire vers Taxe, au Hieu d'en être repoussé ; ce qui di- vise ces cristaux, sous ce rapport, en deux classes, l’une à double réfraction attractive, autre, à double refrac- tion reépulsive ; c'est à cette dernière qu'appartient le spath d'Islande ; et le cristal de roche est compris dans la première classe. Les formules de Mr. La Place s'ap- pliquent également à l’une et à l'autre. Antérieurement, et sous le rapport de la polarisatiori de la lumière, dont nous parlerons bientôt , Mr. Biot avoit aussi découvert une opposition singulière dans ce genre d'influence , selon la nature des cristaux qui l'exer- cent; il avoit désigné ees deux influences agissant en sens opposé, sous les épithètes de polarisation quartzeuse et polarisation berillee, parce que le quartz et le béril en offroient les exemples les plus caractérisés. Cette» découverte se he à celles sur la réfraction » €n -tant DANS LES SCIENCES ET: LES: ARTS | 13 tœuil trouve que tous les cristaux doués de la polari- sation quartzeuse sont attractifs; et que tous ceux qui exercent la polarisation bérillée -sont répulsifs: Ainsi, de même qu'il y a deux électrieités , deux magnétismes, il faut reconnoître aussi deux forces polarisantes op=' posées. : ,Continuant ses . recherches, sur la polarisation de la lumière , et s’occupant de cet effet produit à la surface des métaux, Mr, Biot a découvert que le même métal, . selon qu'il est poli au marteau, ou par le frottement, produit, sur,la lumière réfléchie , des effets qui s'exer- cent dans. des sens :différens. Il en résulte dans certains. cas , des couleurs , qui suivent la série des anneaux CO- * lorés de Newton ; l'étude et l'exposition de ces effets. divers a fait l'objet d'un grand et subtil travail de l’au- teur , recherche que la nature du sujet ne nous permet que d'indiquer. : Ce même géomètre physicien a reconnu dans cer- tins fluides très-transparens tels que l'huile de téré- benthine , une influence polarisante très-remarquable, et, tout-à-fait analogue. à ce qui se passe dans les plaques de, cristal de aie coupées perpendiculairement à l'axe ; mais cette influence a une intensité beaucoup moindre. : Divers fluides fléchissent la lumière dans des sens difs férens toutes choses égales, La térébenthine, et l'huile; de laurier la détournent de droite à gauche ; l'huile de citron et l'alcool camphré la font passer de gauche à droite. On peut, en les mêlant en proportions conve- nables , neutraliser les effets. . Enfin , Mr. Biota découvert une nouvelle espèce d’an- -neaux colorés qui sobservent dans les plaques de spath d'Islande taillées perpendiculairement à l'axe de cristalli- Sation. Le système de ces anneaux a ceci de particu- lier , quil est.divisé comme en quatre quadrans , par, les quatre branches d'une grande croix noire ; ces bran- ches , à mesure qu'elles s ‘éloignent de l'axe, vont en s'éta- 1 APERCU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES lant comme les queues des comètes , et leur direction ést- parallèle et perpendiculaire au plan primitif de polarisa- tion du rayon incident. Parmi les Mémoires présentés à la première classe de l'Institut , et qu'elle a approuvés, il faut distinguer celui qui renferme l'exposé des opérations exécutées dans les départemens du Haut et du Bas-Rhin pour servir de fondement à la carte de l'Helvétie et à la mesure du parallèle de Strasbourg à Brest , par Mr. Henri, colonel, et Mr. Delcross , capitaine au Corps royal des Ingénieurs- géographes. Jetons un coup d'œil rapide sur les travaux géodésiques qui se sont exécutés avec une admirable persérérance et un immense développement, dans ces mêmes contrées que la guerre travailloit,et souvent désoloit tour-à-tour ; ce parallélisme de la dévastation et de la conservation, cette présence simultanée du désordre et de l'ordre , est encore un des traits qui caractérisent le degré actuel de civilisation de l'Europe, et qui est évidemment l'effet de la culture des sciences réelles, des arts utiles et de l'influence que ces perfucdonnenisns de l'esprit exercent sur les peuples, même à leur inscu. Tout le pays limité par la Meuse et le Rhin est au jourd'hui couvert d'un rézeau de triangles qui se rat- tâchent d'une part au grand travail de la méridienne de Paris , conduit de Dunkerque aux isles Baléares, et d'autre part, aux opérations géodésiques exécutées en Hollande par le général Kreyenhoff. Il ne manque qu'un petit nombre d'observations astronomiques, à la déter- mination exacte d’un arc du méridien de Groningue # Trêves , et du parallèle de Dunkerque à Cologne. On a, au dépôt de la guerre, la triangulation com plète de la Souabe et de la Bavière. Ces deux canevas, liés entr'eux, se rattachent encore à ceux de la’ Bohème, de Saltzbourg et de l'Autriche, exécutés par des Ingé- nieurs autrichiens. Une grande base , mesurée dans les ehvirons de Munich, et de nombreuses observations a DANS LES SCIENCES ET LES ARTS Lu astronomiques faites à Vienne , et au château de Ho- henstein , fixent l'échelle de tous ces travaux, et la po- sition rigoureuse d'un nombre prodigieux de stations. Un réseau trigonométrique qui embrasse la plus grande partie de la Westphalie et de la Basse-Saxe se lie aux opérations géodésiques de la Hollande. On à mesuré un arc du méridien , de Cassel à Copenhague, et un arc du parallèle d'Amsterdam ; il ne reste à déterminer bien exactement que les longitudes et latitudes des points ex trèmes. On a une triangulation de l'isle d'Elbe, qui se rats tache à celle qui fut exécutée en Corse et sur les côtes de Toscane en 1789, et elle s'appuie sur des observa+ tions astronomiques faites à Porto-Ferrajo. | Un grand réseau trigonométrique qui embrasse la Lombardie et le Piémont, et atteint les Alpes vers lé petit St. Bernard , se lie à six bases mesurées et vérifiées à Turin, à Milan, à Padoue, au Tagliamento, à Ri- mini, et à Rome. On a des observations astronomiques exactes faites à Milan, Rimini, Rome, Venise, St Salvador; et un nombre de données pour la mesure d'un arc du parallèle qui s'étend de Turin jusqu'au fond de l'Adriatique. $ ‘ À cette triangulation se lie celle des Apennins , de Mondovi à Savone; celle de la Savoie est mise en com: munication avec la grande méridienne de France, au moyen d'un réseau provisoire qui va du Mont-Blanc au Mont-d'Or en Auvergne ; et on a de très-bonnes obser- vations astronomiques faites à Genève, à Lyon, et à : Clermont , stations principales dans ce réseau. On va joindre Brest et Strasbourg par une chaîne de trian- gles bien choisis, qui s’appuyera d’une part sur la base d'Ensisheim près de Colmar, et de l'autre sur une base qu'on mesurera dans les environs de Brest. Cette base d'Ensisheim a été mesurée avec trois des gègles de platine qui ont servi aux bases de Melun et de x6 APERÇU DES DÉCOUVERTES RECENTES Perpignan , avec les mêmes attentions et le même succéé Sa longueur, à la Reupéqunre de 130. R. est de 0771,2 t C'est la plus grande qui äît été mesurée. Elle se lie à une. base de 7749,5 t. mésurée près de Darmstadt, par MM. Eckardt et Schleyermacher. Cette dernière , conclue de. la première par le calcul de la suite de rranglés qui les unit, ne diffère de la mesure réelle que de = de mètre, C'est-à-dire , environ 8 pouces; on seroit tenté d'attribuer au hasard cet accord si remarquable,si on n’en. avoit d'autres exemples. IL s'est trouvé le même , à très- peu près, entre les bases de Melun et de Perpignan liées entr'elles par une chaîne de 64 triangles; celle de: . Bavière , séparée de la base d'Ensisheim par une suite de 24 triangles, et conclue de celle-ci, ne surpasse la me- sure réelle que de -;; de metre. Enfin, la base d'Ensis- heim, jointe à celle de Melun par une série de 75 triangles, établis par des observateurs différens, qui ont employé des instrumens de dimensions et constructions diverses, a donné celle-ci différente seulement de 1",34 de sa mesure réelle. Ces rapprochemens procurent à l'en semble de ces beaux résultats un caractère de certitude mathématique qui en double le prix, en même temps qu'ils donnent la mesure du talent et de la persévérance des géomètres qui ont attaché leurs noms à ces travaux, auxquels il ne manque pour être apréciés que d'être mieux et plus généralement connus. SCIENCES PHYSIQUES. Carwre. Les sciences ont leurs révolutions, comme Îa politique : on auroit cru qu'à la suite de celle qui changea de nos jours la face de la chimie et donna à cette science , des bases, et un système régulier, devoit succéder un long calme; il n'en est rien : depuis deux ans, le principe oxigène , qu'on avoit présenté comme générateur exclusif des acides, se voit enlever cette pré- rogative * DANS LES SCIENCES ET LES ARTS, 17 Yogative par d'autres principes acidifians , qui n'ont avec Jui d'autre rapport que cet effet commun ; tels par exem- ple que l'hydrogène, qui uni à certaines bases, consti- tue ce qu'on appelle aujourd'hui des kydracides. Ce com- posé, qui précipite le fer en beau bleu, et qu'on a nommé acide prussique parce qu'il entre dans la composition du bleu de Prusse , a été analysé l'année dernière par Mr. Gay-Lussac, qui a justifié le soupcon de Mr. Berthollet qu'il ny entroit point d'oxigène, malgré ses propriétés d'acide, Après l'avoir uni au mercure, à l'état de prus- siate, Mr. G. L. a décomposé ce sel par l'acide hydro- chlorique (muriatique); et obtenant l'acide prussique pur , il lui a reconnu diverses propriétés singulières , et en particulier une extrême volatilité. Il la décom- posé à l'état de vapeur, par la combustion électrique, avec addition de l'oxigène nécessaire, qu'il a défalqué ensuite : etila trouvé ces proportions simples dans les volumes des composans de cet acide, savoir : un volume de car- bone, un demi volume d'azote, et un demi volume d'hydrogène. Ces volumes donnent en poids, d'après la densité relative de ces trois vapeurs 44,39 de carbone. 51,71 d'azote. 3,90 d'hydrogène. Acide prussique 100 on peut remarquer en passant, que l'influence acidifiante de l'hydrogène doit être bien énergique. puis qu la pro- portion de moins de 4 pour : elle rend acide un com- posé de carbone et d'azote. . Cet hydracide est le premier dont le radical se soit trouvé décomposable. L'épithète de prussique ne conve- nant plus à ce radical depuis que sa composition n'est plus une énigme , M. Gay-Lussac lui a donné le nom de cranogène( produisant du bleu ); et l'acide prussique s'ap-. Se. et arts. Nous. série. Vol, 1. N°, 1, Jans,1816. B 18 APERÇU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES péllera dorénavant hydrocyanique ; les sels qu'il former# avec diverses bases seront des hydrocyanates ; et les. combinaisons de son radical, des cyanures. Le bleu de Prusse ordinaire est, selon Mr. Gay-Lussac , plutot un cyanure de fer , qu'une kydrocyanate. Le cyanogène a des propriétés fort remarquables. Sa densité, à l'état de gaz, est presque double de celle de l'air commun; 1l a une odeur particulière, et très-vive ; il donne à l'eau une saveur piquante, et il brûle avec une flamme couleur de pourpre. L'eau en absorbe une fois son volume, et l'alcool vingt-trois fois. Il n'y a là pourtant qu'un volume de carbone, sur un demi d'azote, l'un et l’autre à l’état de vapeur. A la suite ‘d'un travail étendu sur les oxalates Mr. Dulong, professeur à Alfort près Paris, a trouvé que lorsque ces composés ont le zinc ou le plomb pour base ils ne sont pas de vrais oxalates, mais des combinaisons de l'acide carbonique et du métal, combinaisons aux- quelles il propose de donner le nom générique de car- bonides. Il croit aussi que l'acide oxalique devroit chan- ger de nom, et s'appeler d'après sa composition bien établie , acide hydrocarbonique. Il faut ajouter aux faits déjà connus sur l’action chi- mique de la lumière, les suivans, découverts par Mr. Vogel : l'ammoniaque et le phosphore , qui ne s’attaquent point dans l'obscurité , dégagent sous l'influence des rayons solaires , du gaz hydrogène phosphoré , et dé- posent une poudre noire composée de phosphore et d'ammoniaque intimément combinés. Le phosphore et la “potasse s'unissent à-peu-près de même dans les mêmes circonstances. Les effets varient aussi selon la couleur des rayons; les rouges sont sans effet sur une solution de sublimé corrosif dans l'éther, tandis que les bleus comme aussi le faisceau complet , la déco mposent. Mr. Chevreul , attaché au muséum d'Histoire naturelle de Paris, avoit reconnu dans ce quise passe entre l DANS LES SCIENCES ET LES ARTS, 19 potasse et les graisses, à la formation des savons, une action qui produit dans les élémens de la graisse, de nouvelles combinaisons, d'où résultent des substances comme nouvelles. Deux de ces composés , l’un qu'il a appelé margarine, V'autre, qui est une sorte d'huile, acquièrent les propriétés des acides. L'auteur, poursui- vant son travail en 1815, a découvert que la soude, les terres dites alkalines, et divers oxides métalliques pro- duisent sur les graisses le même effet; mais que la magnésie et l'alumine, qui s'unissent aussi avec les graisses, ne les décomposent pas. L'auteur a déterminé la capa- cité de saturation de la margarine et de la graisse fluide par les alkalis ; et l'ensemble de ses recherches sur un objet qui intéresse éminemment les arts et l'économie domestique a réuni l'utilité pour la science, à celle que Montaigne appeloit l'utilité de l'usage. On sait que dans certaines circonstances les cadavres enfouis se convertissent en une substance analogue au savon. En l'analysant par les acides, Mr. de Fourcroy en avoit retiré une substance qu'il avoit crue identique avec celle qu'on retire des calculs biliaires de l'homme, et du blanc de baleine. Mr. Chevreul a trouvé que l'ingrédient tiré des calculs ne donne pas de savon, mais bien le blanc de baleine. Il sort de l'écorce des büches de hêtre exposées à l’humi- dité une exudation jaune orangé, contournée comme du vermichel. En l’analysant, Mr. Bidault de Villiers y a trouvé un ingrédient analogue au gluten, et qui donne au feu beaucoup de carbonate d'anmoniaque, et une huile fétide. Ces caractères rapprochent cette substance des matières animales ; il seroit possible qu'elle eût avec elles un rapport d'origine. L'état d'isolement de la France pendant vingt ans l'a- voit forcée à suppléer par les produits de son sol, à un nombre d'objets essentiels de consommation , que le commerce ne lui fournissoit plus, Cest dans ces cir- B 2 20 APERÇU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES constances que la chimie s'est sur-tout distinguée paf les secours puissans qu'elle a fournis; elle a enseigné à extraire du sel marin, la soude, base des savons et des verres ; à former de toutes pièces l'alun et les vitriols ; à fixer des couleurs jusqu'alors fugaces ; à remplacer par du bleu indigène celui de l'étranger; à produire avec la garance un rouge presque égal à celui de la coche- nille; enfin, à extraire d'une racine qui croit dans le climat de la France ce même principe sucré dont on attribuoit la production exclusive au célèbre roseau de la Zdne-Torride. Quoique cette découverte aît perdu de son intérêt de circonstance, quelques-unes des exploitations auxquelles. elle avoit donné lieu peuvent encore soutenir la concur- rence des sucres d'Amérique ; telle est en particulier cette entreprise qu'on doit à Mr. le comte Chaptal, dont les sa- vantes instructions, qu'il a mises à la portée de tousles fabricans, conserveront au continent d'Europe cette in- dustrie , tout au moins curieuse , et qui pourroit un jour lui redevenir précieuse. L'un des membres les plus savans et les plus laborieux de la section de chimie de l'Institut , Mr. Thenard , est à la veille de publier le quatrième et dernier volume de son Traité de Chimie. Ce grand ouvrage est complet sur la science, et l'amène à jour. Les belles recherches de Mr. Th. De Saussure notre savant compatriote, sur l'absorption des gaz par les subs- tances solides et liquides, quoique moins récentes que celles qui font l'objet de ce résumé, doivent être rap- pelées , comme ayant essentiellement contribué à l'avan- cement de cette branche de la science. Elles l'ont con- duit à cette conclusion, savoir, que l'absorption des gaz par les solides poreux dépend de l'attraction capil- laire. Le charbon tient le premier rang parmi ces ab- sorbans ; il prend jusquà go fois son volume de gaz ammoniacal. L'eau diminue la faculté absorbante des DANS LES SCIENCES ET LES ARTS. 21 solides ; il se dégage de la chaleur dans l'acte de l'ab- sorption; deux gaz absorbés ensemble se condensent plus que chacun séparément ; toutefois cet acte ne les com- bine pas. L'auteur a examiné aussi la faculté absorbante des liquides ; et il a trouvé ( en opposition à la théorie de Dalton ) que divers liquides avoient des facultés ab- sorbantes différentes ; que l'eau absorbe les divers gaz , en proportions très-variées ; enfin , que la quantité d’un certain gaz qui se dégage de l’eau saturée , lorsqu'on met en eontact avec elle un autre gaz, n’est pas telle que Mr. Dalton l'avoit présumée. Puysique. Il n'est pas difficile de s'apercevoir qu'en France cette branche importante des sciences naturelles a perdu de son lustre, et qu’elle y est actuellement moins cultivée , et avec moins de succès que jadis. Nous croyons entrevoir une cause de cette décadence ; c'est que l'attrait même de cette étude , les expériences plus ou moins surprenantes auxquelles elle donne lieu et qui frappent le vulgaire , ont fait tomber la science en mauvaises mains; on l'a dégradée, en convertissant de prétendues lecons, en spectacles, qui ne présentent que des objets de surprise, sans théorie raisonnée et sans utilité ; on y va chercher l'amusement des yeux, on en revient ébloui, mais non instruit. Cependant, de bons esprits cherchent à lutter contre cette influence. La physique expérimentale a été main- tenue long-temps par Mr. Charles, à la hauteur d’une véritable science ; et la cessation de ses Cours a été en France l'une des principales causes de cette dégrada- tion que nous déplorons. Un ouvrage qui vient de pa- roître (1) nous semble très-propre à remettre la physi- que à sa place, et à lui rendre son importance dans la série des études de la jeunesse. Celui qu'on attend de © QG) Essai d'un Cours élémentaire et général des sciences phy- siques ; par Mr. Beudant, prof. de l’université royale. Paris 1813: se APERÇU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES Mr. Biot l'élèvera plus haut, et l'y maintiendra par. cette alliance intime avec les mathématiques, dont ce savant géomètre s'est montré si souvent le négociateur habile et heureux. On trouve aussi de la bonne phy- sique dans le travail présenté à l’Institut par MM. Dulong et Petit, sur la dilatation des solides et des liquides, et des fluides élastiques à de hautes températures. Deux méthodes différentes se sont accordées pour montrer que la dilatation du mercure dans le verre est croissante, comparativement à celle de l'eau ; mais la différence n'est bien sensible qu'au-delà du terme de l'ébullition. Là, le thermomètre à mercure s'élève plus que celui d'air, qui, par exemple, ne monte qu'à 291; quand celui à mercure est à 300 degrés centigrades. Ces auteurs ont découvert, non sans quelque surprise, que, dans les hautes températures, la dilatation des métaux suit une marche plus rapide que celle du thermomètre à mercure. À 300 du thermomètre d'air, le thermomètre métallique marqueroit 320. Cet effet peut provenir en grande partie de ce que le verre qui contient le mer- cure participe à cette plus rapide dilatation des solides. C'est donc à l'air qu'il faudra dorénavant recourir, comme fluide thermométrique exact, dans les hautes températures ; et on revient ainsi, après un siècle et demi , au fluide qne Drebbel, l'inventeur du thermo- mètre, avoit choisi comme thermoscopique ; ce fluide possède un autre avantage, la rapidité des indications. C'est encore une recherche précieuse pour la science que celle de MM. Arago et Petit sur les puissances ré- fractives et dispersives de certains liquides, et des va- peurs qu'ils forment. Car la théorie de la réfraction est l'une des branches les plus importantes de l'optique, à cause de son influence dans l'astronomie. Ces habiles physiciens ont trouvé que les vapeurs ont une force re- fringente sensiblement moindre que celle des liquides qui les ont formés. ‘DANS LES SCIENCES ET LES ANTS. 23 Ts ont aussi étudié les rapports du pouvoir dispersif avec la densité; et ils ont trouvé que dans les change- mens de celle-ci, le pouvoir dispersif diminue dans un plus grand rapport que la force refringente. Les faits ont amené les auteurs à des suppositions qui ten- droient à diminuer la simplicité et la vraisemblance de la théorie newtonienne; mais ils ont soin de dire et répéter , quavant de rien décider sur ce point , ül faut examiner avec beaucoup de soin les changemens que les forces refringentes des corps subissent , soit par les variations de densité , soit par l'effet de la combi- naison. Minérarocre Er Géorocrs. Les basaltes, les vacques , { grau-wacke des Allemands) les trapps , ces roches, dont les extrêmes diffèrent sensiblement, mais dont les nuan- ces intermédiaires sont imperceptibles, occupent depuis long-temps les géologues. La même cause semble avoir présidé à la formation de ces pierres ; mais cette cause est- elle ignée, aqueuse, ou mixte? Trois systèmes naissent de ces trois suppositions ; chacun a ses partisans, quelques- uns très-ardens , et plus ou moins intolérans. Mr. Cordier , l'un des élèves les plus distingués du savant Dolomieu , et aujourd'hui Inspecteur des mines , et correspondant de Finstitut, a imaginé des moyens ncuveaux pour résou- dre cet important problème. À L'analyse chimique ne peut rien apprendre à cet égard, parce qu'elle ne donne que le tableau et les proportions des élémens primitifs de ces roches, et qu'elle n'ensei- gne rien sur le mode de juxtà-position des ingrédiens secondaires et visibles qui résultent de l'union chimique de ces élémens; et c'est là pourtant qu'il faut chercher les données. Mr. Cordier a imaginé , dans ce but, une sorte d'analyse mécanique , qui consiste à réduire en très- petits fragmens telles des espèces minérales dont on peut soupconner la présence dans les roches qu'on veut exa- miner; à bien étudier les caractères physiques de ces 94 APERÇU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES parcelles, et leur manière de se comporter individuel. lement au chalumeau. On pulvérise ensuite les roches qu'il est question d’analyser, on choisit les fragmens di- vers que cette pulvérisation détache , et on les soumet aux mêmes épreuves que l'on à fait subir aux fragmens analogues de substances bien connues. Les laves proprement dites , soumises à cette miné- ralogie microscopique , ont offert un petit nombre de combinaisons, dans lesquelles dominoient tantôt le fel. spath , tantôt le pyroxène , alliés de fer titané. À ce composé se joignent souvent l'amphibole , l'amphigène , le mica , le péridot , et le fer oligiste. Les pâtes basaltiques proprement dites , paroissent avoir la même constitution; et les scories se composent aussi de grains divers, des mêmes espèces que les masses qu'elles recouvrent. Selon l'état plus on moins vitrifié de ces scories elles demeurent stériles , ou bien leur surface se recouvre de la plus belle végétation. Les ob+ sidiennes , c'est-à-dire , les verres volcaniques parfaits, ne diffèrent point des roches précédentes par leur com- position, mais uniquement par les accidens de leur tissu ; on retrouve les mêmes élémens jusques dans les sables et les cendres volcaniques. Mais lorsque Mr. Cordier est arrivé aux trapps , aux cornéennes , aux pétrosilex, qu’une ressemblance forte, et comme de famille , avoit fait comprendre parmi les basaltes , le fil de l’analogie s'est rompu, et on n'a re- connu aucun des caractères de ceux-ci dans les roches anciennes qu'on vient de nommer; leur analyse mé- canique est comme impossible à cause de leur homogé- néité ; et l'analyse chimique ne leur donne pas les mèê- mes composans ; le fer titané entr'autres, ne se montre point dans ces dernières. Quant aux cristaux renfermés dans les laves, Mr. Cordier croit qu'ils se sont formés en même temps que le reste de la masse s'est durci ou coagulé, DANS LES SCIENCES ET LES ARTS. 25 Un jeune minéralogiste aussi zélé qu'instruit, Mr. Menard de la Groye, a étudié avec le plus grand soin en 1812 et 1813 les phénomènes du Vésuve , et il en a dressé un journal , qu'il a entremélé d'idées ingé- nieuses. Dans l'éruption de 1794 , le cône du volcan s'affaissa -de plus de quatre cents pieds ; et depuis cette époque, toutes les éruptions se sont faites par son sommet; le cratère s'est peu-à-peu rempli , et il pourroit finir par se combler, et faire ainsi disparoître le signe qu'on regarde comme caractéristique d'un volcan. C'est ce qui est arrivé au petit volcan en miniature qu'on voit près des bains de Bertrich dans le pays de Trèves. On y trouve une coulée de lave poreuse , sans apparence de cra- tère; nous en avons recueilli sur place plusieurs échans tillons , que nous conservons dans notre collection. Ce sont des vapeurs acides, et non du soufre, qui donnent aux scories du Vésuve ces couleurs vives qui les font prendre de loin pour des gazons en fleur. Les exhalaisons les plus ordinaires sont celles de l’acide mu- riatique ; et les concrétions les plus communes, celles du sel commun. Cependant il y a des volcans où le soufre domine ; l’auteur en forme une classe ; dans l'autre, c'est l'acide muriatique. Îl ne reconnoït pas d'autres variétés ; le Vé- suve est dans la seconde. , Les fumées qu'on voit sortir des laves couiantes sont purement aqueuses; la chaleur de ces laves ne suffit pas à charbonner jusqu’au centre les troncs d'arbres quelles enveloppent ; mais la durée de cette chaïeur est prodis gieuse ; ce qui fait croire à l’auteur qu’elles portent en elles-mêmes le principe de leur échauffement, et quik se renouvelle de lui-même pendant une période plus ou moins longue (1). G) Mr. Moricand , de Genève , amateur distingué de miné- ‘5 APERÇU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES Le même auteur a examiné en géologue le volcan éteint de Beaulieu, à trois lieues d'Aix en Provence, Il croit que cette petite montagne est le produit d’une éruption sou-marine , sur laquelle la mer a continué long-temps après, à déposer du calcaire; De Saussure et Faujas ont partagé cette opinion. On trouve là, parmi de nombreuses empreintes fos- siles , des animaux composés d’une sorte de corselet et d'un abdomen dont les seomens sont divisés chacun en trois lobes; d’où on les a appelés entomolites, et érilobites,. Mr. Brogniart, membre de l'Institut, les a étudiés , et en a reconnu sept espèces , appartenant à quatre genres, et tous dans la classe des crustacées, et de ceux dont les branchies sont à découvert. Ces co- quillages sont dessous tous les antres , et par conséquent les plus anciens ; ils disparoissent dans les couches su- périeures, où ils sont remplacés par des crustacées plus semblables à ceux que la mer nourrit aujourd'hui. Dans un Mémoire sur les mines de houille-de France et sur les progrès de leur exploitation , Mr. Cordier a montré que depuis vingt-cinq ans leurs produits ont plus que quadruplé. Cet ouvrage est accompagné d’une carte fort intéressante. Encore des pierres tombées de l’atmosphère! aux en- virons de Langres; toujours semblables aux précédentes. Mr. Vauquelin, qui à analysé un nombre de celles-ci, a remarqué qu'une partie de la silice y est en combi- maison avec la magnésie ; que le fer y est quelquefois sulfuré, et que le chrome s'y montre en molécules assez grosses. ralogie, et ami de Mr. Menard , l’a accompagné dans quel- gues-unes de ses excursions ; et ilen a rapporté dans sa palrie une collection très-intéressante de laves choisies dans des cou- lées de date certaine, et dont les caractères sont} très-variés , depuis le basalte le plus dense et le plus terreux jusques à la P P P Jusq F once et à l'obsidienne, DANS LES SCIENCES ET LES ARTS. | 2%: Boranique. Mr. Delabillardière , qui a déjà publié un ouvrage intéressant sur les plantes quil a recueil- lies à la nouvelle Hollande , s'occupe maintenant dé celles de la nouvelle Calédonie qu'il a aussi visitée. IL, y à trouvé entr'autres, vingt-neuf espèces de fougères, dont douze sont nouvelles pour les botanistes. Ses des- criptions sont accompagnées de figures très-exactes. La lentille d'eau ( lemma }) ce végétal qui verdit en été la surface des eaux dormantes ,. étoit encore pew connu sous le rapport de sa fructification. Mr. de Beau- vois a montré que sa fleur est hermaphrodite , à enve- loppe d’une seule pièce, à deux étamines qui se déve= loppent successivement , à style unique. L'ovaire con- tient d’une à quatre semences , qui germent , de ma- nière que la radicule et la plumule se détachent de la première feuille’ qu'elles ont produite, et la laissent pousser à elle seule , des racines et autres feuilles. In tenui labor. Les conferves , ces filamens qui pro duisent cette espèce de feutre végétal qu'on trouve aussi dans les eaux dormantes, ont occupé de nouveaw le savant botaniste Genevois , Mr. Vaucher; il avoit découvert que , dans la variété qu'il a désignée par l'épithète de prolifere, la multiplication sopéroit par des renflemens ou nœuds. Il avertit, qu’il ne faut pas confondre avec ces filets, qui naissent de la plante même , certaines conferves qui s’attachent sur d’autres, en facon de parasites. Qui auroit cru qu'on trouvât à vivre sur ces filets microscopiques ! Au demeurant, Mr. Le Clerc de Laval remet en ques- tion le mode de propagation des conferves dites proli- fères , et fait sortir des nœuds féconds un globule isolé qui se fixe au premier corps qu'il rencontre. Il donne le nom d'aufarcite à ce genre, que Mr. Desvaux avoit précédemment nommé oyrinus. Les botanistes choisi- ront entre les trois dénominations. Mr. de Cassini a publié successivement trois Mémoires sur les synanthérées, où fleurs composées. Et d’après ses 08 APERCU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES observations sur leur corolle, il divise cette famille en dix-sept tribus naturelles , à chacune desquelles, à l’ins- pection d’un seul fleuron de ces composés , on peut aîtribuer la plante qui le porte. . Mr. de la Peyrouse a donné un Mémoire sur quatre plantes des Pyrénées , qui appartiennent au genre des wrobus , et dont deux étoient nouvelles pour les bota- nistes. Mr. Desvaux a subdivisé les genres cerastium et arenaria, comme aussi la grande classe des crucifères si nombreuse en espèces. Mr. Kuhnt, botaniste Prussien, a entrepris une nouvelle classification des gramens en dix tribus bien caractérisées. L'influence affirmée par les uns, niée par les autres, des fleurs d’épinevinette sur le blé voisin d'elles a fait Yobjet d'une expérience de Mr. Yvard ; le blé planté autour d’un buisson d’épinevinette a été rouillé, tandis que le reste du même enclos est demeuré intact. Il se- roit à desirer que cette maladie du blé n'eût pas d'au- tre cause ; mais il existe des cantons entiers de blés rouillés , sans épinevinette dans leur voisinage. Notre célèbre compatriote, Mr. De Candolle, corres- pondant de l’Institut, a montré, dans un Mémoire sur Vergot des graminées, que cette excroissance vénéneuse n’est autre chose qu'un champignon parasite , du genre des sclerotium. 1 croit que dans les endroits où cette maladie est commune on devroit obliger les proprié- taires à fournir chaque année une quantité convenue de blé ergoté, qu'on brüleroit sur le champ. Il a encore prouvé, d'après l'herbier de Linné, que le joli sous-arbrisseau connu dans les jardins sous le nom de corchorus juponicus, n'est ni un corchorus, ni même une tiliacée , mais qu'il appartient à la famille des rosacées , où Linné l'avoit déjà placé sous le nom de rubus japonicus. Mr. De Candolle prouve qu'il forme un genre nouveau intermédiaire entre les ronces et les spirées et le nomme kersa, du nom du jardinier Kerr, qui l'a introduit en Europe, DANS LES SCIENCES ET LES ARTS. 29 Ceux qui connoissent les ouvrages de ce savant na- turaliste ont eu plus d'une occasion de le louer du parti qu'il a su fort ingénieusement tirer des aberrations ou monstruosités qu'on rencontre souvent dans le règne organique , pour l'étude même des lois régulières auxquelles cette partie vivante de la création est subordonnée. Les fleurs dites doubles, sont toutes dans ce cas; et elles montrent des transformations d'organes. Dans certaines variétés d'anemones ; les pistils se changent en pétales; les étamines se transforment aussi par leur filet, ou par leur anthère seulement ; et ainsi, l'ancolie donne aux fleuristes deux sortes de fleurs doubles très-différentes. L'auteur conclut de ses observations nombreuses et vas triées, que les pétales ne sont pas des organes spéciaux dans les fleurs, mais un certain état des étamines. Dans certaines fleurs l'avortement des organes sexuels n'oc- casionne pas de transformation, mais il augmente outre mesure le volume de certaines parties colorées, comme dans l'hortensia et la boule de neige. Enfin l'auteur, par une méthode de son invention, analogue à celle que Mr. Haüy a imaginée pour classer les variétés des cristaux , ramène toutes ses fleurs monstrueuses à des lois certaines et à une nomenclature simple et pré- cise. Dans un Manuel à l'usage des amateurs de champi- gnons , Mr. de Beauvois a cherché à les mettre en garde contre les dangers auxquels ils s'exposent, et à leur in- diquer les précautions préservatrices.. Le plus sûr sera toujours de bannir tout-à-fait de la cuisine, cette plante, qui n'y est au fond qu'un luxe dangereux. Un ouvrage marquant vient de paroître sur la phy- siologie végétale et sur la botanique , en deux volumes avec un volume de planches (1). L'anatomie des végé- mr eo fete eee pme ee (1) A Paris chez Magimel, libraire ; rue Dauphine. 30 . (APERÇU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES taux, leurs fonctions, leurs produits, la variété de strucs ture de leurs diverses parties, tout y est clairement ex posé, par Mr. de Mirbel, son auteur, et rendu comme palpable par un grand nombre de belles figures, qu'il a dessinées avec beaucoup de talent. On y trouve une histoire intéressante de la science et des hommes qui lui ont fait faire le plus de progrès. L'ouvrage est ter- miné par une nouvelle exposition des caractères des fa- milles naturelles. Nous en rendrons compte. ZooLociE , ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE. On auroit pu craindre que le temps et les soins qu'exigent des fonc= tions administratives élevées et importantes n'enlevassent Mr: Cuvier à la science , qui lui doit tant de progrès, et qui lui a procuré tant de renommée. Mais il n'a point cessé de la cultiver. Il a étendu ce système de rapprochemens sur lequel repose son anatomie compa- rée, jusques à la comparaison des opinions des anciens, avec certaines observations modernes sur quelques ani- maux. Îl a montré que le lynx de Pline n'est pas notre loup-cervier, mais le caracal des pays chauds ; que le leon-crocutte, et le catoplepas ne sont que le gnou de l'intérieur de l'Afrique ; et que des cinq unicornes que les anciens ont prétendu exister, les quatre premiers ne sont que le rhinocéros, diversement défiguré par les relations des voyageurs. Il a prouvé aussi, que l'aspic d'Egypte n’est autre chose que la vipère à large col, colu. ber haje, décrite par Geoffroi dans son grand ouvrage sur JEgypte. Les anciens avoient donné le nom de dauphin à deux poissons très - différens ; l'un est bien le dauphin actuel ; mais l'autre étoit un squalus ou chien de mer. Mr. Cuvier a aussi continué ses recherches sur l’ana- tomie des mollusques, et il a lu à l'Institut un Mémoire sur les anatifes et les balanes; et un autre sur plusieurs genres de coquillages, voisins des patelles , des osca- brions, et des haliotides. Ces derniers paroissent être des bermaphrodites complets, comme les huîtres et tous les DANS LES SCIENCES EF LES ARTS, 3x bivalves. Il a donné aussi un Mémoire sur les ascidies, sorte de mollusques enveloppés d'une croûte cartilagt- neuse fixée aux rochers, et pourvue de deux ouvertures, dont l’une fait fonction de branchies, et l’autre donne issue aux œufs et aux excrémens. Ces animaux ont d'ailleurs un cœur, un foie , et un système nerveux assez semblable à ceux des autres mollusques. De ces ascidies on passe naturellement à des aggrégae tions animales qu'on avoit jusqu'à présent. confondues avec les alcyons, c'est-à-dire des assemblages de polypes dont la nutrition se fait en commun. Mr. Savigny a découvert des composés analogues formés par de vérita- bles ascidies réunies en masse par une chair commune, Il y a observé assez de formes différentes pour en faire jusqu'à huit genres. Les uns se forment en étoiles; les autres en cylindres creux; les autres en une espèce de lanterne conique d'où partent huit bras. Toutes ces grandes masses animées et demi transparentes portoient chez les anciens le nom d'orties de mer libres. Mr. Lamourous, professeur d'histoire naturelle à Caen, a présenté à l'Institut un grand travail sur tous ces z00- phyles composés , et sur les polypiers en général; il en a formé près de cinquante genres, répartis en dix fa1- milles , dans lesquelles il a distingué cinq cent soixante espèces, dont près de la moitié sont nouvelles. Les variétés indéfinies et toujours merveilleuses de l'organisation animale se développent sans limites à me- sure qu'on l’étudie de plus près. Mr. Le Clerc a découvert, et nommé déflugie un petit animal microscopique , à peine du diamètre d’une dixième de ligne, enveloppé d'un étui, qui s'enduit d'un sable très-fin et d’où il fait sortir des espèces de bras dont le nombre , la forme, et les proportions varient presque à sa volonté. Il paroït avoir beaucoup d'analogie avec le proteus de Roesel, Notre compatriote, le professeur Jurine, correspone 32 APERÇU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES dant de l'Institut, avoit découvert, et nommé psi/e de. bosc, un insecte hyménoptère qui porte sur l'abdomen une corne relevée qui se prolonge en avant jusques sur la tête. Mr. Le Clerc a reconnu que cette corne est la gaine de la tarière dont d'autres hyménoptères sont éga- lement pourvus. Cet insecte appartient au genre diapria de Latreille. | Ce dernier naturaliste a donné à l'Institut la descrip- tion détaillée de certains crabes de la Méditerranée, dont les yeux sont portés par un long tube à deux ar- ticulations ; ensorte que l'animal les meut comme les branches d’un télégraphe. Mr. L. en fait un genre sous le nom d’hippocarcinus. Mr. Leach, naturaliste anglais, dé- crivoit à-peu-près dans le même temps ces espèces sous le nom générique d'homolus. Dans un grand travail de Mr. Savigny sur les insectes, il a montré qu'il existoit une grande analogie dans les fonc- tions, entre certaines machoires comme surnuméraires, et les pieds ; de manière que ces organes alternent souvent dans leur action , comme machoires et comme pieds. Ses observations sur cet objet sont très-originales. Mr. Delabillardière a observé dans ses ruches un fait qui n'avoit pas échappé au célèbre historien des abeiïlles , Huber, correspondant de l'Institut. Le massacre des mâles dure quelquefois plusieurs semaines, quand Îles ruches sont foibles; et même dans celles où il n'y a plus de reines, ou dans celles où la reme ne produit que des mâles , ceux-ci sont tout-à-fait épargnés. La présence de ceux-ci en nombre dans une ruche doit ètre pour les cultivateurs un signe qu'il n'y a point à attendre de nouveaux essaims, Le même naturaliste a constaté par des observations suivies, que l'insecte qui imite le bruit d'un balancier de montre, etqu'on croit vulgairement être une araignée, est la vrillette; et qu'elle fait ce bruit, non point en greusant Je bois, mais en le frappant. Mr, DANS LES SCIENCES ET LES ARTS 53 Mr. du Trochet a fait un grand nombre d'observa- tions et de rapprochemens entre les animaux vivipares et les ovipares à l'égard de la structure et des développe- mens de l'œuf dans ceux-ci , et des organes qui en tien- nent heu dans les autres. Il à aussi étudié les têtards et découvert que leur peau et leur queue ne s’enlèvent point comme on le croyoit, pour laisser paroître la grenouille ; mais que la peau , après avoir été percée par les pattes, forme , en se desséchant, une sorte d'é- piderme ; et que la queue est entièrement résorbée. Mr, Gosse, encore l’un des correspondans Genevois de l'Institut, avoit remarqué qu’une déglutition d'air pro- voque le vomissement , et il avoit employé ce procédé pour se procurer le suc gastrique sur lequel il a fait de cu- rieuses expériences (1). Mr. Magendie a constaté par des expériences directes , que les nausées produisoient toujours des mouvemens propres à faire pénétrer l'air dans l’æsophage, et à le contraindre à descendre dans l'estomac. Mr. Montègre a donné à l'Institut un Mémoire sur l'art du ventriloque ; il y explique non-seulement les procédés par lesquels on peut modifier diversement le son de sa voix, mais encore tous les artifices par .les- quels on peut tromper les auditeurs sur la direction des sons et sur la distance d'où ils partent. Le fameux ventriloque , Mr. Comte, l'a beaucoup aidé dans cette recherche. Mépscve Et Cairurere. Mr. Percy a tenté, sans succès ces greffes animales , ces rajustemens après des amputations graves , dont nous avons cité plusieurs exem- {1) Mr. Gosse a succombé le 14,. février à une attaque de paralysie qui l'avoit frappé cinq semaines auparavant. Sa mort est une grande perte ‘pour les sciences et les arts économiques, Il laisse un fils qui se distingue dans les études médicales. Sc. et arts, Nouv, serie. Vol, 1. N°, x. Janv. 1816. G 34 APERÇU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES ples dans la Bibliothèque Britannique ; mais il n'en nié point la possibilité ; au contraire il encourage les chirur- giens à tout essayer pour rendre enfin vulgaire, si cela æst possible, une opération qui semble , au premier coup d'œil , contrarier toutes les idées que nous nous faisons de l’économie animale dans nos espèces. Les deux dernières parties du Traité général des poisons , par Mr. Orfila, jeune médecin Espagnol, ont été présentées à l'Institut avant d'être livrées à la presse. L'auteur y traite des poisons végétaux et animaux, quil divise (avec Mr. Fodéré) en poisons acres, narcotiques , narcotiques acres, et septiques. Les premiers produisent une vive inflammation locale, qui exerce sur le cerveau une action sympathique d’où résulte la mort. D'autres sont absor- bés, et agissent directement sur le cerveau. L'opium commence par stupéfier, et provoque ensuite des dou- leurs aigues et'de grandes convulsions. L'eau distillée de laurier cerise injectée dans les veines , même à petite dose ,est mortelle. Les solanum sont peu nuisibles dans nos climats; et c'est probablement pour les avoir con- fondus avec la belladonna qu'on a cru le contraire. Les acides, l'eau , et les boissons mucilagineuses employés contre les narcotiques, accélèrent la mort; mais l’eau acidulée est très-utile après que lé poison à été rejetté par Témétique. L'infusion de café, et la saignée le sont éga- lement. Parmi les narcotiques acres se trouvent l’upas, le cam- phre, l'éther, etc. Le camphre, avalé ou injecté, agit sur le cerveau et sur la moëlle, et produit médiatement l'asphyxie. L'introduction de l'air dans les poumons est atle contre tous les poisons qui occasionnent l'asphyxie. L'auteur a terminé son ouvrage en décrivant les ma- ladies .spontanées qu'on pourroit confondre avec l'em- poisonnement; telles que l'indigestion, le cholera-mor- bus, etc. et il donne les moyens de reconnoitre la na- ture d’une substance vénéneuse introduite dans les in* “Dans LES SCIENCES ET LES ARTS! 85 estins, malgré les altérations qu'elle peut avoir subies ; Cest là le problème le plus important de la médeciné légale ; sa solution , juste et certaine , peut sauver bien des innocens , et faire punir bien des coupables. Parmi œeux-ci il s'en est trouvé qui, par un art diabolique, ét pour livrer aux tribunaux des innocens , objets de leur haine , avoient introduit le poison après la mort. L'auteur donne les moyens de découvrir une pareille atrocité. Ses recherches sur les poisons l'ont occupé trois années entières. ANGLETERRE. Ce ne sera pas la Bibliethèque Britannique seule, qui nous fournira les élémens de l'exposé que nous allons donner des progrès récens faits, en Angleterre, dans les sciences et les arts. Un nombre d'articles plus ou moins intéressans , où n'ont pu y trouver place , ou nous ont échappé dans la foule; nous chercherons à en remettre quelques-uns en ligne. SCIENCES PHYSICO-MATHÉMATIQUES. DEscrIPTION D'UN INSTRUMENT ARITHMÉTIQUE , etc. par le Dr. Rocer (1). Cette invention ingénieuse nous semble ‘avoir un double mérite ; celui de substituer à un tra. vail de tète souvent impossible aux calculateurs non exercés, et toujours plus ou moins fatiguant et long, une opération simple et courte, qui dispense d'écrire aucun chiffre, et donne un résultat suffisamment exact Mans la plupart des cas; l'autre, de fournir aux arith- méticiens les plus habiles un moyen prompt et sûr de vérification , dans des opérations toujours plus ou moins sujettés aux erreurs de plume. (1) Transact. philos, de la Soc. Roy.de Londres, 1813. Part, I, C2 36 APERÇU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES La machine de Pascal , celle de Leïbnitz , et d'autre$z construites sur le même principe, avoient, outre un volume embarrassant, l'inconvénient de ne s'appliquer qu'aux simples opérations d'addition et de soustraction ; et de ne pouvoir donner ni des produits, ni des quo- tiens; et bien moins encore de se prêter à l'élévatiom aux puissances et à l'extraction des racines; opérations, qui, même dans les procédés les plus abrégés de la= rithmétique ordinaire, sont plus ou moins laborieuses et sujettes à erreur. La découverte des logarithmes a fourni, comme on sait, des secours ‘puissans pour ce genre d'opérations. Cette invention , long-temps arithmétique pure , étoit de. venue comme physico-mathématique , par son application à une échelle, où division, particulière, connue sous le nom de Gunter, son inventeur, et qui facilite sin- gulièrement la #ultiplication et la division des nombres. L'instrument imaginé par le Dr. Roget étend cette ap- plication graphique des legaritkmes jusques à l'élévation aux puissances, et à l'extraction des racines, de divers degrés. Cherchons à en donner une idée à ceux de nos lecteurs qui ne connoissent des logarithmes que leur admirable propriété de convertir les "ultiplications . et divisions en simples additions ou soustractions de deux nombres, et de simplifier , à-peu-près au même degré, les calculs exponentiels. L'échelle de Gunter n'est autre chose qu'une ligne, choisie d'une longueur convenable, et divisée de ma- nière, quà partir de l’une de ses extrêmités, où l'on place l'unité, la distance de chacune des divisions, transportée sur une échelle de parties égales , y répond ‘au logarithme du nombre que portoit cette division; de manière que la comparaison des deux échelles présente toujours un moyen graphique et prompt d'exécuter les règles de proportion; l'opération est encore facilitée, dans celles de çes échelles de Gunter auxquelles on à DANS LES SCIENCES ET LES ARTS. 37 appliqué à la division logométrique une règle à coulisse qui remplace le compas ; de manière que, dans toutes Les positions de cette règle mobile , contre la fixe, toutes des fractions dans lesquelles, prenant pour numérateur urs nombre porté sur la règle fixe , et pour dénominateur le nombre qui lui correspond exactement, sur la coulisse dans une position quelconque de celle-ci, toutes ces frac- #ions sont égales. Or onsait que de ë = 5 découle la pro- portion A:B::C:D; c'est-à-dire, qu'on peut résoudre ainsi toutes Îles règles de trois. Ce principe est d’une application si féconde , qu'on J'a employé pour résoudre les questions relatives aux rapports des mesures de différens pays ; à ceux des monnaies, des poids; aux arbitrages des changes; et jusques aux résultats des analyses chimiques. C'est aw Dr. Wollaston qu'on doit cette dernière application, au moyen de l'appareil qu'il a nommé les equivalens chi- miques. Il manquoit à cet emploi graphique et si commode des logarithmes un moyen mécanique de les multiplier ou diviser eux-mêmes par un nombre donné, opération qui correspond, comme on sait, à l'élévation aux puis- sances:, et à l'extraction des racines ; ear le double du logarithme d'un nombre est le logarithme de son quarré ; le triple, celui de son cube; de même que k moitié du logarithme d'un nombre est celui de sa racine quarrée ; le tiers, celui de sa racine cubique , etc. L'instrument imaginé par le Dr. Roget mesure ow donne les puissances | précisément comme l'échelle de: Gunter donne les simples rapports. IL est difficile dans un résumé , d'expliquer nettement le mode d'applica- tion du principe, on ne peut qu'essayer d'en donner une idée: Dans les calculs des exposans on arrive aux logarithmes des logarithmes; ceux-ci sont dits /ogome- triques. Le nouvel instrument présente ces quantités. La goulisse porte les exposans, et l'échelle fixe les puis, 38 APERÇU DES DÉCOUVERTES. RÉCENTES sances correspondantes : ainsi, par exemple, lorsque l'us nité, ou l'index de la coulisse répond à la division mars quée 3 sur la règle fixe, on trouve vis-à-vis du nombre 2 de la coulisse, le nombre 9 ( quarré ou seconde puis sance de 3); vis-à-vis du nombre 3, le nombre 27, (son cube ou sa troisième puissance); et 81, sa qua- trième puissance, vis-à-vis du nombre 4, etc. ensorte que, pour trouver une puissance demandée, d'un nom- bre donné, il suffit d'amener l'index, ou l'unité de la coulisse, sous ce nombre marqué sur la règle fixe, et de regarder où répond sur celle-ci la division de la cou- lisse qui appartient au nombre donné. De même, en placant le nombre de la coulisse qui représente le degré d’une racine demandée, sous un nombre donné sur la règle fixe, l'index de cette même coulisse se trouve répondre à cette racine, du degré requis. Eten général, quelle que soit la racine qui répond à l'index de la cou- lisse, dans une position donnée, on a sous Les yeux toute la suite des puissances de cette racine, et des ex- posans qui leur correspondent; lors même que