/i^^ï^^^^^^ mggMgtgjjjjjj. FOR THE PEOPLE FOR EDVCATION FOR SCIENCE LIBRARY OF THE AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY W1 BULLETIN DE LA Société Portugaise DES Sciences Naturelles ^ Huitième, neuvième et dixième années — 1914-1916 TOME VII Avec 24 planches et "l^o figures LISBONNE Imprimerie de la Libraire Ferin Rua Nova dojAlmada, 70-74 1916 n. 14132- 0<2.c 3 Table des matières du tome V!l Liste des membres de la Société au 31 décembre 1914 V Liste des membres de la Société au 31 décembre 1915 IX Liste des membres de la Société au 31 décembre 1916 XIII Note sur deux crânes métopiques de la Collection Ferkaz de Macedo, par A. Aurélio da Costa Ferreiha iPl. Ii 1 Sur les modifications du squelette chez les animaux ayant subi dans le jeune âge l'extirpation d'une capsiile surrénale, par M. Ferreira de Mira 5 Note sur le Chélléen de Casai de Monte, par Joaquim Fontes 8 Inclusion sous-tégumentaire d'un membre antérieur chez un DiVoí/Zossas j)iV"í'íí.9 simulant une mono-brachie. par A. d'Almeida EociiA .... 13 Instruments paléolithiques des environs de Porto, par J. Fontes (PL II) . 17 Anomalies rénales. Quati e cas de rein en fer à cheval, par Henrique Par- reira PI. III-VH 20 Ergographie de la main droite et de la main gauche. Contribution à l'étude de l'asymétrie dii type portugais, par A. d' Almeida Kocha . . 37 Cristalloïdes dans l'œuf de C'erropithecus callitrichus et de Cercopifhecus sa- baeus, par M. Athias iPl. VIIi 67 Contribution à l'étude des oscillations du tonus cardiaque, par Osório Ai.vES 'PI. YIII-Xl 77 Note sur une formation embryonnaire préaortique, par A. Celestino da Costa iPl. XIIi 106 Joseph Déchelette. Notice nécrologique, par Joaquim Fontes 113 Industries lithiques sur les rives de la lagune de Obidos, par F. Ai.ves Pereira iPl. XIII Uõ Sur un moule pour faucilles de bronze provenant du Casai de Rocannes, par J. Fontes (PI. XIV I 127 Deux cas d'anomalies cardiaques avec cyanose congénitale, par Henrique Parreira et Geraldino Brites (PI. XV-XVIIi 132 Sur la fréquence dans l'Algarve de malformations congénitales incompati- bles avec la vie. par Geraldino Bi-.ites ''^■l Pneumogrammes de bègues. Contribution à l'étude de Temotivite, par A. Aurélio da Costa Ferreira (PI. XVIIL 146 IV Société Portugaise des Sciences Naturelles Des substances em23êchaiites de l'antigène dans la réaction de Wasseemann, par Nogueira Lobo 149 Sur les terminaisons des nerfs moteurs dans les muscles céphalothoraciques des Aranéides dipneumones, par Gekaldino Bkites 151 Un cas de Sitas viscerum inversus completus, jjar Henrique Parreira iPl. XIX- XX) 154 Sur le développement des capsules surrénales du Chat. Notes d'Organoge- nèse et de Cytogenèse, par A. Celestino da Costa (PI. XXIl .... 161 Observations sur les Anguilles du marché de Lisbonne, ]iar A. Gandolfi HORNYOLD (PI. XXII) 172 Les Anguilles de la Eia de Aveiro, par A. Gandolfi Hornyold (PI. XXIII) 184 La Station de S. Julião aux environs de Caldellas, par J. Fontes (PI. XXIV) 198 Note sur le Tréponème dans la jiai'alysie générale, par Pulido Valente. . 211 Jacinto Pedro Gomes (1844-1916i, par Paul Ciioffat '.^12 Liste des isublicatious reçues en échange par la Société 219 Liste des membres de la Société Portugaise des Sciences Naturelles au 31 décembre 1914 MEMBRES HONORAIRES S. A. S. Albert I, Prince de Monaco MM. Benda (C), professeur à l'Université de Berlin. Blanchard (E.), professeur à la Faculté de Médecine de Paris. BucHNEK (Ed.), professevir à l'Université de Berlin. Cajal (S. E..)i professeur à l'Université de Madrid. Chodat (E.), professeur à l'Université de Genève. Ferreira da Silva (A. J.), professeur à la Faculté des Sciences de Porto. Henriques (J.), professeur à l'Université de Coimbra. Laveran (A.), professeur à l'École de Médecine du Val-de-Grâce. Pereira Coutinho (A. X.), professeur à la Faculté des Sciences de Lisbonne. Thomas (O.), professeur, naturaliste du Musée Britannique. Waldeyer (W.), professeur à FUniversiié de Berlin. II MEMBRES TITULAIRES MM. Aguiar (A. de), professeur à la Faculté de Médecine de Poi'to. Almeida Lima (J.), jirofesseur à la Faculté des Sciences de Lisbonne. Antunes Pinto (J.), professeur à l'Ecole de Médecine Vétérinaire de Lisbonne. Athias (M.), chef de service à l'Institut de Bactériologie Oamara Pestana. AviLA Horta (A.), médecin-vétérinaire, assistant libre à l'Institut de Bacté- riologie Camará Pestana. VI Société Portugaise des Sciences Naturelles Azevedo de Menezes (C), naturaliste. Azevedo Neves (J. A. P.), jjrofesseur à la Faculté de Médecine de Lisbonne. Bello (A. M. DE Oliveira), naturaliste. Bensaude (A.), directeur de l'Institut Supérieur Technique de Lisbonne. Bettencourt Ferreira (J. G.), naturaliste du Musée Bocage de Lisbonne. Bettencourt (A.), jn-ofesseur à la Faculté de Médecine et directeur de l'Ins- titut de Bactériologie Gamara Pestana. Borges (I.), i^rofesseur à l'Ecole de Médecine Vétérinaire et assistant à l'Ins- titut de Bactériologie Gamara Pestana. Cardoso Pereira (A.), assistant à la Faculté de Médecine de Lisbonne. Carvalho de Figueiredo (A.), naturaliste. Chaves (F. A.), directeur du service météorologique des Açores. Choffat (P.), professeur, président de la Commission du Service géologique du Portugal. Correia de Barros (J. M.), naturaliste. Costa (A. P. Celestino da), professeur à la Faculté de Médecine de Lis- bonne. Costa Ferreira (A. A. da), professeur au Lycée de Lisbonne. Ferreira (A. A.), médecin-vétérinaire, assistant libre à l'Institut de Bacté- riologie Gamara Pestana. França (C), naturaliste du Musée Bocage de Lisbonne. Gomes (J. P.), naturaliste de la Section de Minéralogie du Muséum d'Histoire Naturelle de Lisbonne. Kopke (A.), professeur à rÉcole de Médeciue Tropicale de Lisbonne. Lepierre (Ch.), professeur à l'Institut Supérieur Technique de Lisbonne. Mastbaum (H.), chimiste. Mattoso Santos (F.), j^rofesseur à la Faculté des Sciences de Lisbonne. Moraes (C. Bello), professeur à la Faculté de Médecine de Lisbonne. NoiiRE (A.), professeur à la Faculté des Sciences de Porto. Pacheco (A.), médecin. Paredes (J. C), médecin-vétérinaire, assistant libre à l'Institut de Bactério- logie Gamara Pestana. Pereira e Souza (A. L.), capitaine île génie, naturaliste. Pinto (A. M.), chef du Laboratoire Nobre, de Porto. E.EIS Martins (M. A.), pi'ofesseur à l'École de Médecine Vétérinaire et chef de service à l'institut de Bactériologie Gamara Pestana. Seahra (A. F. de), naturaliste du Musée Bocage de Lisbonne. SouzA da Gamara (M. de), ju-i^fesseur à l'Institut Agronomique de Lis- bonne. Telles Palhinha {R ), professeur à la Facujté des Sciences de Lisbonne. Liste des membres de la Société VU III MEMBRES CORRESPONDANTS MM. LoiSEL (G.), directeur de Laboratoire à TEcule des Hautes Etudes. LuisiER (A.), naturaliste. Martins Mano (T.), naturaliste. Mendes (C). naturaliste. Mesnil (F.), chef de service à l'Institut Pasteur de Paris. Miranda Riukiro (A. de), directeur du Muséum d'Histoire Naturelle de Bu- de Janeiro. NicoLLE (Cu.), directeur de l'Institut Pasteur de Tunis. Oliveira Pinto (A. C), naturaliste. PococK (R. J.), professeur, superintendant de la Société des .Jardins zoologi- ques de Londres. Poll (H.), professeur à P Université de Berlin. Porter (C), professeur, directeur du Muséum d'Histoire Naturelle de San- tiago de Chile. Rabaud (Et.), maître de conférences à la Faculté des Sciences de Paris. E.EBIMBAS (M.), naturaliste. Richard (J.), directeur de l'Institut Océanographique de Monaco. ScHMiTZ (E.), naturaliste. SiEBENROCK (F.), naturaliste du Muséum de Vienne. Silva Tavares (J.), naturaliste. Torrend (C), naturaliste. Trabut (A.), directeur de l'Ecole d'Agriculture d'Alger. Werner (F.), professeur à l'Université de Vienne. Zirmmermann (C), naturaliste. IV MEMBRES ASSOCIÉS MM. Adâo (L. s.), médecin. Arkuda Furtado (C), médecin des Hôpitaux de Lisbonne. Assumpção (J. M. d'), viticulteur. Barbosa (A. R. S.), professeur au Lycée de Lisbonne. Barkos Castro (A.), médecin. Barros (J. J.), professeur au Lycée de Lisbonne. Betti (F.), professeur au Lycée de Lisbonne. Braamcamp (J. M.), ingénieur. Brites (G.), naturaliste du Musée de Zoologie de l'Université de Coimbra VIII Société Portugaise des Sciences Naturelles Chaves (P. K. S.), assistant à la Faculté de Médecine de Lisbonne. Ferreira (F. P. Pinto), professeur libre. Gião (A.), professeur aii Lycée de Evora. Jorge (A. E.), assistant à la Faculté des Sciences de Lisbonne. Leite (J. S.), médecin des Hôpitaux de Lisbonne. Magalhães (A. de), chef de Laboratoire à la Faculté de Modecibe de Lis- bonne. Marques de Carvalho (J.), viticulteur à Chamusca. Mendonça (M. M.), médecin. Mira (M. F. ue), assistant à la Faculté de Médecine de Lisbonne. Parreira (H.), assistant à la Faculté de Médecine de Lisbonne. OoM (J.), ancien professeur libre. E,Eis Junior, naturaliste. Ribeiro (C), étudiant. Sarmento (A. A.), naturaliste. SiLVA (E. Pereira da), assistant à l'Institut de Bactériologie Camará Pestana. Vargas (D. A. de Sá), professeur au Lycée de Lisbonne. Liste des membres de la Société Portugaise des Sciences Naturelles au 31 décembre 1915 MEMBRES HONORAIRES S. A. S. Albert I, Prince de Monaco MM. Benda (C), profess(mr à l'Univeisité de Berliu. Blanchard (RJ, professeur à la Facirlté de Médecinn de Paris. BucHNER (Ed.), pi-ofesseur à TUiiiversité de Berlin. Cajal (S. R.), professeur à l'Université de Madrid. Chodat (R.), professeur à l'Uuivei-sité de Genève. Ferreira da Silva íA. J.), professeur à la Faculté des Sciences de Porto. Henriques (J.), professeur à l'Université de Coimbra. Laveran (A.), professeur à l'Ecole de Médecine du Val-de-Grâce. Leite de Vasconcellos (J.), professeur à la Faculté des Lettres de Lisbonne. Pereira Coutinho (A. X.), professeur à la Faculté des Sciences de Lisbonne. Thomas (O.), ]>rofesseur, naturaliste du Musée Britannique. Waldeyer ("\V.i, professeur à l'Université de Berliu. II MEMBRES TITULAIRES MM. Aguiar (A. deI, professeur à la Faculté de Médecine de Porto. Almeida Lima (J.), professeur à la Faculté des Sciences de Lisbonne. Antunes Pinto f J.), professeur à l'Ecole de Médecine Vétérinaire de Lisbonne. Athias (M.), chef de service à l'Institut de Bactériologie Camará Pestana. Ávila Horta (A.), médecin-vétérinaire, assistant libre à l'Institut de Bacté- riologie Camará Pestana. X Société Portugaise des Sciences Naturelles AzEVKDo DE Mknkzes (Cl, uaturaliste. Azevedo Neves (J. A. P.), professeur à la Faculté de Médecine de Lishonue. Bello (A. M. DE Oliveira), naturaliste. Bensaude (A.), directeur de l'Institut Supérieur Technique de Lisbonne. Bettencourt (A.), jn-ofesseur à la Faculté de Médecine et directeur de l'Ins- titut de Bactérioloo-ie Camará Pestana. Borges (I.), professeur à l'École de Médecine Vétérinaire et assistant à l'Ins- titut de Bactérioloo-ie Camará Pestana. Brites (Geraldino), chef de laboratoire à la Faculté de Médecine de Lis- bonne. Cardoso Pereira (A.), assistant à la Faculté de Médecine de Lisbonne. Carvalho de Figueiredo (A.), naturaliste. Chaves (F. A.), directeur du service météorologique des Açores. Chaves (P. R.), assistant à la Faculté de Médecine de Lisbonne. Choffat (P.), professeur, président de la Commission du Service géologique du Portugal. Costa (A. P. Celestino da), professeur à la Faculté de Médecine de Lis- bonne. Costa Ferreira (A. A. da), professeur au Lycée de Lisbonne. Ferreira (A. A.), médecin-vétérinaire, assistant libre à l'Institut de Bacté- riologie Gamara Pestana. Fontes (J.), archéologue. Gomes (J. P.), naturaliste de la Section de Minéralogie du Muséum d'Histoire Naturelle de Lisbonne. KoPKE (A.), professeur à l'Ecole de Médecine Tropicale de Lisbonne. Lepierre (Ch.), professeur à l'Institut Supérieur Technique de Lisbonne. Mastiîaum (H.), chimiste. Mattoso Santos (F.), professeur à la Faculté des Sciences de Lisbonne. Moraes (C. Bello), professeur à la Faculté de Médecine de Lisbonne. Nobre (A.), professeur à la Faculté des Sciences de Porto. Pacheco (A.), médecin. • Paredes (J. C), médecin-vétérinaire, assistant libre à l'Institut de Bactério- logie Camará Pestana. Parreira (H), assistant à la Faculté de Médecine de Lisbonne. Pereira e Souza (A. L.), capitaine de génie, naturaliste. Pinto (A. M.), chef du Laboratoire Nobre, de Porto. RocuA (A. d'Almeida), assistant à la Faculté de Médecine de Lisbonne. Seaiíra (A. F. de), naturaliste du Musée Bocage de Lisbonne. Souza da Gamara (M. de), professeur à l'Institut Agronomique de Lis- bonne. Telles Palhinha (R.). professeur à la Faculté des Sciences de Lisbonne, Liste das membres de la Société XI III MEMBRES CORRESPONDANTS MM. LoiSEL (G.)) directeur de Laboratoire à l'École des Hautes Etudes. LuisiER (A.), naturaliste. Martins Mano (T.), naturaliste. Mendes (C), naturaliste. Mesnil (F.), chef de service à l'Institut Pasteur de l'aris. Miranda Rihkiro (A. de), directeur du Muséum d'Histoire Naturelle de Ri<' de Janeiro. Nicolle (Ch.), directeur de l'Institut Pasteur de Tunis. Oliveira Pinto (A. C), naturaliste. PococK (R. J.), professeur, superintendant de la Société des Jardins zoolofi,i- ques de Londres. Poll (H.), profe.sseur à l'Université de Berlin. Porter (C), professeur, directeur du Muséum d'Histoire Naturelle de San- tiago de Chile. Rabaud (Er.), maître de conférences à la Faculté des Sciences de Paris. Rebimbas (M.), naturaliste. Richard (J.), directeur de l'Institut Océanographique de Monaco. ScHMiTZ (E.), naturaliste. SiEBENROfK (F.), naturaliste du Muséum de Vienne. Silva Tavares (J.), naturaliste. ToRREND (C), naturaliste. Trabut (A.), directeur de l'École d'Agriculture d'Alger. Werner (F.), professeur à l'Université de Vienne. ZiMMERMANN (C), naturaliste. IV MEMBRES ASSOCIÉS MM. Arruda Furtado (C), médecin des Hôpitaux de Lisbonne. Assumpção (J. M. d'), agronome. Barbosa (A. R. S.), professeur au Lycée de Lisbonne. Barros (J. J.), professeur au Lycée de Lisbonne. Betti (F.), professeur au Lycée de Lisbonne. Ferreira (F. P. Pinto), professeur libre. Garcia Pereira, médecin-vétérinaire. Gião (A.), professeur au Lycée de Evora. Jorge (A. R.), assistant à la Faculté des Sciences de Lisbonne. XIT Société Portugaise des Sciences NatureUes Leite (J S.), médecin des Hôpitaux de LisbonDe. Magalhães (A. de), assistant à l'Institut de Bactériologie Gamara Pestana. Mira (M. F. de), assistant à la raculté de Médecine de Lisbonne. E,Eis Junior, naturaliste. IIamalho (A. S. M. DE Magalhães), assistant à la Faculté de Médecine de Lisbonne. KiiiEiRO (0.), étudiant. Sarmento (A. A.), naturaliste. Silva (E. Pereira da), assistant à l'Institut de Bactériologie Gamara Pestana. Varga.o (D. a. de Sài. professeur au Lycée de Lisbonne. MEMBRE DECEDE PENDANT L'ANNEE M. Marques uk Caijvai.ho, ^■iticulteur à Chamusca. Liste des membres de la Société Portugaise des Sciences Naturelles au 31 décembre 1916 MEMBRES HONORAIRES S. A. S. Albert I, Prince de Monaco MM. Benda (C), professeur à l'Université de Berlin. Blanchard |R.), professeur à la Faculté de Médecine de Paris. BucHNER (Ed.), professeur à l'Université de Berlin. Cajal (S. R.), professeur à l'Université de Madrid. Chodat (E,.), professeur à l'Université de Genève. Fkrreira da Silva (A. J. ), professeur à la Faculté des Sciences de Porto. Henriques (J.), professeur à l'Université de Coimbra. Laveran (A.), professeur à l'École de Médecine di; Val-de-Grâce. Leite de Vasconcellos (J.), professeur à la Faculté des Lettres de Lisbonne. Mattoso Santos (F.), professeur à la Faculté des Sciences de Lisbonne. Pereira Coutinho (A. X.), professeur à la Faculté des Sciences de Lisbonne. Thomas (O.), professeur, naturaliste du Musée Britannique. Waldeyer (W.), professeur à l'Université de Berlin. II MEMBRES TITULAIRES MM. Aguiar (A. de), professeur à la Faculté de Médecine de Porto. Almeida Lima (J.), professeur à la Faculté des Sciences de Lisbonne. Antunes Pinto (J.), professeur à l'École de Médecine Vétérinaire de Lisbonne. Athias (M.), chef de service à l'Institut de Bactériologie Camará Pestana. AviLA Horta (A.), médecin-vétérinaire, assistant libre à l'Institut de Bacté- riologie Camará Pestana. Azevedo Neves (J. A. P.), professeur à la Faculté de Médecine de Lisbonne. Bello (A. M. DE Oliveira), naturaliste. XIV Société Portugaise des Sciences Naturelles Bensaude (A.), directeur de l'Institut Supérieur Technique de Lisbonne. Bettencouht (A.), professeur à la Faculté de Médecine et directeur de l'Ins- titut de Bactériologie Camará Pestana. Borges (I.), professeur à l'École de Médecine Vétérinaire et assistant à l'Ins- titut de Bactériologie Gamara Pestana. Brites (Geraldino), chef de laboratoire à la Faculté de Médecine de Lisbonne. Cardoso Pereira (A.), assistant à la Faculté de Médecine de Lisbonne. Carrisso (L. W.), assistant à la Faculté des Sciences de Coimbra. Carvalho de Figueiredo (A.), naturaliste. Chaves (F. A.), directeur du service météorologique des Açores. Chaves (P. R. ), assistant à la Faculté de Médecine de Lisbonne. Choffat (P.), professeur, président de la Commission du Service géologique du Portugal. Costa (A. P. Celestino da), professeur à la Faculté de Médecine de Lisbonne. Costa Ferreira (A. A. da), professeur au Lycée de Lisbonne. Ferreira (A. A.), médecin-vétérinaire, assistant libre à l'Institut de Bacté- riologie Camará Pestana. Fleury (E.), i^rofesseur à l'Institut Supérieur Technique de Lisbonne. Fontes (J.), archéologue. IvoPKE (A.), professeur à l'Ecole de Médecine Tropicale de Lisbonne. Lepierue (Cil), professeur à l'Institut Supérieur Technique de Lisbonne. Moraes (C. Bello), professeur à la Faculté de Médecine de Lisbonne. NoiiRE (A.), professeur à la Faculté des Sciences de Porto. Nogueira Lobo (A.), professeur à la l'acuité de Médecine de Coimbra. Pacheco (A.), médecin. Paredes íJ. Ci, médeciu-vétérinaire, assistant libre à l'Institut de Bactf'-rio- logie Camará Pestana. Parreira (H ), assistant à la Faculté de Médecine de Lisbonne. Pereira de Souza (A. 1..), capitaine de génie, naturaliste. Pinto (A. M.), chef du Laboratoire Nobre, de Porto. Eebello (S.), professeur de la Faculté de Médecine de Lisbonne. EocHA (A. d'Almeida), assistant à la Faculté de Médecine de Lisbonne. Seabra (A. F. de), naturaliste du Musée Bocage de Lisbonne. SouzA DA Camará (M. de), professeur à l'Institut Agronomique de Lisbonne. Telles Palhinha (E,.), professeur à la Faculté des Sciences de Lisbonne. III MEMBRES CORRESPONDANTS MM. AcHÚCARRO (N.), assistant à l'Université de Madrid. Cabré y Aguiló (J.), archéologue. Cabrera (A.), naturaliste du Muséum d'Histoire naturelle de Madrid. Gandolfi Hornyold (A.), jsrivat-docent de Zoologie à l'Université de Genève. Liste des membres de la Société XV Hernandez Pacheco (E.), professeur à l'Université de Minlrid. Loisiîr. (G.), directeur de Lal)orafcoire à l'Ecole des Hautes Etudes. LuisiKK (A.), naturaliste. Maiîanon (Ct.), médecin de l'Hôpital général de Madrid. Mauques de Cehralbo, archéologue. Martins M'ano (T.), naturaliste. Mendes (C), naturaliste. Mesnil (F.), chef de service à l'Institut Pasteur de Paris. Miranda Eireiro (A. de), directeur du Muséum d'Histoire Naturelle de Rio de Janeiro. NicoLLE (Cn.), directeur de l'Institut Pasteur de Tunis. Oliveira Pinto (A. C), naturaliste. Pocociv (R. J.). professeur, superintendant de la Société des Jardins zoologi- ques de Londres. Poli. (H.), professeur à l'Université de Berlin. Porter (C), professeur, directeur du Muséum d'Histoire Natvirelle de San- tiago de Chile. Raiîaud (Et.), maître de conférences à la Faculté des Sciences de Paris. Rkuimhas (M.), naturaliste. Richard (J.), directeur de l'Institut Océanographique de Monaco. Schmitz (E.), naturaliste. SiEBENROCK (F.), naturaliste du Muséum de Vienne. SiLVA Tavares (J.), naturaliste. Tkllo (F.), professeur à la Faculté de Médecine de Madrid. ToRREND (C), naturaliste. Traiîut (A.), directeur de l'Ecole d'Agriculture d"Alger. Wkiînek (F,), professeur à l'Université de Vienne. ZiMMERMANN (C), naturaliste. IV MEMBRES ASSOCIÉS MM. Arriida Furtado iC), médecin des Hôpitaux de Lisbonne. Assis Brito (F. A.), médecin. Assumpção (J. M. d'), agronome. Barros (J. J.), professeur au Lycée de Lisbonne. Betti (F.), professeur au Lycée de Lisbonne. Cahral (F. A. R.), médecin des Hôpitaux de Lisbonne. Coelho (T. Pires), médecin. Ferreira (F. P. Pinto), professeur libre. Fontes (V. H.), médecin. Garcia Pereira (J.), médecin-vétérinaire. GiÂo (A.i, professeur au Lycée de Evora. XVI Société Portugaise de Sciences Naturelles Jorge (A. R.), assistant à la Faculté des Sciences de Lisbonne. LiiiTE (J. S.), médecin des Hôpitaux de Lisbonne. Magai.hães (A. de), assistant à l'Institut de Bactériologie Camará Pestana. Martins Pereira (F. D.), assistant à la Faculté de Médecine de Lisbonne. Mira (M. F. de), assistant à la Faculté de Médecine de Lisbonne. Parra (J. C ), médecin-vétérinaire. Ramalho (A. M. de Magalhães), olïlcier de la Marine. Ramalho (A. S. M. de Magalhães), assistant à la Faculté de Médecine de Lisbonne. Reis Junior, naturaliste. RiiiEiRO (C), étudiant. Sarmento (A. A.), naturaliste. Silva (E. Pereira da), assistant à l'Insiitut de Bactériologie Gamara -Pestana. Swart (S.), ingénieur. Vargas (D. A. de Sá), professeur au Lycée de Lisbonne. Vasconcellos (A. I. Tkixkika de), médecin. MEMBRE DÉCÉDÉ PENDANT L'ANNÉE M. GoMKS (J. P.), naturaliste du Muséum d'Histoire naturelle de Lisbonne. Bnlletín de la Société Portugaise des Sciences Naturelles l'ropriaé lie 1,1 Suciétf. — Publii sous la dirfclioD de «\1. li' l'iof. Almeida Lima, prrsiilent; M, Athias et Oliveira Bello, secrétiires Rédaction et administration — Faculté de Médecine, Institut de Physiologie — Lisbonne Composition et impression — Imprimerie Ferin, R. N. do Alraada, 74 ■ iji^^K'^r^^ii ■ Tome VII 1915 Fasç, 1 Sommaire A. Aurélio da Costa Ferreira : Note sur deux crânes métopiques de la Col- lection Ferraz de Macedo. (Planche I). M. Ferreira de Mira : Sur les modifications du squelette chez les animaux ayant subi, dans le jeune âge, rextirijatiou d'une capsule sui-rénale. Joaquim Fontes : Note sur le Chélléen de Casai do Monte. A. d'Almeida E.0CHA : Inclusion sous-tégumeutaire d'un membre antérieur chez nu Discoylossus 2^ictus simiilant une mono-brachie. Joaquim Fontes : Instruments paléolithiques des environs de Porto. (Planche II). Henrique Parreira ; Anomalies rénales. Quatre cas de rein en- fer à cheval. (Planches III- VI). A. d'Almeida Eocha : Ergographie de la main droite et de la main gauche. Con- tribution à l'étude de l'asj-métrie du type portugais. M Athias : Cristalloïdes dans l'œuf de CercopUhecus callitrichas et de Cercopi- fJieeus sahaeus. (Planche VII). OsoRio Alves : Contribution à l'étude des oscillations du tonus cardiaque. (Plan- ches VIII-XI). A. Celestino da Costa : Note sur une formation embryonnaire préaortique. (Planche XII). Joaquim Fontes : Joseph Déchelette. Notice nécrologique. Bulletin de la Société Portugaise des Sciences Naturelles Note sur deux crânes métopiques de la Collection Ferraz de Macedo * ^. dURELIO D^ C05T^ FERREIRA (Planche I) Dans le cours d'une étude sur les squelettes de la collection Ferraz DE Macedo, je me suis trouvé en présence de deux crânes métopiques fort remarquables par leur métopisme et par leur différence de poids : l'un exceptionnellement léger, l'autre exceptionnellement lourd. Ces circonstances ont attiré mon attention, et après avoir étudié ces deux crânes, je suis arrivé à la conviction qu'il serait utile de les séparer des autres et de les décrire, non seulement parce qu'ils servent parfaitement à démontrer, comme l'a déjà fort bien fait, entre autres, Papillault prin- cipalement, que le métopisme est une anomalie d'origine mécanique, mais encore parce qu'ils viennent, à mon avis, jeter un jour nouveau sur le problème du métopisme normal, en prouvant que cette anomalie peut être aussi bien causée par un développement excessif du cerveau que par un développement insuffisant des os crâniens. Le plus léger de ces deux crânes appartenait à un individu du sexe masculin, le plus lourd à un individu du sexe féminin. * Séauce du 17 mars 1915. Société Portugaise des Siences Naturelles Bien que l'un soit plus petit que l'autre, couiuie cela est de règle quand il s'agit de sexes différents, ces deux crânes se confotident par la valeur de leur diamètre frontal minimum, et par celle de leur courbe -pré-auriculaire, valeurs qui devraient logiquement être différentes, c'est à dire plus grandes dans le crâne masculin que dans le féminin. Il est à remarqi;er aussi que le crâne masculin, dont le poids est bien inférieur à la moyenne, présente un frontal minimum et une courbe pré-auriculaire peu supérieure; au contraire, le crâne féminin d'un poids bien au-dessus de la moyenne, présente un frontal minimum, et une courbe pré-auriculaire de beaucoup supérieure ('). En examinant la norma supérieure (PI. I) on voit clairement que le crâne féminin est remarquablement frontalisé, et qu'il l'est beaucoup plus que le crâne masculin. Toutes ces observations, et c'est là ce qui constitue le mérite de cette note, autorisent à appeler l'attention sur la nécessité de tenir com]_^te du poids du crâne et aussi de l'observation et de la mesure de la courbe pré- auriculaire dans l'interprétation du métopisme normal, et me portent à expliquer le métopisme des deux crânes que j'ai étudiés, dans le crâne masculin, par une insuffisance de développement osseux (métopisme inférieur) et dans le crâne féminin par un excès de déve- loppement cérébral antérieur (métopisme supérieur) . Je crois, en signalant ces deux cas, contribuer par l'apport de quel- ques données importantes, à l'interprétation d'une anomalie squelettique dont l'étiologie a été si discutée: le métopisme. (1) Je me rapporte aux moyeunes que j'ai calculées dans les séries mascu- line et féminine de la collection des squelettes à laquelle appartiennent les deux crânes étudiés. CÛJ 8 "S S S! 3 ►-<< ►«N l:^ 2Q '^ S ^ Cm C) S Costa Ferreira: Deux crânes métopiques Capacité, poids, diamètre frontal minimum et courbe pré-auriculaire moyenne des crânes de la série masculine et féminine de la collection des squelettes Capacité Poids (') Diamctre frontal minimum Courbe pré-auriculaire Série masculine 1553 ce 643 gr 93'"'" 23g mm (G(j crânes) (69 crânes) [G(} crânes) (66 crânes) Série féminine 1383 ce 6118'- 91"'™ 229 """ (67 crânes) (73 crânes) (67 crânes) (67 crânes) II Différences de la capacité, du poids, du diamètre frontal minimum et de la courbe pré-auriculaire, par rapport aux moyennes Capacité Poids Diamètre frontal minimum Coarbe préauriculaire Crâne á^-N« 7377 — 15 — 194 + 6 + 4 (N° de la sépulture) Crâne ? - N'' 829 — 38 + 136 + 8 + 12 (N° de la sépulture) (1) Poids du crâne sans les dents. Société Portugaise des Sciences Naturelles III Tableau comparatif de quelques mesures des deux crânes métopiques Capacité Poids Diamètre frontal minimum Courbe pre-auricuiaire Crâne ç^ - N° 7377 1538 ce 449 g'- 99'"'" 242""" (N*^ de la sépulture) Crâne ? - N"^ 829 1345" 747 gr 99 mm 241""" (N° de la sépulture) (Laboratoire d' Anthropologie de la Faculté des Sciences de Lisbonne) Sur les modifications du squelette chez les animaux ayant subi, dans le jeune âge, Textirpation d'une capsule surrénale * M. FERREIRA DE MIRA Les expériences que j'ai pratiquées, depuis 1912, sur des Chiens et des Chats en bas âge ('), m'ont porté à conclure que l'ablation d'une capsule surrénale entraîne des altérations du développement de l'or- ganisme. Ces expériences ont été suivies pendant une longue période pour deux des animaux opérés, un Chien et un Chat, ainsi que pour leurs témoins. Les quatre animaux ont été sacrifiés douze mois après l'extir- pation de la capsule. La comparaison des squelettes des animaux opérés à ceux des témoins m'a donné les résultats suivants : Pour les Chats : L'ossification du crâne de l'animal opéré était incomplète à la partie postérieure du temporal et à la portion voisine de l'occipital ; elle était terminée chez l'animal témoin. A la face, le cartilage persistait, formant presque en totalité les os du nez, tout l'intermaxillaire inférieur, et le maxillaire supérieur par îlots. Chez le témoin, j'ai pu voir que seuls les os du nez ne présentaient pas l'ossification complète. Aux membres, l'ossification se montre, de môme, en retard chez l'animal opéré. Le crâne de ce dernier est moins long et plus large, sa face est plus courte et plus étroite, son maxillaire inférieur considérablement réduit; les os des membres présentent aussi quelques différences. J'ai fait des mensurations qui rendent compte de ces modifications : * Séance du 17 mars 1915. (1) C i?. de la Soc. de Biologie, 1912. A Medicina Contemporânea, 1913. Archi- ves internat, de Physiologie, 1914. : Société Portugaise des Sciences Naturelles Chats Op. T. Millimètres De l'inion au bord alvéolaire supérieur S5 89 De l'extrémité supérieure des os du nez à l'inion G'2 65,5 Du basiou jusqu'au bord alvéolaire supérieur 73 74 De l'extrémité supérieure des os du nez au basion 6G,5 72 Le plus grand diamètre transversal 41 40 Le plus petit diamètre transversal (derrière l'orbite) . , 31,5 34 Ligne passant par l'extrémité supérieure des os du nez et le basion H)4 174 Ligne verticale passant derrière les malaires lOG 109 Longueur de la face, depuis l'extrémité supérieure des os du nez jusqu'au bord alvéolaire supérieur 34 3G Largeur de la face (bi-zygomatique) 57 59 Ligne droite unissant les deux angles du maxillaire in- férieur 39 43 De l'angle du maxillaire au bord alvéolaire supérieure. . 53,5 55 Largeur du maxillaire inférieur à la symphyse 11,5 13,5 Longueur de la colomne vertébrale depuis l'atlas jus- qu'au sacrum 353 360 Longueur du sacrum avec le coccyx 286 326 Longueur du sternum 117 124 » de la clavicule 20,5 22 » du bord postérieur de l'omoplate 53,5 57 » de l'épine de l'omoplate 56,5 60 » de l'humérus 76 80 » du radium 80 84 » du fémur 93 97 du tibia 97 102 Pour les Chiens : L'ossification est terminée sur les deux squelettes. Quant aux di- mensions : Chiens Op. T. Longueur du crâne, depuis l'inion jusqu'au bord alvéo- laire supérieur De l'extrémité supérieure des os du nez à l'inion Le plus grand diamètre transversal Le plus petit diamètre transversal Ligne passant par le basion et l'extrémité supérieur des os du nez 250 255 [48 161 79 87 61 63 46 46 345 840 185 19G 09 91 117 104 139 109 138 110 124 119 151 125 159 127 Ferreira de Mira : Modifications du squelette, etc. Longueur du sacrum avec le coccyx » du sternum » du bord postérieur de l'omoplate, » de l'épine de l'omoplate , » de l'humérus » du cubitus » de l'illiaque » du fémur , » du tibia La face et la colonne vertébrale ne diflfèrent pas sensiblement. Les os des membres sont plus forts chez le Chien témoin ; les crêtes et les rugosités, où s'insèrent les muscles, sont plus accentuées. On voit que, pour les Chats, les altérations portent surtout sur l'os- sification, tandis que, pour les Chiens, ce sont les dimensions des mem- bres qui présentent les différences les plus remarquables. Seules la forme et les dimensions du crâne ont été modiiiées de la même façon chez les deux espèces d'animaux. (Institut de Physiologie, Faculté de Médecine de Lisbonne) Note sur le Chélléen de Casai do Monte PAR JOAQUIM FONTES Dans un article où il s'occiiite du paléolithique portugais de Casai do Monte, M. Piekre Paris écrit: «c'est, dit on, la première découverte d'objets chelléens en Portugal, et la station de Casai do Monte, d'où elle provient, prend ainsi une importance exceptionnelle» ('). Il y a dans ces mots une légère erreur que nous allons tâcher de dissiper. Dans la littérature du paléolithique portugais, il a déjà été fait mention d'instruments considérés comme chelléens par les auteurs qui les ont décrits : il s'agit de ceux de Leiria, de Furninha et de la vallée d'Alcantara (Rabicha-Lisbonne). Le premier, découvert par M. Car- TAiLiiAC dans les environs de Leiria, est un beau coup-de-poing de quartzite qu'il a classifié de chélléen et qu'il a décrit et reproduit dans son ouvrage : Les âges préhistoriques de l'Esjyogne et du Portugal (-'), le deuxième, celui de Furninha, découvert et décrit par Néry Del- gado ('), a été classifié de la même manière par cet archéologue. L'authenticité de ceux de Rabicha, rencontrés par FoííSECA Car- doso C'), peut susciter quelques doutes (•■). Nous n'avons pas pu observer ces instruments ; mais à en juger par les ligures qui accompagnent l'étude de cet anthropologiste, nous croyons que l'objet représenté dans sa planche I est un instrument paléolithique, tandis qu'il n'en est pas * Sóauc(^ (lu 17 mars 1015. (1) L'archéologie en Espagne et Portugal. Bulletin nispaniq/ie. Tome XV, 1913, i»ag. 5. (2) Paris, 1881, pag. 29, fig. 23 et 24. (3) La grotte de Furninha à Peniche. ComiJte rendu, du Congrès Inlern. d'AnthroiJ. et d'Arch. jJréhistoriqites. 9' séance, 1880. Lisbonne, pag. 2ÕG, planche I. (4) Nota sobre uma estação chelleaua do val le d'Alcantara. Bevisfa de Scien- cias naturaes e sociaes. Porto, 1895. Vol. III, pag. 10. (5) Paul Choffat, Bibliographia. Communicaçoes da C'ojmnissao dos TrahaUios Geológicos de Portugal. Vol. III, pag. 111, où est réfutée la description géologique de F. Cardoso. J. Fontes: Le chélléen de Casai do Monte de même de celui de sa planche II. Malgré le titre qu'il donne à son tra- vail, F. Caedoso dit, lorsqu'il parle de cette station, qu'elle «appartient à une époque industrielle transitoire, chélléo-moustérienne nu acheu- léenne». (Vol. III, pag. 14, note 2). Frederico de Vasconcel- LOS, à l'occasion du Congrès de Lisbonne ('), a fait connaître di- , vers quartzites où il a cru voir le travail de l'homme. Ces quartzi- tes ne me semblent cependant avoir été taillés (-), à l'exception de celui qui est figuré dans la planche Ill-fig. 2, du mémoire présenté au Congrès, et pour lequel le doute n'est pas possi- ble ; aussi le classifionsnous aujourd'hui de chélléen, ce que l'auteur d'ailleurs s'était pru- demment abstenu de faire, car à cette époque les connaissances que l'on avait sur le paléolithi- que portugais étaient trop res- treintes pour permettre une clas- sification. Seuls les instruments prove- nant de Leiria et de Furninha, classifies par Cartailiiac, pou- vaient être considérés comme appartenant à cette époque. C'est par suite de leur analogie morphologique avec les milliers de coups-de-poing recueillis en diverses stations étrangères que Cartailtiac (1) Résumé d'une étude sur quelques dépôts superficiels du bassin du Douro. Compte rendu du Congrès Intern. d'Antkropnl., etc. Lisbonne, 1880, pag. 155. (2) Ces quartzites se trouvent au Musée de la Commission des Travaux Géo- logiques. Dans une analyse des travaux du Congrès de 1880, insérée dans les Matériaux pour l'étude de l'histoire priiaitice de l'homme. Vol. 15, 1880, pag. 259, il est dit que ni les quartzites ni les vestiges de striation glaciaire n'ont été admis par les congressistes. Note ajoutée pendant rimpresslnti. Dans la séance qui suivit celle où fut pré- senté ce travail à la Société Portugaise des Sciences Naturelles, uoiis nous som- mes occupé des quartzites de F. de Vasconcellos. Une note sur ce sujet sera pu- bliée procliainement, et c'est par elle que commencera l'étude que nous nous proposons de faire du paléolithique existant au Musée de la Commission des Tra- vaux Géologiques. 10 Société Portugaise des Sciences Naturelles les a ainsi classifies. La morphologie des instruments est un bon crité- rium de classification, et CI. et A. de MortiIíLET afiîrment que «les épi- graphistes arrivent à dater les inscriptions grecques et latines à la seule inspection des lettres. Les paléographes savent parfaitement reconnaî- tre l'âge des écritures» et de même «qu'avec un examen approfondi on peut aisément reconnaître l'âge des coups-de-poing» ('). Aujourd'hui, les études sur le paléolithique sont beaucoup plus avancées, et le coup-de- poing se trouvant en abondan- ce depuis le chélléen jusqu'au commencement du moustérien, il est facile de comprendre que la morphologie n'est plus un critérium sûr de classification, comme dans le cas présent, de deux instruments isolés. Pour ces instruments recueillis, l'un à la surface du sol, l'autre dans une couche géologique d'un quaternaire dont le faciès n'est pas identique à celui des stations de France (-) nous n'avons pas non plus le con- cours de la stratigraphie géo- logique comme base sure de classification. C'est ainsi qu'était posé le problème du chélléen en Portugal, La station du Casai do Monte vient résoudre cette question. C'est une station en plein air, les instruments s'y trouvent mélangés, mais étant donné leur grand nombre (^) on en peut aisément établir la classi- fication. C'est ce critérium de classification que nous allons exposer. Le coup-de-poing est excessivement vulgaire à Casai do Monte ; de toutes les stations de notre pays actuellement connues, c'est celle qui Fia-. (1) La Piéhistoire. Paris, 1910, pag. 155. (2) Edouard Haulé. Les Mammifères et Oiseaux quaternaires connus jus- qu'ici en Portugal. Oovummirações da Commissão dos Trabalhos Geoloyicos de Por- tugal. Vol. VIII. Lisboa, 1910, pag. 54 et suiv. (3) Quelques milliers. J. Fontes: Le chéíléen de Casal do Monte U nous a fourni le plus grand nombre d'instruments de ce type, ce qui a amené avec raison M. Vergilio Correia à l'appeler une staiio)i à coups-de-poing ('). En examinant ces instruments, on remarque qu'ils diffèrent entre eux par le degré de perfection du travail et qu'ils forment trois grands groupes de plusieurs dizaines de coups-de-poing de silex et de quartzite. Nous ne nous occuperons que du groupe qu'on a nommé cliélléen. Les coups-de-poing de Casai do Monte, qui constituent ce groupe, sont des cailloux de quartzite, des rognons de silex dont l'une des extrémités, à for- ce de coups successifs, à grands éclats, est devenue pointue. Les bords de ces instruments ne sont généralement pas retouchés (iig. 1), et si la retouche exis- te, elle est extrêmement grossière (fig. 2). Le bord se présente en zig-zag (fig. 3), et l'instrument a pour base la surface naturelle de la roche ; c'est le talon (fig. 2 et 3). L'instrument 'est lourd et grossièrement taillé. Cette grossièreté est ici beaucoup plus remarquable que dans les instruments congénères de l'étranger, et cela tient en grande partie à la mauvaise qualité de la pierre dont les habitants de Casai do Monte se sont servis, La grossièreté de la taille devient fort apparente si l'on compare les coups- de- poing de ce groupe à ceux des autres groupes dans lesquels le travail a atteint un plus haut degré de perfection ; c'est ce qui a conduit à une division naturelle des instruments de ce type appartenant au Casai do Monte, Les derniers sont de belles pièces, d'un travail soigné, taillés à petits éclats, finement retouchés, élégants et légers. Il nous semble que ce sont là des raisons suffisantes pour permettre de conclure à l'existence du chélléen au Casai do Monte. S'il n'y a pas de stratigraphie dans cette station, les différences de taille sont si im- portantes qu'elles admettent une époque d'extrême grossièreté de travail dans les coups-de-poing — époque chélléenne — après laquelle viennent Fia-. 3 (1) O Paleolithico em Portugal. O An-heoloyo Português. Vol. XVII, 1912. Lisboa, pag. til. là Société Portugaise des Sciences Naturelles d'autres époques de grand perfectionnement et, pour certaines pièces, d'une perfection de taille absolue. L'époque cliélléenne, que Cartailhac avait soupçonnée chez nous, (nous disons soupçonnée parce que ce n'était pas l'apparition de deux instruments qui pouvait suffire à la résolution de cet important problème) s'est trouvée pleinement confirmée par la découverte de Casai do Monte. D'autres stations mises ultérieurement au jour ont ratifié ce fait. Si la découverte de Casai do Monte n'a pas, comme le pense M. Pierre Paris, d'après nos travaux, une importance exceptionnelle, puisqu'elle ne signale pas pour la première fois l'existence de cette épo- que de la période paléolithique en Portugal, elle vient toutefois sanction- ner ce que Cartailhac avait supposé, et rien qu'à ce point de vue elle présente un grand intérêt. Le Casai do Monte, par le nombre et l'importance des problèmes qu'il soulève, mérite une description détaillée; nous nous en occupons et ferons l'objet d'un travail qui portera le titre : Le Casai do Monte — Station 2)aléolithique . Inclusion sous-tégumentaire d'un membre antérieur chez un "Discoglossus pictus" simulant une mono-brachie * A. D'ALMEIDA ROCHA Assistant a l'Institut de Physiologie de la Faculté de Médecine de Lisbonne Au cours de nos expériences sur l'extensibilité musculaire chez quelques Batraciens, nous avons observé de nombreux cas de régénéra- tion typique et atypique des membres antérieurs et postérieurs chez plusieurs espèces (Rana esculenta, Hyla arbórea, Bufo vulgaris, B. ca- lamita, Discoglossus pictus., etc.). Mais notre attention a été particu- lièrement attirée par un Discoglossus pictus (') dont l'absence du membre antérieur gauche était totale mais dont les mouvements de locomotion étaient intégralement conservés. Ce Discoglossus était curieux parce que, contrairement à tout ce qui se trouve décrit sur ce sujet notamment par Bauer (-), à propos de l'amputation fortuite ou expérimentale des membres des Batraciens, il n'avait pas même des traces de moignon de régénération et la peau de la région était parfaitement normale. On sait depuis longtemps que les membres antérieurs de quelques Anoures peuvent se régénérer, tout en restant toujours un peu réduits [Byrnes (■^), Giard (*)], et que cette régénération est d'autant plus com- * Séance du 7 avril 1915. (1) La classification de cet exemplaire a été confirmée pa,v M. le Dr. Betten- court Ferreira, naturaliste du Musée Bocage, ce dont nous le remercions vi- vement. (2) Rauer, a., Kecherches sur quelques-unes des conditions que règlent la régénération des membres amputés chez le têtard de Grenouille. Journ. de VAnat. et de la F/v/siologie, XLI, 1905, pag. 288. (3) Byrnes, F. E., Regeneration of the anterior Limbs in the Tadpoles of Frogs. Arch, far Entioicklungsmechmiik der Organ'ismen, XIX, 1905, pag. 148. (4) Giard, Régénérations hypotypiques. C. R. Soc. Biol., IV, 1897, pag. 315, 14 Société Portugaise des Sciences Naturelles plète que l'auiinal est plus jeune [Kammerer (')]. D'ailleurs si la régé- nération a lieu, c'est presque toujours avant que la métamorphose soit complète. Elle marque, chez ces animaux, le commencement de la perte progressive du pouvoir de régénération. Il en est ainsi cbez les Anoures, sauf les Discoglossidae qui peuvent garder encore pendant quelque temps cette faculté (Kammerer, loc. oit ). Mais il ne faut pas oublier aussi que Byrnes affirme que le pouvoir de régénération varie indépendemment du développement de l'animal et des conditions externes (irrespective of developement and of exter- nal conditions). L'absence de régénération était donc admissible ici seulement pour le cas d'une amputation chez un sujet âgé, qui devrait présenter un moi- gnon plus ou moins développé. Notre Discoglossus, bien qu'ayant atteint déjà sa forme définitive, n'avait aucun moignon et ne présentait non plus la moindre trace de lésion. Il nous restait alors les hypothèses de l'atrophie congénitale du membre ou bien de l'inclusion sous-tégumen- taire, hypothèses dont la vérification nous semblait intéressante, car nous ne sachons pas qu'il ait été publiés des cas analogues A l'observation de l'animal on reconnaissait que son attitude était parfaitement normale ; le saut et la natation se faissaient comme d'habi- tude et l'investigation de l'état des fonctions d'équilibre, notamment par l'expérience classique du plateau à inclinaison variable, ne nous a révélé aucun trouble. La réponse aux stimulations mécaniques,' chimiques, thermiques et électriques avait lieu comme d'ordinaire ; mais le plus curieux c'est que, pendant les mouvements du membre antérieur droit, on voyait se défor- mer la peau du côté opposé dans la région symétrique (Fig. 1). En pal- pant, on constatait la 2)résence à cet endroit d'une pièce dure et mobili- sable, recouverte par le tégument. L'examen de la cavité splanchnique, ouverte le long de la ligne mé- diane après dissection minutieuse de la peau, fut rendue plus facile par la résection du sternum, de la clavicule et du caracoïde, totalement à droite et partiellement à gauche, On a vu alors que, sous la peau, il y avait une pièce osseuse, recou- verte par des muscles et que cette pièce était formée par l'os de l'avant- bras fortement fléchi sur celui du bras. Une dissection plus fine menaçant de détruire les rapports ana- tomiques, nous avons cherché à obtenir une radiographie (Fig. 2). (1) Kammkrer, p., Ueber die Abhâng'igkeit Regenerationsvermog-ens der Ampliibienlarven von alter Entwicklungssfcadium, und spezifischer Grosse. Arch, fur Entwick.-Mech der Org., XIX, 105, pag. 148. Almeida Rocha : Inclusion sous-tégumentaire 15 Celle-ci (') nous montra que le squelette était normal, à l'exception de celui du membre antérieur gauche et qu'on avait bien là un cas d'inclu- sion sous-tégumentaire de ce membre, dont la conformation était d'ail- leurs presque régulière. Nous pensons qu'on peut affirmer l'existence au moins des os scapulaire, sus-scapulaire, humérus et radio-cubital. A un examen direct ultérieur, nous avons pu constater que ces os Fig. 1 étaient recouverts par les muscles suivants : cutané-pectoral ('), deltoïde, pectoral, coraco-radial, coraco-hrachial et anconé. La dépouille de l'animal, conservée dans du formol, pourra encore servir à des observations complémentaires. Nous croyons devoir attirer l'attention sur les deux faits sui- vants : (1) Nous remercions M. le Docteur Carlos Santos, fils, à qui nous sommes redevables de ce cliché. (2) EcKEK und WiEDERScHEiM, Anatomie des Frosches, 1896. 16 Société Portugaise des Sciences Naturelles 1/' Le développement aiiatomique et physiologique des muscles dans le membre captif. Fis. 2 2.° La coordination ]iarfaite des mouvements associés et d'équilibrf malgré l'inclusion, c'est à dire le fait d'une adaptation spéciale des au- tres groupes musculaires à l'équilibre sur trois points d'appui. Instruments paléolithiques des environs de Porto * JOAQUIM F0NTE5 (Plauche II) C'est à la «Commiasao dos Trabalhos Cxeologicos de Portugal» que sont dues les premières recherches scientifiques sur l'archéologie du pays ; à ces études sont attachés notamment les noms de Pereira DA Costa, Carlos Ribeiro, Nery Delgado, Paula e Oliveira. La question de l'homme tertiaire de Otta, l'étude du quaternaire portugais, les fouilles des Kjõekkenmoeddinger, découverts à ce moment-là — fait nouveau et très important au point de vue de notre archéologie — ainsi que d'autres travaux sur le néolithique, sont aujourd'hui classiques dans la préhistoire portugaise ; et il en est de même des fouilles de la grotte de Furninha par Delgado. Les alluvions quaternaires de quelques-unes de nos grottes ont été bien étudiées par des savants de la Commission, notamment par Nery Delgado qui a cultivé cette branche de la géologie, L'industrie paléoli- thique à été moins étudiée, un grand nombre d'instruments de cette période lithique, recueillis alors, sont restés ignorés. Les collections du Musée de la Commission renferment des exemplaires curieux qui, étant inédits, étaient perdus pour la science. Nous avons l'intention de faire connaître ce material et contribuer ainsi à l'étude du paléolithique portugais. Aujourd'hui que celui-ci commence à être mieux connu, surtout depuis 1909, grâce à la découverte de plusieurs stations à l'air libre il nous semble intéressant de décrire les pièces conservées dans le Mu- sée, beaucoup d'entr'elles recueillies dans les couches quaternaires. La présente communication est la première de la série par laquelle nous nous proposons d'attirer l'attention sur les matériaux en question ; * Séance du 7 avril 1915. 18 Société Portugaise des Sciences Naturelles nous y rendrons en même temps hommage à la mémoire du géologue F. DE Vasconcellos qui, avec Nery Delgado, s'est occupé le premier de cette période de la préhistoire. A l'occasion du Congrès International d'Archéologie et d'Anthro- pologie Préhistoriques, tenu à Lisbonne en 1880, Vasconcellos a pré- senté un travail sur certains dépôts superficiels du bassin de Douro (') aux environs de Porto, dans lequel il prétendait trouver des vestiges d'action glaciaire et disait avoir vu des quartzites travaillés par l'hom- me. Ce travail n'a donné lieu à aucune discussion ; mais dans une re- vue critique de l'œuvre du Congrès, on a écrit que celui-ci s'est refusé à accepter les conclusions de Vasconcellos (^). L'année suivante, cet auteur, inspiré par Carlos Ribeiro, publie un long mémoire (') où il décrit plus en détail les mêmes dépôts et les quartzites travaillés. A. Nobre n'a pas admis l'hypothèse relative à la période glaciaire, et à propos des vestiges de l'homme il dit, en passant, qu'il ne croit pas à la taille intentionnelle des exemplaires (^j. Les figures publiées dans les dits travaux sont peu nettes pour nous renseigner d'une manière suffisante. Nous avons examiné ces quartzites au Musée de la Commission et nous avons acquis la conviction que, parmi les pièces publiées, une seule avait été travaillée (*). C'est un beau coup-de-poing chélléen, type fréquent à Casai do Monte C^). L'une des faces (celle de la figure 1, PI. II), est taillée à grands éclats sur presque toute son étendue ; la face opposée est constituée, de haut en bas et dans la moitié de sa largeur, par la surface naturelle du caillou roulé de quartzite. Les bords sont en zig-zag et la base est aussi la surface naturelle de la pierre. Au dire de Vasconcellos, cet instru- ment a 'été trouvé avec d'autres «au milieu du gravier, qui les retenait assez fortement, ainsi que tous les autres cailloux et quartzites, dont nous aurons à parler, comme recueillis dans les dépôts du vallon d'Er- vilha» ('); à côté il y en avait un autre qu'il croyait aussi avoir été tra- vaillé, mais qui en réalité ne l'a point été. (1) Frederico de Vasconcellos Pereira Cabral, Késumé d'une étude sur quelques dépôts superficiels du bassin du Douro. Présence de l'homme, vestiges d'action glaciaire. Compte Rendu du Congr. Int. d'Anthr. et d'Arch. Préhist. Lis- bonne 1880, 9" séance, pag. 155. (2) Matériaux jwur l'élude de l'histoire primitive de l'homme. 1880, pag. 259. (3) Estudo dos depósitos superficiaes da bacia do Douro. Lisboa, 1881. (4) Etude géologique sur le bassin du Douro. (5) Compte rendu. Est. III, fig. 2. Estudo dos depósitos superf. etc. pag. 2S, fig. 2. (6) Joaquim Fontes, Estação paleolithica do Casai do Monte. 