M , VOIRE Ets mie LA LA Un ni, qÉ : Lire ARRET BIBLIOTHEQUE UNIVERSELLE DES SCIENCES, BELLES- LETTRES > ET ARTS, LL FAISANT SUITE A LA BIBLIOTHEQUE BRITANNIQUE. Rédigée à Genève PAR LES AUTEURS DE CE DERNIER RECUEIL. TOME QUATRIÈME. deconde année, SCIENCES ET ARTS æ e nt % a. LH De A GENÈVE, la Bisciornéque UNIVERSELLE. 1817. De l'Imprim. de sérnà Re MOT PARTIE SANT OLIAIE + pe” 4 x ss. AT aa dust Re #44 PA KE 50 Ç ze) TABLE DES ARTICLES DIVERS CONTENUS DANS LES TROIS PREMIERS VOLUMES DE LA PARTIE INTITULÉE: SCIENCES ET ARTS, QUI ONT PARU EN 1816. TS PT TI TS TS SSL SSL ST ST N.B. Les chiffres romains indiquent le volume et les chiffres arabes les pages. SCIENCES ET ARTS. Asxicu des recherches et des découvertes récentes dans les sciences et les arts ; En France. + . . . ° + I 2 à 35 En Angleterre. + + + + « I. 35 à 59 En Allemagne. + + + + + I. 59 à 79 Supplément à la notice des progrès récens des sciences en Allemagne. . + . . . . + I. 220 à 222 Apercu des recherches et des découvertes dans les sciences médicales Rs, 7 + Le «id se srent Ag À 84 Apercu des progrès et de l’état actuel des sciences dans les Etats-Unis. «+ SAS & + + IL 249 à 267 IV SCIENCES ET ARTS. MATHÉMATIQUES. Élémens de géométrie, d'Em. Develey, Prof. à Lausanne. II. 268 à 272 OPTIQUE. Description d’un photomètre nouveau, communiquée par Mr. Nicod Delom, avec fig. . + + + LL. 255 à 267 ASTRONOMIE. \ Éphémérides astronomiques de Milan, pour l’année bissextilé 1816, calculées par Carlini. 4 + + - I. 262 à 266 Îdem. Suite. : - . . . . e « II. 199 à 125 Notice abrégée des progres de l'astronomie en Italie, dans les quinze premières années de ce siècle. . + IL. 114 à 122 Considérations sur les tachés du soleil ét observations de celles qui ont paru l’année dernière et celle-ci, par le Prof. Fictet, apec Jin à» = | ee » « ‘1Îl 189 8149 Extrait d’une lettre du Dr. Olbers, de Bremen, sur la comète de Fannéé dernière , et détails sur un ouvrage du Prof. Bessel. IT. 292 à 277 Sur les comètés, par H. Williamson. + + III 3 à 14 Ephémérides aswonomiques de Berlin, pour 1818, par Bode. III. 81 à 94 Sur les effets produits dans les observations astronomiques et trigonométriques par la descente du liquide qui humecte la cornée , par le Dr. Brewster. . + + IL 153 à 158 Avantage du théodolite doublement répétiteur. Par Domenico DE Veéche «0e UE" IT 27700 PRys1iQuE. Traité de physique expérimentale et mathématique de Biot, premier eflrait ‘ eûm où oo e + + EP 09 SCIENCES ET ARTS v Idem. Second extrait. + + + + + IL 3 à or Idem. Troisième et dernier extrait. + + + IL 169 à 185 Sur les variations qué peut éprouver dans sa longueur une barre de fer soumise à faction de diverses forces, par le Prof. Pictet, avec fig. + *.. + + TL 175 à 200 Sur l'absorption réelle de lumière qui a lieu de la part de: certains corps phosphorescens exposés aux rayons du so- leil. Par Th. de Grotthouss. . + + + I. 247 à 255 Recherches physiques sur l'iode, par le Prof. Configliacchi. II. 278 à 287 Quelques réflexions sur la constitution physique des corps, adressées par le Prof. Prevost. + : +: + II: 288 à 29r Expériences galvaniques, par Porret. + + IL 15 à 13 Commentaires sur l’histoire et les théories de l'optique. Par le che. G. Venturi, +: CC > “IIL 240 à 253 MÉTÉOROLOGIE, Recherches sur Pélectricité atmosphérique , par Schübler, avec fig. et tableau + + + + + IL. g3 à 113 ELECTRICITÉ Sur la colonne électrique de Zamboni, par le Dr. Schübler. dE. 27 "à 29 ÉLECTRICITÉ VOLTAÏQUE. Détail de quelques expériences faites avec uné grande batterie voltaïique, par Childrèn. + + + + I. 109 à 119 Description d’une batterie galvanique élémentaire , par W. H. MORE 8" eo Mo EL. 119 à 123 GÉOrOocCIEÉ. ’ De la matière première des laves, par J. À. De Luc. ET I: 208 à 279 b vz SCIENCES ET ARTS. Réflexions sur l'opinion-de Mr. De Luc relativement à la ma- _tière première des laves, par Mr. Moricand de Genève. IL. 57 à 62 Lecons de géologie données au collège de France, par J. C. de la Métherie. + + + +. + +. IL 26 à 37 ; GÉOGNOSIE. Esquisse minéralogique des environs de la chaussée des Géans; par Mr, B. : + + + + III. 278 à 286 CHiuzt. Note sur les variations du gaz acide carbonique dans l'at- mosphère en hiver et en été, par le Prof. De Saussure. T. 124. à 134 | Extrait d’un Mémoire sur quelques propriétés nouvelles re- quelques prop connues à l’albumine, par Peschier, pharm. I. 267 à 274 Considérations sur la nature des causes qui maintiennent cons- tante ou à-peu-près constante la proportion de l'azote et de loxigène dans l'atmosphère, par Ben. Prevost. IL. 194 à 203 Du charbon végétal et de sa bâse métallique, par le Prof. Dobereirer. * . A F À + IL 297.2 30Ë Expériences sur la couleur bleue que prend quelquefois le L lait des vaches et des brebis, par Bremer. + III. 19 à 26 Procédé pour lanalvse de la terre végétale, par Schübler. III: 128 à 170 Expériences nouvelles sur la métallisation des terres, par Clarke. IIL. 94 à 99 Tableaux chimiques du règne animal; par T.T. John. III. 253 à 268 CHIMIE APPLIQUÉE:. Sur la fabrication du verre, sans potasse en employant le sel de Glauber, par Gehlen. Ne Ts" U200 À 207 SCIENCES ET Ars. YU CHIMIE MÉDICALE. Recherche chimico - médicale sur les causes du mauvais air: Par Mr: Rigaud de Lisle. . «+ + «+. IL 25 à 4o MIiINÉRALOGIE. Système de minéralogie, par R. Jameson > premier extrait. Fr II. 126 à 137 Idem. Second extrait, . CT ° IT. 204 à 213 Idem. Troisième et dernier extrait + + + II. 30% à 309 HISTOIRE NATURELLE. Voyage aux régions équinoxiales du nouveau Continent ; par Alex. de Humboldt, . » + . . I. 275 à 29 } Notice sur les serpens de la Suisse , extrait d’un Mémoire de Mr. Wider. + . . j'sres: - ET. 109 à rr4 Description d’une poule qui a un profil humain, par le Prof. Fischer , avec fie. . . des HE Fo à 205 BorTanrques. Essai sur les propriétés médicales des plantes, par le Prof. De Candolle. , 0 e e. . . III. 17I à 185 Elémens de physiologie végétale et de botanique, par Mr. Brissean-Mirbel: - +211 eh ét 16e: HI: 99 à 108 Histoire naturelle médicale et économique des Solanum ; par M.T. Dunal. . . . . . . . III. 287 à 294 PuyxsiroLzLoctre: Mémoire sur l'usage de la main droite de préférence à la gau- che, par le Dr. J. M. Zecchinelli. . + + IL. 213 à 226 WILE SCIENGES ET ARTS. MÉDECINE, Wémoire sur le nombre des chiens enragés qui ont été ob- servés à Fécole vétérinaire de Vienne pendant un an , par DE Waldinipen » 1e es CO RRERNRE 2 400 Histoire d'une apoplexie, par le Dr. Odier, < IE. 138 à 152 Observations sur la communication des maladies eonta- gieases et sur les moyens d'arrêter leurs progrès, par le Dr. Hosack , premier extrait, + + + XII. 38 à bo: (Tdém, Second et dernier extrait. » . + III 186 à 198 CHiIRURGIE. Histoire de deux opérations pour la restauration du nez, par - Carpue. .! - . : Ê . : ù Æ 155148 Observations etcas relatifs à l'opération de la pupille artfi- ,.cielle, par le Prof. Maunoir. + + + LIL 269 à 278 ARTS. Sur les lampes de sûreté, par Sir H. Davy, avec fig. 7 LL 149 à #57 Sur des expériences de véhicules à roues, par Mr. Edgeworth. III. 5r à 63 Le Cercle des'arts mécaniques, par Th. Martin, ingén. civil. HI. 715 à 124 Esquisse d’un nouveau procédé de Howard pour rafiner le sucre, par Thomson. + + + + + HIl. 124 à 127 Description d'un nouveau chalumeau, par Newman. IE. 205 à 207 Procédé pour économiser l’eau dans les machines, ævec fig. III. 208 à 210 Sur les explosions dans les machines à vapeur, par Mr. de Baader. . AN 2 A n e « XII. 2:10 à 2x SCIENCES ET ARTS. a Notice sur la fabrique d’alun et de couperose établie à Bouxviller ; par Mr. H. L, Moschard. + III. 295 à 30a MÉLEANGES. Notice des séances de l'Académie Royale des sciences de Paris, pendant le mois de Janvier. 4 + + + I. 158 à 163 de Févtier. : ‘>, e + _ 1 222.8 2329 de Move: | ass 308.4 333 d'AvrL ./e. «ss. FT 63: Àà 18 de Mai, . s à «IT, 226 à 233 He Join le ns © 0 UE 110 1 378 de Juillet, + « « . IIL 64 à 69 d'Août. sta te. s “IIE. 120,4 12 de Septembre. + + + III. 226 à 230 Idem. . . . « III. 301 à 304 Notice des séances de la Société Royale de Londres, pendant le mois de Janvier. . . . . ° I. 163 à 164 de Révoers. Jin an nl te, Lai "LE ang 4,23 Mari, mer Ne) a +. 76 à «00 MR ue CO dia M at NES de Mai. : niet jet ete TE 233 41237 de Juin et Juillet. + e + II. 314 à 316 Notice des séances de la Société Royale d'Edimbourpg, pendant le mois de Janvier. ide his ° I 16, à 166 à 235 de Mars. « . . e + Il. 165 à 166 de Juin. » . . s . S'IL T6 à de Février. . . . . 1.233 4 317 Notice des séances de la Société géologique de Londres. III. 69 à 723 Notice des séances de la Société helvétique des sciences na- turelles, réunie à Berne. « + + + III. 131 à 140 24 x SCIENCES ET ARTS. Lettre de Mr. Tardy de la Brossy sur la mesure barométrique du Mont-Cenis ,etc.. + . . ++ I. 236 à 240 Fragmens sélénographiques. + + + + I. 291 à 302 Réflexions critiques sur l'évaporation, et description d’un nou- vel atmidomètre, par le chanoine Ang. Bellani. IE. 153 à 159 Remarque sur l'été pluvieux. + + + + IL 972 Sur les diamans propres à couper le verre, par Wollaston. = IIE. 140. à 14} Explosion dans un bateau à vapeur en Amérique. II. 145 à 146 Découverte de la base métallique de la baryte, ete. par le Dr. Clare. 26 Me Un er DNA AE a fr GTR Expériences et vues nouvelles concernant la flamme, par Sir HE Davy. ls een sHfelt et | III. 21764290: Sur la quadrature du cercle, avec fig. . + IL. 221 à 226 3 VAR TEMESs, Notice sur un instrument de musique nouveau. Î. 241 à 242 Observation d’un météore tumineux, par Wiele. I. 242 à 243 Notice sur la marche progressive de lun des glaciers de la vallée de Chamouny, par le Prof. Pictet, . II. 167 à 168& Sur la purification du platine. . + + + III 73 à 74 Phénomène remarquable observé à la mer. + ILE 74 à 75 Apparition d’un météore igné. + + + HI. 312 CoORRESPONDANCE. Lettre de Mr. Biot au Prof. Pictet. . + + Il. 81 à 86 Leitre du chev. Monticelly sur un phénomène particulier , observé dans l’éruption actuelle du Vésuve. + IL 87 Lettre du Prof. Carana sur la transmission du calorique. II. 238 à 24e SCIENCES Et ARTS. xt Lettre du Prof. Raymond sur le photomètre de Mr. Nicod. II. 240 à 242 Lettre de Mr. Biot sur les principes de l'équilibre. II. 55 à 77, Lettre du Prof. Gatteschi sur la transmission de la chaleur. III. 77 Lettre de Mr. Eynard sur l'observatoire de Beaulieu. LIL. 149 à 1dt Lettre de Mr. Marcel de Serres sur les terrains d’eau douce. III. 231 à 234 Lettre de Mr. Maunoir sur un perfectionnement à introduire dans le chalumeau de Newman. +: ° III. 304 à 306 Lettre du Prof. Prevost sur la notation numérique. III. 306 à 309 Lettre du Prof, Schaub sur là rectification du cercle. IIL. 310 à 3712 Annonces d'ouvrages nouveaux francais, anglais, allemands et RE ee A RC es TE I. 167 à 150 CT AN ES NL RM OR TER TOAENE RER EE I. 243 à 246 D SU Q era LUE UT AIR ONE on a M Nr e 21 Te 945 27248 OUR ET Fete LT HIT 238.4 86 RTE Re RSS RP 1 EE A EE DR TE LLC Are CVS III. 235 à 236 PHYSIQUE. MEMORIA TENDENTE À DIMOSTRARE , etc. Mémoire tendant à démontrer de plus en plus la force magnétisante du bord extrème du rayon violet dans le spectre solaire, Par Mr. Cosmo Rinorri. ( Journal de Brugnatelli 5. bimestre de 1816). ( Traduction ), A AE LE LÉ 8 Dis que le Prof. Moricchini a fait connoître ses intéressantes expériences sur la force magnétisante du bord extrême du rayon violet, j'ai eu plusieurs fois l'honneur de m’entretenir avec lui sur cet objet, et chaque fois il a résolu les objections que je prenois la Liberté de lui faire, avec cette clarté et cette urbanité persuasive qui lui sont particulières ,; comme aussi en m'opposant des expériences dont les résultats étoient sans replique. Je recus de lui, dans une de ces confé- rences, une aiguille rendue magnétique par son pro- cédé, cadeau que je chargeai un voyageur distingué de porter à Londres en témoignage de cette belle dé- couverte due à l'Italie. Je me fais un devoir de remér- cier ici publiquement son auteur de la description exacte qu'il m'a donnée des moyens qu'il a employés pour que la réussite de l’expérience soit constante , et des circonstances qui contribuent plus ou moins direc- tement à son succès. Par ces procédés je magnétisai, avec la plus grande facili- té deux aiguilles ; l’une,dans un intervalle d'environ trente minutes; l'autre, en quarante-cinq. Ces deux aiguilles Sc. et arts. Nouv. série, Vol, 4. N°, 1. Janv. 1817. À. 2 Puysiques. possédoient les propriétés magnétiques les plus décidées, telles que l'attraction des pôles de noms différens, la répulsion des pôles homonymes , l'attraction du fer, enfin la faculté de communiquer par le frottement la vertu magnétique à d’autres aiguilles. Après avoir obtenu ces résultats satisfaisans je pensai à varier de diverses manières les procédés, pour meitre a une épreuve plus complète la théorie de Mr. Moric- chini , et répondre aux objections élevées par divers physiciens. j Je commencai par mettre dans le faisceau des rayons violets du spectre prismatique la boule d'un thermo- mètre,en notant la température. ( Cette note est égarée). Je projetois en même temps le foyer de ces mêmes rayons sur une laiguille, qui devint complètement magné- tique en trente-cinq minutes. Je pris ensuite trois ai- guilles semblables, mais privées de tout magnétisme, et je les mis de suite dans une petite caisse de bois teinte en noir où elles furent fixées , l'une dans le plan du méridien véritable ; l’autre dans celui du méridien magnétique ; et la troisième, la queue à l'est, et la pointe à l’ouest. La caisse , exactement fermée , fut main- tenue pendant six mois (d’avril à septembre ) à la tem- pérature que j'avois reconnue propre au rayon violet (1). Je l'ouvris, au bout de ce terme, et je trouvai les trois aiguilles dans l'état suivant : la première étoit à peine magnétique , et éprouvoit tout au plus une répulsion sensible des pôles homonymes d’un barreau aimanté ; la seconde prenoit d’elle - même sa position dans le mé- ridien magnétique et elle y revenoit lorsqu'on l’en avoit écartée; mais cette propriété, ainsi que les autres effets (1) L'auteur ne nous dit point comment il sy prit pour procurer à sa boîte une certaine température constante perdant sx mois ; ce me doit point être une chose facile. (R) Exe.nouv.sUR LE MAGNÉTISME DES RAYONS VIOLETS. 3 magnétiques étoient très-foibles dans cette seconde: la troisième n'avoit pas plus de vertu magnétique que n'en ont les aiguilles récemment fabriquées. Je plaçai alors dans la même boîte trois autres aiguilles semblables aux précédentes et absolument privées dè tout magnétisme; je les établis dans les mêmes directions forcées dans lesquelles les autres avoient été maintenues ; et je laissai cette fois la boîte exposée à l'action de la lumière et à l'influence directe du soleil pendant le ptès long-temps possible, sans avoir aucun égard à la température atmosphérique. Je commencai cette épreuve de premier octobre ; et au dernier jour de mars, c’est- à-dire, au bout de six mois d'expérience, je trouvai mes trois aiguilles bien plus magnétiques que les premières ; et celle même qui avoit été contenue dans le plan du premier vertical, au moment où elle fut mise en liberté, se dirigea au nord par sa pointe qui avoit été main- tenue à l’ouest pendant la durée de l'expérience. Il semble qu'on peut tirer de ces expériences très- simples cette conséquence , savoir : que le magnétisme terrestre agit réellement et d’une manière permanente sur les aiguilles non magnétiques; mais que l’action de la lumière, soit seule, soit aidée de l'influence ter- restre , leur donne un magnétisme bien plus énergique dans le même intervalle de temps. Et comme, entre tous les rayons dont l'ensemble forme la lumière solaire -on trouve que le bord extrême des rayons violets, c'est-à-dire, le même où l'on a découvert ceux qui ont influence chimique , est la seule région du spectre qui possède la force magnétisante d’une manière énergique, il y a lieu de croire que la lumière en général ne doit la portion de cette même influence qu'elle possède , qu'à la présence de ces deux sortes de rayons dans le faisceau total. Et que l'on considère de plus, qu'aucune des six aiguilles mises en expérience n’a pu, en six mois de temps, acquérir la force magnétique qui s'est déve- À 2 4 Puystoues. loppée en trente-cinq minutes sur d'autres aiguilles tou- tes semblables, exposées à l'action du bord extrême du pinceau violet; et qu'une aiguille exposée pendant six héures de différens jours à l’action de ce rayon -non condensé par la lentille (1) a déployé des propriétés magnétiques supérieures à celles qu'avoient acquises des aiguilles exposées pendant six mois à l'action de la In- mière et aux influences atmosphériques. Mais, toutes ces expériences, tous ces raisonnemens ne Convaincront pas ceux qui veulent attribuer à d'autres causes les effets magnétiques qui se manifestent dans les aiguilles. Pour dissiper les doutes qui pouvoient rester à cet égard, j'ai pris la route suivante. J'ai placé sur un pivot de laiton une aiguille récem- ment fabriquée; elle étoit empêchée d'osciller par un autre pivot qui la maintenoit en même temps dans le méridien magnétique. Dans cette situation je fis pro- mener sur elle, de la queue à la pointe, le foyer des rayons violets réunis par une lentille. Ce verre avoit une force condensatrice de 798 (2). Le prisme étoit de verre de Bohème, et son angle refringent étoit exac- tement de 60°. L'expérience eut lieu en mai 1815, de onze à midi, par une hauteur du baromètre de 27 p. 8lig. Le therm. R. étant à 14° ; et le ciel parfaitement serein. Au bout de trente-deux minutes d'action l'aiguille (x) Il est à propos d'informer les physiciens qui ne con- noissent pas le procédé de Mr. Moricchini pour aimanter le rayon violet, qu'il consiste à le recevoir et le concentrer par une lentille, et à le promener ainsi concentré sur l'aiguille» en allant toujours dans le même sens, comme on agiroit s'il étoit question de lui donner la vertu magnétique avec un aï- mant artificiel. En opérant ainsi pendant une demi heure au moins, on obtient leffet annoncé. (R) (2) Nous ne savons pas ce que l’auteur entend désigner par ce nombre. (R) Exe. NOUV. SUR LE MAGNÉTISME DES RAYONS VIOLETS. manifesta des propriétés magnétiques , que je reconnus en approchant d'elle une aiguille légérement magnétisée, dont les pôles homonymes étoient repoussés par ceux de l'aiguille maintenue fixe. Je continuai le procédé encore quinze minutes, et au bout de ce temps elle déploya les propriétés magnétiques les plus décidées. A l'instant où j'enlevai l'obstacle qui la retenoit, la queue se tourna au sud, et la pointe au nord (1). J’ar- rêtai de suite l'aiguille dans cette position, et je promenai le foyer violet en sens inverse , c’est-à-dire , de la pointe à la queue. Au bout de quarante-sept minutes de ce traitement , elle avoit presque totalement perdu ses pro- priétés magnétiques ; et au bout de dix minutes d'action continuée , j'eus la satisfaction de voir ses pôles renver- sés, et la pointe se diriger au sud, et la queue au nord; phénomènes tout-à-fait analogues à ceux qu'on produit en polarisant et dépolarisant les aiguilles par les mou- vemens en sens opposés, des aimans artificiels. Il ne paroît donc guères permis de douter si le bord extrême du rayon violet possède ou non la force mag- nétisante. Car , si la position, ou quelque cause électri- que, déterminoit les effets magnétiques dans les aiguilles , je demande comment ce genre d'influence pourroit ren- verser les pôles, genre d’effet qui paroît appartenir à l'aiman seul (2). Mais, sans me borner à ce premier ré- sultat, je fis préparer une aiguille , longue de six pou- ces et large d’une ligne , fabriquée en façon de verge, munie à son milieu d'une chappe de verre , et suspen- due librement sur un pivot d'acier. Je promenai au- (1) Il nous semble que l'aiguille étant déjà établie dans, le méridien magnétique , elle ne devoit pas avoir à tourner en devenant libre. (R) \ (2) On dit qu'on renverse les pôles d'un aiguille en la mettant dans le circuit d’une forte batterie électrique; nous ne l'avons pas essayé. (R) \ 6 PrYsiçues. dessus d’elle, toujours dans le même sens, le pôle d'un b rreau aimanté , de manière à lui donner une foible polarité ; ensuite , je la magnétisai avec le foyer des rayons violets, que je promenois sur elle, dans le sens opposé pendant une beure entière. L’aiguille, mise en- suite en liberté, se dirigea de suite dans le méridien magnétique, mais avec ses pôles renversés ; de manière que la magnétisation par le rayon violet, non-seulement avoit détruit celle donnée par le barreau aimanté, mais en avoit produit une contraire. Ce résultat me procura un vif plaisir. Pour établir le fait d’une manière encore plus indubi- table, j'imaginai l’expérience suivante. Je fis préparer deux aiguilles , semblables en tout à la précédente ; et après les avoir disposées paralléiement l'une à l’autre, à la dis- tance convenable pour qu'elles fassent influencées simul- tanément , l'une par le bord inférieur, l'autre par le bord supérieur du rayon violet, je procédai, comme à l'ordinaire, en promenant ce rayon longitudinalement et dans le même sens sur les deux aiguilles pendant une heure ( de onze heures et demie à midi et demi). Je p'acai ensuite les deux aiguilles en liberté sur leurs pivots , et j'eus la satisfaction de les voir prendre spon- tanément une direction polaire. Je fis alors construire un pied en laiton, portant deux bras assez longs, pour que les aiguilles suspendues aux . deux extrémités pussent tourner sans se rencontrer; leurs rivots pouvoient être éloignés ou rapprochés l'un de l'autre à volonté par une coulisse ; les aiguilles por- toient chacune un petit anneau curseur, dont voici l'usage. Lorsqu'on rapprochoit les aiguilles de manière à faire coincider leurs sphères d’action à une distance moindre que la somme de leurs demi-longueurs , les pôles hété- ronymes s'attiroient, et les aiguilles se seroient attachées l’une à l'autre, si l'anneau curseur n'eût rendu prépon- Exp. NOUv. SUR LE, MAGNÉTISME DES RAYONS VIOLETS. 7 dérante celle qu'on vouloit maintenir au-dessous de l'au- tre, dans le même plan vertical. Alors, après avoir fixé l'aiguille supérieure , je la magnétisai avec le rayon vio- let ; et au bout de dix-huit à vingt minutes, je vis l'ai- guille inférieure commencer à osciller, et finalement reprendre par degrés la position opposée , dans un in- tervalle de temps un peu supérieur à celui qu'on avoit employé la première fois pour lui donner la polarité. Alors , les pôles de l'aiguille supérieure se trouvèrent renversés; mais cette aiguille avoit moins de force mag- nétique que l'autre ; toutefois cette force saccrut en continuant l’action du rayon violet : ainsi, en disposant un arc de cercle, gradué au-dessous de l'aiguille in- férieure , on se procura le moyen de mesurer la force magnétisante du rayon violet. Cet appareil, qui ne sera -probablement jamais capable de procurer des résultats bien précis, parce que son action repose sur des don- nées encore peu connues , pourra peut-être un jour faire partie du cabinet d'un physicien , sous le nom .de Magnétomètre. Dans le cours des expériences dont je viens de par- ler, je crois avoir découvert la cause qui a fait souvent échouer les physiciens qui ont tenté de répéter les ex- périences de Mr. Morichini. Ce Physicien a toujours cru qu'il étoit essentiel au .succès de l'expérience, que le ciel fût parfaitement se- -rein , et l'atmosphère bien sèche. Mais rien n'a confirmé «cette opinion. Les expériences suivantes jetteront peut- être quelque lumière sur cet objet. 1° J'ai rendu, par le moyen de l'évaporation d'uve certaine quantité d'eau chauffée , fort humide la cham- bre dans laquelle je faisois l'essai de l’action magnéti- sante du rayon violet ; j'ai toujours réussi, malgré cette humidité , lorsque j'ai opéré pendant un temps suffisant. ° J'ai fait passer le rayon violet au travers d'une 8 PHysirqaue. colonne d'eau en vapeur, avant de le condenser avec la lentille ; mais je n'ai pà produire aucun effet mag- nétique. 3. J'ai fait de même passer le rayon violet au travers d'une fumée épaisse de sucre brûlant; et je l'ai ensuite concentré avec la lentille et promené long-temps sur | Faiguille ; je n’ai obtenu qu’un très-foible degré de magnetisme, 4° J'ai placé l'aiguille dans l'eau , pour la magnétiser dans cette situation avec le rayon violet condensé par la lentille , je n'ai obtenu aucun effet. 5.° J'ai fait l'essai ordinaire par un soleil clair et chaud , qui succédoit à une pluie orageuse : l’expé- rience n’a point réussi. 6° Lorsque le ciel étoit partiellement couvert de nuages , le résultat de l'expérience étoit presque tou- jours incertain. 7. Dans les heures où les rayons solaires deviennent fort obliques , la force magnétisante est toujours moins énergique , quoique l’on condense fortement le rayon violet. Si les recherches qui précèdent m'ont procuré le bonheur de dissiper toute ombre de doute sur l'une des découvertes physiques les plus remarquables , je me tiendrai pour amplement dédommagé de ce qu’elles m'ont coûté de travail; je m’estime heureux aussi de ce qu'elles m'ont donné l’occasion de donner un témoi- gnage public d'estime à un Professeur qui a aussi bien mérité de la science. y ( 9 ) MÉTÉOROLOGIE. De vEGETATIONE ET CLIMATE IN HELVETIA SEPTENTRIONALI, etc. Essai sur la végétation et le climat de la Suisse septentrionale, entre le Rhin et l'Aar , comparés avec ceux des régions les plus boréales de l'Europe. Par George WauzenserG, D. M., membre de l’Académie Royale des Sciences de Stockholm; et honoraire de la Société de physique de Zurich. 1 vol. in-8.° avec fig. ( Extrait ), TR ART L'auteur de cet ouvrage, fort intéressant pour les amateurs de la botanique et de la bonne météorologie, a été chargé par l'Académie de Stockholm, à laquelle il appartient, d'établir un parallèle aussi complet qu'il lui seroit possible de l'obtenir, entre le climat de son pays et celui de la Suisse, sous les divers points de vue qui pouvoient intéresser les sciences naturelles et en particulier les phénomènes de la végétation (1). C'est donc en quelque sorte un Rapport officiel qu'il publie ; et l'idée très-heureuse qu'il a eue de l'écrire en latin, le rend publici juris dans toute l'Europe, avantage dont : il seroit à désirer qu'on sût se prévaloir plus fréquem- ment lorsque les objets sont de nature à l'intéresser toute entière. (1) Officium mühé injunctum fuit indagamina mea ita ins- tituere ut Patriæ meæ clima et natura quan maxime illus- trarentur ; atque exinde , res ejus æconomica et terræ cultura utilitatem quamdam haurirent. (Préf. page vr.) ao MrTéoRroLocCtrE. La recherche dont l’anteur étoit chargé avoit pour but principal de déterminer les différences qui pou- voient exister. dans ‘les phénomènes, de la végétation dans les régions élevées apparienant aux zônes tem- pérées de l'Europe, et ceux qu'on a observés dans les régions polaires. L'auteur a choisi pour le premier de ces termes de comparaison .la Suisse septentrionale, comme offrant une base étendue et élevée, qui n'est pas entrecoupée de vallées trop profondes, et où l’on trouve des montagnes de hauteurs assez diverses et pas- sablement isolées. Il a donné pour limite à cette con- trée d'épreuve le Rhin et l'Aar, et il l'a parcourue à plusieurs reprises , en divers sens, à-la-fois en botaniste eten physicien; toujours muni de la boîte aux plantes et du baromètre, il est monié, jusqu'à trois fois, sur le mont Pilate, et sur d'autres sommités moins renom- wuées; trôis fois aussi sur les Alpes de l’Engelbers ; deux fois au St. Gothard, à la Fourche, et au Crispalt; sans parler de beaucoup d’autres de moindre importance, qu'il a visitées aussi à plusieurs reprises. Ensuite, recom- mandé comme il l’étoit aux naturalistes et aux physiciens distingués dans les lieux principaux, il a obtenu la communication la plus libérale des matériaux et des faits recueillis par ces savans (1) pendant un nombre d'années, ce qui lui a procuré des déterminations moyennes dont il a pu faire un grand usage dans ses comparaisons. » J'ai saisi, dit-il, dans la mise en ordre de mes ob- servations, et dans la rédaction de cet Essai, une mé- thode à-peu-près empirique; c’est-à-dire , que j'ai cherché à rassembler des observations sur chacune des plantes dont j'ai donné le catalogue botanique; ensuite, j'ai (x) L'auteur nomme à cette occasion MM. Roemer , Horner, ÆEbel, Escher, et le Baron de Salis de Marschlins. Nous nous faisons un devoir de publier ces noms chers aux sciences naturelles. CLimar pe LA Suisse Er DU NOED, COMPARÉS. #1 taché de fixer les régions diverses et les termes de la végétation de la plupart de ces plantes; après cela j'ai essayé de classer sous un petit nombre de chefs les di- versités qu'offroient dans la végétation les régions hel- vétique et boréale que je voulois comparer; enfin j'ai recherché les causes qui pouvoient concourir à la pro- duction des phénomènes observés, en examinant les températures moyennes et. extrêmes de l'air, de la terre , etc. et en essayant de déterminer le degré d'in- fluence de chacune de ces causes, sur chacun des effets signalés. » Les observations faites dans la région polaire sont principalement puisées dans les registres de l'Académie de Stockholm, où l’on trouve entrautres des observa- tions suivies, faites à Enontekis en Laponie, par Mr. Grape, Pasteur de cette paroisse glaciale; on ne pou- voit pas chercher plus au nord le terme extrême de comparaison. (68°. 30’. de latitude ). L'ouvrage de Mr. Wahlenberg est composé de deux parties très-distinctes : la première, qui en forme environ le tiers, renferme la géographie botanique des régions qu’il a parcourues , et les résultats météorologiques qu’il à recueillis ét coordonnés. La seconde est un catalogue étendu et raisonné de 1057 plantes que l’auteur a ras- semblées dans ses éxcursions helvétiques ; on y trouve, outre la description botanique, et les renvois aux au- teurs principaux , la désignation des sites ordinaires, et des habitations extrêmes de chaque espèce. La première partie peut être partagée en deux di- visions assez distinctes. Dans la première, l'auteur sub- divise et classe en districts particuliers, dont chacun a son caractère physique , la topographie de la Suisse septentrionale; et il indique , à mesure , les rapports de la végétation en général et des familles botaniques en parüculier, avec les modifications du sol, sur-tout à a2 MérTEorRoOLOGIrE. l'égard de sa hauteur au-dessus du niveau des mers. Dans la seconde partie, l'auteur après avoir exposé les faits, convenablement classés, remonte aux causes, qu'il cher- che principalement dans les influences météorologiques, qui sont aussi des faits, et d’un intérêt que nous croyons plus général, peut-être, que les effets botaniques de ces causes. Aussi nous allons renverser l'ordre suivi par l’auteur dans son exposition, et commencer par la par- tie météorologique, qui recoit de la saison dans laquelle nous sommes et du caractère de l’année qui vient de finir, un motif de plus pour attirer l'attention de nos lecteurs. « Personne ne doutera (dit l’auteur) que la tempé- rature de l'air, différente selon les situations, ne soit la cause principale des diversités que nous avons in- diquées dans les phénomènes de la végétation en Suisse. Cette température fait, que nous avons des Alpes en Helvétie comme en Scandinavie , quoique la densité de l'air et les autres phénomènes météorologiques soient très-différens dans les deux régions. Il convient aussi de chercher la cause de la diversité des plantes qui ha- bitent leurs . Alpes respectives dans quelques modifica- tions de la température particulière à chacune. Fai déjà démontré dans ma Flore de Laponie que la tempéra- ture de l'hiver et son froid plus ou moins intense n'avoient qu'une influence très-petite (si même elle ‘est apréciable } sur les plantes : il est très-vraisemblable que leur vie est tellement suspendue pendant l'hiver, qu'elles ne conservent plus de chaleur propre, et qu'alors il leur importe peu d'éprouver un degré de froid plus ou moins intense. Nous avons vu par exemple le bou- leau conserver tous ses boutons et ses pousses à Enon- tekis en Laponie ; où la température moyenne pendant dix jours, descend à — 21,9 (cent.) — 17,5 (R) tempé- rature à laquelle il est impossible que les plantes ne Czimar pe LA Suisse Er pu NorD,cOMPARÉS. 13 soient pas finalement amenées, en perdant la leur pro- pre. Il n'y a pas lieu de douter que ce soit la tempé- rature seule de l’été qui détermine la végétation ; mais cette température a, selon les climats divers, un degré absolu , qui n'est pas le même , et une marche diffé- rente : ici elle agit plus par une influence long-temps prolongée que par son intensité ; ailleurs elle provoque une végétation rapide, par une température élevée mais peu durable. » A l'appui de ces considérations, l'auteur présente successivement sous forme de tableaux la marche moyenne de la température de dix en dix jours, et en- suite de mois en mois, dans divers lieux dont les circonstances topographiques sont indiquées , et parti- culièrement la hauteur de chacun au - dessus de la mer, condition principale de la température. Nous extra rons de chacun de ces tableaux ce qui s'applique à notre objet. Le premier est tiré du Recueil des observations faites pendant onze ans à l’hospice du St. Gothard , avec des instrumens fournis par la Société météorologique Pala- tine, qui en a publié les résultats dans ses éphéméri- des. On sait que la chaîne élevée du St. Gothard sé- pare la Suisse septentrionale de l'Italie, et forme entre les deux climats comme une barrière, qu’on ne peut franchir que par trois passages; celui de l'Hospice, élevé de 6422 pieds; ce'ui de la Fourche (ou Furca) élevé de 7493 pieds; et celui du Grimsel, élevé de 6768 pieds , au-dessus de la mer. L'auteur n'a calculé les moyennes des onze années à l’hospice du St. Gothard que pour les mois d'été ( mai, juin, juillet, août, et septembre). Il a pris les moyen- nes de six ans pour les mois d'octobre, novembre, et décembre, et de cinq seulement, pour les quatre pre- miers mois de l'année; ces deux dernières périades élant presque indifférentes à la végétation, à ces hau- ne à. MÉTÉOROLOGIE. teurs. Voici le tableau de la moyenne de chaque mois, en degrés centigrades (1). Température moyenne à l’hospice du St. Gothard. Centig. Janv. — 7,193 Fév. — 9,433 Mars. - 8,213 Avril. — 3,693 Mai. Ge” 2,410 Juin. 5,833 Juillet. 7976 Août. 7923 Sept. 5,090 Oct. ’ — 0,780 Nov. — 4,700 Déc. — 6,403 4 Moyenne de l’année. — 0,932 L'auteur n'ayant pas pu trouver en Suisse des obser- vations faites dans quelque région montueuse et à-peu- près moyenne entre le St. Gothard et les plaines, a cherché à y suppléer par celles faites à Peissenberg, dans la haute Bavière, dont il a aussi trouvé le Recueil dans les Mémoires de la Société Palatine. Cette montagne ap- partient à la face septentrionale des Alpes du Tyrol, et est à-peu-près dans la même situation que l'Utliberg {élevé de 2673 pieds sur la mer) relativement aux Alpes helvétiques. On y cultive encore les céréales, et on y voit des poiriers et des pommiers, et le sureau ; sa © (r) On convertit les degrés centig. en degrés de l’échelle octogésimale , dite de Réaumur , en multipliant les premiers par 4, et divisant le produit par 5. (R) Czimar DE La Suisse Et Du NoRD, COMPARÉS. 15 hauteur est de 3087 pieds sur la mer. L'auteur a cal- culé les moyennes de dix ans, d'avril jusqu'en octobre inclusivement ; et pour six années seulement, de no- vembre à mars, inclusivement. Température moyenne à Peissenberg (haute Bavière ). deg. cent. Janv. = 0,99 Fév. — 3,19 Mars. — 0,41 Avril. Et. 6,382 Mai. x1,159 Juin. 13,905 Juillet. 25,224 Août. 15,129 Sept. 11,897 Oct. 6,178 Nov. 0,566 Déc. - 1,770 Moyenne de l’année. + 6,156 L'auteur regarde la contrée aux environs de Zurich, comme la plaine principale de la Suisse septentrionale ; le lac, qui en occupe le fond, est élevé d'environ 1125 p. sur le niveau de la mer. Le lieu dans lequel ont été faites les observations de Mr. Escher, dont Mr. Wahlen- berg nous donne les résultats, est, dit-il, l’un des plus favorablement siués pour procurer la température moyenne indépendanmment de toute circonstance particu- lière ; c’est au haut d’une colline, à environ 88 pieds au-dessus de la surface du lac; l'intervalle du temps comprend les six dernières années. Voici l'extrait dy tableau, 16 MÉTÉOROLOGIE. Température moyenne à Zurich. deg. cent. Janv. - 2,936 s Fév. + 1,193 Mars. L,413 Avril. 7476 Mai. 15,196 Juin. 16,390 Juillet. 18,716 : Août. 18,473 Sept. 14,503 Oct. 9:926 Nov. 3,940 Déc. — 0,980 Moyenne de l'année. + 8,859 On trouve dans les tableaux dont nous avons extrait ceux qui précèdent , d'autres colonnes qui indiquent les quantités moyennes des températures exirèmes pour cha- que mois. L'auteur en examinant ces résultats s'étonne, que la différence entre les températures extrêmes obser- vées chaque jour soit aussi peu considérable aux envi- rons du solstice d'hiver , tandis qu'elle est plus que triple vers le solstice d'été (1). En Laponie c’est plutôt le con+ traire. Considérant ensuite la situation de la plaine ou large vallée de Zurich, il croit que la température de l'hiver y est moindre, et celle de l'été plus élevée que ne le comporteroit sa hauteur au-dessus de la mer; et que, ni cette température , ni la végétation qui lui cor- respond, (:) D’après nos observations, faites à Genève, la différence moyenne des températures extrêmes, dans les mois de mai, juin, juillet et août, est, respectivement de 7,19; 7,08; 6,98 et 7,26 (deg. R. ) par une moyenne sur dix années, 1803—1812.(R} CLimar DE LA Suisse ET DU NORD, COMPARÉS. 17 frespond, ne sont exactement celles qui appartiennent * à cette situation en général. L'auteur croit qu'il y a dans le canton d'Appenzell un nombre d'endroits qui représenteroient mieux le climat et la végétation de la ‘Suisse septentrionale. Il croit très-utile à son but de comparer avec les observations de Zurich celles faites à Coire dans les Grisons, à 1875 pieds au-dessus de la mer, pendant les cinq dernières années. En voici le tableau abrégé comme les précédens. Température moyenne à Cotre. Deg, cent. Janv. — 1,480 Fév. ++ 1,908 Mars 5,762 Avril 8,674 Mai 15,706 Juin 16,481 Juillet 18,154 Août 19,732 Sept. 15,058 Oct. 10,210 Nov. 5,359 Déc. — 0,122 ——— Moyenne de l’année. + 9,450 Les mois d’hivér paroissent plus tempérés à Coire qu'à Zurich; ce que l'auteur attribue aux vents venant d'Italie, et qui arrivent à Coire moins refroidis qu’à Zurich ; c'est la même cause, sans doute , qui donne à la première de ces deux villes une température moyenne plus élevée que celle de la seconde, quoiqu’elle soit de 559 pieds plus haute que Zurich, à l'endroit où les ôbservations de Mr. Escher ont été faites. _ Pour établir encore mieux le climat de ces régions, Sc. et arts. Nouv. série. Vol. 4.N°. 1. Janv. 1817. B 18 MéTÉéÉOoROLOGIEr. l'auteur à réduit en un tableau , comme les précédens, huit années d'observations , 1802— 1809, faites au chà- teau de Marschlins dans les Grisons, appartenant à Mr. de Salis, à la hauteur de 1721 pieds au-dessus de la mer, En voici l'extrait. Température moyenne à Marschlins. Deg. cent. Janv. : +- 2,302 Fév. 3,430 Mars 5,961 Avril 10,065 Mai 16,150 Juin 18,229 Juillet 19,829 Août 20,053 Sept. 15,999 Oct. 11,785 Nov. 7,582 Déc. 2,372 nd Moyenne de l'année. + 11,148 Voilà une température bien élevée dans un lieu peu distant de Zurich, et plus haut de près de Goo pieds. Cet effet est uniquement atiribué par l'auteur aux vents qui soufflent de l'Italie, et qui adoucissent sur-tout la température de lhiver. L'été est aussi plus chaud à Marschlins qu'à Zurich , mais guères plus long ; l’au- teur trouve ici, dans les végétations comparées , une nouvelle application de son principe, savoir, que ce n'est pas la température moyenne de l’année qui dé- cide plus particulièrement {a végétation. Ces tableaux en chiffres ne parlent point aux yeux comme le font les lignes courbes , sous la forme des- quelles on peut les représenter. Aussi a-t-il jugé conve- CLimar DE LA Suisse er pu NORD , COMPARÉS. 19 nable de réunir tous ces résultats, en y joignant ceux du même genre observés à Enontekis en Laponie, et dont les moyennes ont été calculées de cinq en cinq jours , et de présenter le tout à ses lecteurs, couché sur un seul canevas, qui permet de faire les compa- raisons immédiates. Nous l’avons fait graver pour l’of- frir aussi aux nôtres, en l'accompagnant des considéra- tions suivantes , que nous croyons devoir transcrire tex- tuellement. ( Voy. la planche première de ce volume ). « Ce tableau , construit comme on vient de l'expli- quer, conduit à plusieurs conclusions relatives à l’in- fluence de la température sur la végétation. Dans ce but , il faut d’abord comparer les courbes helvétiques les plus froides avec les plus froides de la zône gla- ciale ; mais la courbe d'Enontekis en Laponie, n'est pas propre à la comparaison directe avec le St. Gothard, parce que la végétation est beaucoup plus riche dans le premier, que dans le second de ces deux endroits, car on y voit encore des forêts, et la température y est déjà assez élevée au commencement de juin pour y mettre en train la végétation , encore endormie à cette. époque à l’hospice du St. Gothard. Qu'il me soit permis d'établir un mode de comparaison , que je crois meil- leur, au moyen d'une courbe en quelque sorte fictive. Nous ne pouvéns pas réduire la courbe d'Enontekis au même degré de froid que montre celle du St. Gothard, parcé que nous n'avons pas de courbe plus froide dans la zône glaciale ; mais on peut élever la dernière, assez pour qu'elle réponde à la courbe d'Enontekis; et cela de la manière suivante. On voit dans le tableau , que la courbe de Peissenberg est assez parallèle à celle du St. Gothard ; ainsi nous pouvons tirer des lignes inter- médiaires dans toute proportion; si done nous établis- sons , d’après la végétation comparée , que la tempéra- ture du Peissenberg est un peu plus douce que celle de l'Engelberg, ou à-peu-près la même que celle de Wasen , B 2 20 MéÉT£soRoLOGIr. et que nous estimons à 60 15 la température moyenne du Peisseuberg ; si nous cherchons ensuite la tempéra- ture de la limite du Pinus Picca, répondant au terme du Pinus Sylvestris en Laponie, d'après la proportion de la distance, ou de la différence d'élévation entre Wasen et l'Hospice , nous trouverons que cette température proportionnelle est de 3 deg. centig.; ce qui la rap- proche fort de celle de la vallée d’Urseren. Ainsi, qu’il me soit permis de construire toute la courbe de cette vallée , d’après cette proportion , savoir: la distance entre les courbes du St. Gothard et du Peissenberg , est à la distance entre les courbes de ce même St. Gothard et de la vallée d'Urseren, comme 7 degrés , sont à 4 degrés de température. C'est ainsi que j'ai établi la courbe d'Urseren ; et en la comparant à celle d'Enontekis, nous trouvons que l'espace que la première occupe est d'autant plus étendu en largeur, que celui de la se- conde l’est en hauteur. Et ici nous trouvons l’occasion de dire que l'espace carré, ou la surface comprise en- ire le contour de la courbe, et la ligne de température où la végétation commence , fournit une expression juste et commode pour la mesure et la comparaison des climats, sous le rapport de la végétation, On peut assez bien établir, que la végétation ne commence guères au printems avant que la température moyenne n'ait alteint environ le 8e. degré ; ce qui a lieu dans la vallée d'Ur- seren vers le milieu de mai. Mais en automne, elle ne cesse que lorsque la température est descendue à 5 de- grés; ce qui, dans cette même vallée, a lieu vers la fin de septembre. Qu'on tire entre ces deux points la ligne de la végétation commençante, c'est-à-dire , de la naissance des premières feuilles à la pluralité des arbres; alors il reste à considérer quelle surface relative enferme chacune des courbes au-dessus de cette même ligne, espace qui répond à la température et à l'intervalle de temps qui contribue seul à la végétation , car ce qui est Crimar pe LA Suisse Er pu NoRD , COMPARÉS. 21 au-dessous de la ligne doit compter pour hiver, c'est- à-dire , pour rien. Si l'on compte ces petits espaces car- rés dans le canevas commun des courbes , à partir du premier degré de température , et tracés de dix en dix jours , on verra que la courbe d’Enontekis en renferme cinquante-neuf, et celle d'Urseren cinquante-huit et demi. On ne pouvoit guères espérer un rapprochement aussi marqué ; et il confirme le principe avancé, sur l'influence des climats sur la végétation. Mais, il faut avouer que cette ligne de la végétation commencante et cessante est assez difficile à déterminer , et que même il est probable que la végétation commence sur les Alpes très - élevées , par une température moindre que celle de la végétation printanière de la plaine ; nous sommes donc loin de donner ce mode de calcul comme exact, mais nous l’indiquons seulement comme un procédé propre à montrer promptement et commodément l'in- fluence relative des climats sur la végétation ; et en par- ticulier à faire voir que la végétation dépend plus de la température de l'air dans la période où elle s'opère, que de la température moyenne de l'année. » » Les deux courbes suivantes , c’est-à-dire, celle de Peissenberg et de Stockholm, peuvent être aisément com- parées d'après l'indice tiré de la comparaison de la vé- gétation dans les deux contrées. On voit que la courbe de Peissenberg s'étend presque d'autant plus en largeur que celle de Stockholm le fait en hauteur. Cette der- pière enveloppe une surface un peu plus considérable; et nous croyons aussi que sa végétation est meilleure , sur-tout relativement aux céréales. Il résulte, de cette influence si évidente de la température sur la végéta- tion, que le climat, sous ce dernier rapport , ne peut pas être.estimé d'après la présence de tel ou tel arbre. Le, Peissenberg est couvert de forêts de hêtres, qu'on trouve encore mille pieds plus haut, tandis que cet arbre disparoît long -1emps. avant qu'on ait atteint le climat de Stockholm. » ; 22 MÉTÉOROLOG:IE. La comparaison des courbes d'Urseren , et d'Enon- tekis , confirme ces rapprochemeus. L’aire que la pre- mière enveloppe est beaucoup plus large , et celle de HR seconde , beaucoup plus élevée que l'autre ; c'est-à- dre, en d’autres termes, que la saison chaude est plus longue à Urseren , mais beaucoup plus chaude à Enontekis ; ce qui répond tout-à-fait à la différence dans la végétation. On a vu dans l'exposition des pro- ductions botaniques comparées , que les arbres et les plantes les plus vivaces , qui végètent plus long-temps et commencent plus tard, montent plus haut et réus- s'ssent mieux dans les Alpes helvétiques ; tandis qu’au contraire , les arbres dont le feuillage est plus mol et comme plus herbacé, croissent plus volontiers dans les r'gions septentrionales. On a déjà remarqué depuis long -temps , que les arbres doués de feuilles larges et toujours vertes ne végètent que dans les régions aus- trales , où la température est élevée et permanente pen- dant une bonne partie de l’année. Même en Suisse, Flex aquifolium végète très-haut, tandis que , dans le nord , il ne peut croître que sur les côtes basses de Nor- vège, où la température de l'été est aussi moins inégale. Le hêtre Cratægus aria ( Alpina) le Ligustrum , etc. ont des feuilles plus rapprochées par leur structure de celles des arbres , toujours verts, que celles du bouleau , ainsi la température plus long-temps et plus uniformément chaude de la Suisse , et celle des côtes de Norvège, leur convient mieux, que cette chaleur forte et passa* gère, qu'on éprouve dans l'intérieur de la Suède sep- tentrionale. Ainsi encore, on voit dans l'expositiou botanique qui a précédé les considérations météorolagiques dont nous donnons l'extrait , que les arbres dont les fruits et les semences sont d’un certain volume , comme les Pomacées , les Lonicéres , ete. montent plus haut dans les Alpes helvétiques; et on comprend aisément , qu'il Czimar DE LA Suisse ET pu NORD, COMPARÉS. 23 leur faut , pour parvenir à la maturité, une tempéra- ture plus long-temps prolongée que , par exemple, aux semences des saules. Nous ne doutons point, dit l'au- teur, que la quantité de température nécessaire à la « végétation ne soit aussi considérable en Scanie qu’à Zurich ; mais elle est bien moins durable en Scanie; de là vient que les raisins, l’un des fruits d'Europe dont la maturité est la plus tardive, n’y peuvent pas mürir. D'autre part, il est également probable, que cette chaleur plus prompte est nécessaire aux saules et aux autres amen- tacées et microspermes, et que son défaut, dans la plus grande partie de la Suisse , les empêche d’y réussir. » » Je conclus de tout ce qui précède, que la quantité comme la qualité de la végétation , répond essentielle- ment à la quantité et aux modifications de la tempéra- ture ; et que c’est sur-tout cette dernière condition qui est la principale. Ce n'est pas seulement la température à l'ombre, c'est-à-dire, celle que les physiciens observent ordinairement , qui est efficace pour la végétation ; la chaleur solaire directe y contribue aussi très - sensible- ment; il faut donc considérer son effet dans les diverses régions ; et 1l est utile, sous ce point de vue, de parler des observations faites sur la température de la terre, comme influant sur la température moyenne de l'air, indépendamment de la réflexion de la chaleur solaires (La suite & un prochain cahier.) ( 24 ) EE CHIMIE. A PrAcricaAz Essay ON CHEMICAL REAGENTS etc. Essai pratique sur les réactifs chimiques , éclairei . par une suite d'expériences. Par T. Accuw, chimiste praticien , Démonstrateur de chimie - pratique, de minéralogie, et de chimie appliquée aux arts et aux manufactures, Membre de diverses académies. Londres 1816 , 1 vol. in-r12. ( Extrait ),. RAR RAR IR LS AR À à veille d'entrer en campagne , un général habile cherche à se procurer des renseignemens exacts sur la nature des forces de l'ennemi, sur les diverses armes dont elles sont composées ; ce qu'il a de troupes légères, de grosse cavalerie, d'infanterie , d'artillerie , etc. afin de proportionner ses moyens d’attaque à la résistance qu'il peut prévoir, et de diriger toutes ses opérations en conséquence. Il n'épargne rien pour acquérir ces notions préalables, qui pourront coniribuer éminem- ment à la sûreté de sa marche et à la rapidité de ses succès. Le chimiste est placé de même. Il commande certaines forces de la nature , avec lesquelles il va attaquer des forces de même genre , mais dont il lui importe de con- noître la qualité et la mesure, et qui se cachent sous une immobilité apparente dans les divers composés soli- des, liquides, ou élastiques, qui forment , pour ainsi dire, autant de camps retranchés. Ainsi, avant d'em- ployer , et peut-être de risquer mal-à-propos. les grands moyens dont il peut disposer , le chimiste imite le géné- Essar PRATIQUE SUR LES RÉACTIFS CHIMIQUES. 25 ral ; il envoye dans le camp ennemi des espions adroits et sûrs, dont les rapports le dirigent , et décident les points d’attaque , et l'arme à employer. Ces agens sont les RéacrTirs. On donne ce nom à certaines substances qui, mises en contact avec d'autres corps dont on ignore la nature, exercent sur eux une action prompte, et quelquefois instantanée , qui produit des changemens très - visibles , d'après lesquels on peut reconnoître la présence de cer: tains principes dans le composé, et être mis ainsi sur la voye d'une analyse exacte. La plupart de ces réactifs indiquent la nature des in- grédiens dont un corps est composé, en occasionnant ce qu’on appelle un précipité, ou simplement en trou- blantun certain liquide ; en produisant un changement de couleur , une effervescence, ou tel autre phénomène observable , et qu'on sait, d’après l’expérience, être dû à la présence de tel ou tel composant dans la substance qu’on éprouve de cette manière. C'est au célèbre Boyle qu'on doit la première idée d'employer ces sortes de pierres de touche. On savoit sans doute avant lui que les fleurs bleues étoient rougies par le jus de citron et par le vinaigre; mais il étendit le pre- mier cette propriété à tous les acides, et il en tira un caractère pour les reconnoître par-tout. Il observa le pre- mier, que ces mêmes feuilles bleues devenoient vertes au contact des alkalis ; il fait mention de l’effet de l’alkali volatil ou de l’ammoniaque pour faire prendre une belle couleur bleue aux solutions de cuivre. Il dit encore que l'eau teinte en rouge par le bois de Brésil devient jaune au contact des acides, et que les alkalis lui rendent sa première teinte; que l'argent est précipité de ses disso- lutions par le sel commun et par l'acide sulfurique, et que le précipité se noircit aux rayons du soleil , ou à la seule lumière du jour. Il désigne même l'eau de chaux et l'acétate de plomb. comme réactifs propres à être em- ployés dans divers cas. 6 Cnmimisx. Bientôt après ( eu 1665 ) Mr. Duclos employa la tein- ture de noix de galles, le sulfate de fer, et la teinture de tournesol, comme réactifs assez sûrs dans l’analyse de quelques eaux minérales de France ; et il fit quelques remarques utiles sur la couleur d’or que donnent à l’ar- gent les eaux sulfureuses , et sur d'autres réactifs qui avoient été recommandés par Boyle. En 1685 ce dernier chimiste donna de rouvelles ins- tructions sur l'usage des réactifs qu'il avoit déjà indiqués en 1663 , et il recommanda beaucoup sa liqueur fumante ( hydrosulfure d'ammoniaque ) , comme réactif à em- ployer avec avantage dans l’analyse des eaux minérales ; comme aussi les solutions de sel commun, de sel am- moniac , l'acide nitrique , l'acide muriatique, et l’ammo- niaque. Mais les conclusions tirées des effets de ces agens ont été long-temps inexactes , et quelquefois erronées. , Les chimistes modernes en ont beaucoup étendu lé catalogue ; on a de grandes obligations sous ce rapport à Bergman , Scheele , Kirwan , et Westrumb, pour les progrès qu’ils ont fait faire à cette partie préparatoire de la science, et pour les indications qu'ils ont don- nées sur la manière d'appliquer ces réactifs avec succès aux recherches nombreuses que présente la chimie, Toutefois leur emploi exige certaines connoissances préliminaires , sans lesquelles on pourroit être induit en erreur par les résultats. Il faut remarquer d’abord, qu'un même réactif produit souvent des effets semblables en apparence sur deux , trois, et un plus grand nombre des ingrédiens contenus dans le composé qu’on veut entre- prendre d'analyser. Ensuite, un même réactif peut pro- duire plusieurs de ces effets sur une seule et même subs- tance. On peut remédier à ces deux inconvéniens en employant divers réactifs, et.en comparant leurs effets; comme aussi en aidant à leur action par d'autres substan- ces propres à rendre les résultats non équivoques. Le but de l'auteur, dans l’ouvrage qui nous occupe, Essar PRATIQUE SUR LES RÉACTIFS CHIMIQUES. 2% a été premièrement d'établir les propriétés caractéristi- ques de chacun des réactifs connus, et d'éclaircir ensuite son mode d'action par une suite d'expériences assez frap- pante pour laisser quelques traces dans le souvenir. En choisissant ses applications , l’auteur a donné la préférence aux procédés les plus faciles , et qui n'exigent que la simple collection des réactifs Lan loc dans l’'ou2 vrage, en y ajoutant quelques articles qu’on trouve aisé- ment du le commerce. Ensuite , après avoir donné un inventaire étendu et raisonné de l'arsenal du chimiste , l'auteur le fait suivre de la liste de toutes les substances pour lesquelles il existe des réactifs : et il indique la manière dont chacune de ces substances peut être découverte et attaquée. Il indique ensuite les précautions nécessaires pour se mettre à l'abri des fausses conséquences qu’on pourroit, dans certains cas, déduire des apparences, précautions sans lesquelles les réactifs perdroient beaucoup de leur utilité. Il a cherché à donner à son ouvrage une forme assez populaire, pour qu'il fût non-seulement utile aux jeunes chimistes, mais aux personnes même qui ignorent les principes de la science ; et il a cherché sur le nom- bre des expériences à signaler celles qui étoient tes plus frappantes , en même temps qu'elles étoient les plus ins- tructives. Îl yen a toujours un certain nombre ( de quatre à neuf ) indiquées à la suite de chacun des réactifs, dont nous allons présenter le tableau , avec l’indication abré- gée de l'usage de chacun. ‘Te Teinture de tournesol. — On l'employe principale ment pour découvrir les acides libres, ou non combi- nés, et pour distinguer de l'acide carbonique les acidés fixes. — Le gaz hydrogène sulfuré le rougit aussi. Mais on reconnoîit toujours la présence de ce gaz à son odeur. Ge réactif est si sensible à Ja présence de l'acide sul- farique qu'il en découvre le poids d’un grain délayé dans 386597 grains d'eau. 28 CHINTE. 2. Papier peint au tournesol. — Mème usage que la tein- ture, mais souvent plus commode à employer; il dé- couvre -— d'acide sulfurique. — Manière de le pré- parer. 3. Le méme papier, rougi avec le vinaigre sert à re- connoître la présence des alkalis, de leurs carbonates et des terres alkalines, telles que la chaux, etc. — Sa préparation. 4. Teinture de choux rouge. — C'est l'un des réactifs les plus sensibles pour les acides libres et pour les_alkalis en général. — Sa préparation. 5. Teinture de bois de Brésil, et papier imprègne , ser- yent à découvrir les alkalis}, soit purs, soit combinés avec l'acide carbonique ;: comme aussi les terres car- bonatées lorsqu'elles sont dissoutes par un excès d’acide carbonique. — Précautions nécessaires pour rendre leurs effets non équivoques. — Le papier rougi au bois de Brésil lorsqu'il est rendu violet par un alkali peut servir de réactif pour les acides. sf 6. Teinture de curcuma , et papier imprégne. — Gesont des réactifs propres à signaler les alkalis; ou caustiques, ou carbonatés. — Les terres carbonatées ne les affectent pas ; — leur extrème sensibilité. — Le papier de curcuma bruni par uu alkali, peut servir de réactif pour les acides. 1 7. Acide sulfurique , sert à découvrir l'acide carbonique libre dans un liquide, on combiné avec une base ter- reuse, alkaline, ou métallique. C'est un réactif puissant pour faire découvrir la baryte, et la strontiane. Il sert aussi d'auxiliaire pour découvrir les sels à base de plomb, et à base de mercure, et pour détermiñer, dans cer- taines limites , la nature générale des composés salins. 8. Acide nitrique. — Indique promptement la pureté de de l’étain — il sert à distinguer le fer d'avec l'acier; à découvrir la présence des résines, et de l'amidon dans les végétaux, et pour établir la présence ou l'absence È Essar PRATIQUE SUR LES RÉACTITS CHIMIQUES. 2ÿ de l'azote dans les matières animales ; comme aussi pour découvrir l'acide urique. 9. Acide muriatique. — Est un réactif pour l'argent — le plomb — l'ammoniaque libre; et pour l'oxide de man- ganèse. 10. Acide tartareux. — Réactif utile pour découvrir la potasse et ses composés salins; la soude et ses com- binaisons avec les acides. — Précautions à observer dans son usage. 11. Acide boracique. — Excellent flux, ou fondant, à employer avec le chalumeau. — Il facilite beaucoup la fusion des terres. — Il déloge tous les acides de leurs combinaisons , excepté le phosphorique. — Il sert aussi à découvrir les alkalis dans les substances minérales. 12. Acide acétique. — Réactif auxiliaire pour décou- vrir l’ammoniaque. — Il sert aussi dans l'analyse des ma- tières végétales pour séparer la résine du gluten. 13. Acide oxalique. — Fait découvrir la chaux. — Il décompose tous les sels calcaires solubles, dans quelque combinaison que la chaux se rencontre. — Il sert aussi à séparer l’oxide de fer de celui de titane, et de celui de cerium. 14. Muriate d’ammoniaque. — Réactif pour le platine — pour séparer l'alumine des solutions alkalines, et pour découvrir les alkalis et les terres alkalines; mais il est loin d'être le meilleur pour ce dernier objet, 15. Oximuriate de mercure, ou sublimé corrosif. — Est un réactif capable d'indiquer la présence des alkalis et des terres alkalines; mais il est beaucoup plus utile pour faire découvrir l’albumine dans les substances animales et pour en établir la proportion. Il découvre —— d'al- bumine. — On l'employe aussi à découvrir les sels à base d'ammoniaque. — Il se détériore lorsqu'il est long-temps. exposé à la lumière. 16. Sub-nitrate de mercure. — Est un réactif très-dé- liçat pour l'ammoniaque libre et pour l'acide muriatique, L Fo CHIMIE. , — Ïl découvre une partie de cet'acide sur 300000 d'eau. = I] montre aussi l'acide phosphorique. — Précaution à observer dans son emploi. - 17. Nitrate d'argent. — C’est ün réactif très-sensible à la présence de l'acide muriatique dans toutes ses combi- maisons solubles. — Précautions à observer. — Il décou- vre un grain de sel commun dissous dans 42250 d’eau. — Il indique aussi l'hydrogène sulfuré, et les sulfures en général. — Il fait reconnoître l’acide chromique ; et très-particulièrement la présence de l’arsenic. N.B. Quinze expériences appartiennent à cet article. 18. Acétate d'argent. — T1 agit comme le nitrate de ce métal. — Il s'adapte particulièrement à l'examen des mu- riates alkalins , sur-tout lorsqu'on veut reconnoitre et séparer l'acide muriatique sans introduire de nouvel acide nitrique dans Île composé. — Conditions pour n'être pas trompé. — Îl est décomposé par la lumière. : — Comment on l'en met à l'abri. 19. Sulfute d'argent. — Indique aussi la présence de l'acide muriatique dans toute combinaison soluble. — Il est très-utile dans l'analyse de certaines classes de sels; il ne se conserve pas sous l'influence de la lu- mière. ‘20. Phosphate de soude. — Très-utile pour séparer la magnésie de toutes les autres terres. — C’est aussi un excellent flux pour le chalumeau. — Il facilite la fusion des matières terreuses et des oxides métalliques. or. Eau de chaux. — Elle indique la présenté de l'a-: cide carbonique libre, ou combiné avec excès. — Elle trompe si l'on ny prend garde. — Elle peut servir de réactif pour l'oxi-muriate de mercure. — Sa prépara- tion. | 22, Tannin, sert à indiquer la présence de la gélatine ou gelée animale. — Grande sensibilité de ce réactif; il - de gélatine, — Méthode ingénieuse sug- gérée par le Dr. Bostock pour établir par ce réactif la découvre Essar PRATIQUE SUR LES RÉACTIFS CHIMIQUES. 3 “quantité absolue de gélatine dans un composé. 23. Nitrate de cobalt sert à indiquer promptement la ‘présence de l'albumine , mais son indication nest pas absolument décisive. 24. Super-acétate de plomb. — Réactif pour l'acide mu- riatique — et pour le sulfurique. — Précautions néces- saires. — On peut aussi l’employer à découvrir l'acide phosphorique, — l'acide boracique, — Il découvre des portions minimes de sulfure et d'hydrogène sulfuré. 25. Sub-acétate de plomb.— Réactif pour le mucilage animal et pour le distinguer de la gélatine dans l'a- nalyse des fluides animaux— Il sert aussi à sépa- rer la matière extractive et colorante des vins et des liqueurs vineuses. 26. Muriate de platine. — Réactif puissant pour distin- guer la potasse de la soude, — Conditions qui le rendent énergique. 27. Sulfate de fer, découvre la présence de l’oxigène dans les eaux minérales, — Il fait aussi reconnoîitre l’or — et le palladium. 28. Acide arsenieux. — Indique le gaz hydrogène sul- furé, et les sulfures en général. — Usage intérieur de cé réactif. 29. Muriate d'or s'employe comme réactif pour l’étain, — pour lalbumine; — mais moins utile que d'autres pour ce dernier objet. 30. Sulfate de cuivre. — On l’employe comme réactif pour découvrir l'arsenic. — Observations sur ses effets et remarques du Dr. Bostock. 31. Muriate de chaux. — I découvre les carbonates alkalins. — On l'employe aussi dans l'analyse végétale, et pour rendre l'alcool plus spiritueux. 32. Benzoate d'ammoniaque. — Est un bon agent pour séparer le fer du manganèse, du cobalt, du zinc, etc. et de tous les sels terreux. — Conditions pour rendre . son effet non équivoque, 32 CHiu:e, 33. Eau impregnee de gaz hydrogène. — Elle préci- pite la plupart des métaux de leurs solutions acides. — Elle n'a pas d'action sur les terres , sauf un très- PRE nombre. — Observations sur ses effets. 34. Teinture de noix de gatles. — Excellent réactif pour découvrir le fer. — Observations sur son action. — Re- marque importante de Mr. Phillips. 35. Sulfate de cuivre et d'ammoniaque. — Réactif pour Jl'arsenic. 36. Sous-borate de soude. — Excellent réactif pour le chalumeau. — Il est utile aussi dans l'analyse des pierres argileuses. 37. Sous-muriate d'étain. — Réactif pour le platine , — pour l'or, — pour l'albumine. — Observations sur ses effets. 4 38. Ammoniaque liquide. — Réactif pour le cuivre , le nickel. — Utile pour distinguer les sels à base de chaux, de ceux à base de magnésie; — pour séparer le fer du manganèse, — Précautions à observer dans son usage. 39. Oxalate d'ammoniaque. — Excellent réactif pour découvrir la chaux dans toute combinaison soluble; il eh découvre —— partie. — Précautions nécessaires pour que son effet soit décisif. 4o. Prussiate de potasse. — I] précipite la plupart des métaux de leurs solutions dans les acides. — On l’em- ploie sur-tout pour reconnoître le fer. — Précautions dans son usage. 41. Prussiate d'ammoniaque. — I est sur - tout utile dans l’analyse de certaines classes de sels à bases alkali- nes et métalliques. — Avantages qu'il présente. 42. Prussiate de mercure. — C'est un réactif sensible, pour le palladium. 43. Eau de baryte. — Bon réactif pour l'acide carbo- nique, — pour l'acide sulfurique et tous ses composés solubles. — On l'employe aussi pour séparer la stron- tiane de la baryte, — Précautions, — On l’emploie aussi à EssAr PRATIQUE SUR LES RÉAUTIFS CHIMIQUES. 33 à purifier l'eau de pluie, dé manière à la rendre propre aux opérations chimiques. — Sa préparätion: 44. Muriate de baryte. — Réactif pour l'acide sulfu« rique dans toutes les combinaisons solubles. — Condi2 tions pour que son action soit sûre, — Remarques -ulté: rieures sur sés effets, — remarques de Mr. Hume, 45. Acétate de Laryte. — Utile aussi pour découvrir l'acide sulfurique dans tous ses composés solubles; — très-utile pour établir la nature et la quantité des alkalis et des sulfates alkalins dans les fluides. 46. Niträte de bäryte. — Fncore un réactif pour l'acide sulfurique. — On s’en sért avec avantage pour découvrit la présence des alkalis dans les fossiles. 47. Muriaté d'alümine, — Réactif pour le carbonate dé magnésie, 48. Succinate d'ammonièque. — Réattif pout le fer et pour déterminer’ assez exactement et promptement sa quantité , — pour le séparer du manganèse, — Cunditions nécessaires pour opérer avec précision. 49. Solution d'amidon. — Réactif des plus sensibles pour découvrir l'iode; il en indique ——— dans un liquide. — Observation sur son effet. 5o. Sulfate dé soude. — On peut l'employer pour dé: couvrir le plomb; — Observation sur ses effets. 51. Carbonate d’ammoniaque. — On l’employe à pré- cipiter l’yttria et la glucine: — Usage ultérieurs de ce sel. Da. Fluate d'amimoniaque. — On l'a recommandé comme utile pour découvrir la chaux: — Il ne mérite pas grande confiance. 53. Alcool. — Il est particulièrement utile dans l'a- nalyse des eaux minérales pour séparer certaines classes de sels; comme aussi pour découvrir l'adultération deg “huiles essentielles. 54. Solution de savon. — On l'employé pour détermi- Sc. et arts, Nouv. série. Vol. 4. N°. 1. Janv. 1817. C 34 Crirmrt. ner la crudité comparative des eaux, ou la présence des sels terreux ou métalliques; mais elle ne fait rien dis- tinguer dans les précipités qu’elle occasionne. 