0 #^:^ / -f». A /M.. rf  i \ '/^ , >"" ■H, ^/t^. a«ii f ibraru of tj)£ Puscum COMPARATIVE ZOOLOGY, AT HARVARD COLLEGE, CAMBRIDGE, MASS. iJounSeï! bv pvibatD suiscïfjption, tn 18C1. DR. L. DE KONINCK'S LIBRARY. No. ///^ BULLETIN DES SCIENCES, PAR f r LA SOCIETE PHILOMATIQUE DE PARIS. ANNÉE 182 1 . PARIS, DE L'IMPRIMERIE DE PLASSAN. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE, DANS l'année 1821 , RANGÉS PAR SECTION, ET VhV. ORDRE DE RECEPTION. Mathématiques, Astronomie et Géographie, Associés libres. MM. Lacroix 1 3 déc. 1 793. La Place 17 déc. 1802. Membres. Poisson 5 déc. i8o3. Ampère 7 fév. 1807. ÀRAGO 14 ™ai 1808. Puissant 16 mai 1810. BiNET i4 mars 1812. Cauchy 3r déc. i8i4. F0URIER 7 fév. 1818. Frakcoeur 17 fév. 1821. Physique générale et Mécanique appliquée. Associé libre. MM. Prony 28 sept, 1793. Membres. BuTET i4 fév. 1800. BioT 2 fév. 1801. Gay-Lussac 23 déc. 1804. Hachette 24 janv. 1807. Girard 19 déc. 1807. DuLONG 51 mars i8i2. Fresnel 3 avril i8ig. Navier i3 mai 1819. Chimie et Arts chirniques. Associés libres. MM. Vacqtjelin 9 nov. 1789. Bertholet 1 4 sept. 1790. Chaptal 21 juil. 1798. Membres, Thénabd 12 fév. i8o3, D'Arcet 7 fév. 1807. Laugier 14 mai 1808. Chevreue Id. Wii. Clément j3 janv. 1816. RoBiQUET t8 avril 1818. Pelletier 2 mai 1818. Despretz 2a déc. 1820. Minéralogie, Géologie, Art des mines. Associés libres. MM. Gillet-Laumont 28 mars 1793. Hauï 10 août 1794. Membres. Brongniart 10 déc. 1788. Brochant 2 juill. 180T. Baillet 9 mars 181 1. Bonnard 28 mars 1812. Lucas 5 fév. i8i4. Beudant i4 fév. 1818. Botanique, Physique végétale. Agriculture. Associés libres. MM. CoQUEBERT-MoNTBRET.i4 mars 1793. DucnESNE 12 janv. 1797. Lasteyrie 2 mars 1797. Deleuze 22 juin CoRRCA DE Serra 1 1 janv. Du Petit-Thouars.. . ig déc. Membres. loor. 1806. 1807. 1788. SiLVESTRE 10 déc. MiBBEL Il mars i8o5. Léman 5 fev. 1816. CA.SSINI (Henri) 17 fév. 1816. TuRPiN 24 fév. 1821. Richard 1° mars 1821. Zoologie, Analomie et Physiologie. Associés libres. MM. Lamarck. 21 sept. 1793. Bosc >2 janv. 1794. 51M. CuviER (Georges) . . . 2j mars 1795. Lacepéde 1 juin 1798. Membres. Geoffroy-St.-Hilaire. i3 déc. 1793. DuMÉRiL 20 août 1796. CuviER (Frédéric)... 17 déc. 1802. Desmarest 9 fi^v. 1811. H. DE BlAINVILLE 29 fév. l8l2. Magendie 10 avril i8i5. Edwards 25 avril 1818. Serres 3 mars 1 82 1 . Secrétaire de (a Société pour 1821, Médecine, Chirurgie et Art vétérinaire. Associé libre. MM. Halle i4 sept. 1793. Membres. Larrey 24 sept. 1 796. Pariset i4 mai 1808. Guerseut 9 mars 181 r. Cloqtjet (Hippoljle). 2 mai 18. 8. Beclard 26 juin 1819. Cloquet (Jules) 22.janv. 1820. M. II. DE Blvinville, rue Jacob, n° 5. COMMISSION DE RÉDACTION DU BULLETIN, POUR 821. MM. Mathématiques, Astronomie, Géographie. Fourier F* Physique générale et Mécanique appliquée . Biot. ............ B. Chimie et Arts chimiques Chevueul C. Minéralogie, Géologie, Art des Mines. . Beudant F. S. B. Botanique , Physique végétale, Agricul- ture Cassini (Henri) ... H. C. Zoologie, Anatomie et Physiologie H. de Blainville. B. V. Médecine, Chirurgie et Art vétérinaire . . Béclard B. D. Secrétaire de la Commission Billy. . . .B-y. Nota. Les Articles ou Extraits non signés sont faits par les Auteurs des Mémoires. LISTE DES GORRESPONDANS DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. KOMS ET RESIDENCES. MM. Geoffroy (Villeneuve). . DaDclrad-n • Coiinlir». CliaussicT NOMS BT EÉSIDEN CES. MM. Van-Mons Bruxelles. Valli Pavie. CUaulrans Btsawcn. hOllS ET RÉSIDENCES. MM. r.ambourg. Cçritli). Nicolas. Caen, Latrcille Vsicrie Zurich. Kock Bruadles. Teulèrc Bordeaux. Scbraeisscr