ceux-ci sont fractionnaires, et même incommensurables avec la racine elle-même. À l'aspect de cette échelle, on voit d’une part la progression rapide des puissances, corres- pondante à celle des exposans; de l'autre , la descente lente des racines d'ordres successifs, vers l'unité. Cette connaissance intuitive, n'aide pas peu à concevoir l’une des difficiles combinaisons que présente la théorie des nombres, outre les nombreuses applications auxquelles se prête l'instrument, dans la pratique; comme, par exemple, la solution des problèmes sur l'intérêt simple et composé ; sur les accroissemens de la population; les calculs des chances; les mesures barométriques des hau- teurs; les divisions de l'échelle musicale ; et, ce qui augmente l'utilité de l'instrument, c'est que son emploi ne se borne pas au système logarithmique ordinaire, ou dont la base est 10, mais quil s'étend jusqu’au système DANS LES SCIENCES ET LES. ARTS, Jg kyperbolique, ou à tout autre, dont le module est donné ; il suffit de placer l'index de la coulisse; contre le nombre qui représente sur la règle fixe, la base donnée; par exemple , sous le nombre, 2,302585 , etc. base du système hyperbolique; alors, les divisions de la coulisse indiquent les logarithmes des nombres auxquels elles correspondent sur la règle. On peut aussi} en renversant la coulisse , de manière que les nombre aiïllent en croissant de droite à gauche, donner à l'instrument de nouvelles propriétés , et l'em- ployer à résoudre des équations exponentielles, pour lesquelles il n'existe aucune méthode directe. Mais c'e est assez sur un objet qui ne peut guères intéresser qu'un nombre très-limité de nos lecteurs. . Asrronours. Le Dr. Herschel a donnéun Mémoire fort étendu sur les satellites de la planète qu’on nomme en France Uranus jet qu'il appelle Georsium sidus. I} lui a reconnu avec certitude au moins deux satellites, dont le premier fait sa révolution synodique autour de la planète en 8 jours, 16 heures, 56"; le second, en 13 jours, 11 heures, 9”; mais il avoue que la distance pro- digieuse de ces astres , et leur petitesse, rendent ces dé- terminations. des plus difficiles ; son Mémoire renferme une collection immense d'observations , de 1787 à 1816. L'introduction présente quelques remarques intéressantes sur les télescopes en général et sur leur application aux objets très-éloignés. Il dit qu'aucun télescope au-dessous de 20 pieds ne peut faire voir les satellites en question, et que ses pringipales observations ont été faites avec: un instrument de 25 pieds. Son grand télescope de 4o pieds est si difficile à manier, et son emploi est si ca- suel, à raison des circonstances atmosphériques, qu'il en a fait peu d'usage pour les observations de ces sa- tellites. Il croit possible et même probable, qu'on en dé couvre encore d'autres autour de cette même planète, tant en dedans qu'en dehors de. ceux qu'on a reconnus, 40 APERCU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES Mr. Stephen Lee a publié un Mémoire sur la force dispersive de l'atmosphère , et son effet dans les obser- vations astronomiques. Îl remarque que la lumière des étoiles dont les couleurs sont différentes, doit être diversement réfractée ; cette différence, déjà sensible à l’œil nud , devient plus marquée lorsqu'on les regarde dans un prisme adapté à l'oculaire d'un télescope de réflexion ; l'auteur a sur-tout étudié sous ce rapport la planète Mars pendant son opposition en 1813, et il a trouvé par un grand nombre d'observations, les limites de la déviation des rayons extrêmes , entre - et -; de la réfraction totale. Il croit que dans certains cas, on peut attribuer à l'usage des verres noircis, la différence qu'on observe dans la latitude d'un lieu , déduite des étoiles circompolaires, ou des hauteurs méridiennes du soleil. L'astronome Royal de Greenwich a donné une nou- velle table des distances polaires et des mouvemens ap- parens de 30 étoiles. Gelle qu'il avoit publiée en 1813 s'est trouvée si exacte , que les observations de 1814 ne Jui ont pas donné lieu de faire, dans la position d'au- cure de ces étoiles, des changemens qui excédassent ;- de seconde. La comparaison de son catalogue avec celui de Bradley, fait en 1956 , lui a donné le moyen d'établir les mouvemens propres de ces étoiles pendant plus d'un demi siècle. Le mouvement propre annuel de l'étoile polaire est — 0",057; celui de 8 de la petite ourse + 0",1. SCIENCES PHYSIQUES. Cnarure. Lorsqu'en 1808, dans l'une des périodes ani- mées de cette guerre qui élevoit une barrière de fer entre la France et l'Angleterre, on vit l'Institut décerner à un membre de la Société Royale de Londres, Sir H. Davy, le prix destiné par le Gouvernement Français, à l'auteur de la déeouverte la plus importante sur le galvanis DANS LES SCIENCES ET L£S ARTS. 4€ wie ,on eut , d'une part , la mesure de l'intérêt que mé- ritoit dans le monde savant l'application de l'influence voltaique à la chimie ; comme d'autre part un exemple mémorable d'un sacrifice des passions politiques à cette loyauté qui distingue toujours les hommes véritables ment instruits, et animés d'un bon esprit. Sir H. Davy tarda peu à justifier le choix des juges de ce con- cours Européen, par la brillante découverte chimique qui suivit de près l'exposé de sa théorie, c'est-à-dire » la composition des alkalis. Leurs bases métalloïdes de- vinrent ensuite entre ses mains , les agens les plus éner- giques pour enlever l'oxigène à tous les corps, sous l'influence de la pile voltaïque ; et il parcourut à pas de géant la carrière nouvelle que lui-même avoit ou werte aux chimistes de notre temps. Ceux du nord, Ber- zelius, et sur-tout Oersted , ont poussé plus loin , c'est-à dire , plus hardiment que lui, la théorie chimique de Taffinité , en cherchant à identifier les phénomènes de l'électricité, du galvanisme , du magnétisme , de la cha- leur, de la lumière , et à les réduire tous à l’action de deux forces opposées ; l'une dite positive , l'autre néga tive. Il est beau sans doute de s'élever aussi haut ; mais on peut y atteindre la région des nuages. C'est à cette hauteur, mais sous un ciel clair, qu'est arrivée la théorie chimique des atômes constituans et de leurs proportions déterminées dans les composés. On en doit à Dalton les bases ; et sur celles-ci, Berzelius, Davy, Wollaston , Gay-Lussac , Thomson, ont élevé, et bâtissent encore , un édifice élégant et solide. La chi- mie devient entre leurs mains, une science presque mathématique ; ramenant tous les élémens à leur état le plus simple, celui de gaz, et considérant alors leurs volumes, ces savans ont trouvé que dans toutes les com- Binaisons proprement dites, ces volumes étoient toujour$ des parties aliquotes très-simples les unes des autres, “an volume d’un de ces élémens s'unissant toujours avee ke Arrrcw DES DÉCOUVERTES RÉCENTES un, deux, trois, etc. volumes d'un autre : par la dé- termination des pesanteurs spécifiques respectives de ces gaz. élémentaires , on revient aisément des volumes aux poids; et toutes les notions sont alors complètes. La géométrie proprement dite, et rigoureuse, s’est en core récemment associée à ces combinaisons ; et l’un des mathématiciens les plus profonds de notre temps, Mr. Ampère, membre de l'Institut, a déternriné jus- qu'aux figures que devoient revêtir dans leurs réunions diverses , ces atômes soumis à des lois constantes dans leur juxtà-position. Toute cette fabrique est au-delà des limites des sens ; les yeux seuls de l'esprit peuvent l'apercevoir ; mais les formes si régulières , si géométri- ques, que montrent naturellement les matières salines, pierreuses, métalliques, qui brillent dans nos cabinets, travaillées par la nature seule , conduisent sans effort la pensée vers ces infiniment petits, auxquels il n'est plus difficile d'attribuer la même régularité, puisqu'ils sont soumis aux mêmes lois d'aggrégation, et que les formes finales et visibles qu'ils produisent la possèdent d’une manière si évidente. Des lois différentes régissent la matière organisée ; et la chimie animale ou végétale, qui supposeroit la con noïssance de ces lois, est encore dans l'enfance com- parativement à la chimie inorganique. Cette /orve vitale, qui lutte avec tant de constance et d'énergie pendant la durée de l'individu, contre toutes les affinités qui tendent continuellement à le décomposer, est, et sera probablement ioujours , hors du domaine des sciences physiques. On est réduit à étudier ses résultats, c'est à-dire, l'assimilation des molécules organisées ; en sa- dides , et fluides ; à classer ces principes secondaires , et à étudier leurs propriétés. Quand la chimie veut aller plus loin , elle détruit, elle tue, pour ainsi dire, ces composés ; elle les réduit à des élémens inorganiques, dont les proportions peuvent bien être déterminées par DANS LES SCIENCES ET LES ARTS. 43 Fanalyse commune , mais dont la synthèse est imposs sible. Berzélius et Bostock se sont occupés avec succès de l'étude de ces fluides primaires organiques , et de la recherche des réactifs qui pourroient faire reconnoitre leur. présence. Ces fluides paroissent se. réduire à trois principaux ; l'albumine , la fibrine du sang, et la. mas tière non-coagulable , ou le serum, Les deux premiers se coagulent, savoir, l'albumine, par la chaleur, et la fibrine, au contact de l'air, et à la.sortie des vaisseaux, sans qu'on connoiïsse la cause de cette dernière solidification. Le blanc d'œuf: ordinaire, renferme lalbumine par excel lence. Ce fluide a pour réactifs les agides., l'alcool, ef les, sels métalliques, La matière non-coagulable , ou la sérosité, se reconnoît sur-iout. par la couleur brune foncée qu'elle prend lorsqu'on y mêle le muriate dar gent. Outre l'albumine et la sérosité , le. blanc d'œuf contient encore de l'eau très-intimément combinée, et des. sels. Nous n’entrerons pas plus avant dans ces. dé+ tails ; mais nous recommandons le travail de. l'auteur aux amateurs. de la bonne chimie. Un chimiste praticien Anglais, Mr. Accum ; s'est oc- eupé des moyens de faciliter aux amateurs la préparas tion de l'Iode , cette nouvelle substance , dite simple , pros visoirement , découverte par Mr. Courtois, dans les ré» sidus des lessives alkalines, et qui se vaporise en beau violet à la, plus douce chaleur. Mr. Accum indique les procédés qu'il juge les plus prompis ou les meilleurs pour l'extraire du Kelp, c'est-à-dire, des plantes ma- xines. incinérées: Jusques à présent cette substance n'est guères qu'une curiosité chimique, mais elle peut acqué- rir de l'importance avece temps. A l'époque de leur découverte par Sir H. Davy, le potassium et le sodiuni n'étoient que les basés, jusques alors inconnues, des alkalis fixes ; elles sont bientôt devenues , entre les mains de ce chimiste habile et entreprenant , des = 24 APERCU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES moyens puissans de décomposition , qui , aidés de lx pile voltaïque , fournissent les secours les plus énergi- ques à l'analyse , et ont déjà procuré à la science, des acquisitions importantes. On a souvent remarqué combien les sciences et les arts s'entraident mutuellement. C'est à rechercher les occasions , et à resserrer les liens de cette utile alliance, que le génie devroit principalement s'attacher. Aïnsi, Davy a profité de son séjour en Italie, dans l'ancienne patrie des beaux-arts , pour y étudier en chimiste consommé , les couleurs qu'employoient les anciens dans la peinture ; et il faut ne pas oublier que ces couleurs , et l’art de les appliquer, étoient connus en Grèce dans une période historique bien antérieure à celle où cet art pénétra en italie et y produisit les chefs-d'œuvre dont on admire encore le coloris dans les ruines de Pompeii et ailleurs. Sir H. Davy a sou- mis à ses expériences les couleurs trouvées dans les bains de Titus, dans les restes des autres palais et bains de l'ancienne Rome ; et le propriétaire de la cé- lèbre Noce aldobrandine , le plus beau monument qui soit resté de cette période de l'art, lui a permis d’en détacher, dans des endroits peu apparens, quelques atômes , qui, sans dégrader sensiblement le chef-d'œu- vre, ont fourni à la froide analyse les moyens d'en étudier la partie purement matérielle. Tous les rouges de cette belle composition sont des ochres , ou des terres colorées, par l’oxide de fer. Mais ailleurs, comme dans les peintures à fresque des bains de Titus, on trouve du rouge de plomb, soit minium; enfin , l'enduit qui reste dans la niche où l'on dit que le Laocoon fut découvert, a pour prineipe co< lorant le vermillon , ou le cinnabre, c'est-à-dire , le mercure sulfuré. Pline nous apprend que le minium, ou l'oxide rouge de plomb, fut remarqué accidentelle- ment à la suite d'un incendie qui eut lieu au Pirée à . Sins LES ScrENCES er Les ArrTa 41 Athènes ; et Théophraste attribue la découverte du cinnabre à l’Athénien Callias , dans la 349°. année de Rome. Cette couleur fut toujours d'un grand prix chez les Romains. Les jaunes étoient principalement tirés des ochres et quelques-uns du massicot, ou oxide jaune de plomb. Les bleus provenoient des oxides de cuivre ; et ceux qu'on trouve dans les fragmens de verres colorés sont dus pour la plupart au cobalt, que les anciens ont employé probablement sans le connoître pour autre chose que du cuivre. Les verts ont tous pour base ce dernier métal oxidé au degré où il est vert ; les Grecs le désignoiïent alors sous le nom de chrysocolle. Leurs verres verts étoient également colorés par cet oxide. Une lacque rose pâle trouvée dans un vase, aux bains de Titus, a résisté à tous les efforts de notre savant chimiste pour en découvrir l’origine animale ou végé- tale; c'est peut-être la fameuse pourpre , dénaturée par le temps. Les noirs et les bruns ont pour bases le fer et le manganèse oxidés; et les blancs ne sont que des car- bonates de chaux ou des argiles. On n’a pas trouvé du blanc de plomb , quoique Pline en fasse mention. L'au- teur conclut , de sa profonde recherche , que l'expé- rience de dix-sept siècles assure aux couleurs à base métallique saturée d’oxigène , ou de quelqu’acide , las vantage de la permanence sur toutes les autres. Ce qu'on vient de citer présente une application in- téressante de la chimie aux beaux-arts; nous allons en indiquer une de cette science aux arts économiques, aux arts utiles, qui fera époque dans leur histoire, et on pourroit dire, dans celle de la civilisation. On avoit brûlé pendant bien des siècles les divers combustibles d'usage ordinaire, le bois et la houille, sans imaginer qu'on pût en tirer d'autres avantages et d'autres produits, que leurs effets calorifiques ; de tout temps on a converti du bois et de la houille en char- 6 APERÇU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES bon, sans réfléchir, ou plutôt sans savoir, que dans cèt acte il se dégageoit une grande quantité de ma tières diverses, qui toutes pouvoient être employées utilement , dans les arts, et dans l’économie domesti- que ; C'est-à-dire, (en sus du charbon, objet principal de l'opération) , un gaz inflammable , qui pouvoit don ver de la lumière et de la chaleur; un vinaigre pur et transparént ; un bitume analogue au goudron ; etc. outre ces mêmes produits , la houille fournit de plus, une liqueur ammoniacale ‘très-profitable. Il résulte dé ces faits un singulier paradoxe , c'est que lorsqu'on Sait, et qu'on veut ,tout recueillir , la consommation d’un certain combustible , loin d’être un objet de dépense, devient l’occasion d'un profit net ; car, la somme des produits a plus de valeur vénale que la matière pre- Mière qui les fournit. Nous reviendrons à ‘cet objet à l'occasion du thermolampe. - Les mouvemens des sciences ( il faut le reconnoître avec humilité ) ont quelque chose d'analogue aux oscil* lations de la mode: c'est toujours l'apparition d’un génie c'est-à-dire, d'un esprit créateur, qui donne l'impulsion, dans les hautes comme dans les basses régions du monde civilisé ; et le hasard seul, ( s'il y a un hasard }) préside à ces apparitions. Ainsi, l'homme a existé depuis bien des siècles sur la surface du globe, entouré des mo- numens de ses révolutions, sans penser qu'ils pouvoient fournir les matériaux d'une histoire archæologique de la planète qu'il habite. Buffon paroïît; et la magie de $a plume , bien plus que la justesse de ses vues, ou le choix dés observations, porte les esprits vers cette branche de l'étude de la nature, qu'on a nommée géo- logie. L'impulsion est donnée : à Buffon succède De Saussure , dont l'œil scrutateur et sévère, découvre, du haut des Alpes, des faits sans nombre, que Buffon n'a- voit pu voir de son cabinet. De Saussure coordonne ces faits ; et la science prend sous ses mains, des bases DANS LES SCIENCES ET LES ARTS 45 #olides, et une grande faveur dans lopinion. Cuvier survient ; il prend à lui, et traite en observateur pro fond , et en écrivain élégant et clair, cette partie de l'histoire du globe, qu'on pourroit appeler moderne, par comparaison , et dont les monumens ont pour caractère commun, d'appartenir à l'organisation animale: ces mos numens fournissent à une numismatique naturelle, que ge savant a créée , et qu'il a presque ramenée jusqu'aux temps historiques. La mode a percé en Allemagne : 1à , un autre génie, Werner, forme une grande école géologique , dont les nombreux élèves adoptent et propagent les idées de leur maître, avec un entraînement et une ardeur, qui rappellent les temps de Luther. L’enthousiasme passe aux Isles Britanniques ; plusieurs Sociétés s'y forment pour cultiver en commun une science qui, plus que toute antre , exige une réunion d'efforts. Deux de ces associations , sous les noms de Société géologique, et Socièté Wernerienne , ont pris depuis peu d'années une grande consistance ; et leurs Transactions forment déjà des Recueils précieux, dans lesquels la Bibliothèque Britannique a puisé un nombre d'articles intéressans. L'histoire des sciences physiques fourmille d'exemples de ces phases de la mode. L'optique seule en présente une suite remarquable. Descartes et Huyghens l'avoient créée; Newton la fait briller d’un grand éclat, puis elle s'arrête. Bouguer et Lambert la remettent à la mode, en France , et en Allemagne ; cette mode passe: enfin, on doit de nos jours à Malus ( si prématurément en- levé aux sciences et à l'amitié ) la découverte d’un ræ meau neuf et brillant dans cette branche de la phy- sique ; et on le cultive maintenant avec une égale ar- deur en France et en Angleterre ; c'est cette modifica- tion , ou affection singulière de la lumière , qu'on ap- pelle polarisation ; nous l'avons supposée connue de nos lecteurs en parlant tout-à-l'heure des recherches de Mr. 48 APERÇU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES Biot sur cet objet; peut-être avons-nous eu tort; essayon& de le réparer; l'objet est si singulier et si nouveau , qu'on peut, sans trop de scrupule , chercher à le po- pulariser , et, s'il est possible , en peu de mots. On peut comparer les corps transparens à des tamis de lumiere : suivons cette analogie ; supposons que la lumière soit composée de petits grains, de forme sphé- rique, et qne les trous du tamis soient de même figure ; alors , les grains tombant sur un plan incliné placé au- dessous , seront tous réfléchis de la même manière ; et, en particulier, vers quelque plage de l'horizon que soit dirigée la perpendiculaire an plan incliné, les réflexions de tous ces grains auront lieu dans des plans verticaux, parallèles à celui dans lequel se trouve cette perpen- diculaire. Mais si les atômes lumineux , au lieu d’être sphéri- ques , se trouvoient autant de petits cubes; et si les trous du tamis étoient des carrés proportionnés , et disposés comme ceux d'un damier, on concoit que l'acte du ta- misage donneroit aux faces de tous les cubes qui tra- verseroient , une direction commune; et qu'arrivant, ainsi disposés, sur le plan réfléchissant , ils n'y seroient plus éndifferens, dans leur mode de réflexion, à la po- sion de ce plan relativement aux plages de l'horizon; soit qu'ils frappassent ce plan par leurs faces, ou par leurs arrètes, tous éprouveroient de sa part une répul- sion dans une direction qui leur seroit commune, mais qui auroit été modifiée par la position commune des faces, ou des arrêtes des petits cubes, combinée avee l'inclinaison du plan ; de manière qu'en faisant tourner ce plan sous un angle constant avec la verticale, on verroit la pluie de molécules se réfléchir régulièrement, et de préférence, vers certaines plages de l'horizon , et se refuser à d'autres. L'effet supposé de ce tamis repré- sente ce qui arrive à la lumière lorsqu'elle est polari- sée en traversant certains corps transparens , 'est-à-dire, par réfraction, Elle DANS LES SCIENCES ET LES ARTS, 49 : Elle est susceptible d'être aussi polarisée par réfexion, c'est-à-dire, qu'en tombant sous un certain angle sur un plan réfléchissant , ses atômes éprouvent vers cette sur- face une modification telle, que si après leur réflexion, on les recoit au travers d'un de ces corpé transparens qui polarisent, et qu'on puisse le faire tourner sur l'axe même de la vision, la lumière réfléchie , arrive , ow n'arrive pas, à l'œil dirigé vers elle, selon que le émis qui la recoit polarisée , est situé de telle ou telle ma- pière , rchtitement à ce même axe de vision. Encore une comparaison , pour achever d'éclaircir ces notions subtiles. On sait qu'une balle de paume frappée par la raquette de manière que le plan de celle-ci soit Depicnnre à la direction que le joueur veut don- ner à la balle, éprouve au contact du parquet , ou du mur , qu'elle va frapper ensuite , une réilexion régu- lière , et qui a lieu dans le plan d'incidence. Mais si læ balle a été frappée par le joueur dans une direction obli- que relativement au plan de la raquette , elle se trouve alors comme polarisée ; c'est-à-dire, qu'elle se réfléchit ensuite dans une direction inattendue , produite par une composition de forces qui a lieu au point d'incidence, en vertu d'un mouvement rapide de rotation qui a été imprimé à la balle en même temps que celui de pro- gression , par l'impulsion , en partie tangentielle , de la raquette. Nous ne disons pas que ce soit une cause analogue qui produise sur la lumière la polarisation par réflexion ; mais nous cherchons à donner une idée de l'effet , en nous aidant de comparaisons familières. Un physicien Ecossais , le Dr. Brewster s'est particu- lièrement attaché à étudier sous tou'es ses faces cette sin- gulière modification de la lumière. On prendra une idée de l'étendue et de la profondeur de ses recherches optiques en aprenant que , dans les déux dernières an- nées qui viennent de s'écouler , elles ont fait l'objet de douze Mémoires , publiés par lui dans les Transactions Se. et arts, Nouv. série, Vol, 1. N°, 1, Jany.1810, So AGERÇU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES des Sociétés Royales de Londres et d'Edimbourg. Il étoit difficile qu'en cultivant simultanément un champ aussi rétréci ; MM. Biot et Arago en France , et Mr. Brewster én Angleterre , ne se rencontrassent pas quelquefois ; mais la science gagne en certitude dans ces découvertes faites à double, à-peu-près comme un calcul lorsqu'il est répété par deux arithméticiens. Nous avons donné l'a- nalyse de quelques-uns de ces Mémoires, et regretté que le défaut de place ne nous permit pas de parler de tous. Ce profond et estimable physicien a recu le 30 novem- bre dernier, de la part de la Société Royale de Londres, par les mains de son illustre Président, Sir Joseph Banks, le prix fondé par le comte de Rumford pour l'auteur des recherches les plus importantes sur le calorique et la lumière. Un compliment également juste et flatteur a accompagné la remise de la médaille d'or. Le président a résumé, à cette occasion , les découvertes récentes en optique, en donnant loyalement à Malus l'initiative, et sa part de gloire dans ces recherches. À On peut citer au nombre de ces rencontres fortuites , dont nous parlions tout-à-l'heure , celle de la pile vol- taïque sèche , inventée à-peu-près en même temps à Londres par De Luc, qui l'a nommée colonne électrique, et à Vérone par le Prof. Zamboni, qui l'appelle électro- moteur perpétuel. Nous avons décrit en détail cet appa- reil ingénieux, dont le mouvement avoit quelque chose de magique. Après quelques mois d'une marche régu- lière, l'aiguille de notre appareil a cessé de se mouvoir; nous en ignorons la cause ; est-ce un accident?( rien ne l'mdique ) ou bien, l'action électrique des piles sèches s'épuise-t-elle à la fin, ainsi que la théorie sem bleroit l'annoncer? Nous laissons au temps à résoudre la question. Rien ne pourra mieux contribuer à éclaircir la théo- ie, encore peu complète, de la pile, que la batterie DANS LES SCIENCES ET LES ARTS. Br Elémentaire du Dr. Wollaston , composée d'une seule plaque de zinc d'un pouce carré, et de deux de cui- wre , de mêmes dimensions. Cet appareil, convenable- ment monté , est plus que suffisant pour mettre en ignition un fil de platine de :-; de pouce de diamè- tre. Mais , comment se procurer des fils d'une si pro- digieuse finesse ? C’est par un procédé mécanico - chi- mique , qu'on doit encore à cet ingénieux physicien ; c'est en passant à des filières de plus en plus fines, un cylindre d'argent dont l’axe est de platine ; lorsqu'on à atteint le dernier degré de subtilité possible du fil com- posé , on le met dans l'acide nitreux, qui dissout l'ar- gent, et laisse le platiné , dont la ténuité est dix fois plus grande que celle du cylindre d’argent qui l’enve- loppoit pendant le tirage à la filière. | L’acide que le Dr. Wollaston emploie avec sa batterie , est le sulfurique, délayé dans environ cinquante fois son volume d’eau. L'ignition produite ne dure que quel- ques secondes , mais elle suffit à montrer que le phé- nomène ne dépend pas du simple contact , cas auquel on ne devroit s'attendre qu'à une seule étincelle. À l'autre extrémité de l'échelle des forces voltaiques se trouve l'appareil gigantesque que Mr. Children a fait construire à Londres, et avec lequel il s'est pro+ curé des résultats très-curieux , dont nous donnerong le détail dans un prochain Cahier. Il nous suffira aujour- d'hui d'annoncer que cet appareil, à auge, est composé de vingt-une cellules, dont chacune renferme une plaque de zinc, de six pieds de long sur deux pieds huit pouces de large , logée entre deux plaques de cuivre, des mê- mes dimensions. Chaque plaque, offrant une surface de trente-deux pieds carrés, la somme des surfaces en action dans cette batterie s'élèvé à six cent quatre-vingt- douze pieds carrés. Ses effets sont exirêmement remar- quables. * Fappelons , avant de quitter ce'sujet, qu'il existé aç: D 2 52 APERGU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES tuellement trois hypothèses galvaniques, ou voltaique# 1.° Celle de Volta lui-même, qui attribue tous les effets aux différences électriques des métaux ; les phénomènes chimiques ne sont, selon lui, qu'un scsi Rl 2,0 Berzelius attribue tout à l’action chimique , dont les symptômes électriques ne sont, selon lui, que des conséquences ; enfin ,3.° Davy attribue les effets à ces deux causes, agis- sant en concurrence , tantôt à part, tantôt simultané- ment. Le Prof. Pfaff, de Kiel, a examiné à fond ces trois hypothèses, Son Mémoire a paru dans le Journal de Schweigger, X. 199. C'est un modèle de discussion et de bonne physique. L’explication ingénieuse et heureuse donnée par Mr. ‘Wells, des phénomènes de la rosée, qu'il a ramenés à la théorie de la chaleur rayonnante, de notre savant collègue le Prof. Prevost, est un des exemples frappans de cet enchaïnement qui existe entre les vérités phy- siqnes ; liaison , qui montre sur-tout qu'il faut n'en mé, priser aucune , et que les rapports en apparence les plus éloignés , peuvent devenir intimes par la décous verte dun seul fait, ou circonstance , intermédiaire. Qui auroit cru , par exemple , qu'une paille attirée par wn morceau d'ambre frotté, conduiroit à maîtriser le tonnerre ; et qu'une aiguille d'acier , frottée d'aiman, feroit découvrir l'Amérique ? Christophe Colomb observa le premier que la direcs tion de l'aiguille aimantée n'étoit pas la même sous différens méridiens et sous divers parallèles ; c'est ce qu'on appelle la déclinaison de la boussole. On décou- vrit ensuite en Angleterre que cette direction n'étoit pas constante dans un même lieu. En 1657 l'aiguille se dirigeoit précisément au nord ; en 1680, elle s'étoit avancée de 11915" à l'est; et en 1692, elle se dirigeoit 60 à ouest. Elle n’a point cessé depuis cette époque, de s'avancer vers l’ouest; et la moyenne des observations très-exactes du col. Beaufoy la donnoit à Londres en. DANS LES SCIENCES ET LES ARTS. 53 1814, de 249 22! 22". Cette déviation , après avoir été spi dans les commencemens , c’est-à-dire, d'environ 10' par an, est réduite actuellement à 30 ou MAeè , dans le même intervalle. Outre ce changement net. l'aiguille a une varia- tion diurne, découverte par G. Graham, et ensuite étu- diée par Canton, et Van Swinden , qui ont déterminé sa quantité moyenne selon les saisons. Ils l'ont trouvée plus grande en été qu'en hiver; et croissante le matin jusqu'a deux heures après midi , et décroissante depuis cette époque jusqu'au lendemain. Le colonel Beaufoy, avec des instrumens plus parfaits, et par deux ans et demi d'observations, faites trois fois par jour ( à huit heures et demie, midi, et sept heures du soir) a dé- terminé la déclinaison moyenne dans ces trois époques de la journée comme suit. Le matin 24 14 39". Midi 24 21 54. Soir 24) 16 " 45: + Ainsi , à midi la déclinaison est plus grande de 7’ 19” que celle du matin; et elle surpasse de 8' 49,5 celle qu'on observe dans la soirée. L'aiguille éprouve sauvent des oscillations , de 7 jus- ques à 14' sans eause apparente. Il semble que cet esprit public qu'on pourroit appe- ler le principe vital de l'Angleterre , s'étend jusques à la culture des sciences dans ce pays privilégié. Toutes celles dont les progrès exigent un eoncours d'efforts y trouvent un nombre proportionné, d'individus dévoués à l'intérêt commun et qui y sacrifient leur temps, leur argent, et leurs convenances journalières. Rien , par exemple , de plus assujettissant , que des observations - météorologiqgnes à répéter à heure fixe dans plusieurs époques de chaque journée ; cependant , on ne peut étudier, ni établir autrement , les modifications de l'at« 54 APERÇU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES mosphère ; en conséquence , il existe non-seulement à Londres, mais sur un grand nombre de points des Isles Britanniques, des observatoires météorologiques, munis d’excellens instrumens, et sur-tout d'observateurs exacts et assidus , dont les registres paroissent régulièrement dans les Recueils périodiques. Voici quelques résultats généraux déjà obtenus. Et d'abord, on sait que, dans les isles de la zône tempérée , et spécialement en Angleterre , les tempéra- . tures extrêmes de l'hiver et de l'été sont modifiées, et leur intervalle diminué, par l'influence de la mer. Ainsi il n’est point rare de voir un hivér se passer sans gelée dans les isles Shetland , au nord de l'Écosse ; et il n’y tombe guères de neïge; mais en revanche, leur été n'est pas plus chaud que le printems de France. La tempé- rature moyenne annuelle de Plymouth, l'un des points les plus méridionaux de l'Angleterre , n'est que de 7°,7 de l'échelle octogésimale ; elle n'est que de 5°,06 de la même échelle, au château de Kinfaun, sur la ri- vière Tay, qui sépare l’Ecosse de l'Angleterre , à 126 pieds seulement au-dessus de la mer; ( lat. 56 23 =). Les différences considérables qu'on observe dans les quantités annuelles de pluie qui tombent dans des lieux assez rapprochés , tiennent du paradoxe. Ainsi, il est tombé en 1814, 42,7 pouces d’eau à Plymouth; et à Londres, seulement 20,7; c'est-à-dire , moins de la moitié. Bien plus ; à Tottenham , bourg très-voisin de Londres, Mr. Luke Howard, l’un des météorologistes les plus soigneux et les plus exacts, a recueilli, dans cette même année, 24,44 pouces d'eau. Il seroit possible que ces différences provinssent en partie de celles des appareils ; on a remarqué depuis long -temps , que toutes choses égales , l'élévation du vase collecteur au- dessus du sol avoit une influence très-marquée sur le résultat. Arts npusrriezs. Nous avons remarqué plus haut | DANS LES SCIENCES ET LES ARTS. 55 l'utilité réciproque des rapports en apparence les plus éloignés , que les sciences ont entrelles. Ce caractère d'utilité est encore plus frappant et plus intéressant, lorsque les rapports s'établissent entre les sciences et les arts. On voit en Angleterre des exemples plus fré- quens que dans d'autres pays, de cette précieuse in- fluence, qui contribue pour beaucoup à la prospérité de la contrée, et au bien-être journalier des individus. Nous allons citer à cet égard quelques faits. Le chimiste Black, avoit découvert le phénomène de la chaleur latente dans l'eau en vapeur; le physicien Watt avoit déterminé que l’eau en vapeur, au degré de l’ébullition , sous la pression atmosphérique , con- tient , à poids égal , six à sept fois plus de chaleur que l'eau bouillante liquide ; bientôt on tourne ces dé- couvertes au profit de l'art. Des chaudières de teinture sont amenées et maintenues, en nombre, au degré de ébullition , dans un vaste attelier, sans qu'il y aît, sous aucune d'elles, ni feu ni combustible ; la vapeur bouillante , sortant d'une seule chaudière établie en- dehors du bâtiment, leur arrive par des conduits, et leur procure à toutes , la température requise. Le même principe est appliqué par des architectes au réchauffe- ment des grands atteliers , à celui des temples mème, en disposant dans leur intérieur un système de tuyaux métalliques , au- dedans desquels la vapeur bouillante se condense et circule, tandis que sa chaleur se tamise au travers de leurs parois, et donne à l'air ambiant une température douce et uniforme. On avoit découvert il y a plus d’un siècle, dans cette même vapeur de l'eau, alternativement élastifiée et con- densée , l’une des forces les plus énergiques que l'homme ait sù emprunter à la nature; et on en avoit fait l'appli- cation la plus ingénieuse et la plus heureuse à ces énor- mes machines appelées à vapeur, qui extraient l'eau des mines les plus profondes, sous la forme d'un ruisseau 56 APERÇU DES DÉCOUVERTES RECENTES abondant et continu. Le même principe de mouvement vient d'être employé à faire marcher des véhicules à roues , destinés à l'exploitation de ces mines , et qui trans- porient de fortes charges à la distance de plusieurs milles, en cheminant avec une régularité admirable dans les or- nières de fer qui les contiennent et. les dirigent. On a aussi employé récemment la machine à vapeur à faire l'ouvrage presqu'entier d’une presse d'imprimerie, dans laquelle quatre ouvriers, sans apprentissage préa- lable, suffisent à tirer jusqu'à 1100 feuilles (folio) par heure, avec grande perfection dans l'ouvrage; le pa- pier-nouvelles , intitulé Times, s'imprime de cette ma- nière depuis plns d'une année (1). Enfin , et cette dernière découverte peut avoir une. grande influence sur le système entier de la marine ; on fait mouvoir par l'action de la vapeur, contre vent et marée , et avec use vitesse moyenne de deux lieues à l'heure, des embarcations plus ou moins considéra- bles, non-seulement sur des canaux ou des rivières, mais en pleine mer et par un gros temps. L'un des ar- ticles les plus intéressans qui aient paru dans notre Recueil l'année dernière , renferme les détails d'un voyage de Dublin à Londres, fait dans un bâtiment de ce genre, qui a parcouru 760 milles en 121 heures et demie de na- vigation. Aux Etats-Unis d'Amérique, on a été plus loin encore; on vient d'y construire un bâtiment de guerre , dans lequel la roue motrice , mise en action par la vapeur, est logée dans l'intérieur, et dont le bordage est d'une épaisseur à l'épreuve du boulet de 24. Lie bâtiment est armé de pièces de 32. Il n'a ni gouvernail, ni mâts, ni voiles; et il fait route indiffé- remment de l'avant ou de l'arrière. C’est une véritable forteresse ambulante, qui peut à elle seule , couler bas une flotte dans une rade; mais qui, supérieure à tout , {2) Voyez Bibl. Brit, T. LX. p. 371: Dee CE DANS LES SCIENCES ÊT LES ARTS. 57 #omme machine de défense, heureusement ne peut at taquer , car elle ne soutiendroit pas la haute mer. Nous nous bornons à annoncer cette invention; nous en di- rons davantage dans un prochain cahier. Ces mines de houille, auxquelles l'Angleterre doit sa prospérité, et presque son existence, viennent encore de lui fournir un moyen d'éclairage qui réunit le bril- lant, l'économie, et la sécurité. La combustion du gaz inflammable qui s'échappe de la distillation de la houille dans des appareils convenables, et que l'on conduit où l’on veut par des tuyaux indéfiniment subdivisés, fours nit actuellement à l'éclairage d'un nombre d'atteliers , de quelques bureaux du Gouvernement , et de plusieurs quartiers de Londxes. Tous les voyageurs saccordent à représenter cette lumière comme infiniment supérieure à tout ce qui existoit auparavant. Ce même gaz inflammable , dont l'art sait tirer un parti si avantageux , se dégage naturellement et avec abondance dans certaines mines de houille, et il y de- vient trop fréquemment la cause d'explosions funes- tes aux mineurs ; il s'allume à la flamme de leurs lampes ; et la galerie de la mine fait alors l'effet d'une pièce énorme d'artillerie, qu'on auroit chargée d'hom- mes au lieu de boulets. Une centaine d'ouvriers péris- soit, année commune, par ce genre d'accident, lorsque la science, appelée au secours de l'art, lui a procuré, dans une découverte toute récente , un moyen préser- vatif admirable , qu'on doit encore au génie fertile de Davy. Sa lampe de sûreté, que nous décrirons dans un prochain cahier, brûle et éclaire sans danger, au mi- Mieu du gaz le plus explosif. De pareils services rendus à l'humanité popularisent plus la science, et la rendent plus recommandable que ne le font telles découvertes brillantes, qui enrichissent stérilement ses annales. Entre ces services, ceux qui ont pour objet la sup- pression d'inconvéniens qui se présentent fréquemment, 58 RPERCU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES ou l'acquisition d’un mieux-être de tous les jours ,ne, sont pas les moins précieux. Ainsi , le comte de Rum- ford en tournant constamment ses recherches scientifi- ques vers les objets d'utilité immédiate et journalière , tels que l’économie du combustible , la bonné distribu- tion de la chaleur, de la lumière, etc. a mieux mérité de ses contemporains que tel savant qui aura cherché la renommée dans la science pure. Quoi encore de plus employé dans la société, et cependant de plus né- gligé par les hommes capables d'appliquer la science à art, que les véhicules à roues? Mr. Edgeworth s'est occupé avec succès de leur perfectionnement, et on lui doit une suite d'expériences fort ingénieusement ima- ginées et conduites , que la Société des Arts de Dublin vient de faire répéter en grand à ses frais (1) et qui ont résolu nettement et définitivement un nombre de questions et de doutes sur les diverses formes et mo- difications dont ces véhicules sont susceptibles. On dira que les animaux seuls y gagnent. Nous répondrons à ces calculateurs sans pitié , que lorsqu'ils soulagent leurs bêtes de somme , ils épargnent leur bourse; et lorsque nous leur apprendrons qu'en suspendant , par exemple, la charge d'un véhicule à roues sur des res- sorts , au lieu de la faire reposer immédiatement sur le train , ils y gagnent un cheval sur quatre , ils écoute- ront sûrement ce langage, et conviendront que la science est bonne à quelque chose. Ils le reconnoïtront encore lorsqu'on leur dira qu'ik existe à Londres, un établissement d'industrie mécani- que, ( formé par un français,) dans lequel une tren- taine de soldats invalides, dont plusieurs sont, privés d'un bras ou d’une jambe , et qui n'ont jamais exercé le métier de cordonnier , fabriquent, dans un jour, à l'aide des machines et de la division du travail, jus- (1) Nous en donnerons le détail dans un prochain cahier.” DANS LES SCIENCES ET LES ARTE. 5g qu'à cent paires de souliers, d'une exécution fort supé- rieure à tout ce que peuvent faire les plus” habiles du métier (1). | ALLEMAGNE. Nous avons remarqué d'entrée que la culture des sciences et des lettres étoit répandue en Allemagne sur un très-orand nombre de points, et sous une constitu- tion pour ainsi dire républicaine, ce qui rendroïit très= difficile la récolte sommaire dont nous nous occupons ; si l'on étoit privé du secours que fournissent d'excel= lens Recueils périodiques publiés en grand nombre dans ceite vaste contrée ; les uns, sous là forme de Mémoires ou Gazettes littéraires de diverses Acadé- mies ou Universités, parmi lesquelles on distingue Leipzig, Jena, Hall, et sur-tout Gottingue qui par ses rapports avec l'Angleterre recoit dans sa riche bibliothéque les tributs du monde entier; les autres, sont des Journaux Spécialement affectés à certaines branches des connois-" sances positives; on remarque avantageusement parmé ces derniers ceux auxquels MM. Gilbert , professeur de physique à Leipzig, et Mr. Schweigger , professeur de chimie à Nuremberg donnent leurs noms ; comme aussi , le Musæum de Hermbstaedt. C'est dans ces sources que nous puiserons principalement , mais non exclusi- vement, le résumé qui va suivre, en nous bornant aux travaux les plus récens , restriction que mous impose le défaut d'espace. r Le phénomène que nous avons signalé en parlant de la France , cette culture non interrompue des lettres, “et sur-tout des sciences au milieu du fracas des armes et des convulsions de la politique , s'est montré en Allemagne d'une manière au moins aussi frappante; et cette grande expérience morale est tranquillisante ; elle (x) Voyez Bibl, Brit, T. LVIIL p. 268. Co ÂAPERÇY DES DÉCOUVERTES RÉCENTES semble prouver que la civilisation repose actuellement en Europe sur une base assez profonde et assez solide pour résister à l'invasion de l'esprit militaire , dont ascendant, s'il devenoit exclusif, ramèneroit bientôt la barbarie. SCIENCES PHYSIQUES. --Nous avons remarqué que les recherches sur la lu- fmière avoient fort occupé les sayans en France et en Anpleterre. dans ces derniers temps; l’Allemagne semble avoir participé à cette influence; mais on y a étudié cet élément sous des rapports différens de ceux dont nous avons parlé; le phénomène de la phosphorescence a sur- tout attiré l'attention des physiciens, et fait l'objet de recherches très-variées. En voici les résultats sommaires. Mr. Heinrich, professeur de physique à Ratisbonne, a particulièrement examiné la propriété phosphorescente qu'acquièrent les substances végétales et animales passant à l’état de putréfaction, et les rapports de ces phéno- mènes avec ceux que présentent les corps vivans. Il & trouvé que tous les végétaux étoient susceptibles de phosphorescence. La nature prépare ce procédé sous terre; les données nécessaires sont, l'humidité, et la privation du contact immédiat de l’atmosphère ; pour son développement il faut l'entretien d'une humidité modérée, et le contact de l'air respirable. On peut avec ces conditions , se procurer, par exemple, du bois phosphorescent dans toutes les saisons. L'auteur assimile ces phénomènes à ceux d’une combustion lente, dans laquelle l'hydrogène , le carbone, et le phosphore se dégagent, et s'échappent sous forme de gaz, et sous de nouvelles combinaisons. La phosphorence des matières animales 4 la plus grande analogie avec celle des végétaux; aucune classe d'animaux n'en est exceptée; les uns luisent pendant leur vie, mais le plus grand nombre seulement après D, Se Sn ue. à à > DANS LES SCTÉNCES €T LES ARTS ! ê? Meur mort; ce phénomène précède ordinairement la pu- tréfaction ; 11 lui faut aussi l'humidité , mais sous l'eau anême , la phosphorescence ne dure que peu de temps. Elle est, comme dans les végétaux, l'effet d'une dé- composition , analogue à une combustion lente (x). Mr. Th. de Grotthouss a porté ses recherches da même genre, sur les matières inorganiques. Il a sur- tout examiné un phosphore naturel, connu sous les noms de pyro-émeraude , et de chlorophane; c'est un fluate de chaux, rouge-violet, de Nertschink. Sa phoss phorence surpasse en durée comme en intensité celle du sulfure de Canton, connu depuis long-temps. Cette “pierre après avoir été exposée quelque temps au soleil, conserve sa phosphorescence pee des semaines en- tières. Cette variété de fluate de chaux est naturellement de couleur lilas ; mais elle réfléchit une lumière vert d'émeraude , lorsqu'après l'avoir exposée au soleil , où seulement chauffée , on la reporte à l'obscurité; au bout de deux ou trois semaines, la chaleur de la main suffit encore pour lui rendre une phosphorescence assez forte. Son affinité pour la lumière est telle, qu'elle absorbe aussi celle d'une chandelle, ou de l’étincelle ce et qu'elle la rend ensuite ds l'obscurité; et le même fragment conserve indéfiniment cette propriété. Mr. de Grotthouss a observé sur plusieurs de ces matières phos- phorescentes qu’elles rendent toujours une lumière dont da couleur leur est propre, quoiqu'elles aient été im- prégnées exclusivement par des rayons d’une couleur donnée, au moyen du spectre prismatique, ou de verres colorés. Ces fäits conduisent Mr. G. à croire (contre Topinion de Newton) que la lumière est une substance simple , et que les couleurs ne résultent pas de la sé- paration de ses rayons, mais de leurs différentes oscil- (1) Heinrich. über die Phosphereseenz der Goerper. Nurn- berg, bey Schraag, 4te, 62 APERCU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES lations, et des modifications qu'éprouvent ces oscillaÿ tons, à la surface des corps. | Mr. Oken, en examinant la phosphorescence de l'eau de la mer, croit pouvoir l'attribuer à une cause quel- conque inhérente à ce liquide, et qui produit son effet toutes les fois qu'il est vivement agité, et non point, comme plusieurs naturalistes l'ont affirmé , par suite de la présence d'animalcules phosphoriques ; sans nier tou- tefois la phosphorescence de ces animaux, de toutes grosseurs , jusques aux méduses, etc. et dont les débris même peuvent contribuer au phénomène. Cette opinion a été partagée et soujenue par Mr. Helwig (Grand maître de l'artillerie en Suède } il attribue la phospho- rescence de l’eau de la mer à sa propriété d'absorber le jour la lumière du soleil et de la rendre la nuit. Il a vu luire de l'eau de la mer, dans laquelle les meil- leurs microscopes ne laissoient apercevoir aucun ani malcule. Mr. Seebeck a continué ses recherches sur ce qu'il appelle des figures entoptiques, c’est-à-dire , ces figures colorées qui paroissent dans l'intérieur des verres épais quand on les place entre deux miroirs noirs inclinés Tun à l'autre, ou entre deux colonnes de verre, Om n’apercoit ces figures colorées que dans les verres qui ont été recuits avec promptitude, et qui se distinguent par d’autres propriétés physiques, des verres lentement récuits. Cet appareil des deux miroirs peut même servir à reconnoître Fune ou l'autre circonstance , dans le verre qu'on lui soumet ; les masses épaisses de verre mal recuit, présentent toujours entre deux miroirs une figure quelconque, et tout au moins une croix obscure ; on la produit de mème en réunissant plusieurs lames non recuites, jusques à une certaine épaisseur. Mr. Lampadius, professeur de chimie à Freyberg 3 a imaginé un appareil pour mesurer les divers degrés d'intensité de la lumière ; ce photomètre est composé Dans LES SCIENCES ET LES AnrS 63 d'un cylindre creux, dans lequel on place, contre un disque de verrefblanc qui le termine, un nombre varia- ble de disques, de corne demi transparens , et d’épais- seurs égales; on dirige l’œil dans l'axe du cylindre , contre l'objet lumineux , et on accumule les disques de corne jusqu'à-ce que la lumière disparoisse tout-à-fait. Le plus haut degré de clarté d'un objet lumineux est ‘ représenté par 100 ; et l'obscurité absolue , par zéro. L'auteur trouve le terme supérieur de cette échelle dans la lumière que répand le phosphore brûlant dans le gaz oxigène ; êt le nombre des disques employés pour intercepter tout-à-fait une lumière donnée , est la base de la graduation de l'échelle: cet instrument bien sonstruit , est comparable. L’auteur l'a employé avee succès à déterminer les différens degrés de clarté de T'atmosphère ; celui des disques du soleil et de la lune, des crépuscules, des nuits même ; comme aussi des dis xerses lumières artificielles. L'électricité, tant ordinaire, que galvanique, a égale- ment occupé les physiciens allemands. Mr. Hildebrand, professeur de chimie à Erlang, a examiné l'influence variée de divers métaux dans la production de cette aigrette, ou de ce cône lumineux , qui paroît lorsque l'élec- tricité s'échappe des conducteurs dans l'air atmosphéri- que, et qui s'allonge à mesure que l'air devient plus rare, Il a donné à tous les métaux ainsi éprouvés, la même forme conique, et les mêmes dimensions , et il les a assujetis de la même manière à l'extrémité d'un conducteur isolé. Il a remarqué de grandes différences dans l'étendue des aigrettes ; elles se présentoient dans l'ordre suivant , des plus grandes aux moindres; toutes gwconstances d'ailleurs semblables, Régule d'antimoine, Or. Argent. Haïten. 