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BIOGRAPHIE

NOUVELLE

DES CONTEMPORAINS.

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*

Les soussignés déclarent que les Exemplaires non revêtus de leurs signatures seront réputés contrefaits.

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X/M^^

DE L IMPRIMERIE DE PLÀSSAN, RUE DE VAUGIHARD, N^" l5,

DBRBIERK i/odÉON.

BIOGRAPHIE NOUVELLE

DES

CONTEMPORAINS,

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DICTIONNAIRE

HISTORIQUE ' ET RAISONNÉ

DE TOUS LES HOMMES QUI, DEPUIS LA RÉVOLUTION FRANÇAISE, ONT ACQUIS DE LA CÉLÉBRITÉ

PAS LEURS ACTIONS, LEURS ECRITS, LEURS ERREURS OU LEURS CRIMES,

SOIT EN FRANGE, SOIT DANS LES PAYS ÉTRANGERS;

Préeidèe d'vn Taéieau par ordre ùhnmoiogùfuô des époques célèbres et des événù' mens retnarqtuihies, tant en France qu'à l'étranger, depuis ij^j jusqu'à eejfmr, et d'une TaMe aiphaéétique des ossemMées législatives, à partir de l'asseméléô constituante jusqu'atuo dernières ohaméres des pairs et des. députés.

Par mm. a. V. ARNAULT, ancien membre de l'Institut; A. JAY; E. JOUY9 DE l'Académie française; J. NORYINS, et autrb« Hommes de lettres. Magistrats et Militaires.

OBNÀE DE 300 PORTRAITS AU VURIN»

d'après les plus célèbres artistes.

TOME SIXIÈME. ,^^- -^ DID— EZ

"0

PARIS,

A LA LIBRAIRIE HISTORIQUE, RUE SàlNT-HONORÉ, N* 123, bôtel d'aligre, ou rue BAILLEUL, N*" lU.

1832.

BIOGRAPHIE

NOUVELLE

ilS CONTEMPORAINS.

DID

ËLOT (N. , BÀBOiï). Après >lutioD du 18 brumaire an ) membre 1799)9 il fut nom- *éfet du Finistère; passa, e temps après, à la préfec- u département de TAIlier, i8o4« fut nommé comman- 3 la lëgion-d'bonneuret mi- plénipotentiaire près de Té- [ de "Wurtemberg. Nos trou- stant emparées d*l)lm, le autricbien qui traversait la mie enleva M. Didelot, en e i8o5, et le conduisit à duc Ferdinand, qui le fit en liberté après avoir ex- ses vifs regrets d*une me- i contraire au droit des Le ministre français revint a patrie, et, en 1807, partit Copenhague , en qualité issadeur; il fut autorisé à la décoration de Tordre de brog. Chambellan de Tera- Napoléon en 181 1, et pré* département du Cher en 81 3, M. Didelot fut maiu- 108 ces dernières fonctions

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après les événemens politiques de 18 14* Pendant les cent jours. Napoléon le nomma , le G avril 181 5, préfet du département de la Dordogne. Il cessa d*être em- ployé après la seconde restaura- tion.

DIDIER (Jeàn-Paol), en 1768, à Upie, département de la Drôme. Après avoir fait des étu- des brillanles,il fut reçu avocat an parlement de Grenoble, ses talens et ses qualités honorables le firent remarquer. Les persécu- tions de 1795 le forcèrent un mo- ment d'émigrer; majs son^ retour fut prompt, et son travail le mit bientôt à même de racheter ses biens vendus pendant son absen-. ce. Nommé. tour-à-tour, par l'es- time de. ses concitoyens « ipem- bre du conseil de la ville de Gre* noble, du conseil d'arrondisse- ment, du collège électoral du dé- fiartement, et candidat au corps- cgislatif; il présida souvent les députations envoyées au chef du gouvernement. Ce fut dans ces

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occasions qu'il sollicita et obtiot l'ouverture dans les Alpes d'une route de communication entre la France et l'Italie par le mont Ge- nëvre et par Grenoble; rétablisse- ment dans cette ville d'une éco- le de droit, d*une école d'artille- rie, et plusieurs décrets pour o- pérer te dessèchement de vastes marais situés entre Lyon et Bour- goin. Cette grande entreprise ren- dit à l'agriculture ao,oêo arpens d'un terrain précieux. Nommé di- recteur de l'école de droit, il fit prospérer cet établissement jus- qu'à la création de l'université, époque il donna sa démission. Toujours occupé d'utiles travaux, il explortak les mines d'argent, de plomb et de fer, situées dans les Alpes auprès de sa propriété, quand les désastres de la campa- gne de Russie renversèrent le gou- vernement impérial. Didier fut nommé par le roi maître des re* quêtes , membre de la légion- d'honneur et conseiller à la cour de cassation, ce qu'il refusa. Les opinions qu'il émit au conseil dé- plurent aux ministres de cette é- poque, par leur modération. Au 40 mars, il refusa de suivre le roi à Garni, mais il n'accepta pen- flant IjBS cent jours aucune fonc- tion. Après les désastres de Wa- terloo, le -despotisme «furibond de la chambre introuvable poussa Didier au désespoir. A la suite de nombreux voyages dans plu- sieurs départemens et en Italie, il conçut le projet de 8=emparer de Grenoble, de marcher sur Lyon , de s'y joindre aux hom- -wes dont le mouvement avait .échoué au mois de janvier pré'- cédent, et d'y former «n gou'^

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vernement provisoire. Ce fi la nuit du 5 au 4 mai que se présenta sous les murs d noble, il ne put entrer, sa défaite, il resta 5 jour les environs de cette ville favoriser la fuite de ses san^, et se retira lui-mC> Savoie, il fut arrêté e sans hésitation par le gou ment sarde. Ramené à ( ble, il fut mis en jugemen damné , et exécuté le 1 1 i8i6. Didier mourut avec i rénité et un courage qui fii ne^vive impression. Son fih me d'un vrai mérite, a été ai au conseil-d état, sous-pn Grenoble pendant 6 ans , < fet des Basses- Alpes d«n cent jours. Après la mort * père, il fut détenu sans jug à Paris une alinée entière. DIDOT ( François- Ahbi Le prendier imprimeur di de cette famille célèbre dai typographique, est Franc* dot, imprimeur-libraire, p François-Ambroise et de 1 François, qui lui succéd François-Ambroise, comn primeur, et Pierre-Fra comme libraire. François i ner à ses enfans une édu soignée, et fortifia par ses et par ses exemples leurs k< ses dispositions. Il fut l'a l'abbé Prévôt et des plus h< blés littérateurs de son è\ Françoiis-Ambroise montra jeunesse un goût très-prc pour la profession d'impri et sentit que, pour se dist 4)ans un art susceptible de t progrès, et il se prc d'égaler les Ibarra et les B

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ville 9 qu'il surpassa bientôt, il devait unir au génie rartistb les connaissances de l'homme instruit. Il étudia son art jusque dans les plus petits détails^ inven- ta les ganiitures en fonte, et, en 1777, la presse à un boup. Cette dernifere invention lui fut, à ce qu'il paraît^ injustement disputée par le directeur de l'imprimerie rojalè, Ë. A. J. Anisson Dùper- foil {pèjez ce nom). François- > Atnbroise Didot ëlablii une fon- derie , d'où sortirent les plus beaux tjpeé que l'on eût encore vus en France. Ce fut aussi dans son imprimerie que furent faites les premières impressions sur pa- pier vélin. H essaya de substituer à la dénomination insignifiante de caractères cicéi^o^ saÎHt-augus- tin, etc., une nomenclature plus judicieuse, plus simple, et natu- rellement îtidiquée par le nom- bre de points ou de sixièmes de lignes de chaque caractère. Cette nomenclature fut dédaignée, com- me toutes les choses nouvelles qui contrarient la routine et la paresse. L'habile typographe ne s'attacha pas etclusivement aux beautés de formes^ il voulut que les textes ne Aissent pas moins remarquables par l'exactitude et la correetion; estimant, comme il le dit lui-même, qu'un beau livre sans correction ressemble à une eoquette, dont la toilette ne sert qu'à faire remarquer les défauts. Chargé par Louis XYI de la réimpression d'un choix de clas- siques français, diéstinés à l'édo- eitfon du dauphin, il porta cette CQllection, format in- 18, à 18 vo- hmes; format in-8'' à 17 volu- mes; format 10-4** à 12 volumes,

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dans lesquels est comprise la Biblia sacra» François-Ambroise Didot imprima également pour le eomte d^Artois un choix d'ou- vrages fVAnçais désignés t>ar ce prince, et dont la collection se monte à 64 Vol. in-18. Françoîs- Ambrôise Didot^ qui était en 1730, mourut le 10 jtiillet 1804: dès l'année 1789-, il avait cédé son imprimerie îk son fils aîné Pierre, et sa fonderie à sôh se- 'condfiUFiriiiin.

DIÛOT(PiEaRE.FkÀSçois), frè- re du précédent. François Didot, son père, lui céda sa maison de librairie^ comme il avait cédé son imprimerie à Françoîs-Anibroise. A des connaissances personnelles très-étendues, il joignit celles du bibliographe. Il acheta, en 1777, une imprimerie; devint impri- meur de MonsieuVi aujourd'hui Louis XVill; établit une manu- facture de papier, se mit à la tête d'une fonderie, et contribua aux progrès de l'art typographique, tant par des améliorations aux ca- ractères, que pardes éditions très- remarquables, parmi lesquelles on cite Y Imitation de Jésus^Christ, in-8'^ 1788; le Télémaque et la Bible in-4% et le Tableau del'em" pire ottoman, in-folio. W mourut le 7 décembre 1 796, à l'ilge de 63 ans, laissantquatrefils:le premier, Pierre-Nicolas Firmln Didot, prît la direction de son imprimerie; et le second, Henri Didot, est connu comme graveur et fondeur de caractères.

DIDOT l'aîné (Pierre), impri- meur et fondeur de caractères. Le nom des Didot, comme tous ceux des hommes qui se sont pla- cés au premier rang dans leur ad.

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et cette remarque a lieu plus par- tioulièrement pour les inemlires divans de cette famille, porte a- Yec lui son plus bel éloge ; Fran- çois-Ambroise Didot, père de ce- lui dont il est ici question, com- mença d*uI)ord k illustrer son nom. Il rontrihna au perfec- tionnement de rimprimcrie fran- çaise, par Tin ven lion de la pres- se à un coup, qu\)ii a vaine- ment tenté de lui contester, com* me nous Tavuns dit plus liaut à Tarlicle de Fr. Amb. Didot. Ce fut lui Ru^A qui, vers 1779, imita le premier le procédé anglais pour la fabrication du papier vé- lin, dans laquelle, grâces uses conseils, Ml\l. Johannot-d*Anno- nay ne connurent bientôt plus de rivaux. M. Pierre Didot Taîné na- quit à Paris au mois de janvier 1761, et succéda A son père en i78(). Il s'occupa d'abord de ter- miner la belle collection in -4' pourTéducation du dauphin, dont son père avait publié 17 volumes, et qu'il porta |usqu*À 3i; mais il devait bientôt atteindre dans ses travaux à un plus haut degré de perfection. Entraîné par le mou- vement général que la révolution avait imprimé aux arts, et stimu- lé en mOlhe temps par un senti- ment d'émulation nationale, ù la vue des éditions de Bodoni , M. Pierre Didot résolut d'enlever À l'Italie la palme nouvelle qu'elle voulait conquérir. Ce fut en 1795, au milieu des orages politiques et des diiïicnltés de tout genre que l'embarras des transactions commen'iales opposait au succès de son entreprise; qu'il conçut le projet de sa belle collection in- îblio. Aucun sacriûce, même ce-

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lui d'une partie de sa fortune, ne lui coûta, pour donner aux ma- gnifiques éditions qui la compo- sent, tout l'éclat et tous les orne- mens qu'elles auraient pu rece- voir dans des temps plus prospè- res. Les plus célèbres graveurs furent appelés, pour les embellir, A reproduire les brillantes com- positions des David, des Gérard , des Girodet, des Prudhon, des Chaudet et des Percicr. Tant d'ef- forts méritaient plus que des élo- ges : aussi, en 1797, '^ ministre de l'intérieur fit-il donner à Al. Pierre Didot, ù titre d'encoura- gomenl et de récompense natio- nale, le local occupé ancienne- ment par l'imprimerie royale au Louvre. Le célèbre imprimeur se montra bientôt digne d'une dis- tinction aussi flatteuse, par la pu- blication de son Virgile, qui pa- rut en 1798. Il publia successi- vement, et dans le même format, Horace, en 1 799, Racine, en 1 80 1 : ce dernier ouvrage, déclaré par .le jury des arts «la plus belle pro- «duction typographique de tous » les pays et de tous les âges,» va- lut i\ M. Pierre Didot la médaille d'or. Les Fables La Fontaine parurent en 1802; tous les exem- . plaires de ces diverses éditions, tirées à 260 seulement, sont nu- mérotés et signés par l'éditeur. Outre les nombreux ouvrages qui sont sortis de ses presses , soit j pour les principaux libraires, soit ! pour les particuliers, il faut re- « marquer le Voyage d' Pgypie (pre- miè;*e édition), et l'Iconographie ' grecque et romaine, de M. Viscon- ti, imprimés aux frais du gouver- nement. C'est pour le tirage de . ces belles éditions^ que M. Pierre

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Didot a inventé des supports à ressorts 9 propres à empêcher le foulage toujours désagréable des bordures de pages. A la réputation européenne qn*il s'était acquise comme imprimeur, M. Pierre Di- dot voulut, comme Bai)kerville, joindre celle de fondeur de carac- tères. Il apporta, pour y parve- nir, ces soins éclairés et cette per- sévérance active qui lui avaient déjà valu de si honorables succès. Dix années consécutives furent consacrées à perfectionner et à faire graver sous ses yeux, par M. Vibert, les types de dix-huit caractères différens, gradués dans une proportion nouvelle. C'est ayec ces caractères que M. Pierre Didot a imprimé en 1819 Boileau et la Henriade, in-folio, tirés à 125 exemplaires. Éditeur éclairé et savant grammairien, ce n'est pas seulement en artiste habile, c*est encore en littérateur distin- gué que M. P. Didot exerce l'art admirable qui multiplie les chefs- d'œuvre du génie; attentif à cfioi- sir avec discernement entre les différentes yersions des auteurs qu'il reproduit, et à les dégager des fautes dont l'ignorance ou la négligence les ont surchargées , c'est autant par la pureté et la correction du texte, que par la magnîGcence de l'impression, que M. Pierre Didot cherche à rendre ses éditions recommandables. Rien de ce qui peut concourir à les perfectionner n'échappe à ses soins minutieux. L'innovation qu'il a tout récemment introduite dans l'emploi des accens, mérite l'examen et peut-être la sanction de l'académie française, occupée à recueillir dans la nouvelle édi-

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tion de son dictionnaire toutes les améliorations de détail dont notre langue écrite ou parlée peut être susceptible. M. Pierre Didot a remarqué que dans la plupart des dictronnaires, même les plus ebtimés, rarceut aigu et l'accent grave étaient appliqués sur un grand nombre de mois, avec une variation si arbitraire, que non- seulement remarqué d'un accent aigu dans tel Dictionnaire, Tétait d'un accent grave dans tel autre, mais que l'on rencontrait cette opposition jusque dans les édi- tions diverses d'un même Dic- tionnaire. C'est ainsi que l'on^ trouve dans le Dictionnaire de Trévoux sacrilège avec un accent grave, et dans le Dictionnaire de l'académie sacrilège avec un ac- cent aigu; fève avec un accent ai- gu dans le premier, et ftve avec un accent grave dans le second. C'est encG^e ainsi que, dans le Dictionnaire de l'académie, édi- tion de Nîmes, 177H, secrètement est écrit avec l'accent aigu, tan- dis que l'édition de Paris, 1811, a marqué le même mot d'un ac- cent grave. Le mot complète est écrit dans l'une et dans l'autre a- Tec un accent grave, et complète- ment avec un accent aigc. Les mots protège et bibliothèque ont un accent grave dans l'édition de 1778, et un accent aigu dans l'é- dition de 1811. « D'après nos » meilleures autorités, dit !V1. Pier- »re Didot, pour rendre plus sen- ))sible la nécessité de son innova- » lion, il faudrait prononcer avec »Ia même ouverture le»* deux e «graves qui se trouvent dans cha- ))Cune des petites phrases suivau- » tes : il mène très-bien ; il se prih-

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4 mène avec s(i mère; il cède à son pè- »r^. 9 C'est p^MK &îrç disparaîtra des coDtra^tÇS ckoquaus dans des ouvrages qui devraient se distin- guer par vQÇ imoiuable fixité pripcipes« et pp^r iodiquer d'une manière certaipe^ surtout a\ix é- ^rangçrs, la yérltab^e propoocia- tion, que lU* Pierre Qidot a eiq- ployé dans sa caUjÇC^ion des clas- siques français, çt engage à adop- ter généralement un accent nou- Teau, dont la forp^f^ perpendicu- laire n^rque un terpiç moyen en- tre l'accent grave çt l'accent aigu, et s'appJ^que &Mr Içs e qui sem- ^lept, 4ans,la pronxj^ncialiop, de- içoir participei; de Ve ^rmé et de V^ ou?ert|. ^. Pierre Didpt s'est fait connaîti'e dans la littérature par deux préfaces écrites en latin ^^ qu*il % placées à la tête de ses é- ditions in-folio dfi Virgile et d'Ho: race; eljies sp,Q(t ren^arquables par l'élégance. çt la pureté du style; il a publié d^ plus : EpUre sur les

Îrogrès^ dfi l' imprimerie ^ 1784». \ssai de fables nouvelles, \7^>, Traduction en vers du premier livre des odes ^étHfiraqe, i79py Inscrip^ tians morales^ ou Recueil de qua- trains moraux, 1&06; et enfin sous le titre, dp Specipien des. nouaeaufç caractères, de^ la fondfrie et de l-ini;- primerie de f^ierrs D.idot l'aine, quelques ppési|ss légères, qui por- tent, comme. Ips. autres produc- tipos 4^ leur au^euiç, le cachet 4,'un^ ^I^P.t (m^fluc^fois. un peif, pégligà, mais toujours facile et gracieux. Pierre Çidota dédié ce Spécimen '\ son ûls^ qu'il y dé- signe ppur son. suQcessei^r prx)- çhaip. !Çspérpns,que M. Jgle&Di- dpt^ à, la tête d'une imprimerie aujourd'hui la plus belle et la

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plus complète de l'Eqrope 9 se montrera digne d^ ses aî^ux, et nous ol^ira le remarquable exem- ple de trois génératîo.ns égale-; ment dist^igué^s dans le même sirt. Les réçomp/eo^es et tes mar- ques honorifiques, réae£y«es aux hommes qui honojcent à la foîa l^ur p.ro/essloD et teiir patrie 9 Q^ pou raient échapper à ]M(- Pierre Didpt; il en a reçM de tous les gou- yernemens qui s^ sont succédé en frapce. Logé au Lpuyre aux frais de l'état, eu 17979 il fui décoré par l'empereur 4e la croix de \ak réunâon9 et il a été nomflaé par Louis XYIU cheyujier de Tojcdre de Saint-Michel.

DIPOT (Fuoun), ^re du pré- cédent 9 imprimeur du roi et de l'institut de France 9 grayeur e^ fondeur. Com.me son frère, il cul- tiye honorablement les letU'e89 9% a soutenu la réputation de sa fa- mille par la correction des ouyra- ges qu'ilaimprifQés,^ p^r l'inyen- tioo, d'u^^e écjçiture expédiée qui. riyalise ai;ec succès l'écriture onr glaise, et par les caractèresi sl^-. réotypes pour lesqjui/Qls iJl a obte- nu^ le 6;ni.yôsc î^n 6 ( 1 797), un.tre-. yet 4'ijQi;eatiou9 trois joi^s. apré& celul^i fut acGO.rdé-à M^ Berhan. Les Quyrages littéra^^s djq M. Fùv. ipin Didot sont : 1* Pt;enU^ c/u^nti deTyrtée, tTi^duction en.yers franr çaîs, ayec le teinte* seryant d^ spj^^ cimen d'un noujye^u, ç^^^act^re grec9 in-4% i8qq; ^'^ Liitjtr^à ffui(n frère P, Didot, s^r, lejs, pejrfectipn-- nemens de l'art typographique; 3* Tra(/ci^f£on en. vqrs fr^anpa^is, des< Boro/Z^ae^ de Virgile, précédées de plusieurs idylles de-Th/^oprijl^,, de ^ion et de AIoschN^r ipr^T e^ in- 12, 1806. Mv Fifi^in. Difiot a

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piiblî« ttk outre une trarg^édie o'jàruiiSal, fftHe d'àiiord cii< ciiï<|/ acte94 puis réduite ert trois. On y remaniue de fbri bellesl scènes el une poésie élégante et hnrilifo-'' nteuse«

DIDOT (Hu#Rf), eOQsin de» deux préeédens et ùh de Pi«rwé Paançoi» Dioot. 11 se sign»l& de boBoe beure duBB Vfkti de graver les earaetére» d'i4npi^epie ,. et i\f éXsAt t«è»-jlett«elorsq«ie pour son^ début il' gr»tft les caractères q»v sevvireBt à iinprimen la belle édi" lion is-^ibl*' de Vlmitution de Jé-> ^us-Christ, publiée par son* père en- 178^ Ce eoup d^e^^i fu^t gé> néraleiDlent rè^dé comme uiv cbef>d*ceuyre;. et Tétonnante su- périorité que l'on y remarctue sur ce qui s'était fait ju {(qu'alors, fut le présage des perfeclàonnemeuf^ uUerteur» et pvDgresisifs dont l'art est prindpatetûenl rede?«ible à Henri Didot y. et quM'ont fait pla*' . cer au premier rang des grayeurs de rSurOpe pour les caractères d'impDîmetfie. Jtl<iis> pendant que cet artiste semblait exolusivertient occnpé db lar glta^ufê des» (âra«-' tère»9 ilobereblBii àien perfection* ner la fonderie;, et grâce à ses dé*' cou^ertesf c^t art» qui depuis* son origine- n'a^aib fak aucun- pro^ glt^roaVqiMHttly vient de subir une révolution qui^e^n fait, poiir ainsi dSre^ ant nouveasi L'ancien moule ,. employée en core aujour- d'hui} dlins lai fonderie' ordinaire, ne. doAiie qu^'uiiie »eule lettire «V la ïùié% mais* comme l'action^de la niiiîn, néôessaire pour obtenjîp ce produitv ne peut pas* êtiie d'ilne régularité- précise et continue; c<Anme> d'unrauthâ côté, à rim* perfectîondiu moule lui-même se

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joint h nécessité d'en employer pbisîettrs pour les mêmes fonte)», 00 n'est jamais assuré, ifvec un pareil itidyen*, d'arroîr les mêmes forées de c^ps, les mêmes appi'o^ ches^iesmêmes ligneset tes mânes hauteurs; défectnosités radicales qui avaient laissé l'art jusqu'à ce jour dans une espèce d'enfance. M. Henri Didot commença le perfectionnement qu'il méditait par l'invention d'un inoal^ à re^ foahtr, qui parut à l'exposition des produits de Findûstrto fran* çaise, en 1806, et qui fut jtigé digne d^m prix d'encouragement. Par ce procédé, on pouvait fon- dre une à ufie, et avec la plus gi^aade netteté, les lettres de deu-l points; résultat qui ne s'ob- tfedt jamais qu'impeirfaiteitient du moule ordinaire. C'était un grand pas de fait ; mais ce qui étarit le point le plus important, le moulé l'efouloir recelait le principe du problème que l'inventeur s'était proposé de résoudre; et, ce pro- blème, le voici : multiplier les produite '^ l'aide d'un moyen u- niqoe, sans le concours incertain de la main, et par l'action rigou- reusement prédise la mécani- que; fixer et assurer eil' môme temps la> perfection de ces pro- duits multipliés; appliquer ces ré- sultats à tous les détails de l'im- primerie , depuis les caractères microscopiques jÀisqu'auQTgros^es de fontier, depuis le Âlet juët|u'aux vignettes de la plus grande di- mensions- Af)rès 10 années d'ex> pérîences et s^criûces pécu- niaires*, Mi Heni4>Didot a trouvé solutt04i complète der ce pro- blème^ Dé^àf tous les obstacles op- posés, ou par lâ'routine ou* par

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des intérêts indiTÎduels, oot cédé aux avantages immenses que l'im* prlmerie doit recueillir de la/ôn- derie pofyamatipe ( c'est le nom donné au nouvel établissement de M. Henri Didot), sous le rap- port de la célérité des fontes , de la perfection des produits comme des économies de main-d'œuvre; cl il paraît impossible qu'avaut ^10 ans, et plus tôt peut-être, l'an- cien mode de fonderie , repoussé ù la fois et par l'intérêt de l'art et par l'intérêt commercial, ne soit pas généralement abandonné. Cet- te découverte, que l'opinion pu- blique signale déjà comme l'une des plus importantes du siècle, a valu à son auteur une médaille d'or à l'exposition des produits de l'industrie nationale de iSig.Cet artiste ingénieux a conçu la pen- sée d'appliquer son procédé à la fonte des corps pencbés et des ca- ractères d'écriture, sans interrup- tion dans les liaisons. Ses pre- miers essais, dans ce genre, ont répondu à ses espérances ; et il continue avec toute sécurité, par- ce qu'il voit de près le but qu'il a voulu atteindre. C'est par igno- ratice, sans doute, et non par malveillance, que l'on a inséré dans plusieurs de ces ouvrages qui, en se copiant les uns les au- tres, multiplient et propagent les erreurs, que ce procédé avait été apporté d'Angleterre.

DIDOT SAINT- LÉGER (N.), ancien propriétaire de la manu- facture de papier d'Essone, e&t inventeur du papier- mécanique qui a été exporté en Angleterre, et qui, exposé au Louvre l'année dernière, lui a valu la médaille d'or. 11 est aussi Tinventeur d'une

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machine très-utile et très-écono- mique pour la fonte des caractères.

OIESBACH (Jeam), savant jé- suite né à Prague en 1 729, et mort à Vienne, en Autriche, le 2 dé- cembre 1792, a publié les ouvra* ges suivans : Institutianes phi^ lasophicœ de corporum attributiSs Prague, 1761 et 1764» in-8'; 2* Exegesis entomologica de Epheme- rarum apparitione, Prague, 1766, in-8". Très-versé dans les mathé- matiques, Diesbaoh les professa à Vienne, il les enseigna à l'ar- chiduc François, aujourd'hui em- pereur d'Autriche.

DIETWCK (Philippe - Fmdb- Bic, BARON DE ), savant minéralo- giste et premier maire constitu- tionnel de Strasbourg, dans cette ville en 174B, se destinait à la carrière des sciences, quand la révolution lui fit obtenir un autre genre de célébrité qui lui devint funeste. Jeune encore après avoir voyagé dans presque tous les pays de l'Europe, il en avait étudié les mœurs, l'industriLe, le sol et les productions. Il était, en 1789, membre de l'académie des scien- ces, commissaire des mines et des foré ts du royaume,et secrétaire-gé- néral des Suisses et Grisons dont le comte d'Artois était colonel. 11 embrassa avec ardeur les prin- cipes de la révolution, ce qui le fit nommer bientôt maire de Strasbourg. On remarqua, pen- dant le cours de son administra- tion, beaucoup de vaii:ition dans sa conduite : ce fut lui qui rédi- gea l'adresse du conseil munici- pal de Strasbourg, après la jour- née du 10 août 1792., dans laquel- le on demandait la punition des auteurs de cette journée et de

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celle du ao juin. Mandé, par un décret 9* à la barre de la conven- tion, il ne jugea pas à propos de s'j rendre, et chercha un refuge en Suisse. Cependant, après avoir écrit de ce paya à rassemblée con- ventionnelle, il rentra en France, vint à Pari.s , et se constitua pri- sonnier à TAbbaje dans les pre- miers jours de norembre. Le 20 de ce mois, on le traduisit au tri-!- bunal de Strasbourg, et, pur sui- te,, à celui de Besançon. Ce der- nier l'acquitta de toutes les char- ges portées contre lui; mais ses ennemis parvinrent à le faire re- tenir en prison au moyen de la liste des émigrés sur laquelle ils le portèrent. Dietrick , ramené à Paris et traduit devant le terrible tribunal réTolutionnaire, fut con- damné le a8 décembre 1795. En- core à la fleur de Tâgc , entouré d'une famille qui lui était chère, l'arrêt qui le privait de la vie ne put ébranler son courage; et, près de marcher au supplice, il disait, dans une lettre adressée à ses pa- rens : « L'avenir me justifiera; «j'attends ma fin avec un calme

qui doit vous seiyrir de consola- •tlon : Tinnocent peut seul l'en-

visager ainsi. «Dietrick a publié les ouirrages suiyans : vVindiciœ iogmatis Grotiani de rescriptione, Strasbourg, 1767, in-8"; 2* Tra- duction det Lettres de Ferber sur la minéraiogief et sur divers autres mjéîs if histoire naturelle, Stras- bourg, 1 776, in-S"; 3* Traité chi- viique de ^air et du feu, par Sckée- U, Pari», 1781, ïn-S"; ^" Supplé- ment au Traité de l'air et du feu, Faris, 1786, in- 12; 5* Description des gîtes de miperai des forges et des tsùes des Pyrénées, suivie d'olh

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servations sur le fer mazé et sur les mines des Sards en Poitou^ Paris, 1786, a vol. in-4''; Q>* Traduction des Observations de M. de Trébra sur l'intérieur des montagnes, or-- née de cartes et de gravures co- loriées, Paris, 1787, in-fol\ Die- trick avait'fait, en allemand, sur la minéralogie, plusieurs Di^^^r- tations qui font partie des Mémoi- res publiés par la société des Cu- rieux de Berlin, dont 11 était mem- bre. Il aimait 'passionnément la musique ; et c'est en s'occupant de cet art que, pendant un an, il charma les ennui> de sa captivité.

DIETRICHSTEIN (le COMTE Jo- seph de), ancien mini.^^trederempe- reur d'Autriche, fut disgracié, puis rappelé au ministère en 1804, et, peu de tempsaprès, fut nommé vi- ce-chancelier de la cour. Après la paix de Vienne, en 1809, il fut appelé aux fopctions de maréchal de la Basse-Autriche, et, en 1810, à celles de grand -maréchal des états proyinciaux de l'empire. Vers la fin de 1811, la première assemblée plénière ayant été con- voquée pour la discussion des im- pôts, il la présida, et passa de î\ la régence de rarchiduché,dont il fut nommé président. Au mois d'octobre 1816, il fut choisi pour régent de la banque de Tempire d'Autriche, et occupe encore'au- jourd'hui cet honorable emploi.

DIETRICKSTEIN (François- Joseph , PRINCE DE ) , l'un des officiers - généraux, au servi- ce de l'Autriche, les plus illus- tres par leur naissance, est dans le mois d'avril 1767. Il em- brassa de bonne heure la profes- sion des armes , servit avec dis- tinction dans les armées de la

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première coalition contre la Fran* ce; se fit partldrlièrementrcfRAr» quer, ea 1 7939 au siège de Valen* ciennes, et devint succesaivensent eoloaely généralrina^or, cberalier de la Tobot^d'Or, conseiller in- time de rarcbiduc François d^Es- te» et grand - maître de sa cour. Charfçé y par l'empereur d'Autri- che^ d*uUer cfwnpiimenter Paul l" sur son ayénemeot au tsIVne de Russie, U se rendit ^kSiaint-Péters- koupg pour j remplir sa mission, et épousa dan» cette ville, aii mois de juillet 1797,. la comtesse A* lezAndrine de Scliouwaloil:. En mai t^Q^f il obtint» par droit de succei^sion 5. les titres et apana- ges de sou père.

OIEUDONNÉ ( CmiisTOPHB ) , miquit» en 1757, dans le départe- ment d'ea Voeges. Destiné, pur sa famille, -X suivre la carrière du barreflii, il! reçut une éducailion distinguée et analogue à cette profession, pour laquelle, dès sa >eunesee, il montra un goût très- prononcé. Il était avocat à Saint- Diey,. mâme département, lors- que la névolutioa éclata. San api- tUude- pour les affaires, sa probi- té et Pestime générale qui Tenvi- ronnait^ le firent nommer admi- mst«aieun du département dès Vosges, qu/il fut. bientôt chargé de représenter à rassemblée lé- gislative, oii ses travaux lurent plus utiles que brillons. Ce corps luL- même n'était point appe- lé À jouir d'un, grand éclat. L'asaemblée constituante avait é- lavé l'édifice constitutionnel; l'as- semblée législative, se bornant à le conserrver, renonça- volontai- rement à la fatale célébrité que la convention nationale a. acquise

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en rébranlant. Dieudonnè rentra dans ses foyers ,. fut rappelé aux fonctions d'iMkninistrateur 9 et choisi en l'an 5, par le gouverne- ment du dire£toire*exécutif, pour exercer près de cette administra- tion les fonctions de son commis- saire central. En l'an 7, il fut nom- mé membre du conseil des an- ciens , il siégeait encore lors de la célèbre >ottrnée du t8 bru- maire an 8 (9 novembre 1799)* Il était membre du tribunat lors- que le premier consul Bona- parte , à qui il avait été désigné comme l'un des plus dignes de sa confiance, le nomma, le 4 Plu- viôse an 9, préfet du département du Nord.Ge fut dans ce poste que Dieudonné déploya tous les talens dont il avait déjà fait preuve dans ses précédentes administrations. Le département du Nord était l'un des plu» importans de la France par sa- population et son industrie; il avait beaucoup souffert par le voisinage du théâtre de la guerre et par les excès inévitables d^uoe grande révolution : Dieudonné , jalouxde justifier le choix du pre- mier chef de |^état, et uaiurelle- ment sage et modéré dans ses-opif- nionsetdanasaiconduiteya'attacha k ranimerla confiance dans leoctur des citoyens, et ik y faire renaître l'espérance; il recréa Itt ioe titu- bions et établissemen£ publics, rétablit les manufActures,ienooM«- ragea L'agriculture , enfin fottifia l'eftprlt public. 14 eut le bonheur de réussir dans ses nobles tentati- ves-; et il reçut uni) digne récom- pense de son>zèle dana déooM* tion de la légion-d'honneur , qoi lui fut accordée le a5 prairial^.«B lA. Il mourut. pAu de tempft:.a^

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près» le S y^môse an 1^9 ifiv^- mnni regrcitté de ses adcainUtrés^ NBUiAFOY (N.)» auteur dra- malîqu^ Gonow par dea prodiic* liens agréables représentées arec Miceèe sur différeris ^héûtres de la cepitelet a Ukit en société, entre «utree pibiodies el Ta^âevilies : I* Dwt» qtâfil siècle ^omîties-noua l 9* J0^fk ié€ Fontaine; 5* UiUon; Rabelais; (seul) Le moulin de Sans-Souçis, Yaudleyiilc joué en 1798; $* lOéfiimce et malice, comé- die en uA acte et en tera, à deuii personr^agefl % jfouée par W* Mé-* lerai et SftintrPhal : cette jolie pièce,, représei^ée en iSoi sur le Thé&tfe - Français, esti resiiée au eowrant 4u répertoire; 7* Le por-^ trait àA Michel Celantes, comé- die en 3 actes et ea prose, repré-* tentée en i8o5 sur le théâtre de I#OQTois; 8? enfiin,.en société avec M.Brifiiut, Lfis dienivriwumy opéra e^ un aisle» musicpie de MN.. Per^ tnisy * Sf lontîui,^ Bertoo. et Kreut^ 1er» représAQt^ sur le théâtre de UAcudémie. ^ojrale di9: musique! en 1^16; et,, ay^ le. m Ame au.teux» Qfymflti^ Qpéra.en.5 acies^ ransi-^ fQO de M. SpoiHini , cepfésenté lar le mim^ théâtre en 1 Ba^^. M .. Weulefoy' tajl ioaéiyer des cban** tout ot dea. pièces de poésie dana Icn peeueila annuels.

liJirSusAWiv-nNiiQBAi')» ûl^d*un «aeiea feripiei^génénal ,. e»t* «^ Varb te; siS. jjuin. 1-771. M, entra diiNi.la carriéiie miUtAire en jan-r yfev lyg^'s en qualité de soust lieuteoant d'infaolerîe, mais quit- us WentAt oette acme pour seryir ims la cayalf)rifi* Plusieurs ao-^ tipea d*éci^ lui* yalnrent de*. Va- mie^aente sur 1a eiiofl»p> de bar

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taille, et en 180!), il fut nomné colonel à AiisterHtz, et reçut bien- tôt la croix de con^nandân^ de la légion*d*bofineur. Au commen* cernent de 1S07, après les campa^ gnes de Potlogne el de Prusse , le colonel Digeon , nonraè général de brigade, fut enioyé en Espa- gne^ Le général Pigeon, noat^mé, eA i8i3, général de division, fut chargé du commandement de la cayelenie et d'une division d'ia* laJO^erie dans l'armée mise sous les ojrdreei du maréûbal Sucbet. Noixuoé ohevalier de Saint-Louis en 1814, le général Digeon se youa toute coup à lacause royale. £n i8i5, il. refusa de servir .du* rant les cent jours; et aa retour du roi , U fut employé comme inspecteuc-général de cayaierie, et ensuite rappelé prés de S. A. R. Monsieur en qualité d^aide-de* camp;, pièce qurii occupe encore aujourd'hui. Le général Digeon a été créé ^ par le roi , pair de Francè-et yicomte. La yiolence de ses opinions Ta rendu tristement célèbre dans les procès de cons- piration soumis au jugement de la chambre des pairs. Une oons-* cience devenue subitement si im- placable présente un contraste Irappajit aiviec la douceur de son administration enËapagne, et les souvenirs de sa.carnère militaire en Fnance.

D1)GB0N (1 Abmau» -. Josabh^ H«2iaY: ) i, frère du. précédent , à Paris sur la fin de 1778 , entra ibrt jeune dans Tarme dti Tartillerie ; nommé lieutenant à dix-neuf an», il fit la campagne d'hgypte sous lea ordres du gé. néral Booapante» Blessé à; Saint*< 4ean-d! Acre, il fut employé, à sou

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retour^ dans la garde des consuls 9 et deyiiU, en i8o3, chef d'esca- dron d'artilierve légère. Il obtint «uccessivement, par sa bravoure et ses talens militaires , les grades de colonel et de général de bri- gade; le premier, dans les cam- pagnes d'Espagne, et le second, en janvier 4814* à la grande-ar- mée. Le colonel Digeon fut nom- mé, au retour du roi, lieutenant des gardes- du -corps; et comme son frère, n'ayant pas servi du- rant les cent jours, il reçut du roi le commandement de l'artillerie de sa garde.

piGNEFFE. (Weinawt), à Liège, avait embrassé les princi- pes de la révolution française dès son origine, ce qui lui valut la disgrâce du prince-évêque de son pays. Condamné û l'exil, Digneffe ne rentra dans sa patrie que sur la fin de 1792 , à l'époque l'ar- mée française y pénétra pour la pu-emière fois. Obligé de suivre le mouvement rétrograde que fit cette armée Tannée suivante , ce ne fut qu'en 1794 qu'il retourna à Liège, lorsque celte principauté fut réunie à la France, et forma le département de l'Ourthe. Di- gneffe ayant été nommé l'un des députés de ce département au con- seil des cinq-cents, en 1799, y dénonça le directeur Merlin, de Douai , comme chef d'une faction Uberticide, et fit, en faveur de son pay^ , plusieurs propositions qui ne furent point accueillies.. N'é- tant pas dans le secret de la jour- née du 18 brumaire, il vit avec une grande surprise les événe- mens mémorables de cette épo- que. Réélu député, il devint en- suite conseiller de préfecture, et

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plus tard , directeur des droits- réunis dans soh département. Nommé de nouveau membre du corps-législatif , et se trouvant dans cette assemblée en avril 18149 il signa la déchéance de Napoléon , accepta le nouvel or- dre de choses,et n'en profita point, attendu que le peuple liégeois ne resta point sous le gouvernement des Bourbon.

DIGOINE DU PALAIS ( lb HARQris Ferdinand-Al^house-Ho- NORÊ), à Dunkerqueen 1760, élève de l'école Militaire, lieute- nant d'artillerie, et enfin, capi- taine de cavalerie, était étàb'li à Autun, au commencement de la révolution, et fut nommé député de la noblesse de cette ville aux états-généraux. Il siégea avec la minorité de cette assemblée, s'op- posa à toute espèce d'innovations, et signa les protestations du mois de septembre 1791 contre la cons- titirtion que le roi accepta le §3 du même mois. M. Digoine émî- gra, devint aide-de-camp de Mon^ sieur, et ne rentra en ' France qu'après le 18 brumaire. Employé bientôt après dans les bureaux de l'administration du cadastre , il y était encore lors de la rentrée de Louis XVIII, qui le fit inaré* chai -de -camp et chevalier de Saint-Louis. Admis '\ la retraite en 181 5, le général Digoine a pu- blié,-la même année, Quelques réflexions sur la situation de la France et sur la charte, in-8% ou- vrage qui se ressent de l'époque il a été écrit , et qu'il est inu- tile de consulter si l'on ne pense pas comme son auteur.

DIJON (le comte de), à Né- rac , département de Lot et-Ga-

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ronne, jouit de 100,000 francs de rente. Nous disons qu'il eu jouit, parce qu'il fait un noble usage de ses richesses 9 et qu^il connaît la bienfaisance. Possesseur d'un des plus beaux troupeaux de mérinos qui soient en France, le comte de Dijon rend de très-grands servi- ces au commerce et aux manu- factures; et, sous ce rapport, on f»eut le regardf.T comme un phi- anlhropeéclairé.Nérac lui doit sa statue d'Henri IV, qui ornera la grande place de cette ville. IM. le comte de Nérac siège et vote avec le côté droit de lu chambre des députés; et il semble s'(ître fiût un point de conscience de croire ù rinfaillibilité des ministres, dont il approuve et accepte indiiférem- ment toutes les lois.

DILLON (Jean-Talbot), natu- raliste et chevalier angbiis qui a parcouru TAllemagne , Tltalie et l'Espagne , e%t auteur d'observa- tions sur l'histoire et les antiqui- tés de ce dernier royaume. Son ouvrage , composé . d'après les Mémoiref de don Bowles, qu'il a traduits en anglais, est divisé en deax parties : la première com- prend son voyagera Madrid par la Navarre 9 la description du nord de l'Espagne, et ce qu'il a trouvé de remarquable dans l'Arragon , la Biscaye et la Castilie; la secon- [ de traite des provinces d'Ëstra- madure, d'Andalousie, de Gre- nade, de Murcic, de Valence et de Catalogne. Dilion a joint ù son écrit une suite de planches exac- tes et bien dessinées, qui ne sont pas la partie la moins intéressan- te de ses travaux, et donnent une idée favorable de ses observations particulières , indépendamment

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de celles qu'il a puisées dans son guide, D. Bowles.. Dilion mourut au commencement de 1806, dans un âge très-avancé.

DILLON ( LE COMTE EOOUAA0

de) , était colonel du régiment de Provence et gentilhomme de M. le comte d'Artois, avant la révo- lution. Émigré et rentré ù la suite de Louis XVIII, il fut fait lieute- nant-général et premier maître de la garde-robe de Mvnsieur et\ 181 5. Nommé ministre du roi près la cour de Saxe, en 1816, il s'est rendu ù son poste dans le courant de juillet de la même an- née. ■

DILLON (N. ), curédePou- zange, fut nommé député par le clergé du Poitou aux états- géné- raux, et se réunit l'un des pre- miers de son ordre à celui du tiers-état. Partisan zélé des idées non vellcs, il appuya franchement, et avec une éloquence persuasi' ve, la motion déj;]t si lumineuse de M. Tnlleyrand-Périgord, pro- posant la vente des biens du cler- gé. Le département de la Vendée le nomma député au conseil des cinq-cents, d'où il passa au corps- législatif en 1800. Il termina sa carrière politique en i8o3, et se retira dans ses foyers.

DILLON (l'abbé Hemui), grand- vicaire de Dijon, abbé d'Oigny et doyen de la Sainte-Chnpelle, a- vant la révolution, écrivit une vi-^ ruiente protestation contre les décrets de l'assemblée nationale, relatifs au clergé, et contre le serment que les prêtres, membres de cette aseemblée , prêtèrent le 27déi'embr(; 1790. L'écrit de l'ab- bé Dilion fut brOlé; et l'auteur, pour éviter les persécutions, quil-

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ta la FrûQce, il rentra qu'en 1804» li a été oommé l'un des consdrTuteurs de la bibliothéqne Mazarine , en 1816, et a publié les ouvrages suiroDs : 1^ Gmds des études histori^mes, iSi%y in-8*; Histoire un iter selle, contenant le synchronisme des fUstoires de tous Us peuples contemporains, tant anciens ^ue modernes, 1816» 8 Tol. in-8% arec continuation ; S"* Mémoire sur l'esclavage colonial, la nécessité des colonies et l'aboli^ tion de la traite des Nègres , 1814» in-8''; 4* une Lettre, signée Co« quillard, adressée à Dumo-^ lard, en 18 14» sur la liberté de la presse.

DILLON ( ROBEHT- GVILLÂVVB,

COMTE de), maire de Livry sous le gouyernement impérial, fut auto- risé par Napoléon , en 1807, à porter la décoration de Tordre militaire de BaTière. Depuis la rentrée de Louis XVIII, il est de- venu chevalier de Saint-Louis et de la légion-d'honneur, et lieute- nant-général, membre du conseil d'administration de l'hôtel royal des Invalides.

DILLON (le comte Aethub db)^ à Brajwick, en Angleterre, le 5 septembre 1750^ était petit-fils du comte Arthur Dillon, qui ayant suivi la fortune de Jacques II, passa au service de France, en 1690, à la tête du régiment de %on nom. Celui qui fait le sujet de cette notice, aussi brave peut-* f^tre, mais moins heureui que son a!eul, et', comme lui, colonel, commenta ses premières campa- gnes dans la guerre d'Amérique. Il s'y distingua par sa bravoure et ses talens militaires. Nommé , en 1789, député de la Martinique

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aux états-généraux, il se pronon* ça contre les privilèges, et se hin-i- gea du côte de la majorité» qui Youlait la réforme des abui. 11 est cependant à remarquer qu'il avait des opinions particulières sur les^ quelles il ne consultait personao^ et qu'il les soutenait impertnrba^ blement, même contre ses meiU leurs amis. Plus habile militliirè que bon politique, il dut Bou'» venir de ses succès dans le Nou<> Yeau-Monde d'être nomiliégénè* rai en chef de l'armée du Nord^ au mois de juin 1791. La joiimée du 10 août le consterna; toutefois^ après cet événement, il fit prêter aux troupes qu'il commandait un nouveau serment de fidélité à U nution , à la loi et au roi. Arthur Dillon voulait une itiodarchie constitutionnelle ; et cette opi- nion, ik laquelle il était inébran* lablement attaché, le mit dans une position d'autant plus dange- reuse qu'il en prévit les suites sans vouloir les éviter. Fidèle à ses devoirs, il se conduisit de manière à prouver qu'il n'aTâit pas moins d'horreur pour une in- vasion étrangère que pour les ex-* ces de l'anarchie. Une disgrâce > qu'il éprouva bientôt, loin d'abat- tre son courage et son amour pour sa patrie , ne fit que les enflam- mer davantage. On le mit sous les ordres de Dumouriez, qui na- guère était sous les siens. 11 con- tinua de se signaler dans les com- bats, et particulièrement contre les Prussiens, dans les plaines de Champagne et au siège de Ver- dun. Enfin, abreuvé de dégoûts et le gouvernement monarchique étant renversé, il écrivit k la con- Tention pour demander l'examen

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de 9a eoDikiito : on lui répondit par un acte d'accusation. Prison- nier au Luxembourg, ce fut en ▼ain qu*il sollicita ta faveur de retourner dans les îles^, et plus Taînement encore que Camille Desmoulins prit sa défense. Ar- thur Dilton eut la douleur de voir -périr son ^néreux défenseur 9 jours avant lui^ et tomba sous la bâche réirolutionnaire le 14 a^ril 1794) â peine Pi^è de 4^ &D9* Son frère aîné, Oharles, lord, vicomte et pair d'An^eterre, a abjuré la religion catholique pour entrer au parlement, il vote avec le parti ministériel.

DILLON ( LB COHTC T|é0BALl>

de), originaire, comme le précé- dent, d'une famille irlandaise, é- tait aussi colonel au service de France, avant la révolution. A répoque de la déclaration de guerre que la France fit à FAu tri- che, au moi^*avril 1 79^^ le com- te ThéobaldMt envoyé en Flan- dre en qualité de maréchal-de- camp. Ayant reçu Tordre de par- tir de Lille pour aller attaquer Toomaj^ il se mit à la tête de ses troupes, et rencontra Tennemi à peu prés à moitié chemin. Une terreur panique s*étant emparée des deux armées, qui se voyaient pour la première fois , les Autri- chiens et les Français rebroussè- rent chemin en toute hâte et en désordre pour retourner au point d*oA ils étaient partis; mais ceux- 6i, indisciplinés, ou croyant laver leur honte dans le sang de leur général, crièrent à la trahison, et au moment il rentrait à Lille, Tassa^^sinèrent malgré les efforts que firent ses officiers pour lui sauver la vie.

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DlillSDALE (Thomas), méde- cin anglais, petit-fils d'un quaker contemporain deGuilhiu me Penn, avec lequel il avait coopéré à la fondation de Félat de Fensylva*- nie. Thomas prit une autre route pour s'illustrer, et choisît Tétude de la médecine. en 171a, il fut un des premiers et des plus kélés propagateurs de rinociilation de la petite vérole. Il se rendit en Russie, en 1766, sur Tinvitation de Catherine qui se fit inoculer , et voulut que son fils, le grand-^ duc Paul , subît la même opéra- tion. L'impératrice paya ses ser- vices en souveraine grande et gè-^ néreuse. Elle appela une seconde fois Dimsdale à sa cour; il s'y ren- dit en 1781 , pour inoculer les grands-ducs Alexandre et Cons- tantin. De retour en Angleterre 9 il publia difiérens ouvrages sur l'inoculation, dont la plupart ont été traduits en français par Fou- quet, célèbre professeur de mé- decine à Montpellier. Dimsdale mourut à Oxford, le 5o décembre 1800.

DÎNIZ-DA-CRUX (Ahtoine), poète distingué, naquit en i^So à Castello-di-Vide, bourg de la province d'Alentejo, t*n Portugal. Après avoir fait sa ihétorique chez les jésuites d'Evora, il étudia le droit à la célèbre université de Coimbre. La lecture des poètes grecs et Jatins, et particulière- ment celle des auteurs de son pays, donnèrent plus d'étendue à ses connaissances, et enflammè- rent son imagination. Il continua à cultiver les belles-lettres , et s'annonça d'une manière brillan- te, par une ode qu'il composa sur l'événement qui fut prêt ùl faire

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perdre au roi Joseph, en 1739, la couronne et la vie. Ce début, qui déjà était un chef-d'œuvre, l'ut suivi d'un recueil d'héroîdes; Di- nix s'attachait principah^inent à célébrer les grands hommes de son pays : cependant il s*écarta un moment de la ligne qu'il s'é- tait tracée, en composant un poè- me sur le Goupillon, Cette idée lui fut suggérée par une dii>pute scandaleuse, qui* eut lieu entre Tévêquc et le doyen delà cathé- drale d'Elvas, pendant le séjour qu^il fit dans cette ville, oiX il a- yait été envoyé en qualité d'audi- teur de guerre. Diniz se fit remar- quer encore par des compositions légères, pleines de grâces, intitu- lées Métamorphoses; ce sont des dithyrambes, des sonnets, des idylles et des poésies erotiques, dans lesquels on reconnaît la touche du génie. Diniz s'est ac- quis aussi une réputation hono- rable dans la carrière de la ma- gistrature. Il a rempli successi- yement des emplois dans les tri- bunaux de Portugal et des colo- nies; Rio -Janeiro l'a possédé comme chancelier de la Relaçam; et il mourut dans cette ville vers la fin du 18** siècle, dont il a été l'un des poètes les plus célèbres. Il avait reçu la croix de chevalier de l'ordre royal d'Aviz, et avait été créé membre de l'académie royale des sciences.de I^isbonne. DION (le COMTE Louis-Frakçois de), le i5mai 1771, entra jeu- ne encore dans la garde du roi, compagnie des gendarmes. Au commencement de la révolution, il émigra et prit du service à l'ar- mée de Condé, quelquefois il fut employé avec succès aux a-

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rant-postes, dans la campagne de 1 792. Le comte dcDion fut envoyé à Saint- Domingue, et y deyint lieutenant-colonel des chasseurs de la reine, au service. d'Angle- terre. Mommé chevalier de Saint- Louis en 1796, en 1797 lieutenant- colonel au service de France, bre- veté par S. A. R. Monsieur y il ne rentra en France qu'en 18149 €t employa les loisirs de son séjour à Londres, à la composition de quelques ouvrages, parmi lesquels on distingue le Tableau de ^His- toire universelle jusgu' à Père chré-- tienne^ Londres, 1807. Cette pro- duction, dédiée à la princesse de Galles, est écrite en yers fran- çais.

DIONIS DU SÉJOUR (Acbil- le-Pibrrb), magistrat et mathé- maticien célèbre, naquit à Faris le 11 janvier 1734. Son père, con- seiller à la cour des aides, le fi| entrer de bonne heure chez les jésuites il passa j|||||ns; et ce fut qu'il s'établit entre lui et le jeu- ne Godin, son compagnon d'étu- des, une liaison qui ne finit. qu*a- vec leur vie. Ils avaient long- temps étudié ensemble les mathé- matiques, pour lesquelles le jeu- ne Dionis surtout se sentait un goût décidé; et ils débutèrent en.<> semble , dans le monde savant , par la publication de deux ouvra- ges qu'ils avaient composés en commun. Le premier est un Trai^ des courbes algébriques,quï parut en 1756 , et l'autre a poui* titre ; Recherches sur la gnomoniçue, les rétrogradations des planètes et les éclipses du soleil, Paris, 176 1 . Dio- nis était âgé de i5 ans quand il sortit de chez les jésuites, et il n'en avait que 24 quand il fut reçu

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tonseillrr au paHement, à la 4"* chambre des enqiifiles. Il pns!*a ù lu grandVhambrt* quVn 1 779. 11 entra, en 1765, Àracadcmie vom* me usdooié librf, et entreprit l'ox/ï- c^ion d'un travail dans lequel il appliquait Tanalyse à Tobserva- tîon et ù rétude des phénomènes céle^tes.Cet ouvrage, qui le pinça parmi les premiers géomètres do son temps, contient une foule d'observations ingénieuses sur l*hi»toire des comètes, des éclip- aes el de Taniieau de Saturne; et la méthode qu*ili( employée pour les faire peut cincore servir à la resolution de plusieurt^ problèmes de physique, relotifs aux phéno- mènes qu'il a observés. Les détails de la plupart de ses travaux sont consignés dans les Mémoires de V académie , iX^i^xih i^Gi jusqu'en i774*Ony trouve annoncées pour le 8 décembre 187/i et pour le 6 décembre 188a, les deux éclipses

2ui doivent résulter du passade e Vénus sur le soleil. Lalunde avait fait, en 1773, un Mémoire êur /es comètes, qu*il ne put lire à racadéinie, comme il se Tétait proposé; mais lotitre en ayant été connu du public, on s*avisa do supposer que cet astront)me y traitait du choc d'une comète qui devait rencontrer la terre. Il se répandit alors en France une ter- reur générale qui égnyu les esprits sensés, et surtout les astronomes, qui connaissent les loi.s éternelles et immuables de Tunivers. Quoi qiril eu soit« la consternation éUiit si grande alors qu'on erul devoir euiployer Icuis les moyens possi- bles pour la faire cesser, et l)io- •lis publia, sitr les comHes qui peu- Tent s approcher de la terre, u n Essai

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dans lequel il déclara hardiment que la rencontre fatale n'aurait pas lieu avant un grand nombre de siècles; et les esprits se rassu- rèrent. Dionis fit paraître. Tannée suivante, un autre Essai sur les phénomènes relatifs aux dispari- tions de l'anneau de Saturne, et ramena toute cette théorie i\ une équation transcendante. Dans un ouvrage ayant pour titre : Traité analytique des mouvcmens apparens des corps célestes, a vol. in -4', 1786-89, Dionis avait rassemblé et perfectionné tous les mémoires qu il avait successivement insérés dans les collections de Taeadé- mie. C'était une espèce de cours d'astronomie analytique qiron es- time encore beaucoup anjoi^*- d'hui, et Ton ne peut guère reprocher ù Tauleur que d avoir donné une préférence trop exclu- sive »\ l'analyse rur la s>nllièsc, ce qui Ta nn's souvent dans la n*'*- cessité de s'entretenir beaucoup plus des phénomènes généraux que de ceux qui sont particuliers et qui se rattachent plus ou niftins essentiellement aux prenn'ers. Ditmis mourut ii T/ige de ()o ans, des suites d'une fièvre maligne. *]1 était membre des académies do Stockholm, de (loëltingue et do la soi'iété royale de Londres. Dé- noté par la noblesse de Paris à rassemblée constituante, il ma- nifesta constamment <les princi- pes sans exagération. 11 était (Ton caractère doux et humain, el juir- tageait tout sou temps entre Té- tude des seii nces exactes et les fonctions que loi tmf)osait sa pro- fession d'homme de loi ; et per- sonne n'apporta plus d'impartia- lité et du désintéressement dans

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les fonctions de la magistrature. Dionis s'était beaucoup occupé de la résolution des équations, et il avait sur celles du 5* degré un très-beau mémoire qui a été per- du à sa mort.

D10MISI (Philippe-Lâvesiit), à Rome en 1 7 1 1 9 avail des con- naissances très-étendues dans les langues latine, grecque et hébraï- que, dans les anciens canons, et dans tout ce qui était du res** sort de Tétat ecclésiastique, au- quel il appartenait. 11 eut une grande part à la formation du Ealla Vaticano, On a de lui, 1^ Sacrarum VatictifUB basilicœ cryp^ taram monumenta^ Rome, 17739 in-fol. avec 83 planches; a<* ^n- tiquissimi vesperarum paschalium ritûs expositiOy de sacro inferioris œtatis processu dominicœ resurreO' tionisCbristi ante vesperas in vati- canof basilicœ utituto conjectura, ib.,1 7B0, in-fol.Il a aussi laissé en manuscrit quelques ouvrages sur ceux qui l'avaient précédé dans la place de bénéficier de la basilique du Vatican, qu'il remplit jusqu'à sa mort, arrivée à Rome le 11 mars 1789.

DITMAR (Théodoee-Jacques), professeur allemand, à Rerlin en 17349 A composé quelques ouvrages sur l'histoire et la géo- graphie, qu'il enseignait dans ses cours. Les principaux sont : 1* De methûdo guà hUtoria aniver salis doceri qiuat, Berlin, 1779, in>4% en allemand ; a* Description de l'ancienne Egypte^ Nuremberg, 1784, in-8*; Sur l'état du pays de Chanaan, de l'Arabie et de la Mésopotamie , depuis Abraham jusque à la sortie if Egypte, Berlin, 17869 in-8°; ^"^ Histoire des Israël

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iites jusqu'à Cyrus, avec un sup'^ plément, qui contient i* histoire tm» cienne des Assyriens, des Mèdes, des Babyloniens, des Perses, des Libyens, des Phrygiens^ des Heiiè* nés, des Pélasges et tfOsiris, B«r« lin, 1788, in-8«; S* Sur les peuples anciens du Caucase, patrie des Chaldéens et des Phéniciens, se- conde édition, Berlin, 1790, in-8*. Ditmar est mort à Berlin le 7 juil- let 1791.

DITTERS DE DITTERSDOBF (Chaai.es)4 à Vienne en 1739, fut un des plus célèbres compo- siteurs de l'Allemagne. Il montra dès l'enfance une passion ardente pour la musique, et étudia d'à* bord le violon sous les premiers maîtres de l'école allemande. Un jour qu'il exécutait un solo sur cet instrument dans une musique d'église, le fameux corniste Hn- baczck, qui était présent, fut tel- lement frappé des talens de ce jeune artiste, qu'il en parla au prince Hildburghausen avec on enthousiasme qui porta celui-ci à admettre Ditters au nombre de ses pages, quoiqu'il n'eût pas en- core douze ans. Ce fut à la petite cour de son bienfaiteur qu'il de- vint l'ami de Métastase, lien sor- tit pour passer au théâtre de la cour de Vienne, puis en Italie, où, ù la suite d'un concerto de violon qu'il avait exécuté avec beaucoup de succès, il reçut de Farinelli un billet anonyme ac- compagoé d'une montre fort ri- che. Il revint à Vienne il se lia avec le célèbre Haydn, et, en 1 765 , après s'être distingué à Francfort au couronnement de Joseph II, il passa au service de Févêqiie de Grôss-HTardein eo

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BoBgrie. Il mk alors en musique quatre &raiorioée Métastase {Ji>b, isaae, David, Either), qui ob- tinrent de grands succès à Vienne. ^rrait aussi élefé un petit théâ- iR, pour lequel il travaillait beau- coup; niais Marie-Thérèse le fit supprimer^ comme contraire à la graTÎté épiscopale. Il voyagea ensuite en Allemagne, et s'arrâta quelque temps auprès du prince- évêque de Breslau, qui le nom- ma, ea 1770, maître des forêts de la principauté) puis capitaine du pays de Frayenwaldau. Ce fut •assi cet évêque qui iui obtint de la cour impériale des lettres de aoblesse et le nom de Dîttersdorf, qu'il ne porta que depuis cette époque, c*est-à-dire lorsqu'il était à peu près âgé de 5o and. Il perdit quelques années les bonnes grâ- ces de son protecteur; et comme il Dc s*étaiC jamais beaucoup at- facile à acquérir de la fortune, il M TÎt, sur la fin de ses jours, près d^être réduit à la plus profonde misère, quand le baron Ignace da Stillfried vint à son secours, et le reçut dans son château, en Bohême, il mourut le i**' oc- tobre 1799. Deux jours avant m, mort, il avait achevé de dicter à sou fils VHUioire de tU, ouvra- ge très-original, qui fut publié en allenaand à Lelp^ck, 1801, in-8^ Il a composé, sur des paroles al- lemandes, un grand nombre d*o- péra, parmi lesquels on distingue surtout celui qui a pour titre U Dccteur et l' J potkicaire : il obtint un prodigieux succès sur le théâ- tre de Vienne, il fut représen- ta en i«^B6 et lyi^^.

DIXMBRIE (NicoLÂS-BaiCAiRC »i la)j en Champagne vers

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1751, at mort subitement à Paris le d6 novembre 1791, a pnUié un grand nombre d'ouvrages^ dont nous nous bornerons à citer les titres : Contes phiioscphigues et moraux i 1766, a vol. in-ia; 1769, 5 vol. in-ia; 0* Lee deux âges du goût et du génie, sous Louis XIV et sous Louis XV, 176g, in-8''; 5* Le Latin, 1 770, in* 1 a ; 4* V Espagne littéraire, 1774? 4 vol. in-ia; L'Ile taciturne et l'Ile enjouée, 1759, in-ia;^*£r^ Livre d^airain, histoire indienne, 1 769, in- 1 a; 7" Lettres sur tétat présent de nos spectacles, 1 766, in- la; %^ Mémoires pour la loge deê neuf sœurs, 1779, in-4*> 9" •y««- vage de Taiti aux Français, 1 770, i n- 1 a; 1 o* Toni et Clairette, 1 773, réimpression en 1797, 4 "^ol* in- 18; i\* La Comète, conte en fair; j 775, in- 18; 1 a* La Sy bille gau- loise, ou la Fratice telle qu'elle fiit, telle qu'elle est, et telle à peu prés qu^ elle pourra être, 1776, in-8'; i5* Les Dangers dtun premier choix, ou Lettres de Laare à Emi' lie, 1777, a volumes; 1783, 5 vo- lumes in-ia; 14** Eloge de Vol- taire^ 1 779, in- 1 a; 1 5* Éloge ana* lytique et historique de Michel Montaigne, suivi de notes, d^ob^ servations sur le caractère de son style et le génie de notre langue; avec un dialogue entre Montaigne, Bayle et J.^-J» Rousseau, 1780, in-ia; j6*' L^ géant Isoire, ou le sire de Montsouris, 1788, a vol. in-ia; 17* Quelques dialogues des morts dans le Mercure, Dixmerie a fait aussi insérer des Mémoires et quelques poésies dans divers ouvrages périodiques. M. Cubiè- res-Palmaiseaux, qui n fait Tèloge de cet auteur, raconte de lui quel*

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ques tralts.de bienfaisance, et dit généralement beaucoup de bien de tous les ouvrages que nous Yenonâ de citer.

DIXON (Gboage), capitaine de vaisseau de la marine anglaise. Le gou?ernement d'Angleterre ayant ordonné, en 1785, un voyage au- tour du monde, le capitaine Dixon fut chargé du commandement du yaisseau la reine Chqriotte^ qui fit parlie de cette expédition. À son retour, il en a publié une re- lation intitulée : Voyage autour du monde, mais plus particulière- ment aux côtes nord -ouest de l' A~ mérique, par les capitaines Portlock et Dixon; Londres, 1 789, un vol. in-4**< Lebas a donné une traduc- tion française de cet ouvrage, qui a eu deux éditions, l'une en un Tol. in-/|% l'antre en 2 vol. in-S". Le capitaine Dixon a publié aussi, sur les yoyages de John iVleares^ quelques remarque.^ intéressan- tes, propres à rectifier certains faits allégués par ce dernier avec trop de légèreté, et relatifs à la géométrie et au commerce.

DJËZZAR (Ahmed), surnom- mé le boucher {Djesser)^ possé- dait, à un degré éminent, cette férocité de caractère qui distingue généralement tous les sectateurs de Mahomet. Il naquit en Bosnie, et s'étant vendu lui-même, dans sa jeunesse , à un marchand d'es- claves, il fut amené en Egypte et acheté par Ali>bey. Il sut telle- ment s'insinuer dans les bonnes grâces de son maître , qu'il fit une. folrtune extrêmement rapide , et parvint sk ladignité de gouverneur du Caire. Après les désastres d'A- li-bey, en 1793, l'émir Yousouf, son patron , le uommaf comman-

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daot de Bairout en Syrie 9 et ce fut dans ce poste qu'il commençai à se faire connaître par les cruau- tés qui l'ont rendu si fameux. Il débuta, dans son gouverneme|^9 par s'emparer de 60,000 piastres qui appartenaient au pril)ce You- souf, et déclara qu'il ne recon- naissait d'autre maître que le sul- tan. Yousouf , irrité de l'ingrati- tude et de la perfidie de Djezzar, et surtout de la protection tacite que lui accordait le pacha de Da- mas, fit alliance avec Dhâer, chef arabe , célèbre par ses talens et son courage, et avec la cour de Russie. Aidé du secours de ces alliés, il vint aussitôt par terre mettre le siège devant Bairout, qu'une flotte russe bombardait par mer. Djezzar, forcé de céder à cette double attaque, se remit entre les mains de Dhaer qui le conduisit à Acre, d'où il parvint aisément à s'échapper. Dhûer é- tant mort en 1776, Hassan, capi- tan-pacha,- éleva Djezzar à la di- gnité de paoha d'Acre et de Saîde, en le chargeant aussi du soin d'a- chever la ruine des rebelles. Le nouveau pacha remplit ces der- niers ordres avec un zèle digne de la confiance de son maître. Il par- vint d'abord ùi exterminer entiè- rement la famille du cheikh, son bienfaiteur, en employant pour cela tantôt la force et tantôt la ruse. Un seul des fils de Dhâer , nommé Ali, lui résista assez long- temps; mais cette résistance fut vaincue par la trahison. Djezzar dispersa aussi les Bédouins de Sagr, et les Druses , peuple du Liban, qui avaient lutté avec a- vantage contre la force ottomane, et parvint à détruire presque to-

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tialement les Mutiialis, redouta- bles par leur cavalerie, qui avait obtenu les plus grands succès sons les ordres de'Dhâer. Cette conduite lui mérita de nouvelles faveur» de la Porte, et vers Tan- née 1 ^85, il re(;ut les trois queues, le titre de vizir , et eut sous son commandement tout le pays situé entre le Nahr-el-Keb et Caissa- rieh. La Porte , comme cela ar- rive en pareil cas, prit bientôt ombrage de la puissance et sur- tout du caractère entreprenant de ce pacba. Celui-ci^ qui, de son cô- té, méprisait souverainement le royal lacet , ne négligea rien pour maintenir sa puissance, et il sut la conserver jusqu'à sa mort. De- puis 20 ans , il exerçait les plus norrîblesvexationsen Syrie quand l'armée française débarqua en É- gypte. Djezzar n*attendit point les ordres de la Porte qu'il connais- sait depuis long-temps , pour se déclarer contre les Français. 11 congédia sans réponse un oITicier que le général Bonaparte lui avait envoyé, et fit mettre aux fers tous les Français qui se trouvaient à Saint-Jcan-d'Acre. Élevé dans le même temps, par la Porte, à la di- gnité de pacha d* Egypte, il fut battu, chassé de toutes ses places, et forcé de se retirer à Saint-Jean- d'Acre, qu'il était même sur le point d'abandonner, quand Sid- ncy-Smith ranima son courage en l'incitant i\ réfister dans celte plnce,dont la défense fut commise ani soins de iVl. Philippeaux, é- migré français. Cet ingénieur dé- ploya un rare talent dans cette circonstance, et sut tellement di- riger l'emploi des force«> musul- manes que les Français furent

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obligés de lever le siège après 6i jours de tranchée, le 21 mai 1799. Djezzar avait l'ait plusieurs sorties dans lesquelles il avait montré une rare valeur. Lors de Tarrivée du grand-vizir en Syrie, il s'éleva , entre lui et le pacha, des querelles si violentes que leur armée en vint plusieurs fois aux mains , ce qui retarda l'expédition contre rÉgypte. Du voyageur anglais qui a vu Djezzar à Acre en 1801 , en a fait un portrait que nous rap- porterons ici : «r Djezzar était A la »fois son ministre, son chance- lier, son trésorier et son secré- » taire, souvent mOme son cuisi- Dnier, son jardinier, et quelque-

» fois juge et bourreau L'inté-

» rieur de son harem était inac- » cessible à tout le monde , cxcep- )>té à lui. On ne connaissait point oie nombre de ses femmes; celles «qui entraient une fois dans cette «prison mystérleu&e^ étaient per- ')due8 pour le monde : on n'en oentendait plus parler. On leur «envoyait l6ur diner par un tour »i\ l'entrée du harem : si l'une «d'elles tombait malade, Djezzar* 1) amenait un médecin à cette ou- » verture ; la malade présentait »son bras pour que le médecin tâ- «tât son pouls; ensuite le tyran ola ramenait, et personne ne sa- ovait ce que devenait la malade. 0 Dans les anti-chambres,on voyait » des domestiques mutiles de tou- ntes les manières. L'un avait per* »du une oreille, l'autre un bras, ' » l'autre im œil. Les Anglais furent %aimoncés par un juif, jadis son n secrétaire , qui avait payé une » indiscrétion par la perte d'un œil «et d'ime oreille. Après un pèle- » rinage de la Mecque , Djezzar

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* Uia de sa main 7 femmes de son «iiarem, soupçonnées d'infidélité. »Ii aTait 60 ans 5 mais sa rigneur » était encore celle d*un homme »dans la force de l'âge. Noas le «troaTâmes assis snr une natte «dans une chambre sans meu- » blés; il portail le yêtemeni d'un » simple Arabe, et sa barbe blan- »che descendait sur sa poitrine. »Dans sa ceinture 9 il portait un » poignard garni de diamans , » comme marque d'honneur de son » gouvernement. Quand nous en- » trames 9 il était occupé à tracer » ayec son ingénieur des plans de » fortification sur le sol; il acheya D cette occupation ayant de nous «parler. Lorsque son ingénieur «fut parti 9 il eut ayec nous une » longue conyersation pendant la- »-qnelle il découpait ayec des ci- seaux toutes sortes de figures en «papier : c'était son occupation 9 toutes les fois qu'on lui présen- »tait des étrangers. Il donna au «capitaine Culyerhouse un. canon »de papier 9 en lui disant : Voilà »le symbole de voire profession. » Djezzar 9 comme presque tous les OrientauXySe servait souvent d'al- légories et de paraboles dans ses conversations. Nous n*en citerons qu'un exemple entre mille : c'est un apologue par lequel il expli- quait les raisons qui l'avaient por- té à résister aux Français : « Un «esclave noir, disnit-il, après un «long voyage il avait souffert «tous les genres de privations, «arrive dans un petit champ de «cannes à sucre. Il s'y arrête, s'a-* «breuve de cette liqueur délicieu- «se , et se détermine à s'établir «dans ce champ. Un moment a- «près 9 passèrent deux voyageurs

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«qui se suivaient. Le premier lui odit : salamaleck (le salut soit a- «vec toi ). Le diable t'emporte, « lui répondit l'esclave. Le second «voyageur s'approche de lui, et «hii demande pourquoi il avait si « mal accueilli un propos plein de «bienveillance. J'avais de bon- «nes raisons poar cela, répliqua- »t-il : si ma réponse eût été ami- «cale, cet homme m'aurait accos- «té, se serait assis auprès de moi. «Il aurait partagé ma nourriture, «l'aurait trouvée bonne, et aurait «cherché à en avoir la propriété « exclusive. « Nous pourrions rap- porter ici un grand nombre de traits de barbarie de ce pacha qui se glorifiait du nom de Boucher , quil méritait mieuxque personne. Le colonel Sébastiani fut chargé ,

λarle gouvernement français,yers' a fin de l'an 10 , d'une mission auprès de ce pacha , et la récep- tion qu'il en reçut fut des plus cu- rieuses. Le drogman de Djexxar l'introduisit auprès de son maître qui était seul dans un apparte- ment, ayant près de lui un pisto- let à quatre coups , une carabine à vent , une hache et un long sa- bre. Après avoir interrogé M. Sé- bastiani sur l'état de sa santé. Il lui demanda s'il était bien per- suadé que lorsque l'heure de la mort avait sonné pour un homme, rien ne pouvait changer sa desti- née; sur quoi, le colonel ayant répondu par l'affirmative, Djezsar continua la conversation dans le même sens, et parut tenir beau- coup à se laver des crimes qu'on lui imputait. « Savez-vous , dit-il «ensuite à M. Sébastiani, pour- « quoi je vous reçois et j'ai du plal- « sir à vous voir ? c'est parce que

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jifOQS Tenet sans firinaû;.{e ne «fois aucun cas des ordres du di-

Tan, et j'ai le plus profond raé- »pris pour son vixir borgne. On »dit que Djeztar est un Bosnien » cruel 9 un homme de rien; mais «en attendant, je n*ai besoin de

personne 9 et Ton me recherche. «Je suis pauvre; mon père ne »m*a légué que son courage, et je

> me suis élevé à force de travaux: « mais cela ne me donne pas d'or- «gueil, car tout Unit, et aujour- «d'hui, peut-être dès demain 9

> Djexxar finira ; non pas qu'il soit

vieux comme le disent ses enne- «mis ( et il se mit alors à faire le «maniemeiit des armes comme oies Mameldcké, avec beaucoup »d'agllité)9 mais parce que Dieu n Va ainsi ordonné 9 etc. « Il mou- rut en éÊÊ^9 après avoir eu des guerreMRgues et sanglantes à soutenif9 sur la fin de sa vie, avec le pacha de Jaflar, iiomnié Abou- iiiarck9 homine aussi cruel que lui 9 et surtout avec le grand-vizir, dont il était détesté.

DHOCHOVZKI (Feàhgois), célèbre littérateur polonais 9 na» qui! eh 1762 dans les environs Tbom 9 et fit d'abord partie de la Congrégation des écoles pies; mais il quitta bientôt les ordres, et se maria quelques années avant sa mon 9 arrivée en 1808. Lors de rîDsurrection des Polonais 9 en 17949 il 7 prit une part active, et fut élu membre au gouverne- ment. Il a traduit YlUade en vers polonais 9 et cette version d'Ho- mère est généralement reg;irdée Goifimc une des meilleures qui existe dans les langues modernes. On a encore de lui une imitation de fArt poétique, 1788; le Juge^

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ment dernier d'Young, 'et une grande partie du Parodie perdu. DmochoTzklavaitégalemen tenté une traduction de VEnéide; mais il n'en put achever que les 9 pre- mi rs livres 9 et le reste fut tra- duit par Jkanhowski, qui fit im- primer le tout à Varsovie, en 1809. Il rédigea aussi quelques années le Mémorial, journal polo- nais9 et donna une édition en dix volumes des œuvres de Kravichi. DOfiNËR (GéLASE) 9 à Pra- gue en i749« et i"ort dans la mô- me ville le a4 mai 1790, fut d'a- bord professeur dans la congréga- tion des écoles pies, et ensuite dans les collèges de son ordre à Leib- nick, k Vienne 9 à Schlau et à Prague 9 ou il devint recteur de l'université. Il a publié u^ grand nombre d'ouvrages qui décèlent généralement beaucoup d'érudi- tion et une critique très -judi- cieuse. Voici les titres des prin- cipaux : IVinceslai Hagek annales Bohemorum, e bohemicâ editione latine redditi, notis illustrati, di» plomatibus, litteris publicis, re genealogicâ, nummariâ variique ge- nerls , monumentis aucti , Pra- gue, i76a-63-65-72-77-82, 6voL in-4*; Epistola quàgentis Ctechicd origo à veteribus Zecchis Asiœ pO" pulis, et Ponti-EUaini, Mœotidis- que ùccolis vindicatur, seu Appen-^ dix et elucidatio prodromi anna^ lium hagecianorum, Prague, 17O79 in-4''; Monumenta historicœ Bohe^ miœ nusquam antehac édita, ihid.y 1764-^6? 6 vol. in-4'. Cet ouvra- ge tient la première place parmi ceux de Dohner. Examen criticum quo ostenditur nomen Czechorum repetendum esscy etc. , Prague 9 176^9 in-4". En allemand : Dis-

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fussiôn ffritiyue sur le temps auquel' la Moravie a tUà un margraviat, et qui a (Hé son premier margrave, Olinnli, i7«i, in-8% édil.; Limites de l'ancienne Mxfravie, ou du pays de ce nom, tel qu'il était dans le neuvième siècle, Prague, 1793, in-8-, *k* édit.; Histoire du prince Ulrich, et lois anciennes qu'il a données à la ville de Bruun,\b\iL; Famille do Théobald, duc de Bo- hême, ibid, loin. 5, 1787, etc. Dob- ner a fait aussi insérer plusieurs Mémoires dans la collection de la société des sciences de Prague. DOBRITZIIOFFER (iMartin), jésuite allemand, lut envoyé com- nîc mi^.**ionnaire dans l'Amérique méridionale, il passa vingt- deux ans. A son retour en Europe, il fit paraître un ouvrage ayant pour titFe '.H istoria de A biponibus, equestri bcUicosaque Paraquariœ * natione, ctc. Vienne, 1785 8/j , 3 vol. in-8', avec cartes et figu- res. Le premier volume, qui est le plus intéressant, contient, en- . tre autres choses, la description du Paraguay, Fauteur fut pres- que constamment employé pen- dant sa mission. Les descriptions géologiques et d'histoire naturelle y sont, en général, traitées avec beaucoup de détails; mais This- toirc des Abipons, comme celle du Paraguay par Cbarle voix, est plutôt destinée A prôner les faits de la compagnie des jésuites , qu'à donner des lumières sur le pays dont il est question. Tout Touvrage, d'ailleurs, est rédigé avec assez peu d'ordre, quoique l'auteur, cependant, n'ait nulle part cité sciemment à faux. Don Félix Azara, Espagnol qui a long- temps demeuré au Paraguay ^

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prétend roéme que Dobritzhoffer n'a jamais pénétré dans l'intérieur des pays qu'il a voulu décrire « et qu^il n'a fait que rapporter très- prolixement ce qu'il avait enteR- du dire à Bueno^t-Ayres ou à l'As- somption. Ce jésuite mourut ea 1791.

DOBKOl^'SKY (Josbpb), à Jersnet, en Hongrie, en 17549 fit de fort bonnes études, fut ad- mis dans l'ordre religieux des jé- suites, et devint gouverneur des enfans du comte de Nostilz, rési- dant À Prague, Nommé sfMis-di- recteur du séminaire général d'Ol- mutz, il fut, en 1789, recteur de cet établissement. M. Dobrows- ky a publié plusieurs ouvrages, en latin et en allemand, fruits de ses recherches laborieuses sur la littérature de la Moraiî^t de la Bohême. Tels sont : l'^WÊÊérature bohémienne et morave , pour les années 1779-80, Prague, a voL in-8"; a' ùlagasin littéraire pour la Bohême et la Moravie, Prague, 1 780-87, 3 cahiers in-8«; 3" His- toire de la langue et de la littéra- ture bohémiennes, Prague, i792j in-8"; de la Formation de la lan- gue esclavonne, Prague , 1 799 , in- 8"; 5" Slaaun, Message adressé de la Bohême à tous les peuples escla- vons, ou Mémoire pour servir à la connaissance de la littérature escla" vonne dans tous ses dialectes % Pra- gue, i8o(), in-8"; iy'* Glagolitica, sur la Littérature gtagolitique , l'âge de la Bukwitza, son modèle d'après lequel elle s' est formée, sur l'origine de la liturgie romano-es-' clavonne, et la traduction de cette liturgie en langue dalmatienne, qu'on a attribuée à saint Jérôme, Prague, 1807, iu-8% avec aplan-

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ches. Cet ouvrage est un supplé- ment au Slawin. 7* Fragmentum pragense evangelii Marci, vulgô «uthographi , edidit lectionesque xmontes criticè recensait, Prague, j;78, in-4"; 8" Corrigenda inBo- hmiâ doctâ Balbini Juxta editio^ nemP.'Raph, Ungar, Prague ^in- 8*; 9' de antiguis Bebrmorum. cha-- mUribus dissertation in guâ spe- ciatim Origenis Hieronymique fides Ustimonio Josephi Fiavii défendi' tur, Prague, 1783, in- 8"; lo* hùkrel grammatica tinguaBrah'- manicœ, Prague, 1799^ in-8*; 1 1" de Sacerdotum in Bohemiâ celibatu. narratio historica, cui constitution nesconcitii moguntini Fritzlariœ , ia44 célébrât i adneœœ sunt, Pra- gue, 1787, în-8% M. Dobrowsky a publié encore d'autres écrits furt tutéressans, et a orné plu- bieurs ouvrages de Michaëiis de noieti, de variantes, et de disser- tations très-curieuses sur les u* ^ages, les mœurs et la langue des aucicnsEsclavons.

DOCHE- DE-LILLE ( REwi), fut, en 1798, député par le dé- partement de la Charente au con- seil des cinq-cents, et y parla sur quelques mesures de finance. Il deaiunda que le directoire eût le droit de déporter à sa volonté ceux qui troubleraient Tordre public. Le ao juillet 1799, il fuf élu se- crétaire de rassemblée ^t insista pour qu'on déclarât la patrie en danger. Exclu du conseil la mô- me année, comme s'opposant à la réyolution du 18 brumaire, il n'eut pas plus tôt vu la nouvelle ré- Tolutiiin consolidée, qu'il se bâta d'y donner son adhésion, par des lettres qui furent rendues publi- ques; et en décembre 1799) il

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obtint la place de directeur des contributions indirectes de son département, qu'il a occupée jus- qu'en 181 5.

DODË DE LA BRUNERIE, baron, lieutenant-général du gé- nie, commandant de ja légion- d'honneur, etc., contribua « en 18 lu, après les désastres de la campagne de Russie, à la défense de Glogan, il s'était renfermé. Le roi le créa chevalier de Saint- Louis en ]8i4; Napoléon Favait déjÀ. nommé, en 1807, oilîcier de la lègion-d'honneur, et ce ne fut qu'en juillet 1814 qu'il reçut la décoration de commandant de la même légion. En 181 5, il était encore au nombre des généraux en activité. Il fut l'Eudes com- missaires chargés, par ordonnan- ce du !i8 octobre , de déterminer le classejnent des places de guer- re du royaume, et de diriger les travaux d'armement et de res- tauration qu'exigeait leur situa- tion.

DODSON (Micoel), à Mal- boroug, dans le comté de TVilt, en 17311, et mort à Londres en 1799, se livra à Tétude du bar- reau, où il se distingua plutôt par la sagesse de son conseil que par les qualités qui font un orateur brillant. En 1770, il fut nommé l'un des commissaires des banque- routes, et occupa cette pMBk|ii8- qu'ù sa mort. 11 était membre d'u- ne société instituée en 1785 pour propager l'étude de la Bible, et l'on remarqua toujours qu'une de ses occupations favorites était l'é- tude des livres saints. On a de lui quelques ouvrages, entre autres la Vie de sir Michel Foster, son on- cle, réimprimée dans la nouvelle

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édition de la Biographia britanni^ eày in-fol., une traduction com- plète d*Isaie arec des notes , etc. DOEDERLEIN (JeâiiCbbisto- FBE ) , célèbre théologien , à Winsheim, en Franconie^ le ao janvier 174^. Il fit dans cette vil- le ses humanités^ étudia plusieurs langues orientales, les mathéma- tiques, rhistoire, et passa en 1764 à l'université d'Altdorf, il ache- va ses études et prit ses degrés. Il fut rappelé à HV'indsheim ù Tâge de !13 ans, pour y remplir les fonc- tions de diacre dans la principale église. Doué d'une mémoire heu- reuse, d'une imagination vive, et surtout d*une grande facilité à saisir les questions et à les envi* sager sous toutes les faces , Doe- derlein consacra les loisirs que lui laissait son emploi à la lecture des pères et des théologiens. Il s'était déjà fait connaître par quelques opuscules de critique sacrée quand il fut mandé, en 17929 à l'univer- sité d'Ahdorf , pour y remplir u- ne chaire vacante de théologie. Il resta attaché à cette école pendant 30 ans, et s'y rendit si célèbre qu'il n'était bruit que de lui dans toutes les universités : toutes aus- si lui firent-elles diverses propo- tions pour l'attirer dans leur sein, mais celle d'Iéna parvjpt seule à le postier. Doederiein y rempla- ça ÏCFTnèbre critique Griesbach dans la seconde chaire de théolo- gie ; et cette place lui fut rendue «i avantageuse , qu'il se fixa pour toujours ù léna. Il y poursuivit avec une activité incroyable les travaux théologiques qu'il avait entrepris depuis tant d'aonées, et s*occuna surtout de rinterpréla- tiou de:? livres sacré:*, qui offrent

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quelquefois, comme dans l*Apo- calypse, des histoires sublimes re- présentées par des images qui ne sont pas toujours à la portée de l'intelligence humaine ordinaire. Doederiein fit successivement pa- raître un grand nombre d*oaTra- ges , parmi lesquels on distingue une traduction latine des Prophé^ lies d'Isaîe, avec des notes cHti- ques ; les Proverbes de Salomon, traduits en allemand avec des no- tes, Altdorf, 1778, în-8', réimpr. en 178a et 1786; et une autre tra- duction de rEcclésiaste et du Cm- tique des cantiques, léna, 1784- 92, in-8*. Les autres ouvragesTda même auteur sont : InstUuiu tkeologi christiani, in capitibus r#- Ugionis theoriticisj nostris tempo^ ribus accommodata, Altdorf, 1780- 8 1 , in-8* : il en a paru quatre au- tres éditions en 1782-84-87-91; Summa institationis tkeologi chriS' tianiy Altdorf et Nuremberg, in- 8", 1 782-87-93-97; Opusculd iheo- logica, Leipsick, 1 789, in-S**; JBî- bliothéqae thêologique, ibid., con- tinuée sous le nom de Joumml théologique, de 1780 A 1792; Biblim hebraica, . . . cum variis leetionibas, Leipsick, 1793, in- 8% etc. Doe- deriein a encore composé on grand nombre d'opuscules, de sermons, de programmes, etc. Il a cherché^ prouver, dans une dis- sertation, que la version de TAn- cien Tcstament,citée par plusieurs anciens sous le nom de Syrtu, n'cét autre chose que la traduction grecque de la version latine de saint JérAmc; et cette opinion est auiourd*huî adoptée parles meil- leurs critiques. Doederling rooo- rut à léna le 2 décembre 1792, fi- gé seulement de 47 ans. C'est on

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dis tùrtâtntÈ qui oui le plus ooii- \ribué A InlroduiM «n Aliemagiie k nouteMi lyatètne de théolo^e, léoplé «ajourdliui dons le plui nm nombre dei oniveniitâ» lu- uèrieonei* Nous dcyuns némi- mohiB coDfenir qii*U n*a toujours émit set opinloni sur ce sujet ^*af ee beaucoup de résenre.

DO£&NB£RG ou DOEEKEN- BEHG (u BABOif m)» issu d*une bnilla noble de la Hessey entra, comroecokMMlidane les cbasseurs 4e fai garde du roi de 'Westphalie (lérôme)» el ne larda pas A s'y li-

Kaveo plusieurs familles no- ifui Toyaient) comme lui« im- elicmment qu*un autre joug que leur pesât sur hi'Westphalie.La guerre de r Au triche avec la Fran- ce, eni 8091» leur fournit une occa- sion detenter le coupdemain qu'ils nédiulent. Lorsoue le bourg de llfalhaireo eut arboré le drapeau de la rATolte^ Jérôme, croyant de bonne fol aux protestations de Doemberff, qui lui avait prêté sèment èe fidélité, envoya ce colonel contre les rebelles pour les réduire. Duernberg, au lieu é'exécuter tes ordres du roi, con- flit le dessein de faire prisonnier le roi lui-même, et voulut'se por- ter sur Cassel A la tête de son 0irM. Les soldats, ffTrnyés du projet de leur chef, Tubundonnè- rent, et vinrent faire au gouver- ement le ropport de ce qu*on a- vait tenté contre lui. Docrnbrrg resta donc seul avec quelques ^sans, qui ne se souciaient père de se couper la gorge pour avoir un ninttrr plutôt qu'un ou- tre, et, poursuivi de tons cùU^é fÊt Ica troupes qu'on ervnynit contre Iui| il se réAtgia ùi la hûle

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en Bohême, résidaient aloca rélecteur de Ilesse-Cassel el le duc de Brunswick-Oels, avec le- quel il tratersa la Saxe et la "West- phalic pour aller s'emburquer, tandis qu'on lui faisait son pro- cès à Cassel , il fut condamné à mort par contumace. Il sertit encore ù l'armée en 181a, et l'an- née suivante il attaqua, vers Lu-^ nébourg, lo corps français du gé- nérol Morand. Il a été depuis é- levé ou grade de général.

DOGUËREAU (ta cuivalikb JiAV-FiiaaK), naquit ù Orléans, le Il janvier 1774* et embrassa de bonne heure l'état militaire, il obtint un avancement rapide qu'il ne dut pas inuins ù son intel- ligence qu'A sa bravoure. Nommé d'abord lieutenant i\ l'armée du Khin en 1794» il A< ^^ campagne d'Egypte en qualité de capitaine, et revmt en France avec le grade de chef de bataillon, dont il ne fut redevable qu'au courage qu'il dé- ploya dans les différentes affaires il eut occasion de se trouver. Employé ensuite sur les côtes de l'Océan, puis h la ffrunde-artnée , il obtint le grade de colonel et le titre de commandant de la léglon- d*honnour.II servit aussi en Etipa- gne jusqu'en i8i5, et fut nommé par le roi, en 1B169 directeur de l'artillerie de Paris, et le 8 juillet de ta mOmc année, chevalier de 8aint- Louis*.

DOGHEKEAU (Lotns, Binoif db), maréehal-dc-camp, rheva- lier Je Saint-Louis, etc., oht fri^^re cadet du précédent, dont il a pres- que constamment partagé la for- tune et Icft honneurs. t\ Dreux, en 1777, il entra ù l'école d'artil- lerie à Tâge de 17 ans, et fut d*a

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bord employé comme lieutenant à l*année du Rhin, puis comme capitaine à celle d'Egypte 9 en 1799. Peu de temps après son retour, il fut nommé chef de ba- taillon, puis major de la garde impériale, et colonel en 1807. Il servit en Espagne comme chef d*état - major de Tartillerie du corps d*armée sous les ordres du général Sébastiani , et se distin- gua surtout à la bataille de Tala- yêyra , il eut un cheval tué sous lui. En 1811, il donna sa dé- mission, revint en France, et prit de nouveau du service en i8i5, époque à laquelle il fut employé à l'armée du Nord comme colo- nel d'artillerie à cheval dans la garde de Tempereur. Le premier retour du roi lui valut le grade de maréchal -de -camp, le titre de chevalier de Saint - Louis et la croix de commandant de la lé- gion-d'honneur. Napoléon, après son débarquement, en i8i5, le nomma commandant de l'artille- rie du 5* corps à Mézières; et en- fin M. Doguereau dut au second retour du roi le commandement de l'école d'artillerie à Metz.

D O H M (Chrétien - Conrabd- GriLLACME de], puhliciïte, à Lemgo dans le comté de la Lippe, le 11 décembie ijSi, fut ministre du roi de Prusse. Il se voua de bonne heure à l'étude de la phi- losophie t't de la politique, et se fit connaître des savans de TAlle- magne, par uns traduction de VEssai de psychologie , de Char- ]<^s Bonnet.il devint ensuite ins- tituteur des p;ig;es de Frédéric II, roi de Prusse ; mais il se démit bientôt de cet emjdoi qui n'était pas de son goût ..et retourna à

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Leipsick, il publia une belle é^ dition de V Histoire du Japon de Kœmpfer, d'après le manusciit de l'auteur. Il traduisit ensuite lés Voyages d'Edward Ives en Perse et aux Indes, et entreprit un ou- yrage sur les établissemens fran- çais et hollandais dans les Indes orientales, mais il ne Ta point encore achevé. Il fut ensuite 00m- professeur des sciences statis- tiques à Cassel , et s'acquitta de cette fonction d'une manière très- distinguée, ce qui était d'autant plus difficile que ia statistique n'é- tait guère alors connue qu'en Ita- lie, et que les leçons du profes- seur allemand lui demandaient beaucoup de recherches. M. Dohm travaillait encore pendant ce temps à la rédaction de quelques ouvrages périodiques dans les- quels il disposait ses compatrio- tes à recevoir favorablement le système physiocratique qui com- mençait à s'introduire en Allema- gne. Lors de la paix qui termlqà la guerre de la succession de Ba- vière, en 1779, M. Dohm publia l'histoire de cette guerre , et cet ouvrage politique engagea le roi de Prusse à l'attirer à son service. Ce prince voulut d'abord le char- ger de rinstitulion de son petit- neveu; mais Dohm, qui parlait d'ailleurs trop mal français pour être le précepteur du fils du prin- ce royal de Prusse, trouva les ap- < pointemens qui lui furent offerts insuffii^ans, et cette dernière con- sidération Teût aussi empêché d'accepter une autre tâche qui lui fut offerte, celle de mettre en ordre les papier> relatifs aux pro- vinces nouvellement acquises |.^ tant en Silésie qu'en Pologne >

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du partage de ce dernier imais OD joignit à cet ein- les émolumcns d'une place ecrétaire au ministère des re- ns extérieures^ et les revenus ;es deux espèces de charges firent enfin Tambition de M. m. Il se montra aussi vers le le temps défenseur des Israé- si maltraités sous Frédc- I, et publia un ouvrage sur léiioration de (a condition civi- 's juifs. Quoique cet ouvrage t on a défendu la publication France n'ait pas produit tout et qu'en attendait Fauteur, et I ait même été très-mal reçu ùelques personnes, il a néan- ns beaucoup influé sur l'opi- 1 publique, et préparé la ii- que les gouvernemens d'Aï- agne viennent d'accorder aux }. La confédération germani- , établie quelques mois avant aori de Frédéric II, mécon- çl le cabinet de Vienne ; et le m Gemminges ayant attaqué e alliance dans un écrit inti- V Allemagne^ M. de Dohra la ndit dans un autre ouvrage avait pour titre Sur l'union princes allemands. En 1786, iéric II le nomma son mini»- k la cour de Cologne; et après lort de ce prince, Dobm reçut lettres de noblesse du succès- de Frédéric II, et fut chargé lessivemtnt de divers emplois > ou moins importans, et au eu dei'iqncls il se livra surtout tude de la politique, sous le ix ministre Hertzberp. Il tlé- a un grand talent dans la ré- ition de Liège, il fut em- é comme négociateur. Nom- en 1 796, ambassadeur du roi

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de Prusse auprès des cercles du ' Haut et du Bas-Khin , il présida comme ministre prussien et di- rectorial l'assemblée du cercle de la Basse-Saxe, dans laquelle on délibéra sur les moyens de conserver un cordon de troupes pour foriner la ligne de démarca- tion établie par la paix de Bûle. Il assista au congrès de Rastadt com- me ministre du roi de Prusse, et rédigea, en 1799, !^ur l'assassinat des ministres français, le rapport qiii fut envoyé à l'archiduc Char- les. Lorsque la Westphalie passa en 1807 sous la domination de Jérôme Bonaparte, Dohm, qui a- vait étç en 1804 nommé prési- dent de la chambre d'Heiligens- tadt, dans le pays d'£ichsfeld, fut envoyé comme ambassadeur et ministre plénipotentiaire à la cour de Saxe, de la part du nouveau roi, qui lui avait aussi donné le ti- tre de grand-cordon de l'ordre de 'Westphalie. après l'avoir élevé à la dignité de conseiller-d'état. La faiblesse de sa santé le contraignit de donner sa démission en 1811. Dohm , outre les œuvres dont nous avons déjî\ parlé, a encore publié en allemand un grand nombre d'autres ouvrages, parmi lesquels nous citerons seulement les principaux : 1" Matériaux pour la statistique, Lemgo, 1777-85, 5 livraisons in-8"; ^^ Exposition suc- cincte du système pliysiocratique, ibid. 1778, in-Zf"; 5' De la révolu- tion de Liège en 1789, et de la con- duite du roi de Prusse en cette occa- sioii, Berlin, 1790, in-8"; l\'* Evé^ nemens remarquables, pendant ma vie, depuis 17(53, 1814-1 5, a vol., etc. M. Dohm est encore au)our- d'hui l'un des principaux collabo-

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râleurs d^uo grand nombre de journaux et d'autres ouvrage» pé- riodiques qui paraissent en Alle- magne. Nous terminerons cette notice en citant une réflexion qu'il inséraitdaiis un de ses écrits, et qui prouvera jusqu'à quel point la liberté de la presse était tolé- rée même sous le gouvernement militaire de Frédéric II. v C'est >donc le bien des peuples, disait- » il, que le souverain doit préférer » à tout autre intérêt. Le souverain .»bien loin d'être le maître absolu » des peuples qui sont sous sa domi- » nation, n'en est lui-même que » le premier domestique. » Le roi de Prusse avait lui-même avan- cé cet axiome dans tAnti-Mackia" vei, qu'il composa et publia à l'é- poque où il n'était encore que prince rojnl.

DOLDER ;jBAif-Aoi>OLPHE), d'une famille de laboureurs , à Meilen, dans le canton de Zuricb, et mort en 1806, a joué un grand rôle dans la révolution helvétique. Il se voua d'abord au commerce, qu'il abandonna bientôt pour fi- gurer sur un plus vaste théûtre; et il fut nommé par le peuple, en 1798, membre du sénat helvéti- que. Il n'avait reçu que peu d'é- ducation, mais il avait beaucoup de moyens naturels, et possédait surtout cette souplesse de carac- tère, si propre à faire réussir dans les aflaires l'on a besoin du ministère des autres. Il parvint i\ intéresser vivement à lui le com- missaire Rapinat, qui le fit nom- mer membre du directoire hel- vétique; mais, peu après, Dolder rentra au sénat, il eut l'adresse de se ménager tous les partis, et de se faire nommer une seconde

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fois. Tannée suivante, k la place Rapinat l'avait élevé et n'avait pu le maintenir. Dolder étant et nouveau membre du dîrecloirsy étendit sa fortune sur ses amis, et parvint à leur faire obtenir pre»* que à tous des places plus moins importantes dans les di- verses branches d'administration. Cette conduite qui n'avait ma que de louable en elle-mêma (si TafTection de Dolder n*eAt pas toujours tenu lieu de toute espè* ce de mérite dans ses protégés), fut désapprouvée des électeurs de 1801; etcomme il n'avait point obtenu assez de suffrages pour m maintenir dans sa dignité, il osa si habilement des ressources de son esprit, qu'il parvint à opérer dans le mode d'élection un chaa* gement d'après lequel fut com* posé un nouveau sénat, dont Re* ding fut nommé président Cetta circonstance prévint la chute t»* taie de Dolder, qui put alors choisir parmi les premières di- gnités de son pays. II se contenta d'être nommé ministre des flnao* ces, et ne quitta ce poste que pour être élevé à la dignité 4i landamman, après une nouvelle réorganisation du sénat, qui eut encore lieu quelque temps après. Le sénat voulut même alors lui conférer une espèce de dictature; mais plusieurs jeunes gens de Bei^ ne et de Zurich se transportèreol chez lui, le contraignirent de si- gner sa démission, et l'obligèrent t\ partir pour Jagistorff. Il reTÎnt deux jours après reprendre ses fonctions sous la protection im- médiate de la France. Nommé, en i8o5, président du grand et petit conseil do l'Argovie, il pas*

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lulu à la iù\ù radniinii- n d*un d«« cuiilonii, dignitâ connerva |uticiu*à «a mort. )LGOHOUkl (lipmucr qm), gén^rnl-majur runho, rilluntrefainilte decv noiiis oaudait, «ii i;94* l'arinéo dirigtie coiitr« l«it PoionuU. onpara de Wilnu rnniife i^iii- I9 rt fut nummécuiniiiUMuire inée du Finlundu. 11 coin- la auiHi à Corl'ou, «11 iHo4f »rpi de 85uo iiuflnttH, et lui, ari«aprè«» envoyé ù Viennts réglur Us coinpleM entre la de Ausiie et ci'Ue d*Autit- II fur aiii»i«i iioinmA 9 en » aoibuHSudeur pr^ë la uuur jiittiide.

ILOMimt (DioDÀT-GnY-SYi^ TiaoakDK (vaiTitT db), 1^/30- te tft minéralogliite uHèhre. du marqtiU de Dol<»niien , \ triî»»aQcienne famille du hiné* Il Dttc|uli ii Doluntieii, le la Tour-dn-PIn, départe- riitèrv» le 'Jt4 i^in i^So, ; odinii dès» le bereeau duni 'e de Malte. Kinburqué pour iiDlère folit, i^ rOge'de iH anii, oe des galères de Turdris il bllgéf étant près de Gaëte» ipotisscr par les armes uuo se grove mril avait re^me de ses confrèrest et II eut le eur de le tuer. Los statuts rdre prononçaient les peines lua sévères contre les che- quU pendant leur service lire» tournaient leurs armes e d*autres cnnrmis que ceux chrétienté. Dolomicu avait ans son combat sur le terri- napolitain, souiitruit û la ju- ion du gouvernement de on par le couiuiondant de la ga«

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1ère : de retour à Maltet malgré reHtime qu*oD lui portait» il fui jugé et condamné é mort. La grand-muître lui ût grâce; tou- tefois cette grflce devait Hni con- firmée parle pape, que d'ancien- nes préventions contre Tordre rendaient peu favorable ù la cau- se d*un cnevalier. La conflrroo - tion de la décision du grand- mattre fut ref^iséc» mCme ù la sollicitation de plusieurs puissan- cof< de TEurope; et Dolomieu au- rait perdu la vie, si le cardinal Torrefflani , auquel il écrivit , n Vnt demandé et obtenu ce qu^on avait refusé ù des têtes couron- nées. Clément XIII s*écartttit dif- (Icilement de cette sévérité, dont un autre Clément (Y* du nom) avait donné des exemples si dé- plorables dans le procès des teni* pliers. Après neuf moif de capti- vité, pendant lesquels son esprit avait acquis une grande maturl-* té. et pendant #ssquels aussi ses études c'bangèrent de direction, Dolomieu fut rétabli dans tous ses droits. A Tâge de aa ans, il suivit é iMelxIe régiment de cara- biniers, où il avait été nommé olllcier ù Tâge de i5 ans. Il était dans celte ville pendont un bivcr des plus rigoureux, lorsqu'une nuit un violent incendie éclate ù riiApital militaire. La rivière était gelée à une grande profondeur; ou manquait d'eau, les progrès de riocendle étaient effrayans ; les travailleurs refusant de conti- nuer un service qui devient inu- tile. Dolomieu ne consulte que son courage; armé d'une hache et suivi de deux de ses camara- des, il s'élaiHse au milieu de^ flammes, monta sur les toits em-

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brastis, et parvient A couper les cominiinicutiun!» : les inuIiKltis lui durent In vie et la ville an con- servation. A cotte é[M)<|ne, Dolo- mien recevait des leçon.<« de chi- mie et d'hi'itoîre naturelle de Thi- rioii, célèbre pharmacien de Metz; ce tut pendant cette étude qu'il traduisit en italien Ton v rage de Berginanii sur les substances vol- caniques, ouvrage auquel il ajou- ta des notes, ainsi qu\\ la traduc- tion italienne de lu minéralogie de Cronstcdt. Il publia, en 177^)9 des rechenhes sur la pesanteur des corps, i\ diflerentes distances de la terre. Dolomien sVïtait lié dans cette ville d*nne tendre ami- tié avec le duc de La JVochefou- cault, A qui il communiquait la plupart de ses travaux minéralo- giques. I/illustre philanthrope y reconnut Ni main d*un naturaliste appelé i\ une' grande célébrité. Peu de temps après le départ du duc de Lu KochAmcault, Dolo- mien re^ml de racadémie des sciences de Paris des lettres de correspondant, faveur A laquelle il était loin de s'altendie, et dans laquelle il reconnut la sollicitude de Tamitié; c'était en elTct le duc de La Uocheioucault qui les lui avait fait obtenir. L'encourage- ment que lui accordait Tacadé- mie, le détermina i\ se livrer ex- clusivement aux sciences natu- relles, et A (piilter le service mi- litaire. Jl partit pour la Sicile, é- tant ù peine Tigé de '.>.(> an.s; il par- courut les environs de TKtna, dont il rechercha les bases primi- tives; examina les laves entassées, contempla les ruines, gravit les sommets. Il dirigea ensuite ses pas vers le Vésuve^ la chaîne des

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Apennins, les montagnes de Pan- cien Latium, les Hautes-Alpes, les pics et les lorrens. En 17S5, Il publia la description des îles de Liparl, qui avaient été Tobjet particulier de ses recherches. La mOme année, un tremblement de terre ayant en lien en Culnbre, il se rendit dans cette contrée, la parcourut un milieu des ruines et des décombres, et publia en 1784 des observations sur cette catas- trophe, et sur les treinblemens de terre en général. Il prouva par des faits que, dans la partie de la Calabre la plus ravagée par Pef- fet de la commotion, tontes les montagnes sont calcaires , sans aucune apparence de matières volcaniques. En 1788, il publia un Mémoire sur les îles Ponces, et un catalogue raisonné des pro- duits de TEtna. De retour dans sa patrie, après le i/| juillet l'^So, Il se rangea avec le duc do La no- chefoucault parmi les amis du nouvel ordre de choses : mais in- dépendant de toute fonction pu- blique, il put continuer de se li- vrer '\ ses paisibles occupations» et il publia dans les premières années de la révolution plusieurs ouvrages, Tun sur Porigine du basalte, un autre sur un genre de pierres calcaires qui n'avait point encore été distingué, ii auquel} par reconnaissance, les natura* listes ont donné le nom de Doio* mie; un troisième sur les roches; un (|uatrième sur les pierres coin« posées; enfin un cinquième sur l'huile de pétrole et snrle^ fluides- élastiques tirés du quartz. La ré«^ volution, dans sa marche rapi'lef' s'était détournée de vSa véritable direction. Destinée à détruire \tt

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abus ei & donoer au corps social une oouTelle et plus grande éner- gie, sous le règne de la terreur elle devint oppre:$i)i?e et sangui- naire. Le i4 septembre 17929 elle frappa le duc de La Aochefoucault dans les bras de sa lamille, et de Dolomieu qui, lui-même proscrit 9 fut obligé de se cacher et d'errer de retraite en retraite. Du sein même de la proscription, il pu- blia encore deux Mémoiresi 1 un sur les pierres figurées de Flo- rence, et Tautre sur la constitu- tion physique de TÉgjpte. Dans ce dernier Mémoire, il eut le cou- rage, bien grand à cette époque, de déplorer la perte de son illus- tre ami, et de flétrir les proscrip- teurs , ailors tout-puissans. £n Fan 5, Thorizon politique parut se rassénir : les science», les let- tres, les arts C'CSsent d*étre exilés de la France, et ceux qui les cul- tivent, d*être traités en ennemis. L'école des mines à peine fondée, Dolomieu .y est appelé comme ingénieur, et comme chargé d'j professer la géologie. Il fit im- primer difiërens Mémoires sur la distribution méthodique de tou- tcb les matières dont Taccumula- tion forme les montagnes volca- niques. L'institut national, desti- né A remplacer les anciennes aca- démies, ajraot été établi, il en fit partie dés tron organisation. £n moins de trois années, Dolomieu publia dix-sept nouveaux Ménioi- ses, dont plusieurs sont du plus haut intérêt. Il fit un voyage dans b France méridionale et dans les Hantes-Alpes, qu'il parcourut le marteau à la main. Après ^ix mois d'absence, il revint à Paris, riche d'une collection précieuse de ro- ▼I.

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ches, de pierres, etc., qu'il com- muniqua à l'institut, et il fit im- primer le compte qu'il en avait rendu à cette savante compagnie. Cet ouvrage seul aurait lait la ré- putation d'un naturaliste.il disait souvent à ses amis : « Dieu sait si «ma vie suflira pour toutes les » recherches que je médite. » £n 1797, Pexpédition d'Egypte, dont la politique, le génie militaire, le commerce et la philosophie avaient inspiré le projet, fut en- fin exécutée par le héros qui l'a- vait conçue. Dolomieu en fit par- tie ; mais il ignorait que l'ile de Malte dût être la première con- quête de l'armée française ; et lorsqu'il l'apprit, effrayé de l'idée que l'on pouvait le soupçonner d'avoir concouru à une opération hostile contre son ordre, il réso- lut de ne pas sortir du Tonnant, sur lequel il était monté. Le grand maître lui rendait plus de justice. Il le fit demander au général en chef, comme l'un des pacifica- teurs: sa demande lui fut sur-le- champ accordée ; et la lettre du graod-maitre à Dolomieu, dans laquelle il lui exprimait toute sa confiance , est déposée à la bi- bliothèque du roi, rue de Riche- lieu. Dans cette négociation, Do- lomieu donna à la fois des preu- ves de son attachement i\ ses an- ciens confrères, et de dévouement à sa patrie. L'expédition remit à la voile et arriva sur les côtes d'E« gypte. Dolomieu visite Alexan- drie, le Delta, le Caire, les Py- ramides, une partie des monta- gnes qui bordent les longues val- lées du Nil. Mais sa santé se dé- range, et il est forcé de repasser en Europe. Le 7 mars 1799^ la

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lendemain môme de son départ d'Alexandrie, le bAtiment qu*il montait fut assailli par nne vio- lente tcmpôte, et Tean y pénétra en abondance. Dolomieu soutint en vain , par son exemple et par ses conseils, le courage de l'équi- page. Tous les efforts devenaient inutiles. L'expédient d'un vieux patron napolitain sauva le bâti- ment d'une submersion inévita- ble : après buit jours d'inquié- tude et de dangers, le vaisseau fut poussé par la tempête dans le golfe de Tarente , et entra dans le port au moment il allait s'en- tr'ouvrir. D'autres dangers atten- daient les malheureux naufragés. Depuis plusieurs jours la Calabre était en pleine contre-révolution. Dolomieu, Cordier, son élève, jeune naturaliste, les généraux Dumas et Manscour, et 53 de leurs compatriote!*, sont jetés dans un cachot, et chaque jour la populace en fureur vient deman- der leur tête , ou menacer de bri- ser les portes de leur prison pour les massacrer. Ils durent la vie à un émigré corse nommé Buca CampOf qui, par sa fermeté et son courage,s'opposa toujours a- yec succès, mais non sans de grands risques pour lui-môme ^ aux violences de ces forcenés. L'arrivée des troupes républicai- nes triomphantes, améliora le sort des prisonniers; mais ces troupes ayant été rappelées de Naples, les prisonniers eurent de nouveau tout à craindre pour leur vie. Cependant, après les avoir dépouillés de tout ce qu'ils possé- daient , et ce fut ainsi que Dolo- mieu perdit ses collections et ses manuscrits, on les embarqua

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pour la Sicile. A peine étaient-ils arrivés à Messine, que Dolomieu apprit qu'on l'avait dénoncé com- me un jacobin, traître à son ordre, et cause première de la reddition de Malte; et son dénonciateur était un émigré français, ancien com- mandeur de Malte, attaché A la police du*gouvernement napoli- tain, et depuis l'un des grands- prevôts dont la France fut cou- verte en ]8i5. Les prisonniers é» taicnt encore retenus dans le vais- seau qui les avait amenés à Mes- sine. Un petit navire maltais était auprès : on offrit à Doloiflieu de le monter, et de se soustraire ù ses persécuteurs; mais comme il fallait tuer la sentinelle si elle résistait, il refusa de recouvrer la liberté à ce prix. 11 remit au jeu^ ne Cordier des lettres pour sa fa- mille et ses amis , et des observa- tions importantes sur le niveau de lu Méditerranée ; puis il se li- vra aux satellites qui l'attendaient. Plongé dans un cachoi profond ^ éclairé par une seule ouverture que Ton avait encore la barbarie de fermer tous les soirs, il était obligé de passer une partie des jours et des nuits ùs'agiter en tous sens, à secouer violemment les haillons qui le couvraient, poiir donner t\ l'air un mouvement qui l'empûchat de cesser d'entretenir su respiration. Lu j'eune Cordier arrive heureusement en France.» et se hâte de remettre les lettres dont il est porteur. Aussitôt que le gouvernement est informé de la captivité de Dolomieu , il s*in* terposo pour lui faire rendre la li- berté ; l'institut de France , la so- ciété royale de Londres, le récla- ment vivement; tous \%b savans

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de VEurope iovoquent en sa fa- veur la justice et l'humanité ; des Danois donnent ordre à leurs correspondans de tenir des fonds à sa disposition. Le roi d'Espagne écrit deux fois en sa faveur ; le cheralier d'Azzara, ce célèbre mi- nistre espagnol 5 cet illustre pro- tecteur des sciences 9 seconda de tout son crédit les démarches des parens de l'infortuné Français : Tains efforts de l'humanité contre la haiue et la yengeance ! Dolo- mieu n'est point rendu à la li- berté. Un homme généreux 9 un simple citoyen des États - Unis d'Amérique ,. obtient ce qu'ont ▼aineroent réclamé des puissan- ces , des corps savans 9 et les per- sonnages les plus illustres. M. Predbend (ou Broadbent), d'ori- gine, anglaise, consul-général a- méricain en Sicile, en visitant les prisons de Messine pour s'assurer de la situation des matelots amé- ricains qui y étaient détenus pour quelques délits, vit un jour le geôlier sortir mystérieusement d'un souterrain. 11 le questionna %uv^e motif des précautions qu'il paraissait prendre, et il apprit qu'elles avaient pour objet un pri- sonnier d'une grande importance, mais dont il ignorait le nom ainsi que le motif de sa détention, a Au

surplus, ajoute le geôlier, il est

malade, et bientôt j'en serai dé- » barrasse ; je ne dois compte que

de ses os In M. Predbend, au moyen de quelques sacrifices pé- cuniaires, intéressa le geôliei*, é- crivit au prisonnier, et apprit qui il était. De ce moment, il n'eut plus de repos qu'il n'eût procuré à cette victime du pouvoir arbi- traire une prison plus commode;

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mais pour y parvenir, il dut met- tre dans ses intérêts et dans son secret plusieurs personnes, en- tre autres le général des troupes anglaises qui commandait alors à Messine. Le prince délia Scaletta, gouverneur napolitain , ne céda qu'à la crainte de compromettre sa propre responsabilité et son gouvernement envers l'Angleter- re, si Dolomieu venait à mourir dans sa prison. Tant que sa dé- tention fut un mystère, sa mort était désirée et hâtée par toutes sortes de moyens. Mais, du mo- ment que la captivité de Dolo- mieu .fut publiquement connue, elle excitait intérêt de l'Europe, et la politique du gouvernement napolitain devait cédera des con- sidérations supérieures. Le prince della Scaletta fut sans doute dé- terminé par ces motifs, en ordon- nant dt transférer le savant fran- çais dans une prison plus com- mode, et sa vie ne fût pins compromise par Thumidité et le défaut d'air. Peu de temps après, la France ayant accordé la paix à Naples, un des premiers articles du traité, fut la remise de Dolo- mieu au gouvernement consulai- re. Après 21 mois de captivité, il fut rendu à sa patrie le i5 mars 1801. Dolomieu apprit, en pas- sant à Florence, quel était son dénonciateur. Il écrivit de cette ville à son amf M. Predbend : « 5% «viens enfin de me procurer la » lettre originale par laquelle le

«chevalier (nous omettons

» volontairement le nom) m'a dé- » nonce; mon âme en est révol- »tée. Mon premier soin, auprès »du gouvernement, sera de lui «demander justice de cet excès

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nd'atrocilc. » Il ne le fit p«Sy et oublia jusqu'au nom de &on dé- noncinleur. En arrivant i^ Paris, Doluniicu apprit que la place que Daubenton occupait au Muséum d*hiiUoire naturelle , et qui était devenue vacante par la mort de ce savant, venait de lui être ac- cordée ù Tunanimité par les pro- fesseurs, le 0 janvier 1799 ; il a* vail pour concurrent le célèbre HaUy, Il vint occuper cette place honorable; ; et son cours eut pour objet la philosophie minéralogique, dqnt il avait conçu Tidée et niédité le pli^n dan^sa prison de Uessine , et qu'il écrivit en partie sur les marges de quelques feuillets de livrer, au moyen d'un petit mor- ceau de bois qui lui servait de plume» et de la fumée de sa lam- pe, dont il s'était fait une espèce d'encre. Après avoir terminé son cours » il partit pour aller vii^iter de nouveau les Alpes, qu'il app^- Idit ses chères ii^OHt^gnes. M. Bruno* Neergaard, savant Danois, et M. d'Ëymar, préfet du département du Léman , l'accompagnèrent. II revint à Lyon par Lucerne , les glaciers de Griodclwald, Genève, et se rendit à Châteauneuf» s'étaient fixés son frère Alphonse de Dolomieu, sasceur etson beau- frère, M. le comte de Prée^ bien digne de seconder ses travaux par ses connaissi^iices en minéralo- gie. La maladie donfOolnmieu a- yait contracté le germe dans son cachot de Idessine, et qui s'était développée dans son dernier voya- ge en Suisse, donna bientôt de vives inquiétude^ à sa famille. C'était dans sqn seio que ie ciel semblait (ui avoir réservé la coa- solatipn de mouvlr. Il expira le 7

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frimaire an 10 (36 novembre 1801), ù l'Age de $1 ans. Voie» la liste des ouvrages de Doloraieu* dans l'ordre de leur publieatiuo : 1" Voyagé aiuv tUs de Lip«ri^ï\x\y\ d'un mémoire sur une espèce do volcan d'air, et d'un autre mé^ moire sur lu température du cli- mat de Malte* 1785, Paris, vul.in-r 8**; 1^ Mémoire sur letrembUmnei de ter r If de la CaUhre, 1 784» Rome, in- H" ; 3* Mémoire sur Us ttesPon'* ces» et catalogue raisonné des pro** duits de l'Etna, 1788, Paris» iu-> 8'*; V dûn« le Voyage pittoreaguû de tapies et de Sicile, par l'abbé de Saint-Non, en 1786, Mémoire sur les volcans éteints du Vai di Noto; 5* dans le même ouvrage ^ Précis d'un voyage fait à l'Etna en juin 1781; 6" enfin. Description dês lies des Cy dopes ou de la Triz^ 7^a; 7''dans l'édition italienne qu'il donna ù Florence, en 17891, des Œuvres de Bergman o , des notes sur la dissertation relative aux substances volcaniques ; 8* plu- sieurs morceau» dans le Jowrnai de physique de 1790 ù 1794» 9^ une lettre dans le journal d^A^ài- nés de 1796; 10° Observation sur les prétendues mines de eharbun de terre de Saint^Martin-^n^GareiuM (Journal des mines, 1795» tom. %); 1 Description delà mine de m#it- ganèse de Romanesphe (même jour- nal, 1796, tom. 4); i^'' Map part fait à l'institut sur les voyagea'que Dolomieu a faits ep Auvergne et aux Alpes ( Journal eh physique., 1798); 15** Notes sur la géokgiaei la lithologie des montagnes des J^of- ges ( Journal des mines^ 1 798, toyi^ 7); 14" Rapport sur les mkms^ ém département de la hotère (mêDI« journal» toxn. 8); iS** jLeKn é If.

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Picot LtiPeyroasé, sur an genre de pierres cëicâires très^peu «/Jîrrw*- rentes (insérée du ni le Joufnël de physique de l'année 1791 : c'est cette pierre que les sovàns ont nommée la dùiomie); 16" Sur i* huil- ée de pétrole dans ie quartz (même journal , 17921); 17* i^Mr les pUrrm figurées de Florence (ibid.^ '79«^)i i8' Description du béril ( Journal des imne»,^yfj/ùi Xom, 5); tfi* Sur ta irucite ou grenat khnc ( mf me )c>um«K 17969 tom. 5); ^i^^Surla strantiane sulfatée ( Journal dephy^ sique, >79^ )> 3 1* Sur la substance dite pjrroxène{mèmc îournal); aa^ Mémoires sur ta nécessilé d* unir les connaissmnces ohimiqucs à celles de minéralogiste {Journal des mines, 1797, tom. 5); a^"* Sur fart de tailler les pierres à fusil ( inf me journaK 1797, lom. (>); a4* enfin, Philosophie minéralàglque , in-8", 180a. Les écrits do Doluntleu sont tous rem» rt|Hiibles par Taxac- titude di*s faits et des détails^ par un jugement sain, un esprit ob- serf ateur et judicieux, et un style simple et facile. M. de Ldcepède a lu à rinsUtttt. leti juillet 18094 eomme secrétaire de la classe des sciences, un excellent Eloge his^ torique de ce safant; M. Brunn-^ Neergaard a publié « dan» la mf^ me année I le Journal du dernier eoyago du citoyen Dotomieu dans les Jipeê{PàtÏ9, in-8<*);M. le eomte de Drée prépare une édi-^ tinn complète des OEuvres de Do^ iomiea, <ià seront in m* os dilTé- renles pièces inédites, et (pii sera aecompaguée de notes de Fédi-* leur?

DOMAIRON (Lorn), le aS aodûl 174^ daubla jolie pelite ville de Béliers en Languedoc, étudia

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sous les'jésuites, qui lui ayant re- connu dVxcellentes dispositions, ohercbérent «V le faire entrer danji leur ordre. Il oommen^^ait son noviciat i\ Toulouse, lors de la destruction du corps dont il faisait partie. Appelée Montauban pour y achever son éducation, il se ren- dit ensuite ù Paris, il travailla au Journal des beaux-arts* En 1 778, professeur à Técole royale mili- taire, il occupa cette place jusqu*é la suppression de Técole ; et lors du rétablissement du collège de Dieppe, il en fut nommé profes- seur de belles'ititres et principal. Un an après, il fut créé membre de la commission des livres clas- siques , puis inspecteur do Tins- truction publique, f I a publié plu- sieurs ouvrages qui décèlent des connaissances assez étendues, et une saine littérature. On cite par- ticulière nuM>t sa rhétorique et ses rudimens de l'hi^toifê. Il est éga* lement Tauteur d'un Recueil his*- torique et chronologique de faits mémorables, pour servir à l'histoire générale de la marine et à celle des découvertes, 1777-81 , a vol. in* la; et d*nn autre ouvrage intitu<» : Principes généraux des èelles* lettres, 1786, a vol. in- ta; i8oa, 3 vol. iu-ia. 11 a aussi publié, a* vec l'abbé Fontenay, 1 7 vol. (tom. a 5 à 4*-*) du Voyageur français, ou la connaissance de l'ancien et du nomeau monde, etc., oto^ l>oinni«> Fon mourut i\ Paris, le lO iativier 1807. Hélait aus»i recommanda- hle par ses mœurs et- sou carac-» tère personnel, que par les facul-* tés de son esprit.

pOiMBAY ( Faâifçnis i>e), à Vienne en 1768, et nf>ort dans la même ville le a déeemlu^ 1810,

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justice; et, ce qui paraîtra in- croyable, on attenta aux joiirii de Dombej, et un homme qu*on prit pour lui fut assassiné. Ce na- turaliste, sous la protection du roiisnl de France, parvînt à A>m- barqueret revint à Paris, o\\ Biif- fon le sollicita en vain de publier ses découvertes : Dombey ne put jamais se résoudre ù violer la pa- role que fui avait arrachée la for- ce; et il eut cette délicatesse en- vers une nation qui s^était rendue coupable envers lui de la plus o- dieuse violation du droit de<« gens. Cependant l'Héritier se chargea de cette publication , qui n*eut lieu qu'après la mort de Fauteur. Toutes les peines qu*avail éprou- Tées Dombey le dégoAtèrent de rhistoire naturelle, et il refusa de se mettre sur les r.ings pour rem- plir la place de Guettnrd à Paca- demie des sciences. Il avait for- mé le dessein de se retirer dans le Jura, chez un montagnard qu'il avait connu lors de son premier voyage; mais il changea de réso- lution, et fixa son séjour dans le Baupbiné, puis à Lyon, il était encore lors du siège de cette ville, en 1795. Il revint à Paris, il demanda et obtint une mission pour les États-Unis. Un orage for- ça le vaisseau qu'il monlaitdc relâ- cher ù la Guadeloupe; et Dombey, pendant le peu de séjour qu'il fit dans cette île , pensa y périr victime d'une émeute populaire. A peine fut-il rembarqué, que deux corsaires s'emparèrent de •on bâtiment. Il fut traîné dans les prisons de Mont-Serrat, les mauvais traitemens et la misère terminèrent sa vie. Il était âgé de Sa ans. Dombey doit être regardé

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comme un des premiers botanis- tes du dernier siècle; et, outre les services importans qu'il a rendus à la partie de l'histoire naturelle dont il s'est spécialement orcnpé, on lui doit plusieurs découvertes en minéralogie et en zoologie. Il a inséré quelques mémoires dans plusieurs ouvrages périodiques. Son herbier, composé de i5oo plantes, parmi lesquelles il y a 60 genres nouveaux, a été déposé au muséum d'histoire naturelle. On regrette que 'edecourageineut il était tombé lui ait fait détruire, avant la publication de l'ouvrage de riléritier sur la'botanique, des notices précieuses qui devaient j figurer. Dombey fut plus recom- mandable encore par ses qualités personnelles que par l'étendue de ses connaissances en histoire na- turelle. Il poussait le désintéres- sement à rexct's, et nous pour- rions en rapporter ici plusieurs exemples. Les ambassadeurs d'Es^ pagne et de Russie lui firent plu- sieurs propositions avantageuses qu'il ne voulut point accepter, et il refusa aussi une gratification de 80,000 liv. que lui ofi^ritCalonne» en disant que cette somme pou- vait Otre employée plus utilement. Personne ne porta non plus la bienfaisance à un si haut degré : elle semblait être un besoin pour lui. Buifon lui avait fait accorder une pension de 6000 liv., et il eo donnait la moitié à sa famille, partageant encore le reste avee les indigens. Il disait, quand il avait eu occasion de satisfaire le désir qu'il avait d'obliger : « Je «suis content; j'ai pu aujourdliuî faire du bien â quelqu*uD. » DOMBIDAU-DE-CROUSKIL^

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LES ( PiERHB-YiNCEiïT ) , barof) , é- Têque de Quimper, ete. , est à Pau , dans le département des Basses- Pyrénées , le 19 février 1751. Il fut sacré, en iBo5, évê- que de Quimper, dignité qu'il ob- tint à la suite du concordat de i8o!i. Peu d'ecclésiastiques ont manifesté nn xéle aussi ardent que celui de M. Donibidau pour la cause de Napoléon. On en p^ut juger pailles mandemens qu'il a- ciressait aux ouailles de son dio- cèse. € C'est avec raison 5 disait- il »en 1807 aux réfraclairës^ que* » vos pasteurs refusent de vous ad- » mettre à la table sainte »iant que «vous persisterez dan9vi||iÉ>éso«- » luttons aussi confwr«s'4 la re- »ligion et à la pairie qu'aux 4»en- » timens d'honoeiir et ae bi^TOure M qui distinguent de vrais Fran- »rais. » Et après avoir fait Qn^ pompeux éloge de ^empereur; il ajoutait dans le iiaême mande* ment, en s'adressanf toujoors aux conscrits qui faisaient^fuelque dif-' ficulté de joindre leurs drapeaux:

Si vous quittes des parens ché- » ris , vous retrouverez dans rotre A auguste empereur le père le plus

tendre. Avec quelle sollicitude »il veille à adoucir les fatigues de «ses braves soldats! Et lorsque , »des infirmités ou d'bonorabies «blessures les retiennent dans les

hôpitaux, quels soins, quels gé- «néreux secours ne leur prodi-

gue-t-il pasF Ne Ta-t-on pas vu » honorer leur dévouement et leur bravoure en pansant de ses

mains royales ces héroïques et •touchantes victimes de la guerre?

Quel est le Français qui ne bé- » Disse pas avec transports la Pro-

vidence, d*avoir donné pour em-

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A^reur et roi à ce magnifique

empire, le seul homme qui pût

en réparer les malheurs et en

rehausser la gloire ? etc., etc. Le langage et les stntimens de M. Tévêque de Quimper changè- rent à Tépoque changea la fortune de Napoléon, et la légiti* mité hérita de tout TamoAr qu'il avait manifesté pour l'usurpa- teur. Lors de Farrivée des mis- sionnaires à Brest 9 en 1820, le peuple ayant refusé de les rece- voir, M. Dombidau , qui les avait accompagnés, prononça plusieurs discours excellens, mais qui ne furent pas goûtés. On lui rappela les mandemens de 1807; et m^\- gré les efforts de M. Tévêque, les mi$>sionnaires furent contraints de quitter la ville.

DOMBROWSKI, général po- lonais , servit d'abord dans les ré- gimensdc Télecteurde Saxe, lors de la diète patriotique de 1788, qui devait dégénérer la Pologne. 11 revint servir son pays, et prit part à la trop courte campagne de 17911; mais c'est pendant la guerre d'insurrection en 1794» qu'il sut se faire remarquer parmi ses com- pagnons d'armes. Koseiuszko lui ayant confié l'aile droite du camp retranché devant Varsovie, il re- poussa les attaques réitérées des Prussiens sur le point important de Pawonskî. Lorsque l'insurrec- tion populaire de la grande Polo- gne eut forcé le roi de Prusse de lever le siège de Varsovie, Dom- browski fut envoyé avec un corps volant pour soutenir et organiser les attroupemens partiels des différens palatinats. Il fit preuve de beaucoup d'habileté dans cette expédition , et la couronna par la

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prise d'assaut de Bromberg , s'était retranché son adversaire le partisan prussien Schekouli. Kos- ciuszko lui envoya un sabre d'hon- neur en récompense de cet exploit: mais bientôt tout changea de lace, le désastre de Macie-ic-Vice , Kosciuszko fut fait prisonnier, fit rappeler Dombrowski ùl la défense de la capitale. Cette retraite of- frait de grandes dillicultés : trois corps prussiens , dont chacun é- tait supérieur à celui de Dom- browski, avaient Tordre précis de Tenvelopper. Il sut les tromper par d'habiles manœuvres, et re- vint devant Varsovie avec un im- mense convoi dont il n'avait pas perdu un chariot. Toujours fé- cond en expédiens, il proposa dès lors au grand-conseil, et nommé- ment au général W'auwrzecki,suc- cesseur de Kosciuszko, un projet d'évacuation militaire de tous les postes sur la Vistule, désormais intenable devant la prépotence russe; pour se diriger sur Pio- trkow et Czenstochowa , et enfin se frayer une route à travers l'Al- lemagne jusqu'en France. Le roi, et tout ce qui pouvait représenter un gouvernement national, devait suivre ce mouvement de l'armée. Certes , si un tel projet avait pu réussir , il serait devenu un des plus grands événemens de l'his- toire moderne. 11 eût été beau de voir les restes d'une nation , son roi à la tête, sortir à main armée du pays qu'une force usurpatrice venait de lui arracher, et une ré- publique ennemie des rois accor- der un asile ù un souverain détrô- né. Le projet ne fut pas goûté ; le gouverncmentpolonai.'ine croyait pas sa position assez désespérée

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pour devoir abandonner sans coup férir la capitale au pouvoir de l'ennemi. On fortifia à la hâte le faubourg de Praga, et Ton espé- rait résister aux Russes, comme on avait résisté précédemment aux Prussiens ; mais les circonstances n'étaient plus les mêmes : la perte de Kosciuszko avait gAté le moral de l'armée; en outre elle man- quait de vivres, de yêtemens,et commençait déjà à se ressentir de Tintempérie de Tarrière-saisôn. A peine arrivé devant Praga, Sou- varow donna l'assaut et l'empor- ta en quelques heures ; il avait 40,000 hommes de bonnes trou- pes i\ opposer aux i5,ooo déjà à moitié désorganisées de Zaîac- czek; mais s'il y avait peu de gloire à vaincre, la conduite de Sou va- rovr , après l'assaut . eût déparé même le plus beau triomphe. Dombrowski ne prit point de part à rafifaire de Praga, il était op- posé aux Prussiens dans la direc- tion de Rava. Varsovie ayant ca- pitulé , les différens corps polo- nais de la rive gauche de la Vis- tule vinrent le joindre , ainsi que le général en chef Wawrzecki,et on voulut alors revenir au projet de Dombrowski, mais il était trop tard: l'armée offrait tous les symp- tômes d'une prochaine dissolu- tion ; le roi était resté à Varsovie au pouvoir des Russes ; tous ceux qu'on désignait du nom de parti royal avaient quitté les drapeaux; Dombrowski fut du nombre de ceux qui persévérèrent jusqu'au dernier moment. Cependant Té- tât de l'armée empirait de jour en jour; on abandoiiiiait les canons fautr de chevaux pour les traîner. Découragés, manquant de tout.

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les soldats se débaDdaient de tous côtés ; les corps russes , prussiens et autrichiens qui les cernaient , n'avaient besoin gue de les suivre pas à pas pour recueillir leurs tris- tes dépouilles ; enfin , Tarmée po- lonaise de 1794 finit comme celle* de Napoléon en 1812 ^ moins par les coups de Tennemi que par la misère et un principe intérieur de destruction! Donibrowski fut fail prisonnier ainsi que les autres généraux polonais : amené devant Souvarow, il en fut reçu avec la plus grande distinction; il sollicita et obtint des passe-ports pour rAllemagne. Tandis que les trois puissances se disputaient les res- tes de la malheureuse Pologne , le gouvernement prussien ofifrait une place de lieutenant-général à Doaû>rowski : il refusa ; il roulait déjà dans sa tête un projet qui de- vait le plus contribuer à sa gloire, et qui 9 en effet, l'assurera à ja- mais dans les annales militaires et civiques de la Pologne. Il se rendît en France , et fut long- temps à solliciter auprès du gou- vernement de la république, Tau- torisation de former une légion Polonaise à sa solde. Il ne s'agis- sait pas seulement d'ouvrir une carrière à des guerriers qui ne voulaient servir que sous les dra- peaux .et a\ec les couleurs polo- naises : Dombrowski voulait e;i faire comme le germe d'une re- naissance nationale, selon que les circonstances permettraient plus ou moins de mettre au jour les véritables inlentiousdes Polonais. Il est probable que dans celte né- gociation , comme dans toutes celles de même nature, les par- ties contractantes, tout en tom-

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bant d'accord de quelques démar- ches ostensibles , étaient fort loin d'ailleurs de convenir des consé^ quences ultérieures. Quoi qu'il en soit, le directoire autorisa enfin la création d'une légion Polo- naise à Tarmée d'Italie : elle fut formée comme par enchantement; au premier signal donné, de tou- tes les parties de la Pologne, sous quelque gouvernement qu'elle se trouvât, on voyait les officiers et soldats de l'ancienne armée tra- verser les plus longues distances et surmonter les plus grands obs- tacles pour prendre part à ce si- mulacre, tel quel, de la nationalité perdue. La légion Polonaise d'I- talie participa à tous les exploits des Français pendant les campa- gnes de 1797^ 98 , 99 et 1800. A l'instar de la légion d'Italie , le général Kniasiewiez en forma plus tard une autre en Allemagne; mais la première idée de l'entre- prise n'est due qu'au général Dom- browski. La paix de Lunéville , en 1801, vint enfin déjouer toutes les espérances des Polonais. Le gouvernement consulaire, en paix avec les puissances du continent, et qui , par conséquent, semblait donner son assentiment au par- tage de la Pologne , ne pouvait plus convenablement gardera son service un corps de troupes dont le but politique était si manifes- tement contr£lfre à ce partage. On contraignit une partie de la légion Polonaise, non sans une forte ré- sistance de sa part, àpasserau ser- vice du roi d'Etrurie; l'autre moi- tié fut enveloppée dans la mal- heureuse expédition de Saint- Domingue : elle y périt tout en- tière. Lorsqu'en 1806 des circons-

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tances inoiiios riirrnt enfin réali- sé IVspoir si Inii^-lcinpsi thi- nirriqiie criine réhabilitation de la Pologne par la Franc»», l)om- brow.^ki re))nriil nprès iSonscrah- S(Mi( f dans c<!S niOmc.H pulatinals de la grande Polo^rnc^, qu'il avait si bien su él!'(iri>«?r lors de TiM- snrreclion de Kos^riiiszko. L'ordre de Nap<déon. (tr* liiir()nrtiir5o,ooo bon) mes armés , Ait eiécnté en inoin.H de deux m(»is; ces nouvelles lé^i(>ii«),pliisbeurênsesque les pré- cédentes, pnisqnVtles étaient for- mées snr le sol même île la patrie, prirent part à tontes 1rs victoires de l'armée françaîne jusqu'à la paix de Tilsit; ce traité n'accordait cependant qu'une partie delà Po- lofçne j\ cvMX qui croyaient l'avoir n)éritée tout entière. Dans la g:ucrrc de i8o<) , l'armée autri- chienne, plus forte du quadruple, ayant forcé le prince Pouiatowski d'évacuer Varsovie et la rive pau- cbe de la Vislule, Dombrovrski^ à qui la guerre de partisan était de tojit temps dévolue, se char- gea de former dvti corps volans i'idos de lennemi. 11 parvint hien- t/)t à réunir jufqu'ù 10,000 hom- mes, qui rt joignirent le prince Poniatow-ki h^rsqti'il poui'snivalt les Autrichiens dans leur retraite vers Cracuvie. Kn 181 '2, Dom- browski commanda une des trois divisions du corps jiolonais dont le prince Poniati^wski était géné- ral en chef; il fut détaché vers la droite pour faire le blocus de la forteresse de Bobroïsk^ et ne prit point de |):irt aux opératicms de la grande- armée. A Fépoque de la retraite, il fut chargé de main- tenir les communications avec Minsk et AVilna, cl de retenir l'ar-

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méc de Tchytchakoii; ce Ait prin- cipulcment division qui, avec les débris du cor^s de Ponla- towski', ouvrit. le passage de It bérézina A la grande-armée déjà désorganisée ; Dombrowttki j fol grièvement blessé. En i8i3^ tan-* dis que le prince Ponialowski réorgaui.*«ait son armée à Craco- vie, Dombnîwski formait nn au- tre corps de Polonuis sur les bords du Rhin, et reparut dans la ib- conde partie de la campagne, an- nexé au septième corps d*armée. Sa division se distingua aux affai- res de Teltof et Juterbok, malgré leur issue malheureuse; il ne fut pas moins utile à la bataille de Léipsick , en défendant avec anc grande intrépidité le faubourg de Halle contre les attaques des Prussiens. Après l'abdication de Napoléon en i8i/|, l'empereur Alexandre ayant gagné l'armée polonaise par le seul langage qu'elle puisse entendre 9 c'est-ù- dirc en lui faisant entrevoir l'es- poir d'une patrie, le général Dom- browski paséa , comme tous les antres généraux , au service du nouveau roi de Pologne. En i8i5y lors de rétablissement déBnItif do royaume . Dombrowski fut élevé au grade de colonel-général de la cavalerie: il reput en même temps la nomination de sénateuf-palatia l^ la diète do Pologne. Depuis ee temps , libre du service militaire auf]uel son Age et se» infirmités ne le rendaient plus propre, Il s'est occupé i\ mettre en onlre ses mé- moires, entre autres son histoire de la légion Polonaise d'Italie 9 qu'if a dédiée à l'Académie des sciences et belles-lettres de Var- sovi<^." Kn eflel , aucun des gêné-

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raux polonais n'a tant raiionné 6e» opérations et laissé tant de no- tice» manuscrites sur ses campa- goea; elles seront précieuses pour rbitftorîen qui saura en faire u&a- ge. Dombrowdki est mort eu i^tg^ et à voulu être enterré avec Tuiii- fbrine qu*il portait à la lêle de la légiou d'Italie , et avec le sabre d'honneur que Kosciuszko lui a- Tait envoyé pour la prise de Brooiberg.

DOMËIER (Juv-Gabaibl) , historien, à Moringen en 1 7 1 7> et mort le 24 janvier 17909 a pu- blié plusieurs Dissertations gram- mêticaUs sur diverses laugues, et quelques autres ouvrages, parmi lesquels nous citerons, i** Histoire delà ville et du bailliage de M or in" gen, appartenant à l'éleciorat de Brunêwick'' Lunebourg^ tirée des archives et des monumens du pays, Hanovre 5 1786, in-»4% seconde édition; a* Histoire de ta ville et du bailliage de Hardegesen, Ztelle, 1771, in-4^ Domeier avait été chef de la magistrature dans la vill« de Moringen, et député aux ètata* généraux de Lunebourg, par les petites villes de la princi- pauté de Goettingen.

DOMEEGUE (Fbançois - Ua- baih), grammairien distingué, iiieiiil>re de Tinstitut, est en 174^ ^ Aubagne, près de Toulon. Après avoir étudié chez les doc- trinaires, il y exerça avec succès les fonctions de professeur, jus- qu'en 1784, époque a laquelle il alla s'établir à Lyon. 11 entreprit auaaitôl dans cette ville un Jour^ mai de la langue française, qui réus- sît par la justesse de^ principes, et par le choix des remarques sur U;5 prmeipale's diflicultés du lan-

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gage. Mais, malgré tout son zèle et celui de ses coopéraleurs, MM. Morel , Brunel et autres , cette feuille, purement littéraire, ne put soutenir la concurrence avec les journaux politiques, quand la révolution vint absorber tous les goûts et !outcs les passions. Do^ mergue se rendit alors à Paris, il fonda une société des ama- teurs et régénérateurs de la lan- gue française, laquelle avait pour objet de ramener à sa pureté la langue des Racine et des Vdltnire, que les Merci<T et les Ilétil di-la- Bretonne dénaturaient par nn néologisme barbare. Jl entreprit avec ses co-sociétaires, M.Tburot et d'autres hommes de lettres, un nouveau Journal de lalangue fran^ çaise, qui n'eut pas moins de suc« ces que le premier. Lorsqu'en 1796, les anciennes académies furent remplacée» par un institut national, Domergue, admis dans cette société, fit partie de la clas- se de littérature, section de gram- maire Membre de lu commission chargée de revoir le Dictionnaire de Tacadémie française, il coo- péra beaucoup à la dernière édi- tion de cet ouvrage. 11 obtint en- suite la chaire de grammaire gé- nérale à l'école centrale des Qua- tre-Nations, lorsque le gouverne- ment réorganisa Tinstruction pu- blique; et plus tard il fut appelé au lycée Churleiiiague , comme professeur d humanités. La manie de juger avec toute la sévérité des lois de la grammaire, les li-« cences poétiques des grands au- teurs, et surtout celles de se5 contemporains, soulefa contre Domergue le genus irritabile va- tum; il fut particulièrement en

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butte aux épigramraes sanglantes du Pqidare français (Lebrun), et le quatrain suivant eut entre au- tres beaucoup de succès:

Ce pauvre Urbain que l'on taxe D'un pédantisme assommant , Joint l'esprit de la 5yntaxe Aux grâces du rudiment.

Ce quiy dans cette polémique lit- téraire, ne contribua pas peu à mettre les rieurs du côté des ad* versaires nombreux que Domer- gue s*ctait suscités, ce furent les essais malheureux qu'il publia de la Traduction en vers des églogues de Virgile^ et de quelques Odes d'Horace : ils servirent ù confir- mer Topinion généralement re- çue, que Tesprit méthodique et pour ainsi dire compassé des grammairiens, n'est guère com- patible avec la verve poétique qui doit animer les favoris des muses. Domergueiiiourutle29muii8io, à Tûge de 65 ans; son éloge funè- bre fut prononcé par M. Daru, traducteur d^Horace, et il eut pour successeur ù l'institut M. de St.- Ange, traducteur d'Ovide. Les principaux ouvrages de Domer- gue sont : i" Eléazar^ poëme , 1771, in-8**; c'est la seule de ses productions qui n'ait pas l'étude de la langue pour objet; a*" Gram- maire française simplifiée élémen" taire, 1778 à 1791 5 quatre édi- tions in-ia. Quelques raisonne- mens trop métaphysiques, et sur- tout les nouvelles dénominations des parties du discours, que l'au- teur voulait substituer aux an- ciennes, nuisirent beaucoup au succès de cette grammaire, l'on remarque toutefois d'excel- lens préceptes et des exemples bien choisis. Z"* Mémorial du jeune orlhographiste : c'est une nomen-

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clature des mots à diflicultést.t- vec leur> homonymes. 4' ^^ Pro^ nonciation française, déterminée par des sign^ invariablet. 1796, in-H". Cet ouvrage, également connu sous le titre de PrononeUH tion notée, présente des vues uti- les; mais la multiplicité des «c- cens ot des points dont l'auteur propose de surcharger les mots, rend son système inadmissible. 5* Exercices orthographiques, in- 8°. Ils offrent une grande ressour- ce pour faciliter l'étude de ror- thographe. 6" Décisions révisées du journal de la langue française, in-8"; c'est un des meilleurs ou- vrages de Domergue. 7' Gram- maire générale analytique, distri- buée en diiïérens Mémoires lus et discutés ù l'institut, 1798, in-8*; 8" Manuel des étrangers amateurs de la langue française, avec la tra- duction en vers français des églo- gues de Virgile, de a odes d'Ho- race, etc., 180 5, în-8'; 9* Solu- tions grammaticales, 1808, iQ-8*. Elles se composent soit des dé- cisions d'un conseil grammatical que l'auteur avait établi chez lui» soit des articles principaux de son Journal de la langue française : on peut consulter cet ouvrage arec fruit.

DOMMANGËT (le barom Jeâf-» Baptiste), oflicier de la légion- d'honneur, chevalier de Saint- Louis, etc., servit d'abord comme colonel dans le 10"* régiment de dragons en 1806, puis comme général de brigade en 1811. Ce fut en cette qualité qu'il prôta serment à l'empereur, le i5 hnars 181a. Il fut ensuite chargé de dé- couvrir les routes de Breda et de Bois-le- Duc, à la tête d'un corps

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de aooo hommes, et reçut, en mars i8i3, Ja croix de comman- dant de la légion-d'honneur. Le 3i juillet de Tannée suivante, il reçut le brevet de chevalier de Saint-Louis. Après le aomars 181 5, il faisait encore partie de Tarmée du Nord, il comman- dait le 3** corps d'observation la 3"* division de cavalerie.

DOMMARTIN , général d'ar- tillerie, a terminé sa carrière mi- litaire en 1 799f époque il ser- vait en qualité de général de bri- gade dans le 6"* arrondissement de Tartillerie. Il s'était distingué, le 17 avril 1796, au combat de Mondo#^ et, le 4^€ptembre sui- vant, à l'affaire de Roveredo; il avait même beaucoup contribué au succès de ces deux journées : ce fut lui qui enleva la gorge de Cagliano.

DONDEAU (N. ), avocat à Douai, devint ministre de la po- lice en 1798, après avoir été em- ployé, dans ce même ministère, comme chef de bureau. U avait été auparavant maire de Douai, administrateur du département du Nord, et juge au tribunal cri- minel du même département. Il fut nommé administrateur des loteries au mois de mai 1 798, et juge au tribunal de Melun en l'année 1806.

DON NISSAN (la marquise m), jouissait avant la révolution d'une existence très-brillante; da- me d'atours de madame Victoire, son esprit et la faveur que lui ac- cordait cette princesse, en fai- saient une des femmes les plus distinguées de la cour. A maison ù Versailles était fréquentée par les personnages du plus haut rang,

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surtout par ceux que leur dévoue- ment liait à la cause de Louis XVI et de sa famille. A l'époque le roi fut amené ù Paris, M** de Donnissan suivit Mesdames àBel- levue, et se rendit en Gascogne - après le départ des princesses poAir l'Italie. Elle revint ensuite à Paris avec sa fille, qui avait é- pousé M. de Lescure SQn parent. Dans la nuit qui succéda à la jour- née du 10 août 179a, ce ne fut qu'i\ l'aide d'un déguisement qu'elle et sa fille échappèrent pur la fuite aux dangers qui les menaçaient. Le sort affreux de la princesse de Lamballe la pénétra de la plus vive douleur.EIle était au cbateau de Clisson, quand des gendarmes envoyés par le district de Bressuire vinrent pour arrêter M. et M"' de Lescure. N'écou- tant alors que la tendresse qu'elle avait pour sa fille. M"'' Donnis- san aima mieux l'accompagner en prison que de s'en séparer; mais bientôt elle fut délivrée, a- vec le reste de sa famille par une troupe de Vendéens qui entrèrent i\ Bressuire. Peu de temps après., M. de Donnissan son mari, étant devenu l'un des chefs de l'armée royale, elle le suivit ù ChAlillon. Elle trembla bien des fois pour les jours de son gendre qu'elle crut tombé au pouvoir des répu- blicains, lorsqu'ils surprirent Par* thenay. iVi"* de Donnissan , après s'être vue forcée de prendre la fui- te è Cbollet^ et de traverser, le 18 octobre, une partie de la Loire à gué, se décida à suivre le sort de Tarmée. Elle ne larda pas à é- prouver le chagrin le plus sensi- ble en recevant le dernier soupir de M. Lescure, sou gendre, qui

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expira dans ses bras. A Diaao, un jeune Yendéen , la prenant pour une répu]>)ioaine, voulait regorger, quand elle fut arrachée à la mort par M. de Marigny, qui, fort hrureu:»einent, pua.-ait près du lieu oiVson assassin allait la frapper. Elle re>ta en.suite cachée avec !»a fillo , aux environs de Guérande^ dans la maison d'un paysan, jusqu'après la bataille de Savenay.Ce fut à la suite de cet- te bataille que M. Donnissan fut tué en cherchant à repasser la Loire. M"* Donnissan et sa fille ne dureut alors leur salut qu'à l'humanité des paysans bretons. Enfin, ces deux femmes si inté- ressantes, après avoir échappé à des dangers sans nombre, et avoir résisté à des peines et à des fati- gues qui semblaient ctre au-des- sus de leurs forcer, se réfugièrent chez M.Dumoustier, elles res- tèrent jusqu'en 1794, époque de ramnistie accordée à Tannée royale. M"* Donnissan ^e rendit en^uile dans la Gascogne, puis revint en Poitou, M"* Ltscure épousa en secondes noces M. Louis de Laroche-Jaquelin. L'ar- rivée du duc d'Angouléme, en 18 14» "vint combler les vœux de M"* Dontiissan, qui vit triompher une cause à laquelle s'étaient sa- crifiés les objets do ses plus vives affections. £lle revint alors ù Pa- ris, d'où elle fut encore une fois forcée de \\ rtir au mois d'* mars 181 5. Piiidaiit les cciitjvurs, elle fi.l g.tr»lée à vue k Néiac elle s'était retirée, et eut la douleur de piTihe iVl. d-' Laroche-Jaque- lin son second <;endre, mort com- me M. de Les(Mire , et en combat- tant pour la même cause.

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DONNADIEU (Gasubl, 1^

goute), à Nimes le 1 1 déceui- bre 17779 fît les premières cam- pagnes de la révolution coaime oilicier. Capitaine de dragons en 1795, il servit en 1796 aoos les ordre!) du général Moreau, a Par* méc du Khin, et, le i5 îuillet, commandant un détachement «lu 8* régiment de hussards » il fut blessé à Ilaslach. 11 était parTenu au grade de lieutenant -coloBel» lorsqu'il fut arrèlè* renfermé d'a- bord au Temple , et ensuite con- duit dans le département des Hau- tes-Pyrénées, au château fort de Lourdes, il resta long- temps prisonnier. L^ uns on^ittribué cette arrestation à la kaine que lui portait le général Bonaparte; d'auties lui ont donné des motib beaucoup plus graves 9 et que nous laissons an temps le soin d'écliiircir. Après quelques années de captivité, M. Donnadieufiiimi» en liberté et envoyé à l'armée des côtes de Brest. Nommé adjudant- général, au mois de septembre 180G, il servit dans la guerre con- tre la Prusse et PAutriche en quar lilé de colonel du 47* régiment dinfanterie. Le 16 août 181 19 il fut fait général de brigade et en- voyé, en cette qualité, & Parmée d'Espagne. Ce fut à cette époque qu'arrêté de nouveau , et traduit devant un conseil de guerre 9 il fut privé'de tous ses emplois. £a- vové ù Tours, il y resta sous U' suryeillanre de la haute poIioBy jusqu'à Pépoque du rétablisser ment des Bourbon. Condamné sous Pempereur. il s'empressa de se dévouer au gouvernement du roi, et fut nommé coiiimaudant . du département d'Indre-et-Loi--

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re. A répoqnc chi ao mnrs, aban- donné par Ji's troifi|)(!.H qu*!! corn- mandait, et dont il «'tait loin de poi<séder la confiance, il »e rcrxdit d*abord à Bordeaux « était la duchesëe d'Aiigoulrine, et de h\ A Gand, il fut élcYc au (çrade de lîrutenant-général. Revenu en France avec le^ étrangers, il ob* tint le conimaifdcment de la 7* diviftioD militaire. La tribune na- tionale, la Frartcc, TEuropo en- tière, retentirent du bruit des si- nistre» événemens qui aflligèrt'nt la ville de Grenoble M)ns le coni- mandemenl de M. Donnadieu : une population exaspérée par les désatiires de deux invasions l'ur fnrore irritée par des niesures Tioleute.t, et peut-être égarée par dcK suggestions perfides. Quoi qu*il en soit « dès les premiers joikTS de mai il se forma, du c/ité deVixille et de lamure, des ras- Moibleinens dont le but était, dit- on, de tenter un coup de main lur la ville « dans la nuit du 4 an 5.11. Donnadieu, instruit de tout ce qui se passait , donna des ordres pour que les maisons lussent il- luminéesy et quitta Grenoble vers les lo'heures du soir. On avait eu foin de distribuer des car louches à loutei» les troupes. Les paysans, égarés^étaient rassemblés au nom- bre de 1000 i\ i!AOo, mal armés, mal dirigés sur un point du dé- partement nommé Ëbin. M. Don- nadieu se précipita sureux avec les deux légions de l*L*«ére et de Pilé- nuit, un détachement des dra- |oni de la Seine et une compa- pie de grenadiers de la garde Mtionale. Les malheureux pay- Mi, attaqués à la baïonnette, lâ- chèrent pied dès le premier choc;

T. \l.

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il en fut tué une soixantaine, le reste se déban<bi, prit l:i fuite, et on les poursuivit pendant toute la nuit. Cette victoire ne parut pas sufiisanle au général Doiuia- diou : une commission militaire fut organisée ù Grenoble, et le sang ruis>ela long-h-nips apn'-s que la révolte était calmée. Le ti- tre de vicomte et la dignité de commandeur de Tordre de Saint- Louis furent d'abord les récom- penses accordées au Ecle de iM. Donnadieu; mais bienlAt une me- sure moins favonible lui retira le commandement de la 7* division. Par la suite, prévenu de ccmipli- cité dans un projet attribué à M. CanueL pour opérer le renverse- ment des ministres, M. Donna- dieu parvint i\ sortir de ce mau- vais pas; et, en iS»o, nommé dé- puté par le département des Kou- ches-du-UhAne il manifesta la haine la plus vitdenle contre les ministres; on rentendit mOme dé- fendre des principes de liiterlé, parce que c*étiiit un moyen d^it- taque contre ses ennemis pervon- neis. I)epui»i, la Fiance a changé de minist[e<, et M. Donnadieu n changé de langage.

DONNANT (Dkms-François), iV Paris en I7<m), chef <le bu- reau i\ la complabililé nationale, réunit, coinnte écrivain, Télégan- ce du style à la justesse de l'expres- sion. ^a)us avons de lui les ouvra- ges suivans: Considérations sur les rapports qui tient tes hommes en soriHf^ ou des étémenH de Corgani- sation sociate, traduit de Tanglais du docteur Brown, in-8*: Etémens de statistique, traduits de Tanglais de Playfer, in-8% 180O; Et(^mens de eosmographie, traduits de Tan-

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glais de M. Turner, in-8", 1801; Le contemplatif, ou pensées libres sur la morale, la politique et la phi* losophie,\n''%; i8o3; Théories élé^ ment aires de la statistique, în-S*» 180 5; Introduction à la science de statistique, 1805, io-8^

DONNE (BBKJAMKf), néàBîde- fort, dans le comté de Devon, en i72C^ auteur anglais qu'on peut mettre au nombre des savans, mourut au mois de juin 1798; les journaux de sa nation n*ont fait aucune mention de sa mort, et son nom n'est inscrit dans aucune Biographie anglaise : ses ouvra- ges ont cependant obtenu du suc- cès. Gardien de la bibliothèque publique de Bristol, et professeur royal de mécanique, il a publié, en 1791, 1* une Description du comté de Devon, pour laquelle il obtint de la société d'encourage- ment des arts et du commerce, un prix de cent livres sterling ; a* Carte du Devonshire, en la feuilles, 1766; 3* Carte de la ville de Bristol et des environs, jusqu'à onze milles de distance^ en 4 feuil- les, 1770; li^ Essais de mathémati- ques, un vol. in-8*; 5* ^brégé de physique expérimentale , in- 1 a , 1771; 6*' Guide du marin anglais, 1774; 7* un Traité de la manièf^ de tenir les comptes; QuelquesTrai- tés de géométrie et de trigonométrie,

DONNISSANT (J.-G.), mar- quis de), au moment de révo- lution, était commandeur de l'or- dre de Malte et maréchal -de- camp. Il fut*arrêté comme sus- pect en 1790; mais lors de la pre- mière explosion qui eut lieu dans la Vendée, Stoflet le tira des-pri- ^ons de Bressuire, il était en- fermé. Nommé, quelque temps a-

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près, gouverneur de la Vendée et membre du conseil Qiîlitaire de l'armée royale, il tomba entre les mains des répablicains , et fut fusillé le 8 janvier 179), en exé- cution d'un jugement rendu par la commission militaire établie é Angers.

DONOP (FléofalIG-GlVILLAITlfE.

BAHon de), fut nommé, le 8 février 1810, officier de la légioiï-d'hon- neur. Le a 5 décembre i8i5, il fut élevé au grade de marécfaal- de-camp de cavalerie, et, le iS août 18149 ■! fu^ décoré de la croix de Saint-Louis.«Au mois de Juin 181 5, il fut employé au ^ corps de l'armée de la Moselle, il commandait la a** division de réserve de cavalerie. Il est le 3 juin 1773.

DONOVAN (E.) , naturaliste ' anglais, a publié différens ou^nra-f ges qui ne sont pas sans mérite; on a de lui : I * Histoire nmtwreilê des insectes de la Grande-Bretagne, i5 vol. in-8'*, 179a, 1809; ** ^'•" struction pour recueillir ei consrn^ ver des sujets tt histoire naturelle^ a** édition, in-8% i794;5*B^îâ- foire naturelle des cequiHûges an- glais, 5 vol. in-8*, de 1794 ^ 1798; 4* Histoire naitarelie dét poissons de la Grande- Breimgm, 5 vol. in-8% de 180a à i8eS; 5- Abrégé de l'histoire naîwrHte des insectes de la Chine, de tlné» et de la Nouvelle- Hollande, 5 vol. in-8", de 1799a i8o5; 6* Ejsetu^ sions descriptives dans le midi du comté de Galles, et dans te comté de Monmouth, a vol. in-8^. Pres- que tous ces ouvrages sont accom* pagnes de gravures fort soignées.

DONZËLOT (François-Xavibi, LE baroh), le 7 janvier 1764»

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ftcffit en AH«magne sous le gé- néral Moreau, qui le fit nommer général de brigade. En 1804 et i8o5, il était chef de l'état-major da marcehal Augereau. Le 6 dé- cembre 180^9 il fut nommé géné- ral de division; il avait, dans cette dernière année et en 18069 fart la guerre contre les Prussiens et les Russes. Après avoir été employé à l'armée de Naples, il fut nom- mé gouverneur-général des fies Ioniennes. Le iS août 1812 , il célébra Tanniversaire de la nais- sance de l'empereur avec une ma- gniûcence toute particulière. Fait chevalier de Saint-Louis le 8 juil- let 18149 lo a3 août suitant, il fut décoré du titre de grand-ofli- cier de la légion-d'honneur, et, au mois de juin 1 8 1 5, il obtint le commandement d'une subdivi- sion militaire.

DOPPET (PAARÇOlS-AMiDÉB)

esseja différentes carrières , et ne se distingua dans aucune. Partisan zélé des idées répu- blicaines , il ne fut pas exempt d*ezaftation; mais d'un caractère doux et humain, il n'aimait pas le maly et plus d*one fois on le rit s'opposer aux excès de la ré^ * tolutlôn. à Chambé'ry au mois de mars 1^55, il s'engagea dV bord dans un régiment de cava- lerie, qu'il quitta bientôt pour entrer dans les gardes-françaises. Après être resté trois ans dans ce corps, il abandonna le service, é- tudia la médecine, et se fit rece- voir docteur à Tuniversilé de Tu- rin. Lu il tenta, dit-on, de s'in- troduire & la cour; mais ayant échoué dans ce projet, il parcou- rut dtlfércns cantons de la Suissci^ tt se rendit à Paris. Il commença

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par publier plusieurs ouvrages sur la médecine, écrivit ensuite contre le magnétisme, publia des romans et des poésies; mais tou- tes ses productions ne firent pas fortune. N'ayant pu obtenir de s'.iccès ù Paris, il alla s'établir à Grenoble. Bevenu de nouveau à Paris sous les auspices d'Aubert- du-Bayet, il devint l'un des ré^ dacteurs des Annales patrioiiqueê de Carra. Par les diseurs qu'il prononça à la tribune des jaco- bins, il ne contribua pas peu à la journée dn 10 août; maisplusieors Suisses, dans cette journée, lui furent redevables de la vie. L'as- semblée législative le nomma en* ffuite, par un décret, lieutenant- colonel de la légion des Allobro- ges, dont il avait provoqué la Ibr mation. Envoyé, en 1792, par la ville de €hambéry '\ l'assemblée nationale de la Savoie, il fut du nombre des députés qui vinrent solliciter à la convention la réu- nion de ce pays à la France. Dop-^ pet, nommé général de brigade j puis envoyé à l'armée du Midi, que commandait Cartaux, devint général en chef da Tarage des Alpes. Chargé ensuite de diriger le siège de Lyon, il entra dans cette ville le 9 octobre 1795. Dop- pet, dans cette circonstance , fit tous ses efforts pour emjSêcher le pillage et le massacre des mal- heureux et braves Lyonnais. Ap-^ pelé au commandement de l'ar- mée envoyée •devant Toulon, il commença les opérations du siè- ge, et reçut l'ordre de se rendre à Tarméft des Pyrénées-Orienta- ks ; obtint quelques avantages sur les Espagnols, et leur enleva le cump de Villelongen; mais iinf

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maladie assez grayc le força de quitter Tarmée : ou lui donna pour successeur le général Du- gommier. Après son rétablisse- menty Doppet fut mis à la tête des troupes envoyées dans les deux Cerdagnes ; eut d*abord quelques succès en Catalogne, et bientôt éprouva de grandâ revers, qu'il attribua injustement aux généraux Delâtre et D*Aoust. Sa santé rayant contraint de quitter le commandement, il resta sans emploi depuis le 28 septembre 17^ jusqu'en 1796. A cette épo- que , nommé commandant de Metz, il n'occupa ce poste que peu de temps, et fut, après le 18 fructidor, élu, par le département du Mont-Blanc, membre du con- seil des cinq-cents. Mais son élec- tion fut annulée nommément par la loi du 22 floréal an 6. De- puis cette époque, Doppet a dis- paru entièrement de la scène po- litique. Si la bravoure suflisait pour faire un général, il aurait pu mériter ce titre. Aussi médio- cre comme littérateur que comme militaire, il a publié : Réflexions hUtorioMes et pratiques surleséiec' lions des Romains, et Mémoires historiques et militçires, Doppet est mort en 1800, dans la ville d'Aixeii Savoie.

DOPSENT (C. E.), se trouvant président de la section de la cité, en 1793, contribua à Tinsurrec- tion du 5i mai de la même an- née. Ce fut par suite de cette in- surrection que Pnche et Chau- mette furent rétablis, l'un dans la place de maire, et l'autre dans celle de procureur de la commur ne; que les sections de Paris cau- sèrent toutes les autorités , et

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qu'elles tirèrent de prison Hébert et les autres jacobins. Dopsent de- vint juge, et ensuite président du tribunal révolutionnaire; et, au mois d'avril 1 796, il fut destitué par le comité de sûreté générale, qui ordonna même son arresta* tion ; mais il fut relâcbé peu de temps après.

DORANGE (Jacques- Nicolas- Piebbe;, avait montré dès sa jeu- nesse du goût et du talent pour la poésie. ù Marseille le 9 juio 1786, il mourut le9 février 181 1, à la fleur de son âge. II s'était fait connaître avantageusement à Pa- ris, où il vint en 1808. Nous a- vons de lui : 1* trois odes sur les victoires des Français en AlUma^ gne, qui font bonneur à son pa- triotisme; elles ont été imprimées en 1809 sous '^ ^^^^^ ^^ Bouquet lyrique; 2" une traduction nouvellôy en vers français, des Bucoliques de Virgile, io-8°, 1810. M. Denne- baron, a recueilli et publié de lui, en 1812, in-18, différens/ra^m^nf des Géorgiques et de l'Enéide de Virgile , et de la Jérusalem déli- vrée du Tasse.

DORDELIN (N.,comtb), est et fut élevé à Lo rient. II fit ses premières campagnes sous les yeux et sous la direction de son père, capitaine de vaisseau de la compagnie des Indes. Nommé, û son retour en France, enseigne de vaisseau, il servit dans l'esca- dre commandée par le bailli de Sufi'ren, et eut l'honneur de fixer l'attention de ce célèbre marin. En 1786, il devint lieutenant de vaisseau. Son courage le fit éga- lement remarquer de l'amiral YilIaret-Joyeusequi.désira se l'at- tacher, et qui l'employa toujours

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nvec luccès. M. Dordolln corn* iiianduit un vni^seau do ^4 d&i^^ los combats qui précédèrent ce- lui du i3 prairial on a, auquel il lie put prendre part, ayant été en- tièrement démâté. Seâhonoral)ios services le lirent élever au grade de contre-amiral, créer comte de Tempirc , et nommer comman- dant de la lég[ion-d*honneur. Il est depuis long -temps en re- traite.

DORIA (le marquis DB),fnt, en 181 5, nommé, pur le département i$ SaOne-ct- Loire, meml)re de la chambre |des députés. En 1816, lors do la discussion du projet de loi sur les élections, il demanda qu*à Tavenir les députés ne reçus* sent ni traitement ni indemnité, article qui fut adopté. Il avait été ea 181 5 membre de la commis- Hion chargée de présenter le pro- jet de loi relatif aux journaux. Le département de SuAne-ct-Loirc le nomma de nouveau à la session de iBi(].

DOAIA-PAMPIIILl (Jean), naquit A Rome le 11 novembre 1751. Sorti de Tillustrc famille génoise dont il porte le nom , il iravait que ao ans quand il fut nommé archevêque. Lors de la naissance du prince des Asturics, il fut envoyé en Espagne pour présenter i\ ce jeune prince le lange papal. A son retour do France, il était venu en qua- lité de nonce,* il fut créé cardinal iJu titre de Suinte-Marie. En 1799, il devint secrétaire-d'étut; il oc- cupait cette place quand le géné- ral français Duphot fut assassiné à Rome. Toutes les démarches qu'il fit pour apaiser cette aiîuire furent Infructueuses : les années

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françaises marchèrent sur Rome« et y entrèrent. Le cardinal Doria fut alors arrêté; mais* ayant bien- tôt été mis en liberté, il se retira à Gènes, puis à Venise, et revint à Rome quand le gouvernement du pupc y fut rétabli.

DORfON, auteur dont le style a de la noblesse e^de Téclat, s*est exercé dans le genre épique. Son poëme 8ur la bataille d'Uastings, imprimé en i8o6,a obtenu de l'in- stitut une mention honorable dans le rapport sur les prix décennaux. On a encore du mfime auteur un ouvrage lni\iu\é: Chant deSalmU" /a /imitation d'Ossian, in-8% 1 809; Palmyre conquise» en 1 ti chants , in-B", 1 8 1 5; et Ode sur les monta^ gnes , cantate d*Amphion , in-8% iBiG. Dorion avait occupé, avant la révolution , une place au mi- nistère des affaires étrangères.

DORISY (E.^, procureur-syn- dic du district ae Vitry, départe- ment de la Marne, fut, au mois d*avril 179:1, élu président de Tas* semblée législative, dont il était membre. Royaliste modéré, il eut

fiour ennemis les girondins, qui 'apostrophèrent dans plusieurs circonstances. Il s'occupa parti- culièrement des ûnances, et pt rendre pendant IS session quel* ques décrets relatifs aux as8ignats et ù la comptabilité en général.

nORNIER (G. P.), était maî- tre de forges et négociant A Dam- picrre. Au commencement de la révolution, i| fut nommé admi- nistrateur du département do la Haute-Saône, passa de à l'as- semblée législative, et fut ensuite envoyé à la conve*ntion, il vo- ta, sans appel et sans sursis,, la mort do Louis XYL II était du

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nombre des coED^missaires qui , eD 1795, signèrent rarmistii'C a- vec rarmée royale de la Vendée. Il devint ensuite meaibre du con- seil des cinq-cents y en sortit au mois de mai 1797, et y rentra au mois de mars 1798. s*est bor- née sa carrière législative. Retiré avec une fortune considérable, il a vécu ensuite éloigné des af- faires.

DORSCH ( Aktoike - Joseph ) , littérateur distingué , naquit, sur les l^ords du Rbio, à Oppenheim. Après avoir été professeur de phi- losophie i\ Mayence, il fut, en 1791, professeur de théologie à Strasbourg et grand-vicaire de Té- vêque. Revenu ensuite ù Mayen- ce, il mit au grand jour son adhé^ sion aux principes de la révolu- tion, et se prononça de telle sor- te que le général Custine , après ^s'être emparé de la ville, le char- gea (j[*organiser un club. Il fut en- suite président de la convention m«yençai8e;mois, obligé de pren- dre la fuite quand les Prussiens entrèrent dans Mayencc, il se ré- fugia n Paris. M, Dorscb y fut em- ployé d'abord dans les bureaux , et ensuite à la bibliothèque du ministère des relations extérieu- res. De là, il fut nommé commis- saire du directoire près l'adminis- tration centrale de la Roër; passa ensuite , sous l'empereur, à la sous-préfecture de Clèves; et, en i8o5,obtint la direction deiSdroits- réunis du département du Finis- tère.Le grand nombre d'ouvrages qu'il a publiés, tant en latin qu'en allemand, prouve en même temps l'étendue de ses connaissances et son amour pour le travail. II ne ;i'cst pas borné à la philosophie et

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à la théologie, il a encore ècrîl sur la politique. On a de lui, en- tre autres : Dissertatio theoiogha de auctoritaie SS.Ecciesiœ patrumy in-4*, 1 78 1 , Mayence; De tegUimo usa inteilectûs humani, Mayence , in-4*; Mémoires pour servir à té- tudede la philosophie, id., in -8% 1787-1791; Statistique du dépeur^ tement de la Roër, gros in-8', Cor logne, an 1 2. Parmi plusieurs au- tres mémoires f on peut citer celui qui, placé sous le n^ i5 des mé^ moires (allemands), fut courooné) et a pour objet l'extension d^ frontières de la république fran-^ çaise jusqu'au Rhin. On trcove des détails intéressans sui» la vie de M. Dorsch, dans le n'^Sdu to- me a des Nouvelles politiques Uïï plus récentes (allemand).

DORSENNE ( lb génâbil gob- te), originaire de Picardie, ne dut son élévation militaire qa*à son mérite, et, avant d'être fait gé- néral , passa par tous les grades. Il s'enrôla, en 1791, dans un ba- taillon de volontaires du Pas-de- Calais; se trouva^ au mois d'avril 1792, au premier combat que les . Français livrèrent aux Aatrî- chiens, entre Lille et Tournay^ et y fut blessé; accompagna le général Bonaparte en Egypte; ser- vit, en qualité de chef de batail- lon^ dans la division Desaix^ et reçut une seconde blessure. En 18049 il fut fait colonel du 61* régiment de ligne; et, au mois de janvier i8o5. Napoléon le nom- . ma major des grenadiers à pied de la garde. La valeur qu'il dé- ploya à la bataille d'Austerlitz fut récompensée par le grade de gé- . nérni de brigade. Devenu com- mandant de la garde impériale,!

î\ %6rfit, en cette qualité» contre les Prufliiens et lei Russe» pen- dant les campagnes de 1806 et de 1807. En 18081 il' lut employé dans la guerre contre TAutriche. A la bataille d'Essling, à celle de Wagrana el au combat de Aatis- bonne, il montra une bratoura qui fut généralement remarquée. Ses taleos militaires lui ayant ya- lu » en 181 1 f le grade de général de diflsion, il fut de nouveau en* Toyé en Espagne. Un mois après son arrlfèe (août 181 1 ), il com- manda Tarmée d'obseryation de la partie du nord» battit les Espa* inols» les mit dans une déroute complète, et vint établir son quar- tier*général à Yalladolid» après sfoir traversé sansobstacle la Na«- varre et Biscaye. Le général borsenne ne dissimula jamais son opioloB sur cette guerre dont les résultats furent si funestes ; on peut juger , par ses rapports » quelle était sa manière de penser à cet égard. Fatigué depuis long- temps nar des douleurs violentes» suites a*ttne contusion qu'il avait rspua à la lêtet il se décida à souf- frir l'opération dangereuse et pé- nible du trépan; mais les résultats n'en fiirent pas heurcui.Ses souf- frances n'ayant Aiit que s'accrof- tre» il revint à Paris» et y termi- na ace jours le a4 juillet 1819.

DOaTHES (UoQvtsAiisBLiia]» aaédccio» naturaliste distingué» naquit à Nfmes « département du Gard» le 19 juillet i^Ck). Ses pa- rent k destinant à Tétat ecclésias- tique » il commenftt des études dans lesquelles il ût assez de pro- grès pour être jugé digne de re- cevoir les ordres ; mais , nu mo- neat ils allaient lui être con-

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férés» il quitta brusqucmeul le séminaire et embrassa la profes- sion de médecin» plus conforme i\ Tindépendance de son caractère et À la disposition de son esprit. 11 s'occupa plus pnrticulièrein«^nt de rhÎHtoire naturelle t pour la- quelle il avait une véritable voca- tion. Il étudia avec succès toutes les parties de cette science» et fournit ù l'ancienne société roya- le dilTércns mémoires sur les in- sectes» considérés dans leurs rap- ports avec la médecine» Tagricul- ture et les arts. Observateur infa- tigable» il découvrit plusieurs pe- titsinsectesquijusqu alorsavnient écbappé à l'attention des autres naturalistes. Il donna en 1784 la description d'une espèce» Vorthf' siû-characlas, ainsi appelée de son nom» par reconnaissance pour la découverte qu'il en avait faite. La société royale de médecine de Montpellier ayant mis au con- cours» dans la même année, VÉlo- de Ricker BeUevai, fondateur du jardin des plantes de cette vil- le» Dortbes non seulement ob- tint le prix» mais il fut encore ad- mis en qualité de membre do la société. Il fut aussi correspondant de la société royale d'agriculture de Paris et de la société linnéenne de Londres» Dortl|es a publié » a- vec le baron de Servières, im Mé^ moire sur les cailloux roulés du Rhône, et différentes dissertations analytiques sur des pierres des environs de Nîmes. Dévoué â son pays, et voulant rendre ce dévoue- ment le plus utile possible» il par- tit volontairement , pour Tarmée des Pyrénées, comme médecin attaché aux hôpitaux» et mourut dans l'exercice de ses fonctions

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en 1 79/19 à peine â^é de 35 ans. DOkVIGNI (N.\ acteur et au- teiir comique, composa pour les théâtres subalternes une multitu- de de petites pièces, qu*il nom- mait proverbe, parade, farce, fo- lie, etc.; plusieurs eurent un suc- cès étonnant, tt'lles que Jeannot, ouïes battus payent i' amende, ly(fC); on en donna jusqu'à deux repré- sentations par jour; l'Intendant comédien ; les fausses Consulta- tions; le désespoir de Jocrisse; on fait tout ce qu'on peut et non pas tout ce qu'on veut, etc., etc. Il fit représenter, en i;'94) sur le théâ- tre de la Cité, le Tu et le toi^ ou la parfaite égalité, comédie en 3 ac- tes et en prose, pièce de circons- tance, et sans contredit une des meilleures de Tauteur, mais que \'À nature du sujet fit rejeter de la scène. De son vivant, Dorvigni dut à ses pièces un peu de répu- tation, et beaucoup d'argent qu'il dépensait encore plus vite qu*il ne le gagnait; aussi se trouvait-il presque toujours dans une pétiu- rie si grande, qu'il aliénait la pro- priété de ses comédies pour la plus légère somme. Cet auteur mourut dans une profonde misè- re. Les comédies de Dorvigni sont en général spirituelles et gaies; mais daps ses romans, la gaieté e«t grossière et l'esprit ra- re; les principaux sont : Ma tante Geneviève, ou je l*ai échappé belle^ 1801, 4 ^ol. in- 18; le Ménage dia- bolique y Histoire pour quelques-^ uns, woman pour quelques autres, sujet à réflexions pour tous, 180 1 , 2 vol. in-isy le nouveau Roman comique, ou voyages et aventures d'un souffleur, d'un perruquier et (Pan costumier de spectacle, 1799,

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a vol. în-ia, etc., etc. Dorfigtii naquit vers 1734^ et mourut an commencement de 1813.

DOKVO (Htaciiithe). le 5 novembre 1^56, fils d'un procu- reur au pailement de Bretagne, a fait des romans et des pièces de théâtre; srs romans sont : j* Mon histoire ou la tienne^ avec des notée historiques et géographiques,^ toL in-iii, 1K02; 1" Ainsi va le monde f ou les Dangers de la séduction, 4 vol. in- 12, 1804. Parmi un grand nombre de pièces de théâtre on distingue celles qui suivent : le$ trois Héritiers, comédie en 3 ac- tes et en vers; le faux Député, en 3 actes et en vers. Cet ouvrage, qui fut accueilli avec enthousias- me, et qui attaquait ouvertement les principes révolutionnaires , exposa les jour»* de Dorvo : tEn» vieux, comédie en 5 actes et en vers. Cette pièce, jouée sur le théâtre de l'Odèon le 28 ventôse an 7, n'eut aucun succès. Le ca- ractère du principal personnage parut défectueux dans sonensem« ble; mais on reconnut dans l'ou- vrage des détails intéressans, des vers heureux* et un très-bon stjle comique. Une circonstance re- marquable, c'est que la salle du théâtre de TOdéon devînt la proie des flammes, dans la nuit même qui suivit la représentation de l'Envieux. Elisabeth, ou les exilée de Sibérie, drame historique : le sujet de cette pièce est le mOme que celui du roman de madame Cottin; Frédéric àSpandau; Gon" zatce de Cordoue; le Père- ambi- tieux, «en 5 actes et en vers; la mort de Dugtjtsclin; les Parens; les Querelles du ménage; je cherche mon père; c'est cette pièce qui a

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cafbmencé la réputation de Bru- net à Paris, et celle de Potier en province, cependant on ne la joue pas au théâtre des Variétés. M, Lamentin, ou la manie de se plaindre. Cette pièce^ qui parut en 18079 contient des détails co- iniqnes, mais on lui reproche le défaut d'action. Figaro, ou tel père tel fils. A 22à ans, Dorvo fit le Pa- triote du 10 août; mais cet ouvra- ge, joué le la novembre 1792, n'a jamab été repris. On a égale- ment attribué au même auteur une pièce intitulée le Tempori^ seur. Quoique tombée à TOdéon en 18159 elle présente cependant beaucoup de traits heureux. M. Porvo tient mamtenant à Paris un Cïifé, qui a pour enseigne les deux Philibert.

; DORVO - SOULASTRE par- tit en qualité de commissaire <les guerres, en 1798, avec le gé- néral Hédouville, chargé de Tex- pédition de Saint - Domingue ; mais les armes de Toussaint- Louverture rendirent inutiles tous les efforts des Français, et M. ScTula^tre s'embarqua pour Cal- cutta. Le bâtiment qu'il montait ayant été pris par des pirates, il fut abandonné, ainsi que tout l'é- I quipage, dans une île dont il ne s'échappa qu'après de grands dan- gers et de longues souffrances. Dana un ouvrage qu'il a publié en 1809, et qui est intitulé : Voyage par terre de Santo-Domingo, capi- \ taie de la partie espagnole de Saint- * Domingue, au cap Français, capi- tale de la partie française de la même lie, il s'étend beaucoup our les mines du pays, sur ses aventures personnelles , et ne coneacre qu'un petit nombre de

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pages au sujet annoncé par le ti- tre de sa relation.

DOSSONVILLE (Jean-Baptis- te), commissaire de police à Pa- ris, a été employé pendaut5o ans et toujours en chef dans la haute- police, par les gouvernemens qui ont régi la France, et il les a fidèlement servis. le 1" jan- vier 1753, il fut nommé officier de paix en 1791, c^t, vers le milieu de l'année. suivante, Louis XVI, à qui il avait été dé.signé par le mipistre Laporte, le chargea d'al- ler à Londres, pour prémunir le gouvernement britannique contre des insinuations perfides auxquel- les la famille des Bourbon était en butte. Au retour de cette mis^ sion, il en fut récompensé par le roi. Le 20* juin 1792, lorsque le peuple insurgé des faubourgs Saint-Antoine et Sain^-Marceau pénétra dans les appartemens dii roi pour lui faire prendre le bon- net rouge,M.Dossonvillese rendit au palais des Tuileries avec un renfort de troupes, afin de garan- tir ce prince et sa fatnille. Ce fut encore lui qui, le 10 août, vint prévenir la cour de se tenir mt ses gardes, ed lui annonçant l'at- taque prochaine dont elle était menacée. Aussi fut-il arrêté dès le lendemain de cette journée dé- sastreuse. On le conduisit au tri- bunal institué pour juger les cri- mes du 10 août, et il eut le bon- heur d'être acquitté le 28 du mê- me mois : il entra ensuite dans la police du comité de sûreté géné- rale de la couvention nationale^ organisée après la révolution du 5i mai 1795. Autorisé parcç co- mité à prendre dans les cartons des divers bureaux des adminis-

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trations publiques, tous les pa* piers qu*il jugeait lui 6tre néces- saires, M. DossoQTiIle usa sourent d'une prérogative si précieuse, à cette époque d'injustes proscrîp*- tioQS, pour soustraire des pièces accusatrices, et par ce moyen sau- ter la vie à une foule de rictimes contre lesquelles alors il ne res* tait plus de preuves. Après la journée du 9 thermidor an 1 (27 juillet 1794)» à laquelle il prit part, il eut ordre de mettre en arrestation les principaui parti- sans de Robespierre, ainsi que les Villate, et plus tard les Antonelle, les Ja vogue, etc. Mais toujours mu parle même sentiment de jus- tice etd*humanité,M. Dossonville, chargé de saisir les conspirateurs, bien loin de tendre des pièges à ceux qu'il avait sous sa surveil- lance, les prévenait de ne pas cé- der aux suggestions de provoca- teurs perfides. Dénoncé par Tal- lien en 1796, comme suppôt de la royauté et agent de la terreur, il fut défendu par le ministre de la police Cochon, qui justifia hau- tement sa conduite. Mais il ne pul échapper à la proscription qui suivit la journée du 18 fruc- tidor an 5 (4 septembre 1797). Déporté à la Guiane avec plu- sieurs députés et généraux, il par- vint às'évader en même temps que Pichegru el quelques autres. Il se réfugia en Angleterre , il lia connaissance avec le secrétaire de Miranda. Informé que le gouver- nement britannique obtenait de ce général les moyens d'enlever le Mexique aux Espagnols, M. Dos- sonville se rendît en Allemagne, pour en instruire les ministres d'Espagne. Mais le gouvernement

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autrichien, sospectant cette d4-' marche, le fit enfermer dans la citadelle d'Olmutz, en Moravie, il resta détenu jusqu'en 1801, après la conclusion de la paix de Lu ville. Le général Bonaparte, qui était premier consul âi cette é- poque, confia à M. Dossonville la direction de sa police secrète, et bientôt cet agent supérieur se fit aider, moyennant un ample sa- laire, par des émigrés rentrés, dea nobles et même des prêtres, qui remplirent avec un zèle ardent les devoirs du genre d'Inspection qui leur était confiée. En février 1804, le général Pichegru, qui était ve- nu secrètement d'Angleterre à Paris, avec George Cadoudal et d'autres conjurés, pour attentera la personne du premier consul, fut arrêté dans cette capitale; M. Dossonville, qui avait été Tagcnt du général à l'époque du 18 frnc«^ tidor, et depuis son compagnon d'exil, fut mis lui-même en état d'arrestation, sur le soupçon d'a- voir voulu le favoriser, en ne don* nant pas avis de sa présence à Pa- ris. Mais, faute de preuves, il fut . relâché au bout de quelques jours de détention , et on l'exila de la capitale. Lorsqu'en 18149 les trou* pes étrangères firent leur premiè* .' re invasion en France, M.Dosson* ville, qui se trouvait à Melun, sa prononça en faveur des Bourbon, et fut appelé, en récompense de son dévouement, aux fonctions de commissaire de police de l'arron* dii^sement de l'île Saint- Louis, À Paris. Dans ce nouveau poste, son zèle se manifesta, en mars 18 15^ par une proclamation vio- lente qu'il publia contre Napo* léou quatre jouri avant sa rentrée

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I. M. Dôsson ville dut néces« itnt cesser ses furrctionsy I ne fut point forcé de fuir, e le prétendent les biogra'- lichaud : il resta tfu contrai- aris durant les ccntjoum^ et liiullertient inquiété. Au se- 'otour du roi, M. Dossonville intégré dans le poste qu'il a encore à Tile SointoLouîs. FEENGE (TséoDoaa), avo- lUngué, naquit à Bruxelles mée 17G1. Le goût pronon- il eut dès sa jeunesse pour rière du barreau,* rengagea égliger aucune des connais- I qui pouvaient contribuer lettre en état de remplir a- stinction les fonctions aux- s il se destinait. Reçu avo-^ Louvaiji, il se fit connaStre Mifiière la plus avantageuse, sntimens patriotiques qu'il ■sais cessé de manifester, lencèrent k se développer à |ue de la révolution do la

Iue, révolution ix laquelle il le plus vif intérêt; mais la ion que prirent alors les af- publiques, le détermina à ccuperque do sa profession. 1 les provinces belges, con«- par les armées françaises^ t été réunies i\ la France, M. (ige eut, en Tan 4^ une ques« nportante à traiter. Le di- re-exécutif avait appliqué du a5 brumaire an 3 sur ration, aux absens des dé- nens réunis. M. Dotrenge, m Mémoire il développa ifondcs connuiMsances, cher- prouver que ces ah.^ens ne lent on rien f*lre nsnimilés ligrés de Tancien territoire is; m:iis cette tentative fut

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•ans succès : par un arrêté du 4 fructidor, le ^uvernement dé- clara qu*il n'y avait pas lieu à délibérer. Cependant Poutorité étant passée en d'autres mains', les consuls prirent è Tégard del absens belges des décisions beau- coup plus favorables. Lorsque a* près les événemens de i8i4« Ia Belgique eut été mise sous l'auto* rite de la maison de Nassau^ M. Dotrenge fut du nombre de ceux

3ue le roi chargea de la rédaction e la loi fondamentale, et, à Té- poque (fe la formation des états- généraux, il fut député à la secon- de chambre par les provinces tfié* ridionalos. 11 eut bientôt occasion de mettre au grand jour ses prln-^ cipos Mit lu liberté individuelle et sur le droit d'asile, en proposant, le ao août 18169 qu'il fût fait une adresse au roi relatirement à ('ex- tradition de M. L. N. Simon, Français réfugié. Lors de la dis- cussion de la loi sur la liberté de la presse, M. Dotrenge fut un de ceux qui s'opposèrent le plus fbr- tement à ce qu'on restreignît cette liberté, et, dans toutes Tes occa- sions, il prouva son inviolable at- tachement aux institutions libéra- les. Le i5 décembre 1816, il com- battit le projet de loi qui accor- dait au gouvernement le droit de compléter en temps de guerre la milice, suivant les circonstances. Il ne s'éleva pas avec moins de force contre le projet de loi con- cernant le droit de chasse consi- déré comme régulier, et en géné- ral contre tout ce qui tient aux prérogatives féodales. Le 18 fé- vrier 1818, il contribua au rejet d'une loi qui tendait à mettre de nouvelles restrictions ^ In liberté

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de la presse. Il déreloppa dans une autre circonstance, avec au- tant de talent que de vérité 9 les effets funestes des lois et des tribunaux d'exception ; enfin il 8*est constamment montré le zélé défenseur des libertés publiques, sans jamais s'éloigner de la ligne con>titutionncHe. Le roi des Pays- Bas Ta décoré de Tordre du Lion- belgique, récompense due i\ son mérite, mais qui n*a rien ajouté à la considération que ne peuvent lui refuser ceux même dont il combattit les opinions.

DOTTEVILLE (Jkaîï-Henrt), membre de la congrégation de rOratoire, naquit, le aa décem- bre 1716, à Palisseau, près de Ver- sailles. On prétend qu'il était fils naturel de l'ambassadeur d'une puissance étrangère près la cour de France; quoi qu'il en soit, il fut d'un caractère aussi simple que modeste, et peut, i\ .juste ti- Û'e, être compté parmi les pères de l'Oratoire qui ont illustré cet- te congrégation. Il a vécu, pen- dant là révolution, absolument ignoré. Nous avons de lui: i** La traduction deSailuste, avec la vie de l'historien et des notes critiques, în-12, 5* édition, 1806: cette tra- duction est regardée comme le meilleur ouvrage du Père Dotte- ville; a** Histoire de Tacite, en latin et en français, avec des no- tes sur le texte, a vol. in- la, 1 77a; 5" Annales de Tacite, règîte de Claude et de Néron, 1774» 2 vol. in-ia; 4** Règne de Tibère et de Caligula, a vol, in-ia, 1779. On sollicita vainement le P. Dottc- vilie, pour le déterminer à tra- duire les mœurs des Germains et la vie d'Agricola; cependant il

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donna une Traduction complète de Tacite: mais dans cetouTrage, il inséra, sans y faire presque au- cun changement, la yie de Tacite avec les ifiœurs des Germains, et la vie d'Agricola, qui soot de ]*abbè de La Bletterie. Le P. Dot- teville a aussf traduit une comé- die de Plante, intitulée Moêtella^ ria, avec le texte reru sur plu- sieurs manuscrits : il paraît qu^il avait fait une traduction complète des œuvres de cet auteur latin, mais elle n'a pas été rendue pu* blique par l'impression; il en a été de même d'une traduction de Tite-Live et d'une autre de Pline. Le P. Dotteville mourut dans les \ environs de Versailles, le a5 oc- ! tobre 1807.

DOUBLET (Fbiuçoi»), doc- teur-régent de la Faculté de mé- decine de Paris, en i^Si i Chartres, département de TËure, s'acquit une brillante réputation par sa philanthropie et ses con- naissances. Il avait à peine se- coué la poussière des collèges, qu'il s'échappa de la maison pa- ternelle, entraîné par les conseili d'un de ses condisciples, et sé- duit par la lecture des livres de voyages. Biais il revint bîentAt dans sa patrie, désabusé de ses erreurs, et surtout dég«iûté d'une vie errante et vagabonde. Il se livra alors à l'étude de la méde- cine avec tant d'assiduité, et y fit des progrès si rapides, que trois ans après avoir été reçu docleor, il fut nommé médecin de l'hôpi- tal de la Charité de Saint-Sulpi- ce. Doublet s'occupa surtout d'a- méliorer les hôpitaux confiés à ses soins, et publia des Mémoires im- portans relatifs ù cette partie de-

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radmînistrationpublique.Ilfitaus- si plusieurs fragmens remarqua- bles dans r encyclopédie mélliudi- que; nous citerons principalement les articles : air dea hôpitaux, con^ tuiiations de médecine, Miiis de tous ses ouTrageS) celui qui fuit le plus bel éloge de son humnnitts c*est sans contredit son Mémoire suria nécessité d'établir uneréfor-^ dans les prisons , et sur les moyens de l'opérer n Paris, 1^91. II enseignait la pathologie interne à Técole de santé de Paris, aujour- d'hui la Faculté de médecine, lorsqu'une ûèvre ataxique céré- brale Tenleva le onzième jour de sa nialudie le 5 juin 1795, à Tâge

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DOfJCET (lb baron Pibbrb^, adjudant-général, officier de la légion-d'honneur, dut son avan- cement à la révolution, qui Télc- va d'abordy de l'état de marchand de tin, au grade d'aide-de-camp de M. de La Fayette. Devenu suspect, il fut incarcéré on 1793. Remis en liberté et employé l'année suivan- te, quelque temps après le 9 juil- let, dans la garde nationale de Paris, Il fut, en 1796, adjoint du commandant temporaire de cette même ville, et, en 1799, officier derétat-major sons le général Au- dréossi. De il passa successive- Dient par les grades d'adjudant- commandant, de chef d'état-mu- jor,de maréchal-de-camp,etCM et. commanda la place d'Ërl'urt en i8i3. Si la révolution fut le pre- aier moteur de l'élévation de M. DoQcet, son courage et son apti- Inde contribuèrent ù le pousser et â le maintenir dans la route que hiavaittraoeelafortune.il est k 10 mars 1761.

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DOUDEAUYILL^ ( Migrbl, diigdb), pair de France di'puis 1814 9 a constamment nppnyé tous des projets de loi nynnt pour but de restreindre la liberté de la presse et celle des journaux, et s'est attaché i\ faire ressortir tous les inconvéniens qui peuvent ré- sulter de celle liberté, sans avoir égard aux avantages qu'elle pro- cure. Selon lui, ce n'est qu'ù lai- de de la cen!«urc qu'on peut es- pérer de voir Tubime des révolu- tions se refermer entièrement. M. Doudeauville a soutenu vigou- reusement la proposition de M. Barthélémy tendant i\ modifier loi des élections ; et s'il fallait prendre i\ la lettre toutes Ivs as- sertions de M. Doudeauville, on serait tenté de croire , ce qu'iV Di(*u ne plaise, qu'il y a une par- faite incompatibilité entre le gou- vernement monarchique et les li- bertés du peuple. Au surplus , le duc de Doudeauville 4 fondateur de l'hospice de Montmirail, est renommé par sa bienfaisance.

DOUGA DOS (François), bien plus connu sous le nom de f^e Fenanre, naquit en 17649 dans les environs de Carrassonnc. Épris, dans sa jeunesse, de Tainour le

fdus violent pour une femme qui e trompa, il se jeta de désespoir dans une communauté de capu- cins. L'idée des devoirs qu'il avait ù remplir, se mOlant ù des senti- meiis religieux , calma d'abord son esprit; mais bientôt le dégoût de l'état monastique vint mettre le comble à ses ennuis. II se li- vra alors à l'étude, et devint pas- sionné pour la poésie : unique- ment livré ù ce nouveau genre d'occupation , il oublia non-scu-

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Icoient son amour, mais encore les obligations de son état. Sa nou- velle passsion derint pour lui u- ne source de désagrémcns^ tels qu'il fut obligé de demander A changer de maison. L'ayant ob* tenu, il choisit un courent de Montpellier. Le supérieur de cette communauté, homme insftruit, le reçut avec bonté, et le laissa ab- solument libre de se livrer au penchant invincible qu'il avait pour les belles-lettres. Ses poé- sies, pleines de grâces et de natu- rel, en lui donnant de la réputa- tion, lui procurèrent des connais- sances intéressantes et des pro- tecteurs puissans, au moyen des- quels il parvint A se taire sécula- riser. Devenu libre, il tut pris pour secrétaire par une princesse polo- naise qui remmenii A Gènes, et lui fit, lorsqu'ils se séparèrent, un présent de ia,ooo liv. Dougados était professeur d'éloquence A Perpignan, lorsque après avoir ar- raché des mains de la populace un malheureux qu'elle voulait sacrifier, il s*enrôla dans un ba- taillon de volontaires. Bientôt il devint oflicier; et, après avoir été élevé au grade de colonel, il par- vint A celui d*adjudnnt- général, et fut envoyé en cette qualité A l'armée des Pyrénées. Dougados, attaché aux vrais principes de la liberté, mais ennemi des excès révolutionnaires I. avait -adopté le parti des girondins, A Tépoque du 5i nitii 170^, faisant tous ses efforts pour en protégtT les dé- bris, il facilita la fuite de Biro- teau, de%int lui-même victime de ses opinions, et traduit nu tri- bunal révolutionnaire, le i5 jan- vier 179^, fut condamné à mort.

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11 avait alors tout au plus So ans.

DOUGLAS (siB Ardebw), ami- ral anglais d'une famille noble d'Ecosse, fit paraître dès son en- fance un goût décidé pour la ma- rine, et laissa prévoir ce qa*ll pourrait Ctre un jour. Il accom- pagna le capitaine Meares dans son voyage sur Fa côte nord-oueft de l'Amérique , depuis la rivière de Cook jusqu'au-delA du port de Noutka; et ajouta aux découver- tes de La Peyrouse et de Cook cel- les de plusieurs petits ports du pas- sagequi sépare le continentde l'an- cien détroit de Fuca et des ties de la reine Charlotte. En avril 1793, lorsqu'il commandait la frèrate ie Phaëion, faisant partie de la flot- te conGée au commandement de l'amiral Gell, il rencontra et prit, dans les environs du cap Lézard, le corsaire français ie Dumourln^ chargé de 685 caisses d^argent, d'or en barres , et -de plus de 800,000 liv. sterl. de marchan- dises les plus précieuses , que ce bâtiment venait lui-même^ Quel- ques jours auparavant, de eapCu- rer sur im vaisseau espagnol. L*Angletcrre n'avait encore ja- mais vu de prise aussi considé- rable entrer dans ses ports : on jugera sans peine de la joie qu'elle y causa. Douglas remporta de nouveau une victoire signalée snr les Français, près d'Ouessant» en 1794; il servait alors, comme ca- pitaine en second, sur le vaisseau amiral (a Reine- Charlotte, com- mandé par lord Howe. En 1816, ayant été élu amiral et chef de la station de la Jamaïque, il sollicita vivement et interposa ses bons of- fices pour obtenir la liberté de ce

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lord et celle de sa famille , faite prisonnière par le yaisseau espa* gnol Neptune.

DOUGLAS ( LE coHTB Argham- BÀUD de), ëescendaot de Tillustre famille originaire d'Ecosse , dont il porte le nora, était, au mois de septembre i8i5 , président du collège d'arrondissement de Nan«- tua. Nommé, par le déparlement de rAin, à la chambre des dépu-^- téfty il y vota avec la majorité. Il ne fut pas réélu en 1816, et cessa même à cette époque de présider le collège de sou arrondissc- ineot.

DOULC£T, v^ei Poirricot-

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DOUMERC ( LB COMTl JEàV-

PiEmEB), lieutenant -général de cavalerie, mérite et occupe une place distinguée comme brave et habile militaire. le 7 octobre 1767, il était encore fort jeune quand il entra dans un régiment de cavalerie. Le 4 décembre 1 804, il fut fait colonel du 9* régiment de cuirassiers. Après la bataille d*Austerlit2, il fut décoré du litre de conmandantde la Iégîdn-d*hon- neur^ en récompense de la belle eondbite qu*il avait tenue pen- dant cette journée '. mémorable. Il ne se distinguo pas moins dans la guerre contre la Prusse, et pas- sa successivement , du rang de colonel d'abord, au grade de gé- néral de brigade , puit» à celui de général de division : le premier lui fut accordé le 5i décembre 1806, et le second le 3o novembre I 181 1. Le général Doumercse créa de nouveaux titres d'honneur dans la célèbre et nrxniheuri'use campagne de Aussie, et se dis- liagua, les a6 et 'i7 août 18 15, ù

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la bataille de Dresde, et , le 4 fé- vrier 18149 au combat de Vau'* champ. Louis XVIII , après sa rentrée en France,' le nomma Ins- pecteur-général des 9% 10* et 11* divisions militaires; le décora, le i*'juin 18149 de la croix de Saint- Louis; et, le 17 janvier 181 5, du titre de grand-oflicicr de la légion- d'honneur. Lors du retour de Na- poléon, au mois d'avril 181 5, il lut fait inspecteur- général de la 1"* division militaire, et membre de la commission créée pour exa- miner les nominations qui avaient eu lieu pendant le gouvernement du roi. Depuis -la seconde rentrée desBourbon, le général Do umerc n'a pas été employé.

DOUMëRC (D.), fut, en 1795, député par le département du Lot au conseil des cinq -cents.' Son nom se trouvant inscrit sur la lis* te des émigrés, il fut forcé, ait commencement du mois de mars 1796, de se retirer du corps-lé- gislatif; mais il j rentra & la fin du même mois, étant facilement parvenu à se faire raver. Après avoir été condamné à la déporta- tion le 18 fructidor an 5 (4 sep- tembre 1797), et avoir échappé Ti Texil de Cayenne, au mois de dé- cembre 1799, ^' ^^^ rappelé. Il se rangea constamment du parti des modérés.

DOUSSIN-DUBREUIL (Jaq- QTJES-LofTis) , docteur en méde- cine , à Saintes , département de la Charente-Inférieure , d^unc famille honorable. Il fit ses études médicales sous la direction de son père qui était lui-même un méde- cin distingué. M. Dous5in-Du- breuH ci»l le premier qui ail re- oonnu dans la matière de la tranç-

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f»iration nn acide qui la coagulait or>qu\'lle refluait sur les yisiè- res, aride dont Texistence avait déjà été soup^^onnée par le célè- bre chimiste Lavoi>ier. Membre, depuis sa fondation , de la société centrale de vaccine et du comité établi près du gouvernement , il est un des deux premiers méde- cins français qui ont inoculé la vactiine à leurs propres cnfans , exemple qui bientôt a été suivi par plusieurs de ses confrères , et qui a beaucoup contribué i\ la propagation de cette heureuse dé- couvcKte. On lui doit l'idée des dépôts de vaccin qui sont établis en France, dans Tintention d'arrê- terpromptement lesprogrèsd'une épidémie variolique. 11 a fondé ou concouru à fonder plusieurs so- ciétés savantes ou d'utilité publi- que, telles que, dans le premier cas, la société royale académique des sciences de Paris , sous la présidence perpétuelle de M. le duc d*Angoulême ; et, dans le se- cond, la société d'encouragement pour rindustrie nationale, et la société galvanique. M. Doussin* Dubreuil est membre de diverses sociétés de médecine. Il a publié : 1* Des Glaires, de leurs causes, de leurs effets et des moyens pour les combattre, i vol. in -8% Paris, 1822 , 8- édition ; a* De l'Épi- lepsie en général, et particulière- ment de celle qui est déterminée par des causes morales, 1 vol. in-8**, Paris , 1 800 ; 3" De la gonorrhée bénigne et des fleurs blanches, 1 vol. in-8% Pari», 1814, 3-« édi- tion ; 4** Lettres sur les dangers de l'onanisme^ et Conseils relatifs au traitement des maladies qui en ré- sultent, 1 vol. in- 13, Paris, 18 15;

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5* Nouveaux aperçus sur les causes et les effets des glaires . 1 vol. io- 8-, Paris, 1816, 2" édition.

D013SS1N DE VOYER (Jac- QUES-LoLis- Simon ) , fr^re aîné da . précédent, en 1755. Il em- brassa , à Tâge de 20 ans y Pétat ecclésiastique, et fut nominé» i Page de 53 , prieur de Sainte* Alarie en Fîle de Ré. Il était en Bretagne à Pépoque de nos dissen- tions civiles^ mais il n*y exerça qu'un ministère de paix^ et il a obtenu le suffrage des deux par- tis. M"* la marquise de La Roche- Jaquelin le cite dans ses Mémor- res comme ayant sauvé par son courage et par son humanité 240 soldats répuolicains enfermés dans Péglise d'Antrain , et qui nVn de- vaient sortir que pour être fusil- lés. Le prieur de Sainte-Marie, informé du sort qui leur est lé- servé, va trouver le général Stof- fltt, qui avait porté peine de mort contre quiconque demanderait la grâce des républicains. StoQlet, entouré de son état-major, refuse d'écouter ce digne ecclésiastique, et , instruit de sa demande 9 le menace violemment lui-même. L'abbé Doussin de Yoyer ne se décourage pas; il insiste, et ar- rache au général vendéen non- seulement la grûce , mais encore la mise en liberté des prisonniers. Quelque temps après , il est tra- duit au tribunal révolutionnaire de Rochefort. Au moment Pon va prononoer contre lui la peine de mort , un des soldats qu*il a sauvés , raconte au tribunal la belle action de l'abbé Doussin deVoyer, et obtient que la liberté lui sera rendue : heureux échange de générosité!

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DOUTEEPONT (Cbaiw-Lâm- hkt) 9 à pruxelles 9 s'était des- tiné, dès sa première jeunesse , à la carrière du barreau , dans la- quelle il débuta en 1771. Déjà il 8*était fait connaître sous les rap- ports les plus avantageux au con- seil souTcrain du Brabant , lors- qu*cn 1780 il osa attaquer ouver- tement un corps puissant et re- doutable alors. Dans un écrit in- titulé JEsaai historique sur l'ori- gine du dîmes , il développa des connaissances profondes et un ju-

Sement aussi sain que solide , en éniontrantle ridicule des préten- tions extraordinaires du clergé de la Belgique. C*est assez faire re- loge de cet ouvrage que de dire qu'il fut traduit en plusieurs lan- gues. Doutrepont publia , en 1783 9 un autre ouvrage intitulé : Discours sur l'autorité du droit ro~ ' main dans les Pays-Ba» : ce dis- courSy fait à Toccaslon d'une ques* tîOD que Tacadéipîe avait mise au concours, obtint Taccessit. Dow- trepont se montra un des par- tisans les plus zélés de la révolu- tion qui s'opéra dans la Belgique. Fortement attaché aux principes sur lesquels elle était fondée « il s'opposa constamment à l'in- fluence trop puissante du clergé» et la noble loyauté avec laquelle il manifesta sop opinion faillit lui devenir funeste, car on par- vint à soulever contre lui la popu- lace» 4 la fureur de laquelle il n'é- chappa qu'avec beauf^oup de pei- ne. Lorsque les Franyuls entrè- rent pour la seconde fois dans Ils Belgique 9 Doutrepont fut nommé membre de Tadministra- tion centrale de ce pays. Après a- volr fait partie de la commisijion ...

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chargée de diviser en départe- mens les provinces conquises sur l'Autriche et le pays de Liège ; après avoir rempli les fonctions de commissaire du gouvernement près le tribunal criminel do dé- partement de la Dyle, et avoir été envoyé au congrès de Kastadt comme commissaire chargé de poursuivre la liquidation de In dette de la Belgique, il fat, en l'an 0, nommé, par son département, membre du conseil des cinq-cents. Le 1*' fructidor de la même année, il prononça , relativement aux loih des 4 juîn 1793 et la bru- maire an a , qui assimilent en tout, pour le droit de successibi- lité , les enfans naturels aux en- funs légitimes, un discours qui prouva combien étaient gfandcs ses connaissances en fait de légis- lation , et qui ajouta encore à la réputation qu'il s'était déjtï ac- quise. 11 ne se distingua pas moins en défendant la liberté de la pressi* par des argumens aussi justes que solides. Au mois de brumaire an 5, le sénat-conservateur le nom- ma juge au tribunal de cassation, place dans laquelle il continua^dc faire preuve de ses grands talens et de son utluchement inviolable aux principes fondamentaux sur lesquels repose la liberté indi- viduelle et générale. Enfin, en- touré de la plus honorable consi- dération , il termina ses jours en 1809 : le premier président de la cour de cassation prononça son oraison funèbre.

DOYEN ( (fABRIEL-FRAKÇOIS ),

peintre, fils d'un tapissier, valot- de-chambre ù la cour, naquit â Paris en 1726. Il témoigna, dès son bas-Age , de la répugnance

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pour rélat de son père ; mais il montra un goût si prononcé pour te dessin 9 et fit concevoir de si grandes espérances 9 qu'avant ïà- ge de la ans il fut admis à l'école de Vanloo. Doué, d'un génie pé- nétrant et d'une conception vive, il s'adonna à la composition étant très - jeune encore , car à peine arait-il ao ans quand il obtint , au concours, le grand prix de pein- ture. 11 témoigna autant de re- connaissance que d'attachement ù son maître 9 qui avait aussi pour lui l'amitié la plus sincère. Arrivé à Rome en 174B9 il passait la plus grande partie de son temps dans la galerie Farnèse, s'occupant sans cesse à dessiner et à peindre d'après les superbes bustes d'An- nibal Carracbe, dont les ouvrages avaient particulièrement fixé son attention. 11 fut l'admirateur du Cortone , et peignit dans un ta- bleau de sept pieds , tout au plus , le plafond de la galerie si remar- quable du palais Burberini » sans omettre les plus légers détails; cet ouvrage prouva jusqu'où pouTait aller sa patience. Jules Romain , Polydore, et particulièrement Mi- chel-Ange 9 peintres qui s'étaient distingués par un grand caractère de dessin et par la force de l'ex- pression, attiraient continuelle- ment son admiration et deve- naient l'objet de ses études. De Rome, Doyen se rendît à Naples; là, il admira les ouvrages de So- limêne , et ensuite rerint en France après avoir visité Venise 9 Bologne , Parme , Plaisance et Turin. Doyen refusa de très- grands avantages qui lui furent offerts dans tous ces pays , et con- sacra ses talens à sa patrie. Il a-

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Tait ag ans quand il arrira à Pa- ris ; étranger à Tintricue et à tous les petits moyens qiron met eo usage pour se produire , ne toii- lant rien devoir qu'à lui-même , il resta long-temps sans occupa- tion. Ce fut alors qu'il fit son ta- bleau de la mort de Virginie. Ce tableau lui coûta deux année» en- tières de travail ; long d'environ quarante pieds, il offrait avec des beautés de style l'expresajon fi- dèle de la physionomie des Ro- mains. On prétend qu'il en fit uo nombre considérable d'esquisses. Enfin, ce tableau obtmt uo succès qui ne fut point douteux, puis- qu'il fit admettre son auteur A l'a- cadémie de peinture eo 1758. Doyen fit ensuite , pour l'église de Saint-Roch , le tableau de la peste des Ardens, qui fut une noa<- Telle preuve de son génie. Avant de le commencer, il touIuI se pénétrer des beautés qu'il deTail y peindre , et pour mieux réussir, il visita les chefs-d'œuTre de l'é- cole flamande. Il allait étudier dans les hôpitaux la physionomie et le caractère des hommes souf* frans , des malades et des mou- rans , afin de donner plus de vé- rité à ses personnages. Souvent il détruisait en un instant le tra- Tail de plusieurs jours. Cette grande et précioase composition offre de beaux caractères de tête. On y trouve des figures bien grou- pées et d'une pensée profonde. La Térité avec laquelle est rendue l'expression de la douleur est frappante ; et en général , .la cou- leur du tableau est forte et vigoo- reuse. La beapté en plenrs et ri- chement parée , placée au milieu des Tictimes du fléau destructeur

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qai semble choisir préférable- ment les cadavres nus et dé- diâmes 9 présente un spectacle qui est Texpressioa d'une grande pensée. Lorsque ce tableau, qu'on peut regarder comme le chef- d'œuvre de Doyen , fut exposé au salon du Louvre 9 la nouveauté du style et du sujet attira tou*» les curieux et les connaisseurs. C'est un des plus beaux qui ornent maintenant Téglise de Saint- Roch. Yanloo, qui était chargé de peindre la chapelle de Saint-Gré- goire aux Invalides , et qui avait déjà exposé ses esquisses au sa- lon y mourut dans ce temps-là. Dojen .fut choisi pour remplacer son ami et son maître; et ce choix fut d'autant plus honorable pour lui, que le travail présentait de grandes difficultés , car il fallait peindre à lliuile sur des murs de pierre qui sont peu propres à conserver la fraîcheur du coloris. Doyen manqua perdre la vie en travaillant à ce grand ouvrage ; Il tomba par une trappe qui a- vait été laissée ouverte dans Té- cbafaiidage sur lequel il était exhaussé. On le crut mort dans les premiers instans; cependant il n y eut point à craindre pour tes |ours , mais il fut couvert de contusions et de meurtrissures. Après avoir gardé le lit pendant quelque mois , il reprit son ou- vrage et le termina. Chargé 9 quelque temps après , de faire , avec d^autres peintres, différens ttbleauz pour la cour, le hasard hi destina Triomphe de Thétis mr iêê eaux ; il l'exécuta avec la goût entièrement nouveau , et 7 mit tint d*art et tant de grâces fill excita Tadmiration générale.

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On peut encore regarder comme une de ses belles conceptions le grand tableau de la Mort de saint Louis , qu'il fit pour la chapelle de l'école Militaire 9 et qui fut ju- gé comme le meilleur de tous ceux avec lesquels il fut comparé. Depuis long-temps l'impératrice de Russie sollicitait Doyen , et l'engageait à passer dans ses états^ il était assuré de trouver d'am- ples moyens pour faire briller toute l'étendue de ses talens. La révolution qui arriva alors le dé- cida à prendre ce parti. Il reçut de la czarine l'accueil le plus flat- teur et le plus obligeant; iioo roubles de pension et .un loge- ment dans un des palais de l'im- pératrice 9 lui furent accordés. Nommé ensuite professeur de Pa- cadémie de peinture k Saint-Pé- tersbourg , avec de nouveaux ap- pointemens9 il fut chargé de l'or- nement des palais^ de Catherine II. Paul I*% qui succéda a sa mè- re, donna de nouvelles marques d'estime à Doyen , en augmen- tant sa pension. Ce prince s'étant aperçu que Doyen n'avait pas de voiture , en mit une à ses ordres , ne voulant pas qu'il fOt obligé de s'exposer aux intempéries des sai- sons. Doyen fut ensuite chargé , par le prince 9 de peindre le pla- fond de la grande salle ^^onnue sous le nom de Saint- George, celui de la bibliothèque de l'er- irittage, celui de sa chambre, et celui de l'une des galeries de Pawluwki. Quoique ce genre de peinture convînt le mieux au au génie de Doyen, il ne négligea pas les autres. Il ne cessa de tra- vailler qu'i\ l'époque les infir- mités de la vieillesse lui en ôtè-

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rent la possibilité; et après un sé- jour (le i6 ans ^ Saint-Péters- bourg, il nnourut daus ('.ette ville Je 5 juin 1806.

DOYLË (John), baron et lieu- tenanl-général anglais, fils d*un avocat distingué de Dublin, il naquit en ijSô. Il suivit pendant quelque temps le barreau à Lon- dres; mais, ù l'époque de la mort de son père, il céda au penchant qui Tontraînait vers Tétat mili- taire. 11 prit du service, et fut d'abord enseigne et ensuite lieu- tenant dans le 4^* régiment. A- près avoir fait la guerre en Amé- rique , et être re»té dans ce pays jusqu'en 1775, il fut nommé ca- pitaine daus les volontaires irlan- dais. Lors de la retraite dans les Jerseys, il était major de brigade. Doylc devint ensuite adjudant- général, et fut successivement se- crétaire du général Gould, du gé- néral Stuart et du lieutenant-gé- néral Lesley. Avec un corps de ca- valerie légère, qu'il avait levé par*, mi une peuplade de Sauvages con- nus sous le nom de Back-Woods- men, et qu'il avait réuni à son règl- ement désigné dans la ligne sous le n*" io5, il se diningua en plusieurs occasions. Il s'était également fait etsefitbonorablement remarquer durant la guerre d'Amérique. En 178a, ilrevint en Angleterre char- gé de dépêche» pour le ministre, et se fit nommer membre du par- Jement par Mullingar. Dans ceKe nouvelle carrière, il fut constam- ment du parti de l'opposition; mais rien ne lui fit plus d'hon- neur que la manière avec laquelle il parla de la bravoure et de la fi- délité des Irlandais, et que la de- mande qu'il fit d'augmenter les

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revenus de l'établissement formé en faveur des soldats blessés de cette nation. Doyie voulait aussi la réforme du parlement , et in- sista vivement pour obtenir l'é- mancipation des catholiques d'Ir- lande. Le prince de Galles, qui ne Testimait pas moins pour ses talcuh oratoires que pour ses ta« lens militaires, le nomma son se- crétaire particulier. La guerre s'é- tant rallumée en 1793, il leva un régiment qui prit et qui porta le nom de régiment du prince de Galles, se mit À la tête de ce .corps, et accompagna Kird IVIoir, ù cette époque lord Randon, sur le con- tinent. Une blessure grave , qu'il reçut auprès d'Aost, le força de revenir en Irlande. Bientôt après» il fut mis À la tête du département de la guerre ; et il occupa cette place sous le comte de Fiti ¥^il- liam et sous lord Camden. «En 1796, il fut fait brigadier-général) et envoyé au Texel pour y com- mander les forces de terre. Ayant, en 1 797, reçu l'ordre de se rendre à Gibraltar, il y joignit Abercrom- bie, avec lequel il se rendit à Mi- norqne et en Egypte. Là, il se trou- va ù l'afTuire Rahamanîé; et, après a voir en levé un convoi fran- çais destiné pour le Caire* il ne contribua pas peu à la prise de cette ville et à celle d'Alexandrie. Bientôt après , il fut ei^voyé à Guernesey en qualité de lieute- nant-gouverneur,avecle gradé de major-général. Les habltans de Guernesey ont un nombre infini de privilèges qui entravent pres- que toujours les opérations du gouvernement ; le général DoyIe sut, dans cet emploi difficile, vain- cre tous les obstacles, et parvint

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même* par sa drolturD et la fran- ohUe do son oaracièr(i« Agngnerla ounibnce et Tninour des hubitnnii, Noinméi pnr lo roi do la G rnndo- Brotagnt)« g6n/)ral eu pied do Tile de Giiertiesoy t il a ubteiiii« nveo lo titre do baronet» Tautorisation de

Krter Tordre du Crois^onU dont vait décoré le grand*seignour. DRACKK (sia),iouyer, nnolon chargé d*airulres de Su M. britan- nique é Copenhague. De Venise » il avait été envoyé ooipme mi* nistre* en septembre 179^9 il pas- sa aveo le même titre à Gènes, au mots de juillet 1793. Au mois de septembre suivant» il fut chargé de négocier aveo les méoontens de rtlo de Corse* Ayant vaine- ment tenté* au mois d octobre, de déterminer lo gouvernement gé« nois é se déclarer pour la coali- tion I il quitta Gènes après avoir ordonné à tous les vaisseaux an- glais et napolitains qui se trou- vaient dans le port» dfe lever Tnn- cre« En 1796» il retourna ù Gènes aveo le même titre que la première fois. Il se comporta» envers les pe- tits étatsdltalje, aveo une hauteur et une dureté que lui ont repro- chées même ses compatriotes. Un 1 8o3|il Alt envoyé auprèsde lacour électorale de Bavière. Mehée» a-

Senl de Upolice rrançaise»qui,peq« ani lo séjour qu'il venait de laire à Londres» était parvenu à obte- nir du roinitftère une recomman- dation» se rendit à cotte époque à Munich.-Non-seulemcnt Dracke raccueilUt favorablement, mais il lui remit encore des sommes considérables, et lui fit la propo- «lition d'entretenir une correspon- dance socrète avec lui. Mehre sou- da avec adresse» ù dlfTérentcs fois;

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Tagent anglais ; mais n*ayant pu obtenir de luilesoonfldences qu il dédirait* il donna connaissance au ministre Talleyrand dos proposi- tiouîi qui lui avaient été faites, et cnaqite se vauta,dans un pamphlet \ui\U\\ù À iliance dif9 jacobins aviç^ U ministère anglais g d'avoir dupé Dracke. Sur la demande du gou- vernement français, Draokc» déjù humilié, fut obligé de quitter Mu- nich. Depuii« ce moment» toutes relotions oesnèrent entre la Ba- vière et rAngletorre. On a aussi accusé Dracke d*avoir eu, en Ita- lie, des correspondances avec les Français partisans de la royauté; mais on ne peut guère prononcer sur cette assertion, rendue publi- que par les pamphlets de Rlont- gaillard. Pour terminer, il est constant que Drarke jouo , dans plusieurs circonstances, plutOt le rAle d'un affcnt de police secrète que celui d*un ambassadeur; et qu'ainsi, en se compromettant lui- mOme » Il jetait une sorte de dé- considération sur la diplomatie du cabinet de Londres.

DRALKT (N.)» membre de la légion - d'honneur conservateur des eaux-et-forCts t\ Toulouse, il exerce cet emploi depuis plu- sieurs années, lilcrivain laborieux» il a publié un asses grand nom- bre d'ouvrages qui ont eu pour la plupart pluMieurs éditions. On fui doit : r l*yirt fia (aupit^r^ suivant lespro(édésdtiC.Aurignac,i798, in-H"; i5* édition, 1H07. On voit par le nombre dos réimpressions de cet ouvrage en aussi peu d'an- nées, qu'il réunit toutes les qua- lités déi«irablcs pour atteindre le but que Taflteur s'est proposé; 'et c'est en offet le meilleur traité

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dans ce genre qui ait été lirré an public, a" Pian détaillé de topogra- phie, suivi de la topographie du dé-- partcment du Gers, iHoi, in-8*; cet ouvrage a rt*mporté le prix, au jiignnc'ulde lu société d'affri- cuhnre-du département de la Sei- ne. 3" Traité de i* aménagement des bois et fvrCts, 1807, in-12; l'au- teur en a donné une nouvelle édi- tion, revue et corrigée, en 181a. 4" Traité des délits et des peines, et des procédures en matière d'eaua: et forêts, 1807, in-12; nouvelle édi- tion, 1 8 1 o. 5" Traité du régime fo- restier, servant d'introduction au Traité des délits et des peines, etc. 9 1812, 2 vol. in-8*. M. Dralet, en publiitn^t Ces trois traités, a rendu un véritable service non-seule- ment à radmini.stration des eaux- et-l'orêls et aux employés, niiiis encore aux personne» qui, par des délits involontaires, se trou- vent soumises -h celte jurispru- dentre. ^'^ Description des Pyrénées, 1812, 2 vol. in-8'.

DUAI'AANALD (.Iacqvbs^Phi- lippe-Kaimond), professeur d'bls- toire naturelle à Técole de méde- cine de Montpellier^iaquit en cet- te ville le 5iuin 1775. 11 possédait le lutin, Titulien, I espagnol, Tan- gluis et ralleroand ; il était a»ftex ibrt helléniste, et savait passable- ment rhébreu. En cultivant les connaissances sérieuses, il ne né- gligea pas les arts d'agrément, car il était en même temps musicien agréable et assez bon peintre. Les figures qui se trouvent dans ses ouvrages précieux sur Thistoire naturelle, ont été dessinées par lui-même. Destiné dès Tenfancc à la profession d'avocat, il préfé- ra la médecine, et il s'adonna

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particulièrement à l'étude de lliif' toire naturelle. Aprèft avoir pro- fessé pendant deux an8« au collège de Sorèze, la chimie, la physique et rhistoire Daturelle, il godcou- rut pour la chaire de grammaire générale à l'école centrale de l'Hé- rault, et Tobtint. Les sciences physiques ne TempCchèrent pas de se livrer à la méditation des ouvrages de Locke et de Condil* lac; rien ne le prouve mieux que la lettre que lui adressa, le 29 ven- tôse an 8 9 le ministre de Tinté- rieur, et dans laquelle il luidisait que « son discours étfcit le mcil- » leur programme qui eût été sou- » mis ù l'examen du conseil d'ins-

truction publique; qu'il l'avait

présenté ik l'institut comme un «travail digne de Tattention gé- nnérale; et qu'il rinvUuîl à exé- ncuter un Qiivrage qui devait ^tre »lait d'après un si beau plan. » Cette lettre fut écrite ù roccasion de la demande fuite par le minis- tre, ù tous les pn»fesseurs de gram- maire générale, du plan de leur cours. 11 est probable que Drapar- naud a exécuté le travail qui lui fut demandé; mais il n'a point en- core été livré à l'impression. Le jury d'instructi(»n publique offrit ensuite à Draparnaud la «l^îre d'histoire naturelle qui. vint à va- quer. Pendant qu'il protessait cet- te dernière science, il publia plu- sieurs mémoires sur l'histoire na- turelle, qu'il avait enrichie pur des recherches profondes et par les observations les plus heureu- ses. Parmi ces mémoires, on re- marqua surtout celui qui traite d'un phénomène très - curieux qu'on nomme le mirage, et sur lequel il se trouva d'une opinion

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rontraire à celle de M. Mong^e. En 18029 Drapariiaiid' Alt nomm^ coni^errateur du oobinet de l*éoo- le de médecine de Montpellier ; et il obtint en in/^me temps le ti- tre de profeBSciir dMiiittoire na- turelle, avec In direction d*une portion du jardin de Técolo. Ce ne fut q^raprès cette époque qu*îl songea ÙL 8t: faire reccToir docteur en médecine. La thèse qu'il «sou- tint alors sur les avantagea de riiistoire naturelle en méderine fut digne de lui :#elle offrit des api*r^uiH neufs et Ingénieux qui la firent mettre au nombre de celles qui ont le mieux'mérité d*(^tre coiiiivrvées. Il se fit, en Tan ii» d*apr<>s un nouveau règlement, dans toutes lt*s écoles spéciales de médt^cine, des cbangemens qui rédiii>irent ik trè^ - peu de chose les fonrlions attribuées au natu- raliste deMontpellier. Draparnaud se dérida. dans celte r.ir('on»tance« à renoncer à la chain*. qu*il occu- pait depuis une année. Une aiTeC" tion m(»rale fort vive qu*il éprou- va alors, jointe à la phlbisie pul- monaire dont il était afTccté de- puis long-temps, TenleVa ù son pays et é ses amis, le 1*" ftWrier 180 5. A 3o ans, Age la plus grande partie des hommes se fait À peine remarquer , Draparnaud avait atteint toute sa maturité; déj.i il avait professé pehdant neuf anné<M, et donné quatre o- puscules qui ont été traduits en langues étrang6res. Nous avons de lui 5o mémoires sur la physi- que et rbistoire naturelle. Ses tra- vaux furent plusd*uue fois applau- dis par riustilnttàrélégance^son style réunissait la noblesse et la fermeté. 11 est ù croire qu'il eût

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pris rang parmi nos plus grands écrivains, si sa carrière avait été de plus longue durée. Il travailla pendant quinze ans à deux ou- vrages qu'il n'a pas ct^ le temps de terininer,elqui étaient le résul- tat de recherches immenses. Ces deux ou vrages entièrement neufs, dans lesquels il traitaitdesmollus- ques et des conferves, pouvaient seuls lui établir une haute répu- tation. Le docteur Clos a fait im- primer le premier sous le titre é^ Histoire naturelle des inoiluaguea terrestres et fluviales de la France, Pari?», i8o5, in -4'; et M. Bory de Saint-Vincent a pris l'engage- ment de publier le second.

DREUX-BRl!;/.É, voyei Baizi.

DRËVKT (A.), professeur au collège royal d'Henri IV, et sous- bibliothécaire de Sainte -Gene- viève. On a de lili : 1" un Nou- veau Dictionnaire des rim^^^ in-8% publié en 181a; a* UArt de par- ter et d'écrire correctement la lan- gue française, ou Grammaire philo- losophique et littéraire, par l'abbé Levisac, qu'il a revisée en 1809, a vol. in-8'.

DRIESEN fLB BABON de), lieu- tenant-général au service de la Russie et ancien gouverneur de Mittau. Les émigrés français eu- rent beaucouff A se louer de ses bons trailemens. Louis XVllI, à qui il fut présenté le 10 décembre 1814^ lui fît l'accueil le plus flat- teur, et lui dit, en lui prenant la main : « Je revois avec un vérita- »ble plaisir le bon ami des Fran- ii^*ais, celui qui nous a tous si »bien traités. » Après être resté en France, par goAt et par incli- nation, jusqu*(\ la fin de 1816, il retourna en Russie , et emporta

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les regrets de ceux qui Tavaicnt connu.

DMESSEN (Pikrrb), profes- seur de médecine et de chimie à l'académie de Gronningue, na- quit, en cette ville, Tannée 1763. Attaché, depuis 1778, à Tacadé* mie d'£xbord, sous le titre de lecteur» ensuite comme profes- seur extraordinaire, puis comme professeur ordinaire de médeci* ne et de botanique , il ne dut sa chaire qu'aux profondes connais- sances et aux grands talons dont il avait continuellement fait preu- ve. Dans les voyages qu*il fit dans sa jeunesse pour perfectionner son instruction, il obtint les suf- frages de deux hommes célèbres, MM. Pringh et Daubenton. 11 a publié un discours sur les avan- tages que les arts et les sciences peuvent retirer de IVtude de la chimie; un traitt^ sur la magnésie et les lessives matrices de sel ma- rin; un discours de Arte pharma- ceuticâ ad majorem dignitatvm nr- hcndâ ; et des oitsrrvntions sur la physique et la chimie. 11 sVst aussi occupé de la pliarmucopœa batava. Maintenant membre de l'institut des sciences, des lettres et des arts des Pays- Bas » et de plusieurs sociétés savantes» il tra- vaille À la pharmatmpœa bvlx^ica,

DROB£(:Q(L'ÂBBâ),naqiiitvers l'an 1750. Avant la révolution, il était instituteur, et« après avoir été successivement employé au ministère de la justice et au bu- reau de la guerre, il a fmi par Ctro professeur de belles-lettres. Nous avons de lui : La clef de ia langue latine, imprimée t\ Paris en 1779; un Précis de la prononciation an-* x^laisCf en prosa et en r^rs i vol.

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10-8% ibid., 1786; iês Éiémênsdê la langue iatinê," ramenés par C«- nalyse à leur simplicité primitinep 1 vol. in-8*9 ibid., 1790; /tfC^u- vernementdu f^ion^ fable ullégorl- que adressée ù Napoléon » mai 1800; les Styles comparés^ en vers et en prose, in-8*. Il a fourni à VAhnanadi des Muses et au JouT'- nal de Paris quelques pièces de vers agréables par leur origi- nalité.

DROUAIS ( Jean - Giamaih ) , peintre, annonça, dès ses pre- mières années, des dispositions extraordinaires pour l*art qu'il pratiqua avec tant de succès , qu'tui peut le regarder comme un des peintres les plus distingués de l'école française. Il eut pour pre- mier maître Henri Drouais, son père, qui peignait le portrait* Il prit ensuite des leçons de Brenetf et fit sous lui des progrès si ra- pides , qu'à r«1ge de vingt ans il concourut pour le grand prix de peinture. On rapporte qu'il dé- chira le tableau qu'il avait fait À celte occasion, parce qu'il le crut inférieur à ceux de ses concur- rens. Cependant, au jugement de M. David , il eût infailliblement remporté le prix. II fit ensuite son tableau de la Cananéenne aux pieds de Jésus'Christ. Cet ouvrage, qui est maintenant au musée du Lou* vre, et qu'on peut regarder com- me un chef-d'œuvre, frappa les juges d'admiration. Drouais tra- vaillait jours et nuits, sans pren- dre garde qu'il altérait sa santiè. D'une figure agréable , noble et régulière, et fait pour obtenir des succès de tout genre, il les fuyait, parce qu*il faut, disait-il, «mériter «la gloire avant de songer au plai-

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srir. » Il fat envoyé très-jeune, à Roncte^ il apprit bientôt à- imi- ter les grands maîtres. Ce fut quMI fit le tableau de Marias à Mintames, et celui de Phiioctète, Épuisé par le travail, il mourut le i3 février 1788. Il était à Paris en 1763.

DRODET (comte d^EiLoii), à Reims le 29 juillet 1765, débuta dans la carrière militaire par ôtre soldat dans un bataillon de volon- taires nationaux, il s'enrôla en 179a. Son courage et son in- telligence l*avant fait distinguer par le général Lefebvre, il devint son aide-de-camp; il fit sous lui, aux armées de la Moselle et de Sambre-^t-Meuse, les campagnes de 1793, 1794, 1795 et 1796. En 1799, il fut nommé général de brigade, et après avoir servi dans Tarmée de Hanovre, en i8o3, il fut élevé au grade de général de division. En i8o5, le corps qu'il commandait pénétra par la Fran- coniedans la Bavière. Le i4 oc- tobre 1806, il était à la bataille d'Iéna, et contribua à la défaite du prince de Wurtemberg et à la prise de Halle. Il se signala le 14 juin 1807 a la bataille de Fried- land, il fut blessé, et il se trouv'ait en qualité de chef d'état- maîor-général de l'armée aux or* dres du général Lannes. Le 29 mai , il fut décoré du titre de grand-officier de la légion-d'hon- neur. En 1809, il contribua àsou- mettre le Tjrol; et chargé ensuite du commandement du 9* corps de l'armée d*£spagne, il obtint en 1810 des succès en Portugal, et fit sa jonction avec Masséna le 26 décembre 1811. Au mois de décembre 1812, il contraignît le

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général anglais Hill à jbt retirer sous les murs de Lisbonne. En i8i3, il commandait Tarmée du centre, et obtint des succès sur la Guenna. Malgré la vigoureuse résistance des Espagnols, vers la fin du mois de juillet il emporta de vive force la position du Col- de-Maya. Après la déroute de Vit- toria, il fut fait lieutenant du ma» réchal Soult. A Tépoque de l'in- vasion de l'armée anglaise dans le Midi, il se trouva aux bataille» de l'Adour, d'Orthez et de Tou- louse, et à toutes celles qui eu- rent lieu pour, arrêter les progrès de Wlellington. Lors de la rentrée du roi en France, il fut nommé commandant de la 16* division militaire et chevalier de Saint- Louis. Le roi confirma, le 20 sep- tembre, le titre de grand-cordon de la légion-d'honneur, que lui avait accordé le duc do Berri : le conseil de guerre qui acquitta le général Excelraans fut présidé par lui. Le général Lefebvre-Des- nouettes ayant alors fornié le pro- jet de rassembler toutes les for- ces qui se trouvaient dans le nord de la France, pour tenter un coup de main sur Paris, le général Drouet fut. accusé de complicité et arrêté le i3 mars iSi5^ par ordre du duc de Feltre, alors mi- nistre de la guerre. Les événe- mens qui se succédèrent lui pro- curèrent bientôt sa liberté. Il s'empara alors de la citadelle de Lille, il se maintint jusqu'au 20 mars. Le 28 du même mois. Napoléon fut proclamé et recon- nu, par ses ordres, souverain de la France, et tous les généraux et of- ficiers signèrent une adresse ces sentimens étalent exprimés a-

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Tec énergie. Le comte d'Erlon fut, le 2 juin, nommé pair de France, et obtînt le commande- ment du i*' corps d'armée. Ce fut avec cette armée qu'il fît à Fleurgs et à 1^ atcrloo des prudi- ges de yaleur que la fortune ren- dit inutile». 1^ génénJ Drouet commanda en^uite Taile droite de l'iinnée so.u» Fari<, et après la capitulation, il se rendit au-delà de la Loire. Se trouvant compris dans rordnimanre du mi du 24 juillet, il quitta i«ecrétement son cocps d'armée, et fut assez heu- reux pour arriver à fiayreuth, il trouva un asile. Le conseil de guerre de la 11' division a le juger par contumace le 22 juin 1816; mais la procédure fut a- bandonnée à défaut de preuves s U0Î santés. Le général Drouet est toujours en exil.

DROUET (Jean-Raftiste), na- quilleS janvier 1765; ilservild'a- borddans un régimentde dragons, et devint ensuite maître de poste à Sainte-Ménéhould.'Louis XVI ayant passé par cette ville lors- qu'il fuyait Paris avec sa famille, pour se rendre à Montmédy, fut reconnu par Drouet, à cause de sa ressemblance avec le portrait empreint sur les assignats. Drouet prend une route détournée, et de- vance lavoitnre du roi. Arrivé à Yarennes, il commence 4>ar obs- truer un pont qui se trouvait sur la route, réunit le maire, le commandant d^a garde nationa- le, et fait arrêter le roi le 21 juin 1791. Pour le récompenser, l'as- semblée nationale lui accorda, le 28 août suivant, une gratification de 3o,ooo fr., mais il ne voulut point Taccepter, et il se contenta

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de solliciter un grade daos la f^en- danrierie. En septembre 1 792, il fut nommé, par le département de la Marne, député à la conveD- t ion : il vola sans sursis la mort de Louis XYI. Joignant un esprit peu cultivé à un caractère irrita- ble, il se fit remarquer, tant qull fut député, par son exagération : Lanjuinais et les Girondins trou- vèrent en lui un ennemi implaca- ble, et il prit une part très-active à la journée du 3i mai. En sep- tembre 17909 il fut envoyé à Tar- roée du Nord. Se trouvant cerné par les Autrichiens, dont il avait lieu de craindre la vengeance, il fut pris par eux au moment il cherchait son salut dans la fuite. Renfermé dans une forteresse de Moravie, il voulut se sauver, mais il ne fut pas heureux dans cette tentative, car il se cassa le pied en tombant, et se trouva de nou- veau entre les mains de ses enne- mis. Échangé à Bâle, au mois de novembre 1795, avec Camus ^ Lamarqueet autres députés, con- tre la fille de Louis XVI, il reprit sa place au conseil des cinq-cents. Une conspiration dirigée par Ba- beuf se tramait alors contre le gouvernement; Drouet se joignit aux conspirateurs, et fut arrêté avec eux dans la nuit du 10 au 11 mai 1796. et conduit à l'Abbaye. Prêt à être traduit devant la han- te-cour convoquée à Vendôme, il parvînt à se sauver. Dans la nuit du 25 au 24 fructidor, il était do nombre de ceux qui cherchèrent à soulever le camp de Grenelle contre le directoire; et il n'échap- pa à la mort qu'en se cachant sous delà paille, dans la charrette d'u- ne laitière. Voyant que toutes ses

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tenlatÎTes étaient infructueuses, il alla d'abord en Suisse, et partit ensuite pour les Indes; mais à rinstant il débarquait au pic de TénoriJQTe^ l'île était attaquée par les Anglais; on se battit vigoureu- sement, et Drouet, dans cette cir- con^itauce, montra yéritablenient du courage. «Il rentra ensuite en France^ ayant été acquitté pour Taffaire de Babeuf. .Le direc- toire renvoya en quulité de .coin- missaire dans son dé|»arCeiDeDt, et en 1798 il fut élu par le ooUé- ge électoral du départenieot de la Marne, candidat au corps législa- tif. Nommé, au mois septem- bre 1799, »ous-préfetià Sainte- Uéuéhould , il a occupé cette place jusqu'à la rentrée du roi. k[\rtb avoir été membre de la chambre des députés pour le dé- partement de la llame, pendant les cent jours f il sortit de France, en exécution de la toi portée con- tre les conventionnels, ayant voté la mort du roi.

DROLOT (Aktoine, comte), lieutenant-général' et grand-ofii- cier de la légion-d'honneur. à Nancile 11 janvier 17749 admis eo 1793 â l'école d'artillerie, fut nommé, le 1*' juillet de la même année, lieutenant au 1" régiment <1 artillerie , fit d'une manière brillante toutesJes campagnes de la révolution, gagna son avance- Ofientitur le champ de bataille, 'et eo i8ot$ fut nommé colonel-ma- jor de l'artillerie à pied de la gar- de impériale. Les services que Drouot rendit à la tête de ce corps d'élite sont mentionnés dans le bulletin de la bataille de 'Wagram et dans ceux de la campagne de lUjssie. Ils durent être appréciés

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et récompensés par Napoléon , qui, en mars 181 5, l'appela au- près de lui en qualité d'aide- de- camp, l'hon^^ra d'une ron6ance particulière, justifiée depuis si noblement dans les jours malheu- re u]^ et le chargea, sous le titre d'aide-major, du travail de la garde. Drouot était alors gtnéral ,de brigade, et fit parler de. lui à la bataille de Lutzen, il com- mandait la fameuse artillerie lé- gère de la garde. Après la bataille de Bautzen, il gagna le grade de général de division « il com- ' manda à Wachau l'artillerie de réserve, et remporta sur l'enne- ifii un avantage de la plus haute importance pour le salut de l'ar- mée. Le 3o octobre suivant, il fit éprouver, en avant de Hanovre, un échec considérable aux Bava- rois, qui vinrent aust^i inquiéter la retraite des drapeaux 'sous les- quels ils avaient été réunis. Cette trahison inhospitalière de la fédé- ration germanique fut punie mo- mentanément.par Drouot, mais elle ne devait pas être vengée. Le 17 février 18149 ce général se distingua à l'affaire de Nangis, et le 17 mars, il franchit le défilé de Vauclor sous le feu de ()0 pièces de canon. Celte action héroïque tient une belle place parmi les hauts-faits d'armes qui ont immor- talisé les 'derniers momens de no- tre gloire militaire. Après le traité de Fontainebleau , le général Drouot continua sa fidélité à Na- poléon, le suivit à l'île d'Elbe, et en fut nommé gouverneur. Le 1*' mars 181 5, il débarqua avec lui . au golfe Juan, et signala l'arrivée de Napoléon sur le sol fVançais par une proclamation à l'armée.

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Le général Drouot commanda Tavant-garde, pendant le voyage .de Napoléon d'Antibes à Paris, il reprit son service dansia garde. Le a juin il fut nommé pair,*et peu de jours après il par- tit pour l'armée. Après la funeste journée de "Waterloo, il consentit à se séparer momentanément de Napoléon, pour prendre le com- mandement en chef des débris de la garde impériale. Dans la séance du a3 juin de la chambre des pairs, ne désespérant point de la patrie ni son salut, le général Drouot chercha à détruire, dans une im- provisation remarquable, la Tri- cheuse impression que le maré- chal Nej avait pu produire la veille, par le tableau décourageant qu'il avait tracé de la situation de l'armée, o La dernière catastro- »phe, disait le brave Drouot, ne «doit pas décourager une nation » grande et forte comme la nôtre; «si nous déployons dans cette » circonstance critique tonte l'é- Auergie nécessaire, ce dernier 9 malheur ne fera que relever no- ntre gloire....Après la bataille de Cannes, le sénat romain vota «des remercîmens ' au général «vaincu, parce qu'il n'ayait pas désespéré du salut de la répu- »blique... Dans une circonstance infiniment moins critique, les » représentans de la nation se lais- » seront-ils abattre, et oublieront- »ils les dangers de la patrie pour s'occuper de discussions intem- »pestives? etc. » La commission du gouvernement confia le même jour au général Drouot le com- mandement de la garde. Le 25 il se rendit à son poste, et ne s'occu- pa plus que de la défense de Pa-

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ris : mais Paris était déjà livré; et en vertu de la capitulation qui eut lieu peu de jours aprèSf le géné- ral Drouot dut se retirer sur la Loire avec la garde, dont il par- tagea la constance et l'adversité. Compris dans l'ordonnance du i4 juillet i8i5, il se rendit à Pa- ris, et se constitua volontaire- ment prisonnier à TAbbaje. Le 6 avril de l'année suivante, il fut traduit devant le premier conseil de guerre de la première division^ et trouva des défenseurs dans tons les témoins appelés à déposer con- tre lui. De ce nombre était le maréchal Macdonald, qui se plut i rendre un hommage éclatant à la loyauté du général Drouot.Une défense noble et simple honora le caractère de l'accusé. Après a- voir retracé avec franchise la sain* teté du devoir qui l'attachait à la fortune de Napoléon malheureux^ il termina ainsi : « Quand j'ai con- 9 nu l'ordonnance du i4 juillet, je nme suis rendu volontairement^ »et j'ai couru au-devant du juge- » ment que je devais subir. Si je «suis condamné par les hommes^ vqui ne jugent les actions que sur nies apparences, je serai absous » par mon juge le plus implacable, «ma conscience. Tant que la fidé- » lité aux sermens sera sacrée par- »mi les hcmmes, je serai justifié. «Mais, quoique je fasse le plus » grand cas de leurs opinions, je «tiens encore plus à la paix de » ma conscience : j'attends votre «décision avec calme. Si vous « croyez que mon sang soit nitile «à la tranquillité de la France, «mes derniers momens seront « encore doux.» Drouot fut acquit- té, à la majorité senlemenl dt

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quatre Toiz contre trois. Le mi- nistère public reçut la défense positive du roi de se pourvoir en révision, et Tordre formel de ren- dre sur-le-champ le général ac- quitté à sa famille et à ses amis. DrouoI partit de suite pour Nanci» sa patrie, n'ayant consenti ni à recevoir aucun traitement, ni à reprendre du service; il attend dans plus honorable obscurité le moment la France pourrait l'appeler au nombre de ses défen- seurs.

DROZ (PiBaRB Jâgqvet), des- tinée l'état ecclésiastique presque dès sa naissance, ayant terminé ses études à l'académie de Bâle avant d'avoir atteint l'ûge requis pour recevoir l'institution pasto- rale, revint en attendant chez ses parens, il trouva une de ses sœurs -qui travaillait à l'horloge- rie. Bientôt il prit pour cette pro- fession un goût si prononcé, qu'il résolut de s'y livrer entièrement. Il fit dans cet art des progrès sur- prenans. Dès les commencemens, il s'occupa de perfectionner quel- ques pièces, et peu de temps après, il adapta, presque sans frais, des jeux de flûte et des carillons aux horloges les plus communes. Son imagination s'exaltant ensuke, il se persuada de pouvoirtrouver lo mouvement perpétuel. Il travail- la donc à résoudre ce grand pro- blè^qne; mais quelques découver- tes intéressantes furent le seul résultat de cette entreprise chi- mérique. Déchu de ses espéran- ces de ce côté-là, il réussit parfai- tement à faire une pendule qui, au moyen de deux métaux inéga- lement dilatables, marchait sans 6tre remontée tant que les pièces

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n'étaient pas détériorées par le frottement. Cette pendule, pré- sentée au^roi d'Espagne, valut à son auteur les éloges les plus flatteurs de la part des «artistes qui furent chargés de l'examiner. A son retour d'Espagne, il a- vait emporté plusieurs autres mé- caniques curieuses, Droz fit son automate écrivain, qui est de tous ses ouvrages celui qui parut le plus surprenant, et qui demandait en même temps le plus de génie et le plus de patience. Cette figu- re, dont le mécanisme était inté- rieur, avait les mouvemens des articulations de la main et des doigts si sensibles, et ces mouve- mens étaient si réguliers , que l'automate écrivait des caractères très-bien formés. Droz travaillait ÙL une pendule astronomique # quand il s'aperçut, mais trop tard, que les veilles et les fatigues a- vaient épuisé sa santé. Vaine- ment il chercha à la rétablir dans un voyage qu'il fit exprès à Genè- ve. Né le 28 juillet 1721 à la Chaux-de-Fond, dans le comté de Neufchâtel, il mourut à Bienne le

28 novembre 1790.

DROZ (Henri- Louis Jacqvbt) suivit la môme carrière que Pierre Jacquet Droz, son père, et ne de- vint pas moins célèbre que lui. à la Chaux-de-Fond le i3 oc- tobre 1762, il fit ses premières études dans la maison paternelle, et fut ensuite envc/yé à Nancî pour y suivre un cours de mathé- matiques. Il montra , dès son bas- âge, pour It^ mécanique , des dis^ positions qui firent augurer ce qu'il serait un jour. Il n'avait que

29 ans quand il fit deux automa- tes bien extraordinaires; Tun des.

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sinuit, et l'autre, qui représen- tait une jeune fille, jouait sur le clavecin pluMeurs airâ , et sem- blait • par lc> njouTcmei)!» de sa tête et de ^eayeux^ î»uivre la mu- sique. Quand son morreau élHit terminé « elle se levait f*t saliiiiit Ifi compagnie. Ces deux pirecs qui furent apportées à l'uris , atti- rèrent un concours immen>e de curieux. M. de La Reguière, fer- mier-générdi . avait un fils qui é- tait privé de l'usage de :ies mains; Drox ima(|;ina et fit exécuter par un ouvrier très-haliile , nommé Leschot, deux mains artificielles qui faisaient au moins , en grande partie, les fonctionsdedeux mains naturelles. On rapporte que Vau- causon, après avoir vu cette in- Tcntion , dit â Drox : « Jeune ^homme, vous commencez par jioù je voudrais finir. » Droi alla ensuite en Angleterre il ne fit qu*un séjour très-court , parce que la température de ce pa^s é- tait contraire à sa santé ; il y for- ma cependant un établissement dans lequel on confectionnait les pièces d*horlogerie les plus com- pliquées. £n 179/1 9 ^^^^ alla de- meurer à Genève, pour pre- mier tribut de l'estime qu*on ac- cordait à ses grands talens, on lui décerna le droit de bourgeoi- sie. Il ne se contentait pas de son propre travail , et de fournir à tous les frais nécessaires pour les expériences qu'il jugeait impor- tdutes, il accueillait encore de la manière la plus encourageante les découvertes qui lui étaient pré- tentées. Il fut Tami du naturaliste Bonnet. A son génie pour la mé- canique , il joignait des mœurs douces , un caractère aimable ,

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des connaissances variées ei éten- dues 9 et était aussi assex boD mo* sicien ; enfin , il posisédait toutes les qualités qui rendent un hom- me agréable dans la société : aussi fut-il recherché par les personnes les plus distinguées. Il fit» sur les moyens d'étendre les fabriques d'horlogerie ^ et sur les procédés dont on pouvait user pour tem- pérer Faction trop vive du feu sur rémail des mémoires goAtés par tous les hommes de Tart. Droz ayant été attaqué d'une af- fection de poitrine, les médeciDS lui conseillèrent d'aller aux Iles d'Hières; mais ce voyage n*ajaDt pas produit sur sa santé l'effet qu'on en avait espéré , Drox se rendit à Naples, il mourut , le 18 novembre 1791.800 éloge que prononça Senebier à la société d'encouragement , prouva toute l'estime dont jouissait cet artiste célèbre , enlevé à la société à k fleur de son âge ( il n'^avait que 39 ans).

DROZ (Joseph) 9 ancien con- seiller au parlementde Besançooi naquit en cette ville dans l'année 1 773 : il était doué d'un caractère doux et bienfaisant, et d'un es- prit vrai et cultivé. 11 écrivait fa- cilement; et à l'occasion d'unpetît ouvrage imprimé en 1806 et en 1816, in-8% lequel a pour titre: Essai sur tart d'être kewreus; on disait qu'il méritait de jouir du bonheur dont il traçait la voie. Nous avons de lui : Essai sur l'art oratoire, 1799* i8o6,in- 8^; Dês lois relatives aux progrès de f industrie f ou observations sar les maîtrises, les règlemens, la privilèges et les prohibitions, 1 8 1 o, in-8'; Lina, ou les enfans da mi-

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HUir€ JlUrt, i8o5, 3 roi. in-ia*. Ce romaoy dans lequel Fauteur a eo pour but de prouver qu'où peot aroir des vertus dans tous tea partis, est aussi intéressant qu'agréable. Éloge de Montaigne, 3-* édition, i8i5, in-8*. L'insti- tut, dans un de ses concours, a fiait mention de cet éloge, dans lequel l'auteur a si bien peint le génie de celui dont il faisait le panégyrique. La dernière produc- tion de Droz, et celle dans laquel* le il a développé toute l'étendue de ses connaissantes dans les beaux-arts, e.«t l'ouvrage intitulé : Études sur le beau dam les arts, 181 5, iQ-8*.