0 ^rc/ieo%o Português. Vol. XV, 1910, pag. 95, fig. 3. (7) Ouvrage cité. Comx>te Rendu, pag, 178, Bulletin de la Société Portugaise des Sciences Naturelles. T. VIL Planche II Instruments paUoUthiques J. Fontes : Instruments paléolithiques 19 Un autre instrument vraisemblablement paléolithique est celui de la fig. 2 (pi. II) (') rencontré dans les tranchées de Castello de Queijo, décrit, mais non représenté, dans un travail du même auteur. C'est un fragment d'une lame de silex à trois faces et a bords retouchée. Ce sont les seuls exemplaii-es de la collection de Vasconcellos ayant subi le travail de l'homme. Tous les autres quartzites signalés par ce géolo- gue sont des cailloux de formes naturelles, dénués de tout intérêt ar- chéologique. L'auteur de la critique des Matériaux n'a pas dû avoir observé ces deux pièces et s'il est vrai que Vasconcellos a commis une erreur en affirmant la taille intentionnelle des quartzites qu'il présentait, il n'est pas moins certain que sa collection renfermait des instruments fabri- qués par l'homme. Il y a encore deux points à considérer dans les travaux de Vascon- cellos : ces dépôts sont-ils glaciaires? sont-ils des terrains quater- naires ? La première hypothèse n'est pas admise par M. Choffat (^) et quant à l'autre question il y manque un appui solide, bien que Vascon- cellos affirme avoir trouvé dans ces couches des coquilles de Murex erinaceus, Purpura lapillus, Çardium norvegicum, etc., qu'il croyait contemporaines de ces dépôts. Comme Vasconcellos n'a pas démontré que les deux instrixraents aient été découverts dans des circonstances prouvant qu'ils appartiennent réellement aux couches géologiques étu- diées, ils ne sont pas de nature à en déterminer l'âge. De nouvelles recherches sont donc indispensables pour résoudre le problème géologi- que que nous venons de poser. Nous ne voulons pas terminer sans présenter à la Commissão Geo- lógica et à M. Paul Choffat nos vifs remerciements pour avoir donné la permission de publier les photographies des instruments que nous avons eu l'honneur de présenter à cette Société. (1) Estudo dos depósitos superf., etc., pag. 59. (2) Choffat et G. Dolfus, Quelques cordons littoraux marins du Pleistocene du Portugal. Comnmiiicacoes da Commissão dos Trabalhos Geológicos de Portugal. Vol. VI, 1905. Lisboa, pag. 172. Institut de Pathologie Générale et Anatomie Pathologique, Faculté de Médecine de Lisbonne Directeur Prof. E, E. Franco Anomalies rénales. Quatre cas de rein en fer à cheval * PAR HENRIQUE PARREIRA Assistant ;'i l'Iiistilul XPlanches III à VI) Le premier cas de rein en fer à cheval a été l'apporté en 1522 par l'anatomiste italien Jacques Berengario, plus connu sous le nom de Bérenger de Carpi. D'autres observations ont été fournies depuis par Vesale, Botal, Bartholin, Riolan, Morgagni, etc. Ayant eu l'occa- sion d'observer quatre cas de cette anomalie, j'ai cru intéressant d'en faire la description détaillée. Nous pouvons nous faire une idée de la fréquence ou de la rareté de cette espèce d'anomalie par l'examen des statistiques suivantes. Neuman, sur 1C177 autopsies pratiquées à l'Institut de Pathologie de Kiel, trouve 17 cas, ce qui fait une proportion de 1:598. Morris trouve 19 cas sur 18344, soit 1:9G5, BOTEZ réunit plusieurs statistiques et, dans un ensemble de 15504, constate 11 cas, soit 1:715. Beyer faisant de même, trouve 40 cas sur 25518 autopsies, ce qui donne 1:638, qu'il croit au-dessous du normal. Carlier et Gerard sur un plus grand nombre, 08989 autopsies, rencontrent 80 cas ou 1:862. Legueu et Papin trouvent 1:500 et 1:600. Newman Borland, sur 121 cas d'anomalies rénales, observe 36 cas, soit 29,2 7o de reins en fer à cheval. Séance du 18 juin 1913. H. Parreira: Anomalies rénales 21 Benjamim Baptista, dans le but d'étudier des anomalies rénales, examine systématiquement, pendant cinq ans, l'appareil urinaire de tous les cadavres utilisés dans les cours pratiques d'Anatomiè descriptive de la Faculté de Rio de Janeiro, et trouve 20 cas de symphyse rénale. A l'Institut de Pathologie générale et d'Anatomiè pathologique de notre Faculté, sur plus de 2000 autopsies, je n'ai trouvé que quatre cas, ce qui donne une proportion de 1:500 environ. Par l'examen de ces don- nées on peut bien juger du peu de fréquence de ces anomalies. CAS I (Planche III) Le cas I (autopsie 924) a été observé chez un homme de 40-45 ans, mort de tuberculose pulmonaire bilatérale ; il rentre dans le groupe des anomalies par soudure ou symphyse rénale médiane, plus communément appelée rein en fer à cheval. L'appareil urinaire, enlevé d'une seule pièce avec les capsules sur- rénales, l'aorte et la veine cave inférieure, a été soigneusement disséqué; toute la partie inférieure, qui n'avait rien d'anormal, a été rejetée. Les deux reins forment une seule pièce en forme de croissant, dans laquelle nous pouvons distinguer trois parties : deux masses latérales, droite et gauche, situées dans les régions normalement occupées par les reins, et une partie médiane formant une sorte d'isthme, qui réunit les extrémités inférieures des deux masses latérales. Nous en étudierons successivement les dimensions et la forme, les bassinets et les uretères, les vaisseaux et la structure interne. Dimensions et forme. Les dimensions, dans leurs plus grands dia- mètres, sont : Diamètre transversal total IS^m Moitié droite : Longueur 12'="i Largeur G^m Epaisseur 4cmj2 Isthme : Longueur S^m Largeur 4"" Épaisseur 2<^"^,5 Moitié gauche : Longueur 12cm^5 Largeur 6^^"^ Epaisseur . , .' 3'^™, 9 22 Société Portugaise des Sciences Naturelles On voit que les masses latérales sont sensiblement de même gran- deur; les faces postérieures sont plus ou moins planes, les antérieures convexes et lisses; la moitié gauche est parcourue par deux sillons trans- versaux. L'isthme ou partie médiane réunit les pôles inférieurs des deux reins, qui se dirigent vers la ligne médiane en montant de chaque côté. Dans cette partie, nous pouvons considérer un bord supérieur convexe, un bord inférieur concave, une face antérieure convexe et une face pos- térieure concave correspondant à l'aorte et à la veine cave inférieure. Dans chaque masse latérale, il y a un hile tourné en dedans; celui de gauche est plus antérieur. Les organes se superposent dans l'ordre sui- vant, d'avant en arrière: veines, bassinet et uretères. Les capsules sur- rénales sont de taille, forme et situation normales. Bassinets et uretères. Les bassinets sont au nombre de deux, un de chaque côté et présentent des différences de forme et de situation. Celui de droite est plus haut que celui de gauche, plus aplati et l'uretère qui en sort part de la partie inférieure comme s'il la prolongeait. Celui de gauche a une forme plus globuleuse et est situé plus bas; l'uretère prend son origine au milieu de la paroi antérieure. Les uretères passent par la face antérieure de la partie médiane, qu'ils sillonnent, suivent un trajet normal, et entrent dans la vessie normalement. Artères. De l'aorte partent dix artères que, pour la commodité de description, nous pouvons diviser en trois groupes: supérieur, moyen et inférieur. Dans le groupe' supérieur (PI. III, fig. 2) il y a cinq artères, sortant toutes de l'aorte et passant derrière la veine cave inférieure, trois pour le rein gauche et deux pour le rein droit. Des deux artères du côté droit, la supérieure part de l'aorte à un niveau inférieur à celui de la mé- sentérique supérieure, se dirige en dehors et un peu en bas, entre dans- le pôle supérieur du rein après s'être bif urquée au niveau du bord exté- rieur de la veine cave; la deuxième artère droite sort au-dessous de la premièi'e, est d'un calibre plus gros, représente l'artère principale de ce côté, se dirige en bas et en dehors, passe en arrière de la veine cave et de la veine rénale correspondante, pour entrer dans le hilerénal en don- nant naissance à deux branches, dont la droite se bifurque avant d'arri- ver au hile et reste derrière le bassinet. Des trois artères du côté gauche, la supérieure sort de l'aorte un peu au-dess,ous de la supérieure droite, se dirige vers le pôle supérieur du rein, où elle pénètre sans se bifurquer, mas ayant donné naissance à une petite branche pour la capsule surrénale qui atteint cet organe par sa face postérieure. Immédiatement au-dessous sortent deux artè- res, qui se dirigent en dehors et en bas ; la supérieure (c'est à dire la moyenne du groupe supérieur gauche) entre dans la partie la plus H. Parreira : Anomalies rénales '23 élevée de l'échancrure rénale. L'artère inférieure est la plus volumi- neuse des trois et doit représenter l'artère principale, puisqu'elle che- mine derrière la veine rénale gauche et pénètre dans le hile du rein, occupant toujours la même situation et en se bifurquant avant son entrée. Au groupe moyen appartiennent trois artères (PI. III, iîg. 1) qui par- tent toutes de la face antérieure de l'aorte, juste au-dessus du bord supé- rieur de la partie médiane. La première sort de l'aorte près du bord droit, se dirige vers la partie la plus inférieure de l'échancrure de ce côté, passe devant la veine cave et donne deux branches dont la droite se bifur- que à l'entrée du hile; toutes ces branches se trouvent derrière le bas- sinet. La deuxième artère de ce groupe prend naissance près de l'origine de la branche décrite, longe le bord supérieur de la partie médiane, passe devant l'une des branches de la veine rénale gauche et entre dans le bord supérieur de cette partie. Un peu plus haut que l'origine de ces deux vaisseaux et du milieu de la face antérieure de l'aorte, sort la troi- sième artère du groupe : elle a un calibre supérieur aux deux autres, se dirige en bas et à gauche, en passant dei'rière cette branche veineuse que nous avons cité, se bifiarque et les deux branches de bifurcation en- tx'ent dans l'organe, en arrière du bassinet gauche. Le groupe inférieur est composé de deux artères qui sortent de la face antérieure de l'aorte, un peu au-dessus de sa bifurcation et presque au même niveau ; de celles-ci, la droite (PI. III, fig. 1), plus étroite et plus longue, se dirige à droite et en bas, croise la face antérieure de la veine cave, longe le bord inférieur de l'isthme, croise la face pos- térieure de l'uretère droit, se porte en haut, en dehors et parallèlement à l'uretère et pénètre au-dessus du bassinet droit, dans l'angle formé par la partie latérale droite avec la partie médiane du rein. La gauche (PI. III, fig. 2) prend naissance à un niveau un peu supérieur à celui de la précédente, se dirige en bas et à gauche en décrivant de petites sinuosités, et entre dans la face postérieure de l'organe, près du bord in- férieur de ce qui serait le pôle inférieur du rein gauche. Veines: Trois branches veineuses, sensiblement de même calibre, partent du hile droit ; la branche inférieure est formée par deux vei- nes qui croisent la face antérieure du bassinet. Les trois branches se réunissent à leur sortie du rein en formant une veine large, qui passe en avant de la branche artérielle inférieure droite et se porte de bas en haut pour se jeter dans la cave inférieure. Du côté gauche sortent deux petites branches de la partie supé- rieure du hile, et deux autres de la partie inférieure, en avant du bas- sinet. Ces deux dernières branches se réunissent immédiatement en une veine qui reçoit, par en haut, les deux branches supérieures; par en bas, ce tronc veineux reçoit encore une branche venant de la moitié gauche 24 Société Portugaise des Sciences Naturelles de l'isthme et se dirigeant en haut et en dehors, parallèlement à l'aorte. De la réunion de toutes ces branches veineuses résulte la veine rénale gauche, qui croise la face antérieure de l'aorte de bas en haut et de dehors en dedans et vient se jeter dans la cave inférieure, à un niveau plus élevé que celle du côté opposé, La veine spermatique gauche se jette dans la branche moyenne gauche, la spermatique droite dans la branche inférieure de la veine rénale droite. La veine capsulaire gau- che va directement à la veine rénale. Fii Pour étudier la structure interne de l'organe, qui a une capsule propre unique et d'aspect normal, on a fait une coupe passant par le bord convexe, parallèlement aux faces. La surface de section (fig. I) montre, le long du bord convexe, une couche corticale d'épaisseur et d'aspect normaux. Sous-jacentes à cette couche, on voit les pyramides de Malpi- GHi; dans l'isthme, on distingue parfaitement celles des deux reins par la direction qu'elles présentent, divergeant au niveau de la ligne mé- diane et séparées par un tissu identique à celui de la couche corticale. Ce sont donc deux reins soudés par leurs pôles inférieurs. H. Parreira: Anomalies rénales 25 CAS II (Planche IV) Le cas II provient d'une autopsie faite à l'Hôpital scolaire par une personne étrangère à l'Institut. La pièce a la forme d'un croissant à concavité supérieure et est composé de trois parties inégales : une latérale gauche, la plus grande, une autre latérale droite et une troi- sième médiane, la plus petite, réunissant par leurs faces postérieures les extrémités inférieures des deux premières. La partie latérale gauche a 17'="i de long sur 6 de large ; son grand axe est dirigé de haut en bas et de dehors en dedans; la surface anté- rieure est convexe, la postérieure concave, et on y voit distinctement des traces de lobulation ; dans la moitié supérieure de la face anté- rieure, il y a un hile de forme triangulaire. Le pôle inférieur dépasse à droite la ligne médiane. La partie droite a une forme ovoïde (dimen- sions : hauteur, 6cm; largeur en haut, 5cm j en bas, 3^^). Son grand axe est dirigé de haut en bas et de dehors en dedans ; sa surface est lisse, sa face antérieure, convexe sa face postérieure plane. Il y a ici un hile latéral interne. La troisième partie ou partie médiane a une forme irrégulière- ment arrondie, de près de 4cm,5 de diamètre; elle réunit les pôles infé- rieurs des deux masses latérales par leurs faces postérieures; elle est située en grande partie du côté gauche. Un intervalle ménagé entre les parties latérales, sur le devant, laisse apercevoir la partie médiane avec son bile (lig. 3). H y a donc trois biles, un pour chaque partie. Le hile de la partie gauche est le plus grand, et sa position est fran- chement antérieure ; il a la forme d'un triangle dont un des somanets est supérieur et des deux autres, l'un est interne, l'autre externe. On y voit un bassinet allongé, formé par la réunion de quatre branches : supé- rieure, inférieure, interne et externe; de la face antérieure du bassinet, au-dessus de l'angle formé par les branches inférieure et externe, part l'uretère qui se dirige en bas, croise la face antérieure de cette partie et, dans la portion conservée, suit un trajet vertical. En avant et en arrière du bassinet il y a plusieurs branches vasculaires, les unes artérielles, les autres veineuses ; j'ignore si elles venaient directement et isolément de l'aorte et de la veine cave inférieure, ou si c'étaient des ramifications d'autres moins nombreuses, hypothèse la plus probable, la pièce ayant été enlevée sans ces vaisseaux. Nous pouvons distinguer, dans ce bile, trois artères^ deux supérieu- res et une inférieure, et trois veines, deux supérieures et une inférieure. Des artères supérieures, l'une est postérieure, l'autre antérieure à la 26 Société Portugaise des Sciences Naiurelles branche supérieure du bassinet; avant de pénétrer dans le hile, elles se bifurquent toutes les deux, en donnant naissance chacune d'elles à une branche supérieure qui entre dans l'angle supérieur du hile, et à une branche inférieure qui résulte un peu plus bas. L'artère inférieure se bifurque avant d'arriver au côté interne du hile en donnant à la par- tie moyenne une branche supérieure qui pénètre en arrière de la partie inférieure de la branche supérieure du bassinet, et une autre inférieure qui se divise en deux, toutes les deux entrant par l'angle inféro-interne du hile. La veine rénale gauche, branche principale, est coupée au milieu de la face antérieure de la branche supérieure du bassinet ; elle résulte de la réunion de trois branches : la première (celle de plus fort calibre) com- mence à l'angle inféro-externe du hile, longe son côté gauche en croi- sant la face antérieure de la branche externe du bassinet ; la deuxième part de l'angle inféro-externe du hile, longe le bord interne de la bran- che interne du bassinet, passe devant la branche supérieure de l'artère inférieure et derrière la branche supérieure du bassinet, et vient se réunir à la première, au niveau du bord externe de cette branche du bassinet; la troisième (la plus courte) part du côté externe du hile, à la réunion du tiers supérieur et des deux tiers inférieurs, se dirige en bas, en longeant le bord externe de la branche supérieure du bassinet, pour se réunir à la première des branches veineuses que nous avons citées et formant ensuite une large veine qui se jetait sans doute dans la veine cave inférieure. Finalement deux petites branches veineuses partent sé- parément de l'angle supérieur du hile, entre les branches artérielles antérieures et postérieures qui y pénètrent. Le hile de la partie droite est latéral interne, allongé dans le sens vertical, avec un bord antérieur et uiî bord postérieur. A sa partie infé- rieure, il y a un bassinet qui se prolonge par un uretère court qui forme Une courbe de concavité inférieure et externe et vient se jeter dans un autre bassinet qui appartient à la partie médiane. Dans ce hile il a quatre vaisseaux : deux veines et deux artères. La première veine se trouve au sommet supérieur et située antérieurement; des artères, l'une supérieure et antérieure se bifurque avant de pénétrer dans le hile ; l'au- tre, immédiatement inférieure, se divise en deux avant de s'enfoncer, et enfin une veine de plus gros calibre, postérieure et inférieure à tous les vaisseaux et immédiatement supérieure au bassinet. Celui-ci croise sa face antérieure avec la branche inférieure de l'artère inférieure. Dans la partie médiane, il y a un troisième bassinet situé antérieu- rement, où vient aboutir la suite du bassinet de la partie droite; de sa face antérieure part l'uretère gauche qui se dirige au dedans, croise la face antérieui-e du pôle inférieur de la partie gauche et se continue en bas. H. Parreira : Anomalies rénales 27 Les ramifications d'une artère qui partait directement de l'aorte pénètrent à l'endroit où le bord supérieur de cette partie se réunit à la partie latérale gauche, La surface de section (fig. II) d'une coupe passant par le bord convexe montre les deux couclies de tissu rénal ayant leur aspect nor- mal ; la direction des pyramides limite (comme on voit parfaitement Fig, II sur la figure schématique) les trois parties distinctes, d'où nous con- cluons à l'existence d'un rein surnuméraire réunissant le rein droit au l'ein gauche. CAS III (Planche V) La troisième pièce (autopsie 1292) provient d'une femme de 42 ans. Les deux reins, réunis par les pôles inférieurs, forment une seule pièce, c'est à dire un rein en fer à cheval à concavité supérieure. Le rein gauche est situé normalement ; le droit est situé plus bas et en di- rection presque transversale, car son extrémité inférieure dépasse à gau- che la ligne médiane,- en passant devant la veine cave, et vient se sou- der à l'extrémité inférieure du rein gauche, en avant de l'aorte. 28 Société Portugaise des Sciences Naturelles Dimensions : Rein gauche : Hauteur IS*^™ Largeur 5cm,5 Epaisseur • A'^'^yo Rein droit : Hauteur 1 1cm Largeur B^m Épaisseur 3cm,2 Les reins ont à peu près leur forme normale et leur surface ne pré- sente pas de traces de lobulation. Les capsules surrénales sont de taille, de forme et de situation normales. Bassinets et uretères. Le hile du rein gauche occupe la plus grande partie de la face antérieure ; on y voit le bassinet, de forme allongée, composé de 4 branches : une, plus grande, supérieure, une latérale exter- ne, deux latérales internes, dont l'une est supérieure et l'autre infé- rieure. L'uretère fait suite au bassinet à sa partie inférieure, croise, immédiatement à droite de cette dernière branche, la face antérieure du rein et suit un trajet normal jusqu'à la vessie. Le hile du rein droit se trouve au milieu du bord interne. Le bassinet, de forme aplatie, se trouve situé supérieurement comme une dilatation de l'uretère partant de sa partie inférieure ; il croise le milieu de la face antérieure du rein droit, se dirige vers la vessie et y débouche comme à l'état normal. Artères. Le rein gauche possède trois artères venant de l'aorte : supérieure, moyenne et inférieure. La supérieure part du bord gauche de l'aorte à un niveau un peu inférieur à celui de la mésentérique supérieure, se porte en bas et en dehors, passe derrière une branche veineuse qui vient de la capsule surrénale à la veine rénale du même côté et pénètre dans le hile du rein dans sa partie la plus élevée. La moyenne est une petite branche acces- soire qui va directement de l'aorte au bord interne du rein, en suivant un trajet irrégulièrement courbe. L'inférieure part de la face antérieure de l'aorte, immédiatement au- dessous de la mésentérique inférieure ; son calibre est sensiblement le même que celui de la supérieure ; elle se dirige en bas et en dehors, croise le bord interne du rein et se divise en deux branches, l'une interne, l'autre externe. Celle-là, à son tour, donne deux branches, dont l'in- terne pénètre dans la zone de soudure des deux reins. Le rein droit n'a qu'une artère qui, partant du bord interne de l'aorte au niveau de la branche inférieure gauche, se dirige horizontalement en dehors, pénètre dans le hile du rein, en passant derrière les branches H. Parreira : Anomalies rénales 29 veineuses, et se divise avant son entrée en deux branches : l'une supé- rieure, l'autre inférieure (fig. 6). Veines. Les veines du hile gauche sont situées plus antérieure- ment ; la veine rénale gauche est formée de trois branches larges, supé- rieure, inférieure et externe ; elle croise la face antérieure de l'aorte, rejoint la veine cave à un niveau normal ; cette veine rénale reçoit la veine de la capsule surrénale gauche, et sa branche inférieui-e reçoit la veine utéro-ovarienne. Il y a une deuxième veine qui, dirigée de haut en bas, croise la face postérieure de l'aorte et vient aboutir à la veine cave, un peu au-dessus du niveau de l'artère rénale droite ; dans son trajet elle reçoit deux branches, l'une issue de la partie la plus élevée Fie:. III du bord interne du hile gauche, qui s'anastomose avec la veine prin- cipale (fig. 6), l'autre plus petite, accompagnant la branche accessoire qui a été décrite ; au contraire de la branche artérielle, elle a un trajet rectiligne. Dans le rein droit se trouvent deux veines larges et courtes, issues du hile : l'une supérieure et antérieure, l'autre inférieure et postérieure, qui se jettent immédiatement dans la veine cave ; de ces branches, c'est la supérieure qui reçoit la veine utéro-ovarienne. La -surface de section montre des reins des structure normale, sou- dés par leurs extrémités inférieures par de la substance parenchyma- teuse où ou trouve, comme le montre le schéma III, une pyramide de Malpighi. 30 Société Portugaise des Sciences Naturelles CAS IV (Planche VI) Le quatrième cas (autopsie n° 1723) appartient à un homme âgé de 26 ans. Les deux reins, réunis par leur extrémité inférieure, constituent une seule pièce en forme de croissant à concavité supérieure; ils sont situés au-dessous de leur position normale, puisque le bord inférieur de la partie médiane est au niveau de la bifurcation de l'aorte. La pièce est formée de trois parties: une latérale droite, une laté- rale gauche et une médiane. La première a son grand axe sensiblement vertical, tandis que celui de la gauche est dirigé de haut en bas et de dehors en dedans ; la partie médiane est dirigée de haut en bas et de droite à gauche. Dimensions : Diamètre transversal total, maximum entre les bords externes lO^"! Moitié droite : Hauteur Ifcm Largeur , ô'^'" Epaisseur A^"^,ò Moitié gauche : Hauteur 13^" Largeur 5cm ^5 Épaisseur 3^11^5 , Isthme : Hauteur B^m Largeur S^m Épaisseur 2'= icm Les masses latérales, à peu près de même taille, présentent deux faces, deux bords et deux extrémités. Les faces antérieures, convexes sont excavées dans leur partie inféro-interne, où se trouvent les hiles qui logent les vaisseaux dans leur partie supérieure, les bassinets dans la partie inférieure. Les faces postérieures sont différentes ; celle de la moi- tié droite est convexe, celle de gauche est concave et présente trois sil- lons en forme de H à branches parallèles horizontales, occupant le tiers moyen de cette face. Les bords externes, convexes sont dirigés de haut H. Parreira : Anomalies rénales 81 en bas, et de dehors eu dedans. Les bords internes, légèrement conca- ves, sont sensiblement parallèles aux externes. Les extrémités supérieu- res et inférieures sont convexes et ne présentent rien de remarquable. La partie médiane ou isthme, dirigée de haut en bas et de gauche à droite, présente deux faces, deux bords et deux extrémités. La face antérieure, convexe, est divisée en deux moitiés par un sillon vertical ; la postérieure, concave, embrasse l'aorte et la veine cave inférieure ; le bord supérieur, et le bord inférieur, concave, à concavité inférieure, sont parallèles; les extrémités droite et gauche font respectivement corps avec les extrémi- tés inférieures des deux masses latérales. Les glandes surrénales, que l'on ne voit pas sur la figure, étaient de forme, situation et taille normales. Bassinets et uretères. Les bassinets, au nombre de deux, un pour chaque rein, occupent la partie inférieure et antérieure du hile; ils sont de forme globuleuse et situés à peu près au même niveau; de leur partie inféi'ieure sort de chaque côté un uretère, qui passe entre la masse latérale respective et l'isthme, et suit normalement son trajet jusqu'à la vessie. Artères. De l'aorte partent huit artères distinctes qui forment trois groupes: un supérieur, un moyen et un inférieur. Les artères du groupe supérieur sont au nombre de cinq (fig. 8): quatre pour le rein gauche et une pour le rein droit. Toutes partent latéralement de l'aorte et pas- sent derrière la veine cave inférieure. Celles du côté gauche sont de même calibre ; la première prend naissance au niveau de la mésentéri- que supérieure, se porte en bas et en dehors, passe derrière la veine qui vient de la surrénale, longe la face antérieure du rein et pénètre au mi- lieu de son extrémité supérieure. Cette artère donne une branche pour la surrénale. La deuxième se dirige en bas et en dehors, et accompagne la bran- che supérieure de la veine rénale; dans sa moitié inférieure elle longe le bord inférieur de cette bi'anche, et pénètre dans le hile, après s'être divisée eu deux. La troisième gauche part de l'aorte immédiatement au-dessous, se dirige presque transversalement en dehors, passe entre la branche dé- crite et la veine rénale et pénètre dans la partie laplus élevée du hile. La quatrième gauche sort beaucoup plus bas, se porte en dehors et en bas, longeant le bord inférieur de la veine cave, croise cette bran- che, passe devant le bassinet et pénètre dans le hile au milieu de son bord externe. La cinquième artère supérieure — la seule du côté droit — part latéralement de l'aorte au même niveau que la mésentérique supérieure, se dirige en bas et en dehors, passe derrière la veine cave inférieure et se divise en deux branches, supérieure et inférieure, dont la première four- 32 Société Portugaise des Sciences Naturelles nit une branche à la surrénale. La première chemine le long du bord supérieur, la seconde le long du bord inférieur de la veine rénale droite; l'une et l'autre se divisent en deux branches qui accompagnent les deux rameaux qui vont former la veine rénale droite; la branche inférieure croise le bassinet pour pénétrer dans le hile (iig. 7). Le groupe moyen est formé par deux artères (fig. 7) ; toutes deux partent de la face antérieure de l'aorte, au-dessous de la mésentérique inférieure; l'une se dirige en bas et à gauche et se divise en deux bran- ches, dont la supérieure passe derrière le bassinet gauche et y pénè- tre; la branche inférieure entre dans la partie gauche du bord supé- rieur de l'isthme. L'autre artère de ce groupe sort aussi de la face antérieure de l'aorte et au môme niveau, se dirige presque transversalement en dehors et à droite, et pénètre dans le bord supérieur de l'isthme à l'endroit où cette partie se soude à la masse latérale droite. Dans le groupe inférieur il n'y a qu'une artère, qui sort de la face antérieure de l'aorte au niveau de sa bifurcation, se porte en haut et à droite, et pénètre dans le rein au milieu du sillon qui sépare l'isthme de l'extrémité inférieure du rein droit (fig. 7). Veines. La veine rénale droite est formée par la réunion de deux branches veineuses ; l'une, courte et supérieure, part de la partie la plus haute du hile, en arrière des branches de bifurcation de la branche supé- rieure de l'artère rénale droite ; l'autre, plus longue, part de la branche inférieure de bifurcation de la branche inférieure de l'artère rénale droite ; ce tronc veineux en reçoit deux autres qui viennent de la partie moyenne du bord antérieur du hile, et se dirigent en haut et en dedans pour se réunir à la branche supérieure et former une seule veine qui vient se jeter dans la veine cave inférieure. La veine i-énale gauche est aussi formée par la réunion de deux branches : l'une supérieure qui vient de la partie la plus haute et antérieure du hile gauche, se dirige en haut et en dedans, et reçoit dans son trajet une branche de la surrénale; l'autre, inférieure, qui part de la partie moyenne du hile derrière le bassi- net, se porte en haut et en dedans, reçoit une branche qui vient de la partie supérieure et interne du hile et, arrivée au niveau du bord gau- che de l'aorte, se réunit à la branche veineuse supérieure, en formant une seule veine qui croise la face antérieure de l'aorte pour venir se jeter dans la veine cave inférieure à un niveau un peu inférieur à celui du côté opposé. Il y a encore deux autres veines : l'une, qui vient de l'extrémité gauche du bord supéi'ieur de l'isthme, se dirige en haut et à droite, passe derrière l'artère droite du groupe moyen et se jeté dans la face^ntérieure de la veine cave inférieure, à un niveau un peu plus élevé que l'origine des artères du groupe moyen. 12 22 •^ ta Û.J "§2 Ï5 Í2 i§ ^ -^ o 'tS S 0:1 eu Bulletin de la Société Portugaise des Sciences Naturelles, T. VIL Planche IV Anomalies rénales H. Parreira Bordallo Pinheiro, Laliemant hM, grav. Bulletin de la Société Portugaise des S devices Naturelles. T. VU. Planche V Bordallo Pinheiro, Lalleraant L.^a, grav. Bulletin de la Société Portugaise des Sciences Naturelles. T. VIL H. Parreira Planche VI rénales Bordallo Pinheiro, Lallemant L.J", grav. H. Parreira : Anomalies rénales 33 Une dernière veine part du sillon qui sépare l'isthme de l'extrémité inférieure du rein droit, se dirige en bas et en dedans, en dehors de la branche artérielle. Elle croise la face antérieure de l'artère iliaque primi- tive droite, embrasse son bord interne et se porte en haut pour venir se jeter dans la face antérieure de la veine iliaque primitive gauche. L'organe a une capsule propre et ofifre une structure interne dont on peut se rendre compte par le schéma IV. La surface de section montre la distinction des deux couches corticale et médullaire dans les deux masses latérales. PI % \ vJfK -sj / fv::: rv^ / Fig. IV La partie médiane ou isthme est formée de substance d'aspect et structure identiques à ceux de la couche corticale. La masse latérale gauche était recouverte par du tissu fibreux, en conséquence d'une péritonite chronique productive. C'est donc un cas de symphyse rénale inférieure. Le mécanisme de la production du rein en fer à cheval a donné ori- gine à trois théories : 1" La théorie de la migration avec fusion consécutive, soutenue par RoKiTANSKT, Freund et, plus récemment, Kolster qui invoque comme cause de l'ectopie le développement embryonnaire du foie. 2" La théorie de l'arrêt de développement, émise par Is. Geoffroy St. Hilaih-e. 34 Société. Portugaise des Sciences Naturdles cP La théorie de la malformation avec arrêt de développement, par- tagée par le plus grand nombre d'auteurs. On sait que deux formations prennent part au développement du rein définitif fmétanéphros) : a) le Jylastème rénal qui se forme en arrière de la portion caudale du corps de Wolff et représente un i)rolongeraent de la masse mésodermique dérivée de la plaque intermédiaire, au sein de laquelle se différencient les canalicules du mésonéphros ; c'est, pour ainsi dire, en prolongement du Idastème du mésonéphros ; h) le bourgeon rénal qui est un diverticule epithelial de la paroi dorsale du canal de Wolff, formé près de son extrémité inférieure au voisinage du cloaque. Ce bourgeon se creuse bientôt et se transforme en un canal ; grâce à l'activité proliferative de son epithelium et des éléments mésodermiques qui constituent sa paroi, il augmente et s'allonge vers l'extrémité cé- phalique jusqu'à atteindre le blastème rénal, avec lequel il se fusionne. Ce diverticule fournera l'uretère; son extrémité céphalique produira le bassinet et, par divisions successives, les calices et les canaux collec- teurs de la substance médullaire du rein. D'après cette manière de voir, le rein définitif résulte de deux productions: une qui donne origine à la partie sécrétoire de l'organe et qui provient du blastème rénal, et une autre qui donne naissance à la partie excrétoire et qui n'est qu'un diver- ticule du canal de WoLFF. Quelques auteurs, comme Remak, pensent que le rein définitif dérive tout sim])lement du bourgeonnement des der- nières ramifications de l'uretère. Toutefois l'hypothèse de la dualité embryonnaire du rein est admise par la majorité des embryologistes et se trouve confirmée })ar le fait que, chez certains monstres, on a pu ren- contrer un rein développé sans aucune trace de l'appareil d'excrétion (J. et P. Delmas). Ces donnés embryologiques permettent d'expliquer les cas de rein en fer à cheval, notamment les cas semblables à ceux que nous avons étudiés. Nos cas I, III et IV sont des anomalies du même type. La sou- dui'e s'est produite par la réunion du blastème du rein droit au blastème du rein gauche. Comme il est connu, cette fusion peut se produire assez tôt, puisque Keibel l'a observée chez un embryon de .30 mm. de long, mais la cause qui la détermine n'a guère été élucidée. Beyer dit : «En ce qui concerne la cause de la fusion, on ne peut qu'émettre des hypo- thèses ; toujours est-il que l'ectopie n'est pas un facteur causal, mais au contraire une conséquence. Il nous paraît rationnel d'admettre à cause de la proximité des blasfemes rénaux, une pullulation cellulaire exagé- rée, amenant leur coalescence; cette coalescence n'est du reste pas rare en embryologie normale et la formation de l'aorte, vaisseau médian im- pair, aux dépens de deux vaisseaux primitifs, parallèles nous en offre un exemple bien connu». //. Parreira : Anomalies rénales ■ 35 La situation antérieure des liiles est explicaiile par l'arrêt de déve- loppement. La situation inférieure à la normale, telle que nous Tavoiis observée dans nos cas III et IV se comprend facilement par les résis- tences que la partie médiane du rein en fer à cheval trouve dans son mouvement ascencionnel et dont les principales sont, d'après Beyer, la racine du mésentère qui s'insère sur la paroi abdominale postérieure et, d'près Keibei., l'artèie mésentéri(|ue inférieure. Le cas II est plus compliqué. On pourrait l'expliquer par une l»i fur- cation de l'uretère, due au manque de développement du bassinet ])rimi- tif, et par une anomalie du blastème rénal droit ayant donné origine à deux reins ou à un rein inférieur surnuméraire qui aurait produit, par sa position, la soudure avec celui du côté gauche. Les anomalies de vascularisation sont aisément explicafdes, car nous savons, depuis les recherches de HiLL et Castellani, que le rein ne reçoit ses vaisseaux qu'à la neuvième semaine, après avoir acquis à peu près la situation qu'il doit occuper chez l'adulte; elles sont donc secondaires et une conséquence de la malformation primaire des reins. Il y a à mettre encore en relief la grande vascularisation du rein de la pièce I qui })0ssède 10 artères distinctes venant de l'aorte, alors que dans les observations jusqu'ici publiées on n'en a signalé que huit. Les figures qui accompagnent ce travail ont été dessinées, celles du cas I par JNL (taaîeiro, celles du cas II par M. Celestino, dessinateur de l'Institut de Médecine légale, celles des cas III et IV par M. J. Mar- ques, dessinateur de l'Institut d'Anatomie pathologique ; nous leur adressons nos meilleurs remerciements. On peut trouver la bibliographie complète de la question dans les travaux cités ci-après et notamment dans ceux de Beyer, Botez, Car- lier et Gérard et Dorland. Bai'TIsta, IIkn.iami.m, Contriluiição ao estudo das anomalias renais. 4° Congr. Medico Latino- Americano. Rio de Janeiro, 1909. Beyer, Ch., Le rein en fer à cheval. Etude anatomique, clinique et chi- rurgicale. Arch, intern, de Cinrurgie. Tome V, fasc. 6, 1912 et T. VI, fasc. 1, 1913. Botez, Considérations sur la pathologie et la chirurgie du rein en fer à cheval. Journal d'Urologie. Tome I, 1912. Carlier et Gérard, Anatomie chirurgicale et chirurgie du rein en fer à cheval. Revue de chirurgie, n"' 7 et S, 1912. 36 Société Portugaise des Sciences Naturelles Chaltee, a. et Jalifier, A., Recherches sur le hile, le sinus et le pé- dicule du rein. Revue de Gynécologie et de Chirurgie abdom. Tome XVII, n'' 2, Août 1911. Borland, Newman, A consideration of renal anomalies. Surgery, Gy- necology and Obstetrics, Vol. XIII, Leps. 1011. Keibel, F., und Mall, F., Handbuch der EntAvicklungsgeschichte des Meuschen. Zweiter Band, Leipzig, 1911. Ins-tit at de Physiologie de la Faculté de Médecine de Lisbonne Ergographie de la main droite et de la main gauche* Contribution a l'étude de l'asymétrie du type portugais PAR A. D'ALMEIDA ROCKA Assistant à l'Institut de Physiologie de la Faculté de Médecine de Lisbonne Les recherches ergographiques ne sont plus à l'ordre du jour ; depuis que Mosso et ses élèves eurent érigé l'ergographie en méthode de recher- che physiologique, la critique s'est acharnée sur l'appareil du savant italien et lui a ravi quelque peu de sa valeur, comme appareil enregis- treur du travail mécanique d'un groupe bien déhni de muscles de l'avant- bras — les riéchisseurs du médius — et comme instrument de mesure rigoureuse du travail de ce groupe musculaire. Les travaux ergographi- ques publiés jusqu'à présent peuvent se diviser en deux grandes classes: Les travaux tendant à la correction, à la critique de l'appareil et de la méthode de Mosso et les recherches ergographiques non critiques. C'est dans cette dernière classe que notre travail prétend se ran- ger ; cependant nous croyons utile de faire quelques remarques criti- ques préalables. Ainsi R. MûLLER a mis en lumière la participation des muscles interosseux au soulèvement du poids à Tergographe du type primitif de Mosso et on a aussi vérifié que cet appareil n'enregistre pas le travail maximum, ce qui a été corrigé dans l'ergographe à ressort de BiNET et, mieux encore, dans l'ergographe à poids variables de Treves, attendu que dans le premier la déformation du ressort est une cause inévitable d'erreur. Franz appela encore l'attention sur les éléments aussi variables que la force de contraction et son étendue et qui, selon l'auteur, empê- chent toute comparaison dans les résultats. Séance du 2 juin 1915. 38 Société Portugaise des Siences Naturelles De notre part nous pouvons dire, en outre, qu'une des causes d'erreur les plus fréquentes et les plus graves dans l'inscription du sou- lèvement est la position variable de l'anneau qu'on entile dans le médius. Cet anneau, plus au moins large, plus au moins adaptable et mou, glisse quelquefois à l'insu de l'individu qui travaille. Celui-ci, de son côté, enfile l'anneau comme lui semble le plus commode, et il en résulte que Jes soulèvements inscrits sont différents pour le même effort, et cela dès le début de l'expérience. Le glissement de l'anneau, très souvent observé par nous, fait ensuite varier la hauteur de l'inscrip- tion, c'est à dire que, dans les expériences ergograpliiques, le moment de la force varie toujours avec le déplacement du point d'a])plication. Ce fait est facile à constater quand l'anneau se déplace beaucoup en avant. L'individu en expérience, craignant que l'anneau ne glisse to- talement et obligé, en même temps, de suivre le rythme du métronome, fait des efforts inouïs moins peur soulever le poids que pour retenir l'anneau. Il arrive bientôt à s'épuiser profondément et cela môme pour des soulèvements insignifiants. Ceci est surtout vrai pour la main gau- che, moins éduquée et dont le médius, moins gros, laisse plus facile- ment échapper l'anneau. Il faut dire encore que certains sujets plus susceptililes arrêtent le travail dé soulèvement au plus faible indice de douleur dans l'avant- bras, tandis que d'autres, plus endurants, s'arrêtent seulemeiit quand la fatigue est bien réelle. Il \' en a qui sont vaincus par l'ennui, avant que la fatigue musculaire ne 3e fasse sentir ; d'axi'tres adoptent inconsciem- ment un régime de travail avec une hauteur de soulèvement modérée, ce qui leur permet de prolonger l'expérience ; d'autres encore soulèvent, dès le début, le poids à une hauteur très grande, mais y renoncent vite. Nous avons observé des individus dont le type ergographique pour- rait être dit explosif — ceux qui exécutent un nombre excessivement petit de soulèvements à grande hauteur, suivis de quelques-uns rapide- ment décroissants; — ces sujets sont : tout en vitesse. D'autres, dont le type ergographique mériterait d'être nommé traî- nant et qui produisent un nombre considérable de soulèvements de hau- teur modérée, avec des oscillations périodiques dans la partie élevée de la courbe qui décroît ensuite lentement; ils sont : tout en résistance. Ces deux types : le type véloce et le type résistant, correspondent respectivement à deux groupes d'individus bien différents. Le premier groupe comprend les faibles, les irrités, les surmenés, les sédentaires, les neurasthéniques et finalement ceux chez lesquels le travail mental prédomine et qui délaissent exercices physiques et sports. Le second groupe comprend les individus bien musclés, les tranquilles et les abon- nés du sport; ceux enfin qui s'ingénient à maintenir l'équilibre entre le travail physique et mental. Almeida Rocha' Er go graphie 39 Au jioint de vue de ralimeutation, nous croyons pouvoir dire que les sobres et ceux dont l'alimentation est très peu riche en viande, ap- pai'tiennent au second groupe ; par contre, les gros mangeurs et ceux (jui usent et abusent des aliments d'origine animale, se rencontrent ])resque tous parmi les sujets du premiei- groupe. Si nous faisons ces remarques, ce n'est point que nous ayons l'in* tention même d'él)auclier ici la critique de la méthode ergographique dans les recherches physiologiques. Ce que nous désirons c'est de pas être incriminés d'avoir adopté une technique sans nous préoccuper des critiques qu'elle a déjà soulevées. L'adoption de l'ergographe type primitif de Mosso pour le médius, se justifie dans nos recherches par ce fait que le travail, s'il n'est pas noté au maximum, si surtout le travail dit statique, n'est pas mesura- ble de cette façon, l'erreur qui en résulte est une constante qui intervient dans tous les graphiques, droits et gauches, de tous les individus ; nous tâchons en somme d'analyser seulement ce que nous serions tentés d'appeler les ergogrammes dgnamiques. Si les muscles en travail ne sont pas seulement les fléchisseurs su- perficiel et profond, cela importe peu, puisque c'est toujours le môme groupe musculaire qui travaille. Et de môme la force de contraction et son étendue (Franz) qui peut varier, cela va sans dire, est aussi une constante personnelle et comme telle n'a point d'intérêt pour notre tra- vail, car on ne cherche pas à évaluer la valeur exacto du travail de cha- que personne, mais seulement à établir des rapports entre la valeur mé- canique de l'ei-gogramme dynamique de la main droite et de la main gauche, toujours dans les mômes conditions d'expérience. D'ailleurs, le sous-titre de notre étude l'indique clairement, ce que nous recherchons avant tout ce sont des chiffres suffisamment exacts pour nous permettre de juger de l'aptitude mécanique des deux mains, chez les deux sexes. C'est au point de vue de la mesure de l'asymétrie que nous avons entrepris nos recherches et à ce sujet l'asymétrie féminine attira parti- culièrement notre attention. Quant à certains autres défauts de la méthode, que nous avons pas- sés sous silence et à ceux que nous avons rappelés, nous nous sommes efforcé de les corriger et c'est là une des plus rudes tâches que nous ayons rencontrées au cours de nos expériences. Nous dirons la manière dont il faut s'y prendre en faisant l'exposé de la technique employée. Il serait oisif d'insister sur l'intérêt qui s'attache à l'étude de l'asy- métrie, musculaire ou autre. De cette étude et de la cori-ection de cette asymétrie pourront notamment tirer profit la Ciymnastique médicale et l'Hygiène scolaire. 4o Société Portugaise des Sciences Naturelles Historique L'ergograpbie comparée de la main droite et de la main gauche a été jusqu'ici l'objet de recherches peu nombreuses, aussi la bibliogra- phie en est elle peu copieuse. Mais si l'asymétrie musculaire a été peu étudiée au point de vue de l'ergographie dj^iamique, l'asymétrie en général a toujours préoccupé les investigateurs. Nous citerons, entre autres, les travaux de Van Kiervliet, de Gand, qui étudia les sensibilités auditive, visuelle, tactile et musculaire, de Toulouse et Vaschide sur la sensibilité olfactive, de Joteyko et Stefanowska sur la sensibilité à la douleur et de Joteyko sur la force dynamométrique. Van Biervliet a trouvé que la différence de sensibilité entre les deux côtés, dans les cas étudiés par lui, était 10/100. Joteyko et Stefanowska ont constaté, dans leurs recherches algé- simétriques, également 10/100, le côté gauche étant le plus sensible. La première de ces deux auteurs a trouvé, pour la force dynamomé- trique, le rapport 84/100. Ces quelques chiffres serviront pour la comparaison avec ceux de l'asymétrie ergographique. Ferrari (1898), dans des recherches ergographiques en nombre très réduit, sur des individus atteints de maladies nerveuses et mentales, a observé que la Femme est en général gauchère et l'Homme droitier ; «le donne sono poi evidentemente superiori a quelli (agli uomini) nella forza che dimonstrano de avère nella mano sinistra confroutadola colla destra». Féré (1901) nota l'existence d'oscillations périodiques et de valeur inverse dans le travail des deux mais à l'ergographe de Mosso, quand la fatigue se fait sentir. SCHOUTEDEN (1904j expérimenta sur vingt cinq personnes (18 hom- mes, 7 femmes) ('). Sa technique comportait l'entraînement préalable des sujets, après quoi ils exécutaint d'abord un ergogramme avec la main droite et ensuite un autre avec la main gauche. Ces deux ergo- grammes étaint séi^arés par un repos de dix minutes, suffisant selon l'auteur. Le poids soulevé, au rythme de deux secondes, vai-iait entre 4 et 6 kilos pour les Hommes, 3 et 4 kilos pour les Femmes. (1) Il appelle Droitiers et Gauchers, respectivement les individus qui four- nissent un travail mécanique supérieur avec la main droite ou avec la main gauche. Dans ce travail on n'entre pas en considération ni avec le travail stati- que (V. Henry, Joteyko), réputé trop faible, ni avec la force et l'étendue de la contraction (Franz). Almeida Mocha: Ergographie 41 L'auteur arriva aux résultats suivants : Moyennes du travail mécanique : Droitiers — à droite 5,291 à gauche 3,936 Droitières — • à droite 3,713 à gauche 2,527 Gauchers — à droite 4, 190 à gauche 5,G3G Gauchères — à droite 2,332 à gauche 3,609 + 256 + 319 — 256 — 353 (■Jii oou cao o-ay ,. , exactement ,7^(T TÃõrT innn "kmyí \ ■ L'auteur dit, à propos de ses moyennes, qu'elles équivalent à 25 "/o, 30 "/(,, 25 % et 35 % <3e différence entre la force des deux mains ou plus 7J4 G80 743 6J6 tœcT 1000 1000 1000 Ces deux groupes de valeurs sont établis de manière différente ; ainsi par exemple, — — r c'est le rapport (Droitiers ), tandis que luuu îDi^yi 25 7o est la différence des moyennes (5,291 —3,936=1,355) exprimée en pourcentage de la moyenne prédominante. T^, . . 743 , , , 4,190 D un autre cote, nous voyons que -^^^ est le rapport 743 (Gauchers). Or cet index (Gauchers) se confond facilement avec — — (Droitiers). Pour faciliter la lecture, nous adoptons des chiffres lœo ^ ' ) r précédés des signaux + et — pour indiquer respectivement que le côté prédominant est le côté droit ou le côté gauche. On obtient ces chiffres en calculant la différence des moyennes et en l'exprimant en millièmes de la moyenne prédominante (2). Ce sont ces chiffres que nous donnons en regard des moyennes de Schouteden. Ainsi les grandes asymétries seront représentées par de grands chiffres et vice versa (jusqu'à 1000, cas d'asymétrie maxima, le travail mécanique du côté gauche étant nul). (1) Nous voyons que, suivant les résultats de Schouteden, la maiu i^rédomi- naute l'emporte sur l'autre de 25 "/«, 30 7„, 25 7o et 35 "/o respectivement. (2) P. e. : Droitiers — Moyenne du côté droit 5,291 Idem du côté gauche 3,936 Différence .... 1,355 5 291 1,355 = -jjj^ X 256 (chifire adopté) 42 Société Portugaise des Sciences Naturelles Les conclusions de Schouteden peuvent se résumer comme suit : I. Hommes. a) Le rapport ergographique des deux bras est le même chez les Droitiers et les Gauchers, sauf qu'il est renversé : -\- 25G, — 25(j. h) Les valeurs trouvées par Joteyko dans ses mesures dynaniomé- triqiies montrent que l'indice dynamométrique ( ) est aussi égal chez les uns et les autres : -f IGO, — 160, donc la différence de force est plus accentuée à l'ergographe qu'au dynamomètre : c) La différence entre les chiffres ergographiques et dynamométri- ques est presque la même chez les Droitiers et chez les Gauchers. II. Femmes. a) La différence de force entre les deux côtés est, à l'ei-gographe, encore plus accentué: + 319, — 353. L'auteur, tablant sur ses propres chiffres, pourrait dire encore que : b) Cette différence n'est pas la même chez les Di-oitières et chez les Gauchares. c) La différence de force est, comme chez les Hommes, plus accen- tuée à l'ergographe qu'au dynamomètre. d) La différence entre les chiffVes ergographiques et dyuamométri- ques n'est pas la même chez les Droitières et chez les Gauchères. , » » gauches .... 2,0.57 On peut donc conclure que les Femmes sont sensiblement Gauchères. Cette conclusion est valorisée par le fait curieux qu'il n'y a parmi nos sujets-femmes aucune Grauchère dans la vie courante. VII. Chez les Hommes, on peut encore remarquer que le rapport ergographique idififérence de force entre les deux mains) n'est pas la même chez les Droitiers et les Gauchers, contrairement aux conclusions de ScHOUTEDEN. Chiffres adoptés -{- 340, 4-240. Ce qui nous montre que les Gauchers sont moins asymétriques à l'ergographe que les Droitiers ,' ils sont même les ynoins asymétriques de nos sujets. Mais les Gauchers ergographiques portugais ne sont pas plus forts que les Droitiers, comme il arrive chez les belges. Moyenne des Droitiers 2,679 » » Gauchers 2,426 VIII. Chez les Femmes, on peut dire que la différence de force des deux mains à l'ergographe n'est pas plus grande dans tous les cas, comme affirme Schouteden. Il faut considérer séparément les Droitiè- res et les Gauchères. La Femme droitière est moins asymétrique que l'Homme droitier (-[- 2.32, + 340) mais plus asymétrique que l'Homme gaucher; la Femme gauchère est par contre extraordinairement plus asymétrique que l'Homme en général (F, G. — .372; H. D.-|-340; H. G. 4-224). IX. Cette différence de force n'est pas non plus la même chez les Droitières et les Gauchères (4-2.32; — 372). X. Si l'on cherche la moyenne des chiffres qui représentent l'asy- métrie musculaire masculine et feminine (différence des travaux moyens de chaque main), on trouve qu'il y a prédominance de l'asymétrie chez les Femmes, sur l'asymétrie chez les Hommes. (F.: -(-232, — 372; H.: 4 34(>, — 224). Nous pouvons dès maintenant, avec les restrictions 52 Société Portugaise des Sciences Naturelles ci-dessus, conclure que l'asymétrie ergographique de la, Femme est supérieure à celle de l'Homme. XI. Le côté le plus fort (Hommes et Femmes) prédomine sur le plus faible de 29,5 % environ. Côté prédominant, moyenne 2,652 Côté le plus faible 1,871 C'est à dire que ^,^~ est le rapport général de la force des deux 706 mains (chiffre adopté 294). Cette conclusion est intéressante parce qu'elle est presque justement celle de Schouteden (29 %, chiffre adopté 289) et nous pouvons donc dire, avec lui, que, au point de vue du travail mécanique, le côté le plus favorisé dépasse Vautre de plus du quart. XII. La force moyenne des 40 sujets Hommes est 2,980 (côté prédo- minant) et 2,124 (côté faible). Chez les 20 sujets Femmes, on trouve res- pectivement 2,32.3 et 1,618. XIII. La force moyenne (*) des Hommes étant égale à 2,552 et celle des Femmes à 1,970, V index sexuel ergographique est --— - (chiffre adopté 229), c'est à dire 23 7o de différence à peu près. Donc la force de V Homme dépasse la force de la Femme d'un peu plus d'un cinquième seulement. On voit que, chez la Femme portugaise, la disproportion est moindre que chez la Femme belge, où elle atteint 36 % (Schouteden). Mais si la Femme belge est relativement plus faible que l'Homme de son pays, la nôtre lui est incomparablement inférieure en rendement mécanique absolu. Travail moyen des Femmes belges 3,045 » » » » portugaises... 