Hatnbourg. lUctli Strasbourg. Tcdenat A'ismes. Fiochcr Moscou!. Bouclier AhbevMe. Kocl Béfort. Boissel de MoQville. . . Fabroni Florciwe. Broussonet (Vicier) . . MotitpMicr. Lair (P. Aimé) Cac7u lie Saussure Genève. Vassali-Eandi Turin. Buniva Id. PuUi (Pierre) Naples. Blumenbach Cœtlingue. Iltrtnslaedt, Berlin. Coquebert (Ant.). . . . Fismcs. Camper (Adrien). . . . Franckcr. Bauiond Zca Madrid. Schreibers f'icnnc. Vaucber Gcnùve. II. Young Londres. II. Davy Id. lléricart-Thury BrissoD Coslat Gordter Scbreibcr GrenoMe. Dodun Le Mans. Fleuriau de Bellevue . . La RoclicUe. Bailly Savaresi tiapics. Taïon Madrid. Brotero Coimbre. SaTtimeriiig Munich. Pablo de IJave Madrid. Brebisson Falaise. l'anzer Nuremberg. Dcsslands Remies. Daubuissuu Toulovse. Wardcn ISew\ ork. Gacrtuer Cls Tubingcn. Girard Alfort. Cliladnl fVUtemberg. Lamouroux Caen. Fremiaville (Christoph.) Brest. Bâtard Angers. l'oy-Feré de Cère. . . . Dax. Idarcd de Serres .... MontpeUier. NOMS ET KÉSIDENCES. MM. Dcivaux Bazoc:be. . . . - . Risso , ■• Bigot de Morogues Tristan Omalius d'Halloy Poitiers. Stiez. I\' ice. Orléans. Id. Kamur. LcooUard Heidelbcrg. Dessaignes Vendôme. Desanctis Londres. Auguste Saint -Hilaire. Orléans. Alluaud Limoge-. Léon Dufour Saint -Scvtr. De Grauwcnhorst. . . . Brcstau. Beinwardt Amslordam. Dutrochet Charrau. D'Auberard dcFerussac. Cbarpentier Bex. Le Clerc Laval. D'IIombres-Firmas. . . Alais. Jacobsoa Copcnhagut. Monteiro Millet Angers. Vogel Munich. Adams (Williams).. . . Londres. Deftance Sceaux. Gasc Kubnt Berlin. Villermé Etampcs. William Ellbrd Leacb. . Londres. rre3'ciiiet Auguste Bozii Cranville. Londres. Berger Genève. Moreau de Jonnès . . . Mcyrac Dax. Grateloup Id. gay Philadelphie. Colin Dijon. Qfj Philadelphie, Pâtisson Glasgaw. Chaussât Genève. Dorbi^uy Esnaudcs , près La Rochelle. Savart l^ctz. Polinski Wilna. jleyer GoUlingue. Férara Catane, Bivona-Bcrnardi .... Païenne. Bonnemaison Quimpcr. Cafin Angers. Samuel Parkes I^ondres. Ranzani Florence. Le Sueur ...*..*• Philadelphie. Le Sauvage Caen. Lucas. ..." yichy. Soret-Duïal Genève. Bertrand Gcslin Nantes. BULLETIN DES SCIENCES, ^TÏT:: PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARIS. Ph y s I Qt; t. 20 décembre 1820. Recherches sur le magnétisme terrestre; par M. C A. Morlet. Depuis l'époque assez moderne où la propriété directrice de l'aimant a clé clecoiiverte, c est-cà-dire environ depuis le XIIJ» siècle, les modi- hcations diverses et les particularités singulières de cet étonnant nhé- a i~~^ i nomène ont attiré l'attention continuellelles physiciens, de géon,c^ies ^dtsde.fcr'^ et des voyageurs. On n'a pas fardé à reconnaître que l'aiguille limâmes rendue horizontale, n'était pas exactement dirigée vers les pôles austral ou boréal de a terre ; que même l'angle qu'elle forme avec le méridien terrestre, angle que on nomme la déclinaison magnétique, n'était pas le même en différents heux. Les observations postérieuresont prouvé que même dans chaque heu, cet angle variait aussi avec le temps: déporte qua Pans, par exemple, où la boussole dévie maintenant vers l'ouest d environ 22^ degrés, elle se dirigeait exactement vers le nord en iC6/. et antérieurement elle était dirigée vers l'est. On a reconnu que dés changements analogues, mais inégaux, avaient eu lieu dans toutes les contrées de la terre en n'offrant pas moins de variété et de caprice dans leur marche que dans leur étendue. Mais ce n'était là encore qu'une partie tres-limitée du phénomène : l'aiguille aimantée rendue libre sur sa suspension , présente de nouvelles affections également