- fe^ ■le >H-L ^ ^'M OF COMPARATIVE ZOOLOGY, AT HARVARD COLLEGE, CAMBRIDGE, MASS. jFounïicïi b» })vibatc stibsfcrfptfon, m 1861. « DR. L. DE KONINCK'S LIBRARY. No. ///' \ P^r.s 3 2044 072 213 242 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARIS. ANNÉE l8l4* «»<%%'^%»^'»'^'^^^V^"V^>^^^^V'^^'V<''^^'^'^'^'^ PARIS, IMPRIMERIE DE PLASSAN. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE, AU 1^^ JUILLET 1814, D'APRÈS L'ORDRE DE RÉCEPTION. NOMS. Membres émérites. MM. Bertholet Lamarck MONGE Hauy duchesne Laplace CoRREA DE Serra. TONNELLIER GiLLET - LaUMONT . Deleuze Membres résidans. Silvestre Brongniart Vauquelin Lacroix Coquebert -MoNT- BRET Halle Prony Bosc Geoffroy - St. -Hi- LAIRE CuviER (Georg.) . . DUMÉRIL. Larrey Descostils Lasteyrie Tremery Lacepède Chaptal , . . . Olivier. ......... Dates de Réception. 14 sept. 1793. 21 sept. 1793. 28 sept. 1793. 10 août 1794* 12 janv. 1797. •*4,^dép. 1802. 1 1 *arivr'ï8g^ 3i jiiill. 1794* 28 mars 1793. 22 juin i8oi. 10 déc. 1788. Id. g nov. 1789. i3 déc. 1795. 14 mars 1795. 14 sept. 1793. 28 sept. 1795. 12 janv. 1794' Id, 23 mars 1795. 20 août 1796. 24 sept, 1 796. 3 déc. Ï796. a mars 1797. 20 août 1797. i" juin 1798. 21 juill. 1798, 31 juin 1799. NOMS. MM. BUTET Decandolle BlOT Brochant Cuvier (Fréd.) . . Mirbel Thenard Poisson Gay-Lussac. Hachette Ampère D'Arcet Girard Du Petit-Thouars Pariset Arago Nysten Laugier ROARD Chevreul, Puissant Desmarest Guersent BaiLLET . . . i Blainville Binet Dulong BONNARD Magendie Lucas Lesueur MontÈgre Dates de R éception. 14 févr. 1800. 5 or t. 1800. 2 févr. 1801. 2 juill. 17 déc. 1801. 1802. 1 1 mars i8o5. 12 févr. i8o3. 5 déc. i8o3. 23 déc. 1804. 24 janv. 7 févr. Id. 1807. 1807. 19 déc. Id. 1807, 14 mai 1808. Id. Id. Id. Id. Id. 16 mai 18 10. 9 févr. 1811. 9 mars 181 1. Id. 29 févr. 1812. 14 mars 181S. 21 mars 1812. 28 mars 181 2. 10 avril i8i3. 5 févr. 1811. 12 mars 1814. 9 avril. 1814. A- LISTE DES CORRESPONDANS DE LA SOCIÉTÉ PH I LOM ATIQU E. v NOMS ET RESIDENCES. MM. GeOFFROI ( ViLDENEUVE ) . Dapîdrada *c. Coimbre. Chaussier Bo>NARD Arna-y-Ie-Duc. Van-Mons Bruxelles. Valu Pavie. CiiANTRAN Besançon. Rambourg Cérilly. Troufflot Orléans. Nicolas Caen. JuRiNE Genève. Latreille UsïERiE Zurich. K-OCK. Bruxelles. Teulère Nice. ScHMEissER Hambourg-. Reimarus /d. Hecth Strasbourg-. Gosse Genève. GiLLOT Vauloo. Tedekat Nismes. Fischer , Moscow. Boucher Abbeville. Noel Bélort. BoiSSEL DE MOUVILLE .... Fabroni Florence. Broussonet (Victor.).... Monlpellier. Lair ( P. -Aimé ) Caen. De Saussure Genève. Vassali-Eandi Turin. BuNIVA Td. PuLLi ( Pierre ) Naples. Blumenbach Gotlinoue. Hermstaedt Berlin. Coquebert (Ant.) Amiens. Camper ( Adrien) Franeker. Ramond Clermont - Fer- rand. Zea Madrid. Palissot de Beauvois .... ScQREiBER Vienne. ScuwARTZ Stockholm. Vaucher Genève. T. YounG Londres. H. Davy Id. Hericart-Thuey Brisson Cliâlons - sur - Marne. CoSTAZ COHDIER NOMS ET RESIDENCES. ^MÎVL ' '■ SCHREIBER DoDUN. Le Mans. Fleuriau DE Bellevue.. LaRochellc. Baillv Savaresi Naples. Pavon Madrid. Brotero Coimbre. Soemmeriwg Munich. Pablo DE Llave...- Madrid. Brebisson Falaise. Panzer. i Nuremberg. Desglands Rennes. Daubuisso» Toulouse. Warden Ne-w-Yorck. GyERTNER fils Tubingen. Girard Alfort. Chladni Wittemberg. Lamouroux Caen. Fbeminville (Christoph.) Brest. Bâtard Angers. Poy-Feré de Cère Dax. Marcel de Serres Montpellier, Desvaux Poitiers. Bazoche Seez. Risso Nice. Bigot de Morogues.... Oiléans. Tristan Id. Omalius d'Halloy Emptinnes,près Liège. Leonhard Hanau. Dessaignes Vendôme. Desanctis Rome. Auguste Saint-Hilaire . Orléans. Alluaud Limoges. LÉON DuFouR Saint-Sever. Grawenhorst Breslau. Cauchy Reinw ardt Amsterdam. Dutrochet Cliarrau , près Cbàleau-Re- naud. D'AUDEBARD DE FeRUSSAC. OlcrOH. Charpentier Bex. Le Clerc Laval. D'HoMBRES-FlRMAS Alais. Jacodsof Copenhague. Mobteiro Millet Angers. Vogel Hanovre. Adams Londres. COMMISSION DE RÉDACTION DU BULLETIN, POUR 1814. MM. Zoologie , Anatomîe et Physiologie animale Desmarest A. D. Botanique , Physiologie végétale , Agriculture , Économie rurale. . Mirbel B. M. Minéralogie, Géologie Brongniart (Alexandre). A. B. Chimie et Arts chimiques Chevreul C. Physique et Astronomie Arago A. Mathématiques Poisson P. Médecine et Sciences qui en dé- pendent. Magendie F. M. Secrétaire Rédacteur, S. LÉMAN S. L. Nota. Les Articles ou Extraits non signés sont faits par les Auteurs des Mémoires. BULLETIN DES SCIENCES^" PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE 1814. DE PARIS. 'x^%i^^/'%^w^V' ^^-v^/*^ '%/. i«i2. i.° Le Callionyme risso ( CalUonymus Risso ) est très-voisin du ■ C. dracunculus de Linné, par ses formes générales et par la disposi- tion de ses nageoires dorsales, bien cependant que le nombre de leurs rayons soit différent, comme on pourra en juger par le tableau qui termine cet article, et que leur hauteur respective ne soit pas pro- portionnelle 3 en effet, dans le C. dracunculus la première dorsale est un peu plus haute que la seconde , taudis que clans le C, Risso cette dernière, au contraire, est du double plus élevée. Sa couleur ^énéraIe est un brun peu foncé parsemé de petites taches rondes et pius\^laires très-uniformément répandues. Sa nageoire anale est blanchâtre et bordée de bleu. Sa ligne latérale est à-peu-près droite. Dans cette espèce, les ouvertures des ouies sont plus écartées que dans la suivante, d'ailleurs très- voisine, quoiqu'elle en diffère par ses couleurs, par ses nageoires pectorales plus pointues, et par les ainuil- lons des opercules qui sont plus grêles et plus recourbés. ^ La fig. 16 (Pi. 1" ci- jointe) représente ce poisson en dessus et de profil, de grandeur naturelle; la fig. 16 a les aiguillons des opercules grossis; et la lig. 16 b l'anus qui se termine en mamelon, avec un appendice. Ce Callionyme, dont la longueur totale n'excède pas six centimètres, a été trouvé par M. Le Sueur sur les rivages de JNice. Il paraît que M. Risso, auquel il a été dédié, ne la pas connu: du moins ce natu- ■ ■ — ■ ( 1 ) CalUonymus -pusiUiis , trouvé près de l'ile dlvica , Tune des Baléares. Ann. Mus. d'hist. nat., tom. XIII , p. 53o, PI. 26, fig. 16. Livraison d'août ^ avec 2 PI., n.° I et IL (6) raliste n'en fait pas mention dans son Ichtlologie du département des Alpes- Ma rltimes. 2.° Le Callionyme élégant ( Callionymus elegans ) s'éloigne en- core plus du C. dracunculus que le précédent, par la hauteur de sa seconde dorsale qui est trois fois plus considérable que celle de la pre- mière; et il dilïère particulièrement du C. Risso par le nombre des rayons de la première dorsale qui est ici de quatre, tandis qu'il n'est que de trois dans le premier poisson : il se fait remarquer par ses couleurs, en ce que son corps est agréablement varié de dessins oscellés, assez réguliers, d'une couleur blanchâtre sur un fond brun. ( L'on se rappellera que le C. dracunculus est d'un brun uniforme, et que le C, Risso ^ marqué de très-petites taches l'ondes uniformément répan- dues , a sa nageoire anale bordée de bleu. ) Le C. élégant ne présente point ce dernier caractère. Sa ligne latérale est sinueuse et comme ramifiée; tandis qu'elle est droite et simple dans le C. dracunculus. Ses nageoires pectorales sont assez arrondies. Les aiguillons de ses oper- cules, beaucoup plus développés que ceux du C, Risso, sont moins grêles et moins recourbés en arrière. La membrane branchiostège a quatre à cinq rayons. L'appendice de l'anus est très-court. Ce poisson n'a guère plus de sept centimètres de longueur. La fig-. 17 le fait voir en-dessus et de profil, de grandeur naUirelle ; et la î\^. 17 a représente les aiguillons des ouies grossis ; ils sont en patte d'oie , avec un appendice dii'igé en avant et difficile à apercevoir. M. Le Sueur a trouvé ce callyonyrae près du Havre, sur des fonds sableux. TABLEAU des espèces du genre Callionyme. i'«. Dors. a*'. Dors. Caud. * Yeux rapprochés. 1 Cal. Ij-^ra. Lac 4 10 2 — dracunculus. Lac. 4 ■• 3 — sagitta. Lac 4 •• 4 — japonicus. Lac... 4 •• 5 — pusillus. Laroche. 4 6 6 — Risso. Le Sueur.. 3 8 7 — elegans. Le Sueur. 4 • • 10 9 10 9 9 10 10 9 9 10 10 An. 10 9 8 8 '9 9 9 Pect. . 18 ^9 1 1 18 18 19 Ju£ 8 — punclulalus. Lac. 4 Yeux Irès-peu rapprochés l'un de l'autre. 8 10 7 30 A. D. (7) Description des Coquilles unwahes du genre RissOA de M. de Fremiaville; par M. A. -G. Desmarets. 1814. Ce genre, dont l'établissement a été jugé nécessaire par M. C. de Zoologik. Frerainville, correspondant de la Société Philomatique, porte le nom de M. Risso , habile naturaliste, qui le premier a observé les espèces Société Philomat. dont il est composé, aux environs de Nice, soit à l'élat vivant, sur les rochers qui bordent la mer, soit à l'état fossile, dans la couche do formation marine, élevée à plus de douze mètres au-dessus du niveau actuel de la Méditerranée, qu'il a décrite dans le Journal des Mines ( août i8i5, n" 200), et Nouu. Bull Soc. Phil., t. III, p. o5g. Ce genre peut être ainsi caractérisé : Risso A. ( Rissoa.') Coquille univalve , ohlongue ou tiirriculée , le plus souvent garnie de côtes saillantes longitudinales ; ouverture en- tière oi'ale-ohlique , sans canal à la base, sans dents ni plis , ayant ses deux bords réunis ou presque réunis , le droit renflé et non réfléchi; point d'ombilic, i*^ Espèce. R. A CÔTES (R. costaia). Coquille furriculée à huit ou neuf tours , dont le dernier est assez développé , avec son bord droit ou externe arrondi et garni d'un bourrelet 3 marquée de stries fines, pointillées, et parallèles entre elles, sans côtes longitudinales: les autres tours présentant des cotes saillantes, renflées, dont le nombre diminue à mesure qu'ils sont plus rapprochés du sommet de la coquille. Cette Rissoa , qui est d'un blanc transparent plus ou moins grisâtre, a pour caractère constant la couleur violette du tour de sa bouche 3 de plus, quelques-unes de ses stries sont marquées de lignes colorées brunâtres, interrompues , et dont le nombre varie selon les individus, mais qui est assez ordinairement borné à quatre , également distantes entre elles. (^ Voyez PI. I , fig. I.) 2^ Espèce R. OBLONGUE ( R. oblonga ). Coquille turriculée , jau- nâtre, formée de sept ou huit tours; le dernier étant médiocrement développé , et garni de demi-côtes élevées , longitudinales et supérieures, sans stries ni bandes transversales ', les autres tours supportant des côtes longitudinales renflées j contour de la bouche légèrement fauve , avec deux taches de même couleur sur le bord droit et extérieur; celui-ci moins arqué que dans l'espèce précédente. Cette espèce se rapproche beaucoup de la Rissoa à côtes, mais elle en diffère néanmoins en ce qu'elle est un peu moins renflée, que le bord droit de son ouverture n'est point arrondi, qu'elle ne présente point de stries transversales sur ses tours de spire, et que le dernier de ceux-ci offre des demi-côtes «aillantes. ( Voyez Pl. i , fig. 3. ) (8) 5e Espèce. R. Ventrue (i?. ventricosa). Co^iWe ventrue, ovale- aiguë, composée de cinq ou six tours, le dernier médiocrement renflé, présentant des indices décotes longitudinales supérieures, et des stries transverses très-fines; les autres garnies de côtes en long, moins mar- quées que celles des deux espèces précédentes. Cette coquille est d'un blanc plus ou moins jaunâtre , avec le tour de la bouche violet. ( T^oyez Pl.I,fig. 2.) 4** Espèce, R. TRANSPARENTE ( R. hyalina ). Coquille ventrue , ovale- pointue , formée de cinq ou six tours lisses , sans aucune strie ni côte longitudinale j chaque tour garni supérieurement d'un sillon qui fait paraître la suture double. Elle est d'un blanc transparent, avec le bord droit de la bouche brunâtre ou violet , et quelques bandes étroites d'un fauve très-clair, disposées assez régulièrement en bandes longitudinales , qui se réunissent au sommet de la coquille. ( Voyez Pl->>fig-6.) 5^ Espèce, R. violette {R. violacea ). Coquille ovale-pomtue , a six ou sept tours garnis de côtes longitudinales et de stries pointillées transverses 3 une bande violette sur le milieu du dernier tour, qui se continue en violet plus foncé sur le bord inférieur de chacun des autres tours; bouche violette, bourrelet de son bord droit d'un beau blanc. Cette espèce est la plus petite du genre. ( Voyez Pi. i , fig. 7. ) 6^ Espèce, II. AIGUË (i2. acuta), Coquille aciculée, à huit ou neuf tours de spire très-alongés , dont le dernier est fort renflé, avec un bourrelet saillant sur tout le contour de l'ouverture , point de stries transverses , mais des côtes longitudmales peu marquées et moins nombreuses que dans les espèces qui précèdent; elle est blanche, avec son sommet légèrement teint de violet, sans aucune tache, bande ou fascie colorée. Celle coquille, au premier aspect, a l'apparence d'un maillot (z?;//?^) ou d'une clausilie, mais sa bouche ne présente point les dents qu'on remarque dans les espèces de ces derniers genres. (Fby^zPl. i,fig.4.) 7^ Espèce. K. TREihhi^sÉTS.(R. cancellata ). Coquille ovale, sub- globuleuse , courte , à parois épaisses , composée de quatre ou cinq tours marqués de côtes transverses et de côtes longitudinales égales entre elles, et laissant des points enfoncés danssleurs cntrecroisemens; couleur d'un jaune fauve terne et uniforme ; bords de la bouche blancs ; ces mêmes bords moins réunis entre eux que dans les autres espèces, ce qui rapproche cette Rissoa des turbo, dont elle diffère ce- pendant, parce que sa forme générale n'est point conoïde, parce qu'elle n'est point ombiliquée, et parce que sa bouche n'est point ronde, mais ovale. Les stries qu'on remarque sur la partie intérieure du bord droit rappellent celles qui existent dans les cancellaires, mais on ne saurait la confondre avec ces coquilles dont l'ouverture est échancrée à la (9) base, un peu canaliculée, et dont la columelle est plissée. ( Voyez PI. i,fig.5.) Les individus de cette espèce qui ont été usés par le frottement sont à-peu-près lisses, et ne conservent que les petits creux qui se trouvent entre les côtes des individus en bon état. Ces creux sont disposés en quinconce, comme les petites cavités des dés à coudre. Dans son Mémoire sur la presqu'île de Saint- Hospice , M. Risso donne le nom de R.plicata à une huitième espèce, qu'on décrira par la suite. A. D. Second Mémoire de M. Henri Cassini, sur les Sj/ianlhérées (i)/ Dans son premier Mémoire sur les synanthérées, M. Henri Cassir/i avait donné l'analyse du style et du stig,mate de ces végétaux. Celle des étamines fait la matière du second Mémoire, qui a été lu à la première classe de l'Institut, le 1 2 juillet 18 1 3. Nous allons indiquer quelques-uns des résultats de ce nouveau travail. M. Henri Cassini considère, dans une étamine de synanthérée, trois parties principales : le pédicule , V article anthérifère , et X anthère, 11 dislingue dans l'anthère un connectif, deux loges , quatre valves , dont deux antérieures et deux postérieures^ \q pollen, un appendice terminal ^ deux appendices basilaires. Le pédicule nait sur l'ovaire, mais sa partie inférieure est greffée au tube de la corolle. Uarticle anthérifère est ordinairement de même forme que lo pédicule, mais beaucoup plus court, et de substance difféi-ente : il est articulé par sa base sur le sommet du pédicule 3 mais il est continu par son sommet avec la base du connectif. M. Henri Cassini pense que chaque globule de pollen est une masse cellulaire, et que le sperme logé dans les cellules s'en échappe par transpirai ion. Les appendices basilaires n'existent pas toujours. \Jappendice termi-^ nal ne manque presque jamais. Les anthères d'une fleur de synanthérée sont presque toujours entre- grefiées latéralement, de manière à former un tube. Cette sorte de greffe s'opère au moven d'un gluten interposé, et elle a lieu sur la face externe des valves postérieures près de leurs bords. M.Henri Cassini croit, sans pouvoir l'affirmer, que chacune des deux loges de l'étamine des synanthérées est divisée eu deux logettes par une cloison. 1814. Bot ANi) . , . o mate ; en sorte que la classification établie dans son premier Mémoire 1 0 1 4» par les caractères du style et du stigmate, se trouve presque entièrement confirmée dans celui-ci par le caractère des étamines. Néanmoins il avoue que cette concordance ordinaire est souvent troublée par quelque discordanceCi); il confesse avec lamême sincérité que presque tous les caractères qu'il a proposés comme ordinaires , soit dans son premier Mémoire, soit dans celui-ci, sont sujets à des anoma- lies ou exceptions plus ou moins graves, plus ou moins nombreuses. Mais, selon lui, les végétaux n'ayant pas un seul organe qui ne soit sujet à plusieurs anomalies , et leurs organes n'offrant pas un seul carac- tère qui ne soit modifié ou même démenti par plusieurs exceptions, il faut, pour former une méthode naturelle, n'avoir jamais égard qu'aux caractères ordinaires , et faire abstraction des caractères insolites. D'où il suit quune classiffication naturelle ne peut se fonder que sur la. réunion des caractères ordinaires de tous les principaux organes; afin que, dans tous les cas où les caractères ordinaires d'un organe peuvent se trouver en défaut , les caractères ordinaires d'un ou de plusieurs autres organes se présentent pour lever le doute, prévenir ou rectifier l'erreur. M. Henri Cassini soupçonne que la section des hélianthes et celle des chrysanthèmes devront être immédiatement rapprochées. ]l fait remarquer que l'ordre des astérees ne peut être caractérisé ni par le style et le stigmate, ni par les étamines, et il eu conclut que, si la corolle et l'ovaire ne le caractérisent pas mieux, cet ordre devra être supprimé , et remplacé par ses sections , qui dès-lors s'élèveront d'un degré, et deviendront des ordres du même raug que les lactucées et les caduacées. Enfin, le résultat capital du Mémoire dont nous donnons l'extrait est que, les diverses modifications de l'organemâlese trouvant généralement, chez les synanthérées , en rapport avec celles de l'organe femelle et avec les affinités naturelles, l'analyse des étamines confirme presque entièrement la classification établie dans le premier Mémoire de M.Henri Cassini, la rectifie en quelques points, l'étend et la perfectionne. Ce concours des deux organes analysés fait augurer avec vraisemblance que la même classification sera également confirmée par les analyses de la corolle et de l'ovaire. (1) Par exemple , les caractères des étamines replacent les carduacées au milieu deli série des trois ordres, tandis que les caractères du style et du stigmate les avaient rejetées à la fin. C 12 ) Sur la Phosphorescence des gaz comprimés ; par M. Dessaigne. Physiqttk. ^< Depuis plusieurs années, M. Mollet, physicien de Lyon, avait fait ronnaitre le fait curieux d'une lumière qui paraît à la bouche du canon Journ. de Physique, d'un fusil à vent lorsqu'on le décharge dans l'obscurité. En 1810, dans Octobre i8i3. "" ^. émoire sur îa phosphorescence par collision, que j'ai lu à l'Institut, après avoir fait connaître plusieurs faits dans lesquels l'apparition luniineuse ne se produit que par l'écart des parties, j'avais conclu qu'il y a, pour la lumière radiée dans les corps, deux modes d'excitation, l'un qui est le résultat d'une pression, et l'autre qui se produit dans l'expansion. « Depuis, les chimistes français nous ont fait connaître deux mixtes, dans lesquels l'excitation lumineuse a également lieu par un mouvement expansif au moment de leur décomposition. « .]'ai pris un vase de verre cylindrique, connu en physique sous le nom de casse-vessie ; j'ai fermé son orifice supérieur avec une vessie mouillée, que j'ai bien tendue et ficelée tout autour du vase ; j'ai laissé sécher naturellement à l'air cette vessie, jusqu'à ce qu'elle ne recelât plus dans sa substance aucune humidité; après quoi j'ai posé le casse- vessie sur le plateau d'une machine pneumatique, et j'ai fait le vide dans l'obscurité. Au moment où l'air, par sa pression, a fait éclater la vessie pour se précipiter dans le vide, un éclair très-vif a illuminé tout l'inté- rieur du récipient. « Cette expérience fait spectacle lorsqu'elle a lieu pendant la nuit: la lumière qui se dégage est blanche et intense comme celle de la com- bustion du gaz oxigène avec le gaz hydrogène dans l'eudiomètre de Volta; mais elle est circonscrite dans son épaisseur, et se prolonge jusqu'au fond du vase. On ne peut mieux la comparer qu'à ces traits de feu qui sillon- nent les nuées dans un tems d'orage. « Lorsque la vessie se casse d'elle-même avant que d'avoir fait entière- ment le vide, la lumière, qui se dégage alors, est l'aible, rougeâtre, et ne paraît qu'au fond du vase. En général , elle est d'autant plus forte et abondante, que le^ide est plus parfait an moment où l'on casse la vessie. Lorsque la rupture de la vessie se fait simultanément par deux points di(férens,ron voit deux points lumineux; dans le pas contraire, on n'en voit qu'un. « Les éclairs qui précèdent le bruit du tonnerre dans les orages ne seraient-ils pas produits de la même manière ? » ( i3 ) — 1614. T^ote sur le gisement de quelques Coquilles terrestres etjlu^iatiles^ par M. Marcel de Serres. Une des formations où l'on peut espérer, avec le plus de certitude, géologie. de trouver des coquilles flaviatiles fossiles, paraît être celle des lignites; car il devient tous les jours de plus en plus probable que ces lîgnites Annal, du Mus. ont végété dans les lieux même où on les rencontre aujourd'hui. Quoi qu'il en soit, cette formation, bien plus récente que celle des houilles, ne se trouve jamais, selon la remarque de M. Voigt (i), que dans les terrains de transport. Les couches de lignites ou de bois bitumineux se rencontrent en effet le plus souvent entre des couches ou assises d'argile grisâtre ou bleuâtre et de sable. Sur ces substances , il s'est encore établi postérieurement des couches de sable, de glaise, et même de tourbe. Du reste, ces recouvremens étant très-accidentels, il est, en général, assez superflu de les mesurer et de les caractériser avec soin, car, à de fort petites distances, ils sont déjà tout autres. Les lignites o teuse ise ne vient que dans les terrains houillers, et cette erreur n'a pas 3eu contribué à faire confondre les houilles avec les lignites. Cependant es premières sont d'une formation bien plus ancienne, sur-tout les mouilles schisteuses et pulvérulentes qui se montrent toujours dans les montagnes secondaires de la plus ancienne formation. On ne les trouve pas seulement dans le voisinage et sur le penchant des montagnes primitives, mais sur des points assez élevés de ces montagnes. Quant à la houille schisteuse , elle est accompagnée de couches d'argile schisteuse mêlée avec une sorte de grès semblable à la grauw^acke, et propre à cette formation. La houille lamelleuse vient, au contraire, dans la formation des grès secondaires , où elle s'y trouve le plus souvent en couches de un à deux pieds de puissance; son toit et son mur sont une argile ou limon gris. Le mode de sa formation a, du reste , de grands rapports avec celui de la houille S(;histeuse , quoi- que l'époque de sa première formation soit de beaucoup postérieure. Enhn , toujours suivant le même observateur que nous avons cité plus haut, la houille limoneuse ne se trouve que dans la plus récente des formations de calcaire secondaire , et elle lui est exclusivement propre. (1) Traité sur la houille et le bois bitumineux. Journal des JVIines , t. XXVII , p. 6 et suiv. ( i4 ) Les coquilles fluviatileS fossiles, au milieu de la formation deslignites, sont aussi un fait bien constaté depuis long-tems, et il paraît que c'est à M. Faujasde Saint-Fond que la première connaissance en est due. Il a en eflet décrit avec soin celles qui existent dans les mines de lignite de S.-Paulet (i), mais probablement les ampullaires qu'il a considérées comme marines sont aussi bien fluviatiles que les mélanies et les planorbes, avec lesquelles on les rencontre. Ce qui le prouve, c'est que, depuis les observations de M. Faujas, on a trouvé dans cette même mine des paludines, et c'est à M. Desmart^s , si connu par son exactitude , que nous devons la connaissance de ce fait (2). Quant aux coquilles que nous avons observées dans les mines de lignite de Cézenon, village situé dans le département de l'Héraut, et près de Béziers, nous ne pouvons avoir de doute sur leur genre d'habitation , puisque celles qu'on peut y reconnaître appartiennent toutes au genre planorbe, ou auxambrettes. )erposil des diîlérentes couches; mais, autant que M. Marcel a pu s'en assurer, voici celui qui lui paraît le plus constant: Au-dessous d'une couche de terre végétale généralement un peu épaisse , on observe d'abord un calcaire secondaire coquiller , de la plus nouvelle formation, et dont les affleureraens sont au niveau du sol. Ce calcaire solide, renfermant des moules de cérithes, offre encore d'autres coquilles marines dont les genres paraissent analogues à ceux qui existent maintenant. Au-dessous de ce calcaire, on observe une marne calcaire endurcie, à couches plus ou moins épaisses, et dans ; laquelle on n'a point observé de fossiles. Immédiatement après , vient vu calcaire fétide un peu bitumineux et encore assez solide, dont l'épaisseur des couches est assez variable , si l'on peut se fier à ce que disent les ouvriers. Le calcaire bitumineux noirâtre rempli de coquilles évidemment iluviatiles , parmi lesquelles on reconnaît très- bien des planorbes et des ambrettes, vient ensuite. Ce calcaire com- pact, à cassure irrégulière et raboteuse, offre une couleur d'un brun légèrement noirâtre; mais en se décomposant à l'air, il prend une mTance d'un gris assez clair: il a, du reste, fort peu l'aspect des autres calcaires de la formation d'eau douce, qui ont tous un tissu plus ou moins lâche. Quant aux coquilles que ce calcaire renferme, elles sont le plus souvent tellement altérées, que leur couleur passe au blanc (1) Annales dd IVlnséum d'Iiisloire naturelle , l. XIV, p. 3i4 — 354. (i) Jouiuaî des îviines , 11° 199. Juillet i8i5. (i5) ■" le plus parfait, nuance que fait encore ressortir davantage la couleur iti 14. sombre du calcaire. Au-dessous de cette roche se montre une argile bitumineuse noirâtre, qui repose sur une argile feuilletée également bitumineuse: celle-ci se distingue facilement de la couche précédente par son aspect luisant et même éclatant, et enfin parce qu'elle se débte en feuillets très-prononcés. Après les argiles feuilletées paraissent les ligniles, d'abord ceux qui conservent encore le tissu et l'aspect du bois, et puis les compacts, distingués aussi par leur cassure con- choide et éclatante. Comme les ouvriers qui exploitent cette mine s arrêtent lorsqu'ils sont arrivés aux couches de lignites, il est difficile de savoir sur quoi ils reposent. Du reste, tous les ouvriers ont assuré 1 auteur que les argiles feuilletées revenaient après les lignites 3 et, autant que M. de Serres a pu le reconnaître, il lui a paru que ce fait était exact. La seule coquille fluviatile parfaitement entière que M. Marcel de Serres a pu jusqu'à présent détacher du calcaire bitumineux, est un planorbe qui se rapproche d'une espace assez commune dans nos mares, le vortex de Muller, Verm. Hist., n°345, p. i58, et de Draparnaud , tab. 2, fig, 4. Geoffroy a décrit cette espèce sous le n°5, et il la ca- ractérise par la phrase suivante : « Le planorbe a six spirales à arrête. » Cependant, quoiqu'il y ait entre l'espèce fossile et le vortex quelques analogies, elles ne portent guère que sur la taille et l'ensemble de» formes; car, du reste, elles diffèrent complètement, ainsi que notre description et notre figure vont le prouver. Le planorbe des mines de Cézcnon n'a pas non plus de ressemblance avec les espèces fossiles déjà, décrites: aussi le croyons-nous totalement nouveau, ainsi que nous le ferons observer plus tard. Planorbe régulier. ( Planorbis regularis. ) ( Voyez PI. i , fig i5.) Ce p'anorbe a au moins quatre tours de spire , remarquables par la régularité qui existe entre eux; car ils grossissent si insensiblement, que ce n*est qu'a l'extrémité du dernier que le renflement devient bien sensible. Il n'offre pas de carènes, aussi ses tours sont- ils très -arrondis et presque aussi convexes en dessus qu'en dessous. 11 en résulte que'ies tours sont très-prononcés. Le point central ou l'ombilic de la coquille est un peu enfoncé en dessous , et beaucoup moins en dessus. Autant qu'on peut en juger , l'ouverture de la bouche a la forme d'un ovale alongé et comme anguleux. Nous n'osons, du reste , assurer que le bord supérieur de la bouche fût plus avancé que l'inférieur. La couleur de ce planorbe est d'un brun rougeâtre foncé; mais probablement cette cou- leur n'est qu'une suite de l'altération qu'il a éprouvé, et d'un peu d'oxide" de fer dont il est pénétré. Comparé avec les espèces fossiles déjà décrites, on voit aisément qu'on ' ( i6 ) ne peut guère l'assimiler aux planofbis comea ciPrevostlana , figures par M. Bronguiart (i); et quoique ces })lanorbes n'aient que quatre tours de spire, ils en diffèrent considérablement, sur-tout par la gran- deur de leur dernier tour, et le peu de régularité qui existe dans l'ac- croissement des tours de la spire. Le même caractère sépare également , d'une manière tranchée , noire planorbe d'avec le planorhis lens décrit par M. Bronguiart, dans le Mémoire que nous avons déjà cité. On ne' peut pas non phis confondre le planorbe régulier avec ceux figurés par M. Brard (2) : son planorije arrondi n'offre bien également que quatre tours à la spire , mais il diffère tellement du nôtre par sa taille et par sa concavité dans un sens, et par sa convexité dans un autre, qu'il est impossible de leur trouver la moindre analogie. Notre planorbe s'éloignant encore davantage des autres espèces fossiles connues jusqu'à présent, et même de toutes les espèces vivantes, doit être regardé comme entièrement nouveau. Dans l'élat actuel de la géologie , il est assez important de noter les lieux où se trouvent les différentes espèces de coquilles à leiat fossile, sur-tout si en même temps on peut en faire connaître le gisement. C'est sous le premier rapport qu'il est intéressant de savoir qu'une espèce de paludine qui paraît bien peu différente de celle qu'on observe daus les étangs saumâtres de la Méditerranée , et même de l'Océan , existe fossile près de Fribourg en Suisse. La fig. 8 , pi. i, que nous joignons à notre description, fera juger facilement combien peu diffèrent ces co- quilles. C'est à l'excellent observateur, M. 8ionnet , que nous devons la connaissance de ce fait : malheureusement nous n'avons rien pu savoir sur le gisement de ce fossile. Nous devons également au même natu- raliste , la connaissance d'un gisement assez singulier de coquilles ter- restres à demi-fossiles, et qui offre cette particularité de renfermer des espèces qu'on ne voit plus vivantes dans les mêmes lieux. Ce gisement est, du reste, assez curieux pour mériter d'être décrit avec plus de détail. Sur la rive gauche du Khône, aux portes même de Lyon, en ga- gnant la route de Paris, on voit d'un côté le Rhône étendre son lit dans une plaine basse et unie, tandis qu'il est borné, du côté de la ville , par un exhaussement du sol dont l'élévation movenne peut être de 80 à peut être de 00 a 90 toises. Cet escarpement, que le Khône a rendu presque perpendicu- laire dans certaines parties, est en général formé p^r un sol de transport, au milieu duquel on dislingue des bancs plus ou moins épais de galets dont l'inclinaison constante est toujours opposée au cours du Rhône, ce qui annoncerait que ces bancs de cailloux roulés n'y ont point été trans- (1) Annales du Muséum cl'hisi. n.ntur., l. XV, p. 35; — 4o5. (2) Annales du Muséum , t. XIV , p. 226 — 44o. C 17 ) = portes par cette rivière. Quoi qu'il en soit, c'est au-dessus de ces escar- 1 8 1 4. pemens, presque partout formés par des bancs calcaires, marneux et argileux, que se trouvent les coquilles dont nous parlons, dans une couche marneuse fort tendre et jaunâtre. Ces coquilles s'y trouvent en très-grande abondance à six ou huit pieds au-dessous du niveau du sol , surtout dans le canton de Saint-Foix, et à la Croix-Kousse, dans la campagne même de M. Gilibert, les unes sont tout-à-fait blanches, et les autres n'ont perdu qu'une partie de leur couleur ; mais les deux espèces que l'on y rencontre ne se trouvent plus vivantes dans les mêmes lieux. La première est une coquille terrestre, connue depuis long-temsdes naturalistes sous le nom dlielix arbustonim, et très-bien figurée par Draparnaud. Lorsqu'elle est bien entière, ce qui est rare, son test semble avoir pris plus de solidité ; quand au contraire elle est toute exfoliée , comme celte exfoliation ne se fait que peu à peu, son empreinte seule subsiste. Cette coquille, du reste, paraît généralement plus petite que l'espèce vivante , mais cette différence, si toutefois elle est constante , n'est pas , d'après l'avis de MM. Faure-Bignet et Sionnet, assez tranchée pour permettre de les séparer. La seconde coquille à demi-fossile, si l'on peut s'exprimer ainsi, est le lymnœus elongatus de Draparnaud, qui ne difïère de l'espèce vivante que par la blancheur et l'altération de son test. Ce serait en vain qu'on chercherait dans les lieux 011 l'on trouve ces deux coquilles, et même à une assez grande distance, les espèces ana- logues vivantes ; elles ne s'y rencontrent plus maintenant. Ainsi ces co- quilles doivent avoir été transportées dans les terrains où on les voit aujourd'hui : lorsque la masse qui les enveloppe aura pris une plus grande solidité, on aura des bancs de calcaire marneux renfermant des coquilles terrestres et fluviatiles analogues à nos espèces vivantes. Du reste , avec les deux espèces que nous venons de signaler, on en trouve plusieurs qu'on voit vivantes dans les lieux mêmes où elles sont demi- îbssiles. Ainsi on y observe Y hélix aspersa, nemoralis et carthusiana fort communes aux environs de Lyon; à la vérité, ces dernières se trouvent à l'état lossile en moins grand nombre que les deux espèces dont nous avons parlé en premier lieu. Enfin nous terminerons ces observations, en faisant remarquer que les espèces fossiles analogues aux vivantes sont peiit-être moins rares qu'on ne le croit. Nous ajouterons aux analogues connus , Vauricula. mjoso/is de Draparnaud, pag. 53, n°. i , que M. Delavaux, professeur au Lycée de Nismes, a trouvé fossile dans une marne bleuâtre qu'on avait creusée dans les travaux qu'a nécessité le nouveau canal du Rhône à Marseille, cette espèce existe à cinq ou six pieds de profondeur près de Boisvieilj à peu de distance de Foz-les-Martigues , département des Lii^ raison d'août, auec 2 PL, n.^ 1 etil. 3 ( .8 ) Boiiches-du-Rhône. Du reste, nous n'avons pu avoir de plus an^ples détails sur son gisement, mais la figure que nous donnons de cette auri- cule fossile (PI. i, fig- 9), ne peut laisser le moindre doute sur son identité avec l'espèce vivante. Elle n'a même éprouvée d'autre altération eue la perte de ses couleurs 3 toutes ont en effet une teinte d'un blanc légèrement rosé, en sorte qu'ayant conservé tous les caractères qui la distinguent, il n'est pas possible de la méconnaitre. JSlote sur les Ancyles ou Patelles d'eau douée , et particulièrement sur deux espèces de ce f^enre noji encore décrites , V une Jossile et Vautre vissante ; par M. A.-G. Desmarets. 2^^^ I.A distinction des terrains qu'on suppose avoir été formés sous les * eaux douces, a été fondée principalement sur l'observation des co- SociétéPIil quillages fossiles appartenant aux genres lymnœus et pJanorhisy que renferment ces terrains; et, de plus, elle a été appuyée par la dé- couverte de corps organisés, aussi fossiles, mais presque microscopiques, qui accompagnent ces mêmes coquillages, et qui ont, dans la nature vivante, leurs représentans , soit parmi les petits animaux du genre des cypris et de l'ordre des entromostracées , soit dans les fruits ou capsules des plantes aquatiques connues sous le nom de charague ( char a. ) Celles des productions naturelles qui semblaient devoir caractériser le mieux la formation des terrains d'eau douce, c'étaient sans doute les débris de ces petits coquillages placés par la plupart des naturalistes dans le genre patelJa de iJnné, et que Geoffroy et Draparnaud en ont séparé pour en former un genre ))arti('ulier, auquel ces naturalistes ont imposé la dénomination à\wcyîe. Jusqu'à présent les recherches des observateurs n'avaient pu apporter la preuve de l'existence de coquilles semblables ou analogues à celles-ci dans les couches de la terre , lorsque le hasard la présenta à M. d'Omalius de Halloy, dans le voyage qu'il entreprit, l'année dernière, en Allemagne. Ce savant géologue trouva en effet, aux environs d'Ulm en Bavière, des frag- mens d'un calcaire gris-jaunâtre à grain très-fin, fort semblable à la pierre de Château-Landon , et il remarqua sur l'un de ces fragmeus une empreinte de patelle fort bien conservée. îl a remis, depuis, cette empreinte à M. Desmarest, en l'engageant à la comparer avec les ancyles ou patelles d'eau douce, qui ont été reconnus jusqu'à ce jbur. M. Desmarest s'est occupé de cet objet , et il résulte de ses re- cherches que le nombre des espèces d'ancyles se monte à cinq main- tenant, savoir: quatre vivantes et une fossile. 11 a cru devoir préciser ( >9) :a;î 3 n rlf. les caractères distinctifs de ces cinq coquilles, et en donner des figures 1 o i 4. exactes. ( Voyez la Pi. i", ci-jointe.) i" Espèce. L'ancyle des lacs {ancylus lacusiris). GeofiP. Drap. Elle est pellucide, blanchâtre, ovale très-alongé , avec un de ses bords légèrement sinueux 3 son sommet est peu élevé, placé près de l'une des extrémités de la coquille, et légèrement recourbé. 11 n'y a point de stries divergentes sur la surface extérieure de cette espèce. ( Voyez PI. I , fig. 10, grandeur naturelle. ) a® Espèce. L'ancyle des fleuves ( anc.flm'iatilis). Drap. Elle est blanchâtre , transparente , mince. Ses bords forment un ovale^ peu alongé , légèrement sinueux sur un côté} le sommet est assez élevé, recourbé, et sert de point de départ k une infinité de très -petites stries qui se rendent en divero;eant aux bords de la coquille. ( Voyez PI. I , fig. 12, grandeur naturelle , avec le sommet grossi. ) 'iT^Tlsn -^ 5® Espèce. L'ancyle riverain ( awc. /'^yya?'/;/^). Desm. La coquille de cet ancyle est épaisse, peu transparente, brune en dehors, nacrée en dedans 5 ses bords forment un ovale peu alongé, assez régulier. Sou sommet est élevé, recourbé, et sert de point de départ à un certain nombre de faces ou méplats peu distincts, qui se rendent en divergeant aux bords de la coquille, et qui sont marqués de stries, beaucoup moins apparentes dans les individus de cette espèce que dans ceux de la précédente, quoique ces derniers soient quatre fois plus petits. Cette coquille, qui acquiert une longueur de huit millimètres sur une hauteur de cinq millimètres, a été trouvée aux environs de Lyon, par M.Faure- Biguet, qui l'a envoyée à M. Bronguiart. Elle est représentée Pl. i", fig. 1 1 , de grandeur naturelle. 4e Espèce. L'ancyle épine de rose {anc. spina rosœ). Drap. Cette coquille, découverte par M. Daudcbard de Ferrussac fils, à Lauzerte , département de Lot-et-Garonne , est la plus petite du genre , et rappelle , par sa forme, celle des épines de rosiers. Elle a le sommet très-aigu et incliné; son bord est arrondi d'un côté et droit de l'autre, en sorte que sa base représente à peu près une moitié d'ovale , prise dans le sens de la plus grande dimension. ( Voyez Pl. i , fig. i5, grossie et;. de grandeur ii3.tuve[\e. Copiée de l'oui'rage de Draparnaud. ) 5' Espèce. L'ancyle perdu ( anc. deperditus). Desm. On ne saurait ■confondre cette espèce, trouvée par M. d'Omalius de Halloy, avec Vancylus lacustris , dont la forme est beaucoup plus alongée, m avec Yancylus spina rosœ, dont le sommet'est Irès-prolongé , et l'ouverture semi-ovalaire. Elle se rapproche beaucoup plus de Vancylus Jlmiatiîis ou de Vancylus riparius, mais son sommet est plus excentrique que celui de ces deux derniers, et sa hauteur est siu'-tout moins considé- rable , autant qu'on en puisse Juger néanmoins , d'après le moule en cite qu'on a pris sur la seule empreinte qu'on ait pu examiner de cette ( 20 ) coquille fossile. De plus, elle ne présente ni les stries divergentes, ni les méplats aussi divergens qu'on observe dans ces deux derniers ancyles. Annales de Chimie. pas cependant assigner de caractères positifs à cette espèc( attend , pour le faire , que les circonstances l'aient rais à même d'examiner de nouveau fragmens de la pierre calcaire d'Ulm renfermant des débris ou des empreintes de cette coquille. A. D. Analyses de plusieurs substances minérales ; par M. JoHN. MiirÉRALOGiE. l^ Analyse de XagalmathoHte de la Chine; talc glaphi:]ue, Haiiy; bidehtein de Klaproth, et vulgairement ;7/^r7^^ de lard. Variété jaune de cire. 202, p. 99. Silice 53 Oxide de manganèse. . .une trace. Alumine 3o Potasse 6,25 Chaux. . . . . .y';;'^ i,75 liau. . . 5,5o Oxide de leK'V;'. i '" ■'' q7,5ô Variété rùuge. Silice 5i,5o Oxide de manganèse 12 Alumine 32,5o PotavSse 6 Cliàux. . .... ...41 ;. 3 Eau. : 5,i3 Oxidedefer. . . vV'J .1' . . . . . . 1,75 :2°. Analyse de la gahronîte. Sdice . . (.,; .,w^ ^.,i;»vr'!«)^' '• ï^^M-d ii^fe^'^ •/ • • 2 , Alumine. il\ ■. Potasse et soude. ,. . • . i7j25 Magnésie i,5o Oxide de fer mansanésifere . 1 25, 1 00,00 ai .:• 5° Analyse du fossile nommé lytrode. 'Milice ..'.;•/:..■...•.'. 44562. -Soude .".•.'... ..;j..' . ,. 8 ' Alumine. ..1 ;^V'?i^:M^^;V^ i^'^^T^^^ Eau. . .Ï^^.Xé^X'.]}^,':^';^^^^ Oxide de fer. . . V * \.{\ IVVV/^' -1^* Magnésiiei. .'.'.'. V; . . . . ) Chaux ... . . . } : ;'. l'.^ J l ^ â,75 Oxide de mangfthèse . . J ""^ ■^^' 4°. Analyse du Razounioffskinj^m[néra\ qui se trouve .à .Kosc.mutz, accompagné de pimelite et de chrysoprase,^^ < '•■ ',[ ' Silice. . . . . *,, .....,,.,.... 5q, , Magnésie , oxide aie. fer et 7 -Alumine. ...,,... .,.J;.{^.^...,. ,i6j^,, çiiaux., .;«..-.,. v,.,.. ^/iy..J^ ^ , ;Eau. ..... .-î.:|; . v-«,f!î'h'.'r'ti*-5;i?fi*(-;'jn -i-P^ta^se,,,,,!. ,;.,.;^..,v-<.;> .••>>>»<.. ^ "lOjSy Ox;de de Nickel.. ;^.|j^^,.j5yV^7^^, j^.;,jf^^^ qI^,. 7^^ (21 ) 5**. Analyse du zircon, trouvé à Friederschwaern en Norwège. 1014. Zirconne 64 Oxide de fer 2^,0 Silice 34 Oxide de titane i ioi,5o 6^. Analyse du wavelite terreux. Alumiae._^ .*_..<,. |, 81,17 Potasse o,5o Eau 'r. ; ..''.. 1 i3,5o Chaux 4 100,00 Magnésie t ^ o,83 Mémoire sur (juelques points de Vanatoinie de TŒiî ) par M. Edwards. Institut. L'auteur y donne un procédé facile pour reconnaître l'existence de Anatomie. la membrane de l'humeur aqueuse. Il a examiné avec soin cette mem- brane , sous le rapport de sa situation, de sou trajet, de ses limites et de ses propriétés. Ktle l'orme dans le fœtus , pendant l'existence de la membrane piipillaire, un sac sans ouverture, qui tapisse la chambre antérieure, par conséquent la face postérieure de la cornée, ainsi que la face antérieure de l'iris et de la membrane pupillaire. A cette époque il n'y a point d'humeur aqueuse dans la chambre antérieure; elle ne pénètre point dans la chambre postérieure, comme on l'avait présumé d'après Demours. Dans l'homme et les quadrupèdes, cette membrane est du genre des séreuses. M. Edwards a consfalé, dans les oiseaux et les poissons, l'existence d'une membrane analogue quanta sa situation et son traiet , mais différente par son tissu. Chez l'homme et les qua- drupèdes, elle ne parait pas contribuer sensiblement à la sécrétion de l'humeur aqueuse. M. Edv^ards passe ensuite à l'examen de la structure de l'iris. Selon lui elle est formée, chez l'homme et les quadrupèdes, de plusieurs membranes, i^'d'un plan moyen, formé de fibres, et qui constitue le 'tissu propre 3 2° d'une portion de la choroïde qui tapisse sa face posté- rieure, et constitue ce qu'on appelle ViH'ée; 3° d'une autre portion de la choroïde qui revêt la iace antérieure du tissu propre; 4° d'une partie de la membrane séreuse de l'œil ( membrane de l'humeur aqueuse), gui recouvre celte portion de la choroïde, et forme la tu- nique antérieure de l'iris. M. Edvvar^s^a trouvé que la membrane pupillaire est formée anté- rieurement par une portion de la membrane de l'humeur aqueuse, postérieurement par une continuation de la choroïde qui revêt l'iris; il n'a pu déterminer si le tissu propre entre dans sa formation. C 22 ) ^ Il reconnaît que îa lame interne de la choroïde, ou la ruyschienne, et la lame externe de cette membrane, ont une existence indépendante , puisqu'à l'iris elles sont séparées par son tissu propre. C'est la ruys- chienne qui contribue à former les procès ciliaires, et qui revêt la face postérieure du tissu propre de l'iris. C'est la lame externe de la choroïde qui revêt la face antérieure du tissu proprie de l'iris. Jl finit par indiquer quelques points d'anatomie et de physiologie de Tœil , qui seront l'objet d'un autre Mémoire , tels que la source de l'humeur aqueuse, qu'il rapporte aux procès ciliaires, l'existence de l'artère du corps vitré et du cristallin, qu'on peut reconnaître sans le secours de l'injection, etc. F. M. X^ouçelles Observations sur le prétendu homme témoin du déluge de Scheuzer; par M. G. CuviER. GÉOI.OGIB. M. CuviER avait fait voir, dans un précédent Mémoire (i) , que la pé- — - — trification d'Œningen , donnée par Scheuzer pour un anthropolithe, prise Institut. ensuite par J. Gesner pour un Silure, était une portion de squelette d'un amphibie du genre Protœus, ayant environ un mètre, et plus grand par conséquent qu'aucun de ceux que l'on connaît; mais il n'avait établi cette opinion et ses preuves que sur les figures qu'il connaissait de ce fossile. Ayant eu l'heureuse occasion de l'examiner lui-même à Harlem, il a pu y observer des petites parties caractéristiques que les figures et les descriptions avaient négligé de faire connaître, et a pu, par un adroit travail , découvrir d'autres parties cachées dans la pierre , qui ont confirmé, par des preuves surabondantes, le rapprochement qu'il avait fait. , , Ces preuves sont tirées principalement d'une grande quantité de petites dents fines et serrées qui garnissent le bord circulaire des deux mâchoires; de l'os maxillaire supérieur qui se termine avant d'avoir atteint l'os jugal, etc., comme dans les salamandres; de l'articulation de la tête sur l'atlas par deux condyles; du mode d'articulation des tertèbres, desrudimens de côtes portées sur les apophyses transverses des vertèbres dorsales; de la présence des extrémités antérieures, com- posées d'un humérus, d'un cubitus et d'uti radius distincts; des quatre os du métatarse, et de la main avec se^ qUatt^e doigts et leurs pha- langes égaux en nombre à ceux des salamandres. Enfin on y a découvert aussi les os de l'épaule répondant à la partie ossifiée de l'omoplate des salamandres. Par tous ces caractères, l'animal d'CEifihgen semble d'abord appartenir au genre des salamandres; mais ., -,.r..,. W.,. , . (i) Anrii du Mtiii ,1.0m. XIII, p. k^x. ( 25 ) ===== deux pièces osseuses placées en arrière du crâne, représentent parfai- 1014. temcnt les os qui, dans le Siren, lacertîna, soutiennent les branchies. Ce caractère et l'ossification terminée de ce reptile, considération qui ne permet pas d'en faire une jeune salamandre , le distinguent de ce genre, pour le ramener à celui des protées, ainsi que M. Cuvier l'avait déjà annoncé. A. B. Mémoire sur le genre Bananier; par M. Des VAUX. (^Analyse.) Les deux pièces du périanthe qui entoure les étamines et les pistils Botanique. du Bananier, ont reçu différens noms. Tournefort et ceux oui ont adopté ses principes les regardent comme un calice; Linnaeus, au contraire^ et Société plùlomat. ses sectateurs , leur donnent le nom de corolle. çi Institut. La partie extérieure de ceîte enveloppe florale est une lame alongée, j • Oj / tronquée, découpée à son sommet, dont la base entoure le sommet de um i 1 . l'ovaire, excepté dans un seul point. Quelques-uns la nçimmç^wt pétale extérieure, d'autres la nomment dwision extérieure du c^/Zc^.M. Des vaux la regarde comme un calice coloré, et il pense que la foliole intérieure est une corolle, façon de voir qui ne s'accorde pas avec les analogies admises par la plupart des botanistes. - Les étamines, communément au nombre de cinq , sont placées in- térieurement; quelquelbis il y en a six, et c'est même le nombre le plus naturel : mais il arrive souvent gue celle qui se trouve le plus près de la corolle, avorte. Quelquefois le rudiment de cette sixième étamine est très-apparent; et d'autres fois, à la place de ce rudiment, se trouve une lame nectarifère. On remarque aussi, mais assez rarement, une sorte de pétale adossé au premier; en examinant sa position, on reconnaît que ce n'est autre chose que la sixième étamine dont le filet s'est dilaté et changé en pétale. L'auteur fait un examen critique des espèces ou variétés qu'on a réunies à ce genre. Linnaeus, dans le Musa cjlffortiana ^ ne distingue qu'une seule espèce de Bananier, à laquelle il réunit plusieurs variétés, que Bauliin, Plu- mier et autres avaient regardées comme des espèces distinctes. Dans les ouvrages qu'il publia ensuite , il en distingua trois , savoir : le Musa sapientum , le Musa paradisiaca , et le Musa trogiodytarum. Suivant cet auteur, les fleurs mâles du Musa sapientum persistent, tandis qu'elles tombent aussitôt après leur épanouissement dans le Musa paradisiaca j c'est le seul caractère par lequel il dintuigue ces deux plantes; MM. Adanson et Loureiro assurent que cette différence n'est pas constante. L'un et l'autre Bananiers ont l'épi incliné. ( a4) Linnceus donne pour caractère distinctif du Musa troglodytarum un épi redressé, mais il est de fait que lepi de cette plante est courbé dans plus des deux tiers de sa longueur. La seule différence consiste en ce que les fleurs fertiles étant placées à l'endroit où l'épi sort d'entre les feuilles, les fruits n'ont pas assez de pesanteur pour le courber dans cette partie. D'après ces considérations, M. Desvaux regarde les trois espèces mentionnées ci-dessus comme de simples variétés. Aublet a distingué une nouvelle espèce de Bananier sous le nom de Musa humilis ; mais on a reconnu depuis qu'elle appartenait au genre Heliconia. Loureiro, qui avait eu occasion d'observer dans l'Inde un grand nombre de Bananiers, chercha à distinguer les espèces qu'il avait sous les yeux, et il crut en reconnaitre cinq 3 mais les caractères, fondés sur la présence ou sur l'absence des graines, et sur la forme des fruits, sont insuffisans. L'espèce que I^oureiro nomme Musa nana , parce qu'elle ne s'élève qu'à la hauteur de quatre à cinq pieds, et dont les fleurs sont toutes fertiles, pourrait peut-être être regardée comme une espèce distincte ; cependant l'organisation des fleurs des Bananiers est telle , que toutes les fleurs peuvent devenir fertiles lorsqu'il n'y en a qu'un petit nombre sur l'épi. Quant à la petitesse de la plante, elle ne peut servir de caractère distinctif. Les deux Bananiers dont M. Jacquin a publié la description dans \IIortus schœnbrunensis , l'un sous le nom de Musa rosea, l'autre sous celui de Musa ma eu! ai a , ne sont, suivant M. Uesvaux, que deux variétés du Musa sapientum. Le prcjnier n'a rien de remarquable, sinon que les bractées des fleurs stériles s'écartent en forme de rose, tandis qu'elles se renversent dans la plupart des autres espèces. Le Musa maculata a les feuilles rétrécies à la base, mais cette différence ne suffit pas pour caractériser une espèce, lorsque les autres parties ne présentent aucune différence sensible. M. Desvaux admet avec raison, comme espèce distincte, le Musa coccinea, cultivé dans nos serres, ainsi que la plante publiée par Bruce, sous le nom ^ensetey et il fait mention de plusieurs Bai}<'uiiers cités par Rumph, Rheed et autres auteurs, parmi lesquels se trouveraient peut-être des espèces distinctes, si l'on était à même de les observer sur les lieux où ils croissent spontanément. Il n'y a donc, jusqu'à ce jour, suivant M. Desvaux, que trois espèces de Bananiers bien caractérisées pour les botanistes; savoir : le Musa sapUnUinii le Musa coccinea, et le Musa ensçte. B. M. ( 25 ) Mémoire sur l'étendue géographique du tenain des enfuirons de Paris} par J. J. d'Omalius d'Halloy. {Voyez Pi. II, fîg. 12.) 1814. GÉOLOGIE. Le terrain des environs de Paris, que les belles di?couverfes de MM. Cuvier et Brongniart ont rendu si célèbre dans l'histoire de la géologie, ressemble à une île immense, placée sur le vaste bassin de Institut. craie, qui s'avance comme un goHe dans le nord-ouest de la France. i6aoùti8i5. Il occu(3e une surface d'environ 170 myriamètres carrés, sous la forme d'un polygone irrégulier, allongé dans le sens du nord au sud, dont le plus grand axe peut être représenté par une ligne tirée de Laon à Blois. Le contour de ce Polygone passe dans le voisinage des villes de l^on , La Fère, Noj^on, Clermont, Beaumont, Gisors, Nantes, Houdan , Chartres, Châteaudun, Vendôme , Blois, Orléans, Cosne, Montargis, Nemours, Nogent-sur-Seine, Sezanne, Epernay et Rheims. La partie de ces limites qui est au nord de la Seine , se distingue aussi bien sous le rapport physique que sous le rapport géologique ; partout le terrain parisien se présente comme une chaîne de collines plus ou moins dentelées, qui s'élèvent au-dessus des plaines formées par le pays de craie. Entre la Seine et la Loire, le terrain parisien s'abaisse en même tems que la craie s'élève, de sorte que ces deux terrains finissent par se confondre sous un même niveau. Enfin, la pe- tite pointe qui termine le bassin de Paris au sud-est, depuis Gien juqu'à Cosne , est encaissée dans la vallée de la Loire et dominée par des col- lines craieuses. Cette forme extérieure des limites vient de la disposition intérieure des divers matériaux qui composent le terrain du bassin de Paris, car, quoique ces matériaux nous paraissent dans la partie centrale super- posés horisontalement les uns sur les autres, ils ont une pente vers le sud assez prononcée, pour qu'ils représentent, jusqu'à un certain point, des espèces de coins placés comme des tuiles d'un toît, mais avec cette circonstance particulière que c'est le coin inférieur qui atteint la plus grande hauteur. Pour saisir plus facilement cette disposition, il faut remarquer que, d'après plusieurs observations rapportées dans ce Mémoire, et des conr sidérations qui pour la plupart avaient déjà été indiquées par MM. Cuvier et Brongniart, l'auteur range les dix formations particulières du terrain de Paris en quatre étages ou formations principales , de la manière suivante ; r.