1,970 XIV. Au dynamomètre on trouve : Droitiers ergographiques : moyenne de pression, 38,7, à droite; 32,4 à gauche. Droitières : 20,1 et 18,1. Gauchers: 36,5 et 30,2. Gauchères : 23,1 et 20,7, respectivement. XV. Notre index dynamométrique, pour le premier groupe, est donc égal à -— -- (chiffre adopté + 148) pour le second - — - (chiffre (1) Des deux mains. Almeida Rocha: Ergographie 53 adopte -f 100) pour le troisième -— - (chiffre adopté — 173) pour le qua- trième „^^ (chiffre adopté — 104). XVI. En somme, l'index dynamométrique n'est pas le même chez les Droitiers et les Gauchers comme l'affirme Joteyko; c'est seulement chez les Femmes que cette égalité se vériHe mais, pour celles-ci, Jo- teyko donne au contraire des chiffres différents. Mais le plus intéressant c'est que, malgré cela, l'index moyen des Hommes selon nos chiffres est exactement — r-- c'est à dire le même que boy Joteyko a trouvé dans ses expériences. XVII. On voit aussi que les Gauchers ergographiques. Hommes et Femmes, sont en général plus asymétriques au dynamomètre que les Droitiers respectifs. XVIII. Chez nos Hommes la différence de force est, comme chez les belges, plus accentué à l'ergographe qu'au dynamomètre. : (Erg.: -f- 340, — 224 ; Dyn. : + 148, — 173). XIX. Mais la différence entre la force ergographique et la force dynamométrique n'est point la même chez tous les Hommes, comme cela a lieu dans les observations de Schouteden. Chez nous on a : Droitiers, différence: 192. Gauchers, 51. XX. Chez les Femmes, la différence de force est, comme chez les Hommes, plus grande à l'ergographe qu'au dynamomètre. XXI. La différence entre les valeurs ergographiques et dynamomé- triques n'est pas la même chez toutes les Femmes, mais elle est chez celles-ci, en moyenne, bien plus grande que chez les Hommes. XXII. Toutes les Femmes sont plus équilibrées au dynamomètre qu'à l'ergographe et elles y sont aussi moins asymétriques que les Hommes . XXIII. La force dynamométrique moyenne des Hommes est égale a 34,4, celle des Femmes a 20,5. XXIV. Notre index sexuel dynsLmométrique est donc -—(chiffre adopté 405 j. Cette valeur est bien rapprochée de celle établie par Jo- lOCMJ TEYKO "V . 57U XXV. Si l'on compare les index sexuels ergographique et dynamo- métrique (1000/711, 1000/595), on reconnaît facilement que, chez la Femme portugaise comme chez la belge, la force ergographique est plus développée proportionellement à la force de l'Homme que la force dyna- mométrique. Il est donc démontré que les Femmes sont plus aptes à l'effort co?i- tinu qii'ù l'effort instantané, plus endurantes que rapides, dhin dyna- misme tout en résistence et bien peu en vitesse. 54 Société Fortuyaise des Sciences Naturelles XXVI. Le rapport général des deux mains aux d^'naniomètre est égal à 1000/854 (chiffre adopté 146). Côté prédominant 29, G Côté le plus faible 25,3 XXVII. Le rapport général de la force ergograpliique étant égal à 1000/706 (cliiffre adopté 294) et celui de la foi ce dynamométrique 1000/854 (chiflfre adopté 14()), si on les compare aux rap])orts de l'asymé- trie sensorielle donnés ])ar Van Bîervliet et Joteyko, on peut dire que l'asymétrie de la force musculaire est plus accentuée que la sensorielle, et davantaye pour la, force eryoyraphique que pour la force dynaynomé- trique. XXVIII. Tous nos sujets, Hommes et Femmes, sont Droitiers au dynamomètre à l'exception d'un Homme et de trois Femmes, parmi les- quelles deux sont très légèrement Gauchères. XXIX. Dans le l»ut de vérifier s'il n'y a aucune relation entre les deux modes d'évaluation de la force musculaire (ce qui arrive chez les belges), nous avons dressé le tableau VII où on a inscrit, pour chaque sujet, les moyennes des chifltres dynamométriques disposés dans l'ordre croissant de leur valeur en regard des chiffres du travail ergographique moyen des deux mains du môme individu. )Sur ce tableau, on voit qu'en réalité il v'y a aucune relation entre les deux modes d'évaluation de la force musculaire , au point de vue individuel ; cependant on peut dire que l'aptitude mécanique varie pa- reillement quand on la considère chez les quatre groupes de sujets exa- minés. XXX. Si on étudie le quotient de fatigue de Kraepelin et JOTEYKO Q = ^ (tab. VIII) on trouve, chez les 22 Droitiers, cinq ayant un quo- tient à peu près égal à droite et à gauche, quinze de prédominance à droite, deux de prédominance à gauche. Chez les 11 Droitières, il y en a 2 de quotient égal des deux côtés, huit pi'édominaut à droite, un à gauche. Les 18 Gauchers présentent respectivement deux, sept et neuf de chaque type et les 9 Gauchères, quatre de quotient supérieur à droite et cinq à gauche. On a donc : ' Droitiers, Droitières, Gauchers, Gauchères, Total Quotients égaux 5 2 2 — 9 Idem supérieurs à droite 15 8 7 4 34 Idem, idem à gauche 2 1 9 5 17 Almeida Eocha: Ergographie 55 Ou peut donc conclure pour la majorité du quotient droit chez les Droitiers, et pour le quotientjgauche chez les Gauchers, mais la prédo- minance du quotient droit dans la. totalité des sujets est bien marquée. On peut interpréter ce fait comme le résultat de l'entraînement du bras droit, entraînement qui fait augmenter la hauteur des soulèvements plus vite que leur nombre et augmente derechef la valeur du quotient. Dans le tableau suivant sont résumés nos résultats : Hommes Femmes Droitiers- Gauchers Droitières-Gauchères Ergographe 4-340 — 224 -f 232 — 372 Dynamomètre -f 148 — 173 -|- 100 — 104 Différences 192 51 132 268 Hommes et Femmes Ergographe Index sexuel -. — = 229 Dynamomètre .... Idem = 405 •^ 595 Ergographe Rapport général des deux mais Tvî^ ^^ ^^^ Dynamomètre .... Idem = 146 ■^ 854 Dans un travail ultérieur nous aborderons les questions de la fati- gue rémanante, de l'influence du travail d'un groupe musculaire sur le groupe homologue qui ne travaille pas et du quotient de fatigue au point de vue de la caractérisation du processus individuel. Nous terminons cette note par l'étude du phénomène de V oscillation de l'asymétrie en fonction de la fatigue déjà cité ci-dessus. Oscillations de l'asymétrie ergographique en fonction de la fatigue (0 Nous avons constaté que la classification en Droitiers et Gauchers, selon que les individus donnent un rendement mécanique respective- ment plus grand à droite ou à gauche, quand ils travaillent à l'ergo- graphe, conduit à des résultats différents si on envisage les premiers ergogrammes ou bien les derniers d'une série. C'est ainsi que dans les premiers, on aurait, dans nos recherches, une prédominance très nette des Droitiers, tandis que dans les derniers on trouverait, par contre, un léger excédent de Gauchers. (1) Cette "partie de notre travail a été communiquée à la Société de Biologie de Paris sous le même titre, séance du 1^' mai 1915. Tome LXXVIII, p. 187. 56 Société Portugaise des Sciences Naturelles Ceci décelait que la prédominance de l'aptitude mécanique varie pendant la durée de l'expérience ; nous avons donc adopté, pour nos tableaux, la classification qui résulte des moyennes de tous les ergogram- mes exécutés, en appelant Droitiers ceux dont le dynamisme s'accentue à droite et Gauchers ceux chez lesquels le côté gauche prédomine. Cette considération nous a conduit au résultat déjà connu: 22 Droi- tiers, 11 Droitières, 18 Gauchers, 9 Gauchères. La variabilité du côté prédominant au fur et à mesure que la fati- gue avance nous a seml)lé intéressante et nous a suggéré l'idée d'étudier ces variations aux deux points de vue suivants : 1.° Quel est le côté qui prédomine, selon le numéro d'ordre de l'expérience ? 2.° Quelles sont les valeurs que prend l'asymétrie dans ces condi- tions ? Cherchant, dans nos tableaux, les valeurs du travail mécanique exé- cuté par chaque main dans toutes les dix expériences du même individu, nous avons trouvé que dans l'ergogramme I, de chaque série, il y a : Hommes, 2G Droitiers, contre 14 Gauchers ; dans le n" II : 2G Droitiers, contre 13 Gauchers et 1 ambidextre; dans le n*^ III: 25 Droitiers contre 15 Gauchers ; dans le n" IV : 18 Droitiers, contre 22 Gauchers, et dans le n"^ V : 20 Droitiers contre 20 Gauchers. Chez les Femmes, on a successivement : ergogramme I : Droitières, 14; Gauchères, 6. Ergogramme II : Droitières, 13 ; Gauchères, 7. Ergo- gramme III: Droitières, 11 ; Gauchères, 0. Ergogramme IV: Droitières, 10; Gauchères, 10. Ergogramme V : Droitières, 9 ; Gauchères, 11. Au fur et à mesure que l'effort se répète et la fatigue s'accentue, on voit augmenter le nombre d'expériences où l'aptitude mécanique rela- tive de la main gauche prédomine, celle de la main droite diminuant. La prédominance du nombre de Droitiers qu'on constate en compa- rant les tracés I (droits et gauches) de chaque série^ s'atténue jusqu'à l'équilibre, d'où il résulte qu'à la fin, il y a un nombre égal de Droi- tiers et de Gauchers et cela aussi bien chez les Hommes que chez les Femmes. Cela nous conduirait donc à admettre que la fatigue entraîne une sorte de symétrie ergographtque se traduisant par l'égalisation du nombre de Droitiers et de Gauchers. Envisageant maintenant le problème au point de vue de l'asymétrie moyenne dans chaque paire d'ergogrammes du même numéro d'ordre, nous avons cherché, pour tous nos sujets, non seulement le signe de la prédominance, successivement dans les ergogrammes I, II, III, IV, V, mais aussi la valeur en kilogrammètres de cette prédominance. Ces valeurs nous les avons exprimées en 1/1000^ du travail de la main la plus forte et c'est en calculant leurs moyennes dans nos 60 expériences que nous avons obtenu les tableaux IX et X. Almeida Rocha: Ergographie 57 Ce dernier as^iect du jn-oblème se justifie par le fait bien oliservé par nous que le nombre des Droitiers surpasse quelquefois celui des Gau- chers, dans les ergogrammes d'un numéro d'ordre déterminé et cepen- dant la valeur de l'excès moyen du travail mécanique peut être supé- rieur chez les Gauchers et vice versa. Il faut ajouter encore qu'on ne doit pas calculer l'asymétrie par simple différence de travail à droite et à gauche, mais qu'on doit plutôt l'exprimer en fonction du travail le plus grand, comme nous l'avons fait. Ce sont ces derniers chiffres qui traduisent le degré de l'asymétrie relative et non les autres. En conclusion : 1.° En ce qui concerne le nombre de Droitiers et de Gauchers : a) Le nombre de ces derniers augmente avec les progrès de la fati- gue, tant chez les Hommes que chez les Femmes, sans qu'il excède celui des Droitiers. b) La fatigue conduit donc à une espèce d'ambidextrie ergogra- phique. 2.° En ce qui concerne les valeurs qui prend l'asymétrie (évaluée en kilogrammètres) : a) L'asymétrie avec prédominance droite s'atténue avec les progrès de la fatigue et cela aussi bien chez les Hommes que chez les Femmes. b) Lorsque la fatigue est très grande (ergogramme IV), on atteint une sorte d'équilibre, les valeurs de l'asymétrie étant à peu près égales à droite et à gauche. c) Chez les Hommes l'extrême fatigue fait apparaître une légère pré- dominance droite. d) Chez les Femmes, par contre, les derniers efforts décèlent une asymétrie gauche très forte. On peut conclure, en somme, que la fatigue initiale apporte un équi- libre dans l'asymétrie, que la grande fatigue fait apparaître, au con- traire, un déséquilibre avec prédominance du côté droit pour les Hom- mes, du côté gauche pour les Femmes. Notre conclusion antérieure que la Femme est plus asymétrique que V Homme et qu'elle est foncièrement gauclière, tandis que l'Homme est droitier, se trouve ainsi confirmée. ^o II. r 26 CA 27 C. V 28 M. F 29 A. ivj 30 A. M 31 B. C 32 F. N 0,516 o,;^i)9 0,476 0,347 0,389 0,861 0,324 0,288 0,276 1,244 0,789 0,497 0,776 0,718 0,995 0,470 0,580 0,380 0,532 0,779 0,413 0,453 0,418 0,470 0,766 0,513 0,507 0,543 0,381 1,099 0,896 0,651 0,743 1,013 1,160 0,944 0,908 9,575 1,591 1,230 1,468 1,070 1,200 1,113 0,999 0,888 0,851 3,8^7 2,433 1,533 2,393 2,215 3,069 1,449 1,790 1,172 1,641 2,403 1,274 1,397 1,289 1,449 2,363 1,582 1,564 1,675 1,175 3,390 2,764 2,008 2,292 3,125 3,578 2,912 2,801 1,773 30 36 25 33 36,5 33,5 ou 22 25 21 28 30 29,5 28 Expé-MAIN GAUCHE rienceji- ^ 'N. C. 41 42 43 44 57 58 59 60 3» 39 M. G 55 36 35 17 30 52 77 69 61 90 62 40 87 173 235 33 34 41 2iJ 40 30 75 94 94 122 124 41 71 40 46 50 55 69 80 210 102 48 55 42 53 47 H. T. T. M. 0,875 0,433 0,286 0,185 0,291 0,965 1,317 1,169 0,963 1,331 0,229 0,187 0,331 0,709 0,855 0,347 0,264 0,290 0,241 0,126 0,958 1,346 1,110 1,655 2,125 0,698 0,804 0,567 0,535 0,486 0,484 0,673 1,235 3,562 2,056 0,257 0,295 0,261 0,237 0,189 2,699 1,335 0,882 0,570 0,897 2,977 4,062 3,606 2,970 4,106 0,706 0,576 1,021 2,187 2,637 1,064 0,814 0,894 u,byi 0,743 0,388 2,955 4,152 3,424 5,105 6,555 2,153 2,480 1,749 1,650 1,499 1,493 2,076 3,809 10,988 6,342 0,792 0,910 0,805 0,731 0,583 DY.^ M. D. M. G 21 '^6 21,5 19 28 18 18 15 28 18 13,5 21 14 13,5 Observations Étudiante en médecine Étudiante au Lycée M.* Pia Étudiante au Lycée M." Pia Étudiante en médecine Étudiante au Lycée M." Pia DO m :=:-,<< = s--<< = = -<< = = -<:<=:=:-,<< = = «<<:==:-<< = = _<i- o (-1 3- M > =r d CD CO S Q. 0< 0> ■ï5—'"-tt-.ii^it»c;iOooci^^t ^-® J^ J^ J"* J^-® P p J^J^ J^ J-* J-* J^ J^ J^' j^ J^P J^ J^ J^ J"* 30000 coe 30S)OOei03tO-4Ui^'CO'0 09itwoat^r'OïOtfiO>COQ003*]CJÎe'lt^COUrovoquer ainsi artificiellement un sommeil léthargique. Nous avons fait des essais avec des Tortues maintenues dans une glacière à 5° C, pendant un mois environ, a5'ant vérifié que, en effet, ces animaux présen- taient, avec une fréquence beaucoup plus grande, les oscillations du to- nus. De sept expériences, une seule n'a pas réussi. Admettant, comme nous chercherons à démontrer [ilus loin, la signification anabolique de cette fonction auriculaire, il nous semble légitime de voir une certaine relation entre les oscillations du tonus et le cycle nutritif des animaux hibernants. En hiver, pendant le sommeil léthargique, les tissus consom- ment les réserves nutritives accumulées dans le protoplasma cellulaire ; il y a, par conséquent, une prédominance des phénomènes cataboliques sur les anaboliques ; et ainsi, pour la réalisation de la fonction fonda- mentale, le cœur consomme ses réserves nutritives, tandis que le sarco- plasma ne peut résister à cette destruction par de nouveaux produits de synthèse. 6 82 Société Portugaise des Sciences Naturelles Nous avons ili'^ja lus ou moins larges. Nous trouvons également des courbes de second ordre. Les oscillations du tonus se sont montrées dès le début. L'apparition précoce des oscillations est d'accord avec le rôle qu'elles jouent peut-être dans la mécanique circulatoire de l'animal. Il nous semble légitime de supposer que plus les conditions nutritives seront favorables, mieux ce mécanisme régulateur pourra s'exercer. Il s'agit, en somme, d'un pouvoir légulateur qui utilise la contractilité du sarcoplasma pour augmenter ou diminuer la capacité des oreillettes, en rendant plus facile ou plus difficile le passage du sang des veines dans les oreillettes et en régularisant ainsi les rapjiorts entre la grande et la ]ietite circulation, chose nécessaire ou, du moins, utile chez les animaux où il manque un septum interventriculaire séparant le sang de la circu- lation générale de celui de la circulation pulmonaire. Ce serait donc un mécanisme capable d'activer ou d'afiPaiblir la circulation veineuse (Fano). Il en est de même pour la fonction fondamentale : nous savons que le cœur parvient, par des mécanismes nerveux spéciaux, à ré- gler la force et la fréquence de ses pulsations de manière à [touvoir, suivant les variations de pression, maintenir un certain équilibre dans la dynamique circulatoire. Le cœur possède, en effet, les fibres sensiti- ves découvertes i)ar Cyox et Ludwig, qui transmettent aux centres les excitations résultant de l'augm,entation de pression intra-cardiaque ; d'après les idées aujourd'hui courantes, ces excitations exercent une action inhiiùtrice sur les centres vaso-constricteurs et déterminent ainsi une vaso -dilatation artérielle, surtout dans le domaine des splanchni- ques, ce qui a pour conséquence un abaissement considérable de la pres- sion sanguine. De cette façon, le cœur réussit à diminuer les résistances à vaincre, lorsque des causes intrinsèques le rendent incapable d'augmen- ter la force de ses contractions. Nous pouvons toutefois sujjposer que cette propriété auriculaire ne se trouve pas sous la dépendance des centres nerveux. Mais ce n'est pas un critérium ph3'siologique d'admettre l'indépendence absolue entre la fonction tonique et les centres nerveux, parce que nous savons que la tonicité musculaire en général est conditionnée par des impulsions ner- veuses, venues des centres. Ce que nous voulons dire c'est que la des- truction des centres nerveux n'empêche pas l'apparition des oscillations du tonus et que souvent, malgré la présence de ces organes, les oscil- lations ne se montrent pas, 86 Société Portugaise des Sciences Naturelles Jusqu'ici nous n'avons rapporté que des expériences sur Rana es- culertta et Olevimys leprosa. Aux mois de janvier et de février, nous avons fait 18 expériences sur Felohates cultripes, sans avoir jamais été à même de voir des oscillations toniques aussi évidentes que celles que donnent les cœurs des autres animaux. Nous pourrons dire la même chose à l'égard du Bufo calamita. Bottazzi a montré également que le Btifo vulgaris et le Bufo viridis, bien que présentant des oreil- lettes énormes et des contractions rythmiques très intenses, sont de mauvais animaux pour Tétude de la fonction tonique. En tout cas, nous pouvons affirmer que les deux fonctions auriculaires existent chez eux. Nous avons constaté que ces oscillations sont très évidentes chez quel- ques Reptiles, et se montrent avec une grande fréquence. Nous présen- tons (fig. 3) un tracé auriculaire de Lacerta ocellata. Destruction des centres nerveux. Contractions fondamentales faibles. Dès le commence- ment, nous avons noté des variations rythmiques du tonus. Au contraire de ce que nous avons presque toujours observé, la fonction tonique a persisté pendant plus longtemps que la fonction fondamentale. Le tracé auriculaire a pris la forme d'une simple ligne ondulée. Nous avons aussi obtenu des courbes du tonus avec le cœur de Molije ivaltlii. Chez ce Batracien, les contractions rythmiques sont très faibles et de très peu de durée. Après la disparition de la fonction fondamentale, les oscillations du tonus continuent à se manifester avec une grande vigueur. En humectant l'oreillette avec une solution de NaCl, les contractions rythmiques peuvent reparaître momentanément, même si elle se trouve très fatiguée et le tracé s'était déjà transformé en une ligne })arallèle à l'abscisse; au contraire, les oscillations du to- nus une fois disparues ne reviennent plus avec la même facilité. Il nous semble que, en présence de ces résultats, nous ne pouvons pas admettre que les oscillations toniques résultent de la fatigue cardiaque, puisque la fonction fondamentale persiste pendant beaucoup plus longtemps que la fonction tonique. Si les contractions rythmiques ne sont pas visibles sur le tracé, cela ne veut pas dire qu'elles soient disparues; on peut s'expliquer peut-être ce fait par la plus grande force que l'oreillette doit développer pour transmettre au levier les mouvements correspondants à sa fonction fondamentale. Cœur isolé Maintenant que nous avons vu apparaître des oscillations sponta- nées de la tonicité auriculaire chez certains animaux, dans le cœur in situ, avec les centres nerveux intacts on détruits, examinons ce qui se passe dans le cœur isolé, par conséquent dans des conditions indépen- dantes du régime circulatoire, du fonctionnement des glandes à sécré- Osório Alves: Oscillations dît tonas cardiaque 87 tion interne dont les produits exercent peut-être une action sur la fonction cardiaque, etc.; nous allons eu somme nous placer dans des conditions de plus grande simplicité, car nous pouvons abstraire de tant d'influen- ces qui ont assurément une action non méprisable sur les jíliénomènes observés. Dans cette partie de notre travail, nous nous bornerons à l'étude des fonctions auriculaires; plus tard nous dirons quelques mots au sujet des observations faites sur le sinus veineux. Nous avons constaté que l'apparition spontanée des oscillations est bien moins fréquente que dans le cœur in situ. Nous avons à notre dis- position le moyen de provoquer ce phénomène, soit en nous approchant d'avantage des conditions physiologiques, comme l'excitation du pneu- mogastrique, soit en nous servant de procédés purement artificiels, tels que les variations brusques de température, l'action de drogues, les ex- citations directes du cœur par des excitants mécaniques, électriques, etc. Etant donnée la rareté des oscillations spontanées du tonus dans le cœur isolé, il est nécessaire d'admettre que, dans ces conditions, il manque au cœur les stimulus déterminants du phénomène, soit ceux qui portent sur la sensibilité de l'endocarde (variations de pression san- guine, altérations de la constitution du sang, substances sécrétées par les glandes endocrines, etc.), soit ceux qui agissent directement sur le myocarde et principalement les actions nerveuses. Quant à la fonction fondamentale, l'oreillette manifeste un automatisme plus parfait que pour ce qui a trait à la fonction tonique. Ce fait semble d'accord avec le rôle que les variations toniques doivent jouer dans la physiologie circulatoire; admettant cette hypothèse, on comprend bien que dès que les oreillettes ne reçoivent pas le stimulus provenant des modifications sanguines ou bien des altérations dans la dynamique circulatoire, les oscillations ne peuvent plus se manifester. De môme, une pointe de ventricule dépourvue de cellules nerveuses ne présente des mouvements r^'thmiques que quand elle est excitée par des courants électriques ou quand on fait circuler à travers elle, sous une pression déterminée, du sang ou du sérum. Evidemment le ventricule (pointe) réagit uniquement aux excitations externes; il se présente comme un organe irritable, tan- dis que les oreillettes possèdent un certain degré d'automatisme, qui se traduit par l'apparition spontanée des oscillations de tonicité, en plus de leur fonction fondamentale. Cet automatisme est-il une propriété de la cellule musculaire, du sarcoplasma, ou est-il dû. plutôt à une cer- taine réserve d'énergie nerveuse, contenue dans les éléments ganglion- naires épars dans la paroi auriculaire? Eano considère les oscillations de tonicité comme d'origine myogène et BOTTAZZI a montré, par diver- ses expériences, que les contractions rythmiques de certains muscles lisses de l'œsophage du Crapaud, de V Aplysia depilans, etc., devaient être également considérées comme ayant la même origine. Société Portugaise des Sciences Naturelles L'une des conditions essentielles pour que les stimulus externes puissent, avec une fréquence relative, provoquer l'apparition des oscil- lations de tonicité est la parfaite intégrité du muscle auriculaire. Les oscillations se montrent dès le début; de même, les stimulus qui les pro- voquent agissent beaucoup mieux au commencement qu'après que l'oreil- lette est fatiguée par un travail excessif. Le fait que des produits du catabolisme nutritif, CO-, urée, acide urique, etc., constituent d'excel- lents agents pour la provocation des oscillations, ne constitue pas un bon argument pour que l'on regarde la fonction tonique comme consé- quence de la fatigue du muscle cardiaque. Pour que ces produits aient une action utile, il faut que le sarcoplasma se trouve en état de réagir aux excitations, il est nécessaire par conséquent d'employer des oreil- lettes fraîches, bien toniques. Nous allons décrire maintenant quelques expériences faites avec le cœur isolé, Rana esculenta. Poids 30 gr. Femelle; récemment capturée et en bon état de nutrition. Température 18° C. Le cœur est mis à nu et hu- mecté avec une solution isotonique de NaCl. Ablation du ventricule; l'oreillette droite, pincée avec une serre-fine, est reliée à l'appareil ins- cripteur. Destruction des centres nerveux, (Fig. 2). Les mouvements auriculaires ont commencé à être enregistrés environ 10 minutes après la destruction des centres. Les oreillettes ont conservé assez de sang, mais sans i ester en état de distension exagérée. Les contractions ry- thmiques se sont montrées dès le commencement du tiacé. Nous avons remarqué dans ce cas, comme dans celui de la fig. 1, une certaine res- semblance au point de vue des courbes des variations du tonus. Celles-ci sont très précoces et disparaissent peu de temps après, bien que les pulsations fondamentales se montrent encore. Aj^rès que le cœur a tra- vaillé encore quelque temps, l'excitation directe des oreillettes ou du sinus est devenue inefficace. Pour obtenir ces résultats, il est indispen- sable que la préparation auriculaire setrouve en parfait état d'intégrité. La lig. .5 représente le tracé de l'oreillette droite d'un Emys orbicu- laris, obtenu de la même façon. Destruction des centres nerveux. Tem- pérature 10°. Les variations du tonus se présentent sous un aspect très diffèrent de celles du tracé précédent. Elles sont plus simples; elles se manifestent par une ligne ondulée sans oscillations de deuxième ordre. Au contraire de ce qui s'observe, en général, au point le plus élevé de la ligne du tonus, les contractions rythmiques ont une plus grande amplitude. Nous avons cherché à placer la préparation dans les meilleures con- ditions, de façon a éviter qu'elle séchât et qu'elle fut en contact avec les poussières de l'air, etc. En la maintenant d'abord à l'air et en la Osório Alves : Oscillations du tonus cardiaque 89 plongeant ensuite dans une solution isotonique de NaCl, nous avons vérifié que les contractions rythmiques ont augmenté régulièrement et successivement d'amplitude et quelquefois de fréquence, en donnant des tracés iiui rappellent le «phénomène de l'escalier» décrit par BowDiTCH (v. la fig. 16, suite de la précédente, environ 15 heures après avoir mis le cœur à nu, fonctionnant à l'air). Le sérum enlève peut-être des produits cataboliques nuisibles au fonctionnement normal du cœur. Dans d'autres expériences nous avons observé le contraire; après que le cœur eût travaillé pendant deux jours, plongé dans une solution iso- tonique, nous étions décidé à abandonner la préparation parce qu'il avait cessé de battre ; nous avons alors versé le liquide et, une demi- heure après, quand nous allions procéder à une autre expérience, nous avons remarqué de légères contractions, qui ont augmenté d'amplitude et de fréquence. Nous avons encore fait d'autres observations sur le cœur plongé dans de la solution physiologique, dans du sang défibriné ou bien dans du liquide de Ringeiî (formule indiquée par BoTTAZZi). Nous n'avons pas obtenu des différences appréciables dans le tra- vail du cieur. Faisant passer un courant d'oxygène à travers le liquide, les contractions rythmiques devenaient plus fortes et la ligne de tonicité baissait. En iaisant cesser le courant d'oxygène, la fonction fondamen- tale s'affaiblissait, la ligne de tonicité s'élevait et, quelquefois, il se produisait des variations du tonus. Nous voyons, donc, que l'oxygène est nécessaire à la fonction fondamentale, taudis que le CO- semble cons- tituer un stimulant pour les oscillations du tonus. Avant de terminer cette partie de notre travail, nous voulons présenter quelques tracés inté- ressants d'arythmies auriculaires, observées en conservant l'oreillette plongée dans un liquide conservateur, tel que le liquide de RiNGER. Dans la fig. 17, nous avons les mouvements synchrones des deux oreil- lettes, simulant, jusqu'à un certain point, les «périodes» de LuciANi. La fîg. 18, suite de la précédente, montre une alternance entre deux sys- toles de grande amplitude et une autre plus faible. Action du pagne sur les oscillations du tonus auriculaire Nous avons étudié l'action du pneumogastrique chez Rana escu- lenta^ Bufo (^alamita, Pelobates cultripes, Clemmys leprosa et Emys orbicularis. Nous excitons le nerf au moyen de courants tétanisants, en nous servant pour cela d'une bobine d'induction actionnée par deux piles Leclanghé. Ce chapitre, l'un des plus diiSciles de la physiologie car- diaque, a donné origine à de grandes discussions et à des interpréta- tions souvent contradictoires. Les physiologistes admettent aujourd'hui 90 Société Portugaise des Sciences Naturelles l'action inhibitrice ou, du moins, modératrice du pneumogastrique sur le cœur, action vérifié chez presque tous les Vertébrés et chez beaucoup d'Invertébrés. Chez les Vertébrés à sang-froid, l'arrêt du cœur obtenu par l'ex- citation du vague dure longtemps, 10 minutes ou plus. Le ralentisse- ment des pulsations peut s'observer à l'état physiologique; il est déter- miné peut-être par des conditions variées de la d^aïamique circulatoire dans les divers organes, de façon à maintenir constant le travail du cœur. Les contradictions entre les physiologistes commencent à partir de ce point. Ainsi les frères Cyon expriment de la manière suivante l'action des pneumogastriques: les pulsations se ralentissent et la force des con- tractions augmente. La loi de l'uniformité du travail cardiaque serait ainsi confirmé: le travail du C(eur se maintient constant pendant un cer- tain temps, soit que ses pulsations se soient ralenties par suite de l'ex- citation du vague, soit qu'elles se soient accélérées par l'excitation du sympathique, puisque dans ce dernier cas la force des contractions serait diminuée. Ce fut OoATS (18G9) qui, le premier, s'est mis en désacord avec Cyon. D'autres, reprenant les expériences de Coats, ont reconnu que l'excitation du vague déterminait quelquefois une diminution dans la force des contractions. Comme on objectait que les résultats de CoATS étaient dus à ce qu'il avait travaillé avec des cœurs déjà très fatigués, Heidenhain a montré qu'on pouvait obtenir, par l'excitation du vague, une diminution de la force des contractions sans qu'il y eut des altérations de fréquence, dans des C(Purs frais, sans aucun signe de fatigue. Il nous arriva dès nos premières expériences d'observer, à la suite de l'excitation du pneumogastrique, tantôt un ralentissement avec augmentation d'ampli- tude des contractions, tantôt une diminution d'amplitude, sans variation de fréquence, ou même aucune variation du rythme fondamental et à peine une élévation de la ligne de tonicité. Ci-dessous nous présentons quelques tracés assez démonstratifs. Avec la méthode que nous avons employée, — suspension du cœur, — nous ne pouvions j^as juger, avec sûreté, de la force des contractions cardiaques, une augmentation ou une diminution d'amplitude pouvant dépendre non seulement de la quantité de sang que le ventricule expulsait dans l'aorte pendant la systole, mais aussi de plusieurs autres facteurs, tels que l'état de distension, de des- siccation, l'asphyxie, etc., du muscle cardiaque. Pour expliquer les résultats contradictoires, Pawlow a cherché à voir si le pneumogastrique ne contenait pas deux expèces de fibres, les unes diminuant, lesi autres augmentant la force des contractions, indé- pendamment des variations de fréquence. Ces recherches peuvent être effectuées de deux manières : par voie pharmacologique et par voie anato- mique. On a vérifié que, dans certaines phases de l'empoisonnement par Osório Alves: Oscillations du tonus cardiaque 91 la Convídlaria maialis , l'excitation du pneumogastrique provoquait une diminution de la force des pulsations cardiaques, sans variation de fréquence. Par l'excitation de certaines branches du nerf, Pawlow a démontré, chez le Cheval, que l'excitation de la branche qui se détache un peu au-dessous du laryngé inférieur ou en même temps que lui pro- voquait toujours une augmentation de la force des contractions cardia- ques, indépendamment de la variation de fréquence. Gaskell a découvert, dans le cœur de VEmys eurojMca, une bran- che du vague qui va du sinus veineux vers le ventricule et qui peut s'isoler facilement sans offenser le muscle cardiaque. L'excitation de cette branche, — nerf coronaire, — produit tantôt une diminution, tantôt une augmentation de l'am^ilitude des contractions. Nous faisons surtout allusion à ce qui se passe dans le ventricule ; mais même après l'avoir enlevé, l'excitation du vague peut produire tous les effets sus-indiqués, bien que moins fréquemment. Dans ce cas, outre les effets chronotropiques et inotropiques négatifs, l'excitation du pneu- mogastrique produit, généralement, un effet tonotropique positif sur les oreillettes. Les opinions varient au sujet de cette action. Quelquefois, on remarque un relâchement plus accentué que le repos diastolique, un effet tonotropique négatif. Dastee et MoRAT ont été les premiers à re- marquer ce fait. BoTTAZZi nie absolument que cet effet tonotropique négatif soit dii à l'excitation du vague; il tiendrait plutôt à quelques fi- bres du sympathique cheminant dans le même tronc nerveux. Ses expé- riences ont été faites avec le cœur in situ et, par conséquent, dans des conditions d'une extrême complexité. L'excitation du vague peut être accompagnée d'un effet tonotropi- que positif ou d'un effet tonotropique négatif; quelquefois il n'y a pas d'altération de la ligne diastolique des contractions, qui continue pa- rallèle à l'abscisse. Le premier effet est certainement le plus constant, c'est celui qui se vérifie j^resque toujours avec le cœur isolé. Tous les cas peuvent se présenter dans le cœur in situ, et dans la même expé- rience, en excitant le même tronc nerveux au même endroit, avec un courant de même intensité, on peut obtenir tantôt l'un, tantôt l'autre effet. Dans les travaux sur cette question, nous n'avons jamais vu des références aux changements de pression, ce qui, incontestablement, doit avoir une certaine influence sur les résultats obtenus. Nous avons vu que Fano considère les variations du tonus comme un processus au moyen duquel les oreillettes de certains animaux par- viennent à régler les variations de pression dans la grande et la petite circulation. Il semble logique que, une augmentation de la pression arté- rielle se produisant, la capacité diastolique des oreillettes devienne plus grande, et plus petite dans le cas contraire; dans le premier cas, le 92 Société Portugaise des Sciences Naturelles ralentissement cardiaque doit être accompagné d'un effet tonotropique négatif, dans le second cas, d'an effet tonotropique positif. Nos premières expériences ont porté sur le cœur de Jiana et Peloba- tes I ensuite, pour une étude plus minutieuse de l'action de pneumogas- trique, nous nous sommes adressé à la Tortue, à cause de la plus grande facilité qu'il y a à obtenir de bonnes préparations et par la plus grande durée de l'excitabilité du nerf. Voici quelques-unes de nos expériences : Pelobates cultripes. Température 18° C. Cœur in situ. (Fig. 11). L'excitation du pneumogastrique a produit un effet nettement inhibi- toire; nous avons cependant remarqué, pendant l'excitation, l'apparition de quelques pulsations renforcées (Aktionspulse de Cyon). La ligne de tonicité suit une direction obliquement ascendante. Il est intéressant de noter que, au maximum de la période contractive et malgré la grande rétraction du co-ur, la substance anisotrope conserve son fonctionnement indépendant. Cela vient renforcer l'opinion que la diminution de la force des contractions, au point culminant de la courbe tonique, doit surtout être attribué à une paralysie de la substance anisotrope. Pas consé- quent, il nous semble moins exact d'attribuer l'effet inotropique né- gatif au raccourcissement du muscle cardiaque, pendant l'élévation du tonus. Après l'excitation, l'amplitude des contractions fondamentales devient plus grande, comme si pendant l'arrêt le cœur avait emmaga- siné une certaine quantité d'énergie. Nous savons déjà que, d'après l'opinion de Fano, les oscillations du tonus sont accompagnées d'une augmentation des processus anaboliques. Il pense que les oscillations du tonus doivent être considérées comme des contractions sarcoplasmati- ques, accompagnées d'une augmentation périodique de l'activité anabo- lique de la substance anisotrope, sous l'influence de stimulus périodiques du pneumogastrique. On comprend ainsi pourquoi les oscillations du tonus sont accompagnées d'une inhibition de la fonction fondamentale. Sur nos tracés, on voit que les oscillations toniques peuvent appa- raître sans inhibition de la fonction fondamentale et qu'il peut y avoir inhibition de celle-ci sans variation de la ligne de tonicité ; «les deux fonctions se complètent, mais elles ne sont pas nécessairement liées l'une à l'autre». (Fako). Rana esculenta. Femelle. Poids 38 gr. Température 19° C. (Fig. 10). Dans cette expérience nous avons observé ce que nous venons de dire à propos de l'expérience précédente. Les effets obtenus dépendent de l'in- tensité du courant; l'excitation du vague par un courant très faible fait monter la ligne du tonus, sans exercer aucune influence apparente sur le rvthme fondamental. Quand l'intensité du stimulus augmente, l'effet Osório Alves: Oscillations du tonus cardiaque 93 tonotropique positif est accompagné d'une inhibition de la fonction fon- damentale. En graduant l'intensité du courant, nous avons observé, en même tera])S que l'élévation du tonus auriculaire, un ralentissement des batte- ments rythmi(|ues, sans altération de leur amplitude. Le courant qui, au début de l'expérience, produisait les trois effets (tonotropiqne positif, chronotropique et inotropique négatifs), agissant plus tard sur le même point du tronc nerveux se montrait à peine capable d'exciter les fibres qui règlent le tonus. Les fibres qui agissent sur le sarcoplasma, se main- tiennent excitables pendant plus longtemps que celles qui ont sous leur dépendance les mouvements de la substance anisotrope. Clemmys leprosa. Cœur isolé. Température 29*^ C. Nous reprodui- sons (fig. Vï) le tracé de deux oscillations du tonus avec une excitation relativement faible du pneumogastrique. Il y a eu paralysie complète de la fonction fondamentale. Les effets se sont manifestés, comme nous le disons, avec un courant très faible, à peine sensible au bout de la langue. Plus tard, après un fonctionnement exagéré du muscle cardiaque, nous avons remarqué que l'excitation du vague par le même courant était suivie d'une diminution de l'amplitude des contractions dans la partie la plus élevée de la ligne de tonicité, tandis que la diminution de la fréquence était insignifiante. Plus tard, nous avons à peine obtenu un effet chronotropique négatif, avec quelques pulsations renforcées, sans modification de la ligne de tonicité, qui s'est maintenue parallèle à l'abcisse. Emys orbicularis. Femelle. Cœur in situ. Tracé du cœur entier. Température 21° G. Ce tracé (fig. 13) est très intéressant, car l'excitation de la branche du pneumogastrique, qui se détache immédiatement au- dessous du ganglion, a produit une élévation du tonus, un effet inotropi- que négatif et, au début, un léger ralentissement des pulsations, suivi d'une augmentation de fréquence, bien que le stimulus soit resté con- stant. Au moment où on observe la tachycardie, la ligne de tonicité pré- sente une nouvelle élévation. En résumé, nous pouvons dire que l'excitation du vague produit des effets divers dont les causes peuvent être multiples: différences de l'ex- citabilité de ses fibres, degré d'irritabilité cardiaque et peut-être altéra- tions variées de la dynamique de la circulation. Sur le cœur isolé, l'action sur le rythme fondamental ainsi que sur la fonction tonique se montre avec plus de constance. La paralysie de la fonction rythmique est généralement accompagnée d'un effet tonotropique positif. 94 Société Poî'tugaise des Sciences Naturelles Action de quelques substances sur les oscillations de la tonicité auriculaire Dans ce chapitre, nous allons chercher à démontrer que la fonction fondamentale et les oscillations du tonus auriculaire se distinguent par- faitement par la manière dont elles comportent sous l'action de certaines substances. Le mécanisme suivant lequel agissent les poisons étant dif- férent, il nous semble utile de les diviser en deux groupes: 1.° — ceux qui exercent une action spécifique, paralysante ou stimulante, sur les ter- minaisons du vague: 2.° — ceux qui proviennent du catabolisme (anhy- dride carbonique, urée, acide urique, peptone, etc.). Parmi les substan- ces du premier groupe, nous avons étudié la muscarine, la nicotine et l'atropine. Muscarine. Nous avons employé le chlorhydrate de muscarine, dissous à l/lOOo dans une solution aqueuse de NaCl à 8,5/1000. Nous laissons tomber quelques gouttes de cette solution sur l'oreillette (cœur in situ ou isolé). L'effet le plus remarqueble de l'action exocardique de la muscarine consiste en un ralentissement des pulsations, avec diminu tion de leur amplitude. Avec des doses très fortes, il peut y avoir para- lysie complète de la fonction fondamentale. Sur la fonction tonique, son effet est moins constant; on observe, souvent, une élévation de la ligne de tonicité, avec ou sans oscillations rythmiques. L'énorme rétraction de l'oreillette quand la dose est très élevée, se traduisant graphiquement par une ligne droite, peut donner une ligne ondulée, si on éloigne le toxique au moyen d'un lavage avec du sérum isotonique ou si on fait agir une substance d'un effet opposé. Le téta- nos tonique se transforme, par conséquent, en clonus tonique. La mus- carine rend extrêmement excitables les fibres du pneumogastrique qui ont sous leur dépendance la contraction du sarcoplasma. Rana esculenta. Femelle. Poids 30 gr. Température 18° C. Cœur isolé; ablation du ventricule. L'oreillette ne présente pas d'oscillations spontanées du tonus, mais exécute des contractions rythmiques fré- quentes et amples. Nous avons laissé tomber sur elle deux gouttes de chlorhydrate de muscarine. Immédiatement après, il y a eu une élévation bien visible de la ligne diastolique des pulsations, qui sont devenues beaucoup moins amples et un peu moins fréquentes. Quelque temps après, on a observé une paralysie complète de la fonction fonda- mentale. Nous avons vu également des oscillations rythmiques de la li- gne de tonicité, qui se sont conservées pendant assez longtemps. En Osório Alves: Oscillations du tonus cardiaque 95 lavant l'oreillette avec une solution isotonique de NaCl, les contractions fondamentales ont reparu en même temps qu'il y a eu une dépression du tonus atrial. Clemmys leprosa. Cœur isolé. Température 21^^ G. Il y eût, aussitôt après l'action du toxique, à peine un effet inotropique négatif, sans al- tération sensible dans la fréquence des pulsations. C'est seulement plus tard, après la diminution considérable de l'amplitude, qu'on a vérifié un ralentissement remarquable des pulsations rythmiques. La ligne de tonicité se maintient horizontale. Nous avons de nou- veau laissé tomber sur l'organe deux gouttes d'une solution de chlorhy- drate de muscarine. L'effet chronotropique négatif devient encore plus prononcé, arrivant même à la paralysie complète de la fonction fonda- mentale. La ligne de tonicité s'est élevée et quelques oscillations sont apparues. Avant l'action du toxique, nous avions excité le pneumogas- trique et nous n'avions obtenu, par des courants de faible intensité, que les effets typiques sur la fonction fondamentale. Nous avons pensé à vérifier si l'action stimulante de la muscarine rendait plus facilement excitables les fibres qui conditionnent la contractilité du sarcojjlasma. Les résultats de nos expériences nous portent à admettre que ce poison agit comme stimulant sur toutes les fibres du vague, tant sur celles qui se destinent à la substance différenciée de la cellule contractile, que sur celles qui ont sous leur dépendance les mouvements du sarcoplasma. Clemmys leprosa. Cœur isolé. Température 18*^ C. (fig. 14). L'action du chlorhydrate de muscarine sur la fonction fondamentale est typique : quelques gouttes de ce poison, déposées sur la pointe de l'oreillette, ont produit immédiatement un ralentissement avec diminution d'amplitude du rythme fondamental, jusqu'à l'arrêt diastolique du cœur.' Cependant, il semble n'avoir exercé aucune action sur la contractilité du sarcoplas- ma, puisque la ligue de tonicité s'est maintenue parallèle à l'abcisse. En résumé, nous pouvons conclure que, avec le chlorhydrate de mus- carine, on obtient toute la variété d'effets auxquels on parvient en ex- citant le nerf modérateur. Nous avons déjà vu quelles sont les raisons présentées par Fano pour ne pas admettre une identité de mécanisme , entre les deux actions, toxique et nerveuse. Nicotine. En ce qui concerne l'efitét tonotropique, l'action de cet al- caloïde est complètement opposée à celle de la muscarine. Nous l'em- ployons pur, en solution très diluée. Sur le cœur qui n'a pas reçu anté- rieurement l'action d'aucune autre drogue, il détermine une augmentation de l'amplitude et de la fréquence du rythme fondamental; dans le cas où il existe des oscillations spontanées du tonus, celles-ci deviennent moins 96 Société Portugaise des Sciences Naturelles accentuées et arrivent même à disparaître par l'action de la nicotine. Il en est de même lorsque les oscillations sont provoquées par la muscarine. Le tétanos tonique, produit par de fortes doses de ce dernier toxique, se résout eu une série d'oscillations rythmiques par l'influence de la nico- tine. Cependant, s'il s'agit d'un cœur nicotinisé, le clilorliydrate de mus- carine ne fait pas réapparaître des oscillations de tonicité, mais produit à peine à un léger affaiblissement des contractions fondamentales. De même, dans un cœur empoisonné par la nicotine, l'excitation du pneumo- gastrique n'est pas accompagnée de l'effet tonotropique positif et le ry- thme fondamental se conserve généralement invariable. Clemmys leprosa. Cœur isolé; ablation du ventricule et de l'oreillette gauche. Levier attaché à l'oreillette droite. Température 2o" C. Après le contact du poison, les contractions fondamentales ont augmenté ra- pidement de fréquence et peu à peu d'amplitude. L'action excitante sur la fonction fondamentale a été de courte durée, puisque après quelque temps (environ une demi-heure), les pulsations sont redevenues normales. Toutefois les fibres du pneumogastrique sont restées paralysées, car nous n'avons pas réussi à obtenir les effets consécutifs à l'excitation de ce nerf. Clemmys Icj^rosa. Cœur isolé. Tracé de l'oreillette droite (fig. 14). Dans la première ligne, nous voyons l'action du chlorhydrate de musca- rine, déterminant ses effets typiques sur la fonction fondamentale. La seconde ligne est la suite de la précédente ; au point indiqué par une flèche, nous avons laissé tomber quelques gouttes de nicotine. Quelques secondes après, les contractions rythmiques avaient reparu, dès le commencement avec une amplitude plus grande qu'avant l'action de la muscarine. Les premières pulsations cardiaques qui se montrent après la fin de l'excitation du pneumogastrique présentent le même caractère, ce qui a porté quelques physiologistes à considérer que, pendant l'arrêt du cceur, il se produit une reconstitution des réserves nutritives du muscle car- diaque. Nous pouvons peut-être admettre le même phénomène dans l'arrêt du cœur par la muscarine. Atropine. Nous avons employé dans nos expériences le sulfate d'atropine. L'action de cette substance sur la nouvelle fonction auricu- laire ressemble beaucoup à celle de la nicotine. Insistons seulement sur le fait que les effets paralysants sur le sarcoplasma et l'excitation de la fonction fondamentale ne s'obtiennent qu'avec des doses faibles d'atro- pine. Cet alcaloïde en solution très concentrée produit des effets oppo- sés, correspondants à ceux qui s'observent avec la muscarine. Osório Alves: Oscillations du tonus cardiaque 97 D'après Fano, ces phénomènes ne doivent pas être attribués à la concentration des liquides employés, c'est à dire à des action osmoti- ques particulières dans les cellules musculaires, puisque, avec d'autres substances, la nicotine par exemple, on n'observe pas les effets décrits ci-dessus, même. si elle est employée en solutions de différente concen- tration moléculaire. Rana esculenta. Température 22*^. Tracé du cœur entier, isolé (fig. 8). Oscillations spontanées du tonus. Par l'action de l'atropine, il y a eu une augmentation rapide de l'amplitude et de la fréquence des contractions fondamentales. La ligne du tonus est devenue obliquement descendante et les oscillations ont presque disparu. Dans le tracé d'en bas, recueilli une heure après, et après lavage du cœur avec une solution isotonique de NaCl, on remarque la réapparition des oscillations, avec tous les caractères décrits par Tano: au point le plus élevé de la courbe, les pulsations présentent moins d'amplitude, tandis que le contraire a lieu à la période du maximum de l'expansion. Si l'on attribue aux oscillations une signification anabolique, il est facile de prévoir quels sont les stimulus qui doivent les provoquer. Nous avons vu que l'excitation du pneumogastrique paralyse les mouvements de la substance anisotrope et exagère la contractilité du sarcoplasma. Pour la plupart des physiologistes ce nerf doit être considéré comme un nerf anabolique ; le ciaur ayant reçu, pendant quelque temps, son action inhibitrice, présente ensuite une augmentation des contractions rythmi- ques. Le sympathique, exagérant l'amplitude et la fréquence des pulsa- tions cardiaques, exerce, au contraire, une action dépressive sur la fonction tonique. La chaleur, qui exagère les phénomènes de désinté- gration, produit des effets semblables à ceux qui sont déterminés par l'excitation du sympathique, tandis que le froid a une action complète- ment opposée. BoTTAZZi a montré que la conservation de l'animal dans un milieu refroidi (O'' C), pendant quelques jours, favorise l'apparition des oscilla- tions du tonus. Nous avons fait quelques expériences sur des Tortues maintenues dans une glacière à 5° C, pendant 15 jours, et nous avons vérifié que ces animaux présentaient, en effet, avec plus de fréquence les oscillations du tonus. Nous voyous, donc, que les causes qui déterminent les phénomènes anaboliques ou, du moins, une prédominance de ceux-ci sur les cataboli- ques, exercent sur la fonction tonique une action excitatrice, tandis qu'elles dépriment la fonction fondamentale. En admettant que ce sont les produits du catabolisme qui excitent les processus anaboliques, nous 7 98 Société Portugaise des Sciences Naturelles avons répété les expériences de quelques physiologistes, dans le but de vérifier l'exactitude d'une telle hypothèse. Nous avons déjà dit, en parlant des moyens favorables à la conser- vation du cœur, que l'accumulation de C 0^ (produit catabolique) exagère les oscillations du tonus et élève la ligne de tonicité. L'oxygène, agent des combustions organiques, produit un effet opposé. Les nombreuses expériences que nous avons effectuées, sont en plein accord avec les ré- sultats auxquels sont arrivés Tano et Bottazzi. Il est cependant né- cessaire d'éclaircir deux points, dont ces savants n'ont pas parlé dans leurs travaux. On n'obtient pas toujours les effets typiques. Cherchant les raisons de ce fait, nous avons reconnu que, non seulement la concentration de la substance employée mais aussi l'état d'irritabilité cardiaque influent sur les résultats. Eako dit très sommairement que les substances de métamorphose régressive provoquent les oscillations et élèvent la ligne diastolique des contractions rythmiques. En employant ces substances en solution très diluée, sur des cœurs frais, nous avons noté, au contraire, un abaissement du tonus auriculaire avec exagération de la fonction fondamentale. Avec des solutions plus concentrées — urée a 2 7o — nous avons alors obtenu les phénomènes décrits par le physiologiste italien. En augmentant beau- coup plus la concentration, nous avons observé une paralysie de la double fonction auriculaire. Si, au lieu de faire agir ces substances sur des C(tiurs frais, nous les essayons sur des cœurs déjà fatigués, les résultats sont différents ; dans ce cas, seulement les solutions très dilués produi- sent l'effet tonotropique positif. Il y a donc des solutions de concentra- tion optima, variables avec l'état du cœur. Pour ne pas trop allonger ce travail, nous présenterons uniquement un tracé démonstratif de l'action d'une solution de peptone à 10 *'/o. Clemmys leprosa. Température 23° C. Cœur isolé; ablation du ven- tricule, après ligature de sillon atrio-ventriculaire. Levier attaché à l'oreillette droite (fig. 15), La ligne plus fine, qui prolonge en bas cel- les des diastoles, est due au poids du levier; c'est pourquoi le tracé peut, à première vue, simuler celui d'un cœur complet. Dans la première li- gne, on voit un groupe de contractions rythmiques, séparées des sui- vantes par une bande blanche; il représente les mouvements fonda- mentaux de l'oreillette, avant l'action de la peptone. On y remarque de faibles oscillations spontanées du tonus. Par l'action de cette substan- ce, il y a eu une augmentation de l'amplitude des contractions ry- thmiques et une exagération remarquable des oscillations toniques. En examinant attentivement, on remarque aussi une élévation de la ligne de tonicité, qui baisse considérablement par le lavage de l'oreillette avec une solution de NaCl à 7/1000. En versant une nouvelle dose de peptone, Osório Alves: Oscillatiovs du tonus cardiaque 99 il y a eu une autre fois élévation de la ligne tonique, avec ralentisse- ment et diminution de l'amplitude des contractions fondamentales. Dans le tracé inférieur, suite du précédent, la fonction fondamentale se mon- tre affaiblie, tandis que les oscillations du tonus continuent réguliè- rement. D'autres expériences faites avec l'urée, l'acide urique, l'extrait du cœur fatigué, nous ont donné à peu près les mêmes résultats. L'acide urique présente, à un degré moindre, la propriété d'exagérer la fonction tonique. Nous devons inclure dans ce même paragraphe l'action des sels de potassium, pour les raisons suivantes : Fano attri'bue aux sels de potas- sium la propriété de polymériser les peptones, en les déshydratant et en les transformant de nouveau en protéines. BOTTAZZr compare l'action des sels de potassium sur le cœur aux effets consécutifs à la stimulation du pneumogastrique ; dans les deux cas on peut observer un arrêt dias- tolique plus ou moins long auquel succède une augmentation de la force motrice. RiNGER a montré que l'addition de KCl au liquide nutritif, pour la circulation artificielle, a de l'importance au point de vue du passage normal du cœur à la diastole. Ceci a une valeur décisive si nous nous rappelons que la phase diastolique de la révolution cardiaque cor- respond à la réintégration chimique de la substance musculaire. Rana esculenta. Température 20°. Tracé auriculaire avec des oscil- lations spontanées (fig. 9). Nous avons laissé tomber sur l'oreillette quel- ques gouttes d'une solution isosmotique de K2S0^ et avons tout de suite obtenu une énorme ('lévation de la ligne du tonus, avec diminution de l'amplitude et de la fréquence des pulsations ; en laissant tomber, peu près, de nouvelles gouttes de la solution, nous avons constaté une nou- velle élévation tonique, avec paralysie de la fonction fondamentale. Sinus veineux Il aurait été intéressant d'ajouter, aux expériences que nous venons de décrire, d'autres portant sur les muscles lisses, afin de vérifier la valeur de l'hypothèse de BoTTAZZi, selon laquelle les oscillations du tonus ne seraient pas exclusives des oreillettes de certains animaux, mais constitueraient une propriété générale du sarcoplasma de toute cellule musculaire. Nous n'avons pas pu réaliser ces investigations, mais nous avons exécuté quelques expériences sur le sinus veineux, après l'extirpation de l'oreillette droite, répétant celles que Bottazzi avait 100 Société Portugaise des Sciences Naturelles déjà faites. Elles ont été effectuées sur les mêmes espèces animales. Pour la préparation de ce segment cardiaque, nous avons employé la technique suivante : en soulevant le cœur, nous passions un fil de soie autour de la portion qui établit le passage du sinus à l'oreillette et nous enlevions celle-ci. L'extrémité du moignon veineux soulevée, nous obtenions une espèce de trépied, à base inférieure constituée par les trois veines con- fluentes. Ces vaisseaux sont solidement attachés au foie et aux organes voisins de manière que les mouvements du sinus se transmettent inté- gralement au levier inscripteur. Il est nécessaire d'avoir le plus grand soin de ne pas léser le sinus. Peut-être pour une cause mécanique, — une meilleure fixation du sinus, — les oscillations du tonus se produisent avec une grande fréquence, bien que les mouvements fondamentaux soient réduits au minimum ou qu'ils soient même disparus. De môme que pour les oreillettes, les variations du tonus se mon- trent géui'ralement dès le début et ne doivent pas être considérées comme une conséquence de la fatigue, de l'épuisement du muscle cardiaque. Souvent, il est vrai, après la disparition des contractions rythmiques, les oscillations du tonus continuent encore pendant longtemps : le tracé du sinus se réduit à une ligne ondulée, avec des courbes de rayon cha- que fois plus grand, jusqu'à se transformer en une ligne parallèle à l'abscisse; les pulsations fondamentales ne reparaissent plus. De ce fait, nous pourrions supposer que la dernière fonction à disparaître fut la to- nique. Cependant il n'en est rien; en rendant le levier plus léger, au moyen de contrepoids, et en humectant la préparation avec de la solution isotonique de NaCl, nous avons pu voir reparaître des contractions rythmiques, avec la ligne des diastoles parfaitement horizontale. Il nous semble logique d'admettre que la fatigue cardiaque se manifeste plus tôt pour les mouvements du sarcoplasma que pour ceux de la substance anisotrope. L'aspect des courbes toniques n'a rien de spécial, quoique BoTTAZZi considère les ondulations de deuxième et de troisième ordre comme ex- clusives de cette portion cardiaque; nous avons déjà dit que l'oreillette droite, séparée du sinus, peut donner des tracés semblables. L'action du vague sur le sinus veineux est la même que sur l'oreil- lette : action inhibitrice sur la fonction fondamentale et excitatrice de la fonction tonique. Par rapport aux drogues, nous pouvons dire la même chose. La muscarine élève la ligne de tonicité et paralyse la fonction fondamentale. La nicotine et l'ati-opine produisent des effets opposés. Osório Alues: Oscillations du fonts cardiaque 101 Conclusions 1) La fonction tonique se manifeste indépendamment des excitations extrinsèques; la présence d'une fourchette en métal dans le sillon atrio- ventriculaire ou la ligature de celui-ci ne doivent pas être considérées comme conditions détei-minantes du phénomène. 