64 APERCU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES Sulfure de cuivre ( pyrite ). Etain. . Zinc. Fer. sde. , D sans différence sensible. Acier. . Idem, trempé. iv attribue ces différences à celles qui existent entre les faculiés conductrices des divers métaux pour électricité. On rernarque le même effet, c'est-à-dire des différences analogues , lorsqu'on fait comniuniquér deux piles voltaiques par un fil d'or ou de platine, ou par un fil de cuivre ; l'intensité est bien plus énergique dans le premier cas que dans le second. La forme du cône a aussi une influence très-marquée ; un cône obtus, dont l'angle est de 52° donne une aigrette beaucoup plus ‘ lumineuse que celui dont l'angle au sommet n'est que de 36 ; d’autres circonstances de forme pure, telles que l'ar- rondissement parabolique du sommet, ou de légères iné- galités de surface, sont particulièrement avantageuses à la production d'une forte lumière. Le fer et l'acier donnent seuls des aigrettes intermittentes. Mr. VÉber: prof. de physique à Dillingen avoit déja fait connoître, en 1807, un double électrophore, com- posé d’un simple disque résineux sans armure , qui, frotté, donnait à sa surface supérieure l'électricité né- gative, et la positive au-dessous ; ce physicien a récem- ment construit des électrophores de verre qui possèdent la même propriété ; et avec la même intensité que les électrophores ordinaires de résine des mêmes dimen- sions (1). Mr. Jaeguer (médecin de S. M. le Roi de Wurtemberg } est parvenu à construire les piles sèches et Derpétiel imaginées SP LA Re EL te, LORS (x) Weber Theorie der Electricitat , Landshut. Gilbert's ans nales XIX. p. 299. Bibf: Univ. T L Se. & Arts. päns Les SCIENCES ET LES ARTS. 65 imaginées par De Luc et Zamboni, en employant pour substance intermédiaire entre le cuivre et le zinc, non point du papier , dans lequel on peut encore soupconner de l'humidité, mais un vernis au succin, c'est-à-dire ré- sineux , qui, tout isolant qu'il est par sa nature, fait entre les lames métalliques , la fonction de conducteur de l'électricité excitée par le contact des métaux diffé- rens. Ce fait ne s'accorde guères avec la théorie qui fait jouer à l'eau hygrométrique un rôle quelconque dans ces appareils électromoteurs perpétuels. Ces mêmes piles de Zamboni, ont fait l’objet d'une re- cherche particulière de Mr. Bohnenberger , prof. de ma- thématiques à Tubingen. Il a trouvé que leur énergie électrique étoit proportionnelle au nombre, et non aux dimensions, de leurs disques ; mais que la promptitude avec laquelle cette même énergie atteint son plus haut degré d'intensité, augmente avec le diamètre des dis- ques. Les piles humides se distinguent des sèches par la plus grande promptitude avec laquelle les premières chargent une bouteille de Leyde , du maximum de l'électricité qu'elle peut recevoir. Les piles sèches produisent aussi les effets chimiques ; mais leurs disques doivent avoir des dimensions considérables si l'on veut que leur élec- tricité se reproduise avec la promptitude convenable. On peut remplacer , dans les piles sèches , l'influence de Thumidité , par celle de la chaleur sur le vernis résineux ; jusques à quelques degrés au-dessous du terme de l'eau bouillante (1). Mr. Ludike ( en Misnie) a cherché à mettre en lutte, ou tout au moins en quelque rapport, ces deux forces si occultes de la nature qui produisent les phénomènes » (1) Tubinger Blaetter für natur Wissenschalft und Arzneis kunde. T. II. Se. et arts. Nouv, série, Vol. 1, N°,x, Janv.1816. E 66 APERÇU D£S DÉCOUVERTES RÉCENTES de l’aiman et du galvanisme. Toutes ses tentatives à ce ‘égard ent été sans succès ; il n'a découvert à ces forces, aucune influence réciproque. 2 Mr. Schübler ( professeur de physique et chimie dans l'Institut agricole d'Hoffwyl) n'a pas mieux réussi dans sa recherche des rapports entre les mouvemens électroscopiques qne produit la pile sèche de De Luc, et les variations électriques de l'atmosphère. Non-seule- ment les variations ordinaires ont paru respectivement indépendantes les unes des autres ; mais la pile sèche n'a montré aucune action particulière au milieu d'une tempête , dans laquelle l'électroscope atmosphérique don- noit des étincelles. Toutefois les mouvemens électroscopi- ques de la pile sèche ont paru à l'auteur être en rapport assez direct avec les changemens dans la température et l'humidité de l'air. La vapeur aqueuse répandue dans l'air diminue l'action de l'électroscope en lui enlevant, com- me conductrice , une portion de son électricité; mais, en revanche , cette même vapeur , en humectant les disques de papier , dans la pile ou colonne atmosphérique de De Luc, accroît l'énergie voltaique de l'appareil ; fait que “etre a constaté par des expériences directes. Il a étendu cette recherche à l'appareil électromoteur de Zamboni , qu'il a trouvé égalemeñt indifférent aux variations électriques de l'atmosphère ; et plus indiffé- rent aux changemens hygrométriques de l'air que ne l'est celui de De Luc, parce que sa construction même l'isole davantage. L'art du mécanicien a su mettre à profit le principe moteur ( espéré perpétuel), que fournit la pile de Zam- boni , pour l'appliquer à la mesure du temps. Les ar- tistes Rancis, à Munich, et Bouzengeiguer , à Tubingen, ont construit des horloges dans lesquelles l'oscillation du pendule, placé entre les piles , n'est pas le principe régulateur , mais le principe moteur de la machine. Mr. shpesser (professeur de chimie , à Nuremberg ), DANS LES SCIENCES ET LES ARTS. 67 S'ést particulièrement occupé d'étudier les rapports de l'action galvanique ave c le système nerveux, dans les ani- maux. On sait que les physiciens ont assez exclusive- ment attribué la manifestation de l'influence galvanique par des soubresauts dans les nerfs, à la présence et au contact de deux métaux hétérogènes. Ce physicien a prouvé par ses expériences, qu'un seul métal pouvoit produire le mème effet sur l'organisation animale. ‘À ces phénomènes se lignt les ‘changemens de cou- leur observés par Jacguer , qui se montrent lorsqu'on couvre de papier teint au tournesol ou au curcuma un seul disque de zinc poli, et qni indiquent par Ja présence de pôles négatifs, qui apparoissent spontané- ment sur ce disque, et que les couleurs rouge et verte du papier bleu font reconnoître, que l'hétérogénéité des substances métalliques n’est pas une condition absolu- ment essentielle à l'apparition de l'influence galvaniques S'il en est ainsi d'une substance inorganique , doit-on s'étonner que le système nerveux des animaux soit doué d'une propriété analogue ? On lit dans tous les Traités de physique, qu'en frap- pant, courbant, ou cassant des barres de fer, on les rend magnétiques. Mr. Blesson ( officier de génie en Prusse ) a étudié de plus près ce phénomène , et dé- couvert que cés opérations ne procurent au fer aucune propriété magnétique ; et que dans la cassure en par- ticulier, les deux nouvelles surfaces attirent le même pôle, et ne montrent aucun indice de répulsion; mais il y à pourtant une certaine action mécanique qui pros duit le magnétisme; c’est une sorte de refoulement, di- rect ou indirect , des molécules du métal; ainsi, un seul coup appliqué sur le bout d’une barre dont l’autre extrémité repose sur une enclume suffit à produire le magnétisme : le bout frappé devient pôle boréal, et l'aue tre , pôle austral. Mr. Mayer ( Prof. de physique à Goëttinguen ) à E 2 68 APERÇU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES publié la description d'une boussole d'inclinaison nous. velle , et l’a accompagnée de plusieurs observations in- téressantes sur la meilleure méthode pour déterminer avec précision l'inclinaison magnétique. La moyenne des résultats qu'il a obtenus à Goëttinguen avec cet appa- reil, au mois de mars 1814, est 699 14'(x). Mr. Ruhland à Munich a repris les expériences de Taylor sur l'adhésion (2); et d'abord il a trouvé que sa méthode ne donne la mesure véritable de cette force entre les solides et les liquides , que dans le cas où les premiers sont enlevés sans rester mouillés ; sinon, le résultat qu'on obtient est la côhésion des molécules du liquide entr'elles , et non leur adhésion au solide. Il a éprouvé que cette dernière force est accrue par cer- taines circonstances , telles que le refroidissement subit, le frottement, l'action chimique des surfaces en contact; et que, d'autre part , la chaleur l'affoiblit. L’adhésion paroît être sans rapport avec la force de pesanteur ; c'est une force très-variable de sa nature , et susceptible d'é-, | tre modifiée par les mêmes circonstances qui influent sur la cohésion. Mr. Munck ( Prof. de phys. à Marbourg) a fait des recher- ches particulières sur la propagation du son dans divers mi- lieux, tant fluides que solides. Il a découvert que le son se propage dans l'eau avec une vitesse qui surpasse de beau- coup celle de l'air, et qui approche de celle qui a lieu dans les corps élastiques solides. Le mercure est encore un meilleur conducteur du son que l’eau. Le fer le transmet avec une vitesse dix fois plus grande (1) Commentatio de usu accuratiori acus inclinatoriæ ma- gneticæ, Comment. Soc. Reg. scient. Gotting. T. III. (2) On distingue l'adhésion de la cohésion , parce que la première de ces forces unit les molécules intégrantes hétéro- gènes ou dissemblables , de deux substances différentes ; et la. cohésion , celles d'une même substance entrlles. ésn b bte. DANS LES SCIENCES ET LES ARTS. 69 que l'air, et avec plus d'intensité dans l'effet. La glace, le bois, les fils métalliques , sont de bons conducteurs du son. Il s'affoiblit beaucoup, et souvent se détruit tout-à-fait , à son passage d'un milieu dans un autre:, et sur-tout d'un milieu plus rare dans un plus dense; comme , par exemple , de l'air dans l'eau. Le célèbre astronome de Bremen, le Dr. Olbers,, s'est occupé de recherches particulières sur la vitesse du son dans l'air commun. D'après la théorie de Dalton, ce fluide est un mélange physique de quatre fluides élastiques différens ; les gaz oxigène , azote ou nitro- -gène , acide carbonique , et la vapeur aqueuse; et cha- cun , dans le mélange, conserve son élasticité propre. S'il en est ainsi, il semble que chacun doit transmettre le son à sa manière; et un corps sonore en vibration, un instrument à vent, par exemple, doit transmettre à distance trois ou quatre sons différens , et mêlés. Mr. Olbers cherche à résoudre cette objection en prou- vant que la propagation du son dans l'air est le résuk tat des oscillations rroyennes de ce fluide mélangé, et non des vibrations particulières de chacun des gaz qui forment le mélange. On connoît le beau son d'orgue que produit une petite flamme de gaz hydrogène brülant vers le bas d'un tube quon tient verticalement au-dessus d'elle. Mr. Zeneck à Stuttgard , a examiné plus particulière“ ment cette espèce d'harmonica chimique. Il a trouvé que la matière du tube est à-peu-près indifférente au résultat ; qu'on peut aussi tenir le tube à la main et l'enve- lopper à volonté, sans que ces circonstances fassent varier l'effet ; 1l est exclusivement le résultat de la co- lonne d'air que renferme ce tube mise en vibration par la combustion des gaz oxigène et hydrogène, qui change tout-à-coup , par accès infiniment voisins , les volumes de ces fluides élastiques. L'auteur a remarqué une cir- constance particulièrement avantageuse au succès de l'ex 70 APERÇU DES DÉCOUVERTES: RÉCENTES périence ; c'est la forme conique donnée au bec du tube d'où sort le gaz hydrogène qui produit la flamme. Le phénomène si remarquable des aëérolithes , ou pierres tombant de l'atmosphère, à occupé de nouveau plusieurs physiciens en Allemagne. | Le Dr. Chladni, qui le premier avoit attiré sur ce phénomène l'attention du monde savant , a publié un nouveau tableau chronologique de ces pierres , et masses de fer, tombées en divers lieux, jusques aux époques récentes. C'est le recueil le plus complet qu'on possède à cet égard; on y trouve mentionnées environ cent vingt pluies de pierres, plus ou moins considérables , et toutes bien constatées. Ce tableau est accompagné de détails et d'observations particulières sur les masses de fer natif dont l'origine paroït également météorique, c'est-à-dire , au moins étrangère à la surface solide de notre globe. Mr. Ruhland à Munich a rendu aussi plus complet son tableau de ces phénomènes, disposé suivant l’ordre des saisons, et les ‘quatre divisions du jour, qu'il avoit publié il y a quelques années (1) il persiste à attribuer ces aérolithes à la réunion de matières d'origine ter- restre, et suspendues ou dissoutes dans l'atmosphère ; à la manière des miasmes examinés par Moscati. On trouve dans le Recueil périodique publié par Mr. de Hammer à Vienne , sous le titre de Mines de l'Orient, plusieurs détails curieux sur des aërolithes tom- bés en Turquie. On sait que deux hypothèses générales partagent les physiciens qui s'occupent de l'origine de ces corps si étranges. L'une, que nous appellerions cosmique , les sup pose flottans tout formés dans l'espace ,ou lancés de la lune , et rencontrés par la terre. L'autre hypothèse , qu'on peut désigner par l'épithète d'atmosphèrique , place (x) Bibl. Brit. T. LX. p. 295. DANS LES SCIENCES ET LES ARTS. TR eur origine dans l'air qui nous entoure. Mr. Schweiogser adopte une supposition , en quelque sorte intermédiaire entre celles-là ; savoir, celle d'une matière existant dans quelque portion de l'espace compris entre la lune et nous , en facon de second satellite , dont la substance élémentaire seroit à l'ordinaire extrêmement rare , et par conséquent inaperçue , jusques à ce que des circons- tances particulières ,( peut-être en rapport avec l'action de la lune, )occasionnassent des réunions ou combinai- sons de ces élémens en masses solides, qui se précipi- teroient vers la terre, avec les circonstances atmosphé- riques qu'on observe alors. On trouve dans le même cahier (1) du Recueil de Mr. Schweigger, un Mémoire de Mr. J. T. Mayer de Gottinguen, sur les rapports qui paroiïssent exister entre l'apparition des bolides lumi- neux et des aérolithes, et certains aspects de la lune. I1 sembleroiït que ces phénomènes ont lieu principale- ment lorsque la lune approche de ses nœuds, et dans la partie de son orbite dans laquelle la vitesse de son mouvement propre s'ajoute à celle de la terre ; et plus particulièrement dans la phase décroissante , depuis la pleine lune jusqu'au dernier quartier. Si ces rapproche- mens se trouvoient confirmés par une longue suite d'ob- servations , l'hypothèse lunaire en acquerroit beaucoup de probabilité. - Les orages électriques d'hiver sont toujours des phé- nomènes météorologiques très-remarquables ; le Dr. Ben- zenberg à Dusseldorf a publié une relation détaillée de celui , qui, le 11 janv.1815, a parcouru un espace de qua- Tante milles de longueur, depuis Anvers à Minden; et de quinze milles de largeur, de Bonn à Nimègue. Ea foudre tomba presque en même temps dans vingt-quatre endroits différens; et partant presque toujours d'un nuage d'où tomboit du gresil. A Dusseldorf et à Dortmund, (1) Schweigger Journal , T. XII. p. 412. LE APERÇU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES la foudre atteignit des paratonnerres, et les bâtimens prirent feu , accident très-rare, et qu’on attribue à du bois pourri bien sec, qui sétoit trouvé contigu au métal; car d'ailleurs, ces appareils préservateurs étoient régulièrement construits. Mr. Schübler (le mème professeur d'Hofwyl que nous avons déjà cité) a étudié avec soin les variations si subites de l'électricité atmosphérique pendant les orages, la pluie, et la neige; et il les a représentées dans des tableaux graphiques, bien plus commodes que des chif- fres, pour faire ressortir les résultats. On voit les deux électricités se succéder avec rapidité , avec cette diffé- rencé que la pluie, la neige, ou le gresil, produisent des effets qui ont moins d'intensité absolue que ceux qu'on observe dans les orages. Lorsque la pluie ou la neige tombent long-temps et uniformément, l’état élec- trique de l'air en + ou en — reste souvent le même pendant des journées entières. Le Prof. Heinrich continue avec beaucoup de soin et de régularité, à Ratisbonne, des observations météoro- logiques, dont le recueil comprend actuellement un demi siècle. Il en publie les résumés dans le Journal de Schweigger. Enfin , le Prof. Starck, à Augsbourg , a publié une description très-complète et très-instructive d'un nom- bre d'instrumens météorologiques dont il fait usage; il y a ajouté des figures, et des tables très-commodes pour diverses réductions. Le même auteur à fait paroître aussi, un annuaire météorologique de 1813. Curie. Les applications mécaniques des calculs loga- rithmiques à la chimie et à d'autres objets qui parois- soient également étrangers aux mathématiques pures , ent pris faveur en Allemagne comme en Angleterre. Le Prof. Schweigger a recueilli dans son excellent Jour- nal de physique et de chimie, non-seulement l'appareil des équivalens chimiques de Wollaston, mais il a donné PS TT TE Le Vent ter dat mt ab: lames DANS LES SCIENCES ET LES ARTS. 73 ses idées sur l'application des procédés graphiques de Lambert, aux recherches chimiques. Il a engagé le mé- canicien Kuppler, à Nuremberg, à entreprendre ces divers appareils pour l'usage des amateurs. Le Prof. Doebereiner s'est occupé des recherches que les Allemands appellent stechiométriques , et que Ber- zelius a poursuivies avec tant de succès ; elles ont pour objet les proportions relatives des ingrédiens dans les composés primaires, tels que les oxides , et les sulfures, métalliques , les divers degrés d'oxidation des bases ga- zeuses, etc. Il est arrivé à ce résultat important, s'il est bien établi, savoir : que l'air atmosphérique n’est point un simple mélange, mais une combinaison chimique réelle, de l'oxigène et de l'azote; et voici la série des composés qui résultent des diverses proportions de ces deux ingrédiens, mesurées au volume : 4 parties de gaz azote, avec 1 d'oxigène constituent l'air commun. OC MUR toner CR re le gaz oxide d'azote, MP ONE NS 4° le gaz niirenss Ma nt ee San OU » lacide mitreux PRIT TR 4e 8 acrde nitrique. Mr. Link, professeur de chimie à Breslau, s’est oc- cupé de recherches sur les effets chimiques du frotte- ment réciproque de diverses substances. Il a reconnu, que des corps absolument privés d’eau n'exercent aucune action chimique les uns sur les autres lorsqu'ils sont frottés l'un contre l’autre; mais que cette action se ma- nifeste dès que l’un ou l'autre est un peu soluble dans l'eau interposée. L'eau seule de ciistallisation suffit à produire cet effet. L'auteur appelle l'attention des chimistes sur quelques combinaisons chimiques dont l'existence est, ue seulement à la chaleur qui se développe par le frottement. Celle du soufre et du phosphore qui se combinent, par ce procédé , en un liquide jaunâtre très- oxidable, est dans ce cas, DA Apercu DES DÉCOUVERTES RÉCENTES L'Iode, cette substance nouvelle, découverte par Mr: Courtois dans certaines lessives alkalines, n'a guères moins occupé les chimistes allemands que les français et les anglais, depuis son apparition sur l'horizon chi- mique. MM. Link, Steffens, Fischer, Ruhland, et Stromeyer l'ont tous plus ou moins travaillée ; mais on se la procure difficilement en Allemagne; on ne la trouve point dans les cendres des plantes indigènes Mr. de Jaquin n’en a obtenu qu'une très-petite quantité, de 500 liv. pesant de varech vesiculeux ( fucus vesiculosus } recueilh à Trieste, et qui y avoit produit 17 liv. de cendres. Le Prof. Strohmeyer , à Gottinguen, a trouvé dans Famidon le réactif le plus sensible de tous pour .fairé découvrir la présence de l'iode , soit à l'état de vapeur, soit à celui de solution dans l'eau, l'alcool, ou l'acide sulfurique ; la solution d'amidon devient d'un beau bleu au contact de la plus légère portion de cette substance. Davy avoit indiqué pour le. même objet l'argent poli; mais Mr. S. a prouvé, que l’amidon indiquoit sur-le- champ la présence d'une äliquote de 5-5 où 22 de iode dans un mélange donné; et que le bleu paroît au bout de quelques minutes lorsque la proportion d'iode n'y est que de ,-"-- ou même 3,5. L'efet sur lar- gent poli n’est déjà plus instantané au-dessous de 2: les traces noires ne paroissent alors qu'au bout de 15 minutes ; et lorsque la proportion n'est que de --2-- Yargent ne l'indique qu'après 28 heures de séjour dans le mélange. L'amidon possède encore la propriété de :m’annoncer l’iode qu'à l'état libre de cette substance, et non dans ses combinaisons salines. Mr. Schweigger a donné un tableau des principales substances qu'on est parvenu à combiner avec liodegn et des proportions relatives dans ces composés. (Schweig-- ger Journal, T. XIV , p. 116). Le célèbre chimiste suédois Berzelius s'est constitué Rap- DANS LES SCIENCES ET LÉS ARTS. 75 porteur dans le procès qui se débat depuis deux ans sur le chlore. C'est ici une véritable question d'état ; il s'agit de sa- voir si cette substance est un corpssimple,comme l'oxigène, par exemple ; ou un composé d’une certaine base, unie à ce même principe. La théorie nouvelle qui le consi- dère comme un corps simple , suppose que de sa com- binaison avec l'hydrogène résulte l'acide: muriatique or- dinaire; l’Auteur après avoir généralisé son sujet, et étendu ses remarques et ses raprochemens jusqu'aux acides fluorique et iodique , se prononce finalement contre cette théorie, et revient à l'ancienne , comme plus vraï- semblable (1). “ Le Prof. Hildebrand, à Erlangen, a aussi publié des recherches sur cette question importante en chimie, et ses expériences ne sont pas plus favorables que ne le sont Îles considérations de Berzelius, à la théorie chlorique de Davy (2). Le Prof. Doebereiner , à Jena , s'est occupé de l'examen particulier de l'acide sulfurique dit fumant. Il a trouvé que cetté propriété étoit due à sa parfaite privation d'eau. Dans cet état, il a la propriété de dissoudre le soufre, et de former comme un sulfate de soufre qui se présente sous l'apparence d'un liquide bleu. Il décompose l'acide nitrique en gaz nitrogène et acide nitreux ; et il forme avec ce dernier, une nouvelle combinaison chimique. Mr. Scheveigger , en traitant l'acide nitrique’fumant, a obtenu des résultats analogues à ceux qui précèdent, Il a procuré à cette vapeur diverses couleurs , blanche , jaune plus ou moins foncé , rubis , brune verte , et bleue ; et il est possible que les recherches antérieures de MM. Clément et Desormes se lient à celles-ci, nous “entendons celles par lesquelles ils ont prouvé que les Cr) Gilbert Annalen, T. XVIIL p. 331. C2) Schweigser Journal , T. XIII, p. 98. 76 ArBRCU DES. DÉCOUVERTES RÉCENTES compositions de loutremer , celles même qui donnent le plus beau bleu , n'exigeoient pas la présence du fer ni d'aucuu autre sun, mais que dans toutes , il y avoit du soufre. Berzelius , généralisant tous ces MM a porté Fattention des chimistes vers les acides anhydres ou exempts d’eau ; et il y a trouvé des substances pour ainsi dire nouvelles ; et qui changent d'état et perdent leurs propriétés caractéristiques dès qu'il y entre de l’eau (x). L’acide chronique de Vauquelin , a occupé Mr. Bran- denbourg, chimiste de Polotzk en Russie ;il a montré que les procédés employés jusqu'à présent pour l'obtenir ne le donnoient pas dans toute sa pureté, et qu'ils ne procuroient guères que des combinaisons de l’oxide jaune du chrome, avec celui des acides minéraux connus qn'on avoit employé dans la manipulation. Il va jusqu'à douter qu'il soit possible d'obtenir un acide chromique rigou= reusement pur. Il résulte des expériences du Prof. Doebereiner sur la formation de l'acide prussique et sur l'ammonium, que lorsqu'on se procure cette dernière substance en étei- gnant une matière alcaline rougie, sur du charbon, on n'obtient que le résultat de la décomposition d'un acide prussique antérieurement produit dans ce procédé ; car, lorsqu'on fait rougir une matière alkaline sur le char= bon avec du fer, et sur-tout lorsque ce métal est à l'é- tat d'oxide, et qu'on éteint par de l'eau la masse rougie, on n'obtient point d'ammonium ; mais du prussiate de fer. Ce même chimiste a découvert , que la mine de mer- eure dite hépatique, n’est pas du cinabre carbonisé, mais une combinaison naturelle du mercure avec le sul- fure de carbone. On peut limiter artificiellement en fai- sant passer le sulfure de carbone en vapeur sur du mer- EEE eng (1) Gilbert Annalen , T. XVIIL 331. À t Ü ? . DANS LES SCIENCES ET LES ARTS. 37 èure chauffé ; le composé devient pulvérulent, brun rou- geâtre , et contient sur 36 parties de métal, une de car- bone et 6 de soufre. Il est assez probable que la plupart des métaux sont susceptibles de combinaison avec le soufre carburé. Les recherches du Prof. Fischer , à Breslau , sur l'a- cide arsenieux, appelé aussi oxide blanc d'arsenic, lui ont fourni les résultats suivans : 1.0 Ce composé , est naturellement insoluble dans Veau. 29 Il ne devient soluble que lors qu'avec une aliquote d'oxigène de plus, on le rend acide arsenique. - 3.° On loxide ainsi en exposant l’oxide et l’eau à une température entre 40 et 80 R. ou quelquefois en oxi- dant une partie de l'oxide employé, aux dépends de l'autre partie, qui se désoxide d'autant, + L'arsenic oxidé par l’eau est plus ou moins soluble selon la température ; ainsi : à 80R. 1 part.arsenic est solub. dans 12,345 part. eau, BA OO a RS PRET QUEUE, 16 17 nn X 0 PT ND Es +. 400 DRE Sn GUNTens vue ot 000 . 11 faut pour oxider l'arsenic par l'eau dans les tem- pératures moyennes, laisser l’oxide en contact avec l'eau, pendant 14 à 20 jours. . Anazyse véGérALE. Mr, de Grotthous a appliqué avec succès l'action de la pile voltaïque à la séparation des composans secondaires des végétaux. Il a remarqué que le principe extractif, soumis au pôle négatif, s'y sépare de l'acide qui lui est ordinairement adhérent dans les so- lutions aqueuses, et s'amasse en flocons autour de ce pôle ; tandis que, les solutions pures du principe sucré, de la gomme, et du principe savonneux, ne déposent au pôle négatif aucune substance insoluble; et que le principe savonneux même , s'accumule au pôle positif, + 78 APERÇU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES Les couleurs des solutions changent aussi plus ou moins aux deux pôles, et souvent en même temps. Les prin« cipes colorans végétaux paroissent assez ordinairement au pôle négatif, comme le font les oxides métalliques. Le tannin s'attache au pôle négatif; et l'acide gallique, au positif. La décoction du bois de campèche prend au pôle positif une couleur d'or et une odeur acide ; au pôle négatif elle devient brun rougeûtre , et laisse pré« cipiter des flocons bruns, avec dégagément d'odeur am- moniacale. La solution d'amidon (tirée du froment). de-. vient plus fluide à l'un et à l'autre pôle; au positif, elle prend une saveur acidule ,:et répand une odeur d'acide oximuriatique ; au négatif, elle acquiert une sa- veur douceitre. Les effets chimiques de la pile sur les composés d'o- rigine organique présentent un vaste champ de recher- ches, et promettent des découvertes. Peut-être chan- gera-t-on les uns dans les autres ces nombreux acides végétaux que de foibles lignes de démarcation séparent, Qui sait si la fermentation , la germination, la matu- ration des fruits, etc. tous ces secrets du monde organi- que , ne seront point dévoilés par l'influence puissante , et comme magique de cet appareil ? Le Prof. Docbereiner a entrepris à Jena une suite d’ex- périences sur la fermentation, dont voici les principaux résultats. 1.2 Le levain perd sa force lorsqu'on le traite par lesprit-de-vin. Il n’est plus susceptible de produire la fermentation. 2.0 Les observations microscopiques les plus exactes n'ont jamais fait apercevoir d'animacules microscopiques dans le levain de la bière. | 3.0 Cette levure, augmentée d’une grande proportion d'eau, et fortement exprimée ensuite, sé combine avec le sucre, en un composé mielleux qui, de lui-même ne fermente pas mais qui devient fermentescible lorse ete à D DANS LES SCIENCES ET LES ARTS , 79 qu'on le délaye dans l'eau, où il se décompose de nouveau en levure, et en sucre. C'est un fait digne de remarque, que de voir que l'al cool, qui est le résultat ordinaire de l’action du ferment sur la matière sucrée, enlève à ce même ferment sa propriété caractéristique, si on le lui applique dans son état de pureté. On doit aussi s'étonner de voir le levain, et le sucre se combiner Psnene et complètement en miel lorsqu'ils ne contiennent qu'une petite quantité d'eau ; tandis que, plus larsement délayés, ils s'attaquent réciproquement avec cette énergie qui caractérise toute la série des phénomènes de la fermentation spiritueuse , et qui dénature tout-à-fait , l'un et l’autre de ces ingrédiens, SCIENCES MÉDICALES. Sa médecine , Roprnent dite , ne nous paroït pas avoir fait les mêmes progrès que les autres sciences dans la période qui vient de nous occuper. La nature et les causes des maladies, ainsi que la manière d'agir des remèdes , sont trop obscures pour donner Léu” à de grandes découvertes & priori. Ce n'est qu'à l'aide d'observations mulipliées et d'une longue expérience, qu'on est parvenu à s'assurer des vertus de tel ou tel remède. On ignore même absolument encore comment la plupart de ceux dont l'efficacité dans telle ou telle ma- ladie a été bien constatée, tels que le kina pour les fièvres intermittentes et la gangrène , le mercure pour les maladies vénériennes , etc. opèrent leur guérison.— Une théorie séduisante par sa simplicité, et qui, ré- duisant toutes.les maladies à deux grandes classes, selon quelles paroissent dépendre d'un excès, ou d'un manque de ion , ne reconnoissoit par conséquent que deux classes de remèdes , ceux qui diminuent , et ceux qui augmentent les forces, cette théorie, disons-nous, originäi- rement proposée par un Dr. Ecossais ( W. Brown } 80 APERÇU DES DÉCOUVERTES RÉCENTES qui ne jouissoit, dans son pays même , de quelque réputation que parmi les étudians les moins distingués, avoit eu pendant quelque temps de nombreux secta- teurs en Allemagne et en Italie, même parmi des mé- decins du plus grand mérite. On a commencé à en reconnoître l'abus. On est revenu peu-à-peu à l’ancienne méthode d'Hippocrate , essentiellement fondée sur l’ob- servation ; et si les médecins sages se permettent au- jourd'hui des théories et des raisonnemens dans la pra- tique de leur art, ce nest qu'entant qu'ils sont fon- dés sur le rapprochement d'une longue suite de faits bien constatés , et que le hasard plutôt que le génie, a fait découvrir. Aussi ces théories ne sont-elles, à proprement parler, qu'une classification de ces faits, plutôt qu'une explication. On ne doit donc pas s'atten- dre d’une année à l'autre à de grandes améliorations dans l'art de guérir par les remèdes. Trop d'obstacles s'opposent à ce qu'il se perfectionne bien rapidement pour pouvoir espérer à cet égard de grands progrès.— On peut cependant citer comme des découvertes neuves et intéressantes pour la pratique , les observations ré- cemment publiées en Angleterre sur l'utilité de l'huile essentielle de térébenthine , administrée en grandes doses , pour l’expulsion des différentes espèces de tænia, et même pour l'épilepsie; celles de MM. Schoolbred et Tymon sur l'emploi de la saignée dans l'hydrophobie, les recherches de MM. Orfila et Emmert sur la ma- nière d'agir des poisons ; les observations des Drs. Wells et Blackall sur la coagulabilité des urines dans certains cas d’hydropisie , etc. On peut encore féliciter l'humanité des améliorations récentes qu'a subies le trai- tement moral des insensés, sur-tout par les soins des Quakers du Yorkshire ; on peut enfin citer avec éloge quelques Recueils très - bien faits, qui avoient manqué jusqu'à présent à l'art, tels que l’histoire des maladies de la peau par les Drs. Willan, et Alibert, etc. Mais après TABGIQUES Faites au JARDIN hs du niveau de la Mer : Latitude 46°. s de PARIS. S 16. ES ——Ù—_—_ EEE 2 . T 5 sl: Ë Baromètre, 2° 2 — OBSERVATIONS DIVERSES. SAT cer. du Sol à = het ; Pouc.lig.seiz. | pouc.lig.| 1 27. 2. o27. 1} | 2 — 1. 11 — 3 26. 11. 14] — 4 27. Le 14|— 1 ‘6 PE FRE CE LA chute de neiges assez abondan- 6 — 2 $|[— tes qui ont fondu presque immédiate- 7 À 2 D 26: 10. 11/:6. 1 ment et ont rempli les terres d’eau, a 8 à a F4 M \dsuspendu presque tous les travaux de Re. PEN M la campagne ; cet état du sol a paru Ji — 9. 61— Peu convenable pour les blés, sur-tout 12 — 8. 13|— avec le brusque refroidissement de la 15 DR ANA température dans les derniers jours du 14 PP TEST Son | 15 [æ) _ 7. 10|— | 16 — 9. L2E— 1 17 27° I. 4f— 1 18 26, 1x. S— 1: 19 7 10. 12]— I 20 DEV 7h ET 21 C L— 7. :1:— 22 GUN do dE Déclinaison de l'aiguille aimantée » à #4 ar e, £ A l'Observatoire de Genève le 31 Janv. 25 — 5 9|— 20° 1$". 26 M à TI STempérature d'un puits de 54 p. le Li CR ou LR Janv. + 8, 7. 28 re OE he LS a 2 @ h27. o. 127. < 30 — 0. 13 | — Le 31 ART MN TI OURS Moyennes. À 26.10. 1,63126. 9.1 ns 2 . 5 EE D lo = Pt] RG u Cha 2 >1=< © SE S CR LE — —t—— HTowæœuaœunpuer SV CRC un & 02 2» 92 02 22 t © NH © à D € DA BL 0 © © os ———_— Moyennes. TABLEAU DES OBSERVATIONS METÉOROLOGIQUES Faites au JARDIN BOTANIQUE de GENÈVE: 395,6 mètres ( 203 toises) au-dessus du niveau de la Mer : Latitude 46°. 19’. Longitude 15°. 14". ( de Tems ) à l'Orient de l'Observatoire de PARIS. OBSERVATIONS ATMOSPHÉRIQUES. l'herm. à l'om- bre à 4 pieds Baromètre. de terre, divisé en 80 parties. Lev. du Sol.| à = heures. EL.du S. | à 2h. Pouc.lig.seiz.|pouc.lig.seiz. E Dix. d. [Dix. d. nr 27 2. “of27. Je 7% I. 5-0, 5 — Ms Al O0) NT 3- o© 0. 5 20. 1114|— O. 1 2,05 2, O 27. Le 14l— 2 15 ROC )] EL CS — Ze 1]— 2. 11 3. ©o| o. 4 2 — 1. 2 3+. © 3e 7 26. 10: 11|26. 10. 108+ 2. 4 1, 8 27. «O. 10|27. O* 5 0.312. 0 26. 11. 1126. 10. 6+ 3. o| 4.2 — 9. CE GJON) 6, 8 Se 4 OC ET) 2. 7| 4.8 T8 13]. 9 sh 3 oo ur oO) TON? à QC) NT: OA m0 ENONCE) 2,9 ON: Den ON ON EDEN SN) 1. 5 3. oO 0 ENT 6 DEN NE TRE) COR OT ESS 15 CT) ES GI), 26, 11. SÙ— 11 38 2. 8] ro mt 1012) =Nrc 6 CH 2. 8 mn CO NC CO ET OO Gt) LS À FINS RON RS o. à 16 0 LOIR ER ECO O0. 2l— 2, 8 FM OS = 9 o. 814 2. ç ON SO) ADO) ln TES) mn Sa le 5 10 1 0|" 2,8 — 6. 10|— EVE Ho Un AN O0 9- 148 oo. 5| 2.5 2H OS RET 8 1. S|— 3. o moi) SON É NO NES 11. O| 4. o + o,25[+ 1,61 Hygromètre. à cheveu. Pluie ou neige en 24 heures. o =) Oo Oo ww %,h bou mBR || || © a I. 9 rie On 9 111] JANVIER roro. 2 E LE Vents. Etat du ciel. 2 $ OBSERVATIONS DIVERSES, & FL. dus. [à 2h. © 2 o © | —Ù NE NE fc], ,nua. ——Ù NE NE Æuua,, id. —$T S0 | SO Ecou., id. —Ù NE |NE Enua., cl. ; nel so ÉQ Fa LA chute de neiges assez abondan- Li e . . . G.B so | 50 cl, , nua. tes qui ont fondu presque immédiate- so | so Cou, , 16e. ment et ont rempli les terres d'eau, a ce CONSO cou. , nuä. suspendu presque tous les travaux de nt) 0 | Sp id. la campagne ; cet élat du sol a paru 50 [50 Epl.,nua eu convenable pour les blés, sur-tout ——1 50 | s0 cou, plu P P es 2 OUALON 3 50 | 50 Eplu., nua avec le brusque refroïdissement de la G.Bf SO | SO Enua., id, température dans les derniers jours du __# so | so pl. , nei. mois. _—Ù so | 50 Enua.,id. _—— NE | S0 cou. ;, id. G.BA SO | NE Écl.,nua. —Ù 50 | NE Épl.,nei. SO | 50 fcou.,id. me so so cou. , id. RE 1 cal.| so cou. bro., id. er Re ; 1 n£ | NE Écou.bro., cou.l Déclinaison de l'aiguille aimantée, à ——Ù NE | NE Énua.,id. l'Observatoire de Genève le 31 Janv. Cal.| NE Énei., cou. 30° 16" cal. | SO Énua,, cl. S ë d ra le so | so cou. bro.,nua.} Température d'un puits de 34 p. SO | NE $£nua., cou. 31 Janv. + 8.7. cal.| NE cou. , nua. NE | NE Énua.,cl. NE | NE nua.,id. NE | NE Ænua., cl. DANS LES SCIENCES ET LES ARTS. 8x &près tout, ce ne sont là .que des objets particuliers, qui comptent à peine dans le grand nombre , n'ont presque aucune influence générale sur la pratique et n'empèchent pas qu'on ne puisse dire que nous ne som- mes guères plus avancés dans l'art de guérir les mala- dies internes que ne l'étoient nos devanciers. Il n'en a pas été de mème des sciences analogues à la médecine, La physiologie, qui nous apprend la ma- nière dont s'opèrent les diverses fonctions du corps animal , l’ygiène , ou la prophylactique , qui s'occupe essentiellement des moyens de prévenir les maladies ow d'en détruire les sources , et la chirurgie, ou l'art de rétablir par des opérations manuelles, le jeu des orga- nes , dont quelque cause accidentelle a dérangé la struc- “ture , ou de les retrancher, lorsque leur désorganisa- tion menace la vie des malades, ont depuis quelques années , fait à bien des égards des progrès remar- quables. En physiologie , les travaux de MM. Wollaston Home , Brodie , Bostock , Marcet, en Angleterrre ; Le Gallois , Magendie , De La Roche, en France ; Jacopi , Rasori, Monteggia, en Italie ; Berzélius, en Suède, etc. ont jeté un grand jour sur les phénomènes qui doivent conduire à une bonne théorie de la respiration et de la chaleur animale , ainsi que sur les fonctions de la rate , des reins, du canal alimentaire , sur le mouve- ment dont les vaisseaux lymphatiques sont susceptibles, sur l'influence qu'exercent le cerveau et la moëlle épi- mière sur le cœur, les vaisseaux sanguins et d'autres organes , sur l'analyse chimique des fluides animaux, etc. Îls ont du moins réfuté bien des erreurs accrédi- tées , et nous ont mis sur la voie d'arriver plus facile. ment un jour à la vérité. ” Quant à la prophylactique , la belle découverte du Dr. Jenner sur la vaccine , propagée jusqu'aux derniers Sc, et arts. Nouv. série. N ol. x. N°. 1. Janv.1816. F 82 APERCU DES DECOUVÉRTES RÉCENTES confins de l'Asie, a partout arrêté ou réprimé les ra - | vages de la petite-vérole ; et si quelques préjugés po- pulaires empêchent encore cette salutaire pratique d'être généralement adoptée , il y a lieu de se flatter que le suffrage et l'exemple de tous les gens éclairés; les ex- bortations de tous les vrais philanthropes triompheront bientôt de ces obstacles , et parviendront enfin à ban- nir entièrement du monde l’un des plus grands fléaux, qui pendant plusieurs siècles , aient affligé l'espèce hu- maine. — D'un autre côté, une heureuse expérience a partout confirmé l'utilité des fumigations d'acides mi- néraux pour la destruction des miasmes contagieux ;'et graces à leur emploi, à la vigilance des Gouvernemens pour arrêter prompteiment les progrès de la ‘contagion, aux mesures de ventilation et de propreté, qu'on a sagement adoptées dans les hôpitaux, dans les dispen- saires et dans les maisons de guérison, tout nous fait espérer qu'on ne verra plus repäroître ces funestes épi- démies de fièvres malignes, qui autrefois désoloient si fréquemment l'Europe , ou du moins , que lorsqu'elles se manifesteront quelque part, on ‘parviendra bientôt à les détruire.— Les fumigations ne sont pas le .seul ser- vice que la chimie aït rendu à la prophylactique. Il n'y à pas jusqu'au gaz méphitique des houillères et des mines ( gaz qui jusquà présent coûtoit annuellement la vie à un grand nombre de victimes , par son in- flammabilité et les funestes explosions qui en résul- toient ) dont le génie d'un fameux chimiste ( Sir H. Davy ) ne vienne heureusement de triompher, par l'in- vention d'une lampe , construite de manière à éclairer les mineurs dans leurs travaux, sans les exposer à en- flammer ce gaz. La rue enfin à, depuis oise années ,: Sin gulièrement perfectionné la plupart des procédés opéra- toires; et sans parler des utiles travaux de MM. Percy, Pelletan, Boyer, Dubois, en France; Richter, Prochaska, # RE de ee CE hs: : DANS LES SCIENCES ET LES ARTS. 83 Bommering , en Allemagne; Scarpa, Jacopi, Montegoia, Assalini, en Italie ; il suffira, pour justifier cette asser- tion , de citer les ouvrages de quelques chirurgiens An- glais, tels que MM. Bell, Cooper, Saunders., Adams, aux découvertes desquels notre compatriote , le Prof. Maunoir, a si heureusement participé, par les siennes propres. Ce sont eux qui nous ont enfin appris que les plaies les plus graves peuvent se guérir très-promp- tement par la première intention , sans assujettir les malades à ces longues suppurations , qu'on croyoit au- trefois nécessaires ; que des ligatures préalables sur la partie saine de l'artère, rendent incomparablement plus sûre l'opération de lanevrisme , jadis si fréquemment fatale: par les hémorrhagies subséquentes ; que pour rendre la vue aux aveugles, dont la prunelle a été ac- cidentellement oblitérée , on peut, par une double in- cision de l'iris, dans une direction perpendiculaire à celle de ses fibres ; pratiquer une pupille artificielle, que cette aitention , méconnue autrefois , rend perma- nente et met pour toujours à l'abri de s’oblitérer de nouveau.— On est même parvenu à réunir compléte- ment des parties du corps qu'un accident avoit entiè- rement séparées , à leur rendre leur vitalité, à renou- veler enfin l'art des greffes animales , qui avoit autre- ) fois rendu si célèbre le nom de Tagliacozzi , , et qu'on a retrouvé jusques dans les grandes Indes , où il est depuis long-temps en usage parmi les chirurgiens du ‘pays. Nous avons rapporté daps la Bibliothèque Britan- nique les expériences intéressantes de greffes opérées avec succès en Ecosse et en Italie. On en trouvera d'autres exemples dans un Traité que le Dr. Carpue vient de publier à Londres sur le même sujet, et dont nous rendrons compte incessamment. Il est inutile de s'étendre davantage sur ces décou- verles , et sur les autres que nous pourrions citer en- core. Elles sont ou seront probablement consignées 84 APERÇU DES DÉCOUVÉRTES RÉCENTES dans un grand ouvrage ( le Dictionnaire des sciencef médicales \, commencé depuis deux où trois ans à Paris, et qui est destiné à faire connoïitre en détail Yétat actuel de la médecine, considérée dans toutes ses branches. Quelque inexactes que puissent être dans quelques articles les compilations de ce genre, elles sont cependant d’une grande utilité, sur-tout pour une science qui, comme celle dont il est ici question , ne consiste que dans le rapprochement d'un grand nombre de faits peu susceptibles d’être réduits à un petit nom- bre de principes généraux. Un ouvrage qui en présente le résumé et qui indique les sources, où l'on peut, au besoin, en retrouver toutes les circonstances , ne peut qu'intéresser beaucoup les gens de l'art, en leur épargnant bien des recherches laborieuses et souvent inutiles. C’est pourquoi nous ne saurions mieux termi= ner cet article qu'en renvoyant nos lecteurs à ce Dic- tionnaire , ainsi qu'à un autre ouvrage périodique du même genre, ( le Journal universel des sciences médicales } dont le Dr. Régnault de Paris vient de publier le pre- mier Numéro , et qui s'annonce sous les plus heureux auspices (1 * (1) Voyez le Journal général de France, du 8 avril 1816. PHYSIQUE. nn. TRAITÉ DE PHYSIQUE EXPÉRIMENTALE ET MATHÉMATIQUE ; par J. B. Bror, Membre de l'Académie des Sciences, Adjoint du bureau des longitudes, Professeur au collège de France et à la Faculté des sciences de * Paris; des Soc. Royales de Londres » d'Edimbourg, etc. 4 vol. 8.° de plus de 500 pages chacun, avec fig. (Premier extrait). h | © Ex nous exprimant naguères (1) avec amertume sur la cause présumée du discrédit dans lequel il nous semble que sont tombées les études physiques en France , nous annonçames deux ouvrages que nous » croyions propres à les relever; celui de Mr. Beudant ’ qui venoit de paroître, et celui de Mr. Biot qu'on at- « wendoit avec impatience, et que nous avons en ce mo … ment sous les yeux. Le premier porte le titre d'£ssai d'un Cours élémentaire et général des sciences physiques ; À cest un volume, grand in-8.° , de 640 pages, avec 13 . planches gravées au trait; le second, intitulé, Traité de Physique expérimentale et mathématique , forme quatre gros volumes (le dernier a 778 pag.) en caractère menu, accompagnés de 21 planches. Avec des titres aussi ressemblans , ces deux ouvra- “ges ont des caractères très-différens , et ils ne sont pas faits pour le même ordre de lecteurs. Le premier est “ véritablement un Cours de physique, mêlé de théorie me (1) Page 21 du cahier précédent. Sc. et arts, Nouy, série, Vol, 1, N°, 2, Févr. 1816. G 86 Pursridous et expériences ; il est complet, en tant que toutes les branches qu'on attribue ordinairement à cette partie des sciences naturelles , et qui lui appartiennent réellement par leur dépendance réciproque et leur enchaîinement Nécessaire , y sont, sinon développées et traitées à fond , du moins passées en revue, én indique int à mesure, les principes fondamentaux , les expériences qui les appuyent, et les résultats obtenus par les phy- siciens qui passent pour les plus exacts. Les découvertes les plus récentes sont indiquées ; à-peu-près rien n'est oublié ; et deux tables, l’une analytique au commen- cement du volume, l'autre alphabétique, à la fin, faci- litent toutes les recherches. On peut deviner, d'après l'étendue qu'embrasse le travail de l'auteur, qu'il n’a pu aprofondir aucun des objets qu il a réunis dans un seul volume , et que son ouvrage n’est guères susceptible d'extrait. Nous dirons Smet que son caractère essentiellement élémentaire, le rendra particulièrement utile aux élèves, qui y trou- veront tous les principes de la science clairement ex posés, sinon démontrés; et une grande quantité de faits, à l'appui des théories. Pour les professeurs, ce volume sera souvent, un répertoire de résultats plus ou moins importans et choisis; et toujours un syllabus commode pour ne rien oublier dans un enseignement suivi. L'auteur annonce qu'il va s'occuper de deux ou- vrages entrepris sur un plan analogue; lun sur la chimie, l'autre sur l’histoire naturelle; ce travail sera surement accueilli des maîtres et des disciples. Toutefois ,.sous le rapport didactique, il ne nous semble pas que l'ordre adopté par l'auteur soit le plus convenable. Par exemple, on a dépassé la moitié du volume avant qu'il ait été question du calorique: or, qui ne sait que cet élément, ou cette force (comme on voudra l'appeler ) joue un si grand rôle dans la na- ture, et modifie tellement tout, que l'ordre naturel 4 EXPÉRIMENTALE ET MATHÉMATIQUE. S exige, en quelque sorte, impérieusement , qu'on l'étudie, d'entrée, sous peine de laisser imparfaites un grand nombre de notions importantes et fondamentales, telles » que celle de la température, celle de la constitution des L liquides, des fluides élastiques, vaporeux , aëriformes, etc. | Nous considérons , en général, l'ordre des connois- … sances dans chaque branche d'un enseignement régu- 1 lier, comme une condition beaucoup plus essentielle quon ne le croit communément ; non-seulement cet "ordre facilite et accélère l'acquisition des idées à mesure qu'on les recoit; mais il contribue essentiellement à les fixer dans la mémoire; et bien plus, il prépare l’en- tendement à recevoir , à classer, à loger, pour ainsë + dire, dans autant de cases formées à l'avance , les i notions, à mesure que le hasard, ou l'étude les procu. { TE rent ; elles se coordonnent dans la tête sans effort, et s'y retrouvent au besoin, comme les marchandises dans un magasin bien distribué. Si l'ouvrage de Mr. Biot étoit un Cours de Dhrrique s Ja réflexion que nous a suggéré celui de Mr. Beudant } lui seroit bien plus applicable ; car, indépendamment d'un grand nombre d'omissions d'articles importans qua ont toujours fait, et nous semblent devoir toujours faire, partie d’un Cours de physique , dans le sens ordi- _naire du mot, tels que les principes élémentaires de la 1 “statique , de la mécanique, de l'hydrostatique, de ‘hydraulique , l'exposé des lois de la pesanteur, et de celles. du mouvement; etc. etc. sans parler, di- » sons - nous , de ces omussions, les objets qui trouvent Place dans ce Traité y sont iutroduits dans un ordre [sont il est difficile de deviner le principe: nous allons À proposer l'énigme à nos lecteurs, dans le simple énoncé s titres des premiers chapitres. LA lg L De la balance, et de la manière de s'en servir. Chap. IL. De la construcuon du thermomètre, etc. ‘Chap. JL. Sur les destructions et reproductions de cla- G à 88 Paystques leur qui sobservent pendant le changement d'état des corps. Chap. IV. De la pression atmosphérique et du baromètre. Chap. V. Rapports du baromètre et du ther- momètre. Chap. VE Loi de la condensation et de la dilatation de l'air et des gaz, etc. Chap. VII. Des pom- pes à liquides et à gaz. Chap. VIII Mesure de, la dila- tation des corps solides, etc......» L'initiative donnée à la balance sur tous les autres appareils du physicien , et en général la priorité ac- cordée à la description détaillée de certains appareils, de préférence à l'exposition régulière et synthétique des principes de la science, ne nous paroît pas suffisam- ment motivée dans le commencement du premier cha- pitre, qu'on peut donner pour exemple de la plupart des transitions qu'on rencontre dans le cours de l'ou- vrage. En voici les premières lignes. » La première chose qui soit nécessaire au physicien ; c'est une balance. Quoique ce genre d’instrument soit très-commun , la manière de s'en servir n'est pas com- mune. Il faut des précautions particulières pour les ap- proprier aux besoins de la physique ; c'est pourquoi je crois devoir entrer dans quelques détails sur leur théorie , etc. » Et d'abord, il nous semble que dans l'ordre des con- noissances qui appartiennent aux sciences d'observation, les notions de #resure précèdent naturellement celles de poids; car #étendue est une propriété nécessaire de la matière ; les trois dimensions qui constituent tous les volumes physiques; la dimension linéaire, génératrice des deux autres; l'importance de cette première, les moyens physiques et mécaniques de l'obtenir et d'aider les sens jusques dans les dernières limites perceptibles de la division de la matière , etc. Cette entrée en physique nous sembleroit plus opportune que celle par la ba- lance. Ge mode de tractation expose encore l'auteur à un autre PE on do es ts CHE ÉD EXPÉRIMENTALE ET MATHÉMATIQUE. 8ÿ inconvénient, qui se reproduit bien souvent dans le cours de l'ouvrage. Dans la première page il s'adresse sans doute au plus novice des commencans; car il lui apprend que « les corps matériels sont constamment sollicités par une force qui tend à les rapprocher du centre de la terre, vers lequel ils tombent en effet lorsqu'ils sont libres; cette force s'appelle la pesanteur terrestre, ou la gravité, etc. » (page 1). Mais dans la page suivante , décrivant la balance, l’auteur suppose un élève déjà bien habile; car il lui parle d'une « aiguille dirigée dans la verticale du centre de gravité, au-dessus ou au-dessous de ce point.....» «Le centre de gravité du systéme seroit alors situé dans la verticale du point € , etc. » Ces disparates frappent, dans un ouvrage didactique. Un physicien qui se rappelleroïit d’avoir Ià dans l'ou- vrage de Mr. Biot des détails pratiques sur la ds#il/a- &ion, où iroit-il les rechercher? certainement pas là où ils sont, c’est-à-dire, dans le Chap. IT sur le thermo- mètre , à propos de la nécessité d'employer dans cet instrument le mercure bien pur, condition qu'on ob- tient en le distillant; « on forme, dit l'auteur, un vé- ritable a/ambic, en plaçant la substance que l’on veut distiller, dans une cornue de verre, ou de porcelaine, et recevant les vapeurs dans un ballon de verre, que l'on fait communiquer à la cornue au moyen d'un tuyau de verre qu'on appelle une allonge, etc.» Certes tous ces détails sont bons et utiles (en distinguant toutefois Ha distillation à l'alambic, de celle à la cornue} mais, … non erat hic locus. | à … L'élève qui aura étudié l’hydrostatique, et celui qui … en ignore les principes , seront également embarrassés - en lisant, pag. 72 (à l'occasion du baromètre ). «C'est ainsi, par exemple, qu'un navire qui flotte sur l'eau est soutenu et soulevé de bas en haut par la pression latérale de l'eau qui l’environne. » Le premier de cesélèves, A _ 06 PHys1QuE qui aura appris ailleurs que les corps flottans sont soutenus ‘par la pression de bas en haut des molécules du liquide sur lesquelles repose leur base, croïra peut-être que cet effet indiqué de la pression latérale , est une décou- verte nouvelle , dont la haute ét juste opinion qu'il a de l'auteur ne lui permettra pas de douter; l'autre, ad- mettra peut-être en principe , que les corps flottans sont soutenus par la pression latérale du liquide, et répondra à toutes les objections qu'on pourra lui faire, par l'avro e@x, et sans vouloir admettre la possibilité d'une air Quant à nous, Ubi plura nitent in carmine non ego paucis Offendar maculis. ...