D&OZ (FaAifÇois-NicoLAfl-Ei7- ciHi), conseiller an parlement de Besançon, et secrétaire de l'aca- démie de cette ville. Les recher- ches historiques, travail rempli de difficultés et extrêmement a- ride, Toccupèrent dès sa premiè- re jeunesse. à Pontarller le 4 février i^SS, à l'Age de 20 ans il avait acquis dans ce genre d'étu- de des connaissances si vastes, que l'académie de Besançon ne balança pas à l'admettre au nom- bre de ses membres. Droz, desti- né À la haute magistrature, débu- ta dans cette carrière de la maniè- re la plus brillante. Doué d'un logeaient sain, d'un esprit juste et pénétrant, il débrouillait avec une extrême sagacité les ques- tions les plus, obscures, les affai- res lei| plus compliquées, et par- venait toujours à les présenter d'une manière claire et lumineu- se. Ses travaux historiques furent quelque temps suspendus, mais il les reprit après avoir été nommé membre du parlement, et ne les

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abandonna qu'à l'époque de la révolution. Nous avons de lui : 1* un Mémoire pour Servir à l'histoire de Pontarlier, imprimé à Besan- çon en 1760, in-H", 2" Essai sur f histoire des bourgeoisies du roi, des seigneurs et des villes, in- 8*, Besançon, 17O0; 5* l'Eloge de l'abbé Bullêl; (f Mémoire pour ser-' vir à r histoire du droit publie de Franc/te^Co/nté, 1 78g, Uesanyon, in-8*; ^"Mémoire sur l'avantage du rétablissement des académies, id,, 1804, in 8*. Il a de plus travaillé à la continuation de la Gallia christ iana, et à la dernière édi- tion de la Bibliothèque historique de France, 11 a été Téditeur du Recueil des édits et ordonnances de la Franches-Comté, depuis la con- quête de cette * province Jusqu'en 1771, 5 vol. in-fulio. Ajoutez à cela que M. Droz coopéra à la formation du dépôt des chartes établi ik Paris, et qu'il entrete- nait en même temps avec les savatis de la France, de la Suis- se et de . l'Allemagne , des cor- respondances suivies. Il était membre des académies d'Arras et de Dijon, et, comme il ti déjà été dit, secrétaire perpétuel de celle de Besançon et de la société d'agriculture du département. 11 mourut le i5 octobre 180. '), à St.- Claude, des suites d'une paralysie; et son éloge fut iait par M. Coste. DRUAULT (le baron DE),émi- gra en 1792. Avant la révolution, il était ofiicier dans un régiment d'infanterie. Pendant son émigra- tion, il servit d'abord dans un ré- giment étranger à la solde de l'An- gleterrc, et devint ensuite major, grade qu'il conserva jtFsqu'en 18149 époque oi]k il rentra en Fran-

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ce. Nommé» par le roi» maréchal- dc'-campetcofotielcics volontaires royaux, il suivit le mouvement commun et accompagna le roi ù Gand. Le 9 septembre, il obtint le commandement du 5"* régiment d*infunterie de la garde royale.

DRLLHË, ancien curé de Tou- louse 9 député à la convention par le département de la Haute- Garonne» tut du nombre de ceux qui opinèrent pour la réclusion et le bannissement de Louis XYL Au mois d^avril 1796» il vota» comme membre du conseil des cinq-cents, le rétablissement de la loterie. £n Tannée 1799* il l'ut nommé au corps-législatif, où. il resta jusqu'en i8o3.

DRYANDER ( JçNAs) , était le compatriote et fut le disciple de Linnîeus. en Suède, en 174^» il avait 28 ans Iors({u*iI se Ht re- cevoir maître es arts. Il soutint, i\ cette occasion, une thèse sur l'histoire naturelle, dans laquelle il prit la défense des champignons contre un grand nombre de sa- vans qui ne voulaient pas que cette plante cryptogame appar- tînt au règne végétal. Dryunder 6e fit connaître encore par plu- sieurs dissertations sur la bota- nique, et passa en Angleterre vers 1777. Sir Joseph Banks, égale- ment originaire Suédois, Tami et le protecteur de la science et des s'avans, a|>précia bientôt Dryan- der, et se l'attacha en lui confiant la garde et le soin de sa bibliothè- que; c'était ce qui convenait à Dryandcr. Il a été à la tête de ce riche dépôt, le plus complet de l'Europe, pendant plus de trente ans, et est mort en 1810, après avoir fait un catalogue des ouvra-

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ges dont il était le conserrateur. Ce catalogue a paru en 179661 1800, et comprend 5 roi. in-B* ayant pour titre : Catalogus JBc- biiotheeœ historico-naturalis José- plu Banks, M. Robert Brown» qui a succédé À Dryander, contloue l'utile ouvrage commencé par son prédécesseur; ouvrage dans lequel les amateurs de rhistoire naturelle pourront puiser des connaissances et des reoseigne- mens aussi exacts que précieux.

DUAUT (FEAnçois-MiaiB-Guur LArME), i\ qui, selon rcxpretsion de Rivarol, \ Almanach des Muses doit la vie, est à Saint-Malo en 1770. En 180a, il publia un vol. in-8% intitulé Poésies, dans lequel il a réuni plusieurs petits poèmes sur difTérens sujets, et beaucoup de pièces fugitives qui avaient déjà paru dans d*autrefl recueils. Ces poésies, en générali ne sont pas sans mérite. M. Duaut était employé au ministère des affaires étrangères.

DUBARRAN (Baebbau), nom- mé à la convention nationale par le département du Gers, devint, en octobre 1793, membre du co- mité de sûreté générale et prési- dent de la société des Jacobin». Il fut l'un de ceux qui, dans le procès de Louis XYI> TOtèrent pour la mort. II se prononça , le 9 thermidor, contre Robespierre et ses complices, en proposant de hAter leur exécution; mais ilem-. ploya tous ses moyens pour jus- tifier la conduite des anciens membres du comité de salut pu- blic, et s'opposa avec force à leur mise en jugement. Prévenu d*ê- tre Tun des auteurs de l'insurrec- tion du 1" prairial an 5^ il fut ar-

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rêtà» et a99ea huurent cependant pour ne point partugcr le sort de 9Ç9 collègues B(iurbol(e« Komine. Sntibrany, etc. La liberté lui tut rendue par l'amnistie du 4 bru- maire an 4*

Dl)BAKiRY(ronnn sous lo titre de cuXTB Jban)« ûh d'un paysan peu fortuné, n'était ni sans vs- pril ni sans ambition iTcn vie d'ac- quérir des richesses, n'importe par quels moyens « le conduisit A l\iri«« le champ le plus vaste est ouvert ù Tintrigue d'mt il pa- raissait pos^éder le génie. Depuis long- temps dans la capitale^ il s'était lait remarquer par le luxe scandaleux de ses débau- ches: logé "dans des appartemens somptueux 9 une Laîs moderne « qu'il avait associée A sa Torlune, ou que plutôt il avait prise pour l'augmenter, était présentée par lui comme son épouse « ù une foule de jeunes seigneurs que Tappât du jeu et les attraits de cette syréne ne manquaient ja- mais d« faire tomber dakis le piè- ge tendu À leur inexpérience. I^es choses en étaient lorsque Du- barry rencontra par hasard la courtisane Lange (^M"* Vauber- nier^,si célèbre depuis par l'as- ceddant qnVlle prit sur l'amant couronné qui ne dédaigna pas» de s'abaisser jusqu'à elle (F oyez Bar- IT, LA COMTESSE DC ). Cette fem- me était belle : Dubarry jugea d'abord qu'il pourrait en tirer un bon parti, s'il parvenait ùia faire présenter au roi, et mit dans ses intêrf*ts « pour cet effet , Lebel , valet -de-4'hauibre de Louis \Y et l'ugent secret de ses plaisirs. La prê>entation eut lieu, la courti- sane plut, mais il fallut lui don-

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ner un titre, et Ton jugea à pro- pos de lui l'aire épouser le l'rère de Jean Dubarry , qui s'appelait aus.si M. le comte, Ainsi , M'* i^an- geVaubernier, en devenant com- tesse Dultarry . devint tout aussi noble que Tétatent son mari et s<»n beau-frère. Jean Dubarry, fler d'un piireij succès, dont il dut être largement récompensé, étala a- ver plus de profusion encore un faste orgueilleux , et devint le plus insolent des hommes. Mal- heureusement pour loi, i<.ouisXV cessa de vivre, il ne jouit pas d'une grande considération sous liouis XVI; et, dans les premiè- res années de la révolution, s'é- tant retiré «\ Toulouse , il ne partage.iit |>as les opinions qui se Irouvaient alors i\ l'ordre du jour, on l'accusa d'avoir fomeUté con- tre les patriotes une réaction roya- liste qui se manifesta, par une é- méute, le 18 avril 1790. Traduit, en ctmséquence, devant le tribu- nal criminel du département de la liante - (laronne, il fut con- damiu'^ i\ mort le 38 nivôse an a. DUBOCCAGE,to/(?z Boccagb

(M- DU).

DDBOlS-DliBAIS (Loris-Tni- BAïai, comte), est dans le can- tou de Cambrennes, arrondisse- ment de l*onl-Lévêque, départc- nu'iit du Cal \ ados. Il était cheva- lier de Saint-Louis, et avait, dans la iniiison militaire du roi, le rang de capitaine de cavalerie, lorsque les prtiniers symptômes de la ré- volution annoneèrent ta prorhai- ne régénérât ionduc(M'pspotitique. iM. Dubois-Dnhais lut un de ceux qui se prononcèrent dés lorsenfa* veurd un nouvel ordre de ehoses; et^ en 1 789, l'époque eslremarqua-

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ble 9 il publia, sous le titre de Mon opinion motivée, ou le vœu d'un gen- tilhomme normand à la noblesse nor- mande, une brochure ie trouve ce pabsa^^e, qui, inspiré aujour* d'hui, après plus de 5o ans de ré- Yolution, ne serait pas plus sage, et qui fut la base constante de sa conduite : « Il s*agitdc régénérer »un grand empire; il s'ugitde réé- » difier TédiGce politique de la nio- nnarchie iran^aise sur une base immuable, qui fixe imperturba- nblement les droits du monarque net ceux de ses sujets : assigner uau pouvoir de Tun son étendue net ses limiles: à Tobéissance des N autres son degré et ses bornes; «rendre le souverain grand, en le n mettant ;\ portée de l'aire le bien et de mériter Tamour de ses sujets; «rendre le citoyen heureux en as- »surant sa libertés et en le met- «tant sous la protection immédia- »te des lois les plus équitables, m Cette opinion , qu'avouaient la prudence et la modération , fixa sur lui 1 attention des hubitans de son département; ils le portèrent successivement aux fonctions de juge de paix, de commandant de la garde nationale, d'administra- teur du département du Calvados; enfin, de député ù ras>emblée lé- gislative en septembre 1 79 1 ,et à la convention nationale eu septem- bre 179a. Dunsle procès du roi, M. Dubois-Dubais demanda le renvoi au peuple réuni en as>emblées pri- maires; et, forcé de se renfermer dans les termes de la délibération, il vota la mort, mais dans le cas d'invasion du territoire français par les troupes étrangères. Cette déclaration conditionnelle le fit ranger dans la classe des mem-

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bres qui De le déterminaient pas pour la pt ine capitale. 11 se pro-. uonça ensuite pour l'appel^au peu- ple et pour le sursis ; il fut liOBe l'un des quarante^eU» votant taee sursis qui furent compris dans la minorité, et par conséquent eom/h- tés contre la peine de mari. Pen- dant la durée de la session conven- tionnelle« il fut envoyé trois fois en mission. 11 s'exprimait ainsi dans sa proclamation aux habîtans des départemens de l'Orne et de la Sarthe (.provinces de TOuest): « Je viens vous présenter tout ce

que peut vous ofifrir la bienfai- » sance nationale, pour alléger vos i»maux et soulager vos besoins. «Oui, je viens consolider parmi nvous, et rendre encore plus é- ntendus, s'il est possible, les ef-

fets bicnfaisans de la mêiuora- »ble journée du 9 thermidor, de

cette journée qui , en anëantis- » sant les partisans de l'exécrable «système de terreur, rappelle au «sein de la patrie déchirée, eou- A verte de ruines et de sang, les » jours heureux de justice, d'hu- «manité et de paix, qui sont les »délicesde l'homme probe et ver- }»tueux, qui sont la ressource de » l'artisan, la consolation des in«- «> fortunés et la sûreté de l'inno- »cence; jours si désirables, et sans «lesquels le bonheur du peuple » n'est qu'une chimère, et ses inal« «heurs une affreuse réalité, etc.« Si, revêtu du pouvoir proconsu* laire, il se montra constamment humain et équitable, il n'en con- serva pas moins 1 énergie et l'in- dépendance qu'il tenait de son caractère personnel et de la di- gnité de ses fonotions,^ On n'a point oublié qu'en 17939 étant en

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mSaaion à l'armée du Nord, il ré- pondit à la aommation du prince àe Gobourg, qui assiégeait la pla- ce de Condéj avec une énergie à laquelle ses cominettans applau- dirent « quoique certains biogra- phes aient, afHrmé le contraire (Yoyei le Moniteur du 3i juillet 1793). Des lettres de félicitation des armées et des conseils-géné- raux des départemcns il avait été envoyé, attestèrent les servi- ces qu'il avait rendus et la recon- naissance qu'il avait inspirée. De retour à Paris, il fit mettre en li- berté, après le 9 thermidor an 9 (37 juillet 1794)9 tous le.H cultiva- teurs arrêtés comme suspects ; parla en faveur d'Henri Lariviére, rundes proscrits du 5i mai 1795; fit ordonner la suspension du dé- cret relatif à la colonne infamante quidevait être élevée àCnen; pro- voqua la réintégration du général ■Kellerman, depuis duc de Valmy, maréchal de France; défendit Ro- bert Lindet, relativement aux ad- ministrateurs du département de J'Eure , accusés de fédéralisme ; proposa et fit adopter un projet sur la police militaire; obtint un décret sur le mode de jugement des Chouans y et demanda un con- seil militaire pour juger Corma- tin-Desotteuz et autres chefs de ces bandes. Nommé au con- seil des cinq - cents , il parle sur l'organisation <les tribunaux militaires; reproduit son travail sur la désertion; fait accorder des fonds pour le paiement des veu- ves et des enfaiis des invalides; se prononce, dans pUisieurs oc- casions, contre le parti vUchien; combat fortement la proposition de Picbegru sur la réorganisation

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de la garde nationale; s'oppose à l'adoption du projet sur les des- titutions militaires; enfin, pré- sente des vues sur le mode de re- crutement de l'armée. Réélu au conseil des anciens, la première fois qu'il monte A la tribune, c'est pour payer un ftistc tribut d'élo- ges aux armées françaises. Dans la discussion sur l'impôt du sel , il se prononce contre cet impôt ; sur la' oommunication faite au conseil de l'assassinat des minis- tres plénipotentiaires, fionnier et Roberjoty il oppose la conduite loyale de la république avec celle du gouvernemiMU autrirbion, et' demande Tenvoi d'un mesf«age au directoire-exécutif pour connaî- tre les détails odiciel.s de cet évé- neii\ent. Cbar^é du rapport sur les résolutions qui augmentent les contributions, il s'élève avec force coulre les dilapldutt*urs« et se plaint dt^ leur impunité. 11 de- vient président du con^t'il; il l'a- vait été diî presque to^ltc^ les as- semblées législaiives précédentes. Après les événcniens du 18 bru- maire an 8 (9 novembre i799)<. il fut nommé commissaire dans les quatre départenien:» de la rive gauche du Rhin. La proclamation qu'il rédigea à cette occa.^ion res-

Îiire les principes les plus purs et es plus efilcaces pour le bonheur public. A son retour A Paris ; il fut créé successivement sénateur, comte de l'empire, commandant de la légion -d'honneur^ et titu- laire de la sénatorerie de finies. Los événemeus politiques de 1 ^i/| imposant silence aux senlimens particuliers de la plupart des grands fonctionnaires publics , M. Dubois*Dubais fut du nombre

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de ceux qui se proponcèrent pour la tormalion d'un gouvernement proviiioirc, el ensuite pour le ré- tablissoment de la dyua.Htie des Bourbon. Cependant M. Dubois- Dubai4 n'occupa aucun emploi sous le gouvernement du roi. Du- rant les cent jours t il signa Vacte additionnel aux constitutions de Tempire , mais avec la condition qu'il y serait t'ait des changemens réclames par Topinion publique. Après la seconde restauration , il publia (les Observations justifica" tires sur les votes conditionnels dans la malheureuse a/faire du roi Louis AK/,avec cette épigraphe Le prince est la loi virante qui a- »dou('it ce que la loi écrite pour- Mrait avoir de trop rigoureux» (paroles de Tempereur Julien); brochure in-B". Forcé de quitter la France, par suite d'une fausse application de la loi du i a janvier 18 1(), contre les conventionneU dits votans , il se retira A Bruxel- les, y resta pendant deux ans , et fut rappelé dans sa patrie au com- mencement de 1818, attendu que la loi d'exil ne lui est pas applicable, M. Dubois-Dubais aété réintégré en conséquence dans tous ses droits de citoyen; mais, quoique ancien sénateur, il n'a point été appelé ù la chambre des pairs. M. Dubois-Dubais a cultivé les let- tres avec .succès , et s'est délassé quelquefois de ses travaux politi- ques en composant des vers et des chansons agréables. Il e.^t mem- bre de Tathéuée des arts« et de plusieurs autres sociétés savantes. DUBOIS (Julien), député à la convention nationvie par le dé- partement de rOrne, fut Tun de eaux qui, dans le procès de Louii

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XV I , se prononcèrent contre lui avec le plus de véhémencie. Il ac- cusa mfime, ù la séance du a6 dé- cembre 179a, Defcrmont, prési- dent de rassemblée, de s'entendre avec les défenseurs de Louis pour le sauver. Il vota la mort sans ap- pel et sans sursis. Commissaire du directoire après la session , il est depuis resté inaperçu. Avant la révolution, J. Dubois exerçait la profession d*avocat.

DUBOIS (Antoine), fit avec distinction les premières campa- gnes de la révolution , et mérita par ses services d*être élevé au grade de général de division. Il se fit remarquer à la bataille de Fleu- rus , il commandait une divi- sion de cavalerie. Cependant quel- ques désagrémens qu'il éprouva de la part du général en chef Jour- dan, le déterminèrent t\ quitter Tannée de Sambre-et-Meuse. Il se trouvait à Paris à l'époque du I*' prairial an 3 (ao mai 1796), lorsque les habitans des faubourgs insurgés menacèrent la conven- tion. Chargé , par les comités du gouvernement, de marcher con- tre les rebelles, à la tête de la ca- valerie qui se trouvait alors à Pa- ris , il parvint à les dissiper sans répandre de sang, et assura le triomphe de la cause qu'il servait. Il fut depuis employé à l'armée d'Italie, dans cette campagne ira- mortelle les Français firent des prodiges, et expira d'une mort glorieuse sur le champ de bataille de Uovérédo. Son dernier vœu , en recevant le coup fatal , fut de vivre encore assez de temps pour apprendre l'entière défaite des en- nemis de la république. Ce vœu fut accompli ; et son dernier

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•oupir i*cxhaltt pnrml lo« crin de victoire de l*firtiièe frnuçuUa. DUBOIS rjRAN-BAmuTK), rm-

3iiU à Foiicliai^ge t ditparliiiiient e la (ÎAie-d*Or« le an mui 1755, Il avait fuit de trèM-borinei» (!tiidi*« à Dijon et À TarlMt lorsque le roi d<*. Pologne, StaniNlas-Augunte, rappela prè« de lui pour profei»- ner le droit public à l*écoie de« cttdetM. Devenu conieiller intime, et comblé de*» bonlé« de ce prin- ce, Dui)oiii ne put néanmoinn de- mt^urer A Vumoviei le climat é- tant abMolument contraire à «u «ant/t. 11 traversa la Prusse en re- venant en France; et, chargé d*une recommandation auprès de Fr/td/tricll, il se présenta A ce souverain, qui lui At un accueil favorable et lu nroposition de res- ter à su cour. Il refusa, et revint & Paris. M. de Uulesherbes confia 17*ducution de son petit *-flls, M. du liosamlM), A Dubois; et si, quel- ques années plus tard , il ne fut point entraîne dans la perte fatale de cet illustre magistrat , il ne le dut qu'A la journée du () ibermi- dor. La Notice êur lu vU et le» tra- vaux de U* de Male»herhe»,\n\\}\\i*.ti dans le temps par Dubois, lui lit le plus quit Te

liMMi, Il était clief de division au ministère de l'intérieur , à l'épo- que du iH brumaire; le premier consul le nomma préfet (lu Gard. Il se trouva compromis dans une inalbeurcuse aiTuIre de conscrip- tion par sa bonté, sa boum* foi, rt surtout par la trop grande cou- fiiiiM'f* qu'il avait accordée aux em- ployés qui reutouraicnl: on fil jus- tire dttceuX'ciftnaiff la di:stitiitloii du préfet fut prononcée. Le chef

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le plus grand honneur, et lui ac- |uit Testime de tous les gens de

du gouvernement était si persuadé de son innocence qu'il voulut , en quelque sorte, ledédoiiimagcrde lu perle de sa préfecture vu nom- mant directeur des droits-réunis é Moulins, départeyient de TAl- lier. Dubois fut aimé et e»«tinié dans sa direction comme il Pavait été A Nîmes, pendant qu'il avait été préfet; mais sa disgrâce lui a* valt porté le coup mortel, et le temps qu'il survécut é son cha- grin ne fut plus qu'une longue et {>énible agonie. Il mourut à Mou- lus en 180H, géiiéruleiiient re- gretté, et n'ayant jumilis eu un seul ennemi dans toute ku vie, Dubois était membre de l'acadé- miedeBeriin etd'un grand nomi)re de sociétés sa vailles. Iiidépetidum- ment de la Notice eur la oie et leê travaux de M . de Malenherheâ , il a publié le Tableau den prof^rh de la phyMif/ue, de I* kiatolve naturelle et den art/i, 1771, iu-H";il u traduit du polonais en frai^iais la Myaéi" de, poëiiie héroï-comique; hUaal êur Vhiëtoire littéraire de Poloffnep Berlin, 177H, in 8"; M^nwireê iur l'/iintoire 71a tu relie de Brandehourg^ 177H; il a traduit de l'allemand le Traitti du mt*ri/e, et le mélodromo' à" Ariane abandonnée , joué à la (îomédie-ltalienne en 1781; enfin il u été lu coilttltorateur du Jour^ nal de littérature, de» ëvienreâ et artu et de lu feuille du Cultiva» tt'ur,

DUBOIS DK flilANCÉ (Kn- MON»* Louis- Alexis) , naquit & Charleville , déparlemeiit de lu Marne, en 17/17. ^' ***' destina ù l'état militaire, entra dans la com- pagnie des mousquetaires de U maison du roi , en sortit pour quelques contruriétési' et fut fuit

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lieutenant des maréchaux de Fran- ce. On lui contestait des titres de noblesse auxquels il attachait peu d'importance, et ces tracasseries aug^ment^Tent en lui cet amour de régalité, dont il avait déj.!^ le germe et les principes. Elu dépu- té aux états-généraux par le tiers- état du bailliage de Vitry - le- Français, il arriva dans cette as- semblée avec les dispositions les plus prononcées pour une réfor- me générale dans le gouverne- ment. Il s'occupa d'abord d'une nouvelle organisation des régi- mens et d'une constitution mili- taire. Jl est remanjuahle que, sur la fm de 1789, ce l'ut lui qui le premier proposa de former l'ar- mée par la con^^cription des ci- toyens actifs de chaque dé|>arte- ment. En 1790, il insi>ta pour le rachat des droits féodaux, et fit effacer du procès-verbal les ré- clamations élevées contre la sup- pression des ordres religieux. Dubois de Grancé penchait ^ cet- te époque pour un gouvernement représentatif; il proposa que le roi fOt le che.f suprême de l'ar- mée, et ne voulait pas que l'on changeât sa dénomination de rot de France contre celle de roi des Français. Selon lui, les membres du corps législatif non-seulement ne devaient pas appartenir au mi- nistère public, mais il fit la mo- tion expresse qu'ils en fussent é- cartés pendant quatre années en- core aprè^ l'expiration de leurs fonctions. Il fit un travail sur l'administration des Invalides, et soutint que le corps législatif n'a- vait pas le droit de fixer le nom- bref de tous les grades de l'armée. La France était inondée, à cette

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époque, d'une quantité énorme de pamphlets, dont l'assemblée Toulut réprimer la licence; dans cette discussion lumineuse, son opinion fut l'une des pkis sages, en ce qu'il vota pour que les au- teurs d'écrits incendiaires fussent jugés par un jury, afin d'éviter, disait-il, ^inquisition de» juges. Lorsqu'en 1791 Louis X.VI eat accepté la constitution, Dubois de Crancé fit décréter que la let- tre du roi portant son accepta-* tion, serait envoyée A tous les ré- gimens, afin de donner, même aux militaires, une haute Idée du pacte qui liait les Français avee leur souTerain. Ce fut lui qui fit déclarer que les hommes de coii- leur seraient libres, dès qu'ils au- raient mis le pied sur le sol fran- çais. 11 ne fut point membre de l'assemblée législative qui succé- da M la constituante, mais il fut député ù la convention nationale par le département des Ardennes. A peine était-il à ce nouveau pos- te qu'on renvoya en mission A l'armée des Alpes, pour y desti- tuer le général M on tesqu ion, con- tre lequel il proposa ensuite un décret d'accirsation. Chargé eo même temps d'examiner la con- duite du général Anselme, Il le justifia. Dubois de- Crancé, de re- tour, fut choisi pour annoncer à Louis XVI qu'un décret lui accor- dait un conseil; et, ce qui paraî- tra surprenant d'après les antécé- dens de ce député, c'est qu'il combattit vivement la permission accordée au roi de communiquer avec sa famille. Il Tota la mort de ce prince sans aucune restriction, et s'opposa à toute espèce de sur- sis ou d'appel. Depuis long-temps

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oeeffpéd'an projet d'ôfgdilSsâtîoil àe l'armée^ it le ât cooDaître pàt un rapports La fusion des trocipes de ligne ave« 1«» vofont-vires na** tioiiaBji) les récompenses que l'on deTaît accorder aux militaires^ leur HTâneemeUtf (etir retrahe^ étaient le» principales bases de son projet, et furent adoptées. Il fut n^nimé président de la eon- Tention et membre à\i comité de salut publie; inaîs au commfence^ ment de la eampague de 1795. il partit péur l'année des Alpes, dont il avait été nommé cofiimts- saire. Il transmit en cette qualité^ au génértfl Keflerman, Tordre de marcher sur Lyon, qui yenaft de se rét olfer. Dubois de €raneé annonça le 6 aoftt ùi la coUTenfion qu'il s'était mjs à la tête de 20,000 républicains, pour faire justice des insurgés lyonnais. Il alla éta* blir »on quartier-général au ebâ^ teau de la Pape, situé sur la rite droite du Rhône, à une fieue de Ljoa, et, dès le 27 du même mois, il ât bombarder la ville. Dans le câhmpie qu'il rendait de ee mémorable siége^ il écrivait que le général ILellerman était franc €l loyal, mais qn'il avait la nMlies9«; et il donnait de» dé^ taila sur le» progrès de Pmcfendté de cette déplorable cité. Dubois^ de Oadeé éprouva plus d'un con" fre-teii»p9 dffns sa mlssîoiip : il fut acensèf dénoncé, arrête, justifté et mi» m liberté. Kèvenn ^ Paris, ri At en 17^^ à In société dc^ )a- eobiM, la singulière proposition 4e deniiander à chaque réciplen- daire^ o<i aul membres que Ton épurerait, ce qu'il avait fait pour «être pendu, dans le cas lar «contre-^ volotioQ arriverait. »

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Duboié Grancé voulait tout embrasser, et H se trompait Sou- vent : il était propre à une chose, et il y réussit; ce fut sur son pro- jet que la conyention décréta l'embrigadement des troupes , l'organisation des compagnies de chasseurs et de l'infanterie légère. Dénoncé par Robespierre et Cou- thon, il accusa, à son tour, Jean Debry de fédéralisme. Parvenu à s'échapper dans toutes les luttes sanguinaires qui précédèrent le 9 thermidor, il fit décréter que le tri- bunal criminel prononcerait con- tre tous les individus mis hors de la loi à la surtc^ de cette journée. H fut un des législateurs qui de- maodèrent avec le plus d'instance le maintien de ta liberté de la pres- se^ et qui s'éleva davantage con- tre les partisans de Robespierre, en proposant toutefois que le gou- vernement révolutionnaire fût maintenu jusqu'à la paix. Redeve- nu membre du comité de salut public, il fit réintégrer le général Kellerman , qui avait été disgra- cié. Dubois de Crancé avait un terrible ennemi dans la personne de Barrère; fatigué de voir cet adversaire le poursuivre sans re- lâchée, il lui opposa dans sa dé- fense la mort de Camille Desmou- lins et de Fhilippeaux, et cette eontre-accusation Ini réussit. Il adopta le même moyen une au- tre fois contre Robert Lindet, auquel il reprocha d'être le pre- mier auteur de» malh^eurs de Lyon. Ceux qui recueillent des matériaux pour l'histoire doivent prendre note de cette circonstan- €64 pour S'aSsorer jiffsqn'à quel point ce reproche était fondé. Dubois de Crancé pas^a de ta coh"

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ble 9 il publia, sous la titre de Mon opinion motivée^ ou le vœu (f un gen- tilhomme normand à la noblesse nor- mande, une brochure ie trouve ce passage, qui, inspiré aujour- d'hui, après plus de 5o ans de ré- volution, ne serait pas plus sage, et qui fut la base constante de sa conduite : « Il s'agit de régénérer «un grand empire; il s'ugi(de réé- » difier TédiGce politique de la mo- nnarchie traoyaise sur une base immuable, qui fixe imperturba-f nblement les droits du monarque net ceux de ses sujets : assigner uau pouvoir de l'un son étendue net ses limites; à l'obéissance des N autres son degré et ses bornas; » rendre le souverain grand, en le n mettant à portée de l'aire le bien et de mériter l'amour de ses sujets; «rendre le citoyen heureux en as- Bsurant sa liberté, et en le met- «tant sous la protection inimédia- »te des lois les plus équitables. » Cette opinion , qu'avouaient la prudence et la modération , fixa sur lui I attention des habitans de son département; ils le portèrent successivement aux fonctions de juge de paix, de commandant de la garde nationale, d'administra- teur du département du Calvados; enfin, de député à l'assemblée lé- gislati ve en septembre 1 79 1 ,et à la convention nationale eu septem- bre 179a. Dans le procès du roi, M. Dubois-Dubais demanda le renvoi au peuple réuni en as.>emblées pri- maires; et, forcé de se renfermer dans les termes de la délibération, il vota la mort, mais dans le cas d'invasion du territoire français par les troupes étrangères. Cette déclaration conditionnelle le fit ranger dans la classe des mem-

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bres qui ae se dèterminmeiit pfti pour la pt ine capitale. Il se pro- nonça ensuite pour l'appel -au peu- ple et pour le sursis ; Û fut dooc l'un des qu/nrante^U» votoBS a»ee sursis qui furent compris daos la minorité, et par coDséqueDt camp- tés contre la peine de mort. Peu* dan t la durée de la session con ven- tionnelle, ilfutenvoyétroîsfoisen mission. 11 sVxprimait aiosî dans sa proclamation aux habitans des départemens de l'Orne et de la Sarthe (.provinces de TOuest): « Je viens vous présenter tout ce

que peut vous offrir la bienfai- » sance nationale, pour alléger vos i»maux et soulager vos besulus. «Oui, je viens consolider parmi

vous, et rendre encore plus é- » tendus, s'il est possible, les ef-

fets bicnfaisans de la mémora- »ble journée du 9 thermidor, de

cette journée qui , en anéantis- » sant les partisans de l'exécrable

systèitie de terreur, rappelle au

sein de la patrie déchirée, cou-

verte de ruines et de sang, les

jours heureux de justice, ii'hu- Amanité et de paix» qui sont les »délicesde l'homme probe et ver- }»tueux, qui sont la ressource de

l'artisan, la consolation des in-

fortunés et la sûreté de l'inno-

cence; jours si désirables, et sans

lesquels le bonheur du peuple » n'est qu'une chimère, et ses mal*

heurs une affreuse réalités etc. Si, revêtu du pouvoir procoosu- laire, il se montra constamment humain et équitable, il n'en con* serva pas moins Ténergie et l'io- dépeudance qu'il tenait de son caractère personnel et de la di- gnité de ses fu notions^ On D*a point oublié qu'en 1793^ étant en

mfsf ion à l'armée du Nord, il ré- pondit à la iommation du prince ik Gobourgf qui assiégeait la pla- ce de Condéy airec une énergie à laquelle set commettant applau- dirent* quoique certain» biogra- phes aient, affirmé le c^mlraire (Voyes le Moniteur du 5i juillet 1795). Des lettres de félicitation dea armées et des con^ils-géné» raux des départemens il avait été envoyé^ attestèrent les servi- ces qu*il avait rendus et la recon- naissance qu*i] avait inspirée. De retour & Paris, il fit mettre en li- berté, après le 9 thermidor an 9 (97 juillet J7(/4)9 tous le!« cultiva- teurs arrêtés comme siihpects ; parla en faveur d'Henri Larivière, I un des pmscritsdu 3i mai i^^S; fit ordonner la suspension du dé- cret relatif à la colonne infamante quidevaitfjtrc élevée àCacn; pro- voqua la réintégration du général Kellerman» depuis duc de Valmy, maréchal de France; défendit Ro- bert Lindet, relativement aux ad- ministrateurs du département de rKurc, accusés de fédéralif^mc ; proposa et Ût adopter un projet sur la police militaire; obtint un décret sur le mode de jugement des Chouans, et demanda un con- acil militaire pour juger Corma- iin-Desotteux et autres chefs de ces bandes. Monimé au con- seil des cinq - cents 9 il parle aur TorganiHation des tribunaux militaires; reproduit son travail êur la désertion; fait accorder des fonds pour le paiement des veu- Tes et des enfans des invalides; se prononce, dans pUisienrs oc- casions, contre le pirti vUckien; combat fortement lu proponition de Picbcgru sur lu réorganisation

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de la garde nali<male; s^oppose a l'adoption du projet sur les des- titutions militaires; enfin, pré- sente des vues sur le mode de re- crutement de Tarmée. Réélu au conseil des anciens, la première fois qu'il monte A la tribune, c'est pour payer un fustc tribut d'élo- ges aux armées françaises. Dans la disc/ussion sur Tiuipôt du sel , il se prononce contre cet împOt ; sur la oommuiiication faite au conseil de l'assassinat des minis- tres plénipotentiaires, fionnier et Roberjot , il oppose lu conduite loyale de la république avec celle du gouvernement autrichien, et deniaiide l'envoi d'un mesi^age au directoire-exécutif pour conoai- tre les détails olIiciel.H de cet évé- neii\ent. Cbor^i^é du rapport sur les rénolutioiiH qui an);uiehtent les contribiitiouH, il s'élève avec force contre les dilap1dat"urs« et se plaint dt; leur iinounité. Il de- vient piéhideiit du coofteil; il l'a- vait été de presque toifte^ le.i as- semblées légifvlun ves précédentes. Après les événenien?* du iK bru- maire an H (i| novembre 170)))' '^ fut nommé coniminsairc dun^ les quatre départemens (U* la rive gauche du Rhin. La proi^laniation qu'il rédigea à celle occasion res- pire les principes les plus purs cl les plus efTicaees pour le bonheur public. A son retour ii l^l^is, il fut créé succes.<>ivcment sénateur^ comte de l'empire, commandant fie la légion -d'honneur, et titu- laire de la sénatorerie de Niuies. Lo4 évéïuïmeus politiques de i^i/i imposant silence aux seniimens parliculiers de la plupart des grands fonctionnaires publies , AI. Dubois-Dubai<j fut du nombre

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de ceux qui se proçoncèrent pour la formation d*un gouvernetncnt provisoire, el ensuite pour le ré- tablissement de la dynastie des Bourbon. Cependant M. Dubois- Dubais n'occupa aucun emploi sous le gouvernement du roi. Du- rant les cent jours , il signa Vacte additionnel aux constitutions de l'empire , mais ayec la condition qu'il j serait fait des changemens réclamés par Topinion publique. Après la seconde restauration , il publia des Observations justifica^ iives sur les votes conditionnels dans la malheureuse affaire du roi Louis XVI, avec cette épigraphe : « Le prince est la loi virante qui a- i vdourit ce que la loi écrite pour- nrait avoir de trop rigoureux» (paroles de Tempereur Julien); brochure in-8°. Forcé de quitter la France, par suite d'une fausse application de la loi du 1 2 janvier 1816, contre les conventionneU dits votans , il se retira à Bruxel- les, y resta pendant deux ans, et fut rappelé dans sa patrie au com- mencement de 1818, attendu que la loi d'exil ne lui est pas applicable, M. Dubois-Dubaisaélé réintégré en conséquence dans tous ses droits de citoyen; mais, quoique ancien sénateur, il n'a point été appelé ù la chambre des pairs, il. Dubois-Dubais a cultivé les let- tres avec succès , et s'est délassé quelquefoi:» de ses travaux politi- ques en composant des vers et-des chansons agréables. Il e.^t mem- bre de Tathéoée des arts, et de plusieurs autres sociétés savantes. DUBOIS (Juuen), député à la convention nationale par le dé- partement de rOrne, fut l'un de eeux qui^ dans le procès de Louii

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XYI , 86 prononcèrent contre lui avec le plus de véhémencie. Il ac- cusa même, à la séance du a6 dé- cembre 1792, Defermont, prési- dent de l'assemblée, de s'entendre avec les défenseurs de Louis pour le sauvcr.Il yola la mort sans ap- pel et sans sursis. Conbmissaire du directoire après la session , il est depuis resté inaperçu. Ayant la révolution, J. Dubois^ exerçait la profession d'avocat.

DUBOIS (Autoinb), fit avec distinction les premières campa- gnes de la révolution , et mérita par ses services d'être élevé au grade de général de division. Il se fit remarquer à la bataille de Fleu- rus , il commandait une divi- sion de cavalerie. Cependant quel- ques désagrémens qu'il éprouya de la part du général eu chef Jour- dan, le déterminèrent à quitter l'armée de Sambre-et-Aleuse. Il se trouvait à Paris à l'époque du 1" prairial an 3 (ao mai 1795], lorsque les habilans des faubourgs insurgés menacèrent la conven- tion. Chargé , par les comités du gouvernement , de marcher con- tre les rebelles, à la tête de la ca- valerie qui se trouvait alors à Pa- ris , il parvint à les dissiper sans répandre de sang, et assura le triomphe de la cause qu'il servait. Il fut depuis employé à l'armée d'Italie, dans cette campagne ira- mortelle les Français firent des prodiges, et expira d'une mort glorieuse sur le champ de bataille de Kovérédo. Son dernier yœu , en receyant le coup fatal , fut de yivre encore assez de temps pour apprendre l'entière défaite des en- nemis de la république. Ce yœu fut accompli ; et son deraier

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soupir 6*exha1a parmi les cris de yirtoire de Tarmée française.

DUBOIS (Jean-Baptiste), na- quit à Fouchai^ge, département de la Côte-d*Or, le 22 mai 1753. Il avait fail de très-bonnes études à Dijon et à Paris, lorsque le roi de Pologne, Stanislas -Auguste, l'appela près de lui pour profes- ser le droit public à Técole des cadets. Derenu conseiller intime, et comblé dfis bontés de ce priu- ce, Dubois ne put néanmoins de- meurer à Varsoyie, le climat é- tant absolument contraire à sa santé. 11 traversa la Prusse en re- Tenant en France; et, chargé d'une recommandation auprès de Frédéric II, il se présenta à ce souverain, qui lui fit un accueil favorable et la proposition de res- ter à sa cour. Il refusa, et revint à Paris. M. de Malesherbes confia l'éducation de son petit -fils, M. de Aosambo, à Dubois; et si, quel- ques années plus tard , il ne fut point entraîné dans la perte fatale de cet illustre magistrat , il ne le dut qu'à la journée du 9 thermi- dor. La Notice sur la vie et les tra-- vaux deM.de Malesherbes, publiée dans le temps par Diibois, lui fit le plus grand honneur, et lui ac- quit l'estime de tous les gens de bien. Il était chef division au ministère'de l'hitérieur, à l'épo- que du 18 brumaire; le premier consul le nomma préfet du Gard. Il se trouva compromis dans une malheureuse affaire de cotiscrip- tion par sa bonté, sa bonne foi, et surtout par la trop grande con- fiance qu'il avait accordée aux em- ployés qui l'entouraient: on fit jus- tice de ceux-ci, maii* la destitution du préfet (ut prononcée. Le chef

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du gouvernement était si persuadé de son innocence qu'il voulut , en quelque sorte, le dédommager de la perte de sa préfecture en le nom- uiant directeur des droits-réunis à Moulins, départepient de l'Al- lier. Dubois fut aimé et estimé , dans sa direction comme il l'avait été à Nîmes, pendant qu'il uvait été préfet; mais sa disgrâce lui a- vait porté le coup mortel, et le temps qu'il survécut à son cha- grin ne fut plus qu'une longue et f pénible agonie. Il mourut à Mou- ins en 1808, généralement re- gretté, et n'ayant jamdis eu un seul ennemi dans toute sa vie. Dubois était membre de l'acadé- miedeBerlinetd'ungrund nombre de sociétés savantes. Indépendam- ment de la Notice sur la vie et les travaux de M . de Malesherbes, 11 a publié le Tableau des progrès de la physique, de l'histoire naturelle et des arts, 1771, in-S"; il a traduit du polonais en français la Myséi" de, poëme héroï-comique; Essai sur V histoire littéraire de Pologne ^ Berlin, 1778, in •8'; Mémoires sur l'histoire naturelle de Brandebourgs 1778; il a traduit de l'allemand le Traité du mérite, et le mélodrame' à^ Ariane abandonnée , joué à la Comédie-Italienne en 1781; enfin il a été le collaborateur du Jour^ nal de littérature, des sciences et arts, et de la feuille du Cultiva-' leur,

DUBOIS DE CRANCÉ (Ed- mond-Louis -Alexis] , naquit à Charlevillc , département de la Marne, en 1747- H se destina à Télat militaire, entra dans la com- pagnie des mousquetaires de la maison du roi , en sortit pour quelques contrariétés^* et fut fait

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lieutenant des maréchaux de Fran- ce. On lui contestait des titres de noblesse auxquels il attachait peu d'importance, et ces tracasseries augmentèrent en hii cet amour de régalité, dont il avait déjù le germe et les principes. Elu dépu- té aux états-généraux par le tiers- état du bailliage de Vitry - le- Français, il arriva dans cette as- semblée avec les dispositions les plus prononcées pour une réfor- me générale dans le gouverne- ment. 11 s'occupa d'abord d'une nouvelle organisation des régi- mens et d'une constitution mili- taire. Jl est remarquable que, sur la fin de 1789, ce l'ut lui qui le premier proposa de former l'ar- mée par la conscription des ci- toyens actifs de chaque départe- ment. En 1790, il insista pour le rachat des droits féodaux^ et fit effacer du procès-verbal les ré- clamations élevées contre la sup- pression des ordres religieux. Dubois de Crancé penchait à cet- te époque pour un gouvernement représentatif; il proposa que le roi fût le che.f suprême de l'ar- mée, et ne voulait pas que l'on changeât sa dénomination de roi de France contre celle de roi des Français. Selon lui, les membres du corps législatif non-seulement ne devaient pas appartenir au mi- nistère public, mais il fit la mo- tion expresse qu'ils en fussent é- cartés pendant quatre années en- core aprè^ l'expiration de leurs fonctions. Il fit un travail sur l'administration des Invalides, et soutint que le corps législatif n'a- vait pas le droit de fixer le nom- bre! de tous les grades de l'armée. La France était inondée, à cette

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époque, d'une quantité éiwvrtne de pamph^ts, dont l'assemblée Toulut réprimer la licence; dans cette discussion lumineuse, son opinion fut l'une des pkis safges^ en ce qu'il vota pour que les au- teurs d'écrits incendiaires fussent jugés par un jury, afin d'éviter, disait-il, l'inquisition de» juges. Lorsqu'en 1791 Louis XVI eat accepté la constitution, Duboi» de Crancé fit décréter que la let- tre du roi portant son accepta- tion, serait envoyée à tous les ré- gimens, afin de donner, même aux militaires, une haute idée du / pacte qui liait les Français avee leur souTerain. Ce fut lui qui fit déclarer que les hommes de cou* leur seraient libres, dès qu'ils au- raient mis le pied sur le sol fran- çais. Il ne fut point membre de l'assemblée législative qui succé- da k la constituante, mais il fut député à la convention nationale par le département des Ardennes. A peine était-il à ce nouveau po»- te qu'on l'envoya en missioB à l'armée des Alpes, pour y desti- tuer le général M on tesqui on, con- tre lequel il proposa ensuite un décret d'aécirsafion. Chargé en même temps d'examiner la ecn* duite du général Anselme, il le justifia. Dubois de- Crancé^ de re- tour, fut choisi pour annoncer à Louis XVI qu'un décret lui accor- dait un conseil; et, ce qui paraî- tra îsurprenant d'après les antécé- dens de ce député, c'est qu'il combattit vivement la permission accordée au roi de communiquer avec sa famille. Il f ota la mort de ce prince sans aucune restriction, et s'opposa à toute espèce de sur- sis ou d'appel. Depuis long-temps .

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oeoopé<l*an projet d*or^ilis«itfôri ée larniéef il le fit couiiuitre pàt an rapports La fusion des troupes de ligne avee le» volontaires na-* tfoitanji) ïcs récompenses que Tort devait accorder aux militaires ^ leur avftneenielitf (uttr retraUe^ étaient les principales bases de son pro)^l, et furent adoptées. Il fut nvmmé président de la eon- rention et membre dU comité de salut public; niais au commence- ment de lit campagne de ■ro^'S, il partit pour t*armèe des Alpes 9 dont il avait été nommé commis- saire» Il transmit en cette qualité^ au génértfl -Kellermau, Tordre de marcher sur Lyon, qui venait de se rétoHer. Dubois de Crancé annonça le 0 aoftt iV lu conYention qu*il s'était mis ù la lOte de 20,000 républicains , pour fuire juMice des Insurgés lyonnais. Il alla éta* blir iK}n quartier-général au chA-* tcau de la Pape, situé sur la rive droite du Rhône, à une Vient de Ijjoû, et, dès le ^7 du m<^me mois* il fit bombarder la ville. DaiM ïe cmnpte qu*ii rendait de fe mémorable s)ége< il écrivait que le général Kellerman était À*aDC et loyal, mais qt^'H avait de la iiMllesse; et il donnait de» àé^ laiU 9or les progrès de Tinjeudie de Cette déplorable cité. Dubois de Craneé ^ronva plus d*im con- fre-teiDp9 dffns sa mission : il fut accusèf dénoncée arrêté, justifté et mi» m Kberté. Kèvenn à Paris, il dt en 1794^ ^ 1<> société des ja-- eobiM^ la si^iguliér^ proposition 4e demander ùt chaque récipien- daire» ou aui membres que Ton épurerait, « ce qu*il avait fait pour *étre pendu, dans le eus oii \a •coBlre- révolution arriverait. »

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Duboié de Crancé voulait tout embrasser, et H se trompait sou* font : il était propre à une chose^ et il y réussit; ce fut sur son pro* fet que la convention décréta Tembrigadement des troupes , Forgauisation des compagnies de chasseurs eldeTinfanterie légère. Dénoncé pur Robespierre et Cou- thon, il accusa, A son tour, Jean Debry de fédéralisme. Parvenu à s'échapper dans toutes les luttes sanguinaires qui précédèrent le 9 thermidor, il fit décréter que le tri- bunal criminel prononcerait con* tre tous les individus mis hors de la loi à la suiio de celte journée. 11 fut un des législateurs qui de- mandèrent atec le plus d'instance le maintien de la liberté de la pres- se« et qui s*élcva davantage con- tre les partisans de Robespierre, en proposant toutefois que le gou- vernement révolutionnaire fût maintenu jusqu'à la paix. Redeve- On membre du comité de salut public, il fit réintégrer le général Kellerman , qui avait été disgra- cié. Dubois de Crancé avait un terrible ennemi dans la personne de Darrère; fatigué de voir cet adversaire le poursuivre sans re- Klche, il lui (apposa dans sa dé- fense lu mort de Camille Desmou- Hns et de Philippeaux, et cette eontre-accu!iation Ini réussit. Il adopta le même moyen une au- tre fois contre Roberï Lindet, auqnel il reprocha d'être le pre- mier auteur des malheurs de Lyon. Ceux qui recueillent des matériaux pour Thistoire doivent prendre note de cette circonstan- ce* pour s'assurer jnsqn'à quel point ce reproche était fondé. Dubois de Cfahcé passa de la con-

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DUE

Tention au conseil des cinq-cents, il s'occupa beaucoup encore de tout ce qui avait rapport aux armées, et des moyens d'amélio- rer le sort des militaires; il obtint, pour ceux qui étaient en congé, l'autorisation de voter dans les assemblées primaires, et termina sa mission législative en deman- dant l'adoption du projet de Sa- vary, tendant à une commutation de ppine des prévenus de la cous-

Înralion royale, condamnés à mort e 8 avril 1797. Il fut nommé, en 17999 inspecteur- général des troupes, et peu de temps après, ministre de la guerre 11 avait le portefeuille de ce ministère ùl l'é- poque du 18 brumaire^ journée à laquelle il s'était vivement oppo- sé, de concert avec le directoire, dont il était demeuré l'appui. Toutefois , Dubois de Crancé n'ayant pu renverser les projets du général Bonaparte, ne manqua pas de lui rendre ses hommages : Je croyais que vous m'apportiez «votre portefeuille, » répondit le premierconsui au ministre : celui- ci comprit ce qu'on exigeait de lui, et donna sa démission. La carrière politique de Dubois de Crancé finit à peu près a cette é- poque. Il se retira dans ses pro- priétés des dcpartemcns de la Mar- ne et des Ardennes, et se livra à l'agriculture. Le bruit de sa mort s'est répandu plusieurs fois, sa- voir,en 1800 et en i8o5; mais il n'est mort en effet que le 29 juin 18149 à l'/ige de 67 ans : il était alors fixé i\ Rethol. Dubois de Crancé a publié quelques brochu- res, dont les plus remarquables sont les suivantiîs : \'* Observations sur la conscription militaire y ou

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bases de travail proposées au comité militaire, 1789; a" Examen du mémoire du premier ministre des finances, lu à Rassemblée nationale le 6 mars 1 790; Lettre ou comp- te rendu des travaux, des dangers et des obstacles, à l'assemblée na- tionale, 1790; 4" Tableau des per^ sécutions que Barrère a fait éprou- ver à DuboiS'Crancé pendant quinze mois, 1796; 5 Réplique de Dubois^ Crancé à Barrère, i y g^; 6* Mémoi- res sur la contribution foncière, suivis d*un projet de loi motivé pour opérer la conversion de l'impôt en numéraire en une prestation en na» ture dans toute la république, et d'une réponse à différentes objec- tions, 1804, in-8^ Le plan propo- sé dans cet ouvrage a été approu- vé par un grand nombre d'éco- nomistes, et paraît être basé sur une justice distributive que n'of- fre pas toujours l'impôt payé en numéraire.

DIIBOIS (N.), d'Angers, mem- bre de la cbambre des représen- tans en 181 5, avait été élu par le département de Maine-et-Loire. En se rendant ù son poste, il fut arrêté par ordre de M. d*Ambru- geac, l'un des chefs de la réorga- nisation de la Vendée pendant les cent jours; M. Dubois Taccusa» dans les feuilles publiques, d'at- tentat à la représentation natio- nale , etc. Ce représentant fut chargé de lire, au cbamp-de-mai, les articles additionnels inix con- stitutions de l'empire, et de ha- ranguer Napoléon au nom du peuple français. Le discours qu'il prononça dans cette occasion se trouve dans tous les journaux de l'époque.

DIBOIS (FiiAiîçou-Lovis-£s*

//f: O u/r^:'.

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put), fut député du Ilaut-Rbii] à lai'omention iiationalt*. Il vola la délenlicMi de Loim XVI pAidiint la |(uerre« et M>n baniii.^H'inenl à la paix. Il IraiiMiiit à ^u^<*ellll>lée, en 1795* le vœu de radinini.-tia- lîou centrale du ))ay> situé entre la Meuse et le Khin, qui deman- dait »a réunion ù la république française, il envoya, de Luxeni- boiirf; à la convention, le» détails de lu prise de cette ville, déve- loppa les avaulageA qui en résul- taient, et joig^nit à son rapport Tétat des bouebes à feù et muni- tions de guerre trouvées dans la place. Membre du conseil des cinq-cents, il en sortit a la On de la scdsiou, et fut nommé par le directoire commissaire du gou- vernement prés le tribunal de cassation, en remplacement de Berlier. Envoyé, quelque temps après, dans le» îles ioniennes, pour y organiser Tadunnistration des trois départemens qui avaient été f(»rmés des sept lies, il rem- plaça dans cette mis^i(m de peu de mois le C(»mmissaire Conuné- ras, et revint en France sans a- voir eu le temps d*acbever l'opé- ration dont on Tavait cbargé. Il était en i8o5 avoué prés la cour d'appel séant à Colmar.

DDBOiS (le baron Antoine), membre de la légion-d'bonneur, professeur à la Faculté de méde- cine de Paris, etc., est ù Cra- mât, près de Cabors, dans le dépar- tement du Lot, le 17 juillet 1756. Il commença sas études à Cabors, et vînt les achever ù Paris, au collège Mazarin, d'où il sortit à l'âge de 20 ans pour entrer dans la carrière il s'est acquis une fi Irillaiile réputation. Les dis-

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positions bclireuses qu'il avait apportées à letude de la médeci- ne, Tavaicnt fait passer rapide- ment par les grades de docteur en médecine, de maître ep cbirur- gie, d'élève, ensuite' de prévôt de l'école pratique, et enfin de pro- fesseur royal au collège de cbi- rurgie, en 1790. Quoiqu'il fût a- lors à peine âgé de d^ans, et qu'il n'eût écrit aucun ouvrage, il était déjà compté parmi les't)remiers médecins de l'Europe, tant com- me praticien que comme profes- seur de l'art auquel il s'était des- tiné. Peu de personnes en effet possèdent à un si batit degré que lui cette partie de l'art médical si nécessaire dans le diagnostic et le pronostic des maladies; et ce qui n'est chez les autres que la suite dA!S plus longues études, pa- raît en lui TelTet d'un instinct particulier. Nous pourrions, si les bornes de ce^ article nous le per- mettaient, rappeler ici un grand nombre de cas dans lesquels l'é- vénement a confirmé son pronos- tic d'une manière si merveilleuse, que les plus habiles praticiens en étaient étonnés. Quelques-uns de ' ces exemples sont même d'autant pltis remarquables, que le hasard seul avait quelquefois amené sous les yeux de M. Dubois les per- sonnes qui en étaient l'objet, et qui ne se doutaient pas même qu'elles fussent attaquées de la plus légère affection, quand ce savant médecin lisait une mort prochaine et inévitable dans les traits de leur visage. Mais ce qui a contribué beaucoup aussi à la réputation de M. Dubois, ç'estl'es- pèce de révolution qu'il a introdui- te eu médecine. L'un des premiers,. >

go DUB

il a soiileté le rnîle det errenrs dont cette science létail envelop- pée. Il a fflil sentir cumbien elle sVtuii toujonr}* appauvrie de ri» che!*.«e!* titrciiigêreH; combii'n elle poiivuit avancer en rétrogradant preii()iie initqu'à son berceau: et en détriii>ant autant (|U*il était en son pouvoir les» anciens nyslèmei de la doctrine médicale, il a vu le rare niérile de ne point leur en sub>tituer de nouveaux. Sa dex- térité comme op<'*r.iteur lui a9t»i* gna également une des prt* mièrcs placent parmi les chirurgiens; et outre les procédés opératoires plus ou moins ingénieux qu*il a substitués aux anciens dans le cours de sa pratique chirurgicale, il a aussi inventé ou perfectionné un grand nombre d^inslrumens, parmi lesquels nous citerons seu- lement le forceps* qui porte son nom. Lors de Porganisation de la Faculté de médecine^ M. Dubois en fut nommé professeur, et sa réputation allant toujours crois- sant, il futdn nombre dessavans qui firent partie de Texpédition d*i!>gypte, etcut* en 181 1, l'hon- neur d*£tre choi>i par Napoléon pour assister Timpératrice Marie* Louise dans ses couches. M. Du- bois est chirurgien en chef de la maison desanlédu faubourg Saint- Denis n professeur d'accouche- mens ù la Maternité, et chargé en chef du service de Thospice de perfectionnement. Il ne fait aucun cours ù la Faculté de médecine, quoiqu'il en soit professeur, com- me nous l'avons dit; mais outre sa clinique, qui a litMi tous les matins à l'hApital dont il est méde- cin en chef, il fait i:ussi trois fois par semaine^ dans le même bos-

DUB

pice, des consultations gritulMs; et iv* dissertations auxquelles l'entraînent les cas pathologiques toujours nombreux et rariés qui pas*»eut alors sous ses yeux, dol* vent être regardées comme les meilleures le^^ons de ^thologle que puissent suivre les élèves. Éft e£f( t, si Dubois est, de lous les professeurs de la Faciihéy celui dont le coup d*œil tnédical est le plus sûr, ou peut dire aussi que personne n'a mieux que lui envi- sagé la médecine sous son vérita* ble point de vue. Sans rejeter eu- tlèrement la certitude de eel art» îl a senti depuis long-temps com- bien il était faible par lui-m^mef combien il tirait de force des près» tiges du charlatanisme, etcequll ap))elle proprement faire la médê*- due n'est que l'art d'amuser les malades par des remèdes inno- cens, et qui ne s'opposent point aux eflbrts que la nature fait cons* tamment vers la guèriso». Dans un- grand nombre de cas^ il ne re* g^rde guère la chirurgie comme plus certaine que la'n>édeclne; et nous croyons devoir ajouter que sa théorie comme sa pratiqué n'est constamment fondée que sur les plus longues et les plus exactes observations. Le mérite^ comme on sait, a néanmoins tou- jours ses envieux» et H. Dubois en a eu peut*ètre plus que tous les autres médecins. On a cru lui â- dresser un grave reproche» en disant qu'il n'avait point fait de livres, parce qu'on en a conclu qu'il n'était point capable d'écriro sur Tart qu'il professe et qu'il pra« tique si bien; mai» autant il parait dilHcile de faire un bon livre en médecine» autant il est dîflAcik

foire tomber un maotais; et Kobois a eu l'art de faire ren- dans one nullité complète fbnle d'oDTrages de médeci- ■i n'étaient sans doute que'de faibles titres à la gloire pour aateur. Ce reproche au reste

rien moins que fondée car Nibois a été l'un des princi-

rédacteurs du Dictionnaire çUnceê médicales, et, pour ne iT que du style, on trouve

cet ouvrage peu d'articles ^ès avec autant d'élégance et ireté que les siens. Or, tout onde sait combien il est rare dans les ouvrages de méde- r'même les mieux écrits, l'a- h dea matières soit compensée es agrémens de la diction^ DBOIS (Lovis-Fbabçois), ueox le 5o novembre 1775, ibre de plusieurs académies ciètés d'agriculture de Paris , lépartemens et de l'étranger. ;8 avoir fait de bonnes études Hre lÎTré quelque temps à la pfodeflce, il fut nommé au onrs bibliothécaire de l'école raie do département de l'Or-^ Alençon^en i^g^f. Secrétaire te des préfets de TOrne et du isjmène, il a en outre occupé rentes fonctions admlnlstra- . I/j4iManack des Muses, la dephiiosûpMque, le Mercure, 9gëêin encyclopédique, le Mo^ r, Mémoires de l* académie ^ue, etc. 9 renferment un grand bre de pièces de vers, de dis-^ lions et de Dotices de IVI.Du-

Cet auteur a fondé et rédigé >mrnai poiitique et littéraire de ne, de 1 8o5 à 1 8 1 2, et les ^n« ^e» historifuesj statistiques et niêtrûtifs du même départe^

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ment, de iSoft à 1813. Il a encore publié les ouyrages suivans : 1* Ankastroêm, poëme lyrique^ 1 79», in-8'; a" Vers sur l'Être suprême, 1794, in-8*; Voyage à Mortain (et non à Mortagne, comme d'au- tres B<ogra/?Ai>^ l'ont imprimé par errevr), opuscule en prose et en vers^ 1800, in-iô; ùC Ode à la Concorde, 1800, in-S'; ^LaDé^ livrance de f Italie, ode imitée de l'italien de Monti, i8oi,irt-8*; Notice sur Valazé, a"* édit. , 1 803 - 1 8 1 1 ; 7* Z) a pommier, du poirier, du cormier et des cidres, 1 8p4 , a vol. in-12, figurés; 8" Contes en vers^ 180 5, in^S"; 9' Des melons, de leur variété et de leur culture, 1810, in* 1 2'; I o"* Geneviève et Sif" frld^ roman, 1810; 2 vol. in-12; W Le Barde neustrien, hommage poétique à l'empereur Napoléon visitant la Normandie en i8i'i^ în-8"; 1 2* Dissertation sur les bains deBagnals, 181 3, in-8"; 13" Dis- sertation sur le camp duChâtellier, près de Séeê^ considéré commencé'' tant pas un monument romain 4 1 8 f 3, ln-8"; 1 4" I^es moyens de di* mènuer la consommation des suhsis'* tances par l' emploi plus^cortomique des substances alimentaires , 1817, In- 12; i5* Pratique simplifiée du jardinage, 1^1 \^ in-12. M. Dubois a fourni un grand nombre d'arti- cles au Cours complet et agricultu-- re, 6 vol. irr-S*; il a publié aveC des notes et revu avec soin les Fai- bles de La Fontaine,noijre\{e édi- tion, plus complète que les précé- dentes^ ornée de 202 gravures en bois de M. Godard, d'Alençon, et enrichie de notes choisies de Coste, Champfort, etc., Paris, 2 roi. in- 1 2, 1 80 1 ; tes Noëls bour- guignons de la Monnaye (Noei bor-

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guignon de Gui BnrAiai), i4** é* dit., Châtillon-siir Seine, 1817, în-ia; les V aux-de^vire à^OVwxtv Bnsselin, suivis d'ancionDCS chan- sons normandes, soit inédites, soit très-rares, avec des disserta- tions et des notes, Paris, iSai, in -8"; le Duc d'Alençon, ou les Frères ennemis, tragédie inédite de Voltaire, avec un discours pré- liminaire, Paris, iSai, in-8^ Al. Dubois se propose de publier in- cessamment un Traité du châtai- gnier et un du sarrazin; une His' toire philosophique de l'abbaye de la Trappe; des Considérations sur ta révolution, ses causes et ses ef- fets; V Histoire de la ville de Li- sieujp et de son territoire, depuis les Romains jusqu\\ nos jours; un Voyage en Italie, en prose et en vers, dont il a paru des fragmens dans le Mercure et dans le Moni- teur; Lydie, poëme en G chants; la traduction en vers de petits poè- mes attribués -in Virgile et î\ Seve- rus, etc. C*est à tort que Ton at- tribue dans d'autres Biographies, à un M. Louis Dubois, d*Orléans, des articles dans le nouveau Cours complet d'agriculture : M. Dubois de Lisieuz est le seul auteur de ce nom qui ait travaillé à cette collection agronomique.

DUBOIS (Philibert), en 177/1 àCharroux, département de TAIlier, a fait avec distinction ses études médicales i\ Paris, et est l'auteur : 1" des Annuaires latins de 1817 et 1818, publiés par la société de médecine dont il a été secrétaire; 2" du Traité du catar- rhe utérin, Paris, 1821. M. Du- bois, que Bosqnillon honorait de son amitié, fut chargé par ce sa- vant de rédiger une notice de sa

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vie et de ses ouvrages. Cette ii#- tice se trouve en tête du catalo- gue de la bibliothèque de Bot- quillon. M. Dubois jouit de le ri* putation de théoricîou habile et de bon praticien.

DUBOIS ( J. B. ) , auteur de quelques romans 5 de quelques' petites comédies » de quelques pièces de vers et de quelques tsu- devilles; la plupart de circonstan- ce, eut quelquefois pour collabo- rateurs MM. Chazet ou Propiac; mais ce qu'il a fait seul est ce qu'il a fait de mieux. Il a donné en 1800 la Leçon conjugale et U Prisonnier pour dettes, comédies- vaudevilles; en i8o3« Dorât et Colardeau; en i8o4) Marton et Front in , ou Assaut de valets, et monsieur Girouette, comédies; et» dans la même année» la fausse Marquise, mélodrsLmt. M. Dubois fournit son contingent dans les pièces de vers composées à Poo- casion du mariage de Pempereur et de la naissance du roi de Ro- me. Pour la première circoDS- tance, il fit /<f5 Lauriers*roses,oa le tribut de village, 1810» in-8*; et» pour la seconde, la Ruche céleste, ou le secret de l'hymen, pièce en un acte, 1811, in-8*. En i8i5, il donna le Bouquet des Poissardes, ou la Fête de saint Louis; eien 1816 on joua aux Français uue comédie en un acte, du même auteur, in- titulée : La Pensée (tun bon roi, > DUBOIS -D£-SANZAY (u

COMTE G RABLES - FaiRÇOIS DA-

YIAU ). archevi^que de Bordeaux, officier de la léffion-d*honneur». est an Bois-dc-Sansay» dépar- tement des Deux- Sèvres, le 7 aont 1736. Issu d'une famille no- ble et destiné à Pétat ecclésiasti*

DUB

maU sans ambition, il était re vicaire-général à Tâge de 9 lorsque le cél<;bre Le ic de Ponipignan quitta i'ar-^ êché de Vienne. M. Duboîs- anzaj lui succéda, et fut sa- e 5 janvier 1790. il remplit de temps cette première mis- apostolique : émigré en 1 792, rentra que vers 1 Bo 1, époque signaturedu concordat. Nom- irchevêque de Bordeaux le 9

1802, ce digne prélat se reh- i son poste, où, modèle de 'ance et de vertu, il se fit ché- «ar une bonté, par une piété uisable et la pratique de tous levoirs d'un bon pasteur. En i et 181 5, le changement de fcrnement ne changea rien

conduite de M. Dtibois-dc- laj : persuadé que sa mission oroe aux chos«es spirituelles, Iresse ses vœux au ciel, pour ^nservation de Louis XVIII, ; la même ferveuf qu'il les lui issait pour Napoléon. Specta- ' passif des événemens d'ici-

il ne prêche que la paix, Tu- I et fa plus douce morale; mais meilleurs et ses plus éloquens ions sont les bons exemples t a donnés toute sa vie, et 1 donne encore tous les jours. UBOIS (le chevaueb), com- dait, avant la révolution, le : à pied et à cheval de Paris. s le mois d'août 1787, Tar- êque Loménie de Brienne , I alors premier ministre de is XVI, se brouilla avec les Bmens A l'occasion des édits refusaient d'enregistrer, s qui motiva leur exil. Les lians en droit et les clercs de azoche' prirent le parti de

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leurs magistrats : ils se rassem- blèrent autour du palais, firent un mannequin représentant le ministre-archevêque, le montrè- rent au peuple, et vinrent le brû- ler sur la place Dauphine. Le che- valier Dubois, qui avait reçu l'or- dre de dissiper toute espèce d'at- troupement, employa, pour cet . effet, le mpyen cruel de comman- der à sa troupe de faire feu sur les groupes; un grand nombre d0 jeunes gens furent blessés, et 8 restèrent morts sur la place. Le peuple ne tira d'autre vengeance de ce premier acte de rigueur que de brûler un corps-de-garde qui était sur le Pont-Neuf, après en avoir fait sortir préalablement les soldats. L'attroupement se diri- gea ensuite sur la place de Grève,' pour y détruire quelques bara- ques, espèce de bivouac servant aux hommes et aux chevaux du guet; mais une troupe embusquée fit une décharge de mousqueterie , sur les assaillans,et tua 37 indi- vidus. Pendant ces entrefaites, un autre rassemblement s'était porté vers l'hôtel de Brienne , dans l'intenlion, disait-on, et a- vecdes moyens d'y mettre le feu: mais là, comme sur place de Grève, les séditieux furent reçus à coups de fusil, et la baïonnette en fit encore un grand carnage. Une scène plus horrible et plus meurtrière ,se passait alors dans la rue Meslée , devant l'hôtel du chevalier Dubois : les attroupe- mens qui s'y étaient portés y trou- vèrent une troupe féroce qui s'a- breuva de sang, et fut d'autant plus barbare qu'elle était essen- tiellement lâche et n'avait devant ellç que des gens sang armes. Li

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parlement flt fuire des informa- tiuu» sur cetie série d'horreurs ^ et iiiandu à sa barre le chevalier Dubois. N'osant comparaître, il envoya son major, lequel exhiba les ordres dv. la cour, en vertu desquels les massacres avaient été commis. Ces déplorables événe- mins n'ôtaient point sortis de la mémoire du peuple; et le cheva- lier Dubois en eût été victime dans les orag^es de 1789, s'il n*eût pris le parti d'émigrer. Après a* voir servi dans Tarmée des prin- ces 9 il se retira ù Londres^ il mourut en i8o3.

Dl)BOJ[S (L001S-N1C01.19-P1BR- RE-JosEPH, comte], à Paris le &o janvier ijSS, ancien avocat au parlement, exerçait au commen- cjmentde la révolution, la chargée de procureur au châteict de la même ville. M. Dubois remplit successivement les Ibnctions de juge dans les tribunaux civils, de président du tribunal criminel, de commissaire du directoire près de la municipalité du 10"' arrondis- sement, et de membre du bureau central. Après la révolution du 18 brumaire an 8 (<) novembre 1 71)9), et par suite de la nouvelle orga* nisation des administrations pu- bliques, la dénomination du bu- reau central changea en celle de préfecture de police, etiU. Dubois devint préfet. Ces fonctions, né- cessaires au maintien de la sécu- rité publique dant» des temps pai- sibles, ne so'iit que trop souvent préjudiciables à la liberté indivi- duelle dans des (emps de révolu- tion. On ne peut se di>simuler que, sous riu&uence du ministre. Fouché, M. Dubois ne se soit trou- vé parfois Tinstrument de mesu-*

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res rigoureuses; mais il s'c^t mon» tré généralement administrateur habile et prévoyant. C*cst sonsial que plusieurs branches importan- tes de police intérieure se 80Dto^• ganisées dans Paris avec uoe per- fection rare, et que de aombreuz travaux de salubrité ont embeUi et régénéré cette iinineiise capi- tale. M. Dubois fut noniiné con- seiller-d*état, comte de l'empire, et commandant de la Légion-d*hoQ- ueur. La confiance que aes eervi- ces lui avait acquise dans Tesprit du chef de Tétat, cessa tout*à«>fait le 14 pctobre 1810, époque oAles fonctions de préfet de puHce fu- rent confiées au dévouement alors sans bornes de M. Pasquier. On attribua particulièrement cette disgrâce à Tévénement affreux a^ rivé au bal donné le 5 juillet précé* dent par le prince de Sohwanem- berg {voyez ce nom), pour célé- brer le mariage de l'em'pereurNa- poléoi) et de Tarohi-ducnesse lla- rie-I^uise. Lors de cet événe- ment, qui causa des inquiétudes pour la vie de Timpératricet Na- poléon ayant envoyé chercher le préfet de police, ce magistrat se trouvait absent de Paris. Quel* ques personnes, dont ropioioa mérite de la confiance» assurent que ce no fut qu*nu prétexte» et que depuis long-temps la disgràca de M. Dubois était préparée» et» en effet. Ton ne fut étonné ni de ce déplacement ni de la noroina* tion de iVl. Pasquier. M. Dubois rentra au conseil-d'état en service ordinaire , et y Mffca jusqu'au m%Hnent de la première restaura- tion, époque de sa mise à laretrai* te. Pendant les cent jours, et lors de la nomination des membres de

DtB

Li obambre des repréMnlant » les Miffrai^t de» électeurs du dèpar* nefll de la 8eiuef»e portèrent sur M' Dttboif,i|ui futleit justifier pnr la «agesse et la modtïration de .h<'s principes* Ce fut lui i\ii\f danit la Mancedu t/| juin, prop«>fta riibo- * lilîofi de la eonfiêcaiïou dcH bimn. Dans soA discours rcuiarquable sous plus d*ufi rapport, il divait : « On oublie les tiioris, mais on «n'oublie jamain la perte de^t

biens. Ht j*étaii4' proprit'taire du 9 bien d*un rondamné« disait Le-

gendre de la convention naliona-

le^ fe rn>iruis voir dan<i chaque » goutte de rosée les larmes de sa »faniille««»Loin d*ini«ulter «yimme taiil d'«iiitres à l'infortufie d*im souverain dont il avait poi^sédé la confiance et reçu les bicnfaitH, il ajoutait 9 en pariant de la seconde abdication de Niipol(M/n:« Le grand

acte de dévouement qui vient

d'avoir lieu« le sacrifice magna* » nime fait par Tempère nr à la face

de i*Kurope, est un grand exern-

pU pour vous d'£tre justes; vous

dire un mot de cetti? belle page

de rbistoire de Napoléon, c*citt

tourner naturellement vos es-*

prilê vers le développement d*u-

ne conception généreuse, Tabo- •lition de la confisf^atiou des

biens.» Cette confiscation, com* me on sait* est abolie pur les lois actuelles. M. Dubois, depiiih la s«iconde restauration, vit totale» ment retiré des aflaîre» puldiqnes.

DUBOTDKHIJ (le comte), mrrnbre de la chambre de 181 ii, dite de» inirouvablvA^ siégeait coin- am députe du Morbihan. 11 vota toujours avec la majorité, et fut le partisan de toutes les mesures de rigueur proposées à cette époque.

DUB

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Voici un passage de sa réponse A ceux qui combattaient le projet de la loi dite d'amnintie : « Ce n'est » point dans une fauMephilanthro-

pie, disait- il, qu*il faut eherc)ier

des remèdeitâ nos maux. Je vote*

sans diitcnter «éparément aucun 9 des articles du projet de bu, pour

qu'il soit accepté par la cham-

bre, avec les rtmendemens pro- n posés par lacommiH»»iofi. « Lu lui pasHa le 19 janvier iHiO, et ce- pendant M. le comte Dubotderu termina ses fonctions législatives avec la session de iHi'").

DIJBOtJCIf AGE ( LE VICOMTE^,

{)air de France, grtind'cr(»ix de 'ordre royal et militaire de Saint- Louis, est né* vers ly^o, dans la province du Dauphiné. Il avait à peine 7>G aiiH^qne déjà il était ins- pn'teiir-général de l'artillerie de la marine. Il fut ministre de l^niis XVI en 179»* et réunit pendant près de quinte ^ours du mois de juillet le portefeuille des relationn étrangères à celui de la marine. A l'époque mémorable du 10 août, M. Ilnbourhageétaitd'avirt que le roi, appuyé par les Suis.Hes, ne mît à la tête de.*) «ection^ de Paris qui lui étaient re<*téeH fidèles, et qu'il repous^At la force par la force. Cet- te proposition violente, qui n'ob» tint Tapprobation ni de ^ouis \VI ni de mhi coUHeiU a été ref^ardée, par quelque» prétendue politiques, comme préMsntnnt te seul moyen de Ma n ver le roi et le trAne. M* Du* bouchage acrr»mf>agna la reine de- puiït le chntean des Tuileries jun» qnVi la Halle de la convention; et dés que tonte la famille rjiyale eut été mite au Temple , il songea lui- môme à sa propre sûreté, et quit- ta la France 9 il n'est rentré

OG DUB

qirnpn>s le 18 hriimnire. Soup- çonné de .-ervir la cuiisc (1rs Bour- bon, il l'ut arn'ti's mais hit^nlôt a- pr(:.s n'Uiis en Hhirté. Jl \ivail triMiquillenicnl A Paris, et s*y Iron- vait en i8i/|, à la première ren- trée «le Lonîs XVII I; ily resianir>. me pendant le» cent jours , et lut nommé ministre de la marine peu . de temps après. C'est en cet le qnalité que M. leyiccnnle Diilion- cha<;e , chargé de défeinlre la loi d'anmistie, com))attit les amen- démens proposés par la commis- sion de la chambre des députés, et prononf;a, dans la séance du G janvier 18 iG, un discours dont nous allons extraire les ]>as<ag;es suivans. Après avoir établi que le droit d'anmistie n'appartenant qu*au roi, ne pouvait être ni dis- cuté ni restreint, il ajouta : « On » voudrait sévir avec plus de lor- »ce contre les fonctionnaires ci- nvils qui but tre^ipé dans la re- obellion; on vous a dit avec jus- » tes.se que Tarmée était bien plus

excus.ible : oui sans doute, les » soldats ont été séduits par les » conspirateurs civils, par ces •liommes qui tous ont donné des » gages aiîreux ;!^ la révoluticm, qui «veulent tout, exce|)lé le roi et la » dynastie légitime! Mais les ex- nceptions .contiennent trente de » ces individus : ies autres sont bien » avertis qu'it n'y aura point de pi^

tir pour eux di's te moment ils nnous auront donné le droit de les m atteindre. Alors le roi fermera scelle main pleine de clémence »et de pardons. F^a France veut »son roi, veut la légitimité : nous » avons juré de mourir plutôt que A de nous écarter de cette ligne w directe ,1. la seule qui fait Thon*

DUB

unrnr et le repo» de la France. » J'ib bien. prnsternonM-noii« de- ovant II liante sagesse et la ma- «>gnanimiié de la clémence »ri»i!o Deux événemens ont si- gnalé le ministère de M. le vi- comte Duboucba^e : le premier eut lieu ii la suite de son rapf)ort faitt'k Loni<s XVIII, le a8 décembre 181 5; rap(M)rl qui contenait un projet d'ordotniance tendant ù tra- duire devant un conseil de guerre le contre-amiral de Linois, gou- verneur de la GuadelfMjpe^ et le banni de Boyer-IVyreleau, com- mandant en second 9 pour nvoir fait arborer le draptau tricolore dans cette colonie [f^oyez les ar- ticules LiNoisct BoYBa). Le second évétiement, non moins remarqua- ble, est le procès du capitaine de la frégate la Méduse ( Duroy-de- (/baumareix , prenant le titre de comte), et le sort réservé au pe- tit nombre d'inforlnnéb échappés du naufrage de celle frégate. I/bistoire impartiale ne man- quera pas d'apprendre à la pos- térité quelle a été Tinfluence de M. Duboucbage sur le résultat de ces deux mémorables affairen. Le roi lui retira le portefeuille de la marine, et le créa pair de France le 20 juin 1817.

I)UBOU(:HET(Pibrbb], était médecin i\ Monlbrison , lorsqu*!! fut nommé député A la convention nationale, par le département de RliAne-et-Loire, au mois de sep- tembre i7()'i. 11 voulut motiver son vote dans le jugement de Louis XVI, et dit : c La loi décla- ure Louis coupable; l'intérôt de »la patrie exige (|u*îl soit con- » damné : je vote pour la mort du » tyran. » Envoyé en mbsion dans

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le département de Seine-et-Mar-* De 9 il rendit un compte ^tutiiifai- sant de sa condoite. 11 s*o|ipo*«a Tivement à ce qu'une nmiii.^tie sans réserve fût prononcée ù Toc-* caiiion des insurrections pour cau- se de grains, et proposa de sages aroendemeus qui furcntaccueillis. Il combattit aussi l'enrof de dé- putés dans les colonies, lorsqu'au commencement de 1795 cette question fut agitée â la con Yention nationale; il pensait qu'il valait mieux diriger les forces de la France contre TAngleterre. « S'il d'j avait pas eu de faction 9 di- •sait'iK dans le sénat de Cartha- •ge, Hannon serait parti deux »mois plus tôt. et Aome n'exis te- rrait peut-être plus, t M. Dubou- chet s'était retiré des fonctions publiques à la fia de la session con- Tentionnellevet soignait paisible- ment ses majadesy lorsque la loi d'amnistie, du la janvieri8i6, l'a forcé de quitter la France au mois de février suivant.

DUBOUGHËT(LiBABOif)9Cora'. mandant d*armes à Saint-Tropes. Éla en i8i4« par le département du Var, membre do corps-législa- tif» il siégeait à cette chambre à l'é- poque de la séance royale du 4 jain. Pénétré de l'esprit de la eharte que Louis XVIII avait oc- troyée «m^ Français dans cette mémorable séance,, il eut occa- sion d'en Invoquer les articles 9 et 73, pour se plaindre de ce qu'on enlevait à la caisse d'amortisse- ment et à la légioib-d'honneur les bîans qui leur avaient été cédés. C'était sur la fin d'octobre de la mfime année nue M. Dubouchet fslimit res ob*»crva lions, à propos du proîet de loi relatif à la rcsti-

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tutlon aux émigrés de leurs biens non vendus : il insistait surtout pour qu'on prît garde, dans» la ré- daction d'uue semblable lui, ù l'a- bus des mots et aux fausses' in- terprétations. M. Dubouchet par» In encore trés-SHgement dans la discussion des lois sur les contri- butions indirectes, et sur le mode vexatoire des exercices pour par- venir à leur recouvrement. Il ter-' mina ses fonctions législatives a- vec la session de 1^149 <^t n'a plus reparu sur la scène politique. Il avait mérité, par ses services an^ térieurs, les bontés de Napoléon, qui l'avait créé baron de l'em- pire et chevalier de lu légion- d'honneur.

DUBOUCHET (le mabqcis De- nis-Jean-Floeimond-Langlois)^ à Clermont; département du Puy-de-Dôme , le 20 octobre 1 75^, est issu d'une famille noble de Normandie. Il entra à i5 ans dans l'arme du génie^d'où il passa suc- cessivement dans l'artillerie et dans l'infanterie. Peu d'hommes ont eu une existence plus active et plus variée que 4>1. Dubouchet: ilfit la campagne de Corseen 1 770, servit en Amérique en 1776; et, au mois d'octobre de l'année sui- vante, fut nommé major sur le champ de bataille de Saratoga. Il obtint,danscette mémorableguer^ re cle I indépendance, les titres de chevalier de Saint- Loui» et de Cincinnatus, le grade de major- général de l'armée, et, ce qui va- lait mieux, encore , il acquit l'es- time et l'amitié du général Ro- chambeau « de >Vashington et de Franklin. De retour en France, M. Dubouchet était colonel en 1788, et adjudant- génécal chef

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d'étnt-mnjor en 1791* Dans cette m^'inc année, il éniigra et servit ài*ai*nit'c dcri princes, il tut fait maréchal - de - camp. Rentré en France en i8or>. il reçut de Tem- pereur le commandement de la pla^e d'Y'pies en 1H09, ccini de Breda en 1810, et le grade d'ofli- cier de la légion -dliunnenr. A Tépoque du mois de mars 18169 M* Ouhoucliet ne voulant plus servir la cause de Napoléon, se fît inscrire dans les gardes-de-la- portc; et le roi, pour payer eut acte de fidélité et de dévouement, lui a rendu en i8i() le titre de marquis, et Ta créé lieutenant- général. M. Dubouchet a publié : la Tactique, i vol. in-8", 1785, et ie Prince de Timor, roman histo- rique.

DUBOURG-BUTLER (le comte Frédéric), à Paris en 1778, é- tait élève de marine au commen- cement de la révolution ; n\'n a- dopta pas les principes, et se ran- gea sous les drapeaux de Tarmée royale de la Vendée. Blessé et fait prisonnier, il allait subir le sort réservé aux rebelles , lorsqu'au moment il s'y attendait le moins , une iemme. lui fournit l'occasion de s'échapper : cette dame lui donna également les moyens d'arriver jusqu'au géné- ral Bernadotte, commandant alors l'armée de l'Ouest; et celui-ci ren- dit la liberté au jeune comte Du- bourg. Cet événement changea sa .destinée ; il entra dans les rangs de l'armée française et s'y dislin- gua. En 1809, il faisait partielle rétat-majo» de son libérateur, a- lors prince de Pontecorvo. Quand ce général fut appelé au trône de Suède^ le comte Dubourg le sui-

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yit; mais Napoléon ayant rappelé les ofliciers qui avaient accoinpa'-< gué le général Bernadotte, Du- bourg revint en France , et fit la mémorable campagne de Aussie en 1812, i\ la t<^te d'une division polonaise dont il était chef d'étal- major. 11 fut blessé, fait prison- nier et emmené & Saint-Péters- bourg. Il rentra ù la suite des ar- mées coalisées, et parvint à re- prendre son grade de chef d'état- major au ministère de la guerre. 11 n'abandonna pas Louis XVIII petidant son voyage à Gand ; et s'il rentra en France quelques jours avant les Bourbon, ce fut pour servir leur cause avec plus d'e(ïïcaeilé.]\l. Dubourg a rédigé, avec M. de CbAteaubriand , plu- sieurs numéros du Journal politl^ que de Gand, U est auteur de N(h tes pour servir à l* histoire du gé" lierai Murat,\%\t\, 11 a publié, eo i^i5^Dela nécessité de n'employer dans l'épuration de tarmé^ que det mesures légales, et moyen de former une garde royale qui offre à la na- tion des garanties suffisantes, Ctt écrit offre une critique ingénieu- se de l'administration du ministre Glarke, duc de Feltre. Enfin, il a fait paraître en 1816, in-8* : Deiê nécessité d^ adopter un système stm^ ble d'économie dans les dépenses bliques, et quelques moyens de té» taJtlir.

DUB013RGUET (J. B. £.}, pro- fesseur de mathématiques, a pu- blié un assez grand nombre d'ou- vrages, parmi lesquels on distin* gue : 1* Opuscules mathématiques^ - contenant de nouvelles thé(»rle| pour la résolution des équationi des a"', 3"* et 4" degrés, 1794» in-8°; a** L'art du Calcul astron»'

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fmquê des navigateurs, porté à un plus haut degré d' exactitude^ 1 80U9 in-4*; Z>*Élémàns d^ algèbre à i' usa- ge du prytanée frafhçais, iSo^j in- 8*; 4* Traité de la navigation, 1 808, in-4*> 5* Traité élémentaire du cal- cul différentiel et du calcul intégral^ 1811, a YoL iD-8^ L'utilité re- connue de ces ouvrages ajoute à leur mérite.

DLBOY-LA VERNE (Philippe- Dànisl), typographe célèbre, na- quit dans le dépaHeuieut de lu Côte-d'Oren 1755. Neveu du sa- vant bénédictin don Clément, qui prit soin de son éducation, il pui- sa dans les leçons de son oncle un grand esprit d*ordre et d'ana- lyse, et en fil un précieux usage dans la rédaction de la table des Mémoires de Tacadémie des ins- criptions et belles-lettres, dont il fut chargé en 1785. Anissoii-Du- perron, directeur de Timprimerie royale, reconnut le mérite de Du- boy-Laverne, et se Taltachii en latluchaut à sou administration : il Quêtait guère possible de mieux placer sa confiance. Les circons- tances de la révolution mirent bîenlAt Duboy-Laverne ù \%\ tête de rétablisseiiicnt dont il n'était que co-régisseur; et dès qu'il en eut la direction en chef> il y lit des améli<frations considérables, il multiplia et pcriectionna les ca- ractères d'imprimerie des langues orientales, et c'est à lui que l'on doit les caractères arabes de la ré- publique, qui allèrent servir utile- ment la politique, l'administra- iWn et les lettres, dans les con- trées qui en avaient iburni les mo- 4èles. Le général Bonaparte, par- lant pour l'expédition d'Lgypte, emporta cette imprimerie frun-

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çaise, grecque et arabe, que le génie et l'activité de Duboy-La- verne avaient formée en très-peu de jours. L'éloge de ce typogra- phe, mort le 1 5 novembre 180a, se trouve dans le il/A]i(A5<;i cnijclo- pt^dique (8* année, tom. 4)' ^^ ^^^ l'ouvrage de M. Silvestrede Sacy, professeur de langues orientales. DUBRETON (Jean-LouiSjCom- te), lieutenant-général, grandr oflicier de la légion-d honneur et pair de France. en Bretagne au mois de janvier 1775, il entra dans le corps des cadets à V^'^^ de iG ans. IJn de ses oncles, em- ployé dans les bureaux de la guer- re, le fit nommer, en 1791, sous- lieu tenant dans le régiment de Pentluèvre infanterie. 11 devint adjudant-major et capitaine des grenadiers pendant les premières campagnes de la révolution. A rarniée d'Italie, il se distingua au passage du Minciole 5o maii^Qti; y fut blessé et nommé sur le champ de bataille commandant de bataillon. 11 fut de IVxpéditiou de Saint-Domingue, devint colo- nel, et se conduisit avec bravoure et sang-froid dans les aflaires les plus périlleuses. Fait prisonnnier au Cap par les Anglais, il ne revit la France qu'en i8o5. Placé ù lu tête du 5* régiment d'inianterie légère, il en conservaMe com- mandement pendant huit ans, et le conduisit toujours à la victoire. ^ Devenu général de brigade en 181 1, il soutint avec honneur dif- férens combats en Espagne; mais son plus beau fait d'arinei>cut lieu i\ Burgos. Le !2o octobre 1812, ^Vellington, chef de l'armée an- glaise, fut obligé, après 5 J jours« de lever le siège du cette place :

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elle n'avait cependant ponr fbrti«> f]cationi> que des ouvrages irré- gulien» constriiîtB ù la hâte» mais elle était aussi bravement qu'ha- bilement défendue par le général Du breton, qui, à la ttltn de i5oo liounnes seulement, ré.<«lstaà cinq assauts. Celte honorable défense lui valut le ^rade de général de division, qui lui fut conféré par Napoléon le d3 décembre de la même année. £n i8i3, TAllema- gne fut témoin de la valeur du comte Dnbreton; il se signala à la bataille d'Hanau, gagnée par les Frnn^^ais le 3o octobre. A la pre- mière rentrée de Louis XVI 11, il eut le commandement de Valen* ciennes; il céda cette place, le a8 mars 181 5, au colonel Marbot,en^ yoyé de la part de Tempereiir pour en prendre possession. Au mois de juillet suivant, le roi é- tant de retour dans sa capitale^ nomma le lieutenant-général Du- breton comin«mdant de la 5* divi- sion militaire, et. le 9 mars 1819, Il Ta rréé pair de France.

DLBiVOCA (J. F.), homme de lettres, à Saint-Séver en 1767, a été doctrinaire, puis li- braire à Paris. H a donné en 18 to des cours publics de déclamation^ et ne s'occupe maintenant qu'Â revoir ses anciens ouvrages. 11 est sorti de la plume féconde de M. Dubroca un nombre considérable de productions, dont voici les ti- tres: i" La paixj dans ses rapports avec l'ordre actuel des choses^ i79'ij in-S"; a" Entretiens d'un père avec s^s en fans sur l'histoire naturelle^ 1797, 4 Vf»*' in-ia et un petit atlas; 5* La politique du gouverne- mêîit anglais di^voiUe, ou tableau historique de toutes les maneeuvres

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fat es goutememenî m ethptffëe^, et de tous les attentats f if'iY a eam- mis pour em/fêcftm' téîablissematilt de la liberté en' Franre, 1798, in^%

firécédé de Touvrage de M. Bou* ay de la Meurthe sur t Établine^ ment et la chuta delà républifma am Angleterre, 1800, în-8*; 4 /)<«^ cours sur disent sujets de marais si sur les fêtes nation aies, 1 798, i 1 r-8*^ 5" Eloge de fVashington^ des gé* néraujc Hoche, Joubert et Desaim^ 171)9, In-ia; 6* Les femmes eéiè^ bres de larévotution, 1809, iii>->i9; 7* La rie de Toassaint'-Lauisertvrs, 1 8oa, in-8"; 8** I tinéraire des Fran»' çais dans ia Louisiane, 180a, {n-8^ 9" Principes raisonnes dS tort és tire à haulfs voix, 180a, in-8 ; i«^ Histoire universelle de Bossuet^tiH posée par demandes et parr^pon* ses, 180.*), tn-ia; it* Mémoites pour servir à l'histoire desaiientaîs du goucrrnemant anglais coniH toutes hs puissances de t^ Europe, etparticulièrementcontrelu Franco^ i8o5, in-ia; ii'' Leseonstitutiens de C empire français, prétédéeeéTu* ne not ire historique, 1804, m-ia; i5* La pie de Dessaéines, 1804» in-ia: 14" Exposition if une mi* thode^lémentaire, propre à ftnrntsr iès jeunes gens A la lecture à hmti$ VOIX, au débit oratoire, et aies dis* poser aux cours de ia haute décia^ motion, i8o5, in»ia; ii»*'i«M^iia« tre fondateurs des dynasties fram^ çttisesj 1806, in-8*; iGT Essai d'an discours religieux pour tannieer*' saire du couronnement de S. Jf . Napoléon, 1806, tn-ia; 17* Da l' institution du célibat, dans sas rapports are^ la retigian et ias mœurs publiques, i8o8.in^*; 18* Discours et actions de grâces à fS^ ternsi pour la naissance durai ses

jiir» tniniêiérhUês considéttéê dans iéê dUp0êUlon$ moraUê^ poiUiquêâ êi inMlêeluellëê, i8i4, in-(i*^ au* vUii» répuiiieain àNapùléon, êur ia puiâMMûê de l'opinion pahil* quâ dên* le gouâemêmênt dôs éitUêt ifti5tin«-8% ftuivldttqutttfeautn» <Mdii4Xf#. U. Diftbioca a fourni fl^ si«urjL «rticUi tiir la proiioiicla- Uon, qui OBI éU liiKér^» d/ioi U Manuêi dâê amaUurê la langm

DUIAUKL (PiSMi-JB4«-io- Ma«)« iiutmbrt U chambr* de# d4|Mitéi« ff4pèl6Murooi a¥co une eftpÀcA d'orgueil * tclirlÀgUline ft^t doute* qu'il tient m inlMion dut ileeleuf» du Mpai teoient de TAvayton, al quHI pitflaffe cal honiMMM* avae MM. Cluunal de Couattcrgua», de Bonald al autrat pariiooaafaa aon ineiM fauHsus doat U te fait gloira de portaf^er loa opintooA. M. Dubfiial avait M nomaai an conaall daM cinq* e«iit» ea ijifiv 11 y «oulLut avec okaleur la cauae da la Dableiaa ai di* clergé, al propuaa un uou? eau aaode da leruMot pour laa acclâ« aiaatlMaa. U raproduMi al sou- «aul ïn quaiilifHia relallvea aux padliea» paudaiâ len daua annâet im aa MMiion au oovpi l/fgMlaiîf, qu'on aCU dlt'qu'ii B*avait d'autre flaitaioA que ctUe da »*ot*eiipar du taiwrduca* Napoléon nomma H. DMiftrual prof iiicur du lyc^'a Im- pêriiil ér MaraaIIbs al depuin» la ■ai lui a accordé da4 Ulrisfi de no- bleanv et la décoratkMi du la légiou- A*honni!ur.

DUBUUKL (CMxaiBJ()« Msra du pérédoiil, atti dmu lu départo- nianl dt* t'Avayron <!n 177G. La cautoa da iilguao ayuut décidé^

DUB

toi

•o ansemblée primaire, « que la «corirention avait perdu la con*

Aarice da la nation, et qu'il était

néoaaiaira do former, pour la

bien de la France, une npuvella

aManiblée léglulative, •chargea M. Dubruel de la mi«»iou impor- tante de préienter, à la conven- tion mAme, ce procéA-verbul. Le mAme canton demandait auasi l'aliolllton desloif rérolutionnui- res, la liberté du culta, ramnif»tie pour lett déporté», et d'autres con- ce»ttioiui uufiNi dinicile» à obtenir. C'éieiten 179^; M. Dubruel, fort jeune alorf, remplit «on mandat avec un courage digne d'enti- lua. Mui« exposé journellement à 6tre décrétai d'accusation, il cher* cka un ajtilc dans l'armée, et était capltaitia d'artillerie lorsque le

f;anéràl Bonaparte s'empara da 'autorité après le 18 brumaire. A cette époque, M. Dubruel quitta service et rentra dans la vie prl**

VMtfl

DUBUiSttON (PAvi.Utaic),né & Laval, département de lii Mfiy<iii'- ne, vers 1755, fut partinan de la rév<^lution, et chercha é en pro- pager le.i principes. Comme lU ne se dévebippttieiit (m.« a^sez promp- teiiicnt un gré di* hoii iin|iutitiiice, il alla en Bi:lgi<|iie, embruvsa le parti de Vau-der-Nool, lut mis an priMjn, <*t ne rentra (buïs sa patrie qu'eu i^'io. Dubuisson,^ (|ui vouluil jouer un rAle à quel- que prix que ce l'At, obtint d'ûtra noiuuié commissaire auprès da DuniiMiries, en i^fi'i; il avait pour coliégiusi Proly et Pereyra. Sa trou- vant i\ Tarméo lors de la défection de ce général, ils furent accusée tous trois d'y a;voir pris part; mais ils sadîsculpéffaBl, et la eenva»*

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tion déclara qu'elle étciit satisfaite de leur conduite. Dulniisson ne demeura pas long-temps sans être accusé de nouveau par Robespier- re. Ce dernier le fît chasser de la société des jacobins, et bientôt après il >e trouva enveloppé dans la conspiration dite des hébertis- tes. ^Traduit au tribunal révolu- tionnaire, il V fut condamné mort et conduit au supplice le a3 mars 1794, avec Ronsin, Momo- ro, Vincent, Proly, Pereyra, Ana- charsis Clootz et Hébert. Dubuis- son était auteur drauiiUique, et a laissé quelques pièces de théâtre, dont les principales sont : Tliamas Kouiikan, Trasime et Timagènc^ tragédies en 5 actes et en vers; le vieux Garçon fVomiiiWe en 5 actes et en VI r> jl'A rare cm bienfaisant, id. ; les deux Frires, opéra en 5 actes; Z<7/ff, opéra, irL, etc. Duhuisson a puitlié en pnlitique: Abrégé de la révolution des états d* Amérique ^ 1779, iu-8'; ?^ OUI elles considéra- tions sur Saint-Domingue y en ré- ponse à celles de 31. H. D., 1780, in-S : Lettres critiques et politiques sur les colonies et le commerce des villes maritimes de France, adres- sées à Guillaume Thomas Raynal, 1785, in-8^

DICANCEL (N.), a Beau- vais, dans le département de TAis- ne, ancien avoué à Paris* fut un zélé patriote dès les commence- mensdela révoIuti(m. Il fréquen- ta d'abord la société des jacobins; mais il sVn éloigna dès qu'elle devint sanguinaire, et se plaça dans le:> rangs des constitution- nels. Il quitta Paris en 1810, pour aller habiter une campagne dans les eu\ irons de CIcrmonl-Oise, devint sbus-préfet en i8i5, et ne

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conserra cette place que jusqu^a* près les élections de 1 8 1 M. Du- cancel est auteur de la comédie de circonstance intitulée V Intérieur d'un comité révolutionna ire ^ jouée en 1795 avec un succès prodi- gieux; c'est un tableau yrai et plaisamment exact de certains hommes de cette époque : cette pièce, en 5 actes et en prose» eift plusieurs éditions. Nous avout encore de M. Ducancel Consti- tution non écrite du royaume de France, et les preuves qu^élie n'a jamais cessé un instant d* être envi-' guerr depuis Clocis jusque à nos jours, 1814* in- 8'.

DUCASTEL (J. B. Loris), a- vocat, à Rouen vers la fin de septembre 174^. La réputation de DucasteK comme celle de tous les avocats qui n*ont publié aucun ouvrage,est toute de tradition; ses titres à la célébrité sont unique- ment dans la mémoire de ses con- temporains, car on ne peut pas regarder deux dissertations. Tune sur la coutume normande, Pautre sur Porigine des dîmes, comme des monumens propres à sauTer son nom de Poabli. Ducastel, fils d*un épicier de Rouen, perdit son père étant encore en bas âge.Rien n'annonçait que Porphclin sans fortune pourrait entreprendre les études nécessaires à Pezercice d'une profession libérale.Un con- seiller au parlement de Norman- die avant eu occasion d*entrete- nir ce jeune homme, et jugeant» à la vivacité de son esprit et à la justesse de SQb réponses, que les soins que Ton prendrait de son éducation produiraient d'heureux fruits, il se chargea de le faire élever et de le diriger dans la car-

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rière da barreau'. Les progrès de Ducastel furent rapides, et après s*être exercé quelque temps com- me avocat «^ Bayeux, il parut au parlement de Rouen, il fut ju- gé seul capable de lutter avec le célèbre Thouret. C'était par des qualités différentes qu'il brillait: *la clarté, l'ordre, la précision et une logique pressante distin- guaient éminemment Thouret; la ^cîlité, la chaleur^ Tentraîne- ment et l'abondance formaient les traitscarastéristiques du talent de Ducastel, qui le développait tout entier plus particulièrement dans les répliques. 11 aimait^ le consacrer à défendre la faiblesse contre la puissance , et la raison contre les préjugé!. Ses plus beaux plaidoyers sont ceux qu'il prononça pour M. Canivet con- tre le marquis de La Londe, et pour M. Dufossé fils contre son père, qui lui contestait sa légiti- me, sous prétexte qu'il s'était mésallié en épousant une rotu- rière ; mais Tépoque vraiment historique de la carrière Du- castel fut celle il plaida dans l'affaire de la réhabilitation du gé- néral Lally. Tout le monde con- naît la noble et touchante condui- te de M. de Lally fils dans cette circon^ance; c'était lui qui jouait le principal rôle, Ducastel n'en a- Tait qu'un secondaire à remplir, en défendant M. Alen, major du régimentile Lally; il s'en acquit- ta de manière à prouver qu'il n'eût pas été indigne du premier. hfi major avait été mis hors de cause par le même jugement qui avait condamné son infortuné général; mais il avait à se défen- dre, dans le procès en réhabilita-

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lion, contre M. d'Esprémcsnil, in* tervenu dans cette affaire comme défenseur de 'son oncle, dont le témoignage avait surtout contri- bué à la perte de Lally. C'était une position bien délicate que celle de M. d'Ësprémesail, vou- lant faire confirmer un jugement déjà regardé comme un assassinat dans l'opinion publique; il eut le tort de prendre le t )n d'un juge qui parle i\ des coupables, etTim- prudence.de vouloir faire person- nellement sentir ù DucasleHes a- vantages que sa naissance, sa for- tune et le rang qu'il occupait dans la magistrature , lui donnaient sur un simple avocat; il porta l'oubli des convenances ù un point que Ducastel n'était pas failpour supporter. Celui-cf se ïh^ indi- gné, et, dans la plus brillante im- provisation à laquelleMl se soit peut-être jamaislivré,ilcoqfipare la noblesse de sa profession avec la di- gnité du magistrat, qui venait d'ê- tre si étrangement oubliée à son ég;)rd. Son superbe adversaire est contraint de désavouer Tinjure qu'il s'est permise. Ducastel fut envoyé à rassemblée législative par ses concitoyens, empressés de payer ce tribut d'estime i\ son ta- lent. On peut être étonné que cet éloquent avocat n'ait pas recher- ché davantage les succès de tri- bune ; mais il parait qu'il préfé- rait donner tous ses soins t^ l'éla- boration des nouvelles lois que réclamuit la France. Ce fut sur son rapport que l'assemblée légis- lative décréta^ le a juin 1792, que a rétat civil des citoyens serait » constaté par les officiers muni- »cipaux, ù et sur sa proposition que» le 3 août» la même assem-*

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blée admît le divorce par consen- tement mutuel et pour cause d*in- conipntibilité d'humeur. Ce qu'il y a de remarquable, c'est que Du- rastfl, partisan prononcé du di- vorce comme législateur, a été toute sa vie le plus tendre et le meilleur des époux. 11 mourut à (Voueu au mois de messidor an 7, après avoir occupé quelque temps la ihi'iirc de législation qui avait été créée à l'école centrale de cet- te ville.

DUCHAFFAULT ( le comte ), prrtrc desserra ut. Après avoir été militaire, et avoir obtenu )a croit de Saint- Louis sur le champ de bataille, il a embrassé l'état ecclé- diastique. Lors de la rentrée du roi, en 18149 il a publié un écrit ayant^ponr titre : Réflexions sur la récoluiion de France, Cet ouvra- ge, sai.<i en août i8i5, par déci- sion du ministre de la police, fut, dans le même temps , condamné par le tribunal de Ëourbon-Ven- îlée, comme contraire à la charte, et tendant à la restitution des biens d'émigrés. Oraison funèbre de Lbuis de Laroche -Jacquelin. Cet opuscule excita les réclama- tions de quelques chefs vendéens, et fut désapprouvé par eux. M. le comte Duchaflault vit retiré à la Guyonnière, dont il a obtenu la cure.

DUC H AFFAULT (le comte Gà- bbiel), fils du précédent, en Poitou, en 1776, émigra, servit à Tarmée de Condé, s'y distingua, et reçut la croix de Saint-Louis le même jour que son père. Rentré en France, en i8of, il vécut pai- ■-iblcment dans ses propriétés si- tuées près de Mortague. Kni8i5, îl fut nommé commandant de la

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garde nationale de aqd pays, et^ en 1 8 1 il prit pari à la guerre de la Vendée , il commanda l'a- vant-garde du corps d armée de M. de Suzannet. Il montra, dan^ cette campagne, beaucoup d*ac- livilé et le plus grand cèle pour la cause qu'il avait embrasa^e.Ut le comte Duchafiault fit parlie de la dépulation envoyée au roi par l'armée de l'Ouest, au inoÎA d|p juillet 181 5; et, en i8i6« il publia relation des éoénemens qui ont e^ lieu dans la Vendée depuis le 97 mai jusqu'au 1 6 juin i3 1 5^ broc. in-8*.

DL'CHATEI. (Gàspiad), C4ilti- tivaleur dans les environs de Thouars, département des Deuxr Sèvres, n'avait que 26 ans lors^ qu'il fut nommé député k la con- vention nationale, en 179a.II to* ta, dans le procès de Louis XV|| pour le bannissement. Tombé ma- lade ù cette époque , et croyant que son vote pourrait sauver le roi, il se fit porter dans l'assem*- blée, enveloppé et couvert d'un bonnet de nuit; et quoique le scrutin fût déjà fermé, il insbta pour que sa voix fût comptée : ce qui eut lieu. Cet ac^te d'humanité lui valut bientôt les accusations de Collot-d'Herbois. Youlani se soustraire au danger* Ducbâtel partit pour Bordeaux; il y fut re-!- connu, arrêté et conduit à Paris. On l'assimila aux hrissotins,giroH' dins et fédéralistes Astr au tribu-r nal révolutionnaire, il fut condam- né comme eux; et. le 5i octobre 179^9 l^ut décapité, lui vingt-u- nième, avec les Guadet, les Ver^ gniaux, les Gensonné, Ips Brissot» lesBoyer-Fonfrède, etc. Deux ans après la mort de Duçhûtel, plu-

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sietifs 4é|^utés demandlèreat .i|u*ii* ne fHt fût célébrée en Mon hon- neur» ie jour de oe funeste évè* aement.

DUGHATEL (u comtb Chàe- lss-Jàoqiibs-Nioolàs}. grand«ofll- oîer de Tordre royal de la légion- d^honneur et membre de «on co- mité de eon«ulta(ion; membre de la aocîété des sciences et arts de Grenoble» en Normandie le 119 mai 1751» d*une ancienne famille noble» entra, au sortir de ses étu- des» dans kl carrière des finances; il élait directeur etreceyeur-géné* rai des domaines du roi dt^ns la gé- néralité de Bordeaux é Tépoque de laréfolution. fin 1791, la division de la France en départemens ayant amené des changemens dans les administrations financières, il fut ooaaerTé à Bordeaux en qualité de directeur de l'enregistrement et des domaines d(i département de la Gironde. Incarcéré en Tan lorsque la hacbe révolutionnaire se ptomenait sur les têtes des bons et paisibles citoyens» à Bordeaux comme A Paris» il allait subir le sort commun» quand un heureux hasard et les soins d'un ami qui sut en profiter renlerérent aux bourreaux. Sa yie fut sauvée» et» cheae non moins étonnante alors» il fut rendu à ses fonctions : mais bientôt après» la loi du 97 germi- nal, oui éloignait les ex -nobles des ville^i maritimes» l'obligea de sortir de Bordeaux. On disposa de sa direction. Retiré au fond d*une campagne» à quelque dis- tance de la ville» il en fut arraché» après le 9 thermidor, par arrêté d'un représentant en mission» qui le mit en réquisition pour venir occuper une place d'aditiioiâtra*

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leur du département. Il obéit à cet ordre» dans l'espoir de th\r% quelque bien» et d'adoucir» autant que le devoir pourrait le permet* tre» la rigueur des lois qui frap- paient les personnes et les proprié- tés, et il a laissée cet égard a ho- norables souvenirs. En Tan î^ fut nommé, parlecolléee électo- ral du département de la Giron- de, membre du conseil des cinq- cents. Étranger ù tout esprit de^ parti» et peu jaloux de la célébri- té qu'il est souvent dangereux d'acquérir» il s'occupa, pendant ses trois années de législature» presque uniquement des finances» et des moyens de rétablir le cré- dit public. Ses rapports et se^ dis<r cours en font fui; on lui doit \s^ loi de renregidtrement du sa fri- maire an 7. U sut débrouiller la législation de cette importante partie» lui donner des principes el les faire adopter. On lui doit aussi les lois du aa prairial de lu môme année, sur le paiement des ren- tes dues par l'état et sur les trans- ferts; il les fit dégager de toutes les entraves qui tenaient en souf*- franco pkis de 1 5o»ooo familles de créanciers et de pensionnaires'. Ce fut é cette occasion que» dévelop-^ pant les moyens de rétablir le cré- dit public» il mU en première li- gne la clôture delà Ii!«te des émi- grés. Cette disposition ne fut a- doptée que sous le gouvernement consulaire. On a encore remarqué» armises opinions imprimées,cel- essur les hypothèques» sur les do- maines engagés^ sur les postes et messageries... Son temps de lé- gislature étant achevé» le comte Duchûtel rentra dans la régie de renregistreoient et des domaines^

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comme cidminîstrateur. Il fut ap- pelé de làaiiconseil-d'état, lors de sa création, le a4 décembre 1799. Le premier consul, voulant con- naître la situation administrative, judiciaire, militaire et politique desdépartemens,choisit,en 1800, des conseillers-d'élat pour les vi- siter. Le comte Duchâtel fut en- voyé dans la 23"* division militaf- re, et à son retour dans la 7"% ce fut d'après un de se;» rapports que s^ouvrit la route du Simplon, au pied du fameux rocher de Meillerie, sur le lac Léman. Il a été membre de la section des finan- ces au conseil-d'état pendant plus de i5ans. La place de directeur- général de l'administration de Tenregistrcment-et des domaines lui fut confiée le 19 septembre }8oi, date de sa création; il Ta occupée jusqu'au 16 juillet 181 5. Auteur des principales lois de cet- te administration, et secondé par le bon esprit qui Ta toujours dis- tingué, il lui fit prendre une mar- che qui réleva à un haut degré de prospérité. Il fut nommé, le 24 novembre 1807, premier candi- dat au sénat conservatevr par le eoUége électoral du département de rOrne, son pays natal. Hors de toutes fonctions publiques de- puis le 16 juillet 1^1 5, pour'avoir signé la déclaration du conseil- d'état, du 25 mars précédent, le com.te Duchâtel, après de longs services, vit dans la retraite au sein de sa famille.

DUCHATELET D'HARAU- COURT Çle duc L. m. F.), licute- nant-géneral, député aux états- généraux par la noblesse du Bar- rois, à Semur, en Bourgogne, vers Tannée 1727, éHait fils de la

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marquise Duchatelet, célèbre par ses liaisons aveit Voltaire. Il était chevalier des ordres et colonel du régiment du Roi infanterie, 1(h*s-> qu'il lut appcléau commandement du régiment des gardes françai- ses,en remplacemeutdu maréchal de Biron, en 1788. Dans les pre-> mières séances des états -géné- raux, il fit partie de la commis- sion chargée de rédiger un règle- ment pour la police de rassem- blée. Dans la séance n^émorable du 4 aûût , il vota le rachat de la dîme, fit un rapport sur la caisse d'escompte, et proposa la vente de quatre cents millions de biens du clergé pour subvenir aux dé- penses. Sa motion sur le rachat de la dîme fut adoptée, et trans- formée en décret; mais, huit jours après, un décret nouveau conire- disant celui du supprima \ik dî- me ecclésiastique sans rachat. En

1790, il vota pour accorder au roi le droit de faire la paix et de déclarer la guerre, et s'opposa à l'incorpofbtion des bataillons. En

1791, il parla fortement contre le projet de réunion à la France d'A- vignon et du comtat Venaissin, mais ne put empêcher le décret du 4 septembre, qui ordonnait cette réunion. Le duc Duchatelet, étranger aux injustices et aux dé- sordres de la révolution , s'attira bientôt la haine des hommes dont la démocratie était signalée par les plus affreux excès. Emprison- né par les ordres d'André Du- mont, sur l'accusation d'avoir participé au massacre des patrio- tes le 10 août 1792, aux Tuileries, il passa du tribunal révolution- naire i\ l'échafaud , le i3 décem- bre 1793, à l'ûge de 66 ans.

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DDC HESNE (Pibehe-Fbàh çois) ^ fils du tribun de ce nom. Nommé, en mai 1 8 1 5, membre de la cham- bre des représentanSy il combattit ▼îvement la motion faite* par le général Mouton - DuTernet , de proclamer empereur leûisde Na- poléon, quoique reconnaissant la légitimité du titre par lequel ce prince ayait gouverné la France. Cette opposition fut basée sur de hautes considérations politiques. Après le retour du roi , au mois de juillet i8i5, M. Duchcsnc ren- tra dans la vie privée, et employa ses loisirs à la publication de quel- ques écrits. On a de lui : Réflexions d'un royaliste constitutionnel sur les diverses brochures qui ont paru depuis le 3 1 mars 1 8 1 4* in-8*.iV^a- r elles réflexions d'un royaliste cons- titutionnel sur l'ordonnance de ré^ formation, i8i4, in-8°. Vote d'un Dauphinois , sur l'acte additionnel aux constitutions de l'empire, du 22 avril i8i5, în-8°. Des pouvoirs de la chambre des représentans , et de l'usage qu'elle en a fait,iSi5y in-S^Ces écrits ont obtenu beau- coup de succès.

DUCHESNË fut nommé , par le département de la Drôme, dé- puté au conseil des cinq-cents.En 1J97, la motion ayant été faite d exclure les nobles des emplois publics 5 Duchesne la combattit comme injuste. Le succès qu'il obtint Tenconragea ; il parla sur des matières de finances et d'or- dre judiciaire; s'opposa à l'exis- tence qu'on voulait rendre aux sociétés politiques, et, après le i8 brumaire, il passa au tribunat, d'où il sortit en i8o3, après avoir célébré la mort de Desaix et la bataille de Marengo. Depuis cette

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époque, M. Duchesne a vécu re- tiré des affaires publique^.

DUCHESNOIS (JosEPJaitiE Rà- FIN, connue au théâtre sous le nom de), est née ù Saint-Saulve, département d,u Nord, lo jour de Noël 1786. Une sœur qu'elle avait à Paris l'appela près d'elle dèa^ K'âge de 3 ans, la fit élever avec soin, et lui servit de mère. Son enfance, comme celle de presque tous les grands artii^tes, fut mar- quée par des révélations de son talent futur; et conduite à l'âge de 8 ans à une représentation de Médée ^ que donnait M'^* Rau- court, sa. vocation pour théâtre commen()a à se manifef^ter d'une manière irrésistible. Sa jeune imagination ne lui représentait plus qu'un seul objet, et elle cher- chait à reproduire, p|irmilcs com- pagnes de ses jeux, les effets de terreur et de pitié dont elle avait été si vivement frappée. Sa sœur futalarméed'un penchant qui con- trariait les projets qu'on avait sur elle, et l'envoya, en 1798, dans une maison de commerce de V*- lenciennes, espérant qu'un chan- gement de séjour et d'occupations donnerait un nouveau cours ù ses idées. Mais l'instinct du talent triompha cette fois des calculs de la prévoyance : quelques ama- teurs de Valenciennes ayant en- trepris de jouer la comédie au bé- néfice des pauvreïî. M"* Duches- nois saisit avidement toutes les occasions de se faire conduire à leurs représentations, et les per- sonnes à qui elle était confiée con- sentirent, après beaucoup d'ins- tances et de refus, ù lui laisser partager cet amusement : elle se montra pour la première fois au

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public dans le rôlt àe Falmira de la tragédie de Makomêt, L'on TÎt un enfant de treiie ans, doué de toutes les inspirations du génie tragique, entrer sans guide dans la carrière, peindre af eo une é-» nergie entrahuinte des sentimena étrangers à son fige, et obtenir, au grand ètonnement de tous les spectateurs, un de ces triomphes prématurés dont Femyrcment dé« etde du reste de notre yie. Acomp» 1er de ce jour, la détermination de M"*DuchesnoisfùtirréTOoable, mais n'osant cqnfier son projet à personne, elle écrivait tous les jours à cblle qui lui a^ait ser^î do mère, de la rappeler à Paria. N'en Noerant pas de réponse fayova^ Me, elle partit en secret pourain 1er la rejoindre, se fil pardonner sa démarche, et fût replacée dana la pension elle avait été élevée. M. Le Gouvé entendît parler de ses dispositions; il appartenait à Fauteur du Mérite des femmes de deviner celui de U^* Duchesitoia et d^en cultiver les heureux gei- mes. Les progrès de Tactriee ^us^ tifièrent la prédîlectiea du poêle, et elle fut en étivt de débuter au bout de six mois. M"^* de Monle»» son, qui ne cessa de lui prodiguer Fintèrèt et rattachement le plus vif, la protége^b contre toutes les intrigue», aplanit tous les obsta- cles qu'on lui opposait, et obtint •on ordre de début siu Théâtre- Français, elle parut pour la première fois le 21 juillet 1809. L'apparition de cette débutante dans la tragédie de Fhèdre, excita un enthousiasme général; une couronne fut jetée sur le théAtre, et Ton exigea que l'acteur qui l'accompagnait la plaçât kii-mê-

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me sor k lête de W^ Ooekesnois. Elle reparut lea fours siurvaes eveo le iteéme auocèâ, et teroûoa sea brillans débuts par cette oténMi tragédie de Phè<ke, comnie pour foire voir que le rôle le plus par- fait de la scène fraoçaÎFe était ce- loi qui convenait le mieux à la na- ture de son talent. C'est quelqueta Jours après ce triomphe que cona- mepoérent entre W^* Do^eanoi» et M>^* Georges, élève de M^^« Raiv eourt, ces rivalités de succès, qui ont plus d'une fob changé en vé-^ ritable champ de bataille le teaa- pie paisible des arts : lea ^uroar listes envenimèrent la lutte en s'y mêlant. Chacun dea detix partis s'attribua la victoire, el les mê- mes feuilletons qui fûaçaient Tat^ ma au-dessous de Lafond^ déda* rèrent périodiquement que tt^^ Ikiohesnois avait succombé. \JtK son de voix enchanteur et pour ainsi dire racinien, des regards de la plus vive expression, une sen- sibilité profonde etbrAlanle, assu^ rent é Nt^ Duchesnois une place entre les Dumesnil et les Clairon^ dont son beau talent semble réu^ nir les deux genres. La maniè- re dont elle a récemment joué Marie-Stuart et Jeanne- d'Arc, a

f trouvé qu'elle était aussi fami- ière avec les émotions de la tra- gédie moderne, qu*avec les gran» dos traditions de la &lelpomène antique. Sa santé, quelque temps altérée, nous avait inspiré de }us- tes craintes, mais «lie est au)our> d'hui dans toute la ftirce de ses moyens, et son rétablissement n'est pas moins précieux pour un théâtre dont elle est la gloire, que pour les nombreut amis dont les qualités de son cœur et le charme

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ée 900 canetère font »i eontUVr- roent enrifoniiée.

DUCHOSAL ( MiBiE-^Esrtit* GvitLkvmt), littérateur, mort & Paris le 6 norenrbre 18069 était dam cette tille le 1 8 août 1 ^3. 9e}t paren» lui firent étudier la jtn- rinffriiéente ; i\ fnt inAme, arant la !)iippresMon des parlemens^ rte* çii atoeat à' celui de Bordeaux : tnaî» son goAt pour les lettres le diètai;)ia entièrement du barreau. Il a traTHÎllé s ncceirni veinent -ad Journal de$ Deax- Ponts, au Jour» nai de» thMtres, h r Ami deïïârtt; et, indépendamment de quelques brochures publiées sur la rérolu- tfon, on a de lui les ouvrages siH* Tans : 1* Les exilés du Parnasse, poëme, 17859 in-8% réimprimé en 17B49 et augmenté des Adieux A la satirs; ti* Mmi songtf, satire imi* tre du grec èc Lucien 9 suivi des Sensations <f un homme de lettres, 17»^, în-H'*; 5* Blanchard, pecme en « chaifK 1784, in-S", »"• édi- tion en 4cliantS9 17869 in-8*; 4* Discours sur la nécemtê de demi' cher les marais, 1791 9 ln-8*. Du- cbosal fut ausMi9 conjointement avec 14. Milon 9 éditeur des Œu^ trfs de Dumarsais, publiées en 7 vol. iii-8% 1797. Lors de l'éta- blissement du Musée de Paris 9 il fut Tnn de ses premiers mem- bres. Il était 9 à Tépoqae de sa mort, membre de la cammi.ssion des émigrés^ après avoir été chef de bureau et secrétaire du minis* tre dfe la police générale.

D13CIS (Jbah-Fraivçois), issu d*dne famille de Savoie, naquit fi Versailles vers 1732. Ses parcns tenaient en cette ville un magasin defaî**nce et de verrerie9 qiiipas- ^ft à Tun ét$ frères de ce poè*

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1^. AoMi tenr mère 9 l^me à la fois simple et spiritueltç, mab peo scrupuleuse en fait d'ôt^ ihogruphe, disaitMelhft assez gâfits^ ment, quand on Itii demandai! des nouvelles de son fils:«tfé s parlez- vous de cehd qui fhit des t verres (des vers) 9 ou de celui qtsi s en rendP»But;is étudia à Yer^ saillesy an collège d^Orléaâs qu*f fonda le régent. Sa jeunesse n'or- fre rien de reifiarcjuable, il n*eui point dis succès précoces : la nH^ ture ^e piait souvent à former & loisir les caractères et les talens d'une certaine vigueur ; Jeari^* Jacques n'avait rien produit à Zn ans. DuclB était encore plus ùgé quand il donna sa première tra** gédie; cette pièce, intitulée ArfKf- lise, n'est célèbre ni pnr un succès ni par une chute. Elle fut suivie de neufautresy dont nous parle- rons en conservant l'ordre dans lequel elles ont été produites. Vient d'abord Hamlet, qui révéla tout le talent ou plutôt tout le génie de Oucis. Des idées fortes9 des sentîmens profonds y sont ex- primés dans un style particulier. C'est dans son âme. bien f)lu<< que dans Shakespeare, que Dncispui* sa les beautés qiii abondent dans ce drame. La scène de l'urne est l'une des plus belles qui soit dans aucun théâtre : la terreur et le pa« thétique ne peuvent fttre portés plus haut. Dans Roméo et Juliette^ Dncis n'emprunta guère au tragU que anglais que le titre de sa piè- ce. Il n'y a aucune ressemblance, soit pour la marche, soit dans les détails, entre la tragédie française et la tragédie anglaise. Disons a- vec franchise qn il est peu de su- jets que Shakespeare ait 'plus hei»'

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reusement traités^ et que Ton ne retrouve pas tout-ù-fait dan» !a pièce (le Ducis le cliarme et ]a grâce avec lesquels son rival peint les amours les plus touchantes, les amans les plus aimables qu'il ait jamais mis eu scène. Mais ce défaut est bien racheté par une création sujpérieure, par le moyen dont il se sert pour justifier Tim- placablc haine de Moutdigu, au- quel il prête tous les malheurs donnés par le Dante au comte Ugolin. C'est une création véri- table que l'emploi tait par Ducis de l'épisode le plus terrible du plus terrible des poëmes, qu'il imite comme le génie imite le génie. Dans Œdipe chez Admète, Ducis tenta de réunir en un même cadre les beautés les plus sublimes de Sophocle et d'Euripide. N'hé- sitons pas i\ dire qu'il y a réussi. En vain lui reprochc-t-on d'avoir cumulé dans son plan un double intérêt; je n'y vois qu'une cumu- lation de scènes superbes, liées entre elles par un nœud ingénieu- sement imaginé. £xiste-t-il dans les autres imitations de l'Âlceste des développemens qui puissent être comparés à ceux que Ducis donne aux senUmens des deux héros de la tendresse conjugale? Quant à ce qui regarde Œdipe, n'a-t-il pas traité cette partie du drame avec une telle sublimité que le poète qui a voulu trans- porter depuis ce sujet sur la scè- ne lyrique, n'a point trouvé de moyen plus propre à s'assurer d'un succès, que de copier les admirables scènes de la tragédie.^ Ainsi, pendant 5o ans, Ducis a fait la fortune de l'Opéra et lu réputa- tion deGuillard, sans que person^

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ne, à commencer par lai, ait pa- ru s'en douter. Après cette eaxur- sion en Grèce, Ducis revint bien- tôt en Angleterre, près de son poète de prédilection; il lui em- prunta encore l'idée première du Roi Léar, Le succès de cette tra- gédie, neuve dans ses effets com* me dans ses moyens, fut prodi- gieux; les défauts du plan dispa- rurent sous des beautés auxquel- les on ne pouvait rien comparer, et, pour comble de bonheur, Du- cis fut joué par Brizard : il sem- blait que l'âme du poète eût passé dans l'acteur. Macbeth ne fut pas accueilli d'abord avec autant de faveur que les quatre ouvrages auxquels il succédait; ses beautés ne lui nuisirent pas moins que ses défauts ^on le trouva d'une teinte trop sombre. Nous nous rappelons que des murmures d'horreur se fi- rent entendre détentes parts, lors- queSewar,entr'ouvrant ses habits, faisait pâlir Macbeth en lui mon- trant l'écharpe sanglante qu'il por- tait sur sa poitrine, l'écharpe du roi assassiné. Cette tragédie n'eut dans sa nouveauté qu'un petit nombre de représentations. Re- touchée depuis, elle a obtenu un plein succès. Deux circonstances contribueront à expliquer ce dou- ble phénomène: dans sa nouveau- té.. Macbeth était joué par Larive, aujourd'hui il est joué par Talma. Après 6 ans de repos, Ducis don- na Jean- sans-Terre; c'est le moins bon de ses ouvrages, il n'a pu se maintenir à la scène. Cet échec fut bientôt réparé, Othello parut. Sorti de la même source que Zaï- re, avec laquelle il n'a pourtant aucune ressemblance, cet ouvra- ge peint la jalousie avec des cou-

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leurs qulne s'étaient trouvées sur aucune palette : Tulma y est ter- rible; M"' Desgarcins y était dé- chirante. Est-ce parce qu*elle n*exîste plus que lu pièce ne se donne plus? 01"' Duchesnois se •erait-elle méflée d^elle-mêine^ au point de croire le rôle d^Uédel- mone au-dessus de ses forces? Jusqu'ici Ducis^ quoique inven- teur, ne passait que pour imita- teur. Ses pièces portaient, il est Traiy les mêmes titres que celles du génie sous la protection du- quel il se mettait, mais elles, n'é- taient pas plus pour cela des piè- ces de Shakespeare^ que Tcnfant à qui on donne le nom d'un saint n'est un saint lui-mdmc. Le vul- gaire ne faisait pas celte dislinc- tion, et son erreur, après tout, est imputable à Fauteur. Ducis prouva enfih qu'il pouvait ne rien devoir qu'à lui; il donna sa Famil' le arabe. Le fond, la forme, le gen- re de cette tragédie comme son titre, tout est de son invention. C'est à la fois une peinture de mœurs, de pussions et de carac- tères. Si Ton y retrouve les dé- fauts de ses autres pièceji, on y retrouve, comme dans ses autres pièces, des beautés qui n'ont leurs «nalogues nulle part. Ducis est surtout par excellence le poète de Tamour et de la mélancolie. Cet onvraffe, rempli de morceaux ad- mirables, oCfre en seuHibilité un trait au!(si sublime que Test, clans le genre admiratif, le plus beau trait de Corneille. Le mot J'ai pleuré n'est pas moins un mot de génie que lu qu'il mourût., b)l c'est à l'âge de 70 ans que Ducis peignait ces passions de la jenrM*.H- se, ocs passions ardeutes comme

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le climat il Les met en scène' Ici se borne sa carrière dramati* que. De môme que le faux pas fait par le vainqueur à la course, après avoir touché le but, ne ter- nissait pas sa gloire, de même la disgrAce que notre poète éprouva au sujet de Phédor et fVa/damir, son dernier ouvrage, n'a porté aucune atteinte à sa réputation. Disons la vérité: cette chute n'est honteifsc que pour le parterre qui, aatïfi égards pourl'âge et le génie, se complut à abreuver d'outrages rhomme auquel 11 était redeva- ble de tant de jouissances. En- traîné par i^ne certaine habitu- de de turbulence, on ne venait alors chercher au théâtre que des victimes. La pièce vicieuse, il est vrai, n'était cependant pas dénuée de iicaulés. Trois jeunes auteurs crurent que ces beautés méritaient grâce, et s'étaient empressés de faire, à la dernière production du patriarche de scène française, des corrections indiquées par le public et par lui. Sa tragédie fut ainsi ac(^ueillie avec faveur à la seconde représentation, mais en vain : les juges de lu première, in- dignés qu'on eût appelé de leur scuteuce, se portèrent à la troi- siètne comme bourreaux. L'ou- vrage de Ducis disparut de la scè- ne, et Ton ne sait pourquoi il ne fi; gurepas même dans ses œuvres. Nous devons les nommer ici, ces jeunes f;eus que Ducis honoraitde sa confjanceet de son amitié, etquc riniTiine GeoiFroi, a ce sujet aussi, honora de ses injures. C'étaient MiU. Chénier, Le Couvé e| Ar- naull, tous trois auteur^ tragi- ques, tous trois entrés dès leur pi(is tendre jeunesse dans cette

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carrière brillante et difficile Dacis les avait précédé»; tous trots signalés dès leur premier pas par des succès; tous trois enûo mem* bres de rinstitiit, ils n'étaient pas entré? par ordre. Chose fata* le! les deux premiers sont morts arant Tâfre, et celui qui leur sur- TÎt a traîné long-temps, hors de son pays, des jours cruellement illustrés par ht plus inconcevable de9 pruscriptious. Indépendam^ ment de ses ouvrages de théâtre, Ducis a publié un assez grand nombre de pièces détachées, dont plusieurs sont assez importantes pnr leur sujet et par leur étendue, pour recevoir un autre nom que celui de pièces fugitives. Elles portent toutes Femprcinte d'une fime forte et mélancolique , et respirent aussi une grâce que l'on ne peut pas imiter, et qui n'est que le produit d'un caractère neuf. Ducis n'a pas la bonhomie de La Fontaine, niais, ainsi que La Fontaine, Ducis a sa bonhomie. Son imagination l'entraînait quel- quefois au-delà des limites posées par le goût. Dans un accès de mi- santhropie, il avait adressé quel- ques vers à une mare les san- gliers Tiennent s'abreuver, et qu'à ce sujet on appelle le cabaret du sanglfer. Cette boutade était une espèce d'adieu au monde que ter- minaient ces vers:

Ai^iea pour jamiiis, je rats boire Au cabaret du Sanj^lier.

« Mon ami, lui dit le spirituel et «délicat Andrieux, vous ne pu- wblierez pas ces vers; il n'y a pas » de raison pour qu'un galant hom- »mc veuille jamais boire avec les «cochons, w Le génie de Ducis n'a pas toujours été apprécié par tout

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fe monde. Ces hommes qui pas» sent leur yie à rassembler de» mots, à choisir des rimes* à rabo- ter ou à limer des vers; ces hom- mes qui, tout occupés des formes^ ne regardent les sentimens et les idées que comme une matière inerte sur laquelle l'art doit opé- rer^ et non comme la substance même du génie; ces hommes^ di- »ons-nous,bîeD plus frappés desdé- fauts de Ducis que de ses qualitésy et de ses inégalités que de la su- blimité à laquelle il s'élève si sou- vent, s'étonnèrent qu'où le nom-^ mât à l'académie pour succéder à Voltaire, et qu'on le nommftt de préférence à Dorât, qui ne s'é- tonnait que de cela:* Il est des •hommes auxquels on succède et «qu'on ne remplace pas, «dit Du- cis en s'asseyant dans le fauteuil de .Voltaire; motqui.fertna la bon» che à Dorât lui-môme, que Ducis w'heva d'écraser en multipliant les titres de sa supériorité, La goût méticuleux de Laharpe na l'empêchait pas d'être justeeovtrt Ducis sous de certains rapports: t II ne sait pas composer une piè*

ce, disait-il, mais personne na

fait mieux une scène que lni.« Il fallait dire, comme lui; mais c'est Laharpe qui parle. L^ ▼!• privée de Ducis a été exclusive-* ment celle d'un homme de let- tres. Plus occupé de la poésie que de ses propres intérêts^ il s'est tenu surtout éloigné des affaires qu'il avait en dégoût, des factions qu'il avait en horreur, des digni- tés qu'il avait en mépris: sa phi-^ losophie cependant était c«l!ed'ua sage et non d'un égoïste. Il s'en faut de beaucoup qu'il soir resté indifférent aux agitations puUi«>

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qucs parmi lesquelles 8*écouIèrent les ^5 deriiière.H années de 9u TÎe. Une ûuie aussi ardente» aussi éle- fée que la sienne» ponvait-elle ne

Ï»as idolâtrer la liberté P. Malg^ré es liaisons qui rnnlhsiiient à plu- sieurs personnes de la cour, il em- brassa cette cause avec tonte Té- nergie de son cûractère. La ?t rite dont nous sommes ici Torg^ane, et que nous ne déguisons pus par complaisuDce , non - seulement pour les morts, mais mCme pt»ur les vivans; la vérité nous obligo à dire que Duois, entraîné pur le mouvement révolutionnaire, ap- prouva tout ce qui lui paraissait tendre à laffranchi.Hsemcnt de sa patrie; que la destruction de la monarchie ne fut pour lui que cel- le du despotisme^ et que clBltc imi- tation terrible que la France fit du terrible exemple qui lui avnitélé donné par TAngleterre, n'était à »s yeux qO*un acte de justice. Hors les secrets de son art, Ducis n*appn>fondissait rien. Tant que la républiqne, ou tant que les di- verses anarchies auxquelles on donna successivement ce nom, durèrent en France, Oncissecrut libre sur la foi des mots. Bien dif- férent de ces hommes qui ne s'oc- cupent que de leur élévation , c*est l'égalité qu'il ambitionnait. Il en donna une preuve éclatante dè!« les premiers temps du cousu- \aU en refusant une dignité que tant d'autres rechorchuieut avec empressement; en refusant de prendre place au sénat, dans le- quel on voulait qiMi i)ucis repré- sentât les lettres, comme La<j[ran- ge y représentait les sciences , comme Vien y représentait la peinture. Le même amour pour

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l'égalité rempOrlia d'accepter la décoration de la légi(»n -d'hon- neur :« J'ai refusé pi< que cela, » disait-il. Poui*quoi a-t-il fini par accepter mieux? Ducis. que Na- pojéon avait rccherebé , l'ai m a tant qu'il le crut le protecteur de la liberté, et le détesta dès qu'il en devint l'oppnisseur. Le prince ne se lassait point d'oiTrir, le ci- toyen ne ee lassait point de refu- ser. La vieillesse, loin d'affaiblir la vigueur de ce caractère vrai- ment antique, ne Ot long-temps que raccroilre. Plus Ducis s'ap- prochait de la tombe, plus il était indépendant; bien différent en ce- la de tel vieillard qui, constam- ment servile sous tous les régi- mes, et payé par tous, traîno d'antichambre en antichambre sa vieillesse déshonorée. Ducis , à l'époque o\\ Nspoléon changea le titre de consul en celui d'em- pereur, quitta Paris et se fixa tout-à-fait à Versailles. 11 croyait vivre en ermite au milieu de cette ville, son imagination ne voyait que des ruines dans une solitude. Son ermitage était un apparte- ment au troisième, meublé com- me sa tcte des objets les plus con- tradictoires. Ducis qui à la fois profane et religieux, fréquentait avec uncég.'ilc assiduité l'église et le théâtre, avait composé la déco- ration de sa cellule conformément à ses affections. Au chevet de son lit de serge verte, était un chrîsi et un bénitier; aupred, une Vier- ge et M"* Clairon. Dans sa eham- brc étaient pOle-méle les portraits deTalma, du curé de la paroisse, du Dante, d'un vieux gouverneur des pa^es qu'il croyait aimer, et de madame de La Vaiière, dont il

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était plus amoureiizque LouisXlY luî-mâine.Ajoutezàccladcsdessins faits d*après ses tragédies, les sept sacreinens du Poussin» quelques portraits de famille, le buste de Le Mercier, et celui do Shakespeiure. Sa bibliotbèquey composée ù l'a- venaiit,se formait de livres du piété et de livres de poésie. V En fer du Danlt est lepocmequ'il lisait le plus Toiontiers : « Je retourne dans les

vallées maudite!», s disait- il ù cha- que fois qu*il recommençait cette terrible lecture, et il la recommen- çait souvent. Les illusions qu'il devait à son imasinution portaient généralement le caractère de Texaltation. Non-seulement il se complaisait à >e croire isolé par- mi les hommes, mais à se figurer qu'il habitait une région supé- rieure ù la leur. Son troisième éta- ge était pour lui le troisième ciel : «D1ci, disait-il, je crache sur la «terre.» On pourrait recueillir de lui quantité de mots aussi singu- liers: 0 Mon ami, disait-il un jour »ù son confrère Arnault, qui lui » témoigna quelque étonnement

de la retraite à laquelle il s'était "Condamné, je ne suis plus de ce

monde, j*ai épousé la mort. » «Vous n'êtes heureusement que

fiancé, répondit l'autre, de gra- dée ne vous pressez pas de faire •vos noces. «Cne autre fois, il é- crivaitù Bernardin de Saint-Pier- re:* Je ne vis plus, jVissi.ite à la

vie. oOn était parvenu cependant, depuis la re!>tauration,àra(tîrer à Paris. Quoiqu'il ne se soit pas remontré à l'institut, et cela dans la crainte d'y être reporté ù la présidence, on le vit as^i!>ter, i5 mois a\aiit sa mort, à une ^éance du collège de France, à laquel-

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le l'ouverture des cours de M. Andrieux donnait un intérrl par- ticulier. Cette coin plaisance peu- sa lui devenir funeste : les preu- ves d'estime et d'afiectiuo dont on se plut  l'accabler « exal- téreat sa seniîibilité à un tel p«iiat que son moral et son ph)^îque s'en ressentirent, et qu'il fut pen- dant plusieurs jours niaiadf* de corps et d'esprit. Au reste, depuis le retour des Bourbon, les farul- tés morales de Docis s'éiaifnt sensiblement affaiblies; il avait oublié hps opinionii pour repren- dre M' s aflfectifin.t. Pn*sienté au roi, dont il avait été le berrélâire, il en fut accueilli avec faveur. Le roi lui donna la décoratii»n. que cette foi-» le poète ne refn«a pas* Ducis fut lié inlimeiiient avec Thomas, FMorian, Champlnrl, le comte et la comtesse d*Augevil- liers, et l'ex- directeur La Rèveil- lère-Lépeaux; mai» enire taiil<l*a* mis, Thomas est celui qu'il uffec- tionna le pins. Tout était com- mun entre eux; ils s'aimaient d'esprit comme de cœur : ils s'ou* vraient leurs portefeuilles comme leurs bourses. Ducis faisait au be- soin des vers pour Thomaii, et Thomas de la prose pour Ducis, qui sous ce rapport était «i mo- deste qu'il se croyait toujours robligé. Le discours que Ducis prononça lors de sa réception A l'académie française est de Tho- mas. La vieillesse de ce patriar- che de la poésie fut entourée des soins de plusieurs gens de lettres, qiu', relativement i^ lui, étaient jeunes, et parmi lesquels on dis- tingue M M. Andrieux, Lemercier, Aniaiilt, et M. de Campennn, poè- te non moins recommundable par

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le charme de son caractère que par la grflce de son taJent. C'est aux t»oins de ce dernier que le public est redevable de la collec- tion complète des œuTres de Du- cb. Ducis était fortement organi* se au physique comme au moral; sa taille haute^ sa corpulence as- sez épaisse» ses membres robus- tes, tout avait en lui le caractère de la vigueur. Sa figure patriar- cale portait une expression par- ticulière d'énergie» de bonté et de probité. Sa voix puissante s'ac- cordait merveilleusement avec son génie* et son accent donnait à tout ce qu'il disait une valeur qui ne se retrouvait pas toujours dan> la déclamation des acteurs, quoiqu'elle existât réellement daD> les vers de Duci:^. La figure de Ducis ainsi que sa physionomie a été reproduite par l'admirable pinceau de Gérard. Durh étiiit .hii- Jet depuîji long-tempH ù des maux de gorge ; une maladie de ce gen- re Ta enlevé dans* les premiers |our5 de 1817. Cette perte, jointe aux acquisitions que l'institut fit à cette époque, n'a pas laisné que d^appauvrir singulièrement ce corpi» illustre» que le ministère, semblable aux filles de Pélius, a cru rajeunir en le démembrant. Les gens de lettres se sont ho- norée en faisant frapper à leurs frais, à la mémoire de Ducis, u- iie médaille qui porte cette lé- gende :

I.'accr>r4 d'un grand génie et 4'(in beau ca- rfl'-ii re.

Ct*hi im vers de Ducis.

l>tCK\SOIlTn (siaJoHW-THO- ■As)^ T'iti des vice-uiniraux qui ont le pln.s h'jnuré lu pavillon an- glaii. Fil» du mioistrv d'une pa«

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roisse de peu d'importance, dans le comté de DéVon, il entra fort jeune dans la marine ndilitaire, son zèle et ses tulens lui pro- curèrent un avancement rapide. £n 1789, il était lieutenant abord de la Princesse royale, vaisseau de o canons, et prit part au combat ivre devant la Grenade, par Pa- miral Byron, à la flotte françaii^e que commandait le comte d'Es- taing. Dans cette affaire, les Anglais furent battus, sir Duck- worlh.se distingua. Devenu capi- taine, il servit pendant lu guerre que fil naître la révolution , et commandait en 1794 1*^ navire la Reine, lor^sque l'escadre anglaise dont il faisait partie rencontra, vers le cap Lézard, la flotte fran- çaise conduite par le vice-arniral Yillaret-Joyeuse. Malgré la bra- voure de ce dernier, la victoire fut cette fois infidèle aux Fran- çais; et sir Duckworth eul la gloi- re d*a voir puissamment contribué ÙL la fixer bi)H!i les drapeaux bri- tanniques. Son nom fut honora- blement cité dans cette occasion; et, peu de temps après, il fut chargé^ de croiser devant Brest. Aprè.o avoir escorté , en 1796, le convoi que l'Angleterre fit passer aux Indes-Orientales, il contri- bua en 1798 i\ la prise de l'île de Minorque, au moyen des troupes de débarquement qu'il y trans- porta , et dont il favorisa la des- cente. Ses services furent alors récompensé.'^ par la décoration de l'ordre du Bain; et, peu de temps apcès, il obtint le com- mandement en chef de la Jamaï- que. De nouveaux succès l'atten- daient dans cette partie du mon- de. Nommé vice-amiral de l'es-

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cadre Llcue, il éti|^t devant Saint- Domiiifcue, lor>qtie rinsurrection géiiôiale des Noirs ayant mis le général Rochauibeaii dan5 la du- re néces^itc de capituler , ce gé- néral aima mieux se rendre aux Auglais,avecles troupes qu'il com- mandait 5 que de capituler avec les Nègres. En 180 3, Duckworth remporta dans les mêmes parages un avantage considérable. Instruit qu'une flotte française, sous les ordres du contre-amiral Leissei- gnes, était sortie de Brest, et se dirigeait Ters Saint-Domingue, il se hûta d'aller à sa pour>uite a- yec tous les vaisseaux qu'il put rassembler, et fut heureusement secondé par Tamiral Cochrane. La flotte française futalteinte dans la baie de Saint-Domingue; une partie des vaisseaux qui la com- posaient fut prise et conduite à la Jamaïque : ce qui causa une telle joie en Angleterre, que, sur la demande des lords Gray et Gren- ville, le parlement vota des re- mercîmens à sir Thomas Duck- worth. La cité de Londres lui fit don d*une épée de la valeur de aoo guinées; ce qui pourtant dut lui paraître peu de chose, puisque déjà l'assemblée colonialede la Ja- maïque lui en avait olTert une du prix de mille guinées. En i8o5, nommé vice -amiral de l'escadre blanche, il eut la satisfaction de voir hisser son pavillon sur te Royal 'George,

DLCLOS - DUFRESNOY (Charles-Nicolas), à Mont- curnct, département de l'Aisne, en i754> lut nommé, par les é- lectenrs de Paris , député sup- pléai: t aux états-généraux de 1 789. Notaire avant la révolution ^ il

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s'était distingué dans cette pro- fession par un caractère ferme , des principes sévères^ urte rédac- tion pure et une grande aptitude à démêler les affaire» les plus em* brouillées. La confiance du ni il jouissait offrit au gouvernenif nt plus d'une ressource que Tabbé Terray, Galonné et Necker, tour à tour contrôleurs-généraux, su- rent mettre ù profit. Indépendam- ment des avantages de la fortune, Duclos-Dufresnoy, qui joignait à une belle figure beaucoup d^es- prit, obtint plusieurs de ces suc^ ces qui n'étaient pas moins doux qu'utiles à une époque les hom- mes les plus élevés en dignité re- cherchaient Tapprobation d*iin sexe devenu, en quelque sorte ^ le dispensateur de la renommée* Plus tard , ce fut dans la société des artistes qu'il se plut à embel- lir sa vie. Ses conseils, et surtout ses libéralités, soutinrent dans la carrière les premiers pas de quel- ques-uns d*entre eux, devenus célèbres depuis cette époque; et la collection des peintres moder- nes, formée par lui, fut la plus belle de celles qui jusqu'alors a- vaient été vues à Paris. Lorsque les étals-généraux furent convo- qués, il ne se trouvait pas dans le trésor royal assez de fonds poiHr opérer la réunion; Duclos-Du- fresnoy, alors syndic-gérant de ta compagnie des notaires, fit prêter au roi six millions par cette com« pagnie. Pour obtenir ce résultat, il avait prononcé un éloquent dis- cours dans lequel il rappela tout ce que Louis XVf avait lait pour son peuple, et les droits qu'il a- vaitàsa confiance età son amour. Ce discours fut imprime en 17881

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10-4% ^^^^ Glousicr. Duclos-Du- freflrnoy adopta franchement les principes de la révolution; mais il était loin d'en prévoiriez déplo- rables abus. Victime des» monstres qui couvrirent d'un voile sanglant la statue de la liberté, il porta sa tête sur réjchafaud le 2 février 1794. Il avait à diverses époques public les ouvrages suivans : 1" Jugement impcrtiat sur les ques-- tions qui intéressent le tiers-état, 1788, ia-4*» Sk* Encore quelques piotê sur la qt{gs.tion de savoir si le tifrs'-éiat peut être représenté par (ùe ûrdres prieilégiés, 17889 inp4''; 3* Projet proposé pour la caisse <f ^compte; 4* Réponse aux ohser- votions faites sur le projet 4fi Af . DucloS''Dufresnoy, conceimant la caisse dC escompte; 5* Origine de la caisse df escompte, ses progrès et ses révolutions, 1789, in-4*; ^* Ré- flexions sur F état de nos finances, à C époque du\^ mai au 1 8 noveni^ bre, 1789, in-4*; 7* Calcul duca- pitai de la dette publique, i" août 179O9 io-4** Ce calcul était fait a- T.eclaplas grande exactitude, d'a- près Topinion générale de ce temps.

DUCORPS (Louis), de pa- réos pauvres au bourg de Saint- Piat p département d*£ure - et- Loiff Ters 1758, était simple arti- san à répoque de la révolution. Lorsque les troubles fomentés par les rojalistes éclatèrent dans le SancerroiSy il y prit une part ac- tive et devint ca))ilaine; mais bient(U arri^té, conduit ^ Bourges et traduit devant une commission milituire^ il fut condamné ù dix ans de fer, et, aprè:» avoir passé treize mois au bagne, il trouva jDoyen de s'écbappur, et vint cher-

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cher un asile à Orléans. Bien qu'il s'y tînt caché, des agens du parti royaliste le découvrirent en i8o3, et lui proposèrent de servir de nouveau leur cause. Il accep7 ta cette proposition, et, lorsqu'au mois de novembre de la même année, Georges, Fichegru et au- tres conjurés débarquèrent , ce fut lui qui les dirigea. Dès qu'il apprit que ces hommes sur les- quels on fondait de si grandes es- pérances, étaient au pouvoir de la justice, il retourna secrètement à Saînt-Piat chez sa mère, et s*y cacha. Découvert quelque temps après et amené à Paris, il y .fut jugé avec les chefs de la conspi- ration, et condamné j& mort le 21 prairial an la (10 juin 1804). Par ce même jugement, qui ne fut exécuté qu'au bout de 14 jours, l'un de ses frères, engagé par lui dans cette mauvaise alTairc, fut acquitté et mis en liberté.

DUGORRON (Nicolas), pein- tre de paysages, à Alh, dans lesenrirons de Bruxelles en 1780, est élève du célèbre Ommeganck d'Anvers. Gei artiste, dont le ta- lent doit s'accroître encore, se fait principalement remarquer par un coloris suave, et le choix aussi poé- tique que pittoresque de ses sites; les ûgures qu'ily plur;c ont généra- lement de la noblesse, ce qui fait regretter qu'en suivant trop l'u- sage des peintres de l'école flaman- de, il n'ait point adopté le paysa- ge historique : tout porte à croi- re qu'il pourrait aspirer aux plus grands succès. Ses productions exposées dans les salons d'Anvers, de Bruxelles et de Gand, lui ont fait obtenir plusieurs prix et mé- rité les félicitations de plusieurs

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nrlistes distingués. Des amateurs de firuxellei). de Gand et de Mons sont possesseurs de ses meilleurs tableaux, dont cependant quel- ques-uns se trouvent à Ath.

DLCOS (Jeâw-Frawçois), na- quit à Bordeaux en \yty5. Son père 9 riche négociant de cette ville, lui fit donner une éducation distinguée, et se proposait de le diriger dans la carrière des affai- res; mai:* Ducos refusa d*embras- ser une profession qui n'avait au- cun rapport avec les dispositions de son esprit. Il s'attacha de bon- ne heure et avec enthousiasme à la cause de la liberté, et la sou- tint avec beaucoup d'énergie, à l'assemblée législative il fut envoyé, en septembre 17919 par le département de la Gironde , et i\ la convention nationale le nomma le iu(3me département, en septembre 1792. Dans le procès d:i roi , il vota la mort ; précédem- ment il avait voté l'abolition de la royauté. Ducos prit une part ac- tive aux délibérations de l'aSvSem- blée; mais quoiqu'il évitât de se m(^1er aux dissensions qui éclatè- rent plus particulièrement et a- vec plus de violence, le 5i mai 179J, il fut cependant une des victimes de cette journée. On vit avec surprise Marat se prononcer en sa faveur et le faire rayer de la liste des proscrits. Quelque temps après, la correspondance que Du- cos entretenait avec ses amis per- sécutés ayant été saisie, Amar le dénonça, et lorsqu'il voulut pren- dre la parole pour se défendre, Billaud- Varennes, Benlabolle et Albite s'écrièrent : « C'est au tri- »bunal révolutionnaire que tu te «défendras. » Il périt avec Ver-

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gniaud, Brissot , Genffonné» etc.y le 10 brumaire an a (3^ octobre 1793). Le seul mot qu'il pronon- ça en montant surTéchafaud^ fut celui de : Vive la publique! Mem- bre de cette Gironde qui n'est pai exempte de tout reproche, Ducos n'en est pas moins une àes plus in^ téressantes victimes de la terreur. Jamais on ne porta plus loinlc dé- sintéressement, l'amour de l'hu- manité et du bien public. Ce gé- néreux citoyen a laissé une famil- le honorable , et honorée à toutes les époques. Le nom de Ducos était toujours dans Bordeaux synony- me de probité et de patriotisme. DUCOS (RoGEB, goktb), exer- çait la profession d'avocat, lors- qu'il fut nommé, en septembre 179a , par le département des Landes, député à la convention nationale, où, dans le procès du roi, il vota la mort sans appel et sans sursis. Quelque temps après* il fut envoyé en mission dans la Belgique, et, à son retour, il s'at- tacha au parti de la Montagne. Pendant la session convention- nelle, il fut successivement secré- taire et président de l'assenoblêe. Il passa au conseil des anciens» et s'y fit aussi peu remarquer qu'à la convention. Lors de la révolu- tion du 18 fructidor an 5 (4 sep- tembre 1 797)9 il présida la séance en remplacement de Lafond-La- débat. Réélu par l'assemblée é- lectorale réunie dans le local de l'Oratoire, sa nomination fut an- nulée, et il se retira dans son département , il exerça les fonctions de juge-de-paix. Il les remplissait encore lorsque les événemens du 3o prairial an 7 (1 8 juin 1799)9 qui éloignèrent du

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directoire-exêculir Merlin, La Ré- Teillèr«-Léneunx et Rcwbell» le firent appeler, dèâ le lendemain 19 juin, aux fondions de niem« bre du direoloire. A Tépoque du 18 brumaire an 8 (9 novembre 1799)9 s'étant réuni au général Bonaparte et ik Sieyes, il fut pro- clame troisième consu) provisoire. Il devint membre du sénat conser- Tateur, qu*îl présida en Tabsence de Sicjres, comme second prési- dent, fin 1804, il fut pourfu de la sénatorerie d'Orléans, nommé grand-officier de la légion-d^hon- neur» el comte de Tempire. Dix ans après, il vota la déchéance du prince qui Pavait comblé de fa- Teurs. Sans emploi pendant la première restauration, après le so mars 181 5, il fit partie de la cbambre des pairs, créée par Na- poléon; mais au second retour du roi, il reçut Tordre de quitter la France, en vertu de la loi du la janvier 1816, rendue contre les oonTcntionnels dits votons. Au mois de mars de la même année, il péril misérablement près d*Ulm , eo 8*élançant hors de sa voiture au nomenl elle versait. Roger DuGOS dut sa fortune bien plus au bonheur des circonstances dans lesquelles il s'était* trouvé, qu'à son propre mérite, qui ne fut )a- mnis è la hauteur de cette fortu-

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DUGOS (Nicolas* baboi), frère du précédent, est en 1750. Ajaot embrassé dès le commen- oement de la révolution la pro- fession des armes, il parvint suc- cessivement, mais avec rapidité, an grade de général de brigade. Il fit en cette qualité les campa- gnes de i8o5, 1806 et 1807. Au

mois d'avril 1808, étant à l'armée d'Espagne, il fit rentrer dans le devoir les habitans de Saint-An- der, que leur évêque avuil insur- gés. Au combat de Modina del hio-Seco, il se distingua de nou- veau, et reçut en récompense, le le 4 septonibrc 1808, la croix de commandant de la*légion-d'hon- neur. De retour en France, il de- vint commandant supérieur de Longwj, et, en i8i3, comman* dant de la citadelle d'Anvers. A- près la restauration, en t8i4» il fut nommé cheTalier de Saint- Louis, et mis à la retraite.

DUGOS (B.^, à Bordeaux vers 1770, flisd un négociant dis- tingué, a rempli successif ement les fonctions de receveur^général À Anvers et è Amiens; il est régent de la banque de France. Avant d'entrer dans la finance, il s'était livré avec succès t\ la politique et 4\ la littérature. Il a ète rédacteur de plusieurs journaux, et particu- lièrement du Lago^np/is. Homme du monde et homme de lettres, il a publié plusieurs ouvrages écrits avec autant de facilité que de cor- rection. Ceux auxquels il a atta- ché son nom sont: r Henrij tra- duit de l'anglais de Rich. Cum- berland, 4 vol.in-ia, 1797; a* La femme de bon sens, ou la Prison^ nière de Bohème, traduit de l'an- glais, 5 vol. in- 13, 1798; 'b^L'Ab* baye de GrasdUle, trad. de l'anglais, 5 vol. in-ia, 1798; 4 "^ol. in-18, 1 8 1 o; 4* Maria, ou lêmalheur <fêtre femme, ouvrage posthume de Ma- ry Wolstonecraft Godwin, imité de l'anglais, in-ia,i798; 5* JruH'- del, par Richard Gumberland, tra- duit de l'anglais, 1799, a vol. in8*.

DUGOS (Madams), épouse du

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précédent, née deraoîsdle Case deLaBov.c,nc fut pas moinsrcinur- qiiablc par son cs^prit que par ï^a beauté. Elle e.^l auleur : i" de Ma- rie de Saint-Clair, in- 1 a. i ^98; 2" des Lettres de Louise et de Falentl' ne, 2 vol. iii-13, 1811. Le pre- mier de CCS DUïragC!) obtint un «uccè;» mérité. Le plan est sim- ple, le >l}le généralenn'iit pur et iarili;. L'auteur a su rendre le lan- ^a<j:e de ramour touchant et ha peinture attendri^sante; ce roman est d'ailleurs semé de réflexions très-sages. Madame Ducos a été enlevée A la sot iété et aui lettre» par une mort prématuréc,en i8'20. DLlCQy naquit à Bruges, vers i au ijCio* Il fut élève de Taca* déniîe de dessin de celte ville, et s'y distingua de bonne heure par ses heureuses dispositions. A- près avoir remporté ^plusieurs priz^ lise perfectionna aux écoles de Paris et de Kome« il eut pour maître Suvé, directeur de l'école française qui s'intéressait à lui en qualité d'ami et de com- patriote. M. Ducq, devint bien- tôt un des peintres les plus habi- les de recelé moderne. Il fut re- marqué du prince Eugène, qui lui fit exécuter à Rome et à Milan que son pinceau a produit de plus parfait ; ces tableaux sont aujour- d'hui à Munich, ils font Torne- mcnt de la belle collection que le prince j a rassemblée. Quoique les coajpalriotes de M. Ducq soient privés de ces cliefs-d'œuvre, ils ont pu néanmoins se former une haute idée des talens de ce pein-» trc par les tableaux de Narcisse, * J e VA plirodite , à^A ngdique et MMor, dont il a enrichi sa patrie. I.e dernier, exposé au salon de

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Gand en 1817, fut particulière- ment remarqué; et la société dci beaux-arts de cette ville décerna ù M. Ducq une médaille d'or. M. Ducq, non moins rccomiuun- dable par ses talens qnVslimiible par son caractère, est actuellement directeur de racadémie royale de dessin de Bruges.

DUCKA Y - DUMINIL ( Frah- çois-Gi<illavme), romancier fé- cond, membre de plusieurs socié- tés savantes, et associé sk plu- sieurs réunions de chansonniers. En i^f^, il succéda k Tabbé Au- bert, comme rédacteur des Peti" tes Afliclies de Paris. Ayant inséré ilans ses feuilles Tan nonce d'une vente en a.ssignats démonétisés; vers la fin de Tannée 1795, il fut décrété d'arrestation au commea- cément de 1794» nriais il parvint à se justifier et à recouvrer sa If- berté. La rédaction des Petites Àffichesèiait loin d'employer tout le temps de Ducray - Dnminil ; aussi a-t-ii composé un grand nombre de romans, dont quel- ques-uns ont obtenu bryucoup de succès. Nous allons indiquer les plus agréables. 1* Lolotte et F an fan, ou Histoire de deux en fan* abandonnés dans une tte déserte, Ce roman, écrit en 1787, en 4 Tol- in- 12, a été souvent réimprimé; la 10* édition est de 181 5, «et eo 4 vol. in- 18. 2* Alexis f ou la Mai' sonnette dans les bois, 1790, 4 vol. in- 1 3. 5" Petit-Jacques et Geor* gette, ou tes Petits montagnards aucergnats , 1791; en 1813, oin- quiènie édition, 4 vol. in-ia. 4* Codicile sentimental, ou Recueil de discours, contes, anecdotes,idylles, romances et poésies fugitives, 1 793^ 9 vol. in- 12. 5" Les Soirées de

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chaumière, 17949 4 ▼o^» în-i.S; cinquième édition eD 1 8 1 1 . ô^lTic- tor, ou l'Enfant de la forêt ^ *79^5 4 vol. in- 12; neuvième édition en 181 5, 4 vol. in'i3- 7* Câlina, ou l* Enfant dumysièr^, i7d^9 ^ ^^^* jD'ia; troidéme édition en 1808. 8* Les Veillées de ma granffmère, nouTeau;i copte5 de fées, 179:^9 2 ToI. in- 18. 9* Contes moraux de ma grand'lanle, taisant suite aux Veillées de ma gramfmère, 175)99 2 vol. in- 18. io** Les petits Orphelins du hameau, 1800, 4 ^ol. in-i 2; quatrième édition eni8i49 4 Toh in- 18. Il* Les Déjeuners champêtres de mon cher oncle , fai- sant suite aux Contes moraux de ma grand* tante, iSoOf 2 vol. in- 18. 12** Paul,ou la Ferme abandon^ née, 180J, 4*^01. io^ia; troisième édition en i%io,iZ* L^ Journées au village, ou Tableau d^une bonne famille, 18049 8 vol. in-i£. §4° Elmonde, eu la Fille de l'hospice, 1804* ^ vol. iri-12. \b^ Jules, ou le Toit paternel, 1804» 4 vol- î<^* 12. 16® Ite petit Carillçnncur , 18099 4 vol. ior-ia. }'}'* Emilie, ou lesVeillées de mon père, 1811 94^ol. in* 18. 18" Madame de Valnoir,ou t École des familles, i8i39 4^ol. in- 12. 19° La Fontaine fie Sainte- Catherine, i8i5y 4 V^l- in- 12. 20* L'Ermitage de Saint- Jacques, ou Dieu, le roi et la patrie, 1 8 14? 4 ^ol. in-i 2.21® Jean et Jeannette, ou les Aventuriers parisiens, 1 8 1 6, 4 Tol. in- 12. Ducraj-Duipinil a fait en- core quelques autres ouvrages 9 des pièces de théâtre, des chan- sons de circonstance et des poé- sies fii^tives. Dans tous ces é- crits, on remarque peu de beauté dans le style, mais de la vivacité, de Pimagination et du naturel.

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Ducraj-Duminil est mort, figé de 58 ans, à Ville -d'Ayray, dans sa maison de campagne', le 29 oc- tobre 1819.

DUCRAY, frère cadet du pré- cèdent, a voulu imiter son aîné dans la carrière de la littérature, mais n'a pu suivre ses traces. Il a cependant composé quelques ouvrages, savoir : Charles La- houssaye, fils de Cartouche, 1 809, 2 vol. in- 12. Adeline et José- phine, ou les Amies bordelaises, sceurs sans le savoir, \%oç^ ^ 2 vol. in- 12. 5' Clémentine de Vabille, ou les Repentirs d' une jolie femme ^ 1812, 2 vol. in- 12. Le peu de suc- cès qu'ont obtenu ces ouvrages a déterminé Tauleur â quitter la carrière des lettres.

DUGRëST (GHiiiLEs- Louis, MABQuis) , frère de madame de Genlis, est près d'Autun, dé- partement de Saône-et-Loîre, le 2S avril 1747* Il embrassa l'état militaire en 1766, fut fait capitai- ne en 1773, -et successivement lieutenant-colonel, colonel en se- cond, et fut nommé, en 1779, ^^" lonel des grenadiers royaux. Il ob- tint la croix de Saint -Louis en 1782, et M. le duc d'Orléans le nomma chancelier de sa maison en 1785. On rapporte qu'en 1787 il présenta au roi, par l'entremi-^ se du prince, un Mémoire dans lequel il se prétendait Thomme de France le plus capable de ra- mener l'ordre dans les finances, et de rendre à ses concitoyens \i\ paix et le bonheur; Les chanson- niers firent expier k M. Ducrest une prétention dont ils ne virent que le côté plaisant, et la corres- pondance de Grimm rapporte un bon nombre des sarcasmes qui*

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furent lancés contre lui. Ce mau- Tais succès ne le découragea pas, et plus tard il donna de nouveau carrière à son imagination peu réglée. En 1788, M, Ducrest se démit de son emploi chez M. le duc d'Orléans, ne voulant pas, disait-il, s'attacher au parti dont quelques hommes ambitieux vou- laient environner ce prince, afin d*élever leur fortune à la faveur de son nom et des circonstances. Cette conduite prouverait de la délicatesse, comme celle qu'il tint Tannée suivante prouverait du courage. M. Ducrest, qui s'était momentanément absenté, revint en France, afin de soutenir de- vant les tribunaux la demande en paiement d'une rente de i5.ooo francs, que M. le duc d'Orléans refusait de lui payer. M. Ducrest ne put trouver de défenseur par- mi les preimers avocats de Paris. Ils donnèrent pour motif de leur refus que la popularité dont le prince jouissait pouvait les expo- ser à de graves inconvéniens. M. Ducrest plaida lui-même, et ga- gna sa cause: il quitta ensuite la France, il ne revint qu'en 1800. Ce fut à peu près A cette é- poque qu'il coustruisità Copenha- gue, avec des planches de sapîn« d'après ses plans, mais non pas à ses frais, un bâtiment marchand de 5oo tonneaux de port. Le vaisseau tint pendant un mois la mer, parce qu'il n'y eut pas de gros temps; mais au premier chan- gement dans l'atmosphère, ce mê- me vaisseau, qui n'avait aucune des pièces de résistance que l'on emploie ordinairement, fut jeté sur un banc de sable et presque aussitôt mis en pièces. En 1817,

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M. Ducrest a encfire donné car- rière à j(on imagination, dans uo ouvragii sous ce titre : Traité de i€ monarchie absolus, et des véritables moyens pour opérer la iibérafian de la France, garanlir l'intégralité de son temloire, et assurer le bonheur du peuple. Dans cetouvrage« l'au- teur propose d'abord de suppri- mer le ministère de la marine, ensuite de payer les troupes avec des billets de loterie, enfin d'en- seigner Texercice parla méthode deLancaster. Les idées de M. Du- crest ne sont pas tontes extrava- gantes; il en a d'heureuses, de très-raisonnables , ' mais malheu- reusement elles sont comme per- dues dans les premières. 11 a en outre publié: 1* Essai sur tes ma^ chines hydrauliques, io-8% 1777; 2** Essai sur les principes itune bonne constitution; in-8*, 1 789: 3* Mémoire sur r impôt, considéré dans ses rapports avec la constitUr' lion, in-8% 1791; 4* Traité de l'expérience faite à Copenhague pour le compte de M. de Coningk, ff un vaisseau construit en planches^ in- 8% 1799: ^'^ Nouvelle théorie de la construction des vaisseaux, in-8*, 1800; 6* Vues nouvelles star tes courons d'eau, la navigation în/^ Heure et ta marine^ in-8', i8o3: y* Mi^moire contenant le projet de té"- tablissement du commerce maritime à Paris etàVersailles, în-8% 1806; 8* Traité it hydraaférie, ou tjrt d'élever Peau, portée sa perfection, in-8% 1809; 9* enfin iVoitwtfttJJ»- tème de navigation, ayant pour objet la liberté des mers pour toutes les nattons, et la restauration immédia- te de notre commerce maritime, an sein même delà guerre actuelle, in* 8% 1811.

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DUGREUX f JoM?i)« peintre distingué» naquit ùNanoUn i^S?. H moiitm de trè«-bonne hiîureaii

ÎoAt pour lu peinturtt^ ot fiit h. muiI lève de Latouri Tun de» plu» cé- lèbre» peintre» de portraits du 1 8"* Mècle. l)uor«uz se rniditen lyOQ à Vienne t par ordro du diin do Clioii>euK pour Y peindrai la joune archl-duoh^(i.<(e Mnric-Antoincttts flilc de Mario-ThdrJ*i(r, ot depuis femme de Louis XVI. Ducrfux )u»tifla par son talent la confiance du ministrf, cl obtliU le titre do

Çrffmirr peintro de Ta princesse; /«cadàtnie Impériale do Vienne ii*empressa de Tadmcttre au nom- bre de set membrt^s. Ce prinire a exre ll/t dans les portraits au ptis- trl« ffenre asscx ingrat, de fort pou de durée et ontimment alian- donuÀ aujourd'hui. Duchmix a aus- si point ù rhuile et arait adopté pour les expositions du salon un genre demi-grotesque» mil amu- sait beaucoup la multitude, et qui toutefois n'était pas dédaigné des oraateurs, parce qu'il no manquait ni do piquant ni de térité. Il se peignait lui - même , tantôt eu loueur au désespoir, en rieur« en Aternueur* en bAilleur, en dor- meur* etc. On lui a reproché quel- que trivialité dans-les attitudes et un mauvais coloris. La miniature quMI cultiva avec succès n'ajouta rien ù «a réputation. Ce peintro mourut subitemont en iBou sur la route de Paris à Saint-Donis,d*unc attaque d*iipoplexie foudroyante. 11 ()taH Agé de (M ans.

DUCKOISY ( OMviKa Su'va- cioT^, littérateur et blblioniunc, naquit* le r* janvier i^^u, A Ches- sv» prés d'Krvy, départenirnt de 1 Aube. Il a publié diiïércns ou-

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vrages, entre autres quatre comé- dies représentées en province , r F^f Triomphe (h la raiwn , opé- ra-coniiqne, 17;^»; a" A" Partie trahit* par 9on conseil » conn^dio en deux actes et en prose, 177!^; 5' Aurore tt À:ur^ comédie en un acte et en vers mMée d'arriet- tes, i77i: \'' L'Homme qui ne 9*Honne (le rien^ Coméfllo en un acte et en prose, i77<i. Parmi quel- ques (tpuscules poétiques dont II est rauteur« on remarque une Èpttre au citoyen Froncoin île Neuf' château nur sa renonriatii»n au wii- nistl're tie la justice, 179^1, in-8% et une Épttre à Af , #/. Clu'nier sur sa tra^étlie de Catus Cracchus. I70Î*» în-8*. Ducroi.HV. qui était Tanii de ce poète tra^çique* est Tédlleurde l'un de ses onvrajrcs. Comme bibliomane, il s*étnitcom- posé une bibliothèque peu consi- dérable; mais dans laqlïelle on remarquait des ci^llections pré- cieuses d'ouvrages en prose et en vers» des pièces de thèAtre rares nu tirées A un très -petit nombre d'cxenïplaires , et les Œuvres de Voltaire , en <)« volumes in- n, papier dît A >.'jsols. Dueroisy a- vail recueilli A peu près (Jeux cents pièces enlîèrenïcnt înédîles. peu connues ou omises par les éditeurs de Kelil; il avait coila- tlonné les pièces de ihèAircs sur les manuscritH rcslèî* au ThèAtre- Frnn^Miis, transcrit les variantes et ajouté dos notes, des observa- tions, des remarques partout o\\ il avHÎt cru ce soin nèce«sairc, et avait formé du tout un supplé- ment de i/| volumes de dilîèrons lormats. Ducroi.M;/ nu)urut au mois de juillet 1808; il avait été secré- taire-rédacteur du tribunat. Les

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ninatcnrsdelivi'L'îinircs ou curieux foiidaicni de grandes espéran- ces sur sa bihlîutliéquc, croyant pouvoiry puiser, iorsdc snTcute, de nouvelles richesses pour leurs rolleclions; mais M. de Solaines aelietn seul la bibliothèque en- tière. Le catalogue de celte biblio- ihèque, formé de trois feuilles în-8", dont on ne répandit qu'un très-pciit nombre d'exemplaires, est reclierché des amateurs.

DL)CU0S(PiEAEE)9peintrc pay- sagiste et graveur étranger^ naquit en Suisse en 174 5- Après avoir acquis dans son art des connais- sances assez étendues pour sentir la nécessité de les augmenter, et de pcrfectionnerson talent comme peintre et comme graveur, il se rendit en Italie, et se ûza bientôt à Aonie, il se lia d'amitié avec Volpalo. Tous deux entreprirent de donnvr une collection de vues de Aomc, et des belles campagnes qui environnent cette ville. Leur cntrepri?c obtint le plus brillant succès, et Ducros acquit la répu- tation d'un excellent paysagiste et d*un habile graveur. Il se lia également avec un artiste romain, Paul Montagnani, et ils publiè- rent en société 34 vues de la Si- cile et de Tile de Alaltc, ouvrage non moins remarquable que le premier, et qui eut le même suc- cès. Très-instruit dans son art, passionné pour le genre qu'il a- v:iit adoptée ayant voyagé avec fruit et dessiné les sites les plus inl«''rf«isans des contrées qu'il a- vail par(;nurues, il avait formé par ce moyen ime collection très- bi'lle et très-curieuse de dessins. (iCtle collection, et en général tous le^ ouvrage? de Ducros sont

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fort recherchés en Suisse, en Al- lemagne et en Angleterre, ils sont plus connus qu'en France. Il a donné, outre les vues que uous avons déjà citéef» : 1* Vue de Pa— 1er me, prise de Montréal; a" Vuê du théâtre de Taurominum; 5* f^ue de l'Etna; 4* Fue de l'amp/iithéâ-- tre de Syracuse; 5* F'ue de f inté- rieur de la ville de Afessine, après le tremblement de terre qui eut Heu en 1 784 ; 6* enfin rues da port aux galères et de l'arsenal de Malte. Ducros revint dans sa pa- trie, et mourut i!^ Lausanne au mois de février 1810.

DUGAUIX (Jacques, BÀEOir), est à Genève le ag novembre 1702. Son père, qui était émail- leur, le destinait à la même pro- fession et la lui apprit; mais le jeune ouvrier se sentant plus de dispositions pour l'état militaire, prit du service comme grenadier au régiment de Bourgogne, et passa dans la garde nationale pa* risienne. Nommé sous-lieutenant dlofanterie, le 1" octobre 179a, par le ministre de la guerre Ser- yant^ et bientôt après adjoint aiu adjudans de l'armée du Midi, il faillit payer de sa vie ù Perpi- gnan, où il était le la novembre de la même année, l'imprudence qu'il commit en se glorifiant de la part qu'il avait prise à quelques événemens de la révolution. Pour le soustraire 6 la fureur populai- re, l'autoriité le fit conduire en prison, le procureur- syndic du département des Pyrénées- Orientales Toulut le retenir mal- gré les ordres de Garât , mini.*«tre de la justice. Il sortit cependant en vertu d'un décret spécial de la convention nationale. M. Du-

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cruis fut esT ojé dans la Vendée, et« en i^^S, nouinié général de brigade. Il fut employé ensuite, soit dans les armées actives, soit danH l'intérieur, et devint corn- muiidani de la légion-d*honneur en i8o4% puis baron de Tempire. £n 1806, il cessa de faire partie de la 7* division militaire, et se retira à Choisi-le-Roi. Son inacti- vite continua pendant la premiè- re restaurulifui ; mais , après le uo mars 181 5, il fut porté sur lu li!«te des généraux de brigade en activité, et reçut le commande- ment des gardes nationales mobi« lisées de la i5* division militaire. Après la seconde restauration , il se retira de nouveaux dans ses foyer».

DUDLET (sin H evri Bâte), ec- clésiastiflue, littérateur et baron- net anglais, n*a pris le nom de Dudiey que par condescendance aux irolontés d'un ami, qui lui lé- gua une terre t\ laquelle ce nom était attaché. Ses études étaient à peine terminées à Oxford, qu'il obtint une cure dans le comté de Surrey; plus tard, il acheta le

Satronage de celle de Bradwelt ; t beaucoup de bien dans cette paroisse, il dépensa, dit-on , en améliorations de toute espèce ? une somme de 3o,ooo livres ster* linrg. Ce fut par ses soins qu'une grande étendue de terrain, occu- pée précédemment par h mer, fut mise en culture ; ce qui lui fit ob- tenir une médaille d'or de la part de la Société des Arts. iM. l)ud- ky, qui était depuis 1775 l'un dc:( rolbiboratrurs du journal in- titulé Morninf^-Post , cossa de s'y îniért'sstîr en 1781), pour établir le Morning^Hiralti , dont il fut

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depuis le seul propriétaire. Il a publié plusieurs pièces de théAtre estimées : celle qui lui fait le plus d'honneur est son opéra-comique du Bûcheron ( the Woodman ) ; quelques écrits politiques sont aussi sortis de sa phnne; et quoi- que ecclésiastique, l'épée et le pis- tolet à la main, il n'a jamais re- fusé une partie d'honneur.

DUDON (P. J.)» procureur- général du roi pfès du parlement de Bordeaux* et membre de la première assemblée des notables qui eut lieu en 1787. L'esprit im- bu de tous les préjugés que l'as* semblée constituante avait dé- truits avec tant de courage, et qu'après un long intervalle le temps ramène i\ grands pas. Du- don présenta ù la chambre des vacations de sa compagnie, au mois de mars 1790, un réquisi- toire sur lequel l'assemblée na- tionale dut porter toute son atten- tion. Elle manda l'auteur ù sa bar* re; mais par tolérance pour son grand Age, elle, consentit à ceqd'il se justifult par écrit. Son fils plai- da sa cause avec succès. En 17949 Dudon père fut détenu comme suspect, et Tinfortuné vieillard eut la douleur de survivre ù sa proscription comme il avait sur* vécu à son défenseur. Homme in- tègre, mais point assez éclairé ou trop avancé dans sa carrière pour sentir le bienfait de la régénéra- tion politique de la France, Du- don père regretta même, sous un gouvernement réparateur, les an- ciennes bases d'une monarchie qui s'était écroulée de vétusté. Il mourut i\ l'Age de 85 ans, le 7 no- vembre 1800; il avait publié, ;\ Tépoque de la destruction des j(>

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suites, un Compte renduiXescons- titiitions de celle >odclc.

DLDON(N.)«fil^clH précédent, naquit vèr» ijSo. 11 él.iil pourvu, en hurvivance, de lu place de pro- cureur-(cênéral du roi au parle- ment de Bordeaux, dont .«on père était titulaire. Les principes poli- tiques de Dudon ûis causèrent sa perte. Non-seuleini'Ul il repoussa de toute la force de son opinion les bienfaits du nouvel ordre de choses; mais il osa s^élever publi- quement contre le gouvernement et blâmer la marche des aiîaires publiques. Gerles les crimes de quelques hommes sanguinaires de cette époque étai<!iil faits pour exciter Tanimad version de tous les gens de bien ; mais en se pro- nonçant ouvertement contre les oppresseurs de sa patrie, il éta- blissait une lu lie que rarement la politique du plus forta pardonnée. Dudon fils eut encore le tort, et celui-là Obi toujours inexcusable, de blâmer Tardeurbelliqueusedes >oldals, courageux gardiens de nos frontières. Traduit devant une commi^^ion militaire séant ù Bor- deaux, il fut condamné à mort et exécuté le *i frimaire un a ( aa no- vembre 17J)3).

ULUON (N.i, BARON ^, auditeur au conseil-d'état sous le gouver- nement impérial, fut un de ses agen.A les plus exailés. Chargé du- rant la campagne de Prus>e de porter ù Tempereiir le travail du conseil -d*élal et des niinislres^, M. Dudon se laissa e.^^cam'iterson portefeuille, ce qui le rendit tant soit peu ridicule^ et lui valut une disgrâce momentanée. Chargé de diverses missions dans les provin- ces conquises, Hd. Dudon y uiaui-

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festa plus d'audace que de talent. Les Espagnols se aonvieiidrout long- temps de son admini»lra- tion. Toutefois le séjour que ût M. Dudon chei ce peuple a- lors si cruellement opprimé. De fut pas inutile A sa fortune. L'ex- cès de son zèle compensa Via^ suilisance de ses moyens. La pla- ce de maître des requôtes, le ti- tre de baron, et les fonctions fort lucratives de procureur- général du conseil du sceau des titres, lui furent accordés par l'indulgente faveur du gouvernement iuipé-> rial. Pendant la première restau- ration et pendant les cent jours, M. Dudon, abandonné à seit pro- pres forcer, resta inaperçu ; mais après la seconde restauration, et dès le a4 aoOt 181 5, le gouverne- ment du roi le replaça dans la carrière des honneurs et Se la for- tune, et depuis ce temps il n*a cessé d'y ûgurer avec une impuis- sante prétention à l'éclat. Ce fut en qualité de conseiller- d'état en service ordinaire qu'il repa- rut parmi les fonctionnaires pu- blics. Le a4 août 1 8 16, il fut nom- mé l'un des commissaires chargés de vérifier, avec MM. les enroyés des puissances étrangères, l'état des sommes payées par suite de lu convention du ao norembre 181 5, à partir du 1*^' décembre suivant jusqu'au i*'juiD 1816, et de constater en mémo temps le paiement de cette contribution. L'opinion publique est fixée sur la manière dont M. Dudon a rem^^ pli cette mission de confiance. Le '25 décembre 1 8 iG, M. Dudon don- na connaissance i\ la chambre des . députés du projet de loi sur le ' budget de i8i(i. Lne ordonnance

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éa roi da i" janvier de cette an- née , en lui con:»ervant le titre de coDseiller-d*étut en service ordi- naire, le fit passer du comité de Tintérieur et du commerce à celui des finances; et po||daat le reste de cette session (i8i5), il occupa plusieurs fois la tribune en mia- lité de commissaire du roi, char- gé de traiter des objets de ûnan- oes, Kn 1818, il fut mit eu service eitraordinaire, et s'y trouve en- core en i8aa. Bl. Dudon, nommé député au moisde décembre i^ao, par le département de TAin, se plaça à IVextrême droite ; objet des dédains constans du côté gauche dont il s'efforce d*attirer Tatten- tion par des sorties furibondes 9 l'incouvenance des phrases sans suite dont il traverse toutes les discussions 9 excite souvent l'em- barras et même le blâme du parti auquel M. Dudon s'est imposé. CroyaiU produire de l'effet parce qu'il fait du bruit, Id. Dudon, dé- nué de toute faculté oratoire, n'a même le moyen ni d'être utile aux propositions qu'il attaque, ni d'être nuisible à celles qu'il dé- fend. Son vote, qui seul peut compter pour quelque chose, a été l'auxiliaire constant de toutes les mesures et lois d'exception , dont le patriotisme du côté gau- che s'est vainement efforcé de nous {garantir.

DU FA Y (GuiLLAVMI-lMllCBBL-

Etibuhb Bàbbieb;, colonel en non- activité, oflicier de la légion- d'bonneur, chevalier de Saint- Loiii:». Fils d'un contrôleur de la maison de feu madame la ctun- lc».*»e de Prov4*nce, épou!»e de Louid XV III, M. Dufay entra fort jeune dans les gardett-du-corps.

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et passa en qualité de sous-lieu- tenant dans le régiment de Dau- phin-dragons. Capitaine dans la légion de M. de La Fayette, à l'é- poque du 10 août 1792, ce fut dans cette journée mémorable qu'il reçut sa première blessure. Peu de temps après, étant en gar- nison â Guise, il apprît qu'un nommé Meignct, surnommé Bru- tus, l'avait dénoncé, comme un royaliste dangereux, au club qu'il présidait. M. Dufay, àlatê^ed une portion de la compagnie, se rend au club, en chasse les membres, et ferme les portes de la salle ils se réunissaient. Envoyé contre les Vendéens, ^n jour, les deux armées se trouvant en présence, l'un des plus oraves officiers des insurgés sort des rangs, et propo- se de combattre contre un officier de l'armée républicaine : M. Du- fay accepte le défi et est bientôt vainqueur. Quelques jours après, il donna des preuves d'un coura- ge ])lus utile à la patrie, en sau- vant, à la tête seulement de ao de ses chasseurs , l'avant- garde de l'armée, qui ^lait être coupée. Compromis par rinfidélilé de son maréchal-des-logis, il est ar- rêté et traduit à une commission févolutionnaire composée de 3 juges au lieu de 5 eiigés par la loi, et présidée par l'homme mê- me, Brutus Meignel, qu'il avait naguère chassé du club de Guise. M. Dufay est condamné aux fers; la convention nationale, infor- mée de ce jugement monstrueux, le casse par décret du 18 messi- dor an '2, et renvoie le lieutenant* colonel Dufay devant le tribunal criminel de Brest, pour y être jugé de nouveau. Le jury déclare

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ù riinaiiimilé rînnocence de M. Dul'ay, et vondamne ù G ans de ItTS el à la marque l'ex- marée h ai- des-logis, qui avait été simple- ment cuiidainnér :i 6 mois dt- pri- son par la commission lormée sous la présidenee de Ucîgnet. IVéinlép'é dans son^rade. M. Du- iny pas>c à Tarmée d'Italie, et fait successivement les {çnerres d'Al- lem.igne, de Klls^ie« d'Espace et de France. Il était devenu pro- prîêlatre d'une partie des biens de M. de Sainl-Morys, émigré. Ce dernier, ajjrès la première res- tauration, on 18149 devint maire de la commune de Hondainville (Oise)^ 01^ étaient situés ces biens. 11 paraît que M. Dufay eut ù se plaindre de M. de Saint- AiorjSy et un combat entre les deux adver- saires seu)blait inévitable, lors- que les événeniens politiques des cent jours 1 arrêtèrent ou du moins le suspendirent : car en 1817 les mêmes causes ayant aniené de nouvelles dissensions, il eut effec- tivement lieu; M. de Saint-Morys fut tué. Sa veuve et sa fille atta- quèrent M. Dufay devant le tri- bunal de police correctionnelle. Le combat s'étant passé dans les formes usitées en pareil cas, M. Dufay fut acquitté, et dut à son tour traduire ses accusatrices de- vant le même tribunal, pour un Mémoire diifamatoire qu'elles a- vaient publié. Ce Mémoire (un gros vol. in-8% 1818), la baine et la \ engeance s'expriment avec la violence la plus déplorable, fit condamner leurs auteurs. Peu de jours s'étaient écoulés depuis ce jugement, lorsqu'un soir, à 10 heures, M. Dufay. au nïoment il rentrait chez lui, est frappé

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par deux assassins; Tun des coups fut jugé mortel pendant pliiMenrs jours. Les journaux rendirent compte de cet événement ; on espéra que Ton parviendrait à en connaître letpauteurs ; mais il pa- rai! que les recherches de la po- lice furent impuissantes, car elle a gardé sur leur résultat le plus profond silence. N. Dufay vivait extrêmement retiré , lorsque la chambre des pairs fut saisie d'une alTaire connue sous le nom de conspiration militaire , ou de cons- piration du 19 août iSao. M. Du- fay et M. le général Monté- légier, appelés comme témoins 1 eurent, dit on, avant Taudien- ce ,- une altercation dont If s sui- tes furent une provocation en duel, que M. de Montélégier ju- gea d'abord à propos de refuser. 11 paraît encore que M. Diifaj ne pouvant obtenir satisfaction de cette manière , fit imprimer les lettres qu'il avait adressées à son adversaire , et les réponses qn*il en avait reçues. M. de Montélé- gier cita M. Dufaj au tribunal de police correctionnelle; un juge- ment condamna respectivement la conduite des parties; mais M. Dufay fut de plus condamné A une détention montentanér. Après ce jugement, contre lequel M. Du- fay se pourvut en appel , un duel entre lui et M. de Montélégier eut lieu , et ce dernier reçut une blessure au bras. Le jugement de première instaure fut confirmé. M. Dufay, dont la vie a été con- sacrée au service de la ]'atrie, è- tait pendant les cent jours chef d'état - major du brave général Chastel.

DUFAY (N.), député de Saint-

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Domingiie i\ lu convention niitio- nalis «NnuMipu nvvo beuiicoup du 8(illiriliu!(* des intért^ts dus colo- nie», et !«e pmnon^'u, dunn toiiios le!« ocrA^htnti, en tnveur dea hom- me» dv cou leur. EnTun a (i704)* il hO plaignit ù rAvHHomhléu d*a- vâtr vii\ hif^nalt'} duns un libelle , publié par quelquesi-uns de ses compatriotes , coniino un «nne* ini de la révolution, et se justitia du repmcbe qui lui était ndro<i»é d'avoir pri» le litre de ffiartfitii, £n Tan 3, il flt décréter la u\im en liberté dc'tou.n les colons, ù Tcx- ceptifui de ceux du club de Mns* siac; il se plaignit de la publication faite par Cîouly, au nom de lu con- vention» d'un travail sur les co- lonies, truYiiil quu lu convention n'avait point approuvé;il vota con- tre remploi desrtfpréstinlnns dans les Ctdoiiies ; il Ut enfin une mo- tion d*oi*drc sur la situation des colonies, et particulièrement sur celle de Saint-Domingue. Jléélu en l'un 4 au con!«eil desclnu-ceiits, il fit adftpter en principe la pru« position dndirectotrts dVnvo)fer de?» ugens dans les colonies ; en Van il proposa un amende- ment relatif AUX secours A accor- der aux déportés et aux rélugiés; en Tan C , il demanda la discus- sion du projet hur la divinion ter- ritoriale des colonies ; exposa miii opinion sur leur situation , et pmposn de grands cbangemens duini leur Administration , se .*ier- vant pour mieux curactériser mu pensée A cet égard « du mot /n/c- (iiinrisrr. M. Dufay , depuis celte épique, a di*«[mru de la Hcéiie pn- lilique« hur biqiiellc d ailU iir> il a\ail joué un rôle umsck iniikigni- fiant.

T. VI.

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nilFr()l)ll(i.Ki>ocTnrn.losKiMi), naquit à hniir^iinciir, dép.irtc- meut de bi (ireii^e, le '.\7t oiiobro i;*!»! , (l'une ranilHe ancienne du LiinouNin : ayanl (unin .««on père lorsqu il était encore l'inl j<nne, il lut élevé par >a mère, l'i nimo non moins di**tinj![oèe par .son es- prit et ^on in>lrn(iion, que par ses vertus. Le jenne Dnirmir lit ses études i\ Tuniversiié dt; Pni«. tiers ; et vint à Paris pour le.i perlectionner. Mn 17S-, Dniïour fut reçu médecin i\ la racnllè do Paris, eu 174)0. iimiimé méde- cin ordinaire i\v Minitimt\ couites- se de Provence, et médecin de TbApital loval des Qniny.e-Vinp^ts. Pendant la révolution , méde- cin de plusieurs bopiliiux niii:t;ii> res , du direcloire-exéculir, cl parliculièremenl du général Har- ra>, dont il l'ut pent-èlrc en- coHf plus Tanii que le médecin» Dnlîonr avait acquis de bonne beure une grande expérience; jeu- ne encore, il était regardé comme un vieux pralirien. Sans rejeter les anciennes docirines, Dull'our pensait que l.i nM'derine , non plus que les autres seiein^es , nu peut et ne doit être slationuaire , qo elle doit H'mricliir de tonles IcM décoovcrio < t de tontes les connais.H.inces qui se mnlliplicnt cliaqiie jour par le nion\ement accéléié de Tesprit bnnniiu. Dnlionr lui l'un d«'s premiers & rtcnnnaitre, dans l.i >ac(M'ne, le caractère de roue de cc.h décou- vertes pré(Meuses qui si;;naleul u- ne épn(pie v{ qui dci ident une b' nrrii.Ne amélioration dans les df-'linées de l'espèce bninaine. 11 triiduisit l'ouvrage du docteur Joba iurlbon» sur ïElUcaàté de

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la vaccine. (Icltc utilu publication lui \alullcssuirrngcâ dv:< hommes lus plus éclairés de T l'Europe; pres- que toutes les premières Fucullés de médecine et les académirs , s'empressèrent d'admettre Dui- four au nombre de leurs membres. En 1814» il fut nommé membre de la légion-d*honneur, l'un des médecins par quartier tlu roi 9 et membre honoraire de Tacadé- mie royale de médecine. Quoi(|uc Dufl'our ne l'Ot pa» sans quelque sensibilité pour les récompenses données par le pouvoir ou par Topinion , on doit reconnaître qu'il y avait à ses yeuxd'vs jouis- sances su|)érieures i\ celles de la vanité : Tune des places qui pa- rut le plus flatter son amour-pro- pre, et vraiment satisfaire son cœur, ce tut celle de médecin du comité de bienfaisance de sa sec- tion, 5* arrondissement. Le doc- teur Duilour avait été directeur du cercle médical. Le 18 octobre i8ai, étant réuni ù 5o de ses col- lèg;ucs, dans un repas annuel, il fut frappé (Punc attaque d'apo- plexie fou(ho}^ante, et expira en quelques minutes.

DUFOKT (A>nBL), le Tn) juil* Jet 1769, ancien avocat et procu- reur du roi aux eaux et forêts, é- tait membre du conseil de préfec- ture ù Bordeaux, lorsqu'il fut dé- puté au corps législatif par le département de la Gironde. Il monta peu à la tribune jusqu'aux événemens de iBi/|; depuis cette époque il y parut souvent, et, le 1" octobre 181 il fit un discours sur l'importation des fers étran- gers, démontra l'inexactitude des faits dont s'étayuicnt les maîtres de forges pour obtenir l'abroga-

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tioD des droits d'entrée, dont il demanda la conservation, et ap- puya l'ameodemeot proposé par H. Roy À ce sujet. Lors de la discussion du projet de loi sur les douanes, il blûma beaucoup tout ce qu'avait fait le gouverne- ment impérial à ce sujet. 11 de- manda qu'on interdit l'importa- tion des sucres raffinés, et vota dis amendemens au projet pré- senté. La taxe du sel lui donna en- cure lieu de déployer ses talens : il fit voir l'inconvénient d'un im- pôt aussi élevé, et déclara qu'il n'y adhérerait jamais. Lorsqu'il fut question des dettes que le roi avait contractées en pays étran- ger, il s'applaudit beaucoup de ce qu'elles ne montaient pas à plus de 5o millions, et rappela avec ê- loge tout ce que les rois de Fran- ce avaient fait pour le domaine. Élu député une seconde fois par le département de la Gironde, il se montra très-modéré dans la ses- sion de 181 5 à 181O. M. Dufort est actuellement l'un des prési- dons de chambre, à la cour royale de Bordeaux.

DU FOU GERAIS ( Bbkjâ- mjm-Fbaikçois Ladoubpb^ BlBOir), naquit, le 9 décembre 1766, dans la Vendée, périrent son père et son oncle, yictimes des divisions intestines dont cette province fut lon^-tenips la proie. 11 se lirra à la chimie, et le produit de son tra- vail, joint an revenu de quelques propriétés qui lui restaient, ré- para les pertes qu'il avait éprou- vées dans la révolution. Le 1" janvier 181 1, il fut élu président du collège électoral de Bourbon- Vendée, qui le proposa au corps législatif, dont il devint membre

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le 19 juillet de la niGme année. Le a6 septembre 1814» il fit le rapport du projet de loi concer- nant rimportation dus tors, en fu* ▼eur de Juquelle il se prononça. Il combattit ses adyersuires avec succès» et persista dans son pre- mier vote. Une ordonnance roya- le de 161 5 le créa baron, et ren- dit ce titre héréditaire dans sa fn* mille. Le 36 juillet de la môme année, il fut nommé président du collège électoral de son arrondis- sement. Élu député par le dépar- tement de la Vendée, il fit cons- tamment partie de la minorité. Une ordonnance du 5 septembre 1816 ayant prononcé la dissolu- tion de cette chambre, M. Du- fougerais retourna dans la Ven- dée, où il tut de nouveau élu par ses concitoyens. Chargé de luire le rapport sur la loi transitoire du budget, il en vota Tadoption. 11 prit ensuite la parole dans la dis- cussion du budget, dont il attaqua plusieurs articles. Il fit la motion de retirer les secours accordés aux Espagnols réfugiés^ dont la cause fut si éloquemment plaidée par M. Laine dans la session de 1817 à 1818. M. iTufougerais TOta le sursis accordé aux colons de 5!bint-Domingue, et fut rappor- teur du projet de loi sur la truite des Nègres.

DUFOUR (Gkorges-Josbph), Als d'un nédeciu et do la nièce de Fischer, célèbre partisan sous I^uis XV, est le 17 mars 1768, h Suint-Seine, département de la Cdte-d*Or. Il futd*abord fourrier dans le régiment de Nivernais , puis attaché à Tadministration de ta marine ù Rochefort., Au com- aiencement de la révolution^ il

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fut nommé mnjor de la garde na-* tlonalé de cette ville, et, quelque temps après, il partit en qualité de oommandant du bataillon de Tolontaires de la Charente. Il se trouvait en 179a à Verdun, lors- que les Prussiens assiégèrent cet- te place, dont il refusa de signer la capitulation. Après avoir con- couru  la prise de Naniur, il sa signala à lu bataille de Nerwinde, il fut blessé. Nommé général de brigade en 1793, il servit à Tarmée do TOuest sous le géné- ral Diron, et ensuite sous le géné- ral Turreau, dans la Vendée, il obtint des succès sur Charctte, dans le Boccage et à JVIontuigu : il fut blessé dans ce dernier endroit. Employé à Turmée de lu Moselle^ eu messidor un 3 (juin 1 794)9 il y rendit des services importuns. Le 2 vendémiaire an 4 (24 septem- bre 1794)9 après le passage du Necker, il fut blessé et laissé pour mort.Trunsportéù Heidelbergpar ordre du général ennemi, le com- te de Hardec, il reçut dans cette ville des soins qui lui permirent de revoir bientôt sa patrie, et 11 fut échangé contre le général Pro- ▼eru. S'étunt rendu à Tarmée du Uhiu, commandée par le général Moreau, il coopéra à la retraite de Bavière, et se trouva dans la position de prouver qu*il n*était paslnoins généreux et reconnais- sant que brave et dévoué à sa pa- trie. Il renvoya sans rançon, au comte de Hardec, son neveu, qui avait été fuit prisonnier. Après la capituLition de la tête du pont de Huningue, qui eut lieu le i'"fk)*' réul un 5(4 lévrier i797),etqu*ila- ?ait défendue pendant deux mois, il passa le Rhin près de Strasbourg

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avt'c Viùh droite, dn THmioc. En l'un 7 (iSoo) il ()ii>rit lu campa- giic «Icvaitt Manliriin sods irs or- dres du {^t'iuM al l^M'iiadollc 9 au- joiird'liMÎroi de Suède. Il déroiidit nisuîte Mavenre coiilrel'aicliiddc (iharlcs, pnse.i i\ rarinée de Hol- lande, el aida à repousser IcsKiih- sc!» el les An|;Iai^, qui avaient leii- léd y faire une descente. A lasnite du 18 lirnniaire an 8 (9 novembre TOI))* '^ ol)liiil sueeessi veinent le coininandeuient de \a 11"* divi- sion militaire à Bordeaux, de lu 21"' à l*oiiiers,elde la iîa"* à Nan- tes. Le général Dufonr n'était pas coin'lisan; ses principes peu inonarclnques déplurent à rem- prrenr, qui cessa de remployer. Le général Dufonr se retira A Bor- deaux, et s'y lit oublier jusqu'au moment le prince qui Tavait dédaigné eut besoin de ses servi- ces. Pend.ïul les cent jours, il pa- rut au cbamp-de-mai en qualité de commandant des gardes natio- nales du déparlement de la Gi- ronde, et devint membre de la chambre des représentans. Après le second retour du roi, en 181 5, il fut arrêté et détenu à l'Abbaye. Il n'a recouvré la liberté qu'au commencement de 1817, et est toujours en non-activité.

DUFOIIIV (François-Bertrand, baron), est àSouillac, départe- ment du Lot, le 25 janvier 17G5. Il entra au service en 1792 dans le a"' bataillon de ce dépar- tement, et fut bientôt nommé lieutenant. L'année suivante, il devint adjiidant-major-capitaine, et, en mars i^ç)^) chef de batail- lon du Lot. A l'airaire de Kaysers- lautern, en juin de la même an-? née^ sou bataillon était posté sur

DIT

le Keiserbcrg, en avant de la TÎlley pour soutenir les troupes qui ou- cupaient le plateau de Morlau- tern; une forte colonne de cava- lerie prussienne le chargea deux fois sans entamer sa troupe: c'est la première affaire les nouvel- Jes troupes aient résisté avec a- vantage en rase campagne à une charge de cavalerie cnneniie.Cet- te ailaire lui valut le grade dégé- nérai de brigade, qu'il crut de- voir refuser. Au mois d'août sui- vant, à la tête de son bataillon, il emporta ù la baïonnette le village et le pont de Vaserbilich, sur la Sure, s'empara de deux pièces de canon, et lit un grand nombre de prisonniers du ré.giment autri- chien de Bender; l'armée occupa Trêves. Il prit part à toutes les af- faires qui eurent lieu dans la mar- che du corps de droite de l'armée de la Moselle sur Maycnce, et fit partie de l'armée d'observation devant celte place. KoQimé, en juin I7()5, chef de la 108"* demi- brigade , devenue ensuite 91** régiment, il fit la guerre succes- sivement, aux armées du Rhin, de Sambre -et -Meuse et du Nord. En 1801, étant à l'armée gallo- batave, il fut chargé d'enlever, a- vec son régiment, la tête du pont d'AschaiTenbourg. L'ennemi cul- buté dans cette forte position, a- bandonna la ville dans le plus grand désordre. Le général en chef donna au chef de brigade Du- fonr des témoignages publics de sa satisfaction, et lui confia le commandement de l'a vunt-garde, à la tête de laquelle il s'empara successivement deW^irtsbourgtdc Bamberg et de Forchkeim. La paix ayant été signée, il fut envoyé à

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Mantes pour y faire partie de Par- inée des côtes de l'Océan. £n 18009 il eut ordre de se rendre à Flessîngue, d'où il partit bientôt après, arec une partie de son régi- ment, à bord de la flottille hollan- daise, commandée par Taniiral 1^'eruel, et, malgré les eflorls des Anglais, il arriva sans perte dans le port d'Otitende. En mai 1804, îi fut fait chcyaiicr de la Icgion- d'hoiineur, et peu de temps après officier de cet ordre. Il fit, à lu tê- te de son régiment, qui venait d*ô- tre porté li 4 bataillons, la cam- pagne d'Autriche dans la division du brave général Gudin, et rem- plit avec succès différentes mis- sions dans les gorges du Tyrol, pour couvrir la marche de l'ar- mée. Commandant de la place de Presbourg en novembre i8o5, il prit ensuite une part distinguée à la bataille d'Austerlitz, et fut nommé général de brigade le 24 décembre 1806. 11 fit partie suc- cessivement du 5* et du 4' corps de la grande-armée. Les ouvra- ges de la place de Braunau ayant été entièrement détruits, et la guerre avec la Prusse rendant ce point de la plus haute* impor- taiice^ le général Du four reçut Tordre de seconder le général Merle, ce qu'il fit avec tant d'ar- deur que, dans l'espace de six se- maines, la place fut plus forte qu'elle ne l'avait encore été.' 11 se rendit ensuite an grand quarlier- général, et de partit [>our le •îége de Dantzick. Le siège de cette place fut d'autant plus péni- ble pour le général Dufour, que pendant presque toute sa durée. Il n'y eut que deux maréchaux- de-camp de service. Étant de

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ti'anchéc lors du couronnement du glacis, au moment l'opé- ration touchait à sa fin, l'oilicier du génie de service vint le préve- nir que l'ennemi faisait une mine sous nos travaux, et que dans peu d'instans elle serait terminée. Le général Dufour ordonne à une compagnie de grenadiers de fran- chir les palissades, et d'enlever tout ce qui serait dans la mine ; l'ordre fut exécuté avec la plus grande intrépidité : Jes sapeurs en- nemis furent pris et le couronne- ment terminé, malgré une forte opposition de la part de l'ennemi. Après la reddition de la place, il fut employé au siège de Grau- dentz. La paix étant faite avec la Russie et la Prusse, il eut ordre d'aller au siège (le Straisund; mais l'ennemi abandonna la place sans résistance, et se retira dans File de Rugen, qui bientôt après fut cédée aux troupes françaises; le général Dufour en prit possession. Le 3 octobre 1807, il partit pour l'armée d'Espagne. Ayant rejoint les troupes françaises à Burgos. il fut employé dans li division uo- berl. Le 19 mars 1808, il fut nom- mé baron de Tempire. En juillet suivant, il commandait une bri- gade de la division Vcdel, et se trouva compris dans la capitula- tion du général Dupont. Le géné- ral Dufour, emmené prisonnier dans l'île de Minorque, et de en Angleterre, rentra eu France en i8i/|, après la première res- tauration. Le 5 janvier 181 5, le roi le nomma commandeur de la légion-dlionueur et chevalier de Saint-Louis. Au mois d'avril sui- vant, pendant les cent jours, il fut employé dans le corps du général

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Vandamme, et se trouva à la ba- taille de Fleuriis,^ lu pri«edu Wa- ▼l'e, et ùTaifaire do Nuinur, dont il fut chargé de détendre l'entrée pour fucililcr la retraite de l'ar- mée, qui s'opéra sans grande per- te jusqu'à Paris et derrière la Loi- re. La division dont le comman- dement lui était confié ayant eu ordre de se rendre dans le dépar- tement du Lot^la discipline qu'il maintint parmi les soldats, ajouta à l'estime que ses concitoyens a- raieut déj:\ pour lui. Une ordon- nance du roi du aa juillet 1818 l'a placé dans la classe des maré- chaux-de-camp disponibles.

DIJFOLR DESAINT-PATHUS (Juliek-AIichel) , à Paris , fut reçu avocat au parlement de cette ville, en 1777. Sous le titre de Diogùne à Paris, il fit paraître, en 1787, un ouvrage d'économie politique 9 il indiquait les changemens à opérer dans la ca- pitale , les améliorations ù intro- duire dans les administrations des hôpitaux , des prisons , etc. , et beaucoup de ses vues ont été a- doptécs. Nommé, par le directoire- exécutif, juge a:t tribunal du dé- partement de la Si'ine , en l'an G, il y remplisi.iit alternativement les fondions de juge civil , de di- recteur du jury et de juge crimi- nel. Dans l'exercice de ces fonc- tions , il put faire un examen ap- profondi de nos lois criminelles ; et c'est par suite de cet examen qu'il a publié un ouvrage sous le titre de Considérations générales sur les driils et les peines, révision des lois pénales, moyens de reni^ placer la peine de mort , et moyen de prévenir les erimes. Lorsque les projets des cinq codes ont paru,

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il a fait imprimer sur ces proiefs des observations qui ont fixé l'at- tention des législateurs, et ont été en p.iilie fondues dans ces codes. Après la publication des codes eux-mf;mes, il a donné des îns* trucliouspouren faciliter l'exécu- tion, sous les titres suîvans : 1* Code eivit des Français, avec les sources toutes ses dispositions ont été puisées ; 2* Nouveau Traité de la procédure civile; 3* Conférence du Code de procédure civile avec les lois antérieures ; Parfait Né- gociant, ou Code de commerce avec instructions et formules; 5* C<^- de d'instruction criminelle , aeec instructions et formules; Co- de pénal avec instructions^ formant ensemble 17 volumes in-8*. H. Du four de Saint-Pathus a encore publié le Répertoire raisonné pour les préfets, sous-préfets, juges- de-paix, maires , etc. , il a re- produit toutes les lois adminis- tratives ; le Manuel des juges-de^ paix , maires, adjoints et commis^ saires de police, pour la mi8e en activité dos codes d'instruction criminelle et pénal (ouvrage quia eu quatre éditions! consécutives); le Guide en Affaires, ou Manuel gé^ néral, judiciaire, commercial, ci" r<7, administratif et militaire^ dont le titre fait sullisamment connaî- tre la nature et rulilttc populai- re ; la Charte constitutionnelle avec des dtf serval ions; des Instructiàns pour les jurés; le Guide des eom- merfans; les Questions illustres, suivies de la nomenclature des livres singuliers en droit ; le Gui* de des locataires et des propriétai' res, dans leurs intérêts réciproques; lu Jurisprudence des cinq codes^ le Formulaire des maires et adjoints

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fUêe&mmuneê; enfin 9 plusieurs au- tres ouvrages plus ou moins con* sidérables de législation et de ju* rîsprudence. M. Dufourde Saint- Pathus est aujourd'hui avocat ù la conr royale de Paris. Juriscon- sulte laborieux, ses travaux lui ont acquis Teslimc de ses confrè- res et la considération publique. DUFOUKNY DE VILLIËIVS (Loris PiBaRE), était un des ar- chitectes distingués de Paris lors- que la révolution éclata. S'étant prononcé a^c chaleur pour le nouvel ordre de choses, dès le mois d'avril 1790, il fut nommé président du club des Droits-de- rhoiiimc, et ensuite membre de l'admiiiistrution du département; il se fit affilier au club des jaco- bins. Dufourny était un républi- caiu austère et énergique. L'un des instigateurs de la journée du 3i mai 1793, il ne craignit pas de lutter contre tous les par- tis : Girondins et Montagnards le virent tantôt ami, tanlAt ennemi, et furent souvent occupés à répri- mer sa véhémence; car il était l'un des orateurs les plus ardens des jacobins, société qui a plus d'une fois imposé ses propres lois à la convention. En même temps ob- jet de la haine de Bazire, de Cha- hoty de Fréron et des Cordeliers, il se défendit avec courage; mais s'ctunt attiré Tinimitié de llobes- pierre, il faillit devenir sa victi- me. Le farouche dictateur le si- Î^nalacommecomplicede Danton, e fit chasser ignominieusement du club des jacobins et traduire au comité de sûreté générale. La révolution du <) thermidor an 2 (!t7 juillet 1794)^ qni coûta la vie au tyran 9 sauva ccllo de Dutbur-

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ny qui rentra aux jacobins, il continua & combattre pour la cause de la liberté; mais son zèle fut mal jugé sans doute, car il fut arrêté comme terroriste* Cepen- dant il recouvra la liberté, par sui- te de l'amnistie du 3 brumaire an 4) <ït mourut peu de temps a- près.

DUFRÉNOY, née BILLET (madame). Cette dame, qui s'est acquis une brillante renommée par f>cs lalens poétiques et la con- sidération générale, par son carac- tère et nen qualités personnelles, a été en relation avec les hommes les plus remarquables de l'époque actuelle. M. de Fontanes trouva auprès d'elle des inspirations poé- tiques; MM. le comte de Ségur^ Dcgérando, Félix Faulcon, Fré- déric Cuvier recherchaient sa so- ciété, et Camille Jordan fut son ami. Enthousiaste de tous les arts^ M"' Dufrénoy n'a cessé de rece- voir avec intérêt et d'accueillir a- vec affection les hommes de let- tres et les artistes les plus distin- gués. Son recueil d'élégies plu« sieurs fois réimprimé, est le prin- cipal fondement de sa rcpvtation littéraire; plusieurs despiècesqui le composent ont reçu les suffra- g(*s de La Harpe, critique difficile et bon juge. On y remarque un sentiment vrai, un choix heureux d'imagos, de la facilité et de l'har- monie. M"* Dufrénoy a composé un poëme couronné par l'Acadé- mie Çr»ï\çA\se{Lamort de Bayard)j et a obtenu plusieurs prix aux jeux floraux. Elle a aussi tra- vaillé avec succès pour l'instruc- tion de la jeunesse. M"* Dufrénoy a publié, i* Santa Maria, ou la Grossesse myftérieuse, romau

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traduit doTniif^lub, a vol. in- 12, 1800; 'j^ Le jeune hi'ritier^ ou les Apparleuieiis défendus, conte tra- duit de Tnnglais de W. Uenicy, 2 vol. iu-12,1800; Opuscules poéliques, 180O, in- 12; ,\* La nais- sance (lu roi de Home, 1811; 5* Anniversaire de la naissance du roi de Home, 1812, in -8"; (j" E- légies, suivies de poésies diver- ses, in 12, 5* édition, i8i5; 7" /tf Tour du inonde, ou Ta!)leau géo- graphique el historique de tous les peuples de la terre. G vol. in- 18, 181 ô; S" La petite ménagère, ou r£ducation maternelle, 4 vol. in -18, 18 i 5; 9* Les derniers wio- viens de Bayard, poëme que Plus- tilut a couronné dans sa séance puhliqiie du 5 avril 181 5; 10" Les contes des Fées, <le Charles Per- rault, a vécu ne notice sur laviede Tauteur, i8i(), iu-18; ii" Et ren- nes à ma fille, 2* édition, 181G; 12° Biographie des jeunes demoisel- les^ ou Vies des l'enunes célèbres depuis 1rs Hébreux jusqu'à nos jours, 2 vol. in -12, 1817.

DUFllESNE SAINT -LÉON (léo>), à Paris en i^Ss^^ina- nifestiwde bonne heure s(/n goût pour la liUéralure. Employé au trésor royal en 1788, il ne larda pas à devenir premier ooniniis, et dans celle place obtint et niérita la confiance de M. Necker, dont il suivit la fortune. Ce fut lui qui, le iG juillet 1789, eut rhouorable mission de porter à ce ministre, retiré en Suisse, Tinvitation de venir reprendre ses fondions, d\i- prè'^ un décret de l'assemblée na- tion.ile sanctionné par le roi. A- près la réinstallation de Necker, M. Dufresnc devint liquidateur de la dette publique et obtint la con«

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fiance du gouvernement; ce qui attira surlui les soupçons de ceux qui suspectaient la conduite de la cour. Attache de la meilleure foi du monde ù la constitution de 1791, qui consacrait également les droits du peuple et ceux du mo- narque, M. Dufresne, pour le fait seul de cet attachement, parut cri- minel, dans un moment la mo- narchie chancelante allait bientôt faire place au gouvernement ré- publicain. Le 22 septembre 1792, jour même de la f^idation de la république, il fut arrêté et traduit au tribunal révolutionnaire le 23 décembre. Ce tribunal n'ayant pas trouvé suQisantes les charges por- tées contre lui, l'acquitta; mais il ne tarda pas ù être de fiouveau décrété d'accusation, parvint ù se soustraire aux recherches des a- gens de la police en se travestis- sant, et quitta la France pour se rendre en Suisse. Les poscrip- teurs qui n'avaient pu l'atteindre iirent porter son nom sur la lialc des émigrés, aûn de pouvoir s'em- parer de ses propriété». M. Du- fresne, privé de toute ressource, alla chercher un refuge ù Milan, sa vertueuse épouse vint bien- tôt partager son adversité. Ils ren- trèrent en France peu de jours a- vant le 18 brumaire, et furent té- moins de cette révolution qui en- chaîna l'hydre de l'anarchie et permit aux citoyens paisibles de respirer. La circonstance pou- vait paraître favorable à M. Du- fresne pour solliciter du nouveau gouvernement quelque place; mais la connaissance qu'ilavait ac- quise des hommes avait fermé son cœur au sentiment de l'ambition» et pcut-Otre même au désir de la '

''''(/" -^ W^-'/'/'/KZ^,*/'

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îté : il alla cliercher une re- anx environs d'Élampes, me petite propriété, dernier ; de sa Ibrtune. 11 s'en éloi- rareinent, et quand par ha- l venait i\ Paris, il trouvait parlement chez le prince de k rand . qui ne cessa jamais ir pour lui la considération un ancien et digne ami. Ce I vœu de cette amitié que ifresue céda, lorsqu'au mois l i8i5, il arcepla sa nomi- 1 de consfillcr-d'état-liono- ?t commissaire pour la liqui-

I des étrangers. Ces Ibuc- u'élaient que temporaires, et s il ne s'occupa que de litlé- î. Plusieurs journauxct VAU

II des Muses^ ont publié des •aux soit en vers soit en prp- i. lui font honneur. On re- î qu'il se soit obstiné à gar- lans sou portefeuille une lie dont la lecture, aii juge- de ses amis, est pleine d'in- Sa modestie, qui fut la nu^-

ms tous les temps, l'ompé- e pubiier, en 1788, un ou- imporlant dont il ne fit im- Tf u'un seulexcmplairesous re : Etudes sur le crédit pu- Jet exemplaire fut déposé A liothéque du roi, depuis •'est point retrouvé. M. Du- ; de Saiut*Léon a, conjoin- it avec MM. Lacretelle aî- enjamin Constant et autres lins estimables, travaillé, en à la rédaction du Mercure de e.

ipRESNK (Bertrand), que onfond, dan< le diclionnai- ^rudhomme \ aveoDufresne -Léon, naquit A Navar- s département des Basscs-

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Pyrénées, en 1736. Ses parens, peu faTorisés de la fortune 9 ne pouvant faire pour lui aucun sa- crifice,]! ne dut qu*à lui-même les progrés de son éducation, et le rang qu'il occupa dans le mon- de. A Tâge de 24 ans, il quitta Bordeaux , jusqu'alors des né- gocians l'avaient employé, et vint à Versailles, il trou va le moyen de se placer dans les bureaux du ministère. Ses connaissances en finances lui firent acquérir bien- tôt de puissans protecteurs dans cette partie, et il obtint par leurs sollicitations la place de receveur- général des finances ù Rouen. La manière dont il en remplit les fonctions attira plus particulière- ment sur lui l'altcution du con- trôleur-général Necker, qui le nomma directeur du trésor pu- blic. L'occasion que lui fournit cette place de voir souvent Louis XVI, et même de travailler avec lui , le mit à même d'apprécier ses qualités et lui inspira pour ce prince un attachement bien sin- cère. Il ne pouvait dissimuler ses sentimens k son égard, ni s'era- pecher de déplorer son sort, après les funestes événemens qui le pri- vèrent du trône et de la vie. Cette franchise, qu'on pouvait alors ap- peler de l'imprudence , attira sur lui des persécutions. Dénoncé, en 1790, par un de ces êtres vils, payés par les«énncmis de la révo- lution pour la flétrir, il fut arrêté et détenu jusqu'à ce que la mort de Robespierre et des fauteurs de sa tyrannie vir^t mettre un terme H l'affreux régime de la terreur. Dufresne se trouvait porté sur la liste des yic^imes qui, d'après l'ordre des comités^ devaient tnar-

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cher à Téchafaud quelques jours après le g thcrinidor ( 'ly juillet 1794)* (^•^pendunt les porte» des prisons ne s'ouvrirent pas iininé- diatcincnt pour tous les détenus* et Dufrcsne dut sa liberté aux sollicitations d'un artiste de rOpé- ra-Coinique (>1. Chenard). Nom- mé membre du conseil dc9 cinq- cents, In sévérité de ses principes le mil bicMitrit enop}>osition uTec les dépiidit.iirrs de l'anlorité, car ayant été chargé de Tcxamcn de:* fmances, les rapports qu'il fit sur cet objet turent plus lumineux que ne le voulait b; directoire 9 et ces lumières, qu'il porta dans toutes les partiesderadministralion, du- rent nécessairement lui faire d«:s ennemi;» de tous les dilapidateiirs de ta rorluiiiî publique: aussi fut- il compiis dans la prosrriplion du 18 frni*tidfir au 5 ( /| se))tembre 1 797). Kxclu du conseil, il se retira à la campa<;nc9 où, loin du théâ- tre de riulri|;ue et des pa^isions , :1 se consola de l'injustice des hommes, en cultivant les fleurs de son jardin du IMessis- Piquet. Lorsque le 18 brumaire eut ame- né un nouvel ordre de choses, Le consul Lebrun, qui avait une esti- me particulière pour Dufresne, dont il connaissait les talens, vint le trouver dans sa retraite pour l'engager ii rentrer dans l'admi- uistration des finances. Il hésita, et Ton trouve dans la Bl.i^rnphic uuÎK'vrsflle^ qu'il ne se détermi- na à accepter la place de direc- teur du trésor public, que lors- qu'un agent non désigné lui eut donné l'assurance que le préten- dant ( aujourd'hui Louis XVIII) approuverait sa conduite ; on cite m^'-me à cette occasion une lettre

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qui lui aurait été remise de la ptrl de ce prince. Sans chercher à ré- voquer en doute l'attachement in- violable de Dufresne pour la fa*- mille des Bourbon, nous pen- sons que son amour pour la pa- trie fut la principale cause qui lui fit accepter un emploi par la surveillance de ses plus chers intérêts il pouvait utilement la servir ; et sans doute il avait trop de probité pour concevoir la pen- sée odieuse de jamais trahir le gouvernement dont il acceptait les faveurs et la confiance. En elTct, Dufresne rendit à Tétat les plus grands services; il fit dans radmiuistration des réformes aus- si sages qu'urgentes; et les capi- taux des rentes qu'il trouva à 19» f(M*(:nt portés i\ 60 dans l'espaça de treiie mois. L^ne amélioration aussi sensible présageait des ré- sultats plus précieux encore» lors* qu'à la suite d'une maladie dou- loureuse, Dufresne mourut le aa février 1801. Le premier con- sul , qui , trois jours avant sa mort, était venu lui rendre une visite, ordonna que le buste de ce grand administrateur fût placé dans l'une des. salles de la tréso- rerie. Cette cérémonie n*eut lieu que dans le courant du mois de février 180a, et M. Barbé -Mar- bois, digne successeur de Dufres- ne, paya à sa mémoire un fuste tribut d'éloges, dans un discours élégamment écrit.

DUFBESNOY ( ÀBDaé-IcvACi- Joseph ), médecin consultant des armées, naquit ù Valenciennes, le 16 juin 1753^9 et mourut dans cette ville, le 14 avril iBoi. Il possédait en botanique de vastes connaissan- ce;», professa mOme assez long-

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lemps cette science avant d^être reçu docteur de laFacullé de Mant* pellîer, et fut nommé, en 1757, médecin en chef de l'hôpital mili- taire de YalenCiennes» place qu'il conaerTamôme lorsfu^en 1785 la réputation que lui avaient acquise 9a science et son zèle le firent nommer médecin consultant des armées. £n 17959 il partit pour Tarmée du Nord , en qualité de oiédecin en chef. Le titulaire do cet emploi se trouvait alors ma- lade à Bruxelles, il était resté après la défection de Dumouriez: accusé ^'être complice de ce gé- néral, on Tavait porté sur la liste des émigrés ; Dufresnoy prit sa défense, et cet acte de courage reçut une interprétation fâcheu- se. Dufresnoy, considéré comme royaliste ayant des correspon- dances avec un émigré, fut desti- tué. Cependant Topinion publi- que était en sa faveur. Les hom- mes du parti opposé même lui rendaient justice; rafiaire vint aux oreilles du ministre de la guerre, qui fit cesser les poursui- tes contre Dufresnoy ; mais au lieu de le renvoyer à Tarmée du Nord ou à Thôpilal militaire de Yalenciennes, on le chargea de la direction de celui deSaint-Omer, qui n'était que de seconde ligne. Assez désintéressé pour ne pas se plaindre s'il eût trocivé la tran- quillité dans cette place, il y trou- va de nouvelles pt^rsécutions. Il avait, lorsqu'il résidait ù Valcn- cieuncs, cultivé avec le plus grand soin une plante nommée rhu9 rofiicans L. ; il attribuait à cette plante un grand nombre de pro- priétés médicales, et en avait fait passer ù un botaniste de Cantbrai

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qui en avait considérablement fait fructiûer Tespèce. Dans une lettre qu'il adressait un jour à ce méde- cin, il lui demandait: Comment vont mes chers rhas? qu'il me tar» de de les voir! Cette letlr'*^ inter- ceptée, fut lue dans un comité ré« volutionnaire,et chacun sait com- ment la plupart des membres de comités révolutionnaires savaient lire. Dufresnoy, déjà suspect d'a« ristôcralic, parut convaincu aux yeux de ces hommes aussi ineptes que sanguinaires, d'avoir des in- telligences avec le gouvernement russe, et de former des vœux pour l'arrivée des soldats de cette na- tion. En conséquence, un mandat d'arrêt fut lancé contre lui, et cette fois on le traduisit au tribu- nal révolutionnaire d'Arras, sous la terrible influence de Jo- seph Lebon, de nouvelles v'cti- mes étaient chaque jour envofées à la mort. La journée du 9 her- midor qui mit 6n à la tynnnie de Robespierre et de ses conpli- ces, en amenant l'arrestatbn du proconsul d'Arras, sauva lufres- noy de l'échafaud ; et alo'S il lui fut permis d'expliquer à «s juges ce qu'étaiept ses chers ikus aux- quels il s'intéressait si fort. Mis en liberté, il reprit «e* fonctions de chirugien en chef le l'hôpital militaire de Valencicmcs, et jus- qu'il sa mort rendit à nombreux services à Thunianité Quant i\ ses rhus, ils furent toujours l'objet de sa prédilection ; mai il se trom- pa sur la plupart des]ualités qu'il leur attribuait, cntr<autrcs celles de guérir les dartreset d'être L'an- tidote des champinons meur- triers. Son frère, harmàciei) ;]^ \alencieune«, n'élit pas aussi

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Yandamme, et se trouva à la ba- taille de FleurnSjA lu prisse du Wa- Ti^y et ù Taffaire de Nauiiir,dont il fut chargé de défendre Tentrée pour faciliter la retruite de Tur- niée, qui s'opéra sans grande per- tejusquVi Paris et derrière la Loi- re. La division dont le comman- dement lui était conHé ayant eu ordre de se rendre dans le dépar- tement du Lot^la discipline qu'il inaiulint parmi les soldats, ajouta À Testime que ses concitoyens a- vaicut déjA pour lui. Une ordon- nance du roi du sa juillet 1818 Ta placé dans la classe des maré- chaux-de-camp disponibles.

DUFOLR DE8A1NT-PATHUS (JuLiEN-MicuEi.) f à Paris , fut reçu avocat au parlement de cette ville, en 1777. Sous le titre de Diogùntt à Paris, il lit paraître, en 1787, un ouvrage d'économie politique , il indiquait les changemens \ opérer dans la ca- pitale, les améliorations à intro- duire dans les administrations des hôpitaux , des prisons , etc. , et beaucoup de ses vues ont été a- doptéos. Nommé, par le directoire- exéculif, juge aa tribunal du dé- partement de la Seine , en Tan 6, il y remplis:.:nt alternativement les fonctions de juge civil , de di- recteur du jury et de juge crimi- nel. Dans l'exercice de ces fonc- tions « il put faire un examen ap- profondi de nos lois criminelles ; et c'est par suite de cet examen qu'il a publié un ouvrage sous le titre de Considrrationti grnrraics sur les driits et les peines, révision des lois pénales, moyens de rem^ placer la peine de mort , et moyen de prévenir les erimes. Lorsque les projets des cinq codes ont paru,

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il a fait imprimer sur ces pro)eC9 des observations qui ont fixé l'at- tention des législateurs, et ont été en partie fondues dans ces codes. Après la publication des codes eux-mffuies, il a donné des ins- tructions pour en faciliter rexécu- tion^ sous les titres suîvnns : 1" Code civil des Français, avec les sources toutes ses dispositions ont été puisées ; *2.'' Nouveau Traité de la procédure civile; 3* Conférence du Code de procédure civile avec les lois antérieures ; 4* Pt^rfait Né- gociant, ou Code de commerce avec instructions et formules; 5* Co' de d^instriu'tion criminelle , avec instructions et formules; 6" Co- de pénal avec instructions^ formant ensemble 17 volumes in-8% M. Du four de Saint-Pathus a encore publié. le Répertoire raisonné pour les préfets, sous-préfets, juges- de-paix, maires ^ etc. , il a re- produit toutes les lois adminis- tratives; le Manuel des Juges^dt" paix , maires, adjoints et commis^ saires de police, pour la mise en activité dos codes d'instruction criminelle et pénal (ouvrage qui a eu quatre éditions consécutives); le Guide en Affaires, ou Manuel gé- néral, judiciaire, commercial, ci" vil, administratif et militaire^ dont le titre fait suflisamment connaî- tre la nature et rutilité populai- re ; la Charte constitutionnelle avec des dbser va lions; des Instructiàns pour Us jurés; le Guide des corn-' merçans; les Questions illustres, suivies de la nomenclature des livres singuliers en droit; leGut- de des locataires et des propriétai' res, dans leurs intérêts réciproques; la Jurisprudence des cinq codes 4 le Formulaire des maires et adjoints

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il#«Mmmaiif«; enfin, plu$lour§ Au- tres ouvrages plu§ ou inoinA con* •idérablei de législation et de ju* rinprudence. M. Dufourde Saint- Putbuii e»t aujourd'hui avocut à la cour royale de Paris, Juriscon- •ulte laborieux, ses travaux lui ont acquis Testimo de ses confrè- res et la considération publique. DLFOIJUNY UB ViLLlEUS (Loris Hikme), étuit un des ar- cbitecies distingués de Paris lors- que lu révolulion éclata. S*élant prononcé av9C chaleur pour le nouvel ordro de choses, dôs le uioirt d*avril i7))o, il lut nommé

itré.*iidcnt du club des Droits-de- *homnic, et ensuite membre de Tadministrallun du déparlen)cnt; il sti lit allilicr au club des jaco- bins. Dufourny était un répulili- cuiu autttére et énergique. L*un des instigateurs de la journée du 3i mai i7<)3, il ne craignit pas de lutter contre tous les par- lin : Girondins et Moutagnavih le virent tunlAt ami, tantôt linncmiy et lurent souvent occupés é répri- mer sa véhémence; car il était Tun dea orateurs les plus ardens des jacobins, société qui a plus d*une ibis imposé ses propres lois t^ la convention. En même temps ob- jet de la haine do Bnzire, de (Iha* iiot, di) Fréron et dt:s Oordeliers, il se délundil avec rourugc; mais s'étant attiré Tinimitié de Robes- pierre, il laillit devenir sa victi- me. Le farouche dictateur le si- I;naltt comme complice de Danton, 0 lit chasser IgnominieuHiiment du club des jacobins et traduire au comité de sûreté générale. La révolution du \) thermidor an a (*i7 juillet i79l)« qui coOla la vie au tyran y sauva celle de PuTour-

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ny qui rentra aux jacobins, II continua ù combattre pour la cause de la liberté; mais son zèle fut mal jugé sans doute, car il fut arr(^té comme terroriste. Cepen- dant il recouvra la liberté, par sui« te de Tamnistie du 5 bruintiiro an 4* et mourut peu de temps a- prés.

DUFKÉNOY, née BILLET (vadamk). C^ette dame, qui s'est nrquis une brillante renommée par i^es talens poétiques et la con- sidération générale, jiar son carac- tère et Mes qualités personnelles, a été en relation avec les homnies les plus rcmarqualdesde Tépoqua actuelle. M. de Fontanes trouva aufirés d'elle des inspirations poé- tiques; MM. le comte de Ségur» Degérando, Félix Faulcon, Fré^ déric Convier rechereliaient sa 80« ciété, et (laniille Jordan fut son an)i. Entbouhiaste de tous les artSf M"** Dul'rénoy n*a cessé de rece- voir avec intérêt et d'accueillir a- vec aflection les hommes de let- tres et les artistes les plus distin- gués. Son recueil d'élégies plu« sieurs fois réimprimé, est le prin- cipal foiidement de Ha répHtation littéraire; plusieurs des iMècesqui le composent ont reçu les snllra" ges de La Harpe, critique diillcilo et bon juge. On y remarque un sentiment vrai, un choix heureux (ritnages, de la facilité et de Thar- monie. M*" Dnfrénoy a composé un poëme couronné par TAcadè- mie française(/^a mart de Bayard)^ et a obteim plusieurs prix aux jeux iloraux. Elle a aussi tra- vaillé avec succès pour Tinstruc- tion de lu jeunesse. IH"" Dnfrénoy a publié, i* Sanla Maria, ou la (iros<4es«*e mv-^térieuse, roinuu

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traduit de ratifiais, a vol. in- 12, 1800; -j"* Le jeune ht rit icr y on les Apparlemeiis défendus, conte tra- duit de l'anglais de ^V. Henley, 2 vol. in-12,1800; 5" Opuscules pof'liques, 180G, in- 12; 4*/*^ nais- sance du roi de Home, 1811; 5* Anniversaire de la naissance du roi de Rome, 1812. in -8"; 6* £- légies, suivies de poésies diver- ses, in 12, 5* édition, 18 15; 7* ie Tour du monde, ou Ta!>leau géo- graphique el historique de tous les peuple:* de la terre, G vol. in- 18, i8i5; 8" La petite ménagère, ou r£ducation rnaternelie, 4 vol. in- 18, 18 i 5; 9* Les derniers mo- mens de Bayardy poëmc que Tlns- tilut a couronné dans sa séance publique du 5 avril i8i5; m"* Les contes des Fées, de Charles Per- rault, avccuue notice sur laviede Tauteur, 1816, in- 18; w'' Etren- nes à ma fille, 2* édition, 181G; 12° Biographie des jeunes demoisel- les, ou Vies des femmes célèbres depuis les Hébreux jusqu'à nos jours, 2 vol. in -12, 1817.

DtFJlESNE SAINT -LÉON (léo>), à Paris en i752,»ina- nifestîwde bonne heure s(/n goût pour la liltéralure. Employé au trésor royal eu 1788, il ne larda pas à devenir premier commis, et dans cette place obtint et mérita ici confiance de M. Necker, dont il suivit la fortune. Ce fut lui qui, le iG juiilet 1789, eut Thonorable mission de porter à ce ministre, retiré en Suisse, Tinviiation de venir reprendre ses fonctions, dV prè'^ un décret de l'assemblée na- tionale sanctionné par le roi. A- près la réinstallation de Necker, M. Dufresne devint liquidateur de la dette publique et obtint la con«

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fiance du gouvernement; ce iqui attira sur lui les soapçoos de ceux qui suspectaient la conduite de la cour. Attache de la meilleure foi du monde ùl la constitution de 1791, qui consacrait également les droits du peuple et ceux du mo- narque, M. Dufresne, pour le fait seul de cet attachement, parut cri- minel, dans un moment la mo- narchie chancelante allait bientôt faire place au gouvernement ré- publicain. Le 22 septembre 1792, jour même de la f^idation de la république, il fut arrêté et traduit au tribunal révolutionnaire le 20 décembre. Ce tribunal n'ayant pas trouvé suQisantes les charges por- tées contre lui, l'acquitta; mais il ne tarda pas ù être de fiouveau décrété d'accusation, parvint ù se soustraire aux recherches des a- gens de la police en se travestis- sant, et quitta la France pour se rendre eu Suisse. Les poscrip- teurs qui n'avaient pu l'atteindre firent porter son nom sur la liate des émigrés, afin de pouvoir s'em- parer de ses propriétés. M. Du- fresne, privé de toute ressource, alla chercher un refuge ù Alilan, sa vertueuse épouse vint bien- tôt partager son adversité. Ils ren- trèrent en France peu de jours a- vant le 18 brumaire, et furent té- moins de cette révolutitm qui en- chaîna rhydre de l'anarchie et permit aux citoyens paisibles de respirer. La circonstance pou- vait paraître favorable à 31. Du- fresne pour solliciter du nouveau gouvernement quelque place; mais la connaissance qu'ilavait ac- quise des hommes avait fermé son cœur au sentiment de l'ambition, et peut-être même au désir de la *

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cher à réchafnud quelques jours après le g thermidor ( 37 juillet 1794). Cependant les portes des prisons ne s'ouvrirent pas immé- diatement pour tous les détenus* et Dufrcsnc dut sa liberté aux sollicitations d'un artiste de TOpé- ra-Comique (>1. Chenard). Nom- mé membre du conseil des cinq- cents, la sévérité de ses principes le mil bientôt en opposition areo les déposilairrs de Taulorité, car ayant été chargé de rcsamcn des finances, les rapports qu'il fit sur cetobjet furent plus lumineux que ne le voulait h; directoire, et ces lunilrrcs, qu'il porta dans toutes les parliesdcradminislrntion, du- rent nécessairement lui faire dus ennemis de tous les dilapidateurs de la fortune publique: aussi fut- il compris dans la proscription du 18 fructidor au 5(4 septembre 1 797). Exclu du conseil, il se retira à la campagne, où, loin du théâ- tre de Tintrigue et des passions , il se consola de l'injustice des hommes, en cultivant les fleurs de son jardin du IMessis- Piquet. Lorsque le 18 brumaire eut ame- né un nouvel ordre de choses, Le consul Lebrun, qui avait une esti- me particulière pour Uufresnc, dont il connaissait les talens, vint le trouver dans sa retraite pour l'engager A rentrer dans Tadmi- uistration des fmances. Il hésita, et Ton trouve dans la Bhf»raphie iim\'t'rsel/e ^ qu'il ne se détermi- na à accepter la place de direc- teur du trésor public, que lors- qu'un agent non désigné lui eut donné l'assurance que le préten- dant ( aujourd'hui Louis WIII) approuverait sa conduite ; on cite mônnie à celte occasion une lettre

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qui lui aurait été remise de la part de ce prince. Sans chercher à ré« Yoquer en doute rattachement in- violable de Dufresne pour la fa- mille des Bourbon, nous pen- sons que son amour pour la pa- trie fut la principale cause qui lui fit accepter un emploi par la surveillance de ses plus chera intérêts il pouvait utilement la servir ; et sans doute il avait trop de probité pour concevoir la pen- sée odieuse de jamais trahir le gouvernement dont il acceptait les faveurs et la confiance. En effet, Dufresne rendit à l'état les plus grands services ; il fit dans l'administration des réformes ans* si sages qu'urgentes; et les capi- taux des rentes qu'il trouva à 19^ fiM*ent portés i\ 60 dans Tespaca de treiie mois. Une amélico'atîon aussi sensible présageait des ré- sultats plus précieux encore» lors* qu'à la suite d'une maladie dou- loureuse, Dufresne mourut la aa février 1801. Le premier con- sul , qui , trois jours avant sa mort, était venu lui rendre une visite, ordonna que le buste de ce grand administrateur fût placé dans l'une des. salles de la tréso- rerie. Cette cérémonie n'eut lien que dans le courant du mois de février 180a, et lM. Barbé -Mar- bois, digne successeur de DufreS" ne, pava à sa mémoire un {uste tribut d'éloges, dans un discours élégamment écrit.

DUFBËSNOY ( AiiDaé-lGVACi- JosEPH ), médecin consultant des armées, naquit à Valcnciennes, le 16 juin 1753^9 et mourut dans cette ville, le 14 avril 1 Soi. Il possédait en botanique de vastes connaissan- ces , professa môme assez long-

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lempa cette science avant d^être reçu docteur de laFacullé de Mant" pel lier, et fut nommé, en 1757, médecin en chef de l'hôpital mili- taire de YalenCiennes» place qu'il conserra même lorsfu'en 1780 la réputation que lui avaient acquise 9a science et son zèle le ûrent nommer médecin consultant des armées. £n 17939 il partit pour Tarmée du Nord, en qualité de médecin en chef. Le titulaire do cet emploi se trouvait alors ma- lade à Bruxelles, il était resté après la défection de Dumouriez: accusé ^'être complice de ce gé- néral, on Tavait porté sur la lislo des émigrés ; Dufresnoy prit sa défense, et cet acte de courage reçut une interprétation fâcheu- se. Dufresnoy, considéré comme royaliste ayant des correspon- dances avec un émigré, fut desti- tué. Cependant Topiniori publi- que était en sa faveur. Les hom- nies du parti opposé même lui rendaient justice; TalTaire vint aux oreilles du ministre de la guerre, qui fit cesser les poursui- tes contre Dufresnoy ; mais au lieu de le renvoyer ù Tarmée du Nord ou à Fhôpilal militaire de Yaienciennes, on le chargea de la direction de celui deSaint-Omer, qui n'était que de seconde ligne. Assez désintéressé pour ne pas se plaindre s'il eût trouvé la tran- quillité dans cette place, il y trou- va de nouvelles p«^rsécutions. Il avait, lorsqu'il résidait à Valen- cieunes, cultivé avec le plus grand soin une plante nommée rhus roilicans L. ; il attribuait à cette plante un grand nombre de pro- priétés médicales, et en avait fait passer ù un botaniste de Cambrai

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qui en avait considérablement fait fructiûer l'espèce. Dans une lettre qu'il adressait un jour à ce méde- cin, il lui demandait: Comment vont mes chers rhus? qu'il me tar» de de les voir! Cette letlr*^. inter- ceptée, fut lue dans un comité ré-« volutionnaire,et chacun sait com- ment la plupart des membres de comités révolutionnaires savaient lire. Dufresnoy, déjà suspect d'a- ristocratie, parut convaincu aux yeux de ces hommes aussi ineptes que sanguinaires, d'avoir des in- telligences avec le gouvernement russe, et de former des vœux pour l'arrivée des soldats de cette na- tion. En conséquence, un mandat d'arrêt fut lancé contre lui, et cette fois on le traduisit au tribu- nal révolutionnaire d'Arras, sous la terrible influence de Jo- seph Lehon, de nouvelles v'cti- nies étaient chaque jour envofées à la mort. La journée du 9 her- midor qui mit 6u à la tyrmnie de Robespierre et de ses conpli- ces, vA\ amenant l'arrestat'on du proconsul d'Arras, sauva Jufres- noy de l'éfthafaud ; et alo'S il lui fut permis d'expliquer à es juges ce qu'étaiept ses ckers ikus aux- quels il s'intéressait si fort. Mis en liberté, il reprit ?e» fonctions de chirugien en chef le l'hôpital militaire de Valenciemcs, et jus- qu'à sa mort rendit d nombreux services à l'humanité Quant à ses rlius, ils furent toujoirs l'objet de sa prédilection ; mai il se trom- pa sur la plupart des]ualités qu'il leur attribuait, cntrautrcs celles de guérir les dartreset d'être l'an- tidote des chanipinons meur- triers. Son frère, harniàcico'à- \alencienne5, n'élit pas aussi

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L«ï nom de Dngommier dornit ê- tr<>« d*«)]>rè> un décret de Ux coii- Toiitinn nationale 9 inscrit ^ur u- ne CMiloiirie nu Panllicoii.

DLGOLR (A. Jeidi), écrivain. Froi'eïiscnr au C4)ll('g;e du la Flè- che, avant la i*ù\olnlion, il \iiit s'établir lii>rairc à Paris , ne prit au<'untr part acli\e à l.i révolu- tion, mais couiproniil <|uel(|nc- Ibis »on repos ])ar la pnldicalion d'ouvrages sur la politicpic. Ou cite pariiculiéreuieutdc lui : //•.'- co/t' lie politique, ou ColUrtion par ordre de matières , des diseours , des opinions^ des dêelaratiotis et des protestations de la minorité de l'assemhlêe nationale, pendant les

années iJ^^O' *7i)**« *79i<<'"/î'- ceur de la nionarr/iie , de la reli" ^ion et des rrais intérêts du peuple,

iriVJLn l'A vol. in-S . Il (ii au>>i ,

. i

en I7<H, un Mémoire justi/îeat if

pour Louis XV l % in-b"^ et pu- blia, p«'u de erups après, une Collecliou de> nieilb^urs ouvrages écrits en laveur de ce prince. (îc recueil a *^ vol. in-S". M. Dugour, après avoir soutenu contre un li- braire de L}'on un procès qui dérangea considérablement sa tbr< tune , s'est retiré en Angleterre.

1)L(jUA ((lHAIlLRS-^RA^Ç01S-Jo-

9Eph), général de di\ision, en 174I5 " Valeiu'ienues, et nnu't en 1802, au Cap- Français. A\ant perdu, jeune encrre, son ))èrc , qui était major de la citadelle de Valeuiienncs, Dugua termina ses études et tudirassa la carrière mi- litaire, la seule qui pût cou\euir ù son caractère vif et pétulant. Avant eu peu de temps nbh'un le gra«le de capitaine, il conçut 1 es- poir d'un avaucenuiit rafide ; mais se voyant dau^ la mC'Uie po-

sition en 177^, il quitta le 9erf.i- ce. se retira en Cliampagi»;^ et j menait une vie paisible, lorsque la ré\olulii)n vint  éclater. Dans le m)uvel ordre de chu.ses« pré- vovaul que son bras pûurrsiit être utile '\ >o\\ pays, Dugua deiiiaiida et obtint du service. Jl fut em- ployé au siège de Toulon « sous le général en chef Dugominier» en «pialilé de chef de lettit-major <le Tarmée, et s*y disting;ua par- ticulièrement. Nommé général de di\ision , il servit successivement stius les ordres des généraux Ho* che et Bonaparte , dans li's cam- pa<;nes de la Vendée, d'Italie et dMiigypte. Il mérita les plus grand» éloges à lu prise de Rosette et â celle du Caire , a laquelle il conti ibua par sou courage « et par la prudence et la fermeté qu'il dé- ploya. dans le commandement de cette dernière ville. Le général Du* gua, à la bataille des Pyramides* qui s*étail livrée le ai juillet i^f^J» avait également contribué au suc- cès, en tournant, avec \n\ corps de réserve, 6000 Mamelucks, qui venaient tondre sur les Français. Il leur tua !sooo bommes et leur prit 5o pièces de canons, avec un iiond)re considérable de cha- meaux chargés. Rentré en France (pielque temps après , il fut nom- mé préfet du département du Cal- vad(»s. et y donna des preuves de taleus dans Taibninistration civi- le, après s'être montré glorîeu* sèment sur les champs de batail- le Vers la tin de iBoi Texpédî- tion de Saint-Domingue ayant été arrêtée , Dugua fut nommé chef d'etat-major du commandant eu chef Leclerc et se rendit dans cclteculonic. Deuxble58uresqu|il

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reçut dans un combat , et la per- nicieuse influence du climat^ eau- sèreut t>a mort, et privèrent ainsi la France d'un excellent ot'ûcier.

DLHAH£L (le comte Lovis), ancien maître des cérémonie:» de Napoléon , et introducteur des ambassadeurs. Au commence- ment de 18129 nommé sous-pré- fet de Tarrondissement de Tou- lon 9 département du Var, il ob- tint « dans le courant de la même année, la prélecture des Pyré- nées-Orientales 9 qu'il conr^erva jusqu'au retour du roi , en 1814* A celte époque 9 il fut nommé pré- fet du département de la Dordo- goe, maïs il cessa ses fonctions Jors delà rentrée de Napoléon, en mars 181 5. Peu de temps après le second retonr du roi , il fut nommé à la préfecture du dépar- tement de la Vienne, qu'il a con- servée jusqu'en 1819. Il n'a pas été employé depuis.

DUHËM (PiEBRE- Joseph), dé-

1»uté à Tai^semblée législative et à a convention nationale par le dé- partement du No;d. en 1760, à Lille, de parrns p«iuvre.% il fît cependant de bonnes études, se fit recevoir médecin et attacher en cette qualité à l'hApital de Douai. La révolution s'étant déclarée, Dtihem se lança dans la carrière politique, et fut un des coopéra - teurs du nouvel ordre de choses. Ennemi déclare des prêtres, il déclama fortement contre eux dans la séance du 18 novembre 1791, à l'assemblée législative. Bientôt il étendit ses prétentions pins loin; il comptait peut-être assex sur son talent pour attaquer ouvertement le miniHtre Narbon- ne, et le décret qui ayait été rendu

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en sa faveur. Mais sa vivacité fail- lit lui devenir funeste; car, le 1*' avril i70'^<, il fut rappelé ù l'ordre, et au moment d'être arrêté. Peu de temps après, il fut publique- ment insulté par quelques indi- vidus, qui lui reprochèrent la part qu'il prenait dans la révolution. Ces diverses circonstances, loin de le rebuter, ne fîrent que l'ai- grir davantage, et bientôt on le vit donner ù Louis XVI l'épithète du plus grand des Iniitres, deman- der la suspension de Pétion et de Manuel, et, dans le procès du roi, il vota la mort sans sursis, après h'êlre violemment récrié sur la demande qu'on avait faite de l'ajournement de ce procès; il avait appuyé la motion du refus d'un défenseur, et combattu les partisans de l'appel au peuple. Il fît bientôt partie du comité de sû- reté générale, 01^ il demanda l'or- ganisation d'un tribunal révolu- tionnaire sans jury, et provoqua la mise hors la loi des émigrés et des prêtres déportés, qui étaient rentrés. Au mois de juillet 1792, il fut envoyé à Lille avec un de ses collègues, et ne craignit pas de s'attirer bi haine de Aobes- pierre. en destituant les autorités qu'il protégeait. Cet acte d'auto- rité arbitraire était très*commun alors; mais ceuxqui en devenaient victimes couraient souvent les risques d'y perdre la vie. Aussi Aobespierre ne put- il le lui par- donner, et Duhem fut exclu du comité. Toujours membre de la convention , il fut tour à tour auteur des motion» les plus révo- lutionnaires, et exposé à en être lui-même virtimc. £nfîn, accusé d'avoir participé à la révolte du

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•île : il alla clirrchcr une re- anx environ}* crKtampes, ine petite propriété, dernier s de sa fortune. Il s'en éloi- rareinent, et quand par ba- il venait à Paris, il trouvait (parlement chez le prince de yrand. qui ne cessa janiaii» ir pour lui la considération un ancien et digne an)i. (]e u vœu de cette amitié que iilVesne céda, lor-^qn'an mois U 181 5, il accepta sa nomi- n de conseillcr-d'élal-liono- et comniissaire pour la licpii- n des étranfçers. (les l'onc- trélaient que temporaires, et is il ne s'occupa (|ue de litlé- e. Plusieurs j«)nrnauxct 1'^/- ch des Muscs^ ont publié des l'jiux soit en vers soit en pr/»- i lui tout lionnenr. On re- cpi'il se soit obstiné à gar- Jans sou portefeuille une die dont la lecture, au juge- de ses amis, est pleine d'in- Sa modestie, qui fut la me- ans tous les temps, l'enipr^ e publier, en i ;88, un ou- : important dont il ne fit im- ;r' u'iin seulexrmplairesous re : Eludes sur le cn^dit pu- [Jet exemplaire fut déposé i\ diotbérpie du roi, depuis *'est point retrouvé. M. Du- [i de Saint-Léon a, conjoin- lït avec MM. Lacrelelle aî- »(M)ja?nin (lonslant et autres itihs estimables, travaillé, en , à la rédaction du Mercure de Y^

iFUKSNK (BiînTnANn), que (»nfon(K (lan*« le diclionnai- l^ iidbonnne , avec Dufresnc - Léon , naquit i^ Navar- , département des fiasses-

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Pyrénées, en 175O. Ses parens, peu farorisés de la fortune , ne pouvant faire pour lui aucun sa- crifice , il ne dut qu'à lui-môme les progrés de son éducation , et le rang qu'il occupa dans le mon- de. A l'âge de *i^ ans, il quitta Bordeaux , jusqu'alors des né- gocians l'avaient employé, et vint à Versailles, il trouva le moyen de se placer dans les bureaux du ministère. Ses connaissances en fniances lui firent acifuérir bien- tôt de puissans protecteurs dans celte partie, et il obtint par leurs sollicitations la place de receveur- général des finances ù Rouen. La manière dont il en remplit les fonctions attira plus particulière- ment sur lui Tatlention du con- trôleur-général Neckcr, qui le nomma directeur du trésor pu- blic. L'occasion que lui fournit cette place de voir souvent Louis XVI, et môme de travailler avec lui , le mit à même d'apprécier ses qualités et lui inspira pour ce prince un attacbement bien sin- cère. 11 ne pouvait dissimuler ses sentimens A son égard, ni s'em- pt^clicr de déplorer son sort, après les funestes événemens qui le pri- vèrent du trône et de la vie. Celte francbise, qu'on pouvait alors ap- peler de l'imprudence , attira sur lui des persécutions. Dénoncé, en 1790, par un do ces (^tres vils, payés par les^énncmis de la révo- lution pour la flétrir, il fut arrêté et détenu jusqu'à ce que la mort de Robespierre et des fauteurs de sa tyrannie vii«t mettre un terme H l'aiTreux régijne de la terrcnir. Dufresnc se trouvait porté sur la liste <Ies vic4imes qui, d'après l'ordre dos comités^ devaient mar«

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cher ÙL réchafaud quelques jours après le 9 thermidor ( !i7 juillet T94)- Cependant les portes des prisons ne s'ouvrirent pas iinraé- diatcinent pour tous les détenus, et Diifresne dut sa liberté aux sollicitations d'un artiste de rOpé- ra-Coinique (M. Chenard). Nom- mé membre du conseil des cinq- cents, la sévérité de ses principes le mit biontrit en opposition areo les déposilairrs de l'aulorité, car ayant été chargé de IVxamen de^ fmances, les rapports qu'il fit sur cet objet furent plus lumineux que ne le voulait It; directoire 9 et ces Itiuilrrcs^ qu'il porta dans toutes lespartiesde rudininistrntiou, du* rcnt nécessairement lui faire des ennemis de tous les dilapidateurs de la fortune publique: aussi fut- il compris dans la proscription du 18 fructidor au 5 (4 septembre 1797). Exclu du conseil,il se retira à la campap)c, 01^, loin du théâ- tre de Tiutri^ue et des passion:) 9 il se consola de l'injustice des hommes, on cultivant les fleurs de son jardin du IMessis- Piquet. Lorsque le 18 brumaire eut ame- né un nouvel ordre de choses, le consul Lebrun, qui avait une esti- me particulière pour Dufresne, dont il connaissait les talens, vint le trouver dans sa retraite pour l'engager A rentrer dans Tadmi- uistration des finances. 11 hésita, et Ton trouve dans U Bin^raphie Hni\'vrst*//e^ qu'il ne se détermi- na à accepter la place de direc- teur du trésor public , que lors- qu'un agent non désigné lui eut donné l'assurance que le préten- dant ( aujourd'hui Louis XVIII) approuverait sa conduite ; on cite mr-me à cette occasion une lettre

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qui lui aurait été remise de la pari de ce prince. Sans chercher à r^ -voquer en doute rattacheoientin* violable de Dufresne pour la fa- mille des Bourbon, nous pen- sons que son amour pour la pa- trie l'ut la principale cause qui lui fit accepter un emploi par la surveillance de ses plus chera intérêts il pouvait utiieinenl la servir ; et sans doute il avait trop de probité pour concevoir la pen- sée odieuse de jamais trahir le gouvernement dont il acceptait les faveurs et la confiance. En elTct, Dufresne rendit à fétat lei plus grands services; il fit dans l'administration des réformes aus- si sages qu'urgentes; et les capi- taux des rentes qu'il trouva à 19» ftu*ent portés i\ 60 dans Tespace de treize mois. Une amélioration aussi sensible présageait des ré- sultats plus précieux encore, lors* qu'à la suite d'une maladie dou- loureuse, Dufresne mourut le aa février 1801. Le premier con- sul 9 qui, trois jours avant sa mort, était venu lui rendre une visite, ordonna que le buste de ce grand administrateur fût placé dans l'une des. salles de la tréso- rerie. Cette cérémonie n*eut lien que dans le courant du mois de février 180a, et iM. Barbé -Mar- boisS digne successeur de Dufres- ne, pava à sa mémoire un juste tribut d'éloges, dans un discours élégamment écrit.