remarquables, que 1 horizontalité forcée de la boussole ne permettait pas d'observer! Ellesinclme en chaque heu plus ou moins vers la terre, en formant un certain angle avec la verticale, comme si elle pointait vers quelque centre de force qui la contraignît de se tourner et de se fixer sur cette direction. En transportant une aiguille ainsi suspendue en diverses par- ties de la surface terrestre, on a vu que son inclinaison au-dessous du plan de 1 horizon, que 'on appelle ): inclinaison magnétique, n'est pas non plus la même en différents lieux, de sorte qu'en certains points qui forment sur la surface du globe une courbe continue appelée Liu raison de janvier. j Xéqiiaîeiir inagnétique , raiguillc devient horizonlale, (aiidis qu'au nord de celte ligne son extrémité boréale, et au sud son extrémité australe, s'inclinent vers la Icrrc. La mesure de cette inclinaison exécutée dans le même lieu à dift'érentes époques successives, y a fait également re- connaître des variations, mais iiKJoraparablement plus lentes et plus limitées que celles qu'a éprouvées la déclinaison dans le même intervalle. Enfin, l'uitérêt graduellement attiré sur ces phénomènes ayant tait ap- porter de singuliers perfectionnements dans les instruments destinés à les observer, on est parvenu à découvrir dans l'aiguille aimantée de petits changements de directions périodiques, dont la marche et les va- riations semblent liées, secondairement peut-être, mais d'une manière cependant certaine, avec les positions des divers points deja terre par rapport au soleil, soit dans un jour, soit dans une année. L'observation suivie de ces oscillations a fait voir que leurs progrès et leur amplitude sont sujets à des perturbations accidentelles et subites, qui se montrent principalement aux époques des violents orages, ou lors de l'apparition des phénomènes lumineux, non moins inexplicjués, que l'on aperçoit parfois dans l'atmosphère, surtout lorsqu'on s'élève à de hautes lati- tudes dans les régions australes on boréales de la terre. L'esprit investigateur qui caractérise les sciences modernes, n'a pas attendu que l'observation de ces phénomènes fûî ainsi étendue et presque complète pour en faire un des objets de ses Sj)écu!ations. Dès l'année i685, le célèbre astronome Halley ayant réuni un assez grand nombre d'observations de déclinaison de la boussole, faites en diverses parties di lui comme clétermmees pat . . . points de la surface de la terre, et dont chacun devenait prédominant dans les contrées qui l'environnaient. A la vérité, pour donner à celte hypothèse quelque rigueur, il aurait fallu montrer, parle calcul, que l'existence de ces quatre pôles étant accordée, les déclinaisons de la boussole en résultaient telles qu'elles étaient observées alors. C'est ce que Halley ne fit point et ne pouvait pas faire; car il aurait fallu pour cela connaître la loi suivant laquelle les pôles magnétiques sup- posés existants, devaient agir sur une aiguille aimantée, et c'est ce qu'on ne savait point alors. Le désir de confirmer et d'étendre ces premières idées, détermina Halley à solliciter comme une faveur les moyens de faire un long et pénible voyage nautique, oîi il put observer la décli- naison de la boussole en un grand nombre de points de la surface du globe. Le Gouvernement de son pays accueUlit généreusement cette demande, mit à sa disposition un vaisseau de guerre, et après deux ans de voyage, Halley, de retour eu Angleterre, publia, en 1700, une carte sur laquelle les points où la déclinaison est la même, étaient marqués par des lignes courbes, conslruiles tant cl'aj)rcs