55. Réactif pour le vin. ( Eau imprégnée de gaz hy- drogène sulfuré combiné avec un foible acide )}. — On l'employe pour éprouver le vin ou d’autres liquides qu’on soupconne contenir du plomb. Il occasionne dans ce cas un précipité noirâtre, qui est le sulfure de plomb. Mais il précipite aussi le fer. 56. Zinc. — On l'employe sur-tout à séparer le cuivre, le plomb, et les autres métaux de leurs solutions, en les faisant paroïître à l’état métallique. — Observation sur son effet. 57. Fer. — Il précipite le cuivre, l'antimoine, le tellure et les autres métaux, de leurs solutions acides: et sous forme métallique. 58. Etain. — Il découvre la présence de l'or par le précipité pourpre qu'il occasionne. 59. Cuivre. — Il précipite l’argent, à l’état métallique. — Observation sur ses effets. Go. Mercure, et feuille d'argent. — 1 découvre les plus petites portions de sulfures , et de gaz hydrogène ‘sulfuré, en passant au noir (x). 61. Flux pour le chalumeau. — Indication de leur nature, de leur emploi, et de leurs effets. 62. Chalumeau, — Utilité de cet appareil; manière de l'employer. 63. Eau imprégnée d'acide carbonique. — Description d'un appareil propre à imprégner facilement l'eau de gaz acide carbonique, (x) Nous ajouterons aux réactifs métalliques la feuille d'or (dont l’auteur ne parle pas pour cet objet ) qui fait décou- vrir , en se blanchissant, la plus petite partie de mercure liquide , au en vapeur. (R) Essar PRATIQUE SUR LES RÉACTIFS CHIMIQUES. 3 64. Eau imprégnée de gaz hydrogène sulfuré. — Ma- nière de la préparer. Ce catalogue , dont nous avons cru utile aux prati- ciens de donner un extrait étendu, est suivi dans l’ou- vrage, d'une liste des substances susceptibles d'être in- diquées par tels ou tels réactifs. C'est en quelque sorte la contrepartie du catalogue précédent, auquel il se réfère continuellement. Il est distribué par ordre alpha- bétique , ensorte qu’on trouve à l’ouverture du livre, étant donnée une substance, quels seront les divers réactifs qu'il conviendra d'employer pour la découvrir. À ce second catalogue succède l'ouvrage proprement dit, c'est-à-dire la série des expériences ou des mani- pulations qu’exige l'emploi de chacun des soixante-quatre réactifs dont nous avons indiqué les propriétés. On y trouve tous les détails propres à guider l'opérateur , exposés à-la-fois clairement et aussi succintement qu’il est possible; la théorie des opérations est indiquée pour peu que ce développement soit nécessaire. On trouve en passant, un nombre d'expériences curieuses et amu- santes; les encres de sympathie, l'arbre de Diane, ete. ce dernier, expliqué par l'action voltaique. En un mot ce Manuel est à la hauteur de la science dans sa pé- riode actuelle, On trouve à la fin un Catalogue descriptif et raisonnée des appareils et des instrumens qu'on em- ploye dans la pratique de la chimie, dans la 'minéra- logie analytique ; dans les recherches faites à l’aide de l'électricité voltaique, en un mot le mobilier complet d'un laboratoire, avec les prix de chaque appareil, fa- briqué chez l’auteur et son associé Mr. Garden. A Londres, Compton Street Soho. Peu d'ouvrages renferment autant de choses dans un aussi petit volume. 36 CHIMIE. © ExPERIMENTE ÜBER DEN KUPFER GEHALT, etc. Expériences sur le cuivre contenu dans diverses cendres végétales , par Mr. le Dr. Mzrsswer à Halle. ( Extrait du Journal de Chimie et de Physique de Schweigger, T. XVIL p. 340 ). Te de 42 M ALGRÉ les recherches très-variées et très-multipliées déjà faites sur les cendres végétales et sur leurs parties constituantes ; il reste encore aux chimistes plus d'une lacune à remplir, soit pour exposer plus amplement la nature de leur composition par des expériences bien exactes, soit pour démontrer leurs élémens dans les: plantes fraîches , par des procédés moins violens, que: ceux qu'on a employés jusques à présent. On s'est contenié pour l'ordinaire, de ne présenter l'analyse des cendres végétales , que comme supplément à celle des plantes elles-mêmes ; encore n'a-t-on souvent pas daigné entreprendre séparément cette analyse, parce qu'on n’en saisissoit pas l'importance au premier coup- ‘d'œil. Il n'en seroit pas moins à desirer, que des chi- mistes du premier ordre voulussent s'occuper exclusi- vement de cet objet, et qu'on négligeàt moins qu’on ne l’a fait jusqu'a présent les diverses périodes de la vie des végétaux , afin d'obtenir des résultats plus ins- tructifs sur la physiologie des plantes. Parmi les chimistes qui se sont particulièrement oc- cupés de cet objet, nous distinguerons ( sans parler des anciens ) Scheele , Wiegleb , Kirwan , Davy, Bucholz, Schrader, Gehlen, etc. Leurs procédés pourroient nous servir de guides , pour suivre la méthode la plus con- venable et marcher plus directement au but. L'examen entrepris par Bucholz et moi de la cendre CuIVRE DANS LES VÉGÉTAUX. 37 des fibres de la racine de zédoaire , ( kaempferia ro- tunda ) nous mit en état de démontrer clairement , tant à l'aide des réactifs que par le moyen de la pile voltaïque simple , la présence du cuivre , que l'on n'a- voit pas encore découvert dans les cendres végétales. Peu de temps après nous découvrimes également ce métal dans les siliques de la vanille (1) ( epidendrum vanilla ). Les parties des plantes examinées, dont nous al- lons parler , furent choisies parmi des espèces et des genres , qui ont de l'affinité avec la zédoaire ; và qu'il étoit à présumer, que leur composition chimique offri- roit de l’analogie. N'ayant pour objet que de prouver la présence du cuivre ou de son oxide , dans plusieurs végétaux , je me bornerai à n'indiquer que sommairement leurs au- tres parties constitutives. Dans ces recherches , j'ai eu soin de n'employer de vases et d'instrumens, que ceux dans lesquels on ne pouvoit soupconner aucune parti- cule de cuivre. Je ne soumis à l'examen que des par- ties de plantes choisies, de la meilleure qualité, en en séparant préalablement avec le plus grand soin toute matière hétérogène ; de façon à pouvoir être certain, de n'opérer que sur des parties de plantes parfaitement pures. Examen de la graine de paradis ( amomum mada- gascariense ). Ont rougir un poids de mille grains de cette graine dans un creuset de Hesse, propre et assez grand, jus- qu'à l'incinération parfaite du charbon ; ensuite la cen- dre , qui étoit d’un rouge clair et pesoit vingt - deux grains, fut mise deux fois dans une phiole propre , et (1) Répertoire de pharmacie, Buchholz, Rinck, Buchner. 38 Cnim:re. chaque fois alternativement chauffée et secouée pendant un quart d'heure, avec deux onces d’eau distillée, pour en extraire les sels solubles. La masse grise non dis- soute , délayée avec un gros d'eau distillée , ne mani- festa ni effervescence , ni développement de gaz halo- gène , lorsqu'on y ajouta une demi once d'acide mu- riatique fumant ( acide hydro-chlorique ); pas même en l'exposant à la chaleur de l’eau bouillante pendant un quart d'heure, ce qui prouve suffisamment qu'elle ne contenoit ni carbonate terreux ni oxide de manga- nèse. Le résidu de silice , restant après cette opération, ne put être dissous, même par une ébullition prolon- gée , après avoir ajouté encore un gros d'acide muria- tique : on porta donc le tout sur un filtre, pour sépa- rer cette silice de la liqueur , où après avoir complé- tement lavé et laissé égouter la terre, on procéda à l'examen de la liqueur, comme suit : On en mêla une petite quantité à du prussiate , ( hydro-cyanate ) de potasse et de fer, pour juger, par la couleur du précipité , de la présence ou de l'absence du cuivre ; la liqueur se troubla un peu, et prit une couleur de bleu de Prusse assez belle et forte , ce qui indiquoit la présence d’une portion très-notable de fer dans la cendre. Le reste de la liqueur fut alors partagée en deux par- ties égales : l’une fut mêlée avec assez d’ammoniaque , - pour ne laisser plus qu'une trace d'acide libre, la liqueur restant claire; l’autre partie fut supersaturée d’ammonia- que ; on agita fortement , et sans relache, le mélange ; le phosphate de chaux qui s'étoit séparé , fut enlevé par la filiration ; on le remit dans la phiole, et on le traita de nouveau , en le chauffant, après y avoir ajouté une demi once d'ammoniaque et autant d'eau , comme la pre- mière fois. La liqueur , repassée par le même filt re , ne laissa apercevoir aucune couleur, ni bleuâtre , ni ver- dâtre ; elle resta claire comme de l'eau, ainsi que la CUIVRE DANS LES VÉGÉTAUX. 39 première ; on l'évapora à moitié, à une chaleur douce, mais on n'aperçut aucun changement de couleur. Enfin on surchargea d'acide muriatique les liqueurs ainsi trai- tées , et l’on introduisit dans chacune une baguette de fer poli. Voici les changemens que l’on observa ensuite : la baguette mise dans la première moitié de la liqueur , fut couverte, après 24 heures , d’un enduit foible , mais prononcé, de couleur de cuivre, qu'on distinguoit en- core parfaitement après avoir retiré le bâton de la liqueur, et l'avoir bien séché ; la baguette de la seconde moitié se trouva également couverte d’un enduit de cuivre , mais il étoit plus fort que celui du premier, et constant comme lui, C'est ainsi que la présence du cuivre dans la cendre de la graine de Paradis se trouva clairement constatée, et que l'on acquit en même temps la preuve que cette quantité de métal est très-petite; ce qui nous indiqne assez que, pour la séparation de quantités aussi minimes, la pile voltaïque simple pourra seule nous fournir un résultat sûr , lorsque les autres réactifs nous laisseroient en défaut; vu que le prussiate de potasse et de fer , qui découvre cependant de très-petites quantités en fai- sant paroître une couleur rouge , lorsqu'il trouble la liqueur , avoit été sans effet dans les expériences dé- crites. . Cinq cents grains de cardamome (amomum cardamo- mum ), fournirent 37 grains de cendre, qui se trouva composée de carbonate de soude , de muriate de soude : de sulphate de soude, de muriate de fer, d'alumine, de silice et de très-peu de cuivre; car un bâton de fer poli, mis dans la solution, comme dans les expériences pre- cédentes , n'offrit d’enduit de cuivré, que dans le troi- sième jour. Deux mille grains de racine de curcuma longa fourni- rent 110,5 grains de cendre verte bleuâtre, contenant du carbonate de potasse , du sulphate de potasse , du a CHimis. muriate de soude, du muriate de fer, du muriate de chaux et du cuivre : une baguette de fer poli , posée dans la solution , fut déjà couverte d’un enduit de cuivre, après trois heures d'immersion. La racine de galanga ( maranta galanga ), traitée de même , offrit évalement des traces de cuivre. Quoique la quantité minime de cuivre que contien- nent ces plantes, ne permette pas d'en déterminer la quantité absolue , il suffira d'avoir découvert, par ces expériences , que ce métal est également répandu sur la terre , comme le sont le fer et le manganèse. Ce fait nouveau doit nous engager à donner plus d'attention aux substances non encore découvertes dans les cendres des plantes , et sur-tout aux métaux, lorsque nous nous oc- gupons de ces analyses : mais alors il faudroit aussi en- treprendre nos expériences sur ces quantités de cendres plus considérables. Ces expériences nous apprennent encore : 1°. que la découverte et la séparation du cuivre est très - difficile , vu sa proportion minime ; et que c’est la pile voltaique simple qui , sous ce rapport, est le moyen le plus con- venable pour nous conduire au but. 2°, Que le défaut d'apparence d'un enduit de cuivre, aprés plusieurs heures de contact du fer et de la solution, ne suffit pas pour en conelure sur l'absence du cuivre, puisque ces enduits ne paroissent souvent que plusieurs jours après ce contact. _ Je me réserve d'étendre ces expériences aux plantes indigènes, qui ont,de Paffinité avec les espèces déjà exa- minées , sous le rapport du cuivre contenu dans leurs cendres : leur résultat nous fera mieux connoître l’exis- tence plus ou moins répandue de ce métal, dans les gendres végétales. | (4 ) HISTOIRE NATURELLE. Le RÈGNE ANIMAL DISTRIBUÉ D'APRÈS SON ORGANISATION, pour servir de base à l’histoire naturelle des animaux, et d'introduction à l'anatomie comparée. Par le Chev. Cuvier, Conseiller d'Etat, Secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences de Paris, etc. etc. 4 Vol. 8.° avec fig., dessinées d'après nature. Paris. Deterville, 1817. ( Extrait. ) Trors cent quatre-vingt-quatre ans avant l'ère chré- tienne, c'est-à-dire, il y a précisément vingt-deux siècles, naquit dans une petite ville de Macédoine ( Stagire } à-peu-près grande comme Montbéliard, un philosophe, dont le nom durera autant que la philosophie , et au- quel un nombre de sciences durent des progrès éminens. y Partout, nous disent ses biographes (1), il observa les faits avec attention , il les compara avec finesse , et chercha à s'élever vers ce qu'ils ont de commun- Ainsi , sa Poetique est fondée sur les ouvrages d'Ho- mère et des grands tragiques , sa Politique sur les constitutions d'un grand nombre de gouvernemens , grecs et barbares, et son Histoire naturelle sur cette immensité d'observations que lui procurèrent les gé- néreux secours d'Alexandre. . .. De toutes les scien- ces , celle qui doit le plus à Aristote ( est-il besoin de le nommer?) c’est l'Histoire naturelle des animaux. ——————————-——— (4) Biograp. univ. Tom. IL. p. 462. 42 HiSTOIRE NATUREELE. » Non-seulement il en a connu un grand nombre d'es- » pèces , mais il les à étudiés et décrits d’après un plan » vaste et lumineux, dont peut-être aucun de ses suc- » cesseurs n'a approché ; rangeant les faits, non point » selon les espèces , mais selon les organes et les fonc- » tions, seul moyen d'établir des résultats comparatifs. » Aussi peut-on dire qu'il est non-seulement le plus an- » ciep auteur d'anatomie comparée dont nous possédions » les écrits, mais encore que c'est un de ceux qui ont » traité avec le plus de génie cette branche de l’his- » toire naturelle , et celui qui mérite le mieux d'être » pris pour modèle. . .» Qui ne croirait, en lisant ce qui précède, que ce mo- dèle est tracé d'après le naturaliste moderne qui en rap- pelle tous les traits, et dont le dernier ouvrage va nous occuper ? . Dans une préface assez étendue , l’auteur indique’ et justifie l’ordre qu'il a suivi, et il expose le caractère et le but particulier de son ouvrage. « Je me suis déter- miné , dit-il, à faire précéder mon Trate d'anatomie comparce , d'une espèce de système abrégé des animaux, où je présenterois leurs divisions et subdivisions de tous les degrés, établies parallélement sur leur structure in- térieure et extérieure; où je donnerois l'indication des espèces bien authentiques, qui appartiennent avec cer- titude à chacune des subdivisions , et où, pour mettre plus d'intérêt, j'entrerois dans quelques détails sur celles de ces espèces, que leur abondance dans notre pays, les services que nous en tirons , les dommages qu'elles nous causent, les singularités de leurs mœurs et de leur économie, leurs formes extraordinaires , leur beauté ou leur grandeur rendent plus remarquables. » Tels sont les grands traits du travail ; en voici l'es- prit : « J'ai espéré par-là ( dit l’auteur) devenir utile aux jeu- nes naturalistes qui, pour la plupart, se doutent peu de Le RÈGNE ANIMAL, D'APRÈS SON ORGANISATION. 43 la confusion et des erreurs de critique dont fourmillent les ouvrages les plus accrédités , et qui, sur-tout dans les pays étrangers, ne s'occupent point assez de l'étude des vrais rapports de conformation des êtres. J'ai cru rendre encore un service plus direct aux anatomistes , qui ont besoin de connoître d'avance sur quelles classes, sur quels ordres ils doivent porter leurs recherches, lorsqu'ils se proposent d’éclairer par l'anatomie compa- rée quelques problèmes d'anatomie humaine , ou de phy- siologie , mais que leurs occupations ordinaires ne pré- parent point assez à bien remplir cette condition essen- telle à leurs succès. » Voici quelques détails sur la forme : « Ma matière, ajoute-t-il, auroit pû remplir bien des volumes, mais je me suis fait un devoir de la resserrer, en imaginant des moyens abrégés de rédaction. Cest par des généralités graduées que jy suis parvenu. En ne répétant jamais pour une espèce ce qu’on peut dire pour tout un sous-genre; ni pour un genre, ce qu'on peut dire pour tout un ordre ; et ainsi de suite, on arrive à la plus grande économie de mots. C'est à quoi jai tendu par dessus tout; d'autant que c’étoit la au fond le but principal de mon ouvrage. On remarquera cependant, que je n’ai pas employé beaucoup de termes techniques, et que j’ai cherché à rendre mes idées sans tout cet appareil barbare de mots factices, qui rebute dans les ouvrages de tant de naturalistes modernes ; il ne me sem- “ble pas que ce soin m'aît rien fait perdre en précision ni “en clarté... Pour faciliter davantage l'étude de ce livre, car il est fait pour être étudié plus que pour être là, j'y ai fait employer les divers caractères de l'imprimerie, de manière à correspondre aux divers degrés de géné- ralité des idées. Tout ce qui peut se dire des divisions supérieures , jusqu'aux tribus ou sous-fimilles inclusive- ment, est en 5. augustin; tout ce qui regarde les genres, en cicero; les sous-genres et autres ditisiuns , en petit Â4 HISTOIRE NATURELLE. romain ; enfin les notes en petit texte. Partout, les noms des divisions supérieures sont en grandes majuscules ; ceux des familles, des genres, et sous-genres , en petites majuscules , correspondantes aux trois caractères em- ployés dans le texte; ceux des espèces, en italiques ; le nom latin est à la suité du nom francais, mais entre deux parenthèses. .. Ainsi l’œil distinguera d'avance l'im- portance de chaque chose et l'ordre de chaque idée; et limprimeur aura secondé l'auteur, de tous les artifices que son art peut prêter à la mnémonique. » Enfin, écoutons, et croyons-en l’auteur sur les avan- tages généraux et particuliers de la méthode. « Cette habitude, dit-il, que lon prend nécessaire- ment en étudiant l'histoire naturelle , de classer dans son esprit un très-grand nombre d'idées , est l’un des avantages de cette science dont on a le moins parlé , et qui deviendra peut-être le principal , lorsqu'elle aura été généralement introduite dans l'éducation commune; on s'exerce par-là dans cette partie de la logique qu'on nomme la méthode , à-peu-près comme on s'exerce par l'étude de la géométrie dans celle qui se nomme le syllo- gisme , par la raison que l'histoire naturelle est la science qui exige les méthodes les plus précises, comme la géo- métrie celle qui demande les raisonnemens les plus ri- goureux. Or, cet art de la méthode, une fois qu'on le possède bien, s'applique avec un avantage infini aux études les plus étrangères à l'histoire naturelle. Toute discussion qui suppose un classement des faits, toute recherche qui exige une distribution des matières, se fait d’après les mêmes lois ; et tel jeune homme , qui n’avoit cru faire de cette science qu'un objet d'amuse- ment, est surpris lui-même, à l'essai, de la facilité qu’elle lui a procurée pour débrouiller tous les genres d'affaires. » » Elle n’est pas moins utile dans. la solitude. Assez étendue pour suffire à l'esprit le plus vaste; assez variée, LE RÈGNE ANIMAL, D'APRÈS SON ORGANISATION. 45 assez intéressante pour distraire l'ame la plus agitée , ellé console les malheureux , elle calme les haines. Une fois élevé à la contemplation de cette harmonie de la nature irrésistiblement réglée par la Providence , que l'on trouve foibles et petits ces ressorts qu’Elle a bien voulu laisser dépendre du libre arbitre des hommes! Combien l'on s'étonne de voir tant de beaux génies se consumer si inu+ tilement, pour leur bonheur et pour celui des autres , à la recherche de vaines combinaisons , dont quelques années suffisent pour faire disparoître jusqu'aux traces. » Tout à l'heure nous retrouvions le génie d’Aristote dans notre auteur : qui ne retrouvera pas la plume élé- gante de Buffon dans ce qu'on vient de lire ? L’auteur termine sa préface en rendant compte des principaux changemens qu'il a faits aux méthodes der- nièrement recues , et en rendant une justice personnelle aux naturalistes dont les ouvrages lui en ont fourni ou suggéré une partie. Il avertit soigneusement « Qu'il n’a eu ni la prétention, ni le desir de classer les êtres de manière à en former une seule ligne, ou à marquer leur supé- riorité réciproque. Je regarde même (dit-il) toute tentative de ce genre comme inexécutable. Ainsi, je n'entends pas que les mammifères , ou les oiseaux , placés les derniers, soient les plus imparfaits de leur classe ; j'entends encore moins , que le dernier des mammifères soit plus parfait que le premier des oiseaux ; le dernier des mollusques plus parfait que le premier des annélides ou des zoophy- tes ; même en restreignant ce mot vague de plus parfait au sens de plus complètement organisé. Je n’ai considéré mes subdivisions que comme l'expression graduée de la ressemblance des êtres qui entrent dans chacune ; et quoi- qu'il y en aît où l’on observe une sorte de dégradation et de passage d’une espèce à l'autre, qui ne peut être niée , il s'en faut de beaucoup que cette disposition soit générale. L’échelle prétendue des êtres n’est qu'une ap- plication erronée à la totalité de la création, de ces obser- 46 Hi:STOIRE NATURELLE. vations partielles qui n’ont de justesse qu'autant qu'on les restreint dans les limites où elles ont été faites ; et cette application , selon moi, a nui, à un degré que l’on au- roit peine à imaginer, aux progrès de l’histoire naturelle dans ces derniers temps. » À moins de transcrire toute entière l’Ixrropucrion qui suit la préface , il est difficile de lui rendre justice dans un Extrait. L'auteur classe d'entrée les sciences d'observation , dans le. but d’assigner à l’histoire naturelle sa place et ses limites ; il arrive à ce résultat, savoir que « la dynami- que est devenue une science presque toute de calcul ; la chimie est encore une science toute d'expérience ; l'histoire naturelle restera long - temps, dans un grand nombre de ses parties, une science toute d'observation. » » Le calcul commande, pour ainsi dire , à la nature; il en détermine les phénomènes plus exactement que l'observation ne peut les faire connoître ; l'expérience la contraint à se dévoiler ; l'observation l’épie quand elle est rebelle , et cherche à la surprendre, » | » L'histoire naturelle a cependant aussi un principe rationel qui lui est particulier , et qu’elle employe avec avantage dans beaucoup d'occasions : c’est celui des con- ditions d'existence, vulgairement nommé des causes finales. Comme rien ne peut exister s’il ne réunit les conditions qui rendent son existence possible, les différentes parties de chaque être doivent être coordonnées de manière à rendre possible l'être total, non-seulement en lui-même mais dans ses rapports avec ceux qui l'entourent ; et l'a- nalyse. de ces conditions conduit souvent à des lois générales , tout aussi démontrées que celles qui dérivent du calcul ou de l'expérience. » » De ce principe des conditions d'existence dérive celui de la subordination des caractères qui distinguent entr'eux les êtres organisés. Parmi ces caractères, les ‘uns sont importans et comme donunateurs ; les autres subordonnes, LE RÈGNE ANIMAL, D'APRÈS SON ORGANISATION. 47 et dans divers degrés. Les caractères fournissent aux di- visions et subdivisions qui constituent la methode. » » Ainsi, l'on compare ensemble un certain nombre d'êtres voisins; et leurs caractères relatifs consistent dans leurs différences, qui ne sont que la moindre partie de leur conformation. Cette réunion constitue le genre.» » En réunissant les genres voisins, on forme un ordre; les ordres voisins forment une classe, etc. et la méthode , en histoire naturelle, n’est autre chose que cet écha- faudage de divisions , dont les supérieures contiennent les inférieures; c'est comme une sorte de dictionnaire où l'on part des propriétés des choses pour découvrir leurs noms, et qui est l'inverse des dictionnaires ordi- paires , où l'on part des noms pour apprendre-à con- noître les propriétés. » C'est à l’auteur que nous avons emprunté les définitions qui précèdent ; et certes, nous me pouvions nous adresser mieux. L'idéal d'une méthode parfaite est la méthode dite naturelle ; c’est-à-dire tel arrangement dans lequel les êtres du même genre seroient plus voisins entr'eux que ceux de tous les autres genres; les genres du même ordre , plus que ceux de tous les autres ordres ; et ainsi de suite. Si on l’atteignoit jamais, on auroit ob- tenu l'expression exacte et complète de la nature en- tière. « La méthode naturelle, dit l'auteur , seroit toute la science. » | On à réparti tous les êtres matériels en deux immenses divisions, celle des êtres sans et celles des êtres bruts ou /norganiques. La vie est le résultat de deux phénomènes simulta- nés dans l’être qui en est doué, 1.° de son organisation, c’est-à-dire d’un mécanisme , quelquefois très-compli- qué, au moyen duquel l'être qui le possède attire sans cesse dans sa composition une partie des matières dont il est entouré , et se sépare d’une partie de sa propre substance; 2.° d'une force qui, tant qu’elle demeure at- 48. HisTorké NATURÉLLÉ. tachée à cette machine procure et dirige un nombré indéfini de mouvemens dans son intérieur selon cer: taines lois et pendant un temps dont la limite extrême est déterminée pour chaque espèce ; cette limite est l4 mort, et elle paroit être l'effet nécessaire de la vie, qui par son action même altère insensiblement la struc+ turé du corps où elle s'exerce, de manière à ÿ rendre sa continuation impossible. La matière est sous trois états dans les corps organisés; solide, liquide, et aëriforme. Il y à action et réaction mutuelle entre ces trois modifications , et chacune d’elles est merveilleusement adaptée aux fonctions qui lui sont particulières dans l'individu. Les conditions de la vie résultent de l'ensemble de ces dispositions; et si l'uné d'elles est altérée, le mouvement s'embarrasse où s'arrête; l'organisation subsiste, en apparence dans son intégrité; mais la force vitale abandonnant la machine , ses élémens sont livrés à l’action des forces chimiques contre laquelle elle a lutté avec avantäge pendant toute la durée de la vie, mais qui lorsqu'elle a disparu ; font rentrer en peu de temps tout l’édifice dans la poussière. Ainsi; loin que les affinités chimiques puissent expliquer la vie, elles en sont les adversairés constantes, et les en- nemies toujours victorieuses à la fin. La vie est déjà un miracle; sa reproduction en est un autre. Tous les êtres organisés et vivans produisent leur semblable; autrement, la mort étant une suite né- céssaire de la vie, leurs espèces ne pourroient sub: sister. L'individu organisé et vivant est un type ; ou un moule, où les molécules étrangères entrent, et d’où elles sortent continuellement; de manière que la forme du’corps vivant lui est plus essentielle, et le caracté- rise. bien mieux que sa matière. On voit ces formes se perpétuer, toujours semblables à elles-mêmes, dans certaines limites; et tous les êtres appartenans LE RÈGNE ANIMAL ;, D APRÈS SON ORGANISATION. {9 appartenans à l'une de ces formes constituent ce qu’on appelle une espèce. L'auteur la définit. « La réunion des individus descendus l'un de l'autre, ou de parens com- muns, et de ceux qui leur ressemblent autant qu'ils se res- semblent entr'eux. » _ L'auteur termine ce chapitre, dont nous n'avons pu extraire que les grands traits, par le tableau suivant, tracé de main de maître. .« En résumé, dit-il, l'absorption, l'assimilation, l’ex- halation , le développement , la génération , sont les fonctions communes à tous les corps vivans; la nais- sance et la mort, les termes universels de leur exis- ience ; un tissu, ou rézeau, contractile, contenant dans ‘ses mailles des liquides ou des gaz en mouvement, l'essence générale de leur structure; des substances pres- que toutes susceptibles de se convertir en liquides ou en gaz , et des combinaisons capables de se transformer aisément les unes dans les autres, le fonds de leur composition chimique. Des formes fixes, et qui se per- pétuent par la génération, distinguent leurs espèces , déterminent la complication des fonctions. secondaires propres à chacune d'elies, et leur assignent le rôlequ'’elles doivent jouer dans l’ensemble de l'univers. Ces formes ne se produisent ni ne se changent elles-mêmes : la vie suppose leur existence; elle ne peut s'allumer que dans des organisations toutes préparées ; et les médita- tions les plus profondes, comme les observations les plus délicates n’aboutissent qu'au mystère de la préexistence des, germes. » Le philosophe de Genève (ce n'est pas Rousseau ; mais Charles Bonnet) a dit quelque part que le .natu- raliste étoit embarrassé à distinguer un ,chat d'un rosier ; notre auteur trouve dans la réunion de la sensibilité à la mobilité , le caractère qui sépare le règne organique en deux, grandes proyinces, savoir Celle des animaux , ou8c et arts. Nouv. série. N ol. 4:N°,4. Janv, 18x72 D Yo HisrvoirRré NATURELLE. qui jouissent de ces deux facultés; et celle des végé- taux, qui n'en sont pas doués; si lon y regarde en- suite de plus près, on trouve dans la structure géné- rale des individus appartenant à ces deux grandes di- visions , des particuliarités d'organisation qui achèvent de les distinguer, et qui sont en rapport direct avec leurs modes d'existence respectifs. Le premier carac- tère propre aux animaux €st une cavité intestinale quel- conque, qui recoit les alimens, et d'où leurs produits se distribuent dans toute la masse vivante. Le second caractère tiré de la structure générale des animaux, est le système circulatoire des fluides de leur intérieur , système indépendant de la chaleur, et de l'atmosphère. Le troisième caractère est chimique; c'est la présence d’un élément essentiel aux substances animales , l’azote; cet élément n’est qu’accidentel dans les plantes. : De plus, les rapports des végétaux et ceux des animaux avec l’atmosphère sont inverses : lés premiers décom- posent l'eau, et l'acide carbonique , et les ‘autres les reproduisent l’un et l’autre. La respiration est la fonc- tion essentielle à la constitution du corps animal, et c’est elle en quelque sorte qui l’animalise. Les animaux exercent d'autant plus complétement leurs fonctions ani- males qu'ils jouissent d'une respiration plus complète. C'est dans ces différences de rapports que consiste le quatrième caractère des animaux. Le corps animal a donc deux sortes d'élémens ; les uns, que l'auteur appelle organiques , c'est-à-dire, déjà très-artistement conformés , chacun dans son espèce et dans sa ténuité, pour exercer certaines fonctions parti- culières à chacun dans l'ensemble qui constitue l'action vitale; les autres sont chimiques, c'est-à-dire, sans orga- nisation et passivement soumis à cette combinaison des affinités et de la force vitale, de laquelle résultent tous tes phénomènes physiques de la vie. Le court chapitre LE RÈCNE ANIMAL, D'APRÈS SON ORGANISATION. 5x de l'auteur, qui présente le tableau rapide de la ma- chine animale , de ses élémens, organiques , et chimi- ques, et de leurs fonctions ,'est un chef-d'œuvre, que nous ne résistons pas au plaisir de transcrire, parce qu'il est à portée de toutes les classes de lecteurs, et propre à leur donner l'idée la plus juste du miracle de la vie, et de la puissance comme de la sagesse de l'Etre, qui a tout si admirablement coordonné pour le produire et pour l'entretenir. « Des formes propres aux élémens orsaniques: du corps animal, et des combinaisons principales de ses élémens chimiques. » » Un tissu aréolaire ( à rézeau ), et trois élémens chi« miques sont essentiels à tous les corps vivans; un qua- trième élément l'est en particulier aux animaux ; mais ce tissu se compose de diverses formes de mailles , et ces élémens s'unissent en diverses combinaisons » » Il y a trois sortes de matériaux organiques, ou de formes de tissu ; la cellulosité , la fibre musculaire ; et la matière meédullaire ( la moëlle, ); et à chaque forme appartient une combiraison propre d'élémens chimiques, ainsi qu'une fonction particulière.» | » La cellulosité se compose d’une infinité de petites lames jetées au hasard et interceptant de petites cellules qui communiquent toutes ensemble, C’est une espèce d'éponge, qui a la même forme que le corpsentier; et toutes les , autres parties: la rèmplissent ‘et la: traversent! Sa propriété est de se contracter indéfiniment ‘quand les causes qui Ja tiennent étendue viennent à cesser: cette force est ce qui retient le corps dans une forme ‘et dans des limites déterminées. » PLAIN, + AUSTIN :» La :cellulosité serrée forme ces lames: ses ou moins étendues ; que l'on appelle: membranes ; Îles: membranes contourhées en: cylindres creux forment.ces tuyaux plus ou moins ramifiés, que l'on nomme varsseaux ; les fila- D 2 5 40e HISTOIRE NATURELLE. mens, nommés fibres, se résolvent en cellulosité. Les os ne sont que de la cellulosité , durcie par l'accumu- lation des substances terreusés. » » La matière génréale de la cellulosité est cette com- binaison , qui porte le nom de gélatine, et dont le caractère consiste à se dissoudre dans l'eau bouillante, et à se prendre par le refroidissement en une gelée tremblante. » » La matiere médullaire a encore jrù être réduite en ses molécules organiques; lle paroït à l'œil comme uné sorte de bouillie molle, où l'on ne distingue que des globules infiniment petits. Elle n’est point susceptible de mouvemens apparens ; mais c'est en elle que réside le pouvoir admirable de transmettre au mor les impres- sions des sens extérieurs, et de porter aux muscles les ordres de la voronré. Le cerveau en est composé en grande partie ; la moëlle épinière et les nerfs, qui se distribuent à toutes les parties sensibles, ne sont, quant à leur essence , que des: faisceaux de ses ramifications.» » La fibre charnue où musculaire ( vulgairement la chair ) est une sorte particulière de filamens dont la propriéte distinctive , dans l'état de vie ; ( et même pen: dant quelque temps après la mort de l'animal } est de se contracter, quand ils:sont touchés ou frappés par quel- que corps, ou quand ils éprouvent , par l'intermédiaire du nerf, l’action de la volonté. » | ::» Les muscles ,-organes immédiats du mouvement vo- lontaire, ne, sont que des faisceaux de fibres charnues: toutes les membranes , tous les vaisseaux qui ont à exercer une compression quelconque, sont armés de ces fibres ; elles sont toujours mtimément unies à des filets nerveux; mais celles qui concourent aux fonctions purement végétatives se contractent à l'inscu du ‘moi, ensorte que ; la volonté est bien un moyen de faire agir les fibres , maisoce moyen n’est ni général, ni unique. » LE RÈGNE. ANIMAL, D'APRÈS SON ORGANISATION. 53 » La fibre charnue a pour base une substance parti- culière appelée ffbrine ; qui est indissoluble dans l’eau bouillante , et dont la nature semble être de prendre d'elle-même cette forme filimenteuse. » » Le fluide nourricier, où le sang, tel qu'il est dans les vaisseaux de la circulation, non-seulement peut se résoudre , pour la plus grande partie, dans les élémens généraux du corps animal , le carbone , l'hydrogène , loxigène , et l’azote; mais il contient déjà la fibrine et la gélatine, presque toutes disposées à se contracter et à prendre les formes de membranes, ou de filamens qui leur sont propres ; du moins suffit-il d’un peu de repos pour quelles s'y manifestent. Le sang manifeste aussi aisément une combinaison qui se rencontre dans beaucoup de solides et de. fluides animaux , la/bwmine, dont le caractère est de se coaguler dans l’eau bouil- lante ; et l’on y retrouve presque tous les élémens qui peuvent entrer dans la combinaison du corps de cha- que animal ; comme la chaux, et le phosphore , qui durcissent les os des animaux vertébrés ; le fer, qui colore le sang lui-même, et diverses autres parties ; la graisse , ou l'huile animale , qui se dépose dans la cel- lulosité pour l’assouplir, etc. Tous les liquides et les solides du corps animal se. composent d’élémens chi- miques contenus dans le sang ; et c’est seulement par quelques élémens de moins, ou par d'autres propor- tions , que chacun d'eux se distingue ; d'où l’on voit que leur formation ne dépend que de la soustraction de. tout, où partie d’un ou de plusieurs des étémens du sang ; ‘et dans un petit nombre de cas, de l'addition de quelque élément venu d’ailleurs. » » Ces opérations par lesquelles le fluide nourricier en- tretient la matière solide ou liquide de. toutes les par- ties du corps , peuvent prendre en général je nom de secretions. Cependant ; on réserve souvent ce nôm à la production des liquides, et on donne plus spécialement 54 HISTOIRE NATURELLE. celui de nutrition à, la production et au dépôt de la matière nécessawe à l'entretien des solides. » » Chaque organe solide, chaque fluide , a la eompo- sition convenable pour Je rôle qu'il doit jouer , et la conserve tant que la santé subsiste , parce que le sang la renouvelle à mesure qu'elle s'altére. Le sang , en y ‘fournissant continuellement , altère lui-même la sienne à chaque instant; mais il y est ramené par la digestion, qui renouvelle sa imatière;, par la respiration, qui le dé- hvre du carbone, et de, l'hydrogène superflus ; par la transpiration, et par diverses. autrés excrétions, qui lui enlèvent d'autres principes surabondans. » » Ces transformations perpétuelles de composition chi- mique forment une partie non moins essentielle du tour- billon vital, que les mouvemens visibles et de transla- tion : ceux-ci n’ont même pour objet que d'amener les premiers, » . Telle est done la, structure adinirable de cette 1na- chine animale, qui nait, croît, se. propage et meurt ; toujours sur un même type, dans la même espèce ; forme générale , dont la permanence , au travers des siècles. et au milieu des innombrables causes d’altération , n’est pas un des moindres miracles de cette grande œuvre. Mais, une simple structure , quelque ingénieuse qu’on la suppose , ne suffit pas pour obtenir les mouvemens divers qui constituent la vie : que seroit la plus belle montre , sans le ressort moteur? Il y a donc des forces qui produisent, ou tendent toujours à produire, ces mouvemens si divers dans le corps animé. La nature de ces forces fait l'objet du chapitre suivant, Nous som- mes forcés de nous borner à en donner l'esquisse, d’ail- leurs bien difficile, car, quand un auteur. plane en aigle sur son sujet, on ne peut pas prétendre à s'éle- ver plus haut. Les deux variétés de mouvement , volontaire , et in- volontaire, qui ont lieu dans l'animal , sont également LE RÈGNE ANIMAL , D'APRÈS SON ORGANISATION. 55 Feffet de l'action de la fibre musculaire, qui elle-même obéit au nerf, physiquement bien plus foible qu’elle. Qu'est-ce qui provoque et propage cette action du nerf, rapide comme la pensée ? On a en physique, dans le mode d'action du calorique, fluide impondérable et in- coercible , l'exemple d’un agent qui produit les plus violens mouyemens connus sur la terre , les inflamma- tions , les détonations , etc. Le fluide électrique égale- ment impondérable., se meut aussi avec une rapidité sans égale ; ces exemples montrent que le nerf peut agir sur la fibre par lintermède d'un fluide de la même espèce , si ce n'est peut-être par l'un ou l'autre de ces deux. Appelons-le provisoirement , flnide nerveux ; il est probable que la matière médullaire en est le con« ducteur naturel, et que les autres élémens organiques ne lui sont pas perméables. Toutes les causes extérieures qui produisent des sen- sations sont des agens chimiques ou mécaniques , tels que la lumière , le calorique , les vapeurs odorantes , la percussion , la compression , etc. Ces agens peuvent décomposer partiellement le fluide nerveux. Les srritans, qui font contracter la fibre musculaire agissent proba- blement par l'intermède du nerf, souvent sans que le moi en aît connoissance. Tous les mouvemens internes nécessaires à la vie sont déterminés par des irritations ; les alimens irritent l'in- testin ; le sang irrite le cœur, etc. Les nerfs sont dis- tribués dans ces organes, de manière à soustraire ces opérations à la volonté , et même ordinairement à la conscience de l'individu. L'influence mutuelle des nerfs et des fibres ; soit du système intestinal, soit du systême artériel, ou de la circulation , est le véritable ressort de la vie végétative dans les animaux. Chaque sens extérieur n’est perméable qu’à telle ou telle substance irritante ; de même, chaque organe in- 56 HisToOrrRE NATURELLF. térieur peut n'être sensible qu'à tel ou tel agent d'irrita- tion ; ainsi, on avale impunément le venin de la vipère, si pernicieux dans les routes de la circulation ; ainsi, les préparations de plomb, quelquefois si utiles en to- piques, sont des poisons à l'intérieur. Ces agens puis- sans sur l'économie animale se nomment des spécifiques. «Le système nerveux , dit l'auteur, étant homogène et continu , les sensations et irritations locales le fati- guent tout entier; et chaque fonction portée trop loin, peut affoiblir les autres. Une irritatiou locale excessive : peut affoiblir le corps entier, comme si toutes les-forces de la vie se portoient sur un seul point.» » Une seconde irritation produite sur un autre point peut diminuer, ou, comme on dit; détourner la pre- mière; tel est l'effet des purgatifs, des vésicatoires , etc.» : » Tout rapide qu'est notre énoncé, il doit suffire pour éiablir la possibilité de se rendre compte de tous les pliéromènes de la vie physique, par la seule admission : d'un fluide, tel que nous venons de le définir d'après : les propriétés qu'il présente. » C'est avec regret, et non sans espoir d'y revenir, que nous quittons un auteur et un sujet qui réunissent tous : les titres à l'intérêt. ARTS INDUSTRIELS. SUR L'HYGIÈNE DES PROFESSIONS INSALUBRES, par Mr. L. À. Gosse , de Genève , D.M.(:) I. Lx gravité des maux auxquels sont exposés les artisans qui respirent des émanations pernicieuses , a fait sentir de tout temps la nécessité de prévenir l'introduction de ces substances étrangères dans les cavités splanchni-* ques par la bouche et par le nez. Des tissus secs ou humides, fixés au-devant de la face, et des masques en vessies , étoient employés à cet effet chez les Romains ; mais leur insuffisance , jointe à la’ chaleur incommode que développe à la peau leur ap- plication , en a fait promptement abandonner lusage. Les linges humides, quoique préférables à certains’ égards , ont d'ailleurs l'inconvénient de gêner la respi- ration , lorsqu'ils s'appliquent avec exactitude , et de lais-: ser des vides , lorsqu'on ne les serre pas assez. Le Dr. Macquart croit (2) pouvoir combattre les éma- (x) L'auteur, qui a bien voulu nous communiquer les pre- miers fruits d’un travail également utile et ingrat, est fils de Mr. Gosse, enlevé l’année derniere aux sciences et à ses nom-. breux amis. Le fils recu depuis peu Docteur en médecine dans la faculté de Paris, a choisi pour sujet de sa thèse les , mala- dies des artisans ; il ne s'est point borné à la théorie; il a personnellement éprouvé , et quelquefois au péril de sa vie, l'emploi et l'utilité des moyens préservateurs qu'il in- dique et qui nous semblent aussi simples qu'ingénieux et eff- caces. (R) (2) Encyclopédie méthodique. Médecine. 58 ARTS INDUSTRIELS. pations animales, en plaçant dans les narines de petites éponges imbibées d'une liqueur aromatique. Sans re- chercher si la présence de ces éponges suffit pour neu- traliser les miasmes, il est évident que le nez seul en est à l'abri; tandis que la bouche leur livre un passage: facile. Dans plusieurs fabriques , on fait également respirer un air pur aux ouvriers, au moyen de longs tuyaux flexibles, communiquant au-dehors et suspendus au plafond; mais ce procédé est souvent inexécutable, em raison des frais qu'il occasionne et des obstacles qu'ik présente. Enfin Mr. Brizé Fradin a proposé, dans le même but, un instrument préservatif, dont on trouve la descrip- tion dans les Ænnales des arts et des manufactures . ( Paris 1811. Vol. 50, p. 203 ). Cet instrument, auquel son inventeur a donné le nons. de Tube d'aspiration, mérite d'autant plus de fixer ici notre attention, qu'il est fondé sur des principes ana- logues aux nôtres, et qu’il a reçu l'approbation des prin- cipales Sociétés savantes de France. . IE consiste en un cylindre creux de fer-blanc , dont une des extrémités est surmontée d'un petit tube en verre, l'autre, qui forme la base du cylindre , est gar- nie d’une couche plus ou moins épaisse de coton écru et percée d'une ouverture circulaire, à laquelle s'adapte un tube court et évasé. Pour s'en servir, on imbibe le coton d'ua liquide dont. les qualités varient suivant les cas , et: on fixe l'instru- ment au devant de la poitrine, avec une agraffe et deux plaques latérales ; la bouche saisit alors le tube de l'extrémité supérieure ; et l'air qui pénètre dans le’ cylindre par l'ouverture de la base, forcé de traverser le coton, y dépose ses principes hutéibles et peut servir à la respiration. Les liquides agissent dans cette occasion, soit en opposant un obstacle mécanique aux émanatiors, SUR L'HYGIÈNE DES PROFESSIONS INSALUDRES. 59 soit en formant avec elle des combinaisons neutres, et fixes. On peut aussi employer quelques substances s0- lides pour favoriser cette neutralisation. , Mr, Brizé Fradin a recours dans ses expériences à l'eau commune , l'acide muriatique oxigéné { chlore ), le sulfite de potasse liquide, l'ammoniaque liquide ; ou bien il interpose des plaques dorées, la limaille d’ar- gent, la potasse caustique imbibée d’eau , la silice, le charbon pilé et l'eau , etc. etc. . Cet appareil, tel que je viens de le faire connoiître, présente quelques défauts essentiels , qui me semblent devoir nuire, à la généralisation de son emploi dans les atteliers. Le coton une fois pénétré de liquide, perd son élasticité, se rassemble en masse, et l'air ne le tra- verse que difficilement; il devient au contraire per- méable aux émanations, lorsqu'il n'est pas assez humecté. Le tube que saisit la bouche étant de verre, et les mouvemens de la tête ne suivant pas ceux du tronc : auquel l'instrument est fixé , on risque de. blesser ces parties, ou du moins les mouvemens s'en trouvent fort: gènés. D'ailleurs , eet instrument ne préserve que la’ bouche , et il nest pas toujours possible d'introduire du coton dans les narines, Enfin il est d'une construcs tion trop dispendieuse pour être à la portée de tous les ouvriers. - Quelques -uns des liquides employés ne remplissent même qu'imparfaitement le but que l'auteur se pro- pose ; l'eau pure ne suffit pas pour condenser le gaz acide sulfureux; et le chlore, ainsi que l'ammoniaque , ne peuvent être respirés impunément, lorqu'ils sont con- centrés, où quand les organes de la respiration sont irritables. Mon père s'étant occupé en 1785 de recherches sem- blables à celles de Mr. Brizé Fradin, parvint à des ré- sultats non moins intéressans , mais 1l°se contenta d'en faire l'application à l'art du chapelier. Pénétré de l'im- 60 ARTS INDUSTRIELS. tance d'un pareil travail , j'ai cru devoir le ‘reprendre, je l'ai étendu à d'autres professions , et je vais en es- quisser les traits principaux. Le squelette parenchymateux des éponges marines (‘spon- giæ marinæ ), genres très-connus; des po/ypiers polymor- phes de Lamark et des polypiers coralligènes flexibles de Lamouroux, présente, lorsqu'il est desséché et nettoyé , une texture poreuse , réticulaire, élastique , que les kqui- des pénètrent facilement, sans én obstruer les nombreu- ses sinuosités , etsans gêner la circulation de l'air; son élasticité lui pérmet en outre de recouvrir exactement les surfices contre lesquelles on l'applique , quelle que soit leur inégalité, Cette substance remplit donc la plu- part des conditions requises pour fixer promptement di- verses émanations, sans nuire aux fonctions des organes respiratoires , et pour. servir ainsi à l'établissement des moyens préservatifs du nez et de la bouche. Mais, toutes les éponges ne sont pas également propres à cet usage, et leur choix n'est point indifférent. Les. meilleures sont les éponges usuelles { spongiæ usitatissimæ ) dont voici les caractères botaniques. Spongia usitatissima : {urbinata , tenax, mollis , poros- sissuna , lacinis scabriuscula , foraminibus in cavitate. subseriatis. ( TLamarck, Annal. de Phy. Tom: 20, pag. BBA: N°. 4B") Var. B. Major, crateriformis , foraminibus in sulcos radi- catos confluentibus. Var. C. Eadem extus appendicibus ‘inæqualibus lobata . ( Lamouroux , Polyp. corallig. flex. IV Sect. 61 Spec. ) | Leur tissu sera fin et serré , leur épaisseur suffisante: pour conserver long-temps l'humidité ; leur forme doit, autant qu'il est possible, se rapprocher de celle d'un cône: creux ( éponge fine en champignon }, et leur base être assez large pour recouvrir le-sommet du nez , la bouche et même le menton (r). Les pores du sommet du cône, : {1) La forme conoide est nécessaire pour empécher que la SUR L'HYGIÈNE DES PROFESSIONS INSALUBRES. 6: plus serrés que ceux de la base , seront placés en dehors, et on fermera soigneusement avec du fil ceux qui laisse- roient passer la lumière , ou dont le diamètre seroit trop considérable. Le contour de cette espèce de masque de- vra joindre partout à la face; et s’il restoit quelque ou- verture sur les côtés du nez , on y ajoutera un morceau d'éponge. Comme les éponges fines sont d’un prix élevé, dès qu'elles atteignent un certain volume , et que d'ail- leurs il est rare de les trouver sans défauts, j'ai pensé qu'il seroit plus avantageux de revêtir l'extérieur d’une éponge mi-fine d'une couche de morceaux d'éponges fines. Outre l'économie qui en résulte, le masque présente une texture beaucoup plus serrée que s'il étoit formé d'une seule pièce. Enfin, à défaut d'éponges assez grandes, on pourroit construire le masque de toutes pièces, avec des éponges de rebut. Deux longs rubans de fil, cousus solidement en dehors et sur les côtés de l'éponge, après s'être croisés derrière la tête, seront ramenés en ayant , et liés au devant de la bouche, / Notre éponge offre tous les avantages de l'appareil de Mr. Brizé Fradin, sans en avoir les défauts. Quoique pénétrée de liquides , elle ne gêne ni la respiration, ni la voix, ni les mouvemens de la tête ; son usage pro- longé n'est point aussi incommode qu’on pourroit le croire ; l'achat en est peu coûteux, et n'a pas besoin d'ètre souvent renouvelé, lorsqu'on a l'attention d’en maintenir la propreté. Cependant son emploi n’a pas toujours des suites aussi favorables, Elle entretient dans l'air une humidité, qui pen, devénir nuisible à des individus foibles ou pré } surface interné dé l'éponge ne touche les lèvres. Si cette pré- caution ne suffisoit pas, on pourroit fixer à l'intérieur et au- devant de la bouche deux petites baleines transvertales. 62 ARTS 1NDUSŸRIBES ? disposés aux maladies catarrhales. Les liquides dont on limbibe altèrent quelquefois la peau du visage, Enfin; dans les éxercices foréés du corps, où les inspirations sont. répétées. et profondes , elle peut gêner momen- tanément les fonctions pulmonaires. Ces inconvéniens légers en eux-mêmes , lorsqu'on les compare aux maux graves dont on prévient le développement , deviennent presque nuls par l'effet de l'habitude; il est d'ailleurs facile de les éliminer, en ayant soin dé ne pas trop con centrer les dissolutions , et de détacher de temps en temps l'appareil pour se laver le visage avec de l'eau, ou pour respirer un air frais et sec. d L'éponge imbibée d'eau pure suffit, lorsqu'on est exposé à des poussières quelconque. Dans ce cas se trou: vent les broyeurs de couleurs, Les plätriers, les chauniers , les ouvriers qui taillent le grès, ceux qui travaillént dans des filatures de coton, Les plumassiers, les cardeurs de laine , les chapeliers , etc. etc. L'eau pure suffit encore pour condenser les vapeurs mercurielles, et d'autant mieux que l'évaporation rapide qui s'établit en abaisse la température. Par la même rai- son l’éponge humide rend supportable la chaleur d’un foyer ardent qui, sans cette précaution , détermineroit une excitation très-vive à la face. Les doreurs au feu et sur métaux , les étameurs de glace, les laveurs de cendres, les constructeurs de baromètres, les verriers , les essayeurs, Jfondeurs, émailleurs ; etc. etc. pourront y avoir recours dans plusieurs circonstances. On substitue à l'eau simple une dissolution .de po- tasse du commerce ( sous-carbonate de potasse ), dans la proportion de 1 once de potasse sur 8 onces d’eau, pour neutraliser la plupart des gaz ou des vapeurs acides auxquels sont exposés les fabricans d'acides‘ nitrique ; hydro chlorique, de chlore, d'eau de javel ; les ouvriers SUR L'HYGIÈNE DES PROFESSIONS INSALUBRES. 63 dans les blanchisseries, les chimistes , les graveurs a l'eau forte , etc. ete. (1) Les anatomiïstes, les médecins qui font dés ouvertures Juridiques de cadavres , ceux qui visitent les hôpitaux infectés , les écarisseurs , etc. etc. sont assez souvent les victimes de miasmes pernicieux, L'eau aiguisée d'un acide minéral, de vinaigre, quelquefois même de chlore, sera propre à modifier l’influence de ces miasmes. Mais, de toutes les professions, aucune n'est exposée à des accidens plus ficheux que ceux qui menacent les vi- ‘dangeurs dans les fosses où ils sont condamnés à tra- vailler, Plusieurs gaz dont nous devons la connoissance aux travaux de MM. Dupuÿytren et Thénard, se dégagent par l'accumulation des matières infectes dont ces fosses sont remplies; tels sont l'hydrogène sulfuré, l’hydro- sulfure d'ammoniaque , le carbonate d'ammoniaque ; quelquefois, quoique plus rarement, le gaz acide car- bonique, ou l'azote. Des expériences multipliées ont signalé les dangers qui peuvent accompagner l'inspira- tion de ces gaz, même en petite quantité. MM: Laborie, Cadet deVaux, Parmentier et plus particulièrement l'illus- tre et respectable Prof. Hallé,ont étudié leur action sur nos organes ;et ces savans ont proposé divers moyens pour neu- traliser ces miasmes ou pour assainir les fosses. Le re- nouvellement de l’air par le secours du feu ou d’un gros soufflet de forge ; l’emploi de la chaux, du chlore, etc. ont réussi dans beaucoup de cas ; maïs ces précautions importantes ont été négligées le plus souvent, soit à cause des frais qu'elles entraînent , Soit parce qu’elles s'éloignent de la routine des ouvriers. Dans certaines fosses et suivant la nature du terrain _ (1) Si l'on reste long-temps au milieu de ces vapeurs et qu’elles soient très-abondantes, il faut de temps à autre laver d'éponge et la replonger dans la dissolution, 64 ARTS INDUSTRIELS. ces précautions sont quelquefois insuffisantes; le mephi- tisme se développe à l'instant où l'on s'y attend_le moins, et les macons même qui réparent les fosses vidées ne sont guères moins exposés que les vidangeurs. L'ap- pareil de Pilâtre de Rosier , ou celui que Mr. Brizé Fradin a proposé dans les Annales des Arts, vol. L, pour secourir les asphyxiés, sont les seuls dont on «puisse faire usage dans de pareilles circonstances ; en- core, leur exécution peut elle être entravée si la fosse étant -placée dans une cave, celle-ci participe au méphitisme. L'éponge imbibée d'une dissolution d'acétate de plomb (dans la proportion d'une once et demie de ce sel sur deux livres d'eau de pluie ou de rivière) me paroît ici d'une application fort utile. L'hydrogène sulfuré et, les gaz ammoniacaux sont promptement décomposés par ce diquidé ; Fair respirable qui leur étoit combiné traverse seul l'éponge; et la vapeur acide qui s'en élève s'oppose ‘en même temps à leur action sur l'organe de la vue (x). Je me suis assuré que la dissolution d'acétate de plomb ne commumniquoit à l'air aucune qualité. nuisible, et qu'elle ne déterminoit aucun accident quoiqu'appliquée pendant long-temps sur la peau. Il est d'ailleurs facile de prévenir ou d'enlever avec de l'huile, la teinte noire que prennent toutes les parties en contact avec ce liquide. L’acide carbonique est une cause fréquente d'asphyxie, dans les éaves, les puits, dans les atteliers où fermen- tent des substances végétales, etc.; ct on n'a pas toujours le temps ni l'occasion de renouveler l'air pour sauver les personnes qui ont le malheur d'y succomber. Ne pourroit-on pas, dans plusieurs occasions , où l'air respirable. est mélangé à l'acide carbonique, beyes mo- mentanement (x) Cemme le gaz hydrogène sulfuré peut agir aussi sur la membrane du tympan, il convient d'introduire dans le conduit auditif externe un peu de coton imprégné d'huile. , Sur L'HYGIÈNE DES PROMESSIONS INSALUBRES. 65 ientanémént l'influence de ce dernier, en employant l'éponge imbibée d'eau de chaux ? Je crois pouvoir conclure de cé qui précède ; quê l'éponge préservative est applicable à tous les cas où l'on veut se soustraire à des émanations délétères, fnis . nérales , végétales ou animales , acides ou alkalines ; gazeuses , vaporeuses , ou pulvérulentes ; 1l n'est besoiïñ pour cela, que de varier la nature des liquides dofit on ia pénètre: Une foule d'artisans éviteront , par son üsage ; les dañi: gers auxquels ils sont journellement en butte , et of ne séra plus dans la trisie nécessité de leur appliquer ce que dit, en particulier, Fourcroy, des broyeurs d8 couleurs. « {/ n’y a pas de moyens physiques où te procédes pour s'opposer aux maladies dont les broyeurs de couleurs sont attaques par les opérations qui éonsus tuent leur art et par les matières qu'ils y emplotent, ét il ne reste a la médecine que de leur indiquer les rés mèdes propres à diminuer les maux qui les affligent: 3 ( Encyclopedie méthodique, Médecine ). LA, Plusieurs émanations ont sur les yeux üneé Actiôn locale, non moins énergique que sur la boucle et sur le nez, elle est même d'autant plus fâcheuse, que cés organes sont plus sensibles et que là lumière est poüx eux une nouvelle source d'irritation. Il n’est donc pas étonnant de voir chez divers ouvriers, des ophthalmics incurables, l’affoiblissement de la vuë et même la cé: cité, en être les conséquences nécessaires: Les précautions dont on a jusqu'ici conseillé l'emploi; loin d'être utiles ont au contraire aggravé les accidens; ou gêné les fonctions visuelles. Saa Quelle que soit la forme que l'on donne à la chasse des lunettes ordinaires on ne parvient jämais à l'adapter parfaitement au contour de l’orbite. Si on la garnit d'uñ Se, et arts. Nour. série. Vol. 4. N°. 1, Janv, 1817. E 66 ARTS INDUSTRIELS. tissu quelconque, la chaleur qui s'accumule à la surface de l'œil par la stagnation de l'air , est très-incommode ; et les verres se ternissent promptement. L’éponge nous fournit encore une ressource précieuse pour obvier à ces inconvéniens; coupée en forme de cadre ovale elle servira à former la chasse au devant de laquelle les verres, blancs ou colorés, seront fixés avec un mastic insoluble dans l'eau, tel que la cire à cacheter, ou la poix. Des rubans, cousus sur les côtés , fixeront solidement ces lunettes au contour de l'orbite. L'eau pure est dans la plupart des cas suffisante pour humecter l'éponge, quelquefois on pourra la rendre lé- gtrement acidule ou alkaline. L’humidité qu'elle entre- ent en abaisse la température , et les verres se recou- vrant d'une couche égale de liquide conservent par- faitement leur transparence. Les lunettes d'éponges seront par conséquent très-avan- tageuses aux vidangeurs, aux fubricans d'acides , et en général à tous les ouvriers exposés à des émanations ir- ritantes ou à une chaleur très-vive. k Ts Quoiqu'un usage prolongé puisse seul sanctionner les avantages réels des précautions d'hygiène que je pro- pose, les expériences suivantes me semblent devoir leur faire accorder quelque degré de confiance, . 5. Muni de l'éponge humide, je me plaçai dans le réduit d'un faiseur de galles (1), rue Copeau à Paris, (x) Les faiseurs de galles ou galleux , sont des ouvriers qui achètent les poils ensanglantés ( galles) des peaux de lièvre se- cretées ou non, et iqui après les avoir lavés et cardés, les divisent, en les battant avec des cordes à boyau dans une grande caisse ouverte. La poussière de ces poils est d'autant plus irritante et dangereuse qu’elle est très - subtile, et qu'elle SUR L'HYGIÈNE DES PROTESSIONS INSALUBRES. 67 auprès de l'instrument qui lui sert à battre les poils. La poussière qui s'en élevoit étoit tellement épaisse que je pouvois à peine distinguer l’ouvrier à huit pas de là. Celui-ci quoiqu'exposé à un courant d'air toussoit beau- coup, ne pouvoit parler, éprouvoit de la céphalalgie et étoit obligé de suspendre son travail par intervalles. Je pus rester deux heures de suite dans cette atmos- phère sans en être incommodé; mais ayant voulu ôter un instant le masque, je fus pris d’un coryza et d’une angine qui ne se dissipèrent que le lendemain. L’exté- rieur de l'éponge étoit revêtu d'une couche épaisse de poils et de poussière, qui s’enleva facilement. J'ai répété la même expérience dans divers atteliers où l'air étoit chargé de poussières nuisibles et j'ai obtenu les mêmes résuliats. 2. Je fis chauffer dans un creuset quatre onces de mercure, et lorsque l'évaporation s'établit, j'en recus les vapeurs, le visage couvert du masque humide, dont javois garni l'intérieur de feuilles d'or battu. Au bout de dix minutes il s'étoit évaporé environ une once et demie de mercure, mes cheveux et l'épon- ge étoient recouverts d'une poudre grisätre qui après avoir été lavée se rassembla en globules métalliques. La respiration ne fut point troublée et les feuilles d'or restèrent intactes, si ce nest auprès d'une large ou- verture, oubliée par mégarde. Je répétai une seconde fois cette expérience, en subs- tituant aux feuilles d'or, une plaque de cuivre dorée et brunie; elle me réussit complètement. 3. Six onces de soufre en poudre furent jetés sur un brasier dans un local assez étroit et bien fermé. La vapeur sulfureuse étoit fort abondante, et personne ne gontient du nitrate de mercure et du sang de lièvre desséché, aussi les galleux sont-ils sujets à plusieurs maladies nerveuses et pulmonaires, sur-tout à l’hémoptysie; et ils périssent tous e1- gore jeunes. E 2 68 ARTS INDUSTRIELS. pouvoit pénétrer dans la chambre , au risque d'être as: phyxié ; néanmoins avec l'éponge et la dissolution de potasse , que je renouvelois de temps à autre , je pus y rester pendant une demie heure, sans accident. Le liquide’ exprimé de l'éponge contenoit du sulfite de potasse. Dans cette occasion les lunettes d'éponge imbibées d'eau prévinrent aussi l'action du gaz acide sulfureux sur l'or: gane de la vuc. L'acide muriatique oxygéné (chlore) à été neutralisé par le même moyen dans une autre circonstance. 4. En 1816, un Inspecteur de salubrité de la ville de Paris, m’engagea à faire l'essai de mon éponge dans uné fossé de vidanges, de la rue des Noyers. Jé me rendis à son invitation. La fossé étoit de mauvaise nature, ou plombée , on étoit parvenu au bottelage ét on avoit employé le feu pour chasser lé gaz acide carbonique. Deux ouvriers qui y étoient descendus successivement reconnurent la présence du méphitisme et purent à peine y rester trois minutes. Îls toussoient, éprouvoient de la dyspnée, et leurs yeux étoient fort irrités. J'y descendis à mon tour avec l'éponge pénétréé d'uné dissolution d'acétate de plomb, et les oreilles bouchées avec du coton humide, et quoique je remuasse avec une pèle la matière sous la chute, je parvins à y sé- journer un quart d'heure sans éprouver ni malaise, ni gène de la respiration. L'odeur du gaz hydrogèrie sul: furé étoit détruite, et mes yeux ne furent point influencés par ce gaz ni par les gaz ammoniacaux. Quelqüe temps après, je fus appelé à réitérer mon essai dans une fossé dé très-mauvaise nature de la rue Christine. On étoit au troisième jour de la vidange, et on avoit été obligé d'abandonner le travail la nuit précédente malgré des feux sans cesse entretenus. Lorsque j'arrivai trois ouvriers avoient été retirés au moyen du bridage, dans un commencement d’asphyxie. y descendis sans avoir l'attention de mettre du coton SUR L'HYGIÈNE DES PROFESSIONS INSALUBRES. 69 -dans les oreilles, et pour m'identifier avec la position de l'ouvrier je voulus y travailler moi-même ; mais ce travail pénible auquel je m'étois pas habitué, joipt à l'ardeur avec laquelle je le poursuivois , et à la chaleur du local, me procura beaucoup d'angoisses et je fus obligé de me reposer deux ou trois fois. Un quart d'heure s'étoit écoulé lorsqu'un mouvement que je fs en me baissant détacha mon éponge , il me fut im- -possible de la replacer exactement. Bientôt après cet accident j'éprouvai un léger vertige, je. voulus crier et saisir l'échelle, mais je retombai asphyxié. On me re- tira aussitôt et je repris connoissance quand je fus à l’air bbre. Cette dernière expérience n'a pas été suivie, à la vérité, -d'ün succès complet, mais sa non- réussite étant due au dérangement de l'éponge, loin de jeter une défaveur sur le préservatif, me paroît être au contraire. une preuve de son efficacité, sur-tout dans les cas où l’on ne pro- longera pas trop le séjour dans les fosses, C'est aussi pour- quoi je recommande particulièrement ce moyen lorsqu'il s’agira de secourir des malheureux asphyxiés. MÉLANGES. “Norice Des Séances pe L'Ac. R. Des ScreNCES De Paris PENDANT LA PLUS GRANDE PARTIE DU MOIS D'OCTOLRE. 7 Oct. Ps présentations de Mémoires , accompagnées de nomitiation de Commissaires sont les suivantes : Mr. Sarthou, Prof. de physique à Bordeaux, présente un Mémoire sur /a capillarité, accompagné d'une lettre dans faquelle il dit avoir eu pour but de ramener les phénomènes à la théorie la plus simple possible. ( MM. Arago et Ampère Commissaires ). | 70 MÉLANGES, Mr. Marcel de Serres présente des observations sur di- vers fossiles de quadrupèdes vivipares nouvellement dé- couverts dans le sol des errvirons de Montpellier, ( Ren- voyé à MM. Cuvier et Brongniart ). Mr. Frésnel présente un Mémoire sur l'influence de la polarisation dans l'action que les rayons lumineux exercent les uns sur les autres. ( MM. Arago et Ampère ‘sont nommés Commissaires ). Mr. Dupetit : Thouars lit un Mémoire sur les #ermi- naïsons des plantes. ( MM. Mirbel et Desfontaines sont nommés Commissaires }. Mr. Hachette présente un Mémoire sur la Théorie des dignes et des surfaces courbes. ( MM. Legendre et Arago sont chargés de l’examiner. Autres ouvrages présentés à l'Académie et recus dans sa bibliothéque. Par Mr. Lacroix, son Traité clémentaire du calcul des probabilités, L'auteur expose, dans cét ouvrage , par de secours seul des élémens de l'algèbre , les points fon- damentaux du calcul des probabilités , et il renvoie à des notes les premières applications des calculs supé- rieurs aux problèmes de ce genre. Par Mlle. Forner, ( Anglaise, qui a assisté à la séance précédente { un poëme sur la chimie, qu’elle a chargé sir Charles Blagden d'offrir de sa part. Par le Dr. Montègre, une note sur le magnétisme animal et les dangers que les magnéuseurs font courir à leurs malades, Mr. Delambre rend un compte verbal du second et dernier volume de la traduction de l'Almaseste de. Pio- témée, par Mr. Halma. « Quand on considère (dit cet astronome en terminant son Rapport ) tous les soins que le traducteur s'est donnés pour épurer le texte par la comparaison de taut de manuscrits, d'uue lecture ex- trêmement difficile, pour être toujours fidèle à son ori- ginal , même quand il cherche à dissimuler l'embarras Norrce nes SÉANCES DE L'Acap.R.nEsScrexc. De Pants. JT . de ses longues explications ; quand on songe aux sacri- fices de tout genre qu'il s’est imposés pour cette édi- tion , on est forcé de convenir que Mr. Halma a les droits les plus certains, non-seulement à l'estime des sa- . vans et aux récompenses dont ils pourroient disposer, mais à tous les encouragemens qui lui seroient néces- - saires pour terminer son utile et laborieuse entreprise. » Le Rapporteur fait ici allusion à une traduction d'A- - poilonius, que Mr. Halma veut entreprendre. Il s'élève une discussion intéressante entre MM, Delam- bre et La Place sur le mérite de Ptolémée comme astro- - nome observateur, et sur la part à faire à Hipparque dans ‘les résultats fournis par Ptélémée. La section d'astronomie présente les candidats pour -trois places de correspondans qui sont vacantes. Mr. Pond à Greenwich ; Mr. Bessel à Kænisberg Mr. Mudge à Woolwich ; Mr. de Lindenau à Gotha Mr. Bohnenberger, à Setgatd ; Mr. Carlini à Milan. 