DUPaESNOY ( AaniB-lGNACi- Joseph ), médecin consultant des armées, naquit à Valenciennes« le 16 juin 1 753^9 et mourut dans cette ville, lei^avril iBoi.Il possédait en botanique de vastes connaissan- ces ^ professa môme assez long-

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lampâ cette science avant d^être reçu docteur de laFacullé de Mont* pellier, et fut nommé > en i^S^, médecin en chef de Thûpital mili- taire de Vnlencicnnesy place qu'il Gonaerra môme lorsifu en 1^85 la rèpulationquo lui avaient acquise 9a acience «t son zèle le Arent nommer médecin consultant des armées. £n 17939 il partit pour Fermée du Nord, en qu»Iité de médecin en chef. Le titulaire do cet emploi se trouvait alors ma- lade à Bruxelles, il était resté après la défection de Du mou riez: accusé ^*t*tre complice de ce gl^ néral, on Tavait porté sur la lislo dea émigrés ; Dufresnoy prit sa défense, et cet acte de courap;n reçut une interprétation fAcheu- •e. Dufresnoy, considéré comni» royaliste ayant des correspon- dances avec un émigré, fui desti- tué. Cependant Topinion publi- que était en sa faveur. Les hom- mes du parti opposé même lui rendaient justice; Taflaire vint aux oreilles du ministre de la guerre, qui fit cesser les poursui- tes ci>ntre Dufresnoy ; mais au lieu de le renvoyer ù Tannée du iNord ou à Thûpital militaire de VaiencicnneSvOn le chargea de la direction de celui deSaint-Omer, qui n'était que de seconde ligne. Assez désintéressé pour ne pas se plaindre s'il eût trouvé la tran- quillité dans cette place, il y trou- va de nouvelles p«Tsccutions. 11 avait, lorsqifil résidait à Valen- cieiines, cultivé avec le plui» grand soin une plante nommée rhuê radicann L, ; il attribuait i\ cette plante un grand nombre de pro- priétéii médicales, et en avait fait passer à un botaniste do Cambrai

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qui en avait considérablement fait fructiÛerrespéce. Dans une lettre qu'il adressait un jourû ce méde- cin, il lui demandait: Comment vont mes chera rlius? qu'it me tar» de de les voir! Cette letlr'*^ inter- ceptée, fut luo dans un comité r6« volutionnaire, et chacun sait com- ment la plupart des membres de comités révolutioniiiiires savaient lire. Dufresnoy, déjà sui^pcct d'a- ristocratie, parut couvain(Mi aux yeux de ce» hommes aussi ineptes que sanguinaires, d'avoir des in- telligences avec le gouvernement ruMr,etde former deK vœux pour Tarrivée de» soldats de cette na- tion. VéW c(MiHéqucnce,un mandat d'iirrOt fut lancé contre lui, et cette fois on le IradHii^it au tri/»u- nal révolutionnaire d'Arras, sous la terrible iu/lnencc do Jo- seph Lebon, de nouvelles vcti- mes étaient chaque jour envoyées 'A la mort. La journée du 9 hcr- midor qui mit fm é la tyrainie de Kohespierre et de ses conpli- ces, en amenant Farreslat'on du proeonsul d'Arras, .sauva Fufrcs- noy de Térhafaud ; et alo'S il lui fut permis d'expliquer à «es juges ce qu'étaicMt ses chers ihus aux- quels il s'intéressait si fort. Mis en liberté, il reprit «c^ fonrtlons de cilirugien en chef le l'hApital militaire de Valeneicmcs, et jus- qu'à sa mort rendit à nombreux services à l'humanité Quant àsc^ rhus, ils furent toujoirs l'objet de sa prédilection ; mai il se trom- pa sur la plupart des|ualités qu'il leur attribuait, entraiitrcs celles de guérir les dartreset d'être Tan* tidote des champinons meur- triers. Son frère, haruhicicn iV Vnlcncicnnes, n'étit pas anss*

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Le nom de Dugommier devait ê- trf , d'i)prè> un décret de la cou- TeiitiDii nalitMiale, insrrit >ur u- De colonne nu Panllu':on.

DLGOLR (A. Jevdi), érrivnin. Professeur au c'olli'ge de la Flè- che, avant la révolution, il \int s'établir liI)rairo à Taris, ne prit aucune part acli\e à l.i révolu- tion, mais couiprumit quelque- fois fron repos par la publication d'où Vf âges sur la politique. On cite particulièrement de lui : l E^ cole de politique, ou Collection par ordre de matières , des discours , des opinions, des déclarations et des protestations de la minorité de Rassemblée nationale, pendant les années 17H9, 171)0 , 1791 , £?/? /Ji- veur de la monarchie , de la reli- gion et des trais intérêts du peuple, 1792, 13 vol. in-S . Il fu au>>i , en i795« un Mémoire justificatif pour Louis XVI , in-b"^ cl j)u- Llia, peu de emps aprc^, une collection des meilleurs ouvrages écrits en faveur de ce prince. Ce recueil a s vol. in-S". M. Dugour, après avoir soutenu contre un li- braire de Lyon un procès qui dérangea con«i(iéral)lemeut sa for- tune, s'est retiré en Angb-tiTre.

DLGUA (Charles-Fbakçois-Jo- SEPii)) général de division « en 17445 «i Valenciennes, et mort en 1802, au Cap-Français. Avant perdu 9 jeune eiiccre, son père 9 qui était major do la citadelle de Valenciennes, Dugua termina ses éludes et embrassa la carrière mi- litaire, la seule qui pAt con\onir à son caractère vif et pétulant. Ayant en peu de tenips obtenu le grade de capitaine, il conçut 1 es- poir d'un avaniemtnt ra{itle; mais se voyant dans la même po-

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sition en 1770, il quitta le servi- ce, se retira en Champagne, et j menait une vie paisible 9 lorsque la révolution vint i\ éclater. Dans le nouvel ordre de choses « pré- voyant que son bras pourrait âtre utile ii son pays, Dugua demanda et obtint du service. Il fut em- ployé au >iége de Toulon, sous le général en chef Dugommier y en f|ualité de chef de rétat-major de Farmée, cl s'y distingua par- ticulièrement. Nommé général de division 9 il servit successivement sous les ordres des généraux Ho* che et Bonaparte , dans le.s eain- pairnes de la Venpiée , d'Italie et cFl^igypte. 11 mérita les plus grand» éloges i\ la prise de Rosette et à celle du Caire , à laquelle il contribua par son courage, et par la prudence et la fermeté qu'il dé- ployii dans le comiiiandeDient de cette dernière viile. Le général Du- gua, A la bataille des Pyramides, qui s'était livrée le ai juillet 17909 avait également contribué au auo- cès, en tournant, avec un corpa de réserve, 6000 Mamelucks, qui venaient fondre sur les Français. Il leur tua 2000 hommes et leur prit 5o pièces de canons, avec un nombre considérable de cha- meaux chargés. Rentré en France quelque temps après , il fut nom- mé préfet du département du Cal- vados« et y donna des preuves de talens dans l'aïUninisIration civi- le, après s'être montré glorieu* semenl sur les champs de batail- le Vers la un de 1801 , l'expédi- tion de Saint-Domingue ayant été arrêtée 9 Dugua fut nommé chef d'etat-major du commandant en chef Leclerc , et se rendit dans cclteculonie. Deux blessures qu|il

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recul dans un combat , et la per- nicieuse influence du climat, cau- sèrent sa moii, et privèrent ainsi la France d'un excellent ollicicr.

DUHAMEL r LE COMTE Loui:»), ancien maître aes cérémonies de Napoléon , et introducteur des ambassadeurs. Au commence- ment de i8ia« nommé sous-pré- fet de l'arrondissement de Tou- lon, déparlement du Yur, il ob- tint, dans le courant de la nîêmc année, la prélecture des Pyré- nées-Orientales , qu'il con.^terva jusqu'au retour du roi , en i8i/i. A cette époque, il fut nommé pré- fet du déparlement de la Dordo- goe, mais il cessa »es fonctions lors de la rentrée de Napoléon, en mars 181 5. Peu de temps après le second retour du roi i il fut nommé à la préfecture du dépar- tement de la Vienne, qu'il a con- serYée jusqu'en 1819. Il n'a pas été employé depuis.

DUHËM (PiBERB- Joseph), dé-

{»uté à l'assemblée législative et ùl a convention nationale par le dé- partement du Nord. en i7(io, à Lille, de parrns pauvres-^ il fit cependant de bonnes études, se fit receroir médecin et attacher en cette qualité à l'hôpital de Douai. La révolution s'étant déclarée, Duhem se lança ^lans la car^ère politique, et fut un des coopéra - teurs du nouvel ordre de choses. Ennemi déclaré des prêtres , il déclama fortement contre eux dans la séance du 18 novembre 179N À l'assemblée législative. Bient/^t il étendit ses prétentions plus loin; il comptait peut-être assea sur son talent pour attaquer ouvertement le ministre Narbon- ne, et le décret qui avait été rendu

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en sa faveur. Mais sa vivacité fail- lit lui devenir funeste; car, le 1*' avril 170», il fut rappelé ù Tordre, et au moment d'être arrêté. Peu de temps après, il fut publique- ment insulté par quelques indi- vidus, qui lui reprochèrent la part qu'il prenait dans la révolution. Ces diverses circonstances, loin de le rebuter, ne firent que l'ai- grir davantage, et bientôt on le vit doimer ù Louis XVI i'épithète du plus grand des traîtres, deman- der la suspension de Pétion et de Manuel, et, dans le procès du roi, il vota la mort sans sursis, après s'être violemment récrié sur la demande qu'on avait faite de l'ajournement de ce procès; il avait appuyé la motion du refus d'un déicnsetir, et combattu les partisans de l'appel au peuple. Il fit bii>ntôt partie du comité de sA- reté générale, il demanda l'or- ganisation d'un tribunal révolu- tionnaire sans jury, et provoqua la mise hors la loi des émigrés et des prêtres déportés, qui étaient rentrés. Au mois de juillet 1792, il fut envoyé ù Lille avec un de ses collègues, et ne craignit pas de s'attirer la haine de Adbes- pierre, eu (lestiloaut les autorités qu'il protégeait. Cet acte d'auto- rité arbitraire était très-commun alors; mais ceux qui eu devenaient victimes couraient souvent les risques d'y perdre la vie. Aussi Robespierre ne put il le lui par- donner, et Duhem fut exclu du comité. Toujours uieuibre de la convention , il fut tour à tour auteur des motione les plus révo- lutionnaires, et exposé à en être lui-même victime. Enfin, accusé d'avoir participé ix la révolte du

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la germinal, il fnl arrêté et con- duit an château de Ham. Il en sor- tit, par suite du décret d'amnistie du aG octobre 1 795 pour les délits révolulioniiuires , et reprit son ^tat de itiédeciu. Il \inl alors à Mayence,^e fit attachera l'hôpital militaire de celle \ille, et y mou* rut en 1H07.

DUIIKSME (GciLL4rME-PHILI-

BERT, comte), iienleuanl-général, grautl-<iflicier de Tordre royal de la légiou-d'homieur, chevalier de Saint-Louis, en Bourgogne en i^Go, mort dans la campagne de "Waterloo, le 18 juin 181 5. 11 en- tra au service en 17J)4' et passa successivement par tous les gra- des. Les talens qu'il déploya, la grande bravoure dont il étiitdoué le firent remarquer, et il obtint en très-peu de temps le grade de général de brigade. 11 l'ut même, avant la fin de Tannée, envoyé à Tannée de Samhre-el- Meuse en qualité de général de division, et y fut employé d'une manière très- aclive sous le général Moreau. Blessé Tannée précédente en dé- tendant la torêt de Mormule, il le fut encore au passage du Khin, dans lequel il se signala particu- lièrement. Le général Duhesme fut successivement employé aux armées d'Italie, des Alpes, et à celle d'Espagne. Ne s'écartant ja- mais de la ligne tracée par ses de- voirs, il était aussi prudent que brave; il fut chargé de missions importantes dans la Calabre et la Fouille , dont les habitans s'é- taient révoltés, et s'en acquitta avec beaucoup de succès. Après la bataille de Marengo, dans la- quelle il rendit d'imporlans ser- TÎces^ il fut nommé grand- ofBcier

de la légion-d'honneur, et re^vt dans l'intérieur un commande- ment qu'il quitta bientôt pour se rendre en Espagne. Di!«grucié par Napoléon pendant quelque temps, le général Duhesme, ù l'époque des dangers de la France, reparut avec gloire sur les champs ae ba- taille; et la Prusse fut, en 181 5, le théâtre de ses noureaux ex- ploits. Au retour du roi, eu i8i4> le comte Duhesme fut employé comme inspecteur général d'in- fanterie dans la 16"* division mi- litaire. Napoléon étant revenu en 1 8 1 5, le général Duhesme, qui vit la France menacée de nouTeau par l'Europe entière, accepta le commandement des gardes natio- nales mobiles du Nord, suivit Na- poléon ù Waterloo, et s*j distin- gua. Mais enfin, trahi par la fur- tune, et contraint de se retirer, il arriva le 18 juin au village de Ge nappe , quelques hussards brunswickois le suivirent de près. Bientôt le malheureux général enveloppé de toutes part.**, tomba percé de coups. Lea^ hussards croyaient alors venger la mort de leur souverain, le duc de Bruns- wick-Oels,tué le 16 sur le champ de bataille. Les restée du général Duhesme, mort si glorieusement poui< la défense -de la patrie, fu- rent déposés près de Gîs nappe.

D13H013X (N.), maréchal-de- camp avnnt la révolution^ il en adopta les principes avec beau- coup d'énergie, et combattit pour elle lorsque son frère et son pa» rent se rangeaient au nombre de ses ennemis. Le général Duhoux fut nommé commandant du camp deSoissonsenaoôt 179a. Au mois de septembre suirant^ il défendit

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Lille contre le duc Albert de Saxe, et le mois d'après il tut destitué. Les motifs de cette destitution é« faientpéii graves, .«ans doute, puis- que quelque temps après ilTuteni' ployé dans la Vendée. Il n*y fut pas heureux. Le 19 septembre 17954 au combat de Saint-Lam- bert, les royalistes commandés par son frère, le chevalitr l)u- D0UX9 Iuienlevèr4*nt sonartilbrie et ses bagages. Étant à Paris, 11 Té- poque du i5 vendémiaire an 4(1^ octobres i;'95)9 il prit parti pour les sections contre la convention nn- tionale, et commanda une partie d<* leurs forces. Depuis lors, le gé- néral Duhoux a été perdu de vue.

DLHOUX (le chevalier), frère du précédent, adjudant - général d«- l'armée royalis'e de la Vendée, avait servi dans la cavalerie avant ta révolution. Le chevalier Du- houx était un des meilleurs ofTi- ciers des insurgés, et Tun de.s plus braves. 11 pérît lors de la déroute du Mans, en commandant Tarriè- re-garde qui escortait les blet^sés, dont il ne voulut jamais se sépa- rer dans le danger Oi\ les avait mis la victoire des républicains. Il é- tait à peine âgé de 5o ans.

D13H013X D'HAUTERIVE (N.), parent éloigné du précédent, beau-frère du marquis d'Elbée, et, comme lui. Tun des chefs des Vendéens^ Duhoux d'Hauterive , ancien capitaine au régiment de Cambrésis , chevalier de Saint- Louis, avait de Texpérience, du talent et du courage. Il fut très- utile à la cause qu*il servait. Mem- bre du conseil royal , puis gou- femeur en second d'un des pays .insurgés, il commanda h Beau- préau 9 et parvint à y établir une

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fabrique de poudre. Les succès des troupes républicidnes Tayant forcé de se réfugier à Noirmou- tier. ainsi que le marquis d'Eibée, ils y périrent tous les deux.

DLIGENAU ( Patrick ) , mem- bre du parlement d'Angleterre. en Irlande, en 1755, d'une famille obscure, il futélevé à Du- blin. Admis an bnrreau/irlandais, en 1767, il s'y distingua, et de- vint par suite (*Ofiseiller du roî, avocat-général du roi, et juge à la cour des prérogatives. Il a com- posé quelques écrits polémiques contre les papistes et en faveur du clergé anglican. Aussi la pro* tection des dignitaires ecclésiasti- ques fit-elle obtenir au zélé dé«> fenseurdes principes de la hau4e- \ église , la place de membre de la chambre des communes. Cepen- dant, ses déclamations contre les catholiques ne l'empêchèrent pas de s'allier à une femme de cette communion. Dui;;enau,au moyen des emplois qu'il occupait , avait amassé une grande fortune. II est mort à l'Age de quatre-vingt-un ans, en 1816.

DLJAKD1N.SATLLY(N.), at- taché:! l'administration des Doua- nes, a publié: I " Tarif chronologie' que des Douanes de l'empire fran* çais, i8o(), in-Zf"; 8' édit., 18 13, in-4°' a" Code des Douanes de l'em* pire français, 1810, in-4"; 5' Lé^ gislation des Douanes de l' empire français, 1819.. in-4*. M. Dujardin a en outre rédigé, de 1 804 à 1 808, le Journal typographique et biblio^ graphique,

DUJON (N.), a fait la guerre sous le consulat et <ous Tempire: ses talens et sa bravoure le fi- rent nommer capitaine de la garde

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impériale, et parvenir, en février 1807, au grade de chef d'escadron dans le même corpi». Devenu co- lonel du 4*"* réfçim<*nt de cuiras- siers en 1811 , il épousa, sur la fin de lu même année, M"* de Montfort. L'empereur consentit 4 ce mariage, et lui lit la faveur d'en signer le contrat. Chevalier de Saint-Louis, i\ Tépoque de la nombreuse création des membres de cet ordre, qui eut lieu au mois de juillet 1814 « il obtint, dans le mois de novembre suivant , le ti- tre de commandant de la légion- d'honneur. Il est colonel du 2"* régiment de cuirassiers de la gar- de royale, et par conséqucnt'ma- réchal-de-camp. Le gouverne- ment actuel a employé, avec suc- cès, cet ofllcier-général et son régiment , dans deux occasions diii'érentes , savoir : à Meaux et dans les environs de cette ville, pour dissiper quelques troubles manifestés dans les campagnes , à Tépoque de la désolante disette de 1816 i\ 1817; et à Paris, lors- qu'au mois de juin 1820, des ras- semblemens considérables pous- sèrent les cris de vive le roi ! vive la charte! Un ancien officier li- cencié ayant commis, en septem- bre 1821, une tentative d'assas- sinat sur la personne du colonel Dujon, a subi, pour ce fait, la peine capitale, peu de jours a- près l'événement.

DULAC ( Jean -Baptiste So- nyrr), dans le département de la Haute-Loire, en 1728, mou- rut le 2 août 1792. II fut avocat et conseiller du roi à Montbrison. 11 composa beaucoup de mémoi- res et d'observations , que l'on peut consulter arec fruits pour

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rédiger une bonne statistique de la ci-devant province du Forez; il a même écrit l'histoire des grands hommes de ce pays. Oti a enco- re de lui quelques productions sur la jurisprudence , sur les cou- tumes du Forez, ou autres sujets semblables, qui présentent peu d'intérêt, depuis que lu réfolu- tion a introduit un code de lois uniforme en France. H est égale- ment l'auteur deMémoires sur les Convuisionnaires. Cet ouvrage prouve que les fanatiques de tous les temps et de tous les pays sont incorrigibles.

DLLAGUE (Vwcbnt-Fbafçois- Jean-Noel) , à Dieppe le 24 décembre 1729, mérite une place distinguée parmi les savans qui ont perfectionné l'hydrographie. Professeur de cette science au col- lège de Rouen, il publia ^ en uo volumie in-8% des Leçons de navi- gation, qui ont été augmentées et réimprimées quatre fois. La pre- mière édition parut en 1768, etb dernière en 1792. Cet ouyrage, ainsi que V Abrégé de la théorie et de la pratique du, pilotage, compo- sé par le même auteur en 1787, est devenu livre classique pour les écoles de marine. On trouve aussi dans les Mémoires de l'aca- démie des sciences plusieurs ob- servations astronomiques faites par Dulague. Il était membre de l'académie de Rouen, et mourut dans cette ville, le 9 septembre 180 5, âgé de 76 ans.

DULAU(Jean-Maeib), archevê* vêque d'Arles, avait plus de 85 ans lorsqu'il fut nommé député du cler- gé à l'assemblée constituante. Éle- vé etnourridanslesprivilégêsdela noblesse et du sacerdoce, il n^é-

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fuit guère possible que^ dans un fige aussi arancé, ce pMai vou- lût renoncer A des droits quMI croyait incontestaliles ; aussi se prononça -t- il contre toutes les sages lois de rasscmi)léo qui ten- daient A constitutionnatiaer \n mo- narchie, et A ne plus reconnaître dans le clergé' un corps s^^paré de rétnt. Il combattit ses adversai- res par des dogmes qui commen- çaient Atoml)erfn d/;su^tudc. La raison Temporta, vi il fut vaincu. Heureux encore ^i, wpri'.» celte lutte, ce respectable vieillard se fOt retiré dans son dioc^Hc; mais son lèle apostolique ou d*autres motilV rayant retenu à Paris, il y futarr^tticn 179a, et conduit dans le couvent des carmes de la rue de Vaugirard. CN'ht que, le a septembre de lu hiAme année, ce doyen des archevêques de France fut massacré de la manière la plus épouvantable, et avec un raf- finement de cruauté dont non» é- parfçnon» les détails à nos lec- teurs. Il a laissé un Hfrucil de mandnncns et lettres pastorales, et quelques autres ouvrages ascéli-

Sues *n\ Ton retrouve les opinions ogmatiques qu'il hvait émises à lu tribune de rassemblée consti- tuante.

DlILAlîLOY (UAKnoN, comtbJ, lieutenant -général , grandV.roix de la légion-d*bonneur et de Tor- dre du mérite Militaire de DaviérCy chevalier de la Couronne-de-fer et de Saint-Louis, est le 9 dé- cembre 17O/1. II entra i\ 16 ans dans le corp^ royal d*artillerie, y fut capitaine en 1791; adjoint à rétal-inajor de Tarmée en 179a, il fut employé aux armées du Nord dansées deux qualités. La mCmo

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année, il fut chargé d^une mission en Angleterre pour la fabrication des armes. En 1 795, il servit dans les armées de TOuest, et en 179^9 il était chef d*étar-major dans cel- le des cAtes de Cherbourg. Il fut destitué comme noble à cette épo* que, et bientôt fut rappelé au ser- vice. La guerre de la Vendée était alors dans toute sa force. Le gé- néral Dulauloy prit part aux affai- res les plus remarquables, au dé- blocus de Granville, aux combats d*Angers, de Rangé, de la Flèche, et aux batailles du Mans et de Sa- venay, o\\ il fut blessé. Mi» en ré- quisition par le comité de salut public, il fit les sièges d*Ypres^ Nieuport, rKrluse, Bois-le-Dnc et Crave, et fut nommé général de brigade en reconnaissance des services qu*il avait rendus dans cette belle campagne du Nord. Ce fut lui qui présenta h la conven- tion, A la fameuse séance du 8 thermidor an 5,1a capitulation de la ville de Nieuport, défendue par les Anglais et par les émigrés. En 1795, ce général fut appelé au- près du comité de salut publio pour être employé A la direction du mouvement des armées. En Tau /|, il commanda FartUlerio des armées du Nord et de Sambrc- et-Meuî»e réunie!*, et eut le mCmè commandement A Taile droite do Tarmée d*An{;lelerre. Il fut en- suite chargé extraordinairement des places de Luxembourg,Maes- tricht et Venloo. En Tan 7, il commanda Tartillerie de Tarmée de rOuest, quMl quitta pour so rendre eu Italie, il fut chargé de la défense de Tortone et du commandement de Gènes et de la Ligurie. Il passa ensuite ai

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Ior< qu'il eotra dans la maison des chanointî-i réKulifrsd- la i'ri- nitê« où. trciis ans après « il fit pri)re^>ion. Il >'ap|>iiqua i^ingiilir- mnenl u rôlîhle ile? bt-llo^-lrt- tres et de la tliénloj^ie et î»iir[Kï5- sa bientôt ses» niaitrcs e! se< ron- fren * da:is les disputes de Ver^n- thmr. Fier de î-a suptriurilê, il ne ménagea personne, et «e fit dès Its un malin plaisir de dé- chirer la guerre aux jésuites: *cul coiitre tant d'adversaires, il de- yiiil I objet drs persécution* de ceux qu'il i herchail à convaincre par une lopique serrée, et finit pnr deniamler à quitter 1rs trini- taires pour pa>serrhtz Us moines de (lluny. S'a.viUît pu obtenir ce chnngenient, il crut qu'il trouve- rait de< ressources dans les let- tres: il abaiid-inna sa niaison re- ligieuse et \int réfugier à Pa- ris. II V saisit bicjitnt focrasion d'exercer sa pbnne maligne con- tre des hommes pour lesquels il avait une antij^athie innée : l'ar- rêt t'.Hidrovant que le parlement de Paris lança, au mois d*août 1761 , contre les jésuites, lui four- nit son sujet. Ce fut à cette épo- que qu'il publia sa viruli nte sa- tire, intitulée f/r.\'///7/.///<'5 . dont il donna U!ie seconde édition , l'année suivante, à Amsterdam, avec des additions considérables. Dulaureus s ét.tit réfugié dans cet te ville, craignant , avec raison. les poursuites qtie la police fit faire à Pari** contre l'auteur de cet écrit. Grouberd (îniubental, son ami. que l'un supposait être son collaborateur, et qv.'i ne s'é- tait point é\adé, en îut quitte pour un mois d empiis:»nneuient à la fiasliilc j taut la justice de ce

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temps était douce et paternel- le. Dulaurens est auteur du Com- ptrc Matthieu* oh ies Bisarrures i/t'rvsprit humain. Les latalistes, les athées y les déistes, les faux dévots, et les gens qui ^e tar- guent de philosophie sans coo- naissancc de cause, peuvent trou- \er dans ce li\rc des persoauages et des opinions selon leur goût : c'est un miroir beaucoup de Dit'ços , de Co m pires et de JeriH mes de nos j«iurs doivent recon- naître leurs caractères. Quant au père Jean de Dom fronts il a beau- coup moins d<f S* sies que les au- tres acteurs de ce roman philoso- phique. Dnlaurens a composé deux poëmes en dis-huit chants chacun dans lesquels on admire la lecondité de l'imagination de cet écri\ain : le premier a pour titre, le Balai, et le second; la Chandelle d'Arras, En élaguant de ces poèmes héroï-comiques le dévergondage des idées, qui« tou- tefois^, fait sourire le lecteurmal- gré lui, on est obligé de conve- nir qu'ils ne manquent ni de rime ni de raison, et que plus d*uQ poète de nos jours n'est pas fô- ché de les trouver quelquefoi:isou5 sa niahi. L'A tin moderne^ au- tre production de Dulaurens« est une critii{ue,en style un peu plus que libre, des ridicules, des pré- jugés, des mœurs et des coutu- mes bizarres, observés par Tau- teur dans ses vov agrès. L'un des chapitres de ce livre iDe quelques r il 1rs f ai paisê ^ est digne de remarque: il a pour épigraphe ce vers d'une vérité frappante :

1 n \ <\V: g a l iVn ni il bien de* totU^es.

Ce livre contient d'ailleurs des a- uecdotes extrémcLûent curieuse;.

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rAcontées d*nne manière très- pliiiftant<9. Imirre 9 ou la Fille de la nature^ quo Diilaurenu fit paraître H La Haye 9 en 1774» ffit un ro- man rrmpli dMntcrôt «et (l*obpcr- valions que le» naturalidtefi n^nnt point ilédaignée» : A Tépoque de la puhlicalion de ce livre, beau- coup de genti se méprirent Hur kou atitenr, et rattrlbuvrent A den ^n- raufi d'un tout autre gonre rpir f-i'lui qu'avait adopt/; l'infortunr Dul'iuren». On a <*n(;ore de r«*t ^rrivain 9 rjCvanffile de la Rnlnon^ que Ton n confondu dnufl quH- que» /'orits de V^ltairr, impriin/!i<i fU 17H4. Je nuh purelle^ bintoir» véritable, 17O7. Les Almn dans les Cérémonies relif^ieuses^ 1767, in- \f. J/Anti^Papismerérélé^ >7^»7» in-H*. La Férilé, dùdi/ie A J.-J. Aous^eau 9 etc. 9 etc. Dulaurcn» avait, dit-on, de Tambition, et fw'pcndant il fut pauvre toute na vif!, f;t mourut malheureux. A- prèii avoir erré dani« la Hollande ,

imrroiiru le payn de Liège , bn- M Francfort et Mnyrnre, il fiit arrfîté dune cette d«;rniére ville , une rbambre ecclésiastique s'érigea en tribunal pour le juger comme auteur de livres anti-re* ligieux, et le condamna, le 5o août 1707, A une prison perpé- tuelle. Il fut enfermé dans ime maison de prêtres « dite de ilfa- Hahnrn^ ort il termina une vie o- ragense et p/'uibbs dans le cou- rant de itî;7* à l'Age de prés de quatre vnigts ans.

l>l)L()N(f ( Loris- Ktiknnk, ra- non), le la octobre 17H0, A Hosriay* département de TAnbe, fut appelé de bonne heure dans les rangs des braves il se Ht rc- marquer^ et mérita par se» lalcns

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et son courage les grades et les titres dont il fut décoré. Au mois de pluvIAse an 0 (170H), n'étant encore que lieutenant de hus- sards, Il se distingua d'une ma- nière brillante au siège d'AncAne. A l'affaire du 9 brumaire an 9, atteint déjA de deux coups de feU| il combattait encore avec la plus grande intrépidité^, mais une troi- sième blessure le mit dans l'im- possibilité de ne défendre, et put seule lui faire quitter le champ de bataille. Nonuné commandant do l'eMai-o, Jl Houtint dans cette vil- le, an moment oTi une partie de ritalie étiiil insurgée contre les Franrais, les,itta<pies des Anglais et des insurgés réunis, et ne rendit la phuT que par mie capitulation h(»riorable, après avoir fait pour la (!(mHerver tout ce qu'exigeait rhrmneur. dette belle défense va- lut au commandant Dulong les félicitations de rarmée, qu'il re- joiguit avec ses vaillans compa- gnons d'armes; et, lorsque plus tard il eut, dans le Valais, l'occa- sifm de se présenter devant le premier consul, le héros d'Italie et d'Kgypte lui adressa ces paro- les flatteuses : « Dulong, j aime les braves, et vous en êtes un. » ^ Le commandant Dulong fut nom- mé succesMÎveroent, le la avril 181 5, général de brigade, officier de la légion -<rhonnetir et 'baron de l'empire. Il a été conservé sur la liste des oITiclers-généraux en activité, après la réorganisation de l'armée en iHifJ. ,

Dtl MANIA NT (Jp,ai«<Aivdii& llornr,4iN],né A (ilermont, dépar- tement du lNiy-de-DrMrie,en 175/1, devait suivre la carrière du bnr- rcauy pour laquelle ses parcns.

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qui appartenaient à la robe. Ta- iraient élevé: mais ses dispositions naturelli*9 en décidèrent autre- ment; il se fit comédien et prit le nom de Dumaniant, Après avoir joué pendant quinze ans les piè- ces des autres, il se crut capable d'en composer lui-même, et il y réussit; il était monté sur le théâ- tre en 1778 et le quitta en 1793, époque à laquelle parut sa jolie comédie de Guerre ouverte^ ouRu' se contre Ruse^ dunt le dénoû- ment a quelque ressemblance a- vec celui du Barbier de Sécilie, de Beaumarchais, et que Fahn; d*£- glantinc a imité dans sou [rilri- gue Epistotaire, M. Dumaniant a l'ait quelques autres pièces qui n'ont pas le mérite de la premiè- re, mais qui toutes portent Tem- prcinte de son cachet; elles ont cette force comique (i'/.f comica) qui déride les spectateurs; par exemple, trsintrigans, ou AsHaats de fourberies, le Médecin malgré tout le monde, et surtout Rico, que la bonne société et les hommes de goût condaument et vont re- voir avec plaisir. Le Dragon de Tliionville^ comédie de circons- tance, fait honneur aux talens et au patriotisme de M. Dumaniant. La Journée aux aventures, la Loi de Jalab, et la Nuit aux aventures, pièces du même auteur, rentrent dans la classe de celles dont nous venons de parler; la dernière est un tableau fidèle dti genre et des mœurs espagnols. Indépendam- ment des productions dramati- ques que nous avons citées, M. JDumaniant est auteur d'un poë- me en trois chants intitulé Her^ dès, suivi de la Création de la fem^ me, publié en i8o5^ 1 vol. in-S''.

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On a encore de lui : Trois moit de ma vie y ou l'Histoire de ma famille; 1811, 5 vol u\-\^\ dos Moyens dB prévenir la décadence de tari du co^ médien, un vol. in-8% i8i3.

DUHANOm (U Pbllet, gom« te), issu d'une famille du dépar- tement de la Manche, qui comp- tait plusieurs oflîciers dan# la ma- rine française , embrassa cette carrière dans laquelle il débuta» en 178^), par le simple grade d'é* lève de port. Il ût eu cette qualité une campagne à Saint-Domiu§:ue9 et devint lieutenant de vaisseau au commencement de la révolu- tion. Son oncle Pléville Le Pellej, ministre de lu marine à cette épo- que, ne tarda pas à le faire nom- mer capitaine. Devenu contre- amiral, il resta témoin, le 31 oc- tobre i8o5, dufimeuz combat na- val deTrafalgar; il y commandait Pavant-garde de l'escadre françai- se, et ne prit aucune part à laba* taille. Traduit par-devant no con- seil supérieur chargé d'examiner sa conduite dans cette affaire» il y fut acquitté. Rentre en raerpeu de temps après, il soutint avec sa division, non loin de Rochefor^ un combat que lui livrèrent les Anglais, et dans lequel il se signa- la. Il y fut blessé grièvement, et fait prisonnier ainsi que les vais- seaux qu'il commandait. Il ren- tra en Frange sur parole, et il continua d'être employé sans ob- tenir de succès. Il essuya de nou- veaux revers ik Dantzick après la campagne de Russie, fut pris une seconde fois et conduit prisonnier à Kiow. Ce fut qu'il apprit la rentrée des Bourbon en France» et qu'il donna son adhésion à la déchéance de Napoléon et à tou5

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les actc9 qui s'ensuivirc^nt. M; Ditmanoir , mieux inspiré sans doute, et plus heureux dans les conseils qu'à la guerre, ayant été DODiroé membre de In chambre introuvable de 1 8 1 5, eut la gloire d'j Toteravec la minorité.

DUHIAAEST (Râmbebt), naquit à Saint- Etienne y département de la Haute- Loire, en 1750. Il tra- yaillait dans la manufacture d'ar- mes de ce pays, et montra de bon-i De heure de grandes dispositions pour le burin, qui lui servit d'a- bord à embellir des poignées d'é- pées et des platines de fusils. Quel- ques connaisseurs lui ayant fait entrcToir qu'il pourrait employer plus utilement ses talens en les appliquant à des matières plus précieuses que le fer ou l'acier, Dumarest vint à Paris, des orfèfres lui conGèrent quelques ouvrages d'or et d'argent qu'il ci- sela de manière k mériter l'atten- tion des gens de l'art. Le chef de la manufacture d'armes de Birmin- gham, BouttOD^ qui voyageait a- lors en France, ayant eu l'occa- sion de voir le travail de Duma- rest, le détermina à le suivre en Angleterre^ il lui fit de très- grands avantages pour le fixer dans sa manufacture en qualité de premier grivenr. Dumarest y res- ta deux année>; mais au premier bruit de la révolution française, il reyinl à Paris. Les encourage- mens d«»nnés à cette époque par le gouvernement aux artistes de tous les genres ailimèrent son ci- seau, et ses premiers ouvrages furent des chefs-d'œuvre. La trie de J.-J. Rousseau et le bu.'-te du premier des Brutus, dont il avait fait des empreluies de médailles^

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lui donlièrent un rang difitingué parmi les graveurs numismati- ques, et lui valurent un premier prix, qui lui fut décerné à l'unanî- mitédessuffrages.par ie& membres du jury académique. Dum{irest a trop peu vécu pour la France et pour son art. Il n'est rien sorti de ses mains d'imparfait, mais il tra« Taillait avec lenteur, jugeait lui- même ses productions, et lors- qu'il n'en était pas content, les brisait et les recommençait. En- fin il suivait à la lettre les précep* tes d'Horace:

Hâtez-roos lentement « et sajis perdre conrage Vingt foissarlemélierremettezTotreonrrage.

On a de ce graveur célèbre :\' les deux médailles de J.-J. Rousseau et de Brutus, déjà citées; 2" Une grande médaille sur laquelle le Poussin est représenté; '5" La mé- daille du conservatoire de musique, qui porte la figure en pied d'Apol- lon, d'après le modèle de M. Le- mot; 4* La médaille que l'institut distribue à chacun de ses mem- bres, et qui représente la Minerve dwmusée du Louvre; 5" Une au- tre médaille du Poussin d'une nwindre dimension , mais jugée plus parfaite que la première ; (>" La petite médaille d'Esculape, > qui n'avait d'abord été frappée que pour servir de jeton de pré- sente aux membres de l'école de médecine , et que les amateurs ont placée soigneusement dans leurs cabinets; 7" enfin, la compo- sition et le modèle de la médaille de la paix d* Amiens, Dumarest était membre de l'institut, et se propo- sait de graver les portraits des grands hommes qui ont illustré la France, lorsque la mort le surprit le 4 avril 18069 à l'âge de 56 ans.

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DUMARQUEZ (Louis-Joseph) naquit t-n 1760, à Egucrchin-lez- Donay, département du Nord. Il étnil au conimencoment de la roTolulion iDoine à rabbayed*An- court, il jouissait de toute la considération due à Thommc qui

Î'oint aux vertus de son état, de 'esprit, des talens, et un carac- tère honorable. Il adopta les nou- velles opinions, persuadé qu'une vérilahle liberté peut seule assu- rer le bonheur des citoyens. Se sentant peu propre aux affaires, il refusa toute espère d'emploi; mais du fond de sa retraite, il servit la chose publique par ses écrits. Nous voudrions pouvoir rappeler ici les chants pleins de force, de ch^ileur et de poésie qu'il composa pour eunammcr le cou- rage de ses concitoyens, et les dis- cours éloquens qu'il prononça à diverses époques de la révolution. Une partie de ses œuvres p été imprimée avant sa mort, arrivée en 180 5, sous le titre de Délasse- mens d'an paresseu.r. Il serait à désirer que sa famille se détermi- nAt i\ publi(ïr celles qui sont en- core inédites.

DUMAS (Retïé-Fbançois), à Lons-le-Saunier, département du Jura, était avocat dans cette ville î\ l'époque de la révolution. Cet homme froidement sangui- naire fut un de ccuxquî, par leur caractère éminemment atroce , outragèrent la plus belle des cau- ses. Appelé ù Paris, après la jour- née du 10 août, la faction des ter- roristes de ce temps le jugea di- gne de servir ses épouvantables projets. Nommé d'abord vice- président, et bientôt après, prési- dent de l'une des sections du tri-

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bunal réyolulionnaîre, il 7 égala et surpassa peut-être en cruauté . Fouquier-Ttnville et Cofllnhal. Nous allons citer le trait suivant qui le peindra mieux <{ue dos pin" ceaux, plus exercés à retracer les actions glorieuses que les crimes de nos contemporains. Une dame octogénaire ( la maréchale de Noaiiles), assignée au tribunal de Dumas, et n'entendant pas les questioi^s qu'il lui adressait, ne répondait que par ces mots:Çll'^<^ ce que x>oas dites? Foucault, l'un des juges, s'étant aperçu que cette dame était sourde, en aver- tit Dumas, qui dit alors en riant: Eh bien, elle a conspiré sourde^ ment» Ce monstre, conserva jus- que sur l'échafaud Tinviolable attachement qu'il avait voué à Ro- bespierre, et subît avec lui le der- nier supplice, le la thermidor an a de la république ( a8 juillet

DUiMAS (Jean-François), frère aîné du précédent,exerçait comme lui la profession d'avocat à Lons- le-Saunier, et présidait Tadminis- tration du département du Jura, enm^me temps que. son cadet pré- sidait le tribunal révolutionnaire. Patriote éclairé et de bonne foi, il se distingua par la sagesse et la modération de ses principes. An moment de la plus grande terreur, des députés de la convention s'é- tant présentés '^ Lons-le-Saunicr pour y remplir leur mission, Du- mas refusa de reconnaître leurs pouvoirs, et les fit conduire par une force armée jusque suç les frontières du départemen"i du Ju- ra, dont il leur interdit l'entrée jusqu'ù un nouvel ordre de cho- ses. Déclaré rebelle pour ce faiti

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ainsi que 5es co-administratelirs, il évita la mort par la fuite, et ne refint plus ù Lûns-Ie-SauDier,oûle nom de son frère était en horreur. Dès qu'il put reparaître en France, il se retira dans le département de l'Ain, et mourut à' Trévoux en 1795. Il est auteur d*un discourir, couronné par Tacadémie de Châ- lons-sur-Marue^ sur les Moyens de perfectionner l'éducation des jeu- nés demoiselles. On a encore de lui : l'Esprit du citoyen, in-8% 1783, cl une Adresse aux états- généraux et particuliers sur l'ori" gine de l'impôt, 1789, in-8% Il y a un singulier rapprochement à faire entre les deux frères Dumas et les deux frères Coffinhal. {Fojr, ces derniers articles dans le 4"' Yol. de cette biographie ).

DUMAS (Charles-Louis), na- quit à Lyon, département duRhô- DC, en 1765, et mourut le 5 avril i8i3. Médecin célèbre, il a trop peu vécu pour la science et pour l'humanité. Sun père, chirurgien d'un grand mérite, Tenvoya tout jeune encore à Técole de Mont- pellier ; il y suivit le cours du professeur Grîmaud , et devint bientôt son émule et son ami. Les progrès de Dumas furent si rapi- des qu'il obtint à 19 ans le titre dedocteur.llconcourut, en 1788,

I>our une chaire de professeur de a Faculté de Montpellier; et Tun- oée suivante, pour la place que Sabatier avait laissée vacante par sa niort. Dans ces deux occasions on lui décerna le premier accessit. Un troisième concours ayant eu lieu après la mort de Grimaud, mois sonnéàlafleurdel'^ge, Dumas $e mit encore sur les rangs et fut coaronni du même succès. L'en-

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vie de s'instruire et de connaître les hommes qui jouissaient d'une grande célébrité à Paris, Tattira dans cette ville. Il y fréquenta les savans médecins, et satisfait de leur estime et des honorables suffrages qu'ils accordèrent à ses talens, il partit pour Lyon, pré- cédé d'une réputation justement acquise dans Tart de guérir. Em- ployé à THôtel-Dieu , chaque jour, il rendait d'éminens servi- ces, les désastres qui suivirent le siège de celte ville ne l'épar- gnèrent point, et, comme tant d'autres de ses compatriotes, il fut jeté dans les prisons. Echappé miraculeusement par les soins d'un ami, il s'enfuit i\ Toulon, demeura quelques mois dans l'hô- pital de la marine, d'où il passa à Grenoble, en qualité de méde- cin de l'une des divisions de l'ar- mée des Alpes. Atteint d'une ma- ladie grave , il fut obligé de re- tourner à Montpellier,après moins d'une année de séjour dans un pays dont il emporta les regrets. 11 obtint, en 1795, la place de professeur d'anatomie et de phy- siologie à l'université de celte ville; et illustra celle chaire par ses leçons et par ses ouvrages. 11 fut édileur d'un Cours complet de fièvres que Grimaud avait laissé en manuscrit; Dumas y ajoata un discours préliminaire, qui n'est inférieur ni au style ni i\ la doc- trine de son premier maître. 11 traduisit avec Petit- Darson VEs- sai sur la nature et le traitement de la phthisie pulmonaire, parThomas Reid, 179a, in-8°. Pendant qu'il était à l'Hôtel- Dieu de Lyon, il avait déjà publié une Disserta^ tion sur la nature et le traitement

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Ta. sur la fin de mai iSu^j «V la jonction de Tarméc d'Italie avec la grande-armée; il était au pas- »A^e du Danube, exécuté le 4 j^îl- let; ÙL la bataille de AVagram , des 5 et 6 ; et fut chargé de faire exé- cuter les conditions de Tarmis- tice deZnaïin, signé le la, et i^ la suite duquel il fut décoré de la grand croix de l'ordre du .Mérite- militaire de Maximilien -Joseph. Nommé intondiinl-f^énéralde l'ar- mée, lors de la fatale expédition de Russie, il échappa aux désas- tres de cette campagne ; mais moins heureux à la bataille de Léipsick, il y fut fait prisonnier le i8 octobre i8i5, et ne revit la France qu'à l'époque de la ren - trée de Louis XVTII. Il dey int con- selller-d'élat honoraire, fut nom- mé l'un des commissaires de la vé- rification des titres des anciens officiers, et ensuite directeur-gé- néral de la comptabilité des ar- mées. Le roi le* créa , au mois d'août i8i/|, commandeur de Tor- dre de Saint-Louis, et sur la fin de décembre, grand'croix de la- lé- gion-d'honneur. M. Dumas ayant repris ses anciens titres, et d'au- tres encore que Napoléon y ajou- ta, après son retour de l'île d'El- be, le roi, par décision du 4 ^< p~ tcmbre i8i5, ordonna que le gé- néral Dumas serait mis à la re- traite. 11 jouit de la réputation d'a- voir parlé de la guerre en écri- vain judicieux et profond; de la paix, en philosophe éclairé; et d'a- voir combattu avec la valeur, le sang-froid et l'habileté qui distin- guent éminemment les généraux français. I\l. le comte Mathieu Du- miis est l'auteur d'un grand nom- bre d'ouvrages parmi lesquels

DU\I

nous citerons les suivans : Précis des événemens militaires, au, Essai historique sur la guerre présente, a- vec des cartes et des plans, 180O9 in- 8*; Précis des événemens ndH» tairesj ou Essais historiques sur les campagnes de i^QQà 18149 avec un atlas, a vol. in-8*; etc. j etc.

DU Al A S (ALEXAMBBE-Dirr-DB- la-Pailleterie), homme de cou<^ leur, général de division, à Jé- rémîe (Saint-Domingue), le-sS mars 1762, fils du marquis A- lexaudre-Davy-de-la-Paîlleterie , et d'une femme africaine. Son pè- re, riche colon de cette île, le fit élever avec soin; mais entraîné par un penchant irrésistible vers le métier des armes, le jeune A- lexandre s'engagea à l'âge de i4 ans dans le régiment des dragons de la Reine, et, sous le nom de Dumas , mérita bientôt sur le champ de bataille , par des actes de la plus haute valeur, tous les grades qu'il obtint. Au camp de Maulde, en 1792, Dumas, briga- dier de dragons, fut envoyé en reconnaissance, tomba dans une embu^^cade de chasseurs tyro- liens, les intimida par son coura- ge et ses menaces, ramena treiie prisonniers au général Duraou- riez, qui le nomma d'abord ma- réchal-des-logis, et quelques jours après lieutenant de hussards. Placé ensuite avec le titre de lieu- tenant-colonel ù la XHe d'une lé- gion franche de cavalerie améri- caine, composée d'hommes du Midi, il menait tous les jours ses jeunes guerriers au feu. Sans ces- se employé aux avant postes, il se distingua particulièrement à Mouvian, prés de Lille, où, ai la tOte d'une patrouille de i4 hotn*^

niea, il fondit sur un poste de 4o soldatH holiandaiti» eu tua 3 de sa uiaint flt 16 priduuuiora ot di^tper* sa Iti reste. Nonuaé gvuûral de bri- gade aprè;« cette actioud\iulut«U' 3() }UÎUet 1793) il fut chargé de la dé* fetiï'e de Puul-à-Marque , et du maintien des coinniuniratious de raruieeeutreDouaietLillc.il 8e si- guala encore pendant celle caui)m« gtie, par de beaux laits d*anueâ,qui lui valurent le grade de général do dîviâion» au mois do septembre même année. Dumas passa raïuiée suivante «k Tannée des Alpes» et enleva, à la tête de sa colonne* les redoutes placées sur le mont Saint-Beruard, défendues pur les Piémuntais. Le mont Cénis fut bientôt conquis avec la mOme va- leur; les cnuemls y abandonnè- rent aux vainqueurs leurs baga- ges» 38 pièces de canon et 1700 prisonniers. En 1797) le général Dumas commanda une divit>ion de rannée d*ltalie sous les ordres du général fiona|Mirle. Employé au blocus de Mantoue, il lit 700 prisonniers sous cette ville, eut deux chevaux tués sou:» lui dans UD«s sortie du général Wurmseri qu*il battit et forya de rentrer en désordre daus la forteresse Au combat de Tramin« la victoire é- tant un niuinent incertaine, legéné- ral Dumas se précipitadan^ le villa- ge» enleva le^ canons, fil Goo pri- sonniers, et décida le soicès de la journée. 11 pas^a ensuite avec sa divi>ion dans le Tyrol, sous les ordrt'st du général Joubert. A I af- faire de Brixen, voyant renneiAi pr't à s*eniparer d*un poni qu'il était important de déiVndre* et la cavalerie fran^ïui^e se trouvant plus éloignée que celle des Au-

VI.

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trichiens, le général Dumas court i\ bride abattue, arrive le premier sur le pont, s*y place eu travers avec son cheval, barre ainsi le passage, soutient seul les efforts de la cavalerie ennemie, tue5« hommes, eu met plusieurs au- tres hors de combat, reçoit troi» blessures graves , mais doune aux sien» le temps de le rejoin- dre, sauve le pont, et met Tenue* mi en fuite. C'est en rapprochant ce trait d'héroïsme moderne de Taetion célèbre d'un Romain que le général Bonaparte dit, Tannée suivante, en présentant Dumn^ an directoire-exécutif: u Citoyens » directeurs, j'aiThonneurde vous

présenter ici Tlloratiu» Codés

du Tyrol. » A Tattaque de Ta gor- ge d'inspruck, Dumas, ù la tOte de sa division, chargea une co- lonne ennenrie, la battit complè- tement; peu de fuyards s'échap- pèrent, le reste fui tué ou pris» ainsi c^ue l'artillerie et les bagages. Le général Joubert avait dit di\n> son rapport ; « Le brave Dumas, la «t terreur de la cavalerie autri- « chienne , a eu son cheval tué »sous lui; il ne regrette qu'une » paire de pistolets précieux que «lui avait donnés le directoire. a Mais lendemain de TalTaire, le général autri'diien Kerpeu ren- voya ces pistolets avec une lettre il assure son ennemi de son estime, et le félieile sur sa bra- voure. Le général Dumas eut queluue temps après le comman- dement en chef de Tannée duT}'* roi, et, après la paix de Campo> Ir'ormio, le gouvernement de la province du Trévisan. Lors de l'expédition «TÉgypte, il com- manda la cavalerie de Tarméci

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Mndi-iil. M. Diiiiirril a publié pour J'ciiM i(;iicmeiU des lycoos un Trai- te vit ment aire d'histoire naturelle, i8o;, '1 M>l. lu-ÎS', îM'ec phinchos; Zovloiiie auulytique, ou Méthode naturelle de elasxi/ieation des «///- mauj', rendue plus facile à l'aide de tableaux synoptiques, 1S07, îfl- 8". Colluboralciir «In Dictionnaire des sciences naturelles, in-8"*, M. Duméril a l'ail paraître dans diffé- rens ouvra^j^us périodiques de la Faculté de médecine un grand nombre d'observations et de Mé^ moires très-utiles aux scitnces qu'il professe.

DLMERSAN (N.), son vérita- ble nom est Marion; mais son pè- re n'étant cité dans les Mémoires de r[ndei\uc sous le nom de Du- n:ci>an. qui le distinguait de ses IVèros. eVst ce imm que >1. Marion iilsa cru devoir adopter. II naquit eu ij'bo^ati cliâteau deCastelnaUy prés (i'Usou'liin, département de rindre. Attaché depuis 1795 au cabinet do mcdailles et antiques de la bibliothèque du roi, Al. Du- mer<an a publié comme numis- mate et archéologue : i' Destrip- tien d'un médaillon inédit de la vil- le d^Lry.r, Paris, 1810, în-8% 2 vignettes ; '2" Numismatique du voyaine tiu jeune Anacliarsis^ou mé- dailles des beauté ttmpsde la Grèce, 2 voK lu-S*** ()o phincbeS) 1818 : A. Landun est éditeur de cet ou- vrage, o" Notice des monumensex- /ioses dans le cabinet des médailles ci anIiquiS de la bibliothèque durai, « le, un vol. in-8', 1819; li"' édi- liuii au'i^nîcntée, un v(»i. ii»-S" a- \ Cl" /| 2 piancîies, 1 822; 4" Tablet- les numifimatiqtics, ou les médailles ;:i)pliqii('es à la litfèrature et aux uits, ouvrage imprimé en 1821

DVM

dans la Revue êmychpédique, dODt Tauteur est collaborateur depuis 1810; 5* Plusieurs amrles iCtr- rhéologie et de numismûtlquB dmu le Magasin cn4jclopédiqae]U6(\u*tti 1817. Il a encore publié, en 18089 Précis historique sur Bngurrrtmd de tdontrelet et sur ses chroniques, di^cours qui a remporté le prix proposé par la société de Cam- brai; et en 182a, 3 ?ol. tb-ia, un roman philosophique sous le titre du Soldat laboureur. Al. Dumer- san est auteur, soit »eul« soit comme collaborateur, d*un grand nombre d*ouv rages dramatiques représentés sur difierena théAtres de la capitale. Nous allons en ci- ter les principaux, dont le nom- bre est encore assex considérable pour rendre cette nomenclature un véritable objet de curiosité; d'ailleurs, quoique tutis les colla- borateurs de M. Dumersansoifut connus, tous ne sont pas appelés cependant à occuper une |.lace dans la Biographie des ContfimpO' rains. Il a donné à rOdéon,\arec M. Désaugiers, le Vatet item' prunt, ou le Sage de 18 ans; arec Al. Merle, U Fêle if un bourgeois de Paris, en 5 actes ; seul , ia peti- te Rose, en un acte, et les Cotné^ diennes, au^sl en un acte ; au théâ- tre du Vaudeville, avec M. Joseph Pain, Théophile, en un acte; k. Chaumière moscovite, en un acte; le Roi et le Pèlerin, en a actes; B^ voit, ou le Pauvre deN. D,, en a actes; les Mines de BeaujonCy en 3 actes; avec M. Aougemont, le pauvre Diable, ei\ a actes; la Visi- te du Prince, en un a<;te; avec M. Bouilly, la Belle au bois dorment, en 2 actes; Robert-le-Dieble, en 9 actes : avec M. Dartois, le Néces-

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jt€Uré et le Superflu, en un acte; a- * rec M. i^ewrin, les Charedes en action, en un acte; ^eul, ie petit Pécheur, en un acte; l'Original de Pourceaugnac, en un acte. Au tbéûtre des Variétés, il a composé seul i* Intrigue sur les toits, en un acte; Diane de Poitiers, en a ac- te*; Cadêt^Roussel beau-père, en a actes; ie petit Chaperon rouge, en un acte; t'Intrigue hussarde, eo un acte; les Saurs de charité, ou deua Matinées, en 2 actes; Gar- gantua, en un acte; le Tribunal des femmes, en un acte; M. Bonen- fimt, en un acte; le Tyran peu dé- licatf en 5 actes; le Grelot magi^ quê, en un acte; avec M. Brazieri Maître André et Poinsinet, en un acte; Sage et coquette, en un acte; Jocrisse grand-père, en un acte; i' École de village, en un acte; le vieux Berger, en un acte; le Coin de Tws, en un acte; les Bonnes d' en- fans, en un acte; le Soldat labou- reur, en un acte; le Valet de fer- me, en un acte; avec M. Scwrin, leê Anglaises pour rire, en un ac- te; les Amours du port au blé, en un acte; arec M. Merle, Jocrisse chef de brigands, en un acte; avec MM. Merle et Sewrin, la Laitière suisse^ en un acte; une Heure de prleon, en a actes; les Intrigues de la Râpée, en un acte; avec M. Georges Duval, le Pont des Arts, en un acte; Dorât et Fade, en un acte ; avec MM. Désaugiers et &oug;ennont, Turlupln, ou les Co- médiens du i6* sièclcy vv\ un acte; avec M. Rougcmont,/eT(7r.Y/n, en un acte; nvec M. Lafonlnlne, la Chercheuse d'esprit dfFavart; pi nu, une douzaine d^untres pièces en société avocdifTércns auteurs. Au théAtre de Molière, M. Botte, ou

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le nouveau Bourru bienfaisant, co- médie en 4 actes; la petite Revue, vaudeville en un acte. Au théâtre delà G(iiclé% les quatro Adam, pa- rodie en un acte; Alphonsine, ou la tendresse maternelle, clranie en 3 actes; les Valets en goguette, vun- deville en nn acte. Au lliéâlie de la Porle-Saint-Martin, avec MM. Merle et Brazicr, les deux Phili- berte, vaudeville eu a acte»; avec M. Brazicr, Jehan de Saintré, vau- deville en 3 actes; Zoé, vaudevil- le en nn acte. Certes on ne peut sVmpt^clier de reconnaître que M. Dnniers^n, fidèle an précep- te (le Boileau, sait avec une gran- de iacilité

r«»icr du grave au doux, du plaiianc au Mfvtlre.

DDMËSNlL(MARii:-FaANçoisE) naquit à Paris en^i^iS, et mou- rut ù Bonlogne-siir-Mer en i8o5. Cetteaclrice célèbre qui a qnittéla scène, il y a près de 5o ans, n*ap- partient K notre époque que par des réminiscences et par les tra- ditions théâtrales qu*ellc a lais- sées. Voltaire, Kontenelle,La Har- pe, Dorât, Grandménil, La Aive et quelques outres, témoins des succès et des talens de M'^' Du- mesnil, ont offert le tribut de leurs éloges à cette reine de la scène française. Rivale de M^'' Clairon, on dit qu'elle la surpassait dans les rôles de mère. Elle avait com- mencé, tort jeune, sa carrière sur le théâtre de Strasbourg, et n'a- vait pas plus de a4 ^"^ lorsqu'elle vint débuter A Paris par le rôle de Clylemneslre dans Iphigénie en Autide. Ce tut elle qui créa le rôle de Mt^rope, et Voltaire en fut si content, qu'il dit dans sa cor- respondance : « Ce u'est pas mo i » qui ai fait la pièce, c'est M"' Du-

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déjà violée irexistcrait pluf. Il fonda SCS nrguinens sur lus opi- nions émises précédrniment par les défeiisenrs dn projet, iMM. Cu- viiT, Siinéon el Liiiné; et aprè8 nvoir l'nil .«entîr, avec antant de vérité que de forcd les avantages (|tiirésullcnldcsinstitiilions fixes, il insista sur la nércssilé de ne pins se joncr de la foi des ser- mens : « J'ai jnré, s'écria-l-il, fi- » délité au roi, obéissance à la 4 charte; en détendant la charte, »^; suis fidèle an roi. Je vote con- » tre un projet de loi qui détruit la » charte. » Quand la commission dn hudgel, en juin 1819, proposa de relraïu'her r>oo,ooo francs sur 1rs *i«ooo,ooo destinés à soutenir rétablissement du cadastre, il s'opposa fortement à celte me- sure; fit sentir la nécessité de con- duire i\ but une entreprise dont Futilité était démontrée, afin de ne pas perdre les sommes im- menses déjà employées à cet ef- fet. M. Dumeyiet, comme nous l'avons dit plus haut, a parlé dans beaucoup d'autres circonstances, et toujours a>ec le même patrio- tisme. Il est du nombre des 96 qui ont voté contre le nouveau système électoral, et avait déjà voté le rejet des lois d'exception. A l'approche des éleclicms de i8'.>.o à i8au le ministre Siméon lui fit demander sa démissi(m des fonctions de maire d'É>reux. M. Dumcylet répondit au préfet de r£ure chargé de cette communi- cation , que son administration ayant été irréprochable, il atten- drait sa destitution. Elle fut pro- noncée trois jours après, et le même ministre y joignit une lettre qui commençait par ces mots :

« Le gouvernement.! apprUàveo » peine, monsieur, que vous pu- Araisiîezncpas suivre dans votre u a'imiiiiïtratiun la ligne qu'il s*est tracée, etc. » C'était un petit ap- pendice de la loi de» suspect»; Âl. Dumeyiet ne fut pas réélu-.

DUMKZ (PiEniiE), d'abord in- génieur, puis membre de la com- mune de Paris et administrateur des subsistâmes, pendant les an- nées i7})5et 1794* ii'^'^ti'*'* ^''"' touteslesocca.^itmA lin patriotisme que les passions ne dénaturèrent jamais. 11 n'eut d'autre tort que Cfliii d'avoir cru Robespierre ver- tueux, et d'avoir, ain^i que ses col- lègues, défendu la cause de ce ty- ran que tout le monde abandon* nait, pendant la soirée du 9 ther- midor an !i; il fut avec toute la Commune mis hors de la loi« et exécuté le 10 thermidor^ 27 juillet i794y Dumez avait alors 47 ans. Après le> événemens dn 5i mai 9 il avait été envoyé dans les dé- partemens de l'Eure et du Calva- dos pour y apaiser l'insiirrociion excitée par les députés proscrits.

DUMO LA UD (JosBPB-YiNCEifT), naquit en 1 766, à Lafrey, départe- ment de l'Isère. Au commence- ment de la révolution U était a- vocat A Grenoble, et avai) à pei- ne atteint l'âge de a5<iDS« lorsqu'en 1791, il fut nommé par le dépar- tement de rL«ère député à l'as- semblée législative. Compatriote, allié et ami de Barnave. il se mon- tra comme lui le zélé partisan de la monarchie constitutionnelle, fondée par l'assemblée consti-» tuante. Il joignit loujonn* ù l'a- mour de la liberté celui de l'or- dre et de la justice, et se prononça contre le^ orateurs qui^ le Dou\e4

état de cbôsM à peine établi 9 en attaquaient déjà les principe» a- Tec fiolence. Dutnolard s'éleva ^ivetneril contre les auteurs de la journée du ao juin 1792, et dé* l^endft a?ec chaleur le général La Fayette, qu*on voulait décréter cl*accusation, pour avoir demandé leur punition. Le 8 août de la mê- me année, il faillit t'tre assassiné vn «ortiint de rassemblée, pour «»'dtre opposé encore avec plus H*èncrgie au décret d'accusation proposé contre ce général, et il ne dut son salut, qu'au zèle des gardes nationaux, qui protégè- rent sa retraite et lui procurèrent un asile dans un corps- de-gardc, iVoù ils le firent iisulte échapper par une fenêtre. L'a«»semb)éc lé- gislative se trouvant sans mis- •-ibn, parle faltdpsévéncmen^du 10 août, Dumoinrd se retira dans ^a famille, et n'échappa point aux proscriptions, quoique par erreur naus doute les auteurs de plu- dieurs biographies prétendent le nntralre; il fut arrêté et trans- féré dans la prison du Luxem- iiourg, d'où il ne sortit qu'après le 0 thermidor an 2(27 juillet 1794). 1^ département de l'Isère le nom- ma, en 1 795, député au conseil des cinq-cents, fidèle auxbons prin- cipes, il s'opposa quelquefois avec Hiiccès aux usurpations du direc- toire-exécutif, qu'il attaqua, sur- tout au sujet du renversement des état» de Venise et de Gènes. Ces artes d'opposition et de fermeté lui attirèrent une nouvelle pros- r;ription, lors de la révolution du iH fructidor an 5 (4 septembre '7fJ7)î ^^ ^"* condamné à la dé- portation, A laquelle il vint à bout ih !«c soustraire par la fuite. A-

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près être resté long- temps caché en Bourgogne et avoir erré pen- dant plusieurs mois en Suisse, IL se constitua volontairement prl- sonnnier à Oleron, lieu d'exil que le directoire avait désigné pour les députés qui s'étaient soustraits à l'exécution du décret de dépor- tation lancé contre eux. 11 ne re-' couvra Li liberté que par suite de la révolution du 18 brumaire an 8 (9 novembre 1799); on le nom- ma quelque temps après a la sou<9- préfecture de Cambrai. Ce fut sous son administration , et par son zèle, que fut conçu le projet de monument a ériger dans cette ville à la mémoire de l'illustre ar- dievêque de Cambrai. Elu en iBo5 et en 1 8 1 1 membre du corps- législatif, par les départcmens du Nord et de l'Yonne, il s'y montra dévoué ^ un gouvernement qui réparait bien des malheurs et couvrait ses fautes du prest^e de la gloire. L'empereur cependant lui témoignait une certaine dé- fiance; il n'avait point oublié les principesqueDumolard avait pro- fessés à la tribune lors de l'enva- hissement des états de Venise et de Gènes; et quoique chaque année ce prince distribuât des décora- tions de la légion-d'honneur h beaucoup de membres du corps- législatif, et notamment A tous ceux qui composaient les com- missions, Dumolard fut toujours et uniquement excepté, quoiqu'il n'eût pas cessé de faire partie de la commission des finances. Le roi lui accorda cette décoration, en 1814. A cette époque, Dumo- lard pa*$sa du corps-législatif à la chambre des députés, où, maigre les circonstances, il ne démentit

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point les principes constitution* nelâ que la charte avait rélablis,et que déjà lies hoiiiines avides d'honneurs et de po'ivoir cher- ehaient à détruire. Après le 20 mars 181 5. il fut nomme par Na- poléon à la prét'eohin* des Basses- Alpes. il iie>e rendit point. et fut presque aussitôt délégué «n qua- lité de conimissaire dans les dé- partemens de la Franche-Comté; ces départemens rendent témoi- gnage de la sajçesse et de la mo- dération avec lesquelles il a rem- pli cette mission, aussi importan- te que délicate. Appelé ensuite par son département î^ la cham- bre des re])résentans, il apporta dans cette assemidée les mêmes sentimens qu'il avait montrés dans toutes les autres : amour pour la liberté; haine contre le despotisme et Tanachie. Il n'a- bandonna point le poste le suffrage de ses concitoyens l'avait placé. Le 7 juillet, on le vit par- mi les représentans courageux, mais en petit nombre, qui siégè- rent dans le local ordinaire de la chambre, et, le 8, il se présenta à la pjorte du, palais qu'il trouva fermée. Il protesta avec fermeté contre cet acte du pouvoir, rem- plissant ainsi jusqu'au bout les conditions du mandat qu'il avait reçu de ses concitoyens. s'est terminée la carrière politique de Dumolard. Il se relira à Ville val- lier, département de l'Yonne. De- venu étranger aux affaires publi- ques, il ne resta pa< indifTércnt aux intérêts de la patrie : son der- nier soupir et son dernier vœu furent pour le bonheur de la Bran- ce. et le maintien de ses libertés politiques. Doué d'une grande fa-

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cilité dans la di<«cas8ion, et de beaucniip d*énergie; animé du dé- sir de faire partager ^ ses collè- gues des opinions, qu*H croyait conformes au bien généraU il cé- dait trop au hesfdn d'occuper la tribune, et l'excès de son xèle trouva souvent dans rassemblée de sévères censeurs. Dumolard nmiirut dans la retraite qu'il a- vait choisie vers l'année 1819.

DUMOLARD (H. F.), auteur dramatique, a publié, eni8ii« un poëme sous le titre de Finélon au tombeau de Rotrou, Il a donné seul, ou en société, quelques piè- ces de théâtre qui ont été généra- lement vues avec intérêt; nolam* ment : les Avamê-postes du mare' chai de Sa.ve; Bladame Favori; le Mari instituteur; la Suite du Glth- rieux; le Rirai par amitié; Ufm heure d^ Alcibiade; Vincent de Fau- te ^ etc. Il est éditeur des Mémoi- res de Far art.

DUMONCEAU (Jean Baptiste)» comte de Bergen, célèbre géné- ral belge au service de France-, grand-olTicier de la légion-d*hon- neur,che valier de l'ordre de Saint- Louis et de l'ordre de la Fidélité de Bade , membre de la seconde chambre du royaume des Pays- Bas, naquit ^ Bruxelles en 1760, et mourut en 1831. Appartenant à une famille honnête , il avait reçu une éducation soignée, dont il profit 1, et avait fait un cours d^irc.hitecture et un voyage à Ro- me, lorsque les premiers trou- bles qui agitèrent la Belgique se manifestèrent en 1787. Malgré des di:spositions qui ne laissaient pas douter de< progrès qu'il au- rait faits dans son art, électrisé par l'amour de la patrie, il fut

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Tun des premiers à s'enrôler dans les compagnies volontaires, orga- nisées pour opposer un frein aux mesures arbitrairessous lesquelles soQ pays gémissait depuis long- temps. Cet élan génér^x fut a- lors sans résultat pour la cause sacrée que les braves Belges vou- laient défendre, puisque-, par un arrangement conclu entre les é- tat;^ de Brabant et la régence au- trichienne, les milices nationales furent désarmées. Cependant les anciennes causes de mécontente- ment n'avaient pus cessé parmi le peuple ; de nouvelles même en venant s'y joindre , forcèrent un grand nombre de citoyens à s*expatrier. La plupart ne firent que passer la frontière , et se réu- nirent sur le territoire hollandais sans que le gouvernement de ce pays y apportât aucun obstacle. Ils s> organisèrent militairement, sous le commandement du géné- ral Vandermerch, et déployèrent le drapeau de Tindépendance, lorsqu'ils eurent appris par leurs correspondans de l'intérieur, que le moment de commencer les o- pératîons était favorable. Le jeu- ne Dumonccau se joignit à ses compatriotes dans les derniers mois de 17S8. Sa valeur, son zè- le et son intelligence le portè- rent bientôt au commandement d'un corps désigné sous le nom de Canaries y à cause de la cou- leur de son uniforme. Ce corps, organisé par lui, se signala dans un grand nombre d'affaires, et se montra partout digne de l'in- trépide chef qui était constam- ment à sa tête. On cite avec dis- tinction l'attaque de la montagne d'Anseremme, près de Dînant ,

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les Autrichiens , forcés dans leurs retranchemens et mis en pleine déroute, perdirent un corps considérable dont tous les soldats furent tués ou pris. Le 22 sep- tembre , Dumonceau passa la Meuse, chassa les Autrichiens de- vant lui, leur enleva successive- ment tous les postes qu'ils occu- paient, et fut blessé après avoir fait des prodiges de valeur. -Cet exploit eut pour témoin un per- sonnage important, envoyé par le gouvernement britannique , pour avoir des renseignemens exacts sar les événemens. La bril- lante conduite de Dumonceau à la sanglante affaire de Talmagne, n'eût pas manqué de contribuer fortement à donner la victoire aux Belges, sans l'explosion de plusieurs caissons qui portèrent dans leurs rangs le plus grand dé- sordre. Dès ce moment, l'inex- périence de quelques chefs, et la connivence présumée de plusieurs d'entre eux avec l'ennemi, ren- dirent inutiles tous les efforts que firent, pour réparer cet échec, les défenseurs de la liberté, dont la cause parut bientôt désespérée. Les vainqueurs, entrés ;\ Bruxel- les, s'y conduisirent d'abord avec assezde modération. Dumonceau, qui avait été l'un des derniers à déposer les armes , put néan- moins rentrer dans ses foverâ. Il y revint pendant quelque temps; irrais s'étunt aperçu qu'on avait le dessein de le rendre suspect au gouvernement autrichien , il prit le parti de se réfugier en France , déj»^ il avait été de- vancé par un grand nombre de ses concitoyens. La France ayant , en 1792, déclaré la guerre à l'A u*

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triche, Dtiinonccaii , nu nom <los Bel^r;' ri'fiigiés, offrit au nnni!)- trc (le la guerre leurs services et 1rs siiMis. La proposition fut ac- cuoillic. Les réluj^ié» , iraprèi) un ordre du mini>tre« se rendirent à Lille, o\\ plu>ieurs bataillons de troupes légères belles furent or- ganisés. Dunioncenu fut d*abord Doninié lieutenant-colonel. Tou- jours brave, toujours intrépide, il se fit reniurquer dans dix com- bats, coopéra ^ ta victoire de Jemniapes, les foudres qui dé- fendaient la terrible redoute de Carignan furent obligés de céder aux baïonnettes belges. Il prélu- da , par une cscarnioucbe de> plus tives, ù rentrée triomphante des Fran^*ais dans Bruxelles. Il com- battit «\ Nerwinde , et ce n*est pas à des hommes Iris que lui que Ton pourrait attribuer la perle de celte bataille. 11 défit complète- ment, entre Lille et Tournai, un corps hollandais considérable; at- tira dans une embuscade le corps d'émigrés français» connu sous le nom de hulans britanniques , À la solde de TAngleterre ; le tail- la en pièces , malgré lu bravou- re de Charles de Bouille ( fils du marquis de Bouille, émigré après le Toyago de Varcnnes, en 1791), son colonel 9 blessé à mort dans cette affaire. Beaucoup de prison- nier! tombèrent au pouvoir des rainqucur : saux ternies de la loi ils devaient fttre fusillés pour a- voir porté les armes contre leur patrie; mais le colonel Dumon- ccau, aussi humain que brave, leur procura les moyens de }*'é- rader, ou mrme de rentn»r en France comme déserteurs. Sur la sollicitation du général Lamor-

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lièrc , qui fit aux représcntuns du peuple le plus brillant èlogts'do son courage, il venait d*Otre nom- mé général de brigade* l(irHqii*on le chargea d'enlerer la riUe de Menin, vers le milieu du mois d*octobre. Cette ville était défen- due par un corps d'émigrés et quch|ues régimens hanovrien»; il en disposa Tattaque pour midi : À une heure 9 il s'était déjA epi- paré de tous les points fortifiés qui |M)uvaient en retunl«r la pri- se , ainsi que d\me immense ar- tillerie; le soir, il était maître de la place. Ce fut lui qui , conjointe- ment avec Tadjudant-générul Ke- gnier^ et d*après des coonaissan- ces locales, traça le plan de con- quf^tc de la Belgique, exécuté depuis par PIchegru. Il partagea la gloire de ce dernier, lori^qu'il guidu nos phalanges invincibles sur la surface glacée des marais de la Hollande. Il s'empara par surprise de plusieurs forts et de quantité de munitions, adressa aux hubitans une proclamation énergique , fut nommé comman- dant supérieur de La Haye , en 1795, et mérita, par la manière dont il remplit SCS nouTellea fonc- tions, Testime du gouTernement batavc, qui venait d'Otre établi» et la reconnaissance du peuple. Sur la demande des envoyés de la république batare » qui lui of- frirent le titre de lieutenant-gé- néral, il passa & son service avec le consentement du gouverne- ment français. Il sut, par lu ler- meté de ha conduite, en i^ifi^ réprimer un mouvement insur- rectionnel , sans employer de moyens violens. Le général l)u- monceau commanda la division

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hollandaise qui, en 17979 partit (lu Texel pour se joindre à la flot* le française destinée à faire une descente en Irlande. Lorsqu*ù leur tour« le;^ Angluis et les Atisscs o- IK'rèrenty en 1799^ "'^^ descente en Hollande, Ouinonceau atta- qua une de leurs divisions, qu'il mît en pleine déroute ^ le 19 octobre, bien qu'elle fût forte de 1Ô9000 boihnries , et qu'il n'eût avec lui que peu de trou- pes. Une blessure grave, qui le mit hors de combat vers la fin de Inaction, n'empêcha pas, grâces aux sayantes dispositions qu'il avait faites 9 que la victoire vint se ranger sous ses drapeaux. Ceux de l^enneini, 5«ooo hommes, le général russe Hermann, et tou- te l'artillerie au pouvoir dos vainqueurs, furent le résultat de cette journée. Le général en chef Brune, en lui en attribuant rhon« neur, voulut que les étendards conquis fussent, en sa présence, déposés au pied du lit de Du- monceau. Il n'attendit pas que sa blessure fût cicatrisée pour re vo- ler au combat, et forcer les An- glo-Russes à regagner leurs vais* seaux. £n 1800, il commanda en Franconie le contingent des trou- pes que la république batave four- nissait à la France, et dirigea les opérations du siège de la cita- delle de Marie nbourg. Après quel- ques années de repos, la rupture du traité d'Amiens, en i8o5, ap- pela encoi^ lu général Dumoncean an champ d'honneur. En i8o5,ll fut chargé do réorganiser enliére- ment 1 armée hollandaise, qu'il nut sur le pied leplusrrspeclabic. Lorsque Tempereur Napoléon fai- sait contre l'Angleterre des pré-

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paratifs si formidables, dans tous les ports qui regardent ses côtes, l'armée gallo-batave, sous les or- dres du général Dumonceau, était embarquée au Texel, pour parti- ciper à cette grande opération; mais les arméniens de l'Autri- che ayant nécessité d'autres me- sures, cette armée eut l'ordre de redescendre ù terre et de se por- ter vers le Danube. Chargé, après la 4)rise d'Dlm. d'empêcher que l'archiduc Ferdinand n'opénlt sa retraite sur Nordlingen, le général Dumonceau s'acquitta parfaite- ment de cette mission. Rentré dans ses foyers après la bataille d'Austerlitz, il ne vit qu'avec cha- grin le décret de Napoléon qui é- rigeait la république en royaume. Cependant le nouveau roi (Louis Bonaparte), qui connaissait tout le mérite du général 'belge, par- vint i\ se l'attachera force de bien- veillance, et l'envoya ù la cour de France en qualité de ministre plé- nipotentiaire. La guerre ayant é- clalé entre la Prusse et la Hol- lande, le général Dumonceau fut appelé à la défense du royaume. Il fut nommé maréchal de Hol- lande et grand'croix de l'ordre de l'Union, au mois de février 1807. Après la campagne de Poméranie, il fut nommé parle rdi Louis, en 1808, conseiller-d'état. En 1809, il repoussa victorieusement les attaques des Anglais, qui venaient de s'établir dans l'île de Walche- ren. Eu i8i(i^ il reçut le titre de comte de Bergen , récompense aussi flatteuse qu'honorable, par le souvenir de l'un de ses plus beaux faits d'armes. Lorsque après l'abdication de Louis, la Hollande fut réunie à la France, le général

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que Itfs troubles; il dcmandu Tar-* re>lation de Billaud - Vurciincs , Collot- d^Herbois et BaritTc. A la séance du i*^' prairial an 4 ( ao mai 1^83 ), pendant laquelle la convention courut de si {grands danger$« et dont lin fortuné FÉ- BAiu ( voy. ce luun) fut la victi- me , il se conduisit avec beau- coup de vigueur. Au conseil des cinq-cents « il [lassa par suite de la réélection des deux tiers conventionnels, il parla, le i(i jan\ier i7()(),en faveur des parens des émigrés. Il sortit du conseil eni^<)7,et fut nommé, après la révolution du 18 brumaire an 8 ( ()n(»vembrc 171)9 S sous-préfet à Abbe ville, il >'attacba par u- nc bonne admini>tration à réparer ses nnciens torts. H conserva cette place jusqu'à la pn-niière restaura- tion. Pendant les ir/itjotifs il passa à la préfecture du Pu>-de-Calais. La liii <lu 12 janvier 18 iG eoiUre les membres de la convention dits rotans lui a^ant été appliquée , il a été ubiigé de quitter la Fran- ce. i>l. J.Cbenier, dans son admi- rable Epitre sur ia calomnie^ com- posée à 1 occasion de la mort de son frère André, qu'il attribue principalement ù André Dumont, attaque ce conventionnel avec les armes les plus redoutables; il le poursuit et rimmole sans pitié aux mânes de ce frère infor- tuné.

DU.HONT (L.-P.) fut nommé, en septembre 1792) député à la convention nationale par le dé- partement du Calvados. Il se i'.ondni>it dans celte assemblée avec beaucoup de modération, se prononça [lour que Louis XVI fût détenu pendant la guerre et

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qu'il sortît de Fraoce à la paix générafc. Long- temps employé au comUé de législatloo, il ne participa point d tant de roeMiKs violentes qui flétrirent d*un juste opprobre ceux qui les propose* rent, ceux qui les appuyèrent et ceux qui les exécutèrent. Sous le gouvernement révolutionnaire, il fit violence à ses seutimens pour se contenir dans les bornes de la prudence; mais après la mort de Kobespierre, il se proonnpa arec énergie contre les odieux fauteurs de la tyrannie décem virale. Dans la séance du 9 mars 1795^ il alla môme ju.squ*à demander que les horribles journées de septembre devinssent Tobjet de recherches nouvelles et d'un examen parti- culier. Ph. Dumont se prononça avec torce contre les auteurs des troubles de prairi^ an 3 : cepen- dant Charlier et Aobert Lîndet, accusés d'y avoir pris part, trou- vèrent en lui un défenseur. De- ^ enu membre du conseil des cipq- cents par la réélection des deux tiers en octobre 1795, il en sor- tit au mois de mai 1799 : après la journée du 18 fructidor un 5 (5 septembre 1797), il avait eu le bonheur de garantir de lu dé- portation les députés Kichoux et Poiitécoulant. La vie politique de Pli. Dumont peut se réduire à <|nelques mots : il n*a fait de mal ù qui que ce soit, et il a rendu beaucoup de services a- près le 9 thermidor. (j*est à lui que l'on doit rimpression aux frais de la république 9 de Fou- vragc posthume de Condorcet: Sur Us Progrès de ^Ettprit hu" main,

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VRinfafc), arocat i\ l'a cotir roya- le de Paris "ct lillérakeiir^ en tyS'iin ^ Obemont.ll fut arrête en 1 793,^1 détenu quelque temp.spar •rdre du roinilé de salut pulilic^ pour avnir fait ufficher un placard dont l€ but était d'intérestser le peuple Bn faveur du général Cu&*> fines aloTd en jugement. Il pu- blia plusieurn ou vru^!»«dt>n^queU quee - un« sur radministnitîon, ioàti le« titre!) suireus : 1" Mémoi- res ^tm détenu, saivisde Mélanges ée iUiétatwre et d'hUtoire naturel*' h, Porijiy 179^9 ^* Dictionnaire fêrestier^ dont Pexploitalion des boih et la physiologie régétate fur*- ment le principal objet, 1803, a toi. in*8*; 3" Manuel des maires, dont la 6^ éditron apani en 181 5, a Tol. în-8*. Les articles dWm- tkotogié qui se tn»u\eut dans le Dhctionnuhre des sciences nnturelles^ 6ont de M. Dunmnt. Il fait partie de piuttieura réunions de savans.

MJMONT (Etichnb), littéra- teur genevois ) habilait Paris de- piiî» 1789, par suite de la pros- cription qii1l avait épmu vée dans •on p^ys pour ses opinions ; il travailla avec M. Duroveray, son ami , comme lui réfugié pour la BBânie cau}«e, À une feuille dettti^- née à faire suite au journal de Mi- rabeaM» fin i^s il étiit à Londres bibliothécaire de lord Shelburne. Il a traduit pluideurs ouvrages extr tits dos aianui^criis de Jéré- aaie B«fntham : 1* le Traité de lé- gieUtkm cieile et pénale, 180 a, 3 vol. in<8*; 2* Théorie des peines et des réc9m penses, 181 1, 2 vol. iii*8"; 3 Tactique des assemblées législa^ tiveâ, suivi d^m traité des sophis- politîques^ 181 G, 2 vol. in-8*.

DllAIONT-D£-Lil.CUAKNA¥£ 1. Yi.

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(Fbançois), membre du corps lé«> gislatif) ne en 174 pétait avocat au p riement lorsque l:i révolution «- data. Il en embrassa la cause^avea autant di; zèle que de franchise,, et ne tarda pas i\être nommé pro- cureurgénéral-syndic du dépar^ tmncnt du Cher. La sagesse de sa conduite ùxn sur lui le choix de rassemblée électorale de ce dé^ parlement au cqnseîl des anciens eu 1795- il montra comme dépu^- la même .modération qu'il a* vait montrée dans ses fonctions administratif es4 et sortit du con- seil le ao mai 1798. Nommé, sous Je gouvernement consulaire ^ \ membre du conseil-général du département de la Soiiie, if ibtiht eu même temps la place de con^- servatcur des fnrêts de la 8* divi- sion. Dans le mois d'octobre 18069 il fut porté à la fois par le dépar- tement du Cher et l'arrondisse- ment de Bourses, sur deux listes de randidals : Tune pour le sénat conservateur, l'autre pour le corps législatif. Après les funestes re- vers éprouvés par nos armées en i8i3« M. Dnmout, organe de la députatiou du conseil municipal de Bourges, vint adresser à l'im- pératrice Marie -Louise, alors ré- gente, des protestations de dé^ vouement et de fidélité. Il a cesser se« fonctions municipa- les en 181 ^|, niait» il a conservé sa place d'administrateur des fûrôts, après iHi5.

DUiHON r-DE COURCET ( le aAR05 Geouge) , agronome, an- cien capitaine de cavalerie, le 16 septembre •746, à Boulogne- sur* Mer. Jeune encore, se trou- vant en garnison vers les l'yré- néeS) quelques excur9ions qu'il

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fit dans ces montngnes lui inspi- rèrent le goût de lu botanique. li- se livra à rétiide de cette science, dan»- laquelle il ne tarda pas à faire de» progrès. Kn 1 784* il pu- blia des Observations sur l'agri- culture du Boulonnais, Eu 1793, il répondit aux questions propo* sées sur Fagricuiture. Cette ré- ponse se trouve dans le 5* vol. des Annales (t agriculture. Ce su- jet, sur lequel il !>'exer(:a beau- coup, lui fournit encore les ouvra- gei> suivans . dont le dernier est devenu élémentaire : 1". La Météo- rologie des cultivateurs, suivie d'un Avis aujs I abitans des campa nés sur leur santé et sur quelques-uns de leurs préjugés, *79^» in-ia; ii'*,Le Botaniste cultivateur, ou Des- cription, culture et usa.edt la plus frunde partie des plantes étrangè- res, naturalisées et indigènes^ cul- tivées en France et en Angleterre, rangées suivant la met .ode de Jus- sieu, 1798, 3 vol, in-S"; tom. IV, 180a; tom. V, i8o5 ; nouvelle édition en 7 vol. , et supplément au tom. VU, 18149 in^è". Le ba- ron Dumont-de-Courcet estmefti- bre de la socicté d'agriculture du département de la Seine.

DUMOUCH£L (Jear-Baptis- te), membre de l'assemblée cons- tituajite, dut A son mérite seul son avancement. Fils d'un pau- Tre cultivateur de Picardie, à la faveOr d*une bourse obtenue au collège de Sainte-Burbe, il fit ses études à Paris, et les fit avec sue-* ces. Entré au collège de Louis^le- Grand en qualité de maître de quartier, il fut bientôt nommé professeur de rhétorique à Rodez, il eut pour élj^ve le célèbre Chaptal,qui ne lavait pas oublié^

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quand, ministre de Tintérieur, it compta depuis Dumoudiel aa nombre de ses subordonnés. A- près y avoir passé quelque temps^ Du mouchel revint à Paris prendre possession, au collège de la Mar- che^ d'une chaire qu'il remplit long-temps avec distinction. Éga- lement versé dans la littérature ancienne et la littérature moder- ne, Dumouchel était non-seule- ment un homme instruit, mais aussi un homme de goût et un homme d'esprit. Son intelligence se pliait aux affaires comme A rétude. Son caractère doux et conciliant se peignait sur sa figu- re, dont l'expression était des plus heureuses; ses manières ai- sées et décentes étalent également étrangères à la fatuité et au pé- dantisme. 11 n'est pas étonnant que tant de qualités l'aient fait nommer recteur de runîrersité, fonction dans laquelle il fut con- tinué deux ans de suite. Cet hon- neur lui en obtint un second plus éclatant mais plus dangereux; en 1789, Dumouchel fat élu député du clergé aux états- généraux. Si Dumouchel n'a pas rempli l'at- tente de tous ses commettans, du moins a-t-il rempli ses devoirs. Citoyen sans cesser d^étre ecclé- siastique, il fut un des premiers de son ordre à se réunir au tiers- état. Votant constamment avec lui, il adopta, comme l'abbé de Périgord, l'organisation constitu- tionnelle du clergé. Nommé à l'é- v<^ché de Nîmes, en 1791, il rem- plit les fonctions épiscopales, con- formément aux principes qu'il a- vait professés, c'est-à-dire ceux d'un honnête homme, qui ne sont pas incompatibles arec le sacer-

«loce. Quand, â la réforme du clergé, on tit succéder sa des- truction, Dnmouchel entra dans radiniuistration civile, et fut at- taché À la direction de rinstruc- tîon publique. Les services qu'il a rendus A la société pendant ao ans dans cette partie sont innom- brables; et malgré les préjugés qui n*avaient déjà repris que trop d'influence sous le gouvernement impérial, son utilité le fit conser- ter dans l'université organisée par M. de Fontanes. Pendant un mois seulement, Dumonchel a- yait été suspendu de se?* fonctions sous le ministère de Lucien; mais nous ne craignons pas d'afllrmer qu'il n'avait mérité en aucune manii're qu'on lu traitât avec cet- te rigueur, et qu'en le réintégrant dans ses ibnctions , le ministre Chaptal rendit justice ù un grand mérite, et répara une grande in- justice. Les biographes que nous sommes continuellement obligés de démentir ont insinué que Du- monchel s'était marié pendant son épiscopat; cela est faux. C'est long-temps après être rentré dans la classe des citoyens que Dumou- cbcl crut pouvoir contracter une union que les lois permettaient et que la décence no désavouait pas. Plus d'un illustre exemple le iustlûait. Dumouchel jouissait dans la retraite de lu pension qui, depuis 1814, avait été accordée à ses longs travaux, quand la mort est venue l'enlever uses amis le 17 décembre 1 8110, à Tûge de 7U ou 73 »ns. Dumouchel a travaillé A plu- sieurs ouvrages adoptés pour l'ins- Inuttion pulilique, et en usage en- core aujourd'hui dans les collèges. Plus jaloux d*ôtre utile que d'Ctre

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célèbre, il y a rarement mis son nom, qui se trouve en tôte d'un choix de narrations tirées des au- teurslatins {Narrationes excerptœ). En 1 788, il aTail donné, en qualité de recteur de l'université de Pa- ris, un mandement pourannoncer \\n concours dont l'objet était la composition d'hymnes nouvelles pour le bréviaire de Paris. En 1 788 il avait rempli les fonctions de se* crétaire de l'assemblée électorale du clergé de Paris, et il signa en cette qualité l'arrêté par lequel les membres de cette assemblée, re- nonçant ù leur privilège, offraient de concourir dans la proportion do leur revenu à l'acquittement des charges publiqiuis.

DUMOULIN (Ëvamste), dans le département de la Giron- de en 1776. Son penchant pour la littérature et un goût très- vit' pour les plaisirs, l'écartèrent de lu carrière du commerce à laquel- le Il avait d'abord été des^tiué, et de l'étude des sciences exactes , dans lesquelles un jugement prompt et sûr lui avait déj(\ fait obtenir des succès. Il se fit re- marquer de bonne heure à Bor- deaux, où il habitait, par quelques pièces de vers, quelques brochu- res et divers articles inséré^ dans le journal du département, dont il avait pri^ la rédaction. Venu â l^aris, il ne tarda pas ù former d'é- troites liaisons avec les hommes les plus recommandables parleur patriotisme et leurs talens. Il con- courut, dans l'origine, &la publi- cation du journal le Constitution^ nel, dont il est demeuré l'un des principaux rédacteurs. Il est un dos premiers journalistes qui aient traité, i\ cette époque, avec

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toute Pélendue et toul le soîo qu*ils «xigeiitf \ti iinportans ar* ti(*le« (lot* séance» légii«ialives. Ou- tre les articles politiques qu'il fournit ù ce journal, il vst »pécia* lement charge de la partie des théâtres, et Topinion qu'il expri- me sur les pièces et les acteurs est toujours dictée pur sa cctnscience et le plus souvent confirmée pur le public; ausi'i ne compte-t-il guère que des amis parmi les au* teurs dramatiques dignes de ce ti- tre, dont les ouvrages sont Tub- |et de son examen. Il faisait par- tie de Tassociation de la Minerve française, et doit se glorifier d'a- voir pris part ik ce recueil, dont le ministère a trouvé plus commode de faire ees>er la publication que d'SiCOuter les avis, et dont certai- ne faction calomnie encore les principes, faute de pouvoir les combattre. Évariste Dumoulin a publié plusieurs opuscules : les plus remarquables sont les PrO' eèi des gMéraux Drouot et Cam» bronne; V Histoire complète du pro- cès du maréchal Ney, ouvrage ri- ohe de faits et de documens his- toriques, qui fut saisi par la police du tempb; Lettre sur la censure des journaux et sur les censeurs, petite brochure piquante qu'il n*a pas été permis d'annoncer dans les journaux à l'époque elle a paru. Implacable envers ceux qtii ex»- gèrcnt lâchement en autrui les €xcè4 révolutionnaires dont ils se rendirent eux-m^mes coupables, Jilvarisle Dumoulin a fait tomber plus d'un masque imposiuit: mais ior^qull a jugé utile de diriger ses attaquer contre des hommes eu crédit "OU des personnages puis- saQS^ il a rentpli ce devoir avec

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loyauté, arec courage, «tf dans ces importantes circonalaBces, il a toujours signé ses écrits. Gont* tant dans son amour réfléchi pour la liberté, il mérite d'étreci com* me un bon citoyen; et fidèle en fr mitié, il adroit de compter nurlei senlimens de ses nombreux amis.

DUMOlJLIN(N.)c^tnéàSaiut- Amand, dépailemeut la Niè- yre, il exerpail les fonctioDS d'oinder municipal en ijgS. Dani^ la même année, il fut nommé professeur de droit A runÎTersité de Douay, puis président de dis- trict et administrateur du dépar- tement du Nord. Il était juge au tribunal civil de ce département lorsqu'il fut appelé au coiweil des cinq-cents. Il passa, en qualité de conseiller, à la cour d^appel, et rentra ensuite au corps-législatif dont il faisait encore partie lurs des évéuemens du ao mars 181S. Pendant les cent jours, le dépar- tement du Nord le nomma mem- bre de la chambre des représen- tans. Après la secoode restaura- tion, il perdit sa place de conseil- ler à la cour royale, ainsi que tous les magistrats de cette coor nommés à la chambre des reprè- 1 frentans. Il avait été pourvu de cet office depuis l 'établi ssemttil des cours d'appel, et Tavait exrr» ' ce sans interruption. II. Dumou- lin, rendu ù la vie privée* s'est retiré à la c^impagne, H fouit de la considération que lui ont méritée ses taleus, son caractèrs honorable et la fermeté de ses principes. ^

DUMOURIEZ (u ciiiéaAi]. ( Foy, le supplément à la fin de ce volume. )

UIJillOUSTlBA(L« COMTB Plllr

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), lieittenanUgénéral et membre «k la chambre de» représentât)»^ appartient à une famille distin- guée de Picardie, attachée au culte protestant â Saint-Quentin, le 17 mars 177 il embrasa la pro- leasîon des amies en i79«V survit d*ahord comme simple soldat, se il remarquei* par sa bonne tenue et sa Talenrdans toutes les cam- pagiMs de la révolution, et par- finl, de grade en grade, jusqu'ils celai de colonel du 54** régiment d*inranterie de ligne. C*est & la tête de corps qu'il se distingua pendant les campagnes de iSo5 el idoA, et fut nommé général de brigade. La Prusse, ki Pologne el r Au triche, furent snccessive- menl les témoins de sa vaillance. Après la brillante campagne de 1809, il passa en Bspagne, j ren-» contra les éternels ennemis de la France, et les força plus d'une ibis d*aclmirer son courage. Il a- vait alors, sous son commande- ment, six régitnens de fusiliers de la îeune garde, qui, pendant les années 1810, 1811 et 181 a, ftrent constamment des prodiges à sa vola. Ayant quitté la péninsule pour revenir en Allemagne, en i&i5. Il commanda, à la bataille de Lntien^une division de la jeune ganfe, et se couvrit de gloire arec t\Wm Le ai mai, avec cette même divÎMon, Il contribua & la victoire de Eau tien, et reçut, sous les mwr^ de Dresde, une blessure as* 9ea grave pour Tobliger de reve«- nir ÙL Parin. Au mois de mai 181 5, lo général Dumoiisticr fut ntim- , par le dépJM'teiiwnt de la JLtiire - Inférieure , uK'inbre dt* la chauïbre des représcntans. (rrlait io plue beau téi»oignag« de la re-

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connaissance nationale, donné A un brave dont le sang a coulé pour la patrie. Ce brave, quî ne respire que pour elIt', n'a pu ob« tenir d'être remis vn activité.

DU N AN D ( Joseph),. dit /0 P^rs Joseph, savant rt*li{;ieua de Tor- dre de Saint- Françf»is, naquit & Russej le 11 décembre i^if)* et mourut en 1790, ik Besançon^ A Timbre d*un cl(»itre de capucins, la vie entière de c«* littérateur aus- si intelligent que laboi ieux fui em- ployé** ik faire des recherches, et à recueillir des notes sur Ihistoire du pajsqui Tavait vu naître. Bien que ses travaux ne fussent q<ie des compilations, les renseiguemens précienz qu *il a fournis aux savans de la Franche*Comtéet de la Bour- gogne, avec lesquels il était en. correspondance, en prouvent as- SC8 l'utilité : personne cnûn ne diMite qtril n'ait composé en ffran- de partie V Histoire iopogrophifuê de U Bourgogne, publiée par Cour- lépée. Les article» sur Auzonneel Saint-Jean-de-LaAne sont de lui; et pendant Tespace de trente ans qu'il avait été gardien des eapn- oinsdans la première de cesTiliet, il avait pu à loisir en oorapnber les archives. C'est A cette seurce qu'il puisa les matériaux qu'il fournit à Guillaume et & Cheva- lier : au premier, pour VBiêiûiwe du 9ir$t deSéifins^f et ab second, pour V Histoire de Poiigf^. Afin de pouvoir donner plus de tempe à ses éludes , il avait obtenu de ses supérieurs une dispense d'assister au choaur, et mAme une autorisa- tion de résidtT hors dircouvenl. Mais dan^ le Dirtionnairs de Prud- boinnM*« on dit qtril avùt sollicité et obtenu sa sécuiarbalioay avant

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(le quitter Aiixoniitspoiirse reti- rer ù Besançon, et qu'il n'en conti- nua pa» moins de porter Thabit «le son ordre, lorsque dans cette de'r- niêre ville il fut nommé aumônier derétat-maior,g;énéalofçiste et ju- {^e d'armes d<* la confrérie des che- valiers de Saiut-Cieorj»es. Les re- cherches que le P. Joseph Du- nand a faites sur les anciennes familles du duché et du comté 46 Bourgogne, sont immenses. Par- mi ses nomlireux ouvrages, on cite les suivans : i" Lettre histo- rique tendant à prouver que Ucnri^ roi de Portui^al, nest pas de ia mai- son de Bourgo!^ne-J)urhr<, mais de relie des comtes de Bourgogne , mars 1708, insérée au Mercure de France i\u mois d'avril de la même année; iV Moyens pour perfection- ner l'histoire du comté de Bourgo- gne, in-/i ', manuscrit; 5* Z)/.w(îW«- tion pour prouver, contre D. Plan- cher et M, Dupuy, qu'AuiVonneet le comte de ce nom étaient du comté de Bourgogne en 17.57, manus- crit; 4" Bcponsc historique et criti- tiquc à la première dissertation de AT. Norman t sur t' antiquité de la ville de Dôle^ manuscrit, et Nou- relie Réponse au supplément de M. Normantsur le même sujet; ^'*Dis- ,sertation sur la cause et l'époque du nom de Chrysopolis^ donné à la vil- le de Besançon; autre sur Crispe , fils de Constantin, en l'honneur du- quel fut érigé l'arc de triomphe qui subsiste encore aujourd* hui dans eette rit le, manuscrit; G" Biblio- thèque des auteurs de Franche- Comté, abrégé de leur vie, analyse raisonnée de leurs ouvrages; 7" Re- cueil sur la Nobiliaire de Franche- Comté^ 5 vol. in-folio, manuscrit. Ces deux derniers ouvrages, que

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l'auteur se proposait de mettre au jour lorsque la mort vint le frap- per, sont entre les mains de Al. de Vaudry, à Poligny. La nomencla- ture qu'on vient de lire n'indique pas tous les travaux du P. Du- nand : indépendamment de ceux- ci, d'autres q*je contiennent 3a cartons se trouvent déposés à la bibliothèque publique de Besan- ^;on. Dunand était membre de Fa- cadémie de cette ville : ce savant respectable y est enterré dans le caveau des capucins.

DIJNCAN (lobd Adam), amiral anglais d'une famille distinguée d'Ecosse , naquit à Dundee en 1751 , et mourut en 1804 « dans un voyage- qu'il faisait & Edim- bourg. 11 entra fort jeune, en qua- lité de cadet, au service de la ma- rine, était capitaine en second en 17G1 , et fut nommé capitaine par l'amiral Keppel, qui avait pour lui beaucoup de considération. Ses talens et son activité ne pou- vaient pas manquer de Télever plus haut, et déjà il avait le gra- de de contre-amiral en 1767. Il ob- tint celui du vice-amiral en 1793, et mérita celui d'amiral par le brillant succès qu'il obtint dans le mois d'octobre 1777, lorsque, après avoir comprimé, parla fer- meté de sa conduite, la révolte des marins de son escadre, char- gée d\)mpâcher -la flotte hollan- daise de sortir du Tezel, il tint cel- le-ci bloquée pendant plusieurs mnis.S'étant alors rendu à Yar- mouth pour y prendre quelques rafraichissemcns , les Hollandais profitèrent de la circonstance pour mettre à la voile le 7. Lord Duo^ can fut bientôt instruit du mou- vement de la flotte hollaodaise ;

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el l*ajanl rejointe dès le 9, à cinq iDÎlles de ia côte , il parviot à lui couperle ventyetlamitdans Tim- poséibilité de réfugier le combat qui fut opiniâtre. Après ia plus vigoureuse rédislance , l'amiral Dewioler voyant ^a lig;ne coupée* amena son pavillon. Dix vaisf^eaux et une frégate tombèrent au pou- voir des Anglais; une goélette et un brick avaient coulé bas; en gé- nérai, l'escadre hollandaise était très -maltraitée; m^is celle des Anglais ne Tétait guère moins. Cette victoire valut ù Tamiral Duncan, indépendamment des ti- tres de baron et de vicomte, une pension de aooo livres sterling. Ce lord, d'une taille colossale, u- DÎssait aux talens militaires et à labravoure, toutes les qualités qui rendent les hommes estimables. Il avait fuit partie du conseil de guerre qui jugea Tam irai Keppel, iKon protecteur et son aiui.

DUNDAS (David), général an- glais, en 1^37 à Edimbourg» appartient à Tancienne famille é- cossaisedeœ nom. Il entra au service eu I755,. sous les ordres du général David >Vutson , son oncle 9 fut nommé lieutenant du génie en 1756, et capitaine de dragons en L759. Après avoir fait les campagnes d'Allemagne , a- voir servi dans les Indes occi- dentales > et à la prise de la Ha- vane comme aide -de -camp du général Elliot, il fut nommé ma- jor du i5* régiment de dragons en 1770. Dundas fut ensuite quartier- maître, adjudant-général et ma- )or-géuéral. £n i7()3, il assista au siège de Toulon, il comman-- dati un corps de troupes; il fut, immédiatement après, chargé de

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l'expédition de la Corse, et fit les campagnes de 1794 et de 1795 eu Flandre. En 1797, il fut nommé quartier-mnître -général de l'ar- mée anglaise, fit partie de l'expé- dition de Hollande en 1799, ^^ fut appelé au commandement en chef de l'armée en 1 809, après la démission du duc d'York. Le gé- néral Dundas a obtenu le titre de chevalier du Bain , comme ré- compense de ses 6erviceS) et de- puis il a été colonel du 1*' régi- ment de dragons, et du ^5f d'in- fanterie, il pjisse pour un excel- lent tacticien, et ses principes, a- doptés par l'armée anglaise, sont renfermés, dans un ouvrage inti- tulé : Modèles et régtetnens pour la formation, l'exercice en- campagne et les mouvemens des troupe» de Sa Majesté, qu'il a rendu depuis ap- plicable ÙL la cavalerie, et qu'il a- vait d'abord fait paraître, en 1 788, sous le titre de Principes des mou* vemens militaires, appliqués parti" culièrement à l'infanterie,

DUNDONALD (le comte de),

voyez COCHRAKE.

DUNiLER(fiAi/rHicSÂB-AifToiiiE),

peintre et graveur i\ Teau forte ^ naquit en. 1746 à Saal, près^ de Stralsimd, et étudia les premiers principes du dessin sous le célè- bre Hackert. Eu 17G5, il vint a- vec son maître à Paris, et travail- la avec WilLe, Yieu, et enfin Hal- ler.Jl.se livrait avec le plus grand sucoès à la- peiuture historique. Lorsque la perte de la fortune de ses parens le contraignit ù s'adon- ner au paysage, et enfin à la gra- vure à Teau forte. Après avoir coopéré ù graver les tableaux du cabinet du duc de Choiseul,ilallaà Baie, il fut emplojéau catalo-

.8.1

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gtic figfuré de la paierie de Diissol- àorff. tra\ail qu il quitta bientôt pour allur se fixer ù Berne. Il a- vait obtenu raccneîl le plus flat- teur des arti:»tes de cette ville; il 9*y maria en 177') 9 et entreprit « avec son ami Frendenbergeu, les gravure» de dlflërens ouvrages, entre autres de VHepiamrron fran* fais dt la reine de Naearre, ainsi qu^un tableau des costumes, des mœurs et de l'esprit français a- Tant la révcdution, composé de 95 caricatures dont les sujets sont tirés du Tabieaudê Paris^pnr Mer- cier, I vul. iu-.)% 1791. Il existe encore de lui une {gravure qu^il a eoDsacrée à la mémoire du célè- bre Haller, ainsi qu'une ode qu'il a composée sur le même sujet. Les mémoires de la vie de Duo- ker, écrits par lui-nit^me jusqu'en 1780, et en tête desquels figure son portrait très-bien gravé par Lipas* se trouvent dans le Supplé- ment de rbîstoire des meilleurs peintres de la Suisse, par J. C. Fuesslîn.

DUNN (Samuel), géomètre an- glais, né à Créditon,dans le comté de Devon, professa l'astronomie et les mathématiques , d'abord dans son pays, ensuite à Chelsea, et enfin à Londres. Dunn tut charge d'examiner les aspiraiis de marine pour le servire de la com- pagnie des Indes, et étalilit A Ti- verton une chaire de nnithêmati- ques. 11 est mort en 1*92. On a de lui : 1* Leçons sur f astronomie et la philosophie des comèies, 1 ^.K); 2 ' Inti odtictivn nourelle et gi'nèrale à l'astronomie pratique, 1 7^5; !>*^ le Guidi* du narigateurdans les merso- rient aies ou indiennes, 1 7 -0; V /Vom- weau Manuel de iiarigaiion prati'

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<fH0, eu Guide dans iet «mt» éêê indes,i^^H. Il existe enconi de lui des observations astronomique» qui ont été insérées daos les Tran- sactions philosophiques.

bUPARC (JACQris LiMim), jésuite* professeur dr rhétorique au collège de Louis-le- Grand, le 1 5 novembre 1 70a* à Pont Au^ demer, et mort à Pari* au rom- mencenient de la révolution* Il a puhMé: Observations êur les trou siècles de la littérature frtmçmîêe, iii- 1 1 774* Examen imparêiai de plusieurs observations sur ia êitté^ rature, in-B", Paris, 1779. On lui attribue encore un Éloge de Louis XI y, et des vers sur la nuissuaeo du </ffiipAia.Dnparc est éditeur des Plaidoyers et discours oratoires du P. Geoffroy s a voL in-ia, 1783, et des ÙEuvres spirituelles As F* Judde, 7 vol. in-ia, 1781-17^9.

DU l'A S (lb ooMTa) «né A Bvlan, en Savoie, sur les bords du lae de Genève , fit partie de la garde nationale parisienne au coninica* cément de la révolution y d'abord comme simpL^ grenadier dans la divî>ion de T Estrapade, et bientAt comme colonel de la section des Allobroges. Nommé chef de ba- taillon dans la 27* demi -brigade d'infanterie légère, îl fit avec dis« tinction la première campagne de Bonaparte en Italie, et iDérita par le courage qu'il déploja au pont de Lodi, >i Taltaque de Mantoue, etc. , d'être cité pur le géné^ rai en chef comme un des braves de l'armée. Du|mk> montra la mê* me valeur dans la campagne d's- gypie, pen'laut' laquelle il devint capiijiine des guides du général en (ht*!*; oITir.ier su{éniMjrdà* la garde cuiidulaire depuis ia rèvulutÀMidu

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>S bnmaîfe n il fat ensaite Bom- ^oéral de brigade «l coin- Bi4odaiit de I9 légloii-d*honnciir/ À|Mrès la luitaille d'Aut>lerlili , le libellerai Dupas fut élevé au grade de géBéral de di%iHÎon, et reudit deti tfenrk-eK iiii|Uirlanâ daut» la oaiiipiftgiie de Pru!»de et de Polo* giie,nutammentaux bataillesd^Ié- na etd« Friediund. Apr^» la prise de Lnbeck * il eut le eomuiaiide- ment de r«*tte ville « et^ en 18 iS, celui de la 3a* division militaire, a?ee la titre de gouverneur du palnia impérial de Stupiiiis. En 1814 « général Dupas a quitté le aerviee de la France et h^t^i re* tîfé dans son pays.

DLPATY (€BAaLB8*MABeoEiii* Ti^VAs-RàmsTi-MEaGiER), à La lloehelle enj744« u^^r^ ^ ^^* rk, en i^Hft. Sa mémoire est l'hé* te aux ge»s de lettres, aux amis da la gloire aatianale, «t surtout aux amiade l'humanité. H a mar* ^ué aon existence littéraire f I ci- vile pav des ouvrages pleins d*es- prit« par des travaux qui ont pré^ paré la réforme de notre code cri- mineà, par de nobleti résistances, et perdesaelionit philanthropiques el eourageuses* Il entra en 1767 au parlement de Bordeaux, com> ne averat-général; sa première aeli«>o publique fîit de fonder un prix pour réloge deHenrilV,pro« pftaé î^ sa sDllici4ali<)n par Tacadé- mie de La Rochelle. il prit ensui-* te une pari trop active ou trop courageuse dans Taffaire de La Chalolai» : le 'iiini^itére, quîessaja en Taifi de le siîduire, punit à la fiai!''»on intégrité et sa rési<lunce; et, pour »*étre apposé aux lettres-

r;eHte^« qui devaient' son^lraire célèhce- accusé aux tribuuaiix

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ordinaires, iïfut eiiYOjé à Pierre- en-Çise, et ne sortit de prison qua pour rester eu exil jusqu*eu 1774* Réintégré bientôt dans ses fonc^ tions, il allait obtenir une charge de président ik mortier: quatre un» nées de persécutions, pendant les» quelles le parlement de Bordeaux avait vainement réclamé en sa fa- veur, allaient enfiu être suivies d*une compensation honorable; les vieux membres du parlement s*o])posèi-ent à celte justice tardi- ve. * C'était, disaient-ils, un enne- iiii de la religion et de Tétat; il » n'était pa4 d*une noblesse asseï «ancienne, il avait attaqué les pri- «vilégtis du parlement; enfin ilé- »tai( philosophe.» Les mêmes ar- mes servent aux ho>iimes, à toii^ tes les époques; vingt voix sur trente -six écartèrent M. Dupatj. Dans les gouvernemens arbitrai- res, Tarbitraire sert quelquefois de renr>éde aux blessures qu'il a faites ; c'est un poison qui , pris dans certaine dose, se sert à lui- même d'antidote. Le roi interpo- sa son autorité entre le vertueux Dupaty et la tyrannie parlemen- taire. Il fut reçu après bien des oppositions : des tracasseries, des intrigues, des libelles, ne refroi- dissent pas son zèle et ne Téloi- gnent point de Bordeaux; il lutte avec une persévérance infatigable contre Tcsprit de corps pour f cil- ler à la défense des malheureux ; souvent il obtient la révision, le sursis, dan<des affaires graves; ce n^est qu'après avoir épuisé la me- sure du courage qu'il vient s'éta- blir i\ Paris, se lie avecd'Alembert, épouse la .«oeur du jurixronsulte Fréteau, et achève ses rechen^hes sur les lois oiimlnalles (i7B8)«

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Cf.t ciiTraje rendit un serrice c- ii.iiif:rit: il ouvrit !«:-: y':uz du pu- bli>: ".ur 1 irrcrioralitf: 'l'une juri^- firij«l»rn ft «fri.Trrte, qui, par la fe- r'*#;iri; lie ie.-» loii. encourage la f*:rit(.\lK Je-» rrirnes, craint «Jab- «ourJre et juçe rJéin? les ténèbre^, rj'apr»:"; de-» jfrgle-! incertiines. Diip<itynedonn ique l'e^qui-'^ede cet ouvrage iruiiien-e; niai^ en âi- gnalaiit le^ fU:t\iu\^ de> ioi<^ exis- tant'-^, il prt':p;ir.< leur réforme. Ln f''oya;re en Italie lui fountit ensuite le -ujet de ces Irltrcs*. si connues, s'\ brillaoteâ, «i «ouvent réimprinifre^, que le plu*? minu- tieux des critiques et le plus àé- \«:re dt-i écrivuini» modernes. La Harpe, ne put sVmp<*chcr de re- garder cointue l'un dc^ ouvrages le.i plu:; ingi:nieux de .son siècle, tout en avouant qu'il s'y trouve de?» écarl"» et des hardiesses que lef^oOt réprouve, et ime foide d'i- dées plui brillantes que justes. Du- patyrevenaitd'Italie quand il prit en main la cause de trois hommes condamnés injuntemenlà la roue, et leur sauva la vie. Il prouva, dans un mémoire rempli d'élo- quence, que le» cavaliers de la ma- réchaussée étaient seuls coupa- bles du crime attribué aux mal- heureux condamnés; et dans un admirable plaidoyer qui tait en- core répandre des larmes, il pro- voqua Turdre qui les ûl élargir in- continctU; cette belle action sou- teniic par un beau talent, et join- te à une vie toute consacrée à la philanthropie, recommandera é- terneliement à la vénération des amis des ]iomme«, la mémoire de rillustrc président Uupaty.ilora- ine dV'sprîl, il fit abus d'esprit dans ses ouvrages légci's; cet a-

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buf «i rare rappeUe queIc|uefoisîiH Tolonrairement l'exclamation de saint Augustin : ô fetix culpa! (heu- reuse l!aute!}Cetteerreurpeu com- mune l'entraina quelquefois loio des bons modèles : comme écri- vain, il eut ce que Ton appelle en peinture des parties remarqua- bles; beaucoup de mouTemens et de saillies, de yerve et de trait: irréprochable comme magistrat^ il défendit constamment la liber- té et l'innoceace, il ouvrit la route des réformes utiles. Une imagina- tioD fougueuse, un esprit mobile et ardent ont jeté des taches bril- lantes sur ses écrits; une âme no- ble et un infatigable courage ont présidé à sa conduite politique et morale, et éterniseront son sou- venir. Cet hommecélèbre a légué SCS talens et ses vertus à ses fils»' dont Tun magistrat comme son père , l'autre sculpteur habile, et l'autre M. Emmanuel Dupatjyl'un des hommes de lettres distingués de notre époque, feront rob)et des trois articles suivans.

DUPATY (Charles), fils aîné du précédent , membre de la lé- gion-d'honneur et de rînstitui (classe des beaux-arts] , fut des- tiné d'abord à la magistrature, et cultiva les arts sans négliger les études nécessaires A l'état qu'il devait embrasser. Appelé par la réquisitio n , il servit pendant quel- que temps de la manière la plus honorable dans un régiment de dragons, obtint son congé y et vint à Paris étudier la peinture» sous les meilleurs maîtres de l'é- cole française. Entraîné par ua goût dominant, il s'essaya dans la sculpture , et *»e livra tout en- tier à Tétude de cet art difficile»

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chez le sculpteur Lemot ; il ob- tint le premier grand prix de sculp- ture, partit pour ritalie, et pas- sa à Hume sept années, qu*il con- sacra ù l'étude de la nature et de l'antique. Jl rapporta à Paris plu- sieurs ouvrages qui eurent un f^rand succès; entre autres un P/i<- iocièU ) qui orn« la terraHite de Compiègne y une statue du géné- ral Ler/^c, et la Vénus Genitrix^ qui fut achetée par le gouverne- ment, et placée dans le Muséum de rhistoire naturelle du Jardin des Plantes. 11 exposa ensuite un Jjax qui 9 par la hardiesse de la pose « et rhéroîque énergie de l'expression 9 acheva d'établir la réputation de son auteur; cette statue , achetée par le gouverne- ment, fut placée au Louvre dans nu des pavillons de lacolounude. M. Dupaty fit paraître ensuite un groupe d'Oresien de trois figures» qui n'est point encore exécuté en marbre : les connaisseurs s'accor- dent pour voir dans ce morceau » une des plus grandes et des plus hardies compositions de l'école moderne. M. Dupaty a exécuté depuis un Cadmus combattant le dragon de Dircé , une Bibiu mé^ iamorphoMée en fontaine^ une Vé- nus dei»tinée à la galerie de Ver- satiles, et le modèle de la statue éauestre de Louis XIII, pour la Place -Royale. M. Dupaty avait exposé au salon un premier mo- dèle en piStre de sa Vénus, dont Je public avait été satiî^fail ; mais il le jugea plus sévèrement luir mâme, et a eu le courage de refaire un second modèle infiniment su- périeur au premier, et d'après le- quel il a exécuté sa statue de Vé- nus en marbre. Cet habile artiste

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se distingue par l'audace originale du ciseau , par la profonde étude de lanlique, et par la force de l'expreftsion. td. Chnrles Dupa- ty, jeune encore , a déjà pris rang parmi les plus habiles sculpteurs dont s'honore la France.

DUPATY (Emmanvbl), second fils du président, chevalier de la legion-d'honneur, fut enlevé très- jeune par la réquision . et servit dans la marine , d'abord comme simple matelot , et ensuite com- me aspirant; c'est en cette qua- lité qu'il se trouva au combat mé- morable du 2 juin 1^04 9 il fit preuve du plus grand ouvrage. 11 passa dans le corps desingéni(*ur8 hydrographes, et fut employé sur les côtes d'Espagne, il entra en- suite dans le génie militaire. Le« lettresqu'il avait toujours aimées, et auxquelles il t>e livra bientôt sans réserve, lui valurent les suc- cès les plus flatteurs, mais qui ne furent point exempts d'amertume. Les Valets dans C A ntichambre , un de nos plus jolis opéras-comi- ques, joué aujourd'hui sous le ti- tre de Picaros et Diego, excita contre lui la colère du gouverne- ment, qui crut y voir la satire de ses actes et de ses agens. Con- damné arbitrairement ù Texil , le jeune auteur resta prisonnier ù Brest, et l'arrôté qui l'exilait (\ Saint-Domingue fut rapporté au bout de quelque<« mois. Rendu à la liberté, il continua ses travaux littéraires. Le théâtre Feydcau lui doit une foule d'opéras-comi- ques, qui se distinguent* comme ceux de Sedaine% par une connais- sanre parfaite de la scène , l'ha- bileté de la coupe , et l'art d'ame- ner des situations musicales ; les

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ouvrages de M. Diipoty joignent à ce incrile , celui d*iHi dialogue plein d'esprit et de grâce , et se- mé de mots heureux. Il a don- né, sur diflërens théâtres de la capitale 9 les ouvrages suivans : YOpéra-eomiquê, en un acte, u- vec M. de Ségur ; le Chapitre se- e^nd , en un acte; d*Auhers[e en Auberge f en trois actes; l'Anli" ehambre (aujourd'hui Picaros et Diego) \ la jeune Prude, en un acte; Ninoti citez madame de Sévi^ gné, en un acte ; Mademoiselle de Guise, en trois LCtes ; le Camp de Sohièski^ en deux actes; l'Inlri-- ^ueau,r Fenêtres, en un acte, et Françoise de Foix, en trois actes , avecM. Bouilly; Fclicie^ en trois actes ; le Poète et le Musicien , en tniis actes, et les Voitures ver" sées, eu a tictes. Au théâtre Lou- Vois, ta Prison militaire , en cinq actes, et l* Amant par vanité^ en trois actes et en vers. Aux Fran- çais. le Portrait de Prcrille , et V Aeis auœ maris, en uu acte et en vers. Au théâtre du Vaudeville , Arlequin sentinelle, en un acte; Arlequin tout seul ^ en un »cte; Sophie , ou la malade qui se porte bien, en trois niVcs ; Us deux Pè- res , ou la Le^on de botanique, en deux actes; le Jaloux malade, en un acte ; la jeune Mère, en deux actes; Agnès Sorely en trois ac- tes , avec M, Bouilly ; et avec di- vers c<illahoraleurs , une vinglaî- ne d^autres vaudevilles qui, pres- que tous, ont obtenu uu grand succès. Mais Touvrage le plun re- marquable de M. Emninuuel Du- paty, C( lui qui le place au pre- mier rang des poètes vivans, c'est son poëiiu' des Délateurs* cette satire de circonstance, qui sera

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de tous les temps , eat une dci productions les plui dîitioguécs de notre époque. La force de la pensée , la beauté pittoresque du vers , la vigueur comique de Té- pigramme , lui assignent unie pla- ce distincte et très-bonorabla en- tre les satires les plus spirituellei de toutes les littératures.

DUPATY (Adbiin)^ troisième fils du président, chevalier de la légion-d'honneur, passa fort jeu- ne à Saint-Domingue, pour es* sayer d*y rétablir la fortune et d'y conserver les habitations de sa famille. Il revint en France après d'infructueux essai», et en- tra dans la magistrature , II sa distingua par son intégrité. L'un des présidens de ia cour royale de Paris, il a voulu s^associerà la belle action de son père , en élisant réhabiliter, par un juge- ment de la cour d'appel de Nan- ci, en 181 5, la mémoire des trois hommes que le président avait sauvés. M. Dupaty a été nommé, par ordonnance du ro'i^ du mois d'avril i8aa^ premier vice-pré- sident du collège électoral du troisième arrondissement du dé- partement de lii Seine.

DUPERAT ffsAAC-JBÀW Da- HiAv). fils dW homme de loi du déparlement de la Charente, par- tit de Ctignac, sa ville natale, en qualité de cavalier volontaire, pour aller rejoindre les drapeaux de l'insurrection vendéenne; fit ses premières armes au mois d'a- vril 1795, ^ la pri^e de Thouars, et rf^Mit nnc l>li*ssure à celle de la Chataigueraie.il éi.iit alors ai- de-4le-cainp dt; Lescurc. Après la double déroute des roytilîM»*^ aa ilan» et à 2>»\-enay, il gagna, aun

êons peiiie» les forfits la Breta- gne où se trouvait le qiinrtirr-gé- néral des chouans. M. Duperat, qui avait iîispiré ciitelque coiifian- ne à Puisaye, obtint de lui un commandement dans le pays qui se truure entre lu Guerche et Château - Giron , main il revint peu après dans la Vendée, oi) Su- pineau le plaça à la tôle de l'in- fanterie de Parmée du centr*;. Il occupa ce p09te jusqii^à Tépoque du traité de la Jaunais, qui paci- fia pour un moment ces maliieu* reuses contrées. M. Duperat, bien que compris dans la pacification, ne tarda pas à se réunir aux chefs qui n'avaient point déposé les artiies; mais en se rendant prés de Stoint^t, il lut pris par des sol- dats de Tarniée républicaine, et traduit devant une commission militaire qui ne le traita pas ri- foureusement, car il fut ci^ndam- à être détenu jusqu'à la paix, et s'échappa nu bout de quatre mois de la prison du Bouffai o\\ il était renfermé. Ces événeuiens se passèrent dans les derniers mois de 1795 et les premiers de 1796. M. Duperat se rendit à Lyon, 06 une association dite des Fiis iégUlmês, commençait à se former; il avait des titres pour j être admis, et il le fut. Quand la Vendée fut de nouveau pacifiée, sous le gourernement consulaire, Il obtint, du général Dutcil, son acte d'amnistie, alla i\ Cognac voir ton père , passa quelque temps dans sa famille, puis, fatigué ^ans doute de l'inaction dans laquelle il se trouvait, se rendit à Bor- deaux pour y chercher lès moy4*ni de rallumer la guerre de la Vpn« déc. Là, sous le prétexte de s'oe*

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cuper d'Intérêts commerciaux, il be mit en relation avec des hom- mes qu'il avait connus à Lyon, et qui comme lui s'honoraitMit du ti- Ire de fils légitimés. Il acheta en effet une quantité considérable de vins et de liqueurs, et beaucoup de plomb en saumon(lingot.) Les H* quides furent transportés dans u- ne maison qu'il avait à Nantes, et le plomb chargé pour la Ro« cholk. On assure que pour cette double opénjtion, des sommes considérables lui avaient été re-^ mises par un banquier espagnol (M. Carrera), de la part du gou>* rernement anglais, et de quel- qucaav:en9 di*8 Bourbon. Au sur- plus, l'éveil ayant été donné à la police sur ces prétendues spécu-^ iations,'lcs marchands qui se réu- nii^saient à Nantes dans la mai-^ son de M. Duperat (ces mnr« chauds étaient d'anciens chefs vendéen!»), furent obligés de s'é- loigner, et lui-même retourna à Bordeaux. Arrêté près de Saintes, au château de la Gaudisserie , comme caissier d'une association royaliste, il repoussa avec ferme- té l'accusation, et se tint constam- ment sur la négative. Condamné :\ plusieurs années de détention par la commission militaire de Nantes, il fut conduit h Paris rers lu fin de l'année i8o5, et détenu succes^sivement au Temple, à Vin- cenncs et à Saumur. Il ne sortit de cette dernière prison qu'après l'abdicition de Napoléon , en 181 4* M. Duperat, nommé ma<* réchal-de-camp après le retouÉ* des Bourbon, reparut à la tête des insurgés' vendéens pendant les cent Jours de 181 5, et montra d'a- bord beaucoup de répugnauce 1^

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traiter arec lu8 g(:n/*raux de Na- poltïnn : rcpeiulunt il Giiit par être Tuii (les négociateurs envoyés près (lu brave Lamanfue par les chefs (le rarmén royale, il signa la paix pour éviter une nouvelle effusion de sang, et fut nommé prevTit à Niort ^ après le second retour du roi.

DLPKKCIIË (N.), romancier, a traduit de Tilalien et de Talle- mand les ouvrages suivans : Rinaldo, c.fif de brigands , histoi- re romanesque de twtre siccle, 1800, 3 vol. in-i^; a"" Benno tCElzcm- bourg, ou la Succession de Toscane ^ 180 5, 4 vol. in-ia; 5" La double Vrsu/inc, oui' Abbaye de Bibiena, i8o5, a vol. in-S"; f\' Ferrandi- HOs suite et conclusion de Rinaido, 181 u vol. in-i!i. Un auteur portant le nom de Duperchc a lait aussi plusieurs mélodrames; nous croyons, sans le g«irantir, que cVst le même (]ue le roman- cier. Parmi ces mélodrames on distingue M Fille du désert, 1 8 lO.

DU PÉROU (N.). surnommé Marchand, cru long-temps répu- blicain parce (pril adopta, on pa- rut adopter avec chaleur les prin- cipes delà révolution, après avoir fait de bonnes éludes ù Tuniver- sité d*Hcidelberg, employa plu- sieurs années à parcourir les dif- férentes contrées de TKnropc, et revint en France avec la connais- sance parfaite de cinq langues vi- vantes. Très-versé dans la diplo- matie, il ne pouvait pas manquer d*obtenir quelque place impor- tante.dans ces temps de troubles. Après la journée du loaoOt i^O'J, il fut d'abord nommé directeur •le la police secrète de Paris. Plus tard* le ministre Lebrun [^envoya

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aux front îèresy sa mission fut de reconnaître la position des ar- mées que la coalition dirigeait contre nous, et leurs forces res- pectives. Il devint aussi Puo des agens de la correspondance secrè- te de Parmée du Rliio y et rendit dans cette place d*iraportans ser- vices au gouvernement dealers. Employé au ministère des affaires étrangères sous Padministration de Charles Lacroix , il devint sous-chef au bureau des consu- lats, et perdit cette place au mois de vendémiaire an 4 (octobre 1795), t\ Poccasion de quelques écrits qu'il publia et dans Lesquels il paraissait partager Popinion des Sectionnaires de Paris ; et cepen- dant, par un de ces contrastes que nous n'essaierons pas d'expli- quer, il obtint, comme défenseur de la convention, attaquée par les sections armées le i5 Tende» miaire, un pistolet d*honneur et un diph'ime. M. Dupérou, qui a- vait eu de fréquentes altercations avec le chef de division Boulou* vard, ne rentra pas dans sa pla- ce; et lorsqu*en 1 799 le général Miranda ra.^semblait en Angleter- re des éiémens d'insurrection pour PAmérique espagnole, il s'at- tacha ùl lui en qualité de secré- taire. Les projets de Miranda n'ayant pas été secondés comme il l'espérait, M. Dupêrou repassa •en Fran(*e, il ne tarda pas à être chargé conjointement avec M. Ilidede Neuville, d'une autre mission, dont l'objet était de fa- voriser le rétablissement des Dour* bon. Ce fut alors que chargé d'a- gir sous lA direction du chevalier de Coigny , il prit le nom de Mar-> chand. L^activité de lu police ne

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laissa pas à cette agence le temps de faire de grands progrès. M. Dupérouy et ceux qui le met- taient en œuvre, furent obligés de chercher un refuge en Angle- terre. C'est en reyenant une se- conde fois de ce pays 9 après quel- ques mois d'absence , qu'il fut arrêté à Calai», dans le courant d'aTril 1800, conduit à Paris et eofermé^ au Templejoù il demeu- ra jusqu'en i8o5.A cette époque il obtint la faveur d*être mis en liberté , sous la surveillance de la haute- police. M. Dupérou s'est retiré à Grenoble, l'on ne dit pas que les faveurs du gouverne- ment royal soient allées le trou- ver; il s'est marié dans cette ville, il résidait encore il y a quel- ques années.

DUPëKKET (Ci.4U1>e-Romain- Lovis), naquit dans le Languedoc en 17/17; fut d'abord nommé dé- pute à l'assemblée législative, et ensuite à la convention nationar le, par le département des Bou- ches-du-Rhônc. Ami de la liber- té, et sincèrement attaché au par- ti de la Gironde, il ne cessa de s'opposer aux excès de la Monta" gne, dont il brava les fureurs a- ' vec la plus grande audace. Dans le procès de Louis WI , il vota pour l'appel au peuple , pour le bannissement ù la paix, et pour le sursis à l'exécution. C'est dans les séances les plus tumultueuses de cette assemblée que Duperret déployait le plus d'énergie : il s'a< vançait ordinairement au milieu de la salle, et de il apostrophait et provoquait le parti de la Mon^ teigne. Menacé , le 10 avril 1793, par le pistolet d'un des députés qui en faisaientpartie, il tira i'épée

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renfermée dans sa canne, et atten- dit ainsi son adversaire au milieu des cris d'une partie de ses collé* guesqui voulaient l'envoyer àl'Ab- baye, et de ceux des tribunes qui demandaient sa tête. Le 5i mai 9 il se plaignit de la violation faite à la représentation nationale, dé- tenue dans la salle par des fac- tieux aux ordres de l«'i commuqe de Paris , et reprocha sa lâcheté à Bertrand, qui, détenu aussi quoi- que membre de lacommission des douze, réclamait sa liberlé. Du- perret , qui n'était point orateur,, était fort peu connu hors de l'as- semblée; et c'e^t ainsi qu'il ne fut pus compris dans le décret du ^ juin, porté contre les girondins; mais ce fut pour peu de temps qu'il échappa à la proscription. Il entretenait une correspondance avec les chefs de son parti qui s'é* taient réfugiés dans la Norman- die, et il avait reçu , la veille mê- me de la mort de Marat, une lel- tre de Barbaroux par les mains de Charlotte Corday, qu'il avait lui- même conduite au ministère de l'intérieur. Il n'en fallut pas da- vantage pour perdre Duperret. Accusé par Chabot d'avoir été le complice de l'héroïne Charlotte, il prouva facilement l'absurdité de cette accusation : il fit voir que la lettre de Barbaroux lui annon- çait seulement un ouvrage de Sal- les sur la constitution; mais il n'en fut pas moins décrété d'arresta- tion dans In même séance, et, peu de jours après, il fut de nouveau décrété d'accusation sur le rap- port d'Amar, d'après la décou- verte que fit le comité de sûreté générale,que c'était chez lui qu'a- vait été rédigée la protestation

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contre les journées des 3i mai, 1*' et a inin. Conduit à la (Con- ciergerie le 5 uctolirtt, il lut tra- duit devant letrîbumil réfolution- naire le 38, conditinné à mort le 3o, et exécuté le 5 1 au mutin, iivec Brissot , Gensonné , Vergriiaud, etc , etc. Fidèle à ses principes, Duperret mourut en taisant des vœux pour la république , et en menaçant ses ennemis de la ven- geance divine.

DUPKTIT-THOUARS ( Abis- tidb), naquit en 1760 près de Sau- mur , et entra nu régiment de Poitou après avoir étudié aux é- coles militaires de la Fièche et de Paris. Dès son enfunce, il avait manifeste un goût décidé pour la marine; laguerrede 1 778a vec TAn- gleterreluidonnn occasionde le sa- tisfaire,et il obtint remploi de gar- de-marine, à la suite d'un examen dont il setira avec beaucoup d'hon- neur. Dupetit -Thouars ne tarda pas i^ donner des preuves de son courage au combat d'Ouessant, à la prise du fort Saint-Louis du Sénégal , au combat de la Grena- de, et à un grand nombre d*autres affaires, jusqu'à la un de la guer- re. On lui conûa alors le comman- dement du Tarleton, et on l'em- ploya à des croisières, pendant lesquelles itacquittoutes les con- naissances qui font le marin ha- bile. Depuis long-temps il dési- rait entreprendre un voyage de long cours; la nouvelle du nau- frage de La Peyrouse enflamme ^on imagination, et il forme le projet d'aller à sa recherche. Une souscription ouverte pour les frais <lc ce voyage, fut loin de fohrnir les sommes nécessaires: lui et son frère vendent leurs biens, et Dupe-

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tit-Thovars partît enfin le s MiftC 1793. Cette eiiti^epHiie, cttnimea- cée >ous de malheureux aiis*pîcrtf eut un rédullHt plus fniieate cnco« re; »plè^ avoir nrrai he aux bor* n'urs de la famine 4'-' Poiingail qui se trouvèrent, dan** Tune des Iles du Cap -Vert, il fut obligé, pour eau «^e d'une maUnlie terribit qui vint désoler sou équipaite* de relâcher à l'ile de FernandJe llo» rouha, qui appartenait aux P»r« tugais. Ceux-ci, contre le druit des gens, et sous le prétexte del troubles qui régnaient en FranMf s'emparèrent de son bâtiment, et renvoyèrent à Li*«bonne. oùîirci* ta long-temps prisonnier.A peine rendu à l«i liberté, Du petit-Tboiian repartit pour l'Amérique, fit diCA* reus voyages, et visita la chute de Niagara avec t\l. de La ftochefoo- cault-LianrxMirt. Rentré ensnitt dans sa patrie, le directoire lui of» frit du service, et lui confia ie commandement du Tonnant^ vais» seau de 80 canons« avec l^'quel il partit pour l'expédition d'Egypte. La flotte commit la faute de rester dans la rade d'Aboukir : bientfil l'amiral anglais, Nelson, vîntpour l'y combattre. Du petit -Thouan, dans le conseil qui ^ut coiiTuqaé pour décider si on devait l'atten* dre , assura qu'on était perdu ea ^ combattant dans une position aat" . si fausse. Cet avis salutaire fut re- jeté; on en connaît le réâultJt , d ; l'on sait que le brave Du petit* i Thouars y perdit la vie en se dé* I fendant avec la plus rare ralcar. r Ce marin, avec toute la vivacité r et la franchise d'un homme Is J mer, était doué d'une patience à toute épreuve. Bon et simple, I n'avait pas moins la plus graaà

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en<]flnce dans lo caraclcrc. Imc plusicurDftinnuDcrits in- Ictn.

PEYROUX (le BARON Re- h avec dihlinction Icm prc- » compagnon de la nWolii- conqiiit itC5 grades nnr le» >t de blitaltle, et se tronvnil ;l du 1 1 5** de ligne, 1or.<f|iie, juillet 1809, après s'être it d*unc manière brillante lUille de AVagram, il reçut ^ration d'ofTlricr de la lé- d*honiteur. Il déploya le

courage dans la guerre de inouïe 9 battit les Espagnols ;é»y à Canta-Vieza, le /) a- $11, et fut nomrné général gade le laarril 181!^. Au ie juin 1 8 1 5 , le général Dii- dX faisait partie de la lo"' >n de l'arinée dtJ Nord. Ce est âgé d'cuTirun soixante

PHOT (LÉonAHî)), rrin des rave» olficiers-généranx de fe rmnçaisc sous le gouver- il républicain, et l'une des les de la faiblcdsc ou de la ied*ungouvcrticmcntétran- Il naquit à Lyon , au fau- de la Guillotiére , \ers entra à l'âge de i5ans dans * régiment, et obtint un a- lYient assez rapide pour un lequi appartenait A la classe enne. Jl fit partie de l'un emiers bataillons de volon- créés au commencement de >lutiou , et parvînt huccch- eut aux premiers grades mi- 9. Il occupait, en r<in 9. I, celui d'adjudant-général se de Figuirres, oO il tua, de in, un général espagnol: comment. Cet u(îicier .se

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défendait avec courage contre plu- sieurs Français; mais il allait suc - comber accablé par le nombre. Apercevant A peu de dlstanc<^ Tadjudaut-général 1)upbot, il lui crie: « Général, ne souffrez pas que «vos soldats souillent Icunriom- npbe; faites cesser le carnage et nbattons-nouseusemble.» Duphot ncreptc le défi, tandis qu'un au- tre offlcier de la m/^me nation que son adversaire propose au colo- nel ^ depuis général Lannes, duc de Monti:brlIo , un semblable dé- fi , qui est également accepté. Les quatre guerriers combattent avec autant d'adresse que de cour.igc. Pendant ce temps les deux ar-^ mées , spcrHatrices immobiles . paraissent n'être lA que pour don- ner un appareil plus imposant â une action qui semble appartenir aux beaux temps de la république romaine. Les deux Fran^rais sont vainqueurs. Ils s'etnprcssenl de prodiguer des secours A leurs no- bles adversaires. Ceux-ci, blessés A mort, trouvent Apeine assez ûv force pour leur dire ; « Français, nies soins que vous nous donner nsont inutiles; mais si vous est!- nmez la voleur et le patriotisme. » promettez-nous que vous épar- wgnerez les vaincus.» Dupbot et Lannes, vivement émus, leur ser- rent afTectueuseincut la main et jurent de remplir leurs désirs, ce qu'ils firent religii-usement. Du- phot fut nommé général de brigade à Tarmée d'Italie oïli H se distingua en plusieurs occai^ions, etoili il fut blessé. En 170^^' 1»^ général en <;bef Napoléon Bonaparte le chargea d'organiser les nouvelles troupes de la républii,ue Cisalpine. A la fin de 1797, il se rendit A Home

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avec Joseph Bonaparte , ambas- sadeur près du souverain pontife. Duphut devait épouser ia belle- sœur de Tambassadcur, M"* Cla- ry, aujourd'hui femme de l*ex- général français Beruadotte, roi de Suède. La veille du jour du mariag;e9 le 8 nivôse an 6 (tiS dé- cembre 1798), un grand mouve- ment a lieu dans le palais de Tam- bassade, se réunissaient chaque jour des hommes en opposition avec le ministère romain, et d'au- tres partisans des principes poli- tiques qui régnaient en France. L'ambassadeur et le général Du- phot sont bientôt informés qu'u- ne populace en fureur, soutenue par de» troupes réglées, assiè- ge le palais. Tous deux sortent faiblement accompagnés , espé- rant par leur présence rétablir Tordre et faire respecter le carac- tère dont chacun d%;ux est revêtu. Vai4)s efforts! c'étaient du sang etiVxpulsion des Français que cet amas de furieux demandait à grands cris. Us font feu, et à la première décharge Duphot tombe mortàcôté de l'ambassadeur, qui se retire à Florence, d'où il rend compte au directoire-exécutif de cette atroce violation du droit des gens. Le directoire fit marcher sur-le-champ des troupes. Pie VI fut obligé de prendre la fuite, et Aome tomba au pouvoir des Français, qui, toujours généreux, ne tirèrent point une basse ven- geance de l'assassinat deDuphot et des outrages que sa dépouille mor- telle avait reçus de la populace en délire.

DUPIN (Charles-Andbé), à Clamecy, en Nivernais, le 20 juin 1708. 11 était neveu^ par sa mère.

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du docteur Berrjat, iolendaDt dei eaux minérales de France sods Louis XV, et auteur des deux premiers volumes des Mémoire^ de l'académie des inscriptions et belles-lettres. Son père , André Du pin, était un fort habile méde- cin, contemporain et ami du cé- lèbre docteur Tissot, avec lequel il avait fait ses cours à Blonlpel- lier. 11 a composé sur la méde- cine, plusieurs ouvrages restés inédits, et qui sont mentionnés avec éloge dans le catalogue des manuscrits de la bibliothèque de Lyon, par M. Delandine, 3 vol. iu-8 . Charles-André, son fils, a- près avoir faitd'excellentes études au collège de Sainte-Barbe, à Pa- ris, prit ses degrés en droit, et prêta le serment d'avocat au par- lement, sûr la présentation de M. Treilhard. En 17799 il fut pourvu, avec dispense d^àge^ d'une charge de procureur du roi. En 1786, le duc de Nivernais le nomma con- seiller, lieutenant particulier au bailliage ducal de Clamecy, sou» l'administration provinciale de l'Orléanais, et ensuite du Niver- nais. 11 exerça cumulativement ces différentes fonctions jusqu'à la sup- pression des anciens offices de ma- gistrature. Il fut élu membre de la première législature, en 1791 9 n'é- tant encore âgé que de 33 ans. £- carte de la tribune, par une sur- dité contractée dès l'enfance, il se fit remarquer par sa facilité dans le travail et l'étendue de ses con- naissances, dans les différens co- mités dont il fut membre, et prin- cipalement dans celui (Cinsiruc^ iion publique, il se lia d'anùtië avec MM. de Lacepède et Con- dorcct. £n 1793, il fut, comme la

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plupart des geus de bien» eoye- loppé dans les proscriptions, et détenu dans les prisons de Nevers et de Clamecy, pendant près de i3 mois. Cet orage passé, il ren- tra dans les affaires publiques; et après avoir exercé successive- ment les fonctions de .juge et du mioistèrepublic,et celles de com- missaire central près Tadminis- tration départementale de la Niè- vre, il fut élu de nouveau xpembre du corps-législatir(conseil:des an- ciens), où il siégea depuis. 1799 jusqu'en 1804. Pendant lelcours de sa législature, il fut successi* Tement appelé aux fonctfooj^ de président du tribunal criminel de Paris 9 de secrétaire-général du ministère de la police, et d'avo- cat-général en cassation; mais il refusa tous ces emplois, «t préfé- ra s'en tenir à sa qualité de dépu- té. Lorsqu'il sortiîdu corps-légis' lalif en 1.8049 H «coepta , pour suivre l'éducation de ses tîls à Pa- ris, les fonctions de chef de divi- sion à Pinspection-générale de la gendarmerie, alors conûée. à M. le maréchal Moncey. Trois ans a- près, il désira retourner dans son pays natal; il revint à Clamecy, avec le titre de procureur impé-/ rial; il en a exercé les fonctions jusqu'en 1814. En i8i5, il fut appelé aux fonctions de sous-pré- fet, et se retrouva ainsi (après vin intervalle de 28 ans) oceuper la même place qu'il avait exercée en 1787. En 1820, il a été nom- mé chevalier de la légion-d'hon- neiir. Dans toutes ces situations, M. Dupia s'est toujours montré ennemi de toutes les exagérations. On l'a persécuté comme modéré, il méritait effectivement ce titre.

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Simple dans ses goûts, ami de l'é- tude, entièrement adonné à l'ac- complissement de ses devoirs el à l'éducation de ses enfans, il s'est constamment fait respecter par son éminente piété, une in- flexible droiture, et un grand dé- sintéressement. Il a eu trois fîls, André, Charles et Philippe.

DU PIN (André -MiBiE- Jeak- Jacques^, avocat et docteur en droit, fils aîné de Charles-André, naquit à Varzy le i*' février 17H3. Son éducation primaire était à peine commencée en 1795, lors- qu'il vit son père arrêté par Tar- mée révolutionnaire et conduit en prison. L'invasion nocturne du domicile paternel , TappositioD des scellés, l'inventaire des pa- piers, et toutes Icri scènes qui ac- compagnent l'enlèvement d'un chef de famille, se gravèrent pro- fondément dans sa mémoire ; et c'est probablement à l'impression qu'il en reçut, qu'on doit attri- buer la haine qu'il a toujours montrée depuis pour l'arbitraire. Sa mère sut toutefois mettre ce temps à profit. Pendant la déten- tion de son mari, elle apprit elle- même à ses deux aînés à lire et à écrire; elle leur fit étudier 1 his- toire ancienne et Thistoire ro- maine de Rollin, et profita du goût qu'ils prirent à cette lectu- re, pour jeter dans leurs âmes les premières semences de cet amour de la liberté et de la gloire qui devait soutenir et encourager leurs efforts. A l'époque leur père fut rendu à la liberté, les anciennes écoles étaient détrui- tes, les nouvelles n'étaient pas encore organisées; mais avec un tel précepteur, ils n'eurent pas à

regrcUer la perle de l'enseigne- ment public. Pour ne parler ici que de rainé, après lui avoir en- seigne le latin, l'histoire, la phi- losophie, les belles-lettres et les preofiiers éléroens des sciences exactes, il lui fit faire son cours de droit.Il ne se contenta pas de lui apprendre le droit romain et le droit français, mais il l'appliqua à l'étude du droit naturel et du droit public, et de cette haute ju- rispnidence qui n'est que la per- fection du cœur jointe à Tétude de l'esprit. Aussi, à peine les é- coles de droit furent- elles réta- blies, que le jeune élève se pré- senta pour soutenir thèse, et fut reçu à l'unanimité. Il ne se bor- na point i\ In licence : son père exigea qu'il «e fit recevoir doc- teur. Comme c'était la première thèse pour ce grade, depuis le ré- tablissement des écoles de droit, M. Treilhard, ministre d'état, et, qui plus est, célèbre jurisconsul- te, fut choisi pour la présider. M. Dupin e&t ainsi devenu par le fait, i\ l'âge de 25 ans, doyen de tous les docteurs des nouvelles é- coles de droit. Son père ne vou- lut pas qu'il débutât par une gran- de cauie. Cette méthode, disait- il, a pour inconvénient ou de dé- courager ceux qui nes*élèventpas à la hauteur de leur sujet, ou de les remplir d'un fol orgueil s'îb réussissent. Il vaut mieux com- mencer par les aflaires les plus simples, et s'élever par degrés a- vec son talent. En 1810 plusieurs chaires furent mises au concours. Le jeune docteur croyait y avoir des droits; il plaidait depuis envi- ron huit années, et d'ailleurs il a- vait déjà publié plusieurs ouvra-

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gcs remarqiiables eii jurispraden- ce, principalement ses rrmcipu, juris, qui avaient obtenu hts élo- ges de ÂIM. Lanjuinais, Danieket Merlin. Toutefois il ne put réas- sir, et on lui préféra dtes hommes qui passaient pour moins habiles. C'est ainsi qu'autrefois les Tou- lousains préférèrent Forcadel à son docte concurrent. Cet écheCy ^oin de décourager M. Dupin, Tex- cita à de nouveaux efforts. Il se rejeta tout entier du côté du bar- reau, où les plus grands succès l'attendaient. 11 eut le bon esprit de s'attacher à ses anciens^ et-pa^ mi ceux-ci, aux plus habiles. Il fit ses premières consultations soub la direction de MM. Ferey et Poi- rier. Après leur mort, il se lia avec M. Delacroix Frainville, long-temps leur émule^ demeuré leur successeur. Et, autant par ses ouvrages que par d'exceliens mé- moires et plusieurs belles plai- doiries, il s'était acquis la ré- putation d'un savant juriscon- bulte et d'un habile avocat. £b' 181a, M. le procureur- géné- ral Merlin le proposa, à son in- su, pour candidat à la place d'a- vocat-général en cassation^ avant M. Joubert, qui néanktioins Ait nommé, sur la rerommandatioa particulière de M. dePontanes^a- lors tout-puissant auprès de Tem- pereur. Peu de temps après, îKut adjoint A la commission nomnaée, par le grand-juge (duc de Massai pour procéder au triage et A la classification des lois de l'empire. Ce travail lui avait déjà coûté d'immenses travaux, lorsque la restauration arriva. En lèiS, il fnt député ù la chambre des repré- sentaùs par un des collèges élcc-

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toraïuE de la ]^iè\re« « En accep- tant celte ini8Mon« dit-il daas iiUD de se» opuscules, je con>idé- »rai que je ue chuageai» point de »professioD; que j*aurai9 seule- «ment uue cause de plus à dcfeD- «dre, celle de mon pays.», Les o- piqions de M. Dupin à la cham- bre des représentans se lient ik l*histoire de cette époque. M"* de Staely dans le manuscrit de ses Comitlérationi sur la révolution française, a parlé avec éloge de son opinion sur le serment; c'est d*après sa proposition que fut nommée la commission chargée de présenter un projet de consti- tution destiné & remplacer Tacte additionnel; il s'opposa à ce qu'on appelât Napoléon sauveur de la patrie; dans le fameux comité se- cret du ai juin 9 il opina arec MM. Jay et Manuel pour Tabdi- cation de IKapoléon; il voulait même que la chambre des repré- sentans se déclsurât assemblée nationale; il s'opposa à la pro- clamation de Napoléon II, etc., etc. Après la seconde restaura- tion, il fut nommé président du Goilé^ç électoral de Çhâteau-Chi- non (Ni^Tre), et désigné comme candidat par Us arrondissemens de Château«Çbinon et de Clame- cy; mais dans le collège de dé- partement, on lui préféra les can- didats arit^tocratiques. De retour à Paris, il reprit Texercice de sa profession, et il eut bientôt de nombreuses et d'éclatantes occa- sions de déployer les ressources de cette éloquence mâle et vigou* reuse qui caractéri.4e son genr^ talent. La première cause po- litique qu'il eut à défendre fut celle du (aaréçhsd Ney : Berryer

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père était chargé de la défense ora- le, Dupin fut chargé de la défen- se écrite. Il se signala dans cette grande affaire par plusieurs beaux mémoires remplis de force, d'é- rudition et de patriotisme; on a principalement distingué celui qui a pour titre : Effets de la con- vention militaire du i juillet 181 5, etc. Si l'exception tirée de cette capitulation eûtétcaccueillie, que de malheurs qu eût prj^venus I La réaction de i8i5 n'aurait pas eu lieuL.M. Dupin pritaussi une part active aux débats devant la cour des pairs, et c'est dans une de ces répliques rapides et animées, que, répondant au procureur-général Bellart qui s'opposait aux délais réclamés par les défenseurs, il termina un beau mouvement ora- toire, par cette apostrophe dont le souvenir est resté dans toutes les mémoires* < Accusateur, vous

> voulez placer sa tête sous la fou- i>dre; et nous, nous voulops i^on- »trer comment l'oraffc s'est for- »mé!o Les auteurs de la Galerie des Contemporains , touf en ren- dantd'ailleurs justice à M. Dupin, avaient fait la remarque suivante : «On a vivement regrette (discnt- nils, lom. ^iJpàg. 27Ç)quo M. Du- »pin ait cru devoir invoquer en «faveur du maréchal les disposi- «tions du traité qui, en traçant 9 une nouvelle ligne des frontières a de la France, et en n'y compre- »nanl plus Sarre- Louis, rendait le maréchal étranger â une pa- ntrie pour laquelle il avait si bra-

> venient combattu, et qui s'hono* lirait de le compter au premier orang de ses plus illustres défea- oseurs....« Mais les mêmes au- teurs ont ensuite recooQM eux-

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mr-mes qu'ils s'élaîenl trompés. A Tart. AVr, tom. 7. pag. 284», ils se sont empressés de dunrur des <'X[>licatiuiis que nous aiinuns à leur emprunter: « Nous igno- M ) ions alors , disent-ils ce que »nous avonï appris de]>uis; c^est xque M. Diipin n'avait invoqué le î' Irailé du 2(> novembre que d'ac- «cord avec le maréchal, et pour amener la protestation dont re- »lui-ci avait reçu le modèle des » mains de cet éloqurut et géné- »reux défenseur. Cette circons- » tance, ajoutent-ils, en rappelle ))une autre qjii nV>t pas sans in- «térèt, et qui prouve à quel point ■) l'autorité elle-même était peu M rarïsurée sur les conséquences du ^jugement qui venait d'être ren- i)du. L'original de la protestation » écrit de la main de M. Dupin, bêlait resté dans les mains du ma- »réchal. Après sa condamn.tticm. ')M. Dupiu qui, en le quittant, a- Dvait oublié de lui redemander » cette pièce, pria M. Berrver fils » de se charger de ce 'soin. En des- » Cendant de la chambre du ma- »réchal, Berrver dit à M. Dupin, «au milieu des gardes dont les salles et l'escalier étaient rem- wplls: «Il l'a jetée aufeu.nCesder- «niers mots, au feu, furent seuls «entendus; un rapport en fut fait «aussitôt au ministre de la police, ret dès le soir même celui-ci man- »Mla MM. Dupin et Berryer, pour M leur demander s'il n'était pas «question de mettre le feu au pa- illais du Luxembourg pour sau- » ver le maréchal ! » La seconde cause que xM. Dupin eut à défen- dre fut celle des trois Anglais ac- cusés d'avoir favorisé l'évasion de La Valette. M. Dupin. en plai-

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dant  raudicnce du aS août 1816, devant la cour d'assises 9 cette cause qui rcippelait, au milieu des scènes ^aIlglantes de cette époque, ce que la tendresse conju§;ale a- vait de plus sublime et de plus héroïque, porta dans toutes les âmes l'attendrissement et l'admi- ration pour ses nobles clîens, et obtint ainsi le triomphe le plus doux auquel l'éloquence puisse aspirer. Il serait trop long de sui- vre M. Dupin dans toutes» les au- tres causes politiques dont il fut chargé. Il suffira de dire quedaus ces temps de malheur il se fit au devoir de répondre à l'appel de toutes les infortunes. Tantôt par des écrits courageux, tantôt par d'éloquentes plaidoiries, on le vit défendre tour A tour la gloire militaire de la France dans la per- sonne de plusieurs généraux ac- cusés; la liberté de la presse et celle de la pensée* dans la per- sonne d'illustres écrivains injus- tement calomniés; démasquer les intrigues d'une faction puissante, et In soif des vengeances dont elle était dévorée; attaquer le crime, protéger le courage malheareuz et la vertu proscrite. Nous nous contenterons de citer ici les noms des principaux d'entre ses cliens, tels que le maréchal Ney, les mâ- nes du maréchal Brune^ les lieu- tenans-généraux Alix , ftovigo, Gilly, le duc de Yicence, le gé- néral Porest de Morvan, l'ad- judant-commandant Bojer^ Flé- vée, Bavoux, Mérilhou. ie Cen- seur, le Constitutionnel^ tes rédac- teurs du Miroir, l'archevêque de Malines, le curé de Cosne. Jouj l'académicien (deux fois], Forbin Janson, Wilson, Bruce, Hutchin-

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son, Montain jeune, Duhamel de Rouen, Marinet contreWelling- ton, Madier de Mbntjau, etc., etc. M. Dupin ne s'est pas seulement signalé par ses plaidoyers et ses écrite en matière politique, et par cetart inconnu à l'ancien barreau, de rattacher les grands intérêts . sociaux à Texamen d'une ques- tion particulière; dahs les affaires civiles, il ne s'est pas montré moins habile. La seule cause du chevalier Desgraviers contre la liste civile suflirait pour le mettre au rang des premiers avocats et des plus doctes jurisconsultes, par l'étendue des recherches, la force et l'enchaînement des preuves, et la hardiesse courageuse, sans ces- ser d'être mesurée, qui ont dis- tingué ses différentes plaidoiries dans cette cause à jamais célèbre. En 1819, le gouvernement ût of- frir i\ M. Dupin la place de sous- secrétaire-d'état au département de la justice, avec le titre de maître dea requêtes.Tant de motifs qu'il a- vait de chérir la profession d'avo- cat, lui firent reiuser ce qu'on lui présentait sous les couleurs les plus séduisantes. £n i8ao, M.sK le duc d'Orléans le nomma mem- bre de son conseil, pour reconnaî- tre les sages avis qu'il lui avait donnéi^ dans l'affaire du Théâtre- Français, en l'engageant à tran- siger à l'entière satisfaction de l'acquéreur, sur un procès iucon- iiidéré que le conseil de S. A. S. avait intenté en son absence. Nous ne pouvons non plus ou- blier les belles défenses de M. Dupin pour M. de Bérangcr, si justement surnomme VAnacréon de la gloire française. Ajoutons, maintenant, i^ la louange méritée

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de M. Dupin, que cet avocat joint aux plus belles qualités de l'es- prit, les plus nobles sentimens, et un désintéressement d'autant plus remarquable, qu'il est plus rare à l'époque de corruption nous vivons. Plusieurs de ses cliens se sont plu k rendre hom- mage dans le public au refu« qu'il a souvent fait de ses honoraires. Ainsi, M"* la maréchale Brune 9t redit dans le monde, avec le sen- timent de son admiration pour la belle conduite de son défen- seur, que M. Dupin avait mis lui- môme des bornes À sa reconnais- sance, et qu'il l'avait forcée à re- prendre la moitié de la somme qu'elle lui avait offerte pour in- demnité de ses soins et de son dé- placement. Les réducteurs du M^ roir lui ont rendu publiquement le même témoignage; et nous nous plaisons à le rappeler ici, parce que ces traits qui honorent le caractère Thomme, plus encore que son talent ne le distin- gue, sont trop facilement oubliés, et qu'il n'est que trop ordinaire de voir l'envie attaquer par des calomnies sourdes la vie privée des hommes dont In vie publi- que fut la plus honorable. Infa^. miâ intactum, invidiâ, quà passant argent, dit Tite-Live. Ou a frap- pé, en l'honneur de M. Dupin, u- ne médaille son dévouement, comme avocat, est rappelé par cette courte devise : Libre défense des accusés. Il ne nous reste plus qu'à indi(iuer sommairement le titre de ses principaux ouvrages. Traité des successions, in- 1 2; Rap- ports entre co-héritiers , in-ia; Principia juris civilis, 5 vol. in- la; Synopsis juris romani, î-n-i8;

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Proirtioiunta juris ^ iu-iH; Rr~ pt\rions sur i\'n sciant' nu- ni et /'r- ttti/t' du droite in -8"; Man'iwt drs ttudians «/» droit, in-i8; Frais hisforiifuc tin dn>il romain, iii-i8; Dts ina*;istrats d\iutrtfois, d\ui^ lourd' hui^ tf à n/uV, in- i<K; Lri- //■«.< sur la proft'ssion d'arorat^ et (^i/diothrtfur de droite i V(»l. iii-8"; Dictionnaire des arrêts modernes, in- i"; Mémoires, plaidoyers et Con- sultations , i:\ vol. in-V; (^^^de du commerce de hois et e/iart»ons, :i vol. in-8'*; Collection de lois par or- dre de matières,rvvno\\ oMic'h'l. Lrs livraisons qni ont flrji\ y:\rn sont: Lois des lois, i \o\.\ Organisation indieiaire, ï\ V(»I. ; Lois ci rites , a V(ïl. ; Lois de procédure, i vol.; Lois eomtnerciales, i vol.; Majo- rais, 1 vol.; Droits des tiers, 1 vol.; Lois erimintlles, w vi>l.; ( )hserrati<ins eritit/ues sur plu rieurs l'oints de notre législation erimi- nette, 1 vol. in-J*.". M. Diipin a anssi itonnr nnc «'dit ion drs Ile- ci tationes d* Heinetcius, ronU":réos A\ev uoiru droit l'ranrais, 2 vol. in-S "• et nnc. fort htrllo riliiion di-s principes du droit de la nature et des gens de Uurlamaqui, 5 vol. iii- 8% i\ laquelle il a joint une table analytique de> matières, tort am- ple et très-exarte.

1)1 IMN (Chaulks), frèie d'An- drr, nêàVar/y. déparlenient de la S V i e, leti ortobit- 1 78.1, membre lie Tinstitut »le Franee. ollloier su- périeur au corps 4ln pénie mariti- iiU-.etrhevalierdelalé^iond'hon< :iror. Vax 1 8(n , M. Oopin In! re^ui le premier de tons h s i'andiilat^ qui •*e pré^enlaieiit à Paris, pour en- ;rer à Ireob» Tolytrelinique. Kn- « «)re «:lè\e, il rompo«ia son pre- mier Mtinoire de «réomélrie <le.'»-

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criptive, qui lui vulut les suffrages et I amitié du célèbre Monf2[e. 11 a reculé les limites de cette science, el fait connaître les rêî»nltuts de .ses travaux dans une série de la Méniiiires* dont neuf présentés à la première classe do I institut de France , furent approuvés avec distinction. iVl. Dnpiii s'est beau- coup occupé de rapplicatîou des sciences mathématiques aux ser- vices publics. 11 a donné, sur la stabilité des vai.sseaux, sur le tracé des routes* sur les déblais et rem- blais, de< théories aussi neuves qu'importantes; il a fait, sur la force et Télasticité des bois, de nombreuses ex))érienccs qu'il a soumises au calcul;! et dont il a tiré des résultats remarquables autant qu*uliles. Comme ingé- nieur, il a rendu des services dont Ténumération sera le meilletir é- loge. Durant la dernière guerre, il a servi successivement dans la flottille en i8o5 et i8o4; en Hol- lande eti\ Anvers en i8o5, il a conc4)nru aux grands traraux de cré.ition de ce port; en Italie en i8o(); en Provence en 1807. Dans Ifiiver de 1808, il s'embarqua vo- lontairement sur l'escadre aux or- dres de Tumiral Gantbeaume : le vaisseau amiral perd d'un coup de vent toutes ses voiles et sa «nature supérieure; onarriveàCorfou; Ta- mirai laisse aux soins de M. Dupin son vaisseau à 5 ponts« et sort pour aller rejoindre la division du géné- ral (jxmno. Il revient au bout d'u- ne semaine; depuis 3 jours le vais- seau amiral était prêt à reprendre la mer: en 5 jours RI. Dupin avec ses ouvriers militaires avait répa- ré toute» les avaries. L'amiral ilê- ' irait s'.'îtiacbcr et ramener en

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France Tingénieur qui Tcnaîl de le ierYÎr ainsi; mais M. Dupin o-* vait été maltraité à Toulon; il pré- féra rester dans les îles Ioniennes. La fondation deTacadémic ionien** ne eut lieu 3 mois après son arri- vée; son zèle et ses travaux sou- tinrent cette ncadéVnie, dont il fut secrétaire. Il fit fonder, sous le titre de prix olympiadiques, des prix de langue grecque ancienne et moderne» qui devaient Être dis- tribués au retour do chaque olym- piade, et pour lesquels on appelait ù concourir les écrivains greos dispersés dans toutes les parties do l'Ëuropo et de TAsie. C'est in Corcyre que M. Dupin traduisit les ofynthiaques de Démos^hène, et composa ses Considératiom sur Ci'loquence de ('orateur athénien; il fut membre de la commission chargée de réduire les mesures des îles Ioniennes* et de la Grèce, en nouvelles mesures françaises. Il quitta ces îles en 1811; retenu i3 mois dans Tltaiie par des fiè- vres contagieuses, il trouva pour« tant le loisir, en séjournant aux bains de Pise, de publier la vie de son ancien ami, le majeur Léo- pold Vacca, et Tœuvre posthume de ce militaire, connue sous le ti- tre d'Eammen des travaux de César nu siège d'Aieocia, Dans Thiver de 181a i\ 18 13, M. Dupin en conva- lescence publia ses développe- mens de géométrie, ouvrage ori- {;inal et profond. 'Ensuite il partit pour Toulon : ce fut qu'il sauva de Toubli et de la destruction les belles sculptures que Le Puget a- vait faites pour les gaK*res de Louis XIY. Ces monuineiisde no- tre gloire navale, restaurés parses «oins éclairés, devinrent le plus

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bel ornement du Slusée mariii* me : création dont M. Dupin enri- chit Parsena) de Toulon. C'est dans ce port qu'il commença son tableau de rarohitecture navale aux i8"' et ig"* siècles, ouvrage qu'il continua jusqu'en mai iHi5. A cette époque il fut envoyé avec ses ouvriers militaires pour con- courir à l'armement et à la dé- fense do Lyon contre les' Autri- chiens, Les travaux achevés, Lyon évacué, M. Dupia conduisit le corps qu'il commandait on Au- Tergne d'abord, à Rochefort en- suite; apportant tout son zèle à prévenir la désertion, alors môme que tout espoir de défense était perdu , parce qu'il mettait son honneur ii conserver pour la pa- trie jusqu'au derniei^ moment uu corps qui, sous ses ordres, n'a- vait jamais servi que pour défen- dre la patrie. Ce corps fut licencié à Koohefort. Tout en rendant ses comptes administratifs, M. Dupin étudie les nouvelles machines é- tablies dansceport, etrédigepour l'institut la seule description qu'on en ail faite. Ce travail terminé, M. Dupin ne trouvant plus en France de travaux qui snlTisent ik son activité, demande un congé pour visiter les ports de l'Angle- terre. On commence par repous- ser sa demande, 10 moissuAlsent à peine pour obtenir une réponse favorable. £n attendant, IM. Du- pin compose et présente au mi- nistère de la marine un examen raisonné d'un nouveau système de charpente, récemment adopté dans la CQnstruction des vais- seaux anglai/; il demande, mais sans l'obtenir, l'essai de cet- te beureuse innovation : il part.

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Quatre voyajres, 10 moisde séjour et deux mille lieues de route, sont employés j\ visiter et A con- naître tous les p^rands établisse- mens de cet empire. M. Diipin sVtaFt proposé dVmbrassiT l'en- semble des institutions et des tra- vaux publics de cette contrée: guerre, marine, ponts et chaus- sées, industrie et commerce, ont été Tctbjct de ses rei'berches. Re- tenu deux mois à Dul)lin par une chute ^rave, il emploie ce loisir h composer sa ieftre à Miludy Morgan, sur Racine et Shakes- peare^ ouvrage qui montre une connaissance approfondie des beautés deces jjrauds poètes. M. Dupin arrive à Londres. Lord Stanhope fait entendre sa fameu- se motion pourprolonger en Fran- ce le séjour de la {garnison euro- péenne; un jçéuéreux patriotisme dicte à rin":énieur français une réponse éloquente qui parut sur- le-champ à Londres, et qui, réim- primée à Paris, saisie, et déférée aux tribunaux, fut entin rendue au public, sans que Tauteur eût vou- lu consentir aux suppressions qu'on espérait obtenir de lui. Ces tracasseries et ces occupations niomentanées ne le détournent pas de son objet principal. Trois mois après il publie ses Mémoires sur la marine et les ponts et c/:aus' se es de France et d* Angleterre; ou- vrage dont la traduction anglaise eut coup sur coup deux éditions. Ce nouveau titre ajouté ùi tous les précédens, ouvrirent ii M. Dupin les portes de Tacadémie des scien- ces, en octobre 1818. Fixé dans la capitale, il profita d'abord de ce séjour, en publiant rhistoire des travaux de son maître et de

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9on ami, G. Monge,ouTragequ*OB a distingué pour la noblesse des pensées et la chaleur des senti- mens qu'il exprime. M. Dupin a payé sa dette à l'académie par plusieurs di>cours prononcés dans les séances publiques. Le 1*' sous ce titre : Influence des sciences sur l'humanité des peuples, a pour objet de réfuter des paradoxes de M. de Fontanes, contre Tutilité des connaissances positives. Le a" offre le tableau des Progrès de la marine française depuis la paix; le 3"* ayant pour litre : Considé- rations sur les avantages de tin- dustrie et des machines, réfute victorieusement les erreurs si complaisammeut soutenues par les ennemis de Tindustrie et du savoir. Lors de la création du nou- vel enseignement établi près du Conservatoire des arts et métiers, M. Dupin fut chargé de créer le cours de mécanique appliquée aux arts, ce qu'il a fait en remplissant Tattente qu'on s'en était formée. Le principal ouvrage de M. Du- pin, est celui qu'il a commencé' de publier en i8ao, sous le litre de Voyages dans la Grande-Breta- gne; la i" partie intitulée : Fore» militaire^ et la a"% Force navale^ ont déjà paru. C'est un tableau complet des institutions et des travaux militaires et maritimes de l'empire britannique. Cet ou- vrage écrit d*un style noble et sé- vère respire un généreux patrio- tisme: partout M. Dupin recher- che par quels moyens on peut donner une grande énergie à la force publique, et des garanties puissantes à la liberté, À la sé- curité des citoyens. La 5"* partie de cet ouYrage, sous le titre di>

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Force commerciale, compreodra Texposition des moyens qui ont livré à TAngleterre le comnnerce des raerSf et par suite des conti- ncns; ainsi que les travaux pu- blics, indispensables à la prospé- rité du commerce, ponts et chaus- sées, canaux, ports marchands, etc. L'auteur terminera son en* treprise en faisant connaître la force productive et la force socia- le de Tempire britannique.

D13P1N (Philippe-Simon), 5-. ifls de Charles-André, A Yar- 7.y , le 7 octobre 1795. Après Toir fait ses premières études au collège de Varzy, et commencé rétude du droit sous la direction de sonjpère, il passa sous celle de son frère aine, qui le mit promptement en état de prendre les grades de licencié et de doc- teur. Il parut au barreau sous les auspices de son frère, à Tâge de \ingt-deux ans, et ne tarda pas A s'y faire remarquer par une ins- truction solide , une dialectique pressante , une grande précision d'idées, et du nerf dans la dic- tion. Il s'est particulièrement dis- tingué dans la défense de Rosa Marcen, épouse du prétendu com- te de Suinte-Hélène; dans celle du Constitutionnel ^ prévenu d'at- taque contre les Missionnaires; f-t en dernier lieu dans la plai- doirie ù la cour des pairs, pour le capitaine Dcqucvauvilliers.

DUPIN (Charles), à Cla- mecy, en Nivernais, le ii août 1731, oncle de Charles -André. Entré d'abord dans la compagnie de Jésus, dont l'esprit ne s'accor- dait guère avec celui de sa famil- le, il en quitta l'habk au bout d'un an. Il fut aussitôt employé dans

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l'administration de l'enregistre- ment et des domaines, et devint successivement notaire et contrô- leur des actes à Paray-le-Monial, receveur de Tenregistrement à Saulieu et ù Bourg-en-Bresse, et inspecteur A Aix, puis à Montpel- lier. Aux connaissances qu'il a- yait acquises dans ces différens emplois, il voulut joindre l'étude de la jurisprudence, et se fit re- cevoir avocat AU parlement de Toulouse. En 1775. il s'attacha à M. le vicomte de Saint-Priest. in-^ tendant de Languedoc, en qualité de secrétaire particulier. Les états le choisirent en 1 777 pour défen- dre les diocèses et communautés de la province contre les attaques desadministrateursdu domaine, à raison des droits de contrôle, in- sinuation, etc. Dans cette charge honorable, dont il avait le premier conçu l'idée, il sut restreindre les prétentions des agens du fisc dans les justes limites qu'il n'avait ja- mais dépassées lui-m^me quand il exerçait les mêmes fonctions. M. de Ballainvilliers ayant succé- dé i\ M. de Saint-Priest, comme intendant de Languedoc, il obtint la place de secrétaire en chef de l'intendance. Ses tiilens et ses ser- vices ne pouvaient manquer d'ê- tre appréciés, lorsqu'un nouvel ordre de choses ouvrit une nou- velle carrière au mérite. A la pre- mière assemblée électorale de riléraull, il fut nommé procu- reur-général-syndic du départe- ment, et en remplit les fonctions jusqu'en r4in 4) époque A laquelle il fut appelé, comme membre de la cour de cassation, à la première magistrature de France. Le désir de se réunir à sa famille, et les

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troubles du 18 fructidor, le déter- minèrent à retourner en proTin- ce; et, rentrant dans la carrière qu'il avait parcourue d'abord « il devint directeur de Tenregistro- ment et des domaines ù Rouen, et un an après ù Montpellier. Il mourut dans cette dernière ville le 9 novembre 1808, environné de Testimc publique, dont il s'é- tait rendu digne par ses lumières, les travaux utiles qui avaient rem- pli âa vie, et des qualités plus pré- cieuses encore que les talens. Un seul trait peut donner une idée de la générosité de son caractère. Vu de ses amis avait un procès considérable pour une substitu- tion. Après des procédures lon- gues et ruineuses, il avait perdu son procès, et se trouvait sans ressources pour interjeter appel au parlement. Dupin examine les pièces du procès ; ce coup d'œil sûr qu'il portait dans les affaires lui démontre que le bon droit est du côté de son ami : il lui de- mande un pouvoir, en lui disant seulement qu'il se charge d'avan- cer les frais. Dupin n'avait alors pour tout bien qu'une petite pro- priété rurale, qu'il affectionnait beaucoup, aux environs de Mont- pellier. Sans en prévenir son a- mi, il la vend « suit le procès, imprime, plaide, gagne en plein la cause, et fait envoyer son ami en possession d'une fortune con- sidérable. Cet ami lui en fait ses reniercîmens, mais ne lui parle nuUtinent de lui rembourser ses avances; rt Dupin ^ qiv)iq\ie sur- pris de cette espèce d'indifféren- ce, se gar^c bien de lui parler d'argent. A quelque temps de là, cet ami vient ù mourir, et laisse

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un testament par lequel il insti- tue Dupin son légataire univer- sel. Cette acquisition était assu- rément fort légitime: N'est si bel acquêt que de don, dit un vieux ju- risconsulte. Mais Dupiu apprend que le testateur avait une sœur unique. CeUe dame, sans avuir de grandes richesses, jouissait ce- pendant d'une honnête aisance, et pouvait se passer des biens de son frère. Néanmoins Dupin re- nonce au legs en sa faveur, et dé- clare s'en tenir au remboursement strict de ce qu'il avait déboursé pour le procès. La sœur fait com- me avait fait son frère: elle ne s'é« puise pas en protestations de re- connaissance; mais, quelques an- nées après, elle laisse en mourant un testament par lequel elle lè- gue de nouveau à Dupin les biens venant de son frère. Pour cette fois, Dupin accepta le legs. Yoilà certainement une fortune bien ac- quise, et ce combat de générosité fait également honneur à tous les acteurs. Dupin avait eu un fils ca- pitaine au 3*' bataillon de mé- rault, qui fut tué en Italie au commencement de la révolution, à la tête de sa compagnie. On a de Dupin des Instructions sur diverses questions relatives aux droits de contrôle, d'insinuation, de centième denier et autres, arec des observa' tions analogues à cliaque espèce, précédées du tarif du 19 novembre ijaa , publiées à Montpellier en 1787 et 1788. Les états de Lan- guedoc avaient voulu se charger de Timpression de cet ouvrage u- tile , dont les journaux du temps parlèrent avec éloge.

DUPIN ( Clabde-Feaiïçois-É- tie:«:(e baroît ) , à Mets , le 5o

novembre 17O7, fiU d'im premier ëe.crMn\rii du cuXUa intendance!. Son graud-p/îrc j à Donzy (NiA- vr«) 9 afTrtil uuhhI rempli le» mft* mi'h foiM'tiofiA avec un talcnl el unit intégrité dofit l*élog;e est con- «i^néd.ini^ leA À/flr/ieâ de Metz^ du iP$ novembre i705.Le 1 5 décembre 1787, il fut nommé iiiKpecteur de» conifViU mouleur» de boii», à Pa- rité. 11 iHtiltcn mAme temp« «ecré- tiiire du parquet du procureur du roi t*i de lu ville. Kn lévrier 170»» l'administration du département de ParlH he contttitu» , et il y l'ut atfadié en qu2iliti& de chef du se- cr«;tûriat. Le 11 novembre ^70^* il devint secrétafre-généraU em-

idoi qu'il géra pendant cinq ans. iusieurs proscrits lui durent alors la conservation de leur fortuite; et par ses soins , un notaire de Paris évita Tccbafaud. Kn i70^>, Il épousa la veuve de Danton ,

3u1i avait demandée en mariage u vivant de la première femme de ce mifiintre. Lors des électloni de Tan 0, le directoire le nomma pour exerciîf prés de rassemblée électorale de ruris, la surveillan- ce que les lois de cette époque attribuaient ait gouvernement. Kedouiaut rinfluenre Au parti a* narchiste^ cl se servit de M. Uu-

tdn pour opérer une scission, /assemblée se tenait à {'Oratoi- re; M. Dupin emmena une partie des électeurs à riuntitot; et une loi sanctionna les opératioits de cette assemlilée scisHiottuaire. Kn récompense de ce ftervice. M, Dti- pJn fut nommé, le tj mai 171)8, commihj^alre du pouvoir exécutif prés riulmini'^tratioft centrale du déf)urteinent delà Seine. L'année sijivantc , le directoire se (luttait

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de réVnplacer par le ministre de la police (Duvul), celui de ses membres qui serait éliminé pur le SOI t , et le portefeuille de la

i)olice était destiné à M. Dupfn. ilais ce gouvernement fut puni par il avait péché; il fut ren- versé par ce détestable système de scissions qu'il avait voulu in- troduire dans toutes les at^sem- blées électorales. Son commis» saire ne fut pas épargné; le S juil- let 1799, M. Dupin hit destitué. Dénoncé dans le journal de Le* sage-Sénaulty II fut obligé de se cacher. HientAt un noureau gou- vernement s'établît ; M. Dnpin rentra au département de la Sei- ite, en qualité d'administrateur nommé par nrriiîté da» consuls du îif) décembre i7ï)î). Le 3 mars 1800, il fut envoyé à la prélbî- lure des Deux-Sévres : les bran- dons de la guerre civile y fu- maient encore. M. Dupin acheva la pacification par sa prudettce et sa fermeté. Il créa au chef-lien plusieurs institutions favorables au progrés du» lumiérei, telles que société d'agriculture et itthé- née ; des monumens , tels que salle de spectacle, fontaines, hal- les , etc. ; surtout il parvint à l'en- tière abolition de la mendicité. Il fit construire un hôtel de préfec- ture; mais tandis que de pareilles constructions coûtaient ailleurs jusqu'A 800,000 francs 9 la nré- fecture de Niort, toute meublée, ne revint qu'à 54,000 fr. , et la plus grandepartie de cette somme était le résultat des économies du

Créfet. Il améliora la race des êtes à cornes, par l'importation de vaches et de taureaux suisses; il avait commencé le rétablUi^e-

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ment des haras^ avant que le gou- Teroeiiient s'en occuprit. Aprè^ a- voir géré cette prélecture pen- dant treize ans, destitué le 12 mars 18 15) il laissa dans le Poitou la réputation d'un administrateur ré- gulier, laborieux, juste et écono- me. Le 5i août suivant , il fut nommé maître descumjjtes. Il a- Tait été fait membre de la lé- gion-d'honneur, le 14 juin i8o4; officier, le i" septembre i8u8; ba- ron, le i5 août 1^09. Les princi- paux ouvrages publiés par M. Du- pin , sont : un Mémoire sur iasta- tistiqi.e du arL ment des Deux- Sèvres , imprimé à Paris aux Sourds- Muets , an 9; autre Mé- moire statistique^ sorti des presses de Timprimerie nationale , an 10 , et que M, Chaptal a cité pour mo- dèle ; Die ionnalre géographique, agronomique et industriel , du blê- me déparlement, Niort, an 11; deux volumes in-4° d'Instructions pour les Maires, imprimés à Niort, 1 808 et 1 8 1 2 ; y récis historique de l'administration et de la comptabi- lité des Communes, Paris 1820; Hisioire de l' administration des se- cours publics, Paris 1821; plu- sieurs Mémoires insérés dans le Kecueil publié par la société royale des antiquaires de France, société que l'auteur a présidée en i8i5.

D U P I N ( Antoine ) , membre delà convention nationale, était employé dans les fermes lorsque le département de TAisne le nom- ma député à cette assemblée , où, dans le procès du roi, il vola, comme son collègue de députa- lion Condorcet, la peine la plus forte après la mort, c'est-à-dire celle de la déportation. Homme

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ambitieux, mais sans talent; na- turellement faible et timide, Du- pin approuva les pro^criptions, et toutefois craignit d*y prendre une part trop active. 11 fut du parti de /a A/ t)7i/tf^;<f» et Tami particulier de Barrère et d'Amar. Néanmoins, le 12 juin 1795, il protesta contre les événemens du 3i mai précé- dent. Cet acte de courage lui ayant été vivement reproché par plusieurs de ses collègues 9 if se rétracta le 5o du même mois. Depuis long - temps on accusait les fermiers-généraux d* altérer les tabacs. Ln effet , dans les entre- pôts on mouillait outre mesure le tabac râpé, qui, gardé dans cet état, fermentait et se putréfiait. L'illustre Lavoisier, l'un des fer- miers-généraux, s'était toujours opposé à cette altération , malgré le bénéfice immense qui en résul- tait pour la ferme. Long- temps avant la révolution, des plaintes graves avaient été portées au par- lement de Bretagne ; le roi nom- ina deux commissaires, MM. Bau- me et Cadet-de-Vaux, pour aller examiner les tabacs de cette pro- vince. Ces chimistes en trouvè- rent cent milliers dans un état de pleine fermentation , et les firent brûler; mais dans le rapport qu'ils firent au parlement ils eurent soin de constater l'opposition formelle que Lavoisier ( voy. ce nom ) avait toujours mise à l'opération du mouillage. Lu convention natio- nale ayant ordonné l'examen de la conduite des fermiers -géné- raux, Dupin fut chargé du rap- port de cette aiîaire. C'est à la suite de ce rapport, qu'il présenta le 16 floréal un 2 ( 5 mai 1794)1 que soixante d'entre eux, parmi

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lesquels se trourait Lavoisier, fu- rent mis en jugement et condam- nés à mort sur rucousation atro- cement dérisoire ^dhcni les auteurs d*une biographie étrangère « (ta- wûir mis de t*eau dans le tabac. Le délit existait réellement ou avait existé: le réprimer par une peine proportionnée n*eû tété qu'un acte de jui^ticc; mais ce ne fut pas le Téritable molifde Paccusalion. On voulait sacrifier des citoyens riches pour partager ensuite leurs dépouilles. Quelque temps après le 9 thermidor an a ( 127 juillet 1794 sur le reproche qui fut fait à Dupin d*aToîr immolé ù sa cupidité et à celle des proscrip- teurs plusieurs citoyens innocens des faits quileurétaient imputés, il répondit qu*il n'avait été char- gé que de vérifier leurs comptes; mais que soumis aux comités du gouvernement « et suspecté de partialité en faveur des proscrits» il avait les sacrifier pour ne pas périr lui - môme ; il retra- ça d'ailleurs les manœuvres pra- tiquées pour les perdre, accu- sa ses collègues, Montaut, d'a- voir proposé leur expropriation , et Yadier, de l'avoir dénoncé comme leur étant vendu ; il rap- pelaqu'il avait sollicité quelques exceptions individuelles, et arra- ché au tribunal révolutionnaire les citoyens Sanlot, Lahanle et Bellefaye , adjoints aux fermiers- généraux; il demanda l'annulla- tion de la confiscation de leurs biens, la conversion du séquestre en une simple opposition sur im- meubles. Dénoncé par les veuves et les enfans des condamnés, il donna de nouvelles explications. Le aa thermidor an 3 (9 août

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1795), Lesage (d'£ure-et*Loire) le fait décréter d'arrestation , par suite des inculpations dont il é- tait l'objet ttdes pièces i^ sa char- ge, il fait apposer le sCcllé sur ses papiers et sur ceuxde sa belle- mère ; quelque temps après il ré- tracte ce qu'il avait avancé con- tre cette dame« et fait révoquer la mesure décrétée à sou égard. Dupin ayant recouvré la liberté par suite de l'aninistie du 4 bru- maire an4 (aG octobre ), fut obli* pour vivre de solliciter un em- ploi, ce qui rendrait suspecte* au moins d'exagération, l'accusation d'avoir partagé la dépouille des fermiers- généraux; il passa dans les départemens réunis, il exerça un emploi médiocre, et ne revint en France qu'en 1814» au- près l'évacuation de ces départe- mens. N'ayant point voté la mort dans le procès du roi, ni signé l'acte additionnel, il n'a pas dd quitter la France par suite de la loi du I a janvier 1816, portée con- tre les conventionnels dits votans. DDPLAML (J.-D), docteur de la Faculté de Montpellier, ancien médecin honoruireîiu comte d'Ar- tois, né en 1 740, est mort le 7 août i8oa,àArgenteuil, près de Paris. On ne connaît guère de lui que ses ouvrages, qui annoncent un praticien habile et un médecin savant. Il a publié : 1* la Traduc- tion de la médecine domestique^ de l'anglais de Buchan« dont la 5"^ édition a paru en 180a, 5 vol. in- 8% Paris : le 5"' volume est de Duplanil, et renferme une espèce de Dictionnaire explicatif de tous les termes de médecine* la des- cription anatomique du corps hu- main^ un aperçu des fonctions de

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ses organes, la coniposilion Je p1u*iriir> 1nô«li('ilnll•Il^, etc.« «-to.; a* Méthode nourtileet facilale gué- rir la maladie vvnrrUnne, un V(»l. in-8", I7^^<^ traduit de l'anglais de (]Iure, et ei.riehi de nntes cu- rieuses; 5" Mi'diViHc du voyageur, 5 vol. in-8 ,Paris« iHui. 11 existe encore de Diipl.inil un manuscrit qui a pour ùirviClefdfs vurra^^es qui composent ma bibliothèque, ou Livre de renvois à eliaiun d*eti.v, au moyen de laquelle on peut aller sur-le-ehamp au volume et souvent àla pai^e. itc., ouvriip* immense, qui pourrait être utilement Oou- suite par les bibliographes.

i)l PLANTIER (C. M. Vilen- tin)« ctail avocat du roi au bai^l- liagt.'de Hourg-envBre*«se, avant la révolution, et fut ncimnié en 1790 eomniiosaire près le tribunal du déjMrtruieul de TAin. Duplanlier s'i'tt lit montré op|u><c au parti de la .Montagne; obligé, apr^s la ré- volutiou du 5i mai, de quitter son pays pour se soustraire à la pros- cription, il alla se réfugier à Ta r- mée d'Italie, il occupa une place dans les charrois. Il revint dans le département de TAin a- prés la chute de Uobespierre, et l'ut élu, en septembre 179'), dépu- té au conseil des cinq-rents. Lié avec le parti de Clichy, il parla contre Tanmistie réclamée en fa- veur des délits révolutionnaires, et demanda l'annullation de la loi contre les panns des émigrés. Dans le mois de mars 1797, il dé- fendit le jugement attaqué par le directoire, et rtîudu p.n le tribu- nal de cassation en faveur de La- vilkbeiM'uois. Le 12 juillet de la mCinc année, il fit unrapporlcon- <f elesclubs, qu'il représenta rom-

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me l'arsenal du jacoliînîsuie; le 19 il parla en faveur des fugitifs de TAlsace, contre Bourdon de TOise qui s'opposait à leur rentrée; et le ai du môme mois* an moment de la lutte qui s*était élevée entre le directoire et les conseils» îl nn- nonna à rassemblée que de nou- velles troupes marchaient sur la capitale, malgré les protestations du gouvernement. Cette opposi- tion constante au pouvoir faillît perdre Duplanlier; son nom fut p(>rté surles listes de proscription du 19 fructidor. Mais II eut le bon- heur de se réfugier en Suisse, et par-là d*érhapperà la déportation. De la Suisse, il alla dans la Tos- cane, et obtintson rappel en 1799. Après avoir été conseiller de la préfecture de TA in, il fut nomme en 1 802 préfet du département des Landes, préfet du département du ^ord en 1810, et maître des re- quêtes en 181a. Il est mort en 1814, et jouissait de la réputation d'un homme de bien.

Dl PLANTIER (Fhoiiton) , de Bordeaux, après avoir été député suppléant de la Gironde à rassem- blée législative, fut, en septembre 1792, ihoisi par le même dépar- tement comme député la eon- vention nationale. Il vota dans le procès de Louis XVI pour la mort sans appel ni sursiSt donna sa dé- mission dans le mois de juin i^gS. et resta ignoré pendant le régne de llobespierre. Nommé président de Tadministration du départe- ment de la Gironde après rétablis- sement du gouvernement direc- torial, il entra au conseil des cinq- cents dans le mois de germinal an (>. L'énergie avec laquelle Du- plantier se prononça contre la ré-

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TolutTon du 18 brumaire le 0t ex- clure du covps-législalif, et de- pub cette époque il n*n point re- paru sur la 9cène politique.

BUPLAY(M.)^jurénu iribunal réTôlutionnaire, exerçait ù Paris la profeSMon de meuuiâier, à l'épo- que de la révolution; il ]ouisiiait d*une honnête aisance et ai^me d*a9sesde cousidéralion daus son étftt« lorsque, pour son mulhour, llobeî»pierre vint, aj^rès les jour- nées d'octobre 1 789,lopr(;r dans sa maison. L*opiiuon piihli(|ue était alors tavorable au député, qu*on Yoyait chaque jour nionteri\ la tri- bune pour défendre les intérêts du peuple. Dépuis, devenu tyran, ce même député couvrit la France de sang et de larmes^ Duplay, pa- triote de bonne foi, tut Tune des premières dupes de Thypocrisie de son hôte, qui lui inspira une confiance sans bornes, et à laquelle se joignait le respect quMmpose ordinairement un génie qu'on croit extraordinaire. D'après de semblables dispositions, on con- cevra facilement comment toute la famille de Duplay fut dévouée à Robespierre, qui était pour elle une espèce de divinité tutélaire. ijOinme le tribun farouche ne man- quait, pas d'insinuer que ses jours étaient menacés par les ennemis du peuple, les deux fils de Du- play furent les premiers de ses douie gardes-du-corps, dont Bou- langer était le capitaine; et les fil- les de Duplay, ainsi que. leur mère, eurent la mis<^ion de diri- ger ces groupes de femmes char- gée.» d'applaudir A outrance, dans les tribune^ de la convenliiMi, ce- lui qu'on nommait l'Incorrupti" bU; ce fut austii par la faveur de X. ri.

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son patron que Duplay fut nom- mé au tribunal révolutionnaire en 17975. Après la chute de Ro- bespierre , le 9 thermidor an 5 (27 juillet 179Î). celle famille fa- natisée fut, Â Texcepiion de la mère qui s'était pemhit! de déses- poir dans la niiit du 9 au 10. ar- rêtée et conduite i\ Sainte- Péla- gie; mais comme ou ne trouva point de charges sufïi^antes pour * motiver l.i condamnation d'aucun de ses membres, elle fut rendue à la liberté après la jnnrn'ée du i5 vendéminaire an .|. Duplay, dont ces événemens avuient ilérangé^la forttme e>t moi t depuis quelques années, dans un état asses voisin de Tindigence. On a dit que sa fiU le aînée avait été secrètement mariée i\ Robespierre, mais cela n'est pas sudisamment prouvé.

DllPLKIX DE iMÉZ.Y(N), mera- bre de la chambre des députés » conseiller-d'élal et ex-directeur- général des postes^ fut élu dépu* par le corps électoral du dér parlement du Nord, en 1816, et réélu en 1821. Il a siégé constani* ment à la partie droite du centre^ et appuyé tous les projets de loi présentés par les ministre,s. Il parla principalement dans toutes les discussions (pii eurent lieu re* lalivement à l'adniinisl ration des postes , et s'opposa lortewient aux demandes des facteurs, destitués en 181 f), lesquels réclamaient le montant des retenues qu'on leur avait faites et qui devaient servir ù former une masste pour leur pension. A la séance du iG mars i8*i'2, dans la discussion de l'ar- ticle 4 du budget, relative à la ré« forme des employés et i\ l'indem- nité qui devait leur dire accordée,

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ses organes, In composition de plii^iciir^ lnù(]i(^lnll•ll^« etc., i-tc; '2' Mithoiir tiounilect faviU' de tiui'^ rir la maladie vénerie nnc, un vi»l. in-S", i^S'i, traduit de l'anglais de (^lurc. et ei.riclii de nnte.^eu- lieuiea; 5" Mvdeaue du voyageur, j \'j1. in-8 , l'ariït, iSoi. U exi>le eni'ore de DiipLuiil un manuscrit qui II |>cuir ûivviCiefdes ourra;/es qui composent 7na bibfiotht'quVf ou Lien de nnvuis à e/iatun d'eu,v, au moyen de (ntjueUe on peut aller sur-le-ehamp au volume et souvent à la paille, ilc, ouviMp' immense, qui pourrait êlrc utilement Con- sulté par les bibliographes.

Dl PLANTÏKU (C. M. Valen- tin)« était avocat du roi au biwl- liagede liuurg-enlire*'Se, avant la révolution, <'t lut ntiiniué en 1790 connu i**s:iire près le tribunal du département de TAin. Duplanlier s'i'-t.tit montré opposé au parti de la Miuitaj;iie; obligé, après la ré- voluti(ui du3i mai, de quitter son pays pour se soustraire à la pros- cription, il alla se réfugiera Par- mée d'Italie, il occupa une place dans les charrois. Il revint dans le département de TAin a- prés la chute île Robespierre, et lut élu, en septembre i;'95, dépu- té au conseil des cinq-cents. Lié avec le parti de Clichy, il parla contre l'anmistie réclamée en la- veur des délits révolutionnaires, et demanda Tannullalion de la loi contre les parcns des émigrés. Dans le mois de. mars 1 '"O", il dé- fendit le jugement attaqué par le directoire, et rendu pai le trihu- •>al de cassation en faveur de La- .'bein'uois. Le i'.\ juillet de la e année, il fit un rapport cou- s clubs, qu'il représenta rom-

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me l'arsenal du jacolûnisiiie; leiQ il parla en faveur des fugitifs de TAlsace. contre Bourdon de TOisc qui s'opposait à leur rentrée; et le 21 du même mois» au inomeut de la lutte qui s*élait élevée entre le directoire et les conseiUs il an- nonça à rassemblée que de nou- velles troupes marchaient sur la capitale, malgré les protestations du gouvernement. Cette opposi- tion constante au pouvoir faillit perdre Duplanlier; son nom fut p('rté sur les listes de proscription du ir)fructidor. Maisileutle bon- heur de se réfugier en Suisse^ et par- d'échapper à la déportation. De la Suisse, il alla dans la Tos- cane, et obtint son rappel en 1 799. Après avoir été conseiller de la préfecture de TAin, il fut nommé en 1 802 préfet du département des Landes, préfet du département du Nord en 1810, et maître des re- quêtes en 181 ■!. Il est mort en 181/), et jouissait de la réputation d'un homme de bien.

DIPLANTIER (Frohton), de Bordeaux, après avoir été député suppléant de la Gironde à rassem- blée législative, fut, en septembre i;'*)^, ihoisi par le même dépar- tement comme député i\ la eon- vention nationale. Il vota dans le procès de Louis XVI pour la mort sans appel ni snrsis« donna sa dé- mission dans le mois de juin 1795. et resta ignoré pendant le règne de Robespierre. Nommé président de Tadministration du déparle- ment de la Gironde après Tétablis- ïtement du gouvernement direc- torial, il entra au conseil des cinq- cents dans le mois de germinal an (). 1/éncrgie avec laquelle Du- planlier se prononça contre la ré>

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m du 18 brumaire le fit ex- lu covps-légbialif, et de- îtte époque il n'a point re- jr la scène politique. »LAY(M.)onréau (ribunal lionnaire, exerçait à Paris la Mon de menuisier, à IVpo- I la révoltitiou; il jouissait honnOte aisance et mr>me ide coiisidoralion dans son orsque« pour son nialhrur, pierre vint, après les jour- *octobre 1 789,Ioj((»r dans sa 11. L*opinion publique fêtait avorable au dôputé, qu'on chaque jour montera la tri- pour détendre les intérêts ipIe.Depuisy devenu tyran, !uc député couvrit la France g et de larmes^ Duplay, pa- de bonne foi, fut Tune des ères dupes de Thypocrisie 1 hôte, qui lui inspira une nce sans bornes, etù laquelle rnait le respect qu'impose lircment un génie qu'on extraordinaire. D'après de ables dispositions, on con- Tacilement comment toute lille de Duplay fut dévouée cspierre, qui était pour elle spèce de divinité tutélaire. ne le tribun farouche neman- pas d'insinuer que ses jours it menacés par les ennemis uple, les deux fils de Du- furent lus premiers âa ses gardes-du-i:orps, dont Bou- r était le capitaine; et les fil- e Duplay, ainsi que. leur , eurent la mission de diri- îs groupes de femmes char- l'applaudir à outrance, dans bune^ de la convcntiim. ce- j'on nommait i'Inrorntpti^ e fut austii par la faveur de

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son patron que Duplay fut nom- mé au tribunal révolutionnaire en 179?^. Après la chute de Ro- bespierre , le 9 thermidor an 5 (27 juillet I79Î)« celle famille fa- natisée fut, i\ l'exception de la mère qui s'était pendue de déses- poir dans la nuit du 9 au 10. ar- rêtée et conduite A Sainte- Péla- gie; mais conune on ne trouva point de charges suffisantes pour ' moliver l.icoudanination d'aucun de ses membres, elle lut rendue à la liberté après la journ'ée du i5 vendéminaire an j. Duplay. dont ces évcnemens avaient Jérangéja fortune est moi t depuis quelques années, dans un état assez voisin de rindigence. On a dit que sa fil« le aînée avait été secrètement mariée ù Robespierre, mais cela n'est pas sudisamment prouvé.

DlJPLKIXDEiMfiZ.Y(N),mera. bre de la chambre des députés» conseiller-d'état et ex-directeur- général des postes^ fut élu dèpu* par le corps électoral du dér parlement du Nord, eu 1816, et réélu en 1821. Il a siégé constatii* meut i\ la partie droite du centre^ et appujé tous les projets de loi présentés par les ministre,s. Il parla principalement dans toutes les discussions <|ui eurent lieu re« lalivement à i'aduiinistralion des postes, et s'opposa lorleHient aux demandes des facteurs, destitués en 181 r>. lesquels réclamaient le montant des retenues qu'on leur avait faites et qui devaient servir ù former une masste pour Itîur pensit»u. A la séance du iG mars i8'i'2, dans la di«iCussion de l'ar- ticle L\ du budget, relative à la ré- forme des employés et i\ l'indem- Dite qui devait leur être accordée»

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SCS organes. In coniposilion Je |)lii«i(*iir^ lnù(]i('ilnlt'll^« etc.* f-lc; 2' Mt'thodi* nom elle et fmUcdei^uè- rir la maladie lYnrritunc, un vol. in-S% 1785, tradiiil de l'aiigluis du (>lare, et n.rirlii de iKitrs eu- i'i(ui>es; 3" Mvthcwe du voyageur, j vol. iii-8', Paris, iHoi. Il t-xisle encore de Diipl.uiil un manuscrit qui a |)(iur ùlmiClefdes imrra;ses qui eompn.vent ma ùibliot/iàfue, ou Lirrt de nnrois à chat un d*eu.v, au moyen de laquelle on peut aller sur-le-eliamp au volume et .souvent à la pni^e. etc., ouvrjipt: immense, qui p(»urrait être utilement Con- .sullé par les bibliographes.

1)1 PLAMIKR (C. M. Valen- tin), élail avocat du roi au biwl- liagt.'de Buur{;-en-lire*'Se, avant la révolution, et fut nommé en 1790 connu i**saire prèi( le tribunal du dépiirtcniont de TAin. Duplantier s\':t.tit montré opposé au parti de la Montagne; ubli<(é. après la ré- volution du 01 mai, de quitter 5un pays pour se soustraire A la prus- criplion, il alla se rélug^îerà l'ar- mée d'Italie, il occupa une place dans les charrois. Il revint dans le département de TAin au- près la chute de Robespierre, cl i'ut élu, en septembre 179'), dépu- té au conseil des ciuq-eonts. Lié avec le parti de Clicby, il parla contre Tanmistie réclamée en la- veur des délits révolutionnaires, et demanda rannullalion de la loi contre les parens des émig;rés. Dans le mois de mars ir*)", il dé- fendit \v jugement allaqiié par le directoire, et n-ndu p;u le tribu- nal de cassation en laveur de La- Lheurnois. Le x:\ juillet dt* la ^e aimée, il lit unrapportcon- s clubs, qu'il représenta rom-

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nie Tarsenal du jacoliinLsiiie; lci(| il parla en faveur des fugilîls de TAlsace, contre Boninlon de TOiso qui s'opposait à leur rentrée; et le 21 du môme mois, au inomeiil de la lutte, qui s*élait élevée entre le directoire et les conseils, il an- nonça à rassemblée que de nou- velles troupes marchaient sur la capitale, uialgré les protestations du gouvernement. Cette opposi- tion constante au pouvoir faillit perdre Du pi an lier; son nom fui p<irté sur les listes de proscription du 19 fructidor. Mais il eut le bon- heur de se réfugier en Suisse, et par- d'échapper ù la déportation. De la Suisse, il alla dans la Tos- cane, et obtintsoii rappel en i799> Après avoir été conseiller de la préfecture de TAin, il fut nommé en 1 802 préfet du département d«*s Landes, préfet du département du Mord en 1810, cl maître des re- quêtes en 1813. Il est mort en i8i/|, et jouissait de la réputation d'un homme de bien.

DIPLANTIER (Fbohtok), de Bordeaux, après avoir été député suppléant de la Gironde â rassem- blée législative, fut, en septembre 1799., (hoisi par le même dépar- tement comme députe ù la Con- vention nationale. Il Tota dans le procès de Louis XVI pour la mort sans appel ni sursis« donna sa dé- mission dans le mois de juin 1795. cl resta ignoré pendant le règne de IVubespicrrc. Nommé président de radministralion du départe- ment de la Gironde après Tétublis- nement du gouvernement direc- torial, il entra au conseil des cinq- cents dans le mois de germinal an 0. L'énergie avec laquelle Du- plantier se prononça contre la ré-

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>n du 18 brumaire le fit ex- lu cofps-légis^lalif, et de- tte époque il n'a point re- ir la 8cène poliliquc. •LAY(M.)0»réau(ribunal tionnaire,exerçaitù Paris la «ion de menuisier, à r<'po-

la révolution; il joui.Sifait honnête aisance et airme ;de considération danis son :)rsqne« pour son rnalhr'ur, pierre vint, après les jonr- octobre i yHQjojçcr dans sa I. L^opinion piihli(|ne était avorable au député, qu'on chaque jour montera la tri- pour détendre les intérêts iple. Depuis, devenu tyran, ne député couvrit la France g et de larmes^ Duplay, pa- de bonne foi, fut Tune des feres dupes de l'hypocrisie I hôte, qui lui inspira une ace sans bornes, et à laquelle pnait le respect qu'impose lircment un génie qu'on extraordinaire. D'après de ables dispositions, on con- facilement comment toute lille de Duplay fut dévouée cspierrc, qui était pour elle »pèce de divinité tutélaire. ne le tribun farouche ne man- pas d'insinuer que ses jours t menacés par Ifs ennemis uple, les deux fils de Du- furent les premier* de ses gardes-du-corps, d(mt Bou- : était le capitaine; et les fil- e Duplay, ainsi que. leur

eurent la mission de diri- îs groupe-* de femmes char- fapplaudir à outrance, dans bunes de la convenlinn. c.e- l'on nommait l' Incorrupti- e fut austii par la faveur de

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son patron que Duplay fut nom- mé au tribunal révolutionnaire en 179^. Après la chute de Ro- bespierre, le î) thermidor an 5 (27 juillet 179^1), cette famille fa- natisée fui, à l'exception de la mère qui s'était pendue de déses* poir dans la nuit du 9 au 10, ar- rêtée et conduite à Sainte* Péla- gie; mais comme on ne trouva point de charges sufii^antes pour ' motiver l.i condamnation d'aucun de ses membres, idle l'ut rendue à la liberté après la journ'ée du ]5 vendéminaire an /|. Duplay, dont ces événemcns avaient ilérangéja fortune e^t moi t depuis quelques années, dans un état assez voisin de l'indigence. On a dit que sa fiU le aînée avait été secrètement mariée à Robespierre, mais cela n'est pas suffisamment prouvé.

Dl)PLKIXDEMfiZ.Y(N),mera. bre de la chambre des députés ^ conseiller-d'état et ex-directeur* général des postes^ fut élu dépu* par le corps électoral du dér partement du Nord, en 1816, et réélu en 1821. Il a siégé constant; ment à la partie droite du centre^ et appujé tous le-* projets de lot présentés par les ministre;». 11 parla principalement dans toutes les discusdions (pii eurent lieu re* lativ<*ment à l'adminislration des postes, et s'opposa fortcHient aux demandes des facteurs, destitués en 181 r>, lesquels réclamaient le montant des retenues qu'on leur avait faites et qui dt^vaient servir à former une masste pour leur pension. A la séance du iG mars 1822, dans la discussion de l'ar- ticle 4 du budgi't, relative à la ré« forme, des employés et à l'indem- nité quY devait leur dire accordée^

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ses organes, la coniposilion de plu'^iciir^ inùiliciinit'ii^, etc.* etc.; 2' Mithode uounlleet facile de i^uv' rir la maladie vénrritnne, un vi»l. in-8\ 178:% traduit de l'anglais de dure, et i'i;riclii de miles cu- rieuses; 5" Mvdivîue du royageur, j v'jl. in-8, Paris, iSoi. 11 exi>le encore de DiipLinil un manuscrit qui a |)(iur ùivviClcfdts vurra;jcs qui composent 7na biblioiluqac, ou Lici\ de rtnroif à chai un d\'ux, au moyen de laquelle ou peut aller sur-le-champ au volume et souvent à la page, etc., ou vriip^e immense, qui pourrait être utilement Con- sulté par les bibliographes.

DLPLANTIER (C. M. Valex- tin), était avocat du roi au barl- liagede Buiirg-en-lire^-se, avant la révolution, 1 1 fut ncimméen 1790 ronnni**saire près le tribunal du dép.irtcmcnt du TAin. Duplantier. s'étiil montré opposé au [larti de la Munlagne; obligé. apr^> la ré- volution du 5i mai, de quitter son pays pour se soustraire à la pros- cription, il alla se réfugier à Tar- mée d'Italie , il occupa une place dans les charrois. Il revint dans le département de TAin a- près la chute de Robespierre, et lut élu, en septembre 179;), dépu- té au conseil des cinq -cents. Lié avec le parti de Clichy, il parla contre Taumistie réclamée en la- veur des délits révolutioimaircs, et demanda Tannullation de la loi contre les parcns des émigrés. Dans le mois de mars 1797, il dé- fendit b* jugement attaqué par le directoire, et r«?ndu pdi le tribu- nal de cassation en faveur de La- viikbeurnoîs. Le 12 juillet de la nunie année, il fil unrappoitcon- ^!e les club.-;, qnilreprésentîirom-

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uie l'arsenal du jacoliînisnie; leiQ il parla en faveur des fugitifs de TAlfiace. contre Bourdon de POîsc qui s'opposait à leur rentrée; et le 21 du môme mois, an momeut de la lutte qui s*était élevée entre le directoire et les conseilsj îl an- nonça à rassemblée que de nou- velles troupes marchaient sur la capitale, malgré les protestations du gouvernement. Cette opposi- tion constante au pouvoir faillit perdre Duplantier; son nom fut p(rté sur les listes de proscription du i9fructidor. Mais il eut le bon- heur de se réfugier en Siiisse, et par-là d*échapperà la déportation. De la Suisse, il alla dans la Tos- cane, et obtint son rappel en 1 799. Après avoir été conseiller de la préfecture de TAiii, il fut nommé en 1 802 préfet du département des Landes, préfet du département du INord en 1810, et maître des re- quêtes en 181a. Il est mort en 18 149 et jouissait de la réputation d'un homme de bien.

DUPLANTIER (Froftos), de Bordeaux, après avoir été député suppléant de la Gironde à rassem- blée législative, fut, en septembre 1 792, i hoisi par le même dépar- tement comme député à la Con- vention nationale. Il vota dans le procès de Louis XVI pour la mort sans appel ni sursis» donna sa dé- mission dans le mois de juin 1793^ et resta ignoré pendant le régne de Robespierre. Nommé président de l'administration du départe- ment de la Gironde après rétablis- sement du gouvernement direc- torial, il entra au conseil des cinq- cents dans le mois de germinal an 0. L'énergie avec laquelle Du- plantier se prononça contre la ré-

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Ton du 18 brumaire le fit ex- clu cofps-législalîf, et de- cette époque il n'n point re- sur lu scène politique. JPLAY(M.)0"ï*éîiu iribunal utionnatre^exerçaitû Paris la SMon de menuisier, i\ IVpo- le la révolution; il jotiisîiait 5 honnête aisance et mrme es de considération dans son lorsque, pour son niulh(Mir, ijipierre vint, après les joiir- d'octobre i 789,loj((îr dans sa on. L^opinion puhliipie était tavorable au député, qu'on it chaque jour montent la tri- pour détendre les intérêts enple. Depuis, devenu tyran 9 6mc député couvrit la France ngetde larmes^Duplay, pa- 3 de bonne foi, fut Tune des lières dupes de Thypocrisie )n hôte, qui lui inspira une ance sans bornes, et à laquelle ignait le respect qu'impose )aircment un génie qu'on extraordinaire. D'après de )lables dispositions, on con- a facilement comment toute mille de Duplay fut dévouée bcspierrc, qui était pour elle espèce de divinité tutélaire. imeletribun farouche ne man- t.pas d'insinuer que ses jours nit menacés par les ennemis leuple, les deux fils de Du- furent les premiers de ses ^.e gardes-du-corps, dont Dou- er était le capitaine; et les fil- de Duplay, ainsi que. leur e, eurent la mission de diri- ces groupes de femmes char- \ d'applaudir à outrance* dans ribune3 de la convtMiliiMi, ce- qu'on nommait l'incorrupti^ ce fut austii par la faveur de

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son patron que Duplay fut nom- nié au tribunal révolutionnaire en 179^5. Après la chute de Ro- bespierre , le 9 thermidor an 5 (27 juillet i79i)i cette famille fa- natisée l'ut, i\ l'exception de la mère qui s'était pendue de déses- poir dans la nuit du 9 au 10, ar- rêtée et conduite A Sainte- Péla- gie; mais comme on ne trouva point de charges sulTismtes pour ' motiver l;i condamnation d'aucun de ses membres, elle l'ut rendue à la liberté après la journ'ée du i5 vendéminaire an /|. Duplay, dont ces événemens avaient dérangéja fortune est moi t depuis quelques années, dans un état assez voisin de rindigence. On a dit <|ue sa ÛU le aînée avait été secrètement mariée i\ Robespierre, mais cela n'est pas suffisamment prouvé.

DLPLKIXDEiMfiZ.Y(N),mera. bre de la chambre des députés > conseiller-d'état et ex-dii*ecteur« général des postes^ fut élu dépu* par le corps électoral du dér partement du Nord, en 1816, et réélu en 1821. Il a siégé constani; meut i\ la partie droite du centre^ et appuyé tous les projets de lot présentés par les ministre;». 11 parla principalement dans toutes les discussions (pii eurent lieu re* lallvement i\ l'administration des postes, et s'opposa forleHient aux demandes des tacleurs, destitués en 181 r>, lesquels réclamaient le montant des retenues qu'on leur avait faites et qui devaient servir ù former une masste pour leur pension. A la séance du i(i mars i8'i2, dans la discussion de l'ar- ticle 4 du budget, relative à la ré- forme^des employés et i\ l'indem- nité qur devait ieurêtre accordée,

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SCS org^ancs, la coTU]>o«>itioii Je pliioii'iir^ inédiciinit'ii», etc., vie; îi' Mi'thodt' tioureiieft facile tie gué- rir h maladie rntrrit'unc, un vol. in-S", 178:*), traduit de l'anglais de (]lare« et vi;riclii de ncites cu- l'ieuses; 5" Mvtiiauc du cojageur, 5 vol. in-8, Paris, iHoi. II existe eni'oro de Diipl.inil un manuscrit qui a pour ûivviCiefdt's ouvrages qui composetit jna bibiiotluque, ou Litre df nnrois à chacun d\'u.v , au moyen de laifueiie on peut aller sur-le-champ au volume et souvent à la page, itc, ou vnip^e immense, qui pourrait être utilement eon- sullé par les bibliographes.

Dl PLAMÏER (C. M. Valex- tin)« était avocat du roi au barl- liagtMle Buurg-en- Bresse, avant Li révolution, <-l fut nommé en 1790 eoninii^sairc près le tribunal du dép<irt('Uient de TAin. Duplantier, s'ét.iit montré opfiosé au ]iarti de la Muntagne; obligé, après la ré- volution du 5i mai, de quitter son pays pour se soustraire à la pros- cription, il alla se réfugier à Tar- mée d'Italie , il occupa une place dans les charrois. Il revint dans le département de TAin a- près la chute de Uobespierre, et lut élu, en septembre 179;"), dépu- té au conseil des cinq-cents. Lié avec le parti de Clichy, il parla contre Tanmistie réclamée en fa- veur des délits révolutionnaires, et demanda Tannullation de la loi contre les parcns des émigrés. Dans le mois de mars 1 -o*". il dé- fendit le jugement attaqué par le directoire, et rendu pai le tribu- nal de cassation en laveur de La- viib heurnois. Le 12 juillet de la même année, il fil un rappoitcon- * se les club?, quil représenta rom-

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me Tarsenal du jacolinisme; le 19 il parla en faveur des fugitifs de l'Alsace, contre Bourdon de TOise qui s'opposuit à leur rentrée; el le 21 du même mois, au moment de la lutte qui s*était élevée entre le directoire et les conseils, il an- nonça a l'assemblée que de nou- velles troupes marchaient sur la capitale, malgré les protestations du gouvernement. Cette opposi- tion constante au pouvoir faillit perdre Duplemlicr; son nom fut porté sur les listes de proscription du 19 fructidor. Mais il eut le bon- heur de se réfugier en Suisse, et par-là d*échapper ù la déportation. De la Suisse, il alla dans la Tos- cane, et obtintsoii rappel en i7g9> Après avoir été conseiller de la prélecture de TAin, il fut nommé en 1 802 préfet du département des Landes, préfet du département du INord en 1810, et maître des re- quêtes en 181a. Il est mort en 18149 et jouissait de la réputation d'tm homme de bien.

Dl PLANTIEll (FaoFTOïr) , de Bordeaux, après avoir été député suppléant de la Gironde à rassem- blée législative, fut, en septembre 1793, ihoisi par le même dépar- tement comme député 11 la Con- vention nationale. Il vota dans le procès de Louis XVI pour la mort sans appel ni sursis» donna sa de- mission dans le mois de juin 1793^ el resta ignoré pendant le régne de Robespierre. Nommé président de Tadmintstration du départe- ment de la Gironde après rétablis- dément du gouvernement direc- torial, il entra au conseil des cinq- cents dans le mois de germinal an 0. L'énergie avec laquelle Du- phmlier se prononça contre la ré-

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TolùtTon du 18 brumaire le 0t ex- clure du covps-législalif, et de- puis cette époque il n'a point re- paru sur la scène politique.

BUPLAY(M.)ourénu Iribunal réTolutionnaire,exerçaitù Paris la profvSMon de menuiâier, à l'épo- que de la révolution; il jouisî^ait d'une honnête aisance et mr>me d*asseK de considération dans son état, lorsque, pour son malhrur, Robespierre vint, après les jour- nées d'octobre 1 ySQjnjçer dans sa maison. L'opinion publique était alors favorable au député, qu'on Yoyait chaque jour montera la tri- bune pour défcndi*e les intérêts du peuple. Depuis, devenu tyran, ce même député couvrit la France de sang et de larmes^ Duplay, pa- triote de bonne foi, fut Tune des premières dupes de Thypocrisie de son hôte, qui lui inspira une confiance sans bornes, età laquelle se joignait le respect qu'impose ordinairement \\n génie qu'on croit extraordinaire. D'après de semblables dispositions, on con- cevra facilement comment toute la famille de Duplay fut dévouée à Robespierre, qui était pour elle une espèce de divinité tutélaire. Comme le tribun farouche ne man- quait, pas d'insinuer que ses jours étaient menacés par lt?s ennemis du peuple, les deux fils de Du- play furent les premiers de ses douze gardes-du-corps, dont Bou- langer était le capitaine; et les fil- les de Duplay, ainsi que. leur mère, eurent la mission de diri- ger ces groupes de femmes char- gée;» d'applaudir à outrance, dans les tribunes de la conventiiKi. ce- lui qu'on nommait l'Incorrupti" ble; ce fut ausni par la faveur de

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son patron que Duplay fut nom- mé au tribunal révolutionnaire en 179^5. Après la chute de Ro- bespierre , le 9 thermidor an 5 (27 juillet I79i), celte famille fa- natisée l'ut, i\ l'exception de la mère qui s'était penihie de déses- poir dans la nuit du 9 au 10. ar- rêtée et conduite à Sainte* Péla- gie; mais comme on ne trouva point de charges suflisinles pour * motiver ricoiidaïunatiou d'aucun de ses meuibres, «*lle lut rendue à la liberté après la jnurn'ée du i5 vendéniinaire an /|. Duplay, dont ces événemcns avuit^ut JérangéJa forttine est moi t dopuis quelques années, dans un état assez voisin de rindigence. On a dit <|ue sa fiU le aînée avait été secrètement mariée à Robespierre, mais cela n'est pas suffisamment prouvé.

DlJPLKIXDEÎVlfiZ.Y(N),mera. bre de la chairibre des députés, conseiller-d'étal et ex-directeur- général des postes^ fut élu dépu* par le corps électoral du dér parlement du Nord, eu 1816, et réélu eu 1 82 1 . Il a siégé constani* ment à la partie droite du centre^ et appuyé tous les projets de lot présentés par les inînislre,s. Il parla principalement dans toutes les discussions (pii eurent lieu re* lativement à l'adininisiration des postes , et s'opposa fortt'Hient aux demandes des facteurs, destitués en 181 f), lesquels réclamaient le montant des retenues qu'on leur avait faites et qui dt^vaient servir à former une massie pour leur pension. A la séance du iG mars 1822, dans la di«iCussion de l'ar- ticle 4 du budgit, relative «1 la ré- forine;des employés et à l'indem- nité qui devait leur dtre accordée^

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il proposn par amendement, cl*a- ^0(1 1er ù ce?» mots , proportionné à leurs services, rtiix-ci :in(]emnîlé ijtii pourra durer autant qu'ils au- ront de stTvictrs r^com pensables. Lorsque le prè>ident demanda si rumendemeut était appuyé, un membre du vàid droit répoutlit, non. Un* est pas français, (îe pe- tit trait d*ei»i>rit parut beaucoup amuser les membres du cùté gau- che. M. de Mézy expliqua <>e qu*il avait voulu dire par le mot ré- com pensables, 11 entendait* par là, les années de services qui comptent pour la retraite; en con- séquence il proposa de mettre à la place, susceptibles de récompen- «<;.L*ainendement lut rejeté. Com- me notre impartialité nous fait un devoir d'être justes envers tout le monde, nous citerons en faveur de M. Dupleix de Mézy un passage de Texcelient discours de AI. de Girardin» prononcé dans la séance du 9 avril i8aa, lors- qu'on discutait le chapitre 5 du budget, sur Tadministralion des postes :aiM. de Mézy, dit-il, a il marqué son passage dans Tad- «minîstration des postes par d'u- vliles établissemens. On lui doit le perfectionnement de la comp- 9tabilité, la diminution des non- » valeurs, la rentrée des débets D considérablesqui.à la fin de 1 8 1 6,

s'élevaient encore à 3, 56o, 000 «francs. On lui doit surtout Té- »tablissement des malles-postes,

si vivement désirées, et qui con-

tribuent d'une manière si elfica- »ceà accélérer les ditFérens ser- » vices. Il n'y a pas un seul dé- «partement qui ne profile de cet- »te amélioration; le commerce

en a senti tout le prix^ et il n'est

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» pas Imitile de dire qti Vtte a'dott- a aussi lea moyens de seuteBir

les postes aux cfaetaox en inir assurant un service règuHer^tët » qu'elle a permis d^économiser

quatre i\ cinq cent mille francs

d'indenmité accordés anmieU tflement aux maiires des postes.» On ne pouvait pas rendre un té* moignage plus hoooriible à la con- duite de M. Dupleix de Méiy, comme admini>trateur.

DUPLËSSIS (lb gomtb Vigov- REvx). revenu en 1795 de Tile de Bourbon, dont il avait été nom- mé gouverneur avant la révolu- tion, se pr(^ta volontiers aux ÎO'- tentions du parti clichien, qui vou- lait lui faire obtenir le comman- dement de la garde du corps -lé- gislatif, dont le dévouement à ce parti ne paraissait point assex ab- solu. La journée du 18 fructidor an 4 fiieptembre 1797) ayant détruit l'espérance des ClichienSy M. Duplessis, qui ne se trouva pas compromis dans cette affaire, attendit en silence les événemens. Après la révolution du 18 brumai- re (o novembre 1799), il obtiot le commandement des vétérans de Paris, qu'il conserva sous le gou- yernement consulaire et sous le gouvernement impérial. Il reçut souscedernier,nvec le grade de gé- néral de brigade, l'honorable titre deconimandantdelaiégion-d'hon- neur. Nommé en 1 809 président du collège électoral du Loiret, et chargé de porter la parole au nont de la députation qui devait expri^ mer i\ Tempereur, lors de soo re- tour d'Espagne, les sentimens de ce collège, il s'en acqiiitta» selon l'esprit du temps, à la satisfaction de ceux dont 11 èlail l'organe^ et

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de celui à qtii s'adressait le dis- cours. Au mois de novembre i8i le général Du |>les.«is reçut le titre de €onite« et le 27 déceuibre de la tu^me année , celui de comman- deur de Tordre de Saint- Louis. M. Duplcssisa'publié^en iSi5, un Mémoire au roi, in - 8* ; Tassocia- tion paternelle des chevaliers de Saint-Louis et du Mérite-militai- re, Ta choisi pour son président. DUPLESSIS (Joseph- A lfebdI. membre de Tacadémie royale de peinture , naquit à Carpentrus. Son père qui, lui-même, avait quitté la chirurgie pour la pein- ture* voyant dans le jeune Du- plessis de véritables dispositions pour cet art, abandonna le projet qu'il avait formé de le faire en- trer dans Téiat ecclésiastique* et lui enseigna lui-même les pre- miers élémens de son art. La ra- pidité des progrès de son fils le décida à lui donner pour maître le frère Imhert, peintre connu, qui habitait alors la chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon. Après a- ▼oir travaillé pendant quatre ans sous cet habile maître, Duplessis fut jbgé en état d'aller en Italie pour y perfectionner son talent. Il fréquenta à Rome Técole de Subley^ran « et peignit, tour à tour, rhistoire, le portrait et le paysage. Il excellait surtout dans ce dernier genre; et Ycrnet, avec qui il se trouvait alors à Rome, lui avait conseillé de s*y adonner entièrement. Toutefois, Du pies- sis oe fut pas maître de suivre ce conseil; après quatre ans de séjour en Italie, il revint dans sou pays, il fit plusieurs portraits et des tableauK d'église. De là, il alla à ^y^i^> 7 l'cs^A encore quelques

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années, et vint enfin ù Paris. Son goût nVtait point pour le por- trait; mais le besoin le contraignit à se livrer à ce geure,«dau{) lequel il obtint un succès complet. Ses productions l'avaient placé dans une position aisée, lorsque la ré- volution vint renverser sa fortu** ne. Il fut alors obligé d'accepter la place de conservateur du Mu* sée de Versailles, qu'il a occupée ju.squ'À sa mort, arrivée le 1*' a- vrii 1802. Ses portraits le;) plus remarquables sont ceux de Tabb^ Arnaud, avec qui il était lié, d*AI- legrain, de Yien,de FrauekUn, de Thomas, de iMarmontel,de Gluck, de l'abbé Bossu t , de. M. et de M** Neoker. Duplessis passait pour un de nos peintres les plus habiles à faire le port^^ait; il joi- gnait la vertu aux taleus, et s'est constamment montré reconnais- sant envers le frère Imbert, son premier maître.

DUPLESSIS-DE-G&ÉNÉ- D A N (N. ). Nommé, eu 1 8 1 5, à le chambre des députés par le dé^ parlement d'Ille-et-Villainc, il se lit remarquer par Tcxaltition ul- tra-contre-révolutionnaire de ses . principes, et demanda, en comi- té secret, que le roi fût supplié» par une adresse, d'enjoindre à tous les procureurs-gém'yraux du royoume, ain^iqu'au*: ministres^ préfets et fonctionniiires publics de toute espèce, de rechercher, faire arrêter et traduire devant les tribtmaux* c'est-à-dire devant des cours prevôtales, tous les hom* mes présumés coupables d'avoir, par quelque moyen que ce fût, favorisé le retour de Napoléon ; proposition qui, malgré les dis^ positions bien connues de la wa^

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jorité y nVut cependant pns de suite. Il demanda aussi que le siip-

fdice du gibet lût rétabli, et que es pareus des condaninés parta- geassent leur ignominie. i\l. Du- plessis-de-Gréuédun, sk'geant au côté droit, vota constamment a- yec la majorité. Après la dissolu- tion de la cbambre, en 181G, il ne fut pas réélu; il fait par- tie de rassemblée actuelle, et n*a rien perdu de la violence de ses opinions. Il disait, dans la séance du 19 janvier 182*2, lors- qu'on discutait le prt^jetde loi sur la répression des délits de la pres- se, que des peines sévères étaient plus que jamais nécessaires dans un temps les plus horribles li- belles se répandaient ù Paris , comme pour insulter d*une ma- nière barbare aux mûnes de Louis XVI, auxquels, profitant de la circonstance, il adressait une in- vocation. Continuant sur le mê- me ton, lM. Duplessis ajouta que la religion devait être la base de tou- tes les institutions, etsoutiutquc la religion catholique n'était pas la religion de 1 état parce que la Charte Tavait dit, mais qu'elle 1 é- tait pair la force nuMue des choses. M. Duplessis, qui Taisait partie du cinquième de la chambre sortant en 1822, a été réélu par son dé- partement. Des personnes qui con- naissent particulièrement M. Du- plessis - de - Grénédan , assurent qu'un individu portant le même nom, professait, eu 1795, des o- pinions fort diiTérentes.

DLPLKSSISLARIDON (Anne- PniuppiNE-LonsE) , intéressante épouse de Tinfortimé Camille Desmoulins, ayant vu son mari frappe par la hache révolution-

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naire,prit la généreil>se résolatiou.. de ne pas lui survivre. Pour ac- complir ce dessein , elle écrÎTÎt aux bourreaux, qui se décoraient, du titre de juges, une lettre éner- gique dans laquelle,. en leur re- prochant Tatrociié de leur con-. duite, elle exprimait toute l'hor- reur qu'ils lui inspiraient) et tle- mandait la mort. Les monstres qui siégeaient sur le tribunal de sang ne manquèrent pas d'ac- cueillir une pareille demande, et le 21 thermidoran 2(1 avril 1794)» M"* Camille Desmoulins fut tra- duite devant eux, et condamnée ù mort comme accusée d'avoir participé A un complot dont le but était de renverser le gouver- nement de la république, en fai- sant assassiner, pour sauyer son mari, les membres des comités de la convention et ceux du tri- bunal révolutionnaire. Cette vic- time de l'amour conjugal mon- tra, en allant au supplice, le plus grand courage. Ainsi périt, ayant à peine 23 ans, une des plus bel- les et des plus intéressantes fem- mes de cette époque.

DUPLESSl (M- LABAEO!lirE),

est connue dans la littérature par quelques ouvrages dont yoici les principaux : 1* Répertoire des lec^ . tares faites au musée des dames, 1788, vol. inM2: cet ouvrage de- vait avoir une suite qui n'a point paru; 2" Alexandrins de Château^ fort, ou la fatale Alliance, Paris, •1799, 2 vol. in-12; Le Capitai- ne subtil , ou l'Intrigue dévoilée, 18 10, 4 "vol* : ce dernier ouyrage est traduit de l'anglais. Les ro- mans de M"*Duplessyue sont pas dépourvus d'intérêt. ISon stjrle est assez agréable.

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DUPONT (le comte), pair de France, ancien banquier. Il par- courut dans sa jeunesse divers pajd étrangers, afin d'acquérir les connaissances relalives aux gran- des opérations commerciales. Il se trouvait, en 1^55, à Lisbonne, lorsqu'un Iremblemcut de terre engloutit une partie de cette ville sous ses ruines. La maison qu'il habitait fut renversée, mais deux poutres qui en tombant s'appuyè- rent Tune contre l'autre et se soutinrent au-dessjis de sa tôte , dans une position qui formait à peu près 1 angle d'une grue, le garantirent d'une mort qui, sans trel eUet du hasard, était inévita- ble. Il jouissait, à l'époque de la révolution , d'une fortune de 80,000 livres de rente. Quoiqu'il eût évité avec soin de se mettre en évidence, il futarrr'té en 1793 comme suspect ; mais il échappa la mort : ce fut heureusement la seule proscription qu'il eut à re- douter. Sous le gouvernement impérial, M. Dupont, qui depuis long-temps remplissait les fonc- ftoos de maire de l'un des douze arrondisscmens de Paris, fut créé sénateur et comte de l'empire. N'ayantpointété, pendant les c^nf jours, porté sur la liste des ))airs créés par Napoléon, il fut nommé pair de France quelque temps a- près la seconde restauration.

DUPONT- CHAUiVlONT (le COMTE Antoine}, le 27 décem- bre 1759, à Chabanais, en Péri* gord, entra au service, en J777, dans le régiment de la Fére infan- terie. Au commencement de lu révolution, il fut aide -de -camp du général La Fayette , et il pa- rut A la fédération du Champ-de-

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Mars, en'17909 comme président des députés de la vtlle de Stras- bourg, blessé à l'alTaire de Tour- nai, où il servait en qualité d'ai- de-de-camp du général d'Au- moAt, Il reçut, ainsi que son frè- re « la croix de Saint- Louis par décret de ra;isemblée législative, fut nommé adjudant-général, el se battit avec valeur à la bataille de Jentmapes. Après cette vic- toire, il fut élevé au grade de gé'o néral de brigade, et fut pourvu du commandement de la place de Douai, qui lui fut retiré pendant le régime de la terreur.' Réem- ployé en 1 79/1, il commanda d'a- bord le camp de Paris, fut nom^ me général de division le i*' sep- tembre 1795, et partit bientôt a- près pour s'opposer aux Anglais , qui tentaient d'opérer un débar- quement dans les départemens de l'Ouest. A[)rès cette mission , il fut nommé inspecteur- gépéral, commandant de la i4"* division militaire, et inspecteur des trou- pes de l'armée du Rhin. En i8o5, le général Dupont fut chargé du commandeihent de la 27"* divi- sion militaire ; mais il ne tarda pas ù passer ù l'armée de Hollan- de, ù la suite de quelques démê- lés qu'il eut avec le général Me- nou. Après rétablissement dii royaume de Hollande, il fut en- voyé à La Haye comme ministre plénipotentiaire de France; et, en 180G, il suivit Louis Bonaparte en Prusse. Kn i8i/|, Dupont-Ghau- mont fut nommé inspecteur-gé- néral d'infanterie de la r* division militaire, grand-officier de la lé- gion-d'honneur, commandeur de Saint-Louis, comte, et enfin gou- verneur de l'école militaire la

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fousia première administration du gouvernement royal, le nombre effrayant des dccornlions de la lé- gion-d'honneur qui furent accor- dées ù des lioiiunes étrangers à tou- te espèce de gloire nationale, sont dvs maux dont reflet se perpétua bien au-dilà de la durée du minis- tère qui lésa produits. Le 3 décem- bre M. Dupont lut remplacé par le maréchal Soult, el obtint le commandement de la aa"* divi- sion militaire. Destitué après It'S événemeus du 20 mars , il fut réintégré après ceux du mois de juin. Dans le mois de septi^mbre, il fut appelé au conseil privé, et fut en même temps nommé par le département de la Charente membre de la chambre des dépu- tés. La conduite du général Du- pont dans les dilTérentes sessions légisIattTcs n'a pas toujours été conforme aux principes qu'il avait annoncés dans son ministère, et nous le félicitons sincèrement de n'avoir point fait partie de la ma- jorité de 181 5. Cependant, lors de la présentation à la chambre delà loi de recrutement du maré- chal Gouvion Saint-Gyr, il pro- posa tant d'amendemens, qu'on pouvait les regarder comme une critique de cette loi. C*estce que sentit Dupont de r£ure; et lorsque le général Dupont demanda qu'au- cun oflicier ne pût être cassé que par jugement : « Que ne faisiez- ttvous cette proposition lorsque «•vous étiez ministre? lui dit son » honorable collègue. «Le général Dupont est grandVroix de la lé- gion-d'honneur et commandeur de Saint-Louis. On a de lui im poëme sur la liberté^ publié en 1799^ qui a obtenu la première

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mention honorable à rinstitot* «t un autre poëme, imité d'Ossian* intitulé : CaUieUdua, ou Us Amis rivaux^ publié en 1801.

DlJPOiNT-DELPORTE (N. ba- ron), membre de la iégion- d'honneur, ancien auditeur de première classe au conseil-d^état, puis préfet. Il passa, au moî« d'août 1810, de la préfecture du dépar- tement de l'Arriége ùl celle du dé- partement du Tara, il resta jusqu'aux événemens politiques de i8i3 et de 18149 qui, en dèe- membrant l'empire français, ren- dirent cette province au duché de Parme. Pendant la première restauration M. Dupont-Delporte ne fut point employé; mais après le retour de Napoléon, au ao mars 181 5, il fut nommé préfet du dé- partement du Nord. On dut à son zèle et ù son patriotisme l'orga- ilisation rapide des gardes natio- nales mobiles et des employés des douanes. Après la seconde restau- ration, M. Dupont-Delporte, char- gé de faire reconnaître rautorlté du roi dans le département con- fié '\ ses soins, adressa, le 1 a juil- let ( 1 8 1 5), une proclamation il s'exprimait ainsi. S. M. Louis » XVIII estremontée sur le trône. »Des ordres viennent d'être dou- Bués par l'autorité militaire pour »que les couleurs blanches soient «arborées. Je ne doute pas qu'en »ces grandes circonstances vous tne laissiez éclater les sentimens » d'amour patriotique que vous Navcz si souvent énergiquement A exprimés. » Remplacé peu de temps après et inactif depuis cet- te époque, M. Dupont-Delporte jouit, dans la retraite, de l'estime de ses concitoyens^ et des re-

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^grets deses anciens adminUtrév.

DUPONTDELPOllTE (N. de la famille du précédent, fut nom- mé en 18^5 auditeur de deuxiè- me clu0se au Conseil-d'étut^ et at- taché ù In direction des vivres. Une orjdonnance du 2g juin 1814 l*a placé au nombre des maîtres . des requêtes honoraires. *

DUPONT DK POUKSAT (Pibr. BB, BAROii), év(^qne deCoutunces, est h Chubanais, département de la Charente, le' 5 juin 17G1. Nommé» IcO mai 1807, à Tévô- ché qu'il occupa , il fut sacré le G janvier 1808. Ce respectable pré* Jat, digne de la mission qui lui a élé confiée , en remplit tous les devoirs avec le zèle et les vertus d'un véritable apôtre. Dans les temps difiiciles, ne s'interposent point entre le ciel et la terre pour exciter les passions politiques, et fomenter les haines religieuses; n'oubliant point que son ministè- re est purement spirituel et que son devoir est d*obéir aux lois de Félat et d'en respecter le gouver- nement, il écrivait, le i3 avril 181 5, aux curés de son diocèse : « J'apprends avec peine queqiiel- »ques-unsde ^li\l. les curés du dio- »cèse se sont permis dausTexer- »cice de leurs fonctions, de mani- » lester des opinions politiques » contraires au gouvernen)enl exis- vtant.... Vous trouverez dans les «iininortellesépîtres de saint Paul tout ce que la sagesse étemelle tt prescrit À cet égard pourlemuin- ntien des gouvernemens dont sDieu est le premier auteur. La » soiimiss»lon, l'exactitude à acquit- » ter les impôts et les charges pu- «bliques, voilA ce que Dieu exige «des sujets ù l-égurd des princes

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«qui gouTcmeut. Que toute per- » sonne, dit saint Paul, soilsoumî* »se aux puissances supérieured! » car il n'est point de puissance qui » ne vienne de Dieu; et toutes celles »qui sont, existent par %ôn ordre: » résister au pouvoir, c'est résister »à Tordre de Dieu. » Telle est la religion de l'évangile; tout ce qui s'en écarte est faux, dangereux, et non moins contraire aux volontés de Dieu ^ne funeste au bonheur des hommes.

DUPONTCONSTANT (Louis), Tun des agens les plus actifs des princes, est ù Saint-Domingue en 1750. Ayant réalisé sa fortune, en 1789, il vint en France et fixa sa résidence à Bordeaux. L'atta- chement qu*il montra pour un ré- gime sapé par ses propres abua, le mirent bientôt en opposition a- vec les partisans des idées nou- velles, ce qui lui attira plus tard les persécutions qu'éprouvèrent ceux qui, par conviction ou par intérêt, osèrent heurter de front l'opinion publi(|ue. Fugitifetca- chu en 1795, il rcp^irut en 17949 reprit le cours de ses intelligen- ces avec les hommes de son par- ti, et parvint à former un comi* dirigeant 9 composé de douze membres, auquel il donna le nom de société du gouvernement. Ce comité eut une iniluence mar- quée sur les élections royalistea, qui curent lieu à Bordeaux en l'an 5. D'après Une autorisation des princes, M. Dupont organisa, en 1793, un grand nombre do so- ciétés secrètes, dont le but était d'établir une correspondance en- tre les royalistes de l'Ouest et du Midi, sous la dénomination d*i/<i- titut p/iiianthropique, dont il fut

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nommé inspecteur en 1798. Cet établissement lui fournit Tocca- tiou de plusieurs voyages dans lesquels il échappa, dit-on, ii des périls nombreux. Ces désagré- mens furent compensés par Ta- Tantage qu*il eut de communi- quer directement, soit (*n France, soit en Angleterre ou en Allema- gne, avec le marquis de Puy vert, i'abbc Lacombe, et MiM. de Pré- cy, Vezet, Willot et Dandré, tous memlires de Tagenre royale. M. Dupont, que legouyernernent ré- Tolutioniiaire, auquel il avait eu le bonheur d'échapper, n'avait pas rangé sans quelque raison dans la classe des suspects, avait déjA été arrCté quatre fois. La police de Fouclié qui surveillait ses dé- marches, le fit arrêter une cin- quième fois, en 1800, à Bor- deaux. Détenu dix-huit mois au fort du Hâ, il en sortit moyen- nant un cautionnement pour t^tre mis de nouveau en surveillance; mais cette fois elle fut si active, qu'il ne parait pas probable que la cause qu'il servait ait pu rece- voir de lui de grands services de- puis cette époque jusqu'au retour des Bourbon en i8i4> On ne connaissait alors à M. Dupont, pour sa famille et pouf lui, d'au- tre moyen d'existence que la re- celte d'un bureau de tabac qu'on lui avait accordé en 1809. S'il n'a pas reçu la récompense de son dévouement, il doit 6(re au moins satisfait de voir les efTorts par les- quels on cherche à ramener l*au- cien ordre de choses.

DUPONT DE L'ErRE (Jacques- Ch Arles), officier de la légion- d'honneur. La vie d'un bon ci- toyen est tout entière dans ses

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actions, et ses acttoot sont dial ses principes. au Neubourg» département de TEure, au a^ fé- vrier 1767, M. Dupont fut reçQ avocat au parlemerit de Nonnan* die, en 17^9. Depuis celte épo* que, jusqu'aujourd'hui, une sui- te de services publics, non inter* rompus, et pleins d^honorebles souvenirs, a rempli sa carrière politique. En 179a, il fut nom« nié maire de sa commune* le jour il atteignit sa u5** années qui alors constituait la majorité. La révolution en rendant les hom-»^ mes plus précoces, Ta sagement fixée depuis à ai ans. Peu après M. Dupont fut administrateur dtt district (le Louviers, et ensuite ju* ge au tribunal. En Tau 5, il était substitut du commissaire du di* rectoire-exécutif, près le tribu- nal civil de l'Eure; en Tan 6, accn- snteur public, près le tribunal cri< miuel du ml^me département; en l'an 8, d'abord conseiller au tri- bunal d'appel de Rouen, il acquit dans cette ville importante, celle considération, cette estime « et cette confiance dont les babitans n'ont cessé depuis de renouTeler les témoignages, à toutes les èpo^ ques M. Dupont a pu fixer rallcntion piddiqtic, soit par les services qu'il a rendus à sa patrie, soit par ceux qu'il était appelé à lui rendre, soit enfin par les injus- tices qu'il a pu éprouver. La mê- me année il fut appelé à la prési- dence du tribunal criminel d'É- vreux. Une affaire grave* dont la police de !^ouché espérait un grand triomphe, y fut portée: M. Dupont présidait, et la police per- dit devant la justice; le pouvoir s'en irrita, mais tous le) accusés

furent abfooi parcequlli étaient tous inDOcani. Toutefois à cette époque qui n*était pas celle d*ui)

{fouTernement constitutionnel i 'indépendance du magistrat était respectée^ et M. Dupont conéerYA pendant onae ans la présidence du tribunal criminel d*Errenz.£il iAii« lors de la réorganisation do Tordre judiciaire, il fut rappelé à Rourn, en qualité de conseiller^ et peu après nommé président de la cour impériale; il resta dans ces fonctions jusqu'au mois, de décembre 18 iB^ où, sous le mi- nistère de M. le baron Pasquier^ il eu a été éliminé sans pension^ après 37 années consécutives de serTÎces administratifs, judiciai- res et législatifs. Ce n'était pas la première injustice que M. Du- pont éprouvait sous le régine constitutiooTiel ; il était depuis iKo5 membre du conseil-général de son département, lorsque» en 181 5, M. de Vaublanc, alors mi- nistre de l'intérieur, Ton fit sortir srbitrairement.Cesdcux proscrip- tions ramènent tout naturellement le lecteur à l'indépendance qui a si constament signalé les senrices législatifs de Al. Dupont, fin 1806 et 181 a, il fut nommé deux fois candidat au corps-législatif, par le collège électoral de TKure; en ranO^ilsiégaitauxcinq-cents. fin iHi5, le sénat le nomma au corps* législatif; vu 1H14, membre de la rhanilire des députés, et premier vire-président, il choisit et Axa sa place sur les bancs de Topposi-* tion. Ce fut dans cette session que M. Dupont -proposa un projet de résolution tendant ù faire consa- crer par la loi, la formule du ser- nicot & prêter par tous les fonc-

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tionnaires, été substituer aux di« verses formules, prescrites par de simples ordonnances royales, cel- le de fidélité au roi et d'obéissan* ce à la charte constitutionnelle, (ictte résolution, combattue par les amis du ministère, n'en fut pas moins adoptée par la chambre des députés; discutée dans la cham- bre des pairs, elle ne put y être votée, à cause de In clôture de la scMion; mais en i8i5, le serment exigé des pairs et des députés ùl Touvtfrture de la session, et en- suite des fonctionnaires, fut le même que la loi proposée, on iHi/^h par M. Dupont, fin i8i5, membre de.la chambre dos représentans, il en fut nommé second vice- président. Ce n'est pas ici le lieu de juger cette session; un tel exa- men est du domaine de Thistoi- re, car elle influa puissamment sur les destinées de la France ! mnls de cette assemblée compo* sée de tant d'élémens contraires» formée au milieu de tant de pas- sions, et délibérant au sein de tant d'orages, sortirent de hau- tes vérités qui n'ont pas été per- dues pour la patrie; de ce nombre et en première ligne est la famcu* se déclaration politique dont lo projet, proposé par M. Dupont, t\ la séance du 5 juillet, au moment les ennnemis étaient aux por« tes de Paris, fut renvoyé A l'exa- men d'une commission, de laquel- le II fit partie;celte déclaration por- tait : «Que la France ne connaîtrait n d'autre gouvernement que celui »qui lui garantirait, par des ins- Atitutions librement consenties» l'égalité devant les lois, la liber- »té individuelle, la liberté de loi •presse et des cultes» le gourer-'

aso

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imement représentatif, le jury, t l'abolition de toute noblesse hé- nréditaire, Tinviolabilité des do-

maines nationaux, et tous les

grands résultats de la réVolii- »tion. » Elle fut décrétée, sur le rapport de N. LnAomiguière, aux acclamations de la chambre. Le 8 juillet, repoussé du lieu des séan* ees, par la force armée, avec uo assez grand nombre de ses collè- gues, M. Dupont se réunit t\ eux, pour protester contre cet acte de Yiolence.£ni8i6, malgré Toppo- Mtion du ministère, il fut nommé par le collège électoral de l'arron- dissement de Rouen et par celui de Louvicrs, candidat pour la cham- bre des députés. En 1817, il fut nommé dopn pour trois ans, par le collège d'Évreux,et réélu pour 5 ans en 1820, par celui de Pont- Audcmer. Les opinions les plus remarquables de M. Dupont dans

'sa carrière législative, sont, en 1817, celle relative au recrute- ment, 01^ il vola pour le projet de loi, mais sous la condition ex- presse du vote annuel : un pro- jet de loi, tendant à faire at- tribuer au jury le jugement de tous les délits de la presse : deux discours, Tun sur la pétition du sieur Billun de Cisors, incarcéré arbitraireutient; l'autre, sur celle du médecin Aubry^ exilé dans le déparlemenl de l'Hérault, par M. de Villeneuve, préfet du départe- ment du Clier; un discours en faveur des membres de la légion- d'honnour, illégalement privés de la moitié de leur traitement; un autre sur le budget du ministère de la justice et des finances, ten- dant à en diminuer les dépense»», et à faire réduire à loo^ooofr. le

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traitement- de chaque Aiinistrt* Dans la session de 1818, M. Dupont s'éleva cnergiqueraeut- contre la résolution par laquelle hi chambre des pairs proposait de modifiera loi du 5 février 1817, sur les élec- tions*; et dans une séance posté* rieure, contre la solde excessive payée aux régimens suisi^s. En 1819, rhonorable député défen- dit encore plusieurs fois la loi du 5 février sur les élection», dont le maintien était demandé par 45o pétitions; et dans la même session, il attaqua la loi sus^ pensive de la liberté individuelle, il parla contre la dernière loi des élections, et rendit son opposi- tion plus remarquable dans une autre séance, par la protestation formelle qu'il fit à la chambre contre l'adoption de cette loL Dans la session de 1820, M. Du«- pont a combattu le projet de loi, tendant à modifier l'art. 35 1 du Code d'instruction criminelle sur le jury, et celui relatif à la cen- sure des journaux. La discussion ayant été fermée sur la loi rela- tive c\ la suppression du jury, pour les délits de la presse, M. Dupont, inscrit pour parler contre, a été réduit i\ faire imprimer la partie de son opinion, sur l'amendemeot de In commission. Cette opinion se termine par ce passage renàarqua- ble, r Aristide de la tribune fran- çaise fait connaître toute sa con- science politique. « Messieurs, la » France attend dan^ la plus péni- ))ble anxiété ce que tous allei t> prononcer sur Tune de ses plus » précieuses libertés, la dernière »qui lui reste peut- être I déjà la » société a été mise en dehors de oses élections. Si vous lu déshirl-

»,

DDP;

nl^t encore de la libertâ de la-

presse et du jugement par jurés* «en iiiatiàro politique « o*en est A fuit du gouvernement reprôsen- «tatif Si mon pnys uMt dct»tiné \

subir ce dernit*r mall^eur, je dé- «clare ne vouloir y prendre au-

cunopurt; j*nimerais mieux jnil- »le fuis abdiquer mes (onctions

législatives 4 que de me rendre

complice de tout le mal qui

pourra résulter de Tadoption du

projet de loi. » Nous n*ajoute- rous rien sur le caractère person- nel de M. Dupont de l*Eurc; I ho- norable médiocrité de sa ibrlune, et sa propre modération, n*ont pu le dérobera Testime publique do ses ,conoiif)yens. Nous l'niyous pouvoir dire qu*il n*y a pas un nonnOte homme qui ne voulOt ravoir pour ami, pas un peuple qui ne le rhoisîl pour son délen- seiir. Son inflexible probité, et sa simplicité vraimtMit antique, lui assurent, ainsi que ses services, une place éminente dans les sou- venirs de la société et dans les annales de notre histoire.