° l^a première formation marine qui, outre le véritable calcaire à cérite, comprend dans ses assises inférieures l'argile plastique, les sables qui accompagnent cette argile, et les terres noires pyriteuses employées à la fabrication du sulfate de fer. Ijii^' raison d'août, ai^ec iPL, n° I etIL 4 Cî6) a.* La -pTemière formation d'eau douce qui renferme le calcaire sili- ceux, le gvpse, le premier calcaire et les premières marnes d'eau douce. Dans les parties les plus basses du bassin , les extrémités de cette forma- tion aUernent avec quelques couches marines qui se rattachent au ter- rain précédent et à celui qui suit. 3.*^ La seconde formation marine , où se rangent les marnes marines du gvpse, les sables et grès sans coquilles , et les sables et grès marins supérieurs. 4.° La seconde formation d'eau douce àont les meulières sans coquilles paraissent être un membre subordonné. Le calcaire à cérite qui forme l'étage inférieur, s*élève dans les col- lines de Laon à 5oo mètres au-dessus de l'océan , s'abaisse ensuite en descendant vers le midi, s'enfonce sous les autres formations, etdisparaît tout-à-fait au sud de la Marne et de la Seine. La première formation d'eau douce commence à quelques distanees au nord de ces deux rivières, n'atteint pas, du moins dans le voisinage de Paris, un niveau supérieur à i5o mètres, s'enfonce ensuite, et cesse, de se montrer aux environs d'une ligne qui passerait par Houdan , Arpajon et Nemours. Les terrains du troisième étage ne sont pas aussi concentrés que ceux du premier, ils commencent plus au nord que la première formation d'eau douce , mais n'y forment que des lambeaux isolés. Du reste ils suivent la même règle d'abaissement vers le sud, et disparaissent au midi d'une ligne tirée de Chartres à Nemours. Il ne demeure plus alors que le second terrain d'eau douce, qui de- vient très-puissant, repose immédiatement sur la craie, constitue la ré- gion connue sous le nom de Beauce, et s'abaisse en s'approchant de la Loire, oii il se cache sous un dépôt sableux. L'auteur pense que ce dernier sable ne peut être considéré comme un véritable attérissement, mais il n'ose prononcer s'il ap- partient à un dernier terme de la formation d'eau douce, ou s'il pro- vient des sables de l'ancienne craie qui auraient éîé rejetés , par une catastrophe quelconque , sur les parties les plus basses du terrain d'eau douce. M. d'Omalius fait remarquer que cette distribution géographique des divers matériaux du bassin de Paris, divise cette contrée en régions physiques , qui se distinguent par leur aspect 'et leurs productions agricoles. La formation de la craie, qui sert de base commune à tous ces ter- rains, présente dans son ensemble une succession de couches plus ou moins différentes , mais qui passent de l'une à l'autre par une série de nuances insensibles. L'auteur y détenniiie cinq modifications princi- pales, ainsi qu'il suit : ( î7 ) „ t.^ La craie ordinaire est communément à grain fin, de couleur 1 o i 4. blanche, et renferme des silex presque toujours noirâtres. 2.° La craie à silex pâles est en général d'un grain moins fin et d'une cohésion plus faible que la craie ordinaire ; elle contient une jdIus grande quantité de sable, quelquefois de l'argile et même de la chlorite dans ses assises inférieures; elle est souvent très-avantageusement employée à l'amendement des terres. Les silex y sont f ort abondans , communément blonds ou brun jaunâtres, quelquefois gris de cendre, rarement noi- râtres 3 il y en a qui perdent leurs caractères minéralogiques et passent au jaspe, au grès calcarifère, et à des brèches ou poudingues qui, malgré leur apparence jaspoïde , manifestent clairement une origine analogue à celle des autres rognons siliceux. 3.° Le tuffeau, dénomination qu'on donne dans les départemens do l'ouest à une craie grossière, quelquefois tendre et friable, d'autres fois assez dure pour former de belles pierres de taille 3 sa couleur la plus ordi- naire est le blanc jaunâtre, prenant souvent une teinte de verdâtre pro- duite par de la chlorite. Les silex y présentent à peu près les mêmes cir- constances que dans la modification précédente , et sont encore plus généralement blonds. 4." Les sables et les grès de la C7'aiV sont presque toujours mélangés de calcaire, quelquefois de chlorite; ils passent d'autres fois au pou- dingue à ciment Ibrrugineux , mais offrent aussi dans certaines circons- tances des bancs tout-h-fait purs. La surface de ce terrain, ordinairement friable, a été quelquefois remaniée par les eaux, de manière à donner l'idée d'un dépôt d'alluvion ; mais la disposition de ces sables en cou- ches régulières qui plongent sous la craie à silex pâles, ou bien alternent avec le tufteau, et les passages insensibles qui lient ces diverses subs- tances, joints à l'existence de nombreux fossiles très-bien conservés , persuadent l'auteur, qu'on ne peut s'empêcher de considérer ce terrain sableux comme un membre de la formation de Tancienne craie. 5.^ Les argiles de la craie sont ordinairement marneuses, rarement plastiques, quelquefois chloritées. Les alternatives de quelques-unes de ces modifications ne permettent pas toujours d'en déterminer la superposition. On peut cependant remar- quer que le terrain argilleux forme constamment le premier terme de la série, que même ses assises inférieures appartiennent plutôt cà l'ancien calcaire horisontal qu'à la formation de la craie, tandis que la craie or- dinaire est toujours le plus nouveau de ces dépôts, et qu'elle est immé- diatement précédée par la craie à silex pâles. ]l existe des fossiles dans tous les systèmes de la formation de la craie; les uns, comme les bélemnites et les térébratules, leur sont communs avec le calcaire alpin; d'autres, comme les ammonites, appartiennent également au calcaire alpin, mais ne s'étendent pas jusqu'à la craie C 28 ) ordinaire. Les oursins , au contraire , appartiennent à foute la formation ; la gryphée orbiculaire et un grand spondyle semblent caractériser les tuffeàux et les sables de la craie. ^ . v , • , J.a partie centrale du grand bassin craieux, mdique ci- dessus, est formée de craie ordinaire, qui, sur les bords de la Manche, s'étend jusqu'à la mer^ mais, dans le reste du contour, on trouve les diverses modifications d'ancienne craie, avec cette différence, que souvent un ou deux systèmes, prenant un développement considérable, masquent les autres qui n'existent qu'en rudiment, et déterminent seuls le carac- tère de la contrée. C'est ainsi que le terrain sableux domine dans le Perche et sur les plateaux entre la Sartlie et le Loir; que la Tourraine est formée d'une base de tuiïeau, surmontée d'une couche de sable et de silex qui paraît n'être que de la craie sableuse lavée; que toute la bor- dure qui sépare la craie de Champagne des pays de calcaire horisontal est de nature argilleuse. 11 y a encore cette différence générale , que, du côté du sud-ouest, les terrains d'ancienne craie occupent un espace très- considérable, tandis qu'à l'est Us ne se montrent que dans une bande étroite. Enfin le dépôt de terrain parisien n'étant pas placé exactement au milieu du bassin craieux , sa partie méridionale, c'est-à-dire, celle qui est au sud de Chartres et de Nemours, repose sur l'ancienne craie. Observations pratiques sur TEctropion , avec la description dune nouvelle opération pour la guérison de cette maladie , et sur la manière de fermer une pupille artijicielle; /;nnillp> l'r»Kc/->nr«/^îcoQrvMii->f r>or•^ÎQ^ An 1^ ^„„ C * i_ de faire l'ouverture aussi grande que possible, sur-tout si l'on opère pour une oblitération de la pupille avec transparence complète de la cornée. Dans le cas où la transparence de la cornée est peu étendue avec adhérence de l'iris , on doit introduire l'instrument au travers de la cornée, et attaquer l'iris parla face antérieure, de manière à détruire d'abord les adhérences, et ensuite à pratiquer l'ouverture vis-à-vis la portion transparente de la cornée. M. Adams a fait une heureuse application du pouvoir qu'a l'extrait de bella-dona de dilater la pupille. Dans les cas où l'obscurcissement de la cornée est peu étendu et placé vis-à-vis la pupille , on introduit tous les matins entre les paupières une goutte d'extrait de bella-dona, on produit une grande dilatation de la pupille, et l'on rend ainsi la vue au malade. tJne personne soumise à ce traitement pouvait lire les plus petits caractères; quand l'influence du remède cessait, cette même personne (3o) ne pouvait distingner les objets les plus grands. Ici M. Adams discuté la question de savoir si Vapplication continue de la bella-dona ne pourrait pas avoir des inconvéniens. Il conclut pour la négative. Uua des rapporteurs pourrait cependant dire, à cette occasion, qu'il a vu des animaux empoisonnés par le contact de substances vénéneuses avec la conjonctive, ce qui doit engagera ne pas négliger toute précaution dans rap[)lication de la bella-dona sur cette membrane. M. Adams parle ensuite d'un procédé employé par feu M. Gibson de Manchester, dans le cas où l'obcurcissement central de la cornée est très-étendu , et où l'application de la bella-dona ne peut avoir aucun bon effet. Ce chirurgien faisait une incision à la cornée à une ligne de sa jonction avec;'la sclérotique, et d'environ trois lignes en lon- gueur. Après l'écoulement de l'humeur, une petite portion de l'iris se présente au travers de l'ouverture, et alors M. Gipson, avec des ci- * seaux courbes, emporte la portion de l'iris qui s'était porté dans la plaie de la cornée, de manière à former une pupille artificielle à peu près circulaire. M. Adams fait plusieurs objections à ce procédé, entr'autre celle de produire une opacité considérable dans la portion de la cornée qui est restée transparente. II y a substitué un autre procédé , qui consiste à tirer le bord de la pupille au travers d'une petite ouverture faite dans la cornée , et à laisser dans un état de strangulation la portion de l'iris qui paraît au dehors, cette portion est détruite peu à peu par le nitrate d'argent. Quinze observations , dont les détails sont fort curieux, terminent le second chapitre, et servent de preuves cà la doctrine de l'auteur. Le troisième chapitre du livre de M. Adams a pour objet la ca- taracte. L'auteur expose d'abord ses idées sur les causes de cette maladie , il ne reconnaît pas de cataracte scrophuleuse,il en admet une vénérienne, dont le caractère essentiel serait l'opacité cle la capsule cristalline, le cristallin conservant toute sa transparence. Cet auteur cite ensuite un grand nombre de cataractes observées sur des enfans nouveaux nés. A cette occasion, M. Adams croit avoir observé que si plus d'un enfant nés de la même mère naissent avec cette cataracte, tous ceux qui viendront après en seront atteints, et même que ces cataractes seront de nature semblable. L'auteur reconnaît l'hérédité de la cataracte, il en cite plusieurs exemples très-intéressans. La méthode de traitement que M. Adams paraît préférer le conduit à parler de la force absorbante de la chambre antérieure et postérieure de l'œil, et de la faculté dissolvante de l'humeur aqueuse. Il cite plu- sieurs faits à l'appui de son assertion , entr'autre le suivant : M. Cline , célèbre chirurgien anglais , opérait une cataracte par extraction; la pointe ( 3l ) =!!= de son instrument cassa et resta dans la chambre antérieure , on Vy vit ^ ^ ^ 4* se rouiller, se dissoudre, et enfin disparaître par la voie de l'absorption» Les iustruniens dont il fait usage pour les diverses opérations sur l'œil y ne diiièrent pas de beaucoup de ceux qui sont employés commu- nément. Notre auteur procède ainsi qu'il suit pour opérer la cataracte solide chez les adultes et lesenfans;il emploie Je couteau représenté sur les par ,^ , t ,o , 1^^, ..«.. ..ç,»w derrière l'iris, les faces étant parallèles à cette membrane ; il le fait pé- nétrer dans la chambre postérieure, ensuite dans la chambre antérieure jusqu'à ce que la pointe soit très-voisine du bord nazal de la pupille ^ alors, faisant exécuter à l'instrument un mouvement de demi-rotation^ il donne un coup en arrière, de manière à couper par le milieu la len- tille et la capsule j par différens mouvemens il coupe ensuite les deux moitiés en plusieurs portions, en mettant un soin tout particulier à dé- tacher la capsule et ses adhérences aux procès ciliaires, après quoi rem- plaçant l'instrument de champ comme il était en entrant dans l'œil il fait, en agissant avec le plat, passer les portions de cristallin et de' la capsule dans la chambre antérieure, où elles sont ensuite promptement absorbées. M. Adams met beaucoup d'importance à ce que l'on divise en même- tems la capsule et le cristallin; non-seulement, dit-il, on évite par là une cataracte secondaire , mais il est bien plus facile de couper la cap- sule que si le cristallin avait primitivement été enlevé de sa cavité, la section horisontale du cristallin a l'avantage d'empêcher la capsule de s'e détacher trop tôt de ses adhérences aux procès ciliaires , et le cristallin de rouler sur lui-même et de passer en totalité dans la chambre anté- rieure; ce procédé a beaucoup d'analogie avec celui qui est employé en France sous le nom de procédé du broiement. Pour la cataracte fluide, c'est le même instrument et à peu près le même procédé d'opérations, avec la différence qu'on n'a à s'occuper que de la capsule cristalline, qui est ordinairement opaque. M. Adams préfère , pour opérer la cataracte capsulaire, une aiguille qui diffère un peu de celle qui a été décrite par Scarpa et de celle dont nous nous servons pour l'opération par abaissement ; le procédé opé- ratoire consiste à mettre en lambeaux la capsule, et la soumettre à la force absorbante des chambres de l'œil. Quand la capsule est trop épaisse et qu'il est difficile de la déchirer M. Adams se contente de la détacher de ses adhérences, la capsule revient sur elle-même et occupe, jusqu'à ce qu'elle soit entièrement absorbée un point de la chambre postérieure ou antérieure. Comme à raison de (32) son poids elle en occupe la partie inférieure, elle ne s^oppose point au passage des rayons lumineux. Si la capsule est adhérente à la face pos- térieure de l'iris, M. Adams , au lieu de la partager en lambeaux et de la faire passer dans la chambre antérieure, comme Scarpa le conseille , se contente de la séparer avec précaution de toutes ses adhérences , et de la laisser seulement attachée par un point de sa circonférence aux procès ciliaires, en sorte qu'elle ne puisse balotter, et qu'elle reste fixée à la face postérieure de l'iris où elle est absorbée plus ou moins promptement, et où d'ailleurs elle cause peu d'irritation. M. Adams a vu de ces capsules rester ainsi dans la ctiambre posté- rieure plus de deux mois sans provoquer aucun accident, ni même gcner la vision 3 en général il est fort avantageux de les partager en plu- sieurs portions , car alors l'absorption est plus prompte. M. Adams a un procédé particulier pour opérer les cataractes solides chez les vieillards j à cet âge le centre du cristallin est tellement dur, que l'aiguille ne peut l'entamer. Alors M. Adams se sert d'un instrument \\n peu plus fort, avec lequel il coupe le cristallin par tranches verticales, a3^ant soin d'éviter de rien changer à la situation de la partie; les frag- mens sont poussés dans la chambre antérieure. La place qu'ils occuj)aient est remplie par l'humeur aqueuse qui ramollit ce qui reste du cristallin et permet de le couper entièrement par tranches dans une seconde ou une troisième opération, en même tems qu'elle empêche le cristallin de so rapprocher de l'iris. 11 ne faut pas mettre trop d'intervalle entre les opérations, car le noyau du cristallin pourrait se détacher, venir toucher l'iris, causer de l'irritation, et passer enfin dans la chambre antérieure, où, en raison de sa dureté, il ne serait pas absorbé, et où il nécessiterait, pour son extraction, l'incision de la cornée. Cette dernière partie de l'ouvrage est encore suivie d'un grand nombre d'observations intéressantes et très-bien laites. L'ouvrage est terminé par un posl scrlp/i/in, où l'auteur élève des doutes, qui paraissent fondés, sur les signes auxquels on reconnait la complication de i'amaurose avec la cataracte; il cite encore des exemples à l'appui de ses idées. F. M. Extrait d'une lettre du chevalier Blagden à M. le comte Bertholet. < Anvtotmie. «On a trouvé un fœtus dans l'abdomen d'un garçon mort à Page 1 d'environ seize ans. La tête et une des jambes manquent; le reste est Société philoûiat. passablement bien conformé. L'insection du cordon ombilical s'était taite au péritoine, près de l'épine du dos. On en prépare la descrip- tion. Ce cas ressemble assez à celui qui arriva aux environs de Rouen il y a près de dix ans. » (33) - „ 1814. ^ l^reatîse on new Philosophie al InsUiimens for varions purposes in ihe arts and sciences unlh experinienis on light and colours ^ by David Brewster. 1 vol. iii-8" de 427 pag. et de 12 pL, imprimé à Edimbiirgh en 181 3. L'ouvrage dont nous allons présenter l'analyse est divisé en cinq Ouvrage nouvEAtr. livres. Dans le premier, l'auteur donne une description détaillée des micro- mètres qui peuvent êlre appliqués, soit aux télescopes ou lunettes astronomiques, soit aux microscopes proprement dits. Quelques-uns de ces instrumens sont entièrement nouveaux: d'autres présentent de simples modifications sur lesquelles il nous serait difficile d'avoir une opinion arrêtée, jusqu'à ce qu'il nous ait été possible de terminer des expériences que nous avons déjà commencées, et qui nous fourniront peut-être par la suite l'occasion de revenir sur cet objet intéressant. Isious nous trouverons obligés, par les mêmes raisons, de passer au- jourd'hui légèrement sur le second livre, où l'auteur donne la description d'un nouveau goniomètre à réflexion, pour la mesure des angles des cristaux ; d'un autre instrument du même genre, à double image^ d'un micromètre angu!alr<^ à fils, et de quelques autres appareils destinés à donner l'angle formé par deux lignes, lorsque l'œil ne peut pas être placé à leur point de concours. Dans le troisième livre de son ouvrage, M. Brewster s'occupe des instrumens qui peuvent servir à mesurer promptement des bases ou des distances. Tout le monde sait que, pour résoudre ce problême, il suffit de mesurer l'angle que soutend une mire de dimensions connues et placée d'une manière convenable, verticalement, par exemple; bien entendu qu'une erreur d'un certain nombre de secondes dans l'évaluation de cet angle occasionne, toutes choses égales, une erreur d'autant plus grande sur le calcul de la distance, que l'angle est plus aigu. Mal- iieureusemeut, dans la plupart des micromètres, les erreurs auxquelles on est exposé augmentent, au-delà de certaines limites, à mesure que l'angle devient plus ouvert. Aussi le sextant à réflexion , qui n'a pas ce défaut, et qu'on peut appliquer d'ailleurs à des observations si utiles et si variées , nous semble-t-il être l'instrument le plus propre à résoudre toutes les questions de ce genre, Quoi qu'il en soit, plu- sieurs physiciens et artistes très -habiles ont cherché à suppléer à l'usage des instrumens à réflexion par des moyens qui, s'ils n'ont pas la même exactitude , ont du moins l'avantage de n'exiger presque aucune pratique de la part de celui qui les emploie. Au nombre de ces instrumens on doit placer en première ligne la lunette à cristal Lii>raison d'août, a^ec 2 PL , n^ I et IL 5 ( 54 ) ^ de roche de M. Rochon , dont les astronomes peuvent tirer un parli si avantageux pour la mesure des petits angles , et le micromètre de Ramsden , dont on se sert encore dans la marine anglaise. Ce micro- mètre, qu'on pourrait appeler un héliomètre oculaire, peut s'adapter à toutes sortes de lunettes, car il nediffere d'un oculaire ordinaire qu'en ce que la lentille est coupée par le milieu; les objets sont simples lorsque les centres des deux demi-lentilles coïncident, mais pour peu que ces centres soient éloignés, il se forme deux images, et l'intervalle qui les sépare devient d'autant plus grand, que les deux segmens de l'oculaire sont plus éloignés de la position primitive. On voit en un mot que le mouvement des images, qui, dans l'héliomètre de Bouguer, s'obtient par le déplacement des deux moitiés de l'objectif, est pro- duit, dans l'instrument de Bamsden, par le déplacement des deux moitiés de la lentille oculaire. M. Brewsler a imaginé une troisième combinaison, qui permet également de séparer plus ou moins les images d'un objet éloigné; pour cela il place, entre l'objectif et l'oculaire d'une lunette, un second objectif coupé par le milieu, et qui de plus est mobile le long du tuyau. Les centres des deux demi-objectifs ne ment; en sorte que, pour apercevoir avec netteté l'objet qu'on observe, il faudra continuellement déplacer l'oculaire : mais il est clair en même tems que les centres des deux images s'éloigneront ou s'approcheront l'un de l'autre, tout comme s'il avait été possible de séparer les deux demi-lentilles dans la direction de leur diamètre commun. Qu'on substitue en un mot une lentille double au double prisme de verre ordinaire dont M. Rochon se servait anciennement dans la construction de ses micromètres , et l'on aura le nouvel instrument du docteur Brewster. Tout le monde sait que , pour mesurer le diamètre d'un objet avec un micromètre ordinaire, on cherche à le comprendre le plus exactement possible entre deux fils, dont l'un est fixe et l'autre mobile, à l'aide d'une vis. M. Brewster propose de laisser les fils à une distance in- variable, et d'augmenter, par un moyen optique, la grandeur apparente de l'objet qu'on veut mesurer, jusqu'au moment pii il remplit exacte- ment l'espace compris entre les deux fils fixes. Dans le premier cas? la valeur qu'on cherche est exprimée en révolutions de la vis ; dans le second, les angles sont mesurés par les changemens qu'il faut apporter aux grossissemens pour que le diamètre apparent de l'objet qu'on ob- serve soit égal à l'intervalle invariable des fils fixes, et l'on n'a plus à craindre les erreurs considérables que le tems perdu de la vis peut occasionner. La variation graduelle du pouvoir amplifiant peut d'ailleurs s'obtenir, comme l'indique M. Brewster, en plaçant entre l'objectif de (35) == la lunefle et son foyer une lentille qui soit mobile le long du 1814. tuyau (i\ Nous ne donnerons aucun détail sur un genre particulier de micro- mètre que M. Brewster croit propre à mesurer des distances pendant la nuit, ni sur le parti qu'on peut tu'er du changement de foyer d'une lu- nette pour résoudre ce même problème lorsque les distances sont petites, et nous passerons de suite à la partie la plus intéressante de l'ouvrage, je veux dire aux résultats que l'auteur a obtenus sur les pouvoirs réfractifs et dispersifs d'un grand nombre de substances. Le moyen le plus généralement employé pour mesurer la force réfractive d'un corps est de le façonner en prisme, et de déterminer ensuite la déviation que les rayons éprouvent en le traversant. Pour un liquide, on peut, à l'exemple d'Euler , l'introduire entre deux ménisques, et déduire la valeur de son pouvoir réfringent de l'observalion de la distance focale de la lentille composée; mais ces deux méthodes, les plus précises que l'on connaisse, sont insuffisantes ou inapplicables lorsqu'il s'agit de ces corps dont on n'a que de très-petits échantillons , ou qui ne sont que très-imparfaitement diaphanes ; dans ces cas, ou peut avoir recours à la méthode que le docteur W oUaston a publiée dans les Trarisacllons philosophiques pour 1802, car elle s'applique également bien aux substances opaques ou transparentes, quelque petits que soient les fragmens dont on peut disposer. Voici maintenant le procédé du docteur Brewster. Si l'on pose une lame plane de verre devant la lentille objective d'un microscope, on forme une petite chambre piano-concave, terminée d'un côté par la surface convexe de la lentille, et de l'autre par celle du verre plan, et qui , étant remplie d'air, n'altérera pas la distance focale de l'instrument; mais lorsqu'on introduit dans ce même espace un liquide quelconque, de l'eau , par exemple, c'est comme si l'on ajoutait â la composition primitive du microscope une nouvelle lentille d'eau piano- concave, dont l'efi'et sera d'augmenter sensiblement la divergence sous laquelle les rayons qui partent d'un point déterminé auraient rencontré la lentille objective. Il résulte de là que si ce point se voyait d'abord distinctement, il faudrait, pour lui conserver ensuite la même netteté, (i) Un instrument entièrement semblable à celui-là avait été employé par Roëmejp et Lahyre , comme on peut le voir dans le Recueil de l'Académie des sciences pour jyoï. M. Brewster n'avait sûrement pas connaissance de ces Mémoires, car il propose, dans un autre chapitre de son ouvrage {page 76), de substituer des fils de verre aux fils métalliques ou d'araignée dont on se sert communément dans le micromètre , et cela sans citer Lahyre, qui avait eu la même idée il y a plus de cent ans, et qui de plus avait décrit avec détail les moyens ingénieux dont on se sert pour obtenir ces filamens; ce même astronome paraît aussi s'être occupé le premier des micro- mètres qu'on peut tracer sur verre avec la pointe d'un diamant. ( l/ojtz Mémoires de l'Académie, 1701, pag. iig et suivantes.) ( 56) l'éloicvtier davantage de l'objertif, et compenser par là le surcroît de divergence qu'occasionne l'interposition de la lentille deau. Jl est clair encore que cette divergence sera d'autant plus grande, que la force réfringente de cette nouvelle lentille sera elle-même plus considérable j en sorte qu'on pourra prendre pour mesures de cette force les distances diverses auxquelles il faudra placer l'objet pour la vision distincte. On en déduira ensuite le rapport du sinus d'incidence au sinus de réfra( tion par des formules assez simples. )j)e à un degré de ténuité très-grand. M. Brewster a obtenu ainsi des lentilles^ piano-concaves pariaitement transparentes, d'aloès, de poix, d'opium, de caoutchouc, etc. . , ,, , ,.. ' En appliquant cette méthode microscopique a l examen des qualités réfractives des difîérentes parties dont l'œil se compose, M. Brewster a trouvé que l'humeur aqueuse et l'humeur vitrée ont exactement In même réfraction, et qu'elle est un peu plus considérable que celle de l'eau pure. , . • ^ n- . Quant au fluide blanchâtre qui est compris entre le cristallin et sa capsule, il réfracte sensiblement plus que les précédens. Dans ces expériences, comme dans celles que d'autres physiciens avaient déjà faites sur des animaux d'espèces différentes (i) , on à trouvé que la densité du cristallin augmente très-rapidement en allant de la surface au centre, en sorte que cette augmentation, qui doit contribuer si puissamment à la netteté de la vision, peut être regardée comme une loi o;énérale de l'organisation animale. Hauksbée avait déjà déterminé anciennement les pouvoirs rélringens d'un orand nombre d'huiles essentielles et volatiles; ]V]. Brewster a beauc^oup augmenté cette liste, et a découvert plusieurs résultats inté- ressans. La grande force réfractive de l'huile de cassia, par exemple, pourra trouver d'utiles applications dans plusieurs recherches d'optique, car ce liquide réfracte la lumière plus fortement que le flint-glass le plus lourd dont les opticiens se soient servis jusqu'à présent dans la construction des lunettes astronomiques. Le raijport du sinus d'incidence au sinus de, réfraction, pour un rayon qui passerait de l'air dans le phosphore, est, suivant M. Brewster, 2 224 • par où l'on voit que la réfraction de ce combustible est comprise entre la réfraction du diamant et celle du soufre. M. y\ oliaston avait trouvé un nombre beaucoup plus petit, mais cette différence a tenu probablement a la présence d'une légère couche d'acide phosphorique, ( I ) Les fluides dont M. Brewster a mesuré la réfraction , avaient été extraits des ttx d'une jeune merluche et d'un agneau. yeux ( 37 ) , et l'on aurait tort d'en rien conclure contre l'e^^^actitude des principes 3 vi i 4. sur lesquels sa méthode sq fonde. Le chromate de plomb ( plomb rouge de Sibérie) jouit d'une double réfraction environ trois fois plus considérable que celle du spath cal- caire 3 et, ce qui mérite d'être remarqué, chacune de ces réfractions est plus grande que celle du diamant. Le rapport du sinus d'incidence au sinus de réfraction , pour le réai- gar, est 2..5qg; ce mcme ra])port, pour le diamaut, n'atteint pas 2,00; d'oii il résulte que le chromate;dç plomb etîe réalgar sont, parmi tous les corps diaphanes connus, ceux qui réiVartentleplus fortement la lumière. Le chapitre III du quatrième livre est consacré à l'examen des pouvoirs dispersifs. Pour les déterminer, M. Brewster se sert d'un prisme à angle variable , qui ne nous paraît pas différer bieu esseu- tiellement de l'ingénieux instrument que M. Rochon présenta à l'Aca- démie des sciences en 1776, et qu'il a décrit depuis, sous le nom de diasporamètre , dans le Recueil de Me'moii'es sur la mécanique et la physique , imprimé en 1783. Dans les deux méthodes, on fait varier l'angle du prisme qu'on oppose à celui dont on veut mesurer la dis- persion, en faisant tourner ce premier prisme parallèlement au plan qui partage son angle en deux parties égales, ou, ce qui revient au même , parallèlement à une de ses faces. Il y a cependant entre les deux instrumens cette différence essen- tielle , que celui de M. Brewster ne détruisant les couleurs que dans un seul sens, il faut toujours viser à un objet rectiligne, tandis que la forme de la mire est indifférente lorsqu'on se sert du prisme variable de M. Rochon , qui fait disparaître les couleurs dans toutes les directions. On pourra donc, lorsqu'on le jugera convenable, diriger la lunette du diasporamètre au soleil et à la lune, par exemple, et observer par suite très -exactement l'instant de l'achromatisme, car les couleurs sont d'autant plus apparentes dans une position donnée des prismes, que la lumière est plus vive. Le chromate de plomb et le réalgar, qui réfractent si fortement la lumière, occupent encore la première place dans la table des pouvoirs dispersifs. Pour le premier de ces minéraux , M. Brewster a trouvé que la dispersion est égale à six dixièmes de la réfraction, ce qui pa- raîtra énorme si l'on compare cette dispersion à celle du crown-olass qui, déterminée par Newton et plusieurs autres phj^siciens, n'est pas seulement égale aux trois centièmes de la réfraction. La dispersion de l'huile de cassia n'est surpassée que par celle du chromate de plomb et du réalgar; et comme les échantillons de ces corps sont rares et très-peu diaj)hanes, on pourrait dire, à la rip-ueur que l'huile de cassia est la plus dispersive de toutes les substances dont on peut tirer quelque parti en optique. Nous avons annoncé plus haut que l'humeur aqueuse et l'humeur (58) vitrée ont la mêm'e réfraction ; leurs pouvoirs dispersifs paraissent aussi être parfaitement égaux entre eux et à celui de l'eau distillée, en sorte que ces deux liquides ont exactement les mêmes qualités optiques. Dans la table de M. Brew ster , comme dans celle que Wollaston avait publiée en 1802, dans les Transactions , les corps composés d'a- cide fluorique occupent la dernière place; la dispersion du spath. fluor ne surpasse pas, suivant ces déterminations, le centième de la ré- fraction. M. Brewster a trouvé par sa méthode deux expressions très- différentes de la force dispersive du spath calcaire, du carbonate de plomb, etc., etc., dont les unes correspondent à la réfraction ordinaire, et les autres à la réfraction extraordinaire, et en conclut que les corps doués de la double réfraction ont aussi deux pouvoirs de dispersion ; l'auteur regarde ce résultat comme le plus intéressant et le plus sin- gulier qu*on puisse déduire de ses expériences (1). Le chapitre IV du quatrième livre, dont il nous reste encore à parler, est uniquement consacré aux phénomènes de la polarisation de la lumière. M. Brewster annonce d'abord qu'un faisceau lumineux se polarise entièrement en traversant une agate taillée perpendiculairement aux lames dont elle se compose. On pourrait ajouter que le genre de la polarisation est directement contraire à celui que les rayons auraient acquis en se réfléchissant sur les lames , en sorte que , dans cette expérience , l'agate agit exactement comme une pile de plaques. Un rayon poUirisé qui rencontre une agate la traverse en partie, ou est entièrement réfléchi , comme le dit M. Brewster , suivant que les lames sont perpendiculaires ou parallèles au plan de polarisation. C'est précisément ainsi, comme il est facile de s'en assurer, que se comporterait une pile de plaques dont les élémeus seraient parallèles aux lames de l'agate. En suivant ainsi pas à pas les phénomènes que l'agate présente, on reconnait bientôt qu'elle n'imprime aucune nouvelle proprùté à la lumière, et qu'elle doit simplement être assimilée à la pile de plaques dont Malus avait décrit les propriétés au commencement de 181 1. X^oyez le Moniteur du mois de mars, et ^[ouv. Bull. Se, vol. II, pag. 262, 291 et 320.) f 1 1 M. Brewster avait été prévenu par M. Rochon dans la découverte de la double dispersion des cristaux. ( Voyez le Recueil de Mémoires que nous avons cilé plus haut , année 1783 , p. 5 16. ) Cette double dispersion est même la principale ditïiculté qu'on ait rencontrée lorsque , pour mesurer le diamètre du soleil , on a voulu substituer des prismes de cristal d'Islande aux prismes de cristal de roche dont on se sert avec tant de succès dans la mesure des petits angles. ObUgé de renoncer à l'emploi du car- bonate de chaux à cause des couleurs qu'on ne pouvait d. Iruire , M. Rociion a imaginé divers moyens d'augmenter la séparation des images avec le cristal de roche , mais sans pouvoir, même dans ce cas, anéanliv entièrement l'effet de la double dispersion. (39) == Lorsqu'on soumet un rayon déjà polarise à l'action d*un cristal doué 1814. de la double réfraction, il se décompose en deux rayons, qui sont polarisés, l'un par rapport à la section principale du cristal, et l'autre par rapport à un plan perpendiculaire à celui-là, excepté dans le seul cas où le plan primitif de polarisation serait lui-même perpendiculaire ou parallèle à la section principale. On déduit de là un moyen très- simple de reconnaître si un corps est doué de la double réfraction , quelles que soient son épaisseur et sa forme extérieure. ( V^oyez, dans le Moniteur du 3i août 181 1, et dans le Nouv. Bull. Se, vol. IJ, pag. 358, 371 et 387, l'extrait d'un Mémoire de M. Arago.) Lorsqu'un corps est composé de molécules dont les axes ne sont pas parallèles, il semble dépolariser la lumière dans tous les sens; c'est là le cas de la corne, de l'ivoire {Voyez le Mémoire de Malus, Moniteur du 4 septembre 181 1 ), du savon transparent, et même de certains fra^mens de verre ordinaire , comme j'ai eu l'occasion de m'en convamcre. (i) Quelques corps enfin, tels que le diamant, le sel gemme, l'ambre, le spath fluor, etc., ne paraissent exercer aucune action particulière sur la lumière polarisée qui les traverse; mais ceci ne tient pas, comme le docteur Brewster parait le croire, au sens des coupes, mais à la seule circonstance que ces corps ne jouissent pas de la double ré- fraction. Les expériences que l'auteur rapporte , relativement à la dépolari- sation colorée de la lumière par le mica, ne diffèrent pas de celles qui avaient été faites en France plus de deux ans auparavant, et imprimées par extrait dans le Moniteur du 3i août 181 1. La lumière que les métaux réfléchissent est partiellement polarisée; mais lorsqu'on examine cette lumière avec un cristal doué de la double réfraction, la différence d'intensité des deux images est tellement faible, qu'elle avait échappé aux premières expériences de Malus. Ce même physicien avait prouvé ensuite que les métaux dépolarisent les rayons dans les mêmes circonstances que les corps diaphanes, et il avait cru pouvoir en conclure qu'ils agissent aussi de même sur les rayons naturels. On a, depuis, montré la vérité de cette conjecture, en inter- posant une lame de mica, de sulfate de chaux, etc., entre le miroir de métal et le cristal de spath calcaire dont on se sert pour analyser la lumière réfléchie. Avant l'interposition de la lame , l'existence d'un certain nombre de rayons polarisés se serait manifestée par une inégalité difficile à apercevoir entre la vivacité des deux images; la présence de la lame transforme celte différence d'intensité en une différence de teinte d'autant plus aisée à reconnaitre , que les couleurs des deux (i) Le verre qui a été refoulé, queUe que soit sa nature , a presque toujours des axes , et semble par conséquent devoir être assimilé aux corps cristallisés. C 4o ) iiT>a2;es sont complémentaires, et par conséquent très-différentes l'une de fautre. Tels sont les deux moyens dont on s'était servi en France pour reconnaître d'abord que les miroirs métalliques et les miroirs diaphanes exercent des actions analogues sur la lumière déjà polarisée ; et ensuiîe, ce qui pourrait ne pas être regardé comme une conséquence immédiate du premier résultat, que la lumière naturelle est elle-même partiellement polarisée après sa réflexion sur un miroir de métal ( i ). Ce dernier procédé est celui que M. Brewster rapporte dans son ou- vrage (2). ., ,, ],e même moyen, appliqué à l'analyse de la lumière que l atmo- sphère réfléchit, prouve qu'elle est partiellement polarisée ( Foj']H de carbone, ou que 300 parties en poids de ce gaz sont formées de 72,63 d'oxygène et 27,07 de carbone, ioo parties d'eau en poids contiennent 88,5 d'oxygène et 11,7 d'hydrogène , le volume de ces gaz étant dans le composé : : 1 : 2. (2) Celte eau tenait en dissolution un peu d'acide acétique, ainsi qu'un atome d'ammoniaque et d'acide muriatique. (5) Ce gaz contenait une quantité d'acide carbonique qui n'excédait pas 7^, i. - ( 43 ) §. IL Analyse du gaz hydrogène oxycarhonê. Le décimètre cube de ce gaz sec à la température de zéro et à la pression de o^jyô, pèse o^'',758o4. Cent mesures de ce gaz, qu'on fait détoner sur le mercure avec 3oo mesures de gaz oxygène consument, 121,95 m. de ce dernier.Il se pro- duit 81, i5 m. de gaz acide carbonique, par conséquent. Je volume du gaz oxygène consumé est au volume du gaz acide carbonique pro- duit comme 3 : 2, et il y a eu 40^80 m. de gaz oxygène employées à brûler une quantité d'hydrogène qui est représentée "par 81, Go mesures. Ces quantités de carbone et d'hydrogène sont dans le rapport qui cons- titue le gaz hydrogène percarboné , mais comme elles ne représentent pas les 100 mesures du gaz analysé, et que celui-ci ne contient pas d'azote , il faut conclure qu'il s'est produit de l'eau aux dépens d'une portion du gaz même, que, conséquemment, on peut représenter ce dernier cornme étant formé d'hydrogène percarboné et d'eau réduits à leurs élémens. M. de Saussure regarde le gaz hyd. oxyg. carboné sec comme étant formé en poids , de Carbone ^7,674 100 parties de g, hyd. percarboné. Oxygène 28,466 ou Hydrogène. . . i5,c)6o 47,6 d'eau. 1 00,000 §. ni. De la proportion des élémens de V alcool. D'après les données précédentes , l'alcool de Richter doit être formé en poids , de Carbone ^1,98 Oxygène 34,52 Hydrogène.... i3,7o 100,00 On trouve qu'il y a 9,16 d'hydrogène en excès sur 38,87 d'eau réduite à ses élémens, et que cet hydrogène en excès est au carbone dans le rapport de i : 5,68 ^qui est celui du gaz percarboné, d'où il suit que l'alcool peut être représenté par les élémens de 6 1,1 3 de gaz percarboné 100 38,87 <^'eau 63,53 1814. ( 44 ) Analyse de Vétlier sulfunque. L't^tlier suîfurique qu'on fait passer dans un tube de porcelaine in- candescent, se comporte à la manière de l'alcool. — Le gaz hydrogène oxycarboné qu'on en obtient peut être représenté, comme celui de l'alcool, par de l'hydrogène percarboné, plus de l'eau réduits à leurs élémens; mais ces produits s'y trouvent dans une proportion dilFérente 3 dans le gaz de l'alcool, l'hydrogène percarboné est à l'eau : : 100 : 5o(i); dans le gaz de l'éther , le rapport :: 100 : 33,33. M. de Saussure a fait l'analyse de l'éther de la manière suivante : il a introduit, au moyen d'un petit flacon o^',54 dether suîfurique (dont la pes. sp. était cleo,7i55) dans 525;8i centimètres cubes de gaz oxygène sec à zéro et à o"',76 de pression , le gaz a occupé un espace égal à 687,23 cent, cubes; il a fait détoner ce gaz avec quatre fois son volume de gaz oxygène, et il a vu que les o2',54 d'éther avaient con- sumé 1027 centimètres de gaz ox^^gène et avaient produit 682^8 cent, de gaz acide carbonique, d'où il suit que l'éther est formé eu poids, de Carbone 67,98 Oxygène .... 17,62 Hydrogène.. . i4î4o 100,00 Il y a dans ces produits 12,07 d'hydrogène en excès sur 19,95 d'eau réduite à ses élémens , et l'hydrogène en excès est au carbone dans le rapport de i : 5,65, d'où il suit que féther suîfurique peut être représenté par, Gaz hyd. percarboné. . . 80, o5 100 Eau. 19595 25 Il est très-vraisemblable que si l'on pouvait obtenir l'alcool parfaite- ment privé d'eau étrangère à sa composition, on le trouverait repré- senté par les élémens de 100 p. d'hydrogène percarboné et 5o p. d'eau- par conséquent il contiendrait deux fois autant d'eau élémentaire que l'éther. L'éther étant de l'alcool moins une certaine quantité d'eau , et le gaz hydrogène percarboné étant de l'alcool moins do l'eau , on conçoit comment , en employant parties égales d'alcool et d'acide suîfurique on obtient l'éther , et comment , en employant quatre parties de cet acide et une d'alcool on produit le gaz hydrogène per- carboné, C. (1) Ou, d'après l'expérience, :: 100 : 47î6. J^iû/. des Jri/'/ut^r -iSi4, PI T. M f^'l feA i5 À 1 20. (8^. Il ]j»0^ 14. ^ 21. ^e,rueui- de^ . et ou^J. .{ncim cateaire horitûMal Schùtt i trai/e de ,ks.m,Lf la l'raie . <',M-vm r,;u/e Ai-i/i/e u lii/cs Coupe (lu Teireiu de la l'arlie de la Prance comprise eutre (Wicrel ((,>o,.sc) el Ilirsoil (A.s.u- ) if) petits sont contenus par six larges écailles attachées aux côtés de Tani- nial 5 et^ imbriquées entre elles ( Voyez fig. B et C. )• Les pattes sont latérales, les antérieures les plus fortes^ toutes, formées de cinq. arti- culations, sont raccourcies, repliées l'une sur l'autre, et terminées par un ongle crochu. Les branchies (fig. H ^- Soient aussi p et p' les deux rayons de courbure principaux de cette surface, qui répondent au point m-, désignons par P et Ç deux fonc- tions de ces rayons , savoir : P = 7 + 7' *? = ;7'' de sorte que l'on ait, d'après les formules connues, ^ 1 -}- (7» c?* 2 -i-pq d^ z 1 -f r' ^' g ~" ;t» ' JP 'W' dxdy "^ P • dyl'^ __ I ^d^z d^z . d* z .'^ \ ^ "■ K' \J7^' Ty ^ dx dy^ /' Beprésentons par^r-, y/z, les forces données qui agissent sur le point quelconque 777, parallèlement aux axes des jc , y , z; supposons ces forces telles que la formule Xdx ■\- Tdy + Zdz soit la différentielle exa(îte d'une fonction de x,y , z, et désignons son intégrale par n. son sera Enfin , supposons la surface élastique également épaisse dans toute n étendue, et soit s son épaisseur constante : son équation d'équilibre ( 49 ) ■ -r- » > r^ +<7* d'P ^ 2jpq d^ P 1 4-;?* £VP __ dP dP 1 O 1 4. L k ' dx' k ' dx dy """l * Tj* ^ dx ^ ^Pn. (a) Le coefficient n représente ici une constante qui dépend de l'é- lasticité naturelle de la surface; il est nul dans le cas des surfaces flexibles et non élastiques, ce qui réduit leur équation d'équilibre à Z ^ pX — g r — kPn = o; résultat qui coïncide avec celui de la mécanique analytique que j'ai cité plus haut. Non seulement l'équation (a) suppose l'épaisseur constante; mais elle ne convient aussi qu'à une surface élastique naturellement plane, et elle ne comprend pas les surfaces, telles que les cloches et autres' dont la figure naturelle est courbe. Si l'on y supprime tout ce qui est relatif à l'une des deux coordonnées xetj, par exemple à j, la surface se changera en un cylindre parallèle à l'axe des a:^ et l'équa- tion (a) devra alors coïncider avec l'équation ordinaire de la lame élastique; c'est, en effet, ce qu'il est aisé de vérifier après quelques transformations faciles à imagmer. J'ai donné à la fin de ce Mémoire une autre manière de parvenir à l'équation de la surface élastique, déduite du principe des vitesses virtuelles. On sait ce qu'on entend par momens des forces , dans l'énoncé de ce principe; or, en déterminant les momens des forces élastiques en un point quelconque de la surface, et en ayant égard aux autres forces données qui lui sont appliquées, on trouve qu'elle est parmi toutes les surfaces de même étendue, celle dans laquelle l'intégrale double. est un maximum ou un minimum : p, p', n et ;^ représentant les mêmes quantités que ci-dessus, et l'intégrale devant s'étendre à la surface entière. On peut donc trouver immédiatement son équation au moyen des formules générales du calcul des variations; et cette manière d'y parvenir est plus simple que la première dont j'ai fait usage ;^ mais elle conduit à une équation beaucoup plus compliquée cjue l'équation {a)', ce n'est même que par un artifice particulier que je suis parvenu à vérifier l'identité de ces deux équations. Au reste dans une pareille matière, il n'était pas inutile de conserver deux méthodes aussi différentes l'une de l'autre, et qui conduisent cepen- dant au même résultat. C 5o > • 'La recherche des équations d'équilibre des surfaces élastiques ap- partient à la mécanique générale; c'est uniquement sous ce rapport que je l'ai considérée dans ce Mémoire 3 mais cette théorie comprend comme application une des branches les plus étendues et les plus curieuses de l'acoustique. Je veux parler des lois que suivent les vibrations des plaques élastiques, des figures qu'elles présentent, et des sons qu'elles font entendre pendant leur mouvement. En efï'et, l'équation fondamen- tale qui doit servir à déterminer les petites oscillations d'une plaque sonore, se déduit de son équation d'équilibre, par les principes ordi- naires de la mécanique. Supposons donc que la plaque s'écarte très-peu d'un plan fixe qui sera celui de œ, y, et négligeons, en conséquence, toutes les quantités de seconde dimension, par rapport à z et à ses différences partielles : l'équation {a) se réduira d'abord à /d* z d* z\ / d'- z d* z ^ d* z\ z-px-c,r=u (_ + _)+ „.e> (__,+. ^-^ + _). De plus, faisons abstraction du poids de la plaque, et supposons, comme dans les problêmes des cordes et des lames vibrantes, que chaque point de la plaque reste, pendant le mouvement, dans une même perpendiculaire au plan fixe 3 1 étant la variable qui représente le tems, il faudra faire alors x=:o, r==o, Z = - s -^; l'intégrale n se réduira à une constante arbitraire, que j'appellerai c; et l'équation du mouvement sera enfin J'ai démontré, dans mon Mémoire, que cette constante c dépend des forces qui tirent la surface à ses extrémités, et qui produisent ce qu'on appelle la tension. Elle est nulle quand ces forces n'existent pas^ ce qui réduit notre équation à //» 2 / d'' z d'^ z , d* z \ ^ , V Mais si l'on voulait considérer les surfaces tendues, telles que les tam- bours, par exemple, il faudrait, au contraire, conserver la constante c, et supposer w = 03 ce qui donne, eu changeant le signe de c, d* z __ / £lf I ^± ^ . ^ 1? "^ ^ \dx^ '^ dyJ ' équation déjà trouvée par Euler, et qui est aussi celle dont MM. Biot (5.) === et Brlsson se sont servis pour déterminer quelques propriétés des 1 8 1 4. vibrations des surfaces tendues. Il y a environ cinq ans, la première classe de l'Institut a proposé, sans preuve suffisante, ou même tout-à -l'ait sans démonstration, une équation qui est précisément notre équation {b). Il y a satisfait par des intégrales particulières, composées d'exponentielles, de sinus et de cosinus; et en cela il suit l'exemple qu'Euler a donné en plusieurs endroits, relativement à l'équation des lames vibrantes. A chacune de ces intégrales, répond une figure particulière de la plaque sonore, et le son qu'elle rend dépend en général du nombre de lignes nodales qui se forment pendant ses vibrations. L'auteur calcule le ton relatif à chaque figure, puis il compare le ton calculé à celui que donne l'expérience pour une figure semblable : il trouve un accord satisfaisant entre ces deux résultats; de sorte que l'équation des plaques vibrantes, quoi- qu'elle ne fût pas jusqu'ici démontrée à priori, était du moins suffi- samment justifiée par l'expérience. Cette comparaison est la partie de son travail qui a motivé la mention honorable de la classe: elle porto sur un grand nombre des expériences de M. Chladni, et sur beaucoup d'autres qui sont propres à l'ingénieux auteur du Mémoire dont nous parlons. Il y aurait une autre espèce de comparaison bien plus difficile à entreprendre, qui serait relative à la figure produite d'après une manière donnée de mettre la plaque en vibration. Qn pourrait aussi désirer que les résultats du calcul fussent déduits de l'intégrale géné- rale, et non pas de quelques intégrales particulières de l'équation (/>). Malheureusement cette équation ne peut s'intégrer sous forme finie que par des intégrales définies qui contiennent des imaginaires sous les fonctions arbitraires; et si on les fait disparaître, ainsi que M. Plana y est parvenu dans un cas pareil (celui des lames vibrantes), on tombe sur une équation si compliquée, qu'il parait très-difficile d'en faire aucun usage. Pour indiquer ici fout ce qui a été fait jusqu'à présent sur les sur- faces élastiques , je dois aussi faire mention d'un Mémoire sur les vibrations des plaques Sonores, qui se trouve dans le volume de Péters- bourg pour l'année 1787. En partant d'une hypothèse trop précaire l'auteur est conduit à une équation différentielle, qui n'est point exacte et qui revient à l'équation (/?), en y supprimant le terme multiplié (ï) GeUe quesùon doit encore rester au concours jusqu'au 1" octobre i8i5. (52) par j- ■ ^. Il y satisfait aussi par des intëgrales particulières, composées d'exponentielles, de sinus et de cosinus j mais il remarque lui-même que les conclusions qui s'en déduisent ne sont pas d'accord avec les expériences de M. Cliladni^ et maintenant, que nous connaissons la véritable équation du mouvement des plaques, nous voyons clairement la cause de cette discordance. P. Alémoire sur quelcfues Fliistres et Cellépores fossiles , par MM. A. G. Desmarest et Le Sueur. Zoologie. Ce Mémoire est extrait d'un grand travail entrepris depuis long- tems par MM. Le Sueur et Desmarest, sur les polypiers phytoïdes , Société Philomat. jels que les sertulaires, les flustres et autres genres voisins, et notam- ment sur ceux qui ont été rapportés des côtes de la Nouvelle Hollande par MM. Pérou et Le Sueur. Ce travail, prêt à paraître, contient les descriptions et les figures très-détaillées de plus de cent vingt espèces nouvelles. Les planches, au nombre de quinze, sont déjà gravées et terminées. Après avoir fait remarquer que les flustres et les cellépores sont, avec les alcyons , les seuls polypiers non entièrement pierreux ( La- marck) qu'on ait encore observé à l'état fossile, MM. Desmarest et Le Sueur passent à la description des espèces qu'ils ont eu l'occasiou d'examiner et de décrire. Les flustres fossiles sont au nombre de huit , et les cellépores de deux seulement. Les premières diffèrent génériquement des dernières eu ce que leurs cellules sont toujours contiguès , le plus souvent hexagonales ou polygonales 3 que les cloisons qui les séparent sont perpendiculaires au plan sur lequel elles sont établies 3 que leur partie supérieure est aplatie, formée, dans quelques espèces, d'une substance calcaréo- membraneuse, et, dans d'autres, d'un tympan simplement membraneux, et qu'elles composent quelquefois à elles seules des ex- pansions libres à une ou deux faces cellulifères. Les cellépores, au contraire, toujours incrustantes des corps étrangers, et ne formant point d'expansions libres , n'ont jamais de tympan niembraneux fermant leurs cellules en dessus, et les cellules dont les cloisons ne sont point perpendiculaires sont toujours plus ou moins globuliformes , et ir- régulièrement placées les unes relativement aux autres. Au reste, ces distinctions sont très-légères, et plusieurs espèces forment le passage entre ces deux genres. A l'état vivant, néanmoins, les cellépores se font distinguer des flustres, en ce qu'elles sont plus solides, et qu'il entre plus de matière calcaire dans la composition de leurs cellules. (53) „ 1. Flustre M05 aïqv e ( Fhisfra tesseUafa). Epaisse, incrustante; l o 1 4. cloisons arrondies antérieurement; ouverture en avant, petite, presque ronde ; dessus des cellules plan et épais. Elle est d'un blanc d'ivoire très-luisant. On la trouve sur les corps fossiles de la craie, tels que les oursins, les belemnites, etc., des environs de Paris. ( T^oyez PI. 2, fig. 2; û?gr. natur.jC grossie.) 2. Flustre en réseau ( Flustra retîcidata). Médiocrement épaisse; formant des expansions libres à deux faces cellulifères ; cellules ovales- allongées, à cloisons très-saillantes; ouverture médiocre, un peu trans- versale. On la trouve dans les sables des environs de Valogne, avec les baculites, les belemnites, etc. ( Voyez PI. 2, fîg. 40 5. Flustre a cellules carrées ( Flustra quadraia). Incrustante, formant des expansions très-régulièrement radiées; cellules carrées ou parallèlogramiques. Elle a été trouvée sur un moule intérieur de coquille bivalve voisine des mactres , dont on ne connaît pas la localité. On ne voit dans cette flustre que le fond des cellules, mais la disposition de celles-ci est tellement remarquable, qu'elle suffit pour faire établir cette espèce. (Voyez PL 2,fig. io;a:gr. nat. , v grossie.) — Du cabinet de M. de Drée. 4. Flustre épaisse {Flustra crassa). Très-épaisse, incrustante^ cellules courtes, arrondies, à cloison saillantes, avec le dessus déprimé; ouverture grande et en croissant. Cette flustre , remarquable par sa solidité, a été trouvée à Grignon, incrustant une petite huître, et. parmi les fossiles découverts dans les fossés de la citadelle de Gand. ( Voy* PL 2 , fig. I ; a gr. nat. , b grossie. ) 5. Flustre bifurquée {Flustra bi fur ca ta ).'Lihre, k expansions en forme de fucus dichotomes , bifurquées aux extrémités, et garnies de cellules hexagonales sur les deux faces. On ne connaît que l'empreinte de celle-ci; mais la disposition bifurquée de ses frondes ou expansions porte à la considérer comme une espèce voisine de lajlustra truncata. d'Ellis, dont les extrémités sont néanmoins tronquées nettes. ( Voyez principalement des globules qui verture, qui était ronde. La fig. o fait voir les vestiges des cloisons, qui sont comme cordonnées. Cette espèce se trouve à Grignon , dans un banc de calcaire tendre appartenant au deuxième système ou aux couches moyennes de la formation du calcaire à cérithes. 