2) Les oscillations de tonicité apparaissent aussi bien avant qu'après la destruction des centres nerveux. 3) Elles sont plus fréquentes dans le cœur in situ que dans le cœur isolé. Nous avons formulé l'hypothèse que, dans ce dernier cas, il man- que à l'oreillette les stimulus qui conditionnent normalement la fonction tonique (variations de pression sanguine, produits de sécrétion interne, etc.). 4) La permanence des animaux dans un milieu froid (5° C.), pendant quelques jours, fait diminuer le nombre des cas négatifs. 5) Les mois d'avril, mai et juin nous semblent les plus favorables pour cette étude. 6) L'intégrité parfaite de l'oreillette et du sinus est indispensable aussi bien ])Our la manifestation du rythme fondamentel que de la fonction tonique. 7) Les oscillations apparaissent avec plus de fréquence au commen- cement de l'expérience, quand les oreillettes se trouvent encore fraîches, sans signes de fatigue. Nous sommes d'accord avec Bottazzi qui, con- trairement à Fano, Mosso et Rosenzweig, ne considère pas les oscil- lations du tonus comme une manifestation de la fatigue ou de l'agonie du muscle cardiaque. Après un long fonctionnement, lorsque les deux fonctions auriculaires cessent, nous pouvons, en humectant l'oreillette avec une solution isotonique de NaCl, provoquer souvent l'apparition des contractions rythmiques, tandis que nous ne voyons que très rare- ment de nouvelles oscillations. Il semble, donc, que des deux fonctions, la première à disparaître est la tonique. 8) Avec la même technique, nous trouvons les variations toniques non seulement chez les Batraciens (Rana esculenta, Bufo calamita, Pelobates cultripes, Molge toaltlii), mais aussi chez les Reptiles (La- certa ocellata, Clemniys leprosa, Emys orbicularis). 9) Les courlies de deuxième, troisième ordre, etc., que Bottazzi considère comme exclusives du sinus veineux, se produisent souvent dans l'oreillette isob'-e. 10) Le minimum d'amplitude des contractions rythmiques est géné- ralement dans la portion la plus élevée d'une courbe tonique, le maxi- mum dans la période de relâchement du tonus; on peut observer aussi 102 Société Portugaise des Sciences Naturelles le contraire. La fréquence des pulsations se maintient sensiblement la même. 11) Tandis que la fonction fondamentale s'effectue synchronique- ment dans les deux oreillettes, les oscillations du tonus ont lieu indépen- damment dans l'une et dans l'autre oreillette, tant au point de vue de la forme qu'au point de vue de la fréquence. Les contractions rythmiques semblent plus intenses dans l'oreillette gauche, tandis que les varia- tions de tonicité se manifestent beaucoup mieux à droite. 12) Le curare, qui paralyse les terminaisons du vague, n'empêche pas l'apparition des oscillations, bien que ce nerf, excité par de forts courants d'induction n'exerce plus son action inhibitrice. Elles doivent donc être considérées comme indépendantes de l'innervation extrinsèque du cœur. 13) En plongeant la préparation pendant quelque temps dans une solution isotonique de NaCl ou liquide de Rinî^er, nous constatons que la ligne diastolique des contractions rythmiques suit une direction obli- quement ascendante ; en faisant passer un courant d'oxygène à travers le liquide, on observe un abaissement de la ligne du tonus. En soumet- tant le cœur à différentes températures, les contractions fondamentales augmentent d'amplitude et, quelquefois, de fréquence avec l'élévation de température, atteignant leur maximum à 25°-30° ; par contre, les oscillations toniques disparaissent et la ligne de tonicité baisse. 14) Les solutions hypertoniques de NaCl sont nuisibles à la fonction tonique, les solutions hypotoniques à la fonction fondamentale ; l'eau pure détermine une énorme élévation de la ligne de tonicité. 15) L'excitation du pneumogastrique détermine des effets variables avec certaines circonstances, tant sur le rythme fondamental que sur les oscillations de tonicité. Sur l'oreillette isolée, l'effet tonotropique po- sitif est presque constant. 16) Cette diversité d'effets dépend aussi du point du tronc nerveux où porte l'excitation, ce qui, dans certains cas, est peut-être dû à quelques fibres du sympathique qui accompagnent le vague. Cependant ce qu'on observe fréquemment c'est qu'il existe un antagonisme entre la double fonction auriculaire, relativement à l'action nerveuse. 17) Outre cet antagonisme, que nous pourrons nommer physiologi- que, les deux fonctions auriculaires se comportent d'une manière opposée sous l'action de certaines substances chimiques. 18) Ces substances peuvent se diviser en deux groupes : celles qui exercent une action spécifique excitante ou paralysante sur les termi- naisons du vague et celles qui résultent du catabolisme nutritif. 19) Parmi les premières, nous avons étudié la muscarine, la nicotine et la atropine. La muscarine paralyse la fonction fondamentale et excite les contractions du sarcoplasma. Les deux autres ont une action opposée. Osório Alves: Oscillations du tonus cardiaque 103 20) Les substances du second groupe (un'e, acide urique, peptone, etc.) produisent, comme effet plus constant, l'rlrvation de la ligne du tonus. Il y a pour chacune d'elles une dose optima, variable avec l'état d'excitabilitr du muscle cardiaque. Ainsi, la peptone à 10 % peut, sur un cœur frais, exciter le rythme fondamental, sans altérer presque la ligne de tonicité; ce produit, à la même concentration et agissant sur un cœur plus fatigué, élève beaucoup la ligne du tonus et diminue l'amplitude et la fréquence des pulsations. 21) En partant de l'hypothèse que les pulsations traduisent un pro- cessus de réintégration nutritive, nous étudions l'action des sels de po- tassium qui, comme on le sait, favorisent les actions de synthèse. D'accord avec cette manière de voir, les sels de potassium font appa- raître des oscillations et élever la ligne de tonicité. 22) Les oscillations du tonus se montrent spontanément dans le sinus veineux. Nous avons souvent obtenu avec ce segment cardiaque des courbes simples. Nous ne pouvons pas admettre, avec Bottazzi, que les courbes de deuxième et troisième ordre soient exclusives de ce segment. 23) L'action du vague sur le sinus est la même que sur les oreillettes. 24) 11 en est de même quant à l'action des substances chimiques. BIBLIOGRAPHIE BOTTAZI, F., Sullo svillu}>po embrionale délia funzione motoria degli organi a cellule muscolare. Firenze, 1897. — The oscillations of the auricular tonus in the batrachian heart. Jour- nal ofphijsiol., Vol. XXI, 1897. — The action of the vagus and the sympathetic on the œsophagus of the toad. Journal ofphysioL, Vol. XXV, 1899-1900. — Sur la rythmicité du mouvement du cœur et sur ses causes. Du ry- thme dans les phénomènes biologiques. Arch. ifal. de Biol., T. XXXI, 1899. — Contributions à la physiologie du tissu de cellules musculaires. Arch. liai, de Biol., T. XXXI, 1899. — Sur les muscles lisses. Arch. ital. de Biol., T. 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T. Vil. Planche IX ,,jjj,j,i-'-'""»»''**»iumw«xmmuiui*iui**'*^^ '""''■■^«AMuiÀumuniu^uJ >JUI".U***"J"***»**»JAJUJUUUU >»»l«^''*>»^ ^"'"SlIPlltoilllMi **^«W^ *^7^^**%^ Oscillations du tuiius rariliaqu Planche X 14 Bordallo Pinheiro, Lallemant L.da, grav. Bulletin de la Société Portugaise des Sciences Xaturelles. T. VII. Planche X Oscillations do tonus cardiaque Bulletin de la Société Portugaise (les Sciences Naturelle):. T. VII. Oscillation.^ do loimii cardiaqu Osório Alves: Oscillations du tonus cardiaque 105 Mosso, A., Théorie de la tonicité musculaire basée sur la double inner- vation des muscles striés. Arch, ital de Biol.^ T. XLI, 1904. E,<)SENZWiîir,,' E., Beitráge zur Kenntniss der Tonusschwankungen des Herzens von Emys europaea. Arch, fur Anatomie und Physiol., l'JOS. Stefani, Intorno alla variazione del volume del cuore ed alla aspira- zione diastolica. Arch. ital. de Biol., T. XVIII, 1803 Snyder, C, Der Temperaturkoeffizient der Frequenz des tiberlebenden Sinus des Froschherzens bei extreraen Temperaturen und bei zu- nehmenden Alter des Praparates. Anal, in Journal de Physiol, et de Pathol. Générale, T. X. Institut d'Histologie et Embryologie de la Faculté de Médecine de Lisbonne Note sur une formation embryonnaire préaortique * A. CELE5TIN0 DA COSTA (Planche XII) En étudiant des coupes d'embryons de Cobaye, mon attention fut attirée par une formation particulière, située en avant de l'aorte, au ni- veau de la région des artères cœliaque et mésentérique supérieure et déjà visible chez des embryons âgés d'une vingtaine de jours. Malgré des recherches bibliographiques étendues, je ne l'ai vu mentionnée que dans le mémoire de ROUD (') sur le développement de la capsule surrénale de la Souris et plus récemment dans la communication de Goormagh- TIGH('). Roud l'appelle ébauche prévasculaire. Cette ébauche serait for- mée par une masse de cellules mésodermiques visibles depuis le stade de 4"^°^. Cette masse, au début fort peu distincte du tissu mésodermique sous-jacent, située, selon les propres mots de RoUD, en avant des gros vaisseaux et dans la racine du mésentère, constituerait une ébauche surrénale, à coté d'une autre ébauche surrénale plus circonscrite et de l'ébauche génitale. Il y aurait deux ébauches, droite et gauche, qui se fusionneraient déjà au stade de õjl"^'" dans la racine du mésen- tère; elles ont la structure d'une masse parsemée de noyaux sans qu'on * Séance du 7 juillet 1915. (1) RouD, A., Contribution à l'étude du développement de la capsule surré- nale de la Souris. Bidletin de la Société Vaudoise des Sciences Nat nrelles, 4™<' S., vol. XXXVIII, n.° 145, 1902. (2) GooRMAGHTiGH, N. , Organogeuèse et histogenèse de la cai^sule surrénale et du plexus cœliaque. Annales et Bulletin de la Société de Médecine de Gand. Nou- velle série, vol. V, 1914. Celestino da Costa: Formation embrrjonnaire 107 ne voit nulle part le contour des cellules. L'ébauche prévasculaire peut aussi se fusionner en partie avec les autres ébauches surrénales (Souris) ou conserver toujours son indépendance (Campagnol) ; elle se fragmente ultérieurement (stade de 9°^™) en des amas cellulaires aux dépens des- quels se forment les ganglions du plexus solaire. Les portions de l'ébau- che, qui sont plus ou moins fusionnées avec les capsules surrénales (déjà séparées de l'épithélium cœlomique), produisent les ganglions sympathi- ques adossés à ces glandes et s'en distinguent facilement par leur man- que de vascularisation. En même temps que les glandes surrénales sont le siège d'une diffé- renciation profonde donnant origine aux deux substances, médullaire et corticale, aux dépens des cellules de l'ébauche prévasculaire se forment aussi bien les cellules nerveuses sympathiques que les cellules consti- tuant les corps dits «capsules surrénales accessoires». Cette théorie sur la destinée de l'ébauche prévasculaire est d'accord avec les vues de RouD sur l'origine du système nerveux sympathique, qui serait mésodermique. Il admet même que, si ses vues étaient erro- nées et si l'on venait à démontrer l'origine ectodermique du système sympathique, on devrait supposer que l'ébauche prévasculaire est fragmentée et pénétrée par des cellules ectodermiques venant avec les nerfs et que les cellules mésodermiques produiraient seules les cellules des capsules accessoires. Voyons maintenant ce qu'en dit CtOORMAGHTIGH. Cet auteur décrit cette formation comme «une masse mésenchymateuse très compacte, asymétrique, formant un manchon autour de l'artère cœliaque». Il l'a vue chez le Cobaye de 19 jours et 12 heures, la Souris au lO'-'"'"^ jour, ainsi que chez le Poulet âgé de 2 jours et 18 heures d'incubation. GooR- MAGHTIGII combat la théorie de RouD et dit que cette ébauche intervient dans la genèse du tissu conjonctif périaortique et axial du mésentère. Le stade le plus précoce où j'ai \ni voir cette structure est celui d'un embryon de Cobaye âgé de 20 jours et mesurant 9'^"\ Cet embryon possède déjà des ébauches assez nombreuses de tissu cortico-surrénal sous la forme de petits nids de cellules épithéliales, situés sous l'épithé- lium du cœlome, un peu en dehors de l'ébauche génitale ou en arrière de cette ébauche; quelques-uns de ces nids sont encore reliés à l'épithé- lium. Il y a aussi le long de l'aorte, sur ses faces latérales, de petits amas de cellules sympathiques, aux dépens desquels se forment les gan- glions juxta-capsulaires des stades plus avancés. La formation dont je m'occupe devient visible un peu au-dessus de l'origine de l'artère cœlia- que ; c'est un amas de cellules polyédriques, un peu allongées, à proto- plasme bien coloré par l'éosine et avec des noyaux ovoïdes, pauvres en chromatine. Parmi ces noyaux on en voit en mitose. Cet amas cellulaire repose sur la face antérieure de l'aorte et s'étend un peu plus vers le 108 Société Portugaise des Sciences Naturelles côté gauche; au fur et à mesure que l'on se rapproche de l'artère cœlia- que, la masse préaortique devient plus volumineuse et arrive au contact de l'épithélium cœlomatique de la racine du mésentère, sans que ses cel- lules se confondent avec celles de l'épithélium, qui sont hautes, à noyau arrondi, et se détachent bien du mesenchyme voisin. L'artère cœliaque traverse la masse préaortique qui lui forme de la sorte une gaîne que l'on retrouve encore, bien que diminuée, jusque dans le mésogastre. Au- dessous de cette artère, la masse préaortique devient de moins en moins importante et se voit jusqu'à l'origine de l'artère mésenterique supérieure. Même à ce stade si jeune, les cellules de la masse préaortique ne se confondent })as avec les cellules des ébauches voisines; elles ont un ca- ractère nettement épithélioïde et, par là, se distinguent des cellules mé- senchymateuses (fig, 1). Bien que la masse préaortique soit adossée à l'aorte, surtout dans sa partie supérieure, ses cellules sont bien dis- tinctes de celles qui composent la paroi du vaisseau ; ces dernières sont très allongées, étroites,. à noyau petit. Les ébauches ganglionnaires déjà mentionnées, les ébauches surrénales et génitales en sont aussi indé- pendantes. Le caractère le jjlus saillant des cellules de la masse préaor- tique est la taille relativement grande du noyau, sa forme allongée, sa pauvreté en chromatine. Les limites cellulaires sont peu nettes, comme d'ailleurs dans beaucoup d'ébauches embryonnaires. Dans les stades ultérieurs (20-22 jours — 10 à IS"^*^), la masse pré- aortique prend un plus grand développement. On la voit à la partie su- périeure de la racine du mésogastre sous la forme d'un nodule cellulaire, situé en avant de l'aorte, se prolongeant des deux côtés en plein mesen- chyme et passant derrière l'épithélium germinatif. Peu à peu, de nou- veaux amas cellulaires apparaissent. Aux abords de l'origine de l'artère cœliaque, le tissu préaortique forme une masse compacte qui occupe presque entièrement la racine du mésentère et qui est traversée par l'ar- tère (fig. 2). Au-dessous de celle-ci, la masse préaortique s'atténue peu à peu, mais existe encore jusqu'au niveau de l'artère mésenterique supé- rieure; au-dessous de cette artère on ne la voit plus. Au stade de 22 jours, IS"^"", le développement est encore plus avancé; les ébauches inter- rénales sont déjà parfaitement constituées, leurs cellules ont un proto- plasme sidérophile, c'est à dire renferment de nombreuses mitochondries, très petites. Le tissu préaortique est visible dans la racine du mésogastre, un peu plus bas qu'au stade précédent, sous la forme de petits amas en avant de l'aorte, très nettement distincts du mesenchyme par leur aspect épithélioïde. Un de ces amas est traversé par l'artère cœliaque et lui forme un manchon qui s'amincit au fur et à mesure que l'artère s'éloigne de l'aorte, se réduisant à des amas cellulaires faisant saillie dans la lumière du vaisseau (fig. 3). Au-dessous de l'émergence de cette artère, la masse pré- Celestino da Costa : Formation embryonnaire 109 aortique occupe une large zone dans la racine du mésentère, assez riche en vaisseaux (fig. 4, õ). L'aspect épithélioïde des cellules, la coloration assez foncée qu'elles prennent, la forme des noyaux, rendent la forma- tion parfaitement reconnaissable. Cet embryon nous montre cependant un caractère que nous n'avions pas encore rencontré : la présence d'un grand nombre de noyaux pycnociques parmi les noyaux normaux. La forme des cellules est assez variable; souvent elles sont allongées, sur- tout à la partie la plus externe où elles semblent se confondre avec le mesenchyme. La masse préaortique se réduit progressivement aux stades ulté- rieurs. J'ai ]3U voir cette formation chez des embryons jusqu'à l'âge de 30 jours; vers cet âge, la masse préaortique ne forme plus qu'un étroit manchon autour de la cœliaque et surtout de la mésentérique supérieure. La régression de l'ébauche de RouD s'accomplit donc pendant la a'-'fie semaine, alors que les ébauches sj^mpathiques et paraganglionnaires se développent rapidement et arrivent à se joindre sur la ligne médiane, immédiatement au-dessous de la mésentérique supérieure. Le plexus cœliaque se forme en avant de l'aorte et en arrière des anastomoses veno-veineuses, entre la cave inférieure et la cardinale gauche. La paroi de ces vaisseaux possède de nouveaux groupes cellulaires épithélioïdes dont la figure 6 peut donner une idée. Ces amas épithélioïdes sont étroi- tement mêlés aux petits amas ganglionnaires et chromaffins, sans qu'il nous ait été possible d'établir des rapports génétiques entre ces trois groupes d'éléments. Le tissu épithélioïde se voit aussi autour de l'artère mésentérique inférieure et un peu au-dessous d'elle. Chez les embryons âgés de plus de 30 jours, je n'ai rencontré aucun tissu semblable. Entre les artères cœliaques et mésentérique supérieure, il n'y a plus que du mésenchjane et rien ne reste de la volumineuse masse préaortique du 20'^""'^ jour. Il est dificile de se faire une idée nette au sujet de la signification de cette formation. Il ne semble pas qu'on doive la considérer comme une ébauche au sens que ce mot a en Embryologie ; la région où elle se forme, l'espace interartériel, cœliaque-mésentérique, n'est le siège d'aucun or- gane et ne sera occupée que par du tissu conjonctif ; ce n'est qu'aux côtés de la cœliaque et au-dessous de la mésentérique qui s'originent les formations complexes qui composent les plexus cœliaque et surré- naux. Or je n'ai pas pu me convaincre qu'il y ait des rapports génétiques entre l'appareil surrénal et la masse préaortique. Par conséquent je crois la théorie de RouD dénuée de fondement. L'hypothèse émise par Goormaghtigh me semble tout aussi insuf- fisante. On ne voit pas comment le tissu axial du mésentère puisse être formé par la masse préaortique; celle-ci se montre, du reste, ultérieure- ment et se présente bien plus comme une diiFérenciatiou du mesenchyme. 110 Société Portugaise des Sciences Naturelles C'est là d'ailleurs tout ce que l'on peut dire sur l'histogenèse de cette formation. La masse préaortique présente cependant des caractères qui per- mettent peut-être un essai d'explication. C'est d'abord sa situation sur la face antérieure de l'aorte, autour de l'origine des deux artères ; elle semble bien ne pas faire corps avec les éléments allongés de la paroi aortique, lesquels sont des fibres lisses en voie de développement ; mais on peut voir un tissu semblable sur d'autres endroits, particulièrement autour de la crosse de l'aorte, aux points d'émergence des artères du cou (%• 7). Ce sont surtout les coupes sagittales qui démontrent mieux ces rap- ports étroits entre le tissu et l'aorte (fig. 8). J'ai déjà dit qu'on en pouvait voir à proximité d'autres vaisseaux artériels (mésentérique inférieure) et veineux (anastomoses cavo cardinales). La façon dont ce tissu est disposé contre les parois des vaisseaux, faisant quelquefois saillie dans leur lumière, donne lieu à des images qui rappelent certaines tumeurs vasculaires (endothéliomes et périthé- liomes) et on est porté à croire qu'il s'est formé aux dépens d'une proli- fération des parois vasculaires ; ceci n'est cependant pas confirmé par l'observation. Le seul organe normal qu'évoque la configuration histologique de la masse préaortique est la glande coccygéenne humaine. Ce petit organe a été récemment l'objet d'études intéressantes, dont celles de Stoerk (') et de V. Schumacher (2) nous le font voir sous un jour tout à fait nouveau. Ces deux auteurs, qui ont travaillé indépendamment, concluent que la glande de Luschka dérive de fins rameaux de l'artère sacrée moyenne et d'anastomoses artério-veineuses nombreuses et complexes, dont les fi- bres musculaires lisses se sont modifiées de façon à prendre l'aspect épithélioïde, qui a si longtemps donné lieu à des méprises sur la signifi- cation de l'organe (théories glandulaires de Walker, chromaffine de SCHAPER, etc.). V. Schumacher insiste tout particulièrement sur ce point que les cellules musculaires lisses ne sont pas obligatoirement allongées et il admet que les cellules pseudo-glandulaires de la coccygéenne ont une fonction contractile. Je ne le suivrai pas dans ses théories sur la fonction de l'organe et je me bornerai à mettre en évidence la très grande ressem- blance structurale entre les deux tissus. Je crois donc plausible que les cellules qui composent la masse pré- (1) O. Stoerk, Ueber die Chromreaktion der Glândula coccygea und die Be- ziehung dieser Drûse zum Nervus sympa tliicus. Arch. f. mikr. Anat., Bd. 69., 1906. (2) S. V. Schumacher, Ueber das Glomus coccygeum des Mensclien und die Glomeruli caudales der Sâugetiere. Arch. f. mikr. Anat., Bd. 71., 1908. Celestino da Costa: Formation embryonnaire 111 aortique soient des cellules méseuchymateuses différenciées en même temps que les fibres lisses de l'aorte et en représentent une forme modi- fiée. Au fur et à mesure que les artères cœliaque et mésentérique ten- dront à s'individualiser, les cellules iront peu à peu se transformant en de véritables fibres lisses; le plus grand nombre disparaîtra; c'est peut- être là qu'on doit chercher la signification des nombreux noyaux py cnotiques qu'on voit au 23'^'me jour. Je dois ajouter que cette hypothèse ne m'explique pas tous les faits observés ; je ne la présente que comme un point de départ pour des recherches plus complètes. Explication des figures Fig, 1 — Embryon de 9°^°^ de longueur, 20 jours. Coupe transver- sele de l'aorte, quelques coupes au-dessous de l'émergence de l'artère cœ- liaque qu'on voit, en deux points de son trajet dans la partie inférieure de la figure. La masse préaortique est déjà très nettement visible au mi- lieu du mesenchyme de la racine du mésentère. Grossissement X 170. Fig. 2 — Embryon de 11°^°^ de longueur, 22 jours. Coupe transver- sale; masse préaortique remplissant toute le racine du mésentère, adossée à la face antérieure de l'aorte ; sur le bord gauche de cette masse on voit la coupe de l'artère coeliaque. Grossissement X 115. Fig. 3 — Embryon de 13°"™ de longueur, 22 jours. Coupe transver- sale montrant l'aorte, les ébauches surrénales droite et gauche sépa- rées de l'artère par les ganglions juxta-capsulaires, les ébauches génita- les et les corps de Wolff. L'artère cœliaque est visible sur une grande partie de son trajet dans le mésogastre, entourée par un épais manchon de tissu préaortique qui, en plusieurs endroits, repousse la paroi propre du vaisseau et fait saillie dans sa lumière. Grossissement X 60. Fig. 4 — Même embryon de la figure précédente. Coupe transversale au niveau de l'émergence de l'artère mésentérique supérieure. Aux côtés de l'aorte, les ébauches surrénales, génitales et les corps de Wolff. Le tissu préaortique est située sur le coté gauche de la mésentérique et lui forme aussi un manchon étroit. Grossissement X 60. Fig. 5 — Embryon de 14"'™, 5 de longueur, 23 jours. Coupe sagit- tale. Au milieu de la figure, une coupe latérale de l'aorte montrant les deux artères cœliaque et mésentérique supérieure, le première sur un trajet assez long, le deuxième à peine au point d'émergence. Autour et entre ces deux artères le tissu préaortique. Au-dessous de la mésen- térique, près de la coupe d'une veine, deux masses cellulaires apparte- nant à l'ébauche du plexus cœliaque. Grossissement X 30. il2 Société Portugaise des Sciences Naturelles Fig. 6 — Même embryon des figures 3 et 4. Coupe transversale au niveau des ébauclies ganglionnaires sympathiques du plexus cn-liaque. On voit quelques coupes d'anastomoses veno-veineuses entre la cardinale gauche et la cave inférieure. Sur les parois de ces veines quelques grou- pes de cellules épithélioïdes, faisant saillie dans leur lumière et dis- tinctes des éléments ganglionnaires. Grossissement X IGO. Fig. 7 — Embryon de 16°^"^ de longueur, '2G jours. Coupe sagittale de l'aorte montrant la région de la crosse et l'émergence de la carotide. Sur la face antérieure de ces artères un épais manchon épithélioïde con- trastant avec la minceur relative de la paroi postérieure. Grossisse- ment X 85. Fig. 8 — Même embryon de la figure précédente. Coupe sagittale de l'aorte au niveau de l'origine de la mésentérique supérieure, à coté de la cœliaque. Le tissu préaortique semble se continuer insensiblement avec la paroi antérieure de l'aorte. Grossissement X 85. Toutes les coupes appartiennent à des embryons de Cobaye fixés au Zenkkr et inclus à la paraffine. A l'exception de celle de la figure 1 colorée par l'hemalun-éosine, elles ont été colorées par l'hématcxyline au fer-éosine. Bulliitin de la t Planche XII Celestino da Cos Boidallo Pinheiro, Laiiemant L.'''', grav. Bulletin de la Société Portugaise des Sciences Naturelles. T. VIL |^t|p^>v Formation ejiihrj/uii nuire préaorfii/ne Joseph Déchelette Notice nécrologique PAR JOAQUIM F0NTE5 Le 5 octobre 1014, un éclat d'obus atteignait à la poitrine le grand archéologue français, Joseph Déchelette alors que comme capitaine av. 298« d'infanterie, il accomplissait son devoir patriotique; le lende- main il succombait. Né à Roanne le S janvier 1862, Joseph Déchelette ne commença à s'occuper d'archéologie qu'en 1899. II a fait peu de fouilles ; citons celles qu'il entreprit à Mont Beauvray, sur lesquelles il publia un long rapport (Lea fouilles du Mont Beauvray de 1897 à 1901, Paris 1904), et aux environs de sa ville natale Dcué d'une grande culture et con- naissant plusieurs langues, il a publié des travaux de très haute va- leur. Son ouvrage sur Les vases céra.miques de la Gaule (Paris, 1904) est devenu classique dans la littérature archéologique française. Mais son travail capital est le magnifique Manuel d^ Archéologie préhistorique, celtique et gallo-romaine, dont il a paru deux gros volumes et qui ma- lheureusement reste inachevé. Cet ouvrage a consacré Déchelette et l'a fait ranger parmi les plus illustres archéologues du monde entier. Au dire du Professeur Boule c'est «un monument unique dans son genre et dans les littératures spéciales de tous les pa^'s» (U Anthropologie ^ XXV). Salomon Reinach cite comme l'un des faits les plus impor- .tants relatifs à la préhistoire, ayant eu lieu en 1908, l'apparition du livre de Déchelette (Répertoire de l'art quaternaire, Paris, 1913). Dans son manuel, DÉCHELETTE étudie les antiquités de la Gaule depuis l'apparition de l'homme jusqu'à la chute de l'empire romain. Qu'il me soit permis de rappeler que j'ai parlé ailleurs (Revista de His- toria, 1914) de l'ouvrage du savant français, en disant que, pour mieux interpréter et comprendre l'archéologie de son pays, l'auteur avait sou- * Séance du 12 mai 1915. 114 Société Portugaise dts Sciences Xaturelles vent recurs à celle des autres pays, et parmi eux le Portugal auquel il y est fréquemment fait allusion. Les travaux portugais sont souvent cités par DéCHELETTE, qui reproduit aussi des objets archéologiques rencon- trés au Portugal. Nos revues, Portugália, 0 Archeologo Português, ainsi que le Compte-Eendu des séances du Congrès International d'An- thropologie tt Archéologie Préhistoriques tenues à Lisbonne, ont des abréviations spéciales, tant sont nombreuses les références que l'auteur en fait. Outre l'ouvrage magistral dont je viens de montrer la grande im- portance pour nous, DéCHELETTE a publié aussi un essai sur la Chrono- logie Préhistorique de la Péninsule Ibérique (Revue d'Archéologie, 1908) et un mémoire sur les Petits Bronzes Ibériques (U Anthropologie, tome XVI , La Société Portugaise des Sciences Naturelles ne pouvait pas rester indifférente devant la perte que la science a éprouvée en la personne du savant illustre dont je viens de mentionner les services rendus à l'Ar- chéologie. Nous devons exprimer ici tous nos regrets pour cette mort qui emporta un grand ami de notre pays. Je me souviendrai toujours de ma rencontre avec Déchelette au Congrès International de Genève, et de l'intérêt avec lequel lui et Madame Déchelette, qui raccompagnait toujours dans ses travaux, me parlèrent de ceux de mon maître, M. le Professeur Leite de Vascoxcellos et du Dr. José Fortes. Déchelette est mort en héros ; voici, pour terminer cette courte notice la citation à l'ordre de l'armée qui le concerne : «Déchelette, capitaine de territoriale aa 298^ d'infanterie, a été tué le 5 octobre, alors qu'il entraînait sa compagnie sous un feu violent d'artillerie et d'infanterie, et lui a fait gagner 3. Et il ajoute qu'il n'y a donc pas «0' Jï' I''. A,.VSS l'P.,.K,„A. Industries lithiqiies Sur un moule pour faucilles de bronze provenant du Casai de Rocannes * J. F0NTE5 (Planche XIV) II est impossible de faire en Portugal une étude bien rigoureuse de l'âge du bronze. Bien que les objets de cette époque soient nombreux, ils ne peuvent donner que de faibles renseignements aux archéologues parce qu'on les a trouvés épars. Les stations ou cimetières de l'âge du bronze explorés entre nous, étant en petit nombre, je crois utile de publier la présente note con- cernant cette partie de l'archéologie de notre pays. Un des problèmes non encore tout à fait résolus était celui de la fonte indigène du bronze. Différents faits la faisaient prévoir, mais on n'avait pas encore trouvé assez d'éléments pour l'élucider complètement. La possibilité métallurgique du bronze en Portugal est indiscutable car il existe chez nous des mines d'étain et de cuivre. J. Cartailhac s'en est déjà occupé en 1886 ('), Estagio da Veiga l'a mentionnée au IV vol. des Antiguidades Monumentaes do Algarve (-), ainsi que le Dr. Leite DE Vasconcellos dans les Religiões (3). L'importance des gîtes de ces métaux dans la Péninsule était bien connue par les anciens, qui venaient les y chercher (■*). Il y a des matériaux qui démontrent l'exploitation des mines de cui- * Séance du 26 janvier 1916. (1) Les âges préhistoriques de l'Espagne et du Portugal. Paris, 1886, pag. 201 et suiv. (2) Lisboa, 1891, pag. 167. (3) Eeligiõesda Lusitânia. Vol. I, Lisboa, 1897, pag. 77. A propos du nombi-e de gites de cuivi-e et étain du Portugal, vid. Jazigos de mineraes par Manoel EoLDAN, Notas sobre Portugal. Lisboa, 19.8, Vol. I, pag. 235 et 242. (4) Cartailhac, Les âges préhist. etc., pag. 206 et suiv. 128 Société Portugaise des Sciences Naturelles vre (pour celles tl'ét.ain les éléments manquent). L'apparition de marteaux en pierre avec un sillon circulaire à leur partie moyenne, dans les mines de cuivre ('), prouve cette exploitation depuis le commencement de l'épo- que des métaux (-). Un autre fait nous portait à admettre l'existence de la fonte chez nous, à une époque aussi éloignée. C'était l'apparition d'un grand nombre de haches en bronze, présentant des bavures dues à la juxtaposition incomplète des deux parties du moule et des boutons de cou- lée, sans vestiges d'usage. C'est ce qu'on remar- que sur le bel exemplaire représenté (fig. 1) ]iro- venant de Paredes de Coura, et qui a été étudié, ainsi que d'autres, par le Dr. Alves Pereira (3), Cette pièce mesure 0™^245 de longueur et est ■léposée au Musée Ethnologique Portugais (ar- moire 11, II étage). Ces cachettes de fondeurs et ces trésors de marchands étaient un argument bien important en faveur de l'hypothèse de la métallurgie préhistorique du bronze. Le problème était ainsi posé jusqu'en 1010, lorsqu'un autre fait est venu étayer cette suppo- sition. C'est une oflfre au Musée Ethnologique de deux haches en bronze de type vulgaire, appla- ties, mais présentant des bavures et la surface rugueuse, certainement due à l'imperfection du moule (fig. 2 et 3) qui a du être de pierre et dont les saillies ont laissé la trace. Un échantillon en granit, provenant de la même région que ces exemplaires, est placé à côté de ceux-ci (armoire 10, II étage) au Musée Ethnologique. Ce granit est à gros grain (fig. 4), ce qui nous fait penser à une industrie locale. Ces haches, dont la longueur est respective- ment de 0™,158 et 0"\073, ont été récoltées à Boa Vista (paroisse de 1 i Fiir. 1 (1) F. A. Peiikira da Costa, Noticia de alguns martellos de pedra e outros objectos que foram descobertos em trabalhos autigos da mina de cobre de Euy Gomes no Alemtejo. Jornal de Scieiícins Mathematicas, Physicas e Naturaes. Lis- boa, 1868. Vasconckllos, Religiões da Lusitânia. Vol. I, pag. 74. note 3. (•2) J. DÉijiiuLETTE, Manuel d'Archéologie préhistorique, celtique et gallo- romaiue. Paris, 1908. Vol. I, pag. 531. 11 y a un de ces exemplaires au Musée du Service Géologique du Portugal, qui a été offert par A. Girard. Il provient de Sotiel. Coronada, Calanas, province de Huelva. (3) Machados de duplo anel. O Archeologo Fortuguês. Lisboa. Vol. VIU, 1903. pag. 132. J. Fontes : Moule pour faucilles de bronte 129 Rapa, Celorico da Beira) et sont citées par le Dr. Leite de Varcon- CELLOS dans un de ses travaux ('). L'éminent géologue Paul Choffat a trouvé en 1015, près de Ca- cem, le premier moule connu en Portugal. Il a été rencontré à SOO'" à N. 0. du Casai de Rocannes qui est situé au sud ouest de la station du chemin de fer de Cacem. C'était ce qui manquait pour que nous puissions af- firmer l'existence de la métallurgie préhis- torique du bronze en Portugal; l'objet que nous allons décrire est donc précieux au point de vue de notre archéologie. C'est une pierre (planche XIV) qua- drangulaire, de grès très fin, présentant dans une de ses faces le moule d'une faucille. Cet- te face est très polie pour mieux s'adapter à une autre pierre qui devait fermer le mou- le. La partie par où l'on devait couler le mé- tal est cassée. Un sillon produit plus tard a abîmé un peu l'exemplaire. Le grès, près du moule, est rou- geâtre par suite de l'action de la chaleur. Il mesure 0™,20.5 de long O'", 1.5.5 de large et 0°\080 d'épaisseur. Les fau- cilles qui sortaient de ce moule étaient d'un type vulgaire en Portugal. Elles étaient de petites dimensins (0'^,160 de long 0^^,050 de large et 0'",()03 d'épaisseur), peu recourbées et les lames por- taient deux nervures se terminant près de la pointe. Elles avaient à la base deux grands boutons et deux for- tes languettes de métal qui devaient servir à rendre l'em- manchement (~) plus solide, et qui correspondent aux deux r ig. o orifices et aux deux sillons transversaux profonds qu'on voit sur le moule. Ce type de faucilles est le plus vulgaire en France et en Suisse (3), quoique, en général, les exemplaires de ces pays soient t Fia-. 2 (1) Historia do Museu Etnológico Português. Lisboa, 1916, pag. 180. (2) Décuklktte, Mauuel d'Arcliéolog'ie. Paris, 1910, Vol. II. Age dii. bronze, pag. 268. (3) lindem, ibidem, pag. 173, fig. 49 et pag. 267. Roukrt Munro, Les stations lacustres d'Europe aux âges de la pierre et du bronze, trad, franc. Paris, 1908, planche 13, fig. 20. 130 Société Portugaise des Sciences Naturelles un peu plus recourbés. Le Musée Ethnologique possède, à la section étrangère, quatre faucille de Briod (Jura) et une du lac Léman ('), dans lesquelles ce caractère est bien net. En Portugal, le nombre do faucilles ré- coltées jusqu'ici est bien réduit. Le Musée Ethnologique n'en possède que très peu dans ses riches collections, tandis qu'elles aljondcut en France. Le nombre de faucilles découver- tes en France jusqu'à JOiO s'élève à 438, selon une statistique publiée par Dio- CllELETTK (^). Ce savant archéologue relie ce fait à l'occupation ligurienne, parce que la faucille est apparue fréquemment dans le territoire où les linguistes ont reconnu plusieurs traces de cette occupation en territoire français, tan- dis qu'elle est beaucoup ])lus rare dans d'autres ré- gions de la France (•'). Les liguriens s'adonnaient beaucoup à l'agriculture. Issel ('') relève ce fait, (jui est confirmé ])ar les curieuses figures rupestres, parmi les(iuelles al)ondent les b(i-ufs, dont quelques uns sont attelés à la charrue que des hommes cou duisent ; une faucille y est aussi ligurée (/•). Des quatre faucilles du Musée Ethnologique il n'y en a qu'une, de Mertola, dont une figure ait été publiée (<■'). Les faucilles qui se trouvent dans l'ar- moire 3 du II étage sont de petites diiniiiisions. Elles ne présentent pas de boutons et n'ont pas non plus de languettes métalliijues })rès de la J^'i-. l Fi"-. 5 (1) La localité n'esh pas indiquée. Chantre a publié aussi un exemplaire du Jura (Larnaud), qui ressemble beaucoup aux exemplaires portugais. De l'origine orientale de la métallurgie. Lyon, 1879, plauche IV, fig. 4. (2) Log. cit. Vol. II, pag. 14. ,,3) Loc. cit. Vol. II, pag. 14 et suiv. (4) Akturo Issel, Liguria preistorica. Gèues, 1008. (5) Ibidem, ibidem, pag. 505, fig 170; pag. 520, fig. 224, 225, 226, 227, etc. La faucille est représentée à la pag. 501. Celle-ci et quelques-unes des autres gra- vures avaient été déjà publiées. Vid. Léon Clmgnet, Sculptures préhistoriques situées sur les bords des lacs des Merveilles (au sud-est du col de Tende, Italie). MoMriaiix pour l'histoire primitive et naturelle de l'homme. Toulouse, 1877. Vol. XII, pag. S79 Planche III et VI. (6) J. Lkite de Vasconcellos, Historia do Museu Etnológico Purtuguès. Lis- boa, 1916. Pag. 359, fig. 31. Bulletin de la Société Portugaise des Sciences Naturelles. T. VU. Planche XIV Moule pour faucilles de broute J. Fontes liordallo Pinheiro l.aliemant L/^, grav. J. Fontes : Moule pour faucilles de bronze 131 ba.se. L'une des faces est j)late, tandis que l'autre a (quatre nervures qui se terminent à environ deux centimètres de la base. Il y a une faucille inédite du Castelo de Praganra (armoire 19, II étage) qui ressemble beaucoup à celle de la fig. 5. Elle a de plus deux orifices, l'un à la lan- guette métallique, l'autre tout près de celui-ci. Celle de la fig, 5 (ar- moire 5, II étage) est de S. Tiago de Cacem et a été découverte dans la l)ropriété de la Várzea (paroisse de St."'^ Cruz). Elle difïère de celles qui sortaient du moule du (Jasai de Rocannes, dont les nervures longitudi- nales d'une des faces n'atteignent pas la base, tandis que la languette est plus petite. L'autre face est plate, comme on le voit dans tous les exemplaires portugais. Déchp:lette dit que ce dernier caractère existe (') dans p)resque toutes les faucilles, ce qui nous fait croire qu'au moule du Casai de Rocannes il ne manque qu'une pierre plate qui s'adapterait à l'autre pour le fermer. On a trouvé des moules de faucilles dans difïereiits pays. Gross en a publié un de la Suisse Í-). Montellius en représente un autre dans son ouvrage monumental La cicilisation primitive des métaux en Italie depuis Vintrodaction des métaux {'^). On ne connaît qu'un seul moule de France, quoique les faucilles y soient nombreuses ; il provient de la station lacustre de Conjux (lac du Bourget). Je ne veux ]ias terminer cette notice sans remercier mon maître, M. le Prof. Leite de Vasconc'ellos d'avoir mis à ma disi)osition, pour les étudier et les photographier, les exemplaires du Musée Ethnologique. Je remercie également M. le Prof. Paul Choffat, car c'est à son amitié que je dois l'honneur de publier ce document si important pour l'archéo- logie portugaise. M. CiioFFAT a offert ce précieux exemplaire au Musée Ethnologique Portugais. (1) Loc. cit. Vol. II, pag. 269. (2) Les proto-helvètes ou les jiremiers colons sur les Imids des lacs de Bienne et Neucliàtel. Paris, 188*3. Plauche XXIX, u." 12, pao-. 57. (3) I«" partie. Italie Septentrionale. Stocke Im, 1895. Série B., PL 29, n.° 12. 9 Instiiui de Pathologie générale et d' Anatomic pathologique de la Facilité de Médecine de Lisbonne Deux cas d'anomalies cardiaques avec cyanose congénitale * PAR HENRIQUE PARREIRA õERALDINO BRITE5 l'remiei assistant Assistant libie a l'Institut d'Aiialomie pathologique (Planches XV-XVII) Depuis que la tératologie s'est dépouillée des idées métapliysiques et du merveilleux des temps reculés, et surtoiit depuis la découvei te de la circulation du sang, les cas connus de malformation cardiaque con- génitale ont été soumis à une rigoureuse critique, dont le but est non seulement la vérification de leur authenticité, mais aussi la recherche de leur étiologie et pathogénie. En même temps des observations, géné- ralement laites avec une orientation plus judicieuse, s'amassaient et donnaient lieu à une bibliographie fort riche. Les anomalies les plus variées se trouvent décrites dans la littéra- ture médicale des dernières dizaines d'années ; il est presque impossible de les passer en revue ou même de consulter les principaux travaux jiour documenter, sans des omissions regrettables et d'ailleurs difficiles à évi- ter dans notre milieu scientifique, une appréciation de la fréquence des anomalies que nous allons déciire. A défaut d'une revue bibliographi- que, que nous nous abstenons donc de présenter, qu'il nous soit permis de faire une seule référence. En traitant d'anomalies cardiaques, on ne doit pas laisser dans l'oubli les études de Costa Alvarenga sur ce sujet. Nous tenons à citer ces études surtout comme hommage à la mé- moire du savant professeur de l'Ecole de Lisbonne qui, en 1872, a publié un l'emarquable travail (Anatomie pathologique des communications entre les cavités droites et les cavités gauches du cœur), devenu classi- que et fréquemment cité. * Séance du 15 mars 1916, H. Parreira et G. Brites: A'iomalies cardiaques 133 Les deux cas qui font l'objet de cette commmiicatioii sont les seuls qui aient été observés sur '2500 autopsies, faites méthodiquement et sys- tématiquement à l'Institut d'Anatomie Patlioloi;-ique de la Faculté, de- puis sa réorii;anisati()n. Nous devons les exemplaires ainsi que le résumé des observations cliniques à l'amabilité des distingués cliniciens le Prof. Eello Moraes et le Dr, Leite Lage; nous leur présentons nos meilleurs remerciements. J., âgé d'un an, hospitalisé le 18 septembre 1914, est un enfant chétif, dont le thorax est aplatti transversalement et le chapelet dorsal se montre assez accentué. Ventre mou, flasque, non douloureux ; rate impalpable. Ganglions inguinaux, cervicaux et axillaires engorgés. Fontanelle ouverte. Cyphose réductible. Tuberculose et amaigrissement extrême. Souffle mitral rude au i)remier temps, se prolongeant vers l'ais- selle. Mort. A l'autopsie, on trouve des adhérences pleurales du côté droit et une bronchiolite purulente des lobes supérieur et moyen. Gan- glions caséeux. Le cœur présente des anomalies intéressantes. Son poids est de 38 gr , et sa consistance est un peu moins ferme au ventricule droit qu'au ventricule gauche. Face antérieure. Très convexe; l'élévation correspondant à l'infun- dibulum de l'artère pulmonaire est à droite de la ligne médiane. L'oreil- lette gauche est plus grande que la droite et recouvre la base du ventri- cule. Le sillon interventriculaire est peu accusé. Face postérieure. Rien de particulier. Bord droit. Arrondi, sa i)artie inférieure se portant en arrière. Bord gauche. Beaucoup plus arrondi que le droit. La pointe très arrondie est formée au dépens des parois des deux ventricules qui y contribuent également ; sa partie antérieure est formée à gauche par la paroi du ventricule gauche, plus arrondie que la partie correspondante au point de torsion maxima du bord droit, qui est légèrement pointue et postérieure. Ventricule droit. Ses parois ont une épaisseur de 2, 5 à 6 mm. ('). La paroi septale est convexe, tandis que les autres sont concaves. L'ori- fice pulmonaire rectifié a 27 mm. de longueur; le segment valvulaire de ce vaisseau est é[)ais et plus l'ésistant. L'orifice auriculo-ventriculaire a une circonférence rectifiée de .59 mm. A la valve interne de la tricúspide, il y a de petites nodosités assez dures, ainsi qu'à la valve antérieure, (1) Les chiffres que nous donnons u'ont pas la prétention d'être rigoureux ; ils n'ont qu'une valeur relative. 