… Ajoutons une seule lettre au titre de l'ouvrage qui nous occupe; au lieu de Traité, disons : Traites de phy- sique expérimentale, etc., qu'il soit seulement collectif , sans prétention à être complet, alors, presque toutes nos remarques. critiques disparoissent , et font place à une approbation qui, dans certaines parties de l'ou- vrage, approche de l'admiration pour les qualités et les moyens dont l'auteur est doué comme physicien. Cependant, même sous ce dernier point de vue; nous hasarderons encore une remarque sur l'inégalité rela- tive, en étendue, des divers Traites que renferme l'ou- vrage. Ainsi la lumière seule en occupe près de la moi- tié; et cette modification particulière des rayons lumi- neux , quon a désignée sous le nom de polarisation, absorbe seule un volume presque entier. Nous sommes bien loin de contester l'intérêt de ces deux sujets, comme objets de recherche, intérêt que nous parta- geons vivement; mais, la place qu'ils prennent dans la collection a dû pourtant en exclure d'autres, qu'on nous pardonnera de regretter. La part de la critique est faite; il nous tarde de tenir un autre langage. hé dd EXPÉRIMENTALE ET MATHÉMATIQUE. ot * Les recherches particulières à Mr. Biot occupent une grande place dans Fouvrage; et les physiciens doivent s'en féliciter; ce savant possède un ensemble de moyens rare, et bien utile au progrès des lumières ; activité ét profondeur de l'esprit ; finesse de sens; adresse dans l'observation, vastes connoissances en mathématiques, et grande habitude du calcul ; tous ces titres le quali- fient éminemment comme l'un des hommes les plus propres à faire marcher la science; et il lui à fait faire de grands pas, par ses travaux personnels. * Dans la partie de l'ouvrage composée de matériaux qu'il a dû recueillir, il montre une grande sagacité dans leur choix ; et ( chose trop rare en France) beaucoup de connoissances des travaux étrangers sur les mêmes objets, recherches auxquelles il sait accorder leur valeur, et la place qu'elles méritent à côté des siennes. Il rend la même justice aux travaux de ses compatriotes ; et ‘entr'autres à ceux de Malus à qui l'on doit la décou- verte de la polarisation de la lumière. « Ce genre de recherches , dit-il, (x) doit son origine aux travaux de Malus ; c'est lui qui a ouvert aux physiciens une car- rière nouvelle, si riche et si féconde, qu'une fois qu'on y est entré et qu'on a saisi le fil des phénomènes, les découvertes se présentent d’elles-mêmes à chaque pas. Ainsi, avant tout, j'exposerai les propriétés fondamen- » JEXP Prop tales qu'il a reconnués dans les actions des corps sur la lumière; je décrirai les appareils nécessaires pour les observer , pour les mesurer avec exactitude; je ferai ‘connoître ensuite ce qu'on y a ajouté. » L'union constante que l'auteur a su introduire et maintenir dans son ouvrage cntre les méthodes expéri- mentale et mathématique est un des caractères qui le distinguent , et ïl relève particulièrement son mérite aux yeux des physiciens instruits, et plus ou moins (1; Tome IV, page 253, D» PHysique versés dans l’analyse. Voici comment il justifie la forme qu'il a cru devoir adopter à cet égard; et si nous avions à plaider cette cause, nous ne chercherions , ni ne trouverions pas de plus habile avocat, «Il faut dis- tinguer, dit-il, (1) l'usage raisonné du calcul, de l’a- bus qu'on peut en faire. Il est inutile sans doute, d’ex- primer sous une forme algébrique , des résultats si simples, qu'ils peuvent être énoncés , compris, et me- surés immédiatement. C'est bien pire encore , si l'on cherche à combiner ainsi, des élémens vagues ou hy- pothétiques ; car on ne fait que réaliser l'incertitude et donner un corps à l'erreur. Mais, quand on a observé avec précision les différens modes d'un même phéno- mène et quon en a obtenu les mesures numériques , quel inconvénient y a-til à les lier par une formule qui les embrasse tous? S'ils sont réductibles à quelque loi simple , mais qui , pourtant , ne s'apercoive pas du premier coup-d'œil, n'est-ce pas l'unique voie pour la découvrir? Si au contraire, la nature de leurs rap- ports est essentiellement composée, ce qui est le cas le plus ordinaire , n'est-ce pas là encore le seul moyen qu’on ait pour en former un ensemble et en obtenir une expression commune, que l'on puisse ensuite in- troduire, avec toute la généralité de son indétermina- tion, dans l'analyse des autres phénomènes, où ces pee miers là jouent un rôle P »....... » Mais (2) pour que cette ah to (de l'analyse et de l'expérience ) soit utile, on doit observer avec le plus grand soin deux conditions indispensables ; c'est que l'analyse sur laquelle on s'appuie soit rigoureuse , et que les expériences auxquelles on la compare , ou qu'on lui confie, soient très-exactes. Je ne sais même si ce dernier point n'est pas le plus important à re- (:) Introduction , page XI, (2) Zbid, page xVIn, EXPÉRIMENTALE ET MATHÉMATIQUE. 93 commander. Car , après tout, si l'analyse est fausse, l'observation le fera bientôt apercevoir ; au lieu que, si les données fournies par l'expérience sont fautives , l'analyse n’a presque aucun moyen de le reconnoître ; elle ne fait que les combiner, et en déduire rigidement de fausses conséquences. Puis, qui nous dira jusqu'où peut aller l’égcarement de l'esprit quand il est certain de raisonner juste sur des élémens qu'il sait être faux? » Ici l'auteur donne un exemple presque risible d'une erreur dans laquelle étoit tombé le fameux Daniel Bernouilli en soumettant au calcul une mauvaise ob- servation du P. Feuillée. Cet accident s'est renouvelé plus d’une fois dans des temps plus modernes; et les géomètres ne sauroient mettre trop de précaution dans le choix des faits qu'ils soumettent à l'analyse pour en tirer les formules destinées à prédire d’autres faits ana- logues. Notre auteur se distingue par sa circonspection dans ces choix, et par les vues d'utilité pour la science dans l'établissement de ses formules, qu'il cherche toujours à mettre sous l’expression la plus simple, et qu'il con- vertit souvent en tables, à l’usage des physiciens , dans les cas où leur application peut devenir fréquente. Une table alphabétique et raisonnée, des matières, mise en tête de l'ouvrage, facilite toutes les recherches et le transforme en quelque sorte en un excellent Dictionnaire de physique ; dénomination qui lui conviendroit peut-être encore mieux que le titre que nous essayions tout à l’heure . de substituer à celui qu'il porte, et contre lequel nous avons réclamé. Mais il est temps de tirer de l'ouvrage des citations qui puissent donner une idée de ses divers genres de mérite; nous les choisirons de préférence dans les ob- jets que nous aurons lieu de croire les plus nouveaux pour nos lecteurs. Le premier qui se présente dans cette classe est le 7 94 té Prysi1QvE baromètre portatif de Mr. Gay-Lussac. Cet instrument est à syphon, mais sans robinet ni bouchon pour con- tenir le mercure dans le transport. La courte branche du syphon est hermétiquement fermée au bout; mais la pression de l'air s'y exerce par un très-petit trou pra- diqué latéralement dans cette même branche. Lorsqu'on retourne le baromètre après l'observation, et pour le transport, la colonne se partage au coude du syphon ; et la portion qui tombe dans sa branche courte, quoi- qu'elle dépasse l'orifice en question, ne s'échappe point par là, repoussée comme elle l'est par l'action capil- laire des parois de cet orifice. La division de ce baro- mètre est tracée sur le tube même; et l'on peut en- core, en se réduisant à n'observer que la moitié de l'étendue absoïiue des variations , renfermer à demeure dans une canne cylindrique de bois, la longue bran- che du tube, et ne laisser que la courte branche à la disposition de l'observateur. Il ne paroît guères possible d'amener cet instrument à un plus grand degré de simplicité, et de facilité pour le transport. En décrivant le mécanisme ei le mode d'action de la pompe pneumatique ordinaire, à deux corps, l'au- teur parle du procédé connu par lequel la soupape d'aspiration placée au fond de chaque corps de pompe , se soulève un peu, comme d’elle-même,au moment où le piston traversé, à frottement dur par une tige mé- tallique qui porte cette soupape , commence là monter ; et cette même soupape redescend dans son trou conique au moment où le piston commencant à redescenére, refoule la tige qui la porte. Tous les praticiens savent qu'au bout de quelque temps , si cette tige qui traverse le piston est de laiton ou d'acier , elle s'oxide, s'use, et devenant trop libre laisse passer l'air avec elle. On peut remédier à cet inconvénient en faisant ces tiges en platine ; trois an nées d'expérience ne nous laissent aucun doute à cet égard, et nous indiquons cette amélioration aux ama- teurs, Sn A - \ LA EXPÉRIMENTALE ET MATHÉMATIQUE. cs Le chapitre VIIT, dans lequel l’auteur traite de la di- Zatation des corps solides, est un des plus réellement irm- portans de l'ouvrage; car tout ce qui est mesure en phy- sique À c'est-à-dire, à-peu-près tout ; repose sur la con- noissance très-approfondie des variations occasionnées dans les dimensions des solides par les changemens de température ; changemens auxquels il est impossible de les soustraire , et qui , si leur influence n'est pas rigou- reusement apréciée , rendent plus ou moins incertaines et douteuses , des déterminations qu'on veut, et qu'on doit, obtenir exactes , jusques à la limite des sens et de leurs appareils auxiliaires , si l'on se prétend phy- | sicién. - Aussi notre auteur regarde-t-il , avec raison, la cir- constance suivante comme très-heureuse pour lui. « J'ai eu, dit-il, pour traiter ce sujet, des secours particu- liers : on sait qu'il existoit, sur la dilatation des corps solides, un grand travail fait avec un soin extrême par MM. Lavoisier et La Place, mais les résultats n'en avoient point été publiés. On ignoroit même s'ils avoient été calculés complétement ; et le coup affreux qui avoit tranché les jours de cet illustre chimiste , nous ôtoit Tespoir de les voir jamais paroître. J'ai eu assez de bon- . heur pour que Mad. Lavoisier ( comtesse de Rumford ) ait bien voulu me confier le tableau de ces précieux résultats | dressé par Mr. Lavoisier lui-même; elle m'a « permis de les comparer avec les manuscrits originaux » qui renfermoient le détail des opérations ; cette compa- + raison m'a convaincu que toutes les réductions que les expériences exigeoient avoient été faités avec le plus grand soin, sur des formules composées par Mr: La P Place ; que tous les calculs étoient entièrement termi- … nés, et qu'enfin il ne manquoit plus à ce travail que la publication. Je l'offre aujourd'hui aux physiciers, grace aux bontés d’une personne si digne par ses ln- mières d'avoir été la compagne d'un homme de génie.» 6 Pnysique + Nous avons transcrit ce qui préeède, autant pour nous joindre à un juste et honorable hommage de vé- nération et de reconnoissance , que pour donner un exemple du soin avec lequel l’auteur attribue à cha- cun sa part dans les emprunts qu'il se fait un devoir d'avouer. Le mérite de les choisir et de les employer, comme il a sù le faire, tient à nos yeux la première place après celui de l’inventeur, qui brille si souvent dans l'ouvrage. Entrons maintenant dans quelques dé- tails. \ Les divers appareils que les physiciens ont employés pour mesurer la dilatation, ou absolue, ou relative, des solides, par l’action de la chaleur, portent le nom générique de pyromètres ; assez improprement , pour le dire en passant ; car ce mot, d'après ses deux compo- sans grecs, signifie mesure du feu; or, ce n'est pas le feu , mais la dilatation qu'il produit, que l'instrument est destiné à mesurer; et, ce qui est pis encore, la plupart de ces appareils ne 7resurent ni le feu, ni l'ex- pansion qu'il occasioune , mais ils indiquent seulement en gros la présence du calorique libre , et son effet sur les solides; ce ne sont donc que des pyroscopes, et nullement des pyromètres. On doit placer dans cette pre- mière classe tous les instrumens dans lesquels, comme dans celui de Muschembroek, par exemple, on a cher- ché à rendre très-sensible l'effet de dilatation , en le multipliant par des combinaisons de leviers, ou par des engrenages. On perd toujours en précision, par ces procédés amplificatifs tirés de la mécanique, bien plus qu'on ne gagne , en aidant les sens de cette manière: à cet égard, comme à tant d'autres, les moyens les plus directs et les plus simples sont toujours à préfé- rer, lorsqu'on vise à une grande exactitude. Cette considération , qui est surement dans les prin- cipes de l'auteur, et son érudition connue , relative- ment aux productions des savans étrangers, et en par- ÆXPÉRIMENTALE ET MATHÉMATIQUE. 97 vulier à celles de notre compatriote De Luc, souvent cité dans l'ouvrage, nous ont fait remarquer, non sans quelque regret, que l’ingénieux et exact pyromètre de De Luc, ou plutôt celui de Ramsden , qui lui fournit l'i- dée mère de cette invention, ne füt pas mis en ligne ( neût-il été qu’indiqué ) entre les appareils pyromé- triques réguliers et rigoureux. Il est décrit, avec figures, _ dans les Tréhéa tons de la Société Royale de Londres pour 1778: et on trouve dans le Mémoire , des résul- tats obtenus par ce procédé , qu'il eût été intéressant de comparer avec ceux qu’ont fourni les expériences postérieures , faites en France avec des appareils très- différens. Smeaton, le général Roy, Sir George Schuck- burg, Borda , et Berthoud, se sont occupés successive- ment, en Angleterre et en France, de recherches du - même genre, par des procédés plus ou moins directs, * et tous avec beaucoup de prétention à l'exactitude. Les tableaux comparatifs de tous ces résultats auroiïent orné utilement l’ouvrage. L'idée fondamentale de Ramsden est une de ces cond ceptions ( malheureusement trop rares en physique } dans lesquelles la simplicité du procédé , contraste avec l'importance et l'exactitude des résultats qu'il pro- cure. On en saisira facilement l’apercu que nous allons tenter. Prenons deux ‘baguettes À, et B, d'une même ma- | üère , de verre ,» par exemple; réunissons-les à leur ex- d trémité infériehre par une traverse commune, d’où elles * remontent parallélement , à peu de distance l'une de L1 l’autre, La baguette À est fermement arrêtée par le haut, à un point fr la baguette B demeure libre; elles sont | égales en RAP Ce système ès deux baguettes est suspendu , par l’ex- « trémité supérieure de la baguette A, dans une jarre _ cylindrique de verre , qui le dépasse en haut, et qui | est destinée à recevoir de l’eau, de diverses tempéra- » Re he 98- Puysique tures, à l'influence desquelles le système des deux. bas guettes plongeant dans ceite eau sera soumis. Un mi- croscope , portant à son foyer un fil extrêmement fin, et appartenant à un chassis qui environne l'appareil et en est d’ailleurs indépendant, est dirigé, ou suscepüble de l'être, contre la baguette B, sur tous les points de sa lorigueur. Supposons le microscope pointé contre l’extrémité su- périeure de cette baguette , pendant qu’on a versé de l'eau chaude dans la jarre; cette extrémité devra paroître immo- bile sous le fil de l'instrument ; car, autant la baguette A s’est dilatée de haut en bas, à partir de son point de suspension , autant la baguette B a dû se dilater de bas en haut, à partir de la traverse qui la lie en bas à la’ première ; ces deux baguettes sont, par notre supposi- tion, de même nature , et de même longueur; par conséquent , la compensation doit être exacte , à l'extré- mité supérieure de la baguette B; ce point doit done: paroître immobile. Mais, si nous associons à la baguette À, ( toujours sup posée. de verre } une verge de métal, de laiton, par exemple , bien plus dilatable que le verre, par une même température; alors, la compensation de l'allon- gement de haut en bas par le verre , et de bas en haut par le métal, sera trop forte, si celui-ci est de même longueur que le verre ; et on verra monter tel point de la baguette métallique qui se trouve sous le fl du microscope vers l'extrémité de celle-ci. On fera alors descendre l'instrument, le long d'une coulisse quille. porte , jusqu'à-ce qu'en répéiant l'expérience on trouve finalement un point de la verge métallique qui paroisse immobile , par effet de la compensation ; alors, la distance de. ce point, à la base commune des deux ba- guettes, comptée sur la verge de métal , comparée à la, longueur totale de la baguette de verre, donnera exac- tement le rapport inverse des dilatabilités des deux ma- pe EXPÉRIMENTALE ET MATHÉMATIQUE. 09 tières, Si, par exemple, le point immobile se trouvoit à moitié longueur de la baguette de laiton, la dilata- bilité de ce métal seroit évidemment double de celle du verre; et ainsi de toutes les matières solides qu'on. voudra comparer au verre. . Tout ce qu'il faut pour l'exactitude , se réduit ici à s'assurer qu'un microscope, et un point de suspension, seront mis à l'abri de tout mouvement , tandis qu'om échauffera les matières comparées; et cela est peu dif. ficile, Et, quant à la mesure de la longueur respective des deux baguettes , lorsque leurs expansions se com pensent , la précision qu'on peut aisément y apporter dépasse de beaucoup celle qui suffiroit à la détermina. üon des petites quantités qu'on cherche. Nous n’irons pas plus loin dans les détails de l’appareil ; mais il im- porte encore de dire que son emploi fit découvrir à De Luc, deux faits importans dans cette recherche, faits , qu’à notre granf-ffonnement , l'appareil de Lavoi- sier ne semble point avoir dévoilés. Le premier est que; par un retour lent à la température initiale, la baguette métallique ne revenoit pas exactement à sa première longueur; elle conservoit encore l’habitude de son états et cette disposition ‘varioit selon la nature du métal: “le plomb, par exemple , y étoit beaucoup plus sujet “que le laiton ; elle paroïît être en général d'autant moin- mdre, que l'élasticité du solide est plus grande; le verre, w exemple, ne l'éprouve pas sensiblement, sans doute, parce que son élasticité est physiquement parfaite. L'autre fait, est une différence qui se manifestoit dans dilatabilité comparative des deux solides associés; selon qu'elle étoit éprouvée dans un intervaile plus ou moins considérable de l'échelle thermométrique. Ainsi , pour un changement de 60° dans la température , il falloit une longueur un peu moindre de laiton, pour com- penser la dilatabilité du verre, que pour un change- gement de 30 degrés. Dans ce dernier cas, pour le dire 7400 | Paysiouer#z en passant, les longueurs respectives du verre et du laiton étoient comme les nombres 21 et 10. C'est-à-dire, qu'une baguette de laiton longue, par exemple, de 10 pouc. se dilatoit précisément autant de bas en haut, qu'une baguette de verre ‘de 21 pouces , de haut en bas, par une différence de 30 degrés dans la température imitiale et f- nale de l’une et de l’autre plongées dans un même mi- lieu. Tel fut le résultat du plus grand nombre de ses expériences (1). Passons à celles de MM. Lavoisier et La Place , que Mr. Biot a le bonheur de pouvoir citer textuellement, soit dans la description du bel appareil imaginé par ces savans , soit dans les résultats obtenus. Il seroit difficile de représenter bien intelligiblement cet appareil, sans l'aide d’une figure ; mais on peut en faire concevoir aisément le principe. La matière di-' latable étoit mise en expérience sous forme de barre , de six pieds de {long , et couchée horizontalement sur des rouleaux au fond d'une at$e qui recevoit l'eau destinée à faire varier les températures. Une des extré- mités de la barre s'appuyoit contre un obstacle im= muable ; l'autre étoit en contact avec l'extrémité infé- rieure d'un levier disposé verticalement, et attaché par lé haut à un axe ou tourillon horizontal, qui portoit une forte lunette, au foyer de laquelle étoit un fil très- fin, pointé sur une échelle divisée, et placée à cent, ou . deux cents toises de distance. On comprend quelle mul- tiplication dans l'effet apparent de la dilatation doit pro- duire le mouvement angulaire d'une lunette, que cette dilatation fait tourner dans un plan vertical, et qu’on observe sur un rayon de cent à deux cents toises. Voici les résultats généraux dans les termes de l'auteur. « 1.9 Un corps qui a été échauffé depuis le terme de k la (1) Smeaton avoit trouvé les dilatabilités du verre et du fai= ton, en passant de la glace à l’eau bouillante , comme 100 à 232%: EXPÉRIMENTALE ET MATHÉMATIQUE. 10x la congélation jusqu'à celui de l'eau bouillante , et qui a été refroidi ensuite, de l'eau bouillante à la congé- » lation , reprend rigoureusement ses premières dimen- sions ». » 2.9 Le verre et les métaux éprouvent des dilatations sensiblement proportionnelles à celles du mercure ; en- sorte quun nombre de degrés double du thermomè- | tre, donne une dilatation double ; un nombre de degrés triple , une dilatation triple , etc. » On voit que ces résultats sont en opposition directe avec ceux indiqués tout-à-l'heure d'après De Luc. A quoi Vattribuer ? nous l’ignorons. Nous dirons seulement que, d'après une recherche expérimentale, qui nous est par- ticulière, et que cette divergence nous engage à publier dans un prochain cahier, nous sommes très - portés à donner gain de cause à De Luc sur le premier point , c'est-à-dire sur l'espèce de paresse des métaux à Fépuene dre leurs premières dimensions , au retour d'une même température. Cette recherche es nous avons parlé avoit pour objet l'examen des circonstances qui accompagnent la lutte qui peut s'établir, et que la nature établit sou- vent , entre trois forces; la cohésion, qui tend à unir qies molécules intégrantes des solides ; la force expansive du calorique » qui tend à les séparer; et une pression sisi naturelle ou artificielle , qui peut modifier ces “deux actions, et qui , d'après nos expériences, le fait siblement, Mais revenons à celles dont Mr. Biot rend ompte, d'après les auteurs eux-mêmes. L'acier trempé leur présenta seul des écarts extraor- aires; et quoiqu'il ne fût échauffé que depuis la con- tion jusqu'à 65°, sa dilatabilité parut aller en dimi- “Auant , d'une manière sensible. si Le verre donna des résultats très-différens , selon sa qualité, son degré de cuisson , et la proportion de ses _ Gngrédiens, En général, il parut d'autant moins dilatas ble qu'il contenoit plus de plomb. Se. at arts, Nouv, série, Vol. 1, N°, à. Févr. 1816, H : -ce tableau peut donner lieu à quelques remarques. “dilaiabilités présentent des différences notables : en pas- . sant de la glace à l’eau bouillante, deux tubes, portant “longueur ; et un tube de fntglass anglais, seulement de 102 Paysirouez La dilatabilité du fer varioit beaucoup suivant les dif. férens états où il se trouve; on a reconnu que l'étain des Indes est beaucoup plus dilatable que celui dé Cornouailles ; et que le plomb est le plus dilatable des métaux. Suit, le Tableau des résultats obtenus sur vingt-six échantillons différens , de verres, et de métaux. Ges résultats sont présentés sous trois formes , pour la commodité des personnes qui voudront en faire usage, 1.0 La dilatation pour une toise exprimée en fractions décimales de ligne , jusqu'aux cent millièmes, pour la différence de la glace à l'eau bouillante ; et avec deux décimales de plus pour la dilatation correspondante à chaque degré des divisions centésimale, et octogésimale, 2.0 La dimension que prend une règle dont la lon- gueur est de cent millions de parties au degré de la congélation , dans les trois circonstances qu’on vient de distinguer. 3.0 La dilatation , exprimée en fractions vulgaires , dont le numérateur est l'unité, et considérée de même dans ces trois circonstances. Rien de plus commode que ‘ce choix offert aux calculateurs. La table est à double entrée; la première colonne verticale renferme le nom de la substance éprouvée ; la seconde, les dates des expériences (elles sont anté- rieures de 11 ‘ans à l’époque déplorée, et si déplorable} les colonnes suivantes donnent en chiffres les résultats , classés ainsi qu’on vient de l'indiquer. L'inspection de Il y a eu six variétés de verres éprouvés,; : et leurs la même désignation , tubes de verre sans plomb, se di- latent , l'un de 89, l’autre de 91 cent millièmes de leur 81 de ces aliquotes décimales ; ce fra offre le mi nimum de dilatabilité des verres éprouvés. EXPÉRIMENTALE ET MATHÉMATIQUE. 103 De Luc et avant lui Smeaton , se sont accordés à trouver que le verre , passant de la glace à l'eau bouil- lante , se dilatoit de —— de sa Lu Cette fraction mise en décimales , répond à 84 + cent millièmes; c’est- à-dire à bien peu près, à la moyenne entre les dilatations indiquées dans le tableau pour le /ntglass anglais, et pour un verre de France , avec plomb ; qui sont, respec- tivement 81, et 87 cent millièmes , dont la moyenne est 84. 7 . Remarquons, à l'honneur de notre savant conipatriote ;/ y quil avoit deviné cette inégale. dilatabilité des verres différens , que les expériences de MM. Lavoisier et La Place ont si bien constatée. Parlant de l'accord parfait des résultats de Mr. Smeaton avec les siens. « Cependant, dit-il, cette conformité singulière pourroit bien n'être qu'accidentelle ; . car je ne crois pas que les différens verres \ayent tous une égale dilatabilité par la chaleur $ on ne voit que trop souvent, quand on les soude, que leurs dilatabilités peuvent être différentes ; car c’est sans doute par-là, que leurs parties réunies, quand elles sont fondues , se séparent quelquefois en se refroidissant , ce qui n'arrive pas quand c'est exactement le même verre. Il-se pourroit done que cette exacte conformité appa= tente vint de quelque compensation, plutôt que d’une pce réelle. » (1) « Revenons au tableau ; rappelons-nous que la dilata= nm moyenne du verre est de 0,00084 soit 84 cent mil- es, et exprimons, celles des autres matières par le me ordre de décimales ; nous aurons l'extrait suivant, que nous tirons du grand tableau, et qui pourra être ile aux physiciens et aux artistes. H 2 104 PRysieux Dilatation , de la glace à l’eau bouillante ,en cent millièmes Substances éprouvées. de la longueur. Verre (diléti-moys.)t4 » 1901. ROSE rGtuvre EL) LEURS SERA Fañtons. (2) % LUS UNE RES Pérsclees 2) 10e 2080 VE DEP Acier fon rempé;\525 MCE. 2,4 re Acier trempé, et recuit à 65°, à ne Loupe SRE Plombisn As sion abat 0) à HOME Etain des lndes 270, éiia, uuroh (9 Etain d'Angleterre ; 45.1, 4114. + s 5 227 dates 4h til RAS. ARS ÉRE Ocxpux) -ouude. départ 1. ex. 9, 2.044 Or au titre de Paris non recuit . . . . 159 Li, din. Cri reussi, do: 2e Lab Platine ( selon Borda) . . . . . . . . 86 . Il est assez remarquable que les dilatabilités du verre et du platine soient presque identiques , malgré la diffé- rence totale de nature entre ces deux substances ( 1 }, Parmi les applications de ces résultats , une des plus + (1) D'après les expériences pyrométriques très-exactes faites par le général Roy , à l’occasion de la mesure de la base de Hounslow-heath, avec des règles de verre ( Trans. phil. 1785. } la dilatation d’un tube de cette substance, en passant de la glace à l'eau bouillante, fut trouvée de 0,00078 (78 cent mil- lièmes ); celle d'une verge solide , de même matière, de o,00081, dans la même circonstance ; la moyenne de ces deux dilatabilités donneroit 79 2 cent millièmes, en passant de la glace à l’eau bouillante ; c’est-à-dire, qu’à un demi degré près sur toute cette étendue , un degré de l'échelle octogésimae; de différence de température, répond à un cent millième de changement sur la dimension linéaire du verre ; rapport bien commode pour les calculs, et qu'on peut regarder comme physiquement éxact,"(R) ————— a à EXPÉRIMENTALE ET MATMÉMATIQUE. 105 fréquentes dans les recherches physiques qu'on veut ren- dre exactes , est la détermination de l'augmentation de vo- Jume qu'éprouve un vase par l'effet de la dilatation Zinéaire de la matière dont il est composé. L'auteur démontre une règle très-simple , savoir, que la dilatation cubique, eu l'augmentation de volume, est triple de la dilatation ‘Tinéaire ; si donc celle-ci, pour le verre , est de 84 cent millièmes , en passant de la glace à l'eau bouillante , elle sera de 3X84—262 cent millièmes, ou à-peu-près deux millièmes et demi , de la capacité d’un vase de verre , en passant de l’une de ces températures à l'autre. En divisant par cent les nombres qui expriment l'effet linéaire , ou l'effet cubique, on aura respectivement , la dilatation correspondante à un degré du thermomètre centigrade : on la trouvera en nombres ronds, de 126 millionièmes, et on obtiendra ainsi la capacité corres- pondante à toute température donnée , entre la glace et l’eau bouillante. Une autre application bien importante de la recherche sur les dilatations des solides, a lieu dans lévaluation des changemens de longueur que produisent ceux de la température dans ces règles ou barres de métal, ou de verre , qu'on a employées pour la mesure des bases dans les grandes triangulations géodésiques opérées, soit pour déterminer la véritable figure de la Terre , soit pour se procurer un étalon de mesure invariable. La mesure exacte de la longueur du pendule simple qui bat les secondes dans une latitude donnée, recher. che intimement liée à la précédente, repose encore entièrement sur la possibilité d'arriver à la dernière précision dans les corrections relatives à la température. # Tous les artifices mécaniques , plus ou moins ingé- mieux , par lesquels on a sû opposer la dilatation à elle- même , en la faisant agir dans des sens opposés, pour “conserver immuable , malgré les variations de tempéra- ture , la distance du centre de suspension au cenire d'os ‘ro6 Pnysreoux cillation des pendules appliqués comme régulateurs aux horloges , tous ces moyens compensateurs, disons-nous, supposent , dans leur exécution, la connoïssance parfaite de la dilatabilité des métaux mis en action. On doit à Harrison l'idée première des pendules à compensation, composés de baguettes de deux métaux , de dilatabilités différentes, et assemblés en forme de grille, de manière que la dilatation de l'un des deux agisse de bas en haut, et celle de l’autre de haut en bas, jusques au centre de la lentille ; alors, si les sommes des longueurs de chacun des deux métaux dans cet assemblage , sont en- tr'elles inversement comme leurs dilatabilités respectives, la compensation est parfaite ; puisqu'ils agissent enf sens opposés. On comprend que pour établir cette proportion exacte , il faut connoître avec la dernière précision les dilatabilités respectives sur lesquelles elle repose. L'opposition de ces mêmes forces, mais très-différem- ment employée , procure la compensation qui , appliquée au balancier des montres , valut à Harrison une grande portion de la belle récompense promise pour la décou- verte des longitudes (1). Nous trouvons dans l'ouvrage qui nous occupe, un exemple de l'application de ce même principe aux pendules des horloges , séduisante par sa simplicité , et par l'éloge qu’en fait l'auteur , qui l'a vue exécutée avec succès. On peut la concevoir sans être horloger ; et sans figures ; et la faire ajouter à tout pendule ordinaire , formé d'une verge de fer, ou de Jaiton. Voiei l'idée. ; * Qu'on imagine deux lames égales, de métaux différem- ment dilatables ( laiton et acier ou fer, par exemple}, soudées ou goupillées l’une à l’autre par leur face plane, et ne formant ainsi qu'une seule lame , mécaniquement parlant ; elle se termine de pa:t et d'autre par un pro- ” (1) Vingt mille livres sterling. Voyez pour la description de œette invention la Bibl. Bibl. Sc, et Arts. T. XI. p. 375. PXPÉRIMENTALB ET :MATHEMATIQUE.. 107 longement , faconné en tige cylindrique terraudée et portant vers chaque extrémité une masse métallique en forme de boule , qu'on approche ou éloigne à volonté de la lame en faisant tourner la boule sur la tige à vis par laquelle elle ‘est traversée: | Supposons , qu'à la température moyenne ( de 12 degrés . par exemple) ce système est plan , ou rectiligne, ét qu'on le suspend horizontalement par son milieu à un point fixe , la lame de fer étant en-dessus , celle de laitou en - dessous. Qu'on élève alors la température de ce système ; la lame de laiton se dilatant plus que celle- de fer , fera eourber l'ensemble de manière que sa concavité sera en dessus ; les boules remonteront ainsi un peu au-dessus de lhorizontale , et d'autant plus que la température s'élévera davantage. Refroidissez l'appareil au-dessous de la. température moyenne ; l'effet contraire- aura lieu : la lame composée -se courbera de manière que la concavité sera en des- sous , et que les boules descendront au-dessous de l’ho- rizontale ; et d'autant plus que vous réchaufferez plus Fappareil. Voilà done un moyen de- Gide remonter d'elles-nômes -des masses pesantes quand la température s'élève , et de les faire descendre quand elle s'abaïsse. - Que produit la variation de température. sur la verge æt par conséquent la lentille: d'une horloge ordinaire ? elle fait descendre cette lentille, quand la verge qui la porte se réchauffe ; et elle la fait remonter ren elle se: refroidit. | 2 Ainsi , voilà des variations dans dise sens opposés y produites par une méme cause sur deux systèmes sépa- rés; unissons-les mainteuant ; faisons+les osciller -ensem-- ble ; attachons transversalement , quelque part sur da longueur du pendule ; la lame compensatrice ; ce pendule composé renfermera alors en lui-même le prin- 108 #1 Parsrique cipe de sa compensation , qu'on rendra exacte par le raprochement ou l'éloignement des masses compensatri- ces, dans diverses températures artificielles qu'on pro- curera à l'horloge. Rien de plus simple et de plus pra- ticable que cette invention. Mr. Biot l'attribue à un horloger de Paris , nommé Martin ; il est juste de le nommer ici. Nous terminerons cet extrait par une anecdote mé- canique donnée par l'auteur , en exemple de la force prodigieuse avec laquelle les métaux se dilatent, ou se contractent. Nous citerons ses termes. « Il y a quelques années , au Conservatoire des arts et métiers de Paris, on s'apercut que les deux murail- les latérales d'une galerie s'écartoient l'une de l'autre, et tendoient ainsi à se renverser en dehors par l'effet du poids des planchers qu'elles supportoient. On perca de part et d'autre dans ces murailles , des trous oppo- sés , également espacés , et l'on y introduisit de fortes “barres de fer terminées par des vis , que l’on serra en dehors avec de gros boulons. Cela suffisoit pour retenir les murs, mais non pour les rapprocher ; et aucune force humaine n’y auroit suffi. On imagina d’échauffer avec des lampes la moitié des barres , de deux une : alors -celles-ci s'allongèrent davantage ; leurs boulons ne tou- chant plus contre le mur , ne se trouvèrent plus serrés: ‘on put les tourner facilement ; cela fait , on ôta les lam- pes, Les barres, en se refroidissant , se contractèrent , et ramenèrent avec elles, les murs opposés. Par l'effet de ce rapprochement les autres barres, qui n'avoient pas été chauffées , se trouvèrent trop longues , et l'on put serrer leurs boulons : alors on recommenca de nouveau à échauffer les premières barres , ce qui permit de rap- procher les murs un peu davantage ; et, d'expérience en ‘expérience, on auroit pu , si on l'avoit voulu , les ren- verser ainsi en dedans , par un mouvement contraire à celui que la pesanteur du plafond tendoit d'abord à leur EXPÉRIENCES AVEC UNE CRANDE BATTERIE > etc. xoÿ imprimer. La galerie existe encore aujourd'hui , avee les barres qui retiennent ses parois. L'auteur de cette invention ingénieuse est Mr. Molard (x). La suite dans un prochain cahier. ” EE ———— . ! ÉLECTRICITÉ VOLTAIQUE. AN ACCOUNT or s0ME EXPERIMENTS, etc. Détail de quelques expériences faites avec une grande bat- terie Voltaïque ; par J. G. Cuicprex , Esqr, Membre de la Société Royale. (Trans. philos. de la Société Royale de Londres pour 1815 ). ( Extrait ), * Lorsque, il y a peu d'années, le dominateur passager de la France et presque de l’Europe ; dans l’un des accès de cette -protection dont il frappoit de temps en temps les scien- ces et les arts, fit ordonnancer une somme considérable (nous croyons 10000 francs) pour la construction d’un appareil Voltaique qui seroit mis à la disposition des chimistes les plus habiles, on dut espérer des mer- veilles de cette belle dotation ; l'effet s’en réduisit à cette sorte de galvanisme moral, à une de ces secous- -ses d'opinion qu'il visoit toujours à produire, ou avec ses armées, ou avec ses trésors, ou avec sa politique ; et, nous n'avons pas oui dire que la science y aît plus gagné que l'art ne profita du million promis à l’inven- teur de la meilleuré machine à filer le lin ou le chan- - Vre. Ce n'est pas en dehors du savant ou de l'artiste qu’il faut chercher le principe vivifiant du génie, et géné- (1) Directeur de létablissement du Conservatoire. Mie © Errernaiérré vorraAïique yateur des découvertes ; c'est dans l'ame, dans le carae- tère personnel de. l'individu que gît ce feu sacré, dont l'influence le réchauffe toujours, et le consume ‘quelquefois ; il n'a besoin ni d'aiguillon , ni d'encoura- gement. Princes , assurez-lui la paix , l'indépendan- ce, un avenir; et laissez-le faire; il produira, et vous et vos peuples vous recueillerez. Mr. Children, simple particulier de Londres, animé de cet amour de la science. qui inspira jadis à Lavoisier de si généreux et si utiles sacrifices, fit construire, en 1809, une grande batterie Voltaique dont les effets étoient très-remarquables ; il en rendit compte à la So- ciété Royale dans un Mémoire qui a paru dans les Trans. philos. et dont nous avons donné l'extrait (r). Ce même physicien en a fait établir une, l’année der- nière, dont les dimensions sont étonnantes, et dont l’ac- tion fait l'objet d’une communication à la Société Royale insérée dans les Trans. philos. de 1815 , part. IT; et dont nous donnons l'extrait. Les plaques, ou plutôt les planches de zinc et de cuivre ont chacune six pieds de long, deux pieds huit pouces de large ; et chacune présente trente-deux pieds quarrés de surface. Elles sont mises en communication, comme à l'ordinaire , par des bandes étroites de plomb, et toutes suspendues à une forte monture de bois por- tée par des cordes , qui passent sur des poulies et sou- tiennent des contre-poids au moyen desquels on élève êt abaisse tout le système a-la-fois pour le faire ptonger ‘dans l'eau acidulée, ou l'en sortir à volonté. Les, pre- miers essais de l'appareil faits en 1813 ne répondirent point à l'attente de l’auteur ; il reconnut un grand vice de construction dans l’association du zinc et du cuivre, seulement. par paires dans chaque cellule de la grande auge ; il y plaça és planche de zinc entre deux (1) Biblioth. Brit, Sc. et Arts ; T, XLIIL, p.67. ExPÉRIENCES AVEC UNE GRANDE BATTERIE, etc. 1x de cuivre (d’après le conseil de Mr. Wollaston) et l'effet fut accru de moitié au moins. Les cellules sont au nombre de 21, et elles contiennent ensemble 945 gal- lons ( environ 104 + pieds cubes de:France ). A cha- cun des deux pôles de la batterie est soudé un tube de plomb, dont l'autre extrémité plonge dans un bas- sin de mercure ( il y en a un pour chacun des deux tuyaux ) ces bassins terminent le circuit et soi sf le moyen d'un parfait contact (1). La première série d'expériences eut pour objet la L cilité comparative des divers métaux pour éntrer en ignition lorsqu'on les plaçoit dans le circuit voltaïque. A cet effet, on prenoïit pour chaque expérience deux fils, de métaux différens , mais de même longueur et grosseur; on plongeoit un des bouts de chacun dans l'un des bassins de mercure terminateurs du circuit; l'autre bout du fil étoit recourbé en facon de crochet par lequel on les Ris l'un à l’autre ; chaque fil avoit 8 pouces de long et + de pouce de dates La bat- terie étoit dans un été d'excitation modéré, par une charge d'une partie d'acide sur quarante d’eau. 1e Exp. Or, et platine. Le platine rougit à l'ins- tant; l'or, point du tout. \ 2.€ Or et argent ; l'or rougit, et non l'argent. - 3. Or et cuivre; l’un et Lattre paroissent sent éga- Jement. - | 4° Or et fer; l'or rougit; non le fer. - : 5.e. Platine et fer. Le fer rougit subitement à l'extré- mité en contact avec: le pôle de la batterie ; ensuite le platine, sur toute sa longueur; puis -le. fer rougit plus fort que le platine ; alors , Figariion de celui-ci diminue d'intensité. . + 6. Platine et zinc; le ans rougit , gon le ds: PO (x) Nous ne devinons pas le motif qui a fait employer, pour complèter le circuit; un métal soluble dans le mercure, (R) ro - Ercegcrriciré Vorraïque. mais celui-ci se fond au point de contact. Dans une seconde expérience , le zinc ne se fond pas, mais le platine rougit comme auparavant, + 7e, Zinc et fer. Le fer rougit. Le zinc supporte la chaleur sans se fondre. 8.e Plomb et platine. Le plomb se fond at point de eontact. ; 9 Etain et platine ; l’étain se fond au point de contact ; ni l'un ni l'autre fil ne rougit dans les deux dernières expériences. 50. Zinc et argent. Le zinc rougit avant de se fon- “dre. L'argent ne rougit pas. Les résultats étoient les mêmes à chacun des deux pôles. On varia les expé- riences en faisant alterner à plusieurs reprises les fils différens qui formoient le circuit; on eut toujours des résultats analogues. Ainsi , 11€ Platine et or, alternant trois fois. Tous les fils de platine rougissent, et nullement ceux d'argent. 12e Un fil de zinc, entre deux de platine; ces der- niers rougissent ; et point le fil de zinc. 13e Un fil de fer entre deux de platine: les deux derniers rougissent d’abord, puis le fer, qui rougit ensuite plus fort , puis se fond, Dans une expérience avec le cuivre et l'or, le cuivre se chauffe décidément plus que l’or. L’auteur essaie une théorie applicable à ces expé- riences. Îl attribue en général des phénomènes calori- fiques ou ignés à la résistance plus ou moins grande qu'éprouve dans sa circulation l'électricité de la batte- rie , soit que cette résistance provienne, ou d’un degré d'imperfection dans le contact des conducteurs, ou de leur faculté conductrice plus ou moins parfaite , ou im- parfaite. Ainsi le platine, comme moins bon conduc- teur que les autres, rougit, quand l'argent ne rougit “pas ; et celui-ci, comme le meilleur conducteur de tous, - me rougit point , quand il est associé à l'un quelconque des ExPÉRIENCES -AVEC-UNE GRANDE BATTERIB;etC, 119 * aûtres. Ainsi ,encore lorsque le circuit est formé par deux morceaux de charbon, le dégagement de chaleur et de lumière est permanent , aussi long-temps que les surfaces sont en contact, parce que ce contact n’est jamais assez parfait pour que l'électricité n'éprouve aucune résistance au passage. | - L'auteur avoit cru une fois pouvoir attribuer les phé« nomènes à la double influence de l’inégalité dans les fa- cultés conductrices, et de celle qui existe dans la capa- cité de chaleur des divers métaux ; mais les expériences de Crawford, Leslie, Dalton et Irwine , ne sont pas en faveur de cette hypothèse ; car, d’après ces physiciens, la capacité du fer et du platine pour la chaleur ( c’est àdire , leur chaleur spécifique ) surpasse celles de tous les autres métaux. L’ordre*des facultés conductrices d'électricité qui ré- sulte des expériences ci-dessus , est, argent, zinc, or; cuivre , fer, et platine. L’étain et le plomb, se fondant de suite au point de contact, ne peuvent être mis en ligne. Cet ordre n’est pas éloigné de celui qu'on re- marque dans les facultés conductrices de ces métaux pour la chaleur, N Le Dr. Wollaston suggéra l'expérience simple et in- génieuse que voici. On mit dans le circuit, et parallélement l'un à Vautre , deux fils de prune de différens diamètres ; l'un, de —, l'autre de — de pouce. Le plus épais rou- git; parce qu'il habit. une dose plus forte d'électri- cité; avec une surface de refroidissement moindre à proportion. Lorsqu'on les réunit consécutivement l'un à l'autre, l'ordre de l'ignition fut renversé. Les expériences qui suivent ont été faites avec la batterie dans son état d'excitation le plus énergique. L'auteur les regarde comme représentant à-peu-près son maximum d'effet. Comme on remettoit de l'acide dans les auges de temps en temps, à mesure que la solu- 114 Écscrrrérré Votraïèur. tion en absorboit une quantité indéterminée , il ést dif ficile d'assigner au juste sa propoïtion dans le pee l'auteur croit que la plus forte peut aller à ; le mé+ lange des acides nitreux et sulfurique à l'eau formoit lé liquide le plus actif. Voici les effets. Exp. 1. Un fil de platine, de == de pouce de dia- mètre et de cinq pieds six pouces de long, rougit dans toute sa longueur. Son ignition étoit visible de Lier 3. Un fil de platine , ok de 8 = pieds et de “+ de pouce de diamètre , rougit sur toute sa longueur. L ‘3. Un barréau de platiteée , de + de pouce en carré, et de deux pouces et dent de tdi, rougit, et se fond aux deux bouts. s ‘ 4. Une baguette cylindrique du même métal, de -7£; de pouce de diarnètre et deux pouces et demi de ts rougit vivement sur toute sa longueur. 5. Deux morceaux de bois de buis taillés en pointe aigue, mis en pleine ignition dans le chlore , n'éprou= vèrent aucun changement et n'en produisirent aucun dans le gaz. Le même résultat eut lieu dans l'azote. On soumit à laction de la batterie diverses subs= tances de nature plus ou moins réfractaire. On les met toit au fond d'une petite cavité pratiquée dans un mor- ceau dé charbon de buis flottant sur le mercure de l’un des bassiis , et on complétoit le circuit avec un autre morceau de charbon, communiquant avec l'autre bas- sin au moyen d'un fort fil de cuivre. | Exp. x. L'oxide de tungstène se fond et se réduit en partie. Le régule est blanc grisâtre , pesant, brillant , et très - fragile. 2. l'onde de tantalum se fond en très-petite partie # les grains sont jaune rougeûtre , et très-cassans. 3. L'oxide d’urane se fond, mais ne se réduit pas, 4. L'oxide de titane de même ; mais il brûle et lancé des étincelles brillantes , comme le fer. 5. L'oxide de cerium se fond, et lorsqu'il est en ExPpÉRIENCES AVEC UNE GRANDE BATTERIE ,elC. 115 forte ignition il brûle avec grande et vive flamme, et se volatilise en partie, sans se réduire. L’oxide fondu se convertit à l'air, en peu d'heures, en une poudre brune légère , où l'on voit briller des particules cou« leur d'argent , et qui a l'odeur de l'hydrogène phos- phoré. 6. L’oxide de Molybdène se fond aisément et se rés duit. Le métal est très-cassant , couleur gris d’acier; il ne tarde pas à se couvrir d'une couche mince d'oxide couleur pourpre. * 7. Un alliage naturel de minérai d'iridium et {d'ose mium, se fond en un globule. 8. L'iridium pur se fond en un globule imparfait ; un peu spongieux, pesant 7 grains. Le métal est blanc, très - brillant ; pes spéc. 18,68, quoiqu’à l'état spon- gieux. 9. Le rubis et le saphir ne se fondent pas, 10. Le spinel bleu se fond en scorie. 11. La gadolinite se fond en un globule, 12. La magnésie s'agglutine. 