6. Flustre crétacée (Flustra cretacea). Epaisse, incrustante, à cellules ovales-allongées, sans doute pourvues d'un tympan membra- neux dans l'état de vie , mais en étant dépourvue à l'état fossile. ( Voyez PI. 2, fig. 5; ^ gr. nat. , /grossie. ) Dans celle-ci, les contours ovales sont formés par les cadres ou rebords qui supportaient le tympan. Livraison de septembre, 8 (54) Elle a été observée sur une coquille fossile des environs de Plaisance absolument analogue au murex tritonis de nos raers. 7. Flusire a petite ouverture ( Ihistra microsioma ). Peu épaisse, incrustante, à cellules peu distinctes, ovales, légèrement bombées, avec une ouverture ronde très -petite au milieu. {^ Voyez PL 2, fig. 93 / gr. nat. , u grossie.) Elle est rarement en bon état de conservation , et se montre presque toujours dépourvue delà partie supérieure des cellules, de façon qu'il ne reste plus que les cloisons. {Voyez^^. u.) Elle est assez commune sur les grandes huîtres fossiles de Sceaux , qui appartiennent à la formation marine, supérieure à celle des gypses des environs de Paris. 8. Flustre utriculaire (i^///5^7'a utricularis). Incrustante, à ex- pansions très-déveIoppées3 cellules ovoïdes légèrement aplaties, plus larges postérieurement, avec l'ouverture placée en avant, et assez petite. ( Voyez Pi. 2, fig. 83 r grossie, 5 gr. nat.) Celle-ci est la plus commune sur les oursins de la craie, où elle est ordinairement en mauvais état, et ne laisse voir que la base des cloisons de ses cellules, qui forment comme un réseau de dentelle assez fin. Ce caractère est celui qui la rattache davantage au genre des fluslres qu'à celui des cellépores, dont elle a la forme globuleuse des cellules. 9. Cellépore mégastome (^Cellepora megasioma ). Incrustante, à expansions irrégulières peu développées 3 cellules très-distinctes, ovoïdes, avec l'ouverture presque centrale très-grande. (^ Voyez ^\. 2, fig. 5; k gr. nat., /grossie. ) — Sur les corps fossiles de la craie des environs de Paris. 10. Cellépore globuleuse (^CeUepora glohidosa). Incrustante, à cellules globuleuses bien distinctes, et à ouverture movenne, trans- verses ( Voyez PI. 2, fig. '] ', p grand, natur., q grossie.) — Dans la craie. Malgré leurs nombreuses recherches, MM. Le Sueur et Desmarest n'ont jamais trouvé de flustres ou de cellépores sur les fossiles des terreins antérieurs à la craie, mais ils en ont, au contraire, observé sur ceux de tous les terrains de formation marine qui lui sont posté- rieurs. Ainsi la craie des environs de Paris elle-même contient deux flustres (FI. tessellaia et utriculaTis) et deux cellépores ( C. megasioma et globidosa),\.es environs de Valoghe, qui renferment les mêmes fossiles que la montagne de S.-Pierre de Maestricht,.et qui sont par conséquent analogues à la craie, renferment la^. reiicuiaia. Le calcaire à cérithes en a offert deux (les û. crassa et bifurcaia) y et peut-être doit-on lui attribuer aussi la^. quadrata. Le terrain marin postérieur à la formation des gypses en présente aussi une ( la 11. microsioma ). C 55 ) ■' Enfin les fossiles de Plaisance, peut-être les plus récens de tous les 1814. fossiles, portent une dernière espèce bien caractérisée, la ^^/5^/yz cre- tacea. A.D. Extrait d'un Mémoire sur /Tridium et rOsmiiim, métaux qui se trouvent dans le résidu insoluble de la mine de platine, traitée par l'acide nitromuriaticjue j par M. Vauquelin. Première Partie. De l'Iridium, Il est d'un blanc d'argent; il est extrêmement peu fusible. La petite quantité d'Iridium Cjue M. Vauquelin est parvenu à fondre jouissait d'une certaine ductilité. Il n'est attaqué par aucun acide simple; l'acide nitromuriatique, le plus concentré, ne le dissout que très-difficilement. L'Iridium rougi dans un creuset avec la potasse ou le nitre, s'oxyde; la masse noire qui en résulte, traitée par l'eau, se réduit en deux combinaisons, l'une avec excès d'alcali qui est soluble et qui donne une couleur bleue au liquide, et l'autre avec excès de base qui est insoluble et sous la forme d'une poudre noire. Celle-ci forme avec l'acide muriatique, un sel bleu soluble dans l'eau. Sulfure d'Iridium» L'Iridium se combine au soufre, lorsqu'on présente les corps l'un à l'autre dans un grand état de division. Par exemple: si Ton chauffe 100 parties de muriate ammoniaco d'Iridium, qui représentent 45 part, de métal pur, ou obtient un sulfure pesant 60 part.: donc 100 part. d'Iridium absorbent 35,34 P^^"** ^^ soufre. Alliage d'Iridium. L'Iridium s'unit àl'étain, au cuivre, au plomb et à l'argent, lorsque ces métaux ont été chauffés au rouge blanc. Quatre parties d'étain et une partie d'Iridium, donnent un alliage d'un blanc mat, dur et malléable. L'alliage de quatre parties de cuivre et une d'Iridium est rouge pâle; il paraît blanc quand il a été limé. Il est ductile et beaucoup plus dur que le cuivre. Huit parties de plomb et une d'Iridium, forment un alliage blano et dur. Chimie. Société PLilomat. et Institut. 3i janvier i8i4* ( 56 ) L/orsqu'on chauffe deux parties d'argent et une partie d'Iridium , il y a une portion de ce métal qui n'entre point en combinaison. L'Iridium s'allie à l'or ; il n'en change pas la couleur , suivant M. Tennant. Muriate d'Iridiunu Quand on fait bouillir l'acide nitromuriatique sur l'Iridium, on obtient constamment un muriate au maximum d'oxydation qui est de couleur rouge. Quand on dissout au contraire dans l'acide muria- tique la combinaison de potasse avec excès d'oxyde d'Iridium, ou obtient un sel bleu dont la base paraît contenir moins d'oxigène que celle du muriate rouge. Le muriate bleu bouilli avec le contact de l'air, passe au vert, au violet, au pourpre et au rouge jaunâtre, probablement en absorbant du gaz oxygène. Le muriate bleu n'est précipité par aucun alcali , et s'il forme alors des sels doubles , il faut qu'ils soient très-solubles dans l'eau. Mais si ce muriate contient de l'oxyde de 1èr ou de titane, l'alcali en sépare des flocons verts. S'il contient de la silice ou de l'alumine, le précipité est bleu. M. Vauquelin est porté à croire, d'après la ibrie affinité de l'oxide bleu d'Iridium pour l'alumine, que cet oxyde est le principe colorant du saphir. L'hydrogène sulfuré, le sulfate de fer vert, le fer, le zinc et l'étain décolorent le muriate bleu. En ajoutant de l'acide muriatique oxy- géné la couleur reparaît 3 si l'on en met un excès, la couleur au lieu d'être bleue est pourpre, mais il paraît que l'oxydation n'est pas chanoée pour cela, car la liqueur redevient bleue quand on l'expose à l'air Ce qu'il y a de remarquable, c'est que si l'on verse de l'acide murialique oxvgéné dans le muriate rouge d'iridium qui a été décoloré par du sulfate de fer, la couleur passe immédiatement au rouge, et ne change pas lorsque l'excès d'acide qu'on peut y avoir mis vient à se dissiper. Le muriate rouge d'Iridium ne passe au bleu dans aucune circons- tance. Lorsqu'il est concentré il est converti entièrement, par l'ammo- niaque, en un muriate double qui est d'une couleur pourpre si foncée, qu'il paraît noir comme du charbon. C'est ce sel qui colore en rouge le muriate ammoniaco de platine qu'on précipite d'une dissolution de platine brut. Muriate Ammoniaco d' Iridium* Ce sel desséché donne à la distillation du gaz azote de l'acide mu- riatique, du muriate d'ammoniaque, et 45 pour 100 de métal. Vingt parties d'eau froide en dissolvent une de ce sel : la solution _ ( 57 ) en rouge orangé. Une partie de sel peut colorer 40000 parties d'eaiL L'ammoniaque, l'hydrogène sulfuré , le fer, le zinc et letain décolo- rent la solution. L'acide muriatique oxigéné rétablit la couleur. Muriate de Potasse et d'Iridium. On produit ce sel en mêlant du muriate de potasse avec du mu- riate d'Iridium ; vu en masse il paraît noir , mais il est pourpre quand il est divisé. Cent parties de sel cristallisé, chauffées fortement, se réduisent à 5o parties, lesquelles consistent en Sy parties de métal, i3 de muriate de potasse. Deuxième Partie. De V Osmium. ^ M. Vauquelin pense que ce métal divisé est noir ou bleu foncé si le précipité qu'on obtient en mettant une lame de zinc dans une solu- tion aqueuse d'oxyde d'osmium n'est pas un sousoxyde (i). L'orsqu'on chauffe de l'osmium ainsi précipité dans une petite cornue, on obtient du peroxyde d'osmium, qui est sous la forme de cristaux blancs , ensuite un sublimé bleu , et un résidu noir qui prend par le frottement le cuivré de l'indigo. M. Vauquelin croit que ce métal est volatil. L'osmium chauffé avec le contact de l'air atteint le maximum de son oxydation, il exhale une odeur forte, qui est un des caractères de l'oxyde qui se produit. Oxyde d'Osmium. Il est incolore, transparent, et très-brillant 3 la saveur en est forte et caustique, l'odeur suffocante. Il est plus fusible que la circj il est flexible, et se volatilise comme le camphre quand il est renfermé dans un flacon qui contient de l'air 3 il noircit par le contact des ma- tières végétales humides; il est assez soluble dans l'eau. La solution devient bleue par la noix de galle, etc. L'oxyde d'osmium n'est point acide , cependant les alcalis s'J combinent, et neutralisent un peu ses propriétés. (1) Les expériences de M. Vauquelin paraissent le faire croire; car ce précipi.té , cliauifé dans un tube de verre, dégage une portion de peroxyde à une température extrêmement basse ; et si Ton chauffe de même le résidu fixe dans un tube dont la capacité soit égale à celle du premier , on n'obtiendra plus de sublijné , quoique la température soit la même que dans la première opération. 1814. <58) Osmium et gaz muriatique oxygéné. L'osmium mis dans un flacon où l'on fait arriver du gaz muriatique oxygéné, se fond , devient vert, se dissout, et forme une liqueur d'un rouge brun. Cette liqueur a une odeur d'oxyde d'osmium et d'acide mu- riati^que ox3'^géné. Etendue d'eau, elle devient bleue par la noix de galle, et donne un précipité de cette couleur quand oii y met du zinc. Osmium et acide muriatique. I/osraium est dissous par cet acide. La liqueur est d'abord verte, puis jaune rougeâtre. Beaucoup d'osmium se volatilise. M. Vauqueliu pense que l'osmium est allié à l'iridium dans la poudre nou'e. L'osmium ne s'unit point à l'iode. C. Mémoire sur V Organisation des Plantes , qui a remporté le prix proposé par la Société Théylérienne, en 7812; parM. Diéterich Georg KiESER, professeur à t université aliéna. Organisation générale de la plante. La plante entière est formée de globules {i) entremêlés de tubes per- pendiculaires, 11 y a donc dans les plantes deux formations différentes: 1** la forma' tion cellulaire; 1^ la formation tubulaire. Ouvrage nouveau. 11 n'y a pas de formation intermédiaire, si ce n'est dans les conifères, où les cellules , remplaçant les trachées , deviennent poreuses et contiennent de l'air (2)3 et dans l'if, où les cellules poreuses ont des fibres spirales. La formation cellulaire comprend les cellules du parenchyme de Vécorce et de la moelle , les cellules allongées du liber et du corps ligneux, et les cellules transt^ersales des rayons médullaires. Physiologie végétale. (i) Cette idée est empruntée de M. Tréviranns, qui pense que les végétaux sont formés par la réunion de globules qui jouissaient primitivement d'une vie propre. J'ai combattu cette doctrine, qui me paraît tout-à-fait erronée. (2) Rien de mieux prouvé, ce me semble, que les trachées, aussi bien que les Causses-trachées et les vaisseaux poreux, servent principalement de canaux à la sève. Je sais que ces tubes contiennent de l'air quand ils ne sont pas remplis de liqueur; mais cela ne suffit pas pour établir que ce sont des poumons analogues à ceux des ani* maux. (59). ^- La formation vasculaire ou tubulaire comprend les Irachées ou 1014. vaisseaux spiraux, les tubes poreux ou ponctués, \e?, fausses-trachées ( vaisseaux réticulaires de l'auteur , et vaisseaux annulaires de M. Bernhardi), et les vaisseaux moniliformes ou en chapelet. Les pores corticaux appartiennent, par leur structure, a la formation cellulaire 3 par leurs fonctions, à la formation vasculaire. Formation cellulaire. Toutes les cellules sont originairement des vésicules allongées , remplies de fluide: c'est ce qu'on peut voir clairement dans les con- ferves^ mais dans les plantes d'un ordre supérieur, ces cellules se pressent réciproquement , et prennent la forme de dodécaèdres al- longés. La membrane des cellules est unie et sans pores (i). Les cellules se pressant réciproquement sont renfermées dans une grande cellule de même remplie de fluide. La membrane de cette grande cellule constitue l'épiderme (2). Les petites cellules contenues dans cette grande cellule laissent entre elles des espaces aux endroits 011 il y a la moindre résistance; c'est aux angles des dodécaèdres. Ces espaces, remplis nécessairement de fluide, et a3'ant une forme triangulaire, sont les canaux intercellulaires du docteur Tréviranus. On les voit facilement dans le parenchyme des plantes succulentes, telles que la citrouille, le tropœolum majus (5). Il y a trois modifications qui résultent de la formation originaire des cellules : 1° Les cellules ordinaires , dont la forme est celle d'un dodécaèdre allongé, tronqué aux deux extrémités; 2^ Les cellules allongées du corps ligneux et du liber. La forme originaire est de même celle d'un dodécaèdre allongé et tronqué aux extrémités; mais ce dodécaèdre est tellement allongé, qu'on n'en re- (1) J'ai souvent observé des pores sur les parois dés cellules. Les fentes qui coupent transversalement les cellules de certains Ijcopodes ne sont autres choses que des pores très-allongés. (2) Selon mes observations, le tissu cellulaire est continu dans toutes ses parties, et le terme de ce tissu forme l'épiderme. L'idée d'une grande cellule qui, suivant M. Kieser , renfermerait toute la plante comme dans un sac , me parait bien hasardée. (3) Si le tissu cellulaire est continu dès son origine , il est clair qu'il n'y a point de cellules distinctes, et par conséquent point de canaux intervellulaires ; or la conti- nuité du tissu est un fait que je crois avoir démontré. Je crains bien que M. Kieser , de même que M, Tréviranus, ,n'ail été séduit par quelque illusion d'opiique. (6o) eonnaît presque plus la forme originaire , et qu'on prend les canaux intercelUilaires, avec leurs parois, pour des Jibres disposées selon la longueur de la plante (i). 3° Les cellules des rayons médullaires , allongés en sens horizontal. Les vaisseaux propres ne sont originairement que des canaux inter- cellulaires, comme on le voit dans le tilleul (2,). Ces canaux grossissent, et deviennent les réservoirs des sucs propres, quand il y en a. Les lacunes sont de grandes cellules (3) remplies d'air, formées régulièrement , et dont les parois sont construites par des cellules ordinaires. M. Kiesér soupçonne que dans les jeunes plantes toutes ces cellules à air sont remplies de cellules rondes qui se dessèchent dans la plante adulte. Formation vasculaire. Il y a trois espèces de trachées : 1° Les trachées proprement dites, que M. Kieser nomme vaisseaux spiraux simples , et qui, à son avis, donnent naissance aux deux autres espèces 3 2*^ Les vaisseaux poreux j qu'il nomme vaissseaux spiraux poreux ou ponctués ; 3° Les fausser-trachées , qu'il nomme vaisseaux spiraux réticU" la ires. Les trachées sont formées d'une ou de plusieurs fibres disposées en hélices, dont les interstices sont vides. Les vaisseaux poreux ou ponctués sont formés d'une ou plusieurs fibres spirales dont les interstices sont remplis par une membrane poreuse. Dans les plantes jeunes, il n'y a que des trachées. Ces vaisseaux deviennent des vaisseaux poreux dans la plante adulte; c'est la raison pourquoi l'on ne trouve de trachées dans le bois, que proche le canal médullaire, et qu'on n'en trouve jamais dans l'intérieur des couches ligneuses (4). (i) J'ai vu aussi ce que Duhamel nomme àçs fibres , et j»ai reconnu que c'était les parois latérales des cellules, dont le plan, disposé obliquement, se montre en per- spective; de sorte qu'on en aperçoit à la fois les deux bords parallèles, et que l'espace intermédiaire parait former un tube. (2) Les vaisseaux propres sont, pour la plupart, des lacunes du tissu cellulaire. (3) Les lacunes sont des déchiremens du tissu cellulaire. (4) Les trachées ne se changent point en vaisseaux poreux. Celles qu'on trouve au centre des arbres sont de première formation; et quelle que soit la durée des individus, elles ne subirent point de métamorphose. Si les couches ligneuses ne contiennent jamais (6.) = Les trachées du corps ligneux ne sont que des vaisseaux poreux; i B 1 4. mais les spires y sont tellement éloignées les unes des autres, qu'on les néglige Incilemeot, et qu'on les croit seulement formées d'une membrane criblée de pores ou de petites fentes. Les fausses-trachées, que l'auteur a observées particulièrement dans le Iropeoliim et dans Yimpallens , ne sont d'abord, dit-il, que de simples trachées; mais, dans les plantes adultes, les spires se soudent entre elles par le moyen de fibres longitudinales, et il reste das interstices allongés en sens horizontal. Ces vaisseaux se distinguent des vaisseaux poreux en ce qu'ils n'ont point de membrane poreuse (i). Si les fibres spiralec^de foutes ces espèces se soudent en anneaux, il en résulte des vaisseaux annulaires. ïl 3^ a donc des vaisseaux annu- laires dans les plantes à trachéco comme dans les plantes à fausses trachées (2). Les vaisseaux en chapelet, ou moniUfcrrmes , sont des trachées qui, dans les nœuds où l'organisation végétale tend davantage vers la ibr- mation cellulaire, tendent de même vers cotte formation, et éprouvent, par suite de cette disposition , des étranglemens d'espace en espace. Les vaisseaux se montrent donc dans les plantes munies de trachées et de vaisseaux poreux de même que dans les plantes munies de fausses-trachées , mais ils n'ont point de diaphragmes aux étrangle- mens (3 . Dans la vieillesse, tous ces vaisseaux se remplissent de })etites cel- lules rondes qui tirent leur origine des parois, et rapprochent par celte conformation les vaisseaux spiraux de la formation cellulaire ; de même que les veines des animaux s'ossifient par l'eHet de l'âge , et perdent leur sensibilité. Malpighi et le docteur Tréviranus ont très- bien observé ce phénomène; MM. Rudolphi et Link l'ont nié. de trachées, c'est qu'il ne s'en produit jamais dans la coucLe annuelle, qui passe de l'état de liber à celui d'aubier, et qui d'aubier devient bois. (1) La transformation des trachées en fausses-trachées n'est pas mieux prouvée que celle des trachées en vaisseaux poreux. ( 2) Si l'on trouve dans la même plante des trachées , des fausses-trachées, des vaisseaux poreux, des vaisseaux annulaires, qui ne soiît qu'une ^orle de fausses-trachées, c'est parce que tous ces vaisseaux ou tubes appartiennent au même type , et ne sont que des modifications les unes des autres; mais ces modifications sont originaires, eL non pas le résultat de la soudure de la lame de la trachée. (3) M. Kieser reconnaît que les tracîiées, les fausses-trachées, les vaisseaux poreux, les vaisseaux en chapelet, ont la même origine: c'est ce que j'ai établi dans tous mes Mémoires d'anatoraie végétale; mais il suppose une transformation que je n'admets pas. Les vaisseaux moniliformes sont, suivant moi, de formation originaire; c'est-à-dire que dès que le tissu est assez nettement dessiné pour qu'il soit possible d'en distinguer la structure, on peut j constater l'existence des vaisseaux moniliformes, et qu'on les retrouve sous le même aspect dans les bois les plus avancés. Livraison de septembre, 9 (6,) Fonctions des organes élémentaires, La formation cellulaire sert au mouvement de la sève. La sève coule clans les canaux intercellulaires 3 et, parce que ces canaux sont dans toutes les directions, la sève coule dans toutes les parties de la plante (i). C'est dans ces canaux que vraisemblablement se produisent les nouvelles cellules: les grains d'amidon qui y sont renfermés paraissent en produire la matière; mais elles ne sont certainement pas les rudi- mens des nouvelles cellules. Par la propriété hygrométrique propre aux parties végétales, les sucs contenus dans les cellules et dans les canaux intercellulaires commu- niquent eusem.ble. et, par suite de cette propriété, les grains d'amidon traversent les parois des cellules. Le suc monte dans le bois et descend dans l'écorce ( ou peut-être dans les fibres du liber) par les canaux intercellulaires. Le 5WC cru est préparé dans les feuilles, et il devient, au moyen de la respiration qui se fait par les pores, un suc nourricier , qui est la véritable sève (2). Cette sève descendante dépose , après avoir été em- ployée à la formation des parties nouvelles, les sucs propres et autres matières analogues. Ces sucs propres ( les résines, les gommes, la cire, la matière sucrée des nectaires, les huiles, les corps pierreux dans quelques écorces et dans quelques fruits) sont les résidus du suc alimentaire, et doivent être considérés , par conséquent, comme les vrais excrémens de la, plante, La formation vasculaire ne Sert qu'à la respiration et à la préparation de la sève. La respiration est la dernière fonction des parties élémentaires de la plante. La plante, toiit-à-fait végétative, n'a que la fonction nutritive. Si l'on veut comparer la plante à l'animal, on doit dire que les canaux intercellulaires représentent les vaisseaux sanguins et lymphatiques, et aussi le canal intestinal , et que les trachées représentent les pou- mons. Les pores de l'épiderme qui servent à la respiration communiquent avec les vaisseaux de l'épiderme qu'Hedwig a déjà reconnus pour tels, (1) L'observation et l'expérience se réunissent pour prouver, ce me semble, que les grands déplaceraens de la sève ont lieu dans les vaisseaux, et que les déplacemens lents et presque insensibles s'opèrent à travers le tissu cellulaire. (2) Le suc cru de M. Kieser est la sève de tous les physiologistes; le suc nourricier du même auteur est le cambium de Duliamel, (65) mais dont plusieurs naturalistes ont «ié l'existence. Ces vaisseaux l o 1 4. rampent à la surface des feuilles, en lignes serpentines, et y forment quelquefois des hexagones, ce qui a fait que M. Sprengel a pris ces vaisseaux pour les parois des cellules subjacentes, quoiqu'elles s'en distinguent fort bien , et qu'on les reconnaisse facilement dans les grands hexagones des vaisseaux de l'épiderme (i). M. Kieser soupçonne que, dans Yequisetum, les vaisseaux de l'épi- derme aboutissent aux canaux intercellulaires de la tige. Formation du Bols et du Liber, La sève dépose le cambium entre le corps ligneux et le liber. Il se forme une nouvelle couche de bois vers le centre , et une nouvelle couche de liber vers la circonférence, couches qui diffèrent l'une de l'autre par leur structure (2). ^ Les vieilles couches meurent, celles du bois se détruisent, en com- mençant par le centre, et l'arbre se creuse 3 celles du liber se dessèchent et forment l'écorce morte du tronc. Avec ces deux couches annuelles se forme aussi le parenchyme cellulaire , qui devient rayons médullaires dans la partie ligneuse , et écorce proprement dite dans la partie corticale. Telles sont les idées fondamentales de la théorie que M. Kieser présente sur la physiologie végétale. On y reconnaît l'alliance des opinions d'fledwig "et de celle du docteur Tréviranus. B. M. Journal de V Ecole F oly technique ^ 16* cahier, tome iX. Ce nouveau volume contient: 1.° Un Mémoire de M. Petit, sur la théorie de l'action capillaire, Mathématiqves. présenté à la Faculté des sciences de Paris, comme l'une des deux thèses exigées pour le grade de docteur. Ouvrage nouveau. 2.° Deux Mémoires de M. Binet jeune, dont il a été rendu compte dans le Nouveau Bulletin des Sciences (t. Il, p. 3 12, et t. III, p. 243) : (1) En avançant que les lignes qu'on aperçoit sur Tépiderme ne sont que les parois du lissu cellulaire adhérent à cette membrane , M. Sprengel a suivi l'opinion que j'avais publiée quelque tems avant , dans le Journal de physique. Je suis encore convaincu que ces vaisseaux n'existent pas. L'illusion d'oplique, qui a fait voir à M. Kieser des canaux interceliulaires, lui fait découvrir des vaisseaux ranipans sur l'épiderme. Cette erreur affecte toute sa théorie et en détruit les bases. (2) Le cambium développe et nourrit le liber; le liber se partage entre le bois et l'écorce, et accroit la masse de l'un et de fautre : voilà mou opinion réduite à sa plus simple expression. l'un sur la théorie des axes conjugués et des momens d'inertie des corps; l'autre sur un S3^stême de formules analytiques, et leur appli- cation à des considérations géomclriques. 3.° Trois Mémoires de M. Cauchy , Tun sur les nombres, et les deux autres sur les polyèdres. On a rendu compte des deux derniers dans le Nouveau Bulletin (t. II, p. 325, et t. III, p. 66). C'est dans l'un d'eux que se trouve la démonstration de l'égalité des polyèdres com- posés des mêmes faces, que M. Legendre a fait passer dans la dernière édition de ses Elémens de Géométrie. 4.° Un Mémoire de M. Gaultier, sur les moyens généraux de construire les cercles déterminés par trois conditions, et les sphères déterminées par quatre. 5.* Un Mémoire de M. Hachette, contenant la théorie et la description de Xhéliostau 6.° Un Mémoire de M. Poisson , sur les intégrales définies, dont le but est de déterminer les- valeurs de plusieurs classes de ces intégrales, par l'intégration des équations différentielles dont elles dépendent. On en a vu un exemple dans le n° 5o du Nouveau Bulletin des Sciences. 7.° Un Mémoire du même , sur un cas particulier du mouvement de rotation des corps pesans. La solution de ce cas comprend la théo- rie de la machine ingénieuse que M. Bohnenberger a imaginée pour représenter le phénomène de la précession des équinoxes, et qui se trouve maintenant dans la plupart des cabinets de physique de Paris. Dorénavant il paraîtra tous les deux ans un volume du Journal de l'Ecole polytechnique. Chaque volume sera assez considérable pour former à lui "seul un tome; et pour cette mison on supprimera la dénomination de cahier, qu'on avait conservée jusqu'à présent. Le tome X paraîtra à la fin de cette année. P. Sur la combustion de V argent par Je gaz oxygène , par M. Vauquelin. M. Vauquelin ayant placé L grains d'argent dans la cavité d'un charbon embrasé, a observé que quand on dirigeait un courant de Société Philomat. %^7. oxigène sur le métal, il se produisait un cône de flamme dont la base T • * était colorée en jaune, le milieu en pourpre et la pointe en bleu 3 et qu'en et nstitut. 2'ecevant la fumée qui se dégageait dans un verre renversé , on obtenait 5i Janvier 1812. ^^^^ enduit jaune brunâtre, qui était dissous en grande partie à froid par l'acide nitrique très-étendu d'eau 3 les quatre grains de métal ont disparu en moins d'une minute. M. Vauquelin pense que l'argent brûle en même tems que le charbon , et qu'il est la cause de la couleur jaune de la flamme de ce dernier. C. Chimie. ( 65 ) j^ ^— 1 ^ 1 /f Caractères du Dawsonia, û^// Buxbaumia et du Leptostomum, genres de la famille des Mousses ^ extrait d'un Mémoire de M. Robert Brown , imprimé dans le volume X des Transactions Linnéennes. Datvsonia. R. B. Peristomium penicillatum, clliis mimerosissimis , Botanique. capillarihus redis œquallhus è capsulœ parietibus , columellâque ortis. Capsula liinc plan a y in de conçexa, Calyptra eocterior è villis implexis, interior apice scabra, I). polytrichoides. R. B. Hah. in Noçœ Hollandiœ orâ orientait, extra tropicum. Ce genre, qui ne renferme qu'une espèce, a de l'affinité avec le Polytrichum par ses feuilles, ses fleurs mâles et sa coiftb, et il se rapproche du Buxhaumia par la forme de sa capsule et la structure de sa columelle^ mais il se distingue de tous les genres de la famille par l'organisation singulière de son péristôme. Eux EAU MI A, L. {Genus emendatwn) capsula obliqua, hinc convexior, V. gihba, Teristomium întra margînem , quandoque dentatum , membranœ exterioris ortum, tubulosum , plicatwn, apice apertum, Leptostomum, R. B. Capsula oblonga, exsulca; operculo hemi- spherico mutico, Peristomium simplex, membranaceum, annulare, planum, Indivisum, et membrana interiori ortum» 1. L. incUnans, R. B. Foliis opato-oblongis obtusis, pilo simplici, Capsulis incUnatis oboçato oblongis. Hab. in insula Van-Diemen. 2. L. erectum, R. B. Foliis oblon go-par abolicis obtusis, pilo simplici, capsulis erectis oblongis. Hab. in Novœ Hollandiœ, ora orientali, extra tropicum, 3. L. Gracile, R. B. Foliis ovato-oblongis acutiusculis, pilo simplici, Jolii dimidium œquante, capsulis oblongis œquilateris incUnatis. Hab. in Noi-'a Zelandia. 4. L.Menziesii, R.B. Foliis oblon go-lanceolatis acutis, pilo simplici, folio quater breviore , capsulis oblongis incUnatis arcuato recurns. Hab in America australi. B. M. C 66 ) Extrait cTun rapport fait d la première classe de V Institut^ sur toiiçrage de M. Orfila , intitulé Toxicologie générale ; par MM. PiNEL, Percv^ et Vauquelin. MÉDECl^E. Un traité complet de toxicologie manquait à la médecine et à la jurisprudence; ceux que nous possédons sont incomplets ou inexacts: Institut. on recherche en vain dans les uns les moj^ens de reconnaître les 1" août i8i4. poisons, dans les autres on ne trouve aucune description des lésions organiques produites par la matière vénéneuse, et la réunion de toutes les connaissances particulières sur cet objet serait loin de former un ensemble qui put suffire à tous les cas. L'utilité d'un traité complet de toxicologie était donc évidente ; mais pour le composer il tallait se livrer à de nouvelles recherches, telles que les connaissances actuelles l'exigent; il {"allait se livrer à une longue suite de recherches, c'est ce que M. Orfila a entrepris et qu'il se propose de poursuivre et d'achever. 11 décrit d'abord les caractères ph3^siques des poisons dans leur état ordinaire; il fait connaître ensuite les propriétés chimiques de ces substances, en notant particulièrement les phénomènes qu'elles présentent par l'action des réactifs. Il expose les diiïérences que le poison mêlé aux divers alimens présente avec les mêmes réactifs. Il a étudié en outre les modifications que la bile, la salive, le suc gastrique peuvent leur faire éprouver. En faisant ces expériences, M. Orfila a varié les quantités des poisons depuis la plus petite dose qui serait incapable de produire l'empoisonnement, jusqu'à celle qui serait beaucoup plus que suffisante pour le produire, ce qui n'est pas indifférent quant aux effets occasionnés par les réactifs. L'auteur recherche ensuite la manière dont les poisons agissent sur l'économie animale, et, dans cette vue, il a tenté un grand nombre d'expériences sur les animaux vivans. L'auteur s'occupe ensuite des contrepoisons ; il recherche ce qu'ont dit jusqu'ici les médecins sur les contrepoisons ; il les a soumis à de nouvelles épreuves; il a fait voir combien ces moyens sont infidèles, même ceux auxquels on attachait le plus de confiance ; il propose de les remplacer par d'autres moyens dont il a reconnu l'efficacité par un grand nombre d'expériences; tels sont l'albumine pour l'empoisonne- ment pour le sublimé corrosif, le sucre en morceau pour le vert-de-gris. M. Orfila traite ensuite des poisons relativement à la médecine légale. Dans la première partie de son premier volume, M. Orfila traite des poisons mercuriaux, arsenicaux, antimoniaux et cuivreux. F. M. (67) ^ 1814. Recherches chimiques sur plusieurs corps gras, et particulièrement sur leurs combinaisons avec les alcalis -^ par M. Chevreul. Deuxième Mémoire, examen chimique du savon de graisse de porc et de potasse. ( Extrait. ) Analyse du sauon. Le savon qui a été l'objet de cet examen avait été préparé avec Chimie. 25o grammes de graisse de porc (i) et i5o grammes de potasse à l'alcool, dissous dans un litre d'eau. Le liquide dans lequel il s'était Institut, formé contenait du carbonate et de V acétate de potasse , un principe 2 novembre 181 5. odorant et du principe doux des huiles. Le savon ayant été dissous dans plusieurs litres d'eau bouillante, a déposé à la longue beaucoup de matière nacrée, formée de margarine et de potasse (2). Comme ux\ excès d'alcali s'oppose à la séparation de cette matière, on a décomposé le savon qui la surnageait par l'acide tartarique, et l'on a saponifié la graisse qu'on en a retiré avec la plus petite quantité dépotasse possible j par ce moyen on a épuisé la graisse ae toute la margarine qu'elle pouvait donner à l'état de matière nacrée , et l'on a obtenu un savon formé d'une graisse Jluide à 7". Les liqueurs provenant des dissolutions de savon qui avaient été décomposées par l'acide tartarique , contenaient un peu d'acide acétique de principe odorant et de principe doux f et une combinaison d'un principe orangé, de graisse Jluide , d'acide tartarique et de potasse. Il y avait en outre de la crème de tartre, qu'on a précipitée par l'alcool. De la graisse Jluide» M. Chevreul l'a obtenue à l'état de pureté, en la faisant chauffer dans l'eau avec deux fois son poids de carbonate de barite^ en traitant par l'alcool bouillant la combinaison qui en est résultée, il s'est déposé pendant le refroidissement de la liqueur un savon de barite qui a été ( 1 ) La graisse dont on a fait usage est celle qui porte le nom de panne ; elle avait été exactement purifiée par de nombreux lavages et deux filtrations au travers du papier Joseph. (2) Voyez le Nouveau Bulletin des Sciences, par la Société philomaiique , t. III, page 569. (68 ) décomposé par l'acide sulfurique; la graisse Jluide qui en est pro venue avait les propriétés suivantes : Elle était incolore 3 elle avait une odeur et une saveur rances, une pesanteur spé(ifique de 898, celle de l'eau étant 1000. Elle se cristal- lisait en aiguilles à la température de 10 degrés centigrades 3 elle était insoluble dans l'eau et soluble dans l'alcool en^ toutes proportions. Quand on la distillait dans une cornue, on obtenait une huile presque incolore, une huile citrine, un peu d'huile brune, de l'acide acétique, du gaz acide carbonique et h^^drogène carburé, et une petite quantité de charbon. La graisse fluide jouit des propriétés acides, comme la margarine; elle rougit fortement la teinture de tournesol 3 elle décompose à chaud les carbonates de potasse et de barite. Elle se combine à la potasse en deux proportions. La combinaison neutre est soluble dans l'eau, celle avec excès de graisse ne Test pas, elle correspond à la matière nacrée. Il paraît que dans la première combinaison les élémens sont dans un rapport peu difïérent de celui des élémens du savon neutre de margarine; car 26 parties de potasse à l'alcool qui contenaient i8,5 p. d'alcali caustique, et qui étaient dissoutes dans 5 10 p. d'eau, ont saturé 100 p. de graisse fluide» La dissolution de savon qu'on obtient se réduit à la longue en potasse et en savon, avec excès de graisse qui se dépose. Presque tous les acides la décomposent, même le carbonique, quand la température cà laquelle on opère est peu élevée. Le savon avec excès de graisse est gélatineux; il se délaj^e dans l'eau 3 il se dissout dans l'alcool, et la solution rougit fortement la teinture de tournesol, absolument comme le fait celle de matière nacrée. Quand on ajoute de l'eau à la liqueur rougie, le tournesol repasse au bleu, parce que le savon neutre qui s'était produit redevient savon avec excès de graisse, et l'alcali qui s'y était d'abord combiné, se reporte sur la matière colorante. Lorsque le savon soluble agit sur une étoffe tachée par de l'huile, il se réduit en savon avec excès de graisse, en cédant à l'huile une quantité d'alcali qui la convertit en une combinaison analogue. — Telle est, en général, la manière dont les savons agissent sur les corps gras. La barite s'unit à la graisse fluide dans le rapport de 28,96 à 100. C. (69) ^ 1814. Dissertation sur V histoire naturelle des Pétrijications , sous le point de vue de la Géognosie ; par M. DE SchLOTTHEim. GioLOGiE. Depuis quelques années , les naturalistes soupçonnent dans la C. C. Leonhard's succession des phénomènes de la formation du globe, l'existence de taschenbuch fur die deux lois générales et importantes : i.'^ une difierence presque totale p^ammie minera- entre les corps organisés qui vivent actuellement à la surtace du globe, ^^^^' et ceux dont ou trouve les dépouilles enfouies dans des couches ; 2.^ des 7*"* ^"^^® ' ^^*^* différences remarquables entre les dépouilles enfouies à diverses pro- fondeurs et à diverses époques dans les couches du globe. Leibuitz , Michoelis professeur de Gœttingue , Deluc, Werner , Blumenbach, de Buch,etc., ont avancé quelques idées sur l'existence de ces lois; mais personne n'avait encore entrepris de les prouver par des recherches particulières et convenablement dirigées. Tant qu'on ne décrivait les pétrifications que d'une manière vague et non systé- matique, tant qu'on ne désignait celles qui se présentaient dans les diverses couches que par des dénominations générales, il n'était pas possible d'arriver à admettre ou à rejeter les lois dont l'existence était soupçonnée. C'est aux travaux de M. Cuvier, remplissant la double condition de la détermination précise des espèces fossiles et de celles des terreins qui les renfermaient; c'est à la méthode suivie dans la description géognostique des environs de Paris, gu'est dû un des plus grands pas que la géologie ait fait dans cette direction. M. Schlottheim qui, en 1804, avait déjà décrit avec précision et figuré un grand nombre d'empreintes de plantes fossiles, et qui, dans cet ouvrage, avait déjà émis son opinion sur l'importance de la déter- mination précise des pétrifications pour l'étude de la géognosie, vient d'aider très- efficacement , parle Mémoire que nous annonçons, les progrès de la géognosie, fondés sur la considération des corps organisés fossiles. ]la, le premier, présenté le tableau général de l'énumération des ni assez nombreux ni assez bien préparés, pour qu'on puisse présenter autre chose qu'une ébauche. M. Schlottheim, en donnant dans ce Mémoire une liste des pétrifi- cations qu'il croit particulières à chaque terrcin, ne se contente pas d'indiquer ces pétrifications par de simples noms génériques, mais il les désigne par des noms d'espèces. Tantôt il prend ces noms dans les auteurs systématiques, tantôt il assigne des noms à des espèces décrites ou figurées par des auteurs connus; dans d'autres circonstances, il Liuraisoîi de septembre. 10 ( 70 ) paraît que ses dénominations se rapportent à des descriptions qui lui sont particulières et qu'il ne fait pas connaître, et dans ce cas ces citations deviennent beaucoup moins utiles. ^ Makré l'importance de ce Mémoire, il n est guère susceptible d être extrait à cause de ces longues listes qui en font la partie essentielle 5 nous nous contenterons donc de le faire connaître, en indiquant pour chaque terrein les pétrifications qui nous paraissent les plus caracté- ristiques; mais cet extrait ne peut en aucune manière tenir lieu du Mémoire original. . t. • . -j Terreins de transition. — Pétrifications des psammistes schistoides. (Grauwake.) On y trouve quelques ammonites trop imparfaites pour être déterminées, des coralliolites, de grandes orthocératites, Vorthoceratites ^r^a7/5 de Blumenbach, quelques moules de coquilles mal conservés, des empreintes de plantes analogues aux roseaux, et des tiges de palmiers qui paraissaient difïerens de ceux des houilles. Dans le schiste argileux de ces mêmes terreins, se trouvent le trilobites paradoxus , les hystérolithes qui paraissent être les noyaux des terebratulites vuU i'arius et paradoxus. M. de Scblottheim en exclut les véritables tro- chites, qui sont des portions d'encrinites. Dans le calcaire de transi- tion se présentent des madrépores en abondance, dont les espèces ne sont pas assez caractérisées pour être déterminables; des coralliolites orthoceratoïdes de Picot Lapeyrouse, X echidnis dihwiana à^lAonXïoxt ^ des espèces de trilobites , Vorthoceratites anachoreta , X ammonites annulatus. M. Scblottheim assure n'avoir vu aucun véritable trochite ou portion d'encrine dans le calcaire de transition. Terrein de sédiment. — L'auteur rappelle, à l'occasion dçs em- preintes de plantes qu'on observe dans les terreins bouliers, ce qu'il a dit à ce sujet dans sa Flore de V ancien monde. Il n'a vu dans ces terreins aucune trace d'animaux marins, et il n'y connaît d'autre co- quille que le mytilus carbonarius, qui, suivant lui, a pu vivre également dans l'eau marine ou dans l'eau douce. Il a remarqué, parmi les vé- gétaux, des empreintes qui paraissent dues à un casuarina, et il fait observer que les fruits de palmier qu'on y rencontre quelquefois, sont très-difFérens de ceux qu'on trouve dans le lignite terreux de Liblar, près Cologne. Enfin, il dit que tous les végétaux des terreins houilliers qu'il a eu occasion devoir, présentent ces deux considérations remar- quables, qu'ils sont à très-peu près les mêmes par toute la terre, et que par-tout ils appartiennent aux genres qui vivent actuellement dans les pays méridionaux. Les ammonites et les nummulites de Lamark (lenticulites de l'au- teur ") sont, suivant M. Scblottheim, les pétrifications caractéristiques des calcaires des Alpes. Deux seuls oursins s'y présentent, ce sont Vechinites occulatiis, et Vechinites campanuhitus. (7. ) ■ Les pétrifications du schiste bitumineux sont assez remarquables; les 1 8 1 4. poissons et un quadrupède ovipare du ^enre des raonitors s'y pré- sentent pour la première fois: les empreintes de plantes qu'on y voit n'appartiennent point au fougères, ou du moins on n'en a pu recon- naître jusqu'à présent aucune partie bien caractérisée. On y trouve aussi un trilobite différent des précédens, de belles espèces de penta- crinites. he grjphites acide atiis , le terehratulltes lacunosiis , etc. La houille du calcaire compact alpin ( Zecbstein ) ne présente au- cime empreinte de plante, mais souvent des coquilles. Au reste la distinction des différentes formations de houille ne nous a pas paru établie d'une manière assez claire pour que nous puissions rapporter à chacune d'elles les pétrifications qui paraissent leur être propres. Le calcaire du Jura est si riche en pétrifications, que nous ne sa- vons lesquelles citer de préférence. L'auteur fait remarquer qu'elles se présentent principalement dans la marne, le sable, et les lits de schiste fétide posés entre les couches de ce calcaire. Il convient que, dans certains cas , ce calcaire est très - difficile à distinguer de celui des Alpes, et il dit qu'il serait important de déterminer si les pétrifications sont les mêmes dans ces deux calcaires, ou si elles sont différentes. L'auteur remarque, avec tous les géognostes, que les pétrifications sont rares dans le grès; mais cependant il donne la liste d'un assez grand nombre d'espèces , qu'il tâche de rapporter aux différentes for- mations de grès encore plus difficiles à distinguer que les différentes formations de houille. Le gypse, subordonné au grès bigarré, n'a offert jusqu'à présent aucune véritable pétrification. S'il est difficile de choisir parmi les nombreuses pétrifications de^ calcaires de sédimens anciens, celles qui paraissent devoir plus parti- culièrement les caractériser , ce choix devient encore plus difficile à faire parmi les pétrifications innombrables de calcaire coquiller pro- prement dit des géognostes allemands ( Muschelflœtzkalk), aussi n'en nommerons -nous aucune. Nous ferons seulement remarquer que d'après la liste donnée par ^j. Schlottheim, les oursins y sont très- rares, tandis que les ammonites, les térébratules, etc. ,y sont très- communs. Dans la craie, au contraire, les oursins, ou du moins les animaux de cette famille deviennent très-abondaus, et les ammonites fort rares. M. Schlottheim rapporte à la formation de la craie le terrein de la montagne de Saint-Pierre, près Maestricht,et par conséquent les grands reptiles sauriens qu'on y a trouvés. Calcaire de sédiment noui>eau, et gypse. — C'est le terrein des en- virons de Paris. L'auteur renvoie à la description qu'en ont donnée MM. Cuyier et Brongniart. C'est, comme on sait, dans ces terreins qu'apparaissent pour la première fois, dans les couches de la terre, des ( 70 débris d'oiseaux et de mammifères terrestres. M. Schlottheira semble rattacher, mais à tort, les terreins coquillers friables de Grignon, Cour- taonon, Chaumont, aux terreins d'aliuvion, et partager l'opinion peu fondée, et qu'on peut presque regarder comme un préjugé, que ces terreins renferment beaucoup de coquilles parfaitement semblables à celles qui vivent dans nos mers actuelles. Les détails donnés par MM. Cuvier et Brongniart, dans leur dernier travail , dont il paraîtrait que M. Schlottheim n'avait pas encore eu connaissance, prouvent l'antériorité de ces couches et les différences constantes que les pétrifications qui y sont renfermées présentent avec les corps qui peuplent actuellement les mers. Nouvelle formation des trapps. — Nous avons vu avec plaisir que M. Schlottheim énonçait sur ces terreins deux opinions^ que nous par- tageons. Premièrement, cju'ils sont d'une époque postérieure à celle de la formation de la craie 3 secondement, que les basaltes proprement dits ne renferment pas de pétrifications. Toutes celles qu'on a fait voir à l'auteur appartenaient ou à des morceaux de calcaire enveloppés dans du basalte, ou à des fragmens de calcaire de transition altérés et poreux qui faisaient partie de quelques couches de brè('he volcanique ou trass, et qu'on avait pris mal à propos pour du basalte. En traitant des pétrifications propres à la formation des lignites, que l'auteur regarde comme appartenant à l'époque des trapps de sédiment, et qu'il nomme steinkohlenlager, il dit n'y avoir jamais vu que des débris de coquilles ou de végétaux, soit terrestres, soit fluviatiles, et jamais aucune trace d'animaux marins. Il y reconnaît des empreintes de fougères semblables à celle des anciennes houilles; mais comme il cite à cette occasion les empreintes qu'on trouve dans le minerai de fer qui accompagne en Angleterre la plupart des anciennes houilles, nous soupçonnons que dans ce cas l'auteur a confondu deux formations distinctes, et qui appartiennent à des époques tout-à-fait différentes 3 et nous persistons à croire qu'on n'a encore reconnu aucune empreinte de fougère dans les véritables formations de lignite , dans celles qui sont au dessus de la craie, ou qui sont même quelquefois interposées en couches beaucoup moins puissantes et moins continues , soit dans la craie , soit dans le calcaire qui est immédiatement inférieur à la craie. ^ j , . L'auteur termine ce Mémoire, très- étendu et très - important , par quelques considérations générales sur l'apparition successive des corps organisés à la surface de la terre. Ces considérations sont une consé- quence naturelle des faits rapportés dans son Mémoire, et que nous venons d'indiquer très-superficiellement. qui suspei mastoïdien et le frontal postérieur 3 8.° le jugal, qui le termine vers le bas, et fournit l'articulation à la mâchoire inférieure. On doit y joindre les nazeaux qui entourent ou couvrent les narines, et les sous-orbitaù^es os particuliers aux poissons , et qu'on peut considérer comme dé- membrés des maxillaires supérieurs ou des jugaux. M. Cuvier compare ensuite les os de la face des poissons dans un grand nombre d'espèces. Dans les truites et les saumons, les intei*maxillaires sont immobiles, ( 75 ) ^ 1814. ^Mémoire sur la composition de la mâchoire supérieure des poissons, et sur le parti quon peut en tirer pour la distribution méthodique de ces animaux ; par M. G. CuviER. Dans ce Mémoire, l'auteur, convaincu que l'étude de la texture des Zoologie. os , des organes relatifs au mécanisme de la respiration , de la position et du nombre des nageoires, de la nature et de la quantité des rayons Institut. de ces nageoires , n'a fourni jusqu'à présent que des caractères insufïî- 29 mars i8i4. sans pour l'établissement de familles naturelles dans la classe des poissons, s'est proposé de rechercher ce qu'on pourrait attendre des organes qu'on n'a pas encore pris en considération, et il s'attache spé- ~ cialement à l'examen des mâchoires de ces animaux en ce qui touche leur composition. Il rappelle que, dans l'homme et les mammifères, l'ensemble des os de la face tient fixement au crâne, et n'est susceptible d'aucun mou- vement^ que, dans les oiseaux et les poissons, ces os, long-tems sub- divisés, prennent assez uniformément de la mobilité, en chan^^eant la nature de leurs articulations; tandis que, dans les reptiles, on trouve des variations nombreuses, telles que chacune des autres classes y est représentée à certains égards dans quelques genres. Il pense que l'étude particulière, sous ce rapport, de la classe des reptiles, peut amener à comparer avec précision les oiseaux et les poissons, soit entre eux soit avec les mammifères. Après être entré dans le détail de la composition de la face dans les difïérens ordres de la classe des reptiles, et avoir prouvé que la struc- ture de la face des poissons est, pour ainsi dire, une combinaison de celle des serf)ens avec celle des grenouilles, M. Cuvier détermine que cette face des poissons, abstraction faite des opercules et de la mâchoire inférieure , se compose , lorsqu'elle est complète , des os suivans : I .^ les intermaxillaires (maxillaires des ichthyologistes) ; 2.° les maxillaires ( labiaux ou mystaces des ichthyologistes); 5.^ les palatins ; A.° les apo- les i (74) et disposés à peu près comme ceux des mammifères. Les maxillaires , armés de dents comme eux , y continuent les bords de la mâchoire supérieure. La rangée intérieure de dents appartient au palatin (comme dans les serpens à mâchoires mobiles). Celle qui occupe le milieu du palais tient au voraer. La même structure a lieu dans les éperlans , les corégons et les poissons tirés de la famille des saumons, auxquels M. Cuvier donne le nom de curimats. Elle est plus ou moins altérée dans les characins des ichthyologistes , les harengs proprement dits , les clops y le noteptère capirat, Lacep. (ou clupea synura Schn.), Xesox chirocentrus , lydcep. (ou clupea dorab, Gmel. ), le genre erythrinus de Gronovius, le genre amia de Linné , le ^euve poîypierus de Geoff'r. Le brochet ordinaire est intermédiaire entre cette structure et celle du plus grand nombre de poissons; chez lui, l'intermaxillaire , très- petit et au bout du museau, porte seul des dents- les dents latérales sont portées par les palatins 3 les maxillaires bordent la mâchoire, et sont nus. Dans la plupart des poissons, l'intermaxillaire forme »eul le bord de la mâchoire supérieure, et porte les dents, tandis que le maxil- laire, rempHssant les fonctions d'os labial, n'est qu'une sorte de double lèvre ou de moustache , dont l'usage est de favoriser plus ou moins la protractilité de l'intermaxillaire. Tels sont les poissons des genres cy- prin , cobitis (excepté l'anableps), fistulaire, centrisque, syngnathe, mugil , athérine, sphy rêne, labre, spare, sciène , gasteroste, perche, scombre, coryphène,*zeus, chœtodon ; et tous les genres qui en ont été détachés, scorpène, cotte, trigle, gobie, cépole , blennie, gade, vive , uranoscope , callionyrae, pleuronecte , stromatée, ammodytes, ophi- dium , cycloptère, lépadogastre , Baudroie , etc. Les câllionymes et les spares, notamment le sparus insidiator , dont M. Cuvier forme son genre epibulus, les sp. smaris et mœna (genre sMARis,Cuv.), quelques lutjans (corycus, Cuv.), les zées, les capros et le mené, sont les poissons dans lesquels la protractihté est la plus fiiarquée. Après avoir décrit le mécanisme de ce mouvement dans différentes espèces , M. Cuvier passe à l'examen des poissons anomaux , où le maxillaire, sans remplir son rôle propre en formant une partie du bord de la mâchoire supérieure, n'exerce pas non plus la simple fonction d'os labial. Ainsi, dans les poissons de la famille des silures, ce maxil- laire n'est que le principal barbillon (le genre loricaire excepté). LeS aspredo de Linné ont pour intermaxillaires deux petites plaques Oblongues couchées sous le museau, et portant les dents à leur bord postérieur. Dans les anableps, les intermaxillaires sont sans pédicules , et sus- pandus sous le bord du museau, formé eu dessus par les maxillaires, qui s'élargissent et se touchent. ( 75 ) «___. Dans le genre serrasalme de M. de Lacepède , le maxillaire est ré- ^ B i 4« duit à un petit vestige collé en travers sur la commissure des mâ- choires. Le genre té tragon opter e de Seba, auquel on a rapporté à fort le saimo bimaculatus j a la même structure de mâchoire, mais il en diftbre par d'autres caractères. M. Cuvier fait le genre myletes des characins à dents prismatiques triangulaires, tels que le rail du Nil ou salmo dentex d'Hasselquist , et le salmo nilolicus de Forskahl, ainsi que de quelques espèces des mers d'Amérique, dont le ventre est comprimé et dentelé. Leurs mâchoires sont conformées comme celles des poissons des deux genres pré- cédens. Son genre hydrocin, qui comprend le characin dentex A& Geoffroy ou le salmo dentex de Forskahl , a les maxillaires un peu plus déve- loppés, mais sans dents dans cette espèce, ou garnies de petites dents comme dans le salmo jalcatus et odoe de Bloch; ce qui rapproche ce genre des truites et des éperlans, dont il ne diffère que par l'absence de dents à la langue, aux palatins et au vomer. Le genre ciTHARiNE de M. Cuvier, qui renferme le serrasalme citha- rine de M. Geoffroy , et le characin nefajh du même , ou salmo egyptius de GmelJn , présente les mêmes petits maxillaires situés à la commissure des mâchoires 3 les intermaxillaires de ces poissons portent de petites dents, quelquefois en soie 3 ils sont étendus en largeur seulement. M. Cuvier comprend, sous le nom générique de saurus , des poissons dont la gueule très-fendue présente un long intermaxillaire sans pédi- cules, suspendu par un simple ligament, et un maxillaire réduit à un simple vestige membraneux. Ce sont : le salmo saurus de Linné, qui n'est peut-être ^ue le genre synodus de Lacepède, fondé sur des indi- vidus qui auraient perdu leur nageoire adypeuse; le salmo fœtens , le 5. tumhil, Vosmère galonné, Lacep.,le salmone varié, id.