14 Oct. Mr. Gay-Lussac communique à l’Académie, une lettre de Mr. Robiquet sur une masse, ou pepite , d'or natif, d'un poids considérable , trouvée dans un fossé à Fressignant , Département des Côtes du nord. En voici l'extrait. Le 30 août 1816, une pauvre et honnête femme de Tressignant, canton de Lavollon , département des côtes du Nord, trouva dans un fossé un morceau de minérai gros comme les deux poings. Elle l’offrit à plusieurs personnes à acheter pour 30 sols, et n'en trouva pas même ce prix, elle l'apporta à St. Brieux, et le pré- senta à un orfèvre, qui, après en avoir fait l'essai à la pierre de touche, consentit à l'acheter si le Préfet vouloit intervenir dans le marché. Le Préfet consentit à autoriser la vente. On brisa le morceau pour le dé- barrasser de sa gangue, et l'orfèvre , après avoir recueilli et pesé la partie métallique, en donna neuf cents francs. Quelques personnes présentes à l'opération du brise- Vs wo 72 MÉLANGES. ‘ ment ramassèrent quelques fragmens, qui furent vendus à d’autres orfèvres de là même ville, L'un d'eux en céda un morceau à Mr. Robiquet, qui pesoit près d’un gros et demi. On a fait sur ce fragment plusieurs essais qui en ont porté le titre à 0,886 de fin, Toutes les recher- ghes faites pour se procurer de la gangue ont été inu- tiles; tout ce qu'on à pu faire est de découvrir quelle étoit de nature quartzeuse. Mr. Deyeux fait un Rapport sur le Mémoire de Mr. Guichardières sur la possibilité de feutrer avec avanta- ge le poil de la loutre marine et celui de la loutre de France, pour l'employer à laï fabrication des cha- peaux. On sait que les poils de divers animaux ne sont pas également propres au feutrage; ceux du lièvre, du lapin et du castor s'y prêtent mieux que tous les autres, et celui du castor , éminemment, mais il est rare et cher ; Mr. Guichardières a trouvé qu'on pouvoit faire avec le poil de la loutre marine et de celle de France d'aussi beaux chapeaux que ceux de castor , et pour les rendre moins chers on pourroit n’employer ses poils que pour dorer les chapeaux de lièvre ou de lapin, c'est-à-dire. leur procurer eette espèce de fourrure lé- gère qu’on remarque aux chapeaux de castor. L'auteur a aussi perfectionné le foulage ; jusqu'à présent on y préparoit les poils par un bain de lie de vin et d’eau. Mr. G., en yajoutant une forte décoction d’écorce dè chène, leur donne une plus grande disposition à se feutrer et à simprégner de la teinture noire. Ce liquide a aussi l'avantage de pouvoir se conserver plusieurs se- maines sans se putréfier, pourvu qu'on lui ajoute un peu de sel de tartre, de temps en temps. L'auteur, passionné pour l’état qu’il exerce. s'occupe d'un ouvrage qu'il se propose d'intituler Manuel du çhapelier, Mr. Coquebert de Montbret fait un Rapport sur la Carte de la Martinique, qu'il a été chargé d'examiner Norrce pes Séances pEL'Acan.R. Des Screnc. DE Paris, 73 conjointement avec MM. de Rossel ét Brongniart. Cette carte dans laquelle l'auteur a pris pour base un travail antérieur auquel il a ajouté beaucoup d'observations qui lui sont particulières, annonce que l'auteur : pos- sède des connoissances étendues en histoire naturelle, et qu'il entend la géologie d'observation, quil ne faut pas confondre avec la géologie de système. : Thibaut de Chambonon avoit déjà observé que la montagne pelée portoit les caractères d'un ancien volcan ; Mr, Moreau de Jonnès a reconnu six anciens foyers d'erruption ; il “n'a point trouvé de granite, mais du calcaire, dont Îles superpositions relativement aux matières volcaniques ‘demandent un examen attentif. La géologie et l’art mi- ‘itaire (auquel l’auteur est attaché) ont un point: de contact dans l'intérêt commun que leur offrent les con- “figurations du terrain. Le Rapporteur conclut que ce Mémoire mérite l'approbation , @t son auteur l'encou- ragement de l'Académie. Mr. Desfontaines fait un Rapport sur un Mémoire de Mr.'Cassini sur la nouvelle famille des Boopidees , qui se place naturellement entre les synanthérées et les dipsacées ; et composée seulement de trois genres ; le calycera, (de Cavanilhes) le #oopis et l'acicurpha, de Jussieu. :MM. Poisson, Ampère , et Cauchy font un Rapport sur un Mémoire de Mr. Hachette relatif à l'écoulement des diquides ; ils concluent à l'approbation du travail de l'auteur et à l'insertion de son Mémoire dans le Recueil des savans étrangers. On procède au scrutin pour la nomination de trois - correspondans , de la section d'astronomie. Au premier tour, Mr. Pond réunit 34 suffrages sur : 37. Au second, Mr. Bessel réunit 33 suffrages sur 37. Au troisième, Mr. Mudge réunit 30 suffrages sur 37. : En conséquence MM. Pond , Bessel, et Mudge sont eus, * Ca 74 MÉLANGE Ss. L'Académie arrête que la séance publique qui devoit avoir lieu le premier lundi de janvier sera ajournée au premier mars. 21 octobre. L'Académie recoit un ouvrage traduit de allemand par Mr. Robinet, intitulé : Tableaux chimy- ques du règne animal, par Mr. F. John (x). Mr. Pelletan fait un Rapport sur un Mémoire dans lequel Mr. Elleviou propose de substituer la simple perforation du crâne à l'opération du trépan dans la plupart des cas. Le Rapporteur combat les idées de l’au- teur et conclut à ce que son Mémoire soit regardé comme non advenu. MM. Deschamps et Pelletan font un Rapport sur-un Mémoire de Mr. le Baron Larrey faisant suite à ce qu'il a publié sur l'opération de l'empyême ; les com- missaires proposent l’admission de ce Mémoire dans le Recueil des savans étrangers. — Adopté. Mr. Cuvier lit un Mémoire anatomique sur le éilerel d’une femme , connue à Paris et à Londres sous le nom de Venus Hottentote , morte au mois de décembre 1815. Mr. Thénard lit un Rapport sur le nouveau travail de Mr. Dulong sur les combinaisons du phoshore avec l'oxy- gène. « On trouve dans ce Mémoire ( dit le Rapporteur } la sagacité qui distingue les autres recherches de Mr. Dulong ; une profonde connoissance de l'analyse chimi- que , et des résultats qui avoient échappé aux plus ha- biles chimistes. » L'Académie décide qu'il sera imprimé dans le Recueil des savans étrangers. On lit un Mémoire de Mr. Thenard , intitulé Esquésse de la doctrine atomistiques dans son etat actuel. L'auteur y expose nettement la série des opinions et des découvertes qui ont caractérisé cette théorie , dans les écrits de Ber- thoiet, Dalton, Thomson, Berzelius, Wollaston , Proust, Richter , et Gay-Lussac. (1) Nous en avons donné un extrait dans le Cahier de décemb. de ce Recueil, (R) CORRESPONDANCE. Levrre DE Mr. Lenor À Mr. Prcre” , Prof. de Physique , etc., l’un des Rédacteurs de ce Recueil, sur certains phénomènes des corps flottans. Clermont-Ferrand, 28 Novembre 1816. IF résulte des expériences consignées dans la lettre que j'ai eu l'honneur de vous adresser l'année dernière , que les mouvemens des fragmens de camphre sur la surface de l'eau , sont dûs à une volatilisation extraordinaire de cêtte substance, beaucoup plus considérable que celle qu'elle éprouve dans l'air : que lorsque la ‘surface de l'eau est capable d'imprimer des mouvemens aux frag- mens de camphre , elle est aussi susceptible de faire ‘ étendre une goutte d'encre ; et que ‘lorsqu'élle ne jouit pas de l’une de ces propriétés, elle‘est entièrement pri- vée de l'autre. Quant aux observations de Mr. Romieu sur ce sujet, * ellés m'ont paru peu exactes : il dit que les fragmens de camphre ne se meuvent pas sur l’eau , contenue dans un vaisseau métallique , mais qu'ils s'agitent sur celle renfermée dans un vase: formé de matières qui isolent l'électricité , comme le verre, le soufre. J'ai trouvé, au contraire , que des parcelles de camphre prenoient très- peu de mouvement sur de l'eau contenue dans une coupe, faite avec du pissasphalte , découlé spontanément du Puy de la poix (1), tandis qu'ils se mouvoïent très- en eRU (x) Monticule composé de calcaire marneux mélangé de ma- _tières volcaniques, sitné près de Clermont-Ferrand, 76 CoRRESPONDANCE. rapidement sur celle qui étoit renfermée dans une tasse d'étain. En général, j'ai constamment observé que les fragmens de camphre étoient fortement agités, dans les vases qui avoient été parfaitement nettoyés, tandis qu'ils ne se mouvoient pas dans ceux qui étoient enduits de matières grasses. ; | Si le rapport entre ces phénomènes et l'électricité ne paroît pas facile à établir , il faut convenir que celui quon pourroit leur supposer avec le calorique , offre aussi quelques difficultés. En visitant, le 15 août, les bains du Mont - d’or, je jetai quelques fragmens de camphre dans la cuve du bain de César, dont les eaux sont à 364 = du thermo- mètre de Reaumur; ils prirent des. mouvemens très-vifs : mais de l'eau puisée dans la même cuve , à l'aide d'un vase d’argent , placée ensuite au milieu de la neige, a communiqué également des mouvemens aux fragmens de camphre, quoiqu’elle ne fît plus qu'a deux degrés au- dessus de la glace fondante. Enfin , si on jette une goutte de suif fondu sur l'eau, elle s’étend et se congèle. Ainsi le suif, loin de trouver du calorique à la surface de ce liquide, perd celui qui le tenoit en fusion | Peu de temps après qu'une goutte d'encre s'est dé- veloppée, la tache se resserre ; on appercoit des. ner- vures plus noires, semblables à celles d'une feuille; une portion de la matière se précipite. Enfin, il paroit une espèce de végétation dont on, peut encore accélérer la formation ;, en plongeant dans l'eau un corps très-dur. Les eaux minérales offrent quelques différences dans la production de ce phénomène : on trouve dans le fau- bourg St. Alyre à Clermont-Ferrand , des eaux qui sont particu‘ièrement chargées d'acide carbonique et de car- bonate de chaux ; une goutte d'encre se développe sur leur surface : mais elle offre des ramifications plus nom- STR CERTAINS CORPS FLOTTANS. »? breuses , et ses molécules se précipitent plus promptes+ ment que sur l'eau pure. Si on laisse tomber une goutte d'acide sulfurique, où d'alcool sur de l'eau renfermée dans un petit vase , la surface perd à l'instant la faculté de communiquer des mouvemens aux fragmens de camphre. Lorsqu'une goutte d'encre se développe sur l'eau, ses molécules , quoique d'uné pesanteur spécifique plus gran- de que celle de ce liquide , restent sur sa surface. Il en est de mème des parcelles très-fines de sulfate de baryte, La cause qui détermine les molécules de ces corps à s’écarter les uns des autres, paroît donc diminuer aussi leur pesanteur spécifique. Enfin , il semble que, modifiée dans l’intérieur de l’eau , ellé influe encore sur la forme qu'affecte une goutte d'encre qui traverse ce fluide. Si, dans un vase d’étain , d'environ deux centimètres de profondeur , on verse de l'eau , qu’on touche la sur- face avec le bout du doigt, ensuite qu'on dépose dessus une goutte d'encre , elle tombera au travers de la masse d'eau par un petit filet très-étroit, qui à peu de distance de la surface, se divisera de manière à former autour du filet central, un anneau qui ira toujours en augmen- tant de diamètre ; ensorte qu'il paroitra sur le fond du vase une petite tache noire entourée d'un cercle régulier. J'ai rendu ce phénomène encore plus sensible, en employant de l'eau de chaux au lieu d'eau pure, et une dissolution de verdet dans le vinaigre au lieu d'encre: car alors la tache centrale et le cercle qui l'entoure pa- roissent très-distinctement par la revification du cuivre, sur le fond du vase. J’ai obtenu quelquefois deux cer- cles concentriques , mais cela arrive rarement. Ces faits sont d'autant plus curieux, qu'ils offrent une singulière analogie , au moins dans les apparences , avec les taches centrales et les cercles produits par des dé- charges électriques , sur des boutons métalliques. On sait que si deux corps flottans à la surface d'un 78 CORRESPONDANCE: liquide, et placés dans le voisinage l’un de l'autre, sont tous deux susceptibles d'être mouillés par ce li- quide, ou ne jouissent ni l'un ni l'autre de cette pro- priété , ils semblent alors s'attirer; et qu'au contraire, ils paroissent se repousser ; si l’un est susceptible d'être mouillé , tandis que l'autre ne l'est pas. Or, il résulte de ce principe, que les corps homogènes , flottans à la surface d'un fluide , doivent, en vertu de l’action ca- pillaire , paroître s'attirer. Ce n’est donc point à cette cause qu’on peut attribuer le pouvoir répulsif qui se manifeste entre des grains de poivre ou de toute autre poussière , qu'on dépose sur de l’eau. Ce singulier phé- nomène est évidemment dû aux atmosphères de ces corps , qui prennent un grand degré d'extension dans le plan de la surface de ce liquide. Si snr de l’eau incapable d’agiter les fragmens de camphre , on jette du minium én poudre , de manière à en couvrir une partie de la surface , ensuite, qu’on y plonge un tube de verre ; il traversera la couche d'oxide métallique , sans offrir d'autre phénomène que le léger mouvement communiqué à cette poussière, par l’exhaussement de l'eau le long du tube: mais si la sur- face de l'eau est capable de faire mouvoir les fragmens de camphre , les grains de matière métallique s’écarte- ront régulièrement de ce cylindre, ensorte qu'il se for- mera autour de lui, un cercle qui en sera dénué. Si avant d'introduire le tube dans l’eau, on le touche, les matières grasses dont il se chargera se développeront sur la surface du liquide, et rendront l'effet plus sen- sible. Enfin , en lhumectant avec un peu de sang ou d'alcool, quitient en dissolution du camphre, les pous- sières métalliques seront repoussées quelquefois à plus d'un mètre de distance. Lorsqu'au lieu d’un tube, on introduit dans l’eau un anneau enduit de matières grasses, et d’un dia- mètre un peu plus petit que celui du vase, les pous- SUR CERTAINS CORPS FLOTTANS. 79 sières métalliques se rassemblent au milieu. En subs- tituant de l'encre à l'oxide de plomb, on obtient des résultats parfaitement semblables. On peut repousser les poussières déposées sur de l'huile en introduisant dans le fluide un tube mouillé avec de l'alcool, de l'éther, de l'ammoniaque ou de l'acide sul- furique; mais si le tube est simplement imbibé d'eau, les poussières ne prennent aucun mouvement; ainsi l'eau ne s'étend pas sur l'huile, mais l’huile s'étend sur l'eau. Enfin, j'ai trouvé que l'éther , l'alcool, l’huile pre- noient un grand degré d'extension sur l'acide sulfurique, - Dans ces expériences, l’action des corps à l’aide de leurs atmosphères, se manifeste seulement à la surface de l'eau : mais dans celles que je vais décrire , elle s'exerce à distance , et à travers l'air, Si on place à environ un centimètre au-dessus d'une goutte d'encre développée sur de l'eau, un tube de verre imbibé d'alcool ou d'éther, l'encre sera repoussée, de manière qu'il se formera sous le tube un cercle qui en sera privé. Si on éloigne le tube, l'encre reprendra sa première position; si on le rapproche elle séloignera de nouveau. | On obtient les mêmes résultats, mais dans des degrés d'intensité différens, en substituant au tube imbibé d’al- cool un morceau de camphre, une verge de cuivre chaude, ou un tube de verre qu'on a fait rougir. Quant à la portion d'encre tombée au fond du vase, lorsqu'il n’a qu'environ un centimètre de profondeur, elle se réunit, à l’approche du tube mouillé avec de l'alcool , et enfin vient se fixer toute entière sous l’ex- trêmité inférieure de ce tube. Si sur de l’eau dont la surface est susceptible de faire étendre une goutte d'encre, on place un fragment de cire à cacheter ou de tout autre corps qui se soutient sur l’eau, il sera repoussé à l'approche du tube imbibé d'alcool, ou d'un morceau de camphre. Mais si l'eau 80 CORRESPONDANC#, est privée de cette propriété, le fragment ne prendra aucun mouvement, On peut varier cette expérience, en substituant au fragment de cire une aiguille à coudre ; dont l’une et l'autre extrèmité peut, à volonté, être repoussée pai l'influence des émanations d’un morceau de camphre. En déposant une goutte d'huile sur de l’eau, dont la surface ne communique point de mouvement aux particules de camphre, elle prend la forme d’une len- tille aplatie; mais elle se développe lorsqu'on approche d’elle un tube imbibé d'ammoniaque. Si l’on présente à une goutte d'encre développée sur l'eau, un tube mouillé avec de l'ammoniaque ; la tache se ressere par l'effet d'une action chimique , mais si on approche davantage le tube, les molécules d'encre s'é- loignent de lui, Enfin, j'ai remarqué qu'un fragment de cire à ca- cheter, flottant sur de l'huile s'éloignoit à l'approche d'un tube entouré d'une atmosphère d'ammoniaque ow d’éther. Je m'empresse de vous soumettre cés éxpériences ; parce qu'elles me paroissent devoir conduire à des ré- sultats curieux ; l'influence des atmosphères des corps est si peu connue , et si lintéressante , que tous les faits qui tendent à en développer les lois, semblent devoir fixer l'attention des physiciens, Jai l'honneur d'être, etc. LEnor: RAA A AR A TABLIQUES Faites au JARDIN B du niveau de la Mer : Latitude 46°. 19 de Paris. mm O8 + 7. ® =] "AE B 3! En . = aromètre. L + 8 = OBSERVATIONS DIVERSES. _e 3 EX £ Lev. du Sol.| à = heure | Pouc.lig.seiz.|pouc.lig. se PE à 1 27:10 si271110. 2 26. 11. 4|-— o. Les blés ont sensiblement gagné pen- 3 1 © Î-— 11:10 — ©. dant le courant du mois. Ceux qui 4 27e Le SI. létoient à peine levés en décembre , ‘ — : 1 — 1. . , 5 su : 13, 5€ monirent maintenant. La tempéra- Fr a Os pa : : . 3 D 6 — 3. 9]— x. ture singulièrement douce de ce mois k — 2: $f— 1. a fait disparaitre la neige sur la pente 9 TT 2% S$]— %+ des montagnes de Salève et des Bornes, MARNE 2 7h la maniére qu’on y moissonne aujour- EE * 1 en . n . . . 11 à 3 : d'hui les orges et avoines que la neige + — oo. 10/26. 11. avoit couvertes en novembre : une partie eye 26. 10, 3|— 9. de ces récoltes avoit acquis assez - de 16 FT 7° 0!— S-.|maturité, et s’est assez bien conservée 16 e ‘ar: 5 6,8: sous la neige, pour offrir encore une — + 11] — . : F PRE EE à ressource aux habitans des montagnes. 1 L Ex. . 19 Rs Gt GENE, 2 Tu $. 5|— 4. | 21 — 10: 13/27. o.| 22 27. 3. OÏ— 3. | 2 =, 3 12]— 9. 24 — 312 4. f | 2 2 |— 4:14l— 4. 26 Gus Se S|— Q + RE AE PER CNP TEE 2 VAE on AE | Dr CURE ; j s 28 — 4. 1]— 4. /Déclinaison de l'aiguille aimantée , à 29 = Eu 2 dl +. 2e FObservatoire de Genève le 31 Janv. 30 DONS EST, ser. 92 21 4, 210 0 2. © ——— = —— Température. d'un Puits de 34 pieds Moyennes. 27. 0. 8,35 le 31 janvier + 9. 7. 27.0. 8, TABLEAU DES OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES Faites au JARDIN BOTANIQUE de GENÈVE: 395,6 mètres ( 203% toises) au-dessus du niveau de la Mer : Latitude 46°. 19. Longitude 15. 14”. ( de Tems ) à l'Orient de l'Observatoire de PARIS. CPE ARENA EE IE IE GP RL OBSERVATIONS ATMOSPHÉRIQUES. JANVIER 187: 7. Î L'herm. a l'om- . 2 [8 2 bre à 4 pieds FHygromètre.N Pluie ou © à 5 io Rue OOo | neige en sl Vents. Etat du ciel. { ; © :l2 5: Baromètre. de terre, divisé a cheveu. ec Ê OBSERVATIONS DIVERSES. | CEE Le en 80 parties. 24 heures. AE 8 AÎ2 À Lev. dusol.| à = heures. Lau s. | à 2h. ÎLaus.| 2h. UC) Lane RARE = _—— | 6 a ‘ Pouc.lig.seiz.|pouc.lig. seiz. D Dix. a.| Dix. d. À Degr. | Deg. À Lig. dou. 4 ; D | ne = — à > EN Ê 8c + —Ù cal FE cou. , id | 27. oO 0. IE 3. ot 5° 9) 83 ù ; ; Re k à 3 4 1 a _ à = Go 5 o! 6: 2} 84 89 — so so cou. , plu. 1 Les blés ont sensiblement gagné pen- |$ : AS DORE RP El RENE role. gi 91 CN 1. 9 j cal. | so cou. , id. {dant le courant du mois. Ceux qui || : ' R. so cal. LL co RO : , , ; ; SERRES SE IIR 1. 0| 541 92 87 —— _ 2 ee a étoient à peine levés en décembre, mel . CI. | . 4 | EAU ON | RS CONS ART DEC) ACT A ln _ mere id se montrent maintenant. La tempéra- |} us à ë £ ñ à Le [en Ê] . . . € Sn pr 1 : (OMC) 0/1 | 84 És _ A te 2 ture singulièrement douce de ce mois | — 0 — T. D 5° ! 2° : É D : . ; 7 À : hu RARE Ne : . 6 90 gi TE NE nua. , cl la fait disparaitre la neige sur la pente : ll 8 Te F Re ei 84 DE mans NE eou. , id j des montagnes de Salève et des Bornes, || | 26 C [— 2 7]— 3 131 1. 6f o. ol 86 80 ne SE NE 60; nu: {de manière qu'on y moissonne aujour- |k D 10 KE 1 ie .sl 1° sÀ 87 84 Re — | NE NE nua. , COU. hui 1 ‘ ps : 4 3 15 US NRA a = : ‘4 id hui les orges et avoines que la neige tb ol 14e 10e Ë 8 18 À : É : $ : 2. | NC halo o71|n 0 nn RE Un | = Sen 4.12] 5.0! 8. of 89! 7$S% 1 9 ——Qxe |xo fcl, cou. Ë sl | 73 — 10. 13 1270. 718 7. 0 7: 43 8y 75 a —— | 50 so RU S A -- 2TNA NC SEA NCIS 6287 2 LE A DT pi nn. - | — 3 12 3. SHs.o] 8.0! 85! 81h — |——{cal | cal nu, plu. Li | — 3. 12 4 OÙ 6. ol 9. 4h 96 91 — À——Jcail |so cou, id. 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(1) PRE PRETE vs Dis motifs également importans ont engagé les äss tronomes de tous les temps à enttepreudré des catalos gues des étoiles fixes: Le premier étoit de laisser à ceux qui devoient leur succéder une description et uñé histoire de ées corps célestes assez détaillée pour qué ceux + : à pussent reconnoître les changemetis lents qui ont lieu dans le ciel étoilé; les astres qui semis blent Séteiñdre ; ceux qui paroissent pour la prés mière fois; ceux qui changent de situation, de lu- mière; ou de couleur, etc. Le second but, et le plus essentiel , est de déterminer dans la voñte céleste ün nornbre considérable de points fixes auxquels oh puisse rapporter les positions diverses du soleil , des planètes, et des comètes, qui se meuvent dans l'immense régiott substellaire: À l'époque où Piagzi entra en possession du nouvel observatoire élevé sous le beat ciel de Palerme par là munificence du roi Ferdinand, il entreprit un nouveat De. nv (x) Par Mr. Carlini; traduit de la Bibliothèque ltalienné j No XI. et Sc et arts. Nouv. série: Vol. 4:N°. 2. Févr: 1813: F 82 A STRONOMI1E. catalogue d’étoiles;. aucun de ceux-qui. étoient: alors (+ dans les mains des astronomes ne possédant la précision à laquelle il croyoït qu'on pouvoit atteindre. On peut considérer celui de Flamstead comme la base de la nouvelle astronomie ; mais’ au temps où vivoit cet excellent observateur :l'art de construite les instrumens , et les méthodes de caleul étoient bien en arrière de la perfection à laquelle on est parvenu de nos jours. Ainsi il n’est pas rare de trouver dans les positions d'étoiles, indiquées par cet astronome, des erreurs qui s'élèvent jusqu'à une minute de degré. Le catalogue de Mayer est beaucoup plus exact; et les astronomes y avoient le plus souvent recours; mais au bout d’un demi siècle on ne pouvoit plus guères l'employer avec sûreté; car il falloit, ou négliger les changemens dans les positions des étoiles produits paf leurs mouvemens propres ; ou bien déterminer ces va- “riations d'après la comparaison de ce catalogue avec eelui de Flamstead; d'où il arrivoit que plus les obser- vations se trouvoient éloignées de l’époque pour la- quelle Mayer avoït établi son catalogue, et plus grande étoit l'influence des erreurs qu'avoit pu commettre Flamstead ; et ce qu'on dit du catalogue de Mayer s'ap- pliquoit, à plus forte raison, à ceux de La Caille et de Bradley > Presque contemporains de Mayer, mais, à coup sùr, moins parfaits (1). ‘Les astronomes modérnes reconnoissant la nécessité de faire une nouvelle revue du ciel, plusieurs d’entr’eux tenièrent cette entreprise difficile. Les premiers furent MM. Delalande , oncle et neveu; qui ayant voulu y comprendre jusqu'a QT a mille étoiles furent con- traints à n’observer qu’une fois, et souvent imparfaite- «{1) Nous ne partageons pas l'opinion de l'auteur ‘dans la haute préférence qu'il Ds donner au catalogue de Mayer sur celui de Bradley. (R) | D Ro . E Nouveau Cararoëeux n'Etoites. 83 ment, chacune d'elles; ce qui rend cet immense tra vail de peu d'utilité dans les recherches les plus déli- * câtes de l'astronomie, Si le célèbre baron de Zach , pourvu , comme il l'étoit, d’une excellénte lunette des passages ; avoit pos- sédé , dans l'observatoire de Gotha , un grandinstrument pour prendre les hauteurs méridiennes, il auroit cer- tainement pu procurer aux astronomes ce Catalogue si désiré. Il n'a pas laissé de mettre à profit les moyens dont il avoit pu disposer, en déterminant les ascen- sions droites de 1800 étoiles zodiacales, avec une pré- cision à laquelle aucun des astronomes qui l'ont pré- cédé n'avoit pu atteindre, Dans un tel état de la science, l'Astronome sicilien me pouvoit pas employer ses instrumens et ses veilles à un meilleur usage qu'à la détermination exacte des po- sitions des étoiles fixes. Pour observer les déclinaisons, il a employé un cercl entier, de cinq pieds de diamètre; et quoique cet ins« trument n'ait pas la propriété de multiplier les obser- vations d'un même angle; comme il a deux nonius “diamétralement opposés, et comme il est susceptible de retournement, son exactitude surpasse celle des plus grands quarts de cercle, D'après l'examen qu’en à fait son constructeur lui-même , le célèbre Ramsden , l'er- reur des divisions ne désatss dans aucun cas 3”; ainsi lorsqu'une observation est faite dans deux positions op- posées de l'instrument, l'erreur qui peut provenir de la division se réduit à 1,5; mais l’inexactitude peut avoir d’autres sources ; l'incertitude sur la ligne de collima- ion , la courbure du. fil du micrormètre, là flexion du cercle, celle de la lunette, etc. On peut donc établir, et cest l'opinion de Piazzi luimême, que l'erreur ‘dans les déclinaisons indiquées dans son: catalogue ne dépasse pas trois secondes de degré. Les déclinaisons sont toutes déduites immédiatement À DE Sn ÀÂSTRONOMIE,. des distances au zénith observées pour chaque étoile, sans employér des étoiles intermédiaires ; ou de com- paraison ; maïs pour les ascensions droites , s'il eût fallu déterminer chacune séparément, et d’une manière ab- solue, le travail auroit été d'une longueur rebütante ; l'astronome a suivi la méthode ordinaire, qui consiste à déterminer les différences d'ascension droite de chaque étoile, avec un certain nombre d'étoiles fondamentales , fréquemment comparées au soleil, Déja Maskelyne ; l'as- tronome de Greenwich ; avoit déterminé par une mé- thode pareille, les ascensions droites de 36 étoiles prin- cipales, positions qu’on regardoit comme arrivées au dernier degré d’exactitude, tant par le talent connu de l’observateur , qui leur avoit, pour ainsi dire ;, consacré sa vie, que par la supériorité des instrumens qu'il avoit employés. En ‘conséquence , le Prof. Piazzi ne croyant pas que la pression de ces déterminations pat être sur- passée , les a adoptées telles que Maskelyne les donne. A peine ce premier catalogue, imprimé en 1803 (1), (infolio) eut-il vu le jour , que Maskelÿne s'apéerçut que ses ascensions droites foidamentales dévoient être augmentées d'une petite quantité : mais comme il n’as- signa point l'origine de cette correction , les astronomes ne voulurent pas l'adopter sans examen ; quoique ce fut une quantité très-petite, qui ne dépassoit pas 4” de degré ( environ + de seconde de temps). Bientôt Burg, ‘en Allemagne, et Burkardt, à Paris retravaillèrent les calculs de l’astronome de Greenwich , toutefois en par- tant de ses observations, car ni l'un ni l'autre n’avoit à sa disposition des instrumens capables de donner une plus grande précision. Ce fut alors que le Prof. Piazzi prit la résolution de déterminer lui-même le point précis (1) Sous le titre de Séellarum inerrantium positiones mediæ ex observationibus habitis ir specula Panormitane ab anng 1792 ad annum 1802, Nouveau CaAraAzoGwuEe D'ErToizxs: 85 de l'équinoxe, en comparant immédiatement avec le soleil les ascensions droites de deux étoiles, Ætair et Procyon, qu'il jugea les plus propres à son objet, par ce qu'on. les voit aisément en plein jour, et parce qu'elles sont assez voisines de l’équateur ; et chacune à environ six heures de distance des points équinoxiaux. Il ne s'en tint pas là, il voulut répéter et confirmer toutes ses précédentes observations , refaire ses calculs avec des élémens mieux déterminés, en un mot reprendre. tout sous œuvre. Il reconnoit qu’il fut éminemment encou- ragé et aidé dans cette grande entreprise par Mr. Nicolas Cacciatore , un de ses élèves, aux observations duquel il n'hésite point à.se fier comme aux siennes propres. Le nouveau catalogue qui a paru en 1814 est le fruit de ce travail immense. Il a été couronné, comme le premier , par l'Institut de France; on peut le dire par- fait, et supérieur à J’ancien, à plusieurs égards. Non-seulement, ainsi qu’on vient de le dire, il est tout-à-fait indépendant d’observations étrangères, et fondé en entier sur celles faites à Palerme ; mais les positions qu'on y trouve sont déduites d'un nombre d'observations presque double , et par conséquent d'autant plus exactes. L'auteur a eu soin d'indiquer, à côté de chaque position donnée ; le nombre des observations d’où on l'a conclue, ce qui fixe le degré relatif de confiance qu’elle mérite. Le nombre moyen de ces observations , tant en ascension droite qu'en déclinaison , est de dix pour chaque étoile et comme ce catalogue en renferme 7000 , le nombre total des observations s'élève à 140000. Ainsx , dans le même temps , et avec la même assiduité , l'astronome sicilien auroit pu dresser un catalogue bien plus nom- breux que celui de La Lande , s'il n'eût préféré à cet avantage celui de l’exactitude , qui est sans doute d'un plus grand prix. : L'époque du catalogue est le premier janvier 1800. Le choix de cette époque n’est point indifférent ; car d'ane 86 ÂASTRONOMIEE. part il convient qu’elle réponde au commencement d'un siècle, et de l’autre , il est bon qu’elle réponde vers le milieu de l'intervalle de temps dans lequel les observa- tions ont été faites. Celles du Prof. Piazzi ont commencé! en 1792, et fini en 1813 , ce qui porte le milieu vers 1800. La constante de: la précession annuelle qu'il: ai adoptée résulte dé la comparaison des: longitudes tirées de son catalogue avec celles données ‘par ceux de Flams-: tead , La Caille , et Mayer, et s'élève à 5o”,or: Mr. Des Jambre avoit trouvé 50",10 ; et le baron de Zach 50!/! 1072 Il est difficile de dire lequel de ces astrgnames test le: plus près de la vérité; car il ne suffit pas ‘ici ,-pourob- tenir des résultats certains, de faire usage d'observations: exactes ; on ne peut reconnoître la précession’ des équi- noxes que par le mouvement en longitude: qui paroît avo]r affecté les étoiles pendant un temps donné ; or; c«& mouvement est composé ct de la précession qu’on cher< che , et des mouvemens propres qui appartiennent plus ou moins à la plupart de ces étoiles. Ce n'ést qu'en mul tipliant les comparaisons , et en les établissant dans di verses parties du ciel, qu’on peut éspérer que les chan gemens indiqués se seront combinés dans tous les: ‘aus €t ainsi probablement compensés, :: ! T2) Lorsqu'on a ainsi obtenu l'expression moyenne du mouvement des étoiles en longitude , et qu'on en a dé duit, par le calcul trigonométrique , le: mouvement: en ascension droite et en déclinaison , ‘la différence ‘entré ce calcul et l'observation pour chaque étoile , repense l'effet du mouvement propre de celle-ci. | On pouvoit employer, dans cette recherche, non:seu* lement les trois catalogues indiqués tout à-l’heurey-mais aussi les observations originales de Bradley, qui long-= temps inédites, par la faute de ses héritiers, ont enfin paru en 1798. Mr. Piazzi n’a point manqué deise prés valoir de ce trésor, pour faire calculer par l’un de ses élèves les plus habiles, Mr, Pilati, les positions moyens Nouveau Cararocug DEToILeEs. ‘ 8 7 nes: de: 1800 étoiles pour l'époque: de 17563ret il les à placées à la fin de son catalogue, (+): | IL a tiré de ces:mêmes observations , un autre terme de comparaison pour découvrir les mouvemens propres. Quoiqu'elles ne :soient séparées ‘que par un intervalle de vingt ans, et quelquefois de quinze à ‘seize seulement, comme elles ont l'avantage d'avoir été faites avec les mêmes. instrumens , par le même observateur et des procédés uniformes, enfin ,-dans le même lieu , les er- reurs constantes , dont chacune pourroit être affectée , disparoissent , lorsqu' il n’est’ question que d'établir des différences. 4 à Dans ce ‘tableau 1 mouvemens propres des fixes, le plus exact qu'on ait éncoré offert aux spéculations des astronomes , é'ést une chüse réharquable que de voir comment, quelqués étoiles: très-petitesy telles que la Gre. du Cygne , ,et,D de l'Eridan,, ont unsmouvement :an- nuel, -de cinq, à six secondes, e'estsà-dire,, plus .consi- dérable que celui qu'on reconnoîit.aux, étoiles les plus brillantes, par exemple, dans Sirius ou Arcturus. A la fin de chacune ‘dés heures de l'ascension droite, l'auteur a réuni diverses remarques importantes sur les caractères particuliers et sur certains accidens, qui dis- 5 sup Mr. Basel ‘astronome: célèbre ‘de’ Kanisberg!)| a tiré de ces mêmes observations un autre catalogue dé 3000 autres étoiles , qui, sera publié, par souscription. Dans. un Mémoire qui a remporté le prix à, l'Académie, ‘de. Berlin; et qui a pour ! titre : Untersuchung der. grôsse und des, Æinflusses des vorrückens der nachteleichen. (Recherche sur, la, quantité et l'influence de la précession des équinoxes,) , il, a déjà donné la comparaison des positions de Bradley avec. “celles du cata- logue de Piazzt, et il entire pour la constante de la précession Bo',18728. Cette détermination semble mériter la préférence sur celles indiquées tout-à-l'heure ; parée qu'elle ‘est déduite d’un plus grand nombre d'observations. (A) 88 PuHysiques. die tinguent quelques-unes des fixes; il indique, par exem- ple, celles qui paroïissent doubles, les nébuleuses, les changeantes ; :ejc. Enfin. il a: eu soin d'enregistrer les petites étoiles, qu'il a souvent vues: dans le champ de la lunette ; sans avoir eu le rerps de déterminer leur position ai vr ë six ob ERA 915 HOVE | PEN TEE CARLINE 0 PRES LQ Difrol . inoraion sata ib SPERIMENTI DIRETTI , etc. Expériences pour ‘déterminer le volume et la tension de Ja vapeur élastique, aqueuse, tant dans les gaz purs que, dans leurs mélanges; par le Dr. Vivronio- Mrcuerorrr; D. M.:Prof; de-chimie médico + pharmaceutique: dans l'Université. Rôyalè ‘dè Turin, Mém, là à YAcad: "Ra Dé sciences de Turin, LS 12 Janv 1817 (1). nur RE fr à a ane s : CL ) 20 ME FRA: ASE L ‘% 5 p L'osser “principal des recherches que je soumets à FAcadémie , est de trouver:un moyen facile et suffisam. ment exact, de: déterminer }a' quantité de vapeur élas- tique aqueuse contenue dans l'air, et de celle qui peut sé trouver mêlée ‘aux divers gaz qui proviennent des opéra- tions chimiques. Dans ce dernier but, on est souvent appelé à traiter de très-petits volumes de gaz ; et dans ce cas, Pusage: du manomètre, ou la méthode propo- sée par Dalton, , quoique modifiés par cette circonstance (x) Communiqué en manuscrit par Fauteur aux Rédacteurs de ce Recueil, ExrERIENCES SUR LA VAPEUR AQUEUSE ÉLASTIQUE. 89 particulière, ne se prêtent pas à ce genre d'expérience. Mais avant d'exposer le résultat de celles que j'ai faites sur. cet objet, je dois avertir, que si mon travail se trouve de quelque utilité pour les chimistes physiciens , je dois en grande partie cet avantage à mon excellent collèoue ; Mr. Plana ; Prof. de mathématiques et d’as- tronomie dans cette Université, Le: procédé que j'ai suivi repose sur ce principe, sa- voir; que dans un mélange de gaz et de vapeur aqueuse élastique, qui n'ont pas d'action chimique réciproque ; un corps parfaitement desséchant, (la température et la pression re changeant pas) produit ‘une diminution de volume : ‘exactement A ELIPUA, à celui qu loen pois layvapeur: : o:9 | i Mais ; comme la diniipelatiou piésente presque tou-' jours des circonstances particulières ; qui , lorsqu'on les’ ignore, font perdre :au moins du temps, j'avertis que jai. employé des tubes de verre blanc très-transparens , fermés à un, bout, longs de soixante à quatre-vingts cen* timêtres,, et d'environ uncentimètre de diamètre inté- rieur, , Cës tubes:sont divisés en volumes égaux ; d'un céntimètre cube chacun , et chaque centimètre en dix parties égales. J'ai employé pour corps desséchant , ou absorbant! l'humidité , de. petits cylindres solides de chlorure de chaux; longs d’un décimètre, et Mperaen re millimètres de diamètres !: : J'aipréparé ces cylindres en faisant d'abord fondre le rh al son eau de cristallisation, ensuite en lui pro- curant la fusion ignée Je l'ai conservé fondu et bouil: lant, même jusqu au rouge obscur ; pendant quelque temps, ensuite je l'ai versé dans un moule à pierre in- fernale bien chaud, bien sec, et sans aucun enduit gras. Jai- sorti des cylindres du moule encore très-chaud ; et après les avoir :enveloppés dans du papier à filtrer, très- sec ‘et chaud, je les ai introduits dans un petit flacon deverre, que j'ai fermé de suite. 90 er Pomx SE: QU Eu vx en rnèex Je faisois entrer le gaz dans mes tubes sur üiisappaa reil à mercure. bien sec; ils étoient portés par-ur bras, pour quon ne les réchanffät point avec la main: Pour: | reconnoître la quantité de gaz introduit on soulevoit ou on abaissoit le tube , jusqu'à-ce que le: mercure de l'intérieur du tube. fût précisément au niveau de: llexs térieur. On prenoit note en même-temps:du : “nombre de parties, qu'occupoit le gaz dans l'intérieur duytabe, | comme aussi de la température ; et dela gra ba+ rométrique pendant l'expérience. tin np .eupieala Pour amener le, mercure. de! Linaéaitan de tube au niveau de léxtérieur, et pour déterminér exactement les volumes des gaz ‘introduits ,:j'employai commodé- ment l'ouverture qu’on pratique ordinairementrauzsapsl pareils à mercure.; comme aussi.la petite fenêtre: qui en est voisine. Après ces dispositions ‘préliminaires ; je! dépioyai de son papier sous-le mercureounide mesope< üts cylindres de chlorure, et je Wintroduisis ayec les doigts dans le tube: Pour reconnoître commodément: et exactement. les volumes:ile-gaz:contenus: dans le tube; je tins-le petit. cylindre soulevé , au: moyen d’un ‘très< mince tube de verre ; que j'introdaisois ‘dans le grabd? je-plaçois «de suite celui-ei au niveaur mercurielkæxtés rieur.ét intérieur; je lisois.la division à daquetle-réponz doit le mercure:; et je prenois note du nouveañ-volume indiqué. Et comme il ysavoit plusieurs! opérations .dw même genre, à faire. jé fermois avec le doigt sous! le mercuré l'ouverture inférieure du tube ‘et:je leïtrans: portois ,»ainsi. fermé; dans. un gobelet rempli ‘de mer: ‘ure , où je Île laissois-pendant absorption. 14%: 17: L'action absorbante du-chlorure sur la! vapeur aqueusé n'étant: pas subite, on a le temps! delire ét de: noter. Au bout d’une minute on:commence # en-apercevoir l'effet, qui devient de plus en:plus sensible , maïs se rallentit beaucoup ensuite , de manière qu'il faut bien deux jours pour que l'absorption soit complète. #Je:erois ExPÉRIENCES SUR LA VAPEUR AQUEUSE ÉLASTIQUE. OI convenable de ne mesurer le volume qu’au moins vingt- quatre heures après la première mesure. Les causes qui peuvent faire augmenter ou diminuer alternativement ce volume (1) derousens beaucoup l'absorption. : On mesure exactement le volume résidu, en. le ré- duisant par le calcul à la température et à la pression initiales de l'expérience , s'il y a eu quelque changement dans, ces ‘deux conditions pendant la durée de l'expé- rience. Lorsqu'on opère dans un grand laboratoire , il nest pas difficile d'y conserver une température cons- tante ; et quant à la pression, on peut la ramener à l'i- dentité;;sans. calcul, au moyen d'une division linéaire, en millimètres, tracée sur un des côtés du tube, outre la division en centimètres cubes, dont on a parlé. Le tube.étant amené au niveau , on l'enfonce, ou on le soulève, d'autant de millimètres que le baromètre s'est élevé on abaissé dans l'intervalle des observations ini- tiale et: finale.; le volume qu'on observe alors est celui quauroit le gaz sons la pression primitive. : Lorsqu'on a, fait les corrections appartenant à: la terme pérature ou à la pression ; appelant Y le volume pri- mitif.du gaz mêlé de vapeur; V’le volume résidu après la dessication., et U le volume résultant de l’introduc- tion du chlorure de chaux ; enfin À le: volume ‘de: la vapeur absorbée , on aura A—V— V’+ U. Appelant ensuite R le rapport du volume de la vapeur à celui du gaz , on aura R—V-—A ; et la tension T qu'exer. 3 À 1} L î o din y r | , A » P. çoit la vapeur avant qu'elle fût: absorbée , sera ae Les prinçipes ainsi établis, h première opération à faire, étoit de s’assurer jusques à quel degré le chlorure de chaux préparé, comme. on la dit, pouvoit absorber - (1) Nous n’en imaginons pas d’autres que l'agitation méca- nique et les différences de température. (R) à LU \ 92 Pursraue. la vapeur aqueuse. Pour trouver la ‘tension de cette va- peur, On prépara des tubes de baromètre, remplis selon le procédé proposé par Dalton. On compara la hauteur! du mercure dans ces tubes avec la hauteur indiquée par le baromètre, avant, et après l’introduction de l’eau. Ces tubes indiquoient exactement la tension ‘correspon: dante aux diverses températures , telle que ce célèbre physicien l'a trouvée et indiquée dans ses tables ; maïs; pour plus de commodité, nous avons consulté celles que Mr. Biot a insérées dans son Traité de’ physique ; et qui ont été calculées par Mr. Pouillet (1). Après avoir ainsi préparé et examiné les tubes , j'introduisis dans chacun un petit cylindre de chlorure de chaux fondu , qui, comme beaucoup plus léger que le mercure, s’éleva au travers jusques dans le vide, où la tension étant, par exemple, à dix-sept millimètres , la présence de ce ” cylindre faisoit disparoître presque instantanément a plus grande partie de la vapeur, quoique l'absorption totale n'eût lieu qu'au bout de vingt-quatre heures. Les alternatives dé pression ou de température SERAORAE aussi cette absorption. ‘Si lon opère avec exactitude , le mercuré remonte dans les tubes après l’absorption de la vapeur, jusques à la hauteur indiquée par le baromètre de comparaï- son, à un millimètre près, environ. Cette petite diffé: rence ne doit pas être attribuée à un résidu de vapeu# mais à la difficulté d’empêcher toute adhésion de l'air au petit cylindre de chlorure qu'on introduit dans le tube; on peut se convaincre de la présence de cet air, ear lorsqu'on incline le tube , le mercure arrive rapi= dement au sommet, sauf une bulle d'air, qui conserve son élasticité et demeure visible. Cette petite dose d'air, que le chlorure introduit avec lui, ne nuit pas aux expériences , si la quantité est per< {:) Tome I, supplément, page b31. ExPÉRIENCES SUR LA VAPEUR AQUEUSE ÉLASTIQUE. 9 manente , c'est-à-dire, semblable à elle-même ; parce que, dans notre procédé , le volume des gaz s'observe avant, ét après l'introduction du petit cylindre. Pour déterminer la quantité de vapeur élastique con- tenue dans l'air atmosphérique , il étoit utile d’opérer comparativement , et dans des circonstances semblables, par la manière de Dalton, et que pour abréger, on dé: signera par l'épithète de procedé de refroidissement, De la température dans laquelle il. ne se déposoit pas de vapeur , la tension de vapeur fut ramenée à la tempé- rature de l'air qu'elle devoit avoir, au moyen de la for- mule de Biot (T. I. p. 322 }. Les expériences ont été faites dans le laboratoire de chimie , local très-vaste , au rez-de-chaussée, qui a au midi de très:grands vitraux, qu'on tenoit ouverts pen« dant quélque temps avant de commencer les expérien- ces. Les résultats de la première série sont consignés dans le tableau suivant. On, y voit, dans la première tolonne , le jour , la température , et l'élévation du ba- romètre ; on y trouve aussi la température du récipient prise au moment où il ne déposoit plus de vapeurs sur ses parois bien sèches. La seconde colonne représente la tension de la vapeur, prise d’après la méthode de Dalton, mais ramenée par la formule de Mr. Biot à celle qu'elle devoit avoir dans l'air, comme plus chaud et non saturé de vapeur. La troisième indique dans quel rap #æort de volume s’est trouvée la vapeur aqueuse; la qua- trième , donne la tension correspondante; la cinquième enfin , la tension qu'on auroit obtenu si l'air éprouvé avoit contenu toute la quantité de vapeur, que sa tem- pérature auroit pu maintenir à l'état invisible, 4 - Pa ystreocv'r. I. Taszeau des expériences , faites pour déterminer lé volume de La vapeur aqueuse, par deux procédés ” differens. Procédé de Dazton, par refroi- 7 Procédé direct par dissement. | absorption. : Tension par qui auftoit} refroi- | Corrigée ? eu lieu dissem. | par la | Volume. | Tension.| dans,l’air À form ule, À saturé. res | ee comen c Tension 1.1e Éxpér. 22 Juin, Th.centig, 4 19 2 Ii ne se déposoit pas del “ ? A vapeur à + 16,20, d’où la tension ee ant ot EE 14,2 nn, ode, Expér. Id. Th. 20. Barom. #44|: : |, : :| 40,2 | 18,5 17,3 ne À arte) 3.2 et 4. Expér. 25 Jun Th. 20. Bar, 737 J1 ne se déposoit pas de vapeur à +1%0 . .| rr,o! 11,3 | 53,2 | 13,8 17,3 — me | | — be et 6e Expér. 1. Juillet Th. 19. Bar. 743 Il ne se dépose point de vapeur à 15,62. , . | 12,9 13,0 | 48,7 15,2 16,2 — a 7. et 8. Expér. Th. 20. Barom. 546. Il ne se déposoit rien à 17,5. .| 14,7 14,9 | 46,0 | 16,2 Lola 9.€ et 10.2 Expér. 13 Juillet Th. 11. Bar.742, Il ne se dépose rien à #20 SEE 0e te 2 SR 9,4 11.0 et 12% Expér. Le 27 Nov. Th. + 12. Bar. 750. Point de vapeur à 7,6 Cent. «+ 9,8 67,8 10,9 737 EXxTÉRIENCES SUR LA VAPEUR AQUEUSE ÉLASTIQUE. 95 »IJe®crois inutile d'avertir que la plus grande quantité devapeur observée dans J'air, répond aux jours ou pluvieux , ou chargés de brouillards ; et la moindre à ceux où le vent souflloit. Je n'ai pas jugé que je dusse süipprimer les deux premières expériences, quoiqu'il se ‘soit probablement glissé quelque erreur dans la seconde, parce qu'il est bon de savoir jusqu'où elle peut s’éten- dre; c'ést peut-être une erreur commise à la lecture dés-divisions du tube. La différence des ;résultats obtenus par notre procédé ne peut pas être attribuée à l'imperfection du thermo- mètre employé à déterminer la tension par la méthode de Dalton ; car non-seulement nous nous sommes assures de son exactitude , mais il est aisé de voir, que pour produire une différence de deux millimètres, et davan- tage, dans la tension à cette température , il en fau- droit une de plus de deux degrés dans le thermomètre. Ces expériences présentent deux conséquences très: gaturelles ; la première , déjà connue par d’autres faits, est, qu'il est fort rare que l'air atmosphérique contienne toute la quantité de vapeur aqueuse que comporteroit sa température. La seconde , est, que la quantité de vapeur réellement contenue dans l'air est plus considé- rable que celle qu'annonce le procédé de Dalton, quoi- qu'il aît été. considéré jusqu'à présent comme le plus exact de ceux quon a employés: Quoique mes expé- riences ne soient pas très-nombreuses , et en négligeant mème les deux premières , il s’en suit, que la diversité de température à laquelle la vapeur se dépose est d'au- tant plus grande, que la quantité de vapeur disséminée dans l'air est moindre, eu égard à la température. ” On pourroit soupconner que la précipitation de la va- peur suspendue dans l'air libre; exigeroit quelque degré d'abaissement dans la température ; mais je ne connois aucun indice certain de cette nécessité ; au contraire , Dalton assure, que la vapeur commence à se congenser 96 PHysirQ contre les parois du vase, lorsque la température de celui-ci est seulement d’un demi degré centigrade aus dessous de celle qui maintient élastique la vapeur dans l'air (1). S'il étoit permis de faire quelques observations sur la théorie de cet auteur , qui, soit par ses connoissances et par son génie, mais aussi par la simplicité et l'exactitude de ses expériences, s’est fait admirer de tous les chimistes d'Europe , nous dirions, en explication de ce que la précipitation a lieu dans le vidé , précisément comme l’anrtonce l'auteur; mais tion dans l'air, qu'il existe une certaine adhésion chifnique entre la vapeur et l'air, en vertu de laquelle l’air, quoique saturé , ( comme dans les expériencés 11 et 12 ) exige un abaissement de température dé quelques degrés pour abandonner lé vapeur. L'opinion de quelques physiciens chimistes, et particulièrement de Mr. Berthollet, se trouve encore confirmée par ces considérations. La seconde série de mes expériences à eu pour objet la détermination de la quantité de vapeur contenue dans les gaz conservés pendant quelque temps en contact avec l'eau, c'est:à-diré, dans des phioles plongées ou vertes, et lé col renversé, dans ce liquide. Le second tableau présente les résultats obtenus par le procédé indiqué, et répétés plusieurs fois ; l4 ten: sion de la vapeur à Fair libre, au moment dé l’expé+ rience , éprouvée par la méthode de Dalton ; là troi- sième colonne , montre la tension que devoit avoir la vapeur contenue dans les gaz sous la température dans laquelle on opéroit, s'ils avoient été saturés, (x) Biot, vol. I, page 323: Id, Tasreav à dé EXPÉRIENCES SUR LA VAPEUR AQUEUSE ÉLASTIQUE. 07 Id. Tasisau. Expériences sur les gaz, contenus par l'eau, Tension Gaz con: | Tension de à Pair li- tenu sur | la vapeur bre, pro.| Correc- | l'eau, |correspond. cédé de tion. |méthode |à la tempér. Dalton. n propotée, |de ces gaz. Re RENNES SET NA) | LEUR CES CESR nee Ce 27 Juin. 1re. Expér. Therm., + 20.Barom.7 38. | Gaz oxigène tenu pen- . dant un mois dans une phiole renversée sur l'eau. 1 Juillet 2° Expér, Therm. + 19. Bar. 743. Il ne se déposoit pas de vapeur à + 15,62. Idem 3. Expér. Gäz oxigène maintenu plus d’un mois dans une phiole renversée . sur l’eau: + + + - 4 Juillet 4e Expér. Therm. + 20. Bar. 746. Il ne sé déposoit pas de vapeur à 110,8 - Idem. 5. Expér. Air dans un tube plongé dans l'eau: + +: 27 Nov. 6€ Ezxpér. Ther. 12. Barom: 750. 1 ne se déposoit pas de wvapeur à 70,5 + + - Idem. 7€ Expér. Deutoxide d’azote tenu quatre mois dans une phiole renversée sur l'eau .elset 245. 2e … Scsét arts. Nouv. sérieXVol. 4. N°.2. Févr. 1817. [es 99 PHysrque…. En accordant quelque latitude aux écarts de l’expé= rience comparée aux résultats du calcul, il n’en est pas moins vrai que les faits consignés dans le tableau qui précède , paroissent autoriser à conclure , que les gaz contenus par l'eau et soumis aux alternatives de pres- sion qu'ils éprouvent par les changemens de poids de l’air extérieur, ne renferment presque jamais la quan- tité de vapeur qui correspondroit à leur température , et que cette condition n'a lieu que lorsque l'air exté- riepr est d'ailleurs saturé. Toutefois, nous n’osons affir- mer que ce soit là une loi constante ; le nombre des faits ne suffit point encore à l'établir. J'ai toutefois cherché à examiner de l'air qui fût saturé de vapeur beaucoup plus sûrement que l'air libre, ou que celui qui est simplement conservé dans un vase en contact avec l'eau. À cet effet, il suffit dé renfermer dans un petit flacon un chiffon de toile humecté avea de l'eau chaude qu'on vide immédiatement; on ferme exactement le flacon avec un bouchon de verre usé à l'émeri', et on renverse le tout sur un bain de mercure, jusqu'au lendemain. Pour procéder à l'expérience , on commençoit par éprouver la tension à Fair libre par le procédé de Dalton; ensuite on procédoit sur l'air simplement déposé sur l'eau, comme sur celui qui avoit été renfermé avec elle; et dans les dernières expériences on suivoit la méthode proposée, pour l'air libre. Il ne séra pas inutile de faire observer que pour introduire dans les tubes l'air humide saturé, renfermé dans ces petites phioles, on ouvroit d'abord celles-ci sous le mercure , puis on y introduisoit quelque peu de papier à filtrer au travers du mercure, pour soutirer l’eau visible; ensuite , en opérant comme à l'ordimaire, on introduisoit le gaz dans les tubes préa- lablement remplis de mercure. Il esi évident que pen- dant une certaine période de l'opération, cet air éprou- voit une pression beaucoup plus forte que celle de Tat- l EXPÉRIENCES SUR LA VAPEUR AQUBUSE ÉLASTIQUE. ÿf imosphère ; de manière que , selon les lois établies, cet air auroit dû contenir toute la quantité de vapeur cor- respondante à sa température. Cependant, le résultat fut très-singulier , et l'étude très+ exacte du phénomène montra, que cet air contenoit une quantité de vapeur élastique qui dépassoit ce que peut en renfermer, sous la même température , le vide du baromètre. La singularité de ce fait me semble mériter beaucoup d'attention ; mais je ne me lhasarderai poiut encore à l'expliquer, parce que les lois établies par MM. Dalton, et Gay-Lussac, sur la régularité avec laquelle la tension de la vapeur aqueuse correspond aux températures, sont tellement évidentes pour ceux qui veulent en faire l'ex- périencé avec quelque soin , que je ne saurois actuel- lement les accorder avec un fait que je dois supposer suffisamment avéré, et qui ne coincide pas avec elles, à moins qu'on he suppose que l'air renfermé éprouve, de la part des parois qui le contiennent, quelque modi- fication particulière (x). (x) Déluc n’a point cessé d’argumenter de cette derniére Supposition dans sa grande discussion avec feu De Saussure sur l'hygrométrie; et sil en tiroit des objeetions contre les expériences hygrométriques et manométriques faites par De Saussure dans un ballon de quatre pieds cubes dé contenance, qué ’auroit-il pas à dire contre céllés de notte auteur, exécu= pe dans des tubes étroits , et sur de très-petits volumes d'air plus ou rhoins imprégné de vapeur ? Nous avons vu avec surprise que l'auteut ne fasse aucune mention, dans son travail, d’ailleurs intéressant , des belles recherchés de notre savant compatriote , qui avoit ouvert ét aplani, il y a trente ns, la toute à tous les physiciéns qui veudroient s'eceuper de hygrométrie das toutes ses branches;-et qui leut à laissé, s lhygromètre.à cheveu qui porte son nom, un instrument admirablement adapté à son objet. Les recherches de Mr. Gay- Lnssac méritoient aussi mention détaillée ; suxum cuique. (R) G 2 10ÿ Paysique. IIIe Tagczre a. PR A ES CRT RUE CEA EE NE SO EPS NN EEE 2 OR ERNEST. : pure Air con-| Airen- | Tensiou 2 Tension de la vapeur à Fair libre, féhu sur | fermé | corres. méthode de Darron, corrigée] l'eau |avecl'eau | pond.à la méch méth. |tempéra- ARTERE j prop ture. 6 Juill. x.re Expér. Therm. + 20. Bar. 746. Ilne se dépose rien à+15| 12,8 | 13,03 _ Idem. 24. Expér. Air qui depuis 7 heures étoit dans une phiole 17351 renversée sur l'eau. [+ «|. | 17,8 Idem. 3.2 Expér. | Air renfermé depuis long-temps avec de Feau| +: ‘|: + | 22,3 a) nl dite | gen L— me | on de 14 Juëll, 4e Expér. Therm. 20. Barom. 746 Point de dépôt de va- peur,àtio. . . .| 9,5 | 9,84 Idem. 5. Ezxpér. Air tenu plus d’un jour st dans une phiole ren- versée sur Peau « + . [+ «|: | 14,8 Idem. 6.° Expér. Air renfermé depuis long-temps avec de Peau.» ,., st 0,6 + | e, . - ] Ca RE né + | 18,8 tie | mcm | ne | 27 Nov. he Expér. Therm. +12. Bar. 750 10,7 Point de vapeur dépo- séea+7,5 -+ + + .- [7,87 | 8,0 Idem. 8. Expér. Deutoxidé d'azote sur l'eau depuis 4 mois .[- -*|: Idem. 9.° Expér. Aïr renférmé 24 heur. avec de leau + + : 11,0 . . . , . 139 MÉTÉOROLOGIE. Dx VEGETATIONE ET CLIMATE IN HELVETIA SEPTENTRIONALE, etc. Essai sur la végétation et le climat de la Suisse septentrionale, entre le Rhin et l'Aar, comparés avec ceux des régions les plus boréales de PEurope. Par George WanLenBerG , D. M., membre de l’Académie Royale des Sciences de Stockholm ; et honoraire de la Société de physique de Zurich. 1 vol in-8.° avec fiz. ( Second Extrait ), Après avoir examiné et comparé les températures moyennes de l'air dans les régions et les sites particuliers que l’auteur se proposoit de mettre en parallèle ; après avoir établi, par une recherche antérieure, que la tem- pérature du sol dans les régions hyperborées de Suède et de Laponie répondoit jusqu'à un certain point à celle de l’atmosphère (1), l’auteur traite la même question relativement aux latitudes moyennes , et à la Suisse en particulier. Le procédé ordinaire pour reconnoître la température moyenne d’un sol donné , est d’éprouver au thermomètre celle des sources bien permanentes, et qui se montrent près de la surface , après s'être imprégnées, dans un cours souterrain plus ou moins prolongé, de la vraie température des couches du sol qu'elles ont traversées. Mais l’auteur remarque avec justesse , que dans un pays montueux , tel que la pius grande partie de la Suisse , le procédé est bien moins sûr que dans les plaines, parce ne (x) Gilbert, Annal, der Physich 1812, pag. 115—ÿ60. 102 MÉTÉOROLOGIE. qu’à hauteur égale, les deux faces d'une même mon- tagne, l’une au nord, Pa exemple, et l'autre au midi, recevront de l'action solaire des influences assez diffé- renies. Îl ne voit de ressource qu'en suppléant, s'il est possible, par le nombre des observations , à ce que cette considération peut faire perdre de précision à chacune d'elles, Nous allons les citer en abrégé, Près de Zurich ,'dans la face septentrionale de la mon- tagne dite /’Utiberg , entre les maisons de campagñe 'ap- pelées Friesenberg et Albisrieden ; à 3451 pieds _ de hau- teur au-dessus du niveau de la mer, se trouvént deux sources dont l’auteur a éprouvé la température, à diverses époques , Savoir : 1812. 1813. Moy. 1. Au Zweite Samlig. 29 mai. 26 jui. 4 oct 6 janv. 29 fév. 3 avril. 9°,4 99,8 99,4 99.4 9°,4 90,4 9,4 cent, 2, Sur l’Allematt. 8,5 957 10,3 5,4 4.1 4,5 75 On voit que de ées deux sources ; l'une n’est que bien peu affectée des changemens des saisons, et da seconde bien davantage. ‘Trois autres sources , au-dessus du bourg d' Linie à 1710 pieds au-dessus de la mer , donnoient les résul= dats suivans t Mémes dates que les précédentes. Moy. 1. Braemen Brunn. 8,0 8o,r 89,2 8o,o 70,8 79,8 8.0 cent, 2. Buch quelle, : 8,3 8,6 8,6 8.3 #3 8.3 8,3 3. Quelie im Platzli, 7,3 8,2 8,5 7,5 6,5 4,7 7:65 Ainsi, la source inférieure ({ Zweite Samlizs ) comme les deux ( Bræmenbrun et Buchquelle ) , de près de 300 pieds plus élevées, montrent une température plus chaude qne celle dé l'air à Zurich, tirée des observations du thermomètre ; et les sources à température, très-varia- , telles que celle de l'A/Zematt, donnent une tempé- rature moyenne comparativement bien plus basse encore. « Il paroîtra incroyable à beaucoup de gens , dit l'au-. CLimar pe LA Suisse Er pu Non, COMPARÉS. 103 teur, que la température ne soit là que de 7°,5, et à Zu- rich, de 8°,86. » Il explique cesdifférences par le site de la face septentrionale de l'Utliberg , dont la froideur rela- tive.est confirmée parce qu'on m'y cultive point la vigne, tandis que le Zurichberg offre de beaux vignobles. Ce fait, que les sources variables selon la saison donnent une température moyenne plus basse que celle des sources à température fixe, avoit été déjà remarqué par l'auteur, en Suède ; ses observations en Suisse le confirment. Dans le ob ibtue près de Peterzell, à 2408 pieds au-dessus de lamer, une source montroit, le 8 juin 7°,4 C. et le premier septembre 8,0. Ces deux tempéra- des paroissent à l’auteur plus élevées que la moyenne de l'air dans cette région ; qu’il n'estime pas au - dessus de 7° , vu que le noyer né commence à paroître que beaucoup au-dessous. Il y a une très - belle source un peu au-dessous dy mur du couvent d'Engelberg , à la hauteur de 3040 pieds sur la mer. Eprouvée le 16 juin, le 18 août, et le 19 septembre 1812 , sa température s'est trouvée dans ces trois époques , de 6°,5; température précise du sol à Upsal, où les poires et les cerises muürissent , ce qui n'a point lieu dans la vallée d'Engelberg , sauf contre les murs du couvent. L'auteur ( d'après la végétation com- parée ) ne croit pas que la température moyenne de l'air y dépasse 5°,6 ; on voit donc encore, que la tempéra- ture de la terre ne répond pas au climat, dans ses rap- ports avec la végétation. Gultanen, élevé de 3253 pieds de’ Paris sur la mer , au fond d’un vallon sablonneux ,a une bonne source qui s'écoule librement. Sa température étoit au #6 juillet de 6,1 C ; etau 24 septembre de 6,4. Elle est plus froide, dans la même propontion qu'elle est plus élevée que celle d'Engelberg. Il y a dans l’Appenzell une source célèbre, sous Zber alp in der Awv, à la hauteur de 2714 pieds sur'la mér ; 104 2:40 MaxTÉoro#'o6 r#. on peut regarder sa température comme permanente ; s elle étoit , au 4 septembre, de 6°,3 Dans le même cauton , sur le mont Hochalp , à 3825 pieds sur la mer, l’auteur a éprouvé une source le 25 juin à 5°,7, etle premier septembre à 6,1. il en à exa- miné une autre dite Sewelibrunn , sur le mont Pilate ; à 40691 pieds , c'est-à- dire AE kr limite même du hêtre. Eile étoit le 14 juin 1812 à 5°,7 cent. TS GORE 7 80,1 20 SEE. , à « O",I L'auteur en conelut que la température du sol , à la limite du hêtre, est de 6°,0 ; tandis que celle de Fair, dans «cette même région , ne dépasse pas 3.6, c'est-àr dire , est plus froide , de 29,4, que celle de la,-terre.: Quoique la plupart des sources observées encore plus haut confirment ces résultats, 1l y'a pourtant, quelques exceptions. L'auteur en siynale uve dans la source (dite Kaltehad sur le mont Rip entre les lacs de Lucerne et de Zug, à la hauteur de 4404 pieds, où il a observé: 1812 4 juin 6,5 6 — 6,4 11 sept 6.6 C'est-à-dire , à-peu-près la même température que celle de la source d'Engelberg , située à environ 1400 pieds plus bas. Une autre source, qu'on trouve dans la pente de la mème montagne, à 3982 pieds au-dessus dé la mer, était le 6 juin, à 6,8 , et le 11 sept. à 7,5. D'autre part, on ne trouve pas de souree plus froide; relativement à sa hauteur, que celle dite Martisbrunn, sur, la pente de la montagne de la Lune, à la hauteur de 4256 pieds; elle étoit le 31 juillet et le 27 août à 5%,0 sans variations. La source ferrugineuse dite Kate bad , entre les monts Cuimar De La Suisse er pu Nonp, coMPARÉS. 10ô Pilate et Feuerstein , à Ja hauteur de 4465 pieds , ‘étoit, le 11 juin à 5°,0 15"août 5 ,7 21 sept 6 ,2 Ce qui donneroit pour la température moyenne du s «40: Il y a sur une montagne de l'Entlibuch,, nommée Schwartzenberg , à la hauteur de 4674 pieds, une belle source , qui sort des rochers ; elle étoit le 19 juillet à 5,5, et le 22 sept. à 5,6, Une température aussi fixe. in+ dique sans doute bien exactement celle du sol ; qui se trouve ainsi plus élevée de près de 3 deg. cent. que, de celle de l'air. À la base du mont.Pilate, aux chalets de Franchmont, 4593 pieds au-dessus de Ja mer, une source observée le 13 juin à 4°,5 19 août 5 ,5 20 sept. 5 1,7 donne 5,3 pour la température du sol à cette hauteur, Sur la montagne du Canton d'Appenzell, dite Xamer, on trouve, Etes des chalets inférieurs, à 4667 pieds au-dessus de la mer, une source, qui le 20 juin étoit à 4°,3, et le 2 sept. à 5,4 ; ce qui donneroit 5°,o pour la température moyenne du sol. Il sort de la fameuse caverne, dite du lait de une. sur le mont Pilate, à 5262 pieds au-dessus de la mer, une source , qui le 1e". août étoit à +- 4,1, ce qui donne la température du sol, selon l’auteur, vers la limite des sapins. Toutes, les observations qui précèdent ont été faites dans des Alpes basses, où l’on n’avoit pas à craindre les anomalies que peut produire le voisinage. des neiges perpétuelles. L'auteur a fait. quelques observations dans des lieux plus élevés, où il a trouvé la température 406 MéTÉOROKLOG1E.: du sol encore plus basse. Il a rencontré dans l'Engelberg trois sources près de la limite des Sapins, et même en- core plus haut. Aux chalets de Staftelberg, à 5343 pieds d'élévation sur la mer, il y a une bonne source, dont la température le 3 sept. n'étoit que de 3°,8; une autre, aux chalets dits Brunni , à 5954 pieds ( c'est-à-dire, un peu au-dessus de la limite des Sapins ) étoit le 17 sept. à 3°,7; enfin sur la montagne dite Blancke-alp, sous la grosse pierre Barenbalm, à 5976 pieds au-dessus de la mér, il sort une source dont la température étoit, le 18 août, de 2°,9, et le 18 sept. de 3,0; c'est celle qui à donné au sol la température la plus basse de toutes celles observées par l’auteur. Les bonnes sources sont rares au St. Gothard. L'au- teur croit pourtant en avoir trouvé uhe au-dessus des chalets inférieurs, dans la partie dite Rosshoden, à 6576 pieds au-dessus de la mer. Le 13 juillet elle étoit à 3°,5, cômme aussi le 23 août. Cette observation est précieuse, en ce que le sol où elle a été faite n'est que peu élevé au-dessus de l'hospice , dont la température aérienne a été éprouvée. Si, pour rapporter à l’hospice (un peu in- férieur au Rossboden ) on porte à 3°,7 la température du sol qui y auroit été observée, il s'en suivra que cette température est plus élevée de 4,6 que celle de Pair; différence encore plus grande que celle observée par l'au- teur près du temple d'Enontekis, en Laponie , où elle s'élevoit seulement à 4,4 entre la température moyenne de l'air et celle de la terre, quantité dont la terre étoit plus chaude que l'air. * L'auteur infère de ce qui précède , que la tempéra- ture moyenne du sol, dans la Suisse septentrionale , se trouve dans le même rapport avec celle de l'air dans cette même région que dans l'Europe boréale ; en ad- mettant toutefois, que la température de la terre ne dé- passe que peu celle de l'air dans la base de l'Helvétie, et qu'en remontant aux Alpes, elle ne se refroidit pas Cuimar pe-La Suisse xr pu Nord, comparés. 10% aussi rapidement que l'air; de manière que la différence de ces deux températures s'accroît à mesure qu'on sé- lève davantage, jusques à arriver à 4,6 vers la limite inférieure des neiges. « Al s'en suivroit ( ajoute-t-il ) que la température de la terre ne dépendroit pas principale- ment de celle de l'air durant l'été. ainsi que je le eroyois précédemment, mais qu'elle répondroit à la température moyenne de toute l'année, et qu'ainsi elle ne s'accor- deroit pas mieux avec la végétation, que ne le fait la température moyenne de lair prise sur toute l’imnée; La température moyenne, tant de l'air que du sol, peut être beaucoup plus basse dans un lieu que dans l'autre, à cause, de l'influence de l'hiver sur la première , quoi- que la température particulière de l'été , et la végéta- tion , qui en est exclusivement l'effet, soient les mêmes dans ces deux endroits. Ainsi on a vu, d'après nos ta- bleaux précédens , que l'hiver étoit bien plus froid, et par conséquent la température moyenne de l'année plus basse ; à Zurich, qu'a Marschlins, quoique celle de l'été et la végétation fussent à-peu-près semblables dans ces deux ieux. » PETER à | L'auteur tire de ces faits la conclusion suivante, que dans l'Europe tempérée, c'est-à-dire, vers le 46°. degré de latitude, la température moyenne de la terre et celle de l'air seroïent égales dans une plaine peu élevée au-dessus de la mer; mais qu'en partant de cette position, à mesure qu'on s'élève de bas en:haut, ou quon avance vers le nord, la température de l'air s'abaisse plus rapidement que celle du sol; et qu'en partant du même point pour aller vers le midi, l’air au contraire , se réchauffe plus promptement que le sol, et que l'excès de température moyenne est en sa fa- veur , tandis que dans le nord , il est en faveur de la terre. Ainsi Humboldt a trouvé sous l'équateur les sour- ces, de 4 degrés plus froides que l'air, tandis qu'en Laponie et dans les Alpes suisses , l'auteur les a trou- 108 MÉéTÉOoROLOGIrE. vées de 4 degrés plus chaudes que l'air (r). Et quoique nous ne sachions rien de la température dans l'inté- rieur de la terre, nous apércevons à sa surface une certaine inertie pour recevoir la température , qui fait () I y a environ vingt-huit ans ( 1788— 90 ) que l’un de nous, dans le but d’éprouver la température moyenne du sol, avoit établi dans sa campagne, à une lieue au nord de Ge- nève , et non loin dulac (à Genthod) dans un lieu bien ex- posé à: toutes les influences atmosphériques ; et élevé d'environ 1250 pieds sur la mer , huit thermomètres cogstruits particu- lièrement pour cet objet, de manière que les boules se trou- vant à diverses profondeurs en terre, les échelles parussent toutes au dehors. On les observoit trois fois le jour péndant trois ans ; ils étoient disposés comme suit : N° 1. Alair, à l'ombre, à 5 pieds deterre. N.0 5. à r2p. 2. À la surf. du sol, la boule à pemeenterrée. 