0UPONTDK NEi\10URS (Pier. rb-Sàni'el), Ton des plus hono- rables caractères de la révolution ; il en fut aussi Tun des plus esti- més. Quoique Dupont de Ne- mours n*aitatlaché son nom A au- cun des événemeus du temps, le rAlc qu*il a joué pendant trente années sur la scène politique n*a cependant pas été sans éclat. Il courut même plus d'une ibis des dangers, auxquels il sut presque toujours échapper par sa fermeté ou par sa prudence. Dupont de Ncmobrs naquit à IMris au mois du décembre i;'59. Sa famille é- tuit estimée; son père avait une

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aâi!

telle réputation de probité , que quelqu'un ayant entendu nom- mer le jeune Dupont dans une so- ciété distinguée , lui dit : « Ah ! monsieur, puisque vous CR's le fis de Pierre Dupont, vous devei Ctre un honnête homme ». Il flt d'excellentes études, et lorsqu'il remporta le prix de rhétorique , il était si jeune encore, que ses cau)arades no crurent pas pou- voir lui témoigner leur amitié d*(me manière plus conforme à son Age, qu'en lui oITrant un pa- nier de fruits. « Ce petit événe- ment, disait toujours avec émo- tion Dupont de Nemours, a in- flué sAr le cours entier de ma vie.» A peine sorti du collège, il porta ses pensées sur les plus grands su* jets de philosophie et de morale. Il en était tellement pénétré, que dans le monde , l'avaient fait accueillir de très -bonne heure sou caractère heureux , son es- prit distingué, ^a conversation ai- mable, il répandait ces principes avec cette conviction, cette fran- chis», cet abandon qui séduisent et entraînent. Cependant on le re- gardait comme un de ces créateurs de théories philanthropiques , que chacun admire, mais qu'on désespère de voir établir. Parmi les rêveurs do bonheur public do ce temps , on comptait les Males- htu'bes, les Turgot et les La Ho- chefoucault. Ces hommes, \\ la manière de Sully, méditaient le bonlrenrdu peuple, et cherchaient i\ découvrir si les gouvernemens ne pourraient pas, avec succès, donner plus do lilterté , plus d ex- tension au commerce et i\ l'agri- culture , et diminuer les charges et les entraves qui arrêtaient leur

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brillante prospérité. Au milieu de ces» hommes illustres se faisait re- marquer le docteur Quesnay, «griculteur , devenu médecin et r4;connu par tous les honmics d'é- tat amis du peuple, comme le chef des économistes. Les membres de cette société, qui comptaient enco- re parmi eux dos hommes que dis- tinguaient leur naissance ou leurs tulensy les Mirabeau père, Tabbé Buudeau de Gournny, Saint-Pé- ra?y, Le Trosne ( dont le CIs est aujourd'hui membre deTinstitut), La Rivière, etc. , se réunissaient chez le docteur Quesnay. Un jour on s'y entretenait avec une es- pèce d'enthousiasme , d'un (ivre , sans nom d'auteur, étaient pré- sentées les réflexions les plus ju- dicieuses sur l'écrit intitulé : Ri- chesses de l'Etat ( Réflexions sur l'écrit intitulé : Richesses de l'É~ tat , Londres 1763, et non i743| comme on l'a imprimé par er- reur) , et se trouvaient déve- loppées , avec beaucoup de ta- lenty des connaissances positives, nouvelles et conformes au but de l:i société ; M. de MeiHan , inten- dant de Soissons, en fit connaître l'auteur : c'était le jeune Dupont, alors âgé de moins de vingt ans, qui lui était attaché , et qu'il avait chargé des travaux relatifs i\ sa généralité. Dupont fut admis dans la société de ces véritables phi- lanthropes; et ce fut pour établir et défendre avec plus de succès leur doctrine, qu'il rédigea plu- sieurs mémoires d'im grand inté- rêt, et. qu'il travailla au Journal d'agriculture, de commerce et de finances, et aux Ephémérides^ du Citoyen, ouvrage en 63 volumes, et dont l'entreprise , commencée

par l'abbé Bandeau , fut presqae abandonnée dès son origine aux soins de Dupont. A celte époque^ l'Europe entière était tributaire des hommes de génie ou d*un mé- rite supérieur de la France, com- me elle le fut vingt ans après de ses armes, et comuie'elle l'est au- jourd'hui de ses manufactures et de son industrie. Dupont fut dé- coré de l'ordre de Yasa par le roi de Suède, Gustave III; nommé conseiller auUque de légation du margrave de Bade, et secrétaire du conseil d'instruction publique du royaume de Poloffne,par le roi Stanislas PoniatowsKi, lequel lui confia en outre l'éducation de son neveu, le prince Adam Zatoriski. Turgot venait d'être appelé au dé- partement des finances : en l'an- nonçant à Dupont de Nemours, il lui témoigna le désir de l'avoir au nombre de ses plus intimes collaborateurs. Dupont , qu'une tendre amitié attachait depuis long-temps à cet, homme d'état célèbre, se hâta de répondre à son choix; il revint à Paris. Mais, en- touré d'ennemis sans nombre, Turgot, dans son court ministère, ne put faire tout le bien qu'il se proposait : sa démission lui fut demandée en même temps qu'on acceptait celle de M. de Malesher- be!4. Dupont de Nemours fut etilé verbalement par M. de Maurepas. Il se retira dans une terre du Gd- tinais, il s'occupa de l'agricuU ture, qui lui dut d'importantes a- mélionitions. Ce fut pendant son exil qu'il traduisit eti Ters plu- sieurs chants du Roland furUux de rArjoste.% Lorsque le premier » chant parut, dit Dupont de Ne- «mours. dans sa prébce^ j'étus

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«exilé pour aroir ea Thonneur »d*êlre l'ami d'un grand homme B (M. Turgot], et pur la grâce ae »ll. de Maurepas : c'est le bon •temps pour taire dessers. Si ceux »qai croyaient affliger de pauvres sécrivains en les envoyant à la »campagne<aTaieBtconnu.ie prix

du doux loisir qu'ils leur pro-

curaient, ils les auraient lai^jsés •dans le lour|>illon de Paris. » A peu près à la m<^me époque, il eoToyait à Voltaire des vers et des plans de finance, bien assuré qu'ils devaient enrichir le gouverne- ment et faire diminuer les char- ges du peuple.Yoltaire lui répon- dait : « Vous m'envoyez de fort

jolis vers avec des calculs de

74^ millions : une pareille finan-

ce ne rei^senible pas à la poésie; •c'est une très- noble fiction; il

faut que l'auteur avance la som-

me pour achever la beauté du

projet. » M. de Vergennes le re- tira de son heureuse obscurité pour lui confier deux commis-

. sions diplomatiques d un haut in- térêt : la première, ce fut de cor- respondre avec le docteur James Huttqn , agent confidentiel dn gouYemement anglais^ et de po- ser, de concert avec lui, les bases du traité de 1783, qui reconnut Pindépendance des États - Unis d'Amérique; la seconde fut de préparer avec cet agent, alors à Paris, le traité de commerce a- ▼ec la Grande-Bretagne. Dupont de Nemours publia , en 1788, le trafaif important qu'il avait fait à l'occasion de ce traité, sous le titre de Lettre à la chambre du commerce de Normandie , >$ur te Mémoire qu'elle a publié relative-^ ment au traité commerce avec

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l* Angleterre, Rouen, în-8% 1788. Cet ouvrage renferme des consi- dérations du plus haut intérêt sur les circonstances qui ont préparé, motivé, accompagné ou suivi le traité. Quelque temps après, il fut nommé conseiller- d'état, et attaché à M>1. de Galonné etd'Or- messon, successivement contrô- leurs-généraux des finances. Lors (le l'assemblée des notables, il en fut nommé secrétaire; et lors de la conv,ocati()n des états -géné- raux, il fut député du bailliage de Nemours. Les matières d'admi- nistration et de finances lui étaient si familières, qu'il était prêt A trai- ter sur-le-champ toutes les ques- tions de ce genre. Il fut presque exclusivement chargé de tout le travail du comité des finances; fut élu plusieurs Cois secrétaire, et deux fois président. Dupont de Nemours prit toujours la balance des pouvoirs pour règle de sa con- duite. Lors de la discussion qui eut lieu dans la séance du 4 sep« tembre 1789, sur la sanction roya« le, il se prononça en faveur d'dn veto suspensif, et pressentit dès ce moment les avantages qu'of- friraient deux chambres législa- tives. Gette idée, i\ laquelle on ne s'arrêta point alors, devint^ six ans après, la base €ur laquelle on fonda le conseil des cinq-cents et celui des anciens. Ami de la tolé- rance, et redoutant les graves in- convéniens de la suprématie d'un pouvoir religieux sur les autre» croyances, il s'opposa avec force, dans la séance du i3 févrieri 790, à ce que la religion catholique fôt déclarée religion nationale, il ne fut pas moins énergique lorsque,, poui» conserver l'indépendance de

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sa patrie, il proposa d^nrmer dans les ports pour surveiller les opé- rations du 'gouvernement anglais contre la France ; enfin il s'éleva aux plus hautes considérations, lorsque après a voirdiscuté la ques- tion du droit de paix et de guerre, il demanda que le roi ne pût user de ce droit sans le concours du corps- législatif. Quelque temps après, sort.mt d'une séance il avait combattu le projet de créa- tion d'assignats, une multitude menaçante Tentoura et Tavait dé- jà enlevé pour le précipiter dans la Seine, lorsque la garde nationa- le accourut, le dégagea des mains de ces Ibrccnés.et le protégea dans sa retraite. Dans la discussion sur les colonies il développa des opi- nions dont son cœur ne pouvait être coupable. Il demanda qu'on ne reconnût que deux principes, Xa liberté al l'escit.vjf^e. Quelques biographes se trompent quand ils disent qu'à celte occasion il pro- nonça ces mots devenus fameux: «Si la scission descolonies doitétre >ile résultat de cet ordre de cho- »ses, il vaut mieux les perdre que »de sacrifier un principe.» On a également et par erreur attribué celte phrase ù Barnave; elle ap- partient à Robespierre dont elle est digne. La dissolution de l'as- semblée constituante ayant rendu ses membres à la vie privée, Du- pont deNem ours acheta une inipri* mcrieet rédigea un journal consti- tulionnel. Son adresse contre les cvénemensdu iiojuin 1792, et sa correspondance avec Péthion re- lativement à la fêle donnée aux Sui:?.ses du régiment de Château- vieux, augmentèrent le nombre de ses ennemis. Sa conduite au

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10 août suivant acheva d*indi9po ser contre lui le» hommes i|iiî ûe voulaient la révolution que pour' parvenir à l'anarchie. Le matÎD de celte journée, il sereodil avec son fils au château des Tuileries pour défendro le roi ; il accom- pagna ce prince A l'assemblée, et en reçut ces paroles obligeantes: M. Dupont, on vous trouve » toujours partout Ton a be- »soin de vous. » Peu de temps au- près il fut proscrit. L>n jeune as- tronome de ses amis, M. Uar- mand, aujourd'hui premier com- mis aux finances, le cacha dans le petit observatoire du collège Mazarin, oi"^ chaque jour il lui por- tait, de concert avec le célèbre de Lalande, une demi-livre de pain.

11 passa v'mgt-un jours dans cette retraite : ce fut ainsi qu'il échap- pa aux massacres de septembre. Profilant tl'une circonstance fa- vorable, il parvint ù se réfugier à la campagne, il composa sa Ph losophic de runioers^ qu'il a- dressait sous la forme d'une let- tre à ses amis, M. et M** Lavoi- sier. Dans cet ouvrage de la plus haute morale, embrassant tous les êtres qui composent l'univers, il lit leurs droits et leurs devoirs dans les divers degrés de leur in- telligence; considère la vie et la mort connue des êtres intermé- diaires, et ramène tontes les con- ditions de tout ce qui existe à une espèce d'unité qu'il exprime par le motaim^. Parmi les com- paraisons ingénieuses qui abon- dent dans cetouvrtigc, on remar- que celle-ci, que •L'espénuicCf ca- »pitalisle opulente et généreuse, » prèle au malheur présent sur le n bonheur à veriir, et si noble--

ment et a^ec tanrt de grâce que

Toii croit malgré soi l*hypothè-

&e bouoe. «Quelque précaution qu'il prit pour échapper uux re- chercnes de ses persécuteurs , il fut oepeudant arrêté; mais c'é- tait peu de jours avant le 9 ther- •midor ain a, et la chute de Ro- bespierre le sauva de l'échafaud. Au mois de septembre 1 795, le dé- parteoient du Loiret nomma Du- pont de Nemours membre du con- seil des anciens, il fit diflerens rapports sur les literies, les mai- sons de jeu, les canaux, le droit de passe, la contraînle par corps; il parla en faveur des pères et mères des émigrés et des créan- ciers de Tétat, et combattit Tes- prit d'anarchie qui semblait de- voir ^renaître. II publiait à celte époque un journal sous le titre de t Uitoriêti. La franchise de l'auteur déplut: il fut arrêté. On brisa les planches de son impri- merie , et il eût été compris au nombre des condamnés à la dé- portation par suite de la révolu- tion du 18 fructidor an 5 (4 sep- tembre 1797), si Chénier, son col- lègue a rinstitut, n'avait eu le bonheur de le faire passer pour octogénaire .quoiqu'il n'eût pas réellement plus de soixante ans. Il recouvra la liberté. Bien qu'il eût A craindre que le généreux mensonge de Chanter ne fût dé- couvert, il résista cependant au désir de4»es amis qui le pressaient de se rendre en Amérique, parce qu'il voulait sauver M. Boissy d'Anglas qui Ion doit la con- nai>»iioce de ce fait : voir le Af o- nitt'ur du i5 octobre 1817), et les autres condamnes \ la dépor- tation. 14 resta 4. Paris jusqu'à ce

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quHIs eussent itérativement re- lusé de l'accompagner. La part qu'il avait prise an traité de 1783, et l'estime générale qui s'attachait ù son nom, le firentbien accu<;iU lir, lui et ses deux fils, aux ,États- (Jnis ; il se fixa dans le Jersey près de New- York. « Ce ne soot »p<)iot des affaires d'état que je «viens traiter ici, disait-il, j'en oai bien donné ma démission.... » Mais les ambitieux, les cupides, »les héros, \^ législateurs qui » négligent d'apprendre leur mé- » tier, couvrent la terre de ruines; »les commeryans et les cultiva- oteurs sont les seuls réparateurs de tant de maux: ils sont au » monde ce que les pompiers sont ndans les incendies, ou les infir?- nmiers dans les hôpitaux.... Il «nous convient de mourir eu ser- n vant nos amis et l'humanité. «Au milieu de ses travaux agricoles, Dupont de Nemours s'occupait d'observations sur l'histoire na- turelle et sur l'économie publi- que. En 1800 il rédigea, sur la demande du président Jefferson, un ^XsLïid' éducation nationale ^Qur les états d'Amérique, et pour l'Es- pagne un projet d'après lequel le produit de ses mines remonterait par le Mississipi. 11 proposa l'éta- blissen>ent des paquebots entre la France et l'Amérique, et fit p^- venir à l'institut national, dont il était niembre depuis la réorgani- sation des anciennes académies sous ce nom, différens mémoi- res sur plusieurs espèces d'ani- maux marins, sur la foroe des courans de l'Atlantique, sur la formation de l'eau dans les corps animés, sur la théorie dos venls« sur la cause chimique despluics,

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sur la nature de l;i cAle & Test de rAiiiérique M'|itenlriunale, eU*. Quelque loiiips aprc>s la révolu- tion du iH bruuMÎre au 8 (9 no- Teuibre 1 79(>) il r€\ îut en France, rentra à ^in^lilut, fut adim% à la soriétéd encouragement pour Tîn- duâtrie nationale, et nonnné, en l8o5, secrétaire puis président de la chauihre di: coniinerce.Se> Ira- Taux dans ces diverses sociétés sont immenses. La littérature et rhisloire lui doivent des mor- ceaux où Téloquence et la sensi- bilité sont toujours réunies à la justesse de la pensée , à la finesse des aperçus. Il a concouru ii la rédaction du Mercure, àes Archi- ves littéraires f de la Bibliothèque française, de la Revue philosophie que, et de divers autres ouTrages de ce genre. On lui doit d'excel- l< nies notices sur MM. Quesnay, Thouret , Toulongeon , Gibert , Barlow* ministre plénipotentiai- re des États-Unis; Lalande^ à qui il portait autant de reconnaissan- ce que d*amitié ; et Gudin , qui fut son plus ancien et son meil- leur ami. Dupont de Nemours a lu à Tin^titut plusieurs mémoires sur les sciences n les institutions sociales^ le langage des animaux. Ce dernier ou\rage est un résumé d'observationsdont les conséquen- ces peuvent bien n être pas adop* tée» par la raison. Mais, lurme en ne les adoptant pas, il estd^antant plus diflicile de n*y pas sourire, qu*elles sont exposées dans un style aussi gracieux que S|-'irituel. C'est au moins un rôve amusant. DupontdeNemours, depuis son re- tour enFrance,avait re|)ris exclu*»!- yement toutes les babitudei^de la TÎe priyée; malseo 18149 ipalgré

son âge aTancé,il accepta le» fond* tions de secrétaire du gvniYeme- ment provisoire. Aprè^lapremii- merestauratii>n,iirutDuiiiinëcoo* seiller-d'état, le !»9 juin, et mem- bre de la légion-dlionneur le i3 septembre de la même année. 11 suivit le mouvement imprimé ao gouvernement royal par Teffet du retour d<* Napoléon au 30 mars 181 5: il repartit pour rAroériqae* et se fixa près de ses deux fils qui avaient formé de grands établis- semens d*indu9lrie dans la Delà- irar^.Quoiqne après la scconderes- tauration le roi l'eût rétabli sur le tableau des conseillers-d'état, et conservé parmi les membres de rinstitnt,ilne voulut point quitter sesenfans. Les fatigues qull avait éprouvées dans une travi*rsée qui avait duré quatre vingt -quinze jours, dont plus de moitié avec le drapeau de détresse^son graudâge (ilavait près de 78 ans), lagoutle dont il était attaqué, et les suites d'une chute qn^il fit au' mois de décembre 1816, dans une rivière il resta long- temps ^ans pou- voir gagner le bord â la nage, le ravirent à sa famille et à ses a- mis, le 6 août 181*-. Pendant la courte maladie qui précéda sa mort, il fut visité par le président des Ltats-Unis, qui lui prodigua tous les soins et toutes les conso- lations de Famitié. Dupont de Ne- mours avait été marié deux fois. Sa seconde épouse, qui lui survit» est la veuve du célèbre Poivre. Cette dame, par ses vertus, était digne d'être la compa^tne de deux hom- mes aussi distingués. Dupont de Nemours a composé un grand mnnbre d'quvniges; mais com- me il ne les~ écrivait que lorsqu'il

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les atait entièremeot composés, beaucoup sont perdus. De ce nombre sont une tragédie de Clyr temnestre, dont on Ta entendu ré- citer des morceaux très-remar- quable^; une Comédie héroigue é- galemeut en yers, sur un beau trait de la TÎe de Joseph II: un poëme intitulé Deucalion et Pyr- rha; des Fragmens traduits de M^ tastase, des contes en vers et des poésies légères. Il voulait, en sui- vant cette méthode^ traduire tout VArioste, et de la même manière tous les morceaux que ce poète avait imités des anciens. £n consé- quence, il essaya de traduire des passages de i' Iliade et de l'Odys- sée, de Sophocle, d*Euripide, des Métamorphoses d'Ovide, de Ti- bulle, etc. Il n'a publié qu'un pe- tit nombre de morceaux ,de Ca- tulle et que les trois premiers chants de Roland furieux^ dont il conserva dans sa mémoire le se- cond chaut pendant quinze an- nées, et sans en écrire un seul vers. Sa prédilection pour l'au- teur de ce poëme était telle, que lorsqu'il craignit d'être du nom- bre des condamnés à la déporta- tion, après le 18 fructidor, son premier soin fut de mettre un A- riosteàdiiïs sa poche. Outre les ou- vrages précédemment indiqués comme ayant été livrés à l'im- pression, il a encore donné ii^De t Exportation des grains, 1764? în-8; 2* Lettre sur la cherté des blés en Guienne, 1764, in- 12; 3* De t Administration des chemins, 1 767, in-8*; 4' Du Commerce et de lacompagnie des Indes, 1770, in-b"; 5* Observations sur les effets de la liberté des grains, 1770, in-8*; 6* Mémoires sur la vie de Turgot,

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178a, in-8*; 7* Procès-verbal de l'assemblée baillivale de^ Nemours pour la convocation des états-géné- raux, avec les cahiers des trois ordres, 2 vol. in-8% 1789; 8* Tur- bleau comparatif des demandes con- tenues dans les cahiers des trois or- dres réunis, à MM. les députés aux états -généraux, 1789, in-8"; 9" Le Pacte de famille et les conven-^ lions subséquente^ entre la France et l'Espagne, avec des observa- tions sur chaque article, 1790, in-8*; lo* Plaidoyer pour Lysias, C'est une espèce de factum con- tre les membres des comités de salut public et de sûreté générale; il parut en 1795, in-8*. 1 1* Philoso» phie de l'univers^ "796? in-S**; 12* Mémoires sur differens sujets, la plupart d'histoire naturelle et de physique générale et particulière, 1807; 2* édition, in-8*, i8i3; i3* Essai de traduction en vers du Ro- land furieux de l'Arioste, 18 13, in-8*. Il avait été éditeur, en 1 8 1 1 , des Œuvres de Turgot, 9 vol. in-8*. Beaucoup d'esprit, beau- coup d'imagination, des connais- sances très-variées et très-éten- dues, une raison à la fois subtile et solide,, un grand courage, vme grande probité, une bonté infati- gable, tels sont les principaux traits du caractère de Dupont de Nemours. Il exprimait avec con> cision des idées non moins ori- ginales par la forme que par la tournure. Citons- en quelques-u- nes avant de terminer cet article. ((La paresse n'est pas un vice, c'est une rouille qui détrqit tou- tes les vertus.— Contre la justice et la raison, l'esprit n'a que des ar-: mes de verre. » Il représentait le comiAerce sous la forme de Laza-

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rc, €t dirait: « Olez-liii ses lienB et nliiii^^oz-le aller. 11 disuit aussi: « Une loi universelle de la iiatu* »re veut que tout allachement n durable perfectionne le cœur qui » réprouve. » Il rcg^ordoit la fem- me comme TOtre le plus parfait : «celui auquel le Créateur a don- II un besoin, Tamour; une affaî- nre^Tamour; un devoir, Tamour; *iune récompense, Tamour : ce ndon céleste (dit-il) et ses trois 0 branches, Tamour filial, Ta- »mour conjugal, Tamour ma- ternel, dont les rameaux, les fleurs et les fruits couvrent de- »puis l'enfance jusqu'à la caduci- »té, et répandent un tel bonheur, »que nul ôtre, digne d'en savou- »rer les délices, ne voudrait d'u- »ne vie dont ils seraient bannis.

DUPONT (Jacob-Louis), mort à Paris en i8i3, était, en 1792, membre de l'assemblée législa- tive. 11 passa de cette assemblée à la convention nationale, il se livra à toute l'exaltation de ses principes. Dans le jugement de Louis XYI, il se prononça pour la mort« et rejeta l'appel et le sur- sis. £nfîn, il se déclara athée A In faoedesreprésentansde la France. Dans les dernières années de sa vie, il a donné, dit-on, de fré- quens signes de démence.

DUPORT (Admer), à Paris vers 1760, conseiller au parle- ment en la chambre des enquê- tes, fut nommé député de la no- blesse de la ville de Paris aux é- tats-généraux. Il se trouvait l'un des plus jeunes magistrats de sa compagnie, lors de la lutte qui, en 1787 et 88, s'établit entre la magistrature et le gouvernement, et il fut l'un de ceux qui s'y firent

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le plus remanioer. Sm priacEp» l'appelaient dans les rangs de 4a minorité de la noblesse de rat- semblée nationale, et II niiésita point ù 7 prendre place. L'aoe des premières discussions iqa'il soutint, avait pour objet le secret des lettres. Il s'éleva contre lei gouvernemens qui, sous quelque prétexte que ce soit, sWrogevlle droit de violer la pensée et pénétrer les cœurs. M. Duport ayant f)ris part à toutes les discus- sions importantes de l'assemblée constituante, il nous suiBra d*ea indiquer un certain nombre. A- près avoir fait déclarer la pensée inviolable comme la propriété, H appuie le projet du renouvelle- ment annuel de toutes les impo- sitions, afin que les assemblées législatives en demeurent msl- tresses pour assurer la liberté. H demande et fait décréter l'aboB- tion des costumes pour les dépu- tés , mesure importante en ce qu'elle détruisait les signes par lesquels chaque ordre aralt été distingué jusqu'alors dans ras- semblée. Il rejette la quatriène condition d'éligibilité, consistant dans le paiement d'une imposi- tion égale ù trois journées de IM* vail, et il fait fixer ensuite A ao ir. le prix de cette journée pour ser- vir de base à la contribution po- litique. Il pense, sur les biens eo^ clésiastiques, que le clergé «Va est que l'admimstrateur, et noe le propriétaire. Il opine enikTeer des juifs, et contre l'exclusion de» fonctions publiques de diverses classes de la société. 11 vote l-a- journement du projet préNVilè par Mirabeau sur la gradualllédes fonctions publiques, ftlais c'est le

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cllamp du pouToiv judteiaire qa'U parcourut avec le plus d*éclat. Le plan de M. Du port, pour Torgani* satioo de ce pouvoir, est regardé Gonne celui qui embrasse k question daus toutes ses parties, et répand le plus de loinière». Ce projet, qui proposait des jurés en BMUlère civile el en matière crU minelle, ayant été fortement com- battu 9ur la question des jurés au civil, son auteur prononça un se* coad discours sur Içs moyens d'exécution pour les jurés au ci- vil comme au criminel qu*il ùt suivre d'une rédaction d'articles, et il soutint cette discussion par un troisième discours, peu éten- du, mai» fbri énergique. De bons esprits regrettent que l'établisse- ment des jurés au civil n'ait pas eu lieu, comme d'autres vou« draîent aujourd'hui remplacer les tribunaux civils par des arbitres institués chaque année, et parmi lesquels les personnes en procès choisiraient le uvs juges. M. Du- port ne se dissimulait pas que la plus grande difficulté de la réfor- me qu'il poposaU consistait dans les craintes exagérées de ceux qu'eflFai« toute nouveauté, el dans les résisiances inévitables de l'intérêt particulier. Ne se décou- rageant pas par cette défaite, il préeénta ensuite aux délibérations de l'assemblée un rapport sur la police de sûiyeté, la justice crimi- nelle et l'iinstitution des jurés, suÎTÎ d'un projet de loi rédigé en aS'j articles,' dont la plupart fu- rent décrétés avec quelques araen- demens. Lors de la discussion du code pénal, Bl. Duport demanda l'abolition des lettres de grâce ; mais vota contre la peine de mort.

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et prélendit prouver non-seule- ment que cette peine n'est pas nécessaire, mais qu'elle n'est pas propre à réprimer l^s crimes aux- quels on veut l'appliquer, et que bien loin de les diminuer, elle tend au contra4re à les multiplier. Sur la question de l'exercice du droit de la paix et de la guerre, il soutint l'opinion de Mirabeau tendant à déclarer que le droit de faire la guerre et la paix appar- tient à la nation, et que l'exercice de ce droit sera déh^gué concur- remment au corps législatif et au pouvoir exécutif. M. Duport fut l'un d^e^ commissaires nommés par l'assemblée nationale pour entendre la déclaration du roi et de la reine, sur leur départ de Pa- ris, en juin 1791; et il appuya le décret des comités dans sa prin- cipale disposition, portant que le roi ne pouvait être mis en juge- ment pour le fait de son évasion. Dans la discussion générale de la constitution, il pajla sur ses dis- positions fondamentales pour les soutenir. Il vota contre l'exclu- sion des représentans du minis- tère, et contre leur non-rééligibi- lité aux assemblées législatives, ne voulant pas, disaîl-il, qqe l'on dépouillât le peuple de son droit inaliénable de choisir ses députés comme il lui plaît. Il s'opposa i\ ce que les décrets du corps légis- latif, en matière de conirtbutiona publiques, eussent le titre de loi et fussent sujets à la sanction royale. Nous devons foire ob- server que c'était par des impro- visations toujours bien appro- priées au sujet que M. Duport S renaît ordinairement part à ces iscussions de législation consti-

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tiitîonnelle. Duporl fut honora- binnrnt récompense de ses beaux travaux judiciaires par la prési- da itoi' dt l'assemblée constiluanle qu il t-iLiTra du )5 au 27 février 1791; el. après la clôlure de celte asM'inblée, il lut nomme prési- dent du tribunal criminel de la Sciiie« fuiM'tions qu'il abandonna aprô« la juuiuôc du 10 août, qui lui fit ég.il(Mnent quitter Paris. Peu de jours anrès, \v 7 septem- bre i79'i9 le miui^tre de la justice (c'était Danton) annonça à ras- semblée que M. Adrien Duport Tenait d'être arrêté ii Mclun, et il déclara avoir ordonné qu'on ne le transférât pas artuellemrnt à Paris. Duport avait écrit de sa prison à rassemblée puur protes- ter de son innocence. On prétend que Danton n'osant le mettre tu liberté d'une mauière rég^ulière^ mais voulant pourtant le sauver, excita une émeute dans sa pribon à Melun, pour iavoriser son éva- sion qui fut ainsi effectuée. Le Moniteur du 16 septembre 1792, contîentTextrait d'une lettre trou- vée sur Duport, lors de son arres* tation. La clef de celte lettre, plu- tôt curieuse par son style d'ar^'o^, qu'importante par sa teneur, n'est pas difficile à saisir. La missive porte la date de Bruxelles du 24 juillet 1792^ et le correspondant annonce qu'il sort à l'instant de sa deuxième conversation avec l'homme d'affaires, désigné par le Moniteur comme étant M. de Mercy. Aucun autre nom n'est indiqué. On parle d'une chambre à coucher -^ donner au marié pour ses amis, et nous croyons qu'il s'agissait d'une chambre haute à créer dans la constitution. On

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Tante l'efiicacité des remèdes é- tranges ou plutôt étrangers» car on les appelle les Tulnéraires suisses. On y prévient aussi con- tre les conseils de la cousioe, et nous supposons que ^onTeotpa^ 1er de M** la princesse Elisabeth, que quelques chrooiqueurs rega^ dent aujourd'hui coinine ayant dirigé alors, plus que la reine, le gouTerneinent occulte appelé le comité autrichien, Sergeot accass Duport et (quelques autres anciens constituans qui se trouTaient a- lors en Angleterre, d'être les ins- tigateurs de la journée du la ger* minai au 3, dans laquelle la salle de la convention fut enTahie, et la représentation Dationale outra- gée, sous prétexte de la disette de subsistances; mais cette accusa- tion, dénuée de tout fondement, n'obtint aucune croyance. On peut remarquer, dans la carrière politique de M. Duport, une sorte de divergence de principes qui influa sur sa popularité; et il est probable, en effet, que ces opi- nions s*étaient modiâées par les événemens. Jusqu'à l'époque de la proposition de mettre le roi en jugement, pour le fait de son é- vasion, il paraît qu'Adrien Duport avait été convaincu que la con- servation de la liberté aTait besoin du peuple en action; mais il crai- gnit, depuis, qu'un peuple tou- jours assemblé et en délibération permanente ne finît par tourner contre lui-même ses propres for- ces et sa TÎolence. Les discours qu'il 4>rononça sur Tezclusion du ministère des représentans, sur leur non-rééligibilitéy et sur Tin- Tiolabilité du roi, sont des mor- ceaux de haute politique qui ré-

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vêlent rhomme d'état et qui atta- chent jiistt^ment- le nom de Du- port au convenir des plu8 b(;lles délibérations de l'as.Hemblée cons- tiluante. L'idée-mère du jacobi- ni2*me a été attribuée ù Adrien Dupnrt. et cette assertion est vrai- semblable; si nous avons eu rai- son de dire qu'û cette époque il profe^^sait que pour a.ssurer la réf ohition, il était nécessaire que le peuple restât debout. Cepen- dant, il n^avait pa^ conçu, sans doute, les sociétés poputainvs, comme elles se transformèrent plus tard; ft Ton entrevoyait, dit- on, dans ce qu'il communiquait de ses plan.s que c'était une sorte de diètes populaires, plutôt que des clubs, qu'il voulait instituer. Il faut* d'ailleurs, se reporter ù To- rîgiue du club des Bretons et de celui des Jacobins, et se rappeler qu'alors toutes les notabilités so- ciales concour lient à leur forma- tion. Dès que le jacobinisme eut dégénéré en sans culoterie, Du- port chano:ea de camp avec ceux que l'on appela constitutionnels, et se réunit ù leurs efforts pour triompher aux Feuillans. On fait aujoiird hui les honneurs ù Du- port d'avoir fait lev<;r et armer toute la France, comme par fée- rie, en conseillant de répandre sur tous les points du royaume que des brigands armés, qui u'é- tuieul nulle part, se moniraient partout, portant avec eux la dé- vastai itm, la ruine et l'incendie. Ce mouveuienl de terreur patrio- tique avait été attribué dans le tempsà M. Meckcr età Mirabeau. M. le marquis de Perrière, dans ses Héiunues m\\ la révolution, a écrit qa' Adrien Duport avait été

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aperçu au chûteau de Versailles, dans la matinée du 6 octobre; mais ce fait, et Tinsinuation que l'historien en tire, ne sont ap- puyés d aucune autre autorité. On reproche à Duport, d.u moins a- vec plus de vraisemblance, «d'à- Toir été le partisan d'un change- ment dans l'ordre de la i^uccessU bilité au trône; mais ce parti, dont on a souvent parlé, n'avait qu'un chef supposé* au nom duquel l'oa a pu agir, mais qui lui-même n'a jamais trahi son ambition de ré-, gner. Une circonstance qui re- poussé tout reproche de cette na- ture envers Duport, c'est qu'il déclara au sein de rassemblée na- tionale qu'il ne croyait pas que les membres de la- dynastie et les princes du sang, royal pussent exercer sans danger les fonctions de citoyen. M. Adrien Duport é- tait doué d'un esprit à la fois vif et profond , dont la force consis- tait surtout dans une expansion d'idées d'une impression sympa- thique; nmis cet esprit, par cela même qu'il était d'une vivacité extraordinaire, ne fut pas exempt d'erreur dans les scienc*'s, non .plus que dans la morale. Partisan passionné du mesmérisme, on assure que M Duport se persua- d.iit qu'une propagation d'opi- nions pouvait devenir circul.iire (*omme un mouvement d'électri- cité, et q;ie l'on pouvait en quel- que sorte einph»yer la b«iguette magnétique pour communiquer le patriotisme h la nuule, prati- que fort utile et précieuse si Tin- civique ne pouvait être répandu par le m^^me pnicédé. Adrien Du- port s était retiré en Suisse après le itt fruclidory et il mquiut^dans

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le p1ii$ ^rand dénAment, en ther- midor an 6, À Appenxfl, d*iine maladie de poitrine. On croit que cet excellent citoyen, qui est \\\ne des grandes figures de U révolu- tion, dont il n'eût voulu retran- cher que les cruautés inutiles qui' l'ont dénaturée, avait occupe les loisirs de son exil volontaire par une traduction de Tacite, étude qui convenait bien à sa situation. Il est à désirer que ce travail soit publié pour l'honneur du modèle des historiens et de son tnter- prète.

DtPORT-DUTERTRE f Ma»- GmiTE - Lovis - François ) , l'un des plus estimables personnages que la faux révolutionnaire ait moissonnés « naquit à Paris le 6 mai 17 54 9 d'un littérateur qui lui légua plus d'instruction que de fortune. Les belles qualités qu'il tenait de la nature et d'une excel- lente éducation, lui firent dés son jeune Age gagner la bienveillance de tous ceux qui le connurent. Destiné au barreau , il y entra en 1 777, et bientôt il s'acquit par son zèle, sa modération et son inté- grité, une réputation qne les hom- mes mr*mes qui lui étaient le plus opposes par leurs principes n ont jamais contestée. sans ambi- tion, ennemi de l'intrigue, Du- port-Dutertre parvint aux places sans les solliciter, et par le seul moyen de son mérite. Electeur de Paris en 1789, il fut, dès l'orga- nisation de la première munici- palité, nonrimé lieutenant de mai- re , et ne tarda pas à devenir substitut du procureur- général de la Commune. M. de La Fayette le proposa au roi pour remplacer, comme garde -des -sceaux, M.

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Champion de Cicé, dlémissionnai-' re; et Louis XTI^ à qui la pro- bité de Duport était connue, rac- cepta. Le 30 novembre 1790, il fut nommé ministre de la justice. Ardent au travail, porta dans cette place le zèle et les lumières qu'on attendait de lut; et s'il eût suin d'un attachement inviolable aux principes constitutionnels de la monarchie, et à la personne du monarque qui s'en était pro- clamé le plus fernM appui, Du- port n'eût encouru aucun repro- che. Mais la cour alors manifes- tait des défiances contre les hom- mes les plos probes et les plus capables de la servir dans ses vé- ritables intérêts. D'autre part, les ambitieux qui, sous le masqae du patriotisme , préparaient la chute du trône dont il brûlaient de se partager les dépouilles, af- fectant de ne voir partout que trahison , parnii quelques hom- mes dangereux qu'ils signalaient, dénonçaient plus particnlière- ment les amis de l'ordre. Les qualités personnelles de Duport , et principalement sa franchise, lui avaient néanmoins fait obte- nir la confiance de Louis XVI, qui, à l'époque de son départ pour Montmédy, le chargea de remet- tre les sceaux ù l'assemblée, ce qu'il fit ; mais un décret rendu par cette môme assemblée lui enjoi- gnit de les garder. Duport ayant, au commencement de 1793, par- tagé l'avis de de Lessart, mi- nistre des affaires étrangères, qui s'opposait i^ ce qu'on déclarât la guerre ù l'empereur d'Allemagne, attira sur lui Vanimadversion des provocateurs de*cette guerre. Ils ne parvinrent pas cependant à

IVnre^opper dan» la proscription de son collègue; mais plus tard^ romîssron d'une certaine fornoa- Hué de justice dont on voulut le rendre responsable, senrîtde pré- texte à une dénonciation solen- nelle faite contre lut par député Saladin, qui ne demandait rien moins qu'un décret d'accusation, et sa traduction devant la haute- cour d'Orléans. Il fut dans cette occasion défendu avec énergie pur MM. Beugnot et Quatre mère de Quincy, qui prouvèrent son innocence relativement au délit qu'on lui imputait, et rassem- blée passa  l'ordre du jour sur la dénonciation. Cependant Fa chute du ministre de Lessart a- vait ébranlé l^c ministère consti- tutionnel! qui fut entièrement re- nouvelé; et Duport, toujours mo- deste, rentra, sans éprouver au- cune p«ine, dans ^s rangs des simples citoyens. Il faisait des vœux pour sa patrie, et vivait en sage dans sa paisible demeure, quand, par suite delà journée du 10 août 179a, un décret d'accu- sation fut lancé contre lui. Il chercha d'abord à soustraire sa tf'te au fer des bourreaux, et par- vint ik se dérober à toutes les poursuites pendant une année ; mais enfm ri fut découvert, arrê- té et conduit h la Conciergerie , d'où cinq semaines après on le traduisit au tribunal révolution- naire, pour avoir, disait -on, conspiré en faveur de celui que, dans le langage vulgaire de cette époque, on appelait le tyran. On reprochait aussi i\ Duport d'avoir mis des entraves à la liberté de la presse. Le tribunal le condamna ù mort avec fiarnave ^ le a8 no-

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vembre 1793, et ce jugement re- put ïe lendemain son exécution. Duport, pendant sa détention et jusqu'au dernier instant de sa vie, montra la plus parfaite résigna- tion, et une tranquilfité d'âme qui annonçait unecc^nscience pure et sans reproche. Modèle de Tamour conjugal, son épouse, qui le ché- rissait autant qu'elle en était ché- rie , ne cessa , toutes les fois que des geôliers trop souvent inflexi- bles le fui permirent, de lui pro- diguer dans sa prison les plus tendres soins. Elfe y restait jus- qu'à oe que des ordres impérieux la forçassent d'en sortir; elle eût désiré pouvoir y demeurer et par- tager son sort. Duport s'est quel- quefois occupé de littérature : on le considère comme l'un des au- teurs de ï Histoire de la révolution, par deux amis de la liberté, 1 790- 1802, 20 vol. in-8*. Il a publié quelques ouvrages sur Tordre ju- diciaire, et travaillé au Journal des Deux-Ponts.

DtJPOKT, du Mont-blanc (Beb- VABD-JEAN-MAvaiGE], député à la convention nationale, et ministre des finances de la moderne répu- blique romaine, pendant sa cour- te existence, est dans les envi- rons d'Annecy. Il se fît peu re- marquer à la convention, il n'entra qu'après le 21 janvier 1795, et ne prit ainsi aucune part au procès de Louis XTI. Il passa de la convention au con- seil des cinq -cents, par la réé- lection des deux tiers, et proposa dans ce conseil de rapporter les lois qui ordonnaient la vente des biens communaux. Une autre pro- position, tendant à créer un mi- nistère pour les beaux- arts, fut

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aussi faite par lui <lans la séance du iG janvier 1798. Lorsque, le 30 mai de la mOme année, il sor- tit du ct>nseil, il tut nommé coiii- missaire du directoire, d'abord près le tribunal de cassation, en- suite à Aome, où. il remplaça M. Daunou, pui» détint mini>tredes finances au mois de février 1799. 11 ne tarda pas à donner sa démis- sion de cette place, pour revenir en France. A son retour ù Paris, le bruit se répandit qu'il avait é- pousé secrètement une personne d'un rang très- élevé (la princesse de Santa-Croce).Ce bruit, q4ii ne s'est pas confirmé, n'a cependant pas été démenti. M. Duport fut nommé chef du bureau des émi- grés au ministère de la justice ;et, grâce à ses soins , les radiiitions furent nombreuses. Cependant ayant, sans y être suiïisamment autorisé, compris dans I élimina- tion la duchesse douairière d'Or- léans, il fut mis en arrestation et détenu en prison pendant quel- que temps. M. Duport est toujours employé au ministère de la jus- tice en qualité de chef de bureau. DUPOKT (Lours), en qualité de danseur, occupa long-temps les cent voix de la renommée , par SCS travaux chorégraphiques, sur le théâtre de l'Académie royale de musique. D'abord émule du cé- lèbre Vestris, il finit par en «'•tre le rival. La longue lutte qui s'éta- blit entre eux, et les exploits co- miques qu'elle fit naître de la part des deux redoutables champions, se trouvent a<créablemenl décrits dans le poëme de La Danse,outa Guerre des dieux de l'Opéra, par M. Berchoux. Duport néanmoins, malgré des succès toujours crois-

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sans, jugea à propos de mettre fin aux hostilités, pour aller faire ad- mirer aux peuples du Nord sa !iou- |>lesse et sa légèreté. Le Zéphîre françaisquitt.i les bords de la Seine en 1808. Ilaydepuîscetteépoque, recueilli sur ceux de la NewauD assez bon nombre de couronnes et de roubles; il paraît néanmoins que le prixexorbitantque. depuis quelques années, il a voulu met- tre à ses talens, D*a point été ac- cordé par les directeurs du théâ- tre de Péter:)bourg, ce qui l'au- rait empêché de contracter avec eux de nouveaux engagemens. Diipitrt a fait, pour le théâtre de VOpéra^ jiciselGalathée^ eniHoS; Le Volage fixé ai Figaro,fsn 1806. Ce danseur s*e>t élancé sur le premier théâtre de la France, des planches île l' Ambigu-Comique, il figurait dan«> les ballets. Il a partagé ses succès avec une sœur charmante et possédant des ta- lens dignes du sien.

DLPORrAlL(>.). d'abord offi- cierdans l'arme du génie, Tundes jeunes guerriers tran<;ai> qui s'il- lustrèrent en combatiaiit snu> les dr.ipeaux de 1 indépendance amé- ricaine, revint du Nouveau-Mon- de, a\ec le titre de brigadier des armt'-esduroi.llavaîtCiHitractéces principes d'une sage liberté, qui distinguent si éminemment M. de La Fayette, dont il fut le compa- gnon d'armes. Intiinemeit lié avec loi, il dut à l'influence de i*e géné- nl, en 1790, sa nomination au mi- nistère de la guerre, par Louis XYI. Duportail revenait alors de tapies, le roi de France, ù la sollicitation du roi des Deux-Sici- les, l'avait envoyé, avec plusieurs autres oificiers, pour iostruire Les

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troupes napolitaines ; mais la mé- sintelligence qui s'établit entre lui et le commandant des suisses (M. de Saiis*Marschlins), le déter- mina bientôt à quitter ce pays, pour revenir en France. Il avait, lorsqu'il parvint au ministère, le grade de maréchal- de- camp. Les ennemis de la révolution repro- chent à Duportail de Tavoir, si- non introduite, du moins com- plétée dans l'armée, en autori- sant les soldats à former aussi de ces réunions patriotiques, con- nues sous le nom de clubs, dans lesquels ils se livraient à des dis- cussions politiques comme les au- tres citoyens, ce qui ne paraissait guère propre à leur inspirer le goût de cette obéissance passive que Ton exige d'eux pour la sû- n;té de ceux qui gouvernent. La disgrâce de son protecteur entraî- na la sienne. Plusieurs dénoncia- tions faites contre lui le forcèrent ù donner sa démission , et bien- tôt il fut mandé à la barre de l'as-

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semblée législative, pour ren- dre compte de sa conduite. On l'accusait d'avoir laissé sans dé- fense la plupart de nos places, ëoit en n'en faisant pas réparer les fortifications, ou en n'y entre- tenant que des garnisons trop fai- bles. Cette accusation était gra- ve; Duportail ne s'en disculpa qu'en rappelant les obstacles sans nombre que l'on opposait de tou- tes parts à la marche du gouver- nement 9 et l'état complet de désorganisation dans lequel se trouvaient quelques-unes de ses parties, par l'elfet de la révolu- tion. Ses premiers dénonciateurs fun^nt Lacroix et Couthon; mais après le 10 août, l'abbé Fauchet

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l'attaqua de nouveau avec plus de virulence encore, et parvint cette fois à le faire décréter d'accusa- tion. Prévenu à temps, il trouva le moyen de se soustraire aux poursuites dirigées contre lui, et se tint caché jusqu'en 1794» où, pour cesser de compromettre les personnes qui lui avaient donné une hospitalité si généreuse, et dont, pour cette cause, la vie é- tait menacée par une nouvelle loi de proscription, il quitta la Fran- ce, et passa aux États-Unis, en laissant toutefois, entre les mains de deuxnotaires, un acte qui cons- tatait les motifs qui l'avaient dé- terminé à quitter sa patrie. Ces motifs, que le général Mathieu Dumas fit valoir, en juin 17979 devant le corps-législatif, dont il faisait partie, pour obtenir la ra- diation de Duportail de la Ij^ie des émigrés 9 ne parurent pa^- lors suflisans. Ce ne fut qu'après la révolution du 18 brumaire , qu'il obtint l'autorisation de re- venir en France; mais il n'eut pas la consolation d'y aborder, étant mort sur le vaisseau qui, en 1802, le ramenait d'Amérique.

DUPIVAT (N.), qui mérita une célébrité malheureuse, pendant les troubles d'Avignon, fut néan- moins l'un de ceux qui contri- buèrent le plus à la réunion de ce pays à la France. En septem- bre 1792, il essaya de se faire nommer député à la convention nationale. Cette tentative ne lut réussit pas; et les électeurs d'A- vignon ayant donné la préféren- ce à son jeune frère, Jean Du- prat, cette circonstance excita en- tre eux des inimitiés qui se mani- festèrent avec violence et publi-

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liitlonnellc. Dupcrt fut honora- lih'incnt récompensé de ses beaux travaux judiciaires par la prc:*i* d^ lue tli rassemblée conslitiianle qii il cxiiTa du )5 au 27 février 1791; eU après la clôture de celte ahMiubIce, il lut nommé prési- dent du Iribiinal criminel de la

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Seine, fonctions <]n'il abandonna aprè)i la journée du 10 août, qui lui fit ég-ilenuMil quitter Paris. Peu de jours après, le 7 septem- bre 1792, le mini>tre de la justice (c'était Danton) annonça à ras- semblée que iM. Adrien Duport venait d'être arrOté '\ Melun, et il déclara avoir ordonné qu'on ne le transférât pas artuellemont ù Paris. Duport avait écrit de sa prison ik [\'issemblee pour protes- ter de son innocence. On prétend que Danton n'osant le mettre eu liberté d'une manière réfçuliére, mais voulant pourtant le sauver, excita une émeute dans sa prison à Melun, pour favoriser son éva- sion qui fut ainsi effectuée. Le Moniteur du iC septembre 17*)'2, contient l'extrait d'une lettre trou- vée sur Duport, lors de son arres- tation. La clef de cette lettre, plu- tôt curieuse par son blylc d'argot, qu'importante par sa teneur, n'est pas diilicile à saisir. La missive porte la date de Bruxelles du a4 juillet 1792,. et le correspondant annonce qu'il sort à l'instant de sa deuxième conversation avec rbomme d'affaires, désigné par le Moniteur comme étant M. de Mercy. Aucun autre nom n'est indiqué. On parle d'une chambre à coucher à donner au marié pour ses amis, et nous croyons qu'il s'agissait d'une chambre haute à créer dans la constitution. On

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vante refTicacité des remèdes é- trangcs ou plutôt étrangers» car on les appelle les Tulnéraires suisses. On y prévient aussi con- tre les conseils de la cousioe, et nous supposons que Ton veatpar 1er de M"' la princesse Elisabeth, que quelques chroniqueurs rega^ dent aujourd'hui cooime ayaat dirigé alors, plus que la reine, le gouvernement occulte appelé le comité autrichien. Sergent accusa Duport etq^uelques autres anciens constituans qui se trouvaient a- lors en Angleterre, dVtre les ins- tigateurs de la journée du la ger« minai an 3, dans laquelle la salle de la convention fut envahie, et In représentation nationale outra- gée, sous prétexte de la disette de subsistances; mais cette accusa- tion, dénuée de tout fondement, n'obtint aucune croyance. On peut remarquer, dans la carrière politique de M. Duport« une sorte de divergence de principes qui influa sur sa popularité; et il est probable, en effet, que ces opi- nions s'étaient modifiées par les évéuemens. Jusqu'à l'époque de la proposition de mettre le roi en jugement, pour le fuît de son é- vasion, il paraît qu'Adrien Duport avait été convaincu que la con- servation de la liberté avait besoin du peuple en action; mais il crai« gnit, depuis, qu'un peuple tou- jours assemblé et en délibération permanente ne finît par tounier contre lui-m(^me ses propres for- ces et sa violence. Les discours qu'il prononça sur Pexclusion du ministère des représentans, sur leur non-rééligibilité, et sur Tin- violabilité du roi, sont des mor- ceaux de haute politique qui ré-

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vêlent rhomme d'état et qui atta- chent jusU!meut- le nom de Du- per! uu souvenir des plu:» belles délibérations de rassemblée c?oiift- tituante. L'idce-mère du jacobi- nisme a été attribuée Adrien Duport. et cette assertion est vrai- semblable; si nous avons eu rai- son de dire qu'û cette époque il professait que pour assurer la révolution, il était nécessaire que le peuple restât debout. Cepeu- dant, il n'avait pa^ conçu, sans doute, les sociétés populaires, comme elles se transformèrent plus tard; et Ton entrevoyait, dit- oii,dans ce qu'il communiquait de ses pluns^ que c'était une sorte de diètes popnlaires, plutôt que des clubs, qu'il voulait instituer. Il faut, d'aillrurs, se reporter ù l'o- rigine du club des Bretons et de celui des Jacobins, «t se rappeler qu'alors toutes les nutabilités so- ciales concour lient à leur forma- tion. Dès que le jacobinisme eut dégénéré en sans culoterie, Du- port chang:ea de camp avec ceux que l'on appela constitutionnels, et se réunit à leurs efforts pour trit)mphcr aux Feuiilans. On fait aujourd hui les honneurs ù Du- port d'avoir fait lever et armer toute la France, comme par fée- rie, en conseillant de répandre sur tous les points ^In royaume que des brigands armés, qui n'é- taient nulle ftart, se moniraient partout, portant avec eux la dé- vastation, la ruine et Tincendie. Ce mouvement de terreur patrio- tique avait été attribué dans le temps i!^ M. Ncckeretà Mirabeau. M. le manpiis do Perrière, dans ses Méuinbes suç la révolution, a écrit qu'Adrien Duport avait été

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aperçu au chûteau de Versailles, dans la matinée du 6 octobre; mais ce fait, et Tinsinuation que l'historien en tire, ne sont ap- puyés d aucune autre autorité. On reproche à Duport* d.u moins a- vec plus de vraisemblance,. d'a- voir été le partisan d'un change- ment dans l'ordre de la successl- bilité au trône; mais ce parti, dont on a souvent parlé, n'avait qu'un chef supposé, au nom duquel l'on a pu agir, mais qui lui-mênie n'a jamais trahi son ambition de ré-, gner. Une circonstance qui re- poussé tout reproche de <*ette na- ture envers Duport^ c'est qu'il déclara au sein de rassemblée na- tionale qu'il ne croyait pas que les membres de la- <lynastie et les princes du sang royal pussent exercer sans danger les fonctions de citoyen. M. Adrien Duport é- tait doué d'un esprit à la fois vif et profond , dont la force consis- tait surtout dans une expansion d'idées d'une impression sym]>a- thique; mais cet esprit, par cela mt^me qu'il était d'une vivacité extraordinaire, ne fut pas exempt d'erreur dans les scienc^'s, non plus que dans la morale. Partisan passiiMHié du mesmérisrne, on a>sure que M Duport se persua- dait qu'une propagalicm d'opi- nions pouvait devenir circulaire comme un uvou veulent d'électri- cité, et q;ie l'on pouvait en quel- que sorte employer la baguette magnétique pour communiquer le patriotisme ii la ronde, prati- que fort utile et précieuse si Tin* civimue ne pouvait être répandu par le même procédé. Adrien Du- port s était retiré en Suisse après le ib fructidor, et il uigurut^dans

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le plus ^rand déiiAment, en ther- tnidur an 6, à Appenxel, d'une nialidie de poitrine. On croit que cet excellent citoyen, qui est Tune derii grandes figures de la ré^volu- tion, dont il n'eût voulu retran- cher que les cruautés inutiles qui l'ont dénaturée, avait occupe les loisirs de son exil volontaire par une traduction de Tacite, étude qui convenait bien à sa situation. Il est à désirer que ce travail soit publié pour l'honneur du modèle des historiens et de son inter- prète.

DUPORT-DUTERTRE f Maii-

CFEBITE - L0€IS - FbASÇOIS ) , l'un

des plus estimables personnages que la faux révolutionnaire ait moissonnés, naquit à Paris le 6 mai 1754 9 d'un littérateur qui lui légua plus d'instruction que de fortune. Les belles qualités qu'il tenait de la nature et d'une excel- lente éducation, lui firent dès son jeune Age gagner la bienveillance de tous ceux qui le connurent. Destiné au barreau , il y entra en 1 777, et bientôt il s'acquit par son zèle, sa modération et son inté- grité, une réputation qtie les hom- mes mêmes qui lui étaient le plus opposés par leurs principes n'ont jamais contestée. sans ambi- tion, ennemi de l'intrigue, Du- port-Dutertre parvint aux places sans les solliciter, et par le seul moyen de son mérite. Electeur do Paris en 1789, il fut, dès l'orga- nisation de la première munici- palité, nornmé lieutenant de mai- re , et ne tarda pas à devenir substitut du procureur- général de la Commune. M. de La Fayette le proposa au roi pour remplacer, comme garde - des - sceaux , M.

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Champion de Cicé, démissionnaî-' re; et Louis XTI^ à qui la pro- bité de Duport était connue, rac- cepta. Le 20 novembre 1790, il fut nommé ministre de ta justice. Ardent au travail, i^ porta dans cette place le zèle et les lumières qu'on attendait de lui; et s'il eût suITi d'un attachement inviolable aux principes constitutionnels de la monarchie, et à la personne du monarque qui s'en était pro- clamé le plus ferme appui, Du- port n'eût encouru aucun repro- che. Mais la cour alors manifes- tait de» défiances contre les hom- mes les plus probes et les plus capables de la servir dans ses vé- ritables intérêts. D'autre part, les ambitieux qui, sous le masque du patriotisme , préparaient la chute du trône dont il brûlaient de se partager les dépouillés, af- fectant de ne voir partout que trahison , parmi quelques hom- mes dangereux qu'ils signalaient, dénonçaient plus particolière- ment les amis de Tordre. Les qualités personnelles de Duport, et principalement sa franchise, lui avaient néanmoins fait obte- nir la confiance de Louis XVI, qui, à l'époque de son départ pour Montmcdy, le chargea oe remet- tre les sceaux à l'assemblée, ce qu'il fit ; mais un décret rendu par cette même assemblée lui enjoi- gnit de les garder. Duport ayant, au commencement de 1793, par- tagé l'avis de de Lessart, mi- nistre des affaires étrangères, qui s'opposait à ce qu'on déclarât la guerre à l'empereurd'Allemagne, attira sur lui Vanimadversiondes provocateurs de .cet te guerre. Ils ne parvinrent pas cependant à

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IVnTek>pper dan» la proscription de son collègue; mais plus tard^ l'omission d*ane certaine fornoa- Hué de justice dont on voulat le rendre responsable, senrîtde pré- texte à une dénonciation solen- nelle faite contre lui par le député Saladin, qui ne demandait rien moins qti'un décret d'accusation, et sa traduction detant lu haute- cour d'Orléans. Il fut dans cette occasion défendu avec énergie par MM. Beugnot et Quatre mère de Quinry, qui prouvèrent son innocence relittivement au délit qu'on lui imputait, et rassem- blée passa À Tordre du jour sur la dénonciation. Cependant Fa chute du ministre de Lessart a- vait ébranlé le ministère consti- tutionnol qui fut entièrement re- nouvelé; et Duport, toujours mo- deste, rentra, sans éprouver au- cune pleine, dans ^s rangs des simples citoyens. Il faisait des vœux pour sa patrie, et vivait en sage dans sa paisible demeure, quand , par suite de la journée du 10 août 179a, un décret d'accu- sation fut lancé contre lui. Il chercha d'abord à soustraire sa ivXe au fer des bourreaux, et par- vint h se dérober à toutes les poursuites pendant une année ; mais enfin il fut découvert, arrê- té et conduit à la Conciergerie , d'où cinq semaines après on le traduisit au tribunal révolution- naire, pour avoir, disait- on, conspiré en faveur de celui que, dans le langage vulgaire de cette époque, on appelait le tyran. On reprochait aussi A Duport d'avoir mis des entraves <\ la liberté de la presse. Le tribunal le condamna à mort avec fiarnave , le a8 no-

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vembre 1793, et ce jugement re« pot fe lendemain son exécution. Doport, pendant sa détention et jusqu'au dernier instant de sa vie, montra la plus parfaite résigna- tion, et une tranquilfité d'âme qui annonçait une ccmscience pure et sans reproche. Modèle de Tamour conjugal, son épouse, qui le ché- rissait autant qu'elle en était ché- rie, ne cessa, toutes les fois que des geôliers trop souTent inflexi- bles le lui permirent, de lui pro- diguer dans sa prison les plus tendres soins. Elle y restait jus- qu'à oe que des ordres impérieux la forçassent d'en sortir; elle eût désiré pouvoir y demeorer et par- tager son sort. Duport s'est quel- quefois occupé de littérature : on le considère comme l'un des au- teurs de ï Histoire de la révolution, par deux amis de la liberté, 1 790- 180a, 20 vol. in-B^ Il a publié quelques ouvrages sur Tordre ju- diciaire, et travaillé au Journal des Deuo^Ponts.

DtJPOKT, du Mont-blanc (Beb- VABD-JEAN-MAvaiCE], député à la convention nationale^ et ministre des finances de la moderne répu- blique romaine, pendant sa cour- te existence, est dans les envi- rons d'Annecy. Il se fit peu re- marquer à la convention, il n'entra qu'après le 21 janvier 1793, et ne prit ainsi aucune part au procès de Louis XTI. Il passa de la convention au con- seil des cinq -cents, par la réé- lection des deux tiers, et proposa dans ce conseil de rapporter les lois qui ordoimaient la vente des biens communaux. Une autre pro- position, tendant à créer un mi- nistère pour les beaux-arts, fut

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aussi faite pnr lui <lnns In séance du iG jiiuvier 1798. Lor!t(|iie , le 30 mai de la m<^ino unné<s il hor- lit du Conseil, il lut nouiin/^ coiii- niissairc du dîreclDirc, d'ubnrd pi'è:» le tribunal de cassation, en- suite ù Rome, où. il remplaça M. Daunon, pui» devint niini>tredes finances au mois de février 1799. li ne tarda pas à donner sa démis- sion de cette placr, pour revenir on Franco. A son retour A Paris, le bruit se répandit qu'il avait é- pousé secrètement une personne d'un rang très- élevé (la princesse de Santa-Croce).Ce bruit, cpii ne s'est pas confirmé, n'a cepentiant pas été démenti. M. Duport fut nommé chef du bureau des émi- grés au ministère de la justice ;et, grilce i\ ses snins, les radi.ilions furent nombreuses. Cependant Ayant, sans y être sudisamment autorisé, (rompris dans rélimina- tion la duchesse d^iuairière d'Or» léans, il fut mis en arrestation et détenu <*n prison pendant t\ur\^ que temps. !\I. Duport est tou'pMirs i;mpIoyé au ministère de la jus- tice en qualité de chef de bureau. DUPOUT (Louis), en qualité de danseur, occupa loup; -temps les cent voix de la rentuntnée, par bes travaux chorcgrapliiques, bur le théAtre de l'Académie royale de musique. D'abord émule du cé- lèbre Yestris, il (iiiil par en être le rival. La longue lutte qui s'éta- blit entre eux, et les exploits co- miques qu'elle fit naître de la part des deux redoutables champions, se trouvent agréablement décrits dans le poëme de La Danse^vuta Guerre des dieux de ('Optera, par M. Berchf)ux. Duport néanmoins, malgré des succès toujours crois-

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sans, jugea & propos de mettre fin aux hostilités, pour aller faire ad- mirer aux peuples du Nord sa aou« [desse et sa légèreté. Le Zéphîre français quitta les bords de la Seine en 1H08. lla,depuîscetl(M*poque, recueilli sur ceux de la Newu uo assez bon nombre de couronnes et de roubles; il paraît néanmoins que le prixexorbilaiitqne, depuis quel()ues années, il a voulu met- tre à ses taleiis, n*a point été ac- cordé par les directeurs du théâ- tre de Pétersbourg, ce qui Pau- rail empêché de contracter avec eux de nouveaux enga^eincns. Duport a fait, pour le théâtre de rOpéra, AciselGalathéût en iKo5; Le Volage fixé et Figaro, en 1806. Ce danseur s'est élancé sur le premier thé/ltre de la France, des planches de rAmbigu-i^nniiquey il figurait dan<« les ballets, lia partagé sus succès avec iiiK'sœur charmante et possédant des ta- iens dignes du sien.

D t PORTA IL(^.), d'à bord olïî- cierdans l'arme du génie, l'un des jcuurs guerriers Irançai:» qui s'il- lustrùreiit en combatiaiit sous les dr.ipeaux de rindépendance amé- ricaine, revint du Nouveau-Mon- de, a\ec le titre de brigadier des ariiit'-eMduroi.llavaitcoiitractéces principes d'une sage liberté, qui distinguent si émineminent M. de La Fuyette, dont il fut le compa- gnon d'armes. Intimemei^t lié avec lui, il dut à l'influence de ce gêné* r.d, en 1790, sa nominatioiuin mi- nistère de la guerre, par Louis XYI. Duportail revenait alors de >'aples, le nd de France, •\ la sollicitation du roi des Deux-Sici- les, l'avait envoyé, avec plusieurs autres oificicrs, pour iotttruire Les

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troupes napolitaines ; mais la rac- sîntelligence qui s'établit entre lui et le commandant des suisses (M. de Salis*lVlarschlins), le déter- mina bientôt à quitter ce pays, pour revenir en France. Il avait, lorsqu'il parvint au ministère, le grade de maréchal* de- camp. Les ennemis de la révolution repro- chent à Duportail de l'avoir, si- non introduite, du moins com- plétée dans l'armée, en autori- sant les soldats à former aussi de ces réunions patriotiques, con- nues sous le nom de clubs, dans lesquels ils se livraient à des dis- cussions politiques comme les au- tres citoyens, ce qui ne paraissait guère propre à leur inspirer le goût de cette obéissance passive que Ton exige d'eux pour la sû- reté de ceux qui gouvernent. La disgrâce de son protecteur entraî- na la sienne. Plusieurs dénoncia- tions faites contre lui le forcèrent ù donner sa démission, et bien- tôt il fut mandé à la barrc.de l'as- semblée législative, pour ren- dre compte de sa conduite. On l'accusait d'avoir laissé sans dé- fense la plupart de nos places, soit en n'en faisant pas réparer les fortifications, ou en n'y entre- tenant que des garnisons trop fai- bles. Cette accusation était gra- ve; Duportail ne s'en disculpa qu'en rappelant les obstacles sans nombre que l'on opposait de tou- tes parts à la marche du gouver- nement , et l'état complet de désorganisation dans lequel se trouvaient quelques-unes de ses parties, par l'etfet de la révolu- tion. Ses premiers dénonciateurs fur(;nt Lacroix et Couthon; mais après le lo août, l'abbé Fauchet

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l'attaqua de nouveau avec plus de virulence encore, et parvint cette fois à le faire décréter d'accusa- tion. Prévenu à temps, il trouva le moyen de se soustraire aux poursuites dirigées contre lui, et se tint caché jusqu'en 17949 où, pour cesser de compromettre les personnes qui lui avaient donné une hospitalité si généreuse, et dont, pour cette cause, la vie é- tait menacée par une nouvelle loi de proscription, il quitta la Fran- ce, et passa aux États-Unis, en laissant toutefois, entre les mains de deuxnotaires, un acte qui cons- tatait les motifs qui l'avaient dé- terminé d quitter sa patrie. Ces motifs, que le général Mathieu Dumas fit valoir, en juin 1797, devant le corps-législatif, dont il faisait partie, pour obtenir la ra- diation de Duportail de la Ij^ie des émigrés, ne parurent paS- lors suflisaus. Ce ne fut qu'après la révolution du 18 brumaire , qu'il obtint l'autorisation de re- venir en France; mais il n'eut pas la consolation d'y aborder, étant mort sur le vaisseau qui, en 1802, le ramenait d'Amérique.

DUPRAT (N.), qui mérita une célébrité malheureuse, pendant les troubles d'Avignon, fut néan- moins l'un de ceux qui contri- buèrent le plus à la réunion de ce pays à la France. En septem- bre 1792, il essaya de se faire nommer député à la convention nationale. Cette tentative ne lut réussit pas; et les électeurs d'A- vignon ayant donné la préféren- ce à son jeune frère, Jean Du- prat, cette circonstance excita en- tre eux des inimitiés qui se mani- festèrent avec violence et publi-

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tiitioniiellc. Dupori fut honora- lilcinnUrécompciisti de ses beaux Ira Vil 11 X iiuliciaires par lu pré:*!- (1. iitr lit rassemblée constiliiante (pi il rxcna du i5 au 27 février i7()i; t'U apré.s la clôlure de celle a.sMiiihlée, il lut nommé pré.<«i- drnl du Iribunal criminel de la

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Seine, foiutions (piil abandonna apW's la jouiiH'e du 10 aofkt, (pii lui lit éfC'ib*in(Mit (]uill<T Paris. Peu d<* jours anrés, le 7 seplini- l>ro i7()v., le iniiii>tre do la justice (c*élail Danton) aunoura à ras- semblée que iH. Adrien Duport venait d'être arrêté \ Aielun, et il déclara avoir ordonné qu'on ne le trnnsiérAt pas artuellement ù Paris. Duport avait écrit de sa prison i\ l'assondilee puur protes- ter de son innocence. On prétend que Danton n'osant le mettre eu liberté (ruite manière régulière, mais voulant pourtant le sauver, excita une émeute dans sa prison à Melun, pour favoriser son éva- sion qui fut ainsi effectuée. Le Moniteur du lO septembre 17*)'.^ contientrextrait d'une lettre trou- vée sur Duport, lors de son arres- tation. La clef de cette lettre, plu- tôt curieuse pur son siy\ti d'argot, qu'importante par sa teneur, n'est pus diineile à saisir. La missive porte la date de Bruxelles du '^^ juillet 17Ç)2< et le correspondant annonce qu'il sort à Tinstant de sa deuxième conversation avec l'homme d'affaires, désigné par le Monitfur comme étant M. de Alercy. Aucun autre nom n*est indiqué. On parle d'une chambre à coucher i\ donner au marié pour ses amis, et nous croyons qu'il s'agissait d'une chambre hante à créer dans la constitution. On

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vante refTicacité des remèdes é- trangcs ou phi tût étraugers» car on les appelle les vulnéraires suisses. On y prévient aussi con- tre les conseils de la cousiocy et nous supposons que Ton veut par* 1er de M"' la princesse Elisabeth, que quelques chrouiqueura regar* dent aujourd'hui comme ayant dirigé alors, plus que la reine» le gouvernement occulte appelé le camitt^ autrichien. Sergent accusa Duport et (quelques autres anciens constituans qui se trouvaient a- lors en Angleterre, dVtre les ins- tigateurs de la journée du la ger* minai au 3, dans laquelle la salle de la convention fut envahie, et la représentation nationale outra- gée, sous prétexte de la disette de subsistances; mais cette accusa- tion, dénuée de tout fondement, n'obtint aucune croyance. On peut remarquer, dans la carrière politique de M. Duport, une sorte de divergence de principes qui influa sur sa popularité; et il est probable, en effet, que ces opi- nions s'étaient modifiées par les événemens. Jusqu'à Tépoque de la proposition de mettre le roi en jugement, pour le fuit de son é- vasion, il paraît qu'Adrien Duport avait été convaincu que lu con- servation de la liberté avait besoin du peuple en action; mais il crai« gnit, depuis, qu'un peuple tou- jours assemblé et en délibération permanente ne finit par tourner contre lui-m(^me ses propres for- ces et sa violence. Les discours qu'il prononça sur Texclusion du ministère des représenlans, sur leur non-rééligibilité, et sur l'in- violabilité du roi, sont des mor- ceaux de haute politique qui ré-

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YÙlent rhomme d'état et qui atta- chent jiii^ti^mciit - le nom (Je Du- port au souvenir de» pluA Ixtiled diîlibérationnde l'assemblée coiia- tiluante. L'idée-mère du jacobi- nisme a été attribuée ù Adrien Dupnrt. et cette usi^ertion est vrai- S€niblable; 81 nous avons eu rai- son de dire qu'ù celte époque il prote)»8ait que pour asiiurer la révolution, il était nécessaire que le peuple re>*tât debout. Cepen- dant, il n'avait pa:* conçu, sans doute, les sociétés populaires, comme elles se translorméreot plus tard; et Ton entrevoyait, dit- on, dans ce qu'il communiquait de ses plans^ que c'était une s<irte de diètes populaires, plutôt que des clubs, qu'il voulait iusstiluer. Il faut, d*ailirurs, se reporter ii l'o- rigine du club des Bretons et de celui .ies Jacobins, et se rappeler qu'alors toutes les notabilités so- ciales concour lient  leur forma- tion. Dès que le jacobinisme eut dégénéré en sans culot erie , Du- port changea de camp avec ceux que l'on appela constitutionnels, et se réunit à leurs efforts pour triompher aux Feuiilaus. On l'ait aujourd hui les honneurs ù Du- port d'avoir lait lever et armer toute la France, comme par l'ée- ric, en conseillant de répatnlre t»ur tous les points du royaume que des brig;inds arnn'^s, qui n'é- taient nulle (tart, se moniraient partout, portant avec eux la dé- vastation, la mine et rincendie. Ce niouvenient de lerriMir patrio- tique avait été attribué dans le temps i!^ M. Mcckcretà Miiabeau. M. le uiar(|nis de Perrière, dans ses Méumires snç la révolution, a écrit, qu'Adrieu Duport avait été

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aperçu au chûteau de Versailles, dans la matinée du 6 octobre; mais ce fait, et Tinsinualion que l'historien en lire, ne sont ap- puyés d aucune autre autorité. Oq reproche à Duport* du moins a- vec plus de vraisemblance,. d'a- Toir été le partisan d'un change- ment dans l'ordre de la successU bilité au trAne; mais ce parti, dont on a souvent parlé, n'avait qu'un chet'supposé. au nom duquel Ton a pu agir, mais qui lui-môme n'a jamais trahi son aud)ition de ré*, gner. Une circonstance qui re- poussé tout reproche de cette na- ture envers Duport, cVst qu'il déclara au sein de rassemblée na* tionale qu'il ne croyait pas que les meiabres de la- dynastie et les princes du sang royal pussent exercer sans daiiger les fonctions de citoyen. IVl. Adrien Duport é- tait doué d'un esprit à la fois vif et profond , dont la force consis- tait surtout dans une expansion d'idées d'une impression sym)>a- thique; mais cet esprit, par cela m^me qu'il était d'ime vivacité extraordinaire, ne fut pas exempt d'erreur tians les sciences, non plus que dans la morale. Partisan passiiMiné du mesmérisme, on assure que M Duport se persua- dait qu'une propagatimi d'opi- nions pouvait devenir circulaire comme nu iiu)uvcment d'électri- cité, et que l'on pouvait en quel- que sorte employer la baguette magnétique pour communiquer le patriotisme A la ronde, prati- que fort iilile et précieuse si l'in- civisme ne pouvait être répandu par le m^me procédé. Adrien Du- port s était relire eu Suisse après le ib fructidor, et il uiourut^duns

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le |ilii$ grand dénAment, en ther- midar an 6, à Appenzfl, d'une iiKiljdie de poitrine. On croit que cet excellent citoyen, qui est l'une des grandes figures de la révolu- tion, dont il n'eût touIu retran- cher que les cruautés inutiles qui l'ont dénaturée, avait occupé les loisirs de son exil volontaire par une traduction de Tacite, étude qui convenait bien à sa situation. Il est à désirer qiie ce travail soit publié pour l'honneur du modèle des historiens et de son inter- prète.

DtPORT-DUTERTRE f Mai- crEBiTE - Lo€is - Fbakçois ) , l'un des plus estimables personnages que la faux révolutionnaire ait moissonnés , naquit à Paris le 6 mai 17549 d'un littérateur qui lui légua plus d'instruction que de fortune. Les belles qualités qu'il tenait de la nature et d'une excel- lente éducation, lut firent dés son jeune Age gagner la bienveillance de tous ceux qui le connurent. Destiné au barreau , il y entra en 1 777, et bientôt il s'acquit par son zèle, sa modération et son inté- grité, une réputation (pelés hom- mes mêmes qui lui étaient le plus opposés par leurs principes n'ont jamais contestée. sans ambi- tion, ennemi de l'intrigue, Du- port-Dutertre parvint aux places sans les solliciter, et par le seul moyen de son mérite, tiédeur do Paris en 1789, il fut, dès l'orga- nisation de la première munici- palité, nommé lieutenant de mai- re , et ne tarda pas à devenir substitut du procureur- général de la Commune. M. de La Fayette le proposa au roi pour remplacer, comme garde - des - sceaux , M.

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Champion âe Cicé, démissionBatf re; et Louis XTI« à qui la pro- bité de Duport était connue, 1 ac- cepta. Le 20 novembre 1790, il fut nommé ministre de la justice. Ardent au travail, i} porta dans cette place le zèle et les lumières qu'on attendait de lui; et s'il eût sulTi d'un attachement inviolable aux principes constitutionnels de la monarchie, et à la personne du monarque qui s*en était pro- clamé le plus fern>e appui, Du- port n'eût encouru aucun repro- che. Mais la cour alors manifes- tait des défiances contre les hom- mes les plus probes et les plus capables de la servir dans ses vé- ritables intérêts. D'autre part, les ambitieux qui, sous le masque du patriotisme , préparaient la chute du trûne dont il brûlaient de se partager les dépouillés, af- fectant de ne voir partout que trahison , parnii quelques hom- mes dangereux qu'ils signalaient, dénonçaient plus particulière- ment les amis de l'ordre. Les qualités personnelles de Duport , et principalement sa franchise, lui avaient néanmoins fait obte- nir la confiance de Louis XVI, qui, à l'époque de son départ pour Montmédy, le chargea de remet- tre les sceaux ù l'assemblée, ce qu'il fit ; mais un décret rendu par cette même assemblée lui enjoi- gnit de les garder. Duport ayant, au commencement de 179^9 par- tagé l'avis de de Lessart, mi- nistre des affaires étrangères, qui s'opposait à ce qu'on déclarât la guerre ùl'empereurd' Allemagne, attira sur lui ranimadversiondes provocateurs de.cette guerre. Ils ne parvinrent pas cependant à

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l>enTeropper dans la proscription de son collègue; mais plus tard^ romîssron d'une certaine formA- Hté de justice dont on voiilot le rendre responsable» scrritdc pré- texte à une dénonciation solen- nelle faite contre lui par le député Saladin, qui ne demandait rien moins qu'un décret d'accusation» ot sa traduction dcTant hi haute* cour d'Orléans. Il fut dans cette occasion défendu avec énergie par MM. Beugnot et Qtiatremère de Quinry, qui prouvèrent son innocence relativement au délit qu'on lui imputait, et l'assem- blée passa à Tordre du jour sur la dénonciation. Cependant fa chute du ministre de Lessart a- vail ébranlé \e ministère consti- tutioiwK^ qui fut entièrement re- nouvelé; fi Duport, toujours mo- (ksto, rentra, sans éprouver au- cune p<(ine, dans )es rangs des simples citoyens. 11 faisait des vœux pour sa patrie, et vivait en sage dans sa paisible demeure, quand, pur suite delà journée du 10 août 179a, un décret d'accu- sation fut lancé contre lui. Il chercha d'abord à soustraire sa trie au fer des bourreaux, et pai*^ vint {\ se dérober à toutes les poursuites pendant une année ; mais enfin il fut découvert, arrê- té et conduit ù la Conciergerie , d'où cinq semaines après on le traduisit au tribunal révolution- naire, pour avoir, disait -on, conspiré en faveur de celui que, dans le langage vulgaire de cette époque, on appelait ie tyran. On reprochait aussi A Duport d'avoir mis des entraves <\ la liberté de la pre>se. Le tribunal le condamna à mort avec fiarnave ^ le a8 no-

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vembre 1793, et ce jugement re- font le lendemain son exécution. Duport, pendant sa détention et jusqu'au dernier instant de sa vie, montra la plus parfaite résigna- tion, et une tranquillité d^âmequi annonçait une conscience pure et sans reproehe. Modèle de ramour conjugal, son épouse, qui le ché- rissait autant qu'elle en était ché- rie , ne cessa , toutes les fois que des geôliers trop souTent inflexi- bles le lui permirent, de lui pro- diguer dans sa prison les plus tendres soins. Elle y restait jus- qu'à ce que des ordres impérieux la forçassent d'en sortir; elle eût désiré pouvoir y demeurer et par- tager son sort. Duport s'est quel- quefois occupé de littérature : on le considère comme l'un des au- teurs de V Histoire de la révolution, par deux amis de la liberté, 1 790- 180a, 20 vol. in-8*. Il a miblié quelques ouvrais sur rorore ju- diciaire, et travaillé au Journal des Deux-Ponts,

DdPOHT, du Mont-blanc (Bkb- NABD-JEATf-MAV&icB), député à la convention nationale, et ministre des finances de la moderne répu- blique romaine, pendant sa cour- te existence, est dans les envi- rons d'Annecy. Il se fit peu re- marquer à la convention, il n'entra qu'après le ai janvier 1793, et ne prit ainsi aucune part au procès de Louis XYI. Il passa de la convention au con- seil des cinq-cents, par la réé- lection des deux tiers, et proposa dans ce conseil de rapporter les lois qui ordonnaient la vente des biens communaux. Une autre pro- position, tendant à créer un mi- nistère pour les beaux- arts, fut

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aussi faite par lui <!ans la séance du 16 janvier 1798. Lorsque, le 30 mai de la intime année, il sor- tit du conseil, il tut noiuiné com- missaire du directoire, d'abord près le tribunal de cassation, en- suite à Rome, où. il remplaça M. Daunou, puis devint ministre des finances au mois de février 1799. 11 ne tarda pas \ donner sa démis- sion de cette place, pour revenir en France. A son retour à Paris, le bruit se répandit qu'il avait é- pousé secrètement une personne d'un rang très- élevé (la princesse de Santa-Croce).Ce bruit, q4ii ne s'est pas confirmé, n'a cependant pas été démenti. M. Duport Tut Dommé chef du bureau des émi- grés au ministère de la justice; et, grâce à ses soins, les radiations furent nombreuses. Cependant .ayant , sans y être sufTisamment autorisé, compris dans Télimina- tion la duchesse douairière d'Or- léans, il fut mis eu arrestation et détenu en prison pendant quel- que temps. M. Duport est toujours employé au ministère de la jus- tice en qualité de chef de bureau. DUPOKT (Louis), en qualité de danseur, occupa long-temps les cent voix de la renommée , par SCS travaux chorégraphiques, sur le thé.ltre de TAcndémie royale de musique. D'abord énnile du cé- lèbre Vestris, il finit par en être le rival. La longue lutte qui s'éta- blit entre eux, et les exploits co- miques qu'elle fit naître de la part des deux redoutables champions, se trouvent agréablement «lécrits dans le poëme de La Danse^oula Guerre des dieux de i' Opéra, par M. Berchoux. Duport néanmoins, malgré des succès toujours crois-

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sans, jugea à propos de mettre fin aux hostilités, pour aller faire ad- mirer aux peuples du Nord sa sou- plesse et sa légèreté. Le Zéphîre français quitta les bords de la Seine en 1808. Ila,depuiscetteépoque, recueilli sur ceux de la NewauQ assez bon nombre de couronnes et de roubles; il paraît néanmoins que le prix exorbitant que. depuis quelques années, il a voulu met- tre à ses talens, n'a point été ac- cordé par les directeurs du théâ- tre de Pétersbourg, ce qui t'au- rait empêché de contracter avec eux de nouveaux engagemens. Duport a l'ait, pour le théâtre de VOpéra^jicisetGalathée, eiiiHoS; Le f^ otage fixé et Figaro,fitnSo6. Ce danseur s'est élancé sur le premier théâtre de la France, des planches de l' Ambigu-Comique ^ il figurait dan*» les ballets. Il a partagé ses succès avec une sœur charmante et possédant des ta- lens dignes du sien.

DliPORTAIL(N.),d'ahord olïî- cierdans l'arme du génie, l*uti des jeunrs guerriers trancai» qui s'il- lustrèrent eu combattant sous les dr.ipeaux de l'indépendance amé- ricaine, revint du Nouveau-Mon- de, a\ec le titre de brigadier des armée:»duroi.llavaitcontractéces principes d'une sage liberté, qui di^itinguent si éminemment M. de La Fayette, dont il fut le compa- gnon d'armes. Intimement lié avec loi, il dut à l'influence de ce gêné- r.il, en i79o,sa nomination au mi- nistère de la guerre, par Louis XVI. Duportail revenait alors de tapies, le roi de France, A la sollicitation du roi des Deux-Sici- les, l'avait envoyé, avec, plusieurs autres officiers, pour instruire ks

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troupes napolitaines ; mais la raé« sintelligence qui s'établit entre lui et le commandant des suisses ( iVl. de Salis-Marschlins), le déter- mina bientôt à quitter ce pays, pour revenir en France. Il avait, lorsquMl parvint au ministère, le grade de maréchal- de- camp. Les ennemis de la révolution repro- chent à Duportaii de Tavoir, si- non introduite, du moins com- plétée dans Tarmée, en autori- sant les soldats à former aussi de ces réunions patriotiques, con- nues sous le nom de clubs, dans lesquels ils se livraient d des dis- cussions politiques comme les au- tres citoyens, ce qui ne paraissait guère propre à leur inspirer le goût de cette obéissance passive que Ton exige d'eux pour la sû- reté de ceux qui gouvernent. La disgrâce de son protecteur entraî- na la sienne. Plusieurs dénoncia- tions laites contre lui le forcèrent ù donner sa démission , et bien- tôt il fut mandé à la barre de Tas- semblée législative, pour ren- dre compte de sa conduite. On l'accusait d'avoir laissé sans dé- fense la plupart de nos places , soit en n'en faisant pas réparer les fortifications, ou en n'y entre- tenant que des garnisons trop fai- bles. Cette accusation était gra- ve; Duportaii ne s'en disculpa qu'en rappelant les obstacles sans nombre que l'on opposait de tou- tes parts à la marche du gouver- nement , et l'état complet de désorganisation dans lequel se trouvaient quelques-unes de ses parties, par l'erfet de la révolu- tion. Ses premiers dénonciateurs furent Lacroix et Couthon; mais après le lo août, l'abbé Fauchet

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l'attaqua de nouveau avec plus de virulence encore, et parvint cette fois à le faire décréter d'accusa- tion. Prévenu à temps, il trouva le moyen de se soustraire aux poursuites dirigées contre lui, et se tint caché jusqu'en 1794» où, pour cesser de compromettre les personnes qui lui avaient donné une hospitalité si généreuse, et dont, pour cette cause, la vie é- tait menacée par une nouvelle loi de proscription, il quitta la Fran- ce, et passa aux États-Unis, en laissant toutefois, entre les mains de deuxnotaires, un actequi cons- tatait les motifs qui l'avaient dé- terminé à quitter sa patrie. Ces motifs, que le général Mathieu Dumas fit valoir, en juin 1797, devant le corps-législatif, dont il faisait partie, pour obtenir la ra- diation de Duportaii de la Ij^ des émigrés, ne parurent pasTi- lors sullisans. Ce ne fut qu'après la révolution du 18 brumaire, qu'il obtint l'autorisation de re- venir en France; mais il n'eut pas la consolation d'y aborder, étant mort sur le vaisseau qui, en i8oa, le ramenait d'Amérique.

DUPRAT (N.), qui mérita une célébrité malheureuse, pendant les troubles d'Avignon, fut néan- moins l'un de ceux qui contri- buèrent le plus à la réunion de ce pays à la France. En septem- bre 1792, il essaya de se faire nommer député ix la convention nationale. Cette tentative ne lui réussit pas; et les électeurs d'A- vignon ayant donné la préféren- ce à son jeune frère, Jean Du- prat, cette circonstance excita en- tre eux des inimitiés qui se mani- festèrent avec violence et publi-

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re. et disait : « Otcz-lui ses lleoB et »liii»soz-le aller.» Il disait aussi: R Une loi universelle de la natu- »re veut que tout attachement «durable perfectionne le cœur qui «réprouve. » Il regardait la fem- me comme l'être le plus parfait : «celui auquel le Créateur a don- ))né un besoin, Tamour; une affaî- » re, l'amour; un devoir, Tamour; «une récompense, l'amour : ce a don céleste (dit-il) et ses trois » branches, l'amour filial, Ta- »mour conjugal, l'amour ma- »temel, dont les rameaux, les V fleurs et les fruits couvrent de- Dpuis l'enfance jusqu'à la caduci- »té, et répandent un tel bonheur, «que nul être, digne d'en savou- nrer les délices, ne voudrait d'u- »ne vie dont ils seraient bannis.

DUPONT (JicoB-Lonis), mort à Paris en i8i5, était, en 1792, membre de l'assemblée législa- tive. Il passa de cette assemblée à la convention nationale, il se livra à toute l'exaltation de ses principes. Dans le jugement de Louis XVI, il se prononça pour la mort, et rejeta l'appel et le sur- sis. Enfin, il se déclara athée à In face desreprésentans de la France. Dans les dernières années de sa vie, il a donné, dit-on, de fré- quens signes de démence.

DDPORT (Admeh), à Paris vers 1760, conseiller au parle- ment en la chambre des enquê- tes, fut nommé député de la no- blesse de la ville de Paris aux é- tats-généraux. Il se trouvait l'un des plus "jeunes magistrats de sa compagnie, lors de la lutte qui, en 1787 et 88, s'établît entre la magistrature et le gouvernement, et il fut l'un de ceux qui s'y firent

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le pkis remarqver. Ses principes l'appelaient dans les rings de minorité de la noblesse de l'as- semblée nationale, et il n*l«silâ point & j prendre plaoe. L*ane des premières discussions qaH soutint, avait pour objet le secret des lettres. Il s'éleva contre les gouvernemens qui, sous quelque prétexte que ce soit, s'arFOgeiftle droit de violer la pensée et it pénétrer les cœurs. M. Duport ayant pris part à toutes les discns- sions importantes de l'assemblée constituante, il nous suffira d'ea indiquer un certain nombre. A- près avoir fait déclarer la pensée inviolable comme la propriété, it appuie le projet du renonirelle- ment annuel de toutes les impo- sitions, afin que les assemblées législatives en demeurent maî- tresses pour assurer la liberté. H demande et fait décréter Tabofi- tion des costumes pour les dépu- tés, mesure importante ea ce qu'elle détruisait les signes par lesquels chaque ordre ayait été distingué jusqu'alors dans l'as- semblée. Il rejette la quatrième condition d'éligibilité , consistant dans le paiement d'une imposi- tion égale ù trois journées de tva- vail, et il fait fixer ensuite à ao fr. le prix de cette journée pour ser- vir de base à la contribution po- litique. 11 pense, sur les biens ec- clésiastiques, que le clergé n^n est que l'administrateur, et non le propriétaire. Il opine en faveur des juifs, et contre l'exclusion des fonctions publiques de diverses classes de la société. Il vote Ta- journement du projet présenté par Rlirabean sur la gradualitédes fonctions publiques. Hais c'est le

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clian»p du pou^^oîv )u<l»eiaire qu'il parcourut a^rec le plus d*éclat. Le plan de l!i. Duport^ ppur Torgani- satloD de ce pouvoir, est regardé comsie celui qui embrasse la qu^slion daos toutes ses parties, et répand le plus de lumière». Ce projet^ qui proposait des jurés en BMtière citile el en matière cri^ minelle, ayant été fortement com- battu 9ur la question des ^urés au ciTÎl, son auteur prononça un se- cond discours sur l^s moyens d'exécution pour les jurés au ci- fil comme au criminelle qu'il fit suivre d'une rédaction d'articles, et il soutint cette discussion par un troisième discours, peu éten- du, mai» fort énergique. De bons esprits regrettent que rétablisse- ment des jurés au civil n'ait pas eu Heu, comme d'autres vou- draient au^urd'hui remplacer les tribunaux civils par des arbitres institués chaque année, et parmi lesquels- les personnes en procès choisiraient. teuifs Juges. M. Du- port ne se dissimulait pas que la plus grande difficulté de la réfor- me qu'il proposait consistait dans les erainles exagérées de ceux qu'effraie toute nouveauté, et dans les résistances inévitables de l'intérêt particulier. Ne se décou- rageant pas par cette défaite, il présenta ensuite aux délibérations de Fassemblée un rapport sur la police de sûiyeté, la justice crimi- nelte et l'institution des jurés > suiTÎ d'qn projet de loi rédigé en aSïA articles,' dont la plupart fu- rent décrétés avec quelques amen- démens. Lors de la discussion du code pénal, M. Duport demanda Tabolition des lettres de grâce; mais vota contre la peine de mort.

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et prélendit prouver non-seule- ment que cette peine n'est pas nécessaire, mais qu'elle n'est pas propre à réprimer les crimes aux- quels on veut l'appliquer, et que j^ien loin de l'es diminuer, elle tend au contraire à les multiplier. Sur la question de l'exercice du droit de la paix et de la guerre , il soutint l'opinion de Mirabeau tendant à déclarer que le droit de faire la guerre et la paix appar- tient à la nation, et que l'exercice de ce droit sera délégué concur- remment au corps législatif et au pouvoir exécutif. M. Duport fut l'un d^ commissaires nommés par l'assemblée nationale pour entendre la déclaration du roi et de la reine, sur leur départ de Pa- ris, en juin 1791; et il appuya le décret des comités dans sa prin- cipale disposition, portant que le roi ne pouvait être rais en juge- ment pour le fait de son évasion. Dans ta discussion générale de la constitution, il pa^la sur ses dis- positions fondamentales pour les soutenir. Il vota contre l'exclu- sion des représentans du minis- tère, et contre leur non-rééligibi- lité aux assemblées législatives» ne voulant pas, disait-il, q\\& l'on dépouillât le peuple de son droit innliénabFe de choisir ses députés comme il lui plait. Il s'opposa ^ ce que les décrets du corps légis- latif, en matière de contributions^ publiques, eussent le titre de loi et fussent sujets à la sanction royale. Nous devons foire ob- server que c'était par des impro- visations toujours bien appro- priées au sujet que M. Duport S renaît ordinairement part à ces iscussions de législation consti-

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tiitionuelle. Duporl fut honora- lilfinrntrécompcDSC! de ses beaux traviinx judiciaires par la prési- da iHM* dt rassemblée constituante qu il (Xi-n-u du i5 au 27 février i7()i; et* après la clôture de celte ass-cinblée, il i'ul nommé prcsi- dtriit du Iribiinai criminel de la Seine, foiirtions qu'il abandonna uprc'i» In journée du lo août, qui lui fit ég-tlcuieiit quitter Paris. Peu de jours iiprés, 7 septem- bre 1792, le miiii>tre de la ju>ticc (c'était Danton) annonça à l'as- semblée que M, Adrien Duport ▼enaît d'être arrêté à lUclun, et il déclara avoir ordonné qu'on ne le transférât pas a<'tuellemrnt ù Paris. Duport avait écrit de sa prison à Tassembltte pour protes- ter de son innocence. On prétend que Danton n'osant le mettre eu liberté d'une manière régulière, mais voulant pourtant le sauvor, excita une émeute duiis sa prison ù Melun, pour favoriser son éva- sion qui fut ainsi effectuée. Le Moniteur du 16 septembre 17^)2, contient l'extrait d'une lettre trou- vée sur Duport, lors de son arres* tation. La clef de cette lettre, plu- tôt curieuse par son style d'argot, qu'importante par sa teneur, n'est pas difficile à saisir. La missive porte la date de Bruxelles du 24 juillet 1792,. et le correspondant annonce qu'il sort à l'instant de sa deuxième conversation avec rhomme d'affaires, désigné par le Moniteur comme étant M. de Mercy. Aucun autre nom n'est indiqué. On parle d'une chambre à coucher à donner au marié pour ses amis, et nous croyons qu'il s'agissait d'une chambre haute à créer dans la constitution. On

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Tante reflicacité des remèdes é- tranges ou plutôt étrangers» car on les appelle les Talnéraires suisses. On y prévient aussi con- tre les conseils de la cousine, et nous supposons que Ton Teutpar* 1er de M"* la princesse Elisabeth, que quelques chroniqueurs rega^ dent aujourd'hui conome ayant dirigé alors, plus que la reine, le gouverne ment occulte appelé le comité autrichien. Sergent accusa Duport et (|[uelques autres anciens constituans qui se trouvaient a- lors en Angleterre, d'être les ins- tigateurs de la journée du la ger« minai an 3, dans laquelle la salle de la convention fut enrahie, et la représentation nationale outra- gée, sous prétexte de la disette de subsistances; mais cette accusa- tion, dénuée de tout fondement, n'obtint aucune croyance. On peut remarquer, dans la carrière politique de Al. Duport, une sorte de divergence de principes qui influa sur sa popularité; et il est probable, en effet, que ces opi- nions s'étaient modifiées par les événemens. Jusqu'à l'époque de la proposition de mettre le roi en jugement, pour le fait de son é- vasion, il paraît qu'Adrien Duport avait été convaincu que la con- servation de la liberté avait besoia du peuple en action; mais il crai- gnit, depuis« qu'un peuple tou- jours assemblé et en délibération permanente ne finît par tourner contre lui-même ses propres for- ces et sa violence. Les disconn qu'il 4>rononça sur l'exclusion do ministère des représentans, sur leur non-rééligibilité, et sur l'in- yiolabilité du roi, sont des mor- ceaux de haute politique qui ré-

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Tèlent rfiomme crétat rt qui atta- chent jiHtcmeiit- le nom de Du- port au f^ouTenir des pluH biflles détibéralionMde raé.Heniblée roiiA- tiluante. L'idée-inère du jarobi- pi2»ine a été attribuée ù Adrien Dupnrl. et cette assertion est vrai- •«iiiblable; si nous avons eu rai- son de dire qu'ù cette époque il prore>»sait que pour assurer la réfolution, il était nécessaire que le peuple restât debout. Cepeu- dant, il n'avait pa^ conçu, sans doute, les sociétés populaires, comme elles se transformèrent plus tard; vi Ton entrevoyait, dit- on, dans ce qu'il communiquait de 969 plans, que c'était une sorte de diètes populaires, plutôt que des clubs, qu'il voulait instituer. Il faut, d*aiUf*urs, se reporter à l'o- rigine du club des Bretons et de celui des Jacobins, et se rappeler qu'alors toutes les notabilités so- ciales concour tient A leur forma- tion. Dès que le jacobinisme eut dégénéré en sans culolerie, Du- port changea de camp avec ceux que l'on appela constitutionnels, et se réunit ù leurs efforts pour triompher aux Feuiilans. On (ait aujourd hui les honneurs a Du- port d'avoir (ait lever et armer toute la France, comme par fée- rie, en couseiliafit de répandre sur tous les points du royaume que des brigands armés, qui n'é- fuient nulle («art, se montraient partout, portant avec eux la dé- vastation, la ruine et l'incendie. Ce mouvement de (erreur patrio- tique uvait été attribué dans le tempsàM. Ncrkeretâ Mirabeau. M. te mar(|uis de Perrière, dans ses Mémoires sui^ la révolution, a écrit» qu'Adrien Du port avait été

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aperçu au chûteau de Versailles, dans la matinée du 6 octobre; mais ce fait, et rinsinuation que l'historien en tire, ne sont ap- puyés d aucune autre autorité. On reproche à Duport, du moins a- vec plus de vraisemblance, .d'a- Toir été le partisan d'un change- ment dans l'ordre de la succes>U bilité au trAne; mais ce parti, dont on a souvent parlé, n'avait qu'un chef supposé, au nom duquel l'on a pu agir, mais qui lui-même n'a jamais trahi son ambition de ré-, gner. Une circonf^tance qui re- poussa tout reproche de cette na- ture envers Duport, cVst qu'il déclara au sein de l'assemblée na- tionale qu'il ne croyait pas que les meinliresde la- dynastie et les princes du sang royal pussent exercer sans danger les fonctions de citoyen. M. Adrien Duport é- tait doué d'un esprit à la fois irif et profond , dont la force consis- tait surtout dans une expansion d'idées d'une impression sympa- thique; mais cet esprit, par cela m<^me qu'il était d'une vivacité extraordinaire, ne fut pas exempt d'erreur dans les sciences, non plus que dans la morale. Partisan passionné du mesmérisme, on assure que M Duport se persua- dait qu'une propagatifui d'opi- nions pouviiit deveoir circulaire comme un mouvement d'électri- cité, et que Vnn pouvait en quel- que sorte empbiyer la baguette magnétique pour communiquer le patriotisme A la ronde, prati- que fort utile et précieuse si l'in- civisme ne pouvait être répandu par le même procédé. Adrien Du- port s était retiré en Suisse après le fructidor, et il mourut, dans

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le pins grand dénAment, en ther- midor an 6, à Appenzel, d'une nialjdie de poitrine. On croit que cet excellent citoyen, qui est Tune des grandes figures de la révolu- tion , dont il n'eût touIu retran- cher que les cruautés inutiles qui' Tont dénaturée, avait occupé les loisirs de son exil volontaire par une traduction de Tacite, étude qui convenait bien à sa situation. Il est à désirer qi\e ce travail soit publié pour l'honneur du modèle des historiens et de son inter- prète.

DUPORT-DUÏERÏRE f Mai- crEBiTE - Lo€is - Fbançois ) , l'un des plus estimables personnages que la faux révolutionnaire ait moissonnés , naquit à Paris le 6 mai 17549 d'un littérateur qui lui légua plus d'instruction que de fortune. Les belles qualités qu'il tenait de la nature et d'une excel- lente éducation, lut firent dés son jeune Age gagner la bienveillance de tous ceux qui le connurent. Destiné au barreau , il y entra en 1 777, et bientôt il s'acquit par son zèle, sa modération et son inté- grité, uneréputation que les hom- mes mêmes qui lui étaient le plus opposés par leurs principes n ont jamais contestée. sans ambi- tion, ennemi de l'intrigue, Du- port-Dutertre parvint aux places sans les solliciter, et par le seul moyen de son mérite. Electeur do Paris en 1789, il fut, dès l'orga- nisation de la première munici- palité, norpmé lieutenant de mai- re , et ne tarda pas ùl devenir substitut du procureur- général de la Commune. M. de La Fayette le proposa au roi pour remplacer, comme garde - des - sceaux , M.

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Champion de Cicé, démissionnai^ re; et Louis XTI« à qui la pro- bité de Duport était connue, l'ac- cepta. Le ao novembre 1790, il fut nommé ministre de hi justice. Ardent au travail, il porta dans cette place le zèle et les lumières qu'on attendait de lui; et s'il eût suffi d'un attachement inviolable aux principes constitutionnels de la moniirchie, et à la personne du monarque qui s'en était pro- clamé le plus fern>e appui, Du- port n'eût encouru aucun repro- che. Mais la cour alors manifes- tait des défiances contre les hom- mes les plus probes et les plus capables de la servir dans ses vé- ritables intérêts. D'autre part, les ambitieux qui, sous le masque du patriotisme , préparaient la cbate du trône dont il brûlaient de se partager les dépouilles, af- fectant de ne voir partout que trahison , parmi quelques hom- mes dangereux qu'ils signalaient, dénonçaient plus particulière- ment les amis de l'ordre. Les qualités personnelles de Duport , et principalement sa franchise, lui avaient néanmoins fait obte- nir la confiance de Louis XVI, qui, à l'époque de son départ pour Montmédy, le chargea ae remet- tre les sceaux ù l'assemblée, ce qu'il fit ; mais un décret rendu par cette môme assemblée lui enjoi- gnit de les garder. Duport ayant, au commencement de 179a, par- tagé l'avis de de Lessart, mi- nistre des affaires étrangères, qui s'opposait à ce qu'on déclarât la guerre à l'empereurd' Allemagne, attira sur lui l'animadversiondes provocateurs de .cette guerre. Ils ne parvinrent pas cependant à

l>enTeropper dans la proscription de son collègue; mais plus tard^ Tomîssron d'ane certaine forro«- Hté de justice dont on vonlot le rendre responsable, scnrîtdc pré- texte à une dénonciation solen- nelle faite contre lui par le député Saladtn, qui ne demandait rien moins qu'un décret d'accusation, et sa traduction deyant la haute* cour d'Orléans. Il fut dans cette occasion défendu avec énergie par MM. Beugnot et Quatremère de Quincy, qui prouvèrent son innocence relativi^ment au délit qu'on lui imputait, et l'assem- blée passa à Tordre rfu jour sur la dénonciation. Cependant fa chute du ministre de Lessart a- vait ébranlé le ministère consti- tutionnel qui fut entièrement re- nouvelé; t^t Duport, toujours mo- (kste, rentra, sans éprouver au- cune pleine, dans les rangs des simples citoyens. 11 faisait des vœux pour sa patrie, et vivait en sage dans sa paisible demeure, quand , pur suite de la journée du 10 août 179a, un décret d'accu- sation fut lancé contre lui. Il chercha d'abord à soustraire sa trie au fer des bourreaux, et pai*^ vint î\ se dérober à toutes les poursuites pendant une année; mais enfin H fut découvert, arrê- té et conduit ù la Conciergerie , d'où cinq semaines après on le traduisit au tribunal révolution- naire, pour avoir, disait -on, conspiré en faveur de celui que, dans le langage vulgaire de cette époque, on appelait ie tyran. On reprochait aussi i\ Duport d'avoir mis des entraves la liberté de la presse. Le tribunal le condamna à mort avec fiarnave ^ le a8 no-

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▼embre 1793, et ce jugement re- font le lendemain son exécution. Duport, pendant sa détention et jusqu'au dernier instant de sa vie, montra la plus parfaite résigna- tion, et une tranquillité d^âme qui annonçait une ce^nscience pure et sans reproehe. Modèle Famour conjugal, son épouse, qui le ché- rissait autant qu'elle en était d^é- rie , ne cessa , toutes les fois que des geôliers trop souyent inflexi- bles ie lui permirent, de lui pro- diguer dans sa prison les plus tendres soins. Elle y restait jus- qu'à ce que des ordres impérieux la forçassent d'en sortir; elle eût désiré pouvoir y demeurer et par- tager son sort. Duport s'est quel- quefois occupé de littérature : on le considère comme Tun des au- teurs de V Histoire de la révolution, par deux amis de la liberté, 1 790- 180a, 20 vol. in-8!". Il a publié quelques ouvrages sur Tordre ju- dicraire, et travaillé au Journal des Deux-Ponts.

DdPOHT, du Mont-blanc (Beb- NABD-JEATf-MAV&icB), député à la convention nationale, et ministre des finances de la moderne répu- blique romaine, pendant sa cour- te existence, est dans les envi- rons d'Annecy. Il se fît peu re- marquer à la convention, il n'entra qu'après le ai janvier 1795, et ne prit ainsi aucune part au procès de Louis XVI. Il passa de la convention au con- seil des cinq-cents, par la réé- lection des deux tiers, et proposa dans ce conseil de rapporter les lois qui ordonnaient la vente des biens communaux.Une autre pro- position, tendant à créer un mi- nistère pour les beaux- arts, fut

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aussi faite par lui <!ans la séance du 16 janvier 1798. Lorsque , le 30 mai de la inOmc année, il sor- tit du conseil, il lut noujuié com- missaire du directoire, d'abord près le tribunal de cassation, en- suite à Rome, où. il remplaça Al. Daunou, puis devint ministre des finances au mois de février 1799. Il ne tarda pas h donner sa démis- sion de cette place, pour revenir en France. A son retour ù Paris, le bruit se répandit qu'il avait é- pousé secrètement une personne d'un rang très- élevé (la princesse de Santa-Croce).Ce bruit, q4ii ne s'est pas confirmé, n'a cependant pas été démenti. M. Duport fut nommé cbef du bureau des émi- grés au ministère de la justice ;et, grâce à ses soins , les radiiitions furent nombreuses. Cependant .ayant, sans y être sulTisammcnt autorisé, compris dans l'élimina- tion la duchesse douairière d'Or- léans, il fut mis eu arrestation et détenu en prison pendant quel- que temps. iM. Duport est toujours employé au ministère de la jus- tice en qualité de chef de bureau. DUPOKT (Louis), en qualité de danseur, occupa long-temps les cent voix de la renommée , par ses travaux chorégraphiques, sur le théâtre de l'Académie royale de musique. D'abord émule du cé- lèbre Yestris, il finit par en être le rival. La longue lutte qui s'éta- blit entre eux, et les exploits co- miques qu'elle fit naître de la part des deux redoutables champions, se trouvent agréablement décrits dans le poëme de La Danse^oula Guerre des dieux de i' Opéra, par M. Berchoux. Duport néanmoins, malgré des succès toujours crois-

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sans, jugea à propos de mettre fin aux hostilités, pour aller faire ad- niirer aux peuples du Nord sa sou- plesse et sa légèreté. Le Zéphlre fraudais quitta les bordsde la Seine en 1808. Ila,depuiscelteépoque, recueilli sur ceux de la NewauQ assez bon nombre de couronnes et de roubles; il paraît néanmoins que le prixexorbitantque* depuis quelques années, il a voulu met- tre à ses talens, n'a point été ac- cordé par les directeurs du théâ- tre de Pétersbourg^ ce qui Tau- rait empêché de contracter avec eux de nouveaux engagemens. Duport a fait, pour le théâtre de rOpéra, jicisetGalathée, eniHoS; Le P^oiage fixé et Figaro, tin i8o6. Ce danseur s'e^t élancé sur le premier théâtre de la France, des planches de l' Ambigu-Comique ^ il figurait dan*» les ballets. Il a partagé ses succès avec une sœur charmante et possédant des ta- lens dignes du sien.

DLPORrAIL(N.),d'ahord olïî- cierdans l'arme du génie, Tui^des jeuni-s guerriers t'ran^*ais qui s'il- lustrèrent en combatiant sous les drapeaux de l'indépendance amé- ricaine, revint du Nouveau-Mon- de, a\ec le litre de brigadier des armée^jdu roi. 11 avait contracté ces principes d'une sage liberté, qui di^itinguent si éminemment i>l. de La Fayette, dont il fut le compa- gnon d'armes. Inlimemeitt lié avec loi, il dut à l'influence de i-e géné- ral, en 1790, sa noihinationau mi- nistère de la guerre, par Louis XVI. Duporlail revenait alors de tapies, 01^ le roi de France, A la sollicitation du roi des Deux-Sici- les, l'avait envoyé, avec plusieurs autres oificicrs, pour ioslruire le5

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troupes napolitaines ; mais la raô« sintelligence qui s'établit entre lui et le couimandant des suisses (M. de Salis-Marschlins), le déter- mina bientôt ù quitter ce pays« pour revenir en France. 11 avait, lorsqu'il parvint au ministère, le grade de marécbal*de-cainp. Les ennemis de la révolution repro- chent ù Duportail de Tavoir, si- non introduite, du moins com- plétée dans Tarmée, en autori- sant les soldats à former aussi de ces réunions patriotiques^ con- nues sous le nom de clubs, dans lesquels ils se livraient i\ des dis- cussions politiques comme les au- tres citoyens, ce qui ne paraissait guère propre à leur inspirer le goût de cette obéissance passive que Ton exige d'eux pour la sû- r(*té de ceux qui gouvernent. La disgrâce de son protecteur entraî- na la sienne. Plusieurs dénoncia- tions faites contre lui le forcèrent ù donner sa démission , et bien- tôt il fut mandé à la barre.dc ras- semblée législative, pour ren- dre compte de sa conduite. On Taccusait d'avoir laissé sans dé- fense la plupart de nos places, soit en n*en faisant pas réparer les fortifications, ou en n'y entre- tenant que des garnisons trop fai- bles. Cette accusation était gra- ve; Duportail ne s'en disculpa qu'en rappelant les obstacles sans nombre que Ton opposait de tou- tes parts ù la marche du gouver- nement , et l'état complet de désorganisation dans lequel se trouvaient quelques-unes de ses parties, par l'eUet de la révolu- tio!ï. Ses premiers dénonciateurs furent Lacroix et Couthon; mais après le lo août, l'abbé Fauchet

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l'attaqua de nouveau avec plus de virulence encore, et parvint cette fois à le faire décréter d'accusa- tion. Prévenu à temps, il trouva le moyen de se soustraire aux poursuites dirigées contre lui, et se tint caché jusqu'en 1794» où, pour cesser de compromettre les personnes qui lui avaient donné une hospitalité si généreuse, et dont, pour cette cause, la vie é- tait menacée par une nouvelle loi de proscription, il quitta la Fran- ce, et passa aux États-Unis, en laissant toutefois, entre les mains de deuxnotaires,unactequicons« talait les motifs qui l'avaient dé- terminé À quitter sa patrie. Ces motifs, que le général Mathieu Dumas fit valoir, en juin 1797, devant le corps-législatif, dont il faisait partie, pour obtenir la ra- diation de Duportail de la lk|e des émigrés, ne parurent pa^- lors suflisans. Ce ne fut qu'après la révolution du 18 brumaire ^ qu'il obtint l'autorisation de re- venir en France; mais il n'eut pas la consolation d'y aborder, étant mort sur le vaisseau qui, en i8o2| le ramenait d'Amérique.

DUPRAT (N.),qui mérita une célébrité malheureuse , pendant les troubles d'Avignon, fut néan- moins l'un de ceux qui contri- buèrent le plus à la réunion de ce pays i\ la France. En septem- bre 179U, il essaya de se faire nommer député i\ la convention nationale. Cette tentative ne lui réussit pas; et les électeurs d'A- vignon ayant donné la préféren- ce i\ son jeune frère, Jean Du- prat, cette circonstance excita en- tre eux des inimitiés qui se mani- festèrent avec violence et publi-

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quement. Plus tard, la conduite de Duprat iiyunt attiré sur lui les regards du cuuiitè de salut public tt de sûreté générale, il fut ar- rêté. H e>t probable que la jour- née dij 9 thermidor au u putseu- Ui Tempecher de porter sa tête 9ur Téchalaud, car il était près d'être traduit devant le terrible tribunal révolutionnaire. Lors de la réaction qui suivit cette épo- que, Duprat, qui redoutait les poignards de la vengeance, se hâ- ta, eu i;c)(>, d'aller chercher un refuge à I année d'Italie. Schtrer commandait alors cette année; il accueillit favorablement le fugi- tif, et l'employa en qualité d'ad- judant-général chef d'état- ma- jor, n avait précédemnent rem- pli des fonctions militaires au siè- ge de Carpentras. Depuis, il fut chargé d'une mission en Suisse; il eut de l'emploi sous le régime impérial, et se trouvait encore ad- judant-général en 1806.

DUPRAT (Jean) embrassa, a- rec autant d'exaltation que son frère, la cause de la réyolution française, et devint, en 1792, maire d'Avignon, il exerçait précédemment la profession de marchand. Les commissaires du roi rayant destitué, il fut, peu de temps après, réintégré dans ses fonctions, ce qui fut un triomphe pour le parti populaire, qui pen- sait alors que des excès coupables servaient sa cause. Au mois de septembre 1792^ il fut nommé député à la convention nationale, ayec Main vielle et Barbaroux,par le département des Bouches-du- Rhône. Il donna d'abord, dans cette assemblée, un libre cours à l'exagération de ses principes; ce-

pendant, lorsque dans le juge- ment de Louis XVI on dbcuU l'appel au peuple, il se prononça pour l'affirmative : cela ne l'em- pêcha pas depuis de roter la mort et le rejet du sursis. Il demanda que les fonctions militaires fus- sent incompatibles arec celles de législateur , et manifesta le désir que ceux qui se trouraient en possession des unes et des autres optassent entre elles.La haine que lui portait son frère, en raison de son élection, commença û éclater dans le courant d'aTril. Déuoncé par lui, il eût peut-être succombé •\ cette attaque sans l'appui de Bazire. Nommé, quelque temps après, secrétaire de la conTention, il se trouTa entraîné dans la chute du parti de la Gironde, qui, par suite de ses liaisons avec Barba- roux, était deyenu le sien. On l'accusa d'ayoir publié une Lettre contre la Montagne, et de l'ayoir adressée à la ville de Marseille. On joignit à cette accusation celle de modérant isme, ce qui ne dut pas manquer de surprendre ceux qui le connaissaient depuis long- temps, et particulièrement les habitans d'Avignon, témoins de ses premiers écarts. Compris dans le décret d'accusation, lancé le 3 octobre 1 793, contre quarante-six de ses collègues, et traduit au tri- bunal révolutionnaire, il fut con- damné à mort le ag du même mois. Jean Duprat était à pei- ne âgé de 36 ans. En 1795, sa yeuve et ses enfans sollicitèrent et obtinrent des secours du gou- yernement.

DL'PRAT (N.), officier ren- décn, l'un de ceux qui, après la dissolution de l'armée des prin-

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ces. Tinrent des bopcb du Rhin se mettre i\ la tête desItataiNons que Ton orf^ftnisavt oux rires de In Loîrc. Émigré en i7(>i9 il avait servi comme artilleurdnns la caui- |>agne de 179^^ et s'était fait dis- tinguer par Tadre^se avec Inquelle il pointait Qiie pièce. Cette adresse n*égaluit pourtant point encore -celle d*un archer grec qui, ayant écrit ^ir une flèche ces mots : A Vail gauche de Philippe, sut la faire parvenir à sa destination. M. Duprat, au siège de Thion- ville, dirigeant un boulet contre un officier républicain en recon- naissance, n'atteignit que le che- Tal cie oet ofltcîcr; mais dans celte circonstance^ H dut offrir des ac^ tiens de grûce à la fortune^ puis- que par un de ees é vénemcns trop communs dans les discordes oivi- les, cet 6fficier était son père : M. Duprat avait déjà fait plu- sieurs campagnes dans la Vendée, lorsquVn 4798 il fut arr(Ué t\ Ghâ- teauroux. La mort devait indubi- tablement suivre sa traduction «levant un conseil de guerre; il ne Tévita qu'eu s*échappant de sa prison, par le moyen d'une cor- de, le long de laquelle il se laissa glisser d'une fenêtre élevée; mais ses mains en furent lellement dé- chirées, qu'il ne put, après sa guérison , en recouvrer l'usnge entièrement. M. Duprat avait, tV cette époque, publié quelques brochures , entre autres : Deiiw Mois au peuple français, ou les Adieux €tun émif^rà A sa patrie , après /^ 18 fructidor (septembre 1797), in-8'; et Deux Mots au di» rectoire français, 1 798, in-8". M. Duprat a oe»sé depuis'Iong-temps de figurer sur la scène politique.

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DUPRAT (P.) fut, en 1798, nommé député au conserl des cinq-cents par le corps électoral du département ties Landes. In- variablement attaché au parti con«- nu sous le nom de clichien, tou- tes ses propositions et ses votes furent dans le sens de ce parti. Les émigrés, les prêtres déportés, Jes prêti*es réfractaires, les hom- mes qui remplissaient des fonc- tions publiques t\ Longwi, lors- que cette ville se rendit aux Prus- siens en 179a, n'eurent pas de plus ardent défenseur; il demanda successivement que lesoiens fus*- sent rendus aux uns, la liberté aux autres , et qu'enfin on cessât de les inquiéter comme ennemis du nouvel ordre de choses. Nom- mé secrétaire du conseil des cinq- cents le ao avril 1 796, le 3o aoûtde lamêmetinnée, il dénonça com- me un appel à l'anarchie, l'énergi- que déclaration adressée par Bail- leul à ses'-commcttans. Le parti qu'il servait ayant été renversé, Duprat fut compris, le 4 septem- bre, au nombre de ceux qui de- vaient être déportés à Cayenne. Il parvint d'abord i\ se soustraire; mais obligé de se tejitr caché, et par conséquent toujours en crain- te, il se rendit volontairement ù Oleron , il se trouvait encore Ktï 1709. Après la révolution du 18 brumaire, les consuls de la ré- publique le remirent en liberté. Il paraît être demeuré dans l'obs- curité depuis cette époque. . DIIPRÉ(N.), négociant à Car- cassonne, fut élu, par le tiers-état de cette ville, député aux états- généraux de 1789. Il attribua , dans cette assemblée, la ruine du commerce à la compagnie des In-

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des, et s'éleTu avec force contre le privilège de cette compagnie dans la séance du 5 avril 1790. Il se plaignit des vexations que le gouvernement faisuit éprouver aux patriotes, et dénonça particu- lièrement Tenlèvement, par ordre du ministre de la guerre, d'un nommé Muscard, sous-officier au régiment de Vivarais, dont tout le crime consistait à montrer U^aucoup d*attachem<int aux prin- cipes qui avaient amené la révo- lution. Il proposa, le i5 juillet de la même année, que la liberté du commerce de Tlnde fût accordée à tous les ports de France.

DUPUÉ-SAINTE-WAURE (É- xile), 61s de Dupré, traducteur de Milton, directeur de Tacadé- mie de Bordeaux et intendant de Guienue, ù Carcassonne ver5 1772, était, en i^i^Q, conseiller de grand*chambre au parlement de Paris. La révolution lui ayant fait quitter la robe pour Tépée, il fit avec distinction les premières campagnes de la liberté, fut em- ployé comme adjoint à Tétat-ma- jor de l'armée des Pyrénées-Orien- tales, et devint aide-de-camp du général d'Hargenvilliers. Ayant quitté Tétat militaire pour ren- trer dans le civil, M. Dupré fut, en i8o5, secrétaire des com- mandemens de la princesse Pau- line, sœur de ?iapoléon. Appelé au corps-légii^latif en 1807, il en fit partie pendant 5 ans, et, le 8 avril i8i5, l'empereur le nomma sous-préfet i\ Beaune , départe- ment de la Côte-d'Or. Après les événemens de 18 14» il reçut du roi la décoration de la légion- d'honneur. Il ne prit aucune part aux affaires publiques duns les

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cent jours, ni même depuis, s^é- tunt retiré dans une propriété qu'il possède dans le département de l'Yonne. M. Dupré-Saiote- Maure a fait jouer en i8o5, sur le théâtre de la rue de Chartres, un petit vaudeville intitulé la Jeu- nesse de Préville, qui eut quelques représentations de suite. Il a pu- blié en 1808 un Essai sur les r^- lûiions commerciales du départe^ ment de l' Aude, On lui attribue dans une biographie plusieurs au- tres ouvrages qui ne sont pas sans importance, mais que nous ne ci- terons pas, parce que d'après la date de leur publicatioo, nous sommes fondés à croire qu'ils ap- partiennent à son père.

DUPUGEÏ (Edme-Jeâh-Aiitoi- he), guerrier et savant, mort à Paris en 1801, était à Joinville en 1 745. Destiné à l'état militaire, il entra de bonne heure dans le corps royal d'artillerie. Les con- naissances qu'il y montra le firent parvenir de grade en grade jus- qu'à celui de maréohal-de-camp. Nommé inspecteur -général, il passa en cette qualité dans nos co- lonies des Antilles, vers Tannée 1784; y fit un séjour de 5 ans, pendant lequel, dans les momens qu'il eût pu consacrer au repos, il s'appliqua à des recherches minc- raiogiques, dont le résultat fut l'objet de plusieurs Mémoires très < estimés , l'on remar- que principalement l'indication et la description de quelques mi- néraux précieux qui se trouvent dans la partie de S\-Domingue que l'Espagne avait cédée à la France. De retour dans sa patrie, il s'y li- vra entièrement aux sciences, sur- tout à l'histoire naturelle. Parmi

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plusieurs plantes rares qiril dé- couvrit, il retrouva celle du Bao- bab, depuis loug-tempM perdue^ et trëM- multipliée aujourd'hui. Dupuget était nieuibre des so- ciété.H d'agriculture ft pliilomuti- que de Paris, et membre associé de riiidtitut.

DLPUIS (CHABLES-FRiFÇOIs),

naquit à Trie- le-Cbâteau, prôs de Cbaumont, départ(*ment de TOi- se, le it> otobre 174^* ^<^ parens honnêtes muih pauvres. Il apprit de son père, qui était instituteur, les malhimatiques et Tarpentage; dè> Tâge de (ians« sou écriture é- tait formée nu p<iint qu'elle pou- vait servir de modèle. Ses parens s'étnnt établis à la Roche-Onjnn, département de Seine-et-Oise, il s'occupait un jour, sur le bord de la Seine, à prendre avec un gra- phomètre lu hauteur de la tour de cette petite ville, lorsque le duc de La Kochcfoucaulty qui sem- blait destiné ik devenir le protec- teur ou Tami des hommes de mé- rite de sou temps, et à Tamitié duquel on doit peut-être la voca- tion du célèbre Doloroieu pour les sciences, aperçut le jeune géomètre, ûgé iflors de moin:) de 12 ans; il vint à lui, le question- na, fut charme de ses réponses, et le plaça, avec Tautôrisation de ses parens, au collège dllarcourt, il lui fonda une bourse. L'illustre protecteur fut bientôt récompen- sé de sa bienveillance, par les pro- grès rapides de son protégé, qui, û Tagc de 24 ^^^9 passa au collè- ge de Lisieux, en qualité de pro- fesseur de rhétorique. Dans les niiiinens de loisir que lui lais- saient les devoirs de sa place, Du- puis étudia le droit, et ec fît rcce-

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voir avocat au parlement de Pa- ris en 1770. A peu près ver» cette époque il quitta Th^ibit ec- clésiastique, que jusqu'alors il avait porté, et il se maria. Il fut chargé, en 1775, de composer le discours latin pour la distribu- tion des prix de Tuniversitè. L'occasion était solennelle. Le parlement de Paris venait d'être rétabli après la mort de Louis XV, et cet illustre corps assistait à la cércmcMiie. Le jeune orateur sai- sit habilement une circonstance politique qui lui permettait de traiter son sujet sous un nouveau point de vue, et son discours fut couvert d'applaudissemens; il lui fit beaucoup d'amis parmi les magistrats, une autre occasion de justifier la confiance du premier corps enseignant de l'état , et d'obtenir un nouveau succès litté- raire, s'offrit quelques années au- près. En 1780, il fut chargé de prononcer, au nom de l'universi- té, l'oraison funèbre de l'impéra- trice Marie-Thérèse. Son talent parut avoir acquis plus de force et plus de maturité. Dupuis fut jugé un excellent humaniste, et la république des lettres compta un nouveau citoyen l'ait pour l'ho- norer. Les malhématiques, qu'il avait apprises avec une grande focilité, réi.'lamèrent bientôt tou- te son attention, et il suivit en même temps les cours d'as- tronomie de Lalaude, dont il de- vint l'ami, comme il l'était déji\ du duc de La Rochefoucault, de l'abbé Barthélémy, de l'abbé Le- blond, et des hommes les plus distingués d'alors. Ses travaux journaliers et ses relations inti- mes lui donnèrent l'idée du

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grand ouvrage, qui a établi sa réputation , l'Origine de tous les cultes, 11 counncnça par en

ÎKiblier plusiviiPi» IVagiiiensy dans e Journa l des sapans (cahiers de juin, d'octobre, et de décembre 1797, et de février 1781,) et en fit hommage à racadéuiie des inscriptions. Il réunit ces maté- riaux épars , les fit réimprimer dans V Astronomie de Lalande, et les donna séparément, en un vol. in-4°* '7^ï> sous le litre de M ternaire sur l'origine des tons- te/lalions et sur l' explication de la fable par l* astronomie. Le sys- tème de Dupuis, fruit d'un es- prit supérieur, et d'une immen- se érudition, était nouveau et de- vait piquer la curiosité des sa- vans et des gens du monde. Il ouvrait d^ailleurs une roule nou- velle aux méditations des person- nes instruites, et il obtiut bien- tôt tous les genres de succès; il fut loué avec enthousiasme, et critiqué avec amertume : cepen- dant l'auteur ne fut pas calom- nié. De nos jours, cet honneur ne lui eAt pas échappé tans doute. B;)illy entreprit de réfuter ce sys- tème dans son Histoire de l'as- tronomie (S"' vol.). Dupuis n'en continua pas moins \ le perfec- tionner, et il fit paraître son ouvra- ge en 1794 (5 vol. in -4' ^"^ allas, et la vol. in -8*^), sous le titre d^Origine de tous les cultes, ou la religion universelle. L'apparition de cet ouvrage avait produit une sensation extraordinaire. Les uns y virent un livre para- doxal, capable peut-être de saper les fondemens de la religion chré- tienne. Les autres, et ils étaient «D plus grand nombre, y recon-

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narent une conceptioii fttn[pilîè- re, mais forte, du pluft haut inté- rêt, et qui était Je produit du sa- voir, d'une investigation judicieu- se, de ta ipéditation et d'une len- te expérience. Us pensèrent que cet ouvrage ne devait être jugé ni avec légèreté 9 ni avec préd- pitation, ni par les esprits super- ficiels; enfin ils le tion^idérèrent comme un de ces monumens que le génie humain Àlève, eTi signe de son passage i^ travers les siè- cles, etqu'il livre A la méditation des sages de tous lestennps et de toutes les nations, hommes dont les lumières et le jugement sont indépendans des révolutions reli- gieu i^es et politiques. L'ou vrage de D.upuis n'a détruit ni éhrunlê au- cune croyance. Quand il parut, l'autel et le trône étaient renver^ ses. Rétablis peu d'années après cette publication^iU n'en ont re- çu aucun dommage, parce que la religion est un sentiment et non un calcul, et que le oœur cède & son inspiration, quand l'esprit discute et juge. Dupuis donna un abrégé de cet ouvrage en un vol. in-8" (1798— an 6), qui a été plu- sieurs fois réimpHmé, soit dans ce format, soit iu-18, en un et enu volumes. M. le comte. Destutt- Tracy a fait une espèce d'abré- gé de l'ouvrage de Dupuis, sous ce titre : Analyse raiêonnée de to- rigine de tous le» cuUes (Paris, in-8% 1804). Ce même ouvrage de V Origine de taus les cuite* a été commenté par le savant Pierre Brunet, de l'ancienne .maison de Sdint-Laiare, dans sa compilation du Parallèle des religions (5 vol. in-4*)* Al. Dulauré a donné dans son livre intitulé : Dés euties gai

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•9nt précédé et amené tideiâtrie et Vetdoration de» figures humaine», (Parîi, în-8% i8o5), une vérita- ble iniroduction à VOrigine de tous /f« cultes; et Di|puis lui-même a laissé parmi se* manuscrits des Recherches sur les cosmogonies et iês théogonies^ qui pourront sertir de pièces îustîfio«ti?es au systè- me qu'il a développé dans son ouvrage. Chénier, dans son intro- duction au Tableau de la littéra- ture, oà souvent il caractérise d*ua mot les plus belles produc*- ' tiens de Tesprit^ dit : « Avec Du-

puiarérudition raisonnable cher*

chc l'origine commune des dl-

verses traditions religieuses.» A- mi du travail et de la retraite , Dupuis s'était fixé dans la belle saison à Belleviile. En 1778» Aidé par Lctellier, il exécuta sur la maison qu'il habitait un té- légraphe dont il avait puisé Ti- dée dans Guillaume Amontons, géomètre mécanicien français 9 dont Fontenetle a fait Péloge. Au moyen d'un télescope, Fortid, a- mi de Dupuis^ correspondait a- vec lui de llagneux, il demeu- raitf recueillant ainsi les signaux qui lui étaient faits de Belleviile , et y répondant par les m<)hfies moyens. Aucommencementde la révolution, Dupuis détruisit sa machine 9 dans la crainte de se rendre suspect au gouvernement. Cette découverte, aujourd'hui si répandue en Kurope et particu- lièrement en France, tut dédai- gnée ù répoque de son invention. Ce ne fut que, lorsque pour le ser- vice; du gouvernement* les frères Cbuppe parvinrent A rexécnlci* et à la perfectionner, qu'on en recon- nut toute l'importance. Dupuis a-

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vait été nommé professeur d'élo- quence latine au collégc.de Fran- ce; il devint, en 1778, membre de l'académie des inscriptions, en remplacement de Kochefort, au- tour d'une traduction en vers de [Iliade d'Homère. Le duc de La Aochefoucault et Tabbé Barthélé- my firent pour lui les visites d'u- sage. Peu de temps après, l'admi- nistration du département de Pa- ris le nomma Tun des quatre commissaires de l'instruction pu- blique; mais les premiers orages de la révolution l'élolgnèrent de la capitale : il se retira à Évreux. Il était encore domicilié dans cet- te ville, lorsque le département de Seine-ct-Oise le nomma dé- .puté à la convention nationale, où, au milieu des plus grands o- rages, il se fit remarquer par sa modération. Dans le procès du roi, il vota la détention, comme mesure de sûreté générale; et a- prèi la condamnation, il se dé- clara pour le sursis. Lors de Té- mission de s6n vote il s'était ain- si exprimé : « Je souhaite que To- ^pinion qui obtiendra la majori- *) des sulfragrs fasse le bonheur Dde tous mes concitoyens, et elle » le fera si elle pont soutenir l'f xa- ))men sérère de l'Europe et de la » postérité qui jugeront le roi et ses juges.» Dupuis ne dut qu'au peu de confiance que ses collè- gues avaient dans ses lumières l'impunité d'un di;»court< aussi hardi. Il edX été sahs cela- peut- être l'un de ceux i\ qui les tigres d'alors disaient d'un ton mena- çant, par une aiTreuse allusion :\ la tête de Louis XVI ; la sienne ou la tienne! Il fut nommé secré- taire de la convention, place qu'on

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quement. Plus tard, la conduite de Duprut nyant attiré sur lui les regarils du cuuiité de salut public tt de sûreté (*'éntrale, il tut ar- rdté. 11 est probable que la jour- née du 9 theruiidoran u putseu- Ui TeinpOcher de porter sa tête 9ur Téchalaud, car il était près d'être traduit devant le terrible tribunal révolutionnaire. Lors de la rcaclinn qui suivit celte épo- que, Duprat, qui redoutait les poignards de la vengeance, se hâ- ta, en i;c)(>, d'aller chercher un reluge à l'armée d'Italie. Schérer coniinaDdait alors cette année; il accueillit favorablement le fugi- tif, et remploya en qualité d'ad- judant-général chef d'état- ma- jor, n avait précédemnent rem- pli des fonctions militaires au siè- ge de Carpentras. Depuis, il fut ch)|rgé d^une mission en Suisse; il eut de l'emploi sous le régime impérial, et se trouvait encore ad- judant-général eu 1806.

DUPRAT (Jean) embrassa, a- rec autant d'exaltation que son frère, la cause de la réyolution française, et devint, en 1792, maire d'Avignon, il exerçait précédemment la profession de marchand. Les commissaires du roi l'ayant destitué, il fut, peu de temps après, réintégré dans ses fonctions, ce qui fut un triomphe pour le parti populaire, qui pen- sait alors que des excès coupables servaient sa cause. Au mois de septembre 1792 ^ il fut nommé député à la convention nationale, avec Main vielle et Barbaroux,par le département des Bouches-du- Khône. Il donna d'abord, dans cette assemblée, un libre cours à l'exagération de ses principes; ce-

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pendant, lorsque dans le jiige-^ ment de Louis XVI on discuta l'appel au peuple, il se prononça pour l'affirmative : cela ne rem- pêcha pas depuis de roter la mort et le rejet du sursis. H demanda que les fonctions militaires fus- sent incompatibles avec celles de législateur, et manifesta le désir que ceux qui se trouraient en possession des unes et des autres optassent entre elles.La haine que lui portait son frère, en raison de son élection, commença à éclater dans le courant d'aTril. Dénoncé par lui, il eût peut-être succombé c\ cette attaque sans l'appui de Bazire. Nommé, quelque temps après, secrétaire de la conTention, il se trouva entraîné dans la chute du parti de la Gironde, qui, par suite de ses liaisons avec Barba- roux, était devenu le sien. On l'accusa d'avoir publié une Lettre contre la Montagne, et de l'avoir adressée à la ville de Marseille. On joignit à cette accusation celle de modérant isme , ce qui ne dut pas manquer de surprendre ceux qui le connaissaient depuis long- temps, et particulièrement les habitans d'Avignon, témoins de ses premiers écarts. Compris dans le décret d'accusation, lancé le 3 octobre 1 793, contre quarante-six de ses collègues, et traduit au tri- bunal révolutionnaire, il fut con- damné à mort le 39 du même mois. Jean Duprat était à pei- ne âgé de 36 ans. En 1795, sa veuve et ses enfans sollicitèrent et obtinrent des secours du gou- vernement.

DUPRAT (N.), officier ven- déen, l'un de ceux qui, après la dissolution de l'armée des prîn-

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ces. Tinrent des bords du Rhin se mettre A la tête des-liataîUons que Ton or^nnUait aux rires de In Loire. Émigré en iyç^\^ H avait servi connne artilleurdnns la cam- pagne de 179^, et 8*étaît fait dis- tinguer par Tadre^se avec Inquelle 41 pointait ane pièce. Cel^e adresse n'ègaluit pourtant point encore -celle d'un archer grec qui, ayant écrit «iir nne flèche ces mots : A Vœil gauche de l'hiiippe, sut la faire parvenir à sa destination. M. Duprat, au siège de Thion- ville, dirigeant un boulet contre un officier républicain en recon- naissance, n'atteignit que le che- Tal cle cet ofircicr; mais dans cette circonstance, il dut offrir des ac^ tions de grâce à la fortune, puis- que par un de ces é vénemcns trop communs dans les discordes oivi- les, cet officier était son père : M. Duprat avait déjà fait plu- sieurs campagnes dans la Vendée, lorsqu*eii 4798 il fut arr(Ué t\ GhOh teauroux. La mort devait indubi- tablement suivre sa traduction «levant un conseil de guerre; il ne vita qu'eu s*échappant de sa prison, par le moyen d'une cor- de, le long de laquelle il se laissa glisser d'une fenêtre élevée; mais ses mains en furent lellement dé- chirées, qu'il ne put, après sa guérison , en recouvrer l'usage entièrement. M. Duprat avait, à cette époque, publié quelques brochures , entre autres : Dfiua Mois au peupie français, ou les Adieux d'un émigré à sa patrie , après te \H fructidor (septembre ' 797)^ in-B"; ol Deux Mots au di* rectoire français, 1798, in-8". M. Duprat a oes»sé depuis'long-temps de figurer sur la scène politique.

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DUPRAT (P.) fut, en 1798, nommé député au conseil des cinq-cents par le corps électoral du département 'des Landes. In- variablement attaché au parti con«- nu sous le nom de clichien, tou- tes ses propositions et ses votes furent dans le sens de ce parti. Les émigrés, les prêtres déportés, Jes prôti*es réfraotaires, les hom- mes qui remplissaient des fonc- tions publiques à Longwi« lors- que celte ville se rendit aux Prus- siens en 179a, n'eurent pas de plus ardent défenseur; il demanda successivement que lesoiens fus*- sent rendus aux uns, la liberté aux autres , et qu'enfin on cessât de les inquiéter comme ennemis du nouvel ordre de choses. Nom- mé secrétaire du conseil des cinq- cents le ao avril 1 796, le 3o aoûtde la même année, il dénonça com- me un appel à l'anarchie, l'énergi- que déclaration adressée par Ball- leul à ses'-commcttans. Le parti qu'il servait ayant été renversé, Duprat fut compris, le 4 septem- bre, au nombre de ceux qui de- vaient être déportés ù Cayenne. Il parvint d'abord i\ se soustraire; mais obligé de se tejitr caché, et par conséquent toujours en crain- te, il se rendit volontairement ù Oleron, il se trouvait encore ^n 1799. Après la révolution du

18 brumaire, les consuls de la ré- publique le remirent en liberté. Il paraît être demeuré dans l'obs- curité depuis cette époque.

. DUPRÉ (N.), négociant à Car- cassonne, fut élu, par le tiers-état de cette ville, député aux états- généraux de 1789. Il attribua, dans cette assemblée, la ruine du cemorerce à la compagnie des In-

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des, et s*élevu avec force contre le privilège de cette compagnie dans la séance du 5 avril 1790. Il se plaignit des vexations que le gonvernenient faisuil éprouver aux patriotes, et dénonça particu- lièrement l'enlèvement, par ordre du ministre de la guerre, d'un nommé Mui^card, sous-ofUcicr au régiment de Vivarais, dunt tout le crime consistait ùk montrer U^aucoup d'attachement aux prin- cipes qui avaient amené la révo- lution. Il proposa, le i5 juillet de la même année, que la liberté du connnerSede Tlnde fût accordée à tous les ports de France.

DUPUÉ-SAINTE-MALKE (É- mile), 61s de Dupré, traducteur de Milton, directeur de l'acadé- mie de Bordeaux et intendant de Guienne, ù Carcassonne vers 177a, était, en 1789, conseiller de grand'chambre au parlement de Paris. La révolution lui ayant fait quitter la robe pour Tépée, il fit avec distinction les premières campagnes de la liberté, fut em- ployé comme adjoint à l'état-ma- jor de l'armée des Pyrénées-Orien- tales, et devint aide-de-camp du général d'Hargenvilliers. Ayant quitté l'état militaire pour ren- trer dans le civil, M. Dupré fut, en i8o5, secrétaire des com- mandemens de la princesse Pau- line, sœur de Napoléon. Appelé au corps-législatif en 1807, il en fit partie pendant 5 ans, et, le 8 avril i8i5, l'empereur le nomma sous-préfet <\ Beaunc , départe- ment de la Côte-d'Or. Après les événemens de 1814^ il reçut du roi la décoration de la légion- d'honneur. Il ne prit aucune part aux affaires publiques duns les

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cent jours, ni même depuis, 8^é- tunt retiré dans une propriété qu'il possède dans le département de l'Yonne. M. Dupré-Sainte- Maure a fait jouer en i8o5, sur le théAtre de la rue de Chartres» un petit vaudeville intitulé la Jeu" nesse de Prévilie, qui eut quelques représentations de suite. Il a pu- blié en 1808 un Essai sur les re^ lotions commerciales du départe^ ment de l* Aude, On lui attribue dans une biographie plusieurs au- tres ouvrages qui ne sont pas sans importance, mais que nous ne ci- terons pas, parce que d'après la date de leur publication, nous sommes fondés à croire qu'ils ap- partiennent i\ son père.

DUPDGET (Edme-Jeâh- Antoi- ne), guerrier et savaut, mort à Paris en 1801, était à Joinville en 1743. Destiné ii l'état militaire, il entra de bonne heure dans le corps royal d'artillerie. Les con- naissances qu'il y montra le firent parvenir de grade en grade jus- qu'à celui de maréohal-de-cainp. Nommé inspecteur- général, il passa en cette qualité dans nos co- lonies des Antilles, vers Tannée 1784; y fit un séjour de 5 ans, pendant lequel, dans les momens qu'il eût pu consacrer an repos, il s'appliqua à des recherches miné- ralogiques, dont le résultat fut l'objet de plusieurs l\Iémoires très - estimés , l'on remar- que principalement l'indication et la description de quelques mi- néraux précieux qui se trouvent dans la partie de S^•Dominguequc l'Espagne avait cédée à la France. De retour dans sa patrie, il s'y li- vra entièrement aux sciences, sur- tout à l'histoire naturelle. Parmi

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plusieurs plantes rares qiril dé- couvrit, il retrouva celle du Bat)- bab« depuis lou^-temps pordue, et très -multipliée au}oui'J*hui. Dupu^et était uieuibre des so- ciétés d'agriculture «t philumuti- quc de Paris, et membre a.ssocié de ^iu^titut.

DIPDIS (CHlfcLBS-FRàWfOls),

naquit à Trie> le-Cbûteuu, prés de Cbaumont« département de. FOl- se, le 16 otobre 1^4^ « ^^ parens buuuêtes mais pauvres. Il apprit de son père, qui était instituteur, les maihématiques et Tarpentage; dès Tuge de 6 ans, sou écriture é- tait formée au point qu elle pou- Tait serur de modèle. Ses parens s*étant établis i\ la Rocbe-Guynn, département de Seine-etOise, il sWcupait un jour^ sur le bord de la Seine, i\ prendre avec un gra- pbomètre la hauteur de la tour de cette petite ville, lorsque le duc de La llochefoucault, qui sem- blait destiné ù devenir le protec- teur ou Tami des hommes de mé- rite de sou temps, et t\ Tamitié duquel ou doit peut-(^tre la voca- tion du célèbre Doloraieu pour les sciences, aperçut le jeune géomètre. Agé ilors de moins de la ans; il vint à lui, le question- na, fut charme de ses réponses, et le plaça, avec Tautorisation de ses parens, au collège d'Iiarcourt, il lui fonda une bourse. L'illustre, protecteur fut bientôt récompen- sé de sa bienveillance, par les pro- grés rapides de son protégé, qui, à Tagc de a4 ans, passa au collè- ge de Lisieux, en qualité de pro- fesseur de rhétorique. Dans les nioinens de loisir que lui lais- saient les devoirs de sa place, Du- puis étudia le droit, et se fitrcce-

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voir avocat au parlement de Pa- ris en 1770. A peu près vers cette époque il quitta Thabit ec- clésiastique, que jusqu*alors il avait porté, et il se maria. Il fut chargé, eu 1775, de composer le discours latin pour la distribu- tion des prix de Tuniversitè. L'occasion était solennelle. Le parlement de Paris venait dT'tre rétabli après la mort de Louis XV, et cet illustre corps assistait à la cérêmtuue. Le jeune orateur sai- sit habilement une circonstance politique qui lui permettait de traiter son sujet sous un nouveau point de vue, et son discours fut couvert d'applaudissemens; il lui fit beaucoup d'amis parmi les magistrats. Une autre occasion de justifier la confiance du premier corps enseignant de Tét.it , et d'obtenir un nouveau succès litté- raire, s'offrit quelques années a- près. En 1780, il fut chargé de prononcer, au nom de Tuniversi- té, Foraison funèbre de Timpéra- tricc Marie-Thérèse. Son talent parut avoir acquis plus de force et plus de maturité. Dupuis fut jugé un excellent humaniste, et la république des lettres compta un nouveau citoyen fait pour Tho- norer. Les mathématiques, qu'il avait apprises avec une grande facilité, réclamèrent bientôt tou- te son attention, et il suivit en même temps les cours d'as- tronomie de Lalaude, dont il de- vint l'ami, comme il Tétait déj}\ du duc de La Rochefoucault, de l'abbé Barthélemv, de l'abbé Le- blond, et des hommes les plus distingués d'alors. Ses travaux journaliers et ses relations inti- mes lui donnèrent l'idée du

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grand ouvrage, qui a établi sa réputation , l' Origine de tous les cultes. Il coniuicnça par en

Ï»ublier plusieurs trugiiiensy dans e Journa l des sacans (cahiers de juin, d'octobre, et de décembre 1797, et de février 1781,) et en fit hommage ù Tacadémie des inscriptions. Il réunit ces maté- riaux épars , les fit réimprimer dans \ Astronomie de Lalande, et les donna séparément, en un Tol. in -4*^, 1781, sous le titre de Mémoire sur l* origine des tons- tell allons et sur P explication de la fable par l'astronomie. Le sys- tème de Dupuis, fruit d\iu es- prit supérieur, et d'une immen- se érudition, était nouveau et de- vait piquer la curiosité des sa- vans et des gens du monde. 11 ouvrait d^ailleurs une route nou- velle aux méditations des person- nes instruites, et il obtint bien- tôt tous les genres de succès; il fut loué avec enthousiasme, et critiqué avec amertume : cepen- dant l'auteur ne fut pas calom- nié. De nos jours, cet honneur ne lui eût pas échappé ^ans doute. B;iilly entreprit de réfuter ce sys- tème dans son Histoire de Tas- tronomic (5"" vol.). Dupuis n'en continua pas moins i\ le perfec- tionner, et il fit paraître son ouvra- ge en 1794 (5 vol. in -4* «^ atlas, et i!2 vol. in -8'), sous le titre d^Origine de tous les cultes, ou la religion unii>erselle. L'apparition de cet ouvrage avait produit une sensation extraordinaire. Les uns y virent un livre para- doxal, capable peut-être de saper les fondemens de la religion chré- tienne. Les autres, et ils étaient «Q plus grand nombre, y rccon-

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nurent une conception sbeiguKè- re, mais forte, du plus haut inté- rêt, et qui était ie produit du sa- voir, d'une investigation judiciou- se^ de fa ^édîtation et d'une len- te expérience. lis pensèrent que cet ouvrage ne devait être jugé ni avec légèreté, ni avec préci- pitation, ni par les esprits super- ficiels; enfin ils le dDnffidérèreot comme un de ces mônumens que le génie humain élève, efl signe de son passage ^ travers les siè- cles, etqu'il livre à la méditation des sages de tous les temps et de toutes les nations, hommes dont les lumières et le jugement sont indépendans des révolutions reli- gieu. «es et poli tiques. L'ouvrage de Dupuis n'a détruit ni ébranlé au- cune croyance. Quand il parut, l'autel et le trône étaient renver- sés. Rétablis peu d'années après cette publication, iU n'en ont re- çu aucun dommage, parce que la religion est un sentiment et non un calcul, et que le cœur cède ik son inspiration, quand l'esprit discute et juge. Dupuis donna un abrégé de cet ouvrage en un vol. in-8° (1798— an 6), qui a été plu- sieurs fois réimptimé, soit dans ce format, soit io-i 8, en un et en u volumes. M. le comte. Destutt- Tracy a lait une espèce d'abré- gé de Touvrage de Dupuis, sous ce titre : Analyse raUonnàe d»fù- rigine de tous les culies (Paris 9 in-8% 1804). Ce même ouvrage de V Origine de taus les cultes a été commenté par le savant Pierre Bru net, de l'ancienne .maison de Sâint-Laiare, dans sa compilation du Parallèle des religions (5 vol. in-4*). M. Dulaure' a donné dans son livre intitulé : Dês ealUs qui

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-911/ précédé et amené ^idêiâtrU et i* adoration des figures humaineè, (Paris, in«8% i8o5), une vérita- ble introduction è ÏOrigine de tous i^ cultes; et Diipuis lui-même a laifâé parmi ses manuscrits des Recherches sur les cosmogonies et tes théogonies, qui pourront serfir de pièces justificatiTes au systè- me quHI a déreloppé dans son ouTrage. Chénier, dans son intro- duction au Tableau de la littéra- ture, oà' souvent il caractérise d*UD mot les plus belles produo'- tions de Tesf rit^ dit : « Avec Du-

puûrérudition raisonnable cher-

che Torigine commune des di- sverses traditions religieuses.» A- mi du travail et de la retraite 9 Dupuis s'était fixé dans la belle saison à Belleville. En 1778^ aidé par Letellier, il exécuta sur la maison qn*fl habitait un té- légraphe dont il avait puisé Ti- dée dans Guillaume Amontons, géomètre mécanicien français, dont Fontenelle a fait Téloge. Au moyen d'nn télescope, Fortifi, a- mi de Dupuis, correspondait a- vec lui de Bagneux, il demeu- rait, recueillant ainsi les signaux qui lui étaient faits de Belleville , et y répondant par les mâilnes moyens. Au commencement de la révolution, Dupuis détruisit sa machine, dans la crainte de se rendre suspect au gouvernement. Cette découverte, aujourd'hui si répandue en Kurope et particu*- lièrement en France, fut dédai- gnée à Tépoque de son invention. Ce ne fut que, lorsque pour le ser- vice du gouvernement, les frères Chappe parvinrent ù rexécuter et ù la perfectionner, qu'on en recon- nut toute rimportance. Dupuis a-

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vait été nommé professeur d'élo- quence latine au collège. de Fran- ce; il devint, en 1778, membre de l'académie des inscriptions, en remplacement de Aochefort, au- teur d'une traduction en vers de [Iliade d'Homère. Le duc de La Aochefoucault et Tabbé Barthélé- my firent pour lui les visites d'u- sage. Peu de temps après, l'admi- nistration du département de Pa- ris le nomma l'un des quatre commissaires de l'instruction pu- blique; mais les premiers orages de la révolution l'éloignèrent de la capitale : il se retira à Éirreux. il était encore domicilié dans cet- te ville, lorsque le département de Seine-et-Oise le nomma de- spote à la convention nationale, où, au milieu des plus grands 0- irages, il se fit remarquer par sa modération. Dans le procès du roi, il vota la détention, comme mesure de sûreté générale; et a- prèi la condamnation, il se dé- clara pour le sursis. Lors de l'é- mission de son vote il s'était ain- si exprimé : « Je souhaite que l'o- ^pinion qui obtiendra la majori- A des sulTrages fasse le bonheur j>de tous mes concitoyens, et elle vie fera si elle peut soutenir I'i'Xb- «men sétère de l'Europe et de I.1 » postérité qui jugeront le roi et ses juges.» Dupuis ne dut qu'au peu de confiance que 5es collè- gues avaient dans ses lumières l'impunité d'un di)»courH aussi hurdi. Il eût été sahs cela peut- être l'un de ceux i\ qui les tigres d'alors disaient d'un ton mena- çant, par une affreuse allusion à la tête de Louis XVI : ia sienne ou ta tienne! Il fut nommé secré- taire de la con ventionj. place qu'rjin

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ne lui permit pa» de refuser. Quelque temps après, il fait une motion d'ordre à Toccasion des qualifications de terroristes et de jacobins ; se plaint des désarme- mens arbitraires, et veut que Ton prenne des mesures pour régu- lariser la marche des citoyens dans leurs dénonciations; présen- te des vues sur l'économie poli- tique; enfin, soumet un projet de décret , tendant i\ faire rendre compte à tous les agcns de la ré- publique. La convention le char- gea de Texécution des lois rela- tives ù l'instruction publique. Il fit hommage ùTassemblée de son ou- vrage Y Origine (le tous les cultes j et l'assemblée lui accorda imc men- tion honorable. Lalande rendit compte dans le Moniteur de cet ouvrage, qui était attendu depuis long-temps, et dont l'impression avait été surveillée parl'abbé Le- blond,siirrhivitation expresse du club des cordeliers. Dupnis, qui craignait d'armer contre lui les âmes religieuses, ert avait voulu brHler le manuscrit; mais sa fem- me s'en était emparée, et l'avais soustrait à ses regards aussi long- temps qu'elle craignit la perte d'un travail, IVuit de tant de veil- les laborieuses. Après la session conventionneilc^Dupuis fut nom- mé au conseil des cinq-cents, il fit un rapport sur le placement des écoles centrales; présenta des TuessurTinstmction publique, ap- puya le projet de Lou vet sur la li- berté de la presse, et réclama la pu- blicité dans la discussion sur les finances. En Tan 7, il fut porté sur la liste des candidats au directoi- re-exécutif, et ballotté trois fois avec le général Moulin, qui lut

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enfin nommé; il devint membre dcTinstitut national, qu*ilconcou- rut à réorganiser» et membre du corps-législatif qu'ii présida après le 18 brumaire an 8 (g norembre

■7Î)90 11 fut propose parce der- nier corps et par le tribunal pour être membre du sénat-conserva- teur. La décoration de la légion- dlionneur lui fut accordée peu do temps après. Libre de tou- tes fonctions politiques» il reprit ses occupations favorites» parta- geant son temps entre sa fa- mille, ses amis et ses livres. Il habitait une petite maison de campagne qu'il avait en Bourgo- gne, lorsqu'il fut attaqué d'une fièvre putride» à laquelle il suc- comba , le ag septembre 180g, dans la ^7*' année de son Age.Du- puis a encore publié les ouvrages suivans : 1* Mémoire* sur les Pé- lasgeSfïnsùvèsdans la collection de l'institut, classe de littérature md- cienne. Le but que l'auteur s^est proposé est de prouver» par tou- tes les autorités qu'il a pu recueil- lir des monumens et de Tbistoire, que les Pélasges» originaires d'E- thiopie,formaient une nation puis- sante qui s'est répandue dans tou- tes les parties de l'ancien monde» et à laquelle plus particulièremeot la Grèce, l'Italie et TEspagne, doivent leur civilisation, a* Mé- moire sur le zodiaque de Tentyra (Dcndra ou Dendérah).Ce monu- ment de la science sacrée et as- tronomique des Égyptiens, objet d'une étude particulière des sa- vans de la glorieuse expédition d'Egypte, a été transporté A Pa- ris en i8aa« par le lèle de deux Français amateurs des arts (MM. Sauliiier» Ûlsdu député dece nom»

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et le Lorrain).Il a fourni à Dupuis k* HujctV^uiie ttuvanle comparui- son avec let» zodiaques des Grecs, dci» Chinois, des Perses, dos Ara- bes, etc. Kiilreuris dunsM^esprit qui a présidé ù lu composition de V Origine de tous les cultes, ce AJé" moire vn ebl en quelque sorte le corollaire, le coniplénienl, et ne doit point en i^lre séparé. S" Mé^ moire sur te P h Ma) [\\\ ârinslihit, et qui fait partie, \x\uA que lu l\é' futation de Lanlier, de lii colhc- tiofi des mémoires de te curpH ). Cet oiseau ('iibuleux étail, uux yeux de Dupuis, l< ^ynllM)lt• de la grande année, C(in)M>.>ée de i/|(ii années va^uet)« aulrrniejit pério- de caniculaire, parce que lu ( uui- cule en gnvrait et en l'ernuiil la marche. 4^Dupni.Ha lait partiîlre, dans le Nouvel Almanack des Mu-- se$^i\ii i8o5, un fragment en ver^ du poënie a!i(n>noniJque de (Non- nus, qu'il Hc proposait iV' tradui- re en entier. Il a laist^é en nianus- crir, oiitre celui dont non» avons parlé plus haut, un travail Tort é- tendu f^ur les hiéroglyphes é^yp- tiens; des Lettres sur la Hdytholo- gie, adressées â sa nièce, et une traduction des diitcourn choisii» de Cicéron. On auraprécédennnent remarqué que les œuvres de Dupuis ont donné lieu à la cont- position de plnsieur» ouvrages importans, nténie parmi ceux Ton a prétendu le rél'uter.Ce qui n'cHt pas moin.H digne de remar- que,c estquecefutiilasiiite d'une conversation que feu M. le comte de Volney avait eife avec lui, qu'il composa son excellent ouvrage des JiuineSfOU Méditations sur les révolutions des empires, Di\\n\is est mort généralement regretté. CV}*

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tait un savant du plus grand méri- te^un homme d*un caractère douxi de mœurs pures, d'une société a- gréable. M. Dacier, son collègue à Pinsitilut , a fuit son éloge. Si"* Dupuis a publié une notice sur la la vie et les ouvrages de son ma* ri; et tous les auteurs de Biogra» phies ont rendu hommage ù ses qualités per»onnclIef(. Les conti- nuateurs du Dictionnaire àii Tabbô Teller, qui, par une aflsez Hingu- lien: inadvertance, lui attriltuent I ouvrage de M. Dulaure : /)# Cultes (jui ont précédé l'idolâtrie^ etc., !) 'expriment uiuHi : « Dupuis »pa>»ail pour l'être (m Iromme ins- vtruit et probe; niai:» on aurait u. souhaité aus^i qu'il eût choi- •>st des ««uj( r^ moins abstraits ^ »et qu'il n'eût pas fr«'*queuté les » philosophes, afni d'être plus es- ntiuiable cl moins irréligieux. •> Cet. éloge mrme , ainsi modifié , n'en est pas moins flatteur pour l'auteur de V Origine de tous les C'/i//<^.Vfi\ qui,. nonobstant une cen- sure a(»sez amère de ses ouvrages^ et qui, rigoureusement, pourrait passer pour une violente diatribe, les auteurs de la Biographie uni- verselle rendent cependant cette justice :% Qu'il est mort sans for- ntune, laissant pour tout héritage »i\ sa veuve la réputation d'un » homme probe. » Si nos talens divisent nos juges, il est beau de les rapprocher par nos qualités morales.

DU PU Y (Louis), secrétaire per- pétuel de l'académie des inscrip- tiont) et belles-letlre<», naquit à Clarey en Bugey le !^5 novembre 1709, et mourut A Paris le 10 a- vril 1795. La famille de Dupny es- tait ancienne, m.nis elle avait per-

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du pendant les troubles delà ligne ses titres et ba fortune patrimo- niale. I/état ccclésiasitique était autrefois et paraît devoir être de nouveau te ino^en de réparer de pareilles pertes, et deparvenir aux richesses et aux honneurs. Bien que Taîné de douze enfans^ Du-

f»uy fut dt^stiné par son père à 'état ecclésiastique, et il fit des études analogues au collège de Lyon et au séminaire ûesTrente- trois, À Paris, par son mérite îhdeviiit successiveineiit maître des conférences, bibliothécaire et second supérieur. Mais craignant, en s'engageant dans les ordres, de regretter plus tard sa liberté, il sortit de chez les jésuites, et re- nonça pour toujours ifux honneurs et aux avantages de l'église. Ad- mis chez le savant Fourmont, se réunissaient les hommes de lettres et les savans étrangers les plus distingués, et protégé par cet académicien, qui jouissait alors d'une grande considération, il fut attaché à la rédaction du Journal des Savans, et admis en 1756 à l'académie des inscriptions, dont il devint bientôt le secrétaire per- pétuel. 11 fut aussi nommé en 17O8 bibliothécaire du prince de Soubise. Son instruction et son goût firent en peu de temps du dépôt qui lui était confié l'un des plus riches et des plus précieux de Sa capitale; et lorsque le dé- rangement de la fortune du prin- ce le força de se défaire de sa bi- bliothèque, le chagrin que Dupuy en ressentit le conduisit lente- ment au tombeau. Dupuy, qui savait le grec et l'hébreu, était fort instruit dans les mathémati- qucS| et se serait fait un nom cc-

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lébre dans cette science 8*îl s*j fCkt exclusivement lîvréPmais il aimait aussi à cultiver la haute littérature, oe qui fiiisuil dire îa- génieuseroent qu*il était une moyenne proportionnelle entre 1 a- cadémiedes inscriptions et belles- lettres et l'académie des sciences. Il a publié entre autres ouvrages: 1** Traduction de 4 tragédies de So- phocle, que le P. Bramny n*atûit point comprises dans son théâtre des Grecs; ce sont Ajeu»^ les Trû'^ chiniennes, Œdipe à Coione* et Àntigone, Paris, 176a, in-4* ^t > vol. in-i a; a* Mémoires de foeadé" mie des inscriptions et belles-^etires (vol. 36, 57, 38, 39, 40 et 4i); 5* Éloges de douze des membres de ce corps; 4* Observations sur les infiniment petits et sur les princi'- pes métaphysiques de la géométrie; ces observations ont été insérées dans \e Journal des Savons, année 1759; 5" une édition du Frag^ ment d' Anthemius sur des para- doxes de mécanique. Dupuj a pla- cé en regard du texte grec corri- gé sur quatre manuscrits, une traduction en français, et n ajou- té à l'ouvrage des notes intéres- santes. Il adonné une explication curieuse du Miroir d*Archimède et' de ses effets, Paris, 1777, în- 4'** Mais on doit consulter l'ou- vrage de M. Pérard, publié en 1807, in-4% sous le litre de Miroir ar- dent, parce que l'au leur a truite le mt^me sujet d'une manière plus satisfaisante; ù* enfin, parmi un grand nombre de Mémoires im- primés daiM la collection de l'a- cadémie des inscriptions, on cite plus particulièrement ceux sur rétat de la monnaie romaine, sur In valeur du denier d'argent au

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tempe dejChnrlerAagne; kur lama" nière dont les anciens allumaient le feu sacré dans leurs teniples; sur les voyelles de la langue hébraïque et des langues qui ont une liaison intime avec elle, etc. Gtis Mémoi* res sont pas moins remarqua- bles par les recherches auxquelles l'auteur s*est livré, que par son stjle en général correct et facile. DI3PUY ( Frikçois - Victob ) , maréchal-dcHîanip, officier de la légion -d'honneur, était chef de bataillon aii 14^ régiment de li-

Sne à la bàUille d'Ejlau , il se istîngua, 20 février 1807, et fut Domktié colonel sur le champ de victoire. Il devint oAicier de la légion -d'bo&neuri le i4 juillet 18099 et fut noninnié par rôi maréchal-de-camp et chevalier de Saint- Louis en 1814.

DUPUY(J. B.C. H. )\ homme de loi et |uge-dè-paii à Montbri- son, député du département de Rhône-et-Loire à rassemblée lé- gislative, et ensuite à la convén* tioii. Il j tôla la mert de Louis XVI saùs appel et sans sursis. Il fut envoyé pài la convention à Lyon en i7g3; maié sa mission dans cette oialheureuse ville que lesGéuthon, les CoUot-d'Herbois, les Fotiché inondèrerit du èang de ses meilleurs citoyens, ne fut point marquée par de semblables forfaits. Après session conven- tionnelle , M. Dupuy n'occupa plus de fonctions publiques. Frap- pé par la loi du a4 juillet, il fût obligé de sortir de France, ^t vit encore dans Tezil. Il a trouvé, dit-on, un asilé sur les bords du lac de Constance.

DUPUY ( J. ) , }uge an tribunal de première tustance de Paris. Il

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fut chargé, en janvier 1816, de l'instruction et du commence- mt^nt de la procédure relative à l'évasion de M. de Lavalette. Ce qu'il y eut de plus remarquable , c'est que, pendant que le juge procédait, Tillustre fugitif, si mi- raculeusement tiré de la Concier- gerie par la courageuse interven*^ tion de sa femme, était caché dans la maison qu'habitait le juge d'instruction. M. Dupuy a publié: Lettres sur laSilésie^écrites en 1 80Q «^1801, durant le cours d'un voya- ge fait dans cette province par J . Quincy Adams, traduites de l'An- glais, 18085 in-8^

0UPUY (lb gomtb), pair de Fràtice, en 1755, conseiller au Châtelet jusqu'à la suppres- sion du tribunal, fut nommé par Louis XYI^ pendant le mi- nistère de Ai. de La Luxerne , en 1790, intendant- général de tous les établissemens français à l'est du Gap. M. Dupuy résida pendant neuf années à l'île de France^ et administra cette im- portante colonie, durant une épo- que difficile, avec autant de sa- gesse que d'habileté. Rappelé vers la fin de l'année 1800 par le pre- mier consul, il revint en France, emportant Testime et l'affection de ses administrés. Employé dès son retour par le gouverniement consulaire, il prit part aux négo- ciations qui se terminèrent par le traité d'Amiens. Napoléon l'appe- la ensuite à son couscil-d'état, et 1^ nomma sénateur le 28 mars i8o5. Après l'abdication de l'em- pereur , M. Dupuy fut créé pair de France, le 4 juin 1814» et a conservé ce titre après la secon- de rentrée du roi. Nommé gou-

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Terneiir civil des ûtabliscmens français ù Test du Cnp, dont il avait eu jadi» rinlendance,M.Du- puy est retourne dans l*lnde en i8W% et résilie maintenant iU'on- dichéry, ehef-lieu de son gouve!- neuieut. A son passa^^e au port Louis dans Tile de France, en août niCnie année , il reçut l'ac- cueil !e plus flatteur. Desliabitaiis de tous les cantons de Tîle, qui avaient conservé le souvenir de son administration, vinrent m députalion le complimenter, lui exprimèrent leur reconnaissan- ce pour ses services passés, et leur vive douleur de se voir prives d'en recevoir î\ l'avenir de pareils, ni de lui ni d'au- cun Français, puisqu'ils avaient eu le malheur i\ jamais déplora- ble d'être arrachés à la mère pa- trie, pour subir la domination anglaise. Ces témoignages désin- téressés d'estime et de gratitude, honorèrent Tadministrateur sans reproche qui avait su les méri- ter, et dont ils furent la noble récompense.

DU PUY (Dominiqfe), fds d'un boulanger, naquit, en 17G49 à. Toulouse (Haute -Garonne), et prit du service i\ l'âge de 19 ans, dans le régiment d'Artois. Au commencement delà révolution, étant l'un des chefs des bataillons de volontaires de Toulouse qui furent les premiers à offrir leurs services i\ la patrie, il reçut l'or- dre d'opérer la dispersion du camp de Jalès, et s'acquitta de sa mis- sion avec im succès rapide, il fut envoyé ATarmée d'Italie, il se distingua au combat de Sospello, en enlevant au pas de charge les hauteurs qui eutouraicut la place,^

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et d'où descendaient des forces supérieures. A LevinKÎ et ù Cas- tellano, il ne donna pu» de moin- dres preuves d'intrépidité. Pen- d.uit qu'il combaltail en brave aux frontières ou en pays enne- mi , on laccusait d'entretenir d«'S relations avec les fédéralistes; et comme sou> les giMiverneinens faibles et par conséquent ombra- geux et perfides, une dtrnoncîa- tion équivaut à une preuve mu* raie, ou Tarrrta et on le condui- sit «^ Paris. La révolution du 9 theruïidnr an u (37 juillet 1791) put seule lui sauver la vie. Libre, il re'partit pour Tannée tlMtilie. il prit part i\ tous les hauts fiiits de la 5a*' demi-brigade dont 11 était le chef, et qui était composée en grande partie de Toulousains. Il se signala avec les marnes braves à Montelesimo, a Montenotle, à Dego, à Lodi , ^ Salo » ù Peschie- ra, à Rivoli. Il fut grièvement blessé à l'affaire de I^onato . i\ la suite de laquelle le général en chef Bonaparte, qui l'honorait de son estime, lui confia le com- mandement de Milan. Dans. ce poste difficile» Dupuy sut con- server toute la dignité du nom et du caractère français ; Il fui juste, mais plein de fermeté : on le crai- gnit sans le haïr. Après la paix de Campo-Formto. il passa ^iTafinée d'Egypte. La belle conduite qu'il tint aux combats de Chcbreisse et d'Ëmbach, lui Ot obtenir sur le champ de bataille le gradeade gé- néral. Quelques heures s'étaient à peine écoulées depuis sa promo- tion en cette qualité, qu'il s'était emparé, avec mbinsde deux cents hommes, de la ville du Caire, dont la population dépassait trois

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cent mille âmes. Les Anglais n'a- vaient pu empêcher la conquête de rÉgypte; mois leurs intrigues entretenaient Tesprit de révolte et de haine 9 qui sont trop sou- Teot des moyens assurés de suc* ces pour les instigateurs. Le 21 oc- tobre 1798, Dupuy voulant com- primer une sédition qu'ils avaient excitée, lut blessé mortellement et expira peu d'instans après, di- gue lin d'un officier-général fran- çais. Lorsque le général en chef fionaparte apprit la mort préma- turée et funeste de Dupuy, il s'é- cria avec une douloureuse émo- tion : « J'ai perdH un ami, l'ar- Diiiée un brave, et la France l'un wde ses plus généreux défcn- nseurs. » Le 1 1 novenibre 1800, la ville de Toulouse, fiére d'a- voir vu naître Dupuy dans ses murs , célébra un service fu- nèbre en l'honneur de ce brave guerrier. Un arrêté des consuls ordoiMia\|ue la statue du général Dupuy serait élevée sur une 9es places de Toulouse. Cet arrêté n'a point reçu son exécution.

DUPUY DES ISLETS (le che- talier), ancien chevau-léger de la garde du roi, auteur d'une fou- le de poésies fugitives, qu'on trou- ve dans VAlmanach d$s muses et autres recueils périodiques du temps. 11 a porté l'éloge en vers ù son plus haut degré de perfec- tion, et ses romances, odes et can- tates respirent l'enthousiasme poli- tique le plus exalté. M. Dupuy de« Islets émigra en 1 79 1 , fit les campa- gnesdel'arméede Condé, se rendit ensuite en Angleterre, et rentra en France après le 18 brumaire, ayant obtenu du gouvernement consulaire sa radiation de la liste

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des émigrés.. C'est alors que, s'a- bandonnant à toute la fougue de sa verve lyrique, le poète prit un sublime essor. Son chant de vic- toire en l'honneur de Napoléon après la bataille d'Iéna est entiè- rement pindarique, ainsi que le dithyrambe sur la naissance du roi de Rome, qui se termine par ces vers:

Le bronze â retenti : crael charme involontaire Salait mes «ent r II natt cet enfant ptëcteux ;

II natt, et d'un cri glorieux Il frappe de nos roit l'atile hërëditaire. D'un héros immortel, immortel reieton, France , il semble sourire k ton joyeux tonnerre ; Et du berceau , charge des destins de la terre,

II révèle Napoléon.

On a encore de M. Dupuy des Is- lets un chant lyrique dédié à S. M. l'empereur et roi, mis en musi- que et présenté à S. M. l'impéra- trice et reine, par Garât; Paris, chez Momigny. Il comokence ainsi :

Honneur au monarque guerrier, L'amour et l'orgueil de la France , etc.

En 18149 M. Dupuy des Islets composa une romance très-agréa- ble, portant le titre de ta Vertu couronnée^ dédiée à Madame, du- chesse d'Angoult'me, et une can- tate eu l'honneur de S. M. Louis XVIIL adressée à Afo;m^ar, lieu- tenant-général du royaume. Cette cantate finitparlastrophesuivante:

Prince anglais, qui veillas â l'espoir de !a France, Jouis de son bonheur, il est ta réconupense. Vivent François,Guillaume,et tous les souverains Dont l'amitié fidèle aflPermit nos destins ! Célébrons Wellington et le noble Alexandre. Français , n'oubliez pas qu'à vos toits réjouis

Leur essaim euerrier vient de rendre La paix et le bonheur, et la gloire et Louis.

Les journaux de 1816 et la bio- graphie Michand citent le trait suivant de l'auteur comme preuve de ses sentimens actuels.. Le 16 juin de celte année, jour de la Fête-Dieu et de l'entrée de ma- dame la duchesse de Berri, quel-

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qiies gouttes de pluie fuisaieut craindre que les processions ne fusi>cnt pas favorisées par le temps : « llnssurez-vous, s*écne le n chevalier Dupiiy des L^Iets, ce osont les larmes des bonapartis- «tes. ') Il a clé nommé major do cavalerie et chevalier de Saint* Louis parle roi.

DUPUYTREN(GniLtiuME), haron, ez-conseilier de Tuniver- '»hc impériale, professeur à la Fa- cullé de médecine de Paris, chi- rurgien en chef de riIuteUDieii de la mOme ville , membre de la légion-d'honneur^ de l'ordre de Saint-Michel, etc. , etc. , est :'i Pierre-Buffîère, le 5 octobre 1 778. Après avoir fait ses premiè- res études aux collèges de Naval- Magnac et de Lamarche, il se livra 'tout entier ùlamédecine, dans laquelle il fit de si rapides progrès, qu*il fut à dix-sept ans nommé prosecteur à l'école de Santé de Paris. Cette charge était plus honorable que lucrative; et le jeune prosecteur, peu favorisé de la fortune, ouvrit alors des cours de chirurgie etd'analomie, •luxquels sa réputation naissante attira un grand nombre d'élèves. Reçu docteur en chirurgie quel- que temps après, «il concourut avec M. Duméril pour la place de chef des travaux anatomiques; mais n'ayant point obtenu assez de voix 9 il ne fut élevé à cette place qu'au mois de ventôse an 9, lorsque son compétiteur passa ù la chaire d'anatomic de l'école. Les travaux qu'ilpoursuivait avec ime incroyable activité, lui valu- rent, en septembre 1802, la nou- velle place de chirurgien en se- cond de rilôtel-Dieu de Paris,

puis celle de chîrurgieQ en chef adjoint du même établistement y en septembre 1808 et relevè- rent enfin au grade de profeëseur de la Faculté de médecine » le 1 5 février 1 8 1 a : ce n'est que trois ans après qu'il a succédé à U. Pelletan dans les fonctions de chi- rurgien en chef de l'Hôtel-DieU) qu'il remplit aujourd'hui. La ré- putation de- M. Dupuytren oom-^ me opérateur est depuis long- temps répandue dans toute l'Eu- rope, et les bornes de cet article ne nous permettent pas de rap- peler ici toutes les innovations plus ou moins heureuses qu'il a introduites dans le cours de sa pratique chirurgicale. C'est sur- tout par sa hardiesse et sa dexté- rité que M. Dupuytren 8*est fait une grande et juste réputation. Les cas les plus déAespérés ne Tintimident point ; et d'étonnans succès ont le plus souvent justifié l'audace, de ses opérutibns. M. Dupuytren a perfectionné ou in- venté plusieurs instrumens» par- mi lesquels nous citerons son spéculum pour servir à l'ablation des polypes utérins par la cauté- risation , et son aiguille pour l'o- pération de la cataracte, aiguille aussi bonne et tout aussi ingé- nieuse que celle de Scarpa en usage depuis assez long-temps. Il a aussi étendu ses décou- vertes sur l'anatomie patholo- gique : et comme Bichat, dans la même étude, avait adopté l'idée que chaque tissu présente des lé- sions organiques qui lui sont pro- pres, ce qui avait paru évident à tout le monde , M. Dupuytren a prouvé aussi jusqu'ik l'évidence que tous les tissus 9 au contraire^

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étalent Biiicepiibles d*aUéroiioné semblables; mais te n'est paSf comme on soit, la première fois que deux hommes de Tart, infini- ment rcoommandablo parleurs tn- Un9« ont des manières de voir dia- métralement opposées sur quel- ques point de chirurgie Ou de mé- decine. La clinique de M. Du- puytren e^t suivie par un fçrand nombre d*élèyes% comme le fut au* trefois celle de Desnuit. Cet em- pressement n'est pas moins au mérite du professeur qu*au grnnll nombre de cas pathologiques qui s^oiTrent journellement dans les salles de THôtel-Dieu.On a de M. Dupujtren : Tune thèse intitulée Proposition sur quelques points d'à- nato9ni0^ de physiologie et d'anatO' mie pathologique, Pnris« 1 8o3^ in- S* ; 9* Vtï mémoire lu à Tinslitut > concernant les effets qu* entraîne la ligature êtes nerfs pneamo^gastri-' qufs sur la respiration ; 5' M émoi-' re sur les fractures du péroné, in- séré dans le premier volume V Annuaire des hâpituujô et hospi'^ ces civils de Paris ; 4" enfin un Dis* cours prononcé le aa novembre iSai, à la Faculté de médecine de Puris f lors de Touverture des cours de cette école.

DUQl}ESNË(ARNÂVD*BBRNAai>- n'IcARD, ABsé), A Paris, om- Iirassu jeune IVtat ecclésiastique, obtint In protection particulière (le M. de Beauiiiont, nrchovOquc (lo Paris, devint docteur on Sor- bonnr cl vicairc-géncrnl de Sols- ^ons. M. rni)bc Duqucsne se trou- vait aussi, au commencement de la révolution, chargé de la direc- tion dos âmes dv.s prisonniers do la Bastille, en qualité d'anmAnier lie cette principale prison d'étut.

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On assure ^ue le spirituel y était plus charitablement administré que le temporel , et Ton s'accor- dait (V reconnaître généralement rhumanité avec laquelle le prôtre remplissoit ses fonctions. KUes cessèrent, comme on sait, au i4 juillet 1 789 : heureusement Tabbé Duquesne ne se trouvait pas» ce jour-là, éson poste. Il a tenté de- puis, avec tout le cèle d'une ten- dre amitié, de réhabiliter la mé- moire du chevalier de Launay, gouverneur de la Basfllle, avec lequel il était intimement lié$ et qui périt, comme on sait, d*une manière si tragique lors de la pri- se de ce chAteau. En opposition avccLinguet, LaTude, et antres jprisonniersqui curent le bonheur de survivre à leur détention ri- goureuse, mais qui se sont amè- rement plaints du premier fonc- tionnaire de la geôle arbitraire, Tabbé Duquesne soutint que Tad- mlnistration du gouvernouf de Launay n'était point aussi tyran - nique et aussi inhumaine qu*on s'était plu A le dire. Les ouyrages ascétiques dont Tabbé Duquesne a enrichi (a littérature, sont nom- breux et volumineux. On lui doit: L* Évangile médité et distribué pour tous les jours de Cannée, 1773, i5 vol. in- 1 9, réimprimé en 1 778, en 8 vol. in-iï.Cet ouvrage avait été commencé par le jésuite Girau- deau, et fut achevé pnr Tabbé Du- quesne, i\ rinvitation de l'archevC- que de Purîs. L'Ameunie àJesus-^ Christ dans le saint sacrement de /'««M/, ouvrage posthume de M"* Poucet d<i La i\ivière,vcuve Car- cado. précédé de V Eloge de sa rie: Tabbé Duquesne n'en est que l'é- diteur. L'Année apostolique, ou

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Méditations pour tous les jours de l'année, tirées des Actes et des É pi- tres des apôtres^ et de l* Apocalypse de saint Jean, pour servir de suite à l'Évangile médité, i^ Tol. in- 12, Paris, 1791; Liège 9 1804. Les Grandeurs de Marie, 2 vol. in-ia. Le premier voliuiic de cel ouvra- ge avait élé iiiipriuié, lorsque la santé de Tnuteur s'afTaiblissant à vue d*œil, il demanda à Dieu, dit- on, Tunique grâce de vivre assez pour Pacbever. II ont celte satij:- faction. Le second volume et ta préface se trouvèrent terminés le 19 mars 1791, et Tabbé Duquesne mourut le lendemain , ù Tûge de 59 ans.

DLiQLESNOY ( Adrietî - Cy- phikn), à Briey, près de Metz, en 17G3, éUàitavucat à Nanci, et syn- dic de Lorraine et du Barrois, a- vant la révolution. Député , par le tiers-état du bailliage de Bar- le-Duc. aux états - généraux, en 1789, il ^'y montra ardent ami de la liberté, parut avec avantage à la tribune nationale, et se lia in- timement avec Mirabeau 4 i\ qui ses talens v[ ses connaissances variées devinrent très - utiles en différentes circonstances. II con- tribua, de tous ses moyens, à la division nouvelle de la France par départemtMis, et prouva com- bien Tesprit de province, les in- térêts souvent opposés des pays d'état et autres, ainsi que les pri- vilèges particuliers, étaient funes- tes àrintérêt géné«:aI.Dans la dis- cussion importante qui s'éleva sur la division du corps- législatif en deux cbambres, il soutint Tavis de ceux qui voulaient une cliam- bre unique, prétendant que les grands corps sont les plus soli-

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des appuis des états monarchi- ques, et que la balance tintTao- téedes pouvoirs n*e8t qu*une per- fection chimérique, in*;>ossible à atteindre; tandis qne ce qiril y a- vait de réel dans rexîsteiice de ces pouvoirs divers, c^était la lutte perpétuelle quVJleétablIssaîtdans le sein de l'administration même. Il voulut aussi créer de nouvelles dénominations pourun nouvel o^ dre de choses ; et quoique très- opposé A l'établissement d*une ré- ppblique, il soutint que les vieux mots de monarchie et de monar- chique,nii présentant que de vieil- les idées, n'étaient plus convena- bles an régime que ses commet- tans l'avaient chargé d^établir. Lors de la discussion sur le droit de déclarer la guerre et de con- clure la paix, il demanda que ce droit fût exercé collectivement par les pouvoirs exécutif et lé- gislatif. Il blâma fortement la conduite delà garnison de Nanci, lors de l'insurrection de cette vil- le, fit un long discours sur Tétat de l'armée , et démohtra que les désordres qui avaient eu lieu, et l'insubordination de quelques ré- gimens, étaient l'œuvre des pro- vocateurs étrangers et de leurs adhérens , qui fomentaient les troubles, répandaient Tarifent» et usaient des moyens les plus per- fides pour agiter la France et em- pêcher l'établissement du ré- gime constitutionnel. Sinc^.rc- ment attache au gouvernement, il s'opposa avec énergie à toutes les entreprises des factieux. 11 ré- digea , vers la fin de rassemblée constituante, et de concert avec son collègue, Regnaud-de-Saiut- Jean-d'Angélj> le joucnalde l'A-

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mi des Pûtrhtes^où la cause de la royaii constituli()iin(jllLM'>(ait dé- fendue nYcc autant de zèle que de talent. Cette feuille fut continuée )usqu*au 10 août 170a. Après la session, Duquesnoy devint maire de Nanci et directeur des postes de cette ville; mais tl ne tarda pas ù être poursuivi. Scm nom ayant été trouvé dans Varmoire de fer, sur la liste des personnes em- ployées et payées par la cour, il fut destitué^et décrété d'accusa- tion le 5 décembre de la même année. Il réussit néanmoins i\ se justifier, et recouvra sa liberté, mais non ses places. Décrété de nouveau en 1794^ ^^ incarcéré

fmur avoir contribué à la disso- iition de rassemblée populaire de Niinci, après la journée du 5i mai, il eut le bonheur de n'être traduit devant le tribunal révolu- tionnaire qu'après la chute de Ro- bespierre, le 9 thermidor.Un nou- yeau tribunal moins sanguinaire, établi ù cette époque, acquitta Du- quesnoy. Il resta néanmoins sans fonctions jusqu'après le 18 bru- maire. Le premier consul le plaça alors comme chef de division au ministère de l'intérieur, auprès de «on frère Lucien , ù qui ce mi- nistère venait d'être confié. Les connaissances acquises par Du- quesnoy, pendant ses nombreux Yoyages, sur toutes les parties de l'administration et du commerce, le rendirent très-utile. Il fut bien- tôt nommé membre et rapporteur du conseiLde commerce, et char- gé d'un travail important sur la Statistique de ta France par dé" partemens. Il fonda et entretint pendant plusieurs années, ù ses frais, UD hobpicc de jeunes fil-

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les apprenaient à travailler. Ilé- tablit aussi une grandre fabrique près de Rouen, et une filature t qui rendirent d'érainens services ù l'industrie française, mais qui absorbèrent bientôt toute la for- tune du fondateur. Nommé^ mai- re, à Paris, du lo"* arrondisse- ment municipal de cette ville, et obligé par ses fonctions de cons- tater l'état civil des citoyens, Du- quesnoy inscrivit sur les registres de sa mairie, en 1804 9 Tacte de mariage de Lucien Bonaparte avec M** veuve Jouberlou. Le premier consul, violemment irrité de cet- te union , accusa Duquesnoy de lui en avoir dérobé la connais- sance. 11 perdit ses places et tout appui. Ayant, ti la même époque, contracté pour ses établissemrnH manufacturiers des engagement considérables qu'il ne sut com- ment remplir, il résolut de ter- miner son existence , et exécuta ce funeste dessein' en se jetant dans la Seine. Son corps fut re- trouvé près de Rouen, en janvier 1808. C'était un homme de bien, animé d'un zèle ardent pour tout ce qui tenait ^ l'utilité publique; mais il eut le malheur de donner trop d'extension à des entreprises utiles, etdevint la victime de cet- te imprudence. On a de lui les ou- vrages suivans : Recueil de Mé- moires sur tes étabiissemsns d*hu" manité, traduit de l'allemand et de l'anglais, Pari«, 1804» ^9 """ méros. Histoire des pauvres, de leurs droits et de leurs devoirs, etc. , traduite de l'anglais de Th. Bug- gles, Paris, an 10, a voL in-S**. Aperçu statistique des états de t' Al- lemagne, traduit àe l'allemand de Hoeck, Paris, in-folio. Unenou-

vullc édilioii (les Rftherches asia- tiques, ou Mémoires de la société établie au Bengale ^- traduits de rnnglais par A. Labaume, Paris, imprimerie impériale 9 i8o5, 2 vol. in-4'* fig.

DUQUESNOY (E. D. F. J. député du département du Pas- de-Calais a l'assemblée législative en 171)1, et A la convention en 1 79'iy ik Bouvigny-Boycffles en 174^, s'intitulant lui-mOmc U cultivateur de Bouvignj, Il était moine au commencement de la révolution, et proûta un des pre* micrs de la liberté de sortir du couvent pour se lancer dans Ta- rënc révolutionnaire, tous ses pas furent marqués- par la déma- gogie la plus effrénée. Moine dé- pravé, il devint bienlôt législa- teur féroce et sanguinaire, se dé- dommageant de sa longue inacti- vité par des actes de cruauté i- nouïe. £n sa qualité d'ancien homme d'église, il crut prouver ainsi sa conversion politique et son dévouement à une cause que lui et ses pareils voulaient faire triompher par le crime. Dès le i5 août 1799;. il demanda que toutes les personnes soupçonnées d'iu- eîvisme fussent emprisonnées jus- qu'à la paix, préludant ainsi â l'o- dieuse loi des suspects qui fut portée plus tard. Dans le procès du roi, il vota la mort sans appel et sans sursis, insulta et frappa plusieurs de ses collègues, et fut blâmé publiquement par la con- vention pour son indigne con- duite. Envoyé quelque temps n- prés à l'armée du Nord, son pas- sage dans les départemcn? fut si- gnalé par ses fureurs. Vn autre prêtre d'txécrable mémoire, Jo-

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S'cph Lebon, était excUA et soute- nu dans la carrière du crime par son collègue Duqaesnoy. « Gou- »rage, lui écrivit-il, va toujours » ferme; nous reviendrons, Saint-* » Just et Lcbas, et ça ira bien plus »roidc. 0 Des )urés avaient ac- quitté quatre accusés. « Fais-moi 0 mettre dedans, écrivit-il eocore

»au même, ces g de jurés,

»ou je mo brouille avec toi. J*é- «tais à dîner avec Robespierre <* lorsqu'il reçut ta lettre; ne t'in- » quiète do rien , la guillotine n doit marcher plus que jamais. » Dans une de ses missions, il fit fusiller un malheureux conduc- teur de charrois militaires, parce qu'il avait une fleur de lis sur son sabre. Des cours pre votâtes ont, à une époque plus récente, sévi à leur tour contre des militaires qui avaient un bouton à Taigle ou un N à quelque partie de leurs vêtemcns. Duquesnoj, envoyé & l'armée do la Moselle, y marcha à la tête des colonnes républicai- nes, et montra la même fougue de caractère qui lui avait fait com- mettre tant d*excès. Pendant ses diverses missions , n'épargnant pas même les membres de sa pro- pre famille, il en fit incarcérer plu- sieurs ; frappa et maltraita telle- ment une de ses cousines qui était venue solliciter auprès de lui en faveur de quelques détenus, qull la laissa pour morte sur la place. Absent àrépoque du 9 thermidor, il rentra à la convention après la chute de Robespierre; reparut à la tribune des jacobins, accusa ceux qui avaient abattu t* homme du peuple,de n'avoir agi ainsi que pour lui succéder, et de n'user du pouvoir qu'ils avaient usurpé que

pour opprimer l«i pAtriotn». Il at- tiqun vIvomDiit comina llhollUlDi et cilointilntfiurii le» député* qui écrivaient ou ftgi»»Mifim contre le» )ac<»blni»f et meurtrit de croupi de bâton non collègue GuflVoy» <|ui iivolt écrit contre lui. C>pen< oitiitt en i7i)5, il parut un mo« ment épouvitnté de lu publicité donnée é hcm crime«. Il nie elor« d'evoir été pertlHen de Hobei»« pierre « moU II eut la meludreNne de prendre une pnrt active é Tin» iurrecllon du i" prairial (un mal %y{l&)t qui ooAtu lu vl(i au député Féraudi et celte révolte tcruilnn auDiii la carrière de lluqucMioy. Arrêté avec Ich principaux vhvh dis TénuMitc, livré h ma* commis- Âioti tnilitait'c, il fut condamné i\ mort II' lOjuin suivant. Lorsque ton arrAl tut prononré, Il dit avec <:a|nic : « Je délire qut* It) nnug «^quelle vuIh répiuiiiro >»olt le dcr-

nii*r Munu intioccint qu-on wrnt*"

ni » , f t Hiivaiit lu voix pour crier encore une foin : f^iv0 la rt^puh/l' ffU0, il M] i'rap)ia mortclIcniiMit d*nn CiMititiiu qoMi avait hu déro- ber aux rcchcrchcH de «en ^«r- diuniti cl quMl paîtra cntiultit à mou plun proche voiHin , condamné rommtt lui. Celui-ci dVn IVa)q)u h non tour; et le niAme fer, partie de main vn main* servit aluni aux quatre ac<!UMéM. IIh nV'tuient pa.i tohPi digncM d*un nort aoA^i fu- nf'Mie; un, Hurtoiil , était rccom- inandid>ie par hch taltin» cl mcn vfrtu:) privéïtK. \a\h ani'Jrn»<i dont rhiutnire oil're peu de traltH cont- p/irablcH A la mort eouni|{eofti' de v.tH quatre d/'pul^'Af auraient e/« - ti'liré leur horlle iM''roï(|ut; de i.t %\r. A peiru* un l'^v^tueuienl ausnj i-(tfian)ua|)le fll il «{uclqne Men^'U'

tlon «ti milieu deti dlMenaloni ci- rlleti de le France en ce» tempt» de 9ang et de carnage. DuqucM- noy, transporté langlant dann Mi maiiiont expira un moment oil l'exécuteur vint le chercher pour le conduire un lupplice.

DUQUE»NUY. général, frère du précédent, commanda une di- vision nuutf 1rs ordres du général Jourdan é Tannée de Sambre-ct- Meuse, en 1793. Il s*y distingua en toute occasion paria plus haute valeur, et particulièrement A Va- tignies, aux journéeN des 1 5 et lO octobre, dont le succès lui fut ild en grande partie. Sa division était désignée dans Purmée sous le nom de ia ealonne hffurnala. Il fut en- suite envoyé contre les royalistes de la Vendée avec un corps de 'jio,ooo hommes. Il montra le mAine courage, battit plusieurs fois Charette, et contribua beau- coup à terminer la guerre. lUal- heureuseinent auiuiî fougueux que brave, le général Duqucs- noy ne sut jamais soumettre ses paMNions violentes à Templre de ta raison. Féroce et sangui- naire comme Hon frère, partout Il HC distingua par Ma valeur, Il se rendit nuT^fiable par nch ex- céM. S*intitulant luUm^ine le hou rher fU iu roniwntion t II justl/la ce titre en ialNant maioiacrer Ioun ses prisonniers darnt la Vendée, et en faisant noyer ^au moinn en fut-It accuMé; junqiraux femmes et aux enluUH i\ la manudle. Deitltué a- préii \r I) thermidor an u ('47 |uil' l<'I i/f/l;* il vée.ut obneurémeiir c1ie% lui |uiuiu*en \y\fi, Il obtiiU alors MOU adtniMMion aux Invall** dcH, et y mourut nu an apr/'s. Il /tîid rouvert d'hMiioral)l<'!* Ii!«*h-

j$a DIQ

V tille édilion des Recherches asia- liqucSy ou Mémoires de la société vtabtic au Bengale y traduits de l'anglais par A. Labauine, Paris, imprimerie impériale , i8o5, 2 vol» iii"^* fifir

DUQUESNOY (E. D. F. J. député du département du Pas- de-Calais à l'assemblée législative en 17919 et à la convention en 1792, ù Bouvigny-Boyeffles en 1749, s'intitulant lui-même cultivateur de Bouvignj. Il était moine au commencement de la révolution, et proûta un des pre- inierti de la liberté de sortir du couvent pour se lancer dans Ta- rêne révolutionnaire, tous ses pas furent marqués- par la déma- gogie la plus effrénce. Moine dé- pravé, il devint bienlôt législa- teur féroce et sanguinaire, se dé- dommageant de sa longue inacti- vité par des actes de cruauté i- nouïe. £n sa qualité d'ancien homme d'église, il crut prouver ainsi sa conversion politique et son dévouement à une cause que lui et SCS pareils voulaient faire triompher par le crime. Dès le 1 5 août 1 799^ il demanda que toutes les personnes soupçonnées d'in- eîvisme fussent emprisonnées jus- qu'à la paix, préludant ainsi â l'o- dieuse loi des suspects qui fut portée plus tard. Dans le procès du roi, il vota la mort sans appel et sans sursis, insulta et frappa plusieurs de set collègues, et fut blûmé publiquement par la con- vention pour son indigne con- duite. Envoyé quelque temps n- près à l'armée du Nord, son pas- sage dans les départemens fut si- gnalé par ses fureurs. Vn autre prctre dVxécrable mémoire, Jo-

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seph Lebon, était excUA et soute- nu dans la carrière du crime par son collègue Duquesnoy. « Cou- »rage, lui écrivit-ii, va toujours » ferme; nous reviendront, Saint- » Just et Lcbasy et ça ira bien plut »roide. 0 Des jurés ayaient ac- quitté quatre accusés. « Fais-moi 0 mettre dedans, écririt-il encore »au même, ces g.-.**, de juréSf »ou je mo brouille arec toi. J*é- »tais à dîner avec Robespierre <* lorsqu'il reçut ta lettre; oe t*iD- » quiète do rien , la guillotine »doit marcher plut que jamais. » Dans une de set missions, il fit fusiller un malheureux conduc- teur de charrois militaires, parce qu'il avait une fleur de lis sur sou sabre. Des cours prevôtales ont, à une époque plus récente, sévi à leur tour contre des militaires qui avaient un bouton à l'aigle ou un N à quelque partie de leurs vêtemcns. Duquesnoj, cuToyé & l'armée do la Moselle, y marcha à la tête des colonnes républicai- nes, et montra la môme fougue de caractère qui lui avait fait com- mettre tant d'excès. Pendant set diverses missions , n'épargnant pas même les membres de sa pro- pre famille, il en fit incarcérer plu- sieurs ; frappa et maltraita telle- ment une de ses cousines qui était venue solliciter auprès de lui en faveur de quelques détenus, qu'il la laissa pour morte sur la place. Absent à l'époque du 9 thermidor, il rentra à la convention après la chute de Robespierre; reparut à la tribune des jacobins, accusa ceux qui avaient abattu t* homme du peuple,de n'avoir agi ainsi que pour lui succéder, et de n'user du pouvoir qu'ils avaient usurpé que

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pour opprimer les patriotes. Il at- taqua tWeineDi comme libellistes et calomniateurs les députés qui écrivaient ou agissaient contre les jacobins, et meurtrit de coups de bâton son collègue Guffroy> qui uTait écrit contre lui. Cepen- dont, en 1795, il parut un mo- ment épouyanté de la publicité donnée à ses crimes. Il nia alors d'avoir été partisan de RobeS'> pierre 4 mais il eut la maladresse de prendre une part active à l'in- surrection du 1*' prairial (20 mai 1795)^ qui coûta la vie au député Féraud, et celte révolte termina aussi la carrière de ï>uquesnoy. Arrêté avec les principaux chefs de l'émeute, livré à une commis- sion militaire, il fut condamné à mort le 16 juin suivant. Lorsque son arrêt fut prononcé, il dit avec calme : « Je désire que le sang » que je vais répandre soit le der- > nier sanc^ innocent qu'on verse- ira», et élevant la voix pour crier encore une fois : F'ive la républi- que, il se frappa mortellement d'un couteau qu'il avait su déro- ber aux recherches de ses gar- diens^ et qu'il passa ensuite à sou plus proche voisin , condamné comme lui. Celui-ci s'en frappa k son tour; et le même fer, passé de main en main, servit ainsi aux quatre accusés. Ils n'étaient pas tous dignes d'un sort aus:^i fu- ne.^te; un, surtout, était recom- mandable par ses talens et ses vertus privées. Les ancien», dont l'histoire offre peu de traits com- parables à la mort courageuse de ces quatre députés, auraient cé- lébré leur sortie héroïque de la vie. A peine un événement aussi remarquable fil-il quelque sensu<

tion au milieu des dissensions ci- viles de la France en ces temps de sang et de carnage. Duques- noy, transporté sanglant dans sa maison, expira au moment l'exécuteur vint le chercher pour le conduire au supplice.

DUQUESNOY, général, frère du précédent, commanda une di- vision sous les ordres du général Jourdan à l'armée de Sambre-et- Meuse, en 1795. Il s'y distingua en toute occasion par la plus haute valeur, et particulièrement à Va- tignies, aux journées des i5 et 16 octobre, dont le succès lui fut d(ï en grande partie. Sa division était ' désignée dans l'armée sous le nom de la colonne infernale. Il fut en- suite envoyé contre les royalistes de la Vendée avec un corps de 20,000 hommes. Il montra le même courage, battit plusieurs fois Charette, et contribua beau- coup à terminer la guerre. Mal- heureusement au^si fougueux que brave, le général Duques- noy ne sut jamais soumettre ses passions violentes à l'empire de la raison. Féroce et sangui- naire comme son frère, partout il se distingua par sa valeur, il se rendit haïssable par ses ex- cès. S'intitulant lui-même le bou- cher de la convention , il justiOa ce titre en faisant massacrer tous ses prisonniers dans la Vendée, et en faisant' noyer fau moins en fut~it accusé) jusqu'aux femmes et aux enfans à la mamelle. Destitué a- près le 9 thermidor an 2 (27 juil- let 179/iy, il vécut obscurément chez lui jusqu'en 1796. Il obtint alors son admission aux Invali- des, et y mourut un an après. Il (\\\\t couvert d'honorables bî«^5-

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DUR

sures;mais la réputatîoD ù laquelle son cuurîige et ses taleiis militai- res potivaienl lui donoer droit, tut souillée par des cruautés dont aucune gloire ne saurait absou- dre.

DLRAMEAU (Lovi^, profes- seur à Tacadémie de peinture, peintre de la chambre et du cabi- net du roi, gardien des tableaux de la couronne, naquit à "Paris en 1755. Son père était imprimeur en taille-douce; le fils, qui avait commencé par Otre graveur, se livra bientôt exclusivement ùl la peinture. Il était meilleur dessi- nateur que coloriiïte. Envoyé X Técole de France à ilomc, il y é- tudia les grands maîtres, et prit quelque goût de Tantique. Ses bons ouvrages sont cependant en petit nombre; il cédait avec trop (le fnihicsse aux avis des faux con- naisseurs qui, dans un rang éle- vé, s'établissaient alors arbitres du bon goût. Durameau sacrifiait souvent le sien à celui de ces pro- tecteurs de qualité, et prenait snçccc^slvement le style on la ma- nière qu'ils lui indiquaient. Son tableau de réception i\ Tac^démic es^t au plafond de la galerie d'A- pollon au musée du Louvre, et représente VEtc. Deux autres de ses tableaux, et ce sont ses meil- leurs ouvrages, ont pour sujet : la Continence de Bayai d, et un Trait de C histoire de saint Louis; ils étaient placés dans la chapelle de Técole Militaire. Levasseur a gravé deux tableaux deDuramcau: llerminie sous les armes de Clo^ rinde, et le Retour de Bèlisaire dans sa famille. Il fit aussi un grand, tableau allégorique pour le palais de justice de Kouen, et la Mort de

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taint François de Saies ^ pour l'abbaye de Sai nt-C jr. On cita aussi de lui : le Combat d^EnîelU et de D4xrès, Il peignit les plafondt de plusieurs édifices publics et de quelques hôtels à Paris. Dura- meau mourut, à Versailles, le 4 septembre 1796.

DURAND (JBAN-BAPTun-lio- hard), Limoges, remplit pendant plusieurs aunées le poste de consul de France en Sardai- gne, et fut ensuite attaché au mi- nistère de la marine. La compar gnie du Sénégal le choîsit,en 1785, pour son gérant principal eu A- frique. Il s'embarqua au Havre , le 3 mars, et arriva à sa destina- tion le 10 'avril de la mCme an* née. Cherchant avec zèle à don- ner la plus grande extension au commerce de la compagnie, il en- treprit un voyage, par terre, jus- qu'à Galam, et conclut, avec les rois et chefs des tribus maures de la rive droite du Sénégal, des trai- tés avantageux, ayant principale- ment pbur objet le commerce de la gomme, que ces chefs sont en possession de fournir aux Fran- çais. Il accompagna ses négocia- tions de riches présens offerts au nom de la compagnie, et prit tou- t(!S les mesures pour assurer à celle-ci de grands et solides éta- blissemens ; mais il n*eut pas le temps de leur donner Fextension qu'il projetait. La compagnie trouva, de son côté, que M. Du- rand ne mettaitpas assezd'écono- mie dans sa gestion , et le rappe- la eni78G. 11 s'embarqua aussitôt ù Saint-Louis , pour revenir en France ; mais le capitaine qui commandait le navire fit fausse route, et au lieu d'entrer dans le

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canal de la Manche , il 8*engagea dans celui de Bristol y et vint se briser sur les rochers do Temby , A la côte méridionale du pays do Galles. M. Durand eut à se louer, en cette circonstance, du capitoi- ne de la marine anglaise Trollop, qui habitait un chûteau près de la côte, et qui accueillit lus nnutra- gés français avec Thospitalité la plus généreuse , leur prodiguant tous les secours dont ils avaient besoin^ M. Durand u rempli, de- puis son retour en France , di- verses places dans l'administra- tioii. Il est mort en Espagne, il était allé joindre un général de srs amis, en 181 u. On a de lui : yojage au Sétit^^at^ Hatis les «n- nt^cs 1785^/ 178G, Paris, 1807, in- 4% ou a vol. in-8% avec atlas. On trouve peu de choses neuvCvS dans cet ouvrage. L*auteur, occupé de sa gestion commerciale, avait en trop peu de temps A donner aux observations; «ce qu*ll offre de plus intéressant) c*est le voyage par terre d*un employé de Durand , M. llubault, depuis Tile Saint- Louis jusqu'il Galam. 11 y aurait un grand avantage pour le com- merce, si cetle communication fiouvuit toujours se faire par terre, e voyage par eau étant, vu l'insa- lubrité du climat , accompagné de dangers immiuens pour tous ceux qui Tentreprenuent. Ce dernier ne peut se faire d'.iilleurs qu'ù u- ne seule époque de Tannée^et Tau- Ire en tout temps. Si M. Durand, dans son ouvrage sur le Sénégal , fait de nombreux emprunts A ses devanciers, tels que le père La- bat et d'autres , il a au moins la délicatesse , assez rare parmi les voyageurs uK)derneS) de citer les

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prêteurs. L*atlas qui accompagne ce voyage, trace aussi la route du Sénégal à Galam par terre, ainsi que celles suivies par Mungo<* Park, et les principaux voyageurs en Afrique ; il ^onne de plus les textes arabe et français, des trai- tés conclus entre Durand et les chefs des Maures. L'illustre orien- taliste , M. Sylvestre de Sacy,À qui les lettres ont tant d*autres 0- bligiitions« a soigneusement revu le texte arabe, en a suivi l'im- pression , et y a joint des notes intéressantes.

DUUAIND-MAILLANK, ù Saint-Remy en Provence, était avocat au commencement de la révolution. Elu député du tiers* étiit aux états-généraux de i79'i« pour la sénéchaussée d'Arles , il vota constamment, dans l'assem- blée constituante , avec le parti populaire, mais se fit d'ailleui*s peu remarqi^er. Klu de nouveau en septeftibre 179a, par le dépar- tement des Bouches-du-Rhône « pour siéger à la convention na- tionale, il vota dans le procès de Louis \Y1, pour I appel au peu- ple, pour la détention jusqu'A la paix« et le bannissement à celle époque. Quoique lié avec quel- ques membres du parti de la Gi- ronde, dont il partageait les son- timens, Durand-Mailianc ne fut point compris dans les proscrip- tions qui suivirent le Tu mai et lu a juin. Il ne prit nulle part aux discussions de l'assemblée, jus- qu'à la chute de Robespierre. Au- près le 9 thermidor, s'étanl for- tement prononcé contre les ultrn- révolntionnaires , il fut envove par la convention dans le Midi, pour les contenir et y rétablir

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l'onlre. Htiis bîentCt, souslepré- teile de comprimer et de punir Jes terroristes, il s'orgnnisa de toutes parts, dans le midi et le centre dn In France, des bandes d'égoi'jceitr» , telfes que le? com- pagnie* linJ/mt, du Soleil, etc. Une réaclinn terrible eut lieu ; lies vengeances particulières en- sanglantèrent de nouTeaùcescoo- Irée». et Durand-Muillane fut ac- cus>: de n'avoir rien f'iil pour pré- venir les excès ni pour punrr les asï.'i.SHina réToliilionnaire*. Rap- pelé A Paris, il fut encore élu, en 17()S, mduibre du conseil de^ an- cîeJts; mais ù la suite des évè- ncinens des 16 et ig fructidor an 5 ('1 et 5 «eplembre 1797) . il fut nxulu du conseil.et quelque temps après, mis en arrestation nu Teiii> pte, accusé d'avoir entretenu des. relations illicites arec les émi- grés, d'avoir favorisé leur renf- Iréc el leurs intrigues, Durund- Maillane fut remis en literie . le 11 février 1798, par jugement du tribunal de la Seine, et fut nom- mé,aprèsla révolution du tSbru- mairecjuge en lu cour d'appel d'Aix. Il en était encore membre honoraire en iBii , et mourut en 1814, dans un Sge très-avancé, :l Saint-Rcmj, lieu de sa nuisance, oiiil s'était retiré depuis pin.-'ieurs années. Une déclaration faite par lui , ainsi que des documens trou:- vés d.ins ses papiers, ont , il une époque antérieure, servi de baçe aux p

Xre des personne» do rang le plus

'.,'A>nînei)t. OnJnii A Dumiid-Uail-

lanc un ouvrage cstîinS, lolliu-

" : ffiiloin- rlu romlté écelMiânll-

u'dt l'a^Hi-mblfg Mnitltiiante.

nUBANntN.).pr'-'lr-T'-T.,1^n.

DUS.

l'un déspremiers qui refusèrent de prûter serment ù la conatilution civile du clergé, était alors curé de Biiurgneuf. {.orsqu'an mois de mars >7i)3t me pFédicatiâna eu> rent contribué à mettra los'. armes & ta m.-iin à une foule d*hommus; aussi simples qu'ils iUient su- perstitieux et crédules, 'On le nom- ma membre du conseil civil de l'armée catholique et royale. Il fut, en cette qualité, spécialement chargé de signer les assignats mil en circulalioa dans les départe- mens de l'Ouest au nnm de Louî^ XVII. S'étaat trouvé, le 3 [anvier 1794, âun combat livré aux Ven- déens par les troupes de la répu- blique, l'abbé Durand fut pris, et fusillé comme rebelle, BU bout de quelques )otirs.

DUEANU (Jbah-Hicolis- Lotris], architecte el professeur à l'écnle Polytechnique, est i Paris le 18 septembre 17O0. Il s publié : Rreuitl et parûlliU det i- difiee» de taa» genre»^ aneisnt tt modernti, renurqiuHet par letr beauii, par leur grandeur ou ptr iear tingulariti, et duiiiitéa sur ans mime échulltt i^g^etsuir,

DUBAND-HOLAao (MÀniK), journaliste, secret lin-gén&ral èk la préfecture de la Hartiiliqaeiilè i\ Cti3[illon-sur-Cha)aroniie. fii ses études & Bourg-en-Brc&se ot nu séminaire de Saioi-Trénéc à Lyon. Il se rendît fl Paris en ( 790, rédigea Hef nrlides de (oiiroaux en opposition avec les prïnrïpe'' Et le» lois flue la nouviHItt consti- lution urail t-anctlonn^s. En 1 793, il prit part a la ptiUlrfliîon du {niifnal Int!tu!« Nvttuotlet poUli- ijuct, qui avait remplir lia Ga- r.-V.- r.„,-rn-,7^, dont la )mnjév

DLP.

du 10 aofit avait fuit suspcnilre le cours. Renonçant bicniûl à ce iraTiiil, il »e dr^roLa avec autant de prudence que de biinhcui' à tuuteii les rechenhes, et ne repa- mt qu'après la journée du 9 tlier- midor. M. Uurand'Uolard devint alors rédacteur en chef du Cour- rier républicain, feuille qui , à l'abri de ce titre , ulta-^uail joaraellemenl tontes les iuslilu- lions républicaines , et outra- geait les hoiniiies les plus recom- niandabies, en les assimilant aux fattieux et aux iralires soudoyés par l'ôtran^r. M. Durand -Mo- îard attaqua avec réhémeuce la loi qui, en l'an 5, établissait par tiers lerennuyellementdesas.'iem- bléesdélibérantestet devint bien- tôt un des chefs dirigeant de lu soctton Le pelletier. Quelques jours avaiil le i5 vendémiaire, il fui nouimé avec &icher de Serisy et Delalot membre du comité que celle section créa dans son seiu, pour prendre des mesures extraor- dioaire j, et pnur sVipposer ni&mti par les armes à lu Convention. A- près la dispersion des forces des sections, BI. Durand se dèmbu heureusement aux poursuites di- rigées contre les chefs, «t nu fut pu atteint par la oondamnation i mort portéo aomïnalivemeot CSDtre loi par la commission mi- lUain éublîa »a Thiaire-Frao- pib» CrtlB lantmce par cootu-

1*LU aS;

par le décret de déporlutÎDn por- té le )B fructidor contre les jour- nalistes royalistes, M. Durand- Motard eut encore le bonheur de se soustraire ù l'eiéculion de cette sentence, et resta cachée quelque temps ù Lyun, il publia plu- sieurs écrits en fureur de la<.^ause royale, entre autres une brochure ayant pour litre : Antidottà la pro~ clamatioa du directoire, ou le riiree- loireel le peuple, dialogue. Il s'at- tacha à y prouver que les Fran- çais, de quelque parti qu'ils fus- sent, n'avaient rien ù redouter du retour des Bourbon, et que ces derniers pouvaient seuU assurer le repos et leboiiheurdes citoyens. Après le 18 brumaire, M. Durand - reparut à Paris, sollicita de l'em- ploi du gouvernement consuluire, obtint du premier consul une pla- ce d'inspccleurdans les administra- tions mililaires,elbientût de l'em- pereur la place plus importante de 'secrébi ire- général de la préfecture de la Uariinique. U. Durand resta dans celte Ile jusqu'en 1807, et s'y occupa d'une nouvelle édition duBeeucil des ordonnances colonia- Ut, ou Code de la Mariiiiitfue. Le 1" volume parut en 1807 ù Saint-Pierre Uartiniqne, et les notes et manuscrits tirés des ar- chives coloniales par Tauteur. fourniront sans doute matière à un second vnlume. En 1814, M. Duraod publiu un ouvrage ayant pour titre : Euai sur V adminittra- tion intérieure des colonie». Grand ami d& l'unité du pouvoir cl de sa concenlratioa dans les mê- mes m:(ins. l'auteur cherche ù prouver que le partage de l'auto- rité entre l'intendant et le gouver- neur d'une colonie fait naître du

âSS

DUH

graves inconvénicns, et qu'il fuut que le goaverneur seul soil in- vesti de la toute-puissance. M. Durand a été rtMidu parle {;ouver- QCirieut royal aux lonctionsi de secrétaire-général de la préfecture de la Martinique.

DL'RAND (Jeâs-Jacques), mai- re de Montpellier, enibraa«a les principes de la révolution avec sagesse y et voulut réprimer les excès des ullra-révolutionnaires. 11 lut dénoncé à la convention le 9 juillet 17939 comme lié au parti de ia Gironde et opposant à la journée du 3i mai. Cambacérés, son ami„le défendit avec courage et succès contre cette première attaque; mais Tannée suivante, M. Durand ayant abandonné ses fonctions de maire, fut encore dé- noncé à la tribune parle fougueux député YouUand, et bientôt tra« duit devant le tribunal révolu- tionnaire, quile condamnaàmort le la février 1794) comme ayant participé aux manœuvres des fé- déralistes du Midi. 11 subit cette injuiite sentence le même jour.

DUKAND^FAJON (le ba^ov), président du tribunal de commer- ce de Monlpellier, fut élu par le département de rilérault député à la cbambre de 181 5. 11 parut à la tribune pour réclamer, au nom de son département, contre l'iné- gale répartition de reiupruut des cent millions. 11 vota constam- ment dans cette assemblée a- vec une minorité faible par le nombre, mais recommanduble par ses efiforls pour oppo>er qnebpje frein aux réactions de Tépoqne, et aux tentativ-es rétrogrades dos lé- gislateurs introambies. Le :> sep- tembre 118 i(i mit un terme aux opé-

DUll

rations de cette chambre. Af.Du- rand'Fajon fut créé buron par le roi la mente année, et nommé de nouveau, par le départemenl do THérault, membre de la chambre des députés. Il a voté depuU avec la majorité.

DUAANDË (Jean-F&ahçois), médecin estimé, de Dijon, et membre de l'académie de cotte ville, s'est rendu recummandable par ses connaissances en chimie et en botanique, et parles ouvra- ges qu'il a publiés sur ces aiatîè-* res. Il ouvrit un cours de bolani'^ que \ Dijon, en 1774» ^^ discours qu'il prononça ik celte occasion se trouve imprimé dans le Journal de physique, même année. 11 pu- blia, en 1 78 1 , des Notions éiémen- taires de botanique, 1 vol. in-8% a- vec une grande carte synoptique pour développer un nouveau sys* tème qull avait adopté avec Des- moultns et Commerson, savans botanistes. Il en fit de nouveau Tapplication dans sa Flore de Bourgogne, a vDl. in-8*, ]>ubliée à Dijon en 1782. Dnrande travailla ensuite de concert a vecGuiton de Morveau et Maret, aux Elèmens de chimie rédigés dans un nouvel ordre, 1778, in-8". Il a encoie donné : Mémoire sur la coraline ar- ticulée des boutiques, 1785; Sur les plantes astringentes indigènes; Nouveau moyen de mullipUer le» arbres étrangers, Dijon, i y ^^; Mé- moire sur le champignon ridé et sur les autres plantes de la même fa- mille, l'^H'j; Mémoire sur l'abus de l'ensecelissement des morts , Strasbourg, 1789, U\-i^';Oùser ca- tions sur Cejfivacité du mélange d'èthcr sulfurique et d^ huile volati- le de tèrélnnthe dans Us coliques

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Jiépatiques^ produites par des pier- res biliaires y 179O5 in-S". Il a aus- si donné les moyens dVxtraire de l*huile du grand chardon ou ono- pordùn, Durande mourut le 25 janTÎer 17q4-

DURANDE (Claude-Auguste, €HEvalieb), à Dijon, fils du précédent, suivit les traces de son père, et exerça avec succès la mé- decine dans sa ville natale. Il ren- dit surtout d'éminens services à Tépoque une maladie terrible, et de la nature la plus contagieu- se, s'était déclarée au grand hôpi- tal de Dijon. On y avait entassé les prisonniers russes faits à la bataille d'Austerlitz:ces malheu- reux périssaient par centaines, et personne n'osait plus appro- cher du séjour de l'infection et de la mort. M. Durande affronta le danger, donna des soins aux ma- lades , et parvint à arrêter ce mal si menaçant pour tous les ha- bitans de Dijon. Nommé maire de celte ville par l'empereur, en 1 806, il se livra avec ardeur à ses fonctions administratives. En oc- tobre 18 15, il adressa A l'impcra- trice Marie-Louise ses hommages dans les termes suivans : « Aucun

Français n'a pu lire sans émotion «les paroles adressées par votre

majesté au sénat. L'expression *de votre bien#îllanle sollicitu- 4 de pour le grand peuple que » vous avez adopté, vous garantîj M à jamais le dévouement qu'il /> porte à son auguste souvcrai- »ne. » Il offrit la même année, au nom du corps municipal, dix ca- valiers armés et équipés à Napo- léon, et lui dil:« Des événemens » imprévus ont contrarié vos gran-

des vues politiques; mais, sire.

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»nos coeurs et nos fortunes sont k » vous. Notre jeunesse est prôte à »se réunir sous vos drapeaux toii« » jours victorieux, et nous nous » plaisons à croire que le» enoe- » mis de ce vaste empire, créé par » votre génie sublime, et affermi »par vos hautes conceptions, ne j> tarderont pas à connaîti-e que »des actidens imprévus ne font «que développer avec plus de for- Ace l'énergie nationale, lorsqu'el- »le est dirigée et conduite par un »héros. 0 Le 19 avril 18149 il eut aussi l'honneur de complimenter Monsieur frère du roi, en ces ter- mes : (( Il y a long-temps que les i) Dijonnais rappellent de tous » leurs vœux le doux empire des » lis. Quel bonheur, après vingts ))cinq années de tourmens, de «souffrances, de retrouver enfin »le repos sous l'autorité pater- »nelle de cette antique et augus- »te dynastie à qui la France a dfi ))tant de siècles de gloire et de » prospérité! » Au retour de Napo- léon de nie d'Elbe, M. Durande fit des efforts pour résister ilu ré- tablissement de son autorité y quitta la mairie de Dijon, se ren- dit A Paris, et fut signalé dans le Moniteur comme mauvais maire, A la seconde rentrée du roi, il eut rhonneur d'adresser à ce prin- ce de nouvelles félicitations, et retourna à Dijon reprendre ses fonctions de maire, qu'il quitta en 1817. Le roi a créé l\l. Durande chevalier de Tordre de Saint-Mi- chel.

DURANDI (Jacques), savant piémontais oX membre de l'aca- démie des sciences de Turin, se livra dans sa jeunesse à la poésie, et composa en italien quelques

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tragédies qui ne sont point rcs> tées an ihéûtrc. 11 est un des col- laborateurs de la Biografia dei Piemontesi illustri. On a de lui un ouvrage eslinié^ traitant A^% Con- naissances des anciens dans l'inté- rieur de l' Afrique, comparées avec celles des modernes, i vul. in-8^. Maissesprincipauxtravauxonteu pour objet des recherches histo- riques et géographiques sur le Pié- monl,etses divers mémoires sur ces matières forment 5 vol. in-4''* La clas^ed'histoireet de littérature anciennes de Tinstitut de France, dans son rapport du ao février 1808, en rendit le compte sui- vant:» L'auteur de ces écrits n'a »pas seulement appliqué les an- «ciennes mesures ù d'excellentes »t)pérations topographiques; il a «encore mis à contribution, pour «^nieux traiter son sujet, tous les » auteurs anciens, lesinscriptions,

les médailles, et V Histoire du nmojen âge. Ses écrits, dans les- «quels on désirerait un peu plus » d'ordre, sont remplis de recher-

ches curieuses et de découvertes «Intéressantes. Il y fait briller »tour ù tour Térudition dt* Tan- «tiquaire, la critique du philolo- nguc et la sagacité du géogra- »phe. » Voici les titres des autres ouvrages principaux de Durandi : DelCantica condizione del VercelU' se e dell'antico borgo di Santià, Turin, i^GG, in-4". Saggio sulla Storia degli antichi popoli d'I- talia, ibid., ijOp, in-4". Dette antiche città di Pedona, Caburro, Germanicia , deW Àugusta de* Vaggienni, 1769, in-8". Il Pi^- monte cispadano antico , 1 ;;74 > în-4*.

DURANT DE MARËUIL (Jo-

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SEPHÀLGXANDBB-JAGQrBS, BÂBOU]»

ù Paris le lo n:)veiiibre itOq» d'un père qui occupait une place lucrative.dans les fer mes- gêné ra- ies. Après avoir fait de bonnes études, il se voua à la diplomatie; obtint, en 1794» une place de se- crétaire de légation en Danemark, auprès de Groi^velle, alors ambas- sadeur de la république française à la cour de Copenhague. Rap- pelé i\ Paris, M. Durait parvint à être chef de division au ministère des affaires étrangères, et eut le bonheur d'intéresser particulière- ment à sa fortune le ministre, depuisprince de Talleyrand. Char- gé par lui d'importantes fonc- tions, M. Durant fut successive- ment employé pendant le règne impérial, comme ministre pléni- potentiaire aux cours de Dresde» de Stuttgard et de Naples. En cette dernière ville, il eut , le i**^ janvier 181a, une dispute diplo- matique pour la préséance avec le prince Dolgorouski , mimstre de Russie. Cette querelle se termi- na par un duel. Les deux minis- tres .se battirent â l'épée, événe- ment presque inouî dans les fas- tes de la diplomatie. A la Térité il ne s'ensuivit point de mort d'homme; le prince fut rappe- lé par sa cour, et M. Durant continua ses fcwactioDs auprès de roi de Naples. Cette aventure fit quelque sensation en Europe, tomme un des premiers indices d\\ refroidissement qui se mani- festait déjà entre les cours de Pè- tersbourg et des Tuileries, et l'on prévit dès lors la guerre, qui en effet ne tarda pas à éclater. M. Durant quitta INaples lorsque le roi Murât entra dans la coalitioo

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forjwéo contre la France. Pen- dant son voyance , il tomba entre les mains de brigand.^ qni le dé- puiiillèi^ent entièrement sur la routt* do Home, et lui enlevèrent une somme considèruble en ar- fCenl. Revenu à Paris au commen- cement de i8i.^, lors des revers de Napoléon, le gouvernement provisoire qui s*étuhlit alors, et dont Tancien protecteur de M. Durant était le cher, le iion)ina commissaire extraordinaire au dé- partement des alTiiires étrange* rcH, place qui équivalait i\ un mi- ni>tère, mais qu*il remit bieulAt entre les mains de celui qui la lui avait confiée, et qui venait de s*acquérirlui-m^me tant ded^oits à la direction îles relations étran- gères. M. Durant lut bientôt dé- dommagé de la perte de cette place « et appelé par le rtd au conseil-tlV lut, eu service extraor- dinaire. Pendant les f0nt jours, nommé i\ la représentation natio- nale par le département de la Marne, il pos>é<lait des pro- priétés consiilér ibles, iM, Durant rédigea, au nom de la seconde chambre, une ti^lresse éloquente à Naptdéon, Resté conseilter-d*é* tat après le second retour du roi, et n<nniné en i8do ambassade^jr de France auprès du roi des Pays- Bas » en remplacement du n)ar~ quis de Laioiir-du-Wu , iM. Du- rant remplit encore (iHaa) dNino manière honorable ses t^u^ctions dipbtmatique.H. Au m >iu>lesnou)« breux compatriotes do Tamlias- sadeur de Frauce.(|ue leur>aflai- re<« appellent .^i souvent dans ee pay^i limitrophe, et intime les mal* heureux bannis « condanniés par kur mauvaise fortune i\ y vivre^

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n*ont point A se plaindre des pro- cédés de M. Durantf et sont bien loin de regretter son prédéoe»- senr.

DURANTON, À Massidon (Cuienne), en 1756, était avocat A Bordeaux au commencement de la révolution, et jouissait de Tosti- me générale de ses ooncitoyens. È\u par eux procureur-syndio du département de la Gironde en 1791 , il tut peu de temps après nommé nar Louis XVI au minis- tère de la justice, A la place de Duport du Tertre. La cour négo- ciait alors en secret avec quelques députés de la Gironde, et 00 fu- rent eux qui indiquèrent au roi M. Duranton, comme un hommb digne de sa confiance. Il se con- duisit en elTet avec nue grande mvMiération pendant son ministè- re,ety lufconservépatle roi après le renvoiifeses collègues Roland, Servan et ClavIère.Le i mai i^ga» il dénoo^a Marat conune prêchant rauarchiedans son journal, et ùi saisir ses presses. Le 5 juillet U donna sa démission, et se retira dans le sein de »a famille, il espéra vainement so dérober aux poursuites de ses ennemis, en vi- vant dans la plus profonde obscu* rite. Arrêté d'abomi comme sus- pect, il fut bientôt livré à la com- mission révolutionnaire qui en- sanglanta Bordeaux ù celle épo- que, et il périt sur Téchaf^ind le uo décembre 1795^ M. Duranton était d'un caractère grave. et ré- servé. Il est jugé sévèrement dans les yiémoires du temps {t^oyeZ' PncmioMME, M*** Roi«and, etc.), traité d'homme lourd, \ain et pa< reshcux, parleur timide et borné;< mais on peut douter de Téquité

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<riiii jugement «husj^î rigoureux. 11 «^stprésuiiiahie, an moins, que Ie> hahitans de Bordeaux, de tout temps renommés pour des quali- tés contraire^ aux défauts repro- ché» ilk M. Duranton, rv'auraient pas , à une époque les élections étaient parfaitement libres, choi- si pour la place alors importante de procureur-ftjndic de leur dé- partement « un homme dépourvu de tout mérite.

DURAS ( Am kdée - Baet AGN e- MalodeDuafoit, di'Cdb), pair de France, maréchal- de-camp , et un des premiers gentiUhommes de la chambre du roi. Lorsqu'il entra en fonctions auprès de Louis XVI, en cette dernière qualité, au commencement de la révolu- tion, il montra dans des circons- tances périlleuses du courage et un giand dévouement ù son maî- tre. Quelques jours avant le ao juin i7;v-i« le roi voulant faire un Toyage à Saint Cloud , fut retenu ù in sortie des Tuileries par le peuple, dont la défiance envers le prince, et Tanimosité contre les courtisans, étaient parvenues au dernier degré Texaltation. Le duc de Duras resta constamment attaché k la portière de la voiture royale, en butte à toutes les fu- reurs de lu multitude. Il faillit i-tre égorgé, et le roi même eut beaucoup de peine ù le tirer des mains des furieux et à calmer Tir- ritation populaire. M. de Duras émjgra quelque temps après cet événement, et, s'étant rendu en Italie, reprit son service de .cour auprès de Louis XVlIi à Vérone. Mais, fatigué sans doute de la vie errante et agitée des Français du dehors, peut-être même des ca-

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baies d*une cour qui, dans la di* men**ioQ réduite, offrait encore un champ fertile en intrîgueji {voy. La Vai-gvyov, et Touvrage, *i gros vol, in -8*, publié par ce duc sur sa disgrâce et sa sortie du ministère à Mittau), Ai. de Duras sollicita la permissiGO de rentrer dans sa patrie, et obtiot en 1800 du gouvernement con- suloire, sa radiation déGnilive de la liste des émigrés. Il vécut depuis tranquille soua la pro- tection particulière du gouver- nement impérial, sans postu- ler de place et sans augmenter le nombre des seigneurs rentrés » qui se pres»aient alors en foule dans les antichambres des minis- tres ou des grands du jour. Après la première abdication de Napo- léon , le duc de Duras se hâta d'al- ler ù Londres au-devant du roi, fut nommé pair de France le 4 juin 18149 et maréch.'i!-de-camp le 24 novembre de la même an- née. 1 1 suivit le roi àGand, et revint avec ce pr>nce. Il jouit toujours, à ce qu'on assure, d*nn grand crédit, sans qu'on ait cependant ouï dire jusqu'ici qu'il ait usé de son influence pour satisfaire à des passions haineuses, ou serTÎr des intérêts et des rcssentimens par- ticuliers. La duchesse de Duras son épouse, fille du comte de Kers.'iint, p^side une société de bienfaisance, et fait partie de la société d'enseignement élémen- taire.

DURBACII ( AsHE - Louise ) , plus connue sous le nom de M"* Karschin, Allemande , fille d'un brasseur, née dans un petit vîlla« ge de la Silésie, jnontra de bon- ne heure un véritable talent pour

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la poésie. Son éducation avait été négligée; elle garda h* s troupeaux dans son enfance* et devînt, trèi- jeuiiey la femme d'un tisse rand a- vare et brutal qui In rendit long- temps malheureuse. Du divorce, qu'il lui proposa, lui fit enfin re- couvrer sa liberté, main lu plon- gea dans la misère -Klic espéra en sortir en épou.'^uni un toilleur nommé Rarscnîn : cvlui-ci ne la maltraitait point; mais, ivrogne et dissipateur, il dépensait tout ce qu'elle commençait à gagner par la publication de ses vers. En- fin, un baron de Kelwitz la con- diiisità Berlin, <.'t la produisit dans la haute société» elle excita un enthousiasme général. Le roi Fré- déric II voulut la voir; et ce prin- ce économeyquifd'aillenrsyne pro- tégeait que faiblement la littéra- ture allemande, accorda cepen- dant , quoique avec parcimonie , quelques secours pécuniaires ik M**Karschin« La vente de ses oeu- vres la mit enfin û Tabri du be- soin. Elle mourut à Berlin, le ii octobre 1791. Sa fille publia un volume de ses oeuvres posthqmcs; et M. Gleim , célèbre poète alle- mand, généralement estimé par son caractère , et auprès duquel M*** Karschin avait passé plu sieurs années qu'elle regardait comme les plus heureuses de sa vie , fit uo choix parmi les nombreux ou- vrages de son amie, et le publia sous le titre d* Œuvres choisies^ Poeta nascUuTf non fit : personne ne le prouve mieux que M" Kars* chin. Douée d'un génie originaK d'une imagination brillante, et surtout d'une profonde sensibili- té, elle produisit avec une facili- té singulière des poésies quelque-

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fois étincelantes de beautés. Il est i^ regretter que sa première éduca- tion, et les circonstances pénibles (:lle s'est long-temps trotiv^e^ se soient opposées à l'entier dé- veloppement des dons précieux que tui fit la nature. Abusant sou» vent de sa facilité, et se livrant san^ fin à une verve surabondant te, elle n'en sut point régler la fougue. Ses ouvrages, d'ailleurs trop multipliés, empreints de U précipitation avec laquelle plu- sieurs^ furent composés , man- quent «de régularité dans leur plan, de correction et de goût dans leur exécution.

DURBACH ( FtAHçois - JiAir- Pnéoéftio), ù Longueville-les- Saint-Avold, en Lorraine, le i5 avril 17Q5. Possesseur de grandes propriétés dans le département de la Moselle, il fut, en 179^9 élu par ses concitoyens menabre du directoire de ce département, et il y remplit les fonctions de pro- cureur-général-syndic. Ardent et sincère ami de la liberté, il s*op- posn ovec courage aux fureurs d'une multitude souvent égarée, et excitée au crime par des traî- tres soudoyés. AI. Durbach pro- testa hautement, avec tous ses collègues, contre. les événemens scandaleux de la )ournée du ao juin 1792' Cette protestation lui valu^ une condamnation à mort Tannée suivante; mais il fut plus heureux que ses collègues, qui périrent sur Téchnfaud : il vint & bout de se soustraire à l'exécu- tion d'une sentence aussi inique que cruelle. Membre du corps« législatif après U 18 brumaire, il en sortit en 1808, et y rentra par une nouvelle électiob la môme

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armer. Il rai<ait encore partie rie ce corps 011 i8i4«el prit raii^ par- mi le» hommes coiirugeiix qui op- pQ#èrf nt de lu réïiislance uiix me- sures arbitraires, el demandèrent la ce*^sntiun d'une f^nerre deve- nue désastreuse. Fidèle àse» prin- eipes, <*t suivant constamment la lig;ne qu'il s'était tracée, M. Dur* iiach combattit aveceourage pour la rau«e de la liberté et les inté- rêts nalifinnux, pendant tout le l'onrs des loncticms lépslatives ipii lui turent successivement confiées. Le 27 juin 181.^, il fit une motion d'ordre pour que le roi ÏCii supplié de faire compléter les lois sur l'i liiierté de la presse. Le Tki suivant « il donna les plus (i:rands développemens à sa mo- tion sur cette liberté, et ia dcman' dn illimitte^ saufla répression de la «-alomnie; il cita, à l'appui de ses opinions, les hommes d'état et les écrivains les plus disting;ués. Il attaqua, avec autant d*énergie que d'éloquence , les règlemens du 5 février 1810 sur l'imprime- rie et la librairie, et ût mention d*un fait qui lui était personnel , la saisie d'une brochure portant son nom, et publiée sous ce titre: Des vMlables inttWts de ia mai- fon de Bourlton^ 1 S i/|, in-S". Le 1 5 octobre, M. Du rhach demanda le dépôt, sur le bureau, des pièces relatives ù la dénonciation portée contre le ministre de la guerre, comte Duptmt. pour le marché des vivres. « Quoi! déj de teU »abus^«s'écria-t-il, sous un roi vqui veut se consacrer au bon- «heur de son peuple! Ce man »a-t-il été conclu dans l'intérêt de la chose publique t^ II e«t pér- it mis d'en douter, lorsque Ton a

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» pris connaissance des tortaoiî- Htés qui raccompagnent. Diirbach soutint ensuite « à l'oc- casion du deuiîèinc rapport de M.Kaynouard, sur lu presse^que la chambre avait le droîl de re- venir sur une loi adoptée, lors- que la chambre des pairs y afait ajouté des amcndemensqui pou- vaient en changer Tespril. « La » mfûudre déviation He^ vrais prio- «cipes, dit il, peut avoir la pins » funeste con^^équence, et vous ne M sauriez être trop jaloux de con- » server Ifs droits qui tous sont » attribués par la charte consti- «tulionnelle. « Le aS, dan<( la dis- cussion relative ^ une restitution de biens ani émigrés , Il attaqua les expressions du discours du ministre- d'état comte Ferrand. Toute la France, dit -il, a re-

connu, dans la funeste doctrine

qui y est établie, le désir d'ou- » vrir une p(»rte secrète sur le vas- »te terrain des domaines iiatio- »> uauz. Déjù Teffet a été ressenti «jusqu'aux extrémités du ruyau-

nie, toutes les transactions

civiles ont été tellement paraly-

sces à la fois, que le trésor royal

s'en est déjà aperçu à son détri-

ment. 1 M. Durbach trouva ce projet contraire aux lois fonda- meiilales de l'état et à la parole sacrée du monarque , injuste en son application et funeste en ses coihiéquenres. Il proposa de sub- stituer à ce projet la création d*un fimds de rente sur l*état, pour é- tre rép:irli entre les émigrés avec ou sansenfans. M. Durbach voya- geait en Allemagne pour ses af- faires particulières , quand Na- poléon débarqua en Prorence. É- iuy «u nooisdemai iSiS^membro

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de la chambre des représentani pur le département de lu Moselle, hotï courage et non tèle ne Taban- donnèreut point au milieu den nouveaux dangers dont la Franco citait menacée. Il ne rendit aveo son collègue, Fluugcrgues, au palttls de TElysée , quliabitait Napoléon aprè» la bataille de Waterloo ; et Ton assure que les conseils de ces deux députés contribuèrent beaucoup à déci- der ce prince i\ une seconde ab- dication. Le aa juin, M. Durbuch lit une véhi'menle sorlie*contre rAngleterre, qu*il qualifia d*éler- nelle ennemie de la France. In- terrompu par quelques murmures, « Nous verrons bientôt, dit-ll en »quittantlatrlbune,si cesmonar- oquesétrangerssontdebonneibi.» Le ^o du mAme mois, Il prononça ('UC(»re ù la tribune unevébémen- Ic philippique contre des person- nes 'minentes en dignités : la cbaiiiltre eu ordonna Tlmpresslon, <•( la distribution \\ Turmée. Le 5 juillet, il demanda que des com« uiissuircti, nonunés ])ar la cham- bre, suivissent l'armée. 11 fit en- huitu une motiim tendante i\ l'a- bolition de toutes les quati/lca- tions féodales. Frappé par J'or- donnance du 2/| juillet i8i5, il se plaignit amèrement d*étre piir- sur celte li»te de proscription, « Si IcH opinions que j'ai matil- » lestées dauM ma carrière polit!- u(pie ont pu déplaire, cVst un » malheur, écrivit-il au ministre ••rédacteur de celte liste: mais, j>l(»in tVy trouver la marche â\\n ••cooNpirateur, on a d(\ y recon- 1 naître toujours le caractère d*im «•citoyen franc et loyal, étranger «à tout c«prit de parti CAmmo à

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» toute ambition; dont Tunique » désir a été dc'voir la Fronce, o- t/près vingt-cinq ans de sacriflcei »et do nnilbeurs, jouir enfin d*u- » ne constitution qui assurât la lU uberté, le repos, le bonheur de la t) nation, et garantit au trAne toute »la force et Téclat qu'il doit avoir »pour le bleu mAme du peuple.» Les réclamations de M. Durbach furent vaines. Après Atre resté quelque temps sous la surveil- lance de la police , Il fut obligé de sortir de France; se retiro d'a- bord en Belgique, puis i\ TœplitK, en DohAme.JI lui fut enfin permis de rentrer dans sa patrie, en ver- tu d'une ordonnance royale; et il vit, depuis cette époque, é- loigné des fondions publiques , mais occupé encore, dans ses ter* rcs, d'objets d'utilité générale.

DllRDKNT (Jran-R.), homme de lettres, auteur d'im grand nom- bre d'ouvrogcs, naquit à Paris en 1755. Il montra d'abord quelque gor^t pour la peinture. Grand ad- mirateur de David, il obtint d'û- tre repu un nombre de ses élèves^ et fit un voyage i\ Home pour se perfectionner dans cet art: mais, abandonnant bientôt une carrière 01^ sesialenslui promettaient peu de succès, il se consacra tout en- tier agx belles lettres. On u de lui î heautéadtt l* tlhloivefi(recqu0t I H I u, in- 1 a. BfuulôH iU l'Hhtaire des Esptif^nflSt 1814, liM9. Beau-» h ji fti.' l'Histoira fh Portuffal» i ft 1 6, in- l'i. DeauttKH de l'Hintoire Turt/niâ,iï^Ui^ in lu. Beautés de l' Histoire des (rois royaumes du Nord ( Suède, Danemark et Nor- vège], 1B16, in-ia. On a remar- qué, aveo raison, le ridicule de ces titres de beautés, donné» A des

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ri'îcils qui rclractînl en grande par- tie \v6 criiiicsi les plus alrores. Diirdent, iiidfr))cn(Ianinient «Je ses Beautés f a encore piiLilié le.*< ou- vni^eg buiv.'ins : Atmterlitz , ou l* Europe prênerràc des Barbares, ptieiiie lii^t.»riqiic en 2 chiinls, iSo(), in - 8". Les Orphelins de ïferdt'tnhfrg , pîir Ci. Lewis, tra- duit de rtjn<;)ais, 1810, .) vol. in- 19.. Ce Tombeau mystérieux, ou les Fu mi lies de ilénarez et d* Alman- Jrt, iSio, 2 v<d. in-i'2. Sésostris père et époux, ]^o'virn: pour t<i nais- sance de S. 31. le roi de Rome 9 1811, in-Jj'. Adriana,ou les Pas^ sions d'une Italienne, 1812, 5 vol. in- 1 2. Narrations françaises, 1 8 1 a, in- 12. Galerie des Peintres fran^ fais, et Salon de 1812, in-8\ A lis- belle et Rosemond,ou les Châtelai- nes de Grentem^snil,iSio^ 5 vol. in- 12. Cintf Sourelles,'x vol. in- 12. Campagne de Moscou en 1812, i8i.|. in-H". Epoques et Faits mé- morables de r Histoire de France, 1 ** I .'|, in- j 2. bataille de Léipsiek, depuis le i.\ jusquau 19 octobre 181.1, ou Récit des événcmens mé- morables qui ont eu lieu dans cette ville , iriïi\i}h de rnn<;lais, i8i/|, in-8". L' Ecole française en 1 8 1 /| , ou Examen critique des ourrages de peinture, 18 1 '1, in-8". Cent dix Jours du rèfi;ne de Louis X^III, 181 5, in-S*. Epoques et Faits mé- morables de l' Histoire d' Angleter- re, depuis A Ifred'fcGrand Jusqu'à nos jours, 1 8 1 5 , in - 12. Histoire critique du Sénat - Conservateur, iSi5, in-S". Epoques et Faits mé- morables de C Histoire de Russie, 181 5, in- 12. Ode sur les Evé- nemens du mois de mai 1816, in - 8". Histoire de Louis Xl^l, suicic d'un Appendice contenant la

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liste alphabétique de tous les régici- des, i\^cc de courtes notices sur In plupnrl d'entre eux, 1817, în- 8". On a au^sî remarqué la frap- pante opposition de principes et d^opinions qui règne entre les pre- miers et les derniers ourrages de cet auteur. Apres avoir prodigué à Napoléon tout ce que Tadulalion la plus exagérée peut in venter d'é- loges {y oyez le poème d'Atuter- litz, Sésostris époux et père,eXcJ)j il réforme lui-même ses propres jugcmensy mais sans renoncer à la maiiie de juger onc«)re. Des hommes qui n*ontété les flatteurs d*au^nne puissance sont traités par Durdent, dans ses écrits publiés depuis i8i4« avec une partialité que le public jugera à son tour, i^ moins qu*un profond oubli, auxiliaire d'une profonde obscurité, ne se charge seul d^eo faire justice. Durdent est inort le 2.^1 juin 1819.

DURëa'U- DE-LA MALLE

(.TEATC-BAPTISTE-JoSEPB-RESi),

le 21 novembre 17^34 à Saint-Do- mingue. Son grandpcre avait été nommé gouverneur de celle île, en récompense des services mili- taires qu*il avait rendus pendant In gjierre de la succession. Le jeune Dureau, resté orphelin, fut envoyé à Tûge de cinq ans en France*, et placé à sept au collège du Plessis, il se signala par des succès précoces, ftlaitre, dés sa plus tendre jeunesse^dc la fortune considérable que lui avaient lais- sée ses pères, il ne la dissipa point : moins prodigue encore de son temps, il l'employa tout entier ù développer, par un travail assi- du, les dons que lui avait faits la nature , et à perfectionner des étu-

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d^& qqî devinrent pour lui la source de la gloire. L'étude com- parée àe$ laogue» de PËurope s^ryîi encore à ranimer »on goAt pour l«9 langues ancienne$i. Des rapports intiipess'établirenl bien- tôt, entre Diireau- de - Lamalle et les littérateurs les plus dtstin- * gués de cette époque. Sa maison deTÎnt le rendez-vous des d'Alem- berty La Harpe,Thomas, Marmon- tel^ Cbampfort, Delille, etc. Une amitié constante le li« surtout a- vee rélégant traducteur des Géor* giques, auquel ildevinttrès-utîle, par une critique éclairée et par rexplicatiou du vrai stns de âw vers passages de Virgile. M. Du-^ reau-de*Lamalle résolut d*enri> cbir À son tour la littérature fran- çaise 9 en reproduisant dans sa langue quelques chefs > d'ceuvre de Tantiquité. Il préluda à do plus grands travaux par la traduction de plusieurs Odes d'Horace, de deux chants de V AchiUéide de Sta- ce^ et commença celle du poëme àa Argonautes ou la Toison d'or, de Valerius-Flaccus , que son fils adepuis achevée. Il publia aussi, en 1776, une traduction du Traité des biçnfaHs, de Séncque^ 1 vol. in-12, qui eut du succès, mais quelui-m^me dans TAge mura }ugé plussévèrementquc person- ne. Se vouant .ensuite au genre grave de Thistoire, et encouragé par les plus honorables suffrages, il entreprit avec ardeur une tâche aussi difficileque glorieuse à rem- plir, entreprise tentée avant lui par des hommes d'un talent dis- tingué, mais qui étaient restés bien loin d'un butque M. Dureau- de-Lamalle eut le noble espoir d'atteindre. Après seize années de

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travauK et de veilles, il publia, en 1790, la première édition de sa traduction de Tacite, dont J. J. liotisseau et d'Alembert n'avr.ient traduit que des fra«^mens. Les traductions complèttis de d'Ablan- ccurt et du père Dotteville, pâles copiâtes du peintre énergique de Tibère et de Néron, laissaient sans doute beanc<>up ù désirer. Le nou- veau traducteur s'attacha parti- culièrement à rendre avec l'éner- gique précision d(' son modèle sa pensée tout entière. Il chercha k faire passer dans notre langue certaines tournures de phrases, et à imiter le style même de l'histo- rieu latin. Ces elTorts furent -ils toujours hetireux ? Tacite ne res- te-t-ll pas toujours à traduire? C'est ce que nous n'osons point décider. On a trouvé quelque obscurité et quelque embarras dans la diction de M. Dureau-de- Lamalle : des formes inusitées é- tonnent quelquefois -par leur har- diesse plus qu'elles ne satisfont le lecteur, tant il est difficile de faire passer de l'idiome latin dans le nôtre, la désespérante concision d'un écrivain qui en peu de mots exprime beaucoup^ et donne en- core plus à penser. Quelque pbs- curité était tolérée par les an- ciens; la fatigue de raéditer un auteur, de remplir eux-mêmes des lacune:» qu'il laissait souvent avec intention, d'étendre ou d'a- chever une pensée indiquée, et surtout de tirer eux-mêmes des faits les conclusions convenable!!, cette fatigue ne les rebutait pas. Le lecteur français exige la plus, grande clarté; toute gêne dans la simple construction d'une phrase le choque; la précision obtenue

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rrcits qui rclraconl en gnimle par- tie 1rs iTimcs les plus atroix*s. Diirdeiil, iiidôpenduinnieiU de ses Beautés ., a encore jMiLiiii; leK oii^ vriifçes ïsuivaiis : Aimterlitz , ou C Europe pnwTrrc des Barbares, poème lii**t.»i*iqtic eu 'a chants, iStW), in - 8\ Les Orphelins de Jf'crdemherg , par G. Leivi!«, tra- duit de l'anglais, 1810, /| vol. in- i'^. Le Tombeau mystérieux, ou les Familles de Hènarez et d* Alman- rrt, 1810, a vol. in-iîi. Sésostris père et époux, poùma pour I.1 nais- sance de S. lM. le roi de Rome, 1811, in-^'. Adriana^ou les Pas^ sious d'une Italienne, 181 a. 5 vol. in- 1 ^.Narrations françaises, 1 8 1 a, in- 12. Galerie des Peintres fran- fais, et Salon de 1812, in-8''. A Us- belle et Rosemond,ou les Châtelain nés de Grentem^snil, iSiZ^ 3 vol. in- 12. Cinff Nourelles,'! vol. in- 1 2. Campapte de Moscou en 1812, i8i/|, in-8". l'ipoques et Faits mé- morables de l'Histoire de France, 1 H I /j, in- 1 2. Bataille de Léipsick, depuis le i:\ jusquau 19 octobre 181 5, ûu Récit des événcmens mé- morables qui ont eu lieu dans cette ville, traduit de ran^i^lais, 181/19 in-8". L* Ecole française en 1814^ ou E,ramen critique des ourraf;es de peinture^ 181 '|, iu-8''. Cent dix Jours du règne de Louis X^III, 18 1 5, in-S°. Epoques et paits mé- morables de r Histoire d* Angleter- re, depuis A Ifred-fc'Grand jusqu'à nos jours, 1 8 1 5 , in - 12. Histoire critique du Sénat - Conservateur, 181 5, iu-S". F pnques et Faits mé- morables de l Histoire de Russie, 181 5, in- 12. Ode sur les Eve- nemcns du mois de mai 1816, in - 8". Histoire de Louis Xf^I, suipie d'un Appendice contenant la

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liste alphabétique de tous les régici" des, a\cc de courtes notices sur la plupart d*entre eux, 18 17* în- 8". On a aussi remarqué la frap- pante opposition de principes et d'opinions qui règne entre les pre- miers et les derniers oiiTrages de cet auteur. Après avoir prodigué A Napoléon tout ce que Padulalion la plus exagérée peut in venter d'é- loges {Ployez le poëine d'Auster- litz, Sésostris époux et père,etc,)j il réforme lui-même ses propres jugemens, mais sans renoncera la ma lue de juger encore. Des hommes qui n*ont été les flatteurs d*au^une puissance sont traités par Durdent, dans ses écrits publiés depuis 1814 « avec une partialité que le public jugera à son tour, â moins qu'un profond oubli, auxiliaire d*une profonde obscurité, ne se charge seul d'en faire justice. Durdent est mort le 2^ juin 181p.

DURëâ'U- DE-LA MALLE (Jean-Bàptiste-Joseph-Rex£), le 21 novembre ly^^n à Saint-Do- mingue. Son grand-père avait été nommé gouverneur de cette île, en récompense des services mili- taires qu'il avait rendus pendant la gjierre de la succession. Le jeune Dureau, resté orphelin, fut envoyé ù Vù^e de cinq ans en France; et placé à sept au collège du Plessis, il se signala par des succès précoces. Maître, dès sa plus tendre jeunesse, de la fortune considérable que lui avaient lais- sée ses pères, il ne la dissipa point : moins prodigue encore de son temps, il remploya tout entier à développer, par un travail assi- du, les dons que lui avait faits la nature, et à perfectionner des étu-

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de$ qui devinrent pour lui la source de la gloin*. L*étiide com- parée def laogucn de TEiirope servît encore A ranimr.r non goOi pour le» langiieH aiicîenne)^. De» rapporta intinfie:) s'établirent bien* lût. entre Diircau- de - Lamalle et le» littérateur» le» pin» di»tin- * gi|é» de cette époque. Sa maison devînt le rendex-yousde)» d*Aleni- bertf La Harpe,Thoma», Marmon- tel* Cbampfort, Dclille, etc. Une amitié cont^tante le li« surtout a- vec Télégant traducteur dr»Goor- gique»« auquel il d<'vint tr軫ntilt% par une critique édairée et par rexplication du vrai mm^ de di-r ter» pa»»nge9 de Virgile. M. Du-» reau'de-Lamalle résolut d'enri- chir à »on tour la littérature fran- çaise 9 en reproduisant dans »a langue quelque» cliefH- d*ceuvre de Tantiquilé. Il préluda a dt; plu» grand» travaux par la traduction de plusieurs Ode» d*Horace , de deux chantt^de VAchUléid^df S ta- re, et commença celle du poëme At^ Argonautes ou la Toison d'or, de y aierius' Flaccns , que son /il» adepuj» Bchevéf^ Il publia aussi, en 1776* une traduction du Traité des bienfnHê, de Sénèque^ 1 vol. In«ia« qui eut du succès, mai» que lui- m^me dan» TAge mûr a jugé plussévèrementquc person- ne. 8e vouant ensuite au genre grave de Thistoire , et encouragé par les plu» hononibles suiTniges, il entreprit avec ardeur une tâche aussi diffîcileque glorieuse à rem- plir, entreprise tentée avant lui par des hommes d*un talent dis- tingué, mais qui étaient restés bien loin d'un butqiie M. Dureau- de-Lamalle eut le noble espoir d'atteindre. Après seize années de

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travaux et de veille», il publia 9 en 17<|0, la première édition de sa traduction de Tacite, dont J. J. hon>*seau et d'Alrmbert iravr.ient traduit que des f'ra^men«*. Les traductions complètes de d*Ablan- c<Mjrt et du père Dotteville, pAlc» copi^t<?s du peintre énergique de Tibère etde Néronjaissaient sans doute beanC'Mip a désirer. Le nou- veau traducteur s'attacha parti- culièrement à rendre avec l'éner- gique précision de son modèle sa pensée tout entière. Il chercha à faire passer dans notre langue certaines tournures de phrases, et à imiter le htyle même de Thisto- rien latin. Ces elTorts furent -ils toujours heljreux ? Tacite ne res- te-t-il pas toujours à traduire? C'est ce que nous n'osons point décider. On a trouvé quelque obscurité et quelque embarras dans la diction de M. Dureau-de- Lamalle : des formes inusitées é- tonnent quelquefois .par leur har- diesse plus qu'elles ne satisfont le lecteur, tant il est dilTlcile de faire passer de Tidiome latin dans le nôtre, la désespérante concision d'un écrivain qui en peu de mots exprime beaucoup, et donne en- core plus à penser. Quelque çbs- curité était tolérée par les an- ciens; la fatigue de méditer un auteur, de remplir eux-mt^mes des lacuneii qu'il laissait souvent avec intention, d'étendre ou d'a- chever une pensée indiquée, et surtout de tirer eux-mêmes des faits le» conclusions convenable*', cette fatigue ne les rebutait pas. Le lecteur français exige la plus, grande clarté; toute gAne dans la simple construction d'une phrasir le choque; la précision obtenue

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par des «oiis-enteiiiliis ne lui sem- ble pas lin iiitTÎtr* et phi.- sa lan- gue prête à 1 :uiibij;iiiti*, plii5 il prr!enil f]iie I écrivain suHit' l'ê- vittr. l/iMivra[^e rie M. Diire.iii- de-Laiiialle. (pii parut an milieu de» plus violens uraf^es politiques et à répoqne la m >ins favorable aux iiivoljn^ations lilléraires* ex- cita cependant un \\ï' intérrl. Il fut jusIeiTient apprécié par des hommes dignes de le juger, et Von s\icrorluit généralement i\ reconnaître la grande supériorité de la traduction nouvelle sur toutes celles qui Ta valent précé- dée. Poursuivant noblement la Ciirrière dont il avait déjà franchi avec succès un vaste espace, M. ])ureau-de-Lamalie publia bien- tôt une nouvelle traduction de Sattuste, qui fit à son tour oublier Beaiizée, Dotteviilc, Tabbé Paul, et toutes les imitations qui avaient eu quelque célébrité jusqu'alors. Ln troi>ième historien de Tan- cicniie Komc restait à reproduire dans notre langue, pour complé- ter la gloire de M. L)iireaii-de-La- malle, et pour assurer à la litté- rature française la possfssion €»n- tière de ce qu'ont produit de plus parfait les Latins, dans le genre ils ont excellé. Avec une ju>tc confiance en la flexibilité de son talent, M. l>urt*au-de- Lamalle C(»mmeiica sa traduction de Tite^ Lice. Le style orné et pompeux de cet aiitrur, son élégance sou- tenue, rbarmoniense abondance de ses p»'Tiodes, 1rs harangues é- loqiirnles qu'il prête à ses héros, et enfin retendue même de Tou- vrage, tout rendait la tAche du traducteur bien di/Tlcile. La mort ?cule put Fempêcher de la termi-

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ner avec succès. Kllc TÎnt le frap- per au moment '^û il travail en- core achevé que la première dé- cade« Ie4 trois premiers livres de la tniisième, et les deux premiers de la quatrième. M. Nuël {^of, ce nom), littérateur distingué, et déjà connu par nombre d'ouvra- ges utiles, acheva la grande en- * treprise de la traduction du Tite~ Lire, qui parut accompagnée du texte latin , soigneusement revu, vol. in-8*, 1808. La même an- née parut aus>i une nouvelle édi- tion du Tacite avec le texte latin en regard, qui manquait à la pre- mière, le tout revu et corrigé par le fils de Tauteur (Fojr. ci-après) avec la plus grande exarlilude. M. Diireau était membre de Hns- litut depuis 1804. Il avait aussi été placé à la tête du conseil-gé- néral de son déparlement, cl nom- mé membre du conseil législatif en iHo«. Il mourut dans sa terre de L'mdres département de POr- ne, le 19 septembre 1807.