ses observations propres, i 82 ]. que d'après les autres documents qu'il avait pu se procurer. Ce lut la première t'ois que l'état du magnétisme lerrcstre se trouva coustaié d'une manière exacte, du moins quant à ua de ses éléments, la déclinaison. Le second élément do ce phénomène, l'inclinaison, ne fut pris eu considération que long-temps plus lard. La première carte des lignes d'égale inclinaison fut publiée par Wilke, en 1768, dans les Mémoires deV Académie de Slockiiolm. J^'équatour magnétique, c'est-à-dire la ligne oii l'aiguille aimantée est horizontale, 3' est figuré comme étant à peu près un grand cercle du globe terrestre; et il a été depuis considéré comme tel,, sans doute par cette pente naturelle que l'esprit a toujours pour s'arrêler aux combinaisons qui lui paraissent les [jIus simples. l'andis que les observateurs rassemblaient ainsi les résultats immé- diatement donnés par l'eipérieuce , les géomètres cbercbaient à eu soumettre l'ensemble à des lois mathématiques; mais il élaiî bien diffi- cile, pour ne pas dire impossible, que ces lois se laissassent si aisément découvrir, à une époque où la théorie des Ibrces magnétiques était encore si imparfaite, et où on ne savait même, ni comment elles agis- sent, ni comment elles varient c vec la dislance. Le premier travail de ce genre vint d'Euler, de ce génie fécond et universel qui semblait ne voir dans les phénomènes de la naturj que des occasions d'essayer les combinaisons mathématiques dans lesquelles son esprit semblait se jouer; mais l'insuffisance des principes physiques connus alors, lie lui permit d'envisager la question que dans quelques-unes de ses par- ticularités les plus bornées. Supposant, à priori, l'existence de deux pôles magnétiques, sans définir l'action de ces pôles, il astreignit seu- lement l'aiguille aimantée à se diriger dans un môme plan avec eux, et il déduisit de cette condition les courbes de déclinaison égale qu'il traça sur la surface du globe en cherchant à varier la position des deux pôles de manière que ces courbes se trouvassent concorder le mieux possible avec celles que Halley avait tracées. Cet accord était une épreuve nécessaire sans doute; mais la bizarrerie de ces lignes devait rendre bien hasardeuse la recherche de la position des pôles propre à la représenter, si toutefois cette représentation était possible avec une hypothèse aussi limitée. Le travail d'Euler parut en lySy, dans les Mémoires de l'Académie de Eerlin. Neuf ans après, Lambert, savant ingénieux, analyste habile, et moins éloigné qu'Éuler des recherches expérimentales, entreprit des recherches qui pouvaient donner une base plus solide à la théorie du magnétisme terrestre. Il se proposa de déterminer, d'après l'observation, la loi que suivaient les attractions et les répulsions magnétiques à diverses distances; il chercha à la conclure des déviations imprimées à une ai- guille de boussole , par un petit aimant naturel placé successivement à C4) diverses dislances d'elle, et dans des directions différentes par rapport au méridien inop;nétique vers lequel celle aiguille était constamment sollicitée. Malgré la complication des influences réciproques exercées ainsi entre l'aimant et l'aiguille, influences dépendanles de la grandeur de ces deux corps, ainsi que de la distribution du magnétisme dans les diverses parties de leur masse, Lambert sut démêler avec beaucoup d'art l'action individuelle exercée par les diflérents points, et il trouva que, de toutes les lois qu'on pouvait supposer, celle qui satisfaisait le mieux aux observations, était la raison réciproque