134 Société Portugaise des Sciences Naturelles mais moins nombreuses. Les piliers sont mal délimités, et quelques-uns des cordons tendineux s'attachent directement à la paroi. Ventricule (jauche (Planche XV, fig. 1). 8a paroi interne est légè- rement convexe à son tiers inférieur, plate et verticale à son tiers moyen, plate et oblique en dedans à son tiers supérieur. Il existe une crête fi- breuse, saillante et très résistante, de 14 mm. de longueur, entre ces deux dernières portions, à 11 mm. de l'origine aortique. Cette crête divise la chamlire artérielle en deux parties, l'une ventriculaire, l'autre aortique. A la partie ventriculaire de la chambre artérielle, à G mm. de la crête et à sa partie postérieure, en plein tissu musculaire du septum interventriculaire, on voit une fente de 4,5 mm. de longueur, se portant de haut en bas et d'avant eu arrière, limitée postérieurement par deux colonnes charnues de troisième ordre, couvertes en partie par une de deuxième ordre. Cet orifice correspond à un canal qui s'ouvre dans le ventricule droit, au fond d'un petit sillon, au-dessous de la valve in- terne de la tricúspide. Au niveau du tiers supérieur de la paroi septale il existe des tractus fibreux qui lui donnent une grande consistance. C'est dans ce segment que se trouvent les semi-lunaires aortiques, dont les lignes d'insertion sont dures, d'une dureté très nette à la valve interne, dont la base est tirée vers la crête fibreuse par un tractus de même nature. L'orifice aortique rectifié mesure 30 mm., l'orifice mitral 35 mm. Dans ce cœur, la malformation du septum interventriculaire est très remarqual)le. Si l'épaisseur considérable de la partie membraneuse du sei)tum où s'est formée la crête décrite plus haut est intéressante, la communication interventriculaire ne l'est pas moins, et par elle-même et par sa situation postérieure, tout à fait en pleine partie musculeuse. II Cadavre ayant 1™,10 de taille, présentant des doigts spatules et cyanoses aux mains et aux ])ieds, et des ongles déformées. Face et mu- queuses bleuâtres. Congestion passive des principaux viscères. Mort due à la tuberculose. Pas d'anomalies du squelette. En ouvrant le péricarde, où il existe une petite quantité de liquide séreux, transparent et légèrement hématique, le cœur se présente par son bord droit (Planche XV, fig. 2). La moitié inférieure de ce bord est placée au premier plan, tandis qu'au second on voit l'auricule, dirigée presque verticalement, et l'oreillette dont la paroi est relâchée et ridée. Au niveau des ventricules, aussi bien à la face antérieure qu'à la face postérieure, la consistance est ferme et il est impossible de dépri- mer la paroi ventriculaire d'une façon durable. Après avoir yidé ses cavités, le cœur pèse 141 gr., y compris la //. Parreira et G. Brites: Anomalies cardiaques 135 crosse <3e l'aorte, l'aorte tlioraciqne sur une lono;ueur de 0 mm., munie de ses premières branches, sur une petite étendue, ainsi que les vaisseaux, jusqu'aux hiles pulmonaires. Plongé dans l'eau, il en déplace 130 ce. 11 est un peu large par rapport à sa hauteur; celle-ci, mesurée de l'oiigine de l'aorte à l'endroit où la coronaire gauche contourne la pointe, est de (lU mm., tandis que' sa })lus grande largeur est de CA mm. Face antérieure (Planche XV, ûg. 3). La simplification du pédi- cule artériel attire l'attention dès le premier abord. On ne voit pas l'artère pulmonaire, mais seulement l'aorte au premier plan. L'origine aortique est très nette, malgré un petit peloton adipeux qui se continue avec le tissu adipeux, très réduit, du sillon de l'artère co- ronaire gauche et de la grande veine coronaire. La ligne médiane de l'aorte coïncide avec la ligne médiane du cœur. Le point le plus élevé du trajet des vaisseaux coronaires antérieurs et du sillon interventriculaire continent correspond à l'angle formé par la paroi ventriculaire avec l'oreillette gai;che. D'ici le sillon se dirige très obliquement de côté, de manière que, à son tiers inférieur, il se rap- proche beaucoup jdus du bord droit que du bord gauche, dépassant la ligne médiane du cœur. Dans la moitié supérieure de la portion ventriculaire, la partie si- tuée à droite de ce sillon est plus élevée que celle du côté gauche ; elle est de consistance ferme et ne s'affaisse pas d'elle-même quand le ven- tricule droit est vide, comme dans le cœur normal. La distance du point le plus élevé au point sj'métrique de la face opposée est de 43 mm. L'oreillette droite est volumineuse, grosse et courte, bien saillante à la face antérieure ; celle de gauche est petite, très réduite, à paroi ri- dée et a son axe louííitudinal dirio;é en haut et un peu en dedans. Face postérieure (Planche XVI, fîg. 4). Le sillon iuterventriculaire est, comme à la face antérieure, très recourbé vers la droite, et beaucoup plus rapproché du bord droit que du bord gauche. Presque toute la face postérieure de la base du cœur appartient à l'oreillette droite. Le sillon auriculo-ventriculaire ne se trouve pas sur une ligne perpendiculaire à l'axe du cœur, mais monte vers la droite, ce qui fait que la longueur de ce bord, depuis ce sillon jusqu'à son interception avec la ligne médiane de l'organe, est de 92 mm., alors que normalement elle est à peu près de 85 mm. Au milieu de la distance entre le sillon interventriculaire et le bord gauche, on trouve une ouverture dans l'oreillette droite, dirigé vers la gauche, dont le plus grand diamètre est de 14 mm. Dans un plan bien plus postérieur, contre la paroi aortique, on voit un vaisseau dont le plus grand diamètre est de 10 mm. Les parois en sont moles, très extensibles, mais peu élastiques. On ne voit qu'une petite portion de l'oreillette gauche située plus près du bord gauche. 136 Société Portugaise des Sciences Naturelles Bord droit (fig. I). Il est très épais et arrondi, surtout près du sillon auriculo-ventriculaire. Bord gauche. Il est gros, fortement arrondi, avec une légère tor- sion, ce qui en rend la jiartie supérieure plus ])ostérieure que l'inférieure qui est placée en avant. Pointe. Elle est ar- rondie et formée égale- ment par les deux ventri- cules. La coronaire gau- che pénètre dans le myo- carde, vers leur milieu.. Vent r i cule droit (Planche XVI, fig. 5). Sa cavité est presque virtuelle tellement elle renferme de colonnes charnues, qui donnent à sa paroi une épaisseur considérable, G à 14 mm. (Planche XVI, fig. 6). Ses parois ne sont pas flasques, mais consistan- tes, même quand le cœur est vide ; elles sont char- nues et ne présentent pas de masses adipeuses auxquelles on puisse at- tribuer l'augmentation de l'épaisseur. En géné- ral, les colonnes char- nues ont une direction longitudinale, et ne for- ment pas un réseau com- pliqué. La paroi interne ou septale est aplattie à sa partie inférieure, et for- tement concave à sa par- tie supérieure. Au milieu de la hauteur de la cavité, plus près de sa paroi antérieure, on remarque un cordon charnu, dont le bord inféro- antérieur donne insertion à des colonnes de deuxième ordre. Ce cordon présente une courbe de concavité supérieure et externe, comme il est représenté schématiquement (fig. II). Son extrémité droite continue la Fig. I H. Parreira et G. Brites: Anomalies cardiaques 137 face interne du bord droit; l'extrémité interne, faisant corps avec la paroi sei)tale, forme un infundibulum fermé en avant i)ar la paroi anté- rieure du cœur, qui i)résente de ce côté son maximum d'épaisseur (12 mm.), tandis qu'elle mesure, au point symétrique du ventricule gau- che, 1(! mm., au-dessus par la valve interne de la tricúspide, et eu arrière et en lias, par le septum renforcé par le cordon déjà décrit Cet infundil.nlum se termine par une large ouverture qu'on observe dans la paroi septale, juste au commencement de l'aor- te, dont nous ferons plus loin la description. Ce cordon, par son siège et ses relations, doit être formé par le ren- forcement du faisceau arqué de Testut (mode- rator hand des anato- mistes anglais), colonne de deuxième ordre qui normalement se porte du côté interne de la base du muscle papillaire an- térieur en dedans pour se terminer sur la face septale, un peu en arrière de l'angle antérieur. La circonférence rectifiée en est de 53 mm. On n'observe pas d'éclaancrure assez nette pour délimiter la valve interne de la tricúspide. Le pilier antérieur ne commence pas à la paroi antérieure du ventricule, mais à sa paroi externe, derrière le fais- ceau arqué. Il ne se trifurque pas ; à son sommet il donne insertion immédiate aux cordes tendineuses valvulaires. Le pilier interne est peu net. Ainsi, tandis que dans un cœur normal, c'est la valve antérieure de la tricúspide qui sépare les deux chambres pulmonaire et auricu- laire, dans ce cœur c'est le faisceau arqué qui divise la cavité ven- triculaire en deux chambres très inégales: une antérieure ou aortique, très petite, qui va de la pointe du cœur, par l'infundibulum, jusqu'à l'ori- gine de l'aorte, et l'autre postérieure ou auriculaire. Fiir. II 138 Société Portugaise des Sciences Naturelles Ventricule gauche (Planclie XVII, fig. 7). L'('paisseiir de sa paroi est très inégale, variant entre 8-16 mm,, près du septum interventricu- laire, 10-12 mm., à sa partie externe et postérieure. Ainsi cette épais- seur est légèrement supérieure, et en différents points inférieure à celle des parois du ventricule droit. Les colonnes charnues, spécialement celles de troisième ordre, sont peu saillantes, donnant à l'architecture de la paroi un aspect uniforme peu saillant. La face gauche du septum interventriculaire est plate à sa moitié inférieure, convexe en haut. L'orifice auriculoventriculaire a une circonférence rectifiée de 58 mm.; ses valves présen- tent, près de son insertion, de petits nodules punctifor- mes. Les piliers sont de vo- lume relativement réduit, mais bien conformés. L'orifice aortique se trouve dans un plan un jieu supérieur à celui de l'orifice auriculo-ventriculaire gau- che, et plus encore par rap- port à celui de droite. Ainsi limitée, la chambre artériel- le est d'une capacité un peu réduite à cause de l'absen- ce de concavité de la paroi septale. Sa partie muscu- leuse est plus épaisse à la pointe du cœur, où elle atteint une épaisseur de 13 mm. A deux tiers de l'espace d'ALVAUENGA, on voit une ouverture en forme de virgule grosse et courte, invertie (fig. Ill); sa limite an- térieure correspond en avant et en haut à la paroi ventriculaire, où il n'existe aucun vestige de septum ; au-dessous de la partie musculeuse septale, le contour postérieur correspond intégralement à la ligne d'in- sertion de la sigmoïde droite, dont la convexité fait saillie dans l'ouver- ture. Le point de jonction des deux courbes, sommet d'un angle très aigu, correspond au sillon aorto-ventriculaire, la paroi, à ce riiveau, n'ayant que 3 mm. d'épaisseur. Le diamètre maximum de cette ouverture est de 13 mm. C'est sur la même ligne verticale et immédiatemment au-dessus de ce orifice, qu'on trouve la carotide se portant vers la droite, et à 9 mm. de celle-ci, un autre vaisseau se jjortant également à droite. Fi-. III n. Parreira et G. Brites : Anomalies cardiaques 139 Les artères bronchiques ne naissent i)as de l'anneau aortique, où sont les artères déjà décrites, mais beaucoup plus bas, un peu pins haut que le plan d'origine de l'aorte, l'une à la face interne et l'autre à la face antérieure de l'aorte (fig. II). Il n'y a pas de vestiges ect plus sphérique que celui du cœur normal. Il est un peu plus lourd ; sa consistance exceptionnelle est à juste titre attribuable à l'épaississeuient de la paroi du ventricule droit et à la formation du faisceau arqué, qui rendent la capacité de ce ventri- cule inférieure à celle du ventricule gauche. La capacité de l'oreillette droite est également remarquable. Le manque de coïncidence des plans orificiels, l'é})aisseur des senii- lunaires aortiques et la réduction du diamètre de l'orifice auriculo-ventriculaire droit sont dignes d'être mentionnés aussi. La large communication interventriculaire à l'espace d'ALVA- RENGA, la formation de l'infundibulum droit qui se termine à ce niveau et l'origine de l'aorte sont des faits qui dominent dans la description faite plus haut. La réduction du pédicule artériel à une seule artère nous oblige à chercher lequel des vaisseaux décrits représente l'artère pulmonaire, ou en remplit du moins les fonctions. Des vaisseaux qui se terminent dans l'oreillette droite, l'un résultant de la jonction, tout près de l'oreillette, de deux grosses veines, représente évidemment les veines caves. L'antéro-supérieur qui est adossé à l'aorte, étant une veine par sa structure et par l'absence de valvules, représente l'artère pulmonaire tant par son trajet que par sa terminaison et par l'absence des aliUuents veineux habituels, azygos, mammaires et thyroïdiens. Des deux anomalies décrites, l'une mérite d'attirer un peu l'atten- tion et suscite des considérations intéressantes. C'est le déplacement de l'origine de l'artère pulmonaire et sa simplification anatonn(|ue et structurale. Ces faits sont, sans doute, liés à des troubles évolutifs em- bryonnaires. L'explication en est cependant difficile, et ne peut être basée que sur des hypothèses. Dans une première hypothèse nous pouvons dire que peut-être le septum divisant le bulbe aortique a orienté longitudinalement sa des- cente, en s'arrêtant au détroit de Haller et ne décrivant jîas la spirale; ainsi la partie normalement postérieure est restée en communication avec le ventricule gauche en avant, tandis que celle habituellement anté- rieure est restée, par derrière, en communication avec l'oreillette droite, ou avec la partie droite de l'oreillette primitive, s'il y a eu une discor- dance évolutive. On peut encore supposer que le segment initial de l'aorte représente intégralement le bulbe artériel, où il n'y a pas eu d'union entre le septum inferius et le septum intermediarius , qui ne se seraient pas même formés. H. Parreira et G. Brites: Anomalies cardiaques 141 Quoi qu'il en soit, le septum aortiíjue n'aurait j)as contril>ué pour la formation de la ])artie Tneml)raneuse de la paroi septale interven- triculaire, ce qui se confirme par l'examen du cœur, auquel manque une grande partie de ce septum, précisément au point où le scpfiitn inferius de ilis, en venant des parois inférieure et postérieure du ven- tricule, devait rencontrer en haut et en avant le septum aorticnm. Mais il apparait une notable discordance qui fait, jusciu'à un certain point admettre la première hypothèse. On sait, d'après les travaux de Gegenbaur, que les quatre valvu- les sigmoïdes ne se développent pas aux dépens du tissu de la paroi du détroit de Haller pourvue d'endothélium. Habituellement le septum aortique divise les deux sigmoïdes latérales; ainsi, chaque vaisseau ar- tériel définitif en possède trois. Du moment que la division du bulbe ar- tériel n'est pas faite, le nombre des sigmoïdes devait être de 4, et non de H, comme nous l'avons remarqué. Si on n'admet pas un arrêt de développement des semi-lunaires pul- monaires, cette discordance devient pour nous inexplicable, d'autant plus que l'artère pulmonaire est dépourvue de valvules. La seconde hypothèse présente encore une grave difficulté, i-elative à la provenance de l'artère pulmonaire, à moins que l'on n'admette que le segment antérieur du òèm»; arc aortique a établi une communication avec l'oreillette droite. D'autres anomalies du même exemplaire, indiscutablement liées à l'arrêt de développement embryogénique, sont de plus facile et de moins hypothétique explication. C'est le cas de la jonction des veines caves en un tronc très court, avant de se lancer dans l'oreillette droite. Ce segment est le reliquat du sinus veineux. L'anastomose entre l'extrémité cardiaque de la veine omphalo-mé- sentérique droite et la veine cardinale inférieure droite s'est formé obli- quement et alors l'écartement, au lieu de se faire vers la droite, s'est fait vers la gauche, en se continuant ainsi avec le vaisseau droit de Cuvier. Aux distributions anormales des vaisseaux de la crosse aortique, doit être liée la dérivation vicieuse des arcs aortiques, ceux-ci ayant, comme les caves, une influence décisive sur la position du cœur. Dans nos deux cas il existe des lésions qui peuvent être attribuées à une endocardite fœtale; dans le second, l'épaisseur des sigmoïdes aortiques; dans le premier, le rétrécissement, bien que léger, de l'ori- fice pulmonaire, par sclérose de son contour; le septum fibreux de la chambre aortique du ventricule gauche et la sclérose des sigmoïdes aortiques et des valvules de la tricúspide. Dans le second cas le processus inflammatoire fœtal a pu avoir con- tribué pour maintenir ou même augmenter l'ouverture interventricu- laire. Cependant son influence étiologique doit avoir été faible. 142 Société Portugaise des Sciences Naturelles La tricúspide étant insuffisante pour empêcher mécaniquement la fermeture parfaite de l'orifice, la contraction du ventricule lançait un jet sanguin rétrograde vers l'oreillette droite et vers les poumons par l'artère pulmonaire; cette onde renforcerait celle qui des caves se di- rigeait directement vers l'artère pulmonaire. Une autre onde sanguine devait se former au ventricule droit, se dirigeant vers l'aorte par l'in- fundibulum anormal. On doit attribuer à ce mécanisme l'hypertrophie concentrique du ventricule et de l'oreillette droits. L'atrophie de l'oreil- lette gauche résulterait de la petite quantité de sang aitérialisé qu'elle recevait des poumons. L'hypertrophie du faisceau arqué est un élément de plus qui devait contribuer pour l'énergie de contraction du ventricule droit. Dans ce cas, on peut admettre, sans la moindre difficulté, que l'hypertrophie du ventricule droit et la persistence de la communication interventricu- laire ont résulté, comme anomalies subordonnées, d'une endocardite" fœtale. Explication des Planches XV-XVII CAS I Fig. 1 — Cœur ouvert, montrant les cavités du ventricule gauche et l'origine de l'aorte. En o, on voit une baguette de verre introduite dans la communication interventriculaire. CAS II Fig. 2 ■ — Cœur in situ présentant son bord droit et l'auricule droite; dans le pédicule on voit seulement l'origine de l'aorte. Fig. 3 — Cœur vu par sa face antérieure. Fig. 4 — Cœur vu par sa face postérieure. Fig. 5 — C(jeur ouvert pour montrer la cavité du ventricule droit et une partie de celle de l'oreillette du même côté. Fig. G — Coupe perpendiculaire au plus grand axe du cœur pour faire voir la différence d'épaisseur des parois ventriculaires. Fig. 7 — C(eur ouvert pour montrer la cavité du ventricule gauche où l'on voit nettement l'orifice de communication entre les deux ventri- cules. Bulletin de la Société Portugaise des Sciences Naturelles. T. VU. H. Paureira et (x. Britks Planche XV Bordallo Pinheiro Lalleniant LM, gr;,v Bulletin de la Société Portugaise des Sciences Naturelles. T. VII. H. Pauueika et (i. Biîitks Planche XVI ce. ./=• Hordallo Pinliciro L;illeniuiil L.'i", grav. Bulletin de la Société Portugaise des Sciences Naturelles. T. VII. Aiiomalies H. Paiîrhiiîa et G. Biîitk.s rianche XVII Bordallo IMnlieiro Liilleniant L.Ja, grav. H. Parreira et G. Brites: Anomalies cardiaques 143 Légende commune à toutes les fi^^ures A — Aorte il. — Oreillette a. a. — Auricule a. 1). — Artère brouchique a. p. — Artère pulmonaire c. — Carotide t. b. c. — Tronc brachio-céphalique V. c. — Veine cave f . a. — Faisceau arqué Sur la fréquence dans l'Algarve de malformations congénitales incompatibles avec la vie * ÕERALDINO BRITE5 En étudiant, à l'Institut Central d'Hygiène, la mortalité due à la tu- berculose dans l'Algarve, j'ai eu l'occasion de parcourir les informations des sous-délégués de santé des «concelhos» envoyées mensuellement au délégué de santé du district, dans les périodes de 1902-1'JlOet 1913-1!)15 et de noter la fréquence et la nature des malformations congénitales in- compatibles avec la vie. Cette note, où nous résumons les résultats obte- nus, a surtout pour but de stimuler l'étude de tout le pays à ce point de vue. Dans la période de 12 années, il y a eu 28 cas de mort causée par des malformations congénitales. Dans cette période le nombre des dé- cès de causQ_ connue ayant été de 3118U, 0,9 i)Our 1000 ont été détermi- nés par ces malformations. La jietite statistique que nous avons organisée, en conservant les désignations trouvées sur les l)ulletins mensuels, fournit les résultats suivants : Bec de lièvre avec fente maxillaire 1 Bec de lièvre avec perforation de la voûte palatine.. . . 1 Bec de lièvre avec fente du bord alvéolaire et de la voûte palatine 1 Absence de la voûte palatine et de la luette 1 Absence totale de la voûte palatine et du vomer 1 Malformation de la lèvre supérieure et de la voûte, non spécifiée 1 Imperforation anale 4 * Séance du 12 avril 1916. G. Brites : Malformations congénitales 145 Anus anormal 1 Spina bifida avec meningocele 1 Spina bifida 4 Spina bifida lombaire. Pieds varus 1 Persistence du trou de Botai 2 Intestins en dehors de l'abdomen 1 Malformation de la face et des membres inférieurs , . , . 1 Atrophie du maxillaire inférieur 1 Hypérencéphale 1 Pseudencéphale 1 Hydrencéphalocèle 1 Malformations non spécifiées 3 Pneumogrammes de bègues * Contribution à l'étude de l'émotivité PAR Õ. (flUREUO m C05T Piieinnogranu Costa Ferreira Planche XVIII 14 IH de bègues Bordallo Pinheiro Lallemant L.iia, grav. Laboratoire de Microbiologie et de Chimie biologique de l'Université de Coimbra Des substances empêchantes de l'antigène dans la réaction de Wassermann NOÕUEIRA LOBO Je views d'observer, dans un antigène dont je me suis servi pour la R. W., certaines modifications qui, à mon avis, jettent un peu de lumière sur les propriétés des extraits hépatiques. La valeur scientifique de mes recherches et surtout leur intérêt évident au point de vue pratique et technique m'ont engagé à adresser à la Société Portugaise des Sciences Naturelles la présente communication. Au Lal)oratoire de Microbiologie et de Chimie biologique de Coimbra, on a toujours suivi, pour la préi)aration de l'antigène, la technique con- seillée par M. Levaditi. La poudre hépatique est maintenue au contact de l'alcool absolu (1 gr. de poudre : 30 ce. d'alcool) pendant quelques jours, jusqu'à obtenir, après une titulation convenable, un bon extrait hépatique pour la R. W. L'alcool est ensuite décanté et conservé à l'obscurité, en Hacon bien bouché à l'émeri. Sa conservation est pour ainsi dire indéfinie. Les bonnes qualités de l'antigène se maintiennent jusqu'à sa dernière goutte. Il m'est arrivé, cependant, que par suite d'un oubli je n'ai pas fait la séparation de toute la portion de l'alcool, et ainsi la partie restante s'est naturellement surchargée des principes solubles de la poudre hé- patique, pendant plusieurs mois. Lorsque la portion d'extrait en usage eût été épuisée, j'ai reconnu que l'alcool resté au contact de la poudre empêchait fortement, par lui-même, l'hémolyse (0,3 ce. de la dilution à 1:10 dans l'eau physiologique). En présence d'un sérum à R. W. posi- * Séance du 12 juillet 1916. 150 Soriéfé FortUijdise des Sciences Naturelles tive, la fixation était certainement bien |ilus forte encore, tout à fait complète ; mais nn sérum négatif était par suite entièrement masqué. Au j^remier abord, j'ai pris ces nouvelles i)ropriótés fortement em- pêchantes de l'extrait, comme la conséquence très simple d'une concen- tration plus grande en jirincipes fixateurs, une dilution convenable ren- dant probablement à l'extrait ses bonnes qualités. Aux dilutions avec une ])lus grande pro]iortion d'eau physiologique, précédées ou non de dilutions à l'alcool, les propriétés empêchantes sont devenues de plus en plus faibles, mais en même temps le pouvoir fi- xateur diminuait en proportion. L'extrait n'était donc pas utilisable et, en conséquence, je ])ei'dais ainsi, malgré moi, une très bonne ])oudre hépatique, de qualités antigènes bien connues d'après une large expé- rience, ]iendant laquelle j'avais obtenu régulièrement les résultats les }ilus évidents. J'ai alors formulé l'hypothèse suivante, que mes recherches ont tout à fait confirmée : l'alcool a dissous, pendant le 'contact très })ro- longé, outre les substances utiles, d'autres ]>rincipes, assurément nuisi- bles qui sont passés très lentement en dissolution. En évaporant l'alcool et en reprenant le résidu par une quantité égale d'alcool, je réussirais peut-être à régénérer mon antigène. L'évaporation lento au B. M., à la temperature de 40'^-r)0", m'a fourni une substance brune, d'aspect oléagineux, qui se n'est pas tout à fait dissoute dans iine nouvelle portion d'alcool après un séjour de 3-4 jours. L'alcool surnageant a été étudié au i)oint de vue de ses propriétés an- tigènes et empêchantes. Celles-ci avaient entièrement disparu, aux doses habituelles d'antigène, et les bonnes qualités iixatrices et spécifiques persistaient aussi fortement que dans premier échantillon utilisé. Je peux, donc, foi'niuler les conclusions suivantes : 1.*^ Il y a dans la poudre héj)atique, préparée pour la K. W., des substances empêchantes de l'hémolyse qui peuvent causer des perturba- tions sérieuses dans la réaction. 2." Ces substances empêchantes sont différentes des substances fixatrices; elles s'en distinguent par une solubilité plus lente dans l'alcool. 3." Les extraits surchargés de ces substances empêchantes, par un contact très prolongé avec la poudre héj)atique, peuvent être régéné- rées par l'évaporation de l'alcool au B. M. (40^-50°), suivie d'une nou- velle extraction par une égale quantité d'alcool, pendant 3-4 jours au maximum . Sur les terminaisons des nerfs moteurs clans les muscles céphalothoraciques des Aranéides dipneumones ÕERALDINO BRITE5 En étudiant, en 1013, le système nerveux des Aranéides dipneumo- nes, j'ai décrit i^' j les résultats de l'observation des muscles des pattes de ces Araignées traités par le procédé classique de imprégnation par le chlorure d'or et par le procédé de coloration par diffusion du bleu de méthylène d'après M. Ca.tal (-j. Dans ce mémoire j'ai consigné que, en arrivant au faisceau musculaire, le nerf se dissocie, ses fibres devien- nent flexueuses et variqueuses, parcourant ensuite le connectif inter- musculaire. Près de la fibre musculaire, la fibre nerveuse grossit et finit en pointe, après avoir présenté un aspect moniliforme, sans aucune for- mation spéciale. Dernièrement j'ai réussi à imprégner ces fibres nerveuses par le procédé rapide de Golgi et par l'argent réduit de Ca.tal dans les mus- cles céphalothoraciques de la Tegenaria domestica Cl. Les prépara- tions obtenues permettent de bien étudier la terminaison des fibres ner- veuses, dont la netteté est remarquable (fig. 1 et 2 i. Traitées par ces procédés, les fibres se montrent plus délicates, plus fines et les varicosités sont moins abondantes et moins accentuées que par le chlorure d'or. Dans les coupes longitudinales on peut voir la filn-e nerveuse atteindre la fibre musculaire et s'orienter, unique ou ramifiée, vers le protoplasme axial ou paraxial, ou se perdre au milieu des fibrilles en suivant un trajet plus ou moins sinueux. De la colonne protoplasmi- que centrale on voit sortir d'autres fibrilles. * Séance du 12 juillet 191G. (Il Geraldino Brites, O sistema nervoso dos Aranideos dipulmonados. Coim- bra, 1913, p. 90. 2i Cajal, s. K., Las espinas colaterales de las células del cérebro tenidas por el azul de metileno. Revista trimestral microfjrafica , T. I, p. 126. 152 Société Portugaise des Sciences Naturelles Dans les coupes transversales on reconnaît que les fibrilles amyé- liniques parcourent les bandes sarcoplasmiques qu'on observe entre les myofibrilles ou finissent même dans ces bandes (fig. 2). La terminaison de ces fibrilles est toujours en poin- te. Quelquefois la perspective simule de petites massues terminales ou de petits anneaux, dont la valeur est vite reconnue par un examen plus approfondi. Souvent on constate dans leur parcours un petit peloton formé ])ar l'enroulement plus ou moins serré de la fibrille nerveuse, dont l'aspect peut simuler i^rossièrement une pla- -•^ que motrice. Par un examen attentif on reconnaît nettement la sortie d'un filament qui, après un parcours va- rial)le, se termine librement en poin- FiiT. 1 te. Ainsi, la transmission de l'excitation motrice est assurée par le contact des terminaisons nerveuses le plus intime et le plus multiplié, in- tracellulaire et interfibrillaire. Les résultats obtenus au moyen du procédé au chlorure d'or ont été vérifiés dans beaucoup de genres de ce groupe des Araignées. Je n'iiésite donc pas à généraliser ces conclusions à tous les Aranéides dipneumones. G. Brites: Terminaison des Nerfs moteurs 153 Ces faits sont très intéressants, particulièrement en les comparant avec ce que l'on sait des terminaisons motrices dans les muscles des au- tres Arthropodes et sont bien en contradiction avec les observations déjà anciennes de Trinchese et de Arndt ('), les seules dont nous ayons pris connaissance après les recherches liibliographiques faites avec les res- sources dont nous disposons. (1) Trinchese, Memoria sulla terniiuazione periférica dei nervi motori nella serie de£>-]i auimali. Génova, 18G6. Aiíndt, Rudolph, Untersuchungen iiber die Endigung der Nerven in den quergestreiften Muskelfaseru. Arch, filr mikr. Anat., Bd. IX, 1873, p. 481. Iiisíituf de Patholo(/ie génévdlc, et iVAnalomie pnfholoí/iíiiie de la Faculté de Médecine de Lisbonne Un cas de "Situs viscerum inversus completus" * HENRIQUE PARREIRA ifr Assistant à l'Institut (Planches XIX-XX) Parmi les malformatinns isolées, produites par des anomalies con- .içénitales, l'une des i^lus intéressantes est certainement le changement de siège des organes internes (Situs tnscerum inversus) qui, comme on le sait, peut se limiter à l'une des deux cavités, thoracique ou abdomi- nale (Situs visceruin inversus partialis), ou s'étendre aux deux simul- tanément {Situs viscerum inversus totalis ou completus) . Cette anomalie est connue depuis l'antiquité, puisque Aristote l'observa, sinon cliez l'Homme, du moins chez certains Mammifères. Il écrit à ce sujet dans sa Génération des animaux (livre IV) (') : «On trouve aussi des changements et des altérations dans les organes inter- nes, auxquels manquent une ou plusieurs parties, ou, ces parties existant imparfaitement, sont multiples ou déi)lacées. . . On rencontre parfois des organes hors de leur siège habituel, comme lorsque le foie se trouve du côté gauche et la rate du côté droit». Ces cas s'observent chez les animaux déjà formés, comme il le dit au livre II de Vllistoire des ani- maux. «On a vu chez des quadrupèdes la rate du côté droit et le foie du côté gauche. Ces phénomènes doivent être considérés comme des mons- truosités.» Le premier cas de Situs inversus chez l'Homme fut, d'après SoRGE et Krokiewicz, observé par Marcello Lucio, en 1643 et décrit par * Séance du 12 juillet lOlG. (1) Cité par Taruffi. //. Parreira: Siiíis visxcrum inversus 155 Paxaroij.a, en 1054; mais Tarup'FI cite une observation de chan,i;eniont de ]ilace du foie et de la rate mentionnée par Corniîlio Gemma, en 15(31), et un cas identique par G. Talenton, en 1G()5. Dans la statisti- que de Taruffi, on trouve 240 cas observés de 1569 à 1888, auxquels il faut ajouter 48 cas cités dans la statistique de Sorge, de 1888 à li)OG, ce qui fait, jusqu'alors, 288 cas. Riesskl, en 1909, publia une statistique (\e -19 tas de Sihis inversus jyi.iiiaUs de la cavité abdominale. De 1906 jns([u";'L [irésL'ut peu de cas semblables ont été publiés. Dans une autopsie faite à l'Institut d'Anatomie pathologique de Lisbonne, ([ue je décrirai plus loin, j'ai eu l'ocasion d'observer un cas de Situs viscerutn inversus iolalis. Je publie en même temps les pho- tographies de deux autres cas dont les pièces se trouvent au Musée de l'Institut et que leur mauvais état de conservation empêche d'étudier complètement (Planche XX). L'un de ces cas, celui de la fig. 4, qui porte le N." 520,S du Musée, semble appartenir à celui dont parle JoAciUiM Evaristo, dans la Modicina contemporânea de 1884 (pag. 287) et se rapporte à un malade de l'infirmerie S. Sebastião de l'Hôpital S. José. La photographie de ce cas a déjà été publiée par le Prof. Aze- vedo Neves dans son livre: Pratica de Autopsias. Dans la littérature médicale portugaise j'ai rencontré encore un autre cas, publié par F. Foxseca {Medici}ia contemporânea^ 1887, ]>ag. 349). Au cours d'une autopsie, on a trouvé le cœur avec la pointe à droite ('5" es[)ace intercostal droit;, le foie à gauche et la rate, dont le volume était trois fois le volume ordinaire, à droite. Ces cas ne font pas partie des statistiques dont nous avons parlé plus haut. Il y en a un autre au iMusée de l'Institut d'Anatomie pathologique de Coimbra. Observation personnelle : JM. J. C, âgée de 72 ans est entrée à l'Hôiiital Scolaire (Infirmerie ]\I. 2. B.) le 25 novembre 1914, en état comateux et est morte le 27; l'autopsie fut pratiquée 26 heures après la mort. Diagnostic anatomo-pathologique: Escarre trochantérienne gauche. Hydropisie généralisée peu accentuée. Endocardite fibreuse chronique, valvulaire, aortique. Infiltration graisseuse du myocarde. Hypertrophie et dilatation des cavités cardiaques. Persistance du trou de Botal. Ar- tério-sclérose de l'aorte. Néphrite chronique interstitielle, bilatérale. Situs viscerum, inversus completus. Le poumon gauche a trois lobes et le poumon droit, deux. La bron- che gauche est plus courte que la droite et se divise en trois branches, tandis que la droite n'en a que deux. Trois quarts du sac péricardique, avec son contenu, occupent la moitié droite de la cavité thoracique, l'autre quart, la moitié gauche. 156 Société Portugaise des Sciences Naturelles En ouvrant le péricarde, on remarque que le cœur ressemble à un cœur normal vu au miroir: sa base est en haut, vers la gauche et en arrière; sa pointe est en bas, vers la droite et en avant; ce qui revient à dire que sont axe est incliné de haut eu bas, de gauche à droite et d'arrière en avant (fig. 1, Planche XIX). Le volume de l'organe est augmenté par suite de la dilatation et de l'hypertrophie de ses cavités, particulièrement des ventricules. Sur sa face antérieure, au-dessus du sillon inter-ventriculaire anté- rieur, se trouve au premier plan la naissance de l'artère pulmonaire, au second plan et vers la gauche, la naissance de l'aorte, et au troisième plan, les oreillettes. La face antérieure du C(eur est constituée presque entièrement par le ventricule droit, tandis que le ventricule gauche ne forme qu'une mince bande le long du bord. Les cavités droites sont arté- rielles: le ventricule droit, beaucoup plus épais que le gauche, donne naissance à l'aorte ; à l'oreillette droite viennent aboutir les quatres veines pulmonaires. Les cavités gauches sont veineuses. L'artère pul- monaire sort du ventricule gauche, et à l'oreillette gauche viennent abou- tir les deux veines caves (fig. 2). Le myocarde présente une certaine infiltration graisseuse. Endocarde: les valvules aortiques sont é]iaisses, dures et blanchâ- tres, la valvule mitrale renferme des plaques d'artério-sclérose. Dans les cloisons, il y a seulement à remarquer la persistance du trou de Bo- TAL, qui ne devait cependant pas permettre le mélange de sang. Les coronaires sont normales. L'aorte, immédiatement après sa naissance, se dirige obliquement en haut, en avant et à droite. Puis elle s'infléchit, for- mant la crosse qui se porte par derrière, vers la droite, jusqu'au niveau de la 3'' vertèbre dorsale, faisant place à trois ramifications qui sont, d'avant en arrière, le tronc brachio-céphalique gauche, la carotide pri- mitive droite et la sous clavière droite; dans sa partie inférieure elle cheminait du côté droit du rachis jusqu'au niveau du diaphragme, qu'elle traverse, et occupait dans l'abdomen la partie antérieure de la colonne lombaire. L'œsojjhage se trouve à gauche de l'aorte descendante et, près du diaphragme, il s'infléchit vers la droite jusqu'à son entrée dans l'es- tomac. Dans la cavité abdominale, la topographie des organes est inver- tie: la rate est située dans l'hypochondre droit, le foie dans l'hypochon- dre gauche, avec sa configuration également invertie ; il est un peu plus grand que d'ordinaire (fig. 1). Le grand lobe est à gauche et allongé dans le sens vertical, le petit lobe à droite. L'estomac a le cardia à droite et le pylore à gauche; le duodénum est à gauche. Le pancréas présente la queue dirigée vers la droite, la ligue d'insertion du mésentère est diri- gée de haut en bas et de droite à gauche. Cœcum avec appendice dans la //. Parvciva: Situs iHsccnim inversus' 157 fosse iliaque gauclie; colon descemlaiit vers la tlroite; S iliaijue adroite. Le rein gauche se trouve plus Itas (|ue le droit; les liassinets, les ui'etères et la vessie sont normaux. Les organes sexuels n'ont aucune particularité digne de remarque. Plusieurs théories ont été présentées dans le but d'expliquer le mé- canisme de ces monstruositées; mais, jusqu'à présent aucune ne rend nettement compte du fait. Quelques-unes n'ont plus qu'un intérêt historique, comme celle de RiOLAN qui dit les avoir observées surtout cîl'ez les assassins et les crimi- uels ; d'autres sont inadmissibles, dans l'état actuel de l'embryologie, comme celle de Winslow, admise par Béolard et Meckel, celle de Serres défendue par Geoffroy Saint-Hilaire et qui est fondée sur un fait apparement vrai. Ainsi Serres dit que le foie, étant un organe au début médian et d'un grand volume, est l'organe dominateur dans la topographie des viscères et suivant que son développement se fait avec atrophie du lobe gauche ou du lobe droit, le Situs regulatus ou le /Situs inversus se produisent. Baer et BiscHOFF pensent que le Sit^is viscerum inversus dépend de la position de l'embryon relativement à la vésicule vitelline et à l'allantoïde. L'allantoïde, dans la plupart des cas normaux, après avoir acquis un certain degré de développement, se trouve placée du côté droit de l'embryon, et la vésicule ombilicale, diminuant progressivement, du côté gauche. Par conséquent, l'embrj'on décrit une spirale autour de son axe vertical, ce qui influe sur la position des viscères. Si, au contraire, la vésicule vitelline et l'allantoïde sont en position invertie, la spirale dé- crite par l'embryon doit être en sens inverse, et par conséquent la posi- tion des viscères sera invertie. ViRCnow croit que l'orientation des tours du cordon ombilical est une cause de la production du Situs inversus^ si les tours se font en spi- rale vers la droite au lieu de se faire vers la gauche, comme cela doit être. Cette hypothèse est inadmissible d'après les investigations de Neugebauer qui, sur IGO cas, eu trouva 39 dont les tours étaient dirigés vers la droite sans qu'il y se soit produit de Situs inversus. Une théorie ingénieuse fut proposée par Rindfleisch, ayant pour base le phénomène physique qu'un liquide poussé sous une forte pres- sion, à travers un tube élastique, imprime à ce tube une forme spiralée. En l'appliquant à la colonne sanguine embryonnaire, contenue dans le tube cardiaque primitif, Rindfleiscii conclut que pour cette raison le tube se recourbe en prenant la forme d'un S avec sa pointe dirigée à gauche, et que de cela dépend la position de tous les viscères. Si cette 158 Société Portugaise des Sciences Naturelles rotation a lieu en sens inverse, le tube cardiaque se recourbe alors en forme de cylindre, de droite à gauche, la pointe du cœur restant tournée vers la droite; en conséquence il y a une inversion complète dans la to- pographie des viscères, c'est à dire Situs inversus. Dareste fît des expériences avec des œufs de foule, et provoqua le Situs inversus en les chauffant de façon qu'une partie de l'embryon (la gauche) se trouvât à 41°.42'^C, et l'autre partie (la droite) cà 12°-16°C. Il vit se produire un développement plus rapide de la partie plus forte- ment chauiïée, ce qui pouvait produire l'inversion du cœur et détermi- nait un déplacement de l'embr^^on et l'inversion de la position des vis- cères, d'accord avec voN Baer qui attachait une importance capitale au déplacement de l'embi-yon. IvAK Broman dit que si les vaisseaux du foie se développent d'une façon anormale, des modifications peuvent se produire dans la forme et la position de ce viscère et des organes voisins. Si, par exemple c'est la veine omphalo-mésentérique gauche au lieu de la droite qui se relie di- rectement d'un côté au foie et de l'autre au sinus veineux, la veine porte vient aboutir au lobe dorsal gauche. Par conséquent, le lobe gauche du foie sera plus grand que le droit; l'estomac, la rate et le Cdiur sei-ont déplacés vers la droite, au lieu d'occuj)er le côté gauche ; l'arrière-cavité des epiploons se formera dans le côté gauche du mésen- tère. En somme, un grand changement de position se produit (Situs in- versus) dans les organes thoraciques et abdominaux, qui ne sont jias symétriques chez les adultes. Selon Bailey et Miller, la théorie la plus plausible de ces condi- tions anormales serait celle de l'influence des grandes veines sur l'em- bryon. A])rès la jonction des deux tubes sur la ligne médiane, le cœur forme un simple tube droit qui se trouve en direction longitudinale dans la cavité péricardique primitive et qui est uni en arrière aux deux vei- nes omphaloinésentériques, et en avant au tronc aortique ventral. Nor- malement, la veine mésentérique gauche est plus volumineuse et trans- porte une plus grande quantité de sang vers le tube cardiaque que la veine droite. Cette condition est regardée comme le l'acteur principal de l'inflexion du tube vers le côté droit. Si les conditions sont inverses, c'est à dire si la veine omphalo-mésentérique droite est plus grosse et conduit une plus grande quantité de sang vers le tube cardiaque, la première courbure de celui-ci doit être inclinée vers le côté gauche. En conséquence le cœur continue à se développer dans une position anor- male. Pour expliquer le changement de position des viscères abdominaux, plusieurs auteurs ont insisté sur l'importance des gros troncs veineux de la région abdominale, spécialement ceux du foie et de l'estomac. Les veines omphalo-mésentériques passent crânement dans le mésentère. //. Parreira: Situs viscerurn inversus 159 puis elles forment deux circuits ou anneaux autour du duodénum; enfin, la moitié gauche de l'anneau supérieur et la moitié droite de l'inférieur disparaissent et le tronc veineux commun s'enroule en spirale autour du duodénum. Ces rapports primaires de la veine omplialo-mésentérique sont maintenus en ce qui concerne la veine porte et le duodénum. L'estomac se trouve du côté gauche de la veine porte. Dès que la circulation placentaire est établie, les veines ombilicales passent sur les parois latérales du corps; quand ces veines entrent en rapjxjrt avec le foie, la droite s'atrophie et la gauche augmente de volume et devient la grande veine ombilicale de la période ultérieure. Le lobe droit du foie devient plus volumineux. Si, comme l'aiïirment plusieurs investigateurs, la position normale le l'estomac et du foie est due à la persistance du tronc veineux gauche, la persistance du tronc veineux droit est une explication plausible du déplacement de ces organes. Il n'est j^as déraisonnable d'attribuer aussi le déplacement d'autres viscères abdominaux directement ou indirecte- ment à la persistance du tronc veineux droit. Il est certain qu'un dépla- cement de l'estomac doit être la cause du déplacement d'une partie du duodénum. Plus récemment Spemann a expérimenté sur des têtards de Tri- ton et de Grenouille à des époques où il n'y a pas de canal médullaire ou alors que ce canal n'est pas encore fermé. Il coupe de petits fragments du feuillet dorsal qui présente la disposition ectodermique et contient aussi le feuillet méso-entodermique sous-jacent et les transplante de nouveau sur place mais en sens opposé; il obtint par ce procédé le S/fus inversus. Pressler, en 1011, fit des expériences qui confirmèrent celles de Spemann. Elles portent sur la Rana esculenta et le Bombinator if/neas: Il obtint de la même manière le Situs inversus covijÂetus , en invertis- sant le feuillet méso-entodermique, sous le canal médullaire dans son état embryonnaire. L'existence des nombreuses théories qui cherchent à éclaircir le fait prouve bien leur insuffisance. Bien que la dextrocardie soit fré- quemment associée au déplacement des organes abdominaux, elle n'est pas absolument nécessaire, puisqu'on a observé des cas de Situs in- versus partialis aussi bien dans la cavité thoracique que dans la cavité abdominale. S'il est possible qu'il n'y ait qu'une seule cause pour la production du Situs inversus completus , on peut tout aussi bien en admettre deux différentes, mais agissant conjointement : l'une produi- sant le déplacement des viscères dans la cavité abdominale, l'autre causant le déplacement dans la cage thoracique. Le fait que l'une des causes dérive de l'autre ne peut pas être admis, car on ne pourrait pas expliquer alors le Situs inversus partialis. 160 Société Portugaise des Sciences Naturelles Ce que nous pouvons affirmer avec certitude c'est que ces change- ments de position des oi'ganes se font presque au début de la vie de l'embryon, car la courbure primitive du tube cardiaque qui détermine la position définitive de l'organe se fait très tôt. Selon GoDEWSKi, le déplacement des viscères abdominaux s'effectue chez l'Homme dans la 3'' semaine de la vie embryonnaire, parce que, d'après la communication de Spess, le canal médullaire de l'embryon n'est pas encore fermé à cette époque et que ceci correspond à l'époque établie par les expériences de Spemann et de Pkewsler. Quant aux cau- ses de ce phénomène, nous ne pouvons qu'énoncer des hypothèses étant donné l'état si imparfait de nos connaissances actuelles. 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Les photographies qui accompagnent ce travail furent exécutées à l'Institut de Médecine légale de Lisbonne. Bulletin de la Société Portugaise des Sciences Naturelles. T. VU. Planche XIX n im'crsiis Bordallo Pinlieiro Lallemant L.'''i, grav. Bulletin de la Société Portugaise des Sciences Naturelles. T. VII. H. Parreira Situs l'iscer Phtnche XX I uu'crsus Bordallo Pinheiro Lailemant 1,.''^, grav. Travail de l'Institut d'Histologie et d^ Embryologie de la Faculté de Médecine de l Université de Lisbonne Sur le développement des capsules surrénales du Chat * Notes d'Organogenèse et de Cytogenèse PAR â. CELE5TIN0 DA C05TA (Planche XXI) La littérature scientilique ne possède que peu de données sur le dé- veloppement des surrénales du Chat. A ma connaissance il n'y a à citer que les travaux de Janosik (1883), Kohn (1903) et Soulié (1003). Le premier de ces auteurs (') n'a étudié qu'un embryon de 33 mm., au cours de ses recherches sur le développement des surrénales des Mammifères. Jaxosik admet que la surrénale a uue origine unitaire, aux dépens de l'épithélium du cœlome, en rapport intime avec les ébauches génitales et sans aucun rapport d'origine avec le système sympathique. L'embryon montrait déjà quelques nerfs du splancliuique, mais on n'y voyait pas encore la distinction entre les zones corticale et médullaire. KOTIN (') a décrit des embryons de 12 et de 125 mm. et un nouveau- né. Ses descriptions portent sur l'origine et le développement des para- ganglions; les faits observés chez le Chat, sur un matériel assez réduit, n'offrent aucun intérêt spécial. Ce sont les recherches de SouLiÉ (^) qui nous fournissent des rensei- gnements plus complets. Sa description débute par une phase très pré- coce (embryons de 6 mm.) où l'on reconnaît, vers la racine du mésentère. * Séance du 14 juin 1916. (1) Janosik, Bemerkuugeu ûber die Entwicklung der Nebenniere. Arch. f. mikr. Anat., XXII, 1883. (2) IvouN, A,, Die Paraganglien. Arch. f. mikr. Anat., LXII, 1903. (3) Soulié, Recherches sur le développement des capsules surrénales chez les Vertébrés supérieurs. Journ,. de l'Auat. et de la Physiol,, XXXIX, 1903. 162 Société Portugaise des Sciences Naturelles des épaississements de l'épithélium du cœlome qui sont les premiers in- dices de l'ébauche cortico-surrénale. Dans les phases suivantes (7 mm.), ces centres de prolifération se di'^veloppent d'une façon un peu irrégu- lière, en s'enfonçant dans le mesenchyme, très activement, car à la phase de 12 mm. l'organe surrénal forme déjà un amas epithelial assez volumineux. Vers 10 mm., l'un des ganglions du plexus solaire qui en- tourent l'acrte est i^lus gros, constitué exclusivement par les cellules parasymi^athiques et se trouve directement en contact avec la capsule surrénale. Ces éléments parasympathiques pénètrent par jilaces dans l'ébauche coi'ticale, formée de cordons épithéliaux séparés par de. nom- breux capilhiires dilatés; une enveloppe commence à se former autour des capsules surrénales; elle est plus développé vers 18 mm , stade au- quel on peut déjà reconnaître un aspect glomérulaire des conches corti- cales péripliériques. Les embryons de 50 mm. ont des capsules surrénales à zone glomé- rulaire distincte; dans la partie centrale de l'organe il y a des amas iso- lés de cellules pai-asympathiques, à clu-omai'finité douteuse. Ija zone ré- ticulée ajiparait déjà au stade de GO mm., ainsi que la chromaffiuité qui y est très nette. Les embrj^ons de 80 et 00 mm. et les nouveaux-nés ])ossè- dent des surrénales très développées qui prennent, de plus en i)lus, la structure propre de l'adulte; à la naissance il y a cependant encore des ilôts de substance corticale dans la substance médullaire. Aussi bien les descrijitions de SouLiÉ que celles de Kohn et de Ja- NOSIK manquent presque complètement de détails cytologiques, si on excepte les données sur la réaction chromafifine et l'époque de son a]>i»a- rition, ainsi (pie l'affinité des cellules médullaires ])0ur l'hématoxyline au fer signalée par SoULTK. Mes recherches portent sur des embryons de G chattes. En voici les dimensions ainsi (jue l'âge prol>able, d'ajirès le tableau dressé par Sainmont C). I — 20 mm 27-28 jours ? II _ 2H mm 20-30 id. ? Ill _ 30 mm 32-33 id . ? VI — 73 mm 45 id . ? V— 00 mm 82 id. ? VI — 135 mm foetus à terme Les embryons des deux premières phases ont été fixés entiers ou bieai le tronc seulement, au Zenker et au Reuaud; sur les embryons des 4 dernières phases, les organes surrénaux furent prélevés avec les tissus (1) ^4rc/tti-e.s de Bio/.ogie. T. XXII, pag. 75. C. cUi Cosia: Déccloppement des capsules surrénales 163 environnants et i-longés dans les liquides de Zenker, de Regaud ou de Flemming-Benda. Ces fixations m'ont donné de très bons i-ésultats et j'ai ainsi examiné un matériel convenable pour des recherclies de cyto- genèse. I — Organogenèse La ])hasc la plus jeune observée (embryons de 20 mm.) nous fait voir déjà les deux organes surrénaux nettement difïérenciés. Ils sont cons- titués par des cordons cellulaires anastoniosés, formant un reticulum, le tout enveloppé par une mince couche mésencliymateuse. Les cellules les plus externes, c'est-à-dire de l'extrémité des cordons, situées sous la future capsule, sont plus petites, plus ramassées, l'ensemble paraissant plus coloré que le reste du cortex: c'est l'ébauche de la glomérulaire. Le reste de l'organe a une structure identique à celle de la zone réticu- laire de l'adulte. Aucune él)auche de zone fasciculée. En plus de ces cellules formant les cordons corticaux, on y trouve quelques nids de cel- lules à noyau ovalaire, clair, peu riche en chromatine, à protoplasme dense, bien coloré par l'éosine, qui sont les éléments paraganglionnai- res; ils ne sont pas encore très abondants. La différenciation du cortex se poursuit dans les stades suivants. Les surrénales de l'embryon de 28 mm. ont une glomérulaire bien marquée. Ce n'est qu'au stade de 73 mm. qu'on aperçoit une ébauche de la fasci- culaire, caractérisée par des cordons très serrés, formant une couche mince autour de l'organe dont la structure est réticulée. La substance médullaire est représentée à tous ces stades par des amas cellulaires, joints souvent à des nerfs qui se relient aux amas paraganglionnaires juxta-surrénaux. Peu à peu la sulistance médullaire croit en importance, soit par l'apport de nouvaux éléments paraganglionnaires, soit par leur multiplication par mitose, assez souvent bien facile à observer. Au stade de 90 mm., la séparation des deux substances n'est pas encore achevée, les cordons médullaires se juxtaposant aux corticaux; elle ne devient un fait que près du terme (135 mm.) bien qu'on puisse toujours rencon- trer des ilôts corticaux en ])leine substance médullaire, ainsi que l'a dé- crit SoULTÉ. Cette dernière particularité persiste même ajn-ès la nais- sance (SouLiÉ, Mulon). Ainsi que je l'ai rapporté, SOULIÉ décrit d'une façon différente la différenciation du cortex. D'après lui, la glomérulaire s'ébauche au stade de 18 mm. (ce que mes observations confirment), la réticulée n'apparais- sant que vers GO mm. Or il résulte de mes observations que la structure primitive du cortex est nettement réticulée; la disposition fasciculée, du fait que les cordons périphériques s'allongent et deviennent à peu près parallèles, se produit ultérieurement. 