OUUË.Ali-DELAMALLE (A- DOLPRB- Jules- CB^Âit-ArGOSTB)» fils du précédent « A Pari<, en 1780. Après avoir fait de bonnes études, dirigées par son père 9 le jeune Dureaii seconda celui-ci dans ses utiles travaux. Il publia de plus un ouvrage intitulé : 00- graphie physique de la mer Noire^ de fintérienr de l'Afrique et de- Méditerranée, 1807, in-8', dans lequel il cherche à établir que les anciens avaient, de Pintérieurde rAfriqiic, une connaissance plus étendue que les modernes. M. Dn- reaii-de-Lamalle a su donner de Tintérêt à cette discussion , dont plusieurs écrivains étranger» se sont emparés, eo rendant juslic»

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au talent du premier investiga- teur. Cet auteur H^e.nt exercé dans la poésie. 11 a fait un poëiiie dan» le genre dei^criptif. Les Pyrénées, « précédé d'un Voyage à Viguema- le, el d'une Description de la val" lie itAzun, de Çauterets et de Liée- tour, i8u8) in-8". Mnh hon prin- cipiil ouvrage est une traduction du Poëme des Argonautes, ou de la Toison d'or , de Falerius FlaC" eus, en vers françai:» , 3 vol. in- 8*, Paris, i8io. (^etle traduction avait été connnencée de concert avec son père ; le fils Ta achevée et g^0f(^ie de notes érudilcs. C'est dans ces notes que réside le prin- cipal mérite des poésies de M, Dureau , dont la ver>iricalion est à la fois pénible et prétentieuse. Il sV'st essayé aussi /ur le Dante, et a traduit l'épisode de Françoise de Riniini 9 de nuinière à ne pan faire dé-^irer qu'il étende son ira- Tail à l'ouvrage entier de ce grand ^oéti^. M. Dureau-de-Lamalle est membre de Tacadémie des ins- criptions et belles-lettres.

DUEËPAlKt: (Tàbdivbt-Gitll- LiCME-FfiÂUÇoi», chevalier), ma- réchal-de-camp et lieutenant des gardes-du-corps par noniinalioa de 18149 le 7 février 17^7. 11 était garde -du -corps de Louis XVI au commencenieut de la ré- Tolution. En faction devant la porte de l'appartement de la rei- ne, dans la nuit du 5 au H octo- bre, il en défendit l'entrée avec le plus grand courage, contre les furieux oui s'étaient introduits dans le cnâteau de Versailles. A- prés en avoir désarmé plusieurs, il succomba enfin sous le nom- bre, ninissa courageuse résistan- ce donna le temps à la reine de se

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saurer dans l'appartement du roi. Couvert de blessures, iM. Dure- paire fut avec peine rappelé A la vie. Il émigra en 1791, et fit toutes les campagnes de l'armée de Condé.

DL)AËT(A!fToi?iB). adjudant-gé- néral, fougueux et turbulent par- tisan de la révolution. Il crut^ jeune encore , avancer sa propre fortune, ou pcut-êtce servir efB- cacemcnt la cause qu'il avait em- brassée avec fureur, en hc livrant sans frein à son caractère .«sangui- naire et féroce. Devenu un des membres les plu <* exagérés du ciub des Cordcliers, il dut à I influence momentanée de cette société de- sorgaui5atrice,sa nomination û la place d adjudant-général de l'ar- mée révolutionnaire. Il commit à la tête de cette année, dans la province de Beaujolais, en 1793, des cruautés inouïes, et il se van* tait hautement d'avoir fait périr plus de 4no conspirateurs. Mais bientôt enveloppé liii-méme dans une accusation de con>piration, il tomba sans résistance et sans gloire, avec ses protecteurs, sous les coups d'un démagogue plus ailroit. Robespierre fit arrêter le jeune Duret comme complice d'Hébert et de Chaumette, et le fit périr sur l'échafaud le i3 avril

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DURFORT (ÉTiBifiiB, COMTB DB),pairdeFrance« lieulenant-gé' néraf, commandeur graud'crpix de Tordre de .Saint-Louin. le 5o octobre i755, et attaché dés sa jeunesse à la cour, il lut envoyé par la reine, en 1790, auprès des princes émigrés, pour les engager ÙL redoubler d'eiforts auprès des puissances étrangères^ afin que le

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le ministère dii duc ile Cboiseul, la place de premier s^ecreiaire des alla ire s et ranimer es . et tut , en l^;*;-, envoyé en lIulL'nde enqn.i- lite de ministre de Frauee. Se à àSaint-Auhiii , le .| juillet i^uJ, il mourut û Heillecourt, le .| lé- vrier l^lo.()n a de lui : Essai sur Cinfanteric françaUi^ i^tio, in-ia. Diiuiis miiituin'3 n i^^jS, in- 12. Le Point ti'honnt'tir, idem. ///,«- toire du rii^nf tic Philippe li, tra- duite de Taiiglais de Walstui,

Amsterdam, 1777^ 4 '^'^ï- it>-'-i> traduction À laquelle il travailla conjointement avec le célèbre Mi- rabeau.

DLRIVAL (Claide), frère des precedens, comme eux se- crétaire des conseils d'étal et des fmancc> de Stanislas , à Saînt- Aubiu, en i7'.!S« et mort i^ Heil- lecourt, le '2 mars i8o5y a pu- blié les ou>rages suivans : Âfr- moires et Tarifs sur tes grains , INanei, 1757, iu-^"-^ " Mémoire sur taeulture tfe ,a cigne, couron- né eu i77<>4 par Tacadémic de Mrlz, et imprimé à Taris, 1777% in-8^ *

l) D K O C ( Michel), dit, pe Frioil, grand -mareclial du pr- iais, sénateur, f^éuéral de divi- sion, grand'Cordon de la légion- d'bonneur et de presque tous les ordres de TEurope, naquit à Pont- à-Mous>on en 1772. ÎSon père é- taît d'une aneieuiie iatnille d'Au- vergne: devenu Càjutaine et ebe- valier de Saiht-Loui>. il se m.iria et ^ établit en Lorraine. Le jeune Duroc tut de>tine de bonne beu- re à la Cturièrc lirs aruie>; il fit ses éludi s à I école militaire de P«'Ul - il - Ain l^^on. Le \"' mars I7y2, il fut reçu élève lieutenant

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d'artillerie. Employé dans les ar- mées do la république* il devint successivement second lieutenant d'artillerie, le 1'' juin 1793; pre- mier lieutenant, le *i8 brumaire an 3; second capitaine, le 1*' fri- maire an 5; et capitaine comman- dant, le 14 prairial an 5. Son nom se trouve cité honorablementdans les bulletins de Turmèe d'Italie, notamment au blocus de Man- toue, et au combat livré près de Sismone en ijcjt). Ce fut comme aide-de-camp du général Lespi- nasse, commandant rarlillerie de l'armée, qu'il fit une partie de la première campagne d'Italie. Appe- lé ensuite auprès du général Bona- parte en qualité d*aide-de-camp, il se fit promptement remarquer par sa bravoure, A la fois active et froide, et par sa capacité. Jl se distingua particulièrement au combat de Grimolano, il eut uu cbeval tué sous lui et fut blessé. Au passage de riionso, en Frioul, son nom fut mis à Tordre de Tar- mée comme celui d'un des ofliciers les plus capables et les plus bra- ves : le titre de duc de Frioul, qui lui fut donné dix ans après, était le souvenir et le témoignage du fait d'armes de TIiouso. Duroc suivit le général Bonaparte en Egypte, et fut promu , le a5 brumaire an 6, au grade de cbef de bataillon. Dans cette campagne, il rendit de grands services, son nom fut en- core mis à l'ordre de Tannée, a- près le combat Je Salabié, dont le succè> fut en grande partie à sa bravoure. Dans rczpédition de Syrie, nu biége de Jafla, Duroo voyant nos grenadiers tomber au pied de la bréclie et se rebuter, s*élanya à leur tOte, et lutta corp»

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ps contre plusieurs Turcs, lée le voyant disparaître dans our dél'endue avec acharne- le mit perdu; mais bientôt tl- daiidil en le voyant repaiMÎ- ir la pliite-fornie, maîlre de tour et du rempart. Après s'£- slinj,Mit; dans plusieurs oica- devant Saint-Jean d'Acre, il lièvenient blessé d*un éclat isdans un des derniers assauts : sié^e, le plus opiniâtre et is sanglant des fastes de nos 'v.s. Il se fit égalennenl re- u<;r à la bataille d'Aboukir. nié « bel' de brigade, il ac- lagna le général Bonaparte \ etour en France; il revint [ne seul des aides-de-canip liés an général en ebef; qiia- vaient été tués pendant la agne.Duroc prit part au 18 laire, ^i fut envoyé quelques après à l'a cour de Berlin, fut reçu avec une grande iction. Cette mission contri- I maintenir la paix entre les pay>. La guerre ayant con- entre la France et TAutri- e premier consul partit pour npagne qui se termina à Ma- ).l)nroc raccompagna con)- iremit'r aide-de-camp ; son est cité avec bonneur dans la ion du passage duTésin, lança (m des premiers dans barque à la tête des grena- . l*endant la paix d'Amiens, cbargé auprès di.*s cours de -Péter^bourg, de Stoïkbolni (Copenhague, d'une mi>sion maliqne. A son retour, il l'ut générnl de brigade et gou- iMir des Tuileries, et le 9 truc- an 4) général de division, loment le premier consul

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prit le titre d^empereur, il nom- ma Duroc grand-maré4'hal du pa- lais. L'homme de la cour, et si l'on veut, le favori, ne cessa ja- mais d'être Thomme de l'armée. Il accompagna Napoléon dans toutes ses campagnes. £n i8o5 il' fut chargé d'une négociation a- veclacourde Prusse, an moment Napoléon marchait sur Vien- ne; il rejoignit le quartier géné- ral avant la bataille d'Austerlitz, et prjt le commandement de la division des grenadiers, que la blessure d'Oudinot avait laissée sans chef; ù la bataille d'Auster- litz vl co^nmandait encore une partie de ce corps d'élite. Pen- dant la campagne de Prusse^ en 180G, Duroc fut chargé de si- gner le traité de paix avec le roi de Saxe, et plus tard, il fut encore le principal négociateur de l'armistice qui précéda la paix de Tilsitt. Il suivit Napoléon en Espagne et pendant ia campa- gne de AYagram. A la bataille d'Essling, au moment les Au- trichiens faisaient des progrès sur la droite de l'armée IVaneaise, Duroc fit placer des bntleries sur la rive du dernier bras du Danube, et les dirigea si habile- u)entque l'ennemi fut arrêté dans ce mouvement décisif. Après le combat de Znaïm, Napoléon l'en- voya auprès de l'archiduc Char- les pour négocier l'armistice. Au r( tour de la campagne de Russie en 1812, Duro(! réorganisa toute la garde impériale. A cette épo- que, et dans plusieurs autres oc- casions, il en eut le commande- m(;nt. Avant son dernier départ pour l'armée il fut nommé séna- teur. Duroc suivit enfin Napoléoa

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A sa rentrée en Allemagne en i8i5; il fut frappé à mort le aj mai, a- prcs la bataille de Wiirtchen, k rentrée du village de Merkers- dorf, par nn boulet dont le rico- chet venait de tuer le général du génie Kirsohner, avec lequel il s*entrett'nait, derrière Tempe- reur. Ce boulet fut le dernier tiré de la journée, et la pièce qui l'envoya ctait à une telle di>tan- ce et dans un terrain si couvert d'obstacles qu'on ne peut conce- voir comment le projectile put ar- river.Lelieutenant-général Bruyè- re venait d'avoir le> deux jambes emportées, une heure aupara- Tan(, près du village deRciihem- baril. Napoléon vint visiter Du-, roc. à sou lit de mort, et ses lar- mes se mêlèrent à ses adieux; il perdaiten lui nn conseiller sûr, un ami fidèle, et l'un de ses plus bra- ves ofllîciers. La mort du duc de Frioul et celle du duc de Monte- bello sont les deux événemens auxquels Napoléon s'est montré le plus sensible pendant toute sa vie. Successivement chargé des missiims les plus importantes, soit militaires, soit politiques, ou d'administration* le duc de Frioul s'y fit constamment remarquer

Ear une mesure ordinairement îen rare dans un homme de guerre, par son habileté, par son désintéressement , par sa modes- tie, par nn sang-troid et une pré- sence d esprit qui ne Tabandon- oèrent jamais, même dans lescir* constances les plus critiques. Pen- dant i5ans il s'est trouvé placé au premier rang dans la confiance et l'intimité de l'homme extraordi- naire qui disposait alors du mon- de. Loin d'avoir fait du mal à per-

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sonnOf îl a toujours employé ion Influence à faire le bien de Tètil et celui de Ions leii individuii qui, en hi grand nombre, «nt eu des rapports avec lui. Le corps de Duruc fut embaumé» rapporté à Paris, et déposé aux Invalides; son oraison funèbre devait être prononcée par M. Yillèmaio, dans une cérémonie qui, retar- dée parles cifrconstances, n'a pas eu lieu. Duroc ayant laissé u- ne fille, de son mariage avec une jeune Espagnole 9 M**'* Hervas d'Alménata, Napoléon ordonna qu'elle hériterait du titre de du- chesse de Frioul, et que 1h dota- tion de son père lui serait trans- mise. M. le comte Mole , alors ministre de l'empereur et depuis miui>tre du roi , lui fut donné pour tuteur. Au moment Na- poléon quitta la France en i8i5 et s'embarqua sur te Beliérophon^ il demandait ù vivre en Angleterre sous le nom du colonel Duroc. Sept ans après, on retn>uve enco- re la preuve du tendre et fidèle souvenir que Napoléon portail à la mémoire de Duroc. Il a. laissé à sa fille un des legs les plus con- sidérables de son testament. C'est du brave Duroc toutefois, dont cette fidèle notice retrace som- mairement les faits d'arme» et les services de tonte nature, que la Biographie universelle des frères l^lichaud a osé dire (pag. 57g, tom. 12) Duroc était plus pro- npre à servir dans l'intérieur du «palais que sur le champ de ba- » taille; cependant il a en llion- i»neurd'y mourir le aa mai i8j5, »à Wurtschen, il fut tué d'un boulet de canon, quoiqu'il se »tînt alors fort loin de la mêlée.»

C*e8t sar unofUcier qui a été tant de (oU proclamé brave par le» ta- aieu8et».arinées d*ItaUeet d*Égyp- téf que de telles ligne» »ont é(;ri- Ui après sa mort! Et ce sont des Français qui ont osé vouloir ain- si ûéltïr sa mémoire! Le ser-

Eent sort quelquefois de la tom- e du héros; mais le passant qui voit le proianatenr d'une cendre glurieu.se écrase le reptile.

DUROI (JjiAN- Philippe], mé- decin et naturaliste allemand, à Brunswick en 1741* I' ^^ ^^ ^*^* bord connaître par des observa- tions botaniques sur différentes espèces de rose«i et de saules, pu- bliées dans sa thèse inaugurale, à Uelm.siœdt, en 1771. Attaché à la riche lamille de Veltheim , il di- rigea de vastes plantations sur leurs propriétés de Harbke, près d*Uelmstœdt, et réussit dans la naturalisation de beaucoup d'ar- bres et arbustes étrangers, tiréh en grande partie de l'Amérique sep- tentrionale. Il publia rbistoire de ces conquêtes botaniqucsy sous le titre de Harbkesclie wUde Batim- 2tfcA/, firunswick, 1771, avol. in- 8" avec planches. Cet ouvrage est très-estimé.M.J.F..Jo£isena donné une seconde édition en 1795. Lin- flée (ilsvoulutconsacrerla mémoi- re de Duroi son ami « en lui dé- diant un genne de plantes sous le nom de duroia, genre réuni de* puis au genre genipa. Duroi est mort quelque temps avant la ré- volution irançaise.

DtaOLLET (le bailli), com- mandeur de Tordre de j\lalte, au- teur dramatique, mort up peu a- vant la révolution, eut le mérite fournir le premier des paroles à l 'admirable t^.uslque de Gluck^ et

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d'avoir engagé ce compositeur à se fliire connaître en France. IVl. Duirpllet est auteur d*Iphigénie en AuUde, opéra, 17749 imprimé in- 8% le premier ouvrage dontGluck fit la musique, et dupoëme à^Al- ceste, opéra, 177G, presque tra- duit de Calsabigi. Il avait déjà donné aux Français une comédie en 5 actes et en vers, les Effets du caractère, mais qui n'eut point de succès. On a encore de lui : Lettre sur les drames opéra» 1776, in-8^ Le bailli Durollet é- tait un homme d'esprit, mais un auteur médiocre.

DUaONCERAY (Pierre), homme de Ictt^'es* k Tours en 1772, a publié les ouvrages sui- vans : Sentimens de sociahUità, ou d'une religion pour les citoyens, 179a, in-8*; Opuscule moral, lit- téraire et sentimental, dédié aux adolescens de l'un et de l'autre S0xe, suivi de quelques idées sur l'éducation, 170^9 in- la; Coup d'oui sur les cérémonies funèbres en usage chez divers peuples, i7<)9, in- 8"; Développement des principes et des lois qui servent de garantie aux défenseurs officieux des accusés dans l'exercice de leur ministère , 1 799, in- 1 a; Tablettes philosophie ques^religieuses et littéraires, 1 804, in-8"; Nouveaux délasseméns da cœur et de l'esprit, 180 5, in-S"; Barthèle, ouencore une Fit lime de la jalousie, 1808, a vol. iu-ia; Les Souvenirs deBarthèle, 1 809, a vol. in-ia; Harpaginet, ou la Cassette, comédie-vaudeville, iÇia, in-i?.; De la pensée, ou Réflexions sur la li- berté de la presse, 1 8 1 "i, iu-8"; Con- solations d'un solitaire, ou quelque fi opuscules philosophiques, politique* et littéraires, i8i5, 3vql. in-ia.

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par des soiis-ententliis ne lui sem- ble p.is lin iiirritc* et pin.- sh lan- gue pri'te à Isinibi^nitr, plti5 il prt::en<I que I éorivain saclit* l'ê- TÎUT. l/iMivra[^e cle M. Dnre.iu- de-LanialIc. qui parut an milirn de9 plus violens orai;es politiques et à l'époque la ni lin** favorable aux inve>ti^ations lilléraires, ex- cita cependant tin \\ï' intérêt. Il fut justement apprécié par des hommes dignes de le juger, et Tiin s^accorlait généralement i\ reconnaître la grande supériorité de la traduction nouvelle sur ti'Ules celles qui Favaicnt précé- dée. Poursuivant noblement la carrière dont il avait déjà franchi avec succès un va-Jtc espace, M. ])ureaii-de-Lamalle publia bien- tôt une nouvelle traduction de Sai/uste, qui ût à son tour oublier Beauzée, Dotteville, Tabbé Paul, et toutes les imitations qui avaient eu quelque célébrité jusqu'alors. Ln troi>ième historien de Tan- cicnne Home restait à reproduire dans notre langue, pour complé- ter la gloire de M. Diireaii-de-La- malle, et pour assurer à la litté- rature française la possession en- tière de ce qu'ont produit de plus parfait les L^ilins. dans le genre ils ont excelle. Avec une ju?lc confiance en la flexibilité de son talent, M. l)iireau-de- Lamalle commença sa traduction de Tiff- Lice. Le style orné et pompeux de cet aiitriir, son élégance sou- tenue, rharmonteiise abondance de ses périodes, l»*s harangues é- loqnenles qu'il prêle à ses héros, et enfin rétendue même de Toii- vra;;e, tout rendait la lAche du tradiirtcur bien di/Tlcile. La mort ?cule put Tempêcher de la termi-

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ner avec succès. Elle TÎnt le frap- per au momeni '^ù il iravait en- core achevé que la première dé- cade« Ie4 trois premiers 11? l'es de la troisième* et les deux premiers de la quatrième. M. Noël ( f^oj. ce nom), littérateur distingué, et déjà connu par nombre d'ontra- ges utiles, acheva la grande en- treprise de la traduction du Tite^ Lice, qui parut accompagnée du texte latin , soigneusement revu, 10 vol. in-8% 1808. La même an- née parut aus>i une nouvelle édi- tion du Tacite avec le texte latin en regard, qui manquait sk la pre- mière, le tout revu cl corrigé par le fils de Tauteur (^ojr. ri-après) avec la plus grande exactitude. M. Diireau était membre de llns- titut depuis 1804. Il avait au9si été placé A la tête du conseil-gé- néral de son département* rt nom- mé membre dti conseil législatif en i8o«. Il mourut dans sa terre de L'mdres ilépartement de TOr- ne, le 19 septembre 1807.

OUUÈAll-DELAMALLE (A- DOLPHB - Jules- CÉ^AR -ArcosTB ) » fils du précédent * A Pari«« en 1780. Après avoir fait de bonnes études, dirigées par son père, le jeune Dtireau seconda celui-ci dans ses utiles travaux. Il publia de plus un ouvrage intitulé : Géo- graphie physique de la mer Noire, de f intérieur de t Afrique et de Méditerranée, 1807, în-8", dans lequel il cherche à établir que les anciens avaient , de rîntérieur de TAfrique, une connaissance plus étendue que les modernes. M. Dn- reaii-de-Lamalle a su donner de l'intérêt à cette discussion, dont plusieurs écrivains étranger?» se «ont emparés 9 eo rendant )ustic»

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du talent du premier investiga- teur. Cet auteur ii'e:«t exercé dans la poésie. 11 a fait un puëiiie dans le genre descriptif. Les Pyrénées,^ précédé d'un Voyagea Viguema- le, et d'une Description de la voi- lée (fjzun. de Cauterets et de Liée- tour, 18089 in-8". Mais hun prin- cipal ouvrage est une traduction du Poëme des Argonautes, ou de ia Toison d'or, de Valerius F lac- cas, en vers français , 3 toI. in- 8*, Paris, 1810. Cette traduction avait été commencée de concert avec son père ; le fils Ta achevée et grossie de notes crudités. C'est dans ces notes que réside le prin- cipal mérite des poésies de M. Dureau , dont la vcr>ification est à la fois pénible et prétentieuse. Il s'est essayé aussi ;*ur le Dante» et a traduit l'épisode de Françoise de Rimini, de manière ù ne pa9 faire dévsirer qu*il étende son tra- Tail à l'ouvrage entier de ce grand fioéte. lM. Dureau-de-Lamalle est membre de Tacadémie des ins- criptions et belles-lettres.

DLRËPAIKE (Takdivbt-Gpil- lâdmb-Fbaiïçois, chevalier), m<i- réchaUde-camp et lieutenant des gardes-du-corps par nomination de 1814» le 7 février 1767. 11 était garde -du -corps de Louis XVI au commencement de la ré- Tolution. En faction devant la porte de l'appartement de la rei- ne, dans la nuit du 5 au 6 octo- bre, il en défendit l'entrée avec le plus grand courage, contre les furieux qui s'étaient introduits dans le château de Versailles. A- près en avoir désarmé plusieurs, il succomba enfin sous le noin- bn;, mais sa courageuse résistan- ce donna le temps à la reine de se

DUR 269

sauTcr dans l'appartement du roi. Couvert de blessures, M. Dure- paire fut avec peine rappelé A lu vie. Il éinigra en 1791, et Ht tQutes les campagnes de Tarmée de Condé.

DURËT(ANTOiiiE). adjudant-gé- néral, fougueux et turbulent par- tisan de la révolution. Il crut, jeune encore , avancer sa propre fortune, ou peut-êtce servir efB- cacemcnt la cause qu'il avait em- brassée avec fureur, en .^e livrant sans frein à son caractère sangui- naire et féroce. Devenu un des membres les plusexagéiésdu club des Cordcliers, il dut à 1 infliience momentanée de cette société de- sorganisatrice, sa nomination ii la place d'adjudant-général de l'ar- mée révolutionnaire. Il commit à la tète de cette année, dans la province de Beaujolais, en 1793, des cruautés inouïes, et il se van* tait hautement d'avoir fait périr plus de t\oo conspirateurs. JVJais bientôt enveloppé liii-inéme dans une accusation de conspiration, il tomba sans résistance et sans gloire, avec ses protecteurs, sous les coups d'un démagogue plus adroit. Robespierre ût arrêter le jeune Duret comme complice d'Hébert et de Chanmette, et le fit périr sur léchafaud le i3 avril

1794. ,

DURFORT (Etibi^vb, comte

de), pair de France, lieutenant-gé-

néraf, commandhir grand'croix

de Tordre de Saint-Louis. le 3o .

octobre 1763, et attaché dès sa

jeunesse à la cour, il fut envoyé

par la reine, en 1790, auprès des

princes émigrés, pour les engager

à redoubler d'efforts auprès des

puissances étrangères, afin que le.

270 DUR

roi LouU XVI. par tciirA xecoiirs, rccotivi-nt rautoritu royale dans toute son ('tendue. M. Bertrand de Mollrvilli? donne dans aes mé- moires les détaiU de cette mis- 61011 ini|)ortante qui, ain;»! que plu- sieurs autres ile même nature, peut ser\ir A rx}diqner-les déflin- oes que le parti eoii-iliiiitioiiiiel a- vait conçues des véri laides inten - tiens de la corir et de la sincérité de ses pnUestations public|ueis. Le comte de Diirlorl, paitîciiliè- rement recommandé par la reine A sa sœur l*arcliidu('1iesse Chris- tine, gouvernante des Pays-Bas, eut une coniëreinu; avec Tempe- rcur Léopold à Maiitoue, et avec le comte d\Arlui>, dont il devint ensuite, pendant rémigralion, le premier aide-de-cainp. Rentré a- vec le roi â l'épotpie de la restau- ration, il l'ut iïommé lieutenant- général, et comblé de bienn et d'honneurs. Le comte de Durfort était membre de la Oonnnission nommée en 18 i4, pour examiner ie^ titres des ancien> olliciers qui réclamaient des grades, des pen- sions et autres récompenses.

DjUKlOKT (Armand- CÉLESTE, COMTE de), neveu du précè<1ent, émigraen i7t)i, fittoutes lescam- pagnes de rarmée de (^uidé , et entra ensuite an service d'Autri- che. Il revint en Frauin; après le iS brumaire. Au retour du roi, il fut nommé inaréchal-de-camp de cavalerie. Sa sœur a épousé le maréchal lieu rnon ville.

DLUrORÏ BOlSSlilKt: (Al- pilOiNSE, COMTE dk), Ic M) jan- vier i7<'>r>, l'ut nommé lieiilenant- général après la rentrée du roi en iSi/|. 11 avait été particulière- meut employé pendant Témigra-

tioQ à entretenir une correspon- dance secrète entre les royalistes du dehors et ceux du midi la 'Kraiice. Il présenta aux ministres de Louis XV fil H Londnss, ainsi qu'au ministère nugiaU, M. Jac- ques Sébastien lU>lac, de ttor- deanx, qui était venu proposer des plans pour la rentrée des Boor- bon en France. M. TalTurd Saîot- Cermain, nommé par le roi coiu- missaire commandant en Giiien^ ne, et «chargé d'organiser un corps (le royalistes dans cette province, devait, ainsi que M. Bîolnc, à son retour, corre>pondre avec le com- te deDiirrortBoissière, le ducdeLa (Châtre et le comte de Blaca». 11 paraît que c*e^>t à cca ncgociationii entretenues depuis plusieurs an- nées, que le comte de Durfort Boissière attribua le succès de la cause royale en i8i/| : lui-mfinie les a fait connaître et en a fait sentir toute l'importance. En août i8i(>, ayant reçu une dépu talion' de la garde nationale de Bordeaux, qui vint le complimenter sur son arrivée en cette ville, il lui fit la réponse suivante : « (/est aux rc- «lations ouvertes entre Londres »et Bordeaux qu'c>tdA Theureux » résultat do la journée du 1 a inar», uet 'I cette mémorable journée la » séparation du congrès de Ch2- >lillon, lesévênemensdu5i mars ))t\ l^lris, et cnfln la paix géné- wrale. »

DUKGEr Taînc était avocat 4 Vesoul avant la révolution, et fut député par le bailliage d'Amont aux états- généraux en 1780. Il siégea au côté droit de rassem- blée constituante, et s'opposa Ji toutes les mesures proposées par le parti conslilulionttcl. 11 obtint

DDli

la mise en liberté de 15audry-La* richurdière, arrGlè pour provoca* tions incivique». 11 réclama un fédère examen des événement de» 5 et 6 octobre, et h mhe en ju-^ gement de» députés qu*on accu-* sait d*y ovoir pris port. 11 inter- pella vivement une députution de Liégeois qui se présenta ù ras- semblée, leur criant d*exhiber leurs pouToirs : sa conduite fut a- lors caractérisée pur Mirabeau , comme étant au moins désobli- geante. M. Durget digna les pro- testations des la et 1 5 septembre i79> contre les décrets de ras- semblée nationale. M. Durget a été anobli , par ordonnance, le 6 septembre i8i4*

DURIVAL (Nicolas Lcttos) , à Commercy le la novembre i7a3, secrétaire de Tintendance de Lorraine, devint grefUer du conscil-d*état, lorsque le roi Sta- nislas lut mis en possession de cette province, et ensuite lieute- nant de police à Nanci. Cette der- nière place uyunt été supprimée en 1790 , il fut nommé adminis- trateur municipal. Sa vie eniiére A été consacrée i\ d'utiles travaux sur Tadministraticm intérieure, la topographie et la statistique de la Lorraine. Membre de Tacadémie de Manci , il a fourni ù cette so- ciété de nombreux mémoires sur de^ oi)jets d'utilité publique. Son principal ouvrage, fruit de vingt ans de travaux et de rurherciics, est lu Description de la Lorraine et du Barrais, 4 vol. in-4*, et un vol. d*introduction ; livre jua- tt:ment considéré comme un modèle dans ce genre. Les faits y sont classés avec ordre, le sty- le en est ogréable, et les nom-

DUR

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breux détails traités avec la plus scrupuleuse exactitude. Le pre- mier volume , servant d'introduc- tion , donne une histoire complè- te de la Lorraine , depuis son pre- mier duc , 'Reinier ait long col, qui gouverna ce pays en 9^)9, jusqu'au roi Stanislas inclusivement. Le quatrième vulu^ic est devenu ra- re, les exemplaires, qui se trou- vaient encore en dépôt che& le libraire, ayant été vendus ù un épicier pendant la révolution. Durival a encore publié lesouvra- ges suÏMUîsiTable alphabétique dei villes, bourgs, villages et hameaua; de la Lorraine et du Barrois, Nan- ci, 174^^» in-8*. Mémoire sur la Lorraine et le Barrois, suivi de la table alphabétique des villes, bourgs ^ etc. C oui U7ne particulière à lu Dres- se, village de Lorraine, Nunci , 1754. Mémoire sur la clôture des héritages y le vain pâturage et le parcours en Lorraine, ibid, 1765. Principes sur le pacage, le vain pâturage et le parcours, ibid. 1766, in'8*. IMus occupé de travaux ad- ministratifs et de recherches scien- tifiques que de sa propre fortune, M. Durival , quoique ayant, pen- dant la plus grande partie de su vie, rempli des fonctions qui, en d'autres Irnains , auraient pu devenir des plus lu(!ralives, était resté pauvre, il fut du nombre des savans auxquels la convention nationale accorda des secours en 1795. Il mocM'ut ;\ Heillecourt* près de Nanci, vers la fin de la mCme année.

DU Kl VAL (Jean), frère du précédent, devint, après lui, se- crétaire des conseils d'état et des finanres du roi Stanislas, duc de Lorraine; il occupa ensuite, sotis

^73 DLrt

le ministère dii duc Je Clioiseul, la place do premier ^ecreîuire des afiaires étran(|;«;rcs . et fut , en 1777, envoyé en lluih'.nde en qua- lité de ministre de France. Se à Saint-Auhin , le f\ juillet i^uj, il muurut à Heillecourt, le l\ lé- vrier i^JO.Ou a de lui : Essai sur r infanterie française, i ^tîu, iii-i 2. Dt'laUs militaires , 17^*^ > in- 12. Le Point d' honneur ^ idem. His^ toire du règne de Philippe li , tra- duite de ruiiglais de Mal.siui, Amsterdam, i777» 4 "V"'' in- 12, traducti«in à laquelle il travailla conjointement avec le célèbre Mi- rabeau.

IJL RIVAL (Claide), frère des precédens, comme eux se- crétaire des conseils d*état et des rinance> de Stanislas , à Saint- Aubin, en 1728, et mort ;k Heil- lecourt, le *i mars iHoS^ a pu- blié 1rs ou > rages su i vans : hié^ moires et Tarifs sur les grains , Kanci, 1757, iu-4''.- t'n Ùémoire sur la culture de ia vigne, couron- né en 177O, par l'académie de Metz, et imprimé à Paris, 1777% in-8-. *

OLKOC (5I1CHEL), Dl'C DE

Frioil, grand -mareebal du pa- lais, sénateur, général de divi- sion, grand-cordon de la légion- d'honneur et de presque tous les ordres de TEurope, naquit à Pont- à-Mous>on en 177:2. Son përe é- tait d*ulK^ ancienne fatnille d'Au- vergne: devenu c.ipitjiiie et che- valier de Saiiit'Loui^). il se maria et ^ établit en Lorraine. Le jeune Duroc tut de>tine de bonne heu- re à la caj'i'ièrr des aruie>: il fit ses étudi > à I école militaire de P'/ul -i» - Aio iï?on. Le i^' mars 1792, il lut reçu élève lieutenant

DUA

d*arlillene. Employé dans les ar- mées de la république* il devint successivement second lieutenaot d'artillerie, le 1" juin i793; pre- mier lieutenant, le a8 brumaire an 3; second capitaine, le i** fri- maire an 5; et capitaine comman- dant, le 14 prairial an 5. Son nom se trouve cité honorablement dans les bulletins de l'armée d'Italie, notamment au blocus de Man- toue, et au combat livré près de Sismone en i7ç|ti. Ce fut comme aidc-de-camp du général i^espi- nasse, commandant rartillerie de Tannée, qu'il fit une partie de la premièrecampagne d'Italie. Appe- lé ensuite auprès du général Bona- parte en qualité d'aide-de-camp, il se fît promptement remarquer par sa bravoure, à la fols active et froide, et par sa capacité. Il se distingua particulièrement au combat de Grimolano, il eut uu cheval tué sous lui et fut blessé. Au passage de l'Iionso, en Frioul» son nom fut mis à l'ordre de l'ar- mée comme celui d'un des ofliciers les plus capables et les plus bra- ves : le titre de duc de Frioul, qui lui fut donné dix ans après, était le souvenir et le témoignage du fait d'armt^s de Tlionso. Duroc suivit le général Bonaparte en Egypte, et fut promu , le a5 brumaire an 6, au grade de chef de bataillon. Dans cette campagne, il rendit de grands services, son nom fut en- core miï à Tordre de l'année, a- près le combat Je Salabié, dont le succès lut en grande partie à sa bravoure. Dans Tezpédition de Syrie, au siège de JafTa, Duroc voyant nos {grenadiers tomber au pied de la brèche et se rebuter, s'élança à leur tête, et lutta corp»

DUR

ps contre plusieurs Turcs, lée le voyant disparaître dans ^ur défendue avec acharne- le crntpcrdu; mais bientôt cl- ilandil en le voyant reparuî- ir la plate-forme 9 maître de lour et du rempart. Après s'ô- stin^ué dans plusieurs occa- dcvant Saint-Jean d'Acre, il ièvement blessp d*un éclat s dans un dés derniers assauts : siège, le plus opiniâtre et is sanglant des faâtes de nos es. Il se fit également re- uer à la bataille d'Aboukir. [né (hef de brigade, il ac- agna le général Bonaparte î\ etour en France; il revint ue seul des aides-de-camp lés an général en chef; qua- vaient été tués pendant la agne.Duroc prit part au 18 aire, et fut envoyé quelques après à Ta cour de Berlin, fut reçu avec une graude ction. Cette mission contri- maintenir la paix entre les pays. La guerre ayant con- entrc la France et TAutri- e premier consul partit pour Dpagnequi se termina à Ma- j.Duroc raccompagna com- remier aide-de-camp; son ist cité avec honneur dans la on du passage du Tésin, ança un des premiers dans )arque à la tête des grena- Pendant la paix d'Amiens, chargé auprès des cours de -Pétersbourg, de Stockholm Copenhague, d'une mi.'^sion malique. A son retour, il fut lié général de brigade et gou- !ur des Tuileries, et le 9 fruc- an 4 9 général de division, on^ent le premier consul

M.

DUR

a^j

prit le titre d'empereur, il nom- ma Duroc grand-maréchal du pa- lais. L'homme de la cour, et si l'on veut, le favori, ne cessa ja- mais d'être l'homme de l'armée. Il accompagna Napoléon dans toutes ses campagnes. £n i8o5 il' fut chargé d'une négociation a- vec la cour de Prusse, au moment jNapoléon marchait si^r Vien- ne; il rejoignit le quartier géné- ral avant la bataille d'Austerlitz, et prjt le commandement de la division des grenadiers, que la blessure d'Oudinot avait laissée sans chef; ù la bataille d'Auster- litz yl commandait encore une partie de ce corps d*èlite. Pen- dant la campagne de Prusse* en 180G, Duroc fut chargé de si- gner le traité de paix avec le roi de Saxe, et plus tard, il fut encore le principal négociateur de l'armistice qui précéda la paix de Tilsltt. Il suivit Napoléon en Espagne et pendant la campa- gne de AYagram. A la bataille d'Ëssling, au moment les Au- trichiens faisaient des progrès sur la droite de l'armée française , Duroc fit placer des batteries sur la rive du dernier bras du Danube, et les dirigea si habile- ment que l'ennemi fut arrêté dans ce mouvement décisif. Après le combat de Znaïm, Napoléon l'en- voya auprès de rarchiduc Char- les pour négocier l'armistice. Au retour de la campagne de Russie en 1812, Duroc réorganisa toute la garde impériale. A cetle épo- que, et dans plusieurs autres oc- casions, il en eut le commande- ment. Avant son dernier dépari pour l'armée il fut nommé séna- teur. Duroc suivit enfin Napoléoa

^8

274

DUR

à sa rentrée en Allemagne en i8i3; il fut frappé ù mort le a5 mai, a- prés In bataille de Wurtchen, ii rentrée du village de Merkers- dorf, par un boulet dont le rico- chet venait de tuer le général du génie Kirschner, avec lequel il ji^entretenait, derrière Tempe- reur. Ce boulet fut le dernier tiré de bi journée, et la pièce qui l'envoya était à une telle di>tan- ce et dans un terrain si couvert d*(tbstacles qu'on ne peut conce- voir comment le projectile put ar- river.Lelieutenaiit-général Bruyè- re venait d*avoir les deux jambes emportées, une heure aupara- Tant, prés du village deReiihem- barh. Napoléon vint visiter Du-, roc. à sou lit de mort, et ses lar- mes se mêlèrent ù ses adieux ; il perdait en lui un conseiller sûr, un ami fidèle, et l'un de ses plus bra- ves ollîciers. La mort du duc de frioul et celle du duc de Monte- lieno sont les deux événemens auxquels Napoléon s'est montré le plus sensible pendant toute sa vie. Successivement chargé des missions les plus importantes, soit militaires, soit politiques, ou d'administration, le duc de Frioul s'y fit constamment remarquer

Ear une mesure ordinairement ien rare dans un homme de guerre, par son habileté, par son désintéressement, par sa modes- tie, par un sang-troid et une pré- sence d esprit qui ne Tabandon- nèrent jamais, même dans les cir- constances les plus critiques. Pen- dant i5ans il s'est trouvé placé au premier rang dans la confifince et l'intimité de l'homme extraordi- naire qui disposait alors du mon-, de. Loin d'avoir fait du mal à per«

sonno^ il a toii|ours cmplojè loa influence à faire le bien de Têt*! et celui de tous le» Individu» qui, en si grand nombre, ont nu det rapports avec lui. Le corp« de Du roc fut emhauiué« rapporté à Paris, et déposé aux Invalides; son oraison funèbre devait êlrt prononcée par M. Yîllèmaia, dans une cérémonie qui, retar- dée par les circonstances, n'a pas eu lieu. Duroc ayant laissé u- ne fille, de son mitriage avec une jeune.' Espagncde, M**'* Herva» d'Alménaia, Napoléon ordonna qu'elle hériterait du titre de du- chesse de Frioul, et que la dota- tion de son père lui serait trans- mise. M. le comte Mole , alors mini>lre de l'empereur et depuis ministre du roi , lui fut donné pour tuteur. Au moment Na- poléon quitta la France vn i8i5 et s'embarqua sur ie BeUéropkonf^ il demandait ù vivre en Angleterre sous le nom du colonel Duroc. Sept ans après, on retrt>uve enco* re la preuve du tendre et fidèle souvenir que Napoléon portail a la mémoire de Duroc. Il a, laissé à sa fille un des legs les plus con- sidérables de son testament. C'est du brave Duroc toutefois 9 dont cette fidèle notice retrace som- mairement les faits d'arme» et les services de tonte nature, que la Biographie universeiie des frères Michaud a osé dire (pag. 579« tom. 1 a) : R Duroc était plus pro-

pre à servir dans l'intérieur du «palais que sur le champ de ba- » taille; cependant il a eu llion- »nenr d'y mourir le aa mai 1810, »à AVurtschen, il fut tué d'un

bouUt de canon, quoiqu'il se «tînt alors fort loin de la mêlée.»

C'est sar unoflicier qui a été tant de fol» proclamé brave par les fa- ineu set», armées d*ItaUeet d'Égyp- te» que de telles lignes sont écri- tes après sa raprt! Et ce sont des Français qui ont osé vouloir ain- si flétrir sa mémoire! Le ser-

EBDt sort quelquefois de la tom- e du héroh; mais le passant qui ToU le proianatenr d'une cendre glorieuse écra»e le reptile.

DURCI (J^àn-Philippe), mé- decin et naturaliste allemand, Â Brunswick en 1741* Il se fît d'a- bord connaître par des observa- tions botaniques sur différentes espèces de rose*^ et de sauies, pu- bliées dans sa thèse inaugurale, à Helin.stœdt, en 1771. Attaché à la riche famille de Veltheim , il di- rigea de vastes phintations sur leurs propriétés de Harbke, près d*Uelmst«edt, et réussit dans la naturalisatiun de beaucoup d*ar- breset arbustes étrangers, tiréb en grande partie de !*Amérique sep- tentrionale. Il publia l'histoire de ces conquêtes botaniques, sous le titre de Harbkesclie wilde Baiim- ^ntfA/, Brunswick, 1771, 2 vol. in- 8** avec planches. Cet ouvrage est très-estimé.M.J.F..Jo£:senauonné une seconde édition en 1795. Lin- ilée fils voulut consacrer la mémoi- re de Duroi son ami , en lui dé- diant un genne de plantes sous le nom de duroia, genre réuni de- puis au genre genipa. Duroi est mort quelque temps avant la ré- volution française.

DlJROLLET (le bailli], com- qaandeur de l'ordre de Malte, au- teur dramatique, mort up peu a- vant larévolution, eut le mérite fournir le premier des paroles à l'admirable i^.usique de Gluck» et

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d'avoir engagé ce compositeur à se faire connaître en France. IVL ' DufpUet est auteur à^Iphtgénie en AaUde, opéra, 17749 imprimé in- 8% le premier ouvrage dontGluck. fit la musique, et du poëme d'^/- ceste, opéra, 1776, presque tra- duit de Calsabigi. Il avait déjà donné aux Français une comédie en 5 actes et en vers, tes Effets du caractère^ mais qui n'eut point de succès. On a encore de lui : Lettre sur tes drames opéra, 1776, in-8^ Le bailli Durollet é- tait un homme d'esprit, mais un auteur médiocre.

DURONCERAY (Piebre), homme de lctti*es* A Tours en 177a, a publié les ouvrages sui- vans : Sentimens de sociaffitità^ ou d'une religion pour tes citoyens, 179a, in-8*; Opuscule morat, lit- téraire et sentimental, dédié aux adolescens de l'un et de l'autre s fixe, suivi de quelques idées sur l'éducation, 1798, in- la; Coup d'ail sur les cérémonies funèbres en usage chez divers peuples, 1799 9 in-b"; Développement des principes et des lois qui servent de garantie aux défenseurs officieux des accusés dans l'exercice de leur ministère , 1799, iii-ia; Tablettes philosophie ques^ religieuses et littéraires, 1 8o4* in-8''; Nouveaux délasseméns du cœur et de l'esprit, 180 5, in-S"; Barthèle, ou encore une Fit lime de la jalousie, 1808, 2 vol. iu-12; A<?.y Souvenirs de Barthèle, 1 809, 2 vol. in- 1 2; Harpaginetf ou la Cassette, comédie-vaudeville, 1Ç12, in-ip.; De la pensée, ou Re flexions sur la li- berté de la presse, 1 8 1 "j. iii-8"; Con- solations d'un solitaire, ou quelques opuscules philosophiques, politique.* et littéraires, 181 5, 5 vqL in-12.

2-6 DIR

DUROSNLL (le comte), liou- tenantgénêraU commandant de la Icgiou-d'honnciir, etc., est ù Paris en 1771. Après avoir lait d'excellentes études, il se voua jeune eneore à la carrière militai- re, et obtint par de beaux laits d'armes un avancement rapide. S'étant particulièrement distin- gué i\ la bataille d'Austerlitz, il fut nommé, le n^ décembre i8o5, général de brigade. A la bataille d'iéna, il fît, à la tCte d'un corps de cavalerie, une cbarge bardie qui tut couronnée par le plus bril- lant succès. Détaché sur l'Oder après cette journée mémorable, il intercepta les convois de l'ar- mée prussienne. Après avoir tait avec la plus haute distinction les campagnes de 1807, 1808 et 1809, il fut nommé général de cîlvision. On le crut tué à la bataille d'Ëss- ling, et toute Tarmée en témoi- gnait dîi'yix ses regrets , quand on apprit que ce général, en portant les ordres de rempereur au ma- réchal Montébello, avait reçu une forte contusion d'un boulet de ca- non, qui avait renversé son cher yal. et que, tombé dans un champ de blé, il y avait été fait prison- nier par les hussards autrichiens. Il fut échangé après l'armistice du i'2 juillet. Le général Duros- uel a été, pendant plusieurs an- nées, aide-de-camp de Napoléon, a reçu successivement l'ordre de l'Éléphant de Danemark ; du Lion de Bavière, les titres de comte et de grand -oIUcitT de la légîon- dlionneur. Après la prise de Dresde, en 18 13, il fut nommé gouverneur de cette ville , et y resta jusqu'à la capitulation. Ren- tré en France après la première

PUR

abdication de Napoléon, îl ne fut point employé par W gouverne- ment royal; mais il fut décoré de la croix de Saint-Louis. Pendant les cent jours, il fut nommé pair de Francc,et commandant en second de la garde nationale de Paris, sous les ordres immédiats de Na- poléon. Au mois de juin, il fut remplacé dans ce commandement par le maréchal Masséna, nommé par le gouvernement provisoire. Le lieutenant-général Durosnel, toujours c()mpté parmi les plus braves guerriers français, est res- té sans fonctions depuis le second retour du roi. M"* Durosncl» tfon épouse, fut grièvement blessée et courut les plus grands dangers dans l'incendie qui termina d*une manière si funeste la fête donnée en 18 1 1 à l'empereur par le prillce de Schwartzembcrg, ambassadeur d'Autriche.

DUROSOI (BÂBNÀBé-FAmMm), à Paris en 174^» homme de lettres, dont la destinée fut cons- tamment marquée au sceau du malheur et de la fatalité. Succes- sivement auteur dramatique, mo- raliste, métaphysicien, historien et journaliste, il ne réussit dans aucun genre, et, après avoir été mis à la Bastille comme écrivain opposé au gouvernement royal, îl périt misérablemeA sur Técha- î'aud comme écrivain royaliste. « Avec des talens au-dessous du » médiocre, dit de lui Tabbé Sa-' » bâtie r, il n'a pas craint de 8*atta- 0 cher à ce qu'il y a de plus dîflict- »le; aucun genre n'a effravé sa plume, ou, pour mieux dire, Il »a traité tous les genres avec les » derniers excès du mauvais goût.» Palissot, dans sa Dunciade, ayant

DUR

accolé Dnrof^oi ù Blin de Sain- morc% a grand 9oin d'avertir, par une notCy' que le dernier est au premier « comme ThoniiOte ai-

snnce A la mendicité. «On con- tent ii mr^nie à DnroHoi la proprié- té des deux ouvrages, les Jours et ie Nouvel ami des hommes, qui le irent mettre à laUaHtilicetqu^on attribuait A un certain ahhé Uemy. (^uoi qu'il en soit, Durosoi sorlit de cette priH<Hi avec aussi peu de célébrité qtrrl y était entré. Il se- rait peu utile de publier ici la longue âérie de ses ouvrages presque tous morts-nés, ou de- puis long- temps ensevelis <lans un profond oubli. Deux seuls ont eu quelques jours dN;xistence, tes Mariages samniles, opéra dont (< ré- try fit la musique, et la lia taille (tlvri^ musique de M/irtini. On a essaye sans succès de faire revi- vre ce dernier en 18149 après lui avoir toutefois fuit subir de nojn- breux cbangemens. A la Bataille d*Ivri succédèrent deux autres pièces historiques, la réduction de Paris sous HenrilV,i^\ la Clémeu' ce de Henri I^. Cette obstina- tion à reproduire sur la scène, mais en le travestissant de la ma- nière la plus ignoble, un béros cher aux Français, le vainqueur de In ligue et des étrangers, fit di-

1^ re à La Harpe, dans le Mercure, « qu*il étai\ scandaleux que la po- »lice laissHt ainsi traîner sur les » tréteaux d'Arlequin de grands

noms profanés par d'imbéciles » barbouilleurs ; » et Palissot pré- tendit que Tauteiir méritait bien le nom de Kuvuillac second, que le public lui donnait. La révolu- tion survint, et le malheureux Durosoi crut que la politique lui

DUR

277

assurerait une illustration qu'il a- vait en vain cherchée dans la carrière littéraire. Se proclamant bientôt liii-niAme royaliste par excellence, défenseur de la reli* gion et du gouvernement absrdu, il rédigea dans cet esprit un jour- nal sous le titre de Gazette de Pa- ris, qu'il ne faut pas confondre, comme IVmt fait quelques biogra* pbes, aveC/ Ui Journal de Paris, Il y altn(|uait avec véhémence les hommes les plus marquans de celte époque, et tous les projets d'améliorations constitutionnel- les. Au retour du roi de Varennes, il publia dans sa l<3uille des listes nombreuses de personnes qui de- vaient se proposer comme otages ' et obtenir la liberté immédiate du prince, en se ('onslituarit cautions solidaires pour lui : maia il fut 0- bligé de suspendre cette publica- tion, craignant de compromettre ceux dont il signalait ainsi les noms et les offres. Durosoi fut arrêté dans la journée mt^me du 10 août,ct traduit devant le tribunal criminel le 25 suivant. Un article de son journal, ot^ il proposait un plan d'armement let de défense pour lesTuileries,sulïit, en ce mo- ment <le fanatisme politique, pcuir motiver la sentence de mort que le tribunal porta bien injustement sans doute contre l'imprudent é- crivain. Durosoi montra le plus grand sang-froid devant le tribu- nal qui le condamna, et son coura- ge ne l'abandonna pas unseulin.s- tant |)endantsa détention. 11 s'était blessé à la tête en sortant de la Conciergerie pour aller au suppli- ce, et ne reprit ses sens que dans la fatale charrette; mais il monta d'.un pas assuré sur l'échafaud, et

2r8

DLR

I (kmanda qu'on rendît sa mort uti- le, en taisant sur son corps Tex- pêriencc de la transfusion du j^tig. 1 1 fut exécuté aux flambeaux, dans la soirée du 25 août, sur la place du Carouscl. Ce jour-là mOme il avait écrit une lettre, il disait, en sVn félicitant, qu*il était beau de mourir pour son roi et sa reli- gion, le jour de la Saint-Louis.

DIROSOI (Charles), parent du précédent, a travaillé obscu- rément A la rédaction de quel- ques journaux. En i8i/|, il fut un de ceux qui reçurent les alliés à Paris comme des libérateurs. En iiSi5« il s'en^a^ea dans les volon- taires royaux ; suivit le roi jus- qu'à Bcauvai<; revint à Paris, il refusa Pacte additionnel par un vote, négatif. En 1816, il rédigea les séances de la cham- l)re dans le Journat Général, et fut nommé aide -de -camp du marquis de Clermont, inspecteur des gardes nationales de Seine- et-Marne. En 181^, il fut exami- nateur de livres à la police géné- rale, et a été nommé depuis pro- fesseur d'histoire au collège de France. M. Durosoi a publié, en i8]5« un ouvrage intitulé : Vie privée des Bourbon, depuis le ma- riage de Louis XV, en ly^^^jus^ qu'à r ouverture des états - géné- raux, en 1789. Il donna une nou- velle édition, en 1816, du Por- trait de Mgr. le Dauphin, père du Roi, par M . le du c de LaYauguyon. Il avait, en i8i5, fourni beau- coup de notices à la Biographie des jeunes gens, par M. Alphonse de Beauchamp.

DUROURE (Loris-HENRY-Sci- pios-GRiMOÂRD-BeirvoiR ) , à Marseille en 1765. Du côté de sa

DÛBl

mère^ fille du comte tfe O long, pair d^Irlande, il était alM au célèbre lord Bolingbroke, aa des principaux toryg, ou partisani de la royauté en Angleterre do temps de la reine Anne. Le jeune Duroure, noro|sou8 lequel il acquit quelque célébrité au commence- ment de la réTolutîon, emhrassi des opinions bien contraires à celles de sa famille. Abandon- nant une fortune considérable en province, il Tint à Paris» se fit recevoir au club de 89, quMI quitta bientôt pour devenir membre du club des cordeliers. Il fut chargé par la Commune de Paris , en i79d,'d*examîner la conduite da ministre Roland; et après la jour- née du 3i mai 1793, qui amena la chute du parti girondin, il fiit chargé pir la même Commune d'écrire les èvénemens de cette journée, à laquelle iluraît contri- bué comme officier municipal. 11 eut le bonheur d'échapper de sa personne aux dfflTérentes pros- criptions qui frappèrent tour à tour les hommes des partis les plus opposés, et ne fut point at- teint par la réaction qui suif it le 9 thermidor. En 1799* lors de la formation du club du Manège, dont M. Duroure était membre, il rédigea, dans le Jottrnmi dêt hommes libres, auquel il avait dé- travaillé, les articles intitulés r j4ux Hommes libres. Après le iS brumaire , il fut inscrit sur une liste de déportation. Cette mesure ne fut cependant point mise à exé- cution à son égard; maisaJaotpe^ du toute sa fortune, it Tit depuis cette époque dans unepositioB obs- cure et médiocre. Il apuhliézItfKaf- ire (t anglais^ ou GrmwnamraUeé^

I /

Di3a

née, par M. W. Cobbell, 5"* édî- 'tîôn, enrichie de dj^ux nouvelles ta^ tftes, revue, soigneusement corrigée, et augmentée de notés critiques et explicatives^ 1816, în-8*.

DUROY (N.), membre de la contention nationale, ardent ré- Irohittonnaire, porta TaHioiir de régalité jiKsqtraii fanatisme. Hoin- nrre de loi à Tépoque de la révo- lutiorK il fut nommé juge au tri- bunal du district de Bernay, puis 'député suppléant, parle déparlie- Tnent de I Eure, à rassemblée lé- ^<lntrve. Entré A la convention nu mois de jtepiembre i^g^^ il liégea constamment au cAté gau- ^e qui, depuis, forma la Monta- gpe; vota, avec les Montagnards, la mort de Louis XVI, sans appel et sans 'sursirt; concourut k la ré- Volutl()n du 3i mai, qui renversa le parti de la Gironde; poursuivit Sttec acharnement les députés

{iroscrîts ù cette époque, principa- ement Buzot, bien que ce dernier fût comme lui Tun des représen* tans du département de I^Eurc : tiiaîs on venait de donner à ceux qu'on voulait perdre le nom de fédéralistes, parce que plusieurs départemeqs les avaient accueil- lis. Un grand mouvement était près (le s'opérer en leu^ faveur, il fallait le comprimer. Duroy, envoyé dans son département pour cet effet, y passa environ trois mois. De retour au sein de l'assemblée , il fut frappé des éliangemens qui s'y étaient faits pendant son absence; il s'éleva avec force contre le luxe d'un grand nombre de «es collègues, ^ui olfrait un (^ontra^te étonnant gTcc lu manière de se vêtir qu'ils avaient adoptée précédemineot.Il

DDR 179

ne reconnaissait plus en eux ces hommc'^ que d'abord il avait pris

Jiour des Spartiates : il inférait d^ à, que des législateurs qui se con- duisaient de cette manière , n'a- vaient voulu détruire un tyranque f>oun le remplacer par un autre; aussi n'adressait-il ces reproches qu'à ceux qui avaient voté la mort du roi. Cette manière de voir dé* vait nécessairement l'attacher à Robespierre, qui, plus que toué les autres, prétendait que le ni- veau de l'égalité devait peser sqr tocrtes les têtes. Cependant, il sfe plaignit de la destilutfon dequel*- ques ofDciers nobles dont, selon lui, le sâns<ulottismeiï*ki9L\i point douteux, et parla avec force con- tre les persécutions auxquelles les jacobins de cette classe étaient livrés. Après le 0 thermidor an a, il ne cessa de soutenir les agéns du tribun . farouche qui venait d'Otre renversé, fl prit une paît active aux insurrections du id germinal an 3 (i*' avril 179'5), et du 1*' prairial j^ulvant. Nom- mé, dans cette dernière, membre du comité de salut public établi par les conjurés, dont Bourbotte était le chef, lorsque leurs parti- sans furent dispersés par la force armée de la section de Brutusque conduisaient les repré-^^eutans Au- giiis et Legendre, il fut arrr*té a- vec ses collègues Bourbotte, Rom- me , Soubrany, Diiqiiesnoy et Gougeon, et transféré dans la niiit même au château du Tau* ' rcau, dans le département du (*!• nistère. Au bout de aS jour^^, Du- roy et ses co-accusés , ramenés à Paris et livrés à une commii>sion militaire , furent condamnés à mort le a6 prairial ati 4 (>3 juin

oSo nrn dur

i7()5V 11 se dùlenJil avec niilant mes. Dans ce eus, l*Ctrc incapa-

(reprit ({lie de iVnnotr. rt, lors- bli^ qu'ils écrasent de leur fa-

qiH' rarirt lutalfut pi'i)non(té« H se vciir, irest pas exposé à des pé*

Irappa d un |H>i*>:iini'd dont ses riis moins grands que les malheii*

roin)>a^n(>iis (rintortnnc avaiont renses victimes de >un incltpaci-

f'ait 1(' nirnic nsa<;(*: mais il ur4'(U té, et il peut arriver de ces cîr-

pas a>s<>7. Iieurnix pour expiriT rori>tances funestes la honte

siir-lt'-chanip. il l'ut conduit ^ Té- du protégé rejaillit tout entière

chaland le inr;ni<' jour, vi mon- sur sou imprudi*nt protecteur.

tra, dans ce momiMit t'a lai , (m Les traités de Paris de i8i4 et de

cnura<;(M)uo l*on ne peut s'ompc- i8i5 avaient rendu ik \a France

cher d'admirer. les élablissemens qui, Mtués sur

1)1 KOYS 1)K Cl] Al MAKKYS la côte occidentale d'Afrique* de-

(nr(:it> vicomtk) , ex-capitaine puis le cap Blanc jusqu'à Tem-

de l'rê^ate , ci-ilevant coininan- bouchtire du fleuve de Gambie «

dantdc laM^fluse^ c^t à Vurs, avaient appartenu tour i\ tour à

département de la (ioritie, vers la France et t\ TAugleterre. Usé-

i7()(). Le malheur d'une adminis- taient au pouvoir de cette demie-

tratiou que la l'one des chose.? a re puissance, depuis i8u8.L^exp^

tenm ,peiidaht In nte auuéi's,dans dititm française destinée àullereh

une in:i- tion complète, est, a- prendre possession, devait partir

prè^ son rétablissement, de ce- au printemps de i8i5, Mius le

der à riunuence des souvenirs, commandement du capitaine de

et de rendre à Tactivitédes hoin- vai'*seau Bouvet, Tun de nos meil-

mes que la nature avait déjà con- leurs ofliciers de mer. Les événe-

daniué«i au repos, (^est t-e fatal mens du ao mars y mirent obs-

em|)ire des souvenirs qui, en 1H14 table. Devenu ministre de la ma-

et eu iSiô, a cau>é de grands rine, M. Dubouchage changea

maux à la France ; et l'un des tout; et après une aiinéc de me-

moindres, n'est o;is le fune>te et dilati<m, pour organiser une ex-

humili.int nnuhM^e de la frégiite pédition de quatre voiles, qui é-

la Mfttusf, naulrage qui n'aurait tait préparée depuis plus d*un an,

pas eu lieu, si nnv «oupable im- il ordonna le départ de In flotte,

prévo3-ance s'était a>l)tenue de ra- et en confia le commaudeiiient à

yir à une obscurité reiçrettable , M. le vicomte Duroys de Chau-

un homme dépourvu, malgré son mareys. Sans doute, cet oflicîer

Sge, de toute ('xpérience. Cet avait servi sur les vaisseaux de

homme, comptable do la vie d\m Tétat, puisque son nom était îns«

grand nombre de Français, s*est rrit parmi 'ceux des capitaines de

vu lui même au moment d'ex- vaisseaux de Tannée 179a; mais

pier la plus «.^rave des fautes, par pendant vingt-quatre ans, il n'a-

la plus terrible dt's |>€ines ; leçon vait exercé d'autre emploi que

triste et mémorable , qui prouve celui de receveur des droittf-réu-

aux dépo<iitaires du pouvoir, com- nis à Bellac, déparlement delà

bien ils sont condamnables quand Haute -Vieime. Aentré dans la

ilssejoueutderexistencedeshom- carrière, après un quart de siè-

de, Boit qnll ne. l'At présonl/i liii- tnOmo AU rlioixdii miniHtrc, Holt qiifi le iiiinihtrt) fût alW; lo (Iimmmi- vrir fldii^ non iiKnlci^to biirrau , M. DiiroyK de (îhanmureyK |mr(it rie In rade de Tflc d^Aix .le 17 juin iHi(j, tnnnté Hiir la IVr^^nti* la iï/r'- duse^ de .Vi cuimmim, et ayaritnoiiM »«* ordre!* Id corvelle VErho^ la flAte /a Ivoire et le lirick VArf^us, Noim n*entreronrt dniirt aiiniii dé- tail Hiir cette expiulltioti ; nniiM ne parlerons point de la innnlie tel- lement lapirle de In Mt^fluac, cpie IcA niitrcK hntimenM, ponrlaHiii- tre , comprntnettent leur voilii re, ni de la parfaite ignorance du capitaine 1 qui prencl dt'H nnagei pour 'des rochirn, ni de la gravité qij*il met A pré.nider an l)apt<^nie du bnidtoninie tropique, ni de.«*.m in- Koiiriance lor.Mqn^on lui ainionce quelnfrégateHc trohipederonteon ^e cotnproifift en n'engageant par» niideHéeneitf«« ni de ^a terrenr an moment dn danger, ni enfin de fton inrapaeité i\ y remédier : ce» dé- laiU n*appartiennent point an gen- re de notre ouvrage. Nouh dironi» ^implementque.«ou incurie ri non ignornncte furent v.nwnc que la fré- gate, depuis long-tenipH »é))arée de» iHiIreit bUtimenM, échoua le 3 juillet i8t(Uur le hanctrArgui.H (c/ilc d'Afrique), et fut totalement perdue troirt jour» aprén. Le de- voir de M. DiiroyH de Oliauma- reyNélaitdcMauver non l)ntiment, un de nVn sortir (|ut* le dernier. An lieu de prendre ce parti hono- rable, ne songeant qu'à mou pro* pre i^aliit, et (\ celui de nen elTetH, d trompe tout le monde par den pronjeDflCd illuMoiren, emballe ne» eal^fieu, et quitte la frégate, y Inirt- sant encore 64 porsonneu ù bord.

DUR

a8i

Onavn*K,dnnA ce danger immi- nent, con<«truit ^ la liAte un ya^te rideau, Hur lequel Ich malheureux naufragé», au nombre de 15^, y cmnpri.<4 le» {\f\ (\m\ étaient rente» le» diTuier» hur la frégate, furent recueilli.H. Le radeau , »an» guKic, hauH bou»s(de, <lé)>ourvu de mu- nitlouH , de vivres en quantité »u(TiMnute.pre»que entièrement rc- couvrrl par leau, e»t abandonné il la fureur de» flot». iMu»ieur» jour» »e pah»cnt dan» une anxiété extrême; une révolte éclate, le »ang coule; de.s homtnif» égarés parla fureur et U' déHe»|)oir veu- lent* eu coupant htH licnn qid unis- »enl A peine ce» dernière» plan- c'hrs de »aljit,se priver, et priver tous le» naufragé», de la fiiible re^- »ource qui leur re^te. Le» jours et le» nuit» tourmenté» purdMior- rible» teirïi)^te» s'écoulent sans que le» infortuné» pui»»enl Cyon- cev(»ir la idu» faible espérance; plusieurs ciVntre eux ne pouvant plus supporter tant de maux, ces- sent de ré»i»ter aux vagues qui le» entraînent dans Tabimo ; rhorrible faim ajoute an supplice dc(?euxquire»tent; ils s'arrachent quelques* lambeaux de cuirs, ron- gent le boi», dévorent leur» ex- crémeus, savourent avec délirwH le »ang i\v.A ble».Mé» que le déses- poir porte au Huici<le , s'arrachent le» laittbeaux de chair des cada- vre». Rnfin, aprè» treiïc jour» de »upplice et d'agonie, restés i5 (Icî ifia, et n'ayant pas vlngl-qna' tre heure» h vivre, il» sont re- cueilli» par le brick rjrfiux^wl avait fait (lurlie de l'expédition et qui n'avait pn» rtif^me l'ordre préci» di' le» chercher. Un très- petit nombre de ces i5 infortuné^v

'iB'%

DUR

a survécu aux maux qu'ils avaient soufferts. Deux (reiitiT eux, MiM. Corréard, ingénieur-géographe , aujourd'hui lihruire, et Suvigiiy, chirurgien de marine, aujourd'hui médecin, ont rédigé ( rn un fort vol. în-8", Piiris, 3' édition, 1821) la relation de leurs mulheurs pen- dant Texpédiliou cl jusqu'il leur retour en France. Presque tous les faits excitent rhorretu' et Tin- dignation. Ce n*est point dans le mini>tére de M. Duhourhage que les naulragéâ ont trouvé des se- course, c*est dans Thunianilé de leurs concitoyens; ei les auteurs de la Minerve franfaise ont eu le bonheur et la gloire de la provo- quer. La souscription véritable- ment nationale, ouverte i\ cet ef- fet, s'est élevée à une somme de près de 18,000 fr. Une si grande infortune devait enflammer Tiina- gination comme elle avait touché les eœurs. La poésie, dans une ode de iM. Braiilt, et la peinture, dans le tableau de iM.Gérlcault* repré- sentant /es Naufragés de la Mé- duse^ se sont emparées de ce ter- rible sujet. Le tableau de lM. Gé- ricault a été Ton des plus beaux ouvrages de la célèbre exposition de 18 M). Les malheurs, les plain- tes des naufragés et Tindigiuition générale, ont cependant appelé Tattention du g(uivernenu:nt sur la conduite du capitaine' de la Mf^duse. Mis en jugement, sous radministration de iM. Duboti- chage, M. Duroysde Chaumareys a été déclaré incapable île -servir, dégradé des ordres de la légion- d'honneur et de Saint -Louis, et rondanmé A 5 ans de prison mi- litaire.

DURRIEU (le bakon), marc-

DDE

chai de camp « officier de la lé- gion-d'honneur « chevalier die Saint-Louis et de la Cuuronne^e* fer, né, en i^^S^ ù Grenadei dé- partement des Landes « eHt fils d'un paysan devenu notaire et jû" ge avant la révolution, elpendant la révolution, receveur des finan- ces et administrateur de son dé- partement. I«c jeune Durrieu fit ses études au séminaire d*Aîre, el probablement aurait subi la des- tinée commune aux cadets de Gascogne, etprislasoutane^quoi* qu'elle fnt peu de son goOt; mais lu révolution ayant fermé les sé- minaires et ouvert la carrière des armes , il s'y lanfu avec enthou- siasme , au moment ot) les Espa- gnols prirent pari û l'attaque gé- nérale de la ligne européenne contre les frontières de la France. C'était au commencement de 1793 : il partit avec 1000 hom- mes de la garde nationale de Dayonne, armés et équipée à leurs fiais, pour aller renforcer la ligne défensive établie sur les bords de la Bîdassoa. et occuper des ptisi- tious vacantes par l'insuffisance des troupes régulières. Il resta six mois aux avant-postes « ren- tra dans seul départcmeni, il fut incorporé au 8* Imtaiillon des Laudes, comme faisant partie de la conscription ordonnée sur la fin de 1 7()5. La campagne qu'il ve- nait de faire, et raltaeheiiicnl de ses compatriotes, lui méritèrent l'honneur d'être nommé par ac- clamation capitaine d'une com- P'ignie. Il retourna à Tarmée des ryrénées-Oecidentalest il ser* vil jusqu'il la paix de Bûle (1 795). Dans cette guene, il fit unecam- pagne sous les ordres du premier

6m

grenadierde France LmbuNd*»AiJ- rergne, alors capitaine iMi-inêtne. Après la paix d'Espagne, Durrieu passa en Italie, il fut incorporé dans la 85"* demi-bripjade.H com- biiltit sons les ordres des géné- raux Joubert et fiellinrd, dans Taudacieuse invasion du Tyroi. L^rmée t[ui arait dicté la paix de Campo-Formio fut envoyée en Orient. Il fit partie des troupes qui s'emparèrent de Malte et triomphèrent à la bataille des Pyramides, mais su santé ne lui permit pas de rester sur les bords du Nil; 11 entra en France et ne s'y reposa point : il était aux ba- tailles d'Ëngen, de Maeskirch, de Biberach , de Marengo , du Mincie etdeCaldiero, attaché plus par hasard que par choix, en qualité d'aide -de -camp, à un général* brave, mais non en fa- veur auprès de ceux qui distri- buaient les grâces et les récom- penses. Ce ne fut qu'en 1807, a- près avoir encore fait la {guerre pendant trois ans, dans le royau- me de Naples, et aroir reçu une blessure en Calabre', il servait sous les ordres du maréchal ftlas- séna, qu'il fut nommé chef de ba- tnitlon. Il avait été qnatorze ans capitaine, il ne fut que dix-huit mois chef de bataillon; pour at- teindre ce grade, il lui avait fallu assister à trente batailles rangées, parcourir les Pyrénées , l'Italie, J'Égypte et les Cabbres. La for- tune n'exigea de lui, pour l'élever au grade de colonel sur le champ de bataille de Wagram , que d'a- Toir combattu à Raab et sur la Pîave. Dans la campagne de Rus- sie, il était sous-chef d'état-major- général du prince vice-roi , qai

DUR

à83

loua isà conduite sur le champ de bataille de la Moskowa^ et quf té- moigna le regret de ne pouvoir le nommer général au combat de Msdoiaroslavretz , le colonel Durrieu prit successivement le commandement d'une brigade et d'une division dont les chefs é- taient tués ou blessés. Des débris de l'armée de Russie , composés de Français, d'Italiens , de Croa- tes,d'£spagnoIs, deIIollandai$,de Badois, de Çaxons, formaient la garnison de Glogau, dont la dé- fense fut confiée au colonel Dur- rieu. Il sut retenir ces alliés dé- couragés par le *grand désastre de la retraite de Moskou , les con- server fidèles dans la mauvaise fortune, et leur faire braver de nouveaux dangers; leur loyauté fut récompensée par les victoires de Lutzen et de Bautzen, et leur commandant fut élevé au grade de général de brigade. Bientôt ce général dut concourir à la défen- se d'une autre place non moins importante. Il avait été employé près du major-général à la batail- le de Dresde ; après celle de Léip- sick, il fut séparé de l'armée avec an gros détachement et jeté dans Torgau , vaste hôpital la fiè- vre nerveuse a dévoré a5, 000 soldats et leur général le com- te de Narbonne. Le général Durrieu eut l'insigne honneurd'y défendre une redoute, qualifiée de fort, contre une attaque et une tranchée régulière. Ce ne fut qu'a- près bombardement et batterie de brèche, et lorsque les Prussiens, eurent pénétré dans le fos^é , qu'il évacua, par ordre supérieur, ce retranchement à peine palissade, dont il voulait encore prolonger

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la défenjic.- Le commandant de

Torgau Ht connaître cc.!*inçiilier ÔTéneinont de [guerre; mais alors le Rhin était franchi par les trou- pes de la coalisatinn , et Ton s'oc* cupait peu en France « an com- mencement de 1 8 1 4* de ce qui se passait sur TËlbe. Le* général Durrien était, en i$i5, cliefde divif^ion au ministère de ta guer- re. Les événemens desTf»/*^ jours le jetèrent encon* une lois sur les champs de bataille. Il com- battit à Flenrus, fut grièvement blessé à Waterloo, ver.-* le mi- lieu de Faction , ne voulut pas se retirer, et à la fin de la journée fut démonté et abandonné. Son obstination dans cette journée, comme dans toutes celles il a tiré Tépée, ne lui a été inspirée que par la haine de Tétranger ar- mé contre la France et par Ta- mour de la patrie. Le général Durrieu a été nommé, en i8i8, Tun des seize maréchaux de camp du corps royal d'élat-major. De- venu , par les differens emplois qu'il a remplis, aussi familier avec les détails de Tadministra- tion qu*avec ceux du commande- ment , et resté fidèle aux princi- pes de la liberté et aux devoirs de citoyen , il est du nombre de ces généraux de la vieille armée desquels on peut dire, comme Henri IV en parlant du maréchal de Riron« qu'ils sont bons à pré- senter aux amis et aux ennemis. DURljFLÉ(Loris-RoBERr-PAR- fut), naquit à Eibeuf, départe- ment de la Seine-Inférieure, le 28 avril 174^* I^ ^**l ^^ '**cul hom- me de lettres à qui la ville d'El- beuf ait donné le jour. Issu d'u- ne famille dont le nom est encore

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cher au commerce et aux arti in- dustriels. Il semblait plutôt des- tiné, par ses études et la direc- tion de ses travaux, à captiver la capricieuse déesse , qii*ii préten- dre aux faveurs des muses : ce- pendant un penchant irréai.«tihle Tentraina de très -bonne heure diins la carrière poétique; et ses premiers essais , début «ingulier pour un favori de divinité» chi- mériques, furent soumis ù l'aca- démie de l Immaculée Conception de Rouen , il remporta plu- sieurs fois le prix de Tode. Bieo- tôt après, il se présenta dans la lice plus glorieuse de racadëmie française. La Harpe était alors Tathlète heureux, et peut-être le lauréat privilégié. Duruflé osa loi disputer les palmes académiques. Si ses efforts ne furent piis cou- ronnés d'un plein succès 9 le pu- blic et les journalistes lui tinrent compte de son courage , et ap- plaudirent à ses essais. Les juge- mens que les rédacteurs de Vjlth née littéraire et du Journal dês beaux-arts fTÙdi^é par Tabbé Aii- bert, ont porté de VÉpUrêdeSet' vilie à Brutwt , de celle adressée un ami malheureux , et du poè- me sur le Siège de Uarseiliê, par le connétable de Bourbon, durent mêler quelques soucis à la cou- ronne d'immortelles du trionapha* leur, et en même temps consoler le vaincu de sa défaite. La force de la pensée, 1.1 franchise de l'ex- pression , et la vivacité des ima- ges, sont les qualités remarqua- bles de ses vers. Une place d'his- toriographe, qu'il obtint dans la maison de Monsieur, lui permit de goûter toutes les douceurs d'u- ne vie agréable et paisible. Sans

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cette place tout -'.à -fait lioiiori* fiquts il est probable qu*il eût cheri'he à développer ses talcns , et que nous lui devrions des ou- Trages plus capables d'établir sa fortune littéraire ; mais plus avi- de de plaisirs que de gloire, il se conlenta de vivre dans riutiuiitè des Champlbrt, des Marmoutelet de quelques autres littérateurs distingués « sans prétendre les é- galerdans leurs travaux. Le «Ac^ar* fini efuyvtopt^dique est le seul ou- vrage auquel 11 attacha son nom pendant le reste de sa carrière, qu'il termina en 1795, près de Rouen , dans une maison de cam- pagne , il s'était retiré par sui- te des troubles de la révolution. Durudé avait Tesprit enjoué et piquant « et une vivacité de repar- ties où Ton remarquait plus de franchise qu'une exacte observa- tion des convenances. Nous no citerons qu'une de ses boutades: elle est rive et originale. Un jour qu'il se trouvait cher, une dame , mère d*une petite famille , aussi bruyante qu'importune, cette da- me « qui prenait les fatigantes et fastidieuses tracasseries descsen- fau9 pour d'aimables gentillesses, demanda au poète, d un petit air agréable et satisfait , ce qu'il pen- sait de ses enfaus. nParbleu» ma- »dame répondit Duruflé, excédé

des cri» et des niches des mar-

mots, je pense qu'ils me récon- »cilienl avec lîérodc.»

DDRtTTE (LB comte), lieute- nant-général , grand ollicier do la léglon-d'honneur, eu 1707, servit avec autant de valeur que détalent, dans les armées fran* raises, depuis le commencement de la réroiution. Nommé succes-

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si ventent, en i8oj, général de di* vision et commandant de ta 10"* division militaire, après avoir pas* se quelques années i\ Toulouse , chef-lieu de ce commandement , il fit la campagne d'Italie, en 1809, se signala en diverses oc- casions, notamment aux passages de la Piave, du Tagliamento, et à l'attaque du fort de Malborghet» to , il entra le premier. £n iSi'i , il eut, sous les ordres du duc de Rellune, le commande- ment de l'une des divisions de La grande- armée , en Russie. Do cette division , il passa ù celle du duc de Castiglione, et se fit éga- lement remarquer dans Tune et dans l'autre par sa bonne con- duite et sa valeur. C'est ù ses ta- lens militaires, autant qu'à son intrépidité, qu'on Mut le salut de l'armée tran^aise, ù Donne vitz, le G septembre i8i5. Ce fut contre sa division que les Saxons, qui venaient de l'abandonner « tour- nèrent leurs canons ù la bataille de Léipsick. £n 1814» il défendit MetK contre les alliés et mérita qu'une épée d'honneur lui frtt dé- cernée par les habitans de cette vil- le, en témoignage de leur recon- naissance. Lors de la restauration, il fut nommé commandant do la S"* division militaire, et chevalier de Saint-Louis. Après le ao mars^ le général l)urutte,Fran^'ais avant toiit, niarcha sous les drapeaux qui marchaient contre les enne- mis de la France, Comnjandant de la i"'' division du premier corps d'armée, il lit tousses efforts pour préserver la France d'une Inva- sion étrangère. Depuis le huit juillet 181 5, le général Durutte, oÛicier plein d'honneur^ de talent

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et de braTOure, vit dan» la re- traite 9 privé de tou» nés einploîs* DUSAULLHOY (Jo»iph-Fkan- çois-NicoLAs), à TomU dépar- tement de la Meurthe, le a i révrier 1761. S*étunt rendu fort jenne en Hollande 9 il y rédigea , pc^ndant plusieurs années, \n Gazette fran" pa<^^ d'Amsterdam, qui était alors un des journaux les plus patrio- tiques des Provinces-Lnies, et fut chargé, dans ce pays 9 de diriger les éditions de plunieurs des prin- cipaux écri?aiiis du 18"' siècle. De retour en France, il fut em* ployé au trésqr de Textraordinai- re des guerre^, et publia quelques pièces fugitives, et un recueil die prose et de vers, sous le titra d'Étrennes aux ans et aux autres, Paris, 17H9, in- 12. £n 1789» il fit paraître plusieurs brochures de circonstance; un journal, sous le titre de Courrier national, politique et littéraire; et, quelque temps a- près, VAlmanach du Peuple, a vol, in* 189 179a et 1793. Il s*as8ocia ensuite avec Camille Desmoulins pour la rédaction des Révolutions de Franceet de Braùant,qii*eni^gi il rédigea seul, sous son nom, et qp'il intitula Semaine politique si littéraire» Le sort de la famille royale commençant à donner de vives inquiétudes aux amis du gouvernement monarchique , M. Dusaulchoy se réunit à André Ché- oier, Suleau, et quelques autres, et fut chargé de rédiger le Contre-' poison. Cet ouvrage périodique fut très-répandu, et il se soutint avec le même succès jusqu'au dé- part du roi pour Varennes. L'au- teur étant alors contraint d'eu cesser la publication , une corn* pagnie d^ Hollandais lui confia la

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rédaction du Baf«9i>j)oumalqiior

tidien. Mais, en 1793» on lui Û un crime d'avoir rédigé le CotUft poison; on l'airéta avec Ail4Fi. Chénier , et tous les deux fureol^ incarcérés à Sainl-La^^ire. Le pai^ ti que prit Dusaulcboy^de n'adres- ser aucune réclamation au comir de sOreté générales ce qui le Et sans don te oublier, le prévervadii sortde^fi^n infortuné compagtioo. Cependant, le g thermidor aa S (97 juillet 1794) 00 la rendit pas à la liberté : après cette époque, oa immolait encore des citoyens français comme fédéraiislêSu Ce ne fut que le 14 fructidor suivant qu'il vit tomber ses fers. A peint libre , il composa t Agonis é$ Saint^Lazare sous la tyrannie ù Robespierre, brochure in-8**, an % de la république, qui eut quatrs éditions dans une semaine ; et, il reprit la rédaction de sou journaL £n l'aa 5, sous ie directoireeiè» cuiif, il publia, contre les lois rk volutionnairesque l'on faisait en» core , une brochure intitulée^: Rendez -nous nos n^iagrammês, si vous ne faites Se bonhutr du peur pie. Cette production, dpnt le dé- bit fut extrêmement rapide» doa- na lieu à de sévères poursuites cQotre l'auteur. En vertu des.lois des 27 et 98 germinal , émanées d'un gouvernement ombrageux et tyrannique^etqui prononçaient U peine de mort contre les délits de la presse, il fut traduit au tri- bunal crimiinel, connue prévenu d'avoir provoqué la dissolution »de la représeutatioiy nationale, du direcloire-ej^écutifr Je meiir- >*tre des assemblées -qui lea.com* ^posaient, etie.rétabliasenient.de » la. royauté, ^.l^n^^s^^Jf^g^agaK

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4u Soir, Isidore Langloia avait Àiit un article tr«'8- virulent con- tre Topiiscule Rendez '^nou^ nç.s nifriagrammesstice fut Isidore LangloÎH que M. Du^Hoiitclioy ap- fjthi pour le défendre. Ididurc ac- cepta généreuMeincnt cvtte i'ouc- tiouy et HVn acquiUa avec talent •t loyauté. Cependant le prévenu Commenta à plaider an cause lui- inPuie^ et hou discours eut le plus pand Duccè» : il lut acquitté i\ funanimité. Feu de teuip» après, le minijitre de la pdlice , Duval « rappela prè» de lui, et lui confia une des prenn'èret) place:» adini- oitftratives de son ministère. Sous le consulat « le ministre Fourhè, dans rorganisation nouvelle qu'il fit« le nomma l'un des qualre.prin- cipaux chefs. Alors M. Dusaul- choy ne s*occupa que du soin de faire rentrer des émigrés; il ima- gina des moyens de constater que l'inscription d'un grand nombre d*entre eux ne les C(mcernait pas* de faire ainsi lever le 8éque.<«trc apposé sur leurs biens, et de les rétablir dans leurs foyers sans qu'ilseussent behoin d'être rayés. Mais cette conduite, qu'aucun au- tre motif que celui d'ôlre utile no dirigeait, déplut. IVl. Dusaulchoy fut dénoncé, et perdit sa place. Cben.*hnnt alorsdes moyensd'exis- tencc indcpcudans, il s'associa a- Tec Joseph Lavallée, Villeterquc et. Landon, pour la rédaction du Journal i/es Arts, des Sciences et de la IsiiiéralureAi eu acquit ensuite ):t propriété^et rédigea seul, pen- dant pluMioufs années, ce recueil périodique que les artistes avaient adopté. Il ne le quitta que pour se charger d'une partie de la ré- daction du Cojirrier de l'Europe;

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et, depuis la réunion de cctt» feuille au Journal de Parie, il est constamment resté au nr>nibro des rédacteurs de ce dernier jour- nal. M. Dusaulchoy a publié, ou- tre les ouvrages dé)i^ cités : i* Lee Victoires des armées françaises,, ode, Paris^ an 7 et 1808; a" La PaiJSt ude, Paris, an 10; 3" Le Rap* pel des Dieux, ou le Conseil céleste^ scènes héroïques qu'il a compo- sées avec 51. Charrin; !\" E pitre à iM, Esmenard, 1 8 1 1 ; 5" Les Sol'* rées de Famille, recueil philoso- phique, moral et divertissant, 3 vol. in-ia, Paris, i8i7;G'*Ltf C^n- teur, ou Ambigu littéraire, 2 vol. in-iu, Paris, 1817; 7" Mosaïque pliilosopliique, politique et littérai" re, 'X vol. in- 12, Paris, 1818; 8" É pitre A un prétendu Libéral, in- 8", 18'jo. 11 a lait ans»! quelques pièces de ihéAtre, telles que Lu Leçon ptfr<^<i«> opéra-comique, mu- sique de Lassaux; Colas trente foie Colas,, comédie - vaudeville en 3 actes; Les Infortunes de Nicaise, Taudevilleeniacte;/aAoma/irftf//«. Portrait,cou\èi\ie en 1 acte; Maho- met II, pièce héroïque en 3 actes : ces deux dernières pièces avec M. Charrin. M. Dusaulchoy est président depuis i8i3, époque de sa fondation , du la société lyri- que des Soupers de M ornas»

DDSAUSOIR (Fr4nçois.Jeàn),. est à Paris, le 3o janvier 1737. Poète plus qu'octogénaire , il a offert, dans sa carrière littéraire, cette singularité remarqu<fble,que ses meilleurs vers sont ceux qu'il a faits au déclin de ses ans. M. Dusausoir, dont la vie est toute honorable, n'est point sans mérite comme poète; mais un défaut capi- tal en poésie CRt l'uniformité,. et

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Cliéiiier le lui a reproché dutis ce 'ver^ légèrement ûpigramiiialique:

Dors, m-.n cher Dusausoir, aux duuv soiu de ta lyre.

11 a publié : i" Les deux Cirrax- ô7V/i//6'i', poëine, 1771; '2' La F v te de J . J . RouascaUy iiiterinède eii- tremrlé de chaiit^, représenté en Tan r)(i7()4)> •>' Le Sultan indcvisy aneedote suivie de contes en \erb, 179G, réimprimé en iSir);^"^- pltre aux Détracteurs des femmesy suivie dn Portrait de l'Homme^ 1799, in-iiî, réimprimée en 181 7; 5" Réponse à la satire intitulée: La Fin du dix-huitième siècle, '799' in- 12; G" Le Bois de Boutonne ^ puëme, 1800. in-8' ; 7" Lettres a- tnoureuses d'Emilie et de S aimai ^ 1804^ in- 12; 8" Le Sérail de Za- dir^ poëme, 181 'i; 9" Le Luxe, poëme, 1817; it)" Epltre à la mé- moire de mon père, 1817; 11" £- pitre aux Aristarques modernes , 1818: 12" Epltre aux petits Sa- vans de société, 1818; i7}" Mont ge- ron, poëme, 18 19. M. Dnsausoir a tait insérer, dans différens jour- naux et dans les recueils poéti- ques, des vers, des romances, des chansons, elc. U est membre de Talhénée des arts de Paris, par suite de la réunion, à cette socié- té, de la société libre des lettres, sciences et arts, dont il était un des plus anciens membres.

DLSOMMEIVAUD ( Alexan- dbe), l'ut nommé, eu 1807, em- plové de la cour des comptes , dont il est aujourd'hui conseiller référendaire. Lorsque les événe- meus de 181 4 eurent rappelé l'an- cieune dynastie au trône, M. Du- sommerard s'empressa de lui lé- moi{;;ner son zèle, comme mem- ^ bre de lu cour des comptes tt

comme capitaine de la garde na- tionale; et plus tard, c'est-ù-dire au mois de mars i8i5, voulant prouver que ce zèle ne se bor^ nait pas à des paroles, il se ùi vo- : lonlaire royal. Pendant les cent jours, il refusa de signer Pacte ad- ditionnel ; fit , à ce qu'on assure, la fauKîuse chanson intitulée : Rendez-nous notice père de Gand; signa, dans les piVmiers jours de juillet, une protestation contre la déclaration des chefs de légion, tendant à conserver la cocarde tricolore: et fut, en janvier iSiG, ' nommé chevalier de la Icgion- d'honneur.

D USS A ULT (Jean-Joseph), homme de lettres, en 17O9, à Paiis , reçut une excellente édu- cation. 11 avait i\ peine achevé ses études, au collège de Sainte- Harbe, lorsque les premiers symp- tômes de la révolution se mani- festèrent. 11 ne fut pas d*abf)rd exempt de cette fièvre qui entraî- na tant de jeunes gens dans des écrits qu'ils ont désavoués de- puis. La violence de sa politique se fait même reconnaître encore dans la feuille intitulée : VOra- teur du peuple { voy. Fbéron ) , qu'il rédigea sons la direction de Fréron, après la révolution du 9 thermidor. Mais alors du moins il attaquait les auteurs de la tyrannie qui avait ensanglanté la France. Parmi plusieurs é- crits qu'il fit paraître à cette épo- que, on distingue les h'ragmens pour servir à C histoire de la con- vention nationale. Plus tard il tra- vailla aussi à la rédaction du Vé- ridique, ce qui le fit condamner, après le 18 fructidor, à la dépor- tation^ ainsi que ses collabora-

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; maÎ9 il trouva le^ moyens ! flonâtraire à cc'tte peine, oyé depuis ce temps îi la ré- 3n du Journal des (f ébat s, il >péré d*nne manière uclive (!cès de cette friiille, dans Ile on disting:ue st;s articles I If^ttre Y, qui tient lieu de ture. fc)n reconnaissant à M. mit autant d'esprit que du , et un jugement excellent, ! peut sVmpècber de convo- ie son enthousiasme pour la iture des anciens ne Tait sou- 'endu injuste j^nvers les mo- s, puiM|u'aucutie des (ra-> jns qui ont paru jusqu'à- le lui semble suppoirlable^

opinion, qu'on *fetrOiif« [ihidieurs articles du Journal éhats, bien que développée tenue par lui avec beaucoup •re, est, par son t'x.igération, me paradoxale. Son excès* évérité, et le Ion impérieux emploie confrc ses adver- , ne sont poM propres ùl lui lier Ic.H suffrages des cori-

qui meltenl encore la mo- on an nombre des vertus.

surtout inexorable en ma- J'opinion; cependant, lors- ons ie gouvernement impé- poursuivait à outrance des lins qui avaient professé des uis r(^f)ui)licaineM, l'un dV.ux ppela, fort à propos, quel- nnes des phrases échappées plume en 179^, lesquelles cnt clairement qu'il était à la hauteur des circons- i. M. Dussanlt crut devoir r roh»rr\alion sans répli- )n connaît la Lettre adreft- Chénier, en 1H07, et la ré- r>n complète de celte lettre,

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dans un opuscule que le poète fit paraître. Amis constans de la vé- rité, nous avons la dire sans restriction^ mais fans cesser pour cela de rendre hommage au mé- rite littéraire de M. Dussault.

DUSSAULX (JB4if), littéra- teur diilingfué, et membre de la convention nationale, naquit à Chartres le aB décembre 1738, et mourut à Taris le i5 mars 1799. Appartenant à une famille de ro- be, il fit de très-bonnes études, qu'il commença à la Flèche et termina à Paris. Après avoir fait, en qualité de commissaire de la geiidariBerie, les- campagnes de Hanovre, il revint avec son corps à Luné ville, ses qualités per- sonnelles et son esprit lui firent bientôt acquérir Testime du roi Stanislas, juste appréciateur du vrai mérite. Il avait à peine m ans lorsqu'il fut reçu û l'académie de Nanci, sans y avoir d'autnà titre que sa traduction de Juvé^ liai, non encore publiée. Cet en- couragement, auquel se joignirent depuis les conseils du professeur Guérin, déterminèrent sa voca- tion. Revenu à Paris, il revit son manuscrit avec le plus grand soin, retoucha plusieurs passages, et publia son livre; c'était en 1770. Dès lors la réputation littéraire de Dussaulx pritde la consistance, et Tacadémie des inscriptions le reçut, en 1 776, au nombre de ses membres. Peu de temps après, il devint secrétaire du duc d'Or- léans. Son désintéressement ne lui permettait point d'aspirer à de plus hautes fonctions. Lor>que la révolution éclata, il en embras- sa les principes avec toute la franchise d'un homme qui ne

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Yoynit dans cotte réToliition que les inuveiis de rcforiiier d'nnti- qiics it dangereux abus; auissi n'en a-t-il jamais par tact'; les tu- nestt'S excès , et sa conduite à toutes les époques uianiiesta tou- jours la droiture de ses inten- tions. Le premier ouvrage dans lequel sf.'s opinions politiques se firent connuihe, eht son Discours hhtorufue sur l'insurrection Pari- sienne et ta prise de la Bastille, publié .en 1790. Le 0 juin i;'929 il l'ut admis à rassemblée législa- tive, dont il avait été nommé dé- puté suppléant par les électeurs de Paris. Les horribles jouruçes de se[)tend)ro excitèrent toute son indignation. 11 l'exprima dans la séance du 2 avec une énergie qui seniblait triompher des forces de son ûge. iSoumié Tun des com- missaires de rassemblée, chargés d'arrclcr le cours de ces exécu- tions («angiantes, il proposa di- verses mesures qui lurent sans effet, par l'opposition qu\v mirent ses .collègues lia/ire et Chabot, dont la conduite semblait déceler leur complicité avec les assassins. Il fut plus heureux le 5^ lorsque, chargé d'une mission semblable, il parvint i\ calmer Tcffervescence des furieux qui menaçaient le Temple. Le 5 janvier 1795, il se prononça en faveur de la propo- sition faite de donner à la conven- tion une garde départementale. Dans le procès de Louis XVI, il vota la détention jusqu'à la paix, rappel et le sursis., déclarant que le patriotisme ne consistait point A tuer son ennemi par terre. Cette opinion, qui attira sur lui le cour- roux de Billaud-Varennes, porta ce révolulioiujaire farouche à de-

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mander t\ la convention, le a juin sui vant,rarrcstation de Dussaulz, motivée seulement sur ce fait. La convention qui, ce jour-]à, ne voulut pas partager la fureur d^uo de ses membres , ne montra pas autant de fermeté le 3 octobre: et Dussaulx, attaque de uouveau par ses adversaires, comme ayant manifesté son opposition à la journée du 3i mai, fut cette fois décrété d'arrestation. Détenu a- vec les 75 députés dont la révolu- tion du 9 thermidor an 5 brisa le« fers, Dussaulx, en rentrant avec eux au sein de la convention, pro- testa qu'ils avaient tous laîssédaoi leur prison le souvenir du passé. Il fut, en 1796, président du con- seil des anciens. Il proposa d'a- jouter au serment de haine ù la royauté, les mots en France» Il fut aussi Tun de ceux qui combat- tirent avec le plus de force la pro- position du rétablissement des loteries. -Lorsqu'il sortit du con- seil, au mois de mai 1798, il eut la douce satisfaction de pouvoir dire que dans Texei^cice de ses fondions, étranger à tous les pai^ lis, il ne plaida jamais qu^en fa- veur de la justice et des mœurs, et que ses mains- furent toujours- aussi pures que son cœur. Dus- saulx, à une époque ou la démo- ralisation avait fait tant de pro- grès, offrait encore l'homme dr^ lu nature dans toute sa simplicité. Atteint d'une maladie doulou - reuse, il ne put goûter au sein de- sa retraite le bonheur dont il é - tait digne. Ce n'est pas sans^- quelque étonnement qu'on se rap— - pelle que Marat le défendit lors que le comité de salut public vou lait l'envoyer à la mort, et le snu^

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n le fnÎBnnt ]»as8fr presque ' imbécile. CVst à DusMiuiix n duit la conservation de l'un

fins beaux monumens des la Porte Saint-Denis), que (Vandales de 1795 voulaient tre. Parmi les ouvrages do lanlx , on cite : 1" Satires de nul , traduites en français , S 1779, in-8**;M. Aebaintrc

donné une nouvelle édition, des notes, iSai, a vol. în-8". Unoires sur tes satiriques iatinsy

Tacadémic des inscriptions, 777, et insérés dans le tom. II de la collection de celte so- ; 5" Lettres et Béfleuions sur la ir du Jeu, auxquelles on a joint \utre Lettre morale^ Paris, Le- tc, 1775, in-8% de 17U pag.; , 1777, in 8"; traduit en bol- us, 1791, in-8"; /|" 7)<Arowr5 a passion du jeu dans les dif- s siècles t lu i\ racadémic, i\ la cepublirjuc de PAques, 1775; e la Passion du jeu depuis les s anciens jusqu'à nos jours, l,in-8'; traduit en bollaudais, , iu-8". (lel ouvrage, qui

qu*uuc répétiti(U) de ce que ieunofit les deux prccédens,

des dévdoppemens plus é- us, ite se lit guère, malgré le ment favorable qu'en portent ommes de lettres. ()" P^te de é Blancliet , insérée A la tête ipolo^ues et Contes orientaux

dernier^ Paris, 178/i, in-8"; '<• r insurrection Parisienne et

prise de la Bastille, discours rique prononci^ par extrait

r assendtlt^e nationale, Paris, ure, 1790, in-S"; 8" J^ettre au en Vréron, 179O, in-8"; 9* a^e à Barri' f^e et dans les liait- ^^yrénf^es, fait en 1788, Parid,

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1796, a vol. in-8°; lo* De mes rapports avec Jean^ Jacques Rous» seau, et de notre Correspondance, suivie d'une notice très-essentielle, Quelque estimés que soient la plu- part de ces ouvrages, Icjiremier est celui qui assure incontestable- ment la gloire de Tauteur.

DUSSKK (Jean -Louis), célè- bre compositeur de musique , célèbre virtuose pour le piano, en 1760 A C^aslau en Bobê- nie, d'une lamille déj<\ renomméi^ pour avoir donné i\ rAIlcmagne plusieurs organistes distingués « se fît remarquer dès l'ûge. de i'5 ans par la confposition d'une mes- se solennelle. Avaut l'itge de 210 ans, il passa en Hollande, sa réputation attira sur lui l'atten- tion et la bienveillancedu slathon- der, qui le retint A la Haye pen- dant plusieurs années. Il visita ensuite le nord de l'Kuropo, pas- sa quelque temps A Hambourg, le célèbre Bacb lui donna des conseils dont il profita. Après a- voir séjourné deux ans en Lithua* nie, près du prince Cliarles Aad- ziwily il vint A Berlin, s'y arrêta peu, et poursuivit sa route jus- qu'A Paris, il demeura jusqu'à ce qiiela révolution, eiTarouchant les arts, l'eût décidé A passer en Angleterre. 11 resta dans ce pays' jusqu'en 1800, fît un «voyage en Bobéme afin de voir encore sa patrie et son père, et revint en France sous les auspioes du prin- ce Talleyrand de Périgord^ qui lut constamment son protecteur. Dussek, mort A Paris en 1819, a publié, pour le piano, dans les différens pays qu'il a parcourus, des concerto, syinpbonies, so- nates, duo, fantaisies, au nom-

bre (le soixante. Il est aussi auteur de quelques oratorio y et d'une méthode pour le piano-forté, qui d'abord parut en allemand, et fut depuis traduite en français. Par- mi toutes ses œuvres, celles qu'il préférait sont : Les Adieux de Clé' mentine et Le Retour à Paris. Ce» deux ouvrages le firent avanta- geusement connaître en France et en Angleterre. Quelques essais qu'il fit pour TOpéra de Londres ne réussirent pas aussi complète- . ment. Pendant les dernières an- nées de sa vie, il donna plusieurs concerts à l'Odéon, dans lesquels il obtint de brillans succès.

DUSSIEtX (Loris), homme de lettres, ami des libertés publi- ques, s'était fait connaître par plusieurs productions estimables lorsqu'il fut, au mois de mars 1797, nommé membre du conseil des anciens, par le corps électo- ral du département d'Eure -ct- Loire. Dans cette assemblée, il se conduisit avec les principes de modération qu'il avait toujours professés, il combattit le projet de loi, présenté dans la séance du 27 mai, tendant à établir une ins- pection des contributions publi- ques; il crut devoir voter en fa- veur de Timpôt sur le sel, le 21 février 1799. M. Dussieux, qui fut Tun dis rédacteurs proprié- taires du Journal de Paris, et membre »le la société d'agricultu- re, a publié les ouvrages suivans : 1' Histoire ahrigêc de la découver- te et de la conquête des Indes par les Portugais ; 2" Le nouveau don Quichotte, imité de "Wielund; 5" cme Histoire de la littérature fran- çaise; 4" one Traduction de Boca- ce; 5" plusieurs Mémoires sur Ca*

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gricuUure, faisant partie de ceux de la société d'agricultuYe afec lesquels ils ont paru.

DUSSUiMIËR . FONTBBUNE (N.), membre de la chambre des députés, est à Bordeaux, d'une famille commerçante appartenant à la religion réformée. Il embrassa d'abord la profession des armes^ servit dan» le régiment de Ro^l* Cravate cavalerie , en qualité d'olïïcier, suivit lea princes dans leur émigration , et fit arec eux la campagne de 1799. Lorsque le régiment de Bcrchiny hussards eut quitté la France pour passer ù l'ennemi, M. Dussumier entra dans ce corps, que l'Autriche prit à sa solde. Après l'établissement du gouvernement impérial, il pro- fita de l'autoMsation de rentrer en France, donnée aux émigrés par le gouvernement. M. Dns- suu)itr se livra alors aux 0- péralions commercialei> qui a- valent honoré sa famille. Il fit partie du gouvernement provi- soire que la ville de Bordeaux é tablit en 181 5. Le la mars de la même année, M. le duc d'Angou^ lOme le créa chevalier de Suint- Louis; mais les scrupules de sa conscience l'empêchèrent, com- me calviniste, d'en accepter k décoration, qu'il ne consentit à porter que lorsqu'iine ordonnan- ce du roi autorisa les prnlrstans à la recevoir sous la dénomina- tion de Mérite miU taire yXvWe qu'et le est accordée aux officiers suis- ses qui ne professent pas la reli- - gioR catholique. Il a reçu aussi l'étoile de la légion - d'honneur. Nommé, en 181 5, membre de lav chambre des députés par le partement de la Gironde, et ré^—

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kl pour les sessions sulyaoteS) M. Dussupaier - Fontbrune n'a pas cessé de siéger au côté droit. Il a ?olé toutes les lois d^exception, ets'estmontré Tun des plus grands adversaires de la loi électorale du 5 février. M. Dussumier est resté presquQ inaperçu dans la session de 1821 à i8aa.

DU TAILLIS ( Adrieiv - Jban- Baptiste AiiABLB - Raimond, com- tb), le la noyembre 1760, à Nangis^ fut élève du génie en 1778» entra cadet dans le corps de Nassau Siégen en 17799 fut présent aux affaires de Jersey et de Cancale ^ et réformé avec ce corps. Il fut nomméycn août 1789, capitaine aide-iuajor du bataillon des Filles -Saint -Thomas. Il ne cessa de donner, avec ce batail- lon, «des preuves de fidélité ù la constitution de 1791, et de dé- vouementùrinfortunéLouis XVI. Fait capitaine au i4'"* bataillon d'infanterie légère, le 3 aoûti79i, il fît avec sa compagnie la cam- pagne de Sainte- Menehould, et se trouva à la bataille de Yalmy. Entré en Belgique avec Tarmée du Nord, dont son régiment fai- sait partie , il prit part aux affai- res de Jemmape, verviers, Liè- ge, etc., et a été blessé le a mars 1795. Il fut destitué en 1794» comme royaliste. Réintégré après la terreur, il passa aide-decamp du géocral Berthier, son ancien ami , qui venait d*êtrc nommé chef d'état-major des armées des Alpes et d'Italie, au mois de ger- minal an 5. Il fît , avec ce brave général, la campagne dans la ri- vière de Gènes, et, successive- ment , celles d^Italie. Après la prise de Milan, il fut envoyé à

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Pavie, et fait prisonnier par les insurgés. Ce fut à sa fermeté et à sa présence d*esprit , que lui et les autres prisonniers durent leur délivrance. Après la bataille de ' Gastiglione, il se distingua, il fut envoyé à Paris ^ par le géné- ral Bonaparte , pour apporter les drapeaux qui avalent été pris sur Tennemi. Il reçut du directoire des pistolets d*honneur, et fut fait chef de bataillop. Il retourna aus- sitôt à Tarmée, et eut un cheval tué à Rivoli, et un autre à Aréo- le. Après le passage du Taglia- mente, il porta Tordre au général Joubert, qui commandait dans le Tyrol , d^attaquer Bolzano et Brixen, combattit a'ux côtés de ce brave général dans ces deux af- faires, qui furent glorieuses pour les.araiées françaises; et comme il avait reçu Tordre de venir sur- le-champ rendre compte de ces deux affaires, dont le résultat de- vait régler les opérations ulté- rieures, il partit aussitôt pour an- noncer leur succès. Un corps de Tyroliens, attaquant les derrières de Tarmée, fermait le passage, et venait de repousser 5o hommes commandés par un officier qui a- vaiteu 3hommes tués etplusieurs blessés. Instruit de ces faits par Tofficier lui-même. Du Taillis n*hésite pas un instant : il prend le cheval du postillon qui le con- duisait, réunit à lui 4 militaires et les a dragons d*escorte; a- vcc ces 6 hommes, entreprend de forcer le passage , en perd 4 en le forçant, et arrive lui troi- sième à Bolzano , son cheval et ses vêtemens criblés de balles. Gréé colonel le a3 brumaire an 6, il fît, en cette qualité, la campa-

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{^ncde Marcngo, il eut un chc- \al tué. Après la paix, il fut nom- mé adjudant-général, et'eniployé près du ministre et au dépôt de iai^urrro.II fut fait, lors de la for- mation dos camps sur les côtes, pour Tt^xpédition projetée contre I Anglt^terre, marécbal-de-camp, lo 1 1 fructidor an 1 1. et chef de l'état- major- général du camp de Montrcuil, commandé par le ma- réihai Ney.Ce cauip, lors de la formation de la grande -armée , en devint le G"* corps. Il fut pré- sent à toutes les batailles ce brave corps d*armée se distiTigua, et entre autres :\ celles d'Ëlchin- gen, Llm, léua, etc. Le 8 novem- bre 180O, il reçut la capitulation de Ma;;;deb'>urg. 25,Of)0 enne- mis bien armés, bien approvision- nés, et aidés de 800 pièces de ca- non, serendiren! auO^'CïJrpsdar- mée composé de moins de 1^9000 hommes, qui n'avaientquc2 piè- ces de siège arrivées le matin de Brunswick. II eut un cheval tué •\ la bataille d*Kylau , et le bras droit emporté à Gudslall, en dé- signant au commandant de Tar- tiflerie le placement d'une batte- rie. Aussitôt sa blessure guérie , il retourna à Tarmée, et fut suc- cessivement gouvei'ncur à Mu- nich, Erfurt, Varsovie, Torgau , dont la belle défense fut si hono- rabbî pour lui. Dans tous les gou- vernemens qui lui furent confiés, il sut partout faire respecter, et surtout estimer le nom français; et les témoignages de reconnais- 5ance qu'il reçoit journellement do la part des étrangers, sont pour lui une ditice récompense. Il a reçu, à dilférenles époques , des armes d'bouneur.Il a été fait corn-

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mandeur de la lé^on-d'honneur à la création de Tordre, puis suc- cessivement chevalier, comman- deur et grand-cordoo de Tordre Militaire de Bavière, etcheyalier de laCouronne-de-Fer. A sa ren- trée en France, il fut fait cheva- lier de Tordre de Saint-Louis, et, ar suite de ses blessures, mis à a retraite. Le général Du Taillis cultive maintenant, ayec succès, Théri tage de ses pères, et plusieurs sociétés d'agriculture de son dé- partement Tont inscrit sur la liiitc de leurs membresiwAu mots de jan- vier 181 1 , le corps électoral du département de Seine-et- Marne l'avait porte sur la liste des candi- dats au sénat-conservateur.

DUTËIL (Jeâiï- Philippe), ma- réchal-de-camp , Tune des nom- breuses victimes de la révolution, dont il embrassa la cause sans en partager les excès, était, eni789, ofllcier d'artillerie. Les circons- tances lui firent obtenir un avan- cement rapide, et, dès le mois de juin 1791, il était parvenu au gra- de sous lequel nous le désignons, et qu'il conserva, sous le titre de général de brigade, dans les ar- mées de la république française. Compromis par les malheureux événemens qui suivirent la Jour- née du 5i mai 1793, il fut arrêté au commencement de 1794 et tra- duit devant la commission mili- taire de Lyon, qui, ne voyant dans la presque totalité des accusés quîi paraissaient devant elle que des traîtres à la patrie , le condam- na à mort le 2'i février.

DUTEMS (Jban-Fiànçois Hu- gues, plus €onr«i sous le nom Tàbbé), naquit à Reugney, dépar- tement du Doubs, le 5 août 174S

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et mourut à Paris, le 19 juillet 1811. Après avoir fait ses pre- mières études nu collège de Louis* le- Grand, il passa à la Sorbonne* et fut reçu docteur en théologie, à Tâge de a3 ans. Il s'éleva par son mérite, et devint bientôt vicaire général du prince Ferdinand de Aohan, successivement archevê- que de Bordeaux et de*Cambrai. Les études de Tabbé Dutems ne s'é- taient pas bornées à la théologie: beaucoup plus Tcrsé dans Thistoi- re et la- morale, il en fut nommé professeur au collège royal de France; il prit possession de cette chaire en 1782. Ayant refusé de prêter le serment exigé des prêtres parla constitution civile du clergé, il fut poursuivi après le 10 août 1792, et courut le risque d^ôtre massacré dans les journées des 2 et 3 septembre; la présence d'es- prit d'un de ses neveux lui sauva lu vie. Celui-ci, logé chez un dé- puté, alors absent, imagma d'ap- poser des scellés sur un cabinet il avait fait cacher son oncle; et lorsque les commissaires de la section vinrent pour faire des re- cherches dans la maison, ils n'o- sèrent pas se permettre de briser un cachet, qu'ils reconnurent être celui du comité militaire de l'as- semblé législative, ce neveu es- tait employé. Deux jours après, Tabbé Dutems obtint un passe- port par les soins de Claude Fau- chet, évêque duCalvados, etil par- tit pour la Suisse. Il resta peu de temps dans ce pays, et passa en Italie, il vécut pendant neuf ans, du produit de ses travaux liltéMiires. lientr^ en France près lif signature du concordat, en 180], il vint à Paris, et n'y ayant

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retrouvé ni sa bibliothèque, ni les effets précieux qu'il y avait lais- sés, il tailla de nouveau sa plume, et travailla , en attendant mieux, au Répertoire de jurisprudence, et au Journal de L'Empire, Il avait publié avant son émigration ou sa déportation : \* Eloge de Pier- re du Terrail, appelé le chevalier Bayardy sans peur et sans repro- che, Paris, 1770, in 8'; 2" Panégyri- que de saint Louis, prononcé devant les membres de l' académie française: Paris, 1781, in-S^II est remarqua- ble qu'à propos de saint Louis , l'auteur s'élève dans cet ouvrage contre les droits féodaux, qui pe- saient encore sur la France à l'é- poque où son discours fut com- posé; il^s'étonne que les seigneurs suzerains, à l'exemple de Louis XVI, n'aient pas encore aboli la main-morte, les corvées et autres servitudes humiliantes dont leurs vassaux étaient grevés^ et il fait des vœux pour qu'une loi mette fin à cette tyrannie. L'abbé Du- tems est auteur de Vllistoire de Jean Churchil, duc de Marlboroug, Paris, de l'imprimerie impériale, 1808, 3 vol. 10-8", avec des figu- res, des plans et descaries. Le pre- mier consul avait commandé cet ouvrage, en 1802, ù M. Mudgets, interprète de la marine et des co- lonnes; mais cette tAche étant au- dessus de ses forces, l'abbé Du- tems l'enlreprit, et son travail fut couronné du succès. Il en serait résulté un sic vos non vobis^ à la mort de l'ayteur, sans les précau- tions qu'il avait prises pour que cela n'arrivât point. M. Madgets ne manqua pas de revendiquer l'ouvrage, qui lui avait été coin- luaudé, et qui ne porte poiot.de

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nom d'aiileiir; mais un grand nombre de témoins irrêcnsiblesy lus conservaleurâ dch bibliothè- ques, où Técrivain avait puisé ses matériaux, le directeur de Tim- primcrie impériale, et le manus- crit autographe, resté entre les mains du mDmc neveu dont nous avons parlé, détruisent eomplé- lement les prétentions du récla- mant. L*abbé Dulems a- encore l'iissé en manuscrit VUiatoire de Henri VllI , roi d* AugleUrre, f|ui formera quatre volumes, que <n famille se propose de faire im- primer incessamment.

DLTKNS (Loiis), membre de la société rovale de Londres et liisloriographe du roi de la Gran- de-Bretagne, naquit à Tours d*u- iie famille protestante, le i5 jan- vier i;-3o. et mourut à Londres le -.^5 mai iHi'j. Dutens montra dès >a jeunesse des disjmsitions pour la poésie. Venu à Paris en 174^, il y présenta :ui comédien La Nmie ime tras:édi(i de sa façon, intitulée le Retour d'U^y^se à Ithaque. Le comédien, après Tavoîr lue, la lui remit en disant qu'elle avait be- soin encore d'un travail de quel- ques mois. Présomptueux comme le sont presque tous les jeunes poètes, Dutens ne profita pas du conseil; il alla à IVouen , sa pii'Ce fut recrue, jouée et trés-ap- piuudie. ce qui pourtant ne Tem- pécha point d'en aperce v(»ir bien- tôt tous les défauts. Il jugea sage- ment alors qu'il n'avait pas reçu du ciel l'influence secrète, et, snns renoncer à la poésie qu'il cultiva toujours, il renonça à l'es- poir d'acquérir de la célébrité dans ce genre. Dutens revint à Paris; innis embarrassé sur le choix d'un

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état et manquant d^argent, 3 nt fit qu'un court séjour dann la ca- pitale, retourna à Touri9, l'en" lévementd^uncdeses Aœun«A;ée de la ans» mise dans un couvent par ordre de Parcbev^que , lui causa un tel chagrin, qu*il résolut de quitter une patrie les droits les plus sacrée de l'humanité pou- vaient êtPe impu Dément Tinlés envers ceux qui ne professaleot pas la religion dominante de Té- tât. Il passa en Angleterre avec une lettre de recommandation pour lord Chatam, lettre qui lui avait été remise par la scBur de ce l(»rd. Alalgré cette recomman- dation, n'ayant pu trouver d'em- ploi, il fut obligé de revenir en France au bout de quelque temps. dépendant un de ses oncles rési- dant en Angleterre, ne tarda pas à lui écrire qu'un gentilhomme, qui se préparait à voyager* dési- rait qu'il vînt auprès du lui pour raccompagner. Dutens, prenant de nouveau congé de sa famille, se rendit A cette invitation: mais le seigneur anglais, ayant changé de résolution, ne partit pan; néan- moins il accueillii favorablement le jeune Français , auquel il fit obtenir une place d'instituteur dans une maison particulière. Le père de l'élève conlié ù ses' soins réunissait de grandes connaissan- ces, qu'il désirait transmettre à son fils; Dutens était loin d*en a- voir de sembLibles, mais il avait de l'esprit, du zèle et de riulclli- gence, et l'Anglais trouva conve- nable de lui apprendre ce qu'il sa- vait, afin qu'à son tour il pût l'ap- prendre au jeun^' homme. ciM|ui> selon lui, s'opérerait avec beau*- coup plus de facilité. (]e projc&

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it parfaitement par rap« à Duteiis^ car il apprit en »eu de temps le grec, les ématiques, \es langues orlen* Titalienet Pespagnol; quant élève, il mourut nu bout de I. Cet élève avait une sœur le et muette dont Dulens tnt de suivre Téducation. S'il ussît pas i\ lui taire faire dans ienccs des progrès bien ra- , il réussit du moins, sans uloir, à lui inspirer de Ta- '. Dans rétat la nature a- ilacé cette jeune fille, elle ne ait ni ne voulait dissimuler mtimens; et Dutens, qui a- !rop de délicatesse pour en .i\ se résolut à demander iongé et quitta la maison, ôt il partit pour Turin en é de chapelain et de secré- de Stuart de Mackensie, mi-

I d'Angleterre près du gou- ment sarde. C'était au mois ^re 1768. Lorsqu en 1760 assadeur retourna A Londres y occuper la place de secré- d'état, Dutens resta t\ Turin

II alité de chargé d'affaires 'en 176a, où, revenu en îterre, il voulut sans aucun ^'attacher tk la personne de protecteur, lord Mackensie. -ci lui fit obtenir de son frè- 3rd Bulle, alors ministre, ension de 20ooécus. Dutens •da pas d'aller reprendre ses ions de chargé d'alfaires à Tu- iprès avoir demeuré quel- années dans la capitale du out, il eu revint pour pren- ossession d'un prieure que : de Northumberland lui a- lit obtenir dans le nord de leterre. Depuis il voyagea,

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d'abord avec le fils de ce duc, en- suite avec M. et M** de Macken- sie, en diverses contrées de l'Eu- rope. Il était à Paris en 1774 et

1 775, et fut reçu, dans la dernière de ces années, membre libre do l'académie des inscriptions. Mal- gré ses voyages fréqu^ns, ce sa- vant trouva le temps d'écrire uo grand nombre d'ouvrages, parmi- lesquels on distingue les suivans: 1' Le caprice poétique, 1750, in-- 16, recueil de poésies; a" Recher- ches sur f origine des découvertes attribuées aux modernes, 1776, a vol. in-b'; 5" Poésies, 1767, in^ la; 1777, in-S**; ^^ Tocsin, Home, i7t>9, in-ia; seconde édi» tion, sous le titre d'Àppei au bon sens, Londres, 1777» in-S"; S^^av plication de quelques inédaUles de peuples, de villes et de rois, gt^ec^ ques et phéniciennes, 1770, in-4*» i^'' Explication de quelques médail* les du cabinet de Duane, 1 774i 4*« 7' Troisième dissertation sur quel- ques médailles grecques et phéni- ciennes ^ se trouvent des observa" tiens pour servir à f étude de la pa- léographie numismatique , 1776, in-4*'; S* Logique^ ouf art de raison- ner^ 1773, in-ia; g* Da miroir ardent if Archimède, 177^,1777, in-8"; lO* Des pierres précieuses et des pierres fines, avec les moyens de les connaître et de les évaluer,

1776, in-ia; Londres, 1777, in-8"*; Paris,i783, in la; 11" /fiWrairerftffi routes les plus fréquentées, ouJout*^ nal de voyage aux principales vil- les de l* Europe, 1775; i^'^Letireà A/. D. B. sur la réfutation du livre de l'Esprit, par J.-J, Rousseau , 177g, in-ia; i3' D* l'église, du pape^ et df quelques points de con- troverse, et moyen de réunion de tott"

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tes les églises chrétiennes, 1781 et 17989 in -8% l:i seconde édition souî* le liiro de Considérations t/tt'o- hgiq es sur tes moyens de reunir toutes les églises chrétiennes; i4" L'ami des étrangers (fui voyagent en Angleterre, 1789, 1794 cl i8o3; if)" Histoire de ce qui s'est passé pour établir une régence en Angle- terre, 1789, in-8"; i& Table gé- néalogique des héros de roman, in-Zj"; 17* Mémoires d'un voyageur qui se repose, Paris, 1806, 3 vol. in-8®; cet ouvrage présenté sous la forme d'un roman, contient la vie de Dutens, accompagne d'a- necdotes et de réflexions. Gom- me éditeur, il avait publié J. G. H. Leilmitzii opéra omrtia, nunc primùm collecta, in classes distribu- ta, prœfationibus et indicibus exor- nata, Genève, 1761), 6 vol. iu-4*. Plusieurs savans de TAlIemagne a- vaient eu, avant lui, le projet de réunir les œuvres épar.-^es de Léib- nitz, et avaient reculé devant les difficultés de Twitreprlse * Dutens nesedécourngea pas, et lessciences auxquelles il éleva un monument durable, doivent lui en savoir gré. La préface des œuvres de mathé- matiques fait le plus grand hon- neur à son talent; il s'était adres- sé succesirivement pour obtenir ce morceau ù d'Alembertet A La- grange, qui Tnn et Tautre avaient refusé de s'en charger, mais qui, lorsqu'elle fut faite, ne purent s'empêcher de l'approuver.

DUTENS (Joseph-Michel), fils de Michel -François Dutens, et neveu de Louis Dutens, ùTours en 1765, inspecteur divisionnai- re des ponts-et-chaussées, cheva- lier de l'ordre royal de la légion- d'honneur, publia, en l'an 8 et eo

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Tan 9, deux écrits sur rîn»tnic- tion publique et sur la statistique; en 180^9 uu ouvrage sous le titre iV Analyse raisonnes des principes fondamentaux de f économie poli- tique, dans lequel » dégageaot cette science des différentes cau- ses secondaires qui en modifient les principes suivant les lieux et les circonstances, il s'attacha, par une analyse rigoureuse des mêmes principes, à déduire les vérités fondamentales sur les- quelles repose cette science, et qui, portant le caractère de la plus grande généralité , deviennent invariables chez toutes les na- tions qui vivent sous un gouver- nement libre. Gette méthôdef d'après laquelle il eût été impos* sible à l'auteur de diriger son su- jet vers un but qu'il se fût propo-, se d'avance , l'a conduit^ entre autres vérités , à ce principe si fécond pour les gouvernemens et si consolant pour rhumanitè« que la richesse et.la puissance des na- tions croissent en raison de Fins- truclion et des lumières. V Eloge de Montaigne ayant fait l'objet du concours proposé successivement en 1810 .et 1811, par la classe de la langue et de la littérature française, de l'institut, M. Du- tens se mit sur les rangs, et obtint une mention honorable en faveur du discours qu'il présenta sur ce sujet, et qu'il ne livra à Fimpression qu'en 1818. Dans cet écrit, l'auteur croit devoir examiner plus particulièrement la philosophie de Montaigne « qui, suivani: lui , a été plus connu jus- qu'à ce jour par l'originalité et le bonheur de ses expressions, que par le fonds des idées qui

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constituent sa dortriné, et il fuit voir que» n'omployant le plus sou- vent qiiclcsurguincusdti itct^pticid- racy les seules nruiesiloni il pou- voit se servir contre les maximes absolutss du doffnintismo, et les fureurs du tunatismt! qui agitaient dans ce moment et couvraient de sangla France, la philosupliie de Montoigne se résout, en dorniè* re analyse 9 dans la philosophie de rcxpêrience«qu*enu)rassèrtMU peu de temps aprt^s UAcon et Looke. Ënlin , M. Dulens, chargé par le gonverneuient, en 1818, de se rendre en Angleterre pour exami- ner le système de petite naviga- tion employé dans ce pays» a pu- blié, en i8i(), un ouvrage inti- tulé : Mt^moire sur les travaiuv pu- blics de l'Angleterre, suivis d* un autre Mémoire sur l* es prit d'asso' dation , rt sur les différents modes de concession , et de quin:e plan- ches avec une carte générale de la navigation intérieure , indiff ,ant les deiLV systèmes des grands et des /><<- lits cànaïui d,' ce royaume* Par ce dernier ouvrage y qui a obtenu les sulVrages du gouvernement et de ses nombreux lecteurs, M. l)u- tens fixe Topinion sur les avanta- ges de la petite navigation, au sujet de laquelle on travail eu jusqu^a- lors en France^que des idées très- inexactes. Kn se livrant aux con- sidérations les plufi élevées sur Tesprit d'association auquel TAn- glcterredoitanjouririuii. en gran- de partie, sa prospérité, et sur la législation des travaux publics de ce pays, il pourra se flatter de n^ivoir pas eu, par ses recher- ches et sesedorts, une faible in- fluence sur Tesprit qui doit con- courir le plus elUcacemont^ dau

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sa patrie 9 au développement des premières puissances delà riches*^ se et du bonheur national , Tagri- culture, Tindustrie manufactu- rière et le commerce. #

DUTIIKIt. (F. J. G. dbU PoRi«), littérateur, membre de Tinstitut et delà légion - d'hon- neur, Tun des administrateurs de la bibliothèque impériale , sous le gouvernement de Napo- léon, était précédemment de Ta- cadémiedes inscriptions et belles- lettres. 11 a publié, en 1795, le Théâtre d* Eschyle, et les Mémoi- res extraits des manuscrits de la bihliothéifue nationale. On avait déjà de lui une traduction du Traité de Plutarque sur la manière de discerner un flatteur d*avec un atni; et une du Banquet des sept sages, lia traduitaussi les Afnours de Léandre et de /Zéro, poëtne à% Musée, et les Hymnes de CaiU" matftèe, le texte grec se trouve en regard avec le texte français. DUTII MIL (Nicolas François), chevalier de Saint-Louis, était, en 1789, employé comme chef dans les bureaux de Tintendant de Paris. 11 fut nommé, le U7 juil- let de la infinie année, commis- saire du roi pour remplacer pro- visoirement M. Berthier de Sau- vigny. H quitta la France» en 1790, pour oller joindre les émi- grés réunis aux bords du Khin, et revint, en 179U, chargé d*unc mission des princes auprès de Louis XVI, captif au Temple. 11 parvint à s*introduire dans la pri- son , mais il fut arrOté arant d*a<- voir pu communiquer avec le prisonnier, dette arrestation no pouvait manquer de lui devenir funeste, s'il n*eût trouvé « un n<9

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?nit trop comment, le moyen de se soustraire à la vigilance de ses gardiens. Le chevalier Diitheil re- tourna près de Monsieur ( aii- jourd'hS Louis XVIII), qui le chargea d*accompagner M. le comte d^Artois dans l*expéditiou dont le but était d'opérer une descente en Bretagne. Ce projet ayant manqué par Teflet de plu- sieurs circonstances, M. Dutheil se retira en Angleterre, il ser- vit toujours avec un zèle infatiga- ble la cause des Bourbon. Il fut souvent question de lui et de Té- vêque d*Arras, dans les journaux de Paris, et quelques personnes ont prétendu qu'il n'était pas étranger ù la catastrophe du 5 nîvose. M. Dulheil est rentré en France, en 18149 avec la famille flont il a constamment soutenu les intérêts.

DUTILLET(Gi:itLiirME-Locis), qui honora Tépiscopat comme sa famille avait honoré la magistra- ture, naquit au chûteau de Mon- tramay vers 1729, et mourut en décembre 1794» ^^ chAteau de BIunay-lez-Metz sur Seine. Ses parens, qui le destinaient au mi- nistère des autels, lui donnèrent une éducation soignée dont il profita. Nommé évêque d'Orange en 1774» après avoir été préala- blement prévôt du chapitre de Provins, il remplit les fonctions sacerdotales avec un zèle tout-à- fait apostolique ; consacra aux pauvres, dont il fut le père, une partie des revenus de son évêché, tt se fil admirer surtout par sa tolérance religieuse. en n'excluant pas de ses bienfaits les protestans v.i lesjuifsmemeqnisc trouvaient dans son «iiocè^o. Drpulc aux

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états-généraux, en 178g, il fut du petit nombre des membres du clergé qui manifestèrent rintefi- tion de venir au secours de l!état en faisant les plas grands sacrifi- ces, et eut la douleur de Toir l'é- goîsme et la cupidité repousser des mesures sages quîseo les pou- vaient garantir la France de bieo des maax. Cependant ce prélat vertueux que la bienfaisance^ la justice et la paix semblaient ins- pirer, rentré dans son diocèse, re- fusa de prêter le serment exigé par la nouvelle constitution civi- que du clergé, et ponr cette rai- son quitta Orange, dont il fut le dernier évêque. I>eppis on n'en- tendit plus parler de lui que par les aumônes que, du fond delà re- traite qu'il avait choisie, il ne ces- sa de faire passer aux pauvres de son diocèse. En 1809, M. le baron de Stassart, sous-préfet d'Orange, rendit un éclatant hommage aux vertus de ce digne évêque, en lui faisantéle ver, dans l'église elles brillèrent,un cénotaphe à ses frais. DUTRONE DE COUTURE (Jâgqces-Frakçois), naquit à Li- sieux vers l'an 17499 ^^ mourut à Pari^ , eu il exerçait la profes- sion de médecin, le i3 juillet 1 8 1 4- Il embrassa avec chaleur le parti des sections lorsqu'elles prirent les armes contre la con- vention , le i5 vendémiaire an 4 (10 octobre 1795). Conyaincu d'avoir fait répandre dans les cam- pagnes du départementde la Sei- ne, une circulaire dont le but é- tait d'exciter leurs habitans à se joindre aux conjurés qui prépa- raient dans Paris la dissolution de la représentation nationale, il fut condamné à mort par con-

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tumace. L*orage une fois apaisé, Dutrôné reparut et le fugcinent n'eut pas de suite. II a publié les oufrages snivans: i' Précis sur ia canne et sur les moyens d'en extrai- re le sel essentiel, suivi de plusieurs màntoires sur le sucre, sur le vin de citnné, suri* indigo et sur l'état actuel de Saint-Doniin.^u.e, 1790, a Yol. in-8*; 2" Vues générales sur r importance des Colonies, sur le caractère du peuple qui les culti- ve, et sur hs moyens de faire la constitution qui leurconvient, 1 790, ln-8-; 3* Lettre à M. Grégoire, 1814» in-8. Le premier de ces ouvragesoffre beoficoupplusd'in- lérêt que le second. Quant au r>**, c'est une rapsodie p'resquc inin- telligible.

DUTROU-BORINIKR (N.), dé- puté aux états- généraux de 1789, par le tiers-étal du Poitou, étail, à cette époque, coYiseiller au pré- sidial de Mont-Morillon. 11 resta presque inaperçu pendant lu ses- sion de rassemblée constituante; devint, en sortant de cette assem- blée, membre du tribunal de cas- sation;'et fut nommé, par le corps électoral de la Vienne, membre de la convention nationale, au mois de septembre 179Î2. 11 fut Tun de ceux qui montrèrent de ropposilion i\ ce que Louis XVI f{>t jugé par la convention; vota la détention jusqu'à la paix, Tap- pcl au peuple et le sursis. En 1797, M. Dulron-Bornler passa de la convention au conseil des cinq-cents, d'où il sortit par suite des évi^emens du 18 brumaire an 8, pour taire partie; du nou- veau corps législatif, organisé par le premier consul. S«!s fonctions '.jyaftit cessé en i8o3, il n'a point

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reparu depuis sur lu scène politi- que.

DUTTON (Thomas ), l'nn des rédacteurs de V Argus, journal anglais, imprimé à Paris sous Tin- fiuence du gouvernement impé^ rial, est à Londres en 176^. Élevé au séminaire, il rejeta lu profession à Inquelle sa famille Tavait destiné, et se livra à son goût pour la littérature. Après a- voir habité la- France quelques années, il retourna dans sa pairie. Parmi le^ ouvrages que M. Dut- ton a publiés, on cite : 1* Défense de l'âge de raison de Paine, 1 795, în-8"; a" Ariel, ou Peinture dté cœur humain, in- 12, 1797; 5" fié» et Opinions de Séhaldus Nothan- ker, traduit de Tallemand de Ni- colaï, 1796 et 1798; 4' lO'Cour littéraire, poëme satirique, 1798, in-8"; \y Pizarre au Pérou, traduit de Tallemand de Kotzbue, 179g, in-S"; t Homme sage de ^Orient, poëme satirique, in-8*; 5* JS*- quisse du caractère de George^ III, 180a, 5 vol. in-8. La plupart de ces ouvrages offrent de l'intérêt.

DUVAL DE HAUTMARET (Blaise), naquit à Abbeville, dé- partement de la Somme. Destiné par sa famille à parcourir la car- rière militaire, il entra dans les gardes-du-corps du roi, et en sop* titcornettcdeuragons.il fut nom* successivement, sur le champ de bataille, lieutenant et capitaine de dragons, lieutenant-colonel au 5* régiment de chasseurs, et che- valier de Saint-Louis. Il était lieu- tenant du roi À la oitade^^e de Monlreuil-sur-Mer, A l'époque de . la révolution : il s'en montra le partisan, sans Trtre des excès par lesquels on s'efforça de la flétrir.

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»ion cl*aYocnr, lorsqu'en septem- bre i;'92« le département de la Seine-Inférîeurele nomma dépu- te d la convention nationale. Dés cetle époque, et durant le procès du ml, Al. Dnval manifesta les principes de liberté et de modéra- tion (]iii, dans toutes les circons- tances de sa carrière politique, ont été la hase de sa conduite. Voici comme. À l'occasion de son Yote, et dans Tintention d*en faire un titre d'accusation contre lui, les auteurs d'une Biographie toute malveillante rapportent ses paro- les : c Je ne crains pas la guerre «civile; c'est une calomnie ron- «Irc le peuple, un vrai fantôme navcc lequel on voudrait le con- nduire vers le despotisme. Je ne veux pas ravir sa souveraineté; » je vote l'appel au peuple. Quel- » i(î peine? La réclusion etlcban- unisscment. Sursis? Oui. » Ce vote, dont quelques rapsodes délateurs semblent le blâmer au- jourd'hui, fut, en 1793, un titre de proscription. N'ayant point ap- prouvé les événemens du 5i mai de cette année, il fut décrété d'ac- cusation ; mais il eut le bonheur de se soustraire aux recherches de ses persécuteurs, et rentra à la convention après la révolution du 9 thermidor on 2 ( 27 juillet 1794). Membre du conseil des cinq-c«:nts. par suite de la réélec- tion des deux tiers convention- nels, il cessa d'en faire partie au mois de mai 1797. Nommé mi- nistre de la police générale, le 29 octobre 179^*^ il évita de rendre son administration vexatoire et oppressive, servit avec zèle les intérêts du directoire-exécutif^ et montra beaucoup dallarhement

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à la personne de MeHin, à qaiif devait sa nomination. Candidat pour remplacer Rewbel au direc- toire, il fut obligé de céder au choix, qui portait Sîejcs son cob" current. La chute du go u renie- ment directorial, en 1799, entrai* na la sienne; mais après t*élablift« sèment du consulat, dans- 1^ mê- me année, il redevint membre da corps-légjslatif , qui le porta à la présidence en janvier 1800; îlôefr- sa de faire partie de cette assem- blée en i8o5. L'année euiTante^ toujours prompt à se rendre u- tile^ il accepta les fonctions de commissaire-' ifènéral de police A Nantes. En i8o5, il fut nommé préfet du département des Basses- Alpes, il résida constamment jusqu'après les événemens poli- tiques de 18149 ayant été iiiaii»' tenu par le roi. Pendant les emiî jours, en 1 8 1 5, Nappjéon l'appeli à la préfecture du département 4s la Charente. 11 fut remplacé aprèi le second retour du roi. M. Davtl vit aujourd'hui éloigné des afflri- res publiques. Comme il porta, dans Texercice de ses fonctions, la droiture de son caractère^ IV mour de l'ordre, Tesprit d*un In» administrateur, le cèle et le dé- vouement d'un Français attaché à sa patrie, il jouitdans sa retraite de l'estime de ses concitoyens et de la considération due à ses qua- lités personnelles.

DU VAL ( Fkavço» - Mau»' Chaeles), avocat à la Guercheau commencement de la réTOlution, dont il se montra l'un des plusié- iés partisans, fat nommé )vgeaa tribunal civil de sa résidence^ et. par le département d'Ille-«l- Vilaine , membre de rassemblée

Jégiilaiire en septembre 17919 et tneiubre de lu uoQfention natio- imle. en septembre 179a. M. Du- «fal fut du nombre des députés ^ui* dam» le procè» du roi» vcUè- rtîiit la mort sans oppel et «ans «ursU.Dévouéau parti de la montai ^#,Ut'ut chargé, par la société des jiKO^ms, dont il était membre, et 4oot îl devint président en février 1 79^4 <i^ rédiger le Journal de la Jf^fito^ne a vecl^aveanx^qui faisait partie de la môn)e société. Quoi- que exalté dans ses principes, M. 'Duval n'était point un homme san- guinaire; aucune proposition o- dieuse, auiume mesure de pros- cription, ne se rattachent i^ son souvenir; et on lui doit plus parti- culièrement la justice de rticounai- Ire qn*Â Tépoque du 9 thermidor BD 3 ('27 juillet 1 794)9 il l*ut un de oeuxqui attaquèrent, avec le plus de courage et de force, le tyran qui périt dans cette journée : il /ttt proposé pour le remplacer au coanité de salut public. M. Du val était propriétaire et rédacteur du journal qui parut sons son nom, «t avec le titre de Journal de$ Hommes libres, ftluis birsque cette feuille, véritablement démagogi- que, fut surnommée le Journal dis HommeS'tigreSf M. Dtival a- vait ceshé de coopérer à sa rédac- tion. Après sa sortie des fonctions législatives ^ il fut désigné , en 1795, pour le consulat de Tur- quie; mais il n'accepta point cet emploi. Chargé de rechange des

£riM>oiiiers de guerre, jusqu'à la n de 1799, il entra en8nit«.s en qualité de chef de bureau, dans radministraliiMi des droits- n'u- nis, dont M. Fran^'ui.H de Nantes «tait directeur-général. Par suite

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de la loi fTamnistie^ du 13 jan- vier 1816 , rendue contre les conventionnels dits votons^ non- seulement il cessa de faire partie, de cette administration, mais il fut encore obligé de sortir de France. Au mois d'avril de la mO- me année, il était retiré à Liégo« nous ne savons pas s'il réside encore.

DUVAL(AAiAUEY),néàRenncs, le a8 janvier 1760, l'un de nos plus savans archéologues, et l'un des hommes qui joignent auxcon- naissances les plus étendues la plus véritable modestie. Il fit ses études au collège de Rennes. Des- tiné à suivre la carrière du bar- reau, il fut reçu avocat au parle- ment de Bretagne : avant l'âge de ao ans, il avait déjà plaidé plu- sieurs causes. Dans la première, il défendait un malheureux jeune homme qui, dans un accès de jct- lou9ie, avait tiré un coup de pis- tolet sur son rival : cette affaire eut beaucoup d'éclat à l'audience; et le mémoire imprimé qu'il pu- blia en faveur de son client, eut dix éditions en moins d'un moi8. Bien que porté par son goOtvers les études sérieuses et philosophi- qneti, Amaury Duval cultivait la poésie. Les Almanaclia des Muses, de 1780 à 1784, contiennent de lui plusieurs pièces fugitives^ re- marquables par Télégance et la grâce; une entre autres, de quel- que étendue, intitulée : Les A- mours des Bonnes - Gens, obtint' beaucoup de succès, et a été de- puis réimprimée dans divers re- i^ueils. En 1785, il quitta sa pro- fession d'avocat pour suivre la carrière diplomatique. Il vini ^ Paris, un ami do son père lui

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fit obtenir In place de secrétaire de rnmbnsbadcurde France à Na- zies. 11 partit cette même année pour ritalic, et visita partout les monumens antiques, dont il Gt une étude parliculière. A Naples, il v^Aa plusieurs années, il rassembla de nombreux maté- riaux pour un grand ouvrage d'ar- chéologie qu*il avait entrepris de- puis long-temps. £n 1788, Tarn- bassadeur ayant été rappelé, il revint avec lui ù Paris, il fut témoin des premiers mouvemens populaires : il retourna ensuite à Naples. L'ambassadeur auquel il était attaché donna sa démission eti 1791 ; mais Amaury Du val crut devoir séjourner encore quelque t emps en Italie pour y continuer ses études et ses travaux. Il était À Rome en 1792 : Basseville, en- voyé de la république française, le fit reconnaître, par le ministre des relations extérieures, comme secrétaire attaché à la légationide la république à Aome. Mais, peu de mois après le i3 janvier 1793, Basseville fut tué dans sa propre maison par la populace romaine, que depuis long-temps on exci- tait contre les Français. Amaury Duval, qui était alors près de cet envoyé, fut arraché de l'hôtel, ^traîné dans les rues de Rome, et ne dut la vie qu'ùThumanité d'un soldat qui parvint à le garantir des coups que lui portaient les as- sassins. D'autres soldats étant sur- venus, il fut conduit dans une pri.- son,d'où le gouvernement romain le fit sortir quelques jours après, et escorter jusqu'à Naples il a- vait témoigné le désir de retour- n-T. Revenu à Paris, il fut pres- ^jue aussitôt eoToyé à Malte, en

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qualité de Aecréloire de légation;. mai» il ne pnt remplir sa missioa prés du grand maître, qui refusa de recevoir les agens de la république française.Toutes le^counde PEu- rope>étant dés lors fermées aux a- gens de la république, Amaury Do- valabandoiiuii la carrière diploma- tique pour se livrer entièrement à des travaux littéraires. Sesprofoo- des connaissances de ranliquilé» un jugement lumineux qu'il por- tai t dans les discussions les ptus è* rudites, ne tardèrent pas à rendre son nom célèbre, et à le classer parmi les savans et les écrivains les plus distingués. Il entreprit avec Ohampfort, Ginguené, M, Siiyn etc., l'ouvrage périodique connu sous le nom de Décade phi- losophique. Il n*a point cessé d'ê- tre ou collaborateur ou rédacteur en chef de cet ouvrage jusqu'en 1808, époque à laquelle la Décê* dei(\\\\ avait alors pris le nom de Reçue, fut réunie au Mercure ds France, Il continua de rédiger ce dernier journal jusqu'en i8i4- L'institut, peu après sa fondation* avait proposé des questions rela- tives i\ Pécouomie politique, A la morale et à la science des anti- quités; il remporta le prix pen- dant trois années consécutives. Dans le même temps, deux autres académies* i\ Rouen et à Lyon, lui décernaient des prix sur les mémoires qu*il avait envoyés au concours. Sous le gouyernement directorial , quelques mois après sa création, Araaurj Duval avait été nommé ch^f du bureau des sciences et beaux-arts au minis- tère de rintérieur. 11 a occupé cette place jusqu'en 181 5, épo- que où, partageant le sort de pras^

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que tous les anciens fonctionnai- res publics et employés, Il fut ré- formé pour faire place aux hom- mes nouveaux d'autrefois, qui s'emparèrent de toutes les admi- nistrations. En 1811 , Amaury Duyal UYait été nommé membre de l'institut) dans la classe d'his- toire et de littérature anciennes , ni improprement désignée de nou- veau sous le titre d'académie des inscriptions et belles-lettres. Les principaux ouvrages qu'il a pu- bliés sont : 1** la traduction du V4)yage de Spallanzani dans les Deux^SiciteSs de société avec Ai. Toscan, bibliothécaire du mu- séum d'histoire naturelle, 6 vol. în-8% Paris, un 8. Des Sépul- tures chez les anciens et les moder^ nés, ouvrage couronné par l'ins- titut, Paris, an 9, i vol. in-8". Paris et ses monumens, a5 livrai- sons formant 5 vol, in-folio. Les Fontaines de Paris, anciennes tt nouvelles, 1 vol. in-folio, Paris, 18 13. 5*11 entreprit, on 181 3, le Mercure étranger, ou Annales de la titterature, et il en a publié 4 vo- lumes. 6* La coUrclion des Mo- ralistes français, avec un commen- taire et des notices sur leur vie, Paris, i8ao : 6 vol. ont paru jus- qu'A ce jour, et contiennent i\ion- taigne et Charron; la collectlion entière aura i5 vol. 7" De société ovec son frère Alexandre Duval, des dissertations et notes sur le ThéAtre des Latins, l'examen des pièces, etc.: onze vol. ont déjà pa- ru; l'ouvrage entier sera de i5 volumes. 8 Des notes et additions aux Mémoires sur Naples, par M. le conile Orloff, 5 vol. in-8% Pa- ris, i8'20. Un opuscule sur la Cession de Parga aux Turcs* lo**

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Il travaillé, conune membre d'u- ne commission nommée par l'ins- titut, i\ la continuation de V His- toire littéraire de la France, com- mencée par des bénédictins ; le iC"* vol, in-4° est sous presse. 1 1* Il a fuit imprimer, mais n'a point encore publié, des /«/^r^s, écrites de Rome, sur l'élude de la scien- ce des antiquités, 1 vol. iu-S", etc., etc.

DUVAL (Alexandre), i\ Ren- nes le G avril 1 7G7,fil sesprcmièrcs études au collège de cette ville; des dégoûts qu'il y éprouva ren- gagèrent à suivre la carrière de la marine. 11 fit, en qualité de volontaire d'honneur, les campa- gnes de M. de Grasse, et ne quit- ta le service qu'ù la paix, pour entrer dans le corps du génie des ponls-et-chaussées; mais bientôt ennuyé d'une carrière qui le for- çait à vivre en province, et brû- lant du désir de connaître Paris , il sollicita et obtint, i]i l'insu de sa famille, la place de secrétaire de la députation des états. Les troubles qui survinrent en Breta- gne, en 1788, rappelèrent les députés, et cet événement chan- gea encore une fois la destinée d'Alexandre Duval ; il donn^ sa démission, et reprit i\ Paris l'é- querreet le compas : après avoir travaillé au canal de Dieppe com- me ingénieur-géographe, il suivit les cours de l'académie d'archi- tecture. Ses travaux constans lui méritèrent la proteclion d'un ar- chitecte distingué qui lui fit obte- nir une place dans les bâtimens des domaines du roi; il est pro- bable qu'il eût suivi et parcouru avec succès celte dernière carriè- re, si la révolution n'avait détruit

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tout à la fois ses espérances et ruisaiice de sn famille. Décidé à ne pas lui être i\ charge, et porté par une impulsion Hecrète et în- Tincible vers le théâtre* il entra, en 17919 ù la Comédie- Française. Un un après, lorsque la patrie menacée par une coalition euro- péenne fit un appel ù tous s^es eu- fnns, entraîne par un autre en- thousiasme, il partit comme vo- lontaire, et fit, en cette qualité, la première campagne des guer- res de la révolution. Rentré au théâtre, ù son retour ù Paris, i! partagea, en 1793, le sort des comédiens français, et fut incar- céré aux Madelonnettes. £n sor- tant de prison , il entra uu théâ- tre de la Képublique, il se livra sans réserve aux études de la scène comme auteur et comé- dien. Sa mauvaise santé, et des persécutions que lui suscita un de ses ouvrages , lu déterminèrent à quitter le théâtre pour s*occuper exclusivement de travaux litté- raires. 11 n*a pas toujours joui cependant de la tranquillité dont U avait cru 8*assurer par sa re- traite. Nommé par le gouverne- ment à la direction du théâtre de rodéon , il a exercé pendant plu- sieurs années ces fonctions péni- bles, surtout pour un homme de lettres qui n^aime pas û dépenser son temps en vaines tracasseries. Le nombre de ses pièces se monte à plus de cinquante. Une connais- sauce parfaite de la scène , Part de nouer fortement une intrigue ; de la facilité dans le style, du trait comique dans le dialogue , de la raison, de la philosophie dans les idées, ont placé M. A- lexandre Du val au premier rang

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de DOS écriTaint dnmatiaiMS ?i» ▼ans. Avec moins d*aboDaanc« U aurait eu plus de correction. U a réussi également dans la comédie etdansropéra-oomique. Pendant vingt ans ses travaux. ont enridU les deux théâtres. Plut leurs de ses ou vrages,et entreautret» Édcuaré en Écoise, Ui Héritière^ U Priioth nier. Maison à vendre^ U Tyran domestique, Henri V ^ et /a WWê d* honneur, ont obtenu un saceès de vogue que le teti)pa n'a pas interrompu. Ses ouTragea joués sont : en 1791, U Bt^iref ilnunc en 3 actes et en prose ; en 179*$ le Dîner des peuples» imité d*Aris- tophane, vaudeville en 1 acte; en 1793, en société avec M. Pi- card , la Fraie bravoure. Comédie en lactc, en prose; en 179)1 «tt société avec M. Picard, Andros et Almona, opéra-comique, 3 ac* tes ; les Suspects, opéra-comiqus en un acte; (avec M. Picard) en 1 79G , le Chanoine de Milan, ce** médie en 1 acte et en prose^ qui^ arrangée en opéra-comique» sous le titre du MaUre de CJùipeilê, par M"* Gai, et mis en musique par M. Paer, a été représenté sur le théâtre Feydeau en 18a 1; le Défenseur offitieuw, comédie en 3 actes en vers; tes HérUifrSf comédie en 1 acte, en prose; en

1797, la Jeunesse de Mickelieu, drame en ôactes^en prose ; Belkf opéra-comique en 3 aeles ; U Met nie dtétre quelque chose, oomédis en 3 actes ; le Kieuw château, opé- ra-comique en I acte; Mtmtom, drame en 5 actes, en prose; en

1798, le Prisonnier, operaHX>mi- queen 1 acte, musique de Della- maria; les Projets de mâriege, comédie en 1 actCi on prose ;.ca

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1-709 9 ies Tuteurs wengés , comé* die en 3 nrtes, en vers; en 1800, POneie valet ^ opàra- comique en 1 acte; leTrente et Quarante , opé- ra-oomiqne en 1 acte ; Maison à rendre , opérn-comique en 1 ne- le, musique du Duloyrnc; Bâ^ ni&Wêki, opéra-coiAque en 5 actes, musique de M. Bo!eldieu;eniBoa, une Aventure de Saint-Foix, opé- rtt- comique en i acte; Edouard en Ecosse, drùmti en 5 actes et en prose; en 1 80.^, Shakespeareamou^ r0ct^, comédie en 1 acte et en pro*- le; G uUlaume4e Conquérant , dra- me en 5 actes, en prose; Les Hus^ sites, drame en 3 actes, en vers; en 1 8o5, Maison donnée, comédie en 1 acte, en prose; Le Menuisier de I./f>o/ti>^ comédie en 3 actes, en prose; La Méprise volontaire, ojiti- ra-comique en 1 acte; en 1806, La Jeunesse d'Henri V, comédie en 5 actes, en prose; en 1807, Jo- seph, drame lyrique en 3 actes, musique de Méhul; Les Artistes par occasion, o\ihTa^CQn\\([we en 1 acte, musique do Gatcl; en 1808, La Tapisser ie,comkd\t en 1 acte; Le vieil Amateur , comédie en 1 acte, en vers; en 1809, Le Che- valier d'industrie, comédie en 5 actes, en vers; Le faux Stanislas, comédie en 3 actes, en prose; en 1810, Le Retour d'un Croisé, grand mélodrame en 1 acte, eu prose, qui a servi de modèle à ce genre de parodie, et entre autres i\ La Femme malheureuse, innocente et persécutée, mélodrame en 3 ac- tes, joué, comme le Retour du Croisé, sur le théâtre de TOdéon; La Femme misanthrope, comédie en 3 actes , en vers ; en 1 8 13, i> Prince troubadour ^ opéra-comique en I acte, musique de Méhul; en

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1817, La Manie des Grandeurs, comédie en 5 actes, en vers; en

1818, La Fille d' honneur, comé^ die en 5 actes, en vers; en 18199 L'Offlcier «n/^D^^ opéra -comique en I acte, musique de M.Gatel; en 1 8a 1 , Le jeune Homme en loterie^ comédie en 1 acte , en pro«e; Le faux Bonhomme, cotnédlfs e.n 5 ac- tes et en vers. A ces pièces, il faut joindre le drame intitulé : La Jeu» nesse de Richelieu, drame fondé sur une anecdote plus tragique que galante, consignée dans les mémoires du personnage dont el- le porte le nom. Monvel, qui pas- se pour un des auteurs de cett|5 pièce, n*a guère d^autres droits à cette propriétéque celui qu*îls*est arrogé en y mettant son nom , en conséquence de quelques chan- gemens quMl avait faits d'autorité au dialogue. D*est ainsi que cer- taines gens se disent propriétai- res d'un mouchoir dont ils ont changé la marque. Monvel exer- çait sur le théâtre une influence- qui eôt tourné contre M. Duval, sMl se fût refusé à celte associa- tion : Sic vos non vobis. Les piècei^ inédites de M. Alexandre Duval sont : Christ ine,iT9^^tid\e en 5 ac- tes, en vers; Le Capitaine sauvé, grand opéra en 3 actes ; Marie, drame en 1 acte; La Courtisane, drame en 5 actes; Struensé, drame en 5 actes ; V Enfant prodigue, comédie en 5 actes; L'Inconnue, opéra - comique ; L'Orateur an-» glais, comkdx^ en 5 actes, en vers; Les Courtisans, ou la Princesse des Ursins, comédie en 5 actes, en prose; Le Complot de familletCO" médie en 5 actes, en vers. Nous Pavons déjîi dit : une moins gran- de facilité e6t donné, au style de

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M. Diival, la corrertion et Ia pré- ciïiion (|ui lui inuaqnenl qiielqne- l'oi». Par une singularilû reiiiur- quabic, cl qui u^t un des traits caiMtiéi'iâliqucs de sou talent» les di'iails de ses pii'oes !*ont essen- tiellenient roiiiiques, taudis que le plau et Iac1iari)ente de ses grands ouvrap;c^ ont presque toujours riutérOt pour hase. Connue Té- renée, Ct>nMne Goldoni, il a sou- \eut employé les ressorts'du dra- me, et s*est plu ù semer les traits comiques sur un tissu qui sem- blait de>tint: à ia comédie sérieu- se, tell<> que l^derot et Laclians- sce l'ont concMie. Les travaux et les ^ucl'ès de M. Alexandre Duval ont été couronnes parle choix que la seconde clasve de Tinstitut a fait de lui, au mois dWtohre 1 8 1 a, pour remplacer Lepfouvé; il est aujourd'hui Tun des quarante de Tacadémie française , dans les se inces de laquelle il a lu plu- sieurs ouvrîmes que tel et tel de ses confrères a proscrit comme censeur, après Tavoir applaudi connue académicien (VoyezVwvK, Lacreielle jeune). lM. Alexandre Du>al coopère, avec stm frère A- inaurv, '^ l'édition complète du Thi'âfre latin. Les notes dont il enrichit cet ouvrage ne sont pas moins utiles sous le rapport des connaissances dramatiffues, que celles de .M. Amaury sous le rap- port de l'érudition.

l)liVAL((fEoRGE),employéau ministère Je rintérieur, Tun de ims plus l'éc mds vaudevillistes, est eepend int moins connu par sa cof'pération i\ une centaine de pièces de ee g nre, que par sa co- médie en prose, Une Journée à Versailles^ ou le Discret jiialgré

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lui, représeofée en 18149 *^®o beaucoup de succès» au ihéfttre de rodèoDy en 3 actes; et, en 1811a y en I acte» avec un succès égal, au théâtre du Gymnase, boulevart Bonne - Nouvelle. La donnée de cette pièce est heureu- se, le sujet g A la marche ingé- nieuse, et le dialogue piquanL Nous allons indiquer les princi- pales pièces de M. George Duval: L'Anguille de Melun; avec Borel et Dorvigny, L'jiubergedeCaiëU; avec Dorvigny, L'Auberge Strasbourg, L'Auteur soi-disant; avec Dossion, La Mouche du Co' elle; avec Serrière et Bonnel, Ls Pièce qui n'en est pas une; avec Coster, M. Mouton; avec Armand GouiTé, Le Valide- Vire,ou le Ber* reau du Vaudeville; Clément Jf f- rot; Clémence Isaure; Cri-Cri, ou le petit Mitron de ta rue de fOur- sine; Dancourt^ou la Poste auxQuL- proquo; Garrik double; le Greffer de Vaugirard; avec G. Laroche- foucauld, Midi^oula Revue de ton 8; avec Désaugiers et Tournay, M. Vautour, ou le Propriétaire sous le scellé; avec Armand Gouf- fé. Le Panorama; Philippe le i$f- voyard , ou l'Origine des poniâ- neufs; Piron à Beaune; avec Do* inorsan, Le Pont des Arts; avec Armand Gouffé, Ramponneau; tf vec le même, Vîellard et Tillien, Rancune, parodie d*Hécube; avec Armand GouiTé, Regnardà Alger; avec Viellard, Chapelle et Bê- chaumont; avec Armand Gouffé, Vadé à 7a Grenouillère; avec A- haytua, Ferdinand XV; avec M. Du mersan, L' Héloisede l'IieSeint- Louis; M. Chose, ou lu Forêt é$ Pantin; Mallierbe; Le Retour fa Comptoir jou tÉducaiion déplacée;

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ttTec Armand Gouffé«t Touraayv Seringa, ou la Fleur des Apotki- caires, parodie de Tlppo^Saëb, ou la Prise de Seringapatam; avec Ro- chiiï'orty^Le Chemin de Fontaine^ èleaU et La Chaumière bretonne.

DUVAL ( W. A. ), traducteur, a publie l i* Le Pauvre George, ou l'Officier de fortune, traduit de Tal- lemanddcCrainer,suivi du f^oya* ge d* un jour f Paris, a vol,, 1801; a' La y' engeance , autre roman aussi traduit de rallemnnd d'Au- guste La Fontaine, Paris, 1 vol., 1801. Le nom des auteurs, le goût et le soin dont M. Du val fit preuve dans sa traduction, assurèrent le •ucoès de ces deux ouvrages.

DUVAL (J. R.), dentiste et lit- térateur, a donné : 1* Des Acci" dens de l'extradition des dents^ in- 8% Paris, 180a; a" Le Dentiste de la Jeunesse, ou moyens d'avoir des dents belles et bonnes, précédé des Conseils des Poètes anciens, sur la conservation des dents, in-8°, Pa- ris, i8o4; 3** Notice historique sur la vie et les ouvrages de M. Jour- dain, in-8% Paris, 1816.

DUVAL (Hbnri- Auguste), mé- decin qu*une mort prématurée a enlevé à i*ûge de 37 ans, le 16 mars i8i4; il était en 1777. ^'' lève de M. Richard , membre de Pinstitut, Duval publia le résu- mé des leçons de son maître , dans un ouvrage qui parut en 1808 (un ▼olume in-ia), sous le titre de Démonstrations botaniques, ou A- nalyse du fruit , considéré en géné- ral, La thè»e qu'il avait soutenue A l*académie de médecine de Pa- ris, et publiée en 44 pages in-4% renferme des recherches et des observations utiles sur le Pyrosis ou fer chaud. Parmi les manus-

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crits qu'il a laissés , on cite avan- tageusement une traduction fran- çaise des ouvrages d*Àrété$j de Cappadoce. Duval, qui était fort instruit , appartenait ù plusieurs sociétés savantes et d< médecine. DUVAL LE ROY (Nicoi.a«- Claude), savant mathématicien, naquit à Bayeux, département du Calvados, vers 1750. Il enseigna les mathématiques oomihe pre- mier professeur des écoles roya- les de navigation, et ses leçons ont formé d*Qxcellens oUiciers de marine. Il fut nommé secrétaire de l'académie de marine de Brest, correspondant de Pacadémie des sciences, puis de Pinslilut. Il {nourut le o décembre 1810. Ou- tre les articles de mathématiques pures de la partie maritime qu'il a publiés dans l'Encyclopédie mé- thodique, et les Mémoires qu'il a insérés dans le Recueil des Mémoi- res de ^académie de marine, dont il n'a paru qu'un volume en 1773» il a doimé : 1* Traité d'optique, traduitde l'anglais deSmith, Brest, in-4'» »7^>7 > ligures ; a" Supplé' ment au Traité d*optiqu»\ du mô- me auteur, Brest, in-4''9 i7^4* La traduction de ce traité, auquel Duval le Roy a ajouté des notes, est plus recherchée que celle de Pézé- nas; le Supplément est précieux par les vues neuves qu'il renferme. 3" Supplément au Traité d'optique de Newton, traduit par Coste, Brest, in-4% 17^3; Instruc- tions sur les baromètres marins, Brest, 17849 in-ia; 5" Élémens de navigation, Brest, in-ia, i8oa.

duvërgier de hauranne

(Jean -Marie), d'une famille commerçante, à Rouen, vers le mois de mars de Tannée 1771*

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i'nrvenu ùl Tâ^e les homme« peuvent acquérir par leur mérilc quelque prépoudéraiice dans le inonde 9 on le vit remplir tour â tour dans sa ville natale les fonc- tions honorables de juge au trî- buual de commerce, et d*admi- nidtrateur des hospices civils. Kn 1 8i5, \v corps électoral du dépar- tement de lu Seinti-lnl'éricuro le nomma à la chHmhri^ deii députes, il fit partie de la minorité, dont une fraction était minis- térielle, et siégea avec celle frac- ti(m au côté du centre qui se rap- proche de la droite, sans pourtant se montrer beaucoup plus favo- rable aux vœux des ultra -rova- listes qu'à ceux des libéraux, ^ommé, le 5 novembre iHif), membre de la commission char- ^i''v. d*examiner le projet de loi iramnistie, il fut Tun des trois commissaires qui ne partagèrent pas l'avis de leurs collègues, for- mant la majorité. Il combattit les amendemens proposés par iM. de (lorbières, et demanda que lepro- jctfOt adopté, tel qu'il avait été pré- senté au nomdu roi. Il insista prin- cipalement sur le rejet du •2"* pa- ragraphe de Tarticle, concernant ceux que la loi désigne sous le nom de régicides. « N'est-il pas déplora- ble, dit-il, que Ton nous expose ù délibérer sur de pareils hom- mes, lorsque nous savons que no- tre vœu ne peut pas ^tre accom- pli! La conscience lapins augus- te, la plus élevée, repousse jus- qu'à Tapparence de la violation (l'une promesse sacrée, et du par- tlon accordé par le roi martyr. Ce n'est pas au moment une partie de cett^ assemblé réclame le respect pour ses scrupules» que

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nous Toadrions faire Tiolene^ i la coqscienco du roi. Après 11 dissolution de la chambre, en iHiO, nommé, dans le moi«d*o€» tobre, président du collège élec- toral de Ncufchâtely départe- ment de la Seine-inférieure, il fut de nouveau élu i\ la charnière des députés, dont îl devint questeur pendant les années i8i6, 1817 Gt 1818. Lors de la préseats- tion. du premier projet de loi sur les élections, il prétendît, contre l'opinion de M. Royer-Collard , que de la charte seulement é- manait le droit d'élire des dépn» tés , et que ce droit ne lui était point antérieur. Il se prononça en faveur des deux degrés d'élec- tion déjà proposés à cette époquOi Le ic> avril 1816, il s'opposa, dans un comité secret, à ce qm les registres de l'état civil fussent remis entre les mains des curés , comme autrefois, et contint, dans cette occasion, qu'il fallait profiter de ce que la révolution, malgré ses excès, avait produit d'utile et de conforme à la raison. Dans la discussion du projet de loi sur le recrutement, il s'oppo* sa à l'exception demandée en far veur des frères de la DotMn0€kré' ^i>/mr;du reste nes'écartanl jamais des instructions ministérielles, il vota toutes les lois d'exception et le changement de la loi électorale du 5 février. Lorsqu*en i8ai le ministre des finances Tint propo- ser à la chambre l'adoption des 5 douiièmes, M. Duvergier de Hauranne démontra la nécessité de sortir enfin de ce proTisoire, et dit : « Le projet sur lequel j'appelle l'attention de mes coU^ gués consiste à ce que» soit par U"

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ne loi sf^éciale, soit par des dis* posîiTonsaddîtionnelies it la loi des finances, nous yotions les dépen- ses de 1823, d'après les- bases qui seroDt déterminées pour i82a> et consentions les impositions in- directes pour deux ans, c'est-à- dire jusqu'au •!*' avril 1824. P^ous autoriserions en outre lu réparti^ tion ainsi qae la formation des r6- les des contributions directes, d'a- près les bases que nous poserons pour i(S22; sans que néanmoins le recouvrement puisse ^tre fuît avant l'autorisalionqui devra Atre demandée aux chambres i\ Tou- rerture de la prochaine session. Le 27 janvier 1 822, dans la discus- sion de l'article 4 du projet de loi sur la répression des délits de la presjte et sur celle des journaux, M. Duvergier de Hanranne pro- posa de remplacer l'addition de la commission ainsi conçue :«La présente disposition ne peut pas » porter atteinte aux droits de dis- jicussion et de censure des actes' «des ministres; » par la rédaction suivante : «La présente disposition i»ne peut pas porter atteinte au > droit de discussion et de ccnsu- ure des actes de l'autorité consll- »-totionnelle des ministres et des autres agens de l'autorité.» Le I*' février, toujours en discutant la même loi, il s'exprima ainsi : «M. Bonnet a dit qu'un journal supprimé ne pourrait reparaître que par suite d'une fraude. Il n'y aura pas de fraude, parce qu'il ne peut y en avoir toutes les fois que l'on s'est soumis aux conditions imposées par la loi. Le journal supprimé qui présente un éditeur responsable, fournit un caution- nement f et reparaît sous un au-

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tre titre, peut donc être de ndo* veau publié sans fraude. » Le 24 février, dans la discussion du bud- get, il proposa des économies sur le ministère de la guerre. On voit avec plaisir que dans cette ses- sion, en secondant moins les vues du ministère, M. Duvergier de Hauranne s'est montré plus cons* titntionnel.

DUVERNB BE PRESLE (l« chevalier), à Giourdy, dé- partement de la Nièvre, fut élevé à l'écofe Militaire, comme appar- tenant à une famille noble mais pauvre. Le chevalier Duverne de Presie entra de bonne heure dan» la marine royale, servit dans la guerre de 1778 contre l'Angle- terre, et ensuitedans celle de l'in- dépendance américaine, sous les ordres du général Rochambcao. Libre par suite de la paix, il fit plusieurs voyages surla mer Noi- re et dans le nord de l'Amérique, et revint en France en 1788. Il parcourut ensuite la Sui^^se, l'Al- lemagne; et pour éviter de pren- dre part aux événemens politi- ques de la France , il se retira en Angleterre, il forma de nom- breuses liaisons avec les émigrés qui y arrivaient en foule. Cepen- dant il désirait rentrer dans sa patrie; il y revint en 1792. Le chagrin de se voir inscrit sur la liste des émigrés, et la nécessité de se cacher sous divers noms pour échapper à lu mort, le jetè- rent dans le parti contre-révolu- tionnaire. Il se rendit près de Mon- sieur, aujourd'hui Louis XVin,et reçut de ce prince une lettre pour les chefs des insurgés de Breta- gne. Engagé dans cette carrière périlleuse, il ne put en sortir, et

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ea 1795, muni des instructions nécessaires, il organisa à Paris une conspiration royaliste. Le chevalierDuverne de Preste, après avoir pris successivement les noms de Berfran fi 9 Idoliel^ Datai. Bonneval, s'établit au faubourg Saint-Murceau sous le nom de Dunan, marchand épicier en gros. Il s'était lié avec Brottier et Lu- villeheurnois, agens des princes {F'oyez Brottier et Lavillehevr- vois). Ayant voulu, au comuieu- cement de 1797, en^^^ager dans la conspiration le colonel de dra- gons Malo, et radjudant-géuéral Âamel, commandant dos grena- diers du corps-législatif, le pre* mier, le colonel Malo, i'eignit de se prêter aux vues du cbevalier Duveroe de Presie, afin d*en con- naître toute rétendue 9 et lors- qu'il fut sulTisamment instruit, il le fit arrêter à la caserne de Técole Militaire, ainsi (juc La- villeheurnois. Le directoire or- donna de traduire les prévenus devant une commission militaire, qui les condamna, comme con- vaincus d'intrigues royalistes , d'espionnage et d'embauchage, à une détention de dix années. Dans %a défense devant la commission militaire, le chevalier Duverne de Presie avait exposé que« por- nté injustement sur la liste des u émigrés, il était comme rejeté wde sa patrie.... » Le directoire, mécontent du jugement,ordonna, par son arrêté du 19 germinal an 5 (8 avril 1797), la réintégration du chevalier Duverne de Presie dans la prison du Temple, et sa mise en jugement comme conspi- rateur. L'instruction de cette af- faire allait commencer, lorsque la

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réTolution du 18 frnrtidor an 5^ {\ septembre 1797) le fit placer dans la catégorie de ceux qni devaient être déportés. Il allait partir pour sa destination; mais il préféra racheter »a liberté par des révélations importantes. Le chevalier Duverne de Presie retourna quelque temps après ea Angleterre. Si par suite du réia- blisseuientde la monarchie, soit sous le gouvernement impérial, soit depuis le retour de lu maisco de Bourbon, il est rentré eo France, il &e .«era sans doute con- damné c\ la plus parfaite obscuri- té, car depuis lors on n^aplus en- tendu parler de lui.

DUVEBNOIS(GEoac«fl-Louis), '\ Montbelliard, dép.irtemeot du Haut-Rhin, naturaliste, est l'un des collaborateurs du Diction» naître des sciences naturelles» Il a recueilli et publié, de concert a- vec M. Duméril, les Leçons dtanÊ^ tomie comparée âe M. CuTÎer. M. Duvernois avait donné, en iBoi, (in -8% Paris) plusieurs disserte' fions sur t* hystérie.

DUVERNOY (Fbbd£bic), célè- bre cor et compositeur de musi- que , membre de la légion-d'hon- neur, est A Montbclliard , dé- partement du Haut-Rhin, le i5 octobre 1771. Il se livra sans maître, et cependant avecle plus grand succès, à l'étude du cor et ÙL celle de la composition , ce qui exigeait de la part du jeune artiste autant de dispositions que depa* tience. 11 fut admis en 1788 à l'orchestre de la Gomédie-Ita- lienne, et en 1797 t\ Torchestre de V Opéra 9 aujourd'hui acadé-^ mie royale de musique, pour exécuter les solom Les taiena que

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11. Frédéric Durernoy développa dans cette partie rendirent 9a ré- putation européenne. Il devint membre de la chapelle et de la musique particulière de Tcmpe- reur ISapoléon , et était encore en 181 5 premier professeur* de cor au conservatoire royal de musi- que et de déclamation. Comme compositeur, M. Frédéric Duver- noy a donné une méthode de cor^ deux cahiers ^'éludes pour cet instrument, et douze concerto. Il a formé d'excellens élèves, et les amateurs recherchent avec empressement tous les morceaux qu'il a publiés pour Tinstrument sur lequel il a obtenu une si gran- de supériorité.

DUVERNOY (Charles), frère du précédent, professeur de cla- rinette ù récole royale de musi- que et de déclamation , et pre- mière clarinette du théAlrc royal de V Opéra-Comique, M. Charles Duvernoy n'est pas moins distin* gué sur la clarinette que son frère sur le cor, et Ton admire sa ma- nière brillante dans r(>xéculion des5o/(7. Comme M. Frédéric Du- vernoy, il s'est aussi exercé ù la composition, et a publié des so- nates de clarinette, et des aira va- ries en duo pour ret inslrunx'Ut.

DUVEYKIKR ( H obobé- Nico- las-Marie), né à Figiiaiis, dépar- tement du Var, le G décembre 1^53, de Caspard Duveyricr, lieu- tenant-colonel, rhevaiier de Saint- Louis, et de iMarie-Magdeleine Mi- viset, son épouse, a l'ait ses étu- des au collège du Plessis, à Paris, et fut ensuite élève de Pécule royale et militaire de Perpignan, Ton le destinait :\ Tarme du génie. Le peu de fortune de soo

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père lui ferma Tentrée de Técole de Berthoud, alors le séminaire des aspirans à ce corps honora- ble. Un de ses oncles, directeuir des fermes, le plaça dans la par- tie active des aides, et le Gt ce qu'on appelait populairement rat-de-cave. Cet emploi déplut a«- vec raison au jeune Duveyrier, qui se sentait une plus noble vo- cation, et il revint bientôt à Pa- ris étudier le droit et les affaires du barreau , chez son parrain, M. Teissier, avocat au parlement. Un autre oncle, premier commis des affaires étrangères ù Versailles , lui donna vingt louis pour aller à Reims , prendre ses grades de licencié; et M. Duveyrier, ad- mi!> au serment d'avocat en 1779, fut inscrit sur le tableau des avo- cats de Paris en 1783. Plusieurs circonstances lui procurèrent, dès cette époque, des succès rapides. Gerbier s'était retiré du barreau depuis 3 ou 4 ^ns. M. Duveyrier entreprit de lui faire plaider la cause du jeune Casse, fils naturel, et légataire de son père d'une somme de 600,000 fr., contre les héritiers collatéraux. Gurbier ga- gna la cause, et conçut pour son jeune confrère une amitié qui devint jusqu'à sa mort plus vive et plus tutélaire. Duveyrier plai- da sa première cause à la cour des aides, pour deux frères, ses amis intimes, fils et héritiers d'un receveur-général des aides, et qui disputaient contre la régie tout leur héritage. Il gagna sa cause sur les conclusions de M. Dam- bray, qui portait la parole, pour la première fois, comme avocat- général à la cour des aides. Cette coïncidence de deux débuts, Tun

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eD 1795, muni des inslruclions nécessaires, il organisa ù Paris une conspiration royaliste. Le che valierDuTerne de Preste, après aroir pris snccessiveinent les nom» dv Bertrand 9 Mollet^ Duvat. Bonneval, s'établit au faubourg Snint-Marceau sous le nom de Dunan^ marchand épicier en gros. Il s'était lié avec Brottier et La- villeheurnois, agens des princes {Foyez Brottiee et LAviLLEnEUR- vois]. Ayant voulu, au commen- cement de 1797, engager dans la conspiration le ctdoiiel de dra- gons Malo, et radjuduiit-géiiérai Aamely commandant des grena- diers du corps-législatif, le pre- mier, le colonel Malo, feignit de se prêter aux vues du chevalier Duverne de Presie, afin d'en con- naître toute rétendue , et lors- qu'il fut sulTisamment instruit, il le fit arrêter à la caserne de récole Militaire, ainsi que La- villeheurnois. Le directoire or- donna de traduire les prévenus devant une commission militaire, qui les condamna, comme con- vaincus d'intrigues royalistes , d'espionnage et d'embauchage, à une détention de dixannées. Dans 9a défense devant la commission militaire, le chevalier Duverne de Presle avait exposé que« por- »té injustement sur la liste des «émigrés, il était comme rejeté wde sa patrie.... » Le directoire, mécontent du jugement,ordonna, par son arrêté du 19 germinal an 5 (8 avril 1797), la réintégration du chevalier Duverne de Presle dans la prison du Temple, et sa mise en jugement comme conspi- rateur. L'instruction de cette af- faire allait commencer^ lorsque la

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révolution du 1 8 Tmctidor an 5* (1 septembre 1797) le fit placer dans la catégorie de ceux qui devaient être déportés. Il allait partir pour sa destination ; mais il préféra racheter sa liberté par des révélations importantes. Le chevalier Duverne de Presle retourna quelque temps après eo Angleterre. Si par suite du. réta- blissement de la monarchie, soit sous le gouvernement impérial, soit depuis le retour de la maison de Bourbon, il est rentré eo France, il se .«cra sans doute con- damné à la plus parfaite obscuri- té, car depuis lors on a^aplus eo- tendu parler de lui.

DUVERNOIS(GBoa6U-Loins], à Montbelliard, département du Haut-Khiu, naturaliste, est l'un des collaborateurs du Dlctian» naire des sciences naturelles. 11 a recueilli et publié, de concert a- vec M. Duméril, les Leçons itans^ tomle comparée de M. Cuvier. M. Duvernois avait donné, en 1801, (iii-8% Paris) plusieurs disserta;' lions sur t hystérie,

DUVEB^^OY (FsBDitic), célè- bre cor et compositeur de musi* que, membre de la légion-d'hoo- neur, est à Montbelliard, dé- partement du Haut-Rhin, le i5 octobre 1771. H se livra sans maître, et cependant avec le plus grand succès, à l'étude du cor et à celle de la composition « ce qui exigeait de la part du jeune artiste autant de dispositions que de pa- tience. Il fut admis en 1788 à l'orchestre de la Comédie-Ita- lienne, et en 171)7 à Torchestre de VOpéra^ aujourd'hui acadé- mie royale de musique, pour exécuter les soio. Les talens que

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M. Frédéric Diivernoy défoloppa dâit» cDttc parliis rendircnl ita ré- putulioii (^uropétmnc. Il diîvlnt membre de la cliiipiîllo et lo tniiftique porlic(ili/;ro de l^einpc- reur Napoléon , et éluit encore en 181 5 premier profeofteuV de cor AU conservatoire royal de niutti- qne et de d/;claniatio'n. Oomine compOHÎtenr, M. Fn'Mli'ric Duver- noy n donné une mMlwde de cor^ deux cahier» iVéiudea pour cet instrument « et donxo concerto. 11 a formé d'excelleni» élèves^ ot le» umatenr» recherchent avec omprettHcment toun \vn morceaux qu'il a publié» pour Tin^^trument fuir lequel 11 a obtenu uno »i gran- de supériorité.

DUVEKNOV (Charm»), fréro du précédent, profe^Heur de cla- rinette à Técole royale do mutti- que et de dérlamation « et pre- mière elaririette du thé/lire r(»yiil de VOpi^r a-Comique, iVI. Ohnrie» Duvernoy n'ent \u\n moinn dintiu» gué fturiii clarinette que honfi'éro »ur le (;or, et Ton admire na ma- nière brillante dan» rexécution à^.nnolo, OommelVI. Frrdérle Du- vernoy, il »*eHt auf»«»i rxerré h la cotnpoHilifm, et a publli* de*4 no- /i/i//?4i de claririelle, et iUM^mrnva» rif^M en duo pourrrl iuslruim'iil.

OIJVKYKIKU (llo]iion^.-Nico- lai-1V1arik), à Pi{;uiiiii, dépnr- temcnt flu Viir, h? (> déremlire lyC}?)^ de (•ar'piird Duveyrier, lieu* tenant'ColoiM'Uf'lx'valierde Saint- LoMi»,i'i (le •Miirir-Ma^ileleine Mi- vi^rt, MOU é|»our«<;, a l'.)it mi» élu- de» au eolléf(e (lu Ple4*iH, i'i Pari», et l'ut rtiHuili* élevé de l'école royale et militaire de Perpignan, oïli Ton le (le/iliitait i\ Tanne du géiiio. Le peu de fortune de êoti

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péro lui ferma Tentréo de Técole de Berthoud, alors le «éminaire de» aspiran» ^ ce corp» honora- ble. Un de »e» oncle», directeur de» ferme», le plaça dan» la par- tie active de» aide», et le fit ce qu'on appelait populairement ral-de-cave. Cet emploi déplut n^ yec raison au jeune Duveyricr* qui »0 sentait une plus noble vo- cation, et il revint bientAt & Pa- ri» étudier le droit et les affaires du barreau, chexson parrain, M. Telssicr, avocat au parlement. Un autre oncle, premier commis des alTuires étrangères à Versailles, lui donna vingt louis pour aller & Reims, prendre ses grades de licencié; et M. Duveyrler, ad- mifiau serment d'avocat en 1779, fut ln»crit sur le tableau des avo- cat» de Pari» en 1783. Plusieurs circon»taiice» lui procurèrent, dès cette époque, de» »uccè» rapide», (forbier »'était retiré du barreau depui» 3 ou t\ an». M. Duveyrier entreprit de lui faire plaider la cau»e du jeune Ca»se, tA% naturel, et légataire de »on père d'une somme de (Joo,o(»o fr.« contre le» héritier» collatéraux, (ierbier ga- gna la cause, et conçut pour son jeune confrère une amitié qui devint ju»qu'i\ Ha mort plu» vive et plus tutélaire. Duveyrier plai- da sa première cause h la cour de» aides, pour deux frère», se» ami» intime», fiU et héritier» d'un receVeurgénéral de» aide», et qui disputaient contre la régie tout leur héritage. Il gagna »a cause sur les coiiclu»i(ms <le M. Datn- bray, qui portait la parole, pour la première foi», comme avocat- général i\ la e,(»ur de» aide». Cette coïncidence de deux débutSi l'un

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au parquet , Toutre au barreau , Tahit À M. Duveyrier, de la part du jeune magistrat, rinléH^tnffeo tueux dont se souvient encore aujourd'hui le chancelier de France. La seconde plaidoirie de M. Duveyrier fut consacrée à la défense de Tun de ses confrères de conférence (M. Le Grand de Saint-René, aujourd'hui juge honoraire ) , décrété d'ajourne- ment personnel dans une cause criminelle pour laquelle il avait écrit un mémoire qui paraissait répréhensible. M. Duveyrier plaida à côté de M. Target , qui, enchanté de son talent, lui adressa des félicitations publi- ques. Quelque temps après, M. Duveyrier, sur la désignation de Gerbier, fut nommé avocat d'offi- ce de la comtesse de Valory, qui nepouvait pas trouver de défen- seur, contre M. Courtin, avocat^ distingué, et défendu par M. Tar- get, dans une cau5e animée parde petites passions, plus que par l'in- térêt. Cette cause, plaidée à la graud'chambre , se tenaient les audiences les plus solennel- les de la cour de parlement, fut gagnée par M. Target contre M. Duveyrier; mais si M. Duveyrier dut perdre la cause de sa cliente, il gagna du moins la sienne, c'est- à-dire celle de l'orateur. Celte dé- fense valut à M. Duveyrier une réputation qui ne fut pas au-des- sous de son talent; et dès lors aus- si, il eut sa bonne part des cau- ses que l'on appelle célèbres ^ et qui sont plus ou moins dignes de l'attention publique. Quoique les plaidoyers et les mémoires soient les titres littéraires de l'avocat, nous craindrions d'allonger trop

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cet article, en rendant compte en détail de5 diverses contestations

3ui ont donné lieu à M. Darejrier e se distinguer au barreau ; mais nous devons au moins rappeler par leur titre les causes de C^dU de Gassicourt contre un nommé Acher; de la fifle mineure du mar quis de Sales contre sa mère, en déchéance de ses droits matrimo- niaux, pour cause d'adullère, dans l'an de deuil; de la marquise de Samson, contre son mari» en sé- paration de corps; du jeune Thier- ry, contre son père qui voulait le faire déclarer bâtard; du vieui Chassé , chanteur de rOpéra , contre M. de BaudetilU, con- seiller-d'honneur, en stellion- nat; d' A lexandrine, fille de la cé- lèbre Sophie Amoaid , contre son mari André de Murviile, en séparation de corps ; de M. Vmf^ cuevêqae de Paris contre la reine^ sur la mouvance de Salnt*Cloud; et de celle de Laque et Vauektr contre Bette ttEtienviile et au- tres, cause d'escroquerie, impro- prement appelée relativement à ces plaideurs, affaire du eollien Les contemporains n'ont pas ou- blié le procès de Kammann et Bergasse contre le sieur DaitâH de Jossan , la dame Karnmann , Beaumarchais, le prince de Noêsau et M. Lenoir, alors lieutenant- général de police, procès qui était fondé sur une plainte en a- dultère et en empoisonnement. Cette cause trop célèbre a lié en quelque sorte la destinée de M. Du vejrier h la révolution, et nous avons ù présent à esquisser l'hom- me public. On le voit, en 1789» secrétaire et président de son dis- trict (Saint-Étienne-du-llont)» ih

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lecteur, «t, après l'infortané BuiN IVf â€crétair« du corp» électoral. En i7f)0| nommé f ainsi que M. Cahier de Gerville, comtuÎBsaire du roi 1^ Nonci , il parvint ^ de concert avec ce miigiM(rut« ù a- puiser le» premiers troul)les de cette ville. A la f\\\ de la mA- me année, Duport du Tertre é« tant appelé à la ^arde des sceaux» M. Duveyrier le suit* av4;c le titre de directeur du sceau; mais quel- ques jours après, il renonce iui^ même i\ ce titre ambitieux, pour s*en tenir ù celui de secrétaire du sceau , qui , dans Torganisa- tion du ministère de la justice, par rassemblée constituante , fut converti en la qualincation alors nouvelle et unique, de se- crétatre-générnl du déparlement de la justice. Cependant une fonction véritablement politique va 6tre conûûe à M. Duveyrier. L*assemblée nationale législative, par les articles lO, 17 et iH de son décret du 10 juin t7))i, invi- tait le prince de Hourbon-Condé ù rentrer dans le royaume, dans le délai de j5 jours, ou ii 8*éloi- gner des frontières, en déclarant qu*il n*entre[)rendrait jamais rien contre la constitution et la tran- quillité de rétut; ii défaut par ce prince de rentrer dans le royau- me, ou, s*en éloignant, de faire la déclaration sus-énoncéc. Tas» semblée le déclarait rebelle, dé- chu de tout droit à la couronne, et responsable des monvcnieus hos- tiles qui pourraient (^tre dirigés contre la France. sur la frontière. M. Duveyrier fut nommé envoyé rxtcaordinaire du roi le 19 juin, pour notiûer au prince de Coudé €0 décret important; mais le roi

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ayant quitté Paris 3 jours «(près^ l'objet de cette mission fut man- qué, et les jours de l'envoyé fu- rent en péril. M. Duveyrier vou- lut rentrer en France par l'élec* torat de Trêves; mais il trouva à Luxembourg le marquis de UoniK avec tous les ofllclllrs de l'ar- mée qu1l commamlait, et qui n'a» valent pu empêcher l'arrestation du roi ik Varennes. Il fut arrêté lui-mAme d Luxembourg, et étroit tement gardé pendant u5 jours. Opeudant l'assemblée national ayant décrété que Tacte constltu* tionnel serait offert à Taccepta* tion du roi, le gouvernement det l'ays-Bas, non-seulement rendit la liberté ik M. Duveyrier, mais il prit aussi, pour assurer ses jours ju.Hqu'aux frontières, des précau- tions curieuses, dont le motif dans le temps ne fut pas un mystère. On trouve ou Moniteur universel,

3ui prenait alors le second titre e Gatette nationale^ le compte que M. Duveyrier rendit ù l'as- semblée nationale de sa mission. Au mois d'avril 179'i, Dumouriex ayant forcé tous les autres mini."- tresû donner leur démiMsion, vint ù la cliancelterie apporter !• sceaux ù M. Duveyrier, qui lus refusa, et se retira avec DuporC du Tertre, qui, peu de jours h- près, fut dénoncé ù l'assemblée nationale comme traître A lu constitution. M. Duveyrier ré- digea la défense de son ami, et le flt renvoyer de cette aoeusa- tion. Il s'était dévoué de môme i\ la défense de de Lessart, ex^ ministre des ullaires étrangères, qui , déjà accusé et prisonnier à Orléans , fut massacré & Ver- sailles. Le 10 août i^ga, lM. Du-

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vcjrîer fiiL rn son aliscncf « nom- mé par !«u .«cet ion (celle des Pi- qucfi) , drpiilé ix la commune de Paris; niais le soir même, il fut dénonré et remptucê par Aon voi- sin Robespierre. Le q/| du même moi.*, Robespierre le lit arrêter à 9on domicile, et traîner -^ T Hôtel- do-Ville. oi\ il acciimnla contre lui 'Jta rbefsd'accAisation. M. Du- Tcyrif r fit, pendant 3 heures, une assez belle défeniie; mais une pro- sopopéo de Billaud-Vnrennes é- blouit rassemblée, et Duvcvrier fut, à u heure» du malin, jeté dans les prisons de TAbbave. On a im- primé, dans d'autres biographies, que M. Duvevrier avait été mis en liberté le jom' même cnni- mencèrr'iil les nu^sacres des pri- sons; mais il en était sorti la Yeille ( 1" septembre ) , par une scapimuie très- hardie de riioleur Du^azoïi, qui. A cette horril>le é- poque, sauva beaucoup d'autres personnes. Toujours poursuivi et toujours caché, iM. Duveyrier re- çut, au mois de lévrier i7<)3, de i\l. Garât, alors ministre de Tin- térieur par intérim, la commis- sion de surveiller, avec MM. de La llarreelCasléra, les approvisir»n- nemens de la France dans le Nord, (^ctte opérition le retint iH]open- hague, à Stockholm, ù Hambourg, pendant 5 ans et demi, et il rentra en France au mois d'avril i7<)(>. H plaida, à cette époque, deux cau- ses , celle de la compagnie Dijon contre la trésorerie nationale, et celle de M"* Lange contre le Uam- ]>ourgeois Floppé. La compagnie Mounier, chargée du service des hôpitaux militaires. Tayaut choisi pour son conseil, et lui ayant con- féré ensuite le titre et les fonctions

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d*Administrûteur- général 9 cette nouvelle commis^îon l<« conduisit en Italie, à Tarmée commandée par le général Bonaparte, qu'il trouva à Passeriano, dictant la poix à rAntrichc. Les événemen» siib- séquens le conduisirent d*obord à Rome, il fut un momeibl nd- niinistratcur-géoéraly sans fonc- tions, des fmanceji d*iine ormée qui n'avait point do finances «et bientôt •\ Napics » il suivit le général Macdonald, sana autre ti- tre que celui de son secrétaire. C'est li^ que le comte Abria^com- missaire du directoire, le rencon- tra, et le retint en qualité de se- crétaire de la commission directo- riale. M. Duveyrier e8l rentré en France au mois d*aoAt 179g* Spectateur tranquille du 18 bru- maire, il fut nommé Tun des cent membres du tribunat, et,'ù l*abo« litîon de ce corps 9 en 18079 la place do président du tribunal d'appel de Montpellier lui fut donnée, et il devint, au même siège, premier président de la cour impériale, et pendant toute l'an- née 18149 premier président delà cour royale. Après les eenîjowri^ il a été destitué par un noble du pays , revêtu de pleins pouvoirs, et dont la femme 9 A la fin de 179!!, avait à(i i\ M. Duveyrier sa rcnlrce en France et lo conserva- tion de la fortune dont elle jouit encore. (iCtte destitution n*ayant eu aucun motif fondé9 si ce n*est le besoin de Tingratitude, le roi 9 au mois de septembre 1820, a <*onféré au magistrat irrépro- chable In titre et les préroga- tives de premier président hono- raire. M. Duveyrier a prouve, par lo nombre et la nature des

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fonctions dont il a été charg:é, mais surtout par la distinction a- Tec laquelle il les a remplies, qu'il est un hqmme aussi habile dans Jvs négociations diplomaliques 9 Tadministration et les affaires , que dans les discussions du bar- reau et de la tribune. Doué d'une facilité brillante , il sut s'élever plusieurs fois jusqu'à l'éloqucn- <:e ; et dans les divers discours qu'il a prononcés au tribunat , particulièren)ent sur le code ci- vil, il se montre un juriste philo- sophe et nioraliste. En 1 788, quand le parlement de Paris fut exilé •à Troyes , pour s'être opposé à la cour plénière , malheureuse conception de Brienne,dont l'exé- cution avait été remise à Al. de Lamoignon, à qui l'abbé Mnury avait prêté sa plume et ses intri- gues, M. Letévre-d'Amraécourt, conseiller de grand'chambre, fit faire à Duveyrier un pamphlet in- titulé la Cour plénière, héroï- tragi-comédie en 3 actes et en prose, qui fut publié sous le nom de l'abbé de VermoiuL Cette sa- tire , que Ton attiûbua \ Falcon- nety i\ Bergasse, à Beaumarchais, à La Harpe, û Palissot, et ù tout le monde, si ce n'est à l'auteur, eut un grand succès de parti, et elle est assez piquante pour être relue avec intérêt, après l'iVpropos des événetnens. iM. Lefèvre d'Ammé- court, célibataire, sans famille, et riche de i5o,ooo livres de rente, avait, en quelque sorte, adopté M. Duveyrier, puisqull lui dit un jour, devant M. le premier a- Too^t-général Séguier : « Il leur «faut encore un Montholon; j'ai «4^0,000 livres pour tous faire » a vocat^énéral» et vous le serez.»

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On peut croire que sans la révo- lution, M. d'Ammécourt eût pu réaliser ce vœu et placer M. Du- veyrier ù cAté de M. Dambray. Quelques biographies avancent que M. Duveyrier s'est montré, dans toutes tes occasions, l'un des plus souples instrumens du pou- voir de Napoléon. Notre impar- tialité nous commande d'opposer A ce reproche, que dans la séance d'ouverture du tribunat, et k l'oc- casion du palais royal qui lui avait été affecté, M. Duveyrier rappela les faits les plus honorables de la révolution, de manière i\ déplaire au premier consul, dont le pou- voir nouveau s'en inquiéta. Ces mêmes biographies représentent IVl. Duveyrier comme ayant fait une fortune considérable dans l'administration générale des hô- pitaux militaires. Nous savons du moins que cette fortune, qui a été honorable, est fort réduite, et que M. Duveyrier n'a pas obtenu de pension, lors de son déplacement comme magistrat, parce qu'il n'a- Tait que a6 ans de services^pu- blics. On annonce qu'il vient de reprendre dans son cabinet, pour l'instruction de son fils cadet, les travaux de la profession qui a fait sa première renommée, et qu'il a regretté plusieurs fois d'avoir quittée. L*ainé des fils de M. Du- Teyrier était substitut au parquet de la cour que son père présidait,' et la magistrature i'avouaitcomme l'une de ses plus chères et de ses plus brillantes espérances. Maïs M. Duveyrier fils ayant voulu, par affection et par honneur, sui- vre bon père dans sa disgrâce et dans sa retraite, on paraît crain- dre quHi n'ait dévoué exclusive-

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M. Diival, la correction et la pré- ci!«ion qui lui uianquent quelque- ioia. Par une singularité remar- quable, et qui est un des traits caraclérisli(|iies de son talent, les détails de ses pièces sont essen- tielleuienl comiques, tandis que le plan et la charpente de ses grands ouvragei^ ont presque toujours riutérCt pour hase. Comme Té- reuce, comme Guldoni, il a sou- vent employé les ressorts' du dra- me, et s'est plu à semer les traits comiques sur un tissu qui sem- blait de>tiué à la comédie sérieu- se, teilf que Ujderot et Lachaus- sce l'ont conçue. Les travaux et les .<>uci*ès de M.Alexandre Du val ont été couronnés par le choix que la seconde dusse de l'institut a fait de lui, au mois d'octobre 1812, pour remplacer Legouvé; il est aujourd'hui Tun des quarante de Tacadémie française , dans les séinces de laquelle il a lu plu- sieurs ouvriges que tel et tel de ses en n frères a proscrit comme censeur, après Tavoir applaudi comme académicien [f^oyez Viivt, Lacreielle jeune). iM. Alexandre Du\al coopère, avec stm frère A- niaury, «\ l'édition complète du ThêtVre latin. Les notes dont il enrichit cet ouvrage ne sont pas moins utiles sous le rapport des connaissances dramatiques , que celles de M. Amaury sous le rap- port de rérudilion. »

DUV AL (George), employé au ministère de rinléricur, Tun de nos plus fcc mds vaudevillistes, est cepend int moins connu par sa coopération à une centaine de pièces de ce g nre, que par sa co- médie en prose, Une Journée à Versailles s ou le Discret tnalgré

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lui, représentée en 1814* *^w beaucoup de succès, au théfttre de rodéon, en 3 actes; et, en 182a, en I acte» avec un succès égal, au théâtre du Gymnase, boulevart Bonne - Nouvelle. La donnée de celte pièce est heureu- se, le sujet ga^ la marche ingé* nieuse, et le dialogue piquant. Nous allons indiquer les princi- pales pièces de Al. George DuTal: L'Anguille de Melun; avec Borel et Dorvîgny, L'Auberge de CalêU; avec Dorvignj, V Auberge de Strasbourg, L'Auteur soi-disant; avec Dossion, La Mouche duCo^ elle; avec Servière et Bonnel, Le Pièce qui n'en est pas une; avec Coster, Af . Mouton; avec Armand GoufTé, Le Val-de- Vire, ou le Ber- ceau du Vaudeville; Clément Me-- rot; Clémence Isaure; Cri-Cri, ou le petit Mitron de la rue de l'Our- sine; Dancourt^ou la Poste auxQui- proquo; Garrik double^ le Greffier de Vaugirard; avec G. Larpche- foucauld, Midi,oula Revue de tan 8; avec Désaugiers et Tournaj, M. Vautour, ou le Propriétain sous le scellé; avec Armand Gouf- fé, Le Panorama; Philippe le Sa- voyard , ou l'Origine des ponts- neufs; Piron à Beaune; avec Du* mersan, Le Pont des Arts; avec Armand Gouffé, Rampomieau; à- vec le même, Viellard et Tilliers, Rancune, parodie d*Hécube; avec Armand GoufTé, Regnardà Alger; avec Viellard, Chapelle et Be- chaumont; avec Armand Goufie, Vadé à 4a Grenouillère; avec A- bay tua, Ferdinand XV; avec M. Du mersan, L' Héloise de ttleSaint- Louis; M. Chose, ou la Forêt de Pantin; Malherbe; Le Retour au Comptoir^ou t Éducation déplacée;

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fiv«o Armand Gouffé^t Tournoyv Seringa, ou la Fleur des Apoihi^ caires, parodie de Tlppo^Saëb, ou la Prise deSeringapatam; avec Uo- chiilorty^L^ Chemin de Fontaine-' bleali et La Chaumière bretonne,

DUVAL(W. A. )i iraducleur, 0 publié \ \^ Le Pauvre George, ou l'Officier de fortune, traduit de i*al- lemandde Crainer,8ui vi du Foya- ged'unjour, Paris, a vol,, 1801; a* La Vengeance, outre roman aussi traduit de l'allemand d'Au- guste La Fontaine, Paris, 1 vol., 180t. Le nom des auteurs, le goût et leioin dont M. Duvul At preuve dans sa traduction, assurèrent le iucc^;s de ces deux ouvrages.

DUVAL(J.Jl.), dentiste et lit- térateur, a donné : 1* Des Acci' dens de l'extradition des dents^ in- 8% Paris, i8o'i; a" Le Dentiste de la Jeunesse f ou moyens d'avoir des dents belles et bonnes, précédé des Conseils des Poètes anciens, sur la conservation des dents, in-8", Pa- ris, i8o/|; 3* Notice historique sur la vie et les ouvrages de M. Jour-' é/<ii>i, in-8% Paris, 1816.

DU VAL ( Hbmri-Augustb), mé- decin qu'une mort prématurée a enlevé ù Tûge de 57 ans, le iG mari i8i4; ilétoit en 1777. É- lève de M. lUchard , membre de l'institut, Duval publia le résu- mé des leçons de son maître , dans un ouvrage qui parut en 1808 (un volume in-i'i), sous le titre de Démonstrations botaniques, ou A- n a/y se du fruit , considéré en géné- ral, La tbèse qu'il avait soutenue A l'académie de médecine de Pa- ri«, et publiée en 44 P^g^îS in-4*» renfitrme des recherches et des observations utiles sur le Pyrosis ou fer chaud. Parmi les manus-

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crits qu'il a laissés , on cite avan- tageusement une traduction fran- çaise des ouvrages d^Àrétée^ de Cappudoce. Duval, qui était fort instruit , appartenait à plusieurs sociétés savantes et de médecine.

DUVAL LE ROY (Nicolas- Claude), savant mathématicien, naauit ùliayeux, département du Calvados, vers 1750. Il enseigna les mathématiques oomiho pre- mier professeur des écoles roya- les de navigation, et ses leçons ont formé d'Qxcellens oiTlciers de marine. Il fut nommé secrétaire de l'académie de marine de Brest, correspondant de l'ocadémie dei sciences, puis de l'institut. Il ^nourut le G (décembre 1810. Ou- tre les articles de mathématiques pures de la partie maritime qu'il a publiés dans l'Encyclopédie mé- thodique, et les Mémoires qu'il a insérés dans le Recueil des M émoi' res de f académie de marine, dont il n'a paru qu'un volume en 1 773, il a donné : 1* Traité d'optique, truduitde l'anglais deSmith, Brest, in-4*> 17G7 , ligures ; a" Supplé- ment au Traité d' optique' f du mô- me auteur, Brest, in-4% 17^4* La traduction de ce traité, auquel Duval le Roy a ajouté des notes, est plus recherchée que celle de Pézé- nas; le Supplément est précieux parles vues ncuvesqu'ilrenferme. 3" Supplément au Traité d'optique de Newton, traduit par Coste, Brest, in-4% 17^3 ; 4* Instruc" lions sur les baromètres marins f Brest, 1784 9 in-i'i; 5" Élément de navigation, Brest, in-ia, 180a.

DUVERGIËR DE HAUIVANNE (Jban-Marib), d'une famille commerçante, ù Rouen, vers le mois de mars de l'année 1771.

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Parvenu à Vù^e les horome« peuvent acquérir par leur mérite quelque prépondérance dans le inonde 9 on le vit remplir tour à tour dans sa ville uatiile les fonc- tions honorables de juge au tri- buual de commerce, et d'admi- nistrateur des hospices civils. En i8i5, le corps électoral du dépar- tement de lu Seine-lnl'érieuro le nomma à la chamUri^ dei^ députés, il fit partie de la minorité, dont une fraction était minis- térielle, et siégea avec cette frac- tion au côté du centre qui se rap- proche de la droite, sans pourtant se montrer beaucoup plus favo- rable aux vœux des ultra - rova- listes qu'à ceux des libéraux. >iommé, le 3 novembre i8i5, membre de la commission char- ^f'îc d*examiner le projet de loi d'amnistie, il fut l'un des trois commissaires qui ne partagèrent pas l'avis de leurs collègues, for- mant la majorité. Il combattit les amendemens proposés par M. de Corbières, et demanda que lepro- jetfnt adopte, tel qu'il avait été pré- senté au nomdu roi. Il insista prin- cipalement sur le rejet du îî"* pa- ragraphe de l'article, concernant ceuxque Ialoidé<igne sousienom de régicides. « N'est-il pas déplora- ble, dit-il, que Ton nous expose û délibérer sur de pareils hom- mes, lorsque nous savons que no- tre vœu ne peut pas être accom- pli! La conscience la plus augus- te, la plus élevée, repousse jus- qu'à l'apparence de la violation d'une promesse sacrée, et du par- don accordé par le roi martyr. Ce n'est pas au moment une partie de cettf» assemblé réclame le respect pour ses scrupules^ que

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nous Toudrions foire TiolenceÀ la conscience du roi. » Après h dissolution de lu chambra, en i8i(î, nommé, dans le moisdW tobre, présidf ni du collège élec- toral de Neufchâfel, départe- ment de la Seî ne-Inférieure, il fut de nouveau élu à la chambre des députés, dont il devint questeur pendant les années i8i6« 1817 et 1818. Lors de la préseala- tion, du premier projet de loi sur les élections, il prétendit^ contre l'opinion de M. Ro jer-Collard , que de la charte seulement é- manait le droit d'élire des dépu- tés , et que ce droit ne lui était point antérieur. Il se prononça en faveur des deux degrés d'élec- tion déjà proposés à cette époque. Le 19 avril 1816, il s'opposa, dans un comité secret, à ce que les registres de l'état civil fussent remis entre les mains des curés , comme autrefois, et convînt , dans cette occasion, qu'il fallait proâter de ce que la révolution, malgré ses excès, avait produit d'utile et de conforme à la raisoa. Dans la discussion du projet de loi sur le recrutement, il s'oppo* sa à l'exception demandée en br veur des frères de la Dottrineêkré- tienne ;à\ï restenes'écartantîamaii des instructions ministérielles. Il vota toutes les lois d'exception et le changement de la loi électorale du 5 février. Lorsqu'ea i8ai le ministre des finances Tint prop^ ser à la chambre l'adoption dès 5 dousièmes, M. Duvergier de Hauranne démontra la nécessité de sortir enfin de ce proTisoire, et dit : « Le projet sur lequel j'appelle l'aitention de mes eoUë- gues consiste à ce que» soit par u-

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ne loi sjyéciala, 9oU par des dif posilrontjadditionnelle» à la loi des finance», nous votions les dépen- ses de 1825, d^apr^s les- bases qui seront déterminées pour 1832, et consentions les impositions in- direrjtes pour deux ans* c*est-à- «lire jusqu'au •!*' avril 1824* Nous autoriserions en outre lu réparti- lion ainsi que la formation des rô- les des contributions directes, d'a- près les bases que nous poserons pour 1H23; sans que néanmoins le recouvrement puisse Atre fuit avant l'autorisation qui devra ^.tre demandée aux chambres à l'ou- verture de la prochaine session. Le 27 janvier 1 822, dans la discos* sion de l'article ^ du projet de loi sur la répression des délits de la presjte et sur celle des journaux, H. Duvergier de Hauranne pro- posa de remplacer l'addition de la commission ainsi conçue :«La 4 présente disposition ne peut pas «porter atteinte aux droits de dis- ncussion et de censure des actes «des ministres; » parla rédaction suivante: «La présente disposition nne peut pas porter atteinte au > droit de discussion et de censu- nre des actes de l'autorité consti- »tutionnelle des ministres et des autres agens de l'autorité.» Le I*' février, toujours en discutant la même loi, il s'exprima ainsi : «M. Bonnet a dit qu'un journal supprimé ne pourrait reparaître que par suite d'une fraude. Il n'y aura pas de fraude, parce qu'il ne peut y en avoir toutes les fois que l'on s^est soumis aux conditions imposées par la loi. Le journal supprimé qui présente un éditeur responsable, fournit un caution- nement, et reparaît sous un au-

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tre titre, peut donc être de nda* veau publié sans fraude. » Le 24 février, dans la discussion du bud- get, il proposa des économies sur le ministère de la guerre. On voit avec plaisir que dans cette ses- sion, en secondant moins les vues du ministère, M. Duvergier de Hauranne s'est montré plus cons- titutionnel.

DUVERNE BE PRESLE (l* CHEVALieB), à Giourdy, dé- partement de la Nièvre, fut élevé à l'école Militaire, comme appar- tenant à une famille mible mais pauvre. Le chevalier Duverne dt Presie entra de bonne heure dans la marine royale, servit dans la guerre de 1778 contre l'Angle- terre, et ensuitedans celle de l'in- dépendance américaine, sons les ordres du général Kochambeau. Libre par suite de la paix, il fit plusieurs voyages sur la merNol» re et dans le nord de l'Amérique, et revint en France en 1788. Il

{parcourut ensuite la Sui?<se, l'Ai* emagne; et pour éviter de pren- dre part aux événemens politi- ques de la France , il se retira en Angleterre, il forma de nom- breuses liaisons avec les émigrés qui y arrivaient en foule. Cepen- dant il désirait rentrer dans sa patrie; il y revint en 1792. Le chagrin de se voir inscrit sur la liste des émigrés, et la nécessité de se cacher ëous divers noms pour échapper à la mort, le jetè- rent dans le parti contre-révolu- tionnaire. Il se rendit prés de Mort' sieur, aujourd'hui Louis \VIIl,et reçut de ce prince nne lettre pour les chefs des insurgés de Breta- gne. Engagé dans cette carrière périlleuse , il ne put en sortir, et

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eD 1795, muni des instriiclions nécessaires, il organi:»a ù l'aris une conspiration royaliste. Le che valierDuTerne de Presle^après avoir pris successivement les nom» dv. Bertrand^ Mollet^ Datai, Bonneval, s^établit au faubourg Saint-Marceau sons le nom de Dunan. marchand épicier en gros. Il s'était lié avec Brottier et Lu- villeheurnois, agens des princes {Voyez BaoTTiEE et Lavillehei a- vois]. Ayant voulu, au commen- cement de i797< enp^agerdans la conspiration le colonel de dra- gons Mal», et l'adiudant-généraL Aamely commandant dos grena- diers du corps-législatif, le pre- mier, le colonel Malo, feignit de se prêter aux vues du chevalier Duverne de Presle, afin d'en con- naître toute rétendue, et lors- qu'il fut sufTisamment instruit, il le fit arrêter à la caserne de récole Militaire, ainsi que La- villeheurnois. Le directoire or- donna de traduire les prévenus devant une commission militaire, qui les condamna, comme con- vaincus d'intrigues royalistes , d'espionnage et d'embauchage, à une détention de dîzannées. Dans 9a défense devant la commission militaire, le chevalier Duverne de Presle avait exposé que« por- »té injustement sur la liste des «émigrés, il était comme rejeté »de sa patrie.... » Le directoire, mécontent du jugement,ordonna, par son arrêté du 19 germinal an 5 (8 avril 1797), la réintégration du chevalier Duverne de Presle dans la prison du Temple, et sa mise en jugement comme conspi- rateur. L'instruction de cette af- faire allait commencer, lorsque la

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révolution du 1 8 Tmctidor an 5f (1 septembre 1797) le fit placer dans la citégnrie de ceux qai devaient être déportés. Il allait partir pour sa destination ; mais il préféra racheter sa liberté par des révélations importantes. Le chevalier Duverne de Presle retourna quelque temp:} après eo Angleterre. Si par suite du réta- blissement de la monarchie, soit sous le gouvernement impérial, soit depuis le retour de la maison de Bourbon, il est rentré en France, il se .«cra sans doute con- damné à la plus parfaite obscuri- té, car depuis lors on Q^aplus en- tendu parler de lui.

DU VER.NOIS (GBoaGU-Loms), à Monlbelliard« dép.irtemeDt du Haut-Khin, naturaliste, est l'un des collaborateurs du Dictum* naire des sciences nalureiies. 11 a recueilli et publié, de concert a* vec M. Duméril, les Leçons ittOÊ» tomie comparée de M. Cuvier. M. Duvernois avait donné, en iBoi, (in-8% Paris) plusieurs dissertê- lions sur P hystérie,

DUVëBNOY (FRBDitic), célè- bre cor et compositeur de musi- que , membre de la légion-d'hoQ- neur, est à Montbelliard « dé- partement du Haut-Rhin, le i5 octobre 1771. H se livra sans maître, et cependant avec le plus grand succès, à l'étude du cor et à celle de la composition, ce qui exigeait de la part du jeune artiste autant de dispositions que ^^ P*" tience. I! fut admis en 1788 à l'orchestre de la Comédie-Ita- lienne, et en 171)7 i\ rorchestre de VOpéra^ aujourd'hui acadé-: mie royale de musique, pour exécuter les solo. Les talens que

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H. Frédéric Duvernoy défeloppa dans cette partie rendirent {«a ré- putation européenne. Il devint membre de la chapelle et de la musique particulière de l'empe- reur Napoléon , et était encore en i8i5 premier professeuV de cor au conservatoire royal de musi- que et de déclamation. Comme con^positeur^ M. Frédéric Duver- noy a donné une méthode de cof\ deux cahiers d'éiadea pour cet instrument 9 et douze concerto. Il a formé d*excellens élèves, et les amateurs recherchent avec empressement tous les morceaux qu'il a publiés pour l'instrument sur lequel il a obtenu une si gran- de supériorité.

DUVERNOY (Chariks), frère du précédent, professeur de cla- rinette à récole royale de musi- que et de déclamation , et pre- mière clarinette du théâtre royiil de V Opéra-Comique, M. Chnrlcs Duvernoy n'est pas moins distin- gué sur la clarinette que son frère sur ie cor, et l'on admire sa usi- nière brillante dans l'exécution des5o/<7. Comme M. Frédéric Du- yernoy, il s'est aussi oxen'é i\ la composition, et a publié des «(?- /ia/tf« de clarinette, et des a/r.9 ra- riés en duo ponrret insIniiniMit.

DUVEYKIER ( Howoré-Nico- LAS- Marie), ù Piguans, dépar- tement du Vnr, le G décembre 1755, deCiaspard Du vevricr, lieu- tenant-colonel, chevalier de Saint- Louis, et de iMurie-Ma^deleine Ni- viset, Sun épouse, a iait ses étu- des au collège du Plessis, à Paris, et fut ensuite élève de l'école royale et militaire de Perpignan, l'on le destinait A l'arme du génie. Le peu de fortune de son

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père lui ferma l'entrée de l'école de Berthoud, alors le séminaire des aspirans à ce corps honora- ble. Un de ses oncles» directeul* des fermes, le plaça dans la par- tie active des aides, et le fit ce qu'on appelait populairement rat'de-cave. Cet emploi déplut a«- vec raison au jeune Duveyrier, qui se sentait une plus noble vo- cation, et il revint bientôt à Pa- ris étudier le droit et les affaires du barreau , chez son parrain, M. Teissier, avocat au parlement. Un autre oncle, premier commis des affaires étrangères ù Versailles » lui donna vingt louis pour aller à Reims , prendre ses grades de licencié; et M. Duveyrier, ad- mi;» au serment d'avocat en 17799 fut inscrit sur ie tableau des avo- cats de Paris en 1783. Plusieurs circonstances lui procurèrent, dès cette époque, des succès rapides. Gerbier s'était retiré du barreau depuis 5 ou 4 ^^^i» M- Duveyrier entreprit de lui faire plaider la cause du jeune Casse, fils naturel, et légataire de son père d'une sonnne de 600,000 fr., contre les héritiers collatéraux. Gerbier ga- gna la cause, et conçut pour son jeune confrère une amitié qui devint jusqu'à sa mort plus vive et plus tutélaire. Duveyrier plai- da sa première cause k la cour des aides, pour deux frères, ses amis intimes, fils et héritiers d'un receveur-général des aides, et qui disputaient contre la régie tout leur héritage. Il gagna sa cause sur les conclusions de M. Dam- bray, qui portait la parole, pour la première fois, comme avocat- général à la cour des aides. Cette coïncidence de deux débuts^ Tun

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au parquet , l*autre au barreau ^ Tahit À M. Duveyrier, de la part du jeune magistral, rintôrêtnffeo tueux dont se souvient encore aujourd'hui le chancelier de France. La seconde plaidoirie de M. Duveyrier fut consacrée à la défense de Tun de ses confrères de conférence (M. Le Grand de Saint-René, aujourd'hui ]u^e honoraire ) , décrété d'ajourne- ment personnel dans une cause criminelle pour laquelle il avait écrit un mémoire qui paraissait répréhensible. M. Duveyrier plaida à côté de M. Target , qui, enchanté de son talent, lui adressa des félicitations publi- ques. Quelque temps après, M. Duveyrier, sur la désignation de Gerbier, fut nommé avocat d'offi- ce de la comtesse de Valory, qui nepouvait pas trouver de défen- seur, contre M. Courtin, avocat* distingué, et défendu par M. Tar- get, dans une cause animée parde petites passions, plus que par l'in- térêt. Cette cause, plaidée à la graud'chambre , se tenaient les audiences les plus solennel- les de la cour de parlement, fut gagnée par M. Target contre M. Duveyrier; mais si M. Duveyrier dut perdre la cause de sa cliente, il gagna du moins la sienne, c'est- à-dire celle de l'orateur. Celte dé- fense valut à M. Duveyrier une réputation qui ne fut pas au-des- bOus de son talent; et dès lors aus- si, il eut sa bonne part des cau- ses que l'on appelle célèbres ^ et qui sont plus ou moins dignes de l'attention publique. Quoique les plaidoyers et les mémoires soient les titres littéraires de l'avocat, nous craindrions d'allonger trop

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cet article, en rendant compte en détail des diverses contestationi qui ont donné lieu à M. Dareyrien de se distinguer au barreau ; mail nous devons au nooîns nppeler par leur titre les causes de Ùëéêt de Gassicourt contre un nommé Acher; de la fille mineure du mtr qui s de Suies contre sa mère, en déchéance de ses droits matrimo- niaux, pour cause d'adullère, dans l'un de deuil; de la marquise de Samson, contre son mari , en sé- paration de corps; du jeune Thier- ry, contre son père qui Toalaitle faire déclarer oâtard ; du vieui Chassé f chanteur de rOpéra, contre M. de BaudetiUe, con- seiller-d'honneur, en stellion- nat; d' A iexûndrinê, fille de la cé- lèbre Sophie Amouid , contre son mari André de Murmlle, en séparation de corps ; de M. Vêt*' devéque de Paris contre la rvîm, sur la mouvance de Salnt*Cloud; et de celle de Laque et Vaucher contre Bette itEtienvilie et au- tres, cause d'escroquerie, impro- prement appelée relativement i ces plaideurs, affaire du collier. Les contemporains n'ont pas oo- blié le procès de Kornmannti Bergasse contre le siear DatM de Jûssan , la dame Keritmaim , Beaamarchais,\e prince de Nassâii et M. Lenoir, alors lieutenant- général de police, procès qui était fondé sur une plainte en a- dultère et en empoisonnement. Cette cause trop célèbre a lié en quelque sorte la destinée de M. Duveyrier h la révolution, et nous avons sTprésent à esquisser l'hom- me public. On le voit, en 1789» secrétaire et président de aon dis- trict (Saint-Étienne^u-lloDl)» ^

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lecteur, et, après riofortané Bail- ijf âecrétaire du corp» électoral. En 170^9 nommé 9 ainsi que M. Cahier de Gerville, commissaire du roi à Nanci , il parvint , de concert avec ce magistrat 9 à a- paiscr les premiers troubles de cette ville. A la fm de la m(^- me année , Duport du Tertre é« taot appelé & la garde des sceaux» M. Duvejrier le suit, avec le titre de directeur du sceau; mais quel- ques jours après, il renonce lui^ même à ce titre ambitieux, pour 5*en tenir à celui de secrétaire du sceau , qui , dans Torganisa- tion du ministère de la justice, par l'assemblée constituante , fut converti en la qualiûcation alors nouvelle et unique, de se- crétaire-général du département de la justice. Cependant ime fonction véritablement politique va être conûée à M. Duveyrier. L*asscmblée nationale législative, par les articles iG, 17 et 18 de son décret du 10 juin 1791, invi- tait le prince de fiourbon-Condo ù rentrer dans le royaume, dans le délai de i5 jours, ou à s'éloi- gner des frontières, en déclarant qu'il n'entreprendrait jamais rien contre la constitution et la tran- quillité de rétat; à défaut par ce prince de rentrer dans le royau- me, ou, s'en éloignant, de faire la déclaration sus-éuoncée, l'as- semblée le déclarait rtl)elle, dé- chu de tout droit à la couronne, et responsable des mou veiriens hos- tiles qui pourraient être dirigés contre la France. sur la frontière. M. Duveyrier fut nommé envoyé extcaordinaire du roi le 19 juin, pour notiûcr au prince de Coudé ce décret important; mais le roi

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ayant quitté Paris 3 jours «(près, l'objet de cette mission fut man- qué, et les jours de l'envoyé fu- rent en péril. M. Duveyrier vou- lut rentrer en France par l'élec* torat de Trêves; mais il trouva à Luxembourg le marquis de UouiN avec tous les ofllciSrs de l'ar- mée qu'il commamlait, et qui n'a» vaient pu empj^cher l'arrestation du roi à Varennes. 11 fut arrêté lui-même & Luxembourg, et étrol* tement gardé pendant 25 jours* Cependant l'assemblée nationale ayant décrété que l'acfe constKu* tionnel serait offert à l'accepta* tion du roi, le gouvernement det Pays-Bas, non-seulement rendit la liberté à M. Duveyrier, mais il prit aussi, pour assurer ses jours jusqu'aux frontières, des précau- tions curieuses,donl le motif dans le temps ne fut pas un mystère. On trouve au Moniteur universel, qui prenait alors le second titre de Gazette nationale, le compte que M. Duveyrier rendit à l'as- semblée nationale de sa mission. Au mois d'avril 179'i, Du mouriez ayant forcé tous les autres minis- tres ù donner leur démission, vint ù la chancellerie apporter !• sceaux à M. Duveyrier, qui les refusa, et se retira avec Duport du Tertre, qui, peu de jours a- près, fut dénoncé à l'assemblée nationale comme traître à la constitution. 51. Duveyrier ré- digea la défense de son ami, et le fit renvoyer de cette accusa-* tion. Il s'était dévoué de même à la défense de de Lessart, ex-<! ministre des atlaires étrangères, qui , déjà accusé et prisonnier û Orléans, fut massacré à Ver- sailles. Le 10 août 1792, M. Du-

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vejrîer fut, en son absence, nom- mé par sa section (celle des Pi- ques) ^ député à la commune de Paris; mais le soir même, il fut dénoncé cl remplacé par son voi- sin Robespierre. Le 2/1 du même moié, Robespierre le fit arrêter à son domicile, et traîner à THôtei- de-Ville il accumula contre lui aa ehefs d'accusation. M. Du- Tejrier fit, pendant 5 heures, une assez belle défcu.se; mais une pro- sopopée de Billaud-Varennes é- blouit rassemblée, et Duvevricr fut, à j heures du matin, jeté dans les prisons de TAbbaye. On a im- primé, dans d^uitrcs biographies, que M. Duveyrier avait été mis en liberté le jour même com- mencèn.'ul les massacres des pri- sons; mais il en était sorti la Ycille ( 1" septembre ) , par une scapinade très- hardie de l'acteur Dugazon, qui. i\ cette horrible é- poque, sauva beaucoup d'autres personnes: Toujours poursuivi et toujours caché, M. Duveyrier re- çut, au mois de février 1793, de jVl. Garât, alors ministre de Tin- térieur par intérim, la commis- sion de surveiller, avec MM. de La UarreelCasléra, les approvisifm- nemensde la France dans le Nord. Cette opération le retint à Copen- hague,à Stockholm, à Hambourg, pendant 5 ans et demi, et il rentra en France au mois d'avril 1796. 11 plaida, à cette époque, deux cau- ses, celle de la compagnie Dijon contre la trésorerie nationale, et celle de M"* Lange contre le Ham- bourgcois Hoppé. La compagnie Mou nier, chargée du service des hôpitaux militaires, l'ayant choisi pour son conseil, et lui ayant con- féré ensuite le titre et les fonctions

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d'administrateur -générait cette nouvelle commission le conduisit en Italie, à l'armée commandée par le général Bonaparte, qu'il trouva à Passeriano,dictant la paix à l'Autriche. Les événemens sub- séqu'ens le conduisirent d'abord à Rome, il fut un moment ad- ministrateur-général, sans fonc- tions, des finances d'une armée qui n'avait point de finances 9 et bientôt à Naples, il suivit le général Macdonald, sans autre ti- tre que celui de son secrétaire. C'est que le comte AbrialyCom* raissaire du directoire, le rencon- tra, et le retint en qualité de se- crétaire de la commission directo- riale. M. Duveyrier est rentré en France au mois d'aoAt 1799* Spectateur tranquille du 18 bru- maire, il fut nommé l'un des cent membres du tribunal, et,*ù l'abo- lition de ce corps, en 1807» la place de président du tribunal d'appel de Montpellier lui fut donnée, et il devint, au même siège, premier président de la cour impériale, et pendant toute l'an- née 1 8 1 premier président de la cour royale. Après les centjoar»B il a été destitué par un noble du pays , revêtu de pleins pouvoirs, et dont la femme, à la fin de 179s, avait à M. Duveyrier sa rentrée en' France et la conserva- tion de la fortune dont elle jouit encore. Cette destitution n'ayant eu aucun motif fondé, si ce n'est le besoin de l'ingratitude, le roi, au mois de septembre i8iio, a <'onféré au magistrat irrépro- chable le titre et les préroga- tives de premier président hono- raire. M. Duveyrier a prouvé, par le nombre et la nature des

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fonctions dont il a été chargé, mais surtout par la (listînction a- TCO laquelle il les a remplies, qu'il est un hqmme aussi liabiie dans Jc8 négociations diplomatiques , . Tadminislration et les affaires , que dans les discussions du bar- reau et de la tribune. Doué d'une facilité brillante , il sut s'élever plusieurs fois jusqu'à Téloquen- •ce ; et dans les divers discours qu'il a prononcés au tribunat , particulièrement sur le code ci- vil, il se montre un juriste philo- sophe et m'oralibte. En 1788, quand le parlement de Paris fut exilé •à Troyes , pour s'Clre opposé à la cour plénière, malheureuse conception de Brienne,dont l'exé- cution avait été remise à M. de Lamoignon, ù qui l'abbé Mnury avait prêté sa plume et ses intri- gues, M. Letevre-d'Ammécourt, conseiller de grand'chambre, fit faire à Duveyrier un pamphlet in- titulé la Cour plénière, héroï- tragi-comédie en 5 actes et en prose, qui fut publié sous le nom de l'abbé de Vernwnd, Cette sa- tire , que l'on attnibua à Falcon- net, à Bergasse, à Beaumarchais, à La Harpe, à Palissot, et ù tout le monde, si ce n'est à l'auteur, eut un grand succès de parti, et elle est assez piquante pour être relue avec intérêt, après l'à-propos des événemens. M. Lefèvre d'Ammé- courrt, célibataire, sans famille, et riche de i5o,ooo livres de rente, avait, en quelque sorte, adopté M. Duveyrier, puisqu'il lui dit un jour, devant M. le premier a- vocat-général Séguier : « 11 leur «faut encore un Montholon; j'ai 4^0,000 livres pour vous faire <• a vocat-généraly et vous le serez.»

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On peut croire que sans la révo- lution, M. d'Amraécourt eût pu réaliser ce vœu et placer M. Du- veyrier à côté de M. Dambray. Quelques biographies avancent que M. Duveyrier s'est montré, dans toutes les occasions, Tun des plus souples instrumens du pou- voir de Napoléon. Notre impar- tialité nous commande d'opposer à ce reproche, que dans la séance d'ouverture du tribunat, et k l'oc- casion du palais royal qui lui avait été affecté, M. Duveyrier rappela les faits les plus honorables delà révolution, de manière à déplaire au premier consul, dont le pou- voir nouveau s'en inquiéta. Ces mêmes biographies représentent M. Duveyrier comme ayant fait une fortune considérable dans l'administration générale des hô- pitaux militaires. Nous savons du moins que cette fortune, qui a été honorable, est fort réduite, et que M. Duveyrier n'a pas obtenu de pension, lors de son déplacement comme magistrat, parce qu'il n'a- vait que a6 ans de services^pu- blics. On annonce qu'il vient de reprendre dans son cabinet, pour l'instruction de son fils cadet, les travaux de la profession qui a fait sa première renommée, et qu'il a regretté plusieurs fois d'avoir quittée. L'aîné des fils de M. Du- veyrier était substitut au parquet de la cour que son père présidait,' et la magistrature l'avouaitcomme l'une de ses plus chères et de ses plus brillantes espérances. Mais M. Duveyrier fils ayant voulu, par affection et par honneur, sui- vre son père dans sa disgrâce et dans sa retraite, on parait crnin- dre qu'il n'ait dévoué exclusive*

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ment son talent au culte d'une nuitée trop clérevnnlc*. (Irpoiidant, le liarrrnn de l'nri» le récliinu*, et il ei»t prêt  lui purdunner sea infidélités.

1)LVI(;NAU (PiCRni-IUiiBi), s'était l'ait Cfiniiiiitre » Bordeaux par quelques ouvrage» de litté- rature. A répoque de la révolu- tion, il fut nommé çrellicr du tri- bunal rrimiuel, et rharfçé, en

'70^' P*^** '*-*^ BordelaÎH , de con- duire ù la hnrre de la convention une députation de leur ville. Ou y avait appris, non sans iniligna- tion,que la repré8eutation du dé- partement de la (lironde était me- nacée ; et Duvigiiau , portant la parole au nom de t^es collègues , déclara avec beaucoup d'énergie, devant Tasseuddée convention- nelle , que la garde nationale de Bordeaux était prCte ù mar- cher sur Paris pour y assurer le règne des lois et détruire celui des assassins. Cette démarche ne lui lut point pardounéc; enveloppé plus tard dans une de ces conspi- rations dont on annonrait chaque )0ur la découverte 9 il lut traduit ÙL Bordeaux devant une commis- sion militaire qui le condamna à mort, le 8 thermidor an a (aG juillet I7î)'i). Il avait fait repré- senter sur le théAtrc de Bordeaux une comédie intitulée Suzette, et il avait pnlilié plusieurs brochures sur la révolution.

DllVlLLARD (N.), de Genève, membre correspondant de l'aca- démie royale des inscriptions et lielles-lettrcs, ancien membre du corps législatif, il entra en dé- cembre ir<)<>9 et d'où il sortit en i8o[^, ex-chef de bureau au mi- nistère du trésor public^ est au-

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teur de diffère ns ouTraeet . L'ut d'eux, en iHoH, ûxik laTorable-< ment i attention de la clasfe des sciences muthématiquet de rins- titut. Il a pour titre : Jtmfyiêêi iabUatixdê ^influence de U petite' vérole sur la mortalité à chèque 4- ge^ et de celle qu'un préser9atif tet que la mccine peut avoir sur la ^• pulalion et la longéeité^ Paris, 1 8ii6| iu-8*. M. Duvillard est encore au- iv u r, I * de Recherches aariee rentes, les emprunts et les remitourêêmentg Paris, 1787, in-4*; a*du Pian tt une association de prévoyance , 'Pa- ris, i7()o, in-4-. M. Duvillard, retiré à Montmorency , consacre aux lettres les loisirs que luilaissc son éloignement du travàiladmii- nistratif.

DU VlQllET (N.). D'après l'en- gagement que nous avons prlsa- vec le public, ne devant parler que des hommes célèbres, nous ne croirions pas devoir une nieo- titm ù N. Duviquet, s'il s'était renfermé dans le cercle de la lit- térature. Avoir été un des rédac- teurs du j(»urnal intitulé f'^tf au ^ Lois^ ùire un des collaborateunda Journal des Débats ^ ce ne sont pas des titres su llisanspou rappeler sur soi l'attention de la postérité. Si l'on n'a pas les connaissances va- riées de Desfontalnes. le goût et la facilité de Fréron, et si Icn rap- ports sous lesquels on resseuiÛe à Geoll'roy, qui, ^uns Talolr ses 9e* vanciers , vaut mieux que ses sue* cesseurs « no ^ont pas les rapports sous lesquels il était le plus esli* mable. fùt-on l'un des fondateurs de la Société des êonnse lettrée . on n'a pas droit d'dtre dintlngiiê dans la fttule des rédacteurs de feuLU ictoQ. Mais M. Duviquet a eU|

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dons ce bas-monde, plus d'une existence; la politique aussi a été Tobjct (le son occupation. I) a soi- gné ou contresigné des acte^s com- me agent de.rautoritc; comme législateur, il a provoqué, con- fectionné des lois; nous sommes donc obligés de nous occuper de lui. ù Clamccy, vers 1767, de parens pauvres , M. Dniiqnetfut admis comme élève gratuit au collège de Lisieux, d'où il passa aîi collège de Louis-le-Grand; il y était maître de quartier, lors- que la révolution éclata, et il por- tait rhabit ecclésiastique: revenu dans son pays, il professa quel- que temps la littérature ; mais il abandonna bientôt la carrière de renseignement, pour se luncer dans la carrière administrative. S*étant montré opposé à la révo- lution du 5i mai 1793^ et crai- gnant que celte opposition ne compromît sa sûreté, il prit, par prudence, Thabil des braves, et b'enrôla dans un bataillon de vo- lontaires; mais ne se trouvant pas suITlsamment garanti par cet ex- pédient, et ayant jugé plus sûr de se rattacher au parti qu'il avait dé- sapprouvé,ilen obtintassez de con« fiance pour être nommé stîcrétaire de la commission temporaire de surveillance républicaine, établie ÀCou)mune*Aflranchie(Lyon),par les rcprésentans du peuple, en Tan 2 de la république française , une, indivisible et démocratique, comme le porte la formule que nous a- voiis sous les yeux. On sait par quels moyens cette commission, instituée par Collot- d'ilerbois, lit expier à la seconde ville de France , le crime d'avoir pensé que la liberté ne s'accommodait T. ri.

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pas plus de la tyrannie d*une fac- tion que du dcspotime d'une cas- te, et ne devait pas moins repous- ser l'oppression des démagogues que celle des aristocrates. Mais ne nous appesantissons pas sur un sujet de souvenirs aussi péni- bles peut-être potir M. Duviquet que pour uous-mtMnes. A son re- tour de cette mission, ck citoyen fut nommé secrétaire-général du ministère de la justice. La répu- tation qu'il s'était acquise dans ses diverses fonctions devait le porter plus haut. En 1798, les patriotes du département de l'Ar- riége le nommèrent leur député au conseil des cinq-cents. Le ci- toyen Duviquet ne s'y montra pas indigne de leur confiance ; nul député n'a défefidu plus coura- geusement les prin^^ipes révolu- tionnaires , pendant le cours de cette législature, il s'opposa for- tement à ce que la nomination des places vacantes du tribunal de cassation fût attribuée au pou- voir exécutif. Il demanda que l'on contraignît les marchands i\. ouvrir leurs boutiques les diman- ches; rappelant n:Omo , ù cette occasion que , sous Tancieu ré- gime , on tenait ouvertes, ce jour- là* ii celles du Palais-Royal^ re^ paire des vices et de la prostitution: ceux qui l'habitent, ajoutait-il, sont-ils plus reli;i^ieux que leurs prédécesseurs? La circonstance il appela surtout l'attention sur lui , est la discussion qui s'é- leva le I a' floréal an 7, au sujet du naufrage de quelques «migres jetés ù Calais par la tem{)Ote. Ce législateur pensa et démontra , contre l'opinion de son collègue Larboustc,qur, nonobstant toute.

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considération fondée sur les cir- constances, etc. y ces émigrés de- Taient être ju^és et punis coufor- inémcDt (\ la rigueur des lois; o- pinion un peu acerbe , mais non pas nouvelle. £n Tauride aussi 9 la coutume punissait les hommes du crime des élémens. £xclu du corps-légi;i|atit' après la révolution du 18 brtimaire, M. Duviquetfut nommé commissaire du pouvoir exécutif près du tribunal civil de Clâuiecy. £n i8o(i, il se démit de cet emploi , et vînt remplir les fonctions d^avocat auprès du tri* bunal de cassation. Il n'est pas do notre compétence de rechercher pour quelles causes, dans le mo- ment où il semblait appelé à une place importante auprès d'une cour impériale , il entra dans une maison il enseignait les élé- mens des langues aux petits gar-* çons. Cela ne tient peut-être qu'au goût qu'il a toujours eu pour régenter. La mort de Geof- froy ayant laissé , sur ces entre- faites, une place vacante dans le Journal del Empire, autrefois, et d(?[)uis Journal des Débats^ le pro- fesseur Duviquetfut admis i\ l'oc- cuper ; c'est lui qui , depuis cette époque, rédige dans cette feuille les articles Spectacles, S'il n'est pas au niveau de son prédéces- seur, ce n'est pas faute d'en avoir adopté les doctrines et les prati- ques, llne grande révolution s'est opérée dans les opinions de M. Duviquct: aussi passionné depuis 1814 pour la monarchie absolue, qu'il Tétait en 1790 pour la ré- publique une et indivisible , il est un peu sévère pour les fau- teurs des opinions qui se trouvent (^ntre les deux extrêmes. Il a

tort ; le repentir ne duit pas ex- clure la charité. Pendant les cent jours, M. Duviquet a signé Tacte additionnel; mais c'était , disait- il» aTec l'espoir d^améiioratian. Indépendamment .du tratall de rédacteur , M. Duviqoet remplit au Journal des débats , les fone- tions de directeur. Il ne faut pas confondM M. DuTÎquet a^ec un individu portant le même nom y et sur lequel le Moniteur s'expri- me ainsi {pqy. les n**dea met i4 messidor ap6} : « Duvicguet, déjà condamné à mort par contumace, est arrêté ; condamné de nouveau à Rennes « il est exécuté , en criant : Vive mon Dieu^ vivo moji roiV» Indépendamment de ce qu'il vit encore , le Duviquetdont noua parlons ne criait pas de ces cho- ses-l à l'époque dont il s'agit: le Duvicquet dont veut parler le Moniteur est un chef de chouans ; et son nom prend une, comme en a pu le remarquer.

D U V O I S I N (JEAN-B^msTi), évêque de Nantes , naquit à Lan- gres, département de la Haute- Marne, le 16 octobre 1744» d'une famille pauvre. Il perdit son père lorsqu'il peine il sortait de l'en- fance, et dut aux bontés et à la protection de Térêque de Lan- grès, M. de Hontmorin, Hnstruc- tion et les encourageraens qui le mirent à même d'obtenir les plus honorables succès dans la carrière ecclésiastique. L'ahbé Onvolsin devint successivement professeur en Sorbonne, promoteur de l'offi* cialité de Paris, censeur royal , chanoine d'Auxerre, grand-TÎcai re et chanoine de Laon. Il rési- dait dans cette TÎlle. lorsque les événemens de la révolution le

*fnt, lui v\ un graud nom-

)«. Il AU rendit d^Mbiml «in l«»rr«« (tn<«nll4i \\ Hnixt'llttf», rAv^qiMi ih liUkou qnl n*y rf*(lr(^. \i(i fionqu^lfi do In iiu« p»r loti lrt>nprM lu iliqutf di(i|liH'((n Ifii r^^fugi^it tU. LNihlIt^ l>uYoUln pnii- Iruiiitwkk, i) étiiblil d«<ii ek» nHtincon i»l do h«illrj«- rt 01^ llrr»tnpnMn qiit»lt|Mt*!« i«0K qui hii prooun^rriit d*ho* Jvi n)ny(Mi!4 dVxiMicnt'o. Lu h Urun^M'irli aiTordii un« itilon i^pi«cinl<^ i\ l*ald>A Du- I, qui no nVloignit dt)x i\U\U prinrr qno pour rentrer on !0 on iH^v^, ^fKtquo du rA- sioniont do.M (MihoM. Nommas « toinfpM «prf.i !»ou «rriv^o i\ , ôf^qiio (io NnutO!<, il ho k j^nuH rrhirti diin» !<on dio- f(»l jiViï<>rv<» do oouolllor ton- npiniouM, do rnpproi'lior prit!4 divi!4(*A pnr h polllhpio r »uil« dru dfH!«ouAtou.i roll- Ml» o( romplil rton muudnt «Mo ol Toiprll do IVvrtn- lino odifduito mI nohio, ^\ nn* r% ol mnlhourouHoinoul «i nlnr.^ oommo lUilounrhuU )nnii do,*< dmltA A roAtlino et nnrtntioo do l*onrprroirr, qui itmiil'un do.4 quHtro prflatH Y»!* do n^i*l<lor pr^ndu houyo- pundiV pondiuit hou !«i^|iMir vouo ot i\ Kuutiiiuohh'ati, ! iniH.nion dôpint ii oorluin« l!<oxoliiî«rf?* qui nlllolicnt uuo' h' ri(^ldi(i^dt« print'IpoT*, pnr- lit luvouoi|ni \\v lr*4 ii point cdijrt , olV<Miî«o Irnr org;uoi^ hloî*? 0 drtuj* rr qu IIh oui <fo rhor» liMtr Irit^r^l porj^»nuol. ^quo do Nnulrj* fut H^v^ro-

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ment bllmà p«r oux d*aTOlr rt^- pondu à la oonllunoo de «on sciu- Yornin, et d*avoir suUi nrtto }olo riK^cuviou dit rondro nu obof dcr IVglirN) ton» Ion honnuago»^ ton* la.<« rmtpootii qui pouvaient rappr* lor (\ 8. rminchomoni ot la tA« uÂrntion do» AdiMoA d«) hi Krnnoo« d«>ul Ivfi quntrt» ^«^rfquoi», par In nohl0Aii« dît louroonduitOi ^tnknt ou qiuvlquoiiorto lo(ironr黫nttin«», l«o.«» internn'i(«l de oo» hommes «i dudcepiihittA ot «i difllollo»» ne voulant piiH rt^pudior de leur pnrtl TAvêque doNantiMf reoo«nmnnd(^ bie |Mir AeA hautes rertu*« pmir /HHifipf «0 pr^lttt d*nvolr r{«pondn A la volonté do Temporour Dn kir* ooptnnt («a niisHion pr^M du pApo» ruppoilont qiiQ poti d^iynttanv n* vaut d*tvxpiror II diottt ooMe Hortb do tOKtuntont Sa Je AuppHo Tem- nporour de roitdre ht liberté atr ttdaint-père; un oeptivité tro(»blo uonooVe te« dernieri iniriiis do M ma tlo, Tal eu Phonneur lui A dire pluHiouni foil oombien oef* «te captivité afillgealt toute Itf^ Mohràtii»nté, et oombien II y avnit (^trinoonrAulent é In prolongt«r. Il nerait néorftstâiroi je rrnis «n Mb#nht»urde S. M. luitt S. 8. re- » tournât À Honrref. Hi/évOqtte Ah Nautotf, enlevé'on tnolni dtrdenx jourAi, ht \) juillot i9i5, par une nu)r(on de pohHue, l\it un hom- me de blon otun prélat dtMfmgné. Nt* !«anti i\»rtuno« Il moiirui Kâfni t'U avoir aoqulsi. Sa Hoclèté Hait ilotioe ot agi'ôablo. Dnu^d'un et* prit «olldi* qtie riuAtrurtlon et la mtMliiatlon avalont inrtillé, d*un Ofirur fffnfroutquo Ioh vertu» dtr iinoonhioe roudaiout onoore nioll- loeir, l'évoque de Nnttton nn^rttn \v^ l'ogrod* do touït Ic9 gen<> d^*

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bien. Parmi les nombreux ouvra- ges qu'il a laissMS, nous citerons sans les analyser, parce que les matières qu'ils traitent n*appar- tiennent point au genre de la Biographie des contemporains: i* Dissertation critif/ue sur ta vision de Constantin (Paris 9 in-ia, *774)î ^* L'autorité dos livres du Nouveau-Testament contre les in- crédules (Paris, in -12, i^^S); 5" U autorité des livres de Moïse établie et défendue contre les in- crédules (Paris, in- 12, 1778); 4" Essai polémique sur la religion naturelle (Paris, in-12, 1780); 5" De verâ rcligione ad usum theologiœ candidatorum ( Paris , in-12, 2 vol., 1785); (>• Examen des principes de la révolution fran- çaise (in-8% 1795); 7** Défense de l'ordre social contre les principes de la révolution française (in-8", 1798, imprimé à Londres par les soins de Tabbéde La Uogur; ou- vrage presque inconnu en Fran- ce); 8' Démonstration évangéli- ^o^ (in-12, 1800, imprimé deux fois à Brunswick, et deux fois à Paris, en 1802 et en i8o5). Dans Tun des ouvrages de Tévéque de Nantes, VEssai, on remarque plus particulièrement un passage 0 il blâme la contrainte en ma- Mtière de religion, et parce qu'el- ole est contraire à la liberté indi- nviduelle, et parce qu'elle ne fe- orait que des hypocrites. »Les philosophes, tanlcalonmiés, pen- sent-ils autre chose, et tiennent- ils un autre langage? Nous ne termincron:) pas cet article sans rappeler que la meilleure tra- duction du Voyage de Mungo Parck est due à Téveque de Nan- tes.

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DUWIGQUET DE RODE LINGHEN (Locis-ALEXABraB),né ù Boulogne-8ur-Mer, dans une famille noble, mais d'un père phi- losophe, était officier au régiment de Picardie infanterie , en 1789, et il embrassa arec franchise les' principes de la r^oluUon. Il ve- nait d^obtenir le grade de capi- taine lorsqu'il fut renvoyé comme ex-noble de l'armée du Nord; et peu de temps après sou retour à Boulogne, il y fut mis en déten- tion, et ne recouvra sa liberté qu^après la journée du 9 thermi- dor. Il rentra au serTice et devint aide-de-camp du général Favàrt, et ensuite du général Macdonald, aujourd'hui maréchal de Franc<r, son ancien colonel dans le régi- ment de Picardie. M. Duvricquet, qui n'a jamais repris le titre de chevalier, ni le surnom seigneu- rial de .Rodelinghen, depuis le dé- cret de Tasseniblée constituante qui abolit la noblesse et les titres, était retiré à la campagne, près de Boulogne, et s*y occupait d'é- tudes littéraires et musicales, lors- que ayant tenu quelques propos hostiles contre le gouTerneineot de Napoléon, il fut arrêté, amené à Paris et détenu au Temple, il resta quelque temps. H. A* lexandre Duwicquet a réiini beau- coup de matériaux pour un Dic- tionnaire historique, géographi- que et biographiaue du départe- ment du Pas-de-Chlais, et il a pu- blié des fragmens de ce Diction- naire, et plusieurs autres écrits dont voici les titres : 1* Notice sur Térouane, ancienne eapitaiê d$ la Morinie,ci-devant comprise dw$ la prooince d'Artois, et actaelli' ment Sans le département du Pês^

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dâ'Caiais, inséréo au Magasin en» cyclopédique , toin. 5, octobre i8i5; a" Coup d'œil rapide sur les citoyens du dt^partement du PaS' de-Calais, qui s'adonnent à la lit- térature, aux sciences et aux beaux- arts , inséra un inOine inngasin, uiêine inoi» , môme année ; 5" Lettre d'un ancien capitaine d'in- fanterie à MM* les comédiens du ThMtre- Français, dont l'objet é- tait du leur l'aire reiucUre ù la bcèiie {)l(isienr^ pièces inédites ou abandonnées, Paris, i8i/|; 4" quelques Idées sur plusieurs ordres militaires et cioils de la monarchie française, Paris, i8i4; 5' et un Almanach des fabulistes, dont deux ou (rois années ont paru chez Barba depuis 1814.

DUYN (François- Adam- Wan- DBA ) , conUe , , en 1 77 1 , à la Haye, d*une ancienne lamille de ce paydy embrassa ibrt jeune la carrière des armes, et se trouvait, à 17 ans, enseigne au régiment des gardes hollandaises. En i78(), il entra datis les corps nobles de la province de Hollande, et en 179^9 îl devint gentilhomme de la chambre du prince héréditaire d'Orange. Lorsque la révolution de 1 795 forç^a le stadhouder et sa iamille à chercher un asile en Angleterre; (idéle à cette famille, M. Vander-Duyn se retira dans la province d'Utrechl, où, ne pre- nant aucune part aux événemens qui changèrent, plusieurs lois le gouvernement de son pays, il nu voulut accepter aucun emploi de ces divers gouvernemcns. Mais,

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quand à In suite des désastres é- prouvés en llus'sie, les autorités et les troupes i'rançaises se virent, au mois de noveml)rc 1816, dans la nécessité de quitter la Haye, M. Vander-Duyn, conjointement avec M. Vnnhogendorp, se mit à la tClc de la nouvelle révolution qui s*opéra alors. Le comte Van- (icr-Duyn recul, ù Tarrivée du prince qui reprit possession de ses états, la récompt^nse due A d'uti- les services; il lut nommé mem- bre du corps équestre de la pro- vince de Hollande, curateur de Tuniver^itu de Leyde , grand- maître de la cour de la reine, con- seiller-d'état , ut grand'croix de Tordre du Lioii-Bclgique..

DYZES, (comte D'AniiiNB), pro- cureur-syndic du déparlement des Landes, dés le commence- ment de la révolution, lut, par ce mCmc département, nommé, en 1791, député i\ rassemblée lé- gislative. \\ se Ht peu remarquer dans cette assemblée, et tut néan- moins nommé i\ la convention, dans le mois de septembre 179^. Dans le procès de Louis XVI, il vota la mort, et rejeta Tappcl et le sursis. Entré au sénat-conser- vateur après la révolution du 18 brumaire an 8 (9 novembre 1799]» il ne cessa d'en faire partie que lorsau'en i8i/i ce corps cessa d'exister. Depuis cette époque, le comte d'Arène-Dyzès n'a rem- pli aucune fonction, ni sous le gouvernement des cent jours, ni sous It gouvernement royal.

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£B£L (Jean-Godefiioi), e»t nu à Fraiicforl-sur-i^Oiler. Docteur en médecine et membre de Ta- (radéinie des HcienceM de Munich, il a publié difTérens ouvrages Ircs- chliuR'S, parmi lesquels on cite particulièrement : i" Le h'aniicl fia y oyagcur en Suisst:, écrit en al- lemand, et imprimé à /^urich en i7()j; a*' édition, iSiq» i8i5. Il existe trois traductions françaises de cet ouvrage; la dernière, en 4 vol. avec planches, a été imprimée au mois de juillet 181G. Les librai- res français , en retranchant la |»artie{;éologi(pjc,minéralogique, iiotanique , etc. , ont excité les plaintes de M. Ebel, dont roii- vrage est regardé comme classi- que en Allemagne. 2* DeiaStraC'" I are de la terre dans les A Ipes, avec <piclques réflexions sur la confor- mation de la terre en général, a vol, in-8" avec fig.; Z" Description des Peuples montagnards de laSuii» se, 2 vol. in-B** avec des planches, Léipsick,i8oa et i8o5. En 1801, le docteur £bel obtint le titre de citoyen de la république helvéti- que , qui lui fut accordé comme \\\\ témoignage d'estime et de re- connaissance par les habitans de cette contrée.

LBKN (le baron ), officier an service d^Allemagne , avait des ronuais.^ances militaires . très - é> tonduos. Le prince-régent d'An- gleterre rayant remarqué en dif- i'érentes circonstances, lui pro- cura dans rarméu portugaise un ^rnde avnntagci:x dont il s(* mon-

tra digne. Lors de la conspiration qui lut découverte à Lisbimne en 1817, et qui avait pour but, noo un changement de dynastie, com- me on Ta prétendu, mai» unique- ment réioignement des Anglais, et surtout ranèantissvment de leur influence sur ce pays, le ba- ron fut accusé de eoinpiîrité et condamné à un exil perpétuel; le jugement prononça même ci»n- trc lui la peine de mort , dans le cas il serait trouvé suf les ter- res de Portugal.