6. à 18 3. À deux pouees en terre. 7. à: 24 4. A six pouces. 8. à 36 Voici les températures #70yennes de chacun de ces thermo- mètres, résultant des trois années d'observations. ( Div. octog. ACVair. Surf. 2p0. 6po. 12p0. 18 po. 24po. 36 po. 7:92 ° 9,94 10,58 9,56 9,56 9,60 0,90 10,39 On voit, que ces résultats se rapprochent assez de ceux de notre auteur; et que la température moyenne de l'air, con- clue de trois années d'observations directes , ést inférieure de près de deux degrés (R.) à celle du sol. On peut remarquer aussi, qu'en vertu des compensations qui ont lieu entre l’action calorifique immédiate des rayons solaires sur l’extrême surface, et l’action réfrigérante de l'évaporation sur cette même sur- face , la température moyenne des couches varie peu, cest-à- dire est peu différente d'elle-même dans les trois premiers pieds de l'écorce terrestre, épaisseur dans laquelle sont compris la plupart des phénomènes de la végétation, On pourroit, en se rapprochant tout-à-fait du procédé de auteur , arriver encore à un résultat fort analogue au sier. CLimar DE La Suisss er Du NonD, coMPARÉs. 109 que dans les extrêmes de froid ou de chaud, elle est toujours en arrière de l'air. : L'influence ‘directe et immédiate des rayons solaires sur la végétation est très-grande; et il en résulte une compensation avantageuse dans Jes climats du nord, sur-tout dans ceux .où le sol est bas. Cette chaleur est plus énergique, non-seulement à cause de la plus longue durée relative du jour, mais aussi à cause de l'inci- dence plus oblique des rayons solaires sur le plan de l'horizon, c'est-à-dire, plus perpendiculaire sur les tiges des RTE toutes à-peu-près verticales. De là, on jugeroit mal de la température végétative dans ces con- trées, par celle qu'indique un thermomètre à l'ombre. Ainsi au cap nord, la végétation est presque la même qu'à Enontekis en He L'auteur signale ici le phénomène de l'influence fri- gorifique du soleil à son lever, que nous avions dé- couvert déjà en 1778, et annoncé à Mr. Deluc, qui publia nos résultats en 1779 dans le 5.° volume de son Histoire de la terre; nous y avons ajouté quelques dé- tails (Æssai sur le feu, Genève, 1790, $. 139). Ce qu'il y a de singulier dans les faits cités à cet égard par l'auteur, c'est que, dans les latitudes assez hautes pour qu'au solstice d’hiver le soleil ne se lève point , mais s'approche seulement de l'horizon à midi plus qu’à minuit; c'est à midi que le froid est le plus grand dans les vingt-quatre heures. Voici les moyennes observées par Mr. Grape à Enontekis. A — —— ———— ————_—— »* Tlsuffit de recourir à la moyenne de dix années d’observa- tions de la température d’un puits assez profond, enregis- trées dans le tableau météorologique qui accompagne le cahier préc. (Janv.) de notre Recueil, et de la comparer à la moyenne des dix mêmes années d'observations de la température de l'air. On trouvera pour celle-ci 7,65, et pour celle du puits 8,94. Différence en faveur du puits 1,29. (R) rio MériokoLoërt. Hauteurs moyennes du thermomètre, Le matin. “Après midi. Le soir. Du 1. déceau So janv, —19,46 =-19,51 19,28 cen. Du 14 mars au ro avril | 11,67 — 5,56 — 9,80 Du 2x juin au 10 juillet. +-11,95 14,96 411,98 « Ainsi, dit l’auteur, ce soleil, qui dans toute autre saison est l’astre bienfaisant de la nature, contribue en hiver dans ces régions arctiques à augmenter le froid, Il cite à l'appui de cette grande influence du soleil oblique dont nous parlions tout-à-l'heure, une obser- vation du Capit. Phipps (lord Mulgrave) au Spitzherg , sur la différence du thermomètre au soleil et à l'ombre: Le 16 juin, le thermomètre étoit au soleil à + 31,8 centig. et à Pombre, seulement à 9,5. Il ÿ avoit une dif- férence de 52,3 centig. dans les deux températures. De Saussure avoit déjà remarqué au Col du geant que la différence de deux thermomètres dans les deux posi- üons étoit d'autant plus grande que le soleil étoit moins élevé sur l'horizon ; elle étoit le matin de 3°,8 R., et après midi seulement de 0,3, Il nous paroît évident que ce qui tend à diminuer la différence des deux ther- momètrés, au soleil et à l'ombre, à mesure que le so- leil se lève sur l'horizon, est la part que la chaleur ré- fléchie du sol sur le thermomètre à l'ombre , a sur sa température ; or, celte chalenr du sol s'accroît rapide- ment à mesure que le soleil s'élevant, les rayons tom- bent moins obliques sur la terre. L'auteur cite quelques résultats curieux de cette cha- leur extrême du solstice d'été sous l'influence immédiate des rayons solaires dans les régions polaires, Les habi- tans du Cap Nord lui ont affirmé, que cette chaleur étoit souvent assez forte et assez longue pour produire une couche saline par l'évaporation sur les rochers battus par la mer ; et que les matelots voyent souvent an Spitzherg le goudren et la poix se fondre et couler D Ciimar DE La Suisse er pu NonD, COMPARES. 11E sur le côté du navire exposé au soleil, tandis que l’eau se gèle du côté opposé. Les météores aqueux ont une grande influence sur la végétation. Les pluies froides et les neiges qui tombent en été traversent l'air rapidement , mais elle se dépo- sent sur la terre, et là refroidissent les plantes bien plus que l'air; d’où résulte une influence que les obser- vations du thermomètre faites à l'air ne peuvent indi- quer. - L'auteur compare les effets des météores aqueux en Laponie et en Suisse, et il indique des différences re- marquables. Il a passé quatre étés presque entiers en Laponie,et il ny a jamais vu tomber de la neige dans cette saison, sur les montagnes du pays; il n'y a pres- que jamais entendu le tonnerre; l'été est si doux dans ces Alpes de Laponie , que le voyageur n’y a besoin de tente que pour se mettre à l'abri des cousins, qui dans certaines vallées où une chaleur renfermée se joint à l'action direete du soleil, sont en nombre tel qu'ils obseurcissent l'air. Ils paroissent au moment où la neige ne couvre plus la terre ; ils sont insupportables. en juillet; et vers le milieu d'août à la première pluie. froide ils disparoissént tout-a-fait. On trouve aussi en: abondance en Laponie les abeilles alpines. Au contraire, dans les Alpes Suisses, l'air est purgé d'insectes par des météores plus ou moins violens; comme plus voisin des régions des tropiques il est plus: chargé d'humidité, et de là tous les phénomènes élec- triques, les coups de tonnerres, les grêles, et les neiges sur les cimes, qui sont presque toujours la conséquence de ces grandes oscillations du calorique. L'auteur cite ies faits suivans. Le 18 juin il a vu de la neige nouvelle sur lé mont Rigi jusques au bain et à la chapelle. Le 29 du même mois les Alpes d'Appenzell furent couvertes de neige jusques fort an-dessous de la limite des sapins. Le 4 et 5 juillet les Alpes du Toggenbourg en furent : 112 MiéréoroioëtE. couvertes ; le 15 juillet l’auteur reçut de la neige à a montagne de la Fourche. Le 29 et 30 juillet il tomba: sur: la montagne dite de la Lune, une neige épaisse qui couvroit la terre, à la hauteur de 6100 pieds au-dessus de la mer, Le 5 et 6 août la neige tomba dans les Alpes de Glaris, jusques dans les bois de sapins. Le #5 août la terre fut couverte de neige jusques à la hauteur de 4400 pieds au-dessus de la mer ; le 30 du même mois on vit toutes les montagnes du Toggenbourg couvertes de neige jusques à limite des hêtres. Le 25 septembre la neige tomba jusqu'au bas de la vallée de Hassli à Meyringen ; ainsi pendant tout l'été les Alpes Suisses ne furent jamais trois semaines de suite sans neige ; et le registre météorologique du St. Gothard nous apprend: que la neige y tombe au moins une fois par mois en été. « Qui songeroit, dit l'auteur, à pareïlle chose en Laponie ? Le botaniste qui y parcourt les montagnes y passe des mois entiers n'ayant à se défendre que des cousins, et ne redoutant rien du ciel. Celui qui voyage en Suisse, sil a une nuit ou deux à passer sur une montagne se croit à peine en sûreté contre la gréle et les vents, dans ces étables de pierre qui portent le nom de châlets. » Cette diversité dans les météores en introduit une marquée dans les phénomènes de la végétation des deux contrées. Dans les Alpes de Laponie, le jour perpétuel et la lu- mière du soleil, que ni la pluie, ni la neige n’offus-' quent, font que les arbres végètent plus vigoureusement et s'élèvent plus haut vers la limite des neiges; mais la briéveté de la saison chaude arrête bientôt la végétation; de manière qu'il n'y a guères de plante qui dépasse le terme des neiges. : Dans les Alpes Suisses , au contraire, la neige nou- velle, si elle tombe sur un sol dégagé, se fond assez rapidement ; mais dans les endroits où elle trouve encore delaneigeancienne elle contribue à la conservér. De là les- plantes CLIMAT DE LA SUISSE ET DU NonrD;"COMPARES, 113 plantes qu'on trouve ordinairement sur la lisière des neiges descendent beaucoup plus bas, c'est-à-dire, que cette lisière est beaucoup plus large en Suisse qu'en Laponie. Ces neiges , conservées et renouvelées , exercent contre l'influence d'un été plus. long , une sorte de réaction qui produit comme un croisement d'effets ; les arbres à feuil- les sont chassés de cette région , tandis, que les plantes alpines descendent, jusques parmi les hètres; d’autre part une température assez douce, prolongée du printems à l'automne , favorise la végétation des plantes qui crois- sent : lentement , et qui n’ont pas le temps de se déve- lopper dans le court été du nord ; ensorte que ces plan- tes peuvent monter en Suisse jusqu’à la lisière des neiges, et plus haut mème; dans, les, lieux où . la neige fond de bonne heure , par quelque circonstance locale. C’est pour cela qu'en Suisse la distance entre la limite inférieure des: neiges et la supérieure des arbres , forme nne zône beaucoup plus large qu'ailleurs, Le botaniste du nord y trouve avec surprise ,, un mélange de plantes de divers climats, et une végétation très - variée, qui toutefois donne des indices de l'influence des neiges ;. car les pà- turages alpins présentent un gazon dense et gras , mais qui devient rarement assez long pour que la faux puisse le faire recueillir ; : toutes les plantes des hautes Alpes sont , ou sans tiges, Ou rampantes , ou plongeantes. , telles que le geurn repens, et montanum ; V'iberis rotun- difolia , Vantirrhinum alpinum ,, Vhedysarum alpinum , la viola, calcarata , V'arenaria. polysonoïdes ; ete. ou bien si elles sont droites, leurs tiges sont assez roides pour sou- tenir le poids de la neige ; ;, tels sont le cnicus SpÈRO SissÈ= mus ;. la saæi ifraga aireon , le veratrum album, et d'autres plus ou moins dures, et rigides. Il est à remarquer, que plusieurs, herbes molles des Alpes de Laponie, par. exem= ple l'epilobium angustifoliur , le. sonchus alpinus ne des- cendent pas dans les Alpes, helyétiques , où elles ne pour: xoient. soutenir les neiges accidentelles d'été. Ces neiges 1Seet arts. Nouv. série, Vol.4.N°.2. Févr. 1817. H 114 MéTéoRoLOoGc1iE ÿ nuisent même beaucoup à la culture des céréales je dont tes épis ne peuvent pas lés supporter ) ainsi qu'on l'é-' prouve dans les valléés d'Engelberg , d'Einsilden , et dans les montagnes d’Appenzell. Elles sont moins exposées dans certaines iles dans lesquelles, quoiqu'élevées, les vents d'Italie empêchent les neiges d'été. L'auteur termine son examen comparatif des climats de Suisse et de Laponie, par des considérations sur la sécheresse et l'humidité de lair dans les deux régions. En voici l’abrégé. Ces mêmes circonstances qui procurent aux régions polaires un été court, mais continu ; y amènent la stéri- lité, à cause de la Jéhaie Il n'y croit guères que Île lichen, qui devient si sec en été qu'il brûle , pour 4insi dire, les pieds des voyageurs ; comme le feroïent les sables de l'Afrique. Les rennes en ont aussi les pieds in- commodés, et l'instinct les porte à chercher en été les Alpes neigées. Cette mêmé sécheresse est favorable, jus- qu'à un certain point, à la végétation des céréales , et en particulier de Forge, qui trouve le temps de mürir dans cette saison si courté, et qu'on cultive jusqu'au- dessus de la limite des sapins. Au contraire, les Alpes helvétiques ne souffrent ja- mais de la sécheresse; laïc dans ces régions élevées recoit de la part du sol infédéle ; et plus lémiéut tempéré , üne humidité abondante , qui se PATATE en nuages autour des sommités , où elle emporte avec elle l’élec- tricité, source dont les mouvemens la font retomber en pluie. Delà provient cette force végétative qu’on ? remar- sa dans les pâturages de la Suisse septentrionale , et qu'on ne retrouve guères ailleurs. L'auteur se persuade que ces caractères très-pronioncés , de sécheresse d'une part, et d'humidité constante de l'autre, sont la cause principale d'une diversité dans la végétation, qui expli- que l'apparition des mêmes plaates Lin des régions dont la température très - différente ne sembleroit pas leur convenir. L'auteur cite ‘un grand nombre d'exemples’ de St Czimar DE LA Sois er du Nonb,comparés. 11 ces anomalies, qu'il attribue aux compensations que pro duisent la sécheresse et l'humidité , comme circonstane ces coopérantes avec le froid et la chaleur, dans l'acte de la végétation. Il faut y joindre, pour la région du St, Gothard , et pour celles en général.qui séparent la Suisse septentrionale des plaines de l'Italie , l'arrivée des vênts chauds venant de cette dernière contrée ; et dont l'un, appelé Féhn, est en quelque sorte le sirocco des Alpes , ét qui apporte pour ainsi dire avec lui, sur ces hautes régions , les plantes des plaines. On y trouve les semper- viva , et d'autres plantes grasses , qui aiment certaine ment l'air sec des plaines, pourvu qu'elles puissent jouir de l'air humide des nuits; ainsi encore , on rencontre au St. Gothard les plantes de Laponie, celles des plaines de ka Scanie, et presque les plantes grasses des déserts , äadmirablement entremèlées ; cé qui né poutroit arriver , si on ne trouvoit sur cette montagne , le froid rüde et sec du nord , les vents chauds dé Fftalie, et l'air humide de la Suisse ; ces trois influéices agissent ét réagissent tour-à-tour sur cette sommité centrée de l’Europe, et chacune produit son effet spécial, en ÿ favorisant la végétation de certaines familles , qui se trouvent ainsi en société, quoique bien étrangères les unes aux autres. _ L'ouvrage qui vient de nous fournir deux extraits étendus, RE une idée très-avantageuse du mérite de son auteur, comme botaniste et comme physicien. Le choix fait de lui pour la mission explorative qui lui est confiée , honore également celui qui en. a été l'objet, et ceux qui ont. sû le.distinguer dans le nombre des jeunes savans.; qui sans doute ambitionnoient la préférence. Dé toutes les mesures, qui peuvent hâter les progrès des - sciences naturelles , celle de faire ainsi. voyager des ob- servateurs, clairvoyans et instruits, va le plus directement et le plus rapidement au but; et:les Souverainis , ou les Sociétés qui l'adoptent, acquièrent des titres pérmanens au respect et à la reconnuissance du monde savant, B 3 1 1 160) CHIMIE. RECHERCHES SUR LA COMPOSITION, ET LES PROPAIÉTES DU Napure D'Amrano, par Mr. Théodore De Savssure. Lues à la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève , et communiquées aux Rédacteurs de ce Recueil, Lonsqur j'eus trouvé que l'alcool et l’éther pouvoient être représentés par du gaz oléfiant et une certaine quantité d'eau qui prédominoit dans l'alcool (1), je fus ‘conduit à rechercher si plusieurs autres matières in- flamimables dont je donnerai ailleurs l'analyse, n’étoient pas subordonnées au même principe. Une des premières substances que j'ai examinées dans ce but, est le naphte (2) qui se trouve à Amiano, (x) Voyez mes observations sur l'alcool et sur léther , in- sérées dans la Bibliothéque Britannique , année 1812. Après la publication de ces résultats, Mr. Boullày a soutenu, en 1815, une thèse pour arriver sur la théorie de l’éthérification aux mêmes conclusions que les miennes. ( Voyez cette thèse dans lé Journal de pharmacie de Paris, année 1815, p. 106. {1 a avancé ailleurs, p: 486 de ce Journal, année 1816, que je n'ai fait que confirmer sa théorie. En comparant les dates de nos écrits, on voit que la priorité, peu importante à la- -quelle prétend Mr. Boullay, n’a pas de fondement. - (2) Le pétrole d’Amiano qui fournit abondamment ce naphte par la distillation, ne coûte à Gênes que huit centimes la livre, et il sert à éclairer les rues de la ville. Annales de chi- mie, tome XLV. Recnencues sur Le Napm?e D'AMIANo. 117 dans les états de Parme, et qui se distingue des huiles essentielles par des propriétés remarquables. S'il étoit plus commun ou plus répandu dans le commerce, il remplaceroit avec avantage dans plusieurs arts l'essence de térébenthine : j'ai trouvé qu'il est plus volatil, qu'il a une force dissolvante pour le moins aussi énergique , qu’il a une odeur moins ténace, qu'il n’a pas l'incon- vénient de! se colorer , de s’épaissir, de se décomposer par l’action de l'air et de la lumière , enfin qu'il n'est pres- que pas modifié par des agents chimiques très - puis- sants, tels que les acides minéraux ‘et les alkalis fixes. Comme les propriétés de ce bitume avoient été mal dé- terminées, j'en ai fait l'objét de cette notice. La connoïssance du naphte est très-ancienne. Dioss coride et Pline désignent sous ce nom une liqueur vo-. latike, combustible, blanche ou noire, qui sort quel- quefois de la terre , et d'autres fois se rassemble à la surface des, eaux : ils remarquent qu'elle s'allume par le seul voisinage, ou à une petite distance. d'un corps enflammé :;ils assignent à cette substance les mêmes gissemens qu'elle a encore aujourd'hui en-Sicile, en Syrie et dans l'Archipel. Les moyens par lesquels le naphte se forme dans le sein de la terre nous sont inconnus ; nous, savons seu- lement que l’asphalte en se décomposant au feu en vase clos, produit du pétrole et du naphte , et que le pé- trole seul, qui est une huile plus pesante et moins vo- latile que le naphte, le produit aussi par une opération semblable. L'asphalte qu'on trouve dans le Val-de:Travers , en Suisse , paroît avoir une origine animale. Ea pierre qui le fournit , ou qui en est pénétrée se trouve pres- que entièrement composée de coquillages , et n'offre au- cune trace de végétaux. Il n'y a point de houille dans cette contrée; mais on y rencontre beaucoup de sul- fate de chaux. Les mines d'asphalte du, département de l'Ain, ne présentent point de houille dans leur voisi- 128 F 1 «Cum É air ame : d nage; on y trouve des péirifications animales et des sulfates métalliques. Il est probable, d’après cela ‘que? ce genre de bitume peut quelquefois devoir::son: ori- gine à l'action de Facide sulfurique sur des substances: animales. | ; re de f Le naphte rectifié est entièrement volatil, à la tem-: pératuré atmosphérique; mais on doit douter qu'il se: présente naturellement avee cette propriété ; il est ordi-: nairement souillé par du pétrole qui peut en être sé- ar par des distiliations répétées, etavec lequel on la souvent confondu. Le naphte naturel d'Amiano offre à sa source dans son état d'impureté , une liqueur trans- parente, jaune, très-fluide, dont la pesanteur spécifique: est 0,836. Lorsque j'ai reuré par ‘un distillation: très- lente, environ Le quart de la liqueur, j'ai obtenu un liquide transpareut, sans eouteur et aussi fluide que l'al- cool; il avoir une pesanteurspécifique égale à:0,760, ‘à 15 deg. du them. oentigs' En. distillant encore - deux: fois ce produit, et en ve reiemant : que les * premières: portions de cette distillation; j'ai extrait du naphte qui” différoit, tèsipeu du produit précédent, et qui avoit? une pesanteur spécifique égale à 0,758, à 19 deg. centig." Ceite densité n'a pas diminué par de nouvelles distil- .lations, lors même qu'elles ont été faites sur üne grande” quantité de muriate: de chaux. C'est à cette liqueur ainsi: rectifiée qu'on rapportera toutes les propriétés que j'a6-" skynerai au paphte: £k étoit intéressant de les’ comparer à’ celles qu'offrent les naphtes issus d’une autre origine; mais celui d'Amiano est le seul que j'ai pu me procurer” en quantité suffisante pour uniexamen aprofondi. Les naphies que j'ai obtenus en +rès-petite dose , par la dise» tilation destructive, soit du-pétrole de Gabian, soit de? l'asphalte du Val-le-Travers:, soit: de Fasphulite du ‘dé-” païiement. de lAia, m'ont-paru avoir, après des distils' lations répétées, la pesanteur spécifique du: naphte d'Amiano, la même fluidité, et une: volatilité ‘presque : RecHeRCHES sur LE Naritre D'Amraxo. 119 semblable ; ils m'ont, présenté la mème action sur l'alcool, les acides minéraux et les alkalis; ils ne différoient du naäphte, pur que par ki présence d'une légère teinte jaune. Je les, en ai dépouillés «par leur distillation sur de l'acide sulfurique ; niais. après cce blanchiment ils ont jauni à la lumière ; ce que ne fait pas le naphte rectifié d’Amiano. Malgré cette différence, jecrois que tous ces naphtes doivent être regardés comme identiques dans leurs prin- cipes essentiels, 414101: LE | Le naphte impur a ordinairement une odeur forte, pénétranite. et très-persistante ; celle du maphie pur est foible ;et fugace; iluest: presque sans ‘saveur, IL s'allume : à à uvë petie-distance d'un corps enflammé, il brûle avecrüne flamme ‘blanche, mêlée de beaucoup de suie, :,::1h T1 Il orme; sur. le papier une tache qui disparoît en peu de: minutes ÿ) même - dans les plus basses tempéra- tuxréss 2° 9° rh Moteusts - Suivant la plupart, des ‘auteurs, le naphte ; par son exposition à; l'air et; à la: lumière jaunit, s'épaissit et se:change en: pétrole; mais des résultats" aussi tranchés n'ont été probablement observés que sur du maphte déja souillé de pétrole. L'air et la lumière n'ont eu dans mes expériences aucune! action bien sensible sur le naphte pur. J'ai exposé au soleil pendant quirizé jours , du paphte avec vingt fois son volume d'air atmosphérique, et ils n’ont pas changé. L'expérience a été continuéé pendant dix-huit mois , à une lumière diffuse, et le volume de l'air à diminué seulement d’un centième. L'altération qu'il en a éprouvée"étoit à peine sensible à l’eudiomètre. La blancheur, la pesanteur spécifique du : naphte n'en ont pas été notablement modifiées. Le naphte impur d'Amiano se fonce en couleur à la lumière, en absorbant l’oxigène d’une manière très-sensible. Le naphte blanc qu’on en obtient par une distillation trop prolon- gée et avec une pesanteur spécifique plus grandé que 129 Cm 1 A ME: 100 171 celle que J'ai indiquée pour la plus haute réctification de ce bitume, jaunit encore de la même! manière ; mais le naphte pur ( pesanteur spécifique 16,758) .que je’ conserve au jour dans des flacons à moitié pleins, n'a subi pendant trois ans aucune altération évidente. Il est possible cependant qu'elle aît lie dans la suite ; ner la très-petite absorption d'airique .j’a citée plus haut. : Le naphte peut être distillérplusieurs, fois en totalité à une douce chaleur, sans éprouver aucune décom+ position, "1 a ibn £ ‘qu TOUTE De la vapeur = naphte. _ forcejélastique’de la vaz peur du naphte (-pesanieur spécifique o;:7581) est ésule à 0,0453-mètre de, mercure; à52%2,5 deg. dutherm£ cent. 1 bont d'après cela à 85,5: degs:centiosn La forcelélasti- que de cette vapeur est déduite de la dilatationsque Jair à éprouvée sur le mercure;scpar lasprésenge :idu naphte, Cetair s'est dilaté das de rapport de 100 :106/67 à la même température. Cette tension évaluée en mêmé temps dans le: vide dn--baromètre ,-s'estiitrouvée égale à 0,0465 mètre ; ::mais ce dernier procédé pourroitêtre moins exact, parce:que le naphte ‘absorbe très-promp< tement une assez grande quantité d'air atmosphérique: qu'il dégage dans le vide , et qu’on ne peut expulser sans mottre de. noriveau. la: liqueur en contact avec Jair extérieur. La vapeur du naphte a une force élas< tique quatre. fois plus grande :que l'essence de térébenx thine qu est, entre toutes les huiles, essentielles ; pros prement dites, celle qui offre la prusig granile foree élas: tique. ; ) | s ‘us! La densité de la vapeur aé Sie est 2,833 GE vement à l'air atmosphérique —1 : elle seroit 2,5671en prenant le gaz oxigène pour:unité. Ce’te: densité a été obtenue en prenant, à la température atmosphériqueile poids de l'air saturé de naphte, et en suivant le :pro= cédé qui sert à peser les gaz. Pour ceite opération, Y'air a été imprégné de naphte sur du mercure, dans 2er! TETE (got. si $ dtorideondg' ul léur composition. ‘Aïnsi én disullanti a fe Recnercnes sur Le Napmre D'AmrANo. 15f un récipieñt dépourvu de lut, et fermé par ‘üni-#obi net de verre sur lequel s’ajustoit un ballon vide’ d'air , et qui étoit'destiné à recevoir l'air naphté, J'ai trouvé ainsi qu'à volumes! évaux, sous üne température’ dé 22,5 deg: centig. et à 0,72525 du baromètre, ‘ Le poids” de l'air, est au poids de l'air imprégné dé naphte , Comme x :1,1145. La densité et la! ténsion ‘de 14 +a- pêur : du naphte paroissent un peu mibinüres lorsque cetié liqueur nage sur l'eau, et qu'on emplôÿe ée derniér liquide-au lieu de mercure pour fermer le récipient." ? L'air imprégné-de la vapeur lu /naphte a ‘plusieurs propriétés remärquables : céttè vapeur n'es prèsque ‘pas absorbée par l’eau ; on peut transvaser un grand nom bté dé fois äu t'avérs’ de ce liquide ? l'air imprégné de la vapeur‘ du näphte, l'ét conserver: cét. air sur Peau, . .… f t " RAR sel 1 Cats lets “11 LRO Gl: B 911 24 sans qu'il perde! sés principaux caractères. ir IL : En HE 110 dé’: 1-09 2211910 ] DS. ei ee > LPC } l a présence de cètté vapeur « ans quelques gaz, hy- ) x , LHOHETOÏA AI » 99191 à. 14 drogènes carbonés peut fare illusion sur le mogle. ; Soi 110 . diffe- e ME. Cr : (D O26MEE . alu fi 16 +9 CRE QE rentes espèces de pétrole, J'ai obtenu sur + dans les LICE tue, oUidede sr 329 ‘4 199 ,99 931ye prémières Périodes de la distillation , Un gaz rogène : = Ca! sos 11 A. gorlasoda sl euhect 25 olden de Ses Porn carboné qui après le lavage par une solution de. po- pennlor oh coca ont sûnclien 59, eteh SUHDOTE tasse , avoit uné densité plas grande qu'aucun: gaz by: | ete, 29110, 20m sr 5, À drogène Carboné connu ; elle ‘étoit égale à 1,1159 en prenänt l'air atmosphérique pour unité. 109 ‘parties ‘en volume de ce gaz ont consümé pour. leur combustion 355 de: gaz ‘oxigène, en format 326 dé" gaz acide Cart bonique.-H-a réduit en éclats “par-sa-détonation,—tes eudiomètres de verre qui- restoient intacts ,:rdañs rles mêmes circonstances , par l& combustion durgaz volé- fiant, J'ai cru d'abord avoir obtenu ur nouvéaul gaz ; mais en Gbservant aœu'il se produit ‘du naphié fiv là distillation du pétrole; et que sit le nouvea Pae toit du gaz oléfint saturé de naphité ; il autoït 'à-géthrès Tà densité que jé lui ai trouvée, ôn doit choque verte 122 a CuHru.1x. 132 supposition s'éloigne peu. d'être fondée! (1).5:+ «x L'air commun saturé de la vapeur: du. naphie ,- G ap= pellerai ce: mélange air naphté) brûle comme du gas hydrogène carboné, à l'approche d’un -corps enflammé ;; mais il ne s’allume pas par l’étincelle électrique ; lil en: est, de même pour le gaz oxigène naphté. tibileb : Lorsqu'on mêle, une mesure d'air naphté avecrune mesure de gaz hydrogène ; il ne s'opère encore dansie mélange aucune! combustion par l’étincelle électriques; en sorte qu'en progédant ainsi, ,on pourroit croire qué le gaz Oxigène m'est pas présent. Il. faut y ajouter une plus grande dose. de, gaz oxigène pour que la combus- tion ait lieu. CA : Une très-petite quantité, (un vingtième par sxesbolai de _gaz hydrogène ajouté à du gaz oxigène naphté,; permet à la vapeur d'être, enflammée. par l'électricité; et les plus forts Er en verre sont nee, 1: ja 1 rique dans r: l'air naphté qui repose : sur l'eau, le gaz oxigène de cet air n’est point absorbé ; il faut y si quer uné chaleur capable de fondre le phosphore, pour produire: dans ice mélange une diminution de volume. ‘Le gaz tr nitreux, et les hydro-sulfures alkalins, absorbent entièrement Je gaz oxigène de l'air naphté. On pour- roi done, à l'aide de la différence que donneroient les procédés. eudiométriques du phosphore à froid, et des TT FITAIE B& 15 ITÉTI IT ITTT + —srpiro (1) L'analyse ne: s’aceorde pas esactement avec cette suppos sition ; mais le gaz oléfiant doit 1être Kgérement modifié::par la chaleur assez forte .qui ést nécessaire pour la distillation-du pétrole. D'ailleurs cette analyse ne peut ètre faite que sur une petite quantité du gaz que j'examine , parce qu'on est obligé de le méler avec six fois son volume de gaz oxigène , pour que l’eudiomètre puisse résister à la détonation. 43 RECHERCHES SUR LE Napuwyg p'AMIANO. 123 bydro-sulfures, juger de’ la présence ‘dé certaines éma mations dans d'air. b1 y les | J'ai placé des graines de pois sur du: mercure , aveé de: l'eau ; dans un récipient plein d'air näphités elles y ont germé aussi promptemerit que dans là : “même quantité d'air atmosphérique pur, mais ellés ont végété plus long- temps: dans ee dernier} et ur! action sur l'atmosphéré a été! différente. Dans l'&ir’ ‘commun, ; les graines rermi placent le gaz oxigène qu'elles absorbent, par uni volume égal de gaz Len 2% carbonique , sans changer par consé *quent le volume dé'leür atmôsphère; mais aussitôt qu'e 'ehes ei ont absorbé? tout l'oxiekne belles 1 dilatent par une émission de gaz ac.de ten bonique ; cé résultats": sont les mêmes avec des / ‘graines ioftes ou moûrätites: PTE ‘dass Yair naphté,. ls ’gratbes l'ont formé plus a8 “‘éhz acide carbonique qua elles” n’ont absorbé de gaz oxigène ; où. en d'autres tertmes' , elles ônt dilaté par uhé ‘émission de : gaz acide: | carboniqué ler ätimosphère ; = avant d'en avoir absorbé tout Voxigèné: Cé résultat! ve “tent pas ! à ce que les graines soutipent plus dans air” Haphie qué dans. l'air atmosphérique ; puisque dans cé dernier les graines mortes: où mouräntés ‘remplacent tout le gaz oxigène par un volume égal! de ’saz ‘acide carbonique; mais la différence tient à cé què Pilftiènes du gaz oxie gène maphté sur la graine, ‘est én partie” n MALE par la:vapeur du pl; de même qué' ‘Fiñfencé à froid du gaz oxisène sur le phosphate est ‘détruite © par. fi présence decette vapetr, qui ‘rend sous certains rap- ports ce gaz oxisèhe analogue À du gaz azote. On peut croire, d'aprèscela , que l'action nuisible de certaines odeurs sur l’économie ‘animale tient quelquefois à une cause analogue ;'et non pas toujours à l'influence di recte de ces “edébbs: $ür- nos ‘nerfs. ‘ Eau: Le maylite est insolublé dans l'eau; elle s'im- prègne: ceperfdant de odeur propre à ce bitume. Lots- qu'elle en :rocwit| ue goutté à sd surface, il peut sy 24 ovais L'o-0On LÉ MA: e étendre sous. l'apparence. d'ute' pellicule: très -minte : cette dernière, qui est d'abord sans couleur, prend en s'amincissant les, plus, belles nuances de l'iris, et dispa- roît bientôt après en, s'évapgrant.. ‘On a observé depuis long-temps avec Jlieau set le pétrole, ce jeu de lumière; qui. est : alors permanent, ärcause,de la fixité du pé- trole. J'ai tenu pendant plusieurs années du naphte pur..en contact avec de l’eau;ét! de l'air dans un flacon fermé, ces liqueurs n'en. ont Dig été sensiblement: mO- difiées. Alcool. Le, naphte passe pour être ! re AN l'a: - cool ; mais. jai, trouvé, que. l'alcool absolu dissout le naphté en toute proportion: L'alcool à 41° de l'aréomètre; de Baumé ( therm.. 12,), dissout à froid un cinquième: de. son, poids de: naphte:, et un. huitième, lorsque Fal- cool est. à 36° de cet aréomètre : cette liqueur dissout d'autant. moins .de naphte qu'il est plus mélangé de pé- trole. La solubilité du naphte dans l'alcool, plus ou moins, aqueux,, est à-peu-près la, même que eelle de l'essence: de térébenthine. H.LA 5 L'édier su Hfurique , le pétrole , les. huiles grasses , la Paz. résine , les huiles essentielles se combinent à froid, avéc le naphte en toute proportion. Camphre. Le naphte dissout à froid les trois quarts: de son poids de camphre ; ce bitume, en dissout. à, DT une plus grande .quantité, qui se précipite. par: le refroidissement dans un état très-spongieux. Le succin ne se dissout, Pas. dans le naphte, La laque en écailles, et le copal brut, y sont presque insolubles ;, leur décoction faite en vase ouvert ne contient pas un, centième de. son poids de ces, matières en dissolution. , La cire blanche se délaie à froid dans.le naphte ;: il, en résulte une liqueur laiteuse , qui.dépose de la cire. très- divisée, et qui montre à sa surface une solution transparente , peu chargée de cire. A l'aide de la cha- leur, la cire se dissout en toute proportion dans > RErcHERCHES SUR LE NAPHTE D'AMIANO. 125 bitume ; la dissolution chaude se coagule en pâte opa- que par le refroidissement , si le naphte est en petite quantité ; mais sil est très-surabondant , l’on obtient un dépôt opaque, pâteux, dans une liqueur transpa- rente, qui tient la onzième de son poids de matière cireusé en dissolution. Lé caoutchouc mis en macération dans du naphte s'y tuméfie d’une manière extraordinaire ; il y occupe un espace au moins trente fois plus grand que son volume primitif, sans se déformer dans la liqueur. Celle-ci n’a contenu en dissolution , par cette opération faite à froid pendant quarante-huit heures, que la sept mil- lième de son poids de caoutchouc. Par l’ébullition et l'évaporation partielle de la liqueur, on produit des dissolutions plus concentrées , elles forment un vernis, qui se sèche facilement et qui présente la substance élastique presque décolorée et pourvue de toutes ses propriétés. Mais le caoutchouc ne se dissout jamais en totalité dans ces procédés. Le résidu insoluble se pré- sente sous l'aspect d’une matière gélatineuse , imprégnée de naphte , qui se réduit par son desséchement à un très-petit volume , en offrant une matière élastique com- me le caoutchouc. Il paroît, d'après cela , que le naphte divise le caoutchouc en deux substances élastiques, l'une plus, et l’autre moïns soluble dans ce menstrue : la der- nière rétient la partie colorante. Le soufre n'est pas sensiblement attaqué à froid par le naphte ; il en dissout par l’ébullition une quantité qui n'excède pas la douzième du poids de la liqueur. La dissolution est jauñe et transparente. Elle se décolore par le refroidissement, en déposant instantanément du soufre cristallisé en belles aiguilles , longues et très-brillantes qui se brisent ensuite d'elles-mêmes et se ternissent. Le paphte retient en dissolution, après son refroidissement une petite quantité de soufre, qui’est entrainée en partie hors du vase dans l'évaporation spontanée tde la liqueur 126 CHrmMt#. et qui se dépose en poussière sur.les corps environ: nans. Cette dissolution laisse pour résidu, quelques cris- taux microscopiques de soufre. , , : . ASTR Phosphore. Cent parties de naphte dissolvent,à ik cha- leur de lébullition six ou sept parties de phosphore. Ce dernier se précipite en partie en gouttes ét en, pous- sière par le refroidissement. Après cetle précipitation , la liqueur décantée dépose au bout de quelques jours; des cristaux prismatiques de phosphore. Chlore. Jai fait circuler pendant une heure et demie, un courant rapide de chlore en. état de gaz, dans huit grammes de naphte. Cette liqueur s'est échauffée,, et le chlore en est ressorti dans l’état d'acide muriatique, Après cette opération , le naphte fumoit à l'air, par l'effet de l’acide dont la liqueur étoit imprégnée. Elle a perdu énsuite cette propriété , et elle a présenté une huile fluide, volatile et inflaminablé , mais dont la volatilité étoit un peu moindre que celle du naphte. Il a pris par cette opération une pesanteur spécilique égale à 0,884, ou plus grande que celle qu'il avoit auparavant; il est devenu plus soluble dans l'alcool aqueux, et plus altérable par les acides minéraux. Son ,odeur avoit des rapports à celle du thim. Il s'est bruni par l’action de l'air. D'ailleurs, les changemens que le naphte a subis dans cette expérience , ont été péu marqués. L'iode ne se dissout à froid dans le naphte qu'en pe- tite quantité : elle m'a paru égale au plus, à la + du poids de la liqueur. Cette dissolution, qui est d'un pourpré foncé , entraîne , en s'évaporant , tout l'iode qui y est contenu. Acides minéraux. Les acides n'ont que trèspeu d'ac- tion sur le naphte. L'acide sulfurique concentré n'en a aucune à à froid. Dans la distillation d'une partie de naphte sur deux d'acide , il s’est dégagé sans. effervescence, quelques traces d'acide sulfureux. L'altération que le naphte en a pu recevoir métoil pas marquée, Reenercnes ser Le NaPure p'Amrano. 123 L'action de l'acide nitrique blanc et fumant sur Je naphte , ne se manifeste à froid que par une nuance jaune très-foible dans l'acide. Ce résultat peut servir à distinguer le naphie des huiles essentielles et du pé- trole, ou à indiquer si le naphte n'est pas mêlé avec une de ces liqueurs, et particulièrement avec de l'huile de térébenthine, qu'on emploie souvent pour le sophis- tiquer ; l'acide nitrique ajouté à ce mélange, brunit au bout de quelques minutes. Le naphte introduit sur du mercure dans un récipient plein de gaz acide muriatique , n'en a absorbé que deux fois et demie son volume. La liqueur n’en a éprouvé aucun changement, après avoir émis à l'air, le gaz dont elle s'étoit imprégnée. Les huiles essentielles se com- portent bien différemment. L'huile de lavande rectifiée a absorbé deux cent dix fois son volume de gaz ‘acide muriatique , sans en être saturée , et elle a passé en même temps du jaune pâle au rouge noir. L’essence de térébenthine recuifiée a été saturée en absorbant cent soixante-trois fois son volume de ce gaz , et en formant la matière camphrée, qui est un des produits remar- quables de cette absorption. Alkalis fixes. Les hydrates de potasse et de soude en fragmens sont à peine attaqués par le naphte ; je les ai tenus pendant plusieurs mois dans ce bitume , sans qu’ils aient subi d'autre changement que celui de prendre une nuance légèrement brune sur quelques parties de leur surface. En soumettant le mélange à l’ébullition, la liqueur s’est à peine troublée ; il s'y est formé des focons bruns ; mais en trop petite quantite pour qu ils aient pu être soumis à aucun examen. Le naphte n'a pas éprouvé de changement par l'ébullition avec une solution aqueuse concentrée de potasse. On sait que sir H. Davy', en employant ce bitume pour conserver le potassium et le sodium , a vu le premier qu'ils ne s’y altéroient point lorsque la liqueur n’avoit pas eu le 128 CH M, 1 E. contact de l'air, mais que dans le cas : contraire , 1l:se formoit un alkali, qui en s’ünissant au liquide huileux, produisoit un savon brun. Puisque les ,alkalis à l’état d'hydrate ne forment pas ce savon d'une manière bien sensible , on doit croire qu'il ne se compose que lors- que les AREA de potasse et de soude ne. sont pas à l'état d'hydrate. Le naphte s'imprègne très-facilement d'air atmosphérique , et l'on peut attribuer à cette prompte absorption , l’altération que le potassium et le sodium subissent dans ce liquide exposé à l'air. Ammontaque. Le naphte ne peut absorber que deux fois et demie son volume de gaz ammoniaque à la tem- pérature moyenne ; la liqueur ne se trouble point par cette pee L'huile essentielle de térébenthine pré- sente les mêmes résultats, Mais l'huile essentielle de la- vande absorbe jusqu'à quarante-sept fois son volume de ce gaz, et elle se trouble par cette absorption. Le naphte forme avec l'ammoniaque dissous dans l’eau , une pelli- tule blanche qui y est insoluble. Ce produit toujours très-peu abondant ne se liquéfie pas à la température de l’eau bouillante : il se détruit par une longue exposition a l’air. Le sucre, les gommes et l’amidon ne se dissolvent point dans le naphie. Décomposition du naphte dans un tube de porcelaine chauffé au rouge. J'ai fait distiller lentement 22,43 gram- mes de naphte au travers d’un tube rouge , qui commu- hiquoit à un long tube de verre entouré d’eau froide, à un petit ballon, et à la cuve hÿdropneumatique. La distillation a duré sept heures; elle a fourni, 1°. Dans le tube de porcelaine 4,7 grammes de char- bon très-dense , à éclat métallique , et semblable à celui qu'on obtient de la décomposition des huiles essentielles. par le même procédé. ° 4,13 grammes d'huile brune , empyreumatique , mêlée de naphte et de charbon très- divisé, Cette huile a Rrcnenones sûr LE NÂPmie D'AmiiNd, 159 a-fourni pat la sublimation à une températuré de 35 deg, céhitig: environ ün grammé de cristaux sans couleur, ex himes rhoniboïdales | minces , transparentes ; éclatatites ët souverit tronquées à leurs anglés aigus. Cette subs+ tance volatile ; inflammable ; insolublé par l'eau ; inalé térablé à l’air}/ét douéé d'uné forte odéur d' émpyréume. et ile‘benjoin ; fa paru être la même qué celle qui se produit dans la décomposition dé l’éther , dé l'alcool et dés huilés éssentiélles par le mème procédé. Lé résidu dé détié sublimation ayant été traité avec de l’éthér , a été. dissous - +par cette : liqueur, k la réserve d’üné matière patéuse évmine dé la poix:/2 qui pesoit 0,51 gramme. Getté dissolution ; suffisament concentrée , parüit jaune par transparence jet Vérté paf la lumière réfléchie. Le pétrole seul, rectiñié et concentré ; a la même propriété, * 8° 9.697 grammes de gaz hydrogène carboné ;-dont le premier tiers avoit üne pentes spécifique égale à 0:37368 ; abstraction faite. de 2 de :gaziazote qui ÿ étoit mêlé et qui pouvait avoir été fourni par-l'eau de li cuve; 160 parties en:volume de ce gaz ont consumé 135,5 de gaz oxigène ; en formant 65,36. de gaz: acidé carbonique. Il en résulte que 106 de ce gi contiénñert én poids 52,52 de carbone.et 27,5 d'ibdrogime. Là pe: santeur spécifique du dernier tiers étoit 0,441 3: Cent parties en volume dé-ce gaz ont consummé 153,25 de gaz oxigène ; en formant 975,17 de gai àcide carbonique. L’abseénce de l'oxigène dans ces gaz, est un: fort indice qu'il n'existe pas dans le naphte:, 1 | Il ÿ à eu dans cette analyse ; unë perte dt 4: gags mies : élle est due à une fumée brune ; huileuse, qui a été entraînée dans l’eau de la cuve. «9 Analyse du naphte par la détonation de sa Papeur ve du gaz oxigène. Jai introduit sur du nietcure, 94,5 mil: ligramnies de naphite . dans 18H82 étitiinètres cubes de Sc. et Arts. Nouv, série, Vol. 4. N°: 2. Répr. 1817. i 130 CG & 1 M 1.6. gaz oxigène souillé, de, + de gaz azote, à, une tempé gature de,18,5 deg. centig. et à 0, met. 194. du.barom.. | réduit à o deg: du thermom, Au bout de quelques heu res, tout.te naphite à disparu; car ,; pour,quil.n'y eût pas du .naghte en ‘excès sur celui qui étoit.en vapeur , j'avois eu soin que, la: quantité de ce bitume fût très- inférieure à celle qui étoit requise pour saturer. le. gaz, Le mélange occupoit alors, dans les circonstances DEér cédentés ; 1104,5 centimètres cubes. J'y ai ajouté + de gaz hydrogène 3 etaprès avoir, fait détoner le inélahge par Vélectricité >ÿai trouvé qu'en réduisant, les, gaz à 0, met. #6 du barom. et à la, glace fondante ; le naphte seul avoit consumé 217,72 centimètres cubes de gas oxigène, pour produire de l'eau, et 153,93 centimètres cubes de . gaz acide carbonique. : ARS Une solution de nitraté de: mercure neutre. doutés à Y'eau produite. par la combustion lente du naphte mêlé de sable‘, dans un tube clos, qui étoit chaüffé par une lampe, letsqui contenoit 25e centimètrés cubes de gaz oxigène, ya indiqué un peu d'ammoniaque. La quantité dé cet alkali , évaluée par lé procédé que j'ai décrit ; Bibliothéque Britan. Sc.et arts, vol: 56, p. 347, a indiqué une ‘proportion d'azote; qui paroissoit égale au plus à un centième du poids dn naphte. Lorsque j'ai fait déto- ner ; dans un eudiomètre, la vapeut du naphte avec-du gaz oxigène souillé d'azote ; ce dérniér gaz. a plutôt dis minué qu'augmenté par la combustion. Ces résultats mon- trent que la quantité d'azote contenue dans le nàphte,, ne peut être que très-petite. D'après ces données, 106 partiés dé naphte contiennent en poids, en faisant abstraction de l'azote , Carbone . , .. 87.6. Hydrogène. . . 12,78. ———— 100,38. Rrcueronts sun. 8, Narirte D AMiA6, it Je n’ai pas obtenu de la combustiof du naphte à l'ait libre , et à l'orifice d'un serpentin ; une quantité d’eau suffisante pour là souméttre à un examen rigoureux j et je ne dissimule pas que la composition de ce bitume, déduite (ainsi qu’on l'a fait pour quelques, analyses aa- Jogues ) des seules considérations, du, gaz oxigène, cou: sumé, et du gaz acide carboïtique produit. pat la, coms bustion , ne présente quelque incertitude ; mais. je mé suis servi du seul. p' océdé que nos moyens actuels m'ont paru présenter pour une- substace, aussi . volatile et aussi difficile à décomposer , que le naphte: Pout trouver le rapport du volume de la vapeur À aphte à celui de ses élémers,. oh peut admettre ;-en prenant le gaz oxigène pour unité, que la densité de la vapeur de carbone est 0,734; j celle du gaz hydrogène est 0,0663. L'application de ces valeurs à l'analyse du naphte, montre que sa vapeur, ( doût:nous, avons, déterminé; pai expérience directe, la densité égale à 2 567) contiett cinq volumes de ga hydrogène, et trois volumes de vapeur de carbone , et que la réunion dé : ces élémens en ün seul volume , donné lé tbmbre 3,597 qui sé rapproché assez de la dénsité dé la vapeur du nâplité ; pour ‘qu on he regarder Îes-deux résultats conme égaux: : Si nous faisions cette coniparaison , en prenañt. 2,833 pour la densité. de la vapeur du, haphte ;élativement à l'air atmosphérique pris pour unité, et en adméttané avec Mr, Gaÿ-Lussac; que“la-densité de la vapeur de carbone = 0,416 , celle du gaz hÿdrogène = Æ 0,0733, nous trouverions que lé naphte es éomiposé dE six vol mes de vapeur de carbone, et dé cintf Vohwmies dé gaz hydrogène ; et que leur réunion én üi. Seul volume dônne le nombre 2,862 très+voisin de 2,833 qui exprime la densité de ln vapeur dit naphte ; : par expérience dis recte , en faisant l'air atmosphérique x. : Lorsqu'on part de la considération dés volumes pour æectifier l'analyse, 109 de naphte çontiennent en poids, 12 132 HHAsSTOTRE NATURELLE Carbone... à. 87,51, » Hydrogène, . . 12,70. - a — sad 89:20 wo &l « 100. | * Dans la combustion lu naphte ainsi cohstitué LE gai éxigène consumé est au gai ‘acide carbonique Pro , Snge T00 : 70,59 | Nous concluons dé cette analyse, que le naphte est un âÿdrogèrie carbone” plus chargé de carbone que le gaz oléfiant qui contient en poids 85,03 parties de carhone > et 14,97 parties M Lux Le HISTOIRE NATURELLE Le RÈGNE: ANTMAL DISTRIBUE! D'APRÈS SON ORGENISATION , RpbUr servir dé base à à histoire naturelle des animaux ; et d'introduction à l'anatomie comparée. Par le Chev. LA Cuviex, Conseiller d'Etat , Secrétaire perpétuel dé . V'Académie des. sciences de. Paris, etc. etc; 4 Vol. 8.2, avec fig., dessinées rer nature. Paris. Détertille} 1817 | 16 Juin 7 if ENT extrait. ri oÿ. p. Nr de ce vol. ) 2 : n ) m4 HAUTE Per ” nu!) cer © LP Ox pourroit former deux classes des écrivains qui as: pirent à présenter des vues générales sur les divers ob+ jets dont l'esprit humain est occupé. Les uris, sans posséder un fonds étendu ni bien réel dé connoissances, sans avoir l'esprit de la méthode , gé- néralisent des aperçus , et croient planer sur la science lorsqu'à peine ils voltigent autour d'elle: | Les autres, qui ont passé la plus grande partie de LE RÈGNE ANIMAL, D'APRÈS SON ORGANISATION. 195 leur vie active à la recherche des faits, à leur vérification par une saine critique , à l'étude des choses enfin ; ceux là emploient les-années de leur maturité à coordonner toutes ces richesses, qui ne sont jamais que desrmaté- riaux épars, jusqu'à-ce que chacun aît reçu sa place, de la main d’un véritable architecte. C’est, à cette dernière classe d'écrivains qu'appartient l'auteur auquel nous sommes ramenés par un attrait puissant. Comment , en effet, n’écouteroit-on pas avec confiance comme. ordonnateur, un homme dont la répu- tation comme observateur de la nature est maintenant européenne, et qu'on: voit entouré , dans sa demeure, des monumens, de ses recherches, de ses travaux, de.ses dé- couvertes. dans le vaste champ des sciences naturelles ? Nous indiquames d’après lui, dans un Extrait pré- cédent, les élémens organiques, du corps des animaux, ses, principes chimiques, et les forces dont l’action simul- tanée compose le grand phénomène de la Vis. De cette action résultent. certaines. fonctions de. détail exercées par. des organes, pasiculiess, ais Jeur sont admirable- ment adaptés. sion On, peut diviser en deux de Le fonctions du corps animal ; ÿ les unes lui- sont communes avec,le végétal; l’un et l'autre se. nourrissent,,et se reproduisent : d’au- tres lui. appartiennent exclusivement, : : Les. fonctions. animales exclusives. ou caractéristiques sont. la sensibilité ex, le mouvement volontaire. Klles. ont June et l'autre, leur. siège .dans un système. unique .et continu, qui partant du cerveau se ramifie indéfiniment dans..Findividu jusques sous. Ja dernière enveloppe de la peau, surface qu’on nomme, l'epiderme... Ge moyen d'action et .de réaction continuelle: se. nomme. le. systéme nerveux.; tous..les. sens en dépendent. immédiatement, tous se réduisent au toucher, ou au résultat de: lim- pression .des objets extérieurs sur tels ou tels nerfs par- ticulièrement, appropriés . 4, un 'certain, ordre. de sensa- tions ; les uns sont fouchés par la lumière, les autres { x34 HrsSTOIRE NATURELLE. ? par les vibrations sonores , les autres par lès parfums , Jes autres par les saveurs, étc. tous, avertissent par des Impressions plus ou moins douloureuses, des dangers qui ‘menacent l'organe qu'ils muuissent. Messagers du phisir, ‘ils lé sont également de la douleur. Cette classification naturelle de l'action nerveuse qui æonslitue /es sens, n'est pôint , et tant s'en faut, la même, dans toutes les clasées d'animaux ; lès uns manquent d'oreilles , les autres dé ‘harîines , les -autrés d’yeux, d'au- tres enfin , les derniers dans Yéchelle : ; sont réduits au toucher : plus bas, il n'y a plus d anital. Dans les animaux. supériéurs , ‘le système nerveux à comme deüx centrés ou déux fôyers , qui sont éux-mê- mes éñ communication immédiate ; ce sont le cerveau, et la moëlle épinière. Le voluine du éôrvéau iparoît ‘être un signe de l'élévation dé l'animiit dans lé échelle: géné: yale; et la boîte tres-s0lidé , qui Le réhferme ; ‘ainsi, que les principartx organes des sens , se pomme tête, De là pärtent les ordrés de là volonté ; Vés nerfs èn sont les véhicules ; les muscles ; Tés exécuteirs , par des contractions plus ou moins énergiques. Dans üne classe nombreuéé d'animaux , 4u prémiér ‘rang désquels se trouve l’homme , le système musélilaire ‘ést lié !à° une charpente solide, dont toutés les piètessônt proportion nées et agencées ; de manière à agir les ùmes' sur Îles autres en fâéèn de leviers, et par des mouvémens de charnières, Les musclés s'imiplantent aux os qui consti- tuent cétte charpente , et un mênie ‘muscle, toujouts à deux 0 différens, susceptibles’ dé ‘84 mouvoir autour d'un point d'appui Commün, où d'uné charñière ‘ad- mirablement taillée, et éontenue par des ligamens égale. ment souplés et solidés. C'est par'tet artifice mécanique que les animaux peuveiit exécuter les mouvémens inrom- brables, qui composent la marché ; le saut, le vol, la pataGôh , etc. D'aûtres ‘partiés (du système ‘musculaire , qui éervént à un nombre de ‘fonctions internes , font LE RÈGNE ANIMAL, D'APRÈS SON ORGANISATION. 135 leur office sans l'intervention de la volonté , et même sans que l'individu aît le sentiment de cette action ; il ne l'acquiert que dans l’état de maladie ; aïnsi la diges: tion s'opère , sans que l'animal, bien portant, s'en aper- çoive. Cette opération est précédée de la déglutition, c'est- à-dire , de l'acte d'avaler la nourriture, ou liquide, où solide ; et dans ce dernier cas , préalablement broyée dans l'organe des saveurs ( qui est aussi celui de la pa- role ); l'aliment arrive dans un ou plusieurs réservoirs , qui portent le nom d'estomac ; là , il trouve des sucs propres à le délayer et à le dissoudre ; il en trouve d’autres plus avant dans le conduit alimentaire, qui, par dé nombreuses circonvolutions, laisse aux innombrables petits vaisseaux dont les ouvertures béantes le tapissent, le temps d'aspirer le liquide nourricier, en laissant pas- ser la matière inutile. Tantôt ce suc nourricier , absorbé par les parois fe l'intestin , se répand immédiatement dans toute la masse du corps, en le pénétrant comme s’il étoit une éponge; tantôt ce suc arrive à un système de vaisseaux clos, dans lequel il circule et se distribue par les ramifica- tions indéfinies de ces vaisseaux dans toute la capacité de l'individu. | Dans une classe d'animaux très-nombreuse , le fluide ‘nourricier qui sort blanc des intestins et se nomme chyle , devient rouge en entrant dans le système de la circulation et là il prend le nom de sang. Celui-ci se meut dans un double système de vaisseaux, et dans deux sens différens : à partir du cœur, où est la puissance muscu- Jaire, qui le chasse , il entre dans le système dit arté- riel jusques à ses dernières ramifications; là il pénètre dans les, ramifications d'un système de retour, dit le Sys- tème veineux, qui le ramène finalement au cœur, d'où ‘il recommence la même route. Cette route n’est pas tont-à-fait aussi simple que nous ve. M. ss SE QAR EAN T DRE Lio al ons de Ja supposer, dans les animaux respirans. Dans ceux ci, une moitié du cœur recevant le sang verneux, où. de retour, le chasse dans Je poumon, où ce fluide va faire comme une exçursion,, et recevoir, de la part de l'air que la respiration amène en même temps dans cet or: gane éminemment spongieux et subdivisé ,:une ,modif- cation qui le dépouille du carbone dont il s'est chargé dans, les routes de la circulation; et le sang, de presque noir quil étoit, devient rouge vermeil, C'est en cet état qu'il rentre dans. l’autre moitié du cœur, qui exerçant sur lui une pression mécanique et alternative, EXaCte- ment semblable à celle d'une pompe foulante, le chasse jusques dans les dernières subdivisions du système «ar terrel , exclusivement destiné à çette marche centrifuge du sang. ‘ Le" Dans cermines classes d'animaux ; é fluide qui. va le modifier dans la circulation n'est pas l'air, mais l’eau ; alors l'éponge , qui doit proeurer leur influence réci- proque , est placée de manière à recevoir, par sa surface extérieure, le liquide modifiant. Tels sont, en particu- ‘lier les poissons , dont les prétendues oujes , technique- ment nommées branchies , sont de véritables purs eau. ° “ | Ecoutons un moment (serprh lui-même, sur em mer veilleuse constuution de ce sang., à chacune des. 0 lécules duquel un célèbre anatomiste (Hunter ) croyoit qu'appartenoit Je privilège de la vie. stat « Le sang qui a respiré ( dit Mr. Cuvier } est propre à rétablir. la composition de,toutes les parties et à opé- rer ce qu’on appelle la nutrition proprement dite. C'est une grande merveille, que cette facilité qu'il a de se. décomposer dans chaque point, de manière à y. laisser précisément l'espèce de molécules qui y est nécessaire , mais c'est cette merveille qui constitue toute la vie vé- gétative. On ne voit pour la nutrition des solides, d'a autre arrangement qu'une grande subdivision, des dernières, Le RÈGNE ANIMAL, D'APRÈS SON ORGANISATION. T7 “branches. artérielles ; mais ; pour la: production des li- -quides, les appareils sont plus variés et plus compliqués; tantôt ces dernières extrémités des vaisseaux s'épanou)s- sent simplement sur de grandes surfaces, d'où s’exhale le liquide produit ; tantôt c'est dans le fond de petites :gavités, d'où .ce liquide suinte ; le plus souvent, ces ex- trémités artérielles, avant de se changer en. veines, donnent:naissance à des vaisseaux particuliers, qui trans- portent cæ@ liquide ; et c'est au point d'union des deux genres de vaisseaux, qu'il paroît naître; alors, les vais- seaux sanguins, et ces vaisseaux appelés propres, forment, -par leur entrelassement; des corps nommés glandes con- glomérées ou sécrétoires. Dans les animaux qui n'ont pas de cireulation , le. fluide nourricier baigne toutes les pirties ; chacune d'elles y puise les molécules néces- saires à, son.entretien ; sil faut.que quelque liquide soit :produit.; des: vaisseaux propres. flottent dans le fluide _nourricier, et y.pompent par leurs pores les élémens nécessaires à la composition de ce liquide.» Lindividu vivant, ne reste pas semblable à lui-même . dans les diverses périodes de son existence ; et dans cey- .taines classes même, il existe des retamorphoses telles, que personne, s'il l'ignoroit d'ailleurs, ne pourroit re- connoître l'identité. Qui devineroit le papillon dans la | sens lle* la grenouille dans le. têtard ? etc. … Après avoir considéré. dans ses grands traits le re de rar de; l’animal. vivant, l'auteur présente un ex- . posé. rapide de ses fonctions intellectuelles. IL avoue d'entrée, que l'impression des. objets exté- rieurs sur le mor, sur l'être simple qui la recoit; que . la production d’une sensation, d'une image, est un mys- tère impénétrable pour notre esprit. Toutefois d exelut ‘a supposition que le moi, cette substance qui reste 1den- tique et indivisible, quand'tout change.et se détruit au- tour d'elle, que :ce moi, disons-nous ; soit encore de la matière, « Le. matérialisme ( dit-il } est une hypothèse, 138 UHisTOTRE NATURELLE © d’aûtant plus hasardée , que la philosophie ne peut dôn- nèr aucune preuve dirécte de l'existence de la ma- tière. » ba" 30trts8t Pour que le mot percoive } il faut qu'il y'aît action et- térieure sur l’un des organes dés sens , et communi éa- tion non interrompue dans les routes nerveuses , ‘qui vont de l'organe à la masse centrale du système mé- dullairé , et qu'enfin l'impression yarrive. L'i/lusion a lieu , lorsque cette même impression est produite par une cause interne pure , sahs action extérieure ; tels sont les rêves ou les visions. L XL La perception acquise produit l’image de la sénisa- tion qui en ést résultée. En reportant hors de nous 1a cause de la sensation, nous acquérons. l'idée de’ Ps qui l'a produite. Ces impressions demeurent , plus ou moins pérmh- nentes , dans le moi; elles rappellent indéfiniment à l'esprit les images , et les idées : cette faculté constitue la memoire. Le Les idées qui ont de l'analogie entr'elles, ou qui ont été acquises simultanément , se rappellent lune l'autre; c'est l'association des idees. Elle aïde notablement la meé- moire. L Up Tout est presque passif dans ce que nous venons d'éx- poser relativement au #01; mais il est doué d'une grande et belle faeulté active, qui éithctenise spa difethent lénzez. Zigence ; celle de séparer les idées accessoires dés objets, et de réunir celles qui se trouvent Îles mêmes dans ÿlu- sieurs, sous une zde6e dite générale , dont l’objet: spécial n'existe nulle part, et ne peut se montrer isolé; cette faculté est l’aëstraction ; elle'é est probalement ün des à vièges de l'homme. ‘Ce qui l’est bien plus éminemment , c’est la facuhé d'associer ces idées générales à des images particulières, arbitrairement choisies, faciles à retenir dans la mémoire, ‘ et qui rappellent par leur présence les idées générales LE RÈGNE ANDMAL y D'APRÈS SON ORGANISATION. 139 qu'elles représentent. Ces images associées sont 6e qu'on appelle des signes ; leur ensemble est le langagé ; si cés signes frappent l'ouie , ils constituent la parole ; s'ils s'a- dressent au sens-de la vue ,'éëlsont les Aïéroglyphes, et plus spécialement l'écriture , ‘qui est une représentation médiate , et par des signes de convention susceptibles d'affecter deux:sens Ja vue et l’ouie, de toutes les com- binaisons d'idées que l'intelligence peut former. | Cette richesse:que procure Taécuisition des signes est prodigieuse ; elle fournit au raisonnement ; c'est-à-dire , à la faculté de comparer ét de éonclure , d'innombrables matériaux ; elté présenté aux individus des moyens de communication ‘qui font participer l'espèce entière à l'ex- périence’, ét à la sciénce de chacun d'eux. Il n’y a pas dé limites aux résultats de cette communication des con- noïissances acquises , et de leur multiplication les unes par les autres. Tel est le caractère disérif de ENT gence humaine, Tous les animaux sont de beaucoup inférieurs à l’hom- me sous ce rapport; ceux des classes supérieures ne dé- passent guères le terme où -en sont les enfins qui n'ont pas encore appris à parler. Mais il existe dans un grand pombre d'animaux une faculté différente de l'intelligence; cest celte intelligence , en quelque sorte forcée ou in- volontaire , qui porte Île notn d'instinct. Les effets de l’ins- tinct, pour être attribaés à l'intelligence, obligéroient à supposer une prévoyance et des connoissances de beau- coup supérieures à celles qu’on peut admettre dans les “espèces qui les exécutent. Ces ‘actions, résultats de l’ins- tinct, ne peuvent être attribuées à limitation , car la plupart des individus qui les pratiquent, ne les ont ja- “mais vues faire à d’autres ; la jeune hirondelle n'a pas vu bâtir le nid où elle est née ; elle en construit à son tour un tout semblable. « Ces actions produites par l'instinct, “ditl'auteur, ne sortit point en proportion avec l'intelli- -génce ordinaire; mais elles deviennent plus singulières, 140 HISTOIRE NATURELLE. -plus savantes ; plus désintéressées, à mesure que les ani- -maux appartiennent à. des classes moins élevées, et dans _tout le reste plus stupides. Elles sont si bien la propriété de l'espèce , que tous les individus.les exercent de lg mêmie : manière , sans y.rien perfectionner. » Ainsi, les abeilles ouvrières construisent depuis le commencement du monde des édifices. très = ingénieux ;, calculés d'après la plus haute. géoméirie., et destinés à ‘ loger et à nourrir une Pañténité qui n'est pas même la : lenc à: wi 61 ol eeainiburq » On ne peut se faire. d'idée ds de linstinhts qu'en admettant que ces animaux, ont dans leur:sensoriuni des images , Ou, sensations, innées et constantes; qui.les.dé- terminent à agir, comme . les sensations ordinaires et _accidentelles déterminent communément. C’est -une:sorte de rêve ou de vision, qui les-poursuit toujours ; et dans tout ce qui a rapport, à leur instinct, on peut les regar- der comme des espèces de somnambules. » » L'instinct a été accordé aux animaux, comme supplé- ment de l'intelligence ,'et pour concourir avec elle , et avec la force et L fécondité, au juste degré de conser- vation de chaque espèce. » TNT » L'instinct n’a aucune marque visible dans hi sir ii mation de l'animal ; mais l'intelligence , autant qu'on a pu l'observer, est dans une. proportion constante avec la grandeur relative du cerveau , et sur-tout de ses hé- FusPhAEs ». Ici l’homme retrouve. dans sa conformation l'indice de. sa supériorité, ébos L'auteur termine son .Introduction ( car mous, n’en sommes, point encore sortis) par quelques considérations .sur Ja methode ;, dans son. application ,au.règne animal, , dont, il fait la distribution | générale 'en ‘quatre, grandes Le ho id Dans la première sp dial tu dont Ps 200 est le type.le plus distingué ; le cerveau et le tronc prin- cipal du,système nerveux , la-moëlle de l’épine, sont ren- . LE RÈGNE ANIMAL, D'APRÈS SÔN ORGANISATION. 147 fèrmés dans une enveloppe osseuse qui sé compose du crâne, et de cette! sérié d'os emboîtés qui constituent’ l'épine , soit cette colonne à la fois solide et flexible , à laquelle s'attachent les côtes et d’autres os qui forment le résie de la charpente du corps; ces os qui composent la colonne sé nommeïit les vertèbres ; on les trouve de- puis l’homme jusqu'au dernier des poissons ; et la classe entièré qui les possèdé , tous lés animaux de cette forme, s'appellent animaux vertébres. Dans la seconde forme, iln y à point de squelette ; les muscles sont attachés seulement à la péau , tantôt molle ;rtantôt recouverte de plaques pierreusés appelées coquilles ;' là il ne ‘reste guèrès ‘d'organes dés sens que: ceux du goût et de lavues ünè seule famille montre ceux- de l'ouïe, Du’ resté ; il y à toujours un système complet de:circulation ; de digestion ;-etc: Cette grande division est désignée par l’épithète d'animaux m0llusques. : La troisième forme est celle qu’on voit dans les insec< tes , les vers, etc. Leur système nerveux est en déux cordons renflés dé nœuds d'espace en espace ; léur envez loppe est divisée par des plis transversaux en ün certait - nombre d'arineaux: On les nomme animaux articulés : La quatrième forme émbrasse , sous le nom dé 206phy- tes; owencore , d'animaux rayonnés , des ahimaux chez id les organes du mouvement ét des sens, au lieu d'être disposés symétriquement aux deux côtés d’un axe, sont placés circulairéement autour d’un centre d’où , pour, lürdinairé ; ils rayounent. Ces animaux touchent aux plantes par leur structure et leur homogénéité; à peine aperçoit-on dans À vestiges de circulation; le plus grand nombre n’a pour intéstin qu'un sac sans issue ; et les dernières famiMles ne présentent qu' une sorte de pulpe homogène , presque transparente , une gelée mobile et Rnsibie: Gette grande division peuple les mers, Tels sont les PEN grands portiques du temple de la 142 MéLAnces. nature animée, Nous regrettons de ne pouvoir, y suivre: l’un des hommes les plus digues d’en être Grand Près, MÉLANGES. Norics pes SÉANCES DE L’Acap. À. pes Screnc. paPanis. É 28 octob. Ox lit une lettre du Ministre- de Flitérieut'$7 il invite l'Académie à faire rédiger des instructions pour Mr. Freycinet, officier dé matinée, qui se prépare à faire un voyage de. découvértes dans l'hémisphère: austral: L'Académie nomme pour dressér ces ‘inswuctions MM. de Lamarck, de Lacépède, Desfontaines ; Cuvier, de Humboldt, Ramond, et Gay-Lussac lesquels doivent se concértér avec des Commissaires du : Bureau des lon: gitudes ; savoir, MM. De Laplace, de ie de Rossel , Buache, Biot, et Arago: | On lit un Rapport sur un Mémoire dé Mr: Virey res: latif à l'ergot. L'auteur cherche à prouver que lergot n'est, qu'une détérioration du grain par une sève vis ciée ; qu'on retrouve en cassant le grain érgoté , sa for: me intérieure primitive et Jam aux traces de la ma: tière amylacée. Cette maladie y'gst pas particulière au seigle ; mais elle l'attaque plus fréquemment que d'autres graines ésculentes. Tillet l'avoit attribué à de petits vers, parce: qu'il en avoit trouvé à la base de plusieurs grains er- gotés ; d’autres eroient qu'il est la suite d'un défaut accidentel de fécondation ; Mr. Tessiér paroït avoir prouvé que l'ergot ne se développe que lursque le grain est formé , et d l'attribue | be 5e po à l'influence de humidité, Norrce prs Séances pe L'Acan.R.nssScrenc. pe Panis. 143 «Mr. Decandolle ; trauyant que l'ergot ressemble à beaucoup d'égards: à espèce de. champignon nommé selerotinm., le regarde comme un véritable: champignon ; opinion que-les Rapporteurs,ne rejettent pas, mais sur Maure ils émettent des doutes. -MM. Berthollet: et: Vauquelim font un rapport sur les récheroliés: de: Mr: Dulong sur les combinaisons de l'azote avec l'oxigène, si fertiles en tésultats grzeux différens les uns. des autres : 0. -Mr:.Cuvier lit, uve: rhtiéé: sur sf ‘fossile ‘dont lés na- wralistes ; n’avoient pu jusqu’à présent découvrir l'oris ginez ce m'est, autre chose, selon lui; qu'un os de sèche qui a!