du carré de la dis- tance. Le professeur Robison , d'Edimbourg, parvint aussi, vers le même temps, à une conclusion pareille par des procédés analogues. Enfin il parait que le célèbre astronome Tobie-Mayer était arrivé aussi de son côté au même résultat dès 1760, au moyen d'expériences faites avec un barreau aimanté de forme prismatique. Toutefois, la complica- tion même de ces procédés devait jeter une grande incertitude f-ur les conclusions que l'on en tirait; et, sous ce rapport, il n'y a aucune com- paraison à faire entre eux, et la manière simple et ingénieuse par laquelle Coulomb a démontré si exactement la loi des attractions et des répul- •sions magnétiques au moyen de la balance de torsion 3 et s'il élait besoin de quelque autre motif pour montrer que les déterminations obtenues avant lui étaient loin d'être convaincantes, il suffirait de dire que le résultat de Mayer relativement au carré des dislances, fut combattu formellement par ^pinus dans les Mémoires de Pétershourg pour l'année 17G7. Quoi qu'il en soit, Lambert (i) ne fit aucune application de la loi du carré des distances aux phénomènes du magnélisme terrestre; il se borna à en déduire les courbes suivant lesquelles des grains de limaille de fer s'arragent autour d'un aimant de figure donnée, et il en lira une comparaison assez vague entre le magnélisme d'un aimant artificiel et celui de la terre. Mayer est réellement le premier qui ait cherché à appliquer au magnétisme terrestre les considérations rigoureuses d'une véritable théorie. Un important travail sur cel objet fut présenté par lui, en 1762, à l'Académie de Gotlingue, et lu dans une des séance de celte Société; malheureusement il n'a jamais été rendu public, et l'on n'en a connu pendant long-temps les résultats, que par un rapport de Lichtemberg et Erxlebens, dont (ïehicn a donné un extrait dans son Dictionnaire de Physique, Mais il y a quelques années que le fils de Mayer, aujourd'hui professeur dans l'Université de Ciollingue, a bien voulu envoyer à M. Biot un extrait plus détaillé de ce qu'il a pu trouver à ce sujet dans les manuscrits de son père. 11 résulte évidemment de ces divers écrits , que Mayer avait d'abord déterminé la loi des altrac- tions et des répulsions magnétiques d'après l'observation des phcno- (1) Voyez le travail de Lambert, en 1770. Berlin. ( 5 ) === mènes composés que présente l'action mutuelle de deux ainiauts^ et 182 ce sont sans doute ces expériences qu'yï'^piuus a tenté de conibattie dans les Mémoires de Pétersbourg. La loi des forces étant connue , ]V!ayer a cherché à expliquer la direction de l'aiguille aimanlée par l'action de deux centres magnétiques agissant chacun en raison inverse du carré de la distance ; il aura été conduit , par les phénomènes ?nême , à voir que ces deux centres devaient être supposés infiniment voisins: du moins tel est le sens de l'hypothèse à laquelle il s'arrête. Il sup[)ose dans l'intérieur de la terre un aimant qui, par comparaison avec elle, doit être considéré comme infiniment petit. Cet aimant serait placé à environ 120 lieues de dislance du centre du globe, vers la partie de la surlace terrestre que couvre la mer Pacifique. Mayer donne la position de son centre, la direction de son axe, et il assigne pour l'action de ses pôles la raison inverse du cube de la dislance, qui est en efl'et celle qui résulte de la loi du carré de la dislance entre les particules même, quand les centres d'action sont infiniment rapprochés; enfin il donne à l'aimant un pelit mouvement annuel, dont il assigne la direction et la quantité. Au moyen de ces