ËCRHËL ( Joseph -Hilairb), naquit le i3 janvier 1737, à Eot- serî'eld, en Autriche. Il n'avait que 14 ans quand il entra à Vien- ne , dans la congrégation des jé- suites. Il se livra entièriMnent i l'étude de la philosophie, des ma- thématiques , de la théo1i>gie ft des langues savantes « telle» que le grec et l'hébreu. Il »*adonDS aussi à la connaissance des mé- dailles. Les jésuites, le f^rand-duc de Florence, Léopold II, le char- gèrent d'arranger les belles cdI* lections qu'ils possédaient dans ce genre; et, en 1774* £ckhrl se trouvant à Vienne, fut nommédi- recteur du cabinet des inédailleSi et professeur d'antiquités. Lere* cueildesmédailles-anecdotesqii'il publia en 1775, et qui porte poitr titre : Numi veteresanecdoti ex mit- seis Casareo V indobonehsi , Fto* rentino magni dtuda Etruriœ,Gra- neUiano nunc Cœsareo, VitzaieiM, FestetiesianOfSavorguano^Ventt^ aiùsqae, Viennœ Austrîœj ÎD-j)

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peut donner lieu à quelque criti- que; mai» le nouveau ijëtème d*aprè» lequel le:» médailles j ioot disposées 9 n'en of&e pas moins une méthode au»sf simple qu'u- tile. £a 1779» Eckhcl donna 9 en 2 vol. in-ToliOf Catalogué musei Casarel Findohonensiâ, numarum veterum diêtribuiuê in partes II, quorum priormoMtam urSium, po* putorum, regum, aUera ramanorum compieclUur,yitïdobonm,A la sui- te de cet ouvrage se trouvent S planches, dans lesquelles Tauteur s'est contenté de figurer les mé- dailles inéditesou mal coonueè qui ne se trouvent pai dans ses Numi veleres.ll publia en 1786: i'^ Syllo' gel n umorum peter um aneedatorum thesauri Cœearei, Viennae, in-4*; a** Deerriptio nunwrum Ànlio* cliiœ Syriœ,êive êpecimen arlis cri" tieœ numeraricet y leno»; ct^ en 1 7879 «on petit Traité élémentaire de Numismatique, à l'usage des col' légeSsOUYrage entièrement desti» à inspirer aux jeunes gens le goût de cette acienoe.Eokbel don- na, en 17B8» f9n Explication des Pierres gravées du cabinet de Vien^ ne, in-folio. Le dernier ouvrage connu de ce savant eet celui sur la science des médailles^ intitulé: De doctrinà N umorum veterum; le r'vol. parut àyieDne»eni7oa, et le 8"* et dernier en i798.£cknel mourut le 16 mai de cette même année. Ses connaiMances, comme antiquaire» étaient immenses 9 et les méthode» dont il est inven- teur dans cette science sont au- jourd'hui généralement adoptées. EDGKAVOaXH ( misi Mairie ), ûlle de Kichard Lovcl , est Tune des dnmos anglniscM qui cultivent la littérature'avc'C le plu» de t^uc-

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ces. Dam ses traités sur l'éduca- tion» comme dan» ses romans^ on trouve une instruction êolidc réu'^ nie à une morale douce et saine. Personne ne peint mieux qu'elle les mœurs et les caractères. Pnr- mi ses différentes productions» on cite particulièrement : Éducation pratique, 97 o\. in-8%i798.Cetou- vrage f dan» lequel lei exemple» sont joints, de la manière la plu» heureuse» aux préceptes» quoique un peu diffus» n'en est pas moin» l'un de» plus intérei»sans qu'on connaisse en ce genre. Ijctlres pour les damss qui s'occupent de littérature^ 1 vol. in -8% 1799» réimprimé en 5 vol. ln-8". Bélin' dSf 2irol. in-8*, 1801. M. Octave de Ségur a traduit ce roman en français» % vol. in- 12» Paris, an 10 (180a). On y trouve une mora* le très - pure» et de» caractères peints avec une Irè»- grande vé- rité. LéonorOf 2 vol. in- 12»' 1806. Annales du grand Monde ( laies of fasttionable life)fi vol. in- 1 1 809, augmentée de 5 vol.; 3*^ édition» 181a. Ce romnn a été-traduit en français en 1793» 1^ «ous le titre de Vivian,ou l'Homme sans carac- tère; a* sou» celui de Scènes ds la vie du grand monde, 3 vol. in- 1 a. Le PatronagCf^ vol. in-ia» 1814» intitulé; dans la traduction fran- çaise de J. Cohen» tes Protecteurs et les Protégés, 5 vol. in- 1 1 8 1 0. La Mère intrigante, a vol. in-ia^ 1811, traduit en français» ainsi que l' Ennui f ou Mémoires ducom- te de Glenthorn» Miss £dgt*worlh est parvenue, par son génie» à ti- rer des scènes trè^i-intéressantcs» et souvent niAme remplies de gaieté, d'un sujet si triste cl qui semblc'fournir si peu de rest^our-

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ces. La Grise Ida moderne , 2 vol. îii-12, i8i5 ': ce roman pn'isente le contraste du caracltTc de deux temnies, dout Tune est impé- rieuse, acariâtre et capricieuse; et l'autre, épouse sraïuii^e et ré- sign«'*e à son sort. L' Absent, ou la F' a mille irlandaise à Londres, 7> vol. in-12, i8i/|. Le but de Tauteur est de peindre le penchant que les Anglais ont ù la dissipation, leur confiance excessive et leur manie de briller, sources de la ruine d'un grand nomlire dVnlre eux. Ce ro- man est j-egardé comme un ex- cellent tableau des mœurs. Miss Kdgeworlh ne s'est pas bornée à la connaissance des mœurs de l'Angleterre, elle a aussi étudié celles des Français; et les person- nages qu'elle a introduits dans quelques-uns de ses ouvrages, prouvent que nos hal^itudes et notre littérature ne lui sont point étrangères.

EDOUARD (N. ), député sup- pléant à l'assemblée législative en 1791» député i\ la convention nationale en i^QÔ, et membre de la chambre des représentans en 181 5, exerçait, à l'époque de la révolution, la profession de mar- chand à Poligny. L'adhésion qu'il donna aux nouveaux principes, le îît nommer administrateur du département de la Côte-d'Or, et, successivement, députésuppléant ù rassemblée législative et à la convention.il ne parut point dans la première de ces assemblées , et n'entra dans la seconde qu'après la mort du roi. Il se fit peu re- marquer pendant la session ; ce- pendant, à l'époque des insurrec- tions de prairial, on l'accusa d'a- voir i'ail enlcudre le cri de vietoi^

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re, quand le parti qui appelait le peuple ùson secours senihla triom- pher un moment. M. Edouard ne lit point partie de l'un ni de l'au- tre conseil qui remplacèrent la convention ; mais, sous le gou- vernement impérial, il fut nom- mé maire de ISeauoe, et dans les cent jours, membre de la chambre des représentans. II n'a point rempli de fonctions depuis.

EDWARDS (Brtan), écrimo anglais, naquit à Westburg, dans le >Viltshire« en l'année 174^; il était fort jeune quand il perdit son père, et il se fût trouvé dans l'indigence si. un oncle maternel, qui demeurait à la Jam^iique et qui était fort ri3he,ne se fût chargé de son éducation. Il entra d'a- bord à Bristol, dans une école di- rigée par un ministre dissenter, qui ne lui apprit ni grec ni latin, et passa ensuite dans une mai- son d'éducation française, Ton se contenta de lui enseigner le français. Edwards, d'un caractère indépendant, n'ayant pu se plier aux volontés d'un garent qu'il a- vait à Londres, et qui était mem- bre du parlement, fut, en i^Sg, envoyé à la Jamaïque. Parfaite- ment accueilli par son oncle, qui lui témoigna toute la tendresse d'un père, il fut mis entre les mains d'un précepteur instruit, qui chercha à réparer les vices de son éducation, et lui enseigna les langues anciennes: Mais bientôt Bryan ayant pris du goût pour la poésie, négligea ses autres études. Ce qu'il y a de surprenant, c'est que n'entendant pas bien les au- teurs latins, il traduisit en vers, avec exactitude, plusieurs odes d'Horace. Il fit ^ussi quelques

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les fugitives qui nu sont pas mérite. Eufiu, en 17H/1, de-

liéritier d'une portion des ( de sou oncle, il exerça son t Hur des matières plus gra- et publia une brochure inti-

: lUflcxions sur les dvrnièvea liions du gouvernement, rela' eut au eomnicrce des lies des î occidentales avec les Klats- de l* Amérique septentrionale^ , 17H/1. 11 avait pour but de rejeter un projet tendant ix L'iiidre les relations de ces contrées, exclusivement aux icns anglais. Devcmi mem- le rassemblée de TSIe de la lïque, il combattit la propo- I de iM. >Vilberrorce sur la ; des Néjçres; ce Discours,

de réflexions pbilantbropi- , prononcé le 2() novembre , fut imprimé en 1700, in-H". s la sanglante révolution de t-l)omingue,Kdvvards se ren- ans cette superbe et malbeu- ; colonie, il trouva, en ar« les preuves déplorables xcés auxquels les Noirs s*é- t portés. A son retour en eterre, il fut nommé membre u'iement, il défendit avec

la cause des colons. Vax , il publia un ouvrage en a in-4 qi''il dédia au roi d*An- rre, et qui a pour titre : His- civile et commerciale des colo- anglaises dans les Indes occi- les. Cet ouvrage eut un suc- omplet. I/auteur, quines'é-

jiiinais des principes de la ible philosophie, se montre *aliste habile, politique pro- , et commer{;ant instruit; rinlérfît qu'il avait, comme I, au maintien de la traite

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des Nègres, il examina cette qucs- tiiMiavecbeaucoupd'impartialité., Ce fut mCme t\ lui que les escla- ves de la Jamaïque furent rede- vables de diflërentes lois qui ap- portaient de grands adoucisse- mens à leur sort. En 170O, Ed- wards publia deux ouvrages : lo premier, en 1 vol. hi-8% ayant pour titre : Conduite du gouverne-^ ment et de l'assvmhUe de la Ja~ maique, à l'égard des Nègres ma- rons; précédé d'un Tableau conte'- nant des observations sur le carac» tére, les mœurs et la manière de »i- vre des marons, et des détails siir l'origine^ les progrès et le terme de la guerre entre eux et les habitans blancs; le deuxième, in-/î*, avec une carte, intitulé : Description historique de la colonie française de l'Ile de Saint-Domingue, Cet ou- vrage contient le détail de tous les maux qui ont accablé ce pays depuis '17H9, des réflexions sur leurs causes et sur leurs consé- quences probables , et le précis des opérations militaires de l'ar- mée anglaise dans cette île, jus- qu'i!^ la fm de 1794» ii ^ ^^^^ traduit en français (Paris, Blanchard, in-8", iBi3). L'auteur pouvait dé- crire les scènes de carnage qui ont ensanglanté cette colonie, a- vec d'autant plus de vérité qu'il en avaitétélc témoin oculaire. Ed- wards mourut le iG juillet 1800. A la suite d'une édition faite t^n i8o», 3 vol. in-8% do son ///«- toire civile et commerciale des cold^ nies anglaises^ on a imprimé les trt)is premiers chapitres d'une Histoire de la guerre dans le^ lu- des occidentales, depuis son ori*>ine en février iy\)7}. On regrette que lu mort n'ait pas permis ù l'an-

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tciir de ti*i'miner crt ouvrage, qui préieutc beaucoup d^inttTât.

ËGËRTON ( sin Faixcis-flEN- m), membre de la société royale de Londres, prébcudaire de Dn- rham , et recteur de W'itchurcb, dans le comté de Salop, est le drruier fils de Jean , cvOque de Durham, el d'Anne Sophie, fille de Henri Grei, duc de Kent, et frère et héritier présomptif du ri« che duc dp Bridgcwater. Cet a* niateur des sciences et des arts leur consacre une partie de sa for- tune, qui est considérable, et ba- bitcPansdepuis plusieursaunécs. Il a publié dilTéren^ ouvrages : le premier est une description des travaux souterrains exécutés \ '>^'alkdennioor, dans le comté de Lancaster, par le dernier duc de Bridgeivater; cette description fut insérée dans les Transactions de tasocictt^dcs arts. ^^'EuripidisIIy' polit us gr, ciun scholiis ^ vcrsione Itttiiiû^ rariis tcclionihas^ fa/kcna- ri notis integrisct sclfttis aliorum^ quibus suas adjecit, Oxïor^^ in-4*', 1796 : Tauteur avait donné à un savant de Paris un exemplaire de cet opuscule, qui , après la mort de celui-ci, a été vendu 1.49 fr.5" Fragment et Ode de Sapho (grec et lalin), avec des notes sur le texte grec,in-8'\ Éberhart, Paris, 18 1 '>. ^Description du pian incline soutir- rain^exCcutA par Francis Egerton, diu de Bridgeœatcr, dans ses mines de charbon deterre^etc, ,in 8", Paris, 1812. ^^ Lettr^inéditedeta seisrncu- rie de Florence au pape Sixte ll'\ avec une dissertation sur ce pape, Paris, 1814, in-/j'. (i " Comns^ mas - que de Milton^ traduction littérale, française et itali(Miiu\l)iiIntraîué, Paris, iil-4", 1812. f"* IlComo,

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faiiola bvscareecia di MUton, trû' dotta in italiano da GaetoHO Poli* dori da Bientihû^ ierza êdizlme^ Paris , Didot rainé , 181a, ia-8". 8" Six planches gravées 9 conte- nant les plans et élévations do bel hôtel de Noailles, Paris, mai 1 8 1 G. M. Egerton a encore publié la r<<; de son aïeul, le grand-chan- celier, imprimée & Paris 9 en an- glais et en français» in -4* 9 >9'3* Il est possesseur d*i]n grand nom- bre de lettres originales des per- soimages les plus célèbres de tons les pays, et surtout de la France, On rapporte de sir Egerton un trait qui prouve qu*à la générosi- té, il réunit un certain caractère d'originalité. Au mois de décem- bre 181G, il alla voir Tauteurde V Hermès romanus^ le savant M. Barbier- Vémars, et se fit inscrire au nombre de ses souscripteurs: au lieu du prix d'une souscrip- tion , il laissa en or , sur le ba- reau, le montant de vingt. Si Barbier de Vémars flt, à ce sujet, une jolie pièce de vers quos trouve dans le 7"* numéro da Mercure latin,

EGËRTON (FaANÇois)pducde Bridgewater, marquis de Brac- kley, baron d*£llesmere 9 étiil fils de Scroop Egerton, qui| k premier de sa famille , porta k nom de Bridge wateré en 17161 il perdit de bonne heure son pè- re, et se trouva, par la mort de ses frères. Tunique héritier d*dne fortune immense. Bientôt il s*0^ cupa d'un projet que son pèrca- vait formé, mais auquel des oKs* lacles sans nombre le forcèrrst de renoncer. Egerton posséthil| dans son domaine de Worslejdtf^ mines de houille extrêmement R*i

ihew^ tnai« (luiitlVxi>loilatiooilc- ?eniijt fort dé^uvnnta^cuM -^ ik ca{i»e de lu diniciiliî;' de» Iriuii- portsntdc réJdijçneitiont de Mun* clietfler , lieu seul il cAt ètn DOHttiblc de dtjpoïKîr, étant é- ioigii« de 8 ini|]c9 de WorsJey. Pour tirer parti ccit niînc», il fall.iit creuHer un.cannl dont In ron.HtrMrti(»ii iiéoessilait des dé- p4*n.<4i*s «Miortne» , e( présentait iiiOine deë diiCcnllêM rcgArdéos i.'ommo insiirniontnhles. Cepen- dant, comme il èlnit fortement occnpô do »on projet, il consulta (in arlistn qui 8 etnit dv]\\ distin- gué dans la coniiilrucliondrdivcr- »c.H mécaniques ingénieuses , et quit apros avoir examiné In posi- lion deb lieux et Je terrain, iissiira qut*laconrectinnducnna-lé(aitpra« iicahIc.Cet artiste, nommé Brin- dley, jié dans Tobscuntr ,'devait absolument tout à In nature, car son éducation avait été rellement uégligéequll^nrait A peine écrire. I/C duc, persuadé quoson entrepri- se pouvait Otre couronnée d un plein succès , sollicita du parle- ment Taiitorisationde creuser un canal navigable de Salford , près Manchester, jusqu'à Worsley, et Tobtinten 1^58, après a voiréprou- une opposition de la part des deux chambres. Enfin les travaux .i*onvrircnt,el le bassincommencé à Worsiey-Mill, et destiné A servir en tu()me temps de point de réu- nion aux bateauxcliargés de char- bon, et de ré<*ervoir au canal qui devait y prendre sa source , fut heureusement terminé. M. Egcr- ton voulantalors étendre son plan, obtint du pnrlemoiil un acte qui Tautorisait A taire pas!*er le canal de Worsiey sur la rivière (rirwil,

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jusqu'à Manchester. Il avait fait construire des barques couvertes qui suivaient ses travaux A me- sure qulls avançaient, et sur les- quelles on avait pratiqué des for- ges et les différcns ateliers né- cessaires aux tailleurs de pierre, aux maçons et aux autres ' ou- vriers : il s'en était aussi fait cons- truire une qui lui servait de lo- gement. Résolu de prolonger le canal {usan'A la rivfèro de Mer- sey, il sollicita A cet effet un nou- vel acte du parlement , quMI ob- tint avec autant de difficulté que les autres. Enfin, cet ouvrage si important) soit par ses résultats, soit par la hardiesse de Tentre- priso, fut entièrement achevé au bout de 5 ans. On ne peut voir sans élonnement, des bords d'u- ne Hvière couverte de voiles, des barques flotter «ur un canal pra- tiqué A 4o pi«ds an - dessus. Le projet de construire un aqueduc qui, partant de Bartonbrldge, se- rait prolongé jusqii'A i'Irwel, <;t s'élèverait A nne si grande hau- teur au-dessus du niveau de cette rivière, fut généralement regardé comme ohimériquoi mais rien ne put ébranler la résolutifin du duc de Bridgewater. Pour transporter la houille des mine» de Worsiey, qui sont contenues dans une mon- tagne d*une si grande étendue, on a percé dans celle même monta- gne,au niveau du canal, un passage souterrain par lequel sortent les bateaux. Manchester et les villes environnantes ne tirent mainte- nant les charbons nécessaires A' leur consommation que des mines de Worsiey. Le duc de Bridgewater dépensa dos sommes immenses peur la construction de

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ce cunal. qui porte son nom. Il y fit au!>si de? siicrincei» considé- rables pour la propa«;alion du sys- tème do nuvif|:atif'.n intérieure , dont il avait donné Texemple.etau moyen duquel l'Anj^leterre a éta- bli des communications si avanto- geuses et si faciles entre les ports de Londres, de Liverpool , de Bristol et de llull. Voici la des- cription qu'a donnée un voyageur du passade souterrain percé dans la montagne : ^ Vous entrez en ba- »teau dans le passage souterrain, »muni de chandelles allumées. »Vous avancez ainsi sur le canal » jusqu'au lac qui se trouve à l'ou- » verturc de la mine, à trois quarts ode mille de distance: les deux » portes à bascule placées en cet » endroit se rclermcnt dès que

vous T'tes introduit, pour erapê- »cher Tair d'entrer en trop grande

abondance, lorsque le vent souf- »fle, et vous avancez alors à la » lumière de tos chandelles, qui «répandent une lueur livide, qui » sert seulement à rendre les ténè- »bres visibles. Bientôt vous êtes

IVappé par le bruit des machi- «nes, qui, par un moyen m^ii- «nieux, l'ont tomber le charbon )'dans les bateaux. Lorsque vous

êtes parvenu au cœur de la mi- »ne, une scène nouvelle vient ex- » citer de nouveau votro attention. M Vous vovez des hommes et des «femmes légèrement vêtus et di- versement occupés à la lueur d'une torche. Les uns tirent le -noir minéral des entrailles de la ;' terre, les autres le chargent sur »des chariots que d'autres traî- »nent pour en décharger le con- )»tenu dans des bateaux. i>La for- tune d'Ëgerton, qui devint colos-

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sale, prouva combien son entre- prise était avantageuse. Il payait chaque année pour sa portion dans la taxe du revenu {inanne taxe) 110,000 liv. sterl.; il souscrivit pour 100,000 liv. sterl., lors de Teraprunt patriotique corinu sous le nom de iogatj'ioan; il assistait quelquefois aux séances de la , chambre des pairs, et prenait mê- me, dans certaines circonslances, part aux délibérations; mais sa carrière politique n*offre rien de remarquable. En 1800, il reçut de la société d'encouragement des arts et du commerce de Londres, une médaille d*or qui lui fut pré- sentée comme un témoi^age de la considération que lui avaient méritée ses grandes entreprises. La même année, il lui fut voté des remercîmens pour un ouvrage intitulé : Description du plan incli- né du souterrain de Bridgewatery Paris, 1 8o3, in-8% avec figures. On a reproché à Tauteurde n*avoirpas rendu, dans cet ouvrage, aux ta- lens reconnus et au caractère de Brindley, la justice qu'il méritait. Ëgerton vécut célibataire,et mou- rut sans enfans le 8mar8i8o3.

£GG (Jeân-Gàspakd), agrono- me, naquit, en 1^38, dans un vil- lage du canton de Zurich, appelé Ëllikon. Il fonda un très-grand nombre d'institutions agricoles et industrielles en faveur de sa com- mune et de son district; rétablit la culture des biens-fonds com- munaux qui, jusqu'à lui, avait é- négligée; forma une assurance contre les épizooties; leva le plan géométrique du territoire de sa commune, et fut l'auteur d'une instruction sur la culture de h vigne, qui obtint le premier prix

»i 1.1 «rtoi^tiN r>n(infiinir|iiii do. /iii to. (|iil mourut In 'xi\ iiinr« iHcif).

rli'li. Kkk Mtotinii vu 179/1. ( ^h r.tIliKNSTIlOMM (J. A. ). iiô

r/r?*/. f»i liff^nt^trUii /uiM *ott /Ils, fit (Ml Sii(>ilr , l'ilitll otn|)ti).v«! itiitiH In

fnihlifffi fhir la movIHi^ phyxiffiêf* tfd onr\\ni\\\ ^vu\v^Uivni\m\ïvvi\\U\m»

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/.iirirli. ni lt*n U\\vi\n iti|tl(HiiMttf]iic«ii do vvi

l':(;tNT()IS (I''m4Nv:oiii), nrliMn unirlnr, mi ritllMclui |Mr(lriilirTc ^

iii^htlv, iiV>it riilliTntnrtil iiiltMiiiô iiiotiU lo l1(,A(«i*r/>l(tlr(* liitittir dn

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pidnlMir Miir vi*rrn. Il n hodiiooiip lliil Moulut Ir rnng do ridoiiol ni

4:onlrtli(ii! A l(« poriticlioniior; rt Im dôrornlion do liônnil d*(irtiti*«i

c*i*|MMidtiiil, Im |irodmM(on>i nto- ilo PordrA dm Snr(i|diliip. Apn^M drrnrx do (*ii ^oiiro mmiI hdii {lU}"

ttiilr.r, "«(dl p(ir 1(1 lioiinlM, noll pur

la mort trattlmio do rolimi(d(|nr4 .«rigmoirn ih* la vuwv % moiMmloni

vivaritô dru (MMiJiMirn, \vn ah- do la pari d'aotorltr» rpil lonr ô

ciriin iiinri'OiMu «prou romanpio lait acrmdiM* noii« la rôgnion tlii

iMio.oro daon It'o ô^lUm, Ou nall doo di* •Sudormaiili' , voulonnl

tpir |c*i« oovra^rii don priiinlorn ar l'airo dôolariM' lo |oniio rid (tOH^

ilntf'ii romponoN do v«*rmi ilo dll- tavi*=- Ailtdptio , ina|tMir avant IV-

rrrrolON cMiolouri raiMonddôn poipio lUrn par Irn loit, ri par In

Inrnnnrtil unr nip^ro i\p monaï^ lonlanirni nhWno do iiORlavr III

fpip : la niriiiotlo noivlr mainlo^ t.r liaron irArmioldi, iavorl lont-

nani, vi fpil coniiifiU* A applUpior pnUiiani nom* Ir iirrnior rr*giu% ô^

nor \o vrrro don ronlonrn môtidll- tait i\ la t<)lo do 00 parll. Il lut ao^

tpirfKpil Konl rnnnllo Inoorporôm on'ir, on i^fpi iPavoir Iramô ini

par l'action ilo riMi, a ôtô invonli'o complitt ooutro Total ol lo priiM'o,

piir lo!4 nrinirri l'ranvain { voyr, do oonoori a voo pltMlonrH porncm-

Ct.AtitiK t\o Mari«<>lllo ol OorniN ). no<« nnn'qnanloa, oniro nnlron M* '

Parmi Ion nnvrago* nondiron» Mliionnlrooni ot nno drmtdnrllo

cpii nonn rontcnl d*Mglnton «t d'tnninonr ilo la omir, la |onnn

ipil noni nno pronvo do nnn ta- rtmilonnodo IL... (iotto nni^pira-

lont dintingms mi romanpin : r ticoi avail punr hnl, noion raoto

ffi ihififfufil tlonti^ à la rfiitit^ tlp Sa- d'ao(;malloni (Topôror ii main ar

ha, d'api on nn taldoan irilamil- môo nno rôvolniimi on .Sni<dO| ù

liin; 'À" doux l\*!.Hun'firUotiM nnr lo Ttililo d'inii' Hollo ol i\o Ironpon

donilin do %{\- Jii«. IloynoliU roKHon» d'onlovor la ri^<grnoo an

rpio l'ini V(dl A Kii'lil)old ol A la doo do .Smlornianio, iU^ r%«i tloiairr

f'atliô(lriilii ilo Stdi^lniry ; 5" h m^iiM' do loi, n'il rôniMiull, do dô-

(UtvisI ftorlant »a n'oi,v , d'iiprô* riaior lo roi inajiinr. ol do l'in -

Moralôi* ; «V Smnt Paul ratttfrfl voalir niir-lo t-liamp do ranloritO

fi vrt'ouvrant la viifi ; fî" l\4tiifi niipr^^oio (fn'avall oxorcôo Ir l'on

ti'ini rtifaiit fit iirf*fiipnt r tin Tant'- roi. M. d*,\imlVldti olnirgô^ pon

l*ui»*atif (ruprÔH lin taldoan do toinpii anparavanli irnno mi^*'

dr l*i«lrni. On onniplo t\ pon nion dipltnnalitpio t\ Naplon, avait

pt^i .^o onvragm do ool artii' pordn, pondant un vojrago A Un-

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me, Il no. cafisi'llu qui coiitt'iiuit toute su curre!»pundancc avec ses iimis du Surde : elle tombac on ne sait coiniiient, entre les mains d*un Italien, agvnt du gouverne- ment suédois, qui s'empressa de renv<tyer nu prince -régent. Ces lettres interceptées furent à peu près les seules preuves qu*on put produire contre les accusés. Leur projet n*avail point eu de cum- nienceroent dVxécution , et ils n'avaient encore eu t\ leur dispo- sition ni floltes, ni troupes étran- gères. On demanda vainement I extradition du baron d'Ami feldl; protégé pur la reine de Naples 9 Caroline d'Autriche, il trouva un asile dans ses état» jusqu'au mo- ment où il jugea à propos d'aller en Russie, et d'entrer au service de cette puissance. Les deux cours fie Stockholm et de Naples se hrouillénrnt ù ce sujet; on publia de part et d'autre des notes ful- minantes; et, sans Téloignement des lieux et la difliculté de trou- ver un champ de bataille, la guer- re aurait été déclarée. N'ayant pu parvenir ù se rendre maître du chef de la conspiration, on pro- céda avec une rigueur extrême contre ses complic^es. Le prince- régent , qui avait donné de fré- quentes preuves de générosité et (le bonté, ne s'occupait guère de vengeances personnelles, mais il était entouré de courtisans im- placables dont on s'était moqué dans la correspondance intercep- tée. Un v tournait surtout en ri- dicnle un petit chancelier de Sué- de, homme vain et irascible, lo- geant un esprit faux dans un corps n)al fait; et un autre ministre fa- \(»ri. visionnaire illuminé, qui

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croyait communiquer ft?ec les es- prits invisibles, maid qui B*eneiit d'aucuite espèce à »a disposition dans la conduite des affaire» de l'é- tat. Ces deux seignearvtroiirërent des jugesqui se dévouèrent & leurs passions haineuses. Armfefdt, ab- sent, fut corKiamné à mort parcon- tumace,'et sou nom attachée tous les gibets du rojuume. Ehrens- troem fut aussi condamne à avoir la tête truuchéc ; la draioiselle d'honneur fut exposée en place publique , et mise an carcan sur l'cchafaud. Le chancelier avait même décidé qu'elle serait fouet- tée publiquement par la main du boun'eau ; mais le prince-régent s'opposa A cette jouissance minis- térielle. M. Ehrenstroem, qui, pendant tout le cours d'une lon- gue procédure, s'était défendu a- vec éloquence, et avait mis sou- vent les rieurs de son c6té par ses répliques spirituelles , mon- tra jusqu'au pied de l'échaftiuddu calme et du courage. Sa figure p/ile, énniciée, et une longtie'bar- be rousse qu'on ne lui avait pas coupée pendant neuf mois de pri- son, lui donnaient un air farou- che , mais déterminé. Arrivé au lieu de lexécution, il se mit à li- re avec le plus grand sang-froid les sentences afllchées sur Pécba- faud. Enfin , an moment de pla- cer sn tête sur le billot, l'exécu- teur ayant déjû tire le glaive, on lui annun^'a sa grâce : la peine de mort était commuée en celle d'un emprisonnement perpétuel dans la forteresse de Karlstcin« on le conduisit aus^sitôt. Cîuslave-A- dolphc , en prenant en main Ui rênes du gouvernement « lAIt un terme A ci^tte captivité^ et répan-

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dit ses faveurs sur lous ceux qui ataient touIu le faire jouir du pouvoir absolu quelques années plus tôt. Armfeldt rébabilité^réta* dH dans »es biens^ ses honneurs^ et rappelé à la cour, fut surtout traité avec la plus baute distiûo- tioD. Le duc de Sudermanie inê- me, devenu le premier courtisan du jeune roi, montra un généreux oubli de ses injures personnelles, et fit accueil à son ancien enne- mi. Ëhrenstroem, qui avait le plus souffert , fut le plus négligé : il n'obtint qu'une pension , dont il vécut dans la retraite qu'il s'était choisie, et ne reparut plus sur la scène politique.

EHRENSWARD (Cbables- FifiD£EiG, BAAoïf d'), uécn Suède, en 177O7 était fils du feld-maré- chai de ce nom, célèbre par lu fondation de plusieurs établisse- mens militaires, et par la cons- truction de la forteresse de Swea- borg, la plus importante de la Fin- lande. Le jeune Ëhrensward ser- vait dans Tartillerie, et était aide- de-camp du général en chef de cette arme, lorsqu'il fut accusé, en 1792, d'avoir conspiré avec Aockarstroem , et plusieurs au- tres personnes, contre Gustave IIL Condamné à mort pour non- révélation, le prince-régent (de- puis Charles Xlli) commua cet- te peine en celle d'un exil perpé- tuel. Ëhrensward se retira alors en Danemark, 01^ il se livra avec ardeur à différens travaux, tant littéraire*» que d'économie politi- que et rurale; remporta plusieurs prix académiques, et obtint du gouvernement danois, pendant le ministère du comte de Berns- lorlT, les secours néccs^-aiies et

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une honorable protection. On croît qa'il est mort dernière^ ment ik Copenhague. Deux de ses frères , employé» dans la dh* plomatîe, ont été, l'aîné mini:»- tre de Suède à Berlin, et le se- cond ambassadeur à Paris, il fut envoyé, par le rot Gustave- Adolphe , auprès de Tfapoléorr. Cette mission devînt, en quelque sorte, remarquable par la série de notes diplomatiques présen- tées successivement, au nombre de treize ou quatorze, sous le mi- nistère de M. Talleyrand , et qui restèrent toutes sans réponse. É- conduit chaque jour par la même phrase ministérielle, et enfin rap- pelé par son maître, qui voua dès lors une haine implacable à In France^ l'ambassadeur, navré de douleur, quitta Paris en 1804, et mourut peu de temps après en Suède, d'un anévrisme au cœur. ËHRiMAI^N (Jbak-Fbahçois), avocat; après avoir occupé, au commencement de la révolution, quelques emplois publics, fut nommé, en 179a, député h la convention nationale par le dé- partement du Bas Rhin. Il était, en qualité de représentant, près des armées de Rhin et Moselle à l'époque de l'évacuation de Saar- bruck; et ce fut lui qui annonça cette nouvelle ù la convention. En 179.5, il prît part aux discussions relatives ù la nouvelle constitu- tion. Appelé au conseil des cinq- cents, il sollicita, en 1797, une loi sur les sépultures; vota contre l'impôt du tabac, et s'opposa au projet qui avait pour but d'éloi- gner les célibataires des fonctions publiques et de l'enseîgnemenr; le directoire eut en lu! un parti-

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san des plus 7.(:lé:», il termina ^a carrière législutive nu mois de mai i79ti. Nommé juge à la cour d'appel (le Colmar après la révolu- tion du 18 brumaire (<) novembre ^rOO).* il a rempli les fonctions de celtu place jusqu'en 181G, époque de son remplacement. i\i . Ehrman, cependant, n'avait pris aucune part au jugement de Louis XVI, étant alors gravi:ment indisposé.

KilUMANN (FRÉDÉRic-Loris), h qui l'on dcil l'invention des lampes à air inflammable, est mort dans le mois de mai iSco* à Strasbourg, i>ù il professait la pbysiquc. H a publié Its oux ra- ges suivans : i* Description et usa- î^ràrs ftimpt^s frEfii'niann , 17815, in-S'; '2." Des Ita I tons arrostatiq tirs ^ et (Iv rnrt de les faire , 1 78/1 , in-S"; Tj ' T nui ad ion des im moires de La- ruisier, en allemand, 1787; 4" iJ.s.v'/i d'un art de fusion à Vaide de Cuir et du feu^ écVit en alle- mand* et traduit en français par Fonlallard. 1/auteury démontre que les métaux les plus suseepii- bles de rési>tor à Faction du feu, peuvent se fondre an moyen d'ime lampe d'émailleur dont la flamme est oxigénée.

EICHIIORN (JE.vN-ConEFROi), que rAUemaguc considère coiii- me l'un de ses plus>avans orien- talistes, est à Docraenzim- mern, dans la principauté de Uohcnlobe-Oekringcn , le iG oc- tobre 1753. 11 acquit une réputa- tion méritée comme professeur de l'université d'Iéna, devint rec- teur de l'école d'Obrdruf, et re- yut en 1780, du duc de Saxe- Weimar, le titre de conseiller de cour. En 1788, il obtint une chai- re de philosophie ù l'université

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do Gottingue. Il a publié un grand * nombre d'ouvcages,doatToiciles principaux: 1* iiistoire du com- merce des' Indes orientâtes fivant Mohamed, Gotha 9 1776, în-8*; a" iMonumenta antiqais$ima hist<h riœ Arabum^ post aifertum schui" tensia. 177;"), in-8**; 5* Ii'/iofnmf de ta nature, ou l* istoirettHttiebn' Joli- tan , roman orientul , traduit de l'arabe, Berlin, 1785 y in-8*; 4" Bibliotlicqae univcrseite de titté- rature biblique et orientale j Leip- sick , 1787 1801, 10 ¥ol. in-8'; 5" Aperçu historique sur la révotu" tion française, ibid.;, 17979 a nol. in- 8*; iy'' Histoire générale de ta ci- vilisât ion et de lalittérature detEu' rope moderne^ Lcipsick, 1796— i7(|8, 2 vol. in-8"; 7" H istoire uni- verselle, ibid., i7[)9 1800— 1804 1814 » a voK in-8': 8* Histoire des trois derniers siècles, Gottingue « i8o5 1804 1806, G vol. in-8"; 9' Histoire de ta lit- térature depuis ses commencemens jusqu'à nos jours, ibid., j8o5, 4 vol. in-8"; 10" Histoire des lan- gues modernes, a vol. in-8*. L'a- Tant-dernier de ces ouvrugcSy qui n'est point terminé, n'appartient pas exclusivement à M. Ëichhom, mais il en est le fondateur et en a rédigé les trois premières par- ties. Au surplus, tous les profes- seurs de Gottingue j travaillent. Ce savant, que tous les amis d'uoe sage liberté peuvent s'honorer de compter dans leurs rangs, a reç'u du gouvernement anglais le titre de conseiller de la cour bri* tannique; il est conseillcr-d'étatf et attaché au département des affaires étrangères en Prusse.

ELBECQ (l'iBRRB Joseph, coi- te d'), maréchal-de-camp à Té-

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poque delà révolution, se mon* Ira pariUan des idées nouvelles, et fut nommé député suppléant de la noblesse de Lille, aux états- généraux de 1789. Ce fut en cet- te qualité qu'il remplaça le baron de NoycUes à rassemblée nalio- ualc. Il y soutint les droits du peuple, cl fit, au mois do juin 1790, Télogo de Tcsprit public des départemeus du Nord , de la Somme et du Pas-de-Calais. Lors du départ du roi pour Varennes, il protesta do son dévouement à la nation, et demanda que tous leé militaires membres deVassem- blée lui prêtassent serment de fidélité. En iy{yj% il se rendit ù Tarmée du Nord, il fu t employé comme général de division. Ap- pelé en 1793 au commandement de Tarmée des Pyrénées-Orienta- les, il mourut avant que d'avoir pu opérer avec elle rien de remar- quable.

KLfiÉE (Gigot d'), gcntilbom- me du Poitou , et Tun des plus habiles chefs qu*aienteus lesroya- listes vendéens, naquit à Dres- de en 175a. Après avoir passé une partie de sa jeunesse au service de rélecteur do Saxe, il vint en France, il fut employé pendant quelques années comme lieute- nant de cavalerie , et se retira en- suite dans une terre qu'il avait à ficaupréau en Anjou, il vivait paisiblement à la campagne, lors- <iue les troul)les politiques de 1791 le contraignirent d'aban- donner la France. Il ne resta pas long-temps touteibis sur le terri- toire étranger, et revint dans la patrie qu'il avait adoptée, aussi- tôt qu'on eut rendu la loi qui ordonnait le rappel des émigrés.

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Retiré de nouveau dans sa terre, il paraissait vouloir rester étrau« geraux troubles civils dont nos provinces méridionales commen- çaient à devenir le théâtre; mais en mars 1793, les paysans des environs de Beaupréau refusè- rent d'obéir à la loi sur le recru- tement, et l'appelèrent à leur tOte.O*Elbée n'hésita pointàpren- dre le titre de généraiisshn$ do cette portion d'insurgés; et dans ses premières attaques, comme dans toutes celles qu'il eut occa- sion de diriger contre hs troupes républicaines, il donna des preu- ves d'intelligence et de bravoure. Le marquis de Bonchamp,CatheU- neau et StoHlet, tous trois géné- raux de la façon de quelques pay- sans révoltés, le rejoignirent cha- cun avec leurs bandes, etils s'em- parèrent de Bressuire, Tissange, Chûlillon,Fontenay, Angers, etc. L'insurrection faisant chaque jour de nouveaux progrès, d'Elbée su vit bientôt seul à la tête d'une ar- mée de a5,ooo hommes. Nous ne rappellerons point ici les af- faires nombreuses, et peu impor- tantes, dans lesquelles le succès des armes fut à peu près balancé entre lui et les soldats républi- cains. En avril 1793, il les surprit au bois de Grolleau près de Cbollet, et fit un grand nombre de prisonniers, tant dans cette alTaireque dans deux autres qui eurent lieu la même année, l'une contreQuetineau àThouars, et l'autre contre les généraux San- terre et Menou. Il fut défait à son tour près de Nantes, dont jl avait cherchée s'emparer,et devant Lu* çon;mais de nouveaux succès 00 n* tre les généraux Lecourbe, Saa-

T. VI.

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terre el Duliotix, augmentèrent sa réputation, et firent concevoir les plus grandes espérances à son parti. L'année Tendéenne, ibrte de 40 mille hommes, inspirait de sérieu>es inquiétudes au gouver- nement. Mais la mésintt-Tligence qui éclata bientôt parmi les chefs de cette année qui s'isolèrent pour agir, l'inconstance même des soldats vendéens, n'échappè- rent point aux généraux républi- cains, qui reprirent l'oflensive, et s'emparèrent en peu de temps de Châtillon , de Montagne et de Chollet, se trouvait renfermé le généralissime dts Vendéens, qu'ils forcèrent après un combat de deux heures; d'£lbée reçut dans cette affaire une blessure grave, qui ne l'arrêta point dans sa retraite sur l'ile de Noirmou- tiers, dontCharette s'était empa- ré depuis peu de temps. Les re- Ters presque continuelsqu'cprou- yadepuis son parti luicausèrent un cbagrinqui aggrava sa blessure. Les républicains s'étant emparés de Noirmouticrs, il fut traduit de- vant un conseil de guerre, con- damné à mort, et exécuté. Sa fin fut digne d'un homme qui savait combattre.

£LGIN (lobd, comte d'), en 1769, se voua, par goût, ù la car- rière diplomatique, et fut chargé, à Tâge de 2 1 ans, d'aller à Vienne complimenter Léopold sur son a- vénement au trône. Peu après , son gouvernement le nomma am- bassadeur à la même cour. Il ré- sida cuaiiite quelques années dans les Pays-bas autrichieus, lorsque les Français y eurent pénétré à la fin de 179^1. En 1799, chargé d'une nouvelle ambassade près la

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Porte Ottomane, il fit tous set ef- forts pour empêcher que legraod- seigneur ne conclût la paix avec lu France. Il profita aussi de ce temps pour parcourir en amateur quelques-unes des contrées de la Grèce; et charmé des monumeo» échappés aux ravages du temps et des barbares, dans ces contrées si fécondes en grands souTenir£>. il demanda au gouTemement an- glais des artistes pour en prendre des dessins. Cette denoande ne fut point accueillie, et lord Elgia fit lui-même de grandes dépenses pour engager quelques artistes étrangers à se charger de ce tra- vail. Le muséuni britannique pos- sède aujourd'hui plusieurs mor- ceaux précieux qu'il rapporta des monumens d'Athènes.

ÉLIË (Jeàr- Jacques), porte- drapeau dans un régiment d*îo- funterie ^régiment de la Reine), se fit remarquer le 14 juillet 1789 à l'attaque de la Bastille, et s'in- troduisit le premier dans cette pri- son d'état. Le peuple , Toukiot honorer sa valeur par une espèce de triomphe, Péleva sur un bran- card, où il fut couronné et porté au milieu des acclamaiions publi- ques. Plus tard, Elie se précipita au milieu d'une multitum furieu- se, pour arracher à la mort quel- ques infortunés qu'elle allait im- moler. £n 1795, se trouTaotàla tête d'une division à l'entrée des Ardennes, il fut défait en avant de Philipperille. £n 1797» il com- mandait la place de Lyon; ce fut quelque temps après qu'il prit M retraite

ÉL16 ( Fiuz ) , général espa- gnol , fut nommé , par btrégeoce d'Espagne, capitaioeHgéaénudcs

protinoes Kio*(le«U-Pluta , qu<ilqu« temps Mprèi qu'elles se lurent Insurgées. Bloqué sueoes- •iTenient» et uttiiqué avec beau- coup de vigueur duus Monte-Vl« deo» par les généraux Artigas et llardo , il sollicita de prompts se- cours auprès du gouverntïinent du Brésil « etparvint» aveo^beiiu* coup de peine» à obtenirde In prin« cesse Charlotte , soeur de Ferdi- nand, un renfort de 4ooo Portu- gais, et une somme as.«ex rpnsl- dérable d'argont. La maiTJie de oe renfort* qui arrivait en toute bâte an secoure d*Klio, déterinU na les insurgés à accéder aux pro- positions de paix que leur fit ce général, et ils conclurent, en no- vembre 1811, un traité qui fut rompu un mois après. £lio se vit bloqué pour la seconde fois dans Monte- Video. Il fut rappelé en Europe, et contribua beaucoup , après le retour do Ferdinand, à renversor les cortès. Cette con- duite d*Klio lui valut le titre do c-apitaine-général du royaume de Valence. One émeute populaire, suscitée par des idées d*indépen- dance, le contraignit, on 1016, de se renfermer dans la citadel- le de cette ville, après un corn* bai sanglant. On présume qu*il a cessé toute espèce de fonctions , depuis que le régime consthutlou- noi a remplacé le gouvernement absolu.

KLIOT (GuoaGK-AcGusTB), lord Healblleld, célèbre par la défen- de de (ffibrultar, en 1780, 1781 et 1783 , le plus jeune des sept fils de sir Hubert Kliot do Stobbs, qui descendait d*uiie famille norman* de , passée en Angleterre é la sui- te (le Guillaume-le-Conquérant.

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Lord HeathOeld naquit en 1718, et mourut à A4x-la*Chapella, le 6 juillet 17Q0. 11 fit ses études i\ Tuniversité de Leyde, il ap- prit rallemand et le français , et parvint à parler la dernière de ces langues avec autant d'élégan- ce que de facilité. Destiné par sou père i\ la profession des armes , le jeune Kliot , A son retour do Leyde, fut envoyé à Técole roya- le du génie â la Fère. Ce fut en France au'il puisa ces connais- sances militaires qui lui assignè- rent un rang distingué parmi les guerriers de sa nation. Revenu en Angleterre , il entra d*abord dans le régiment de Uoyal-Gallois in- fanterie , passa de ce régiment dans le corps de« Ingénieurs , ù >Volwlch, il resta jusqn*t\ ce que le colonel Eliot , frère de son père , le fit entrer dans le second régiment des grenadiers ù che- val, aveo le grade d*ad]udant. Ce fut A la tête ue ce corps, devenu par ses soins Tun des plus beaux de TËurope « qu*II se signala en Allemagne, danslaguerre de 1740 i\ 1740% notamment i\ la bataille Dettingen, il fut blessé. A- près avoir été nommé lieutenant* colonel , et avoir rendu , en cette qualité, de grands services à son pays, il devint aide-de-camp du roi Georges 111, qui le chargea do lever et de fpruior, sous le nom d'Kliot, le premier régiment do chevau - légers. Immédiatement après il reçut Tordre de partici- per A Texpédition , tentée A Saint<* Cast, contre les côtes de France. Il se trouvait avec son régiment sur Tescadre qui enleva la HaTa- ne aux Espagnols, et contribua beaucoup au succès de cette en-

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treprîsc. Le roi lui témoigna com- bien il t>t;iii satisfait de su condui- tes iMi nccorJant, sur sademande, le litre de royal à son régiment. Appelé, en 1775, au commande- ment en chef de l'Irlande, et pré- voyant, d(>s son arrivée, les dif- ficultés nombreuses quMI aurait ù vaiucre dans ce pays , où, com- me gouverneur anglais, il ne pou- Tait que se faire des ennemis, il y séjourna peu , et demanda bien- tôt son rappel. Il dut, ù cette cir- constance, sa nomination au com- mândemont de Gibraltar. La con- duite qu'il tint, dans ce poste, en lésistant , pendant trois ans 9 aux nombreuses attaques des ar- mées combinées de France et d'Es- pagne, fut aussi honorable pour lui qu'avantageuse pour l'Angle- terre. Au mois de juin 1787, Geor- ges III voulant récompenser les services du général Eliot, le créa pair, comte de Gibraltar, et che- valier de l'ordre du Bain. H se disposait, en 1790, à retourner de Londres à Gibraltar, lorsqu'u- ne attaque de paralysie le força de se rendre «^ Aix-la-Chapelle, pour y prendre let eaux. Mais une seconde attaque termina sa vie. Ou le transporta dans sa ter- re de ïlealhfield, un monu- ment fut élevé à sa mémoire. Lord Eliot avait des vertus privées, et son humanité égalait sa bravoure. ELISABKTII (Philippine-Ma- rie-HÉLi-:NE, madame), sœur de Louis XVI, naquit à Versailles le '.(5 mai i7()4- Louis, dauphin de France, et Marie-Joséphine de Saxe, dont elle fut le dernier en- fant, Tavaient conGée aux soins de la comtesse de Mackau, sous- gouvcrnante des enfans de Fran-

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ce,et 1*011 remarqua de bonne heuL- re une graude ressemblance ea- tre son caractère et celui du duc de Boiirgogiie.Uueéducation bien dirigée opéra néanmoins en elle le changement que les leçons de Fénélon avaient produit sur l'es- prit de son élève; et bientôt elle fut aux jeux de toute la cour, le modèle des plus nobles rertus de son sexe. L'étude de l'histoire et des mathématiques occupait une partie de ses loisirs. Ses princi- paux amusemens étaient la lec- ture et Téquitation qu'elle aimait beaucoup, et sa plus douce occu- pation était la société de jies frè- res, de sa gouvernante, des mar- quises de Sousi-, de Bombelles, et de toutes les personne recom- mandablcs par leurs qualités. Le séjour de la campagne offrait aus- si mille charmes ù l'ûme bienfai- sante et aux goftts paisibles de cette princesse, et c'était â Mon- treuil, dans une maison qui avait appartenu ù M** de Guéméné, qu'elle passait les plus heureux instans de sa vie. Ce ne fut pas sans une secrète terreur qu'elle vit la convocation des état»-géaé- raux. Dès cet instant, elle se dé- voua tout entière au sort de fa famille, et résolut d'en partager les disgrâces, ou de les préveoir, s'il était possible, en inspirants son frère une fermeté qui lui pa- raissait la seule digne é opposer aux progi'ès immenses et rapides de la révolution. M** Elisabeth elle-même ue tarda pas a eu sen- tir rinutilité,et lorsque Louis XVI eut été ramené à Paris , le 7 oc- tobre, elle écrivait à une de ses amies, dans une lettre datée des Tuileries : « Ce qu'il 7 a de

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certain, c*est que nous sommes

prisonniers ici : mon frère ne le

croit pas, mais le temps le lui •apprendra. Nos amis pensent

comme moi, que nous sommes

perdus... Son courage Vaccrut dès lorS) avec les reyers qui acca- blèrent presque coup sur coup ta famille; et malgré les instan- ces de Louis XVI, elle refusa de se retirer A Turin , auprès de sa sœur Clotildey mariée au prince de Piémont, ou d'accompagner ses tantes lorsqu'elles quittèrent la France. Ce fut surtout le 20 juin 179a, qu'éclata le dévoue- ment d'Elisabelh pour sa famille. On ne peut voir sans attendrisse- ment cette généreuse princesse reprocher au chevalier de Saint- Pardoux d*avoir détrompé la po- pulace qui la prenait pour la reine, dans un moment la vie de cette princesse était en danger. M"* Eli- sabeth fut condoite au Temple a- vec le roi et la reine, et partagea leur captivité, qu'elle contribua à adoucir par ses soins et ses con- solations. Après avoir perdu ces deux objets de ses plus douces af- fections, elle ne tarda pas elle- même à paraître devant le tribu- nal de sang qui avait condamné Marie-Antoinette. Une circonstan- ce du procès de cette princesse donna lieu à la mise en jugement de M-* Elisabeth. Il avait été dé- couvert, pendant les débats,qu'el- le avait entretenu une correspon- dance avec les princes ses frères, sortis de France à diverses épo- ques, et il n'en fallut pas davan- tage pour renvoyer au supplice. Le 9 mai 1794^ elle fut enlevée du Temple, après vingt-un mois (le captivité, et conduite à la Con-

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ciergerie. Livrée dès le lende- main au tribunal révolutionnai- re, le même jour éclaira sa con- damnation et sa mort; elle périt avec la résignation et le courage d'une martyre. Ses restes furent confondus avec ceux des autres victimes, que les ultrâ-ré volulion- naires entassaient tous le» jours au cimetière de Monceaux. La bien- faisance était une des principales vertus de M''* Elisabeth, et nous pourions en rapporter ici plusieurs traits qui n'ont été connus qu'assez long-temps après sa mort, parce que sa modestie les cachait avec soin.Lorsqu'on avait formé la mai- * son de M** Elisabeth, on lui avait attribué25,ooofr., par année, pour ses diamans; mais elle avait ob- tenu du roi que cette somme se- rait comptée pendant 6 ans de suite à une jeune fille qu'elle ai- malt et dont la pauvreté empê- chait l'établissement. Une autre fois , cette princesse avait fait inoculer 60 jeunes filles indir gentes, et leur avait prodigué tous les soins 'd'une mère , pendant les suites.de l'opération. Seule de toute sa famille, elle a- vait été long -temps sans possé- der en propriété une maison de campagne particulière ; et c'é- tait le roi qui lui avait acheté à son insu celle de M"* de Guéméné, elle vivait avant la révolution. M. Ferrand, ancien ministre d'é- tat, pair de France, a publié, en 18149 réloge historique de Cette vertueuse princesse.

ELISABETH (paingbsss d'An- eLETE&ftE), sœur du roi George IV actuellement régnant, se fait re- marquer par son esprit et son goût pour la littérature. On lai

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nltribue plusieurs ouTrnges, aux- quels, malgré leur importance, elle n'a pas cru deTOir mettre son nom ; mais elle ne saurait désa- vouer celui qu'elle a clIè-mOme distribué aux personnes qui Ten- tourent, et qui a paru, en 18(16, sous le titre de Pouvoir et progrès tlu gênie^ dans une série de vingt-U' ne esquisses, in-fulio. La princesse Elisabeth, née le 2a mai 1770, est la troisième fille de Georges II f.

ËrJSÉE (le pèse), chevalier de Saint-Michel et premier chirur- gien du roi, fit ses éludes médi- cales à Paris. S'étant rendu en Angleterre pour fuir la révolu- tion, il exerça sa profession au- près du prinee-régenl* du comte d'Artois, et de Louis WIII, qu'il suivit en France en 1814, et qu'il accompagna en Belgique en 181 5. Nommé ^ son retour médecin du Val-de-Grâce, il fil ensuite partie de la ct)mniission qui fut chargée par le roi de rendre un compte exact de la manière dont s'ensei* gnait l'nrt de guérir dans les dif- férentes écoles du royaume. Le P. Elisée est mort en 1817.

ELLENBOROUGII (lord Ed- ward), né dans le comté de Cum- berland, fut admis au collège des avocats de Lincoins'-inn, comme fils du docteur Edmund-Lavr, é-' vêque de Carlis. Il se rendit en- suite dans les comtés du nord de l'Angleterre, et revint A Londres, une aiîaire d'assurances qu'il défendit avec le plus grand talent fixa sur lui l'attention générale^ et commença la réputation bril- lante dont il a joui comme avo- cat. Il parut quelque temps après dans la défense du gouverneur Hastîngs, et sa réputation ne fît

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qu'augmenter, par la manière dont il soutint cette cause Inipor- tinte et difllcile contre MU. Fox, Burke, Adams et Sheridan. Il fut nommé successivement procn* reur-général et juge-chef de la cour du banc du roi; enfin pair du royaume sous le titre de lord Eilenborougli.

ELLEVIOU (N.)» Tun des plus célèbres acteurs du théâtre df PO- péra-Com ique, est à Rennee^dé- parlement d'Illé-et-VIllainef' yen 1770. Son père, chirurgien distin- gué, lui Ût donner une bonne édu- cation,et se proposait d'en faire un praticien ; mais une yot;ation in- vincible pour la carrière du* théâ- tre ne permit pas au jeune fille- vion d'écouter les vires représen* talions de sa famille^ et, Contre le gré de ses parens , il débuta eo

1 790. A celle époque , le théâtre Favarl, qui succéda à la Comédie- Italienne, avait un rival dans le théâtre de Monsieur, établi au pa« lais des Tuileries, dan» la salle qu'avait occupée long-temps la Comédie-Française. Forcé de quit- ter cette salle, le théâtre rival en fit construire une dans4arue Fev* dcau, et s'y installa dès l'année

1791. A l'imitation du théâtre Fi" vart, il ne joua que Popéra-oomi- que. La concurrence nuisant aux intérêts des deux troupes, après «- voir réciprequement fermé et rou- vert, s'être ènlfevé leurs meilleurs artistes,ilsfinirentpar se réunir en

1 801 . Lors des débuts d'Elle? ion, Michu était l'acteur en faveur : une figure agréable, un. jeu mi" niéré et plus convenable aux be^ gers d'opéra qu'aux héros quil jouait, lui avaient obtenu la fa* teur des dames. Elleviou obtint à

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plus jaste titre la faveur du pu- blic. Doué de la figure la plus heureuse et de la taille la plus uvautageuse, il chantait avec beaucoup de goût et jouait avec beaucoup d'esprit. Les rôles de petit-maître sont ceux il ex- cellait particulièrement. Les suc- cès qu'il obtint ont fait donner son nom à ces sortes d'emplois. Ainsi on débute dans les Elle" tious on étudie, on joue les JE//e- viou, comme on débutait autre- fois dans les Clairval, autre ac- teur qu'ËlIeviou a fait oublier, et qui avait aussi donné son nom ti plusieurs rôles. Ëlleviou excellait cl tel point dans certains personna- ges,queson nom seul suâisaitpour attirer la foule, quand on Tannon- cait dans Le Prisonnier^ de Délia- maria; dans Adolphe et Clara, de Daleyrac; dans Maison à vendre, du même auteur; et il n'était pas moins bien placé dans les rôles les plus disparates, dans VIrato, dans les Rendez-vous bourgeois, dans Joseph, Ëlleviou était hom- me d'esprit. On lui attribue l'o- péra-comique de Délia et Verdi- kan, et celui de l* Auberge de Ba- gnères. Il est aussi homme de cœur. Quand les étrangers entrè- rent en France, en 181 5, il orga- nisa, pour la défense du canton qu'il habite, un corps franc qull commandait lui>môme. Retiré du théâtre depuis p1usieni|s annés, il vit dans la retraite, se consacrant entièrement aux travaux de Ta- griculture,pour laquelle il a beau- coup de goût.

ELLIOT (lord Gilbert), pair d'Angleterre, ancien ambassadeur à Copenhague, etc., fut envoyé en 1790 à Paris, il eut diverses

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conférences avec plusieurs mem*- bres de rassemblée nationale. A- près la conquête Tile de Corse par les Anglais, il en fut nommé vice-roi, et traita en 1796 avec In Toscane, pour Toccupation de l'île d'Elbe et de Porto-Ferrajo. Quelque temps après, les Corses ayant secoué le joug britannique, et s'étant réuQÎs à la France, lord Ëlliot fut arrêté i\ Bastia; mais sa détention ne dura pas long-temps, il retourna en Angleterre, et de- vint membre du parlement. Lord Elliot est l'un des plus dévoués partisans du ministère.

ELLIOT (Richard), néàKîngs- bridge, en Devoniihire. Entré de bonne heure au collège de Ben- net, à Cambridge , il i>'y livra à l'étude de la théologie, dans la- quelle il fit d'assez grands pro'^ grès. II remplit ensuite pendant quelque temps la place de chape- lain de l'hôpital de Saint-George; mais elle lui fut enlevée en 1759^ parce qu'il avait émis dans quel* ques-unsdeses discours, des pro- positions qui sentaient l'hérésie. Cette disgrâce, et peut-être ses dispositions naturelles, le portè- rent à ressusciter quelques-unes des doctrines d'Arius, qu'il pro- fessait encore publiquement vers la fin de 1789, époque de sa mort. Il n'a laissé que peu d'ouvrages, qui ne sont même aujourd'hui d'aucun intérêt.

ELLIS (Henri), géographe, naturaliste et minéralogiste, en Angleterre, entra fort jeune au service de la marine. Un grand nombre de voyages signalés par plusieurs découvertes intéressan- tes, lui donnèrent de la célébrité. Il fut, en 174^, de l'expédition

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qui rlirnlm un pnssii^;;'! nii Nord- Oii4!St par la hiiio (l'lliiiiM)ii. On lui ofîVit à rcltn époque le coin- inandeiiic.iit d*un navire, qu'il re- fusa, pan?e que la navi^aliuii 'les mers septentrionales lui é- tait entièrement inconnue. Néan- moins le comité * (iirerleiir de celte entreprise, ju<^eantde quelle utilité Kllis pouvait i^tre à l'expé- dition^ le nomma 'son ng<^nt9 et mit i\ sa disposition les moyen» d'observer tout ce qui aurait rap- port i\ Tart nautique, à la (^éo|;ru* pliic et \ riiistoiri! naturelle. J/ex- ])édi(ion se composait de deux pe- tits hrilimens, le. Dohhs^ comman- dé par le capitaine Moor« et la (yatifornic, parle capitaine Smith. Partis le s/) mai de Ciravesend, ils passèrent par les On^ades et se trouvèrent, le 27 juin, au milieu de lirumes tellement épaisses, qu'à peiAe ils pouvaient s'entre- voir, et diytin^ucr les monceaux de {>;Iaces flottans dont ils étaient entourés au 58" 5o* de latitude horéull". (le ne fut qu'après avoir couru les plus {çrands daiif^ers qu'ils découvrirent, le 8 juillet, les îles de la Ht^soliiiion, situées à l'entrée du détroit du Iludson. Lorsqu'ils fin-ent A la cAttf occi- dentale de la liaie, ils mirent un canot h la mer pour explorer les côteM. Kllis, (|ui était A la trte du détachement chargé de cette opé- ration, remarqua i\ l'ouest de l'î- le plusieurs ouvertures très-gran- des; mais la saison était trop a- vancée pour qu'il fût possible de pousser plus loin les découvertes, elles furent remises au printemps suivant. Ofi était alors au 19 août, et le froid était excessif; le fort ^elson se trouvant au sud

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de cette cAte, on prit le parti de s'y rendre, et d'y passer Thi- ver. Ce projet ne s'exécuta point: le gouverneur du fort accueillit si mal ses compatriotes» qu'ils se virent dans la nécessité de condui- re leurs bfltimensù cinq milles du fort d'Yorck,dans une anse de In ri- vière des llaycs, ils construisi- rentÀ la hâte une maison. Au sur- plus le printemps suivant n'offrit pas de chances plus favorables & l'entreprise. £lUs,nprès a voir fran- chi une cataracte, et gravi des ro- chers affreux, uc trouva point le passage que l'on cherchait. Cet homme que rien ne décourageait voulut faire une nouvelle tentative du c6té de la haie Rcpulse, mais les chers de l'expédition he le per- mirent pas. On sortit, le i5 aoAt 1747» <lu P<>rt de Douglas, et Ton rentra le 29 dans le détroit d'IIud- son. Revenu en Angleterre, après avoir essuyé la tempAte la plus violente, Ellis a publié en anglais la relation de son Voyage, sous ce titre : Voyage à la baie a* Iludson, fait par la galiote le Dobbs , et la Californie, en 174^ et ly^y^pour la découverte d'un passage au Nord- Ouest f avec une description exacte de la rate et un abrégé de l* histoire naturelle du pays^ Londres, 1 748, 'i vol. in -8* avec cartes et figu- res. Cet ouvrage a été traduit en français, en allemand et en hol- landais; la traduction française 9 publiée \ raris, en 1749» c^^ P^u exacte. Un anonyme a, dans une relation nouvelle, cherché vaine- ment a réfuter l'ouvrage .d'Ellis; celui-ci n'en fut pas moins, pour prix de ses services, nommé suc- cessivement gouverneur de la Mou velle -York et de la Géorgie.

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!, en 1760, de revenir en Eu- pour rétublir sa santé , il ma quelque temps dans le de la France 9 passa en Ita- arcourut ce pâys^ et se fixa >les, des voyageurs de sa lie virent, en 1808, s*qccu- toujours de recherches sur les objets qui ont rapport à igation. La société royale de res Tavait depuis long temps > au nombre de ses membres. LIS (Jean), poète anglais, t à Londres en 1698 , et ma- a, de très-bonne heure^ son pour les vers. Il parait néan- $ qu'il était assez indifférent 'éputatîon littéraire; car il

imprimer qu^un très-petit re de ses poésies, quoiqu'el- uissent de l'approbation des de goût. Ainsi Ton n'a

de lui que la Surprise, ou tilliomme devenu apothicaire^ ;s une traduction latine d'un

en prose, écrit origînaire- ep français, et une parodie tant ajoute à i' Enéide y par e, 1758. Ëllis était notaire, nommé quatre (ois maître compagnie , et membre du il commun. Il est mort en . à l'âge de 94 ans. Ses qua- norales , et surtout sa bien- ce envers les pauvres, lui it acquis beaucoup d'estime. )l)T (Cobneille-Théodore), ndais, exerça d'abord à Ams- n la profession d'avocat , aquelle il s'acquit une assez e réputation, et fut ensuite bailli du Texel. En 1795,

choisi pour siéger dans la 'appelde la province dcHol-

et occupa cette place jus-. 1 802, époque il fut élevé

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au gradede procureur-général près la haute cour de justice. M. Gras- veld ayant été nommée en i8o5, gouverneur des Indes orientales, Elout partit avec lui en qua- lité de commissaire-général; mais à peine furent-ils arrivés à New- York, qu'ils Y reçurent Tordre de leur rappel; et le roi Loois- Napoléon , de qui émanait cet or- dre, nomma M. Elout membre de son conseil - d*ètat 9 peu de temps après le retour de ce der- nier en Hollande. Après la révo- lution dei8i5 9 il fut aussi appelé dans le conseil-d'état de Guillau- me I*', et fut, deux ans après, nommé membre de la commis- sion chargée de former un projet de loi fondamentale pour le royau- me des Pays-Bas. Il a été nom- mé, en 1 81 5 , commissaire-géné- ral des Indes orientales. H. £- lout s*est constamment montré partisan des idées libérales, dans les diverses fonctions qu'il a été chargé de remplir. 11 est encore conseiller- d'état, et commandeur de Tordre du Lion-belgique.

ELPHINSTON, officier supé- rieur de la marine anglaise, a fait un grand nombre de campagnes dans lesquelles il a déployé beau- coup d'intelligence et de bravou- , re. Après avoir commandé, en 1795, le vaisseau le Robuste, de l'escadre de Tamiral Hood , il fut nommécontre-amiral, et com- manda en cette qualité, une di- vision au combat du 1" juin de Tannée suivante. Elevé ensuite au commandement d'une esca- dre , il ^'empara successivement du cap de Bonne- Espérance, de divers autres comptoirs que les Hollandais occupaient sur les cO-

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tes de i'Indc , et d*une flotte hol- hindaise, composée de 5 vais- seaux de li^ne, de 4 frégates 9 d*iJD sloop et d'un nuvîre de com- merce ri'rbement charg;é. 11 est revenu en Europe au commence- ment de 1797* et n*a point été employé pendant les guerres en- tre la France et TAngleterre, sous le gouvernement de Napuléon.

ELPHINSTON (Jacqies), grammairien anglais « naquit à l^ldimbourgen 17111 9 et fit ses é- tudes à Tuniversilé de la même ville. Il parcourut ensuite le con- tinent , et s'arrêta long-temps ùl Paris, il étudia la langue fran- çaise, qu'il parvint, dit-on, à é- crire avec la plus grande élégan- ce. De retour en tlcosse, il re- prit les fonctions d'instituteur , qu'il avait déj;!^ remplies à Tâge de dix-sept ans, auprès de lord Blantjre, et jl devint, en 1750, l'ami du célèbre docteur John- son. Cette liaison est générale- ment attribuée au xële avec lequel Elphinston répandit le Rambler dans son pays « et à la nouvelle é- dition de cet ouvrage périodique, qu'il fit paraître à peu près dans le même temps. Il se retira en- suite en Angleterre , et établit u- ne école à Kensington. Il consa- crait la plus grande partie de son temps ù Tétude, et Ton a de lui plusieurs ouvrages qui décèlent du talent comme écrivain, mais qui sont généralement gâtés par un trop grand nombre d'inver- sions. Il mouruf à Hammers- mith, le 8 octobre 1809, à l'âge de 89 ans. Ses principaux ou- vrages sont : 1" une traduction en vers du poëme de la Religion, de Louis Racine ; travail qui

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obtint le suffrage d*Toang et de Richardson ; a* une jÊnafya des langues française ai anglaise ^ i755« 2 vol. in-ia; 3* un poëme sur VEducatianyiyGl5\ ^* Recueil de poèmes tirés des meilleurs auieurs, adaptés d tous les âges , mais psf' ticutièrement destinés à former 1$ goût de la jeunesse ^ 1 yol. .in-8*, 1 763. 5** Principes raisonnes de le langue anglaise , ou la Grammaire anglaise réduite à t analogie^ 17649 a vol. in -12. Le but de l'auteur 9 dans cet ouvrage 9 était de chao- gcr le système de l'orthographe, en la rendant absolument confor me à la prononciation. 6* Prinà- pes raisonnes de la langue anglai- se à f usage des écoles y 1 765. 7* f^ert anglais, français et latins^ 17^7» in-fol. 8* Epigramme de Moriiatf avec un commentaire 9 1782 , in- 4**. Il donna de plus grands dére- loppemens à son système d'ortho- graphe^» dans un ouvrage qui pa- rut en 1786, sous le titre de Pro- priété ascertained in her pictareg or english speech and spelling re- dit ced mut ual guides ^ a vol. in-4** Un autre titre non moins ridicule que le précédent, est celui qai fut mis , en 1 794 9 à la tête la cor- respondance d'Elphinston, qui fut alors imprimée en 8 volumes; il était ainsi conçu : Fiftj years cot' respondence, english fretkch and Ut' tin 9 in prose , and verse , heiweh geniussed ofboath seases and Jamst Eiphinston , ce qui signifie 9 à peo près^ Correspondance de cinquaats années, en anglais, en français ei en latin , en prose et en verg, enilre des littérateurs des deux sexes ei Jacques Eiphinston, avec uo por- trait de l'auteur et un autre dt Martial. Eiphinston a aussi pu-

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liliéf Dn i7o4 f une traduction en tot'i anglait« avec le texte en re* garil« lien poèieimorolUteâlutins, comme Hén(*qiie« Celon, ttto.

ELSNKR (N. D*), géiiérnl prut- •icn« naquit rer» i754« ot mourut ù Opeln, danii la llaute^Silénie, nii moi» d*auût iHou. Il comman- diiiten I79'| une diviftion de l'ur* mue pruHsienne contre let» Polo- naii. Les (i et i4 juin de cette iiil^me année, ouxiifTiiires deHpor- towu et du MIchalowinu, il rem- porto dert iivantagOH Kur in cavale- rie polonoliie, qui lui fiiciiitèrtmt Usii moyen» de «e rendre maître de («rocuvie, od il entra le i5. Il ob- tint «n récompenHc la décoration de l'Aigle-rouge, et l'autorluation du roi de I*ru»Me de porter pour ar- moirie» celte» de lu ville conquise.

KMKUIAU (MAmiOR JuLiRn), lit* i\ Oarli/iix, en Dretâgne, ver» 1769. l)4*Atiné pqr na fumiile au génie inilitnlrc, il préféra le »er- \if!e de inor'el il partit comme volontaire dan» lu marine, peu de temp» avant la guerre d*Améri- que. Lor» de la campagne de 1778, èpoqiiM Â laquelle il n^avait qtie it5 an», il prit part i\ douxe eombutff ou siège», et ru^ut trois blessure». Le comte d*Kstaing le distingua à la prise de la (i renade, et ou siège do Savanah , 01^ Il fut grièvement blessé, en sVdunçant ie premier duns la tranchée. Le grade de lieutenant de frégate fut le prix du IMntrépidité de M. Kmeriau , qui n*étalt alors âgé que de 1 7 an»; le gouvernement a- méricttin le récompf n»(a, <ie son cOté, par Tordre de (ilneinnalus. Lieutenant de voinscau, en 1791, il fut mU Â la t/^te d*une expédi- tion, dont le but était de condul-

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re à la Nourelle «Angleterre ot de ramener en France le grand nom- bre de bAtimens qui se trouvaient au (îap, mission qu*ll remplit a- vec succès; devenu capitaine de \aisseau, et bientôt oprès chef de division, il flt la campagne d*É« gypte, d*ubord comme chef de Û" le do Tarméo, ensuite comme commandant de la première divi- vision de Tavant-garde. Ce fut lui qui, sur le vaisseau hSpartla'» tê, entra le premier à Malte. A A- bouklr, il combattit â la fol» contre 4 vaisseaux anglais, sur Tun desquels se trouvait Nelson, et désempara le vaisseau amiral. Le grade de contre- amiral fut la récompense de la valeur quMI a- rait déployée dans ce combat et des blessures qu*il y avait reçues. BlentAt après, il fut fait préfet maritime à Toulon, et enfln chef militaire de ce port. En l*an a, il s*eml)arqua pour Saint-Domin- gue, dans la vue de rétablir les communicotion» sur le sud de cet- te tie : son entreprise réussit, et In ville du l'ort -au -Prince, dont Dcssnlines était mit le point de se rendre maître, lui dut son solut. A son retour dans sa patrie, Tal- le droite de la flottille lui fut con- fiée. Il administra le port de Tou- lon* depuis i8ou|usqu*en iHii,en qualité de préfet maritime, et dans etf» importantes fonctions, il se montra toujours aussi probe qu*é« claire. Fendant son odminlstru* tion , il s*occupa avec zèle de la construction de nouveaux bAti- mens de guerre, et bientôt il eut fait confectionner i5 vais- seaux et 10 frégates : on lui donna le commandement de cet- te escadre, et pendant le» troi&

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années qu'il la commanda^ tout ce qu'il entreprit fut à l'avantage du pa?iilon français; il réussit même a assurer une libre navi- gation aux bûtimens de commer- ce. Elevé au grade de vice-ami- ral, M. Emeriau fut chargé de de l'inspection-générale des côtes de la LiguriC) le y avril, 18 13. Mais les événemens qui devaient changer la face de l'Europe ap- prochaient : la France attaquée de toutes parts 9 et trahie par quel- ques-uns de ses généraux, devait bientôt devenir la proie de l'en- nemi : l'on doit cette justice à M. Emeriau, qu'il resta toujours fidèle au pavillon national. Une flotte anglaise, ayant à bord 22,000 soldats, le tenait étroite- ment bloqué: néanmoins, il par- vint à mettre la rade et tout le littoral de Toulon en état de fai- re une longue résistance ; l'enne- mi rebuté abandonna son entre- prise, et l'un des plus précieux dépôts de la marine française fut coni'ervé à la France. Après le ré- tablissement de la famille royale, il arbora le pavillon blanc, con- clut un armistice avec lord Ex- mouth, et l'on dut au zèle de M. Emeriau la liberté de 4^000 Fran- çais, prisonniers depuis trois ans dans la Calabre. Le 9 juin , le roi le créa chevalier de Saint- Louis, et le 24 août de la même année, grand-cordon de la Icgion- d'honneur. Pendant los centjours^ il fut appelé à la chambre des pairs nommée par Napoléon. Quoiqu'il n'eût assisté ù aticune des séan- ces de cette chambre, non-seule- ment il ne fut point admis ù sié- gei* à la chambre établie pur la roi, îii.'iis cncorr, depuis le mois

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de juillet 1816, il ne compte plat au nombre des vice - amiraux en activité.

EMERIG-DAVID (Tovssiin- Bbrha&d) , membre de rinstitot, chevalier de la léffioo-d*honneur, ancien membre du cofps-législa- tif , est à Aix en Provence, le 20 avril 1755. Il suivit à Paris let conférences des jeunes avocats, parcourut ensuite une partie de l'Italie comme amateur des arts, et revint dans sa ville natale, il exerçait la profession , d'avocat lorsqu'il fut pourvu, en 1787, do brevet d'imprimeur du roi, com- me devant succéder à son oncle, Antoine David^ auteur de divers ou vrages sur l'agriculture, et mort quelque temps auparavant. Bl. E- meric fut nommé maire de la vil- le d'Aix en 1791 9 et se démit de ses fonctions dix mois après. £0 1793, il fut frappé de deux man- dats d^arrêt, parce que sans doute ses opinions n'étaient point en harmonie avec celles d'alors, car les motifs de cette mesure sont restés inconnus. En 1809, ^' ^^*'^ déjà publié quelques produclioDS littéraires, lorsqu'il fut élu mem- bre du corps-législatif. Il se fitpea remarquer dans cette assemblée, après la première restauration, en i8t4- Le 22 septembre de la mê- me année, il ût plusieurs rapports sur diverses demandes relatives à des objets de commerce. Il s'é- leva le 4 octobre contre l'effet ré- troactif du projet sur l'importa- tion des fers, et, dans la séance du 5 novembre, il démontra avec énergie Tillégalité de l'innpôt sur les boissons , en rappelant la parole donnée, par le roi, de supprimer la régie. U prononça.

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clans le cours du. même mois, uu discours sur les douanes, discuta quelques propositions du tarifa et entra dans i\vs détails techniques et historiques sur l'emploi et To- rigiiie de di?erses productions commerciales. Le 5 décembre, il demanda que le gouyernement fût invité à présenter uu projet do loi tendant à modifier Tart. i65 du code civil, relatif aux prohi- bitions de mariage entre Tooclc et la nièce , le beau-frèro et la belle-sœur, la tante et le neveu. Le môme jour, il parla eo-faveur du rétablissement de la flranchise> du port de Marseille. M. Ëmeric- David a inséré divers mémoires et discourut dans le Musée fran-- fais de Laurent et Robillard. Il a publié : i'' Recherches sur la répar- tition des contributions foncière et viobiliire^ faite au conseil général fie ta commune d'Àix, le i a novem- bre 1791, Aix, in-4"> brochure de 59 pages; a* Musée olympique de l* école vivante des beaux-arts, Pa- ris, in-8", brochure de 59 pages; 5* Recherches sur l'art statuaire, considéré chez les anciens et les mo- dernes, Paris, i8o5, in-8", ouvra- ge qui a remporté le prix à Tins- titut en Tan 9. M. J.-B. Giraud, sculpteur, a prétendu avoir par- ticipé ^ cet ouvrage, ce qui a fait naître entre lui et M. Émeric une dispute dans laquelle la modéra- tion prit pou de part. M. Émeric- David fut nommé, le 11 avril i8iG, membre de Tinstilut royal de France, classe de Tacadéinie des inscriptions et bcllcs-lellrcs. Il s'est rt'tirt' de la scène politique depuis lu di>solutiun du corps dont il faisait partie.

l'JMLKY ^ JACQVES-ANDRé), su-

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périeur-général de la congréga- tion de Saint-Sulpice, était fils du lieutenant - ffénéral - criminel de Gex ( sous l^mpire français, département du Léman ) , et na- quit dans cette ville le a6 août 173a. Il commença ses étude» chez les jésuites de Mficon , et Tint les terminer, yers 1750, ù la petite communauté de Saint-Sul- pice à Paris. Ordonné prêtre en 1 756» chargé de professer le dog- me au séminaire d*Orléans en 1759, et, peu de tempjk après, d'enseigner la morale au sémi- oaîre de Lyon, il se fit recevoir docteur en théologie à l'univer- sité de Valence en 1764; fut nom- mé supérieur du séminaire et grand-vicaire d*Angcrs en 1776, et supérieur-général de la congré- gation de Saint-Sulpioe en 1782, par suite de la démission de Tabbé Le Gallic, huitième supérieur-gé- néral. 11 était alors d'usage do pourvoir d*une abbaye les supé- rieurs-généraux des séminaires. L'abbé Émery reçut, en 1784, celle de Bois-Groland, dépendan- te du diocèse de Luçon, plus ho- norable que lucrative, et, sous ce rapport, convenant davantage \ son désintéressement. Dévoué ù l'ordre auquel il appartenait , il conçut de vives inquiétudes aux approches de la révolution , et n'en fut que plus zélé pour soute- nir les intérêts qui lui étaient confiés. 11 établit un séminaire à Baltimore, nouvellement érigée en évôché, et mit à la tête de cet établissement des hommes dont il connaissait la capacitéet le zèle, e| qui appartenaient tous à la con- grégation-générale de Paris. La révolution fit fermer tous les se-*

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mionires de France ; l*abbé Ëine- rj, connu par son opposition aux nouvelles lois sur le clergé , fut arrêté et enfermé^ (Fabord ù Sain- te-Pélagie, et ensuite ù la Con* ciergerie, qui était le premier de- gré de récbafaud. son minis- tère fnttoutévangélique^ et d*an- tant plus utile qu'il inspirait aux victimes prêtes ù être sacrifiées « le courage et la résignation qui rendent Tinjusticc moins borri- ble, et les apprêts du supplice moins décbirans. Le terrible pré- sident du tribunal révolutionnai- re, Fouquier-Tinville, n'ignorait pas les pieuses fonctions que rem- plissait Tubbé Émerj. il hésitait à le sacrifier, « parce que, disait- » iidans son langage trivial et san- «guinaire, eu petit prêtre empê- » cbait les autres de crier. 4 On rap- porte que les évêqucs constitu- tionnels Lamourette et Fauchet, également proscrits, déposèrent dans le sein de Tabbé Emcry l'ex- pression de leurs regrets et de leur repentir. Après la révolution dn 9 thermidor an 2 ( 'ly juillet 1794)» râbbé Émery recouvra la liberté , et devint bientôt l'un des administrateurs du diocèse de Pa- ris, dont l'avait nommé grand- vicaire M. de Juigné, alors en exil. L'abbé Émery déploya, dans l'exercice de ses fonctions, une grande connaissance de l'admi- nistration, et le caractère le plus honorable. « On lui a reproché, «assurent les auteurs orthodoxes «de deux biographies ( sans oser «cependant l'en blâmer eux-mê- wmes), d'avoir poussé trop loin « la condescendance et la modé- » ration. 4 Félicitons-le plutôt d'a- voir encouru ce reproche , dont

Tobjet fait aotanl l'éloge de loi cœur que de ses seotimeDS reli- gieux. Ils sont malheureusement trop rares les hommes qui , exer« çant un ministère tout de chaiîté» tout d'amour de la concorde » M montrent véritablement animés de l'esprit de leur état , et disent, en calmant les passions 9 en a- paisant les haines et les inimitiés terribles, surtout après les Ion- guesdissensions politiques : «Que » la paix du Seigneur soit toujours «avec vous. » La condescendance et la tolérance de l'abbé timery n'avaient toutefois rien de sur- humain. Il était trop pénétré des devoirs imposés à ceux qui se con- sacrent au ministère des autels, pour ne pas saisir toutes les occa- sions de veiller aux intérêts de i'Éi^ glise. Forcépar la révolution dui8 fructidor an 5( 4 septembre 1 797 de se condamner momentaoé- ment à la retraite 9 il sut encofe par ses écrits ne pas la reiMire stérile. L'établissement du ((ou- vernemeni consulaire permit & •l'abbé Ëmery de concevoir des espérances qui se changèrent en réalité, du moment que le pie^ mier citoyen de l'état 9 commeir* çant par le consulat. à vie» ciiofut le projet de relever et d'occuper le trône naguère renversé. Avec le trône devait être rétabK l'an- tcl : leur alliance date de loin. Après le rétablissement solen- nel du culte en France, par suite du concordat de 1801» Pan- née suivante, le gouvernement offrit,assure-t-on , A l'abbé Ém» ry, l'évêché d'Arras. Il le refusa. Il y avait dans cette conduite ab- négation de tout intérêt person- nel. Ce n'était point Péclal qu'il

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cherchait. Dans un éYêché, ses services eussent été de peu d'im-- porlance. £n restant obscur, H arrivait plus sûrement à son but, le rétablissement de son séminai- re; il le sollicita'; il l'obtint; et aussitôt , de ses propres deniers , il acheta une maison à Issy près Paris 9 et y réunit un certain nom- bre de jeunes gens , dont il con- nabsait bien les dispositions. Dès ce momentl'éducation ecclésiasti- que fut rétablie sur ses ancien- ues bases; ce pas était le plus im- portant et le plus diflicile à faire. Un simple prêtre lefit,et le temps a prouvé combien Fabbé Émery avait été judicieux. De si grands services sont au -dessus des ré- compenses vulgaires. Le cardinal de fielloy , bon appréciateur des hommes et des choses, nomm*i Tabbé Émery l'un de ses grands- vicaires; le cardinal Fesch lui fit obtenir une place de conseiller djins Tuniversité. L*abbé Émery fit partie de diverses commissions chargées de prononcer sur des questions relatives aux affaires ecclésiastiques. La liberté , et ce genre de fermeté qu'on nomme quelquefois entêtement, avec les* quels il émit et soutint ses opi- nions, furent poussées si loin, au commencement de 1810, qu'il reçut Tordre de quitter son sémi- naire.Nommé membre d'une nou- velle commision , il ne se montra pas plus 'disposé à céder aux upinious qu'il ne partageait pas, «t il fut, ainsi que les autres mem- bres de cette commission, mandé aux Tuileries. L'empereur avait beaucoup de bienveillance pour l'ubbé Émery; il le laissait libre- ment dire toute sa pensée, et il

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ne s'offensait pas même des cho- ses les plus hardies. L'abbé Éme- ry profita volontiers de la liberté accordée à son âge et à son minis- tère. Il parla vivement en faveur du pape, « et osa même, disent » les biographes que nous avons «déjà cités, réclamer en faveur » de la souveraineté temporelledes n papes. Ses raisons en imposèrent

au perturbateur de l'Eglise....» 11 méritait bien en effet cette dé- nomination flétrissante, celui qui avait rétabli la religion en France ! L'abbé £mery mourut le 28 avril 1 8 1 i , et non 1817, comme le pré-, tendent par erreur les auteurs d'u-: ne biographie étrangère. Il fut en- terré dans sa maison d'Issy, les. séminaristes eux-mêmes voulu- rent porter son corps. La recon- naissance, dans quelques occa- sions , est à la fois un besoin et un devoir. Voici les principaux ouvrages de l'abbé Ëmery. i* £«- prit de Léibnitz, Lyon, 177a, a vol. in-ia^ réimprimé en ]8o5, a vol. in^S**, sous le titre de Pen- sées de LéibnUz, sur la religionella morale; ^''Christianisme de Bacon, an 7(1799), 2 vol. in-ia;3*P«n- sées de Descartes, Paris, 1811, vol. in- 8®. Ces trois ouvrages, et ceux qu'il avait le projet de pu- blier sur Euler et Newton, de- vaient prouver, « que les plus » grands philosophes se faisaient

gloirede pratiquer et de professer «sincèrement la religion. » Cette pensée est louable,et un jour appli- quée à Voltaire et à Rousseau^ qui étaient aussi de grands philoso- phes,elle aurait rétabli en leur fa- veur l'opinion du clergé qui a elle- même tant d'influence sur la nô- tre. 4' Esprit de Sainte-Thérèse^

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I^yon, >775y deuxième édition, 1779, in-8'; b* Conduite de Ce gli^ se dans la réception des ministres de la religion qui reviennent du 9chisme et de l* hérésie, 17979 nou- velle édition, 1801 ; G* Il a donné une nouvelle édition de laDéfen- jfc de la rené lotion contre les objec^ tions des esprits forts, par M . £u- ler, suivie de pensées de cet au- teur sur lu religion, imprimées dims lu dernière édition de ses lettres à une princesse d'Allema- gne , Paris, 1 Ho5, in-8" ; 7" et une édition des Nouveaux Opuscules de Fleurj, vol. in-iu, 1807. Les additions qu'il fit ensuite i\ cet ouvrage motivèrent les déjagré- mens qu'il éprouva, et dont nous avons déjà parlé ; 8" cniin il a pu- blié les Lettns à un vréque, sur divers points de morale et de disci- pline, par M. de Poinpignan, vol. 10-8", Paris, 1803. Il a iuiirni un grand nombril d'articles aux An- jiales philosophiques,

EMKIVY (Jean Amoine Xa- vier), jurisconsulte, Tiaquit-à Boaucaire, département du Gard, vers i75(i. Conseiller ù la CQur des aides tle Montpellier, lorsque la révolution éclata, il en blâma les principes, et se lia avec tous ceux qui partageaient ses opi- nions. Dénoncé comme contre- révolutionnaire, il tut incarcéré à Nîmes, et mourut avant d'être mis en jugement, le 3o juillet 1 7<)4* Il avait publié : 1 " Traite des successions, ohlii^ations, et autres matières contenues dans le troisié^ me et le quatrième lirre des institutes de Justinien; cet ouvrage publié en 1787, in-8% et l'auteur fait preuve de connaissances en ma- li( r»: d** jurisprudence, e.*l cnri-

chi d'un grand nombre d'arrHt récêns du parUment de Touioiue. Il avait aussi composé un TraUé des testamens , que ?a réroIatioD ne lui a pas permis de faire im- primer.

ËMEftY (J. M. J.), fm élu en 1791 par le département du NonI, député ù rassembléelégislalive,et s'y fit remarquer par un grand nombre de motions contre les lois prohibitives en matière de commerce. Le 21 avril 1792,1! sacriâa son traitement comme dé* pu pendant tout le temps de la guerre parce que, dîsait-ilf » c'est aux représentans de la na- ution qu'il appartient de donner » l'exemple du patriotisme. » N. de La Fayette ayant été calomnié par Chabot 5 M. Emecy prit sa défense; le 4 juin de la même an- née, et trois mois après, il fit ré- voquer le décret qui ordonnait le rappel des commissaires à l'ar- mée du Nord, et demanda le len- demain qu'on mit à la disposition du ministre de l'intérieur un fonds de la millions pour Tenir au secours de plusieurs départemens qui manqu aient de grams. Arrêiè n 179a , il n'échappa & la mort ue parce qu'il était en proie à une violente maladie; et ayant été nommé maire de Donkerque en juin 1 796, il sauva la vie & Xtai* rike, qui avait été un de ses per- sécuteurs en 1793, et qui se trou- vait alors sur le point a'fitre mas- sacré par ceux qu'il avait pour* suivis. Après révolution du 18 brumaire, il redevin t encore miai- re de Dunkcrque, fut nommé conseiller de commerce près le ministère de l'intérieur, et passa en i8o5 au corps-léglstatif, il

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resta jusqu*eni8i4- Il est aujour- d'hui commandant de la garde nationale de Dutikerque.

£MM£RY (Jean-LovisClaijde, COMTE DE Grozyeulx), pair de France, etc., est le 26 avril 1752. Il exerçait à Metz la pro- fession d'avocat, en 1789, lors- qu'il l'ut députe par le tiers-ôtut de cette ville aux états-généraux, il adopta les nouveaux princi- pes, mais avec modération. Il de- manda, en janvier 1790, une loi pour la liberté de la presse, et fit décréter, après la prestation du serment civique par Louis XVI, qu'aucun député ne serait doré- navant admis sans avoir prê{é le même serment. Il fit en juillet, au nom du comité militaire, uu rapport sur l'organisation de l'ar- mée, et accusa quelques jours a- près le tardinul de Ilohan et les princes allemands d'entretenir des troubles en Alsace. M. £mme- ry fit ensuite, à l'instigation de AJ. de Bouille, avec«qui il entre- tenait une correspondance , un rapport sur l'insurrection qui a- vait éclaté dans la garnison de ïfanci; et quelque temps après, (le 24 juillet 1791), ayant été nom- mé depuis peu président de l'as- semblée, il vota i'arrebtatioQ du même marquis de Bouille, dont il avait bien des fois vanté le pa- triotisme. Il s'opposa aussi dans la même séance à la destruction de l'hôtel des Invalides , après avoir contribué aux mesures de sûreté qui furent prises lors du voyage de Varennes en juin 1791. Il fil rendre ensuite divers décrets . hur le régime militaire, les tri- bunaux et les colonies. La session terminée, il passa au tribunal de

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cassation 5 et le 10 mai i79a> il rendit compte à l'assemblée lé- gislative des travaux de ce tri- bunal. Il, se retira ensuite de la scène politique, et vécut dans u- ue obscurité complète, jusqu'en 1797» on le nomma député du département de la Seine au conseil des cinq-cents, dont il fut élu secrétaire, le 19 juillet. Les principes qu^l y professa furent toujours très-modérés. 11 passa , dans le mois d'août de la même année,àla commission des inspec- teurs, où il resta jusqu'à la révo- lution du 18 fructidor, qui ne l'atteignit pointpersonnellement; mais par suite de la mesure gé« nérale, son élection fut*déclai>ée nulle. Il entra au conseil-d'état, section judiciaire, après la jour- née du 18 brumaire an 8 (9 no- vembre 1799) et futchargé^ l'an- née suivante, d'examiner les piè- ces de la correspondance saisie chez IIyde,accusé d'être agent de TAngletcrre.' Il passa au sénat- conservateur en aôuti 8o5 et s'y fit peu remarquer.lVl.£mmei(y adon* $on adhésion aux actes qui ont renversé le gouvernement impé- rial, et cette circonstance a pro- bablement influé sur son éléva- tion ÙL la dignité de pair, qui a eu lieu deux mois après.

£M1V1ËT (Robert), à Cork en Irlande, fit d'excellentes étu- des et se destinait à la carrière du barreau ; mais la révolution fran- çaise développant dans son cœur généreux les germes de la liberté, il embrassa avec aideur le parti populaire qui ne tarda pas à s'or- ^niser dans son pays. Devenu l'un des chefs des irlandais-unis, et membre du directoire secret

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tes de rindc , et d*une flotte hol- landaise, composée de 5 vais- seaux de lig:ne , de 4 frégates 9 d'un slôopet d*un navire de com- merce ri>:bcment chargé. Il est revenu en Europe au commence- ment de 1797, et n'a point été employé pendant les guerres en- tre la France vl l'Angleterre, sous le gouvernement de Napoléon.

ELPHINSTON (Jacques), grammairien anglais « naquit à Edimbourg en 1721 , et fit ses é- tudes  l'université de la même ville. Il parcourut ensuite le con- tinent , et s'arrêta long-temps à Paris, il étudia la langue fran- çaise, qu'il parvint, dit-on , à é- crire a?ec la plus grande élégan- ce. De retour en Ecosse, il re- prit les fonctions d'instituteur, qu'il avait déjà remplies ù l'âge de dix-sept ans, auprès de lord Blantjrc, et il devint, en 17^0, l'ami du célèbre docteur John- son. Cette liaison est générale- ment attribuée au zèle avec lequel Elphinston répandit le Rambler dans son pays , et à la nouvelle é- dition de cet ouvrage périodique, qu'il fit paraître ù peu près dans le même temps. Il se retira en- suite en Angleterre , et établit u- ne école à Kensington. Il consa- crait la plus grande partie de son temps à l'étude, et Ton a de lu-i plusieurs ouvrages qui décèlent du talent comme écrivain, mais qui sont généralement gâtés par un trop grand nombre d'inver- sions. Il mouruf à Hammers- mith, le 8 octobre 1809, à l'âge de 89 ans. Ses principaux ou- vrages sont : 1" une traduction en vers du poëme de la Religion, de Louis Racine ; travail qui

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obtint le suffra^ d*Toaiig et le Richardson : 2* * une Ânéj» des langues française et ong/fiM) 1755, 2 vol. în-ia; 3* un poëme sur VEducatiany 1 763; /fRecueilét poèmes tirés des meilleurs auieuf h adaptés à tous les âges , mais pst- ticuUèrement destinés à former k goût de la jeunesse 9 1 Tol. ia-S*, 1 763. 5* Principes raisonmés âê U langue anglaise , ou la Grrnnnuun anglaise réduite à tanulogie^ 1^4* a vol. in -13. Le but de l'auteur, dans cet ouvrage, était de cbiD- ger le système de l'orthographe, en la rendant absolument confor me à la prononciation. 6* Princi- pes raisonnes de la langue anglsi- se à l'usage des écoles, 1 765. 7* Fers anglais, français et latins^ 17^7» in-fol. 8* Epigramme de Morliâl, avec un commentaire , 1 789 , in- 4^ Il donna de plus grands dé?e- loppemens à son système d'ortho- graphe, dans un ouvrage qui pa- rut en 1786, sous le titre de Pro- priété ascertained in her piciwre, or english speech and spelling re- dit ced mut ual guides, a vol. io-4** Un autre titre non moins ridicule que le précédent, est celui qai fut mis, en 1794$ ù la tête la cor* respondanced'ElphiostOD,qaî fut alors imprimée en 8 Tolumes ; il était ainsi conçu : Fifty yewrs cor* respondence, english fretkeh emd Uh tin, in prose, and verse, betwen geniussed ofboaih sexes and James Elphinston , ce qui signffle , à peu près^ Correspondance de cinquante années, en anglais, en français^ en latin , en prose et en vert , entre des littérateurs des deux sexes et Jacques Elphinston, avec un por- trait de l'auteur et un autre de Martial. Elphinston a aussi pa«

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in 17949 une traduction en aglais^ avec le texte en re« les poètes moralistes latinS) e Sénèque, Galon, etc. iNER (N. d'), général prus- laquitvers 1734* et mourut In, dans la Haute-Silésie, is d'août 180X II comman- I 179) une division de Tar- russienne contre le» Polo- Les 6 et 14 juin de cette année, aux affaires de Spor- ît de Michalowina, il rem- des avantages sur la cavale- lonaise, qui lui facilitèrent yens de se rendre maître de vie, il entra le i5. Il ob- 1 récompense la décoration igle-rouge, et l'autorisation de Prusse de porter pour ar- is celles de la villeconquise. ËRIAU (Maurice Julien), Carhaix, en Bretagne, vers Destiné par sa famille au militaire, il préféra le sér- ie mer' et il partit comme taire dans la marine, peu de

avant la guerre d'Améri- .ors de la campagne de 1778, e à laquelle il n'avait que us, il prit part à douze iit9 ou sièges, et re^;ut trois ires. Le comte d'Estaing le gua ù la prise de la Grenade, siège de Savanah , 11 fut iment blessé, en s'élançaut mier dans la tranchée. Le

de lieutenant de frégate prix de Tintrépidité de M. iau , qui n*était alors âgé 3 17 ans; le gouvernement a- ain le récompensa, de son par l'ordre de Gincinnatus. înant de vaisseau, en 1791, mis à la tête d'une expédi- lont le but était de conduis

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re à la Nourelle -Angleterre et de ramener en Franoe le grand nom- bre de bâtimens qui se trouvaient au Gap, mission qu'il remplit a- Tec succès; devenu capitatne de l^aisseau, et bientôt après chef de division, il fit la campagne d'E- gypte, d'abord comme chef de fi- le do Tarmée, ensuite comme commandant de la première divi- visiou de l'avant -garde. Ge fut lui qui, sur le vaisseau le »S^/9ar^<a-^ tôy entra le premier à Malte. A A- boukir , il combattit à la foitf contre 4 vaisseaux anglais, sur Tun desquels se trouvait Nelson^ et désempara le vaisseau amiral. Le grade de contre -amiral fut la récompense de la valeur qu'il a- valt déployée dans ce combat et des blessures qu'il y avait reçues. Bientôt après, il fut fait préfet maritime à Toulon, et enûn chef militaire de ce port. En Tan a, il s'embarqua pour Saint-Domin- gue, dans la vue de rétablir les communications sur le sud de cet- te île : son entreprise réussit, et la ville du Port-au-Prince, dont Dessalines était 9ur le point de se rendre maître, lui dut son salut. A son retour dans sa patrie, l'ai- le droite de la flottille lui fut con^ ùée» Il administra le port de Tou- lon, depuis 1 802 jusqu'en 18 1 1 ,en^ qualité de préfet maritime, et dans ces importantes fonctions, il se montra toujours aussi probe qu'é- clairé. Pendant son administra- tion, il s'occupa avec zèle de la construction de nouveaux bâti- mens de guerre, et bientôt il eut fait confectionner i5 vais-< seaux et 10 frégates : on lui donna le commandement de cet- te escadre, et pendant les treia

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années qu*îl la commanda, tout ce qu'il entreprit fut ù l'avantage du pavillon français; il réussit même a assurer une libre navi- gation aux bâtimens de commer- ce. Elevé au grade de vice-ami- ral, M. Emeriau fut chargé de de Tinspection-générale des côles de la Ligurie, le 7 avril , 18 13. Mais les événemens qui devaient changer la face de TEurope ap- prochaient : la France attaquée de toutes parts 9 et trahie par quel- ques-uns de ses généraux, devait bientôt devenir la proie de l'en- nemi : Ton doit cette justice à M. Emeriau 9 qu'il resta toujours fidèle au pavillon national. Une flotte anglaise, ayant à bord 22,000 soldats, le tenait étroite- ment bloqué: néanmoins, il par- vint ù mettre la rade et tout le littoral de Toulon en état de fai- re une longue résistance ; l'enne- mi rebuté abandonna son entre- prise, et l'un des plus précieux dépôts de la marine française fut conservé à la France. Après le ré- tablissement de la famille royale, il arbora le pavillon blanc, con- clut un armistice avec lord Ex- mouth, et l'on dut au zèle de M. Emeriau la liberté de 49O00 Fran- çais, prisonniers depuis trois ans dans la Calabre. Le 9 juin , le roi le créa chevalier de Saint- Louis, et le a4 ^^^^ ^^ '^ même année, grand-cordon de la légion- d'honneur. Pendant les cent joiirsy il fut appelé à la chambre des pairs nommée par Napoléon. Quoiqu'il n'eût assisté à alicune dos séan- ces de cette chambre, non-seule- ment il ne fut point admis ù sié- ger à la chambre établie par le roi, mais cncorr, depuis le mois

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de juillet 1816, il ne compte plus au nombre des vice - amiraux en activité.

EBIEBIG-DAYID (Toussaiht- Bbrna&d), membre de Tinstitut, chevalier de la légion-d^honDeur, ancien membre du cofps-législa- tif , est à Aix en Provence, le 20 avril 1755. 11 suivit à Paris les conférences des jeunes avocats, parcourut ensuite une partie de ritalie comme amateur des arts, et revint dans sa ville natale, il exerçait la profession , d*avocat lorsqu'il fut pourvu, en 1787, du brevet d'imprimeur du roi» com- me devant succéder à son oncle, Antoine David, auteur de divers ouvrages sur l'agricalture, et mort quelque temps auparavant. M. E- meric fut nommé maire de la vil- le d'Aix en 17919 et se démit de ses fonctions dix mois après. En 1793, il fut frappé de deux man- dats d^arrêt, parce que sans doute ses opinions n'étaient point en harmonie avec celles d'alors, car les motifs de cette mesure sont restés inconnus. En i8og, il avait déjà publié quelques productions littéraires, lorsqu'il fut élu mem- bre du corps-législatif. Il se fitpeu remarquer dans cette assemblée, après la première restauration, en 18 14- Le 22 septembre de la mê- me année, ilûtplusieurs rapports sur diverses demandes relatives à des objets de commerce. Il s'é- leva le 4 octobre contre reffet ré- troactif du projet sur l'importa- tion des fers, et, dans la séance du 5 novembre, il démontra avec énergie l'illégalité de l'impôt sur les boissons , en rappelant la parole donnée, par le roi, de supprimer la régie. U prononça,

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dans le cours du. môme mois, un discours sur les douanes, discuta quelques propositions du tarifa et entra dans dos détails techniques et historiques sur l'emploi et To- rigiiie de di?erses productions commerciales. Le 5 décembre, il demanda que le gouyernemcnt fût invité A présenter un projet do loi tendant i\ modifier Tart. i65 du code civil, relatif aux prohi- bitions de mariage entre rooclc et la nièce , le beau-frèro et la belle-sœur, la tante et le neveu. Le même jour, il parla eofaveur du rétablissement de la flranchise> du port de Marseille. M. Ëmeric- David a inséré divers mémoires et discour^^ dans le Musée fran^ çais de Laurent et Robillard. Il a publié : \* Recherches sur Itk par- ution des contributions foncière et , viobilière , faite au conseil général de la commune d'Aix, le i a novem- bre 1791, Aix, in-4% brochure de 59 pages; a" Musée olympique de C école vivante des beaux-arts, Pa- ris, in-8", brochure de 59 pages; 5* Recherches sur l'art statuaire, considéré chez les anciens et les mo- dernes, Paris, i8o5, in-8", ouvra- ge qui a remporté le prix à l'ins- titut en l'an 9. M. J.-B. Giraud, sculpteur, a prétendu avoir par- ticipé ^ cet ouvrage «ce qui a fait naître entre lu) et M. Émeric une dispute dans laquelle la modéra- tion prit peu de part. M. Émeric- David fut nommé, le 11 avril 1816, i;nembre de l'institut royal de France, classe de l'académie des inscriptions et belles-lettres. Il s'e2)t retiré de la scène politique depuis la di>solutior> du corps dont il faisait partie.

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périeur-général de la congréga- tion de Saint-Sulpice, était fils du lieutenant - ffénéral - criminel de Gex ( sous l^mpire français, département du Léman y, et na- quit dans cette ville le a6 août 173a. Il commença ses études chez les jésuites de Mficon , et vint les terminer, vers 1750, ù la petite communauté de Saint-Sul- pice à Paris. Ordonné prêtre en 1 756» chargé de professer le dog- me au séminaire d'Orléans en 1769, et, peu de tcmpjk après, d^nseigner la morale au sémi- naire de Lyon, il se fit recevoir docteur en théologie à l'univer- sité de Valence en 1764; fut nom- mé supérieur du séminaire et grand-vicaire d'Angers en 1776, et supérieur-général de la congré- gation de Saint-Sulpiœ en 1782, par suite de la démission de l'abbé Le Gallic, huitième supérieur-gé- néral. Il était alors d'usage de pourvoir d'une abbaye les supé- rieurs-généraux des séminaires. L'abbé Émery reçut, en 1784, celle de Bois-Groland, dépendan- te du diocèse de Luçon, plus ho- norable que lucrative, et, sous ce rapport, convenant davantage i\ son désintéressement. Dévoué ù l'ordre auquel il appartenait, il conçut de vives inquiétudes aux approches de la révolution , et n'en fut que plus zélé pour soute- nir les intérêts qui lui étaient confiés. 11 établit un séminaire à Baltimore, nouTcllement érigée en évêché, et mit à la tête de cet établissement des hommes dont il connaissait la capacité et le zèle, et qui appartenaient tous à la con- grégation-générale de Paris. La révolution fit fermer tous les se-*

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Lyon» 17759 deuxjèuie édition, 1779, in-8'; 5' Conduite de l'égti' se dans ta réception des ministres de ta rctigion qui reviennent du sctiisme et de t'/iérésie, '797? nou- velle édition, 1801 ; G^ Il a donné une nouvelle édition de XdiDéfen- jfr de ta révélation contre tes objec~ tions des esprits forts, par AI . Eu- ler, suivie de pensées de cet au- teur sur la religion, imprimées dans la dernière édition de ses lettres à une princesse d'Allema- gne, Paris, i8o5, in-S"; 7" et une édition des Nouveaux Opuscutes de Fteury, vol. in-iu, 1807. Les additions qu^il fit ensuite i\ cet ouvrage motivèrent les déiagré- mens qu'il éprouva, et dont nous avons déjà parlé ; 8** eniin il a pu- blié les Lettres à un iréque, sur dirrrs points de morale et de disei- ptine, par M. de Foinpigiian, vol. in-8°, Paris, 18012. 11 a Iburni un grand nombr<^ d'articles aux An- nales pfiitosopTiiffues.

EMER\ (Jean Antoike Xa- vier ) , jurisconsulte , Tiaquit à Bcaiicaire. département du Gard, vers 175G. Conseiller ù la cQur des aides He Montpellier, lorsque la révolution éclata, il en blâma les principes, et se lia avec tous ceux qui partageaient ses opi- nions. Dénoncé comme contre- révolutionnaire, il tut incarcéré ùl Nîmes, et mourut avant d'être mis en jugement, le 5o juillet 1794. II avait publié : i" Traité des successions, obligations, et autres matières contenues dans le troisiè- me et le quatrième litre des institutes de Justinien; cet ouvrage publié en 1787, in-8% et l'auteur fait preuve de connaissances en ma- lièni de jurisprudence , est cnri-

clri d'un grand nombre d^tarrits récêns du parlement de Toulûiue, Il avait aussi composé un TrâUê des testamcns , que^a rëvolutioD ne lui a pan» permis de faire im- primer.

EMEUY (J. M. J.), fut élu en 1791 par le département du NonI, député Â l'assembléclégisIatÎTeiet s'y lit remarquer par un grand nombre de motions contre les lois prohibitives en matière de commerce. Le 21 avril 1793» il sacrifia son traitement comme dé- puté pendant tout le temps de la guerre parce que, dîsait-il, » c'est aux représentans de la na- vtion qu'il appartient de donner » l'exemple du patriotisme. » M. de La Fayette ayant été calomnié par Chabot 9 M. Emery prit sa défense; le 4 juin de la mCme an- née, et trois mois après, il fit ré- voquer le décret qui ordonnait le rappel des commissaires & far- mée du Nord, et demanda le len- demain qu'on mît à la disposition du ministre de l'intérieur un fonds de la millions pour Tenir au secours de plusieurs départemens qui manquaient de grains. Arrêté en 179a , il n'échappa ù la mort ^ue parce qu'il était en proie à une violente maladie; et aytnt été nommé maire de Dunkerque en juin 1795, il sauvalarieft Y^~ rike, qui avait été un de ses per- sécuteurs en 1793, et qui se trou- vait alors sur le point a'6tre mis- sacré par ceux qu'il avait pour- suivis. Après révolution du 18 brumaire, il redevint encore mai- re de Dunkerque, fut nominé conseiller de commerce près le ministère de l'intérieur, et pass^ en i8o5 au corps-légistatif, il

resta jusqu'en i8i4- Ilest aujour- d'hui commandant de la garde nationale de Dutikerque.

EMMERY (JeanLouis-Claude, COMTE DE GaozYEULx^y pair de France, etc., esl le 26 avril 1762. Il exerçait à Metz la pro- fession d'avocat, en 1789, lors- qu'il lut députe par le tiers-état de cette ville aux états-généraux, il adopta les nouveaux princi- pes, mais avec modération. Il de- manda, en janvier 1790, une loi pour la liberté de la presse, et fit décréter, après la prestation du serment civique par Louis XYI, qu'aucun député ne serait doré- navant admis sans avoir prêté le même serment. Il fit en juillet, ^, au nom du comité militaire, un rapport sur l'organisation de l'ar- mée, et accusa quelques jours a- près le tardinul de Ilohan et les princes allemands d'entretenir des troubles en Alsace. M. £mme- ry fit ensuite, à l'instigation de AJ. de Bouille, avec^qui il entre- tenait une correspQndance , un rapport sur l'insiirrcction qui a- vait éclaté dans la garnison de ïfanci; et quelque temps après, (le 24 juillet 1791), ayant été nom- mé depuis peu président de l'as- semblée, il vota l'arrestation du même marquis de Bouille, dont il avait bien des fois vanté le pa- triotisme. Il s'opposa aussi dans la même séance à la destruction (le l'hôtel des Invalides , après avoir contribué aux mesures de iiûreté qui furent prises lors du voyage de Varennes en juin 1791. Il fil rendre ensuite divers décrets . Kur le régime militaire, les tri- bunaux et les colonies. La session terminée, il passa au tribunal de

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cassation, et le 10 mai i79a> il rendit compte à l'assemblée lé- gislative des travaux de ce tri- bunal. Il se retira ensuite de la scène politique, et vécut dans u- ue obscurité complète, jusqu'en 1797» on le nomma député du département de la Seine au conseil des cinq-cents, dont il fut élu secrétaire, le 19 juillet. Les principes qu^l y professa furent toujours très-modérés. 11 passa , dans le mois d'août de la même année,àla commission des inspec- teurs, où il resta jusqu'à la révo- lution du 18 fructidor, qui ne l'atteignit point personnellement; mais par suite de la mesure gé« nérale, son élection fut *déclai>ée nulle. Il entra au conseil-d'état, section judiciaire, après la jour- née du 18 brumaire an 8 (9 no- vembre 1799) et fut chargé, l'an- née suivante, d'examiner les pic- ces de la correspondance saisie chez Hyde, accusé d'être agent de rAngletcrre.> 11 passa au sénat- conservateur en aôuti 8o5 et s'y fit peu remarquer. M. Emmeify a don- né $on adhésion aux actes qui ont renversé le gouvernement impé- rial, et cette circonstance a pro- bablement influé sur son éléva- tion ÙL la dignité de pair, qui a eu lieu deux mois après.

EMMET (Robert), à Cork en Irlande, fit d'excellentes étu- des et se destinait ù la carrière du barreau; mais la révolution fran- çaise développant dans son cœur généreux les germes de la liberté, il embrassa avec ardeur le parti populaire qui ne tarda pa» à s'or- ^niser dans son pays. Devenu l'un des chefs des irlandais-unis, et membre du directoire secret

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dont lu plupuri de ces chefs fai* •uieni partit* « ii Tut urrclû à Du- blin vn i8o3« vt condamné à mort le 20 septembre de la même année. Sun l'rère* Thomas A ddis^ )uri»con8uUc distingué) fut au9si tiom promis dans cette conspira- tion, mais d'une manière moins grave; il rut la liberté de (piitter •a patrie et de se retirer aux J£tats- Unis d'Amérique^ oO il réside en- core, et il jouit de hi considé- ration réservée au talent et à un caractère honorable.

EMPËCINADO (do5 Jdak- IIartii«), fameux chef de guéril- las, remarquable par son achar- nement contre les Français, elles douimages considérables que leur causèrent ses ruses et son infati- gable activité. Savoir réunir et disperser facilement et à propos sa troupe, surprendre des détsr- ohemens isolés, les attaquer i\ l*improviste , renouTeier fré- quemment ses incursions, tels furent losmoyens qu'il emplo)'a, et qui. secondés par la difficulté des chemins et la manière loyale de guerroyer des Français, lui réussirent presque toujours. C'est ainsi et par suite de ce même système qu'au mois de janvier 181 19 se trouvant ùl la tête d'un corps de ^ à Gooo hommes, il oc- cupa momentanément les villes de Siguenza, Brihuega et Cuenya, y désorganisa les autorités et lea administrations établies par les vainqueurs, et rendit infruttueu- se la réoccupation de ces villes , au moyen des oonlributions qu'il en tira. On le voyait inopinément paraître en do.^ lieux dcMit on l<» croyaittréH-éloigné,et plu? dune l'ois il combattit à des distauce»

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considérables du champ le il s'était signalé la veille. Don Juan-Martin, élevé au gra* de de maréchaUde-camp 9 «ut le bonheur de n'être points comma tant d'autres, proscrit, lorsque Ferdinand VII fut rétabli sur le trône d'Espagne. Le nom d'f/** Empecinado , qui signifie eùulewr de poix, est un sobriquet sous le* quel il acquit sa célébrité comme chef de partisans ; mais il lui pa- rut assez glorieux pour désirer obtenir du rot l'autorisation de le transmettre A ses enfans« ce que ce prince lui accorda en 1818. Les habitans du lieu qui vit naî- tre Empecinado ont élevé un monument t\ ce général. Les Es- pagnols ne répudient donc pas la gloire acquise pendant la vacan- ce du trône de leurs anciens rois! ENFIELD (Guillauvb), pro- fesseur de bcIlcs-leHres ù l*école de Warrington, naquit à Sudbu- ry, en Angleterre, Tan 1741, et mourut à ^orwicb , le 5 décem- bre 1797* Protestant non confor* miste n il puisa les principes de su doctrine au collège de Daven* try. En i^U), il fut nommé pas- teur d'une congrégation dedissi* de us à Liverpool. £n 1790 il ob- tint dans le Lancashire la chairt de belles-lettres,qu*il remplit aveo succès. ]l devint ensuite pasteur de ^orwich, dirigeant toujoun l'emploi de. son temps de mi- nière qu'une partie en fût coa« sacrée À l'éducation de la Jeunes- se, et l'autre à la composition de livres utiles. Ce respectable ec- clésiastique a publié les oumfiH suivans: 1" Sert/ions àttuageétt fumUhs. 1779, a vol. în-8': a' Lt prédicaiiur angiai», mu StT'

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mons sur les prtneipûux sujets de ia rttU^Um et de la morale , choisis, revus et abr^gi^s de divers auteurs, ^77^*9 'l v^'- i"- »'-*'» 3* Essai sur t* histoire de hiver pool ^ 'T/'h '"• folio ; 4" Observations sur la pro- pr littéraire n «771^ »n 4"; 5" VOrateur [the speaker), inorreniix choisis lit!!» rneilltîiu's écrivains nii^lai», 1775, \{\' S"^ (}" Sermons biograp iques, ou suite de discours sur les principaux personnages de /* Ecriture-Sain te, » 7 7 7 > i 11 - 1 îi ; 7" Eirarciccs d*étocufion pour ser^- vir de suite à t* Orateur, 1780, in-iu; 8" Les institut es de la phi- tosophic naturelle , tlu^oritfue et ^jf- pcrimentale ^ 178601 1800, in-4*5 ()" iiistoire de la philosophie, de* puis les premiers temps jusqu'au tummenctment du sit'cle pn^seni , 17*)!^!* \oT. in-/j". Cet (Uivrngo, fuit iliiprès riustoiro critique de HriM ktM\ est tort bien écrit et Irès-estiinô. Kofield a aussi loumi «III ^r.ind noininc d'arliclt's, si- gnent de son nom, A la Biographie itnirersette \n\v J. Aikin. Co nir^- aiiv Aikin a pnhlic la vie et j vol. dus sermons d'Mnlhdd.

KN(;I:L (Jkan-Jacqib^), litté- riteiir |>ros^ien, lits d'on paslenr 4e lu cont'e.^sion d'Aiip^shoiir^, lia- ^(lil à Parchiin, daii> le duché de Merklcmhoiirj(-Schwcrin , le 11 septeiiihre 1 74 > 9 ^t mourut dans la iiit^iiie ville le u8 juin i8()ii. [1 (levait suivre la carrière de son pè- h*; mais il préCéra à réliide de la ihccilogic celles de la philosophie, lie la phvsiipie^ des mathémati- ques et de la littérature ancienne. iLe** ))ro^rès(prii lit dans ces scien< t^e> lurent ra[ddes; en 17G5 il alla À Léipsick, il ne tarda pas i\ se ^aire connaître avauta^'usetueiU

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pur la publication do plusieurs ouvrages. On hii^flfrit ù Tuniver- mité de Goëttingile une chaire qui lui assurait en môme temps Titsiii- ploi de directeur de la hibliothé* (]ue de Gutha. Il la refusa, parc« qu*il aurait été ibroé de 8*éloigner de sa mère, qu*il aimait tendre- ment. Il entra, en 1776, commt professeur de morale et de belles- lettres dans Tun des gymnases da Berlin , et conserva cette plac4s }usqu*en 1787, époquo le roi de Prusse, Frédéric -Guillunm» 111, qui venait de monter sur U trr>nts le nomma, conjointement avec le poète Knniler, directeur du théâtre de Berlin. Il dut cet a- vantage à Testime qu'avait pour lui lu roi, auquel il avait enseigné les belles-lettres, etau succès d*uD ouvrage qu'il venait de. mettre au jour) sur la théorie de Tart théi<* tral. Cependant, £ngel ue tarda pas ù éprouver des dégoûta dan* ses nouvelles fonctions: des intri* gués df! coulisse n*«vaient rieu d'agréable pour un homme qui avait passé sa vie à étudier les sciences; ces intrigues le fatî^è* reut, et il donna sa démission, pour se retirer ASchwerin eni794* Le roi le rappela bientôt pour Tat» ta(^hcr ù Tacadémie des sciences^ tn loi assui*ant une pension qu^il avaittbien méritée, et qui ne Vàt^ sujettissant point à nn travail ha- bit oeL lui laissait la liberté de è% livrer au soin qu'exigeait rèditlou qu'il prépariiit de ses œuvres com- plètes. Il n'eut pas cette satisfac- tion. Désirant ardemment de voir sa mère, âgée de près do 80 ans, il se mit en route, bien que déjà malade, et remplit ce devoir fi- liid. Ce voyage acheva d'épuis«v

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années quil la commanda , tout ce qu*il entreprit fut ùl Tavantago du paTillon français; il réussit même n assurer une libre navi- gation aux bâtimens de commer- ce. Ëleyé au grade de vice-ami- ral, AI. Emeriau fut chargé de de Tinspection-générale des côtes de la Ligurie, le 7 avril, 18 13. Mais les événcmens qui devaient changer la face de FËiirope ap- prochaient : la France attaquée de toutes parts, et trahie par quel- ques-uns de ses généraux, devait bientôt devenir la proie de Ten- nemi : Ton doit cette justice à M. Emeriau, qu'il resta toujours fidèle au pavillon national. Une flotte anglaise, ayant à bord 212,000 soldats, le tenait étroite- ment bloqué: néanmoins, il par- vint ù mettre la rade et tout le littoral de Toulon en état de fai- re une longue résistance ; Tenne- mi rebuté abandonna son entre- prise, et Tun des plus précieux dépôts de la marine française fut coni^ervc à lu France. Après le ré- tablissement de la famille royale, il arbora le pavillon blanc, con- clut un armistice avec lord £x- mouth, et Ton dut au zèle de M. Emeriau la liberté de 4*000 Fran- çais, prisonniers depuis trois ans dans la Calabre. Le 9 juin , le roi le créa chevalier de Saint- Louis, et le a4 ^^^^ ^^ ^'^ mOiue année, grand-cordon de la légion- d'hoiineur. Pendant les 6r/t/yc;(//\v, il fu t appelé à la chambre des pairs nommée par Napoléon. Quoicpril n'eût assisté i\ aucune dos séan- ces de ctille chanil)re, non-senle- mr.nt il ne lut point admis à sié- gor à la chambre élulilio par le roi, îîinis onooro, depuis le mois

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de juillet t8i6, il ae compte plui au nombre des vice - amiraux en activité.

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fmrcourut ensuite une partie de 'Italie comme amateur des arts, et revint dans sa ville natale, il exerçait la profession , d*avocat lorsqu'il fut pourvu, en 1787, du brevet d'imprimeur du roi^ com- me devant succéder à son oncle, Antoine David, auteur de divers ouvrages sur Tagriculture, et mort quelque temps auparavant. M. £- meric fut nommé maire de la vil- le d'Aix en 17919 et se démit de ses fonctions dix mois après. En 1793, il fut frappé de deux man- dats d*arrOt, parce que sans doute ses opinions n'étaient point en harmonie avec celles d'alors, car les motifs de cette mesure sont restés inconnus. En 1809, il avait déjÀ publié quelques productions littéraires, l(»rsqu*il fut élu mem- bre du corps-législatif. Il se fit peu remarquer dans cette assemblée, après la première restauration, en 18 14- Le 22 septembre de la mê- me année, il ût plusieurs rapports sur diverses demandes relatives à des objets de commerce. Il s'é- leva le 4 octobre contre Teffet ré- troactif du projet sur Timporta- lion des fers, et» dans la séance du 5 novembre, il démontra avec énergie rillégalité de Timpôt sur les boissons , en rapptïlant la parole donnée, par le roi, de supprimer lu régie. 11^ prononça.

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. quelques propositions du tarifa et entra dans des détails techniques et historiques sur l'emploi et To- rigiae de direrses productions commerciales. Le 5 décembre 5 il demanda que le gouvernement fût invité à présenter un projet de* loi tendant à modifier Fart. i63 du code civil, relatif aux prohi- bitions de mariage entl^ ^00^ et la nièce 9 le beau-miïo ^ïà belle-sœur, la tante et le neveu. Le même jour, il parla imyÇaveur du rétablissement de ili i|Ninchî$|jBJ^ du port de Marseille. BI.'J$nieribi ' David a inséré divers oiénfeirés

, et discours dans \e}Musé& frati'- çaîs de Laurent et Robïllard. Il a publié : i'' Recherchée sut- iif répar- tition des contributions foncière et

, mobilière , faite au conseil -général de la commune d'^ix, le 12 novem- bre 17919 Aix, in-4% brochure de 59 pages; 2** Musée olympique de l'école vivante des beaux-arts, Pa- ris, in-S", brochure de 5g pages; 5* Recherches sur l'art statuaire, considéré chez les anciens et les mo» dernes, Paris, i8o5,in-8*, ouvra- ge qui a remporté le prix à l'ins- titut en l'an 9. M. J.-fi. Giraud, sculpteur, a prétendu avoir par- ticipé à cet ouvrage,,t)e quia fait naître entre lu? et AÏ. Émeric une dispute dans laquelle la modéra- tion prit peu de part. M. Émeric- David .fut nommé, le 11 avril 1816, i^embre de Tinstilut royal de France, classe de l'académie des inscriptions et belles-lettres. Il s'cbt retiré de la scène politique depuis la dissolutioiv du corps dont il faisait partie.

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pèrieur-*génér&l de la congréga- tion de Saint-Sîilpice, était fils du lieutenant -> fféné'ral - criminel de Gex (sous 1 empire frauçais, département du Léman y^ et na- quit dans cette ville le a6 août 173a. Il commença ses étude» chex les jésuites de Mftcon , et vint les terminer, vers 1750, à la petite communauté de Salnt-Sul- picfèàiPàris. Ordonné prêtre en i^Sf^' chargé de professer le dog- fi&'''fm séminaire d'Orléans en /f7Jig^ et, peu de temp« après, kseigner la morale au sémi- Ire de Ljon, il se fit recevoir 'docteur en théologie à l'univer- sité do Vateoce en 1764; fut noni- supérieur du téôilnaire *et grand-vicaire d'Angers en 1776, et supérieur-général de la congre^ gation de Saint-Sulpioe en 1782 , par suitede la démission de l'abbé Le Gallic, huitième supérieur-gé- néral. Il était alors d'usage de pourvoir d'une abbaye les supé- rieurs-généraux . des séminaires. > L'abbé Émery reçut , en .1764> celle de Bois-Groland,dépendàn-. te du diocèse de Luçon, plus ho- norable que lucrative, et, sous ce rapport, convenant davantage à son désintéressement. Dévoué à l'ordre auquel il appartenait; il conçut vives inquiétudes aux approches de la révolution ,*; et n en fut que plus zélé pour soute- nir . les intérêts qui lui étAieQt confiés. Il établit un séminaiiê à Baltimore, nouvellement érigée en évêché, et mit à la tête de cet établissement des hommes, dont il connaissait la capacité et lèle, Q| quiappartenàient tous àla con* gréçation-générale de Paris. La révolution fit fermer tous les' se-

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Lyon» 1775, deuxième édition, 1779, în-8*; 5" Conduite de l'égii' se dans la réception des ministres de ta religion qui reviennent du schisme et de l'hérésie^ 1797, nou- velle édition, 1801 ; G"* H a donné une nouvelle édition de laDéfen- ^^e de la révélation contre les objec" lions des esprits forts , par AI . £u- ler, suivie de pensées de cet au- teur sur la religion, imprimées dans la dernière édition de ses lettres à une princesse d'Allema- gne , Paris, i8o5, în-8'; 7" et une édition des Nouveaux Opuscules de Fleurj, vol. in-ia, 1807. Les additions qu*il fit ensuite k cet ouvrage motivèrent les dcsagré- mens qu'il éprouva, et dont nous avons déjà parlé ; 8'' enfin il a pu- blié les Lettres à un èvêque, sur divers points de morale et de disci- pline, par M. de Pompignan, vol. in-S", Paris, 1802. Il a fourni un grand nombra, d'articles aux An- nales philosophiques.

EMERY (Jean Amoike Xa- vier), jurisconsulte, Tiaquità Boaucairc, département du Gard, vers 1766. Conseiller à la cqur des aides de Montpellier, lorsque la révolution éclata, il en blâma les principes, et se lia avec tous ceux qui partageaient ses opi- nions. Dénoncé comme contre- révolutionnaire, il fut incarcéré à Nîmes, et mourut avant d'être mis en jugement, le 5o juillet 1794. Il avait public : x" Traité des successions, obligations, et autres matières contenues dans le troisiè- me et le quatrième livre des inslitutes de Justinien; cet ouvrage publié en 1787, in-8'', et l'auteur fait preuve de connaissances en ma- \\v.vi\ de jurisprudence^ est cnri-

chi d'un gran'd nombre d*turrêts récens parlement de Touiouse, Il avait aussi composé un TraUê des testamens , que^ réfolation ne lui a pas permis de faire im- primer.

EMEAY (J. M. J.), fut élu en 1 79 1 par le département du NorI, député à i'assembléelégislatiTe,et s'y fit remarquer par un grand nombre de motions contre les lois prohibitives en matière de commerce. Le 21 avril ijQSf il sacrifia son traitement comme dé- puté pendant tout le temps de b guerre parce que, disait-il) » c'est aux représentaas de la na- vtion qu'il appartient de donner » l'exemple du patriotisme. » H. de La Fayette ayant été calomnié par Chabot 9 M. Emerj prit sa défense; le 4 juin de la mCme an- née, et trois mois après, il fit ré- voquer le décret qui ordonnait le rappel des commissaires à Tar- mée du Nord, et demanda len- demain qu'on mît à la disposition du ministre de l'intérieur un fonds de 12 millions pour Tenir au secours de plusieurs départemens qui manquaient de grains. Arrêté n 1 79a , il n'échappa à la mort ue parce qu'il était en proie à une violente maladie; et ayant été nommé maire de Ounkerque en juin 1 796, il sauva la rie à Y^n* i'ike, qui avait été un de ses per- sécuteurs en 1795» et qui se trou- vait alors sur le point d'être mas- sacré par ceux qu'il avait pour- suivis. Après révolution du 18 brumaire, il redevint encore mai- re de Dunkcrque, fut nommé conseiller de commerce près le ministère de l'intérieur, et passa eu i8o5 au corps-légistatify il

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resta ju8qu*en i8ê4* Ileit aujour- d'hui commandant de la garde nationale de Dunkerque.

£MM£RY (Jean-LouisClàvdb, COMTE DE Grozyeulx], pair de France, etc., est le 26 avril 1^52. Il exerçait à Metz la pro- fesbion d'avocat, en 1789, lors- qu'il iiit député par le tiers-ctut de celte ville aux états-généraux, il adopta les nouvcuux princi- pes, muis avec modération. 11 de- manda, en janvier 1790, une loi pour la liberté de la presse, et fit décréter, uprés la prestation du serment civique par Louis XVI, qu'aucun député ne serait doré- navant admis sans avoir prôté lu mOme serment. Il fit en juillet, ^i au nom du comité militaire, uu rapport sur l'organisation de l'ar- mée, et accusa quelques jours a- près le èardinul de IVohan et les princes allemands d'entretenir des troubles en Alsace. M. £mme- ry fjt ensuite, à l'instigation de ftl. de Bouille, avec«qui il entre- tenait une correspondance , un rapport sur l'insurrection qui a- vait éclaté dans la garnison de lianci; et quelque temps après, (le 24 juillet 1791), ayant été nom- mé depuis peu président de l'as- semblée, il vota l'arrestation du même marquis de Bouille, dont il avait bien des fois vanté le pa- triotisme. 11 s'opposa aussi dans la roc^mc séance à la destruction de l'bûtel des Invalides, après avoir contribué aux mesures de bûrcté qui lurent prises lors du voyage de Varennes en juin 1791. Il Ât rendre ensuite divers décrets hur le régime militaire, les tri- bunaux et les colonies. La session terminée, il passa au tribuual de

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cassation 9 et le 10 mai 1799^ il rendit compte à l'assemblée lé- gislative des travaux de ce tri- bunal. Il se retira ensuite de la scène politique, et vécut dans u- ue obscurité complète, jusqu'en 1797, on le nomma député du département de la Seine au conseil des cinq-cents, dont il fut élu secrétaire, le 19 juillet. Les principes qu^il y professa furent toujours très-modérés. 11 passa, dans le mois d'août de la môme année,àla commission des inspec- teurs, où il resta jusqu'à la révo- lution du 18 fructidor, qui ne l'atteignit pointpersonnellement; mais par suite de la mesure g6« nérale, sou élection fut*déclarétt nulle. Il entra au conseil-d'état, section judiciaire, après la jour- née du 18 brumaire an 8 (9 no- vembre 1799) et fut chargé^ l'an- née suivante, d'examiner les pic- ces de la correspondance saisie chez Hyde,accusé d'être agent de l'Angleterre.' 11 passa au sénat- conservateur en août j 8o3 et s'y fit peu remarquer.I!il.£mmei(y adon* $on adhésion aux actes qui ont renversé le gouvernement impé- rial, et cette circon.staiice a pro- bablement inûuc sur son éléva- tion à la dignité de pair, qui a eu lieu deux mois iiprés.

£MMii:T (Robert), à Cork en Irlande, ùt d'excellentes étu- des et se destinait à la carrière du barreau; mais la révolution fran- çaise développant dans son cœur généreux les germes de la liberté, il embrassa avec ardeur le parti populaire qui ne tarda pas i\ ^'op> Ifaniser dans son pays. Devenu i'uu des chefs des irlandais-unis, et membre du directoire secret

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dont la plupart de ces chefs fai- •aienl partie « il fut arrêté ù Du- blin en i8o3« et condamné à mort le 20 septembre de la même année. Sun Irêre. Thomas A ddis^ juri^consullc distingué) fut au^si «ompromis dans cette conspira- tion, mais d'une manière moins grafe; il eut la liberté de quitter •a patrie et de se retirer aux litats- Lnis d'Amérique, il réside en- core, et il jouit de la considé- rai ion réservée au talent et ù un caractère honorable.

EMPECINADO (dos Jcas- IIarti!i), fameux chef de guéri 1- las, remarquable par son achar- nement contre les Français, et les douimages considérables que leur causèrent ses ruses et son infati- gable activité. Savoir réunir et disperser facilement et à propos M troupe 9 surprendre des.détah ohemens isolés, les attaquer à l'improviste , renouTeler fré- quemment ses ÎDCurdions, tels furent lesmoyens qu'il employa, et qui. secondés par la diÔdculté des chemins et la manière loyale de guerroyer des Français, lui réussirent presque toujours. C'est ainsi et par suite de ce même système qu'au mois de janvier 1811 9 se trouvant à la tête d'un corpsde i* ù 6000 hommes , il oc- cupa momentanément les Yilles deSiguenza, BrihuegaetCuença, y désorganisa les autorités et le» administrations établies par les vainqueurs, et rendit infructueu- se la réoccupation de ces villes , au moyen des contributions qu'il en tira. On le voyait inopinément paraître en de» lieux duiit on l<» croyait trés-éloigué, et plu? diinc îois il combattit à des distaocet

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considérables du champ dsbatiii- le il s'était signalé la veilla. Don Juan-Martin y élcTé au gra- de de maréchal-de-camp 9 eut la bonheur de n'être points comm» tant d'autres, proscril, lorsque Ferdinand VII fut rétabli sur le trône d'Espagne. Le nom d*£/-* Empechiado, qui signifie epulemt de poix, est un sobriquet sous le* quel il acquit sa célébrité «:omme chef de partisans ; mais il lui pa- rut assex glorieux pour désirer obtenir du rot l'autonàation de le transmettre à ses enfans. ce que ce prince lui accorda en 18 a 8. Les habitans du lieu qui vit naî- tre Empecinado ont élevé un monument ii ce général. Les Es- pagnols ne répudient donc pas la gloire acquise pendant layacan- ce du trône de leurs anciens rois! ENFIELD (Ggillâcvb), pro- fesseur de brlles-leMres à l^école de W'arrington, naquit à Sudbu- ry, en Angleterre , Tan x^^i^tl mourut à ?^orwich , le 3 décem- bre 1797- Protestant non confor- miste • il puisa les principes de sa doctriue au collège de I>aTea- try. En i76>, il fut nommé pas- teur d'une congrégation de disn- dens à Liverpool. En 1770 îl ob* tint d;ms le Laocashire la chaira de belles-lettres,qu'il remplit avca succès. 11 devint ensuite pasteur fie Norwich, dirigeant toujours l'emploi d& son temps de ma- nière qu'une partie en fût con- sacrée À l'éducation de la jeunefl^ se , et l'autre à la composition de livres utiles. Ce respectable ec- clésiastique a publié lesouTrages suivons : 1" Sentions à Vasagt déi familUs, 1779, a vol. in-8"; a* Le prédicateur angUùs, ou Ar-

mens sur les principaux sujets de ia religion et de la morale , choisis, reous et ahrt^gés de divers auteurs, 1775, .'1 vol. in- i!i; 5* Essai sur t histoire de hiver pool ^ TTλ '"• Folii) ; 4" Otscroations sur la pro- pr été littéraire^ >r7'li in 4"» ^' VOrateur [the speaker), mon^nux choisis des m<:illeiii*8 écrivains anglais « i775> iu-S"; 0" Sermons biograp iV/«f « , ou suite de discours sur tes principaux personnages de r Ecriture-Sain te^ » 7 7 7 > i n - 1 ti ; 7'' Exercices d*éloculion pour ser- vir de suite à t* Orateur, 1780, in-i*Ji; 8" Les institutes de la phi- losophie naturelle , théorique et ejc* pcrimentale ^ 1785 et 1800, in-4*J <)• iéistoire de la philosophie, de^ puis les premiers temps jusqu'au tommenrtmcnt du siècle présent, 171)!^ s. voT. in-/|". Cet (uivrngc, fait ilaprès Thistoiro critique de Brinkcr, est fort bien écrit et Ircs-csliiné, Knfielda an^si fourni «m f>r;in(l iioinJHe irarlicles^ si- |;iié< do son iinin, i\ la Biographie unircrselte par .1. Aikiii. Ce iiiA- aiie Aikiii a publié la vio et 3 vol. des .reniions d'Mnlh'Id.

KN(;i:L (Ji:AN-.lACQrE^), litté- rileiir prussien, Hls d'nn pai^teiir delà coll^e^sioll d'Aiip[sboiir^, tia- ^iiîl à Parcliiin, dans le duché de Mef'klenihonrjç-Si'hwerin , le 11 »:e|)teiiibre 1 74 1 » t^t niotirut duos la fiK^ine ville le ViH juin i8ou. [1 devait suivre la <*nrrièredeson pè- re; mais il préCrra à réhide de la théologie telles de la philosophie, lie la physique, des tnathénialt- ques et de la littérature aneieune. Lt:sprof*rès qu'il lit dans ces scien< ee> lurent rapides; en 17G5 il alla à Léipsick* {n\ il ne tarda pas i\ so laire cojinuitrc uvauta^'UseiuetU

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par la publication de plusieura ouvrages. On luî%flfrit ù Tuniver- site de Goëttingiie une chaire qui lui assurait en inOme temps rem- ploi de directeur de la hibliothé* que de Gotha. Il la refusa, parc« qu'il aurait été forcé de s*éloigner de sa mère^ qu*il aimait tendre- ment. Il entra, en 177Ô4 commt professeur de morale et de belles- lettres dans Tun des gymnases de Berlin , et conserva cette plaça jusqiren 1787, époque le roi de Prusse, Frédéric -Guillauin» 111, qui Tcnoit de monter sur trôntî, le nomma, conjointement avec le poète Kamier, directeur du théâtre de Berlin. 11 dut cet a-> vantage ù Testime qu'avait pour loi le roi, auquel il avait enseigné les belles-lettres, et au succès d*uD ouvrage qu*il venait de mettre au jour^ sur lu théorie de Tart théi<* tral. Cependant, £ngel ue tarda pas ù éprouver des dégoûta dun* ses nouvelles fonctions: des intri* gués df! coulisse n*«vaient rieu d'ngréable pour un homme qui avait passé sa vie à étudier tel sciences; ces intrigues le fatî^è* reiit, et il donna sa démission, pourse retirera Schwerin eu 1794* Le n)i le rappela bientôt pour rat- tacher ù Tacadémiti des scienceit^ tn 1(11 assurant une pension qu^ii avait«l)ien méritée, ot qui ne Taf- sujettissant point i\ un travail ha- bituel, lui laissait la liberté de M livrer au soin qu'exigeait Téditiou qu'il prépariiit de ses oeuvres com- plètes. Il aVut pas cette satisfac- tion. Désirant ardemment de voir sa mère, âgée de près do 80 ans, il se mit en route, bien que déià malade, et remplit ce devoir fi- lial. Ce voyage acheva d'épuÎMr

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ses forces, et il ces^a de vivre nu mCMue lieu f|ni Havail vu iiuitrc.II était rrlîh'ilatrc. Parnii les ouvra- g;cs qir£n^ct a publiés* on distin- gue les su ivuns : 1" /*• Fils Tccoii' naissant, coniédiei. Léin>ic*k, i ;""7o; ^" Le Paiio, comédie. 177/1. ^'^ fut sur ces deux pt*liles piéoes,émi- nemment draïualiqne^ , que se fonda la réputation d'Enp^el; elles ont mérité dV'tre traduites en français, et se trouvent dans le théfttre allemand de Friedel; la seconde a fourni le sujet de notre comédie des Deux Paires [vojt.De- sède); 5" Le Philosophe du monde, 1775, 2 vol. in-8*. Ce recutil, des- tiné '\ instruire les hommes en les amusant, contient tm p:rand nom- bre de questions de philosophie, de morale et de littérature, dia- prés les observations des premiers sayans de rAllema{;i;ne : le style en est aussi élégant que correct; Théorie de la mimique^ Berlin, 1785, 2 vol. in-8". Le but de cet ouvrage, présenté sous la forme épistolaire, est de faire connaître Tinfluenrc des passions sur les tratts de la figure humaine; 5" Le Miroir des princes^ Berlin, 1798, in-8°. Cet ouvrage fut particuliè- rement destiné à Téducatton des princes appelés au trône; 6" Lo- renz Stark, vovaww^ 180 1, in-8'. Cet ouvrage, qui obtint un grand succès dans toute rAllemague, fut le chant du cygne.

ENGEL (Chables-Coristiak) , frère du précédent, médecin et auteur de quelques pièces de théâ- tre, mourut en 1801 , à Schwe- rin. il étuil à Parchim , le la aoftt i7;V-i. Les comédies qu'on cite de lui sont : Bioitdctta^ en quatre actes ; l* Anniversaire de

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naissance , ou les surprises 9 en un acte; l* Erreur, eu un acte. En- gel a publié encore quelques poé- sies, et une petite brochure qui parut, en 1787, sous ce titre: Nous nous reverrons. Elle fit sen- sation. L'auteur y traite de la ma- nière dont Tâmc existera lors- qu'elle se trouvera dégagée de son enveloppe terrestre, et quels seront ses moyens de communi- quer avec les autres âmes. Cette question, toute métaphysique, est présentée sous une forme dra- matique , qui la rend piquante.

ENGELMAN ( Godefboi }, ar- tiste recommandable à qui la France doit Timportalion de la li- thographie, est À Mulhausen , département du Haut r Rhin, en 1788. Il apprit à Munich les pro- cédés de rimpression*sur pierre, chez les inventeurs mômes de cet art nouveau , et se hâta d'en pro- curer les avantages à ses compa- triotes en les répandant à Mu- Ihausen. II vint à Paris en 1816, ety fit connaître ses procédés. L'ins- titut en porta le jugement le plut favorable , et la société d'encou- ragement .lui décerna une mé- daille d'argent. Il a publié, en 1817, un Recueil (t essais Uthth logiques, in-8% et, conjointement avec M. Berger, un Portefeuille géographique et etknographiquê^ln- 4". Les dessins de cet artiste offirent des beautés du premier ordre. A- vant la précieuse invention de la lithographie , les arts n'avaient de ressource que dans la peinture et le burin; et les dessins des grands maîtres, le. premier jet de leur génie , l'esquisse si précieuse de leurs compositions capitales, s'ils n'étaient pas confiés au graveur.

se perdaient sans ressource, ou disparaissaient dans les collec- tions d*araateurs. Au moyen des DOUYeaut procédés , le dessin se multiplie h Tinstar de la gravure, se répand comme elle , et comme elle orne les plus belles collec- tions; c'est pour les arts une nou- Telle conquête, et pour nous, u- nc nouvelle source de plaisir et de< richesse. La lithographie se per- fectionne chaque jour, et rivali- sera bientôt pour la beauté avec la gravure.

ENGELSCHALL (Joseph- Frédéric) , profqsseur de belles- lettres, écrivain et poète, naquit à Marbourg, dans le pays de Hes- se, son père avait la surinten- dance des éfriises protestantes , et mourut le 1 8 mars 1 797. Ses heu- reuses dispositions suppléèrent à une éducation un peu négligée, par suite d'un accident qui, & l'âge de ]5 ans, le rendit sourd. Ce malheur néanmoins ne l'em- pêcha pas de se livrer & son goût pour les sciences. La philosophie, rhisloire, la poésie et la peintu- re , s'offrirent à ses yeux , bril- lantes de tous leurs charmes. Les ouvrages qui contribuèrent le plus à former son goût pour la litté- rature, furent ceux de Lessing et de'Winkelmann. Il s'attacha aus- si à la lecture des anciens, et Ho- mère devint l'objet de son admi- ration. Malheureusement la for- tune n'avait pas traité Ëngeischall aussi favorablement que la natu- re. Il était obligé, pour se procu- rer des moyens d'existence , de donner des leçons de dessin ; ce qui absorbait la plus grande par- tie de son temps, le fatiguait beau- coup, et nuisait aux progrès de

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son talent. Il était âgé de 49 atns, lorsqu'en 1788, il fut nommé , à l'université de sa ville natale, pro- fesseur extraordinaire de belles- lettres, titre qui l'honorait, mais qui ne lui eût été ni/llement pro- fitable , si en même temps on ne l'avait attaché à l'université, en qualité de maître de dessin.sala- rié. Doué de beaucoup de mémoi* re , il possédait des connaissances très-étendues; cependant il n'a pas laissé un grand nombre d'ou- vrages, mais en général ses écrits sont d'un esprit judicieux et d'un homme de goût. Ses poésies, re- cueillies d'abord par des feuilles lit- téraires,ont été réunies et publiées en 1788. Ce recueil, qui contient des morceaux de tout genre , a é- réimprimé en i8o5, parles soins de M. Justi , ami de l'auteur et professeur i\ Marbourg. Le mê- me M. Justi avait déjà fait paraî- tre à. Nuremberg ,en 1799, la F' i> du célèbre peintre Jean '. Henri Tischbein , par Ëngeischall. C'est l'un des meilleurs, ouvrages bio- graphiques que possède l'Alle- magne.

ENGËRRANDfut, en 179a, dé- puté par le département de la Manche à la convention nationa- le, où il manifesta généralement des principes très-modérés. A- près avoir déclaré publiquement que Louis XVI était coupable , il vota ensuite pour . que ce prince fût condamné à' une dé- tention perpétuelle. Lors de la révolution du 5i mai, il pada en faveur des girondins, et surtout de Brlssot, qu'il défendit encore dans l'assemblée, la jours après la publication du décret qui avait déclaré ce député traître à la pa-

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trie; conduite au.'isi gpénêreuse que pleine de courage. M. Ëuger- Fand passa au ctin^i^il des cinq- ecntï, dftnt il t'ul élu sfcrétaire le iglévrirr 170R. 11 s*y occ;ip«i par- * ticulièreirieoldeûnanccs, fit quel- ques rapports relatifs aux parcns «les émigrés, ets'uppusa au projet de révoquer la loi qui ordonnait la déportation des prtftres. Sorti du conseil le 20 mai 1798, il y rentra peu de temps après* et fut nommé, Tannée suivante, mem- bre du corps -législatif, il a siégé jusqu'en 1800, époque de- puis laquelle il a cessé de remplir toute espèce de fonctions publi- ques.

ËNGESTAOEMfLAiiRENT.cox- te). président de la chancellerie et minisire desalTairos étranf^èrcs «n Suède, chevalier de l'ordre des Séraphins.deTAiglenoirde Prus- se, grand^croix de la légion-d'hon- neur, etc., est le troisième fils du savant évêque de Lund, Jean En- geslroem. Il fut employé, dès sa jeunesse, dans la diplomatie. Suc cessivemont chai des afiairesdc Suède en Allemagne, et ministre plénipotentiaire à Varsovie , i\ Londres, à Vienne et à Berlin, il acquit par ses talens Testime des étrangers, et par son patriotisme la reconnaissance de ses conci- toyens. Déployant dans, les cours un caractère de franchise et de loyauté, rare parmi les diploma- tes de répoquc, il n*en lut pas moins heureux dans ses négocia- tions. Aappelé en Suède, pour remplir la place de chancelier de la cour, il n'eut pas toujours le bonheur d'y plaire; mais tour à tour en disgrâce, ou revêtu de hautes fonctions, on le trouya,

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dans Tune et'Tautre fiiptaiiei an rang des citoyens les plus distin- gués par un zèle ardent pour le Lien public, et un graifd flésin» téresst'ment personnel. Après la révolution de 18119, et l'abdica- tion de Gustave- Adolphe, le nou- veau roi Charles Xlll chargea M. Engestroem du ministère des af- faires étrangères. Il eut ordre d'annoncer, le 18 novembre 18 10, au baron Alquier , ministre de France, que le roi, en conséquen- ce des preuves d'estime et d'a- mitié qu'il avait reçues du gou- vernement français, consentait à déclarer la guerre à l'Angleterre, et qu'il allait ordonner la saisie de tous les bûtimens de cette na- tion qui se trouvaient dans les ports de la Suède. Le 3 1 décem- bre suivant, il répondit au mê- me ministre, sur diverses deman- des faites par le gouvernement français, dont la principale était le prompt envoi de 2,000 mate- lots suédois, pour servir sur les flottes françaises. On avait obtem- péré en Danemark à une injonc- tion pareille; on crutdevoirs'y re- fuser en Suède. Le 7 janvier i8i3, le comte Engestroem présenta au roi un rapport détaillé vur les re- lations politique.*: du la France et de la Suède, depuis les deux der- nières années. D'amicales et in- times, ces relations venaient de prendre tout à coup le caractère le plushostile, par l'irruption sou- daine des troupes françaises dans la Poméranie suédoise , et par la saisie faite, en pleine paix, de cette province importante. La fré- quente capture des vaisseaux sué- dois, enlevés par les corsaires français sur toutes les men^ et

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jusque dans les ports de la Suè- de môme; les uvnnie^ du com- merce, les dénis de justice du con- seil des prises séant à Pari.s, le re- fus de puyor tontes les fournitu- res faites à la France par des parti- culiers suédois, et d'autres ^fiefs exposés dans le rappiort du com- te £ngeslrocm, motivèrent bien- tôt un changemeni de système. La rupture la plus éclatante eut lieu 9 et les troupes suédoises , commandées par le prince royal, eurent ordre de se joindre ù des alliés nouveaux, pour combattre d'anciens amis. Elles s'y portè- rent A regret. Leur valeur et Tba- bilcté de leur chef leur firent rem- porter quelques avantages en Al- lemagne; mais elles s'arrêtèrent sur les frontières de l'ancienne France. Le 5 septembre 1816, le comte £ngestroem signa, comme nlinistre, un traité de commerce entre la Suède et les États-Unis d'Amérique. 11 se trouve encore aujourd'hui (i8aa), dans un fige avancé, à la tête du département des affaires étrangères. Il possé- dait de grands biens en Pologne, ayant épousé, lors de sa première mission ù Varsovie, une jeune da- me polonaise, distinguée par son mérite personnel plus encore que par une fortune qui, depuis, a suivi toutes les phases des révo- lutions et des conquêtes auxquel- les sa malheureuse patrie a été en proie. Le conseiller des mines, £ngestroem, savant estimé, frère aîné du ministre, lui a légué une bibliothèque précieuse que celui* ci a considérablement -augmen- tée, et qu'il vient de consacrer (\ l'usage du public, dans un local vaste et avantageux.

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Deux autres de ses frères, l'aî- né conseiller de la chancellerie , vi le cadtît secrétaire du roi, fu- rent accusés d'avoir pris part à la conjuration d'Ancknrstroem, con- tre le roi Gustave IIL L'aîné se trouvait particulièrement dési- gné, comme étaut le rédacteur du projet de constitution qui de* vait être proposé aux états du royaume après la mort du roi. Ces faits ne furent point prou- vés; mais les actusés n'en furent pas moins condamnés, ,1e pre- mier i\ une réclusion de 5 ans dans une forteresse, et le second à la pçrte de sa place.

ENG H I EN (Lo vis-AimiHB-Hiih m Di BocBBOir, duc b'Erchibm) , à Chantilly le a aoOt 177a, é« taitfîls de Henri-Louis-Joseph doc de Bourbon, et de-LouiseThérèse- Matbilde d'Orléans. Ce prince, dont la fin tragique étonna l'Eufo- e et consterna les partisans de a famille des Bourbon, annon- çait dans sa jeunesse les briHantes qualités dont il donnades preuves dans les jours de l'adveMité. Son esprit était cultivé, et les circonB«- tapces lut permirent de déve- lopper le courage héréditaire dans sa noble famille; heureux, sil eût été employé contre l'étranger et non contre ses compatHotesl Le duc d'Enghien touchait à sa vingtième année lorsqu'il suivit le prince de Condé, son grand-pè- re, dans rémigration. La noblesse française, séduite par d'anciens souvenirs et par une position so- ciale dont le changement échap- pait à sa fierté , ne voyait dans l'é- migration qu'une absence passa- gère , et se promettait de réduire aisément par les armes, un peu-

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Îile dont elle croyail oncore Tirr a prtruMpalc Inrce et riinique np- pui. Ces niolils décidèrent la mê- inorable campagne dei^çi'i, le dur d'Knghieii servit avec distinc- tion sous les ordres de son père, le. duc de Bourbon. Les brillantes espérances de rénii«;ralion Turent bientôt dissipées. La baine du jouf; étranger, et Tentliousiasme de la liberté, rendirent les Français in-

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vîncibles, et la nation montra qu'elle [mouvait se passer de no- blesse pour concpiérir la gloire militaire et assurer son indépen- dance. Après celte campagne, le duc d'Kngbien rejoignit le corps d'yrmée du prince de Inondé dans le Brisgau, et partagea , jusqu'au licenciement, les rares succès et les noitibreux revers de ses no- bles c'unpagnons d^irmes. Il se fit constamment remarquer par son intrépidité et ses talens mi- litaires. IVeçu cbcvalierde Saint- Louis en i79.'i. cVst à cette épo- que qu'il faut placer Torigine de ^on attacbement pour mademoi- selle Chiirlotte de Uoban-Rocbe- tort, attacbement qui depuis con- tribua à le décider à se fixer à Et- tcnbeim, et devint ainsi Tune des causes de sa fm déplorable. Il ob- tint, en 179O, le commandement de Tavant-garde de l'armée de Condé, et se distingua dans un grand nombre d^afTaires. Le trai- té de Léoben ayant été conclu en 1797, la cour de Vieniic ordonna le licenciement du corps de Cou- dé, qui alors passa en Russie. Le duc d*Engbien y resta avec son aïeul jusqu'en 1799, revint en Seuabe avec la noblesse fran^'ai- se, et fut cbargé de détendre la irille de Constance. On connaît

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les événemens de cette époque. La France soutenait la guerre con- tre la coalition des rois de TEiiro- pe avec des succès divers, lors- que Bonaparte quitta l'Egypte et revint en France, la -victoire seirï()lait attendre son retour. Les nouveaux triomphes de ce grand capitaine ayant amené la pacifi- cati'iU de Lur\^ ville. Tannée du prince de Condé fut définitive- ment licenciée, et l'émigration se dispersa dans TEurope. Le prince de Condé se rendit en Angleterre, et le duc d*Enghien, sur les pres- santes sollicitations du cardinal de Aoban, revint i\ Ettenheiga a- vec M"^ de Koban : il v vivait en simple particulier, avec Tautori- sation du grand-duc do Bade. Ce fut à cette époque que Bonaparte, premier consul, résolut de pincer la couronne impériale sur sa tête: les circonstances étaient diffici- les. L'esprit de la révolution vi- vait encore dans Turmée» et ani- mait tout dans Tordre civil. D'un autre côté, les royalistesavaîent re- pris de Tascendantet travaillaient au rétablissement de la maison de Bourbon. Bonaparte jse décida alors ù frapper un grand coup <Tétat, qu'il crut devoir épouvan- ter les partisans de la famille royale, et servir de garantie aux intérêts de la révolution. Ce fut ainsi que la politique et Tambi- tion firent taire l'humanité et la justice. Quelques écrivains ont assuré que le duc d'Enghi^n a- yaiLcommis des imprudences qui attirèrent Tattention du prejuier consul , et que ses relations avec quelques conspirateurs subalter- nes étaient connues; on ajoute m£-- me que plusieurs fois il avait se-

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crètement passé le Rhin, et 8*é- tait rendu à Strasbourg pour sV boucher aveceux. Nous ignorons jusqu'à quel point ces assertions sont fondées, et Tavenir seul peut soulever tous les voiles qui cou« Trent encore ce malheureux évé- nement. Le ducnl'Knghien fut ar- rêté dans la nuit du 17 au 18 mars. Son habitation d*£ttenheim fut cernée à Timproviste par trois ou quatre cents hommes, partis de Strasbourg, auxquels s'étaient réunis un grand nombre de gen- darmes. Au bruit qui se Ht enten- dre, le prince sauta de son lit, en chemise, et sairiit nn fusil. On lui fit remarquer I inutilité de toute résiittance : alors il renonça à se défendre ; et lorsque les gen- darmes pénélrêreril dans la cham- bre, le pistolet à la main, il n\i- vait en ({ue le temps de se v0.tird^m pantalon et d'une veste de chas- se. Le baron de Grunstein, et le chevalier Jacques, secrétaire du prince, cherchèrent à le sau- ver, en pré)<entant aux gendar- mes le chevalier Jacques, comme rindividu qu*il.H chercliaient. Ceux-ci tranchèrent la difliculté en arrêtant le prince et les deux gentilshommes. La troupe se di- rigea sur Keppel , elle piissa le Ahin; quelques mauvais chariots transportèrent les prisonniers à Strasbourg, iN furent déposés i'i la citadelle. Li^ se fit le dépouil- lement des papiers saisis ù Ktten- lieim; le prince ne voulut les pa- rafer qu'en présence de son se- crétaire. Le 18 mars, Tordre fut dorme de conduire le duc d*Kn- gliien i\ l'aris; arrivé le 20 mars, iji (fuatre heures du soir, près de la barrière de Pantin ^ un cour-

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rier apporta pour instruction au chef de Tescorte, Tordre de se rendre à Vincennes, en suivant le» murs de Paris. Il était cinq heures lorsque le prince entra dans le château : il fit un léger repas 9 se jeta sur un lit, qu'on dressa avec précipitation dans un entresol 9 et s'endormit nro- fondement. Réveillé à onze neu- res du soir, il fut conduit devant une commission militaire, qui venait d'ôlre nommée pour le ju- ger. Ce fut en vain qu'il allégua le droit des gens, violé en sa per- sonne; il fut condamné ù moi't, comme émigré, i\ quatre heures du matin, et fusillé une demi- heure après, dans le fossé du chû- leau , qui fait face au bois de Vin- cennes. La nuit étant irès-obscurey on lui attacha une lanterne sur le cœur, pour servir de point de mi- re aux soldats; son corps fut je- té tout habillé dans un fossé 9 qu'on avait creusé la veille. Le duc d'Ënghien reçut la mort a- vec courage ; il était Agé de 5d ans. Ainsi périt i\ la fleur de TAgc le dernier rejetoti de l'illustre branchi». des Condé.

ENJUBAULT DE LA ROCHE (M. E. ), fut député de la séné- chaussée du Maine aux états-gé- néraux, en 1789, et en 1702, à la convention nationale. 11 se fit peu remarquer! et ne s'occupa guère que des fmances. En août 1790, il fit remplacer, par une pension sur le trésor public, la maison et tous, les apanages des princes qu'il avait fait supprimer par un dé- cret. La plupart de ses autres rap- ports furent relatifs aux biens na- tion iux. Lors du procès de Louis XVii il vota conditionuollement

la mort de ce prince, ol vécut , pendant lo rô^ne do la terreur* ïluns une obscurité à laquelle il dut son salut. Il entra au conseil des cinq-cruls lors de Porganisa- tiou de cette assemblée, et en sor- tit en 1798, mais il j fut presque aussitôt réélu. L'année suivante, il fut nommé membre du corps- lé^ii^latil*. il siégea jusqu'en i8o5, époque à laquelle il obtint un emploi au ministère des finan- ces.

ENLART (NlGOLÂS-FRÀ^çoI^- Marie), exerçait, en i;8(), la pro- fession d'avocat i\ Montreuil. £n i7()o, il fut nommé administra- teur du Pas-de-Calais, et, en i7()u , député à la convention nationale. Dans le procès de liOuis Wl, il se prononça contre Tap- pel au peuple, et pour sa déten- tion jus(pri\ la paix, lorsqu'il lut question d'infli<;er la peine. A Té- gii'ddu sursis, M. Kniurt s'absen- ta pour être dispensé de voter. Au mois d'octobre 1795, il fut chargé de procéder à l:i vente du mobilier de Marly. N'ayant point été appelé à faire partie de Ton des conseils après la session, il se retira au sein de sa famille. Nom- mé président du tribunal civil de Montreuil en 1800, il en remplit les fonctions jusqu'en 181 5. Dans les cent Jours f rassemblée électo- rale du Pas-de-Calais le nomma membre delà chambre des ropré- Bcntans. Par suite de la nouvelle 04'ganisation des tribunaux, M. Kniart est dcineuré sans emploi. KNïlUîCASTEADX ( Josepd- \i«toine-Bruni d'), cimtre-amiral Cl navigateur français, naquit à Aix, en Provence, en 1759. Son père, président au parlement de

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rette ville, le destinait an bar- reau , et lui fit faire ses étudas (hcK les jésuites. Le jeune d*£a- trocasteanx préféra la carrière ma- ritime* et fil son apprentisaa^de marine sous le bailH de Suffreiif dont il était parent. Il pasfa par tous les grades^el lorsque la guer ro éclata, en 1778, il fut nommé capitaine de frégate. Chargé d'es- corter, avec sa frégate, plusieurs bâtimens marchands partis du port de Marseille , et destinés pour les Échelles du Lerant, il rencontra deux corsaires; et mal- gré toutes leurs tentatives pour entamer le convoi, il parvint â let en empêcher. Ayant ainsi sauvé des cargaisons considérables, et s*étanl distingué par une habileté peu commune, il reçut le grade de capitaine de vaisseau. Il fut char- gé, en irH;-, du oomnnandemeDt des forces navales dans Tlnde, cl nommé gouverneur de Tlle- de-France. A cette époque, il alla en Chine par le détroit de la Son- de et les Moluques , passa par le grand océan d* Asie, côtoja les Iles Marianncs cl les Philippines , et arriva enfin à Canton. Kn 179U il fut choisi pour commander une expédition qui devait aller à la recherche de La Pcyrouse, et faire le tour du monde. 11 partit en cfiet pour exécuter œtte ho- norable mission ; mais , au mo- ment d'arriver & Pile de Java, il succomba, ^ l'Age de 54 ans» au mois de juillet 1795, ùl une ma- ladie qu'il avait contractée pen- dant son service sur mer.

blON D£BEAUIIIONT(CBAaus^ Gens V ikv e - Locisb « Avg van - An- na É-TiMOTRiED',ou,selon d'au très. Chai LorrE-^GiHBVikTi^TiNoniiB) ,

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naqoit à ToDDernt, en €h«mpA- gne, département de TYonne» le 5 octobre 1 728. Son père était e- Yocat au parlement, et conseiller du roi. D*Ëon fut sucoeâsivement avocat, censeur, capitaine de dra* gons, ambassadeur et écrivain. Dans ces diffèrens emplois, le chevalier éUiion a déployé , sans doute y beaucoup d'activité , de prudence et dedévouement; mais une des principales causes de la célébrité qu'il s'est acquise, fut le mystère qui enveloppa son sexe. Onpensa généralement alors qu'u- ne secrète raison politique lui fit donner Tordre de prendre les ha* bits de femme, mais qu'il était véritablement de Tautre sexe. A S4I mort, toutes les incertitudes durent cesser, et la vérité fut en effet connue. D'Eon avait fait se:» étuiles au collège Ma- zarin. Reçu, fort jeune encore, docteur en droit, il se destinait au barreau, lorsque cette carrière lui parut peu avantageuse, et il l'abandonna pour se livrer i\ la culture des lettres, et parcourir la carrière diplomatique. Un Es" sai historique sur Us di/férentes si- tuations de la France, par rapport aux finances, et des Considérations politiques sur r administration des ^peuples anciens et modernes, lui fi- rentobtenir la protection du prin- ce de Conli, directeur et chef du ministère secret de Louis XV. A la recommandation de ce prince, d'£on fut attaché à Tambassade du chevalier de Douglas à la cour de Russie, et chargé d'une mis- sion délicate qui exigeait de Tha- bilcté et de la discrétion. La ma- nière dont il s'acquitta de cette mission , et surtout son heureux

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résultat, charmèrent le monar- que, qui lui fit don d'une taba- tière très-riche, ornée de son por- trait , et le nomma capitaine de dragons dans la colonelle -géné- rale. Quelque temps après, vers 1758,1a guerre ayant éclaté, d'Iîlon mérita et obtint la croix de Saint- Louis. A la paix, il fut chargé d'une nouvelle mission politique. Il partit pour Londres en qualité de secrétaire d'ambassade , et y fut bientôt nommé résident et ministre plénipotentiaire. Peu de temps après* la fortune abandon- na le chevalier d'Eon. La paix qu'on venait de conclure renfer- mait quelques conditions humi- liantes pour la France : les minis- tres de Louis XV n'écoutant que leur intérêt, et craignant de voir leur conduite dévoilée par d'Ëon« résolurent sa perte. Ils le firent rappeler ; mais d'Eon ne s'abusa point sur rimpriidencc qu'il com- mettrait en venant se mettre au pouvoirde sesennemis, et il resta ik Londrcs.'Cette conduite le fit pri- ver de ses emplois. Cependant Louis XV, qui ne pouvait oublier des services encore récens, lui accorda une pension de ri, 000 f. sur sa cassette. Le chevalier d'Ëon resta eu Angleterre pendant qua- torze ans. Durant un aussi long séjour, il consacra ses loisirs à la publication de plusieurs ouvrages qui ont été recueillis, en 177^, en 1 5 vol. in- S^ysous le titre de Lo<^ir^ du chevalier d'Eon. Des lettres de naturalisation lui furent offertes, mais il les refusa, malgré tous les avantages qui pouvaient en résul- ter pour sa fortune , conservani l'espérance de revoir son pays, auquel il demeura constamment

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attaché,et qu'il servît en plusieurs occasions, quoique n*avant plus aucun caractère politique. Ce ne fut qu'en i^^S, que Louis XVI Tautorisa à rentrer en France* ou à se retirer partout il le juge- rait i\ propos, lui promettant de le protéger, mais lui ordonnant un silcnc«* absolu sur tout ce qui avait pu lui être conGé. D'Eon ne se décida à quitter TAngleterre que deux ans après, sur l'invita- tion de M.de Vergcnnes,et repa^ rut à la cour en habits dMiomme. Il y fut accueilli avec distinction , et se montra, peu après, avec des habits de femme, sous le nom de chevalière d'Eon. Cette métamor- phose subite étonna, et fournit le sujet d'une infînitéde chansons et de plaisanteries. D'Eon n'avait pas cependant cessé de fréquen- ter les salons et les lieux publics. Il eut, il rOpéra, une querelle oc- casionée par son changement de costume, et qui fut assoupie par les soins de Tautorité. On Ten- voya néanmoins au chûteau de Dijon, mais on eut soin de don- ner les ordres nécessaires pour qu'il y fût traité avec beaucoup d'égfirds. Ayant été rendu à la li- berté, il fit un vo3'age dans son pays natal; mais bientôt pressé d'aller en Angleterre . il partit pour Londres en 1785.II s'y trou- vait encore, lorsque la révolution éclata en France. Voyant, dans le nouvel état des affaires, une oc- rasion de se dévouer à son pays, il revint ù Paris et demanda de l'emploi au gouvernement, qui, par un rofiis. se priva d'un hom- me qui aurait pu rendre d'utiles services. Il se retira alors à Lon- dres, dans le dessein d'y tcrmi-

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ner paisiblement sa carrière. Maïs bientôt le malheur vint l'accabler. Inscrit sur la liste des émigrés , et priyé de sa pensioD , il fut o- bligé, pourvitre, d'avoir recours k son industrie. Il employa sou- vent avec succès son talent dans l'art de l'escrime; il fit publique- ment assaut avec le fameux Saint- George. Cependant son âge et ses infirmités ne lui permettant plus de se livrer à cet exercice, il fut obligé d*avoir recours aux bien- faits de l'amitié. Ce fut ainsi qu'il atteignit la fin de sa carrière. Il mourut «"^ Londres, le a 1 mai 1810. D'après l'inspection et la dissec- tion de son corps, il est aujour- d'hui bien prou que le chevalier d'Eon appartenait au sexe mas- culin, et que les fables qui ont été répandues sur sa naissance n'a- vaient d'autre but que de confir- mer clans l'opinion celle que l'on imagina sur la fin de. ses jours. Les raisonsysans doute politiques, qui l'obligèrent àce déguisement, devaient âtre bien puissantes , puisque dans ses ouvrages rien n'a pu les faire connaître. On avait conçu l'espérance de les décou- vrir dans UB exposé qui contient des détails curieux sur les affai- res privées de ce personnage ; mais cet espoir a été déçu. Les ouvrages du chevalier d'Eon sont: I " Mémoires sur ses Différens arec M. de Querchy; a* Histoire poUti- que de la Pologne; 5" Histoire des papfs; 4" Recherches sur tex royau- mes de N a pics et de Sicile; 5" Re-,- cherches sur le commerce et la wflri- ^ation ; 6* Pensées sur le Célibat . et les maux qu'il a causés en Fran- ce. Dans cet écrit, il insiste sur la nécessité de rendre à la société

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5no,ooo célibutnlrcs religieux des deux »cxe9, perdus pour la popu<* tiuii, et oumpnrc, in ce sujet, nos prOirus et les ministres do Téffliso protestfinle. 7" Mémoires sur, tari' f^ir. des hl^s m France, Us m^«- fiians , la domaine des rois, eU\; DiHaib sur toutes tes parties des fi- nances de France ; 9* Mémoire sur fa situation de ta France dans T/w- de, avant fa paix de 1 ^03; lo* Ué* moire sur fa II us aie et son rommer* ce arec fes Angfais; il* Oftserva^ fions sur fe royaume (t Angfeterre, son gouvernement, ses grandsolft" ciers^efc. ; i !»" DiHaifs sur fÈcos^ se, et sur fes possessions de f^ An^ gfeterre en Anu^rique.

^VV,V, (CuAnLRs Michel db l'), fondiUrur dn Unstitution dos Sourds -Miu'ts, nnquit ù Versail- les, \k\ 'j.b novembre 171a. Son pôro olail andu'tecle du roi. Le jeune dti TMpée commença des études pour suivre In carrière des sciences; nuiis sa vocation le por- tant au mini^tèro des autels, il se prépara {\ recevoir les pre- miers degrés du sacuîrdoce, dont réloip;ua momentanément son re- lus de signer le formufaire ^ qui répugnait i\ ses principes reli- gieux; il avait alors 17 ans. Ar- rêté ainsi dans la carrière ec-* clé^ia••tique, il consacra tous ses mouiens i\ Tétude du droite sou- tint son examen avec beaucoup de talent, et lut reçu avoeat au purU*ment de Paris. Son penchant^ «;t les dispositions de son esprit 9 le nimenaient involontairement au pied des autels; il reprit ses premières études, llecommandé par ses* supérieurs i\ Tévi^que do Troyes, neveu du grand Uotsuet, ce prélat Taccueillit uvoodiStinc-

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tion , et lut conféra l|ordrc de la prôtriso. I/ubbé de TÉpée devint,

[»eu de temps après, cliânoino de 'église de Troyes. N*ayont enco- re que a6 ans, Il refusa un évê- ché qu'on lui offrait, en recon- naissance d'un service personnel Sue son père avait rendu uu car- inal de Fleury. Si Tabbé de TÉ- pée était inébranlable dans soi opinions rellgieusos, et inflexi- ble envers Ipi-môine, il avait tou> tes les vertus de son ministère; il était simple, modeste, humain et indulgent pour les autres. Hom- me éclairé, véritable pasteur, il voulait gagner dos cœurs i\ laroli* gion, et la faire regarder comme la consolatrice des aflligés et Tap-

t)ui de la morale. KunemideTinto- érance, il répétait sans cesse celte belle maxime de Henri le-Grand, mort victime du fanatisme qui l'a- vait poursuivi pendant sa vie en- tière : Tous ceUiV qui sont bons sont de ma refigion* Il aimait aus- si i\ répéter avec Fénélon , dont il admirait les rares vertus: souf^ frons toutes fes refigions, puisque Dieu fes souffre; et il ne perdait jamais de vue lui-même cette maxime du législateur des cliré- tic.M.s^ trop souvent méconnue par ses propres ministres : Ne juget pas fes autres, vous qui devez être Jugés, Défenseur éclairé de la foi, frappé connne par inspiration de la régénération prochaine du ^siè- cle o{\ il vivait, l'abbé de l'Épée évita toujours les luttes inutile.H. On ne le vit point, orateur avide d'une gloire profane , lancer les foudres de sou éloquence sur les écrivains célèbres dont il ne re* poussait pas les saines doctrines, et que d'autres follement pré-

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usage de la parole , et les meltre en état de composer des signes dans un langage convenu. Cet art, on sVn convainquit bientôt, donne Vècorce (hs idêes^ mais n'en donne pas la substahce. Il était ré- ^iervc ù Palibé de TEpce de créer lu langage universel de Tintelli- genoe, avec lc(|uelon peut ^'en- tendrc et communiquerdans tous les idiomes de Tunivers. Afin de prouver que ba .méthode n'était pas le résultat de l'impuissance il se serait trouvé de parcourir la route tracée par ses prédéces- seurs, il mit un de ses élèves , nommé Clément de La Pujade,en état de prononcer tn public' un discours latin de ciuq pages et de- mie, et une 'sourde -muette de réciter À sa maîtresse les 28 cha- pitres de l'évangile selon saint Mathieu, et de dire avec elle l'of- fîcc de primes, etc. L'homme audacieux qui n'avait pas craint de se donner pour l'inventeur d'un art que plusieurs avant lui avaient professé ou sur lequel ils avaient écrit, qui rendit l'acadé- mie des sciences complice de son subterfuge, en obtenant d'elle le titre d'inventeur et l'approbation de sa méthode, Pareirès enfin, chercha autant qu'il en eut les ntoyens à nuire ù l'abbé de TEpée. Écoutons bien plutôt un juge qui n'est pas suspect, l'élève, le suc- cesseur de cet illustre ami de l'humanité, l'abbé Sicard, que rin>litution et les lettres viennent de perdre (mai 1822). «L'idée d'un grand homme, dit l'abbé Si- card (dans son Cours tt instruction d' un sourd-muet de naissance y Pa- ris, 1 vol in-8% an 8), est un ger- me toujours fécond. Toute lan-

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gue, dit notre philosophe (Pibbé de rËpée), n'est qu'une coUectioD de signes, comme une suite dessins d'îiistoire naturelle est q- ne collection d'images. On peut tout figurer par gestes» comme on peint tout par des couleurs, comme on nomme tout par des mots. Les objets ont des formes, on peut les imiter : les actioDS sensibles frappent tous .les re- gards; on doit pouvoir, par des gestes imitateurs, les dessiner et les décrire. Les mots ne sont que des figures de convention; pour- quoi les gestes ne le seraient-ils pas aussi? Il peut donc y avoir u- ne langue de gestes , une langue d'action , comme il y a une lan- gue de sons , une langue parlée. Plein de ces idées générAlrices, l'abbé de l'Épée ne fut pas long- temps à retourner sk cette maison, l'une des plus belles concep- tions de l'esprit humain 8*était fécondée dans sa tête. Jamais son âme généreuse n'avait attendu que l'infortuné vint solliciter les secours de sa bienbisance; il al- lait toujours les offrir.... Avec quel transport il fut accueilli I II commence, il s'essaie, il dessinci il imite, il tâtonne, il écrit, il ef- face, il fait écrire. Il croit qu'il n'y a qu'une langue à montrer, et (!e sont deux âmes à faire.ll pré- sente des lettres, on les Imite; mais pas une idée n'entre dans ces «jeunes têtes. Tout se ré- duit pour elles au mécanisme du P. Yaniu. L'abbé de l'Épéc écrit des mots et montre des objets A mesure ; mais des mots ne sont pas des images, et il n'est pas en- core compris. Qu'ils furent diffi- ciles ces premiers pas derinven-

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teurt Ce grand homme trop dé- fiant et trop modeste, n'osa don* ner Tessor à son génie et dréerla grammaire des sourds- muets 9 comme il osa créer leur langue , etc. n Le p. Pfitice^ religieux bé- nédictin du monastère d*Ona, en Espirgne, mort en 1584» paraît atoir exercé le premier Fart de faire parler les sourds- muets ^ Qiais il n'a point fait connaître sa méthode. Don Juan-Paolo Bonnet publia 9 en 1620 , un ouvrage il développe les principes qui Tont dirigé dans l'éducation du conné- table de Castiile, devenu soflrd à Tâge de quatre ans^ et qui^ au moyen de la méthode de son ins- tituteur, apprit à prononcer dis- tinctement la langue espagnole. Don Bonnet eut un grand nom- bre d 'émules : IVailly , Digby, WaiUs et Burnet en Angleterre , Emmanuel Ramirez de Cortone , Pierre de C(utro'(\e Mantoue, Con- rad Amman, médecin suisse qui exerçait en H ollande^va/iffWm^n^j philosophe allemand, et plusieurs autres savans et philanthropes. Quoique répandu dans presque toute l'Europe 9 l'art de faire par- ler les muets n'était pas connu en France. Comme on l'a déjà fait remarquer^ don Antonio PareirèSf. Portugais, établi à Paris vers 1 755, profila de l'ignorance l'on é- tait^ et se donna pour l'inventeur de l'art. L'académie des sciences lui confirma ce titre, et approuva une méthode dont elle ne con- naissait pas les élémens. Pareirès faisant un mystère des moyens qu'il employait, quelques années après, un autre 4>rofesseur, nom- me Ernaud, également établi à Paris , publia ses procédés^soUi-

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cita et obtint de la même acadé- mie le titre d'inventeur. Les deux rivaux qui ne vivaient pas en par- faite harmonie, furent bientôt é- trangement surpris en apprenant que les noms de Honnet, d'Am- man et de van Helmont n'étaient plus un secret pour le monde sa- vant. L'abbé de l'Épée acheva de les discréditer par l'invention des signes méthodiques, qu'il substi- tua à la méthode de la parole em- ployée par tous ses prédécesseurs. Le geste est la langue universelle, le type de toutes les langues. C'est celle de l'enfant jusqu'au moment il peut se faire entendre par- des mots, et de l'homme jusqu'à ce qu'il soit passé de l'état sauva- ge à celui de la civilisation. C'est la dernière ressource de rhommc civilisé qui a perdu l'u^ sage de la parole, ou ù qui l'on parle une langue qu'il n'entend pas; c'est la seule langue du sourd- muet. Cette langue est admirable chez tous les individus, et parti- culièrement chez les infortunés qui n'ont jamais eu ou qui ont perdu l'usage de l'ouïe et de la pa- role. Quel que soit leur pays, ils s'entendent et correspondent entre eux ; ils savent parfaite- ment exprimer leurs passions, et ils n'attendent pas que l'é- ducation ait développé leurs facultés morales pour manifester les sensations qu'ils éprouvent, le trouble, l'inquiétude, l'effroi, l'épouvante, la sérénité, le plai- sir, la douleur, raffectioa, l'inî- niitié. Si telles sont les facultés de ces êtres- extraordinaires dans l'état dénature, que ne doit-on pas espérer d'eux,lorsque les bien- faits de l'éducation lés ont enquel-

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que sorte fait passer de la vie pu- rement animale dans la vie mo- rale. Leur physionomie est extrê- mement mobile et expressive. Leur regard , fidèle miroir de leur âme, en fait connaître Télat habi- tuel. Un sourd -muet veut- il sa- voir ce qui se passe en nous? son œil scrutateur plonge dans notre Ame et en développe toutes les qualités, tous les principes de ver- tus et de vices: on ne peut échap- per '\ sa curiosité invincible. A- vertis par le mou vement de sa phy- sionomie, nous cherchons vaine- ment un abri dans l'inexpression de nos traits. Son regard que Ton pourrait dire absolu, nous trou- ble , nous anime , nous force à prendre une physionomie dé- terminée. Sa pensée cherche la nôtre, elle Tinterroge, la féconde et l'interprète .ou la lit i\ mesure qu'elle se forme. Les gestes par lesquels s'exprime la nature doivent nécessairement ê- tre rendus par des signes analo- gues, simples et naturels, qui en sont comme la traduction. Les si- gnesqueTon emploie pouréveiller les idées dans l'esprit sont «ippelés fort judicieusement dans l'école, signes introducteurs d'idées^et ceux qui ont pour objet le développe- ment des diverses facultés de l'â- me et de l'esprit, sont nommés signes de rappel d'idées. Les pre- miers représentent des objets fa- ciles à concevoir, des idées com- munes, toutes choses qui ne sor- tent point des facultés les plus or- dinaires. Les seconds donnent au sourd -muet la faculté de livrer son esprit aux plus grandes et aux plus parfaites opérations : ils expriment toutes les idées abs-

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traites. Ces signes sont pour la plupart elliptiques. Le maîtrcy par des procédés méthodiques, tou- jours simples et faciles , cherche à mettre les sourds - muets à même de créer les signes que pro- voque l'image de Tobjet qo*ii ex- pose à leurs yeux. Les élèves dont l'imagination est frappée inven- tent le signe, et le maître le saisit habilement; il le fixe ensuite dan» leur mémoire par le mot qui cor- respond à ce signe, et qui le nom- me. Si nous^tions, nous, que les sourds-muets appellent les entent dans- par lans, réduits à ne nous exprimer que par signes, au lieu de négliger les gestes, qui cepen- dant sont d'importans auxiliaires de la parole, nous les étudierions avec soin, et nul doute que nous n'en formassions une langue muetr te qui, comme la langue parlée^ au- rait son alphabet, sa grammaire, sa logique. Notre alphabet se compose d'un petit nombre de caractères qui, combinés direrse- ment, représentent et fixent tous les élémens de la parole. Les sourds - muets qui voudraient é- tablir la langue muette^ invente- raient, comme pour la langue par- lée, un alphabet correspondant ù un système général et uniforme de gestes. Cette digression , qui se- rait déplacée dans une de ces Biographies qui ne se soutiennent que par les scandales politiques, ou qui, stériles et iuMgnifiantes, n'offrent que des dates et de sim- ples énumérations , cette digres- sion, disons-nous, n'est pointé^ trangère à notre sujet. La vie de l'abbé de l'Épée «est toute dan» son institution. Mais avant de re- prendre le récit des difficultés et

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des peioes morales sans nombre qu*u a éprouvées pour fouder le premier des étoblUsemens phî- lonthropiques par sa haute im- portance, nous parlerons du té- moignante d*estlmc que daigna donner à cet ami de l'humanité , un souverain étranger que la pos- térité a placé au nombre des rois philosophes et des bienfaiteurs des peuples. Joseph 1 1, lors de son voyage à Paris, se plut à visiter plu- sieurs foi», et toujuursavecunnou- vel intérêt, une institution que la France alors à peine.alteulive de- vait à la vertu et au génie de Tab- de rÉpée. L'empereur ne trou* voit rien de plus digne de son ad- miration que (ftitle institution su- blime. 11 témoignait à l'inventeur une grande surprise de ne point voir ik sa disposition une de ces riches abbayes qu'on prodiguait ù des hommes inutiles; il lui of- frit d'en faire la demande au roi, et s'il y trouvait de la diiliculté, de lui en donner une lui -môme dans ses états. L'abbé de l'Épée répondit modestement à ce sou- verain : u Si, ik l'époque oii mon «entreprise était commencée sans

succès, quelque médiateur puis- » sant eût demandé et obtenu pour «moi un riche bénéfice, je l'aurais

accepté pour le faire servir au

profit de l'institution. Aujour-

d^hui ma tOte penche versfetom-

beau; ce n'est pas sur elle qu'il

faudrait placer ce bienfait, c'est

sur l'œuvre elle-même. Je vais

finir; il faut qu'elle dure, et il est

digne d'un grand prince de la

perpétuer pour le bien de l'iiu-

manité.» Moins heureux ({ue son successeur, l'abbé de l'Épée ne put jamais obtenir du gou<

ÈVÈ

3^1

vernement Pudoption d'un éta- blissement qui faisait l'admiration de l'Europe, et que plusieurs sou- verains avaient imité dans leurs états. Ce ne fut que deux ans a- près sa mort que l'institution de Paris fut fondée par l'assemblée constituante en 179N et le décret fut sanctionné par le roi. Déj.'t quelques années avt^nt la révolu- tion, Louis XVI avait accorde pour cet objet 3, 100 liv., et une maison près du couvent des Cé- lestins; mais la maison ne fut pas occupée par les soqrds-muets. Dans le temps même la métho- de de l'abbé de l'Épée obtenait un succès européen, on vit s'agiter autour de lui et l'entraver dans sa marche des rivaux jaloux et des censeurs injustes. Il eut À lutter avec des savans dont il combattit les idées sans aigreur, mais non sans fermeté, et dont la réplique n'offrit pas toujours cette modé- ration qui fortifie le bon droit ou fait excuser une attaque injuste. Des corps savans à qui il soumit sa méthode, un seul excepté, l'a- cadémie de Zurich, gardèrent un silence outrageant; et un académi- cien étranger, M. de Nieolnï,de l'a- cadémie de Berlin, lui ditdesinju- res.On nes'élèvepasau-dessusdes autres hommes sans en acheter le droit par d'amers dégoûts; l'abbé de l'Épée en avait déji\ fait la dou- loureuse expérience. Il se con- vainquit aussi que la cause la plus juste ÙL nos yeux ne porte pas tou- jours la conviction dans l'Ame de ceux qui sont appelés à juger d'a- près leur conscience. La cause célèbre du jeune sourd-muet trouvé en 1775 sur la route de Péronne, ajoutera aux preuves

Z7% £PÉ

nombreuses etÛTidtMilfîs qu'il se- rait facile de fournir. Du jeune enfant abandonné, couvert de haillons, mourant de faiui, privé des organes de la parole^ lui est présenté; son malheur le touche vivement. 11 le prend sous sa pro- tection paternelle, pourvoit à tous ses besoins, rinstrtiit, intéresse M. le duc de lV,nthièvreùson sort, et entreprend de faire rendre au jeune infortuné un nom. une fa- mille, une fortune... Démarches» soins, sollicitations, voyages, veil- les, fatigues^ sacriûces de tout geu- re, rien n'est épargné par le pro- tecteur infatigable.. . Cette sainte cause n'est gagnée qu'en partie ; le protecteur du jeune comte de Solar meurt sans avoir pu obtenir un triomphe complet. 11 meurt! et quelques années après son ou- vrage est détruit, et scm malheu- reux protégé, forcé de s'engager, succombe bientôt dans un hôpi- tal. L'abbé de l'Épée avait recueil- li de la succession de son père en- viron 10,000 fr. de rente; il ne dépensait que 2,400 fr. par année pour ses besoins personnels. Pen- dant rhiver de 1-788, remarqua- ble par un froid excessif, il était sans feu. Ses élèves, dont il était adoré et qu'il aimait comme s'ils eussent été ses enfans, vinrent les larmes aux yeux, le supplier de reprendre quelque chose sur ses dons pour acheter du bois. Le bon vieillard ne put résister à leurs

{>reAsantes sollicitations : lorsqu'il es revit, « Mes amis, leur dit-il, » je vous ai fait tort de cent écus.» L'abbé de i'JÉpée a formé d'habi- les maîtres qui -ont propagé sa mé- thode en France et chez l'étran- ger, et Tont rendue européenne :

ÉPÉ

l'abbé Sicard, son successeàr;rali- Sylvestre, venu de» Houe.. sur les ordres du prince Doria Pam- phili, nonce du pape; Tabbé Stork, envoyé à Paris par l'empereur J»- seph II; M. **% de Russie; M. Ll- ric, de Zurich; M. d'Angulo. d'Es- pagne; M. Delo, de Hollande; U. Muller, de Mayence; M. Guyot« de Groningue; II. Michel* deTa- rentaise, etc. L'abbé de TÉpée a su allier à une grande vertu un heureux génie; il a marqué son existence par une institution ad- mirable, et qui ne périra paa.Prfi- tre et philosophe à la fois, pnissc- t-il servir de modèle aux minis- tres de la religion et aux sages, qui ne tiennent leAr mission que de leur cœur généreux. Cet excel- lent homme mourut leaS décem* bre 1789, à l'âge de 77 ans. Son oraison funèbre fut prononcée» le a5 février 1790, par l'abbé Fau- che!, prédicateur du roi, en pré- sence d'une députatloD de l'as- semblée nationale, du maire de Paris et des représentans de la commune. En 18 ig, M. Basota publié un Éioge historique dm Vfh» de rÉpée, qui a obtenu le suf- frage de plusieurs sociétés savan- tes, et de l'abbé Sicard lui-même, président de l'une de ces sociétés. Cet éloge a été réimprimé dans la même année, avec une lettre de M. Paulmier, élève et collabo- rateur de Fabbé Sicard; et pour la troisième fois, en iSaa, avec por- trait et fac timiie. Tout le monda a vu au Théâtre- Français le dra- me intéressant sous le titre de rAhbé de^^Épéê, que M. Bouilly composa sur l'avenlure du «jeune sourd-muet trouvé sur la route de Péronne. De nombreux ou? rafss

EP&

ont été publiés sur Tari dMnstrui- re le» sourds-muets. Comme ceux de Tabbé Sioard se rattachent le plus ù hi grande pensée de son il- hiHtre prédécesseur, nous essaie- rons de compléter ce tableau en faisant connaître la méthode de Tabbé Sicard {voy. Sicard).

EPRÉMÉNIL ( JeanJacqum- DvvAL d'^, naquit à Pondichéri en iy!\ii; maïs avant d'en venir à lui, disons deux mots de son pèrey qui porta les mêmes prénoms que lui. Celui-là était gendre dii ce* lèbre Dupleix , gouverneur de Pondichéri , et commandant-gé- nér:(l des comptoirs français dans rinde. Chef du conseil de Ma- dras pend.iiit le temps cette ville a été soumise à la domina- tion francaisf, non moins recom- mandable comme militaire que comme magistrat, il la défendit avec un grand courage contre le nabad d'An-ate. Il fut, de plus, voyan^enr intrépide, et pénétra, sous rii.ibil de bramine, dans les pagodes indiennes, dont il a dé- crit et dessiné les cérémonies. Eulin, cherchant dans les lettres la c(»nsolati(m de la surdité dont il tut affligé dans ses dernières an* nées, il a publié, A son retour en France, un Traité sur le commerce fia Nord. Il mourut en i^GS. Un homme de ce mérite ne devait rien négliger pour Téducation son lils. Aussi le jeune d'Eprc- ménil fut-il envoyé, dés Tnge de 4 ans , k Paris, il fit d'excel- lentes études. Il embrassa la car- rière judiciaire, et acquit , d'a- bord, la charge d'avocat du roi au Chûlelet, fonrtion qu'il a rem- plir avec une grande distinction; acheta ensuite une charge de

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conseiller au parlement, et s'y fit remarquer par l'impétuosité de son éloquence et la rigidité de ses principes. La première occa- sion dans laquelle il fixa sur lui l'attention publique, est le procès qu'il soutint contre M. de Lally- Tullendal, en 1 780, devant le par- lement de Rouen , celui - ci poursuivait la réhabilitation de la mémoire de son père. D'Epré- ménil défendait, lui, la mémoire de s(m oncle et de son bienfaiteur Du val de Lcyrit, sur la dénon- ciation duquel on prétendait que le général Lally avait été condam- né. Le public se prononça en fa- veur du fils qui plaidait pour son père, mais le talent de d'Epré- ménil n'en produisit pas moins une vive sensation. La vigueur et l'impétuosité dont il a fait preuve devant la cour de Rouen comnH; plaideur, il la reproduisit sonvent comme conseiller dans la cour de Paris. Linguct, dans ses Jn-' nales, érigeant la force en droit, n'avait pas rougi d'avancei^ que les princes sont propriétaires des biens et des personnes de leurs sujets , e1 qu'entre eux le ciel s'explique uniquement par des victoires. Il n'avait pas eu honte d'appeler séditieux les parlemens qui doutaient que In banqueroute publique fût un droit de la cou- ronne et un devoir du monar- que. D'Eprèménil le dénonça ik l'indignation publique et i\ la jus- tice du parlement en 1781. Deux ans après , il signala avec la mê- me éloquence l'établissement de ces prisons pi'ivées, le pouvoir arbitraire détenait des citoyens punis sans interrogatoire et sans jugement. Ce n'est pas envers le

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ministère qu'il se montra sétè- re; il attaqua plusieurs fois les profusion!» de la cour. Plus indul- gent envers la crédulité quVn- vers la légèreté, il l'ut du nombre des juges qui, lors do la fameuse affaire du collier, épargnèrent au parlement ralrocttc de condam- ner comme criminel le cardinal de Rolian , qui n'était que dupe. Quand le ministère crut avoir trouvé* dans I impôt du timbre et dans l'impôt territorial, une res- source snilisante pour combler la dette de Tétat, d'Lpréménil s'op- posa si vivement à Tadoption de ces édits, dont il avait même dé- noncé les auteurs au parlement, que, ne pouvant le réfuter, les ministres le firent enlever sur les fleurs-de-lis mêmes, et renvoyè- rent en détention aux îles Sainte- Marguerite, il resta plus d'une année, prêtait lui préparer un triompbe. A soa retour, il fut ac- cueilli camme un défenseur et comme un martyr de la cause po- pulaire, dans toutes les villes qu'il traversa. A Lyon, il fut couronné au spectacle, il avait été recon- nu.Ce qui rendiiit sa victoire plus éclatante, c^élait la convocation des élats-gcnéraux que d'Epré- ménil n'avait cessé de réclamer comme le seul moyen d'opérer la réforme commandée par I intérêt public : victoire singulière; car, dès lors s'évanouit toute sa popu- larité ; dès lors on reconnut qu'en parlant contre la cour, ce parle- mentaire avait eu moins en vue les intérêts du peuple que ceux du parlement dont il avait cru aug- menter l'importance et l'autorité! Nommé député de la noblesse de Paris f d'Ëpréméuil se plaça au

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premier rang des défenseurs lef plus exaltés des anciens abos* et de ce pouvoir arbitraire dont il avait eu lui-même tant à se plain- dre. La réunion des trois ordres, l'émission des assignats, Tadmis- sion des cas le prince pourrait être déclaré déchu du trône, sont les propositions qu'il combattit particulièrement avec le plus de véhémence entre celles qui furent adoptées par l'assemblée consti- tuante « contre toutes les opéra- tions de laquelle il finit par pro- tester. Après la clôture de cette il- lustre législature , d'^prcménil n'émigra pas cependant : l'inté- rêt qu'il portait à la cause royale, à laquelle il s'était rattaché avec une espèce de fanatisme , Tarait retenu ù Paris; et il y avait peut- être plus de courage, pour un homme de cette opinion, à rester en France qu'à en sortir. Il en offrit la triste preuve. Reconnu sur la terrasse des Feuillans, le ly juillet I79*i, par les forcenés . qui, le 20 juin, avaient violé le domicile même du roi, il fut as- sailli par eux et traîné jusqu'au Palais-Royal, une mort cer- taine semblait l'attendre. Dé- pouillé de ses habits, frappé à la fois par une foule d'assassins, il avait déjà repu sept blessures, quand une patrouille de la garde nationale, conduite par l'acteur Micalef, au courage duquel au- cun biographe n'a rendu justice, l'arracha à la fureur des futurs bourreaux de septembre. Conduit h la trésorerie, il n'y était pas en sûreté, quoiqu'il fût protégé par l'autorité civile et par la force mi- litaire. On ne trouva pas d'expé- dient plus «ùr pour le sauver que

deVincarcérertSans l'écrouer tou- tefois.Tout en promettant sa con- <Iamnation aux hommes qui pré- ludaient à son supplice, on le mena à Tabbaye Saint-Germain, sous la conduite de plusieurs mil- liers de soldats qui semblaient moins protéger un innocent que garder un criminel. Les soins de sa famille et de ses amis ne lui manquèrent pas dans cette pri- son, qui ne fut -pour lui qu*un re- luge. Disons même que Pétion > alors maire de Paris, et un jour a- vant,meinbre de rassemblée cons- tituante, mit, à secourir son an- cien collègue, plus d'empresse- ment qu'on n'en attendait de lui. Il était alors maire de Paris. « Et moi aussi, lui dit d'Éprémcnil^, j'ai été l'idole du peuple; » paro- les terribles que l'idole du jour n'entendit pas sans une irive é- motion. D'Épréménil n'était pas encore sur pied quand la journée du 10 août acheva de renverser le trône. Etranger aux afîaires de- puis rétablissement de la républi- que, il s'était retiré dans une terre qu'il possédait aux environs du Havre; la surveillance tJes terro- ristes alla l'y chercl>er. Il y fut arrêté malgré la vie obscure et tranquille à laquelle i( s'était ré- signé. Traîné à la Conciergerie, il n'en sortit que pour monter sur l'échafaud avec les membres les plus illustres du parlement de Paris. Chapelier, membre de l'assemblée constituante, et dont il avait toujours combattu les o- pinions, se trouvait avec lui dans le même tombereau. A qui de nous deux vont s'adresser les in- jures du peuple ? lui dit celui-ci. ^- tous les deux, répondit d'É-

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préménil. Il mourut avec tout le sang- froid qui inspire un tel mot. D'Épréménil, ^ans être exempt de tout reproche^ a droit, cepen- dant, à beaucoup d'estime. Si a- vant et après l'époque de sa gran- de popularité, il montra plus de chaleur que de prudence dans l'eipression dt ses opinions qui semblaient se contrarier; s'il avait plus de brillant et de facilité dan9 l'élocutibn, que de justesse eiâ» solidité dans le raisonnement ; s'il a trop souvent perdu de rue le but le cond'uisait la route dans laquelle il se précipitait, on ne peut s'empêcher de convenir que ses erreurs n'offrent rien dont un honnête honotne puisse rougir, et peut-être fut- il moins inconséquent qu'on se l'imagine. Au fait, la révolution amenait la destruction de l'ordre de choses dans lequel il n'avait désiré qu'u^ ne réforme; et il crut, sans doute, avoir- obtenu pis que ce qu'il a- vait dénoncé, parce qu'il obtenait plus qu'il n'avait demandé. Il ne put se pardonner d'avoir provo- qué la ruine de l'ancienne magis- trature. S'il eût fait par amour pour le bien public, ce qu'il a fait par esprit de corps, d'Ëpréménil serait un des hommes les plus honorés , entre tant d'hommes honorables qui ont paru à \st un du sièple dernier. 11 n'était pas en garde contre les écarts de son imagination. Peut-être avait-il , dès l'origine, embrassé, avec plus d'éclat que ne le comportait la gravité de sa profession, la doc- trine de Mesmer, sur laquelle Po- pifiion des savans n'est pas' en- core fixée ; et sans doute il s'est fait trop imprudemment l'apolo-

gistu du chnrlatunisme de Ca^lîos- trp« qui, dès l*origine, a été l'ob- jet du mépris de tous le» gens senties. Du res^e , d'bpréniéuil fut doué de touted les vertus qui constituent l'honnête honiine;bon père, l)on époux, b(>n ami. Sa mort l'ut une perte irréparable pour ceux qui le connaissaient) et même pour ceux qui ne le con- naissaient pas; car sa générosité est allée souvent chercher dans les retraites les ])lus humbles des malheureux qui ne Tavaient ja- mais connu, et ses bienfaits étaient proportionnés à sa grande fortu- ne. La nature lui avait donné les avantages physiques nécessaires à un orateur, une figure noble et spirituelle, un organe sonore et agréable; il y joignait tous ceux que Tétude peut procurer. 11 mourut à 4^ ^^^^' indépendam- ment de ses plaidoyers et des dis- cours qu'il a prononcés à rassem- blée constituante, il a composé, en 1788, des Remontrances pu- bliées par le parlement de Paris au mois de janvier; en 1790, un Discours dans la cause des magis- trats composant la chambre des vacations du parlement de Breta- gne; deux écrits intitulés : NuiiUc et Despotisme de l'assemblée, et un dernier écrit : l'État actuel de la France, 1790. D'Epréménil a laissé plusieurs enfans. Les deux derniers enfans d'un second lit sont morts glorieusement sous les drapeaux français en Pologne et en Russie. Ils étaient issus de son mariage avec Augustine - Fran- çoise Sanctuari, femme remarqua- ble pur sa beauté et par son C(Ui- rage. M"** d'Epréménil partagea lu sort de son mari^ dont elle avait

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épousé toutes les opinions* Elle l'avait accompagné en exil; elle le suivit sur Téchafaud.

ËRIIMANN (FEBDBigiG-Loviâ), physicien célèbre, en 1741* Lors de rétablissement de« éco- les centrales, à Strasbourg, il faisait depuis long-temps un cours de physique très -suivi, il 7 fut nommé professeur de cette scien- ce. A cette époque, Ërhmann s'é- tait déjà distingué par ses travaux: inventeur des lampes à air inflam- mable , il les avait décrites dans un ouvrage intitulé : Description et usage de quelques lampes à air inflammable, as ec une planche in- diquant les pièces nécessaires à leur confection, 1780, in-S". On a aussi de lui des Observations sur les Mongolfières, ou Boitons aéros^ tatiques; sur Tart de les faire, les expériences qui ont déjà été lai- tes,etrhistoire des deux premiers voyages aériens, 1 784» in^8".£rh* mann a traduit en allemand des mémoires du célèbre Lavoisier, sur Faction du feu augmentée pur le gaz oxigène, et y a ajouté des notes très-intéressantes. Cette tra- duction a été publiée en 1 787.£n- ûn, il a réuni les leçons qu'il pro- fessait à récole centrale, et les a publiées en français sous le titre d*Elémens de physique. Ce dernier ouvrage a valu A son auteur une réputation justement mérîlée. Ërhmann mourut à Strasbourg, en 1 799, à Tâge de 58 ans.

ËRLACH DE SFIETZ ( lk ba- BON L. d'), est eu Suisse, et é- tait conseiller-d'état du canton de Berne, lorsque la révolution fran- çaise éclata. Chargé du gouver*!* nemeut du pays de Vaud, sa con- duite à la fois énergique et pru-

dente fui ooiicilin tous lès cœurh. En 1798, la Frunceayont déclaré Ia ^ueire ù la Suisse « le baron d*£rlach fut désigné pour ouin- inundor les troupes confédérées. Il refusa le oommiindement, qui fut alors donné & un homme in* capable do servir elTlcaoement son pays 9 et quf bientôt abandonna ^un poste. Le baron d'Ërlach se mit alors A In tête des Insurgés de TAr- govic; mais il s^opposa en vain ù In marche des troupes françaises. Il fut arrôté comme Tun des chefs de la confédération 9 et renfermé au chAtonu de Ohillon. Uc.ndu lUa liberté, il est rentré dans la vie privée.

BRLAOII (CH4nLBS-Loiîis),né à berne, en ly^i)^ d\ine lamille distinguée, avait été nu service de France, avec le grade de ma- réchiil-de-camp, avant la* révo- lution. A Tépoque de Tinvadion du pays de Vnud par les Français, en 179H, le général d'Krlach qui, depuis long-temps, n'appartenait plus ù la France, fut chargé du commandement de la force -ar- mée du canton de Berne. Il fit cesser Tindécision des conseils , et obtint des pouvoirs illimités pour la défense du pays. Il adres- >a AU général Brune, qui le som- niait de se rendre, la réponse sui- vante : « Mes ancêtres ne se ren- 4 dirent jamais. Fussé-je asses lâ« «che pour y songer, le monu- nment de valeur que nous avons »sous les yeux (ossuaire composé »des os des Bourguignons tués A nia bataille de I^iorat eu i^\y(}) Murarri^terair. nC^ette Hère répon- se ne produisit pas reflet qu'il en attendait: les Fran^^ais qui Tatta- quaient étaient mieux disciplinés

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(il plus guerriers que les paysans bourguignons du 1 5* siècle. Malt on avait conclu un armistice avec le général Brune, et les lois de rhonneur ne permettaient pas de commencer les hostilités avant la fin de cet armistice. Au moment le général d'KrIach allait exécu- ter le plan qu*il avait conçu , on lui donna Tordre de suspendre ses opérations. Il se trouvait alors dans une situation très-critique, sans magasins, et journellement exposé aux attaques de Tarmée française, qui, sur ces entrefai- tes, entra A Berne sans que le gé- néral d'KrIach pOt s*y opposer. Accusé, par ses soldats, de les a- voir trahis 1 il fut massacré par ceux dont il avait embrassé la défense avec tant de zèle et de dé* vouement. Dans un siècle môme en obéissant passivement le soldat n*est point une machine, on ne saurait trop déplorer [fss violences dont il se rend Pinstru- ment ou le complice, enitir^nt sur les citoyens comme dans certain pays, ou, comme dans celte cir- constance, lorsqu'il s'abandonne A ses vengeances contre ses chefs qu'il n'a pas le droit de juger et encore moins d'assassiner. Ce cri- mci néanmoins, n'a pu flétrir que les misérables qui l'ont conseillé et ceux qui Tout exécuté.

KRMANN (Jean-Pibrrk)) pas- teur prussien, naquit, en 1753, A Berlin, il fit ses études au collè- ge Français. Il fut nommé A plu- sieurs emplois qui lui donnèrent beaucoup d*influence dans le mon- de, où il brillait par ses connais- sances,son esprit et sesqualitésper» sonnelles. DeTouu principal du oollége Français, il montra le plus

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grand zèle ponr la propagatioD desméthodes d'enseignement que les réfugiés avaient apportées de France, et queXannegui Lefèvre, père de M"* Dacier, aTalt profes- sées avec le plus grand succès. Il fut ensuite nommé directeur du séminaire de théologie, conseil- ler du consistoire supérieur, et enûn membre de Tacadémie des sciences et belles-lettres. £rmann était admis ù la cour;et la reine, é- pouse du grandFrédéric,lui accor- dait sa confiance. £lle le chargea souvent de revoir les traductions françaises qu^elle faisait de quel- quesauteurs allemands, et se ren- duil volontiers uses observations. Il avait aussi des relations intimes avec le comte de Hertzberg, mi- nistre d'état, auquel il recomman- dait les jeunes gens qui, par leurs talens paraissaient les plus pro- pres à remplir des fonctions pu- bliques : lu plus grande impartia- lité guidait son jugement sur eux, et le ministre d'état n'eut point à regretter lu confiance qu'il leur avait accordée. De 1782 à 179^9 il parut à Berlin un recueil, en 8 vol. \n'S''n dt: Mémoires pour ser- vir à r histoire fies réfugiés fran^ fais dans les états du roi de Prusse. Cet ouvrage, auquel on assure qu'Ërmann a travaillé, ne se dis- tingue que par l'intérêt qu'il ins- pire pour les réfugiés français. On y trouve quelques anecdotes cu- rieuses et des faits intéressans» mais le style en est prolixe et né- gligé. Ërmann s'est occupé de quelques autres ouvrages litté- raires qui ont été favorablement accueillis; tels sont des Rapports sur le séminaire et le collège fran- çais de Berlin ; un Abrégé de la

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Géographie ancienne, en lafin que s Traductions; des Dieet cadémiques, et des jirticlei i dans la nouvelle Bihiiothéqi manique,t\, autres recueiiê; un Eloge historique de la n PriMj^, Sophie- Charlotte, c de Frédéric I*% et aïeule di déric-le-Grand. Hennaon rut, gcaéralemeot regretté, lin« en 18149 à Tâge de 81 ËRNESTI (AvGUSTB-Gu me), littérateur allemand «ti professeur de philosophie i loquence, naquit, le a6 ni bre 1735, à Trohndorf en ringe, et mourut à Léipsick juillet 1801.11 avait fait ses < à l'université de cette TÎlIle yait reçu en 1767 le grade d tre-ès-arts, avait obtenu la ( de philosophie en 1765, e1 d'éloquence en 1770. Leso ^e& qu'il publia sont: i*Titi hiitoriarum iibri qui supersu nés, Léipsick, 1769, 3 toI. Francfort, 1778, 1785, 5 vc 8*; Léipsick, 1 801, i8o4; 2* Q. Quintitiani de institutione or liber decimus, tMipsickf iy&, 8*; 5* Amiani Marcellini opt recens. Vtdesio-Gronovianâ, sick, 1773, in-8*; 4** Poni^ Meta de situ orbis libriZ,exr Gronovianâ^ Léipsick, 1 773, 5** Opuscula oratorio- philoL Léipsick, 1794, în-8-; 6*H ingenii ad usumeloquentiœ m ria, Léipsick, 1796. Ernest s'était principalement atta l'étude de la littérature anci écrivait et parlait la langue ayec une élégance et une f remarquables. Il était ext ment sévère; mais on lui ps naît cette sévérité en farc

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tialîtè qu'il mettait daos îiTieiis. Au surplus, il a joui t toute sa vie de la plus considération. ^ESTI (Ieàn-Christun- iile), parent du précèdent, ù Arnstadt en Thuringe , 5(), et mourut ù Léipsick a. Ce l'ut A Tuniversité de lie qu'il fit SCS études, sous tion du célèbre professeur nesti, son oncle. Ses pro- ns la littérature furent ra- in 178U, il obtint une cliai- philosophie qu'il occupa n 1801, épocpie il rem- :;haire d'éloquence, vacun- la mort d'Auguste-GuiU l^lrnesli. Il a ])uhlié Iv.^ ou* suivans : 1" /lUopi fahulœ, qui contieut 1295 fables, k, 1781, in-8"; ii'* Hesichii acrœ emendationibus iwlis^ ftraiœ, l^éipsick, 1785, in- Suidœ et Phavorini glosSsœ un spiri/e^io glossariun sa- , Ilasir/ùi (Jotigest. emeud^ iUuslr.^ Léipsick, 178G, ** 6\ Siliillatici punicorum , Léipsick, 1791, in-S"; 6"

Icc/ino/ogia Grœcœ rlietO" iéipsick, 1795, in-8";

technolo'Aœ Romnnorum (By Léip.<*ick, 1797, in-8''; traduction allemande des nés latins de Cardin Dn- Léipîïick, 1798, i8oo,in- Ciccros geist and Kern , «, 1798, 1800, 180U, 5 in-8". (let ouvrage, traduit I, est un choix des meil- orceanx de (licéron. Tous :ssont généralement bien nais c'est comme excellent queJean-Ohrislian Théo- •nesti s'est 'ait en Allema-

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n^gne une réputation distinguée. ERNOUF (Jbàn-Augostih), lieutenant-général des armées » grandoflicier de Tordre royal de la legion*d*])onneur , commandeur dt). Tordre royal et militaire de Saint - Louis , etc. , est issu 'd'une ancienne famille de Nor- mandie. Nommé lieutenant d'in- faiterîc en 1791 9 et capitaine en 179a, il fut appelé à Télat-major- général de l'armée en qualité d*ad- joiqt. Quelques projets qu'il pré- scnla sur la défensive du territoi- re français dans la Flandre mari- time le firent élever au grade d'ad- jud^nt-général chef de bataillon; pasié AU grade de ctdonel, il com- manda en cette tpialilé le camp de Gasiel. Il était occupé à forti- fier ce poste important, lorsque le duc a' York vint mettre le siège devant Dunkerque, et se disposa ;\ faire le blocus do Bergues; cette dernière place était sans garnison. A la première nouvelle de la mar- che inopinét) de Tannée anglaise» le général Ernouf jeta dans une forteresse les troupes nécessaires à sa défctûse. Le général Houchard, commandant en chef l'armée du Nord, reput ordre de marcher au secourade Dunkerque. Le général i'>nouf, appelé pour lui donner des ronseignemens, proposa en outre un projet pour attaquer Tar- mée anglaise; ce projet fut discu- té, et agréé dans un conseil de guerre parle général en chef, qui chargea le général Ernouf de di- riger la colonne qui devait com- meicor l'attaque par le poste re- tnuiché d'Aukorquo , et venir prendre position à Rexpoëde. Ce mouvement, qui fut parfaitement cxé.7(ité^ força le camp anglais de

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Wîlres, qui coaTraîl le blocus de Bergues. h se retirer précipitam- ment ^u^ Hondscoote. Le géné« rai Ernouf Fut blessé duos cette afiairc. Après la bataille qui pone ce nom, Tarniée anglaise fut obli- gée de Irver le siège de Diinker* que et d'abandonner toute S3n artillerie de siège. Le pouvoir exé- cutif éleva le général Eruoufau grade de général de brigade. Quel- que temps après, il l'ut nommé chef de rétat-major-gènéral des armées du Nord et des Ardennes. Valenciennes, le Onesnov* Lau- drccies et Condé étaient tombés au pouvoir de reiinemi; le princ« de Cobourg pressait virement Maubeuge; la garnison de cette ville et les troupes du camp re^- trancbé, fortes de i ^«ooohomniesi étaient sur le point de capituler faute de vivres. L*armée du Nord, commandée parle maréchal Jour- dan, se porta sur Avesnes. L'ar- mée ennemie avait pris position auxhaiesdWvesnes; Tarmée fran- çaise attaqua, le i5 octobre i793; on se battit tout le jour san< au- cun succésdécisif. On recommença Tattaque le 16 au point du jour; il étaltsur le pointde finir sans qu*on eut réussi àdébusquerTennemide sa position , lorsque le prince de Cobourg, qui avait été tourné der- rière les bois de AVatignies par le conseil du général Ernouf, crai- gnant pour ses ponts sur lu Saui- bre, donna le signal delà retraite, qui fut favorisée par robscurilé de la nuit« et repassa la Sambre. iMaubeugcv qui n'avait plus dans ses magasins que pour 24 heures de viv res, fut délivré. I«e pouvoir exécn tif, satisfait de la concuite du uéral Ernouf dans cette iin-^

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portante affaire, le noinnia gW^ rai de division. Le général en dwf voulut poursuivre ses avantages; il marcha sur Beauroont. La mas* vaise saison et les cberoins rom- pus par les pluies continuelles, opposèrent des difficultés insur* montables aux Inihspurts de Tar^ tillerie, des muDÎtiuiis et des vi- vres. Il fut dune obligé de faire' prendre des quartiers dliivrr à l'armée. Le comité de salul pu- blic, mécontent de celte marche rétrograde, ordonna au général en chef et à son chef-d*élat -major de se transporter à Paris pour ren- dre compte de leur conduite. Soos le règne de la terreur, un pareil ordre était périlleux; cependant le général Ernouf et le géDéral Jourdan n'hésitèrent pas de ve- nir  Paris. L'exposé de leur con- duite, appuyé par des prenrei authentiques, parut tel â la niajo' rite du comité de salut public, que sa réponse fut un arrêté par lequel le général Jourdan fot nommé au commande^nent en chef de Tarmée de la Moselle, et le général Ernouf chef de Tétat- major-général de cette armée. Possesseur de quatre places fn^ tes qui laissaient notre frontière i découvert, le prince de Cobourg avait resserré le blocus de Gain- brai; la capitale se trourait expo- sée, si cette place eOt été prise. Pour TempCcber de pn>fiter de ses avantages, il était nécessaire de porter sur Churleroi une ar- mée qui le menacerait de couper ses communications s*il aTnncail sur le territoire français. Le gé- néral en chef de Tarmée de la Mo- selle partit du camp de Lopgwy avec quatre divisions de celte ar-

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«0^69 formAiit ensemble' 4*9000 ^omaies, battit rqnoeroi à Ar* •loo f à Neufcbâteau 9 passai la Meuse à Dinanf» et fit sa jonctioa sous Gharieroi avec deux di?i« slonsqui composaient la ci-devaot armée des Ardeuncs, et trois di fi- stons de l*armée du Nord. Cette réunion formaitun total de 90,000 bommes préseus sous les armes. Elle fut nommée armée âk Sam- brenst-Meuse; le pouvoir exécu- tif désigna le f;énérul Ërnouf pour être cbef de Tétat-nK^jor-général. Cbarleroi fut investi et assiégé; le général Ërnouf fut chargé de don- ner tous les ordres relatifs à cette opération. L'artillerie était prête à tirer sur la ville, lorsque le prin* ce de Cubourg s'avança pour faire lever le siège; on se battit tout un )ouraTecacbarncmcut et avec des avantages ù peu près égaux; mais sur le soir Farmée française, affai- blie par Tabsencedes troupes em- ployées au siège, fut contrainte à Fepahser la Sambre. D'après les ordres du général en cbef, le cbef de rétal-niajor fit évacuer les trancbées et enlever Tartillerie de siège; cette opération fut faite a* vec tant de célérité et de préci- sion, qu'aucune pièce ni caisson ne resta au pouvoir de l'ennemi. Trois jours après cette affaire. Far* méc française repassa la Sambre et remit le 2»iége devant Cbarleroi. L*armée d'observation prit posi«- lion pour le couvrir en avant des bois de Gosselies, ajant devant elle les plaines de Fleurus. Le a5 juin dans l'après-midi, le prince de Cobi)urg fit une forte recon- naissance pour s'assurer de la posi- tion de Tannée. Cbarleroi se ren- dit à discrétion le soir. Le lende-

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main aG, le prince de Cobourg, •qtii ignorait cette redditionji atta- qua à 3 beures du matin la droite de Tarmée française, composée des divisions Lefèvre et Hatri, et des deux divisions de la ci-devant armée des Ardennes,qui formaient l'extrémité de cette aile : ces deux divisions ne purent résister au premier choc; ellesjurent enfon* e^es et mises en déroute; elles se retirèrent derrière la Sambre. Le général en cbef envoya le cbef d'état-majorà la droite pour avoir des rapports certains. Ûaction é* tait devenue générale, on se bat- tait sur toute la ligne. Le général Ërnouf trouva que le général Le- fèvre avait pris les meiltieures dis* positions pour couvrir son flanc droit;.rennemi avait attaqué avec la plus grande opiniâtreté le vil- lage de Lambussart, position im* portante d'où dépendait le salut de l'aile droite et par conséquent de l'armée: le général Ërnouf ai- da le général Lefèvre à le repren- dre; il ne quitta l'aile droite qu'a- près qu'il fut repris, et les troupes établies de manière A ne pouvoir en être chassées. L'ennemi, mal- gré ses attaques réitérées, ne put jamais le débusquer de ce poste ainsi que des bois environnans Pondant l'absence du général Ër- nouf, le général en chef avait re- çu un faux avis avec toutes les cir- constances qui pouvaient lui don- ner un air de vérité. On lui avait annoncé que le général Lefèvre, après une vigoureuse résistance, avait été chassé de Lambussart ainsi que des bois, et qu'il avait repassé la Sambre. Cet avis déci- da le général en chef à ordonner la retraite; le général Emouf arri-

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▼a lorsque le mouTement rétro- grade commençait à 9*opérer aa centre. Soo rapport ût expédier sur-le-champ des contre- ordres. Le générai en clief se mît à la tête du centre, et le fit porter eu avant; il ordonna à la réserve de grosse cavalerie de charger rennemi; le général Dubois, commandant la cavalerie, enfonça et mit en dé- route le centre de Tarmée autri- chienne; une victoire complète couronna cette mémorable jour- née, qui fut suivie deTévacuation du territoire français par le» trou- pes ennemies, et de la reddition des pinces conquises. L'armée française, poursuivant les enne- mis, prit position à Liège et A Tongres; l'armée autrichienne a- vait passé la Meuse, et s'était re- tranchée sur les hariteurs de la Chartreuse; cette position était inattaquable de front. Le général en chef résolut de la tourner par la gauche, en passant les rivières de rOurthe et de l'Évciille. Pour distraire Tattention de Tennemiet faciliter l'exécution de ce mouve- ment, il lullait faire une diversion. Le général en chef chargea le gé- néral Ërnouf de faire une fausse at- taque sur Visé, afin de faire croire ÙL l'ennemi qu'on avait Tintention de passer la Meuse à ce gué pour le tourner par sa droite. Le géné- ral Ernouf donna un tel air de vé- rité à sa fausse attaque, que l'en- nemi n'osa se dégarnir, et au con- traire fit porter des renforts de ce côté, ce qui contriijua beaucoup au succès du général en chef. L'armée autrichienne , forcée d'abandonner son camp de la Chartreuse, se retira sur Aix-la- Chapelle et Julliers pour défendre

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le passage de la Roer; prinoe de Co bourg perdit encore la ba- taille de Julliers; poursiii?i,'il es* suya encore un échec au passage de r£rsse; il ne crutpouToir trou- ver de sûreté que derrière le Ahio, que son armée passa à Cologne , Bonn, Neuss et Cobli&otx. Cette glorieuse campagne se termina par la prise de Maêstricht. L*ar- mée d(fSambre-et- Meuse prit ses quartiers d'hiver dans les êlecto- rats de Cologne et de Trères, dans le pays de Julliers et aux environs de Maêstricht. La cam- pagne suivante s'ouvrit par le pas- sage du Rhin et les sièges d'Eh- renbreitenstein et de Majeo- ce. L'armée autrichienne ayant violé la ligne de neutralité , for? ça, par cette manœuvre, l'armée de Sambre-et-Meuse à faire re- traite et à repasser le Rhin. La dé- faite de l'armée du Rhin, aux li- gnes de Mayence , força l'armée de Sambre-et-Meuse de se por- ter dans le Hundruck, pour cou- vrir le pays de Trêves et les dé- partemens de l'est de la France. Le général Ernouf fut chargé de l'exécution de diffërens ordres importans pour assurer les quar- tiers d'hiver que l'armée prit dans ce pays, les comoiuniculions sont très-difficiles à établir. L'ou- verture de la campagne de 1796 fut signalée par le second passa- ge du Rhin, le blocus de Cassel, la prise de la forteresse de Rœ« nisghofen, le pas«age de la Saho^ la bataille de Saitzback, les corn* jats de Voisring, d'Ambcrt et de a Nanb. L'armée de Sambre-et- Vlcuse était campée en arrière de ^ette rivière, lorsque rarchiduc Charles laissa le général Latoar

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deraot Tannée da général JMLo- reau, passa- le Danube à Ratis- bonne arec a5,ooo hommes d*é- lite de son armée , et s'avança pour faire sa jonction avec l'ar- mée du général Wansterleben 9 réduite alors à la nécessité défai- re sa retraite derrière le Daijpbe^ ou de se retirer en Bohême. L*ar^ mée de Sambre-et-Aieuse, rédui- te à35,ooohommes9 fut contrain- te de rétrograder. Ce fut dans cette retraite que le général £r- nouf rendit Timporlant service de sauver le grand parc d'artille- rie qui avait, par un malenten- du, pris une fausse direction par Achlet et Velden ; ce fut par ses soins que le parc et les équipages de l'armée sortirent sains et saufs de l'impraticable ravin de la Pe- gnitz, ils s'étaient imprudem- ment engagés. Après le traité de Campo-Formio, le général £r- nouf fut nommé directeur du dé- pôt-'géncral de la guerre, auquel on réunit le cabinet topographi- que près le directoire. Il fut mem- bre du comité militaire char- gé d'indiquer les points de dé- fense à fortifier sur la nouvelle ligne acquise, par nosconquAtes, sur le Rhin et la Meuse. Il aban- donna cette place en l'an 7, pour prendre celle de chef de l'état- major de l'armée du Danube. A- près les batailles de PhulendorfT et d'£ngen, l'armée du Danube, affaiblie, était inférieure de moi- tié à celle des Autrichiens com- mandée par l'archiduc Charles; elle se retira sur Willingue, près la Forêt-Noire, et prit position à Brens-eb-bcn. Le générai en chef fut obligé d'abandonner l'ar- mée pour cause de maladie; il en

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laissa le commandement au géné- ral £rnouf. L'armée manquait de tout dans ce pays désert qui ne produit que des sapins; l'ennemi déborda cette position en s'em- parant de vive force de Triberg s'appuyait la droite de l'ar- mée ; le général £rnouf fit sa re- traite derrière la Kintzig, et en- voya une division en Suisse pour garder les ponts de Bâle et de Schaffouse, dans la vile de faci- liter la rentrée de l'armée du Da- nube en Allemagne par cette Yoie, beaucoup plus facile et plus courte que celle de la Forêt-Noi- re. Le général £rnouf garda la position de la Kintzig jusqu'à l'ar- rivée du général Masséna, qui prit le commandement de l'ar- mée. Le pouvoir - exécutif l'en- voya, en l'an 8, à l'armée des Al- pes, comme chef de l'état-majbr, pour org-aniser cette armée , qui fut réunie à celle d'Italie. Après la bataille de Novî,* il fut nommé inspecteur-général.de l'infanterie de cette armée. Après le traité d'Amiens, il fut employé en la mêmequalitéàl'arméede l'Ouest, et ensuite il fut envoyé, comme inspecteur - général des troupes stationnées en Piémont, dans lo royaume de Nnples , la Marche d'Ancône, la Toscane, la républi- que de Raguse, et la rivière de Gènes. Revenu à Paris, après s'ê- tre acquitté avec distinction de ces importantes missions, il fut nommé capitaine -général de U Guadeloupe et de ses dépendan- ces.Lorsque le général £rnouf ar- riva dans cette colonie, tous les fer- mens de la rébellion des Nègres existaient encore ; on ne voyait plus que des ruines fumantes; de

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nonilireiises bandes de N«;|çre4 marrons ()rcii[iaient Ivn boU; on ne pciuvaii coniinnniqiier d'un quartier à Tautre j^an:^ recevoir des fnii{>s di; fusil; la troupe sans .solde et sann vêlement, le tréhor de la colonie i'^ sec, une conspî- r.itioii i\v. Noirrt , •d'autant |)lu!» danf^enMiHî qu'elle était tonientée par les petits lUaucs, était près d'éclalrr. Ceux - ci s'élant em- parés des ]>ropriétés des co|t>ns i'orcés de se soustraire à la l'iireur de« Nègres, ne voulaient pas ren- dre ces biens à leurs légitimes propriétaires: iU avaient su acca- parer quelques oHiriers et soldats. Four surcroît dVmbarras, la rup- ture du traité d'Amiens amena la guerre eu Amérique : rien n*é- t:iit préparé pour la défense ; les li.ilteries de côte avaient été dé- tniile» pendant la guerre des Nè- gres, tout était à créer pour la dct'eiiiïive de la colonie. Le géné- ral Ernouf arriTta la conspiration, en embarquant les rhef.i du com- plot. II ramena à leurs ateliers les Nègres rebelles, par des movens de clémence et de ferme- té; l'agriculture fut remise en vigueur : les habitations rétablies, les émigrés rentrés dans leurs propriétés , la confiance et la tranquillité intérieures rétablies, tel fut Touvrage fFune année. Le général lirnonf, instruit que plu- sieurs chefs de Nègres rebelles a- vaiciit trouvé le moyen de passer :'i .S;iiiil<l)oMiingue, et avaient été envoyés par Dcr-salines, empereur d'Haïti, pour prêcher la propa- gande aux Antilles-du-Yent; le gé- néral fît enlever les membres d'un club qu'ils avaient fondé à hainl-Thomas, Il attaqua et prit

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Tile suédoise de Saint- Bartlièle- mi, les rebelles de Saiot-Do- minguc faisaient commerce avec les habitans« quî« attires. par lei gains immenses qu'ils faisaient a- vec eux, ne voyaient pas le dan- ger d'entretenir nn commerrc qui tôt 0|i tard aurait entraîné la per te de toutes les colonies. Par les précantions qu*il prit, et les avis qu'il donna au général de Villa- ret-Jojense, gouverneur de la Martinique, ilsauva les Antilles- dn-'Vent de cette contagion. La protection et les moyens qnc k général accorda à la course, IfS nombreux armements qui en fi^ rent le résultat, protégèrent la co- lonie à l'extérieur, et procurèrent aux armateurs des bénéfices im- menses, et à la colonie tous le» (»bjets de première nécessité , que la métropole était hors d*élat de fournir. La totalité des bâtîmens pris sur l'ennemi, s*ëlevait« en 1809, à 734) et le produit brut de la vepte des prises à 8n millions. Pour réparer le tort que faisait é la Guadeloupe le traité de nes- tralité exigé des États-Unis pv l'empereur Napoléon, par lequd il était convenu que toute com- munication avec les colonies fran- çaises, anglaises et aroérîcatnes cesserait, le général Ernouf él^ blit des relations ayec les gouve^ neurs espagnols de la côte fermi^ et surtout avec les capitaines-f^ néraux de Caracas et de Cumanit 11 les secourut lors de rezpMi* tion de Miranda « et obtint en 1^ vanche d'acheter des denrées le première nécessité dont la Gna* de loupe était dépourvue. La eo- lonie se trouvait au plus huà point de prospérité que son èM

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jerre comportnil. Cet état »ar In guerre avec i^Espagne, r la prise de la Martinique. tfi les forces maritiipes des oiseux colonies se réunirent le blocus de la Guadeloupe, e trouvait tellement resser- ^o'aucun bâtiment ne pou- ortirou entrerdqns lesports. ombre considérable d'habi- désespérés par Timpossibili

ils se trouvaient de nourrir Nègres, formèrent le projet rrcr la colonie aux Anglais, reuves convaincantes de ce lot tombèrent entre les » du capitaine-général : iV se porta sans délai au lieu é- î foyer de la conjuration ; il lit faire périr les coupables !S livrant à la rigueur des il préféra, en usant de clé- e, conserver des pères de le  leurs épouses et ii leurs s; il exigea d'eux un ser- » qu'ils tinrent fidèlement. La nique était devenue la con-

des Anglais, au commence- dcrannéeiBog. Livrée à ses es forces, la Guadeloupe vit îr successivement ses de- mies : la Désirade , Marie- te, les Saintes, furent con- » par Tennemi ; elle était nême harcelée sans cesse, : sur un point , tantôt sur un

Lamajeurepartie des trou- vait péri. Ses défenseurs é-

réduits à ^53 blancs exlé- >ar le climat et les maladies. >tte anglaise, forte de io3 ens, commandés par Tami- ochrane, portant 11,000 les de troupes de débarque- sous les ordres du général ith, qui avait sous les siens

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tous les gouverneurs des îles an- glaises dont les garnisons for- maient l'armée^ parut sur les cô* te dt; la Basse-terre , au mois tfe janvier 1810. La lutte était trop inégale pour qu'elle durât Mng^| temps. Attaqué sur lés deux flanc^ et au centre, le général ErnouT, après avoir battu l'ennemi sur deux points et perdu la raoiiiè sa troupe, fut contraint de capi- tuler. Il obtint tous les honneurs de la guerre, les droits des habi- tans furent conservés intacts; il suivit le sort de ses soldats, qui fo- rent c(ftduits en Angleterre, oiï il resta i5 mol^. Échangé pov^ cause de maladie , il y\nt troufer de nouveaux fers dans sa patrie.- Il fut arrêté et mîs en jugcmeift.- La capitulation de la Guadeloupe passa dans le public pour ôtré Fà! raison de cette mesuré. Les mo*-^ tifs véritables, connus sans dbU'»' te de peu de personne^, ne soht pas encore assez bien établrs, pour qu'il soit permis seulement de les indiquer: Noii» derons nous interdire de prononcer sur la culpabilité du général ErnouP, et sur la justice de son souverain. Celle-ci fut éclairée sans doutcv puisque après une longue procé- dure le général Ernouf fut mis en liberté. Peut-être aussi serait-on porté à croire qu'elle futdésarméé par le souvenir des anciens ser- vices de l'accusé. Quoi qu'il en soit, peu de temps après, l'em- pereur à son départ pour l'armée, exila le général Krnouf à vingt lieues de Paris et de la frontière. Ce prince crut user de clémence' envers ce général, qui tOf;tefois saisit en 181 5 l'occasion de se venger. La chute de Napoléon

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termina Texil du général, qui re- vînt à Paris, le roi le nomma à rinspection-générale de Finfan- terie dans le Midi; il était ùl Mar- seille tors du débarquement de Na- poléon à Cannes. Leducd'Angou- lême lui confia le commandement du premier corps de son armée, composée des 58"* et 83"* régi- mensde ligne, du dépôtdu 9"*, de 4 compagnies du 37"% et de isSog gardes nationaux. Le g^'néral Ër- Douf, qui avait organisé ce corps, avait sous lui les maréchaux-dé- campGardanne etLoverdo. Après avoir passé, aux bacs de Mttabeau et de Lescale, la Durance, déjà en- flée par la fonte des neiges,le gêné* rai se porta sur Sisleron. Lu il di- visa son corps en deux colonnes: il confia le commandement de la première au général Gardanne, celui de la seconde au général Loverdo. Celui-ci avait ordre de tourner le général Chabert, qtii occupait la position des travers de corps, en se portant par une route de traverse sur Lamure; le général Gardanne sur travers de corps avec la première colonne par la grande route de Gap à Grenoble; mais celui-ci , au lieu d'attaquer, passa à l'empereur, avec la 58"'. Le général Èrnouf, qui s\ivançait avec les gardes na- tionales, fut obligé de rétrogra- der. Il envoya aussitôt ordre au général Loverdo de se replier :?ur lui. Certain de Topinion du 85°", des 4 compagnies du 87"*, etdu dépôt du 9"% le général Er- nouf ne larda pas. à reprendre roffensive. Instruit que le duc d'AngouIême devait se replier sur lui, il fit un mouvement pour se- conder ce projet; mais il apprit le

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malheur arrivé au prince, ainsi que la marche du général Grou-^ chi sur Marseille. Après aToir pourvu ik la défense de Si»teron, le général Ërnou f se porta sur Aîx| et de cette ville sur Marseiller croyant pouvoir couvrir celte pla- ce au moyen des troupes que le ma récha 1 Masséna a vail rëser f ées. - Arrivé à quatre lieues de cette ville, il eut connaissance de la proclamation du maréchal^ et de son ordre d'arborer le drapeau et la cocarde tricolores, ainsi que de la marche de ses troupes pour en assurer Texécution. Pris entre deux feux, le général £rnouf ac- céléra sa marche , il entra dans Marseille avec le drapeau blanc; mais forcé do céder aux circon- stances, il fit cacher les armes« et renvoya les gardes nationales. Le général Ernouf déclaré traître, poursuivi comme tel, fut obligé de fuir. La seconde rentrée du roi mit fin à cette position. Il fut- nommé, par le déparlement de l'Orne, i\ la chambre des dépo- tés en 181 5, et à celle de 18 16 par le département de la Moselle. II commandait la 3'* division nii- lilaire, lors desannéesde détres- se de 1816 et 1817; il seconda de tout son pouvoir les efforts de M. le préfet du département de la Moselle, et du maire de la ville de Metz, pour subvenir aux pres- sans besoins des hahitans de cette division , dont le territoire était presque entièrement occupé par les troupes alliées. Le succès cou- ronna ses efforts, il n*y eut pas une .«eule émeute dans ces temps Jitnciles, et il entretint la bonne harmonie avec les troupes alliées. Plus tard il accompagna le duc

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d'Angouième, quand ce prltice replanta le drapeau blaoc sur les remparts de Thionville. IVlaU gré tant de services rendus à la'faniilie royale, le général £r- nouf, atteint par Tordonnance sur lesi retraites , dut quitter le com- mandement de la 5*" division, le 1" janvier 1819. Il vit retiré à Pa- ris dans le sein de sa t'amille.

ËRSCM (Jean-Samuel), biblio- thécaire de l'université d'Iéna, et professeur de géographie et de* statistique à Tuniversitéde Halle, est ù Glogau, en Silésie, le a3 juin 17Ô6. Par son infatigable ac- tivité dans ses recherches biblio- graphiques, il s'est rendu très-u- tile t\ la littérature en publiant les ouvrages suivans : 1" Catalogue, de tous les outrages et mémoires a- nonymes que renferme la 4"' édi^ tionde l* Allemagne littéraire, suivi* d'un Catalogue des traductions en diverses langues des ouvrages qui y sont indiqués, Lenigo , 17S8, in-H"; a" Répertoire des journaux allemands et d* autres recueils pé^ riodiques pour la géographie, I his- toire et les sciences, qui y ont rap- port, ibid., 1790-179'^* 3 vol. in- 4"; 3" Répertoire universel de la littérature de 1785 .i •79<J> léna, 1790-1792, 3 vol in-4". La suite, égalementen 3 vol., a paru à Wel- uiar en 1799-1800 ; 4" la France littéraire, ou Dictionnaire des au" teurs français de 1771 jusqu'en 1796, Hambourg, 1797-1798. Cet ouvrage eut deux snpplémens,qui parurent, Tun en 1802, Tautre en 180O; 5" Manuel de la littéra- ture allemande, depuis 1750 juS" ^u' à nos jours, 1812, 2 vol. in-S". M. Ersch a fait insérer dans di- vei'i ouvrages périodiques, uo-

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tammeht dans kt nouvelle Gazette de Hambourg, qu'il rédigea pen- dant plusieurs années, des arti- cles sur la statistique et la géo- graphie, qui sont du plus grand intérêt.

ERSKINE(lordTHOMAs),meiii. bre du parlement d'Angleterre et célèbre juri9ConsuIte,né en Ecosse vers 1760, est le troisième frère du comte de Buchan. Après avoir fait ses études ù Edimbourg, il entra dans le service de la marine, n'y resta que peu de temps, et passa dans le premier régiment d'infanterie, il demeura depuis 17G8 jusqu'en 1774» Son goût, qui l'entraînait vers l'étude des lois et des belles-lettres, le déter- mina alors à quitter entièrement le service pour s'y livrer. 11 fit sur.co'^sivcment ses cours aux u- niversités de Cambridge et de Lincolns-inn, et fut, en 1778, re- çu avocat; ses premiers pas, dans la carrière du bari'eau, ifrent pré- sager tous les succès qu'il obtint en la parcourant. Parmi le grand nombre de causes qu'il défendit, il se ût remarquer principalement dans les |>laiduyers qu'il prononça en faveur du capitaine Baillie, du. libraire Carnan, de l'amiral Kep- pel, de lord Gordon, Thomas Paine, de M. Hastings et du doyen de Saint-Asaph. Dans cette der- nière cause, le doyen était ac- cusé de la publication d'un libel- le, les jurés ayant déclaré que l'accusé était seulement coupable du fait de la publiciilion, M. Ers- kine eut une altercation assez vi* ve avec le président delà cour, M. Justin Ruler, qui prétendait que les termes dans lesquels la déclaration dos juré;} était con-

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çiie, ne permettaient pus de Pen- registrcr. L*avocat soutint le con- traire; le président lui ordonna, d*un ton impératif, de s'usseoir; il ne le fit pas : on menaça de Vy contraindre. ^ Mîlord, dit alors M. Ërskine, je ne m'assiérai pas; faites votre devoir, et je ferai le mien. » Puis il ajouta : « J*ai ap- pris dans ma jeunesse^ et il m'a toujoursété recommandé de faire, dans toutes les occasions, ce que ma conscience me disait être mon devoir, et d'abandonner les con- séquences à Dieu. J'aurai toujours présente à ma pensée, et je met- trai en pratique jusqu'au tom- ' beau, celte leçon de mon père^ que je transmettrai à mes enfans.» Le président garda un profond silence. Ce fut dans le procès des criminels d'état, en i8i4« que les talcns oratoires de Al. Ërskine brillèrent de tout leur éclat; il défendit les accusés conjointe- ment avec M. V. Gibbs. Nommé membre de la chambre des com- munes, en 1785, il montra la plus constante opposition aux mesures proposées par les minis- tres, et combattit surtout, avec vigueur, le bill sur les rassemble- mens. Lorsque ce bill fut adopté, en sa qualité de président du club des whigs, iM. £rskine proposa, dans cette réunion, que toutes les provinces d'Angleterre fussent invitées ù envoyer des adresses pour en demander le rapport. Voulant, au mois de décembre 1796, s'opposer à l'adresse que Rilt proposait de voter au roi, son discours était à peine commencé, qu'une espèce de défaillance qu'il éprouva rempOcha de le finir. Il ne repoussa jamais l'idée de trai->

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ter avec la France, deTenae ré- publique; il ea .(démontra infime la possibilité, dans un discours qu'il prononça contre les miois- très en 1800. Après le tr$ité d*A- miens, il TÎiit à Paris, et fut pré- senté avec Fox au premier con- sul. Appelé à la pairie en 1806, il fut successiyement créé baron, membre du conseil priyé, lord grand-chancelier, et président de la chambre des pairs. Il soutint, dans cette chambre, la cause des catholiques d'Irlande, se pronon- ça pour l'admission d'une pétition qu'ils présentèrent au mois de mai 1808, dont il demanda renvoi i\ un comité d'examen. Ne voyant qu'avec horreur la traite des Nègres, lord £rskine présen- ta, en 18149 au nom des 80 mi- nistres anglicans, une pétition tendant ik détruire irrévocable- ment cet odieux commerce qui flétrit l'humanité. Au mois de juin de la même année, présenté à l'empereur de Russie et au roi de Prusse, pendant leséjoar que ces monarques Grcnt à Londres, il en fut accueilli avec distinction. On lui attribue, comme poète^'un grand nombre de pièces fagitives que sa modestie l'empêchade pv- biier, mais que ses amis n'ont pas manqué de recueillir. Ces pièces ne «ont pas sans mérite. On cite même, avec éloge, unpetiipoinie intitulé le Géranium. C'est one production que tout le monde s'accorda a trouver, charmante, et que l'on crut long-temps l'œn« vre de Shéridan. Les amîs de lord £rskine ont eu également le soin de recueillii*.seB discours à mesure qu'il les prononçait, et de les réunir en 5 vol. qu'ils puUlè-

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reDi in-8*. La a** édition a paru à Londres eu 1816. Le seul ou* Trage dont la publication fut a- Touée par ce grand orateur, est une brochure qui parut sous ce titre : Considérations sur les cau- ses et les conséquences de la guer^ re actuelle avec la France^ *797> io-8\

ËRSKINE (Henai), frère de lord Tb. Ërskine, comme lui en Ecosse, suivit 'également ia carrière du barreau, dans laquelle îl entra après a^oir fait d'excel- kntes études. Reçu au nombre des avocats de la Faculté éco»^ taise , dans un âge peu avan- cé, quelques distractions occasio- nées par la fougue des passions ordinaires ù la jeunesse, retardè- rent les progrès qu'il fit depuis dans la science de la jurispruden* ce; mais il répara bientôt le temps perdu, et acquit, par ses succès, une réputation méritée. Il fit, ainsi que ses frères, partie de rassemblée des whigs, dont il de- vint le premier orateur. Les hom- mes les plus distingués de ce parti le recherchèrent, en raison de ses opinions et de ses qualités per- sonnelles, et voulurent être do ses amis. Fox, qui se trouvait du nombre de ces derniers , étant devenu ministre, lui ôt obtenir rimportunte place de lord avocat; mais il n'en remplit les fonctions que tant que dura ce ministère. M. Erskine a pensé, comme lord Th. Erskine, son frère, que Ton pouvait traiter, sans inconvénient pour rAngIcterrc, avec le gou- vernement républicain de la France. 11 est devenu le. doyen de la Faculté des avocats.

ERSiilNE(CHABLEs), originaire

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d*Irlande, naquit à Rome, sa familleavaitsuivi celle des Stuart, lorsque cette dernière eut cessé de régner. Destraé d*abord «^ la carrière du barreau, il s'y distin- gua très-jeune encore par son é- ioquence; sut plaire au pape Pi< VI, qui, ayant lui-même exercé la profession d*avocat, reconnut tout le mérite du jeune Erskine, et résolut de faire sa fortune, en lui faisant embrasser Tétat ecclé- siastique. Bientôt il eut le titre d'évêque, et fut nommé chanoine de Saint-Pierre, puis envoyé com- me ministre plénipotentiaire ix Londres, lorsque le pape voulut 8fr joindre à la coalition des sou- verains contre la Frandë. M. Ers- kine passa plusieurs années en Angleterre, et obtint le chapeau de cardinal, lors de son retour à Rome, après le traité d'Amiens. Le pape Pie VII eut - pour luj la même estime qu'avait euç Pie VI. Le cardinal Erskine vint en France, sous le gouvernement consulaire, et fut fovorablement aecueilli par le premier consul. Ce prélat éminent, qui parlait cinq langues avec autant de pu- reté que do facilité, peutôtre con- sfdéré comme Tun des hommes les plus savans de l'Italie.

ERSKINE (Je4v) , fils de Jean Erskine de Carnock, naquit à É- dlmbourg en Ecosse, vers 1721 , et y mourut le 19 janvier i8o3. Son père, avocat et professeur*de droit écossais à l'université do cet- te ville, le destinait à la même f profession ; mais son goût pour 'étude de la théologie l'empor- taht sur celle de la jurisprudence, il surmonta , pour entrer dans les ordres, tous les obstacles qui lui

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furent opposés par sa fbmille. Il avait eu pour camarade d'études, le célèbre historien Robertson ; il fut, conjointement ayeclui, nom- mé ministre de la même église à Edimbourg. Dans ^exercice des fonctions de son ministère, il fut aussi utile à la religion par son zè- le éclairé , que par son activité et son intelligence. Afin d'obtenir des renseignemens sur les progrès qu*ellc faisait danii les pays étran- gers < il avait une correspondance qui s'étendait jusqu'en Amérique. Il apprit même, pour cet effet, quoique déjà sur le déclin de l'â- ge, l'allemand et le hollandais. On avait prêché en Ecosse avant lui; mais la véritable éloquence de la chaire n'j était point con- nue, ce fut lui qui la fonda. La considération dont il jouissait lui donna assez d'influence pour a- paispr, en 1779, par la force de la persuasion , une émeute que la force armée n'avait pu ni préve- nir ni réprimer. Parmi divers ou- yrages qu'il publia, on distingue : 1* Ses Esquisses de l'histoire de l* Eglise, Edimbourg, 1 790- 1 797, 2 vol. in-8; a" S^9 Sermons^ ibid., în-8* ; 5* Nouvelles religieuses des pays étrangers. Ce dernier écnt est un ouvrage périodique dont il parut cinq nu mérosquelques jours avant sa mort. Ër^kine se distin- gue par une grande pureté de st}ie.

ESCARS ( Jeau-Fràkçois de PÉarsE, DUC d'), lieutenant-géné- ral, né en 1747- D'abord engagé dans Tordre de Malte, pour ne pas nuire à l'avancement d'un frère qui mourut bientôt, il entra dans le service de la marine, qu'il ne tarda pas à quitter pour celui

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de terre. Il était, en ijj^^coXoiafX des dragons d'Artois, et portait le titre de baron. En 1783, il devint le gendre du banquier Laborde, renommé pour sa fortune. Eo 1788, il fut nommé maitre-dli^ tel du roi, en surTivance, et ma- réchal-de-camp. Il éniigra en 1791, et fut chargé, par les prin- ces réunis aux boHs da Rhin, d'une mission diplomalîqtie au- près de Gustave III, roi de Suè- de. Il passa plusieurs années & Stockholm, U se trouvait en- core lorsque Gustave fut assassi- né. On assure que le baron d'Es- cars jouissait, dans ce pajs^ d'une grande considération; cependant il n'avait pu empêcher, en 1792, que l'envoyé de la république franr çaise y fût accrédité. Après la mort de Gustave III, il reçut de nou- velles instructions de la part des princes, et se rendit à Berlin, l'accueil favorable qu'on lui fit l'engagea à prendre du service dans les armées prussiennes. Comme il était déjà veaf, il con- tracta un nouveau mariage avec M"* de Nadaillac, femme dont on vante l'esprit, que le roi de Prus- se honorait de son estime, mab que des imprudences, lorsqu'elle fut rentrée en France avec son mari sous le gouvernement im- périal , firent exiler aux îles Sainte -Marguerite, d'où cepen- dant elle eut la permission de se retirer en Tou raine. Le baron d'Escars, nommé par le roi, en 181 5, lieutenant-général et pre- mier maître-d'hôtel, en rempla- cement de feu son frère aîné le comte d'Escars, reçut le ti- tre de duc au mois de mars 1816.

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ESC A as (François- NicoLAS-

K«Ilé| COMTE DB PàRV»B D*)« pUÎr

de Frunci», le la in?ir» 1759, est le C(Mi>in du proctMiont. En 1789 lu noblesse Je ClintflleiauU le nomma dèpiilé aux étiUs-génê- ranx; il était niors gentilhomme d'honneur du comte d*Artois. 11 se prononça contre la révolution, soutint constamment lu cause de la monarchie, et signa toutes les protestai ions de la minorité dont il faisait partie. Il quitta la France avec le comte d^Artois, qui le fit capitaine de ses gardes;il prit part aux campagnes des émigrés, ce qui lui valut, en 1794» le gra- de de maréchal-de-camp. Rentré en France après le rétablissement des Bourbon, il fut nommé lieu- tenant'général le aa juin 1814^ et réobtint deux mois plus tard sa place de capitaine des gardes de Monsieur, Il fut en même temps créé commandeur de Saint- Louis. Au mois d'août i8i5> le comte d'Escars, gouverneur do la 4** division militaire, fut nom- mé pair de Franoc.

ESCHASSER1»AUX (Joseph), membre de la légion-d'bonneur, Fainé de deux frères qui furent l*un et Tautre membres de ras- semblée législative et de la con- Tention nationale, exerçait la profession d*homme de loi à Sain- tes , À Tépoque de la révolution, dont il embrassa la cause avec ardeur. Appelé en 1790 aux fonc- tions administratives du départe- ment de la Charente-Inférieure, il fut nommé par ce m^me dé-

{lartement, en 1 791 , ;]i rassemblée égislative , et en 179a à la con- yention nationale, et siégea cons- tamment au côté qui depuis fut

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surnommé ia Montaf[nê, Dans le procès du roi , il vota la mort sans appel et sans sursis, approuva les mesures prises contre les émigrés et les prC^tres; fit sur les subsis- tances, Tadministration et hi police plusieurs rapports impor- tans; entra au comité de salut public après le 9 thermidor an a (27 juillet 1794); défendit les so- ciétés populaires, alors violem- ment attaquées; et s*opposa de tout son pouvoir à la rentrée des prMres, et au rétablissement d*UD culte privilégié. Il eut encore Too- casion de revenir sur ce sujet , lorsqu'au tîonseil des cinq-cents^ dont il fit aussi partie , od s'occu- pa dans la séance du 11 juillet i;97, de la police des cultes, se prononçant avec force contre les nommes qui n'étant pas plus atta- chés ù une religion qu'à une au- tre, voulaient néanmoins relever les églises et doter le culte ca- tholique. Dans le cours de cette session, il proposa d'ériger ud monument aux guerriers morts pour la défense de la patrie. En 1799, lorsque les rênes du gou- vernement échappaient aux fai- bles mains du directoire, et que la république paraissait toucher À ses derniers moinens , ses dé- fenseurs ne Tirent d'autre moyen de la sauver que celui de déclarer la patrie en danger. Eschassé- riaux appuya cette proposition, et dit: que les royalistes qui chaque jour perçaient la répnbliaue au cœur, étaient bien plus redouta- bles que les armées de la coali- tion. Il devint membre du tribu- nat, après les événcmens du ift brumaire; reçut, le 37 novembre 1804 1 ^^ décoration de la légion-

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jil'honncur; et fut , peu de temps après, envoyé dans le Valais en qualité de charge d'affaires. Il remplit,depuis,plusieinrsinissious impurtantesen Italie, entreautres une près de la princesse de Luc- ques et de Piuinbino, sœur de l'empereur. La scène politique ayant totalement changé depuis les événemens de mars 1814» iU. Eschassériaux cessa d*y figurer; çt pendant les cent jours n*ayaut pas signe Tacte additionnel, il ne lut point porté sur la liste des conTentionnels.dîts votans, bannis parla loi d*aïnnistis du la janvier 181G. Parmi plusieurs ouvrages qu'il a publiés, on distingue :i° Rapport fait à la convention au tiorn du comité d' agriculture, 1 794, in-8*'; i"* Tableau politique de l'Eu- rope au commencement du iq"* siè- clcj et moyens d'assurer la paix gé- nérale, 1802, in-S"; 5" L'homme d'état, i^oû, in-S"; i' Lettres sur (e Valais 9 les mœurs de ses habitans^ avec les tableaux pittoresques de ce pays, 1806, in-8°. Ce dernier ou- vrage offre beaucoup d'intérêt, et est écrit avec correction et fa- cilité. M. Eschassériaux est gen- dre de Tex-sénateur Monge.

ESCHASSÉRIAUX(RE2iÉ), frère cadet du précédent, mem- bre de. la chambre des représen- tans en 181 5. 11 exerçait la pro- fession de médecin ù Saintes lors- que la révolution éclata, et bien qu'il en adoptât les principes, il montra toujours beaucoup de mo- dération. Appelé en 1790 à faire partie du directoire du district de Saintes, il ne tarda pas à être nommé par le corps électoral de la Charente-Inférieure , député ^uppléaut de ce déparlement à

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l'assemblée lëgislatÎTe. Portè^par le même vœu à la conTention, «d 1 79a , il n'entra dans cette assem- blée qu'après le jugemenl deLouii XVI , et y rédigea , an nom d«s divers comités dont il fit partie, des rapports sur différeas sujets. Il traita les créanciers et les pa- reus d'émigrés avec moins de sé- vérité que ses collègues,- et prit plusieurs fois la parole en leur faveur; la Camille du maire de Strasbourg DiV/rccA, tombé sous la hache des proscripteurs, lui dut même, en 1796, la restitution de ses biens. Passé de la conven- tion au conseil des cinq-cents, il en sortit en 1 79a, et y rentra pres- que aussitôt par suite d'une nou- velle élection. En 1799 il appuya la suppression des lois-qui entra- vaient la liberté de la presse, sor- tit du conseil par suite des évé- nemens du 18 brumaire an 8, et fut renommé au nouveau corps- législatif,dout il fit partie jusqu'en i8o3. Devenu depuis cette époque conseiller de préfecture - du* dé- partement de la Charente-Infé- rieure, il en ces#a volontairement les fonctions en 1810, et fut quelr que temps après nommé maire de Saintes. Ses concitoyens lui donnèrent, pendant les centjourSf une nouvelle preuve de leur coor fiance, en le nommant député à la chambre des représeutans. De- puis celte époque M. Eschassé- riaux jeune a vécu dans la retrai* te.