été mutilé par un, accident. : Mr, De Laplace lit une note sur le pendule ; nous es- pérons pouvoir en donner l'analyse dans un prochain cahier, Mr. Loiseleur lit un: éété sur une distribution sr des plantes en familles. MM. Palissot de Beau- vois et Mirbel sont nommés commissaires, On renvoie à l'examen de MM. Vauquelin et Bron: gniart un Mémoire sur la sodalite du Vésuve , par Mr. le Comte Dunin-Borrowsky. 4 Nov. Mr. Deschamps lit un Rapport rédigé conjoin- tement avec Mr. Pelletan, sur un Mémoire de Mr: le Baron Boyer sur le meilleur traitement des fistules à l'anus, Ce Mémoire ( disent les Rapporteurs ) neuf et complet, présente un procédé entièrement nouveau pour la gué- rison d'une maladie douloureuse. Ils concluent à l'im- pression du Mémoire dans le Recueil des savans étran- gers; on adopte à l'unanimité l'avis des Rapporteurs. Mr. Moreau de Jonnès lit un Mémoire sur les vol- cans éteints de la Martinique, et sur un examen géo- logique du volcan éteint de la montagne dite Pelée. Il commence par un catalogue nominatif des trem- blemens de terre qui ont eu lieu à la Martinique et à la Guadeloupe, de 1892 à 1809. Ils ont été au nombre t44 aa of ga aan eg area aoroW de vingt-sept à laMartinique; etde vingt à la Gubles loupe , dans cétrintérvalle de;sept ans set il y;remteut: encore ‘uñ à’ la! Martinique dans la! nuit: du r4sau 15: août 1816, le plus fort Li ait Are REA près de 50h ei sffoupsl quarante ans. L'auteur emarquirdiediiée que le dde d'aétioii Més feux volcaniques ‘sémble’!êtré ’alssolÜmént- différent! de: éélui dés feux'qu'oni employé dans les arts /ces derniers détruisent et dévorent ; les premiers-tréent des "subs: tinces nouvéllés ; Lès'pyrbxènes | n les pierres”pondes; létc. H attribué au volcan dit de Péléé;, 1 toutes'"les roëhiés de la partie septentiionäle ® de. la Martitiqués cetté mon? tagne forme une! ‘isse de” Fo666 mr “diarfiëtré ‘du Hôrd au sûd, L’aüteur présente , 4.° une carte Physique et minéralogique dé la Marciique ; 5.° deux coupes’ du volcan éteint de Pelée ; 3.° la trace de la montagne frès du sommhét dit de l'obsérvatôire ; 4% üñé vie-prise du sommet. Il considèré cé volcan commé le” dérief étéint de tous ceux qui ont travaillé cétté islé , ar ses éjections fecouvfent toutes lés aütres; celles paroïssent avoir eù deux périodes ; dans la prémièré , les lavés _étoient de nature cornéenne ét porphyritique ? dans là seconde elles étoient principalenient dés pontés. Lé Pélée présenté un cône ininense dahs léquel lés éaux oft creusé des tranchées caverneusés. Les maisohs de cam: pigne des plus richés colüns couvrént eñ amphithéâtré le pied dé ceite montagne, dont le séjour, cotistariment afraichi par les verts ERA ést très-salubre: L'atteut divise la montagne én cind ségmens, ét reriarque qué la formé du rivage peut guidér le navigateur sur cellë ‘qu'aura le fond dé la itier daris lés gôlfes voisins ; ainsi te bassin de la baie du Poit-Roÿal est formé par une vallée entourée de cinq volcans éteints. Il térmirie son Mémoire par la description de la ville de St: Pierre ; placée sur le pied du Pelée, comme Hercuülanüm près du Vésuvé , et àä-peti-près -à même distance du cratère. | MM. Norice prsSéances ps L'Acan.B. pres Screwc. pe Paris.r45 MM. Brongniart et Lelièvre sont nommés commissaires. Mr. Montain lit un Mémoire sur divers objets de chirurgie ; le cercle ciliaire, la cataracte , la fistule la- crymale, de nouveaux ciseaux pour opérer la pupille artificielle, et un forceps nouveau. MM. Pelletan, Dess champs et Dumeril sont nommés Rapporteurs. :. 12 Novembre, M. Jeaume de St. Hilaire lit un Mémiüire sur quelques végétaux qui. donnent de l'indigo. 1.° On enretire aux Indes du nérium tinctorium ( Roxburg } arbre qui s'élève à vingt pieds de haut; son bois est blanc , ses fleurs blanches., ‘odorantes , en, pannicules irrégulières ;', à stipules; la ‘cotolle est monopétale en tubé ; les étamines sont au nombre de cinq; le'fruit.a deux follicules contenant-plusieurs graines. ! . + Pour retirer lindigo , on ‘eueille les feuilles'et on les traite à l’eau chaude ; les mois de mai et'juin sont ceux où . récolte est la: olls abondante. qu: MMA ® Mr. Marsden a trouvé à Sumatra une apocÿnée Marne tinctoria \qu’on pop à teindre en bleu, par dés procédés analogues à ceux employés ee mes 2 + pr :3,° Mr. Buchanañ à retiré de 'indigo: d'une plante nommée Asclepias tingens qu ‘il apporta 4 Pegu dans x - jardin de Calcutta. « 4#,Les Chinois tirent une couleur bleue du Polygo- num tinctorium , plante qui n'est bien connue, que depuis la mission de lord Macartney ; Mr. Staunton , . Secrétarré d'ambassade,la dessina et l'apporta en nature à sit J. Banks qui l'à dans son herbier. Les Chinois employent aussi le Poligonum sinense. 5.° Réxburgh à déchuvert äuû Beñgale un arbrisseaû papilionacé , qu'il a nommé Trélipofèra cœærulea, dont on retire lindigo comme, du nerium ;. mais en em- ployant plus de chaleur et d’agitation. Se, et arts, Nouvsérie. Vol. 4 N°2. Févr. 1817: K 146 MéLancss. L'auteur regrette que les botanistes se soient pet at tachés à la partie historique de la'scienée, ét à l'exposé des mœurs et des propriétés des végétaux. Il cite deux faits relatifs à la culture du poivre et de la canelle, à l’appui de sa remarque, MM: Deyeux et Mirebel, sont nommés ‘commissaires. Mr. de Cassini fils, lit un Mémoire sur l'ovaire et $es accessoires dans la famille des synanthérées; la fois blesse de sa voix et la rapidité de son débit ne per mettent pas de saisir les détails de cet écrit. On a pu seulement reeuéillir que l'auteur a fait quelques décou- vertes dans: les parties de la fructification de cés plantes; et qu'il en a formé une classification nouvelle qu'il an: nonce à l’académie dans deux Mémoires successifs. fl forme dans cette famille dix-neuf tribüs, d'après des ca- ractères tirés du style, du stigmate, de la ;corolle ; ete; MM. Delamarck et de Jussieu sont, nomraés Me saires, ® L'Académie se forme en, comité pour délibéree | sur les candidats présentés pour deux places de {correspon- dans par la section d'agriculture. Ce sont les suivans:,, Agriculteurs. MM. F. A. Michaux , de Perthuis,, L marquis de Barbançois, Thaër à Berlin, Kubert à l'isle de Bourbon, Steven à Nikita en Crimée j Schwerz en Suisse. Vétérinaires. MM. Volkstein , en Holstein ; “Clark, Londres ; Colman , idem ; Knobsloch , à à Vienne ; Dana, à Turin ; Giraud de Buserengue. Norrée Des SÉANCES DE LA Société ROYAi£ DE LONDRES. 30 Nov.1816. La Société Royale procèdé, au scrütui , à l'élection de ses officiers pour l’année suivante. Sir Jo: seph Banks est continué Président, et MM. W. T. Brinde, Norice nes Séances De LA Sac. fox. x Loxtnts. .147 #1 Taylor Combe, sont nommés secrétaires. Nous voyons avec satisfaction , parmi les membres du nouveau. con- seil de ka Société, notre savant compatriote le Dr, Alex, Mareet. La, mort a enlevé. vingt membres à la Société. depuis le dernier anniversaire, et on en a admis trente- deux nouveaux. La liste actuelle des membres de la Société présente 649 noms ; .sur lesquels 44 sont étrangers , ‘À l Angleterre. 5: Dée. Mr, Todilit un M inire sur quelques expé- tiences faites à la Rochelle sur. les torpilles, dans le but de découvrir si l'animal possède une influence volontaire sur ses #ærganes électriques. Lorsqu'on tient ce poisson par la queue ,‘ la personne ‘qui‘lé tient ne fecoit pas de choc; et cette sécousse re se "écriniuhiqué pas nou plus ligue l’anintal est tenu par isà partie antérieure. Les chocs ont lieu sans diminution apparente, lorsqu’ on a fait une incision autour des organes électriques, ét même Jorsqu'ils ne communiquent, que par les nerfs avec le réste de l’animal, Mais l'intensité du choc étoit iminuée lürsqu'on avoit enlevé une portion de l'organe électri= que; il reste à savoir si ce changement provenoit de la diminution opérée sur l'étendue de l'organe , ou de l'état d'épuisement de anim, ; après l'apéradof, qe nerfs de l'organe électrique procèdent de la moëlle allongée. L'auteur.cite ün fait assez curieux, relativement au pren de là torpille, c’est qu'en chant de l'urine sur cé poisson , on én reçoit le chogrélectrique, à. raison de la faculté.condneuice du liquide. On lit dans là même séance un Mémoire À Mr, Hat 75 2. 6 si so 50 o 16 — I! 11. 10 1. 4 6. 2 77 8o i—— à so so 17 27, 9 2. 2. O| 8.o 90 67 ONCE cal. NE 18 dt 3+ 3 ADN, 7x7 0 82 75 — — {| «al. NE 19 = 2 ST 0 OO 2 2 75 —— |c-s) cal. cal. 20 — 2. 1. 9)- o. 5 OS 97 85 —— |cs+ cal so 21 DAT: 0. 1+ 4.0! 6. of 8: 70 — so so 22 26. 10. 9. 11 2, O] 3. 11 94 gt 3. 6 sr LA 0 so 23 ACOMUCE x 1. 5! 3. oÙ 92 89 4. 6 Era cal. cal. 24 — oo: 11.12 AOC 88 89 DE st 50 s0 25 — TS 2. 5 6:12 g1 89 —— so 50 26 =. 0, 13/- 1. 0! 8. 51 8: 77 — G.B.] cal. | eal. 27 — 1 ©. 2r23. 0 GTR ST 79 = so 50 28 —— I. ©. 15 DONS UGS 81 3.6 | | ES so ——— Etat du eiel. OBSERVATIONS DIVERSES. ne, es nn, ee mm cou. id. el. , id. LA beauté et la douceur de ce mois cL, id. ont permis les travaux à la bèche, et el; 2 le labourage à la charrue. On a semé ve de l’avoine , des féves , et commencé à cou. , nua. planter les pommes de terre. On ne cou. , nua, provignera point, parce que la rame bro. > cl. a gelé, en automne , avant que d'être ne. müre. Les blés sont verts, et ont bonne nua. ; pl apparence, cou. , nua. cou. , id. cou. , id. lonn. à 3h. ! ap.m. gréle, 3° apr. ton. SO. viol. nua. , COW. nua. , cl. cl. , id. el. , cou. el. , id. pua. , COU. plu. , cou. ET PU Déclinaison de l'aiguille aimantée , à PR A FObservatoire de Genève le 28 Févr. cou. , cl. cl. , nua. 20°. 14°. .,id. ; SEE / cou. Température d'un Puits de 34 pieds le 28 Février + g. o. ASTRONOMIE. BROHACHTUNGEN , UND BEMERKUNGEN , etc. Observations ‘ét remarques sur là grande comète de 1811. Par Mr. Scnrogter à Liliénthal: -Gottinguen, Vanderhocck et Ruprecht. ( Gaz. Lit, de Leipzik ). ( Traduction ). "1 » vouvsiss du célèbre astronome de Lilienthal ëst divisé én deux parties. La première renfermefle détail des obsérvaticns faites sur la grande comète a 1811; et elle n'est pure susceptible d'extrait : la seconde ; présente un résumé de cés observations ét les conclu: ‘sions que l'âuteur en à tiréés. C'est de cette dérnièré Re seulément , que nous éxtrairons ce qu'on va lire: Mr. Schfoëtér donné, ddris cette, comète , à cé qu'on appelle ordinairement le noYaù la dénomination plus tomposée de fernlight kusel, qui répond à“peu-près à à la périphrase centre sphérique lumineux ; éè noyau prés Señte: un disque d’un diamètre Lo REGE ét distinct de a ° nébulsité sphérique moins lumineuse , qui formé l° têté entière de la comète. D’après une moyenne en- tre ut #iombre d'observations , calculées , et ramenées à ‘l'mêmé épôqué , le diamètre apparent dé ce noyau est de 149”, où dé 109"; cé qui, à la distance où étoit “alors la tomèté ; donne au diamètre réel une longueur de 10900 milles géographiques ( de 15 au RÉE c'est ‘à-dire, qu'il est six fois et derni aussi grand que celui de la térré, ce ‘qui donniéroit à ce noyau ün volumé “Environ 274 fois plus considérable que celui de notre Sc. et Arts. Nouv. série. Vol, 4. N°:3. Mars 1817: L i02  STRONOMIE. globe. L'auteur rappelle à ‘cette occasion, que le dia- mèire moyen apparent, du noyau de la comète de 1607, n'étoit que de & à 9”, ce qui portoit son dia- mètre réel à 997 milles géographiques. Mr. Schroëter se persuade que ce noyau est très-pro- bablement fluide ; mais la constance de son diamètre apparent fait croire que ce fluide recouvre une masse solide; de même que l'océan liquide qui entoure notre terre lui laisse toujours le même diamètre. Au centre de ce noyau on en distinguoit un plus petit, beaucoup plus lumineux, et probablement aussi plus dense , enveloppé d'une atmosphère particulière. D'après la moyenne entre un nombre de mesures du diamètre de ce noyau intérieur, l'auteur le trouve de 16”,97, ce qui donneroit à son diamètre réel 1697 milles géographiques. Il avoue que l’observation de ce diamètre apparent est l'une des plus délicates et des plus difficiles de l'astronomie ; ensorte que la vraie di- mension du noyau intérieur n'est pas établie avec la même certitude que celle de son enveloppe. C'est à l'atmosphère particulière du noyau intérieur ; que Mr. Schroëter attribue les modifications très-variées qu'on a observées dans la partie centrale de la comète, comme aussi dans tout le noyau. Ce centre, entouré d’une nébulosité lumineuse , sub- le , et de figure sphérique, conserve sa forme et la même teinte dans toute sa surface, et sans la moindre apparence de phase ; effet, qui a eu lieu pendant trois mois dans la partie postérieure de la tête de la: comète, qui paroissoit séparée du noyau par.un intervalle obs- cur; le noyau lui-même auroit dû participer à cette phase, s’il n'avoit pas brillé d’une lumière propre. L'auteur conclut de cette apparence , toujours égale, de la lumière de la comète, qu'elle n'étoit point l'ef- fet d’une réflexion de la lumière solaire; que celle-ci au contraire travyérse invisiblement le ‘fluide spontané- OBSERVATIONS SUR LA GRANDE CoMÈTE dE 1811. 163 ment lumineux , et éminemment subtil , qui entoure les noyau , tout comme elle traverse, sans être aperçue , le espaces célestes , jusqu’à-ce quélle rencontre des corps assez denses pour la réfléchir: c'est ce qui arrivoit spé- cialement au noyau , et à l’atmosphére dense qui l'en: veloppoit de près. Cette. supposition. explique ; selon l'auteur, toutes les apparences. On pouvoit distinguer, dans la tête de cette comète, deux parties différentes : 1.® une nébulosité sphérique, de lumière blanchâtre, qui entouroit. le noyau exté< rieur; ce brouillard étoit variable dans son étendue , malgré la permanence du diamètre du noyau ; il dimi- nuoit assez rapidement ; et le 3 janvier 1812 il étoit tout-à-fait dissipé. L'auteur croit cette matière sponta- nément lumineuse, et variable en. densité, et par coti- séquent en lumière apparente, 2.9 La partie postérieure de la tête, celle qui étoit opposée au soleil, et au-delà de laquelle commentoit et se déployoit la belle queue double, de la comète , étoit séparée du noyau par un intervalle, obscur, ana- Jlogue à celui qui sépare l'anneau de Saturne de sa pla- nète: L'auteur attribue cette apparence à ce que le brouillard lumineux postérieur étoit chassé en arrière et à distance du noyau, par quelque force répulsive ; cette distance égaloit environ : du diamètre total de la tête de la comète. Le diamètre apparent de cette tête, jusques à son - dernier bord visible, observé au périhélie, et rapporté à la distance moyenne de la terre au soleil, étoit de 34! 12" (un peu plus grand que le diamètre apparent du soleil }: Cette dimension angulaire lui donne 205200 milles géographiques de diainètre réel ; c'est-à-dire, que cette atmosphère dépassoit de 10710 milles le vrai dia- mètre du soleil. Elle conserva cette dimension pendant trois mois consécutifs ; mais aux 5 et 6 décembre, elle n'avoit plus que 13'47" de diamètre apparent, l'auteur | L 2 164 : | 211A0S TR ON OA #. attribue cette diminution très-rapide à la force attrat- tive du noyau. Le 3 janvier suivant, c'est-à-dire , près d'un mois après les observations qu'on vient de citer, le: diamètre apparent étoit le même à quelques secondes près : l'intervalle obscur avoit entièrement dispatu, Cette longue durée de l'apparition d'une queue dou- ble reçoit de l’auteur une explication, qui n'est facile ni à concevoir ni à rendre clairement d’après ses ex- pressions, Il l'attribue à une sorte de lutte qui s'établit, autour du noyau, entre une force répulsive que celui- ci exerce sur la matière lumineuse qui compose son at- mosphère(r) et la force impulsive de la lumière solaire, qui tend à chasser cette matière subtile en arrière du noyau ; là où cellé-ci emporte, il y a queue formée ; là où la force qui rayonne de la comète du côté du soleil à le dessus, aucune matière lumineuse n’est chas- sée en arrière , et l’espace y reste obscur du côté opposé à l'action “kite | . La plus grande longueur apparente de cette dbtEle queue étoit de 18 débres , treize jours après le passage de la comète à son périgée. Cette quantité angulaire répond , d'après l’auteur, à une longueur réelle de 13185200 milles géographiques, espace qui répond à nn peu plus de la moitié de la distance moyenne nd la terre au soleil. Schroëter conclut, de cette prodigieuse étendue, qu'on ne peut l'expliquer qu'en admettant qu'il existe dans l’es- pace autour du soleil, jusqu'à de grandes distances, une matière subtile , susceptible de devenir lumineuse par l'influence combinée du soleil et de la comète ; mais qui n'est pas uniformément distribuée dans ces vastes régions , ou bien , qui est inégalement susceptible de devenir lumineuse par cette action combinée. (1) Fortstossende kreft einer beträchtlich grossen Rometer huge, | È SUR: LA FLAMME. 165 Eufin l’auteur se persuade , d'après les apparences ob. servées dans les comètes de 1807 et 1811, qu'indépen- damment de la force attractive que: les comètes pos- sèdent comme matière , elles sont douées d’une force répulsive et impulsive qui a de l'analogie avec nos for- ces électriques , et qui s'exerce selon les masses et les qualités physiques de ces globes , tantôt dans une di- rection ; tantôt dans le sens opposé , supposition qui expliqueroit les grands phénomènes observés, les queues en éventail, les changemens plus ou moins prompts dans les apparences, etc. L'ouvrage dont on vient de donner l'esquisse , est orné de quatre belles planches fort instructives ; et il sera lù avec intérêt par les astronomes, qui y trouveront, outre un nombre d'observations curieuses ; des réflexions in- génieuses et profondes. SERRES TENTE ER PRE PES EEE EEAELEEN LETELIL EE IT EE POPSENEENTENS CENPES/T EVNESS TES TELT FETE) PHYSIQUE. Ox rLame. Sur la flamme, par George Oswazn Sym. (Thomsons Annals of phil. nov. 1816 ). ( Traduction). S: l'on place un fil de métal horizontalement au tra vers de la ; flamme d'une bougie ,- la splendeur de la païtie supérieure de la flamme en sera notablement diminuée. Si au lieu d'un seulfil, on en ‘dispose ‘de la même manière trois ou quatre , l'effet qu'on vient d'indiquer s’accroit proportionnellement. : Si l'on subs- ütue à ces fils parallèles un tissu de gaze métallique: qui aît 36 mailles au pouce quarré, on ne voit s'élever: au-dessus que quelques foibles jets de flamme rouge, 166 Prvysi QU +. obseurcie par une fumée abondante ; enfin , si lon employe une gaze qui aît 64 mailles ou davantage, au pouce quarré, on ne voit plus paroître de flamme au- dessus, Si l'on applique une bande de papier sur chacune des deux faces d'une gaze de métal et qu’on allume lune des deux bandes, l'autre ne s’enflamme point. On peut varier l’eéxpérience en substituant au papier , de la fine : toile de lin, ou de coton, ou tel autre combustible or- dinaire, Elle réussit également, soit qu’on tienne verti- calement, horizontalement, ou sous une obliquité quel- conque ; la gaze métallique. Il paroît donc que ce tissu oppose une barrière eff- cace à la communication de la combustion. Mais il existe sans doute des limites à cette propriété singu- lière; on peut les découvrir en étudiant plus partücu-, lièrement sa cause. Après avoir supprimé la moitié supérieure de la flamme d'une bougie par l'interposition d’une gaze mé- tallique , placez pue de la main horisontalement au-dessus, et aussi près que vous le pourrez sans être, trop incommodé de la chaleur ; si dans le moment vous retirez l'écran de gaze, vous serez forcé de re- culer à l'instant la main, sinon vous seriez brûlé; en substituant à la paume de la main un thermomètre, on le voit monter, de 90 (F) à environ 170. Ainsi donc, la gaze métallique intercepte la chaleur aussi bien que la flumme. Pour achever cette classe d'expériences, prenez un morceau de :gaze métallique serrée au degré où elle peut, lorsqu'on l'applique froide, intercepter la flamme de Ja bougie; faites le rougir; alors la flamme la tra- versera. Ou bien ; étendez une bande d’étoffe de‘coton sur cette gaze, et placez celle-cien facon de gril, au-dessus : d'un feu ordinaire, l’étoffe ne brülera point jusqu'a-ce que le métal de la gaze soit devenu rouge;'ainsi; elle Sur LA FLAMME. + 167 perd sa faculté d'intercepter la flamme dès que par une élévation suffisante dans sa température, elle devient incapable d’intercepter la chaleur. D'après ces faits nous sommes conduits , dans les cas de combustion modérée, au même principe d’après lequel sir H. Davy a expliqué l'efficacité’ de la gaze métallique pour prévenir l'explosion des gaz’ inflamma- bles. Les fils de métal dont cette gaze est formée, étant de bons conducteurs de chaleur soutirent une aliquote si considérable de celle que dégage la flamme , que le reste , qui traverse les mailles du tissu, ne suffit pas à amener la température du combustible placé dessus, à la température initiale de sa combustion. Mais si les fils sont déjà assez chauds pour avoir perdu en grande partie leur faculté de soutirer la chaleur, dont ils sont comme saturés ; ou bien lorsqu'ils sont si minces , ou si distans les uns des autres, qu'il n’y a pas dans l'espace donné, une quantité de matière conductrice suffisante pour soutirer la portion requise de chaleur, il en traversera assez pour allumer le combustible du côté opposé. Telle paroît être la cause, comme aussi on y voit les limites, de la faculté par laquelle la gaze métallique peut arrêter la communication de la combustion. Au moyen de quelques applications de cette faculté, qui se sont offertes à moi pendant le cours de quelques expériences sur les propriétés de la lampe de sûreté, jai pù pénétrer dans la structure intérieure de la flamme, par les procédés que je vais indiquer. 1.” Lorsqu'on tient horizontalement une gaze métal- lique au travers de la flamme d’une bougie , l'appa- rence qui en résulte n'est pas celle d'une flamme arrêtée, ou comprimée, mais tronquée. La portion qui subsis- te sous la gaze ne perd rien de sa forme , de son vo- lume, ou de son intensité; et la portion supérieure a simplement disparu. Ainsi, en regardant de haut en bas au travers de la gaze sur une flamme ainsi tron. 168% *Puxvs:z eu #1?” quée, on a le moyen d'étudier: sa section Panama 3 et on apprend à connoître son intérieur. | Or, on aperçoit immédiatement, que cette: section transversale forme un anneau lumineux étroit qui en- toure un disque obscur. Et quoiqu'on soit peut- être tenté, au premier aspect, d'attribuer cette obseurité à la noirceur de la mèche qu'on aperçoit au travers de la flimmé, on découvre en examinant avec plus d'attention ,. que la: mêche n'occupe que le centre de l'espace obscur qui s'étend à quelque distance autour. D'ailleurs, on :ne pourroit pas apercevoir du tout la mêche au travers de la flamme ; à moins que celle-ci ne füt extrêmement mince ; car Ja flamme est naturel- lement opaque , ainsi qu'on peut s’en assurer en essayant de lire quelque chose au travers de la partie supé- rieure de la flamme d’une chandelle. Ainsi, la seule conclusion à tirer de ce qui précède , ou pour mieux dire ce qui résulte du témoignage immédiat et certain des sens, c'est que le seoment inférieur de la flamme d'une bougie est composé d’une enveloppe lumineuse étroite, qui entoure la mêche:en forme de coupe; qui se ferme autour d'elle par le bas, et qui est remplie de cire volatilisée. Lorsqu'une flamme est tronquée par le procédé quon vient d'indiquer , un courant de cire volatilisée monte au travers de Ja gaze, à la place qu'ocenperoit la partie supérieure de la flamme; car, il ne se con- sume de la quantité totale volatilisée que la portion qui se brüle d'ordinaire. dans la partie de la flamme qui occupe le dessous de la gaze, lorsque cette flimme n’est pas tronquée. Maintenant, quoi qu'une petite partie du reste se condense sur les fils et les noircisse ; une por- üon de beaucoup la plus considérable demeure vola- tile, s'élève au travers des mailles ; et s'échappe non consumée sous Lapparence d’une colonne de fumée. Mais, quoique le progrès de la combustion qui poursuit çe combustible fugitif soit intercepté par le rézeau Sum LA: RLAMUE. 169 métallique , ,on peut rallumer ‘celui-ci au moyen du contact d’une petite flamme qu'on lui administre par dessus ; alors la flamme continue au complet, comme elle le feroit sil n’y avoit pas la gaze ; elle prend la forme conique et ressemble en tout point à la flamme ordinaire d'une bougie. Dans:cet état de choses la gaze métallique ne tronque plus la flamme , mais elle la divise simplement dans le sens horizontal ; on peut pourtant remarquer un intervalle entre ses deux segmens ; le supérieur ne paroït point reposer surgla gaze maïs il.est tout-à-fait isolé, il joue en quelque sorte au-dessus, un peu plus haut ou plus bas selon que la vapeur com- bustible est plus où moins abondante, D'après cette sé- paration des deux segmens il devient possible d'observer le supérieur, d'en bas, et de pénétrer aussi dans l'inté- rieur de-cette partie de la flamme. : Or ce qu'on y observe est tout-à-fait d'acedeñ avec cé quon a vu dans le segment inférieur. On découvre de même un disque :obscur entouré d'un anneau lu- mineux; et la flamme flottante ressemble aussi à une coupe, mais renversée , et soutenue par la colonne de vapeur ascendante, Cette enveloppe lumineuse qui com- pose la coupe en question paroît être extrêmement mince vers son bord inférieur, mais elle devient de plus en plus épaisse en montant jusquà-ce qu'enfin elle est pleine au sommet. Elle est toujours en mouvement et elie s'étend sous différentes directions selon qu'elle est poussée par les mouvemens de l’air ambiant. Quelque- fois ses bords se replient en dehors ‘et elle prend alors la forme d’une cloche; et dans ce cas sa structure creuse se met tout-à-fait en évidence, car on diroit quel- quefois quelle va se retourner toute entière. 3.°. Si l'on essaye de tronquer aussi le segment su- périeur d'une flamme déjà divisée, on obtiendra un segment intermédiaire , qui n'aura de communication visible ni avec la mèche au-dessous, ni avec la pointe supérieure de la flamme. Pour y parvenir on double à k70 PaHysiques. retour d'équerre, un morceau degaze métallique de manière que les deux retours parallèles soient à un peu plus d'un demi pouce l’un de l'autre ; on place dans la flam- me de la bougie cette gaze ainsi doublée, et on met le feu au courant de vapeur ascendant , soit entre les deux replis, soit au-dessus. Si la vapeur est assez abondante on obtiendra une tripie flamme, dessous, au miliew et dessus ; mais rarement suffit-elle à maintenir quelque temps les trois segmens en combustion lumineuse. Ce- pendant, si æn néglige le segment supérieur, et si on laisse s'échapper une petite aliquote de la vapeur non consumée il n’y aura pas de difficulté à obtenir une flamme permanente entre les deux replis, et elle offrira l'apparence d'un segment intermédiaire ou moyen dans une flamme entière. Or, on verra sans. peine que ce segment a la structure d’un tube court, au travers duquel comme dans un tuyau , monte la colonne de vapeur non allumée. Ce tube n'embrasse pas toujours la circonférence entière de la colonne, mais il se fend, ou s'ouvre, quelque fois latéralement de manière à laisser voir sen intérieur, et à montrer que cette partie n’est pas plus lumineuse, ou qu'elle ne participe pas plus à la nature de la flamme que l'air commun, avec lequel cet intérieur est alors en contact. En un mot toute personne qui observera avee attention se convaincra que la flamme proprement dite ne forme qu'une couche superficielle autour d'un noyau non lumineux. 4° Réunissons maintenant ces observations diverses , ou formons un tout des diverses parties que nous ve- nons de considérer séparément. Sur la coupe de flamme que nous avons observée dans le bas, ajustons le tube de flimme qui occupoit le milieu , et recouvrons le tout du chapiteau creux qui composoit le sommet , nous. en conclurons que la flamme entière de la bougie est pour ainsi dire creuse; que la combustion réelle n'a SUR LA'FLAMME. 17È lieu qu'à sa surface, et que l'intérieur est rémpli de’cire en vapeur; qu'enfin la flamme d’une bougie ou d’une chandelle, est un petit ballon lumineux, de forme ovoïde allongée. 5. Je suis: persuadé que toute personne qui voudra prendre la peine de répéter ces expériences fort simples, se convaincra qu'il n'entre aucune illusion dans les appa- rences que j'ai décrites. Mais comme elles dérivent tou- tes du même procédé de dissection , on sera plus satis- fait si l'on peut varier le mode d'examen. Dans ce but, je vais indiquer trois preuves différentes les unes des au- tres, de la structure creuse de la flamme. Pendant aussi long-temps que la mêche de la bougie est entièrement renfermée dans l'intérieur de la flamme, elle demeure noire dans toute sa longueur. Mais, si on la laisse monter jusqu'à pointe , ou si on la fait sortir par le côté, la portion de cette mêche qui se trouve alors en contact avec la vraie > flamme , devient rouge immé- diatement, Da: 4 d Lorsqu'on tient horizontalement au travers de la flamme un fil de fer ; il rougit aux deux endroits qui sont en contact avec les bords de la flamme ; mais on peut voir en tronquant cette flamme par le procédé indiqué , que le fil de, fer demeure noir dans la partie qui PRET le milieu de la flamme. Enfin, lorsqu'on retire brusquement une bande de gaze métallique qu'on employoit à tronquer une flamme, on y voit toujours une tache noire circulaire , provenant d’une incrustation de noir de fumée ou de cire volatili- sée; mais si l'an expose cette tache à l’action de la pointe de la mèche , ou par taut où elle sera en contact avec la vraie flamme, elle disparoîtra par l'effet de la chaleur supérieure. qu’elle éprouvera , et les fils métalliques se: trouveront parfaitement nettoyés. On peut expliquer toutes ces apparences, en supposant que Ja partie intérieure de la flamme est comparative- 72 Pan; vs 2 quu x. ment froide ; et que la chaleur résultant de la comlius: ton réelle, existe exclusivement dans l'enveloppe et dans la pointe lumineuse. 6.° Il n’y a donc guères lieu de douter que les faits ne soient tels qu'on vient de les indiquer; mais or peur- roit peut-être faire un pas de plus etaffirmer que, d'après la nature de la. combustion , les choses ne peuvent pas se passer autrement. Car la flamme d’une bougie est com- posée de la lumière et de la chaleur qui se dégagent simultanément dans la combinaison-qui a lieu à une cer: tune température, entre la cire volatilisée, et l'oxigène de l'atmosphère, Or, la cire s'élève d'abord en colonne dense et ne se déploye pas dans l'air environnant; c’est ce qu'on peut observer dans la flamme tronquée. Si donc la combinaison doit avoir lieu entre cette cire en vapeur et l’oxigène , ce ne peut être qu'à la surface de la co- lonne où les deux élémens à combiner se trouvent exclu- sivement en contact. Ainsi la combustion, proprement dite, ne peut être que superficielle , et l’intérieur ne brûle pas, parce que l'oxigène n'y pénètre pas. La cire s'échappe de la mèche dans toute la longueur de celle-ci, e’est-à-dire , dans toute sa partie noire ; on peut la voir encore en ébullition à l'extrémité supérieure de la mèche: Ainsi, la quantité élevée , ou lépaisseur de la colonne, atteint son maximum aux environs du sommet de la nrêche; aussi, est-ce précisément dans cette région que le diamètre de la flamme est le plus grand. Au-dessus de ce point il n'arrive pas de nouveau com- bustible , tandis que la combustion de celui qui reste se continue ; la flamme se rapproche de tous eûtés , et finit par se réunir à la pointe en un cône Inmineux plein. De-là vient la forme de cette même flamme, et de-là aussi intensité particulière de lumière et de chaleur qui a lieu au sommet. :7.° Si c'est là l'explication véritable de la structure de la flamme d’une bougie ou d'une chandelle ,:on devroït Sur LA FLAMME. 173 en découvrir une semblable dans-presque toutés es va- riétés connues des flammes permanentes; car éétte expli- cation peut s'appliquer à toutes lés flimmes qui sont l'effet d’une combinaison graduée , entre l’oxigène de l'air et un courant astendant de vapeur, ou ‘gaz ; inflammable, J'ai généralisé ce fait dans un grand nombré de cas. Si ! l'on place un morceau de gaze métallique en travers au-dessus de la flamme d'une larpé d'Argand ; la flamme sera tronquée; on verra deux ‘cercles de lurnière con- centriques , au lieu d'un seul anneau plus large ; on pourra y produire la bissection et la trissection de flamme dont vous avons parlé, et on verra que les ségmens sont creux, précisément comme dans la flan de la “han: delle. 2 Si l’on tient au-dessus d’un feu ordinaire dé bois où de houille un grand morceau de gazé métallique , il tronquera toutes les flammes , et on pourra voir qu'elles sont toutes creuses. Dans ce cas, on vérra comme courir dans toutes les directions , des lignes de lumière qui formeront un nombre indéfini d’angles saillans ‘et ren- trans; mais toutes ces lignes auront une circonférence lumineuse commune ; et qui renfermera un'espace con- tinu , mais aussi irrégulièrement dessiné que l'est l’inté- rieur d’une noix coupée en deux. ‘Toutes les flammes compliquées d’un feu ordinaire s'entrémêlent par mille ‘contacts variés , et contiennent un noyau commun de gaz inflammable, | | La flamme de dm carburé , { le gaz avec lequel -On s'éclaire) peut:être tronquée parles mêmes procédés, et on y découvre le même vide intérieur que dans celle de la bougie ; mais d’une manière plus facile et plas agréable. Je suis persuadé qu'en chassant le gaz avec une rapidité suffisante, on pourroit maintenir permanens , non - seulement trois seymens de la flamme, mais un nombre plus considérable, Je n’ai pas fait cet essai. Il seroit inutile de multiplier les exemples pour prou- 174 PHysr: Q VE ver une similitude de structure là où on ne peut pas sufi» poser qu'il existe des causes de différence. La conclusion générale est, que par tout où un courant de vapeur ou de gaz inflammable s'élève graduellement dans l’air ame biant, et se combine avec l'oxigène de celui-ci, de ma- nière à produire pl flamme , celle-ci est , et doit être creuse, 8.° Mais il y a bien des cas d’inflammation où le com: bustible et le combureur (1) n'arrivent pas au contact d’une manière aussi graduée et en volumes distincts. Par exemple, un mélange d’oxigène avec l'hydrogène ou tel autre des gaz inflammables ; ou bien un composé solide .de charbon avec un nitrate ou un oximuriate , contien- nent dans leur volume total les élémens de combustion en état de méiange si intime , qu'il ne faut que la con- dition d’une température initiale suffisante pour produire dans toute la masse une inflammation instantanée sans accès de l'air atmosphérique. Dans ces cas, la flamme ne doit point être creuse , mais uniforme dans toute sa masse. Pour éclaircir ce que ts viens de distinguer , on peut remplir une phiole de verre de gaz hydrogène pur, en- suite la laisser ouverte par le haut de manière que l'hy- drogène en sorte par son excès de légéreté, Si on l’allume à l'orifice avec une bougie, on verra une flamme per- manente sy former ; et il est très-probable que si on lui appliquoit là gaze métallique , on verroit qu'elle est creuse. Si l’on remplit la phiole du même gaz une seconde fois, et qu'en la tenant renversée le goulot en bas, on lui applique la flamme d'une bougie ; alors, comme le gaz le plus léger ne peut pas descendre dans le plus pe- (1) Nous ne trouvons pas à inventer de mot qui réponde mieux à l'idée que lauteur veut AE par le mot de supporter. (R) , SUR LA FLAMNME. 145 sant , la seule surface de contact entre le gaz hydrogène et l'oxigène est précisément à l'orifice de la phiole ; en con- séquence on voit là commencer une petite flamme , qui s'élève peu-à-peu dans la phiole à mesure que:le gaz in- flammable est consumé. [ci l'ordre ordinaire est renversé; c'est le combureur qui s'élève pour atteindre le combus- tible ; toutefois, leur contact n’est que superficiel , et la flamme n’est point creuse, mais plate , et réduite à une couche mince. | Maintenant, si au lieu de remplir la phiole d'hydro- gène pur , on la remplit d’un mélange explosif d'hydro- gène et d’oxigène , et qu'on introduise dans le mélange la plus petite flamme, ou étincelle , il n'y aura pas de combustion graduée ou locale , mais une explosion sou- daine et violente , et elle aura lieu indifféremment, soit que la phiole soit droite. ou renversée ; et elle auroit même lieu si cette phiole étoit hermétiquement fermée. Ici donc le raisonnement et le témoignage des sens nous apprennent que la flamme n’est pas superficielle , mais solide. ‘Ainsi donc, puisqu'une flamme ordinaire" ést une com- bustion creuse permanente , on pourroit définir l'explo- sion une combustion solide instantanée ;. et la différence de structure des deux flammes expliqueroit la différence de leurs effets, _ 9.” Si on pouvoit combiner la permanence d’une flam- me creuse avec l'intensité d’une flamme solide, ou pleine; ou en d'autres mots, si l'on pouvoit produire une explo- sion de quelque durée , elle fourniroit au chimiste et à l'artiste un agent nouveau et puissant. Je ne sais si quel- qu'un y est parvenu , mais la chose paroît praticable. * Que l'on comprime dans le chalumeau de Newman une grande quantité du mélange le plus explosif d'oxi- gène et d'hydrogène ; qu’on tourne le robinet et qu'on enflamme à leur sortie les gaz mélés ; la petitesse de l'erifice empêchera l’inflammation de se communiquer à 196 OPTIQUE. LA lintérièur, et l'émission rapide et constante dés gaz eme pêchera qu’ils ne s'éteignent; ce sera donc là une explo- sion permanente: Je soupçonne que quelque chose d’analogue est le procédé employé pour produire cette chaleur si intense, au moyen de laquelle nous venons d'apprendre qu'on à réduit 4 baryte et la strontiane à leurs bases métalliques; car , $1 la chaleur ‘d'une lampe est prodigieusement ac- crué, rien qu'en rendant plus rapide la combustion super: ficielle de lhuile-volatilisée ; et en contact avec l'aliquote d'oxigène de! l’air ; quelle ne doit pas êtrélx chaleur pro- duite , lorsqu'on brüle ensemble l'oxigène et l'hydrogène purs , fortement comprimés, et en combustion solide et non superficielle. Il y'a la même: différencé qu'entre un sceau ‘et une goutte d'eau. O.P:T 1 QUE. PORA | Sur LE -MODE D'ÉMISSION DE LA, LUMIÈRE, QUI NOUS: FAIT juger dé la couleur propre des corps , et :sur-les moyens: d'augmenter considérablement l'intensité de cette luñière ; par Mr. Bénenicr PRevosr, Prof à Montauban. Là à la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève le 13 mars, et communiqué aux Rédacteurs de ce Recueil. x Lorsqu'un corps opaque éclairé par ja lumière ordi- naire du jour paroit coloré, rouge, par exeriple, com- me le cuivre; on dit (, dans l'hypothèse d’un fluide subtil, cause occasionnelle des sensations que nous nom- mons lumière ou couleur) qué les divers rayons qui composent SUR LE MODE D'ÉMISSION DE LA LUMIÈRE » Etc. 1» composent la lumière blanche (1), sont tous, à l'excep* on des rouges, absorbés par le corps, tandis que ces derniers sont seuls reflechis. (1) Jé mé sers de ces expressions , lumière blanche, rougé, Jaune ; etc. rayons rouges, bleus > €tc. parcé qu’elles sont reçues; quoique je les trouve très-inéxactés. Telle lumièré occasionne én nous Ja sensation de blancheuür, ou dé blanc; telle autré celle de rouge; de bleu, étc. Si nous disons, à cause de cela, qué cés lumières sont blanches > Touges ; jäu< mes, etc. nous éxprimons de la méme manière deux choéés très-différentes ; car nous disons aussi qu'un corps est blanc; rouge, bleu, etc. pour dire qu'il envoie dans nos yeux uñé lumière qui y produit les sensations que nous appelons blanc; rouge, bleu, etc. . On dit aussi par un abus semblable, soér La lumière } mais il est évident qu'on ne voit pas la lumière quoiqu’elle soit la cause que nous voyons. C'est encore abusivement qu’on appellé famière deux choses très-différentes ; une sensation et la cause occasionnelle dé cette sénsation. Ïl est vrai qu'au lieu de Zumiére on dit quel- quefois fluide lumineux, mais ne seroit-il pas plus convenable et plus commode d'exprimer chaéune de ces idées par un seul inot; de dire, par exemplé, le lurménique ; (ou le luminique ) et la lumière, comme 6n dit fe calorique ét la chaléuf, T1 y à des circonstances où le mot lumière est employé éx4 élusivément pour la cause; comme quand on parlé de sà vi: tesse, ou de son action sur certaines substances. D'äilleurs j ôn ne peut pas dire que là lumièré, causé, $oit ün fluidé lumineux ; au moins sañs amphibologie ; cär nous disons d’uri corps qu'il est lumineux lorsque nous Supposons qu'il éni sort de la lumière, ou du fluide Zumineur, On pêut penser ; à la vérité, qu'il ne sauroit y avoir d'équivoque ; ét qu'il en ëst de cette expression comme de tant d’autres dont la place dé- termine toujours exactement l'acceptioni mais, à la maniéré dont on s’en sert quelquefois, il semble qu’on $y méprenne, 5e, et arts, Nouv: série, Vol, 4. N°. 3. Mars 1 819: M 178 Orrreurx. Je crois que c'est une erreur, ou, du moins, qu'it n'est pas exact d'employer le mot réfléchi dans cette acception. La lumière rouge dans ce cas, n’est pas ré- fléchie , elle rayonne en tout sens de chaque point de la surface du corps. La lumière blanche arrive au corps, ou très-près de ce corps ; une partie subissant une vraie réflexion sans se décomposer, s'éloigne ensuite du corps, en suivant une direction, qui fait, avec sa surface, un angle égal à l’angle d'incidence. Le reste pénètre plus ou moins dans l'intérieur, où certains rayons sont retenus en vertu de leur affinité pour sa substance ; les autres ressortent en divergeant de chaque point de sa surface , et constituent sa cou- leur; rouge pour le cuivre , jaune pour l'or, etc. Mais comme la profondeur à laquelle ils ont péné- tré, quelque petite qu'elle puisse être, n’est cependant jamais nulle , celle d'où ils ressortent ne l’est jamais non plus rigoureusement. Ainsi, aucun de ces rayons émergens non réfléchis, ne suit en s'éloignant du corps une direction rigoureusement parallèle à la surface, ni même aussi rapprochée de cette direction que le peu- vent faire quelquefois les rayons véritablement réfléchis. Si toute la lumière qui n'est pas retenue ou éteinte par le corps, si celle qui constitue la couleur propre du corps, subissoit à la surface ( ou même, comme on l'entend ordinairement , avant d'ÿ arriver )}, une vraie réflexion, les rayons très-obliques ou parallèles de cette couleur , seroient beaucoup plus nombreux que les rayons perpendiculaires ou peu inclinés, et les images des objets vues très-obliquement , dans ces miroirs, se« roient plus colorées de la couleur propre du corps ‘que celles qui y seroient vues perpendiculairement ; et il ar- rive tout le contraire. Car, soit AB une plaque d’or polie (r), et soit eà C, ee (r) La figure seroit à-peu-près superflue, le lecteur qui Sun LE MODE D'ÉMISSION DE LA LUMIÈRE, etc. 1Ù Proche du miroir, un objet blanc, ou à-peu-près, d'ar: gent, par exemple , d'étain , d'acier, etc: l'œil se trou- “ant en D dans la perpendiculaire à la surface ou dans une direction peu inclinée à cette perpendiculaire ; l'image rapportée en C’, au-dessous.de AB, paroïîtra dorée et à« peu-près de la couleur même de l’or; tandis que si l'obs jet est en G et l'œil en H ( tous deux dans l'horizontale GH parallèle à AB ou à-peu-près ) à dix ou douze pou ces l’un de l'autre (1), l'image sera en tout (et en par- ticulier, quant à la teinte ) parfaitement semblable à l’obs jet, sans aucune nuance de jaune: Je veux dire, sans aucune nuance qui provienné d’une réflexion immédiate ; car si l'objet est placé sur Ja plaque mème ou qu'il en soit très-proche , il réflé: chira sur la plaque , ainsi qu'à l'œil, la lumière jaune quil en recoit par rayonnement ; et la plaque la réflé: chirà à l'œil , de manière que la partie supérieure dé l'image , ainsi que l'inférieure de l’objet, paroîtra dorée: :: Lors donc que la lumière blanche éclaire l'or, une partie pénètre , est décomposée , et tous les rayons sont retenus , excepté les jaunes, qui rayonnent; mais, lors< -que ces mêmes rayons ( jaunes d'or ) arrivent isolément sur l'or, ils ne pénètrent point et subissent une ré: flexion proprement dite. C’est ce que confirment lés faits Suivans : l’image d'un morceau d’or, vue dans un mi: roir du même métal, est d’une teinte beaucoup plus foncée que l'objet mème. Une plaque d'or polie, éclairée par la lumière du jour, rayonne , avons-nous dit, de la lumière jaune et réfléchit de la lumière blanche, | auroit besoin de s’en aider peut la tracer lui-même at ‘crayon. (R) (1) N.B. Le jour doit venir de I dérrière l'observateur ; l'œil H et l'objet G sont très-près du plan du miroir, M 2 180 | OrTiIQoùrx Qu'on recoive le tout sur une seconde plaque du même métal également polie, la lumière jaune en sera réfléchie, une partie de la blanche sera décomposée et fournira par rayonnement de nouvelle lumière jaune ; qui jointe à la première augmentera son intensité ; de sorte que l'image de la première plaque , donnée par Ja seconde , paroïtra beaucoup plus foncée |, comme nous avons dit que cela arrive en effet. Cette image réfléchie par la seconde plaque en don- nera uné seconde plus foncée, celle-ci réfléchie par la seconde plaque, une troisième plus foncée encore, etc. Il est aisé de se procurer de cette manière une image du douzième ou treizième ordre d'un rouge orangé très- foncé, qui probablement est la vraie couleur de l'or(r), on en approche d’autant plus, que le nombre des ré+ flexions successives augmente, parce qu'elle ne se trouve plus alors pâlie par la lumière blanche que la réfiéxion mêle toujours au rayonnement. Je m'attendois à ce résultat. On concoit , en effet, que le jaune d’or, en se concentrant pour ainsi dire , ou en se séparant du blanc, avec lequel il est mêlé, doit de- venir orangé foncé ; mais ce dont j'ai été assez surpris, c'est que la couleur du cuivre, obtenue de cette ma- nièré, se rapproche beaucoup de l'écarlate ou couleur de feu. Le cuivre et l’or donnent une couleur, qui peut-être s’en rapproche encore davantage. Au reste, le cuivre dont je me suis servi, pourroiït n'être pas pur; ce sont des planches destinées à la gra- vure; et quant à l'or, j'ai combiné le cuivre doré avec de l’or de bijoux, qui, je crois, est à 833 millièmes ( 20 karats ). DU EU ut I RER Re (x) Pour obtenir ces résultats d’une manière bien nette, il faut que les plaques soient proches l’une de l’autre et fassent entrelles de petits angles plans éclairés intérieurement par une lumière vive. SUR LE MODE D'ÉMISSION DE LA LUMIÈRE ,etCc. 181 L'or et l'argent, le cuivre et l'argent, donnent des couleurs semblables à celles de l'or et de l’or, du cuivre et du cuivre , de l'or et du cuivre, dans les réflexions d'ordres inférieurs , sixièmes , septièmes où huitièmes. L'argent sur l'argent donne une teinte jaunâtre de bronze. Cela peut paroître étrange; on a pu s'attendre à un blanc toujours plus brillant; mais il faut remar- quer que ce métal n’est pas d’un blanc pur, comme l'é- mail, par exemple, et qu’à force de réflexions succes- sives, ce blanc se dissipe, et il ne reste à la fin que la couleur qui, mêlée au blanc, donne celle de l’ar- gent. J'ai fait cette dernière expérience avec du cuivre ar- genté et de l’argent de bijoux; puis avec le même cui- vre argenté et une petite plaque d'argent très-pur. Je ne doute pas qu'en variant ces expériences avec d'autres métaux entr'eux, ou avec des métaux et des verres colorés opaques ( émaux ), ou transparens; des bois ou autres substances cirées ou vernies , etc. on n'obtienne des résultats analogues et plus ou moins in- téressans. On peut dire du cuivre, et de toutes les autres ma tières opaques colorées, susceptibles de poli, ce que nous venors de dire de l'or: toutes réfléchissent une partie de la lumière blanche, telles qu'elles la recoivent, décomposent celle qui pénètre en deux nouvelles par- ties , l'une desquelles demeure dans le corps, ou du moins n'en ressort pas sous forme de lumière ; l’autre rayonne de tous les points de la surface du corps; non pas de la surface mathématique , mais d’une certaine profondeur, qui, pour être très-petite , n’est cependant pas nulle. Toutes teignent de leur couleur propre les images des objets voisins , vues peu obliquement et rendent , au contraire , parfaitement nettes et sembla- bles aux objets, celles qui ne sont vues que très-obli: quement , et cela, sans les entacher de leurs propres 182 OPrrques. teintes, Toutes font subir aux rayons de iéur. propre couleur, lorsqu'ils leur arrivent isolés ( ou sans faire partie de la lumière blanche ) une vraie réflexion. La couleur de l'or pur bien écroui et poli pouvant être comme un terme fixe, la couleur de l'image d'une surface plane d'or poli, donnée par une surface sem- blable , sera aussi d'une couleur et d'une teinte déter- minée ( quoique différente ) et la même pour tout ob- vateur placé , ainsi que l'appareil, dans les mêmes Cir= constances : une seconde image résultant de la première présentera une troisième teinte différente , etc. On obtrendra donc , soit avec une seule substance , soit en en combinant deux ou plusieurs ensemble par des réflexions et décompositions successives , sous des angles déterminés, un grand nombre de couleurs ou de teintes différentes , toutes constantes et susceptibles d'être reproduites , à volonté, avec une grande pré- gision. Au reste, l'espèce de colorigrade , à la construction duquel ces observations sont peut-être susceptibles de servir de base, ne seroit vraisemblablement jamais com- parable pour la commodité et la perfection, à ceux de Mr. Biot. Cependant, telles circonstances pourroient ss présenter, ce me semble , dans lesquelles il leur seroit peut-être substitué avec avantage. Je conclus de ce qui précède, 1.° que ce n'est pas par réflexion ; mais par rayonnement , qu'arrive à nos yeux la lumière qui nous fait juger que certaines subs- tances opaques sont colorées , et qu'il en est de même, à quelques modifications ou exceptions près , de celles qui sont transparentes, 2.2 Que la couleur propre de ces substances ( des premières sur-tout ) est ordinairement pâlie par de la lumière blanche qui s'y mêle, mais dont on peut la débarrasser par une suite de réflexions mutuelles et de décompositions, de manière que ces couleurs augmen- tent considérablement d'intensité. U 383,1 St mt mé tit intntiniéitontimpmétt items mnt tnt nr) MÉTÉOROLOGIE. CoOnNsIDÉRATIONS SUR LES QUANTITES RELATIVES DE PLUIE ‘ QUI TOMBENT DANS DIVERS LIEUX, adressées au Prof, Prcrer par Mr. Tarny DE La Brossy, ancien Colonel, Chevalier de St. Louis. AT A AT AE Joyeuse , départ. de l’Ardéche , 10 Février 1817. Me. J £ n’avois point oublié que vous recevriez volontiers la communication de quelques-unes de mes observations météorologiques. Mais plusieurs absences et diverses occupations ne m'ont pas laissé le loisir de compulser plus tôt mes registres. Je viens enfin de dresser le tableau que j'ai l'honneur de vous adresser, de la quantité d'eau de pluie ou neige tombée à Joyeuse dans le cours des douze dernières années. Je ne doute pas que les ré- sultats qu'il présente ne vous paroissent particulièrement remarquables. Il.est aussi des détails dont je n’ai pu le surcharger; et comme ils ne méritent pas moins d'être connus, je les ferai passer successivement sous vos yeux, et je soumettrai à votre jugement les réflexions que le tout ensemble a fait naître dans mon esprit (1). (1) Voyez à la fin de la lettre, ce tableau, dont nous n'avons pu présenter que l'extrait, dans sa partie essentielle. La pluie est reçue dans un vase dont la section supérieure est un quarré de quinze pouces de côté; ce vase a la forme de deux pyramides quadrangulaires opposées base à base et dont la supérieure auroit été tranchée horizontalement à six. 184 MÉTÉOoROLOoGIE. La quantité annuelle moyenne d’eau de pluie ayant été à Joyeuse de près de 4 pieds ( près de 130 centim.}, c'est près de deux fuis et demie autant qu'à Paris (1), et considérablement plus que tout ce qu’on a observé jusqu'à présent en France; ce qui, à mon avis, signifie seulement que jusqu’à présent en France, on n’a pas ænçore fait des observations de ce genre dans les lieux où les circonstances dépendantes de la position géogra- phique, auraient une influence égale et peut-être su- périeure à ce qui se rencontre à Joyeuse. Le nombre moyen de 104 jours de pluie est bien celui, qu'en général, on a reconnu appartenir à la latitude où.se trouve Joyeuse. Mais passé cela, il n'y a plus rien dans mes observations qui s'accorde avec les généralités conclues et établies en conséquence de ce qu'on a observé ailleurs. | _« Assez souvent dans nos climats, dit-on, la pluie qui tombe en juin, juillet et août équivaut à celle qui correspond aux neuf autres mois de l’année. » El s’en faut bien que les choses se passent ainsi à Joyeuse. Si le résultat de l'année 1807 a approché de cette pro- portion, il l'a dû à la quantité de plus de 15 pouces d'eau que le seul mois d'août avoit fournis. En revan- che, ces mêmes mois en 1805, ne présentoient pas le quart de la quantité compétente à chaque trimestre, si Feau tombée cette année-là , eût été également répartie entre tous. Enfin dans la quantité moyenne de 47 pouc. à 2117 pouces de distance de la base commune. L’appareïl est situé sur un toit, à l'abri des rejaïllissemens accidentels , et lé tuyau d'écoulement arrive dans le cabinet de l’auteur , où il verse Veau dans un vase cylindrique de 29 lignes de diamètre, dans lequel on la mesure. (R) (1) Pour la plupart des citations et des résultats comparés, voyez dans } {rnuaire du bureau des longitudes de cette année, divers extraits de la Connoïssance des temps. : SUR LES QUANTITÉS RELATIVES DE PLUIE. 185 ax lignes, les trois mois d'été n'entrent que pour 7 pouc. 5 lignes contre 40 pouces 6 lignes qui se composent principalement de l'eau tombée dans les mois d'octobre, novembre, mai et septembre , dont la température tient le milieu entre celles de l'été et l’hiver. La quantité moyenne d'eau de pluie est à Lyon d’en- wiron 33 pouces. À Genève, quelque chose de moins. A l'observatoire de Mr. de Flaugergues à Viviers , quel- que chose de plus. Cette dernière ville est à très-peu près, à la même latitude que Joyeuse, et n'en est éloignée que d'environ 8 lieues à l'est. Cependant la différence des moyennes est grande. Mais de la ma- nière dont je conçois la cause de ces différences, je suis bien porté à eroire que dans les pays voisins des hautes montagnes , de bien plus grandes différences pourroient se rencontrer entre des lieux bien plus rap- prochés que ne le sont Viviers et Joyeuse. Les minimum et maximum à Joyeuse sont arrivés dans les années 1805 et 18rr. La différence a été de plus de 26 pouces. A l’occasion de cette année 1811 où la quan- tité d'eau de pluie s'éleva à près de 64 pouces, per- mettez-moi , Monsieur, de vous rappeler qu'un cor- respondant de Nancy vous signaloit la sécheresse ex- trême qui avoit régné en Lorraine, précisément à la même époque où nous avions été inondés en Viva- rais (1). Pour assigner à cette sécheresse extraordinaire une cause extraordinaire aussi , il hasarda d'indiquer la comète qui attiroit alors les regards du peuple comme ceux des savans. N'’aurois-je pas eu le même droit d’at- tribuer à ce corps ou apparence céleste les pluies ex- cessives que nous avions éprouvées ? Et si j’eusse per- sisté dans cette prétention, quel moyen de nous ac- corder , à moins de dire que la comète nous avoit fait passer ce qu'elle avoit enlevé à la Lorraine ? Au sur- (x) Bibl. Brit. cahier de novembre 1811. x86 MérEéoRozocCrEsx, plus, Mr. l'observateur de Nancy n’insistoit qué sur le mérite de ce doute salutaire qui empêche qu'on n'a- dopte ou qu’on ne rejelte trop légérement les idées nouvelles, et en cela ils donnoit ‘a marque d'un très+ bon esprit. k Ce que le tableau de mes observations présente de bien plus excessif qu’une année de 64 pouces d’eau ; ce sont des mois de 10, 12,14, 15, et jusqu'à,22 pou- ges. Mais ce qu’on n’y voit pas, et ce qui, æertes , est proportionnellement plus excessif encore , c'est un jour de plus de 117 lignes. Ce jour arriva le 9. août 1807; et le 14 suivant, il en tomba encore 42. Le nombre moyen des jours de pluie que j'ai dit être à Joyeuse de. cent quatre , se compose, d'après mes notes , de quarante-huit au-dessous de deux lignes; de vingt-sept de deux à six lignes ; et de vingt-neuf au-dessus de six lignes. Estimant, par la moyenne , le produit des quarantè-huit jours au-dessous de deux lignes, ce seroit deux pouces. Estimant de la même manière les vingt-sept jours de la seconde classe, ce seroit neuf pouces, qui, réunis aux deux ci-dessus, ne feroient ensemble que onze pouces pour les soixante et quinze jours de ces deux classes. Une bonne partie desvingt-neuf jours restans n’a rien non plus d'exces- sif.. Chaque année il s'en rencontre quelques-uns hors de toute attente ordinaire, et ce sont ces jours-là qui font monter les totaux. à légal de ceux des zônes beau- coup plus voisines de L'Equutennt Dans le cours des douze années que comprennent mes observations, outre un assez grand nombre de jours , qui ont donné de trois à quatre pouces d’eau, j'en ai noté six de 5o à 60 lignes; un de 70; un autre de 75; et enfin celui de 1112, dont j'ai déjà parlé. La théorie qui a pour objet les causes générales ou accidentelles qui déterminent la pluie , n'est pas très- avancée, Je n’avois pas la prétention de lui faire faire SUR LES QUANTITÉS RELATIVES D£ PLUIE. 183 un pas de plus , et je me suis borné à rechercher la cause locale qui, dans quelques lieux voisins des hautes montagnes, concourt avec les causes générales , quelles qu'elles soient, à la production des grandes averses qu'on y éprouve. On a dit que Îles montagnes exercoient une action électrique sur les nuages , et que ceite action hâtoit leur résolution en pluie. Je ne nie point la possibilité d'une soustraction de fluide électrique dans les nuages; mais cette explication vague et hypothétique ne me sa- tisfait pas. Je suis loin de croire qu'elle soit suffisante; et d'autant moins, que les circonsiances physiques qui accompagnent les averses dont il sagit, doivent y in- fluer pour bien peu de chose, ( si elles y ont une in- fluence quelconque ), puisque telles que je les ai ob- servées , ces circonstances sont variables, et se mani- festent dans les sens les plus opposés. En effet, si ces averses ont été plus fréquentes dans certains mois dé l'année , il n'est pas moins vrai qu'il y en a eu dans tous les autres, et indépendamment de la température plus ou moins élevée. Par fois les éclairs, et les éclats redoublés du tonnerre s’y sont entremêlés ; d’autres fois elles ont eu lieu en l'absence totale de ces signes élec- triques. Le baromètre le plus souvent s’est trouvé au- dessus de sa hauteur moyenne , et je n'y ai jamais re- marqué d'agitation particulière. La force du vent, qui pousse les nuages, m'a paru avoir une action plus réelle, o quoique celle qui leur imprime une vitesse modérée ,” se soit aussi montrée suffisante à l'effet produit. Tout bien considéré , la cause que Jjassigne à l'effet que je voudrois expliquer, est une cause purement géo- graphique ; ; une cause en quelque sorte mécanique , et qui tombe. sous les sens : voici comme je la conçois. Lorsqu’à raison de leur moiridre élévation actitelld à des nuages chargés d'eau viennent à rencontrer perpen- diculairement, ou à-peu-près, de hautes montagnes, for- 838 MEÉETÉEOROLOG:IE. cés de gravir cet obstacle , leur vitesse en est nécessai- rement diminuée, et d'autant plus, que la pente est plus roide. Il y a conséquemment pression de la part de ceux qui continuent à arriver avec la vitesse pre: mière, Bientôt ceux-ci éprouvent à leur tour une pres- sion semblable. L'accumulation se propage aussi en ar- rière , et proportionnellement à la durée comme à l'in- tensité de la cause. Ces nuages, si rien ne s’étoit opposé à leur marche, auroient pà passer sans pluie ou avec une moindre pluie. Mais il arrive, alors, que {a nature manifeste en grand cette propriété caractéristique des vapeurs que Mr. Biot a sû reconnoître dans des expériences de ca- binet, et qu'il a signalée en disant, « qu'il n’en peut exister quune quantité limice dans un espace donne ; de sorte qu'en diminuant graduellement l'espace, tout l'exces Se réduit par la pression (x). On sait assez qu'il pleut par tous les vents; mais les pluies les plus abondantes et les plus fréquentes nous arrivent par ceux qui tieunent de la partie du sud. Ce sont ces vents, qui , dans nos climats, apportent les nuages les plus chargés d'eau et les moins élevés. Con- séquemment la direction des hautes montagnes la plus propre à produire l'effet que je viens de considérer, est celle de l’ouest à l’est. Telle est la direction du Tanargue , dont l'élévation au-dessus du niveau de la mer est de 7 à 8 cents toises. Cette montagne s'appuie , à son crigine , à cette chaîne qui , partant du mont Pila , et se prolongeant au sud, porte le nom de Mezene , et forme la séparation des riviè- res et ruisseaux qui versent leurs eaux dans l'Océan ou la Méditerranée. Le flanc méridional du Tanargue se présente comme un mur presqu'à pic; et celte montagne, au nord de Joyeuse , n’en est éloignée que de 5 à 6 mille toises au (1) Traité de physique expérimentale et mathématique. SUR LES QUANTITÉS RELATIVES DE PLUIS. 188 plus. La position géographique de cette ville se trouve ainsi avoir toutes les conditions requises pour les effets que j'ai décrits. Il n'en est pas de même de celle de Viviers. Les nua- ges venant du sud y poursuivent sans obstacle leur route par la vallée du Rhône ; et sil arrivoit qu'ils fussent assez peu élevés pour rencontrer les montagnes secon- daires, qui du nord au sud bordent la rive droite du fleuve , ce ne seroit que tangentiellement , et sans pres- sion sensible. On concoit donc pourquoi, lorsqu’à Joyeuse J'avois, en 1811, mesuré 64 pouces d’eau , Mr. de Flau- gergues n'en avoit mesuré dans son observatoire que 37 =. Par suite de ces considérations , il ne faut pas s'éton- ner qu'à Gênes , placée entre la mer au sud et les Apen- nins au nord, la quantité moyenne annuelle d'eau de pluie , s'élève à 140 centimètres. (3 à 4 pouces de plus qua Joyeuse) Je serois bien surpris, au contraire, si sur l'autre revers , à Novi par exemple, cette quantité n'é- toit pas beaucoup moindre. Enfin , je suis très - disposé à croire que les pluies prodigieuses qu’on a observées dans les montagnes du Frioul et dans la Carfagnana , et qui ont souvent surpassé 270 centimètres ( 100 pouces ) se pourroient justifier par les mêmes considérations. J’avois plusieurs fois remarqué , en mesurant l’eau de pluie; tombée dans l'espace d’un certain nombre d'heu- res , qu’elle avoit été , en moyenne, de 20 à 24 lignes à l'heure. Tout considérable que m'avoit paru ce résultat, J'avois bien compris qu'il devoit y avoir eu des momens où cette proportion avoit été surpassée, Je regrettai alorg de n’en avoir pas fait la vérification le 9 août 1807 , et autres jours à grandes averses. L'occasion s'en présenta le 6 octobre 1812. La veille, une pluie uniforme et continue avoit donné au-delà de 51 lignes d’eau. Celle du lendemain en donna 56. Mais les circonstances en furent bien différentes, et la journée se passa en averses et en cessation entière de pluie , par intervalles, Le réci- 90 MÉTÉOROLOCIE. pient préalablement vidé; je laissai le robinet ouvert pendant l’une de ces averses, qui fut en totalité à raison de 21 lignes à l’heure. Il est évident que l'eau qui s'écou: loit étoit, à chaque instant, l'expression de l'intensité actuelle que j'étois curieux de déterminer. Toutes les fois donc que j’apercevois qu'il y avoit du redoublement, je présentois la mesure qui correspond à une ligne, et je trouvai , à plusieurs reprises, quelle se remplissoit en moins de deux minutes; ce qui me donxa l’idée d’uné intensité à raison de 3 pouces à l'heure. Les causes naturelles ne sont, selon moi, que le comment de ces causes finales que dé prétendus esprits forts affectent de dédaigner, parce qu'elles couteroient à l’orgueil quelque tribut de reconnoissance : une quan- tité d’eau qui inonderoit les pays en plaine , et feroit périr les récoltes qui leur sont propres , est ün biénfait pour notre pays. Sans cette quantité , nos tèrres promp tement desséchées , se refuséroient souvent aux cultures,, et les plantes y languiroient faute d'humidité. En effet, ces pluies si véhémentes s'écoulent bien rapidement dans un pays où tout présente l'aspect d’un remuement , d'un bouleversement en tous sens. Tous les terrains plus ou moins inclinés y sont entrecoupés de ravins où les eaux se réunissent d'abord, et d'où elles se précipitent dans les vallées étroites où coulent des rivières, qui ne sé distinguent des torrens proprement dits, quen cëê qu'elles ne tarissent jamais entièrement. Ces rivières pres- qu'aussitôt débordées , vont se dégager dans le Rhône ; ‘où elles arrivent par une pente moÿenne , au moins quatre fois aussi grande que celle de ce fleuve, à partir de Genève jusqu'à la mer. Une particularité très-rémarquable de notre paÿs ; c'est que la neige que nous avons en vue tout l'hiver sur les hautes montagnes qui nous avoisinent de très-près, ne s'étend que très-rarement jusqu'à nous. Des années en- tières se passent sans que nous en ayions un atome, Si SUR LES QUANTITÉS RELATIVES DE PLUIL. 19! quelquefois elle blanchit la terre , le plus souvent elle est fondue du jour au lendemain. Une fois dans les douze années de mes observations , elle a eu une permanence d'environ trois semaines. C’étoit en janvier et février 1814. Ailleurs on s'attend à voir un jour de neige suc= céder à des jours d'un froid rigoureux. Ici c'est presque toujours de la pluie. Au reste, nous éprouvons assez rarement ce froid rigoureux. Mais l'influence du voisinage des hautes mon- tagnes devient assez prépondérante pendant la nuit pour nous faire compter, année moyenne, 60 jours où il a gelé à glace dans la campagne. Le nombre s'en est élevé l’année dernière à 80. C’est beaucoup pour un pays où l’on voit prospérer pêle-mèle, la vigne, l'olivier , lé figuier, le murier , le marronier, et les arbres fruitiers de toute espèce. Il est vrai que , presque chaque matin, le soleil nous ramène un assez beau jour, et une assez douce température. | Il en résulte assez de temps disponible pour suffire non- seulement aux travaux de la petite culture, quilèst la nô+ tre, mais encore pour l’employer à la construction et à l'entretien de cette multitude de murs à pierre sèche , au moyen desquels nos collines et même d'assez hautes montagnes ont été converties en de nombreux étages de terrasses , qui sont autant de conquêtes en faveur de l'agriculture, et donnent de la vie à nos vues pittoresques. Pour tous les travaux de ce genre, l'intelligente acti- vité de nos paysans propriétaires s'est hâtée de s'emparer du procédé de l'Anglais Mr. Jessop, dont je leur ai en- seigné la pratique. Ils ont bien vite compris que, sans autre apprentissage et sans danger , ils pouvoient désor- mais se passer du mineur de profession. Grâces en soient rendues à l'inventeur, et à vous, Monsieur , qui avez propagé la connoissance de l'invention (x). ns © + engemreme (1) Qn vient d'employer ce procédé de Jessop, avec un 192 Mérvéorozrocré. Je m'arrête ici, car je m'apercois que déjà je suis sorti de la météorologie , et que ces pages dépassent de beaucoup l'étendue d’une lettre ordinaire. Veuillez , Mr, agréer l’expression de la considération distinguée, etc. Taroy DE ta Brossy, ancien Colonel, Chev. de St. Louis. plein succès, pour exploiter les troncons chargés de râcines ; d'un nombre de gros arbres qui ont fait place aü jardin bo- tanique qu'on va établir à Genève, sous la direction du savant Prof. De Candolle. Ce jardin, situé dans l'emplacement le plus favorable, ornera une promenade qui depuis vingt-deux ans étoit à l’interdit. Il sera, dit-on , embelli des statues de J.J. Rous- seau, Bonnet, Trembley , De Saussure et Senebier, noms chers à Genève, et aux sciences qui les ont illustrés. (R) TanLtAG SUR LES QUANTITÉS RELATIVES DE PLUIË, 103 Tazreav de la pluie tombéeËTagrrau de la quantité moyenne chaque année pendant 1f de pluie tombée chaque mois , ans à Joyeuse, et du nom4 sur 12 années ; et des jours plus ! bre des jours pluvieuxf vieux chaque mois. chaque année, Pluie moy. de|Joursdé plui. | Joursde! Années:|Pluié tombée.