^ei Vosmère à bandes, de Risso. U espadon , l'un des poissons anomaux les plus remarquables, a ce prolongement du museau qu'on a nommé épée , formé de cinq os réunis ensemble et avec le crâne d'une manière immobile. Ces os sont les deux intermaxillaires sur les trois quarts de la longueur de Vépée, l'ethmoïde au milieu et vers la base, et les deux maxillaires sûr les côtés. Cette conformation appartient également au scomher gladius ou isliophore, Lacep., qui est du même genre. Uorphie (esox bellone) a aussi son bec formé par les intermaxil- laires, avec les maxillaires en forme de petites lames appuyées de chaque côté à sa base. H en est de même dans le scombrésoce", Lacep. ( esox saurus ) Schn. ( 76 ) Dans les exocets^ les infermaxillaires sans pédicules forment tout le bord de la mâchoire, et les maxillaires sout derrière. Les lepidostées ( esox osseus L. ) présentent à M. Cuvier l'anomalie la plus frappante. Les bords du museau sont garnis de onze os de chaque côté, tous réunis par des sutures transversales, tous armés de dents. Les antérieurs peuvent être considérés comme des intermaxillaires, et les autres comme des subdivisions des maxillaires. Les anguilles ont leurs maxillaires plus courts que l'intermaxillaire; ils sont larges, caverneux, et donnent de l'épaisseur au bout du museau. Ils ne sont que des vestiges dans les murènes et les ojjhisures. Dans ces trois genres, le vomer forme la pointe antérieure du museau, les inter- maxillaires sont latéraux. M. Cuvier a reconnu l'existence d'opercules minces, petites et cachées sous la peau dans les murènes (jnurœna, Thunb. , nuirenophis, Lacep. , gynothorax, EL), que l'on croyait privées de ces organes. La même obser- vation s'applique aux synbranches (^unibranchaperture , Lacep. ), qui appartiennent, sous beaucoup de rapports, à la famille naturelle des anguilles. Les gymnotes, à l'exception du gymn, acus, qui est un ophidium, ont les intermaxillaires formés comme dans les anguilles; leurs maxil- laires sont forts petits , et rejetés en arrière vers les angles de la bouche, comme dans les serrasalmes, les tétragonoptères, les mylètes, les citharines, etc. Toutes ces dispositions que nous venons de détailler, et qu'on re- marque dans l'appareil maxillaire des poissons, ne peuvent au plus fournir que des caractères génériques 3 leur importance n'est pas assez grande pour qu'elles puissent servir cà faire distinguer des familles. Il en est cependant deux très-remarquables, en ce qu'elles s'accordent avec le reste de l'organisation pour servir d'indices extérieures aux familles des sclérodermes et des chondroptérygiens. i.° Dans les sclérodermes (diodons, tétrodons , balistes et ostracions) la mâchoire supérieure et l'arcade palatine sont composées des mêmes pièces que dans tous les autres poissons, mais l'adhérence de l'arcade palatine, et son immobilité qui résulte de l'engrenage du palatin et du temporal avec les frontaux antérieurs et postérieurs, les en dis- tingue suffisamment pour engager à en former un ordre particulier. A l'occasion de ces poissons, M. Cuvier fait» remarquer que, sur la foi des premiers auteurs, on a continué jusqu'à ces derniers tems à les regarder comme ayant un squelette cartilagineux, comme étant dépourvus de rayons braochiostèges, et respirant par des poumons. Il est de fait que leur squelette est osseux, souvent très-dur, qu'ils ont de nombreux rayons , et qu'ils respirent par des branchies. 2." Dans les chondroptérygiens , ( les lamproies , les raies , les ( 77 ) . ■ ., =^= squales, les chimères, les esturgeons et les polyodons) qui ont déjà lol4- tant de caractères communs, on en trouve un de plus bien frappant, dans les difterenccs qui existent dans la composition de la mâchoire supérieure. Le maxillaire et l'intermaxillaire n'y sont jamais les or- ganes essentiels de la manducation, mais ils y restent toujours en vestiges; ils y sont remplacés le plus souvent par une pièce qui ré- pond à l'arcade palatine des autres poissons, et dans un seul genre, par le vomer. {Chimœra,) Quoique les chondroptérygiens aient entre eux beaucoup de traits de ressemblance, il est remarquable que leurs caractères communs au plus grand nombre, manquent toujours néanmoins dans quelques- uns. Celui que M. Cuvier a observé, appartenant à tous sans exception, devient de première importance, et doit leur servir de caractère d'ordre. Dans Y ange (squahis squatinus) , le maxillaire et l'intermaxillaire ne sont que deux petites pièces cachées dans l'épaisseur des lèvres, et suspendues par des ligamens aux côtés de l'arcade palatine, laquelle est garnie de dents, et supportée par un pédicule qui lui est commun avec la mâchoire intérieure et l'os hyoïde, et qui s'attache d'autre part au frontal postérieur et au mastoïdien. 11 en est de même dans les squales; mais ces os sont encore plus petits. Les raies ont pour inter- maxillaire un petit cartilage caché dans l'épaisseur des lobes des na- rines, et le maxillaire semble être un autre cartilage qui s'étend de la fosse des narines à la nageoire pectorale. Dans le polyodon, le vestige de maxillaire est couché le long de l'arcade palatine, ou mâ- choire supérieure, et presque aussi fort qu'elle. V'esturgeon a le tube qui forme sa bouche composé des palatins qui en font la voûte, des maxillaires immobiles et attachés sur les côtés des palatins, de la mâchoire iijférieure qui forme le bord d'en bas, et de vestiges d'inter- maxillaires perdus dans l'épaisseur des lèvres. Dans la cliiwère, les dents supérieures sont adhérentes au crâne même, ou plutôt au vomer, ce qui tait que la mâchoire supérieure parait immobile; on retrouve cependant à l'état de vestiges dans l'épaisseur de la lèvre, l'inter- maxillaire, le maxillaire et l'arcade palatine; le pédicule ne porte ici que l'os hyoïde et le vestige d'opercule. Dans les lamproies cet anneau cartilagineux garni de dents qui sert de base à leurs lèvres charnues, est formé de la réunion et de la soudure des deux mâchoires, dont la supérieure est l'analogue de l'arcade palatine; leur point de réunion présente un vestige de pédicule qui ne s'étend pas jusqu'au crâne; au dessus de l'anneau, et sous l'avance éthraoidale, on trouve une pièce voûtée qui répond aux intermaxillaires, et, de chaque côté, un peu en arrière, on rencontre une pièce oblongue et oblique, qui n'est que le maxillaire. Enfin les mjxines nont que des vestiges raembra-; Lit^raison de septembre, ii neux de mâclioires, et les ammocètes n'ont pas même de parties dures à la langue. Celte onmnisation des mâclioires rattache par un nouveau caractère les lamproies et les myxines à l'ordre des cnondroptérygiens, dont on avait été tenté de les écarter, à cause de la structure de leur épine dorsale, pour les rapprocher des vers à sang rouge; et, de plus, les observations de. M. Cuvier lui ont démontré que cette structure, qui semblait devoir les faire éloigner des animaux vertébrés, se retrouve dans des chondroptérygiens universellement reconnus pour tels, les esturgeons et les polyodons. Ç)udiX\idiXammocète, quoiqu'elle n'ait aucune partie solide dans tout son corps, sa ressemblance avec les lamproies ne permet pas de l'en séparej. A. D. Sur des dépots de corps marins , observés sur les côtes de la Charente 'Inférieure et de la Vendée-, par M. Fleuri AU de Bellevue. Au lieu nommé les Buttes de Saint-Michel, près de Saint-Michel en l'Herm , sur les côtes du département de la Vendée, à environ 6ôoo mètres du bord de la mer, on voit trois collines élevées d'en- viron i5 mètres au dessus du niveau des plus hautes marées, et ocfcupant ime étendue en longueur d'environ goo mètres. Ces collines sont entièrement composées de coquilles marines, prin- cipalement d'huitres et de coquilles qui accompagnent ordinairement ces mollusques, elles ont une forme assez irrégulière, et ne présentent aucune indication ni de stratification , ni de couches pierreuses ; elles sont situées au milieu d'un terrein marécageux, et en été les eaux de la mer viennent quelquefois battre leur pied. Les coquilles qui les composent sont toutes parfaiternent semblables à celles qui vivent actuellement dans les mers qui baignent ces côtes. Ce sont principalement Vostrea ediilis , accompagné de Vanomia ephippiiim , du pecien sanguin eus, du modioîa barba ta, du murex im- bricatus, diibuccinum reticulalum, d'un turbo non décrit, et nommé sur les lieux guignetie de sart , et d'un peut balaije blanc. Sur cette même côte, mais constamment sous les eaux de la mer, et à plus de 20 mètres au dessous du sommet de la plus haute de ces coUines, se trouvent des bancs d'huitres vivantes , qui, par leur forme, leur disposition et les espèces de coquilles qui les composent, sont absolument semblables aux collines décrites par M. Fleuriau de Bellevue. Les coquilles des Buttes de Saint-Michel ont conservé leur couleur, leur nature , elles ne présentent aucun indice de pétrification ; elles ont la plupart leurs deux valves, elles sont disposées entr'elles comme leurs (79) espèces analogues le sont dans la mer. Elles sont quelquefois dans l'iulérieur des collines fortement agglutinées, ce qui s'observe également ^ans l'intérieur des bancs d'huîtres. L'intégrilé de ces coquilles, l'ordre dans lequel elles sont disposées, ne permettent guère de siîpposer qu'elles aient pu être long-tems bat- tues par les vagues dans une retraite successive et lente des eaux de la mer, ni qu'elles aient pu être accumulées ainsi à i5 mètres au dessus des plus hautes marées connues, par des mouvemens extraordinaires de la mer qui auraient eu lieu dans ces parages. La disposition régulière des couches du terrein environnant, qui sont horizontales et entières, c'est-à-dire , sans aucune indication de boule- versement ni même de fracture, ne permet guère d'admettre que ce terrein, en se soulevant par des causes intérieures, ait fait sortir ces bancs ou collines d'huîtres du fond de la mer. Enfin ces collines sont comme isolées au milieu d'autres collines qui n'onfavec elles aucune analogie de structure, et qui ne renferment aucun débris de corps organisés appartenant aux mers actuelles. C'est donc un terrein d'une origine tout-à-fait particulière et tout-à- fait nouvella, en comparaison de tous ceux que nous connaissons. Ce fait et ce terrein ne sont cependant pas uniques, et ils paraissent avoir les plus grands rapports avec ceux qui ont été observés dans quelques autres lieux. M. Risso a fait connaître dernièrement (i) dans la presqu'île de Saint-Hospice, près Nice, une formation qui ressemble beaucoup à celle des côtes de la Vendée; on se rappelle qu'il a observé à 17 mètres au dessus du niveau de la Méditerranée un terrein composé d'un sable calcaiie renfermant une très-grande quantité de coquilles à peine al- térées, et presque toutes parfaitement semblables à celles qui vivent actuellement dans cette mer. M. Olivier (2) a vu près de Maïta, dans la presqu'île comprise entre l'HellesjTOnt et le goU'e de Saros , un grès tendre qui, dans l'anse de Sestos, porte à plus de 7 mètres au tlessus du niveau de la mer, un banc assez épais de coquilles marines dont les espèces analogues vivent dans la Méditerranée. M. Olivier nomme parmi ces coquilles Yostrea ediilis, les venus chione et cancellata , le sol en vagina, le hiiccimini reticu- latwn , le cerithium vulgare , etc. On voit encore sur la côte d'Asie, au-delà de la colline d'Abydos et dans la plaine , les mêmes coquilles que celles du banc de Sestos. M. Pérou a vu, sur la côte Nord de la Nouvelle-Hollande, baie des Chiens-marins, à environ trois mètres d'élévation au-dessus des plus (i) Nouveau Bulletin des Sciences, t. III, i8i3 , p. 33g. (2) Voyage en Turquie, t. Il, p. 4i. 1814. (8o) jjautes marées im terrein composé de coquilles altérëes dans leur texture, mais ayant conservé cependant leur couleur, et qui ne diffè- rent que par leur épaisseur, leur volume et leur poids, des coquilles qui vivent encore dans ces mers. Enfin , le dépôt des coquilles marines des environs de Plaisance , situé dans un lieu peu élevé au dessus du niveau de la mer, composé d'un terrein meuble et limoneux, et renfermant une très-grande quan- tité de coquilles parfaitement semblables aux espèces vivantes, pourrait bien appartenir à la même époque de formation, quoique les coquilles y soient plus altérées et qu'elles soient situées à une élévation beau- coup plus grande que les précédentes. A. B. Ohsers^ations et recherches critiques sur differens Poissons de la ' ; Méditerranée et, à leur occasion , sur des Poissons des autres mers plus ou moins lies avec eux ; par M. G. Cuvier. Zoologie. On sait quelle étonnante confusion règne dans la synonymie d'un grand nombre d'espèces d'animaux comprises dans le Systema naturœ. lostitut. Les unes sont reproduites jusqu'à deux et trois fois dans un seul genre, et quelquefois même dans des genres ou des ordres différons, tandis que d'autres sont confondues pour n'en former qu'une seule. 11 est à remarquer que les doubles ou triples emplois proviennent du défaut d'exactitude dans les premières descriptions qu'on a faites des animaux, et du besoin de classer qu'ont éprouvé plusieurs natura- listes, à la tête desquels il convient de placer Gmelin. Quant au mé- lanoe'de plusieurs espèces en une seule, il est singulier, dit M. Cuvier, qu'ÏÏs ont lieu de préférence dans les objets les plus communs , les plus usuels , parce que c'est principalement à leur égard qu'on s'en est rapporté aux premiers écrivains qu'on supposait les avoir suffisamment examinés, et parmi ces objets si négligés, les poissons de la Médi- terranée sont, de tous, ceux qui l'ont été le plus. C'est dans la vue de rectifier la synonymie de plusieurs de ces __ „ . . ... / , 1 j ...i. _n — rendre avance a plus d'utilité et plus de difficulté à éclaircir l'histou'e des espèces anciennes qu'à publier des espèces nouvelles. 1" Mémoire. Sur l' Argentine. C'est le poisson dont on se sert en Italie pour colorer les fausses perles. 11 appartient à la famille des saumons, quoique beaucoup de ( 8i ) naturalistes l'en aient séparé , parce qu'ils n'avaient pas observé sa petite 1 8 14. nageoire adipeuse dorsale , qui est l'un des caractères les plus re- marquables des saumons. La synonymie de l'argentine est des plus embrouillées , aussi M. Cuvier s'applique-t-il à l'éclaircir. Salvien , Belon et Paul Jove ne font point mention de ce poisson 3 Rondelet le décrit sous le nom àe petite sphy- rêne, mais il ne fait point mention de la nageoire adipeuse. Gesner et Aldrovande copient Rondelet. Willughby ou son éditeur Rai ont, au contraire, ajouté k la description qu'il en donne. Artédi a suivi W il- lughby 5 et le premier a fait de l'argentine un genre distinct de celui des saumons. Linné (^Syst. nat., 4* édit.) copie lui-même Artédi; en- suite il introduit dans le genre argentina un poisson qui appartient à celui des brochets ( Mus. princip., n^ 55). Gronovius en introduit deux autres; mais l'un a des dents aux deux mâchoires, et conséquemment n'est point une argentine; et l'autre, qui est de Surinam, présente tous les caractères des anchois. Enfin ce même auteur {Zooph., lib,'] , c. 4) joint l'argentine au menidia de Brown et aux anchois de Rondelet. En résumé, il parait que son argentine n'est que la melette, espèce du genre anchois dont il sera question ci-après. La neuvième édition du Syst. nat., publiée par Gronovius, attribue aux argentines des caractères qui ne conviennent qu'aux anchois. Dans la dixième, le naturaliste suédois retire du genre argentine la seconde espèce, pour la placer dans celui des brochets, sous le nom ^esox hepsetus, en lui rapportant, à tort, le piquitingua de Marcgrave et le ménidia de Brown, qui sont de véritables anchois. La douzième édition renferme une espèce de plus, X argentina carolina, qui est une espèce d'élops. Forskahl décrit deux argentines. Tune, qu'il nomme A.maclmata , qui est maintenant Xelops sauras; et l'autre, qu'il appelle A. glosso- donta, qui paraît être un poisson très-différent. Pennant {Brit.Zool.) a substitué à la véritable argentine celui que M. Risso a décrit depuis sous le nom de serpe Humboldt. Il résulte de toutes ces contradictions que l'argentine (et sur-tout celle de l'édition du Syst, nat. de GmelinJ n'est qu'une combinaison arbitraire de la véritable argentine et d'un anchois. Cependant Gouan , Duhamel d'après Poujet et Brunnich , ont eu connaissance de l'argentine, et ils ont été suivis en partie par Forster (Enchir), Bonnaterre {EncycL), et M. de Lacepède. Ce dernier, en conservant toutes les espèces de Gmelin , donne une indication du nombre des rayons branchiaux telle, qu'aucune de ces espèces n'y répugne. Schaw a suivi Gmelin, et M. Risso n'a point reconnu la véritable argentine, puisqu'il lui attribue une langue lisse et une dorsale unique. L'argentine, telle que la décrit M. Cuvier, n'a que huit à dix pouces de longueur. 8es formes générales sont assez semblables à celles de la truite, mais sa tête est plus grande à proportion. L'œil est grand, placé au milieu de la longueur de la tête. Le museau est médiocre, un peu déprimé horizontalement; la bouche petite, les deux mâchoires presque égales, sans dents; l'intermaxillaire très-mince; le bord antérieur du vomer garni d'une rangée de très-petites dents pointues; la langue armée de plusieurs dents fortes et aiguës, comme dans les truites; le bord postérieur du préopercule droit sans dentelures ni épines ; les autres pièces operculaires lisses, et brillant du plus vif éclat de l'argent ; le crâne presque transparent ; la membrane branchiale a six rayons; le corps sans écailles visibles; la ligne latérale droite; la queue, plus comprimée vers sa nageoire , a une échancrure sur son bord postérieur; les nageoires pectorales, placées fort bas, ont treize rayons; la première dorsale, située à peu près au milieu du corps, en a dix; les ventrales onze ; l'anale aussi onze ; la seconde dorsale, située au dessus de l'anale, est très-petite, et adipeuse; la caudale est fourchue, et formée de vingt-quatre à vingt-six rayons; chaque côté du corps présente une bande argentée de l'éclat le plus vif. Quel- ques parties internes de ce poisson, et notamment la vessie natatoire et le péritoine, présentent la même couleur d'argent; l'estomac est d'un noir foncé , et son pylore est garni de huit ou dix cœcums allongés. Le foie est jaune, etc. M. Cuvier pense que l'argentine doit former un sous-genre distinct de ceux des truites et des osmères , parce qu'elle n'a point de dents aux mâchoires; et de ceux des ombres ou corégons et des characins , parce qu'elle en a sur la langue; et que, comme l'a fait Schneider, le genre argenlina, tel qu'il est dans Linné et dans ceux qui l'ont suivi, •doit être rayé du système. ir MÉMOIRE. De la Melette, espèce de petit poisson du soi/s- genre des anchois , placé tantôt parmi les atliérines , tantôt parmi les brochets j et des caractères des anchois en général. l^A'^cnois ( Ch/pea en crassicoli/s) préf^cnie la plupart des caractères des harengs ou dupées, mais il en diffère par un trait distinctif que M. Cuvier a saisi le premier. Au lieu des maxillaires larges et arqués en avant qui forment les côtés de la mâchoire supérieure des harengs , et des intermaxillaires très-petits qui ne permettent h la bouche d'être protractile que par les côtés, l'anchois, à la suite d'un ethmoïde saiK tant et d'iatermaxillaires très-petits , a de très-longs maxillaires droits, constituant une gueule fendue jusque derrière les yeux, ce qui donne ( 83 > à ce poisson une physionomie particulière, qui lui a valu le nom de 1814. lycostomiis ou gueule de loup. La meiette, petit poisson très-commun, remarquable par la large bande d'argent qui règne le long de ses flancs, présente les mêmes ca- ractères.Il a été figuré par Duhamel, mais confondu à tort par ce natu- raliste avec Vaphia phalerea de Eondelet, qui est une sardine. Il a été décrit par Brunnich, et appelé depuis cîi/pea hrunnichii par Schneider. Commerson l'a considéré comme étant un anchois à mâchoire infé- rieure courbe 3 ensuite M. de Lacepède en a donné la description sous le nom de dupée raie-d'argent , et l'a figuré, d'après Commerson, sous le nom de siolephore coinmersonlen. Ce genre stolephore de I .acep. correspond aux athériues à nageoire unique de Gmelin, et parmi celles-ci M. Cuvier regarde comme élant très-voisine de la meiette Vatherbia hroivnii, dont le dessinateur a oublié les ventrales. L'argentine de Gronovius n'est autre chose que la meiette, et il paraît qu'on doit aussi lui rapporter \e piguitingu a de IVIarcgrave (Bras. i5c)). Ce dernier, confondu par Linné avec la menidla de Brown {^atherina, bronnii) et avec V argentine de ses aniœnitates i , 52i , formait son esox hepsetus de la dixième édition du Syst. nat, M. Cuvier regarde aussi l'athérine de John \^'hite ( T'^oyage à Eotany- uBi7j, p. 296, fig. I.) comme voisine de la meiette, et il pense qu'il conviendra de faire de nouvelles observations pour déterminer préci- sément les espèces auxquelles appartiennent les poissons dont il vient d'être fait mention, et qu'il regarde, sinon comme identiques, du moins comme tellement semblables , qu'on ne peut trouver de caractères suffisans pour les distinguer dans les descriptions et les figures qu'on en a données. En attendant, ils doivent être réunis à l'anchois vulgaire, aux chipea atherinoi'des et malabarica de Bl., et £i\\ piquitinga de Marcgr. , pour former le genre anchois, de la famille des harengs, caractérisé par son ethmoïde proéminent, sa gueule très-fendue, et ses maxillaires longs et droits. IIP MÉMOIRE. Du MuLLE imberbe , ou Apogon. . Le poisson dont il est question dans ce Mémoire paraît n'avoir été vu, et décrit d'après nature, que par V\ illughby , M. Risso et M. Cuvier. D'après ce dernier, I'apogon n'a tout au plus que six pouces de long. Il est court, médiocrement comprimé, et singulièrement ventru dans sa partie moyenne. Sa tête est courte et obtuse, et n'a point ce prolongement vertical ou oblique qu'on remarque dans les mulles. Ses deux mâchoires sont munies de dents très -fines et très - serrées , ( 84 ) éii velours. Le vomer est garni d'un chevron de pareilles dents, les pharyngiens eu ont de plus fortes 3 il n'y en a point sur la langue. la membrane branchiostège a sept rayons, l'œil est grand. La préoper- cule, dentelée sur ses bords, a un double rebord formé par une pièce saillante. L'opercule est garni d'une petite épine à son bord postérieur, et sa surl'ace est, comme le corps, garni de larges écailles. La ligne latérale suit la courbure du dos, dont elle est rapprochée. Les deux dorsales sont distantes; la première a six rayons épineux dont le second est le plus long; la seconde un seul épineux et neuFrameux; les pectorales, dix, mous; les ventrales, un épineux et cinq rameux; l'anale, deux épineux et huit rameux; la caudale, plutôt quarrée que fourchue, en a vingt rameux. — La couleur de Vapogon varie suivant les saisons; le fond en est rouge, et tire plus ou moins au jaune. Le bout de la queue présente toujours de chaque côté une large tache noirâtre. La base de la caudale et chacun de ses angles en offre une semblable, ainsi que la pointe de la seconde dorsale. L'entre-deux des yeux est brun. Tout le corps est parsemé de petits points noirs, plus sensibles qu'ailleurs sur les joues et sur les opercules. D'après cette description , il est facile de voir que l'apogon se rap- proche davantage des perches que des mulles, et qu'il ne peut mieux être distingué méthodiquement des perches que par l'intervalle sensible qui sépare les deux dorsales, tandis que dans les perches elles sont contiguës, et s'unissent même souvent par leurs bases. D'ailleurs, l'or- ganisation interne est à peu près la même. Le nom de midle imberbe avait d'abord été donné par Rondelet au poisson qui est maintenant la trigla Uneata de Bloch, mais "V\ illughby l'a trans[)orté à celui dont nous venons de donner la description , d'après M. Cuvier : c'est le re degli uig/î des Maltais. M. de Lacepède, le premier, l'a séparé des mulles pour en former le genre apngon. L'apogon a été figuré par Gesner, p. 127,5 , sous le nom de coruulus, Gronovius en a fait son genre amia, qu'il ne faut pas confondre avec celui que Linné nomme aussi amia, lequel est un abdominal de la famille des harengs. Laroche ( ^/zw. miis.,t, X/Z7. ^ ! 'avait confondu avec \di perça pusiUa de Brunnich. C'est lui qui est figuré sous le nom êiorthorinquejleurieu, par M. de Lacepède, d'a|)rès un dessin de Com- merson intitulé aspro ; et il est à croire que le dipterodon hexacanihc, Lacep. , gravé d'après un autre dessin de Commerson, et portant aussi le nom di aspro y n'est encore que le inulle imberbe, ou du moins une espèce très-voisine. Enfin M. Max. Spiuola l'a décrit récemment comme un être nouveau, sous la dénomination de centropome rouge. {u4nn, mus, X, PI. 28, fig. 2.) (85) ■ IV* Mémoire. 5*^^ la Donzelle imberbe. Rondelet, le premier, décrit un petit poisson de la Méditerranée, qu'il rapporte à Yopliidiim indiqué vaguement par Pline. Il en dis- tingue celui qu'il nomme ophidium jaune, ou ophidium imberbe, parce qu'il n'a point de barbillons. Willughby, Artédi et Linné suivent et copient Rondelet , en laissant Voph. imberbe dans le même genre que Voph. barbatum, qui est la donzelle. La donzelle barbue , qui forme le type du genre, a le corps allongé , comprimé, diminuant par degré de nauteur en arrière, la dorsale et l'anale s'étendant sur sa longueur et s'unissant avec la caudale. Tous les rax^ons de ses nageoires sont articulés; la peau est semblable à celle des anguilles; la tête est courte; les ouïes sont ouvertes comme dans les poissons ordinaires, et ont sept rayons branchiostèges ; de petites dents en carde garnissent les intermaxillaires , î-ss raaudibu- laires , les palatins et l'extrémité antérieure du vomer ; l'abdomen n'occupe que le tiers de la longueur du corps, et la troisième vertèbre porte en dessous des plaques osseuses, destinées à retenir la vessie natatoire. La donzelle imberbe, ou du moins le petit poisson que M. Cuvier regarde comme celui ainsi appelé par les auteurs cités ci-dessus, ressemble par tout son port à la donzelle barbue, mais n'a point de barbillons; sa dorsale est beaucoup plus basse; sa couleur est jaune. 31 présente aussi les plaques osseuses qui retiennent la vessie nata- toire. \' ophidium imberbe de Schoneveld(/c/î//z., p. 55 ), celui de Schlam- mer {Anat. xiphiœ, p. 25 ), et sans doute celui de Linné {Faun.suec.')^ ne sont que le blennius gunnellus. \J ophidium imberbe de Gronovius, qui cite à tort Petiver et Aldrovande, fig. 549, était un individu des- séché et dépourvu de ses barbillons, de l'espèce de V ophidium bar- hatum. Pennant n'a vu et représenté qu'une espèce d'anguille. M. Moutaigu (^Mém. soc. TVerner., 1. 1, pi. 11, fig. 2), fait mention d'un poisson entièrement différent des précédens : il semble que ses ouvertures branchiales sont conformées comme dans les anguilles , et non comme dans les ophidies; la dorsale a soixante-dix-sept rayons, l'anale quarante-quatre, et la caudale dix-huit ou vingt. M. Risso ( Ichth. de Nice , p. 98) paraît avoir décrit la même espèce, mais sa description est incomplète , et il est à souhaiter qu'il publie de nouveaux renseignemens sur ce poisson, qui formerait un troisième ophidium. Les ichthyologistes qui précèdent ont regardé comme étant Vophidium Livraison d'octobre, 12 1814. ( 86 ) imberbe des poissons bien difFérens; d'autres, au contraire, ont décrit cette ophidie sans la reconnaître. Ainsi Brunnich {Icli. mass,, p. i3)en parle sous le nom (Xejîerasjer ou gymnotus acus, et M. Risso l'appelle notoptere Fontanes ; mais il est évident que les caractères qui lui appartiennent ne sont point ceux du genre notoptere ni ceux du genre gymnote, on y reconnaît, au contraire, Xoph. imberbe de Rondelet, de Willughby et d'Artédi, et celui que M. Cuvier pense appartenir à la même espèce. Nous ne donnerons point le détail des caractères de ce poisson, dont nous avons lra('é ci-devant les traits principaux, comparativement avec Yoph. barbalum; nous nous bornerons à dire qu'il est lefieras/er des Marseillais et Vaiirin des Nicards. M. Cuvier termine ce Mémoire en prouvant, par la comparaison des deux ophidium vivans,avec un poisson fossile des carrières de Monte Bolca , regardé comme appartenant au genre ophidium par les natura- listes qui ont arbitrairement imposé des noms aux ichthioiites du Yéronais,que rien n'est moins certain que l'assemblage prétendu dans ce gisement, de poissons des mers éloignées, avec nos poissons vulgaires et avec des poissons inconnus. Ce poisson fossile, loin d'être un ophidium, s'en éloigne par une fouie de caractères dont les principaux sont, i.° d'avoir les nageoires clans le milieu du corps, beaucoup plus hautes 3 2.° de ne point pré- senter les pièces osseuses qui soutiennent la vessie des ophidies; 5.° d'avoir les rayons brancbiostèges concentriques à l'opercule, comme dans les anguilles, les inférieurs étant les plus longs; 4.° enKn d'avoir le museau pointu, et non obtus comme dans les ophidium. Ces caractères, qui éloignent ce fossile des ophidies, le rapprochent des anguilles. Aussi M. Cuvier n'hésite pas à le placer dans le genre niurena. U Muséi des anguUles que des ophidies. Enfin la fi". 2 de la pi. 38 de Vlchfhiologie véronaise, représente une troisième est)èce bien peu caractérisée, et qu'on ne saurait attribuer à l'un ou à l'autre de ces genres. ^ena. Jn autre fossile appartenant, comme le premier, à la collection du iséum, mais étant bien moins conservé, se rapproche encore plus V MÉMOIRE. SurleRjsoN ou Z?^soJiî(Corpjh8pna iiovacula L.) et sur d'autres poissons rangés dans le genre des Curypliènes qui doivent être rapprochés de lajanïdle des Labres. Après avoir tracé l'histoire du genre coryphœna d'Hasselquitz , et rapporté tous les changemens qu'il a subi jusqu'à ce jour, et nutam- (87) ment la distinction faite par M. de Lacepède , du coryphœna veUfera l o 1 4. et du C. pompïlus sous les dénominations génériques d'oligopode et de centrolophey M. Cuvier propose une séparation de plus. Le C. noi'acula n'a de commun avec la dorade ou vraie coryphène (C. hippuris) qu'un front tranchant et vertical, et, sous tous les autres rapports, il se rapproche des labres. Ce poisson est de médiocre longueur- il n'a que peu de rayons à la dorsale ( vingt-trois) et à l'anale ( quinze ou seize); ils sont roides et poignans; les écailles du corps sont grandes, et les nageoires verticales en sont dépourvues 3 la ligne latérale est interrompue. Ainsi que dans les labres, les lèvres sont doubles et charnues. I.e front, en apparence semblable à celui des coryphènes, est cependant formé de pièces différentes 3 dans ces derniers , la saillie tranchante est formée par une crête qui règne sur le dessus du crâne, et qui est composée en partie par le frontal et en partie par l'interpariétal. Dans le C. no- vacilla, au contraire, c'est le museau qui se développe dans le sens vertical, et le tranchant est soutenu par l'ethmoïde, les deux inter- maxillaires et les deux sous-orbitaires qui se prolongent vers la bouche 3 d'où il résulte que l'œil est tout au haut de la tête. Tous les détails ostéologiques, que nous ne rapporterons pas, rap- prochent ce poisson de la girolle, qui doit former un sous-gênre des labres. Les mâchoires sont garnies de dents coniques, et les antérieures sont crochues 3 les dents pharyngiennes sont en forme de pavé : c'est aussi ce qu'on observe dans les labres. D'ailleurs, les coryphènes sont plus alongés , les rayons de leur dor- sale et de leur anale sont très-nombreux, et tous sont flexibles; le corps ainsi que les nageoires anales et dorsales sont couverts de très -petites écailles; la ligne latérale est non-interrompue; les lèvres ne sont point charnues , etc. D'après cette comparaison , M. Cuvier se détermine à séparer le rason des coryphènes pour le placer dans la famille des labres. La forme de sa tête suffit néanmoins pour le faire distinguer sous le nouveau nom générique de Xyrichte ( Xyrichlys ). Outre cette belle espèce de la Méditerranée, remarquable par les bandes bleues et rouges en travers dont elle est ornée, et par le goût délicieux de sa chair, M. Cuvier place dans le même genre le rason bleu d'Amérique de Plumier (corjph. cœridea BL), et le rason à cinq taches des Indes orientales (C pentadactyla). Les corjph.^ psittacus et lineata de la Caroline appartiennent vraisemblablement à ce même genre. Les coryph. aciita, sima, virens, hemiptera, hranchiostega, japonica et clypeata, ont été décrits si imparfaitement, qu'il est nécessaire ( 88 ) de les rejeter hors du système , où ces espèces ne font que porter la confusion. yp MÉMOIRE. Sur le Petit Cabtagneav , appelé Sparus chromis par tous les auteurs , qui doit devenir le type d'un nouveau genre nommé Chromis , et appartenant à la famille des Labres, T.E castAgneAU, petit poisson , très- commun sur les côtes de la Méditerranée, mal décrit et mal figuré par 'Be\oi\{De Aq. 266, 267), un par d' • M. Risso. C'est à tort qn'Artédi le plaça dans son genre sparus j puisque les caractères assignés à ce genre ne peuvent lui convenir, quelque vagues qu'ils soient. M.Cuvier, ayant eu occasion d'observer le castagneau , s'est assuré qu'il a des rapports beaucoup plus marqués avec les labres qu'avec les spares, et ses recherches l'ont conduit à rapprocher de ce poisson, pour en former un genre sous le nom de chromis , plusieurs espèces disséminées dans d'autres genres par les auteurs. Les CHROMIS ont l'aspect général des labres, les lèvres charnues et doubles, la bouche un peu protractile, leur ligne latérale interrompue, les os pharyngiens conformés comme dans les labres, les cheilines, les scares,îe xyrichtes, etc. 3 leur canal intestinal est continu, sans cœcum, ou avec deux très-petits près du pylore, comme dans ces mêmes poissons. Quant au caractère générique des chronis, il consiste principalement dans la forme des dents, tant maocillaires que pharyngiennes, qui sont grêles et serrées sur plusieurs rangs, comme les soies d'un gros ve- lours. Les genres que nous venons de citer présentent des dents coniques ou en crochets sur les maxillaires , et des dents hémi- sphériques ou en pavé sur les os pharyngiensj leurs nageoires ventrales, dorsales et anales sont terminées par des filamens. Les espèces du genre chromis sont, i.° le castagneau Q,o\mn\m{chromis castanea)^d\iOX\àm\i sur les côtes de Provence, où on le mange en friture, quoiqu'il soit peu estimé^ 2.° le botty du Nil ou labriis niloticus d'fîassel- quitz, auquel M. Cuvier donne le nom de chromis nilotica : celui-cV, quelquefois long de deux pieds, est l'un des meilleurs poissons de 1 Egypte; 3.° le labrus punctatus EL, auquel il faut peut-être rapporter la variété du sp. annularis de M. Lacepède , formée d'après un dessin (89) de Comraerson j 4«*' le labre filamenteux, Lacep.; 5." le sparus saxa- 1014. lills de Linné, qui est une perça de Bloch et une cichla de Schneider^ 6.° le sparus surin amen sis Bl.; et 7.° le labre- quinze-épines de M. La- cepède (de Conunerson). M. Cuvier ne connaît ces deux dernières que par les figures qu'en ont données les auteurs qui les ont décrites. yiP MÉMOIRE. Sur les divers genres confondus parmi lesLuTJANS et les ANTHJAS , et principalement sur plusieurs Lutjaiis qui doivent être ramenés à la famille des Labres, sous le nom sous^générique de Cjrénilabre. Les poissons qui entrent dans ce nouveau sous-genre des labres ne sont en effet que des labres à préopercule dentelée, tels que les labrus lapina L.^ merula id., viridis id., melops id.; les lutjanus chrisops Bl., erythropterus id, y noiatus id. , Unkii, vire s cens , venes , nonvegicus, Tupestris , hidens, et tous les lutjans de Risso, à l'exception de ses lut- jans anthias et lamarck. Quant à V anthias placé d'abord par Bloch parmi les lutjans, et séparé ensuite par le même auteur pour former un genre particulier, il se fait remarquer par son museau écailleux, sa gueule fendue, ses dents en carde, l'épine très -marquée, et les dentelures qu'on observe à son opercule. Ce poisson , qui serait un épinelephe de Bloch et un holo- centre de M. de Lacepède, entrera dans un démembrement des ho~ locentres que M. Cuvier appelle serrans. M. Cuvier fait remarquer que Bloch a décrit une seconde fois son anthias sous le nom de perça pennanii. ( Mém. Soc. des Natur. de Berh, X.) Le lutjan lamarck de Risso et une autre espèce , du même, forment un nouveau petit smis-genre, sous le nom de corycus (soufflet), à cause de la grande protractilité de leur bouche. Les vrais lutjans ont la gueule fendue, les dents maxillaires et pha- ryngiennes en carde, les antérieures en crochets. Ils appartiennent évidemment à la famille des spares. M. Cuvier y place le lutjanus lutjanus Bl. le lut. brasilien sis Schn., et Valphestes sambra. A la suite des lutjans proprement dits, vient le sous-genre des DiA- COPES, qui, outre la dentelure, ont à leur préopercule une forte échan- crure. Tels sont Xliolocentrus benghalensis Bl. (qui est le même que la sciena kashmiraF orst) ; le labre-huit-raies Lacep. ; Vholocentrus quinque linealus Bl.j le spare-lepisure Lacep.; les lutjanus, bohar , glbbus et niger Schn.; et le poisson de Seba, III, 27, 11, que M. Cuvier nomme diacope sebœ. Il forme le genre Diagramme de Yanthias diagramma Bloch; de (go) Vorientalls, du macolor-renard, de la perça pernisa Thunb. (Nouv. act. Stock. 1795, pi. VJI , fig. I ), etc. Ce sont des lutjans à dents en velours, à bouche peu fendue , et dont la mâchoire intérieure est percée de gros pores. Un genre Scolopsis , qu'il établit, comprend des espèces nouvelles qui, outre les dentelures de la préopercule, en ont aussi, et même d'épineuses , aux sous-orbitaires. IJanthias rnacropthalmus de Bl. et le hoops Schn. (p. 3o8) lui four- nissent son genre Pri acanthes. Ils ont la gueule oblique, le museau écailleux jusque sur les maxillaires, la préopercule dentelée, et termi- née vers le bas par une épine plate, elle-même dentelée. Enfin le genre Pristipomes comprend les espèces à dents en velours et à préopercule simplement dentelée. Ce sont les Juijanus hasta^X. , luieus, surinamensis; le grammistes furcalus Schn., le sparus Virginia- nus Catesb. , les perça juba et unimaculaia Bl. VHP MÉMOIRE. Sur une suhcVwision à introduire dans le genre des Labres, Le genre des labres , débarrassé de toutes les espèces qui appar- tiennent à d'autres genres ou qui sont susceptibles d'en former de nouveaux, est encore si nombreux, qu'il est utile, et même nécessaire, de chercher à le subdiviser. M. Cuvier préfère aux caractères qu'on emprunte de la nageoire caudale ceux qu'il tire des opercules et de la ligne latérale. Son premier sous-genre, celui des Labres proprement dits, renferme les espèces dont les joues et les opercules sont couvertes d'écailles comme le corps, et dont la ligne latérale suit la même courbure que le dos 3 ce sont les lahrus vetuhi , guitatus BL, carneus , j asciaius , mela- gaster, quinque maculatus , punctatus, maculatus, etc., les labres à deux croissans , hérissés et lisses de Lacepède, et le hodianus-hodianus de Bloch , qui n'est qu'un labre. Le second sous -genre, celui des girelles (;V///5 ), comprend les espèces dont la tête est ime, et dont la ligne latérale, arrivée vis-à-vis la fin de la dorsale, se courbe pour descendre verticalement, et reprendre ensuite sa direction horizontale; ce sont les lahrus juH s Bl. , gioffredi Kisso, pictus Schn., hrasiliensis Bl., lunaris id.y viridis id., cyano- cephalus id., chloropterus , malapierus , les labres malapteronote, hé- braïque, parterre, le spare hémisphère, le labre tenioure, le spare bra- chi(ni Lac, les lahrus hifasciatuSj Umtatus, macrolepidotus et melapterus de Bloch, etc. Le genre des labres est le type d'une famille très-naturelle , qui se compose des genres labre, xyrichte, chromis, cheilines , epibulus de ( 9' ) M. Cuvier (c'est le sp. insidlaior), crenilabre du même, coris, holo- 1814. gymnos et gomphores de M. de Lacepède. IX^ MÉMOIRE. De Tétai actuel du genre Sp^rus, et des dé- membremens dont il est encore susceptible. Le genre sparus d'Artédi, adopté par Bloch et M. de Lacepède, ren- ferme, spUhi les ichthiologistes modernes, tous les poissons acanthopté- rygiens (hora( ic]ues,à dorsale unique, sans lèvres charnues, sans den- telures ni épines à leurs opercules, et qui n'ont d'ailleurs ni les carac- tères des gobies, ni ceux des scombres, ni ceux des chœtodons, etc. Ces caractères, presque tous négatifs, ont en ce cas, comme ailleurs, l'inconvénient de rapprocher des êtres très-dissemblables. Bloch, à la vérité, a proposé de séparer des spares les brama et les cichia, mais ces distinctions ne sont pas heureuses ou sont in- suffisantes. M. Cuvier procède de la manière suivante à une distribution Jdes spares qui lui semble plus régulière. I.*' Il retranche les espèces dont il a été question plus haut, et qui devaient rentrer dans les genres labres , cheiJlnes , chromis , etc.; toutes sont pourvues de lèvres charnues, et ont leur pharyngien intérieur unique et bien armé. 2.*^ ]I sépare aussi le brama raiiàe Bloch, qui se rapproche davantage des coryphènes par son front vertical, son museau court, et ses nageoires dorsales et annîes écailleuses. Ce poisson a ses dents en cardes aux mâchoires et aux palatins. 3." La saupe(5/;. salpa)ei le bogue (5^^. boops), qui ont une seule rangée de dents tranchantes tout autour des deux mâchoires, forment le nouveau genre Boops. M. Cuvier rapporte avec doute à ce genre le sp. chrysuriis Bloch. 4.^ Les SPARES proprement dits ont sur les côtés de leurs mâ- cboires des dents en pavés arrondis^ ils sont ovales et comprimés 3 leur pharyngien inférieur est double ou fourchu , avec des dents en cardes; leur museau est peu protrar tile; leurs écailles sont grandes; ils ont deux, trois ou quatre cœcurns. — Ces poissons se nourrissent principalement de fucus. On peut les subdiviser de la manière sui- vante : 1" :ious- genre. LcsSargues. Dents antérieures plates et tranchantes comme les incisives de rhoauiie. Ce sont les sp. sargiis Bl. , et deux ou trois espèces étrangères confondues avec lui; le sp. annularis Laroch. {An. mus. XJIT), qui est le sp. haffara de Risso; le sp. acuUrostris Laroc. (zû^. ), qui est X annularis de Risso; le sp. puntazzo Laroc, le sp. oi^'icephalus f etc. ( 90 2.« Sous-genre. Les Daurades. Quatre ou cinq dents coniques en avant sur une seule rangée seulement. Ce sous -genre est le plus nombreux; il renferme principalement la daurade sp. aurata Bl., (qui est la même que le sp, huffonite Lacep. le sp. spinifer Lacep.);le sp, mylio Lacep., qui est le même que le labre -chapelet Lacep, ; le labre- mvlostome id.; le sp. perroquet id.; le sp. bilobé; le sp. ammlaris Bl., différent des espèces ainsi nommées par Risso et Laroche ( Voyez les sargues); les sp.forsteri, miniatus, berda, grandocuUs, haran, sarba, Imrta, etc. 5.' Sous- genre. Les Pagres. Dents antérieures grêles, serrées sur plusieurs rangs, dont le premier est le plus grand, formant une espèce de brosse. Ce sont: le pagre ordinaire, ou sp. argenteus Schn. ;le sp. pa^rus Bl.; le sp, erythrinus; le sp. mormyrus , etc, 5.° M. Cuvier forme le genre Canthère des spares dont la bouche est médiocre, le museau peu protractile, et dont toutes les dents sont grêles, et forment une espèce de brosse ou de velours; tels sont les sp. cantharus, le sp. brama Bl., le sp. controdonfus J^wcoc.^Xe labre- niacroptère Lacep., ou labre-iris id,j et le labre-sparoïde. 6.° 11 comprend , dans son genre Picarel {smaris) les sp. mœna Rond. , smâris haroch, , ery/hr unis Bl., alcyon Risso fosbec, zébra, le sp. bilobé Risso, le labre long museau ou spare breton Lacep., etc., qui ont tous le museau très-protractile, la bouche garnie d'une petite bande, ou même d'une seule rangée de petiles dents en velours, et dont le corps est plus allongé que celui des autres poissons de la même famille. 7°. Il réserve le nom de Cichles aux espèces à gueule fendue et à ' . dents en velours, tels que le cichla occellaris Schn. et le labre fourche Lacep., ou son caranxomore sacrestin, et peut-être le labre hololepi- do te d u m ê m e , et la yt?^ r<:a ch rysoptera C a t e s B y . 8.° Enfin il forme son genre Dentex, des espèces dont les dents coniques sont sur un seul rang, les antérieures étant les plus longues, et plus ou moins arquées; ce sont les sp. dentex Bl., anchorago id., cynodon id,, macroplhalmus id.^falcatus id.^et peut-être le harpe bleu doré de Lacep, A. D. Résultats des Observations météorologiques faites à Clermont- Ferrand, depuis le mois de juin 7806 juscjuà la fin de i8i5 , par M. Ramond. Lus à l'Institut le 20 juin 1814. {Extrait.) MÉTÉOROLOGIE. Les observations dont nous allons rendre compte ont été faites avec trois baromètres de Fortin, souvent comparés entre eux, et avec celui de l'Observatoire royal de Paris; toutes les hauteurs du mercure ont élé ramenées à la température de 12PS du thermomètre centigrade. Le baromètre a toujours été observé à midi (tems Trai ), le matin, après midi et le soir, aux heures critiques des oscillations diurnes. La hauteur moyenne du baromètre, pour l'heure du midi, est de 727""",g23 ce résultat, fondé sur 2267 observations, diffère extrêmement peu de celui que M. Ramond avait déduit des deux premières années. Par une moyenne entre 7396 observations, M. Kamond a trouvé la valeur des oscillations diurnes. En prenant la hauteur de midi pour point de comparaison, le baromètre est plus haut le matin de 38 cen- tièmes de millimètre, plus bas après midi de 56, et plus haut le soir de 55; en sorte que l'abaissement moyen du jour est de g4 centièmes, et l'ascension du soir de 89. Ces nombres s'accordent singulièrement avec ceux que le même auteur avait tirés des deux premières années. (f^ojez Mémoires de l'Institut pour 1808, page io5. ) La plus grande élévation du baromètre qu'on ait observée à Cler- mont pendant sept années et demie, est de 7-45,52, la moindre, de 703,58; mais la variation moyenne est de 55""",ô. Les nombres que nous venons de rapporter sont particuliers h Clermont, et pourraient servir, au besoin, à calculer la hauteur de cette ville au dessus du niveau de la mer; mais les mêmes moyennes relatives aux différentes saisons, nous apprendront de plus de quelle manière se modifient, chaque mois, les causes qui déterminent l'asceu-' sien ou l'abaissement du mercure dans le baromètre. Voici un extrait des tableaux de M. Ramond : 1814. MOIS. Janvier. Février. Mars Avril. . . . Mai. ... Juin . . . , 'Juillet . . lAoùt. . . I Septembre j Octobre . Novembre. i Décembre. Hauteur moyenne du haromctre h naicli. I Moye yennes. 0^,729 71. o ,728 99. G ,727 73. O ,725 85. o ,726 92. o ,729 42. o ,728 78. o ,728 85. o ,728 98. o ,726 49- o ,726 25. o ,727 06. 0,727 92. Hauteur moyenne du iherniomètre à midi. + 6,9. 4- 9.4. 4- 12 ,5. ■f 20 ,a. -f- 22 ,(). + 21,9. + »9 'O- 4- i4,9- -f- g ,2. + 5,2. + i3 ,5. Lwraison d'octobre. i3 ( 94 ) Il résulte de ce tableau que le mercure est dans la plus grande élévation en janvier; qu'il descend ensuite jusqu'au mois d'avril, où il est le plus bas; remonte jusqu'en juin; se soutient pendant les mois de juillet, août et septembre, puis redescend jusqu'en novembre, et qu'à partir de cette dernière époque il remonte rapidement pour atteindre la hauteur de jan- vier. La moyenne barométrique de l'été surpasse celle du printeras, qui est la plus petite de toutes, de plus de 2 millimètres. M. Ramond a remarqué, de plus, que les variations diurnes sont elles-mêmes sujettes à l'influence des saisons; le printems est l'époque des plus fortes oscillations, et l'hiver des moindres; il y a un tiers de millimètre de différence. Quant aux variations accidentelles, au contraire, elles sont au maximum en hiver, et au minimum en été; leur étendue moyenne surpasse 35 millimètres dans la première saison et ne s'élève pas à 16 dans la seconde. Afin de mettre le lecteur à portée d'apprécier ce qu'il peut y avoir de particulier à Clermont dans le tableau que nous venons d'extraire de l'intéressant Mémoire de M. Ramond , nous allons rapporter deux tableaux semblables que nous avons formés d'après une nombreuse suite d'observations du thermomètre et du baromètre faites à Strasbourg et à l'Observatoire royal de Paris. Obseivations faites à Strasbourg depuis le commencement de Vannée 1807, jusqu'à lajin de 1812; par M, Herrenschneider. MOIS. Moyennes Moyennes du Baromètre à midi. du Thermomètre à midi. Janvier. . . 0^7539. -f 0°,2. Février. . . 0 ,7509. -f 5 ,4. Mars. . . . 0 ,7616. -f B ,1. Avril. . . . 0 ,7491. 4- 12 ,4. Mai 0 ,7507. 4- 20 ,6. Juin 0 ,7520. -f 20 ,9. Juillet.- . . 0 ,75i6. + 23 ,7. Août. . . . 0 ,7519. -f- 23 ,4. Septembre. 0 ,75i4. + 18 ,5. Octobre. . . 0 ,7514. -f i3 ,2. 'Novembre. 0 ,7495. -f- 6 ,7. i Décembre. i 0 ,75o5. + » i9* ; Moyennes. . 0 ,7612. + Ï2 ,9. La cuvette du baromètre de M. le professeur Herrenschneider était de niveau avec le pied de la tour de Strasbourg, (95) Moyennes des Observations faites à Paris depuis Vannée 1806 inclusi- i^ement, jusqu'à la Jîn de iSiZ, MOIS. Moyennes du Baromèire à midi. Moyennes du Tliermoinëtre à midi, Janvier. . . 0^,757 95. + 3»,7. 'Février. . . 0 ,757 14. + 7 ,4. Mars. . . . 0 ,757 94. - + 8 ,9. Avril. . . . 0 ,766 00. + 12 ,0. Mai 0 ,755 60. + 20 ,2. Ijuin 0 ,758 94. + 20 ,7. Juillet. . . 0 ,756 82. + 23 ,6. 'Août. . . . 0 ,757 55. + 22 ,6. Septembre. 0 ,757 95. + 18 ,7, Octobre. . . 0 ,756 i5. + i4 ,4. Novembre. 0 ,755 97. 4- 8 ,4. Décembre. 0 ,756 4o. + 4 ,9. Moyennes, . 