11 164 Société Portugaise des Sciences Naturelles A ce propos il convient de remarquer que l'activité proliferative du cortex n'est pas du tout limitée à la zone glomérulaire. A tous les stades observés, on rencontre des figures de mitose éparses par tout l'organe, soit dans les couches centrales, soit dans les couches périphériques. Aucun fait ne permet de soutenir la théorie d'après laquelle la zone glo- mérulaire serait le stratum germinatif de l'écorce surrénale. Ainsi se trouvent confirmés les faits déjà décrits par moi chez le Cobaye. Il — Cytogenèse du cortex La difiPérenciation cytologique se poursuit de la façon suivante. Au début les cellules corticales offrent sensiblement le même aspect; seules les cellules situées immédiatement au-dessous de l'enveloppe mésenchy- mateuse restent plus petites, plus tassées, prenant l'éosine d'une façon moins intense que les autres cellules corticales, et restant plutôt faible- ment colorées par l'hématoxyline; elles sont toutes i)ourvaes d'un noyau vésiculeux, riche en chromatine, souvent en mitose. Leur proto])lasme est dense, quelquefois vacuolisé. A cette i)hase (20 mm.), les cellules corticales sont déjà riches en mitochondries petites ou en chondriocon- tes courts, autour du noyau. On voit, surtout dans les portions centrales de l'organe, des cellules un peu plus grandes, à protoplasme plus ou moins vacuolisé, prenant l'hématoxyline au fer par la méthode de Re- GAUD. Cette sidérophilie, jointe à la vacuolisation cellulaire, est un indice du processus de formation de l'adipoïde surrénal. On peut voir toutes sortes d'intermédiaires entre les cellules petites à protoplasme bourré de mitochondries et celles que je viens de décrire, dans lesquelles les mitochondries sont devenues plus rares, le corps cellulaire a augmenté de volume et s'est vacuolisé. Cette vacuolisation indique la présence de gouttelettes adipoïdes, formées vraisemblablement aux dépens du maté- riel mitochondrial. La sidérophilie diffuse qu'on voit autour des parois alvéolaires doit être un phénomène en rapport avec l'adipoïdogenèse (cf. nos travaux et ceux de Colson sur la surrénale, ceux de Hoven sur le fonctionnement des cellules glandulaires et ceux de Atiiias sur le corps jaune et la grande interstitielle de l'ovaire). L'embryon de 28 mm. ayant été fixé seulement au Zenkek, les don- nées cytologiques ne sont pas complètes. Les cellules corticales, sur- tout celles des couclies centrales, sont déjà presque toutes vacuolisées, ce qui indique une élaboration adipoïde étendue ; on y rencontre assez souvent une sphère attractive bien marquée, ainsi que l'a décrit CoLSON. Au stade immédiat (embryon de 36 mm.), la sidérophilie des cellules cor- ticales est déjà très nette, soit diffuse dans le protoplasme, soit dans les parois alvéolaires ou sous forme de petites granulations; elle peut C. da Coíitit: Développemeiít des caj^sulef; surré)i,iiles 1G5 être totale ou partielle, ainsi qu'il arrive chez l'adulte. A cette époque, la substance médullaire est déjà représentée par de nombreux ilôts cel- lulaires, situées surtout dans les portions centrales et internes de l'or- gane ; or, la sidérophilie marquée des éléments corticaux permet de reconnaître tout de suite, même à un faible grossisement, les deux substances qui constituent la surrénale. (Planche XXI, fig. 1). La colo- ration à l'hémalun-éosine y suffirait d'ailleurs à cause de l'éosinopbilie plus intense des cellules corticales. La sidérophilie se voit dans tout le cortex y inclus les éléments périphériques de la glomérulaire; les pièces fixées et colorées par la méthode de Regaud nous en révèlent une des causes, à savoir la richesse en chondriosomes des cellules corticales, tandis que les éléments médullaires en sont i)lutût pauvres. Toutes les cellules corticales possèdent des mitocliondries ou des chondriocontes en assez grand nombre, même les éléments petits de la glomérulaire ; quelques cellules qui sont surtout nombreuses dans les couches centrales et qui se distinguent facilement par leur grande taille en sont totalement bourrées, au point qu'elles arrivent à présenter des aspects de coalescence. Les préparations fixées et colorées au Benda sont moins réussies au point de vue des mitochondries. En examinant des préparations mon- tées sans coloration, on remarque que dans toutes les zones du cortex il existe des granulations osmiées; elles sont très petites, peu abondantes et peu stables (dans le baume de Canada), dans les cellules de la glomé- rulaire, plus nombreuses dans le reste du cortex. Quelques cellules, si- tuées au centre, dans les cordons qui voisinnent avec les cordons médul- laires, ont des gouttelettes osmiées plus irrégulières et on en rencontre même de taille supérieure à celle du noyau. Le stade qui fut observé ensuite est très éloigné du précédent ; de l'embryon qui mesurait 36 mm. (32-3.3 jours) on passe à celui de 73 mm. (45 jours). Ce qui frappe tout de suite l'attention c'est le développement pris par la substance médullaire. Elle forme bien la moelle de l'organe sur- rénal, presque totalement entourée par la substance corticale, sauf en quelques points où elle arrive au contact de la capsule conjonctive ados- sée à du tissu paraganglionnaire. A cette phase, on peut déjà parler d'une zone fasciculée faisant corps avec la glomérulaire et constituant à peu près le cortex ; en dedans, les cordons cellulaires s'éloignent les uns des autres, traversent la moelle et forment de la sorte un large reti- culum discontinu, dont la mince partie externe constitue la future zone réticulée, le reste étant représenté par des cordons et ilôts corticaux intra- médullaires. Dans la fasciculée et la glomérulaire, l'architecture cellulaire est alvéolaire, à cause de la grande quantité d'adipoïde qui y existe ; les 166 Société Portugaise des Sciences Naturelles cellules de la réticulée sont plus denses, à alvéolisation partielle, ce qui est d'accord avec la rareté des gouttelettes osmiées, La sidérophilie est décelable surtout dans les cellules des zones internes, moins riches en enclaves adipoïdes. Le cbondriome est toujours ti'ès abondant dans les cellules cortica- les (fig. 1 ); il y prend les caractères qu'on trouve dans les glandes surré- nales adultes. Les derniers stades étudiés, ceux de 00 mm. et de 13.5 mm. ont déjà des caractères de l'adulte. La différenciation des cellules cortica- les y est parfaite. Les figures de mitose sont toujours abondantes, surtout dans les zones moyenne et réticulée; il y en a moins dans la zone externe. fx »-'. -^ • ■ ' » %/i,v*'^pr^Î^ ' . ■ • ^-' •*lV. ?*••-' Fig. 1 — Surrénale d'uu embryon de Chat de 90 mm. Fixation au formol-bichro- mate de Kegaud; coloration à l'hématoxyline au fer. Chondriome très abon- dant dans les cellules corticales, tandis que les cellules médullaires environ- nantes en sont assez pauvres. Dessiné à la hauteur de la table de travail. Obj. Zeiss, 2 mm. Oc. comp. 4. III — Cytogenèse de la moelle Le plus jeune stade observé possède déjà des éléments médullo-sur- rénai;x dift'érenciés. Dans l'ébauche surrénale ils constituent des cordons ou des ilôts, accompagnés quelquefois de nerfs, situés de préférence vers la face interne de l'organe auquel s'adossent des masses ganglionnaires et paraganglionnaires. Ces masses parcourent toute la face interne des surrénales, les séparant de l'aorte, se rapprochent peu à peu et forment un croissant qui passe en avant de ce vaisseau, dans la région du tronc cœliaque et de l'artère mésentérique supérieure (ébauche du plexus car- C. da Costa: Dé celojypemejd deft capsules surrénales 167 diaque). Dans ces masses, il est déjà très facile de distinguer les deux sortes d'éléments qui les composent. Les cellules ganglionnaires em- bryonnaires sont petites, à protoplasme dense et à noyau petit, rond, riche en chromatine; les éléments paraganglionnaires ont des limites cel- lulaires moins nettes, un protoplasme plus clair, des noyaux ovalaires, pauvres en chromatine. Ou voit partout la même structure, soit dans les groupes intrasurrénaux, soit dans ceux qui constituent les paragan- glions aortiques. Sous le rapport du développement cytologique il n'y a pas de très notables progrès dans la phase suivante (28 mm.). (Planche XXI, fig. 2), C'est la 3'^"'T'*^ phase étudiée qui va révéler un fait intéressant: la réaction de Henle. La substance médullaire est assez abondante à cette époque, ainsi que nous l'avons fait remarquer. Les cellules qui la constituent forment des cordons irréguliers qu'on voit dans tout l'organe, parmi les cordons corticaux. Il est très facile de distinguer les deux substances sur des jn'éparations fixées au Zenker et colorées par l'hématoxyline-éosine; les cellules médullaires sont plus petites, plus claires que les corti- cales, dont le protoplasme est rose foncé ou bien sidérophile. Presque tous les noyaux des cellules médullaires sont clairs et ovalaires, tandis que dans les éléments corticaux abondent les noyaux foncés, riches en chromatine et ayant une forme arrondie. On retrouve dans les masses du sympathique les caractères des cellules médullaires ci-dessus dé- crites, sauf que la forme des éléments paraganglionnaires est un peu plus allongée et le proto])lasme i)lus réduit ; les cellules ganglionnaires se reconnaissent assez facilement par leur protoplasme plus dense et leur noyau rond, riche en chromatine; elles ne se confondent plus avec les éléments corticaux, même si un ganglion se trouve inclus en pleine surrénale ; elles sont bien plus petites que les cellules corticales et leur noj-au a un aspect caractéristique; ajoutons à cela le voisinage des fibres nerveuses. Les préparations au formol-bichromate de Regaud, colorées par l'hématoxyline, révèlent, dans les cellules médullaires, une réaction phaeochrome faible mais indiscutable. Ce fait est d'autant plus intéres- sant que SouLiÉ n'admet comme certaine la chromafiSnité qu'au stade de 60 mm., la reconnaissant comme douteuse au stade de 40 mm. Nos observations nous permettent donc de reculer encore la date de cette importante différenciation cytoplasmique. Dans son travail d'ensemble sur les paraganglions, KoilN affirme qu'il a pu voir la chromaffinité dans des éléments paraganglionnaires du plexus sympathique abdominal chez un embryon de Chat de 12 mm. Les préparations de cet embryon, faites par la méthode de Benda, ne sont pas très réussies, cependant on pieut reconnaître un chondriome assez réduit dans les cellules médullaires. 168 Société Portugaise des Sciences NatiireUes Le stade de 73 mm. est de beaucoup le plus intéi'essant de cette sé- rie, sous le rapport des cellules médullaires. Vers cette époque, les cellu- les paraganglionnaires sont absolument impossibles d'être confondues avec les éléments ganglionnaires dont la différenciation est très avancée. La substance médullaire est bien développée ; la réaction chromaf- fine y est bien nette. Ces cellules possèdent quelques mitocliondries dé- celables par la méthode de Regaud, mais la méthode de Benda nous fait voir des inclusions bien plus abondantes. Presque toutes les cellules médullaires sont entièrement farcies de formations polymorphes, colorées par l'alizarine ferrique. Au milieu d'un chondriome constitué par des mitochondries et des chondriocontes en petit nombre et coloré par le Crystallviolett, on peut voir des formations plus ou mois régulières, les unes rondes, quelquefois vésiculeuses, les autres allongées, en forme de massue, de croissant, de virgule, de haltère, etc.; leurs dimensions sont souvent assez grandes, atteignant celles d'une hématie et leur couleur est plus claire que celle du chondriome. On y reconnaît sans peine les formations que Stoerk & v. Haberer (') ont décrites dans la médullaire surrénale du Chien adulte, sous le nom de formes en bâtonnet et en mas- sue. Ces auteurs les ont rencontrées surtout à la périphérie des cellules, du côté des capillaires; ils les ont figurées, avec leur forte affinité pour l'hématoxyline au fer. Toutes les cellules médullaires n'ont pas de ces formations ; elles apparaissent alors avec un aspect plus clair que les cellules corticales , un protoplasme peu dense, vaguement granuleux, souvent vacuolisé et pourvu de mitochondries ou de chondriocontes assez petits. Les figures de mitose sont loin d'y être rares. La plupart, cependant, des éléments médullaires à ce stade sont abondamment pourvus des formations par- ticulières ci- dessus mentionnées. On les reconnaît très facilement même à de faibles grossissements. J'ai dessiné un ilôt de cellules médullaires, inclus dans une zone de la réticulée, où ces formations polymorphes sont très abondantes; il y en a beaucoup comme cela, dans toutes les coupes (fig. 2). Les formations de Stoerk & v. Haberer se colorent très éner- giquement par la méthode de Benda en prenant l'alizarine ; elles s'em- parent aussi énergiquement de l'hématoxyline au fer au point qu'elles résistent assez longtemps à la différenciation. Parmi les cellules ri- ches en ces structures, on en voit d'autres qui n'en ont guère; j'ai re- marqué que les cellules en mitose en sont presque ou même totalement dépourvues, ne conservant que quelques mitochondries. Quant à leur répartition dans le corps cellulaire, nous n'avons pas pu confirmer la des- cription des auteurs autrichiens; elle nous semble bien plus irrégulière. (1) Stoerk & v. Haheker, Beitrag zur Morphologie der Nebennieremarke. ^rc/i. /. mikr. Anat., LXXII, 1908. C. du Costa: Dévtlopptímaiit des capsules surrénales UY3 Stoerk oc V. Haberer s'occupent de la .signification de ces masses et supposent qu'elles sont en rapport avec le jirocessus súcrétoire, mais n'approl'ondissent pas la question. Dans le travail de Colson, on rencontre une description de «pseudo- chromosomes» dans les cellules médullaires qui, ainsi qu'on peut le vé- rifier par ses figures, se rapporte aux mêmes formations. Ces pseudo- chromosomes de la surrénale de Chauve souris, d'ailleurs bien moins abondants que dans nos jjièces, seraient une forme primitive du produit de l'élaboration cellulaire. L'interprétation que je donne ne me semble Fig. 2 — Surrénale d'un embryou de Chat de 73 mm. Méthode de Benda pour les mitochondries. Inclusions cellulaires ties abondantes et polymoi'plies dans les éléments médullaires; quelques-uns ue possèdent que des formes mito- chondriales. Dessiné à la hauteur de la table de travail. Obj. Zeiss, '2 mm. Oc. comp. 4. pas douteuse. En effet elles doivent être d'origine mitochondriale, vue leur colorabilité s]iéciale, va surtout qu'il y a beaucoup do formes de transition entre elles et les mitochondries, à un tel ))oint que les \Aus petites ne peuvent guère on être distinguées. Ce seraient donc des chondriosomes transformés, prenant surtout l'alizarine, de consistance fluide, ainsi que le révèle nettement la multiplicité de formes et l'aspect difiluent qu'elles présentent. J'avais déjà du reste rapproché les corps de Stoerk & V, Haberer des mitochondries dans mon travail sur l'histophysiologie des surrénales publié en 1911 (trad, franc. Arch. Biol., T. '28, 1913). Ce ne sont pas les préparations des pièces fixées au Benda qui seu- les nous montrent ces nouveaux dérivés du chondriome des cellules mé- 170 Société Porfuijaise des Sciences Naturelles dullaires; j'ai pu les voir dans les pièces fixées au Zenker avec, toute- fois, moins de netteté; elles n'étaient pas visibles dans les préparations faites selon la méthode de Regaud Chez les autres embryons étudiés (de 90 et de 135 mm.), ces forma- tions existent aussi avec les caractères mentionnés plus haut, mais elles sont bien moins nombreuses. Le nombre trop petit d'embryons observés ne me permet pas d'avoir une opinion sure au sujet de la cause des dif- férences. Pour conclure avec ces structures si curieuses, je crois pouvoir affirmer qu'elles sont déi-ivées du chondriome des cellules médullaires et en rapport, très probablement, avec le processus sécrétoire de ces élé- ments. Le fait d'en posséder en quantité plus ou moins grande doit avoir une certaine signification et peut-être faudra-t-il y voir des stades divers d'activité. Je suppose au moins être en droit d'interpréter l'énorme quantité de ces formations à la phase de 73 mm. comme une nouvelle preuve d'une grande activité fonctionnelle des cellules médullaires vers ce£te époque, accompagnée du reste, je l'ai dit plus haut, d'une non moindre activité proliferative. Il est à remarquer que la question d'établir la date de l'entrée en fonction du système adrénalinogène a été posée par divers auteurs. On s'est surtout préoccupé de savoir si pendant l'état foetal il se produit déjà de l'adrénaline. Sans prétendre apporter une preuve décisive, je crois que les aspects histologiques de la médullaire surrénale des em- bryons de Chat, à partir de la deuxième moitié de la gestation, ainsi que l'apparition très précoce de la réaction de Henle sont des arguments solides en faveur d'une réponse affirmative. Les recherches biochimi- ques très récentes de G. A. Lewis (') apportent aussi des données de grande valeur à ce point de vue. Je ne veux pas terminer cette communication sans ajouter quel- ques mots au sujet d'un procédé technique qui m'a donné de très bons résultats. Le voici : Les coupes de pièces fixées au Flemming-Benda et colorées par la méthode de ce dernier auteur pour les mitochondries perdent en très peu de temps leurs granulations osmiées, surtout le lipoïde sun'énal, tandis que celui-ci se conserve assez bien si on colore par l'hématoxyline au fer. Or il n'est pas toujours facile de colorer le fond par cette méthode employée dans ces conditiojas; l'éosine, par exemple, le teint mal et trop lentement. J'ai essayé de faire précéder l'action de l'éosine par celle de (1) Journal of Biologh-nl Chenus/ r/j. XXIV, 3, 1916. Bulletin de la Société ]^urtu.[/nise des Sciences Ndfvrellc.s. T. VIT. Planche XXI Dcj'cloppcincnt des capsules surrénales C. DA Costa l'ordallo Pinheiro l.allemant l,.'i», grav. C. da Costa: Développement des capsules surrénales 171 la picro-fuchsiiie de Van Gieson. Voici comment je procède: après dif- férenciation à l'alun et lavage à l'eau courante, on fait agir sur les cou- })es quelques gouttes de Van Gieson pendant une minute à peu près; on lave ensuite rapidement à l'eau distillée, puis on colore à l'éosine aqueuse pendant quelques minutes ; ensuite lavage, deshydratation, xylol, baume. La coloration obtenue de cette sorte est très belle. Le protoplasme reste teint en rose plus ou moins intense selon les cellules et sur ce fond les parties colorées par l'hématoxyline au fer ressortissent avec une net- teté remarquable, ainsi que les gouttelettes graisseuses et lipoïdes tein- tes en gris ou en noir; les mitochondries sont très visibles. Les fibres collagènes prennent une couleur rose différente de celle du protoplasme. Ce simple procédé permet de jouir en même temps des avantages de la fixation au Flemming et de celles de la coloration par l'hématoxy- line ferrique. J'ajouterai qu'on peut l'employer après d'autres fixateurs, avec de très bous résultats; c'est une méthode de coloration cytoplasmi- que énergique; il faut, en tout cas, ne pas trop différencier à l'alun de fer, le Van Gieson faisant toujours pâlir un peu l'hématoxyline. Explication des figures Fig. 1 — Coupe transversale d'un embryon de Chat de 36 mm., fixé au Zenker et coloré par l'hématoxyline au fer. A la partie inférieure de la photographie, la face antérieure d'un corps vertébral, en avant deux ganglions sympathiques; des deux côtés de l'aorte d'autres ganglions sympathiques. Adossées à la face interne des deux organes surrénaux, des masses paraganglionnaires qui conver- gent en se fusionnant vers la ligne médiane. Ces masses sont compo- sées de cellules paraganglionnaires, mêlées d'éléments ganglionnaires, surtout dans la partie postérieure. Un petit lobule aberrant de la surré- nale interrompt à droite le paraganglion juxta-surrénal. La sidérophilie des cordons corticaux est très visible. Fig. 2 — Coupe un peu oblique d'un embryon de Chat de 28 mm. Sur la face antérieure de l'aorte, une grande masse paraganglionnaire qui se continue eu bas et à droite avec un ganglion sympathique (côté gauche); le ganglion du côté droit est séparé de la masse sus-dite. Une partie de la surrénale droite occupe la partie supérieure de la figure. Elle est déjà pénétrée par des cordons paraganglionnaires. Aquarium Vasco da Gama — Station de Biologie maritime de Lisbonne Observations sur les Anguilles du marché de Lisbonne * Dr. ^LF0N50 ÕANDOLPI HORNyOLD Privat-bocent de Zoologie a l'Université de Geneve (Planche XXII) Pour un étranger, le Marché des Poissons à Lisbonne offre un specta- cle fort curieux, par les costumes caractéristiques des vendeuses de Poisson, qu'on appelé à Lisbonne «Ovarinas ou Varinas» et qui forment une classe tout à fait à part parmi la population de Lisl)onne. Un naturaliste trouvera sûrement l'occasion d'y voir un grand nom- bre de Poissons différents et pourra aussi admirer les belles couleurs de bien de Poissons qu'il n'a vu jusqu'alors que décolorés par l'alcool ou la formaline dans les bocaux des musées. Parmi les Poissons exposés à la vente, j'ai été frappé par la manière bien curieuse de garder les Anguilles dans le sable pour les immobiliser. Les Anguilles vivent ainsi plusieurs heures, ce qui prouve encore une fois leur vitalité extraordinaire et leur grande résistance. J'ai eu ainsi l'idée d'étudier les Anguilles vendues sur le marché de Lisbonne. Les Anguilles sont généralement de petite taille et servent surtout à prépa- rer la «caldeirada» classique de Lisbonne et des environs, et proviennent surtout du Tage. Les observations ont été faites pendant les mois de juin-août à l'Aqua- rium Vasco da Gama (Station de Biologie maritime) et c'est pour moi un grand plaisir de remercier le Directeur, M. le Professeur Celestino da Costa, comme aussi M. le Professeur Athias pour tout ce qu'ils ont fait pour me faciliter mes recherches; qu'il me soit aussi permis de faire tous mes vœux pour l'Aquarium Vasco da Gama, et d'espérer que bien des Naturalistes y viendront travailler dans l'avenir. * Séance du 8 novembre 1916. Gandolfi Ilornyold : Observations sur les Anguilles 173 Actuellement on trouve sur le marché de Lisbonne surtout l'An- guille jaune immature, de petite taille, mais je crois d'intérêt néanmoins de présenter ces quelques notes sur leur âge déterminé par les écailles, la in-oju)rtion des deux sexes et leur nourriture déterminée [)ar l'examen du contenu de l'estomac. Depuis longtemps on a déterminé l'âge d'un arbre par le nombre d'anneaux concentriques dans une section du tronc, et ainsi on a pu connaître l'âge des Chênes, Cèdres et autres arbres vénérables et cen- tenaires. Le zoologiste allemand Hoffbauer fut le premier a démontrer la possibilité de déterminer l'âge par les écailles chez la Carpe, Poisson d'une valeur économique très grande surtout en Bavière et en Bohême et très apprécié sur les marchés de Vienne ('), Munich, etc. En examinant à faible grossissement une écaille bien nettoyée de la Carpe ou d'un autre Poisson, on voit un nombre de zones s'alternant, clai- res et obscures, et en examinant ces zones avec un plus fort grossisse- ment on voit qu'elles sont formées par un nombre de striés concentriques qui sont plus espacées dans les zones claires tandis que dans les zones obscures elles sont très serrées; les zones obscures sont aussi plus étroi- tes et sont formées pendant l'hiver, saison où la croissance est plus on moins arrêtée, tandis que les zones claires sont formées pendant le prin- temps et l'été quand le Poisson est en pleine croissance. Donc chez les Poissons, on peut déterminer l'âge en examinant les écailles. Chaque année de vie est marquée non pas par un anneau comme chez les ar- bres, mais par deux zones, l'une claire et l'autre foncée, se formant respectivement pendant l'été et l'hiver. Les écailles chez les Poissons ont la fonction de protéger le corps et se trouvent disposées en lignes parallèles le long du corps, imbriquées les unes dans les autres comme les tuiles sur un toit ; la tète cependant est presque toujours dépourvue d'écaillés. Il y a des Poissons chez lesquels les écailles font défaut, et dans le sous-ordre des Apodes l'Anguille est seule à en posséder, les deux autres Apodes que l'on peut voir à l'Aquarium Vasco da Gama, le Congre et la Murène ont la peau complètement nue. Les écailles chez l'Ane-uille ont non seulement une structure très (1) Le Schweizerische Fischereizeitung du mois de mai donne une idée sur la g-rande importance économique de ce Poisson. La vente de la Carpe a été sur le marché de Vienne seulement, en 1913 : 613.840 kilos, en 1914 : 649.547 kilos et eu 1915 : 1022.033 kilos. Ces chift'res montrent que le Poisson d'eau douce, trop souvent méprisé et sacrifié au développement de l'industrie électrique, chimique, etc., est en réalité une richesse nationale pouvant être au besoin une source j^récieuse d'alimenta- tion. On peut constater d'après ces chiifres que la consommation a presque dou- blé en 1915, année de la g-uerre. 174 Société Portugaise des Sciences Naturelles différente que celles des autres Téléostéens, mais se trouvent aussi dis- posées sur le corjis d'une autre manière. Pour mieux mettre en évidence la disposition des écailles chez l'Anguille, il faut racler avec un bistouri la peau d'une Anguille de 50- GU cm. de longueur, car les écailles ont déjà une taille qui permet de les distinguer facilement. En opérant ainsi, l'Anguille ])rend un aspect fort curieux permettant d'étudier facilement la disposition des écailles sur le corps. Les écail- les chez l'Anguille sont disposées en lignes très courtes et parallèles sur chaque côté de la ligne latérale, formant un angle de 90" les unes avec les autres. Les écailles se trouvent enrobées dans la peau sans cepen- dant jamais se toucher, car elles sont séparées les unes des autres par un espace aussi grand que l'écaillé même. Par contre, on trouve des écailles sur tout le corps, même sur la tête. Comme nous avons dit, la stiucture de l'écaillé chez l'Anguille est très différente de celle des au- tres Téléostéens et avant d'aborder la détermination de l'âge, je suis forcé de décrire sa structure aussi brièvement que possible. En examinant une écaille bien nettoyée, sous le microsco})e à fai- ble grossissement (Zeiss AA Ob. 4) elle se présente sous forme d'une plaque ovale, transparente, sur laquelle sont disposées un nombre plus ou moins grand de plaquettes ou médaillons calcaires, en anneaux con- centriques et parallèles au bord extérieur de l'écaillé. Ces plaquettes sont en relief sur le substratum de l'écaillé et sont toujours séparées les unes des autres par un interstice plus ou moins grand, laissant voir la surface fibreuse du substratum. On voit au centre de l'écaillé une zone centrale, dont le centre est dépourvu de jilaquettes; elle est toujours très nettement délimitée par un interstice plus grand formant un anneau autour, ce qui donne l'illusion, à fail)le grossissement, d'une petite écaille placée au centre d'une plus grande (voir les figures 1-5, PL XXII). Autour de la zone centrale se formeut successivement, avec l'âge, une série de zones de croissance, formant des anneaux concentriques et délimités par des interstices toujours plus grands que ceux qui séparent les plaquettes. La forme de celles-ci est ovale, mais celles situées vers les intei-stices délimitant les anneaux de croissance sont plus petites et plus minces et allongées, ce qui permet de les reconnaître facilement parmi les autres, après isolement par la potasse, qui détruit le substratum de l'écaillé et met en liberté les plaquettes calcaires (voir la figure 7). Chez l'Anguille on ne distingue pas des zones s'alternant claires et obscures, mais une zone centrale couverte de plaquettes ovales, calcai- res, en relief, excepté dans la partie médiane qui est dépourvue de pla- quettes et laisse voir le substratum fibreux de l'écaillé. La zone centrale est nettement marquée par un interstice qui l'en- toure et selon l'âge de l'animal on peut distinguer un nombre plus ou GandoJfi lloriii/old : Observations li(iuer certains termes que j'emi)loierai au cours de ce ])etit travail. L'Anguille, malgré le fait d'être un des Poissons d'eau douce les plus communs, naît dans les profondeurs de l'océan, où, exactement, on ne sait lias: elle passe par un stade larvaire, le Léptocéphale, d'une forme telle- ment diverse du Poisson adulte que pendant de longues années on l'avait pris pour une autre espèce. Le Léptocéphale se transforme en petite An- guille transparente et arrive sur les côtes d'Europe, selon la distance de l'océan à différentes époques de l'année, donc d'abord sur les côtes portu- gaises et espagnoles, ensuite sur le sud d'Irlande, France, Angleterre, Hollande, Danemark, Allemagne, Suède et Russie. Les Anguilles transparentes ou Montée comme on l'apiielle remon- tent les cours d'eau, se pigmentent et passent un certain nombre d'années dans l'eau douce. Elles ont le ventre jaunâtre comme forme immature, après un certain nombre d'années l'Anguille prend l'habit nuptial et le ventre devient blanc argent, d'où le nom d'Anguille argentée. La peau s'argente et l'Anguille rentre dans la mer pour se re- produire et probablement pour y mourrir peu après, car on n'a jamais vu rentrer une Anguille argentée dans l'eau douce. Les petites Anguilles transparentes mesurant 5,5-8 cm. se pigmen- tent peu a peu, après leur entrée dans les eaux douces et, fait curieux, avant de commencer leur croissance, elles se raccourcissent tout d'abord. En se pigmentant, l'Anguille transparente prend l'aspect de l'Anguille jaune, et on peut constater ce fait même chez des individus de très pe- tite taille. Le 27 juillet, j'ai péché à Cruz Quebrada, dans le Jamor, de petites Anguilles déjà pigmentées complètement; il y avait surtout des indivi- dus ayant de 5,5 8 cm. de longueur et une plus petite quantité mesurant 9-12 cm. J'espère plus tard pouvoir récolter des Anguilles transparentes à peine arrivées sur la côte, pour étudier le temps qu'elles prennent pour se pigmenter dans l'Aquarium Vasco da Gama. Les écailles chez l'Anguille ne se forment que lorsqu'elles ont atteint une certaine taille: selon les savants danois, 20 cm. de longueur envi- 176 Société Portugaise des Sciences Naturelles ron. J'ai moi-même constaté la présence d'écaillés chez des individus n'ayant qu'une longueur de 16 cm. achetés au marché de Lisbonne, comme aussi à Valencia. Le 30 août j'ai péché dans le Jamor à Cruz Quebrada, un nombre assez grand de petites Anguilles pigmentées d'une longueur de 6,1-8 cm.; la longueur moyenne prise sur 3"i individus était de 7,02 cm. Le même jour, avec les petites Anguilles pigmentées, on a capturé quelques Anguilles plus grandes, de 12-30,5 cm. de longueur, ce qui a per- mis de comparer les écailles avec celles d'Anguilles de même taille ache- tées sur le marché de Lisbonne. Je n'ai pas trouvé d'écaillés chez des Anguilles d'une taille inférieure à 16, .5 cm , et chez les individus dépas- sant 2.5 cm. de longueur, les écailles avaient C -[- 1 zones de croissance ; le plus grand mesurant 30,5 cm. et ayant un poids de 58 gr, était un mâle. Les premières écailles se forment près de la ligne latérale, un peu en avant de l'anus. Il faut aussi avoir soin de toujours prélever les écailles pour la détermination d'âge dans cette région ; car les écailles prises sur d'autres parties du corps, comme par exemple celles de la tête, ont un nombre de zones de croissance inférieur, ce qui peut causer des errieurs. Par l'étude de l'âge on a pu constater le nombre d'années que l'Anguille reste dans l'eau douce avant d'atteindre la maturité sexuelle pour les deux sexes, en prenant la livrée nuptiale argentée. Comme chez le Congre le mâle reste plus petit que la femelle. La plus grande longueur connue pour un mâle est de 51 cm. ; mais il est très rare qu'ils dépassent 48 cm. J'ai mesuré a Valencia, où les Anguilles sont très abondantes, un grand nombre de mâles argentés pendant les 6 mois que j'y ai travaillé, et je n'ai vu que 3 individus mesurant 48 cm. C'était même rare d'en voir qui dépassaient 43 cm., et généralement les mâles argentés mesuraient 37-41 cm.. Je n'en ai jamais vu atteindre le poids de 150 gr. tandis que j'ai vu des femelles de plus d'un mètre de lon- gueur et d'un poids de plusieurs livres. J'ai trouvé 2 mâles argentés parmi les Anguilles jaunes achetées sur le marché; ils mesuraient res- pectivement 41,5 et 43 cm. et pesaient 105 et 115 gr.; les écailles avaient C-j-3 et C + 4 zones de croissance. Les mâles ne s'éloignent pas au- tant de la mer que les femelles, qui font des voyages considérables, car l'Anguille femelle se trouve dans toute l'Europe centrale, et en Suisse on la trouve dans quelques lacs de montagne à plus de 1000 mètres d'altitude. Le mâle prend la livrée nuptiale argentée plus tôt que la femelle, qui la prend au moins une année plus tard, mais généralement 2-3 et quelquefois même davantage. On reconnaît l'Anguille argentée par la grandeur considérable des yeux et chez les femelles les ovaires, qui sont hyalins chez l'Anguille Gandolfi Hornyold : Observations sur les Anguilles 177 jaune n'ayant pas atteint la maturité sexuelle, deviennent blancs et tout a fait opaques; les œufs aussi contiennent tellement de gouttes de graisse que l'on ne peut pas voir le noyau. La grandeur des yeux ne doit guère surprendre, puisque les Anguil- les se rendront pour se reproduire dans le profondeurs de l'océan. D'après les savants danois elles vont à une profondeur de 1000 mètres au moins, et elles nécessitent aussi une température de 4- 7° avec une salinité de 35.25%. On sait que les Poissons des grands fonds ont des yeux très grands. Actuellement on ne trouve sur le marché de Lisbonne que des An- guilles jaunes, et l'examen des écailles permet d'avoir des indications sur leur âge, ou tout au moins sur le temps qu'elles ont passé dans l'eau douce depuis le temps où elles sont arrivées sur les côtes comme An- guilles transparentes. N'ayant pas encore pu suivre le développement des écailles et la croissance de l'Anguille à Lisbonne, il ne m'est pas possible de donner un âge absolu. Cependant il me parait assez probable que les écailles se forment pendant la première année de vie dans l'eau douce. Il faut aussi tenir compte du temps de développement depuis l'œuf en passant par le stade larvaire de Léptocépliale jusqu'au moment où elles arrivent comme Anguilles transparentes sur les côtes et pénètrent dans les rivières ; selon Geassi ce serait une année, selon Schmidt deux. . Je renonce donc à fixer un âge plus ou moins hypothétique, et ne ferai qu'indiquer le nombre de zones de croissance annuelle, que j'ai constatées en plus de la zone centrale, que j'appelerai C pour des Anguil- les de différente longueur. Je crois utile de dire quelques mots sur la préparation des écailles de l'Anguille pour l'examen microscopique ; cette méthode peut servir pour les écailles de tout autre Poisson. On prélève des écailles près de la ligne latérale, un peu en avant l'anus, en raclant la peau avec un bistouri bien tranchant. On laisse ma- cérer pendant 24 à 48 heures dans de l'alcool au tiers, ou même dans de l'eau, on centrifuge et verse le liquide; en répétant 3-4 fois l'opération on obtient des écailles absolument propres, formant un coulot blanc au fond du tube. Il est bon d'examiner un certain nombre d'écaillés pour compter très exactement le nomln-e d'anneaux de croissance : il est très commode de verser le contenu du tube après la centrifugation défini- tive sur une plaque photographique 9 X, ou Gx9 nettoyée, si on ne pos- sède pas de grands porte-objets. On peut choisir des écailles sous la loupe et les monter au baume ou dans la gomme d'Apathy ou la gélatine glycérinée. Les écailles peuvent être colorées par n'importe quel colorant, vé- suvine-^éosine, etc., il faut se rappeler que les acides, même très dilués 178 Société Portugaise des Sciences Naturelles peuvent dissoudre les plaquettes calcaires. Pour l'énumeration des an- neaux de croissance, la coloration n'offre aucun avantage. Il n'est pas nécessaire d'employer de forts grossissements pour l'examen des écail- les, les objectifs AA et C de Zeiss, avec les oculaires 2 et 4 sont très suffisants. Au marché de Lisbonne je n'ai pu me procurer que des Anguilles jaunes; on en trouve de taille diverse, les plus petites mesuraient IG cm., les plus grandes G5 cm. Généralement un y trouve en plus grand nom- bre des individus mesurant de 28-45 cm. Voici le nombre de zones de croissance que j'ai constaté pour les Anguilles de différentes grandeurs. Les plus petites ne mesurant que 16 cm., ont déjà des écailles sans aucun autre anneau de croissance ; ta partir de 25 cm. on voit déjà C -(- 1 > donc un anneau de croissance en plus de la zone centrale; avec .33 cm. de longueur on trouve des écail- les ayant C -f 2 zones, les Anguilles de 44 cm. ont des écailles avec C + 3, celles de 50 cm. ont généralemeiit C 4- 4 et les plus grandes que j'ai pu me procurer, qui mesuraient de 60-05 de longueur, avaient des écailles avec C + 5 zones de croissance. Naturellement ces valeurs ne sont qu'approximatives et peuvent varier légèrement. On trouve quel- quefois des anneaux de croissance incomplets dans les écailles, qui peu- vent se présenter sous deux formes, soit en formant des calottes sur un anneau intérieur, ou la calotte s'ajjplique sur le dernier anneau de crois- sance à chaque bout de l'écaillé. Dans les deux cas il faut les compter [)our avoir le nombre exact des zones annuelles (voir la figure (5). J'ai toujours examiné les Anguilles pour en déterminer le sexe et je donne quelques mensurations avec indication en plus de la longueur et du poids des petites Anguilles achetées au marché. 22 Juillet Sexe 5 6 5 5 i á i 5 5 s 5 Poids en o-r. . . 02 r.l 51 53 42 35 37 40 35 34 29 Long, eucai.... 31,5 32,5 31 31,5 29,5 27,5 28 29 27,5 27 27 Age C-fl C+1 C+1 Cfl C|l 0+1 C+1 C+1 Cfl Cfl C+1 Sur 11 individus, 11 mâles Poids moyeu = 41,3 gr. Longueur moyenne — 29,2 cm. 27 Juillet Sexe ....;....$ î 6 ? 5 5 ? 6 á 6 6 Poids en gi... . 05 75 72 82 65 .52 .51 55 48 50 30 Long, eu cm.... 34 38,5 .38,5 37,5 37 30 32,5 32 30,5 31,5 20,5 Age C-t2 (J-f2 Ct2 0)2 Cf2 C + 1 C+1 0+2 0 + 2 0+2 0 + 1 Sur 11 individus, 8 ruàles et 3 femelles Poids moyen = 58,6 gr. Longueur moyenne = 33,5 cm. 6 Août 6 i 6 è 6 5 5 6 ? 5 ? 67 G9 70 85 G5 89 61 10,3 73 70 71 33,5 35,5 33,5 35,5 33 37,5 33 38,5 37,5 36,5 37,5 Gandolfi Hornyold : Observations sur les Anguilles 179 29 Juillet Sexe Í??Íá?ÍÍ55 $ é Poids en gr. ... 25 72,5 71 60 47 50 45 48 46 45 43 40 Long, en cm... 27 37 36 33,5 30 32 30 30,5 31 32 31 30,5 Age .. C+2 C+2 C + 2 C+2 C+2 C+2 C+2 0+2 C+1 C-f 2 C+2 f H 2 Sur 12 individus. 8 mâles et 4 femelles Poids moyen = 49,3 gr. Longueur moyenne = 31,7 cm. 4 Août 1916 Sexe 5?á?é5?áíi5è5 Poids en gr . 42 40 48 47 51 56 50 38 85 58 46 42 45 Long, eu cm. 31 31,5 33 32,5 33 35 33,5 31 38 .36 32 31 31,5 Age 0+1 0X1 0+2 0+1 0+2 0+2 0+2 0+1 0+2 0^2 0+1 0+1 0+1 Sur 13 individu.?, 3 femelles et 10 mâles Poids moyen = 49,3 gr. Longueur moyenne = 33 cm. Sexe J Poids en gr. . . 82 Long, en cm... . 37 Age 0+2 0+1 0+1 0+1 0+2 0+1 0+2 0+1 0+2 0+2 0+2 C+2 Sur 12 individus, 2 femelles et 10 mâles Poids moyen = 79,2 gr. Longueur moyenne = 35,7 cm. Ces Anguilles achetées au poids, sans choisir chaque individu, sont en majorité des mâles, pour la grandeur courante des Anguilles vendues au marché pour les «caldeiradas», qui semble être de 27-38 cm. Si on choisit seulement les plus grandes et plus grosses Anguilles, dépassant 35 cm. de longueur, on obtient un résultat différent, car les femelles forment alors la majorité. Ceci dépend du fait que les femelles deviennent plus grandes que les mâles, et quand les écailles ont C -|- 2 zones de croissance, les mâles ont presque terminé leur développement, tandis que les femelles sont en pleine croissance. Car avec G + 3 on trouve des mâles argentés en grande quantité et même quelquefois avec C + 2 zones seulement, tandis qu'il est rare de trouver des femelles argentées dont les écailles ont moins de C + 4 zones. Nous avons déjà dit que le mâle argenté dépasse rarement 43 cm. Je donne encore le poids, la longueur et l'âge de quelques grandes Anguilles femelles que j'ai examinées, ayant toutes encore le ventre jaune et les ovaires hyalins. Poids en gr. .. 165 227 250 225 280 332 367 885 407 464 500 Long, en cm.... 45 49,5 50 53 55 58 57,5 60,5 64 62 65,5 Age 0+3 0+3 0+3 0+3 0+4 0+4 0 + 4 0+4 0+5 0+5 0+5 12 180 Sociale Portugaise des Sciences Naturelles Je dirai quelques mots sur les ore;anes sexuels cliez l'Anguille, (voir les fiff. ci-dessous). Les organes sexaels des Anguilles ont une forme assez différente de celle qu'ils ont chez les autres Poissons, l'ovaire se présente sous forme de bandes plissées comme les ruches que l'on im Cœur . Foie . . . Intestin Lobe e-raissenx . . . . . Vessie natatoire . . Testicules. Ovaires Mâle Anus Femelle Dissection de deux Auft-uilles pour montrer les organes sexuels (d'après Walter). portait autour du cou autrefois. Chez les petites Anguilles de 25 cm. il mesure environ 1 mm. de longueur, chez les grandes Anguilles jau- nes, de 60 cm., 9 mm. mais toujours hyalins et les œufs laissant voir le noyau. Gandolfi Hornyold: Observations sur les Anguilles 181 Chez les Anguilles argentées, l'ovaire peut atteindre un développe- ment considérable. A Valencia j'ai vu, chez une Anguille de 9G cm. de longueur un ovaire mesurant 3 cm. de largeur. Les testicules sont bien plus petits et mesuraient chez les plus grands mâles que j'ai examinés ici 2 mm. de largeur. Les testicules ou organe de Iyrski, d'après le zoologiste triestin qui en fit la découverte, se présentent tout d'abord chez les jeunes Anguilles comme une bande tellement mince qu'elle est à peine visible ; plus tard cette bande commence à s'onduler et ensuite il se forme un certain nom- bre de lobes ou lambeaux (l'où son nom en Allemand de LappenorganJ. Il n'est pas facile de distinguer les sexes chez des petites Anguilles; et au-dessous de 26 cm. environ il faut avoir recours à l'examen micros- copique, car l'ovaire et le testicule ne présentent guère de diffrrences extérieures. Il est même difficile de les distinguer et pour les mettre en évidence il est bon de verser un peu d'alcool sur l'organe, ce qui le coagule et le rend plus visible. On détache soigneusement sous une loupe un fragment d'organe qu'on examine au microscope avec un faible grossissement, comme le AA de Zeiss avec l'oculaire 2. Si avec ce grossissement on peut distin- guer des œufs, c'est une femelle; car pour voir la structure du testi- cule il faut se servir d'un très fort grossissement, préférablement de l'immersion ^ avec l'oculaire 4. L'Anguille est un Poisson très vorace avant d'atteindre la maturité sexuelle; à ce moment elle cesse de manger et on trouve toujours chez l'Anguille argentée l'estomac et l'intestin vides, ayant aussi un aspect plus ou moins atrophié. Le contenu de l'estomac chez l'Anguille jaune est très variable et on peut y trouver des choses assez variées, des hameçons, restes d'au- tres Poissons, Crustacés, Vers, etc. A Valencia j'ai trouvé dans un es- tomac d'Anguille les restes d'un Moineau encore assez bien conservées. On est à peu près sûr de trouver des restes de nourriture dans l'estomac d'une Anguille jaune peu de temps après sa capture; naturelle- ment si l'Anguille a été gardée dans un vivier longtemps avant de venir sur le marché, la digestion a pu se faire et on ne trouve que des restes informes, ou même l'estomac est vide. J'ai observé que les Anguilles ayant l'estomac dilaté par une grande quantité de nourriture sont bien moins résistantes que les autres et meurent très facilement. Les Anguilles achetées sur le marché de Lisbonne contiennent presque toujours de la nourriture. Le plus souvent on trouve des Cre- vettes, souvent même en telle quantité que la région de l'estomac est for- tement dilatée. Quelquefois ou trouve l'estomac plein de vase avec des 182 Société Portugaise des Sciences Naturelles Annrlides plus au moins digérés; il arrive parfois de ne trouver avec l'aide d'une bonne loupe que les soies des Annélides, le reste du corps ayant été complètement digéré. Chez les ])lus grandes Anguilles on trouve très souvent de petits Crabes et même quelquefois d'une cer- taine taille; l'Anguille semblerait pouvoir digérer facilement la cara- pace. J'ai aussi trouvé des restes de petits Poissons mais déjà trop di- gérés pour pouvoir les reconnaître. Pour finir je dirai quelques mots sur des parasites de l'Anguille. Le Dr. C. França a publié dans le Bulletin de la Société Portugaise des Sciences Naturelles un travail sur le Tnjpaiiosoma granulosum chez l'Anguille (Tome I, pag. 94). En examinant le contenu de l'intestin des Anguilles, j'ai été frappé par le grand nombre qui étaient infectées par un Nematode qui est peut- être V Ascaris labiata Rud, Les Vers se trouvent souvent en très grand nombre. Quelquefois on peut voir le parasite sortant par l'anus; mais en ouvrant l'intestin on est presque sûr d'en trouvei-, au moins pendant les mois de juin-août où j'ai fait ces observations. h^ Ascaris labiata a été souvent pris pour de jeunes Anguilles, sur- tout avant la connaissance de la manière de reproduction chez l'Anguille. On croyait l'Anguille vivipare en voyant sortir les Ascarides par l'anus et même de nos jours il n'est pas rare que des personnes croient avoir observé la naissance de petites Anguilles et écrivent aux journaux. Les plus grands individus mesuraient 8 cm. de longeur. J'ai trouvé quelquefois, en ouvrant l'intestin pour chercher des Ne- matodes, des Cestodes; n'ayant ])as la bil)liograpliie nécessaire je les ai envoyés à mon collègue le Professeur Fuiirman de l'Université de Neu- châtel que les a identifiés comme appartenant à l'espèce Proteocephalus macrocephalus, bien connue bien qu'assez rare, et je le remercie très sin- cèrement pour me les avoir déterminés. J'ai constaté depuis assez souvent la i)résence de ce Cestode chez des Anguilles achetées au marché de Lisl)onne. Le Proteocephalus ma- crocephalus ne semble pas être rare chez les x\nguilles du Tage. Les microphotographies des écailles ont été faites par l'assistant à l'Institut d'Histologie M. Magalhães Ramalho que je remercie très sincèrement pour toute la peine qu'il a eu en photographiant des prépa- tions aussi transparentes et sans contrastes. Bulletin de la Société Portiignise des Sciences Naturelles. T. VIL Planche XXII íã§^ J..'^,-^ JA iSM4^^#*;r" fjR Cr-jp -■-i^-c^y '.s ■ ; ''■':'-;■■■'■ 4'! V'%-g^ ■■'.■'■■}# »§ '" "^ ijj '- Éà 'Mc^ç:^'"'^^'''' Mm 11) > Gandolfi Hornyold Observations sur les An quilles Bordallo Pinlieiro Lalleniant L.da, grav. GcDidolfi Horny old : Observations sur les Anguilles 183 Explication des figures rig. 1 — Écaille d'Anguille jeune n'ayant encore aucune zone de croissance annuelle; elle formera plus tard la zone centrale. Le milieu de l'écaillé est dépourvu de plaquettes. Gross. X. 55. Fig. 2 — Écaille d'Anguille avec la zone centrale et un anneau de croissance annuelle. C-|-l. Gross. X40. Fig. 3 — Écaille d'Anguille avec la zone centrale et deux anneaux de croissance. G -\-2. Gross. X 35. ^ Fig. 4 — Écaille d'Anguille avec la zone centrale et trois anneaux de croissance. 0 + 3. Gross. X35. Fig. 5 — Ecaille d'Anguille avec la zone centrale et quatre anneaux de croissance. G -|- 5. Gross. X 40. Fig. G — Écaille avec la zone centrale et trois anneaux de crois- sance; un des anneaux est incomplet, formant ainsi une calotte interne. Gross. X 35. Fig. 7 — Partie d'une écaille îx fort grossissement pour mettre en évidence sa structure. Ou remarque la forme ovale des plaquettes cal- caires, l'interstice qui délimite chaque zone ou anneau de croissance, et aussi que les plaquettes situées sur les bords de l'interstice ont une forme plus allongée et sont plus petites que les autres. Gross. X 100. Les Anguilles de la Ria de Aveiro Dr. ^. ÕANDOLFI HORNyOLD Privat-Docent de Zoologie à l'Université de Genève (Planche XXIIl) Depuis quelque temps, je désirais visiter la Ria de Aveiro pour y étudier les Ano-uilles, ayant déjà visité d'autres lagunes en Europe, comme Comacchio et Valencia, où j'ai étudié les Anguilles de l'Albufera. Je remercie d'abord bien respectueusement S. E. le Ministre de la Marine, le Commandant ViCTOR HuGO DE AzEVEDO CouTiNHO pour avoir bien voulu m'accorder l'autorisation de travailler dans la Ria. C'est un grand plaisir pour moi, de remercier et de témoigner toute ma reconnais- sance au Capitaine du Port d' Aveiro, le Commandant J, Afreixo pour tout ce qu'il a fait pour moi en me facilitant de toute manière mes re- cherches et aussi pour le don de son livre, qui est un document précieux pour l'étude de la Ria. Je remercie aussi le «Cabo do Mar de Murtosa» L. Silva pour les indications qu'il m'a données sur l'Anguille. La beauté du paysage de la Ria de Aveiro semble être assez peu connue même en Portugal, ce qui est très regretable car peu de régions peuvent rivaliser avec la Ria comme charme. Un voyage en canot, à tra- vers la Ria, à Costa Nova, S. Jacinto, Uhavo et Ovar, etc. procurera au voyageur un plaisir et un impression qu'il n'oubliera pas sitôt. J'ai parcouru la Ria à peu près dans toutes les directions et cha- que fois j'ai découvert de nouveaux charmes. Les couchers de soleil comme aussi les clairs de lune donnent des effets magnifiques. Les bai- gneurs y trouveraient des belles plages, et la grande tranquillité et le climat agréable ne pourraient que faire du bien à la santé. Si ces quel- ques mots pourraient amener des amis de la nature à visiter cette ré- gion, que je crois être une des plus belles non seulement du Portugal mais aussi de l'Eui'ope, ce serait pour moi une grande satisfaction. * Séance du 8 novembre 191G. Gandol/i llornyold: Les Anguilles de la liia de Aveiro 185 La faune de la Ria est riche en Poissons et on y pêche beaucouj). Déjà A. A. Baldaque da Silva donne des indications sur la pêche dans la Ria. Dans le travail plus récent de MM. A, Nobre, J. Apreixo et J. de Macedo on trouve une liste des espèces, les méthodes de pêche, etc., les barques ainsi que des cartes de la R,ia. L'ouvrage contient aussi beau- coup de planches. L'Anguille est très abondante dans la Ria de Aveiro, et une visite au marché de Murtosa, surtout un dimanche matin, ferait mieux que toute description comprendre la grande quantité qu'on y pêche. Dans les autres marchés qui déi)endent de la Capitainerie du Port d'Aveiro comme Aveiro, Ovar, etc. on vend beaucoup d'Anguilles, mais celui de Murtosa est le plus important. Le règlement sur la pêche dans le Ria de Aveiro donne des lon- gueurs minima pour la vente des différents Poissons dans les marchés de la Jurisdiction de la Capitainerie du Port. Pour l'Anguille, cette longueur est de 25 cm. Grace à la vigilance des gardes, le règlement est bien observé et on ne trouve guère des Anguilles exposées à la vente ayant une taille inférieure. La longueur plus commune pour la petite Anguille semble être, au moins pour les mois de septembre-octobre, de 28-36 cm., mais ou en ren- contre le plus souvent de 30-32 cm. de longueur, avec un poids de 30- 80 gr., comme taille la plus courante parmi les Anguilles du marché d'Aveiro. Pendant mon séjour à Aveiro, j'ai examiné un assez grand nombre de ces petites Anguilles, d'abord par rapport au sexe, contenu de l'estomac et intestin pour la recherche de Vers parasites et enfin j'ai déterminé l'âge par leurs écailles. Ce qui frappe le plus chez ces petites Anguilles c'est la très grande proportion de mâles par rapport aux femelles. Il est rare d'en trouver plus qu'une dans chaque douzaine, et il arrive même assez souvent de n'en point trouver; à Lisbonne sur une douzaine d'Anguilles de même taille on rencontrerait sûrement 2-3 femelles au moins. Ce n'est qu'à partir de 34 cm. et davantage qu'on commence à trouver un nombre plus grand de femelles. Naturellement à partir de 40 cm. de longueur on ne trouve pres- que que des femelles. A Aveiro, on peut bien distinguer les deux sexes à partir de 27 cm, de longueur avec une bonne loupe, en coagulant les organes avec un peu d'alcool à 90 "/o, ce qui les rend plus visibles. Dans tous les cas douteux, j.'ai contrôlé en procédant à l'examen microscopique des organes en question. Tandis qu'avec un faible grossissement, par exem[)le l'objectif AA de Zeiss et l'oculaire 4, on [)eut reconnaître les oeufs dans l'ovaire, il faut employer l'immersion ^ pour distinguer la structure des testicules. 