|pluieou . [chaq. mois sur|ou neige cha- | neige. 12 ans. que mois. mmmmert | 2 enr RCE ns ee tt LS GS pouc. lig pouc. lig 4. 4,74 | 9 à 10 18051 37. 2,3 | ror 2. 10,33 | 7 à 8 = — | 2] —————— ee mm, 2 93:94 | 748 — | ————— ——— vus 3...6,27:|::p à: to 5. 9,66 | io à 11 Juillet! 2. 8,78 8 à g Août SM 03 b à 6 : o ! , 3 Latit. 44° 28. Haut. moy. Barom. 27 p. 6 lig. 4. Elévation sur la mer, environ 100 toises, Sc. et arts. Nouv, série, Vol. &.N°.3. Murs 181%: N 2 ( 194 ) CHIMIE. Usser DIE sPEcIrISCHE crwictr, etc. Pesanteurs spécis fiques de différens fluides élastiques , déduites des calculs stœchiométriques , par Mr. Meinecxe, Prof. à Halle. (Ann. de phys. de Giinerr, Vol, XXIV , c:22°) ( Traduction ). L A recherche des poids soit absolus, soit relatifs des fluides élastiques , est l’une des opérations les plus difficiles de la chimie : c'est à cette difficulté qu’il faut attribuer les différences qu'on remarque dans les résultats obtenus par divers chimistes relativement aux pesanteurs spéci- fiques des gaz, et des vapeurs. Chaque nouvelle tentative de ce genre ne fournit qu'un nombre nouveau, sans procurer la conviction que le résultat obtenu soit plus près de la vérité que les précédens. Pour obtenir les détermiuations qui vont être offertes, et qu'on peut regarder comme définitives, j'ai soumis les données nombreuses déjà connues, aux procédés du calcul stæchiométrique, pour essayer de les rectifier. Quand on suit d’après des analyses dignes de foi, un élément particulier dans toutes ses combinaisons vas riées, on obtient finalement un nombre, qui indique plus exactement la valeur relative de cet élément, que gi on l'avoit simplement déduit de quelques expériences particulières. Ces recherches stæchiométriques fournis- sent des résultats plus précis à l'égard des fluides élas- tiques que dans d’autres composés , parce que, d'après les découvertes récentes ,les élémens se trouvent dans les gaz et dans les vapeurs dans des proportions simples PrsaNTEURS SPÉCIF. DE DIFFÉRENS PLUIDES dtastrQ. 195 ét déterminées , Aussi bien sous le rapport du volume, que sous celui du poids. Enfin, les densités des élé< mens élastiques étant toujours dans des proportions dés terminées par leur valeur stœchiométrique dans les corps solides, le poids spécifique des gaz et des vapeurs simples , peut être connu, non-seulement par les poids spécifiques des vapeurs et des gaz composés, et ?cé versä, mais le poids spécifique ainsi connu, peut encorë être rectifié par les rapports stœchiométriques, selon. lesquels Les élémens élastiques se combinent avec les solides et en corps solides. Le tableau que nous allons présenter indique donc les quantités moyennes résultant d’un grand nombre d'expériences et de calculs. Je me suis permis une lé« gère modification à laquelle mes fréquentes combinais sons stéchiométriques m'ont conduit et que je me suis cru fondé à introduire , par des raisons valides : c'est d'adopter un nombre rond , lé plus voisin du résultat fractionnaire moyen , le pius exact , fourni par un nombre de calculs. Par cette expression de nombre rond, j'entends un nombre divisible par celui qui exprime la proportion de l'hydrogène. Les déterminations données par cette table devant prétendre à l’exactitude et à la précision la plus parfaite , sil ést possible, il devient nécessaire d'indiquer les limites de ces modifications Ainsi le poids d'une aliquote de carbone , montant d'as près Berzelius à 0,749 ; d’après Wollaston à 0,551, et d'äprès Thomson à 0,754; j'ai adopté, à la place du résultat moyen rigoureux, 0,7513, le nombre rond de 0,75 , qui répond à douze fois celui de l'hydrogène, et à : de celui de l’oxigène représenté par l’unité, Et si, d’après Biot et Arago, la densité de l'azote est de 0,872, et d’après Wollaston, de 0,876 , en prenant pour unité celle du gaz oxigène, on a pris ici 0,875 c'est-à-dire , une densité quatorze fois plus forte que celle du gaz hydrogène. Le poids spécifique du gaz N à 196 | CHimrt. chlore est à celui du gaz oxigène, dans le rapport dé 2,441 à 1,000 ; d'après d'autres calculs stœchiométriques ; comme 2,205 à 1,000, et enfin d'après d’autres encore, comme 2,257 à 1,000; ici nous avons donné le nombre 2,250, c'està-dire, une densité quadruple de la va- peur aqueuse. Enfin le gaz hydrogène est donné pour seize fois plus léger que le gaz oxigène, au lieu de 15 qui seroit le résultat moyen d'un nombie d’ex- périences. Cette dernière différence ( dont nous ferons connoître les raisons), est la plus considérable : ce- pendant toutes les différences citées n’ont pas été ad- mises arbitrairement; elles sont au contraire les résul- tats de béaucoup de calculs comparatifs. Suivant Dalton , toutes les quantités stœchiométri- ques , offrent des multiples exacts de la valeur de l’hy- drogène ,exprimée par un nombre donné. Lors même qu'on n’adopteroit pas le système atomique dont ce prin- cipe est une conséquence , il faudroit toujours convenir que c’est une chose bien remarquable, que de voir la. majeure partie des nombres stœchiométriques être exactement divisible par celui qui exprime l'hydrogène, eë leur totalité, l’être à-peu-près. Quoique on n’en puisse pas conclure , que tous les corps considérés comme simples, contiennent de l'hydrogène comme base, il faudra tou- jours admettre que chaque corps est pourvu d’une ali- quote déterminée du principe éminemment propre à l'hydrogène ( combusübilité , attraction de l’oxigène, phlogistique , électricité négative); et la simplicité mer- veilleuse des combinaisons chimiques, se trouvant ac- quérir une clarté et une probabilité nouvelle, à chaque nouvelle expérience , on pourra sans trop risquer, avancer cette hypothèse, savoir, que les degrés de com bustibilité ( oxidabilité, électricité négative ) propres à chaque corps simple, peuvent être exprimés en mesures de la valeur de l'hydrogène, ou en d’autres termes, que tous les nombres stæchiométriques des corps sim- PEsANTEURS SPÉCIF. DE DIFFÉRENS FLUIDES ÉLASTIQ. 197 ples, doivent être divisibles par le nombre de l'hydro- gène, vu que les nombres stæchiométriques sont dé- duits, au fond, du degré de combustibilité des divers corps, soit de leur rapport à l'oxigène. De cette hy- pothèse admise suit la conséquence, que les gaz et les vapeurs simples, dont le poids spécifique coïncide avec leur valeur stæchiométrique, doivent aussi former, sous le rapport de ce poids spécifique, un multiple du poids spécifique du gaz hydrogène, en nombres entiers; il en résulte enfin dans les combinaisons chimiques en géné- ral, cette simplicité que Gay-Lussac a trouvée dans leurs proportions de poids, aussi bien que dans les propor- tions de volume des corps élastiques qui se combi- nent. Quoiqu'il en soit, ceux qui ne voudront pas recon- noître l'hypothèse qu’on vient d’énoncer ci-dessus, con- viendront toujours que les nombres ronds indiqués dans le tableau, diffèrent trop peu du produit moyen ré- sultant des expériences, pour ne pas pouvoir leur être substitués, en faveur de la simplification des calculs, 198 CHIMIE. TABLE Des poids spécifiques des fluides élastiques , dressés d'apres leurs calculs stæchiometriques. AIR | GAZ | 6AZ atmosp.|hydrog.|oxigèn. ET ER TE NOMENCLATURE nouvelle ordinaire. DE THÉNARD, =LO000! = T. |=1.000 & 1,Gaz hydrogène, .-,-. | 0,0694 9,0625 © Gaz hydrog. proto-carb. 3|Gaz hydrogène azoté. . : 4 Vapeur de protoxide d'hydrogène. . . . | Vapeur d'acide hydro- éyanique.". Lise 6|Gaz protoxide de earb. 7|Gaz hydrogène percarb. 8|Gaz azote . , ES 1 0,555 8 |0,5000|Gaz hyd. carb. 0,901 8+ | 0,5312|Gaz ammon. a GE g |0,5625| Vapeur d'eau. 0,9374| 132 | 0,8437 ee 14 | 0,8750|Gaz oxide de c. 0,9722| 14 |0,8750|Gaz oléfiant. 0,9722| 14 | 0,8750 . « . . E 9|Air atmosphérique. . . —— | ————— | — 1,000 142 | 0,900 1 [10|Gaz deutoxide d'azote . | 1,041 15 |o,937 |Gaz nitreux. 111|Gaz oxigène , «1? L,III 16 |1,000 112]Gaz acide hydro-sulfur. 13|Gaz acide hydro-chloriq. 114|Gaz acide carbonique. . 15 [Gaz protoxide d’azote . L16| Vapeur d'alcool. . .-. 17|Vapeur de cyanogène . 1,150 17 1,062 |G. hyd.-thioni. 1,274 182 | 1,156 |G. acide mur. 1,927 22 1,379 1,527 29 1,375 |G. oxide d’azo. 1,597 23 .l1,437 1,806.| 26 1,625 1:15] Vapeur d’acide chloro- cyanique. à: ie. 19|Gaz acide sulfureux . . 20]Gaz chlore... , . . 21| Vapeur d'éther. 22| Vapeur d'acide nitreux. 23| Vapeur de per-carbure de soufre 2,638 | 38 |2,375 |Vap.de sulfure 24 Gaz acide carbo-hydro- de carbone. , chlorique LÉ AUS 3,473 5o |3,125 |Gaz phosgène. 2,153 | 31 |1,937 2,222 32 |2,000 2,500 36 12,250 |Gaz acide mur. 2,569 37 |2,312 oxigéné. 2,638 38 2,375 PESANTEURS SPÉCIF. DE DIFFÉRENS PLUIBES ÉLASTIQ. 199 Observations sur le Tableau qui précède. 1° Le gaz hydrogène est presque généralement re: gardé comme quinze fois plus léger que le gaz oxigène. Ce nombre est un peu trop petit, suivant les expé- riences les plus exactes. Davy indique le rapport du poids spécifique du gaz hydrogène, comme 1,127 à 0,073, ou comme 1 à 0,0647, et Biot, d'accord avec Arago, comme 1 à 0,0663. Le résultat moyen de ces nombres donne le gaz hydrogène comme 15 fois plus léger que le gaz oxigène. Ce dernier nombre étant plus rappro- ché de quine que de seize ; il faudroit choisir , s'il s'agissoit d'adopter un nombre rond > Pour tout autre gaz, le nombre moindre : mais pour le gaz hydrogène, extrèmement léger , en comparaison duquel tout autre gaz qui y seroit combiné, et la vapeur d’eau que l'on men peut jamais séparer entièrement, se trouvent fort pesans , il vaut mieux adopter le nombre seize. Il in- dique la véritable densité du gaz hydrogène; ainsi que le calcul des différentes combinaisons élastiques du gaz hydrogène , de lammoniaque , de la vapeur d'eau et des hydracides le constatent, comme on le verra ci- après. C'est par ces raisons, que le poids spécifique du gaz hydrogène est indiqué à 0,0625. Le gaz OxI- gène étant représenté par 1,0000 ; et par 0,0694 compara- tivement à la densité de l'air atmosphérique. La den- sité du gaz oxigène est à celle de l'air atmosphérique comme 1,111 à 1. Ainsi que nous l'exposerons tout- à-l'heure. 2.° Un volume de gaz hydrogène carboné exige, pour sa combustion, deux volumes de gaz oxigène , et pro= duit par cette combinaison, outre de l'eau, un volume d'acide carbonique. Or, un volume de ce dernier. acide, ' contenant demi aliquote stœchiométrique de carbone, et un volume de gaz oxigène comburant (1), deux vo- a ——————————— — (xt) I nous semble que le verbe comburer dont le tradus- 00 CHIM:es. lumes d'hydrogène; il s'en ‘syit que dans an volume de gaz hydrogène carboné , deux volumes de gaz hy- drogène se trouvent condensés avec un demi volume de carbone. Une aliquote de carbone pèse, d’après Ber- géhus, 0,749; d'après Wollaston , 0,751; et d'après Thom- son, 0,754, l'oxigène étant représenté par l'unité; nous pouvons donc, sans inconvénient, admettre ici en nom- bre entier, 0,750, soit douze fois le poids du gaz hy- drogène ; nombre qui résulte également du calcul d'au: tres combinaisons de ce même carbone. La densité du gaz hydrogène carboné est donc égale à a somme de deux volumes de gaz hydrogène et de demi volume de carbone , ou 2 X 0,0625 + =2%— 05, si on le rap- porte au gaz oxigène; ou 0,555 , si on le compare à l'air atmosphérique ; c'est-à-dire, une densité qui ‘est exactement la moitié de celle du gaz oxigène , et OC= tuple de celle du gaz hydrogène. Thomson indique , d'a- près ses expériences, 0,555 ; Sir H. Davy, 0,491; Cruick- shank, 0,675; Dalton , 0,600. 3. Le gaz ammoniaque se compose, comme on sait, d'un volume de gaz azote et de trois volumes de gaz hydrogène , condensés l’un et Flautre à la moitié de leur volume. Le poids spécifique du gaz azote est, ainsi que nous le verrons, quatorze fois plus considérable teur s’est servi, est tout à fait bon à introduire dans la lan- gue chimique , qui a déja combustion et combustible ; le mot brüler ne le remplace point. Celui-ci est aussi passif qu'actif, et il n'indique point comme l’autre, par une construc- tion composée , cette simultanéité et cette réciprocité d'actions qui a lieu dans le phénomène de la combustion considéré comme précipitation chrmique. Ce verbe fournira aussi le mot combureur, où comburant à substituer à la périphrase soutien de la combustion ; ou au mot soutien, qui seul , est tres- susceptible d'équivoque. (R) à PESANTEURS SPÉCIF. DE DIFFÉRENS FLUIDES ÉLASTIQ. 10Ÿ que celui de l'hydrogène ; donc le poids spécifique du gaz ammoniaque est égal à la moitié de la somme de un volume de gaz azote et de trois volumes de gaz hy- drogène, ou %8:5+3 X096:$ 65 53r9,en prenant pour o 2 ps , unité le gaz oxigène ; ou — 0,5got, l'air atmosphériqué étant = 1,0000 ; Sir H. Davy indique 0,590, et Biot et Arago ont trouvé, 0,59669 ; Dalton adapte 0,60. Ici le résultat du calcul, et eelui des expériences immédiates se rencontrent, avec un degré de rapprochement tel qu'on n'auroit guères osé le présumer. 4.° L'eau est une combinaison de deux portions en volume, d'hydrogène avec une d’oxigène. En adoptant qu'un demi volume de gaz oxigène aît été dissous dans un volume d'hydrogène , on obtient exactement la den- sité de la vapeur d'eau. Donc, la densité de la vapeur est, 0,0625 +- 0,5 — 0,5625 , en prenant 1,0000 pour le gaz oxigène; et 0,625, l'air atmosphérique étant — 1,0000 ; Gay-Lussac trouve exactément ce même rapport par ses expériences ; Tralles a trouvé 0,68 96. 5.° La vapeur d’acide hydro -cyanique est une com- binaison de vapeur cyanogène avec le gaz hydrogène, sans condensation. La densité de la vapeur cyanogène est, comme on le verra ci-dessous , vingt-six fois plus considérable que celle du gaz hydrogène: donc la den- sité de la vapeur d'acide hydro-cyanique est 1,625+ 0,062$ = 0,8437, le gaz oxigène étant — 1,0000 ; et 0.9374, l'air atmosphérique étant — 1,0000; d'après Gay-Lussac; 0,947. 6.” Le gaz oxide de carbone exige , pour sa Com- bustion , la moitié de son volume de gaz oxigène , pour produire un volume d'acide carbonique : il en faut conclure, que le gaz oxide de carbone contient des proportions égales de carbone et d'oxigène, le gaz de l’oxigène étant dilaté d'une moitié de son volume, 203 Cuimire. Le poids spécifique du gaz oxide de carbone est done égal à la moitié de la somme d'un volume de gaz Size oxigène et d'une portion de carbone , ou 227 — na 2 0,8790 , l'unité étant le gaz oxigène ; et 0,972, l'unité étant l’air atmosphérique. Cruickshank a trouvé 0,956. 7 Un volume de gaz oléfiant exige, pour sa com- bustion , trois volumes de gaz. oxigène, pour produire, outre de l'eau , deux volumes d'acide carbonique. Ces . deux volumes d’acide carbonique , contenant une pro- portion de carbone, dont le poids est 0,75, et le troi- sième volume de gaz oxigène consumé supposant’ deux volumes de gaz hydrogène; un volume de gaz oléfiant est composé de deux volumes de gaz hydrogène con- densés en un volume par la combinaison avec une ali- quote de carbone: la densité du gaz oléfiant est donc, 0,75 + 2 X0,0625 — 0,875 , prenant pour unité le gaz oxigène ; et 0,972, l'air atmosphérique étant — 1 ; Thom- son indique 0,974 ; Dalton, 0,950. 8.° La densité du gaz azote comparée au gaz oxigène pris pour unité, est 0,872, d'après Biot et Arago, d'après les calculs de Gay-Lussac; Wollaston et Thomson la portent à 0,876; on peut donc sans scrupule admettre ici , à la place du résultat moyen exact de 0,894, 1 uombre de 0,875, qui facilite beaucoup le calcul des diverses combinaisons de l'azote. Si l'azote se trouve exactement quatorze fois plus dense que le gaz hydro- gène , et d'une densité égale à celle du gaz acide de carbone , et du gaz oléfiant. 9° MM. de Humboldt et Gay-Lussac regardent l’air atmosphérique comme une combinaison chimique dé- terminée , contenant invariablement vingt-un pour cent d'oxigène ; les expériences postérieures et très-exactes d’Hildebrand et d'autres, la présentent comme un peu variable dans la proportion de ses élémens constitutifs ; offrant, suivant les diverses périodes du jour et des sai- P£sANTEURS SPÉCIY. DE DIFFÉRENS FLUIDES ÉLASTIQ. 203 sons , une différence qui varie entre vingt et vingt-trois pour cent d'oxigène. Cette dernière opinion paroît plus fondée: car si dans les expériences eudiométriques, que l’on entreprend ordinairement à la surface de l'eau, on lui trouve moins d'oxigène, c'est sans doute parce que l'eau absorbe plus facilement l'oxigène , que l’hydro- gène ; d’ailleurs, si l'air atmosphérique étoit réellement une combinaison chimique intime et invariable , elle ne seroit pas si éminemment facile à décomposer; et elle dépend beaucoup trop des procédés chimiques si nombreux , que produisent la génération , le développe- ment et la destruction des corps organiques, pour pou- voir attribuer aux principes de cette combinaison une proportion invariable ; eufin , un mélange artificiel de gaz oxigène et de gaz azote, dans les proportions re- quises, manifeste sans offrir aucune trace de réaction eu de combinaison chimique, toutes les qualités de l'air atmosphérique naturel. Cependant on ne sauroilt mécon- noître , que l'air atmosphérique , quoiqu'il ne soit pas une combinaison ehimique déterminée, et par consé- quent un peu variable dans ses proportions, ne mani“ feste une tendance réelle à la combinaison en propor- tion déterminée , et par suite, un rapport simple dans le résultat moyen de ses élémens. On ne s'éloignera donc guères de la vérité en considérant l’air atmosphé- rique comme un composé d’un volume de gaz oxigène et de deux de gaz azote , sans condensation ; ce qui porte sa densité à 142 0187s — 0,9, le gaz oxigène étant— 1; et la proportion du même gaz en poids, à 22,2 pour cent. 10. Sir H. Davy annonce que le paids spécifique du gaz nitreux , comparativement à celui de l’air atmos- phérique admis pour unité, est — 1,094; Gay-Lussac, = 1,037; Bérard, — 1,038; et Dalton, —1,040. Ces trois dernières données., se rapprochant de fort près, il est à présumer que le véritable nombre moyen ne sera ## of Cintre : pas éloigné de la vérité : c'est aussi ce que constate le calcul. Le gaz nitreux offrant une combinaison de vo- lumes égaux de gaz azote et de gaz oxigène, Sans CON= densation ; son poids spécifique est le résultat arithmé- tique moyen , des poids spécifiques des deux élémens, NE HENTL ou = E,0/1. 11.° Lei nous avons indiqué la densité du’gaz* oxigène dans son rapport à l’air atmosphérique, adopté pour unité, par le nombre 1,111. Fourcroy, Vauquelin et Seguin la déterminent à 1087 ; Allen et Pepys à 1,090 ; Kirwan, Lavoisier, Biot et Arago à 1,103 ; Gay-Lussac à 1,136 , Thomson à 1,104 ; De Saussure à 1,114, et Davy à 1,127. Le nombre indiqué dans notre table est le plus rappro- ché de celui de De Saussure, qui a fait tout récemment et avec le plus grand soin , les expériences relatives au poids du gaz oxigène. 12.° Quand le gaz hydrogène se combine avec le sou fre en gaz hydro -thionique , le volume du gaz produit ne se trouve pas changé. Or, ce volume de gaz hydro- thionique , contenant une demi proportion stœchio- métrique de soufre ; et le poids d’une proportion en- tière de cette substance étant exactement 32 fois plus considérable que celui d'un volume de gaz hydrogène, le poids spécifique du gaz hydro - thionique est 0,0625 + 1—1,0625 , le gaz oxigène, étant l'unité , ou 1,180 rapporté à l'air atmosphérique. Kirwan indique 1,106 ; sir H. Davy 1,177 ; Thenard 1,236. 13.° Le gaz acide muriatique étant combiné de volu- mes égaux de gaz acide muriatique oxigéné ( gaz chlore}, et de gaz hydrogène sans condensation , et le gaz acide muriatique exigéné ayant 36 fois la densité du gaz hydro- gène, ainsi que la Table l'indique , la densité du gaz acide CAE 2,25 + O,062 es , muriatique, est es 1,156 le gaz oxigène étant un ; et — 1,274 rapporté à l’air atmosphérique. Davy nous denne 1,128 ; Dalton 1,240. 2 PEsANTEURS SPÉCIF, DE DIFFÉRENS FLUIDES ÉLASTIQ. 303 14° Le gaz oxigène en se combinant avec le carboné en gaz acide carbonique , ne change pas de volume. Or, un volume de gaz acide carbonique contenant + propor= tion de carbone, dont l'entière pèse 0,75 , le poids spé- cifique du gaz acide carbonique , comparé au gaz oxigène est 14 0,375 — 1,375 , et rapporté à l'air atmosphéri- que — 1,927. Gay-Lussac admet 1,5619; Biot et Arago trouvent 1,519; Allen et Pepys 1,524. 15.” Dans le gaz oxide d'azote, nous voyons 1 volu- me de gaz azote combiné à = volume de gaz oxigène ; les deux gaz condensés en un seul volume : donc , la densité du gaz oxide d'azote est 0,825 +0, —1,375, rapportée au gaz oxigène ; et 1,527 à l'air atmosphérique. D'après Bertholet, elle seroit 1,3529 ; d’après Dalton 146; et d'après Hy. Davy 1,614. 16.” La vapeur d'alcool nous présente un fluide élasti- que composé d'un volume de gaz oléfiant, et d’un autre volume de vapeur d'eau ; les deux volumes réunis n'en formant plus qu’un seul : donc, sa densité est 0,875 +. 0,9625—1,4379 comparée à celle du gaz oxigène pris pour unité ; et 1,597 rapportée à l'air atmosphérique. Gay Lussac donne 1,5 ; Dalton 2,r. 17.” La vapeur du cyanogène formant, d'après Gay- Lussac , une combinaison d'un volume de gaz azote et d'une demi-portion de carbone, condensés en un volume sa densité est 0,872 + 0,75—1,625, rapportée au gaz oxigène; et — 1,806 comparée à l'air atmosphérique. Gay- Lussac indique 1,8064. ” 18.° Gay-Lussac porte la densité de la vapeur de l’acide prussique oxigéné (acide chloro-cyanique ) à 2,111 com- parativement à celle de l'air atmosphérique. On obtient la détermination presque absolument exacte de cette va- peur , en établissant, qu'elle est la combinaison de volu- mes égaux de gaz acide muriatique oxigéné et de vapeur | cyanogène , et en adoptant, par suite, le résultat de ces deux élémens , savoir : (TEL = 2,153). 506 CHrmrsé. 19. Le gaz acide sulfureux contient des poids égaux de soufre et d’oxigène. Le gaz oxigène ne changeant pas de volume en se combinant à cette aliquote de soufre, la densité spécifique du gaz acide sulfureux est 1+1—2;, rapportée au gaz oxigène ; et 2,229, à l'air atmosphéri- que. Sir H. Davy Hit 23,193 ; Kirwan 2,255; et Dal- ton 2,3. 20.0 D’après Davy et Thomson, le poids spécifique du gaz acide muriatique oxigéné , est à celui de l'air atmos- phérique pris pour unité, comme 2,713 à 1; et par con< séqueht à celui du gaz oxigène 2,441. Snivant les calculs: stæchiométriques, cette donnée se trouve beaucoup trop forte. D’après Davy, une quantité de sodium, qui abs sorbe une certaine aliquote en poids d'oxigène, se combine à 4,41 fois cette aliquote en poids , de chlore ; et ce poids répondant à 2 volumes de gaz acide muriatique oxigéné, la densité spécifique du gaz acide muriatique oxigéné ; comparativement à celle du gaz oxigène est ## —:2,205, D'outres calculs stœchiométriques engagent toutefois à hausser ce nombre , et à le porter jusqu'à 2,25, et à 2,5 si on le rapporte à l'air atmosphérique; ces nombres ex priment avec le plus d’exactitude les proportions de chlore, qui entrent danses différentes combinaisons avec d'autres corps. Gay-Lussac représenté la densité du gaz acide mus riatique oxigéné, soit du gaz chlore , par 2,412. 21.° La vapeur d'éther contient 2 volumes de gaz olés fant , dissous dans un volume de vapeur d'eau : son poids’ spécifique est done 0,5625 + 2 X 0,875 — 2,3125, coms paré à celui du gaz oxigène; et 2,669 rapportée à l'air atmosphérique. Gay-Lussac indique 2,35 ; ét Dalton 2,25, 29.° La vapeur de l'acide nitreux est une combinaison d'un volume de gaz azote, condensé avec 1 = volume de gaz oxigène en un seul volume : son poids spécifique est-donc 0 875 +12 X 1— 2,375 rapporté au gaz Oxi- gène; ou 2,658 , à l'air atmosphérique. Sir H. Davy et Thomson admettent 2,427. PrsAnTEURS spÉCIF. DE DIFPÉRNS FLUIDES ÉLASTIQ. 20% . 23.° La densité de la vapeur de sulfure de carbone , formant une combinaison d'une portion de soufre avee une demi-portion de carbone,est égale à la somme des poids de ses élémens , soit 2 += X 0,75 — 3,355 rapportée au gaz oxigène ; où 2,638, à l’air atmosphérique. Gay-Lussae la porte à 2,6. 24° Le gaz phosgène est , d'après les expériences de Davy, une combinaison d'un volume de gaz oxide de carbone et d'un volume de gaz acide muriatique oxi- géné, condensés en un seul : son poids spécifique est donc 0,875 + 2,25 — 3,125 rapporté aux gaz oxigène , ou 3,472, à l’air atmosphérique. Thomson indique 3,669. Tel est l'exposé fidèle des pesanteurs spécifiques des principaux fluides élastiques connus, soigneusement COm« parés. Ceux de cés fluides qui ne sont pas compris dans le tableau , ont été omis comme moins importans, ow déterminés seulement par un ou deux chimistes , et point encore assez examinés dans leurs combinaisons , pour permettre une détermination stœchiométrique précise de leurs pesanteurs et densités spécifiques. Les expériences de pesées , que j'ai entreprises mois même, soit pour ma propre instruction, soit pour celle d'autrui, ne sont pas citées dans les observations qui pré- cèdent : elles m'ont bien procuré quelquefois des esti mations assez différentes, mais je ne m'y réfère nulle part, me bornant simplement aux résultats d’une stœchio- métrie comparative , entre des observations dont le choix peut être considéré comme entièrement désintéressé, { 508 ) mm : Rae e em 4 s sà . “ MÉDECINE ON THE MEDICAL PROPERTIES OF STRAMONIUM ; €lC: Observations sur les propriétés médicales de la Pomme épineuse ( Datura stramonium. Linn.) par le Dr. Alex. Marcer, médecin de l'hôpital de Guy ‘et Membre de la Société Royale de Londres. — Article extrait du 7e volume des Transactions de la Societé médico- chirurgicale. 181 6, : A FE y a environ quinze mois, qu'en faisant ma visité à l'hôpital, avec un de mes élèves , fils d'un praticien distingué , (le Dr. Norwood, d’Ashford , dans le Comté de Run) j'appris de lui que son père faisoit fréquem- ment usage d'un extrait de stramonium, qu il préparoit lui-même et qu'il administroit sur-tout dans les cas dé vives douleurs de rhumatisme. Nous étions alors auprès d'une malade qui en souffroit cruellement depuis long- temps. il me proposa de l'essayer pour elle, et m'offrit quelques grains de cet extrait, qu'il se trouvoit sur lui. Jacceptai sa proposition, et voici le résultat de ce pre- mier . essai. 12e Observation. « Jane Elsworth , âgée de 50 ans, avoit été admise à l'hôpital le 5 avril 1812, pour une ancienne sciatique très-douloureuse , dont l'intensité et la longue durée faisoient soupconner fortement quelque maladie grave dans articulation. Les douleurs de la hanche et du genou étoient atroces, et l'on avoit es- sayé pour les calmer, mais sans aucun succès, les vési- catoires, l'opium, la ciguë et la jusquiame. Le 13 mai, on lui administra un demi-grain d'extrait de siramoniumi trois ER Os. SUR LES PROPR. MÉDICALES DE LA POMME ÉPINEUSE. 36g trois fois par jour. Chaque fois qu'elle avaloit sa pilule, “ellé éprouvoit une sensation particulière de chaleur das le gosier, accompagnée d'une sorte d'oppression spasmodique. Mais ces symptômes cessoient toujours au bout de quelques minutes, et le résultat du remède fut d’ailleurs constamment et dès la première dose , un soulagernent immédiat et très-frappant. On continua ce traitement jusqu'au 27 mai. Comme elle n’avoit plus alors aucune douleur, on le suspendit; mais le 30, les douleurs revinrent, quoique bien moins vives qu'aupa- ravant. On réitéra le remède. Il eut le même succès; et la malade sortit de l'hôpital le 5 juin, bien guérie, ‘et en état de soignér sa famille, » » L'héureuse issue de cette première observation m'en- gagex à essayer le stramonium sur d’autres malades. J'en fis préparer avec soin l'extrait par un habile chi- miste, qui a éu là bonté de me communiquer son pro- cédé, én me permettant de le publier. Le voici: » » Après avoir concassé ét broyé une livre de graines de stramonium, on les fait cuire dans trois gæ//ons (environ 24 liv.) d'eau, jusqu'à-ce que cette décoction ” soit réduité au tiers ( 8 liv.) On la passe et l’on fait encore cuire les graines sur ün gallon d’eau jusqu'à la réduction de la moitié; on passe cette seconde décoc- tion : on la mêle avec la première, et on laisse reposer - Je tout pendant douze heures. On transvase ensuite la liquéur , qui se trouve débarrassée de la fécule et de l'huile, et on la fait évaporer au bain : marie jusqu'à une consistancé convenable, — Une livre de graines , préparée de cette manière, donne d'une once à une [4 PA +: ; 4 # ÿ once et demie d'extrait. — On peut aussi préparer, par le même procédé, un extrait analogue, en substituant aux graines toute la plante, coupée en petits morceaux. Mais alors on ne voit point paroître d’huile pendant : ébullition. Au surplus, cette huile, qui est très-abon- Sc. et Arts. Nouv, série. Vol. !. N°.3, Mars 1817. 0 210 MÉDECIN t. dante dans les graines ne paroît avoir aucune part À leur effet médical. Cependant l'extrait préparé avec toute la plante m’a semblé, dans le petit nombre d'essais que j'en ai fait, beaucoup plus foible et d'un effet bien moins certain que celui qu'on prépare avec les.graines. C’est celui-ci que j'ai employé dans la plupart des ob- servations suivantes. » o.de Observation. « P.Gahagan , âgé de 30 ans, fut admis à l'hôpital le 27 mars 1816. Il étoit depuis quatre mois tourmenté de vives douleurs dans les lombes et dans la hanche droite, qui s'étendoient souvent de là jusqu’à Vaisne. Les ventouses, les vésicatoires, les bains tièdes, le guayac, l’opium , etc. avoient été essayés sans succès. Le 11 mai, je lui prescrivis des pilules contenant cha- cune un quart de grain d'extrait de stramonium , à prendre trois fois par jour. Il en fut sur le champ tel- lement soulagé qu'il put immédiatement après la pre- mière dose, se lever et marcher, et que le 13 il sortit de l'hôpital. Se croyant complètement guéri, quoiqu'il n'eût pris que cinq à six doses du remède, 1l le cessa. Je ne l’ai pas revu depuis ; j'appris cependant quelque temps après, qu'il avoit eu une rechute.» 3.e Observation. » Au commencement d'avril 1816, je fus appelé à voir en consultation avec Mr. John Pearson Mad. T.*** , âgée de: 48 ans, qui depuis deux ans souffroit cruellement de vives douleurs dans la jambe gauche , lesquelles s'étendoient jusqu'au genou et à la jambe, avec de fréquens élancemens jusqu à l'aisne et au pubis. Ces douleurs toujours fort augmentées par le mouvement, la forcoient depuis deux mois à garder le lit, sans qu'elle pût ni se lever , ni même changer de posture. La saignée , les vésicatoires, l'opium, la ciguë, la jusquiame, ne lui avoient procuré presque au- cun soulagement. Dans les intervalles des douleurs, qui étoient toujours courts , elle éprouvoit de l'engourdisse- ment dans tout le membre affecté, avec une impossibi- PT. RL > < ça ide Bart id ins tin à Œs Os. sur LES PROPR. MÉDICALES DE LA POMME ÉPINEUSE. 214 lité presque absolue d'en faire aucun mouvement. Elle avoit d’ailleurs point de fièvre. Je. proposai le stra- monium. Mr. Pearson, qui en avoit deux ou trois fois obtenu de bons effets, y consentit. Nous en prescri- vimes un quart de grain à prendre trois fois dans le jour, et le lendemain ? de grain à chaque dose. L'effet 5 -de ce remède , dès la première dose , fut ‘rès-remar- quable. La malade éprouva, quelques minutes après avoir avalé sa pilulé, une sensation particulière qu'elle eomparoit à un courant d'air qui s’agiteroit de haut en bas et de bas en haut dans son gosier ; au point de lui donner un peu de suffocation. Cette sensation, qui se renouveloit à chaque pilule, cessoit au bout de quel: ques momens ; alors la douleur diminuoit graduellement, jusqu'à disparoître entièrement et faisoit place à une sensation très-agréable de sérénité et de calme, quoique sans somnolence. Ces effets se renouveloiïent successive- ment après chaque pilule, et comme dès qu’elle en eut ‘pris quelques-unes, la malade n'éprouvoit plus aucun retour de douleurs, on cessa au bout de quatre ou cinq jours de lui administrer ce remède, qui dès-lors ne fut plus nécessaire; car elle n’eut plus aucun ressen- timent de ces douleurs, et elle recouvra de l'appétit, “de la gaîté et des forces. Cependant, elle ne survécut “pas long-temps à cette heureuse délivrance. Car elle étoit d’ailleurs d'une bien mauvaise santé; depuis plusieurs années, elle portoit au sein droit un énorme squirre , dont on avoit à plusieurs reprises, tenté la réduction . par les bandages et la compression , suivant la méthode proposée par Mr. Young, mais ses douleurs l'avoient obligée de renoncer à ce traitement, dont elle ne pou- voit supporter la gène. Sur la fin d'avril, elle fut tout d’un coup atteinte d'une paralysie de la vessie et des intestins , qui l’obligea d'avoir constamment recours à la soude et aux lagauifs. Il survint ensuite des ulcères gangréneux sur le sacrum ; elle s'affoiblit graduellement s 0 à 512 MÉéDecint. ét mourut au milieu de juillet. Mais grâces au stramo? nium, élle avoit du moins eu le plaisir, un mois au: paravant , de pouvoir être transportée à la campagne, sans aucun retour de douleur , ce qui avoit été pour elle une grande jouissance. » ; 4. Observ. « Sarrah Mears, âgée de 23 ans, est depuis cinq à six ans ans, atteinte d’une maladie très-singu- lière, qui a beaucoup intéressé les médecins et les élèves de l'hôpital de Guy , et donné lieu à de grandes discussions entre eux. On en publiera probablementun jour les détails. Quant à présent, et relativement à l'effet du stramonium sur cette maladie; il suffit d’ob- server quelle consistoit essentiellement en un gonfle- ment du bas-ventre, revenant par accès, commençant du côté gauche , augmentant de jour en jour, occu- pant enfin toute da capacité de l'abdomen , qui surpassoit alors en grosseur celui d’une femme enceinte de neuf mois. L'augmentation graduelle de cette tumeur étoit accompagnée de fièvre, d'une extrême irritation, et de grandes et continuelles douleurs qui devenoient de plus en plus vives, jusqu’a-ce qu’enfin une énorme quantité de sérosité sanieuse et puriforme, se faisant subitement jour, tant par le vomissement que par le rectum et le vagin , la tumeur disparoïssoit , et la malade se réta- blissoit bientôt. Mais au bout de quelques mois, le gon- flement recommencoit, augmentoit graduellement , tou: jours avec les douleurs les plus vives, et se terminoit enfin de la même manière par une évacuation subite , qui ramenoit le calme. Les fonctions des viscères n'é- toient point dérangées par cette étrange maladie ; la malade avoit conservé ses forces ét son embonpoint, et elle en étoit à son onzième accès, lorsque le ro avril 1816, la douleur étant à son comble, on admimistra le stramonium , à la dose d’un demi-grain, trois fois par jour. Chaque fois qu’elle l'avaloit, la malade éprouvoit au bout d'un quart d'heure ; des vertiges et des éblouis- Ons. SUR LES PROPR. MÉDICALES DE LA Pomme ÉPINEUSE. 213 semens , mais qui ne duroient que quelques minutes ; et la douleur cessoit sur le champ pendant quelques heures. Le sixième jour , on discontinua le remède , parce que l’accès se termina subitement ce jour-là par les évacuations ordinaires , qui, comme ci-devant, mi- rerit fin aux douleurs. Pour empêcher le kiste de se remplir de nouveau, on imagina alors de presser for- tement le ventre, dès les premiers symptômes de pul- sation et de gonflement , de manière à forcer les flui- des que contenoit le sac à se faire jour par le vagin et le rectum, opération qui, quoique plus ou moins douloureuse, a été répétée jusqu'à présent, c'est-à-dire, depuis trois ou quatre mois , une ou deux fois par se- maine ;, et a réussi à prévenir en grande partie l'aug- mentation de la tumeur. Cependant cette pauvre fille est loin d'être guérie. Il y a une telle tendance à l'in- flammation dans les parties affectées , qu’elle a encore fréquemment besoin de ventouses, et de saignées, aux- quelles depuis le commencement de sa maladie, on a déjà eu recours plus de deux cents fois. De plus , les voies urinaires ont tellement souffert de la compression que la tumeur exerce depuis si long-temps sur la vessie qu'il faut actuellement la sonder tous les jours , et cela depuis une époque bien antérieure à l'usage du stra- monium. La malade éprouve habituellement de l'irrita- tion et des douleurs, qui quoique bien moins cruelles que ci-devant , requièrent fréquemment l'usage des nar- eotiques. Familiarisée , comme elle l'est avec l'opium, dont il avoit bien falu lui permettre l'emploi presque à discrétion , et dont elle prenoit de six à dix grains par dose, aujourd'hui qu’elle a éprouvé l'effet du stra- monium , elle le préfère beaucoup. Elle en prend de demi grain à un grain, si l'extrait est préparé avec les semences ; on le double si c'est avec toute la plante, et cette dose lui donne plus de soulagement et de calme qu'une demi once de laudanum qu’elle prenoit souvent 21, MépecrnNr RSS autrefois, Le stramonium affecte, à là vérité, . constam= ment sa tête et ses yeux, dilate un peu ses prunelles , obscurcit sa vue, et la met, pendant quelques minu- tes comme dans un état d'ivresse; mais cet effet n'est jamais que passager, et le soulagement qui en résulte est beaucoup plus complet et plus durable que par d'autres calmans, qui avoient d'ailleurs l'inconvénient de produire de la constipation , au lieu que celui-ci a plutôt l'effet de lui tenir le ventre libre. » 5.e Observ, « Elisabeth Aines, âgée de vingt-sept ans, avoit été admise à l'hôpital au mois de juin, pour une sciatique très-douloureuse, dont elle se plaignoit depuis long-temps , au bas des reins, à la hanche et à la cuisse du côté gauché ;, et qui, quoique sa constitution n'en eût encore que peu souffert, paroissoit dépendre essen- tellement de quelque-affection organique dans l'articu- lation même. On lui administra deux fois par jour, d'a- bord un demi grain de l'extrait de stramonium , pré- paré avec toute la plante, dose qu’on augmenta ÿfa- duellement, jusqu'à un grain et demi, sans qu'elle en éprouvât aucun soulagement, ni aucun autre effet sen- sible qu'un léger vertige , qui ne duroit que quelques minutes, » 6. Observ. « Will: Brown , matélot, âgé de trente- deux ans , étoit atteint depuis quatre mois , d’une vio- lente sciatique , compliquée de douleurs syphilitiques , particulièrement dans les os des jambes. On avoit em- ployé sans aucun succès beaucoup de remèdes, les ven- iouses , les vésicatoires , les antimoniaux , le guaÿac et lopium, en larges doses. Au mois de maï dernier, quel- ques semaines après, son admission , les douleurs étant devenues presque intolérables , on lui prescrivit un demi grain de stramonium, préparé avec les semences, à pren- dre-trois fois par jour. Les prehiières doses n'eurent au- cun effet sensible. On les porta à. un grain , et’alors ,. dès le premier essai , il se-séntit fort mal {à son gre Os. son LES PROPR. MÉDICALES DE LA Por ÉPINEUSE. 215 pendant une demi heure; mais ensuite il fut extrème- ment soulagé. Cet état de calme dura plusieurs jours, quoiquon eût suspendu le remède. A la fin de juin, de vives douleurs s'étant de nouveau fait ressentir, on revint au stramonium , et on lui en administra trois fois par jour trois quarts de grain. Les douleurs de rhu- matisme se calmèrent presque sur-le-champ, et le 5 juil- let, il ne se plaignoit plus que de quelques douleurs au coude , et dans les jambes , pour lesquelles on lui fit subir un traitement mercuriel, en continuant le stra- monium , jusqu'au 22 : à cette époque , les douleurs ayant cessé, et le malade ne se plaignant plus que de foiblesse dans les membres, on discontinua le siramo- nium. Il fut renvoyé guéri le 11 septembre. » 7 Observ. « Justin Macarthy, âgé de cinquante -six ans, admis à l'hôpital le 10 juillet, étoit depuis trois semaines tourmenté de vives douleurs dans la hanche, la cuisse et le genou du côté droit. J'avois d'abord pris cette maladie pour une simple sciatique; mais en l'exa- minant de plus près, nous eumes lieu de croire qu’il y avoit quelque affection organique dans l'articulation même. Comme il souffroit cruellement, on lui adimi- nistra le stramonium en doses graduellement auymen- tées jusqu’à un grain trois fois par jour, sans procurer au malade aucun soulagement, quoiqu'il en éprouvât toujours des vertiges pendant quelques minutes, et de l'agitauon pendant son sommeil. Les vésicatoires appli- qués successivement sur la hanche, la cuisse et le genou, : améliorèrent sensiblement son état. Il ne se plaignoit que de quelques douleurs dans l'aine, où 1l s'est formé depuis une tumeur qui est venue à suppuration. » 8. Observ. « Christophe Russel, pauvre homme , âgé de soixante ans , étoit , depuis quinze jours, atteint d'une violente sciatique , lorsqu'il fut admis à l'hôpital , où on lui appliqua un yésicatoire sur la hanche , sans aucun sugcès ; après quoi on lui administra plusieurs remèdes» 216 MéDecrver. qui furent aussi inutiles. Enfin le 14 mai on lui fit prendre trois fois par jour un grain de stramonium , en suspendant tous les autres remèdes. Il en éprouva sur-le-champ un grand soulagement , sans ressentir au- cune affection de la tête. Il le continua à la même dose , jusqu’au 25, qu'on y renonca, parce qu'il étoit en pleine convalescence. Il fut peu de jours après renvoyé guéri. » 9° Observ. » William Rawson , âgé de quarante-huit ans , étoit aussi depuis trois mois atteint d’une violente sciatique , lorsqu'il fut admis à l'hôpital. Après avoir inutilement essayé plusieurs remèdes, on lui administra tois fois par jour un demi grain d'extrait, préparé avec les semences du stramonium. Le soulagement qu'il en éprouva sur-le-champ fut très - frappant. Dans peu de jours, il fut en état de marcher sans douleurs, et bien- tôt après, il fut renvoyé bien guéri. Le stramonium ne lui occasiannoit qu'un léger vertige de quelques mi- autes , après chaque dose.» 10.€ Observ, » Laurence Murry, âgé de trente-quatre ans, admis à l'hôpital il y a quelques semaines, éprou- voit de vives douleurs, en partie vénériennes , et en partie rhumatismales, qui redaubloient chaque nuit de la manière la plus cruelle. [l n’avoit pas quitté le lit depuis son admission. On l’avoit soumis à deux reprises. à un traitement anti-vénérien, poussé jusqu'à la salivation. On lui avoit d’ailleurs administré un grand nombre de remèdes pour le rhumatisme, sans qu'il en éprouvât beau- coup de soulagement. L’opium même, donné en grandes doses, n’avoit sur lui que peu d'effet. Enfin, on lui donna un soir un grain d'extrait de stramonium , pré- paré avec les semences; mais ce remède lui occasionna tant de vertiges et de maux de cœur, que quoiqu'il diminuât sensiblement ses douleurs, on erut nécessaire d’y renoncer pour le moment. Quelques jours après, les. douleurs revenant avec une violence insupportable , on Os. SUR LES PROPR. MÉDICALES DE LA POMME ÉPINEUSE. 217 recommenca le stramonium , à la dose d'un demi grain trois fois par jour, avec le plus grand succès. Le ver- tige qui en résultoit étoit à peine sensible ; et au bout de deux jours , il se trouva incomparablement mieux et plus exempt de douleurs qu'il ne l'eñt encore été de- puis le commencement de sa maladie. On continua ce remède pendant une quinzaine de jours, en lui admi- nistrant en même temps des remèdes mercuriels ; et au- jourd'hui il est en pleine convalescence,» 11.2 Observ. » Une jeune femme avoit été admise quel- ques mois auparavant par le chirurgien de lhôpital, Mr. Astley Cooper, pour un cancer au sein gauche, ulcéré et très- douloureux. On avoit essayé sans succès l’opium , la belladone et d’antres calmans. Le mal s'é- toit aussi porté sur le sein droit; et comme l’air de l'hôpital paroissoit aggraver beaucoup le dérangement général de sa santé et ses souffrances, on lui avoit conseillé de se retirer à la campagne. Je passois tous les jours près de son lit, et j'étois extrêmement touché de ses pleurs et de son désespoir. Je lui conseillai de res- ter quelques jours de plus à l’hôpital, pour essayer un nouveau remède , et je proposai le stramonium. On lui en administra de suite de petites doses, qui appaisèrent très - promptement ses douleurs, et lui rendirent, au bout de quelques jours, le calme et la sérénité. Elle partit pour la campagne, où je viens d'apprendre qu'elle est morte récemment. J'espère que ses derniers momens auront été moins pénibles. » 12€ Observ. » Le stramonium a aussi été singulière- ment utile à une dame affectée depuis quelques mois d'un tic douloureux, pour lequel Mr. Astley Cooper lui avoit donné des soins, conjointement avec son mari, qui est un praticien distingué, et qui a bien voulu me transmettre lui-même l'histoire de cette maladie. Il paroît que ce fut à la fin de février , qu'elle se mani- festa par de vives et fréquentes douleurs dans le côté 18 MéDEcryNs. droit du visage. L'opium, le camphre , la valériane, V'éther, etc. furent occasionnellement administrés, On lui appliqua sur la partie douloureuse un emplâtre de ciguë et d'opium, qui agit comme un vésicatoire. On lui admiristra aussi le kina en grandes doses. On essaya même une solution d'arséniate en doses graduellement augmentées, jusqu’à-ce qu'elle ne pût plus la supporter. Tous ces remèdes parurent la soulager , et l’on se flattoit d'une guérison prochaine , lorsqu'a la fin d’avril la ma- lade alla jouir de l'air de la campagne , dans le comté d'Hertford. Elle y fit de fréquentes promenades en voi- ture ouverte, Au bout de quinze jours, les douleurs reparurent avec la même violence qu'auparavant. On eut recours aux mêmes remèdes, mais sans aucun succès, Enfin on essaya l'extrait de stramonium préparé avec les semences , à la dose d'un quart de grain. Ce remède ,- qui n'avoit d'ailleurs pour elle aucun inconvénient, ne manquoit jamais de calmer ses douleurs. Quelquefois il falloit en donner une seconde dose dans le jour, après un intervalle de deux heures, mais jamais davantage. La malade comptoit tellement sur son efficacité, qu'elle n'alloit nulle part, sans porter avec elle quelques-unes de ses pillules, Pour compléter cependant sa guérison, on crut devoir la soumettre pendant quelque temps à un traitement mercuriel, qui paroissoit indiqué par un dérangement des fonctions de l’estomac et des intestins, auquel elle étoit sujetie depuis quelques années.” On lui administra les pillules bleues, qui parurent lui faire beaucoup de bien. I] ÿ à maintenant plus de deux mois quelle les a disconiinuées , étant parfaitement guérie. Sans doute ces pillules ont contribué à sa guérison ; mais il n'est pas douteux que le stramonium n'y aît eu une grande part, vüû le soulagement immédiat qu'il lui a toujours procuré. » 13.€ Observ.« Encouragé par le succès de ce remède dans le cas que je viens de citer, Mr. Cooper confia à mes ( Os. sUR LES PROPR. MÉDICALES DE LA POMME ÉPINEUSE. 21 soins, pour l'essayer sur elle, miss D. qui étoit depuis plusieurs années atteinte d'une maladie semblable , avec beaucoup plus de violence encore. Je l'essayai en effet ; mais soit que la maladie fùt d'une nature trop rebeile , et tout-à-fait incurable , ou plutôt vu l'extrême irritabis lité de la malade, il falut bientôt y renoncer ; elle ne pouvoit absolument pas en supporter la moindre dose; un huitième de grain seulement , la mettoit comme hors d'elle - même par l'extrême agitation, les vertiges et les nausées qui en résultoient à chaque dose , sans que cet état fût suivi d'aueun soulagement, » 14.2. Observ. « Enfin , il y a quelques semaines que j'ai vu un autre exemple de tic donloureux , qui revenoit très-fréquemment depuis trois ans , par des accès plus ou moins graves. Le malade étoit un homme de l’art, jouis- sant d'une grande réputation dans la branche particulière qu'il cultivoit, et qui paroissoit à d’autres égards d’une bonne santé. Il avoit pris sans aucun succès une multi- tude de remèdes. Au commencement d'août , il essaya l'extrait de stramonium préparé avec les semences. Il le commença à la dose d'un quart de grain trois fois par jour, sans en obtenir d'abord aucun effet; mais en por- tant chaque dose à un demi-grain , il en fut très-soulagé, sans én éprouver aucun inconvénient, ni aucun autre effet sensible que la diminution de ses douleurs , et un peu moins de constipation qu’à l'ordinaire. Ii partit pour le Continent. Ses premières lettres annoncoïent qu'il pre- noit très-régulièrement son remède, et qu'il continuoit à se trouver beaucoup mieux. Les dernières, qui sont du commencement de ce mois ( septembre ) sont un peu moins satisfaisantes. Il continue à souffrir un peu moins qu à son départ; mais quoiqu'il aît augmenté successive- ment la dose du*stramonium, jusqu'à cinq ou six grains par jour, il n'en éprouve aucune amélioration ultérieure dans son état, et sa guérison ne paroît pas avoir fait d'aussi grands progrès que je l'avois espéré. » 620 : MÉDECINE | » Tels sont les seuls faits que j'aye eu jusqu’à présent occasion d'observer relativement aux effets du stramo- nium administré intérieurement. Je suis loin de croire qu'un aussi petit nombre de cas(x) puisse suffire pour cons- tater l'utilité d’uu remède. Mais quoique nous ayons déjà plusieurs sédatifs très-puissans, celui-ci m'a paru mériter pourtant l'attention des médecins, par la propriété qu’il paroît avoir , en certains cas , de calmer de vives douleurs plus efficacément qu'aucun autre, sans produire de cons- tipation ; propriété qui ne me paroît pas avoir été suffi- samment remarquée , ni par Storck, qui le premier a mis ce remède en usage pour certaines maladies nerveuses , telles que la démence , l'épilepsie , les convulsions , ni par les auteurs allemands et suédois ( 2 ) qui ont répété ses expériences. ]l y a quelques années qu'on a recom- mandé parmi nous la fumée des feuilles de cette plante en guise de tabac, comme un excellent palliatif pour l'asthme, On en a quelquefois obtenu de bons effets. On commence même à la cultiver sous ce point de vue dans nos jardins. On en prépare aussi un onguent , dont on s'est servi avec succès pour les inflammations extérieures, et pour les hémorrhoïdes. Mais je ne connois aucun au- teur anglais qui aît jusqu'à présent traité de son usage intérieur comme calmant, C'est pourquoi j'ai cru devoir communiquer à la Société ce que j'en ai vu. Le temps nous apprendra jusqu'à quel point on peut compter sur utilité de ce remède. — Quant à ses mauvais effets, lors- (1) Il faut remarquer que les observations qu’on vient de lire ne faisoient pas toutes partie du mémoire, que l'auteur lut à la: Société Méd. Chir. le 25 juin 1816. Il-y en a trois ou quatre qui ont été ajoutées depuis cette époque jusqu à celle de l'impression, au milieu de septembre. (>) Voy. Storck, Tractatus de stramonio , Vienne, 1762. — Wedenberg d’Upsal; De stramonit usu ère morbis convulsivis. — Cdhelius de Stockholm , etc. Oss.SUR LES PROPR. MÉDICALES DE BA POMME ÉPINEUSE. 22H qu'on le prend en trop grande dose , savoir les vertiges, les nausées, la ségheresse du gosier , une sorte d'agitation nerveuse plus ou. moins générale , la dilatation de la pu- pille (r) , les éblouissemens , etc. ils ont été depuis long- temps observés par Boerhaave , et plus récemment par les Drs. Haygarth, Voodwill et Cooper ( 2 ). Mais ces effets qu'on observe a f°si après la plupart des narcotiques végé- taux, tels que la ciguë , la jusquiame , la belladone , etc. il est pour l'ordinaire facile de les éviter, en ne com- mencant le remède qu’en très-petites doses, comme d’un huitième de grain, qu'on augmente ensuite graduelle- ment (3).» En (1) Il y a bien des années qu'un jeune homme de ce PaYySs qui avoit les yeux d’un bleu clair, jouant aux boules avec ses ‘amis, et voulant marquer les siennes pour les reconnoître , prit qnélqués feuilles dé stramonium qui se trouvoient’ près de là et les écrasa entre ses deux boules. I] en sauta une goutte à l’un dé ses yeux , qui à l'instant devint complètement noir par là dilatation de la pupille. Cet accident ne cessæ qu'au bout de quelques heures pendant lesquelles il ne voyoit que peu ou point de cet œil. — J'ai vu aussi tout récemment un jeune homme à qui je donnai le stramonium pour calmer de vives douleurs nerveuses et qui en eut pendant quelques heures des éblouissemens , et la prunelle assez dilatée. (O) (2) Voy: Samuel Cooper’s inaugural Dissertation on Stra- montum , 1792 ; publiée dans Caldwells Selected medical Theses , Philadelphia , 1805 ; et Bartram in Transactions of the college of Physicians of Philadelphia , X. 198 , ete. (3) Depuis que j'ai eu connoissance du Mémoire du Dr. Marcet, j'ai administré l’extrait dé stramonium à quelques malades , sans en avoir encore obtenu des effets bien mar: qués. Mais je ne sais si notre extrait est préparé comme à Londres. J'en doute. Car il m'a paru qu’on en supporte gé- néralement une plus grande dose. J'en ai donné sans incon- vénient jusqu'à douze grains par jour. J'ai pourtant vu une malade qui quoique ses douleurs fussent un peu calmées par ce remède , en étoit tellement incommodée à la dose d’un grain par jour seulement, qu'il a fallu y renoncer. (Q) Ê M: à 2 = = re . SU > HISTOIRE NATURELLE. GnASSE ET DIMENSIONS D'UN CROCODILE, ( Morgenblatt }. { Bréhohesch près de Calcutta, les bords de la rivieré sont infestés d'un si grand nombre de crocodiles, que personne n'ose y séjourner , malgré lés agrémens que cet endroit présente. Beaucoup de personnes que le hazard y a conduites , ont succombé à la voracité de ces am- phibies. Le 27 juin 1815, un de ces terribles animaux a été tué par les habitans de l'endroit, qui font quelquefois cette chasse , en se réunissant en grand nombre. Voici comment on ya procédé. | On s'étoit apercu que le reflux avoit laissé le monstre à terre dans une petite baye , et qu'embourbé dans une fange profonde , il ne pouvoit pas aisément retourner dans la rivière, Huit hommes courageux résolurent de l'attaquer. Leurs seules armes étoient des bâtons de fer pointus et d'une longueur médiocre ; ils tâchèrent de s'approcher de l’animal, et de les lui plonger par le côté dans les parties les plus vulnérables. Le combat fat long, et peu s'en fallut qu'un des chasseurs n'en demeurût YiC= time. Mais enfin le redoutable ennemi succomba. On le porta en triomphe sur un brancard, dans la maison VOI- sine appartenant à Mr, Plowden , où on put l'examiner à loisir. La pointe de la queue, à la longueur d'environ un pied, s’étoit perdue dans le combat, Voici les dimen- sions exactes de cet animal. Dimensions D'un CrocopiLre. 293 pieds. pouc. De la pointe de la tête jusqu’à la queue . 16. 6. Longueur y. D 2. + PE OPEN er SES CSS LUS DURE CONS « DR tt 0e Un UP UT PS: LR MOUe ARS Ne ne RQ "ER FR US pIeUs de GVARE . +, * “ME. À #, 1. des, pieds de dérriéfe . ”. "3. 7— La plus grande largeur du corps . . . 2. 2. DR es + Ua" tt RSA NET CREME Longueur de 14” gueule" it. nr 8. RE Nu dec e Van el eme NUE Ainsi la longueur entière de l’animal, en vie, doit avoi* été de près de 18 pieds ; la circonférence de son corps à l'endroit le plus épais étoit de 6 pieds. Les dents étoient de grosseur différente ; nousen avons compté 25 ou 26 dans la mâchoire inférieure. On voyoit,à l'endroit où la tête est jointe au corps , un renflement qui paroît servir de dé- fense à l'animal : il en sortoit quatre saillies osseuses. Sur le dos, dans l'intervalle entre les pieds de devant et de derrière , s’étendoient trois rangs de saillies semblables; quatre autres rangs des mêmes proéminences s’approchoient de la queue jusqu’à la distance de 5: pieds, et de- là diminuoient en grosseur. Le bout de la queue étoit em forme d’épée, et taillé en dessus en facon de scie, faisant comme une continuation de ces rangs de saillies , qui de cette région augmentoient en grosseur et devenoient très- dures. Les cuisses étoient très - grosses en proportion de leur longueur. L'agpimal étoit pourvu de griffes énormes, qui aux pieds de derrière , avoient deux pouces de lon- gueur et demi pouce de nel ; celles des pieds de devant ne paroissoient pas Mit aussi grosses. . Ce monstre fut pour tous les habitans l’objet d'un grand étonnement, parce qu'il est très-rare de voir dans ces contrées des crocodiles d'une grandeur aussi remar- quable. | à LEE SR RTE (24 ) ARTS ÉCONOMIQUES. UrsER GASBELEUCHTUNG, etc. Sat l'éclairage par le moyen du gaz, à Londres; extrait d’une lettre du Prof, ScHwriGGEr au Conseiller Dorereiner. ( Journal de SCHWEIGGER , 17° Vol. cah. IV.) ( Traduction ),. Londres, 12 Sept. 1816. AUS vous étonnerez peut-être de n'avoir encore riert recu de moi sur l'éclairage avec le gaz , pratiqué à Londres ; il donne cependant un spectaclé agréable à tous les étrangers qui visitent cette capitale. Vous trou- verez ici sur cet objet des données d'autant plus exactes que jai mis plus de temps à les recueillir, par des in- formations prises auprès des personnes les plus capables de m'en donner, : 18 à 19000 lampes d’Argand dans lesquelles on brûle le gaz hydrogène carburé , sortant par de petites ouver: tures , brillent tous les soirs, depuis le coucher du so- leil, dans plusieurs des plus belles rues de Londres: Les conduits souterrains de l'air inflammable, présen- tent actuellement une longueur de 65 milles anglais, et Cependant ce n'est encore que fa plus petite partie de cette vaste métropole qui est éclairée de cette ma- nière. | On voit qu'on pourroit opposer à la longueur de ces conduits à-peu-près les mêmes objections qu’on a faites à l'occasion de l'ingénieux télégraphe électrique imaginé par Mr. Sommering , objections que le succès de cet appareil a en partie dissipées : on à lieu en ete de s'étonner EcvaïrRAGE DE LONDRES. 295 s'étonner qu'on ne fasse pas usage de ces conduits sou< terrains qui ont leur sortié dans toutés les maisons en< vironnantes, pour établir des correspondances télégras phiques entre des maisons dé commerce assez distantes, et qui font des affaires trèsimportantes. Alors, ces cons duits qui ne sont mis en usage que la nuit, pourroient servir aux communications journalières ( ceci soit dit er passant). Du reste, cet éclairage de gaz est simplement l'entreprise d'une société particulière, comme la plus grande partie des perfectionnemens importans auxquels Angleterre doit son bien-être intérieur. On ne voit nulle part plus qu'ici que , / mondo va da se, Le fonds de cette société particulière pour l'éclairage par le ga ; a été limité récemment par le Parlement à la somme de 400,000 liv. st., pour encourager la formation d’aus tres sociétés semblables, et empêcher que l'une d’etles ne devienne trop puissante, Le Gouvernement a luis même commencé depuis peu une entreprise de cé genfé;, et il a appelé à Londres Mr: Accum, chimiste allemand, avantageusement connu par sôn livre sur le thermos lampe, et par plusieurs autres ouvrages, afin qu'il éclai« rât par le gaz carburé la Monnoie Royale récemment bâtie, et tous les édifices destinés aux manipulations des métaux et aux logemens des ouvriers dans cet étaz blissement. La contenance du réservoir de gaz sera de 20000 pieds eubes, et la quantité de gaz que Mr. Accum s'ést engagé de livrer chaque jour pendant six heures à ces bâtimens;, égalera la lumière que donneroient, dafis le mêmé térips; six mille chandelles de six à la livre; D'après cela laps pareil entrepris sera le premier appareil isolé ; d’uné grandeur considérable, existant danis Londres ; où il ÿ en a déjà un, mais moindre; sans compter les niatius factures ainsi éclairées ; ainsi que la salle des phätz imaciens où se font les préparations en grand; ( établiss sement que jai visité plusieurs fois et sur lequel je Sc. et arts. Nouv. série, Vol. 4. N°. 3. Mars 1657; EP 356 ARTS ÉCONOMIQUES. vous promets des détails, car il me paroiît fort intéresà sant}. On à déjà annoncé dans les feuilles publiques que le Gouvernement est décidé à “éclairer, de cette manière, le parc de St. James, les entrées du palais du Roi, la maison du Prhidéf égert , l'amirauté ét la’ trésorerie ; et Mr. Accum a été chargé de faire un Rapport sur la meilleure manière d'exécuter cette En* treprise (r). LP J'apprends qu'on se prépare à Bristol à éclairer toute la ville avec le gaz; on a la même intention à kiverpool, et en Irlande à Dublin. Les frais de l'appareil pour Dublin , en y comprenant les conduits pour le gaz; conduits dont la longueur totale est de cinquante milles d'Angleterre , s'élévera à G6000 lir. st. La ville de Preston, et le bourg de Stoney-Horst sont déjà éclairés de cette manière. ‘- Pour les détails de construction on peut consulter avec avantage l’écrit de Mr. Accum, traduit en alle- “mand par Lampadius , et les morceaux insérés par Lam padius lui-même dans notre Journal (Schweigger ) en ne perdant point de vue quà chaque nouvelle cons+ truction on perfectionne toujours l'exécution. Par exem- ple Mr. Accum employe à présent au lieu de robinet; des soupapes à mercure. Ce procédé dé substitution remédie pleinement aux inconvéniens des robinets qui toujours perdent un peu d'air après avoir servi un certain temps. Le mercure est soulevé ou abaissé par le moyen d'une vis, et il ferme ou il ouvre ainsi les passages. On n’avoit pu jusqu'à présent trouver un ém UE MiBe ge LE LOL EN RE RE Le (x) apprends dans ce moment que Mr. Aceum doit faire incessamment les arrangemens nécessäires pour éclairer non- seulement toutes ces places , mais aussi le bâtiment du Conseil privé; il s’est engagé à tout terminer dans six mois, ce qui procurera à la partie accidentale de Londres uu embellissemet nouveaux (A) Éctatnace DE Lonpres 257 ploi à l’entière quantité de goudron que procurent ces appareils ; on s'en servoit en partie comme combustible ; aujourd'hui on le fait passer dans des tuyaux chauffés au rouge et on l'employe à fournir aussi le gaz coms bustible. Une livre de goudron donne quinze pieds cubes de gaz; et d’une mesure de vingt-ynatre quintaux de houille, on obtient actuellement, en comprenant la portion gazeuse fournie par le goudron, 15000 pieds eubes de gaz, dont 4 à 5 pieds cubes se consomment par heure dans une lampe d'Argand. Les propriétaires de maisons payent à la société qui a entrepris l’éclai- rage par lé gaz, pour 1000 pieds cubes de gaz con- duit chez eux, 15 schellings (1). On commence aussi à Paris à mettre à profit cette espèce d'éclairage. En Allemagne on en a fait jusqu'à présent peu d'usage excepté pour quelques fabriquès particulières ; et cependant Lampadius a été peut-être le premier chimiste qui aît appelé l'attention sur les pro duits économiques qu'on pouvoit retirer du procédé de la carbonisation, C'est lui aussi qui fit, il y a bien des années , l'essai de cette nouvelle méthode d'éclairage dans le château de Dresde, (1) Une lampe d’Argand de grandeur moyenné coûte, à ce que j'ai appris dans les magasins, pour brüler journelle= ment, en été trois, et en hiver six heures, 3liv st. par an. (228 ) MÉLANGES. Norice pes SÉANCES DE L’ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE Paris. 18 Név, Mn. dé ‘Humboldt lit les instructions que lui et Mr. Biot ont été chargés de préparer pour le Capit. Freycinet qui doit mettre à la voile dans peu pour un voyage de découvertes. Cette partie des instructions n'a pour objet que les observations physiques. Nous allons en donner un exposé rapide; il est utile de signaler aux physiciens en général, les objets qui méritent leur atten- tion. Phénomènes magnétiques. Le voyagenr cherchera à dé- terminer la situation de l'équateur magnétique; il ob- servera soigneusement la déclinaison de l'aiguille, soit à terre soit à bord , sous différens parallèles. Il éprouvera fréquemment l'intensité des forces magnétiques sur-tout sous l'équateur magnétique (x). Il observera les variations horaires de l'aiguille, leur époque , leur durée, leur grandeur, leur rapport avec l'état de l’atmosplière ; l'in- fluence des aurores australes sur les affollemens. Pression atmosphérique. On observera la pression moyens ne de l'air avec deux baromètres portatifs, de la cons» | truction de Fortin; on examinera si pres de l'équateur la pression est moindre que par les 25° de lat. On fera des observations barométriques régulières dans trois | époques de la journée; à 4 heures du matin , à midi, | k (1) On sait que cette intensité se mesure facilement par leh nombre relatif des oscillations d'une même aiguille dans u temps donné, (R) Norice pes Séances pe L'Ac.R. Des ScrENC. DE Panis. 229 et à 4 heures du soir. Il faudra observer dans la zône équinoxiale les quatre variations périodiques et horai- res (1) et les momens des maxima et minima d'élévation du mercure. — L'influence de la température — des ma- rées — des vents. | Temperature de l'air. On observera le thermomètre à l'air libre, au soleil, et à l'ombre; au lever du soleil, et entre midi et deux heures, sur-tout dans l’hémis- phère austral où les étés sont frais, et les hivers peu ri- goureux. Dans les relâches, on observera d'heure en heure la marche de deux thermomètres , l’un blanc, l'autre à boule colorée. Si l’on ajoute des observations nocturnes on aura la marche régulière de la tempéra- ture dans les vingt-quatre heures (2). Température de l'eau. On examinera la température de l'Océan à diverses latitudes et à différentes profon- deurs ; l'effet des bas-fonds, celui des courans ou fleuves océaniques. La largeur, la température et la célérité de ceux-ci ; on cherchera s'ils influent sur la température de l'air ; si la mer a une température différente le jour et la nuit; si l'eau paroît se réfroidir ou se réchauffer avant la tempête; (Mr. de H. croit qu'elle se réfroidit par le mélange des couches inférieures et supérieures qui résulte de l'agitation). L'auteur annonce que Mr. Gay-Lussaäc prépare un instrument pour l'examen de la température des eaux profondes, qui remplacera avec avantage la sonde thermométrique ordinaire à deux sou- papes. C'est un vase plein d'eau terminé par un tube (1) Voyez Bibl. Brit. Tome XIX, page 242, et XXXIV, page 209 et suiv. (R) (2) Il résulte de nos observations , répétées dans des époques de l'année très- différentes, que l'observation unique faite à -8 heures du matin, à l'avantage de donner ,er toute saison, expression très-approchée de la température moyenne des vingt-quatre heures. (R) 230 MÉLANGE.Ss. capillaire entrant dans un vase où il y a du mercure # lé tout disposé de manière que par l'abaissement de la température le mercure est forcé d'entrer dans le vase, d'où il ne peut plus ressortir (1). On cherchera à déterminer la température des puits, dés cavernes, des sources, etc. et si dans les isles de peu d'étendue entre les tropiques , la chaleur de la terre n’est pas moindre qu'elle ne devroit l'être, à eause du ré- froidissement occasionné par l'eau ambiante. Si le voya- geur trouve quelque registre météorologique tenu par un observateur capable, il devra en prendre copie et décrire les instrumens avec lesquels on a observé. Salure de l’eau. À faudra reconnoître , à diverses la- titudes , la position de la zône dans laquelle l’eau ac- quiert le plus de salure et de densité ; on prendra de 5 en 5 degrés de latitude, des near de l'eau dans des flacons, qu'on bouchera et mastiquera avec soin en les étiquetant, pour faire ensuite l’analyse des sels que ces eaux contiennent. … Notions gencrales. On observera les variations de eou- leur de la mer, les phénomènes électriques, les trombes ; les mouvemens des nuages, les effets des isles basses sur les nuages ; les vents alisés , les phénomènes des rosées pres des terres, selon le degré de sérénité du ciel; et on déterminera sur quels parallèles commencent la grêle et la neige. Ban ie A Place observe, au sujet des vents alisés qu” “E ne croit pas qu ’on aît mesuré leur vitesse moyenne, et que cependant les Lo remens constans sont les plus re- marquables. Il voudroit qu’on observät cette vitesse avec de bons anémomètres, comme aussi avec de bons locks, (x).On trouvera la description avec fig. de cet: appareil in- -génieux dans les Annales de physiques et de chimie, cabicr de septembré 181. Norrcz pes Skancers pe L’Ac.R.brsScrenc. pe Pants. 