13. Le zircon de Norvège se fond imparfaitement, 14. Le quartz, le silex , la plombagine, ne changent point. On se rappelle qu'en 1796 Mr. Clouet avoit converti du fer en acier en cémentant celui-ci avec un diamant renfermé dans la masse de fer. Il avoit obtenu le même résultat par la cémentation avec le carbonate de chaux, Mr, Mushet répéta à Londres cette dernière expérience,en substituant au carbonate, de la chaux pure jet il obtint ce qu'il crut aussi être de l’acier fondu ; d’où il conclut, que. dans l'expérience avec le carbonate , le carbone nécessaire à la conversion du fer en acier n'avoit pas été fourni par la décomposition de l'acide carbonique, mais par le charbon en incandescence dans le fourneau, et qu'il avoit pénétré la masse du fer, du dehors au t16 ELECTRICITÉ Vorraique. dedans. Ce résultat fit naître des doutes sur l'influence du diamant , dans l'expérience de Clouet , et Mr. Mu-' shet la répéta , en suivant tous les procédés employés dans le laboratoire de l’école polytechnique , sauf la presence du diamant ; et cet* essai répété plusieurs fois, donna toujours du bon acier fondu ; d'où Mr. Mushet en vimt à douter que le diamant eût fourni au fer dans la cémentation , un seul atôme de carbone. | Sir George Mkenzie répéta les expériences de Mr. Clouet et de Mr. Mushet, et obtint des résultats qui confirmèrent ceux du chimiste Français. Mr. Pepys jugea enfin que s'il restoit à cet égard des doutes, ils pour- roient être levés par un experimentum crucis , que fourniroit ce puissant appareil voltaique. Il imagina fort ingénieusement, de courber un fil de fer pur et très-souple , de manière à former un angle aigu , et de le diviser là dans le sens de. sa longueur par un trait fin de scie, dans lequel il introduisit de la poudre de diamant qu'il contint par des ligatures convenables, de fil de fer plus fin, et par une enveloppe préalable de feuilles minces de tale. L'appareil , ainsi arrangé , fut mis dans le circuit de la grande batterie , et y fut maintenu rouge pendant cinq à six minutes. L'ignition paroissoit si peu forte, que la plupart des témoins de l'expérience en attendoient peu de succès ; mais à l'examen, on trouva que la totalité de la poudre de diamant avoit disparu ; la surface intérieure du fer s’étoit fondue, et présentoit de nombreuses cavités , malgré la foible chaleur à la- quelle elle avoit été exposée ; et toute la portion qui avoit ‘ été en contact avec le diamant étoit convertie en acier parfait. On en fit chauffer une partie, qui plongée dans Veau froide , y prit une trempe assez dure pour résister à la lime et rayer le verre. Ce résultat est décisif, car il n'y avoit là absolument que le diamant qui eût pu four- nir le carbone nécessaire à la cémentation. Il condamne apssi irrémissiblement ceux des nomenclateurs qui per< sisteroient £ XPÉRIENCES AVEC UNE GRANDE BATTERIE, etc. EU? sisteroient à laisser le Aanant parmi les pierres, à lé inettre dans la classe des combustibles. Un morceau de potasse caustique et. sèche, exposé à la forte chaleur de la batterie, entre deux pointes de charbon, se fondit, et parut se décomposer ; il lançoit une grande flamme, de cette même couleur pourpre qu'on remarque dans la combustion du potassium. Lorsqu'on mit dans le circuit, de la potasse caustique humectée , l’eau seule fut décomposée. . L'auteur essaya de découvrir sil y avoit quelque dif= férence dans le degré de chaleur produit à l’un et à l’autre des deux pôles, en terminant de part et d'autre le circuit par deux petites capsules de fayence, qui con- tenoient des quantités égales de mercure, et où arri- voit de chaque pôle un fil de platine ; de la grosseur êt longueur convenables, pour qu'il fût à l'état d’ignition constante. On avoit un thermomètre dans le mercure de chaque capsule. Ce métal, du côté zinc de la batterie, atteignit en 20’ la température de 121° F,(392R ) L'au- tre ne monta qu'à 112 ( 35+R) dans le même temps. La battcrie, drns la période la plus énergique de son actiôn , ne communiquoit à la bouteille de Leyde aucune charge . sensible. | -« je donne, dit l'autéur , l'expérience suivante, la der= nière de celles dont j'occupe la Société, sans commen- taire. Je séparai toutes les planches de zine de celles de cuivre , en coupant les bandes de plomb qui les met- toient en communication; et ensuite , avec d'autrés bari= des du même métal , je mis toutes les planches de ziñe en communication , comme si elles n'en eussent fait qu’une seule ; et je disposai dé même celles de cuivre. Ainsi, toute la batterie étoit comme réduite à deux plan- ches , dont chacune offroit une surface de 1344 pieds quarrés; en considérant la surface de cuivre comme seulement égale à celle de zinc. Lorsque l'appareil ainsi Sc. ét arts, Now. série. V ol. 1. N°, à. Févr. 1816. I 118 Evrcrrièiré VoLiTAIQUE, préparé fut suspendu hors de tout contact avec l'acide , on établit une communication entre les deux systèmes métallr- ques rer au moyen d'un fil de platine qui n'avoit que —— de diamètre, et environ -- de pouce de long ,en prenant toutes les précautions Joe pour assurer le contact parfait : mais, quoique l'expérience füt faite dans lobscurité, on n'appercut pas le plus léger symptôme d'ignition dans le fil très-fin qui joignoit ces grandes surfaces. Je crois qu'aucun des membres de cette Société n'ignore que le Dr. Wollaston a montré, à l'aide dé l'appareïl délicat qu'il a imaginé, qu'un fil de platine , des mêmes Le que celui dont on vient de par- ler , rougit à l'instant par l'effet d'une seule paire de plaques d’un pouce quarré, lorsqu'on le plonge dans lacide étendu d'eau (r}. Le rapport dés surfaces dans les deux batteriés est celui de 1 à 48384 (2). Lorsque les planches de la grande batterie, remises dans leur disposition ordinaire, furent plongées dans de Feau de puits, avant tout mélange ie la batterie fit rougir : de pouce de fil de platine de —— de poucé de diamètre , et fondit l’extrêmité de ce fil en un glo- bule parfait. es : 2x (1) Cet appareil va être décrit tout à l’heure. :F(2) 11 nous semble que la surface de la grande batterie étant, d’après l’auteur, de 1344 pieds quarrés, soit 193556 pouc. ; et celle de l’appareil d’une paire n'étant que d’un pouce, le rapport devroit être celui de 193536, et non de jé gi V'unité, (R) APPAREIL VOLTAIQUE ÉLÉMEXTAIRÉ ti9 Re ‘ "= . Fi: 1" 2 x ; #5 * è en » * Dé£scriPrion or AN ELEMENTanRy, etc. Descrip- _ tion d'une batterie galvanique élémentaire; par W: Hyde Wozrasrow, D. M. Secrétaire de la Soc. Roy. de Londres. ( Annales de Thomson , NS 33; avec fig.) { Traduction } | ob ait à Lérrre pu Dr. Wozrasron Au D", Troméox. Buckingham Street, Fitzroy Square , 5 Acët i 815: Me: D'icnis votre démande, je vous énvoye là descriptioñ d'une petite batterie Voltaïque , que je vous ai montrée il ÿ à quelque temps. Veuillez l'insérer dans vos Annales: L'ignition des fils métalliques étant une indice émi2 hemniént instructif, dé la quantité considérable d'élec2 tricité qui se dégagé pendant la dissolution des métaux , jai entrepris, il ÿ a environ trois ans, une suite d'éx- périences, dans le but de déterminer la forme la plus simple et la moins volumineuse, d'un appareil qui pourroit réndre visible le phénomène de figninion Le résultat de mes téntatives a été qu'uné seule plaque de zinc d'un pouce quarré de côté, convena- blément montée, est plus qué dns eg pour amener à l'ignition un fil de platine de —= de pouce de dia- tiètre, même lorsque l'acide est très-délayé (x). (1) Quant au moyen de se procurer des fils de platine très Ens, en les passänt à la filière revêtus d'une certaine quan- tité d'argent ; l’auteur a décrit ce procédé ( Trans: phil. 1813): 1! consiste à loger un il de platine dans l'axe d’un moule cjlin- drique, dans lequel on eoule de l'argent fn. On tire cet LE s 150 Ecscrricité Vorraique, Mais, dans ce but, chacune des deux surfaces de zinc doit avoir vis-à-vis d'elle son pendant de cuivre ou de quelqu'autre métal ; car lorsque le cuivre n'est op- posé qu'à une seule des deux surfaces du zinc, l'action de l’autre se dépense presque en pure perte. La plus petite batterie que j'aie construite, d'après ce principe, étoit faite avec un dez à coudre dont j'avois enlevé le fond, et que javois aplati , de manière que ses faces opposées étoient à environ de pouce (.à- 10 peu-près 2 lignes) de distance. Alors , le bas étoit large à-peu-près d'un pouce , et le haut, d'environ +; et comme la hautéur de ce dez aplati ne dépassoit pas 2. de pouce , la plaque de zinc à loger dedans avoit moins de ? de pouce quarré d’étendue. Avant de l'insérer, on souda à la plaque de zinc un petit appareil de fils destinés à établir le circuit; on garnit ensuite de cire à cacheter les bords de cette plaque, ce qui non-seulement empêchoit le contact des métaux dans cette portion du pourtour, mais servoit aussi à maintenir le zinc en place , en chauffant le dez aplati, assez pour fondre la cire. Un bout de fil de métal assez fort, recourbé de ma- nière que ses deux extrèmités pussent être soudées aux deux angles supérieurs du dez aplati , servoit à-la-fois, d’anse pour tenir l'appareil , et comme de support auquel on pouvoit faire arriver les fils de communication par- tant du zinc. argent, aussi fin qu'on le peut, à la filière; on en prend ensuite un bout qu'on courbe , sous la forme de la Jettre U, en recourbant en crochet les deux extrémités ; on le plonge jusques aux crochets exclusivement , pendant quelques minu- tes , dans l'acide:niireux chaud; l'argent se dissout , et il ne reste que le platine, d’une finesse extrême. Les crochets, qui ont conservé leur enveloppe d'argent , servent à le rendre os- Le et tangible. Laueusphiens fe ce e procédé des sE APPAREIL VOLTAÏQUE ÉLÉMENTAIRE. 121 | L'appareil conducteur de formé d'abord, de deux fils de platine, d'environ -- de pouce de diamètre, et Tongs d'un pouce, joints ensemble par un globule de verre, à deux endroits, de manière qu'une extrèmité de chaque fil étoit unie au milieu de l’autre. On étama ensuite ces deux fils, non-seulement à leurs extrémités , pour qu'on püt les souder au zinc, et à l'anse; mais aussi vers le milieu des deux parties adjacentes, pour recevoir le fil fin de communication. Un pouce de fil d'argent de —- de pouce de diamè- tre, contenant à son centre un fil de platine dont le diamètre n'étoit que de + de celui du fil d'argent , fut courbé de manière qu'on pût plonger la partie courbée -dans l’acide- nitrique étendu , dans le but de dissoudre l'argent et de laisser à nu le platine ; lenveloppe d’'ar- ‘gent qui restoit aux deux bouts , servoit à tendre le fil ‘de platine au travers des conducteurs , pendant qu'on opéroit la soudure ; on mit alors un atôme de sel am- moniac sur les points de contact , et la soudure s'effectua sans difficulté; les deux extrêmités libres du fil furent aisément écartées, au moyen de l'argent qui Le appar- tenoit encore. Il faut observer ici que les deux conducteurs parallè- les ne sauroient être trop rapprochés l'un de lautre , pourvû qu'ils ne se touchent pas. En conséquence Pl convient de passer une lime très-fine entr'eux , avant de souder le fil transversal ; afin d'enlever l'étain des sur- faces rio On HEp* ainsi réduire la longueur de ce fil, jusqu'à - ou = de pouce ; mais il est impossible ‘de mesurer cette lomgtieur avec précision , parce qu'on ne peut savoir où la soudure est en parfait contact. L'acide qne j'emploie avec cette batterie est un mélange d'une mesure d'acide sulfurique , délayé dans environ 50 mesures d'eau. L'ignition produite par l'immersion de l'appareil jusques vers le bord supérieur des plaques dans ce mélange , n'est pas pérmanente ; mais elle dure 22 Erxçerricité Vorraïqur. plusieurs secondes , et cela suffit à montrer que le phé- nomène ne dépend pas du simple contact , cas auquel on ne devroit apercevoir qu'une seule étincelle inss tantanée. Quoique j'aye parlé dans la description qui précède, «l’un fil de —— de pouce de diamètre , je ne suis pas cer- tain que cette épaisseur soit la plus convenable; mais je suis persuadé qu’il n’y auroit rien à gagner à cher- cher un fil plus fin ; car , quoique la quantité de matière à chauffer diminue avec le volume du fil, la surface par laquelle il se refroidit diminue dans une proportion plus rapide; de manière que là où l'influence refroi- dissante de l'air ambiant est l'obstacle principal à l’igni- tion ; un fil plus épais, qui charie plus d'électricité et dont la surface perd moins de chaleur à proportion , que le fil est plus atténué , se chauffera plus que ce dernier. J'ai établi ce fait, non-seulement par des essais en petit, mais par la confirmation que j'en ai obtenue postérieu- rement , sur la plus grande échelle, au moyen de la magnifique batterie de Mr. Children , dans le courant de l’été 1813 (1). Je suis, etc. W. H. Wozrasron. ADDITION Du RÉDACTEUR. Quoiete la description que nous venons de traduire fidèlement soit passablement claire , nous regrettions de ne pouvoir l'accompagner d’une figure, l'auteur n’en ayant point donné ; lorsqu'un kbasard heureux a fait pas-. ser à Genève Mr. Winwaxsrerrex , Directeur du Con- servatoire des arts et métiers de Vienne, à son retour. d'Angleterre, où il avoit eu le bonheur d'accompagner - (1} Cette balterie que le Dr. Wollaston appelle déjà mag- pifique , n'étoit pas encore celle de 1815, que nous avons dé- gite dans l'article précédent. (R) APPARFIL Vosraique ÉLÉMENTAIRE. 128 les Archidues d'Autriche. Entre les divers renseignemens que "<é”"savant a bien voulu nous donner , avec une com- plaisance rare , le dessin qu'il a fait sous nos yeux, de l'ingénieuse batterie microscopique qui vient d'être dé- crite, et de ses effets dont il a été plus d’une fois témoin , nous ont particulièrement intéressés, en nous mettant à portée d'éclaircir pour nos lecteurs , par une figure, ce qui pourroit rester d’obscur dans la description qui pré- cède. Nous les invitons à jeter les yeux sur la fig. 1. PI. I, qui représente l'appareil , de grandeur naturelle , en lui rapportant les détails suivans. Sa forme est celle d'un petit panter aplati ; À , est l'anse, et BCDE le corps du panier , dont on voit la coupe ho- rizontale au-dessous, en BC. Il est composé de deux lames extérieures d'argent , et d'une intérieure de zinc , entre laquelle, et les lames d'argent voisines, il y a un intervalle , dans lequel le liquide pénètre lorsqu'on y plonge l'appareil, jusques en LL, ou plus près du bord supérieur des lames. * On voit de À en Z, les fils de platine, dont l'un par- tant de À où il est soudé à l’anse d'argent , traverse un petit globule de verre , et vient se terminer un peu plus bas , à un second globule , aussi de verre. L'autre fil part du zinc en Z, ettraversant le globule inférieur , s'arrête. au supérieur. Les deux fils sont parallèles , et très-voisins J'un de l’autre entre les deux globules ; et c'est dans cet espace qu'on place, en travers, le fil feruissime de pla- tine qui établit la communication de l'un à l'autre des fils longitudinaux , et qu'on voit rougir au moment où tenant l'appareil par la partie libre de l'anse , on le plonge dans l’eau acidulée. On n’a pas indiqué dans la figure ce- fil transversal , parce que la plus fine des Hgnes visibles auroit été trop grosse. pour donner Fidéé de sa téauité (1). RDS LE LL lon -nub smephuusbls me sup mu (Ga) Un des obstacles principaux à la construction. de cet appareil ailleurs. qu'à Londres gît dans la difficulté de se pro (+124 °) CHIMIE, NoTE SUR LES VARIATIONS DU GAZ ACIDE CARBONIQUE DANS L’'ATMOSPHÈRE , EN HIVER ET EN ÉTÉ, par Mr. Tnéopore DE Saussure, lue à la Soc. de physique et d'histoire naturelle de Genève , et communiquée aux Rédacteurs de ce Recueil. D: tous les sujets que l'histoire naturelle présente à notre examen, il n’en est point, peut-être, de plus intéressant, que celui qui tend à expliquer les procé- dés destinés à maintenir l'ordre des élémens. Ce sujet traite des lois d’après lesquelles , les plantes , les ani- maux , et même plusieurs composés inorganiques , se détruisent et se forment alternativement aux dépens les uns des autres, en paroissant conserver entr'eux , un équilibre constant. L'eau, l'air et la terre végétale curer ce fil de platine bien plus que capillaire ; qu'on n’ob- tient que par une combinaison d’opéralions mécaniques et chimiques qui exigent beaucoup d'adresse, de patience et un assortiment d'outils, et sur-lout de filières, qu'on ne peut rencontrer que dans une ville où les arts mécaniques sont en activité dans toutes leurs ramifications. Nous avons eu le bon- heur de trouver ces conditions réunies à Genève ; et dans Mr, Darier l'aîné , un artiste instruit en chimie et dont l'a- dresse égale la complaisance. Il s'est prêté, à notre demande, à des essais du procédé de Wollaston, d’après lesquels il a obtenu des fils de platine qui semblent approcher de la ténuité requise. Nous ne désespérons donc point de réussir dans l'i- mitation de l'ingénieux appareil mnicro-voltaïque dont la des- cription précède. Si nous obtenons cet avantage nous ne le laisserons point ignorer à nos lecteurs. VARIATIONS DU GAZ ACIDE CARBONIQUE DANS L'AIR. 193 qui sont employés éminemment à ces fonctions , ét qui y subissent mille modifications , paroïissent se pro- duire , se décomposer, et cependant se maintenir à la surface du globe , dans une quantité et dans un ordre, qui en général ne varient point. Si l'on considère ces résultats d'une manière moins générale , l'on peut trouver dans les alternatives de ces compositions et de ces décompositions , quelques variations momentanées qu'il est important de con- noître. Je m’occuperai ici de celles que j'ai trouvées dans l’air que nous respirons , et je rappellerai les opi- nions qui ont prévalu à ce sujet. La connoissance du gaz azote, du gaz oxigène et du gaz acide carbonique, qui composent notre atmos- phère, et de la méthode propre à évaluer leurs quan- tités respectives, a paru ouvrir une riche carrière à * l'observateur; on a pû s'attendre à les voir varier sui- vant le climat, l'élévation et la nature du sol; mais des expériences multipliées ont conduit à admettre que la constitution chimique de l'air en rase campagne, étoit invariable sur toute la surface de la terre, à toutes les hauteurs , et dans toutes les saisons, en faisant abs- traction de la vapeur aqueuse , et des circonstances connues où l'atmosphère est modifiée par quelque pro- cédé extraordinaire et purement local , telles que la pré- sence d'un volcan, d’un incendie , ou d’un rassemble- ment d'animaux dans un espace où l'air ne se renou- velle pas. Ces résultats peuvent surprendre , car les circons- tances qui influent sur la composition de l'air, ne sont point les mêmes dans différentes saisons et dans diffé- rens climats. Pendant l'été, l'atmosphère est privée de son gaz oxi- gène par plusieurs agens, mais principalement par la fermentation des terres végétales qui combinent leur carbone avec cet oxigène , pour former de l'acide car- 26 CEHtutr». rÿ bonique. Dans les hivers des. contrées froides , cettæ dernière influence ne s'exerce plus, parce que A fer mentation est arrêtée par une basse température. En été, les végétaux couverts de verdure , et exposés au soleil, émettent du gaz oxigène en décomposant a cide carbonique; mais ,sous le ciel brumeux des hivers de nos chmats , cette. émission cesse , et nous ne voyons point l'agent, qui, dans ceite saison, restitue sur-le-champ à l'atmosphère , le gaz oxigène que la combustion et la respiration absorbent continuellement. L’admission d'un mélange subit et uniforme, entre des atmosphères séparées par plusieurs milliers de lieues , me paroit être une supposition à laquelle l'imagination se refuse entièrement. On a établi que l'effet nuisible de la fermentation , de la respirabon et de la combustion , étoit précisé- ment compensé par l'influence contraire de la végéta- tion ; et que cette dernière étoit ainsi la seule cause de la présence universelle du gaz oxigène. Cette expli- cation , dictée par l'ignorance où nous sommes des au-, tres sources de ce gaz, ne s'accorde pas avec la com- position de l'aimosphère dans toutes les saisons; et si Ton vouloit s’en rapporter à des aperçus vagues , à la vérité, je dirois que la quantité peu sensible de gaz. oxigène que les végétaux développent à la lumière, en défalquant celui qu’ils ont absorbé pendant la nuit , ne sauroit compenser la grande consommation de ce gaz, par la fermentation et les autres agens dont j'ai parlé. L'invariabilité de la constitution atmosphérique , ne peut être regardée comme. démontrée que dans cer- taines bornes , qui sont circonscrites par le degré de. précision qu'on a pù mettre à ce genre FL :1 En remarquant qu’il reste encore une légère incertitude dans la proportion des gaz atmosphériques ; nous mettrons en question si leur quantité ne varie pas entre les ter-, mes de cette incertitude. C’est seulement dans ces limites, VARIATIONS DU GAZ ACIDE GARBONIQUE DANS E'AIR. 12% que jai recherché si la proportion des élémens de l'air, étoit la même en hiver et en été. La détermination seule de la proportion du gaz oxi: gène dans l'air, ne m’a pas paru susceptible d’une as- sez grande exactitude, pour résoudre la question pro- posée : cette évaluation m'a présenté une incertitude qui monte environ à la 400€, partie du volume de l'air ana lysé , en employant les procédés les plus exacts, tels que l'eudiomètre de Volta, le phosphore, et les hydro- sulfures (x). (1) Comme on attribue , en général, à ces procé@tés plus de précision qu'ils n’en ont, je signalerai ici leurs défauts. Les causes d'erreur de leuciomètre de Volta se trouvent en partie dans la difficulté d'employer du gaz hydrogène identi- que , ou dépourvu d'azote et d’oxigène. Le gaz hydrogène qui se trouve en contact avec l'eau de la cuve pneumatique: ou seulement avec l'eau contenue dans l’eudiomètre, enlève à ce liquide une quantité variable d'air, L’estimation exacte des volumes des gaz destinés à l’analyse, offre une nouvelle source d'incertitude, soit parce que la température de l’eau de la cuve, et de l'air extérieur, ne sont pas semblables, soit parce que les parties mouillées de l’appareil, se refroidissent plus ou moins par l'évaporation, Il reste d'ailleurs sur les pa— rois intérieures des tubes eudiométriques, une quantité varia- ble d'eau, qui change en apparence le volume du gaz, dans le temps très-court que doit prendre l'analyse pour que la température et la pression varient le moins possible. L'air qui se dégage de l'eau par l'effet du vide qui, suit la détonation, altère encore les. résultats. Malgré ces incertitudes, cet eudio- mètre paroît être plus exact que les autres, pour des obser- vations relatives; car la quantité absolue de gaz oxigène, in- diquée dans l'atmosphère, par cet instrument, doit être cor- rigée pour le nitrate d'ammoniaque qui, d’après mes obser- valions, se produit loujours par la combustion de l'hydrogène dans l’air atmosphérique. ( Annales de chimie , T. 71). Le procédé du phosphore n’est pas plus précis, parce qu'il k258 . Cuimrez. + L'évaluation du gd acide carbonique dans l'air, est susceptible d’une béaucoup plus grande précision ; et Yon doit en partie l'attribuer à ce que la quantité de ce gaz, peut être déterminée par le‘poids du précipité qu'il forme avec certains réactifs, tandis que le gaz oxigène n’a pû jusqu'à présent être évalué que par des changemens produits dans le volume de l'air, lesquels sont presque toujours modifiés par des différences ina- préciables de température et de pression. J'ai trouvé au mois de janvier, que dix mille parties en volume d’air en rase campagne, contenoient 4,7 par- ties en, volume de gaz acide carbonique. Dans le même temps, la proportion de ce gaz se trouvoit être de 6,8 parties , pour l'air d’une chambre où l'on ne faisoit point de feu, et où l'on n'étoit pas entré depuis douze heu- res. Ce local avoit une capacité de 960 pieds cubes et il étoit clos par deux portes et une grande fenêtre qui ne fermoient pas bien. Le lendemain matin, l'air de cette chambre ayant été altéré par la respiration de deux personnes qui y avoient passé la nuit, contenoit, sous le même volume que dans les opérations eudiométri- se forme de l'acide phosphoreux qui, après l'absorption du gaz oxigène , augmente le volume du gaz azote en dégageant, suivant Sir H. Davy, du gaz hydrogène par la décomposi- ‘tion de l'eau. On évite én partie cette erreur, en observant a diminution du volume de l'air, immédiatement après la disparition du gaz oxigène. Les hydrosulfures de potasse ow de chaux , bien qu'’im- prégnés de gaz azote, continuent à absorber très - lentement ce gaz. Tous ces procédés, exécutés avec soïn , et en évitant, au tant qu'on le peut, les erreurs que j’ai indiquées, annoncent, “comme plusieurs auteurs l'ont reconnu, 51 centièmes de gaz oxigène dans l'air atmosphérique; mais en négligeant des frac- tions qui m’ont paru faire varier celle quantité , entre 20,6 tentièmes et 21 centièmes. “ VARITATIONS DU GAZ ACIDE GARBONIQUE DANS L'AIR. 12ÿ ques précédentes, 15,6 parties de gaz acide carbonique, Ces airs ont été examinés dans les mêmes circonstances avec l’eudiomètre de Volta, pour l'évaluation du gaz oxi- gène, et ils n'ont paru présenter entr'eux , à cet égard, aucune différence notable. Il n’est pas douteux cepen- dant que la quantité du dernier gaz naît changé en sens inverse du premier; mais le procédé employé pour la mesure du gaz, oxigène n'étoit point assez précis pour faire apercevoir ces variations. | Le procédé que j'ai suivi pour l'évaluation du. gaz acide carbonique, consiste en général ,. à placer de l'eau de baryte dans un ballon de verre qui contient 13,818 litres d'air, et qui.est fermé à vis par une pla, tine de laiton, munie d'un robinet. Le poids du carbo- nate de baryte qui se forme dans le ballon, indique la proportion de l'acide carbonique, en admettant que cent parties de ce carbonate contiennent vingt- deux d'acide. Cette opération ne peut être appréciée que par le détail que j'en vais donner. Je renferme six décagrammes d'un mélange fait à partie égale d'eau pure et de solution aqueuse de ba- ryte, dans un flacon qui pourroit en contenir deux fois plus , et dont le col presque aussi large que la panse, a environ quatre centimètres de diamètre; il est lié à un fil de laiton destiné à l'ifitroduire dans le ballon et à l'en sortir. Pour que les graisses qui enduisent la fermeture du ballon ne forment pas d'acide carboniqne , il faut qu'elles aient été appliquées environ un an avant l'expérience : , Ton doit même dégarnir de ces enduits, les parties qui dans cette nues ne sont pas appliquées l'une sur l'autre. Le ballon vide d'air, et le Re d'eau de baryte, fermé par son bouchon de verre, ont été, pour chaque expérience , transportés ,; au milieu du jour, dans une grande prairie sèche et aërée à une lieue de Genève, — eSé aus arte 70 N OA MIPE près des bords du lac. J'ai fait entrer dans lé ballof air qui se trouvoit à quatre piéds au-dessus du sol , et j'y ai renfermé le flacon immédiatement après Favoir débouché. Je l'y ai laissé pendant deux mois; car je mé süis assuré qu'après ce terme l'opération étoit toujours achevée. On agite légérement ét fréquemment le ballon dans cet intervalle , pour rompre la croûté de éarbo: hate de baryte qui se forme à la surface du liquide: Une partie de ce sel adhère fortement aux parois du flacon. Après la sortie de ce dernier, on le ferme, où le laisse reposer et l'on décante la liqueur. Le précipité est lavé à plusieurs reprises, puis séché, et pesé , à un milligramme près dans le flacon même où il s’est pros duit, et en défalquant le poids de ce vasé nettoyé par un acide, ‘anbruoqueo oproep sorued gc‘£ 1uoudonuos ‘ne ou np prod ua sonaed opt XI | “onbiuoques aproe ze8 op sonaed 61 L'AIR, 132 Ë iuauuenuos ‘ onbriouydsoure ae p ‘ozun04 sonaed ojqrur x1p ‘ SUOrUATHSYO S99 ou uolou oui un 4 A al a » 2 18'4 o9 |. *a[q'oy-s9u1 €z Gicéto| Sir 4 *TIQL J9lAUES L #4 ‘0 *S Au9a ‘ HI2AN0O9 ar es mms | mes. ee nr ne rene nn ms meme | > cmeemmeanes | mme smnes NÉ NTI .$ 80'4 9$ “aiou ap apapuoduus| 14 |£zzéto|9$9 — "LIQU JAIAUEL 7% | à 9449} ‘ atu{29 ‘ 1194009 | Le eq ntm | nt con men mme | mn tmmntaenre caméra mms | = —— —— ro l «4 “sansed 2$5‘b ‘sanaed $6'9 9$ ; 4 66£4tol S — |:Gogr aug 1€ : “mers a) dr e % Lonou| “Sep Le) ee a ee ré nt et — mm | memes coneens. | nn as 2 Fonbiuoquos opuvl ‘onbruoquoo | "JD P 84 n À 209 juauusmuos |apron quauusruor |-17 Qr@‘c1 suppl ‘790949 :‘aquuv *s10f & À 410 p awungos ua | ap spiod ua |ywuo/ aX10q ap v “asie | ‘aSirtia9 bod pe £ É : - : à . 0! 5 sarivd ajjtu G1(7 sauod [lu x1 | 4409 np sp104 1929 np 30IT 19 | -ouvg | ruieux | 442590 sap San | ci Cd most uo “oubuoudsoune arej suep onbruoqueo aproe 2v$ np MOILUO40 NY xnop € 150 SION OUTO9 uortAus no ‘cl e or 5p qroddex of suep quos ‘10404 u9 39 m9 uo “soouonpdxe 500 red sopanoa onbruoques “epror.p saquenb so … “eubruoqueo oproep sonad cg'ornuauusnuos ‘1e owgu np sp10d uo sorired eJ[UU XI “onbruoques oproe ze8 op soned çrf£ quouuonuoo ‘onbroydsoune are p ‘oumos uo sonzed aqqrut xrp ‘ SUONEAIISGO 599 onu uoLOU wo un : £1°Z £g‘o1 92 *2]qIO7 sat] 24 gt£lo| Ser | *GIQT jaJing Gt Es *0-S 1U9a ‘ J19An0) | ) ee me | Re antennes em | nets pouces ———…— LEE | a ——— | — — CEE # Ab°‘9 . +96 oZ au] € Jie,o 69 86:4°0 Sac "JIQT joppng Lc +4 EE PEER . = _ a ———— ne U ‘saued 64°Z “sanued Egtril $g *a[gro}-sa1) 84 S£4 €t donner aux métaphysiciens l'occasion de faire des observations qui pourroient être intéressantes, sur les progrès de son entendement. 18 Déc. Le Dr. Brewster lit la description d'un ther- * momètre qu'il appelle chromatique , fondé sur une pro- priété nouvelle du calorique , d’après laquelle une masse de verre est mise dans un état passager de cristallisa- tion, pendant que la chaleur se propage dans son inté« rieur. Lorsque le verre est dans cet état, il agit sur la lumière polarisée, comme les corps régulièrement cris- tallisés ; et on voit paroître divers ordres de couleurs dans diverses portions du verre. Le nombre des franges colorées augmente avec la température; chaque teinte QG) Voyez Bibl. Hrit. T. LIL. p. 2y8. Littér. Sc. et arts, Nouv, série, N ol, 1.N°.2. Févr. 1816. M 166 MÉéLancéxrs. dans l'échelle des couleurs a une valèur numériqué exacte ; ét on peut par leur moyen mesurer fort exac- tement des différences de température, jusqu’à celle où le verre commence à s'amollir. La chaleur de la main appliquée à une lame de verre, épaisse de -- de pou ce, produit cette cristallisation passagère , dans un degré perceptible ; ensorte qu'en employant dix lames, une différence de température égale à — de celle qui étoit appliquée à une seule seroit distinctement apréciable. Le Dr. Hope communique des idées sur l'éclairage des mines sans danger de détonation. 8 Janv. On lit une analyse de l’eau de mer, par lé Dr. Murray. — Des détails sur quelques expériences sur la lumière, par ke Dr. Brewster. — Enfin, la descrips tion de quelques veines de greenstone qui traversent le granit dans le lieu appelé sable mountain; tirée d'une lettre de Mr, Jukes, € 1:67 ) ANNONCES. Essai d'un Cours élémentaire et général des sciences physiques , par F. S. Beudant, ( Partie phys.) Un SE avec fig. Paris 1815. Traité de physique expérimentale et mathématique : par J. B. Biot, membre de l'Acad. des sciences , etc. etc. 4. vol. 8.° avec fig. Paris 1816. Elémens de physiologie végétale et de botanique ; par C. F. Brisseau-Mirbel, de l'Institut. 2 vol. 8.° et 1 val. “. de planches. Paris — Magimel 1815. Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle appliquée aux arts , à l’agriculture, et à l'économie rurale et do- . mestique ; par une Société de naturalistes et d’agri- culteurs. Nouv. édit., etc. en 26 vol. 8.0 avec 236 planches. Paris, chez Déterville, et à Genève chez J. J. Paschoud. Histoire de l'agriculture française considérée dans ses rapports avec les lois, les cultes, les mœurs , et le | commerce ; précédée d'une notice sur l'Empire des “ Gaules et sur l'agriculture des anciens ; par J. B. R. À de la Bergerie, ancien Préfet. 8.° re. vol. Paris 1816. ë Système universel ; ou, de l’univers et de ses phéno= mènes , considérés comme les effets d’une cause uni- que ; par Mr. Thilorier. 4 vol. avec fig. Paris 1815. Essai sur l'histoire de la nature ; par MM. Gavoty et Toulouzan ; 3. vol. 8.° Paris 1816. 4 Treatise on the economy of fuel, etc. Traité de l'é- conomie du combustible , et de l'emploi de la cha- 168 ÂANNONGES. leur, sur-tout dans ses rapports avec le réchauffe ment et la dessication par la vapeur, avec un Æ4p- pendix sur les cheminées, les poëles , les thermo- lampes , les fours à chaux, et les fourneaux à dis- tillation rapide, et à évaporation. Par Robertson Bu- -_ chanan , Ingénieur civil. Glasgow—et Londres 1815, 1 vol. 8.9 avec fig, The circle of the mechanical arts, ete. Le cercle des arts mécaniques, contenant des Traités pratiques sur les principaux arts industriels et les manufactures ; par Th. Martin, Ingénieur civil, aidé de mécaniciens et de manufacturiers célèbres. 1 vol. 4° avec un grand nombre de figures. Londres; Rees 1815. A pratical treatise on gaz light, ete. Traité pratique sur PF £ SRE ; Pr le thermolampe, contenant une description sommaire de l'appareil et des dispositions les plus convenables pour éclairer les rues, les maisons, et les atteliers, par la combustion du gaz hydrogène carburé , ou du gaz tiré de la houille ; avec des remarques sur $ ) q l'utilité, la sureté , et la nature générale de cette ë | , 5 branche nouvelle d'économie civile et domestique ; par F. Accum, chimiste praticien, membre de l’Acad, Foy. d'Irlande , ete. Londres. Akerman 1819. 4 Manual of mineralogy. Manuel de minéralogie; par Arthur Aïkin, Secrétaire de la Société géologique. x vol, petit 8.0 Londres. Longman 1815. An outline of mineralogy and geology, ete. Esquisse de minéralogie et de géologie, destiné particulièrement aux personnes qui desirent connaître les élémens de ces deux sciences, et sur-tout aux jeunes élèves. Par W. Phillips, membre de la Soc. géologique. x vol, pet. 8.9 avec fig. Londres. Phillips. ANNONCES. | 169 Theoretische und practische wasser baukunst, ete. De V’ar- chitecture hydraulique , théorique et pratique ; par C. F. Wiebeking , Conseiller intime de S. M. le Roi de Bavière, directeur-général des ponts et chaussées, etc. Munich, 1814, grand in-4.° avec beaucoup de planches. 3 vol. Denkmahler teutscher baukunst, etc. Collection de mo- numens d'architecture allemande , par G. Moller; _.| Conseiller de S. A. S. le duc de Hesse Darmstadt, 1815. re, et 2d, cahier, grand fol. avec 12 planches. Das ganze des schaafzucht , ete. Manuel complet et v pratique sur l'entretien des bêtes à laine et particu- lièrement des mérinos dans le climat de l’Allemagne et des pays limitrophes, destiné sur-tout aux pro- priétaires de terres et de bergeries ; par B. Petri, Conseiller, propriétaire de plusieurs établissemens de mérinos. Vienne. Strauss — 1815. 8.0 D Theoria delle riproduzioni vesetale. Théorie des reprœ ductions végétales ; par Georgio Gallezio , Pise 1816. Doppio soffietto, etc. Double soufllet, ou appareil res« piratoire pour secourir les asphyxiés, et applicable à plusieurs recherches de physique et de physiolo- gie ; par le Prof. Confiliacchi, directeur du cabinet de physique de l'université de Pavie. Journ, de phys., chimie , etc. de Brugnatelli à Pavie. Giornale di science ed arti. Journal des sciences et des arts. Un cahier de 100 pp. par mois avec fig. prix 16 fr. 8o cent. Florence. J. Landi. Zibliotheca Italiana , etc, Bibliothéque Italienne , etc. #70 ANNONCES, Un cahier de 128 à 160 pp. par mois ; par une So- ciété de gens de lettres. Ce Journal comprendra la littérature , les sciences , et les arts libéraux et mé- caniques , et quelques morceaux de littérature étran- gère. Milan — Acerbi. Nuovo prospetto delle scienze, etc. Nouveau tableau des sciences économiques, où somme totale des idées théoriques et pratiques dans les diverses branches d'administration publique et particulière. Par Mel- chior Gioja , ( auteur des Tables statistiques ) en 18 vol., qu'on pourra se procurer séparément in-4.2 Milan. Stella, 1815. ! | tnt biais Faites au Jarmessus du niveau de la Mer : Latitude atoire de PARIS. Venu © r Gi 91 el chauffée et refroidie. . { Therm. centigr. !Microm, pp TRES à PAT ET FE on me 1806 baut! bas moy.jmillion: es © Jui et — — #4 h 10|19,8| 21,2 : |20,5|, o00 IPoint de départ. ao Acte, np Li TEE Commencé À verser l’eau chaude. « 17192,5| 34,0 63,2 5 Premier maximum, 22180,0| 33,8 |61,4 72 * 29[85,0| 33.r 59,0! 69 Versé en haut un pet d'eau froide, pour remplir le tube, 32180 | 32, 56,4! 656 s L'fle Commencé à évacuer l’eau chaude. 697 N.B. La barre se ral. longe ; second Ma xia 45149 | 54 161,5, G25 Û . + o _ 87153 | 77,0 (65,0! miim. HUE à " » s à |Versé de l’eau froide pour hâter le refrois 9 d dissément. 5ol2r,2|dérangé| . 110 oh. oO 33% . . . 4 86 _ & © 35/25,0! 27,0 [26,0 56 | 40! . tnæalitlot » à « |Otél’ean froide ét faiss€ F le tube vide, 3 2h. 25/22,0| 22,1 |22,0 5x 2h. 621,3] 52,0 |21,6 b2 4h. 15/21,0| 22,2 21,6] 41 9 h. 40,20,5| 22,0 21,2 43 | 6. : UE ‘ de à ” à + « |[L'appäreil résté er €x> ' ; périence ; mais of né fait päs d'obser vat. Allongemenñt permanent 7 8h. o 19,9 17;7 16,6 23 quoique la tempéra- ture soit de 4 degrés plus froide, "# \ 4. è L 3 …. Comme on ne s'attendoit pas, dans cette prerière A 5. à ‘à #33 te à expérience régulière , à l'apparition des deux matima d'allongement dont on a parlé, on ne chercha point à en déterminer l’époque ni la quantité absolue. Sc. et arts, Nouv. série, Vol, 1. N°. 3. Mars 1816, 0 188 Prysrour. Mais cette première ‘expérience montre avec évidence, que la barre de fer, exposée à une témpérature moyenne élevée d'environ 45° centigrades au-dessus de sa -tempé- rature initiale, a éprouvé un allongement dé 955 mil- lionièmes de sa longueur; et qu’au bout de deux jours, icrme auquel sa température se trouvoit de quatre de- grés, environ, plus basse que celle du point de départ, loin de s'être raccourcie proportionnellement à cette température , c'est-à-dire, de 17 millionièmes environ , elle demeura allongée de 22; ce qui fait une différence totale de 39 millionièmes , dont il s'en faut, que la barre ne soit revenue , au bout de deux jours, à sa pre- mière dimension par le retour de li même tempéra- ture. Quoique préparés jusqu'à un certain point à ce résul- tat, par les expériences citées, nous dumes répéter celle-ci avant de passer à une autre série. Nous vou- lions d’ailleurs surveiller et saisir Fépoque et la quan- tité précise des deux maxima d'allongement remarqués dans la première. En conséquence le sur-lendemain nous répétames l'expérience en procédant ainsi qu’on l'a indiqué. Voici le tableau des résultats, VARIATIONS DE LONGUEUR D? UNE BARRE DE FER, etc. 189 Tablean Ne II de la dilatation et condensation 44 Fe barre chauffee et refroidie Therm. centigr. dis 4 TR haut! bas, |moy.| million. 7 Juillet. | 10h.50| 18,0] 18,0 |r8,0| 000 56|90 | 26,1 |58,o| 780 zrh.1|88 | 26,5 |57,1| 743 5186 | 58 72,0| 834 15155 | 5x 53,0! 716 25 | 42,5! 45. 43,7| 636 hrs "le. PNEUOS 30122,5| 26,2 |24,3| 102 1 35|24,9| 26,2 |25,5| 98 oh. 6|23,2| 24,0 |23,6| 8» zh. o!21,5| 22,2, | 21,8] 65 F 81 20,5| 22,0 |21,2] 69 2h. 06118,5] 19,3 | 18,9]. 44 4h. o0!18,0| 19,0 | 18,5] 27 6h.30|17,5| 18,5 |18,0] 23 8h. 45| 17,5] 18,5 |18,0| 20 Point de départ, et cona« mencé à verser l’eau ch. Prem, maximum, saisi en le surveillant. Commencé à vider lé tube! par le robinet. Second maximum. L'eau est toute vidée. Commencé à verser de l’eau froide à 20°. Vidé l’eau froide, | Suspendu les observaë tions et laissé l’appa- reil en permanence plusieurs jours, ” Dans cette répétition de la première expérience on à porté l'attention sur l'époque et la quantité absolue des deux maxima d’allongement. Le premier, a eu lieu ä-peu-près à l'instant où le tube a été rempli d'eau Chaude. La température moyenne indiquée par les deux thermomètres étoit alors de 58; c'est-à-dire ; de 402 au-dessus du point de départ; et la dilatation dela barre étoit de 780 millionièmes. Le second maxium a eu lieu pendant l'évacuation de l’eau chaude; la barre s’est al- 0 3 100 PrysiQue. longée alors de 91 millionièmes, différence entre #43 et 834. La température moyenne, indiquée par les thermomèires étoit alors de 72°; c’est-à-dire qu'elle sur: passoit de 54° la température initiale. L'allongement a été alors, de 834; il n’a pas tardé à diminuer pendant le reste de l'évacuation. Au bout de dix heures de temps, la température moyenne de l’intérieur du tube étant déjà revenue de- puis plus de deux heures précisément au terme du point de départ, on voit dans le tableau , que la barre demeu- roit allongée de 20 millionièmes. Ce Loi Il résulte donc de ces deux expériences, bien d'accord dans la marche’ générale des effets, que la barre de fer qui en fait l'objet, étant exposée, dans une situa- tion verticale, à un réchauffement brusque d'environ 5o° centig. en cinq minutes de temps , au-dessus de sa température ordinaire, puis à un refroidissement, d'abord rapide, ensuite lent , pendant un ou deux jours, ne reprend pas sa première longueur ; il s'en fallut de 39 millionièmes dans la première expérience , et de 22 dans la seconde , que ce retour n'eût lieu. Nous ajou- terons que dans un essai antérieur , qui ne fut consi- déré que comme préparatoire, et dont nous avons omis les détails , l'allongement permanent avoit été de 18 mil- lLonièmes. ë I faut remarquer que si (ce que nous ignorons) par un laps de temps plus long, la'barre ne reprend pas sa . longueur primitive, il est clair que des épreuves -du genre de celle que nous lui avons fait subir ;, et aux- quelles le changement inéyitable des saisons l'expose , quoique dans un degré moindre, doivent lui procurer un allongement constamment croissant ; et que si, par exemple, pour en établir la quantité absolue, à la suite des trois expériences citées, il falloit sommer leurs trois résultats permanens, nous aurions 77 milliomièmes pour l'allongement permanent, à la suite des trois, dilatationg, , VARTATIONS DE LONGUEUR D'UNE BARRE DE FER, €lc. 19T Il y a là de quoi inquiéter , jusqu'à-ce qu’on sache si, et à quelle époque finale, un métal ainsi dilaté reprend exactement sa première longueur. Après avoir ainsi constaté d’une manière indubitable la paresse du fer à revenir à sa première dimension par le retour de la même température du chaud au froid, il étoit intéressant d'étudier les effets de la marche in- verse ; c’est-a-dire , de commencer par condenser la barre , en la refroidissant; et d’observer si en se réchauf- fant peu-à-peu jusques à sa température initiale , elle reviendroit à la longueur correspondante; à cet effet, après avoir pris note des températures initiales , et mis l'index du micromètre à zéro, comme dans les expé- riences précédentes, on remplit le tube d'eau refroidie à 1°, centig. par, un mélange de glace; on n’avoit aïnsi qu'un intervalle de 16° environ entre les extrêmes de température procurés. à la barre ; mais comme il s’agis- soit moins des dilatations ou contractions absolues que de la marche des effets, on pouvoit également l'obser- ver sur des quantités momdres. On observoit, d'abord après l'affusion de l'eau froide, et pendant la première heure, les effets du premier refroidissement, et ensuite ceux du réchauffement lent de la barre à mesure que l’eau environnante se réchauffoit, au contact de l'at- mosphère; puis, pour accélérer le réchauffement, on faisoit sortir l’eau par le robinet, et on laissoit revenir la température atmosphérique , en observant le micro- mètre de temps en temps. Voici le tableau de cette troisième expérience faite en sens. inverse des deux précédentes. 202 Prysroques. Tableau N° III, faite sur la barre libre ; en la ré oë dissant. Therm. centigr. [millio.es 7 pra À | haut} ‘b2s. | moy.laccourc. 1 Juillet, | — 10 h. 5! | 16,0 17,5 16,7 000 Point de départ. 6 ; M + + + | On commence 4 verser l’eau froide à 1°,5. 9 2,5] 1 0,7 6,6| 138 Achevé de remplir le-tube 14 | 3,2! 10,0 6,6| 137 20° 4,0] 9;7 6,8| 136 25 | 4,4}: 932 6,8| 136 45 11h.10 | 10,4} 9,8 |r0o,r| 105 Vidé le tube ar Île 38 | 11,91 10,9 |711,4 93 pere Oh.12 | 14,4) 14,4 |14,4| 67 1h.10 | 15,2] 15,3 15,21 53 5h.bo | 16,6 16,7 ,16,6| 22 Lendemain. 10h.15 | 16,2] 17,0 |16,6| xx Lendemain. 10h.30 | 16,7| 16,9 | 16,8 5 La marche des deux thermomètres ; au haut et au bas du tube , dans cette série, mérite attention. Immédiate- ment après l'affusion , le thermomètre inferieur est de 8 degrés plus chaud que l'autre. Ensuite , pendant vingt mi- nutes, l'un perd si précisément ce que laute gagne, que la température moyenne demeure fixe , à = de degré près; le raccourcissement de la barre dre permanent pen- dant cet intervalle, à deux millionièmes près. Au bout d'une heure et demie, les deux thermomètres ne diffé- rant plus l'un de l’autre que de 1°, et la barre s'étant rallongée de 45 millionièmes , on vide l'eau froide. Sept heures et trois quarts après le commencement de l'expérience ; la température du tube se retrouvant pré- ÿ VARIATIONS DE LONGUEUR D UNE BARRE DE FER, LC. 193% cisément celle du point de départ, on voit dans le tableau ci-dessus qu'il s'en faut encoré de 2 millionièmes que la barre ne soit revenué à sa première longueur. — Le “lendemain à 10 h, +, c'est-à-dire ringpquaire heures après. le refroidissement qui l’alraccourcié , il s’en faut encore de 11 , et le surléndemain à 10 h..2, de 5 millionièmes, qu'elle n'ait repris, en se dilatant, sa première longueur, quoique la température initiale soit revenue, et ait été permanente pendant deux jours. Voilà donc un résultat analogue à celui des expérien- ces faites par le réchauffement brusque , suivi d’un re- froidissement lent ; on voit ici la mème lenteur, la même paresse dans le métal, soit quil ait à s'allonger ou à se raccourcir, pour reprendre sa dimension primitive a retour de la même température. Nous arrivons à la troisième classe d'expériences. Dans les deux premières la barre étoit libre, c'est-à-dire char- gée seulement de la moitié de son poids absolu ( environ 9 liv. ). Dans celle dont nous allons parler , elle fut sou-- mise, pendant les changemens de température, à l'action du levier, qui exercçoit sur elle unepression constante , équivalente à 260 livres poids de mare. Pour que les effets qu'on obtiendroit fussent bien rigou- reusement comparables aux précédens, on chercha à rendre semblables toutes les circonstances de manipu- lation , sauf celle dont on vouloit apprécier l'influence, c'est-à-dire la pression: Aïnst, la température du liquide réchauffant , ou refroidissant , les époques de. l'affu- sion , les intervalles des observations, tout a marché aussi parallèlement qu'il étoit possible, dans les deux classes d'expériences. Voici le. tableau des résultats de Vexpérience par réchauffement. : 52 194 PHySsrQue. Tableau de RÉ LA No CRE faite sur. la 2 chargée de 260 Do. @ Re Therm. centigr. lions Le OT AA haut bas. | moy|miliio.es 10h.50’ | 16,5| 16,8 |:16,6| ooo | Point du départ. 5x M ES LS + + | Commencé à verser l’eag bouillante. 56 92,9 26,9 59,7 785 Premier maximnm, saisi en le surveillant. 11h. 1 | 80,5! 25,0 | 58,2] 746 2 Fe SUR « + +, + | Commencé à vider le tube par le robinet, coule encore. 5 | 60! | 85,8 72,9 830 Second maximum, L'eau 19 | 49,9! 49,2 | 49,5| 692 25 |43,0| 39,x | 41,0| 581 . 26 Ë + En le < . « . | Sommencé à verser de eau froide à 20° cent. 30”} 1431733 25,2 6 Achevé de remplir le tube ft : È 7 . d’eau froide, 35 |18,5| 26,5 |22,5| 68 oh. 6 |2r | 23,3, | 22,1] , 40 1h. o | 20,8) 21,5 |21,r] 357 “ h.14 | 19.4) 21,3 | 20,5 31 Vidé l'eau froide. 2h. o |17,6| 18,8 | 18,2 ) Ah. o |17,0] 175 |19,2| ro 6h.30 | x7,r| 27,2 | 17,2]: 10 8h.45 | 16,6| 17,2 | 16,9! 12 La barre demeuroit chaf« gée de 65 div. Lendemain. 10h.30 | 16,01 16,4 |16,2| 28 10h.3r lenleyélepes:| . 22 En comparant le tableau qui précède, avec celui de, | l'expérience N°. 2, dans‘ laquelle la barre fut soumise , non chargée, aux changemens de température , dans des circonstances à tous autres égards les mêmes, on peut remarquer : 1.0 Que le premier maximum d’allongement, qui avoit VARIAYIONS DE LONGUEUR D'UNE BARRE DE FER, €LC. 105 été de 780 millionièmes pour la barre non chargée , est ici de 785. Mais, comme la température moyenne est plus élevée dans ce dernier cas , de 1 , 7, cette différence, sur le pié de 20 millionièmes par degré, ( quantité résul- tante de l'expérience même }) auroit dù produire un excès de longueur de 34 millionièmes , au lieu de 5 seulement que donne l'observation. Il en reste donc 29 à attribuer à l'influence de la pression pendant l'acte de la dilatation. 2. Le second maximum d’allongement est de 830 pour la barre chargée ; il avoit été de 834 pour la barre libre. Il faut ajouter à 4 millionièmes ( différence: de ces deux nombres ) 18 millionièmes, correspondant à o°,9 de différence dans la température moyenne dans Jès deux expériences ; la somme — 22 millionièmes , re- présente l'effet de la pression pour diminuer l'allonge- ment de la barre, à l'époque du second maximum. 3.2 Si l’on examine la marche de la condensation de la barre pendant son refroidissement , l'effet de la pression y paroïîtra bien plus manifeste, On a vu ( ta- bleau n.° > ) qu'au bout de dix heures, la barre none chargée , vevenue à sa température première, avoit con- servé de 20 à 22 millionièmes d'allongement: ici, à l'époque. correspondante , la barre arrivée à sa pre- mière température, se trouve plus courte de 12 millio- nièmes qu'elle ne l’étoit à la même température, avant l'expérience. Il y a donc la somme de ces deux quan- tités , c’est-à-dire 33 millionièmes , à attribuer à l'i- fluence dé la pression . lorsqu' elle conspire avec la co- hésion, dans le retour de la barre à sa température primitive 4 après qu’elle a éprouvé un FÉCHAUEMENT brusque d'environ 40 degrés. ‘ _ 4 Lorsqu'au bout de vingt-quatre here d'action constante de la pression , Hanivélelré à 260 livres, on essaya d'enlever le peson N, ce qui réduisoit la pres- ‘sion à 62% livres, la barre passa tout-à-coup de — 28 à — 22 millionièmes de raccourcissement ; c'est-à-dire, 296. : PE xs 1 Q UE. qu'elle dAlbnees ce 6 millionièmes: par une sorte d'ef- fet élastique F *Énaleere! à ce qu'on avoit observé dans. les premières expériences. . Ces résultats , quoique prévus jusqu’à un certain point, étoient de nature à exiger confirmation. On nhésita point à répéter le surlendemain ( 18 juillet } la même expérience, en cherchant à en rendre les cir- constances aussi semblables qu'on le pourroit à celles de la précédente ; la pression étoit la même , c'est-à- dire, 260 livres. Nous supprimons le tableau de détail, pour nous borner aux résultats principanx que voici : | Les deux maxima d'allongement se trouvèrent aux mêmes époques ; et leurs quantités absolues assez rap- prochées , savoir, 779 et 827, correspondant aux tem- pératures moyennes 550,8, et 740. On avoit eu dans la précédente, 785 , et 830, répondant aux températures moyennes 59,7, et 72,9. Mais l'influence de la pression se montra d'une ma- nière encore plus évidente dans cette répétition de l’ex- périence. Car, l'après midi à trois heures et demie la température moyenne des thermomètres étant encore à 17,3, c'est-à-dire, plus élevée de o°,9 que la tempéra- ture initiale , la barre étoit encore raccourcie de 28 millionièmes au-dessous de sa longueur primitive. Ce æaccourcissement continua jusques au lendemain; mais dorsqu’on enleva le peson, au bout de trente-cinq heu- res, la barre, déchargée tout-à-coup d'une pression de 200 livres, ne parut éprouver aucun allongement sen- sible ; comme si cette faculté élastique qui avoit pro- duit 6 millionièmes d'allongement dans la même cir- constance de l'expérience précédente , eût été en quel- que sorte épuisée dans celle-ci par trente-cinq heures de pression continuelle. Il s'écoula entre cette dernière expérience et la suivante un intervalle de douze jours, pendant lequel la barre demeura chargée du levier VARIATIONS DE LONGUEUR D'UNE BARRE DE FER, etC. 10 seul, exerçant une pression de 65 livres. On recher- cha, au bout de ce terme, si cette pression, constante, mais peu considérable, auroit diminué de quelque chose cette faculté élastique par laquelle la barre reprend or- dinairement une partie de sa longueur lorsqu'on en- lève le poids dont on avoit chargée. Ainsi , après avoir amené le micromètre à o, la température moyen étant à 18,8, on fit les essais suivans. (Tableau des effets de la pression sur la barre DAT Re vement chargee et déchargee. Pression Refoulement en livres. en millionièmes. On met le peson W . . 