186 Société Portugaise des Sciences Naturelles Dans un travail antérieur, publié aussi dans ce Bulletin de la Société, j'ai décrit les deux sexes chez l'Anguille, en reproduisant les figures de Walter. Je dirai ici seulement que le mfile reste plus petit que la femelle, ne dépassant guère 48 cm. tandis que la femelle peut atteindre 1,50 m. Généralement les mâles ne dépassant pas 45 cm.; le plus grand que j'ai vu à Aveiro mesurait 40 cm. de longueur. Les femelles aussi font des grandes migrations, tandis que les mâles restent plus près de la mer, ce qui explique leur grand nombre dans la Ria de Aveiro. On sait maintenant que l'Anguille se reproduit dans les profondeurs de l'océan, mais on ignore les lieux exactes de frai. On sait seulement que l'Anguille a une forme larvaire le Leptocépliale, qui se transforme en petite Anguille transparente qui apparaît aux embouchures des cours d'eaux à certains époques et remonte les rivières. Ces petites Anguil- les perdent en peu de temps leur transparence en prenant, sur le côté dorsal, une couleur verte olive, sur la ventrale jaunâtre, ce qui les a fait appeler Anguilles jaunes (en allemand Clelbaal). Après un certain nombre d'années de vie dans l'eau douce, ces Anguilles jaunes prennent la livrée nuptiale, le côté dorsal devient plus foncé et le ventre passe du jaune à un blanc argent, ce qui a fait appeler ce stade Anguille ar- gentée (en allemand, Silberaal ou Blauaal). L'x^nguille adulte argentée rentre maintenant dans les profondeurs de l'océan pour s'y reproduire et aussi probablement pour y mourir, car on n'a jamais vu une Anguille argentée revenir dans l'eau douce. On connaît le Leptocéphale qui se transforme en Anguille transpa- rente et entre dans l'eau douce. G-rassi croit que le développement de- puis l'œuf jusqu'au stade d'Anguille transparente dure une année, Schmidt par contre deux ans. Le Commandant Afreixo m'a très aimablement informé que la Mon- tée, comme on appelé les petites Anguilles transparentes, entre dans la Ria entre le 10-15 février, ce qui diffère de l'époque indiquée par Sctimtdt (septembre-octobre). Comme j'ai déjà dit, grâce au règlement de pêche fait par le Commandant Afreixo, il n'est pas facile de trouver des An- guilles au-dessous de la taille légale. J'ai pu cependant examiner quel- ques petites Anguilles, avec 17 cm. et 7 gr. ; on trouve déjà des écailles en petit nombre et les petites Anguilles de 19-21 cm. avaient déjà des écailles sur le corps. Il me parait très probable que les écailles se forment pendant la première année de vie dans la Ria. La montée arrivant dans le mois de février doit, grâce à l'abondance de nom'riture qu'elle trouve dans la Ria, avoir une croissance considérable même pendant la première année de vie dans l'eau douce, car on trouve même des petites Anguilles de 18- 23 cm. tellement pleines de nourriture qu'elle ressort par la bouche avec une faible pression sur le ventre. Gandolfi IIor)iyold: Les Anguilles de la Ria de Aveiro 187 GuENAUX donne 15-18 cm. comme la croissance normale de l'An- guille en France, pendant la premièi'e année dans l'eau douce. Walter cite des cas d'une croissance de plus de '20 cm. pour l'Al- lemagne et Bellini, dans des expériences d'Anguilliculture, a môme obtenu, pendant la première année, une croissance de 301 mm. Dans la Ria d'Aveiro, les Anguilles doivent croître presi^ue autant que dans un vivier à cause de l'abondance de nourriture. A Lisl)onne, chez des Anguilles provenant du Tage et du Jamor, j'ai constaté la présence d'écaillés à partir de 16,5 cm. Dans mon travail sur les Anguilles du marché de Lisbonne, j'ai donné la description de la méthode de détermination de l'âge de l'An- guille par les écailles, que je résumerai ici très brièvement. Une écaille d'une jeune Anguille de 20 cm. se présente sous forme d'un substratum de tissu conjonctif dont la superficie est couverte de petites plaquettes ovales, en relief, disposées à peu près parallèlement à la périphérie. Le milieu est dépourvu de plaquettes et laisse voir le substratum. Chaque année il se forme autour de cette première ovale, que j'appellerai la zone centrale de l'écaillé, successivement une autre zone séparée de la précédente par un interstice délimitant et séparant les deux, dépourvu de plaquettes. Généralement les plaquettes qui bor- dent les interstrices sont plus petites et plus allongées que les autres (voir la fig. 1 de la PI. XXIII). On prépare les écailles en faisant macérer la peau raclée avec un bistouri dans de l'alcool au tiers ou même seulement dans de l'eau, ensuite ou centrifuge et on verse le liquide trouble qu'on remplace par de l'eau. En répétant l'opération 3-4 fois, on obtient des écailles absolu- ment limpides. Il faut avoir soin de toujours prélever les écailles près de la ligne latérale, un peu en avant de l'anus, car c'est là qu'apparaissent les premières écailles. Il est préférable de verser toutes les écailles sur une plaque de 9 X 12 ou 6 X 9, pour pouvoir eu examiner un certain nombre sous le microscope et éviter des erreurs. Abordons maintenant l'étude de l'âge des Anguilles de la Ria d'Aveiro par les écailles. Il n'est naturellement pas possible de fixer des longueurs rigoureusement exactes pour l'a])parition de chaque zone ou anneau de croissance, car la croissance varie dans une certaine mesure selon les individus. Pendant mon séjour, j'ai mesuré et examiné les écail- les d'environ 250 Anguilles pour obtenir des résultats exacts. Chez les plus petites Anguilles examinées, de 17-24 cm. de longueur, l'écaillé n'est encore formée que par ce qui sera plus tard la zone cen- trale = C de l'écaillé. Vers 25 cm., on peut apercevoir une seconde zone centrale, donc C 4" 1 ou deux zones de croissance. Chez des Anguilles de 30-38 cm., et même de 39 cm. quelquefois on trouve une troisième zone, donc la zone centrale et deux zones ou an- 188 Société Portugaise des Sciences Naturelles neaux = C -f- 2. Ici on constate déjà iine différence dans la croissance chez les deux sexes, car la femelle ne semble pas posséder des écailles avec 3 zones de croissance ou C -f 2 avec 35-36 cm. de longueur, tandis que les mâles ont des écailles avec C + 2 ou un total de 3 zones déjà avec 30-33 cm. même quelquefois 29 cm. Les petites Anguilles mâles jaunes de 30-32 cm. ont des écailles avec C-f-l ou C -I- 2 zones, donc avec 2 ou 3 zones annuelles, le plus souvent 3. J'ai vu assez souvent des femelles de 38-39 cm. n'ayant que des écailles avec 2 zones. Ces Anguilles donnent l'impression d'une croissance précoce et sont très maigres. Chez les mâles, on peut déjà constater, avec 3 zones de croissance, un commencement de transformation en Anguille argentée, les yeux gran- dissent et la chair prend une consistance plus ferme. La différence de croissance chez les deux sexes devient encore ])lus marquée, Il est rare, sur le marché d'Aveiro, de trouver actuellement des mâ- les dépassant 37 cm., tandis que les femelles peuvent atteindre 50 cm., et 45 cm. est une longueur assez commune pour cet âge. L'Anguille fe- melle, avec 3 zones de croissance sur les écailles, i)eut varier entre 36 et 50 cm. et 80-201) gr. En parlant des Anguilles femelles de 39 cm. avec 2 zones, j'ai dit qu'elles donnaient l'impression nette d'une croissance précoce, celles de 50 cm. avec 3 zones ont la même apparence, elles ont peu ife chair, tan- dis que celles de 45 cm. donnent l'impression d'une croissance nor- male. Les mâles ayant C -4- 3 ou 4 zones sont déjà argentés, le dos est noirâtre, le corps cylindrique, les côtés cuivrés légèrement et les yeux très grands. La chair est très ferme, ce qui les fait apprécier avec raison par les gastronomes. Il n'y a pas de grande différence de longueur entre les mâles avec 4 zones et ceux avec 3, mais à cause de leur chair ferme et musclée, à longueur égale ils sont plus lourds. La longueur des mâles argentés ap- pelés Brazino est de 33-37 cm. et 65-92 gr. tandis que les mâles imma- tures ne semblent guère dépasser 55 gr. pour les mêmes longueurs. Il y a une autre différence qui permet de distinguer le mâle jaune ou même celui qui, sans avoir atteint la maturité sexuelle comme le mâle avec 4 zones, a déjà presque le même asj^ect, livrée argentée, yeux i)lus grands que chez le mâle jaune: c'est l'estomac qui est encore plein de nourri- ture, le mâle jaune étant très vorace; par contre chez le mâle argenté avec 4 et 5 zones, l'estomac est vide et plus ou moins atro|)hié Les yeux sont aussi très grands en proportion de la tête de l'Anguille. Les femelles avec C -f- 3 ou 4 zones de croissance ont une longueur de 43-58 cm. et peuvent 'atteindre et même dépasser 300 gr. Elles ont l'aspect de la femelle jaune immature. Je n'ai vu qu'un mâle avecC + 4 Gandolfi Ilornyold: Les Anguilles de la Ria de Aveiro 189 ou 5 zones, de 40 cm. et 102 ^^r., pendant mon séjour à Aveiro malgré que j'aie examine un grand nombre de mâles argentés. Les femelles jaunes avec C-f- 4 ou 5 zones de croissance mesuraient de 56-64 cm., avec un poids de 300-440 gr. Je n'ai vu que peu de femel- les jaunes avec C 4- 5 ou 6 zones, leur longueur et leur poids étaient comme celles avec 6 zones à peu près; je n'en ai pas vu en nombre suffisant pour établir des limites exactes. Une femelle jaune de 67 cm. et600gr. avait C -]- 6 ou 7 zones de croissance. Je n'ai pas vu un grand nombre d'Anguilles d'une longueur supé- rieure à 55 cm. pendant mon séjour à Aveiro (septembre-octobre), Je donne ici quelques exemples d'Anguilles de différentes longueurs, achetées sur le marché d'Aveiro, pour montrer la proportion des deux sexes, poids, longueur, contenu de l'estomac et le nombre de zones de croissance annuelle. On constatera que le nombre des femelles augmente avec la longueur. Anguilles de 18-29,5 cm. Sexe 6 29,5 23 28,5 Í 26 27,5 5 27 2(5,5 + O 20 26 21 24,5 ± Poids en t ''1 Longueur en cm 26 Contenu de l'estomac . 0 0 0 Vers 0 0 0 Nombre de zones . . . . 2 2 2 1 2 2 2 Sexe pas determinable 25 17 18 8 22,5 22,5 21 18 0 Vers 0 0 1 1 1 1 Tous les individus d'une grandeur suffisante ["lui- la détermination du sexe étaient des mâles Poids moyen = 22 gr. Longueur moyenne = 26,5 cm. Anguilles de 24,5-34 cm. : Sexe á 5 6 Í, 55 55'? 5 5 Poids en gr 27 33 34 27 29 28 30 25 27 28 20 Longueur en cm. . . . 28,5 27,5 28,5 28 28 28,5 34 28 27 27 24,5 Contenu de l'estomac . Vers brevet- q u o 0 0 Crevet- Vers Crevet- Crevet- tes tes tes tes Nombre de zones .... 2 2 2 222 32 2 2 1 11 individus, 10 mâles et 1 femelle Poids moyen = 28,9 gr. Longueur moj^euue = 28,1 cm. Anguilles de 26-33 cm. : s«^e $65555 5 555 Poids en gr 32 40 38 28 29 33 32 36 38 27,5 Longueur en cm 28 30 30,5 28,5 28 29 33 30.5 30 26 Contenu de l'estomac. 0 cîlv",fj^ 0 0 Vers Vers J/;^^„^J^ Vers Vers Vers Nombre de zones .... 2 3 3 222 2 2 32 10 individus, 9 maies et 1 femelle Poids moyen = 33,35 gr. Longueur moyenne = 29,55 cm. 190 Société Portugaise des Sciences Naturelles Anguilles de 28,5-33 cm. : Sexe i5 6 Í i 5 5 6 i $ s 6 ? Poids en gr 39 40 47 38 40 46 40 42 87 Sfi 37 38 34 Loug-ueur en cm 30 31,5 32,5 29,5 31 32,5 31,5 33 31 30,5 31 30 28,5 Contenu de l'estomac . 0 0 Crabe 0 Vers ^,^j^^; 0 ^tTabÎes *^"^^ ^ ^'"''^ 0 Crabe Nombre de zones ....3 3 3 3 3 3 3 2 3 3 323 13 individus, 12 mâles et 1 femelle Poids moyen = 39,6 g-r. Longueur moyenne = 30,9 cm. Anguilles de 30-36,5 cm. : Sexe 6 6 i i i 5 5 î 5 l'oids en gr 36 38 42 36 35 40 55 66 48 Longueur en cm 30,5 30 32 30 30 30,5 35,5 36,5 33 Contenu de l'estomac .00000 ^'^^^^- 0 0 q^I^uL Nombre de zones .... 3 2 3 3 2 3 3 3 3 10 individus, 8 mâles et 2 femelles Poids moyen = 43,6 gr. Jjongueur moyenne = 32 cm. ? 40 32 0 Anguilles de 30,5-45 cm. : Sexe $ Poids eu gr Longueur en cm. ... Contenu de l'estomac Nombre de zones . . . , ? 5 $ 6 5 5 5 9 ? 6 140 17 4(» m 64 (;5 63 7(1 68 65 45 33,5 30,5 37 35,5 36 31,5 36 36 35 0 0 0 0 0 0 0 Crabe ^"^^ ^^ *' ^"^^"^ Crevette 0 3 3 3 2 4 4 3 2 2 3 10 individus, 7 mâles et 3 femelles Pois moyen = 69,1 gr. Longueur moyenne = 35,85 cm. Anguilles de 33,5-45 cm. : Sexe i??S?55?5Î Poids en gr 78 73 130 77 105 63 72 84 62 59 Longueur en cm 38 40 45 37 41,5 36,5 38 40,5 34,5 33,5 Contenu de l'estomac. Crabe U Crabe 0 0 0 U 0 0 0 Nombre de zones .... 4 3 3 4 3 4 4 3 3 3 lO individus, 6 mâles et 4 femelles Poids moyen = 82,3 gr. Longueur moyenne = 38,45 cm. Les mâles avec 4 zones étaient argentés dans les deux derniers groupes. On peut constater, en examinant ces groupes d'Anguilles, que pour trouver des femelles en quantité il faut les chercher parmi celles qui dépassent 35 cm. Je donnerai maintenant des exemples d'Anguilles plus Oandolfi Tlorvyold: Les Anguilles de la Ria de Aveiro 101 jíírandes, en commençant par les femelles avec B zones de croissance qui sont les plus variables par rapport au poids et à la lon,ij;ueur. Poids ou <^r 80 S« 102 108 117 125 i;55 140 145 182 192 205 Longueur eu cm y.S,5 88 10 10/) i;i 10 49,(; 44 44 48,5 49,5 50 .^iduc ^""evet- ,, ,, ^„„i,, /-.„u„ (1 M Crcvet- Nonibre de zoues .... 3 Couteuu de l'estomac . 0 Crabe (g^'' 0 0 Crabe Crabe 0 0 ^"jg^/'' 0 Crabe Les individus choisis parmi un assez grand nombre donnent une idée de la grande variabilité de poids et de longueur, chez les femelles avec 3 zoues de croissance. La longueur varie entre 38-5U cm. et le poids entre 80-200 gr. environ. Avec 4 zones, la croissance est un peu moins variable. Poids en gr 150 160 IGl 184 187 195 210 290 300 310 815 Longueur eu cm. . . . 49,5 47 48 .50 53 .53 52,5 54,5 .55 58 59,5 Couteuu de l'estomac 0 0 Crabe Crabe 0 Crabe '^m'e ^'"^''^ ^'""^^ ^ bes ^ Nombre de zones ...44 — — — — — — — — — La longueur pour les femelles avec 4 zones varie entre 45-60 cm. et 150-300 gr. ordinairement. La longueur la plus commune est 46-55 cm. Pour Hiiir, quelques exemples d'x\nguilles avec 5-7 zones. Comme j'ai déjà dit, les Anguilles d'une longueur supérieure à 55 cm. sont rares sur le marché d' Aveiro actuellement. Poids eu gi- 280 300 310 30(J 300 325 380 400 420 440 (iW Longueur eu cm. . . . 55,5 .58,5 04,5 55 .54,5 55 .58,5 62,5 03 (54,5 67 Contenu de l'estomac 0 0 Crabes Crabe Crabe 0 0 0 '^^J^^' Õ ^J^"' Nombre de zones ... 0 5 5 5 5 056 5 5 7 Je n'ai vu que 3 femelles argentées de 58,5 cm. et 380 gr. avec 5 zones, une de 45 cm. et 185 gr. avec la tête très étroite et les lèvres fi- nes avec 4 zones, et une de 81 cm. et 1100 gr. avec 7 zones. Les ovaires étaient blancs et opaques, et les œufs ne laissaient plus voir le noyau comme chez la femelle jaune. Il me reste maintenant à donner quelques exemples de mâles ar- gentés. Poids en gr 08 Longueur en cm 35,5 Contenu de l'estomac . 0 Nombre de zoues .... 4 Poids moyen = 69,8 gr. Longueur moyenue = 35-43 cm. 67 08 102 82 72 51 37 59 72 36 36 40 35,5 35,5 34 33 34 35 0 0 0 5 0 0 0 0 0 0 192 Société Portugaise des Sciences Naturelles Poids en gr 58 78 IXJ 78 65 G3 72 63 64 69 Longueur eu cm. ... . 84 37,5 37 36,5 36 33,5 35,5 83,5 36,5 37 Contenu de Testoniac. 0 0 0 0 U 0 U U 0 U Nombre de zones .... 4 — — — — — — — — — Poids moyen = 69,8 gr. Longueur moyenne = 35-45 cm. Tous avaient le ventre vide et à part un individu avec 5 zones, tous avaient 4 zones de croissance. Je donne encore quelques mâles ar- gentés avec 3 zones; on remarquera qu'il n'y a pas tellement de diffé- rence par rapport à la longueur mais par contre le poids est bien in- férieur. Poids en gr U 47 65 50 52 58 60 Sá 47 52 Longueur en cm 29,5 31,5 37 a),5 82,5 85,5 38,5 30,5 33,5 33,5 Contenu de l'estomac . 0 0 Crabe Vers ^'"evet- (•.j.^f^^ ^^^^^^ Crevet- ^j q tes tes Nombre de zones .... 3 — — — — — — — — — Poids moyeu = 52,9 gr. Longueur moyenne = 33-75 cm. Ces exemples démontrent que la longueur des mâles argentés avec 'à zones de croissance ou C 4" 2 et ayant 44-G5 gr. peut varier entre 29,5- 37 cm. ce qui rend assez difficile de fixer un minimum de longueur pour l'apparition de la livrée argentée. Naturellement il faut prendre en con- sidération que leurs estomacs sont pleins de nourriture, ce qui augmente un peu leur poids. Chez les mâles avec 4 zones ou C-|-3, l'estomac est presque toujours vide et plus ou moins atrophié, par contre les mâles argentés avec C + 2 ou 3 zones semblent être tout à fait aussi voraces que les mâles jaunes avec 3 zones et, comme chez eux, l'estomac est gé- néralement plein de nourriture. Les yeux chez l'Anguille mâle argentée avec 4 zones sont plus grandes que chez le mâle avec 3 zones, comme aussi les testicules. Les 3 photographies de mâles représentent un mâle jaune et 2 mâles argentés; on remarquera la différence de grandeur des yeux, comme aussi la grandeur des yeux par rapport à la tête chez les mâles argentés (voir les iig. 2-4). Les 2 autres photographies représentent une femelle jaune et une femelle argentée, la différence de grandeur des yeux est assez notable (voir les fig. 5 et 6). C'est une question très ancienne et non encore résolue celle de sa- voir si chez l'Anguille il y a à distinguer les formes suivantes: An- guilla acutiorostris , A. mediorostris, A. laterostris et A. brevirostris . Autrefois on se servait dans la systématique du diamètre de l'œil, actuel- lement on sait que l'œil devient d'autant plus grand que l'Anguille ap- proche de sa maturité sexuelle et va bientôt rentrer dans la mer, son berceau, pour s'y reproduire. Grassi donne des figures d'Anguilles avec Gaitdolfi Ilorni/old: Les AiifjuiUes de In Ria de Aveiro 193 des yenx monstres, Sui'lNO dit que la question n'est pas encore résolue à l'heure actuelle, et CtRIFKINî dit (|ue l'Anguille n'a qu'une espèce avec beaucoup de variétés, i'ar contre Walter, l'auteur de la monographie Der Fhissaal, croit qu'il y a deux espèces chez l'Anguille, l'une à tète large et l'autre à tête étroite, mais que ces deux espèces se présente- raient sous 8 formes diverses. ... , , \ Mâle et femelle jaunes (ieunes). Anguille a tête large ■, n^., , . „ i.' / j i ^ ° ^ Maie et iemelle argentes (adultes). Anguille à tête étroite Mâle et femelle jaunes (jeunes). Mâle et femelle argentés (adultes) Walter croit que l'Anguille à tête étroite ne devient pas aussi grande que celle à tête large, par contre elle atteindrait sa maturité sexuelle plus vite. L'Anguille à tête large aurait une taille plus grande, mais par contre elle n'atteindrait la maturité sexuelle que plus tard que l'Anguille à tête étroite. Walter donne des radiographies des tètes des deux espèces d'Anguilles et je dois dire que par ce moyen on peut cons- tater que la forme du crâne est assez dilïerente chez les 2 espèces d'An- guille. N'ayant pu me procurer, pendant mon séjour à Aveiro, que 3 femelles argentées, je n'ai })as eu l'occasion d'étudier cette question, mais j'espère pouvoir le faire l'année prochaine. Je dirai seulement maintenant que j'ai observé que presque toutes les grandes femelles jaunes de 55-07 cm. avaient la forme de tête ca- ractéristique d'après WALTER pour l'Anguille à tète large, avec de très grosses lèvres. Malgré leur taille et leur âge, car elles avaient de 5-7 zones de crois- sance, les ovaires étaient petits et hyalins. Les œufs ne mesuraient que 0,092 mm. au maximum. J'ai trouvé, le jour de mon départ, une petite femelle argentée avec 4 zones de croissance, de 47,5 cm. et 185 gr., qui avait la forme de tête caractéristique pour l'Anguille à tête étroite avec des lèvres très minces. L'ovaire était tout a fait opaque et avait une largeur double de celui des grandes femelles jaunes à tête large, et les œufs mesuraient 0,208 mm. Je signale deux anomalies que j'ai observées chez les Anguilles mâ- les à Aveiro. Il m'est arrivé de trouver 3 ou 4 fois des Anguilles de 37- 38 cm. très maigres, n'ayant que G -f- 1 ou 2 zones de croissance annuelle; • chez ces individus les testicules étaient tellement peu développés qu'il était nécessaire d'avoir recours à l'examen microscopique pour détermi- ner le sexe. Chez les individus normaux de 28 cm. de longueur, il n'y pas de difficulté à diagnostiquer le sexe. J'ai vu aussi peu de fois des mâles argentés avec le ventre gris plomb 194 Société Portugaise des Sciences Naturelles au lieu d'être argenté comme chez l'individu normal. Une fois j'ai vu un mâle avec 4 zones ayant le ventre presque noir. Les Anguilles ne sem- blaient pas être malades. A Aveiro on appelle l'Anguille argentée, soit le mâle soit la femelle qui voyagent vers la mer, Brazino. Les vendeuses distinguent le Bra- zino de l'Anguille jaune par son ventre argenté. Chose curieuse, on appelé les grandes femelles argentées Macho ou mâle ; à cause de leur grande taille on les prend pour des mâles ! On trouve le Brazino sur le marché d' Aveiro depuis le milieu d'octo- bre jusqu'au mois de mars. La Ria d'Aveiro possède une faune très riche, ce qui explique la croissance si rapide de l'Anguille, qui est un Poisson des plus voraces avant d'atteindre le stade de maturité sexuelle comme Anguille argentée, puisqu'alors elle cesse de manger et on trouve l'estomac vide et plus ou moins atrophié. L'examen du contenu de l'estomac chez environ 250 Anguilles m'a donné des indications sur la qualité de leur nourriture, comme aussi sur leur voracité. Il n'est nullement rare de trouver des Anguilles ayant la région de l'estomac très fortement dilatée par la grande quantité de nourriture en voie de digestion. Quelquefois même les Anguilles sont tellement pleines de nourriture qu'elle ressort par la bouche avec une légère pression sur le ventre; ceci arrive surtout chez les petites Anguil- les pleines de Vers. Comme à Lisbonne, chez les Anguilles du Tage, celles de la Ria mangent surtout des Crevettes et des Crabes. Il n'est pas rare de trouver, dans l'estomac d'une Anguille de 45-50 cm., les restes de 6-8 Crabes môme d'une certaine taille. Quelquefois ou trouve les deux, comme par exemple 2-(J Crevettes et 2-3 Crabes'. Souvent on trouve des Anguilles dont l'estomac est plein de Crevettes seulement, ou aussi avec Crabes et Anuélides, etc. Chez les petites Anguilles on trouve assez fréquem- ment des Annélides quelquefois tellement digérés qu'on ne reconnaît que leurs soies sous le microscope. J'ai aussi trouvé de temps en temps de petits exemplaires de Cardium edule mélangés avec des restes d'Annélides. Il n'est pas rare de trouver des petits Poissons plus ou moins digé- rés dans l'estomac de l'Anguille. Depuis qu'à Valencia j'ai vu amor- cer les hameçons avec des morceaux d'Anguille pour sa pêche dans l'Albufera, j'ai soupçonné l'Anguille de cannibalisme. A Aveii-o j'ai trouvé deux fois de petites Anguilles dans l'estomac d'individus plus grands. Une Anguille ? de 52 cm. et 210 gr. avait avalé une Anguille de 17 cm. entière, un mâle jaune de 37 cm. et 63 gr. en voie de devenir argenté, avait les restes d'une Anguille de 12 cm. dans son estomac, dans les 2 Gandolfi Ilornyóld: Les Anguilles de la liia de Aveiro 195 cas la tête en bas. Il me semble prudent de sé})arer les grandes Anguil- les des })lus petites dans les aquariums. Mais dans le Ria d'Aveiro, la nourriture principale de l'Anguille est le Crabe. On trouve des individus tellement grands dans l'estomac des Anguilles qu'on s'étonne qu'elles aient pu les avaler. Le suc gastrique de l'Anguille semble très bien pouvoir digérer la carapace, ou en tout cas elle devient tellement molle qu'elle passe par l'intestin. Les pinces semblent résister plus longtemps à la digestion. L'examen du suc gastrique par un physiologiste ne serait pas sans in- térêt chez l'Anguille. J'ai fait beaucoup de préparations de sang pour la recherche du Trypanosoma granulosum, mais sans succès, pendant mon séjour à Aveiro. On obtient de belles préparations du sang de l'Anguille avec le Leishman sous forme de tabloids de Burroughs & Welcome, qui sont très commodes eu voyage. J'ai examiné le contenu des intestins d'un grand nombre d'Anguil- les de toutes grandeurs pour y rechercher des Vers intestinaux. A Lisbonne, on trouve beaucoup d'Ascarides, et il est plutôt rare de rencontrer des Cestodes ; à Aveiro, par contre, je n'ai pas vu une seule Ascaride, mais très souvent des Tœnia. Il faut ouvrir l'intestin depuis l'anus jusqu'à l'estomac et chercher le Tœnia avec une loupe, car les petits individus échappent facilement à l'observation en se confondant avec le contenu de l'intestin qui est assez souvent gris blanchâtre. J'ignore naturellement si les Cestodes sont aussi fréquents pen- dant toute l'année dans la Ria de Aveiro. Le Tœnia s'attache très fortement à l'intestin, et il n'est pas facile de l'avoir avec la tète. On réussit mieux en coupant la partie d'in- testin à laquelle le parasite est attaché, on plonge le morceau dans une cuvette photographique, de préférence noire, on l'étalé avec pré- caution en peu d'eau et on le fixe en versant de la formaline, en main- tenant l'animal étendu avec une manche en bois de bistouri. Une fois fixé, on transporte de Tœnia dans de l'alcool a 70 «/o. Je l'ai même trouvé plusieurs fois dans l'estomac. On le trouve autant chez les mâles que chez les femelles. Je l'ai trouvé aussi chez l'Anguille mâle argenté ayant déjà l'estomac en voie de s'atrophier. Je n'ai pas observé des lésions intestinales causées par le Tœnia. Quelquefois j'ai recontro deux Tœnia chez la même Anguille. J'ai envoyé un certain nombre de ces Cestodes à mon collègue le Professeur 0. Fuhrmann, de l'Université de Neuchatel, qui les a identi- fiés comme appartenant tous à la même espèce Proteoceplialus macro- cephalits que j'ai rencontrée chez les Anguilles du Tage à Lisbonne, et je le remercie bien sincèrement pour me les avoir déterminés. 13 196 Société Portugaise des Scieiiees Naturelles Le Proteocephalus macrocephalus ne semble pas être rare chez l'Anguille en Portugal. A Aveiro, je l'ai rencontré chez les Anguilles examinées dans la proportion de 10 pour cent environ. Je ne dirai que peu de mots sur la pèche de l'Anguille dans la Ria de Aveiro, en renvoyant ceux que ce sujet pourrait intéresser pour de plus amples détails au travail de MM. NoBRE, Afreixo et Macedo où on trouvera une description complète de la pèche, de tous les engins de pèche en usage actuellement dans la Ria comme aussi ceux autrefois en usage mais i)rohibés actuellement par le règlement en vigueur. On y trouvera aussi le règlement, ainsi qu'un projet d'une école de pêche. Cet ouvrage décrit aussi les différentes types d'embarcations et contient beaucoup de planches en couleur représentant les appareils de pêche, embarcations, etc., ainsi que des cartes nombreuses de la Ria. On y trouvera enfin une description des conditions hydrographiques et une liste de la flore et la faune de la Ria de Aveiro. On pèche l'Anguille surtout avec des nasses appelées Ualricho^ de petite taille. Les grandes nasses, les Botivões, employées jadis en groupes de 3, sont interdites ainsi que la fisga, instrument qui blesse beaucoup de Poissons. On pêche beaucoup l'Anguille avec la sertela, paquet de Vers atta- ché à une ficelle. Comme filet on emploie surtout le chinchorro. BIBLIOGRAPHIE A. A. Baldaque da Silva, Estado actual das Pescas em Portugal. Lis- boa, Imprensa Nacional, 1891. Augusto Nobre, Jaime Afreixo et José de Macedo, A Ria de Aveiro. Lisboa, Imprensa Nacional, 1915. A. CtANDOLFI Hornyold, Algunas observaciones sobre la Anguilla en Valencia. Anales del Instituto General y Técnico, N° 3, Valencia, 191G. A. Griffini, Ittiologia Italiana. Hoepli, Milano, 1903. B. Grassi, Metamorfosi dei Mureuoidi. Jena, 1913. E. Walter, Der Flussaal, Neudamm, 1910. r. SuPiNO, Hidrobiologia applicata. Hoepli, Milano, 1914. Bulletin de la Société Portugaise des Sciences Naturelles. T. VII. Planche XXIII \^l'-^ Les Anguilles de la Ria de Aveiro Gandolfi Hornyoi.d Bordallo Pinheiro Lallemant L.Ja, grav. Gandolfi Ilornyold: Les Anguilles de la Ria de Aveiro 197 Explication des figures Fig. 1 — Ecaille d'Anguille avec 7 zones de croissance. C — Première zone de croissance ou zone centrale de l'écaillé. On peut constater que la partie médiane est dépourvue de plaquettes. II seconde zone de croissance. III » » IV » » V » » VI \ » » /Il sept ième » » Fig. 2 — Tête de mâle argenté de 40 cm., avec 5 zones de crois- sance. Fig, 3 — Tête de mâle argenté de 35 cm., avec 4 zones de crois- sance. Fig. 4 — Tête de mâle jaune de 34 cm., avec 3 zones de croissance. Fig. 5 — Tête de femelle argentée de 58,5 cm., avec 5 zones de croissance. Fig. G — Tête de mâle jaune de 47,5 cm., avec 3 zones de crois- sance. La Station de "S, Julião" aux environs de Caldellas * JOAQUIM F0NTE5 (l'IaiiclioXXIV) Nous avons l'hoTineur de présenter à la Société Portugaise des Sciences Naturelles divers olijets de pierre et d'argile provenant de la station de 8. Julião. Cette station, située anx alentours des thermes de S. Tbiago de Caldellas (Amares), a été découverte par le Dr. Victor Fontes, qui 3^ a recueilli des matériaux importants que nous nous proposons d'étudier. «De S. Julião a Castellão teui tliesouro o rei mourão» (De S. Julião à (yastellão est le trésor du roi maure), disent les gens du pays ('), et c'est cette phrase, où se révèle la légende, qui a décidé V. Î''onte8 à visiter le mont S. Julião. Partout où se rencontrent des objets archéo- logiques, le ])eu)ile suppose qu'il y a des trésors cachés, des trésors de maures ' les mots mouro et casteUo (mourão et castellão sont des augmentatifs) a])paraisent pi*esque toujours liés à des sites où se trouvent d'anciens vestiges d'occupation humaine. S. Julião est une montagne haute, sur la rive gauche de la rivière Homem, et au sommet de laquelle se dresse une chapelle consacrée à ce saint. S. Julião est, d'après la légende recueillie, frère de * Séance du 12 avril 191G. (1) Cf. avec l'oracle suivant recueilli par F. Martins Sakmento: «Entre Sil- vares, Santa Eulália de Fermeutâo e S. João 'stá um dornão; procurem a mina que o acharão». (Entre Silvares, Sainte Eulalie de Fermentão et S. Jean est une grande cuve ; cherchez la mine et vous la trouverez). Materiaes para a ar- cheologia do Concelho de Guimarães. Revista de Guimarães. Porto, 1898, T. XV, p. 15G, où, comme daus ce cas, la phrase rimée indique des vestiges archéologiques trouvés sur ce point. Il en est de même de ce dicton cité par Tavakes Proença Junior ; «Entre o Tejo e Ocre/a iica toda a nossa riqueza». (Entre le Tage et l'Ocreza se touve toute notre richesse). Anta da Uigueira (Beira Baixa), Leiria, 1909, p. 10. ,/. Foidts: Station de S. Julião 199 S, Migue]-o-An jo et S. l'edro, et c'est ainsi que l'on appelle deux mon- tagnes voisines sur lesquelles s'élèvent également deux chapelles où sont vénérés les saints de ces noms. Un jour, les trois frères, obligés de se séparer, voulurent du moins qu'il leur fût possible de se voir les uns les autres, et dans ce but ils allèrent habiter les trois montagnes les plus hautes de la région, où sont cachés les trésors des maures. (' ) Cela prouve que les environs de Caldellas ont été autrefois fort habités, et la légende montre qu'il doit s'y trouver de nombreux vestiges archéolo- giques (2), D'après un renseignement également fourni par V. Fontes, il y a un endroit appelé Çova da Moura (la caverne de la mauresque) où l'on prétend avoir trouvé une petite hache de pierre et quelques vilebre- quins (sic). On disait que la hache contenait un trésor, et c'est pour cela qu'on l'a brisée. C'est une superstition vulgaire en Portugal que dans les haches de pierre sont enfermés des trésors, ou la foudre. A Liceia (Bar- carena) où il existe une station néolithique remarquable, étudiée en par- tie par Carlos Ribeiro (^\ on trouve fréquemment des haches néolithi- ques brisées, et un paysan racontait que quand il était ])etit, il cassait toutes celles qu'il rencontrait pour voir la foudre qui était dedans ('). La station de S. Julião ne présente aucune trace apparente de murailles, et ce devait être un village misérable si l'on en juge par la pénurie des objets qu'on y a recueillis, bien qu'ayant subi l'in- fiuence de Rome. C'était un des nombreux oppida qui abondaient au nord du pays, isolés, perdus dans les montagnes que le peuple-roi eut à conquérir (^j. (1) V. Fontes a visité les deux autres montagnes dont l'une lui a fourni des tessons anciens. Le CasteUâo, autre montagne des environs, était couverte de vé- gétation, ce qui n'a pas permis d'y faire des recherches. (2) Le Diccionario Geographico de Portugal (Memorias Parochiaes) dit à propos d'une montagne de cette région: «cette montagne s'appelle S. Sebastião parce que c'est là qu'est l'ermitage consacré à ce même saint dont j'ai déjà fait mention plus haut; cette enceinte était le Cliatcan des Maures, et aujourd'hui encore on en voit les retranchements.» On a trouvé des inscriptions rouiaines à Caldellas- (3) Noticia de algumas estações e monumentos i^rehistoricos. Noticia da es- tação humana de Liceia. Lisboa, 1878. (4) D'après renseignements donnés par le Dr. Costa Ferreira. Ce fait vient faire mettre un peu de côté l'hypothèse formulée par C. Ribeiro touchant cette station, que les haches néolithiques que l'on trouve souvent brisées isouvaient très bien l'avoir été en vertu d'un rite religieux. (5) Dans les Commentarii de Bello Hispanienses, ouvrage attribué à Hircio, on lit à i^ropos des enceintes de la Péninsule : «Une grande partie des villes de cette province sont généralement défendues aussi par des montagnes, et construites sur des sites naturellement élevés, de sorte que les montées en ren- dent l'accès difficile.», Cap. VIII. Avieno, à propos des ojipicZa du sud du pays dit : «Cempsi atque Saefes árduos collis habent Ophiussae in agro.» 200 Société Portugaise des Sciences Naturelles Les objets trouvés dans les ravines creusées par l'eau à la surface de la montagne sont en pierre et en terre. Ustensiles de Pierre. a) Meule. La iîg. 1 de la PI. XXIV représente une meule complète C'est la meule primitive ('). Un morceau de granite irrégulièrement circulaire sert de table fixe, et un caillou roulé, de la même nature mi- néralogique, recueilli naturellement sur les bords de l'Homem, ser- vait à écraser contre la partie fixe les grains nécessaires aux habi- tants de S. Julião. Le poli des deux surfaces entre lesquelles se faisait la trituration atteste un long usage. Ce type de meule a été trouvé pour la première fois en Portugal dans les Kjoekkenmoeddinger de la vallée du Tage (2) qui datent de la fin de la période paléolithique (3). Il se montre en abondance pendant le néolithique et arrive jusqu'à l'époque romaine comme dans le cas de cette station. L'Egypte et Chypre nous ont donné des statuettes qui représentent des femmes se servant de meules de ce genre. Les plus anciennes qui nous viennent d'Egypte ap- Vers 195 el 196. Au lieu de Saefes il faut, lire Glaetes. Vid. .T. Lfite pe Vas- CONCELLOS, lieli^iões da Lusitânia. Vol. TI, p. 72. Sur les castros portugais, comme travaux généraux, lisez : Eel. da Lus. Vol. I, II, III; de F. Tavares Proença (J."): Les enceintes portugaises: leur classification, leurs types. Compte renchi du Congr. Préh. de France, HT'- session, Autun, 1907. Le Mans, 1908, p. 710. Essai d'un inven- taire des enceintes portugaises (résumé). Compte rendu du Congr. Préh. de France, IIP session, Autun, p. 712. Ensaio de inventario dos castres portugueses. Leiria. 1908; de Fernandes Barreiros: Ensaio dos crastos do Concelho de Montalegre. Bragança, 1914. Comme travaux spéciaux : de nombreux articles publiés dans VArcheologo Português, Portugália et Revista de Guimarães. Nous faisons référence à un grand nombre de ces travaux dans le cours de cette étude. (1) «Toutes les civilisations primitives ont broyé le blé entre deux pierres, l'une servant de table fixe, l'autre mue à main». E,. Dussaud, Les civilisations préhelléniques dans le bassin de la mer Egée. 2"""' édition. Paris, 1914, p. 270, (2) Carlos Eibeiro, Les Kjoekkenmoeddinger de la vallée du Tage. Compte rendu du, Congr, hiteru. d'Anth. et d'Arch. préh., Lisbonne, 1880. IX" session, p. 279, pl. III, fig. 2. (3) Les Kjoekkenmoeddinger de Portugal ont été classifies, et avec raison, par H. Bheuil dans son remarquable travail: Les subdivisions du paléolithique supérieur et leur signification. Compte rendu du Congr. Int. d'Anth. et d'Arch. Préh., Genève, 1912. XIV'""" session. Vol. I, p. 223, comme appartenant à la phase indus- trielle tardenoisienne. Nous remarquerons en passant que si à Mugem et au Cabeço d'Arruda (et non Mughem et Cabezo d'Arruda, comme l'écrit par erreur Breuil, p. 227 de son ouvrage cité) il n'y a pas d'animaux disparus, on y a cependant découvert des coquilles de Lutraria compressa que l'on ne trouve dans le Tage qu'à 33 kilomètres au-dessous de Mugem. Paula e Oliveira, faisant allu- sion à ce fait conclut: «On recouuait, par ces indices, que les amas doivent être an- térieurs à l'exhaussement du sol qui réduisit l'estuaire du Tage à ses proportions actuelles ou pour le moins qu'ils existaient déjà avant la fin de ce mouvement». Nouvelles fouilles faites dans les Kjoekkenmoeddinger de la vallée du Tage. Communicaqões da Covimissão dos Trabalhos Geológicos, T. IL Tirage à part, p. 8. J. Fontes: Station de S. Julião 201 partiennent à l'art tliinite et étaient placées dans les tombeaux avec d'autres représentant le maître et ses serviteurs (t). A Chypre une de ces statuettes a été recueillie dans un toml)eau du premier â.iie du fer, à Curium (- [. Actuellement encore divers peu|)les sauvages font usage de meules semblables (^). L'apparition de meules aussi primitives dans les enceintes portu- gaises n'est pas rare. Santos Rocha en a découvert dans la couche inférieure et moyenne du village de St.'^ Olaia, et au Crasto (âge du fer) ('') à côté du moulin circulaire rotatif ^ui n'a pas encore été trouvé à la station de S. Julião. h) Percuteurs. Les percuteurs rencontrés ici sont des cailloux roulés de granite et de quartzite ffig, 2, PI. XXIV) ramassés naturellement sur les bords de l'Homem. Ils présentent, soit à une extrémité soit aux deux, des traces de percussion, sans aucun autre vestige de travail. Même dana les stations romaines de notre pays apparaissent des instruments de ce type. Alves Pereira a trouvé dans Vopjndum luso-romain, — 0 Cas- tello de 8. Miguel-o-Anjo, à Arcos de Valdevez — des caillou roulés de gneiss qui avaient servi de percuteurs et qui ne portaient aucune autre trace de travail (^). Cet auteur dit que ces types de percuteurs sont fréquents dans les enceintes du Haut-Minho (^). c) Poids. La série de poids recueillis à S. Julião est très curieuse. Ce fait, bien qu'il ne soit pas cité par Breuil, est, avec la morphologie lithi- que, l'absence des vases, d'instruments de pierre polie et d'animaux domes- tiques, à l'exception du Chien, un puissant argument en faveur de la haute antiquité de ces stations. Quant au Chien, Paula e Oliveira pense que cet ani- mal vivait à l'état sauvage, et que les os découverts ici proviennent d'animaux tiK^s dans d'autres localités par ceux de nos ancêtres qui transportaient dans leurs habitations les parties convenant de préférence à leur alimentation. C'est ainsi que cet auteur explique le manque de proportioualité entre le nombre des divers os de ces animaux et d'autres qui ont été découverts en cet endroit. Car- TAiLHAc dit que les os trouvés dans les monticules de Mugem «sont isolés, fragmentés, parfois brûlés, non rongés, ce qui prouverait l'absence du Chien domestique». Les âges préhistoriques de l'Espagne et du Portugal. Paris, 1886, p. 53, Sur les déplacements de la ligne de rivage de l'Océan, voir: Paul Cboffat, Preuves du déplacement de la ligne de rivage de l'Océan. Comviunicações, etc . 1D05, T. VI, p. 174. (1) G. Maspero, Egypte, collection Ars-Una. Paris, 1912, p. 9, fig. 15. (2) DussAUD, Les civilisations préhelléniques, etc., 2' édition, p. 270 et 279, fig. 201 h. (3) John Evans, Les âges de la pierre. Trad, française de E. Barbier. Paris, 1878, p. 242. (4) Estações pre-romanas da idade do ferro nas visinhanças da Figueira. Portugália, T. II, p. a53 et 511. (5i Castello de S. Miguel-o-Anjo. Archeologo Português, Lisboa, 1895, Vol. I, pag. 173. (6) Cinegética e archoologia. Arch. Port., Vol. XX, p. 243. 202 Société Portugaise des Sciences Naturelles Ce gont des petits cailloux de granite, aplatis ('), plus ou moins ellipti- ques, portant de chaque côté, dans le sens du plus petit axe, une entaille symétrique, produite par des chocs successifs, et destinée au passage du cordon de suspension (fig. 3 à 8, PL XXIV). Maetins Sarmento a dé- couvert des poids de ce genre à l'intérieur d'une maison de Sabroso et dit en avoir vu deux autres à Citania Ç'). Sabroso est une station proto- historique et la Citania est luso-romaine. Dans la station de Alto da Pena Cova (Arcos de Valdevez), ex- ploré par Alves Pereira, il y avait aussi des poids de ce type (^). Elle appartient à la période calcolithique et tout ce qu'on y a trouvé est dé- posé dans l'armoire n.° 11, au premier étage du Musée Ethnologique Portugais (4). Nous croyons pouvoir considérer ces objets comme des poids de mé- tiers à tisser. Dès la période néolithique on voit apparaître des poids en pierre (s) pour les métiers à tisser, et actuellement encore c'est très souvent une pierre qui sert de poids au métier de famille (''j. On peut comparer ces ustensiles aux objets que Santos Rocha a trouvés à St.''^ Olaia, et qu'il considérait comme des poids de filets de pêche. Ce sont des morceaux rectangulaires de céramique portant deux entailles sur leurs plus grands côtés. Le procédé technique est le même, et cet archéologue les a classifies comme poids de filets à cause de l'état d'usure où ils se trouvent, comme s'ils avaient été souvent traînés sur le sable ou dans la vase (7). C'est justement ce manque d'usure dans les exemplaires recueillis à Caldellas qui nous porte à croire qu'il s'agit plutôt de poids de métier. Il faut ajouter que la station de St.'*^ Olaia est voisine de la mer, ce qui n'est pas le cas de S. Julião. Ce type de poids n'a été trouvé au Portugal que dans les trois stations déjà mentionnées. Le poids du métier pré- historique et proto-historique est, en règle générale, un rectangle ou un carré de céramique avec quatre trous à chaque coin ; c'est ainsi qu'il (1) Leurs dimensions varient entre 0,055 m. et 0,04 m. (2) Materiaes para a archeologia do Concelho de Guimarães. Bev. de Guima- rães, Vol. XXIV, p. 115. (3) Renseignements donnés par l'explorateur qui en a fait la découverte. (4) Dans le cours de ce travail, nous faisons de nombreuses références aux riches collections du Musée Ethnologique Portugais, et pour ne pas répéter constamment que les objets auxquels nous comparons ceux qui ont été trouvés à S. Julião sont collectionnés au premier étage de ce Musée, nous indiquons sim- plement entre parenthèse le numéro de l'armoire qui les contient. (5) A. Santos Kocha, Mobiliário neolithico disperso no concelho de Nellas (Beira Alta). Portugália, Vol. I, p. 812, fig. 5. (6) Belchior da Cruz, Pesos de tear. Portugália, Vol. I, p. 378. (7) Estações pre-romanas da idade do ferro nas visinhanças da Figueira, Portugália, Vol. II, PI. XXVIII, fig. 249 a 254. J. Fontes : Station de S. Julião 203 apparaît dans les objets recueillis à ['ragance (arm. 10), à S. Mamede de Óbidos (arm. 6), à Outeiro de Assenta (arm. 64 i (i), à Rotura (2) et à Castello de Pavia (arm. 4). Céramique. a) Vases. Les fragments trouvés ici sont en grand nombre et la pâte en est comme la pâte typique des vases des oppida portugais, c'est-à-dire, qu'elle n'est pas complètement débarrasée des grains de quartz, et qu'elle est très chargée de mica. C'est un mica aux reflets dorés qui se détache vivement sur le fond rouge-grisâtre — la couleur de la céra- mique— et donne aux vases un aspect bizarre, comme on le voit dans les fig. 9, 10, 11, 12, 15 et 16, PI. XXIV. A la station do Côto da Pena (3), à la Cividade de Bagunte (Villa do Conde) (*), dans les enceintes de Monte de St.''^ Martha et Monte Redondo (*), il y a de la céramique micacée. Al- ves Pereira en a également trouvé à Castello de S. Miguel-o-Anjo (^), Santos Rocha dit que parmi les objets romains — dolia, tegulae, petits vases d'une pâte très fine — par lui découverts, il y a des exemplaires pleins de mica ("). Bonsor a recueilli de la céramique de ce genre à la station de la Cruz del Negro, et dans les tombeaux d'incinéra- tion des Alcores ("). G. Goby décrit à propos des enceintes à gros blocs de la région de Grasse «des poteries toutes spéciales, caractéris- tiques, rougeâtres ou noirâtres, à grains de calcite, de quartz, et sur- tout très chargées de mica blanc ou doré, dénommées jusqu'à présent dans le pays «poteries des camps» ; et à côté se trouvait de la poterie d'origine romaine» (''J). C'est un fait remarquable que GoBY ait décou- vert de la céramique de ce type à côté de céramique d'origine romaine, dans ses explorations de la région de Grasse, comme cela s'est produit dans diverses stations portugaises, entre autres celle dont il s'agit ici. On ne remarque pas de traces de la roue du potier sur les fragments céramiques trouvés ici. A côté de cette céramique il y en a une autre (1) F. Alves Pereira, Estação archeolo^ica do Outeiro da Assenta (Óbidos). Areh. Port., Vol. XX, p. 125. (2) A. I. Marques da Costa, Estações prehistoricas dos arredores de Setubab Arch. Port. VoL VIII, PL IX, fig. 119 et 120. (3) Alves Pereira, Cinegética e archeologia. Arch. Port., Vol. XX, p. 233. (4) EicARDO Skvero, a. Cardoso e F. Martins Sarmento, Noticia archeolo- gica sobre o monte da Cividade. Pevista de Gidviarães, Vol. Ill, p. 139. (5) Albano Bellino. Cidades mortas. Arch. Port., Vol. XIV, p. i6 et 20. (6) Ouv. cité. Arch. Port., Vol. I, p. 171. (7) Elementos para o estudo comparativo de alguns objectos recolhidos no Castro de S. Miguel-o-Anjo. Arch. Port.. Vol. I, p. 263. (8) Santos Rocha, Estações pre-romauas etc. Portugália, Vol. II, p. 496, 509 et 515. (9) Paul Goby, Sur les poteries micacées de la région de Grasse et notam- ment sur celles du camp du Bois-du-E,ouret. Compte rendu du Congrès Préhistori- qite de France. IP session. Vannes. Le Mans. 1906, p. 330. 204 Société Portugaise des Sciences Naturelles plus perfectionnée, mieux cuite et d'une pâte plus homogène, quoique contenant encore du mica, sans vestiges également de la roue du potier. Le Castello de S. Miguel-o-Aujo nous donne de la céramique de ce type (arm. 26). Bien que l'on ait rencontré un bon nombre de fragments, il n'est pas possible de reconstituer un vase. A en juger par les fragments recueillis, il devait y avoir des vases de grandes dimensions et d'autres beaucoup plus petits ; l'épaisseur des parois varie entre 0,015 et 0,003. Les rebords sont de divers types, comme le montre la fig. 1 ; les formes prédominantes sont celles indiquées en A et B, elles se montrent dans la Citania de Briteiros (arm. 23). Le schéma ÎJ repré- H I Fig. 1 sente un rebord curieux et unique dans les exemplaires recueillis ici: en effet, au lieu d'être retourné en dehors, il l'est en dedans, ce qui faci- lite beaucoup la préhension de ce vase. Le fond de quelques-uns de ces vases était aplati (KJ et un cordon lisse près de la base servait d'ornement, comme on le remarque aussi dans certains exemplaires de la Citania de Briteiros (^arm. 23). Ce procédé ornemental apparaît sur d'autres fragments, mais à une autre place, près des bords, par exemple B. Outre ce type d'ornementation, il y en a d'autres ; il est toutefois à noter que l'ornementation n'est pas très remarquable à S. Julião. La fig. 11 de la PI. XXIV représente un rebord du type .4, portant à l'angle et à la partie interne un sillon qui devait s'étendre naturellement sur toute la circonférence, procédé qui se retrouve dans d'autres exem- plaires. La fig. 12 de la PL XXIV représente un autre rebord du type J J. Fontes : Station de S. Julião 205 dont l'ornemeut est plus compliqué. Ente deux traits horizontaux pa- rallèles au hord et séparés par une distance de 0,01 s'étend une ligne ondulée, et ])lus bas, à 0,025 est un autre sillon horizontal. Au-dessus de la li.n'ne ondulée est une hande peinte en rouge sombre, de même que la partie la plus saillante du rebord et la moitié extérieure de la partie supérieure, ainsi que le montre la fig. 2. La ligne ondulée, incisée, apparaît dans des objets provenant de stations portugaises de différents âges. Des explorations successives faites à Outeiro da Assenta par Alves Pekeira (') et Luiz Chaves (2) ont donné des fragments où se montre la ligne ondulée entre deux traits horizontaux, et ce genre d'ornementation se retrouve sur la céramique classifiée comme proto- historique. Le premier de ces auteurs a trouvé ce type de décoration à Côto da Pena ('). Le même motif ornemental apparaît sur des fragments céramiques de l'enceinte de Mantel, (arm. 23) et sur un rebord extrait du Crasto de Sacoias (*). A. Viré a trouvé à Igues de Magnague (Carenuac. Lot) de la po- terie avec ce type d'ornementation (•'). DéCHELETTE représente dans son Manuel (^) les motifs décoratifs des situles de bronze ornés vénéto-illy- riens et ceux des vases armoricains à décor incisé, où apparaît la ligne ondulée, et il dit à ce propos «qu'ils apparaissent à une date un peu plus ancienne sur les produits de l'art vénéto-illyrien, dérivés des mo- dèles de l'art grec ionien». Cette ligne ondulée se trouve également sur la poterie appartenant aux civilisations pré-helléniques de la mer Egée. DussAUD donne la reproduction d'un vase provenant du premier pa- lais de Phaestos, une hydrie mycénienne d'Argos et une oenochoé cy- priote sur lesquels figure ce motif ( '). La même ligne se voit aussi sur la poterie peinte de l'Ibérie. On remarque encore ce dessin sur un frag- ment trouvé à St.'^ Olaia («) ; il se montre aussi dans toute sa pureté sur (1) Estação archeoloo-ica do Outeiro da Assenta (Óbidos). Arch. Fort., Vob XX. p. laS, fio-. 17. (2) Segunda exploração archeologica do Outeiro da Assenta ^Termo de Obi- dosl. Arch. Port., VoL XX, p. 261, fio-. 1. (3) Cinegética e arclieologia. Arch. Port., VoL XX, p. 233, fig. 6 et 8. (4) Fkancisco Manuel Alves, O Castro de Sacoias. Arch. Port., Vol. XII, p. 269, fig. 10. (5) Poterie Hallstatienue aux «Igues de Magnague» commune de Carennac (Lot). Bulletin de la Société Préhistorique de France. Paris, 1912. Vol. IX, p. 17-5, fig. 3, n" 4. (6) Manuel d' Archéoloijle Préhistorique, Celtique et Gnllo-Romaine, Vol. II, p. 1469, fig. 664. (7) Les civilisations pré-helli'niques, etc., p. 42, fig. 23, p. 168, fig. 126 et p. 24Õ, fig. 176. i8,) Saktos Bocha, Estações pre-romauas, etc. Pi. XXX, fig. 306. 