53x Ja vitesse du cuurant qui répond aux vents alisés. .: Mr. Biot demande, 1.° que dans les observations or- dinaires de hauteur, par lesquelles on détermine la Jati- tude , on observe la température de l'eau et de l'air, à eause de l'influence de cette donnée sur la réfraction. ° Que l'on cherche à déterminer la salure de la mer à diverses profondeurs. Il propose, pour cet objet , un instrument dont il s’est servi en Espagne avec feu Mr. De la Roche; c'est un cône creux, que l'on ferme par un ressort, lorsqu'il a atteint la profondeur desirée. 3.°11 voudroit qu'on eniployât la pression considérable qui résulte de l'immersion à de grandes profondeurs, pour essayer d’en obtenir la combinaison de certains gaz.— Mr. De Humboldt remarque , que la préparation de la plupart de ces gaz seroit difficile sur mer. Mr. de Jonnès lit un Mémoire sur l'exploration de la haute rézion des volcans éteints de la Martinique, entreprise des plus difficiles, et contre laquelle tous les obstacles naturels possibles semblent conjurés. La région supérieuresdu cône, qui, vue du pied paroît couverte d'un gazon raz qui lui a fait donner le nom de mon- tagne pelée , est couverte en réalité d’un bois continu, d'arbres de cinq pieds de haut, formant un feutre de ‘végétation assez serré pour que le voyageur pit souvent ‘marcher sur la éime de ces arbres. Le sommet du cra- ‘ière est un cône creux et tronqué comme celui du Vé- “suve. Le lac, qui se trouve au sommet, passe pour ün -abîme sans fond. De ce Mémoire et de ceux qui l'ont Be l’aû- teur tire les conclusions suivantes , savoir: 1.° que le massif septentrional est.un volcan d'origine sou-marine. ° Que les feux souterrains se sont portés du sud au mord. 3.° Que les siècles d'activité du volcan ont formé --deux périodes. 4° Que dans la prémière , le voléan a vomi des laves compactes, et dans la seconde, des pierres ponces. 5.° Que dans l'intérvalle qui a séparé les deux . 2323 MÉéLANGESs. périodes, la Martinique s’est couverte de bois. 6.° Qui faut abandonner le système de Buffon , de Fleurieu , gtc. sur la formation des Antilles. + { MM. Brongniart et Lelièvre sont nommés Commis- saires pour l'examen de ce Mémoire. 25 Nov. On annonce que l’Académie a nommé pour correspondans- dans la section d'économie rurale , Mr. Michaux, qui a réuni 36 voix sur 44, et Mr. Clarke, à qui le second scrutin donne la majorité absolue des VOIX. ; Mr. Cuvier présente ses Mémoires pour servir à Fhis- toire et à l'anatomie des mollusques , en un vol. 4° avec 35, planches. : Mr. Coquebert de Montbret lit une note relative aux instructions préparées pour le capitaine Freycinet. Cet académicien voudroit qu’on rapportät des échantillons { aussi soigneusement recueillis et étiquetés que ceux de l'eau de la mer ) des sables, coquillages et limons, que ramène la sonde, du fond de la mer. On formeroit des collections de ces objets dans les principaux ports, et l'on pourroit même en munir les navigateurs qui entreprendroient des voyages de long cours. Il faudroit à cet effet, donner plus d'étendue au plomb ordinaire de sonde , lenduire d'une substance plus visqueuse que le suif, et se servir de la drague. aussi souvent qu’on le pourroit. Il seroit avantageux d'avoir un instrument qui püt pénétrer dans la vase à une certaine profon- deur. Mr. Bontems Maubré a inventé, dit-on , une nou- velle sonde , qui atteindroit cet objet (r). (x) Dans le même but, et pour nous procurer des échan- tillons du fond du lac de Genève dans divers endroits, nous avons imaginé il y a plus de vingt ans un appareil qui a rempli son objet, et qui fait encore partie de notre collec- tion. C’est une sonde construite comme suit. Sa partie supé- gieure est un cône de plomb pesant environ trois livres, ter- Norrce pes SÉANCES DE L'Ac.R.nes Screxc. DE Partis. 233 : Mr. Ramond a la parole pour la partie minéralogiqué Le instructions à donner au capitaine Freycinet. En voici l'abrégé. x Quoique la situation ordinaire du navigateur soit peu favorable aux observations minériligifiest il pent cepen- dant observer, de la mer, la forme et la nature des côtes , les falaises, les bancs, les matières rapportées par la sonde ; et s'il aborde une côte inconnue , il doit se garder de l'erreur commune aux minéralogistes: ce ne sont point des échantillons de minéraux plus ou moins rares où remarquables , qu'on lui demande , mais des échantl- Jlons du sol, classés et étiquetés avec soin par erdre de lieux et de gisemens; ce sont sur-tout les terrains qu'il importe de connoître ; voir s'ils sont en couches ou en masses; si c'est en couches, quelle est la direction et l'inclinaison de celles-ci ; il faut prendre un échan- miné en haut par un anneau auquel s'attache la ligne. Sous la base du cône, et en prolongement de son axe, descend une tige cylindrique de fer, longue d'environ deux pouces, terminée par un cône creux d'acier, dont la pointe est en bas ; au-dessus de la base de ce cône renversé ; Joue, en façon de couvercle, un disque cireulaire de fer mince , qui dépasse un peu la circonférence du cône tout autour, et qui est percé au centre, d'un trou, dans lequel passe librement la tige cylindrique qui porte le cône creux , lequel, avec cette tige, ressemble à certains champignons très-coniques , ou à un pa- Tapluie à moitié ouvert , et tenu renversé. Voici l’effet : lorsque la sonde atteint le fond en LUE EE avec une certaine vitesæ , le cône pénètre dans la vase, le geouvercle se soulève, et la vase entre dans le creux intérieur. Au moment où on remonte la sonde , le couvercle, déjà retombé par son poids sur les bords du cône, le ferme, et empêche qu'en remontant , l'impulsion de l'eau ne délaye ét ne chasse de dedans le cône la matière qui y est entrée lorsqu'il a pénétré dans le fond vaseux. Si l’on n’y trouve rien, gela indique un fond de roçhe, (R) b34 | M # LANGES. tillon de chacune. Si l'on exaniine une chaîne de mon- tagnes , il faut chercher à-y observer le plus de circons- tances particulières possibles, et en déduire la forme et la direction de la chaîne et les accidens qu’elle peut avoir éprouvés. Dans les terrains volcaniques , il faut indiquer les grands traits ; distinguer les basaltes des laves, recueillir les galets et les sf dans les rivières, Voici un court lots qui peut servir à tous les voya* geurs géolosues ; chaque article porte en tête une lettre de l'alphabet. # À. Si l’on apercoit des terres inabordables, il faut en faire un croquis au trait, en désignant avec soin l’incli- naison des couches. B. Si l'on peut aborder, on recueillera des échantil- lons de distance en distance ; on marquera l'étendue et l'épaisseur des couches, leur parallélisme , leur ordre de superposition ; on en fera un dessin le plus ressem= blant qu’il sera possible. ; C. On cherchera à voir les couches par le eûôté , et sous diverses sections. D. L'inclinatson reconnue , on en déni la di- rection, et l'angle qu'elles font avec l’horizon, et on prendra , à la boussole, la direction de la commune section du plan des couches avec celui de l'horizon. C'est l'angle formé sur un point de cette commune sec- tion par deux perpendiculaires élevées, l'une dans le plan de l'horizon, l'autre dans celui de la couche, qui détermine l'inclinaison de celle-ci. E. Quoique les masses, ou couches, très-épaisses ne permettent pas d'observer la stratification des terrains , elles offrent souvent des alignemens tracés par des chai- nes entières de montagnes , ou des séries d'isles , dont il faut déterminer la direction. F. Quant aux roches, on déterminera, 1.° si elles sont en tables, ou en prismes. 2.° Si elles renferment des substances distinctes de Ja pâte; 3.° si elles offrent Norrcee pes Séances DE L'Ac.R. Es Screnc. DE Paris. 230 des bulles; 4° si on y découvre des corps organisés. G. Si on trouve une coulée de lave caractérisée ; on cherchera les meilleurs échantillons ; et dans le cas où l'on rencontreroit un cratère , il faudroit en déterminer la forme , les dimensions , les accidens , et en rapporter des scories , des sublimations, etc. H. On dit qu'on a trouvé des bancs de ponces flottan- tes sur la mer , rassemblées par les courans. Si l'on en rencontroit , il faudroit prendre note de leur gissement, et de leurs qualités minéralogiques , et chercher à expli- quer leur présence par la connoissance «les sols volcani- ques les plus voisins, J. En recueillant dans les rivières les cailloux roulés, il faut préférer les plus petits qui sont probablement venus de plus loin. Il faut éviter de confondre le sable des rivières avec celui de la mer. K. Au bord de la mér, au contraire , on choisira Îles galets les plus gros et les plus abondans, comme étant les plus propres à représenter la nature du sol. L, On ne négligera pas les lits ou couches molles entre les matières dures, comme les argiles , glaises , etc. M. On rapportera avec soin des échantillons des banes ou des isiots formés par des madrepores. N. On donnera une attention particulière aux mon- tagnes qui contiennent des fossiles. Ceux-ci peuvent être de nature diverse et provenir de quadrupèdes , d'oiseaux, de poissons , de coquillages de bois pétrifiés, végétaux herbacés, etc. Il n’est point nécessaire que ces corps soient parfaitement caractérisés ; et si ce sont des coquil- läges, il faut les recueillir lors même qu'ils sont enga- gés, sur-tout si l’on découvre la bouche ou la charnière. H faut soigneusement indiquer le heu , la nature du sol, prendre des fragmens de la matière environnante, et tenir note de l'ordre de superposition des couches. Enfin, il ne faut pas confondre les fossiles de terrains b36 MÉéLANGESs. différens ; et réunir ccux du même, par un "Re ef une enveloppe générale commune. O. Il ne faut pas regarder comme connus les terrains déjà habités par des Éhropésss : si l'on y trouve des gens änstruits , il faut s'aboucher avec eux, et leur demander z.° s’il y a des carrières de pierres dans le pays? 2.° D'où l'on tire le sel, le charbon, et le soufre? 3.° S'il y a des rivières qui charrient de l'or et des pierres précieuses ? 4° Sil y a des sources minérales, et de quelle nature ? 5.° S'il y a des montagnes et des lacs dans l’intérieur ? 6.° Si on y voit des volcans en activité , ou éteints ? 7.° S'il arrive quelquefois des tremblemens de terre ? P. Les échantillons doivent être peu volumineux ; de 6 à 7 centimètres de côté, sur 2 d'épaisseur. | On passe à l’élection de deux Correspondans de l'Aca- démie sur la présentation de six candidats, faite par la section de géographie et.de navigation. Au premier tour de scrutin , Mr. Lewenhorn de Copenhague obtient la pluralité absolue. Au troisième, Mr. Moreau de Jonnès est élu. ‘ ©) Se Normice Des SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE Lonpres (1) RAR RAS ARR RE 7 Nov. La Société reprend ses séances après la longue vacance d'été. Sir Everard Home lit un Mémoire sur la circulation du sang dans le /umbricus marinus , mollusque dans le- quel cette fonction a lieu d'une manière particulière. (1) Nous rétablissons ici une omission involontaire. Les séances, dont nous donnons ici la notice, ont précédé celles mentionnées dans notre cahier précédent. (R) Norice pes SÉANCES DE LA Soc.Rox.pe Lonpres. 23% L'espèce de cœur , qui en forme le centre est très-petit, et placé dans la ligne moyenne du ventre, il reçoit le sang de deux oreillettes séparées, des deux côtés du dos, comme aussi d'un vaisseau de la tête. Le sang passe du cœur dans une artère qui descend à la queue et d'où partent par paires des vaisseaux qui vont dans les branchies; ceux de ces vaisseaux qui se rendent dans les supérieures sont contournés; les inférieurs sont droits, Le retour du sang a lieu dans une veine logée le long du dos de l'animal , et dans deux autres latérales, qui arrivent aux oreillettes dont on a parlé. Dans le ver de terre ordinaire ( lumbricus terrestris) il n’y a pas de centre de circulation; on voit une artère qui descend le long du ventre et une veine sur le dos ; ces troncs principaux communiquent latéralement par cinq paires de réservoirs qui recoivent le sang veineux et le vident dans l'artère. L'auteur croit qu'on pourroit leur donner le nom d'oreillettes, car ils en font les fonctions. Le sang communique avec l'air par des vésicules qui sont en contact avec le tronc veineux. On remarque que la sèche / sepia) ayant trois cœurs, ne paroissoit res- sembler à aucun autre animal sous ce point de vue; mais l’auteur lui trouve un rapport à cet égard aveç le Teredo, dont le sang veineux arrive à deux oreil- lettes, d'où il passe dans un seul ventricule , ce qui forme en tout trois cavités actives. L'auteur termine par la comparaison anatomique des systèmes sanguins Téredo , Sepia, Lumbricus marinus , et Lumbricus terrestris. 14 nov. Le Dr. Johnstone communique un Mémoire sur la sangsue commune ( Hirudo vulgaris). L'auteur a substitué l'épithèse de vulgaris à celle de octoculata em- ployée par Linné, parce que l’Hirudo tessulata a aussi huit yeux. Cette sangsue est hermaphrodite et ovipare ; ses œufs sont renfermés dans une petite Capsule dont l'animal se débarrasse, et d'où les petits. sortent, à différentes périodes, 238 : Mécrancess 21 nov. Le Dr. Wilson Philip communique un Mémoire sur les effets du galvanisme pour guérir l'asthme non spasmodique. On applique au sternum et à l'épine du dos une feuille d’étain, et on met les deux feuilles en communication , avec une batterie de 8 à 16 disques de quatre pouces, qu’on rend active par l'acide muriatique étendu. Le soulagement est immédiat. Mais ce même traitement, appliqué à l'asthme spasmodique n’a pas eu d'effet utile. PO CE — Nories DEs Séawces pt LA Sociéré Rovacs D'EvrmeourcG. ER 17 nOV. Ox lit une lettre du Prof. Playfair, qui renferme le détail de certaines apparences qu’il a observées sur les: flancs de quelques montagnes de Suisse, et qui sont ana logues aux couches parallèles ( parallel roads ) de Glenroy en Ecosse. Il les a remarquées en Vallais près de Brieg ; contre les flancs des collines, sous la forme de lignes presque horizontales , sur une étendue de plusieurs mil« les. Elles sont marquées d'ordinaire par une végétation plus active, et souvent elles font l'effet d’une route ; 1l y en a souvent deux, et quelquefois trois, l'une au-dessus de l'autre , séparées par des intervalles assez considéra- bles. Mr. P. a découvert que ces apparences sont le ré- suliat de travaux humains, c’est-à-dire, l'effet d'anciens aqueducs destinés à l'irrigation. Il en conclut que le phé- nomène analogue, observé en Ecosse, pourroit bien. avoir la même origine; conjecture qui recoit un degré de probabilité du fait observé, que l’une de ces couches, ou routes parallèles de Glenroy commence vers le haut: de la vallée, près de l'une des sources du Roy. Nonce nes Siaxces De La SocréTé R. p’Enrunourc. 239 On lit dans la même séance un Mémoire du Dr. Brewster sur « les effets de la pression mécanique pour communiquer la double réfraction aux corps régulière- ment cristallisés. » Lorsque la lumière polariséé est trans- mise parallèlement à l'axe des cristaux de béril , de spath calcaire, ou de quartz, la force polarisante et la double réfraction disparoissent ; et à partir de ce terme leurs forces augmentent comme le quarré du sinus de l'angle que fait avec l'axe, le rayon polarisé. Lorsque la force polarisante est assez foible pour produire les couleurs dans les limites de l'échelle de Newton, le Dr. B. a trouvé que l’action d’une force ou comprimante ou di- latante pouvoit accroître , ou diminuer la force polari- sante, et celle qui produit la double réfraction, selon le mode de leur application ; et que ces actions extérieures communiquoient les mêmes forces au cristal, même dans le cas de parallélisme exact à l’axe. Ces effets ont lieu dans le spath calcaire et le cristal de roche. Le Dr. B. a aussi trouvé que les forces de double réfraction et de polarisation pouvoient être excitées dans les matières minérales par la transmission de la chaleur, de la même manière que dans les lames de verre; mais l’cffet est moins sensible, à raison de la marche plus rapide de la chaleur dans les minéraux: 2 Déc. On lit le détail de quelques expériences faites par Mr. Bald, Ingénieur civil, dans les houällères dy comté d’Ayr, avec la lampe de sureté de sir H. Davy ; elles ont démontré de la manière la plus frappante la parfaite sureté que procure cette découverte admirable, 16 Déc. On lit des observations de Mr. Bonar sur 1à filiation des diverses langues qu'on parle dans la partie orientale de l’Inde , et leur affinité avec le sanscrit et le chinois. On doit ces raprochemens à MM. Carcy, Mar- rshman, et Ward, missionnaires de la Société du baptème, On lit dans la même séance un Mémoire du Dr. Brevvs- ter, contenant les résultats d’une suite très - étendue 240. Mérañncezs. d'expériences sur l’action qu’exercent sur la lumièré les corps régulièrement cristallisés. Le Dr. B, a été amené par ces expériences, à la détérmination de toutes les lois qui règlent les phénomènes , et il en a déduit des for- mules qui permettent de calculer dans tous les cas, & priori, les teintes qu’on obtiendra, et la direction de l'axe des particules de la lumière. Il montre que les lois de double réfraction , établies par Mr. La Place ; et celles de la force polarisante , déterminées par Mr. Biot, ne sont que des cas particuliers appartenant à un système de lois beaucoup plus générales , applicables à l’immense variété de matières cristallisées que la nature présente ; tandis que les premières l’étoient seulement à deux ou trois de ces matières transparentes. NoTicE SUR LE TREMBLEMENT DE TERRE ÉPROUVÉ À Genève et dans d’autres Cantons de la Suisse, le x# de ce mois. LR ARR RS AR LR RAS LG L: 11 de ce mois à 9 heures 30 minutes du soir, temps vrai (1), occupés à écrire, nous éprouvames une secousse fort semblable à celle que procurent des sauts faits dans l'étage au-dessus ou au-dessous de l'apparte- ment qu’on habite, et qui ébranlent le plancher; à peine avions nous quitté la plume pour écouter, qu'une seconde secousse, du même genre, se fit sentir, ac- compagnée de craquemens dans les boiseries qui ne nous laissèrent (1) Le hasard nous ayant placés a côté d’un chronomètré bien réglé, sur lequel nous portames les yeux ; à l'instant de la première secousse , nous avons pu en déterminer CR précise, comme sil se fut agi d'une observation astronomi que. (R) Sur LE TREMBLEMENT DE TERRE, 54% laissèrent pas de doute que l'une et l'autre ne fussent effet d’un tremblement de terre. Nous en fumes plus convaincus lorsque peu après, une personne qui habite le quatrième étage de la maison, au rez-de-chaussée dé laquelle nous étions, entra effrayée, en nous demandatit si nous venions de ressentir le tremblement de terré qui l'avoit alarmée elle et $es domestiques , ét qui, d'après son rapport, nous parut (ainsi qu'il arrive com- munément ) avoir été plus sensible dans l'étage supé: périeur que dans le nôtre: Le lendemain l'événement de la veille fit l'objet dé. toutes les conversations: Nous recueillimes des divers rapports, que l'effet avoit été en général plus sensiblé dans la partie élevée que dans la partie basse de la villé$ dans la première des oiseaux endormis avoient perdü l'équilibre et étoient tombés au bas de leur cage ; là porte d’une armoire s'étoit ouverte d’elle-même; un livré de musique avoit failli tomber de son pupitre; mais d’ailleurs aucun événement plus grave n'avoit suivi tés secousses , sauf quelques malaises, éprouvés par des personnes plus sensibles que d'autres à ces influences ; et dont quelques-unes: ( chose assez surprenante ) en fus: rent attaquées; sans en soupconner la cause, dans lé moment. | | Il paroît que la Suissé entière a éprouvé cette sécoussé, et qu'elle a été même d’autant plus forte qu’on se ra* proche dävantage du nord de cette contrée. Cependant d'après le rapport que nous allons citer, il sembléroit que la vallée de Chamouni , située au pied dü Moñt-: Blanc, aît été le foyer principal de l'ébranlement , qui ÿ a produit des effets assez désastreux, ‘ Sc, et Arts. Nouv. série, Vol:4. N°.3, Mars à 8x me Q sen ne DT SN] Exvrarr D'une Lerrrs pe CHameé nt, sur quelques effets du tremblement de terre du 11. a — « Nous avons éprouvé ici le 11, à neuf heures et demie du soir, une légère secousse de tremblement de terre , qui me paroît avoir été bien fortement ressenti dans la vallée de Chamouny. Au village des Ouches, Situé vers l'extrémité occidentale de cette vallée, on a éprouvé 12 secousses dans l'intervalle de 24 heures. Plu- sieurs avalanches et de neiges et de glaces se sont déta- chées avec grand fracas , et ont porté la désolation dans la vallée. Cependant, il n'a péri dans ce village que quatre personnes, par l'effet d'une avalanche qui a enfoncé une maison. Le curé, venu ici pour d'autres affaires , fait un tableau effrayant dé la situation dans laquelle il s'est trouvé ; il lui sembloit , dit-il, que les montagnes s’entrechoquoient pendant ces secousses mul- üpliées, qui faisoient croire aux malheureux habitans qu'ils touchoient à la fin du monde. Ici, ( a Chambéri } il n'y a pas eu la vingtième partie des habitans , qui se soit aperçue d'une secousse. » | Le G. D. T. La gazette de Lausanne a donné plusieurs détails re- latifs à cet événement; il en résulte que la secousse a été plus sensible à Lausanne qu'à Genève. On trouve dans la feuille du 21, un tableau chronologique des tremblemens de terre éprouvés en Suisse, il nous paroît intéressant à transcrire. Sur Le TAEMBLEMENY DE ‘Tenne. 243 Années de Yère chrét. 563. C'est le tremblement de terre dont la chronique de Marius fait mention. 11 détruisit plusieurs villes et villages, et fit écrouler une montagne dans le bas Vallais, le lac Léman se souleva et inonda une partie de Genève. 829. Tremblement général. Il fut précédé de vents si violens qu’ils renversèrent des maisons et des arbres, xoo1. Ce phénomène se répéta cette année, accompagné de météores ignés. 1021. Tremblement à Bâle, la cathédrale s’écroula. 3082. Tremblement général en Suisse. Il fut accompagné à Neuchâtel d’éclairs et de coups de tonnerre. 1117. Le tremblement de cetté année fut signalé par plusieurs désastres, un grand nombre de châteaux furent ren- versés dans la Suisse allemande. 3346. Le palais épiscopal est détruit à Bâle par un tremble- ment de terre. 2348. De violentes secousses causent de nouveaux désastres dans la même ville; des exhalaisons qui en furent la suite produisirent une maladie contagieuse qui enleva le tiers de la population. 3356. Bâle éprouva cette année de nouveaux malheurs ; É se- cousses se prolongèrent pendant près d’une année; la ville et plusieurs villages environnans furent en partie renversés. À Rome, la voûte de la cathédrale s'écroula. 3393. (22 mars.) Tremblement général en Suisse; toutes les . montagnes furent ébranlées jusques à leurs sommets. L'été de cette année fut chaud, les fruits printanniers, les récoltes abondantes. 2456. Tremblement dans le Pays-de-Vaud. Orbe souffrit d’une inondation, ainsi que les campagnes voisines. 2584. Le tremblement fut général en Suisse; on l'éprouva plus violemment dans les environs d’Aigle , il y dura trois jours , et le 4 mars, une montagne s’écroulant couvrit de ses débris les villages de Corbeyri et d'Yvorne. 2600. Un tremblement de terre souleva la partie où le Rhône sort du lac, le cours du fleuve fut suspendu. 244 Méranéss 4618. Le Vallais fut violemment agité. Le bourg de Pleurs fut couvert par la chute d’une montagne, douze cents m- dividus y périrent. 1621. Tremblement dans toute la Suisse. Aurores boréales: Météores ignés. 661: Tremblement à Glaris où, le 20 janvier un globe de feu parut tomber du ciel. Près dé Soleure un rocher du Jura s’écroula: 1680. Tremblemient en Suisse et sur-tout à Neuchâtel ; suivi de grêle, de pluies abondantes et d'inondations dans le Pays-de-Vaud. 4912, Secousses à Bex, Aigle, Vevey ; accompagnées de déto- nations aërienrfes. 1739. Orägés violens en Europe qui détruisirent des foréts en: \ tières en Suisse. +744. Trémblément à Brigg jusqu'à Villeneuve, à Sion, lé chäteau épiscopal fut ébranlé; äux environs de Bex on entendit dans les montagnes un bruit sourd sem- blable à celui d’une artillerie lointaine ; toute la po- pulation vint chercher asile dans la plaine. %765. Désastré de Lisbonne, la secousse fut générale en Suisse ; le Léman s’agita, une barque naviguant à pleines voiles reçut une impulsion retrograde: 3816. Novembre. Secousse dans le district de Grändsori (en dé- cembre) seconde secousse très - violente sur-tout dans le hameau de Corcellètes, où elle fut accompagnée d’u# grand bruit souterrain: L'abondance des matières ne nous permet pas d'insérer dans ce Numéro les Annonces bibliographiques que nous avons été également forcés, de laisser en arrière, faute de place # depuis quélques mois: SAR RAR R LEMARRTERÉÉ TAGIQUES Faites au JARD1Isus du niveau de la Mer : Latitude 46%ire de PARIS. Fr 7. S $ , ile 5 Baromètre. "El 23 OBSERVATIONS DIVERSES. A ÂZ À Lev. du Soi.[ à 2 —| — a Pouc.lig.seiz.i poud 1 2 Les nuits froides ont arrété la vé- 31 © gétalion qui s'annoncoit très - hâtive . à Les blés se montrent beaux ; les trèfles 6 sont bien garnis; les semailles des 7 orges sont avancées ; on a déja planté 8 beaucoup de pommes de terre. 9 10 (*) On a éprouvé à 9h. 20 min. du soir un tremblement de terre. Voyez page 2/0. Er 2 6 Déclinaison de l'aiguille aimantée , à Observatoire de Genève le 31 Mars 20°. 18’. | Température d'un Puits de 3%, piecs ! le 3r Mars + 8. 8. | 46°. D = ©, «2 QE Baromètre. EU S LE = = Lev. du Sol.[ à = heures. Pouc.lig.seiz. pouc.lis. seiz. er À er mm | 1 27: OO. 4126. 11. 13 2 26, 11. 15|— x. 16 PO VE Na. l tr. 4 4 = 9. 6|— 8. 3 5 — 6 5]— 6.13 6 UNS SIN NE. US 7 — 6. 10[— 6. 13 8 — 7: 1] — 6. 6 9 — 9. 4 8. 3 10 € 27. o. 4l27. ©. 3 11 — 3 © 2, 14 12 Ne 10 1119 13 DORE) © E4 — Oo. 12] — ©. 14 15 — ©. S|— oo. 14 6 = GENS E 17 1 © À— oo 14— oo. 13 18 OR TL () NS st 19 O0. 1126. 11. 6 20 26. 9. 3]— 9.10 21 7. 1S|— 7* 10 22 — 9. 21— 9. 1 2 NC UC) 7 24 — 11. Il 11. 2 25 D 27. Oo 4. 11.—6 26 NC 010127 10,07 { 27 26. 11. 926. 11. 8 fl 28 27* ©. 4|27. Oo. o 29 = 1. 4|— 1072 30 ET. SSID Ë 31 =, of 3 ç bre à 4 pieds de terre, divisé en 80 parties. Ldus. | à 2h, Dix. d. nm” iE o + M co m “I "A U2 M 2 02 O0 Où NI =Y D CB V2 R @œ CO M ri 9 © W O pe +? œ a HEURE, NJ U>) 0) © O O uw © © © Pb © © O = = "O0 + O = RO On mn OwWwEN DOG un O mA N N Ov PA CNE SN NOIRE OR IMENERIET ON Ce) CSSIOROSERC $ o = $ R SUR T o + ] 8. o = AIMONS) + 8! 1:. o 8, vr. 8 of 16, oO | Moyennes. 26.11. 6,56/26. 1#:2,35 + 1,73{# 7:47 ILE | Hygromètre. à cheveu. L.du SO 21h. Degr. | Deg. —.— | 9° 72 75 82 73 86 97 92 83 88 83 74 81 85 89 2 78 80 90 92 81 78 80 73 81 78 80 78 79 78 76 AS 82 74 90 73 8: 56 76 73 79 71 81 74 80 78 79 86 88 69 729 69 78 85 86 63 16) so 70 74 75 79 81,611 76,55 Pluie ou neige en 24 heures. Lig. douz. —,/ ect E TI u2 n a PEN O L-] Men ED 36. © OBSERVATIONS ATMOSPHÉRIQUES. RE 1 l'herm. à l’om- et Gelée blanche ou rosée. G.B. 5 £ & G.B. e © & y RE Vents, L.duS.| à 2h. mm | mt s0 cal. s0 so s0 so so so so so so SO" so SO so SO- so SO: so so: cal. NE cal. NE cal. NE so NE NE NE NE NE NE NE NE NE NE cal. cal. so: NE NE NE NE NE NE NE NE NE cal. cal. NE cal. so cal. cal. cal. cal. cal. NE so so au-dessus du niveau de Ja Mer : 19’. Longitude 15°. 14°. ( de Tems ) à l'Orient de l'Observatoire de Parrs. TABLEAU DES OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES | Faites au JARDIN BOTANIQUE dé GENÈVE : : 395,6 mètres ( 203 toises) MARS 1877. a Etat du ciel. cou. , id, cou. , id, plu. , id. cou. , nei, nei., COu. de Sd nt) , id. “ s id. cou. , nua. cho id. cÉPRd cl. , id. cl. , id. plu. , nua. cou. » grésif, nua. , COU. cou. , id. cou. a nua, , COU. el. , nua. el. , id. cou. , plu. cl. , id. cl 14 cou. , cl. cou. , nu&. OBSERVATIONS DIVERSES. Les nuits froides ont arrêté la vé- gétation qui s’'annoncoit très - hâtive . Les blés se montrent beaux ; les trèfles sont bien garnis; les dites des orges sont avancées ; on a déja planté beaucoup de pommes de terre. a —_—_—_—_—__ (*) On a éprouvé à 9h. 20 min. du soir un tremblement de terre. page 240. Voyez ES Déclinaison de l'aiguille aimantée , à FObservatoire de Genève le o°. 18°. 3x Mars Température d’un a de 3%, piecs le 3r Mars + 8. Latitude ASTRONOMIE, Ürever DIE parAzrax Des PoLarsrerns , etc. Sur la parallaxe annuelle de l'étoile polaire ; par le Chev. de Linpenaw, Directeur de l’observatoire de Seeberg près Gotha. 4 Astronomische Jahrbuch de Berlin’, pour 1819). (1) ( Traduction ), DE ou à mes déterminations des constantes de la nutation et de l'aberration tirées de l'ascension droite observée de l'étoile polaire, telles que je vous les ai (x) Pour donner aux lecteurs qui né sont pas initiés dans 1è langage astronomique une idée de la nature et de l'impor- tance de la recherche dont il est question dans cet article , nous dirons , en peu de mots, qué les distances de la terre aux objets célestes , sé mesurent d’après les mêmes principes qui procurent celles des objets inaccessibles sur la terre , Cest-à- dire par des triangles , dont les bases sont accessibles et me- surables , tandis que les sommets ne le sont pas. L’angle du sommét , ou inaccessible, d’un pareil triängle , lorsqué ce som- met est un astré, se nomme la parallaxe : elle est dité Ao- rizontale lorsque l'angle a pour base le rayon de la terre, c'est-à-dire, une ligne d'environ 1433 lienés de long ; et nous disons en passant , que la parallaxe du soleil, c’est-a-dire , l'angle sous lequel on verroit depuis cet astre le rayon de la terre, n’est que de 8”: environ , ce qui donne près de 35 millions de lieues pour la distance du soleil à la terre , ou pour le côté du triangle dont langle du sommet est la parallaxe horizontalé du soleil. On sent que pour atteindre la distance des étoiles par le Sc. et arts, Nouv, série, Vol. 4. N°. 4. Avril 1817. R 240: ASTRONOMIT. ‘communiquées (à Mr. Bode ) l'an passé, ont été ait quées par quelques astronomes, j'ai repris cet objet avec une attention plus particulière, Le nombre des observations employées dans cette recherche s'élève ac- tuellement à 1400. Les équations de condition, à cinq inconnues (en y comprenant le parallaxe annuelle con- sidérée aussi comme inconnue } sont toutes dévelop- pées; et il ne me reste que le travail, (il est vrai un a —— — — —————— —— ———— - - Ï — " —" —— —" — même procédé , le rayon de la terre seroit une base fort insuffisante. Aussi, dans ce cas, on lui substitue le rayon de l'orbite terrestre , c’est-à-dire , les 35 millions de lieues qui séparent la terre du soleil; et on établit un triangle qui à cétte grande ligne pour base, et son sommet à quelque étoile fâvorablement placée pour que l'angle du sommet de ce trian- gle,( angle qui se nomme aussi Parallaxe , mais qu'on dis- tingue dans ce cas par l’épithète d’asnuelle ) soit le plus grand possible. . Déterminer cet angle par observation, et en conclure par le calcul la distance de l'étoile fixe la moins éloignée de la: terre a été l’objet de la recherche des plus habiles astronomes ; depuis Tycho-Brahé jusqu'à nos jours ; et malgré les progrès de la science, et ceux de l’art de construire les instrumens ;, on n’étoit encore parvenu, au temps de Bradley , qu'à savoir que la parallaxe annuelle de l'une des étoiles le plus favora- blement situées pour obienir cette détermination, éloit plu- tôt au-dessous qu'au-dessus d’une seconde de degré, ce qui place cette étoile, 24 plus voisine, à une distance de nous ; égale à 206 264 fois celle de la terre au soleil. Les perfectionnemens récens et considérables qui ont eu liea dans l'art de construire les instrumens ; le nombre des ob- servatoires qui en sont actuellement pourvus ; l'activité des observateurs ; l'application des calculs de probabilité aux ré sultats soumis à une critique préalablement discutée ; l’ensem- ble de toutes ces ressources a encouragé à reprendre cette re“ cherche ; l'article qui suit est lune de ces tentative , et elle en fait espérer d’autres. (R) SUR LA PARALLAXE ANNUELLE DE L'ÉTOILE POLAIRE. 247 peu pénible) de l'élimination d'après la méthode des plus petits quarrés, et la détermination de la proba- bilité de chaque résultat, ce que je compte terminer dans peu. Pour ne pas fonder uniquement sur l'étoile polaire mes résultats sur les constantes de l'aberration et de la nutation , je pense y faire concourir aussi les observations nombreuses de 7 du Dragon tirées des registres de l'Observatoire de Greenwich. J'ai aussi soumis à une nouvelle discussion et réduc- tion , les observations de l'étoile polaire, de Piazzi, dont je viens de recevoir l'original ; si on fait entrer dans le calcul toutes les observations, sans en excepter aucune, on trouve la parallaxe annuelle de l'étoile polaire — 1,733; si on écarte sept observations faites dans le mois de juillet 1815 qui diffèrent de toutes les autres, et de celles faites par Bessel et moi, de 10” de temps, on trouve la parallaxe annuelle — 1"”,08r. Enfin, si on exclut encore une série d’observations qui diffèrent de 6 à 7” de tems des déterminations ob- tenues dans le même temps par Maskelyne , alors la parallaxe se rapproche tout-à-fait de zéro. Il paroît qu'il existe dans l’observatoire de Palerme une circonstance particulière et constante qui augmente les ascensions droites observées dans la saison chaude, 248 À STRONOMIE. a —— GENAUE BERUHNUNG DER NAHEN ZUZAMMENKRUNFT, etc. Calcul exact de la conjonction prochaine de la pla- nète Vénus avec Régulus (« du Lion) qui aura lieu le 29 septembre de cette année 1817; pour Berlin, Gotha , et Tubingue. Par le Dr. Tônwtes. ( Astrono- mische Jahrbuch de Berlin pour 1819). ( Traduction . RSR RAR RAR RAR SAR cJ’ar cru qu'il seroit utile de calculer exactement, d’après les tables les plus récentes, la conjonction de Vénus avec Régulus annoncée dans les éphémérides de Berlin pour 1817 et dans le Journal astronomique de Lindenau et Bohnenberouer pour 1816 , rapportée aux trois observatoires de Berlin, Gotha et Tubingue. Cette observation servira mon-seulement à déterminer avec précision l’erreur des tables, mais aussi à établir la pa- rallaxe de Vénus, qui se manifeste ici sans complica- tion d’autres phénomènes , ainsi que cela arrive dans ses passages devant le disque du soleil (1). Je me suis servi pour le calcul aproximatif des tables de Lindenau pour Vénus, et de celles de Delambre pour le soleil. J'y ai puisé les quantités suivantes pour Berlin. (1) On peut comprendre d’après la note ajoutée à l’article qui précède, combien cette observation seroit importante si \ om à Ds, De ee " ne je + É Ve t: À A # NOR su F HE | )ATAN bu { J A: ITR En 2 k et fé wiki WE ae Fe Ro 4 4 Je 1.8 L k &, 2e AE = See GE Ce mer Bd. Viuv. TIV. Science . Fourneaux der Votrpesr cconomiquer de Geneve Le vation, Jo1L Jace. / | 172 | om rer Coupe prie Jr # line À B du plan ce pen Sn | il 3 L l à \tE = Ut MU Te 1 s | | 279 ES EE => = E 2 7 9 10 7 12 pieds ; | ; C* par Brollia. à ghat par ci Geifore Dérairs sur ze Boon-Urpaé. 277 ment et sans tranches jusques à la hauteur de soixante à quatre-vingts pieds. Son écorce est blanchâtre , et elle se creyasse légérement de bas en haut. Dans les vieux arbres, cette écorce a plus d'un demi pouce d'épais- seur, près de terre, et lorsqu'on l’entame on en voit sortir en abondance le suc laiteux avec lequel ôn pré- pare le poison fameux. Il suffit de piquer l'arbre pour que ce suc, de couleur jaunâtre, en sorte ; il est plus pâle quand les arbres sont vieux, et presque blanc lorsqu'ils sont tout-à-fait jeunes ; sa surface devient brune lorsqu'il demeure exposé à l'air. Il est un peu plus épais et plus visqueux que le lait. C'est l'écorce proprement dite, qui renferme ce suc, et en si grande abondance quon peut en remplir une tasse en peu de temps, si l'arbre est d'une certaine grosseur, Avant l'époque de la floraison de cet arbre, c'est-à- dire vers le commencement. de juin , il perd ses feuilles, qui reparoissent après la fécondation opérée par les fleurs mâles. Cet arbre se plaît dans un sol fertile et qui ne soit pas trop élevé, et on ne le rencontre que dans les plus grandes forêts. Le Dr. le vit pour la première fois dans la province de Poegar qu'il traversoit en allant à Banjoowangee. Lorsqu'on commence à défricher les terrains nouveaux aux envi- rons de cette dernière contrée, ce n'est qu'à grand peine qu’on peut engager les habitans à s’approcher de l'arbre, à cause de la crainte que leur. inspire l'é- ruption cutanée quil occasionne lorsqu'il est fraiche- ment abattu. Mais, sauf les cas où on lui fait de larges blessures, ou lorsqu'on l'abat à la hache, opé- ration qui dégage et mêle à l'atmosphère environnante des effluves pernicieux , on peut, sans inconvénient, s'approcher de cet arbre et même monter dessus comme sur les autres arbres de la forêt; il est comme eux environné d'arbrisseaux et de plantes, et l'auteur n'a Sc. et arts. Nouv. série, Vol. 4: N°. 4. Avril 18 17. T 37 HisTOIRE NATURELLE. remarqué autour d'aucun antshar cette stérilité prétendu® dont parle le voyageur hollandais. » Le plus gros de ces arbres (dit le Dr. H.) que je rencontrai dans le Blambangan, étoit serré de si près par les autres arbres et arbrisseaux de la forêt, que je ne pus l’atteindre qu'aYee peine ; et rien ne contrastoit plus que ce spectacle avec la désolation annoncée par Fœrsch. On voyoit autour de la mère tige un nombre de rejettons qui me rappeloient ce vers de Darwin dans son Jardin botanique. » Chained at his root two scion Demons deyell (x). Tandis qu’en me rappelant sa belle description des Upas , et ayant l'arbre sous les yeux , j'eus tout lieu de me réjouir qu'elle reposât sur une fiction. Le Tsittik est un grand arbrisseau grimpant. La tige dans es plus gros, a deux ou trois-pouces de diamètre; elle est recouverte d'une écorce brune rougeätre qui renferme un suc de la même couleur, et d'où s’exhale une odeur piquante et un peu nauséabonde. C'est de cette écorce qu'on tire le poison; l'arbre est très-rare, même dans les forêts vierges de Blambangan. Un vieux habitant de Java, connu par son habileté -dans la préparation du poison, exécuta toute la série des -opérations en ma présence. 1 filtra soigneusement dans une jatte , environ huit onces de suc d'antshar, qui avoit -été recueilli la veille au soir, et qu'on avoit conservé dans un tuyau de bambou. On y mêla ensuite le suc exprimé, après rapure €t contusion préalables , des plan- tes suivantes.— Ârum , nampoo ( Javanois ) kaempferia, galanga , kontshur, amomum , bengley ( variété de ze- rumbed } oignon, et ail; de chacun environ demi drach- me; on y ajouta la même quantité de poivre noir pul- vérisé très-fin, et on remua le mélange. (1) Deux diables , rejettons , sortent @e sa racine. Dévarrzs sur ze Boon-UpPaAs. 279 Le manipulateur prit alors un fruit entier du Capsi- cum fructicosum ( poivre de Guinée ) il l’ouvrit, il en sortit une seule graine, qu’il posa sur le liquide au mi- lieu de la jatte. Cette graine se mit aussitôt en mouve- ment rapide, tantôt en cercle régulier, tantôt s'élancant vers les bords du vase, en procurant au liquide une commotion visible. Ce phénomène dura environ une minute, Lorsque ce grain fut en repos, on ajouta une dose de poivre éd à la première, et on init flotter sur la liqueur une seconde graine de capsicum ; un mouvement analogue au précédent se manifesta aussitôt, mais avec moins d'énergie et de durée. On répéta en- core une fois l'addition du poivre, on mit sur le liquide une troisième graine, qui y demeura tranquille en y for- mant autour d'elle un cercle, qui ressembloit à ces halos qu'on voit quelquefois autour de la lune. C'est un signe que la préparation du poison est achevée. : On prépare le tshettik en enlevant l'écorce de la ra- cine , en la faisant bouillir; puis, après avoir Ôté l'é- torce , de l'eau qui en a tiré l'extrait, on fait évaporer celui-ci sur le feu jusqu'en consistance de sirop; après quoi on procède comme avec l'antshar. Le Dr. Horsefñeld donne les détails de vingt-six expé- riences, choisies sur un très-grand nombre, comme pro pres à montrer plus particulièrement les effets du poison de l’antshar, et de celui du tshettik, lorsqu'ils sont in- troduits dans la circulation ; on y procédoit toujours avec la pointe d’un dard ou d'une flèche de bambou, qui avoit été trempée dans le poison. ‘* Le mode d'action des deux poisons divers sur l’éco- nomie animale est essentiellement différent. Les dix-sept premières expériences furent faites avec Tantshar. La promptitude de ses effets dépendoit beau- coup de la grandeur des vaisseaux attaqués et de la quantité relative de poison ainsi introduite dans la cir- culation, T 2 280 HISTOIRE NATURELLE. Dans la première expérience , la mort s'en suivit et vingt-six minutes ; dans la seconde , en treize. Le poi- son tiré des diverses parties de l'isle ne parut pas diffé- rent de lui-même. La suite ordinaire des symptômes est un frisson et un tremblement dans les extrémités, une inquiétude croissante, des évacuations alvines , de la foiblesse, jus- qu’à l'évanouissement , de légers spasmes , des convul- sions , une respiration accélérée , une sécrétion abon- dante de salive, des contractions spasmodiques des mus- cles de la poitrine et du ventre, des vomissemens d’é- cume et de matières stercorales , une respiration très- laborieuse , des convulsions violentes par accès répétés, enfin l’agonie et la mort. Les effets sur les quadrupèdes sont à- peu-près sem- blables, dans quelque partie de l'animal qu’on aît fait la blessure. Quelquefois l’action du poison est si violente et rapide, que la série entière des symptômes énumérés n'a pas le temps de se déployer. Le poison de l'upas paroït attaquer les divers qua= drupèdes avec une force également délétère, mais pro- portionnée en quelque manière à leur taille et à leur disposition particulière. Pour les chiens, dans la plupart des expériences , la mort est arrivée au bout d’une heure. Üne souris fut tuée en quinze minutes; un chat, dans le même intervalle ; un singe, en sept mi-' nutes. Un buffle , l'un des plus gros quadrupèdes qu’on trouve dans l’isle, mourut au bout de deux heures et dix minutes, quoique la quantité de poison introduite dans ce cas fût proportionnée à celle introduite dans le système circulant des animaux plus petits. Lorsqu'on substitue dans la préparation du poison de la sève des arbres vénéneux mentionnés , l’extrait de tabac ou celui de stramonium, aux épices indiquées tout- à-l'heure , le poison est aussi actif, s’il ne l'est pas da- vantage. Dévaizs sur LE Boon-Up1s, 281 Le suc tout pur de l'arbre, sans mélange ni préparation, paroît agir avec autant de force que lorsqu'il a subi les préparations indiquées , qui ne semblent rien ajouter à sa violence naturelle , et dans lesquelles il entre pro- bablement plus de charlatanerie que de convenance ‘réelle, ou de nécessité. Les oiseaux sont très-diversement affectés par ce poi- son. La volaille a une faculté particulière pour résister à ses effets; un poulet survécut vingt-quatre heures à la blessure empoisonnée ; d'autres y ont tout-à-fait échappé, après avoir éprouvé seulement une affection locale. L'effet du poison préparé avec le ishettik est beau- coup plus violent et plus prompt que celui de l'ant- shar , et il opère d'une manière différente sur l'écono- mie animale. Ce dernier agit principalement sur l'esto- mac et le canal alimentaire , sur les organes de la res- piration et de la circulation; le tshettik attaque sur-tout le cerveau et tout le système nerveux (1). La comparaison des apparences résultantes de l’ou- verture des cadavres dans les deux classes d'expériences, manifeste d'une manière frappante le mode particulier d'action de chacun des deux poisons, ainsi qu’on le verra tout-à-lheure. Voici les symptômes de l'attaque du dernier. Après quelques accès de foiblesse , de stupeur, et de légères convulsions , l’action devient soudaine ; en facon d'apoplexie, elle détend tout-à-coup le système nerveux tout entier. (1) Mr. Brodie dans un Mémoire sur les poisons végétaux ( Phil. Trans. 1811) a donné le détail de quelques expériences qu'il a faites sur l’upas antiar de Java, que Mr. Marsden lui avoit procuré. Il en résulte que lorsqu'on l’introduit dans une blessure il procure la mort (comme le fait l'infusion de tabac injectée dans les intestins ) en détruisant l’irritabilité du sœur , et en arrétant ainsi la circulation du sang. (A) 262 HiS$ToOrRE NATURELLE. Dans deux expériences, cet effet soudain eut .lieu dans la sixième minute après la blessure faite ; dans une autre, à la séptième. Dans toutes, l'animal se pros- terna subitement, la tête la première, et entra en con- vulsion jusqu'a la mort. Ce poison affecte les volailles d'une manière bien plus violente que celui de l'antshar. Elles meurent fréquem- - ment dans l'intervalle d’une minute après la blessure. La simple décoction de l'écorce de la racine du tshet- tik est presque aussi active que le poison qu'on en pré- pare par le procédé indiqué. La portion résineuse de l'écorce ne l'esi pas à beaucoup près autant que l'ex- trait soluble à l'eau. Le tshettik est aussi un poison violent pour les qua- drupèdes lorsqu'il est introduit dans leurs voies alimen- taires ; il exige dans ce cas à-peu-près le double du temps pendant lequel il produit le même effet à la suite d’une blessure avec le trait empoisonné ; mais les oiseaux de basse-cour peuvent l’avaler sans inconvénient. Le poison de l'antshar n’agit pas à beaucoup près aussi violemment sur les quadrupèdes que celui du tshettik. Le Dr. H. ayant fait avaler le premier à un chien, la- nimal éprouva d’abord à-peu-près la suite des symp- tômes que produit la piqüre , et il en fut tourmenté pendant deux heures, mais les vomissemens le soula- gèrent, et il finit par en réchapper. Ruimpbhius affirme que ce poison, pris à l'intérieur en petite dose, peut agir utilement comme remède. Voici les résultats qu'a présentés l'ouverture des ani- maux tués par ces poisons. Dans ceux qui avoient succombé à l’antshar, on trou-. voit toujours les gros vaisseaux du thorax, l’aorte et les veines caves , excessivement distendues ; les viscères vai- sins de la source de la circulation , et particulièrement les poumons , étoient toujours gonflés de sang, qui, dans cet organe, ainsi que dans l'aorte, étoit d'un rouge Dérarzs sur LE Boon-Uras: 233 vif et complétement oxigéné. Lorsqu'on faisoit une pi- qûre à ces viscères, le sang en jaillissoit comme si le ressort de la vie eût encore subsisté: Les vaisseaux du foie , de l'estomac, des intestins , et les viscères de l'ab- domen en général étoient aussi plus distendus que dans l'état naturel , mais pas autant toutefois que ceux du thorax. On trouvoit quelquefois un peu de sérosité épan- chée dans la cavité de l'abdomen. L’estomac étoit toujours plein d'air; et dans les cas où l’action du poison avoit été graduée , et où le vo- missement avoit fait partie des symptômes, les parois de ce viscère étoient garnies d’écume à l'intérieur. Le cerveau montroit moins d'indices de l'action du poison que n’en indiquoient les viscères du thorax et de l’abdomen. Dans quelques cas , il paroissoit parfaite- ment naturel ; dans d’autres , on remarquoit de légers signes d'inflammation. | Dans quelques-uns des animaux, on voyoit subsister, pendant la dissection, un mouvement ondulatoire de la peau et des muscles ; c’est-à-dire , que l'irritabilité n'é- toit pas détruite. Les apparences qu'offroient les animaux détruits par le tshettik étoient très-différentes. Dans un nombre d'ou- vertures , on trouva les viscères du thorax et de l’ab- domen à-peu-près dans l’état naturel ; et les gros vais- seaux du thorax offroient le même aspect qu'ils présen- tent après la mort, occasionnée par d’autres poisons. Mais le cerveau, et particulièrement la dure-mère , montroient les signes d'une action des plus violentes. Dans quelques cas, l’inflammation et la rougeur de cette membrane étoient tellement frappantes , qu'au premier aspect le Dr. H. se persuadoit que l'animal avoit recu une violente contusion ; mais la constance de ce symp- tôme dans les animaux tués par le tshettik le convain- quit, à la fin, qu'il étoit l’effet particulier de ce genre de poison. 284 * HISTOIRE NATURELLE. Rumphius avoit eu l'occasion d’observer lui-même les effets des armes empoisonnées sur l’organisation hu- maine , à l'époque des guerres entre les insulaires de Macassar et ceux d’Amboine, vers l'an 1650: Il dit que lorsque le poison: est en contact avec le sang chaud et vivant , il est charrié de suite dans toutes les routes de la circulation, et qu'il occasionne alors la sensation d’une chaleur brûlante suivie de vertiges , puis d'éva- nouissemens ; et enfin de la mort. Les soldats hollandais qui éprouvèrent en grand nom b'e l'effet de ces armes redoutables, trouvèrent enfin, au rapport de Rumphius , un contre-poison presque in+ fa :hble dans la racine du crénum asiaticum , qu'il ap- pelle radix toxicaria; elle a une forte action émétique ; et employée à temps , elle réussissoit presque toujours: Un habitant de Java , qui paroissoit fort intelligent, apprit au Dr. H. qu'un de ses compatriotes avoit été blessé d'une manière clandestine par une flèche empoi- sonnée , lancée avec une sarbacane ; la piqûre avoit eu lieu à l'avant-bras près de l'articulation du coude. Dans l'intervalle d'un quart d'heure, il fut attaqué de som- nolence; puis de vomissement , auquel succéda le dé- bre; et il succomba au poison en moins de demi heure. ICONOGRAPHIE BOTANIQUE. x Les Roses, par P. J. Renouté , Peintre de fleurs, Dessinateur en titre de la classe de Physique de l'Institut et du Muséum d'Histoire naturelle. Paris , de l'imprimerie de Firmin Didot, re, livraison , 1817 (x). LS te Nos lecteurs partagent sans doute le besoin que nous éprouvons de détourner leurs regards, et les nôtres, du funeste présent fait par la nature aux habitans de Java ; et de ces cruelles expériences, pour passer à des objets moins pénibles. é Remarquons d'abord, que ces produits redoutables du règne végétal sont rares ; qu'ils naissent loin de nous , relégués dans un coin de la terre, cachés dans des forêts presque impénétrables, où l’inquiète curiosité de l’hom- me les a découverts, et livrés à la détestable industrie d’un peuple à demi sauvage. Quelle proportion y a-t-il entre ces rares plantes délétères, et les innombrables produits utiles dont la bienfaisante maïn , qui couvrit la terre de germes, et l'imprégna de la force reproduc- trice, nous enrichit sans mesure ? Ce n'est pas tout; et, comme si tant de fruits divers, qui servent d'aliment ; et qui sont d'ailleurs assortis à toutes les délicatesses de l'un de nos sens, n'eussent pas été un présent assez (1) L'ouvrage aura vingt livraisons , chacune de six plan- ches coloriées , outre le texte ; en deux formats , grand in-4° et grand in-folio. Le prix de la souscription est de 20 francs la livraison, pour le premier de ces deux formats, et 40 fr. pour le second. S’adresser chez l'auteur, rue de Seine , n.° 6. On ne paie rien en souscrivant, et seulement à mesure des livraisons. 286 : TconocraPnie-BOTANIQUE. beau ; comme si l'urixx n’eût pas suffi, l'AGRÉABLE a été donné par dessus , et avec la même profusion. Par une Bonté que nous disons ingénieuse, fauté d'un mot qui puisse rendre moins mal notre pensée, le Créateur a voulu que le luxe des fleurs surpassät peut-être celui des fruits; et cela, pour que deux autres sens de l’homme jouissent encore; certes , ce n’est pas pour elles, ce n'est point non plus pour les animaux , qui ne les regardent que pour les dévorer, que les fleurs montrent ces formes st belles , si élégantes, tantôt symétriques, tantôt réguliè- rement irrégulières, et qu'elles sont ornées des couleurs les plus riches et les plus harmonieuses ; ce n’est pas pour elles qu'elles exhalent leurs parfums : c'est l'homme, seul qui est invité à jouir de tout cela; et ces beaux dons lui sont prodigués , en pure addition au nécessaire, à ce qui auroït même suffi à une douce existence ; c'est là décidément un superflu , c'est un dessert continuel au banquet de la vie. Le goût, et le talent des beaux arts sont encore des dons du même genre faits à l'homme par la suprême Bonté. Il en jouit, et il les perfectionne , à mesure qu’il s'avance dans la carrière de la civilisation; et leur in- fluence sur cette même civilisation n'est pas douteuse. Quel plus beau et plus juste tribut de reconnoissance les arts d'imitation peuvent-ils donc offrir à cette bienfaisante Nature , que de choisir leurs modèles dans les produits qu'elle semble étaler avec le plus de complaisance ! Quoi de plus heureusement imaginé que de fixer, par la magie du pinceau, ces formes et ces couleurs fugitives, qui n’ont qu’une saison , qu'un jour , quelquefois qu'un moment! L'arts’ennoblit lorsqu'il s'associe de cette ma- nière avec la nature, lorsqu'il recoit ses lecons, et qu'il essaie d'imiter des êtres qu'elle à pris plaisir à faconner et à embellir. Il s'ennoblit encore lorsqu'il prête son aide à la science, en retraçant pour elle avec précision et d'une manière durable , non-seulement le Les Roses, etc. 287 port des plantes, mais ces caractères subtils fondés sur les formes, les dimensions, et le nombre d'organes dé- licats , que l’œil distingue à peine , et dont rien qu'un pinceau géométriquement fidèle ne peut donner la repré- sentation exacie ; organes sur lesquels reposent toutefois non-seulement le mystère de la reproduction | mais les principes des classifications sans lesquelles il n'y auroit point de science. Honneur aux artisies éminens qui con- sacrent leurs talens et leurs veilles aux entréprises icono- graphiques du genre de celle que nous annonçons; gloire à celui qui, avec un talent, une activité et une persé- vérance également remarquables , en a parachevé à lui seul presque plus que tous les autres ensemble; et qui, en simplifiant les procédés de l'art, en a reculé les limites ! ; Repouté estauteur ou peintre de plus de vingt ouvrages d'Iconographie botanique dont plusieurs présentent 4 ou 5oo figures. La seule famille des liliacées, qu'il vient de terminer , à fourni quatre-vingts livraisons ; formant huit volumes, grand in-folio, qui renferment chacun soi- xante planches, de la plus parfaite exécution; cette splen- dide collection est , sans aucune comparaison , le plus bel ouvrage de ce genre qui existe dans les deux hémis- phères. Cet artiste infatigable a fait plus de quatre mille dessins inédits, tant pour les velins du Musée, com- mencés sous Louis XIV , que pour quelques savans ou amateurs ; ses travaux ont fait entrer en France des som- mes considérables. On lui doit une branche nouvelle dans l’art iconographique , le procédé par lequel on tire sur une seule planche la gravure en couleurs variées. Ici, quelques détails techniques ne seront pas déplacés ; pénétrons pour quelques instans dans le secret des atte- liers d’où sortent ces chef-d’œuvres , qui semblent sur- passer les plus beaux modèles de la nature. Le coloris, et toutes ses nuances, sont des conditions essentielles de la ressemblance. Le dessin peut, sans 288 TconocrAPHrE-BOTANIQUE. doute , atteindre à toutes ces finesses; mais y amener la gravure , c’est, ce semble , vouloir dépasser les limites du possible. On y parvient pourtant par trois moyens diffé- rens. Le plus direct, et le plus simple, est d'imprimer le trait en noir , et de faire mettre les couleurs au pin- ceau par des enlumineurs. C'est le procédé qu'on suit encore en Allemagne et en Angleterre; les grands ou- vrages, de Jaquin, à Vienne, la Flore de Hongrie de Waldstein et Kitaibel ; la belle Flore du Coromandel , de Roxburgh ; les collections d’Andrews, de Curtis, de Sowerby, et d'Edwards, à Londres, peuvent être citées comme les plus beaux ouvrages exécutés par cette mé- thode ; elle est bonne , sans doute , lorsqu'on a des en- lumineurs fort habiles ; mais, dans ce cas, on les paie fort cher, et la gravure enluminée coûte presque autant que le dessin original ; dans le cas contraire , les enlu- mineurs rendent mal les ombres et les clairs; ces figures sont sans relief, et comme mortes si on les compare aux dessins; enfin, on n’est jamais sûr de la parfaite identité des couleurs des divers exemplaires d’un ouvrage, con- dition très-importante pour l’histoire naturelle. Le second procédé , imaginé par Bulliard, a été d'im- primer les plantes en couleur, ainsi qu'on procède sur les toiles peintes; c'est-à-dire, en employant successi- vement plusieurs planches, dont une pour chaque couleur. Ce procédé a servi à l’'Herbier de la France ; mais on l'a abandonné comme embarrassant , et très- dispendieux à cause du nombre de planches qu'il exige pour un même sujet. C'est le troisième procédé , imaginé par Redouté en 1796, qui a donné à tous les ouvrages de ce genre qu'on fait aujourd’hui en France, une supériorité avouée par toutes les nations. On grave le dessin sur une seule planche, comme si l'on devoit imprimer en noir; puis, au lieu d'encre noire, on charge la planche d'ençres co- lorées , qu'on y distribue au pinceau par toùt où cha- Les Roses, etc. 289 eune doit se trouver ; le vert sur les feuilles, le rouge, le jaune, le bleu sur les pétales, etc. ; mais cette opé- tation , ainsi que le tirage qui la suit, se fait successi- vement et séparément, couleur après couleur ; ainsi, ia même planche est appliquée deux, trois, ou quatre fois, avec des couleurs différentes , sur la même feuille de papier, en ménageant vers les bords, des points de repère, pour qua chaque reprise elle soit appliquée bien exactement au même endroit ; habileté que les imprimeurs en ce genre acquièrent assez vite. Lorsque les couleurs maîtresses sont imprimées, les planches sont livrées aux raccordeuses, qui réparent au pinceau les légers défauts, ou petits vides qui peuvent se trouver quelquefois entre les couleurs limitrophes ; elles exécu- tent aussi certains détails microscopiques que cette mé- thode rendroit peut-être imparfaitement. Elle offre plusieurs avantages : 1.° on évite ainsi les noirs qui bordent les contours dans les planches enlu- minées. 2.” On exprime les ombres telles qu’elles exis- tent sur le dessin original, au moyen d’une plus forte + masse de la couleur propre à l'objet, et sans l’aide de ‘ces traits noirs qui gâtent les meilleures enluminures. 3.° On est aussi sûr de l'identité du coloris que dans les épreuves en noir, puisque les clairs et les ombres sont déterminés en quelque sorte mécaniquement, par la profondeur et la fréquence des traits du burin et non par la fantaisie d'un enlumineur. Redouté a commencé sa carrière d'artiste par peindre des décorations. On lui à entendu dire qu’il avoit con- tracté , en cultivant cette branche de l'art , l'habitude de cette manière large et expéditive qui le distingue entre les peintres de fleurs ; il en avoit peint quelques- unes comme essai, lorsque le hasard les présenta au célèbre. naturaliste l’Héritier qui fut frappé du talent du dessinateur , et l’engagea , non sans peine, à se vouer exclusivement à ce genre, Il commenca par des- 390 IconoGRAPHIE-BoTANrQUE. siner presque toutes les figures des ouvrages de l'Hé- nitier, qui ont eu un grand succès; elles ont commencé l'espèce de révolution qui s'est opérée dans l'iconogra= phie botanique. Il accompagna ensuite l'Héritier à Londres et dessina une partie des figures du Sertum Anglicum ; il a fait encore pour ce même botaniste plus de cinq cents dessins, demeurés en porte - feuille depuis que celui-ci a cessé de travailler. Redouté 4 fait ensuite , en grande partie, les figures de la Flora At- lantica de Desfontaines; celles des ouvrages de Ventenat (Jardin de Cels; Choix de plantes, etc. Jardin de Mal- maison). Celles de l'Astragalogia et des Plantes grasses de De Candolle. Ce savant professeur de Montpellier (1) a rédigé le texte des quatre premiers volumes des Liliacées, Mr. F. De la Roche, celui des vol. 5, 6,et 7; et Mr. Delillé , celui du 6°. Le Prof. De Candolle avoit éntrepris ; conjointement avec Redouté , de publier la suite des champignons de Bulliard; il y en a déjà une centaine d'espèces déssinées, et on a lieu d'espérer que cette collection verra le jour. Cet artiste infatigable a encore fait les dessins de la nouvelle édition des arbres et arbustes de Duhamel, qui quoique moins soignée que ses autres ouvrages, fait encore honneur à son talent. Mais, ce qui lui fait un honneur infini, c'est le pre- mier fascicule de ses roses, que nous avons sous les yeux; tout y est beau et bon. La partie purement ty- pographique sort des presses de Firmin Didot, c’est tout dire, Ce texte est composé d'un avant-propos de 24 pages , suivi des synonymies, et des descriptions bo+ « taniques des six espèces de roses destinées à cette (1) Rendu actuellement à Genève sa patrie , où il occupe dans lAcadémie une Chaire d'Histoire naturelle, et donne deux Cours de Botanique , l'un public, l'autre particulier , au moment où nous écrivons. (A) Les Roses, etc. 29* première livraison. Ce sont , la centifolia, ou la rose aux cent feuilles, qu'on y voit avec tout son luxe ; le rosier à feuilles d'épinevinette, dans lequel on a peine à reconnoître la famille , tant son port et son aspect semblent l'en éloigner; le rosier jaune de soufre; celui à feuilles rougedätres , charmant arbrisseau , qu'on trouve sauvage sur la montagne de Salève, près de Genève; le rosier »#usque (c’est celui qui donne l'essence de roses) enfin, le rosier de Macartney, apporté par ce Lord de la Chine en Europe. Le talent et le charme de limi- tation ne peuvent pas être portés plus loin qu'on ne les admire dans ces six planches coloriées; elles pro- mettent beaucoup pour la suite de l'ouvrage. L’Introduction (rédigée par un anonyme) est inté- ressante. On y trouve des recherches curieuses sur li- conographie appliquée à la botanique en général, et aux roses en particulier. L'auteur remonte jusqu'à Crarevas, botaniste grec cité par Pline, et qui vivoit sous Mithridate: l'une des premières applications de la gravure en bois fut destinée aux plantes, on la voit dans l'Hortus sanitatis de Jean Cusa botaniste allemand, et dans le Promptuarium medicinæ de 3. Doxpt, la gra- vure sur cuivre fit faire ensuite un très-crand progrès à l’iconographie; on n'est pas bien d'accord sur l'époque des premiers essais appliqués à l'histoire naturelle ; l'o- pinion lawplus probable les porte vers l'an 1590. La découverte des procédés propres à colorier les gravures, est comparativement très-moderne ; elle marque la der- nière période de l’art. A cette recherche ,succède dans l'introduction un ex- posé rapide des divers ouvrages dont les roses ont été plus ou moins exclusivement le sujet, en France, en Angleterre et en Allemagne ; l'auteur attribue à une dame anglaise (Miss Lawrexce ) le premier destiné aux roses seules, et qui en renferme quatre-vingt-dix ; il parut à Londres en 1796—09, in-folio. Le Dr. Rosssie a 292 IconoGRAPHIE-BOTANIQUE. publié à Leipsick dix livraisons ( 18o1—15) d’une mo- nographie des roses, on y trouve les figures de qua- rante-neuf espèces ; Mr. Awprews en a publié une à Londres en 1805, qui en renferme soixante-dix-huit. Ces trois ouvrages étoient, jusqu'à celui que nous an- nonçons, les seuls qui eussent été exclusivement destinés à faire connoître le rosier et ses nombreuses variétés ; et l’auteur se demande avec étonnement pourquoi la France est la dernière à rendre cet hommage à la plus belle des fleurs ? Nous répondrons pour lui , qu'en France le lys méritoit la priorité, et que son bel ouvrage la lui a assurée de la manière la plus brillante etla plus authentique, « Encouragé, dit-il, par le suffrage dont le public a daigné favoriser nos travaux passés ; désormais libre de tous soins étrangers par la publication de la dernière livraison de notre grand ouvrage des liliacées , nous avons consacré nos pinceaux à cette brillante série de ia famille des rosacées, » Les amateurs les plus distingués de l’Horticulture, tant à Paris que dans l'étranger , se sont empressés de signaler à l’auteur leurs plus beaux échantillons des espèces les plus rares. Nous avons vu avec plaisir parmi ces bienveillans protecteurs de l'entreprise, que l’auteur se fait un devoir de nommer, notre savant compatriote le Prof. De Candolle. Avec ces secours l'auteur a re- connu la possibilité de publier près de cent roses, savoir , environ quarante-cinq espèces constantes, et cin- quante-cinq variétés, toutes susceptibles d'être rangées chacune sous son espèce, et choisies parmi celles qui se font remarquer par leur beauté, ou par quelque singularité dans les feuilles, dans les fleurs, ou dans les autres organes du rosier. Après la description de chaque rose, on trouve dans un article séparé sous le ütre d'observations, des no- tions sur l’histoire et la patrie du rosiér qui la porte, lindication des j:dins où il a fleuri pour la prenuère fois; des détails sur sa culture , etc. On Les Roses, etc. 293 On donnera avec la dernière livraison de l'ouvrage, la glossologie du rosier , et une bibliographie de plus de deux cents ouvrages publiés sur la rose ou le rosier. Et à propos de bibliographie nous remarquerons en passant, que dans l'indication des anciens ouvrages de botanique ornés de planches, l’auteur a omis le poème d’'Emilius Macer De viribus herbarum dont quelques bibliographes parlent ; il est sans date, imprimé en ca- ractères gothiques avec des planches gravées en bois. On le dit imprimé à Fribourg en 1530 ; d'autres disent en 1506; il existe dans la riche bibliothéque du Prof. De Candolle, et la comparaison de ses planches avec celles de Redouté donne une haute idée du progrès de l'art en trois siècles. Si, à l'origine de sa belle entreprise, l’auteur vouloit écouter quelques remarques dictées par notre sincère désir qu'elle réussisse au plus haut degré , nous l'invi- terions à faire des descriptions plus détaillées de chaque espèce ; à donner une synonymie plus complète ; à com- parer les espèces qui se ressemblent; à indiquer avec soin les diverses variétés d’une même espèce ; à donner les noms vulgaires des jardiniers ; en un mot à ren- forcer la partie botanique, la seule qui aît quelque chose à acquérir, car l'iconographie nous semble par- faite. - Nous plaidons aussi pour que certains rosiers sauva- ges, beaucoup moins connus que ceux des jardins, soient appelés à figurer dans la famille ; la France seule renferme près de trente espèces de ces rosiers qui n’ont jamais été décrits, dont quelques-uns sont très-élégans et mériteroient l'entrée dans nos jardins. La description de ces espèces sauvages seroit d'autant mieux accueillie des amateurs, qu'on ne trouve dans les plus beaux ou- vrages étrangers, ceux de miss Lawrence, de Roessig ; d'Andrews, par exemple, que les figures des roses des jardins. Sc, et Arts, Nouv, série, Vol. 4. N°. 4. Avril 1817. V ARTS ÉCONOMIQUES. Lerrre de Mr. De Rocnes, D. M. aux Rédacteurs de ce Recueil, sur l'établissement des Soupes à la . Rumrorp, actuellement en activité à Genève. Genève ce 15 avril 1817. MM. Daxs les circonstances pénibles où se trouve l'Europe presque entière, par rapport aux subsistances , nous avons pensé que vous voudriez bien accueillir le fruit d'une expérience fort accrue depuis quelques mois, dans la préparation d'un aliment populaire , qui augmente , et les ressources de l'homme peu aisé, et celles des personnes charitables , qui sont souvent découragées par la petitesse de leurs moyens comparée à l'étendue des besoins. Veuillez consigner dans votre Recueil, que la modique somme de 24 francs de France, fournit de quarante-quatre à quarante-huit onces de soupe épaisse et savoureuse , pendant cent cinquante jours, à un es- tomac qui, sans cela, souffriroit peut-être de la faim. Si cette notice peut , en diminuant les difficultés d'exécu- tion, propager ce mode de secours , nous nous réjouirons d'avoir contribué. pour quelque chose , au soulagement de nos, frères malheureux. Pour le Comité dirigeant l'établissement des soupes à Genève, 3.3. De Rocuss, D. M., un de ses membres, st Sur. tes Soures À LA Rumronn. 