0 ,757 02. + i3 ,8. Dans ces tableaux, comme daus celui de M. Ramond , les moyennes barométriques ont été ramenées à la température de + i a^^S du thermo- mètre centigrade, en supposant, d'après les expériences deMM.Laplace et Lavoisier, que le facteur de la dilatation du mercure est pour chaque degré centésimal 7^; il était d'autant plus nécessaire de faire cette correction, qu'elle est tantôt positive et tantôt négative, et que, pour le mois de juillet, par exemple, elle s'élève à plus de i""',^. A. 1814. Mémoires sur la détermination du nombre des racines réelles dans les équations algébriques , lus à l'Institut dans le courant de i8i5 'y par M. Cauchy. Les géomètres se sont beaucoup occupés de la question qui fait Mathkmatiqtje«. l'objet de ces Mémoires, et qui peut être envisa2;ée sous deux points de T^cITiT^ Tq.t vue ditierens, selon quil s agit des équations littérales, ou selon que l'on considère une équation dont tous les coèfficiens sont donnés en nombres. Dans le second cas, le problême se résout complètement, en formant par les règles connues une équation auxiliaire dont les racines sont les carrés des différences entre celles de la proposée, ce ( 96 ) qui fournît le moyen d'assigner une quantité moindre que la plus petite de ces différences, et', par suite, de déterminer non-seulement le nombre des racines réelles, mais aussi des limites entre lesquelles chacune des racines est comprise; mais relativement aux équations littérales, la question consiste à trouver des fonctions ralionelles de leurs coèfiiciens , dout les signes déterminent dans cJiaque cas particu- lier le nombre et l'espèce de leurs racines réelles : or ce n'était jusqu'à présent que pour les équations des cinq premiers degrés qu'on était parvenu à former de semblables fonctions, et M. Cauchy s'est proposé de compléter cette partie de l'aigèbre,en donnant une méthode appli- cable aux équations littérales de tous les degrés. Cette méthode est fondée sur la considération des courbes paraboliques, dont Stu'lmg et De^'ua avaient déjà fait usage pour le même objet: on doit la regarder comme une extension de celle que Degua a donnée dans le volume de l'Académie des Sciences pour l'année 1741, et comme une applica- tion des principes posés par ce géomètre. Pour en donner une idée, supposons que Téquation proposée soit représentée par/x==o; faisons/ x égale à une nouvelle indéterminée r- l'équation j=y.r appartiendra à une courbe parabohque , c'est-a- "dire à une courbe composée d'une seule branche qui s'étend indéfini- ment dans le sens des abscisses positives et dans celui des abscisses négatives. Les intersections de cette courbe avec l'axe des abscisses répondront aux racines réelles de l'équation proposée; or l'inspec- tion seule de la courbe suffit pour montrer que le nombre de ces intersections surpassera au plus d'une unité le nombre des ordon- nées maxima tant positives que négatives. Lorsqu'il n'y aura qu'un seul maximum entre deux intersections consécutives, le nombre des mter- sections sera précisément égal à celui des maxima augmenté cl'une unité • mais si la courbe éprouve plusieurs sinuosités entre une inter- sectioji et celle qui la suit immédiatement, l'ordonnée partant de zéro, passera par plusieurs maxima et minima successitii avant de redevenir nulle et il est facile de voir que le nombre de ces maxima surpassera touiours d'une unité celui des minima, d'où il résulte que le nombre total des intersections diminué d'une unité est toujours égal au nombre total des ordonnées m^x/mc^; moins te uombre des ordonnées mïm- ma ( I ). _„ , , ' . ♦ATI 1 Ce principe n'est pas modifie par les portions extrêmes de la courbe qui se prolongent indéfiniment au dessus et au dessous de Taxe des abscisses, et dont chacune contient un^ nombre égal de maxima et de ( ï;) D^Jis tout ceci, le maximum et le minimum se rapporlent aux grandeurs des ordoimèe&t aJbstraclion faite de leurs signes. ( 97 ) ^ mînima. Il a également lieu par rapport à la totalité de la courbe , et lorsque l'on considère séparément la partie qui répond soit aux ab- scisses positives soit aux négatives. En effet il est aisé de voir, par un raisonnement semblable au précédent, que, dans l'une des deux parties, l'excès du nombre des ordonnées maxima sur celui des ordonnées 777/- nima est égal au nombre des intersections, et que, dans l'autre partie, il est égal à ce nombre diminué d'une unité. Mais pour savoir de quel côté cette unité doit être retranchée, on observera que les intersections répondant aux racines réelles de l'équation y\r == o, il suffit de savoir si le nombre des racines négatives est pair ou impair, ce qui se décide, comme on sait, par le signe du dernier terme. Les plus grandes et les plus petites ordonnées de la courbe que nous considérons répondent aux abscisses déterminées par la différentielle première de réquationy\x=o, c'est-à-dire, en employant la notation de M. Lagrange, par l'équationy' :r=o. Si donc on la sait résoudre, on connaîtra le nombre total des ordonnées maxima eimi?iima, et il ne s'agira plus que de distinguer les unes des autres. Or, aux sommets des ordonnées maxima positives ou négatives, la courbe tourne sa conca- vité vers l'axe des abscisses 3 elle est au contraire convexe vers cet axe aux sommets des ordonnées minima. Relativement aux premières, les deux quantitésyx ety" x sont des signes contraires, et leur produit est négatif^ par rapport aux secondes, ces quantités sont de même signe, et leur produit est positif. Donc, en substituant toutes les racines réelles de l'équation y :r== G dans la fonction y \r Xy"jr, on connaîtra par les signes de cette quantité combien la courbe a d'ordonnées de chaque espèce, soit dans la partie des abscisses positives, soit dans la partie négative; d'où Ton conclura, d'après les principes précédens,le nombre et les signes des racines réelles de l'équationy^x = o. Cette solution du problême suppose, comme on voit, la résolution de l'équationy ' x== o d'un degré inférieur d'une unité à celui de la pro- posée. Elle est due à Degua,qui l'a exposée, avec tous les développe- mens nécessaires, dans le Mémoire cité plus haut. On y trouve aussi les règles qu'il a données pour reconnaître , sans résoudre aucune équation, si la proposée a toutes ses racines réelles, ou bien si elles sont en partie réelles et en partie imaginaires. Mais ce géomètre croyait impossible de fixer le nombre des racines imaginaires quand il en existe, à moins de résoudre une équation du degré immédiatement inférieur à celui de la proposée. Tel est le point où Dugua a laissé la question, et où M. Cauchy Fa reprise dans les Mémoires dont nous rendons compte. Au lieu de résoudre l'équation y^' x = 0^ formons-en une autre dont les racines soient les valeurs du produit y\r y" x prises avec des signes 1814. _ ( 98 ) _ . contraires, et correspondantes à toutes les racines réelles ou imaginaires de /' a: = o. Cette équation auxiliaire s'obtiendra par les règles de l'éli- mination, et elle sera du même degré quey :i: = o, c'est-à-dire du de- gré n — I , si l'on suppose que n marque le degré de la proposéey^r = o. Or les valeurs defxj^' x , qui répondent à des racines imaginaires de /' .r = o, pourront quelquefois être réelles; mais alors ce produity .ry" a; aura nécessairement des racines égales. Si donc on suppose d'abord que l'équation auxiliaire n'a pas de racines égales, il sera certain que le nombre de ses racines positives moins le nombre de ses racines néga- tives sera égal à celui des racines réelles de la proposée diminué d'une unité. Ainsi la détermination de ce dernier nombre, pour une équa- tion du degré n , se trouve ramenée à celle de la différence entre les nombres de racines positives et de racines négatives pour une autre équation du degré n — i. Voici comment M. Cauchy résout ce second problême. Soit z l'inconnue de l'équation auxiliaire, et Z =: o cette équation, de manière que Z désigne un polynôme en z du degré 7z— i , M. Cauchy forme une seconde équation auxiliaire dont les racines sont les valeurs du produit ZZ" multipliées par celles de z et prises avec des signes contraires, c'est-à-dire les valeurs de la fonction — zTJJ' ^ qui répondent aux racines de Z/ = o; Z' et Z'', désignant à l'ordinaire les deux pre- mières fonctions dérivées de Z. Cette seconde équation auxiliaire s'ob- tiendra, comme la première, par les règles de l'élimination, et elle sera du même degré que Z' =o, ou du degré n — 2. Si l'on suppose qu'elle n'a pas de racines égales, elle jouira d'une propriété qui consiste en ce que la différence entre le nombre de ses racines positives et celui de ses racines négatives, étant augmentée ou diminuée d'une unité, don- nera la même différence relativement aux racines positives et négatives de l'équation Z=o. Cette différence, pour la première auxiliaire, se conclura donc de celle qui a lieu pour la seconde, et il suffira de savoir si l'on doit augmenter ou diminuer celle-ci d'une unité. Or cela dé- pendra uniquement des signes des derniers termes dans les équations Z=: o et Z' = 03 car si elles ont toutes deux un nombre pair ou toutes deux un nombre impair de racines positives, auquel cas leurs derniers termes seront de même signe, il faudra diminuer d'une unité la diffé- rence relative à la seconde auxiliaire pour en conclure celle qui se rapporte à la première ; et, au contraire, il faudra l'augmenter d'une unité, lorsque l'une de ces équations Z=o et Z'=o aura un nombre pair et l'autre un nombre impair de racines positives, c'est-à-dire lorsque leurs derniers termes seront de signes différens. En observant donc que le dernier terme du polynôme 7J est de même signe que l'avant -dernier du poljnome Z,M. Cauchy énonce cette règle gé- nérale ; . (99} L'excès du nombre des racines positives sur celui des racines néga- tives de l'équation Z = o est égal au même excès, par rapport à la seconde équation auxiliaire, diminué ou augmenté d'une unité, selon que le produit des coefficiens des deux derniers termes du polynôme Z est une quantité positive ou négative. Concevons d'après cela que l'on forme une troisième équation auxi- liaire qui se déduise de la seconde, comme celle-ci se déduit de Z = o3 puis une quatrième qui se déduise de la troisième, aussi de la même manière, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'enfin on soit parvenu à une 1814. passant d une auxiliau-e a la suivante. Sup- posons que, dans chacune de ces w — — i équations, on fasse le produit des coefficiens des deux derniers termes; il résulte de la règle qu'on vient d'énoncer, que la différence entre les nombres de racines positives et de racines négatives de la première auxiliaire Z=:o,sera égale au nombre des produits de cette espèce qui seront négatifs , moins le nombre de ceux qui seront positifs 3 donc aussi, d'après la relation qui existe entre cette auxiliaire et la proposéeX = o, le nombre des racines réelles de celles-ci, diminué d'une unité, sera égal à cette même diflé- reuce entre les nombres des produits de signes différens. Ainsi, par les signes de n — i fonctions rationelles des coefficiens de la proposée, on pourra juger du nombre de ses racines réelles. Pour qu'elles le soient toutes, il faudra que toutes ces fonctions soient néga- tives; et pour qu'elles soient toutes imaginaires, il suffira que le nom- bre des positives surpasse d'une unité celui des négatives. Si, par exemple, la proposée est du sixième degré, il y aura pour la réalité de toutes ses racines cinq conditions déterminées; mais, au contraire, pour qu'aucune de ses racines ne soit réelle, il faudra que trois sur cinq quantités soient négatives, condition qui peut être remplie de dix manières difTérentes. La règle que M. Cauch}'^ a donnée pour déterminer la difTérence entre les nombres de racines positives et de racines négatives de la première auxiliaire , peut également s'appliquer à la proposée elle-même ; et comme celle-ci est du degré 72, il en résulte qu'en formant un nombre n de fonctions de ses coefficiens, on pourra, d'après leurs signes, déterminer la différence entre les nombres de ses racines réelles de l'une et de l'autre espèces; on en connaît déjà la somme au moyen des 72 — i fonctions précédentes; donc, au moyen de 272 — i fonctions rationnelles des coefficiens de la proposée formées suivant des lois déterminées, on pourra connaître le nombre et l'espèce de ses racines réelles , ce qui est la solution générale du problême que M. Cauchy s'est proposé de résoudre. ( 100 ) Au reste, quoiqu'on n'ait besoin, en dernière anal3^se, que des deux derniers termes de chaque équation auxiliaire, il n'en faut pas moins les former toutes en entier; car chacune d'elles est nécessaire au calcul de la suivante. Les calculs deviendront extrêmement compliqués et presque inexécutables , quand il s'agira d'équation d'un degré un peu élevé ; mais cette difficulté parait tenir en grande partie à la nature de la question, et elle n'a pas empêché M. Cauchy d'appliquer sa méthode aux équations complètes des cinq premiers degrés pour lesquels il a formé les systèmes de fonctions dont les signes déterminent le nombre et l'espèce de leurs racines réelles. Dans l'exposé que nous venons de faire de la méthode de M. Cauchy, nous avons supposé qu'aucune des équations auxiliaires n'avait des racines égales. Lorsque le contraire arrive pour une ou plusieurs d'entre elles ou pour leurs équations primes, ou enfin pour la proposée elle-même , les principes sur lesquels M. Cauchy s'est appuyé ne sont plus généralement vrais , et en même temps les règles qu'il en a déduites deviennent illusoires. En effet, il est facile de voir que, dans le cas des racines égales, quelques-uns des produits dont il laut considérer les signes se trouveront égaux à zéro 3 on ne saura plus alors si l'on doit les compter parmi les fonctions positives ou parmi les négatives ^ par conséquent les règles précédentes ne seront plus immédiatement applicables. Pour résoudre cette difficulté , M. Cauchy a proposé diliérens moyens qui nous semblent laisser encore à désirer, et pour lesquels nous renverrons le lecteur aux Mémoires mêmes, qui paraî- tront dans le prochain volume du Journal de l'Ecole Polytechnique» P. Extrait (Tun Kapportfait à T Institut , classe des sciences phy- siques et mathématiques , sur un Manuscrit intitulé Seconde partie du premier volume du Traité de Toxicologie géné- rale , présenté par M. Orfila; par MM. Pijvel , Percf et Vauqueliï^. MÉDECINE. Cette seconde partie (i) de l'ouvrage de M. Orfila contient l'exposé de l'action que produisent sur l'économie animale les préparations de Institut. l'étain, du zinc, de l'argent, de l'or, du bismuth, des acides minéraux \2 septembre i8i4- concentrés, des alcalis caustiques, du phosphore, des cantharides, du plomb, de l'iode 3 et un appendice sur les contre -poisons du sublimé (1) Voyez l'extrait de la première partie , page QQ, ( lOl ) corrosif, de l'arsenic , et du foie de soufre ; l'autre suit, dans la manière 1814. de procéder, le même ordre qu'il a établi dans la première partie. Il commence par la partie chimique et médico-légale , ensuite il examine l'efïet des poisons sous le rapport physiologique. i.° Le muriate d'étain injecté dans les veines à la dose de trois quarts de grains agit promptement sur le système nerveux, et produit la mort au bout de dix à douze heures. Introduit dans l'estomac, il détruit la vie en enflammant et corrodant ce viscère. Six expériences ont donné les mêmes résultats. 2." Une dissolution concentrée de sulfate de zmc agit en stupéfiant le cerveau lorsqu'elle est injectée dans les veines. Introduite dans l'estomac à la dose d'une once, elle ne produit que les voraissemens; mais si on lie l'œsophage , l'animal meurt au bout de deux ou trois jours , et l'on trouve l'estomac enflammé. Six expériences ont confirmé ces faits. 3.° Un tiers de grain de nitrate d'argent dissous dans deux gros d'eau, introduit dans la circulation, donne la mort en cinq ou six heures , en agissant sur le poumon et sur le système nerveux. Introduit dans l'estomac à la dose de trente-six grains, il n'est pas absorbé, et l'animal ne meurt qu'au quatrième ou cinquième jour, par suite de l'inflammation que produit ce caustique. Six expériences ont produit des résultats conformes. 4." Trois quarts de grain de muriate d'or, dissous dans un gros d'eau et injectés dans les veines , ont donné la mort au bout de six à sept heures, en attaquant fortement les poumons. Introduit dans l'estomac à la dose de douze grains, il fait périr l'animal en cinq ou six jours, et l'estomac est corrodé ; par conséquent il n'y a pas eu d'absorption. Cinq expériences sont cà l'appui de ces effets. _ ^ 5.° Le nitrate de bismuth injecté dans les veines porte sa principale action sur le système nerveux, et tue les animaux. Introduit dans lestomac, il l'enflamme, le corrode, et agit en même temps sur le poumon , en détruisant la vie très-promptement. 6.° Quelques gouttes d'un acide ou d'un alcali injecté dans les veines produisent la mort tout à coup, en coagulant le sang; l'acide sulfurique le charbone comme dans nos vases. Introduits dans l'estomac , ils le corrodent et le perforent, et les animaux meurent en quelques heures, après des vomissemens sanguinolens , et souvent au milieu des convul- sions les plus horribles. La coagulation du sang est remarquable de la part des alcalis, puis- qu'ils empêchent ce fluide de se coaguler lorsqu'il est hors du corps. Il résulte de tous ces faits que la même substance vénéneuse peut exercer son action meurtrière sur tel ou tel organe , selon le point avec lequel elle a été mise en contact. Livraison d'octobre, '4 ( I02 ) 7-^ L'ammoniaque et son sous- carbonate injectés dans les veines coagulent aussi le sang, mais agissent fortement sur le système nerveux. Introduits dans l'estomac à la dose d'un gros ou deux, ils produisent la mort en peu de teras, et agissent sur le cerveau. 8.° Le muriate de baryte injecté dans les veines, introduit dans l'es- tomac ou appliqué à l'extérieur, fait périr les animaux très-promptement, au milieu de convulsions effrayantes, en agissant sur le système ner- veux. Six expériences ont prouvé cette propriété. M. Brodie avait déjà annoncé une partie de ces résultats. 9.° Le phosphore dissous dans l'huile et injecté dans les veines pro- duit la mort tout à coup, en se convertissant en acide phosphoreux, qui s'exhale par les narines, ainsi que M. Magendie l'avait déjà vu. Introduit dans l'estomac en petits cyhndres, il passe à l'état d'acide phosphoreux, qui corrode les tissus de cet organe, et occasionne la mort dans l'espace d'un jour ou deux. On trouve dans l'estomac de l'animal moins de phosphore qu'on n'en avait employé. Lorsqu'on dissout le phospore dans l'huile avant de le faire prendre à l'animal, il se transforme en acide phosphorique, la vie est détruite au bout de quelques heures, et l'estomac est rempli de trous. Six expé- riences ont prouvé ce fait. 10." L'acétate de plomb introduit dans l'estomac à la dose d'une once et demie, occasionne des vomissemens abondans, et la mort ar- rive dix, douze ou quinze heures après. On trouve à l'ouverture une véritable inflammation des parties qui composent le canal digestif. S'il est curieux de chercher les effets que produisent les corps nui- sibles qui y sont introduits, soit par les vaisseaux, soit par la bouche 3 il est encore plus curieux, et sur-tout plus utile, de chercher les moyens d'empêcher les efiets délétères de ces corps, ou au moins de les arrêter quand ils ont déjà commencé : c'est de quoi s'est occupé M. Orfila dans la partie médicale de son ouvrage. 1.° Le lait est le véritable contre -poison du muriate d'étain , sub- stance avec laquelle on s'est quelquefois empoisonné. Le lait est complètement coagulé par ce sel 3 le coagulum renferme beaucoup d'oxyde d'étain et d'acide muriatique, et ce coagulum n'est pas véné- neux. Trois expériences ont prouvé la même chose. 2.° Le muriate de soude est le véritable contre-poison du nitrate d'argent, puisqu'il a empêché les eiïets corrosifs de ce sel 3 deux expé- riences l'ont démontré. 3.° La magnésie calcinée, proposée par Pelletier comme le moyen Je plus sûr d'arrêter l'action des acides, réussit en effet très-bien, pkisieurs expériences l'ont démontré; mais il faut que ce remède suit administré très-promptement. 4.*^ Les sulfates de soude et de magnésie sont les véritables contre- ( io3 ) == poisons des sels de plomb et de baryte. Il résulte de l'action réciproque 1 o 1 4. de ces substances des sels qui purgent et font rendre beaucoup de sulfate de baryte et de plomb. Il faut employer ces antidotes en grande quantité et à plusieurs reprises. M. Orfila a observé que le sulfure de potasse, conseillé par Navier pour arrêter les eflcts des sels métalliques, n'est d'aucune utilité. 5.*^ L'acide acétique est le remède le plus efficace dans l'empoison- nement par les alcalis; M. Orfila a fait plusieurs expériences qui le constatent. 6.° L'iode produisant sur les substances organiques mortes des effets fort analogues à ceux qu'exerce l'acide muriatique oxigéoé, M. Orfila a été curieux de connaître quels seraient les effets qu'il produirait dans l'économie animale vivante. Introduit dans l'estomac en peùte quantité, il agit comme un stimulant léger, et détermine le vomissement. A la dose d'un gros il fait constannnent périr les animaux auxquels on a lié l'œsophage, en produisant des ulcérations à la membrane mu- queuse. A la dose de deux ou trois gros il agit de la même manière sur les animaux dont l'œsophage n'a pas été lié, et qui sont plusieurs heures sans vomir. H produit rarement la mort lorsqu'il a été admi- nistré à la dose d'un gros ou deux, et que lés animaux le rejettent peu de tems après par des vomissemens. Il ne détruit jamais la vie appliqué à l'extérieur. Il agit sur l'homme comme sur les chiens. M. Orfila ayant pris une fois deux grains d'iode, éprouva des nausées; une autre fois quatre grains, il eut des nausées avec resserrement de la gorge, des vomisse- mens, et une légère oppression 3 une autre fois six grains, mêmes symp* tomes, et de plus une accélération du pouls, et des coliques. Dans un appendice à son ouvrage, JVI. Orfila fait voir que le charbon n'est point le contre-poison du sublimé corrosif et de l'acide arsenieux (arsenic blanc), comme M. Bertrand l'annonce; car i.° les animaux qui ont pris six grains de l'un ou de l'autre de ces poisons, mêlés avec quatre fois autant de charbon que M. Bertrand en a employé , sont morts au bout d'un jour ou deux lorsqu'on leur a lié l'œsophage, et l'estomac s'est trouvé fortement corrodé. Or, ce qui constate l'essence d'un contre-poison des substances corrosives , c'est d'empêcher la cor- rosion. 2.° Presque tous les animaux qui ont pris ce mélange, et qui n'ont point eu l'œsophage lié, sont morts après avoir vomi plusieurs fois, et l'estomac s'est trouvé fortement enflammé. Deux seulement, sur vingt de ces animaux qui ont été soumis à ces expériences, ont échappé, parce qu'ils ont vomi sur-le-champ le poison enveloppé dans le charbon. Pour prouver que le charbon n'avait agi que comme enveloppe, ou -s C 104 ) a donné à ces deux animaux six grains du même poison enveloppé dans l'argile 3 il ont vomi aussitôt, et se sont rétablis. L'eau de charbon n'est pas plus efficace, Dans le même appendice , M. Orfila établit par des expériences, î.** que le sulfure de potasse est un poison corrosil^ énergique; 2/' qu'à la dose d'un gros il produit la mort en dix-huit ou vii.'gt heures lorsqu'on a lié l'œsophage , en déterminant riuflammalion et l'ulcération des membranes de l'estomac , et en agissant sur le système nerveux ; 3.° qu'à la dose de trois ou quatre gros il tue les animaux en trois ou quatre heures de tems, si on les a empêché de vomir. L'auteur a fait toutes ces expériences sur des chiens. F. M. axn-t^t-^m-ti-i ■>■»>■> 11 1->->^ â* Partie. Sur une Chavihre obscure et un Microscope pêrîscoplques ^ par M. William-Hjde Wollaston. ( ExUaiL) Physique. L'effet d'une lentille ordinaire est, comme tout le monde sait, de faire converger un faisceau quelconque de rayons parallèles vers un Transaci. plililoso- point qu'ou nomme \e foyer , et dont la position dépend à la fois de la ptiKjues ponr 1 12. J-^jj-^^g réfringente du verre , et de la courbure plus ou moins considérable de ses surfaces; mais il faut remarquer que cette réunion en un point unique se fait avec d'autant plus d'exactitude que la lentille a moins d'ouverture. L'expérience et le calcul montrent, en effet, que les rayons qui tombent près des bords d'une lentille formée de deux segmens sphériqucs, se réunissent plus tôt que ceux qui avoisinent son axe, en sorte qu'avec une ouverture un peu considérable, l'image d'un objet qu'on recevrait sur une surface plane ne serait jamais parfaitement distincte, quelle que fût d'ailleurs la position de l'écran. Ce défaut, que les géomètres ont appelé Vaberration de sphéricité , n'est pas sensible dans les besicles dont on se sert habituellement, par la raison que la pupille a peu de diamètre et esttrès-rapprochée du verre, en sorte que les rayons qui, partant d'un point donné, peuvent atteindre le fond de l'œil, n'embrassent sur le verre lenticulaire qu'une étendue fort petite, et à très-peu près égale à celle de la pupille. Il résulte de là que la grande ouverture qu'on donne aux verres des lunettes, ne contribue presque point à augmenter Tintensité des images qui se peignent au fond de l'œil , mais qu'elle est utile sous ce rapport , qu'elle permet d'apercevoir plusieurs objets, soit à la fois, soit successivement, sans que l'observateur soit obligé de tourner la tête : il est clair seulement qu'alors les points diversement situés se verront par des portions plus ou moins rapprochées des bords de la lentille, et que puisque ces difie- ( io5 ) -== rentes parties ont des foyers inégaux, on n'apercevra pas avec la même 1 o 1 4. netteté tous les objets qu'on peut embrasser d'un même coup-d'œil. Si, par exemple, les rayons qui tombent parallèlement à l'axe du verre se réunissent exactement sur la rétine, ceux qui viendront dans une autre direction se réuniront avant de rencontrer cette membrane 3 les points d'où les premiers rayons émanent se verront distinctement, tandis que les autres donneront, en même tems, une peinture d'autant plus diffuse, qu'ils formeront un angle plus grand avec l'axe. L'œil peut, il est vrai, à cause de la grande mobilité dont il jouit, adapter succssivement sa conformation à la convergence particulière des fais- ceaux qui passent par les différentes parties de la lentille; mais ceci doiî , à l;i longue, fatiguer considérablement cet organe, et ne corrige j-a . d'ailleurs le défaut qu'ont les lunettes de ne montrer distinctement qu'un seul objet à la fois. Le docteur WoUaston avait indiqué , en 180^, une construction qui semble remédier à une partie de ces inconvéniens , et qui consiste à substituer un ménisque convexe-concave aux lentilles bi-convexes dont on se sert habituellement. Si la surface convexe du ménisque est du côté de l'objet, ses différentes parties se présenteront presque perpendi- culairement aux divers points qui peuvent envoyer des rayons dans l'œil, et l'aberration de sphéricité sera, sinon entièrement détruite, du moins considérablement atténuée. Tels sont les principes de ce genre particulier de lunettes que le docteur Wollaston a appelées périscopi- qiies (i), parce qu'elles peuvent servir à voir distinctement dans tous les sens. Le même physicien propose aujourd'hui, dans le Mémoire qui fait l'objet de cet article, d'apporter des modifications analogues aux chambres noires et aux microscopes. Si l'on suppose que, dans une chambre noire ordinaire, formée avec une lentille bi-convexe , l'écran parallèle à la lentille sur lequel les images des objets éloignés viennent se peindre soit placé à une dis- tance telle que les points qui avoisinent l'axe se voient distinctement, les objets latéraux seront diffus, et dans un degré d'autant plus grand qu'ils seront plus loin du centre du tableau. Cette diffusion provient de deux causes, savoir, premièrement, et comme nous l'avons remar- qué plus haut , de ce que les rayons qui traversent obliquement la lentille se réunissent plus près de sa surface que ceux qui la rencon- ( 1 ) Il paraît que les opticiens s'étaient déjà servis, très-anciennement, de ce oenre de verres , auquel ils ont substitué depuis des lentilles bi-convexes , parce que les ménisques sont plus difficiles à travailler. Quoi qu'il en soit, au demeurant, de la date de cette invention, il restera toujours au docteur Wollaston le mérite d'avoir indiqué le premier les raisons qui doivent faire préférer hs ménisques aux lentilles ordinaires. C io6 ) trent perpendiculairemeDt, et en second lieu, de ce que les points de l'écran sont d'autant plus éloignés du centre de la lentille qu'iis s'é- cartent davantage de celui auquel l'axe aboutit. Or on peut corriger en grande partie ces défauts, soit en donnant une courbure convenable à l'écran, soit, comme le docteur Wollaston le propose, en substituant à la lentille un ménisque dont la concavité serait tournée du côté de l'objet, et la convexité du côté de l'image. Il est facile de voir en efïét que , dans un verre de cette forme , les pinceaux obliques se réuniront plus loin que ceux qui tombent parallèlement à l'axe, et que, par-là, si l'on adopte des courbures convenables, on pourra com- penser la plus grande distance à laquelle sont placés les points de l'écran sur lesquels les pinceaux obliques vont se peindre. I /auteur dit s'être assuré, par expérience, que cette nouvelle con- struction a sur l'ancienne des avantages marqués. Le ménisque dont il se servait avait 22 pouces anglais de foyer , son ouverture était de quatre pouces, et les courbures de ses surfaces dans le rapport de i à 2, environ. Il avait placé à un huitième de la distance focale de la lentille , et du côté concave , un diaphragme circulaire de 2 pouces de diamètre, destiné à marquer la quantité et la direction des rayons que le ménisque devait transmettre. Nous allons terminer cet extrait par la traduction du paragraphe qui est relatif au microscope periscopique. « Le plus grand défaut des microscopes auxquels on applique de « forts grossissemens est le manque de lumière 3 il est par conséquent « utile de donner à la petite lentille toute l'ouverture qui est compa- re tible avec la netteté de la vision. Mais si l'objet qu'on observe « soutend un angle de plusieurs degrés de chaque côté du centre, on « ne pourra obtenir la distinction nécessaire pour toute la surface, à <{ cause de la confusion occasionnée par les grandes incidences des »^»»'»%%%'»V»'%%V»^%VV%W<>'» Recherches chimiques sur les corps gras, et particuîièremeiît sur leurs combinaisons açec les alcalis. Troisième Mémoire. De la saponification de la graisse de porc, et de sa composition^ M. Chevreul ayant obtenu, par la saponification de la graisse , Chimie. t.° une masse savonneuse formée de margarine, de graisse fluide, -; d'huile volatile et d'un principe orangé 5 2.^ une eau mère contenant Institut, i8il, du principe doux des huiles, de l'acétate et du sous -carbonate do Livraison d'octobre^ i5 potasse recherche dans ce Mémoire si ces composes sont tous des produits essentiels de la saponification, et s'ils existent tout formés dans la graisse. Il fait voir que V acide acétique est un produit accidentel, car 190 crammes de graisse saponifiée par la potasse à la chaux , n'ont donné qu'une quantité d'acide représentée par o^^i d'acétate d« barite, taixlis que le même poids dégraisse saponifiée par la potasse à l'alcool, dont on s'était servie pour faire le savon qui a été l'objet de l'analyse rapportée dans le deuxième Mémoire de l'auteur, a donné une quan- tité d'acide représentée par o^^iS d'acétate. // en est de mJme de l'acide carbonique, car i6«',5 de graisse sa- ponifiée, dans une cloche renversée sur le mercure, par 10 grammes de potasse qui contenait 00 centimètres cubes de gaz acide carbonique, ont donné un savon dont l'acide muriatique a dégagé 3i centimètres cubes de ce gaz. ^ . . , Le gaz oxigène n'est point nécessaire à la saponification , puisqu une solution de potasse faite avec de l'eau qui a bouilli pendant long-tems, saponifie très-bien la graisse qui a éprouvé une fusion prolongée , et qui a été soustraite au contact de l'air. Les résultats précédents étant absolument négatifs pour la théorie de la saponification, M. Ghevreul établit un parallèle entre la graisse naturelle et celle qui a été saponifiée. Graisse naturelle. Graisse saponijîée. Elle est blanche, l'odeur en est Elle a une légère couleur citrine, faible, une odeur désagréable. Un thermomètre plongé dans la Un thermomètre plongé dans graisse fondue à 5o^ , descend à cette graisse fondue à 5o°, descend 25,93 , il reste quelque tems sta- de 40 à 59, et remonte à 4o,5 par tionnaire, et remonte à 27° quand l'agitation, on l'agite avec la graisse. 100 grammes d'alcool bouillant A la température de 60°, 100 à 0,8 16, n'ont pu dissoudre que grammes d'alcool bouillant ont dis- 1^' 80 de oraisse. sous plus de 200 gr. de graisse sa- ponifiée. La graisse n'a aucune action sur La graisse saponifiée rougit for- le tournesol. tement le tournesol. 100 grammes de graisse saponi- La graisse saponifiée s'unit à la fiée produisent 4^^,42 de matière potasse avec la plus grande facilité soluble dans l'eau. sans rien céder à l'eau et sans éprouver de changement sensil)le, de sorte que la graisse éprouve, par une seule saponification, tous les change mens qu'elle peut recevoir 1814. de raclion des alcalis. La graisse saponifiée est formée de margarine et de graisse fluide, car, en la lavant avec l'alcool, on obtient des cris- taux de margarine presque pure, puisqu'ils ne se fondent qu'a Si, 5. Le peu de capport qui existe entre la graisse saponifiée et la o-raisse naturelle, semblait indiquer que la graisse éprouvait un changement de nature de la part de l'alcali, car il était peu vraisemblable que la graisse naturelle lut un composé de principe doux et des corps trouvés dans 1 1 graisse saponifiée. Pour savoir jusqu'à quel point cette opinion élait fondée, M. Cheyreul fut conduit à examiner la graisse sous le rapport de sa composition immédiate. Aj^ant traité cette substance par l'alcool bouillant un grand nombre de fois, et ayant séparé la portion qui se déposait parle refroidissement 7 ec le o . \^es deux substances étaient peu solublesdans l'alcool, car 100 p. de ce liquide bouillant n'eu ont dissous que 1,8 de la première, et 5,2 de la seconde^ elles n'avaient aucune espèce d'action sur le tournesol, et ne différaient guère de la graisse naturelle que par leur fusibilité; d'un autre côté chacune d'elles donnait, par la saponification, les mêmes produits que la graisse d'où elles avaient été extraites, mais ces produits étaient en des proportions différentes; ainsi on obtenait de la première peu de principe doux, peu de graisse fluide et beaucoup de niargarine; de la seconde, peu de margarine, une quantité notable de principe doux, et beaucoup de graisse fluide. Puisqu'on retrouve dans les deux substances provenant de la graisse toutes les propriétés de cette matière , il en faut conclure qu'elles n'ont point éprouvé d'altération dans le cours des procédés employés pour les séparer l'une de l'autre, que conséquemment il faut les regarder comme des principes immédiats , et qu'il y a entre elles le même rapport de propriétés qu'entre la margarine et la graisse fluide. M. Chevreul termine son Mémoire par la considération suivante sur la saponification. Les principes immédiats qui constituent la graisse ne paraissent pas susceptibles de s'unir directement à la potasse; pouf que cette union ait lieu, il est nécessaire qu'ils éprouvent un chano-e- ment dans la proportion de leurs élémens. Or ce changement donne naissance à trois corps au moins, la margarine, la graisse Jluide et (m.) le principe doux; et ce qu'il faut remarquer, c'est que ce changement a lieu sans qu'il y ait absorption d'aucun corps étranger à la graisse, et sans qu'il y ait une portion d'un de ses élémens qui s'en sépare, de sorte que ces élémens se retrouvent en entier dans les produits de la sapo- nification combinés dans un ordre diflérent de celui où ils l'étaient dauS^ la graisse. Puisque le changement de proportion d'élémens que subissent les principes immédiats de la graisse est déterminé par Taction de l'alcali, il est évident que tous les principes de nouvelle formation, ouïe plus grand nombre, doivent avoir beaucoup d'affinité pour les bases solifiabîes. Or c'est ce qui distingue sur-tout la margarine, la graisse fluide et même le principe doux, des principes de la graisse non saponifiée. Comme l'idée que nous avons de l'acidité est inséparable d'une grande affinité pour les alcalis, il s'ensuit que des corps dont la formation aura été déterminée par l'action de ces agens, devront posséder plusieurs carac- tères des acides; dès lors la grande affinité de la margarine et de la graisse fluide pour les bases salifîables, la propriété qu'elles ont de- rougir le tournesol, de décomposer les carbonates alcalins pour s'unir à leur base, n'ont plus rien de surprenant, et conduiseat naturelle- ment à ce résultat, que si l'on fait dépendre l'acidité d'une grande tendance à neutraliser les propriétés alcalines, des corps opposés de nature aux acides oxigénés pourront la posséder aussi bien que ce& derniers. C Mémoire sur riode; par M. Gay-Lussac. Chimie,, II y ^ déjà plusieurs années que M. Courtois découvrit en France,. dans la soude de varec , une substance qui se volatilisait en vapeur Institut. pourpre, et qui était douée de propriétés qui la distinguaient des corps À \iSLâ connus. Au commencement de 1812, il fit part de sa découverte à 40U X 14., ^^^^ ^ Clément et Desormes ,. qui l'annoncèrent publiquement à l'Institut , le 29 novembre i8i3,dans une note composée de leurs propres ob- servations et de celles de M. Courtois^ Dans la séance du 6 décembre, M. Gay-Lussac, qui avait reçu quelques jours auparavant, de M. Clé- ment, une certaine quantité de la. nouvelle substance, avec l'invitation de l'examiner d'une manière spéciale, lut un Mémoire dans lequel il établissait les rapports qu'elle avait avec le chlore, et proposait de lui donner le nom d'iode. Les rapprochemens que M. Gay-Lussac avait faits furent pleinement confirmés par M. Davy, qui se trouvait alors à Paris, et qui consigna ses observations dans une lettre datée du 1 1 décembre, qui fut lue à l'Institut le i5 du même mois. Depuis celle époque , M. Gay-Lussac s'est livré à une suite de travaux extrêmement 1014. importans dont' nous allons rendre compte. Ils ont été le sujet de plu- sieurs lectures laites à l'Institut dans les premières séances du mois d'août. Propriétés de VIode. L'iode à l'état solide est d'un gris noir 3 à l'état de vapeur, d'un très- beau violet. Il a une odeur analogue à celle du chlore, et une saveur acre. Il cristallise en paillettes, en lames rhomboïdales, et en octaèdres alongés. Il est friable , et susceptible d'être porphyrisé. Il détruit les couleurs végétales, mais avec moins de force que le chlore. A la température de 17°, il a une pesanteur spécifique de 4594^* Il se fond à 107°, et se volatilise , sous la pression de o",76 de mer- cure, entre 175 et 180". Il n'est pas conducteur de l'électricité. Il n'est pomt inflammable; on ne peut même le combiner directe- ment avec l'oxygène. M. Gay-Lussac le considère comme un corps simple, et le place entre le chlore et le soufre, parce qu'il a des affinités plus fortes que celui-ci et plus faibles que le premier, et que ses combinaisons ont les plus grands rapports avec celles de ces corps; comme eux il forme des acides en s'unissant avec l'oxygène et l'hydrogène. M. Gay-Lussac établit la nomenclature suivante, qui nous parait devoir être adoptée à cause de sa simplicité. Il appelle les combinaisons acides du chlore et de l'iode avec l'oxygène acides chlo' rique et iodique , et joint le mot hydro au nom spécifique des acides contenant de l'hydrogène. De -là les noms d'acide hydrochlorique , d'acide hydriodique, d'acide hydrosulfurique ,. pour désigner l'acide mu- riatique, la combinaison d'iode et d'hydrogène, et enfin l'hydrogène sulfuré. M. Gay-Lussac appelle chlorure et iodure le résultat de la combinaison du chlore et de l'iode avec les combustibles et les oxydes, et il établit en prijicipe que le nom générique d'aune combinaison qui est formée de deux élémens susceptibles de s'unir à l'hydrogène doit dériver du nom de l'élément dont l'affinité pour l'hydrogène est la plus forte. Le même principe est applicable aux composés dans lesquels il n'y a qu'un élément qui puisse se combiner à l'hydrogène. De la combinaison de VIode açec les corps simples, et en particulier de V acide hydriodique* PHOSPHORE ET IODE. t phosphore, 8 iode, donnent une combinaison d'un rouge orangé brun, fusible à 100°, volatile. Lorsqu'on la met dans l'eau il y a dé- gagement de gaz hydrogène phosphuré; formation d'acides phosphoreux ( i'4) et hvcîrîodiqtie , et un dépôt de phosphore; l'eau reste irtcolore. I 'phosphore, i6 iode. Matière d'un gris noir, fusible à 29". — Lors- qu'on la met dans l'eau il ne se dégage pas de gaz hydrogène phosphuré, il se produit des acides phosphoreux et hydriodique^l'eau ne se colore point. I phosphore, 2,4 iode. Matière noire, fusible en partie à 46°. — L'eau "la dissout et se colore en brun 3 elle contient des acides phosphorique et phosphoreux, de l'iode et de l'acide hydriodique. I phosphore, 4 iode. Deux composés clitferensj l'un est analogue à la combinaison de i de phosphore et de 8 d'iode; l'autre, qui est rouge, pamit dépourvu d'iode, et analogue à ce qu'on appelle oxyde rouge de phosphore. HYDROGÈNE ET IODE. C'est arec l'iodure de phosphore , contenant au plus un neuvième de phosphore , qu'on prépare le gaz hydriodique. On met l'iodure dans une petite cornue, on l'arrose avec un peu d'eau, le gaz se dégage, on le reçoit dans des cloches alongées pleines d'air, qui sont arrangées comme les flacons d'un appareil de Woulf. On ne peut le recueillir sur le mercure , parce que ce métal le décompose : il se forme de l'iodure de mercure, et il reste du gaz hydrogène pur, dont le volume est la moitié de celui du gaz qui a été décomposé.Le zinc et le potassium «e comportent comme le mercure. Le gaz hydriodique a l'odeur du gaz hydrochlorique, et une saveur acide. Jl a une pesanteur spécifique de 4544^ ^0* décompose une portion, et produit des acides iodique et hydriodique, qui restent en dissolution dans l'eau décomposée; l'iode doit donc être plaré entre le chlore et le soufre , par la manière dont il agit sur l'eau. Le gaz hydriodique est très-soluble dans l'eau; il peut la rendre fumante. La dissolution non fumante a une densité de 1,7; elle bout à I28^ On peut préparer l'acide hydriodique liquide en recevant le gaz hydrosulfurique dans de l'eau où l'on a mis de l'iode 3 celui-ci eu- pas été décomposé. (i) Par le calcul , M. Gaj-Lussac a trouvé 4j4-288. (i>5) Uacide sulfurique , l acide iiilrigue et le chlore enlèvent l'hydrogène 1814. à l'acide hydriodique^ il se produit de l'eau, et l'iode est séparé. L'acide^ sulfureux et l'acide hydrosulfurique ne l'altèrent point. L'acide hydriodique, traité par' le peroxyde de manganèse et en gé- néral par les oxydes qui donnent du chlore avec l'acide hydrochloriquc, donne de l'iode et de l'hydriodate, ou de l'iode et un iodûre. Il donne un précipité orangé avec les dissolutions de plomb , un précipité rouge avec les dissolutions de peroxyde de mercure, un pré-^ cipité blanc, insoluble dans l'ammoniaque, avec le nitrate d'argent. Les bydriodates ont le plus grand rapport avec les hydrosulfates et les bydrochlorates. Iode et gaz hydrogène. A froid il n'y a pas d'action , à la chaleur rouge la combinaison s'opère. 100 p. d'iode absorbent 0,849 d'hydrogène. Iode et charbon. Ils n'ont d'action mutuelle à aucune température. Iode et soufre. Combinaison d'un gris noir, rayonner 3 l'iode s'en dégage quand on la distille avec l'eau. Azote et Iode. Ces corps, à l'état libre, ne se combinent point ensemble d'iode et à l'alcali non décomposé, et son azote s'unit à l'autre por- tion d'iode; le sel ammoniac reste en dissolution, et l'iodure d'azote se dépose. On obtient le même résultat en mettant de l'iode en poudre dans de l'ammoniaque liquide. L'iodure d'azote est pulvérulent et d'un brun noir; il détone par la chaleur et le plus léger choc , en dégageant une lumière violette. L'hydriodate d'ammoniaque et l'eau le décomposent par l'affinité qu'ils exercent sur l'iode. L'iodure d'azote a été découvert par M. Courtois. M. Gay-Lussac a trouvé que le poids de l'azote est à celui de l'iode dans le rapport de 5;8544 à 1 56,21, ce qui donne en volume le rapport de i à 5. Lorsque 4 volumes de gaz ammoniac dissous dans l'eau réagissent sur l'iode, il y en a i de décomposé; il donne naissance 1.° à i,5 vo- lume d'hydrogène qui s'unit à i,5 volume d'iode , d'où résultent 3 volumes de gaz hydriodique, qui neutralisent précisément les 3 volumes de gaz ammoniac non décomposés 3 2.^ à o,5 d'azote qui s'unit à i^ô d'iode. (1) On obtient l'iodure d'ammoniaque en recevant du gaz ammoniac sec dans une cloche où l'on a mis de l'iode. Sur-le-champ les corps donnent naissance à un liquide visqueux très-éclatajit , d'un Lrun noir. Ce liquide n'est point fulminant, ( Colin. ) ( 1.6) La force avec laquelle Tiodure d'azote détone tient sur-tout à la rapidité avec laquelle il se décompose , car i gramme de combinaison , à la température o et à la pression de 0*76, ne produit que o''"-,ii52 de fluides aériformes. M. Gay-Lussac est porté à croire que la détonation des matières fulminantes qui se décomposent en corps simples tient à ce que ces corps venant à se séparer instantanément, à cause de la faible affinité qui les réunit, frappent l'air ou tout autre fluide avec assez de force pour en faire jaillir de la chaleur et de la lumière. L'iode s'unit, à une température peu élevée, avec le potassium, le zinc, le fer, Tétain, l'antimoine et le mercure. Pendant que la com- binaison se fait, il se dégage peu de chaleur, et rarement de la lu- mière. Zinc et iode, La combinaison de ces corps est incolore ; elle est fu- sible et volatile, elle se condense en cristaux quadrangulaires, et elle est déliquescente, sa solution aqueuse ne cristallise pas 3 les alcalis en précipitent de l'oxyde de zinc, et l'acide sulfurique concentré en dé- gage de l'acide hydriodique et de l'iode, parce qu'il se produit de l'acido sulfureux. On peut considérer l'iodure de zinc dissous dans l'eau comme un hydriodate ou comme un iodure. On obtient une dissolution semblable en traitant l'oxyde de zinc par l'acide hydriodique. L'iode, en réagissant sur le zinc en excès au milieu de l'eau légère- ment chaude, ne donne lieu à aucun gazj on obtient une liqueur transparente et incolore. En admettant que la combinaison soit à l'état d'iodure , on trouve que 100 d'iode se combinent à 26,225 de zinc D'après ce résultat et la composition de l'oxyde de zinc et de l'eau M. Gay-Lussac établit que le rapport de l'oxygène à l'iode est de 10 à i56,2i, celui de l'hydrogène de 1,3268a i56,2i. Fer et iode. Cet* iodure est brun, fusible à la température rouge. Il colore l'eau en vert. Potassium et iode. La lumière qui se dégage pendant la combinaison parait violette à travers la vapeur de l'iode. Cet iodure prend un aspect nacré en se refroidissant j sa solution aqueuse est neutre 3 il est volatil à la température rouge. _ . Etain et iode.V\oà\xxe d'étain est jaune orangé, très -fusible. Mis dans une quantité d'eau suffisante, il donne de l'oxyde d'étain qui se dépose en flocons, et de l'acide hydriodique qui se dissout. Antimoine et iode. Cette combinaison présente à peu près les mêmes phénomènes que la précédente. Mercure et iode. Ces corps se combinent en deux proportions : là combinaison au minimum d'iode est jaune, l'autre est rouge. Celle-ci contient une quantité d'iode double de la première. Les iodures de plomb, de cuivre, de i)israulh et d'argent, ainsi qu« ( jij ) ^ ceux de mercure, sont insolubles dans Teau; ceux des mâiaux très- i o 1 4. oxydables, au contraire, y sont solubles. Ce résultat peut faire croire que ceux qui sont dans ce dernier cas passent à l'état d*hydriodate quand ils sont en contact avec Teau. Les acides nitrique et sulfurique concentrés décomposent tous les iodures, ils oxydent le métal, et l'iode est dégage. Le gaz oxygène, à une température rouge, les décompose tous, à l'exception des iodures de potassium , de sodium , de plomb et d» bismuth. Le chlore chasse l'iode de tous les iodures. L'iode décompose le plus grand nombre des phosphures et sulfures. La composition des iodures est très-facile à déterminer d'après celle de l'iodure de zinc, par la raison que les quantités d'iode qui se com- binent à un métal sont proportionnelles à la quantité d'oxygène que celui-ci absorbe; ainsi 100 parties d'iode se combinent à 26,225 de zinc, qui absorbent 6,402 d'oxygène. Qu'on cherche maintenant la quantité d'un métal quelconque auquel cet oxygène peut s'unir, et l'on aura la quantité de ce métal qui s'unit à 100 d'iode. Un métal peut former autant d'iodures qu'il est susceptible de degrés d'oxydation. Substances oxydées qui agissent sur Viode à la manière des " combustibles. Le gaz sulfureux n*a point d'action sur l'iode , mais quand ces corps ont le contact de l'eau, il se produit de l'acide sulfurique et de l'acide hydriodique, au moyen d'une portion d'eau qui est décomposée; mais ce résultat n'a lieu qu'à une température basse, car à 128" il se re- produit de l'eau et de l'acide sulfureux. Les sulfites, les sulfites sulfurés, l'oxyde blanc d'arsenic, et l'hydro- chlorate d'étain protoxydé, déterminent pareillement, avec le concours de l'iode , la décomposition de l'eau. Plusieurs substances organiques hydrogénées cèdent leur h3^drogène à l'iode, ainsi que MM. Colin et Gaultier de Claubry l'ont observé. ACTION DE L'IODE SUR LES OXYDES. A. ACTION DE l'iode SUR LES OXYDES SECS. L'iode qu'on fait passer sur les oxydes de potassiffm , de sodium, de. ' ' ' ' ' ' '"' " ' ' ' ' de verre, oxygène les sous- ZJi' raison d octobre. 16 (..8) _ rarbonatfîs de potasse on de soude, on obtient i volume d'oxygène et 3 (l'acide carbonique : or c'est le rapport dans lequel ces corps se trouvent dans les sous-carbonates. L'iode ne décompose pas le sulfate de potasse 3 mais quand il est en contact à chaud avec le fluate alcalin de potasse, il réduit l'excès d'alcali en iodure métallique, on obtient de l'oxygène, et le tube de verre dans lequel on a l'ait l'opération se trouve corrodé. Il est probable que c'est l'action de la chaleur qui décompose le fluate à mesure que l'iode dégage l'oxygène de la portion d'alcali qui est en excès. Il n'a point d'action sur les peroxydes d'étain et de cuivre, mais il convertit à chaud les protoxydes de ces métaux en iodures métalliques et en peroxydes, sans qu'il y ait dégagement d'oxygène. Jl s'unit à la baryte, à la strontiane et à la chaux sans les ramener à l'état métallique. Les composés sont des sous-iodures analogues aux sous-sulfures de ces bases. Il n'a aucune action sur les oxydes de zinc et de fer. Il faut conclure de ces faits, i.° (^ue ce n'est pas tant la condensation de l'oxygène dans les oxydes métalliques qui s'oppose à leur réduction par l'iode, que la faible affi- nité de ce principe pour le métal ^ 2." Que l'iode est moins puissant que le chlore, car celui-ci chasse J'oxvgtne de la baryte, de la strontiane, de la chaux et de la magnésie, et rnême des sulfates de ces bases, suivant les dernières observations de M. Gay-Lussac ; 5.° Que l'iode est plus puissant que le soufre, car ce combustible ne désoxyde ni la potasse ni la soude 3 et s'il réduit un plus grand nombre d'oxyc'es métalliques que l'iode, cela ne tient pas tant à son affinité pour le métal qu'à celle qu'il exerce sur l'oxygène pour former un acide gazeux; 4." Que l'iode se rapproche du soufre par son peu d'affinité pour les oxydes^ car, à l'exception de la baryte, de la strontiane et de la chaux, il ne peut rester uni avec aucun autre oxyde à une température rouge. B. ACTION DE l'iode SUR LES OXYDES HUMIDES. i.° Sur les Ojcydes alcalins. Quand on verse une solution concentrée de potasse sur l'iode, cette substance se dissout avec rapidité , et la liqueur dépose une ma- tière blanche sablonneuse qui est Ibrmée de potasse et d'acide iodique, et l'eau retient de l'hydriodate de potasse ou de l'iodure de potassium en dissolution. Il y a deux manières d'expliquer ces résultats. Dans la ( ''9 ) . . . première, que nous adopfèroiïs, on admet que les deux ëiémens d'iuie 1014. i>orhon d'eau qui se décompose forment de l'aride iodique et de rnritie lydriodique; dans la seconde, que l'acide iodique fie forme aux dépens d'une porlion de potasse, et que le potassium réduit lornie un iodure avec l'iode qui n'est pasacidihé. Quand l'alcali d()n)iue,la liqueur est d'un jaune orangéj quand ç.'er.t l'iode, elle est d'r/n roup;e brun très-foncé, parce qu'il y a beaucoup d'iode de dissous dans l'hydriodate, et malgré cela la liqueur est alcaline. Il parait que la solulion saturée d'iode, contient une quantité de cette s Jbstajîce , à l'état de dissolution , égale à celle qui a été acidifiée par les deux élémens de l'eau. La soude se comporte comme la potasse; il en est de même de la baryte, de la stronliane et de la chaux. Les iodates de ces bases étant moins solubles que ceux de potasse et de soude, il est plus facile do les obtenir à l'état de pureté. On peut cependant obtenir les iodates de potasse et de soude à l'état de pureté par le procédé suivant: on verse sur une quantité déterminée d'iode assez de solution de soude ou de potasse pour avoir une liqueur presque incolore; on évapore la liqueur à siccité; on traite le résidu par l'alcool à 0,82 de densité. L'iodate n'est pas dissous. On le lave plusieurs fois avec de nouvel alcool; on rassemble toutes les liqueurs alcooliques, on les distille, on obtieiit un hydriodate alcalin qu'on neutralise par l'acide hvdrio- dique. Quanrl à l'iodate, on le fait dissoudre dans l'eau, on neutralise im excès d'alcali qu'il contient par l'acide acétique, on fait évaporer à siccité, et, au moyen de l'alcool, on sépare l'acétate de l'iodate neutre. 3." Sur les Oxydes dans lesquels VOxygène est condensé, rnals rnoiTis que dans les pi^écédens. Il paraît que les oxydes qui ne neutralisent pns complètement les arides, comme ceux de zinc, de fer, etc., n'exercent pas d'affinités assez puissantes sur les acides de l'iode pour déterminer' la formation de ces derniers lorsqu'on les met dans l'eaù avec l'iodê. 5.° Sur les Oxydes dans lesquels l'Oxygène est peu concentra. Quand le peroxyde de mercure est exposé à une température de 60 à 100°, avec de l'eau et de l'iode, il y en a une portion qui est ré- duite à l'état métallique et qui formé du sous-iodure rouge, tandis que l'autre portion s'unit .ivec l'acide iodique qui s'est formé, et produit du sUr-iodate de mercure qui est dissous par l'eati, et du Souè-iodàte qui reste mêlé avec l'iodure. ( Ï20 ) L*oxyde d'or traité de la même manière donne de l'iodate acide d'or et du métal réduit. Ces faits ont été observés par M. Colin. De r Acide iodique. Cet acide n'ayant pu être produit jusqu'ici que par le concours des bases, il s'ensuit qu'on ne peut l'obtenir à l'état libre qu'en le séparant de ses combinaisons salines. Le procédé que M. Gay-Lussac met en pratique consiste à traiter à chaud l'iodate de baryte par l'acide sultu- rique étendu de deux ibis son poids d'eau. Mais quoiqu'on n'emploie qu'une quantité d'acide insuffisante pour neutraliser toute la baryte , on obtient toujours l'acide iodique mêlé d'acide suif urique, parce que, probablement, dès qu'il y a une certaine proportion d'acide^ iodique de séparée, celle qui reste fixée à la base surmonte l'affinité de l'acide sulfurique. Il parait que l'acide iodique ne peut exister qu'autant qu'il est com- biné avec une base ou avec reau3 au moins n'a-t-il pu être obtenu que dans l'un ou l'autre de ces états. Il a une saveur aigre, une consistance sirupeuse quand il est con- centré 3 la lumière ne le décompose pas; une chaleur de ^^oo" le réduit en iode et en oxvgène. Les acides suliurique et nitrique ne le décomposent pas. ^ L'acide sulfureux et l'acide hydrosulfurique en séparent l'iode. L'acide hydriodique le décompose , il se produit de l'eau et de l'iode. L'acide hvdrochlorique concentré le décompose, il se forme de l'eau et il se dégage du chlore. Il donne, avec le nitrate d'argent, un précipité blanc qui est très- soluble dans l'ammoniacjue. Il re[)roduit tous les iodates en se combinant avec les bases. L'acide iodique est formé de Iode . . . 100. Oxygène. . 31,927. Cette quantité est le multiple par 5 de la première quantité d'oxygène qui peut s'unir avec l'iode. Combinaison de l'Iode ai>ec le Chlore. L'iode sec absorbe rapidement le chlore en dégageant une chaleur de 100°. Quoiqu'on fasse passer une grande quantité de chlore sur riode, on obtient deux combinaisons : un chlorure, qui est jaune, et an sous-chlorure, qui est rouge. T es deux cblorures sont déliquesceos et acides , la solution du chlo- 1 8 1 4. ra'-e est iiiLolore, celle du sous-chlorure est d'un jaune d'autant plus orangé que la liqueur contient plus d'iode ; toutes les deux décolorent la diss(.'ution suifurique d'indigo. On peut envisager la nature de ces dissol jions de plusieurs manières 3 mais M. Ga3-Lussac est porté à crciT j que celle de chlorure est formée d'acide iodique et d'acide hycrochlorique; et que la seconde contient de plus de l'iode. Dans cetïe supposition ou admet que les chlorures décomposent l'eau. La dissolution de chlorure saturée par un alcali se change com- plètement en iodate et hydrochlorate; la lumière et la chaleur en dégagent du chlore et la convertissent en sous-chlorure; elle dissout de l'iode et devient sous-chlorure. La solution de sous-chlorure n'est décomposée ni par la lumière ni Far la chaleur; quand on y met un peu d'alcali, on en précipite de iode; si l'on y en ajoute un excès, on obtient de l'iodate, de l'hydrio- date et de l'hydrochlorate. En sursaturant de chlore le sous-chlorure, et en exposant le mélange dans un flacon où l'on renouvelle l'air pour en dégager l'excès du chlore, on obtient une dissolution de chlorure. L'hydrochlorate de potasse ou de baryte versé dans la solution des chlorures donne de l'iodate et de l'acide hydrochlorique. DES HYDRIODATES. Préparation. Ils peuvent être produits en général par la combinaison directe de l'acide hydriodique avec les bases. Ceux de potasse, de soude, de baryte, de strontiane, de chaux, peuvent l'être, ainsi que nous l'avons dit, en faisant réagir les bases et l'iode sur l'eau. Les h^^driodates de zinc, de fer et des métaux qui décomposent l'eau peu- vent se faire en mettant dans ce liquide les iodures qu'ils ont formés. Fropriétés génériques. Le chlore, l'acide nitrique et l'acide suifurique concentrés , en séparent l'iode. Les acides sulfureux, hydrochlorique et hydrosulfurique, ne les dé- composent pas à la température ordmaire. Ils donnent, avec la dissolution d'argent, un précipité blanc in- soluble dans l'ammoniaque; avec le nitrate protoxydé de mercure, un précipité jaune verdâtre ; avec le sublimé corrosif, un précipité rouge orangé, très-soluble dans un excès d'hydriodate; enfin, avec le nitrate de plomb , un précipité d'un jaune orangé. Tous ces précipités sont des iodures. L'acide borique liquide ne décompose pas les hydriodates ; l'acide hydrochlorique liquide ne les altère pas non plus; mais, à l'état gazeux, ildécompose les iodures; son hydrogène se combine à l'iode et forme du gaz hydriodique, et le chlore s'unit avec le métal. ( 122 ) Hydriodate de Potasse. La solution de ce sel donne des cristau-x d'iodure de potassium , parce que l'hydrogène et l'oxygène, (ju'on peut supposer unis à l'iode et au potassium , se réunissent pour former de l'eau. L'iodure cristallisé se fond et se volatilise à la température rouge. loo parties d'eau en dissolvent 14S d'iodure de potassium. On peut concevoir qu'il se reproduit alors de l'hydriodale. L'iodure de potassium est formé : " 1/bydriodate de potasse : jQcle 100. Acidehydriodique. . 