260... . 15 Qu lenlere dé. . dx ut 46b14 ils, Onleremet..{. "4, éo6p : € J"%4° "15 nlenlèce 1. 0%: ln 4 65 leaf On le remet... 3. !« -260 … «14 On voit que cette pression de 260 livres, continuée pendant douze jours, n'a pas sensiblement altéré la compressibilité élastique de la barre; car on a vu pré- cédemment ( pag. 182 ) qu'elle étoit de 15,7 millioniè- més par une moyenne entre quatre expériences , par une charge de 260 — 65 — 195 livres; on la retrouve » presque la même > SOUS la même pression ; car 13 ver —— IF — 1. Il toit enfin , à répéter ré pes du refroidissé- ment de la barre libre, par l’affusion de l'eau à la glace, “en l'exposant cette PE la pression de 260 livres pen- ‘dant sa condensation et sa dilatation successives. On y ‘procéda immédiatement après les essais qui précèdent ; voici le tableau des résultats: tt LS P'EX ST QUE ht “Tableau des “effets du ref oidissement brusque, ? “eE du. _Té- _ chauffement lent de la barre sous une pression de 260 lie. Therm. centigr. |accour. haut.| bas. [moy. {millio.es! ; gi vol :30 Juillet. ” 11h. 5" | 18,7] 19,0 .| 16,8] o00, | Point de départ. +. 6 . SUNTE 2 4 Commencé de verser l’eau i | à 19,5 centigr.. \ ! MEN 5 9 | 2,9 ; 72] 190 | Achevé de remplir le tub. 14 | 3,7l 11,0 À ,3| 150 20 À 6,0! 10,1 8,0! 150 25 | 7,3| 10,0 8,6| 148 UT, CPAL ue £ . - = |Evacué ;le tube "par le robinet. 30 11,6 ,2 |10,4| 146 oh. 9 | 16,3 138 16,0| 73 Dh.05 |18,8/ 18,4 | 18,6] 28 4h.30 | 19,4| 19,0 |19,2| : 29 : | rérminé esp tunes : / Si l'on compare ce tableau avec celui de l'expérience n.° 3 ( p.192 ) dans laquelle la barre n'étoit pas,.com- primée , on verra que sa condensation fut, alors. de 137 millionièmes , par un refroidissement de 10,1 de- grés; ici , elle est de 150 dans le même intervalle (de 20 minutes, sur la barre chargée ; par un refroidisse- ment de 11,6. Or,-la différence de 19,5, qui eut lieu entre les deux températures des expériences à compa- rer, dut en produire une de 1 millionièmes dans la condensation totale comparative entre les deux expé- riences ; mais 150—137—13, au lieu de 2r..Ainst, loin que dans cette expérience la condensation aît aug- menté avec la pression , elle a été moindre, de 8 pd | Honièmes , que si la pression n'eût pas exit Cette anomalie , la seule qui se soit présentée dans le cours de cette recherche , s’expliqueroït sans doute par la marche singulière de la température dans la colonne VARIATIONS DE LONGUEUR D'UNE BARRE DE FER, etc. 109 liquide, marche qui empêche que la moyenne entre les températures indiquées en haut et en bas, par les deux thermomètres , soit la véritable température moyenne de la barre, Toutefois l’ensemble des résultats obtenus semble mettre hors de doute les faits suivans. 1.0 Que le fer exposé à des changemens brusques dans sa PARPErAME", ne reprend pas sa dimension exacte, mème au! bout de plusieurs j jours , par le retour Jent à la température primitive. , 2.0 Qu'uné pression extérieure modifie sensiblement les effets, soit de la force dilatante du feu , soit de la cohésion des molécules du métal, lorsque cette pression conspire avec l’une de ces deux forces, ou lorsqu'elle lui est opposée. 3.2 Qu'abstraction faite de tout changement dans la température , la préssion produit sur ‘üne barre de fer, dans le sèns de sa longueur, un refoulement, dont une partie disparoît ati la pression cesse , et dont une autré partie demeure pérmanente ; au moins pendant ün certaiñ temps. Voilà donc une source de précautions signalée aux physiciens qui s'occuperont de mesurés exactes ét qui doivent être consérvées identiques. Il faudra non-seule- mènt qu'ils mettent leurs étalons métalliques de ces mésures à l'abri dé coùps et de pressions extérieures ; mais il semble prudent de ne pas les tenir à l'ordinaire dans une Situation verticale; position dans laquelle ils sont constamment refoulés par la moitié de leur poids abéolu , influénce qui, très-petite sans doute lorsque ce poids n'est pas considérable , pourroit dévenir sen- sible à la longue, lorsqu'elle seroit multiphiée par l'élé- ment ‘du tés. La léntéur du fer, et probablement des autres mé- taux, à revenir à là première dimension , au ‘retour 200 CHiwrr APPLIQUÉE. de la même température , est une considération” ls le quelle il faut avoir beaucoup d'égard dans Fe expé- riences pyrométriques. CHIMIE APPLIQUÉE. User D1E Vrarenrichne DES GLASES, etc: Sur la fabrication du verre sans potasse , em em ployant le sel de Glauber ( sulfate’ de soude ). Tiré “des manuscrits de Gehlen { Journal | de ‘chimie de mia sd] dd. XV). ji ( Extrait ). P LUSIEURS chimistes se sont occupés d'essais de l'em ploi du sel de Glauber dans la fabrication du verre. Ce sulfate de soude est si abondant en Sibérie, que Laxman avoit établi en 1784 une verrerie sur la rivière de Talza à quarante werstes au-delà d'Irkoutzk, non loin de J'Angara, dans la vue d'y employer le sel de Glau- ber, très-facile à recueillir dans cette contrée. Lampa- dius, et Baader ont fait des tentatives du même genre; toutefois cette fabrication offroit des difficultés , et on ne réussissoit pas toujours. Feu Mr. Gehlen, membre de l'académie Roy. de Bavière, fut PRES à entre- prendre, de nouvelles recherches sur cet objet, et à appliquer : les principes de la science chimique aux procédés. à suivre dans: cette fabrication , pour lui don- ner. le degré de Didiare p et de sureté quon pouvoit desirer. Les ingrédiens à employer dans la fabrication du verre sont ; le “= de Glauber, de sable quartzeux, la chaux sive,-et le charbon de bois bien brûlé, Plus le sable et la chaux sont purs, chacun dans son espèce ,. et SUR LA FABRICATION DU VERRE SANS POTASSE. 201 plus le verre qu'on obtient est parfait. On soumet ces deux substances aux procédés préparatoires ordinaires , mais c'est sur-tout la chaux, qui exige à cet égard des soins particuliers. On l'expose en monceaux à l'air, où elle tombe en poudre, et absorbe de l’atmosphère l’a- cide carbonique , qui. aceroît son poids, de 46 à 100. Cette absorption est graduée , et dépend de la durée de l'exposition à l'air; et pour être sûr de la quantité de base terreuse réelle que renferme une quantité don- née d'un carbonate de chaux ainsi régénéré , il faut déterminer préalablement par des essais en petit, com- bien de chaux pure contient la chaux éteinte à l'air, qu'on veut employer; et la proportion une fois établie, on en fait usage dans le calcul de la dose de chaux à ajouter à une quantité donnée de fritte, à fondre en verre. Le sel de Glauber à “employer à la fabrication du verre doit être préalablement desséché. Dans son état ordinaire, il contient cinquante-six parties d’eau de cris- tallisation sur quarante-quatre de sel parfaitement sec ; lesquelles sont composées de vingt-cinq parties d’acide sulfurique, sur dix-neuf de soude; c’est ce dernier in- grédient seul qui doit entrer ad la composition du verre. La dessication du sulfate de soude se fait de deux manières , dont l’une exige plus de temps que l'autre; la première à lieu par efflorescence spontanée. On étend à cet effet le sel dans des greniers bien plancheïés, à l'épaisseur d'environ deux pouces, en ayant soin de le remuer de temps en temps avec un rateau. Cette opé- ration exige un air sec et chaud , et ne peut par con- _Séquent avoir lieu qu’en été, et même dans le fort de cette saison. Si on n'a pù réussir par cette voie spon- tanée à se procurer la provision suffisante, il faut ex- poser le sulfate dans une chambre desséchée artificiel lement par un poële; on l’étend à cer effet sur des 202 CHIMIE APPLIQUÉE. espèces de claies construites en bois mince, et munies. d'un rebord ; ces claies sont disposées les unes au-des- sus des autres sur des supports placés tout autour du poile. Le sel arrive à l’état d’une poudre fine et légère, qu'on passe au tamis du fl d'archal , pour en séparer les parties encore solides, qu'on reporte sur les claies. Le second procédé est plus expéditif; on met le sul- fate dans de grandes chaudières de fer, les mêmes qu’on emploie dans les verreries pour calciner la potasse; on en traite un quintal, plus ou moins , selon la capacité de la chaudière ,. sous laquelle on entretient un feu modéré, Le sel se fond , d’abord dans son eau de cris-, tallisation ; il se forme à sa surface une pellicule qui se précipite de temps en temps. On remue continuelle- ment avec une spatule de bois, soit pour accélérer l'é- vaporation , soit pour empècher que le sel ne s'attache au fond de la chaudière ; peu-à-peu la masse passe à état d'une bouillie , et il faut alors la remuer forte- ment et sans discontinuer, Enfin le sel arrive à l'état d’une poudre grossière mais sèche , et dont on peut faire usage sans préparation ultérieure. La par tie qui aura pu demeurer adhérente à à la chau- dière n'est pas trépépase , lorsqu'on a procédé régu- lièrement et qu'on n'y a pas introduit trop de sulfate à la fois; elle se détache plus facilement lorsqu'on a versé une nouvelle dose de sel dans la chaudière; ou lors- qu'après l'avoir assez fortement chauffée on frappe quel- ques coups à l'extérieur. _ Le sel de Glauber desséché par simple efflorescence n'acquiert jamais le degré de siccité qu’obtient celui traité comme on vient de le désigner; et comme le premier ne consérye pas toujours une portion égale d'eau, il faut, pour opérer exactement, et. d'après les principes de l'art, déterminer chaque fois l'aliquote qu'il a con- servée, À cet effet on en prend un échantillon pulvé- rulent, quon pèse soigneusement ; on le chauffe dans un SUR LA FABRICATION DU VERRE SANS POTASSE, 203 un-poëlon de fer ou de laiton , sur un feu de braise ; on remue jusquà-ce qu'il ne paroisse plus de vapeur, “et que le tout soit à l'état de poussière sèche; on la pé- sera de nouveau , le déchet qui aura lieu donnera la proportion dont il faut augmenter la quantité ap- parente du sel destiné à la composition de la charge d'une fournée , pour avoir la quantité réelle à em- ployer. Le charbon doit être réduit en poudre assez fine; on n'a pas encore déterminé par expérience si celui de bois dur avoit, dans ce procédé , quelqu'avantage sur celui de bois tendre. Ce dernier a toujours été em- ployé dans les essais dont on rend compte. Après avoir préparé, ainsi qu’on l'a indiqué, le sel de Glauber et la chaux vive, deux des ingrédiens prin- cipaux du verre, on composera la fritte de, 100 parties de sable quartzeux, ou silice. 5o de sel de Glauber , préparé. 17 + à 20 de chaux vive. 4 de charbon. Une fritte ainsi préparée , fournit toujours un verre beau et parfaitement pur, qu'on peut employer non- seulement comme verre à vitres, mais pour les instru- mens d'optique, et pour les glaces, sans qu'il soit né- cessaire de procéder à une réduction ultérieure, ni d'employer la potasse, à aucune dose ; et si l'on observe exactement les proportions indiquées , on prévient deux inconvéniens qui pourroient éloigner de cette méthode des artistes peu exercés ; le premier, est l'odeur du soufre qui, d'après ce que nous apprend Lampadius, incommodoit tellement les ouvriers d'une verrerie en Saxe , qu'ils refusèrent d'y travailler ; le second est l'effervescence extraordinaire de la masse fondue ; cet effet n'a point lieu; ce qui permet de remplir les creu- Sc. et arts, Nouv. série, V 01. 1, N°, 3, Mars 1816. E 204 CHIMIE APPLIQUÉE. - sets jusqu'au bord, dans la première charge et dans des suivantes. La cause de l’effervescence extraordinaire , lorsqu'elle a lieu , est l'emploi d’une proportion de charbon trop forte ; inconvénient qui en entraîne un autre, la dis- position du verre à prendre une teinte jaunâtre ; dans ce cas aussi l'effervescence se prolonge très-long-temps, lors même que la fusion est complète, ce qui tend à laisser beaucoup de bulles dans le verre. Cette circons- tance retarde aussi les charges suivantes, et prolonge ainsi la fonte aux dépens du temps et du combustible. Cependant le verre, même dans ce cas , arrive finalement à une pureté parfaite , et il conserve cette qualité après son recuit. Cet accident de la teinte jaune , dont on vient de parler, et de l'effervescence plus ou moins con- sidérable qui l'accompagne toujours, peut arriver dans diverses verreries où l’on emploie des proportions de charbon différentes ; ainsi Gehlen observa ce phénomène à la verrerie de Neuhous, où lon avoit substitué 4+ parties de charbon à la dose précédente ; qui étoit de 4, sur 5o de sel de Glauber ; tandis que , dans d'autres verreries , on pouvoit employer la dernière proportion sans le moindre inconvénient. Les défauts dans la proportion exacte, qui souvent produisent les inconvéniens cités , peuvent ètre corrigés lorsqu'on les découvre après la première charge ; selon que le mélange péche par excès, ou par défaut de char- bon, on ajoute une nouvelle dose de fritte , dans la composition de laquelle on a introduit le défaut opposé; on fait ainsi disparoître le fre de verre qui s'étoit formé, et on produit une meilleure fusion. Le verre composé avec le sel de Glauber se distinsue de celui fondu avec la potasse, par plus d'éclat Las son poli ; il est plus dur,et en même temps plus fusible, et moins cassant. La fusibilité d'une fritte composée. dans les proportions indiquées est même telle, que des ba- man. dpt pet at SUR LA FABRICATION DU VERRE SANS POTASSE. 0/3 guettes de ce verre, d'une à deux lignes de diamètre , se laissert courber à la flamme d’une chandelle; et qu'on peut les étirer en fil, dans une chaleur qui n’a pas suffi à consumer la suie que la flamme de la chandelle dépose toujours , au premier contact (1). | Une autre qualité distingue encore ce verre comparas tivement à celui de potasse; c'est qu'il ne contient, après la fusion de lajdernière charge , que peu de grosses bulles; et, qu'au bout d'un temps très-court , il se trouve par- fütement transparent et propre à la fabrication des ins- ‘trumens d'optique ; et des glaces. Au contraire , le verre de potasse renferme beaucoup de petites bulles qui exi- gént une fonte très-prolongée pour disparoître, Le sel de soude, obtenu de la fritte du sulfate de soudé désignée , présente toujours une couleur bleu-clair tirant sur le bleu de mer. Du verre préparé avec une fritte composée de carbonate de soude pure, de quartz assez dégagé de fer, et de marbre de Carrare calciné , offroit la même couleur. Dans les essais antérieurs faits avec la silice pure, et le carbonate de soude absolument pur , fondus dans un creuset ouvert placé dans le four de verrerie, le verre avoit également une nuancé bleu- » clair. On avoit cru toutefois, jusqu'à l'époque des expé- riences citées, qu'un verre fait de matières térreuses et à afkalines libres de fer et dé charbon étoit toujours par« fäitement blanc, Il est permis à présent d'en douter: | i Cependant cette nuance de bleu-clair qu'offre Le verré “de soude ne nuit point à son emploi comme verre à vitres ,; non plus que pour la fabrication des verres con- caves ordinaires; mais elle ne convient point à ceux dé première finesse , qui doivent être parfaitement blancs , où sans aucune teinte apréciable. La nuancé bleuâtre est - (1) Cette qualité du verre sera appréciée par tous les artistes et les amateurs qui travaillent le verre à la lampe , ét que la qualité contraire dans le verre ; impatiente souvent. (R) P 2 206 CRIMIE APPLIQUÉE. aussi désavantageuse pour les glaces à étamer, qui ordi= nairement sont épaisses de verre; les autres nuances jaunâtres , ou 1 verdâtres, qui sont plus claires , leur nuisent Moins. Gelhen avoit entrepris des recherches expérimentales sur les moyens d'enlever au verre de soude cette teinte bleue , mais il a cessé de vivre avant d'avoir atteint son but. C’est un motif de plus de gémir sur l'accident dont son ardeur pour la science l'a rendu victime. Voici les résultats généraux du travail dont on vient de rendre compte. 1.2 On peut employer dans la fabrication du verre le sel de Glauber, à l'exclusion de tout autre fondant salin, Ce sel procure un verre aussi beau que celui qu’on ob- tient avec d’autres substances : il possède d'ailleurs tou- tes les qualités du verre de soude. 2.0 Le sel de Glauber ne se vitrifie que très-imparfai- tement avec la terre siliceuse, même dans un feu très- prolongé ; la présence de la chaux facilite cette vitrifi- cation ; mais elle exige toujours un temps très-long et une aide consommation de combustible. 3.0 Mais au contraire , la vitrification devient prompte et facile par l'emploi d'une substance qui dé- compose l'acide sulfurique du sel de Glauber, en détrui- sant les liens forts d’affinité qui empêchent la soude d'agir sur la silice. C'est le charbon qui produit cet effet ; il enlève l’oxigène de l'acide sulfurique, et l’em- porte sous la forme d'acide carbonique , tandis que le soufre se volatilise aussi, ou en nature, ou sous la forme d'acide sulfureux. On peut cependant obtenir par la pré- sence du plomb dans le mélange , un effet analogue à celui du charbon. 4° On peut opérer cette M citen du sel de Glauber, ou pendant la vitrification , ou avant qu'elle aît commencé ; les circonstances locales décident sur le choix de l'un ou de l'autre procédé ; cependant le der- PP CLIN TS CITE T ES es SUR LA FABRICATION DU VERRE SANS POTASSE. 207 nier auroit en sa faveur quelques motifs de préférence. 5.0 On peut obtenir , et on obtient effectivement de plusieurs fabriques , le sel dé Glauber. On peut aussi le préparer à très-bon marché par un mélange de pyrite ferrugineuse (sulfure de fer ); ou du sulfate de fer extrait de la pyrite , avec le muriate de soude; on lessive le résidu torréfié ; on évapore , et on fait cristalliser. 6.° Dans les circonstances ordinaires, on ne peut faire usage du muriate de soude pour la préparation du verre, parce que la silice ne le décompose pas à à plus haute température, sans intermède. Si l’on pouvoit parvenir à décomposer l'acide muriatique par des moyens aussi fa- ciles et économiques que ceux par lesquels on décom- pose l'acide sulfurique , on parviendroit à employer le muriate , comme le sulfate de soude, à la fabrication du verre. On pourroit peut-être tirer de l'observation de MM. Gay-Lussac et Thénard , que les vapeurs de l'eau opèrent, dans certaines circonstances , la décomposition du muriate de soude mêlé à la silice, des inductions, qui mettroient sur la voie de découvrir un procédé efficace pour cette décomposition désirée. / ( 208 ) » d ; ! y À ’, CE GÉOLOGTE. DE LA MATIÈRE PREMIÈRE DES LAVES, par J. Anpré DE Luc, fils de G. A. D. Prior tous les naturalistes qui se sont occupés des volcans, ont cherché la matière première des laves dans dés roches semblables à celles qui composent nos mon- tagnes. Ainsi ils ont donné les noms de granitiques ; porphyriques , feldspathiques ; pétrosiliceuses et corneennes à des laves qu'ils supposoient être composées des roches d'où ces noms sont dérivés qui étoient fondues par les feux souterrains. Cette opinion est encore celle de Mr. Ménard de la Groye dans ses observations sur le Vésuve publiées dans ce journal en 1815 (1). Car il appelle toujours roches ou pierres la matière primitive des laves, et quoiqu'il dise qu'elles sont probablement ‘connues (2), il présume que ce sont des espèces de grünstein , de cornéennes ou de pétrosilex (3), parce quon trouve sur les flancs du Vésuve des morceaux de roches qui sont des espèces de cornéennes ou de pétrosilex bru- mâtres , verdâtres, ou gris foncé qui se fondent assez facilement. Mr. Ménard dit en même temps, que c’est un fait certain que les volcans atteignent à une très-grande pro- fondeur ; que le Vésuse traverse diverses roches miéa- SR SUR PRES RAP: + "4 RMS a (1) Observations sur l’état du Vésuve en 1813 et 1814, p. 42, 43, 57—Go, publiées dans le Journal de physique de 1815. (2) Ibid, p. 43 et 864 ” (3) Did, p. 58. DE LA MATIÈRE PREMIÈRE DES LAVES. 209 cées, du granite même, ou l'équivalent. 11 reconnoit donc que le foyer des volcans est au-dessous des ro- ches micacées et du granite, et qu'à plus forte raison, il est au-dessous des pétrosilex qui sont superposés aux schistes et aux granites. Il faudroit donc supposer que lon trouve encore des roches cornéennes et pétrosili- ceuses au-dessous du granite, ce qui est contraire à l'ordre successif reconnu parmi les roches. Si parmi les fragmens de roches non altérés, reje- tés par la bouche des volcans, on ne rencontroit que des pétrosilex et des cornéennes , on pourroit croire que ces roches ont appartenu à la matière première des laves ; mais on en rencontre de toutes espèces, telles que des roches micacées, talqueuses , du granite, du marbre blanc, etc. Ces fragmens appartiennent donc tous aux diverses couches minérales au travers desquel- les les feux souterrains se sont ouverts des passages ou cheminées. Aucune de ces couches n'a servi de matière première aux laves ; la source de celle-ci est beaucoup au-dessous de toutes les couches qui composent la croûte stratiforme de notre globe. Quand on ne trouveroit que des roches cornéennes et pétrosiliceuses parmi les fragmens rejetés par le Vé- suve, cela ne suffroit pas pour prouver qu’elles ont servi _ de base aux laves, il faudroit outre cela que les laves enrenfermassent elles-mêmes des fragmens intacts ou plus ou moins altérés par le feu, c'est-à-dire, ayant éprouvé dif- férens degrés de fusion et toujours faisant corps avec la lave. Mais ce n'est pas ce qu'on observe, tous les fragmens cités ont toujours été trouvés isolés ou errans sur les flancs du volean. Aucun d'eux par conséquent ne peut être considéré comme la matière que nous cherchons. Ainsi la question n’est plus de savoir dans quelle es- pèce de roche les feux souterrains prennent les matières qu'ils fondent ; mais si ces matières sont une roche quelconque. 216 G # ot 0 exe Je réponds qu'aucun des phénomènes des laves n’in- diquent que ce soit une roche; ils nous conduisent aw contraire à supposer que c'est une boue liquide et aqueu- se ; c’étoit l'opinion de feu mon père (1) comme on le verra par le paragraphe suivant de ses observations sur des corps cristullises renfermes dans les laves (2). «Nous » voyons, dit-il, que pour réduire en fusion les roches » et les minéraux, il faut les briser en très-petites par- » celles ; cependant il n’y a ni pilons ni bocards dans > les couches où les laves prennent leur naissance, et les >» feux volcaniques ne peuvent pas mieux que ceux de » nos fourneaux fondre des roches en grandes masses. > Il faut que ces couches soyent dans un état pulvéru- » lent et vaseux pour pouvoir être fondues. » J’ajouterai, il faut que la base des laves soit une boue aqueuse pour que les fermentations, ou les mouvemens intestins qui exigent la liquidité puissent avoir lieu. Car comment concevoir que ces mouvemens puissent s’Opé- rer dans des roches solides; où trouver dans au- cune des roches qui nous sont connues , le fer, Veau , l'ammoniaque, le sel marin si abondans dans les déjections volcaniques ? Et cependant il faut que la base des laves contienne ces ingrédiens outre les terres en poudre telles que la silice et l'alumine. Mr. De Luc dit dans ses nouvelles observations sur les volcans et sur leurs luves (3). « C'est du sein même des w laves, étant en fusion dans l’intérieur du volcan, que » partent toutes les explosions. Elles renferment dans cet »état de fusion , toutes les matières qui produisent les » fermentations et le dégagement des fluides expansibles. » (1) Guillaame-Antoine De Luc, auteur de plusieurs Mé- moires d'histoire naturelle publiés en divers journaux pendant les années 1799—1807. (2) Bibl. Brit. N,° de Juin 1806 ; p. 183. Journal des mines, IN.° 115, © (3) Bibl. Brit, N° d’Août 1804, p. 346. DE LA MATIÈRE PREMIÈRE DES LAVES. 217 © Mr. Ménard a fait les mêmes observations , il dit (1) que la lave quoiqu'en fusion contient de l'eau en abon- dance, qui se manifeste par une fumée aqueuse conti- nuelle pendant son incandescence; qu'elle contient aussi les vapeurs acides et les sublimations ; qu'elle porte avec elle tous les principes des émanations volcaniques ; qu'il y a en elle tout ce qui fait le volcan. Ainsi donc la base ou la matière première des laves est un mélange d'eau, de sel marin , de sel ammonia- que, de fer, de soufre, de silice, d'alumine , etc. le tout dans l’état de poudre ou de dissolution. C'est dans cette boue que sont contenus les pyroxènes, les am- phigènes , les lamelles de feldspath , le péridot, le sable ferrugineux souvent octaèdre , etc. Ces petits corps cris- tallisés furent formés à une époque plus ou moins re- culée. Et lorsque la boue ou vase qui les contient éprouve une fusion ignée(2), ces petits corps y restent enveloppés sans être ni fondus ni dénaturés, parce que la chaleur n'est pas assez intensé pour produire cet effet. On peut se représenter cette boue comme les ro- ches qui renferment le grenat dodécaëdre , la -pyrite dodécaëdre , le fer octaëdre , etc. avant qu'elles se fus- sent consolidées et qu'elles fussent devenues des roches dures; car il est évident que ces roches ont été une fois dans un état de liquidité aqueuse , et c'est l'état dans lequel sont restées les substances qui renferment Jes leucites , les pyroxènes , le péridot, le sable ferru- gineux , etc. Elles ne se sont point consolidées , mais elles sont toujours restées dans un état dé poudre. C’est ce que prouvent encore les petits corps cristallisés G) Page 83 de ses Observations sur l'état du Vésuve , etc. €2) Mr, Menard de la Groye lui-même appelle la lave une espèce de boue ignée, qui se comporte commé une boue plutôt ‘que comme un courant de matière fondue, p. 45 de ses Ob- servalions sur le Vésuve; 912 + Géo oErr lancés isolément par les volcans. Ainsi le Vésuve et l'Etna lancent souvent une multitude .de pyroxènes iso- lés. Les leucites isolées sont si abondantes dans les en- virons de Rome, qu'on peut dire que la route de Rome à Frascati en est couverte; les pluies les entraînent et les rassemblent en immense quantité dans les fossés du grand chemin. On présume que ces leucites ou am- phigènes, sont sorties comme une grêle de l’ancien vol- can nommé Monte-Caro ou Monte-Albano. Le Vésuve a souvent rejeté de ces grèles de leucites accompagnées de pyroxènes. Comment concevoir ces grèles, si ces petits cristaux avoient été renfermés dans une roche dure ? Pourquoi ne sont-ils jamais renfermés dans aucun des fragmens intacts des roches, lancés par le volcan ? Concluons donc que ces petits cristaux sont également isolés dans l'intérieur de la terre et mêlés avec les poudres qui servent de base aux laves. Dolomgieu , rapporte Mr. Ménard (1), avoit fini par penser que les volcans pouvoient atteindre à une pro- fondeur où l'intérieur du globe seroit encore fluide. Il entendoit sans doute une fluidité aqueuse. Gette idée ne place point le foyer des volcans à une énorme pro= fondeur, comme le pense Mr. Ménard, car à en juger d’après toutes les roches dures qui nous sont connues, leur réunion ne peut pas produire une épaisseur éROr= me. Puisque , passé le granite, on n’a aucune raison de supposer qu'il y ait encore des roches proprement dites, ce n'est probablement plus que des matières désumies. Tant qu'on a cherché la matière première des laves dans les fragmens des roches dures rejetés par les vol- cans, on n’a rien trouvé de satisfaisant. N'a-t-on jamais songé à la chercher plutôt dans les éruptions boueuses? dans ces matières qui n’ont point été fondues par les. sal oo ML Lee 2, 0 ani linn, cie 100) DiLCIEE (1) Ibid, page 89. PE PRO nd ot date RS DE LA MATIÈRE PREMIÈRE DES LAVES. * 9213 feux souterrains , et qu'on peut supposer venir des mêmes profondeurs que les laves ; et qui devoient être com- posées des mêmes principes. Ainsi, par exemple , l'a- nalyse de la matière de l'éruption boueuse qui eut lieu au Tunguragua en 1797, a donné, sur 100 parties, 46 de silice. 12 d'oxide de fer, 7 alumine. 6 chaux. 26 matières animales (1). Ce résultat, excepté les matières animales, qui peu- vent être en partie de l'ammoniaque, doit se rappro- cher assez de celui que donne l’analyse des laves. Je ferai encore ici la même question que faisoit Mr. De Luc dans un de ses Mémoires (2). « Ne pourroit-on » pas voir dans le sable ferrugineux qui se trouve en » abondance sur le bord de la mer près de Naples et » dans les ‘environs de Rome, des échantillons de l’es- pèce de couches pulvérulentes d'où partent les laves ?» y * Il se trouva une variété de sable ferrugineux dans le lit du torrent d'eau qui sortit de la bouche de l’Etna en 1755, Ce sable avoit été recueilli par Dolos mieu (3). Le sable ferrugineux des volcans , ou fer oxidulé tita- nifère, ne provient point, comme Mr. Cordier le croit, du lavage des terrains volcaniques ; c'est une des subs- tances rejetées par les volcans sans avoir été altérées par (x) Second mémoire de Mr. L. Cordier. Journal des mines, tome XXIII, p. 72. (2) Nouv. observ. sur les volcans, etc. Bibl, Brit. Août, 1804, pag. 548. (3) Journal des mines. Tom. XXI, pag. 259. Recherches sur diflérens produits volcaniques par Mr. P. L. Cordier. o14 FC r'orolere “ leurs feux. Il se trouve en abondance dans le voisinage d'un grand nombre de volcans brûlans ou éteints. Ds l'isle de Ténériffe, il forme des bancs considérables sur la côte orientale. À St. Pierre de la Martinique , ce sable couvre une plage qui est bordée de laves. Dans les profondes ravines qui sillonnent la base des volcans du Pérou , du côté de l’ouest, on voit, dit Mr. Bou- guer, beaucoup de ce sable noir, qui est aitiré par l'aiman , il a été vomi par les volcans comme les au- tres matières (1). Voilà donc une substance que l'on pourroit regarder comme une des matières premières des laves. Elle entre dans leur composition , lorsque sa fusion est favorisée par la présence de la soude et de la potasse, qui se trouvent dans presque toutes les laves. Ces alkalis en sont les fondans, ainsi que le soufre. Je crois avoir suffisamment montré que la base des laves ne peut pas être une roche, quel que soit le nom qu’on lui donne; mais que ee sont des Le ou des grains ; en général , des matières désunies , composées de fer, de soufre, d’ammoniaque , et de différentes terres. Et lorsque les eaux de la mer, contenant le mu- riate de soude, viennent à s’introduire en abondance dans ce mélange , elles y causent un mouvement in- testin, une fermentation qui dégage le fluide calori- fique et produit l'incandescence par la décomposition: de ce dernier. Comment a-t-on pû coneevoir le mouvement intestin dans des roches solides ? Quand nous voulons le pro- duire , ne réduisons-nous pas en poudre les ingrédiens avant d'y ajouter l’eau ? Quand nous voulons fondre un, minéral, ne le réduisons-nous pas aussi en poudre ou en petits fragmens ? Je rappellerai iei les principes de géologie posés par (x) Académie des sciences, année 1744, p. 270. De ra MATIÈRE PREMIÈRE DES LAVES. 21) Mr. De Luc l'aîné (x). Ils pourront nous servir à com- prendre l'état des matières qui sont au - dessous de la croûte stratiforme de notre globe ,et qui servent de base aux produits des déjections Fute Mr. D. suppose qu'après la première addition de lu- mière aux autres élémens de la terre , avant que le soleil l'éclairât de ses rayons, il se forma à sa surface un liquide dense qui étoit un mélange confus de tous les élémens, et qui pénétra la terre jusqu’à une certaine profondeur, le restant n'étant composé que de pulvicules sans cohé- rence. Toutes les substances qui composent nos couches minérales , prirent naissance par des combinaisons chi- miques dans ce liquide aqueux et primordial. La pre- mière précipitation de substance qui eut lieu, furent des molécules solides, qui s’accumulant sur la masse des pulvicules , formèrent une couche fort épaisse d’une sorte de vase , mêlée de liquide , tandis que la masse supé- rieure du liquide restant, contenoit encore toutes les substances pondérables de nos couches, ainsi que la masse de la mer actuelle. Alors commença une longue suite d'opérations , par lesquelles ce liquide changea successi- vement d'état. Le premier résultat de cette suite de com- binaisons , fut la précipitation simultanée des différens cristaux de granite , qui se réunirent par les affinités d'aggrégation. Ces premières précipitations formèrent tout autour “äu globe une croûte très-épaisse ,: composée de couches de granite. Ces couches et leurs analogues furent déposées sur le grand amas de vase mêlée de liquide. IL y eut ensuite d'autres précipitations, qui formèrent des couches de nature différente, superposées aux premières. Telle est en abrégé la manière dont Mr. De Luc l'aîné se représente FER de notre globe. Elle a un très- grand rapport avec celle à laquelle nous avons été con- (1) Lettres sur l'histoire ! ‘physique de la terre, adressées à Mr, le prof, Blamenbach , etc Paris , 1798, pages 102124. 216 G É Oo L 6 c'r'=E. duits par la recherche de l'état des matières qui servent de base aux produits des volcans. C'est dans cette vase , formée des molécules solides , mêlée de liquide, et sur laquelle reposent les premières couches de granite, que lés foyers de tous les volcans ont leur siège. C’est dans cette vase qu’à l'époque de la formation des roches pri mitives, se formèrent les petits cristaux isolés, de nature et de formes si différentes, qui sont si souvent renfermés dans les laves et dans les autres déjcctions volcaniques. Cette vase doit s’être depuis long-temps desséchée par lnfiltration de l’eau dans l’intérieur de la terre, et sans l'addition des eaux de la mer, qui viennent de tenips en temps s’y mêler, les éruptions volcaniques ne pourroient pas avoir lieu, Paruves DE La COMMUNICATION DES EAUX DE LA MER avec le foyer des volcans. Par le même. ie Preuve. Il s'exhale, sous la forme de fumée, uné si prodigieuse quaniité d'eau de la bouche des volcans et de leurs laves en fusion; cette fumée aqueuse est quelquefois si considérable , puisque pendant plusieurs jours elle répand les ténèbres sur tout le pays environ- nant, que la vaporisation seule de l’eau douce des sour=: : ces, seroit tout-à-fait insuffisante pour expliquer ce phénomène. 2.me Preuve. Les volcans ont des éruptions considé- rables d'eau ,et des éruptions boueuses , qu'ils dévastent les campagnes voisines ; ce qui suppose une quantité d'eau trop considérable pour que de simples sources pus- sent la fournir. 3.e Les volcans ont aussi des éruptions d'eau salée , qui ont été trop souvent citées pour ne pas être des faits certains, js ETAT DE LA MATIÈRE PREMIÈRE DES LAVES. 217 4.2 Ils produisent en abondance du muriate de soude ou sel marin , qui se sublime et se dépose à la surface des laves et dans leurs fentes. Ce n’est que dans les eaux de la mer, que l'on peut chercher la source de ce sel. 5.e Le Vésuve en particulier exhale des vapeurs d’a- cide muriatique , que les feux souterrains distillent du muriate de soude. C'est cet acide qui attaque les laves, les décompose et leur donne tant de couleurs différentes, par-tout où elles sont en contact avec lui. 6. Les volcans brülans sont presque tous situés près de la mer, ou environnés de ses eaux et formant des isles. Ces isles volcaniques sont au nombre de plus de quatre cents, répandues dans les différentes mers qui entourent notre globe, 7. Les volcans sous-marins sont un fait reconnu; c'est- à-dire des volcans qui se sont ouverts sous les eaux de la mer. Que d'isles volcaniques qui ont été volcans sous- marins , avant que leurs déjections se fussent élevées au-dessus du niveau de la mer ! 8. De nombreux phénomènes prouvent que des vol- cans éteints dans l'intérieur des terres, brûlèrent lorsque la mer étant à un niveau plus élevé, les environnoit de ses eaux. 9.2 Aucune étendue d’eau douce, quelque vaste qu'elle soit, na donné naissance à un volcan. C’est-à- dire, qu'aucun volcan ne s'est ouvert dans un lac ni sur ses bords. | 10.€ Les flots se sont quelquefois retirés du rivage de la mer , lorsque le Vésuve étoit en travail. Dans le temps des tremblemens de terre du Pérou, la mer commencoit par se retirer du rivage, puis elle revenoit avec fureur. 11€ La mer a paru absorbée ou engoufrée dans beau- coup d'éruptions , ce qui suppose que ses eaux étoient attirées par le foyer du volcan. Toutes les eaux voisines sont aussi aspirées, comme le montre le tarrissement des puits voisins du Vésuve, à l'approche d'une éruption. 218 GEOoLD ET __12.€ Braccini, dans son Rue de l'éruption du Vé- suve en 1631, dit, « qu'il a trouvé plusieurs espèces de » coquilles marines sur le Vésuve après cette éruption. Et » le P. Ignazio , dans sa rélation de la même éruption , dit, » que lui et ceux qui l'accompagnoient , ramassèrent » aussi dans ce temps plusieurs coquilles sur la montagne. » Gette circonstance conduit à croire que l’eau lancée du » Vésuve , pendant cette formidable éruption , venoit de » la mer.»(1) Mr. Ménard dit « qu'il a lui-même recueilli, dans le » cratère du Monte - Nuovo, des coquilles de mer calci- » nées, brisées, quil n'est pas vraisemblable d'imaginer » avoir été portées là par les hommes ou les animaux. » _ Ces derniers faits sont bien remarquables ; ils prou- vent que la communication avec les eaux de la mer est quelquefois immédiate , et qu'elle se fait alors par d'assez grands canaux, . Telles sont les preuves de la communication nécessaire des eaux de la mer avec le foyer des volcans. C'étoit l'opinion que feu mon père a si souvent soutenue dans ses mémoires sur les volcans. Il l’avoit concue dès l’an- née 1757, époque de son voyage en Jtalie, lorsqu'il visita le Vésuve , l'Ætna et Vulcano , une des isles de Lipari. Voici quel fut son raisonnement. « Ce sont des fermeutations qui occasionnent les feux » souterrains, et l'humidité en est la cause déterminante. » Il est très-connu en chimie , que certains mélanges de » minéraux, étant humectiés et couverts , s’échauffent et » sembrasent. Ces minéraux sont dans les entrailles de » la terre , et il n’y faut plus que de l’eau pour les faire » fermenter. Il étoit donc porté à croire que l'origine (a) Ces faits, airsi que plusieurs des précédens , sont tirés des observations de Mr. Ménard de la Groye sur Vétat du Mésuve en 1813 et 1814. Journal de Physique pour 1845, page 96. DE LA MATIÈRE PREMIÈRE DES LAVES. 219 » de tous les volcans , quel que soit la hauteur actuelle de » leurs bouches , a été au-dessous du niveau de la mer; » et que ce sont ses eaux , filtrées dans la terre , qui ont » OCCasionné ce grand phénomène. Que dès-lors il devoit » yavoir quantité d'isles formées par des matières élevées » ainsi du fond de la mer. C'est-là ce qui lui fit naître » l'idée que la plupart des isles des grandes mers, et peut- » être toutes , pourroient bien devoir leur origine aux » feux souterrains. » (1) Cette conjecture de mon père, formée à la vue des” äsles de Lipari , sur l’origine des isles des grandes mers, a été suceessivement confirmée par les observations des navigateurs, et en particulier par les voyages du capitaine Cook. Nous avons déjà dit que le nombre des isles vol- caniques, éparses dans les différentes mers qui entourent _notre globe, se montoit à plus de quatre cents. Le même auteur a eu de fréquentes occasions dans ses mémoires , de rappeler et d'affermir son opinion , que le concours de l'eau marine est absolument néces- saire pour exciter les fermentations qui produisent les volcans (2). (1) Extrait de la 49. des lettres physiques et morales sur l'histoire de la terre et de l'homme, par J. À. De Luc, T.I£ P- 448. | (2) Voyez ses nouvelles observations sur les volcans et sur leurs laves, publiées dans la Bibl, Brit, pour le mois de sept. 1804, pag. 349 | ) Sc.et arts. Nouv. série, Vol. 1.N°,3. Mars 1816. Q ( 2201.) Ld : ES PAPER MÉLANGES SUPPLÉMENT A LA NOTICE DES PROGRES RÉCENS DES SCIENCES EN ALLEMAGNE (1). É Mr. Gauss, si connu par ses belles recherches sur les nombres et sur l'analyse indéterminée , a publié sa Thcorie du mouvement elliptique des corps célestes (2) où l’on remarque une richesse de formules, qui va jusqu'à la profusion, et qui a servi la science par les recherches de critique auxquelles elles ont donné lieu, autant que par leur mérite même. Depuis, il a appliqué ses mé- thodes à la détermination de presque toutes les comètes qui ont paru , et des orbites des nouvelles planètes; il a publié en 1813 , sur les attractions des ellipsoïdes , un Mémoire où il arrive au même résultat qui a fait tant d'honneur à Mr. Yvory; plusieurs Mémoires sur certaines classes importantes de séries , et un sur-tout sur une manière d'obtenir des quadratures par une approximation plus rapide, en faisant choix d’ordon- nées qui ne sont pas équi-distantes. Enfin, il s'est oc- cupé d’un grand travail, non encore publié , sur les perturbations de Pallas, qui lui a permis d’annoncer avec uhe grande précision, les oppositions de cette pla- nète, dont on assure que le nombre des perturbations sensibles surpasse deux cents; ensorte qu'il faut dit-on deux jours, pour en calculer un des lieux. Mr. Bessel, habile géomètre et calculateur infatigable, (x Voyez le cahier de Janvier, pag. 59 et suiv. (a) Hambourg. 1v0k grand in-4.° SUPPL. A LA NOTICE DES PROGRÈS DES SCIENC. EN ÂLLEM. 221 Directeur du nouvel observatoire que le roi de Prusse a Lait construire récemment à Kœnigsberg, vient de pu- blier le premier volume des observations qu'il y a faites, de novembre 1813 au 31 décembre 1814 , avec une description de l'édifice et des instrumens dont il est pourvu. Il a calculé, non-seulement lorlite elliptique de la comète de 1814, dont la période est de plus de 70 ans, mais encore l'effet des perturbations des planè- tes sur son prochain retour. Il a aussi dépouillé et discuté, avec une patience incroyable, les volumes des observations de Bradley qui ne l'avoient jamais été, ce qui fournit une détermination plus sûre et plus exacte des principaux élémens de l'astronomie. Il a sur- tout déterminé avec précision les mouvemens de cer- taines étoiles qui tournent. deux à deux, l’une autour de l'autre; par exemple la 61.° du cygne. . Le même astronome a ouvert une souscription pour les frais d'impression de ce précieux travail sur Bradley dont on vient de parler, qui ne peut être mis à sa juste valeur que par les véritables amateurs de l'astro- nomie; qui sont en trop petit nombre pour qu'aucun Hbraire veuille hasarder l'édition à ses frais. Pour la modique somme de 10 thalers, on peut contribuer à mettre au jour ce monument élevé par Bradley à la science, et avoir droit à un exemplaire si la souscrip- tion se remplit; on peut s'adresser à cet effet au cé- lèbre astronome de Gotha, Mr. de Lindenau. Ce dernier savant a fait une heureuse application des méthodes modernes et des meilleures observations, à la théorie des grandes planètes, dont il a publié de bonnes tables. La correspondance du moës ( monathliche. corres- pondenz) excellent journal astronomique , qu'il continue depuis le départ de Mr. de Zach, renferme comme par le passé, plusieurs Mémoires de lui, et des autres astro- momes et géomètres allemands , sur les principales ques- ‘uons de l'astronomie et de la géodésie. | Q 2 " 229 ME TAN GES. Mr. Soldner à publié dans les Mémoires de l'acadé- mie de Munich, une nouvelle méthode très-perfection= née, qui abrège beaucoup les calculs nécessaires pour la réduction des azymuths observés. En Autriche, on a fait de grands travaux géographi- ques; les cartes de la Bohème et de Italie ont été pu- bliées. Enfin , S. A. L l'Archiduc Charles y a publié lhistoire de la campagne de 1796, grand ouvrage de stratégie , orné de cartes et de plans précieux , et de ta plus belle exécution. 125555552358 Norice pes SÉANCES DE L'Acapémie RoyALE DES SCIENCES DE Paris, PENDANT LE MOIS DE FÉvRIER. 5 Fevrier. Mr. Bior lit une lettre de Mr. Sebeck, dans laquelle ce savant rapporte qu'il avoit vu des anneaux con- centriques dans le spath d'islande , lorsqu'il apprit que Mr. Biot l’avoit devancé dans cette découverte. C'est la troisième fois que ces deux physiciens célèbres se ren- contrent sur les mêmes faits. Mr. Bouvard annonce, que le 2 janvier Mr. Pons a découvert à Marseille une nouvelle comète. On l'apercoit difficilement. Elle étoit ce jour-là, à 4° du pôle , avec un mouvement très-ra- pide en ascension droite. Le 23 janvier elle avoit 2719 d'asc. dr. et 90° décl. b. 24 D ES nt TO on = © OO SCT Le rer, février MM. Arago et Bouvard lui ont trouvé, à huit heures du soir, 331°25 d'asc. dr. et 60° décl. b. On entend un rapport de MM. Ampère et Poisson, sur un Mémoire de Mr. Hachette sur l'écoulement des - fluides. On y distingue trois parties. Dans la première, l'auteur traite de la contraction de la veine fluide; dans la seconde , de l'augmentation de la sortie ou dépense Nomice pes Séances pe L’Acan.R. pes Screnc. De Parts. 223 d'eau par les ajutages cylindriques et coniques ;. dans la troisième , la figure de la veine fluide, Le Mémoire sera inséré au Recgéil des savans étrangers. MM. Sané , Molard et Prony font un rapport sur un. Mémoire de Mr. Dupin, contenant la description de, plusieurs: machines exécutées à Rochefort , et de lin- vention de Mr. Hubert, ingénieur ; savoir ; -1°-Un dynamomètre, pour éprouver les cordages à voiles. 29 Une machine à compter les tours que fait un axe qui se meut dans un collier fixe ; ce sont deux; roues de même rayon, l'une de cent, l’une de quatre-. vingt-dix-neuf dents, accolées de manière qu’une même vis sans fin engrène Jes deux dentures. 3. Une tarière à forer les parcs de boulets ‘dans les. vaisseaux. é 4° Une machine à percer les trous cylindriques, en facilitant la sortie des copeaux. | 5,9 Une machine à creuser les trous pour incruster les dez qui traversent les rouets des essieux. | -62 Une machine à draguer , propretà nettoyer le. bassin de Rochefort. C'est le vent qui la fait mouvoir; et dans les intervalles où elle n'exécute pas ce genre de travail, elle fait aller un laminoir, quatre jeux de meules à broyer les couleurs , un tour à tourner les poulies et une machine à tailler les vis. Toutes ces machines sont, très-ingénieuses , et la plupart nouvelles. 12 Février. On lit l'extrait d’une lettre écrite de Lon- dres par le Chevalier Blagden le 2 ; il y est dit que le bateau à vapeur qui devoit remonter le Congo, au lieu , de marcher neuf milles à l'heure, n’en fait que cinq, et na pas réussi. — Que la nouvelle, machine à vapeur, dans, laquelle on augmente la force par l'accroissement de température , a fait naïitre beaucoup de discussions pour et contre. — Que la nouvelle lampe de Davy est entourée d'un triple fl métallique dont les ouvertures 288 SPAIN Mérances. n'ont que Æ de pouce. Elle a été essayée avec beau- coup de succès dans lés mines de charbon de pierre ; mais il est à craindre que son usage ne détourne du perfectionnement des ventilateurs, bien plus importans encore. Mr. de Humboldt présente la première planche de la partie cryptogamique: de son Species équinoxales. L’ou- vrage contiendra les figures, au trait, de cinq à six cents plantes. Mr. Kuhnt , auteur d’une Flore de Ber- lin, est chargé de la partie ‘des’ phanérogames , et Mr. Hookér, auteur d'un voyage en Islande et d'une mo- nographie ‘précieuse des Jungermannit, est chargé des cryptogames , dont l'ouvrage présente trois cents espèces. Mr. Ménard de la Dhoyé Et un Mémoire sur les thermes , ét les terrains thermogènes. Il en divise les formations en quatre classes; 1.0 inconnues , supposées ignées ; 2.0 par des dépôts dus à l’eau unie à l'acide carbonique ; 3.° formations d'éruptions d'eau et de subs- tances gazeuses; 4° formation de transport ,'où de des- truction. Il distingue cinq sortes d’éruptions ; 1.0 celles dés fluides aëérfformes | ou mofettes, comme celles de la grotte du chien, du Bolonoiïs , etc. 2.0 Celles des va- peurs aqueuses, ou fumaroli, déposant du soufre. 3.° Les sources thermales et plus où moins imprégnées de sels; 4:° les éruptions boueuses. 5°.'Les éruptions proprement volcaniques , où une eau très-chaude , ( peut-être incan- descente ) ‘peut tenir en bouillie les matières Per et produire la’ lave. | La section de zoologie fait son rapport sur un Mé- moire de: Mr. Savigny, I à la séance du 22 janvier. Sur les animaux composés. La classé des polypes est très -nombreuse ; nous n’en connGissons guères que la moitié; dont uné bonne partie né sont que classés et non étudiés ; Trembley, Pallas , Linné, et Reignier de Venise, les ont considérés comme des êtres moyens entré les plañtes ét les animaux; Mr. Cuvier avoit étu- dans. Norice pes SÉANCES pe L'Acan.R. DesScrenc. DE Pants. 225 dié le corps commun’, et observé des rapports géné- raux. Mr. Savigny, dans deux Mémoires, lus en février et mai 1815, a présenté beaucoup de faits nouveaux. On avoit observé des polypes qui n'avoient qu'un seul organe alimentaire simple, d'autres n'ont qu'un seul intestin distinct. Mr. S. en décrit qui ont huit tenta- cules , huit intestins , six ovaires ; organisation bien plus avancée , et qui se rapproche de celle des radiaires. Dans les polypes simples , la germination se fait à l’ex- térieur par un bourgeon ; dans les composés , elle se fait à l'intérieur, et les œufs sortent par la bouche. Dans ce troisième Mémoire , Mr. S. examine plusieurs polypes à huit tentacules , pectinés et formant une fa- mille qui embrasse les ombellulaires , les coraux, les gorgones ; il y distingue quatre ordres. 1.0 Les polypes fixés, sans axe solide à l'intérieur, qu’il nomme anthillea. Cet ordre a cinq espèces. 2.0 Les polypes flottans, non rétractiles sur un même plan ; où tænia. Une espèce non rétractile en ‘ombelle. 3.0 Les polypes fixes, avec axe, où amorphea. 