éléments, il entreprend de calculer la dé- clinaison et l'inclinaison pour divers points de la terre, et il les trouve assez conformes à ce que les observations donnaient alors. Ce travail de Mayer est nécessairement incomplet dans ses éléments, puisqu'à l'é- poque où il fut composé, les phénomènes magnétiques qui ont lieu dans toute l'étendue du grand Océan n'avaient pas encore été observés, que l'inclinaison avait été à peine mesurée, et que l'on n'avait absolument aucune notion sur l'intensité des forces magnétiques terrestres à diverses latitudes. Mais malgré ces imperfections inévitables, puisqu'elles tien- nent au temps où ce travail fut entrepris, il faut le signaler ((imine la première conception que l'on ait formée pour assujettir les phénonnnes du magnétisme terrestre à une véritable théorie, et comme le premier pas fait dans la véritable routequi doit probablement conduire k démêler leur complication. Lorsque M. de Ilumboldt revint de son mémorable vovage, il rap- porta un très-grand nombre d'observations d'une précision extrême sur la déclinaison, l'inclinaison et l'intensité des i'orces magnétiques dan>; les contrées qu'il avait parcourues; il s'associa M. Biot pour la discussion de ces intéressants résultats. A cette époque, le travail de Mayei' n'était connu de personne en France; néanmoins, en essayant de rèprésenier la dircclioti de l'aiguille aimantée par l'efiet des actions des (\eu\ centres magnétiques, on fut conduit précisément aux mêmes idées. Jùi plaçant d'abord ces deux centres à la surface terrestre, il en résullail des incli- naisons et des intensités croissantes dans le sens que les oi)serva(ions indiquent, mais fort diflérentes pour la quantité de celles qui ont lieu réeilem{;nl: en lapprochant les deux centres l'un de l'autre, les erreurs (<3) se IrouvaicuL moludres j eufin elles se trouvèrent les moindres possibles, quand les deux centres lurent supposés séparés seulement par une dis- tance infiniment petite. C'était précisément le résultat de JMayer^ et non-seulement les inclinaisons observées par M. de llumboldt, mais lin grand nombre d'autres, mesurées parles voyageurs dans des contrées très-diverses , se trouvaient aussi représentées à quelques degrés près. A la vérité, la variation de l'inteusilé l'était avec une approximation beaucoup moins satisfaisante; et la complication incomjoarablement plus grande des déclinaisons, indiquait évidemment qu'elles ne pouvaient pas résulter de la seule hypothèse de deux centres uniques : mais on sait combien ce dernier phénomène est, en vertu de sa nature même, susceptible d'être facilement modifié par les influences locales; de sorte que l'on pouvait espérer qu'eu ayant égard h ces influences, on pourrait le faire rentrer aussi dans le mode d'action résultant d'un ou de plu- sieurs centres qui avait si bien réussi pour l'inclinaison. Quelques années après la publication de ce travail, en 1809, M. Kraft, de i-*étersbourg, enli'eprit de nouveau la discussion des observations de M. de Humboldt; en les interprétant d'une manière purement empyri- que, il fut conduit à une relation très-simple entre l'inclinaison et la la- titude magnétique. Celte relation, comparée ;i celle que M. de Humboldt et son collaborateur avaient donnée, se trouva être identiquement la n:ême. Seulement la forme sous laquelle elle s'était présentée dans l'interpolation, en rendait l'énoncé encore plus facile : il se réduisait à ce que la tangente de l'inclinaison de l'aiguille était toujours double de la tangente de la latitude magnétique, en considérant l'équateur magnétique comme un