206 Société Portugaise des Sciences Naturelles une oenochoé de Numancia (i), ainsi que sur un vase de Meca (2) et sur un autre de Elche(^), mais se compliquant d'autres dessins. C'est un motif ornemental qu'on ne trouve dans la Péninsule qu'à l'âge du fer. Le fragment de céramique qui a donné lieu à ces considérations est peint, comme nous l'avons déjà dit. Ce genre de poterie constitue une rareté au Portugal. Martins Sarmento, dans les notes qu'il a laissées sur ses importantes fouilles de Citania de Briteiros, parle de poteries peintes de bandes couleur de café, jaunes et rouges (*). Il existe, provenant du crasto de Mantel, un fragment rouge avec une bande peinte en noir (arm. 23) ('"). Santos Rocha a trou- vé dans les stations des alentours de Fi- gueira (St. ^ Olaia, Crasto, Chões et Par- dinheiros) de la céramique où domine la peinture en raies (''). ViRGlLlo Correia a rapporté de la couche pré-ro- maine de ConimV)riga de la poterie ornée de raies peintes (arm. 70) ("). Dans le cloître de la Cathédrale de Lisbonne sont apparus des frag- ments de céramique peinte (arm. .39) (*) et à Lisbonne encore, dans la station du clos de la Casa Pia {'), Il existe, provenant d' Alcácer do Sal, un vase orné de bandes peintes eu rouge ; mais comme il a été trouvé à côté de vases grecs, il il) P. Paris, Promenades archéologiques en Espagne. Paris, 1910, pi. XLVIII. (2) P. Pauis. Essai sur Part et l'industrie de l'Espagne primitive et du Por- tugal. Paris, 1901, Vol. II. (3) Pedro Bosch Gimpera, El problema de la cerâmica iherica. Madiid, 1015, p. 21, fig. 8. (4) Materiaes para a areheologia du concellio de (luimaraes. Tier. île fíiiimn- ráes, T. XXI, p. 119, T. XXII, p. 7, \h, 103 et 118. (5l José Leite de Vasconcellos, Historia do Museu Etimológico Português. Lisboa, 1915, p. 185. (6) Ouv. cité, p. 301 et 493. (7) J. Leite de Vasconcellos, Hist, do Mus. Ethn., etc. p. 185. (8) Des travaux réalisés en 1916 dans ce temple ont mis à découvert cette couche où l'on a trouvé des fragments peints comme nous avons eu l'occasion de le voir. Il serait désirable d'explorer cette couche de la Lisbonne pré-romaine. (9) Lisboa Prehistorica. A estação neolithica da cerca dos Gteronymos. Lis- boa, 1913, p. 18. V. Correia ne décrit pas les jjeintures, Parmi les débris rencon- trés par l'auteur nous nous rappelons d'en avoir vu un peint en rouge, comme si une goutte d'encre était tombé sur lui. Le Pi-of. Leite dk Vasconcellos a trouvé dans cette même station un fragment de céramique peint en raies avec des tein- tes rosées et rouges. J. Fontes : Station de S. Julião 207 peut aussi avoir été importé (arm. IG) (•), bien que par le grain de sa pâte, par sa peinture et même sa forme, il ressemble fort à un autre vase ibérique de Faro (arm. 13) (^). A Serpa et à Alcoutim on a découvert des vases peints mais d'une façon plus compliquée {^). 11 existe aussi sous l'étiquette de céramique peinte, de fabrication arabe, venus de Silves (arm. 58; et tirés de la collection de Estacio da Veiga, des morceaux de vases peints. Le type et la pâte font croire qu'il doit s'agir de céramique ibérique, peut-être venue d'Espagne. Nous avons gardé pour la fin la description d'un morceau de poterie peinte que nous avons trouvé sur les bords de la Lagune d' Albufeira. Car- los Ribeiro dans son livre «Descripção dos terrenos quaternários nas bacias do Tejo e Sad0'> (page 4), dit avoir trouvé sur la rive droite de cette lagune «des restes de cuisine, consistant en coquillages de mer, mêlés à quelques os d'animaux, en même temps que des tessons de vaisselle gros- sière, très mal cuite, et des silex à éclats». Sur la rive gauche de cette même lagune, au sommet de la dune la plus rapprochée de la mer, nous avons trouvé également des vestiges identiques à ceux dont parle Ri- beiro. Et à côté de cette poterie d'une grossièreté extrême où les grains de sable faisaient saillie à la surface des fragments de vases, il y en avait une autre plus parfaite, comme la vulgaire poterie néolithique, puis de la vaisselle bien cuite, sans trace de la roue du potier, mais d'une pâte peu soignée, et enfin de la céramique romaine. C'est à cet avant-dernier type céramique qu'appartient un rebord de vase peint de deux raies blanches ( '). Tous ces objets étaient nn'langés au milieu d'une abondance de scories de fer ("). (1) Leite de Vasconcellos, Hist, do Museu, etc., p. 187, PI. VIII, iig. 56 e 5t) a. (2) Le vase d' Alcácer do Sal a le col plus large, mais tous les deux sont à fond plat et ont la même panse. (3| A. A. DA Costa Fekreira, Sobre uns vasos antigos do Museu Etimoló- gico Português. Subsidio para a historia da Hygiene e pai'a a influencia púnica na Lusitânia. Arch. Port., Vol. XIX, p. 1. Ici ces vases ont été étudiés à un autre pointe de vue. ( 1) La peinture blanche apparaît dans les stations des environs de Figueii'a. Santos Rocha, Ouv cité. PI. XXX, fig. 291, 315 et 316. (5) Près de la lagune d'Albufeira se trouve la mine d'or d'Adiça. L'or du Tage était bien connu des anciens. Ovide, Silius, Italtcus, Catulle. Juvenal et LucAiN en parlent. (Voir sur ce sujet J. Leitk de Vasconcellos, Religiões da Lu- sitânia, Vol. Il, jD. 24). Marques da Costa cite des objects d'or découverts dans les stations des environs de Setúbal (Estações prehistoricas, etc. Arch. Port., Vol. XIII, p. 271, note li; cet or jDrovenait probablement d'Adiça, hypothèse que Marques da Costa admet. D'anciens documents portugais font allusion à l'ex. ploitation de la mine d'or d'Adiça. (Gama Barros, Historia da administração publica em Portugal nos séculos XI[ a XV. T. III, Lisboa, 1914, p. GO et suivan- tes). Le premier document portugais où l'on jDarle de cette exploitation date de D. Sancho I (1210). Cette mine a été exploitée depuis les temps préhistoriques. ^08 Société Portuyaise des Sciences Naturelles Ce sont les seuls endroits au Portugal où l'on ait jusqu'à ce jour trouvé de la poterie peinte. La peinture la plus vulgaire est constituée par des raies ; ce n'est, comme on l'a vu, que sur quelques vases des environs de Figueira, de Serpa et d'Alcoutim (exception faite des vases de Silves, pour les raisons que nous avons exposées plus haut) qu'apparaissent des peintures plus complexes. Nous sommes loin de la belle poterie ibérique du pays voisin, où les motifs picturaux sont déjà d'une grande complexité et d'une grande beauté ('). La superpo- sition des deux motifs ornementaux, la ligne ondulée gravée enfermée entre deux traits et la raie peinte donnent à ce fragment céramique un vif intérêt. De ces deux procédés d'ornementation, un seul isolé ne sutîisait plus au gout de l'artiste grossier ; il les a superposés pour donner ainsi à ses vases une plus grande beauté. Les anses des vases de cette station appartien- nent à deux types : dans le premier, l'anse est arrondie, épaisse et assez courbée (iig. 13, PI. XXIVj; dans l'autre, elle est aplatie et peu épaisse (fig. 14, PI. XXIV). Dans certains vases l'in- sertion de l'anse se faisait sur le bord même de l'ouverture (fig. 10, PI. XXIVj. La fig. 3 représente un morceau d'argile portant trois saillies mamillaires sur l'une des faces, sur les deux côtés se trouvent respective- ment deux orifices ne communiquant pas entre eux. L'autre face repo- sait sur la superficie du vase pour en faciliter la préhension en même temps que pour servir d'ornement. Ce type d'anse est inconnu dans les stations portugaises où cependant les vases présentent en abondance les saillies mamif ormes isolées (^). b) Tegulae. Dans cette station apparaissent de nombreux fragments de tegulae. c) Disque ou têt. Le disque ou têt de la fig. 15 (PI. XXIVj est de terre Cette affirmation est confirmée par les découvertes de Ribeiro et par les nôtres, car la lagune d'Albufeii-a est à une petite distance de la mine d' Adiça. En même temps qu'elles marquent les temps proto-historiques et historiques, les décou- vertes de la rive gauche attestent le séjour des peuples de ces époques à cet endroit, où ils allaient naturellement chercher les paillettes d'or contenues dans le sable de la plage. Eu outre il existe sur la rive droite de la lagune un site appelé «Poço dos Mouros» (le puits des Maures). Voir Paul Cïhoffat, Sur les sables aurifères marins d'Adiça et sur d'autres dépôts aurifères de la côte occidentale de la i^éninsule de Setúbal. Com7nuuic.ações da Commisfíão do Serviqo Geológico de Fortmjal. Lisboa, 1912-1913, Vol. IX, p. 5. C'est un travail important, où il est fait, outre des considérations historiques, une étude géologique des sables aurifères de la Péninsule de Setúbal. (1) P. Paris, Essai, etc. Vol. II. Gimpera, Ouvrage cité. (2) Pour l'histoire de l'anse, Voir J, L. dk Vasconcellos, Historia do Museu Ethnologico Português. PI. VI, fig. 41 a 49. J. Fontes: Station de S. Julião 209 et de la môme pâte céramique que la jdupart des tessons trouvés ici : c'est une pâte grossière et remplie de mica. Les objets de ce genre sont commuas dans les stations portugaises, soit en terre, soit en pierre. Ceux qui proviennent de Castello de Pavia (arm. 4). sont en pierre, et ceux de Mondim da Beira (arm. lOj sont en terre. On a trouvé de ces mô- mes disques en terre à Numancia (arm. 57). Les archéologues les consi- dèrent comme des tessera de jeu ou comme des têts de vases ('). d) Colliers. La fig. i6 (PI. XXIV) représente un croissant de terre dont l'une des faces est plane et l'autre arrondie. Les deux pointes en sont brisées. Cet objet se rapproche d'autres exemplaires recueillis dans les stations de notre pays. Aux Castellos (oppida) de Pavia (arm. 4) et de Vidaes (-;, ainsi que dans la nécropole d'Alcala (^), on a trouvé des croissants de ce type, percés aux extrémités. Leite de Vasconoellos, dans son livre «Historia do Museu», etc., les regarde comme des pièces de collier (' ). Il n'est pas facile d'assigner une date certaine à la station de S. Julião. A en juger par les objets qu'on y a découverts, à l'exception des tegulae, ce devait ôtre un village bien arriéré, d'une civilisation bien primitive. La meule, les percuteurs, les poids de pierre et une grande partie de la poterie sont d'un type primitif ; mais l'apparition des tegulae montre que non seulement il eut à subir l'invasion romaine, mais encore qu'il vécut sous sa domination. Mais, résistant aux influences extérieures, il ne s'adapta pas aux moeurs de ses maîtres, même après la conquête, vivant jusque-là dans un état des plus arriérés, l'état de barbarie des temps protohistoriques, pour ne pas dire préhistoriques. C'est ainsi que Rome vint trouver le petit peuple de S. Julião. Il ne fut pas facile à la grande république de mener à bien la conquête de l'Ibérie «la vierge farouche qui, durant l'invasion romaine, s'était réfu- giée au fond de ses montagnes sauvages pour échapper à la servitude» (^). Et cet amour intense pour sa liberté, pour sa personnalité, qui la faisait résister aux envahisseurs, se manifeste nettement quand on étudie les objets découverts à S. Julião. Il a vécu dans sa barbarie, et n'a presque rien pris de la puissante civilisation qui lui venait de Rome. (1) J. Leitk de Vasconcellos, Hist, etc., p. 185, note 1. «L'apparition d'un disque séparé pourrait le faire prendre pour le couvercle d'un vase, mais lors- que, comme dans nus enceintes, il en apparaît des séries et de taille diitereute, nous devons, de préférence les considérer comme des pièces de jeu.» (2) L'armoire où se trouvent les objects provenant de Vidaes n'est pas en- core numérotée, son installation n'étant que provisoire. (3) EsTACio DA Veiga, Antiguidades Monumentaes do Algarve. Ill, p. 214. (4) Pag. 184, note 1. (5) G. Fekuero, Grandeur et décadence de Rome, trad, de Ukbain Mkngin, Vol. VI, 4'""' édition. Paris, 1908, p. 821. 210 Société Portugaise des Sciences Naturelles Mais, s'il s'est montré réfractaire aux usages de ses conquérants, il n'en ressentit pas moins le grand courant de civilisation qui, venu de l'est de la Méditerranée à des époques bien plus éloignées, se répandit sur toute la Péninsule. Nous voulons parler de l'influence grecque, si bienfaisante pour l'artiste-né, mais rude encore, de la Péninsule. C'est à l'influence grecque que nous devons les chefs-d'œuvre que le génie ibérique a su créer dans la statuaire, dans la fonderie ou dans la céra- mique. C'est elle qui nous a dotés de cette nouvelle manifestation de l'art: la peinture de la poterie, dont de beaux spécimens ont été re- cueillis en Espagne, et d'autres, bien plus modestes, au Portugal. Nous avons vu précédemment ce que l'on savait entre nous sur ce problème archéologique, et c'est bien peu ; mais, nous l'avons déjà dit, la peinture de la céramique était connue de l'homme rude de S. Julião. Ce n'est qu'un simple trait, mais ce trait prouve que le courant civili- sateur est arrivé aussi chez le petit peuple perdu au milieu des mon- tagnes du Minho. Le peu d'éléments que nous possédons ne nous permet en aucune façon de fixer la date de cette arrivée. A Citania de Briteiros, station luso-romaine avec laquelle, nous l'avons vu, S. Julião a des ana- logies, il y a de la poterie peinte. Aurait-on à S. Julião commencé à peindre la poterie à une date très voisine de l'invasion romaine? ou cette station est-elle plus ancienne que Citania de Briteiros? Les données nous manquent pour résoudre de si délicats problèmes. Il y a, en faveur de cette dernière hypothèse, la grossièreté des ustensiles qu'on a recueillis en cet endroit, ustensiles qui ne pouvaient être fabriqués que par un peuple qui se serait établi au sommet de la montagne à une époque bien antérieure, celle de la conquête romaine. A Sabroso, oppidum typique protohistorique, il n'y a pas de poterie peinte, et son absence dans cette station, alors qu'elle se montre à Citania de Briteiros et à S. Julião, pourrait nous porter à croire que ce procédé ornemental est arrivé bien tard au Minho, quand pour nos indomptables ancêtres approchait l'épo- que de la conquête. Cette hypothèse ne doit être présentée que sous les plus grandes réserves, et seule l'exploration bien conduite des enceintes du Minho pourra nous fournir l'explication que nous cherchons. La con- clusion qu'il seml)le possible de tirer de cette étude, c'est qu'un peuple protohistorique a vécu à S. Julião, dans un état très arriéré, qu'il a reçu la visite de Eome, et que, tout en se défendant de toutes ses forces contre son influence sans toutefois pouvoir y échapper complètement, il a assité à la conquête de la Péninsule ('). (1) Nous dtívous les dessins qui accouipagnenfc ce travail à MM. Magalhães Ramalho et Lima Salazar : nous leurs adressons nos remerciements. Bulletin de la Société Purlugaise des Sciences Naturelles. T. VII. Planche XXIV J. Fontes Station de S. Julião Bordallo Pinheiro l.allemant L.''a. orav. Note sur le Tréponème dans la paralysie générale * PAR PULIDO \?ALENTE Assistant à la Faculté de Médecine Nous avons fait la recherche du Tréponème dans l'écorce frontale de 37 paralytiques généraux vivants, prélevée au moyen de la ponction cérébrale de Neisser-Pollack. La recherche fut positive dans 28 cas (77 o/J. La morphologie, la réfringence, la mobilité et la colorabilité sont celles du Tréponème de la syphilis. Contrairement à ce qu'ont affirmé FoRSTER et TOMASCZEWSKi, le Tréponème du paralytique se teint par le GiEMSA aussi facilement que le Tréponème des autres lésions syphi- litiques. Dans les préparations de l'écorce frontale, imprégnée selon le pro- cédé de NoGUCHi, nous avons rencontré le Tréponème dans des propor- tions énormes, de beaucoup supérieures à celles dans lesquelles on le rencontre dans les autres lésions de la syphilis acquise. Nous pensons que, dans la paralysie générale, les lésions primiti- ves sont celles de méningite et que postérieurement la migration du Tréponème se fait de la pie-mère vers l'écorce à travers les gaîues lym- phatiques périvasculaires. * Séance du 20 décembre 191G. 14 Jacinto Pedro Gomes í'' (1844-1916) PAR PAUL CHOFFAT La Société Portugaise des Sciences Naturelles vient de perdre un véritable ami de la nature, se vouant à la science pour répondre au désir de savoir et non pas en yue d'un intérêt pécuniaire ou pour satis- faire des ambitions vaniteuses. C'était un naturaliste amateur dans la bonne acception du mot. Il est décédé le 5 janvier, dans sa 72^ année. Jacinto Pedro Gomes nacquit à Lisbonne le 29 avril 1844. Son père, LiBANio Antonio Gomes, fonctionnaire de l'Etat, ayant dû s'exi- ler en Angleterre pour échapper aux poursuites de l'usurpateur D. Mi- guel, apprécia l'organisation de ce pays où il envoya son fils faire une partie de ses études secondaires, qu'il termina en Allemagne. En 1861, il entra à l'école des mines de Freiberg dont il sortit, en 1865, avec le titre d'ingénieur des mines. Avant son retour au Portugal, il épousa M."-^ Mina Elisabeth Graff, dont il eut un fils et une fille. De retour au pays, ne parvenant pas à se faire admettre au bureau (1) Afin d'éviter des confusions possibles dans l'avenir, je mentionnerai nue famille amie, mais uon parente, quoique jiortant le même nom, qui a fourni trois générations de naturalistes, cas fort rare en Portugal. I — Dr, Bernardino Antonio Gomes (1768-1823), médecin naval, profitant de ses voyages au Brésil, alors portugais, y fit des observations d'une haute impor- tance sur différentes plantes médicinales, leur composition chimique et leur application, entre autre sur l'Ipécacuanha et les Quinas dont il jjarvint pour la première fois à extraire la ciuchonine. Sa biographie a été publiée par l'Acadé- 'mie des Sciences de Lisbonne (Hist, e Além., nova Serie, 1." classe, T. II, 25 p.). II — Un de ses quatre fils, portant les mêmes noms et aussi médecin, né en ISOfJ, a suivi l'exemple de son jjère par ses travaux eu médecine, en pharmacolo- gie et eu botanique théorique et appliquée. Il s'est en outre occupé de paléobo- tanique et a collaboré aux travaux du Service Géologique par la publication d'un mémoire et de notes sur les végétaux fossiles des ten-ains permocarboniques du Portugal. Il jouissait d'une grande influence, non seulement dans les ques- Paul Choff'at: Jacinto Pedro Gomes 213 des Mines de l'Etat, il s'occupa de travaux particuliers concernant dif- férentes mines du Portugal et de l'Espagne. Dans ses loisirs il cultivait naturellement en premier lieu la miné- ralogie et la géologie, mais il avait en outre un vif intérêt pour la bo- tanique et la conchyliologie, et avait formé une jolie collection de co- quilles marines qui après sa moit a été acquise par l'Institut Technique supérieur, tandis que la collection minéralogique l'a été par le Lycée Passos Manuel. En Ih!83, il se mit sur les rangs pour la place de naturaliste de la Section de Minéralogie et Géologie du Musée National, et l'obtint, comme il était à prévoir, car c'était une fortune inespérée pour cet éta- blissement de voir une place aussi modeste et sans avenir, postulée par un homme aj'ant fait des études supérieures dans une des meilleures écoles de la spécialité, ayant des connaissances sérieuses en zoologie et en botanique, la compréhension et le goût des collections, étant par- faitement maître de cinq langues vivantes et, ce qui est particulière- ment rare dans le pays, ne cumulant pas le travail du Musée avec celui d'autres fonctions lui prenant une partie de son temps. A partir de ce moment, il abandonna à peu près les travaux indus- triels pour ne s'occuper que de ses fonctions officielles. Le Musée. Le Cabinet royal d'histoire naturelle d' Ajuda, simple collection d'objets curieux, réuni en 1836 aux collections de l'Académie des sciences, fut incorporé en 1858 à l'École polytechnique, mais ce n'est qu'à partir de 1862 qu'il devint en réalité un musée scientifique, année on la zoologie fut séparée de la géologie. A cette époque, son directeur le Dr. Pereira da Costa avait tout son temps pris par sa collaboration à la. Commission géologique, et le Musée était sous la direction intéri- maire de Latino Coelho, homme célèbre dans les lettres plutôt que dans les sciences. Ce n'est que lors de la dissolution de la Commission géologique, en tious d'hygiène relatives à la ville de Lisbonne, mais aussi en général dans tou- tes les questions scientifiques, par exemple dans les recherches de Welwitsch en Angola. Il mourut le 8 avril 1877. Malgré son rôle important dans l'Académie des Sciences de Lisbonne, dont il faisait partie dès 1857, cette dernière n'a pas publié sa biographie, et les deux articles qui le concernent dans le Dicciovario Bihliographico Português (T. I, p. 361 et T. VIII, p. 881) sont incomplets, ayant paru dix années avant sa mort. III — Bernardino Barros Gomes, né en 1839, fils de ce dernier, s'est distin- gué par ses travaux en botanique et en sylviculture. Par ses cartes : régionales, hypsométriques, xylographiques, agronomiques, et démographiques, il montra le chemin à suivre pour la géographie raisonnée du pays et son application à la sylviculture. Il eut une fin tragique en 1910. Sun ami le Dr. Julio Henrk^ues lui a consacré une notice nécrologique dans Portugal Agrícola^ b.°' 16, 17 et 18, agosto e setembro de 1911. 214 Société Portugaise des Sciences Naturelles 1868, que le Dr. Costa reprit ses fonctions à l'École polytechnique et au Musée National. La dissolution précitée résultait de ses démarclies, et pourtant elle lui enleva toute énergie au travail ; le découragement fut même si grand qu'il l'amena à détruire ses manuscrits inachevés. Ceux qui ont pu voir l'état des collections avant l'entrée en fonctions de J. P. Gomes peuvent se rendre compte du travail considérable qu'il a réalisé. Il fut secondé dans cette organisation par Julio Cesar Leiros DE Andrade qui était attaché au Musée, dès son début, avec le titre de conservateur. A vrai dire, ses fonctions se bornaient à celles de compta- ble et de bibliothécaire, mais il avait une grande influence sur le per- sonnel, par son honorabilité et par son attachement à ces collections qu'il avait vu naître et dont il défendait les intérêts envers et contre tous. Il est bien connu que cette protection n'est pas illusoire dans les musées scientifiques adjoints à un établissement d'instruction, car ceux des professeurs -fini n'ont pas un intérêt spécial pour les collections, ne voient que l'intérêt de leurs cours, et sont par conséquent disposés à porter préjudice au Musée, par exemple en mettant à la disposition des élèves des pièces d'une grande valeur scientifii^ue, qui ne manquent pas d'être détériorées entre leurs mains. J. P. CtOMES mettait à profit ses voyages à l'étranger pour y étudier les Musées et les perfectionnaments apportés à leur organisation, afin d'en faire profitei' sou cher Musée de Lisbonne. Elève de Freiberg, son intérêt se porta naturellement en premier lieu sur la collection de minéralogie. A cette époque, la dotation du Musée était importante, et il né reculait pas devant les prix des miné- raux de grande rareté. Cette collection attira du reste les éloges des minéralogistes étrangers qui l'ont visitée, dont plusieurs exprimèrent leur étonnement d'y rencontrer des espèces qui, jusque là, ne leur étaient connues que par les descriptions. Des meul)les spéciaux, destinés aux roches et minéraux utilisés pour l'ornementation, sont principalement garnis de pièces provenant de l'ancien musée d'Ajuda. Il a perfectionné jusqu'à la fin de sa vie la disposition des minéraux dans les vitrines, de façon à éveiller l'intérêt du public. La pétrographie est représentée par une collection générale et plu- sieurs collections spéciales. Les autres collections ne furent du reste pas négligées; il installa, dans deux salles spéciales, les séries minéralogiques et stratigraphiques du Portugal, tandis qu'une autre salle contient la série générale de l'étranger, disposée par étages et par faciès. C'est la réunion systéma- tique des nombreuses collections qui jusqu'alors étaient conservées d'après leur origine; néanmoins il fit exception pour deux ou trois col- Paul Choffat : Jacinto Pedro Gomes 215 lections spéciales, conservées séparément; telles sont une collection of- ferte par Alcide d'Oruiony au roi D. Pedho V, une partie de la col- lection de d'ARCiiiAC et une belle collection du Jurassique de Russie, réunie par le Prof. Trautsciiold, La collection paléontololaires, il introduisit une ingénieuse combinaison de couleurs, non seulement [>our les cartons, qui dans les collections stratigraphiques et paléontologiques sont conformes aux cou- leurs adoptées pour les différentes divisions de la carte géologique inter- nationale, mais aussi pour les étiquettes d'ensembles, dont la couleur de pai)ier, la couleur de rimjn-ession et le type de la lettre varient suivant leur catégorie. Il fit l'achat d'une petite imprimerie, spécialement disposée pour l'impression des étiquettes des musées, ainsi que du matériel d'exposi- tion le plus perfectionné. Enseignement . En dehors de ses travaux au Musée, le naturaliste était chargé de la préparation des élèves aux examens, par des exerci- ces servant de répétition et de complément aux cours ofificiels des pro- fesseurs titulaires. C'est avec le plus grand dévouement que J. P. GoMES s'acquittait de cette tâche ingrate, cherchant à éveiller chez l'étudiant de l'intérêt pour des sciences qu'un préjugé fait considérer comme inuti- les ou au moins fastidieuses, vu qu'elles s'appliquent à des «pierres.» Il était bien doué pour avoir de l'influence sur les jeunes gens, grâce à ses études supérieures, à son sens pratique et à son humeur jo- viale faisant accepter de bonne grâce la franchise de ses remontrances. Il évitait la pédanterie qui cherche à en imposer par l'emploi abusif des «mots savants», et s'efforçait au contraire de faciliter la compré- hension du sujet par la simplicité de son exposition. Et quelle satis- faction lorsqu'il réussissait à former un adepte ! Si le cas ne fut pas très fréquent, ce n'est pas à lui qu'il faut s'en prendre. En 1898, la chaire des sciences géologiques fut dédoublée en miné- ralogie et en géologie, mais ce ne fut qu'en 1909 qu'eut lieu le concours pour la nomination du nouveau professeu;'. Dans l'intervalle, J. P. Gomes fut chargé du cours à différentes reprises, et le fut même encore [lour l'année 1910-1911. Ajoutons que lors du concours de 1909, le candidat qui fut accepté insista auprès de GoMES pour qu'il se mit sur les rangs, lui offrant d« se retirer, mais GoMES ne voulut pas en entendre parler. Il donna aussi pendant une année le cours de paléontologie. Son 216 Société Portugaise des Sciences Naturelles cahier de notes y relatives montre avec quel soin minutieux il s'y était préparé. La réorganisation des Universités (1010) créa des places d'assis- tants de l""^ et de 2"^^ catégories, pour donner des cours pratiques. Les naturalistes qui étaient déjà chargés de ces cours furent nommés provi- soirement à la 2"'^ catégorie, mais en 1914 on ouvrit un concours pour la nomination officielle des assistants, et l'on exigea que les titulaires provisoires s'y présentassent. Gomes, qui avait rempli consciencieusement ces fonctions depuis plus de 30 années, ne voulut naturellement pas se soumettre à disputer la place avec ses anciens élèves et préféra se retirer de l'enseignement. Il n'en continua pas moins à être à la disposition des étudiants, dont plu- sieurs continuèrent à recevoir ses leçons désintéressées. Études et publications. Sa profonde connaissance théorique et pra- tique des minéraux lui permit facilement de s'initier aux méthodes de pé- trographie qui s'étaient développées postérieurement à ses études à Freiberg. Ces nouvelles connaissances furent mises à })roiit par les auteurs de la deuxième carte géologique du pays (sortie de presse en 1899) qui fut élaborée à une époque où le })étrqgraphe du Service géologique avait démissionné de fait, et n'était pas encore remplacé. Dans plusieurs circonstances, l'auteur de ces lignes a cité de ses déterminations ou publié de ses descriptions sommaires de roches ou de minéraux du pays ou des colonies ('). La dernière réorganisation du Service géologique, en 1901, institua une Commission consultative à laquelle J. P. CtOimes fut nommé par décret ministériel. Il assista consciencieusement à ses séances, aussi longtemps qu'elles furent convoquées. Il était membre de la Société de Géographie de Lisbonne et de la Société Portugaise des Sciences Naturelles. Nous avons dit que comme ingénieur il -exécuta diverses études de mines. Il les avait à peu près abandonnées depuis son entrée au Musée, sauf celle de la mine de charbon du Cap Mondego, dont il fut ingénieur conseil jusqu'à sa mort, ayant montré le plus grand désintéressement lorsque l'entreprise eut à traverser des jours difficiles. C'est du reste dans le même esprit qu'il répondait aux nombreuses demandes de ren- (1) Voyez entre autre : Matériaux pour l'étade stratigraphique et paléouto- logique de la province d'Angola. Mém. Soc. de Phys. et d'Hist. Xat. de Genève, T. XXX, 1888. Note sur le Crétacique des environs de Torres-Vedras, de Peniche et de Cercal. Comniunicca-ões, T. II, 1891, p. 173 et 193. Échantillons de roches africaines. Comviíinicações, T. III-IV. Paul Chuffaf : Jacinto Pedro Gomes 217 seignements concernant des minerais, qu'il recevait de tous les points du pays et même des colonies. Caractère modeste et désintéressé, étudiant pour l'amour de l'étude, J. P. GoAiES communiquait verljalemeut à ses amis toutes les observa- tions nouvelles qu'il faisait dans le laboratoire ou dans la nature, mais ce n'est que sur leurs instances et presque à contre cœur qu'il se déci- dait à les imprimer, aussi ses publications sont-elles peu nombreuses. Son influence scientifique s'est manifestée par ses conservations, son enseignement et la réorganisation du Musée. Les Communicações du Service Cléologique ont inséré la première liste publié des minéraux du Portugal, et des notes sur un combustible fossile de la province d'Angola, auquel CtOMES donna le nom de Libolite. Il a colloboré avec MM. Berkeley-Cotter et G. Dollfus au mé- moire sur les Planches de Céphalopodes , Gastéropodes et Pélécijjodes laissées par F. A. Pereira da Costa et a écrit la notice biographique sur ce dernier savant, qui y est contenue. En 1910 il collabora au grand ouvrage sur les ressources en mine- rais de fer du monde, jmblié à Stockholm par l'iniciative du Congrès Géologique International, en écrivant l'article concernant le Portugal. J. P. Gomes était essentiellement collectionneur, non seulement d'objets, mais aussi d'idées. Sortant peu, c'était un philosophe jetant sur le papier des observations sur les sujets les plus divers; il ne le fai- sait que pour mieux fixer ses réflexions ou ses observations, et n'a jamais eu l'idée de classer ces notes qui sont incomplètes et inutilisables. Parmi des brouillons concernant des mines, la classification zoolo gique ou pétrographique, l'organisation du Musée, la terminologie scien- tifique, l'agriculture, l'histoire, etc., nous avons eu la bonne fortune d'en rencontrer trois suffisamment terminés pour être publiés, ce qui fut fait dans les CommunicaçÔes du Service Géologique. L'un se rapporte à des traces de Sauriens gigantesques découvertes dans le complexe charbonneux, jurassique, de la mine de Buarcos. C'est probablement parce qu'un de ses collègues avait manifesté le désir de les décrire qu'il ne l'a pas publié, mais il n'y a aujourd'hui aucun motif pour ne pas le faire. Un autre manuscrit concerne les coquilles et les échantillons de sédiments recueillis par l'aviso «Cinco de Outubro» en procédant à la rectification de la carte hydrographique du Noi'd du Portugal, étude dont la Commission centrale des Pêches l'avait prié de se charger. Ce travail l'intéressait beaucoup, et il en parla souvent à l'auteur de ces lignes. Ses papiers contiennent plusieurs brouillons d'un rapport sur ce sujet, tous incomplets; mais ne connaissant aucune description de dépôts marins actuels du Portugal, il était intéressant de pulilier celui qui pa- raît être le dernier. 218 Société Portugaise des Sciences Naturelles Le troisième manuscrit, concernant l'organisation de la Section géologique du Musée national, est un document précieux pour l'histoire de cette importante institution. La maladie qui mit lin aux jours de J. P. GOMES agit si rapidement qu'il alla au Musée jusqu'aux vacances de Noël, pendant lesquelles la crise se déclara. Malgré sa robuste constitution, l'âge et des déboires dans ses attri- butions avaient un peu diminué son zèle pour le travail des collections, mais ses facultés intellectuelles et son intérêt pour la science se sont maintenus jusqu'à la fin, comme l'auteur de ces lignes l'a constaté lors de la dernière visite qu'il lui fit. C'était toujours le même esprit foncièrement libéral, exempt de pré- jugés, s'intéressant à l'avenir de son pays et surtout aux jeunes gens paraissant avoir des dispositions pour les sciences naturelles; rien n'au- rait pu faire supposer que quinze jours plus tard nous devions apprendre le décès de cet homme de bien et excellent ami. Lisbonne, décembre 1916. Liste bibliographique Mineraes descobertos em Portugal. Communicaçòes do Serviço geoló- gico, T. Ill, p. 199-209, 1898. O betume do Libolo (província de Angola). Idem, p. 244-250. Composição da Libolite. Idem, p. 290-291. Notice biographique sur Francisco Antonio Pereira da Costa, dans: DoLLFUS, Cotter et Gomes. Planches de Céphalopodes, Gastéropo- des et Pélécipodes laissées par F. A Pereira da Costa. Lisbonne, Service géologique, 1903-1904. Die Eisenerzvorrâte von Portugal. Publié dans: The Iron Ore Resources of World. Stockholm, 1910, in 4", p. 87 à 91, 1 carte hors texte. Traduit en portugais dans: Rev. de Chimica, Porto, 1910, n.'^ 67, p. 201 à 206. Descoberta de restos de Saurios gigantescos no Jurássico do Cabo Mon- dego. Communicaçôes, T. XI, p. 132-134, 2 pi., 1916. Publication posthume. A composição petrográfica das amostras colhidas no levantamento da carta hidográfica de Portugal. Idem, p. 134-138, Notas sobre a disposição das colecções da Secção Mineralógica e Geoló- gica do Museu Nacional de Lisboa. Idem, p. 138-144. Paul Choffat, Biographie de géologues portugais. Jacinto Pedro Gomes (1844-1896). Commuiiicações , T. XI, 1916, p. 124-131. Liste des publications reçues en échange par la Société Allemagne Abhandlungen aus dem Gebiete der Naturwissenscbaften, herausg. V. Naturwissenscbaftlicben Vereiii in Hamburg. Abbandlungen berausgegeben von Naturwissenscbaftlicben Ve- reins zu Bremen. Abbandlungen der Kaiserl. Leopold. Carol. Deutscben Akademie der Naturforscher. Bericht der Oberbessiscben Gesellschaft ftir Natur- und Heilkunde zu Giessen. N. F. Naturwiss. u. Medizin. Abteilungen. Bericbt der Senckenbergiscbe Naturforscbenden Gesellscbaft in Frankfurt am Main. Bericbt ilber das Zoologiscbe Museum zu Berlin. Bericbt iiber das Institut und Museum filr Meerskunde und das Geograpbiscbes Institut an der Universitát Berlin. Bericbt des Naturwissenscbaftlicben Vereins fiir Scbwaben und Neuburg, friiber Naturbistoriscben Vereins in Augsburg. Deutsche Entomologiscbe Zeitscbrift. Entomologiscbe Mitteilungen. Entomologiscbe Rundschau. Insektenborse. Jabrbiicber des Nassauiscben Vereins fur Naturkunde. Wiesbaden. Mitteilungen der Geograpbiscben Gesellscbaft und des Naturbisto- riscben Museums in Liibeck. Mitteilungen aus dem Kgl. Naturalieu-Kabinett zu Stuttgart. Mitteilungen des Naturwissenscbaftlicben Vereins fiir Steiermark. Mitteilungen der Naturbistoriscben Gesellscbaft in Colmar. N. F. Mitteilungen aus dem Zoologischen Museum in Berlin. Mitteilungen der Miincbener Entomologiscben Gesellscbaft. Museum der Htadt Metz. Bericbt iiber die Sammlungen. Nacbricbten von der Kòniglichen Gesellscbaft der Wissenscbaften zu Gottingen. Gescbaftlicbe Mitteilungen und Mathematiscb-pbysika- lische Klasse. 220 Société Portugaise des Sciences Naturelles Naclirichtsblatt der Deutschen Malacozoologischen Gesellschaft. Frankfurt a/M. Naturae Novitates. Notizblatt des Konigl. botanischen Gartens and Museums zu Ber- lin-Dahlem. Sitzungsberichte und Abliaudlungen der Naturforschenden Gesell- schaft zu Rostock. Societas entomologica. Verliandlungen der Naturwissenschaftliehen Vereins in Hamburg. Verhandlungen der Ornitliologisclien Gesellschaft inBayern. Verhandlungen und Sitzungsbericht herausgegeben von Natuvhis- torischen Verein des preussischen Rheinlande und Westfalens. Bonn. Verhandlungen und Mitteilungeu des Siebenbttrgisehen Vereins fur Naturwissenschaften /ai Hermannstadt. Autriche-Hongrie Annalen des K. K. Naturhistorischen Hofmuseums. Magyar Botanikai Lapok. Budapest. Verhandlungen der K. K. Zoologisch-botanischen Gesellschaft in Wien . Belgique Annales de la Société Royale Zoologique et Malacologique de Bel- gique. Annales et Bulletin de la Société Royale des Sciences médicales et naturelles de Bruxelles. Annuaire de l'Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgique. Bulletin de l'Académie Royale des Sciences de Belgique. Classe des Sciences. Bulletin et Mémoires de la Société belge de Géologie, de Paléonto- logie et d'Hydrologie. Bulletin de la Société Royale de Botanique de Belgique. Brésil Archivos do Museu Nacional do Rio de Janeiro. Boletim do Museu Goeldi de Historia Natural e Ethnographia. Chili Instituto Central Metereológico e Geofísico de Chile. Publicaciones. Publications reçues ixxv la Société 221 Cuba Anales de la Academia de Ciências médicas, físicas y naturales de la Habana. Danemark Arbejder ira den Botaniske Have i Kopenhaven. Egypte Bulletin de la Société entoninloi;ii|ue d'Egypte. Espagne Annuaire de la Junta de Ciènces Naturals. Barcelona. Boletin de la Real Sociedad espanola de Historia Natural. Boletin de la Sociedad Aragonesa de Ciências naturales. Boletin de la Sociedad Espanola de Biologia. Butlletí de la Istituciô Catalana d'Historia Natural. Memorias de la Junta para Ampliación de estúdios. Madrid. Memorias de la Real Sociedad espaîiola de Historia Natural. Revista de la Real Academia de Ciências exactas, físicas y natu- rales de Madrid. Trabajos del Museo de Ciências naturales. Madrid. Etats-Unis Abstract Bulletin of the Pli3'sical Laboratory of the National Electric Lamp Association. Cleveland, Ohio. Annual Report of the Director of the Museum of Com[)arative Zoo- logy at Harvard College, Cambridge. Annual Report of the Director of the United States Geological Sur- vey to the Secretary of the Interior, Washington. Annual Report of the Bureau of Animal Industr}»-, Annual Report of the American Museum of Natural History, Biennal Report of the Board of Curators of the Louisiana State Museum. Bibliographical Contributions from the Lloyd Library. Cincinnati, Ohio. Bulletin of the American Museum of Natural History. New- York. Bulletin of the Illinois State Laboratory of Natural History. Ur- bana, Illinois, Bulletin of the Lloyd Library of Botany, Pharmacy and Materia Medica. 222 Société Portugaise des Sciences Naturelles Bulletin of the Minnesota Academy of Science. Bulletin of the Museum of Comparative Zoology at Harvard Col- lege. Cambridge. Bulletin of the Natural History Society of New Brunswick. Bulletin of the Public Museum of the Cit}^ of Milwaukee. Bulletin of the Wisconsin Natural History Society. Collected Studies from the Bureau of Laboratories. New-York. U. S. Department of Agriculture. Bureau of Animal Industry. Journal of Agricultural Research. Bulletin. Circular. Bureau of En- tomology. Technical series. Circular. Contributions. Farmer's Bul- letin. Department of the Interior. United States Cleological Survey. Pro- fessional Papers. Water supply papers. Bulletin. Monographs. Mineral Resources. Field Museum of Natural History. Publications. The Johns Hopkins University Circular. Journal of Entomology and Zoology. Claremont, California. Pomona College. Journal of Entomology. Claremont. California. Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia. Proceedings of the American philosophical Society. Philadelphia. Proceedings of the Boston Society of Natural Histor}'. Proceedings of the California Academy of Sciences. University of California. Publications in Zoology. University of Illinois. Agricultural experiment Station. Bulletin. Zoológica. Scientific Contributions of the New-York Zoological Society. Zoopathologica. Scientific Contributions of the New-York Zoologi- cal Society on the Diseases of Animals. France et Colonies Archives du Museum d'Histoire Naturelle de Lyon. Bulletin de la Société entomologique de France. Bulletin du Muséum National d'Histoire Naturelle. Bulletin de la Société Naturelle d'Autun. Bulletin de la Société scientifique et médicale de l'Ouest. Bulletin de la Société d'Etude des Sciences Naturelles de Nîmes. Bulletin de la Société philomatique de Paris. Bulletin de la Société d'Étude des Sciences Naturelles et du Mu- séum d'Histoire Naturelle d'Elboeuf. Bulletin agricole de l'Algérie Tunisie-Maroc. Bulletin de Géographie Botanique. Publications reçues par la Société 223 Comptes-rendus de l'Association française pour l'avancement des Sciences. Epigraphie Médicale. Corpus Inscriptionuin ad Medicinam Biolo- giamque spectantium. Paris, Insecta. Revue illustrée d'Entomologie. La Feuille des Jeunes Naturalistes. La Science au XX^ siècle. Revue Scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France. Travaux Scientifiques du Laboratoire de Zoologie et de Physiologie maritimes du Concarneau. Grande Bretagne, Irlande et Colonies Abstracts from the Proceedings of the Cxeological Society of London. Annuaire de l'Université Laval. Québec. Annual Report of the Indian Museum. Bristish Museum. Publications. Bristol Museum and Art Gallery Report, Bulletin of Miscellanous Information of the Royal Botanic Gfar- dens. Kew. Department of the Agriculture and Technical Instruction for Ire- land. Journal. Dove Marine Laboratory. Cullercoats, Northumberland. Reports, Journal of the Royal microscopical Society. London. Memoirs of the Indian Museum. Records of the Australian Museum. Sydney. Records of the Indian Museum. Reports of the Sarawak Museum. Spolia Zeylanica, issued by the Colombo Museum. Ceylon. The Agricultural Journal of the Union of South Africa. The Australian Zoologist. The Irish Naturalist, The Sarawak Museum Journal, Transactions of the Geological Society of Glasgow. Transactions of the Natural History Society of Northumberland, Durham and New Castle-upon-Tyne. Transactions and Proceedings of the Geological Society of South Africa. Transactions of tke Society of Tropical Medicine and Hygiene, Tropical Diseases Bulletin, Yellow Fever Bureau, Bulletin. 224 Société Portugaise des Sciences Naturelles Italie Annuario del Museo Zoológico delia R. Università de Napoli. Atti dalla Reala Accadeinia dei Liucei. Roma. Atti delJa Reale Accadeinia di Scieiize, Letters e Belle Arti di Pa- lermo. Atti délia R. Accademia délie Scienze di Torino. Atti délia Società Italiana per il Progresso délie Scienze. Bollettino del Comitato Talassografico délia Società per il Progresso délie Scienze. Bollettino del Laboratório di Zoologia générale e agraria delia R. Soucia superiore d'Agricoltura in l'ortici. Bollettino dela Società Botânica Italiana. Bollettino delia Società di Naturalisti in Napoli. Bolletino délia Società Africana d'Italia. Bollettino délie Sedute délia Accadeinia Gioenia di Scienze Naturali di Catania. Institut international d'Agriculture, Rome. Bulletin mensuel du Bureau des Renseignements agricoles et des Maladies des Plantes. Bul- letin mensuel des Institutions économiques et sociales. Boletin de Es- tadística agrícola y comercial. Bulletin bibliograjjliique hebdomadaire. La Nuova Notarisia. Modena. Redia, Clioruale di Entomologia. Rivista técnica e coloniale di Scienze applicate. Japon Annotationes Zoologicae Japonensis. Mexique Memorias y Revista de la Sociedad Cientifica «Antonio Alzate.» La Naturaleza. Norvège Bergens Museum Aarsl>eretning. Bergen. Bergens Museum Aarbog. Det Kongelike Norske Videnskabers Selskabs Skrifter. Nyt Magazin for Naturvideiislcalierne grundlagt af den Pliysiogra- phiske Forening i Christania. Pays-bas et Colonies Académie des Sciences d'Amsterdam. Proceedings of the Section of Sciences. Bulletin du Jardin botanique de Buiteuzorg. Publicatiuns reçuts par la Société 225 Portugal Acadeinia das Sciências de Lishoa. Actas das sessões da ])iimeira classe. Boletim da segunda classe. Actas das assembleias gerais. Bole- tim bibliogi'afico. Alma nova. Lisboa. Anais da Academia de Estudos Livres. Anais Scientíficos da Academia Politécnica do Porto. Anais Scientíficos da Faculdade de Medicina do Porto. Anuário da Faculdade de Medicina do Porto. Arebivo de Anatomia e de Anthropologia. Arquivos de Higiene e Patologia exóticas. Arquivos de História da Medicina Portuguesa. Arquivos do Instituto Bacteriológico Camará Pestana. Arquivos do Instituto Central de Higiene. Arquivos do Instituto de Medicina Legal de Lisboa. Boletim da Associação Central da Agricultura Portuguesa. Boletim da Sociedade Broteriana. Coimbra. Brotéria. Série de vulgarização scientífica. Série zoológica. Série botânica. Comunicações da Comissão do Serviço Cxeológico de Portugal. O Instituto. Coimbra. Jornal da Sociedade das Sciências Médicas de Lisboa. Liga Naval Portuguesa. Boletim marítimo. Liga Nacional de Instrução. Arquivo dos seus trabalhos. Ministério das Finanças da República Portuguesa. Estatística agrícola. Boletim Comercial e Marítimo. Movimento da população. Anuá- rio Estatístico de Portugal. Censo da população de J'ortugal. Comércio e Navegação. Consumo do Rial de Agua. Contribuição de Registo. Emi- gração Portuguesa. Imposto do Selo. Imposto de Trânsito dos Caminhos de Ferro. 1'ortugal médico. Porto. Revista de Educação geral e técnica. Revista de História. Revista de Química pura e aplicada. Revista de Medicina Veterinária. Revista da Universidade de Coimbra. République Argentine Anales del Museo Nacional de Historia Natural de Buenos Aires, Boletin de la Sociedad Physis. 22G Société Portugaise des Sciences Naturelles Russie Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica. Helsingfors. Annuaire du Musée Zoologique de l'Académie Impériale des Scien- ces de Pétrograd. Arbeiten des Naturforscher-Vereins zu Riga. Bulletin du Jardin Impériale Botanique de Pétrograd. Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou. Ivorrespondenzblatt der Naturforscher-Vereins zu Riga. Meddeladen of Societas pro Fauna et Flora Fennica. Helsingfors. Mémoires de l'Académie Impériale des Sciences de Pétrograd. Bulletin. Sitzungsberichte der Naturforscber Gesellscbaft bei der Univer- sitát. Jurjew (Dorpat). Travaux de la Société Impériale des Naturalistes de Pétrograd. Comptes rendus des Séances. Section de Zoologie et de Physiologie- Section de Botanique. Section de Géologie et de Minéralogie. Suisse Bulletin de la Murithienne, Société Valaisanne des Sciences Na- turelles. Bulletin de la Société Neuchâteloise des Sciences Naturelles. Bulletin de la Société Vaudoise des Sciences Naturelles. Bulletin de la Société Zoologique de Genève. Jahrbuch der St. Gallischen Naturwissenschaftlichen Gesellschaft. Jahresbericht der Naturforschenden Gesellschaft Graubiindens. Chur. MitteiluDgen der Aargauischen Naturforschenden Gesellschaft. Aaran . Mitteilungen der Schweizerischen Entoraologischen Gesellschaft.- Bern . Neujahrsblatt herausg. v. der Naturforschenden Gesellschaft in Zurich. Verhandlungen der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft. Verhandlungen der Naturforschenden Gesellschaft in Basel. Vierteljahrsschrift der Naturforschenden Gesellschaft in Zilrich, ERRATA Pao'e 180, lio-ne 6; au lieu de: longueur, lisez: largeur. » 181, » G; » * » Iyr.-ki, » Sví!.~ki. » loti, » '20; » » » Bianual, » Blaukaal BULLETIN DE ' LA SOCIÉTÉ PORTUGAISE DES SCIENCES NATURELLES LISBOnriE, 1915 TOnE VII-FA5C. 1 Le Bulleibi (Zc la Société Portugaise des Sciences Naturelles parait par volumes composés d'un nombre variable de fascicules, parais- sant sans périodicité régulière. Le prix de chaque fascicule varie suivant le nombre de pages et les planches qu'il contient. Le prix du volume est de 10 francs pour les abonnés. Les abonnements sont payables pUr aiiticipation. Les fascicules se vendent séparément. Prix de ce fascicule 10 fr. Pour tout ce qui concerne la rédaction et l'adminintration ilu Bulle- tin, s'adresser au Dr. Athias, Faculté de Médecine, Institut de Phy- siologie, Lisbonne. Publications de la Société Portugaise des Sciences Naturelles A — Bulletin. Sont publiés les tomes suivants : I — Première année, 1907. (233 paees. 20 figures dans le texte et 13 plan- ches, dont l'une en couleiirs). II — Deuxième année, 1908. (287 pages, 20 figures, 2 planches et 1 portrait) III — Troisième année, 1909. (1G9 pages et deux suppléments, ensemble 812 pages, 16 figures, 10 planches et 1 portrait). IV — Quatrième année, 1910. (217 pages et 10 figures). V — Cinquième année, 1911. (228 pages, 16 figures et 15 planches). VI — Sixième et sejitieme années, 1912 et 1913. (118 pages, 3 figures et 2 planches). Chaque volume se vend séparément au prix de 10 francs. Ou peut louruir la série des tomes I à VI au prix de 40 francs. B — Mémoires. I — Moluscos de Portugal, par AxitiusTÓ Nhhric. (Fasc. 2, pages 129-313, seul paru. Prix 4 francs. C — Rapports. I — Aquário Vasco da Gama. Relatório de 1909-11110 (43 pages avec figu- res) 1 franc II — Aquário Vasco da Gama. Relatório de 1910-1911 (12 pages). . 0,50. III — Aquário Vasco da Gama. Relatório de 1911-1912 (14 pages). . 0,õ0. IV — Aquário Vasco da Gama. Relatório de 1912-1913 ( 8 pages). . 0.40. Les publications de, la Société se trouvent en vente à I'Aquarium Vasco da Gtama, Dafundo, et à la librairie Fkrin, 70-74, Rua Nova do Almada, Lisbonne. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ PORTUGAISE DES SCIENCES NATURELLES j- LISBOnriE, 1916 TOrAE VII-rfí5C. 2 Le Bulletin de la Société Portugaise des Sciences Naturelles parait par volumes composés d'un nombre variable de fascicules, parais- sant sans périodicité régulière. Le prix de chaque fascicule varie suivant le nombre de pages et les planches qu'il contient. Le prix du volume est de 15 francs pour les abonnés. Les abonnements s.ont payables par anticipation. Les fascicules se vendent séparément. Prix de ce fascicule 10 fr. Pour tout ce qui concerne la rédaction et l'administration du Bulle- tin, s'adresser au Dr. i\.THrAS, Faculté de Médecine, Institut de Phy- siolog-ie, Lisbonne. Publications de la Société Portugaise des Sciences Naturelles A — Bulletin. Sont publiés les tomes suivants : I — Première année, 1907. (233 pages, 20 figures dans le texte et 13 j^lan- ches, dont l'une en couleurs). Le fasc. 1 est épuisé. II — Deuxième année, 1908. (287 pages, 20 figures, 2 planches et 1 porti-ait). m — Troisième année, 1909. (169 pages et deux suppléments, ensemble 312 pages, 16 figures, 10 planches et 1 portrait). IV — Qviatrième année, 1910. (217 pages et 16 figures). V — Cinquième année, 1911. (228 pages, 16 figures et 15 planches). VI — Sixième et septième années, 1912 et 1913. (118 pages, 3 figures et 2 planches). Chaque volume se vend séparément au prix de 10 francs. VII — Huitième, neuvième et dixième années, 1914-1916 (226 pages, 26 figu- res et 24 planches). Prix 15 francs. B — Mémoires. I — Moluscos de Portugal, par Augusto Nobre. (Fase. 2, jDages 129-318, seul paru). Prix 4 francs. Il— Arte rupestre gallego y português (Eira d'os Mouros y Cachão da Rapa), par Juan Cabiîé Aguiló. (Con cinco lâminas e seis grabados). Prix 3 francs. C — Rapports. I — Aquário Vasco da Gama. Relatório de 1909-1910 (43 pages avec figu- res) 1 franc II — Aquário Vasco da Gama. Relatório de 1910-1911 (12 pages). . 0,50. III — Aquário Vasco da Gama. Relatório de 1911-1912 (14 pages). . 0,50. IV —Aquário Vasco da Gama. Relatório de 1912-1913 (8 pages). . 0,40. Les publications de la Société se trouvent en vente à la librairie Ferin, 70-74, E,ua Nova do Almada, Lisbonne. / n.