ESCHEMBACH (JiAÔMi- Christophe- Guillaume ) « savant allemand, né, en 1 7649 ^ Léipsit'K, y professa les mathématiques et l'astronomie, sciences dans les-r quelles il avait acquis des con-

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niûfsancestrèsHtftendueSy jusqu'en 1^91 y époque la compagnie .boilaudaise des Indes orientales l'employa en qualité de capitaine du génie, fiien qu'il n'eût encore que 27 ans, il avait déjà publié un assez grand nombre d'ouvra^ ^eê^ parmi lesquels on distingue : 1* quelques dissertations latines sur des sujets de haute géomé- trie; a^ïàdescriptionten allemand, de quelques machines astrono- miques; 3* une traduction, du sué- dois en latin , de quelques opus- cules de Bergmann; 4' V Abrégé d'astronomie de Boscovich ,iTf!kà\x\i àiï françaisen allemand, Léipsick, 17879 in-8"; S'' plusieurs ouvra- ges sur l'électricité, traduits du hollandais en allemand; 6' £«5a/ sur la manière de mesurer la capa» cité des tonneaux, en y appliquant une ligne spirale, par Martin IMlul- Jer, Léipsick, 1784» in-8% fig.;7* Histoire du comte Guillaume de Hollande, roi des Romains, par Jeon Meermann, 1787-88, 2 par- ties io-8*; 8* Voyage en Grande^ Bretagne et en Irlande, par le ba- ron de Dalem, 1789, jn-8*. £s- chemboch a fait aussi insérer , dans la Gazette littéraire de Léip- sick, plusieurs articles qui ne sont pas sansintérêt* Dés qu'il lut nom- mé capitaine du génie, il passa, pour en exercer les fonctions, au cap de Bonne - Kspérance ; alla ensuite à Batavia, puis à MalaCf oàil se trouvait lor^ique cette der- nière ville tomba au pouvoir des Afiglais. Il fut fait prisonnier et conduit à Madras, il mourut le 7 mars 1797.

KSCfl^N (F. A.), traducleuff d'Horace, enlevé aux IcItrcK dont il élalt l'espérance avaut Tâge de

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vingt-cinq ans, était à Eviin en Saxe, vers l'an 1777* H eut pour premier maître son' père, nomme instruit , qui ayant recon- nu ses heu reuses dispositions, lui donna une éducation soignée que perfectionna Vos^ connu si avan- tageusement dans la littérature al- lemande par ses traductions d'Ho- mère, de Virgile, d'Ovide, et par son excellent poëme Louise. Le jeune Eschen entra. à 20 ans à Funiversité d'Iéna,où il dévelop- pa avec succès les connaissances qu'il avait âcquisies non-seule^ tuent d'ans la poésie, mais dans la philosophie , la jurisprudence, rhistoire naturelle et la physique. Plusieurs dissertations sur lès sciences, et des yers pleins de grâce, luiûrent à Berne, il s'é- tait rendu, une réputation distin- guée. Il venait de publier dans cette ville sa traduction dés Odes d'Horace^ lorsqu'un jour se pro- menant, accompagné d'un de %tè amis> sur les bords du lac de Ge- nève, une fatale destinée ^'en- traîna sor la cime de la monta- gne de Buet.U la parcourait quand une croûte de neige se 'détachant tout-â-coup, ouvre sous ses pas un abîme dans lequel il disparaît. Une mort aussi funeste affligea tous les amis des sciences , et est encore vivement ressentie dans toute l'Allemagne.

ESCHENBURG ( Jeàk - Joa- chim], littérateur allemand, célè- bre par sa vaste érudition et les bons ouvrages françlais et anglais qu'il a fait passer de l'idiome 0- riginal dîins sa langue matcmelfe, e!»t à Hambourg, le \** déceni'* bre 1743- Parmi les traductions qu'il a publiées , et ses propre»

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œuvre», on distingue les suivan- tes : !• Théâtre de Shakespeare, traduit de Tanglaisy Zurich, 1 77J- 1 78a- 179S- 1807, i3' vol. in-8', conlrefnit à Muiiheim , en 1780; 2* Musée britannique pour les Al^ /fmA»^5, Léipsick, 1777-1780, 6 Yol. in-8% continué par l'auteur sons le titre d'Annales de ta Lit'^ ter a tare britannique ; 3* Précis d'une théorie et d'un cours de bel-- tes- It^f très, ïicrVin et Stettin,i783- 180 5, in-S"; 4* Manuel de ta Lit- térature classique de l'antiquité et de la mythologie, ibid. ,1783-1 808, traduit en fraurais, et générale- ment estimé comme ouvrage élé- mentaire ; 5" Sur Shafcespeare, Zurich, 1787, in -8*»; 6^ Recueil d'Exempt es pour servir à la théo- rie et au cours des belles-lettres, Berlin et Stettîn, 1788-1795, 8 vol. in-8*; Manuel de l'étude des Sciences, il)id.. 1 792-1800,10- 8"; une traduction de TEsther de Racine en vers allemands (£s- ther n'est pas le seul uu vrage l'ran- fais traduit en allemand par M. Esnhenhur^). Il a encore puhlié une Vie de Hagedorn , A la }*uite d'une édition qu'il fit des OEu- très de ce poète. La traduction du théâtre de Shakespeare pQsse,sans en excepter celle de M. AViéland, pour la plus exacte de toutes cel- les que l'on a faites du célèbre tragique an^^lais. M. Escheuburg était, depuis l'Age de 25 ans« c'est- à-dire depuis Tannée 1767, pro- fesseurauCâro//7ia?»f^à Brunswick, lorsque sous le gouvernement de Jérôme Bonaparte, roi de West- phalie, on supprima cet établis- sement pour y substituer une é- cole militaire; alors le savant pro- fesseur qui, depuis 1786, était

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membre du conseil auliqoef obtiot la pension à laquelle son anciea- neté lui avait donné des droiti* ESCODECA-DE-LA-BOIS- SONNADE (J. E.), oonTertii^renr italien^ ayant le titre d*év^ue missionnaire 9 parcourut la Chi- ne avec d'autres missionnaires de diverses nations européennes, afin d'y prêcher et propager la foi chrétienne. Dons une lettre datés de la province de Sé-Tchuen, le 25 septembre 1B18, après avoir fait rénumération des âmes con- quises à la vraie religion , parmi lesquelles il cite notamment 3o prêtres du pays, il attribue l'hon- neur de ces conversions aux mis- sionnaires français, et ajoute Il » n'y a pas long-temps que la per-, Msécution nous a privés dn vicai-- » re apostolique, immolé à la rap

du gouverneur de cette provio- »cc, également ennemi du nom

chrétien et européen. L*évêqiie «coadjutcur a été obligé de pren- »dre la fuite, et on le croit réfo- Agié dans le Tonquin. Trois prê- «très du pays, et plusieurs fidèles »de l'un et de Tautre sexe, oat » terminé leur carrière mortelle opar un glorieux martyre. Il y a » encore, dans presque toutes les » prisons de la province, unc^^a- »pe nombreuse de généreux coa- » fesseurs qui souffirent pour cette «cause; et c'est moi, qui n*ai pu » encore mérité la grâce de vener

mon sang, qui suis chargé da

soins spirituels et temporels es

cette mission, qui comptait > » vaut la persécution 60,000 chf^

tiens. » Tout en déplorant Oit esprit de prosélytisme^ qui trof souvent dégénère en intéléranesi on ne peut s*empêcher de

t que de semblables mis- , entreprises au mépris des* grands périls , sont prét'éra- à celles les distributeurs I parole de Dieu be tbnt ap* r par des baïonnettes. iCOIQUlTZ(DOii Juam), mi- e-d'état espagnol , comman- de Tordre de Charles 111, et de plusieurs autres ordres péens, naquit dans la Navar- ers 1762. Issu d'une antique 3sse, et fils d'un général, ja- ouverneur d'Oran en Barba- le jeune Escoiquitz eut ù pei- irminé ses études qu'il fut page du roi d'Ëspugne. ilé ainsi dans la capitale, il istingua par son application sciences exactes, et ayant à r entre Tétat militaire et la ère ecclésiastique, il préféra îrnier parti, et obtint un ca- :at dans le chapitre si re- ine de Saragosse. Son zèle } lumières lui firent bientôt protecteurs puissans, qui fixé- aisément sur lui le choix de ur, quand il s'agit de nom- un précepteur au prince des ries, qui règne aujourd'hui Espagne sous le nom de Fer- îd Vil {voy, Ferdinài^d VII). a douceur et la franchise de aractère, et surtout par un at- iment véritable, Escoiquitz a sans peine la confiance et tié de son élève, à qui il ne a jamais que des conseils sages que salutaires, tels ;eux-ci, qu'il répéta même rince devenu roi, qui sans ; les médite depuis que l'ex- nce lui en a démontré la jus- «11 vous convient, lui disait ent ce respectable précep-

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vteur, de tous entourer de con- «seillers fidèles, sages et prudeos; 0 d'adopter hur les affaires d'étal i>f opinion la plus naturelle, sans «vous laisser influencer par au* « Dcun conseiller, pas môme par «moi, qui suis sujet à errer beau- »coup plus que des hommes d'un «mérite supérieur, et à être cor- «roinpUy bien que je sots homme » d'honneur au moment je vous parle. » Bravant les périls l'ex- posait, à l'égard des courtisans, la manifestation de sentimenssi no- bles et si étrangers à ces flatteurs servîtes, le vertueux précepteur ne borna pas ses conseils ù son élève ; il osa même en donner, vers 1 797 et 1 798, au roi Charles IV et à la reine, qui laissaient di- riger les grandes affaires de l'é- tat par le prince de la Paix {voy. GoDOï;. 11 leur fit pressentir les désastres qui affligeraient bientôt la patrie, si elle restait plus long- temps à la discrétion d'un favori. La voix d'Escoiquitz ne fut point écoutée, et le prince de la Paix, conservant tout son crédit auprès du roi et de la reine, chercha à se venger de son détracteur, et par- vint à le faire exiler dans l'an- cienne capitale de l'Espagne (To- lède). Le précepteur banni n'en garda pas moins d'influence sur le prince des Asturies, avec lequel il entretint régulièrement une correspondance secrète. Alan^ê- me époque, il adressa au roi et à la reine divers mémoires, pour leur dévoiler les vues ambitieuses de leur favori. Mais celui-ci avait su aliéner au jeune prince l'a- mour de ses augustes parens, au point de faire craindre que le mo- narque ne transmît la couronne à

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3f)8 ESC

ceraTorimême.Voutantdétonrner Torage qui le menaçait, le pria- ce des Asturies chargea don £s* coiquitz, en mars 18079 de se , rendre à Madrid pour déjouer les menées du prince de la Paix. Mais tout le xèle de l'ancien pré- cepteur ne put empêcher Tarres- lation de son élève; il parvint toutefois A éclairer sur son comp- te Topinion publique, qui sepro- nonra par la suite en sa faveur nvoc tant d'énergie. Devenu en- fin roi, par l'abdication de son père, le 19 mars de l'année sui- vante, Ferdinand voulut récom- penstT les services d'un si beau dévouement, et proposa au choix de don Escoiquitz, les fonctions de ministre de grâce et de justi- ce, ou le poste d'inquisiteur-gé- néral, alors èminent dans ce payis, ou la place de juge des dépouil- les, ou bien un évt'ché, ou enfin le simple titre de conseiller-d'é- tnt. Ce dernier emploi, le plus modeste de tous, fut préféré. A cette époque les* Français occu- paient la capitalede l'Espagne, et les places les plus importantes de ce royaume, ils avaient d'abord été reçus à titre d'ulliés. On consulta don Escoiquitz com- me conseiller privé du roi, sur le voyage du nouveau souverain à Bayonne, proposé par Napoléon. Ce conseiller, qui, comme ses col- lègues et Ferdinand lui-même, é- tait loin de soupçonner qu'on eût le dessein d'enlever ce prin- ce, crut devoir lui persuader de »G rendre d'abord à Burgos, puis à Bayonne, et sollicita même la permission de le suivre, permis- sion qui lui fut accordée. Toute- fois nous devons faire observer

sse

que, dons c^te «ireoDfUMce -crt tiqoe, la sagacité natnwU» A peuple 86 montra plus daiif c^afr te que l'esprit, la diplomatie et les lumières du roi, desesiooinis- très et son conseil; Cfr^f^QT sieurs fois sur U route» etparti- culièrement à Vil^ria, le pelipk arrêta spontanément les Toiloiet du cortège, pour «mpèoher la continuation d'ui^ Tojage.doDt il pressentait les dangiers. Arri* à Bayonpe le abaynl^don Ei> coiquitz eut avec Napoléon, daas le château de Harrac, plusieurs conversations très-animées, ôûil ne montra pas moins de patrio- tisme que de présence 'd'esprit. «On m'a beaucoup parlé dcf tous, tlui dit l'empereur ètoriné de soft

énergie. Puis il aJQuta, en lui » tirant doucement, l'oreille tiftt »une bienveillance familière : je «vois que vous en savesloDg. » Pardonnez-moi, sire, lui répca*

dit don Escoiquiti; votre mafes- »tè en sait encore plus Ibof qiM •moi, et les faits le prouvent

assez.» Le lendemain, Kapoléos ayant repris la conversation, -aiH nonça au conseiller espagnol l'ia- tention de changer la dynastie da trône d'Espagne, et le chal>fçea d'engager le roi Ferdinand à ac- cepter le grand-duché de*Tosea- ne en échange de ses états.'* Sïft, » répondît don EsCol^uits, la f€- » solution de votre majesté «aVlf- iifecte d'autant plus doulouren-

sèment, qu'outre la malheur

de mon roi et de ma patries

j'aurai à gémir sur. la: perte de •la répulatiojrt de ceux qui é-

taient avec moi auprès dUrdl, » lorsqu'il s'est décidé à Tenir à

Bayonne. On nous

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oomme en étaot les auteurs^ et •]€ serai partkBëlîërement blâ-

mé. Bien que le roi 9 sans nous »ay6ii^ consultés, eût déjà donné ffsa parole ii tôtre ambassadeur »de se rendre ÂTOtre rencontre, «et qu'il eût même ûzé le jour.,; «nous ne pourrons pas nous sons- »trairé à l'accusation de n'ayoîr vpas réuni nos efforts pour é- »pargner à sa majesté ane< » aussi grande imprqdeoce. » c Ch&norne ., répliqua Tempe- «reùr^ tranquillisez-rous ; vous

m pouviez deviner mes fnten* » tiens,- que personne au monde »ne: connaît. On vous rendra la »jastice qjui vous est due : vous

Tons êtes comporté en honnête » homme et en sujet fidèle, n En- couragé, sans être séduit, par des éloges aussi flatteurs, don Es- coiquitz, toujours dévoué à son prince, fit bientôt une nouvelle tentative auprès de Napoléon, pour le faire désister d'un projet qu'il lui représenta comme con- traire à sa gloire même et à ses propres intérêts.. Son discours, plein d'éloquence,. fit une telle impression sur l'empereur, que craignant de cédera son émotion, il cessa d'écouter l'orateur, et se tournant vers les jeunes princes qui étaient présens, et sur le sort desquels il commençait ù s'atten- drir: «G« chanoine, s'écria t-il, a jf iNraucoupd'amitiépour vos aites- » ses. » Le même soir, Napoléon dit en plaisantant au duc de i'Infanta- de : « Le chanoine m'a fait ce ma- «>tîn une harangue dans le genre

Cicéron; mais il ne veut ab-

solument point adopter mon » plan. » Bientôt après, Ferdinand ayant assemblé un conseil pour

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aviser au parti qu'il fallait pren- dre dans cette cicconstance diffi- cile, don Esooiquitz opina d*abord pour l'abdicaliôn demandée par l'empereur. Mais ih ne tarda pas à changer d'avis, et le aS avril, il m'otiva sa nouvelle opinion dans, les termes suivans : « En vertu » des ordres de sa majesté qui en- »joignent aux membres de son » conseil d'émettre par écrit leui* i> opinion sur cette question : Le nroiy dans la position critique oùii TU se trouve, doit -il faire l'aùdica- ntion gu*on lui demande ?\e décla- »re que je suis d'avis que cettq » abdication n'ait point lieu.p Mal^ gré cette opposition énergique,, la majorité du conseil ayant voté pour l'abdication, H les princes ayant renoncé ù tous leurs droits au trône, par l'ordre de Charles IV. que Napoléon avait su gagner, don Escoiqiiitz fut chargé de dresseï^ l'acte d'abdication, et de signer, avec le maréchal Duroc, à Bayonne, le 10 mai suivant, traité qui en fut la suite. C'é- tait en quelque sorte un mahifes-i* te adressé à la nation espagno- le, et moins propre à la disposer en faveur d'une nouvelle dynas- tie , qu'à l'engager à défendre! l'ancienne : aussi cet appel aii- peuple, en électrisant les esprits^ produisit ~ il un effet que l'em- pereur était loin de prévoir. Quoi qu'il en soit, ce prince estimait beaucoup don Escoiquitz, et le lui témoigna hautement dans plut sieurs ciconstances. Des gendai*- mes déguisés, s'é tant permis un jour de mettre la main sur rîh-i faut don Carlos , excitèrent l'in- dignatton de don Escoiquitz, qui en fit les reproches les plus véhé«

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mens ù plusieurs Français exer- çant de hantes fonctions. « L'Ës- pagne, s'écria-t-il, yeng;era ses «injures; elle rendra cent fois les «outrages qu'on lui prodigue.» Bien que Napoléon tîpt peu de compte de cette menace prophé- tique que les ércnemens n'ont que trop malheureusement véri- fiée, il chargea toutefois M. de Pradt d'exprimer à don Escoi- quitz ses regrets de Tinjurc faite à la famille royale, et de lui pro- tester que des ordres sévères a- yaientété donnés ^our empêcher que désormais de pareils abus ne vinssent t\ se renouveler. Tou- jours (idèle ù sou roi , don Ks- coiquitz Taccompagna ensuite à Paris : il s'agissait de détourner l'empereur du projet, bientôt a- bandonné, de reléguer au Mexi- que le roi Ferdinand et toute sa famille. Pendant le peu de jours que don Ëscoiquitz resta dans la capitale de la France, il eut plu- sieurs entrevues avec les divers inini?tresde TAllemagne et de la Russie : elles avaient pour objet principal d'engager tous les po- tentats de TEurope à se coaliser contre Napoléon, comme ils Tout fait depuis. Mais cette trame ayant été découverte , il ne tarda pas à être envoyé en exil, à Bourges, sous le prétexte qu'il ne s'était pas fait présenter ù l'empereur par le duc de Frias, amba>2«adeur de Joseph, alors roi d'Espagne. Pendant son exil, qui dura 4 '^^^ et demi, don Ëscoiquitz consacra tout son temps aux sciences et à l'humanité, visitant les hôpitaux, et soulageant avec autant de zè- le les Français que les Espagnols, s'ils étaient malheureux. Enfin, à

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l'approche de 18149 Napoléot ayant senti la Décessité de rendie à Ferdinand le trône d'Espaxae*' don Escoiquîti retourna à Yalen- çay, le i4 décembre 1 Si 3,. pour diriger les négociations. Mais à peine Ferdinand, parut -^il affermi sur le trône, que aoa ministre le plus constamment dévoué fk&t ré- duit à s'éloigner de la cour» etse réfugia à Saragosse. Ou ne douta bientôt plus que ce ne fttt une dis- grâce réelle, quand on apprit que Ferdinand le faisait détenir dans le château de iluroie. Cet exem- ple, trop souvent répété, lins- tabilité de la fareor des moiiar-. ques, qui savent si rarcttnat re- connaître leurs véritables amis, ne justifie-t-il pas bien cette bel- le pensée du poète-philosojihe sur Paraitié ?

Amitié qne les rois, ces învsIrM'iagnlt, Sont aftsei maJfaauraox poor ne eoaaaltnptti

Rappelé depuis sk la cour, et dis- gracié de nouveau , don Juan Ëscoiquitz, relégué celte fois dans l'Andalousie 9 pour prix de ses longs et fidèles services, moiH rut enfin sur la terre d*ezil, à Ronda, le 19 novembre i8aO| dans la 59** année de son âge. Les principaux ouTrages qtt*il a laissés sont: i*iês NaiU ttlomn^t traduites en versespagnols» 9to1. in -8% 1797; ^'^ Mexico conduit, un vol. in-8% i8oa; 3* /• Pondu perdu de Miiten, en vers espa- gnols, 3 vol. In-8^fig., i8i9;4''i<«' fameux traîtres finales en Frmmeef in-8% i8i4; c*est une justificatioa de diverses imputations qui lui avaient été faites par quelques-^ uns de ses compatriotes. 5* Ex- posé des motifs gui ont engagé, en»

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1808, Ferdinand Fil à se rendre à Bayonne, Ce mémoire extrême^ meiitfprécieux pour Thistoire de l-épo(|iie« a éiô traduit daos tou- tes le» langues, et notamment en français, in-8% 1816 ; Réfuta- tion d'un mémoire contre l'inqui- sition. On a lieu de s'étonner et ft*indigner même qn*un hom- me du mérite de don Escoiquitz, se soit fait Tapologiste d'un tri- bunal de sang si sagement aboli par lus cortès. y" Enfin M. Botte, roman français de M. Pigauh-Le^ bran, réduit , corrigé, et traduit en espagnol.

ESCOULOUBIVE (Lotis- Gas- ton BB SoTTOv , MAaQvis d' ) 9 che- valier de Saint - Louis, colonel d'infanterie, mainteneur de Ta- cadémie des jeux floraux de Tou- louse, a laissé peu de souvenirs de sa carrière militaire. Nommé, en 1789, député aux états-géné- raux, il y garda le plus profond silence; mais il protesta fidèle- ment, par son vote, contre les o- pérutions de la majorité de l'as- semblée. Après la session, il ren- tra dans ses foyers, et échappa par son obscurité aux proscrip- tions de 1795. La révolution ne lui enleva qu'une faible portion de sa fortune. Sous le régime im- périal,' il fit partie de toutes les députations que la ville de Tou- louseet le départementde la Hau- te-Garonne envoyèrent au pied du trône.pour y porter les expres- sions de dévoueinent de tous les citoyf^ns. Il chercha , mais sans succès, ù se faire nommer candi- dat an sénat - conserviitfur, ou membre du corps-lé^^isljjlif. Les événijiiiens politiqiK'H ij*; 1814 lui furent plus lavorables. Le i a avril

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dt cette année, après la sanglante bataille Toulouse, qui fit tant d'honneur à la valeur française et aux grands talens du maréchal Soult , lord Wellington se trou- vant, par la retraite volontaire du maréchal, maître du pays, nom- ma le marquis d'Escouloubre mai- re de Toulouse^ en remplacement du baron de Mclaret, qui n'avait pas voulu recevoir les ennemis de la France. M. le marquis d'Es- couloubre, fier de cette magis- trature, qu'il ne devait ni à ses concitoyens ni au gouvernement, vit sa nomination confirmée par M. le duc d'Angouléme. Mais le gouvernement royal ayant acquis plus de fixité, renvoya le baron de Melaret à son poste. M. le mar- quis d'Escouloubre, qui venait de quitter Paris, fut informé de cette nouvelle à Limoges. Depuis lors, rendu à la vie privée, il s'occupe d'agriculture, et juge les poésies présentées au concours ouvert chaque année par l'académie des^ jeux floraux. 11 travaille à la tra- duction françaii^e des Lois d'U- m,ors, rassemblées par le trouba- dour Guillaume Molinitr, en lan- gue romane, et qui contiennent la grammaire et les règles de poé- sie en usage au 14* siècle.

ESCUDIER { Jean-François), naquit, dans une petite commu- ne des environs de Toulon, en. 1 7G0. Il était juge - de - paix de cette ville, lors^quc le départe- ment du Var le nomma, en sep- tembre 1792, député à la con- vention nationale. Il y vota la mort du roi, et s'opposa ù l'appel au peuple. Il était ab.^ent , lors- que la question du sursis fut pro- posée. Envoyé en mission avec.

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son collègue Gasparin , au mois de juillet 1793* dans les départe* mens des Bouches-du-Khone et du Var, et près de farmée com- mandée par le général Cartaux, il se montra ouvertement modéré dans Texécution dus mesures or- <1onnées par le comité de salut pu- hlic. Il croyait à la possibilité d'a- paiser , par des moyens de dou- rcur, les troubles auxquels étaient en proie les départemcns du Mi- di. DansTimpossibilitéoûse sont trouvés les rédacteurs de la Bio^ graphie moderne, de nier ce fait de la vie |>olitiquc d'Ëscudier, ils l'ont alTaibli, autant qu'il dépen- dait d'eux « dans un article évi- demment dicté par un esprit de malveillance. Ëscudier, rappelé au sein de la convention, ne put donner suite à ses vues bientai- sunlcs; mais il parvint, en réunis- sant ses elTorts à ceux de Granct (des Boucbes-du-Rhône), à faire annuler les ordres donnés par Fréron pour la démolition des principaux édifices do Marseille et de Toulon. Cette dernière ville devait être rasée en entier ; le port seul devait Otre conservé. Pendant que Toulon était au pou- voir des Anglais, le comité-géné- ral des sections y avait établi le supplice de la potence; et des cxé- entions, fruit d'un système de réaction et de vengeance , y a- vaient lieu chaque jour. Ëscudier les fit cesser en s'adressant direc- tement au général anglais O'Ha- ra, qui commandait la place, et en lui déclarant qu'il ne pourrait empOclier, si de pareilles cruau- tés se prolongeaient, que l'armée assiégeante n'us«1t de représailles sur les officiers anglais qui tom-

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beraient en son pouTOÎr : c^estcé même général O^llara qui fut pris dans une sortie » quelque* temp» après, par le 4*batailloa de l'Ar-. dèche, que commandaijl alors Su* cbet, depuis marécfaal.duc d^Aif buféra. Lors des éTénemens du 9 thermidor au a (97 Juillet 1794)^ Ëscudier contribua à la chute de Robespierre ; mais bientôt on le vit s'opposerr aux mesures de ri- gueur réclamées contre les mem-: bres du comité de salut publie; et enfin il Cut décrété d'arresta- tion, comme prévenu d'avoir été Tinstigateur du mouvement in- su rrectionuel qui éclata à Toulon dans les premiers jours, de prai- rial an 5. On a su plus tard que le véritable auteur de ce mouve- ment fut le ministre anglais Wîi>^- kam, qui résidait dors à Bâle. U y avait, en rade du port.de Tou- lon, 41 ne flotte composée de - 16 vaisseaux 4e ligne, et d'un nomi- bre proportionné de petits bâti-i> mens, que le ministère anglais voulait désorganiser, en provo- quant la désertion des équipages, à la faveur de cette insurrection; ce qui ne manqua pas d'arriver. Ce n'est pas la seule fois, dans le cours de la révolution, que de véritables Français ont été recher- chés comme auteurs des désor- dres préparés par la politique des étrangers-, ou des traîtres enne- mis secrets de leur patrie. Entiè* rcment retiré de la scène, politi- que, depuis cette épo*que, Ëscu- dier vivait paisiblement à Tou- lon, uniquement occupé des fonc- tions gratuites d'intendant de la santé, fonctions auxquelles il ne renonça pas durant les e»nt jours: ses ennemis 7 trouvèrent un pré-

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texte pour le faire sortir de Fran- ^ ce, après la seconde restauration, en 181 5. Il fut réduit à aller cher- cher un asile à Tunis. Mais le roi , considérant que ses fonc- tions n'avaient rien de politique, et qu'on n'avait pas lui appli* quer l'article 7 de la loi du la jan- vier 1816, l'autorisa, par une or- donnance du mois de décembre 1818, à rentier dans sn patrie. Il ne jouit pas long*-temps du bon- heur de la revoir ; il mourut au mois d'avril de Tannâe suivante. ËSiMËNARD (Joseph), fils d'Etienne £smenard, avocat au parlement de Provence , naquit en 1769, i\ Pélissane, bourgs con- sidérable du départementdes Bou- ches-du-Rhône : sa famille, l'une des plus anciennes de la provin- ce, tire néanmoins plus d'illus- tration de l'avocat et du poète Ësmenard, que des seig;ncurs Ës- menard de Montdesir, ou de Yau- tubières, qui n'ont point dérogé jusqu'à* exercer une profession utile ou un arthonorable. Joseph Esmeuard étaitl'aînédehuit frères dont six vivent encore. Des voya- p;cs maritimes furent les premiers événemens de sa vie, et ce grand spectacle de l'Océan dut laisser des traces profondes dans sa jeu- no etpoéliqueimaginatîon. Après trois voyages aux îles et sur le continent de l'Amérique* il vînt à Paris, il connut Marmontel: sa liaison avec cet académicien ne tarda pas à développer en lui le goût de la littérature. La révolu- tion poursuivait sons cours; Ës- inenard,qui faisait partie du club lies fouillans, fut entraîné dans sa chute, et forcé de s'exiler après le 10 août 179a. Après cinq an<-

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nées d'une vie errante, pendant lesquelles il parcourut l'Angleter- re , l'Allemagne et l'Italie , yisita Gonstantinople, et revint à Veni- se, il esquissa son poëme de la Navigation, il rentra en Fran- ce en 1797 : de nouvelles persécu- tions l'y attendaient; incarcéré comme écrivain politique, puis une seconde fois banni, il passa encore deux ans à l'étranger. Le 1 8 brumaire lui permit de revenir k Paris; il s'y lia avec La Harpe et Fontanes, et travailla quelques temps avec eux au Mercure de France. Ësmcnard était pour le mouvement et pour Hutrigue, et la fortune semblait prendre à tache de l'arracher violemment à chacune des situations ifcom- menoait à trouver le repos. A peine rentré dans ses foyers, il ac- compagna le général Leclerc à Saint-Domingue, revint occuper une^place au ministère de l'inté- rieur, partit bientôt après pour la Martinique avec l'amiral Vill.aret- Joyeuse, et ne put se fixer àTa- risqu'eu i8o5. Ces fréqnens voya- ges, cette vie pour ainsi dire bal- lottée d'un hémisphère à l'autre, n'avait point empêché Ësnienard de se livrer àdes études classiques, et d'achever son poëme. La Na- vigation parut en i8o5, et pro- duisit uue assez grande sensation dans le monde littéraire : on n'y trouva point de plan, peu de mou- vement dans l'action , peu de va- riété dans le style; mais une tî- gueur, une élévation de poésie', une élégancet une pureté de ver- sification, qui classèrent aussitôt l'auteur de ce pocme parmi nos grands écrivains. Élève et quel- quefois ri val de Delilie, Esmenard

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f»08»édait à un haut degré le ta- eut du ptiîiidro fidèlumonl la na- ture dam MS plus fougueut, dans SCS plus bicarrés caprices, et de rendre en vers huruionicux et pittoresques, les détail» les plus rebelles & la poésie. Il dut à son

Soëmedt la Napigetion, les éloges t La Harpe, les critiques des feuilletons , une réputaiion de poète 9 et une fouit d'ennemis. En 1808 il (it jouer Topera de Trt^an, qui 9 bien que soigneuse- ment écrit, dut en grande partie sonprodigieux succès, à la faveur du gouvernement et det^ circou- stances.Alternativement, et pen- dant* quelque temps, tout à la fois censeur des théâtre#, censeur de la librairie 9 et chef de la 1*'* <livision de la police, il fut reçu de l'institut en 1 8 1 o; cet honneur, auquel il était du moins appelé par son talent, réveilla contre lui toutes les fureurs de la haine. Son caractère 9 ses habitudes privées, ses dettes et ses mœurs, furent, à cette occasion 9 déférées au tribu- nal de l'opinion publique, qui sut faire la part do l'envie dans le |ugement qu'elle eut é prononcer. Parmi ces dégoûts, auxquels Es- menard était moins senjiiblequ'un autre « il reçut de IVmptïreur l'ordre de quitter lu France: un ar« ticle de journal, dirigé contre un agent du oabinet de Péters- bourg, était la cause, ou plutAt le prétexte de ce nouvifl exil. Es- menard, après trois mois de sé- jour en Italie, obtint la permis- sion de rentrer en France. Il était tarti de Naples depuis quelques eures ; aux environs de Fondi, le postillon qui le conduisait né- gligea d'enrajer à la descente d'u-

ne o(^te rapide ; la foMura iliit entraînée vers un précipice. Eame- nard voit le danger, croit a*j sous* traire en s*élançant de sa chaise de poste, et va se fracaaaer le ctUr ne contre un rocher. Il mourut des suites de sa blessure, le a5 juin 1811, laissant une Teove sans fortune, troiafilles pleines de talens, dont elles se font un ho- norable moyen d'#zistenue, et un neveu élève é l'école Poly- technique, qui 8*08t déjà dit re- marquer ptfrmi ses condisciples. Esmenard, au mitieud'uM vieo- rageuse, et que nous sommes loin de cn)îre irréprochable, dut à ses succès et à tes talens , plus encore qu'à ses défauts , les enne- mis nombreux qu'une mort dé- plorable n'a point réconciliés à sa mémoire. Celui qui trace ces li- gnes ne fut point l'ami d'Esme- nard : mais rapproché de lui pen* dant quelque temps par des rela- tions de travail, il croit pronon* cer sur son compte un fugement impartial, en disant que cet écri- vain célèbre fut d'un commerce doux, facile, aimable; qu'il sa- crifi.n trop souvent à son goût ef- fréné pour les plaisirs, sa cons!-* dénrtion personnelle et même ses devoirs; mais qu'enfin lln'é* tait point un méchant homme, celui dont la perte excita de si vifs regrets dnn« sa famille « et parmi ceuxqui a valent lonff-temps vécu dans hou Intimité. Comme poète , Esmenard atteint bouvent à lu plus grande beauté d'expres- sion et d'harmonie: comme pro- sateur, il a fait preuve « dans le style, d'une élégante pureté; dans la discussion, d'une dialectique puissante; et dans la Critique^ d'un

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f|[oAt puretséyère. ËHnienard fist du lrès-pt:tit nombre des écri?aînâ françai» qui ont également réussi eo prose et en vers. Comme hom- me public, il eutde» tort:» on! nui- sirent à su réputation, et justifiè- rent en quelque sorte rachurrie- ment de ses ennemi;* ; mais le sort dont il fut In victime après en avoir été si long-temps le jouet, n*eût-il pas expier ù tous les yeux ses erreurs et son talent?

KSMËNAHD (Jbaw-Baptistb), ei-colonel au service d*£spagne, est le frère du poète, et comme lui dans le département des Bouches-du-Rhône. Il fut attaché aux états-majors des armées fran- çaises, du moment elles en- trèrent dans la péniubulo en 1 808. Employé successivement à Ma- drid, en Calice et en Portugal, il resta dans ce dernier pays jus- quVMi 1810, époque où, chargé d'une mission du maréchal Ney, il se rendit A Paris, et fut arrêté presque en arrivant dans cette ville, par ordredu ministre de la guerre, sans que les motifs de cette arrestation transpirassent dans le public. M. Esmenard, dé- tenu é la Force, n'obtint sa liberté qn'après le 3o mars 1814* Pen- dant les cent jours de 181 5. il fut de nouveau employé dans l'état- majorde Tarmée française. Il pa- raît ne s*être occupé depuis que de littérature, notamment de la littérature espagnole, dans la- quelle il est profondément versé.

ESNUE-LAVALLÉE (F. J.), nommé successivement par le département de la Mayenne i\ ras- semblée législnlive en 1791, et \\ la convention en i^Q'i^ se fit re-

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marquer par la violence de ses opinii>ns. Il vota, dans le procès du roi, la mort sans apfiel et sans sursis. Dénoncé par les adminis- trateurs de son département, il fut mis en arrestation à la suite des insurrections du 1*' et du 3 prai- rial (ao et ai mai 1795); mais Tamnistie du 4 brumaire ne tar- da pas À lui faire recouvrer sa li- berté. Il se trouve compris dans lu loi du la janVier 1816, qui bannit de France les convention- nels dits votans.

ESPACNA(:(M.A., abbAd'),AIs du baron Jean-fiaptisle d'Espa- gnnc. Destiné à Télat ecclésiasti- que, et ayant même reçu les or- dres, Tabbé d*Espagnac montra bientAt peu de goOt pour cet état, et se livra avec succès à des tra- vaux littéraires. On a de lui deux ouvrages qui font regretter quMl n*alt pas excluaivetiient suivi une carrière pour laquelle il moni- festait dMieureuses dispositions. Le premier est un hUgè de Cati- nat^ qui fut couronné par r«ca- démie française en 1775*, la se- cond a pour titre : Réjlexiong sur i'abhé Suger et son siècle, Paris, 1780, in-8". Protégé par le mi- nistre Calonne , Pabbé d*Ëspa- gnau ne s'occupa bientôt plus que d'entreprise» dont Tespéranoe d'une fortune rapide était le but. La disgrâce de son protecteur le força de s'exiler quelque temps; mais il reparut avec la révolution, persuadé qu'elle allait faire naître une foule d'incidens dont il pour- rait tirer parti. 11 s'associa d'à-* bord à la réunion connue bous Vt nom de Club de 1789, puis avec les jacobins. hommes inflilcns. qui lui firent obtenir la fourdlture ék.

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l*armce des Alpes. Cambon le dé- nonça coinmn couptible d'avoir passf* des marché;* frauduleux» et il se jii^trfia mal de ceile accusa- tion : coinine on avait besoin de lui, néanmoins, on lui rendit la liberté. Il se chargea de l'entre- prise des charrfMs de fJnmouriez, et il fonda mOine un «:lub à Bru- xelles , pour se maintenir dans la faveur du peuple. La défection du général auquel il s'était attaché lui devint funeste : il fut arrêté comme complice d'un traître et comme fournisseur infidèle. Un décret ordonna l'apurement de ses comptes, et un autre décret le fit traduire devant le trihtmal ré- Tolutionnaire^qui le condamna à mort avec Daxire, Chabot, Dan- ton, etc., comme complice d'une conspiration tendant k détruire le gouvernement républicain par la corruption. Il était alors âgé de 4i ans.

ESPAGNE (S.), général de di- vision, tué, d'un coup de canon, ik la bataille de >Vugram, le 0 juin iBo(i, était entré de bonne heure au service, et avait parcouru ra- pidement les premiers grades pen- dant les campagnes de la révolu- tion, dans lesquelles il développa de grands talens et beaucoup de courage. Il avait successivement commandé la 21"* division mili- taire à Poitiers, et divers autres corps de troupes en Italie, sous les ordres de Masséna, dont il partagea la fortune , par les succès continuels qu'il obtint dans toutes les aiV.tires auxquelles il se trouva sur la (in de i8o5. De nou- veaux succès obtenus quelque temps après contre les Calabrois, lui méritèrent le commandement

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de la province de Labour et des deux principautés qui en dépen- dent. 11 commanda, en Prusse, u- ne division de cuirassiers qui mé- rita les plus grands éloges, notam- ment le iojnini8o7,àHeilsberg, il reçut un coup de feu qui oe l^empêcha point de rester à son poste. Cette affaire lui valut le ti- tre de grand-ofllcier de la légioa- d'honneur.

ESPANA (dov Cablos d'), gé- néral espagnol, fut charge, au mois d'août i8i3, du commande- ment du blocus de Pampeluoe. Les Français, dont les forces n'é- taient point en proportion avec celles des assiégeans, tentèrent eu vain plusieurs sorties; leur posi- tion devint même tellement cri- tique qu'ils furent obligés de ca- pituler le 3i octobre suivant. Le général E8pana,qiji avait été bles- sé grièvement pendant le blocus n'avait pas pour cela discontinué de le diriger. C'est toujours avec cetesprit de justice qui caractérise les autfiurs de la Biographie des Contemparainê,qu*iï»donaeùtauT peuples rivaux les éloges que mé- ritent leur bravoure. Depuis long- temps les Français et les Espa- gnols on t cessé d'être ennemis; de- puis surtout que ces derniers veu- lent être gouvernés par les princi- pesconstitutionnelsysans lesquels les peuples sont asservis et dégra- dés même ùl leurs propres yeux.

ESPEJO ( N. ) fut l'un des premiers qui embrassa la cause de la liberté dans l'Améri- que méridionale. Il combattit a- vec courage pour l'indépendance de sa patrie. En i8i4« il faisait partie de la garnison de Yalencia, quand les royalistes» sons les o^

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dres (lu général espagnol Bores, allégèrent cette ville, qui 8C ren- dit pur capitulation après avoir fait une réiiiHtance aussi vigoureuse qu*honorable. Les vainqueurs, violant ce qu*il y a de plu:» sacré parmi les nations, mirent à mort les hommes les plus marquans de la garnison. Ëspejo fut une de leurs victimes. Son éloquence )iersuasive l*avait fait redouter des dominateurs du Nouveau-Monde. ESPERT (N.), député, par le déparlement de rArriège,à la con- vention nationale , il resta à peu près inconnu. Dans le procès, il vola la mort sans appel ni sur- sis; et après la session conven- tionnelle, il fut nommé commis- saire de directoire, fonctions qu'il remplit jusqu'à la révolution du i8 brumaire an 8. Depuis celle époque, on Ta entièrement perdu de vue.

KSPRRTfJBAN-Bil'TISTCBÀBOM),

maréchal-de-camp, olflcier de la légion -d'hoimeur, chevalier de Saint -Louis, commandeur de Tordre royal d' Espagne, etc., est né, en juillet 1764, dans les envi- rons de Mirepoix. Son goAt le porta de bonne heure vers Tétat militaire, et après quelques an- nées de service dans les premiè- res guerres de la révolution, il fut promu au grade de chef de bataillon. Ce fut en cette qualité qu'il fit partie de Texpédition d'E gypte, il ^ut occasion de si* signaler en diverses renc(mtres. notamment dans la défense de Faîoum. Le général Desaix Payant f'Jiargé du commandement provi- .soire de cette ville, elle fut atta- quée à Timproviste par plus de 5,000 Arabes, et un grand nom-

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bre de Mamelucks et de Fellahs sous les ordres de Murad-bey. Espcrt rassembla en un seul point sa garnison de 35o hommes ; et tandis que les assaillaos se croyaient déj maîtres de la ville, ouverte de toutes parts, il fondit brusquement sur eux, après avoir partagé sa troupe en deux colon- nes, et en fit un itiassacre d'au- tant plus grand, que le désordre^ dans lequel ils furent surpris ne leur peruiit presque aucune résis- tance. Cette conduite lui valut des éloges publics du général De- saix. En septembre 1806, Esoert fut nommé colonel du loa"' de li- gne, et & quelque temps de là, il de- vint maréchal-des-logisde la cour de Joseph Bonaparte. Il se trouva successivement aux batailles de Aaab en Hongrie , de Vièle en Catalogne, et d'Ausettla le a no- vembre 181a. L'année suivante , il fut nommé général de brigade, et reçut l'ordre de ravitailler le fort de Balaguer et la fille de Tarragone. il revint en France en i8i'4; il fut chargé, en 181 5, du commandement du départe- ment du HhAne.

ESSËN(JBÀM-HENRf,COB|TBD*),

feld-maréchal suédois , issu d'une ancienne famille livonienne, na- quit ù Kasioes, en Westrogothio, vers 1775. Après avoir fait ses étu- des aux universités d'Cpsal et de Gottingue, il entra jeune dans la carrière militaire. Mandé à Stoc- kholm en 1777 , pour prendre part ù un tournoi que le roi Gus- tave III donnait li sa cour, l'a- dresse et la grâce que le jeune Essen y déploya , ainsi que la beauté remarquable de son phy- sique, frappèrent vivement le mo.

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ESP

l^armée des Alpes. Cambon le dé- nonça comme coupiible d'avoir passé des marches frauduleux, et il se justifia mal de celte accusa- tion : comme nii avait besoin de lui^ ncuninoins. on lui rendit la liberté. 11 se chargea de Tentre- prise des charmisde Dumouriez, et il fonda mcmc un club à Bru- xelles , pour se maintenir dans la faveur du peuple. La défection du général auquel il sY'tait attaché lui devint funeste : il fut arrêté comme complice d'un traître et comme fournisseur infidèle. Un décret ordonna Tapurcment de ses comptes, et un autre décret le fit traduire devant le tribunal ré- volutionnaire, qui le condamna à mort avec Bazire, Chabot, Dan- ton, etc., comme couiplice d'une conspiration tendant à détruire It gouvernement républicain par la corruption. Il était alors âgé de 41 ans.

ESPAGNE (N.), général de di- vision, tué, d'un coup de canon, à la bataille de Wagram, le 6 juin i8o(i, était entré de bonne heure au service, et avait parcouru ra- pidement les premiers grades pen- dant les campagnes de la révolu- tion, dans le.'^quelles il développa de grands talens et beaucoup de courage. Il avait successivement commandé la 21"* division mili- taire à Poitiers^ et divers autres corps de troupes en Italie, sous les ordres de Masséna, dont il partagea la fortune , par les succès continuels qu'il obtint dans toutes les alï.iircs auxquelles il se trouva sur la (iu de 180J. De nou- veaux succès obtenus quelque temps après contre les Calabrois, lui méritèrent le commandement

Esr

de la proTioce de Labour et des deux principautés qui en dépen- dent. Il commanda, en Prusse, u- ne division de cuirassiers qui mé- rita les plus grands éloges^ notam- ment le iojuini8o7««iHeilsherg, il reçut un coup de feu qui oe l'empêcha point de rester à son poste. Cette affaire lui Talut le ti- tre de grand-of&cier de la JégioD- d'honneur.

ESPANA (doh CiaLOs d'), gé- néral espagnol, fut chargé, au mois d*août i8i3, du commande- ment du blocus de Pampelune. Les Français, dont les forces n'é- taient point en proportion aveu celles des assiègeans, tentèrent eu vain plusieurs sorties ; leur posi- tion devint même tellement cri- tique qu'ils furent obligés de ca- pituler le 5i octobre suivant. Le général Espana,qui avait été bles- sé grièvement pendant le blocus, n'avait pas pour cela discontÎDué de le diriger. C'est toujours avec cetespritdejusticequi caractérise les auteurs de la Biographie des Confemporains,qu^\hdonoenimj. peuples rivaux les éloges que mé- ritent leur bravoure. Depuis long- temps les Français et les Espa- gnols ont cessé d'être ennemis; de- puis surtout que ces derniers veu* lent êtregouyerués par les princi- pesconstitutionnelsysans lesquels les peuples sont asservis et dégra- dés même à leurs propres yeux.

ESPEJO ( N, ) fut l'un des premiers qui embrassa la cause de la liberté dans l'Améri- que méridionale. ]l combattit a- vec courage pour l'indépendance de sa patrie. En i8i4« il faisait partie de la garnison de Yalencia, quand les royalistes» soua les or-

Esr

dres du général espagnol Boves, a.H8iégér(;nt cette ville, qui se ren- dit pur capitulation après avoir fait une réiiistancc aussi vigoureuse qu'honorable. Les vainqueurs, violant ce qu'il y a de plus sacré parmi les nations, mirent à mort les hommes les plus marquans de la garnison. K.spejo fut une de leurs victimes. Son éloquence persuasive l'avait fait redouter des domirial<Mjrs du Nouveau-Monde. KSPKHT (N.), député, par le déparlement de rArriégc,à la con- vention nationale , il resta à peu prés inconnu. Dans le procès, il vota la mort sans appel ni sur* sis; et après la session conven- tionnelle, il fut nommé commis- saire de directoire, fonctions qu'il remplit jusqu'à la révolution du i8 hrun)aire an 8. Depuis celle époque, on l'a entièrement perdu de vue.

KSPKRT(JBAIf-BAI'TISTR,BÀBON),

maréchal-de-camp, officier de la légion -frhonneur, chevalier de Saint - Louis , commandeur de l'ordre royal d'r.spagne, etc., est né, en juillet 1764, dans les envi- rons de Mirepoix. Son goAt le porta de honne heure vers l'état militaire, et après quelques an- née'i de service dans les premiè- res guerres de la révolution, il tut promu au grade de chef de bataillon. Ce fut en cette qualité qu'il fit partie de l'expédition d'E gypie, il tml occasion de si- hignaler en diverses renctmtres. notamment dans la défense de Taïoum. Le général Desaix l'ayant chargé du commandement provi- soire de cette ville, elle fut atta-* quée à Timproviste par plus de 5,000 Arabes, et un grand nom«

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bre de Mamelucks et de Fellahs sous les ordres de Murad-bey. Espcrt rassembla en nn seul point sa garnison de 35o hommes ; et tandis que les assaillaos se croyaient déj maîtres de la ville, ouverte de toutes parts, il fondit brusquement sur eux, après avoir partagé sa troupe en deux colon- nes, et en Ût un itiassacre d'au- tant plus grand , que le désordre^ dans lequel ils furent surpris ne leur permit presque aucune résis- tance. Cette conduite lui valut des éloges publics du général De- saîx. En septembre 1806, Ksoert fut nommé colonel du 10a"' de li- gne, et À quelque temps de là, il de- vint maréchal-des-logisde la cour de Joseph Bonaparte. 11 se trouva successivement aux batailles de Aaab en Hongrie , de Vièle en Catalogne, et d'AusettIa le a no- vembre 181 a. L'année suivante , il fut nommé général de brigade, et reçut l'ordre de ravitailler le fort de Balaguer et la ville de Tarragone. 11 revint en France en i8i'4; il fut chargé, en i8i5, du commandement du départe- ment du HhAne.

KSSËN(JBAlf-UENRf,COB|TBD'),

feld-maréchal suédois , issu d'une ancienne famille livonienne, na- quit ù Kasioes, en Westrogothic, vers 1775. Après avoir fait ses étu- des aux universités d'Cpsal et de Gottingue, il entra jeune dans la carrière militaire. Mandé à Stoc- kholm en 1777 , pour prendre part ù un tournoi que le roi Gus- tave III donnait à sa cour, l'a- dresse et la grâce que le jeune Kssen y déploya , aimti que la beauté remarquable de son phy- siquci frappèrent vivement le mo.

/lofi

KSS

iiarqiio. Drs vv inoinrn!, la for- tune lie celui (|tii p(»ssctlait (mit cl *a van ta (;«?<» fut assni •'•<*. De ?îm- |ilr li<>utcnaiit dr ravalcrit;, Ks^ell tl('\iiil bicnlOt nllirirr ^(llpL'rirnr, «Tiiycr ik' la < our; fut rnsnite di':- 4:(»n> de (ilii.^ieiirs ordres , rt h«i <|iiitta piv-qiir pliis In pfr.*«oriric di! ruU qiii« {irridafii tout If cours lit 9on rt'^iir, le combla de hirns et d*hunuciirs. Mai<« quoique fa- vori en titre, te public ne Taccusn point d'avoir traficpié de *on cru- dit, ni d'cp avoir abu^é pour nuire / â !4es concitoyens. Conservant, an .seii^d\ine des cours les plus cor- rompues de répoquc, un certain ton de francbise et d*abandon , il n*y parut point atteint de cette soif ardente de gains illicites , tlnnt les autres favoris du (lustave et. lient dévoré-*. Ki^seu accompa- gna le roi flans ses nombreux vo}aj:es en llalie , en France et en Allemaf^ne. Au comuieni'c- ment de la guerre de Ru*^sie, en i^'^H, il le suivit aus^i en Finlan- de, et devait orner IVutrée trioni- pbabî de ce prince à Saint-Péters- bourg, pour laquelle de brillaii!) costumes étaient déjà préparés. Mais on ne put entrer dans In petite ville de Fredric.^bamn qui se trouvait sur la route, et Ton é- cboua même devant la bi(*oque de Nvslotl, faute crartillerie on dir l)oulets de calibre pour le peu de canons qu'on Tivait amenés. Dès la première campagne de cette guerre. enlrepri«^c avec audace et conduite avec impéritîe. Tarmée manqua de munitions et de vivres. Le niéconleutement y éclata bien- tôt d'une manière effravaule. Des généraux jusque-là zélés royalis- tes^ Armfeldt. Ilabtfœhz et autres.

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une foiilff d*ofllciers de tous gra- des, et un pareat d'Essen inêmey se rendirent à Anjula, y signèrent et proclamèrent un acte d union, par lequel ils s*engagpainnt à dé- iVndre ju»qu*an dernier le sol de la patrie: mais, obserfant que la loi fondamentale réserfait aux é- tats-généranxdu royaume le droit de déclarer les guerres offensives, il> protestèrent, par le mdme ac- te, contre Tirruption fnittt en Rus- sie , et déclarèrent que , liés par leur serment de fidéiîlé ùi la cons- titution, et citoyens arant d*ôtre militaires, ils ne pouvaient plus se prêter à d'injustes envahisse- mens. Le roi se hâta alors de quitter la Finlande, théâtre de troubles et de revers; ot se ren- dit, suivi du fiilèle £ssi*n, A Go- tbembourg. (^ette ville impor- tante se trouvait menacée par une iuva>ion de troupes norwégien- nés, entrées dans les provinces du centre du royaume, pour agir comme troupes auxiliaires de la Uussie. Le prince royal de Done- inark ( le roi actuel ) servait, comme vcdonlaire, dans cette ar- mée, ccnnmandée par son beau- père, le prince Charles de Hesse. M. d'fcissen donna, en cette occa- sion , de nouvelles preuves de dévouement et d'activité. 11 réu- nit à la bilte des troupes, fit des lexées de paysans en plusieurs provinces, ot amena ces forces au roi. Kllcs furent efficacement ap- puyées par les nt^ociutîons me- na^'antcs des minisires étrangers Elliot et Borch, qui déclarèrent* au nom de leurs cours , qu^uno flotte anglaise et une armée prus- sienne allaient attaquer le Dane- mark , si les hostilités contre la

ESS

%uki\e no cciiMftni à I*initant. léttH pr\nc(*,% daooift c/idèreiit à ces inniiucoH; le roi An iiiiitdt obtint un armistice; Golhembonrg fut Kauré, ttt Ut» troiifitfA norwofçien- neftfte r4*tir/;rent. lian« Tanné» qui prëci'Âa f;«?lic guerre, le roi avait luit contractera »on rciiycïf favori un mariafçe avantapci^ux avec une deffplu%b(*IIo<(et<leit|)JiiHriche»hé' filière» de la Sij<;de. Elle était en» gagée déjà, diitait-on, à un de no» pareoH, jeune homme que le roi n*aiinalt pan; et rinfliience du mo- narque obtint ain*ti un double triomphe. Te rival éc;onduit pro* roqua M. d'KM^en en duel, lui donna im ^raudcoupd'épée^maÎA borna lA Ha vengeance. Eftsen ao« conipngnail encore le roi & ce fu- neste bal niaitqué,donnélci6tnarA i7<)'jt. auquel Gustave, vainement averti de» dangers dont il était meiiar'é depuin long-tempM, 8e rendit, contre Ta vit» de hoii éruyer, et oïli il fut l)leH»é m^rtelle|nent p'ir AnckarMtroern. Soum le règru: dcttpriucenqui succédèrent à (îuiH tavc 11 1 , M. d*K)Mcn conserva ton jourH un grand crédit i^ la cour. Kii 1705, il accompagna le duc do Sudcrmanie (depui» Gharlo« XIII), et le jeune roi Gustave Adolphe à PétcrHbourg, voyage qui HO termina hj hruitquement a- pré» le riîl'uM inopiné du roi, d*é- pouHcr lii petilc-HlIe de Timpéra- trir;e Catherine. A non retour, M. d'K-^Hcri dit noirimé gouverneur de Sto' kholin, et (îustave Adol- phe IV liu' coni'éra, en iHoo, le gouvenieuieiit |j;ériéral de la Po- inérahie MucdoiMe. Kn 1807, il eut le roinmandemcrit en chef do r;iiiijée réunie eu cette provinco; boulint, pendant deux luo'm et de-

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mi, le fliége de StraUund, et cob« dut un armistice honorable avec le chef de Tarmée française. Mali il se retira peu de tempi aprèf dam» so!» terres d*Uplnnd(i; le rot Gustave Adolphe, mécontent d# ses généraux, ayant pris en per- ionno le commandement de ses armées, résolution héroïque qui faiblit, comnne ou sait, dans Texé- cution, et ne fut couronnée par aucun succès. Après laréyolution de 1809 et Tabdicatlon du roi, M* d*Kssen se vit rappelé au conseil d'état. Le roi Charles XIII Ten- Yoya, la m^me année, en qualité d'ambassadeur à Paris, avec le conseiller-d'étatliagerbiolkeypotfr traiter de la paix, qui fut on effet conclue et signée le 17 septembre entre la France et la Suède, et qui rendit momentanément la Po- méranic à cette dernière puissan- ce. Kn 18 1/|, le comte d'Essen eut le commandement en chef de Tannée suédoise 'destinée à occu- per 1a Norwège. Il y entra au mois de juin, et iroura de grands obstacles i\ surmonter, dans ce pays coupé de défilés ot hérissé de montagnes; il s'empara de Derby et Presthacka , établit son quiirlier«gétiéral à llafslund, et reçut, par capitulation« la ville de Fredrichstadt. Nommé aussitôt gouverneur-généraJ de la Nor* wège pendant la minorité du prin- ce Oscar, le comte d'Essen donna sa démission de cotte place en 181O, et devint alors maréchal du royaume de Suède. Son premier mari.'tgo n*avait point été heu- reux. Sa femme monrut d'une maladie de langueur, et le fils u- nique qu'il eut d*elle, jeune hom- me de la plus haute espérance.

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qui avait «civi avec disliiiclinn feons les ordres du prince royal ^le roi actuel), tut euiporté en peu d'heures par une maladie ai- ^uë. Le cunite criOs^en a épousé, en secondes noces, une de ses nièces.

KSI (IIercii.f. Kenavd d'), mort vers la f\u de 1797, fut le dernier duc do Modène. Il était déjà très-np'; lorsqu'il succéda ù kon père eu 17S0. Le goût domi- nant qu'il montra sur le trône ducal tut d'amasser de Par- {^ent; ce qui indisposa contre lui ses sujets, et contribuai! faire naî- tre parmi eux le désir d'une ré- volution. En i7{)(i, lorsque les armées françaises entrèrent dans

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la Lombardie« Hercule Renaud se sauva à Venise avec ses trésors; et le 9 juillet 1797* '^ maison d'Kst fut dépouilléf, par le traité de (lampo-Formio, des duchés de Modène et de Keggio, qui entrè- rent dans la confédération cisal- pine. On promit au duc Hercule de lui donner en indemnité le Brisgau, mais il mourut à 'Iriestc avant que cette promesse fût réalisée.

ESTADENS (N.), député à la convention nationale, il fut nommé en septembre 1792, par le département de la Haute-Ga- ronne. Dans le procès du roi, M. Estadens, homme sa(i;e et modé- ré, et déjà lié au ])arti avec lequel il fut bientôt proscrit, se rangea parmi les menibrcs qui votèrent 1 appel au peuple. la réclusion, le bannissement à la paix, et le sur- sis. Le parti dv.s Girondins ^duquel M. Estadens ap{)arlenait ouverte- ment. ayaiU été renversé par ce- lui (le /(/ M'tnfof^nr, au 5i mai

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1795, ce député fut l'un des scMxantc-trois membres décrétés d'arrestation. Il parvint cepen- dant à éviter le sort de la plupart de ses infortunés collègues, cta- près la mort du chef de parti pros- cripteur , au 9 thi'rmidor an s (117 juillet 1794)9 il fut rappelé ù la convention nationale. En 1796, il entra au conseil des anciens, d'où il sortit en 1798. H vit au- jourd'hui dans une campagne peu éloignée de Toulon.

ESTAING (Chàblbs-Hectob, COMTE d'), naquit en i729auc.hii- toau de Ru?elen Auvergne, d*unc très-ancienne famille. Le comte d'Estaing débuta dans Tarméede terre : sa naissance lui fit obtenir un grade qu'il mérita par ses ser- vices. Nommé colonel d*infante- ne , et bientôt après élevé au rang de brigadier des armées du roi» il passa dans les Grandes-Indes sous les ordres du comte de Lally. l\ fut pris au siège de Madras en 1759, et relâché sur parole ; mais le désir d'être utile à son pays remportant sur toute autre con- sidération, il conduisit a bâti- mens français contre les posses- sions anglaises , détruisit le comp- toir que pos«édaient les Anglais à Gourron dans le golfe Persique, s'avança vers les établissemens britanniques de Tile de Sumatra, et s'en empara. Fait prisonnier dans ces parages » il fut traité avec lapins grande sévérité 9 conduit en Angleterre, et enfermé dans un cachot à Portsmouth. Rendu enfin à sa patrie, il chercha tous les moyens de satisfaire la haine qu'il portait aux Anglais 9 haine qu'avaient augmentéeles mauvais traitemens dont il venait d'être

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accablé. Il fut nom/ne lieulcnant- général on lyiyô, et vice-amiral en 1 778. A celle époque^ la France conçut le généreux projctdc sou- tenir les Américains soulevéscon- tre le despotisme des Anglais; une escadre de 12 vaisseaux, con- fiée aux ordres (lucomted'Estning, fut deslinée à rexécution de cette noble enlreprise. Il accepta avec joie celle commission et s'embar- qua à Toulon : les veiïts conlrai- res relardèrent tellement la tra- versée, qu'il ne pul arriver à TembouchuredelaWarequchuit )Oiirs après le dépari de Tamiral H owe. Celui-ci, renforcé par l'es- cadre de lord Byron, crut vaincre facilement l'amiral français. Il l'altaqua avec vigueur. Le comte «l'Estaing eut son vaisseau démalé et rasé comme un ponton : dans cet état, il fut environné par plu- sieurs vaisseaux ennemis, et ne dut son salut qu'i\ son courage et à sa présenta d'esprit. Il rallia sa tlotle à Boston, et ù son tour ren- forcé par le comte de Grasse et Lamothe, il entreprit de secourir les colonies françaises, menacées par les Anglais. Sainte-Lucie é- tait déjà tombée entre leurs mains, el tous les efforts qu'il fit pours'en emparer demeurèrent infruc- tueux. Il se vengea du mauvais succès de son entreprise, en se rendant maître de la Grenade, i\la vue de l'amiral Byron qui arrivait avec des forces considérables pour donner des secours aux assiégés. Le comte d'Estaing, profitant de l'ardeur de ses troupes, attaqua avec 17 vaisseaux les enne- mie plus nombreux, et les battit complètement. Il ramena ensuite sa flotte à la Nouvelle-Angleterre,

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et assiégea Sa vanah, tentative i;|nî échouapar sa faute. Deux blessu- res qu'il reçut dans un assaut contribuèrent à le décourager, et lui firent concevoir le dessein de revenir dans sa patrie, ce qu'il exécuta en 1780. Chargé, l'an- née suivante, de ramener à Brest une escadre stationnée i\ Cadix, et se trouvant à la tête des forces combinées de la France et de l'Es- pagne, il était sur le point d'en- treprendre des expéditions nou- velles. La paix de 1785 en suspen- dit l'exécution. En 1787, il fit partie de l'assembléedes notables, et dès cette époque il parut adop- ter avec franchise les principes de liberté que depuis il a soutenus a- . vec courage. Dans une lettre qu'il écrivit en 1789 à la reine, il .en- gageait cette princesse îi profiter lie l'influence qu'elle avait sur l'esprit du roi, pour le faire re- noncer au projet qu'il avait pris de quitter la France. Il comman- dait la garde nationale de Versail- les depuis le mois d'aoOt, lors-' que les événemens des 5 ct() oc- tobre éclatèrent; mais il ne s'y opposa nullement, vint lui-même à Paris, et servit comme simple grenadier dans la garde nationale de cette ville. Il improuva haute- ment le départ du roi, et protes- ta de son dévouement à l'assem- blée nationale. 11 ne prit aucune part aux événcmens des ao juin et ic) aoftt i79tî. Arrêté en 1795, en vertu de la loi dite des suspects, et enfermé i\ Sainte-Pélagie, il en fut extrait momentanément pour venir déposer dans le procès intenté à la reine : tout en avouant qu'il avait à se plaindre de cette princesse, il déclara n'avoir rien

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à dire contre elle. Traduit & son tour devant \ti lribuii.il reTolu* tioiinaire, il fut cou dam lit.- à mort le 9 flou'iij an 2 (a8 avril 179 '4).

ËSTËhHA/^Y ^LE PHINCB SlGO-

tis D*). magnat âv Hongiie, feld- martM hal aiitrif-hien, le 1 1 dé- ceiiiliie 17(15, a rniipli ayec dis- tinction plusieurs inisision» diplo- matiques. Ndinniéen 1796 mem- bre de I.i défMjlalion thargée par la di^le de lIon<(rie« d'aller féli- citer le pritice 1^ ha ries , frère de Tempereur, sur .*»es ituccès.^ Il ne ip.inu Taruiée qi/après avoir re- mis à rarchiduc aoo^ooo fr.y premier produit d'une souscrip- tion ouverte en laveur des soldats blessés. Vers celle époque, la Fnmre menaça d'en vabir les pays héréditiiires. I^e prince d*Ëster- haz3' improvisa, pour ainsi dire, une armée d'insurrection, et fit un appel à ses vassaux. Ceux d'enlre eux qui s'enrôlèrenl, ob- tinrent p« ndant tout le temps qu'ils restèrent ^ous les drapeaux, la remise entière dt* leurs rede- vances. Jl tut chargé en i8o!i de négociations iinporlanles près la cour de Russie, et remplit ensui- te une mission diplomatique au- près du roi Joachim, qui racrueil- lit avec la plus grande bienveillant ce. lleutuneautremîssion prèsdu roi de»* Deux-Siciles en 1816.

ESTERHAZY ( 1»acl-A5toi5K, PRINCE d"), fils du prince de Gal- laut.i, grand*croîx de Tordre des Guelphes. fut, en 1 8 1 o, chargé par l'empereur François II d'aller nu-devant du prince Berlhier, en- voyé par l'empereur Napoléon ):our deman.liT la main de l'ar- rhiduchcsee Marie Lo'iise, et peu Je tc-mpà après il partit pour la

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Haye, en qualité d'amliasiadeDr près la cour de Hollande. De re- tour AVienne, on i8i4f Tenipe- reur d'Autriche lui confiar une nouvelle mission auprè» du aoo- Terain pontife Pie VII. Le prince Paul d'Esterhaiy^ allié par ta femme, la princesse de la Tonr et Taxl«9 À la famille régnante d'Angleterre, futdésignéen 181 5 pour remplacer le comte de Meen- feldt, en qualité de ministre plé- nipotentiaire près la cour de Londres. Il était en 1816 à Paris, il faisait partie de l'ambassade autrichienne.

EST£RHAZY (xb comtb d'), issu d'une ancienne famille d'Al- lemagne, dont une des branches s'était fixée en France, fut nom- mé ministre près la cour de Rus* sie en remplacement de M. do Ségur. C'était un homme imbu des préjugés de la Tieille coor, et qui ne put }amals se persuader que l'état n'était pas uniquement le roi. Ministre après le 10 aoAt j 792 , et effrayé de la marcbe ra- pide des événemens, il rendit bientôt son portefeuille, et se re- tira en Pologne. Le régiment de hussards dont il STait été colonel avant son ambassade, passa pres- qu'cn entier au serrice de l'Ao- triche , du moment que la rèro- lution eut éclaté.

ESTÈyE(JEA:«-BArTnvB,BAao]i), marcchal-de-camp , le 9 jan- vier 1768 , prit du service an commencement de la révolution, et mérita, par sa bravoure, le gra- de de major d'un des régi mens de la garde' parisienne. £nvojé en Espagne vers 1808, il déplova beaucoup de courage contre les insurgés , et fut nommé coloneL

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Ilcombattit avec avantage le eorp» d'armée du général Dassecoupt, il les Iroupes destinées à soute- nir le siège du fort de Villena, qn'il força à capituler. Désrgoé pour faire partie de la grande-ar- mée , il prit part aux affaires qui précédèrent la prise de Moscou, he retour en France après cette déplorable campagne, il fut nom- mé par l'empereur, adminîstra- ttîur- général des postes, et ob- tint ensuite le grade de maréchal* de-camp. En 18145 il fut nom- mé chevalier de Saint - Louis. Pendant les cent jours ^ en 181 5, Napoléon lui donna un comman- dement sous les ordres du géné- ral Travot; c'est vers le mois de mai de la même année, qu'il atta- qua et mit complètement en dé- route auprès de Saint-Gilles, un détachement assez considérable de l'armée royale. Le général d'Estève est rt^sté en non activité depuis la seconde restauration.

ESTIENNE (Robert), libraire, à Paris en 17*25 , a donné une édition des Opuscules de Roilin, i;'7i, 2 vol. in-12; a colnposé luimt^me plusieurs ou vrages,dont le plupart ont paru sous le voile (Je l'anonyme. Les principaux sont : 1" Eloge de l*abbé Pluche , Paris, 1765, mis en tête d'un ou- vrage intitulé. Concorde delà géo- graphie des difprens âges', 2" Caur ses amusantes et connues , Paris , 176961 i77«», 2 vol. în-12. 3*J^r- înons pour les jeunes dames et les jeunes demoiselles^ traduit de l'an- glais, Paris 1778, in- 12. ù^^^Etren- nés de la vertu, contenant les ac- tions de bienfaisance, de courage et d* humanité, Paris, 1 782-94, 12 vol. in* 18. Ëstienne mourut en 179^1

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ESTISSAC (Frawçois, duc d'), fils aine du duc de La Rochefou- cauld - Liancourt , était colonel des chasseurs de Champagne^ au commencement de la révolution. Il quitta la France, après la jour- née du 10. août 1792, mais ne porta point les armes contre sa patrie, et ne se mit point au ser- vice de l'étranger. Retiré d'abord à Hambourg, et puis à Altona, il épousa dans cette dernière ville la fille du baron de Tutt, célèbre par les efforts qu'il avait faits pour organiser les troupes otto- manes à l'européenne, par ses mémoires sur Li Turquie et par sa détention à la Bastille. Après le 18 brumaire, et sous le consu- lat du général Bonaparte, M.d'Es- tissac et ^es frères obtinrent l'au- torisation de rentrer en France, et leur radiation de la liste des émigrés. Le département de l'Oi- se élut François d'Estissac, en 1809, député au corps - gîsla- tiff En 18149 il commandait les gardes nationales mobiles de la Belgique, lorsqu'il fut réélu par le même département pour sié- ger à la chambre des représen- lans. Le roi, à sa rentrée, l'autori- sa à prendre le titre de duc d'Es- tissac, qu'avait porté son grand- père. Nommé, en août 181 5, pré- sident du collège d'arrondisse- ment de Clermont, il fut, en 1816, désigné pour présider le dé- partement de rOise, qui Télut membre de la chambre, pour la session de cette année; il vota a- vec la majorité. Le duc d'Estis- snc s'est prononcé pour la resti- tution aux émigrés des biens non vendus, et contre toutes les restrictions prononcées à cet é-

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iiarquc. Dos cv inomcnl, la for- tune de celui ()tii possédait tant d*aYantn(;os fm assiir«V. De sim- ple lieutenant de cavalerie, Ës^eii de\iiU bientôt olFirier supérieur, écuyer de la (our; fut ensuite d<î- coré de plusieurs ordres , et ne (piitta presque plus la personne dii roi, qui, pendant tout leeouns dt son règne, le eoinhia de biens et d^honneurs. Mai<, quoique fa- vori en titre, le publie ne Taecusa pidnl d'avoir trafiqué de son cré- dit, ni d*ep .lynir abusé pour nuire ^ à ses conriloyens. Conservant, au seirvd\ine des cours les plus cor- rompues de IV'poque, un certain ton de franchise et d*abandon , il n'v parut point atteint de cette soif ardente de gains illicites, dont les autres favoris de (luslave êt.ticnt dévoré^. Kssen accompa- gna le roi dans ses nombreux voyages en Iialie , en France «-t en Allemagne. Au comuiem^e- nienl de la guerre de Rn^^sie, en 1-78, il le suivit aus>i en Finlan- de, et devait orner l'entrée tri«)m- phalo de ce prince à Saint-Péters- bourg, pour laquelle de brillans costumes étaient déjà préparés. Mais on ne put entrer dans la petite ville de Fredric.*)hamn qui se trouvait sur la route, et Ton é- cboua même devant la bicoque de Nvslott, faute d'artillerie ou de l)oulets de calibre pour le peu de canons qu'on Tivaitamenés.Dés la première campagne de cette guerre, entreprise avec audace et conduite avec impéritie « Tannée manqua de munitions et de vivres. Le mécontentenient y écliita bien- ^^t d'une manière effravanle. Des généraux jusque-!;^ zélés royalis- tes^ Armfeldt. llaslfœhz et autres,

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une foiiltf d*officîers de tous gra- des, et nn parent d'Eftsen inêmey se rendirent;^ Anjala, y signèrent et proclamèrent un note d iioiony par lequel ils s^engagealent à dé- fendre jusqu'au dernier le sol de la patrie: mais, observant que h loi fondamentale réserTOÎt aux é- tals-géuérauxdu royaume le droit de déclarer les guerres offensiTes, ils protestèrent, par le in^me ac- te, contre rirniptton faite en Rus- sie, et déclarèrent que^ liés par leur serment de fidélité A la cons- titution, et citoyens avant d'être militaires, ils ne pouvaient plus se prêter à d'injustes envahissc- mens. Le roî se hftta alors de quitter la Finlande, théâtre de troubles et de revers; et se ren- dit, suivi du fidèle Essen, A Go- thcmbourg. Otte ville impor- tante se trouvait menacée par une in\ii>ion de troupes norwégîen- nes, entrées dans les provinces du centre du royaume, pour agir comme troupes auxiliaires de la Kussie. Le prince royal de Dane- inark ( le roi actuel ) servait, comme vcdontaire, dans celte ar- mée, commandée par son beau- père, le prince Charles de Hesse. M. d'Kssen donna, en cette occa- sion , de nouvelles preuves de dévouement et d'activité. Il réu- nit i^ la bilte des troupes, fit des le\ées de paysans en plusieurs provinces, et amena ces forces au roi. Elles furent efficacement ap- puyées par les iit^gociatîons mé- nageantes des ministres étrangers Elliot et Borch, qui dédarèrent, au nom de leurs cours » qu'une flotte anglaise et une armée prus- sienne allaient attaquer le Dane- mark , si les hostilités cootre la

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Suède ne cessaient i\ Tinstant. Les princes danois cédèrent à ces menaces; le roi de Suède obtint un armistice; Gothembourg fut sauvé, et les troupes norwép^ien- nes se retirèrent. Dans Tannée qui précéda cette guerre, le roi avait fait contracter ù son écnyer favori im mariage avantageux avec une desplus belles et de» pJnsrichesbé- ritières de la Suède. Elle était en- gagée déjà, disait-on, à un de ses parens, jeune homme que le roi n'aimait pas; et Tinfluence du mo- narque obtint ainsi un double triomphe. Le rival éconduit pro- voqua M. d'Es<«en en duel, lui donna un grand coup d'épée^mais borna h\ sa vengeance. Ëssen ac- compagnait encore le roi à ce fu- neste bal masqué, donné le 16 mars 1792. auquel Gustave, vainement averti des dangers dont il était ineuaré depuis long-temps, se rendit, contre Tayisde gonécuyer, et il fut blessé m^rtelle^nent par Anckarstroem. Sous le règne desprincesqui succédèrentùGi>9- tave 111 , M. d*Ës«en conserva toujours un grand crédit à la cour. En 1795, il accompagna le duc de Sudermanie (depuis Charles XIII), et le jeune roi Gustave Adolphe i\ Pétersbourg, voyage, qui se termina si brusquement a- près le refus inopiné du roi, d'é- pouser lii petite-ûlle do rimpéra- trice Catherine. A son retour, M. d'Essen fut nommé gouverneur de Slovkholm, et Gustave Adol- phe IV lui conféra, en 1800, le gouvernement général de la Po- méranie suédoise. En 1807, il eut le commandement en chef de TiimitM' réunie en cette province; soutint, pendant deux mo>is et de-

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mi, le siège de Stralsund, et cOQ'* dut un armistice honorable avec le chef de Tarmée française. Mats il se retira peu de tempi oprèi dans ses terres d'Uplond^; le roi Gustave Adolphe, n^écontent ses généraux, ayant pris en per- sonne le commandement de ses armées, résolution héroïque qui faiblit, comme on sait, dans Tezé- cution, et ne fut couronnée par aucun succès. Après la révolution de 1809 et Tabdication du roi, M. d'Essen se vit rappelé au conseil d'état. Le roi Charles XIII ren- voya, la même année, en qualité d'ambassadeur ù Paris, avec le eonseiller-d'état Lagerbielke,pour traiter de la paix, qui fut en effe^t conclue et signée le 17 septembre entre la France et la Suède, et qui rendit momentanément la Po- méranie à cette dernière puissan- ce. En 1814» le comte d'Essen eut le commandement en chef de Tannée suédoise'destinée à occu- per la Norwège. Il y entra au mois de juin, et trouva dc|[rands obstacles à surmonter, dans ce pays coupé de défilés et hérissé de montagnes; il s'empara de Berby et Presthacka , établit son quartier-général à Hafslnnd, et reçut, par capitulation, la ville de Fredrichstadt. Nommé aussitôt gouverneur-général de la Nor- wège pendant la minorité du pria- oe Oscar, le comte dTssen donna sa démission de cette place en 1816, et devint alors maréchal du royaume de Suède. Son premier maritige n'avait point été heu- reux. Sa femme mourut d'une maladie de langueur, et le fils u* nique quMl eut d'elle, jeune hom- me de la plus haute espérance.

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qui avait «crvi avec disliiiclion feOiis les ordres du prince rctyal ^le roi actuel], l'ut emporté eu peu d'heures par nue maladie ai- ^uë. Le comte d'Ks5en a épousé, en secondes noces,, une de ses nièce.-!.

KS'l (IlERCt'i.R Renaud d'), mort vers la fui de 1797, tut le dernier duc do Modène. Il était déjà très-âj^é lorsqu'il succéda ù «on père eu 17S0. Le goût domi- nant qu'il montra sur le trône ducal tut d'amasser de Par- {^ent: ce qui indisposa contre lui .«es sujets, et contribuai! faire naî- tre parmi eux le désir d'une ré- volution. En i7t)0, lorsque les armées françaises entrèrent dans laLombardie, Hercule Renaud se sauva à Venise avec ses trésors; et le 9 juillet 1797» '^ maison d'Kst fut dépouillée, par le traité de (]ampo-Formio, des duchés de Modène et de Reg^io, qui entrè- rent dans la confédération cisal- pine. On promit au duc Hercule de lui donner en indemnité le Brisgau, mais il mourut à 'l'rieste avant que cette promesse fût réalisée.

ESTADENS (N.), député à la convention nationale, il fut nommé eu septembre 1792, par le département de la Haute-Ga- ronne. Dans le procès du roi, M. Estadens, homme sa(>;c et modé- ré , et déjà lié au ]>arti avec lequel il fut bientôt proscrit, se rangea parmi les membres qui votèrent 1 appel au peuple, la réclusion, le bannissement à la paix, et le sur- sis. Le parti des Girondins, auquel M. Estadens appartenait ouverte- ment , ayant été renversé par ce- lui de fa Montagne, au ^i mai

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1793, ce député fut l'un des soixante-trois membres décrétés d'arrestation. H parvint cepen- dant à éviter le sort de la plupart de ses infortunés collègueâ , et a- près la mort du chef de parti pres- cripteur , au 9 thermidor an 3 (1)7 juillet 1794)9 îl fut rappelé à la convention nationale. En 1795, il entra au conseil des anciens, d'où il sortit en 1798. Il vit au- jourd'hui dans une campagne peu éloignée de Toulon.

ESTAING (Chablbs-Hegtob , COMTE d'), naquit en i7a9auchâ- teau de Ru?elen Auvergne, d'une très-ancienne famille. Le comte d'Estaing débuta dans l'armée de terre : sa naissance lui ût obtenir un grade qu'il mérita par ses ser- vices. Nommé colonel d'infante- rie , et bientôt après élevé au rang de brigadier des armées du roi» il

Îiassa dans les Grandes-Indes sous es ordres du comte de Lally. Il fut pris au siège de Madras en 1769, et relâché sur parole ; mais le désir d'être utile H son pays l'emportant sur toute autre con- sidération, il conduisit a bâti- mcns français contre les posses- sions anglaises , détruisit le comp- toir que pos«édaieot les Anglais à Gourron dans le golfe Persique, s'avança vers les établissemens britanniques de Tile de Sumatra, et s'en empara. Fait prisonnier dans ces parages» il fut traité avec la plus grande sévérité» conduit en Angleterre, et enferme dans un cachot à Portsmouth. Rendu enfin ik sa patrie» il chercha tous les moyens de satisfaire la haine qu'il portait aux Anglais, haine qu'avaient augmentée les mauvais traitemens dont il venait d'être

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accablé. Il fut nom h^ic lieutenant- général en 1763, et vice-amiral en 1 778. A cette époque, la France conçut le généreux projetde sou- tenir les Américains soulevéscon- tre le despotisme des Anglais; une escadre de 12 vaisseaux, coo- ûùe auxordres du comted'Ëstaing, fut destinée à Texéculion de cette noble entreprise. Il accepta avec joie cette commission et s'embar- qua à Toulon: les vents contrai- res retardèrent tellement la tra- versée, qu'il ne put arriver à l'embouchure delaWarequehuit jours après le départ de l'amiral Howe. Celui-ci, renforcé par l'es- cadre de lord Byron, crut vaincre facilement l'amiral français. Il l'attaqua avec vigueur. Le comte d'Estaingeutson vaisseau dématé et rasé comme un ponton: dans cet état, il fut environné par plu- sieurs vaisseaux ennemis, et ne dut son salut qu'à son courage et à sa présence d'esprit. Il ralUa sa flotte à Boston, et à son tour ren- forcé par le comte de Grasse et Lamothe, il entreprit de secourir les colonies françaises, menacées par les Anglais. Sainte-Lucie é- tait déjà tombée entre leurs mains^ et tous les efforts qu'il fit pour s'en emparer demeurèrent infruc- tueux. Il se vengea du mauvais succès de son entreprise, en se rendant maître de la Grenade, à la vue de l'amiral Byron qui arrivait avec des forces considérables pour donner des secours aux assiégés. Le comte d'Estaing, profitant de l'ardeur de ses troupes, attaqua avec 17 vaisseaux lel enne- mis plus nombreux, et les battit complètement. Il ramena ensuite sa flotte àla Nouvelle-Angleterre,

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et assiégea Sa vanah, tentative x|uî échoua par sa faute. Deux blessu- res qu'il reçut dans un assaut contribuèrent à le décourager, et lui firent concevoir le dessein de revenir dans sa patrie, ce qu'il exécuta. en 1780. Chargé, Tan- née suivante, de ramener à Brest une escadre stationnée à Cadix, et se trouvant à la tête des forces combinées de la France et de l'Es- pagne, il était sur le point d'en- treprendre des expéditions nou- velles. La paix de 1783 en suspen- dit l'exécution. En 1787, il fit partie del'assembléedes notables, et dès cette époque il parut adop- ter avec franchise les principes de liberté que depuis il a soutenus a- . vec courage. Dans une lettre qu'il écrivit en 1789 à la reine, il, en- gageait cette princesse à profiter de l'influence qu'elle avait sur l'esprit du roi, pour le faire re- noncer au projet qu'il avait pris de quitter la France. Il comman- dait la garde nationale de Yersail- ^ les depuis le mois d'août, lors-' que les événemens des 5 et 6 oc- tobre éclatèrent^ mais il ne s'y opposa nullement^ vint lui-même à Paris, et servit comme simple grenadier dans la garde nationale de cette ville. Il improuva haute- ment le départ du roi, et protes- ta de son dévouement à l'assem- blée nationale. Il ne prit aucune part aux événemens des ao juin et 10 aaût 1792. Arrêté en 1793, en vertu de la loi dite des suspects, et enfermé à Sainte-Pélagie, il en fut extrait momentanément pour venir déposer dans leprocès intenté à la reine : tout en avouant qu'il avait à. se plaindre de cette princesse, il déclara n'avoir rien

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à dire contre elle. Traduit â son tour (levant la tribiiii.il lévoiu- tionnaire, il l'ut coiiduiiiiK? «i mort le 9 fliMÔul an 'j, (28 a\ril 1794).

ESlEhHA/.Y ^LE PRINCE Sicn-

lAS d). ina^ii.il d<* Hon^iiie, feld- marrc liai anlrii'hiun, le 1 1 dé- ceinlne i^t),'), a rtMnpIi avec, dis- tinction plusieurs mission» dipto- matiqurs. N<uniné en I796mi'in- hrc d«' 1.1 (léputalion ihargée par la diète de Hongrie, d'aller féli- citer le prince (^harles, i'rère de remjierrur, sur ses succès.^ il ne 4|i.iltii l'armée qu'après avoir re- mis à l'ardiiduc aoo^ooo tr.y premier pro<liiit trune souscrip- tion onverlcen faveur des soldats blessés. Vers cette époque, la France menaça d\:nvahir les pays hérédiliiires. Le prince d'Kster- hazy im|)rovisa, pour ainsi dire, une armée d'insurrection, et fit un appel à ses vassaux. Ceux d'entre eux qui s'enrôlèrent, ob- tinrent pendant tout le temps qu'ils restèrent sous les drapeaux, la remise entière dv leurs rede- vances. JI fut chargé en 1802 de négociations importantes près la cour de Russie, et remplit ensui- te une mission diplomatique au- près du roi Joachim, qui l'accueil- lit avec la plus grande bienveillan- ce, lleutuneautromîssionprèsdu roi de^ Deux-Siciles en 1816.

ESTKRHAZ.Y ( Fa cl- Antoine, PRIKCE d'), fils du prince de Gal- lanta, grand'croix de Tordre des Guelphcs, fut, en 1 8 1 o, chargé par Tempereur François II d'aller nu-devaritdu prince Berlhier, en- voyé par l'empereur Napoléon l'our (leman^ler la main de l'ar- chiduchesse Marie Louise, et peu do l«MT)ps après il partit pour la

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Haye, en qualité d'ambassadenr près la cour de Hollande. De re- tour à Vienne, on 18 14 9 Tempè- re ur d'Autriche lui confia une nouvelle mission auprès du sou- verain pontife Pie VII. Le prince Paul d*Esterhaiy^ allié par sa femme, la princesse de la Tonr et Taxis, ù la famille régnante d'Angleterre, futdésignéen i8i5 pour remplacer le comte de Meen- feldt, en qualité de ministre plé- nipotentiaire près la cour de Londres. Il était en 1816 à Paris, il taisait partie de l'ambassade autrichienne.

ESTëRHAZY (le comtb d'), issu d'une ancienne famille d'Al- lemagne, dont une des branches s'était fixée en France, fut nom- mé ministre prés la cour de Rus- sie en remplacement de M. de Ségur. C'était un homme imbu des préjugés de la yieille cour, et qui ne put jamais se persuader que l'état n'était pas uniquement le roi. Ministre après le 10 uoât 1 79a , et effrayé de la marche ra- pide des événemens, il rendit bientôt son portefeuille, et se re- tira en Pologne. Le régiment de hussards dont il avait été colonel avant son ambassade, passa pres- qu'en entier nu service de l'Au- triche , du moment que la révo- lution eut éclaté.

ËSTÈVE(JEA:«-BArTI8TB,BABOH),

marcehal-de-camp, le a jan- vier 1768, prit du service an commencement de la révolution, et mérita, par sa bravoure, le g;ra- de de major d'un desrégimcns de la garde parisienne. Envoyé en Espagne vers 1808, il déploya beaucoup de courage contre les insurgés , et fut nommé coloneL

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Ilcombnttitnvcc avantage le corps d'armée du général Dassecoiirt , vi les Innipes destinées i\ soute- nir le siège du fort de Yillena« qrril força à capituler. Désigné pour faire partie de la grande-ar- mée , il prit part aux affaires qui précédèrent ta prise de Moscou. î>e retour en France après celle déplorable campagne, il fut nom- mé par Tempereur, administra- t**ur- générai des postes, et ob- tint ensuite le grade de maréchal* de-camp. En 181/4, il fut nom- mé chevalier de Saint - Louis. Fendant les cent jouj'S ^ en 181 5, INapoléon lui donna un comman- dement sous les ordres du géné- ral Travot; c'c^t vers le mois de niai de la mt^me année, qu'il atta- qua et mit complètement en dé- route auprès de Saint-Gilles, un détachemenl assez considérable de Tarmée royale. Le général d'Esté vc t'st rrsté en non activité depuis la seconde restauration.

KSTIENNE (Hobert), libraire, à Paris en i^ii^ , a donné une édition «les Opuscules de Rotlin, 1771 , a vol. in-ia; a coinposé lui m^mc plusieurs ou vrage8,dont le plupart ont paru sous le voile de l'anonyme. Les principaux sont : I' Eioge de l*ahbi^ Huche, Paris, 1 fC).") , mis en tOle d'un ou- vrage intitulé, Comorde de la géo- graphie des di/phrns âges; a" Cau- ses amusantes et connues , Paris , i;<M)et 177», '2 vol, în-12. 5*4.V<?r- mons pour trs jeunes dames et tes jeunes dcmoiscitcs, traduit de l'an- glai»?, Paris 1778, în- iQ. .^Etren- nés de ta vertu , contenant tes rt<^ lions de bienfaisance^ de courage et d'humanité, Paris, 1 rSa-i).'!, lîi vol. in- 18. biâtienne mourut en 179^1

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BSTISSAC (FiATiçoiâ, Dire i>'), fils aine du duc de La Rochefou- cauld-Lianeourt , était colonel des chasseurs de Champagne « au commencement de la révolution. Il quitta la France, après la jour- née du 10. août 179a, mais ne porta point les armes contre sa patrie, et ne se mit point au ser- vice de l'étranger. Retiré d'abord à Hambourg, et puis ù Alloua, il épousa dans cette dernière ville la fille du baron de Tutt, célèbre par les efforts qu'il avait faits pour organiser les troupes otto- manes ù l'européenne, par ses mémoires sur Li Turquie et par sa détention à la Bastille. Après le 18 brumaire, et sous le consu- lat du général Bonaparte, M.d'Es- tissac et ses frères obtinrent l'au- torisation de rentrer en France, et leur radiation de la liste des émigrés. Le département de l'Oî- " se élut François d'Estissac, en 1809, député au corps - législa- tif» En 18149 il commandait les gardes nationales mobiles de la Belgique, lorsqu'il fui réélu par le même département pour sié- ger i\ la clianibre des représen- lans. Le roi, à sa rentrée, l'autori- sa à prendre le titre de duc d'Es- tissac, qu'avait porté son grand- père. Nommé, en août 181 5, pré- sident du collège d'arrondisse- ment de Clerniont, il fut, en iSifi, désigné pour présider le dé- partement de l'Oise, qui l'élut membre de la chambre, pour la session de cette année; il vota a- vec la majorité. Le duc d'Estis- sftc s'est prononcé pour la resti- tution aux émigrés des biens non vendus, et contre toutes les restrictions prononcées à cet é«

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gard, ne voiibnlpus, dit-il, qii*on mit de bornes à la généro!i>ité na- tionale*. Lors de sa présidence dans le département de rOise, il parla avec Inrce contre les fu- nestes réactions de cette époque, et déplorant les divi>ions intesti- nes qui déchiraient alors la Fran- ce, il exhortait se*« concitovcns à l'aire au roi et à la pairie le sacri- fice de tou< leurs ressentimens. 11 a été nommé par le roi maréchal- de-camp, et gouverneur du châ- teau de (^ompiè'>:ne.

IOSTOi:UMKL (LoMs-MiRiE, UAAt^Kis I)'), lieutenant- général, naquit le ji mars i74i< en Picar- die, où sa t'aniille possède des pro- priétés considérables ; entra jeu- ne dans les mousquetaires; de- vint successivement ollicier su- périeur de la {gendarmerie, colo- nel en second du répriment des dragons de (^onti, brigadier des armées du roi, et C(donel du ré- giment de Pologne cavalerie. Le marquis d'Estourmel futmcmlère de la chambre des notables, en 1 787, et député par la noitlesse du (^ambresis aux états- généraux, en 1789; embrassa en homme de bien les principes de la révolu- tion, et vota, pendant rasseml)lée constituante, avec les amis de la liberté, qui désinuent la réforme ties abus du gouvernement abso- lu. Dans la fameuse séance du 4 août, il renonça pour lui, et pour la province d'Artois qu'il repré- sentait, aux privilèges héréditai- res et à tous les droits féodaux. Le i() novembre même année, il défendit les étals de sa provinc**, accusés de s'opposer sourdement à rexécutiou des décrets de ras- semblée. Le iS mai i7(jo, il de-

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manda que Robespierre fût rap- pelé à Tordre pour a?oir insulté à la personne du roi. En septem- bre, il réclama fortement en fa- veur des religieux, û qui 011 ne pavait point Ieu98 pensions; en mars 179U pendant une séance très-orageuse, il demanda la mise en liberté de. MM. d^Haiitefeuil- le, arrêtés illégalement A Saint- Germain, et obtint la réyocalion des ordres donnés â leur égard. Il combatit le projet de loi rela- tif à la résidence du roi, et -X son abdication s'il sortait du royau- me , et se plaignit des dé&ordres occasionés par la correspondan- ce des sociétés populaires avec les difiërens corps de Tannée. A- près la session de Tassemblée il fut employé par le roi en qualité d'inspecteur-géncral des armées, et servit ensuite à Tarmée du Nord, sous les ordres du général Cnstines. Dénoncé en 1793, par ce général, il fut décrété d'accu- sation, comme étant la cause des revers de Tarmée; mais il parvint ù se justifier, et le 26 mai, un nou- veau décret déclaiM qu'il n'y a- valt pas lieu à accusation contre lui. M. d*Estonrmel eut le bon- heur d*échappcr, sans sortir de France, À la faux révolutionnaire qui, pendant le régime de la ter- reur, moissonna si largement par- mi les membres de rassemblée constituante. Il fut décoré par Tempcreiir de la croix de la lé- gion-d'honneur« et nommé par le département de la Somme dé- puté au corps-législatif, en i8o5. kéélu en 1811, par le même dé- partement, il faisait encore partie de la chambre en 1814 ; il 7 par- la, au mois d'octobre, en faveur

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de la reilitulion aux émlgrAi dti biens non fendui. Ilapubllé:/l#- euêU dêê opinlonê émU'êê à tanêm* hiéêconsiUuante, $t comptée rendus àmêêcommettam, Pnrlit iBii^ in-8*. ESTOl)KM£L (Auxaitdri, coMTi D-)f flU atné du préc^denty entra fort |eune au nerTloe» le ditttingua par la braTOure* fut nommé par Tempereur chef d'ei- oadron, et chevalier do laléglon- d*honneur. Employé eniultedani la carrière diplomatique t il rem- plit arec Nucoèi di renivi miiiionif et fut décoré de i*ordre de BaTiè- re. Nommé par te département du Nord« npréi la neoohde ren- trée du roly membre do la cham- bre dei repréientanif en i8i5y il y vota conitomment areo la minorité. Le i3 mari i8i3t il prononça Mur le budget un dli- courH, qui fut imprimé par or- dre de la chambre. 11 l'oppoia & la proposition faite par lu oom- mitt^ion de traniformer on solde de retraite les demi-soldei et trai- tement d*uctivité des officiers. « Ce serait, dit-Il i pronon- cer, même contre la Tolonté du roi, reiciusion défluitUe de'tous les ofUcierii qui n*ont pu être oom- pris dans la nouvelle formation de TarmAe ; c*est la destruction radicule de la force la plus posi- tive de Tétstl c*est dire à TEuro- pe ! Vouii ne verres plus sous les bannières des lis ces jounes vété- rans dont le courage a forcé to- trc esUiiie. lis sont exclus à ja- mais des rangs de nos braTOS; leur oxpérioiice ne servira plus à former celte nouvelle armée. Mais (^tes-vous bien sûrs que la France n*aura de long-temps des ennemis à combattre? êtei-fous

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bien sûrs que le service du roi et do la patrie ne puisse pas ré- clamer on )our oes'bras'queTOus enchaînes en les mettant à la retrai* teP N'aurons-nous jamais besoin d^une armée aguerrie, poui^Top- poser à des armées qui ne se sont aguerries qu'en combattant con- tre elle? La conduite resoeotueu- se de tant de milliers ci*offlicleri récemment llcenciésproaTe qu'ils ont répondu aux t6ux du gou* ▼ergement. Les frapper de nulli- té, o*est les calomnier au motn» dîntentlon : c'est diviser quand II faudrait réunir; alarmer quand II Aiutrassurer; repousser quand il f^drait attirer. •> M. d*Bstourroel est auteur d'une pièce jouée. Il j a quelques années, au théâtre Fey- deau « Intilulée lâUanU dêi trîi. M. d'Estourmel est membre delà chambre actuelle, où, défenseur Adèle de la cause nationale. II. siè- ge au côté gauche.

ESTOURMEL (Josi», ooKn), seoond Als du précédent» mettibre de la Lèglon-d^Hohneur etehvra* lier de l'ordre de SaIntJeân-df 4i»* rusalem, était auditeurau oonaell- d*étut sous l'empire , et Ait nom- iné|le d janvier 1811, sous-pri* fet de Chûtoau-Gonthier. Gon•6^ dans ses fonctions, après la

[première restauration, en r8i4» I fut destitué par Napoléon, lors du retour de ce prince à Paris, en 181 S. La seconde restauration flt appeler M. d'Estoiirmel à it pré- fecture de TAveyron* Il publia» A l'occasion de quelques moure- mens réanteurs qui s'étalent ma- nifestés dans plusieurs parties du département, une proolamatloD que nous empruntons è des bio- graphes qui rappellent raromeot

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des pièces de cri eicf-llont erpril. «LaisM:z,dil M. (rEsluuriiieUiiux iiua^ciiifilions iirdrntcsdii Midi les pnsMoiis viulfiitc!* vl le:» souTe- nlr.H liainnix. Vims Heu di;^iieb d^cntcndre le lan<;:>pe de lu iiio- déralioii. Quand 1 Europe année a le<« yeux sur nous, et n clame noln; union ciMunie la garantie de notre repos, irons- nous 9 on pcrpéhiiint nus discordes 9 lui fournir de fùnotes ]>rétextes? L'i France épiii>re a besoin Je la paix ; elle ta lrou\e entre les bras de son roi : quel Franraii peut hé- siler à >*v jeliT ? Les paroles di' re bun roi ne di)ivent-ell('S pas tou- jours être présenle> à notre pen- sée : Je promets , mut qui n'ai ja- mais promis en vain, de pardonner à mes en fans éi^aftès, Kst-ce à nous ti pourM.ivre quand le mi pardon- ne; à condamner quand le ruî ab- sout? J'en appelle aux amis de l'ordre et de leur patrie! QuiN s^uuissent à moi pour empêcber toute réaction de quelque prétex' te dont elle se colore, di' quel- que voile dont elle se couvre ! Je me propose de parcourir inces- samment nos communes, et d\ porter moi-même les parrdes de léconciliation et de paix. >J. d'Estourmcl est aiijourd'bni firéfel du département d*Eure-et-Loire. ETIENNE (CiiABLEs-CJriM.ir- he), poète dramatique et liltcra- teur, conditions qui ne sont pa<< fréquemment réunies, est le f) janvier 1 77H, à Chamouilly, près de Saint-bidier, déparlement de la Haute-Marne. Il viut à Paris en 179O. et tut d'abord employé à la rédaction de dilférens j(Mir- naux; mais il abandoima bienlAt ce genre de travail pour se jeter

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dans la carrière vers laquelle le portail son génie, la carrière dra- matique. M. Etienne avait déjà fait représenter avec succès uu grand nombre de pièces, sur des scènes Inférieures, quand il don- na au Théâtre- Français la jolie comédie de Brueys et PaUprai. Dès lors, il fut à sa place : c'est peu de temps après le succès de cette pièce, que le duc de Bassa- DO, ministre et secrétaire d'é- tat, se rattacha. Appujé d'un crédit qu^îl ne devait au reMe qu'à son mérite, M. Etienne ¥it salbr- tunes'umélioi^r; il fut nommc«en 1 8 io,censeurdu Journal de i' Em- pire, à la place de Al. Fié?ée, qui s'était montré par trop favorable aux doctrines ultramontaines, et quelque temps après il fut rhiU'gé, comme chef de la division littéraire, de la police générale des journaux. C'est en iliii qu*il fit représenter au Théâtre- Français lu comédie intitulée Les deux Gendres. Celle pièce, auesi bien écrite que bien conçue , et dans laquelle les tartufes de bienfai- sance (ce sont ceux de Tépoque) sont joués de la manière la plus piquante, obtint un grand succès. Elle ouvrit à M. Etienne les por- tes de rinstitut, lors de la mort de Laujon. L'Institut avait gagné a perdre. M. Etienne reçut avis de sa nomination, par un billet qui ne c(mtcnail que ce pa5sage des Actes des apôtres:^ elegerunî Ste- phanum verum plénum sptritu. Tant de succès ne lui furent pus pardoimés par l'envie. l)n hom- me, que le scandale qu'il provo- qua en cette circonstance n*a pas même tiré de robscurîté, dé- nonça Bl. Etienne^ comme pla-

( /Tr-//^M' '■

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gi«ire, en se fondant sur ce que M. Etienne avait emprunté le su- jet de{) Deux Gendres, à un jésuite qui Pavait tiré d'un vieux fabliau. La rumeur fut grande dans la bas^ sclillcratnre. Losgvns qui croient avoir acquis la propriété d*un su- jet quand iU Tout gâté, dénoncè- rent comme plagiaire un homme qui avait embelli le fond qu'il a- vait emprunté. IL** firent irapri-» mer et même jouer Conaœa, Dès lors leurs traits retournèrent con- tre eux-mêmes. Le public ayant sous les yeux les pièces du pro- cès, n'hésita pas i\ se prononcer en faveur de M. Etienne; le larcin dont on l'accusait e^t de ceux qu'il a intérêt à encourager. De ce qu'un homme médiocre a por- té sur \\\\ sujet heureux une main indigne, s'ensuit- il que ce sujet ne puisse pas être traité par un homme supérieur? Comme Mo- lière, iM. Etienne a pris son bien il l'a trouvé. En i8i3, M. É- lîenue^que les Deux Gendres ont placé au premier rang des poètes comiques de notre âge , a fait représenter, sous le titre de /'/n* irigante, une comédie en 5 ac- tes, qui a, quant au fond, quel- ques rapports avec une pière al- lemaude, intitulée Pas plus de six plats, mais qui en diffère sin- gulièrement quant aux détails. Malgré les efforts des ennemis queranteurs'étaitfait>parson ta»- lent et par ses succès, cet ouvrage réussit complètement dès la pre- mière représentation : d'heureu- ses combinaisons, des scènes pi- quantes, des détails ingénieux, une fidèle peinture des mœurs, assuraient à cette pièce, qui avait déjà été représentée onie foi9> u-

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4i5

ne longue, série de représenta- tions, quand les comédiens reçu- rent la défense de la jouer. L'em* pereur avait voulu voir la pièce . aux Tuileries. Il en avait ri d'as- sez bon cœi!ir;mais les courtisans, qui s'y croyaient attaqués , pri- rent la chose moins gaiement; et le prince, sur leur réclamation^ suspendit les représentations de l' Intrigante. Parmi les traits qui avaient pu donner de l'humeur ik la cour ou remarque, entre au- très, ceux-ci :

COURTltAN.

Monsieur, je sers le prince.

Ll MtLITAlRl.

£t moi, je le défeodf.

Ll NiCOClANT.

Jt luii lujti du prince , et roi dam ma fimilU.

De quelque couleur que soit un courtisan, de pareils vers, au fait, ne doivent pas lui plaire. La défen- se dont l'Intrigante fut frappée ne fit au reste qu'eu assurer le suc- cès : chacun voulut lire la pièce qu'il n'avait pas pu voir; et les exemplaires se vendirent un prix exorbitant. Tout se compense. Il n'eût tenu qu*i\ Mr. Etienne d'ob- tenir un dédommas^ement plus é- datant de l'injustice qu'il avait é- prouvée. En 18149 le gouverne- ment qui avait succédé à celui par lequel cette pièce avait été interdite, leva l'interdiction. M. Etienne ne crul pas devoir pro- filer de cette bienveillance , et publia les causes de son refus dans une lettre pleine de dignité, dans la lettre qui suit : « Due note insérée aujourd'hui »daus votre journal, sur ta comé- die de r Intrigante, force à «rétablir la vérité des faits relati- DVement à cette pièce. Elle a été «jouée douze fois de suite au mi- »lieu d'une assez grande afifluen-

4iO

£11

ce : cela ne prouve riuii, je le

»sai.s« |M)ur le iniTile (Pun ouvra-

i>f;e dont je reooiiiiais les nom-

«brc-nx (icraut> ; mais c'ebt an

» moins une chose positive, (]n*il

»esl impossible de révoquer en

» doute. La treizième représenla-

utiun n^ant été donnée à la cour,

aie soir mCmc on reçut Tonlre de

«ne plus jouer l'ouvrage, l.ne tir-

«culairc fut adressée A tous les

«préfets pour en interdire lu re-

» présentation, vi tous les ezem-

nplaircs impriniés lurent sai>is.

» Dans l«*. courant du mois de juin

M dernier, M. le directenr-|^énéral

«de la polire a bien voulu m'an-

"inonccrcpril avait rapporté cette

M mesure, et qu*il en avait préve-

nnu iMM. I('N prérel> par uneuon-

»• Vfdle b'ttre. Je n\ii cependant pas

< nu di:voir proljter de cette vo-

••tatiiin pour faire reprendre /*/^i*

I) trif:iintr à Paris. Dans ma po»i-

»tion, il ne me convenait point

»de fonder le succès d'un ouvrage

i»sur le souvenir de la pn»crip-

»(iun dont il uvait été frappé par

ftun gi»uvernemt'nt sous lequel

n j'étais employé. Quand ces mots :

Dr fendu sous tti ou te/ rri^imt' ,

M cesseront d*avoir de rinfluence;

N quand les ouvrages seront jugés

» indépendamment de toute cir-

iiCon>lance politique, peut Otrc

»im* ilécideiai- je à remellre /*//!•

»trii:ofitv sous les yeux du public;

»mais jusque-là je garderai soi-

»gneuseinent cet ouvrage dans

•>nioii portefeuille, parce que, en-

neore une fois, je serais au déses-

npttir de donner lieu, parmafau-

nle, à des réfloxions déaobliçean-

«tes pour ceux d'jnl j'ai reçu les

»l)icufaits. La défense d'une ro-

>* médie n'est pas un malheur pour

ÉTI

un auteur; moi^riagratltudéest » un molheur pour tout le monde.» On conçoit que, dès la première restauration, Hl. Etienne ait per- du toutes ses places. Le retour de Napoléon les lui rendît; de pluSf M. Etienne fut nommé cheTalicr ' de la légion-d*honneur. Président de Tinstitnt dans cette circonstan- ce diflicile, c'est lui qui, au nom de ce corps, félicita Napoléon. Dans son discours, qui n'était pas d'un courtisan, il ne négligea pas de faire connaître le irœu générai qui alors réclamait déjà naute-* ment la liberté de la presse et tou- tes les garanties nécessaires à la sécurité individuelle et à la trao- quillité publique. Après la secon- de restauration, il n'en fut pas moins rayé de rinstitut; bien plus, il fut désigné dans le Aioniteur à la proscription, comme un des hommes qui avaient coopère au retour do Napoléon. Ce n'est sans doute que parce qu'il porta plainte en calomnie contre le journal se tniuvait cette accu- sation, qu'il a échappé aux con- séquences qu'elle devait provo- quer. M. Etienne, étrangère tou- te fonction publique, se livra de- puis ce moment tout entier à la littérature et à la politique spécu- lative. C'est lui qui a publié daus la Minerve françaiie^ sous le titre de Lettres sur Parié, l'histoire la plus piquante et la plus véridique des mouvemens qui ont agité la ville et la cour depuis 1818 ius- qu'cn i8ao. Dans ces lettres, U. Etienne sait mettre é la portée do tout le monde les matières les plus abstraites qu'embrasse la po- litique, et sur lesquelles 8*exerce le gouvcrnement.Quiconqtte veut

ÉTI

coDDaltre la vcrité des faits pen- dant la période qu'elles embras- sent, ne peut se dispenser de les consulter; la lecture en est aussi instructivequ*amusante. Le succès prodigieux de ces lettres annon- çait dans leur auteur un esprit également solide et brillant. Il a déterminé évidemment le coHége électoral du département de la Meuse, Etienne a établi de- puis long-temps son domicile po- litique, à le nommer en 1820 dé- puté, honneur qui lui a été déféré de nouTeau en 182a. Cette secon- de élection est la juste récompen- se du courage et du talent avec lesquels ce mandataire du peuple a constamment défendu les inté- rêts n-itionaux, dans la première ses>ii)n ù laquelle il avait assisté. Le ztle que M. Etienne a mis à remplir ses devoirs de député ^ lit lui a pas fait suspendre tout* à-fait se.s travaux littéraires. Eu 1821, il a fait représenter au Théâtre - Français une T'Om^die fort spirituelle, intitulée : ies Plaideurs sans procès, et peu de temps après à l'académie royale de inu.vique, un opéra ayant pour titre La lampe merveilleuse. Par- mi le^f nombreux ouvrages pu- bliés par M. Etienne^ indépen- damment du ceux que nous avons cités, on remarque ceux qui sui- vent : V Histoire du tkéâtre fran- çais depuis le commencement dti la révolution jusqu'A la réunion gcnéralc, 4 vol. in-8°; 2* Le Pacha de Sure ne, ou l'Amitié des fem~ wî<'5, in-8"<, 1S02 (avec S8ant«uil;; 5* Une Heure de mariage, opéra - ci»Oiique en un acte; 4"^ ^'< Jour à Paris, opéra-comique en 5 ae- cs; 5" GuUstany opéra-comique

T. VI.

ÉTO 417

en 3 actei; 6* La Jeune Femme colère^ comédie; y* Isabelle dePoV' tugal (avec Nanteuil); 8* Cendril^ /<?7i,opéra-comique;9'' V Oriflamme (avecBaour-Lormian); 10* JocûH' de, opéra-comique; in-8% 181 4; 11* Jeannot et Colin, in-8* 18 14; 1 2* Racine et Cavois, comédie en 3 actes et en vers; i3* Le Rossignol, opéra en un acte; 14* Les D0UX maris f opéra-comique, in-8-*, 1816; i5* ru» pour l* autre j o- péra-comique, 1816. M. Etienne, nommé depuis long-temps mem- bre de riustitut par les suffrages libres de ce corps, en est sorti par ordonnance en 181 5.

ETON (Wuluàh), consul d'An- gleterre à Bassora, a publié les ouvrages suivans : Vue de tem^ pire turc, in -8% 1798; Maié^ riaux authentiqués, pour l'histoi" re du peuple de Malte, in -8% 1802, 1807; Lettres sur les relm* lions politiques de. la Russie , in^S*» 1807.

ÉTOLRNEâU (C. a. do, à Laroche (Saintonge) , en 1768, d*uoe famille noble, fut forcé par sa mauvaise fortune d*accepter u- ne place de précepteur des en- fans du genevois Lebrun, devenu pendant la révolution ministre des affaires étrangères de la ré- publique française* Il partagea bientôt la proscription de ce mi- nistre, «t s*étant retiré ù Bor- deaux, il y fut krrêté d*abord comme suspect, traduit ensuite devant la commission militaire,' condamné à mort, et exécuté le 17 pluviôse an a. Sa sentence por- tait qu'il était coutre-révolutionr naire, qu'il avait accepté la place de précepteur des enfans de Le- brun pour les fortifier dans les

»7

4iS

EtL

acntiinens de leur pore, et qu'en outre il travail piis accepte la coni^titution de 1793.

KLLKIV (Jeax- Albert), ùU ni" ne d*(iii dt'ïi plui célèbres iiiathé- mrtliciciii et astronomes du 18"* tirc.lc, naquit ùl Pétersboiirg, In «7 iiovtMiibre i75.|. Wevé afcc «oin par son père, il le suif it â IM- ge de 7 iins à Berlin, s*y distinj^ua de Itonne heure par »ei connais- sances et ses talens, et devînt, à peine ligé de 20 ans, membre de l'académie des sciences de Prusse. Lorsqu*en i7(i6 Timpé- ratrire Catherine rappela Kuler pèrr à Pétersbourç, le jeune Kuler Vy accompagna, et lut nommé professeur de physique, secrétaire de l'académie impériale des scien- ces, avec un traitement considé- rable, chevalier de Tordre de S*- AVnldimir, et bientôt conseiller- d*état. 11 remplît avec distinction toutes les places (jui lui furent confiées. Les principales acadé- mies de l'Europe admirent Albert Ëuler parmi leurs membres, et il enrichit leurs collections de mé- moires précieux sur divers objets scientifiques. Il partagea avec Tabbé Bossut le prix proposé, en 1761, par Tacadémie des scien- ces de Paris, sur ia meilleure ma- nière (le lester et (t arrimer un vais^ seau. Il concourut Tannée suivan- te avec le mCme sur la question de déterminer si les planètes semru- f^ent dans un milieu dont la résis^ tance puisse produire quelque effet sensible sur leur mouvement. Son mémoire fut cité avec éloge, mais n'obtint qu'un accessit, le problè- me n'a3'unt pas paru sullisamnient résolu, et ne pouvant probable- ment pus l'être avec une ccrtitu-

KUL

de géométrique. Il partagea, h même année, avec le cctëbra Clai- rnut le prix proposé par Tacadé* raie de Pétersbourg, sur théo^ rie des comète». £n 1770, il rem- porta, conjointement aTecson pè- re, le prix proposé par Tacadémie des sciences de Pans, sur la tké<h- rie de la tune et la déterminâttan de toutes les inégaiiiéê de eon mour vement. Ce travail sur un des pro- blèmes de Tastronoroie les plui difliciles h résoudre, parut sus- ceptible de nouveaux développe- mens et d'une plus grande pré- cision. Léonard Euler ajaDi re- pris seul le problème, mais s*é- tant fait aider pour les calculs de cet immense travail, par son fils Albert, remporta, conjointement avec l'astronome Lagrange, le dernier prix offert par Tacndèmie. Outre les ouvrages cités ci -des- sus et insérés dans les Mémoires de l'académie des sciences de Pa- ris, Albert Euler en a composé u* ne foule d'antres, dont les prin- cipaux bont : Enodaiio qaeitioni^ quomodô vis aqum tnassimo eum lu* cro ad molas chrcumëgendus, uiUce opéra perficienda, impendi poesiiï etc., Gottingœ, I75d, iu-4'f avec planches ; Meditationee de perluf' batione motds eàmmetarum ab et" tractione planelarum ortà^ etc., Petropoli, 176a, m -4*; Médita- tiones de motâ vertiginie planeta- rum ac prœcipuè Vénerie, etc., Pe- tropoli, 1760, uveo plancbes. Plu- sieurs autres dissertations inté- ressantes du même auteur se trou- vent dans les Mémoires de l'aca- démie des sciences de Berlin , de l'académie de Munich et autres. Jean-Albert Euler mourut à Pé- tersbourg, le.G septembre i8qu.

EUL

EULER (Cbailbs), second fiU de Léonard Euler, naquit à Pé- tersbourg, en 174^9 ^^ annonça de bonne heure des dispositions à s'illustrer dans la même carriè- re que sou frère parcourait si glorieusement. A Tétude des ma- thématiques et de l'astronomie il joignit celles de Thisloire natu- relle et de la médecine. Il entre- prit plusieurs voyages dans l'in- térieur de TAllemagne et de la Belgique, acheva ensuite ses étu- des à runirersilé de Halle, 01^ il prit le degré de docteur en méde- cine, revint en 176a au sein de sa famille alors établie à Berlin, il obtint la place de médecin principal de lu colonie Françai- se. En 1766, il retourna à Péters- bourg avec son père, et fut nom- mé d'abord médecin de la cour el de Tacndémie impériale des sciences, et quelques années plus tiird, conseiller des collèges su« prêmes de la Russie. Savant sans pédanterie, ù une érudition pro- digieuse, Charles Euler joignit a- vec les plus grands succès une pratique heureuse de Tart de la médecine, sans négliger Tétude de Tastronomie, pour ainsi dire héréditaire dans sa famille. Il a- jouta A la gloire qu'il avait acquise par le prix qu'il remporta en 17O0, à l'académie des sciences de Paris, !»ur la question d'examiner si U moupement moyen des planètes con- serve toujours la même vitesse, ou si par la succession des temps il ne subit pas quelque chanf;ement. EL LKK (Christophe), frère des précédeus, et troisième fîls de Léonard Eulcr, naquit à Berlin, en 174^- ^' montra dès sa jeunes- se une grande aptitude «^ toutes

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419

les sciences, s'appliqua particn- lièreraent à l'étude des mathé- matiques, et entra comme oincier dans un régiment d'artillerie an service de Prusse. En 1 7^50, lors- que son père fut rappelé en Rus- sie, par l'impératrice Catherine, Léonard Euler voulut ramener a- veclui sa famille entière. Mais le roi Frédéric II s'y opposa, retint Christophe, lui refusa plusieurs fois son congé, et le fit même sur- veiller de près, de peur qu'il ne parvînt à s'éch.'ipper. Après de Ion* gués négociations entre les deux monarques, Catherine l'emporta enOn, et Christophe entra â son service, comme major d'artille- rie. Elle le nomma ensuite direc- teur de la grande manufacture d'armes établie A Sjsterbeck dans la Finlande russe. Christophe Euler, À l'exemple de son père et de ses frères, cultiva l'astrono- mie. L'académie des sciences de Pétersbourg le choisit avec quel- ques autres astronomes pour aller observer le passage de la planète Vénus sur le soleil, en 1769, et il se rendit ùl cet effet à Orsk, sur les bords du fleuve Ural, dans le gou- vernement d'Orembourg. Il pu- blia ù son retour le ré^ultat de son vojaget pendant lequel il a- vait établi la position géographi- que de plusieurs points impor- tans des contrées qu'il avait par- courues.

EVAIN ( Lovis- AucrsTE-Faé- DétiK , BARON ) , maréchal - de - camp, officier de la iégion-d'hon- neur et chevalier de Saint-Looi%, à Angers le i5 août 1775, en- tra comme élève dans le corps de l'artillerie en 1799, passa à l'.lr- roée du Nord l'année suivante,

qau

£VA

en qualité de lieiileiiaiit , et lut nommé capitaine en ijo."). Km-

Slojé dans ce grade sur les côtes e Normandie jusqu'à la fin de >790« il passa ensuite ù Tannée du Rhin il se distingua; fit lu guerre de Hanovre, obtint le gradt* de cli«'rde biitaillon et fut» en 1804» adjoint ati général Giis- sendi, i.-het'de division au minis- tère de la guerre. L'année sut- Tante 9 le baron Kvain fut chnrgé du trarnil relatif ù uu règlement d'instruction pour Tarme de Par- lîllerle, et justifia houorublement la confiance qu'on avait eue en ses talens. Nommé, en i8oi>« colonel et commissaire prés de l'administration des poudres et salpêtres» puis membre du co- mité central d'artillerie, il fut promu au grade de muréchal-de- camp le \^ avril i8i5y et nom- mé chef de la division de l'artil- lerie au ministère de la guerre. 11 conserva ce poste après le retour du roi, jusqu'au u8 octo* bre 181 5, qu'il fut chargé de la direction en chef de l'école d'ar- tillerie de Douay. Le général £vain est estimé non-seulement comme un excellent officier d'ar- tillerie, mais comme un admi- nistrateur habile et intégre.

EVANS (Caleb) président et ministre dissident anglais, naquit à Bristol , son père desservait une congrégation nombreuse. Le jeune Ëvans fut élevé avec soin dans une académie de dissidens à Londres, devint bientôt assis- timt et enfin successeur de son père , et se fit une grande répu- tation par ses sermon^. Il était en niOnie temps sii|)érirur d^m Héniiuuire }h»ui' réducaiion des

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jeunes gpns qui se destioaient aux foni^iîims de Téglise dissi- dente. Il fut promu «U doctorat en 178(1 au collège royal d'Aber- deeii. Il a publié un grand Dom- hrv. d'ouvrages, dont les princi- paux sont : Sermons sur ia doetri* ne des écritures pour te F Us et ie Saint- fis prit; Recueit d^ Hymnes adaptées au culte public f J dresse à ceux qui professent le pur et le vrai christianisme ; Le Christ rrur ci fié, ou la doctrine de técrUure sur le sacrifice et Vexpiatiem* Le docteur Evans mourut en 1791. EVANS ^ Ktan). pcclésiastiqua anglais, théologien et poète, na- quit, en 1730, danfi le coraté de Cardigan , et fut élevé au col- lège de Jésus à Oxfiird. Il ne put jamais obtenir d*autre aT»nc<- meut dans l'église que l:i petite cure de Llanvair-Talyhaern«dans le comté de Denhigh. Il publia , eu 1764 « un ouvrage intitulé: (quelques échantillons dit lu poésie des anciens Bardes gallois, traduits en anglais, avec des notes explicû^ tives sur les passages historiques ^ et de courtes notices sur les hommes et sur les lieux mentionnés par le» Bardes, dans ta vue de donner aux curieux une idée du i oût ei dos sen- timens de nos ancêtres si de leur manière d'écrire, un vol. in-4*« Cet ouvrages întéresfiant faîtcon- naître les mœurs, usages et pro- ductions de ces ancienspoètea po- pulaires, qui exerç'aient' une si haute influence sur Tesprit de leurs concitoyen», qu*jâdonard I** ne trouva d'autre moyen de com- battre un pouvoir qu'il redoutait, que celui de détruire ceux qui s'en trouvaient- investi*. Ce roi féroce donna en -effet l'ordre de

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mas.sncrcr tniis If 9 Bardot, et por- p.ir rellr mesure barl>nre le dernier eoiip à rindépeiidniice et Il 1 esprit iiiiliniial de*» (>ulioi«. Kvnns II encore piiUlié un poii- mp nn^liii.H intitulé : l/Àmour dr la pafrir^ et deux volumes de Sermons de Tiiiotson el antres 9 traduits en (çalliiis. Vers la (In de sa vie, il ehercha i\ se consoler de sa mauvaise Ibrtiine, par un uynn^e peu modéré des boissons fortes. Il mourut en 1790.

KVaNS, père et fiisi onglais, se sont trouvés impliqués avec le duf'teiir Wutson et autres réfor- mateurs radicaux, dan^ les trou- bhts de Spafields, et ont été long- temps détenus A la Tour de Lon- dres, pendant une des snspen- sion*« de Pacte de Vfiahttas corpus. Ils y furent traités, suivant les assertions ministérielles, avec tous les ép;ards-diis à riiumanité, mais , sel'n les journaux de Top- position et leur propre témoi- gnage, avec une excessive ri- gueur. Les faits A leur char- ge n ayant pu être prouvés , ils furent enfin remis en liberté ; mais ils demandèrent alors avec instance i\ Otre traduits devant les tribunaux, et jugés conformé- ment aux lois de leur pays, ce qu*ils ne purent obtenir. Ils ont depuis fait éclater les plaintes les plus véhémentes contre le minis- tère, qui. après les avoir long- temps retenus dans les fers, leur refusait une procédure légale afin de constater publiquement leur innocence. Due grande partie du public anglais les regarda comme deM victimes de ToppressioD mi- nistérielle. Ils ont trouvé quel- ques amis qui ont soulagé leur

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infortune , et des souscriptions ont été ouvertes ù leur profit.

EVANSON f Édovaid), théolo- gien anglais, écrivain fécond, cé- lèbre par sa polémique ingénieu- se avec le docteur Priestlcj, r6«/ v(^qne Hurd et autres, naquit À "^^'arrington en i^Si, fit de bon« nés études ù Oxford, et i»e voua pendant plusieurs années à Tins- truction publique. Ayantétéadmis dans les ordres, il obtint plusieurs bénéfices, et fut nommé en 1769 A la cure de Teukesburg, dans le comté de (ilocester. Mais un ser- mon qu*il prêcha eu 1771 fut dé- noncé comme contenant des opi- nions opposées A la doctrine de l'église anglicane. Il avait releTe quelques erreurs dans lesquelleSf selon lui, cette église était tom- bée, relativement à rincarnalîoo et i\ la ré»urrectioD du Christ. E- Tanson fut poursuivi ayec un a- charnement que la partie saine el modérée de ses adversaires dé- sapprouva, et sa cure lui fut ûtéo en 1778. On a de lui les ouvrages suivans :Lm Doctrines de la trinité et de r incarnation de Dieu, êoami- nées diaprés les principes de la rai» son et du sens commun, avec une adresse préliminaire au roi, comme la première des trois branches du pouvoir législatif, un toI. in-B*; Argumens pour et contre Cobserva^ tion sabbatique du dimanche, par la cesfsation de tout travail, avec une lettre au docteur Priestley sur le même sujet, i^^a; IJissonance des quatre Erangiles généralement r#- pw, et l'évidence de leur authenti' cité respective soumise à f examen, 179a, un Tol. in -8"; Lettre au D. Priestley. Evanson mourut ù Colford, dans le comté de Glo-

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cester, le a3 septembre i8o5. £V£RS (OrnoK JcâT), néàlber, d:ins le diocèse d'Ëiiiibeck, pays d*UuQuvre, en 1728, étudia la chi- rurgie à Berlin « pratiqua long- temps dans les hôpitaux» devint chirurgien-niajor d'un régiment hanovrieu, et ensuite chirurgien aulique. Il est auteur d'un grand nombre d*écrits; nous u*en cite- rons que les principaux : Noutel- les obserraiiûns et expériences pro- pres à enrichir la médecine et la chi- rurgie, Goëttingue, 1 787, in-S' a- vcc figures; Instructions pratiques sur la conduite que doit tenir le chi- rurgien appelé devant tes tribunaux^ pour des blessures qui sont du res^ sort de la médecine légale, Stendal, 1791, in-S"; Sur les obstructions viscérales, 179^1 in-H"; Sur une carie de la portion pierreuse de l'os temporal gauche; Sur l'efficacité de la belladone contre les obstructions de ta matrice, ta mélancolie et lama' nie; Description et figure d^un ban^ dage pour la fracture de la rotule; Description et figure d'une machine simple et économique, propre à ré- duire les luxations de l'humérus. Il a enrichi de ses iVlémoires les nom- breux recueils scientifiques de rAllemaguc. Ses Observations sur la teigne oui clé traduites en fran- çais dans le journal physico-mé- dical de Desault , et en italien dans celui de Brugnatelii. £vers «s'éleva un des premiers contre la barbare calotte de poix de Bour- gogne, employée jusqu'alors dans cette maladie, et proposa à la pla- ce un emplâtre de gomme am- moniaque, dissoute dans le vinai- gre , moyen curatil" reconnu comme avantageux. Evers mou- rut en iSoo.

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£V£RS - (CflAuss-Jo»!»» Mh" Eon], lieutenant-général au serTÎ- ce de France et ensuite & celui du royaume des Pays-Bas, inspec- teur-générai de caYalerie» officier de la légion-d'honneur» ehevaUer de Saint-Louis et commandeur de Tordre militaire de Guillaume» naquit à Bruxelles le 8 mai 1773» et se voua dès sa jeunesse î la carrière des armes. Il entra, en septembre 178 7, comme volontai- re dans la cavalerie de la garde nationale de Bruxelles, et s'y é- tant distingué par son activité et ses talens , il fut bientôt nommé sous-lieutenant dans les dragons de Namur. Au nombre des Belges qui passèrent au service de Fran^ ce, il combattit pour sa nouvelle patrie avec le même sèle et la mê- me valeurqu*il avait montrés pour l'ancienne. Chaque promotion fut pour lui le prix d'une action d'é- clat. Il déploya la plus audacieu- se bravoure à la prive de Blenin, il entra le premier à la tête de Tuvanl- garde, et au combat sur les bords de la Lys, le 6 septem- bre 1792, où, suivi d*uD petit nombre de braves , Belges et Liégeois, il se jeta à la nage dan» la rivière, et courut délivrer sur l'autre bord des Français faits prisonniers par Tennemi. Il sa distingua de même dans les campagnes suivantes, aux armées du Nord et de Sambre-et-Meuse, sous les ordres des généraux Ko- chambeau « Labourdonnaye et Jourdan. Les bords du Rhin « THelvétie, l'Allemagne et Tltalle lui olTrîreut succcessivement de nouveaux théâtres de gloire, et son nom fut aussi souvent qu'ho- norablement cité par les généraux

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MoreoUf Jourduii, ftlui^sûna, et au- tres chefDjqiii illuâtrèront cctto u- poque $1 Iccoiidu un hérui. 11 or- guiiîj^u cil i8u3 uuo légion hnno- \ritiiiiiC| À la l<^lc du laqiiullu il rendit les plus grands services. Il colevu d*ussuut lu forteresse de CivitelladelFrunlOfdanslemyuu- iiie de Munies, malgré la déleuse ucliarnée des assiégés. Evers dres- sa la première échelles et, suItI de ses chasse nrfl« escalada les rem- parts suus le feu le plus meurtrier, ujcuinpugné d*un déluge de pier-* res. Déjà couvert de blessures, il en reçut uncure trois en cette oc- casion, où il eut le brus cassé par une grenade. En Espagne, le a janvier 1809, il attaqua ronnemi retranché sur une montagne, en-> leva lui-inâme un drapeau, et fit de sa inuin prisonnier le général espagnol Muïx, qu*il ramena au quartier-général avec 8000 antres prisonniers, et toute Tartillerie ennemie, glorieux trophées de su victoire. A lu retraite de Bruga, en Portugal, il culbuta Tuile droi- te de l'ennemi; A Oporto, il eut deux chevaux tués sous lui, fut encore lilessé, et reçut les plus grands éloges du muréchulSoult. JNoinmé général de brigade pen- dant lu guerre de Uussie, et char- gé dV'scorter un convoi de onie Uiillions, il le fit entrer à Smo* lensk À travers toutes les forces ennemies, sans avoir perdu un chariot. Conduisant ensuite un corps di) 5ooo hommes à lu ren- contre de Napoléon, pour proté- ger la retraite, il s'ouvrit un pas- sage i\ travers IVnnemi, rétablit de» ponl.H brûlés , et joignit le quartier-général A.Vîasma. F«)rcé par SCS blessures de rester ù Ku;-

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nigsberg, après la retraite de Vi^ mée française^ il y fut retenu prif sonnier du guerre en 18 iT». Lo prini^e ro^ul de Suède lui fit reiw dre lu liberté eu 18 14* H retour- nu alors À Bruxelles, donna su dé- mission du poste de lieutenant- général, auquel le roi de France venait de Télever, et entra uveo le mt^me grade au service du nou- veau souverain, que les puissun- ces coulisées avaient établi dans son ancienne patrie. Le roi des Pa^s-Bas chargea le lieutenunt- générul Évers de rorgunisutUin de lu cuvaleriu belge, et U s'en ac- quitta «le manière à mériter les suffrages de tous les militaires. C*est à lui qu*ost due la forma- tion de ces beaux corps de cuva* leric belge, com|)nsés presque en- tièrement de guerriers qui avaient servi avec distinction en France* Evers conserva constamment à ce pa^s une vive affection, ainsi qu*ik ses anciens û'ères d*arines té- moins et compaguons de sa gloi- re; il saisit aussi toutes les oicn- fiioiis de rendre service aux pros- crits et réfugiés français que les réactions de 181 5 et années sui- vantes avaient jetés en Belgique, riuaieurs lui ilureut long- temps un asile. Il ne souffrit jamais qu*on Ciibu^ât en sa présence de porter atteinte i^ la renommée des armées françaises. On reiitendit souvent réprimer très-éinygique- inent, dans le salon infime du roi des Pa^s-Bas, la jactance d*un général anglais, qu*nne prospéri- té inespérée avait gonfle du plus ridicule orgueil. Le lieutenant-

SénéruI Evcrs commandait la ti** ivision militaire des Pays-Bas, lorsqu'il fut attaqué au château

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de Jambes» près de 'Nemur, d*uAe maladie» suite de ses longs tra- Tauz militaires, ainsi qae des bles- sures dont son corps était coii- terty et dont qaelqiies-unes n*a« raient jamais été bien guéries : il j succomba le 9 août 1818. Sa franchise, su loyauté, sou désin- téressement, Pavaient fait chérir de tous ceux qui le connaissaient; et il laissa après lui non-seule- ment la réputation d*un guerrier intrépide, mais encore celle d'un excellent citoyen.

EWALD (Jbah), célèbre poète danois, naquit dans le duché de Schleswig ^n 174^- ^^ jeunesse fut des plus orageuses; son père, théologien protestant très-séfère, le destinait A l'état ecclésiastique et lui donna une éducation austè- re, conforme k lu carrière qu'il devait parcourir. Le jeune Ewald fit de bonnes études; mais la mythologie du nord, VEdda, les anciens sagas islandais, et les vies de Plutarque, Toccupèrent plus que les théologiens, et exal- tèrent sa jeune imagination, au point qu'il se proposa de suivre lui-même l'exemple des héros de Tantiquité. II s'enfuit de la mai- son paternelle pour entreprendre un voyage autour du monde. Re- pris par ses parens, il se mit ù é- tudier les langues de rOrient pour

Î mouvoir deyenir l'apôtre de la re- igion chrétienne en Egypte et en Arabie. L'amour vint déranger ces projets; il s'éprit d'une pas- sion romanesque pour une jeune et belle personne dont la posses- sion lui était disputée par de nombreux rivaux. Espérant que la gloire militaire le conduirait à la fortune et le rendrait plus di-

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gne de celle quMI aimait » il i^ea^ fuit de rechef de lamaiaon pater- nelle, et se li?ra àHamlioargàdei recruteurs pruislens , qui I enga- gèrent pour servir dans !•• hus- sards de la garde de Frédéric- le- Grand; mais anÎTé Â'Mag- debourg il se trouta forcément relégué dans un régimentd*influi- terie , le» traitemena les pins flétrissans , prodigués alors aux soldats prussiens « firent bientôt évanouir ses rêves de gloire et de fortune. Ewald risqua tout pour se soustraire aux rigueur» du ser- vice prussien, déserta, et devint bientôt sous-officier dans un régi- ment autrichien. Il se distingua par sa valeur dans plusieurs com- bats pendant la guerre de MpN ans. On lui offrit le grad^ d'officier s'il voulait abjurer la religion dans laquelle il était né, et dont son père était ministre, pour embras- ser la foi catholique ; mais Tapos- tasie lui répugnait. Il se laissa ré- clamer et racheter par ses parens, désolés de sa longue absence; de retour à Copenhague , il j trouva sa maîtresse mariée à un rival préféré. Dès lors plus d'avenir, plus d'illusion, plus de bonheur pour Ewald. Se livrant tour à tour à la mélancolie et à la dissipation, il ne chercha plus qu'à atteindre . au plus vite le terme d'une vie qui n'avait plus de prisa sea yeux. Une cantate funèbre qull com- posa après la mort du ruIFrédério et respirait la plus profon- de sensibilité jointeànneMUante verve poétique, excita un enthou- siasme général. Ewald se consa- cra alors entièrement et avec le plus grand succès à la culture des lettres. Son âme reprit quelque

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énergie. Le célèbre auteur de la Meêsiade, &lop(»tock devint son ami; le comte de Bernstorff, mi- nistre patriote et protecteur éclai- ré des talensy fut ion Mécène; et les sociétéi) littéraires danoises Tencouragèrent par plusieurs prix. Malheureusement une cruel- le maladie nerveuse vint l'acca- bler de souffrances presque conti- nuelles. Mais au milieu de ses douleurs 9 il produisît nombre d'ouvrages dont toutes les litté- ratures s'honoreraient, et que le Danemark place à juste titre au rang de ses chefs-d'œuvre. La mort de Balder^ sujet tiré de la mythologie Scandinave^ e«t peut- être son meilleur ouvrage drama- tique. Cette tragédie, qu'on repré- sente encore souvent, excite un vif intérêt. Rollon, tragédie tirée de rhi^toire de Danemark ; Adamet Eve, ou la Chute de l'hom- me, tragédie chrétienne ; Les pé- cheurs, Philémon et Baucis, et plusieurs autres pièces dramati- ques sont encore estimées. Ewald était admirateur passionné de Corneille; mais les conseils de Rlopstock le détournèrent d'une étude approfondie du Théâtre- Français, qui loin de nuire à l'o- riginalité de son génie,aurait sans doute assuré à ses productions une régularité dont on les accuse de manquer trop souvent. On a encore de lui des odes et des élé- gies très-remarquables parla ver- ve, la chaleur et la sensibilité qui y régnent. L^Ut^ifi Souvenir et Espérance^ peut être citée comme un modèle en ce genre de com- position. Ewald ne reçut que de faibles secours de la munificence royale. La gloire ne le sauva pas

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du besoin et il fut souvent obligé pour vivre de faire des épithala- mes, des chants funèbres et au- tres pièces de circonstance com- mandées par les favoris de la for- tune. Maissaplumechasteet pure ne fut point aux gages de l'intri- gue ou de la haine , et ne se souil- la jamais par un écrit immoral. Trop souvent victime de passions ardentes et de sens fougueux, le poète n'en consacra pas moins ses chants à la morale , A la patrie et à la vertu. Ses amis, secondés par un public reconnaissant, ve- naient enfin de lui assurer un sort indépendant dont la mort ne lut permit point de jouir. Il suc- comba & ses maux , à peine ûgé de 58 ans. On a fait à Copen- hague une belle édition de ses œuvres complètes en 4 ▼ol. in- *8*.

EWALD, lieutenant-général des armées danoises , ofllcier de la légion-d'honneur et chevalier de l'ordre militaire de Danemark, frère aîné du précédent, naquit à Copenhague en 1735. Il embras- sa jeune le parti des armes, en- tra au service du landgrave de Hesse-Cnssel, qui l'envoya en A- mérique. Ce prince vendait alors, comme on sait, à l'Angleterre des soidntsallemands qui devaient réduire les colonies insurgées, tandis que le prix du sang de ces guerriers servait à l'entretien d'un magnifique opéra italien ùCassel. Ewald perdit un œil dans cette guerre glorieuse pour les Amé- ricains, mais obtint l'ordre du Lion de Hessc.ll entra ensuite au service de Danemark, o\\ il par- vint an grade de général. Ce fut lui qui, avec une petite troupe de

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giaire, en 5e fondant sur ee que M. Etienne avait emprunté le su- jet des Deuw Gendres, à un jésuite qui l'avait tiré d'un vieux fabliau. La rumeur fut grande dans la bas- se littérature. Lesgens qui croient avoir acquis la propriété d*un su- jet quand iU Tonl gâté, dénoncè- rent comme plagiaire un homme qui avait embelli le fond qu'il a- vaît emprunté. Ils firent impH-^ mer et même jouer Conaxa, Dès lors leurs traits retournèrent con- He eux-mêmes. Le public ayant sous les yeux les pièces du pro- cès, n'hésita pas à se prononcer en faveur de M. Etienne; le larcin dout on l'accusait e^t de ceux qu'il a intérêt à encouragea De G€ qu'un homme médiocre a por- te sur un sujet heureux une main indigne, s'ensuit- il que ce sujet ne puisse pas être traité par un homme supérieur? Comme Mo- lière, M. Élienne a pris^ son bien il l'a trouvé. En i8t3, M. É- tienne, que les Deuw Gendres ont placé au premier rang des poètes comiques de notre âge, a fait représenter, sous le titre de /'/«* trigante, une comédie en 5 ac- tes, qui a, quant au fond, quel- ques rapports avec une pièce al- lemande, intitulée Pas plus de six pltttSy mais qui en diffère sin- gulièrement quant aux détails. Malgré les efforts des ennemis querauteurs'étaitfait.^^parson ta»- lent et par ses succès, cet ouvrage réussit complètement dès la pre- mière représentation : d'heureu- ses combinaisons, des scènes pi- quantes, des détails ingénieux, une fidèle peinture des moeurs, assuraient à cette pièce, qui avait déjà été représentée oaie fo», ii*'

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ne longue, série de représenta- tions, quand les comédiens reçu- rent la défense de la jouer. L'em- pereur avait voulu voir la pièce . aux Toileries. Il en avait ri d'as- sez bon cœur; mais les courtisans, qui s'y croyaient attaqués , pri- rent la chose moins gaiement; et le prince, sur leur réclamation^ suspendit les représentations de l' Intrigante, Parmi les traits qui avaient pu donner de l'humeur à la cour ou remarque, entre au- tres, ceux-ci :

Lft COURTISAN.

Monsieur, je sers le prince.

LE MILITAIRE.

Et moi, je le défienJs.

LE MiGOClANT.

Jt suis sujet du prince , et roi dans ma fiimiDe.

De quelque couleur que soit un courtisan, de pareils vers, au fait, ne doivent pas lui plaire. La défen- se dont r Intrigante fut frappée ne fit au reste qu'eu assurer le suc- cès : chacun voulut lire la pièce qu'il n'avait pas pu voir; et les exemplaires se vendirent un prix exorbitant. Tout se compense. II n'eût tenu qu'à W. Etienne d'ob- tenir un dédommagement plus è- datant de l'injustice qu'il avait é- prouvée. En 1814, le gouverne- ment qui avait succédé à celui par lequel cette pièce avait été interdite, leva l'interdiction. M. Etienne ne crut pas devoir pro- filer de cette bienveillance , et publia les causes de son refus dans une lettre pleine de dignité, dans la lettre qui suit : « Une note insérée aujourd'hui »dans votre journal, sur la corné- »die de (^Intrigante, force à «rétablir la vérité des faits relati- «vement à celte pièce. Elle a été «jouée douze fois de suite au mi- »]ieu d'une assez grande affluen-

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ce : cclii ne prouve rien, je le «sais, pour le mérite d'un ouvra- nte lioiit je reconnais les nom- »brcnx défaut!»; mais c'e^t nu » moins une chose positive, qu'il »fîst impossible de révoquer eu » doute. La treizième représenta- «tion ayant été donnée ù la cour, »le soir mOmc ou reçut Tordre de u ne plus jouer l'ouvrage. Lue cir- nculaire fut adressée '\ tous les

préfets pour en interdire la re- » présentation, et tous les ezem- nplaires imprimés furent saisis. » Dans 1«3 courant du mois de juin » dernier, M. le directeur-général

de la police a hieu voulu m'aii- n noncer qu'il avait rapporté cette » mesure, et qu'il en avait préve- »uu MiU. les préfets par uueuou- » voliclcttre. Je n'ai cependant pas ^ rviï devoir profiter de cette vo- »catini) pour faire reprendre /'//i- » (ridante à l'aris. Dans ma posi- ntiou, il ne me convenait point »dc fonder le succès d'un ouvrage «sur le souvenir de la proscrip- »tion dont il avait été frappé par »un gpuvernement sous lequel A j'étais employé. Quand ces mots: nDi^ fendu sous tel ou iei régime , » cesseront d'avoir de Tinfluence; » quand les ouvrages seront jugés » indépendamment de toute cir- n constance politique, peut-être »me déciderai- je à remettre /'//i- y^trigante sous les yeux du public; limais jusque-là je garderai soi- Dgncuseiuent cet ouvrage dans .>nion portefeuille, parce que, en- »core une fois, je serais au déses- »p()ir de donner lieu, parmqfau- »te, à des réflexions désoblifi^ean-

tes pour ceux dont j*ai reçu les )ihieulails. La défense d'une co- >f médie n'est pas un malheur pour

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un auteur; mais ringratitudéest » un malheur pour toulle monde.* On conçoit que, dès la prâmière restauration, M. Etienne ait per- du toutes ses places. Le retour de Ii^apoléon les lui rendit; de plus, M. Etienne fut nommé cheyalier delà légion-d'honneur. Président de l'institut dans cette circonstan- ce diflicîle, c'est lui qui, au nom de ce corps, félicita Napoléon. Dans son discours, qui n'était pas d'un courtisan, il ne négligea pas de faire connaître Je vœu général qui alors réclamait déjà naute- ment la liberté de la presse et tou- tes les garanties nécessaires à la sécurité individuelle et à la tran- quillité publique. Après la secon- de restauration, il n'en fut pas moins rayé de l'institut; bien plus, il fut désigné dans le Moniteur à la proscription, comme un des hommes qui afaient coopéré au retour de Napoléon. Ce n'est sans doute que parce qu'il porta plainte en calomnie contre le journal se trouvait cette accu- sation, qu'il a échappé aux con- séquences qu'elle devait provo- quer. M. Etienne, étranger à tou- te fonction publique, se lÎTra de- puis ce moment tout entier à la littérature et à la politique spécu- lative. C'est lui qui a publié dans la Minerve française^ sous le titre de Lettres sur Paris, l'histoire la plus piquante et la plus vértdique des mouvemens qui ont agité la ville et la cour depuis 1818 jus- qu'en i8<io. Dans ces lettres, M. Etienne sait mettre à la portée de tout le monde les matières les plus abstraites qu'embrasse la po- litique, et sur lesquelles s'exerce le gouYeroement.Quiconquev6ut

En

connaître la Tcrité des faits pen- dant la période qu'elles embros- fient, ne peut se dispenser de les consulter; In lecture en est aussi instructivequ'amuiinnte. Le succès prodigieux de ces lettres annon- çait daii2» leur auteur un esprit é|çaleincnt solide et brillant. Il a déterminé éYideinmcnt le coHége électoral du département de la MeuMe, Etienne a établi de- puis long-temps son domicile po- litique, à le nommer en i8ao dé- puté, honneur qui lui a été déféré de nouyeau en i8a!i. Cette secon- de élection est la juste récompen- se du courage et du talent avec lesquels re mandataire du peuple a ronettaniuient défendu les inté- rH» n-'itioniuix, dans la première Hc$>i'Mi ù laquelle il avait assisté. \jv. 7(Jc que M. Etienne a mis û r<;M)plir ses devoirs de député^ ix; lui a pas fait suspendre tout- à-fait »e.t* travaux littéraires. Ea i8ui, il a fail représenter au Théâtre - Français une romédie fort spirituelle y intitulée : iês Plaideurs flans procès, et peu de tenip.H après à Tacadémie royale de inu.t'ique, un opéra ayant pour litre La lampe merveilleuse. Par- mi le» nombreux ouvrages pu- blic;i par M. Etienne, indépen- damment lie ceux que nous avons cites, on remar(|iie ceux qui sui- vi; ni : ï" Histoire du théâtre fran- çais df'pnislc commencement dw la révolu lion ju.squ^\ la réunion générale, 4 vol. in-S"; 'x* Le Pacha de iS un'' ne, ou l* Amitié des /îfm- 1/?/'*, in-8", iSoift (îivei; Nanteuil;; !«• Une Heure d-e mariage, opéra - coMii(|iie en un acte; /j" Un Jour à Paris, opérii-comique en 5 ac- es; 5" (Juliutany opéra-comique

T. VI.

ÉTO 417

en 3 actes; 6* La Jeune Femme colère^ comédie; y* Isabelle de Par» tugal (aTec Nanteuil);8*C0n^<7- /&a,opéra-comique; g" rOW/famme (arecBaour-Lormian); 10* Jocon" de, opéra-comique; in-8*, 181 4; 11" Jeannoi et Colin, in-8* 18 14; \^' Racine et Cavois, comédie en 3 actes et en vers; iS' Le Rossignol, opéra en un acte; 14* Les Deuw mariSf opéra-comique, in-8-*» 1816; i5* VU» pour r autre f 0- péra-comique, 181G. M. Etienne, nommé depuis long-temps mem- bre de riustilut par les suffrages libres de ce corps, en est sorti par ordonnance en 181 5.

ETON (WiLUAM), consul d'An- gleterre ÙL Bassora, a publié les ouvragu3 su i vans : Fue de l'em^ pire turc, in -8% 1798; Maté-' riaux authentiques, pour l'hiêtoi^ re du peuple de Malte, in -8% i8oa, 1807; Lettres sur les reia» lions politiques de. la Russie, io'8% 1807.

ËTOUANEAU (C.A. D.), ni A Laroche (8aintonge) , en 1768, d'une famille noble, fut forcé par sa mauvaise fortune d*accepter u* ne place de précepteur des en- fans du genevois Lebrun, devenu pendant la révolution ministre des affaires étrangères de la ré- publique française^ Tl partagea bientôt la proscription de ce mi- nistre, 4Bt s*étant retiré ù Bor- deaux, il y fut krrêté d'abord comme suspect, traduit ensuite devant la commission militaire,' condamné à mort, et exécuté le 17 pluviôse an a. Sa sentence por- tait qu'il était €ontre-révolutionp> naire. qu'il avait accepté la place de précepteur des enïans de Le- brun pour les furliÛer dans les

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scntiincns de leur pore, f I qiren outre il iravuit pas accepte la constitiiiion de i7()3.

KliLKll (Jean- Albert), fiU ui- ne (1*1111 des plus célèbres niathé- maliciens et astronomeâ du 18"* sirrle, naquit à Pétersbour^, le 27 uovirndire i^^J. Klevé utcc soin pur stin pèns il le sniVlt à TA- ge de 7 ans à Berlin, »*y distingua de Itonue heure par ses coniiai:»- sauces et ses taleiis, et d(:\ÎNt, à peine algé de 20 ans , membre de lucadémie des scienres de Prusse. Lorsqu*en 1766 Timpè- ratrii-e Catherine rappela Kuler pèn- à Pétersbourg, le jeune l^uler Vy accompagna, et tut nommé professeur de physique, secrétaire dcracadémie impériale des scien- ces, avec un traitement considé- rable, chcTalier de Tordre de S*- Waldimir, et bientôt conseiller- d'état. Il remplit avec distinction toutes les places qui lui furent confiées. Les principales acadé- mies de TEurope admirent Albert Kuler parmi leurs membres, et il enrichit leurs collections de mé- moires précieux sur divers objets scientifiques. Il partagea avec Tabbé Bossu t le prix proposé, en i7()i, par l'académie des scien- ces fie Paris, sur fa meiliiure ma- nière de lester et d'arrimer un vais- seau. Il concourut Tannée suivan- te avec le niOme sur la question de dHcrminer si les planètes se mm- t'ent dans un milieu dont la résis- tance puisse produire quelque effet sensible sur leur mouvement, bon mémoire fut cité avec éloge, mais n'obtint qu'un accessit, le problè- me n'ayant pas paru sullisammetit résolu, et ne pouvant probable- ment pa«ï Tétre avec une certitu-

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de ^nmètriqne. Il partugea, h même année, avec le célèbre Clai- raut le prix proposé par Tacadé- mie de Péterabourg, sur /a théo- rie des comèteê. £n 1770, il rem- porta, conjointement avec son pè- re, le prix proposé par racadéinie des sciences de Pans, sur lu ikéO' rie de la lune et détemUnëtHnt de toutes lé» inégoiités do oon mou- vement. Ce tra? ail sur ud des pro- blèmes de Tastronomie les plui dilKciles «^ résoudre, parut sus- ceptible de nouveaux développe- mens et d*une plus grande pré- cision. Léonard Euler ajanl re- pris seul le problème 9 mais s'è- tant fait aider pour les calculs de cet immense travail, par son fils Albert, remporta, oonjoialement avec Tastronome Lagrange, le dernier prix offert par Tacndémie. Outre les ouvrages cités ci -des- sus et insérés dans les Mémoires de Tacadémie des sciences de Pa- ris, Albert Kuler en a composé u- nc foule d'antres, dont les prin- cipaux bont : Enodaiio quotiionio quomodô vis aquœ moaimo eam lu» cro ad molas circumégonàûs, tUêico opéra perflcienda, impendi poêiiiï etc., Uottingie, i^Sd, iu-4% •▼^o planches ; Moditationoo do portur- batione motâs commetarum ab af- tractione planetarum orià^ etc., Petropoli, 1762, in -4*» Médita- tloues de motâ vertiginis pianota^ ruin ac prœcipuè Vénerie, etc. , Pe- tropolî, i76o,uveo planches. Plu- sieurs autres dissertations inté- ressantes du même auteur se trou- vent dans les Mémoirei de Taca- démie des sciences de Berlin , de Tacadémie de Munich et autres. Jean-Albert Euler mourut à Pé- tersbourg, le.6 septembre i8qu.

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EULËR (Ghàelbs)) second fils de Léonard Euler, naquit A Pé- tersboiirg, en I74<>9 ®^ annonça de bonne heure des dispositions ii sMllustrer duus la môme carriè- re que son frère parcourait si glorieusement. A l'étude des ma- tliématiques et do Tastronomie il joignit celles de Thistoire natu- relle et de la médecine. Il entre- prit plusieurs voyages dans in- térieur de TAilemagne et de la Belgique, acheva ensuite ses étu- des i\ Tuniversité de Halle, oi^ il prit le degré de docteur en médc* cioe, revint en 176a au sein de sa famille alors établie ù Berlin, il obtint la place de médecin principal de la colonie Françai- se. Kd 17(K), il retourna à PéterS' bourg avoc son père, et fut nom- mé d'jibord médecin de la cour et de Tacadémic impériale des sciences, et quelques années plus t'.ird, conseiller des collèges su* prémes de la liussie. Savant sans pédanterie, ù une érudition pro- digieuse, Charles Kuler joignit a- vec les plus grands succès une pratique heureuse de Tart de la médecine, sans négliger Tétude de Tastronomie, pour ainsi dire héréditaire dans sa famille. Il a- jouta à la gloire qu'il avait acquise par le prixquMI remporta en 17O0, à l'académie des sciences de Paris, sur la question d'examiner si le mouvement moyen des planètes con^ serpe toujours la mî'me vitesse, ou si par la succession des temps il ne subit pas quelque chanf(ement, KiJLKR((:ni\isTOPnR), frèredes précédens, et troisième flls de Léonard Kuler, naquit \ Berlin, en 1 y^o. il montra dès sa jeunes- w une grande aptitude A toutes

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les sciences, s'appliqun particu- lièrement A l'étude des mathé- matiques, et entra comme olflcier dans un régiment d'artillerie au service de Prusse. En 1 766, lors- que son père fut rappelé en Rus- sie, par 1 impératrice Catherine, Léonard Euler voulut ramener a- veclui sa famille entière. Mais le roi Frédéric II s'y opposa, retint Christophe, lui reftisa plusieurs fois son congé, et le fit même sur- veiller de près, de peur qu'il ne parvînt à s'é(;h.'ipper. Après de lon- gues négociaticms entre les deux monarques, Catherine l'emporttt enfîo, et Christophe entra A son service, comme major d'artille- rie. Elle le nomma ensuite direc- teur de la grande manufacture d'armes établie A Systerbeckdans la Finlande russe. Christophe Euler, A l'exemple de son père et de ses frères, cultiva l'astrono- mie. L'académie des sciences de Pétersbourg le choisit avec quel- ques autres astronomes pour aller observer le passage de la planète Vénus sur le soleil, en 176g, et il se rendit A cet eflet A Orsk, sur les bords du fleuve UraK dans le gou- vernement d'Orembourg. Il pu- blia A son retour le résultat de son voyage? pendant lequel il n- vait établi la position géographi- que de plusieurs points impor- tans des contrées qu'il avait par- courues.

EVAIN ( Louis- Aucîiste-Fré- DéaiK , BARON ] , maréchal - de - camp, officier de la légion-d'hon- neur et chevalier de Saint- Loui^, A Angers le i5 aoOt 1775, en- tra comme élève dans le corps de l'artillerie en 1799, passa A l'rfr- raée dii Nord l'année suivante,

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en qualité de lîtïiilcniiiit, et tut nuiumû capitaine ru i7{)<')* Kiii- plojé dans ce grade sur le» eûtes de Ncirmandie ju.HquVi la fin de i^()r), il pa9^a ensuite ù runnée du lUiin il !»e distingua; fa la guerre de Hanovre, obtint le gradt' de cln-rde bâtai lloii et lut, en i8o/|, adjoint ati général («us- sendi, rhet'de divi>it>n au minis- tère de lu guerre, l/année sui- Tante y le baron Kvain fut chargé du travail relatif à un règlement d*in»tructimi pour Tarnie de Tar- tilierie* et jus>tî6a honorablement la coofiiince qu*on avait eue en se» talons. Nommé, en 180;), colonel et commissaire près de Tadmiaistration des poudres et saJpftres» puis membre du co- mité central d'artillerie il fut promu au grade de maréchal-de- camp le lït avril 181^, et nom- mé chef de la division «le Tartil- lerie au ministère de la guerre. 11 conserva ce poste après le retour du roi, jusqn^au uS octo- bre 18 if), qu*il lut charge de la direction en chef de Pécole d'ar- tillerie de Douay. Le général Kvain est Ci>timé non-seulement comme uu excellent officier d'ar- tillfrie, mais comme un aduii- nistrateur habile et iTitégre.

EVANS (Caleb) président et ministre disisidentanglais, naquit  Bristol , 01) son père desservait une congrégation nombreuse. Le jeune Ëvans fut élevé avec soin d;ins une académie de dissidens à Londres 9 devint bientôt assis- t/uit et enfin successeur de son père , et se fit une grande répu- tation par bos serMiofi«i. |I dinli en niênicf t«'ui[)s sii|»érirur d'un Héniiuuiif? jhhu' réducaiion de»

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jeunes gens qui se destinnient aux fonriions de Téglise dissi- dente. Il fut promu au doctorat en 1784) au collège royiil d'Aber- deen. Il a publié un grand nom- brr d'ouvrages, dont le» princi- paux sont : Sermons sur ia doetri" ne des t^rriturrs pour le FUs et is Saint - A »nprit; Recueil d'Hymnes adaptées auvuils public^ J dresse à ceux gai professent te pur et Is vrai chriflianisme ; Le Christ rru» cifii' , ou ta doctrine de i'écriiurs sur le sacrifice et l'expiation. Le docteur Evans mourut en 1791. EVANSr I^tah). ecclésiastique anglais, théologien et poète, im- quit* eh 1750, clnnH le comté de Cardigan , et fut élevé ou eoU lége de Jésus A Oxford, il ne put jamais obtenir d'antre avanri- meut dans l'église que l:i petite cure de LIanvair-Talyhaern, dans le comté de Denbigh. Il publia, en 176/1, un ouvrage intitulé: (juelqurs échantillons de la poésie des anciens Bardes gallois, traduits en anglais, avec des notes explicei- tives sur les passages historiques ^ et de courtes notices sur les hommes et sur les lieux mentionnés par les Bardes, dans la vue de donner aux curieux une idée du i oât et des sen» timcns de nos ancêtres et de leur manière d'écrire, un vol. in-4*« Cet ouvrages intërrsvant fait con- naître les mœurs, usages et pro- ductions de ces anciens p<iète8 po* polaires, qui exer^îaient* une si haute influence sur Tesprlt de leurs concitoyen», qu'Edouard I*' ne trouva d'autre moyen de cnm< battre un pou voir qu'il redoutait, que celui de détruire ceux qui s'en trouvaient- investi». Ce nii féroce donna en effet l*ordrc dt

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massncrcr tniis les Bnrdon. et por- Ih piir veïle rn«;.siirc barbare le dernier coup à l'indépendnnce et ù IV.Hprit national des Galioi«. £vnn8 a encore piiUlié nn puë- me anglais intilulr* : L'Amour de la patrie^ et drnx volumes de Sermons de Tiliotson et antres 9 tradnil8 en gallois. Vers la fin de sa vie, il chercha à se consoler de sa mauvaise fortune, par un u.*^age peu modéré des boissons fortes. Il mourut en 1790.

KYaNS, père et filsi anglais, se sont trouvés impliqués avec le docteur Wutson et autres réfor- mateurs radicaux, dans les trou- bles de Spaftelds, et ont été long- temps détenus à la Tour de Lon- dres, pendant une des suspen- sioni de Tacte de Vhabeas corpus. Ils y furent traités, suivant les assertions ministérielles , avec tous les égards-dus à Thumanité, mais , sel. m les journaux de Top- position et leur propre témoi- gnage, avec une excessive ri- gueur. Les faits à leur char- ge n'ayant pu être prouvés, ils furent enfin remis en liberté ; mais ils demandèrent alors ayec instance '\ être traduits devant les tribunaux, et jugés conformé- ment aux lois de leur pays , ce qu'ils ne purent obtenir. Ils ont depuis fait éclater les plaintes les plus véhémentes contre le minis- tère, qui» après les avoir long- temps retenus dans les fers, leur refusait une procédure légale afin de constater publiquement leur innocence. Uue grande partie du public anglais les regarda comme des victimes de ToppressioD mi- nistérielle. Ils ont trouvé quel- ques amis qui ont soulagé leur

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infortune , et des souscriptions ont été ouvertes à leur profit.

ËVANSON (ÉDoriED), théolo- gien anglais, éicrivain fécond, cé- lèbre par sa polémique ingénieu- se avec le docteur Priestley, Té-/ vêqiic Hurd et autres, naquit À "Warrington en 1731, fit de bon* nés études à Oxford, et se Toua pendant plusieurs années à Tins-' truction publique. Ayantétéadmis dans les ordres, il obtint plusieurs bénéfices, et fut nommé en 1769 A la cure de Teukesburg, dans le comté de Glocester. Mais un ser- mon qu*il prêcha en 1771 fut dé- noncé comme contenant des opi- nions opposées A la doctrine de l'église anglicane. Il avait rele¥6 quelques erreurs dans lesquelleSf selon lui, cette église était tom- bée, relativement à l'incarnalioD et A la résurrection du Christ. E- Tanson fut poursuivi ayec un a- charnement que la partie saine et modérée de ses adversaires dé- sapprouTa, et sa cure lui fut ôtéo en 1778. On a de lui les ouvrages suivans :£0J Doctrines de ta trinité et de l'incarnation de Dieu, exami" nées d'après les principes de la rai* son et du sens commun, avec une adresse préliminaire au roi, comme la première des trois branches du pouvoir législatif, un vol. în-B*; Argumens pour et contre l' observa^ tion sabbatique du dimanche, par ta cessation de tout travail, avec une lettre au docteur Priestley sur le même sujet, 179a; Dissonance des quatre Evangiles généralement r«- çus^ et févidencê de leur authenti^ cité respective soumise à feœamen, 179a, nn Tol. in -8°; Lettre au D. Priestley. Evansoo mourut ù Colford, dans le comté de Glo-

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ceslcr, le a5 septembre i8o5. £V£RS (OrnoK JcâT), nvàlbcr, d:ins le diucèiit' d*£iiiibe(:ky pay:) d'UuQuvrccn 1728, étudia la chi- rurgie à Berlin pratiqua long- temps dans les hôpitaux, devint chirurgien-uiajor d\in régiment hanovrit'u, et ensuite chirurgien nulique. II e^t auteur d'un grand nombre d'écrits; nous nVn cite- rons que les principaux : yourcl- les obserraliuns et e.vpéricncts pro- pres à enrichir la médecine et la dit' rurgie, Goi^ttinguc, 1 787, in-8" a- vec ligures; Instructions pratiques sur la conduite que doit tenir te chi- rurgien appelé dtvant les tribunaux^ pour des fdcssures qui sont du res^ sort de la médecine légale, Slendal, 1791, in- 8"; Sur les obstructions viscérales, 1791, in- 8"; Sur une carie de la portion pierreuse de l'os temporal gauche; Sur t* efficacité de la belladone contre les obstructions de ta matrice, la mélancolie et lama» nie; Description et figure d*un ban- dage pour la fracture de la rotule; Description et figure d'une machine simple et économique, propre à ré- duire les luxations de l'humérus. 11 a enrichi de ses 31émoires les nom- breux recueils scientifiques de rAIlcmagnc. Ses Observations sur la teigne oui été traduites en fran- çais dans le journal physico-mé- dical de Desault , et en italien dans celui de Brugnatelii. Evers ëVleva un des premiers contre la barbare calotte de poix de Bour- gogne, employée jusqu'alors dans cette maladie, et proposa à la pla- ce un emplâtre de gomme am- moniaque, dissoute dans le vinai- gre , moyen curatil' reconnu comme avantageux. Kvers mou- rut en 1800.

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£V£RS (GflAftU&-Jo»BrB, Màr

E03i), lîeuteiiaot-géDéral au servi- ce de France et ensuite & celui du royaume des Pays-Bas , inspec- teur-général de caraleriey officier de la légion-d'honneury ehevalier de Saint-Louis et commandeur de l'ordre militaire de Guillaume, naquit à Bruxelles le B mai 1773, et se voua dès sa jeunesse à la carrière des armes. Il entra, en septembre 1787, comme volontai- re dans la cavalerie de la garde nationale de Bruxelles, et s*y é- tant distingué par son activité et ses talens , il fut bientôt nommé sous-lieutenant dans les dragons de Namur. Au nombre des Belges qui passèrent au service de Fran^ ce, il combattit pour sa nouvelle patrie avec le même sële et la mê- me valeurqu'il avait montrés pour l'ancienne. Ghaque promotion fut pour lui le prix d'une action d'é- clat. Il déploya la plus audacieu- se bravoure à la prise de Blenin, il entra le premier à la tête de l'avant -garde, et au combat sur les bords de la Lys, le 6 septem- bre 1792, où, suivi d'uD petit nombre de braves , Belges et Liégeois, il se jeta à la nage dans la rivière, et courut délivrer sur l'autre bord des Français faits prisonniers par l'ennemi. Il sa di>tingua de même dans les campagnes suivantes, aux armées du Nord et de Sambre-et-Meuse, sous les ordres des généraux Ro- chambeau « Labourdonnaye et Jourdan. Les bords du Rhin , THelvétie, l'Allemagne et l'Italie lui offrirent succcessivement de nouveaux théâtres de gloire, et son nom fut aussi souvent qu'ho- norablement cité par les généraux

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Aiorcauy Jourdai), Masftôna,c*tQU- trcA cbcfs^qui illustreront cctto u- poquo si féconde eu héros. Il or- gauUa en i8o3 une légion hano- \riennc9 À 1a t^^tc de laquelle il rendit les plus grands services. Il enleva d^assuut la forteresse de Civilella del Fronto, dans le royau- me de Naples, malgré la défense acharnée des assiégés. Evers dres- sa la première échelle, et, suivi de ses chasseurs, escalada les rem- parts sous le feu le plus meurtrier, accompagné d*un déluge de pier- res. Déjù couvert de blessures, il on reçut encore trois en cette oc- casion, oO il eut le bras cassé par une grenade. En Espagne, le a janvier 1809, il attaqua Tennemi retranché sur une montagne, en- leva lui-môme un drapeau, et Ût de sa main prisonnier le général espagnol Maïz, qu*il ramena au quartier-général avec 8000 autres prisonniers, et toute rartillerie ennemie, glorieux trophées de sa victoire. A la retraite de Braga, en Portugal, il culbuta Taile droi- te de rennemi; à Oporto, il eut deux chevaux tués sous lui, fut encore blessé, et reçut les plus grands éloges du maréchal Soult. ^(ommé général de brigade pen- dant la guerre de Russie, et char- gé d^escorter un convoi de onie inillious, il le ût entrer à Smo- lensk à travers toutes les forces ennemies, sans avoir perdu un chariot. Conduisant ensuite un corps de 5ooo hommes à la ren- contre de Napoléon, pour proté- ger la retraite, il s'ouvrit un pas- sage i\ travers IVnnemi, rétablit de.H ponts brûlés , et joignit le quartier-général à.Viasma. Forcé par ses blessures de rester à K.aç-

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nigsberg, après la retraite de Ti^r* mée française, il y fut retenu pri- sonnier de guerre en 18 1 5. Lo prince royal de Suéde lui iSt ren* dre la liberté en 18 14* Il retour- na alors à Bruxelles, donna sa dé- mission du poste de lieutenant- général, auquel le roi de France venait de Télé ver, et entra aveo le mCme grade au service du nou- veau souverain, que les puissan- ces coalisées avaient établi dans son ancienne patrie. Le roi des Pays-Bas chargea le lieutenant- général Évers de Torganisation de la cavalerio belge, et U s*en ac- quitta «le manière à mériter les suffrages de tous les militaires. C*e8t ù lui qu*ost due la forma- tion de ces beaux corps de cava- lerie belge, composés presque en- tièrement de guerriers qui avaient servi avec distinction en France. Evers conserva constamment à oe pays une vive affection, ainsi qu*à ses anciens frères d*armes té- moins et compagnons de sa gloi- re; il saisit aussi toutes les occa- sions de rendre service aux pros- crits et réfugiés français que les réactions de 181 5 et années sui- vantes avaient jetés en Belgique, Phiaieurs lui durent long-temps un asile. U ne souffrit jamais qu*on essayât en sa présence de porter atteinte à la renommée des armées françaises. On Tcntendit souvent réprimer très-énqrgique- meut, dans le salon mCme du roi des Pays-Bas, la jactance d*un général anglais, qu*une prospéri- té inespérée avait gonfle du plus ridicule orgueil. Le lieutenant- général Evers commandait la 6** division militaire des Pays-Bas, lorsqu'il fut attaqué au château

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de Jambes» près de Tïamur, d*uhe milladie, suite de ses longs tra- tauz militaires, ainsi que des bles- sures dont son corps était cou- tert, et dont quelques-unes n*a- raient jamais été bien guéries ; il j succomba le 9 août 1818. Sa franchise, su loyauté, son désin- téressement. Taraient fait chérir de tous ceux qui le connaissaient; et il laissa après lui non-seule- ment la réputation d*un guerrier intrépide, mais encore celte d*un excellent citoyen.

EWALD (Jbah), célèbre poète danois, naquit dans le duché de Schleswig ^n 174^- ^^ jtîunesse fut des plus orageuses; son père, théologien protestant très-sévère, le destinait A l'état ecclésiastique et lui donna une éducation anstè- rn, conforme à la carrière qu*il devait parcourir. Le jeune Ewald fit de bonnes études; mais la mythologie du nord, VEdda, les anciens sagas islandais, et les vies de Plutarque, Toccupèrcnt plus que les théologiens, exal- tèrent sa jeune imagination , au point qu'il se proposa de suivre lui-même l'exemple des héros de l'antiquité. Il s'enfuit de la mai- son paternelle pour entreprendre un voyage autour du monde. Re- pris par ses paren*:, il se mit à é- tudier les langues de l'Orient pour

f mouvoir devenir l'apAtre de la rc- igion chrétienne en Egypte et en Arabie. L'amour vint déranger ces projets; il s'éprit d'une pas- sion romanesque pour une jeune et belle personne dont la posses- sion lui était disputée par de nombreux rivaux. Espérant que la gloire militaire le conduirait à la fortune et le rendrait plus di-

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gne de celle qu'il aimait » il s*eo« fuit de rechef de la maison pater- nelle, et se livra à Hamlioorg à des recruteurs prussiens, qui l'enga- gèrent pour servir dans les hus- sards de la garde de Frédèrie- le -Grand; mais arrivé à Mag- debourg il se troura forcément relégué dans un régiment d'infan- terie , les traitemens les pins flétrissans , prodigués alors aux soldats prussiens « firent bientfit évanouir ses rêves de gloire et de fortune. Ewald risqua tont pour se soustraire aux rigoearadu ser- vice prussien, déserta et devint bientôt sous-o£Bcier dans un régi- ment autrichien. Il se distingua par sa valeur dans plusieurs com- bats pendant la guerre de sept' ans. On lui offrit le grada d'officier s'il voulait abjurer la religion dans laquelle il était né, et dont son père était ministre, pour embras- ser la foi catholique; mais l'apos- tasie lui répugnait. Il se laissa ré- clamer et racheter perses parens, désolés de sa longue absence; retour à Copenhague, il y^ trouva sa maîtresse mariée à nn rival préféré. Dès lors plus d'avenir, plus d'illusion, plus de bonheur pour Ewald. Se livrant tour à tour à la mélancolie et à la dissipation, il ne chercha plus qu'i atteindre . an plus vite le terme d'une vie qui n'avait plus de prizA ses jeux. Une cantate funèbre qu'il com- posa après la mort du rolFrédérîc Y, et respirait la plus profon- de sensibilité jointe à une brillante verve poétique, excita un enthou- siasme général. Ewald se consa- cra alors entièrement et avec le plus grand succès à la culture des lettres. Son âme reprit quelque

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énergie. Le célèbre auUiir de In Meniadêg Kloputock devint Hon ami; le comte de BernAtorfT, mi- nistre patriote el protecteur éclai- ré defi inien», fut fon Mécène; et le» fiociéléi littérnirert daiioliiei» Tencouragèrent par plusieurs prix. Matheurcuiemont une cruel- le maladie nerveuHe vint l 'acca- bler de «oulTranccN presque conti- nuelle». Mal» au milieu de He» douleur» , il produinit nombre d'ouvrage» dont toute» le» lilté- rature» »*honoreraient, et que le Danemark place A juMte titre au rang de »e» chef^-d'aouvre. La mort de ii aider ^ sujet tiré de la mythologie fcandinavc^ e^t peut- Atre »on meilleur ouvrage drama- tique, dette tragédie, qu'on repré- sente encore souvent, excite un Yif intérêt. Ration, tragédiu tirre de rhii*toire de Danemark ; À dam et h've, ou ta Chute de t' hom- me, tragédie chrétienne; Lea pé^ cheura , Philémon et Baucii^ et plusieurs autres pièces dramati- que» sont encore estimées. Kwald était admirateur passionné de Corneille; mais les conseils de KIopstock le détournèrent d'une étuJe Approfondie du l'héAtre- f^rançain, qui loin de nuire à l'o- riginalité de son génie, aurait sans doute assuré ix hcs productions une régularité dont ou les accuse de manquer trop souvent. On a encore de lui des odeH et des élé- gies très-remarquahich parla ver- ve « la chaleur et la hensihilité qui y régnent. l/élégi« Souvenir et Knp^rance^ peut être citée comme un modèle en ce genre de com- po»itir)ii. Kwald ne re^;ut que de faible» secourn de la inuniAcenoe royale. La gloire ni> le .nauva pas

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du beioin et il fut souvent obligé pour vif re de faire des épithala- mei, des chants funèbres et an* très pièces de rlrconstaiice corn* mandée» par les favoris de la for- lune. Mal» sa plumechasteet pure ne fut point aux gages de l'intri- gue ou de la haine , et ne »e souil- la jamai» par un écrit immoraL Trop »ouventTictimede passions ardentes et de sens fougueux, le poète n'en consacra pas moins ses chant» à la morale , A la patrie et à la vertu. Ses amis, secondés par un public reconuoissant, Te- naient enfin de lui assurer un sort indépendant dont la mort ne lui permit point de )ouir. Il suc- comba é ses maux , & peine Agé de 5H ans. On a fait ft Copen- hague une belle édition de ses œuvres complètes en t\ vol. in- 8-.

KM^ ALD,lieutenant-général des armées danoises , oilieier de ta légion-d'honneur el chevalier de l'ordre militaire de Danemark, frère atné du précédent, naquit & Copenhague eu i^afi. Il embras- sa jeune le parti des armes, en- tra au service du landgrave de llesse-Cassel, qui l'envoya en A- rnérique. Ce prince vendait alors, comme on sait, à l'Angleterre des soldiits allemands qui devaient réduire les colonies Insurgées, tandis que le prix du sang de ces guerriers servait ii l'entretien d'un magnifique opéra italien ù Casse!. Kwald perdit un oeil dans cette guerre glorieuse pour les Amé- ricains, mais obtint l'ordre du Lion de Hesse.ll entra ensuite au service de Danemark, oi^ il par- vint au grade de général. Ce fut lui qui, avec une petite troupe de

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soldats danois et hollandais , poursuivit le fameux major prus- sien Sckill, qui préludant à la dé- leclion plus tardive et mieux combinée du général York» avait oomniencé une guerre de parti- san contre la France» et avait dé- jà battu pluiirurs corps envoyés Gonire lui. Mais» quoique encoura- gé en secret, il fui flé;«avuué par le roi de Prusse « ainsi que le fut mô- me n tan {'■ment son successeur York. Le plan de défection n'é- tait pas eucure assez niAri, et Sohill, eniani perdu de son parti, fut obligé de se jeter avec les dé- bris de sa bande dans la Tille de Strabund, dont il n'eut pas le temps de relever les fortifications, et qui fut emportée d'assaut par le général Evrald. Scbill se battit avec courage dans les rues de cette ville; un hussard danois lui cassa la tête d'un coup de pistolet, et la plupart de ses ofliciers, pres- que tous nobles prussiens péri- rent comme lui dans le combat. Les Allemands^ qui n'ayaient osé seconder ce chef, devinrent plus tard ses panégyristes, et comblè- rent d'outrages son vainqueur, qui n'avait cependant combattu que d'après les ordres de son sou- yeiain le roi de Danemark. Le gé- néral Ewald mourut à Kiel, le a8 mai i8i3, âgé de 88 ans. Il a pu- blié un ouvrage très-cstimé des militaires, sur L* organisât îqu et les services des troupes iégèree en temps de guerre,

EXGELMANS ( RKU-JosBr«- IsiDOiB, BARON ), lieuteuant-géué- ral des armées françaises, \ Bar-le-Duc le i5 novembre 1775. Il entra très-jeune dans lu carriè^ ve des armes, servit d*abord dans

le 3** bataillon de la* tfense* joot. les ordres du général Qudinoti il se distingiia par plusieuris actions d*éclat en 179O9 dans les diffirens combats qui préoédèrenl U oon-, quête de Naples. U ètlût aloc^ at- taché k Tétat- mi^or du gte&ral Ëblé, et devint peu de, temps a- près aide -de -camp du général Broussier. Le grand-duc de Bcrg (Murât), qui se conaaisail.an moins en valeur et eu mérite mili*. taire, voulutavoirlebraveEzcel- mans auprès de lui» elle chobit pour son aide-de-comp. S*étant de nouveau distingué au passage du Danube et au combat de Wer- tingen , le 8 octobre i8o5, il eut trois chevaux tués sous lui» il fut chargé de présenter à l'em- pereur les pombretAZ drapeaux enlevés à l'ennemi. Napoléon lai fit l'accueil le plus flatteur et lui dit : « Je sais qu'on ne peut fitre «plus brave que. vous; je vous » fais oflioier de la légion-dlioa- » neur. » Nommé colonel du i^rt* gtment de chasseurs» à la tête, do» quel il se signala encore par jixh. sieurs actes de la plus haute va-^ leur , il entra en Pologne» el s^ empara de la ville de Posen ea i8o(>. L*année suivante, après la terrible bataille d'Eybn , Il fut nommé général de brinade et at» taché à rétat-major du prince Murât, qu'il accompama ensuite en Espagne. Chargé de protégée le roi Charles et la reine son é^ pouse , détrônés par leur Ab, qui devaient se rencfre éBayanne, il les garantit par ses soins et son énergie de toutes les tentatives de leurs nombreux ennemis» et sut les faire respecter pendant ce long voyage à travers un paj«

▼iolemmeDt agité. Un mois après^ géoépal Excelmans fut arrêté avec les colonels Lagrange ( Au- guste ) et Roselti , par des iosur- gés espagools; et , quoiqu'il a'y eût point alors de guerre décla- rée, U fut retenu trois ans prison- nier, et transféré en Angleterre 5 d'où il eut le (lonheur de sortir en 1811. Peu de temps après sa rentrée en France , il retourna auprès de son ancien général, qui était monté sur le trône de Na-> pies. Joachim revêtit le général Ezcelmans des plus hautes fonc- tions, le nomma grand-écuyer, etc. Mais ce dernier renonça bien- tôt à tous ces avantages, quand le prince, mal conseillé, crut pou- voir se détacher des intérêts de la France, pour se dévouer aux puis-< sances ennemies de sa patrie, si prodigues alors envers lui de sé- ductions et de promesses falla- cieuses, dont on connaît aujour- d'hui le résultat. Ëxcelmans, fidè- le au pays qui l'avait vu naître, revint en France, et fut employé pendant la guerre de Russie , il reçut plusieurs blessures, et fut promu au grade de général de division le 8 septembre 1819. L'année suivante, il servit sous les ordres du maréchal Macdooald en Allemagne, et sa brillante con- duite dans les affaires en Saxe et en Silésie lui valut le cordon de grand -officier de la l.égion- d'honneur. 11 commanda l'année suivante le second corps de cava* lerie, et ensuite la cavalerie de la garde impériale, dans la mémo- rable et sanglante campagne qui précéda l'entrée des troupes coa<» lisées à Paris en 1814, et conti- nua de montrer, non -seulement

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cette rare intrépidité qui avait déjà marqué tous les pas de sa carrière militaire , mm dévelop- pa de plus les talens d'un tacti- cien habile 9 qui, à la brillante pratique de son art, avait ioipt une étude approfondie de sa théo- rie. Employé dans son grade au- près la première restauration , un événement qui fit beaucoup de bruit à cette- époque le priva de ses fonctions. La police se saisit des papiers d'un voyageur ao^ glais, lord Oxford, qui se ren* dait à Naples. On y trouva des lettres particulières dont on viola le secret, et une entre antres dn général Ëxcelmans au roi Joa» chim de Maples , qu'il félicitait sur la conservation de sa couron- ne ; quelques expressions de cette lettre de eompliment parurent très-blâmables aux examinateurs. L'ordre fut donné d'en arrêter l'auteur, qui ne crut point devoir se livrer alors à ceux qui le pour- suivaient avec tant d*aclianie- ment. Le général Ëxcelmans sor< tit heureusement de sa maison au moment la force armée venait s'en emparer. Le a4 décembre suivant , il adressa une récla* mation à la chambre des dépo* tés , dans laqueUe il se plaignait de la violation de son domicile, et s'engageait à se constituer pri- sonnier aussitôt qu'il serait léga- lement cité devant un tribunal compétent. Ayant ensuite appris que le ministre avait envoyé son procès devant un conseil de guer- re séant à Lille , et présidé par le général comte d'Erlon ( l>roHOt ), il écrivit à ce dernier : « Que les » mesures qu'on avait d'abord prî^ »ses lui ayant paru illégales,

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avuit cru qu'il lui était peifinis

tic 5*y soustrnirG, mais qu'en

sortant des uiiiins de reux qui

s*étaif*nt couslitiié!» se» ganlieiis,

il n'en avait pas moins pris l'en-

^agcment de se présenter aussl- »tr>t que le tribunal formé pour » prononcer sur sa conduile serait

connu. L'accomplissement de

celte obligation « que U néces*

site de défendre son honneur •lui avait prescrite, ne lui inspi-

rait aucune crainte, convaincu

comme il Tétait qu'on ne pou-

vait justement lui imputer au- »cun fait criminel. Connaissant "d'ailleurs les membres du con-

seil qui devaient prononcer sur

sa conduite , plein de confiance

en leur justice et leurs lumières,

il était prêt ù se présenter de- » vant eux « et à leur confier, avec

la plus grande sécurité, son

honneur et sa personne. » Le générai Excrinians se rendit en eifet A Lille, «t s'y conslihia pri- sonnier dans la citadelle. Le *25 janvier il fut jugé, et arqnillé A runaiiiniilé par le conseil de guerre. Au retour de Napoléon de rîled'hlbe,eniSi5, il fut nom- mé d'abord commandant en chef du a"" oorjïs de cavalerie , et ap- pelé le a juin i^ la chambre des pairs. .Wai<i '«on véritable poste lui parut être celui il y avait des ennemis de la pairie â combattre. Il >e rendit î\ l'armée du Nord, et drveloppa d.uis la malheureuse C:i<npa^ne de cette année nue ats tcuié, un courage et des taten^ di^iie- d'une meilleure fortune. Ai>rés la désa^treu^^e journée de Waterloo , il ramena sa division sous les murs de la capitale « et continua à résiv'^ter un des derniers

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aux armées coalisées. H*. eat encore, vers la fin de joia, wie affaire des plus brillantes à Ver- sailles, oà, arec des forées iaflnt- ment inférieures» il batth Dite dî- visioD de la cavalerie prussienncy lui enleva un grand mNobre de chevaux, fitdes prifeonDiêra» et dis- persa le reste. On ne soogealfolat à profiter de cet aTantage. Ce fut en effet le dernier exploit de nos braves ; et la capitulation de Paris, signée peu de joimaprés, vint enchaîner leur valeur et fixer leur destinée, ainsi 'ique celle de la France. Le général £zoelmans é- tablit sonquartier-géoéral àCler- mont-Ferrant, et enTOja sa son» mission an roi « qui Tenait de ren- trer à Paris; il entretint l'ordre et la plus sévère discipline dans la division restée sous son coin-' mandement. Les habîtansdu pays s'empressèrent de rendre justice aux chefs et anx soldats* de ee' corps, et firent les plus grands éloges de leur conduite. Excel-' mans n'en fut pas moins compris' dans l'ordonnance du 'à4 juillet 181 5, et banni d'une patrie qnll avait si long- temps et si Taillani- ment servie. Il se réfugia d'abord à Bruxelles, et y fut biehtAt en butte aux persécutions les plat odieuses. Il resta quelque tenpi caché dans la ville hos^iulière^ de Lîége,où de généreux citoyens,* toujtmrs amis des Fratflçais« lai prodiguèrent leurs soins. Mais Tasile que lui avait accordé IV mitié fut encore découvert nir les agens du grand comité diplo-' matique européen, et Tiôlé par leisi suppôts de la police belge* Obligé de se réfugier en Allema- gne, et d'y errer de contrée en'

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contrée, poiirsiiiri surtout par la haine ileâ Pruahîeiis qui ne pou- yaient lui pardonner leur der- uîère déluite ù Ventailles, il Te- nait de trouver une retraite plus caliU'i dans le pays du grand-duc de Nassau 9 quand les mesu- res prises contre les 58 eiiiés de France 9 siins jugemens , fu- rent enÛii adoucies, li fut aussi permis au général Ëxrelmans de rentrer dans sa patrie. Les em* ploi.H tant militaires que civils et administratifs «qu*il a successive- ment remplis, Tont toujours été avec un noble désintéressement. Plus occupé de la gloire et de la piilrie que de tout autre intérêt^ jamais il ne songea à augmenter sa fortune particulière. Père et époux heureux 9 une nombreuse famille, une femme adorée, l'es- time et L*affection de ses conci- toyens, À qui SCS talens reconnus et sa valeur éprouvée ont rendu et peuvent rendre encore tant d^éminens services 9 sont des avantages qui compensent des malheurs non mérités, et dont il faut espérer que la source est ta- rie. Madame Ëxccimans a fuit preuve, dans los circonstances les plusdîlliciles9d*un dévouementet d*un courage héroïque. Plusieurs fois arrêtée avec ses enfaus et traitée comme une criminelle , tous les moyens employés pou/ faire fléchir <(on noble caractère sont restés sans eficts, et, dans le!« difierens interrogatoires qu'.on lui a fait subir, on n'en a jamais pu arracher le moindre indice sur la direction qiravalt prise son mari pour échapper ù ses persé- cuteurs. Admirer dans l'étranger comme en France 9 les Belges et

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les Allemands s'étonnaient de trouver réunie à la grâce et à la beauté, mais dans une envelop- pe bien délicate 9 une fime aussi courageuse. Malheureusement les épreuves cruelles auxquelles ma- dame Excelmans fut long-temps soumise» ont fortement altéré sa santé.

EXMOUTH (EDWAaD-PsEXBW, LOiD ) 9 amiral anglais 9 baronnet» pair d'Angleterre 9 commandeur de l'ordre du Bain , de Saint-Fer- dinand de Naples» etc. 9 naquit à Douvres » son père» le capitai- ne Pellew 9 de la marine royale » avait obtenu la place lucrative de collecteur. 11 reçut une éduca- tion distinguée et entra jeune au service de mer. Nommé lieutenant de vaisseau en 1780, il fit avec distinction la guerre des colonie^9 et commanda quelque temps le cutter la Résolution , avec lequel il s'empara» après une action meurtrière» du corsaire hollan- dais U Flessinguâf devenu fameux par le nombre de pertes qu'il avait fait essuyer au commerce anglais. 11 prit ensuite le commandement du Ramier, et fut nommé capitai- ne de vaisseau, le 21 mai 178a. En 1791, il commandait le Saiis- bury, ù la station de Terre-Neuve, el eu 1793, pendant la guerre a- vecla France » la frégate la Nym- phe , avec laquelle il livra un com- bat sanglant à la frégate française la Cléopâtre, dont il parvint a s'em- parer après la plus vigoureuse ré- sistance. Cet exploit lui valut le titre de chevalier baronnet. Com- mandant ensuite le vaisseau U Lan f or, sir Edouard Pellew dé- truisit» près des côtes d'Irlande, une petite division de bûtimens

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français » commaDdée par le ca- pitaine Dompart. En i8oa» il fat élu ù Bornstale 9 dans le Déyoa- «hire, représentant de ce comité à la chambre des communeii. 11 s*j montra ardent partisan du mi- nisière, et défendit arec succès M>n ami lord Saint-Vincent, a- lors à lu tête de l'amiratité, accu- sé par ToppoMtion d*aYoir négli- gé la marine. Sir Pcllew fut bien- tôt récompensé de son lèlc , et nommé contre-amiral de Tesca- dre blanche. Le poste important décommandant en chef des forces navales de la Grande-Bretagne dans rinde étant ensuite venu à vaquer, il en fut pourvu en 1804. Créé puîr de la Grande-Bretagne en i8i4« 90US le nom de lord ba- ron Exmouth, et chevalier grand* croix de Tordre du Bain , il eut, Tannée suivante, le commande- ment en chef des forces navales de la Méditerranée, et rrçnt, en 1816, Tordre de négocier avec les puissances barbaresqucs, pour en obtenir la reconnaissance des îles Ioniennes , comnte possessions anglaises. Il était en outre chargé de stipuler les conditions de la paix entre les Barbaresqucs , les royaumes de Sardaigne et de Na- ples« et d*cxiger des trois régen- res Tabolition entière de Tescla- vage des chrétiens. Lord £xmouth se rendit h cet effet à Alger, avec une escadre asi«ez importante pour oppuyer ses négociations. Il con- clut efTeclivemcnt avec lo dev un traité dans lequel les conditions qu'il étiiit charge d'obtenir furent toutei^ stipulées,]*! Texreptionde la dernière, Tabolition de Tesrlava- ge.Il Me. rendit ensuite i\ Tunis et h Tripoli, il conclut a v«r les beys

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qui y régnaient été traitfs m<* reils, mais auzquele la dansé itin- portante fut aioutéo y qii^à IVre- nir, dans toutes les gaerres qae ces régences entre|M«iiidnileat, les captifs qui poarmlelit' >êlt« fiiiti seraient traités en priMittiars de guerre , et non iMilitS'i Pàsda- vage# Pendant le conrs'dl» Mi né- gociations, ramirnl nllgMs fat souvent exposé à- d^ grands dan- gers. Les janissaires et gnrdel des souverains temporalreâ de css contrées, respectant peu le droit des gens, et indignés ne Tabolition de Tesclavage, instfltaletifelitoa- tes occasions le plénipotentiaire européen , et manKea&ireilt sou- vent , par leurs impréeations et leurs menaces, qu'ils en vonlaient à sa vie. A Tunis , Oette soldates- que effrénée Tentonra un jour; les cimeterres étaient déjé levés etl^s poignards dirigés sur son sein, quand un officier du htj parHnt, avec grande peine, àrarradierdfis mains de ces IbrieujL Lord Es- inouth opposa conëtaffnment à la rage des Barbares un sang-^trid imperturbable, et softs le glaive des Musulmans son maintien était aussi calme que sur lepontde eoa vaisseau. Après avoir terminé ses négociations, lord Bnnoalli fit vt)ile pour TAngleterre; BBMls s- vant même qu'il fAt entié au p<nrt, les Algériens avaient déjà violé U foi promise. Des pdchenrs ïe eo- rniKanglais, français et espagnols, venaient d'être massacrés parens à Bona. Plusieurs furent égolfé» au pied de Taulel, pendant le ter- vice divin. Cetattentatezcita Hd- dignation de l'Europe entière; le gouvernement anglais -se irit en quelque sorte foiH^ de eéder au

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fri générnl, et d'nrmer contre le» bHrbarcs, qu'on l'accusait d'à? otr i>i long-temp» protégée. L'amirau- té prépara donc une nouvelle ex- pédition « mais uniquement des- tinée h châtier Algrr; les boys de Tunis et de Tripoli n'ayant pas encore violé ouvertement l«sder« niers trahés. Rien ne fut négligé pour assurer le succès de l'cnlrts- prise ; le plu-j grand mystère en enveloppa les prépanitiCs^ et l'Ku- rope ne devait ôlrc instruite que par l'événement de l'éclatante vengeance qu'on avait enfin réso- lu de tirer du meurtre et do par- jure ; lord Kxmoiith arbora son pa- villon sur le vaisseau /a ll«iii«(7/t<rr- ioite^ de I lo canons , et sortit de In rade de Portmouth, le 'j4 jiiil* let iSiO, avec une flotte compo* sée de ia Reine Char lotte ^ le Min* dên, l' H et: lu, la Furie, ^Infernal, Cordelia, le Severn, le Brito* mer, le Cadmus , U Douvres , la Tamise ei fe Jaseur, Une tempf'te l'obligea de n*ntrer dans le port de Plymouth , ot'i il fut joint par l'escadre du contre-amiral Milne, qni montait le vaisseau de ^f\ c«'«- nous n le Léandre , et qui était ac-* cempiignéde l' Imprenable^ déplu* 9\e\iT$ frégates, corvettes, et du Bélubut/ê , chargén de fus«';es A la Congréve, que Tamirul désignait sous le nom expressif premier ministre du diable. Le i5 aoAt , lord Kxmouth entra dans le port de Cîihraitar, il joignit A ses forces 5 chaloupe» canonnières, un brûlotet 0 frégates du royau- me des Puys-Ba», coinman<rés par le vice-amirul hollandais Vauder (înpelien, qui lui ofl'rit sa coopération. Le 'itiaoOt cette en- rudre combinée, forta de 5'i bâ-

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timens^se trouva en vue d'Alger. L'amiral anglais envoya le len- demain un parlementaire chargé de proposer au dey tes condi- tions suivantes : « i** La déll'- vrnnce immédiate et sans rançou de tous les esclave» chrétien». 21" La restitution des sommes que le dey avait reçues pour le ra- chat des captifs sirdes et napoli- tains. 5" Une déclaration solen- nelle qu'i\ l'avenir les droits de l'humanité seraient respectés À Alger, et que les^ prisonnier» de guerre seraient traités d'après les usages suivis par les nations eu- ropéennes. /|" lia paix avec lo royatime de» Pays-Bas aux mOx- mes conditions qu'avec l'Angle- terre. A Le dej, pour toute ré- ponse, fit tirer sur la flotte anglai- se. Lord Exmouth s'approcha lors jusqu'à la demie-porléc des canons, fil embosser se» vais* seaux sous le feu de» batterie» du fort et de la rade, et »e plaça lui- même à l'entrée da port, »i pré» des quai», que le mât de beaupré du vaisseau amiral /a Reine Char» lotte touchait les maisons. Ses batterie» pre»»aient à rêver» tou- tes celles de l'intérieur du port« et foudroyaient eu môme temp^ ia flottille d'Alger. Cette manœu- vre, habilement conçue et auda- oieusement exécutée, eut le plus éclatant sucoè». Les Algérien4 n*ayant jamais imaginé qu'il» »e- raient serrée d'aussi près, »e croyaient tellement à l'abri d'une attaque de ce genre^ que le peu- ple s*était porté en foule au port et couvrait cette partie appelée la Miirine, esjiérant de U\ être tranquille spectateur de la déiait*; des chrétien». L'otmiral anglais é-

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pmufaiit In rêmiBnancc li par- ter In inorl ilan* lo roule prama «I i]«8Hmici!, aul lu d^uérciall^ d'iTiTlir rutlc nmliiluilo iiiipru- den(eil««(lunt:erii qu'elle coiiniil-, mai» Ir.i nri* et le» ni^imux. <it* AncInUriirRnluu mal uumjiria on détUigoés, cl Ira Mnurf* H'obMi- nèr«Dl A garder le lerriiio qu'il* occiipnltnl. I.e rn<rBg« que l«* pretnitrei bortlËc» rnu»Ëfciil> é- olflircIrtMil biuriiAlnrttu tn«*Mii cl liitArrlcaini »p retirèrent mi pnii»- •Ht deA buricmen» bSVqui. Lct «oldiits. ot [tiirUculièroinenl lc« canonnicT* al|{trknft. cornbat- iircnt avni! le cuuraf;e du dÉ»«»- poif , «t, quoique Acraaés parle feri meurtrier deii TaÏMcaui. il» rtiiii- pliçaicni sur-le-rhainp kurt muriKi «t (lirigeuieiii, imn "au» quelque aucct«, contre la flotte iinglaUc pî^ccu qu'il» avaieiil <!ii bnlteriu, et dont pluoivur» |iorttilt)nt des Lollei! de tio li- vres. Le ùvy, la personne, lutinlrn la plut grande laleuri «e [iri''ci(>lbiiit au milieu de la grCle ■lu* h^llc* (-1 des b'tulets dan» loua lea lieux <iiï mi pràfence pouiuil Atre 1b plu* utile, «t d'où il en- i:ouniguuiltK>eonibaltunt])iirson exemple. Il Tenait d(» le minmeu- oemcril derucliui), de luire tron- obcr In iCle H ïun iniDistre de la inurine, aruufé d'avntr, par de mauviUic» dUpenillun» , leltsé l'etmemlapproi^KerBtprèsBt em- t)u-*et trunquilleiiieoi «e* *aJt- «eauk l'entrée dti piirt; mai» «elle luule tiUit di]i aevuitue ir- lèpurabli. Le romhni uiHtiinuaii <)epui» t\x heures uvcu lo infime ocbarnentent. quand deiiH «IH- ciers an(<UJs offrirent A l'umiral ExmouUi d'aller ullaclui' uu«

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chemiM aonfrée h U premtèrv [réfpite algAHunna qui lurrsii l'enlrèedu |Kirt. Leur prapoiiilinn ayant ÀtiBei',npli-e,ili Mt inlAnttil ilani une fr^le emlianinlioB. M uxéculisrcnt leur audaoleufe rn- , Irupnite uvec im auocè» ijul sur- passa toutes lus espéraoou. Soo- i>«ulcm«nl la fréf(al« fut uuOiun- mèn, mais un veut d'uuusl «un fort, ft'ttani élevé, le fcute coin- mitniquQ i luutu l'ckcadrti al|^- rleouo, el $ frégate*, 4 oorveltea et chaliiupei eanonniére» de*iu- rent en peu lemp* In pruic ikit fiainmes, Anmilieu du cotiibal ra> mirai Ksmuiib placé prè* da içrand indl de la Htint CharMU, s'cuirelanait IranquiUeineot aiec tu eapitnioe Bri«bane, comman- dant (lu *ai«*BBU, quand une balle morte vint frapper ce dernier qui tomba aux piedir de «on cbet L'a- miral sari» g'émouftilf, appria ausiilAl le lieutenant et lu) dit ; Voilù le pauvre Uri.tiune mon , preaea le coinmandemenl du vain»eaul •— <l'u> encore, niT- lurd , pan eaoon, •> reprend bi*- bane en iioul«vaol lu t£le cl en *e remettant aiir son aéanl. Un Rio- meut uprc* il reprit en effet lo irominiiudcment, comme ai riaa n'ûtirit arrivé. I.'umiral recul i «on tour deux blessures, l'une au visage el l'autre i fus de )u jam- be. Sou l)âtlmeiit était joncliéde morts. Pendant eloq beures el demie, U avait servi de* dcui. bordée* *bu> inlerruplion, de tri- bord sur le mAlu d Alger, el de bâbord sur la floilc nigérienne. Le soir, A neul' heure» et demie, ce bAiîn)ontO(Hirutimnouiieui« dan- ger; une IVéfcate «anentie tout an feu Tint l'aborder, et l'ou H

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par>int qu'avec h plus grando peiuo à sauver le vaisseau aniirnl des fl.'uiunes. A dix heures la des- truction du môle étant achevée, lord Kxnioiith se relira pour la nuit dans la rade, mais d^s le lendemain matin uH août il en- tra en vainqueur dans le port d'Al- ger. Le capitaine Brishune eut la riatleuse mis>ion d'aller porter à Londres les dépêciu'S datées do ce port môme« et dans lesquelles Tainiral anglais, sans parler de soi, rendit avec les plus grands é- loges un compte détaillé des ser- vices du vire -amiral Milne, du contre-amiral hollandais van der Capellen, du capitaine Brisbane, oi des autres marins dont la hauto. valeur sX*laitsi éminemment dis- tinguée dans cettesanglante lutte. A ces dépêches était jointe la let- tre que lord LCxmouth avait en- voyée le même jour au dey, par laquelle il lui annonçait que si dans deux heures les conditions proposées la veille avant le com- bat n'étaient acceptées, les opéra- tions de la flotte anglaise allaient recommencer. « Pour prix de vos » atrocités i\ Bona, écrivait-il, et »de votre mépris insultant |)our «les propositions que je vous ai «laites hier, au nom du prince-ré- wgenl d'Angleterre, la flotte sous » mes ordres vous a infligé un chA- wtiment signalé, par la destruc- »tion totale de votre marine, de » vos arsenaux, de la moitié de vos «batteries, etc. •> Le dey céda, et le lendemain jo aoHt un traité fut conclu aux conditions suivan- tes: i" L'abolition perpétuelle de l'esclavage des chrétiens; a" la re- mise <le tous les esclaves dans les ôtat^ du dey, à quelque nation

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qu'ils appartinssent, le lendemain i\ midi; 5" la rcmisede toutes les sommes d'argent reçues par le dey depuis le commencement de cette année pour le rachat des es- claves; 4'' des indemnités au con- sul britannique, pour toutes les pertes qu'il a subies A la suite du su mise en prison; 5" le dey fera des excuses publiques, en présen- ce de ses ministres et ofliciers,et demandera pardon un consul dans les termes dictés par le capitaine in Reine Charlotte, Va\ùïï le royaume des Pays-Bas, en raison de la part que rescudrebojlandai- sc avait prise ù l'expédition, par- ticipait i\ ce traité avec la Grande- Bretagne. La perte des escadres combinées se montait à 900 hom- n)es environ; celle des Algériens Tut évaluée ù plus de Gooo. Les esclaves chrétiens qui se trou- vaient à Alger et dans les environs furent délivrés; 357,000 piastres * furent rendues i\Naplesyet 26,000 à la Sardaignc; lord Exmouth écri- vit au pape une lettre qui fut vi- vement censurée parles journaux anglais. Elle (inissail ainsi: u J'ai »le bonheur de rcnvover i\ leurs » familles 1^5 esclaves vos sujets. »J'espère qu'ils seront un don a- ngrcable pour V. S., et qu'ils me » donneront un titre i\ reflicacité »de vos prières.» On trouva enco- re inconvenant le commencement de sa lettre au roi de NaplesioSi- »re, un des chevaliers de votre » ordre de Saint-Ferdinand, etc.» Mais le blûme qu'encourut la sim- ple rédaction de ces lettres, prou- vait l'importance qu'on attachait À tout ce qui émanait du héros de' l'Angleterre. L'habileté d'un ma- rin consommé et la valeur lo plu^

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GSMdait à un haut degré le U- Il de peindre fidëlcincnl la na- ture dam tes plus fougueul, dans ses plus biiarres caprices 9 et de rendre en Tcr^ hanncmieux et pittoresques, les détails les plus rebelles à la poésie. Il dut à son

Soëme de la Navigation, les éloges e La Harpe, les critiques des feuilletons 9 une repu talion de poète 9 et une foule d*enneiiiis. En 1808 il lit jouer Topera de Trajan, qui 9 bien que soigneuse- ment écrit 9 dut en grande partie son prodigieux succès, à la faveur du gouyernement et deî« circon- slances.Allernatifement, et pen- dant quelque tcmps9 tout à la foisoenseur des théâlreé9 censeur de la librairie 9 et chef de la i*** division de la police, il fut reçu deTinstitutenidio; cethonneur, auquel il était du moins appelé par son talent9 ré? eilla contre lui toutes les fureurs de la haine. Son caractère 9 ses habitudes privées9 ses délies et ses mœur», furent a cette occasion, déférées au tribu- nal de l'opinion publique 9 qui sut faire la part de Tenvie dans le |ugement qu'elle eut â prononcer. Parmi ces dégoûts, auxquels Es- menard étaitmoins sen^iblequ'un autre , il reçut de l'empereur l'ordre dequitterla France: un ar* ticle de journal9 dirige contre un agent du oabinet de Péters- bourg, était la cause, ou plutôt le prétexte de ce nouvel exil. Es- menard, après trois mois de sé^ )our en Italie, obtint la permis- sion de rentrer en France. Il était parti de Naples depuis quelques heures ; aux environs de Fondi9 le postillon qui le conduisait né- gligea d'enrajer à la descente d'u-

ne oôte rapide ; la Yokara étoit eotraînée fers uDpréeipîc«.Eaiiie- nard voit le danger, croit s*j soiis- traire en s'élançant de m chaiie de poste9 et va se firacaaaer le crt- ne contre un rocher. Il moanit des suites de sa blessure, le sS juin 1811, laissant use Teeve sans fortune, troia filles pleines de talens dont elles se foni un ho- norable moyen d*(Klaience, et un neveu élève à l'école Poly- technique, qui s*c8t déjà fkit re* manfUer ptfrmi ses condisciples. Esmenard, au milieu d*uac vieo- rageuse, et que nous sommes loin de cn»ire irréprodiable , dut à ses succès et à ses taleos , plos encore qu'à ses défauts , les enne- mis nombreux qu^une mort dé- plorable n'a point rècoeciliés à sa mémoire. Celui qui trace ces li- gnes ne fut point l'ami d'Esme- nard : mais rapproché de lui pen- dant quelque temps par des rekh- tiuns de travail, il croit pronon- cer sur son compte un jugement impartial, en disant que cet écri* vain célèbre fut d'un commerce doux, facile, aimable; qu'il sa- crifia trop souvent à son goût ef- fréné pour les plaisirs, sa coosî<* dénition personoelle eC même ses devoirs ; mais qu'enfin il* n'é- tait point un méchant homme, celui dont la perte excita de si vifs regrets dan« sa famille, et parmi ceuxqui a valent long>-temps vécu dahfi son intimité. ComnM poète , Esmenard atteint souvent à lu plus grande beauté d'expres- sion et d'harmonie: comme pnn saleur, il a fait preuve, dans le style, d'une élégante pureté; dans la discussion, d'une dialectique puissante; et dans te critique, d'un

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coût pur et sévère. Ësmenard est du très-petit nombre des écriyains français qui ont également réussi eo prose et en vers. Comme hom- me public, il eut des torts qui nui- sirent à sa réputation, et justifiè- rent en quelque sorte l'acharne- ment de ses ennemi;* ; mais le sort dont il fut In victime après en avoir été si lon^-temps le jouet, n*eût-il pas expier à tous les yeux ses erreurs et son talent?

KSMËNAAD (Jean-Baptistb), ex-colonel ati service d'Espagne, est le frère du poète, et comme lui dans te déparlement des Bouches-du-Rhône. Il fut attaché aux états-majors des armées fran- çaises, du moment elles en- trèrent dans la péninsule en 1808. Employé successivement à Ma- drid, en Galice et en Portugal il resta dans ce dernier pays jus- qu*en 1810, époque où, chargé d'une mission du maréchal Ney, il se rendit k Paris, et fut arrêté presque en arrivant dans cette ville, par ordre du ministre de la guerre, sans que les motifs de cette arrcëtation transpirassent dans le public. M. Esmenard, dé- tenu à la Force, n'obtint sa liberté qn'après le 3o mars 181 4* Pen- dant les cent jours de 181 5, il fut de nouveau employé duns l'état- major de l'armée française, il pa- raît ne s'être occupé depuis que de littérature, notamment de la littérature espagnole, dans la- quelle il est profondément versé.

ESNUE-LAVALLÉE (F. J.), nommé successivement par le département de la Mayenne à l'as- semblée législative en 1791, et à la convention en 1792, se fit re-

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marquer par la violence de ses opinions. Il vota, dans le procès du roi, la mort sans appel et sans sursis. Dénoncé par les adminis- trateurs de son département, il fut mis en arrestation à la suite des insurrections du 1*' et du 3 prai- rial (20 et 21 mai 1795); mais l'amnistie du 4 brumaire ne tar- da pas à lui faire recouvrer sa li- berté. Il se trouve compris dans la loi du 12 janvier 1816, qui bannit de France les convention- nels dits wtans.

ESPAGNA(:(iVI.R., ABBâs'),fils du baron Jean-fiaptisle d'Espa- gnac. Destine à l'état ecclésiasti- que, et ayant même reçu les or- dres, Tabbé d'Espagnac montra bientôt peu de goût pour cet état, et se livra avec succès à des tra- vaux liltérairei^. On a delui^ieux ouvrages qui font regretter qu'il n'ait pas exclusivement suivi une carrière pour laquelle il mani- festait d'heureuses dispositions. Le premier est un EUgB de Cati- nat>^ qui fut couronné par r«ca- dômie française en 1776; le se- cond a pour litre : Réflexions sur l'ûbbé Sttger et son siècle, Paris, 1780, in-8'. Protégé par le mi- nistre Calonne , l'abbé d'Espa- gnûc ne s'occupa bientôt plus que d'entreprises dont l'espérance d'une fortune rapide était le but. La disgrâce de son protecteur le força de s'exiler quelque temps; mais il reparut avec la révolution, persuadé qu'elle allait faire naître une foule d'incidens dont il pour- rait tirer parti. Il s'associa d'à-» bord û la réunion connue sous le nom de Cluh de 1789, puis avec les jacobins, hommes influcns. qui lui firent obtenir la fonrâltiire d%

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puretêérère. E«menard ait 'è9-p<;tit nombre des écrîrains paU qui ont égaleriieut réusbi roi^ «t en ver:». Comme hom- lublîCy il eut dei( lorti» qui nui- itAfta réputation, et jus^tifiè- en quelque sorte i^at^harue- t de ses ennemie ; mai» le dont il fut la victime apr^s ifOir été si lon^-temps le t, n*eût'il pas expier à les yeux se» erreurs et son it?

$MËNAHD (Jean^Baptistb) , olonel au service d*E<pagne, le frère du poète, et comme 16 dans le département des ;hes-du-Rhône. Il fut attaché îtats-majorsdes orméen t'ran- lA, du moment elles en- •nt dans la péninsule en 1808. •loyé suctx'ssivement ti Md- , en (Galice et en TortugaL il i dons ce dernier pays jiis- II 1810, époque où, chargé e iniosion du maréchal Ney , Mlldit k Paris, et fut arrêté |Vè en /arrivant dans cetle ^'f(ây ordredu fninistre de la Ifi^'iatis que les motifs de r ifteëtàtion transpirassent public. M. Esmenard, dé- à la Force, n'obtint sa liberté

[8 le 3o mars 1814. Pen-

cent jours i\t*. 181 5, il fut

'eau employé dans Tétat-

[e l'armée française, il pa- ne s'Ctre occupé depuis que ittérature, iiotauiment de la -atnre esjuignole, dans la- ie il est profondément versé.

^nue-lavalliî:k (f. j.),

successivement par le rtement de la Mayenne à Tas- ïlée Icgislalive en 1791, et A nvention en i^Q'i, se fit re-

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marquer par la violence de ses opinions. Il vota, dans le procès du roi, la mort sans appel et sans sursis. Dénoncé par les adminis- trateurs de son département, il fut mis en arrestation à la suite des int^urrections du 1*' et du 3 prai- rial (ao et 21 mai 1795); mais l'amnistie du 4 brumaire ne tar- da pas à lui faire recouvrer sa li- berté. Il se trouve compris dans la loi du 12 janvier 1816, qui bannit de France les convention- nels dits votans.

ESPAGNA(:(!VI.R., ABBés'),6ls du baron Jean-fiaptiste d'Espa- gnac. Destiné à l'état ecclésiasti- que, et ayant même reçu les or- dres, Tabbé d*£spagnac montra bientôt peu de goOt pour cet état, et se livra avec succès à des tra- vaux littéraires. On a delui^ieux ouvrages qui font regretter qu'il n'ait pas exclusivement suivi une carrière pour laquelle il mani- festait d'heureuses di.<positions. Le premier est un EUgê de Cati- nût>^ qui fut couronné par IVica- demie française en 1775; le se- cond a pour litre : Réflexions sur l'ûbhé Suger et son siècle, Paris, 1780, in-8'. Protégé par le mi- nistre Calonne , l'abbé d'Espa- gnac ne s'occupa bientôt plus que d'entreprises dont l'espérance d'une fortune rapide était le but. La disgrâce de son protecteur le força de s'exiler quelque temps; main il reparut avec la révolution, persuadé qu'elle allait faire naître une foule d'incidens dont il pour- rait tirer parti. Il s'associa d'a-n bord à la réunion connue sous le nom de Club 1789, puis avec les jacobins. hommes influcns. qui lui firent obtenir la fonrâlt^jre d%

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mens ù plusieurs Français exer- çant de hautes fonctions. « L*£s-

pagne, s*écria-t-il, vengera ses «injures; elle rendra cent fois les

oulrages qu'on lui prodigue.» Bien que Napoléon tîpt peu de compte de cette menace prophé- tique que les éféncmens n'ont que trop malheureusement véri- fiée, il chargea toutefois M. de Pradt d'exprimer à don Escoi- quitz ses regrets de Tinjure faite à la famille royale, et de lui pro- tester que des ordres sévères a- vaient été donnés ^our empêcher que désormais de pareils abus ne vinssent à se renouveler. Tou- jours lidèle à son roi , don Es- coiquitz raccompagna ensuite à Paris : il s'agissait de détourner Tcmpereur du projet, bientôt a- bandouné, de reléguer au Mexi- que lu roi Ferdinand et toute sa famille. Pendant le peu de jours que don Escoiquitz resta dans lu capitale de la France, il eut plu- sieurs entrevues avec les divers ministres de TAIIemagne et de la Ku!»sie : elles avaient pour objet principal d'engager tous les po- tentats de PEnrope à se coaliser contre Napoléon, comme ils Tout fait depuis. Mai< cette trame ayant été découverte, il ne tarda pas à être envoyé en exil, à Bourges, sous le prétexte qu*il ne s'était pas fait présenter à Tempereur par le duc de Frias, amba^^adeur de Joseph, alors roi d'Espagne. Pendant son exil, qui dura 4 ^^ns et demi, don Escoiquitz consacra tout son temps aux sciences et ùl l'humanité, visitant les hôpitaux, et soulageant avec autant de zè- le les Français que les Espagnols, «'ils étaient malheureux. Enfin, à

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rapproche de 1814» Napoléoi ayant scuti la nèemmtè de rend» à Ferdinand le trOne d*Espaniey> don Escoîquîti retoama à Yalen- çay, le i4 décembre ifttS^ pour diriger les négociations. Mais & peine Ferdinand, parut --11 affermi sur le trône 4 que son ministre le plus constamment défouè fbt ré- duit à s'éloigner de la conr^ etse réfugia à Saragosse. On ne douta bientôt plus que ce ne flit une dis- grâce réelle, quand on apprit que Ferdinand le faisait détenir dans le château de Murcie. Cet exem- ple, trop sourent répété, l'ins- tabilité de la fareor des monar-- ques, qui savent si rareirtefit rs- connaître leurs véritables amis y ne justlfie-t-ii pas bien cette bel- le pensée du poète-pbilosophe sur Pamitié ?

Amitié qii« les roi», cm innfttarM ÎBgntf, Sont Auri uialbflurmi& pour caaatlInpM!

Rappelé depuis à la cour, et dis- gracié de nouveau , don Juan Escoiquitz, relégué cette fois dans rAndalousîe, pour prix de ses longs et fidèles services* mou» rut enfin sur la terre d'exil , à Ronda, le 19 novembre iSso, dans la Sg"* année de son âge. Les principaux ouTrages qu'il a laissés son t : 1 * /#f Ifaiit d" loang,' traduites en versespagnolsy 9toL in -8% 1797; 9* Mexico eonquÎM, un vol. in-8*, 180a; 3* /a ParmdU perdu de MUtmi, en vers eqia- gnols,3vol. in-8*fig., i8»;4''li«i fameux traîtres réfugiés en Frëncêf - in-S", 1^1 4; c'est une juslilicatioa de diverses imputations qui lui avaient été faites pqr quelques- uns de ses compatriotes. 5* Ex- posé des motifs gui ont engagé, en»

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1808, Ferdinand Fil à se rendre à Bayonne, Ce mémoire extrême^ mentprécieux pour Thistoire de l-époqiie, a été traduit dans tou- tes let» langues, et notamment en français, in-8% 1816 ; 6" Réfuta-' tion d^tm mémoire contre i'inqui^ êition. On a lieu de s*étonner et de sMndigner même qu'un hom- me du mérite de don Escoiquitz, se soit fait Tapologiste d*un tri- bunal de sang si sagement aboli par les cort^s. 7" Enfin M. Botte, roman français de IVl. Pigault-Le- bran, réduit, corrigé, et traduit en espagnol.

ESCOULOUBIVE (Louis- Gas- ton DE SOTTOU , MARQUIS D* ) , che-

Yalier de Saint - Louis, colonel d^infanterie, matnteneur de Ta- cadémie des jeux floraux de Tou- louse, a laissé peu de souvenirs de sa carrière militaire. Nommé, en 1789, député aux états-géné- raux, il y garda le plus profond silence; mais il protesta fidèle- ment, par son vote, contre les o- pérulions de la majorité de l'as- semblée. Après la session, il ren- tra dans ses foyers, et échappa par son obscurité aux proscrip- tions de 1795. La révolution ne lui enleva qu^une faible portion de sa fortune. Sous le régime im- périal, il fit partie de toutes les députalions que la ville de Tou- louse et le département de la Hau- te-Garonne envoyèrent au pied du trône . pour y porter les expres- sions de dévouement de tous les citoyens. 11 chercha , mais sans succès, à se faire nommer candi- dat an sénat - conservateur, ou membre du corps-léj^islaiif. Les évérn;niens politiques ije i8i4 lui furent plus tavorables. Le 1 a avril

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de celte année, après la sanglante bataille Toulouse, qui fit tant d*honneur à la valeur française et aux grands talens du maréchal Soult , lord Wellington se trou- vant, par la retraite volontaire du maréchal, maître du pays, nom- ma le marquis d'Escouloubre mai- re de Toulouse, en remplacement du baron de Melaret, qui n'avait pas voulu recevoir les ennemis de la France. M. le marquis d*Es' couloubre, fier de cette magis- trature , qu'il ne devait ni à se» concitoyens ni au gouvernement, vit sa nomination confirmée par M. le duc' d'Angoulême. Mais le gouvernement royal ayant acquit» plus de fixité, renvoya le baron de Melaret à son poste. M. le mar<- quisd'Escouloubre, qui venait de quitter Paris, fut informé de cette nouvelle à Limoges. Depuis lors, rendu à la vie privée, il s'occupe d'agriculture, et juge les poésies présentées au concours ouvert chaque année par l'académie des- jeux floraux. 11 travaille à la tra- duction française des Lois d*U- mors, rassemblées par le trouba- dour Guillaume Molinier, en lan- gue romane, et qui contiennent la grammaire et les règles de poé- sie en usage au 14* siècle.

ESCUDIER (Jean-François), naquit, dans une petite commu- ne des environs de Toulon , en. 1 yC)0, Il était juge - de - paix de cette ville, lorsque le départe- ment du Yar le nomma, en sep- tembre 1792, député Â la con- vention nationale. Il y vota Ift mort du roi, et s'opposa ù l'appel . au peuple. Il était absent , lors- que la question du sursis fut pro- posée. Envoyé en mission avec.

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son collègue Gnsparin 9 au muis ilti juillet ]795« dun.4 les déparle- mens de.^ Bouche^t-du-Uhône et du Vnr, cl près de rurniéu com- mandée pur le général Cartaux» il se montra ou vertement modéré dan5 rexécution de» mo!«ures or- données par le comité de sulut pu- Idic. 11 croyait à la possibilité d'a- paiser ^ par des moyens de dou* reiir^ les troubles auxquels étaient en pi*oio les départemens du Mi- di. DansTimpossibilitéoi^se sont trouvés les rédacteurs de la Bio-^ graphifi moderne , de nier ce fait de la vie politique d*Kscudier, ils Tout uiTaibli, autant qu'il dépen- dait iVvMX n dans un article évi- demment dicté par un esprit de malveillance. Kscudier^ rappelé au sein de la convention, ne put dotmer suite à ses vues bientai- suntes; mais il parvint, en réunis- sant ses efforts à ceux de Granet (des Bouches-du-Uliône), à faire annuler les ordres donnés par Fréron pour la démolition des principaux édifices de Marseille cl de Toulon. Cette dernière ville devait être rasée en entier ; le port seul devait Otre conservé. Tendant que Toulon était au pou- voir des Anglais, le comité-géné- ral des sections y avait établi le supplice de la potence; et des exé- cutions, fruit d'un .système de réaction et de vengeance , y a- valeutlicu chaque jour. Kscudier les fit cesser en s'adressant direc- tement au général anglais O'Ila- ra, qui commandait la place, et en lui déclarant qu'il ne pourrait cïnprjclier, si de pareilles cruau- tés se prolongeaient, cpie l'armée ^ts^iégeante n'usAtdc représailles sur les oiïiciers anglais qui toni-

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bcraient en son pouToir : o*estc6 même général O'Hara qui fut pris dans une sortie 9 quelque' temps, après, par le 4*- bataillon de l'Ar-. dèche, que coinauindai,l alors Su- chet, depuis raarcchal.due d'Al-^ bufôra. Lors des èrènemeDS.du 9 thermidor an a (97 jtûllet 1794)^ Escudier contribua à la ohute de Robespierre ; mai» bientôt on lo vit s'opposeT aux mesures de ri- gueur réolaméos contre le» inem-t bres du comité de salut publio; et enfin II fut décrété d'arresta-" tion, comme prévenu d'avoir été l'instigateur du mouvement. in- surrectionnel qui éclata à Toulon dans les premiers jours de prai- rial an 3. On a su plus tard, que le véritable auteur de ce mouve- ment fut le ministre anglais WiO"* kam, qui résidait alors à BAle. li y avait, en rode du port.de Tou- lon, 41 ne flotte composée de - 16 vaisseaux de ligne^ et d'un nom- bre proportionné de petits bâti- mcns« que le ministère anglais voulait désorganiser, en provo- quant la désertion des éliuipâges^ ù la faveur de celle insurrection; ce qui ne manqua pas d'arriver. Ce n'est pos In seule fois» dans le cours de la révolution 9 que de véritables Français ont été rocher* chés comme auteurs des désor- dres préparés por la politique des étrangers , nu des traîtres enne- mis secrets de leur patriie. Entiè- rement retiré de la scène politi- que, depuis cette époquet Escu- dier vivait paisiblement à Tou- lon, uniquement occupé des fonc- tions gratuites d'intendant de la santé, fonctions auxquelles il ne renonça pas durant les cent jours: ses ennemis y trouvèrent un pré-

texte pour le faire sortir de Fran- . ce, après la seconde restauration^ en 181 5. Il fut réduit à «nller cher- cher un asile à Tunis. Mais le roi , considérant que ses fonc- tions h*avaient rien de politique, et qu*on n^avait pas lui appli- quer l'article 7 de la loi du 12 jan- vier 1816, Tautorisa, par une or- donnance du n)ois de décembre 1818, à rentier dans sa patrie. Il ne jouit pas long-temps du bon- heur de la revoir ; il mourut au n)ois d'avril de Tannée suivante. ëSMëNARD (Josbph), ûIs d'Ltienne Ësmenard, avocat au parlement de Provence, naquit en 1769, à Pélissane, bourg con- sidérable du départementdes Bou- ches-du-Rhône : sa famille, Tune des plus anciennes de la provin- ce, tire néanmoins plus d'illus- tration de Tavocat et du poète Ësmenard, que des seigneurs Ës- menard de Montdesir, ou de Vau- tubières, qui n'ont point dérogé jusqu'à* exercer une profession utile ou un arthonorable. Joseph Ësmenard étaitl'aînédehuit frères dont six vivent encore. Des voya- ges maritimes furent les premiers événemens do sa vie, et ce grand spectacle de l'Océan dut laisser des traces profondes dans sa jeu- ne et poétique imagination. Après trois voyages aux îles et sur le continent de l'Amérique, il vint à Paris, il connut Murmontel: sa liaison avec cet académicienne tarda pas à développer en lui le goftt de la littérature. La révolu- tion poursuivait sons cours; Ës- menard, qui faisait partie du club des fi'uillans, fut entraîné dans sa chute, et forcé de s'exiler après le 10 août 1792. Après cinq an-

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nées d'une vie errante, pendant lesquelles il parcourut l'Angleter- re, l'Allemagne et l'Italie, visita Gonstantinople, et revint à 'Veni- se', où il esquissa son poëme de laNavigaiion, il rentra en Fran- ce en 1797 : de nouvelles persécu- tions l'y attendaient; incarcéré comme -écrivain politique, puis une seconde fois banni, il passa encore deux ans à l'étranger. Le 1 8 brumaire lui permit de revenir k Paris; il s'y lia avec La Harpe et Fontanes, et travailla quelques temps avec eux au Mercure de France. Ësmenard était pour le mouvement et pour IMntrigue, et la fortune semblait prenreire à tâche de l'arracher, violemmerit à chacune des situations ifcom- mençait à trouver le repos. A p«ine rentré dans ses foyers, il ac- compagna 'le général Leclerc à Saint-Domingue, revint occuper unevplace au ministère de Tinté- rieur, partit bientôt après pour la Martinique avec l'amiral Viil.aret- Joyeuse, et ne put se fixer à'Pa- ris qu'en i8o5. Ces fréqtven s voya- ges, celte vie pour ainsi dire bal- lottée d'un hémisphère à l'autre, n'avait point empêche l^lsiUeoûrd de se livrer àdes études classiques, et d'achever son poëme. La Na- vigation parut en i8o5, et* pro- duisit uue assez grande sensation dans le monde littéraire : on n'y trouva point de plan, peu de mou- vement dans l'action , peu de va- riété dans le style; mais une tî- gueur, une élévation de poésie', une élégancef une pureté de ver- sification, qui classèrent aussitôt l'auteur de ce poëme parmi nos grands écrivains. Élève et quel- quefois rival de Delille, Ësmenard

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GSMdait à un haut degré le U- it de peindre fidèlcincnl la na- ture dam ses plus fougueul, dans ses plus biiarres caprices 9 et de rendre en Tcrs harmcmieux et pittoresques, les déluils les plus rebelles à la poésie. Il dut à son poëme de la Navigation, les éloges de La Harpe, les critiques des feuilletons 9 une réputation de poète 9 et une foule d*enneniis. En 1808 il fit jouer Topera de Trajan, qui, bien que soigneuse- ment écrit, dut en grande partie son prodigieux succès, à la faveur du gouyernement et des circon- stances.Alternatifement, et pen- dant quelque temps, tout à la foîsoenseur des théâtreé, censeur de la librairie , et chef de la i*** division de la police, il fut reçu deTinstitutenidio; cet honneur, auquel il était du moins appelé par son talent, réycilla contre lui toutes les fureurs de la haine. Son caractère 9 ses habitudes privées, ses dettes et ses mœurs, furent, a cette occasion, déférées au tribu- nal de l'opinion publique, qui sut faire la part de Tenvie dans le jugement qu'elle eut â prononcer. Parmi ces dégoûtS9 auxquels Es- menard était moins senMblequ*un autre , il reçut de l'empereur l'ordre dequitterla France: un ar* ticle de journal, dirigé contre un agent du cabinet de Péters- bourg, était la cause, ou plutôt le prétexte de ce nouvt^l exil. £s- menard, après trois niois de sé^ jour en Italie, obtint la permis- sion de rentrer en France» Il était parti de Naples depuis quelques heures ; aux enyirons de Fondi, le postillon qui le conduisait né- gligea d'enrajer à la descente d'ur-

ne oôte rftpide ; la Yokiira éliU eotraÎBée vers uapréeipiec.Esiiie^ nard voit le danger, croit s*j aou»- traire en »*élançant de M chaise de poste, et va se fracaMer le crâ- ne contre un rocher. Il mourut des suites de sa blessure, le a5 juin 1811, laissant use Teufe sans fortune, troia filles pleines de talens, dont elles se foni un ho- norable moje» dtelstence, et un nefeu èlère à l'école Poly- technique 9 qui s'est déjà fiut re- marcflier ptfrmi ses condiiciples. Esmenard, au milieu d'une fieo- rageuse, et que nous sommes loin de croire irréprochable , dot à ses succès et à ses talens , plus encore qu'à ses défauts , les enne- mis nombreux qu'une mort dé- plorable n'a point récoeciliés à sa mémoire. Celui qui trace ces li- gnes ne fut point l'ami d'Esme* nard : mais rapproché de lui pen- dant quelque temps par des rekh- tiuns de travail , il croit pronon- cer sur son compte un iugement impartial, en disant que cet écri- vain célèbre fut d'un commerce doux, facile^ aimable ; qu'il sa- crifia trop souvent à son goût ef- fréné pour les plaisirs, sa cousf'* dénition personoelle eC même ses devoirs ; mais qu'enfin U n'é- tait point un méchant homme, celui dont la perte excita de si vifs regrets dan« sa fiimille, et parmi ceuxqui a valent long-tempi vécu daiiH son inlimité. Comme poète , Esmenard atteint souvent à lu plus grande beauté d'exprès* sion et d'harmonie: comme plo- satcur, il a fait preuve, dans la stj le, d'une élégante pureté; daas la discussion, d'une dialectique pui6saote;et dans la Critiqae^d'aa

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coût pur et sévère. Ësmenard est du très-petit nombre des écrÎYains français qui ont également réussi en prose et en vers. Comme hom- me public, il eut des torts qui nui- sirent à sa réputation, et justifiè- rent en quelque sorte racharne- ment de ses ennemis ; mais le sort dont il fut In victime après en avoir été si Iong:-temps le jouet, n'eût-il pas expier à tous les yeux ses erreurs et son talent?

KSMËNAAD (Jean-Baptiste) , ex-colonel au service d*£spagne, est le frère du poète, et comme lui dans le déparlement des Bouches-dn-Rhône. Il fut attaché aux états-mujors des armées fran- çaises, du moment elles en- trèrent dans la péninsule en 1808. Employé successivement à Ma* drid, en Galice et en Portugal il resta dans ce dernier pays jus- qu*en 1810, époque où, chargé d'une mission du maréchal Ney, il se rendit k Paris, et fut arrêté presque en arrivant dans cette ville, par ordredu ministre de la guerre, sans que les motifs de cette arrestation transpirassent dans le public. M. Ësmenard, dé- tenu à la Force, n'obtînt sa liberté qu'après le 3o mars 1814* Pen- dant les cent jours de 181 5, il fut de nouveau employé dans l'état- niajor de l'armée française. 11 pti- raît ne s'être occupé depuis que de littérature, notamment de la littérature espagnole, dans la- quelle il est profondément versé.

ESNUE-LAVALLÉE (F. J.), nommé successivement par le département de la Mayenne à l'as- semblée législative en 1791, et à la convention en 179'i^ se fit re-

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marquer par la violence de ses opinions. Il vota, dans le procès du roi , la mort sans apfiel et sans sursis. Dénoncé par les adminis- trateurs de son département^ilfut mis en arrestation à la suite des insurrections du 1*' et du 3 prai- rial (ao et 21 mai 1795); maïs l'amnistie du 4 brumaire ne tar- da pas ù lui faire recouvrer sa li- berté. Il se trouve compris dans la loi du la janVier 1816, qui bannit de France les convention- nels dits votans.

ESPAGNA(:(iVI.R., ABBés'),fils du baron Jean-fiaptiste d'Espa- gnac. Destiné à l'état ecclésiasti- que, et ayant même reçu les or- dres, Tabbé d'Espagnac montra bientôt peu de goût pour cet état, et se livra avec succès à des tra- vaux littéraires^. On a delui^ieux ouvrages qui font regretter qu'il n'ait pas exclusivement suivi une carrière pour laquelle il mani- festait d'heureuses dispositions. Le premier est un Ehgh de Cati- nati qui lut couronné par r«ca- dômie française en 1776; le se- cond a pour titre : Réflexions sur l'ùbhé Suger et son siècle, Paris, 1780, in-8'. Protégé par le mi- nistre Calonne , Tabbé d'Espo- gnac ne s'occupa bientôt plus que d^entreprises dont l'espérance d'une fortune rapide était le but. La disgrâce de son protecteur le força de s'exiler quelque temps; mais il reparut avec la révolution, persuadé qu'elle allait faire naître une foule d'incidens dont il pour- rait tirer parti. 11 s'associa d'à-» bord û la réunion connue sous le nom de Club de 1789, puis avec les jacobins. hommes influcns. qui lui firent obtenir la fonrâltiire d%

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l*armée des Alpe». CamhoD le dé- nonça comme coiipublc d'avoir passé des marchés frauduleux, et il se justifia mal de ctttc accusa- tion : couinie on avait besoin de lui, néanmoins, on lui rendit la liberté. Il se chai'£:ea de l'entre- prise des charrois de Dumouriez, et il fonda même un club à Bru- xelles , pour se maintenir dans la faveur du peuple. La défection du général auquel il s'était attaché lui devint funeste : il fut arrêté comme complice d'un traître et comme fournisseur infidèle. Un décret ordonna Tapurement de ses comptes, et un autre décret le fît traduire devant le tribunal ré- Tolutionnaireyqui le condamna à mort avec Bazire, Chabot, Dan- ton, etc., comme complice d'une co respiration tendant à détruire le gouvernement républicain par la corruption. 11 était alors âgé de 41 ans.

ESPAGNE (N.), général de di- vision, tué, d'un coup de canon, à la bataille de W'agrani, le 6 juin 1806, était entré de bonne heure au service, et avait parcouru ra- pidement les jiremiers grades pen- dant les campagnes de la révolu- tion, dans le>quelles il développa de grands talens et beaucoup de courage. Il avait successivement commandé la 21"* division mili- taire à Poitiers, et divers autres corps de troupes en Italie, sous les ordres de Masséna, dont il partagea la fortune , par les succès continuels qu'il obtint dans toutes les atV.tires auxquelles il se trouva sur la fin de 180 3. De nou- veaux succès obtenus quelque temps après contre les Calabrois, lui méritèrent le commandement

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de la province de Labour et de» deux principautés qui en dépen- dent. Il commanda, en Prusse, u- ne division de cuîrassïers qui mé- rita les plus grands éloges, notaqu- ment le lojnin iSo^yàHeîIsberg, il reçut un coup de feu qui ne l'empêcha point de rester à son poste. Cette affaire lui valut le ti- tre de grand-officier de la légioo- d'honneur.

ESPANA (doh Cablos d*), gé- néral espagnol, fut chargé, au mois d*août i8i3, du commande- ment du blocus de Pampelune. Les Français, dont les forces n'é- taient point en proportion avec celles des assiégeans, tentèrent eu vain plusieurs sorties ; leur posi- tion devint même tellement cri- tique qu'ils furent obligés de ca- pituler le 3i octobre suivant. Le général Espana,qui avait été bles- sé grièvement pendant le blocus, n'avait pas pour cela discontinué de le diriger. C'est toujours avec cet esprit de justice qui caractérise les auteurs de la Biographie des Contemporains, qu'ils donnent aux peuples rivaux les éloges que mé- ritent leur bravoure. Depuis long- temps les Français et les Espa- gnols ont cessé d*être ennemis; de- puis surtout que ces derniers veo- lent être gouvernés par les princi- pesconstitutionnels,sans lesquels les peuples sont asservis et dégra- dés même à leurs propres yeux.

ESPEJO ( N. ) fut Tun des premiers qui embrassa la cause de la liberté dans FAméri- quc méridionale. Il combattît a- vec courage pour l'indépendance de sa patrie. En i8i4« H faisait partie de la garnison de Yalencia, quand les royalistes» soua les or^

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dres (lu générai espagnol Bores , assiégèrent cette ville, qui se ren- ditpar capitulation après avoir fait une résistance aussi vigoureuse qu^honorable. Les vainqueurs, violant ce qu'il y a de plus sacré parmi les nations, mirent à mort les hommes les plus marquans de la garnison. Ëspejo fut une de leurs victimes. Son éloquence persuasive Tavait fait redouter des dominateurs du Nouveau-Monde.

ESPERT (N.), député, par le département de rArriège,à la con- vention nationale , il resta à peu près inconnu. Dans le procès, il vota la mort sans appel ni sur- sis; et après la session conven- tionnelle, il fut nommé commis- saire de directoire, fonctions quMl remplit jusqu'à la révolution du 18 brumaire an 8. Depuis celte époque, on Ta entièrement perdu de vue.

ESPERT(Jean-Bai»tiste,ba.bon), maréchal-de-camp, officier de la légion -d'honneur, chevalier de Saint -Louis, commandeur de l'ordre royal d'Kspagne, etc., est né, en juillet 1764, dans les envi- rons de Mirepoix. Son goHt le porta de bonne heure vers Tétat militaire, et après quelques an- nées de service dans hîs premiè- res guerres de la révolution, il fut promu au grade de chef de bataillon. Ce fut en cette qualité qu'il ût partie de l'expédition d'E- gypte, où il j!ut occasion de s«' signaler en diverses rencontres, notamment dans la défense de Faïoum. Le général Desaix l'ayant chargé du commandement provi- soire de cette ville, elle fut atta- quée à Timproviste par plus de 5,000 Arabes, et un grand nom-

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bre de Mamelucks et de Fellahs sous les ordres de Murad-bey. Espert rassembla en un seul point sa garnison de 35o hommes ; et tandis que les assaillans se croyaient déjà maîtres de la ville» ouverte de toutes parts, il fondit brusquement sur eux, après avoir partagé sa troupe en deux colon- nes, et en fit un ibassacre d'au- tant plus grand , que le désordre^ . dans lequel ils furent surpris ne leur permit presque aucune résis- tance. Cette conduite lui valut des éloges publics du général De- saix. En septembre 1806, Esgert fut nommé colonel du 102"* de li- gne, et à quelque temps de là, il de- vint maréchal-des-logisde la cour de Joseph Bonaparte. 11 se trouva successivement aux batailles de Aaab en Hongrie , de Vièle en Catalogne, et d'AusettIa le a no- vembre 1812. L'année suivante , il fut nommé général de brigade, et reçut l'ordre de ravitailler le fort de Balaguer et la ville de Tarragone. 11 revint en France en 18 1*4; il fnt chargé, en 181 5, du commandement du départe- ment du Rhône.

ËSSEN (Jba.]!9-Henri,gomtbi>'), feld-maréchal suédois , issu d'une ancienne famille livonienne, na- quit à Kasioes, en AVestrogothic, vers 1775. Après avoir taitsesétu- des aux universités d'Cpsal et de Gottingue, il entra jeune dans la carrière militaire. Mandé à Stoc- kholm en 1777 , pour prendre part à un tournoi que le roi Gus- tave III donnait à sa cour, l'a- dresse et la grâce que le jeune Essen y déploya , ainsi que la beauté remarquable de son phy- sique, frappèrent Tivement le mo.

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ihirque. Des et* moment, la for- tune de celui (|iii poâsédail tant d*avantngos fui assmrtV. De sim- ple lieutenant de cavalerie, Ëssen de\nU bientôt oificier Hupérienr, rciiycr de la (our; fnl ensuite dé- coré de plti.^iieurs ordres , et ne quitta pre>que plus la personne dt: roi, qui, pendant tout le cours de son règne, le combla de biens cl dlionnenrs. Mai**, quoique fa- vori en titre, le public ne Taccusa point d'avoir trafiqué de son cré- dit, ni d*ep avoir abusé pour nuire / à ses concitoyens. Conservant, au .seirv d'une des cours les plus cor- rompues de Tépoque, un certain ton de franchise et d'abandon , il n'y parut point atteint de celte soif ardente de gains illicites, dont les autres favoris de (luslave étaient dévorés. Kssen .icconipa- gna le roi dans ses nombreux voyages en Ilalie , en France et en Allemagne. Au commence- ment de la guerre de Russie, en 1-78, il le suivit aussi en Finlan- de, et devait orner IVntrée triom- phale de ce prince à Saint-Péters- bourg, pour l'iquelle de britlans costumes étaient déjà préparés. Mais on ne put entrer dans la petite ville de Fredrichhamn qui se trouvait sur la route, et Ton é- cboua même devant la bicoque deNvsIotl, faute d'artillerie ou de boulets de calibre pour le peu de canons qu'on !ivait*ainenés. Dés la j)remière campagne de celte gn«'ire, entreprise avec audace et condoite avec impéritie, Farmée manqua de munitions et de vivres. Le mécontentement y éclata bien- t(*)t d'une manière effravanle. Des généraux jusque-là zélés royalis- tes^ Armfeldt. Ilaslfœhz et autres^

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une fouit! d'officiers de tous gra- des, et un parent d'Essen inême, se rendirent à Anjala, y signèrent et proclamèrent un acte (riinion, par lequel ils s'engagi^aient à dé-> fendre jusqu'au dernier le sol de la patrie: mais, observant que la loi fondamentale réservait aux é* tals-géuérauxdu royaume le droit de déclarer les guerres oRensives, ils protestèrent, par le infime ac- te, contre l'irruption faitv en Rus- sie, et déclarèrent que 9 liés par leur serment de fidélité à !a cons- titution, et citoyens avant d'être militaires, ils ne pouvaient plus se prêter à d'injustes envahisse- mens. Le roi se hftta alors de quitter la Finlande, théâtre de troubles et de revers; et se ren- dit, suivi du fidèle Essen, A Go- thembourg. (]ette ville impor- tante se trouvait menacée par une in\«ision de troupes norwégien- nés, entrées dans les prorinces du centre du royaume, pour agir comme troupes auxiliaires de la Russie. Le prince royal de Dane- mark ( le roi actuel ) servait, comme volontaire, dans cette ar mée, commandée par son beau- père, le prince Charles de Hesse. N. d'Kssen donna, en cette occa- sion , de nouvelles preuves de dévouement et d'activité. Il réu- nit à la hâte des troupes, fit des levées de paysans en plusieurs provinces, et amena ces forces au roi. £Ilcs furent efficacement ap- puyées par les négociations mé- nageantes des ministres étrangers Elliot et Borch, qui dédarërent, au nom de leurs cours, qu'une flotte anglaise et une armée prus- sienne allaient attaquer le Dane- mark , si les hostilités contre la

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Suède ne cessaient i\ Tinstant. Les princes danois cédèrent ù ces menaces; le roi de Suède obtint un armistice; Gothembourg fut sauvé, et les troupes norwégien- n€s se retirèrent. Dans Tannée qui précéda cette guerre, le roi avait fait contractera son écnyer favori un mariage avantageux avec une des plus belles et de(»pJ lis richesbé- ritières de la Suède. Elle était en* gagèe déjà, disait-on, à un de ses parens, jeune homme que le roi n'aimait pas; et Tinfluence du mo- narque obtint ainsi un double triomphe. Le rival èconduit pro-^ Toqua M. d'Essen en duel, lui donna un grand coup d*épée,mais borna lt\ sa vengeance. Essen ao* compagnait encore le roi à ce fu- neste bat inasqué,donné te 16 mars 1 792. auquel Gustave, vainement averti de^ dangers dont il était menacé depuis long-temps, se rendit, ronlreTaTis de sou éctiyer, et il fut blessé mortelle{nent par Anckarstroem. Sous h; règne desprincesqui succédèrent ù Gus- tave m , M. d*Ëssen conserva toujours un grand crédit à la cour. En 1795, il accompagna le duc de Sudermanie (depuis Charles XIII ) , et le jeune roi Gustave Adolphe à Pétersbourg, voyage, qui se termina si brusquement a- près le refus inopiné du roi, d'é- pouser lii petilc-fille de Timpéra- Irice Catherine. A son retour, M. d'Essen fut nommé gouverneur de St<»i:kholm, et Gustave Adol- phe IV lui conféra, en 1800, le gouvernement général de la Po- mératiie suédoise. En 1807, il eut le commandement en chef de rnrnié»» réunie en cette province; soutint, pendant deux mois et de-

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égoy

mi, le siège de Stralsund, et COB'* olut un armistice honorable avec le chef de Tannée française. Mats il se retira peu de tempf après dans ses terres d'Upland^; le roi Gustave Adolphe, mécontent ses généraux, ayant pris en per- sonne le commandement de ses armées, résolution héroïque qui faiblit, comme on sait, dans Texé- cution, et ne fut couronnée par aucun succès. Après larévolutioii de 1809 et Tabdication du roi, M. d'Essen se vit rappelé au conseil d'état. Le roi Charles XIII Ten- voya, la même année, en qualité d'ambassadeur à Paris, avec le conseiller-d'état Lagerbielke,pour traiter de la paix, qui fut en effet conclue et signée le 17 septembre entre la France et la Suède, et qui rendit momentanément la Po- méranie à cette dernière puissan*- ce. En 1 8 1 ^9 le comte d'Essen e»t le commandement en chef de l'armée suédoise*destinée à occu- per la Norwège. Il y entra au mois de juin, et trouva de grands obstacles à surmonter, dans ce pays coupé de défilés et hérissé de montagnes; il s'empara de Berby et Presthacka , établit son quiirtier-général à Hafsland, et reçut, par capitulation, la ville de Fredrichitadt. Nommé aussitôt gouverneur-général de la Nor- wège pendant la minorité d^j pria- ce Oscar, le comte d'Essen donna sa démission de cette place en 1816, et devint alors maréchal du royaume de Suède. Son premier mariage n^avait point été heu- reux. Sa femme monrut d'une maladie de langueur, et le fils u- nique quMl eut d'elle, jeune hom- me de la plus haute espérance,

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qui avait servi avec ili>tinclion kons le:* ni l'es du prince royal ^le roi artiiel)« l'ut emporté en peu d'heures par une maladie ai- f^uë. Le comte d*Ks«en a épousé, en secondes noce:*, une de ;«es nièces.

KST (IIerciif. Kenavd d'), mort vers la fin de 1797, fut le dernier duc de Modène. Il était déjà très-A^é lorsqu'il succéda à »on père eu 17S0. I.e goût domi- nant qu'il montra sur le trône ducal fut d'amasser de Tar- f^ent; ce qui indisp(»sa contre lui ses sujets, et contribua;! faire naî- tre parmi eux le désir d'une ré- volution. Kn i^olij lorsque les armées françaises entrèrent dans la Lombardie, Hercule Kcnaud se sauva à Venise avec ses trésors; et le 9 juillet 1797^ '^ maison d'Kst fut dépouillée, par le traité de (lanipo-Formio, des duchés de Modène cl de Keggio, qui entrè- rent dans la confédération cisal- pine. On promit au duc Hercule de lui donner en indemnité le Brisgau, mais il mourut à Trieste avant que cette promesse fût réalisée.

ESTADENS (N.), député à la convention nationale, il fut nommé en septembre 179'.'' 9 |>ar le département de la Haute-Ga- ronne. Dans le procès du roi, M. Kstadens, homme sajçe et modé- ré, et déjà lié au parti avec lequel il fut bientôt proscrit, se rangea parmi les membres qui votèrent 1 appel au peu[de, la réclusion, le baniiissemeul à la paix, et le sur- sis. Le parti des G//*(>7/r///i^, auquel M. Estadens appartenait ouverte- ment , ayant été renversé par ce- lui (le /(/ !\l'>nf(ii!nr, au r>i niai

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179!}, ce député fut Tun des soixante-trois membre!» décrétés d'arrestation. H parvint cepen- dant à éviter le sort de la plupart de ses infortunés collègues, cta- près la mort du chef de parti pres- cripteur , au 9 thermidor an 3 (1S7 juillet 1794)9 1' fut rappelé à la convention nationale. En 1790, il entra au conseil des anciens, d'où il sortit en 1798. H vit au- jourd'hui dans unecampagne peu éloignée de Toulon.

ESTAING (Charles- Hector, COMTE D*), naquit en i729auchâ- * teau de Kuvelen Auvergne, d*unc très- ancienne famille. Le comte d'Kstaing débuta dans l'armée de terre : sa naissance lui fit obtenir un grade qu'il mérita par ses ser- vices. Nommé colonel d*infante- rie , et bientôt après élevé nu rang de brigadier des armées du roi» il passa dans les Grandes-Indes sous les ordres du comte de Lallj. H fut pris au siège de Madras en 1759, et relâché sur parole ; mais le désir d'être utile à son pays l'emportant sur toute autre con- sidération, il conduisit 2 bâti- mens français contre les posses- sions anglaises , détruisit le comp- toir que possédaient les Anglais à Gourron dans le golfe Persique, s'avança vers les établissemcns britanniques de llle de Sumatra, et s'en empara. Fait prisonnier dans ces parages 9 il fut traité a %'eo

la plys grande sévérité, conduit

en Angleterre, et enfermé dan<=^ un cachot à Portsmouth. Ucndi^r- enfin à sa patrie, il chercha tnuss- les moyens de satisfaire la haîn^** qu'il portait aux Anglais, bain»- qu'avaict augmentée les luauvaii Iraitemens dont il venait d'èti

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accablé. Il fut nomfné lieutenant- général en 1765, et vice-amiral en 1 778. A cetteépoque, la France conçut le généreux projetde sou- tenir les Américains soulevéscon- tre le despotisme des Anglais; une escadre de 12 vaisseaux, con- fiée auxordres au comted'Ëstaing, fut destinée à Texéculion de cette noble entreprise. II accepta avec joie cette commission et s'embar- qua à Toulon : les vents contrai- res retardèrent tellement la tra- versée, qu'il ne put arriver à l'embouchure de la Warequehuit jours après le départ de l'amiral Howe. Celui-ci, renforcé par l'es- cadre de lord Byron, crut vaincre facilement l'amiral français. Il l'attaqua avec vigueur. Le comte d'Estaingeutson vaisseau démalé et rasé comme un ponton : dans cet état, il fut environné par plu- sieurs vaisseaux ennemis, et ne dut son salut qu'A son courage et à sa présence d'esprit. Il rallia sa flotte à Boston, et à son tour ren- forcé par le comte de Grasse et Lamothe, il entreprit de secourir les colonies françaises, menacées par les Anglais. Sainte-Lucie é- taitdéjàtombée entre leursmains, et tous les efforts qu'il fît pours'en emparer demeurèrent infruc- tueux. Il se vengea du mauvais succès de son entreprise, en se rendant maître de la Grenade, «^la vue de l'amiral Byron qui arrivait avec des forces considérables pour donner des secours aux assiégés. Le comte d'Estaing, profitant de l'ardeur de ses troupes, attaqua avec 17 vaisseaux let enne- mis plus nombreux, et les battit ooinplélement. Il raniena ensuite sa flotte à la Nouvelle-Angleterre,

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et assiégea Sa vanah, tentati ve .qui échoua par sa faute. Deux blessu- res qu'il reçut dans un assaut contribuèrent à le décourager, et lui firent concevoir le dessein de revenir dans sa patrie, ce qu'il exécuta .en 1780. Chargé, Fan- née suivante, de ramener à Brest une escadre stationnée à Cadix, et se trouvant à la tête des forces combinées de la France et de l'Es- pagne, il était sur le point d'en- treprendre des expéditions nou- velles. La paix du 1785 en suspen- dit l'exécution. En 1787, il fit partie del'assembléedes notables, et dès cette époque il parut adop- ter avec franchise les principes de liberté que depuis il a soutenus a- . vec courage. Dans une lettre qu'il écrivit en 1789 à la reine, il, en- gageait cette princesse ii profiter de l'influence qu'elle avait sur l'esprit du roi, pour le faire re- noncer au projet qu'il avait pris de quitter la France. 11 comman- dait la garde nationale de YersaiU ^ les depuis le mois d'août, lors-' que les événemens des 5 et 6 oc- tobre éclatèrent^ mais il ne s^ opposa nullement, vint lui-même à Paris, et servit comme simple grenadier dans la garde nationale de cette ville. Il improuva haute- ment le départ du roi, et protes- ta de son dévouement i\ l'assem- blée nationale. Il ne prit aucune part aux événemens des 20 juin et 10 août 1792. Arrêté en 1795, en vertu de la loi dite des suspects, et enfermé A Sainte-Pélagie, il en fut extrait momentanément pour venir déposer dans le procès intenté b^ la reine : tout en avouant qu'il avait lise plaindre de cette princesse, il déclara n'avoir rien

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Tarmce des Alpes. Cambon le dé- nonça comme coupable d'a?oir passé des marchés frauduleux, et il se justifia mal de cette accusa- tion : comme on avait besoin de lui, néanmoins, on lui rendit la liberté. 11 se chargea de Teotre- prise des charrois de Dumouriez, et il fonda même un club à Bru- xelles , pour se maintenir dans la faTeur du peuple. La défection du général auquel il s'était attaché lui devint funeste : il fut arrêté comme complice d'un traître et comme fournisseur infidèle. Un décret ordonna l'apurement de ses comptes, et un autre décret le fit traduire devant le tribunal ré- Tolutionnaire, qui le cogdumna à mort avec Baxire, Chabot, Dan- ton, etc., comme complice d'une couspiration tendant à détruire le gouvernement républicain par la corruption. 11 était alors âgé de 41 ans.

ESPAGNE (N.). général de di- vision, tué, d'un coup de canon, à la bataille de Wagram, le 6 juin 1806, était entré de bonne heure au service, et avait parcouru ra- pidement les premiers grades pen- dant les campagnes de la révolu- tion, dans lesquelles il développa de grands talens et beaucoup de courage. Il avait successivement commandé la ai"* division mili- taire à Poitiers 9 et divers autres corps de troupes en Italie, sous les ordres de Masséna, dont il partagea la fortune , par les succès continuels qu'il obtint dans toutes les affaires auxquelles il se trouva sur la fin de i8o5. De nou- veaux succès obtenus quelque temps après contre les Calabrois, lui méritèrent le commandement

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de la province de Labour et des deux principautés qui en dépen- dent. 11 commanda, en Prusse, u- ne division de çuirassieni qui mé- rita les plus grands éloges, noiaqph ment le lojuin i8o79àHeilsberg, il reçut un coup de feu qui ne l^empêcha point de rester à son poste. Cette affaire lui Talut le ti- tre de grand-officier de la légion- d'honneur.