29 RS En AETRE IT Sur Les sours A LA Rumrorp, etc. Nous devons à Mr, le Comte de Rümford le premier éveil sur l'art de la cuisine sous le point de vue éco- nomique (1). Il à fait ressortir tous les avantages de la fabrication en grand, de la combinaison méthodique des substances alimentaires, d'une bonne construction des fourneaux , et d'une cuisson lente et prolongée ; malgré les nombreuses modifications que ces principes généraux ont subi dans leur adaptation successive à des peuples, de goûts et d'habitudes différentes , il faudra toujours reconnoître que l'Europe doit à ce philantrope lés bases de tous les établissemens de ce genre, qui, de- puis plusieurs années , ont soulagé tant d'infortunés dans toutes ses contrées. Pourquoi le nom de ce savant physi- cien ne se trouve-t-il plus joint à celui de l'aliment pré- cieux qu’il a créé ? Pourquoi a-t-il été rémplacé par une dénomination malheureuse, qui ne proclame plus l'auteur du bienfait? Les soupes à la Rumford étoient compo- sées d’après des recettes qui pouvoient plaire ou dé- plaire, suivant les pays, ou suivant les classes d’indivi- dus auxquelles on les destinoit ; mais rien n’empéchoit que ces combinaisons ne fussent modifiées suivant les circonstances ; la fabrication en grand et le mode de cuisson restoient toujours ; on a craint de décrier un aliment utile en lui donnant un nom qui rappeloit des soupes sans viande , quelquefois sans graisse; et Von est tombé dans le même inconvénient, en appelant soupes économiques, des soupes, dont la composition est dis- pendieuse , mais dont le bas prix dépend uniquement (x) Voyez Bibl. Brit. Tome 1, 1796, des détails sur les établissemens de Munich; et Tome XIII, p. 204 sur ceux faits à Genève en 1800, Ya 296 © ARTS ÉCONGMIQUES. du mode de leur fabrication: si l'expérience avoit prouvé ce qu'une fausse association d'idées avoit eu de fâcheux dans le premier cas ; pourquoi ne l'a-t-elle pas fait éviter dans le second? Il faut donc être plus sage aujourd'hui et donner le simple nom de soupe, à cet aliment épais, savoureux et substantiel, dont nous allons nous occuper. Heureux, si après avoir reconnu nos obligations envers notre illustre devancier, nous pouvons encore rassurer des amour-propres , et dissiper quelques préjugés. L’utilité des établissemens de soupes peut être envi- sagée sous quatre rapports différens : 1.” utilité pour les classes de la société , qui ne pourvoient à leurs besoins, et ne conservent leur indépendance, qu’au moyen d'une grande économie. 2 Utilité pour les classes assistées , qui, à frais égaux , recoivent des secours plus réguliers, : plus abondans, plus salubres , que ceux qui leur se- roient accordés d'aucune autre manière. 3.° Utilité pour les particuliers , ou pour les établissemens publics, qui distribuent des secours , puisqu'ils sont assurés que leur application va à son but; c’est à-dire, qu'ils fournissent le nécessaire , sans favoriser aucune espèce de dérégle- ment ; que chaque jour a son aliquote déterminée; et que ces secours, vraiment de famille, ne séparent pas, comme les aumônes en argent ne le font que trop sou- vent, le père, de la mère , les parens, de leurs enfans. 4° Enfin, utilité pour le public dans les temps de di- sette , où la rareté des céréales, fait, de tous les moyens d’y suppléer, un véritable bienfait pour toutes les classes de la société. Nous ne craignons pas de le dire ; plus on envisagera de près ces établissemens, plus on se convaincra de leur importance ; et le moment n'est pas éloigné, où l’on mettra l'art de préparer une bonne nour- riture populaire , à côté de la belle découverte du tu- bercule , repoussé naguères de nos tables, et qui au- jourd'hui nous sauve de la famine. Ce n'est donc pas Vespèce des ingrédiens dont nos soupes sont composées, SUR LES SOUPES A LA Rumronn. 297 encore moins leur qualité inférieure ,:qui en fait. la partie économique, puisqu'il sera aisé de voir, par les recettes, que les farineux employés sont pris parmi les plus nutritifs et les plus savoureux, quel que soit d’ail- leurs leur valeur vénale ; et que l'on va jusquà flatter le goût par la variété, sans nuire jamais au but essen- tiel, à la qualité nutritive ; toute l'économie git à choisir les amalgames L AR eR e ; à faire beaucoup d'ouvrage avec peu de bras; à avoir des fourneaux bien construits, sous le rapport de l'économie du combustible ; et à appliquer la chaleur à une grande masse , long-temps , modérément , et également. ( Voyez à la fin la construæ tion des PR avec fig. ).(1). L'épaisseur des soupes est telle, que leur transport à à une assez grande distance, n'ôte presque rien à leur température, et permet, à des communes plus ou moins éloignées , de tirer de Ja cuisine centrale ce qu il faut pour leur approvisionnement, particulier. En temps ordinaire , l'établissement peut se Ad à jui-même (2), il recherche fes : ventes au comptant, parce - (r) Diminuer les’ frais de fabrication sans nuire à la qua- lité de l'ouvrage, tel est en général l’art des manufacturiers ? et: il s'agit ici d'une manufacture; manufactüre qui, comme toutes les autres, à commencé par être ‘celle de tous les ménages, de toutes les familles , «et qui, d'après les plus simples principes de la division du travail, doit..se :perfec- tionner, et pour a qualité ,. et.pour le prix de la marchan- dise ; à mesure qu ’on s’en occupe plus exclusivement et en grand. Il seroit à désirer que ces, manutentions ne fussent plus que de’ ‘grands établissemens particuliers où l'on achetät pour soi comme on feroit acheter pour d’autres, par abonnement, ou contre argent comptant, et où l'on trouvât variété de composition , et régularité de fabrication. (2) Depuis deux mais, le prix réel de la ration s'est élevé un peu au-dessus de deux sols, par suite du renchérisse. 203 ARTS ÉCONOMIQUES. qu'il favorisé ainsi l'éconôdmie clrez les gens qui en ont le plus besoin, et que cela réntre dans son grand moyen économique , la fabricätion en grand. Îl n'a donc pas peur de favoriser la ‘paresse et lindiserétion, de donner à l’homme aisé te qui est réservé au pauvre, au fainéant,. ce que l’on destine à l'homme industrieux; il ne prétend faire aucune Charité ; les besoins font les demandes ; les dematñides font Fäbriquér ; ‘la cessation des besoins , où leur grande diminution, feroit fermer l'atelier. 7” C'est sous ce rapport Ïà, que notre établissement est peut-être du petit nômbre de ceux qui ont eu le bon- eur ‘de Hvrér des sotipes dé‘bonne qualité , librement recherchées , et à un prix'tès-iodique , sans compro- mettre leur existence: Quänd nous avons desiré que notre manutention restât distincte de tout établissémient dé charité, nous avons cru ’frayèr le chemin à uni éta- blissement solille et pérmanent. C'est. äu publie, sil est persuadé de la bonté de ce genre de nourriture, à en favoriser de toutes mänières le débit. Notre devoir, “ retour ; sera d’en survéillér la qualité, ‘dé réndre l'abort de notre cuisine aussi facile-que possible ; et tous, dans cette modeste carrière , auront bien mérité de leur pays. Le Comité. directeur :de établissement. actuel, absüc< cédé , après un intervalle de; quelques ‘äinnées:,-à üne autre réunion du même genre,.composée des personnes, à tous égards les plas propres à faire réussir de pareilles entreprises ; mais alors toutes lés difficultés "se! réencon- troient'ensemble ; point de ‘fonds capital | peu d'expé- rience, des préjugés à vaincre, des cônstructions à’ faire; le sèle surmonta ‘tout , et “jé registres de ée premier Comité attestent tout à-la-fois, son eue À et ses ment marqué de, toutes les dénréés , ét-de Ta viande énpar- ticulier; il est impossible que le-prix de la soupe nese res- senie pas à la fin, de l'excessive cherté de toutes les subsis- tances. SUR LES SOUPES À La Rumronp. 299 succès ; succès dans la confiance qu'il sut inspirer à de nombreux souscripteurs; succès dans le mode de cos- truction des fourneaux; succès dans le premier coup porté à des préjugés fâcheux, dans le germe d' une heu- reuse habitude qu'il a laissée dans notre patrie; et qui devoit se développer ensuite d’une manière si, efficace pour le soulasement de nos concitoyens. Les essais même les moins heureux de la première administration. ont été un legs d'instruction pour celle qui a succédé, ei lui ont permis d'entreprendre plus hardiment. sa tâche , en marchant droit au but. : Depuis cette époque , la composition des soupes , et le mode de leur distribution, ont subi quelques chan- gemens, dont l'expérience a prouvé l'avantage. L'intro- duction de viande choisie, ou, du beurre a plà à notre population , et les jetons payables au porteur nu, cie devant, étoient devenus un objet de commerce , et:ren- doient la quotité des soupes à distribuer chaque, jour variable et incertaine , ont été, remplacés par.des bons L'ARAURETIENE, à échéances fixes ; sans alé de trans- l'obligation À pour ce np de sen servir serre ment, sous peine de perdre toutes les soupes manquées: ces bons ne doivent pas être pour un terme trop court, parce qu'autrement, les mendians qui en aurojent leur part, repousseroient par leur.présence les personnes qu'on cherche le plus à attirer. À leur, échéance, ils sont payés au Comité par le tireur; chaque établissement de. cha- rité.,a son tops, ouvert 2. M qe RCE aient d'ar DC lo u05 vi é Les personnes qui viennent. im Bour; ee Propre compte, paient comptant, et.sur, le, même pied, que .les autres; et ce qui prouve bien la .conxenance de, ce,genre de nourriture pour le ;particulier Jibre.,,c'est qu'on. peut calculer assez exactement le nombre des soupes.à vendre pour le lendemain, d'après celui des soupes vendues,.les 300 "ARTS ÉCONOMIQUES. jours précédens , sauf les différences qui tiennent aux jours de pot zu feu, tels que le dimanche et le jeudi, combinées avec la hausse ou la baisse des denréés de première nécessité , cts fait refluer vers nous , Où dé- tourne nos acheteurs. On envoie tous les je , dans le centre de la ville, un dépôt de soupes, qu'on n'y distribue que contre ar- gent comptant , et vers lequel se portent les acheteurs, qui sont plus rapprochés dé ce local, ou ceux qui ne veulent pas être confondus lavéc Îles porteurs dé bons. On mettoit précédemment quelque luxe dans la dis- tribution ; des personnes marquantes dans ‘la société se faisoient un devoir d'y mettre la main ; l'expérience x prouvé que cette inspection, q'ii peut en imposer comme moyen de police , n'est pas toujours assez sévère dans Vexécution des’ réglemens ; qu’elle détourne les gens timides , qui craignent Pobservation , et les méfians qui voient abguille sous roche’, toutes les fois qu’on cherche à les attirér ipar des dehors pompeux ; en se rappro- chant des formes ordinaires des ventes et des achats, en combinant ‘cêtte simplicité extérieure , avec l'exac- titude de la’ surveillance et du contrôle , on à cru 5e FAPPARCNEE d'un genre vrai et solide , et on n’a eu jus- qu'à présent que dus raisons de s'en applaudir. Chaque ‘jour ‘la’ commande du lendemain se calcule sur le noïbre des rations ! sur bons :' êt sur la proba- bilité de la vente! S'il’ resté de H' soupe on en prend soin ; le lendemain on l'examine suigneusement , avant de la mêler avec la soupe fraîche’, et si Yon aperçoit la moindre aigreur, on se garde bien d'y toucher. On compte toujours Sur un nombre plus ou moins fort de soupes marquées ;! soit par négligence de Fa part du porteur de bons! soit’ par cas téntis : la soupe alors est perdue pour le porteur , et le profit est pour la masse; le nombre de ces soupes manquées varie sui- vant les jours de la semaine, ét sur-tout suivant los Sur Les Soures À LA Remronp. 301 besoins du moment. Dans un temps de grande cherté, comme celui-ci , le taux des profits de ee genre pour l'établissement se réduit presque à rien; mais de ce principe il résulte toutefois que, par une heureuse compensation , ceux qui ont le moins de besoins, et qui, néanmoins , ont sollicité des secours , se trouvént contribuer à l'amélioration du sort des autres, par le reversement sur le fond commun, de cé qu'ils perdent par leur faute. Afin de s'assurer que le porteur d'un bon ne reçoit sa ration qu'une fois dans le même jour, on marque derrière sa carte le jour du mois de la li- vraison. | Aucune nouvelle carte n'est servie que vingt-quatre heures après qu’elle a été présentée, afin que les rations portées sur cette carte puissent entrer dans a commande pour le lendemain. Si. l'on, veut suivre par la pensée le mécanisme de la distribution , il faut se ‘représenter les porteurs de bons;et les acheteurs au comptant, arrivant successive- ment depuis onze heures jusqu'à une heure, et présen- tant leur bon ou leur ‘argent à un receveur préposé: à la distribution, qui, après avoir marqué le jour du -mois sur le derrière de la’ carte, et inscrit sur une feuille volante le:nombre des: rations portées sur la dite carte, ou compté l'argent remis ; ordonne la li- -vraison , qu'on exécute au moyen d'une mesure à manche, de la contenance d'une ration, et très-près de: lui, dans un couloir, qui ne laisse de passage libre que pour une personne à-lafois: La: succession toutefois.est très-rapide et plusieurs: centaines de ‘rations, se distri buent en moins d'une heure. | Si le porteur du bon; ou l'acheteur ; veut. manger sa soupe sur ‘place , on lui fournit dans un autre local un-pot et'uné chiller , :si: la personne qui passe: n'a qu'une carte nouvelle on la vise pour le lendemain , en retenant le contrebon- qui l'accompagne et qui sert 302 ARTS ÉCONOMIQUES. à l’établissement (1) de titre pour le payement à l'échéance, Lorsque la distribution est finie, on somme au moyen de la feuille volante tout ce qui a été distribué sur bons ; au moyen de l'argent en caisse, tout ce qui a été vendu; ces deux sommes réunies donnent le pro duit des chaudières, qui doit représenter la commande du jour. On procède de suite à la commande pour le lendemain , d'après une recette déterminée ; cette com- mande est portée au magasinier, qui livre les denrées, et l’on «dispose le tout pour la cuisson. . La composition des recettes n'est pas une chose in- différente , puisque la saveur et la consistance des-sou- pes en dépendent, les combinaisons qui produisent un tout homogène bien lié, et qui, en absorbant dans la cuisson la plus grande quantité d’eau possible, aug- mententla masse nutritive, sont naturellement les seules convenables ; tel mélange va bien pour le goût, qui rend peu en épaisseur , et 2ice versa ; les ingrédiens divers qui entrent dans une même recette ne doivent pas être mis dans la chaudière tous en même temps ; les semences légumineuses , les-grains grués, et ‘les pommes de terreen nature. , sont les plus longs à cuire, puis viennentrles farines de ces mêmes semences-.et grains; ensuite da farine de pomme de terre -ét en dernière ligne la fécule tirée de ce tubercule; qu'on ne doit verser dansila chaudière qu'environ un quart. d'heure avant qu'on jdresse Ja soupe: Toutes les farinés doïvent être délayées la veille et hors «esichaudières, dans :une quantité suffisante d'eau ajoutéé-peu-à-peu; et être bras- sées de manière à ne présenter aucun corps non délayé ; le lendemain, à mesure qu'on verse ces bouillies dlans,les chuudièrés ; on a soin de remuer la soupe pour faci- liter le mélange ; quand on allume le feu -il faut le pousser un peu vivement, pour porter le plus promp- (1) Novez ci-après, lalforme ‘du‘bon et du contrehon : Sur LES SOUPES À LA Ruwronn. 303 tément possible la masse l'entière à l'ébullition ; dès qu'elle y est arrivée ôn rallentit le’ feu de marière à n’entretenir qu’une légère agitation et l’on remue sou- vent. Quand on est obligé d'ajouter ‘de eau pure 4l faut y employer de l'eau chaude’, ‘et ‘on peut s'en pro- curer aisément ‘au moyen d'une bouilloté, dont la cons- truetion se ‘combine avec celle des fourneaux’, et qüi se réchauffe par les cariauk dé ‘céutcci. Quelques sé- mences légumineusés, conime les pois et les harieots, se! durcissent' dans dés ‘éaux dures; il faut je à ro “cuire dans des éaux douces. q Si Von fait” usage de: ‘pommes de terre ‘fraiches;1lès pommes de terre rapéés (1) profitéit plus que ‘les 'en- æières mais ‘donnent'en revanéhie à la soupe: uné conis- änce de collé; et lès pommes :de ‘terre räpées ; isou- ‘mises ensuite à l’action de°la presse , ‘donnent une soupe plus douce ique celles ' qui’ ‘font pas été’ préssées ; parce qu'elles sont’ alors: privées /de leu) eau de lvégétatiôn, qui a Deauconp ‘Pâcreté. ‘La fconfersion des pommes de terre en farine, qui, sous tañt dé : ‘rapports:, ‘pous promet de: beaux résultats , à Vavantage pouf tes’ 40üpes, d'en’ simplifier manutention, d 'atbétérét dans la cuissün l'amälgmmie de ce‘tubercuie avec les autres 'farineux','ét de” ‘prélonger son usage pendant toute l’année. Nous ‘avons émployé la pommé de’ térre ‘sous - ces différentes formes , et tant sous le rapport économique , que $ous celui de la bonté de ‘la soupe, oûs’ donnots: Ha" préfé- vénée à là farine sur toutes les’ Atitrés. Nous avons fait usage ‘dés bois ‘dé hôtre ou dé’chéné, pärée qe laisser des éharbons , et qu its donnent ANS: (x) On se sert pour cela d'une rachine. à rape célindehaié Envirpn un quintal par heure, On peut se procurer | ces machines à raper chez Machet mue par une manivelle et qui donne à Lancy, près Genève, 50 - ARTS ÉCONOMIQUES. peu de fifmée. On peut estimer la, consommation du bois en moyenne à 12 iv. par cent ration. fi - Pour résumer le procédé.de.la cuisson ; la veille ôn remplit les chaudières d'eau à moitié ou aux +, puis on ajoute les graines ou semences léscumineuses, la viande coupée menue, et les pommes de terre entières, si on en fait usage ; on délaye, et on laisse à, part les farines; le lendemain, on allume le feu neuf heures avant le moment où l'on doit dresser ,. on : pousse à, l'ébulhition.; on entretert cêtte température par un feu très-modéré:; 4 heures après que le feu a été allumé , on ajoute les farineux légumineux ; on pousse de nouveau le feu, pour ramener promptement le tout à l’ébullition ;. en remuant fréquemment ; deux heures plus tard on ajoute les:pommes, de terre rapées.,. ou trois heures plus tard la farine, On, entretient une cuisson lente ; On, remue souvent; et au bout de deux heures la soupe.est prête; on éteint le feu, pour, éviter le danger de la brûlure dans le fond, qui a lieu irès-aisément dans une masse considérable et épaisse. SAT 4 Nous. n'avons pas besoin d'ajouter que l'attention .la plus. scrupuleuse à la propreté dans tous détails de.1a manutention est de nécessité sous tous les rapports. ,,! S'il reste de la soupe qu'on veuille conserver pour :le lendemain ,il faut la placer au frais , dans des vases de petites dimensions ; parce qu'en grande masse elle garde trop long-temps:'sa chaleur, et saigrit aisément. Les recettes qui suivent sont calculées pour 100 ra- tions de 22 à 24 onces chacune. La quantité d'eau doit être proportionnée à ce poids. Chaque ration se vend deux‘sols de Genève , soit un peu moins de 7- centi- mes. On peut calculer que 2 = de ces rations représen- tent amplement la faculté DA d'une livre de pain de 18 onces ; il serâ aisé d'en déduire l'économie qu en résulte, à nourriture égale , pour une population donnée. Sur Les Soupes À LA Ruwronn. 303 La manutention a fabriqué depuis le commencement d'août à la fin de janvier , 209,738 rations , dont 67834 ont été vendues ,. et le reste , livré contre des bons de particuliers ou d’établissemens publics. Pendant les mois de février et de. mars il y a eu 142,379 soupes distribuées , dont 30,847 au comptant, et nous voyons que le débit va toujours en croissant, RECETTES... No Pommes de terre pelées. . . Gruau d'avoine. .. . . 7 Mae rnaiee frere LC Jeu, 4, M TER TES 3 I AN NES Fi AE Made : fi. Co LR D RER PSE LE UE 41420 el A . Pommes de terre pelées . °. ....... Liv. 20 OR RSS OP PO PE AT | LT SUR Ne ME Pts Minna, um à nr Be us cer EE ES At OP RON 2 de hé antl ir LAN HE 1 Pommes de terre pelées . PME : nsc L 8 Dore, de ve... ARE Hi RME TS Mode .. "O0. : UN 3 Pons. , LIEU 1 en OC: NE ME Na MRC M. à Farine de fèves , . . Pommes de terre pelées .. . Niabde Jin rie +: . Sel » O4 co .og soi,te .… 308 ARTS ÉCONOMIQUES. | 5 (1-2 de terre: pales, Orge euh sos ivil, Ho 48. Fous de féves Seite cts tte e Vandes 'het.0b 35 ‘rond 00 de Sdhetqnton ne “LOUE 106b eee Pommes de terre pelées, HO CU LUS, D Et RS à QUE SRE ES eee MEME: 1 Banmede féves. " 4 HT à Vue ml. 07/0 SRE TR RE or NE 4 alle 4 7 Farine de pommes de. terre, Parme (de féves . .:, "0, Lt, a Le MR AE LR at Erin daoine, 0 D, ip. Dane UT D PCR « DOS AE M NA Le EU TS à M, Farine de pommes de terre , Horine de Hé 2 ART de EE DNS TE EU AE O0 4 fie Gran Avon. 71: 0 7 UN Eh 7 NO QE NN OPA 1 2 2 TE TER LR Re RS 1 70 Farine de pommes de terre, Fagine de féves . ©... 8, A Craie Sie is 00 0 De Le CSP APE PP IPRIEQNEE 0x DA ct PEAR DA OT PEN NME ERRT (ALES 10- | Farine de pommes de terre, Pañine de -féves. RO LA EL Sur LES SOUPES À La Rumronn. Se7 PO ET CORRE RE er 9 AT Ne CO RSR EL A 3 PUS D. I | II Farine de pommes de terre, liv. 3 RS RU) +4 COS ES SR à 4 DRE Eee CE à ne red 4 HAMMAM IEYES LU, . à 0 Cet Pantiern ee 3< D UT OR IR 3 2, cree oanur "dé lniniquepet Aro: 1° NB. La farine de haricots et celle d’orge peuvent rems placer celle de féves; la faculté épaississante de la farine de pommes de terre est, à celle de la fécule, environ comme 2 est à 3. Celle de la pomme de terre rapée, à celle de la pomme de terre entière , environ comme 5 à 4. Quatre livres de pommes de terre pelées représens tent un peu moins d'une livre de farine. | Mopèze pes Bons. Distribution de ——_—_—_—_—_ Bon pour soupes par jour dès le au 181 pour le compte de Nora. Ce Bon doit être porté et laissé au Bureau de distré bution avant midi pour la distribution du lendemain. Distribution de —_————_—_—_—_—_ oo tm Box pour soupes par jour dès le au 181 à recevoir par pour compte de Nora. 1. Les nombres doivent ètre écrits en toutes lettres. 2. Le Bon doit être porté au Bureau de distribution avant midi, et il sera rendu le lendemain au possesseur, ” 308 ARTS ÉCONOMIQUES. Explication des figures représentant les fourneaux et chaudières. Fig. 1. OOO, ouvertures légérement coniques, par lesquelles on introduit le combustible jusques sur la grille qui occupe le milieu de chacun dés trois foyers. On la ferme ensuite aveé un obturatéur de grès 000 fig. 4. FFF canal circulaire horizontal que parcourt la flamme après s'être élevée verticalement au-dessus de la grille ggg (fig. 2), dans le cylindre ff f. Elle sort de ce cylindre par une ouverture dans son bord supérieur, désignée par une ombre (fig. 2), et prend le chemin. pFn (fig. x); puis fait un tour entier dans l'espace, n,n,n, autour de chaque chaudière, d'où elle arrive, ensuite sous les chaudières auxiliaires £ Æ; puis, par les tuyaux horizontaux 4 b b, munis de bascules, sous la plaque de fer en Q Q; d’où elle monte finalement dans le tuyau de la cheminée. W.B. Le fond du canal FFF est ondoyant, pour disposér la flamme à remonter à plu- sieurs reprises contre le fond de la chaudière. T, coupe du tonneau dans lequel la vapeur du liquide des chaudières va se condenser. r, son robinet. Fig. 2. R, R, R, ouvertures du cendrier de chaque fourneau, fermées par des registres demi-circulaires À,R,R, ( fig. 4). C, C, C, coupe du vide dans lequel se loge chaque Chaudière; elle repose, soit sur le bord du canal circulaire F, F, F, soit sur la paroi cylindrique qui sé- pare de ce canal le foyer f', f, f. E,E, chaudières auxiliaires , sous lesquelles on voit la parof qui force l’air chaud à aller et venir sous leur fond, dans le sens indiqué par les flèches, fig. 1. On voit de même une séparation dans le canal Q Q qui produit un effet semblable sous la plaque de fer qui sert de séchoir. t, t, Tuyaux de cuivre étamé, renfermés dans un ca- nal de-bois garni de sciure , lequel n'est pas désigné dans la Norce pes Séances pe L’Ac.R.nesScrexc. pe Paris. 3oÿ la figure. Ces conduits amènent la vapéur aqueuse de chaque chaudière dans un serpentin logé dans le tonneau 7: qui renferme de l'eau à réchauffer, qu’on soutire ensuite par le robinet r. Le conduit S donne issue à la vapeur qui pourroit échapper à la condensation. Fig. 3, Coupe du massif, prise en travers sur la ligne CD fig. x, par le milieu de l’un des fourneaux. On voit, à l'angle supérieur , les tuyaux de conduite de la fumée , qui, là, cheminent parallèlement, et sont en- core séparés. Ils se réunissent ensuite sous la plaque, en Q Q fig. 1 et 2. . Fig. 4, massif des fourneaux vu en face. C,C,C, sont trois niches ménagées dans les intervalles des chau- dières, et destinées à recevoir le bois débité en éclats. EE, 2 MÉLANGES. Norce pes SÉANCES DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE PARIS PENDANT LE MOIS DE DÉCEMBRE, a Déc. Mn. Girano lit un Rapport, qu'il 4 rédigé conjointement avec Mr, de Prony; sur le Traité du mouvement des fardeaux ; de Mr. de Bornis. L'ouvrage est divisé en trois livres ; dans le premier, l’auteur dé- crit les machines ordinaires ; et indique les résistances qui nuisent à leur effet. Dans le secorid , il traite des transports sur le plan incliné, au moÿen des divers vé- hicules en usage , depuis la charrette ordinaire , jusqu'à ceux qui ont servi aux transports des obélisques, etc. Il parle aussi de l'opération par laquelle on lance les vais: seaux à la mer. Il est question, dans le troisième livre, du soulèvement vertical de tous les genres de fardeaux ; Sc. et arts. Nouv, série, Vol. 4: N°. 4. duril 1817. : X 310 M£éLANGESs. on y trouve la description des travaux du pont de Neuillÿ, et celle des appareils de Fonent prior élever l'obélisque du Vatican. MM. Wollaston et Dalton, de Londres, et Berzélius, de Stockholm , sont élus Correspondans, dans la sec- tion de chimie ; et Mr. Fléuriau , de Bellevue , de La Rochelle , dans la section de minéralogie. On nomme des Commissaires pour l'examen des Mémoires envoyés au concours pour les prix sur la dorüre, sur la marche du thermomètre a mercure, et sur les changemens chimiques qui s'opérent dans les fruits. 9 Déc. On lit une note sur des fragmens d'os fossiles présumés’ d’éléphant, trouvés près de Lyon par Mr. Goyer; le plus gros, qui a dix-neuf pouces de long sur quatre de diamètre , paroît être une portion de l'humerus ou du tibia, d’un animal volumineux ; l’autre , plus pesante et plus large, semble être un fragment du femur, de ce même animal , probablement un éléphant. Mr. Brongniart fait un Rapport, rédigé conjointement avec Mr. Vauquelin, sur un Mémoire de Mr. le Comte de Dunin Borkosky sur la sodalite du Vésuve. Sa forme primitive est l'une de ces formes triples que Mr. Haüy nomme. Zmites ; ge a montré l'identité de cette pierre avec celle du même nom, que fournit le Groëns land , quoique les Caractères physiques présentent d'assez grandes différences entre ces minéraux. Mr. Girard fait, conjointement avec Mr. de Prony; un Rapport sur une pompe centrifuge , qui a été pré- sentée par Mr. Georges, attaché à la marine portugaise. Ce n’est point celle présentée à l'Académie des Sciences en 1732, qui élevoit l'eau en vertu de la pression qu'e- xercent les colonnes d'un liquide, mues par la force centrifuge. Elle a été depuis analysée dans les Mémoires de l'Académie de Berlin; on y montre que certaines dimensions étant données, un homme élévera dans une heure 75 pieds cubes d'eau à 15 pieds ( abstraction faite Norice pts Séances De L’Ac.R.Des Screnc. be Paris. 311 du poids: des pièces, et des frottemens ). L'auteur, en Combinant l’action de la force centrifuge et la pression de l’air, a fait exécuter une machine dé ce genre , qui fonctionne , et mérite l'approbation de l’Académie. : Mr. Delambre lit une note de Mr. Gosse , fils, dé Genève , sur l'usage des éponges mouillées pour pré- server les doreurs des vapeurs mercurielles , et mettre en général à Pabri des miasmes qui peuvent s'introduire par la respiration (1). La noté est renvoyée à la Com- mission chargée de l’adjudication du prix sur la dorure; On lit un Mémoire dé Mr. Pelletan fils, sur le nou- Yeau mode d'éclairage par le gaz retiré de la houille, Son objet est de suppléer à ce qui manque aux dess ériptions données par Mr. Accum , dans son ouvrage sur cet objet, qui est déjà à sa troisième édition. L'opération se compose de quatre parties, où périodes; la distillation de la houille, la purification du gaz, sa conservation dans des gazomètres , et sa combustion. ‘ 1.9 La témpérature rouge-cerise est celle qui donné le meilleur gaz. Il y a trois époques dans la distillation ; dans la première , on a peu de gaz et beaucoup d'huile ; dans la seconde , du gaz, qui brûle avec flamme blan-: che ; dans la troisième , beaucoup de gaz, qui brüle ävec flamme rouge : pour obtenir le plus possible du Second , il faut opérer sur peu de, matière à-la-fois. On a réduit à 15 pr. = la dépense du combustible ( au lieu de 30 ) en employant des chaudières de forme parallé- Tépipède , avec des conduits de chaleur. Pour éviter les inconvéniens et la perte de chaleur qui résultoit de l'extraction de la houillé rouge et de son remplacement par de la froide , Mr. Clegg a imas giné un fourneau circulaire, en forme de tour; divisé horizontalement par un diaphragme en fer. La partie : ” (x) Voyez Bibl. Univ.Vol. IV. p. 57 le Mémoire de ce médecin sur l'appareil en question. ; X a 319 MÉLANGES. inférieure est divisée en trois parties ‘égales ; la pres mire est le foyer; la seconde , qui la touche, se ré- chauffe aussi, fortement ; et la troisième est presque froide. On se sert, pour contenir la houille , de caisses de tôle, dont chacune en contient un quintal , ‘et qui. sont tellement disposées, qu’au nombre de quinze, elles forment un cercle qui est suspendu aux rayons de fer horizontaux, d'un arbre tournant, qui les amène tour- à-tour dans la partie active du fourneau, où cinq rous gissent, tandis que les cinq qui n’ÿ sont pas encore ar- rivées se réchauffent peu-a-peu , et les cinq qui y ont déjà passé se refroidissent. On distille ainsi, dans une heure , à l'aide de deux hommes , la même quantité de houille qui exigeoit six à sept heures; et on obtient une grande épargne de combustible. 2.° On purifie le gaz, au moyen de réfrigérans , des vapeurs et de l'huile qu'il contient ; et pour absorber les acides sulfureux et carbonique , qui se dégagent aussi de la distillation , on le fait passer , non plus dans l'eau de chaux, qui prend une odeur infecte, à cause de l'huile empyreumatique qui s’y dépose, mais dans de la chaux éteinte à l'air, qu'on peut calciner de nouveau. 3.0 La construction des gazomètres , où réservoirs d'air ,°est importante. Ceux en fer, carrés, ont l'incon- vénient de mettre le fer-en contact avec beaucoup d'eau. Mr. Holsri en a construit un , de forme elliptique, logé en terre et entouré de murs à un pied de distance, in- tervalle qui est occupé par de l'eau. 4° Le mode d'émission du gaz par les tuyaux est plus difficile qu’on ne pense; pour que le courant soit uniforme , il faut des tuyaux principaux, d’un assez gros calibre ; lorsque les petits tuyaux sont trop nombreux, il y a presque toujours vacillement dans la flamme. La pression d'un pouce d’eau , suffit; plus forte , elle fait vaciller, Norrce nes Séances De L'Ac.R.DEs Screxc. De Paris. 313: Un volume et demi de charbon donne un volume de coak , qui produit , à poids égal , une plus grande quan- tité de chaleur. L'auteur dit avoir déterminé par expé- rience, que si une certaine quantité de bois peut faire évaporer treize livres d'eau , le gaz hydrogène quon retireroit de ce bois par la distillation, en évaporeroit dix livres. Les fondeurs anglais ont dit à l'auteur qu'ils ne pou voient employer à la fonte de fer le coak fourni par les entrepreneurs de l'éclairage , parce qu'il est trop léger. L'auteur présente à l’Académie , comme échantillon du degré de perfection auquel on a porté la fonte de fer en Angleterre, une boîte de cette matière , tournée, polie , et ciselée. Cette perfection est due , selon l’au- teur, à la différence des préparations du coak; dans celui des Anglais, la houille est fort comprimée ; elle demeure plus pesante, et elle produit plus de chaleur. L'auteur termine , en exprimant sa reconnoissance pour les chefs des établissemens anglais, qui l’ont mis à por- tée de tout examiner, et pour les membres de l'Acadé- mie, dont les recommandations lui ont été fort utiles. 16 Decembre. Mr. Girard fait conjointement avec MM. de Prony et Sané un Rapport sur un ouvrage de Mr. Grosbert sur les défauts de construction des salles de spectacle. Mr. Devaux lit un Mémoire sur les fougères et les 1ÿ- ‘copodiacées , intitulé « Conspectus generum lycopodiorum et filicum. » L'auteur forme 61 genres , qu'il combine en familles, et il introduit beaucoup de changemens dans la classification des fougères ; il annonce plusieurs espè- ces nouvelles, et il dit en avoir supprimé plusieurs au= tres comme non existantes. MM. Lamark et de Jussieu sont nommés Commissaires pour l'examen de ce travail. Mr. Lancé lit un Mémoire sur les moyens d’exprimer analytiquement les propriétés communes de plusieurs lieux géométriques, — MM. Poinsot et Maurice , Rap- porteurs. 314 MÉLANGES. Mr. Moreau de Jonnès lit quelques observations addi- tionnelles sur les Antilles. Il en résulte que l'apparence de désordre qu'elles présentent est trompeuse , et que les résultats de l'action volcanique, à laquelle la plupart doivent leur existence, a été à-peu-près la même par- tout. Tout l'archipel des Antilles présente des isles circulaires, ou ellipsoïdes formées par une éruption uni- que, ou par plusieurs yoisines.Les points culminans sont au centre des isles, ce qui n'a pas lieu, par exemple, à Malte et dans l’isle de Wight ; la première , inclinée vers la Sicile et la seconde vers l'Angleterre. [Il y a tou- tefois dans les Antilles quelques isles qui sont les pro- duits de plusieurs foyers; telles que St. Christophe et Montrewal qui en ont trois, Ste. Lucie qui en a 4, la Martinique, 6 etc. On lit pour Mr. Delambelle, Colonel du génie , un Mémoire sur la ponssée des terres, qui.peut faire suite à celui de Coulomb présenté en 1773 à l’Académie , et auquel l’auteur propose plusieurs modifications, Les ré- sultats de.ce travail sont applicables aux grands travaux entrepris par l'Etat MM. le duc de Raguse, Prony , et Cauchy sont nommés Commissaires. 23 Decembre, Mr. Delambre lit un Rapport rédigé avec Mr. Arago sur un Précis de trigonométrie élémentaire , par Mr. Henri; cet ouvrage renferme la collection la plus complète des formules trigonométriques déduites les unes des autres par l'analyse. Elles sont divisées en trois clas- ses. Cet ouvrage est un riche repertoire de toutes les formules employées , ou à employer, dans l’astronomie et la géodésie. Mr. Vauquelin fait un Rapport sur une nouvelle no- menclature chimique, par Mr. Cabantous. L'auteur a di- visé son ouvrage en 3 parties : 1.° les eorps simples non métalliques , divisés en combustibles et incombustibles. 2.° Les métaux , divisés d'après leur affinité pour l'oxi- gène , en 6 sections. Norrce pes Séances DE L'AcR, rs Scrrxc. DE Panrs, 35% 3.° Les radicaux ternaires , et oxigénés. L'ouvrage renferme un tableau de la nomenclature , . @t dans un appendix , les noms changés. Mr. Vauquelin lit uu Rapport rédigé conjointement avec Mr. Berthollet , sur un Mémoire de Mr. Chevreul sur les graisses de divers animaux, travail qui a été pré- cédé de cinq Mémoires sur le même sujet( voyez Bib/. Univ. T. I. ), et les Rapporteurs lui donnent la même approbation qu'aux précédens. . Mr. Laplace lit une note sur la vitesse du son. Il croit que la différence de + qui existe entre la vitesse du son déterminée par Newton, et celle que les Académi- ciens francais déduisirent de leurs expériences , est due à ce que la chaleur dégagée par l'acte de la vibration doit augmenter cette vitesse. Il trouve une formule qui, en faisant entrer la chaleur comme élément, donneroit 365 mètres par seconde sexagésimale. Mr. Biot lit une note sur les sons que rend un mème tuyau d'orgue contenant différens gaz. Il a trouvé en général le ton plus grave que la théorie ne Vindiquoit. Il étoit parvenu à introduire dans le siflet à donner le ton qu'employent les facteurs d’orgue , différens gaz, qu'il mettoit en vibration sonore , et dont il rendoit la colonne vibrante au moyen d’un piston gradué. Mr. Arago fait un Rapport sur les lunettes d'opéra de Mr. Lerebours. Les Commissaires trouvent que ces Iu- nettes terminent mieux, mais ont moins de lumière que cellesde Mr. Cauchoix. Il n’a rien interposé dans l'objectif acromatique entre le crown et le flint glass. Les Com- missaires trouvent que cet artiste mérite d’être éncou- ragé comme rivalisant avec les plus célèbres opticiens de Londres, et mieux assorti en lunettes qu'aucun d'eux. Mr. De Prony lit un curieux et savant Mémoire, sur le rapport de la mesure appelée pouce de Fontainier , et l'once de Rome, et sur une nouvelle unité de mesure adaptée au système métrique. Nous nous proposons d’en donner incessamment un Extrait. 316 MÉrLANGESs. 30 Décembre. Mr. Delambre lit une lettre. qui lui. a été adressée par Mr. Swanberg de Stockholm , correspon- dant de l'Académie , sur les résultats d’un grand nombre d'observations astronomiques, tendantes à déterminer l'influence de l'attraction sur le sphéroïde terrestre, et par conséquent le renflement de celui-ci dans les régions équatoriales. L'ensemble de ces observations donne pour la valeur de cette saillie —— ou -—, au lieu de — ou 357» Proportion obtenue par d’autres astronomes. Mr. Laplace remarque, que lui-même a établi celle de +, d'après ses calculs sur l'influence lunaire. Mr. Thibaut fait nn Rapport au nom de la commission mixte des Académies des sciences et des beaux arts, sur les perfectionnemens proposés par Mr. Grosbert, dans la construction des salles de spectacle. IL est difficile de décider ce que ces modifications auroient de bien utile ; mais tout invite à les essayer dans l’occasion. Mr. Fournier lit un Mémoire sur les causes physio- logiques du grasseyement, dont il distingue cinq espè- ces ; il indique des moyens préservatifs et curatifs, dont un a été employé avec succès par Mr. Talma et par l’au- teur lui-même : une seule des cinq espèces ne paroît pas susceptible de guérison. — MM. Pinel et Dumeril sont nommés Commissaires. Mr. Delambre lit un Mémoire de feu Mr. Le Gallois sur la chaleur animale, dans lequel il annoncçoit de nouvelles expériences de recherche, qu'il alloit entre- prendre avec Mr. Thillaye fils au cabinet de l’école de médecine. Il est mort avant d'avoir pu les exécuter. MM. Berthollet, Percy et Gay - Lussac sont nommés Commissaires. _(Le défaut d'espace ne nous permet pas d'insérer la notice des Séances des Societes Royales de Londres et d'Edimbourg ). (UT, ES à a P NÉCROLOGIE. Nonice BIOGRAPHIQUE sur Feu Me. ce Pror. Onrer , D. M. Lx médecin habile et renommé , qui, pendant près d'un demi siècle a exercé à Genève l’art de guérir, avec une réputation toujours croissante et finalement euro- péenne; l'écrivain clair et méthodique , qui depuis vingt- un àans nous aidoit de ses lumières et de sa plume; qui, depuis quarante ans , nous honoroit de son amitié ; le Dr. Onrer , n’est plus. Il vient de succomber presque subitement à la seconde attaque d’une angine, qui faillit l'enlever il y a trois ans , époque depuis laquelle il ne s’est jamais dissimulé le danger qui le menaçoïit ; mais cette persuasion n'a point troublé la dernière période de sa vie ; philosophe par caractère , chrétien de cœur et d'esprit, il envisageoïit la mort avec calme et résigna- tion ; elle l'a atteint, mais non surpris , à la fin d'une journée passée tranquillement au sein de sa famille ; il avoit encore visité la veille quelques malades ; il s'en- dormit le 13 de ce mois vers minuit; à une heure du matin, il n'existoit plus. Genève n’a perdu et ne perdra de long-temps un homme distingué par autant de qualités, un citoyen aussi éminemment utile, et aussi généralement aimé et aprécié, que l'étoit le Dr. Odier: à la nouvelle de sa mort, qui dès le matin vola de bouche en bouche, on voyoit la consternation se peindre sur tous les visa- ges; un concert public (1) étoit annoncé pour ce jour-là L (x) Les frères Bohrer , célèbres entre les premiers artistes de l'Europe, devoient donner ce concert, 318 Nécrozocir. un bal nombreux devoit avoir lieu dans une maison an= glaise ; aussitôt , toutes ces réunions sont ajournées , par l'effet d'un sentiment qui honore également l’homme qui en étoit lobjet,et les mœurs d’une ville où se manifeste cette sympathie; parmi les étrangers qui l'habitent, trois hommes de lettres, frappés de ce phénomène moral, et partageant le regret public dont ils étoient les témoins, l'ont consigné dans des vers, écrits dans trois langues (1). Le convoi funèbre du lendemain acheva le tableau de ce deuil public: la Magistrature en corps, l'Académie, la Faculté de Médecine , la Société pour l'avancement des arts (2) et un nombre considérable de citoyens, re- connoissans des services rendus par le défunt à eux ou à leurs familles, dans l’exercice de son art; tous se firent un devoir religieux d'assister à la triste et auguste cé- rémonie ; on y vit beaucoup d'étrangers; et le prédi- cateur de léglise anglicane introduisit, dans un ser- mon , un éloge également juste et touchant , de l'ami des étrangers et de ceux dé sa nation en particulier, dont la perte récente offroit un exemple bien frappant de la fragilité de la vie. Ce n'est pas dans le moment où cette perte nous frappe au cœur, que nous essayerons d'en mesurer l'étendue; encore moins peut-on dire dans un article de nécrolo- gie.tout ce qu’étoit le Dr. Odier; il ÿ faut plus de temps et plus de moyens: contentons-nous d'esquisser à grands traits le tableau de la vie la plus active que jamais sa- vant ait vouée à la science , et la plus honorablement utile que jamais citoyen aît consacrée à sa patrie. Après avoir fait, dans l’université d’Edimbourg , ( école jadis la plus fréquentée par les élèves Genevois ) son Cours complet d'études médicales sous les Black et les (1) On trouvera ces vers. anglais, latins et italiens , à la fin de la notice. (2) Mr. Odier en étoit le Vice-président. Norrce B1oGRar. sur FEU Mn. Le Pror. OnrEer. 319 Cullen, d’une manière si distinguée , qu'il obtint l'hon- neur insigne pour un étranger, d'être l'un des Présidens annuels de la Société Royale de médecine, Odier recut, en 1770, le grade de Docteur. La thèse qu’il soutint à cette occasion annonçoit déjà , par son sujet ( la mu- sique ) et par la manière dont il le traita, cette variété de goûts, et cette aptitude à tous les genres de connois- sances, qui ont toujours été des traits marquans de son esprit. De retour dans sa ville natale , en 1973, dans l’in- tention de s’y vouer à la pratique de l'art de guérir, il y subit, d'après, l'usage constant, un examen particu- lier devant la Faculté de médecine , qui le jugea una- nimement digne de l'aggrégation. Ici commence cette carrière médicale, dans laquelle il s'est si éminemment distingué. Les étrangers ne connoïssent à cet égard que sa réputation ; mais ceux qui l’ont vu et suivi de près, savent seuls, qu'il joignoit aux profondes connoissances de théorie , le talent et l'habitude d'observer, un juge- ment prompt et juste, une mémoire extraordinaire , la plus vraie modestie , et une grande déférence pour les opinions qui n'étoient pas les siennes, dans tous les cas où les grands intérêts de la morale où de la religion n'éioient pas compromis ; mais , toujours il savoit asso- cier la franchise à l'urbanité, et le courage du médecin à la sensibilité de l'ami ; enfin, il a exercé son état avec une noblesse et un désintéressement rares, ét dont les exemples fourmillent ; le dernier, date de la veille de sa mort; on le rencontra. le soir à pied dans une de nos rues de difficile accès, où sa démarche , devenue chancelante , l'exposoit doublement; un ami, qui le rencontra , lui en fit l’observation.« J'avois promis, ré- pondit-il , une visite à une pauvre femme qui étoit en danger, je ne pouvois pas y manquer.» Pendant les vingt premières années de sa carrière , une pratique raisonnée et rapidement croissante, le ren- 820 NÉécRoOLOGIE. dit médecin consommé. Il avoit pris, d'entrée , l'habi- tude , qu’il n’a jamais interrompue , de tenir un journal circonstancié de toutes les maladies pour lesquelles il étoit appelé ; ce registre immense demeure un trésor inépuisable de faits observés avec discernement , et fidé- lement recueillis dans une pratique de quarante-quatre années. Pendant quelques-unes de celles qui appartiennent à la période que nous venons d'indiquer, il existoit à Genève un Journal hebdomadaire , auquel notre savant confrère prêta souvent sa plume pour d’excellens ar- ticles de médecine, de statistique , et même de littéra- ture. Il ÿ fit preuve de son goût et de ses connoïssan- ces dans les langues anciennes, dans un morceau qui a paru ÿ avec quelques additions, dans l'un des cahiers récens de la partie littéraire de notre Recueil (1). La révolution survint ; on sait que Genève fut en- veloppée dans ses folies et dans ses horreurs. Odier se montra, dans cette époque déplorable, ami coura- geux , citoyen dévoué à sa patrie, quelque mécon- noissable qu'elle fût devenue, et défendant de tous ses moyens et au péril de sa vie, les principes po- litiques et religieux que des enragés vouloient dé- truire. Il développa dans ces circonstances d’épreuve une constance et une énergie de caractère, dont ses amis , dont lui-même , avoient peut-être ignoré l'exis- tence dans une ame, qui jusqu'alors n'avoit eu à s'ou- vrir qu'aux douces impressions , et aux méditations tran- quilles. On sortoit à peine de la tourmente révolutionnaire, lorsque nous formames, en 1796, l'entreprise de la Bibliothèque Britannique; les sciences médicales entroient dans notre plan; et si l'amitié nous eût permis d'hésiter sur le choix d’un collaborateur pour cette partie , l'o- (1) Cahier de février, page 131. Norice B10GRAP. sur rEu0 Mr. LE Pror. OnrEr. 32r pinion du public nous l’auroit défendu: il accepta sans hésiter cet office ; tous nos lecteurs savent avec quel talent et avec quelle persévérance il l’a rempli. Quelques circonstances nous paroissent saillantes dans ses rapports avec l’entreprise à laquelle il a prêté ce secours puissant et généreux; retraçons-les rapidement, Nous rapportames en 1798, d'un voyage de quinze jours fait à Londres, dans le but de recueillir des ma- tériaux pour notre Bibliothèque , l'ouvrage du Dr. Jenner sur la petite vérole des vaches /cow-pox) qui venoit de paroître; on en trouve l’annonce dans le cahier d'oc- tobre de la même année; et dans ceux de novembre et décembre, des extraits étendus (1); c’est par eux que le continent d'Europe, alors fermé aux communications, a eu la première connoïssance d’une découverte qui devoit prévenir à toujours les ravages de la petite vé- role, et balancer en partie ceux de la guerre. Quelques mois après, (août 1799) (2) Odier propose de substituer au mot anglais de cow-pox la dénomi- mation de vaccine, qui a été universellement adoptée , même en Angleterre (3). Nous trouvons dans le même volume, page 146, que le Dr. Aubert , notre compatriote , venoit de M es ep a UT EUR pen rte (z) Bibl. Brit. Tome IX, 1798. (2) Bibl. Brit. Tome XI, page 311. (3) On trouve dans un poëme italien en six chants, publié à Parme en 1810 sous le titre de Trionfo della Vaccinia , par G. Ponta, de Gênes, la strophe suivante. In tanto il Silfo vincitor (*) discese Di lauro eterno a coronar JENNERo; Indi per tutto l’orbe il cammin prese Della Vaccinia a propagar l’impero ; Della sua fiamma le alme degne incese Æ n'arse sul Lemano il grande OnrerQ (+) Ce Sylphe est un des personnages du poëme. 399 NÉCROLOGIE, traduire , à Paris, un Rapport du Dr. Woodvillé fait à Londres le 16 mai 1799 sur la vaccine. Nous ylisons, page 163, une lettré que nous adressoit de Vienne, en Autriche, le Dr. De Carro (de Genève) sur la vaccine, dont il à été, comme on sait, l’un des plus zélés et des plus heureux propagateurs, jus- ques dans l'Inde; lettre dans laquelle il nous cite le Dr. Marcet, médecin, établi à Londres (également notre compatriote) comme lui procurant beaucoup de ren: seignemens précieux sur cette pratique, alors si nou= velle. Est-ce vanité, est-ce un corgueil excusable qui nous suggère ces rapprochemens , honorables pour notre patrie, et qui constatent des faits oubliés ou méconnus dans beaucoup d'écrits postérieurs? Ce n'est pas à nous à répondre. Dans le cours des premiers essais d'inoculation du virus vaccin que le Dr. Odier s’empressa de tenter ; une circonstance singulière suspendit , et avec tout autre auroit peut-être indéfniment ajourné, les espé- rances que faisoit naître la vaccine comme préservatif; Quelques-uns de ses vaccinés prirent la petite vérole; mais la persévérante sagacité du médecin , et son talent d'observation lui firent soupconner d’abord et constater ensuite, qu'il existoit deux vaccines, qui se ressem- bloient par beaucoup de caractères , et dont l'une seu- lement étoit préservatrice ; il apprit, et il enseigna à les distinguer; et ni lui, ni personne qui veut y re garder n'a pu sy tromper, depuis celte époque. Dans cette même année 1799 on rétablit dans l'A« Genio di Co’o per l'arte , illustre tanto A cui dée la Vaccinia il nome e ur vañto: “Le Sylphe vainqueur se retire pour couronner JENNER d’un laurier » immortel ; il part .pour propager dans tout l'nnivers l'empire de la », Vaccine. Il embrase du feu qui le brûle les ames dignes d'en être ani- ,, mées ; il enflamme sur les rives du Léman le grand ODIER, ce savant ,, disciple d'Esculape, çe médecin illustre à qui la vaccine a dû son nom »» et sa renommée. ;, Norice Biocrar. sur FEU Mr. Le Pror. Oprer. 323 cadémie de Genève, une chaire honoraire de médecine, ‘qui avoit été jadis occupée par le célèbre Tronchin. Cette Institution avoit deux objets; l’un de préparer par une instruction élémentaire les jeunes gens qui se destinant à l'étude de la médecine se proposeroient ‘de l’achever dans les grandes écoles spéciales de lé- tranger : le second, encore plus utile, étoit une ins- truction, partiéulièrement appliquée aux officiers de santé des campagnes. Mr. Odier étoit naturellement désigné pour remplir cette place; il accepta le titre de Professeur honoraire, contre l'obligation de donner gra- tuitement les Cours dont on vient d'indiquer l’objet ; et qui eurent un grand succès. Les officiers de santé des campagnes sentoient si bien le mérite des lecons données par le Professeur avec une simplicité et une clarté admirables qu’ils venoient quelquefois de dix lieues pour assister aux séances, avec la’ régularité la plus exemplaire. Notre savant collaborateur a consigné dans les vol. XX à XXIV de la Bibl. Brit. l'abrégé de ces instructions; elles ont été réimprimées en un volume ; sous le titre de Cours, où Manuel de médecine pratique. Indépendamment de son utilité directe pour les personnes auxquelles ce travail a été destiné ; comme Traité de medecine domestique, à V'usage des personnes qui vivent éloignées des secours qu'on trouve dans les villes , il a encore un degré d'utilité supérieur, et qui a été aprécié, car l'édition est presqu'épuisée, Un autre ouvrage du même genre qu'on doit à notre infatigable collaborateur est aussi le résultat d'une suite d'extraits répandus dans les vol. XL à XLIV de notre Recueil , réunis ensuite en un volume, sous le titre de Principes d'hygiène. 1 parut en 1810, et il a déjà deux éditions, et une traduction en italien par Mr. Gatteschi. La phrase qui termine la préface de cet ou- vrage porte une des teintes du caractère de l’auteur; il faut la citer, « Puisse mon travail, dit-13, contribuer 324 Nécrozocit#. à faire comprendre à quelques-uns de ceux qui pa- roissent croire que la santé et la durée de la vie ne dépendent que du hasard, qu’il est pourtant, jusqu'à un certain point au pouvoir des hommes de se procurer ces avantages par des moyens qui, loin d’être incom- patibles avec le bonheur, en sont probablement les plus sûrs garans. » Ah! combien le médecin qui pense et parle ainsi n'est-il pas digne de confiance lorsqu'il pres- crit un régime et des sacrifices dont le résultat sera en opposition évidente avec ses intérêts calculés ! Il y a quelque chose de si complet dans l’ensemble des mérites que nous venons de signaler, qu'on ne supposera pas qu'Odier pût être encore autre chose qu'un grand médecin, un excellent professeur, un écri- vain distingué; mais borner là les moyens et l’activité de cet homme si rare seroit une erreur. Sa tête forte, et une faculté illimitée de travail qui le rendoient pro- pre à tout multiplioient autonr de lui les possibilités de se rendre utile, et sa bonté parfaite ‘n’en laissoit échapper aucune. Ainsi, pour n’en citer qu'un exe mple entre mille, il a exercé pendant près de trente ans les fonctions gratuites et très-assujétissantes , de secrétaire du corps mi-parti d’ecclésiastiques et de laïques qui, sous le nom de Consistoire, surveille le culte et les mœurs dans les communions protestantes ; son registre étoit toujours un modèle de clarté et de précision, et son assiduité à cette fonction a été incomparable, Correspondant de l'Institut de France, associé à un nombre de sociétés savantes de l'Europe, et à toutes celles qui cultivent à Genève les arts et les diverses branches de l’étude de la nature (r) , il animoit toutes ces (1) 11 appartenoit à la Société pour l'avancement des arts, à la Société académiqne des professeurs, à celle de Physique et d'Histoire naturelle, et à celle de médecine qui (et peut- FAP Noïice siocrar, sur Feu Mr.re Pror. Opren. 325 ces dernières par sa présence et son bon esprit, il adoucissoit par l'aménité , par le liant de son esprit, tous les frottemens qui troublent si souvent le repos des hommes rassemblés quand leurs intérêts sont en pré- sence. Sa porte étoit ouverte à toute heure, et sa maison étoit la sèule où les étranges, que Genève attire en grand nombre , trouvassent une réunion à jour fixe, et l'ac- cueil le plus hospitalier et le plus aimable, tant de sa part que de son intéressante famille ; il faisoit seul en quelque sorte, les honneurs de la ville; et rendu le soir à cette famille (aujourd’hui dans la désolation } il répandoit dans son intérieur le charme de son heureux caractère; sérénité Constante, gaîté par intervalles, es= prit orné de connoissances variées, art de les commu- niquer , rien de ce qui fait le bonheur domestique » celui de tous les jours, ne lui manquoit pour jouir dé la vie et pour la rendre douce autour de lui ; avantage que, par une insigne faveur, la Providence lui a ac- cordé jusqu’au dernier instant de son existence, en lé faisant échapper aux infirmités qui si souvent én trou= blent la fin. Il est mort à soixante-neuf ans (1). être par l'influence que nous venons de faire remarquer ) à toujours montré l'union la plus parfaite dans un corps qui, par tout ailleurs, en offre bien rarement le tableau. (1) La vivacité, la gentillesse de son esprit se sont soutenues jusques à la fin; peu de jours avant sa mort un littérateur anglais de ses amis lui envoya la charade latine suivante , très-heureusement tournée, et qu'on attribue au Préfet du eollége d'Eaton. Totum sume ; fluit ; caput aufer, fulget in armis ; Caudam deme, volat ; viscera tolle , dolet. Odier répondit par le distique suivant, qui donnoit la so: lution, presqu'avec les même mots. Totum vulturnus , caput aufer, turnus Aabetur ; St caudam , vultur ; viscera ? vulnus erit, Sc. et arts. Nous, serie, Vol, 4.N°.4. 4vril1817. Y 326 Né£écrhozLocrtr. On rencontrera des hommes aussi savans; il peut en ‘exister d'aussi aimables ; mais la réunion si rare des qualités du cœur et de celles de l'esprit , au degré où elles brilloient ensemble chez l'homme que Genève pleure, est un phénomène que le siècle ne présentera pas deux fois. \ : : ee PR ER A AA A A AL LR AR A LR ER n RAR LAS ARS RAR ARS 8 A SONNET ON HEARING or Pror. ODIERS nearx. Wux starts the tear in every glistning eye? Why plaintive breathes the universal sigh ? Why stops the dance, nor takes its airy round ? | And why that lengthn’d pause in musics festive sound Oprer, is dead ! and every feeling heart In sacred sympathy shall bear its part. Genius shall bend, and weeping science mourn, Lamented shade ! o’er thy funereal urn Where Honor, Virtue, Talent , Learning deep; And playful Wit, midst thy cold ashes, sleep. Yet, not unmindful of thy latter day, With soul illumin’d by celestial ray, Unmov'd, Thou heard’st the summons to the tomb, Bow’dst thy submissive head , and smiling said'st «1 cOME. » J. Lewis. Nornrce srocrar. sur FEU Mr. Le Pror.Onrer. 327 = Dtottatstmintateinttntattetsitetetettatatel AT LS PT TT, SIC LATINE. «+ Quo demum abripimur luctu? cur tingit ocellos Lacryma ? cur omneis adimunt suspiria voces ? Restitit exorsæ cur nympha oblita choreæ Suspensoque silet fidium vox aurea plectro ? Op1er interiit ! subito que oppressa dolore Urbs gemit, amissum væ ! plorans irrita civem. Ergo ne succubuit ! parilem cui candida virtus Quando ullum inveniet ? Quis non lugebit honestas Artes , tot blandos sic dress lepores ? At tibi casta fides, tibi cœlo nata Minerva, Musaque funeream tristis comitabitur urnam. Noster erit fletus — tu ,tu, non immemor horæ Supremæ , instantem nosti contemnere mortem : Dumque tibi pandit flammantia mænia cœli Spes pia — languenti « Venio Deus » excidit ore, J. COMmMELINE, 328 Nécrorocrr. PSE PTS PSS IMITAZIONE ITALIANA. Quarr improvvisi dolorosi accenti Dal grave sospirar tronchi e dal*pianto ? E perch è muto della gioja il canto, Sciolte le danze, e rotti i bei ,concenti ? Op1£ro, è morto. I cittadin dolenti ‘* Ploran lo spento lume e il perso vanto. Sacro dolor ! Virtute al urna à canto' Siede pensosa e lauda i lor lamenti. Filosofia saper , Fé, Cortesia Le fan mesta corona, e: in flebil coro Piangon la tolta al mondo anima pia. Noi, noi piangiam : tu, del tuo fral ritegne Ridevi , e disiando eterno alloro, Lieto, al cenno del ciel, dicesti : Io vEcxo. 1 5x KR. —————— VC —— r TRADUCTION. LIBRE. Povrqvor ces pleurs dans tous les yeux ? — Pourquoi ces soupirs , ces gémissemens ? — Pourquoi les danses sont-elles suspendues? — Pourquoi la musique et ses accords ont - ils cessé? ...... OniEr est mort ! La ville entière est dans le deuil ; tous les cœurs sensibles émus d’une sympathie religieuse , déplorent, hélas! en vain ; une perte irréparable. Ombre sacrée ! Le génie va courber sa tête, la science, verser des larmes, sur celte urne funéraire, où l'honneur, la vértu, le talent , : les connoissances profondes , l'esprit original vont se méler à ta froide cendre. Hélas ! c'est à nous de pleurer; mais toi, fixant toujours d’un œil serein ta dernière heure; éclairé des, rayons divins de l'espérance, tu as entendu l’appel qui sortoit LAS A z de la tombe; tu as baissé humblement la tête, et répondu, «ME vorcr.» (7: 339") | TABLE DES ARTICLES DU QUATRIÈME VOLUME, NOUVELLE SÉRIE, de la division , intitulée : Scrëgnces ET Ans. ————————— FX: Ts HR d'IiT.S; A —— "©" AS T'R O'N'O'M I FE Posrriows moyennes des principales étoiles du firma- ment, au commencement du 19° siècle. Par Piazzi. P. 8x Observations et remarques sur la grande Comète de xëxz., Par Schroeter. « . 1. 4 - »: . 16: . . . Sur la parallaxe annuelle de l'étoile ce par le Chev. de Lindenau. . . hlEs cul: SEE Calcul de la conjonction “es j planète Vénus avec Régulus , qui aura lieu le 29 septembre RAA Par le Dr. Tonniés. . . à & s4 . 248 Sur la période de tops de l'étoile Mira, par le Prof. Wurm. . . . . SR: RES AE 253 Elémens elliptiques de la Le 4 1812, calculés par le Baronde;Lindenmau: 7"... ..'.", 259 P H Y SI Q U.E. Expériences nouvelles sur le magnétisme des rayons violets , par Mr. Cosimo Ridolf. . FANS Expériences sur la vapeur aqueuse eue Par le Dr. Vittorio Michelotti. HR TT D Sur la flamme , par G. Oswald Sym. . . . . . . 165 Recherches ultérieures sur les phénomènes qui accom- ? pagnent la vaporisation de lfode, par le Prof. Confiliacchi, . . . . . . . . k OO + de UD Mae eue CS NON 33a TABLE DES ARTICLES. Sur les appareils électromoteurs , par le Prof. Confi- BACS RER De 8 «re PP Description du nouvel hygromètre de Wilson. . . 262 MÉTÉOROLOGIE. Essai sur la végétation et le climat de la Suisse sep- tentrionale , comparés avec ceux des régions les plus boréales de l'Europe , par G. Wahlenbere , abce fe. ( prebrier etre) |) EU: 20e 2 "00 Idem. ( Second et dernier exÉPRiP A) NE. + OAI 54 SMEOX Considérations sur les quantités relatives de pluie qui tombent dans divers lieux,par Mr. Tardy de la Brossy.183 Exirait d'une lettre du Prof. Brandes sur des cartes MÉTÉO TE Te ee Se roue ete Vo UNIS Tableau météorol. du mois de Janvier ,après la page 80 de Février , après la page 160 de Mars, après la page 244 d'Avril , ‘après la page 332 OPTIQU É. Sur le mode d'émission de la lumière qui nous fait juger de la couleur propre des corps, etc. par Mr. Ben. Preront. Dofus" ete TNT CHIMIE. Essai pratique sur les réactifs chimiques,par T.Accum. 24 Expériences sur le cuivre contenu dans diverses cen- dres végétales, par le Dr. Moissner. . . . . . . 36 Recherches sur la composition et les propriétés du Naphte d'Amiano , par le Prof. De Saussure. . . . 116 Pesanteurs spécifiques de différens fluides élastiques, eic: par le-Prof. Meiñecke. 542 . -. : .: < 104 CHIMIE APPLIQUÉE. Sur l'huile contenue dans les diverses espèces de grains, par Mr. SChrader: : "1 nat). rem 0 MÉDECINE. Observations sur les propriétés médicales de la Pomme épineuse , par le Dr, Marcet, ,.,.. . , , , . . 208 TABLE DES ARTICLES. 33t HISTOIRE NATURELLE. Le règne animal distribué d'après son organisation , etc. Par le Chev. Cuvier , ( premier extrait.) . . Pag. 4r Idem. ( Second et dernier eætrait.) . . . . . . . 132 Chasse et dimensions d’un Crocodile. . . . . . . 222 Détails sur le Boon-Upas de Java, par le Dr. Horsefield. 274 ICONOGRAPHIE-BOTANIQUE. Les Roses, par P.J. Redouté. . . . . . . . . . 285 ARTS INDUSTRIELS. ‘Sur l'hygiène des professions insalubres , par Mr. L. À. oise. ! de. Geñére. 0 Lol se dan ARTS ÉCONOMIQUES. Sur l'éclairage par le moyen du gaz, à Londres, par le Prof Schweigper, 212 47. Le à ee + + 224, Lettre du Dr, De Roches sur l'établissement des soupes à la Rumford , actuellement en activité à Genève, CT A DNS ARCS PRE PRE EE PE AT MÉLANGES. Notice des Séances de l'Acad. Roy. des Sciences de Paris | pendant le mois d'Octobre 1816. . . . . 69 pendant la fin d'Octobre et Novembre . . 142 pendant le mois de Novembre. . . . . . 228 pendant le mois de Décembre. . . . . . 30g Notice des Séances de la Société Royale de Londres, pendant les mois de Nov. et Déc. 1816... . 146 Si nl. ÉCRAN à | oo OR OUR AP UE E ACRE e Notice de la Soc. R. d'Edimbourg , Nov. et Déc.1816. 238 Notice sur le trembiement de terre éprouvé à Genève et dans d’autres Cantons de la Suisse , le 11 Mars 1817.240 VARIÉTÉS. Découverte de Sir H. Davy relative à un mode particu- JUS En nc Ver OT ON ANR OS PRE RS NÉCROLOGIE. 2. Notice biographique sur feu le Prof. Odier, D.M. 31; 332 TABLE DES ARTICLES. CORRESPONDA NCE. Lettre de Mr. Lehot sur certains phénomènes des corps SORTE ANS Mens à - Me «ce eu D UN Lettre de Mr. J. Watt sur l’aurore boréale dn 8 février LORS JC RE TR Er. à Le. LÉO NES Fin de la Table du quatrième volume , nouvelle Série ; de la division , intitulée , Scrences Er ARTS, RAT RE TABLIUES Faites au JARDIN Bt niveau de Ja Mer : Latitude 46°. 19/ PARIS. O4 D, « 5 T © Suslses Baromètre. 2'el 2 OBSERVATIONS DIVERSES, 2 + EA A — À Lev. du Sol.| à = heure! Pouc.lig.seiz. |pouc. lig.seil 11 © 2) ee 2 3 H4l—. 2: 3 = 2e 141] — 24 4 — g. 6|— 1- s — 4. 13|26. 11. :À Campagne n’a pas sensiblement 6 — 0. 13/27. o. Igé d'aspect dans le cours de ce 7 c TT 1-13 — 1: | Le progrès de la végétation a : 54 ai : “1 HE nsensible. La vigne est encore com- »- FOSRAUTS re ïe fort de l'hiver. Les prés n’ont ae — 1. 9]26. 11. ne apparence. La plupart des se- 12 27, ©. 5|— 11. les faites en février et mars ne 3 26. 11+ 13]-— 11: | bas levées. Les blés continuent à F4 ar Lo SE RS b onné a ES EU FIVE RER 16 À © |— 11. 3 17 = 10: X4 18 27. OUT 19 — 11 — 20 ML. :) my 21 NL Sr 22 — 0, 14|— 23 mL € 24 À D 1:6. 11. 11|— 25 — 17. 11 L né Lu at 192 naison de l'aiguille aimantée , à 27 — ÿ. 12|— 9. Dbservatoire de Genève le 30 avril 28 —— 11. 11/27. oO ho. 10’. 29 27+ O. 13|— oO. 30 26. 11. 2|26. 9. pérature d'un Puits de 34 pieds 30 avril + 9. 3. Moyennes. ]27. o. 8,80 27. 0. 3; FRERES : RSR | É TABLEAU DES OBSERVATIONS METEOROLŒIQUES Faites au JARDIN BOTANIQUE de GENÈVE: 395,6 mètres ( 203 toises) au-des$ du niveau de la Mer : Latitude 46°. 19. Longitude 15. 14". ( de Tems } à l'Orient de l'Observatot de Paris. OBSERVATIONS ATMOSPHÉRIQUES. AVRIE rx Therm. à l’om- À Le] à o bre à A pieds | Hyeromètre Pluie où Ê 5 , “| 25 Baromètre, de terre, divisé et neige en Ë g Vents. Etat du ie D ENTAT 8 3 ë : a Ÿ IONS DIVERSES, Ë Er a en 80 parties. 24 heures. e 8 LPS “2 . 5 2 heures, ELdusS. | à 2h. ÉpLaus.| 2h. co E Fe mio: SE: LÉ = 2 De POP Mes Dix. d, DE Degr. | Deg. Lig. donz. De, En) ne | DMO© 27. 9. 1027. 2. 714 4. ol+ 8. s 82 80 — J—I NE NE nua. , Cl. 2 3: 4]— 2. 12 3 2| 10. oÙ 92 82 — —| cal. cal. nua. ; cl. à 214 2, V6 3. 1] 12. 0 2 74 FR G.Bf cal. |cal. Lol, id. 4 g. 6— 1-14 2. 2h 12 SÛ 75 64 —— G.B. = æ de de La ésmpègne n'4 pas sénsbfement & con sl sul re] — fée ln Jére Jaamé Gaga danse cours de ce 7 NE 3 1] 10. 5 Û ga #0 ns, cal. cal. Éocl. , id. mois. Le progrès de la végétation a V8 2.) > 1. 4f 4. of 10. 8] -84 74 —— |—— {1 cal cal. nua. , el. été insensible. La vigne est encore com- 9 0. 1126. 11. 9Ù 4,5s| 12. of! 81 64 es so na ACOU; me au fort de l’hiver. Les prés n'ont ° MOQUE COPA COR EN PNRE PRE 2 22 S 160) Ne cou. ; id. auéune apparence. La plupart des se- Ie N0 D 6 Qu. dal 1.10) 07.6 RES G 78 pe DANS NE nua. , id. ë . re FR OURS oies tolRer 68 pm Date) Qt NE cl. , nua. mailles faites en février et mars ne 11. 13/-— 11. 124 2. ol 7. oÙ 80 80 —— |—]\ cal. cal. cou, id. sont pas levées. Les blés continuent à na onre 111 3: 21140. 0 12088 68 — f— {NE NE nua. , id. avoir bonné apparenge, LE. 12|— ar. 14] 2. 2| 10, 3 79 70 — }—— 1 NE NE nua. , id, TOME) OC 3. Oo] 9. 21 81 82 —— ——\ cal. so cou. , id. 10. 14|— 11. 3 FE, 9| 6, 3 Ù 83 75 —— ——À cal. NE nua. , id. o. 1|27. oo 15 2,00 00 RS 77 — ΗJie NE nua. , id. | ENT 1, 9, 5. 7| 84 87 ne ——|Ù Ne NE el. , id. DAMON 0 NO) DNS AE ST OS 81 — ΗJx cal. fcou., id. 1. 3|— o. 14 3 S| 6, SA go 76 PE | NE NE cle ud, Oo. 14[— oo. 10 EC) NN DCI 73 —— = Me NE cl. , id. o. 3|26. 11. 13h 0. 9, 6. sh 89 2 — | NE NE cl. , nua. RTE SOS DE. Auf qe 10) 3. of 9. ol 75 71 2 — RE NE cl, id. 11. 11[— 10. 13Ù oo. ol 11. 8 89 66 a D —— | Neal. NE cl, 14: Déclinaison de l'aiguille aimantée , à — 10, 3[— 10. 2r 3. 2| 6. sh 80 71 Eu |) Cal. NE cou. , nua. l'Observatoire de Genève le 30 avril — ÿg. 12 9.3 2. o| 3. 4f %i 88 ee ——JÈNE so cou. , nei. PT — 11. 11/27, © 2 2. o| 6. 8] S2 25 a —— NE NE cl. , id. ROGERS De EN NO RNB 83 GE en 2 cn : Température d'un Puits de 34 pieds 11, 2/26. 9. 11 1: O! 16. OÙ 77 s4 ——1 0 SE cl, 1 So to jennes. 127. o.8,80|:7.0. 3,56 Et 2,o8|t 8,73 182,66 | 73,20] oo. 6 Cour ru de temperature de ratés centrées de FES se dt Bit Vrè. Se. ct Art. TI. PL L. og …… PT nd NEA Le ù : . " MS en : * = ca a A 1 NAS QU