grand cercle. Cette conformité entre les ré- sultats conclus des considérations théoriques, et ceux que présente la simple comparaison des observations mêmes, prouvait d'une manière sensible que l'action simultanée de deux centres magnétiques infiniment voisins était l'interprétation la plus immédiate des inclinaisons observées par M. de Humboldt, comme elle avait semblé l'être pour celles que Mayer avait combinées. Toutefois l'insuffisance de celte hypothèse relativement aux incli- naisons étant évidente, M. Biot essaya de chercher dans les observa- tions mêmes, l'indice des modifications qu'il fallait y faire pour eu rendre l'application plus générale; et comme l'élément fondamenla! de ces recherches est la direction de l'équateur magnétique, ou de la ligne sur laquelle l'inclinaison est nulle, il entreprit de discuter de nouveau les observations qui l'établissaient. Or, en examinant ainsi celles de Eayly et de Cook faites dans le grand Océan en 1777, il reconnut que ces navigateurs avaient l'un et l'autre, et sur deux bâtiments différents, rencontré en même temps l'équateur magnétique dans cette mer, à trois degrés au sud de l'équateur tei-reslre, tandis que toutes les hypothèses (7 ) imaginées jusqu'alors le faisaient passer daus celte partie du globe vers i b 2. i, huit ou neuf degrés au nord. De là il résultait que l'équateur magné- tique n'était pas, à beaucoup près, d'une forme aussi simple et aussi ap{)rochante du cercle qu'on l'avait supposé assez généralement jusqu'a- lors : il fallait qu'il eût au moins trois intersections, et peut-être quatre, avec l'équateur terrestre. En outre, l'examen comparé des observations semblait indiquer que cette inflexion de l'équateur magnétique dans le grand Océan, était déterminée par une cause locale résidante dans cetls partie du globe, et dont l'influence combinée avec la cause générale, devait augmenter les inclinaisons au nord de l'équateur terrestre, en même temps qu'elle les affaiblissait au sud, conformément aux obser- vations. L'auteur du travail dont nous parlons essaya de déterminer cette influence, et reconnut qu'il suffisait de la supposer très-petite, com- parativement à l'action principale du globe, pour représenter nuinéri- quement depuis ces mers jusqu'en Europe l'inclinaison, la déclinaison et la variation d'intensité observées. Mais ne trouvant pas dans les voyages déjà publiés des données assez nombreuses pour établir la courbure de l'équation magnétique dans le grand Océan d'une manière sûre, il remit la continuation de ses recherches à une époque oîi ces données se seraient multipliées; et, d'après les tentatives qu'il avait faites, il se borna à exprimer la persuasion oi!i il était que, dans l'état actuel, et en apparence slationnaire, du magnétisme terrestre, la direc- tion moyenne et pi.^rmanenle de l'aiguille aimantée dans im lieu quel- conque, peut être représentée par l'action principale de deux centres magnétiques infiniment voisins, placés au centre même du globe ou très-près de ce centre, et par l'influence secondaire de [)lusienrs centres analogues, mais comparativement beaucoup plus faibles, dont la ré- partition et l'énergie doivent se conclure des observations. On voit que la discussion dont nous venons de parler n'avait décelé qu'une seule inflexion de l'équateur magnétique existante dans le grand Océan, et qu'on n'avait pas étendu le même mode d'examen spécial aux autres parties de cet équateur. C'est ce qu'a fait M. Morlet dans le nouveau Mémoire dont nous rendons compte; et non-seulement il a reconnu ainsi l'inflexion indiquée tout à