100. Potassium. . . 3 1,342. Potasse 37,426. Hydriodate de Soude. H cristallise en prismes rhomboïdaux applatis assez volumineux, qui sont très-déliquescens , quoiqu'ils contiennent beaucoup d'eau. Par la dessication ils se changent en iodure de sodium. 100 parties d'eau à 14° en dissolvent lyS d'iodure de sodium. Iodure de sodium. Hydriodate de soude. jode 100. Acide hydriodique. . 100. Sodium*. . . . 18,556. Soude 2z,,728. Les hydriodates de potasse et de soude sont les seuls qui ne soient pas décomposés par la calciuation à l'air. Hydriodate de Baryte. - Il cristallise en prismes très-fins. Exposé à l'air pendant un mois , il s'est altéré ; l'oxygène de l'air a formé de l'eau avec une portion d'hydrogène, et l'iode mis à nu a été dissous par de l'hydriodate non altéré. H s'est produit en même tems du carbonate de baryte. Chaufié sans le contact de l'air, A se réduit en eau et en iodure de baryum. Si l'on dirige sur cet iodure un courant de gaz oxygène ou d'air atmosphérique, le baryum se convertit en baryte, une portion d'iode se dégage, et l'autre reste fixée à la baryte. L'iode ne réduit pas la baryte, ainsi que nous l'avons dit; mais l'acide hydriodique qu'on fait passer sur cette base donne de l'eau et un iodure de baryum. Cette décomposition a lieu avec un dégage- ment de lumière. tt 1 • 1 1 , Iodure de baryte. Hydriodate de baryte. Iode. ..... 100. Acide hydriodique. . 100. Baryuin. .' .' .' . 54,735. Earjte. "' 60,6:^2. ( -^ ) Hydriodates de Slrontiane et de Chaux, Ils sont très-solubles dons l'eau. Le dernier est très-déliqiiescenf. Par l'action de la chaleur ils se réduisent en iodures métalliques qui ont des propriétés analogues au précédent. Hydrlodate d'Ammoniaque, Il se compose de volumes égaux de gaz ammoniac et de gaz hydno- dique; il est volatil et déliquescent- il cristallise en cubes. Quand on le chauiie, il y en a ure petite portion qui se décompose. Hydriodate de Ma g fié s ie. Il est déliquescent. Chauffé sans le contact de l'air, il laisse déo-ao^er son acide , et il reste de la magnésie pure. ^ ^ Lorsqu'on lait chaufï'er dans de l'eau de l'iode et de la mao-nésie on obtient i.^ un précipité rouge puce qui est de ï'iodure de magnésie^ 2.° une dissolution légère d'hydriodate et d'iodate de magnésie. En faisant concentrer cette liqueur, les deux acides se décomposent par la raison que la magnésie ne les sature point asseis fortement pour empêcher l'oxygène de l'un de se porter sur l'hydrogène de l'autre • il se forme de l'eau et des flocons puces d'iodure de magnésie. Les iodates et hydriodates de potasse de soude et même de baryte ne se décomposent pas mutuellement, quel que soit leur état de con- centration; mais la décomposition a lieu pour ceux de strontiane et de chaux. Il est probable que c'est la faible affinité des oxydes de zinc et de fer pour les acides de l'iode qui s'oppose à ce qu'on obtienne des iodates et des hydriodates quand on fait réagir ces oxydes sur l'eau et l'iode. Hydriodate dé Zinc, On le prépare en dissolvant ï'iodure de zinc dans l'eau. M. Gay- Lussac n'a pu le faire cristalliser. Exposé à la chaleur, il se réduit en un iodure qui est fusible et volatil. En se condensant il prend la forme de cristaux prismatiques. Cet iodure est décomposé à chaud par l'oxygène. L/iodure est formé : Hydriodate. Iode 100 Acide hydriodique. . loo. Zinc. . . . . . 26,225. Oxyde de zinc. . . 52,352, Les hydriodates de manganèse, de nickel, et de cobalt paraissent 1814. (î24) ' solubles, car l'hydriodate de potasse ou de Soude versé dans la dissolu- tion de ces métaux n'y fait point de précipité. dé( Le précipité de cuivre est d'un blanc gris 5 Celui de plomb , d'un beau jaune orangé j Celui de protoxyde de mercure est d'un jaune verdâtre^ Celui de peroxyde de mercure, d'un rouge orangé ; Celui d'argent est blanc; Et celui de bismuth , marron. La difiérence d'affinité du chlore, de l'iode et du soufre pour l'hydro- gcue peut faire concevoir la raison pour laquelle il y a plus de chlorures solubles dans l'eau que d'iodures, et plus d'iodures que de sulfures. En efiet, ces composés doivent exercer sur l'eau une action d'autant plus forte , toutes choses égales d'ailleurs , que l'hydrogène est plus fortement attiré par l'un des corps du composé. Il n'est donc point étonnant i.** que parmi les sulfures il n'y ait que ceux formés de métaux très- oxydables , comme le baryum , le potassium , etc. , qui décomposent l'eau et donnent naissance à un hydrosulfate ; 2." que les iodures dont les bases font des hydrosulfates forment aussi des bydriodates, et qu'il en soit de même des iodures de fer, de zinc , et en général des métaux quijdécomposent l'eau 3 5." que presque tous les chlorures soient dans le cas de former des hydrochlorates en se dissolvant dans l'eau. De ces rapprochemens il résulte évidemment que les composés dont nous venons de parler sont d'autant plus propres à former des composés solubles dans l'eau, qu'ils sont formés d'un métal plus combustible et d'un radical doué d'une plus forte affinité pour l'hydrogène. Hydriodates iodures» Tous les hydriodates, en dissolvant une quantité notable d'iode, prennent une covl'' ' rouge brun 3 mais ces composés ne peuvent f^*;.-^ -■ 'If'urés , car ils perdent l'iode qu'ils oi.. disti^v^h .ftvjuou ics ,. à l'air ou à la température de 100^, et la présence de l'iode n'apporte aucun changement sensible de com- position dans l'hydriodate. C >^5 ) Des lodates. 1814. On prépare les iodates alcalins par les procédés que nous avons Insiitat. indiqués plus haut; on peut obtenir les autres espèces par la combi- A.oûti8i4, naison de l'acide avec les bases, ou par la voie des doubles décom- positions. A la chaleur d'un rouge obscur , tous les iodates sont décomposés ; le plus grand nombre donne du gaz oxygène et de l'iode , et quelques- uns du gaz oxygène seulement. Tous sont insolubles dans l'alcgol d'une densité de 0,82. Quelques iodates fusent sur les charbons ardens; celui d'ammoniaque est fulminant. Tous sont solubîes dans l'acide hydrocblorique ; il se dégage du chlore , il se forme de l'eau et du sous-chlorure d'iode. L'acide sulfureux les décompose; il y a formation d'acide sulfurique et l'iode est mis à nu. L'acide bydrosulfurique en sépare l'iode. Les acides sulfurique , nitrique et phosphorique n'ont d'action sur les iodates qu'aïuant qu'ils s'emparent d^une portion de leur base. lodate de Potasse. Il est en petits cristaux qui se groupent sous la forme cubique. Il fuse sur les charbons à la manière du nitre; il est inaltérable à l'air. 100 parties d'eau à i4?25 en dissolvent 7,40 ; il se réduit, à une chaleur rouge , en gaz oxygène et en iodure de potassium neutre. L'iodaie de potasse est formé : Oxygène 22,69 Iodure de potassium. . 77,41 ouC iode. . . . 68,95f ( potassium. . 1 8,473 tU' d'iode, d'où il suit que l'acide iodiqiu En poids de < \ * ' ^^ En volume de < \ ' ' ^ ^ ^ (oxygène. . 01,927 (oxygène. . 2,5 D'après ce qui précède, il suit que, quand on dissout l'iode dans la potasse, il se forme pour 100 d'iodate de potasse 'S8Q,oQ'j d'iodure de potassium ( c'est-à-dire cinq fois plus que n'en donne l'iodate par sa dé- composition ) , ou 407,381 d'hydriodate. , lodate de Soude. Il cristallise en petits prismes ou en petits grains qui paraissent cu- hwraison de novembre. ij ( ,26) . bîques ; il fuse sur les cliaibons , comme le nître ; il est dépourvu d'eau de crisiallisation^ joo deau à i4,25 en dissolvent 7,3. Il donne à la distillation 24,452 d'oxygène pour 100, et une tres- peiiie quantité d'iode ; c'est pourquoi l'iodure restant donne une solu- tion aqueuse un peti alcaline. Il contient : ^ Oxygène 24.402 lodure de sodium 76,568 Cet iodate , ainsi que le précédent , peut prendre un excès de base. Les iodaies de soude et de potasse déionent légèrement ])ar la per- cussion quand ils sont mélangés avec fe soufre. L'iodate de potasse ne pourrait remplacer le nitre avec avantage dans la fabrication de la poudre , puisque la quantité de gaz qu'iUlonne rela- tivement à celle de ce dernier est dans le rapport de 1 à 2,5. Iodate d'Ammoniaque. On obtient ce sel en saturant l'acide iodique par l'ammoniaque ; il cristallise en petits grains; il détone par la chaleur, en répandant une faible lumière violette. Il est formé : {,. r caz ammoniaque 2 acide loaique. . 100 En volume] Vapeur d'jode. . 1 Ammoiuaque. . 10,94 j 0x3 ,ène. ... 2, En décomposant ce sel par la chaleur, on obtient de l'eau et volumes égaux d'oxygène et d'azote. Iodate de Barite. Il est en poudre blanche pesante; il perd un peu d'eau de cristalli- sation avant de se décomposer par le feu ; il se ré lait enfui en gaz oxygène, en vapeur diode et en hydrate de barite pur; il ne fuse pas sur les charbons. 100 parties d'eau en dissolvent 0,16 à 100°. et f . o,od à 18" IJ est composé de : Acide . 100 Barite 46,54o Iodate de Strontiane Il paraît cristalliser en octaèdres ; il donne de l'eau de cristallisation avant de se décomposer par le feti, et se comporte de la même manière que le précédent. ( 137 ) ïoo parties d'eau en dissolvent . . . 0,7^ a 100*» 1 o 1 4* et 0^34 a 10 . lodate de Chaux. 11 est pulvérulent; il peut cristalliser en prismes quadrangulaires 100 parties d'eau en dissolvent .... 0,98 à 100*^. et 0,22 à 18". On peut obtenir les autres iodaies par la double de'composition. L'iodate d'argent est blanc j insoluble dans l'eau , très-solubie dans l'ammoniaque, en quoi il dill'ère de l'bydriodale, qui ne s'y dissout pas; l'acide sulfureux , versé dans la solution ammoniacale, en précipite de l'iodure d'argent qui est insoluble dans l'ammoniaque. L'iodate de zinc n'est que très-peu soluble dans l'eati ; il fuse légè- rement sur les charbons. La dissolution de plomb, de nitrate de mercure protoxydé , de fer, peroxyde, de bismuth et de cuivre, mêlés avec l'iodate de potasse, donnent des précipités blancs, solubles dans les acides. Les dissolutions de mercure peroxyde et de manganèse ne sont pas précipitées. Il n'existe pas d'iodaies iodurés. M. Gay-Lu'^sac termine l'histoire des hydriodates et des iodaies par examiner si les detix sels qu'on peut oblenir en faisant réagir Teaii de potasse sur l'iode sont produits dès que l'iode est dissous , ou s'ils ne se forment qu'au moment où une cause quelconque en détermine la séparation. Il adopte la première opinion, parce qu'en ajoutant un • excès d'alcali à deux dissolutions neutres d'iodaie et d'hydriodate de Ï»otasse, on obtient une liquetir semblable à celle qu'on obtient avec 'eau, l'iode et la potasse. S il n'y a pas de décomposition , quand on mêle deux dissolutions neutres d'iodate et d'hydriodate de potasse, quoique cependant les deux acides de l'iode , comme tous ceux produits simultanément par les deux élémens de l'eau, se détruisent lorsqu'on les mêle ensemble, cela tient à ce que l'affinité de la base pour les acides est sojffisante pour surmonter celle de l'oxygène pour l'hydrogène ; mais elle ne les siu'- nionte ({ue faiblement, car l'acide carbonique, qui ne décompose pas les icdaies et les hydriodates séparément, mis dans le mélange des deux sels, décompose une petite portion de chaque sel, et les acides séparés se décomposent réciproquement , mais la décomposition n'est pas com- plète. Ether hjdriodicjiie. On mêle deux parties en volume d'alcool absolu, et ime d'acide hydriodique d'une pesanteur de 1,700 de densité; on distille au bain- C 128 ) ^ marie; on obiient im produit neutre, qui est l'e'ilier hydriodique ; on le purifie en l'agitant avec l'eau ; il tombe au fond de ce liquide. Le résidu de la distillation contient de Taciàe hydriodique et de l'eau. L'étlier hydriodique est neutre; il est incolore ; il a une odeur éthe're'e particuhère; il se colore au bout de quelques jouis, parce qu'il y a de l'iode qui est mis à nu ; la potasse et le mercure le décolorent sur-le- champ. Il a une densité de 1,9206 a la température de 22",3. Il bout Il n'est point inflammable; le potassium s'y conserve tres-bien; Ja potasse ue l'altère pas, à moins que cela ne soit peut-être à la longue; l'acide sulfuriqtie le brunit promptement; les acides nitrique, sulfureux et le chlore ne le décomposent pas. Quand on le fait pssser dans un tube rouge, on obtient un gaz in- flammable carburé, de l'acide hydriodique tiès-brun, un peu de char- hydriodique proprement dit ; il est insoluble dans la potasse et les acides ; il se fond dans l'eau bouillante, et par le refroidissement il se fige en une matière qui ressemble à la cire blanche , et se volatilise à une température plus élevée que l'éther hydriodique. Conclusions générales. ï.° L'iode est un corps simple. il con- dense l'hydrogène ; ainsi le carbone a plus d'affiniié pour l'oxygène que le soufre, le soufre plus que l'iode , et l'iode plus que le chlore , tandis que c'est absolument l'mverse pour l'hydrogène. 4.^ L'azote doit être rangé parmi les comburens, immédiatement après le soufre, parce que l'acide nitrique ressemble aux acides iodique et chlo- rique par la facilité avec laquelle il se décompose , et parce que l'azote prend, comme le chlore et l'iode^ deux fois et demie son volume d'oxygène. 5.° Quelques iodates se rapprochent entièrement des chlorates, mais la plupart ont plus d'analogie avec les sulfates. Les iodures , les sulfures et les chlorures se comportent en général de la même manière avec l'eau; et l'action du sotifre, de l'iode et du chlore sur les oxydes, avec OU sans le concoui'S de l'eau , est entièrement semblable. C. ( 129 ) Mémoire sur les combinaisons de VIode avec les substances iwgétales et animales^ par MM. Colin et M. Gaultier de Claubry. 1.° Iode et substances organiques formées de carbone y d'hjdrogène et d'une proportion d'oxjgène plus grande que celle néc^sscure pour con- vertir l'hjdrogène en eau. comp Lorsqi d'iode ; et si la matière organicjue est soiuble, elle est dissoute sans éprou. Ter d'altération 2.*^ Iode et substances organiques formées de carbone d oxygène et d'une quantité d hydrogène plus grande que celle nécessaire pour convertir l' oxygène en eau. Lorsque ces corps sont en contact , soit à la température ordinaire , soit à celle de loo", il se forme de l'acide hydriodique qu'on peut en séparer au moyen de l'eau. Telle est l'action de l'iode sur le camphre, les huiles fixes et volatiles , l'alcool, l'éther et les graisses ani- males. Z.^ Iode et substances végétales formées de carbone , plus d'oxygène et dliydrogène dans les proportions qui constituent l'eau. A froid il y a formation de composés plus ou moins colorés , dont l'eau bouillante ne dégage pas d'iode ou n'en dégage qu'une portion ; à la température de loo'', il ne se produit pas d'acide hydriodique, mais il s'en forme à la température où la substance végétale peut se dé- composer. La combinaison la plus remarquable qu'on ait observée est celle d'iode et d'amidon. Ces corps s'unissent en deux proportions , la combi- naison neutre est bleue; celle avec excès d'amidon est blanche, c'est un sous-iodure. On fait la première en triturant de l'amidon sec avec un excès d'iode également sec Les matières deviennent noires; on les dissout dans la potasse , et on sature l'alcali par un acide végétal : le composé bleu d'a- midon est précipité. Le salep, l'empois, le mucilage de racine de guimauve, la fécule de la pomme de terre , se comportent comme l'amidon. 1814. C i3o ) Le composé bleu est dissous par l'eau froide ; la dissolution est vio- lette , elle devient bleue par un excès d'iode. Si l'on fait buuillir pendant .un tems suffisant cette combinaiscii d'amidon et d'iode avec l'eau , e!!e perd de l'iode, se décolore, et la combinaison blanche est produite. La dissûltition évaporée laisse un amidon un peu jaunâtre, qui repasse ati bleu si l'on y ajoute l'iode qu'il a perdu. L'acide nilrique, le chlore, l'acide sulfurique très-concentré, un courant de gaz hvdrochlorique j, font reparaître la couleur bleue de la dissolution qui a été décolorée par la chaleur, alors ils se combinent ou altèrent rex.cès d'amidon. L'acide sulfureux décompose la combinaison d'iode et d'amidon ; celui-ci se dépose, et il se produit de l'acide hydriodiqiie et de l'acide sulfurique. L'acide nitrique concentré la décompose en réagissant sur l'amidon. L'hydrogène sulfuré la décompose; il se précipite de Famidon et du soufre , et il reste dans la liqueur de l'acide hydriodi(}ue. La potasse , la soude dissolvent la combinaison bleue alcaline. Les auteurs du Mémoire considèient la liqueur comme des dissolutions de sous-iodure d'amidon et d'iode dans la potasse. L'alcool froid couvei'tit la combinaison bleue en sous-iodure ; h une température voisine de l'ébullition , il sépare tout l'iode de l'amidon à l'état d'acide hydriodique. Un Corps buileux ajouté k l'alcool accélère lu décom[)osition. C. Botanique. Sur les organes de la fructification des Mousses; par M. PalissoT DE Beauvois. SuivA]!«T M. de Beauvois : i.*' La poussière qu'lïedwig et ses sectateurs regardent comme des Institut séminules dans les Mousses .ressemble d'abord à une pâte molle, de Juin i8i4. même que le pollen des anthères des pliénogames ( i). 2.° Cette pâte se change insensiblement en poussière. 5.'* Les grains de cetUi poussière soiu unis les uns aux autres par de petits filamens , et on y apeiçoit plusieurs loges ( ordinairement (i) Il est très-vrai que dans les Mousses , aussi bien que dans les LTcopodiac«^es , la. poussière qui passe, généralement, pour un amas de séminules, forme d'abord une masse pàleuse ; il est vrai aussi que les ovules des phénogames n'ont jamais olïert ce caracti-re; mais cela ne prouve point du tout que la poussière des Mousses et des L^copodiacocs ne puisse reproduire des Mousses et des Ljcopodcs. ( i5r ) trois) remplies d'une liqueur comparable à Vaura senundiis {i). 1 û 1 4. 4.° Ces t^rains sont enlreoiêlés d'autres grains opaques, ovoïdes, qu'il ne Amt pas confondre avec de petits corps iransparcns de formes va- riables, que l'auteur soupçonne être sortis des grains de la pous- ^ sière (2). 5.° La columelle d'Hedwig varie de forme dans les genres dliférens , ei varie peu dans l'intérieur d'un même genre (5). Elfe est surmomée d'une espèce de chapiteau, qui se prolonge jusque clans l'opercule et tombe avec lui. Jamais la poussière n'est attachée à ce corps central (4)- (i) La poassicre des Lycopodiacées est composée, de même que celle des Mousses, d'un nombre infini de pelils globules. Par J'elTet de la maturilc, chaque grain delà poussière des Lycopodiacées se partage eu trois, quatre, cinq segmens de sphère. Cette séparation s'opère sous les veux de l'observateur, qui, après avoir semé ces petits corpuscTiles sui l'eau , les examine à l'aide du microscope. Au moment où les segmens se dr'sp.nissenl , il semhle que les graius éclatent. Voilà, je pense, ce qui a fait dire à M. R. Brown,.que la poussière des Ljcopodiacées éclalail sur l'eau comme le puiit^ii. Cependant il j a une grande différence dans la manière dont se comporte la poussière séminale et celle des Ljcopodiacées Chaque gîain de pollen , formé d'ua tissu cellulaiie très-délicat, crève en un point quelconque , et la liqueur qu'il contient s'écoule par l'ouverture et s'étend sur Teau comme une goutte d huile. Qiand la petite bourse est bien vidée, elle devient transparente , et quelquefois elle se déforme. La poussière des Lycopodiacées ne crève point; elle se divise en un petit nombre de corpuscules opaques et anguleux; et c'est dans cet élat de divslou qu'on la trouve fréquerumeut dans les capsules arrivées à maturité. Ne pourrait-on pas soupçonner que les loges observées par M. de Beauvois , dans les grains de la poussière des Mousses indiqueraient une organisation analogue à celle des grains de la poussière des Ljco- podiacées? A la vérité, M de Beauvois dit que les loges des grains des Mousses p/7/-c//s*e/sules remplies de semences , s'il avait observé leur exolo- sion; il pourrait bien encore nier que ce sont des grains de pollen , mais il conviendrait du moins que lillusion est complète: c'est tout ce que je prétends prouver; car je n'aperçois dans tout ceci qu'une suite d'iijpotbèses plus ou moins probables, et riea de plus. (i) Sans doute, si le développement d'organes sexuels est une condition d'existence indispensable dans les Mousses, mais si les Mousses n'ont point de sexes, comme le veulent plusieurs habiles botanistes , le raisonnement de M. de Beauvois n'a plus de fondement. Je le réjièle, l'opinion que les cryptogames de Linné ont des parties mâles et femelles est purement hypothétique. (:i) De tous les argumens de M. de Beauvois contre le système d'Hedwig, celui-ci m» parait , sinon le plus fort , du moins le plus séduisant. Comment admettre , dit-il , qnc les bourses membraneuses du. Poljtrichum sont des organes mâles, quand nous voyons qu'elles ne sont en état de lancer leur liqueur que lorsque les séminules , arrivées à maturité , ne sauraient éprou>er leur influence ?... Ce raisonnement n'est cependant que spécieux. Un organe quelconque peut manquer dans une espèce ; ou bien il peut exister et ne pas remplir les fonctions pour lesquelles il sen)ble avoir été formé ; ou encore il peut exister et remplir ses fonctions. Si donc il était démontré que le* bourses membraneuses du Poljtrichum ont tous les caractères apparens du pollen,, il deviendrait très-probable que ces bourses sont des organes màies , quoiqu'elles soient inutiles àla fécondité des pistils; or, la ressemblance des bourses membraneuses di* Polylrichum avec le pollen n'est pas douteuse. (5) Il est certainement plus aisé d'observer la germination d'une fève ou d'un gland que celle d'une séminule extraite de l'urne du Fuiiaria hjgrometrica-, mais les obser- vations d'Hedwig ont été faites avec un soin et une patience admirables ; il a dessiné la germination de la séminule à différentes époques, et il nous montre cette petite graine encore attachée à la plantulc qu'elle a produite. 11 n'y a guère d'apparence Liuraison de novembre, 1 8 r i34) Une Golnmelle sertcle support .nu grain. Ecoutons Linné : calumelia est pars connectcns paneies internas mm seminilus. Seniina coliimellœ njjtxa. Mais la poussière de l'urne n'est point attachée au cor})s central fju'IJedwig a nommé colunielle, et ce corps a toutes lés apparences d'un ovaire surmonté de son siigmale; d'ailleurs, il contient de peiiis grains, îledwig lui-même les a vus , ei les a représentés iixfi^ aux lignes d'un réseau intérieur; ne parait-il donc pas évident que cette prétendue co- lunielle est le véritîîbie organe femelle des Mousses ( i)? ^ D. M. jyAtlrcict'ion des ^fontai^nes et ses effets sur les Jils aplomb oi& sur les nh'eaiix des instrurnens (CasUotiomie , eonstatês et dé- termirté-s p^r des- olrsx^wtiinns- aslromrmvqttea et s:èt)dési (fîtes J ailes en 1810,/^ P ermitage de ■ IS olte-Dume-des- /4 nges y sur le. Al.out de Miwet ^ et au fanal de PUe de Planier , près de M'a seilU% ete, ; par le baron DE Zhcn. ( 2 vol. iii-^"^ , impri- més à Avignon en 1 81 4.) Ouvrage nouveau. J^a première iGnialive qu'on ait faite pour évaluer la déviation qu'une* monfagne pent. occasionner dans la directi<.)n du Id aplomb date de' 3758, c'est-a-dire dé répoque où. nos^ académiciens luesuraient le degré du Pérou ; le voisinage du Oliimborazo semblait singulièrement propre ïuce genre de, reteliGsTcbe. Baii/gueii aiyaii troîjivé, par un calcul' approxi- matii", et en supposant la montagne entièrement solide, que l'eflet sur- passserait r'5b": mais mulneureu sèment les observations donnèrent un iTombre beaucoup jdus petit, puisq,ue la double dé^iation fut seuiemenf. d,e.i5"; dti lesie , si, vu la, petitesse du uuartde ce:cJedcnton so servait et les discordauGes^ dffis- m^'sures jKHiieIk'S , on peut à peine conclure dey 00 tnaviiil que la montagne avait e-Rcrvé nne action sensible sur le fil aplomb, à plus forié laison n'esi-il pas permis de compter sur lévaliia- tion numérique de reffet. . 3VL M.nskelyne atyapt enti-epris , en 177^, nne semblaliîe opération., sgjr lijif.nïonifign'e Scheliallicn en Ecosse , trouva, à laide d'un exicellent^ q^'il aîl' confonclu cleiix espèces de graius qi,v'il connal.ssail fort bien, el q>ui ont, d'après I>î. de Beauvoisluri-mèflie , des caraclère»> Irès-disîincls. (1) Je ne prétends point ft.ue le svslèinic d'Iledvvig ne doive laisser aucun doute, mais je crois que, ji^sq\]'à pjf'.se^tft , c'est encore le seul qui offre quelques probabilités. Les cbjecJ.ions, de NI. de Bea;uvçist> jautes ]i,uis5a;nles qu'elles spj^t,»* ie reinerseat pas. V ",',"".- , C r-5 ) secieur de dix pieds < que la de'viaifon s'eiait ëleve'e h. 5'- ,8. Depuis ^014. cette épo([ue les asironomes ont fait jouer un grand rôle aux i\iirac- 'lions locales, et ont eNpIiqué par là des discordances que, très-souvent, ileiite'ié peut-êue plus naturel d'attribuer à de simples erre lU'S d'obser- Yation ; c'est ainsi, par exemple, que le père Liesganiij; rejetait sur rat- traction des montagnes de Siyrie les fautes grossières qu'il avait com- mises dans toutes les parties de son opération ; M. Zacli a démontre récemment qu'il s'était glissé de graves erreurs dans la mesiue du degré du Piémont : jusqu'alors l'action du mont Rosa avait tout expliqué. Ou voit par ce peu d'exemples ([ue la question que M. Zach a traitée dans son ouvrage, se lie aux recbeitlies les plus délicates de l'astronomie, et qu'elle mérite toute l'attention des savans. Ati sud-ouest de Marseille, et à ï6 mille mèti-es du continent, sa trouve une petite île qu'on appelle PUniier, et qui n'est qu'un large rocher isolé et à fleur d'eau; au nord de la même ville, et à une distance ■de i5 ou 16 mille mètres , existe une montagne calcaire qui a enviroU *8oo mètres d'élévation au-dessus de la mer, et qu'on appelle dans le "pays la montagne de Miinet. Les ruines d'un ancien couvent (Notre- ©ame-des-Anges) situé à mi-côte ont servi d'observatoire. A cette sta- 'lion le mont de Pylimet pouvait exercer une action sensible sur le fil "aplomb _, tandis qu'à Planier on n'avait à craindre aucune attraction locale; poiu- découvrir celle du mont Mimet, il devait donc suffire de prendre astionomiquement la différence de latitude entre JN^otre-Dame-r des-Anges et Planier, et de la comparer à cette même différence déter- minée géodésiquement. Tel est en effet le système d'opérations qttô 1M. de Zach a exécuté. La première section de son livre i-enferine les observations astiono- miques fai'.es à Notre-Dame-des-Anges. La latitude a éié mesurée avec un cercle répétiteur de M. Reichen- bach , de 12 pouces de diamètre, et à niveau mobile; on s'est servi exclusivement des trois étoiles méridionales a du serpentaire , ^ et a de l'aigle. L'atiteur rapporte avec tous les détails nécessaires les observa- tions brilles et les divers élémens dont il s'est servi dans le calcul; ainsi tin premier tableau nous donne, pMir chacun des trois chronomètres qu'il employait, les tems des midis et des tninuits vrais conclus par des liauteurs correspondantes ; un second tableau renferme les élémens tirés des tables solaires dont on a besoin pour calculer la marche de ces chronomètres (1); un troisième présente enfui leurs écpiations et leuifs mouvemens diurnes pour tout le t'eais que les observations ont duré. (1) Jn n'ai pas besoin de dire qu« ces élémens sont tirés des laLles que M. de Zach a juLliées à Golha en i3oi; mais comme elles dilïercat extrcmcmcttl |>eu de celles qute ( 'Sô ) _ Toutes les parties de ce travail saut présentées avec les mêmes déve- loppe mens, en sorte que le lecteur pourrait suivre les calculs à vue ou les recommencer avec de nouveaux élémens. M. de Zacli a fait dix séries de distances au zénith de a du serpentaire composées de 5o répétitions chacune , ce qui donne en tout ooo obseivations. Les discordances extrêmes entre les résultats partiels de chaque série s'élèvent seulement à 3", 45. Pour g de l'aigle, ces différences montent à 4",4» et pour a de l'aigle à 4". On voit que ces mesures confirmeront la réputation d'ex- cellent observateur que M. de Zacli s'était déjà acquise par beaucoup d'autres travaux. Le second article de la première section renferme les observations qui ont servi à déterminer la différence de longitude entre Notre-Dame- des-Anges et l'observatoire de Marseille. M. de Zach s'est servi pour cela des signaux de feu qu'il allumait à des époques fixes à Notre-Dame- des-Anges : tandis que BI. Pons, qui est bien connu des astronomes par le grand nombre de comètes qu'il a découvertes , les observait à Marseille. Par une moyenne entre 65 déterminations , la différence de longitude entre ces deux stations a été trouvée égale à 29", 96.; la plus grande dif- férence entre les résultats partiels est seulement de i",95; par où l'on Toit (p.ie cette méthode, qui a été employée pour la première fois dans une occasion semblable et presque dans le même lieu , par MM. Cassini ,de Thury et Lacaille, est susceptible de beaucoup d'exactitude (1). Aous derons aux travaux de M Dclambre , les astronomes qui seraient tentés de refaire les calculs que l'ouvrage reufenne pourront , ^«7i5 incon^'énient ■> se servir des tables françaises. , . . (l'jM.deZacha joint à ce chapitre quelques remarques historiques sur la détermination des longitudes que les astronomes liront avec intérêt ; mais je n'oserais pas assurer qu'ils partageront son opinion lorsqu'ils le verront assimiler les observations des éclipses des salelhles de Jnpiter à celles des éclipses de lune. Voici les propres expressions de M. de Zach : « L'ombre de la terre , projetée sur le disque de la lune et accompagnée de sa * pénombre, laisse une si grande incertitude sur l'instant des phases, qu'on s'j trompe TK^ souvent de plusieurs minutes. i- :« Les éclipses des satellites de Jupiter ne sont pas plus mair/uées , etc. » Il est vrai que, pins bas, il porte l'incerlltude à Ho ou 4o' ; mais ces limites mêmes me semblent exagérées , du moins pour le premier satellite. Je n'ignore pas qu'on trouve parfois de pareilles difilercnces, même dans les observations de GroenTvich 5 mais il est clair pour toute personne non prévenue, ou qu'il s'est glissé quelque erreur dans ces observations, ou qu'elles ont' été faites dans des circonstances dé'favorables : or ce n'est pas , ce me semble, sur quelques exceptions qu'il faut se déterminer à frapper de réprobation une méthode dont la géographie peut tirer de très-grands avantages. M. de Zach insiste aussi avec détail sur les diverses causes d'erreur qui peuvent se rencontrer dans l'observation des occultations d'étoiles , mais il aurait pu ajouter que ces causes ne soat pas constanles , et que la moyenne entre plusieurs résultats partiels doit être peu éloignée de U vérité, Ke serait-ce pas seulement dans le but de ( i57 ) ■ -^ Pour orienter la chaîne de triangles qui devait joindre la station 1 6 1 4. septentrionale à l'île de Planier, M. deZacb a fait au premier point une nombreuse série d'observations d'azimuth, qui sont rapportées dans le troisième chapitre du premier livre. M. de Zach a apporté à la détermination de cet élément plus de soin que ne semblait en exiger l'usage qu'il devait en faire potu' l'objet principal de son opération ; mais celte circonstance lui a fourni l'occa- sion de publier des remarques utiles sur les diverses méthodes dont on peut se servir pour observer un azimuth, et sur-tout sur l'emploi des théodolites répétiieurs de M. Reichenbach. La juste coniiance que M. de Zach accorde aux instrumens de cet habile artiste, me semble cepen- dant l'avoir conduit, dans ce cas, à une conclusion hasardée. Cet astronome ayant mesuré l'azimuth de JS otre-D ame-de-la-Gavde de Marseille par deux séries d'observations, dont l'une était faite en visant au premier bord du soleil et l'autre au bord opposé, les a calculées en prenant le diamètre de cet astre dans les tables ; les résultats partiels, dans chaque série, s'accordent bien entre eux, mais les moyennes dif- fèrent de près de i3". M. de Zach en conclut que le demi-diamètre du soleil, dans la lunette de son théodolite, surpasse de 6", 5 celui des tables qui a été déterminé avec des lunettes d'un plus lonc; foyer ; mais s'était-il bien assuré d'avance que la manière de placer le iil de la lunette sur le bord du soleil ne pouvait pas l'induire en erreur? L'opinion ancienne que l'irradiation est plus considérable dans les petites lunettes que dans les grandes, a beaucoup perdu de son crédit depuis la découverte des lunettes achromatiques M. de Zach attribue la diiféience de i3",6 dont il s'agit ici « a la couronne liunineuse formée par V aberration de lumière, (j ni ^ dans les petites lunettes moins parfaites, est toujours plus forte que dans les grandes. » Si par le motvacue d'abeiration il entend, comme je dois le croire, celle de réfrangihiliié, j'observerai qti'à cause de la méthode qu'il a suivie dans ses mesures fortifier ses objections que M. de ZacL ajoute qu'on a été pins d'un siècle à déterminer à 5" de lems la diffV'reuce de longitude entre Paris et Grecnwich. Cet astronome sait en effet mieux que personne qu'Halîcy supposait déjà cette différence de g' 20 ' dans 1 appendice des laides carolines que Du Séjour trouvait q'so " par Féclipse de soleil de 1764 cl par celle de 1769; quOriani avait confirmé ce résultat par l'éclipsé de 1778: qvie Maskelvne , avant la jonction en 787, admettait également 9' 20", et que tous les astronomes , dans leurs calculs habituels , se servaient de cette même différence , que la jonction des deux observatoires a ensuite confirmée ( Voyez la préface des premières tables du soleil, publiées en i^Q', par M. de Zach lui-même, d'où j'extrais ces nom- bres ). Tout le qu'on peut déduire de ce que M. Lalande insérait encore une fausse >]ougilLide dans !a connaissance des tems de 178g, c'est que cet astronome avait eu tort de changer, d après une senle observation de Short (un passage de mercure sur le soleil si je ne me trompe ), la longitude moyenne cju'oa avait trouvée précédemment. C ;33 ) _ d'azimiuli , le bord du soleil a été toujours obseiwé au centre de sa lunette; par conséquent les franges coloréjes 'qui ipeu vent provenir de l'imperfection de l'achromatisme ont dû être , dans cette position , beaucoup moins étendues ({ue si on avait mesuré directement le soleil avec un micromètre, car, dans ce cas, les bords du disque auraient été très- près des limites du champ. J'ajouterai à ces doutes que M. Quénot avait trouve, par une nombreuse suite d'observations faites avec un cercle répétiteur à réilexion , précisément le contraire de ce que M. de Zacli annonce. Il est fâcîieux que cet astronome, qui con- naissait certainement le travail de M. Qaénot, puisqu'il a été inséré -dans la connaissance des tems de l'an 12, n'ait pas cru a propos de rechercher la cause de l'opposition frappante qui se trouve entre leurs résultais. Les détails dans lesquels nous venons d'entrer nous permettront de passci iCi^cf-ement sur les observations qiie renferme la seconde partie de l'ouvrage, et à l'aide des(|uelles M. de Zach a déterminé la latitude de Planier, sa longitude et un azimuth ; nous nous contenterons même de dire que là , comme à Notre-Dame-des- Anges, on a observé a du ser- pentaire , a et 0 de l'aigle avec le cercle répétiteur , et que la longitude a été prise avec des signaux de feu que M. Pons faisait , à des heures fixes , sur la terrasse de l'observatoire de Marseille. La troisième partie est consacrée aux opérations géodésiques^ c'est- à-dire aux détails de la mesure de la base et des angles des triangles qui joignent les deux stations extrêmes. La base avait 23o4'n, 5528 , lon- gueur bien suffisante pour l'objet que M. de Zach se proposait. Chacun des angles des triangles a été répété au moins dix fois avec lin théodolite de Reichenbach ;' sur les 7 triangles dont se coin pose la -chaîne ^ l'erreur de la somme des trois angles a été une seule fois de 5", quatre fois au-dessus de 3" , et deux fois nulle. M. de Zach s'occupe , dans la quatrième partie , de la détermination die l'arc du méridien compris entre les parallèles de Notre-Dame-des-Anges et de l'île de Planier; il fait ses calculs d'après les formules (^ue M. De- lambre a publiées dans l'ouvrage intitulé : Méthodes analj tiques pour la détermination d'un urc du méridien, etc. , etc. Trois combinaisons dif- férentes lui donnent exactement les mêmes résultats, tant pour la dis- tance des deux stations que pour leur diiïerence de longitude; l'auteur a pris pour aplatissement ^ ; mais^ vu la petitesse de l'arc qu'il s'agit de calculer, l'incertitude qui peut rester encore sur la véritable valeur de cet élément n'aura ici aucune influence sensible (1). (i) M. de Zach remarque qu'il y a erreur de signe dans l'expression d'une quantité iiuxiiiaire ^ euvent aflécier l'opération géodésique, et prouve, ce me semble, sans réjdique, que les erreurs probables des azimutbs n'ont pu altérer que de quantité* insensible» la valeur de l'arc compris entre les deux stations extrêmes. Q)tiant aux observations astronon:iic[ues , nous allons successivement passer en revue les vérifications que I.î. de Zacli s'est procurées, et qu'il croit propres à lever tous les doutes. Cbacune des trois étoiles observées à Notre-Dame-des -Anges et à Pîanier donne la même valeur ])our ramj)liiude de l'arc (1). une simple faut* typographique, comme M. de Zach aurait pu s'en convaincre, soit en consultant la base du système métrique, soit même simplement en jetant un coup d'œil dans 1 ouvrage qu'il cite , sur l'expression analytique de la normale. M. de Zach dit ailleurs qu'il y a un terme faux ( tome 2, page 212 de la base du système métrique) dans la formule que M. Uclambre a donnée pour réduire au méridien les diistances au zénith qu'on observe hors de ce ]>lan. Ceci jje l'avouerai , m'avait d'abord fait craindre qu'il ne se fut glissé de graves erreurs dans le calcul de la méridienne de France ; mais je me suis bientôt rassuré lorsque j'ai vu que , pour «lécouvrir et rectifier la faute que M. de Zach -relève, il suffisait de tourner le feuillet et de prendre à la j)«ge î!5 le terme -[uï avait été imprimé incorrectement à la page 212. (1) Ceci prouve que s'il y avait erreur dans le cercle, elle afifeclail également les observations de chacune des étoiles, et nullement que l'erreur a été la même à Planier cl au Mont-Mmiet. L'accord des trois résultats partiels est d'autant moins étonnant , que « du serpentaire, « et | de laigle ont des hauteurs peu inégales; du reste 1 amplitude Cjue doune« du serpentaire diffère de o",46 de celle qu'on déduit des deux étoiles de laigle. ( i4o ) M. de Zacîi avait mesuré en 1808, en 1810 et en 1812, les latitudes de trois points des environs de Marseille , qui sont assez éloignés des moniacnes pour qu'on puisse admettre que des attractions locales n'ont pas altéré la position du fil aplomb; or, comme ces latitudes s'accordent avec celle de Planier, l'auteur en concliu que, d^ns cette dernière sta- tion, son cercle n'était alFecté d'aucune erreur (1). Ci") Je remarque d'abord qu'à Marseille les latitudes ont été prises avec la polaire, et que celle de Planier a élé déduite des observations de « de Taij^le. Or les astronomes nereieltcronl-ils pas cnlicremeul les conséquences qu'on peut tirer de celle vérincaliou, lorsqu'ils remarqueront que la déclinaison que M de Zacb adopte pour <,. de l'aigle résulte uniquement de quatre séries d'observalions faites à Milan en 1808, et que de T>lus elle diffère de 2", 5 soit de celle que M. Pond a trouvée récemment avec le bel instrument de Troughton, soU de celle qu'on a déduite de treize séries faites à Pans avec le grand cercle répétileuv de M. Keicheubacb? , . . M. de Zacb parail compter beaucoup sur la circonslance qu'il avait mis « le plus courL « inteivalle entre les obscivatlons faites à Notre-Dame -des-Anges et celles faites à « Planier^ afin qu'elles pussent être considérées comme simultanées «11 ajoute plus bas:« Si mon cercle donne quelque erreur pour des observations absolues^ elle ^ aurait été détruite et complètement éliminée en ne prenant que les différences de nos « observations (p. 56). » Ceci suppose que Terreur qui peut se trouver dans un cercle est toujours la même, et c'est en clfei là l'opinion que M- de Zacb professe ( V. p. 84 ) i mais le contraire me paraît facile à démontrer, même à l'aide des propres observations de cet astronome. , • 1 1 • j En effet, dans le mois de juin 1808, M. de Zacb trouvait , par la polaire, la latitude de Milan = 45*^ 28' 1 i"^?» ■> ^<^^^ aussi bien avec son cercle qu'avec celui de M. Oriani. Or à la même époque , le premier de ces instrumens donnait par arcturus 45*^ 28' l'So?» tandis qu'avec le second on trouvait 45*^ 28' 4', 35. Ce résultat , comme on voit , diffère du précédent de 2''38, quantité plus cousidérable que celle que M. de Zacbalrouvéc pour l'attraction du Mont-Mimet. Pourrail-on maintenant s'autoriser d'une différence de 2" pour affirmer que cette montagne a exercé une action sensible sur le fil aplomb, lorsque deux cercles semblables, de mêmes dimensions, également parfaits, puisqu'ils étaient l'un et l'autre de Reirben- bacb placés dans le même lieu ( l'observatoire de Milan) , maniés par le même astro- nome (M de Zacb ), donnaient les mêmes jours des résultats identiques lorsqu'on observait la polaire, et des résultats qui différaient constamment les uns des autres de plus de 2" lorsqu'on observait arcturus? Supposons pour un moment que l'erreur des observations méridionales ait tenu uniquement au cercle de M. Oriani, et voyons si nous n'aurions pas quelques motifs pour croire que le cercle de M. de Zacb est également «uiet à de légères anomalies; or, si cet astronome daigne se ressouvenir des ob- gcrvalions qu'il a insérées dans la Bibliothèque britannique , 'û verra qu'en 1808 cent quatre-vingts répétitions faites avec son cercle de 12 pouces lui donnaient pour la latitude de^Milan 45° 28' i",76, et qu'en 1809 il trouvait i",i de plus; mais si ces remarques prouvent que le cercle de 12 pouces de M. de Zacb peut donner des erreurs en plus ou en moins d'une seconde, il en résultera, ce me semble, incontestablement que cet instrument n'était pas propre à faire découvrir une attraction de 2". Il m'aurait élé facile de fortifier ces objeclions par des exemples tirés de la méri- dicaue de France, mais il m'a paru plus convenable de me borner aux propres obser- ( i4i ) Les bornes dans lesquelles nous sommes forcés de nous renfenner , ne nous permettront pas de rendre compte de plusieurs chapitres de l'ouvrage de M. de Zach, qui du reste ne se lient que très-indirectement à l'objet principal de son opération; nous allons cependant en rapporter les titres. La septième partie est consacrée à la détermination « des hauteurs des K stations au-dessus de la mer Méditerranée. » L'auteur s'est servi in- distinctement pour cet objet des distances réciproques au zénith , de la dépression de l'horizon de la mer, et du baromètre. La comparaison des résultats qu'il trouve, dans une même station, par chaciuie de ces méthodes , lui fournit les moyens d'apprécier l'exactitude dont elles sont susceptibles. Dans la huitième partie, M. de Zach nous donne la « description « géométrique de la ville de Marseille et de son territoire. » Ce savant s'est livré, dans ce chapitre, à des recherches intéressantes pour décou- vrir dans quelle partie de la ville actuelle, Pythéas a pu faire, 55o ans avant notre ère, cette fameuse observation du solstice d'été, que Slra- 1814. râlions de M. de Zach , et de ne discuter même que celles qu'il avait faites avec riustrument dont il s'esl servi dans sa nouvelle opération. Mais quelle peut être , enfin , la cause des anomalies que présentent les petits cercles ? Dans la Connaissance des temps pour î 8 16 on a cherché à en rendre compte , en supposant que les rayons irréguliers dont l'image d'une étoile est toujours accom- pagnée, dans une petite lunette, peuvent tromper l'observateur sur la position du véritable centre de l'astre 5 M. de Zach rejette cette explication , qu'il traite « d'hypothèse gratuite, qui n'explique rien , absolument rien, qui n'est pas même « admissible ». L'auteur de l'hypothèse avait eu le soin , en la publiant, de l'accom- pagner des observations dont elle semblait découler: M. de Zach n'aurail-il pas dû également mettre le public dans la confidence des raisons qu'il peut avoir pour la rejeter? Qu'aurait dit cet astronome si, au lieu de montrer, comme nous venons de le faire, avec tous les détails convenables, qu'il ne résulte aucunement àc sa nouvelle opération que le Mont-Mimet a attiré le fil aplomb de 1" , nous nous étions contentés de dire « qu'elle ne prouve rien , absolument rien , qu'elle n'est pas même ad- « missible? •» Du reste je dois, en terminant cette note, m'empresser de rassurer les astronomes qui pourraient craindre que celte question ne restât long-tems indécise. Il résulte en effet d'une anecdote que M. de Zach rapporte ( page 55 ), qu'en publiant ses lettres dans la Bibliothèque britannique, ce savant tendait un piège dans lequel sont tombés ceux qui ont cherché la cause des défauts qu'il reprochait aux cercles répétiteurs. <■ Sa réponse n'était pas encore prête à cette époque, « mais il la donnera quand elle le sera ». Si cependant M de Zach tient ses promesses par ordre de date, il nous expliquera auparavant la différence singulière de plusieurs secondes qu'on trouve entre les obliquités de l'écliptiquc de l'été et de l'hiver. Les astronomes attendent avec d'autant plus d'impalience la solution que M. de Zach a promise ilj^ a deux ans, que l'anomalie dont nous venons de parler avait fait craindre qu'il n'j eût quelque légère erreur dans les tables de réfraction. Lwraison de noi'embre, i8 ' Ci40 bon nous a conservée dans le chapitre V dii 11.^ livre de sa Géographie. Il détermine également les positions des observatoires de Gassendi , de Dominique Cassini^ de Chazelles, de LouTiile, du père Feuillée et de plusieurs amateurs d'astyrônomie. L'ouvrage est terminé par une table des " longitudes et latitudes des ^ jsiques " ; et par queiqi . le docteur Maskeljne avait faite au pied du mont Schehallien, en Ecosse, pour déterminer l'attraction de cette montagne. A Note sur la Chaleur rayonnante; par M. Poisson. Physique. M. Leslie a démontré, par des expériences très-ingénieuses, que les rayons calorifiques partis d'un même {)oInt, pris sur la surfkce d'un corps Société PLilomat. échauffé , n'ont pas la même intensité dans tous les sens. L'intensité de chaque rayon , comme celle de toutes les émanations, décroît en raison inverse du carré des distances au point de départ; à distance égale, elle est la plus grande dans la direction normale à la surface ; et, sui- vant M. Leshe , elle est proportionnelle pour tont autre rayon au cosinus de l'angle compris entre sa directon et cette normale. Cette loi conduit à une conséquence utile dans la théorie de la chaleur rayonnante, qui , je crois, n'a pas encore été remarquée. Il en résulte, en effet, que si l'on a un vase de forme quelconque, fermé de toutes parts, dont les parois intérieures soient par-toai à la même tempéra- ture et émettent par tous leurs points des quantités égales de chaleur, la somme des rayons calorifiques qui viendront se croiser en un même point du vase sera toujours la même, quelque part que ce point soit placé- de sorte qu'un thermomètre qu'on ferait mouvojr dans l'inté- rieur du vase, recevrait constamment la même quantité de chaleur, <,t marquerait par-tout la même température; ce que l'on peut regar- der comme étant conforme à l'expérience. Cette egahte de température dans toute l'étendue du vase ne dépendant ni de sa forme, m de ses dimensions, doit tenir à la loi même du rayonnement, et c'est ce que je me T)ropose de prouver dans cette note. , i , . , Pour cela, appelons O un point fixe pris dans 1 mterieur du vase ; «oit M un point quelconque de sa surface intérieure; tirons la droite DM et, par le point M . menons intérieurement une normale à la surface. 'Désignons par a l'angle compris entre cette normale et la droite MO : si cet angle est aigu, le point O recevra un rayon de ^^^ 4- chaleur parti du point Mj si, au contraire, il est obtus, le point O ne recevra aucun rayon du point M. Nous supposerons, pour simpli- fier, que le point Ô reçoit des rayons de tous les points du vase, c'est-à-dire, que l'angle'* n'est obtus pour aucun d'eux : on verra sans difficulté comment il faudrait modifier la démonstration suivante, pour l'étendre au cas où une partie des parois du vase n'enverrait pas' de rayons au point O. Soit a l'intensité du rayon normal, érnis par le point M, à l'unité de distance; cette intensité, à la même distance et dans la direction MO, sera exprimée par rjj ces. «, d'après la loi citée 3 et si nous représentons par r la longueur de la droite M O , nous aurons f_£^!L!l pour l'intensité de la chaleur reçue par le point O, suivant la direction MO. De plus, si nous prenons autour du point M une portion infiniment petite de la surface du vase, et si nous la désignons par « , nous aurons de même ^ — ,pour la quantité de chaleur émise par cet élément a et parvenue au point O. Or, on peut partager la surface du vase en une infinité d'élémens semblables; il ne reste donc plus qu'à faire, pour tous ces élémens, la somme des quantités telles que \ '*, et l'on aura la quantité totale de chaleur reçue par le point O. Cela posé, concevons un cône qui ait pour base l'élément «, et son sommet au point O ; décrivons de ce point comme centre et du rayon OM, une surface sphérique; et soit o>' la portion infiniment pelile de cette surface interceptée par le cône. Les deux surfaces cà et cù' peuvent être regardées comme planes; la seconde est la projeclioii de la première, et leur inclinaison mutuelle est égale à l'angle *, compris entre deux droites qui leur sont respectivement perpendi- culaires : donc en vertu d'un théorème connu, on aura »' = » cos. «c, et la quantité ^ " ^°^' " deviendra ^. Décrivons une autre surfacs sphérique, du point O comme centre, et d'un rayon égal à l'unité; représentons par 9 l'élément de celte surface intercepté par le côiie qui répond aux élémens « et a' \ en comparant ensemble Ô etdy', qui sont . deux portions semblables de surfaces sphériques, on aura e/z=zr9 , et par conséquent a «a COS. et a, m' ^_^ ,. Maintenant, la quantité a est la même pour tous les points du vase, C i44) ^ puisqu'on suppose qu'ils émettent tous des quantite's égales de chaleur; il s'ensuit donc que la somme des produits tels que a 9, étendue à toute la surface du vase, sera égale au facteur a multiplié par l'aire d'une sphère dont le rayon est pris pour unité. Donc, en appelant x le P^l sition du point O , ce que nous voulions démontrer. On peut aussi remarquer qu'elle ne dépend pas de la forme ni des dimensions du vasej d'où il résulte que si le vase est vide d'air, et qu'on vienne à en augmenter ou diminuer la capacité, la température juarquée par un thermomètre intérieur demeurera toujours la même ; et c'est, en effet, ce que JM. Gay-I.ussac a vérifié par des expériences susceptibles de la plus grande précision. Ces expériences détruisent l'opinion d'un calorique propre au vide; elles montrent, en les rap- prochant de ce qui précède, qu'il n'y a dans l'espace d'autre calorique que celui qui le traverse à l'état de chaleur rayonnante émise par les parois envn^onnantes. Quant aux changemens de température qui se K>anifestent lorsqu'on augmente ou qu'on diminue tout à coup un es- pace rempli d'air, ils sont uniquement dus au changement de capacité calorifique que ce fluide éprouve par l'efïet de la dilatation ou de la compression. Si le point O, que nous avons considéré précédemment, était pris sur la surface intérieure du vase, la quantité de chaleur qu'il reçoit de tous est aussi égal à la somme des rayons calorifiques émis dans tous les sens par le point 0;d'oii il suit que chaque point des parois du vase émet à chaque instant une quantité de chaleur égaie à celle qu'il reçoit de tous les autres points. Généralement, si l'on veut connaître la quantité de chaleur envoyée à un point quelconque O par une portion déterminée des parois du vase, il faudra concevoir un cône qui ait son sommet en ce point, et multiplié par l'aire de la portion de surface sphérique interceptée par le cône. Ainsi toutes les fois que deux portions de surfaces rayonnantes, planes ou courbes, concaves ou convexes, seront comprises dans le même cône, à des distances différentes de son sommet, elles enverront à ce point des quantités égales de chaleur, si le facteur a eat supposé le même pour tous les points des deux surfaces. L'analogie qui existe entre la lumière et la chaleur rayonnante porte i 8 1 4. à croire que l'émission de la lumière doit se faire, comme plusieurs physiciens Font déj i pensé, suivant la loi que M. Leslie a trouvée pour la chaleur rayonnante. Dans cette hypothèse, tout ce que nous venons de dire relativement à la chaleur s'appliquera également à la lumière, et la règle que nous venons d'énoncer sera aussi celle qu'on devra suivre en optique pour déterminer l'éclat d'un corps lumineux vu d'un point donné, ou, ce qui est la même chose, la quantité de lumière que ce corps envoie à l'œil de l'observateur. Description des terreins de Schiste argileux ( thonschiefer ) et de Psammite scJiisto'ide ( grauwacke j du Tliuringervmld et de Frankenwald; par M. DE HoFF. L'objet de l'auteur n'a pas été de donner simplement une description ^ , x locale de la disposition de ces lerreins dans les pays qu'il désigne; mais son but principal paraît avoir été de montrer l'identité de formation Leonliard's taschen- de ces roches, et de prouver que les psammites, roches essentiellement buch fur die ge- composées de parties qui semblent réimies par agrégation, peuvent sammie mineralo- devoir leur formation et leur structure au moins autant à l'action chi- §ic eic. inique ou de dissolution qu'à l'action mécanique ou d'agrégation. 7* année. i8i3. La partie examinée par l'auteur est celle qui est à l'ouest de la Saale i."