ESPANA (doh Caklos d*), gé- néral espagnol, fut chargé, au mois d'août i8i3, du commande- ment du blocus de Panipelune. Les Français, dont les forces n'é- taient point en proportion avec celles des assiégeans, tentèrent eu vain plusieurs sorties ; leur posi- tion devint même tellement cri- tique qu'ils lurent obligés de ca- pituler le 3i octobre suivant. Le général Espana,qui avait été bles- sé grièvement pendant le blocus, n'avait pas pour cela discontinué de le diriger. C'est toujours avec cetesprit de justice qui caractérise les auteurs de la Biographie des Contemporains^ qu'ils donnent aux peuples rivaux les éloges que mé- ritent leur bravoure. Depuis long- temps les Français et les Espa- gnols ont cessé d'être ennemis; de- puis surtout que ces derniers ve» lent être gouvernés par les prind- pesconstitutionnels, sans lesquels les peuples sont asservis et dé^ dés même à leurs propres jeox.

ESPEJO ( N. ) fut l'un des premiers qui embrassa la cause de la liberté dans l'Améri- que méridionale. Il combattit a- vec courage pour l'indépendance de sa patrie. En ]8i4«il6ûait partie de la garnison de Yalencîtf quand les royalisteSy sons lcso^

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dres (lu général espagnol Boves, assiégeront celte ville, qui se ren- dit par capitulation après avoir fait une résistance aussi vigoureuse qu'honorable. Les vainqueurs, violant ce qu'il y a de plus sacré parmi les nations, mirent à mort les hommes les plus marquans de la garnison. Ëspejo lut une de leurs victimes. Son éloquence persuasive Ta vait fait redouter des dominateurs du Nouveau-Monde. ESPKRÏ (N.), député, par le département de TArriége^à la con- vention nationale, il resta à peu près inconnu. Dans le procès, il vota ta mort sans appel ni sur- sis; et après la session conven- tionnelle, il fut nommé commis- saire de directoire, fonctions qu'il remplit jusqu'A la révolution du i8 bruniaire an 8. Depuis celte époque, on Ta entièrement perdu de vue.

KSPKRT(JEAN-Bill»TISTE,BlRON),

niaréchal-de-cauip, otlicier de la légion -d'hormeur, chevalier de Saint -Louis, commandeur de Tordre royal d'I'^^^pagne, etc., est né, en juillet 1764, dans les envi- rons de Mirepoix. Son goftt le porta de bonne heure vers l'état militaire, et après quelques an- nées de service dans les premiè- res guerres de la révolution, il fut promu au grade de chef de bataillon. Ce fut en cette qualité qu'il fit partie de l'expédition d'E gypte, il fini occasion de Sf signaler en diverses rencontres, notamment dans la défense de Faïoum. Le général Desaix l'ayant chargé du commandement provi- soire de cette ville, elle fut atta- quée à Timproviste par plus de 5,000 Arabes, et un grand nom-

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bre de Mamelucks et de Fellahs sous les ordres de Murad-bey. Espert rassembla en un seul point sa garnison de 35o hommes ; et tandis que les assaillans se croyaient déj maîtres de la ville, ouverte de toutes parts, il fondit brusquement sur eux, après avoir partagé sa troupe en deux colon- nes, et en ût un ibassacre d'au- tant plus grand , que le désordre^ dans lequel ils furent surpris ne leur permit presque aucune résis- tance. Cette conduite lui valut des éloges publics du général De- saix. En septembre 1806, Esgert fut nommé colonel du loa** de li- gne, et & quelque temps de là, il de- vint inaréchal-des-logisde la cour de Joseph Bonaparte. Il se trouva successivement aux batailles de Aaab en Hongrie , de Vièle en Catalogne, et d'Ausettla le a no- vembre 181a. L'année suivante , il fut nommé général de brigade, et reçut Tordre de ravitailler le fort de Balaguer et la ville de Tarragone. 11 revint en France en 18 1*4; il fnt chargé, en 181 5, du commandement du départe- ment du Bhône.

ESSEN(Jbii«-Henri,comtbd*), feld-maréchal suédois , issu d'une ancienne famille livonienne, na- quit ù Kasioes, en Weslrogothie, vers 1775. Aprèsav(»ir fait ses étu- des aux universités d'Opsal et de Gottingue, il entra jeune dans la carrière militaire. Mandé à Stoc- kholm en 1777 , pour prendre part ù un tournoi que le roi Gus- tave m donnait à sa cour, Ta- dresse et la grâce que le jeune Essen y déploya , ainsi que la beauté remarquable de son phy- siqucy frappèrent ? ivement le mo.

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qui avait servi avec distiiiclion kons les ordres du prince ntyal ^le roi acliiel), i'ut emporté en peu d^ieures par une maladie ai- {?uë. Le comte d'Es«en a épousr, en secondes noce:;, une de ses nièces.

EST (IIerci'lr Aenavd d'), mort vers la fin de 1797, fut le dernier duc de Modène. Il était déjà trèsâ^é lorsqu'il succéda à non père en 1 7S0. Le goût domi- nant qu'il montra sur le trône ducnl tut d'amasser de Par- lent: ce qui indisposa contre lui ses sujets, et contribua;! faire naî- tre parmi eux le désir d'une ré- volution. En ifoOy lorsque les armées françaises entrèrent dans laLombardie, Hercule Renaud se sauva à Venise avec ses trésors; et le 9 juillet 1797* la maison d'Est fut dépouillét^, par le traité de Campo-Formio, des duchés de Modène et de Keggio, qui entrè- rent dans la confédération cisal- pine. On promit an duc Hercule de lui donner en indemnité le Brisgau, mais il mourut à Trieste avant que cette promesse fût réalisée.

ESTADENS (N.), député à la convention nationale, il fut nommé en septembre 1792, par le département de la Haute-Ga- ronne. Dans le procès du roi, M. Estadens, homme sage et modé- ré , et déjà lié au parti avec lequel il fut bientôt proscrit, se rangea parmi les membres qui votèrent l'appel au peuple, la réclusion, le bannissement à la paix, et le sur- sis. Le parti des G//'t)7/rf/;j5, auquel M. Estadens appartenait ouverte- ment, ayant été renversé par ce- lui (le la Montaanc, au 5i mai

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1795, ce député fut l'un des soixante-trois membres décrétés d'arrestation. 11 parvint cepen- dant à éviter le sort de la plupart de ses infortunés collègires, eta- prés la mort du chef de parti pres- cripteur , au 9 thermidor an 3 (27 juillet 1794)9 ^' fut rappelé à la convention nationale. Eq I7g5, il entra au conseil des anciens, d'où il sortit eu 1798. Il vît au- jourd'hui dans une campagne peu éloignée de Toulon.

ESTAING (Cba&lbs-Hectoe, COMTE D*), naquit en i729auchS- * teau de Kuvelen AuTergne, d'une très-ancienne famille. Le comte d'Estaing débuta dans l'armée de terre : sa naissance lui fit obtenir un grade qu'il mérita par ses ser- vices. Nommé colonel d'infante- rie , et bientôt après élevé au rang de brigadier des armées du roi, il passa dans les Grandes-Indes sous les ordres du comte de Lally. Il fut pris au siège de Madras en 17699 et relâché sur parole ; mais le désir d'être utile -tk son pays l'emportant sur toute autre con- sidération, il conduisit a bâti- mens français contre les posses- sions anglaises , détruisit le comp- toir que possédaient les Anglais à Gourron dans le golfe Persique, s'avanga vers les établissemens britanniques de Tîle de Sumatra, et s'en empara. Fait prisonnieir dans ces parages, il fut traité a %~e(7 la plys grande sévérité 9 conduitt:^ en Angleterre, et enfermé daos== un cachot à Portsmouth. Kcndi— ' enfin à sa patrie, il chercha ton " les moyens de satisfaire la hain -^ qu'il portait aux Anglais, hain '^ qu'avaient augmentée lesmauva"^^- traitemens dont il venait d'êtWÉ

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accablé. Il fut nomfné lieutenant- général en 17O5, et vice-amiral en l 'pnS, A cette époque, la France con^mt le généreux projetde sou- tenir les Américains soulevéscon- tre le despotisme des Anglais; une escadre de 12 vaisseaux 9 con- fiée auxordres du comted'Ëstaing, fut destinée à Tcxéculion de cette noble entreprise. Il accepta avec joie cette commission et s'embar- qua à Toulon : les vents contrai- res retardèrent tellement la tra- versée, qu'il ne put arriver à rembouchure de la Ware que huit jours après le départ de l'amiral Howe. Celui-ci, renforcé par l'es- cadre de lord Byron, crut vaincre facilement l'amiral français. Il l'attaqua avec vigueur. Le comte d'Estaing eutson vaisseau démuté et rasé comme un ponton : dans cet état , il fut environné par plu- sieurs vaisseaux ennemis, et ne dut son salut qu'A son courage et à sa présence d'esprit. Il rallia sa flotte à Boston, et à son tour ren- forcé par le comte de Grasse et Lamothe, il entreprit de secourir les colonies françaises, menacées par les Anglais. Sainte-Lucie é- tait déjà tombée entre leurs mains, et tous les efforts qu'il fit pours'en emparer demeurèrent infruc- tueux. Il se vengea du mauvais succès de son entreprise, en se rendant maître de la Grenade, i^la vue de l'amiral Byron qui arrivait avec des forces considérables pour donner des secours aux assiégés. Le comte d'Estaing, profitant de l'ardeur de ses troupes, attaqua avec 17 vaisseaux let enne- mis plus nombreux, et les battit coniplélement. Il ramena ensuite sa flotte à la Nouvelle-Angleterre,

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et assiégea Savanah, tentative .qui échoua par sa faute. Deux blessu- res qu'il reçut dans un assaut contribuèrent à le décourager, et lui firent concevoir le dessein de . revenir dans sa patrie, ce qu'il exécuta. en 1780. Chargé, l'an- née suivante, de ramener à Brest une escadre stationnée à Cadix, et se trouvant à la tête des forces combinées de la France et de l'Es- pagne, il était sur le point d'en- treprendre des expéditions nou- velles. La paix du i785en suspen- dit l'exécution. En 1787, il fit partie del'assembléedes notables, et dès cette époque il parut adop- ter avec franchise les principes de liberté que depuis il a soutenus a- . vec courage. Dans une lettre qu'il écrivit en 1789 à la reine, il, en- gageait cette princesse ^ profiter de l'influence qu'elle avait sur l'esprit du roi, pour le faire re- noncer au projet qu'il avait pris de quitter la France. H comman- dait la garde nationale de Yersail- ^ les depuis le mois d'août, lors-' que les événemens des 5 et 6 oc- tobre éclatèrent} mais il ne s^ opposanullement, vint lui-même à Paris, et servit comme simple grenadier dans la garde nationale de cette ville. Il improuva haute- ment le départ du roi, et protes- ta de son dévouement à l'assem- blée nationale. Il ne prit aucune part aux événemens des 20 juin et 10 août 1792. Arrêté en 1793, en vertu de la loi dite des suspects, et enfermé A Sainte-Pélagie, il en fut extrait momentanément pour venir déposer dans le procès intenté ù la reine : tout en avouant qu'il avait à. se plaindre de cette princesse, il déclara n'avoir rien

4io EST

A dire contre elle. Traduit  son tour (levant \tt lribiiii;il reTolu- tioni)aire« il fut coiidamii«; à mort le 9 fliM-éul an u (aS avril 179)}. ESTE 1^ HA /.Y ^LB PRiNCB Nico- tAs D*). inanii.it de Hongrie.» feld- marrdial aiitrjrhien, le 1 1 dé- ceinlne i^'^if)^ a mnpli avec dis- tinction plnsienrsniiri.oiond diplo- matiques. Nommé en 1796 mem- hre de la dépiitalion chargée par la di^te de Hongrie, d'aller féli- citer le prince (^harles , trùre de Tempereur, sur sesstuccés.j il ne (|i.iltii Tarmée qu'après avoir re- mis à l'arcliiduc 20O9O00 fr.y premier produit d'une souscrip- tion ouverte en laveur des soldats blessés. Vers cette époque, la France menaça d'envahir les pays héréditaires. Le prince d*Ester- hazy improvisa, pour ainsi dire, une armée d'insurrection, et 6t un appel à ses vassaux. Ceux d'entre eux qui s'enrôlèrent, ob- tinrent pendant tout le temps qu'ils restèrent sous les drapeaux, la remise entière de leurs rede- vances, il tut chargé en 180a de négociations importantes près la cour de Russie, et remplit ensui- te une mission diplomatique au- près du roi Joachim, qui Taccueil- lit avec la plus grande bicnveillan" ce. lleutuneautremissionprèsdu roi de»* Denx-Siciles en 1816.

ESTERHAZ.Y ( Paol-Awtoine, PRINCE d'), fils (\m prince de Gal- lanta, grand'croix de Tordre des Guelphcs,fut« en 18 10, chargé par l'empereur François II d'aller nu-devant du prince Berlhier, en- voyé par l'empereur Napoléon pour demander la main de l'ar- chiduchesse Marie Louise, et peu de temps après il partit pour la

BST

Haye, en qualité d'amlMieMideiir près la cour de Hollande. Oe re« tour à Vienne, on 1814» Tempe- reur d'Autriche lui confia une nouvelle mission auprès du sou- Terain pontife Pie Vil. Le prince Paul d*£sterhaxy^ allié par sa femme, la princesse de la Tonr et Tuxis, ÙL la famille régnante d'Ang^leterre , futdèsignéen i8i5 pour remplacer le comte de lleen* feldt, en qualité de ministre plé- nipotentiaire près la cour de Londres. Il était en 1816 à Paris, il faisait partie de l'ambassade autrichienne.

ESTERHAZY (11 comte d'), issu d'une ancienne famille d'Al- lemagne, dont une des branches s'était fixée en France, Ait nom- mé ministre près la cour de Rus- sie en remplacement de fil. de Ségur. C'était un homme imba des préjugés de la rieille cour, et qui ne put jamais se persuader que l'état n'était pas uniquement le roi. Ministre après le 10 aoAt 1 79a , et effrayé de la marche ra- pide des événemens, il rendit bientôt son portefeuille, et se re- tira en Pologne. Le régiment de hussards dont il avait été colonel avant son ambassade, passa près- qu'en entier ou service de l'Ao^ triche , du moment que la réTO« lution eut éclaté.

£ST£VE(JBi.:v-BArTisvs,BAiox), maréchal-de-camp, le a jan- vier 1768, prit du service ao commencement de la révolution, et mérita, par sa bravoure, le gra- de de major d'un desrégimens de la garde^ parisienne. Envoyé en Espagne vers 1808, il déploya beaucoup de courage contre lea insurgés , et fut nommé colonel.

EST

llcoinbnititnviuMivantaf^e le corps friirin/>i' (lu (^éiiôral lln4H<M'onrt , vi lo9 tnuipeA d(^!«lin^c'%i\ aouK- iiir lt« 8lèp[e du fort i\v Yilleim, (firil ioi'^:n i\ nipitiiter. Drsègfnà pour fiiiro partie dit In grnmle-ur* iiiéc , il prit part aux ufTairi*!* qui prtV^d^ront ta \mM* dit Monroii. hr retour vw Franco apr^^î» retle tl('«plorabltM*ampa(;uis il lut nom- iiM) par IVniptTcur, adutinJAtra- tfur- gôhôrnt «1rs postes, et ob- tint cnsuito 1«« grade de inaréchui* de-nimp. Kn i8i/|, il lut nom* inî^ ebrvalier de Saint * LouiH. Pendant les trnt jours ^ en i8i5, ^apf)l^on lui donna un oomman* deintMil sous les ordn»s du gént^- r.il Tnivcit: cV>t vers le mois de niai de la intime année, qu'il atta- qua (M mit eotopU'teinent en dà- rnutr auprès de S.iint (lilles , un dôtaebt'nient asses eonsidêrablo d«» Tarniée ro^'nle. Le géntSra! crKstéve f>t ri'Sti* vn non aetivilû depuis ta seeoudc re.Htauration.

HSTI MNN M (lioBRRt), libraire, i\ Paris t*n i^j.'^ , a donné une édition «les Opusrutfs th HoNiii ^ 1771. 'Ji vi»l. în-ij; a eoinposé lui nii^nie plusieurs ou vrages,tlont le plupart ont paru sou> le voile de ranonvnie. Les prinripaux sf»nt : I* Kfof^f //f /'rt/i/if' ilucht*» Taris, iftîj, mis eu téted*unou« vrage inlilidé, (\fntori^tf(feiiifft^O' s^raphit' /Mt liifft^rrns rf^'r*,t; 'J" C^l»^■ .*^.» ttmnsantrs tt roinmcs ^ Paris , i:<>i)i't ir".!, •.». \i»I. lu-i'i. »ViV#r- mous pour A'.v jcunrs tfttnifs et frs jrutifs </r7/iij/A«7/<v, traduit de l'an- glais, Paris 1778, i»i- ri. .YKtrtn- nts tie lu vertu , routrnaut /r\t m*- tions de lùeufuisuuee^ tte eounigf ft d*fiuuiuuite. Paris, 1 r^-i-j) '|, i u vol. ni- 18. Mstienne mourut on 171)1

EST i\ 1 1

ESTISSAC (Pran^^ois ditg i>*), ùh aillé du duc dti La l\nc.hetou-> cauld * Lianeourt « était colmiAl des ehasstiurA deiihaiiipagnu, un ctimineneument do la révolution. Il quitta la Franche, apré» la jour» née du 10. aoOt i^oa, mai!» ne porta point leg armes contre sa patrie, ot nu »e mit point au ser- vice de Pétranger. Hetiré d*abord i\ Hambourg, et puis i\ Alloua, il épousa dans cette dernière ville la flile du baron de Tott, célèbre par les dïorts qu'il avait faits pour organiser les troupes otto- manes 4\ IViiropérnue, par »es mémoires sur l.i Turquie et par sa détention A la liastille. Après le 18 brum.iire, vi sous le consu- lat du général Bonaparte, M.d'Es- tissac et seM l'réres obtinrent Pan* titrlsation de rentrer en France, et leur radiation de la liste des émigrés. Le tiépartcment de POi- se élut Kran^'ois d*Eslissac, en i8o(), député au corps - législa- tir» Eu i8i/|, il commandait les gardes nationales in(dnle> de la Belgique, lorsqu'il fui réélu par le même département pour sié- ger i\ la cliambre «les représen- tans. Le roi, A sa rentrée, I autori- sa Il prendre le tilre de duc d'Es- tissac, qu*avail porté son grand- pére. Nïunmé, en aoftl i8ift, pré- sitlent du collège d'arrondisse- ment de (Itcrmiuit, il lut, en iSiH, désigné pour présiïler le dé- partement de POise, qui Pélut membre de la cbambre, p<iiir la session de cette année; il vota a* vec la majorité. Le duo d'Estis- sac s'est prtuifïiicé pour la resti- tution aux émigrés den biens non vendus, et contre toutes les restrictions pnmoncées t\ cet é*

4i4 l^Tl

des pièce:» de crt eiccllont eppril. «Lai^»c:z«dil M. irKstuuriiiel,uux imaj^iniititms a^dt•llU^<dll Midi it» pnsMoiis violt'nli^M et les «toiive- nir8 haineux. Vous rle.H dignes d'entendre le langiif^e de lu mo- dération. Quand rKurnpe année a les yeux sur nous, et n'i^lame notrt! union coinino la garantie de notre re|>os. irons- nous « en pcrpéhiiint nos discordes, lui fournir de rûne>tes prétextes? La France é{Miisi'e a hesoin Je la paix ; clii! la trou\e entre les bras de son roi : quel Franrais peut hé- siter à s'y jetiT ? Les paroles d<* ce l)on roi ne doivent>elles pus tou- jours être présente.» à notre pen- sée : Jf promets , moi qui n'ai ja- mais pj-omi s en rain, de pardonner à mes en fans f''i^aï^..s. Kst-ce à nous à poursuivre quand le rni pardon- ne; Âeondainner (|uand le roi ab- sout? J'en appelle aux amis de Tordre et de leur patrie! Qn'iN h'unissent à moi pour empêcher toute réaction de quelque prétex- te dont elle se eohn'e, de quel- que voile dont elle se couvre! Je nie propose de pareoinir inces- samment nos communes, et d'y porter moi-même les paroles de réconciliation et de paix. M. d'Est(Mirmclest aujourd'hui préfet du département d'Kure-et- Loire. ÉTlËlNNk: (Chahles-Cmillii- me), poète dramatique et littéra- teur, conditions qui ne sont pas fréquemment réunies, est le () janvier I «^jH, à Chamcmilly, près de Saint-hidier, département de la Haute-iMarne. Il vint à Paris en I7î)t). *•{ lut d'abord employé à la rédaction de diHérens j(Hir- naux; mais il abandonna bientAt ce (^enre de travail pour se jeter

£TI

dans la carrière vers laquelle le portntison génie^ la carrière dra- matique. M. Etienne avuît déjù fait représenter avec succès uu grand nombre de pièces, sur des scènes inférieures, quand il don- na au Théâtre- Français la jolie comédie de Brueys et Paiaprat, Dès lors, il fut » sa place : c'est peu de temps api-es le succès de cette pièce, que le duc de Bassa- oo , ministre et secrétaire d'é- tat y se l'attacha. Apptijé d'un crédit qu^îl ne devait au rebic qu*à son mérite, M. Etienne vit sa for- tune s'uméliortîr; il fut nommé,en iHiOfCenseurdut/oarna/i/e/'fm- pire, à la place de M. Fiévée, qui s'était montré par trop favorable aux doctrines ultramoutaines, et quelque temps après il fut chargé, comme chef de la division littéraire^ de la police générale des journaux. CVst en iSii qu'il fit représenter au Théâtre- Français la comédie intitulée Les deux Gendres. Celte pièce, aussi bien écrite que bien conçue , et dans laïquelle les tartufes de bienfai- sance (ce sont ceux de répnque) sont joués de la manière la plus piquante, obtint un grand succès. Elle ouvrit ù M. Etienne les por- tes de l'institut, lors de la mort de Laujon. L'institut avait gagné ù perdre. M. Etienne reçut avis de sa nomination, par un billet qui ne ccuitenait que ce passage des Actes des ap6tres:e/ eiegeruni Ste^ phanum verum plénum spiritu. Tant de succfès ne lui furent pus purdoimés par l'envie. Un hom- me, que le scandale qu'il provo- qua en cette circonstance n^a pas même tiré de l'obscurité^ dé- nonça M. Etienne^ comme pla-

( /tl/IIK

tn

glaire, en se fondant sur ec que M. Etienne avait emprunté le «u- îet de* Deua^ Gendres, 6 un jésuite qui l'avait lire d'un vieux fabliau. La rumeur fut grande dans la bas- se littérature. Lesgcnê qui croient avoir acquis la propriété d'un su- jet quand iU Tont gâté, dénoncè- rent comme plagiaire un homme qui avait embelli le fond qu'il a^ vait emprunté. Ils firent impri- mer et même jouer Conaxa, Dès lors leurs traits retournèrent con- tre eux-mêmes. Le public ayant sous les yeux les pièces du pro- cès, n'hésita pas à f>e prononcer en faveur de iVl. Etienne; le larcin dont on l'accusait ei»t de ceux qu'il a intérêt à encourager. De ce qu'un homme médiocre a por- té sur uti sujet heureux une main Indigne, s'ensuit > il que <re sujet ne puii^ae pas être traité par un homme supérieur? Comme Mo- lière, M. Etienne a pris son bien il l*a trouvé, £n i8i5, M. Ë- lienne, que les Deux Gendres ont placé au premier rang des poètes comiques de notre âge , a fait représenter, sous le litre de /'/n* trigante, une comédie en 5 ac- tes, qui a, quant au fond, quel- ques rapports avec une pière al- lemande, intitulée Pas plus de six plats, mais qui en diffère sin- gulièrement quant aux détails. Malgré les eiTorts des ennemis que rauteurs'étiiit fait>par son ta- lent et par ses succès, cet ouvrage réussit complètement dès la pre- mière représentation : d'heureii- S4;s combinaisons, des scènes pi- quantes, des détails ingénieux, une fidèle peinture des mœurs , a!9»uriiient à cette pièce, qui avait déjà été représentée onie fol»^

ÉTI

4i5

ne longue, série de représenta- tions, quand les comédiens reçu- rent la défense de la jouer. L'em- pereur avait voulu voir la pièce . aux Tuileries. Il en avait ri d'as- sez bon cœur; mais les courtisans, qui s'y croyaient attaqués, pri- rent la chose moins gaiement; et le prince, sur leur réclamation, suspendit les reprès<'ntations de l'Intrigante. Parmi les traits qui avaient pu donner de l'humeur à la cour on remarque, entre au- tres, ceux-ci :

IM COUllTIfAir. Monficvr, je len le prince.

LE MILITAIRE.

£c moi, je le dihni*.

LE WiOOClAMT.

f uii cajct du prince , et roi étn» »« lamifl*.

De quelque couleur que soit un courtisan, de pareils vers, au fait, ne doivent pas lui plaire. La défen- se dont r Intrigante fut frappée ne fit au reste qu'en assurer le suc- cès : chacun voulut lire la pièce qu'il n'avait pas pu voir; et les exemplaires se vendirent un prix exorbitant. Tout se compense. Il n'eût tenu qu'à Mr. Etienne d'ob- tenir un dédommagement plus é- clatant de l'injustice qu'il avait é- pnmvée. En 18149 le gouverne- ment qui avait succédé à celui par lequel cette pièce avait été interdite, ieira l'interdiction. M. Etienne ne crut pas devoir pro- filer de cette bienreillance , et publia les causes de son refus dans une lettre pleine de dignité, dans la lettre qui suit : « I3ne note insérée aujourd'hui » dans votre journal, sur la comé- die de t Intrigante, me force à «rétablir la vérité des faits relali- nvement à cette pièce. Elle a été «jouée douze fois de suite au mi- »lieu d'une assez grande affluen-

4iO

ÉTl

ce : cela ne prouve rien, je le

«sais, puur le mérite d'un ouYira-

ȍ^c dont je reconnais les nom-

«brcnx défauts; mais c'est au

«moins une chose positive, qu'il

nest impossible de révoquer en

sdoutc. La treizième représenta-

«lion ayant été donnée à la cour,

«le soir mOme on rerut Tordre de

»ne plus jouer l'ouvrage. Lne cir-

«culaire fut adressée <\ tous les

«préfets pour en interdire la re-

«présentation* et tous les exem-

«plaires imprimés furent saisis.

« Dans le courant du mois de juin

» dernier, M. le directeur-général

«de la police a bien voulu m'an-

nnoncer qu'il avait rapporté cette

» mesure, et qu'il en avait préve-

»nu MM. les préfets par uneiiou-

» vellc lettre. Je iraicependant pas

)rru devoir profiler de cette révo-

n cation pour faire reprendre l'in*

» irif^antc à l'aris. Dans ma posi-

nlion, il ne me convenait point

» de fonder le succès d*un ouvrage

«sur le souvenir de la pro^crip-

»lion dont il avait été frappé par

«un gi)uvernement sous lequel

0 j'étais employé. Quand ces mots:

n Dr fendu sous tel ou tel régime ,

«cesseront d'avoir de l'influencb;

«quand les ouvrages- seront jugés

«indépendamment de toute cir-

i> constance politique, peut-être

»ine déciderai' je à remettre /'/«-

» trimante sous les yeux du public;

«mais jusque-là je garderai soi-

«gneuseinent cet ouvrage dans

)»nïon portefeuille, parce que, en-

«core une fois, je serais au déses-

»p<)ir de donner lieu, parm^fau-

»te, à des réflexions désoblifi:ean-

les pour ceux dont j'ai reçu les

"bienfaits. La défense d'une co-

xmédie n'est pas un malheur pour

ÉTI

«un auteur; mais Fiagratitudé est «un malheurpour tout le monde.» On conçoit que, dès la première restauration, H. Etienne ait per- du toutes ses places. Le retour de Napoléon les lui rendît; de plus, M. Etienne fut nommé cheralier ' de la légion-d'honneur. Président de l'institut dans cette circonstan- ce difficile, c'est lui qui, au nom de ce corps, félicita Napoléon. Dans son discours, qui n'était pas d'un courtisan, il ne négligea pas de faire connaître le ycbu général qui alors réclamait déjà haute- ment la liberté do la presseet tou- tes les garanties nécessaires à la sécurité individuelle et à la tran- quillité publique. Après la secon- de restauration, il n*en fut pas moins rayé de l'institut; bien plus, il fut désigné dans le Moniteur à la proscription, comme un des hommes qui ayaient coopéré au retour de Napoléon. Ce n'est sans doute que parce qu'il porta plainte en calomnie contre le journal se trouvait cette accu- sation, qu'il a échappé aux con- séquences qu'elle devait proTO- quer. M. Etienne, étranger à tou- te fonction publique, se livra de- puis ce moment tout entier à la litlératurc et à la politique spécu^ laiive. C'est lui qui a publié dans la Minerve française^ sous le titre de Lettres sur Paris» l'histoire la plus piquante et la plus Téridique des mouvemens qui ont agité la ville et la cour depuis 1818 jus- qu'en i8ao. Dans ces lettres, M. Etienne sait mettre à la portée de tout le monde les matières les plus abstraites qu'embrasse lapo* litique, et sur lesquelles s'exerce le gou vernement Quiconque teut

coiinatlre la vérité des UïU pen- dant la période qu^elles embras- 9ent, ne peut se dispenser de les cousnltiT; la lecture en est anssi inslructivequ*amusante. Le succès prodigieux de ces lettres annon- çait dans leur auteur un esprit également solide et brillant. Il u déterminé évidemment le coHêffe électoral du département de la Meu8e« M. Ktiennea établi de- puis long-temps son domicile po- litique, à le nommer en i8uo dé- puté, honneur qui lui a été déféré de nouveau en i8au. Cette secon- de élection est la juste récompen- se du courage et du talent avec lesquels ce mandataire du i>euple a iMinstammcni défendu les inté- rt^ts naiionaux, dans la première scs.^^ion À laquclk' il avait assisté. \éV 7.1 le que M. Ltieune a mis à remplir ses ^levoirs de député « Df lui a pas fait suspendre tout- à -fait se^ travaux littéraires. Kn iH'Ji, il a fail représenter au Théâtre - Fran^^iis une romidio fort spirituelle y intitulée : Ptaitieurs sans procèa, et peu temps après à Tacademie niyaU de musique, un opéra ayant pour litre La Utmpe mt'rveiiieuse. Par- mi le> nombreux ouvrages pu- bliés par M. htienne, indépen- danuneutde ceux que nous avons citë>, on reman|ue ceux qui sui- vent : V liisioii't du tUédtre fran^ fais depuis le commencement d«i la révolution jusquW la réunion générale, 4 vol. iu-H"; u* Le Pacha tie- Surt'ne, vu l* Amitié des fem- tiifw, in-S", iSo'j (,'ivec Nanteuîl;; 3* Ihit Heure de motnage^ opéra - comique en un acte; /i" Un Jour à Pttf'is^ opéra-ctiiniquc en 5 Afi- c^; 5" (fa/û/(i/iy opcru-cumique T. \a.

ÉTO 417

en 3 actes; 6* La Jnune Femme cotèrê^ comédie; ylsabeiie dêPm'» tugal (avec Nanteuil);8*C«n<9l!r47- /o/i yopéra-comique; 9" V Oriflamme (avecBaour-Lormiau); 10* Jacan* dey opéra-comique; in-8% i8i4; 11* Jeannot et Colin, in-8* i8i4; 1 ^* Racine et Cavois, comédie en 3 actes et en vers; i3* Le Rossignoi, opéra en un acte; 14* X.'^ D0ua? mariiy opéra-comique, in-8>*9 1816; i5* 1*1/ it pour r autre f 0- péra-comique, 1816. M. Etienne» nommé depuis long-temps mem- bre de riustitut par les suffrages libres de ce corps, en est sorti par ordonnance en 181 5.

ËTON (^luuAM), consul d*An. gleterre à Bassora, a publié lt$ ouvrages suivans : Fue de l*em^ pire turc, in-8% 1798; Maté^ riaujo authentiques, pour l'hiitoi^ re du peuple de Malte, in -8% 180U, 1807; Lettre» sur les rela* lions politiques de la Russie, ln>8*» 1807.

Ël^OmVISEAU (C.A. D.], ni i\ Laroche (Saintonge) , en 1768» d*une famille noble, fut forcé par sa mauvaise fortune d'accepter u- ne place de précepteur des en* fans du genevois Lebrun, devenu pendant la révolution ministre des alla ire» étrangères de la ré- publique franV'aise^ Il partagea bientôt la proscription de oe mi- nistre, 4ii s*étant retiré à Bor- deaux, il y fut kri'été d'abord comme suspect, traduit ensuite devant la commission militaire,' condamné à mort, et exécuté le 17 pluviôse an a. Sa sentence por- tait qu'il était contre-révolution»- naire« qu'il avait accepté la place de précepteur des enfans de Le- bruu puur les forlilier dans les

»7

4i«

ELL

scntimcns de leur pore, el qu'en outre il n*:ivait p:is accepté la constttuiioii de 1793.

ËliLEll (Jeatc-Albc&t), fild uî« d*iiik des plus célèbres mathé- maticiens et astronomes du 18"' tiède, nnquit à Pétersbour^, le 27 novembre 1^5 J. Klevé avec »oin par son père, il le suivit ù TA- ç:e de 7 ans à Berlin, s*y distingua de bonne heure par ses connais- sances et ses talensy et dewnt, à peine Agé de 20 ans, membre de 1 académie des sciences de Prusse. Lorsqu*en 17(56 Timpé- ratriie Catherine rappela Euler pèrt' à Pétersbourg. le jeune Euler Vy accompagna, et fut nommé professeur de physique, secrétaire dcracadémie impériale des scien- ces, avec un traitement considé- rable, chevalier de Tordre de S*- "Waldimir, et bientôt conseiller- d*état. 11 remplit avec distinction toutes les places qui lui furent confiées. Les principales acadé- mies de l'Europe admirent Albert Euler parmi leurs membres, et il enrichit leurs collections de mé- moires précieux sur divers objets scientifiques. Il partagea avec Fabbé Bossut le prix proposé, en 1761, par l'académie des scien- ces de Paris, sur fa meiileare ma- nière de lester et d'arrimer un vais- seau. Il concourut Tannée suivan- te avec le mCme sur la question de dt*tiTminer si tes planites se m**u- lisent dans un milieu dont ta résis- tance puisse produire quelque effet sensible sur leur mouvement. Son mémoire fut cité avec éloge, mais n'obtint qu'un iiccessit, le prublè- me n'ayant pas paru sulfisamment résolu, et ne pouvant probable- ment po»? rétriî avec une ccrtitu-

EDL

de géométrique. Il partagea, fa même année, arec le ccSëbre Glai- raut le prix proposé par Tacadé- raie de Pétersbourg, sur /m thétn rie des comètes. En 177O9 il rem- porta, conjointement aTecson pè- re, le prix proposé par racadémie des sciences de Pans* sur la ihéO' rie de la lune et la détermim&itom de toutes les inégalités de eon mour vemenl. Ce travail sur uo des pro- blèmes de l'astronomie les plus difticiles «^ résoudre, parut sus« ceptible de nouveaux développe- mens et d'une plus grande pré- cision. Léonard Euler ayant re- pris seul le problème 9 mais s'è- tant fait aider pour les calculs de cet immense travail , par son fils Albert, remporta, conjointement aveu l'astronome Lagrange, le dernier prix offert par racadémie. Outre les ouvrages cités cl -des- sus et insérés dans les Mémoires de l'académie des sciences de Pa- ris, Albert Euler en a composé n* ne fouie d'antres 9 dont les prin- cipaux bont : Enodëiio quêêtianie quomodô vis aquœ tMiMimo etun lu* cro ad molas circumagenàeu, ediiee opéra perficiendm, impendi paeM etc., Gottingœ, i^Stt, lu-4"« *^*^ planches ; Meditationês de perlur-^ batione motùs cbmmstarumt eJf et- tract ione planetarum artà% etc., Petropoli, 1763,10-4*9 Médita- tiones de motA vertiginie planète' rum ac prœcipuè Vénerie^ etc., Pe- tropoli, 1760, avec planches. Plu- sieurs autres dissertations inté- ressantes du même auteur se tron- vent dans les Mémoires de l'Aca- démie des sciences de Merlin, de l'académie de iMuoicb et autrei^. Jean-Albert Euler mourut à Pc- tersbou rg, le.6 septembre 1800.

KUL

EULEa (Charles), «econd fils de Léonunl Kuler, naquit {\ P6- terflbourg, en 174^^ ^^ annonça (le lioniio heure dus dispositions û 8*illustrtir duiis la môme carriè- re que AOii frère parcourait si glorieusement. A Tétude des ma- tliéinatiqtieH et de TaHtronomie il joignit celles de Thistoire natu- relle et de la médecine. Il entre- prit plusieurs vojrages dans Tiu- térieur de rAllemagne et de la Belgique, acheva ensiuile se^ étu- des i\ Tunirersitè de Ifnlle, oi\ il prit le degré de docteur en méde- cine » revint eu 176a au sein de ta famille alors établie à Berlin 9 il obtint la place de médecin principal de la colonie Françai- se. Ku i7<)<>9 il retourna à Péters- bourg avoc son père, <*t fut nom- mé d'abord médecin de la cour et de Tacadémie impérinio des scienecM, et quelques années plus tard, couMciller des collèges su* prémes de la Russie. Savant aans pédanterie, ù une érudition pro- digieuse, (iharics Muler joignit a- vec les plus grands succès une pratique heureuse de Tart de la médecine , sans négliger Tétude do l'astronomie, pour ainsi dire héréditaire dans sa famille. Il a- jouta & la gloire qu'il avait acquise par le prixqu'il remporta en 17O09 à lacudémie des sciences de Paris, sur la question tC examiner si U mou»fimênt moyen des planètes ron- seritf toujours In jniUnc vitesse, ou si par la succession des temps il ne subit pas t/uel(fue clianfi^ement, KO LF:K(<:urihtophr), frère des préccdcus, vX troisième Hls de Ijéoiiard l'^uler, naquit \ Berlin^ en 17/15. Il montra dès sa jeuneM- «e une grande aptitude A toutes

ÉVA

4*0

les sciences, s'appliqua particu- lièrement ù l'étude des mathé- matiques, et entra comme oITlcier dans un régiment d'artillerie au service de Prusse. En 1 7fiG, lors- que son père fut rappelé en Rus- sie, par rimpératrice Catherine, Léonard Kuler voulut ramener a- veclni sa famille entière. Mais le roi Frédéric II s'y opposa, retint (Christophe, lui reHisa plusieurs fois son rongé, et Je fit même sur- veiller de près, de peur qu'il ne parvint à s'é(!happer. Après de Ion* gués négociations entre les deux monarques, (jatheriiie l'emportu enfm, et Christophe entra A son service, comme major d'artille- rie. Fille le nomma ensuite direc- teur de la grande manufacture d'armes établie A S^sterbeckdans la Finlande russe, («hristophe Kuler, A l'exemple de son père et de ses frères, cultiva l'astrono- mie. L'académie des sciences de Pétersbourg le choisit avec quel- ques autres astronomes pour aller observer le passage de la planète Vénus sur le soleil, en 1769, et f I se rendit ùcet eflet 1^ Orsk, sur les bords du fleuve Ural, dans le gou- vernement d'Orembourg. Il pu- blia A son retour le résullat de son voyagot pendant lequel il a- vait établi la position géographi- que de plusieurs points impor- tans des contrées qu'il avait par- courues.

FiVAIN ( Louis- Au(:iTSTE-Fs£- DÉRiK , BAEON ] , maréchal - do - camp, oincierde la légion-d*hon- neur et chevalier de Saint- Loui.^, A Angers le i5 août 1775, en- tra comme élève dans le corps de l'artillerie en 1799, passa A T.ir- raée du Nord l'aimée suivante,

^2U

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en qualité de lieutenant , et fut Dommé capitaine en 170*^- ^ni-

Slojé dans ce grade sur les côtes e Normandie jusqu'à la fin de 1799, il passa ensuite ùl Tannée du Rhin il se diàlingua; fit la guerre de Hanovre, obtint le grade de dit? f de bataillon et fut, en 18049 adjoint au général Gas- sendi, chef de diyision au minis- tère de la guerre. L*année sui- Tanle, le baron Evain fut ch:irgé du travail relatif à un règlement d'instruction pour Tarme de Pur- tillerie, et justifia honorablement la coofiiince qu'on avait eue en ses talens. Nommé, en i8oç>, colonel et commissaire prés de l'admioistration des poudres et salpêtres, puis membre du co- mité centrai d'artillerie, il fut promu au grade de maréchal -de- camp le la avril i8i5, et nom- mé chef de la division de Tartil- lerie au ministère de la guerre. 11 conserva ce poste après le retour du roi, jusqu'au 'i8 octo* bre 181 5, qu'il fut chargé de la direction en chef de l'école d'ar- tillerie de Douay. Le général Evain est estimé non-seulement comme un excellent officier d'ar- tillerie , mais comme un admi- nistrateur habile et Intégre.

EVANS (Caleb) président et ministre dissident anglais, naquit à Bristol , son père desservait une congrégation nombreuse. Le jeune Evans fut élevé avec soin dans une académie de dissidens à Londres 5 devint bientôt assis ~ tiint et enfin successeur de son père , et se fit une grande répu- tation par ses serinon«. Il était dn niOnit? temps supérieur d^m Hérniuairr; pour l'éducalion des

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jeunes gens qui se destinaient aux fouillions de l'église dissi- dente. Il fut promu au doctorat en 178;! au collège royal d'Aber- deeii. Il a publié un grand nom- bre d'ouvrages, dont les princî- patix sont : Sermons sur ia doeiri' ne des écritures pour le Fils le Saint- h 8 prit; Recueil et Hymnes adaptées au cuite publie^ jt dresse à ceux qui professent le pur et le vrai christianisme ; Le Christ rru^ ci fié, ou la doctrine de téerUure sur le sacrifice et t expiât ian. Le docteur Evans mourut «n i79i* EVANS (^ Ktaii). eccléMa.«tiqiie anglais , théologien et poète, na- quit, en 1730, dans le comté de Cardigan , et fut élevé au col- lège de .lésus à Oxford. Il ne put jamais obtenir d*autre avanci- uient dans l'église que l:i petite cure de Llaovaîr^Talyhaern«daiis le comté de Denbîgh. Il publia, en 1764, un ouvrage intitulé: Quelques échantillons de- la poésie des anciens Bardes gallois, traduits en anglais, aeec des notes explicor- tives sur les passages historiques, et de courtes notices sur tes hommei et sur les lieux mentionnas par les Bardes, dans la vue de donner aux curieux une idée du i oât ai des ma* timens de nos ancêtres ei de leur manière d'écrire, un toL in -4'. Cet ouvrages intéressant fait con- naître les mœurs, usages et pro- ductions de ces anciensp<)ètes po- pulaires, qui exerçaient' une si haute influence snr l'esprit de leurs concitoyens, qu'Edouard I" ne trouva d'autre moyen de com- battre un pouvoir qu'il redoutail, que celui de détruire ceux qui sVn trouvaient inrestis. Ce roi féroce donna en effet l'ordre dr

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nin.iHiirror Ioiih I«'h Diir(l«'!i, v\ pnr- tii p.ir vvWv iiirMiiro linrliiUT lu *lt«riiior ciiiip i\ riiM)o|i(>ii(ltin(M' ri i\ IV^iH'it imliniiul (lo** (■atlnÎ!*. KvdiiM II («iicdiT piiUlir un pot'-* int* iingliii!« intiinl/* : t/.^moar (il* fa l'ntrit^ ri ilrnx voliiiiirit <Io SermoHn r/f* Tiitotuon vi aiitriî!i, tnnlniiM m ((allitiii. Mw» Ici (In ilt^ MH vit», il rht'irlia \\ !«o ronsdler di* Ail lnlillvai^«t' l'orhine, par nii uyaf'v piMj ummIAit (It\*« h(iiH!«onH Torlt^H. Il iiionrnt ni i7()o.

KVaNS, père ef l\U\ unglaLs so !tf)nt tntiivèM impliqu^^n HYt*c lo (iortonr NValHoii rt autn^ft r/ifor- nialriir.<4 riiilioiitix , daiiit Ion trou- hU^H lie* Spit/hhh, v\ (int éU; long- lrnip> tlrtcnnit i\ la Tour tici Lon- (Irc'M, pondant nno don HUitpun- .sion'< do Taolo do Vfmhtittitvorpits, ll.M y liiront Iniitôit, Huivunt le.i nsHorlitniH niiniHtoriolloH « avtrr. tou!« lo!« «'«pirdM-du» i\ riinnianitô» mais , sol.>n lo?t journaux do l'op- poHitioii ot lour propro ttWnoî- giiai^o « avoo iino oxroii!«ivo rl- (;uour. Lo!4 faitM t\ lour chnr- go n*nyani pu <^trfl pn>uvé(i« iU Inront onfîn romiti on librrlA ; mnÎH il!« domandèront alorn avoo inMtanoo \\ (^tro traduIlH devant Ion trilMinaux, ot jiigc'K oonfornié- inont «ux loin do lour pays « ou qu*iU no pnront iditi^nir. lU ont dopiiiH lait ôolalor Io!« plaîntoii Icit plui^ vôhônionlosoontro lo mini(«« tôro, <|ui. aprèit Ion avoir long- toinp!« rotonuA dans Ion lorrt, lour roTunait uno prooèduro U*galo afin do oonittator puMitpioniont lour innoronor. Ihio grando partio du public anglais Ioh rogartltt uonimo doN viotiinoM do roppro»ftiiin ml- nistôriollo. IN ont trouva quol- qnoM aniii* qui ont soulagé l«ur

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Infortunf cl do» tmuicriptiuni ont M' ouvortvtt ù luur pr«»i)t.

ËVANSON ri^:DotuRu), théolo- glon anglain, éorivain lticond% oé- lèbro par jta polôniique Ing/'nliMi- Ho nvor lo dootour rrlrstlej* 1*6-' v^qui) llurd ot autreu, naquit à >Varrington on i^Si, fit de bon- ne» ètudoH à Oxford, ot ne voua pondant pluvionr» unnéua i\ rind- trurtîon publique. A^untétÔQdmU daurt loH ordroK« il obtint pluriiouri bônflIcoM, et fut nommé en 1709 i\ la ouro do 'leuke(iburg« daui le oomtô do (ilooester. Mai» un aer- mon qu'il pr6cba eu 1771 fut dé- noncé connue contenant des opi- niouH oppoaéea A la doctrine de l'égliae nnglioano. Il avait relevé qnelqueH erreurs dana lesiquallêa, !(olon lui, cotte égliae était tom- bée, relativement ù rincarnaliou et i\ la rÔMurroction du Chriht. E- vanaon fut pourauivi avec un a- charnement que la partie aalne et n)odérée de aea advernairea dé- aapprouva, et t^a cure lui fut ôtéo «Il 1778. On a de lui lea ouvragea auivana : L0â Dociriueâ He /n trinité et ih i'iHtarnation de Dhu^ ^jpatni^ néfs iV après h$ prinvipt» de ia rai* son rt du »ena cu;iii/im/i. avec UH0 adresse prt^ihiùniùre au roi^ eoinwû la première des trois itr anches du pouvoir t^gisintif» un vol. in-8*; Argumens ptmr et contre i* ohserim-' tion saitittititfue du dimanche^ pnr ta lYssation de tout trarait^ «t*w wni» lettre au docteur Priestle^' sur le tnéme sujet. 17^1»; HUsonance d*M quatre Kcangilea généralement n»- fus^ et téNdence de leur authentl* cité respectice soumise à t^examen^ i7j)tt, un vol. in -8"; Lettre aa D. Priestley, Evanaon mourut à Oolford, duna le comté de (Mo-

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cestcr, le a5 septembre i8o5. £V£KS(OTnoKJcâT),néàIbcr, d;ins le diucèiie d*Ëîiiibet:k9 pays d*UuDuvre,en 1728, étudia la chi- rurgie ù Berlin, pratiqua long- temps dans les hôpitaux, devint chirurgien-niajur d'un régiment hanovriun, et ensuite chirurgien nulique. Il e»t auteur d'un grand nombre d'écrits; nous n*en cite- rons que les principaux : yourel- ies observations et e.rpêrieucts pro- près à enrichir la médecine et la clii- rurgicg Goëltingue, 17H7, in-S^a- voc figures; instructions pratiques sur ta conduite que doit tenir te chi- rurgien appelé devant tes tritmnaus^ pour des hicssures qui sont du res-^ sort de ta médecine tégale, Sleudal, 1791, in-S"; Sur tes obstructions viscérales, 1791, in-H"; Sur une carie de la portion pierreuse de l'os temporal gauche; Sur l'efficacité de la btUadonc contre les obstructions de la matrice, la mélancolie et lama- nie; Description et figure d'un ban- dage pour la fracture de la rotule; Description et figure d'une machine simple et économique, propre à ré- duire les luxations de I* humérus. Il a enrichi de ses Mémoires les nom- lireux recueils scii^nlifiques de rAlIcmaguc. Ses Observations sur la teigne oui clé traduites en fran- çais dans le journal ]thysico-iné- dical de Desault , et en italien dans celui de Brugnalelli. Plvers ri*êleva un des pren^iers contre la barbare calotte de poix «le Bour- gogne, employée jusqu'alors dans cette maladie, et proposa à la pla^ ce un cmpirure de gomme am- moniaque, dissoute dans le vinai- gre , moyen curaliT reconnu comme avantageux. Kvers mou- rut en iiSoo.

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£V£RS (GflARLis-Jorara» »a- AO?r), lieutenant-général au servi- ce de France et ensuite à celui du royaume des Pays-Bas 9 iuspec- teur-géncrai de cayaleriey officier de la légion-d'honneur) cbeTalier de Saint-Louis et commandeur de Tordre militaire de Guillaume» naquit à Bruxelles le 8 mai 1773, et se voua dès sa )eunesse à la carrière des armes. Il entra, en septembre i787,cornme Tolontaî- re dans la cavalerie de la garde nationale de Bruxelles» et 8*y é- tant distingué par son activité et ses talens » il fut bientôt nommé sous-lieutenant dans les dragons de Namur. Au nombre des Belges qui passèrent au service de Fran^ ce, il combattit pour sa nouvelle patrie avec le même sële et la mê- me valeurqu*il avait montrés pour l'ancienne. Gbaque promotion fut pour lui le prix d'une action d*é* cl a t. Il déploya la plus audacieu- se bravoure à la prit«e de Menin» il entra le premier à la tête de l'avant -garde, et au combat sur les bords de la Lys» le 6 septem- bre 1792, où, suivi d'un petit nombre de braves , Belges et Liégeois, il se jeta à la nage dans la rivière, et courut déliTrer sur l'autre bord des Français faits prisonniers par l'ennemi. Il sa distingua de même dans les campagnes suivantes» aux armées du Nord et de Sambre-et-Meuse, sous les ordres des généraux Ro- chambeau , Labourdonnaye et Jourdan. Les bords du Rhin , rilelvètie» l'Allemagne et l'Italie lui offrii-eui succcessîvement de nouveaux théâtres de gloire, el son nom fut aussi souvent qu'ho- norablement cité par les généraux

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Morcauy Jourdan, Massûna^etau- 1rc8 chcrtt,qui illustreront cette é- poque si féconde eu héros. Il or- ganisa en i8o3 uue légion hano- Yrienncy à la tfite do laquelle il rendit les plus grands services. Il enleva d'assaut la forteresse de Cl vitella del Fronto, dans le royau- me de Naples, uinigré la défense uckarnée des assiégés. Evers dres- sa la première échelle, et, suivi de ses chasseurs, escalada les rem- parts sous le feu le plus meurtrier, accompagné d*un déluge de pier" res. Déjà couvert de blessures, il en reçut encore trois en cette oc- casion, où il eut le bras cassé par une grenade. En Espagne, le a janvier 1809, il attaqua Tennemi retranché sur une montagne, en- leva lui-môme un drapeau, et Ût de sa main prisonnier le général espagnol Maïz, qu'il ramena au quartier-général avec 8000 autres prisonniers, et toute Tartillerie ennemie, glorieux trophées de sa victoire. A la retraite de Braga, en Portugal, il culbuta Taile droi- te de rennemi; à Oporto, il eut deux chevaux tués sous lui, fut encore blessé, et reçut les plus grands éloges du maréchal Soult. ^lommé général de brigade pen- dant la guerre de IVussie, et char- gé d'escorter un convoi de onie millions, il le fit entrer à SmO- lensk à travers toutes les forces ennemies, sans avoir perdu un chariot. Conduisant ensuite un corps de 5ooo hommes ù la ren- contre de Napoléon, pour proté- ger la retraite, il s'ouvrit un pas- sage à travers l'ennemi, rétablit de» ponts brûlés , et joignit le quartier-général il.Viasma. Forcé par ses blessures de rester À liflç-

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nigsberg, après la retraite de Ti^r- mee française, il y fut retenu pri- sonnier de guerre en 18 1 5. Lo prince royal de Suède lui (it ren« dre la liberté en 18 14- H retour- na alors & Bruxelles, donna sa dé- mission du poste de lieutenant- général, auquel le roi de France venait de l'élever, et entra avec le mCme grade au service du nou- veau souverain, que les puissan- ces coalisées avaient établi dans son ancieime patrie. Le roi des Pays-Bas chargea le lieutenant- général Evers de l'organisation de la cavalerie belge, et U s'en ac« quitta «le manière ùt mériter les suffrages de tous les militaires. C'est à bii qu'est due la forma- tion de ces beaux corps de cava* lerie belge, composés presque en- tièrement de guerriers qui avaient servi avec distinction en France. Evers conserva constamment à ce pays une vive affection, ainsi qu'à ses anciens frères d'armes té- moins et compagnons de sa gloi- re; il saisit aussi toutes les occa- sions de rendre service aux pros- crits et réfugiés français que les réactions de 181 5 et années sui- vantes avaient jetés en Belgique, Plusieurs lui durent long-temps un asile. 11 ne souffrit jamais qu'on essayât en sa présence de porter atteinte à la renommée des armées françaises. On l'entendit souvent réprimer très-ém^gique- meut, dans le salon mCme du roi des Pays-Bas, la jactance d'un général anglais, qu une prospéri- té inespérée avait gonfle du plus ridicule orgueil. Le lieutenant- général Evers commandait la 6"' division militaire des Pays-Bas, lorsqu'il fut attaqué au château

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de Jambes» prèn de Namur, d*uAe tntfladie» suite de ses longs tra- TAUxmilîlaires» ainsi que des bles- sures dont son coq>s était cou- Terty et dont quelques-unes n*a- Taient jaoïais été bien guéries : il y succomba le 9 août 1818. Sa franchise, sa loyauté, son désin- téressement, l*Hvaient fait chérir de tous ceux qui le connaissaient; et il laissa après lui non-seule- ment la réputation d'un guerrier intrépide, mais encore celle d*un excellent citoyen.

EWALD (Jiar), célèbre poète danois, naquit dans le duché de Schleswig ^n i74*^« ^'^ jiîunesse fut des plus orageuses; son père, théologien protestant très-sérère, le destinait i\ l'état ccclésinstique et lui donna une éducation anstè- n^, C(»nforme h lu carrière qu*il devait parcourir. Le jeune Ewald fit de bonnes études; mais la mythologie du nord, VEdda, les anciens sagas islandais, et les ▼ies de Plutarqiie, Toccupèrent plus que les théologiens, et exal- tèrent sa jeune imagination , au point qu'il se proposa de suivre lui-même l'exemple des héros de l'antiquité. Il s'enfuit de la mai- son paternelle pour entreprendre im voyage autour du monde. Re- pris par ses paren<i, il se mit ù é- tudier les langues de l'Orient pour pouvoir devenir l'apAtrc de la re- ligion chrétienne en Egypte et en Arabie. L'amour vint déranger ces projets; il s'éprit d'une pas- sion romanesque pour une jeune et belle personne dont lu posses- sion lui était disputée par de nombreux rivaux. Espérant que la gloire militaire le conduirait à la fortune et le rendrait plus di-

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gne de celle qu'il aimait » il s'en-' fuit de rechef de la maison pater- nelle, et se livra à Hamboarg A dea recruteurs prussiens, qui I enga- gèrent pour servir dans les hus- sards de la garde de Frédérie- le- Grand; mais arriTé à Mag- debourg il se trouTa forcément relégué dans un régiment d'infan- terie , les traitemens les plus flétrissans , prodigués alors aux soldats prussiens, firent bientôt évanouir ses rêves de gloire et de fortune. Ewald risqua tout pour se soustraire aux rigueuradu ser- vice prussien, déserta et devint bientôt sous-ofBcierdansun régi* ment autrichien. Il se distingua par sa valeur dans plusieurs com- bats pendant la guerre de sept^' ans. On lui offrit le grad^ d'officier s'il voulait abjurer la religion dans laquelle il était né, et dont son père était ministre, pour embras- ser la foi catholique ; mais Tapos- tasie lui répugnait. Il se laissa ré- clamer et racheter par ses parens, désolés de sa longue absence ; de retour à Copenhague, il y trouva sa maîtresse mariée à un rival préféré. Dès lors plus d*avenir, plus d'illusion, plus de bonheur ' pour Ewald. Se livrant tour à tour à la mélancolie et A la dissipation, il ne chercha plus qu'à atteindre au plus vite le terme d'une vie qui n'avait plus de prixà ses yeux. l)ne cantute funèbre qu*il com- posa après la mort du roiFrédério V, et respirait la plus profon- de sensibilité jointeàune brillante verve poétique, excita un enthou- siasme général. Ewald ae consa- cra alors entièrement et avec le plus grand succès A la culture des lettres. Son âme reprit quelque.

énergie. Le célèbre auteur de la Messiade, Klopstock devint son ami; le comte de BernstorflP, mi- nistre patriote et protecteur éclai- ré des talens, fut son Mécène; et les société'^ littéraires danoises Tencou ragèrent par plusieurs prix. Malheureusement une cruel- le maladie nerveuse vint Tacca- bler de souffrances presque conti- nuelles. Mais au milieu de ses douleurs, il produisit nombre d'ouvrages dont toutes les litté- ratures s'honoreraient, et que le Danemark place à juste titre au rang de ses chefs- d*œuvre. La mort de Balder^ sujet tiré de la mythologie Scandinave^ est peut- être son meilleur ouvrage drama- tique. Cette tragédie, qu'on repré- sente encore souvent, excite un vif intérêt. RoUon, tragédie tirée de l'histoire de Danemark ; A dam et Eve, ou la Chute de l'hom- me, tragédie chrétienne ; Les pê- cheurs, Philémon et Baucis^ et plusieurs autres pièces dramati- ques sont encore estimées. Ewald était admirateur passionné de Corneille; mais les conseils de KIopstock le détournèrent d'une étude approfondie du Théâtre- Français, qui loin de nuire à l'o- riginalité de son génie,aurait sans doute assuré à ses productions une régularité dont on les accuse de manquer trop souvent. On a encore de lui des odes et des élé- gies très-remarquables parla ver- ve, la chaleur et la sensibilité qui y régnent. L'élégie Souvenir et Espérance, peut être citée comnrio un modèle en ce genre de com- position. Ewald ne reçut que de faibles secours de la munificence royale. La gloire ne le sauva pas

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du beioÎD et il fut souvent obligé pour vivre de faire des épithala- mes* des chants funèbres et au- tres pièces de circonstance com- mandées par les favoris de la for- tune. Mais sa plumechaste et pure ne fut point aux gages de l'intri- gue ou de la haine , et ne se souil- la jamais par un écrit immoraL Trop souvent victime de passions ardentes et de sens fougueux, le poète n'en consacra pas moins ses chants à la morale , ti la patrie et à la vertu. Ses amis, secondés par un public reconnaissant, ve- naient enfin de lui assurer un sort indépendant dont la mort ne lui permit point de jouir. Il suc- comba à ses maux , à peine ûgé de 58 ans. On a fait à Copen- hague une belle édition de ses œuvres complètes en 4 vol. în- '8-.

EWALD, lieutenant-général des armées danoises , ofllcier de la légion-d'honneur et chevalier de l'ordre militaire de Danemark, frère aîné du précédent, naquit à Copenhague en 17^5. Il embras- sa jeune le parti des armes, en- tra au service du landgrave de Hesse-Cassel, qui l'envoya en A- mérique. Ce prince vendait alors, comme on sait, à l'Angleterre des soldats allemands qui devaient réduire les colonies insurgées, tandis que le prix du sang de ces guerriers servait à l'entretien d'un magnifique opéra italien ù Cassel. Ewald perdit un œil dans cette guerre glorieuse pour les Amé- ricains, mais obtint l'ordre du Lion de Hesse.II entra ensuite au service de Danemark, il par- vint au grade de général. Ce fut lui qui, avec une petite troupe de

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8oldat9 danoU et holUDdaié , poursuifitle fameux major prus* sien Schill, qui préludant àladé* i'ection plus tardive et mîeui combinée du général York » avait oommencé une guerre de parti- san contre la France» et avait dé- jà battu plusieurs corps envoyés contre lui. iUais, quoique encoura- gé en secret, il fut (lé.<*avoué par le roi de Prusse , ainsi que le fut mo* mentaniiment sun successeur York. Le plan de défection n*é- lait pas eucure assez uiAri, et Sohilly enfant perdu de sun parti» fut obligé de se jeter avec 1rs dé- bris de sa bande dans la ville de Stfabund, dont il n*eut pas le tempe de relever les fortifications) et qui fut emportée d^assaut par le général Ewald. Schill se battit avec courage dans les rues de cette ville; un hussard danois lui cassa la tête d*un coup de pistolet» et la plupart de ses officiers, pres- que tous nobles prussiens péri- rent comme lui dans le combat. Les Allemands» qui n^avaient osé seconder ce chef, devinrent plus tard ses panégyristes» et comblé-* rent d'outrages son vainqueur» qui n'avait cependant combattu que d'après les ordres de son sou- Yeialn le roi de Danemark. Le gé- néral Ewald mourut à Kiel, le a8 mai i8i5» âgé de 88 ans. Il a pu- blié un ouvrage trés-^stimé des militaires, sur l'arganisathn €t les services des troupes légères en temps de guerre,

EXCELMANS ( Rbmi-Josivb- IsiDOAB»BARoii)» lieutenaot-géué- rai des armées françaises, à Bar-le-Duc le i3 novembre 1775. Il entra très-jeune dans lu carrié- ve des armes» servit d'abord dans

EXCL- US** bataillon de la-Heiisci-ioat. les ordres du général Qudîaotrel se distingua par plusieura actions d'éclat en 1 799, dans lei diff&rtns combats qui préoédirrat U oon-. quête de Naplea. U èuit alim at- taché à letat-roaior du gtoéral Ëblé, et devint peu deleinpaa- près aide -de -camp du général Broyssier. Le grand-duc de Berg (Murât)» qui ae conoaisaU.an moins en valeur et en mérite nill*. taire, voulut avoir le breveEzcel* mans auprès do luit et le choisît pour son aide-de-camp. S'élant de nouveau distingué au pattaga du Danube et au cooibal de Wer- tingen , le 8 octobre i8o5y il eut trois chevaux tuéa soua luif il fut chargé de préseoter à Tem- pereur les nombreux drapeanx enlevés à l'ennemi. Napoléion loi fit l'accueil le plus flatteur et lin dit : « Je sais qu'on ne peut êtie «plus brave que. vous; je vous fais oilieier de la légion-dluMH » neur. » Nommé colonel du l'ié- giment de chasseursy à la tétftd»i quel il se signala enoore par plan sieurs actes, de la plus haute va^ leur » il entra en Pologue» et s^ empara de la viUe de Poseo en 1806. L'année snijante, après k terrible bataille d'Eybn , U lot nommé général de hrimde et al» taché à l'état-major du prieoe Murât» qu'il accompagiui eoinlta en Espagne. Chargé de protégée le roi Charles et la reine sou é^ pouse 9 détrônés par leur fib» qoî devaient se renmre éBajonoe, il les garantit par ses soina et son énergie de toutes les leatatives de leurs nombreux eunemist et sut les faire respecter pendant ce long voyage ^ traTen un pays

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TÎolemment agité. Ud mois après» le généFal Excelmaos fut arrêté avec les colonels Lagrange ( Au- guste ) et Roselti , par des insur- gés espagnols; et » quoiqu'il n'y eût point alors de guerre décla- rée, il fut retenu trois ans prison* nier» et transféré en Angleterre » d'où il eut le (lonheur de sortir en 181 1. Peu de temps après sa rentrée en France, il retourna auprès de son ancien général, qui était monté sur le trône de Na- ples. Joachim reyêtit le général Ezcelmans des plus hautes fonc- tions, le nomma grand-écuyer, etc. Mais ce dernier renonça bien- tôt À tous ces avantages, quand le prince, mal conseillé, crut pou- voir se détacher dos intérêts de la France, pour se dévouer aux puis- sances ennemies de sa patrie, prodigues alors envers lui de sé- ductions et de promesses falla- cieuses, dont on connaît aujour- d'hui le résultat. Excelmans, fidè- le au pays qui l'avait vu naître, revint en France, et fut employé pendant la guerre de Russie, il reçut plusieurs blessures, et fut promu au grade de général de division le 8 septembre 181 9. L'année suivante, il servit sous les ordres du maréchal Macdonald eo Allemagne, et sa brillante con- duite dans les affaires en Saxe et en Silésie lui valut le cordon de grand -oiïicier de la légion- d'honneur. 11 commanda Tannée suivante le second corps de cava* lerie, et ensuite la cavalerie de la garde impériale, dans la mémo- rable et sanglante campagne qui précéda Tentrée des troupes coa« lisées ù Paris en 18149 et conti- nua de montrer, non -seulement

EXG

4a?

cette rare intrépidité qui avait déjà marqué tous les pas de sa carrière militaire , mais dévelop- pa de plus les talens d'un tacti- cien habile, qui, à la brillante pratique de son art, avait ioiqt une étude approfondie de sa théo- rie. Employé dans son grade a- près la première restauration , un événement qui fit beaucoup de bruit à cette époque le priva de ses fonctions. La police se saisit des papiers d'un voyageur an-" glais, tord Oxford, qui se ren* dait à Naples. On y trouva des lettres particulières dont on Tiola le secret, et une entre autres dn général Excelmans au rel Joa* chim de Naples, qu'il félioitait sur la conservation de sa oooron* ne ; quelques expressions de cette lettre de oompliment parurent très-blâmables aux examinateurs. L'ordre fut donné d'en arrêter l'auteur, qui ne crut point devoir se livrer alors à ceux qui le pour- suivaient avec tant d'acharne- ment* Le général Excelmans sor« tit heureusement de sa maison au moment la force armée venait s'en emparer. Le a4 décembre suivant, il adressa une récla- mation À la ehambre des dépo* tés , dans laqueUe il se plaignait de la violation de son domicile, et s'engageait à se constituer pri- sonnier aussitôt qu'il serait léga-' lement cité devant un tribunal compétent. Ayant ensuite appris que le ministre avait envoyé son prooès devant un conseil de guer- re séant à Lille , et présidé par \%- général comte d'Erlon ( Drouot ), il écrivit à ce dernier : « Que les » mesures qu'on avaitd'abord pri« »ses lui ayant paru illégales

4!k8

EXC

avait cru qu'il lui éuil penrmis

fie 5'y ffouslrnir^, mais qu*cn

sorlaiil dtiA iiiiiiiis de veux qui » s'était'iU t:oiislitiié.« se» ganlieiis,

il ii*en avait pas muiri!! pris Ten-

^agcnriLMit de »e présenter aus»i-

ir»t que le tribunal formé pour

prononcer Mur hb conduite serait

connu. L'accomplissement de

cette obligation, qite l>i néces*

site de détendre i«on honneur

lui avait prescrite, ne lui inspi-

rait aucune crainte, convaincu

comme il Tétait qu'on ne pou-

vait justement lui imputer au- "cun fait criminel. Connaissant

d'ailleurs les membres du con-

seil qui devaient prononcer sur »>sa conduite, plein de confiance

en leur justice et leurs lumières,

il était prêt i\ se présenter de- » vaut vux , et à leur confffr, avec

la plus grande sécurité, son

honneur et sa personne. » Le griiérul KxcrJinaiis se rendit en eiret ii Lille, « t s'^f constitua pri- simnier dans la citadelle. Le 'àZ janvier il lut jugé* et arqnillé i\ runuiiiiNJté par le couïieil de guerre. Au retour de Napidénn de riled'Klbe,euiKi5, il fut nom- mé d'abord comuiaudunt en chef du a"" corps de cavalerie , et ap- pelé le a juin i\ l.i cbainbre des paii'ii. iUai«i «ou véritable poste lui punit être celui il y avait des eiiueuiis delà pairie A rombattre. Il >e rendit à raruiéetlu NonK et drveloppa il.ius la malheureuse c:iin;>a;;iie de cette année une iu> tcviié« un cour«ige et des talent di^nic. d'une nieillciire fortune. Après la désa<Ureu<c journée de AVaterloo , il ramena sn division sous les murs de la capitale « et continua à réHi>ier un des derniers

AUX armées coalisées. *II ent encore, vers la fin de {uia« une affaire des plus brillantes à Ver- sailles, où, arec des forces infini- ment inférieures, il battit ade di- vision de la cavalerie pruâsIénBe» lui enleva un grand' Bonlire de chevaux, fitdespriiionDlécB',etdis* persa le reste. On ne songea point à profiter de cet aTantage. Ce fut en effet le dernier exploit de nos braves ; et la capitulation de Paris, signée peu de jour» après, vint enchaîner leur valeur et Axer leur destinée, ainsi 'que celle de la France. Le général Ëxoelinans é- tablit son quartier-général àCle^ mont-Ferrant , et enroya sa son* mission au roi , qui venait de ren- trer à Paris; il entretint l'ordre et la plus sévère discipline dans la division restée sous son com- mandement. Les habitansdu pays s'empressèrent do rendre Justice aux chefs et nnx solduts' de ee' corps et firent les plus grands^ éloges de leur conduite. Excel-' mans n'en fut pas moins compris dans l'orflonnance du '94 i^^'^^^^ iHt5, et banni d'une patrie qu'il avait si long- temps et si Taillain- nient servie. Il se réfugia d'aliord à Bruxelles, et y fut bieiilAt en butte aux persécutioiis les pIvM odieuses. Il resta quelque temps caché dans la ville hospiuHère de Liége,oû de généreux Citoyens,* toupiurs amis des Français* iai prodiguèrent leurs soins. Nais l'asile que lui avait accordé l'a*-' mitié fut encore découvert^ par les agens du grand comité diplo-' matique eun>péen, et violé par les suppôts de la police belge. Obligé de se réfugier on Allema- gne, et d'y errer de- contrée en

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ée, poiirsiiiYi l^urtout par la Jed Pruasit'iis qui nu pou-* t iui pardonner leur dcr- dtiiuiie à Versailles 9 il ye- ie trouver une retraite plus '.* dauA le pays du ^raud-duc (assau 9 quand les ine&u- >ri»es contre les 58 eiiiés rauce, sans jugemens , fu- enÛii adoucies. H lut aussi is au général Ëxrclmans de er dans sa patrie. Les em* tant militaires que civils et uistratifs« qu'il a successive- remplis, Tont toujours été un nohle désintéressement, occupé de la gloire et de la i que de tout autre intérêt « is il ne songea û augmenter rtune particulière. Père et I heureux, une nombreuse Icy une femme adorée, Tes- et l'affection de ses conci- 1S9 À qui ses tnlens reconnus valeur éprouvée ont rendu uvent rendre encore tant nt'ns services , sont des âges qui compensent des Mirs non mérités, et dont il spérer que la source est ta- madame Excelmans a lait re,dans los circonstances les iilliciles,d'un dévouement et sourage héroïque. Plusieurs irrêtée avec ses enians et c comme une criminelle , les moyens employés pouà* fléchir «ion nohle caractère restés sans effets, et, dans ïércns interrogatoires qu!on r:iit subir, vin n'eu a jamais aclier le moindre indice sur 'fctiiMi qiravait prise son pour é( liappiM' à ses persé- rs. Admirer dans l'étranger le eu France , les Belges et

«

les Allemands 8*étonnaîent de trouver réunie à la grfice et à la beauté « mais dans une envelop- pe bien délicate , une âme aussi courageuse. Malheureusement les épreuTes cruelles auxquelles ma- dame Excelmans fut long-temps soumise, ont fortement altéré sa santé

EXMOUTH (Edwaad-Pbllbw, load) , amiral anglais , baronnet» pair d'Angleterre, commandeur de Tordre du fiaio , de Saint-Fer- dinand de Naples, etc. , naquit à Douvres , oiH son père » le capitai- ne Pellew , de la marine royale 9 avait obtenu la place lucrative de collecteur. 11 reçut une éduca- tion distinguée et entra jeune au service de mer. Nommé lieutenant de vaisseau en 1780, il £lt avec distinction la guerre des colonie^, et commanda quelque temps le cuiiev ia Résolution 9 arec lequel il s'empara, après une action meurtrière, du corsaire hollan- dais le Flessingue^ devenu fameux par le nombre de pertes qu'il avait fait essuyer au commerce anglais, il prit ensuite le commandement du Ramier, et fut nommé capitai- ne de vaisseau, le ai mai 178a. En 1791* il commandait le Salis^ bury,ùi\ik station de Terre-Neuve, et eu 1793, pendant la guerre a- vecla France , la frégate la Nym- phe , avec laquelle il livra un com- bat sanglant A la frégate française la Cleo pâtre, doni il parvint à s'em- parer après la plus vigoureuse ré* sistance. Cet exploit lui valut le titre de chevalier baronnet. Com- mandant ensuite le vaisseau le Lançor , sir Edouard Pellew dé- truisit, près des côtes d'Irlande, uiic petite division de bûtimens

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français , commandée par le ca- pitaine Bompart. En 1802» il fat élu ù Banifttale 9 dans le DéTon- «hire, représentant de ce comité a la chambre des commune!*. 11 s*7 montra ardent partisan du mi- nistère, et défendit arec succès son ami lord Saint- Vincent, a- lors ik la tête du l'amirauté, accu- sé par Topposition d'avoir négli- gé la marine. Sir Pcllew fut bien- tôt récompen!«é de son xèlc, et nommé contre-amiral de Tesca- dre blanche. Le poste important décommandant en chef des forces navales de la Grande-Bretagne dans rinde étant ensuite venu à vaquer, il en fut pourvu en 1804. Créé pair de la Grande-Bretagne en 18149 sous Je nom de lord ba- ron Ëxmouth, et chevalier grand* croix de Tordre du Bain , il eut, Tannée suivante, le commande- ment en chef des forces navales de la Méditerranée, et reçut , en 1816, Tordre de négocier avec les puissances barbaresquos, pour en (ibtenir la reconnaifisance des îles Ioniennes , comme possessions anglaises. Il était en outre chargé de stipuler les conditions de la paix entre les Barbaresquei» « les royaumes de Sardaigne et de Na- pies* et d'exiger des trois régen- ces Tabolition entière de Tcsola- vage des chrétiens. Lord £xmouth se rendit A cet effet à Alger, avec une escadre assez importante pour oppuyer ses négociations. Il con- clut elTectivement avec le dev un traité duns lequel les conditions qu'il étiiit chargé d'obtenir furent tontes stipulées, à Texrcptionde la dernière, Tabolition de Tesrlava- ^e.Il s^ rendit ensuite i\ Tunis et i\ Tripoli, il conclut a v«p les beys

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qui y lignaient été tnitfia fi* relis, mais auiquela la danse iith portante fut ajoutée, qu'àfaté- nir, dans toutes les guerres q|iie ces régenoea entreprettdraleatsies captifs qui poarriletot être ftin seraient traités en priflMiiiers guerre, et non Téddfls'à Peada- vage^ Pendant le coursde cas né- gociations, ramiml alighis lot souvent exposé à- grands dan- gers. Les janissaires et gardes des souverains temporaires de ces contrées, respectant peu le droit des gens, et indignés de FalMililloB de l'esclavage, insifltaieUfea ton- tes occasions le plénipotentiaire européen , et manifeaîlreilt son- vent, par leurs impréeatioiM et leurs menaces, qulls en voelalent a sa vie. A Tunis , Oette soldates- que effrénée Tentoura un jour; les dmeterres étaient dé|A levés et les poignards dirigés sur son selo, quand un officier du bey partlnt, avec grande peine, èrarracher des mains de ces furieuJL Lord Ei- mouth opposa constamment à la rage des Barbares un sang-4lnrid imperturbable, et soès le glsive des M Hsulnîans son maintien était aussi calme que sur leponfcdesoii vaisseau. Après avoir terminé ict négociations, lord EsmouA fit vt>ile pour TAngletcrre; riMls a- vant même qu'il fôt entràauptirt, les Algériens aTaietitdé)A vidêb foi promise. Des pQcheurs de eo- rail,anglais« français et espagndff veoaîeot d'être massacrés par enx à Bona. Plusieurs furent ^KOlTés au pied de Tautel, pendant1eée^ vice divin. Cet attentat exclu lin- dignation de l'Europe entière; le gouvernement anglais -se vit en quelque sorte foi^ de eéder au

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firi fifénârnl, <*t trnnner rnntr« l«» biiriiArt)^, qiri>ii ruroiiuit «r^foir n\ li>iij»*ifîinp!4 proU*gé{i. li*Miniiiiii- 1^ prfparn donc iino noiiV(*lli^ ex- pédition « maid iiniqunnifnt cI«m- tinf« h rhAtî«r Algrr; ir» Ii<\vh du 'ïnnU et du Tripoli n^iiyniit pas encore) fiolAnMV4*rt«m»nt It*» de nlorst trahis. Hion nti fnt néfrli^çti pour ii(i(iiir«^r h sncr^H Tcnlni- prine ; le phij grnnd mystèri» on «nveloppn Im pri*pAratit'!«, rt VKu* ropti ne dovHit Oiro iuslruilc que par rérén«*ni(Mil da rôolaïuntu veofcennot» qn*on Avait «nfln ré(«o- lii du tirer dn monrtru «t du pnr- jiirr : lonl Kxnionth arborn «on p»« villnn iinr \v. Tni^tt^'an h RëiMVhiiT' loHf^ d«? t lo ranon^, ut («nrlil du lu radu do Portnionlh, lu u4 jnil- lui iHiO, aYi»c nnu flniio roinpo* %ht du h Hfhit' Chnvhtlf*^ h Idhi* d^n. rUrriti, la Furif^ Vlnfrmnl.

mnr^ h Catimiis ^ h Douvres^ In Tmniêr ul /*♦ J(itt0têr. llnu tuinpt^tu roliligtm du n^ntrur dans lu port dr IMymonlIi, n\\ il fnt joint par Tunoudru dnoonlru-umiral Milnu« qnt montait lu vaiii««ati du 7.) ea-> non» « U LénnHr$ . ul qui {>tait au- oonipaf^iHMlu r/m/trf'MffA/r, <lu plu- MuiifH TrûgatUfi, rorvutlu», rt du BfU^hiêth , cliar|^'«i( du funt^uii A la ^«ongr^vu, qnr l'amiral d<^)tip:nnit i>on« lu nom uxprfHhif du pr^mirr f»ii/ff>/r# dît tiiabh, l^u l'^ août « lonl Kxtnonth untra dant* lu port du (libraltar, m\ il joignit i\ kuh forcuM r> rhaloiipusk ranonniùru8« un hrOlotuI ii t'rûgalujitlu rovau- inu duA Pays-Bas, oinninauiéés par lu viru-amiral hollandais Viindur Dapulluoi qui liiioiTrit «a coopération. ï,v *i(iuoOt cettu us- «*:idru roinbinci», fortu de 3*i bd-

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limens«9U trouva un yuu d*Alger. I/ainirnl anglais envoya lu len- dumain un purlumuntatru chargM do propoiior au duy lus uondi- tioini duivantes : i"* La dûli« vranoo immûdiatu ut nan» ranyuii du ton» luA enclave» ubréliun». :»* I1A rustitution duh doiniiieii quu lu d(\v avait ruv(><i^ P^^^tr lu ni- uhat dus raptils s:irdu» ut napoli- taiiif^. 5** Unu déularatiun lolen- nulle qn'i\ Ta v unir lus droits do riiiimanité suraiunt respecté» i\ Algur« et qnu lu»» |>risonni«ra do gnurru »uraiunt traita?» d*uprè8 lus» usagt*» suivi» par les nation» ou- ropûunnu». /|" La poix avoo lo royaume dus t^av»-Ba» aux mO« mu» conditions qu*AVuo TAnglu* turru. * Lu duy, pour totitu r^- pon»u« lit tirur sur la flotlu anglui- su. Lord Kxmouth H*approoha a- lors ju»qu\\ la dumiu*portuu dus canon» « fli umbonser ses vais* suaux soti» lu feu des batturies du fort ut du la rade, ut se pla^Ni lui* mOniu à Tuntréu du port« si pHts du» quais, qnu lu mât de beaupré dn vaisseau amiral /d Htinê ChoT" hîh tourbait lu» maison». Su» batturius proasaiunt i\ ruvurs tou- tu» oullu» du Tintériuur du port« ut tbudroyaiunt eu mdine temps la flottille d'Alger, («ette mancru- vru, babilumunt conçue ut auda- uiuusumuntuxérutûu, uut lu plus éclatant su^(^és. Lu» Algériens n'ayant jamais imaginé qu*ilasu- raiunt serrés d*au»»i près, su croyaient tullumunt ù rabrid*unc attaquu du ou guuru, que lo peu- plu sVtait porté un foulu au port ut rouvrait ruttu partiu appuléu la M.iriuu, uspûraut du b\ Olru trauqniliu spurtatuur du la délait<: des cbrétien». L'umiral anglais û

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prouvant de l.i rÀpugnanred par- 1er la mon dans )a foule pressée Bl dnSBrméc, eul la ft^éoérosité d'Dvvrtir cetlK muliilude iiupru- denle des duiigers <|u'elle couraiti iMta lea cris et les signaux des Atirlnisfurcnlou mal compris ou déiUlpDés, et lc> lUnurcs B'obxti- nèreiil à garder Ir terrain qu'il* ocoHpnienl. Le rnTngo qu* te» premières bordées cousi-reot. É- clairctrHiiibiftitfil cette cdbim), et lvsArricai»B se retirèrent en pQu»- •Ml des burlcin«iis sfAvus. Lu» soldat», et parliculièrfimeul le» canonnicrs algériens, coinbat- tir«ut aïec le courage du déses- poir, oli quoîqne écrasés parie feu ineuflricr îles vai<>sGaux. ils rciti- plaçslent sur-le-champ lenrs nwrtS) et drri^utcDl, non Mit» qaelque »iiccès> contre la Hotte .itiglaisc le» pièce» qu'il» avaient eu huilerie, «t duni plusieurs [lorminnt ÀtH balles de tki li- bres. Le dey, de su personne, niontrn la plus graade Taleur>8e pri^dpiUiitt au milieu de lu grâle je» bAtIc» et de» boulets dans tous lus lieux fiii présence pouvuit Qtre lu plus utile, il d'oC il en- courageait le.' eoniballans par «on exemple. llfenaildcsIecoEnaicn- eeuieul deTuciiDU, de laire iran- 4'ber ia t&le à aaa ministre de la iniiriiie, acuufé d'avoir, par du inauvrdies dispositions, laissé rcimein! approcher si près el euv- buaseï traiiquillemenl sa» vuîa- seuui i\ l'eutrêe du port; mais cette l'uule était dé]i devenue ir- réparable. Le combat uMitinuait depuis itx heures avei; le même acharnement, quand deux oUI- niers unglais offrirent A l'umiral ËiuMialli d'aller atUcUer uua

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chemise »oufréa & la preoitèra

frégate algérienne qui bamU t'enirécdiiport. Leur prwposilioit aviiDt été acceptée, il» m jctêKat daoi une frl^le embarcation, el exécutèrent leur «uiUcieuse en- [reprise aveu un sucei» ijui sur* p«s«a toutes les cipéraDce». Tioo- »euiemeni ta frégate futenfUm- mée, niais un vent d'ouest a&wa fort, s'ét.iot élevé, te feu$e com- niuoiqua à toute l'escadre al^- rienue, el  rrêgales. 4 corTetiea et chaloupes «anonnièr» devio- renl en peu de temps la proie dei lliiminn». Anmilicu du combat l'a- miral lixaMnih placé près du grand mirdc U Rita* ChaHotlt, -l'unlrrtcnait tranquilleuienl avec lo capitaine Briïbaae, coiumao- dant du vaisseau. (|uand une balle morte vint frapper Ce dernier qui tomba aux pieds de son olief. L'a- mira) suus s'éniuuvair, appela autsilAl le lieutenant el lui dit : VuilùlepuuvreSri'bane morl. prenex le commandement du

bird, pas encore, -reprend Hri» banc en soulavanl la ûle et en k ^ remettant fiur*oo S^aol. Un ma> ment apriis il reprit en effti le comtnaudemenl, ooinme si risD n était arrivé. L'umiral rcçat à son lourdeuibleïsure». l'uuetu vidage et l'uulro i l'us de lu ism- be. Sou bfllimenl était juncbedc morts. Pendant cinq heures d demie, il avait servi des dvsi bordées sans interruption, (lu tri- bord sur le môle d Al^er, el«l< bubnrd sur lu flotte algèrienat. Le soir, A oeuf heure» et demie, m baiîmeot courut un Douve«u <l«n- ger; une fi-éf!ale eoaeiolr tout cQ fïu Tint rdtOfder, al l'ouo'

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parvint qu'avec la plus grande peine ù sauver le vaisseau amiral des flammes. A dix heures la des- truclion du môle étant achevée, lord Ëxmouth se relira pour la nuit dans la rade, mais dèlt le lendemain matin «28 août il en- tra en vainqueur dans le port d'Al- ger. Le capitaine Brishane eut la flatteuse raisi^ion d'aller portera Londres les dépêches datées de ce port même, et dans lesquelles l'amiral anglais, sans parler de soi, rendit avec les plus grands é- loges un compte détaillé des ser- vices du vice-amiral Milne, du contre-amiral hollandais van der Capeilen, du capitaine Brisbane, ei des autres marins dont la hauto. valeur s'étaitsi éminemment dis- tinguée dans cettesanglante lutte. A ces dépêches était jointe la let- tre que lord Exmouth avait en- voyée le même jour au dey, par laquelle il lui annonçait que si dans deux heures les conditions proposées la veille avant le com- bat n'étaient acceptées, les opéra- tions de la flotte anglaise allaient recommencer. « Pour prix de vos «atrocités à Bona, écrivait-il, et ))de votre mépris insultant pour «les propositions que je vous ai «failes hier, au nom du prince-ré- wgent d'Angleterre, la flotte sous » mes ordres vous a infligé un châ- utiment signalé, par la destruc- ))tion totale de votre marine, de «vos arsenaux, de la moitié de vos ))balleries, etc. » Le dey céda, et le lendemain 5o août un traité fut conclu aux condilions suivan- tes: 1" L'abolition perpétuelle de l'esclavage des cliréliens; 2" la re- iriise de tous les esclaves dans les étals du dey, à quelque nation

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qu'ils appartinssent, le lendemain à midi; 3^ la remise de toutes les sommes d'argent reçues par le dey depuis le commencement de cette armée pour le rachat des es- claves; 4° des indemnités au con- sul britannique, pour toutes les pertes qu'il a subies <\ la suite de sa mise en prison; 5" le dey fera des excuses publiques, en présen- ce de ses ministres et officiers, et demandera pardon au consul dans les termes dictés par le capitaine la Reine Charlotte, Enfin le royaume des Pays-Bas, en raison de la part que l'escadre hojlandai- se avait prise à l'expédition, par- ticipait à ce traité avec la Grande- Bretagne. La perte des escadres combinées se montait à 900 hom- mes environ; celle des Algériens fut évaluée ù plus de 6000. Les esclaves chrétiens qui se trou- vaient à Alger et dans les environs furent délivrés; 357,000 piastres furent rendues €^Naples,et 25,ooo à la Sardaigne; lordËxmouth écri- vit au pape une lettre. qui fut vi- vement censurée parles journaux anglais. Elle finissait ainsi: « J'ai »le bonheur de renvoyer à leurs «familles 1^3 esclaves vos sujets. » J'espère qu'ils seront un don a- Mgréable pour V. S., et qu'ils me «donneront un titre à l'eflicacité »de vos prières.» On trouva enco- re inconvenant le commencement de sa lettre au roi de Naples:«Si- »re, un des chevaliers de votre «ordre de Saint-Ferdinand, etc.» Mais le blâme qu'encourut la sim- ple rédaction de ces lettres, prou- vait l'importance qu'on attachait à tout ce qui émanait du héros de' l'Angleterre. L'habileté d'un ma- rin consomnié et la valeur la plu^

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français » commandée par le ca- pitaine Bompart. En 1802» il fat élu ù BarnsCale, dans le DéTon- «hire, représentant de ce comité à la chambre des communes*. Il s'y montra ardent partisan du mi- nistère, et défendit avec succès son ami lord Saint-Vincent, a- lors à la tête du ramirnuté, accu- sé par Topposition d^avoir négli- gé la marine. Sir Pcllew fut bien- tôt récompen.né de son xèlc , et nommé contre-amiral de Tesca- dre blanche. Le poste important de commandant en chef des forces navales de la Grande-Bretagne dans rinde étant ensuite venu à vaquer, il en fut pourvu en 1804* Créé pair de la Grande-Bretagne en 18149 sous Je nom de lord ba- ron Ëxmouth, et chevalier grand* croix de Tordre du Bain , il eut. Tannée suivante ^ le commande- ment en chef des forces navales de la Méditerranée, et reçut , en 1816, Tordre de négocier avec les puissances barbaresquos 4 pour en obtenir la reconnaissance des îles Ioniennes , comme possessions anglaises. Il était en outre chargé de stipuler les conditions de la paix entre les Barbaresques, les royaumes de Sardaigne et de Na- ples« et d'exiger des trois régen- ces Tabolition entière de Tescla- vage des chrétiens. Lord £xmouth se rendit à cet effet à Alger, avec une escadre assez importante pour appuyer ses négociations. 11 con- clut eflectivement avec le dev un traité dans lequel les conditions qu'il étxiit chargé d'obtenir furent toutes stipulées. à Texrcptionde la dernière, Tabolition de Tesrlava- ge.Ilsf^ renditensuiteàTuniset i\ Tripoli, il conclut a vew; les beys

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qui y lignaient de» tMitéa M- relis, mais aazquela ladame iiIh portante fut ajoutée, qu*àlVr«- nir, dans toutes les guerres qae ces régence* entceiMmadraleat, les captifs qui poarreielit être ftils seraient traités en priflMiliers de guerre, et non rraitits-à Pèida- vage* Pendant le conrs'deèes né- gociations, ramiml nnglais lot souvent exposé à- grands din-i gers. Les lenissaires et gnrdeè des souverains temporaire» de ces contrées, respectant peu le droit des gens, et indignés de rabelltion de Teselavage, inanltaienfee ton- tes occasions le plénipetentlaire européen , et manffeatèreilt sou- vent , par leurs imprécations et leurs menaces, qulh en vonlalent à sa vie. A Tunis, eette soldates- que effrénée Tentoum un jour; les cimeterres étaient déjà levés et tes poignards dirigés sur son sein, quand un officier du bey partint, avec grande peine, èrarradi«*d0S mains de ces fbrieuJE. Lord Si- mouth opposa constamment à la rage des BariMires un sang-froid imperturludile, et soès le glaive des M usulnàans son maintien était aussi calme que sur le ponfc de son vaisseau. Après avoir terminé ses négociations, lord Bxmoudi fit vt>ile pour TAngleterre; ifiàfs a- vant même qu'il fôt enti^au pert, les Algériens avaietitdéjA Tlolélii foi promise. Des pQcheurs de eo- raîKanglais, français et espagnols, venaient d'être massacrés par enz à Bona. Plusieurs furent égorges au pied de Tautel, pendant le Ser- vice divin. Cet attentat excita lla- dignation de l'Europe entière; le gouvernement anglais -se vit en quelque sorte for^ de eèder au

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fri général, et d'nrmer contre le» bitrhares, qu'on Fancusait (!*«? oir 9\ lon^-tempft protégé». L'amiran- prépara donc une nouvelle ex- pédition 9 maïs uniquennent des- tinée h châtier Alger; les b^yH de Tunis et de Tripoli n'ayant pas encore Tiolé ouvertement le» der- nier» traités. Rien ne fut négligé pour assurer le succès de Teutre-* prise ; le plnj grand my»tère en enveloppa les préparotifs, et l'Eu* rope ne devait être instruite que par l'événement de l'éclatante ▼engeance qu'on arait enfin réso- lu de tirer du meurtre et do par- jure ; lord £xm<)utb arbora son pa- villon sur le vaisseau ia ReineChar- ioite^ de I lo canons, et sortit de la rade de Portmouth, le 'j4 juil- let 1816, avec une flotte compo« »ée de la Reine Charfotte^ le Min* dên, l'Heclti, la Furie, l'Infernal, ia Cordelia, le Severn^ le Brilo- tnar, le Cadmiis , le Douvres^ la Tamiâe et le Janear. Dne tempAte l'obligea de rentrer dans le port de IMymoutli, oi^k il fut joint par l'escadre du contre-amiral Milne, qui montait le vaisseau de ^4 ca-> non» , le Léandre , et qui était ac-* compagne de l'ImprenabUn deplu- «ieiirs frégates, corvettes, et du BeltebatU , chargéi» de fusées A la i^ongréve, que Tamirul désignait sous le nom expres^if de premier miniêtre du diable. Le iS août , lord Kxmouth entra dans le port de (sibraltar, il joignit i\ ses forces 5 chaloupes canonnières, un brOlotet 0 frégates du royau- me des Pays-Bas, comman«rés par le vice-amirul hollandais Vander (Inpellen, qui lui offrit sa coopération. Le !»6 août cette es- cadre combinée, forte de 3'i bâ-

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timensy se Iroiiva en vue d^Alger. L'amiral anglais envoya le len- demain un parlementaire charge de proposer au dey les condi- tion» suivantes : La déli- vrance immédiate et sans rançon de ton» les esclave» chrétien», i»** La restitution des sommes que le dey avait reçues pour le ra- chat de?* captifs sirdes et napoli^ tains. 5^ Une déclaration solen- nelle qu'i\ l'avenir les droit» l'humanité seraient respecté» à Alger, et que le»^ pri»onnier» de guerre seraient traités d'après le» usage» suivis par les nation» eu- ropéennes. 4*' !'<> P^Ik A^^e lo royaume de» Pays-Bas aux mê- mes condilion» qu'avec l'Angle- terre, n Le dey, pour toute ré- pon»e, fit tirer sur la flotte anglai- se. Lord Ëxmouth s'approcha n- lors jusqu'il la demie-portée de» canons, fit embosser se» Tai»- seaux sous le feu de» batterie» du fort et de la rade, et »e pldçn lui- même à l'entrée da port, si pré» des quais, que le mât de beaupré du vaisseau amiral /a Reine ChoT'^ lotie touchait les maisons. Ses batterie» pre»8aient à rêver» tou- tes celles de l'intérieur du port« et foudroyaient eu même tempM ia flottille d'Alger. Cette manœu* vre, habilement conçue et auda- cieusement exécutée, eut le plu» éclatant »uroè». Les Algérien4 n'ayant jamais imaginé qu'il» fle> raient serrés d'aussi près, »e croyaient tellement à l'abri d'une attaque de ce genre, que le peu- ple s*élait porté en foule au port et couvrait cette partie appelée la Marine, espérant de être tranquille spectateur de la défaite- de» chrétien». L'jimiral anglais û-

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pnuvanl tlo U ritpvgaaanti pniv 1er la mon ilan» In (oiilc pnniv cl désarmèo, ml In Kcnéroiilé d's«i<rlir celle mullitudo inifirii- ilenie Jeï dangers qu'elle eournil; mata les crît el le» tifçnaax det Anelnisrurcnlou miilvoiufirit oti dèdaiçnéii et If» Mnurc* l'ohMi- nftreoi A garder \e lerraiu qu'Us ocoitpajeiii. Le rnrage que l#ii prvmi^rei bordù» caufl^reol. ë- claircircRt bienifiiccllu tDB»u, «I les Afrinains *e reiirMreot en pous- «Mil de* hurleineii> aflVeux. Let «oldul». et parUcutièroiueiiI Un canonnicn alfçtrienii, eombal- tireiil avec le courage du dÊiMi- polr. et, qnnlqiie ècraxi'S paris feu meurtrier de» tnisscMix. il» r«in- plaçaient sur-lo-clianip kiir* mort*, el dirigeaient, non «an» quelque succès, contre la flotle .inglaùe le» pièces qu'Us arnieitt en biitierie, el dont plusit'ura portaient de» balle» de tio li- vre». Le dey, de «a personnel montra la plus f;ratido râleur, te piécipituttt BU milieu de la ^ râle île» halles fil de» boulet* danii lotm Im lieux »n présence pourait ^tre le plu» utile, «I d'oil il en- unurH);uHltlei^conibailnn«parson exemple, llfenaild^slecumnieit- l'euiettl deruollon. de Inirc tran- i^ber la tête à non iniiiialre de la inuritie. accu»é d'avoir, )>ar de mauvotu!» dlupaitition* . lai;sé l'ennemî uppruehcr«ipri»et em- bustui tratiquillemctit «es vaii- »eaus A l'entrée du port; Kiai» celle taule était âi]i devenue ir- réparable. Le combat cotiiinuait depuis i\x beureti avec le mAme acbarneiuenl, quand deux olll- rier» uii(;lai» offriieul A l'amiral iilimauLli d'Aller UiaeUer uue

lufrce A U

ni barrait 1 ropusition ne letàrent

frugale algérii

l'entrèndu port. Leur p ropusition nyuni it4 tiei'HpIêe. ils ne letàrent dans une l'rSIe «tabaroaliun , el exéoulèreol leur audacieuse ea- Iruprlse avec un sucv&i [{ui sur- passa toute» les «spùraoue*. Nno- seulement la frégate bit enllaiii- niée, tuais un lent d'uuMt a»i>ei furti s'élant âlevé, le. feu«c corn* uiUQii|ua à toulo l'cucadru algc- rleiiue, et 3 frègalcs. i) corvettes el cbuluupe* canonnières dcvio- r«iil en peu de Icimps la proie dei Qnmrnes. AnmUica du combat l's- miral Ëinvuth placé près du grand mlltde la Arinn C/iarlottt, ^'cDtreteunil Iranqulltemeiit avei' le capitaine Briabann, comman- dant du vaisseau, quand une halle morte vint frapper ce dernier qui tomba aux pied^ de aon chef. L'a- miral »M(is s'émouvoir, appela aussilAl le lieutenant et lui dit : Vuilù)DpuuvrolIri«b;inr (uorl. prenea tu cammandeineni du vaisseau! •— iPas encuT*. uiy- lord, pas caoorci "reprend Bris- bane en soulevant U lAte til «o se remettant sur son séant. Un nio- menl après il reprit «n effet le coiuinaudemeul, comme ai rien n'était arrivé. L'umlral reput i sou tour deux blessure», l'une au vi>age et l'autre a l'ua de la Jam- be. Sun bdttmetit était joncnéde morts. Pendaut cinq faoure* cl deinÏR, il avait servi de» dcui bordée» sans iiilcfruption, tri- bord sur le m6lc d Alger, cl de bftbord sur la Ûoitc nigérienne. Lesoir.AneufheuresctdecBie. ce bailineul courut lia nouveau dan- gvt; une fié^ate eoneinie tout eu l't;u vint l'abordefi el I'du na

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parvint qu'avec la plus grande peine ù sauver le vaisseau amiral des flammes. A dix heures ici des- truclion du môle étant achevée, lord Exmouth se relira pour la nuit dans la rade, mais dès le lendemain matin a8 août il en- tra en vainqueur dans le port d'Al- ger. Le capitaine Bris))ane eut la flatteuse mission d'aller porter à Londres les dépêc'îies datées de ce port même, et dans lesquelles Tamiral anglais, sans parler de soi, rendit avec les plus grands é- loges un compte détaillé des ser- vices du vice-amiral Milne, du contre-amiral hollandais van der Capellen, du capitaine firisbane, ei des autres marins dont la hauto. valeur s'élaitsi éminemment dis- tinguée dans cottesanglantc lutte. A ces dépêches était jointe la let- tre que lord Exmouth avait en- voyée le même jour au dey, par laquelle il lui annonçait que si dans deux heures les conditions proposées la veille avant le com- bat n'étaient acceptées, les opéra- tions de la flotte anglaise allaient recommencer. « Pour prix de vos »alrocités i\ Bona, écrivait-il, et »de votre mépris insultant pour «les propositions que je vous ai faites hier, au nom du prince-ré- wgcnt d'Angleterre, la flotte sous » mes ordres vous a infligé un châ- «timent signalé, par la destruc- Mtion totale de votre marine, do » vos arsenaux, de la moitié de vos «batteries, etc. •> Le dey céda, et le lendem.'iln 3o août un traité fut conclu aux condilions suivan- tes: 1" L'abolition perpétuelle de l'esclavage des chrétiens; 2" la re- i:iise de tous les esclaves dans les étals du dey, ù quelque nation

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qu'ils appartinssent, le lendemain ÙL midi; 3"* la remise de toutes les sommes d'argent reçnes par le dey depuis le commencement de cette année pour le rachat des es- claves; 4' des indemnités au con- sul britannique, pour toutes les pertes qu'il a subies à la suite du sa mise en prison; 5" le dey fera des excuses publiques, en présen- ce de ses ministres et ofTiciers,et demandera pardon an consul dans les termes dictés par le capitaine de la Reine Charlotte. Enfin le royaume des Pays-Bas, en raison de la part que l'escadre hojlandaî- se avait prise à l'expédition, par- ticipait à ce traite avec la Grande- Bretagne. La perte des escadres combinées se montait à 900 hom- mes environ; celle des Algériens fut évaluée ù plus de 6000. Les esclaves chrétiens qui se trou- vaient à Alger et dans les environs furent délivrés; 357,000 piastres ' furent rendues À Naples^et 25,ooo àlaSardaigne;lord£xraouth écri- vit au pape une lettre qui fut vi- vement censurée parles journaux anglais. Elle finissait ainsi : « J'aî »le bonheur de renvoyer à leurs » familles 1^5 esclaves vos sujets. » J'espère qu'ils seront un don a- ngréable pour V. S., et qu'ils me » donneront un titre à l'eflicacité »de vos prières.» On trouva enco- re inconvenant le commencement de sa lettre au roi de Naples:«Si- »re, un des chevaliers de votre » ordre de Saint-Ferdinand, etc.» Mais le blâme qu'encourut la sim- ple rédaction de ces lettres, prou- vait l'importance qu'on attachait ù tout ce qui émanait du héros de' l'Angleterre. L'habileté d'un ma- rin consommé et la valeur la plus

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français » commandéo par le et- piuine Bompart. En iHoa, il fut élu ù Barnstale 9 dans le DéTon- «hîre, représentant de ce comité à la chambre des comnnune». 11 s'y montra ardent partisan du mi- nistère, et défendit avec succès son ami lord Saint-Vincent, a- lors à la tête d<ï l'amirauté, accu- sé par l'opposition d*aYoir négli- gé la marine. Sir Pcliew fut bien- tôt récompen;«é de son xèlc, et nommé contre-amiral de Tesca- dre blanche. Le poste important décommandant en chef des forces navales de la Grande-Bretagne dans rinde étant ensuite venu à Taquer, il en fut pourvu en 1804. Créé pair de la Grande-Bretagne en 1814, sous le nom de lord ba- ron Ëxmouth, et chevalier grand* croix de Tordre du Bain, il eut, Tannée suivante, le commande- ment en chef des forces navales de la Méditerranée, et reçut , en s8i6 , Tordre de négocier avec les puissances barbaresqucs, pour en obtenir la reconnaifïsance des ties Ioniennes , comme possessions anglaises. Il était en outre chargé de stipuler les conditions de la paix entre les Barbaresques , les royaumes de Sardaigne et de Na- ples« et d'exiger des trois régen- ces Tabolilion entière de Tescla- vRge des chrétiens. Lord £xmouth se rendit A cet effet {\ Alger, avec une escadre assez importante ponr appuyer ses négociations. Il con- clut elTectivement avec le dey un traité diins lequel les conditions qu'il étxiit chargé d'obtenir furent toutes» stipulées, ù Texreptionde la dernière, Taholirion de Tesrlava- ge.Ilse renditensuitcÀTuniset h Tripoli, il conclut a varies heys

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qui y lignaient été traitta ^ reilsy mais auxquels la damé Iri^ portante fut ajoutée, qn'àraté- nir, dans toutes les gnarres qae ces régences entrapreadraieatjM captifs qui poarraialit être ftîn seraient traités en priaasiiliaffs de guerre, et eon réddlls ft Tasda- rage* Pendant lecoaradaMBè- goclatiODs^ Tamiral atogUis lîit souvent exposé à* éb^ grands dan- gers. Les janissaires et gardes des souverains temporaires de ces contrées 9 respectant peu la droit des gens, et indignés de TabelitioD de Tesclavage, insoItaieUfea ton- tes occasions le plénIpolentHdre européen , et manifeaî^ilt sou- vent, par leurs impréeations et leurs menaces, qn^h en Toolaient à sa vie. A Tunis , eette soldates- que effrénée Tentoura on jour; les cimeterres étalent déjA leTés etks poignards dirigés sur son sein, quand un officier du bey parvint, avec grande peine, èrarraclierdes mains de ces ibrieuk. Lord Ek- mouth opposa constamment à la rage des Barbares on sang-froid imperturbable, et soès le glaive des IMusulnians son maintien était aussi calme que sur le poni de son vaisseau. Après avoir terminé lei négociations, lord Bxmondi fit vt>ile pour TAngleterre; ttiis a- vant même qu'il fôt entii au ptirt, les Algériens araieOtdéJA tIoMU foi promise. Des pQcbenrs de co- rail,anglais, français et espagnols, venaient d'être massacrés par enz à Bons. Plusieurs furent égorges au pied de Tantel, pendant le ser- vice divin. Cet attentat excita llo- dîgnation de TEurope entière; le gouvernement anglais «e Tit en quelque sorte for^ de eédar au

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fri général, et d'nrin«r contre le» bHrbares, qu'on TancuBait d'aroir ^i lon^-tempA protégé». L'amiran- prépara donc une nouvelle ex- pédition, mais uniquement des- tinée A châtier Algi^r; )c» boy» de Tunis et de Tripoli n*ayant pas encore violé ou vertement lesder* niers traités. Rien ne fut négligé pour assurer le succès de Teutr*;-* prise ; le phij grand mystère en enveloppa les préparatifs, et TEu* rope ne devait Être instruite que par l'événement de l'éclatante ▼engeance qu'on avait enfin réso- lu de tirer du meurtre et do par- jure ; lord Kxmoiitb arbora son pa- villon sur le vaisseau /a RWn^ 6' Aerr- toHe^ de i lo canons, et sortit de la rade de Fortmouth, le !i4 juil- let 181O, avec une flotte compo« •ée de la Reine Ckarfotte^ U Min* den, r H et- la, la Furie, r Infernal, ia Cor delta, le Severn, le Brito» mar, le Cadmus , le Douvres ^ la Tamise eA le Jaseur. Une tempête l'oblige» de rentrer dans le port de IMymoutli, il fut joint par l'escadre du contre-amiral Milne, qui montait le vaisseau de ^4 ^^"^ nous , le Léandre , et qui était ac-* compagnéde l'Imprenable^ de plu- «leurs frégates, corvettes, et du Beltebulk , chargés de fusées A la Dongrève, que I amiral désignait sous le nom exprest^if de premier ministre du diable. Le i!5 août , lord Kxmouth entra dans le port de (f jbraltar, il joignit A ses forces 5 rhalonpes canonnières, un brOlotel 0 frégates du royau- me des Pays-Bas, conimaoïrés par le \ice-arriiral hollandais Vander (lapellen, qui lui offrit su coopération, i^e 'i6 août cette es- cadre combinée, forte de 3*4 bâ-

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timensyse trouva en vue d* Alger* L'amiral anglais envoya le len- demain un parlementaire charge de proposer au dey les condi*- tions suivantes : i'' La déli« vrance immédiate et sans rançon de ton» les esclave» chrétien». »* La restitution des sommes que le dey avait reçues pour le ra- chat dCH captifs s'irdes et napoli- tains. S"* Une déclaration solen- nelle qu'à l'avenir les droits l'humanité seraient respectés A Alger, et que les^ prisonniers de guerre seraient traités d*après les usages suivis par les nations eu*

ropéennes. 4" ^*^ P^*^ ^^^^ '^ royaume des Pays-Bas aux mti* mes conditions qu'avec l'Angle- terre, n Le dey, pour toute ré- ponse, fit tirer sur la flotte anglai- se. Lord Exmouth s'approcha a- lors jusqu'à la demie-portée des canons, fil embosser ses Tais* seaux sous le feu des batteries du fort et de la rade, et se plaça lui- même à l'entrée da port, si près des quais, que le mât de beaupré du vaisseau amiral /a Reine Cfutr^ lotte touchait les maisons. Ses batteries pressaient à revers tou- tes celles de l'intérieur du port« et foudroyaient eu môme temp^ la flottille d'Alger. Cette manœu- vre, habilement conçue et auda- cieusement exécutée, eut le plus éclatant succès. Les Algérien* n'ayant jamais imaginé qu'ils se- raient serrés d'aussi près, se croyaient tellement à l'abri d'une attaque de ce genre, que le peu- ple s'était porté en foule au port et couvrait c.^Ute partie appelée la Marine, espérant de être tranquille spectateur de la défuit<: des chrétien». L'^imiral anglais u-

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prouvant li) rèjiupianue à por> 1er la mon ùaa» la foule pressée «I désurmée, eut la ^oérosité tt'aTiTlir celte mullituJe impru- dente (les dangers qu'elle courail; wab le* cris et le* signaux des Anrinis furent ou mal compris ou dédaignas, cl lo Mnurrs «'obxli- nëreoi k parder le Icrrnin qu'il* ocouiinlenl. Lv rnvogo <]u« \tt preœièrea bordées causère ut, t- clairclr0iilbi«nl6(retl*i masse, €t Africains »« retirèrent en pout- MDt den hurlei»«ns affreux. Les soldat», et particulièreineiil le« canonnters alf^riens, cotnbat- lireiil uiec le courage du déses- poir.Dt, quoique êcrnaés parle feu tneurlricr des vitisseaux, iIh rein- pbçaicnt sur-le-cbamp leur» murtst cl dirig«Mient, iiun aam quelque succès, oonlre ta Amie .i[iglaiso les piices qu'îh uvuient tn% bntteriet et dooi plusieurs jiorluieiil dea balles dv tio li- bres. Le d«j', do sa personne, montra la plus grande valeur, te )irmptlant au milieu de la grille •Icï balles et des boulets dans tous lu* lieux od ta présence pouvuii Atre lu plus utile, «t d'où il en- i;Ouru)|;uHitleKcoinbaltan<parson vsemple- llTenaitdèslectimmen- i^emeol deTaction, de iuire tran- cher la t&te il SUD ministre (te lu luurine. accusé d'avoir, par de toauvttlies déposition* . ln'uti l'cuneml approcher si près el em> liussïi tranquillement sus vai*- seaux i l'entrée du port; mais celle litule était di-.yà devenue ir- rèpurable. Le combat couUauait depuis i\% heure» avec le m£me acharnement, quand deux uiri~ ciers anglais oifrircnt Ëitnouih d'aller tatacluc une

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ebemite lourréc à In pteoiiife fri-gate algérienne qui barrait rcotr«odi»port. Leur proposï lion ayaut clé acceptée, ils se jetèrent dans une frfile «mliarcsiiun, «I eiécutèreat leur audacieuse ea- Irvprise avec un succë» i[ui itit- paasa toulea le» vspéraacea. >oit- sculemcni la frégate fut enflam- mée, mais un vent d'ouest m<% fort, s'étani Alurc, le feu se com- muniqua à tnute l'eïcadre algè- rleAiie, et 5 frégalcs, 4 corvelles et uhalijupca canontùËres devin- rent en peu de lemp» la proie des flammes. Au milieu du combat l'a- miral Exmoulfa placé près du grand mdt de la Reine CharUiU*, s'entretenait tranquillemeul arec le rupitaine Brisbaoe, cninman- danldu vaisseau, quaud une balle morte vlttt frapper ce dernier i|ul tnmba aux piedi de non chef. L'a- iniral sau« s'émouvoir, appela aussitAlle lieutenant et lui dit: Vailù lepauvre Itriïbane mvrl, preoet le commandemeni du vaisseaul "— -Pas encore, mj- lord , paa encore, reprend Uri;^ bane en soulevant U iCtc et en se remettant surson séant. Un mo- meul uprès il reprit en effet la commaudement, comote si rien n'était arrivé. L'uminl reçut i son (onr deux blessure», l'une au vijiage et l'uuire i r»s de la jam- be. Sun bâtiment était jonché de morts. Pendant cinq heure» et demie. Il avait servi des deux bordées sans ïnterrupliaa, de tri- bord sur le môle d Alger, et de bâbord sur la Aolle alfrérienne. Lesoir^ù neuf heures et detnie, ce it oourutunnouvt

( >l//f-''

avait cru qu*il lui était peYinifl

«le f^y soustraire, mais qu*cn

tturtaut duM iiiiiius de reux qui »s*vtai;Mit L-ouslitiiéii se!« (j^anliciiR,

il n'en avait pas mitins pris Ten-

^agcmcnt de se présenter aussi- «tnt que le tribunal formé pour a prononcer sur sa conduite serait

connu, l/ttcoouiplissement de «cette oblig[alion, que |:i uéces*

site de détendre son honneur ■lui avait prescrite, ne lui inspi-

rait aucune crainte, convaincu

comme il Tétait qu'on ne pou-

vait justement lui imputtT au- »cun t'ait criminel. Connaissant » d'ailleurs les membres du con-

seil qui devaient prononcer sur

sa conduite, plein de confiance »eii leur justice et leurs lumières, «il était prêt ù se présenter de-

vaut eux , et à leur confier, avec «la plus grande sécurité, sou » honneur et sa personne. » Le général Kxcrhnaiis se rendit en eilet A Lille, tt s'^ constitua pri- S(»nnier dans la ciliidelle. Le 'a7> janvier il l'ut jdgt!. et arquillé i\ runaiiiinité par le conseil de guerre. Au retour de Napidéon du riled'hlbe,euiSi5, il fut nom- mé d*al)f»rd coniniaudant en chef du 2"" corps de ravalerie , et ap- pelé le a juin A l:i «rhambre des pairs. i\lai«i *ni\ véritable poste lui parut être eelui il y avait des ennemis delà patrie A combattre. Il >e rendit à Tannéedu Nord, et drveloppa d.ius la nialbeureuse r.iinp>ii;ne de retle atniée une ae- ttviié« nn courage et des talent dipHu*. d'une inoilleure fortune. Après la désastreuse journée de AVaterloo , il ramena sa division sons les murs de la capitale , et continua à rési>ter un des derniers

AUX armées coalisées. Il* ent encore, rers la fin de |uin« aiie affaire des plus briilantet A Ver- sailles, oâ, arec des forces inflni- inent inférieures» il battit une di- vision de ia ca?alerie prussienne» lui enlefa un grand' nomlire de chevaux, fildespritonniéff8,etdis< persa le reste. On ne songea point à profiter de cet aTantage. Ce fut en effet le dernier exploit de nos braves; et ia capitulation de l^aris, signée peu de jours après, vint enchaîner leur valeur et fixer leur destinée, ainsi que celle de la France. Le générai Kzœlmans é- tablit son quartier-général àCler- mont- Ferrant, et enroya sa soo» mission au roi, qui Tenait de ren- trer  Paris; il entretînt l'ordre et la plus sévère discipline dans la division restée sous son com- mandement. Leshabitansdu pajs s'empressèrent de rendre justice aux chefs et aux soldats- de ce' corps . et firent les plus grands éloges de leur conduite. Excel-' mans n'en fut pas moins compris dans l'ordonnance du '9i4 iuillét 181 5, et banni d'une patrie qa*il avait si long* temps et si ▼aillam- ment servie. Il se réfugia d*abord il Bruxelles, et y fut bieiitAt en butte aux persécutions les plus odieuses. Il resta quelque temps caché dans la ville hoapitfliUère de Liége,où de généreux Citoyens*' loujtuirs amis des Français « lui prodiguèrent leurs soins. Mais rasile que lui avait accordé IV mitié fut encore découvert par les agens du grand comité diplo-' matîque européen, et Tiôlé par les suppôts de la police belge. Obligé de se réfugier on Allema- gne ^ et d'y errer de* contrée en'

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contrée, poiirsiiiYi surtout par la haine tied Prusiiieiis qui ne pou-> Ynîent lui pardonner leur der- nière déluite ùi Versailles 9 il ve- nait de trouver une retraite plus calui'; daiid le pays du (^raud-duc de Nassau, quand les ine&u- res firisies contre les 58 exilés de France* sans jugemens , fu- rent enfin adoucies. Il lut aussi permis au général Ëxt^elmans de rentrer dans sa patrie. Les em- plois tant militaires que civils et administratifs, qu*il a successive- ment remplis. Font toujours été av«*c un noble désintéressement. Plus occupé de la gloire et de la piiirie que de tout autre intérêt « jamais il ne songea â augmenter sa fortune particulière. Père et époux heureux 9 une nombreuse fnmille» une femme adorée, Tes- lime et Taffection de ses conci- toyens, i\ qui ses tnlens reconnus et sa valeur éprouvée ont rendu et peuvent rendre encore tant d^éminens services 9 sont des ovantuges qui compensent des malheurs non mérités, et dont il faut espérer que la source est ta- rie. Madame Ëxcelmans a fait preuve, dans hs circonstances les plusdilliciles,d*un dévouement et d'un courage héroïque. Plusieurs t'ois arrêtée avec ses eiifans et traitée comme une criminelle , tous les moyens employés poui* faire fléchir <oii noble caractère sont restés sans efTels, et, dans» \t:* difl'érens interrogatoiresqu!on lui a fait subir, on n*en a jamais pli arracber le moindre indice sur l:i (lirtM'linii qiravait prise son mari pour échapper à ses persé- cuteurs. Admirée dans Tétranger comme eu France , les Belges et

les Allemands s'étonnaient de trouver réunie à la grâce et à la beauté^ mais dans une envelop- pe bien délicate , une âme aussi courageuse. Malheureusement les épreufes cruelles auxquelles ma- dame Excelmana fut long-temps soumise, ont fortement altéré sa santé.

ËXMOUTH (Edwaad-Pbixbw, LOftD ) , amiral anglais , baronnet, pair d'Angleterre, commandeur de Tordre du Bain , de Saint-Fer- dinand de Naples, etc. , naquit à Douvres , son père, le capitai- ne Pellew , de la marine royale , avait obtenu la place lucrative de collecteur. H reçut une éduca- tion distinguée et entra jeune au service de mer. Nommé lieutenant de vaisseau en 1780, il fit avec distinction la guerre des colonie^, et commanda quelque temps le cutter ta Résolution , avec lequel il s'empara, après une action meurtrière, du corsaire hollan- dais ie FUsêingue, devenu fameux par le nombre de pertes qu'il avait fait essuyer au commerce anglais. Il prît ensuite le commandement du Ramier, et fut nommé capitai- ne de vaisseau, le 21 mai 178a. En 1791, il commandait le Salis' bury, ù la station de Terre-Neuve, et eu 1795, pendant la guerre a- vecla France , la frégate la Nym- phe , avec laquelle il livra un com- bat sanglant à la frégate française ia Ciéopàtre, dont il parvint à s'em- parer après ia plus vigoureuse ré- sistance. Cet exploit lui valut le titre de chevalier baronnet. Com- mandant ensuite le vaisseau ie Lançor, sir Edouard Pellew dé- trui.sit, près des côtes dlrlande, une petite division de bâtimens

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français « commandée par le ca" pîuine Bompart. En i8o3, il fat élu a BarnsCale 9 dans le I)éTon- lihire, représentant de ce comité à la chambre des communes». H a*j montra ardent partisan du mi- nistère, et défendit arec succès Aon ami lord Saint-Vincent, a- lors ûla tête de l'amirauté , accu- sé par Ttippo^ition d'avoir négli- gé la marine. Sir Peilew fut bien- tôt récompensé de son xèlc , et nommé c(»ntrc-amiral de Tesca- dre blanche. Le poste important décommandant en chef des forces navales de la Grande-Bretagne dans rinde étant ensuite venu à vaquer, il en fut pourvu en 1804. Créé pnir de la Grande-Bretagne en 18149 90US le nom de lord ba- ron Exmouth, et chevalier grand* croix de Tordre du Bain, il eut, Tannée suivante, le commande- ment en chef des forces navales de la Méditerranée, et roçiit, en 1816, Tordre de négocier avec les puissances barbaresqucs, pour en obtenir la reconnaissance des îles Ioniennes , comme possessions anglaises. Il était en outre chargé de stipuler les conditions de la paix entre les Barbaresques, les royaumes de Sardaignc et de Na- ples« et d'exiger des trois régen- res Tabolition entière de Tescla- vage des chrétiens. Lord Exmouth se rendit A cet effet à Alger, avec unu escadre assez importante pour appuyer ses négociations. Il con- clut eflectivement avec le dev un traité dans lequel les conditions qu'il étiiit chargé d'obtenir furent toutes stipulées. ù Texreptionde la dernière, Tabolition de Tesclnva- ^e.Ilse reiniit ensuite à Tunis et A Tripoli « il conclut a ver les beys

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qui y régnaient dei trailis p* relis, mais auxqueia la damé Itti* I portante fut ajoutéeyqa'à l'ave- nir, dans toutes les guerres qoe ces régences entrepreildnient, les captifs qui poarraieat èln ftîti seraient traités en prieMmiers de guerre , et non rMdlts i Peada- vage« Pendant le coars de ^né- gociations 9 Tamlni «liglÉls fat souvent exposé à- é^ grands dan- gers. Les janissaires et gardes des souverains temporairee de ces contrées y respectant peu le droit des gens, et indignés de PdieRtion de TeseUTage, Instfltaienf eatoa- tes occasions le pMnIpeientlaire européen 9 et manifei&reat son- vent, par leurs Impréeations et leurs menaces, qu'ils en Tonlaient a sa vie. A Tnnis , Oette soldates- que elTrénée Tentoura un jour; les cimeterres étaient déjà levés et les poignards dirigés sur son sein, quand un officier du bey parthit, avec grande peine, àrarraclierdes mains de ces fnrîeuk. Lord Ex- mouth opposa constamment à la rage des Bariiares un sang^froid imperturbable, et aoés le glaive des M nsulmans son mainHea était aussi calme que sur le ponfc de son vaissean. Après avoir terminé ses négociations, lord Esmoudi fit vt>ile pour l'Angleterre; iHÉis a- vant môme qu'il ftlt enti^aupert, les Algériens avaient déjA tIoMIs foi promise. Des pdcheurs de eo- raiKanglais, français et espagnols, venaient d'être massacrés par enx à Bona. Plusieurs furent egofgés au pied de Tautel, pendant le éer- vice divin. Cet attentat excita lln- dignation de l'Europe entière; le gouvernement anglais -fie vit en quelque sorte îmèè de eédar au

eri général, et d'nrmer contre le» barbares, qu'on Taccusait d*af oir 9\ long-temp» protégé». L'amirau- té prépara donc une nouvelle ex- pédition 9 mais uniquement des- tinée À châtier Alger; les beys de Tunis et de Tripoli n'ayant pas encore violé ouvertement les der« niers traités. Rien ne fut négligé pour assurer le succès de l'entra;* prise ; le plu-j grand mystère en enveloppa les préparatifs, et l*£u* rope ne devait être instruite que par l'événement de l'éclatante Tengeance qu'on avait enfin rôso- hi de tirer du meurtre et do par- jure ; lord Exmouth arbora son pa* Villon sur le vaisseau /a A^in^C/tor- ioête^ de f lo canons 9 et sortit de la rade de Portmouth, le 34 juil- let 1816, avec une flotte eompo<* sée de la Reine Charlotte ^ te Min* dên, l'Hecla, la Furie, l* Infernal, tm Cordelia, le Severn, le Brito* mar, le Cadmus , le Douvres, la T^nniêeet le Jaseur, Dne tempête l'obligea de rentrer dans le port de Plymoutli, il fut joifit par l'escadre du contre-amiral Milne, qui montait le vaisseau de ^4 ^^-^ nous , le Léandre , et qui était ac-» compagne de l' Imprenable^ Am^Xxï- sieurs frégates , corvettes , et du BelzebatU , chargés de fusées A la Congrève, que l'amiral désignait sous le nom expressif de premier ministre du diable. Le i5 août , lord Exmouth entra dans le port de Gibraltar, il joignit A ses forces 5 chaloupes canonnières, un brûlotet 6 frégates du royau- me des Pays-Bas, coinmamKïS par le vice-amiral hollandais Vander Capellcn, qui lui offrit sa coopération. Le *i6 août cette es- cadre combinée, forte de 3*i bâ-

tiroens, se trouva en vue d* Alger* L'amiral anglais envoya le len- demain un parlementaire charge de proposer au dey les condi- tions suivantes : « La déli- vrance immédiate et sans rançon de ton» les esclaves chrétien». 3* La restitution des sommes que le dey avait reçues pour le ra- chat des captifs ssirdes et napoli^ tains. 3^ Une déclaration solen- nelle qu'à l'avenir les droits l'humanité seraient respectés «^ Alger, et que les- prisonniers de guerre seraient traités d'après les usages suivis par les nations eu- ropéennes. 4*^ La paix avec le> royaume des Pays-Bas aux mê- mes conditions qu'avec l'Angle- terre, n Le dey, pour toute ré- ponse, fit tirer sur la flotte anglai- se. Lord Exmouth s'approcha lors jusqu'à la demie^portée des canons, fil embosser ses vais- seaux sous le feu des batteries du fort et de la rade, et se plaça lui- même à l'entrée da port, si près des quais, que le mfit de beaupré du vaisseau amiral /a Reins Char-- lotte touchait les maisons. Ses batteries pressaient à revers tou- tes celles de l'intérieur du port, et foudroyaient en môme temp.<4 la flottille d'Alger. Cette manœu- vre, habilement conçue et auda- cieusement exécutée, eut le plus éclatant succès. Les Algériens n'ayant janoai s imaginé qu'ils se- raient serré:* d'aussi près, se croyaient tellement à l'abri d'une attaque de ce genre, que le peu- ple s'était porté en foule au port et couvrait cette partie appelée la Marine, espérant de être tranquille spectateur de la défait<.' des chrétiens. L'^imiral anglais é-«

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prau*ant <l« lu répugnanccA por- ter In mort ùam la foule pressée et d^sarniÈe. eu( la (^nérosilé d'avenir celle mulllludc impru- dente i}e> daDger» qu'elle courait; tmU te* cri» et les slf;naux des Anglais furcntou mal compris ou dédaigné», et \es Maures a'obsiî- ntrcnl à farder le lerruio qu'iU occupaienl. Le rorage que les premîtrcs bordée* raunérent, é- cUirctrenl bicnl6l cette masMi, el les Africain» M^reliréreBl enpous- »HI des hurlcmens affreux. Le* soldats, et parti eu li^4«rocut les eanonnicrs algériens, Fambat- tireiit avec le courage du dèM&- pofr.<t( quoique écrasés par le feu meurtrier des iai*iieaui. ils rem- plaçaient sur-le-cbamp l«iirs fliortiit et dirigeuieni, non sans quc)(|iie «uccès, coatre la flotte .inglaii>c les pièce» qu'ils avaient vu batterie, el dont plusieurs poriuient des balles de du li- tres. !« dey, de sa personne, tnonim la plu* grande taleiir, se précipilaBl ou milieu de la ([rSle Je» balles et des hautots tlans loua le* lieux sn présence pouTuit fitre le plus ulile, et d'où il eo- courajçeuitlcncombaUantparson esomple. IlTenaitdésIecumiuen- ecmenl de l'action, de l'aire tran- <'.bcr lu tSte à son ininislre de la inarine. accusé d'avoir, par de mauvaises dî^pusiiioas , bitsé l'ennemi approcherai prisel em- Ijui&vi tranquillement ses tais- ■leaux ù l'eolrée du port; muis «elle l'aute «tait di.\i devenue ir- réparable. Le combat ccutiiauait depuis i\x heures uvec le mSme acharnenteni, iguand deux «nî- ciers anglais offrirent à t'utniral Ëxtnouili d'aller attachci' une

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clienise soufrée u lu pr^&ién ftigaX^ alf^ricooe qui banail l'cDlréedu port. Leur proposilioa uyuBt été acceptée, ils se jclércal daa» une frêle embarcalion, tl uiécuièreoi leur audacieuse cn- IrvprJM avec un «uccé^ i]ui sur- passa toutes les espéraocM. No». seulement la frcgalc fntcnlUiB- niée, mail un vent d'ouest OsiA fort, t'étani élevé, le feu se com. muniqua à toute l'escadre algé- rienue, et 5 f/ëgates, 4 corvetlai el chaloupés canonniérea devio- rnn! en peu de leaip^ la proie dut Rumine». An milieu du cuuibai l'a- miral EsfDOUth placé prè* grand ludl de la Reint CharMU, s'enlreieitait trauquitleincnt a<tc le capitaine Brinbnue. coniman- danldu vaisieau, quand une balle morte vint [rap{>er ce dernier qui lomba aux piedj de son cllef L'a- miral »aus s'émouToir, appela uunsilfil le lieutenant et lut dit : VoiUle pauvre Brî-bane nori, prcn» le commandeiDent du Toi«seauI »— >Fa* eucofe. mjf- lord , pas eacore, > reprend Brl»- banc en soulevant la t£lcetea te remettautsurson «éuit. Un ma* meut après il reprit en elTei le com ui du d entent, comme si rien n'était arrivé. L'amiral reçut 1 son lonr deux blessures, l'une au visage et l'autre A l'os de la jam- be. Sua biilimeiK était jiHichcdc morts. Penda»! ciaq beure^ et demie, il avait servi des deux bordée* sans tnlerrupUon, de tri- bord sur le mAlc d Alger, el de bâbord sur la flotte alf:érie»ne- Lcsoir. à neuf heures «1 demie, t* bâlinienlciiurutuu nouveau dan- ger; une l'rùf^.ite eaueaue tout eu l'eu viniroborilBr, ttl l'ouna

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par\int qu'avec la plus grande peîuc ùsuuver le vaisseau aiiiirnl des flammes. A dix heures la des- truction du môle étant achevée, lord Kxmoi^th se relira pour la nuit dans la rade, mais dès le lendemain matin 'jK août il en- tra en vainqueur dans le porl d*Al- ger. Le capitaine Bri^hane eut la flatteuse mis>ion d'aller portera Londres les dépCcacs datées do ce port môme, et dans lesquelles l'amiral anglais, sans parler de soi, rendit avec les plus grands é- loges un compte détaillé des ser- vices du vice-amiral Milne, du contre-amiriil hollandais van der Capellen, du capitaine Brisbane, v.i des autres marins dont la hauto valeur s'étaitsi éminemment dis- tinguée dans ccttesanglante lutte. A ces dépêches était jointe la let- tre que lord Mxmouth avait en- voyée le même jour au dey, par laquelle il lui annonçait que si dans deux heures les conditions proposées la veille avant le com- bat n^élaient acceptées, les opéra- tions de la flotte anglaise allaient reconmiencer. » Pour prix de vos » atrocités à Bona, écrivait-il, et »de votre mépris insultant pour «les propositions que je vous ai faites hier, au nom du prince-ré- ngetil d'Angleterre, la flotte sous n mes ordres vous a infligé un châ- «timent signalé, par la deslruc- »tion totale de votre marine, de n vos arsenaux, de la moitié de vos batteries, etc. •> Le (hy céda, et le lendemain .lo aoHt un traité fut conclu aux conditions siiivan- t(*s: 1" L'ai)olition perpétuelle de l'esclavage des chrétiens; 2" la re- i;iiso de tous les esclaves dans les élat>4 du dey, ù quelque nation

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qu'ils appartinssent, le lendemain à midi; 5" la remise de toutes les sommes d'argent reçues par le dey depuis le commencement de cette année pour le rachat des es- claves; 4* des indemnités au con- sul britannique, pour toutes les pertes qu'il a subies ùl la suite de sa mise en prison; 5** le dey fera des excuses publiques, en présen- ce de ses ministres et ofliciers,et demandera pardon an consul dans les termes dictés par le capitaine de ia Reine Charlotte, Enfin le royaume des Pays-Bas, en raison de la part que l'escadre bojlandai- se avait prise à l'expédition, par- ticipait à ce traité avec la Grande- Bretagne. La perte des escadres combinées se montait à 900 hom- mes environ; celle des Algériens Tut évaluée i\ plus de 6000. Les esclaves chrétiens qui se trou- vaient à Alger et dans les environs furent délivrés; 557,000 piastres ' furent rendues à Naples,et 26,000 à la Sardaigne; lord £xmouth écri- vit au pape une lettre qui fut vi- vement censurée parles journaux anglais. Elle finissait ainsi : « J'ai »le bonheur de renvoyer à leurs » familles 175 esclaves vos sujets. » J'espère qu'ils seront mi don a- ngrcable pour V. S., et qu'ils me » donneront un titre i\ Peflicacité »de vos prières.» On trouva enco- re inconvenant le commencement de sa lettre au roi de NaplesiaSi- »re, un des chevaliers de votre » ordre de Saint-Ferdinand« etc.» Mais le blâme qu'encourut la sim- ple rédaction de ces lettres, prou- vait l'importance qu'on attachait Il tout ce qui émanait du héros de' l'Angleterre. I^'habileté d'un ma- rin consommé et la valeur la plu*»

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héroïque araient en effet .signalé la conduite de lord Exinoulh à Alger. Le [j^iierrier est non-seule- ment san? reprorhesy mais» digne des pltid grands éloges. En rst-il de même dn négociateur? C'est une question alTirmalÎTenient ré- solue par la haute diplomatie du cabinet de Saint-James, mais qui Test différemment dans le re<te de TEurope. On a cependant blâmé, même dans la Grande -Bretagne, son négociateur armé d'avoir le premier reconnu par un traité Texistence individuelle de Tétat d*AIger, comme puissance indé- pendante et en droit de traiter, tandis que les trois régences bar- baresques avaient été considcréen jusque-là comme des feudatairi'S, et leurs chefs temporaires comme les vassaux de la Porte-Ottoma- ne. On Ta encore accusé d'avoir négligé de demander une garan- tie de l'exécution des traités con- clus avec les pirates; de n'avoir pas exigé la remise de ce qui res- tait de la marine d'Alger, et de n'a- voir pas détruit toutes ses fortifi- cations. L'Europe entière a reten- ti de plaintes plus graves encore. Les intérêts du moment, ceux de l'Angleterre du moins, disait-on, ont été soignés, mais ceux de l'a- venir sont totalement négligés. En effet, le repaire des pirates n'a

f^as été détruit; les remparts et es forts d'Alger ont été relevés et augmentés; ses corsaires ont reparu sur les mers; sa marine se renouvelle; toutes les nations commerçantes, l'Angleterre ex- ceptée, sont forcées comme par le passé de lui payer tribut, et des esclaves chrétiens traînent de nouveau leurs chaînes sur les

eûtes brûlantes de l'Afrique. Le dej, momentanément soumis aex lois imposées par l'Angleterre, en a bientôt été puni et mis à mort par ses sujets; la soldatesque tur- que a repris &es fureurs et son in- solence, et cette leçon qu'Alger a reçue est déjA oubliée. L'Angle- terre sera peut-être obligée sous peu d'infliger de nou-feau arec des frais énormes, et avec bien moins de chances de succès, le châtiment signalé dont \t lord £x* mouth se vantail, daus sa lettre au dej, d'avoir été le minisire. Mais il est juste de convenir, a- vec les nombreux amis et admi- rateur» de l'amiral anglais, que, s'il n'en a pas fait davantage pour les intérêts des autres peuples et pour ceux de l'humanité en géoé- rol, c'est qu'il ne l'a pas pu. LV niiral avait les mains libres, mais le négociateur était lié par les in- structions précises des ministres de la Grande-Bretagne. Bien loin de vouloir consommer la ruine des forbans en détruisant leur re- paire, le machiavélisme anglais veillait encore à leur conserva- tion. Harceler sans cesse le com- merce des autres états européeos; garder en réserve à sa disposition une meule affamée de proies et de carnage, qu'on peut lâchera volonté sur ses concurrens -com- merciaux, telle fut de tout temps la politique secrète de l'Angleter- re; et l'entreprise contre Algi-r, qui se montrait sous les dehors les plus iniposans, et pour laquel- le on exigeait la reconnaissance des nations, n'avait nullement le but de leur donner pUi* de sécu- rité ù l'avenir, ou de contribuera la prospérité de leur commerce.

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Lord Exmouth revint le i5 §fp-* tombre ù Londres, et y fut iiccuoil- li en triomphutcur. Le nrinoe-ro- gent le coinpliinunla, 1 admit ù sa table; leconneil do'lu Cilévoln, le fi6 du mfinie mois, den ri:mercî^ mens publics nu noble lord, et lui décerna une épée d'or. Le a octobre, dnns une adresse des ci- toyens de Londres nu prince-ré- gent, Il était dit : « C'est avec uii nbien doux orgueil que nous » voyons le génie qui onimalt le» »Hvw^, les Duncnus, les Hnint- » Vincent, les Nelson, revivre dans leur suoccitscur. » Le prince-ré- gent, dans son discours d'ouver- ture nu parlement, en janvier 1817, cita le lord Kxn)outb avec les plus grands éloges, et les deux cliHmbres du parlement lui volè- rent (*i 1 unanimilé des romercî- mens publics.

EXPKKT, avocat avant la révo< lution, l'nt député la convention nationale par lu département dt TArriège. 11 y vota la mort Louis XVI, et fut envoyé succès* sivemcnt aux armées dvs Pyré- nées f t à Lyon. Ses opinions lu- rent trés*prononcées en laveur de la démocrnlle; il siégea coni^tnm- inent pormi les député» de la mctitêig4ie. Aucun acte réprében- sible ne lui u cependant été per- Hounellement imputé. Après la ««cssifin de cette a^Mcmblée, il fut fiitiployé par le dire(;toire en qua- lité de commissaire, mais donna sa démisnion i\ ravénement du général Bonaparte au consulat, et n'a plus t'xurcé , depuis, de lonction.<4 publiques.

EXriLLYfL. A.), membre do rassemblée coustlluante, était cu- ré de Sa ii<»^t> Martin de Mîorluix À

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l'époque de la révolution, et fut nommé député du cb- rgé de Saint- Pol de Léon aux états «généraux de 17H9. Il lut élu, l'année sui- vante, membre du comité chargé dVxaminer et de publier le tivrp rougtf. Le ^u juillet, il fit un rap- port 1^ l'assemblée, et se prononça ccmtro le droit de propriété du clerffé sur les biens-fonds. Sn dé- cembre, il prôtu son serment ci- vique et religieux, et fut appelé, en février 1791, à l'évôché cons- titutionnel du Finistère, dont le siège était 11 Quimper. Arrôté en 1 793, et noousé de fédéralisme, il périt sur l'échafaud A Brest avec le» membres de l'adminlstratioti. départementale du Finistère.

kXPILLY (Jbav-Josbph), à Saint-Rcmy, en Provence, em- brassa l'état ecclésiastique, et de- vint cbanoine-trésorier du chapi- tre de Sainte-Marine ù Tarascon» Il avait annoncé de bonne heur« un goOl décidé pour le» voyage» et l'étude de la géographie, et con- sacra bientôt, pour le SHlIsfairCy m fortune particulière et* tous Je», fruits de ses épargnes. Aprèh avoir parcouru l'Europe presquo en- tière et une partie de l'Afriquo, Il i^evint dans sa patrie, et publia le» obMcrvatlons intéressante» qu'il avait recueillies sur la statistique des diverses contrées qu'il avait visitées. Ses ouvrages lui valu- rent l'association aux académie» de Slockholm , de Madrid et de Berlin.' On a de lui : Conmogra-^ phie, in fol., 1749; Délia casa îHi- lanop in-4"> >753; Polychorogra* phie, ni-8% Avignon, 1755; Topo^^ graphie de l'uiihers, a vol. ln-8^, 1 758; Da^scription de l^ A'n§lei$rv$^ de CÈtosêê et de (^Irlande, ir>-f i,-

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1769; de la Population de la Fran- ce, iu-fol., i^Cij, ouvrage impor- tant qui fit oublier tous les écrits d'éconuiTiii: politique rclatil^ à la population, publiés avant lui. et qui renferme des notions précieu- ses sur les produits et les consnni- inations, ainsi (pic sur Tindustrie française ù celle époque. Diction- naire géographique des Gaules et de la France, (> vol. in-fol., 176a- 1770. Cet ouvrage n'a point été terminé par Tauteur, et s'arrête ù la lettre S; mais d'abondantes re- cherches et un grand nombre d'articles curieux le rendent in- téressant. Le petit Manuel géogra- phe, in-iv<9 a eu un grand nombre d'éditions, dont la dernière est de iy\^*à. C'est un précis bien fait, et utile à tous ceux qui s'adon- nent à l'étude de la géographie. L'abbé Ëxpilly mourut en 1793, laissant la réputation d'un citoyen bienfaisant, laborieux, et utile à ses semblables.

EXSfEIN ou ECKSTEIN,ba. ron allemand , commissaire de police belge et français , parut pour la première fois sur la scène politique, en 1814, à la suite des armées alliées, lors de leur enlvée en Belgique. Ses antécédens sont inconnu^), et le modeste titre de baron qu'il prend ne saurait ainsi lui être contesté. Mais on a pu- blié en Belgique qu'il s'occupa, dès son arrivée en ce pays, d'opé- rations majeures qui avaient pour objet de rappeler au souvenir des peuples une ancienne domina- tion, et de faire déclarer les habi- tans de quelques villes des Pays- Bas en faveur de la maison d'Au- triche. Les liens de la sainte-al- liance n'étant pas alors aussi so-

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lidement tissus qu'ils Font été de- puis, et le feld-marcchal Blucfaer, commandant des troupes prus- tiennes , ayant trouvé quelque chose à reprendre à un xèle trop ardent, quoique employé au ser- vice de l'allié de son maître, don- na Tordre de s*assnrer sur-le- champ de la personne du baron Eckstein. Celui-4;i , infornié à temps d'une mesure aussi fâcheu- se, eut le talent, en changeant souvent de domicile et en choi- sissant judicieusement ses retrai- tes, d'échapper aux gendarmes prussiensquile poursuiTaientatec acharnement. Ce ne fut qu'après que Blucher eut transporté son quartier-général en France, que M. d'Eckstein osa reparaître. Mais, abandonnant alors les inté- rêts de la maison d'Autriche, qui n'avait point avoué sa mission ni protégé sa personne, il rechercha dans la Belgique même de plu» puissans protecteurs 9 et il eut bientôt le bonheur d'en, trouver. Nommé par eux commissaire- général de police à Gaad, il dé- ploya, dans cette ville, des talens au-dessus de tout éloge, pour ai- der aux vainqueurs et leur assu- rer toutes les jouissancesdu triom- phe en complétant la défaite et l'humiliation des vaincus. Ses travaux administratifs ne sufBsaut pas à son activité extraordinaire* il joignit encore la littérature à la police, et consacra une partie de son temps à la rédaction de nom- breux articles de circonstance, en faveur du pouvoir suprême, qu'il fallait dégager de toutes entraves* articles que les journaux belges furent invités à publier. Il parait que le lèle du baron d'Ecksteia

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rentraîiiuil parfois tin peu loin duns rcxcrcioe du pouvoir d'arrô* ter 1rs iodividn» qui lui parais- paient MUSpect.H. IJnti IbiA au moins, il l'ut dr.Havou/: et forte- meut réprimandé. M. Fauche- Uorel, libraire de Ncufuh/llel en Suisse, royaliste éprouvé, (pil û- vail loup;-temp.4 été chargé des négociations les plus périlleuses, tant avec le fçéuéral Pichegru que diins l'intérieur de la France, s'é- tait rendu h Cand en 181 5, au- près He S. M. Louis WIII, alors retiré dans cette ville. Ce concur- rent parut sans doute dangereux; et pour Tempéclier de communi- quer avec les personnes marquan- tes de l'époque, on prit le moyen facile de jeter le voyageur en pri- son. Heureusement pour M. Fau- che-HorcI, il était ï^ous la do- mination du roi de Prusse. Les Prussiens furent toujours funestes au baron d*Kckstein; le ministre de cette puissance réclama si é- nergiquemeiit M. Fauche, qu'on fut obligé de se dessaisir d'une proie sur laquelle on s'était jeté avec plus d'avidité que de pru- dence. Le commissaire-génénJ de police de Cand fut, peu de temps après, obligé de quitter ce tliéntre de ses exploits; mais il fut elnployé en la mOme qualité dans le grand-duché de Luxembourg, 01^ il trouva encore Toccasion de se distinguer. Du Français, nom- mé Simon, s'y était réfugié, et y avait acquis des propriétés. Sur la denumde de la France, il lui fui livré, et ce premier exemple d'ex- tradition dans le nouveau royau- me des Pays-Bas y fit une sensa- tion extraordinaire. La conduite de Simon avait été îrréprochalde

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dans l'asile d'oit l'on vint l'arra- cher : il paraît même que les torts qu'on lui imputait en France n'é- taient qu'imaginaires, car il y fut acquitté par les tribunaux peu indulgens de cette époque. M. le baron d'Kcksteiti est entré depuis AU service de France. H poursuit maintenant avec succès, dans le Midi, cette belle carrière, le génie de l'observation , le talent de pressentir, le courage de dé- noncer et la promptitude de sai- sir, sont également nécessaires. 11 est commissaire de police à Morseille.

KYMAIiI)(f;ABBé d'), était pré- vit de Neuviller, en Alsace, lors* qu'il fut élu député du bailliage de llaguenau et de Weissembourg aux états-généraux, en 1789. A- mi des privilèges et défenseurzé- de toutes les prérogatives dont le premier ordre de l'état jouis- sait A cette époque, il se réunit un des derniers au tiers- état, et s'opposa constamment aux amé- liorations proposées. 11 demanda que la religion catholique fût dér clarée religion de l'état, et résis- ta de tout son pouvoir au décret qui déclarait que les biens-fonds, dont le clergé était en jouissance, appartenaient i\ la nation. Le 14 septembre 1789, M. Tobbé d'Ey- mard fut nommé secrétaire de l'assemblée nationale, mais il fut aussi, peu de jours après, accu- sé de partialité dans la rédaction de ses procès-verbaux. Le i3 fé- vrier 1790, il protesta contre la suppression des moines et reli- gieuses, réclama la conservation des couvons au nom de la Basse- Alsoco, votd ensuite contre la suppre.ision des dîmes; et repro-

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(Itiisît rolTm (1*110 emprunt de 4uo initiions, au nom dn cl(;r«;é. Ac- cusé, |iar le député Salle:*, de ma- nœuvres contrt: rév(»lutionn.iire!9 praliqures en Alsace, il chercha il ï*t' justifier aîn>i que le clergé de l'clte province, el entreprit ansi^i la délVnife du cardin.il de Hohais à qui le même délit était imputé. rJnûii , le 5o novembre 1790, il donna sa démi:»s>ion de député ù la repré>entaiion nationale, passa de suite à IVlranger. et s'établit auprès des princes français émi- f^ré.H. Il se trouvait, en 1S04. à OiTembourg, auprès du duc d'Hu- ^liien , et fui arrêté avec ce maU heurcK jeune prince, mais Tabbc d'Kvmnrd tut bientôt relâché.

ÊYMAK (A. M. COMTE d), élu par la noblesse de Forcalquier et de Sistéron, député aux état s -gé- néraux de ir8(), s'y montra par- tisan de la liberté el d'une sage réforme politique. 11 se réunit un des premiers de son ordre au tiers- état. Il fildécerner les hfmneurs du Panthéon à J. J. Rousseau, dont il avait été l'ami et pour les écrits duquel il conserva toujours une admiration passionnée. Eloi- gné des affaires publiques pen- dant le règne de la terreur, il eut le bonheur d'échapper aux pour- 8uites sanglantes dont presque tous Ies*membres patriotes de ras- semblée con<tituante devinrent les victimes. Pendant le gouver- nement du directoire, Eymar fut nommé ambassadeur à Turin. 11 découvrit que le roi de Sardaigne venait de conclure un traité se- cret avec les puissances coalisées contre la France, et en arracha Taveu aux ministres de ce monar- que , 60 feignant de connaître dé-

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tous les articles da traité. Cet- te découverte força le roi à qoit- ter le Piémont et à se retirer en Sardaigne. Eymar, rappelé parle directoire, fat nommé, sons le gouvernement consulaire , préfet du Léman. Il porta, danîi l'admi- nistration de ce département, la sagesse et la douceur qui de tout temps honorèrent son caractère , y encouragea les hommes de let- tres et les artistes, et sut se con- cilier, par Taménîté de ses mœurs et la simplicité de ses manières, l'estime et l'affection de toutes les classes de la société. Eymar mourut ÙL Genève, le 11 janvier i8o5-, très -regretté. Il a publié plusieurs opuscules écrit? avec chaleur, et qui ont tous de Pia- tér«^t. Il a traduit de l'espagnol : Ei delinquenie honorado de ^oveU ianos, 1777.10-8*. On lui doit en- core : De l'influence de la géeérité des peines sur les crimes, 1 787, in- 8* ; Réflexion sur la nouvelle divi- sion (lu royaume, 1790 , în-S'*; À- necdotes sur Viotli, in-ia; Noti- ce historique sur la vie et les ouvra- ges de Dolomieu, Eymar avait été l'ami de £e naturaliste célèbre, et Ta vait accompagné dansées excur- sions sur les Alpes.

EYRIÈS ( Jbav- Baptiste -Bi- NOÎT ), homme de lettres, voya- geur et traducteur de voyages, naquit à Marseille en 1767. Après avoir parcouru le nord de l'Eu- rope . dont il a étudié toutes'Ies langues, il a publié : Voyage et découvertes dans la partie êepten» trionale de l'océan Pacifique, par le capitaine Broughton, traduit de l'anglais , 1806, a vol. în*-8'; Ta- bleaux de la nature^ ou considéra^ lions sur tes déserts , sur la pfy*

shnomle des végétaux, ètc, , C AmérUiue, traduit de Ta lie m and de A. de ilumboldt, 1808, a vol.' in- 12 ; Barnck et Saldorf^ traduit de rallemand d*Augu»te Lafbn- taine, i8io, 5 vol. \\\-\%\ Histoi- re des naufrages, par Perthes , nouvelle édition y 181 5, 3 vol. in-8" ; Voyage en Perse, par Mo- rrcr« traduit de Tanglais, Paris, 181 3, 3 vol. in-8''; Voyage dans antérieur du Brésil, etc., traduit de l'anglais de S. lUflawe, Paris ^ 1816, a vol. in-8\

EZPKLETA DE VEYfcE ( ie comte), lieulenant-général espa- gnol, issu d\inc ancienne famille de Navarre, fut nonimt':, en Juin i8i4» p«»' roi Ferdinand Vil, vice-roi de cette province. Ce fut lui qui fit échouer les premières tentatives du général iSlina, qui avait résolu, disait-il, de s'em* parer -de la ville ot forteresse de.

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Pormpdune. L^audace , les talens de Mina , et rattachement que lui avaient voué un grand nombre de militaires, le rendaient suspect en pouvoir. L'entreprise sûrPam- pelune, dont on l'accusait, ne fut cependant jamais légalement prouvée, le comte Ezpeléta pré- tendit avoir été informé de ce projet par un des conjurés, etflt arrêter une portion des partisans de Alina, qui lui-même, avet^ quelques autres aniis, se réfugia en France. On sait de quelle tha* nière il est rentré en Espagne, et qu'il a été nommé par le roi gou- verneur de cette même province de Navarre qu*on l'accusait d'a- voir vt)ulu îrwurger ( voy. Mini ). Le général Ezpeleta de Veyre est aussi employé aujourd'hui parle roi Ferdinand « qui .parait avoir toujours conservé on lui. une grande eoofiaRce.

FIN DU SIXIÈME VOLUME.

SUPPLÉMENS.

TUOISIKMK VOLUME.

liOMnKLIJ'iS ( Makc Maiiir, marquis dk). Daiis le tome III» page ir>r)dcl:i Ki(i<;ra|ilii(:tioiivcll(* des (intih*iii|ioraiiiA, il rst dit A rurticlc fioinbflli'!*, qiril av li:i À i\lniit.'inh:iii avcr lu driiioUrllv Cuinp, qii*il é])(Mi»ia suivant if rit |in)lr>taiil. (li* l'ait fst Ijmix : M. le marquis de li()iiibellr?>, dont il vM (|ncslinii dan^ ri^t arlirlis nViit jumuitt^'autre IVninie que iMad('ni(ii>t'llc Au(;clif|iK' dr i\larkauqii*il rpotiit» en 17789 cl qu'il piM'ilil rn iHun. La |H'rMinu(M|nt t''|>iMi**a Mademoiselle Camp »*a|)|udait Jran I.imiI.s ^rriirrir Cliarics, vicomte de BuiiibelleSy qui épousa plu> tard Maiii; Franroise du Carvuisiii.

OliATRIKMlî VOLUME.

Nous nvouA omis de pailrr, à Part. Chaptal p^TC, de deux décou- vertes que nous lui d('von.*4, et (huit les ré.'iultats sont trop heureux et trop iniporlans pour ne pas nous li/iter de réparer eelle omisblon. CVst lui qui a trouvé le moyen dVxtraire le surre de beltcrare: Yi^ritulde service rendu à la France. (]e buere, décomposé par des procédés eliiinique>, contient les mriiies élémens que celui qu*on extrait de la canne, et a par conséquent le même goAl et les m^ineu propriétés. Le prix auquel il revient nous airraïu'lilt d'un tribut qu*en temps de {;uerre nous payons ii Télran^^er. (w; bienfait est en- tièrement dû à la persévérance de i\l. (Ili.q)laL qi:i, en 1817 surtout, eut «\ combattre, d'anciens préjugées. (Test encore lui qui le premier a indiqué le moyeu dVxtraire Tindigo du pastel, découverte non moins heureuse, et non moins importante.

Indépendamment de cette omission, il s*est glissé une erreur de typographie qu'il est utile de relever. Nous avons dit que Al. Chap- tal fit fabriquer à la poudrerie de Cri'iwhle 55 milliers de poudre por jour, c'est à la poudrerie de {Jrfufllt; qu*il faut lire.

SIXIK.VIK VOLUAIK.

l)AIU]KT(.lKA?(-l*inRiiK-JosKru), le, le premier restaurateur de la

riU de Jean Darcet, membre de chimie; à Parîs]e5i août 1787.

riusliiui et ibi .sénat conserva- DARCKT (M.J.P.J.)» « »"îvl

tcur, etpetit-lîU du célèbre llouel- les traces de son père et de son

DAR

aïeul , et il a fait des découvertes chimiques un patrimoine de su famille. M. Darcel a perfectionné les procédés, et mnltiplié les ré- sultats de cette science encore si récente et déjà si féconde. 11 est un de ceux qui ont le plus con- tribué , par leurs heureux efforts, ;\ la faire servir au progrés des arts. Élevé dans Tétude des ma- thématiques et des sciences natu- relles, préparateur du cours de chimie de son père nu collège de France, devenu après sa mort celui de M. Vauquelin, M. Dar- cet s'est ensuite jeté dans cette carrière des découvertes prati- ques, qui ont illustré el enrichi notre pays. Arrivé à la seconde époque de la chimie , ùl son époque d'application, il a puis- samment aidé, par ses travaux, ce déplacement de Tindustrie ten- té de nos jours avec tant de har- diesse et de succès, qui a donné ù nos manufactures un si brillant essor, et qui a soustrait la patrie à la dépendance de la fabrication étrangère. Après avoir obtenu au concours, dès Tâge de 24 ans, la place d'essayeur des monnaies^ après avoir exécuté en grand de nouveaux procédés pour la con- fection de la poudre, après avoir indiqué des perfectionnemens pour la peinture au lait, M. Dar- cet dirigea ses expériences sur la décomposition du sel marin. Il parvint t'i fabriquer en grand, et à bas prix, l'hydrate de protoxîde debarium, et il refut pour cel- te application de la chimie, la grande médaille d'or décernée en l'an 10. Outre ce résultat avan- tageux pour le commerce, M. Darcet en obtint un tout aussi

DÀR

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important pour la science, ses opérations l'ayant conduit à de nouvelles découvertes sur les affi- nités chimiques. M. Darcet répé- ta en grand la décomposition du sel marin, il perfectionna les aii- ciens procédés, et fut ain>i le véri- table créateur des manufactures de soudes factices. Celte branche d*in- dustrie a opéré les plus heureux changemens dans notre commer- ce. M. Darcet passa de la fabrication des soudes à 1 art du clichage, dont ilrfCulalesbornes,etderartducli- chage à celui du savonnier, dont il perl'ectionna les procédés, et aug- menta les produits. C'est à lui qu'on doit la découverte du sa- von de suif marbré, qui a opéré une espèce de révolution dans U commerce des savons, et qui a fait descendré le prix de cette den- rée. M. Darcet a publié d'autres découvertes dont les unes sont curieuses, et les autres bienfai- santes. Il a créé Tart inconnu de faire les cymbales, a résolu le problème de la trempe des armes anciennes, et des alliages de cui- vre et d'airain; il a découvert la manière d'extraire la potasse des froits du marronier d'Inde, et le sucre de la châtaigne; il a donné l'analyse des fusées à laCon^rève; et conjointement avec M. Guyton de M or veau, il a fait des expé- riences pleines d'intérêt sur le diamant. Mais des découvertes plus utiles à l'humanité, honorent la science de ce chimiste. C'est lui qui a indiqué l'art d'extraire eu grand la gélatine des os, au moyen d'un acide. Cet art, qui n'existait point, est maintenant un des plus parfaits de nos fabri- ques. M. Darcet y a trouvé une

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DAR

nourriture saine, ntiparavniit per- due {loiir les ('la*i>('s ])•lllvn'^t, et de plus un pe'rrcrlionnrnuMit pour 1.1 t'iihrication i\v.s collt*s. Mais ce bit'utait uVsl pas le »vu\, M. i>ar- i'L*ta(',uii.>«tniit, pour \v ptuverne- iiKMit, les appareils de Thi'VfûUl Saiut-Lonis.daus loxpiulsou peut Irailer «jtooo malades par jour, et (|ui rorinesit le mïuI étalili*»;!^- iiicol (*()nipl('.t de baius et tUi lu- mi^atiiMts dt> tout |;iMire , ouvert Hii public. Il ailroouviTt un nioyen de Idanrhir, dans leh hôpitaux, le liuf;e tarliê par les (ui^ueiis iner- ruri('l>. Il était cruel de penner que les honiiiii's qui s'occupaient (le Tart de dorer les métaux, al- téraient rapidement leur santé, et ne rési étaient que (pielipies années A leur> travaux. M. Kavrio, dont le. nom ne peut être prononcé sans élo^e, l'onda en mourant un l<'^s lie Tiooo IV., pour celui qui trouverait le moyen de garantir les ouvriers doreurs de l'in^Rlu- hrité des émanations du mercure. Jl appartenait à M. Darcet de ren- dre (renouveau service à riiuma- nité. Les procétiés qu'il a indi- qués et qui ont remporté le prix, remplissent pariaitement le hut proposé; et p;râce à lui mainte- nant les doreurs n\)nt rien A re- douter des exhalaisons mercuriel- les. Il a encore construit un ap- pareil salid>re pour la labricnlion du bleu de Prusse, rA il a contri- bué, par de nouveaux procédés, à refaire en France la porcelaine ù bas ]»rix. Travaillant sans relâche au perrectiontiement des arts chi- mi(]ucs, il s'est étroitement lie avec M. Obaptal (ils, et c'est de leur association qu'est résulté un -i (;rnnd nombre de déconverteu

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pour Tart du tuinlurierf du ver- rier et du hlaiichiâseur. On d(»U 5 étonner que M. Darcet, après avoir obtenu du concours la pla- ce de vérificateur -général des nionnaleâ, après avoir mérité» comme prix de st^ travaux, son admission dans plusieurs sociétés savantes, ne soit pas encore incin- bre de Tinstilut. 11 ne peut man- quer d'y rare bientAt appelé com- me l'a été sou père , en ré- compense de nombreuses inven- tions, d'inratlgables recherches^ et d'une vaste soience. Ai. Dar- cet est membre de la légion-d'hon- neur, et le roi lui a conféré le cordon de Saint-Michel, lors de l'exposition des produits de TiD- dustrie en i8ig.

D4i:>YAKKM(;HlËN(N.BÀH0M), d'une famille noble, était conseil- ler au parlement de Douai, lors- qu'en 17K)) le roi le nomma l'un des trois commissaires chargés de Torganisation départementale dans le Nord. Il exerça successi- vement les fonctions de procu- reur-général-syndic près de Tad- ministratiou du département du ^ord, celle do commissaire du roi près le tribunal criminel de ce département , et celle d*agont national de Tadministration cen« traJe de la Belgique; «n lycfi'A fut arrêté comme noble. Kenda à la liberté, M. Dewarenghien fut nommé, quelqties années a- près, membre du collège électo* rnl, et président du conseil géné- ral du département du Nord. Dé- signé par le gouTcrnemcnt^onr une place <}e conseiller Tacanle à la cour de cassation, le sénat-con- servateur choisit M. Favard son concurrent. I^u de 'temps aprèa^

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il fut homiTH! membre de la lé- giun-d'bonueur, baron de Tempi- rc, enfin procureur'général près l«i cour impériale de Douay. Il exerçait les fonclioDs do premier pr«'»sident de cotte cour, lors la première restt)iira^4^n. Main- tenu sons le gouvernement -du nû, pendant les centjiours, il fut nommé membre de la chambre (les représcntans; itiais après la «rronde rentrée du i^î, M-. Dor \varin«^hicn fut mis A la retraite) ainsi que les autres ilitiilbrea 4t Kl cour de Douay, et-ert |(4oértl tons les magistrats qui -ftraieiSt' .^iégé à la ohambre des représen- ta n s. Cet honoralilê ^oven ^ d'ailleurs tr^s-versé daris la scien- ce (lu droits possèdc^es Confiais* i«aiices lrès-varléfc5. Ami d*u«e sage liberté, il est Mueèrement nttacbé i\ la ckarte, persuadé qire 5.1 ir anche exécution assurerait le bouheur de la France, et le maintien des institutions libé- rales.

DIMOURIEX (CnAULts-FRAN- rois), no en 1 759, i\ Cain-broi, d'u- ne fa mille parlementaire de Pro- venre, nommée Duperrief.Undes membres de (*ette famille prit dans le iG'^'vSiéclc le nom de Du- uiouriez, qui était celui de sa fem- me. Dumouiiez fut élevé au col- lège (le Louis- le -Grand, et en 1767, suivit son père à Tarmée du comte d'Kstrées, où, malgré sa jeunesse, il succéda i\ son père dans la pia( c de coitnnissaii^ des guerres. Kniiuy(> bieutt'it du tra- vail administratif, il prit du ser- vi(HS comme cornette dans le régi- ment d'E««(*.ars cavalerie, ut distin* giia aux a flaires d^Amstetten et de KIoterskamp, et fut nommé capî-

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taiâe en 1761. !^n 1763, Duraeti- riez, alors Agé de 24 ans, quitta le service à cauâe de la paix, a* yec la croix de Saint-Louis et 29 blessures. Rendu à la vie privée, 8on repos lui devint in su p(»o,r ta- ble, et pour donner un allaient nouveau ik Tactivité dévorante dont la nature Taf^ît doué, il ré- solut d'aller hors de France étu- dier les mœurs, les intérêts et les caractères des dilTérens peuples ^ TËurope. Après quelque sé- jour en Espagne, en Portugal^ dans Tétat de Gènes et en Corse, il écrivit plusieurs mémoires dont les idées furent depuis a- ^Ofitées, le gouvernement secon- da les - intentions de Dumou- tîeinn rattachant à Tétat - ma- ;jor de Tar-mée, et l'envoya en Gârse» t}ù il fit, sous M. de Chau- velfti^ la cttntpagne de 17G8, et «pus M. de Vaux, celle de Tannée 8iiHrftnte.ll fut nommé colonel, et en 1771 chargé par le duc de Choi- heul d*aller servir la cause mal- h jureuse des confédérés de la Po«- liiigne* En Ij^^ft* le roi Louis XV lui donna. personnellement une mission po^r la Suède; niais com- me cette mission nVtait pas de Taveu du duo d*Aiguillon, Du- mouriezi'ul arr<)té t\ Hambourg , et enfermé \ la Bastille. 11 était lié alors avec le comte de Droglie et Fa?ier, qui avaient avec Loui& XV ime correspondance secrète. Malgré cette liaison, et malgré le roi, Dumouriez resta en prison jusquW Tavéuement de Louils XVI. Il dut penser, dans les ca- chets de la Bastille, il parvint ;\ écrire quelques mémoires sut la guerre, la politique et Tadmi- nistration, qu'il était odieux de

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subir un giiuvciiiciiicnt )e drs- poti.^inc d'un ministre incapable s'(':t('n(1.iil {Sur le mi lui -môme. Kt'iiiU'^ré pur Lf)ui> XVI dans son ^rude dv. rt))oneU Dnmourii^z fut envoyé \ Lille, pour faire exéentcr les mnnœuvres que les t'îiiseiirs du temps avaient im- pïirlées de la Prusse. C'était l'ap- plicatitin du mécanisme mililaire introduit par rrédéric. La ma- nie de la mode prussienne avait été ius({{rà vouloir nationaliser m France les coups de bnton, ilont ce p:rand bomme avait enri- cbi sa discipline fj^uerrièrc. Le sol- dat français refusa d'adopter cette partie si importante du système prussien. En 1778, le comman- dement de Oberbourg fut donné au cobmel Du mouriez, d*aprés Topinion qu'il avait émise, sur la supériorité de la localité de Cher- bourg pour un grand établisse- ment maritime dans la Manche. II était alors question d'une des- cente en Angleterre. Dtmiouricz, chargé de la surveillance des tra- vaux du nouveau port, s'occupait en même temps des moyens de s'emparer des îles de Jersey, de Guernesey et de AVight. Les plans qu'il soumit pour le succès de ses opérations restèrent, suivant l'u- sage,dans les cartons de Tinhabile ministère de LouisXVI. La révolu- tion mit fin au service sédentaire de Dumouriez, qui depuis long- temps l'avait devinée avec tous les gens d'esprit, et qui l'espérait avec les bons citoyens. C'était la mémo- rable et à jamais illustre époque de 1789. Il .se rendit à Paris, (ni il se fit connaître du public par une brochure piquante, intitulée, Ca- hiers d'un bailliage qui ne députera

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pas ûux états "généraum. Il était probablement de ce bailliage » et uc fut pas nommé député ; maii on lui donna  Cherbourg uoe place qui alors était très -impor- tante, c'était le commaDdement de la garde nationale. A cette é- poque, il fallait toujours retenir le peuple, avide de sa réyolulioD. Du mouriez déploya dans ses foDO- tions l'énergie de ce caractère qui ne l'a jamais abandonné depuis. .De retour à Paris A la fin de la même année, il fut reçu dans la société des amis de la constitu- tion, devenue depuis si célèbre sous le nom de club des jacobins. £lle offrait alors la réunion de tous les hommes distingués qui présidaient aux destinées de la pa- trie et qui guidaient les premiers pas de la liberté. C'était Tépoque de la grande insurrection de la Belgique , qui avait eu le tort, si naturel aux nations opprimées, de lever trop tôt l'étendard de l'indépendance ; Dumouriez fut envoyé pour suivre et observer la marche des troubles réyolution- mtires. Sa mission rempliCf il re- vint à Paris, en 1790, il fut nommé maréchal -de-camp» atta- ché à la la"^ division militaire. Ce fut que commença sa liai- son avecGensonné,qui était com- missaire civil du gouYernement à Niort, Dumouriez commao- dait militairement. Le parti gi- rondin , dont Gensnnné était un des chefs les plus infliienS} adop- ta Dumouriez, qui l'année sui- vante fut fait lieutenant-général» par droit d'ancienneté. La fareor de ce parti se déclara hautement pour lui en le faisant nommeri le 9 mars 1793, au ministère desaf-

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faires étrangères, après la chute de M. Delessart et de ses collè- gues. La questlou de la guerre occupait alors tous les esprits et les divisait toutefois. Les giron- dins, et une partie des jacobins, voulaient qu'on prévînt les puis- sauces étrangères, dont les pro- jets hostiles étaient suflisanament connus. L'autre fraction des jaco- bins, dont faisait partie Robespier- re, était d*a vis de les attendre et de les laisser attaquer. Duinouriez remporta , et détermina le roi à déclarer la guerre à TAutriche. C'était le seul moyen vraiment national et généreux d'attacher au roi et à son fils la cause de la liberté 9 et d*assurer la puissance du trône constitutionnel. Les frè- res du roi et les princes de la maison de Condé, à la tête de l'é- migration armée sur le bord du Rhin, étaient alors confondus dans Topinion de ceux qui votèrent pour la guerre, parmi les enne- mis que la France avait à combat- tre. Ou a prétendu, depuis, que Louis XV lavait fait cette déclara- tion de guerre avec répugnance. Si cela est^ comment expliquer ce que Dumouricz adirme dans ses mémoires, que le roi, bien persua- dé que la guerre était inévitable, non-seulement approuva le rap- port qui lui fut soumis, mais mê- me qu'il le garda toujours, le cor- rigea lui -mC'uie, Hva*nt qu'il fût lu à l'assemblée, enfin en composa le discours qu'il prononça ùl cette occasion? n'est -il pas plus no- ble et plus naturel de croire A la bonne foi de ce prince? Lié d'une manière plus intime avec les gi- rondins, par cet acte solennel^ qui oli ange a tout-à-coup la réTolution

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du salut de la patrie, DumoUriez, d'accord avec eux, persuada au roi de renouveler une partie de son conseil. 11 ne resta de l'an- cien ministère que M. de Grave, auquel succéda bientôt le général Servan, comme ministre de la guerre. Le crédit de la Gironde et l'influence de Dumouriez fi- rent nommer & l'Intérieur le ré- publicain Roland, Claviëre aux finances, La Coste à la marine, et Duranton à la justice. Dumou- riez avait fait un plan de campa- gne pour entrer en Belgique^ aus- sitôt après la déclaration de guer- re, qui avait eu lieu, le 20 avril 171)!^. Ce plan, le même que celui qui réussit pleinement au mois de novembre suivant, échoua com- plètement en avril, et en juin, parce qu'aucun de ceux à qui son exécution était conûée ne voulait qu'il réussit. Cette grave circons- tance divisa les ministres, et les brouilla avec la Gironde, alon» toute-puisante. D'un autre côté « le roi supportait impatiemment l'amertume de la censure de se» ministres, et s'en expliqua avec Dumouriez, qu*il chargea de l'en débarrasser.L'occasion en fut trou- yéeàl'occasion deladiscussion re- lative au veto appliqué par le roi sur le décret relatif auxprétres, et sur celui proposé par Servnn pour la formation d'un camp de ao,ooo hommes fédérés à Paris. Le roi re- fusa À Dumouriez la révocation du veto, malgré Tintérét populaire dont était cette révocation ; refu- sa également sa sanction au dé- cret proposé par Servan, et con- gédia Roland, Clavjères et Ser-- van, qui étaient, disait-iU trois ré- publicains gui le tuaient àcoups d'é-

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pinffies. Aussi lot aprt'S le renvoi tir Umji* pi'd te {;«'>, lo ^iroiidinsi ii« viiTiit plus dans Dumouriez qu'un anihiiii'iiXy i^rUs ne ména^rrent cnrfirr qii<? |>ar crainte (h*.-* jaco- bin*'. 11 était linî «*»ak*ni«nt (It'A ja- C()Ihii>9 coninierréatuK* de la Gî- londt', <*t iïvti hoinnirs à prÎTÎIi'- gi'5i. connno auteur de la révuln- ti(in, c|ui venait du le>« détruire. Le roi. à qui Dninouriez étiiit de- veuu à cliîirge, vit a\ec plaisir que le niécunteutcment de Ta.**- seiuldée ne lui permît pas de garder son ministre. £iifîn, deux jours après le renvoi de ses colltV ^ue^, Duniouriez fut obligé de quitter le ministère, en l)utte aux accusations de la cour, de Tas- f^cmblée et de tous les partis de la révolulitm. Cependant le plan qu'il avait couru pour Louis XVI «•.l.iil le seul qui pût le sauver; niais il ne convenait pas au carac- tère indécis de ce numarquc* qui ne se lût jamais prêté l'raucbe- ineiità s(ut exécution. Dumouriez voulait, avec raison, que le roi se soumit entièrement à lailirection de rassemblée, pour la man lie de.-' afT.iires intérieures, et qu*rt ne s'occujiÂl quVi rassurer la na- tion sur les craintes que lui cau- sait Textéiieur. Il \onlait que le roi lit aux puissances étraii^èies Ja guerre la plus forte, la plus ac- tive, et que ce lût .\\\ i'u\ que la France fût rcdevablt* des victoires dont il prévoyait la possibilité. «Alors, disait-il au roi, la lièvre wdémocraiiqucse (!almera, la con- » fiance en vous s'établira, et tmi» M les dan|;('rs (|uc ^ous conrez au- njoni'd Jmi dispa rai Iront avec les M maux dont la France est mena- y ';ée.»)l)unK»uriez, renToyé dumi-

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nistèfA, M décida alon à ^uirn pour lui nnêitie un plan aaalugtieù celui qu'il avait iautilefn«Dt eon- tteillé au roi. Il résolut de te livrer exclufiivemenlàlacarrière militai» re, et se doRna luî-mêmo» atAol de quitter le raînistère^ uq« lettrs de service pour rarnièedu Nord. A la fin de juin, il se rendît à Vfr> lenciennes, nu quartier généraldu miiréi4ial Liickner» qui le reput trè»-nial, et ne voulut pas fiiire mettre su lettre de «erviioe A Tor- dre de Tarmée. Hais Duinourici ue se rebuta point , et V% forpt; puis, il se chargea sans difficulté du seulcommandeinentque Luck* ner voulut lui donner, cehii d'un petit camp volant à Maalde sur rexlrême fronticro. Il n'est pas douteux qu'on n'eût le projet de mettre Duniouriti dans l'embar- ras, en lui donnant ce poste àus- M faible quo dangereux. Mais U D*e»t pas de petit théâtre pour an grand talent, et l'audace de' Du- niouriez attira bientôt sur lui les regards de l'armée. Il repou9sa vigoureusement les Autrichiens» leur fit des prisonniera, et habi- tua sa troupe à la petite guerre, genre d'escarmouches aiiqucllw Français, natureUementfmprofi- sateurs sur le terrain; sont émi- nemment propres. Les gens dn pays y prirent part pour défen- dre leurs propriétés, et ce fut li que nie>demoîselleS' Fer nig, na- tives de Maulde, donnèrent à l'armée le spectacle de deux jeu- nes et belles hèromeSt qui par- tagèrent tous les dangers et tou- te la gloire de la belle CBnipii|(ne du Dumonriex. Cet exemple a été souvent imité dans la guerre de la rétolution. La défenoe du

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camp dct Manldo rendit à Du-* iiKMiriuK C4) que iiiéritiiit 8ii va- UuTi Ma popiiluritô; elle lut por- tée au combitt iorf^qu'nprtta évoneinciu du lo août i7<vâ« il Stt soutiitt nuii» réserve niix ordres du conbiûl uxiùculil; cl de l*nHëom- blée, et qtril accepta aiidacLvusci- ment la rt^.doulaldu r(*}«|>onH4»biU« t6 remplacer M. do La Fiiyol- ttif daii» lo onmnuuidnmt'nt qu*il vimait do quitter (»u de perdre. Dumouricx. partit aurt8ll^\ pour Sedan : il y trouva uu« armée dùgaruie de (généraux» et qui, re- (i^retlant amèrement ceux que la proscription venait do lui onle« ver, voyait de mauvais wil leurn Hucee.HMour.H. Il ne ^e luÎM.sa point rebuter par vq» diillcuUéti; il mu- vuit (pril avait en lui de quoi ite iuiro aimer du soldat iranyai». Un autre obstacle plus Important» colui de la faibUitve de cette ar~ , méct itc Tarrêtu point. En «^ffet» cette armée u*étail que de a5tOuo hommes, et le duo de Bruns- wick, qui avait déji^ pris Uong*» wi le a5 août, marchait i^ur Ver- duu À lu tCte de 1 10,000 com* battanst dont Uo,ooo Pnissiens», 5o,oon Autrichiens , les lies- soi», quelques troupes do Tem- pire et les émigrés. Honneur étemel, honneur uu général Uu' mourii'ftl ici commenoe la |(loi- re des armes de la révolu- tion. i)umourie% a vu d*un ctiup iVoiW le seul moyen (pii exU* te d*arrfter lu manthr du duo de Hnin.Hwii^k. <• Voici mos Thvr- »mopyJcs, dit-il au colouid Thou^ M venot , (Ml loi montrant hint la

carte la tbrf't d'Argonne. Si )*ttr«

rive avant le4i Prussiens, lu » IfTunou est saiivée. u C«i tant é^

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tait du génie, Pexéoution ei> fut aussi. Le aH aoAl, il est h Sedan; le 'J)> il lait maréuhal-de-cump le lieutenant - colonel d*urtilleri« (•albuud, lui donne un pi'titcorps d^inCanterie, luL prescrit d'entrer ÙL Verdun; t^'il le peut, sinon de se replier tiur la (brut d^Argonne, ce qui u lieu. En trois jours Du- mouriea avait réorganisé son ètat-nnajor et Ha petite armée. La 1" septembre^ il dirigea son ar« tillerio et ses équipoges sur Grand- pré, et avee environ uo,o(>o hom- mes, il se porte sur Stenuy, aikv de faire croire ù Tennemi qu'il voulait lui disputer le passage de lu Meuse. Stenay était déj(\ occu- pé nar 3o, 000 Autrichiens nous les ordres du général Clairlayt, qui toutefois n'attaque point Dumou- riex, et le bdssc se replier tran- quillement surGrumIpré, lient le temps de se retron(^her. Kn y arrivait, c'était le 4 ^ptembre^ il apprit lu prise de Verdun pat les Prussiens, et ce fut ce jour m(f* me qu'il écrivit un uonsoil exècu* tif ces mots dignes des Ages héroï-» quos de l*his4oire. u Grandpré, le )»4 septembre 1^9^* Verdun est «pris; j'attends les Prussiens. Lee idViAlés de l'Argonnc sont le* »Thermopylesde la France: mais je serai plus heureux que Léo*» »nidas. Dumouriea. » 11 le fut en effet; mats les bornes d'une noti* ce biographi(|ue ne permettent

I)as de mettro sous les yeux du eeleur tous les combats que Du- mourioft eut à soutenir «luiki les journées des H, met la septem- bre, ni de retracer les diOlcultés sans nombre contre lesquelles il ièv-4Ut «^ lutter dans sa propre ar- inéa^ dont le dénuetnent, Tigno-

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raiicfî^ rin(1i<(-î[ilinc, les soup- çons, iiuU':|>t-iiJainiiicnt de riiii- prrîtiL' (le SCS ihitts. cl de sa tcr- rcMir qsii dtiiKiiidait haïUtiiicnt la riirailt' di'rriôre la Meuse, met- talent à«*liaqne instant en péril le salut de la tranee et la cause de sa n vtdnlînn. Le i/| septembre, le déiilé de la liroix-unx-linis fut forcé par les Autrichiens. Du- mouriez, qui attendait vainement des renforts, dut abandonner Grandpré, fit d\d)ord sa retraite en bon oidrc, et passa l'Aisne lieurensement : mais malgré les terreurs paniques qui, le i5 et le lO, re\inrent truul)ler sa résolu- li«»n, il ne persista pas moins dans son pir.n de tenir la forêt d'Argon- ne, dont il occupait encore les dé- fiU"i et la grande route. Il se con- trôla >^rulementde faire un grand (juarl do conversion en arrière, et le 17 frcptembrcy il établit sou quartier général ùk Sainle-Mene- hould, i'il camper son armée de- vant celte place, ayant sa droite aux lïlets sous les ordres du gé- iiiTaî Dillon. son avant-garde ik Vienne-le-Chateau. et sa gauche ù Breux-Saintc-Cohèiv. L'armée )trussiennc, qui marchait par (îraudpré, fut re lardée par les mauvais chemins et le défaut de fr.urriige, et d(»nna le tcnip.^ i\ rarnite de Kellcrman. que des ordres contradictoires du conseil txéri:l!f avaient releniKî à Saînt- Dizier cl à \ilrv-le-Francai?, d'o- ]h:vvv enfin sa jonction avec celle i\r Du mouriez. Cette heureuse, «prialion eut lieu le ii) septem- l)r:* .elle corps de Kcllerman. fort di* .17,000 hommes, prenant lu ;;au(-he de Dumourîez, occupa ics ]iauleur:> de Valmv. Dans la

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nuit du 19 au 20, Beurnonvilli^ arriva de la Flandre avec 10,000 hoiiimes, en sorte que l'aririée fiançai e présenta alors aux Prus^ siens 5o,(ioo combaltari». Le jour même de celle jonction^^l'arinée prussienne attaqua la fauche quMIe avait tournée* et dont elle coup-lit les communications avec Chrilons et Paris. La glorieuse journée du 30 septembre^ si belle dans nos fastes^ a donné» d^uis justement au général KellenbaD le litre de maréchal duc de'Valmj. Les contemporains de cette pre- mière époque de notre gloire mi- litaire s'étonnent saris doute que le titre de maréchal ducd*Argon- ne n*ail pas été donné ù Dumou- riez. L*audaciensc ténacité du gé- lu-ral Du mou riez à se maintenir dans la position de Sainte- ftlene- hould et de la furet d'Argonne, malgré les clameurs de Paris^^ celles de son année et les ordres du conseil qui lui prescrivaient la retraite, fut la cant«e principale qui arrêta la itiarehc des Prus- siens, qui étaient placés entre son armée et la capitale. Aussi quand le lendemain, û la pointe da jour, ses avant-postes ne virent plus les ennemis, Dumourîez reput de ses soldats' la récompense que méritait Tinmiense service 'qu'il venait de rendre A sa patrie. Tous les rangs retentirent de ces mots, ils. sont partis; vive ia répubii^ue, vive noire petit bonhomme, La pe- tite faille de Dumouriei justifiait le sobriquet, qu*il prenait plaisir à entendre. Ce résultat était si imprévu, qu'ildonna lieu & une foule de ronjectures dont s'occu- pèrent bientôt les ennemis de Du- mouriezà Tintérieur» et les enoe-

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mis de la gloire française au de- hors. On osa même envelopper le roi dans cette proscription tou- te nouvelle; et Ton prétendit^ qu^indépendamment des sommes considérables qui avaient été le prix de la retraite du duc de Brunswick, Louis XVI lui avait écrit que sa perte et celle^ de sa famille était certaine, si l'armée prussienne marchait sur Paris. Toutes ces calomnieuses suppo- sitions sont tombées depuis, avec les intérêts de ceux qui les. accré- ditèrent alors. La retraite du duc de Brunswick n'eut d'autre mo- tif que ralternative il se trou- va tout-à-coup, par l'inattendue TÎctoire de Yalmy et la continui- té de l'occupation des défilés d'Argonne, d'être toujours sur la défensive , ou de se retirer. Mais il arriva alors , ce qui est le propre des républiques en danger, que le salut de l'armée et de la France ne contenta point ceux qui en avaient d'abord ouverte- ment désespérée et qu'ils osèrent reprocher aux généraux Dumou- riez et Kellerman d'avoir laissé échapper l'ennemi. L'évacuation totale du territoire français de la part de l'ennemi, fit justice de toutes ces imputations et de la belle conduite de Dumouriez,qui se contenta de suivre les Prus- siens jusqu'à Buzancj. Là, il ren- força l'armée de Kellerman d'un corps de troupes sous les ordres du général Valence, et réduisit la sienne à 25,ooo hommes, qu'il divisa en deux colonne.<t, l'une sous les ordres du général Beur- nonville, l'autre «oiis ceux du duc de Chartres. Il leur ordonna do se diriger sur Valenciennes,

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pour la campagne de Flandre, l'attendait une nouvelle victoire, et h\ se rendit à Paris afiu d'y con- certer avec le gouvernement les opérations qu'il méditait. Du- mpuriez reçut à Paris tant à la convention qu'aux jacobins et dans les spectacles, tous les hon- neurs du triomphe; mais il ne parvint pas à désarmer l'envie que les souvenirs de son minis- tère soulevaient contre sa gloire elle-même. Le 26 octobre il arri- va à Valenciennes, fit camper le même jour son armée derrière Quiévrain, qui fut occupé par l'avant-garde aux ordres de Beur- nonville. il apprit que, malgré la rapidité de la marche de ses co- lonnes, le général Clairfayt les avait devancées, et qu'il était dé- jà à Mons avec un renfort de troupes venues de la Champagne; que les hauteurs de Jemmapes é- taient retranchées, et que le duc Albert de Saxe-Teschen les occu- pait avec une armée de 5o,ouo hommes. Dumouriei avait en- viron 27,000 hommes qu'il par- tagea en trois corps , l'avanl- garde sous Beurnonville, la droi- te, de 24 bataillons, sous le duc de Chartres; et la gauche sous Miranda, qui fut remplacé, pour cause de maladie , par le gé- néral Ferrand , le. plus ancien maréchal -de- camp de l'armée. Cette armée manquait de tout, et l'on fut obligé de prendre des draps de toute couleur, à Paris , pour lui faire des capotes. Les souliers manquaient également; mais elle avait à discrétion , de la valeur, des armes et de l'artille- rie. La cavalerie consistait en quelques régimens de chasseurs

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et de liiissurdii, cl Ton dut prendre le.4 chevaux de» puy.san» pour at- teler rartillei'ie. Les ruutcs^ a- vait'nt été ti'llcinciit détruites par les Autricliieii!», qu'il l'alKiit met- tre 24 clic vaux sur une pièce de seize. Aucun de cex (d)>tacles n*ar- réta riniperturliahlc ténacité de Duniouriez. Son ^énie rnlrepre- nant avait déjà choisi le champ de la victoire. Le 2 novembre , une partie de son avant-gardt; a- vait reru un échec dans le village de Thulin ; le 5, il la renjorya de 6 bataillons, sons les ordres du duc de (Jiarires, et de quelques pièces de gros calibre, puis il en prit lui-mCme leroniniaudument. Le village de Thulin lut bientôt repris ; v{ tandis que les généraux Beurnon ville et Danipicrre délo- geaient 1rs Autrichit'us de celui de Uoussu, le duc de Chartres s'emparait de la batterie du mou- lin et des bois qu'elle défendait. D*.)près ce succès important, Du- mouriez décide son attaque géné- rale sur la grande position de Jemmupes. Le f\ novembre, il mit en mouvement toute sou armée, et fit donner Tordre au général Harville de quitter le camp re- tranrhé de Maubeuge avec Cooo hommes , pour opérer sur sa droite. Ler>,rarméc rrançaise, for- te de 27. 000 hommes seulement , arriva dfvant les hauteurs de Jem- inapes , d\n\ les Autrichiens com- mencèrent la canonnade le soir m(line. Interrompue par la nuit, ellereconimenra le <) avec le jour. Dumouriez \oulaii attendre la di- vision ltar\ille avant de donner le signal de l'assaut ; mais quel- ques mouveniens de Tarniée au- trichienne lui ayant fait craindre

l'abandon de »a position» et la nécebsitc d'un combat de plaine, que le défaut d'instruction eAC

f^eut-étre rendu désavnntligeux A 'armée française, il ordonna l'at- taque immédiate des redoutes de Tennenii. Après un peu d*indC*d- bion, causée par le feu continuel des redoutes, elles furent erapor tées au second assaut, et une partie de rartillerie autrichienne fut prise. L'ennemi se relira sur Mons, qu'il évacua pendant la nuit , et Dumouriex fil son en- trée le 7 9 aux acclamations des habitans. Le pinceau national d'ilorace Vernet vient de ressus- citer le souvenir de la bataille de Jenmiapes.Cebeau monument de notre histoire militaire fait par- tie de la galerie de il.' -le duc d'Orléans. Le général Dumouriei se disposa à tenir la campagne dans le pays ennemi ; mais tm dé- cret de la convention qnl ordon^ nait de payer Tannée en numé- raire au-delÀ des iVonlières , l'o- bligea À faire un emprunt aux états de Hainaut pour la solder, et le commissaire ordonnateur Malen fit des marchés pour les subsistances. Le 9, l'armée se re- mit en marche; le 13, elle com- battit à A nderlecht devant Bnixel* les, le 9 Mil lemon 1 5 et le a; àVa- roux près de Liège , elle entra le 28. Dumouriex fit occuper Ait- ia-Chapelie par son avant-garde, pendant que les généraux Miran- da et Yalcntre assiégeaient et em- portaient, l'un la citadelle d'An- vers, Tautre les châteaux de Na- mur. Malheureusement le plan de x^ampagne de Dumouriei no fat pas suivi. Les succès de Custi- nes, qui devait opérer avec lui,

4.'xuUèrcnt le gouvernement, et iissiirèreni à ce général une indé-

f)ciiJancc qui bieptOt fut fatale à *arinée. Le successeur Je Ser- vant à la guerre était le ministre Pache, qui haïssait f)ii mou riez, et (|uî adrilnialt ^ son ambition ou à sa jalousie, la marche qù*il avait tracée aux opérations de Custinus. Outre cela, l'armée se Irouva subitement frappée, au milieu de ses succès, d'une sorte de désorganisation, par Tifnvoi de commissaires civils qui tyran- ni*)aient les troupes et les habi- (ans , et par le refus que fit le conseil exécutif de ratifier les marchés passés par tes ordonna- teurs. La (léncrtion â l'intérieur se mit dans les troupes, qui s'en allaient par l)andes. Knfin la plus grande niéisintelligence éclata en** tre le ministre Fâche et le géné- ral en chef, et 11 s'ensuivît entre eux la plus amére correspondan- ce, qui fut imprimée dans le teni[)s. Huniouriez tenta inutilc- inentd'obtenir le renvoi des com- missaires de la convention, dont il ne pouvait comprimer la tyran- nie, v.i se rendit à Fai is en décem- bre 179'i, pour y plaider auprès du conseil exécutif la cause des Belges , celle de l'armée et la nienne. Mais c'était la fatale épo- (|ue du [)ro('és de Louis XYI , dont l'orageuse discussion iibsor- bait tous les partis de la conven- tion , et frappait de nullité le con- -leil exécutif lui-même. L'abîme de la terreur allait s'ouvrir. Dumou* rie/ devina les s^^mptômes de cette monstrueu.se anarchie , qui mena- çait de dévorer la France et de tuer il liberté. l\ avait vu de près la Miifitit^ncvA laCiirontif\n*Mi\wtï\ son

Héjourît Paris, et il était retenu à son armée, profondément per- suadé que le seul moyen de sau- ver la France était de rétablir, en faveur du lils de Louis XVI, la royauté constitutionnelle et la religion politique de I7<ji. On a supposé malignement dans le temps, et la source de cettii In- culpation ne peut C'tre méconnue, que Dumouriez ne travaillait pus pour M. le dauphin; mais pour le duc de Chartres, auj(»urd'hui duc d'Orléans , lieutenant-géné- ral dans son armée, et que la bravoure y avait rendu populaire. Dumouriez Ta nié constamment et avec raison. Il n*y eut jamais aucune relation de ce genre entre lui et le jeune priace, ù qui ses amis ne connaissaient d'autre pas- sion que celle de la liberté , et aucune ambition personnelle. On dit également alors avec la mfimu perfidie, que Dumouriez avait le projet de se faire duc de Brabant, stathouder de Hollande. Ses rap- ports très-intimes arec les Belges et les Hollandais n'avaient pour but, que d'intéresser ces peuples au succès du pl.in qu'il avait for- mé de rétablir la constitution de 1791, qui n'a cessé d'ôtre, et qui est petit-(^tre encore à présent tonte l'opinion politique du vain- qiieurd'Argonneet deJemmapes. (^eftit le '20 janvier qu'il quitta Pa- ris pour reprendre la roule d'An- verri.Tous les efTorls qu'il avait faits dans la capitale auprès des puis- sances de chaque parti pour sau- ver leroi avaient été inutiles, et ne le portaient que davantage à pré- cipiter l'action de la contre-révo- lution libérale qu'il avait entre- pri-'e. Mais arrivé le u février ù

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Anversi, il y apprit, pru après, la rupture entre la Franco, TAnglc- terre, et par ci)ii9équ<*nt lu Hol- lande, liée au cabinet de Londres par un traité otTt-nsil' et dél'ensif. Cette circonstance le. priva d*une partie de ses auxiliaires, et il dut manœuvrer en conséquence pour la réus>ite de .st>n proj(!t. Aussitôt la déclaration de guerre, Dunioii- riez fil inve^lir iMaestricht par les généraux Miranda, Leveneur et Valence. Un nu)uvement géné- ral était conihiné entre lui et ces généraux pour Tinvasion en iloliande. Lui-même, il se mit en marche d'Anvers, et entra en lifdlande avec i5,5oo hom- mes qui manquaient de tout, et surtout d*argci'.t. Obligé de mas- quer plusieurs places importantes, entre Rerg-op-Zoom, I)umonriez o^a se présenter avec fiooo hom- mes seulement devant Hréda, vil- le très-forte, détendue par une i- nond;ition, uooo hommes de gar- nison, une nombreuse artillerie, et une grande abondance en vi- vres et en munitions. Après trois jours de bombardement, il ne res- tait plus au général d'Arçon, qui dirigeait le siège, que ()o bombes à tirer, quand il imagina de faire une nouvelle sonnnation au gou- verneur hollandais, comte deHe- gland, Tin formant (jue le général l)umouriez arrivait eu personnel la tcte de toute Tnrmée, et qu'il n'y aurait plus à espérer aucune capitulalion. Uegland donna dans le piège, capitula, et Dumouriez entra dans firéda, oi^ il trouva 'j&(>o bouches à feu, 5oo milliers de poudre et ^ooo fusils, dont il avait le plus grand besoin, (^e fut avecc:es munition!» que furent pri-

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ses les places de Klemdort et de Gerlruydeinberg. Ces yilles a- vaicnt aussi un matériel considé- rable; et la dernière avait de plus un grand nombre de bateaux que le général en rhef Gt conduire au Mordick, tandis que d^Arçon as- siégeait 'Willemstadt. Dumouriez se iîattait qu'il ferait insurger les Hollandais contre le stathouder, et que dcTcnus indépendans, ils serviraient au rétablissement du trône constitutionnel de la Fran- ce; mais les opérations militaire» des Autrichiens détruisirent ses espérances. Le i" mars t7g3, Tarmée du prince de Gobourgs*é* tait mise en mouvement; elle a- vait repoussé les Français sur Liè- ge d'un côté, et de Tautre les a- vait chasses du blocus de Maës- tricht. Ces deux corps d'armée se réunirent à Louyain, Dumou- riez, qui était au Mordick, reçut ordre de se rendre pour en pren- dre le commandement en chef. Arrivé à Bruxelles le 1 1 mars, il y apprit que plusieurs tilles et la Westflandrc s'étaient soulevées contre les Français, et quede forts rasseinblemens d'insurgés mena- çaient de marcher sur Bruxelles. Dans ce danger imminent, Du- mouriez prît sur lui de suspendre le décret de la convention du ifi décembre, relatif au gouverne- ment des provinces belgiques, et à l'autorité des commissuires ci- vils. H annonça par un vigoureux ordre du jour cette disposition aux Belges et à son armée, ren- voya les coinmissnire8,et fit mCmc arrêter ceux qui refusèrent de lui obéir. Le la mars, il se rendit lui- même au sein de l'assemblée des rcprésentans du peuple belge, y

prononça un discours remarqua- ble, et, le môme jour, adressa à la convention cette fameuse let- tre qui lut trouvée si forte par les comités , qu*ils défendirent au président d*en faire lec* ture à la tribune. Tout réussit, tout fut calmé, et il ne fut plus question d'insurrection. Mais les commissaires de la convention fi- rent d*assez vives remontrances îk Dumouriei, et ce fut dans une de ces conférences que Tund'eux, le citoyen Camus, luidit: «Géné- xral, on vous accuse de vouloir » jouer le rAlc de César; si cela » vouH arrivait, je prendrais celui »de Brutus, et je vous poignarde- nrais. Abl mon cher Camus, ré- » pondit Dumouriez en riant, vous » n'êtes pati plus fait pour le rôle »de Brutus que moi pour celui de » César, et la menace de mourir »de votre uKiin est un brevet I) d'immortalité. » Les commissai- res partirent pour Paris, décidés & perdre Dumouriez: et Dumou- riez partit pour Louvain, décidé !\ donner une grande bataille. Ce fut celle de Nerwinde, où, looans auparavant, l'armée françaisesous les ordres du maréchal de Luxem- bourg avait battu Tannée de Guil- laume III. Après des avantages importans à Tiriemont et à Goët- zenhoven, la bfttaille fut livrée par les Fran(;ais le 18 mars. L'a- vant-garde était aux ordres du général Lamarche, dont Tinfor- tuné maréchal Ney était aide-de- camp; l'aile droite était comman- dée par le général Valence, qui reçut trof>4 coups de sabre i\ la tA- te, dont il a conservé jusqu'à sa mort les glorieuses cicatrices; le centre était commandé par le duc

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de Chartres y qui se trouvait le plus ancien lieutenant-général depuis l'arrestation du général Lanoue; et Taile gauche était sous le général Miranda. Cette bataille eut ses revers et ses trophées; l'ai- le gauche de Miranda avait été enfoncée et repoussée. Le général Valence enleva les villages d'O- berwînde et de Nenvinde^ que les Autrichiens parvinrent A repren- dre; le duc de Chartres, qui ve- nait de s'emparer de Laer, rentra à Nerwinde avec 16 bataillons; mais lei^ troupes ennemies, qui venaient de battre notre aile gau- che, vinrent au secours des trou- pes de leur centre. Quelques ba- taillons de volontaires nationaux, se croyant tournés, se débandè- rent uu cri si funeste de sauve qui peut! et toute Tinfanterie françai- se évacua Nerwinde, à l'exception du 99* de ligne, qui épuisa toutes ses cartouches sur les Autrichiens. La cavalerie aux ordres du géné- ral Neuilly se couvrit de gloire, et le feu de quelques bataillons di- rigés par le duc de Chartres oyant donné le temps à l'infanterie de se rallier, l'armée autrichienne fut vaincue ik son tour, et l'armée française demeura maîtresse du champ de bataille. Mais Dumou- riez, que l'échec de son aik gau- che avaitsubltement dégarni, sen- tit qu'il était hors d'état de conti- nuer l'offensive, et ordonna la re- traite, qui fut une bataille conti- nuelle, pendant 4 jours et 4 nuits. Le aa, son armée, épuisée partant de combats, était à peu prés dé- bandée et tout  fait hors d'état de soutenir une nouvelle attaque. Les commissaires de la conven- tion, Danton et Lacroix^ avaient

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paru à !\irmt'e d<in.4 la journép du uo. Leur but était dVn^a{;(T Du- mouriez à rrtrarter >a lotlrv du la mars, vi ù taire quelque acte de soumission aux dèrret> de la con- Tentiou : mais ^ur >on refus. iU étaient repartis pour Paris, dé- pendant, le 22 mars au soir, J)u- inouriez. placé entre la conven- tion qui le mena^'ait^et une armée qui était en pleine di>sulution« poursuivi plus que jamais par la chimère du rétablissement du trùne cunstitutiouneL poussa Té- garement au pointde taire desou- yertiires an prince de Cdbourget au baron de Mack, sou chef d'é- tat-major, avec L squels il paraît constant (pie jusqu'alor:» il n'avait eu aucune comnmnication. Les ouvertures ayant été bien accueil- lies, il leur ronfi.-i le projet qu'il avait formé d'enlevrr la famille de Louis XVI détenue au Temple, de proclamer le prince royal roi des Français , et de rétablir la constitution de 91. après avoir forcé la convention nationale à se dissoudre , et Tavoir remplacée par une autre assemblée. 11 leur proposa en conséquence de con- venir d'une cessation d'hostilités jusquVi la réussite de son projet, dont résulterait nécessairement la paix; mais, en cas de non-suc- cès, tout en^]^ement serait an- nulé, etrAiitriche pourrait, siel- Je le voulait, recommencer la guerre. (^es[>ropositions furent ac- C€[»tées par le prince de Cobourg. ^(m-seulement Dumouriez obtint que la retraite de son armée jus- qu'aux fro!itîères ne serait pas troublée, n)ais encore que toutes -es troupes ♦l toute l'artillerie «issées en Hollande reviendraient

en France. Telle fut ce que Vnn appela alors la trahison de Du- mouriez, crime douteux qui tuait la convention et sauvait la Fran- ce. Mais toutefois une telle né- gociation, ainsi que Tentrepri- sc dont elle était le mobile « ne pouvait être légitimée que par le succès. Dans des affaires sembla- bles, c'est la fortune qui est la justice. Quand Dumouries eût été plus discret qu'il ne parait Favoir été^ il était difficile que ses pro- jeb« ne transpirassent pas dans le public, et ne fussent pas connus à Paris. La retraite paisible et non interrompue d'une armée en déroute, et la libération des gar- nisons de la Hollandc« coupées par l'occupation autrichienne de la Belgique, suffisaient sans dou- te pour donner l'éveil sur les in- tentions du général en chef. Effec- tivement on envoya bientôt de Pa- ris à l'armée trois commissaires du parti jacobin , Proly ^ Du- buisson et Pereira, avec ordre de sonder Dumouriez, et de s^assu- rer de ses projets. Il était entré le 28 mars à Tournay ; les com- missaires y arrivèrent le ag, et apprirent de lui au-delù de ce qu'ils voulaient savoir. L'impru- dencectTindiscrètion naturelle au caractère de Dumouriez, devaient elles seules l'empêcher de jouer le rôle supérieur auquel le por- taient sans cesse d'autres qualités également naturelles. In hauteur de ses conceptions, Tintrépidîté, la ténacité, l'audace et l'amour de la patrie. « Point de paix pour » la France , leur dit-il , jusqu'à ce »qne votre convention suit dé- » truite; tant que j*aurai quatre n pouces de 1er. je ne souffrirai pas

»((irrllo rrgnr, vtqu*t*llc versf* le ».Hiing ji.'ir ro trihiinol rtWohilion- »iiuir«* ({irull<! vient ilc rrrcr.» rjnluiisson, <Iaiis It; dossein do fairr loijriMT au proflt des jaco- bintt riniliilioii de I)iiiiiotirioZ| roiivint des lortn dt* la <'onrcii- tioii ù son (*j;;;ardi vi lui proposa, pniir sanvor la république « de Muhstilurr U*s jucobius au corps- i(';^iHbilir. Colle pn>pu.*<iliuu ii é- taii pan bcMirrnsc. AiiMi^i Duiiiou- l'io/. \\v pul se <'()utenir, et apnVs avoir exbidô avec la dernière vio- leiirr loule la Iiaiue qu'il portail à relie sociélé, (pril regardait oouuiir la source de tous les iiiuux de la Kratiee, il ajouta. « Quant »à \i\ répubru)ue, c^vn^i un vain » mot. J*y ai cru trois jours. De- »puis .lennnapes, j'ai regretté u louH les su(!e('*H (pie j*ai oblenuH i^pouruor si mauvaise eaust*. Il »i\'y tt plus qu*uu moyen de saii- » ver |>alne; c'est de rétablir la Mconslituliou de 1791, et un roi. •> Ysouj;c7--vous, jçénérolPrépon* »dil Dubuisson; les Fran^Miis ont «en borreur la royauté, el le seul » nom de Louis. Mb, qu*im)ior- » t(* que ce roi se nonnne l40uis, ».Iac(pies ou Pbîlîppe ? Maî.H H voire projet eomprouiet le yort des prisonniers du Temple. —Le 1 dernier des Hourbon serait tuéf '»ceux mêmes de (lol)lentt nVxîs- " leraient plus, (|iie la France *n*cn aurait pas moins un roi; et »si Paris ajoutait le meurtre que « vous parai<4sr7. craindre A ceux •mIouI il s*est déjA souillé^ je mar- »eberais à rinstant sur Taris. » <'cllc incartade fut une des prin- ripubvs causes <le la perle de Du- nuMiric/.. Si, au lieu d outrager ces eommisxiires. il les vCii Hattés: s*il

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eût substitué la politique i\ la violence, et TintérOt général i\ la passimi particulière, peul-^tru «*At-il obtenu Tappui de:» jactddn.i. Teut-Ctrc aussi nernitil permis de <!roire , d'après les données cou* nues sur les alTeclions bnm.uuesy que les jae(d)ins« dont TasHocia- tion était lonnév par un lien po- litique très-fort, se voyant maîtres parle secours d*un elief et d'une armée dévouée, soit de la puis- sance, soit de leur propre amnis- tie, ne se seraient pas refusés à Ctru les fondateurs de ce gouverne- ment^ qui eonciliail tout-A coup, et assurait i\ jamais, tous les inté- rêts de ia révcdulion. Vingt-qua- tre heures après le départ des commissaire *<, que par suite de son audace el de son imprudence or- dinaire, DumonricK laissa retour- ner ù Paris, la convention et les jacobins furent sunisammenl ins- truits des projets du général en cbef, et du sort qu'il leur desti- naît. Le 5o mars, DumonricK pas- sa la frontièns rentra en France, et partagea son armée en deu!C camps, l'un A Maulde qu'il avait illu.stré, l'autre A Hrecille. Il pla- ^*a son quartier-général à Saint- Amand. Son dessein était de s'em- parer de Lille, (londé et Valen- ciennes, et d'y pidUier un nnini- feste pour le rélablissement de lu constitution de \^i)i\ idée juste sans doute, nniis fixe, qui avait dégénéré cbei; lui en une sorte de monomanie. Il ne prévoyait pa*«, ce qui était facile A prévoir, qti'il neprr)duiraitque la guerre civile. liCs tenlalîves qu'il fit pour l'oc- cupai ion de ces places écbouè- rent tontes, parce que l'opinion alors était, si l'on veut, révolu-

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tionnaîre. La convention décréta que Dtimoiirîez serait traduit à la barre pour rendre compte de sa conduite ; ce qui voulait dire^ pour être condamné Â mort. Les commissaires Camus, La Marque et Bancal, et le ministre Beur- nonville, furent chargés par elle (le Texécution de son décret. Le 2 avril, ils arrivèrent ù Saint- Amand, ils noti6èrent le dé- crut et leur mission à Dumouriez. Celui-ci leur demanda d'en sus- prendre IVxécution, en raFson du mérontentcment de Tarmée dont 1.1 di.'-solulion serait prochaine. Il leur ofTrit sa démission. « Que •» forez -vous, lui dit Camus, a- «près avoir donné votre démis- Bdîoi) ? Ce qui me conviendra, B répondit Dumouriez. Mais je Bvoiis déclare sans détour, que » je ne me rendrai pasà Paris pour »me voir avili par la frénésie, et u condamné par un tribunal révo- ttlutioiinaire. Vous ne recon- » naissez donc pas ce tribunal? » Je le reconnais pour un tribunal ode !»ang et de crimes....» Les au- tres commissaires parlèrent à Du- mouriez avec plus de modération, renga«;èrent à obéir in la conven- tion, et l'assurèrent que loin de courir aucun danger, sa présence seule le ferait triompher de tous ses ennemis. Bancal renchérit en- core sur ces idées, etcrut les forti- fier par les exemples des plus fa- ngeux généraux dcThistoire grec- que et romaine. «.... Les Romains «n'ont pas tué Tarquin, luire- M pondit Dumouriez. Ils n'avaient >ini club de jacobins, ni tribunal «révolutionnaire. Nous sommes udans un temps d'anarchie. Des «tigres veulent ma tête, je ne

DUM

«▼eux pas la leur donner... Je » TOUS déclare que j'ai jooé sou- » yent le rôle de Décius i mais que je ne jouerai pas celui de Curtius, » en me précipitant dans le gouf- «fre. »11 ajoutai que quand la France aurait un gouTernement) il demanderait lui-même des ju- ges. Les commissaires passèrent dans une pièce Yoisine^ pour dé- libérer et rentrèrent. Voulei- »vous, dît brusquement Camus » à Dumouriez^ obéir A la cooTen- «tion, et vous rendre à Paris! «Pas dans ce moment, répondit «le général. bien je tous «déclare que je yous suspends de «vos fonctions. Yous n*êtes plus «général. Je défends qu*on ycus «obéisse; j'ordonne qu'on s'em- «pare de vous , et je Tais «mettre les scellés sur Yos p»p «piers. « Dumouriex, redoutant quelque violence de l'indigna- tion de son état-mâjor^ ordon- na en allemand à des hussards de Berchinj de s'emparer des commissaires ; il avait excepté Beurnonville, son ancien général; mais celui-ci lui dit tout bas : Tu me perds ; et Dumouriex le fit é- gaiement arrêter. U donna ordre de les conduire tous comme ota* ges au général autrichien Clair- fay t, Â Tournai ; action violente et coupable que rien ne peut justi- fier. Ensuite il écrivit à la conven- tion pour Tiuformerdecet événe- ment, et lui déclarer qu'il allait marcher sur Paris. iDussé-je, é- «crivait-il, être appelé César^ i) Cromwell Honck, malgré les «jacobins, je sauverai la patrie. » Pressé par de telles circonstan- ces , Dumouriez redoubla d'acti- vité et d'audace. Il voulait , il

Dl.M t)ll.M /|r>;

rroynil pou voir i'/!|>(irrr .iDH raiilc^it qui fut v.w (Uiticïr iu1o|i|/!A pur la

v\ i:rll(*» fil) m:h iifçt'.UH. 11 dnniui- pi'Iuro do (^oliourK, v.l piihli^to lu

tliiuiirKiidfz voiiHuuroloiicl IVliirk Inidoniain 5 uvril. Plunirurt» oITl-

pour (iTUiIurr Irur (niiUi, v.i lu ritirn friuiçaitt /tlHicMit vouuh p(in-

iiull uiOuit? il |)ulilia uu inaiiirt^H- daut la nuit trouver Duiiiourîrx,

t(! jo.ttiricalif dcî nu coiiduiln nu- cl lui uvnitsiit a^fiur/i que lu.n lrou>

VIT» I(;h rouiini.nHaiiT.H. Li; !^ avril pi*» du c.auip du Mauldc, dénap-

au inatiu, il liiinnif(ua m!H trou- prouv.iut liaulouitMil la tr.utativft

pc» qui d'aliortl paruriMit l'ap- failo la vcïllitt Hur nu pcmouno , lo

prouvrr, et qui hi* houlfïv^^l•ut rtMli!niandal(!Ul. H prit auHrtllAt la

hiiMitAt apr^^i, part'ii: qu'il faut du trnW'rair» r^Nolution do H*y ri*n-

IfUip.H v\ il*auli'r*i luoyiMi.H pour drc* , fut d'abord liiou accuoilli;

HouHtralnr i\ VnUvïrsntiuv.v au pou- luaiii nV^tnut iiiIn vu roui» pour

voir U«gal,di!n liouiuii!!* quoVha- Saiut-Ainaud, il apprit qiio rnr-

liiludi! i\v la (li»ri)diuf. loud «;n- t!ll(*rlls, qui ôlalt dauM (tittc: ville*

firutirlleuifot lUMniiV, et auii.H de h*élail d/^eidée ii re.joiudre à Va-

Paulorilé dout il» aouI len iuH- leufieniieM Ion cotniniHNairefi de la

trouieu». Dotnouriez voulait coiiveutioii. Surcet avin, Duinou-

transporter hou quartier f(étu''ral riex ne retira A Uuui/)(i{lefi, village

A Orrhien, d'où il rOt tourué. A la fraii^wdN, le 5"* régluieul de

loin Lille, Douai et lloueliaiu, uuiÎH liuH.nardM i'Aiili e.aiitoiin/i. Il y •«ul

aiiparavaut il voulut HVni|)arerde liieulAt que toute rariu/ie huisait

(^ludé. Il H*iipproeliail tle cette rexeuijde de l'artillerioel se reu-

ville naui encorte , lorsqu'il fut dail i\ ValencieuueM. Sou ulllauce

reuroiitré par 5 liatailloiiH de vo- avee Tétrauger avait produire

lontaireM,qui is*y reudaieutde leur eetle révolution, quMl ii avait pnn

rlief. Tout il roiip eettu troupe ne prévue, et qu*ll devait pa^ycr hl

pr/u:ipita sur lui, il n'eut que le cher. Il reeounut alorn qu'il n'a-

teiiipH de se sauver avei^ fie.n ofll- vait pliirt d'autre parti i^ preiulrr

riernau milieu d'inie f;rAle de l»al- que de repaHner la rrontière, et il

len. (loupé de.iou rauip par la di- h'y dérida. Arrivé aui ponten n-

rertiou flau.n laquelle len voloii- vaiieéi^deH Autrirhien.i| il lut ooii-

i.iii'i'.H le poursuivaient A t(»ute duit h Tournai au général (ilalr-

lourM» , et poiisté ntir l'Mneaiit , fa)rt,avecle petit nombre d'oni-

Diimourii'X fut obligé de le pan- eier.H qui rarrompagualent , de li^

*ter diiuH nu bateau et de se réfii- il l'ut envoyé i\ Moiih au princfl de

;;ier sur le territoire belge. Il ar- roboiirg. (!e fut alors que Du-

liva i\ pied à un |ioste autricliien, mouriez eoiinut toute la ruine

nii Ir r.olouel iMack MVnipressii de des espéraures ipril avait puisse»

^e rendre pré.s de lui. Diiniouriey. dans la pro::lamatiou du :> avril»

lyant rerurnssoranr.eqiie le prin- relativement au rétabli.tHument

re de (loiioiirg persisterait dans de la eonstilutitin I7i)i« uvrc

la résolution de soutenir le réta le ennrouift den AntrieliieuH, et à

blissement de la eoostilution de leur renonriation A tout projet d(*

i7<)i,eonsentit i\ rédiger aver lui- eonquétis. Du rongrés de tous les

niéuic fin projet de procl.iuiatiou ministres dc.t puiMHUuci*^ iMiue-

4:>8

ULU

mies de t.i Frunce ft'usembia ù Anvers, et déridii d'iibord que celte pn)cl.iinalînn du prince de Coboitrjfteriiit dvsiiYouée. L'Au- triche déclara qu'elle agirait dé- ïorni.ii» pour ton propre cotiiple et qu'elle sViiipiirenirt, i litre d'indfinnités et de cnuqiii't'is , de toutes le» placer qu'elle pourrait :>Ouinctlre. Alors Diiinourieiéclai- n- trop tard mr le» ^rnlimens de eeux à qui il s'éuit conGé , refu- !<ii de prendre piiri nus opéralions de l'itriiiéc autricbiciinet el p-irlit pour Mei'gueshfim , en Fruiico- niu, il espêrnit que i'i-tecleur de Cologne lui dnrmerail asile; mai.i il lui Tul refusé par une let- tre fort dure qui fut insérée duiis Icî gaieltes. De lu il arriva à Stult- gard . il ne fut pus mieux trai- ti'. linsiiilc , »oiig un nom suppo- sé, il {>aruuuriit la Suisse, ritn- lic et l'Angleterre; mais une Tois reconnu, tout séjour dans ces pitjs lui fut interdit. A Heidel- l>erç, le gouverneur eut besoin lie faire emploi de son autorité pour le aoustnire aux violences dus émigrés. La haitie des émi- grés pour Dumouriei s'explique par la campagne de 1702, et il di- sait lui-même qu'ils ne pouvaient supporter sa vue. parce qu'ils voyaient le mot Champagne gra- sur son front en gros caractè- res. Il écrivait, en i^aJ. en par- laDl de ta iiuhleMe : ' Celte classe a conservé tonte sa fierté et ton- >>lesse.sprék'titions.F.Ile veut tout iiu rien. Le moindre succès des I armées rombînccs lui inspire «une joie bruyante qu'elle fait é- «cliiler devant les étrangers, scan- idiilisés de ses projets de ven- ^geanre el d'andiiti'tn pcrsonnel-

ÙVU

>Ie: si les opérations »e rdeniis-

sent, elle se croît trcliie. Elle

éclMlcenpIaintesîndirectes, lan-

Utt contre le roi de Prusse et ki

g;éDéraux,tunlât contre l'empc-

reur. Toujours exlrfime.ct Idu-

jours désobligeante pour lesiu-

lions qui l'observent rroîdemeot ■tel qui )ugent sur ms ■pparen- <ces, peut-être trop HÏnelIMnt, nqu'il n'entre que de l'égoliine

dans tous ses uioiiTcineas,eUe

a l'air de cruireque l'Européen-

tière n'est armée que pour elle,

et qu'une fois rentrée en Frin- " ce 1 elle ne reconnaîtrait plus

rien, pas même la trace de ki icbilteaux démolis, elle va retroa-

>er ses hûtels , ses petites maï-

sons, ses aises, ses valets et Ml

clients, surtout Mon pooToIr et

son crédit Il est nu moloi

imprudent, dit-ïl ailleurs. M

traiter de rebelles 30 millioM

d'hommes qui s'élèvent eoalrt

100,000. Ces 30 inillionk IbilB-

ne majorité si imn

sunt lesiou,anoqii

appelés rebelles. 1 Dumouriei éprouvait^, entions au dehors t ît "1 hors 1^1 toi dans sa pairî y élail â prix, el on^rj

se de 3ao,D

3tnai

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quiconquB.H

vif. Il pangj npertesdessdl

troi

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pension* Duinoiirivx nllas ctnblir vn Anglotorro, que ilopuis ccUu V*i)o<)ii(> il n'a pas qiiitlrc. Onigno- l'o jiis(]ii\\ prcsnit ponrqtioi la rr^taiiration qtil a ruinciié en Frana* un si grand nombre de Fran^Niis expatriés depuis long- temps, n*y a point ramené le gé- néral Dtnnonriezqui fut au moins la victime de son dévouement i\ la monarchie constilutitmnclley dont nous jouissons aujourd'hui. Mais il est permis sans doute de regretter, avec le maréchal Mac- donald, sonanci(*n aide-de*cump, qui a rendu la chambre des pair.^i dépositaire de sessenlimens à cet é^rard que l<^ défenHcur de rArf;:<»niie et le vaiuqueurde Jem- mapes soit privé du bonheur de revoir sa pairie et d'y achever se» jours. Toujours Ihléle i\ ses pre- miers principes, et réveillé tout récemment par le mouvement d*uu peuple méridional pour son indénendauce, le vieillard de la révolution iranvaise nvail rupris la plume et tracé aux Napolitains un plan de défense. l'^rit p^r une mninplus cpi\)ctogénairc,cel tiu- vnij;e p(»rle encon* l'empreinte cruue Hme forte et d*un esprit li- ])re,que les malheur«i, les injus- tices, les années, et Texil sur ht terre clraugÎTc, n*ont pu ni nfTai- Idir ni ébranler.

1)UIM:RUI': (Victob-Gcy), ba- ron, chevalier de Saint-Louis, p;rand-o(ricier de la Ic^ion-d'hon- iieur, coutre-amiral des armées navales, à la Uochelle le 'Jto février i77r>:son père y était re- ceveur des tailles et trésorier de la {çuerrc. Il a été élevé ;\ la mai- i^oii de Toratoire de .luillv. Peu a-

I

près î-a sortie du collège « il se

mv

459

voun au métier de la mer. Il flt son premier voyage dons Tlndc en 1791 et i79'i« sur un bûtimeni du commerce. A son retour, la gucrr« s^étant déclarée entre la France et la Hollande^ il entra dans la marine militaire. Promu au grade dVuheigne de vaisseau en i^\)C}f il fut fait pristminer et conduit en Angleterre en i7()C| sur la frégate ia Virginie, captu- rée par une division anglaise* a- prés un combat opiniâtre contre le vaisseau rasé Vlnfati^ablc, mon- té par sir Kdward Peiew (depui.** lord Exmouth). Après sou échan- ge et son retour on France en i7<)()) il fut appelé au counnande- ment d'un brick de guerre, et em- ployé i\ Tescorte des convois sur les cAtesde Urctagne. A la suite du la paix d'Amiens, il fut chargé avec sonb.ltiment de diverses missions. La déclaration de guerre en i8o5 le trouva attache iV la station des Antilles. Le désir de courir avec avantage les chances de cette nou- velle guerre* et le lu\soin de réta- blir sa sunté, le portèrent à quitter son commandement. Il revint en France avec le grade de lieute- nant de vaisseau, et fut aussitôt em- Slové ;^ réiat-major-général de la ottille i\ Boulogne. Lors de son désarmement en iHof), il fut choi- si pour faire partie de Tétat-ma- jordu vaisseau monté pirle prin- ce Jérfune, frère de Tempereur. Au retour d'une campagne de H mois dans les mers d'Afrique et d'Amérique, il fut promu au gra- de de capitaiiie de frégate, et des- tiné au connuandement de ta Si' rt'tir. En 180K. il fut chargé de porter des troupes avec cette fré- gate i\ la Edartinique, do coinpi^

4eiA

1)1 1'

{^nie avec une autre : ù son retour, il fut coupé devant Lorient par une division an{;laise. Après cinq quarts d*hcure d'engagement bord û bord, avec le vaisseau le Gibral^ tar et la frégate l' Aigle, il fcirça le passage, et parvint ù se réfugier sous Tile deGroiz, d*où,trois jours après, il gagna le port de Lorient en présence de la division enne- mie. £levé au grade de capitaine de vaisseau après ce combat, il prit le commandement de la fré- gate la Bellone, en armement à Saiut-Malo. £n janvier 1809, il piirtit pour Pile de France, il arriva en mai. Durant sa première croisière dans les mers de Tlnde, il captura la corvette anglaise le Victor, de 20 canons^etplusicurs navires dn commerce; il s'empa- ra, après deux heures d'engage- ment, de la frégate portugaise la Minerva, de 48 canons, et rentra à l'île de France avec ses prises, le I*' janvier 1810, en présence de l'escadre ennemie chargée du blocus de l'île. Au mois de mars suivant , il reprit la mer avec une division composée de la Bel- lone, la Minerca eile Victor. Dans le cours de cette nouvelle croisiè- re, il fit rencontre de 5 vaisseaux de la compagnie des Indes, ayant à bord le 24* régiment d'infante- rie. Il les combattit, les fit ame- ner, et ne put en amariner que deux, l'obscurité de la nuit ayant favorisé la fuite du troisième. Lors- qu'il parut devant l'île de France, reiincmi, avec des forces supé- rieures, bloquait le nord-ouest; il convenait d'entrer au grand port pour y mettre les prises en sûreté; mais le fort qui en commande et défend l'entrée avait été surpris^

DUP

et se trouTait au pouTOir âe Tca- uemi, qui,de plus araU aoedeies frégates au mouillage dans ce mê- me port. Espérant reprendre ce poste importaoty il force le passa- ge sous le feu du fort et de la fré- gate, et introduit sa division dans la baie; deux jours après îly est assailli par 4 frégates ennemieii le Sjrriuêg la Magicienne, UNérU' de et ripkigénie. Après une séria de combats sanglans» tontes qua- tre sont prises et détruites, et le fort se rend & discrétion; équipa- ges et garobon sont prisonnier! de guerre. L'ennemi, Toolant mettre fin aux succès de nos croi* seurs, se décide à tout tenter pour s'emparer d*un point militaire aussi nuisible aux intérêts de son commerce. Le agnoTcmbreiSiOi il se présente devant Tile de Fran- ce avec une expédition de plus de 20,000 hommes de troupes eoro- péennes, embarqués sur cent et quelques bûtimens de transport, sous l'escorte d'une escadre de guerre. Le débarquement a lieu, et, après une raine résistan- ce, l'île, dépourvue de gamisOQ et de moyens de défense, capitule honorablement. A son retour eo France, M. Duperré se trouva ré- compensé de ses services. Il avait été successivement créé baron, chevalier de la légion-dlionnear, puis élevé, par une exception à peu près unioue dans Torare, de ce grade à celui de commandant Peu de temps après, il fut promu au grade de contre-amiral, et des- tiné au commandement de Tesca- dre légère de l'armée navale de la Méditerranée. Après 7 avoir se^ vi activement pendant quelque temps, il fut appelé, rers le com-

. i

à

DUP

mcneement de 1 8 1 a, au comm.m- dément en chef des forces naralcs françaises et italiennes dans l'A- driatique. Des travaux considéra- bles se faisaient à Venise; une es- cadre s'y formait. A révacuation de ritalie, plusieurs vaisseaux et frégates étaient armés, d'autres étaient en construction; un per- sonnel de bons officiers et marins avait été créé et organisé. Pen- dant le blocus de Venise par les Autrichiens en i8i5et 18149 l'a- miral organisa le système de dé- fense maritime des lagunes, et en prit le commandement en chef. La défense de terre fut divisée en quatre arrondissemens; chacun était sous les ordres d'un officier- général; le vice-roi daigna en confier un à l'amiral. Par suite d'une convention passée entre le vice-roi et le général en chef au* trichien, le 20 avril 18145 Farmée française dut évacuer l'Italie, et la place de Venise dut être remise. Cette convention ne faisant nulle mention de la marine, l'amiral, dans l'intérêt de la France, crut devoir se refuser i\ la remise de l'escadre, et surtout des vaisseaux

DLP

4«i

français, sans j être contraint par un article supplémentaire et spé- cial, et sans de nouveaux ordres du vice-roi; il les reçut et s'y con-. forma. Il rentra en France à la têted'une colonne de marins, qu'il ne voulut quitter que de retour dans leUr patrie. En juillet .18149 il fut nommé chevalier de Saint- Louis. Préfet maritime en i8i5à Toulon, ilpréservaparsoninflucn- ce la place de toute attaque^ par un corps de troupes anglo-sici- liennes débarquées à Marseille, et conserva ainsi intacts l'arsenal et la flotte. Eu 1818, il fut appelé uu commandement des forces nava- les stationnées aux Antilles, el l'exerça jusque vers la fin de 1 82 1 . Pendant tout ce temps, le com- merce français a été protégé con- tre toutes les tentatives des pira- tes qui infestent les mers d'Amé- rique. Ils ont été partout pour- suivis, souventatteintsetdétruits. Il a entretenu irvec tous ses voi- sins des relations amicales. Pen- dant cette campagne, il a été éle- vé au grade de grand-oflicier de la légion-d'honneur.

FIN DES SUPPLÉMENT.

IM

DIT M

parti ù !*armt'fî dan;* la jotirnôr du uo. Leur ImiI riait dVit(;a^or Du- mouriez à n-trarlrr sa lotire du la mars, vi à l'aire? qnrlqno a<.'to de soumission aux d«.'rret> tl«' la con- ▼ontiou : mais »ur son refus, ils t'tai«'nt repartis pour Paris, (le- pendaul. le a?, mars an soir, l)u- nionriez. placé entre la conven- tion qui le iiiena^'aiUol une armée qui était en pleine dissolution, poursuivi plus que jamais par la ehimèrc du rétaldissemeiit ihi trnne constitutiunneL poussa Té- garement au point de faire des ou- \ertures au prince de (lobour^et au haroii lie Mark, son chef d*é- tat-major, avec Ii squels il parait constant que jusqu'alors il tfavait eu aucune communication. Les ouvertures ayant été bien accueil- lies, il leur confia le projet qu'il avait formé d'enlever la famille de Louis XVI détenue auTemple. de i^roclanier le prince royal nu <les Français , et de rétablir la constitution de()i. après avoir forcé la convention nationale à se dissoudre , et Tavoir remplacée par nue autre assemblée. 11 leur proposa en conséquence de <'on- veiiir d*unc cessation dUiosliiilés jusqu'à la réussite de son projet, doni résulterait nécessairement la paix: mais, en cas de non-suc- cès, tout en<r'i^ement siérait an- nulé, et TAutriclu' pourrait, si el- le le voulait, recommencer la pucrre. (!espr()posilions furent ac- ce[)tées par le prince de Cobourg. Non-M'ulement Uumouriez obtint que la retraite tle son armée jus- qu'aux frontiéri:s ne serait pas troublée, mais encore que tontes -es troupes 't toute l'artillerie iiis<ées en lioUande reyiendraient

en France. Telle fut ce que I*on appela alors la trahison de Du- mouriez, crime douteux qui tuait la coRTention et sauvait la Fran- ce. Mais toutefois une telle né- gociatiim, ainsi que Tentreprî- se dont elle était le mobile , ne pouvait être légitiinéeque par le succès. Dans des affaires sembla- bles , c'est la fortune qui e^t la justice. Quand Dumouries eût été plus discret qu'il ne paraît Tavoir été, il était diUîcile que ses pro- jets ne transpirassent pas dans le public, et ne fussent pas connus à Paris. La retraite paisible et non interrotnpuc d'une armée en déroute, et la libération des gar- nisons de la Hollande^ coupées par l'occupation autrichienne de la Belgique, sufTisaicnt sans dou- te pourdoimer l'éveil sur les in- tentions du général en chef. Effec- tivement on envoya bientôt de Pa- ris à Parmée trois commissaires du parti jacobin, Proly» l)u- buisson et Pereira, avec ordre de sonder Dumouriez, et do $*assu- rer de ses projets. Il était tMUré le 28 mars à Tournay; les com- missaires y arrivèrent le 29, et apprirent de lui au-delù de ce qu'ils voulaient savoir. L'impru- denccetrindiscrétion naturelle au caractère de Dumourioz, devaient elles seules Pempôcher de jouer le rôle supérieur auquel le por- taient sans cesse d'autres qualités également naturelles, la hauteur de ses conceptions^ l'inlmpidité, la ténacité, l'audace et Fainour de la patrie.* Point de paix pour n la France , leur dit-il jusqu'à ce »qne votre convention suit dê- » Imite; tant que j'aurai quatre «pouces de fer, je ne«oiiffrirai pas

nqirdlc rcgnr, el qu'elle verse le »9aiig \M\r ce Iribiitio! révohition- »iiair«; (|ircll<: vient <lo crôer.n Diil>iJi'«soi)« lions le dennein de faire tourner an profit des jnco- binit I irriliilion <le DniiionrieZi ronvint des lortn <lc la eonrcn- tion à son ô^ard, et Ini propoon^ pniir .»anver la république 9 de subsliiticr les jucobJOH au corps- i('!;;iHbiiir. Celle propor^ilion 11 é- taii |)as linirni!}!'. AiiMsi Dnmou- nv/. i\v put se (.'onlenir« et apn'*» avoir rxbalr avec \i\ dernière vie- liMK'i; tonte la haine qu'il portail à rrlte Moriété, qu'il regardait (MMunnlasoiirrede ton*!k les nuiux de la Krancr, il ajouta. « Quant »à la rrpubli(pie, rVi«t un vain "Uiot. J'y ai rrii trois jours. De- »pui.H .Inninaprit, j'ai refi^retlé »|niis 1rs surcrs quf^ j'ai obtenus npoor une si mauvaise cause. Il '>n'y a plus qn*un moyen de »nu- " VIT la patrie; cVst dcj rétablir la wron.slitniion de \'J{)1% et un roi. •> YHon{r(.7,,vons, jçénéralPrépon- >Mlit Dubuisson ; les Fran^Miis ont ten b'MTeur la royauté* et le seul "unnicle Louis. Mb, qu'impur- »>!<' que ce roi se nomme Louis, ».lac(pics on Pbilippe ? -- Mais «votre projet (;nmpromet le fort

iles prisonniers du Temple. —Le wlerniiT des Bourbon serait tué, '•(eux mêmes de rol)leiitt liVxî»- •> leraient plus, que la France »n en aurait pas moins un roi; et »si Vnrh ajoutait b^ meurtre que ••vous par.1ix.se7. craindre i^ ceux

dont il s'est déjà souillée je mar- "cbrrais à l'instant sur Paris. » C'.eitr incartade fut une des prin- ripab's causes <le ta perte de l)u- iniHU'ir7.. Si, au lien d outrager ces «'ommiss.'iires, il le^ vCii Hattés; s'il

DUM

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eût substitué la politique A la violence, et rinlérCt général i\ la passif)!! particulière, peul-ôtre «'At-il obtenu Tappui de» jacobins. Peut-être aussi sernil-il permis do croire , d'après les données con- nues sur les affections bumaiiies^ que les jacobins t dont l'associa- tion était formée par un lien po- litique très-fort, se voyant maîtres parle secours d*un rliefeld*une armée dévouée, soit de la puis- sance, soit de leur propre amnis- tie « ne se seraient pas refusés à Otre les fondateurs de ce gouverne- ment ^ qui conciliait tout-A coup, et assurait i\ jamais. Ions les intô* r^ts de la révfdiition. Vingt-qua- tre heures après le départ des commissaire*<,que par suite <le son audace et de sou imprudence or- dinaire, UiuiiourleK laissa retour- ner à Paris, la convention et les jacobins furent sufllsamment ins- truits des projets du général en chef, et du sort qu*il leur desli- tiait.Le5o mars, Dumonriez pas- sa la frontière, rentra en France, et partagea son armée en deux camps, l'un i\ Mauldequ*it avait illustré, Tautre Alirecille. Il pla- ça son quartier-général à Saint- Anumd. Son dessein était de s'em- parer de Lille, Cnmlé et Valen- ciennes« et d'y pulUier un iiMini- feste pour le rétablissement de la constitution de 1791; idée juste sans doute, mais fixe, qui avait dégénéré chei; lui en une sorte de m(Miomanie. Il ne prévoyait pa<, ce qui était facile à prévoir, qtiMI neprfKluiraitque la guerre civile. Les tentatives qu'il fit pour l'or- cupation do ces places échouè- rent toutes, parce que l'opinion alors était, si l'on veut^ revulu-

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tionnaire. La conveiition décréta que Dumoiiriez serait traduit ù la barre pour rendre compte de sa conduite ; ce qui voulait direj pour être condamné Â mort. Les commissaires Camus, La Marque et Bancal, et le ministre Beur- nonvillc, furent chargés par elle de l'exécution de son décret. Le •j avril, ils arrivèrent ù Saint- Amand, ils noliBèrent le dé- cret et leurmission à Dumouriez. Celui-ci leur demanda d'en sus- prendre Texécution, en raison du mérontentcment de Tannée dont l.i di.*>sulutJon serait prochaine. II leur olTrit sn démission. « Que » forez -vous, lui dit Camus, a- j»prrs avoir donné votre démis- nsîun ? Ce qui me conviendra, s répondit Dumouriez. Mais je Bvous déclare sans détour, que «je ne me rendrai pnsà Paris pour »iv.c voir avili par la frénésie, et » condamné par un tribunal révo- ttlutionnaire. Vous ne recon- » naissez donc pas ce tribunal?

Je le recoimais pour un tribunal ode &ang et de crimes....» Les au- tres commissaires parlèrent à Du- mouriez avec plus de modération, rengagèrent à obéir à la conven- tion, et rassurèrent que loin de courir aucun danger, sa présence seule le ferait triompher de tous ses ennemis. Bancal renchérit en- core sur ces idées, etcrut les forti- fier par les exemples des plus fa- meux généraux deThistoire grec- que et romaine. «.... Les Romains i»n\>nt pas tué Tarquin, lui ré- » pondit Dumouriez. Ils n'avaient »ni club de jacobins, ni tribunal «révolutionnaire. Nous sommes »dans un temps d'anarchie. Des

* tigres veulent ma tête, je ne

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» veux pas la leur donner... Je » f DUS déclare que )*«i jooé sou- » vent le rôle de Décius i mais que » je ne jouerai pas celui de Curtius. » en me prëcipitaol dans le gouf-

fre. »II ajoutai que quand la France aurait un gouTernement) il demanderait lui-même des ju- ges. Les commissaires passèrent dans une pièce voisiney pour dé- libérer et rentrèrent. Voulei- »Yous, dit brusquement Camus » à Dumouriez^ obéir A la conyen*

tîon, et vous rendre à Paris I » Pas dans ce moment , répondit »Ie général. bien je tous

déclare que je tous suspends de

vos fonctions. Vous n*êtes plus MgénéraL Je défends qu*on vous a obéisse; j'ordonne qu'on s*em- apare de vous , et je Tais «mettre les scellés sur Tos p»r »piers. » Dumouriez, redoutant quelque violence de Tindigna- tion de son état-màjor, ordon» na en allemand à des hussards de Berchinj de s'emparer des commissaires ; il avait excepté Beurnon ville, son ancien génénl; mais celui-ci lui dit tout bas : Ta me perds ; et Dumouriei le fil é- galement arrêter. Il donna ordre de les conduire tous comme ota-* ges au général autrichien Clair- fay t, ù Tournai ; action TÎolente et coupable que rien ne peut justi- fier. Ensuite il écrivit à la conTon- tion pour Tinformerdecet èTéne- ment, et lui déclarer qu*il allait marcher sur Paris, t Dussé-je , é- »crivait-il, être appelé César, A Cromvrell Honck, malgré les «jacobins, je sauverai la patrie. » Pressé par de telles circonstan- ces , Dumouriez redoubla d'acti- vité et d'audace. Il voulait, U

croyait pou vofr réparer ses fautes i'A celle.*» de ses ugeris. Il deman- da un retic!czvou<»uu colonel Muck pour terminer leur traité » et la nuit même il |)ublia un manifes- te justificatif de sa conduite en- vers les commissaires. Le 3 avril au matin, il harangua ses trou- pes qui d'ahord parurent Tap- prouver, et qui se soulevèrent lii<:titr)t après, parce qu^tl faut du ti^mps et d'uutrcM moyens pour soustraire ù rohéissauce au pou- voir légal, dcrt hommes que Tha- bitude de la discipline rend, es- seiitieilcment passifs, et amis de l'autorité dont ils sont les ins- t ru mens. Du mouriez voulait transporter son quartier-général il Orchies, d'où il eOt tourné à la l'ois Lille, Douai et Bouchain, mais auparavant il voulut s'emparer de Condé. 11 s'approchait de cette ville san<4 escorte, lorsqu'il fut rencontré par 5 bataillons de vo- lontaires, qui s'y rendaient de leur chef. Tout à coup cette troupe se précipita sur lui, il n'eut que le temps de se »auver avec ses ofTi- ciersau milieu d'une grêle de bal- les. Coupé de son camp par la di- rection dans laquelle les volon- taires le poursuivaient  toute course, et poussé sur l'Kscaut , Du mouriez fut obligé de le pas- ser dans un bateau et de se réfu- ^•ier sur le territoire belge. Il ar- riva à pied à un poste autrichien, le colonel iMack s'empressa de ^e rendre près de lui. Dumouriez ayant reçu l'assurance que le prin- ce de (îobourg persisterait dans la résolution de soutenir le réta- blissement de la constitution de 1 7<) i , consentit A rédiger avec lul- mOme un projet de pro'himation

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qui fut en entier adoptée par le prince de Cobourg, et publiée le lendemain 5 avril. Plusieurs offi- ciers français étaient venus pen- dant la nuit trouver Dumouriez, et lui avaient assuré que les trou- pes du camp de Maulde, désap- prouvant hautement la tentative faite la veille sur sa personne , le redemandaient. Il prit aussitôt la téméraire résolution de s*y ren- dre, fut d'abord bien accueilli; mais s'étani mis en route pour Saint-Amand, il apprit que J'ar- tlllerle, qui était dans cette ville, s'était décidée à rejoindre à Va- lencieimes les commissaires de la convention. Sur cet avis, Dumoti- riez se retira à Aumégies, village français, le 5"' régiment de hussards était cantonné. Il y sut bientôt que toute l'armée suivait l'exemple de rartillerieet se ren- dait à Valcnciennes. Son alliance avec rétrunger avait produire cette révolution, qu'il n'avait pas prévue, et qu'il devait payer si cher. Il reconnut alors qu'il n'a- yait plus d'autre parti à prendre que de repasser la frontière, et il s'y décida. Arrivé aux postes a- vancés des Autrichiens y il fut con- duit à Tournai au général Clair- fayt, avec le petit nombre d'oflfl- ciers qui raccompagnaient , de il fut envoyé à Mons au prince de Cobourg. Ce fut alors que Du- mouriez connut toute la ruine des espérances qu'il avait puisées dans la proclamation du 5 avrils relativement au rétablissement de la constitution de i70>9 Q^^^ le concours des Autrichiens, et à leur renonciation ù tout projet de conquête. Un congrès de tous les ministres des puissances enue-

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mies de la France s'issembLi à Anvers « et dérid» d^abord que cette proclama tinn du prince de Coboiirg serait désavouée. I/Aii- triche déclara qnVlle agirait dé- sormais pour 8on propre coinple et qu'elle s^empareraît , à titre d'indfiniiités et de C(niqu(^t«;s , de tontes les places qu*elle pourrait soumettre. Alorji Diimourioz éclai- ré trop tard sur les sentimens de ceux à qui il sV'tait confié, refu^ sa de prendre part aux opérations de Tannée autrichienne, et partit pour Merguesheim, en Fraiico- nio, il espérait que Têlecteur de Cologne lui donnerait asile; mais il lui fut refusé par une let- tre fort dure qui fut insérée dans les galettes. De il arriva à Stutt- gart! , il ne fut pas mieux trai- té. Ensuite , sous un nom suppo- sé, il parcourut la Suisse, rita- lie et l'Angleterre; mais une fois reconnu, tout séjour dans ces pays lui fut interdit. A Heidel* bei'g, le gouverneur eut besoin de faire emploi de son autorité pour le soustraire aux violences des émigrés. La haine des émi- grés pour Dumouriez s'explique par la campagne de 1 793 , et il di- sait lui-même qu'ils ne pouvaient supporter sa vue , parce qu'ils voyaient le mot Champagne gr«i- sur son front en gros caractè- res. Il écrivait, en 179} , en par- lant delà noblesse : « Cette classe i»a conservé tonte sa fierté et tou- rtes ses prétentions.Ellevent tout »ou rien. Le moindre succès des /> armées combinées lui inspire *>(me joie bruyante qu'elle faité- » dater devantles étrangers, scan- ')dalisés de ses projets de ven- agoanre et d'ambition pcrsonnel-

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» le : si les opérations se ralcntis- N sent 9 elle se croît trahie. Elb » éclate en plaintes indirectes, tan- Mtôt contre le roi de Prusse et ses «généraux, tantôt contre Tempe- A reur. Toujours extrCine* et tou- «jours désobligeante pour lesna- » tîons qui l'observent froidement net qui jugent sur ses apparen-

c*es, peut-être trop saînenent, » qu'il n'entre que de Tégoîsme «dans tous ses monvemens, elle

a l'air de croire que r£urope en* «tière n*est armée que pour elle,

et qu'une fois rentrée en Fran^ »ce , elle ne reconnaîtrait plus » rien , pas même la trace de ses «) châteaux démolis, elle va retroii- «ver ses hôtels, ses petites mai- «sons , ses aises, ses Taleti* et ses » clients , surtout son pouvoir et «son crédit Il est au moins

imprudent, dit-îl ailleurs, de «traiter de rebelles ao millions «d'hommes qui s'élèvent contre » 100,000. Ces 30 millions font u- »ne majorité si immense, que ce «sont les 100,000 qui peuvent être «appelés rebelles. Tandis que Dumouriez éprouvait ces persé- cutions au dehors, il était mis hors la loi dans sa patrie. Sa tfite y était ;\ prix, et une récompen- se de 3oo,ooo francs était promi- se ù quiconque le livrerait mort ou vif. Il parvint cependant à tromperies desseins de ses persé- cuteurs , et & se faire oublier. Mais dénué tout-ù-fait de ressources, il fut long-temps réduit à vivre du produit de ses écrits, lien pu« blia beaucoup à Hambourg, pen-' danl le long séjour qu'il fit aans les environs de cette ville. Enfin^ en i8o4Je gouvernement anglais lui ayant accordé un asile et uni|

à

nup

pension « Dumouriez allas^établir en Angleterre, que depuis cette t'poqnt' il n'a pas quittée. Onigno* 10 jusquW prêi^ent pourquoi la restauration qui a ramené en France un si grand nombre de Fran^^ais expatriés depuis long- temps, n'y a point ramené legé< néral Dumouriez qui fut au inoins la victime de son dévouement à la monarchie constitutionnelle^ dont nous jouissons aujourd'hui. iMais il est permis sans doute de rogretler, avec le mi^réchal Mac- donald, son ancien ai(le-de«camp« qui a rendu la chambre des pairs dépositaire de sesseutimens à cet égard « que le défenHciir de l'Argonnectlevainqueurde Jem- uiapcs soit privé du bonheur de revoir sa patrie et d'y achever ses jours. Toujours fidèle à ses pre- miers principes, et réveillé tout récemment par le mouvement d'un peuple méridional pour son indépendance, le vieillard de la révolution l'ranvaise avait repris la plume et tracé aux Napolitains un plan de défense. Kcrit par une main plus (pi'octogénaire^cet ou- vrage pmMtî encore l'empreinte d'une Time forte et d'un esprit li- )>re,que les malheurs, les injus- tices, les années, et l'exil sur k terre étrangère, n'ont pu ni affai- blir ni ébranler.

DUPKRRÉ (Victor-Guy), ba- ron, chevalier de Saint*Louis , grand-officier de la légion-d'hon- iieur, contre-aunral des armées navales, à la IVochclle le 20 février 177^: son père y était re- ceveur des tailles et trésorier de la guerre. Il a été élevé à la mai- son de Toraloire de Juillv. Peu a- près ïa sortie du collège , il se

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voua au métier de la mer. Il fit son premier voyage dans l'Inde en 1791 et i79'i;Sur un bâtiment du commerce. A son retour, la guerre s'étant déclarée entre la France et la Hollandoy il entra dans la marine militaire. Promu au grade d'enseigne do vaisseau en 1795, il fut fait prisonnier et conduit en Angleterre en 1796, sur la frégate la Virginie, caplu- rée par une division anglaise, a- près un combat opiniâtre contre le vaisseau rasé VInfatigable, mon- té par sir fc)dward Pelew (depuLn lord Ëxmouth). Après son échan- ge et son retour en France en ■riK)» '' ^1*^ appelé au connnandc- ment d'un brick de guerre* et em- ployé A l'escorte des convois sur les cotes de Bretagne. A la suite de la paix d*Aniiens« il futchargéavec son bâtiment de diverses missions. La déclaration de guerre en i8o5 le trouva attaché i\ la station des Antilles. Le désir de com'ir avec avantage les chances de cette nou- velle guerre, et le Wsoin de réta- blir sa santé) le portèrent à quitter son commandement. Il revint en France avec le grade de lieute- nant de vaisseau, et fut aussitôt em- ployé à l'élat-major-général de la flottille '\ Boulogne. Lors de son désarmement en i8o5, ilfutchoi- si pour faire partie de l'état-ma- jordu vaisseau monté pirle prin- ce Oérôme, frère de l'empereur. Au retour d'une campagne de 8 mois dans les mers d'Afrique et d'Amérique, il fut promu au gra- de de capitaitie de frégate, et des- tiné au commandement de la Si* rènf. En 1808, il fut chargé de porter des troupes avec cette fré- gate à la Martinique, de comp:v-

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(:nie avec une autre : ù son retour, il fut coupé dcTcint Lorient par une division anglaise. Après cinq quarts d'heure d'engagement bord ù bord, avec le vaisseau le Gibral- tar et la frégate i'Jigie, il lorça le passage, et parvint ù se réfugier sous nie de Groizy d*où,troîs jours après, il gagna le port de Lorient en présence de la division enne- mie. Ëlevé au grade de capitaine de vaisseau après ce combat, il prit le rommaudement de la fré- gate ia Beiione, eu armement à Saint-Miilo. En janvier 1809, il p.irlit pour Tile de France, il arriva en mai. Durant sa première croisière dans les mers de Tlndc, il captura la corvette anglaise ie F'tctor, de 20 canons, et plusieurs navires du commerce; il s'empa- ra, après deux heures d'engage- ment, de la frégate portugaise ia Minerva, de 4^ canons, et rentra à rilc de France avec ses prises, le I*' janvier 1810, en présence de Tescadrc ennemie chargée du blocus de Tîle. Au mois de mars suivant , il reprit la mer avec une division composée de ia Del- tonr, la Mincrca eiie Victor. Dans le cours de cette nouvelle croisiè- re, il fit rencontre de 5 vaisseaux de la compagnie desindos, ayant à bord le 24* régiment d'infante- rie. Il les combattit, les fit ame- ner, et ne put en aniarincr que deux, l'obscurité de la nuit ayant favorisé la fuite du troisième. Lors- qu'il parut devant Tilc de France, l'ciincmi, avec des forces supé- rieures, bloquait le nord-ouest; il convenait d'entrer au grand port pour y mettre les prises en sûreté; mais le fort qui en commande et défend l'cntréo avait été surpris,

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61 se trouvait au pouvoir de l'ca- Dcmi, qui, de plus aTait nue de ses frégates au mouillage danace mi- me port. £8péraDt reprendre ce poste important, il force le passa- ge sous le feu du fort et de la fré- gate, et introduit sa division dans la baie; deux jours après il y est assailli par 4 frégates eouemieSi te Sjriuâg la Magiciennes i^ Néréi- de et tlphiginle. Après une série de combats sanglans, tontes qua- tre sont prises et détruites, et k fort se rend à discrétioa; équipa- ges et garnison sont prisonnien de guerre. L'ennemi, Tonbnt mettre fin aux succès de nos croi- seurs, se décide & tout tenter pour s'emparer d'un point militaire aussi nuisible aux intérêts de soa commerce. Le 39 novembre 18 10, il se présente devant Tile de Fran- ce avec une expédition de plus de 20,000 hommes de troupes euro- péennes, embarqués sur cent et quelques bâtimens de transport, sous l'escorte d*une escadre de guerre. Le débarquement a lieu, et, après une vaine résistsn- ce, l'île, dépourvue de gamisoa et de moyens de défense, capitale honorablement. A son retour ea France, M. Duperré se trouva ré- compensé de ses services. Il avait été successivement créé baron, | chevalier de la légion-dlionnear, puis élevé, par une ezceptioa à peu près unique dans Torare, de ce grade à celui de commandant. Peu de temps après, il fut promu au grade de contre-amiral, et des- tiné au commandement de Tesca- dre légère de l'armée navale de la Méditerranée. Après y avoir se^ vi activement pendant quelqna i temps, il fut appelé, Ters le corn- )

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nijp

mcnccmcnl Je 18 la^ aticommnn- clcmcnten chef des forces nuYalcs françaises et italiennes dans l'A- di'ialique. Des travaux considéra- bles se faisaient & Venise; une es- cadre s'y formait. A Tévacuation de l'Italie, plusieurs vaisseaux et frégates étaient armés, d*autrc8 étaient en construction; un per- sonnel de bons oHiciers et marins avait été créé et organisé. Pen- dant b; blocus de Venise par les Autrichiens en i8i5<;t i8i/|, Ta- mirai organisa le système de dé- fense maritime des lagunes, et en prit le commandement en chef. La défense de terre fut divisée en quatre arrondissemens; chacun était sous les ordres d'un ofUcier- général; le vice-roi daigna en confier un i\ Tamiral. Par suite d'une convention passée entre le vice-roi et le général en chef au* trichien, le 20 avril i8i/|, Tarméo française dut évacuer ritalic, et la place de Venise dut être remise. Clette convention ne faisant nulle mention de la marine, Tamiral, dans Tintérct de la France, crut devoir se refuser i\ la remise de Tcscadrc, et surtout des vaisseaux

Di;p

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français, sans y ôtre contraint par un article supplémentaire et spé- cial, et sans de nouveaux ordres du vice-roi; il les reçut et s*y con-. forma. Il rentra en France ù la têted*une colonne de marins. qu*il ne voulut quitter que de retour dans leur patrie. £n juillet 181 /|, il fut nommé chevalier de Saint- Louis. Préfet maritime en i8i5à Toulon, ilpréservapar son influen- ce la place de toute allaquc^ par un corps de troupes anglo-sici- liennes débarquées À Marseille, et conserva ainsi intacts Tarsenal et la flotte. En 1818, il fut appelé au commandement des forces nava- les stationnées aux Antilles, et Texerça jusque vers la fin de i8ai. Pendant tout ce temps, le com- merce français a été protégé con- tre toutes les tentatives des pira- tes qui infestent les mers d'Amé- rique. Ils ont été partout pour- suivis, sou ventatteints et détruits. Il a entretenu a^ec tous ses voi- sins des relations amicales. Pen- dant cette campagne, il a été éle- vé au grade de grand-ofliciar de la légion-dlionneur.

FIN DES SUPPLÉMENS.