4° L'alcyonum digitatum de Linné, qui n'a pas de polypier, et qui seul possède une partie supérieure et saillante parfaitement rétractile. Le rapport est approuvé, et le Mémoire de Mr. Savi- gny paroîtra dans le Recueil des savans étrangers. On procède à l’élection au scrutin , d'un membre dans la section de chimie, en remplacement de feu.Mr. Guyton de Morveau. Les candidats sont : MM, Proust , hors de ligne: Chevreul et Dulong . . même ligne. Clément et Darcet . . . . . cd. Laugier et Roy ont. ma Le. Ed Sur 52 votans, Mr. Proust obtient 45 suffrages ; il est élu ; le choix sera porté à la confirmation de:S. M. Mr. Suremain Missery lit un Mémoire: qui a pour 296 MéLlaA:N c'Eus titre: Principes d'acoustique pure et de musique théorique. Il expose comme une découverte qui lui est propre, que les degrés des sons se mesurent par le logarithme du nombre des vibrations ; et que les intervalles sont aussi donnés par le logarithme du rapport des nombres de vibrations dans un même temps ; il déduit ces lois d'un théorème général, et soumet à l'analyse le pro-, blème du tempérament. Rousseau, La Vallière, Dalem- bert, ont fait des méprises sur cet objet ; Euler avoit entrevu la vraie loi, mais il ne l’avoit pas. démontrée. Mr, de Prony rappelle à, l'auteur, que dès 1700, Sauveur, dans un tableau à la fin de son ouvrage ; in-. troduit - déjà les logarithmes ; et que le Mémoire de, Lambert ( acad, Berlin 1760, ) sur le tempérament , est tout fondé sur les rapports, logarithmiques. | 19 Fevrier, Le général Anglais Brisbane , ( descendant ‘du célèbre Neper ) présente à l'académie, une, descrip- jion des couches de l'Angleterre, du pays de Galles , et de l'Ecosse, en dix-neuf cartes, avec un Mémoire ex-. plicatif. ( MM. Ramond et Brongniart sont nommés Rapporteurs ), Le même , présente la seconde partie des observa- tions de Mr. Pound, l'astronome de Greenwich, com- prenant l’année 1813. On y trouve les observations faites avec les anciens instrumens ( mural et lunette. méri- dienne ); puis les distances au zénith et les passages au méridien, observés avec le nouveau cercle de Trough- ton. Cet instrument donne la latitude de l'observatoire moindre de 1"+ qu'on ne l'avoit établie jusqu'à présent. Le général annonce que à nouvelle lunette des pas- sages , de dix pieds de long et cinq pouces d'ouver- ture est presque achevée, et quelle doit servir dans lobservation du prochain équinoxe. Mr. Biot communique des expériences de Mr. Sebeck sur la formation et la variation des anneaux colorés ; ou figures anthortiques sur le verre. Il a vu qu'en Noricr pes Séances pe L'AcAn. R'DEsScrENC. DE Paris. 227 pressant de diverses manières une plaque de gomme arabique placée dans le trajet d’un rayon polarisé, on obtient différentes figures, dont les couleurs changent, dans l’ordre des anneaux de la table de Newton ; et que des plaques chauffées , puis refroïdies, produisent ces figures, bien formées. Brewster, ayant aussi com primé de la gelée animale , qui dans'son état naturel ne produisoit pas de couleurs, en a également obtenu. Mr. Dubourguet lit deux Mémoires. Le premier, sur la densité moyenne de la terre. Il la trouve égale à quatre fois et demie celle de l'eau ; Cavendish lavoit trouvée un péu plus forte. L'auteur signale une légère erreur dans le travail de Mr. Cavendish. Le second Mé- moire renferme une théorie du pendule composé , m- dépendante des #omens d'inertie, qui sont le plus sou- vent très-difficiles à obtenir. Mr. Delambre commence la lecture d'un Mémoire traduit de l'anglais sur les. découvertes faites récems mient sur le continent de la Nouvelle Hollande (1). 26 Fevrier. On annonce que l'académie a nommé pour candidats à la place vacante dans la section de physio- logie et de zoologie. MM. Dumeril et Savigny sur la même ligne, De Blainville, Vaillant. Desmarets. Vieillot ( auteur d’un bel ouvrage sur les oiseaux ). Mr. Arago annonce qn'à l'occasion d'un Rapport dont il est chargé sur l’intéressant Mémoire de Mr. Fresnel sur l'attraction de la lumière , il a observé un fait nou- veau , quil signale , et qui s'explique par la théorie des ondulations , à laquelle les expériences de Mr. Fresnel semblent ramener. (1) Voyez notre cahier Littér. de Février, p. 204 , avec une eaite. (R) , 228 M éLANG.EeSs. On annonèe la perte que l'académie vient de faire de Mr. Duhamel, l'un de ses membres. Il avoit-84 ans. Mr. Hallé ht deux rapports ; le premier sur un ou- vrage inédit de Mr. Chaussier, intitulé Recueil de Mé- moires , consultations , etc. sur divers sujets de méde- cine légale. [l a trois parties; la première sur la ma- nière de procéder à l'ouverture des cadavres , et les avantages que l'art peut en retirer: la seconde réunit plusieurs rapports judiciaires sur des cas célèbres; tels que les ouvertures de Charles IX, Henri IIL, Henri IV, le générel Hoche , etc. La troisième traite des contu- sions et des meurtrissures. Cet ouvrage est remarquable par l'intérêt et l'instruction qui y règnent. Le second, Rapport a pour objet un ouvrage inédit de Mr. Ma+ gendie , intitulé ÆZemens de physiologie. 1] ne renferme pas beaucoup de faits nouveaux, mais il est remarquable par la clarté, l'ordre, et le talent avec lesquels l'auteur a sû classer les faits connus et les grouper en quelque sorte, autour d'un petit nombre de phénomènes prin- cipaux. On passe au scrutin pour l'élection d’un membre dans la section de zoologie. Aucun des candidats n’a la majorité absolue au premier tour. Au second, sur 54 vo- tans Mr. Dumenil réunit 28 suffrages , et Mr. Savigny 23 ; le premier est élu, et ce choix sera porté à S.M. Mr. Brongniart lit un Rapport sur un Mémoire de Mr. de Bonnard, lu dans une séance précédente , sur la géo- logie des environs de Freyberg. Il y distingue trois grou- pes ; celui de l'Est, à noyau granitique, celui du S. O. à roches diversement inclinées , et celui du Weistein. On remarque trois faits principaux : 1.9 la restitution de la qualité prünitive , au granit des environs de Freyberg : 2.0 l'attribution de la qualité secondaire à celui de Donha, qui est superposé au gneiss, et même à des roches aggré- gées qni contiennent des débris de corps organisés ; Ces observations ont été faites dans la vallée de la Muplitz Norice nes Séances De La Soc.R. DE LONDRES: 229 sur six points différens , et dans une étendue de plusieurs lieues. Mr. de Buch a observé en Norwège des faits ana- logues ; on en a vu en Bretagne. Mr. Engelhardt a vu dans le Caucase , sur un étonne de transition un sont et sur celui-ci, un granit, Le troisième fait est la détermination précise du Weis- tein. — L'acad. approuve le Rapport ; et l'ouvrage paroi: tra dans la collection des Savans Etrangers. . Mr. Menard de la Groye oontinue son Ménidire sur les terrains thermogènes; et le temps ne lui permet pas d'en achéver la lecture. L'auteur raproche la présence des eaux thermales, de la nature volcanique du'sol (r); et de même qu'il y'a des volcans éteints, il y a des ther- mes taris. Le calcaire thermogène a pour caractère partis culier, de renfermer des RAT fluviatiles. —'[ly a ses terrains à la fois thermogènes et d'alluvion. L'auteur distingue et classe dix précipités différens dans diverses’ eaux thermales; et il les subdivise en variétés. Cette no« menclature est considérable , et clairément établie. ARS LAS RSR AA RAR AE RAR Notice ps SÉANCES DE LA SociËtE ROYALE ps Lonpres RENDANT LE MOIS DE FEVRIER. “x Février. On continue la lecture du Mémoire du Dr. Wilson Philips. Il regarde comme prouvé par ses expé- riences , que les ganglions communiquent aux nerfs qui. en procèdent, l'influence générale du cerveau et de là moélle épinière. Les nerfs qui en proviennent fournissent tous les muscles involontaires, La faculté digestive de (1) Cette réunion, ‘disillegrs assez ordinaire ; n'est pas sans exception, Les eaux thermales de St. Gervais , presque au pied du Mont-Blanc , et dont la température est de 33°, paroissent dans une région qui est bien éloignée de présenter des signes volcaniques. (Voyez Bibl, Brit. T. XXXIV. p. 378. (R) 230 . Mix AN 62,5: l'estomac est fort affoiblie , lorsqu'on coupe les nerfs. qui, lui arrivent des ganglions, tout comme lorsqu'on détruit en partie la portion inférieure de la moëlle épinière des lapins ; la paralysie des extrémités s'ensuit, et un grand degré de froid dans l'animal ; l'un d'eux , en expirant, n'avoit plus que 55° F. ( 19 R) de chaleur naturelle. Mais quoique la faculté, digestive de l'estomac cesse, lorsqu'on coupe la 8°. paire, il conserve son action musculaire ; mais elle agit en sens contraire , parce qu'il manque le stimulant ordinaire du chyme ; et parce que la présence des alimens non digérés produit l'action qui.tend à éva- cuer par le haut. 8 fevrier. On termine la lecture du Mémoire du Dr. W. Philips. Il montre que la chaleur animale doit, selon toute probabilité, ‘être attribuée à. l'énergie nerveuse., Il termine son Mémoire par un raprochement des faits, qu'il a établis dans trois écrits présentés successivement à la Société Royale. L'énergie musculaire dépend: de la structure particulière à ces organes; le système nerveux, est maintenu par la circulation du sang, mais celle-ci ne peut s opérer sans l'influence des nerfs. Les secrétions , et la chaleur animale dépendent entièrement de cette dernière force. De-là les museles perdent toute action , lorsqu'on leur intercepte l'influence nerveuse. L'auteur considère ce principe d'action comme identique . avec celui découvert par Galvani. On lit dans la même séance un Mémoire du Dr. Brews- ter sur la structure des cristaux de fluate de chaux x ( spath-fluor ) et de muriate de soude ( sel commun ). Hay avoit observé que tous les minéraux, dont les formes primitives sont symétriques , telles que les for- mes cubiques et tétraïdres, ont une réfraction simple ; ces figures ‘appartennent au fluate de chaux , au sel com- mun , à l'alun. Biot a cherché le premier à expliquer ce fait singulier : il a remarqué que les cristaux à double réfraction agissent sur la lumière de deux manières; les Norice pes Séances DE LA Soc. Roy. ne LonDres. 231 uns la raprochent de leur axe , les autres l’en éloignent; les premiers exercent une attraction ; les autres une ré- pulsion surelle. Selon Biot , les cristaux de spath-fluor possèdent une qualité en quelque sorte intermédiaire : ils n’attirent ni ne repoussent. Le Dr. Brewster a trouvé que les cristaux de spath-fluor , et ceux de sei commun, dans certains cas , dépolarisent la lumière , et non dans d'autres ; dès qu'il y a dans le cristal la plus légère dé- viation de sa figure exacte , il acquiert la faculté de dé- polariser; .et la déviation peut avoir lieu du côté de l'attraction , ou vers celui de la répulsion. À 15 fevrier. On lit un Mémoire de Mr. Tod, chirurgien de la marine, renfermant quelques expériences et ob- servations sur la torpille. Pendant la relâche du Lion, ( bâtiment auquel Mr. Tod étoit attaché) au cap de Bonne - Espérance, on prit, avec la seine , un grand nombre de ces poissons ; mais aucun à la ligne, quoiqu'on péchât avec toutes sortes d'amorces dans le même en- droit où l'on pèchoit au filet. Après les avoir pris, on les mettoit dans une cuve remplie d'eau de mer, dans laquelle ces poissons vivoient de 3 à 5 jours. Mr. T. donne une description détaillée de ce poisson, qui en général nest pas bien gros ; il a de 5 à 8 pouces de long sur 3 à 5 de large. Il trouva que lorsque les organes électri- ques de la torpille sont fréquemment excités, ils perdent leur énergie, et que l'animal en meurt d’autant plus tôt; les premiers choes sont toujours les plus forts ; ensuite ils diminuent par degrés jusqu'à la mort de l'animal. IL paroît donner ces chocs à volonté. Lorsqu'on le prend, il cherche d’abord à s'échapper , et il ne recourt à la défense électrique que lorsqu'il a échoué dans ses efforts pour retrouver sa liberté ; on s'apercoit ordinairement alors d'un léger mouvement de son œil; ensorte que Mr. Tod pouvoit en général deviner l'instant où il don- noit ce choc à quelqu'un qui le tenoit dans sa main. La sensation ne dépassoit pas l'épaule, et souvent s'arrétoit 232 MézLaAx.ezs au coude. L'auteur ayant essayé d'ouvrir les petits tubes qui constituent l'organe électrique du poisson , celui-ci perdit alors sa faculté électrique , mais il parut vivre plus long-temps que ceux dans lesquels cette faculté avoit été épuisée. On lit seulement les titres de deux Mémoires du Rev, Abraham Robertson : dans le premier , il donne une mé- thode pour calculer l’excentricité d'une planète ; d'après Son anomalie moyenne ; le second renferme une démons- tration du procédé de feu le Dr, Maskelyne, pour trou- ver la longitude et la latitude d’un point dont l'ascension droite et la déclinaison sont connues , et vice versa. Le Dr. R. indique deux possibilités d'erreur ou d'équivoque auxquelles cette méthode est exposée. 22 fevrier. On lit un Mémoire de Sir Everard Home, qui décrit la structure des pieds de certains lézards, et en particulier du gecko. Sir Joseph Banks , à qui aucune observation n'échappoit, avoit aussi remarqué, dans son séjour à Batavia , que le gecko , qui entre familièrement dans les maisons, pour y prendre les mouches ; avoit la faculté de monter le long d’un mur poli, à la manière des araignées ,'et malgré son poids; Sir Joseph fit part de cette observation à Sir Everard, et lui donna en même temps un gecko qui pesoit 5 onces +, pour qu'il ‘pût étudier la structure de ses pieds. Le résultat de sa recherche a été que les pieds de cet animal sont orga- nisés à-peu-près comme les aerinia de ces poissons qui s'attachent au bordage des navires, c'est-à-dire , qu'en s'appliquant contre une surface, ils y forment au contact une sorte de vide, à-peu-près comme une ventouse , d’après lequel la pression atmosphérique les attache for- tement à là surface. L'auteur , ayant observé à la loupe le pied de la mouche commune, l'a trouvé organisé de même. Dans cette séance , L. L. A. A. les Archiducs Jean Louis , frères de $. M. l'Empereur d'Autriche ; ayant até ct TE Norrce pes Séances DE LA S.R. n'Enimsourc, 233 élus, en forme , membres de la Soc. Roy. , dans une séance précédente , sont introduits en qualité de mem- bres ordinaires de la Société, A AT Te Norice nts SEANCES DE LA Soctéré Rovaze »'Enrms8oure, PENDANT L& MOIS DE FÉVRIER. 5 Février. Mr. Playfair lit quelques extraits d'un Mé- moire de Mr. le Comte La Place , qui n'est pas encore publié, sur l'application du calcul des probabilités à la philosophie naturelle. L'objet général de cette applica- tion est, de déterminer le degré de probabilité que l'erreur d'un résultat, obtenu de la comparaison d'un nombre donné d'expériences, est renfermée dans cer- taines limites. Les extraits se rapportent particulière- ment à la détermination de Îa figure de la terre, en y employant les expériences sur les oscillations du pen- dule. D’après un choix fait de trente-sept des meïlleures “expériences de ce genre faites dans diverses latitudes, La Place trouve que l’accroissement de la pesanteur, de l'équateur aux pôles, suit la loi que la théorie in- dique comme étant la plus simple. Il en conclut que la densité des couches , en allant de la surface au centre, doit Saccroître régulièrement, condition de la- quelle il croit qu'on peut raisonnablement conclure à la fluidité originelle de la masse entière de notre planète ; état que rien qu'une température très-élevée n’a pu pro- duire sur cette masse, considérée dans sa totalité. D'après la formule qui donne la longueur du pendule à secondes déduite des trente-sept expériences dont on vient de parler, Mr. Playfair trouve la longueur du pendule à secondes , à Londres, de 39,13009- pouces anglais. Ce résultat s'accorde , dans les trois premières décimales , avec le nombre 39,13047 adopté dans le 234 Métrances. bill sur les poids et mesures. Îl est probable que : ces wôis décimales sont exactes, mais qu’on ne peut pas trop compter sur les autres. Il est fort à désirer qu'on entreprenne une suite d'expériences sur la longueur des pendules , avec des instrumens plus parfaits que ceux qu’on a employés jusqu'à présent dans cette recherche. Mr. Russel lit une notice sur un animal trouvé dans les yeux des chevaux, dans l'Inde. | 19 Février. Le Dr. Brewster communique une notice sur la femme endormie , de Dunniald, près de Mon- trose , rédigée par le Rev. James Brewster , ministre de Craig.— Marguerite Lyall , âgée de 21 ans, fille de John Lyall, laboureur , fut saisie le 27 juin 1815 , d'une pre- mière attaque de sommeil qui continua jusqu’au 30. Le lendemain on la retrouva profondement endormie; et elle resta dans cet état pendant sept jours , sans mou- vement, nourriture , ni évacuation. Au bout de ce terme on s'apercut à des signes qu'elle fit de la main gauche qu’elle demandoit à manger ; on lui fit prendre quelque peu de nourriture, et elle ne tardà pas à re- tomber dans une léthargie qui dura jusqu'au mardi 8 août ; cest-à-dire qu'à dater du premier accès elle fut six se- maines dans un état de léthargie complète, à l'exception de quelques heures le 30 juin dans l'après-midi. Pen- dant la première quinzaine son pouls étoit aux envi- rons de 5o pulsations par minute ; la troisième semaine il fut à 60, et sur la fin, à 70 ou 72. Quoique très- foible pendant les premiers jours qui suivirent son ré- veil, elle gagna des forces si rapidement, qu'avant Îa fin d’août elle se trouva en état de travailler à la mois- son dans les terres de Mr. Arkley , et elle a continué depuis cette époque à travailler sans interruption. La notice est rédigée par le Pasteur de la paroissé, et elle est accompagnée du rapport officiel des gens de l'art qui ont visité la malade, à leurs attestations sont jointés celles de Mr, Arkley le propriétaire de Dunninald, et Lyal! , Notice nes Séances De LAS. R.n'Enrmroure. 235 Lyall, père de la jeune paysanne. Ces témoignages mé- ritent la plus entière confiance. Mr. Playfair lit un Mémoire sur les tubes de baro- mètre. Il observe, que la difficulté qu'on a rencontré le plus souvent dans les observations barométriques à faire en voyage, et sur-tout dans Îles montagnes , provient de la fragilité des instrumens qui, nécessairement construits de matières minces et cassantes, se rompent fréquem- ment, et font perdre ‘au voyageur son temps et ses pei- nés. Les métaux, à cause de leur défaut de transpa- rence, ne peuvent pas être employés à la manière or- “dinaïre , mais on pourroit par certaines dispositions les substituer avantageusement au verre. Le plan que pro- pose le professeur est d'employer des tubes de fer d'un quart de pouce de calibre, et de ‘la longueur ordinaire aux tubes de baromètre. Le tube doit être bien cylin- drique à l'intérieur, et fermé à une extrémité. On le remplit de mercure dont on exclut l'air par les secous- ses, ét en promenant à l'intérieur un fil de fer qui aide aux bulles à se dégager, ainsi qu'on le fait souvent pour Tes tubes de verre; ou bien on y employe la chaleur ; le tube ainsi préparé peut être transporté par tout sans danger. Pour s’en servir, on le ferme du doigt (après avoir enlevé le bouchon) on le redresse dans un vase où il y a du mercure , et on y laisse prendre son niveau; on remet alors doucement le doist contre l'o- rifice du tube sous le mercure, on fermé le tube, on le redresse; on enlève le doigt, et‘on mesure exacte- ment au moyen d'un petit flotteur à tive graduée , le déficit dù à la descente du mercure à l’époque de l'ex- périence , et qui fournit les données du calcul de la hauteur , car il est proportionnel au poids de la colonne atmosphérique interceptée entre deux ôbsérvatioris com. parées. On est actuellement occupé à exécuter cet appa- reïl. ie Sc. et arts, Nouv. série. V ol. 1. N°, 3. Mars 1816. R 530 . nanonsre EE NAEÔL A. EE, ce! ExTrair D'UNE LETTRE ADRESSÉE AU Pror. Prerer, par Mr. Tanpy DE La Brossy, sur la mesure baromé- tique du Mont-Cenis , etc. Joyeuse le 10 mars 1816, Mr. ner” | RER LEA de vous eniretenir aujour- d'hui d'un article de Mr. de Prony, inséré dans. le vo- lume de la Connoissance des temps de cette année. Je n'ai pas été à portée de savoir si ces nouvelles obser- vations sur le Mont-Cenis , ont été publiées ailleurs. Elles m'étoient entièrement inconnues, et elles m'ont paru extrêmement dignes de remarque. Je m'abstiens de les considérer sous le rapport de la question qui s'étoit précédemment élevée sur les modifications dont le coëfficient de la formule barométrique pourroit être susceptible quand on l'applique aux petites hauteurs. Mais ce qui doit être au-dessus du moindre doute pos- sible , c'est l'exactitude des nivellemens géométriques, le talent de l'observateur , et la bonté des instrumens employés. À tous ces égards aucun soupcon d'erreur n'est admissible. Il reste donc à s'étonner, et à s'étonner beaucouy à la vérité, de cette uniformité de pression atmosphé- rique, que des observations faites à des époques diffé- rentes sur le point culminant de la route du Mont- Cenis, ont signalée , tandis que les baromètres des ré- gions inférieures subissoient des variations considéra- des Afin de mettre plus de précision dans la compa- raison de ces effets, j'ai ramené toutes les hauteurs du mercure à la température de 12°,5 centigrades. Ainsi SUR LA MESURE BAROMÉTRIQUE DU Monr-Cenis. 237 corrigées , les observations rapportées par Mr. de Prony, deviennent , savoir : | mètre. 2. Janvier 1807. Observation unique + + «+ « . °,593386 8. Novemb. 1811. Moyenne de cinq observations 0,593337 Idein s'abtte gu'etre te - Idem "1 . « 0,593954 a - Moyenne des onze observations + + + + . 0.593559 . ee ns N.B. La moyenne d'une série d'observations faites le 10 par Mr. le Chevalier Mallet, a paru s'accorder. également bien, avec les précédentes , mais Mr. de Prony n'ayant pas dit quelles, étoient les températures du mercure , je n’ai pu les faire concou- rit à la détermination de la moyenne commune. | On voit qu'entre l'observation du 1 janvier 1807, et la moyenne de celles du 8 novembre 1811, il n'y a qe cinq centièmes de millimètre de différence , tandis qu'on peut vérifier sur le tableau des observations mé- téorologiques faites dans le jardin botanique de Genève, qu'à la seconde de ces époques, le baromètre étoit de plus de trois lignes au-dessous de ce qu'il avoit été à la première : . 8 au 9 novembre , le baromètre sur le Mont-Cenis s'est élevé de six dixièmes de milli- mètre ; mais sa marche , quoique croissante comme à . Genève, l'a été néanmoins dans un moindre rapport. > Or, des variations si petites qu'on seroit autorisé à les mettre en entier sur le compte de ce défaut de | perfection quon ne peut obtenir nulle part, sont bien _ faites pour donner du poids au soupcon que la co- » lonne atmosphérique, qui répond verticalement au Mont- Cenis , échappe presqu'entièrement , si ce n'est en to- talité , à l'influence des causes qui s'exercent dans les basses régions de l’air. S'il en étoit toujours ainsi , et Mr. de Erony paroït 238. MÉLANGES. incliner à le eroire , la moyenne d’un assez petit nom- bre d’observations pourroit suffisamment bien repré- senter la moyenne générale. Celles des 8 et 9 novem- bre 1811, dont ce savant a fait connoître les résultats, ont été choisies à dessein parmi un beaucoup plus grand nombre, parcè qu'elles renferment les limites des plus gran les variations qui s'y sont fait remarquer. On y voit que la plus grande différence est celle qui existe entre la quatrième du 8 novembre , et la première du len- denain ; et que cette différence ne surpasse pas un millimètre. En retranchant ces deux extrêmes, la moyenne dés neuf réstantés, y comprise celle du 1 janvier 1807, se trouve être 0,59361 mètre : dans notre supposition, ce seroit aussi la moyenne générale , laquelle , il est preique inutile de le dire, ne seroit comparable qu'’a- vec la moyenne des lieux inférieurs dont on voudroit déterminer , à l'aide du baromètre , l'abaissement verti- cal au-déssous du Mont-Cenis. J'ai été extrêmement curieux d'en faire l'essai. La hauteur moyenne du baromètre au niveau de la mer, a été long-temps estimée au-dessous de ce que des expériences plus récentes et plus exactes ont fait reconnoître. Il paroït convenu de la porter à 28 pou. 2 lig. 85 — 0,76439 mètre , à la température de 120,5 centigrades. Cette valeur a été employée dans des cal- culs qui avoient pour objet de déterminer la position géographique de Genève. J'ai cru devoir aussi l'adopter dans l’un de mes précédens Mémoires ; et postérieure- ment Mr. Ramond s'est, à une très-petite différence près, rangé à la même opinion ( page 167 du TEUUEL de ses Mémoires ). Quant à la somme des températures moyennes des extrémités de la colonne d'air comprise, je pense, qu’à la latitude où se trouve le Mont-Cenis, ét à raison de son élévation, on ne me trouvera pas loin de compte, en la portant à 120,5 centig. SUR LA MESURE BAROMÉTRIQUE DU Mont-Cenis. 239 -. Appliquant. à ces données la formule expéditive de Mr. Ramond , dans laquelle le coëflicient 18393 sup- plée suffisamment bien à toutes les corrections autres que celle relative à la température de l'air, le. caleul a donné 2070,32 mètres, pour l'élévation du. Monts Cenis au-dessus de la mer; quantité qui ne surpasse que de quatre mètres et un tiers celle que Mr. De Saussure lui avoit assignée. Ce résultat est d'autant plus satisfaisant, qu'en même temps qu'il accrédite une con- jecture qui paroîtroit très-plausible , tous les élémens du calcul, en sont eux-mêmes respectivement acorédités. Mais si celui de ces élémens qui se rapporte à la hauteur, moyenne du baromètre au niveau de la mer, inspiroit quelque doute, on peut se satisfaire d'une autre manière ; plus de vingt années d'observations de cet instrument dans le jardin botanique de Genève, établissent que sa hauteur moyenne y est extrêmement rapprochée de 26 pou, 11 lig. = 0,728633 mètre. D'au- tre part, un aussi grand nombre d'observations du ther- momètre autorise à évaluer la somme des températures moyennes des extrémités de la colonne d'air comprise entre Genève et le sommet du Mont-Cenis, à 10° cen- tigrades. Calcul fait comme ci-dessus , la différence de niveau s'est trouvée être — 1669,87 mètres. Ajoutant à cette quantité celle de 395,6 mètres, dont le jardin bo- tanique est élevé au-dessus de la mer; le total = 2065,47 mètres, n’est que d'un demi mètre au-dessous du nom- bre exact à obtenir. Il paroït donc prouvé , par ces deux exemples, que la moyenne des observations du baromètre sur le Mont- Cenis par Mr. de Prony, observations qui n'ont été mar« quées que par des différences très-petites , tandis que les baromètres inférieurs en éprouvoient de très-grandes , a donné les mêmes résultats qu'on auroit attendu d'une moyenne calculée, comme il est d'usage , d’après une de ces longues séries d'observations , dans lesquelles :l 240 MÉéLANGES. est censé que les écarts dans ‘un sens et dans l’autre se sont mutuellement compensés. : Il seroit prématuré cependant, de ne pas conserver quelque doute sur cette presque invariabilité du baro- mètre sur le Mont-Cenis; et il est à desirer que d'au- tres expériences, et sur-tout en été, la confirment bientôt, ou la mettent au néant. Dans le cas où elle seroit confirmée , on se deman- deroit si d'autres lieux élevés présentent quelque chose de semblable ; et faute d'expériences pour répondre à cette question, on seroit bien contraint de se tenir en garde contre pareille rencontre. Dans le cas encore d’une confirmation , on se de- manderoit aussi à quoi tient cette exception. Mais la réponse seroit d'autant plus difhcile , que nous igno- rons plus complétement quelle est la cause des varia- tions du baromètre dans les lieux moins élevés que nous habitons. Tout ce qu'on peut dire de cette cause, c’est que la température doit y entrer pour bien peu de chose , puisque les plus grands écarts dans l'un et autre sens, se manifestent également , et presque tou- jours , dans les mois les plus froids de l'année. Je vous soumets, Mr., ces considérations, avec tout pouvoir d'en faire l'usage que vous trouverez bon. Agréez , monsieur, etc. Taroy DE La Brossy, Ancien Colonel, Chev. de St. Louis. VARIÉTÉS. NorTicE SUR UN INSTRUMENT DE MUSIQUE NOUVEAU , exécuté à Schweinfurt , (tirée d'une lettre de Francfort ). « Evrre les objets d'art mécanique les plus nouveaux et les plus remarquables, on doit compter l’Eo/odicon , ‘qui sans doute seroit plus connu et plus vanté , s'il étoit l’œuvre d’un étranger ; car l'artiste allemand ne sait jamais faire valoir ses propres ouvrages. Le fabricant de cet admi- rable instrument n'est pas son inventeur; l’idée en est due à Mr. le receveur Eschembach, qui demeuroit jadis à Sch- weinfurt, et qui a trouvé lui-même le principe de l'inven- - tion dans la harpe d’Eole et la guimbarde ; il a imaginé de produire à volonté les vibrations sonores par un souffle artistement employé à faire vibrer, non des cordes ten- dues , mais des ressorts, et de réunir ainsi le clavi-corde et l’orgue. Heureusement cette pensée trouva dans l’ha- bile faiseur d’instrumens ’oit à Schweinfurt, un homme .qui. possédoit assez de talent et de persévérance pour * résoudre, après dix ans dé travail , le problème, d'une . manière qui a dépassé toute attente. Le caractère de cet instrument consiste en ce qu'il a pour corps sonore des ressorts métalliques fixés par une extrémité, et libres par . l'autre. Ces ressorts sont mis en vibration par des jets —. .aënens , dus à l’action d'un soufflet , et qui font fonction d'archet. La personne qui joue a devant elle le clavier ordinaire d'un piano-forte , et met lui-même en mouve- . ment le soufflet, parce que de ce mouvement plus ow moins énergique , dépend la force ou la foiblesse du .son. L'instrument offre à l’extérieur une caisse ornée, « pas bien grande , assez facile à transporter , et du poids 242 VARTÉTÉS. d'environ 150 livres. Le son qui, dans sa plus grande force ou foiblesse, n'éprouve aucun changement dans son diapason , est d'une beauté inexprimable, et va droit à l'ame. Cet instrument, assez fort pour remplir une petite église ou un théâtre, a le son d'une harmonie complète d'instrumens à vent. Il a l'avantage de ne jamais perdre son accord, et d'être à l'abri de l'influence des variations de l’atmosphère dans sa température, ou son humidité. L'artiste a construit quatre de ces instrumens, dont il-a donné le prémier à l'inventeur. Le second à été vendu ici pour le prix de 80 louis, «et les deux au- tres seront, à notre grand regret, destinés peut-être à l'étranger. » PP Te D A IS ARR RAT Ts TR Tr BropAcnTune ÊINER GROSSEN FEUER-KUGEL, etc. Observation d’un météore lumineux très-considérable , par Mr. Wurese , Ingénieur géographe de 5. A. le Grand Duc Weimar. Le 16 septembre au soir, à huit heures dix-huit mi- putes, on vit briller au sud, à la hauteur apparente de plus de 80 degrés, un globe , d'une lumière blanche æt brillante, peut-être le plus remarquable qui aît ja- mais paru, si lon en excepte ceux qui ont été obser- vés “en æ719 par Balbi ét Whiston. Sa grandeur appa- rente étoit presque de 1+ diamètre de la lune. Il se dirigea au nord-est, suivi d'une traînée ressemblant à celle d’une fusée volante, et il disparut en ‘éclatant en millions de petites étincelles. Au’bout de troïs secondes environ, temps pendant lequél il avoit parcouru ‘un arc d'environ 8 degrés. Cinq minutes après sa disparition on entendit ANNONCES. 243 entendit une explosion semblable à celle d'une pièce d'artillerie de 12, qu'on entendroit à quelques centaines de pas. Les fenêtres en furent ébranlées. Comme le son parcourt dans une seconde 1040 pieds de Paris, ou en- firon 420 pas, as: mie du météore , à l'époque où il a éclaté, devoit être de 126000 pas, ou entre douze et treize milles d'Allemagne. ERRATA pour Le Cahier précédent. Pag. 118, supprimez la seconde note. Quoique le caïcul soit juste il est fondé sur une supposition erronée. ANNONCES D OUVRAGES NOUVEAUX > FRANCAIS ,; ANGLAIS , ALLEMANDS ; ET ITALIENS. OvuyrRaGEs FRanCÇArs. Relation d'un voyage fait à Londres en 1814, ou Paraltle de ‘la chirurgie anglaise avec la chirurgie francaïse , précédé de Considérations sur les hôpitaux de Londres par Mr. Roùx, docteur en chirurgie, etc.1 vol. in-82 — Paris; Méquignon Libr:, et chez l'auteur rue St. Anne, n° 50 ( prix 6 fr, et 6 fr. 50 c. franc de port ). Dictionnaire de médecine pratique et de chirurgie , mis & la portée de tout le monde; ou moyens les plus sim- ples, les plus modernes et les mieux éprouxés , de traiter toutes les infirmités humaines; par MM. T, A. Pougens Dr. en médecine, de la facuké de Mont- pellier. 2 vol. grand in-8.° prix 12,fr; Paris, = - Arthur Bertrand — Dentu, etc. Libraires. Se. et arts. Nouv. série. Vol. 1. N°. 3. Mars 1810. S 244 ANNONCES. Examen des principes les plus favorables aux progres de lagriculture | des manufactures | et du commerce en France. 2 vol. in-8.° Paris 1816, avec cette épigraphe. « Sécurité des pérsonnes, garantie des propriétés, con- currence illimitée, stabilité des lois. » OuvrAGESs ANGLAIS. Æ system of mechanical philosophy, ete. Système de phy- sique, mécanique , par feu John Rosgisox, Prof. de physique dans l'université d’Edimbourg et secrétaire de la Soc. Roy. de la même ville ; avec des notes et éclaircissemens sur les découvertes les plus récentes; par D. Brewster, membre de la Soc. Roy. d'Edimb. 4 vol. 8.° avec nombre de planches. Elements of electricity, and electro- chemistry, ete. Elé- mens d'électricité et d'électro-chimie, par G. J. Sincer. 1 vol. 8.0 avec fig. 507 pp. Londres. — Longman. Prix, 16 shel. “lgebra of the Hindus, etc. Algèbre des Indous, avec leur arithmétique et leur mensuration ; traduit du samscrit per J. Corresrooke , Esq. 1 vol. 4.° Londres. — Murray. Mineralogical nomenclature , ete. Nomenclature minéra- logique , avec des tables synoptiques des analyses chimiques des minéraux, par Th. Azcan. Edimbourg 181. ‘4 Journal of sciences and arts, ete. Journal des sciences et des arts, rédigé à l'Ixsrrrurion Rovaze de la G. Bretagne ; qui paroîtra tous les quatre mois en # vol. 8. d'environ 150 pp. avec beaucoup de planches gra- vées. Le prémier Numéro a paru le 31 de ce mois. ‘Il fait honneur aux Rédacteurs et aux presses de L'nsrrrurron. ANNONCES : 243 OUVRAGES ALLEMANDS. Physikalische abhandlungen , etc, Traïés de physique, soit Essai pour servir à l'histoire de la nature, par le Dr. Muxcexe , Prof. de physique et de médecine à Marburg. 1 vol. 8.0 Giesen chez Heyer. Uber die verhaltnésse der organischen krafte, etc. Sur les rapports des forces organiques entr'elles, considérées dans les systèmes divers d'organisation ; et sur les lois et les conséquences de ces rapports. Nouv. édit. 1 vol. 8,° par Krezwayer. Nouv. édit. 1 vol. 8.° TFu- bingue.— Osiander. . Anleitung zur gebireskunde , etc. Instruction sur la géo- logie des montagnes , accompagnée d’un tableau dans lequel elles sont classées d’après leur structure , leur formation , la nature de leurs couches, et filons, leurs aspects , leurs transitions , seconde édit. x vol. grand in-folio ; par Ch, F. Jascue. Érfurt, — Keyser. Beytrage zur culturgeschichte, etc. Essai sur la culture de la médecine et de la chirurgie en France, et sur- tout à Paris, par D. A. Hernporr. in-8.° Gottinguen. — Vanderhôck et Ruprecht. Abbildung der teutschen holtzarten , etc. Description des espèces d'arbres indigènes en. Allemagne , parti- cuhèrement destinée aux propriétaires de forêts, et aux amateurs de botanique. Par T. Gainerez, artiste de l'acad. de Berlin. Avec les descriptions de Wilde- now et de F. G. Hayne. Cah. 19 et 20, avec 12 plan+ ches enluminées.— Berlin. — Schüppel. | OuvRrAGESs ITALIENS. Storia fisiea della terra, ete. Histoire physique de la terre, rédigée d'aprèsMa géographie physique de Kant; 246 ANNONCES. et les découvertes les plus récentes, par l'abbé Los renzo Nesi. Milan.— Baret 1816. in-8.0 T. I. De’ colori accidentali della luce , etc. Des couleurs acti- dentelles de la lumière, ou de la production des cou- leurs dans les divers accidens de l'ombre et de la lumière , par le Prof. Pietro Petrini ; Pistoie, 1815 ( brochure ). Memorie di matematica e fisica delle Societa Italiana delle science. Mémoires de mathématique et de physique de la Société Italienne des sciences. T. 17 ( partie physi- que , Vérone , chez Mainardi, 1815 ). Ce volume renferme les articles suivañs : Sur le projet d’amélioration des marais Pontins, par le comte Fossombroni. Sur un champignon, de la classe des lycoperdon , noï décrit, par V. Malacarne. Sur la gomme de l'olivier , par D. Moricchini: Sur la théorie, et la guérison de la toux convulsive ; par L. Brera. Sur l’accouchement d'une malade paralytique. Giornale Enciclopedico di Napoli , etc. Journal encyclopé- dique de Naples , renfermant, outre divers morceaux inedits, les extraits et annonces des ouvrages concer- nant les lettres, les sciences et les arts, ainsi que les nouvelles littéraires , et les observations météorologi- ques , etc. Un cahier de 128 pag. par mois. Prix 4 ducats $o, l’année, franc de port jusqu'à Rome: S'adr, aux Ré- dacteurs du Journal an dire de Naples. Giornale di fisica , LAURICE. etc. Journal de physique ; de chimie , d’histoire naturelle, des arts; et observations météorologiques. Par Brugnatelli , un cahier 27-49, tous les deux mois. Pavie 1816, Galeazzi. 122552025598) À aps mettent teint Bill Univ Se et Arts TL. PL. when Srubiig del GIQUES Faites au Jlssus du niveau de Ja Mer : Latitude ire de PARIS. 5 = © Tuals 3 sal 2% = S La C nt À em 1 2 3 4 ; ! s LA rigueur de la température , el 6 l'absence de la neige sur les blés, font à craindre qu'ils ne se remettent pas du 8 mal que feur a fait l'hiver. Les trèfles da et luzernes sont déracinés dans toutes LL les terres froides et humides. Les tra- 12 vaux de la campagne ont été peu in- terrompus, Déclinaison de l'aiguille aimantée , à l'Observatoire de Genève le 31 Mars 20° 17% Température d'un puits de 34 p. ‘le 51 Mars + 9.0. Moyennes. TABLEAU DES OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES Faites au JARDIN BOTANIQUE de GENÈVE 46°. 12. Longitude 15. 14”. OBSERVATIONS ATMOSPHÉRIQUES. 2 . = © © 20 FE Baromètre, CRC RL = = © a À A — Lev. du Soï.| à = heures, a Pouc.lig.seiz.|pouc.lig.seiz. nm ns, mm | 1 Li 2 9e 15 3 1 4 2 $s 2 6 4 HE 2 6 8 3 9 8 10 3 11 10 I LI 02 m nr en Li et Li Het en ben © © un p D = db 00 co œ® O ur uous O D ON NN MM Pb b 6 bb bp BE &w b » ms = b va 26 b + LL u> Uu> b = O — Moyennes. l'herm. à l'om- bre à 4 pieds de terre, divisé en 80 parties. L.du S. | à 2h. Dix.*d, | Dix, d. 1. 8|+ 1. 3 Se 2. 6. 7* © 3. CE (2 CE 8. 10. S:« 7: o. [ 3. 2: 1e 3. Sa — 6. + 10. . + Bb D OR DID OMAN EME DE ONE EN nwWEWmaAanNmanmanmABE 0 bp NY . SN ES rs) Voile Ma ee ele Le Hygromètre. à cheveu. L.du S.] à 2h. CS Deg. À Degr. sr À À 82 63 80 68 77 80 86 82 90 80 75 74 84 84 ! 97 83 À 94 80 | 87 84 à 83 70 | 85 71 88 80 93 75 2 75 91 70 2 89 93 80 89 2 84 69 83 76 86 80 À 86 78 78 78 S8 80 90 83 86 77 | 85 73 | 83 75 85 71 84 71 : r x : * : 395,6 mètres (203 toises) au-dessus du niveau de Ja Mer: Latitude Pluie ou neige en Ü 24 heures. || a & 2. 3 5 Le Gi 4 Oo oc. 9 o. 6 110 1:16 © 6 1. 0 CoJl(«] [IPF LIT Lig. douz. mn” Gelée blanche ou rosée. HÉRASEE o 5 DER CANERREE [æ] n œ ( de Tems ) à l'Orient de l'Observatoire de Parts. MAR SUR 6 open A Vents, L. duS.| à sh. A NÉ cal, 50 so so so so so s0 s0 so NE so s0 s0 NE so s0 NE NE NE NE so so so so NE NE so so so NE NE so so s0 so so N NE NE NE NE so NE NE NE NE NE so NE NE NE NE NE NE NE NE N£ NE NE ——_—_—_—_— — mm Etat du ciel. a ne dl nua., id. cl. , nua. nua. ,id, liua. , COU. pl., cou. nua., COU» cou, ; id. cl,, cou. cou. ; ide cou. nei. ; nua. cl. , nua. nua, ; COU: cou. , id. brouil. , cl. cl, cou. Cou: , NUAe plu. , nua, cou. , id. nua. , COU. gres, | cl. ,nua, cl., id, nua. , Id. nua, , cl. cou. , cl cou. , cl. cl. , nua. cou, , cl. cou. ; cl. cl. , id, cl. , id. cl. ,id. s OBSERVATIONS DIVERSES. ms ne mn, es manne LA rigueur de la température , et l'absence de la neige sur les blés, font craindre qu'ils ne se remettent pas du mal que leur a fait l'hiver. Les trèfles et luzernes sont déracinés dans toutes les terres froides et humides. Les tra- vaux de la campagne ont été peu in« terrompus, Déclinaison de l'aiguille aimantée , à l'Observatoire de Genève le 31 Mars 20 I 7 Température d'un puits de 34 p. ile gt Mars t 9.0. {2 247 +) PHYSIQUE. UBER EINEN NEUEN LICHTSAUGER , etc. Sur l'absorption réelle de lumière qui a lieu de la part de certains corps, phosphorescens exposés aux rayons du soleil. Par Ta. De Gnotrnouss. ( Journal für chimie und Phisik vom Schweigger Ne 1. He se F*Tu } ( Extrait ). Lxs naturalistes ne sont point encore d'accord sur la cause de la phosphorescence d'un nombre de substances, sur-tout minérales , qui se, manifeste lorsqu'après les avoir exposées pendant un temps. plus ou moins long aux rayons du soleil, on les porte dans l'obscurité. Mr. Dessaignes, dans un Mémoire couronné, sur cet objet, désigne l'eau et l'humidité , comme sources prin- ‘‘cipales de ces phosphorescences passagères. Le Prof. Heinrich vient de publier, sur ce sujet, un ouvrage , dans lequel il attribue ces phosphorescences à une dé- soxidation produite dans les substances exposées, par l'action de la lumière, et de la chaleur modérée qu’oc- casionne l'exposition. Mais Mr. de Grotthouss prouve par les expériences intéressantes dont nous allons rendre ‘compte, qu'antérieurement à la production ou à l'ap- parition de cette phosphorescence dans les corps, il y a eu véritablement , et à la lettre , absorption de cette : Jlumière , qui reparoït dans l'obscurité. Nous allons citer l'auteur. » Ge fut , dit-il, le 23 octobre, à 10 h. jé matin , que Sc. et arts, Nouv. série, Vol. 1,N°.4. Avril 1816. T 248 Puysroue. par un temps humide, le vent étant à l'ouest, J'expo- sai à la lumière directe, mais pâle, du soleil, un chlorophane (fluate de chaux, de Nertschinsk) le ther- momètre en dehors de la fenêtre, étoit à +- 7 R.;à 10 h.= je pris le chlorophane ayec la main, que j'eus soin de laisser réfroidir, ‘pour ne point réchauffer la pierre ; je l'enveloppai de plusieurs doublés de papier , jé le mis dans une boîte qui fermoit bien , et que pour plus de précaution, j'enfermai encore dans une cassette, que je placai sur une table près de mon lit, à l’abri de tout accès de la lumière. ' «id. Le 24, à 6h. du matin, vingt heures après l'opéra- tion que je viens d'indiquer , les volets étant encore fermés , et la chambre complètement obscure, j'ouvris la cassette, et ensuite la boîte , et après avoir enlevé les enveloppes du chlorophane:, je le trouvai parfaitement “lisant. Je’ le’ renfermai! sur-le-champ ; comme précé- deimnent , et je ne: rouvris l'appareil que le 25 à 4 h. du matin; mais je ne pus découvrir qu'avec peine quel- ques traces de phosphorescence ; probablement. parce que Taction dé la lumière ,à l'époque de limbibition , avoit été trop foible, et le temps défavorable, c'est-à- dire humide. Cependant, j'eus à peine touché pendant - ue demi minute la pierre avec mes doigts, médiocre- - iient éhauds ,qne je vis reparoître une lueur très-déci- ‘idée: Dès que japéreus cette émavation nouvelle , je me ‘ hâtai de replacér le minéral dans sa première obscurité. ‘Ye l'examinai de nouveau le même jour à 15 h. du mätin', les volets ‘étant bien fermés, et mes yeux bien préparés par l'obscurité; la lueur étoit encore facile à distinguer ; ‘mais beaucoup plus foible ; et dans da nuit suivante , par. une température de 12° R, je ne “pus plus découvrir la moindre trace de phosphorescence ; mais dès que j'eus touché la pierre, du bout des doigts, pendant énviron demi inute, la pierre recommença à luire, Il ést à remarquer:que la phosphorescence produite SUR LA PHOSPHORESCENCE , etc. 249 par ce contact se conserve pendant plusieurs heures, imême après que le minéral est retourné à la tempéra. ture à laquelle il avoit cessé de luire. Cette pierre offrit les mêmes phénomènes dans les nuits des 27, 28, 29 et 30 octobre ; mais dans la nuit du 30 au 31 je ne pus produire une lueur bien dis-’ tincte qu'en la chauffant pendant une minute dans la paume de ma main. Je suis cependant persuadé que malgré l’'émanation fréquente de lumière que j'ai pro- voquée , je pourrai encore peut-être dans huit jours, produire une nouvelle phosphorescence en réchauffant la pierre par mon haleine. Je ne dois pas taire une circonstance essentielle, c'est que dans la nuit du 22 au 23 octobre, avant d'entreprendre les expériences décrites, j'avois retiré ce même minéral d'un lieu bien fermé , où il avoit passé au moins deux mois dans l'obscurité la plus parfaite ; et qu'à cette époque toutes mes tentatives pour le rendre lumineux autre- ment que par l'exposition aux rayons solaires avoient été sans effet ; j'avois tenu la pierre dans ma main , préala- blement réchauffée ; je l'avois laissée pendant une heure dans le tuyau d'un poële à 40 degrés; le tout inutile- ment. 1.» 20086 le cours de ces expériences du, 23 au 31 la température de ma chambre varia de, 10 à 13° R Si elle se fût élevée à 18 ou 20° le minéral auroit sans ‘doute donné de la lumière dans, la dérnière nuit, sans être touché ; car aujourd'hui encore (31) j'ai vu dans ma 7 Ha bien obscurcie, quil commence à luire lorsque je le place pendant quelque temps dans le voi- sinage d'un poële chauffé, dans un endroit où le ther- momètre ne s'élève guères au-dessus de 200.» . Ces faits curieux fournissent une preuve manifeste que le chlorophane absorbe la lumière lorsqu'il se trouve exposé aux rayons lumineux pendant un temps plus qu moins long; et qu il la répand ensuite imsensiblement , par une éma= Ts 250 PHYSIQUE. nation successivement décroissante ; et que tant. que la. constitution physique et chimiqué de cette matière pier- reuse n'est point altérée elle conserve cette faculté d'ab- sorber la lumière lorsqu'on l'expose au soleil, ou aux rayons émanés d'un corps en ignition , ou enfin à ceux que dégage l'électricité; et de la rendre peu-à-peu , jus- qu'à l'entier épuisement de la quantité absorbée. Lorsque le chlorophane a cessé de luire, il ne re- prend cette faculté, ni par la présence de l'humidité , ni par l'action des acides, ni par aucune autre influence que celle de la lumière rayonnante, ou d'une élévation dans sa température. On connoït deux autres substances qui ont une pro- priété analogue ; le diamant et le verre; on ne peut présumer qu'il entre dans leur composition chimique la moindre portion d'eau ou d'acide, et cependant, ces corps deviennent lumineux lorsqu'ils ont été exposés à la lumière, et lorsqu'on élève leur température. Il faut remarquer que Mr. Dessaignes n'a jamais pu par- venir à produire dans un phosphore insoluble , la moindre phosphorescence par la seule influence de l’humidité, sans une exposition préalable aux rayons, soit de la lumière solaire, soit de celle d'un corps incandescent. Il est vrai de dire que les matières salines font ex- ception à cette règle ; lorsqu'elles ont été privées de leur phosphorescence par une élévation de température qui leur enlève leur eau de cristallisation, elles redeviennent lumineuses par la simple restitution de leur humidité, sans nouvelle exposition à la lumière. Il est donc hors de doute que Mr. Dessaignes , en indi- quant la présence de l'eau comme source principale des phosphorescences passagères qui ne résultent pas de la combustion, a trop généralisé les conséquences de quel- ques faits particuliers. L'hypothèse de Mr. Heinrich est sujette à la même difficulté. Ce physicien attribue ces phosphorescences SUR LA PHOSPHORESCENCE , etc. 251 à une désoxidation des minéraux qui possédent cette propriété , désoxidation produite .ou par l’action de la lumière, ou par l'influence d'une chaleur modérée. Il est cependant de fait, qu'on n'observe pas en général de désoxidation dans ces phénomènes; et que lorsqu'il y a désoxidation réelle, «lle est plutôt accompagnée d'une absorption que d’un dégagement de lumière; comme par exemple dans l'exposition du muriate d'ar- gent à la lumière solaire. Si la désoxidation d’un com- posé étoit vraiment la cause de l'absorption et du dé- gagement de la lumière dans les phosphorescences , ‘avec quelle splendeur ne devroit- on pas voir luire le. mu- riate d'argent après son exposition aux. rayons solaires ! Toutefois l'auteur s'est assuré qu'il ne donnoïit aucune lumière dans l'obscurité. Les deux physiciens MM. Heinrich et Dessaignes, se rencontrent dans un point, lorsqu'ils expliquent le phé- nomène de la phosphorescence des corps qui en sont susceptibles par leur exposition à la lumière , en disant que lorsqu'elle tombe sur de tels corps elle n'en est pas absorbée, mais que son influence se; borne à mettre em mouvement le fluide lumineux qui s'y trouvoit déjà. : or, sil sy trouvoit, ce fluide impondérable avoit été antérieurement recu et absorbé par le solide pondérable ; c'est-là le nœud de la question ; et il justifie la dénomi- nation, de photorophe (lichtsauger ) que l'auteur donne à ces, substances: :. k hronitioubn Ces oo 29 re ton affirment encore , que le fluide lumineux, quel quil soit, contenu dans les, corps phos- phorescens, peut aussi bien être mis en mouvement par la chaleur que par la lumière elle;même; ce qui est vrai; mais si, pendant son exposition. à la lummère so- laire , la matière phosphorescente ne recevoit et.n'ab- sorboit pas une quantité additionnelle de fluide lumi- neux , la prolongation long-temps continuée d’une telle exposition feroit cesser enfin la phospnorescence, tout 252 Paysraur. comme un réchauffement long-temps continué l’amortit ; car, la cause excitante, agissant dans l'un et l'autre cas, le fluide lumineux se trouveroit expulsé de la masse pondérable phosphorescente , laquelle perdroit sa faculté de luire, même après avoir été exnosée à plusieurs re- prises à l'action du soleil. Or ceci n'arrive jamais par. suite de cette exposition, quelque prolongée qu'elle soit; ét en général , la chaleur même ne fait pas disparoître la propriété phosphorescente, sauf le cas où elle est administrée avec un degré d'intensité qui change le üssu, ou l’état chimique du corps phosphorescent. Dans ce dernier cas, le courant électrique, soit l'effet réuni de la forcé électro-mécanique et de la lumière électri- que, fournit le moyen de rétablir la phosphorescence : il est probable que c’est en favorisant nn l'introduction de là lumière libre. C'est en raisonnant ainsi, et à ce qu'il nous semble, d’une manière assez logiqué, que l'auteur cherche à étäblir , contre l'opinion de Henrich, Dessaignes , let quelques autres physiciens, ce principe quil regarde éomme incontestable ; savoir, qu'il existe des corps qui ont là faculté d'absorber la lumière dont on les frappe, et de la rendre ensuite peu:à-pèu: Les deux forces, celle d'absorption , et celle d'émission subséquente, sont modifiées par la température, et par la nature particu- lière de ces corps; c'est-à-dire, sur-tout pat leur faculté conductrice d'électricité. IF est aussi prabibile , que l'effet de l’eau , Observé par Dessaignes dans oups cas , ñ'est qu'un effet indirect , c’est-à-dire, qu'on peut l'at- tribuëer raisotinableméent à ce que le fluide ajouté a modifié Ta force conductrice de’ l'électricité ; et que même il à pa se produire de l'électricité réelle à Té- poque du passage de l'éau de l'état liquide à l'état so- lide. rf | "L'auteur, en répétant plusieurs des expériences indi- quées par Mr. Dessaignes à l'appui de son hypothèse Sur LA PHOSPHORESCENCE , etc. 253 sur la fixation de l'eau par le corps phosphorescent , comme source principale de la propriété lumineuse qu’il acquiert ;, les a trouvés limitées dans leurs résultats aux cas où une matière saline après avoir été privée de son eau de cristallisation par l'effet d'une température ‘ assez élevée, reprend cette humidité. IL croit aussi que Fauteur généralise outre mesure lorsqu'il ‘attribue la lu- mière du phosphore de Canton , principalement à l’in- fluence de l'humidité ; car, ni Mr: Dessaignes, ni au- cun autre physicien, ne sont jamais parvenus à rendre Inmineux le phosphore de Canton, en ne lui commu- fiquant que de l'humidité, et sans l'avoir soumis anté- rieurement à l'influence de la lumière. Tous ceux qui se sont occupés d'expériences de ce genre n'ignorent pas, que , du phosphore de Canton, récemment pré- paré , et versé encore rouge dans une phiole transpa- rente et sèche, qu'on en remplit entièrement , et qu'on ferme ensuite hermétiquement, répand une lumière très- brillante après qu'on l’a exposé aux rayons du soleil, ou à la lumière d'une bougie. Lorsqu'on employe cette préparation, déjà vieille et ayant perdu une partie de sa susceptibilité , sa réclusion dans le verre peut être désavantageuse , parce qu'il ‘intercepte beaucoup de rayons; mais , l'humidité et la vapeur qui environnent la flamme d'une bougie n'exercent que peu ou point d'influence. Au contraire , plus on conservera sec: le phosphore de Canton, et mieux et plus long-temps il gardera sa vertu ; l’haleine ne peut y exciter la phos- phorescence que par le dégagement de chaleur qu'elle occasionne ; et dans des fragmens qui, après avoir été précédemment exposés à la lumière, avoient cessé de luiré à la température ordinaire, Voici encore quelques phénomènes dignes d'attention. Le chlorophane privé de lumière , (c'est-à-dire , celui qui a été fortement et longuement rougi }) dissout dans Y'acidé muriatique, précipité par l'ammoniaque causti- 254 "1 Prysrques. que en fluate de chaux , séché, et mis , dans l'obseu- rité , sur une plaque de fer chauffée , ne répandra qu’une lumière blanche bleuâtre foible ; pendant que la même matière, qui n'aura pas été rougie, mais que d'ailleurs on traitera précisément comme la première, fournira un précipité qui répandra sur la plaque chaude une lumière vert émeraude superbe. Le premier chlo- rophane ( que nous appellerons À ) après avoir été dis- sous dans l'acide muriatique , donne , par l'évaporation lente , des cristaux. en forme d’aiguilles fines, capil- laires, blanches , quine luisent pas, ou du moins qui ne répandent qu'une lueur momentanée , très - foible dans l'obscurité , sur une plaque chauffée. Le second, B, soumis à la même opération, fournit des cristaux parfaitement semblables ; mais qui, exposés sur la pla- que chauffée, montrent une lumière verte très-brillante. Il paroït même que la lumière peut être transmise, du chlorophane naturel B, dissous par d’autres acides, à d’autres combinaisons insolubles, de sa base (la chaux ); car, après avoir précipité la solution de B dans l'acide muriatique, par l'acide sulfurique , en sélénite , on voit ce précipité briller sur la plaque chauffée , d'une lu- mière presqu'aussi forte , et peu différente dans la cou- leur, de celle du chlorophane naturel imprégné .de la lumière solaire. En revanche, l'auteur n’a observé au- cune lumière , lorsqu'il a exposé de même à la chaleur un précipité de sélénite obtenu par le mélange de l’a- cide sulfurique et d'une solution concentrée de muriate de chaux. Ces phénomènes , tout extraordinaires qu'ils paroissent , ont reçu d'un nombre d'expériences répé- tées , le cachet de Jo certitude. L'auteur termine son travail en disant, qu ] est cons- taté, que la lumière , substance #mponderuble ( ou tout au moins impondérée ) peut former avec la matière pondérable solide, des combinaisons qui subsistent sans altération lorsque cette dernière passe à l'état de flui- \ Descriprion D'un nouveau PHorTomÈTre. 