^^ partie. et de fa Rodach. Le caractère extérieur principal de ces montagnes, composées de de psammite et de schiste, est tiré de leur forme. Les vallées , vers leur origine, sont peu profondes et peu inclinées, mais, vers leur extrémité inférieure, elles deviennent étroites, profondes, et bordées de rochers escarpés. Elles sont moins déchirées que les montagnes de porphyre qu'on voit à l'ouest, mais plus élevées et à pentes beaucoup plus rapides que les montagnes de sédiment qui les environnent. Le psammite du Thuringerwald a été très-bien décrit par Trebra : c'est une roche d'une struciure grenue , composée souvent de quarz , de felspath et d'un peu de mica , également répandus dans un« masse argiloïde verdâtre ; on y voit, en outre, des veines et des noyaux de quarz. Ces parties , par leur liaison intime avec la masse , pourraient être, suivant l'opinion de MM. de Heim et d'Omalius-d'Halloy , que M. de Hoir est disposé à partager, de formation contemporaine avec la masse, et ne seraient pas alors, comme on l'a pensé assez généralement , les débris résultant de la destruction des granités repris ei rempatés dans une nouvelle base. Les naturalistes qui ont étudié cette partie du Tîiurîngerwald n'ont jamais \i\ dans ce psammiie aucune trace de corps organisés. Le schiste argileux , dit M. de HolF, est placé sur le psammite schis- loïde , ainsi qu'on peut le voir dans un grand nombre de lieux que l'auteur cite, et il est avec celte roche en siraiification ou gisement concordant { gleichjormiger schlchtung oder lagerung). On en distingue trois variétés , reconnaissables par leur position et par leur caractère minéralogique. La première, et la plus inférieure, a une strucltire plus feuilletée , ses feuillets sont droits, elle renferme peu de quarz , tant en filets qu'en rognons , et donne la meilleure ardoise. On y voit des lits ( /«§e/') de calcaire; la seconde est en feuilleis plus épais, renferme plus de silice , et passe même au jaspe schisteux (X/(?^(°/.sc///<9/6v). Elle contient du minerai de fer et des bancs de schiste coticule ( wez- schicfer ) . La troisième variété est la plus superficielle , et en même temps la plus élevée. Elle est encore plus pénétrée de silex que les précédentes ; elle est aussi en feuillets épais , grisâtres et tachetés. On n'a vu aucun débris de corps organisés dans ces schistes. Ils sont souvent séparés, et sur-tout la seconde de la troisième variété, par des bancs de quarz qui renferment des traces de minerai de fer, d'arsenic , de zinc et de plomb sulfurés. M. de Hoff soupçonne que l'or des sables de la Schwarza vient des sulfures décomposés de ces bancs de quarz. Nous avons dit qu'on trouvait dans la première variété du schiste argileux des lits de calcaire , et cette circonstance est très -importante pour déterminer lépoque des formations de ces schistes. Ce calcaire est grisâtre, noirâtre, noir foncé, brun, brun rouge^ rouge avec des nuances de jaune ; il est mélangé et traversé de parties et de veines de calcaire spathique blanc; ces couleurs sont disposées de manière à former un marbre veiné ou tacheté; il renferme^ en outre, des feuillets minces et onduîeux de schiste. Il est en couches et en stratification concordante dans le schiste argi- leux, et non en masses isolées, par conséquent de même formation que le schiste. C'est la seule roche, de toutes celles qu'on décrit ici , qui renferme quelques pétrifications, irès-rares il est vrai. M. de HolF y a trouvé lui-même , près de Steinacb , des trochites (i) ; et M. de Heim y cite des vis et quelques coquilles bivalves mal conservées qu'on ne peut déterminer. On trouve dans ce terrain , comme dans presque tous ceux qui lui ressemblent, quelque part qu'ils soient, des lits d'ampelite graphique et d'ampelite alumineuse ( alaunschiefer). M. de Hofï a remarqué qu'ils (i) Vulgairemeut entvoque , mais peut-être rapportés par erreur à ce genre. Fojez Schloltheim. étaient plus ordinairement dans le voisinage des lits de calcaire. 1 û 1 4- Enfin on trouve aussi dans celte contrée des lits de minerai de fer: c'est du fer oxydé, ochreux et argileux; il n'est pas en stratification concordante comme les autres roches mentionnées plus haut , mais il paraît avoir été déposé dans des cavités isolées de la montagne , et semble être des portions isolées du grand dépôt de minerai de fer dont la masse principale est dans le Rothenberg. 11 paraît que ces dépôts de minerai appartiennent plus particulièrement aux lits calcaires. Vers le nord-ouest, le schiste argileux se cache sous un grand dépôt de quarz sur lequel paraissent très-probablement être placés les por- j)hyres à base d'argilolite, de trapp et de pétrosilex de cette contrée. On n'a pas encore vu précisément cette superposition , mais des rècles d'analogie et des conséquences tirées des inclinaisons prolongées des couches, toutes preuves rapportées par M. de Hoff, nous ont paru de nature à laisser peu de doute siu^ cette superposition , qui d'ailleurs n'a rien de nouveau , ni par conséquent d'opposé aux faits observés ailleurs. Elle prouverait que ces porphyres, qu'on a considérés comme primitifs , appartiennent à la formation de transition, puisqu'ils recouvrent des roches caractéristiques de cette grande formation. A l'occasion de celte classe intéressante de terrain, M. de HofF fait remarquer qu'elle prend tous les jours une si grande extension , qu'on, ne saura bientôt plus où trouver de véritables terrains primitifs , et qu'on sera peut-être conduit à réunir ces deux classes de terrains, car les terrains de transition présentant dans beaucoup de cas la même structtire cristalline , le même mode de formation chimique , et plusieurs des roches qui constituent les terrains nommés primitifs ^ on ne peut plus les en distinguer que par la circonstance des roches qu'ils recouvrent , et qui renferment des débris d'autres roches , et sur-tout des restes de corps organisés ; mais quand cette circonstance n'est point connue , on n'a aucun moyen sûr de déterminer cette classe de terrain , et rien ne nous dit qu'il n'y a pas au dessous des vrais gra- nités, de ceux qui sont regardés comme les plus anciens, des roches de sédiment renfermant des pétrifications (i). Cependant, pour ne pas devancer les faits, M. de HofF propose de laisser le nom de terrains primitifs à ceux qui , ayant d'ailleurs les caractères extérieurs de ces terrains, ne sont placés évidemment sur aucune roche de sédiment. A. B. { I ) M. Brongniart, sans avoir eu l'avantage de connaître la manière de penser de M. de HofF à ce sujet, avait émis à peu près la même opinion dans sa notice sur la g-éognosie duGotentin. ^opesJ. d. M. ,févr, 1814? C^48) . IPraité des Maladies, chirurgicales et des opérations qui leur conviennent y par M. le Baron Boyer, praifesseur de chirurgie pratique à la Faculté de médecine de Paris j etc., etc, MÉDECINE. Quand, après -vingt-cinq ans de, succès dans la pratique et dans l'en- seignement d'une science , un savant publie les observations nouvelles Ouvrage nouveau, qu'il a pu recueillir^ il fait une chose utile et mérite bien de la science ; mais qu'un chirurgien tel que M. Boyer se dérobe à sa renommée et à ses nombreuses et utiles occupations pour mettre au jour non-seulement les observations nouvelles que sa longue et brillante pratique ont dû lui fournir, mais pour écriie un traité complet de chirurgie, dans lequel en général^ et particulièrement la chirurgie française , est présentée avec tous les perfectionnemens qu'elle a reçus jusqu'à l'époque actuelle, voilà certes une entreprise digne des plus grands éloges, et l'auteur a bien mérité non -seulement de la science, mais encore de son pays et de l'humaniié. M. Boyer a suivi, dans l'exposition de la chirurgie, la même mé- thode qu'il suit depuis vingt ans dans son enseignement. Or cet ensei- gnement a toujoiu^s attiré un concours nombreux d'élèves nationaux et étrangers ; il s'y est formé un grand nombre d'hommes habiles , dont les noms sont déjà célèbres, et c'est maintenant pour un chirurgien un titre honorable en tous pays que d'avoir été élève de M. Boyer. La consé- quence à en déduire , relativement à la méthode qui est adoptée dans l'ouvraire, est évidente; comment pourrait-on ne pas en reconnaître la bonté? Et cependant^ d'après les principes généralement admis aujour- d'hui , cette méthode est essentiellement vicieuse ; elle est en partie fon- L'importance des classifications en médecine ne serait-elle pas aussi grande qu'on le pense en ce moment? Si l'on peut avec raison faire quelques reproches à l'ouvrage de M. Boyer pour la distribution générale des maladies, on ne peut qu'ad- mirer la manière dont chaque maladie en particulier est décrite , ses causes prochaines et éloignées , ses symptômes^ sa marche, sa termi- naison , ce qui la distingue des autres maladies avec lesquelles on pourrait la confondre , etc. Les divers moyens curatifs sont exposés avec une clarté et une précision remarquables ; et comme c'est au fond la description des faits particuliers qui forment effectivement la science ; que dans l'exercice de la médecine, il n'y a ni classe ni genre à établir. mais seulement des maladies particulières h reconnaître et à traiter , 1014, on peut aisément rendre raison du succès de l'enseignement de M. Boyer, et de celui qu'aura son livre , malgré les reproches qu'on peut à la rigueur faire à la classification qu'il a adoptée. F. M. V%^% ^^ %^^^^%^ V%'V^%^V^%^'%% Sur un Squelette humain fossile de la Guadeloupe ; par M. cil. Kœnig. Les naturalistes qui observent avec attention et qui sont savans dans Geolocib. l'anatomie comparée, conviennent tous qu'on ne connaît jusqu'à présent . aucun reste de l'espèce humaine , ni aucun des produits de son industrie, '^^^^'^^^ ^ jsique. qui soit véritablenient pétrifié, ni même fossile, c'est-à-dire enfoui dans des couches vieilles et solides de la terre , et d'une formation ancienne ; et par formation ancienne on entend tout ce qui est antérieur à l'état actuel de la surface des continens : il est donc très-important, pour apprécier la vérité de cette généralité , de constater avec le plus grand soin non- seulement l'espèce de l'être auquel appartiennent des os trouvés dans la terre , mais sur-tout la nature et la disposition du terrain dans lequel on trouve des ossemens ou tout autre indice de l'existence d'un être organisé. La réponse à la première question , a celle qui est relative à la dé- termination de l'espèce , ne paraît pas douteuse ; il paraît bien constaté que les squelettes qu'on trouve incrustés dans de la pierre , sur un rivage de la Guadeloupe, appartiennent à l'espèce humaine, quoique la tête , une des parties essentielles du squelette , y manque. Cette solution rend la seconde considération , celle qui a pour objet la nature du terrain, beaucoup plus importante, et malheureusement, malgré les détails que M. Kœnig a rassemblés, et dont il a très-bien su apprécier la valeur , il est très-difficile de rien prononcer encore sur l'époque de formation de ce terrain , c'est-à-dire de savoir s'il fait partie des couches déposées avant ou pendant la dernière catastrophe de la terre qui a laissé nos continens dans l'état où nous les voyons , ou si ce terrain est d'une formation nouvelle, locale, et due à des causes semblables à celles qui agissent encore à la surface du globe , telles que les éruptions volcaniques, les eaux thermales tenant en dissolution de la chaux carbonatée, etc. Les squelettes humains de la Guadeloupe sont connus par les na*iifs de cette île , et nommés par eux Galibi. On les trouve dans cette partie séparée par un bras de mer de l'île de la Guadeloupe proprement dite , et que l'on nomme la Grande-Terre ^ dans un parage qui est sous le Lii^raison de noi^e/fiùre, ao C .5o ) .vent, el qui s'appelle la Moule. Ils sont inscrusiés et eomrne enveloppes dans une pierre fort dure, et situés au-dessous de Ja ligne de la liaute mer. Ils forment, avec la pierre cjui les entoure, des blocs qui paraissent comme séparés du reste déjà masse, et qui ont environ 20 décimètres de long sur 6 à 8 d'épaisseur. La pierre devient d'autant plus dure qu'elle approche plus du squelette, et elle y devient même, dit-on, d'une dureté supérieure à celle du marbre slaïuaire. Cette roche est calcaire , et se dissout complètement dans l'acide ni- trique. Cepeudant M. Thonpson dit avoir trouvé un peu de phosphate de chaux clans la partie qui est la plus voisine des os. Sa structure est généralement grenue, mais à grains distincts, serrés, et agrégés fortement sans ciment apparent; dans quelques parties de la masse , ces grains som conliuens et forment une masse plus ou moins poreuse. Ils sont de plusieurs sories , les uns par^isL^ent être des petites parties résultant dç j^a tritt,iration d'un calcaire compacte ; les autres sont des débris de zoophytes de différentes espèces; plusieurs d'entre eux sont rouges, et paraissent venir du millepora miniacea de Pallas (i). On a trauvé adhérens ou envelopj^és dans cette même pierre un fragment de madrépore blanc, U3?.e liélice voisine de Vhelix acuta de ^l^artinj ; un turbo qui paraît être le tiirbo -pica , conservant encore quelques-unes de ses taches ; un grand morceau de basalte, et une poudre noire qui paraît être de chai^bon de liois. Le squelette situé dans le bloc, apporté par sir Alex. Cochrane, était très-peu enfoncé dans ce bloc. Il est utile de faire sur la disposition de <;e sqtielette les remarques suivantes. Les os, à la sortie du bloc, étaient entièrement friables, mais ils de- venaient plus durs par leur exposition à l'air; beaucoup des os sont fracturés, et portent l'empreinte d'une violente secousse ; la tête manque, comme on l'a déjà dit, ainsi que plusieurs os des extrémités. Les os des cuisses et des jambes semblent avoir été dilatés par la pierre calcaire qui a rempli leurs cavités; le tibia était fendii presque dans toute sa lon- (i) J'ai sous les yeux un fragment tie celte pierre; il est entièrement composé de grains de calcaire compacte, jaune isabelle très-pâle, même dans ses parties les plus denses, qui n'offrent aucune cavité. Ces grains, sans^ êlre régulièren)ent ovoïdes,- approchent cependant de celle forme, et sont à peu près de la grosseur du millet. On ii'j voil aucun débris de coquille; mais, comme le dit M. Kœnig, quelques grains rosàtrcs épars çà et là, dans lesquels on peut quelquefois d'^couvrir la structure organique du corail. Plusieurs parties de ce morceau présentent des pores nombreux d^ns lesquels les grains sont en saillie et en partie isolés- Or» voit alors très dislinctement, sur-tout à l'aide d'une loupe, qu'ils sont tous enveloppés dune incrustation calcaire, luisante qui en a arrondi toutes les aspérités, et l'on voil que c'est celte incruslalion qui, par son abondance dans certaines parties j a lié ces grains ensemble, ce qui rend cette pierre compacte dans ses parties. ( i50 gûeur, et la fente est remplie de pierre calcaire. Ces circonstances fort 1 o 14. remarquables semblent indiquer que la pierre calcaire qui enveloppe ce squelette a été dans une sorte d'état de fluidité, ou au moins de grande mollesse. Ces os ont été analysés par M. Davy, qui y a trouvé tout le pbos- pbaie calcaire et presque toute la gélatine qu'ils devaient contenir. Tels sont les faits rapportés par M. Kœnig. Il ne cherche pas à ex- pliqtier la position de ces squelettes humains dans cette pierre calcaire dure, ni à découvrir l'époque où ils y ont été déposés; mais il fait remarquer que cette dépendance de l'ile de la Guadeloupe qu'on ap- pelle la Grande-Terre est un teirain plat, composé de pierre calcaire principalement formée de débris de zoophyte avec quelques mornes ou élévations de calcaire coquillier , dont, suivant quelques auteurs^ la stratification est très -irrégulière et semble avoir été dérangée, tandis que la Gtiadeloupe proprement dite est un terrain entièrement volca- nique. Peut-on , d'après ces détails , conclure que ces squelettes humains soient véritablement fossiles dans l'acception que nous avons donnée à ce mot au commencement de cet article? La présence d'un volcan, €1 l'influence que ces terrains ont sur la disposition , et même sur la nature de ceux qui les environnent , peut avoir été la cause de la for- mation de la roche calcaire très-hétérogène qui enveloppe ces squelettes, dont les os paraissent avoir été altérés par la même cause. • Il nous semble donc qu'on ne peut pas encore assurer qu'on ait trouvé de véritables anthropolithes, A. B. Sur la chute de Pierres qui a eu lieu dans le département de Lot-et-Garonne le ^septembre i8î^. Extrait d'une lettre de M. J. Lamoxjroux , Ex-Pharmacien des armées , à M, le comte de J^ilieneuçe , P rejet du département i — et sur la compa- raison de ces Pierres avec celles d'autres lieux. Conservées dans le cabinet de M» de Drée , à Paris ^ par M. Léman. « Lundi , 5 septembre, à 1 1 heures 45 minutes du matin , on apperçut , G é o i. o c i k. dans le département de Lot-el-Garonne et dans ceux qui l'avoisinent, un nuage très-élevé et d'une^ couleur blanchâtre. Les habitans d'Ageri Société Philomat. l'observèrent au N. N. O.3 ceux!du Temple et dèé environs presque- à leur zénith 3 ceux de M^jE^cIai' au S. Q.; ceux de Cast'elmorûa à l'E» (,52) S. E.j enfin les babifans de Clairac le virent à l'Est. D'après ces diffé- rentes observations, le nuage devoit être placé directement sur la com- mune du Temple, un peu du côté de Castelmoron, environ au i*' 35' îono'itucîe ouest de Paris, et au 44° 5^' latitude nord. Ce nuage fut lon^-lernps immobile, s'il faut ajouter foi au récit de plusieurs personnes qui disent l'avoir observé près d'une heure avant la détonation; il ^tait facile de le remarquer, le temps étant pariaitement serein, et agité seulement par un léger vent du N. N. O. plus ou moins sensible, sui- vant les lieux. « A 1 1 heures 45 ou 46 minutes, on entenditdans l'air une forte détona- tion semblable à plusieurs coups de canon , de gros calibre, répétés : les 4 ou 5 premiers coups n'étoient pas très-rapprochés, mais les derniers imitaient un roulement si terrible, que les hommes et les animaux en furent effrayés; au même instant le nuage parut se précipiter vers la terre, en tournant sur lui-même; et arrivé à une certaine dislance de la surface du sol, distance qui ne peut être évaluées moins de deux lieues, il se divisa en plusieurs parties, qui se terminèrent en rayons d'une cou- leur bleuâtre, rouges à l'extrémité: quelques personnes ontassuré avoir vu, un mom.ent avant la détonation , un éclair très-sensible, mais qui ne fut pas observé généralement à cause de la lumière du soleil. D'au- tres prétendent n'avoir vu le nuage qu'après la détonation; mais tous s'accordent sur la couleur blanchâtre de ce nuage , sur sa forme oblongue et sur son diamètre apparent de 7 à 8 pieds. « Aussitôt que le nuage se fût divisé , les rayons dont je viens de parler se dissipèrent peu à peu, en laissant dans l'air un léger brouillard vi- sible surtout autour du disque du soleil; un quart d'heure après, tout avoit disparu. « L'éclair vu par plusieurs personnes, la couleur blanchâtre du nuage, la manière dont il s'est divisé par rayons; tout porte à croire que, s'il eût paru la nuit, il auroit répandu la plus vive lumière. « Peu de secondes après la division du nuage, des pierres sont tom- bées sur la terre et ont été dispersées dans une circonférence d'en- viron une lieue de rayon; elles étaient très-chaudes au moment de leur chute. « Ces pierres ressemblent, par leurs caractères généraux-, à toutes celles du même genre que l'on a observées jusqu'à ce jour; elles en diffèrent par des veines marbrées d'un gris foncé et par des globules d'un genre particulier, dont l'intérieur se trouve parsemé; ces caractères leur donnent beaucoup de ressemblance avec les pierres de Bénarès. « l.a quantité de ces uranolithes, déjà trouvée, peut être évaluée à ^5 ou 3o kilogrammes; il en existe une du poids de 9 kilogrammes entre les mains de M. Prugnières, propriétaire, aux Brethous , près Castelmoron. Elle n'est pas entière; ou a dû en avoir extrait au moins ( i55 ) ^ ^ ==== un kilogramme et demi. Une autre d'un volume égal a été trouvée à l o 1 4. la distance d'environ mille toises de la première , dans la direction du nord ; cette dernière a été brisée par des paysans , qui en ont dispersé les morceaux. L'une et l'autre tombant dans une terre peu compacte, y ont fait des trous de 8 à lO pouces de profondeur, dans une direc- tion inclinée de quelques degrés du sud au nord. Quelques-unes trou- vant un terrain plus ferme n'ont pu y pénétrer, entr'autres, celles qui sont tombées au Temple, qui, après leur chute, ont fait plusieurs bonds également du sud au nord. Une de ces pierres offre des empreintes res- semblant, très-grossièrement, k celles des pattes d'un chien ou de quel- qu'autre animal du même genre. Plusieurs de ces pierres paroissent être des fragmens d'une masse plus considérable, en ce que la surface des par- ties qui semblent s*être détachées avant la chute, est un peu moins noire que celle des autres, et que les inégalités en sont moins arrondies} les cassures faites après la chute sont d'un gris blanchâtre. » Obseri^ation. Un échantillon de l'aérolithe d'Agen , déposé dans le cabinet de minéralogie de M. de Drée, à Paris, comparé avec les aérolilhes de diflerens lieux qui s'y trouvent réunis, a montré la plus grande analogie avec l'aérolithe provenant du cabinet de M. de Trudaine àMontigny, présumée être tombée à Liponas, en Bresse, le 7 septembre 1753. L'une et l'autre présentent des veines marbrées d'un gris foncé, quelquefois très-déliées , et qui leur donnent un caractère particulier propre à les faire reconnaître aussitôt. Les globules qui forment la presque totalité des pierres de Bénarès se retrouvent, mais en très-petit nombre, dans l'aérolithe d'Agen 3 mais ce qu'elle ofire de plus remar- quable c'est une très-grande quantité de grains métalliques brillans beaucoup plus abondans que dans aucune des pierres avec lesquelles nous l'avons comparée, qui existent chez M. de Drée, et dont voici la liste avec les caractères particuliers à chacune. i.** Subschisteuse. I. Ensisheim, septembre 1492. 2.° Globules métalliques très-nombreux , point de veines* s. Maurkirchen, Bavière, 20 novembre 1768. — Gris clair, globules assez gros, épars. 3. Eichstaedt, 19 février 1785.— Globules très-petits. 4. Bénarès, au Bengale, 29 décerobre 1798. — Globules beaucoup plus gros. ( «54 ) 3.° Globules très-rares, aspect uniforme» 5. Lucé, dans le Maine, i5 septembre 1768. — Gris blanc, quelques taches de rouille, des points briilans assez nombreux, sur un fond terne. 6. Woltdcottage, dans le Yorkshire, i5 décembre 1795. — Semblable à la précédente, les points métalliques plus nonibi*eux. 7. Sienne , 16 juin i794« — Gris blanc terne, quelques points gris bleuâtre, points métalliques briilans , épars. 8. Sales, près Villefranche , département du Rhône, 12 mars 1798. — Gris clair, çà et là plus foncé, parties métalliques brillantes éparses. g. Char&on ville, près Orléans, 23 novembre i8io. — Semblable à la précédente, mais un peu plus foncée en couleur. 10. Toulouse, 10 avril 1802. — Gris bleuâtre pointillés de gris, grains ii^étalliques briilans très-petits, des globules épars. 11. Barbotan, près Bordeaux, 24 juillet 1790. — Semblable à la pré*- eédente j de plus , de nombreuses taches de rouille, et de petites lignes ou veinules gris foncé qui serpentent dans la pierre. /a^,^ Ayant l'apparence de brèche, 12. Weston, dans le Connecticut, 14 décembre 1807. — Granulaire, friable , terne , fond gris de cendre , parties blanches éparses , plus riches en grains métalliques. i3. L'Aigle, département de l'Orne, 26 avril 18 14. — Contexture serrée , grains métalliques briilans épars , parties blanches très -nom- breuses, d'inégale grandeur. 14. Liponas? en Bresse, septembre 1755. — Granulaire, parties frag- mentiformes, gris cendré, très-nombreuses, de toutes grandeurs, sur un fond gris bleuâtre très-divisé et formant comme un réseau; des taches de rouille éparses et de nombreux grains métalliques briilans dans les parties gris cendrées. i5. Agen , 5 septembre 18 14. — Semblable à la précédente, parties fragmenlilbrmes d'un gris blanc , grains métalliques briilans très- lipmbreux. 5.° D'apparence charbonneuse. i6. Saint-Etiemie près d'Alais , 5 mars 1806. — Noire,,, à poiats briilans , lé% v%« ( iSy ) Observations sur le genre Glaiix ; parVM.. Auguste DE Saint- HlLAIRE et DUTOUR DE SaLVERT. 1814. Un calice raonophylle à cinq divisions, point de corolle, cinq BoTAïriQTrE. étamines périgynes, un ovaire supérieur et uniloculaire, un récep- tacle central libre, chargé de cinq ovules enfoncés dans sa substance, Société Philomat. des semences sans périsperme, un embryon droit à radicule tournée 19 novembre 18 14. vers l'ombilic : tels sont les caractères assignés jusqu'ici au genre Glaiix par la plupart des auteurs. Si tous ces caractères étaient exacts, il est bien certain que celte plante devrait être rangée, comme on l'a cru, parmi les SaUcarié€S,m3.h elle s'éloigne réellement de cette famille, par ce qu'il y a de plus essentiel dans les parties de la fructification. L'ovaire globuleux et terminé en pointe , est uniloculaire,'' comme dans certaines Salicariées-, mais M. de Saint-Hilaire a fait observer ailleurs que dans ces dernières plantes, le réceptacle était en forme de colonne, tandis que dans le Glaux il est globuleux et soutenu par un petit pédicule caché dans sa substance. Cette différence est déjà de quelque importance, puisqu'elle tient, comme M. de Saint- Hilaire l'a prouvé , à l'organisation intime du réceptacle , mais il existe d'autres différences qui frapperont d'avantage. M. de Saint-Pilaire a observé les semences du Glaux y et il (celle qui regarde les parois de la capsule), plus large et un peu convexe. L'amande composée d'un périsperme charnu et d'un embryon droit, placée ti'ansversalement dans le périsperme et pr.rallèle à l'ora- bilic. Ces caractères importans éloignent tout-à-fait le Glaux des Sali- cariées, puisque dans celles-ci l'embryon a sa radicule tournée vers l'ombilic, et qu'elles n'ont point de périsperme. Une certaine ressemblance extérieure eiitre le Glaux et le Corri- giola est sans doute ce qui a fait croire aussi que le premier de ces deux genres pouvait appartenir aux Portulacées; mais il est clair que cette ressemblance ne peut autoriser le rapprochement dont il s'agit, car, si les Portulacées ont un périsperme comme le Glaux, ce corps est chez elles d'une nature bien différente, et, comme l'on sait, rembr3'on y est roulé autour du périsperme. Il est encore un caractère extrêmement essentiel qui éloigne le Glaux, non seulement des Sallcariées et des Portulacées , mais Livraison de décembre. 21 C ,58 ) encore de tonte îa classe h laquelle ces deux familles appartiennent. C'est donc parmi les plantes dont les étamines sont hypogynes qu'il faut chercher la place du Glaux. Aucune apétale ne présente les mêmes caraclères, et c'est également en vain qu'on les chercherait parmi les polypétales. A l'exception du défaut de corolle, une famille de monopétales seule les réunit tous, et cette famille est celle des Vriniidacées, Chez elles comme dans le Glaux ^ le calice est mono- phylle, l'insertion est hypogyne, le style est simple, le stigmate en tête , l'ovaire supérieure* et uniloculaire. Dans le Glaux cornme dans les Primulacées, les étamines sont alternes avec les divisions du calice, et \i placenta charnu, globuleux^ et soutenu par un petit pédiculle caché dans sa substance , se termine par un filet qui s'enfonce dans le style et se brise après la fécondation. Dans les mêmes plantes, les ovules sont également incrustés dans le réceptacle; les semences sont irrégulières et ont leur surface extérieure plus large et un peu convexe; enfin l'embryon y est également droit, parallèle à l'ombilic et situé dans un périsperrae charnu. Une ressemblance aussi parfaite dans tous les détails de la fructification, ne permet certainement pas d'éloigner le Glaux des Prùnulacées, et l'on pourrait dire en quelque sorte que cette plante est une Primulacée apétale. Quelques auteurs ont assuré que dans son pays natal, les fleurs du Glaux étaient pourvues d'une corolle. C'est dans les lieux oii il croit naturellement que M. de Saint-Hilaire l'a étudié, et il a trouvé sa fleur constamment incomplète; mais s'il était vrai qu'il eût quel- quefois une corolle et qu'elle fût monopétale, ce serait un rapport de plus que cette plante aurait avec les Primulacées', et ce rapport serait d'autant plus grand que les étamines du Glaux étant alternes avec le calice, seraient, comme dans les Primulacées , opposées à la corolle, s'il en existait une, M. de Saint-Hilaire termine son Mémoire en présentant les carac- tères du genre Glaux ,B\n.s\ qu'il suit : Glaux. Calix campanulatusy S-Jidus, coloratus. Corollao. Stamina quinque hypogyna. Stylus unicus. Stigma capitatum. Capsula uvilo- cularis 5 - vali^is. Semina receptaculo centrali globoso ajfîxa. Péris- permun carnosum* Embryo rectus umhilico parallelus. V*^V%É W^^'VV*^'* ^%* ( '59 ) Mémoire sur V expression analytique de r élasticité et de la raideur des courbes à double courbure j par M. J. BiNET. 1B14. Institut. *2 août i8i4- Quand une cause quelconque déterrnine un changemeut de forme Mathématiqoe» clans une ligne matérielle à double courbure , en la concevant par- tagée dans sa longueur en élémens infiniment petits , ce changement peut être rapporté pour chacun de ses points à trois espèces distinctes de variations 3 i." à une extension ou contraction de l'élément de la courbe dans le sens de sa longueur^ 2.° à une augmentation ou une diminution de l'angle de contingence formé par deux élémens infi- niment petits consécutifs, ou à une flexion de la courbe; 3.^ à une augmentation ou à une diminution de l'angle de contingence compris par deux plans osculateurs consécutifs répondant an même point, et cela peut être nommé une torsion. Si la courbe matérielle est élastique, c'est-à-dire, si elle s'oppose aux changemens de forme que des forces tendent à lui imprimer, on pourra toujours considérer cette résistance en chaque point, comme provenant de trois espèces de forces s'opposant aux trois sortes de variations dont nous venons de parler. La force contraire à l'extension ou à la contraction longitudinale des élémens de la courbe s'appelle la tension 3 celle qui résiste à l'ouverture ou à la diminution de l'angle de contingence est nommée communément l'élasticité de l'angle de la courbe, ou plus simplement l'élasticité de la courbe j*^ parce que c'est la seule avec la tension que l'on ait considérées jusqu'à présent. La troisième force tend à empêcher l'angle de contingence de deux plans osculateurs consécutifs de changer : cette nouvelle sorte d'élas- ticité s'exerce par le moyen de la torsion de l'élément de la courbe. Ce genre de force se développe principalement dans les courbes à double courbure , et les géomètres paraissent jusqu'à présent avoir entièrement négligé de le considérer; aussi M. Lagrange, en s'occupant du problème que nous traitons ici, est-il parvenu à des équations, exactes sans doute, pour les courbes qui ne seraient douées que des deux premières espèces d'élasticité , ou pour les courbes planes sollicitées par des forces situées dans leur plan , mais qui sont loin de convenir au problème général des courbes à double courbure élas- tique. Qu'on se figure, par exemple, un fîl métallique plié en forme d'hélice, comme le sont les ressorts appelés ressorts à boudins. Si une force agit de manière à rapprocher ou à éloigner les deux extrémités de ce ressort, on voit assez que le changement de forme qu'il éprouvera aura lieu sur - tout aux dépens de la torsion du fil métallique. C 160 ) Les trois espèces d'éléraens géométriques que je viens de consi- dérer comme variables dans une courbe élastique, sont constans pour une courbe roide , et les géomètres savent qu'il en résulte que les équations indéfinies que fournissent ces deux problèmes , doivent se présenter absolument sous la même forme, ou doivent pouvoir y être ramenées; et qu'elles ne diffèrent que par leur objet; c'est-à-dire par les choses qu'elles doivent déterminer. Jl est très-singulier que l'au- teur de la Mécanique analytique ^ qui a insisté sur cette remarque dans plusieurs occasions, en ait négligé l'application dans le problème des courbes élastiques à courbure double. Il eût été conduit à consi- dérer le genre des forces de torsion , qui se présentent d'ailleurs si naturellement dans cette question. Elles ont même un autre avantage dans l'expression de la roideur; c'est de faire éviter les forces provenant des indéterminées que M. Lagrange emploie à multiplier les variations de certaines fonctions diiféreutielles, qui doivent être constantes dans une courbe rigide et invariable de forme. En examinant quelles sont ces forces, on reconnait que deux d'entre elles sont infinies, l'une du premier ordre, l'autre du second ordre. La raison de cette circons- tance extraordinaire se trouve dans la fonction que ces forces sont destinées à remplir; c'est ce qu'on verra suffisamment dans le cours de mon mémoire. M. Lagrange n'ayant pas cherché la signification géométrique particulière de chacune des trois quantités différentielles qui doivent être invariables, semble n'avoir pas aperçu l'inconvénient dont je parle; et pour cette raison, mon travail est surtout propre à compléter et à éclaircir plusieurs chapitres de la Mécanique ana- lytique. Aviint été conduit à considérer de nouveaux élémens dans les courbes et les polygones construits d'une manière quelconque dans l'espace, on trouvera dans mon mémoire quelques nouvelles expressions et de nouvelles formules relatives à leur géométrie. Observations sur le chlore ^ par M. Gay-Lussac. Chimie. ^"^' ^AY-LussAC commence par établir que les muriates se changent tous en chlorures métalliques lorsqu'on les fond ou seulement qu'on Institut. ^^^ dessèche, et que quelques-uns éprouvent ce changement lorsqu'ils Août 1814. cristallisent. Ce principe est la conclusion naturelle des faits suivans : 1,° La baryte, la strontiane, la chaux, l'oxyde de zinc secs, exposés C 16. ) ■' " à la température d'un rouge obscur, au contact de gaz hydrochlovique 1 o i 4. ont donné de l'eau; 2.° i gramme de potassium contenu dans uu creuset a été plongé dans un ballon rempli de gaz bydrochlorique. La combinaison ayant eu lieu, le creuset a été pesé, on a eu par ce moyen le poids du chlorure de potassium ; on a dissous le chlorure dans l'eau, on a fait évaporer et dessécher le résidu, on l'a pesé 3 puis on l'a fait rougir, et on l'a pesé de nouveau. Les poids trouvés dans les deux pesées étaient égaux à celui du chlorure. D'après la détermination que l'on a faite des élémens des muriates secs dans l'hypothèse où ces sels étaient formés d'un oxyde métallique et d'un acide, il est extrêmement facile de reconnaître la composition des chlorures^ il suffit d'ajouter au poids de l'acide, celui de l'oxygène qu'on a supposé uni à la base pour avoir le poids du chlore; c'est par ce moyen que M. Gay-Lussac admet que le chlorure d'argent _ - p A 1 Ç chlore 100 est lorme de < , * -^ j^ argent 5o5,59 Le chlorure de potassium J ^ .^ • '^*^ ^ ^ ( potassmm iii,5io T - 1 •<- At f r \ potassium 100 La potasse doit être tormee . . < ^ , , r. ^ \ oxygène 20,425 D'après ces données le rapport de l'oxygène au chlore est de 10 à 45j99? o^ 6^ nombres ronds de 10 à 44* L'analogie qui existe entre les iodates et les muriates suroxygénés a conduit M. Gay-Lussac à rechercher si la nature de ces composés ne serait point analogue. 11 a trouvé par le calcul que s'il en était ainsi, l'acide des muriates suroxysénés devait être formé \ , ^^ ^o -^ ° (_ ox3'gene 1 1 1 ,dS, en quoi ce corps différerait de l'euchlorine de M. Davy, qui est composé de chlore, ..100, d'oxygène 22,793 ce dernier nombre multiplié par 5 donne ii3,g5 qui se rapproche assez de m, 68, pour faire croire que l'acide des muriates suroxygénés contiendrait cinq fois autant d'oxygène que l'euchlorine. M. Gay-Lussac regarde l'euchlorine comme un oxyde de chlore analo- gue au protoxyde d'azote, parce qu'il contient deux volumes d'azote et un volume d'oxygène. Pour 'savoir s'il y avait un acide de chlore M. Gay-Lussac a préparé le muriate suroxygéné de barite par le procédé de M. Chennevix, il l'a décomposé par l'acide sulfurique, et a trouvé dans la liqueur un véritable acide de chlore qui doit être nommé chlorlque. Des propriétés de V acide chlorique. L'acide chlorique est incolore et inodore, il a une saveur très- acide; il rougit la teinture de tournesol sans la détruire 3 il n'altère point ( .62 ) ^ le sulfate d'indigo ; la lumière ne le décompose point, il prend par la concentralion une consistance un peu oléagineuse, la chaleur en volatilise une partie, et réduit l'autre en chlore et en gaz oxygène. L'acide hydrochlorique le réduit en chlore et en eau. L'acide sulfureux en sépare le chlore et devient sulfurique. L'acide hydrosulfurique le décompose 3 on obtient de l'eau, du soufre et du chlore. L'acide chlorique reproduit tous les chlorates en se combinant avec les bases. Le chlorate d'ammoniaque est fulminant ainsi que M. Chennevix l'a dit. L'acide chlorique ne précipite pas l'argent ni aucune autre disso- lution métallique 5 il dissout le zinc en dégageant du gaz hydrogène. 11 parait que l'eau ou une base salitiable est nécessaire à son existence. De la quantité de chlorate qui se forme quand on fait passer le chlore dans Veau de potasse. On trouve parle calcul, que quand on fait passer du chlore dans une dissolution de potasse, il doit se former 100 de chlorate et 3oo,3 de chlorure, si l'on admet que le chlore s'oxyde aux dépens de la potasse, ou 556,8 d'hydrochlorate, si l'on admet qu'il s'oxyde aux dépens de l'eau. M. Chennevix au lieu du premier rapport a trouvé par l'expérience celui de 100 à 595,4. M. Gay-Lussac a trouvé celui de 100 à 649 lorsqu'il s'est servi d'une solution de potasse concentrée, et celui de 100 à 5i2, lorsqu'il a employé de la potasse dissoute dans trois fois son poids d'eau. M. Gay-Lussac attribue la différence du résultat calculé de celui trouvé par l'expérience, à l'oxygène qui se dégage pendant la saturation de la liqueur alcaline par le chlore, et pendant les o[)éralions qu'o.î fait subir à la même liqueur, avant de déterminer la proportion du chlorate et du chlorure. De l'action du chlore sur les oxydes métalliques. Le chlore se comporte avec les oxydes de la même manière que l'iode, et l'acide chlorique se produit à peu près dans les mêmes cir- constances que l'acide iodique. Du chlorure d*azote. L'analogie indique que ce composé est formé de 5 volumes de ( ,63 ) chlore et de i volume d'azote; mais, au lieu de ce rapport, M. Davy a trouvé celui de 4 ^^ ï* M. Gay-Lussac se demande si l'or, l'argent et le mercure fulminant ne sont pas des azotures métalliques. C. 1814. McnKjîre sur les équaùons aux diff'érences partielles ; par M. AMPi£RÉ L'auteur considère une classe particulière d'équations aux diffé- rences partielles du second ordre à trois variables, savoir : les équa- tions linéaires , par rapport aux plus hautes différences. La plus géné- rale de celte classe renferme quatre termes dont trois sont multipliés par les difîerences secondes et le quatrième en est indépendant 3 les coëfficiens de ces quatre termes sont d'ailleurs des fonctions quel- conques des trois variables et des deux différences premières; or, M. Ampère se propose de transformer cette équation en une autre, qui ne contienne plus qu'une seule différence seconde; et il y par- vient, en effet, lorsque l'on connaît deux intégrales premières de l'é- quation proposée, contenant chacune une constante arbitraire. S'il s'ao-issait d'une équation linéaire, non-seulement par rapport aux dif- férences du second ordre, mais aussi par rapport aux dincrences pre- luières et à la variable principale, cette transformation n'exigerait, comme on sait, qu'un simple changement des deux variables indé- pendantes, et les nouvelles variables seraient déterminées en fonctions des anciennes par l'intégration de deux équations différentielles ordi- naires. Mais relativement aux équations plus générales que M. Am- père a considérées, il faut changer à la lois les trois variables, et le choix de l'inconnue qu'il faut prendre pour la nouvelle variable prin- cipale , fait la difficulté du problème qu'il s'est proposé de résoudre. Pour rendre plus faciles à saisir les résultats auxquels il est parvenu, nous allons les présenter sous un point de vue différent du sien. qui conduit néanmoins aux mêmes conclusions. Supposons, d'abord, que l'on ait trouvé d'une mr anière quelconque, qui d'elles deviendra la variable principale; elle sera donc regardée comme fonction des deux autres qui seront les deux variables indépendantes dont ou pourra ûxer, comme on voudra, le rapport avec celles qu'elle Mathématiques. Institut. Septembre 181 4» ( î64) tantes d'une intégrale, on reconnaît sans peine que pour donner à la transformée la forme la plus simple, il faut prendre ces deux équations demanicre que les deux différences premières ne changent pas par la variation des constantes. On trouve, alors, pour cette transforrnée, une équation linéaire par rapport aux différences secondes, de même forme que la proposée, et qui contient, en général, les trois diffé- rences secondes de la variable principale. C'est à cette espèce de trans- formation que se rapporte celle que M. Legendre a donnée pour in- téo^rer, ou du moins pour rendre tout-à-fait linéaire l'équation de Vaire immmum^ et d'autres semblables, telle que l'équation qui comprend la propagation du son dans une ligne d'air, lorsque les oscillations à\\ fluide ne sont pas regardées comme infiniment petites. Maintenant si l'intégrale particulière d'où l'on part, n'est pas prise au hazard, mais qu'elle provienne d'une intégrale première contenant déjà une constante arbitraire, que l'on a ensuite intégrée avec deux autres constantes, cette circonstance donne lieu à une réduction de la transformée. En effet on prouve aisément qu'alors, une des trois différences secondes disparaît dans cette équation , ce qui peut déjà la rendre plus facile à traiter. De plus si les coëfficiens des secondes difïérences dans l'équation proposée, sont les trois termes d'un carré, on prouve aussi que deux termes disparaissent à la fois dans la trans- formée, et qu'elle est réduite à ne plus contenir que la différence se- conde relative à l'une des deux variables indépendantes, ce qui est la forme la plus simple à laquelle elle puisse être ramenée. On peut re- marquer à cette occasion 5 que, d'après la théorie connue (i), une pareille équation ne comporte qu'une seule fonction arbitraire dans son intégrale complète : il en sera donc de même de toute équation li- néaire par rapport aux différences du second ordre, dans laquelle les coëfficiens de ces différences ont entre eux la relation des trois ter- mes d'un carré; proposition qu'on pouvait bien supposer, mais que personne avant M. Ampère n'avait complètement démonfrée. Enfin si l'on est d'abord parvenu à trouver deux intégrales pre- mières de l'équation proposée, renfermant chacune une constante ar- bitraire, et qu'en les employant simultanément, on ait obtenu l'in- tégrale avec trois constantes qui est la base de toute cette anal^^se ; il arrive alors que l'équation transformée perd deux de ses termes, {i) Journal de l'Ecole Foljtechnic^ue , treizième cahier, page 107. C .65) de sorte qu'elle ne coutient plus qu'une seule diffërence du second 1014. ordre; savoir : celle qui est prise une fois par rapport à chaque va- riable. Ce résultat est l'objet principal du Mémoire dont nous rendons Compte. Il suppose, comme on voit, la connaissance de deux inté- grales premières dans le cas général, et d'une seule, dans le cas par- ticulier dont nous venons de parler 3 et l'auteur observe lui-même, que malheureusement il n'y a pas de méthode directe pour les trou- ver dans tous les cas. Lorsqu'on outre la transformée à laquelle il conduit, se trouve linéaire par rapport aux différences premières et h la variable principale, on peut alors lui appliquer les méthodes de M. Laplace qui donnent son intégrale sous forme finie, toutes les fois qu'elle en est susceptible, et sous forme d'intégrales définies dans beaucoup d'autres cas. M. Ampère rapporte dans son Mémoire, diffé- rens exemples d'équations qui deviennent ainsi tout-à-fait linéaires , au moyen de sa transformation. Il les intègre ensuite par les méthodes ci- tées; et il montre par-là que cette transformation, quoiqu'elle ne soit pas toujours praticable , donne cependant une sorte d'extension aux moyens d'intégration connus jusqu'ici. P. Sur une nouvelle manière de retirer V Osmium du platine brut) par M. Laugier. Société Philomat. 19 novembre i8l4» Pour obtenir l'osmium, l'un des quatre métaux du platine brut, Chimib. on n'a employé, jusqu'à présent, qu'un moyen, celui de traiter la poudre noire qui résiste à l'action de l'acide nitromuriatique que l'on fait agir sur le platine , à l'aide de la potasse. La masse alcaline étendue d'eau et sursaturée d'acide nitrique est ensuite soumise à la distillation, pendant laquelle l'eau passe chargée de l'oxyde d'osmium aussi volatil que ce liquide. Cette volatilité de l'oxyde d'osmium, et plus encore l'odeur extrê- mement forte de l'acide distillé sur le platine brut, a fait soupçonner à M. Laugier que cet acide pouvait bien être chargé d'une quantité quelconque d'oxyde d'osmium. Il parait que ce fait avait été entrevu plusieurs années auparavant par M. Teunant qui s'était contenté de dire qu'il passait de l'osmium pendant la distillation. M. Laugier, pour vérifier le soupçon qu'il avait formé, a saturé l'acide avec plusieurs bases alcalines. La chaux lui a paru préférable; la distillation presque entièrement saturée par la chaux a été soumise à la distillation, et il a obtenu une grande quantité d'eau chargée d'oxyde d'osmium. ÎÀçraison de décembre, 32 ( i66 ) Le procédé de M. I.augier est facile, expéclitif, peu coûteux , et met à la disposition des chimistes une quantité d'osmium qui, jus- qu'à présent, avait été perdue pour eux. Expériences sur la purification et la réduction des oxydes de Titane et de Céiiuni ; par M. Laugier. Chimie. Ce Mémoire, qui renferme un assez grand nombre d'expériences, dont la description serait trop longue pour être rapportée dans le Buî- Société Philoroat. letin, qui a pour objet de faire sur-tout connaître les résultats des tra- 39 novembre i8i4. vaux des membres de la société, établit les faits suivans : i'\ L'acide oxalique et l'oxalate d'ammoniaque sont employés avec succès pour réunir sur-le-champ la plus grande partie du titane con- tenu dans une dissolution muriatique impure de ce métal, laquelle, après leur action, reste parfaitement limpide. 2.° Ces réactifs, en isolant ainsi le titane, facilitent la séparation du fer qui y est mêlé. 3.*^ L'oxyde de titane provenant de roxalate,mis en pâte avec de l'huile et fortement chaulfé, est en partie réduit, et la portion ré- duite a une couleur jaune pure. 4.° L'acide oxalique est le meilleur réactif pour séparer le cérium du fer^ la séparation de ces deux métaux s'opère complètement par ce moyen. 5.° L'oxyde de cérium provenant de l'oxalate, mêlé à de l'huile en quantité suffisante pour former une pâte, et fortement chaufïé dans une cornue de porcelaine, se convertit en un carbure noir mêlé de points brillans, qui se trouve peser exactement le même poids que l'oxyde employé. 6.° Ce carbure encore chaud a la propriété de s'enflammer à l'air Gomme le meilleur pyrophore; placé sur du papier, il y met le feu , et repasse, à mesure qu'il brûle, et que le charbon se consume, à l'état d'oxyde rouge. 7.° Cette propriété de s'enflammer spontanément fait soupçonner que le métal avait été privé de son oxygène, dont le charbon a pris la place. 8.° Le cérium n'est pas volatil à la chaleur rouge que peut éprouver une cornue de porcelaine dans un fourneau à réverbère. C -67 ) Sur la présence de la Strontîane dans Tarragonîte d Auvergne; par M. Laugier. 1B14. Le carbonate de chaux et l'arragonite offrant une cristallisation trcs- Chimie. dilîéreute, on a dû soupçonner que ces substances différaient aussi par leur composition , et beaucoup de chimistes se sont occupés de Société pliilomat. leur analyse comparée. 19 novembre i8i4. Presque tous ont conclu de leurs expériences, que ces deux subs- tances étaient identiques, et qu'elles étaient formées de quantités semblables de chaux, d'eau et d'acide carbonique. M. Stromayer est le seul qui ait annoncé que larragonite diffère du carbonate de chaux, en ce qu'elle renferme une petite quantité de strontiane. Cette contradiction entre l'opinion de M. Stromayer et celle de beaucoup de chimistes distingués, a engagé M. Laugier à vérifier un fait attesté par le premier, et nié par les autres. Il a fait usage du procédé de M. Stromaj^er, et il a obtenu d'abord nne matière blanche , pulvérulente , qui ne peut être du nitrate de chaux, puisqu'elle ne se dissout point dans l'alcool, et qu'elle ne s'humecte point à l'air , et qui , d'un autre côté , n'est pas de la ^haux, parce qu'elle est beaucoup soiuble dans l'eau, et que l'eau qui la tient en dissolution ne se trouble point à l'air. Cette matière dissoute dans l'eau et abandonnée au repos, se cris- tallise régulièrement, et présente les propriétés du nitrate de stron- tiane. Les cristaux qu'on en obtient sont transparens, solides, d'une saveur acre, piquante , d'une forme octaèdrique , et donnent une cou- leur purpurine à la flamme d'une bougie. M. Laugier a obtenu ces cristaux en abrégeant le procédé de M. Stromayer; au lieu d'attendre que le nitrate de chaux, évaporé en consistance de miel, fût devenu liquide à l'air, et que les cristaux de nitrate de strontiane se fussent déposés, il a traité de suite la masse épaissie, par l'alcool, à 4^*^^ ^i'-'i "^^ dissout que le nitrate de chaux. Il a fait son expérience sur 140 grammes d'arragonite. Zo OLO GI E. ( '68 ) Observations sur la bouche des papillons , des Phalènes et des autres insectes lépidoptères ; par M. J. C. Savigny , de l'Ins- titut d'Égjpte. On sait que chez beaucoup d'insectes les organes de la nutrition Institut. diffèrent infiniment de ceux de leurs larves, et que, sous ce rapport, octobre i9i4. on doit surtout remarquer les papillons ou lépidoptères dont toutes les chenilles, quelles qu'elles soient, sont munies de mandibules plus ou moins cornées, destinées à triturer des matières solides végétales ou animales , tandis que les insectes parfaits qui proviennent de ces chenilles ne sont pourvus que d'une trompe flexible, spirale, plus ou moins développée, et quelquefois même presque nulle, dont l'usage est de s'insinuer dans le calice des fleurs, afin d'en sucer le nectar. Jusqu'à présent on avait regardé cette trompe des lépidoptères comme un organe qui leur était particulier, et qui n'avait aucune analogie avec les parties qui servent à l'assimilation des alimens dans les in- sectes des autres ordres. M. Latreille seulement avait annoncé (i) qu'on pouvait regarder les deux pièces qui forment la trompe des papillons comme occupant la place des mâchoires; mais ce naturaliste n'a pas développé cette idée, et a continué, ainsi que M. Delamarck, à donner le nom de trompe à l'organe en question. M. Savigny , portant toute son^attention sur les différentes parties de la bouche des lépidoptères , a acquis de son côté la conviction de l'analogie qui existe entre les deux parties de leur trompe et les mâ- choires des autres insectes ; et de plus il a retrouvé dans les premiers les autres organes, plus ou moins modifiés, que l'on observe dans la bouche des insectes broyeurs. Il leur reconnaît deux lèvres, une supérieure et une inférieure, deux mandibules, deux mâchoires et quatre palpes, dont deux maxillaires et deux labiaux. La lèi^re supérieure est très-petite et très-peu apparente, mince, membraneuse, demi-circulaire, ou plus souvent alongée et pointue, appliquée exactement à la base de la trompe et reçue dans sa suture moyenne de manière à fermer exactement le léger écartement qui se trouve entre les deux filets. Les mandibules , aussi très-petites, sont appuyées sur les deux cô- tés de la trompe et sont trop écartées pour pouvoir se toucher par leur sommet. Leur mouvement est assez obscur, et dans certains gen- res comme dans les sphinx, elles paraissent plutôt soudées au cha- (i) Dans une note de son Gênera inseci. el crint., t. i., p. 169. peron, qu'articulées. D'autrefois elles font corps avec la base de la I014. lèvre supérieure. Elles sont cornées, très-lisses dessus et dessous, vi- des à l'intérieur, tantôt applaties, tantôt renflées, plus ou moins co- niques, divergentes, parallèles ou convergentes, pointues ou obtuses selon les genres, mais dans tous bordés de cils très-épais sur leur tran- chant intérieur. Les mâchoires ont leur tige fixée à la tête et à la lèvre inférieure ; mais leur lame terminale est libre, gfêle, souvent très-longue, flexible listuleuse, arrondie en dehors, sillonée en dedans d'une goutière dont les bords sont imperceptiblement crénelés, et qui s'adaptant avec la goutière de la lame correspondante, forme ainsi un C3dindre creux qui est la langue ou la trompe des lépidoptères. Chacune de ces mâ- choires porte un palpe inséré précisément au même point que les palpes maxillaires des autres insectes; ces palpes sont ordinairement très-petits, mais cependant quelques lépidoptères les ont assez déve- loppés; et, comme ceux-ci ont leurs quatre palpes apparens, Fabricius les a distingué pour en former ses genres Tinea , Phjcis et Cj'ambus, que M. Latreiile réunit dans sa famille des crambi/es. Ces palpes maxillaires sont composés tantôt de deux articles très-courts, comme dans les papillons, les hespéries, les phalènes, les noctuelles, les py- rales,les ptérophores, ou un peu plus longs, ainsi que dans les sésfes> et les zjgènes; tantôt ils le sont de trois, comme dans les bofys, les gal- leries, les crambes, les alucites, etc. Ces articles varient selon les genres dans leurs formes et leur longueur proportionnelle. Il est à're- marquer que lorsque les palpes maxillaires sont de deux articles, la trompe est toujours nue ou simplement pubescente, tandis que lors- qu'ils le sont de trois, cette trompe est toujours écailleuse. La lèpre inférieure est une simple plaque triangulaire ordinairement écailleuse , unie par une membrane aux deux tiges des mâchoires et supportant à sa base les deux palpes labiaux. Ceux-ci, faciles à observer dans la plupart des lépidoptères, sont com- posés de trois ou de deux articles, dont les formes et les proportions varient à l'infini. Tel est le résultat de l'examen attentif que M. Savigny a fait des organes de la nutrition dans les lépidoptères, et qu'il a porté éo-ale- ment dans les autres ordres d'insectes, assez loin pour pouvoir avancer que lorsque l'on aura mieux étudié la bouche de tous ces petits ani- maux, on trouvera que quelque forme qu'elle affecte, elle est tou- I'ours essentiellement composée des mêmes éléniens. Cependant les lymenoptères présentent, outre les parties qui composent ordinai- rement la bouche des insectes broyeurs , deux organes , dont un décrit par Réaumur , a reçu de M. Savigny le nom d'épipha- rinx. Son usage est de cacher , conjointement avec la lèvre supé- Ph Y JIQTJ E. ( 170 ) ïieure Touverture du pharinx, sur la position duquel M. Sayigny ne se trouve pas d'accord avec les naturalistes qui l'ont précédé; ceux- ci le croient placé au dessous de la lèvre inférieure ou la langue, qui est le vrai tube suceur. Selon lui, il paraît certain que le pharinx des hyménoptères est situé au-dessus de la langue comme dans les autres insectes. Dans quelques-uns, en outre de cet épipharinx, M. Savigny a cîbservé une nouvelle pièce qui s'emboite avec lui , et qui peut porter, à raison de sa^^osition, le nom d'hypopharinx. Les mêmes organes se retrouvent tous, soit ensemble, soit séparé- ment, dans la bouche des diptères. La trompe de ces insectes, comme dans les hyménoptères , est formée par la lèvre inférieure, elle existe presque toujours, ainsi que les mâchoires qui portent les palpes, mais qui se confondent quelquefois avec la lèvre inférieure, et qui sem- blent disparaître. Les mandibules ne se voient que dans quelques pharinx sont la soie ou les deux soies mtermediaires. La ievre supé- rieure est encore une soie ou une écaille plus large qui couvre les autres. • i 1 • M. Savigny a présenté à la première classe de l'institut les dessms qui doivent accompagner plusieurs Mémoires qu'il se propose de lui communiquer, et qui tendront à établir principalement, i"^. que les hémiptères, soit herbivores, soit carnassiers, ont la bouche composée d'une lèvre supérieure, de deux mandibules, de deux mâchoires, d'une langue et d'une lèvre inférieure, quelquefois palpigère, et 2^ que dans tous les acères de M. Latreille ( sans en excepter ceux auxquels il n'accorde qu'un simple suçoir ), on trouve deux mandi- bules, deux mâchoires, une langue ou une lèvre inférieure, et quel- quefois même une lèvre supérieure. Il ajoute que dans ces insectes, il existe deux pharinx. A. D. Moui^elle application de la théorie des oscillations de la lu- mière ; par M. BiOT. E-N étudiant les directions diverses suivant lesquelles les molécules lumineuses tournent leurs axes lorsqu'elles traversent un grand nom- ~ni ■ ^'^^' ^^ corps cristallisés doués de la double réfraction, j'ai été cou- le 27'd4en'bre"8i3. duit à reconnaître quelles éprouvent dans l'intéri^eur même de ces corps des ujouvemens de plusieurs sortes, tantôt oscillant autour ( 171 ) ■ de leur centre de gravité, comme le balancier d'une montre, tantôt 1014. tournant sur elles-mêmes d'un mouvement continu. Ces résultais une fois établis par l'expérience, j'en ai déduit par les calculs une infinité de phénomènes dont jusqu'alors il n'avait pas été possible d'assigner la véritable cause, ou qui même étaient tout-a-fait inconnus. Mais je n'avais encore appliqué ces recherches qu'à des substances dont la double rélraction est très-faible, si faible que les images des points lu- mineux vues à travers des plaques à surfaces parallèles, de trois o!