255 dité , ou qu'elle est dissoute. Elle peut même, dans le cas d'une nouvelle modification chimique des élémens de la substance pondérable, passer de sa première com- binaison dans une nouvelle ; et dans la suite , et par l'effet d'un simple changement dans la température, se dégager de nouveau , sous la forme de lumière rayon- nante,,.et se dissiper dans l'immensité de J'espace. OPTIQUE. DescriPrIon D'UN PHOTOMÈTRE NOUVEAU, communiquée aux Rédacteurs par Mr. Nicon-Dsrom, de Vevey, In- venteur de cet instrument. ( avec fig. ) Avanr l'invention du thermomètre, on ne pouvoit ni aprécier avec quelque précision les diverses tempé- ratures , ni s'entendre entre physiciens pour les dési- gner. Il manquoit encore de nos jours à la physique un instrument qui donnât la mesure des diverses quan- tités de lumière répandue dâns l'air, et qui permit de comparer ses diverses intensités , précisément comme on compare , au moyen du thermomètre, celles du ca- lorique libre, ou rayonnant. C'est cet appareil que l'au- teur présente aujourd'hui aux physiciens : nous le re- mercions d’avoir choisi notre Recueil pour le leur faire connoître ; nous l'avons fait graver d’après le modèle qu'il nous a envoyé, en réduisant seulement à la moi- tié ses dimensions linéaires. Il est représenté sur la même: planche qui porte l'appareil de compression d'une barre de fer, que nous avons décrit dans le cahier pré- cédent; nos lecteurs sont invités à recourir aux fig. 4 et 5 de cette planche, dans la description qui sy rap- «porte et qui va suivre. 256 Orrrorur. L'auteur a été conduit à s'occuper dé cette recherche par le desir d'ajouter à des observations météorologi- ques journalières dont il s’occupe, une colonne qui in- diquât d’une maniere un peu précise le degré de clarté du jour au moment où il observe et prend ses notes: et de ne pas être borné à dire clair, nuages, couvert, etc. à chaque époque désignée. Il a eu en même temps en vue de rendre l'instrument comparable ; et il nous paroît y avoir réussi. Cet appareil a encore, par sa sim- plicité , l'avantage de pouvoir être ,construit par l’ama- teur même qui se propose d'en faire usage ; ou tout au moins par le premier relieur, ou faiseur d'étuis, qui se trouve à sa portée. AB, fig. 4, est un tube de carton, ou de métal, noirci en-dedans. Il a quatorze pouces de long, sur un pouce dix lignes de diamétre extérieur. Ces dimensions sont, jusqu'à un certain point arbitraires : celles que nous prenons sur l'instrument ménie , qui est sous nos yeux , nous semblent très- convenablement choisies. - Dans ee premier tube, entre , à frottement doux et juste, un second tuyau OT, mobile dans le premier, et dont le degré d’enfoncement , est très-variable , et indiqué par une division numérotée , de 1 à 5o, d'a- près un principe que nous expliquerons tout-à-l'heure. En-dedans de ce second tube il en existe un troi- sième , désigné par une ligne ponctuée qu'on aperçoit de Ben A, où il se termine , à fleur du premier, au- quel il est collé par le bas en B, au moyen d’un an- neau commun aux deux tubes. En haut, et environ cinq lignes au-dessous de son bord supérieur, ce troisième tube porte un diaphragme entièrement opaque , à l'endroit désigné par le mot clair, écrit en pointillé parce qu'on est censé le lire au travers des trois tubes de carton , qui, dans cette poîtion de l'appareil, se trouvent réunis. Ce diaphragme fait la fonction de porte-objet; et on pose dessus, divers Description D'UN NoüvEAU PnoromÈtTrE. 257 objets de nature à être vus avec un degré de netteté qui puisse être plus ou moins bien aprécié; ce sont des mots , on bien des figures, de dimensions données, et tracées sur des rondelles de papier qu'on substitue à volonté les unes aux autres, en les posant sur le dia- phragme , où on les assujéttit avec un anneau de car- ton, qui, lorsqu'il est en place, fait en cet endroit la fonction d'un quatrième tube concentrique. La rondelle supposée en expérience dans la figure , porte pour ob- jet à apercevoir , et que pour abréger nous appellerons la mire, le mot clair, écrit sur du papier blanc, en lettres qui ont pour DE 1 = des divisions du tube, ét dont les pleins ont + de line de ces divisions , en largeur. On peut bent pour mire , à un mot, une surface bariolée de plusieurs ésuties © ou tel autre ob- jet de nature à pouvoir être comparé à lui - mème , le plus distinctement possible ; nous appellerons terme nor- ma! ce degré de vision, dont l'identité sert de base à toutes les expériences. L'ouverture supérieure O du tube mobile est desti- née’ à recevoir l'œil de l'observateur; elle est coupée de manière à s'appliquer le plus exactement possible en- dedans de l'orbite osseuse de l'organe , et à intercep- ter toute lumière qui pourroit arriver par dessus le bord du tube pendant l'observation. Au-dessous de l’ouver- ture supérieure , on aperçoit un diaphragme , désigné en pointillé, parce quon est censé le voir au travers du carton. Ce diaphragme est percé d'une ouverture circulaire D D d’environ six lignes de diamètre, par la- quelle l'œil peut recevoir la RS qui lui arrive de la mire. Tout est bien noirci à l'intérieur. Or, cetté mire ne peut être éclairée , quand l'œil ferme le tube , en O, que par la lumière qui lui ar- tive par une entaille ou petite fenêtre FF, pratiquée dans le côté du tube. Cette fenêtre a pour hauteur ; par- tie du diamètre intérieur du tube; et pour laigeir 7 de Ld 258 url HO RTL QUE. ces mêmes parties; les divisions que porte le tube dans sa longueur, sont aussi des septièmes de ce même dia- mètre : on ne voit pas bien ce qui a engagé l’auteur à prendre pour échelle commune dans ses divisions , cette aliquote particulière du diamètre ; à moins que ce ne soit la propriété du nombre 7, d’être l’un des deux termes du rapport connu, d'Archimède , du dia- mètre à sa circonférence ( 7 à 22 ) mais cet, avantage. (si c'en est un ) nous semble plus que compensé par Vinconvénient d'employer un nombre qui n'est divisible que par lui-même , et par l'unité, La fenêtre FF est garnie d'un parchemin demi trans- parent, au travers duquel passe la lumière dont on veut déterminer l'intensité relative. La mire n'étant éclai- rée que par cette lumière , qui arrive latéralement , et encore diminuée par le défaut de transparence du par- chemin , on concoit que l'œil appliqué en O, et cher- chant à la découvrir, l'apercevra d'autant plus diffci- lement, que la lumière du jour ( dont une aliquote éclaire cette mire } sera moindre ; et pour l’apercevoir, et pouvoir distinguer, par exemple, le mot clair, qui sert de mire , dans la disposition que représente la figure, 1l faudra enfoncer le tube O dans le tube A, c'est-à- dire , rapprocher l'œil de la mire, d'une quantité qui sera toujours indiquée et graduée par les divisions que porte le tube , de 1 à 50. Ces divisions croissent dans le rapport de la quantité de la lumière qui; arrivant à la mire de plus en plus loin d’elle, à mesure qu'on tire le tube OT hors du tube AB, doit être de plus en plus grande , pour que l’œil puisse distinguer cette même mire , éclairée de plus loin. 5 pourroit y avoir une lumière si forte, que le tube étant tiré jusqu'à la division 5o , on vit encore trop bien la mire , pour atteindre le terme normal pour toutes les lumières comparées, c’est-à-dire , celui où l'on commence seulement à distinguer les détails de l'objet ; c'est ce qui Description D'UN NOUVEAU PHOTOMÈTRE. 259 a éfféctivement: lieu lorsqu'on expose la fenêtre F F aux rayons directs du soleil ; alors il ne reste de ressource que de diminuer l'ouverture de la fenêtre selon une pro- portion donnée. C'est à produire, au besoin , cet effet, qui agrandit d'autant l'échelle de l'instrument , qu'est des- tiné l'anneau de carton représenté fig. 5. Il port en avant une ouverture F F qui, lorsque l'anneau est en place , répond à la fenêtre désignée sur le tube par les mêmes lettres. Cette fenêtre ‘est divisée sur sa largeur en 7 par- ties désignées par autant de divisions. On comprend que, l'anneau étant en place, si on le fait tourner sur l’axe du tube , il pourra masquer successivement 1,2, 3, etc. jusqu’à 7 des divisions correspondantes de la fenêtre ; c’est-à-dire , diminuer de ? 2%, etc. successivement, la quantité de lumière qui peut entrer par cette fenêtre ; jusques à l'intercepter tout-à-fait, si on le tourne assez pour cela. On peut donc, par cette addition , diviser encore en 7 degrés la lumière qui resteroit trop forte pour éclairer la mire , au decré normal , le tube étant tiré jusqu'au degré 5o de son échelle. Une petite fenêtre R, diamétralement opposée dans l'anneau à la grande FF, et qui a pour dimension pré- cisément une des sept divisions de la grande, repré- sente, lorsqu'elle est placée en avant , sur la grande , le cas où la lumière éclairante est à son maximum; car réduite à ; de =, c'est-à-dire, à -— , elle suffit à faire ap- percevoir la mire , à un degré normal de distinction. Le terme zéro de l'instrument est l’obscurité parfaite , telle du moins que la mire ne puisse être distinguée par l'œil, quoique le tube soit enfoncé au plus près, la fenêtre F F descendant jusqu’en R. A partir de ce terme, les plus foibles degrés de lumière qui arrivent par cette fenêtre, permettent de tirer le tube plus ou moins en haut pour arriver au degré normal , et les di- visions de ce même tube indiquent toujours la quantité dont on l’a tiré pour atteindre ce terme. 260 MOREL E: Voici les précautions nécessaires pour rendre les ob- servations bien comparables. Il faut, avant de mettre l'œil au tube en 0, ; 08 les deux yeux pendant environ un quart de bé. A ; pour que la pupille commence à se dilater. On phase le tube de manière que la lumière , dont on veut aprécier l'intensité relative, arrive bien directement à la fenêtre FF. | On applique l'œil en O , de façon que le bord du tube joigne bien exactement à la peau en dedans de l'orbite ; et on tire assez le tube en dehors pour qu'on n'aper- çoive la mire qu'à grand peine ; ensuite on enfonce peu- à-peu le tube OT, jusqu'à-ce que l'œil la distingue, au terme qu'on s’est choisi comme normal, et qui doit être le même pour toutes les expériences. La pratique qu'on acquiert assez promptement ,. ne laisse guères d’in- certitude sur ce terme ; ilne faut pas demeurer plus de quatre secondes en observation, afin que la pupille ne se dilate que dans un certain degré. Nous avons trouvé le degré de sensibilité de cet instrument assez grand-pour qu'en se plaçant en observation dans une chambre, à quelque distance de la fenêtre, un seul pas de différence en s’approchant ou en s’éloignant d'elle, nécessitât un changement dans le degré d’enfoncement du tube, pour que le terme normal de vision de la mire demeurût iden- tique. Ce degré de subdivision. dans les gradations: de la lumière , nous semble suffisant pour tous les objets ordinaires de recherche. Cet appareil, que l'auteur présente avec, beaucoup de modestie , comme étant encore dans son enfance, est peut-être susceptible de quelques perfectionnemens. Mais, tel qu'il est, 1l remplit déjà très-bien le but qu l'a fait imaginer , celui de fournir un instrument compa- rable, pour tous les degrés de la lumière du jour. Il est simple dans son principe, d'une exécution et d’un usage faciles. Nous ne doutons point que ces qualités Dsytiol D'ÜN NOUVEAU PnoTOMÈTRE. 26£ qui s'occupent d'observations météorologiques suivies. Joint au cyanométre de natre illustre compatriote De Saus- sure , il fournit tout ce qu'on peut desirer pour l'obser- vation des modifications combinées de la lumière et de l'air atmosphérique. L'auteur suggère, deux genres de re- cherches auxquelles cet instrument pourroit se prêter. L'une ést celle des degrés de lumière qui donrent plus ou moins de force à notre vue; l’autre , est la marche de la dilatation et de la contraction de la pupille, selon les divers degrés de lumière. Nous ne comprenons pas bien comment il faudroit sy prendre pour faire cette dernière observation ; peut - être qu'en substituant à la mire, un miroir , On pourroit voir dedans l'image de la pupille pendant l'observation même , et juger ainsi des .changemens qu’elle éprouve. L'auteur croit aussi, qu’en _plaçant des verres oculaires , de différens foyers et for- .mes, à l'entrée du tube, on pourroit multiplier les expériences , eten obtenir quelques nouveaux résultats. . I nous semble .que toute modification , qui diminueroit . l'élégante simplicité de l'appareil, Ôteroit quelque chose de son mérite (1 ). (x) Les amateurs qui voudront s’épargner la peine de cons- truire eux-mêmes cet appareil, où qui craindroient de n'y pas réussir, pourront,se procurer l'instrument très-bien exé- cuté d’après le madèle que nous avons décrit , chez Mr. GLASER , relieur à Genève, rue de la Pelisserie. (R) 16» 260: 5} ASTRONOMIE. ErremeriDt AsTRONOMICHE D1 Mrrano , etc. Ephémérides astronomiques de Milan, pour l'année bissextile 1816, calculées par F. Carzini, avec un Appendix. Milan, 1815. fl ( Nonce. ) C: Recueil périodique annuel , toujours rédigé avec un soin particulier , et l’un des plus intéressans pour les astronomes , contient cette année, outre l’Ephéméride proprement dite , ou l'annonce diurne de tous les phé- nomènes célestes, quelques additions plus ou moins im- _ portantes , et un Appendix qui renferme des morceaux curieux. 4 ; On trouve dans les additions : 1.2 Le catalogue des 34 étoiles principales , où sont indiquées leur asc. dr. leur déclin. leur précession annuelle, et la constante pour le calcul de leur nutation et aberration. 2.° Une table de réfractions fort étendue , calculée par Mr. Carlini. Elle est fondée sur l'hypothèse de Laplace relativement à la constitution de l'atmosphère , et sur la théorie de la réfraction qui en dérive ; en lui appliquant toutefois de nouvelles déterminations de la constante de la réfrac- tion, fondées sur les observations de l'auteur. Cette table avoit déjà paru dans les Ephémérides pour 1808. Peut - être a-t-elle reçu quelques améliorations depuis cette époque. 3.0 Le catalogue des principales étoiles, visibles au méridien, pour la latitude de Florence, avec leurs po- sitions pour 1816. L’Appendix EPHÉMÉRIDES DE Mia. 263 .«L’Appendix renferme 1.° des observations de réfractions a de petites hauteurs sur l'horizon , par B. Oriani. La Chèvre passe au méridien sous le pôle, à Milan , seulement à 1°. 36° de l'horizon et rase , à peu de minutes près , les montagnes qui le bornent. L'auteur avoit observé en-1811 avec le cercle répétiteur de Reichembach, de 3 pieds de diamètre, 19 de ces passages inférieurs , et 14 des supérieurs près du zénith. Partant de la hauteur du pôle 430 28’ 37" à l'observatoire de Milan , l'auteur a conclu la déclinaison moyenne de l'étoile , de 45° 47 28",5 pour le commencement de 1811. Pour le calcul des passages inférieurs , Mr. Oriani a employé , comme essai , les principales tables de réfraction , savoir , celles de Bradley , Tobie Mayer , Piazzi, Delambre, Carlini et Bessel : celles de Carlini ont paru s’accorder le mieux avec les observations ; elles n'en différoient. jamais que de peu de secondes; en négligeant toutefois la correc- tion (crue jadis nécessaire par Carlini), applicable à la moitié septentrionale de l’arc du méridien. 2.9 La suite des observations sur l’ébranlement périodi- que des bätimens , par Angelo Cæsaris. Les Ephémérides de 1813 renfermoient déjà des observations curieuses sur cet objet; celles qu’on trouve dans le volume de 1816 ne sont pas moins remarquables. Dans les premières , l'effet observé provenoit d'un mouvement qui pouvoit être considéré comme une espèce de rotation , soit mou vement angulaire des murs qui portoient le quart-de- cercle mural, et la lunette des passages, autour d’un axe vertical. Les nouvelles observations indiquent une rotation autour d'un axe horizontal, dirigé de l’est à l'ouest. Ce mouvement étoit nettement indiqué par celui de la bulle d'air d'un excellent niveau de Reichembach, adapté au mural; et sa sensibilité étoit telle, qu'une inclinaison de 1" produisoit un mouvement de 1 = ligne. Les mêmes mouvemens qu'indiquoit ce niveau, se firent Se. et arts Nouv, série, Vol, 1.N°.4. Avril 1810. V ‘264 ÂAsTroNoMIïtE. aussi remarquer dans les distances au zénith obser- vées au mural ; de même quà un autre niveau fixé au côté opposé du mur. Les résultats paroiïssoient être en rapport immédiat avec le degré d'échauffement de édifice par l'action solaire successive. Les mouvemens les plus réguliers avoient lieu aux environs de midi. En temps serein, la bulle du niveau se meut alors du côté du sud, qui naturellement se dilate plus que le côté nord du mur, et se soulève d'autant. Le mouvement étoit à-peu-près de 2". Il cessoit tout-à- fait par un 1emps couvert. 3.0 Tables pour PEgiation du centre de la planète Vesta, { Son excentricité — 0,0889) et pour sa Réduction à lé- cliptique ( Vinclinaison de l'orbite étant — 70, 8’ 29" d'a- près Carlini ). 42 Occultations d'étoiles , observées à Milan . depuis 1811 à 1815, par le même; et à Florence, par les astro- nomes de cette ville. 50 Obliquité de l'écliptique , déterminée par les hau- teurs solsticiales , observées avec le cercle répétiteur de 3 pieds, de Reichembach; par B. Oriani. On a déjà donné dans les Ephémérides précédentes , les résultats de l'ob- servation du solstice d'hiver 1810 , et des deux solstices de 1871. On trouve ici les observations détaillées des cinq sols- tices suivans , avec tous les résultats qu'on en a déduits. C'est un objet d'un grand intérêt pour les astronomes , que de voir enfin décider cette question si long - temps discutée ; c’est au grand cercle répétiteur de Reichem- bach qu'ils devront cette solution finale. Les quatre solsticés d'hiver donnent l'obliquité moyenne de lé- cliptique au commencement de 1812 —230. 27. 48",20. Les quatre solstices d'été la donnent de 230. 27°. 5o",77. Il reste donc toujours une différence entre les résultats fournis par les observations des solstices d'hiver et d'été ; mais elle est beaucoup moindre que celles que les cercles EPRÉMÉRIDES DE Mina. 265 de 1° pouces de Reichembach , et d’autres instrumens , avoient fait conclure. On a employé les tables de réfrac- tion de Carlini pour la réduction des observations; tou- tes les autres tables procuroïent des différences plus gran- des entre les résultats respectivement fournis par les deux solstices ; cette différence auroit été de 3",7r , au lieu de 2”,57 (x). © 6. Observations météorologiques faites dans l'année 1814 , par Angelo Cæsaris ; avec un résumé des quantités de pluie tombées depuis 1764 jusqu’en 1814 ; C'està- mp . (4) On trouve À la fin du volume de la Connoissance des temps de 1816 les déterminations de l'obliquité de l’éclipti- que pour 1812, résultant de l'observation du solstice d'été et de celui d'hiver de cette même année , observations qui ÿ sont rapportées avec leurs détails. On y trouve aussi celle du solstice d'hiver de 181r. Voici les résultats. 44 23° 27 41”,16 par les obs, der8t1 sol. d'h. Obliquité de l'éclipt. 41,55 par celles de 1812 sol, d'é, i 42920 id, » + + «0 + + + 301 d'h, Moyenne. 23° 27’ 41,64 Lobliquité moyenne pour 1812, déterminée ci - dessus par les astronomes de Milan est de 23° 27° 49" 48; c'est-à-dire , plus grande de près de 8"! A quoi attribuer une différence Aussi considérable , et qu'on peut taxer d'énorme , eu égard à la précision à laquelle on aspire dans cette détermination fondamentale en astronomie, précision qu’on à droit d'atten- dre du degré de perfection anquel la partie technique de la science a été portée depuis peu d'années ? — Nous l'ignorons ; mais on peut remarquer, en favéur de la détermination fran- çaise, que la différence du résultat déterminé par les obser- vations des solstices d'hiver , et d'été, comparées, est bien moindre dans Les observations de Paris que dans celle de Milan ; elle ne va guères qu'à une demi seconde davs les premières ; tandis qu'elle est de 2” et demi, au moins, c'est- à-dire, cinq fois aussi grande , dans les dernières. (R) N: 14 266 ÂASTRONOMIYE. dire, pendant un demi siècle, au moins. La quantité moyenne annuelle de pluie tombée dans ces 5r ans, est de 35 pouces , 3,92 lignes. La quantité de pluie de cha- que année est nécessairement très-variée : mais, si on divise les cinquante ans en un certain nombre de pério- des égales et consécutives, on voit se manifester une marche croissante dans la quantité de pluie appartenant à ces périodes successives. Mr. Cæsaris en cherche la cause dans l'accroissement des irrigations , qui a eu lieu depuis un demi siècle ; d'après ce système d'agriculture , une plus grande quantité d’eau se répandant sur une plus grande surface, donne lieu à une évaporation plus con- sidérable , qui doit produire des pluies plus fréquentes. Mais l’auteur remarque que le nombre des années est encore trop peu considérable , et le résultat encore trop dépendant du hasard , pour qu'on puisse le considérer comme général et certain. La dernière année 1814, a été excessivement humide ; et la quantité de pluie tom- bée a été de 58 pouces 11,58 lignes. Le minimum dans la période entière a eu lieu en 1771; la pluie tombée cette année-là ne s’éleva qu'à 21 pouces 11,5 lignes (x). ES ne 9 . (x) Il n’est pas sans intérêt de rapprocher de ces résultats ceux que nous offre le tableau inséré dans le premier cahier de cette année de notre Pecueil sur la quantité moyenne; le maximum , et le minimum de pluie annuelle , tombée dans les neuf dernières années. On y voit que . La quant. moy. de pluie de ces neuf ans est de 29p. 7,3 Le maximum dans cet intervalle (en 1810) 39 8,5 Le minimum , id, «+ + + + « . (1815) 19 4,2 on voit que les deux extrêmes diflèrent de 20 pouces ; c’est. à-dire d’une quantité supérieure au minimum d'une année entière. ( 267 ) GE 2 7 2 PRE ERP CHIMIE. Exrraïr D'un MÉMOIRE SUR QUELQUES PROPRIÉTÉS NOUVELLES, reconnues à l’albumine, par Mr. Psscuter, fils , pharmacien ; là à la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève , le 20 janvier 1816. Les savantes recherches faites ces dernières années sur la nature des fluides animaux, par plusieurs chi- mistes distingués, et principalement l'importante décou- verte du Dr. Orfila, que l'albumine étoit le véritable antidote de l’oximuriate de mercure, ont engagé notre auteur à s'occuper de l'albumine , dans l'intention de déterminer l'effet de cette substance sur ce sel, et la quantité nécessaire pour em arrêter les effets délétères : c'est en poursuivant ces recherches qu'il a découvert à l'albumine les propriétés dont nous croyons pouvoir rendre compte à nos lecteurs , parce qu'elles portent un caractère nouveau et important. Il s'est occupé , dans la première partie ) à recon- noître l'action des différens réactifs chimiques sur l'al- bumine liquide et coagulée ; ce travail lui a présenté quelques résultats différens de ceux qui sont décrits dans divers ouvrages; mais nous ne rapporterons , afin de mettre nos lecteurs en état de juger de la suite du Mé- moire , que ce quil est important de se rappeler, sa- voir; que les solutions alkalines carbonatées, et les eaux alkalines terreuses n’ont aucune action sur l’albumine coagulée , ni à froid, ni à chaud. . Thomson, dans son précieux ouvrage, (Système chi mique ) a présenté un tableau de l’action des dissolu- tions métalliques versées sur de l'eau albumineuse; peu { i 268 C'a 1m 1e. d'années avant que cet ouvrage parût, le Dr. Bostock avoit reconnu que 0,000 d'albumine étendue d’eau, pouvoit être rendue sensible par une dissolution d’oxi- muriate de mercure : nous le dirons en passant , c’est l'excessive sensibilité de ces deux substances l’une sur l'autre, et leur combinaison immédiate qui engagèrent le Dr. Orfila à employer l'albumine , comme. l’antidote de ce sel; et ces essais se sont trouvés couronnés du plus grand succès. Si on verse une dissolution d’oximuriate de mercure saturée ,ou étendue d'eau, sur de l’albumine ou de l'eau albumineuse , il se forme à l'instant même un préci- pité blanc floconneux dans l’eau albumineuse; il se dé- pose lentement, et reçu sur un filtre il abandonne un liquide clair et transparent. Ce précipité a été reconnu composé d'albumine , d'a- cide muriatique et de mercure. Le liquide séparé du précipité par un filtre, a offert les caractères suivans ; il est clair, transparent , il rou- git légèrement le papier de tournesol, parce qu'il con- tient un peu du précipité en dissolution (r), il n'éprouve aucun changement n1 par une addition d'eau albumi- neuse , ni par la dissolution de sublimé, ni par des dissolutions alkalines ; une lame de cuivre décapée, laissée plusieurs heures en contact avec lui, n'éprouve aucune action ; l'acide hydro-sulfurique et l'acide hy- driodique sont les seuls réactifs qui ont indiqué la pré- sence d'une très-petite portion de sel mercuriel. Les recherches faites pour déterminer la quantité d’al- bumine nécessaire à la décomposition d’une quantité connue d'oximuriate de mercure ont paru établir d’une _ (1) Orfila a observé qu'une petite partie du précipité albu- mineux mercuriel se dissout lentement, par un excès d’albu- mine, versé au moment qu'il vient ‘+ se former, ce qui a été reconnu. PROPRIÉTÉS NOUVELLES RECONNUES A L'ALBUMINE. 269 manière bien précise, qu'un blanc d'œuf, d'une once pesant , étendu de quatre à six fois son poids d’eau, décomposoit entièrement une dissolution de 4 grains de ce sel, et abandonnoït par la filtration un liquide conforme à celui que nous venons de décrire. D'après cet exposé, il paroîtroit vraisemblable , que toute la partie coagulable de l'albumine se seroit coa- gulée en se combinant avec la dissolution de sublimé; mais il n’en est pas ainsi, car le précipité albumineux mercuriel provénant d'un blanc d'œuf, recu sur un filtre , lavé et séché à une douce chaleur , n'a donné qu'un produit pesant 15 grains ; tandis qu’un blanc d'œuf du même poids, séché à la même chaleur, a donné une masse pesant 65 grains. Cette portion coa- gulable de l’albumine devant exister dans le liquide, quoiqu'une addition de dissolution de sublimé n'eût produit aucun changement, s'est effectivement trouvée dissoute et s'est coagulée. par la chaleur et par les aci- des. L'auteur ne s’est pas permis d’expliquer la cause de cette propriété singulière de lalbumine , qui, mé- rite bien d’être recherchée (1). Plusieurs chimistes ayant reconnu le changement qu'é- prouvoit l'oximuriate de mercure par l'action des sirops et des décoctions de substances végétales, il devenoit naturel de reconnoître l'action de l'albumine sur ce même sel, et quoique le Dr. Orfila s'en füt occupé, la chimie présentant différens procédés pour obtenir les mèmes résultats, ce fut en les éprouvant , qu'ayant jeté le précipité albumineux humide dans des solutions al- kalines pures, dans l'intention d'en dissoudre l'albu- mine , on découvrit que toutes les solutions alkali- nés pures ou carbonatées , fixes ou volatiles, que les -(r) L'auteur n'a eu connoissance de l'extrait du Dr. Bostock: annoncé dans cé Reeuvil, vol. LVIIL, que depuis la leeture- de son Mémoire. 270 CHimirsr. eaux alkalines terreuses avoient la propriété de dissou- dre le précipité très-promptement par une légère :agita- tion à froid, sans donner à ces liquides aucune cou- leur. Cette nouvelle manière d'agir de l’albumine avec les dissolutions métalliques a fait abandonner les re-- cherches sur la nature du sel mercuriel , lequel a été reconnu par le Dr. Orfila passer à l’état de muriate ; et ce fait a engagé à poursuivre cette action avec di-. verses autres dissolutions métalliques. Pour revenir: à notre sujet, nous suivrons ce qui se passe dans ce précipité par le desséchement, et décri- rons l'action des alkalis sur lui. Ce précipité albumineux mercuüriel est blanc, il prend ? par le desséchement à l'air libre, une teinte jaunâtre , de la transparence ; pulvérisé et jeté dans l’eau froide, il se ramollit, et se conduit comme de l’albumine des-’ séchée; jeté dans les solutions alkalines carbonatées et dans les eaux alkalines, il ne s'y dissout pas; il ne con-’ serve cette propriété de dissolubilité que dans une so- lation d'alkali pur, dans laquelle elle s'opère à froid sans laisser de résidu , ni donner aucune couleur; dans Tammoniaque , l’albumine se dissout lentement et il se précipite un oxide noir de mercure. L'action dissol-! vante de toutes les liquéurs alkalines sur cette combi- : naison d'albumine et du sublimé est si grande, que si l'on verse une dissolution de sublimé dans de l’eau al- bumineuse mêlée avec une dissolution de potasse pure, il ne se forme point de précipité; mais si l’on mêle: à l'eau albumineuse des alkalis carbonatés, de l’ammo- niaque , ou des eaux alkalines terreuses , il se forme, au moment où l'on verse la dissolution de sublimé, un précipité coloré , comme ces alkalis en donnent, mais qui se dissout par une simple agitation, sans laisser de couleur. La combinaison de l'albumine avec l'oximu- riate de mercure n'a pas lieu aussi intimément par la. trituration que lorsque ces deux substances sont dis- PROPRIÉTÉS NOUVELLES RECONNUES À L'AIBUMINE. 271. soutes dans l'eau , car le coagulum qui se forme ne se- dissout pas dans les alkalis carbonatés, ni dans les eaux alkalines ; la dissolution a lieu lentement dans une so- lution de potasse pure , en laissant précipiter un oxide. gris de mercure. Les muriates de mercure , connus sous les noms de: mercure doux , de mercure précipité blanc, et de mu- riate ammoniaco-mercuriel, triturés avec de l’ailbumine liquide ou coagulée , éprouvent seulement une action : différente dans la couleur: le premier prend une cou- leur grise foncée, le second n'en prend qu’une légère, et le troisième reste blanc: opération qui présente au: chimiste un procédé bien simple et bien prompt pour reconnoître ces préparations , qui , à l'état pulvérulent, offrent toutes la mème apparence. Cette couleur est pro- : duite par le soufre content dans l'albumine ; car les lavages n'enlèvent pont à l'albumine coagulée cette propriété ; et le sérum du lait, dans lequel on n’en a point reconnu , ne produit point ce changement. La dissolution de mercure dans l'acide nitrique versée dans de l'eau albumineuse , produit un précipité blanc, dont l’albumine se dissout dans l’eau de chaux, et une. solution de potasse pure, mais dont il se précipite un oxide noir de mercure. Le liquide séparé par le filtre, du précipité , a présenté les mêmés caractères que celui: dans lequel on a fait la décomposition du sublimé. La dissolution dans l’eau , du nitrate de mercure cris-: tallisé, se conduit différemment que la dissolution ni- trique ; jetée dans l’eau albumineuse il se précipite sur le champ un oxide noir, sans aucune combinaison d’albumine. Passant ensuite en revue l’action de l'albu- mine sur les divers sels de plomb , de bismuth , d’ar- gent et d’étain, il a été reconnu que tous ces sels ont. fourni des précipités blancs insolubles dans toutes les solutions alkalines. Le précipité formé par le sulfate de zinc s’est trouvé dissoluble , et celui formé par: 2%. | CG H.E M3. Facétate de zinc ne s'est point dissous dans les: alkalis carbonatés. . Les dissolutions de cobalt n'ont point des de pré- cipité, ainsi que cela avoit été observé. Les dissolutions de fer ont présenté des diféérenes notables; le précipité jaune formé par une dissolution d’oxi-sulfate de fer ne s'est dissous que dans les eaux alkalines et dans la potasse pure; et au bout de quel- ques jours l’oxide s’est précipité. Le sulfate de fer n'a donné aucun coagulum. Les dissolutions d’oximitrate et d'oximuriate de fer, qui ont été regardées comme ne produisant aucun pré- cipité avec l'albumine, n'en forment effectivement pas. un au moment du sireRis mais après quelques heu- res de repos , il se dépose ous chacune un précipé jaune. albumineux qui se comporte avec les liquides alkalins comme celui formé par l’oxi-sulfate de fer. Une disso- lution de muriate de fer colore l’eau albumineuse en vert, sans produire aucun précipité. y. Les dissolutions de manganèse dans les acides sulfu- rique , nitrique et muriatique donnent des précipités blancs dans l'eau albumineuse , qui se conduisent diffé- remment les uns des autres avec les solutions alkalines; celui qui est formé par le sulfate ne se dissout que dans uné solution de potasse pure, qu'il brunit; dans les so- lutions alkalines carbonatées il se brunit aussi; le pré- cipité formé par le nitrate brumi ne se dissout point, tandis que celui formé par le muriate se dissout dans tous les liquides alkalins, les colore en brun, et au bout de peu d'heures l'oxide de manganèse se précipite. Le précipité obtenu par l'action de l'albumine sur les sels de cuivre est d'un blanc verdâtre : jeté humide dans les solutions alkalines et les eaux alkalines, il se dissout par une léoère agitation et donne à ces liquides une superbe couleur améthyste, qui ne subit ni par le temps ni par la lumière aucune altération : l'ammonia= PROPRIÉTÉS NOUVELLES RECONNUES A L’ALBUMINE. 273 que pure ou carbonatée ne perd point en le dissol- vant sa propriété de colorer l'oxide en bleu. La dessi- cation n’enlève point à ce précipité ces propriétés. Ce changement de couleur, et la dissolution du précipité ont lieu à l'instant où l'on verse une dissolution d’un sel de cuivre dans une eau alkaline albumineuse. Un oxide de cuivre trituré avec de l'albumine acquiert la propriété de devenir dissoluble dans une solution alka= line et de prendre la couleur améthyste. La dissolu- tion bleue du sulfate ammoniacal de cuivre, versée dans une eau albumineuse alkaline, prend une teinte violette foncée. Le muriate blanc de cuivre ne produit aucun effet sur l'albumine. L'Iode ayant formé des combinaisons particulières , avec un grand nombre de substances, éprouve aussi une action bien marquée de la combinaison avec als bumine ; ces deux substanees triturées ensemble dans les proportions d’une partie d'iode sur vingt d'albumine, il se dégage une très-forte odeur de chlore; il se pro duit un coagulum brun, qui étendu dans de leau froide et jeté sur un filtre, abandonne un liquide brun, lequel perd ,après quelques heures de repos, toute sa couleur sans qu'il se dépose aucun précipité. Ce coa- gulum brun se dissout dans les solutions alkalines pures Ou catbonatées , en perdant sa couleur ; exposé à la cha- leur, il blanchit sans répandre aucune vapeur violette; le même effet a lieu si on le jette dans l’eau chaude, ou si l'on fait chauffer de l’eau dans laquelle il seroit suspendu; et le liquide n'acquiert point de cou- leur : l’albumine privée de l'iode redevient insoluble dans les liqueurs alkalines carbonatées. Par cette com- binaison de l’ailbumine avec l’iode, cette dernière subs- tance devient dissoluble dans l’eau sans presque la colo- rer, car une quantité de coagulum contenant vingt- ‘quatre grains d'iode ayant été décolorée dans l'eau chaude, et l'eau rapprochée par distillation en vases clos à une once en poids n'avoit pris qu'une teinie jaunâtre, 274 CHimr:re. L'iode paroïît n’avoir été rendu dissoluble que par sa combinaison avec l'hydrogène de l’albumine ; cepen- dant cette dissolution ne possède pas les propriétés de acide hydriodique ; elle n'est pas acide, elle ne prend pas de la couleur par la concentration, elle précipitele nitrate d'argent, l'acétate de plomb et l’oximuriate de mercure en jaune; traitée avec le chlore, elle donne un précipité violet; soumise à un courant de gaz hydro- sulfurique, elle reste claire et acquiert de l'acidité, qu'elle perd par l’évaporation ; exposée ensuite à un courant de gaz acide sulfureux, elle a laissé déposer le soufre introduit par le gaz hydrosulfurique ; et ayant été chauf- fée pour dégager l'acide sulfureux surabondant, elle à repris son premier état, ce qui semble bien établir que l’albumine enlève à l'iode la propriété de se com- biner avec l'hydrogène en quantité suffisante pour former un acide. Toutes les différentes expériences dont nous venons de rendre compte ont été faites avec du serum du sang de divers animaux ; et l'identité reconnue entre cette substance et l'albumine s'est trouvée confirmée par leur uniformité d'action sur les dissolutions métalliques. Les recherches faites sur la substance qui se trouve dans les sucs des crucifères, et à laquelle Fourcroy avoit donné le nom d’albumine végétale, n’ont point donné des résultats qui eussent le moindre rapport avee ceux fournis ‘par l'albumine animale ; il seroit à désirer que quelques essais pussent être faits avec le suc de papayes, auquel Vauquelin avoit reconnu des propriétés analo- gues. (. 275.) HISTOIRE NATURELLE. VoyAGE AUX RÉGIONS ÉQUINOXIALES DU NOUVEAU CONTINENT, \ par Al. de Humsorpr et A. BowpcanD, rédigé par Al. de Humwsozpr. 2 vol. 8.0 avec atlas géographique et physique. ( Extrait ). Lo amateurs des sciences naturelles, et de cette haute politique qui prend sa base dans l'histoire de l'homme, auroient pu craindre que le savant si renommé dont nous annoncons enfin le voyage, n'eût dans les sept publications qui ont précédé cette dernière (1), épuisé tout ce que l'observateur le plus intelligent et le plus (1) Voici le catalogue des ouvrages publiés par MM. de Hum- boldtet Bompland, depuis leur retour. 1. Observations astronomiques, etc, 2 vol. in-4.° 2. Plantes équinoxiales recueillies au Mexique, à l’isle de Cuba, etc. 2 vol. in-folio avec plus de 120 planches. 3. Monographie des melastomes, avec planches coloriées: 2 vol. in-folio. 4. Essai sur la géographie des plantes, ©” 5. Collection d'observations sur la zoologie, et l'anatomie comparée. 2 vol. in-4.0 6. Essai politique sur l’histoire de la Nouvelle-Espagne. 2 v: in-4 ° avec un atlas de 20 cartes in-folio. | 7. Vues des Cordillères et des monumens des peuples indi- gènes du nouveau continent. 1 vol. in-folio avec 69 planches, en partie coloriées et accompagnées de Mémoires explicatifs. Ce dernier peut être considéré comme l’atlas pittoresque de la relation historique du voyage. On en a réimprimé le texte , en deux vol. in-8.° avec 19 planches. 276 Hi1STOIRE NATURELLE, éclairé pouvoit leur apprendre sur les vastes régions qu'il a parcourues dans la zône torride : Ils seroient dans l'erreur. La collection des faits, des raisonnemens, des matériaux de tout genre , recueillis pendant cinq années par le plus savant , le plus actif, et le plus in- fatigable des voyageurs, est si prodigieuse , que la re/a- ton du voyage proprement dite, reste encore plus riche de tout ce qui compose l'intérêt dans ce genre de pro- duction , que tout ce que nous connoissons d’analogue ; quoique l'auteur aït extrait de l'ensemble des matériaux qu'il avoit rapportés , de quoi composer sept ouvrages plus ou moins volumineux, avant de rédiger son itiné- raire. | Et c'est avec un sentiment bien Juste des convenan- ces qu'il a procédé de cette manière, au lieu d'entasser dans un seul ouvrage , la masse énorme de ses maté- riaux, disposition dans laquelle ni les intérêts de l'au- teur, ni ceux des lecteurs n’auroient été consultés. Le premier , auroit été forcé d'abréger ou de supprimer une infinité de détails plus ou moins importans, afin que l'ouvrage n’atteignit pas un volume démesuré ; les seconds se seroient vus souvent forcés à faire l'acquisi- tion entière d’une collection , dont une partie seule peut-être leur offroit de l'intérêt. Critiquer Mr. de Hum- boldt sur la division qu'il a adoptée, et les publications successives qui en ont été la conséquence, ce seroit dans le fait, lui reprocher d'avoir trop, et trop bien observé ; défaut également rare, et pardonnable. I faut convenir toutefois, que cette marche n'a pas eu lieu sans un inconvénient, qui a encore été aggravé par des circonstances typographiques assez malheureu- ses, et étrangères à la rédaction; cest le long temps qui s’est écoulé entre l'apparition des premières et «le, la dernière partie de cet immense travail. Il est résulté, de ces embarras une singularité, c’est que la traduction su voyage a paru en Angleterre avant que l'original Vox. AUX RÉGIONS ÉQUINOXIALES DU NOUV. CONTINENT. 27% eût été publié en France ; et que l’Edimbure Review, l'un des journaux anglais les plus estimés, én a donné un Extrait fort étendu , à une époque où les lecteurs impatiens ignoroient encore en France, si, et quand leur attente seroit remplie. On jugera par les expressions que nous puisons dans cet Extrait, de l'opinion que profes- sent les savans auteurs de ce Recueil, sur la production qu'ils analysent. | __ «Cet ouvrage , disent-ils (1), nous met plus près de l'auteur, et nous fait mieux connoître son caractère, qu'aucun de ceux dont il a enrichi jusqu'a présent la science. Un écrivain peut publier ses observations astro- nomiques , ses découvertes dans la géographie physique, en botanique , en anatomie comparée , etc. sans vous rien apprendre sur ce qui le concerne, sinon , que ses connoiïssances sont étendues et variées ; qu’il est obser- vateur industrieux et subtil; etc. Mais dans sa Relation , vous êtes avec lui; vous partagez ses dangers, ses es- pérances , ses craintes , ses succès , et ses mécomptes. Vous le considérez avec un vif intérêt, comme agent moral ; comme un être intelligent, qui sent, qui souf- fre , qui jouit , tout ainsi que vous-même ; et ces émo- tions sympathiques ajoutent un nouveau charme à l'ins- truction variée et solide que vous puisez dans lou- vrage. » .. C'est à l’imitation de notre illustre compatriote De Saussure , ( Voyages dans les Alpes ) que l'auteur nous dit avoir cherché seulement à conserver dans des notes, sans autre ordre que celui des temps, toutes les obser- vations qui ne se classoient pas naturellement dans quelqu'une des grandes divisions de ses Recherches ; il VE 6. 85 85 & — $. o. Bg | 750 uT- 5 Fa CE 1. 65 — $. 2: 90 87 2, 0 plu., cou. = LE Ge 91 89 in @ plu., cou, — 9. 6. jt 98 4 9 Pplu. , nua, 2m. 0: 7e 94 83 —— joua, id, 2 126, nu. Ge 92 88 _— cou. , id, 22 | L— 9. 7. 89 7 —— | nua., cou. 23 À É— 9. 7. 85 58 — Enua. , cl, 24 À PAS 9. 70 60 fcou. , cl. 5 à É— 9. 8. 74 75 5 0 cou. ; nua. 268 ® Η 10. qe 78 74 I. Oo cou , nua. 27 ÿ _ 9. 6, 77 77 a nua., cl. 28 | — 9. ce 7740070 —— cl, id. 29 — Se 3 63 —— che nua, 30 LT 8. 73 71 es juua,, id, — Moÿennes. f OBSERVATIONS ATMOSPHÉRIQUES. ANAL à 8 106. OBSERVATIONS DIVERSES. SR Ge mn 0 RER en — LA saison est singulièrement retar- {dée. La vigne n’a point encore poussé. f La végélation est très-foible, Les pluies j paroissent eependant avoir regarni les Aprés que les gelées avoiént éclaircis ; fmais les blés sont très-clairs ; quelques- {uns sont perdus. Les labours de se- mailles de printems se sont faits avec facilité. Déclinaison de l'aiguille aimantée, à l'Observatoire de Genève le 50 Avril 20° 2%”. | Température d'un puits de 34 p. le | go Avril + 8. 7. | R au 31 DÉCEMBRE 1815. EXTRÉMES DE L'ANNÉE. lus haut 27. 3.14. le 23 Févr. : Déc. : : € Différence 1:76 Jus bas 26. 2. 8. — 28 Janvier. lus haut +24. o — 15 Juillet. : ” & Diérence 93e 2 us bas — 9e 2 — 19 Janvier. est remarquable par sa sécheresse. La quantité moyenne _ les neuf précédentes est de . . . 29p.71.3d. Le conulement de D 0 ohne qe rie MP rertrnin-Î A 1 Li MOYENNES DES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES nu 1%. JANVIER au 31 DÉCEMBRE 1816. 5e A du Sol. 2 heures. _ Lev. du Sol. Févr. : heures Mars Fer Sol. 2 heures. An: ES du Sol. z heures Mai Lev. du Sol. 2 heures a ER du Sol. z heures Juillet Lev. du Sol. 2 heures Le [e S Rue $ Lev. du Sol. 2 heures G Lev. du Sol. Dept. I z heures { Lev. du Sol. 2 heures Nov. 2 heures Déc. : 2 heures MOYENNES DES ANNÉES Lev. du Sol. Lev. du Sol. de , Baromètre, Moyennes aux 2 époq. du jour, | du mois, pouc. li. sei.c. pouc. li, sei.c. 26.10. 1,87 » n 26.10. ous EEE 27. ©. 9,46 27. 0.8 7 0. 7,538 27° 0-8:49 7. O.12,61 PAT 26.11.6,50 26.10. 2,66 26.10.1,44 i { 26.11.10,71 26.1: f: fe t 26.10. 0,20 26.10.16,35S 26.10.10,58 26.10.12,10 6. 9.14,40 9,64 OMIS O 26.11.12,60 26.11. 3,45 26.10.15,48 F 26,10.12,95 } 26.10.5,25 13 26.114017 sa 26.11414,95 R 26.1. 1,46 z6.11.10;27Ù , 08 26.10. 9,70 PRET . [+ 989 Thermom. Moyennes PTE aux 2 époq: du jour. deg.cent. Ra» 07 res — 2,90 02 + 359 R+ G,4x + 0,51 + 6,27 + 2,93 pie è + 7:99 Lor } +12,60 Re ass Pnéto ue è +4,01 + 8,39 +16,96 FR +12,62 M6 S1S +12,84 à + 9,69 + 3,70 + 1,25 + 4,89 à l'air, | du mois, deg.cent. Hygromètre. Moyennes Therm. dans Eau de pluie et A —, de neige le puits. aux 2 épogq. du jour. 93:29 PRE 90:27 6,50 LL A: Sue 92,00 PR boys 78:53 97,55 a, 84,38 81,00 77:00 Es 60,00 LA 90,53 DR 6658 Gén Pa au GBn |, De Rang | 2229) 87,95 1815. 26.11. na] + 8,03 85,25 1814. | 26.10.:15,14 713% 78,86 16 10026711 0,40 + 7,48 79:29 1812. | 26.1c.15,98 + 7,10 80,64 10 181 [N20.11.,1,09 + 8,89 7916 1810. | 26.11, 7, 9 + 8,57 79:43 1809. | 26:11. 0, 0 + 7,54 82,86 1808 26.11, 0,14 + 6,68 62,37 16/07. |N2611. 1, 6 + 7,78 7979 / 26.11. 0,14 + 8,73 80,40 | du mois. par mois Moy. lig. douz. [du mois 18. o |+ 9, | 19:90 PES 17. 11 [+ 8,5 23. © |+8;7 23, 3. + 8,7 18. 3j [+ 9,0 19. 9 |+ 9,0 20. 6 |+8,5 8. 9 + 9,5 23: 03m 409;5 25. g |+ 9,3 20. 6 [+ 8,6 p- 1 d. 19. 4 2 |+8+ 8,6 27.10. 3 +9. o,7 26. 9. 5 |+9. 1,0 30 8. 8. |+9. 2,3 30. 5.10 |[+9: 1,1° . 8,6 Da: 9.2 +8. 7,0 . 936 . 4,0 PNO;2 EXTRÈMES DE L'ANNÉE. $ plus haut 27. 3.14. le 23 Févr. : Déc. Baromètre. plus bas 26. 2. 8. — 28 Janvier. , plus haut +24. 0 — 15 Juillet. TE J : . È Dion 33: 2. < plus bas = 9e 2 = 19 Janvier. Cette année 181 5 est remarquable par sa sécheresse, La quantité moyenne de pluie tombée dans les neuf précédentes est de . . 29p.71.3d. Et celle de cette année, seulement de « + + + + + + + + 19. 4, 2 Différence , au-dessous de la moyenne + « «10, 3, 1 L'année 1810 offre une différence à-peu-près égale en excès, au-dessus de cette moyenne, Pluie tombée en 1810 Metro tes e else Moyenne ( de 1806 à 1814 inclus) + + + + + « + + . 29 0 Différence , au-dessus de la moyenne + + + + «+ « + “10 ne 2 Re Si de la pluie tombée en 1810 » + « + + + + + « « «+ + 39. 8. 5 on soustrait celle tombée en 1815 + + « + + + + + + + +19. 4. 2 Différence + + + + 20. 4. cu Cette différence représente la quantité de pluie dont une année en a surpassé une autre dans une période de dix ans; celte différence dépasse _ . . . 185 5 de la quantité moyenne annuelle de pluie tombée dans ces dix années, His savoir , 29 p. Gr H7, è Différence 1. 1. 6 < Fo A4 APTE L t H AR