ï quatre centimètres d'épaisseur, ne sont pas sensiblement séparées. Au- jourd'hui je les étends même aux substances dont la double réfraction est la plus énergique, telles que l'arragonite et la chaux carbonatée rhomboidale; et je suis arrivé à voir que, dans ces cristaux, comme dans tous les autres , les molécules lumineuses commencent par osciller autour de leur centre de gravité jusqu'à une certaine profondeur, après quoi elles acquièrent aussi une polarisation fixe, qui range leurs axes en deux sens rectangulaires. ~^ Pour observer ces phénomènes dans un cristal quelconque, il faut atténuer sa force polarisante jusqu'à ce que les molécules lumineuses qui le traversent, fassent, dans son intérieur, moins de huit oscilla- tions. L'on y parvient 5 soit en formant, avec le cristal donné, des lames suf- fisamment minces, soit en les inclinant sur un rayon incident polarisé de manière à diminuer l'angle que le rajon réfracté forme avec l'axe de double réfraction; soit enfin, ce qui est le plus commode, en employant ces deux moyens à la fois. On parviendra encore au même but en transmettant d'abord le rayon incident à travers une plaque de chaux sulfatée d'une épaisseur convenable, dont l'axe forme un angle de 45" avec le plan primitif de polarisation. Car, lorsqu'un rayon est ainsi préparé, pour qu'il se ré- solve en faisceaux colorés, il n'est plus nécessaire que la force pola- risante de la seconde lame soit très-faible, il suffit qu'elle combatte et affaiblisse assez les premières impressions qu'il a reçues, pour que la différence des nombres d'oscillations opérés dans les deux plaques soit moindre que huit. J'ai trouvé ainsi que, sous des conditions exactement pareilles , la force polarisante du spath d'Islande est exprimée par 18,6, celle de la chaux sulfatée étant 1 3 c'est-à-dire qu'il faut une épaisseur de chaux sulfatée égale à 18,6, pour détruire les modifications imprimées aux rayons lumineux par une épaisseur i de spath d'Islande. Or j'ai , depuis long-temps, fait voir que le cristal de roche agit exactement- comme la chaux sulfatée. Ce rapport sera donc aussi celui du spath d'Islande, comparé au cristal de ro;'hc. Maintenant, si l'on compare les forces répulsives de ces deux substances telles que Malus les a conclues de leur double réfraction , on trouve leur rapport é^aL à? ^( 172 ) 17,7; c'est-à-dire presque le même que celui des forces polarisantes, et je n'oserais point répondre de la différence. Toutes les autres substances que j'ai pu soumettre à une pareille épreuve , m'ont offert la même égalité. Ce qui achèverait de montrer, si cela était encore nécessaire, que la théorie des oscillations de la lumière atteint ces phénomènes dans leur naissance, et les ramène à la considération des véritables forces par lesquelles ils sont produits. Sur les propriétés physiques que les molécules lumineuses ac^ quièrent en traversant les cristaux doués de la double réfrac^ tion ; par M. Biot. Lu à l'Institut Dans l'ouvrage que j'ai publié sur la polarisation de la lumière, le 22 mai 1814. j'ai été conduit à conclure que les molécules lumineuses, en tra- versant les corps cristallisés, n'éprouvent pas seulement des dévia- tions géométriques dans la position de leurs axes 3 mais acquièrent encore de véritables propriétés physiques, qu'elles emportent ensuite avec elles dans l'espace, et dont les affections permanentes se ma- nifestent dans les expériences, par des affections toutes nouvelles. Les preuves sur lesquelles j'ai établi ce résultat, quoiqu'elles me pa- russent certaines, dépendaient d'une discussion trcs-délicate, et exi- geaient le rapprochement d'un assez grand nombre d'expériences, ce qui pouvait les rendre moins sensibles pour les personnes qui ne les auraient pas suivies avec beaucoup d'attention. C'est pourquoi j'ai cherché des moyens moins détournés de mettre en évidence une con- séquence aussi extraordinaire, et j'ai trouvé dans la théorie jnôme que j'en avais déduite , les procédés les plus simples pour l'établir directement. Je commence par polariser un rayon blanc au moyen de la ré- flexion sur une glace. Je le transmets ensuite perpendiculairement à travers une plaque naturelle de chaux sulfatée, d'une épaisseur ^ qui excède -— de millimètres, et dont l'axe forme un angle de 4^° avec le plan de polarisatiop primitif. Les deux faisceaux ordinaires et ex- traordinaires qui en résultent, sortent tous deux suivant la même di- rection 3 en outre, d'après la théorie que j'ai établie, ces deux fais- ceaux sortent blancs; et si l'épaisseur n'est que de quelques centi- mètres, ils se comportent comme étant polarisés à angles droits, l'un dans le sens de la polarisation primitive, l'autre dans un sens rectan- gulaire. J'exclus ce second faisceau par la transmission à travers une pile de glaces, disposée de manière à le réfléchir en totalité, sans agir ( 173 ) aucunement sur le premier faisceau qui reste seul visible à travers la 1014* pile. Alors si l'on compare celui-ci avec uu rayon polarisé dans le même sens, par la seule réflexion sur une glace, on voit qu'ils sont ou du moins qu'ils paraissent parfaitement semblables quant à l'ar- rangement géométrique des particules et au sens de la polarisation; car ils se comportent absolument de la même manière , quand on les éprouve par un prisme de spath d'Islande , ou par la réflexion sur une glace inclinée. Dans le premier cas ils se résolvent également en deux images blanches qui s'évanouissent et renaissent aux mêmes li- mites 3 dans le second ils se réfléchissent de la même manière, et échappent ensemble à la réflexion. De plus, si on leur fait traverser des lames minces de chaux sulfatée de cristal de roche, etc., ils don- nent également des images colorées, et colorées des mômes teintes, et ils cessent tous deux d'en donner quand ces lames ont atteint cer- taines limites d'épaisseur. Mais avec tant de ressemblances, ils offrent une différence capitale : c'est qu'au-delà de ces limites, l'épaisseur augmentant toujours, le rayon polarisé par la simple réflexion, ne donne jamais plus de couleurs, au lieu que le faisceau qui a d'abord traversé l'épaisseur e de chaux sulfatée, recommence à en donner de nouveau quand l'épaisseur de la seconde lame de cette substance entre dans les limites e + t^ de millimètre. Il conserve donc en cela la trace durable des impressions physiques qu'il avait d'abord subies en traversant la première plaque cristallisée, ces impressions sont relatives à l'épaisseur e de cette plaque, au lieu que le rayon polarisé par la seule réflexion, est modifié complètement comme s'il avait traversé une plaque cristallisée d'une épaisseur infinie. Je me borne ici à ce seul fait 3 mais la différence des deux rayons se manifeste encore dans plusieurs autres phénomènes que la théorie sait également prévoir, et qu'il aurait été, je pense, assez difficile, pour ne pas dire impossible, de deviner autrement. ft^>V»WV»V»%%^W%^^V^^-V^^V» Découverte d'une Différence -physique dans la nature des forces polarisantes de certains cristaux j par M. BiOT. Dans mes précédentes recherches sur les cristaux doués de la double réfraction, j'ai fait voir que l'on pouvait obtenir des fais- ceaux colorés extraordinaires et ordinaires, avec des plaques épaisses comme avec des lames minces, en opposant les actions polarisantes Lwraison de décembre, a3 Physique. lustitut. 25 avril iSi4 ( 174 ) successivement exercées par deux de ces plaques sur un même rayon lumineux. Lorsque les plaques sont de même nature, l'opposition s'o- père toujours en croisant à angles droits leurs axes de double réfrac-- tion. Mais lorsqu'elles sont de nature différente, il faut, dans cer- tains cas, croiser les axes, dans d'autres, les rendre parallèles. Ce dernier cas a lieu, par exemple, quand on combine les aiguilles de beril avec celles de quartz. Lorsque les axes de ces deux substances sont placés de la même manière relativement à un rayon polarisé, les impressions qu'elles lui communiquent sont telles que, si elles sont successives, elles s'entre-détruisent, et au contraire, elles se con- tinuent et s'ajoutent ensemble si les axes sont croisés à angles droits; ce qui est précisément l'inverse de ce qu'on observe quand on com- bine ensemble deux plaques tirées d'un même cristal. Ainsi dans cette sorte d'aimantation que les cristaux fout subir aux particules lumi- neuses qui les traversent, il faut distinguer deux modes d'impressions différens et opposés l'un à l'autre, comme le sont les deux électri- cités vitrée et résineuse , ou les deux magnélismes boréal et austral. .7e les nommerai j par analogie, la polarisation quartzeuseei la po- larisation hérillée. Voici une liste de quelques substances qui se rangent dans l'une ou l'autre de ceis dénominations : Polarisation quartzeuse.- Polarisation hérillée. Cristal de roche. Chaux carbonatéerhomboïdale. Chaux sulfatée. Arragonite» Earyte sulfatée. Chaux phosphatée. Topase. Beril. Tourmaline, Quand on combinera ensemble deux des cristaux dont la polarisation est de même nature, il faudra croiser leurs axes pour obtenir la diffé- rence de leurs actions, et au contraire il faudra les rendre parallèles si leurs polarisations sont différentes. On. voit par ce tableau, que la forme primitive d'un cristal n'a pas de rapport évident avec l'espèce de polarisation qu'il exerce , de même qu'elle n'en a pas non plus avec les propriétés éli^triques des minéraux* (%W%^^W%WV%'VWV%V>VW^ - ( >75 ) Mémoire sur la classification méthodique des animaux mollusques , et établissement d'une nouvelle considération pour y parvenir ; par M. H. de Blainville. ( Extrait. ) 1814. Z O O L O G l K. M. de Blainville, continuant ses recherches sur la classification mé- tliodique des animaux, basée sur leur anatomie , après s'être succès- §^^[^1^ Philomai. sivement occupé des quatre classes d'animaux verlébrés, traite, dans ^ j^o^embre i8i4. ce Mémoire, du groupe auquel on donne assez généralement aujour- d'hui le nom de mollusques, qu'il pense cependant n'être pas assez bien circonscrit. Après une histoire succincte de la Zoologie considérée sous ce point de vue , dans laquelle il cherche ce que chaque auteur a ajouté suc- cessivenîent à la science, et sur quelle partie de l'organisation il a élabli ses subdivisions, il s'arrête spécialement à faire voir que c'est à Poli, M. de Lamarck et Gur-tout à M. Cuvier, que l'histoire métho- dique des mollusques doit ses plus grands progrès. Il croit cependant, appuyé sur un assez grand nombre d'observations nouvelles qu'il a eu l'occasion de faire dernièrement pendant son séjour à Londres, que les méthodes les plus modernes rompent encore un assez grand nombre de rapports naturels ; et son Mémoire a essentiellement pour but de tâcher d'y remédier et de faire connaître une nouvelle considération qui lui parait être d'un résultat plus avantageux que celle employée jusqu'ici, spécialement pour les mollusques que M. Cuvier a nommés Gastro- podes, dans la subdivision desquels on a le plus varié. N'admettant pas d'une manière rigoureuse les subdivisions premières du règne animal , auxquelles ce savant zoologiste a donné , dans ces >logi . . . assez généralement compris sous le nom de mollusques, doivent être, d'après la forme du système nerveux et les organes de la locomation , ou mieux d'après la forme du corps considérée en général, subdivisés en trois groupes primaires. Le premier qu'il nomme avec M. Cuvier Embranchement ou Type des mollusques. Et les deux autres ne formant que ce qu'il a cru devoir désigner sous le nom de Sous-Types , dans une nouvelle manière d'envisager tout le règne animal dont il a fait le sujet d'un mémoire particulier , et qu'il se propose de publier incessamment j c'est-à-dire des animaur dont le système nerveux et la forme générale du corps sont réellemenf: , ( ^76 ) intermédiaires à deux types d'organisation. Les deux sous-types dont il est ici question, sont le premier les Articulo-Mollusques , et le second les Molliisc - Articulés ^ noms composés de ceux des types auxquels ils sont intermédiaires. Le type des mollusques proprement dits est ensuite partagé en deux seules subdivisions secondaires ou classes , d'après la présence ou l'ab- sence de !a tête, comme la déjà fait M. de Lamarck, c'est-à-dire en mol- lusques Céphalés et en mollusques Acéphales. Mais à ce seul caractère dont on a tiré le nom de la classe, s'en joignent beaucoup d'autres au moins aussi importans que M. de Blainville énumère et qull serait trop long de rapporter ici. Prenant ensuite la première classe de ces mollusques , pour y établir les subdivisions tertiaires, il prend en considération les organes de la respiration qui lui ont paru entraîner avec eux le plus de rap- ports vraiment naturels 3 mais ce n'est pas d'abord à la position ni à la forme de ces organes qu'il s'arrête, comme l'ont fait jusqu'à présenties plus célèbres zoologistes, mais à leur disposition qui peut être symétrique ou non , ce qui se trouve fort heureusement concorder avec la forme symétrique ou non des corps protecteurs, ou coquilles qui se trouvent le plus souvent à l'extérieur dans ces animaux, mais dans des degrés diiiérens de développement. Ainsi la classe des mollusques Céphalés est divisée en deux sous- classes ou sections. i". Les mollusques Céphalés à organes de la respiration et à corps protecteurs ou coquilles symétriques quand il y en a. 2°. Les mollusques Céphalés à organes de la respiration et à coquilles non-symétriques. Les ordres qu'il établit ensuite dans chacune de ces sous-classes, le sont sur la position, la forme et l'usage des organes de la respiration, c'^est- à-dire constamment sur le même organe j d'où il a pu tirer une ter- minologie entièrement semblable ; c'est ce qui l'a porté à proposer de changer quelques noms, quoique reçus d'après de grandes autorités. Son premier ordre dans la première sous-classe est celui pour lequel il propose le nom de Cryptodihranchesy ce qui veut dire double branchie cachée ; le caractère principal de cet ordre est effectivement d'avoir ces organes pairs bien complètement symétriques et cachés dans une large excavation entre le corps proprement dit et la peau ou le man- teau , qui alors est entièrement ouvert antérieurement pour per- mettre au fluide ambiant de parvenir jusqu'à l'organe respiratoire. C'est à cet ordre que MM. Cuvier et de Lamarck ont donné le nom de Céphalopodes tiré de la disposition et de l'usage supposé des tentacules qui couronnent la tête, mais qui a du être changé pour plusieurs rai- sons que rapporte M. de Blainville dans son Mémoire. ('i77 ) ^ -" Le second ordre est nommé par lui Pferobranches, c'est -k-àive a 1 o i 4. branchies servant d'ailes (i)j quoiqu'il ne soit pas tout à fait exclusif, ce nom indique cependant assez bien le principal caractère de cet ordre, qui est d'avoir les organes de la respiration à peu près comme dans le précédent, mais sorties hors du manteau qui est alors fermé et servant de nageoires. Il correspond à la famille des ptéropodes de MM. Cuvier et de Lamarck en en retranchant le genre hyale et peut-être le pneumoderne que M. de Blainville , dans im mémoire particulier sur cet ordre lu devant la Société Philomatique, regarde comme appar- tenant à la classe des mollusques Acéphales. Le troisième est celui des Nuclé ohr anches ; son caractère essentiel est d'avoir les organes de la respiration à la partie supérieure et moyenne du dos , formant avec le cœur une sorte de noyau , disposition qu'on a voulu indiquer dans sa dénomination. 11 comprend des genres que MM. Lesueur et Péron avaient cru devoir réunir à la famille des ptéro- podes, mais bien à tort, et dont M. de Lamarck a fait le premier un ordre distinct sous le nom à'Héféropodes. M. de Blainville donne au quatrième ordre le nom de Polybranches , voulant indiquer par-là que les organes de la respiration sont subdivisés en un assez grand nombre de' petites branchies 3 mais son caractère prin- cipal est réellement d'avoir ces organes disposés sur deux rangs, de chaque côté du corps de l'animal et tout-à-fait à découvert, ce que M. Cuvier a désigné sous le nom de Nudlhranches , qui pourrait même être conservé sans inconvénient. I>es genres qu'il devra renfermer sont les mêmes que ceux que M. Cuvier y place , si ce n'est le genre Doris que M. de Elainvilje range dans un ordre particulier j ils peuvent être subdivisés en deux petites familles bien naturelles dont il indique les caractères. Quoique M. de Blainville conserve au cinquième ordre de ces mol- lusques Céphalés,un nom imaginé par M. Cuvier; il n'y range pas tout-à-fait les mêmes genres. Ainsi , sous le nom klnférohranches , c'est-à-dire de mollusques dont les branchies sont inférieures et dont le caractère le plus général est d'avoir ces organes en forme de petites lamelles rangées à la file les unes des autres sous le rebord du man- teau débordant le pied de toute part, il ne range, ni le pleurobranche dont les branchies ne sont pas symétriques, encore moins les Oscabrions qu'il ne regarde pas comme de véritables mollusques et dont il sera parlé plus bas, ni même les genres Fissurelle, Emarginule, Scutitère, tous démembrés du genre Patelle de Linné , qui ont une forme et (1) Peut-être clevra-t-on préférer celui de Pteéodibranche ^ qui indique que les- franchies servant de nageoire;» ne sont qu'au nombre de deux. ( 178 ) une position de branchies toutes différentes de ce qui a lieu dans celui- ci et dont M. de Blainville forme son sixième ordre, sous le nom de CertJicobnmches. Son caractère principal est d'avoir les branchies sy- métriques doubles en forme de peigric , et placées sur la partie antérieure et supérieure du dos, ou mieux sur le cou. Enfin, son dernier ordre de mollusques Céphalés symétriques, est celui auquel il donne le nom de Cyclohranches , ce qui indique la dis- ' position des branchies rangées en cercle autour d'un centre commun , soit qu'elles soient externes ou internes. Cet ordre est nouveau et formé avec deux genres connus, les doris et les onchîdies, et un troi- sième que M. de Blainville fait connaître pour la première fois.^ La seconde sous-classe des animaux mollusques Céphalés , c'est-à- dire à organes de la respiration et à coquilles non-symétriques, est éoalement subdivisée d'après la disposition des organes de la respiration. ^Le premier ordre correspond en très-grande partie à celui des mol- lusques gastéropodes pulmonés de M. Cuvier, sauf le genre Onchidie, dont nous venons de parler. Son caractère le plus remarquable est d'a- voir l'organe de la respiration formé par une véritable cavité pulmo- naire, ne respirant que de l'air eu nature; d'où M. de Blainville a tiré le nom de Fulmo-hranches, L'ordre second a un nom imaginé par M. Cuvier pour des mollusques dont les organes de la respiration sont non-symétriques, et plus ou moins recouverts par une sorte d'opercule , c'est celui des TecHhranches. Il y place les mêmes genres que M. Cuvier, et anciennemeni connus, une couple de genres nouveaux , et peut-être le ^^Qure, pleurohr anche ^ qui cependant, comme il le fait observer, pourrait former un ordre parti- culier. Le troisième ordre de cette sous-classe, et de beaucoup^ le plus nom- breux, renferme tous les animaux mollusques non-symétriques, dont l'organe respiratoire a la forme d'un peigne, d'où M. Cuvier, qui l'a établi, a tiré le nom de Pectinibranches que lui conserve M. de Blain- ville , tout en avertissant qu'il n'est pas exclusif, puisque nous avons déjà vu dans la section des mollusques céphalés symétribranches, l'ordre des Cenncohr anches y dont les branchies ont la même (orme. Comme cet ordre est fort nombreux, il propose de le subdiviser, comme l'ont tait presque tous les auteurs, d'après la disposition et la forme du bord antérieur du manteau et de la coquille, en trois grandes familles 3 i.° A ouverture large et entière (i). (0 II ptace d'une manière définitive,, dans cette famille ,> genre sif^aret , et en reti ia Navicelle de M. de Lamarck , qui lui semble trop parfaitemeJU régulière pouB cj r*Qijiial ne soit pas un cetvicoiiitnvhe. f ^79 ) . 2." A bord anlérieur de la cavité branchiale proloi^ëe en tube, ne 1 o 1 4. correspondant qu'à une simple écbancrure de la coquille. 3.° A bord antérieur du manteau comme dans la famille précédente, mais concordant avec un tube plus ou moins long de Ja coquille. La deuxième classe du type des véritables mollusques, ou celle des jdcéphalés , peut aussi, d'après notre auteur, être subdivisé en deux premières sections ou sous-classes, d'après la régularité ou l'irrégularité des organes respiratoires; les mollusqueâ'Acéphalés à branchies symé- triques et ceux à branchies non-symétriques. La première sous -classe est ensuite sous -divisée eu deux ordres et pourrait l'être en trois. Le premier, qui comprend les genres Lîngule, TérébrafuJé , Orbicule et de plus très-probablement les Hyales et peut-être même le pneu- moderne, comme M. de Blain ville croit l'avoir démontré dans son mé- moire particulier sur la famille des ptéropodes de Péron, a ses bran- chies paires , fort régulières , attachées sur les faces du manteau sans former de lames distinctes, d'où notre auteur a tiré le nom de FalUo' branches, pour désigner cet ordre auquel M. Cuvier, en le formant, avait donné le nom de Braehiopodes. Le deuxième correspond à l'ordre des Acéphales de M. Cuvier, mol- lusques, qui, outre un très-grand nombre de caractères moins impor- tans ont tous celui d'avoir les branchies, sous forme de doubles lames de chaque côté du corps, entre lui et le manteau, d'oi^i M. de Blain- ville a cru devoir tirer la dénomination de Tétrabranches qu'il propose pour la désigner. Comprenant un très-grand nombre de genres qu'il a follu chercher K diviser en familles, il croit que dans l'état actuel de la science, les divisions peuvent porter sur la disposition du manteau , à-peu-près comme on l'a fait pour les mollusques céphalés pectinibranches. Les familles qu'il propose , d'après l'ouverture plus ou moins grande du manteau , répondent à peu près aux genres établis par Poli, il en donne successive- ment les caractères; nous nous contenterons, afin d'abréger, de les énoncer ici; ce sont: \es ostracées , les anomlés, les siibostracées , les mytilacées , les arcacées , les lymnacées , les cardiacées , les tellina' cées , les pholadacées , les tiibulace'es. Le groupe qui vifent ensuite est celui qui comprend les Ascidiesx quoique ces animaux aient évidemment les plus grands rapports avec l'ordre précédent et surtout avec les pholades; l'adhérence presque constante du pied , l'absence de coquille ont du le déterminer à les séparer un peu plus complètement, en en formant au moins un sous- ordre dans le précédent, auquel on pourra donner la dénomination de •mollusques acéphales tétrabranches ?ius» Enfin le type des véritables mollusques, se termine dans la méthode" ( i8o ) proposée par M. de Blainville, par la sous-cîasse des mollusques Acé- phales à branchies noii-symélriques , qui ne renferme qu'un ordre et mieux, qu'un genre qui est celui des Biphor es , évidemment rapproché du groupe précédent, mais qui cependant en est extrêmement distinct par beaucoup de points de l'organisation, que M. de Blainville fait conuaître avec soin. Après avoir ainsi terminé ce qui regarde les subdivisions secondaires et tertiaires à introduire dans le type des véritables animaux mollusques, M. de Blainville parle de ce qu'il a cru devoir nommer sous-types , d'après des considérations qu'il serait trop long de donner ici , sur-tout parce qu'il se propose de le faire incessamment d'une manière dé- ■ taillée dans le mémoire sur une nouvelle manière d'envisager le règne animal dont il a été parlé plus haut. Le premier de ces sous-types a été depuis long-temps établi par M. de J.amarck en classe distincte sous le nom de Clrrhipèdes, ce qui indique réellement un des caractères les plus remarquables des animaux qu'elle renferme. Dans sa méthode, M. de Blainville propose celui de Mollusc- articulés, ce qui indique des animaux intermédiaires aux deux types desanif/iaujc mollusques et des animaux articulés, ei cependant plus rap- prochés du premier. Il donne les raisons sur lesquelles il s'appuie pour adopter cette opinion , qui au reste est celle de MM. Cuvier et de Lamarck, tpais qu'il serait trop long de détailler ici. Enfin le deuxième sous -type comprend des animaux que les zoolo- gistes les plus systématiques, comme Linné et son école avaient, sui- vant M. de Blainville, mieux placés que les méthodistes les plus mo- dernes, ce sont les oscabrions \chiton) que les Linnéens , portant leur première attention sur le nombre des pièces de la coquille, avaient en effet rangés sous le nom de multivalçes avec les animaux du sous-type précédent , tandis que MM. Cuvier, de Lamarck et les imitateurs de ces célèbres zoologistes, les mettent avec les patelles. M. de Blainville pro- pose de désigner ce sous-type, sous le nom d^ articula -mollusques, se réservant de faire connaître dans un mémoire particulier, les raisons tirées de l'anatomie comparée de ces animaux, sur lesquelles il établit gon opinion. 11 se borne à avancer que la disposition du système ner- veux, n'est ni celle des mollusques, ni celle des animaux articulés; ce qu'il était pour ainsi dire aisé de deviner à priori par la forme articulée du corps, sur-tout à la partie supérieure. fc'W*'V*W'*^W^*^^fc*VWW^^W ( i8i ) Recherches sur V Apoplexie ; par S, A. Rochoux, docteur en mé- decine^ médecin du gouvernement à la Martinique, associé correspondant de la Société de la FacuUé de médecine de Paris, aide d'anatomie à la même faculté et interne h la maison de Santé du faubourg Saint-Martin, i voL iji-8° ; àParis, chez Méquignon-Marvis, rue de C Ecole de Médecine , n^^. La connaissance de l'apoplexie remonte h la plus haute antiquité. La fréquence de cette maladie, son invasion subite et inopinée, les in- firmités affligeantes qui en sont souvent la suite, plus souvent encore la mort qu'elle produit tout-à-coup, ont dû en faire pour l'homme un objet d'épouvante. Les mêmes raisons ont dû en faire pour les médecins un sujet d'études et de méditations j aussi, dans tous les temps, y ont -ils attaché beaucoup d'importance; et presque tous les auteurs de quelque mérite qui ont écrit sur la médecine, ont traité de l'apoplexie d'une manière plus ou moins spéciale. Il semblerait donc que l'apoplexie ne peut manquer d'être une maladie bien connue, dont les causes, les vSymptoraes, les caractères nosologiques sont net- tement déterminés, qu'il n'y a aucune incertitude sur les moyens de la prévenir et de la traiter, et cependant, si l'on parcourt les auteurs qui en ont parlé, on est loin d'arriver à ce résultat; non -seulement ils varient sur les divers moyens à employer, soit pour prévenir, soit pour traiter cette maladie ; mais ils ne s'entendent même pas sur le sens qu'on doit attacher au mot apoplexie , dont la signification est très- restreinte pour les uns, tandis qu'elle est fort étendue pour les autres. C'est pour faire cesser ces incertitudes et pour fixer l'idée qu'on doit attacher au mot apoplexie , qu'a écrit l'auteur du livre que nous annonçons. L'ouvrage est divisé en cinq chapitres : le premier , destiné à tracer l'histoire de l'apoplexie, est divisé en deux sections: la première, quia pour objet l'apoplexie d^ais son état de simplicité, se compose de quatre articles : le premier contient les observations particulières , le second , la description générale de la maladie ; le troisième renferme des réflexions sur les symptômes ; le quatrième présente des réflexions sur les lé- sions organiques qu'elle produit. La seconde section traite des com- plications les plus ordinaires de l'apoplexie; dans des articles difïérens sont exposées les complications i.^ avec épanchement séreux dans les ventricules du cerveau, i.^' avec le ramollissement de cet organe. Dans un troisième article on trouve des réflexions sur ces deux ma- ladies, considérées seulement comme consécutives. Le second chapitre est consacré à faire connaître les circonstances Lii>raison de décembre» a4 1814. MÉDECINE. Ouvrage nouveatt. ( .82 ) 011 îe diagnostique de la maladie est facile ou difficile, ou même sui- vant rcxpression de l'auteur, tout-à-fait impossible. Un article a pour objet les maladies dont le siège est dans le crâne, et qui simulent l'apo- plexie; un autre article traite des maladies qui ont un siège difïérent des précédentes et qui produisent cependant les mêmes effets. L'auteur examine encore dans ce chapitre les circonstances dans lesquelles il est impossible de prononcer sur la nature de la maladie, soit parce que ses symptômes sont peu tranchés, soit parce que d'autres maladies se dé- rangent de leur marche ordinaire de manière à induire en erreur. Le troisième chapitre traite du siège de l'apoplexie, deux sections le composent. Dans la première", l'auteur traite particulièrement du siège de la maladie; dans la seconde, il présente des réflexions phy- siologiques sur les conséquences qu'on peut déduire des laits contenus dans ia première section, relativement au système de Gall. Le quatrième chapitre renferme l'histoire des causes de l'apoplexie, la première seciion comprend les causes prédisposantes, la seconde les causes efficientes. (vha(;une de ces sections est cîivisée en deux articles , où sont exposés i." les opinions des auteurs; 2^. des remarques critiques sur ces opinions. Une marche fort analogue a été suivie par l'aufour , dans le cinquième ( hapilre qui a pour (>bjct le traitement de l'apoplexie. Une première section est consacrée au traitement curatif, une seconde traite du traitement préservatif. L'ouvrage dont nous venons d'indiquer le plan est remarquable par le grand nombre de faits iinportans qu'il contient, par la logique sévère qui y règne, la nouveauté de plusieurs vues; et si maintenant les mé- decins ne s'accordent point sur la valeur tlu mot apoplexie, ainsi que sur lesraoyens de guérir et de prévenir les maladies (pi'il faut désigner par ce jiom, ce ne sera pas la faute de M. Rochoux. F. M. ^^^%^^V«'« J^OTICE sur un poisson cclèhre, et cependant presque inconnu des auteurs systématiques , appelé sur nos cotes de C océan Aigle ou Mjigbe ,i et sur celles de la Méditerranée, Umbra , Feg^bo et Poisson Hoyal , açec une description abrégée de sa messie natatoire ; par M. G, Cuvier. Zoologie. Dans ce Mémoire, M. Cuvier propose aux naturalistes de rétablir le ^ . genre Sciène ( Scicena ) tel qu'il avait été fondé par Artedi. II le com- Mém.diiMus.criIisi' pQgQ cJes espèces suivantes: 1°. le coracln . corp. ou corbeau ( sciœiia nat., 1^' caluer. »■ *■ , ( i85 ) nlgra); 3°. le daine (se. Clrrhosa) ; 5°. le maigre , aigle, iimhra .fegaro 1014. ou poisson royal ( se. umhra) ; 4^. les ^veimers johnius de Blocb 3 5'*. le loîichiirus harbatus de Bloch^ et 6". le pogoniasfascé de Lacepède. Il pense uëamnoins que ces deux derniers et le se. cirrliosa, devront être considérés comme des sous-genres dans le grand genre Scice.na tel qu'il le compose. Tous les poissons du genre Sciœna ont en commun , leur forme gé- nérale, leur tête renflée et mousse, écailleuse partout et composée d'os caverneux ou relevés de parties saillantes. Leur mâchoire inférieure percée de pores très-apparens ; leur seconde dorsale très-longue, jointe à la première qui est épineuse; l'anale courte 3 leur estomac en long cul de sac; leurs c7cr^ Salvienjfol. iio. — Pels-rei, Rondel. fol. i55. —Sans doute le latus de la Méditerranée, deStrabon et d'Athénée.— Umhra, Belon, pag. 1 17 et 1 19. — Duhamel, (pêches 1 1 «. part. , sect. VI , pag. i Sy, pi. 1 (ig. 3.) — Aigle des pécheurs de Dieppe en 181 3. — Cheilodiptère Aigle.'L^cQ^hàe., suopl. tom. V, p. 685. — Perça Labrax ( descript. de la vessie aérienne ) Cuvier , leç. d'anat. corap. t. V. p. 278. ) — Perseque Vanloo (Fégous) Risso, icht. deNice^. p. 298 , pi. IX f. 3o. — Vmhrlna des Romains, en 1814. Toutes les autres descriptions de ce poisson données par les au- teurs, sont inexactes en ce qu'elles se compliquent souvent de traits caractéristiques propres aux deux autres espèces de sciènes , le corp et le cirrhosa. Willughby, Rai, Artedi et Linné ont princi- palement jeté beaucoup de confusion dans l'histoire de ces trois poissons. On trouve les maigres également dans la Méditerranée et dans l'Océan. Cependant leur patrie paraît être la région méridionale de la Méditerranée, car on ne les pêche jamais que lorsqu'ils ont atteint un certain volume sur les côtes de France et d'Italie ,; et ceux que l'on prend aussi sur nos côtes du nord ou de l'Ouest , sont de très-grande taille : sa chair était très-estimée en France au seizième siècle, et à Rome , sous Sixte IV. Au sujet de ce poisson, M. Cuvier rapporte, d'après Paul Jove, une anecdote très - plaisante sur un parasite Romain , nommé Tajnisio, Maintenant le maigre est fort peu estimé, et à peine en paraît-il un ou deux individus par an, chez les marchands de comestibles de paris. A.D. ( i85 ) Mémoire sur les intégrales définies ; par M. Cauchy. 1I814. La considération des intégrales doubles est un moyen que les Mathématiques. géomètres ont souvent employé, soit pour trouver les valeurs des intégrales définies, soit pour les comparer entre elles. M. Laplace Insiitut. s'en est d*abord servi dans son Mémoire sur les fonction fonctions de grands a2aoûti8i4. qu est londee la première parlK moire de M. Cauchy. ïl prend une fonction dey^ que je désignerai par Y; il y met, à la place dej, une autre fonction de deux variables x 9tz; et il observe qu'on a identiquement : K^£) = K^¥:)-' d X d'où il résulte, en multipliant par dxdz, et prenant ensuite l'intégrale double, f a X I d z. Ces intégrales sont indéfinies; mais si l'on suppose que l'intégrale re- lative à X est prise depuis a; £= ce jusqu'à a? = a', et l'intégrale relative à z, depuis zz=,h jusqu'à z = b'; que de plus on fasse l'équation précédente deviendra, en passant aux intégrales défininies^ ff{x,h^)dx^ ff{x,h)dx^ jY{a',z)dz'-- JF(a,z)dz, (1) Elle établit, comme on voit, une relation entre quatre intégrales dé" finies différentes, qui peut servir à leur détermination; mais M. Cauchy montre, en outre, comment on peut îa partager en plusieurs autres équa- lions , ce qui donne le moyen d'en tirer un plus grand avantage. D'abord il suppose que la fonction prise poury, soit de la forme j^ = m -{- n )/ — i ; l'équation (i) contient alors une partie réelle et une partie imaginaire;- elle se subdivise donc en deux autres , que l'auteur décompose de nouveau, par un moyen que nous ne pouvons pas indiquer ici. Comme on peut prendre pour Y telle fonction dey qu'on veut, et y substituer ensuite, à la place de j, une infinité d'expressions différentes, il semble que l'équation (i) et celles qui s'en déduisent devraient déterminer ( i86 ) quelques lutë^rales nouvelles 3 mais parmi les nombreux exemples que l'auteur aVassemblés clans la première partie de son Mémoire, je n'ai remarque aucune intégrale qui ne fût pas déjà connue, ce qui tient sans doute à ce que son procédé, quoique très-général et très- luiiibrme, n'est pas essentiellement distinct de ceux qu'on a employés jusqu'ici. Voici un des résultats les plus généraux qu'il obtient. Soit V une fonction de x; su])possous qu'en y substituant (a + b \/ — i)x à la place de cette variable, elle devienne P-hQv^ — 13 supposons aussi que les produits P x" et Q.t" soieîît nuls, ()our les valeurs jr = o et a: = ^; en prenant les intégrales entre ces limites, et en faisant, pour abréger, r = y a' -\' b'', a = r cos. 9, b z^ r sin. 0, M. Cauchy trouve qu'on a, en général, COS. 71 ê / ,-7- Tl 1 , V Jf^ a /■ Q X dx z=z . I Y X a X, On obtient immédiatement ces formules par. la simple observation, qu'en substituant ( ^ + />v/~: i ) .r à la place do x, les limites de l'in- tégrale restent les mêmes; de sorte qu'on a Çy X "-' dx^{a-\-bV'-^)\ (\^'\'^V-'^)x""~^ dx-, metlant pour a pXb leurs valeurs. et partageant cette équation en deux autres on trouve les formules citées ; mais par la manière dont M'. Cauchv y parvient, on voit que ces formules sont sujettes à des conditions" relatives aux valeurs extrêmes de P x" et Q a", et à quel- ques autres exceptions 3 ce qui prouve que l'emploi du facteur nna- (*, f )^.r c?^," qui leur correspond, aura deux valeurs différentes, selon qu'on y fera d'abord :r=c4 et ensuite x = ^, ou selon que l'on commencera par ZZZ.Q', donc l'inte'grale double, qui est la somme de tous les éléaiens, n'aura pas non plus la même valeur, selon que l'on commencera l'intégration par rapport à l'une ou à l'autre variable ; donc aussi les deux membres de réqua[Ion(r) pourront quelquefois n'être pas égaux, puisqu'ils représentent les résultats d'une intégration double, faite dans deux ordres difFérens. A cette remarque de M. Cauchy, on doit ajouter qu'au moins l'une des deux valeurs de «i» (.r,z), correspondantes à x'=.tf.ç^i z=:C, doit être infinie j car si elles étaient toutes deux finies, on pourrait né"Iioer l'élément (:/., t) dx dz, sans que l'intégrale^/^o (x, z) dxdz enîût altérée ; el alors sa valeur serait encore la même, quoiqu'on eût efiectué rintés;ration dans deux ordres différons. fai memi une nomme in!i\qra1es singulières. Ce sont des intégrales prises dans' un intervalle infiniment petit, et effectuées sur une fonction contenant elle-même une quantilé inliniment petite, qu'on no doit sui^prinier qu'après l'intégration. Ces intégrales ne se présentent pas ici pour la première fois 3 on en rencontre nne semblable dans le problême d'un corps pesant sur une courbe donnée, lorsque le mobile apiirocbe d'un point où la tangente est borizontale : s'il en est à une distance infini- ment petite, et que sa vitesse soit nulle, le temps qu'il emploie pour l'atteindre tout-à-fait, a une valeur finie qui est déterniinée par une inté2;ral( esi grat dépend pas de réquation de la courbe, mais seulement de la lonnieur du rayon de courbure au point que l'on considère : et c'est unt cir- constance semblable qui permet à M. Caucby de donner sous une forme très-simple la valeur générale de la quantité A. Ce que le Mémoire dont nous rendons compte contient, selon uoxm de plus curieux, c'est l'usage que l'auteur Yaft des iniégraîes qu'il nonune si?igiiJières , pour exprimer d'autres intégrales prises entre des limites finies. Il parvient ainsi à plusieurs résultats déji connus. Cette manière indirecte de les obtenir ne doit pas être préférée aux mé- thodes ordinaires, mais elle n'en est pas moins très-remarquable, et digne de l'ailentiou des géomètres. Il obtient par ce moyen les valeurs ( >88 ) de quelques intégrales qu'on n'avait pas encore explicitement consi- dérées, mais qui rentrent dans d'autres intégrales déjà connues, ou qui s'en déduisent assez facilement. Par exemple, M. Cauchy donne la valeur de l'intégrale f COS. h X d ce ax I -j- ^* ' prise depuis jl* = o jusqu'à^: =^^ or elle est comprise dans celle-ci: /< sm. c X. sin, i a x d X ( i 4" 2 «. COS. 2 a a? -j- ** )' 1 -f- a?* ' dont on obtient la valeur en la réduisant en série suivant les puissances de «, ainsi que M. Legendre l'a pratiqué relativement à une intégrale un peu moins générale (*). L'intégrale de M. Cauchy se déduit de celle que nous citons, en y supposant «t= i , c = a-HZ', et faisant ensuite les réductions convenables. P- l»».'»%%V»%^^V»»<»'%^'V%^^«»W^ Recherches expérimentales et mathématiques sur les mouvemens des molécules de la lumière autour de leur centre de gravité ; par M, BiOT. 1 ro/. i/i'/f,^ ; chez Firmin Didot. OuTrage nouTeau. Cet ouvrage renferme les divers Mémoires que M. Biot a lus à rjnstitut, sur la polarisation de la lumière pendant les années 1812 et 181 3. Jl y a joint une exposition générale de ce genre de phénomènes, dans laquelle il rappelle d'abord les belles découvertes de Malus, et celles des divers autres physiciens. Il les présente dans l'ordre le plus propre à établir une liaison entre elles, et avec tous les détails néces- saires pour qu'on puisse en répéter les expériences et en saisir les résultats; de sorte qu'on peut regarder ce volume comme renfermant ' tout ce qu'on sait aujourd'hui sur cette partie si nouvelle et si im- portante de l'optique. (*) Exercices de calcul intégral, quatrième partie , page ia3. v»^^%w«*w»*%v»wv«vw» ^loyennes des ohseivaîlons du baromètre et du ^thermomètre y faites ci la Havane pendant les années 7870, 7877 et 7812; communiquées par don JosE JoAQUiN de Ferrer, correspon- dant de llnstitut. Baromètre, Janvier o,'"768o. g Février o, yôSo. i Mars o, 7632. 8 Avril 0,7630. I Mai o, 761g. g Juin o, 7645. 3 Juillet o, 7645. 3 Août o, 7612. 3 Septembre o, 760g. 8 Octobre o, 7617. 4 Novembre o, 7645. 3 Décembre o, 7665. 6 La plus petite hauteur du baromètre, pendant ces trois années eut lieu le 25 octobre 18 10, et était égale à o,'"7447,2;on observa la plus grande hauteur le 20 février 181 1 , et elle fut de o,'"7822,6. La différence entre ces deux nombres ou o,** 03764, est la plus grande variation ba- rométrique qu'on ait jamais observée dans cette île. Les deux extrêmes du thermomètre ont été observés les 14 août eÉ le 20 février 181 2. A la première de ces deux époques, le thermomètre s'était élevé à 3o°,0 5 et à la seconde il était descendu à i6°,4. Dans un puits de 100 pieds de profondeur, le thermomètre se soutient dans l'air, à 34^,4 5 en contact avec l'eau, il marque o°,8 de moins. Ces observations ont été faites avec des baromètres anglais et des thermomètres de Farenheit; mais nous avons tout réduit à l'échelle centigrade , afin que le lecteur puisse plus facilement comparer ces ré- sultats avec ceux que nous avons insérés dans une des précédentes li- vraisons. A. 1814. Thermomètre centigrade .... 21," I. . ... 22, 2. . . . . 24, 3. •... 26, I. 28, I. 28, 4. 28, 5. 28, 8. . ... 27, 8. . . . 26, 4. . ... 24, 2. . . . . 22, I. Lii'raison de décemhre* 2i> 1**t» TABLE des noms des Auteurs des Mémoires ou Articles dont on a donné les extraits, et reni^oi à ces extraits. Adams ( William ) , page 28. Ampère , 107, i63. Auguste de Saint-Hilaire , 157. BiNET , 159. BlOT , 170, 172 , 173. BlAGDEN , 32. Blaijsville ( de) , 175. Brewster (David ) , 33. Brongniart , \SS. Brown ( Robert ) j 65. Boter , 148. Cassini (Henri) , g. Cauchy , 95 , i85. Chevreul , 67, 109. Colin , i 29. CuviER ( Georges ) , 32 , 73 , 80 , 182, Desmarf.st ( a. g. ) , 7 , 18 j 52. Dessaignts , 12. Desvaux , 23. DUTOUR DE SaLVERT 5 l57. FdWARS , 21 . Fe&rer (José Joaqnin de ), iPg^ Fleuriau de Bellevue, 78. Freminville, 7. Gauthier de Claubry (H) , 129. Gay-Lussac, 112, 163. HohT, 145. John, 20. Kieser ( Dielricli-Georgf s) , 5^. Koenig , l49' Lamouroux ( J. ) j i5i. Laplace , 7 56. Laugier, i65, 166, 167. Léman, i5i . LeSueur, 5, 4'^» "^2. Marcel de Serbks, i3. Omalius d'Halloy ( J. J. d') , 25. Obfila , 66 , loo. Palissot de Beauvois , i3o. Poisson, 47 ) i42- Ramond , 92. R.0CH0VX , 181. Saussure ( Thomas de ) , 42- Savigny ( j. g. ) , 168. schlotheim , 69. Vauquelin , 55 , f>6,. Wallasion ( W. h. ) , 104. Zach ( de ) , i34. ERRATA ET ADDITIONS. Pages 5, à la marge, 1812, lisez i8i3. 9 , ligne 2 (le la note , n'' 76 , lisez vP 63. 45, lignes 1 3 et 25, fig. 12, lisez fig. i 1. i54, ligne 5 , Woltdcottagc , lisez Woldcottage. Ibid, 3 ligne 22 , 1814, Usez i8o3. 109 , ligne i3 , après alcalis , ajoutez , par M. Chevreue. 177 , ligne 1 de la noie , Pieéodibranche , lisez Piérodibranche. EXPLICATIOiV DES PLANCHES. Planche 1''. Tig. ij Rissoa à côtes. Rissoa costata. Page 7. 2. R. venlrue. Z?. ventricosa. p. B. 3. R. oblongue. R. oblonga. p. 7. 4. R. aiguë. B. acuta. p. 8. ^ 5.R. Ireillissée. R. cr/?7ceZ/^^fZ. p. 8. 6. R. transparente. R. hyalina. p. 8. 7. R. violette. /?. J'/o/rtce<î. p. 8. 8. Paludine fossile d'auprès de Fribourg en Suisso. p. 16. 9. Aiiricula myosotis Drap. P) 17. 10. Ancyle des lacs. Ancylus Lacustris Drap. p. 19. 11. Ancyle riverain. Ancylus riparivs Desm. p. 19. 12. Ancjle fluvialile. v^/zcj/«s^^/f^/a/i7/5 Drap. p. 19. i3. Ancyle épine de rose. Ancylus sipina rosce. Drap. p. 19. 14. Ancyle perdu. Ancylus deperditus. Eesm. p. 19. 15, Planorbe régulier. Plauorbis regularis^ p. i5. j6. CallionymeRisso. Callionymus Risso , Le Stjetjr , p. 5., grandeur naturelle. — 16 a, aiguillons des opercules grossis. — 16 Z», anus terminé en mamelon, avec- un appendice. 17. Callionyme élégant. Callionymus elegans , Le Sueur, p. 6, grandeur naturelle. — 17 a aiguillons des ouies grossis. Planche II. Tig. 1. Fluslre épaisse. Flustra incrassata. Page 53. a grandeur naturelle , ^ grossie. 2. Fluslre mosaïque. Flustra lessellala. p. 53. li grandeur naturelle , c grossie. 3. Flustre crétacée. Flustra crelacea, Ibid. e grandeur naturelle , /"grossie 4. FJustre en rése lu Flustra reticulata. Ibid. h. grandeur naturelle, o- ^• grossie. 5. Cellepore mégastoiue. Cellepora megastoma. p. 54. A' gr. nalur., / grossie. 6. Flustre bifurquée. Flustra bifurcata. p. 53. n gr. natur., m empreinte grossie , 0 vestige des cloisons. 7. Cellepore globuleuse. Cellepora globulo sa. p. 54. V gr. natur. , q grossie. 8. Flustre utriculaire. Flustra ulricularis. p. 54- r grossie, s gr. natur. g. Fluslre à petite ouverture. Flustra microstonia. p. 54- t gr. nalur. // grossie. 10. Fluslre à cellules quarrées. Flustra quadrata. p. 54- x gr. natur, v grossie. jl. Cymothoée bopyroide. Cymnthoa bopymïdes. Le Sueur, p. l\'j. ABC, individu femelle de grandeur naturelle , vu en dessus, en dessous et de profil; D une patte de la deuxième paire; E une patte de la sixième paire ; F tête de l'animal ; G sa- bouche ; H a Branchie ; H ^ et K écailles qui protègent les branchies , H c, le, K c j organe bisarticulé qui accompagne les branchies ; L petits, 12. Coupe du terrein de la partie de la France comprise entre Gaéret ( Creuse) eî Hirson (Aisne). Foj-ez page 25. TABLE DES MATIÈRES. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Note sur deux poissons non décrits du j enre Callionjme et de l'ordre des Jugulaires ; par M Le Sueur. Page 5 Mémoire sur la composition delà mâchoire supérieure des poissons , et sur le parti qu'on peut en tirer pour la distribution méthodique de ces animaux; par M. G. Cuvier. y5 Observations et recherches critiques sur différens poissons de la Méditerranée et , à leur occasion , sur des poissons des au- tres mers plus ou moins liés avec eux ; par M. G. CuvTER. 80 — i*' Mémoire. Sur l'argentine. Ibid. — 2* Mémoire. De la melette , espèce de petit poisson du sous-genre des ancliois , placé tantôt parmi les athérines, tantôt parmi les brochets; et des caractères des anchois en général. 82 — 3* Mémoire. Du muUe imberbe , ou apogon. 83 — 4^ Mémoire. Sur la donzelle imberbe. 85 — 5" Mémoire. Sur le rason ou rasoir ( Cor- pjhcena novaciila L. ) et sur d'autres poissons rangés dans le genre des corj- phènes qui doivent être rapprochés de la îamille des labiées. 86 — 6* Mémoire. Sur le petit castagneau , appelé siHirus chromis par tous les au- teurs, qui doit devenir le type d'un nou- veau genre nommé chromis , et apparte- nant à la fainille des labres. 88 ■ — y*" Mémoire. Sur les divers genres con- fondus parmi leslutjans et les anthias, et principalement sur plusieurs lutjans qni doivent être ramenés à la faraiiie des labres , sous le nom s us-générique de crénilahre. 89 — S*" Mémoire. Sur une subdivision à intro- duire dans le genre des labres. go — 9*^ Mémoire. De l'état actuel du genre sparus , et des démembremens dont il est encore susceptible. 91 Notice sur un poisson célèbre , et cependant presque inconnu des auteurs systémati- ques , appelé sur nos côtes de l'Océan , AGLE ou MAIGRE, et sur cciies de la Mé- diterranée , UMBRA , FEGARO, et POÎSSOTÎ ROVAL , avec une description abrégée de sa vessie natatoire, par M. G. Cuvier, 182 Description des coquilles univalves du genre KissoA de M. de JFremiiiville ; par M. A. G. Desmarcst. n Notes sur ! es ancjles ou patelles d'eau douce, et particulièrement sur deux espèces de ce genre non encire décrites, l'une fossile et l'autre vivante ; par M. A. G. De&ma- rest. iS Mémoire sur quelques flustres et cellépores fossiles; par MM. A. G. Desmarest et Le Sueur. 52 Mémoire sur la classification méthodique des animaux mollusques, et établissement d'une nouvelle considération pour y par- venir ; par M. H. de lilainville ( extrait ).. 175 Stir une nouvelle espèce d'Jnsect-e du genre cymothoa de Fabricius ; par M. Le Siieur. 45 Observations sur la bouche des papillons , des phalènes et des autres insectes lépi- doptères ; par M. J. G. Savigny , de fiiis- titut d'Egypte. itiB C 194 ) BOTANIQUE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Second Mémoire de M. Henri Cassini sur les synanlhèrées. Page 9 Mémoire sur le genre bananier ; par M. Des- vaux ( analyse ) 23 Caraclcre du dawsonia , du buxbaumia et du leptostomum , genre de la famille des mousses ; extrait d'un Mémoire de M.. Piobert i'RoWN , imprimé dans le vol. X des Transaclinns luiée'nies. 65 Sur les oroanes de la fructification des mousses; par M. Palissot de Eeauvois. i3o Observations sur le genre glaux , par MM. uguste de Saint-Hilaire et Dutour de Salvert. 167 Mémoire sur l'organisation des plantes , cpii a remporté le prix proposé parla Société thejlérieune en i ^12; par M.Dietrich- Georges Kieser, professeur à l'université d'iéna. 58 MINERALOGIE ET GEOLOGIE. analyse de plusieurs substances minérales; par M. Joh). 20 Sur une nouvelle variété d'argile native ou sous-sulfate d'alumine. i55 Note sur Je gisement de quelques coquilles terrestres et fluviatiles; par M, Marcel de Serres. i3 Nouvelles observalions sur le prétendu homme témoin du déluge de Sclieuzer ; par M. G. Cuvier. 22 Mémoire sur l'élenduc géo:rap]iique du leri'ain des environs de Pari ; par J. J. d'^ malius d'Halloy. (Voyez pi. II , fig. 12) 25 Dissertation sur l'histoire naturelle des pé- trifications , sous le point de vue de la «éoonosie; par M. de Scblolheim. Gq ■Sur (l^i depuis de corps marins observes sur les côtes de la Charente-Inférieure et de la Vendée ; par M Fleuriau de Belîevue. 78 Description des terrains de schiste arpileux [thoiischiefer) et de psammile schistoïd^ { frramvacke ) an Thuringerwald et de Frankenwald ; par M. de llolf. 1 45 Sur un squelette humain fossile de la Gua- deloupe; par M C!i. Kœni;/,. 149 Sur la chute de pierres qui a eu lieu dans Je département de Lot-et-Garonne le 5 septembre iFii4. Extrait d'une lettre de M. J. Lamouroux , ex-pharmacien des armées, à M, le comte de Villeneuve, préfet du départem nt , et sur la compa- raison de ces pierres avec celles d'autres lieux , conservées dans le cabinet de M. Dedrée, à Pans ; par M. Léman. i5i C H I m I E. Nouvelles observations pur l'alcool f l félher sullurique ; par M. Tjj. de Saussure. 42 Extrait d'un Mémoire sur l'iridium et l'os- mium , mêla»! ç qui se trouvent dans le résidu insoluble de la mine de plaline traitée par l'acide nilromuriatique ; par M \auqueUn. 55 Sur la roiihuslion de l'argent par le gaz oxygène ; p»r M. Vauquelin. 64 Rp96) tion pour la guérison d^ celte maladie , et sur la manière de former une pupille artificielle ; par M. William Adams , mem- bre du collège royal de chirurgie de Londres. 28 Extrait d'une lettre du chevalier Elagden à M. le comte Bertholet. Sa Extrait d'un rapport fait à la première classe de l'Institut , sur l'ouvrage de M. Orfila , intitulé Toxicologie générale ; par ]\IM. Pinel , Percy et Yauquelin. 66 et 100 Traité des maladies chirurgicales et des opérations