l'heure, mais il en a découvert une autre non moins remarquable daus la mer de la Chine, et il a fixé complètement le cours de la ligne sans inclinaison dans toute sa révo- lution autour du globe, avec une précision et une certitude que per- sonne n'avait obtenues avant lui. Une des particularités les plus remarquables de ce travail , c'est qu'il n'est pas fondé sur de nouvelles observations des lieux où l'inclinaison est nulle, mais sur une discussion plus adroite et théoriquement mieux conduite des observations déjà connues. Un grand nombre de naviga- teurs ont traversé l'équateur magnétique; mais très-peu ont recoiiuu, (8 ) par observnlion, le point précis de leur route oii l'aiguille aimantée était rigoureusement horizontale j ils ont seulement observé, avant ou après cet équateur, des points où l'inclinaison était fort petite; et les observations de ce genre sont même très-peu nombreuses. On voit donc que, pour déterminer l'équateur magnétique plus exactement qu'on n'a pu jusqu'à présent le faire, il fallait trouver le moyen de le déduire d'observations éloignées, ou du moins plus éloignées que celles dont on avait lait jusqu'alors usage : c'est à quoi M. Morlet a réussi, par la construction suivante. Supposons qu'en un certain point de la terre on ait observé une inclinaison de l'aiguille peu considérable : ce point sera nécessairement peu éloigné de l'équateur magnétique. Admettons qu'on y ait déterminé aussi la déclinaison ,ou que, par le système des lignes de déclinaison sur lequel il se trouve, la direction du méridien magnétique y soit connue : sur cette direction prolongée il y aura quelque part un point de l'équateur magnétique; et sa dislance an lien que l'on a choisi sera mesurée par un arc de grand cercle contenu dans le plan du méri- dien magnétique prolongé. Cela posé , M. Morlet considère cette dis- lance comme une latitude magnétique dans le système de deux centres, et il la détermine par la condition que sa tangente trigonométrique soit la moitié de la tangente de l'inclinaison observée. L'objet d'une loi expérimentale étant de rassembler et de concentrer les phénomènes, elle doit être admise dès qu'elle atteint ce but, quelle que soit la nature des idées spéculatives qui ont servi à l'établir. La règle employée par M. Morlet n'étant présentée que comme une simple mé- thode de réduction et d'interprétation, c'est par les résultats qu'elle donne qu'il faut en apprécier le mérite. Or, il y a pour cela deux genres d'épreuves à faire : l'un consiste à choisir des lieux où l'équa- teur magnétique ait été déterminé par des observations immédiates, et à voir si la règle de M. Morlet, appliquée à des observations éloignées, redonne précisément les mômes points; l'autre consiste à déterminer chacjue point de cet équateur par un grand nombre d'observations éloi- gnées réduites selon la règle, et à voir si elles s'accordent toutes pour lui assigner la même position. Ces deux genres de vérification ont été irpreuante poi On peut de là déduire une conséquence importante : puisque près de l'équateur magnétique la tangente de l'inclinaison est toujours double de la tangente de la latitude magnétique comptée sur le méridien ma- gnétique actuel; il s'ensuit que, dans ces circonstances, l'aiguille aimantée se dirige et s'incline précisément comme elle le ferait si elle était sollicitée par deux centres magnétiques infiniment voisins, situés à une grande distance au-dessous de la surlace terrestre, et dans la (9) ==-—-= direction de la verticale menée par chaque point de l'éqHateur magné- 182 J. tique j ou, eo d'autres termes, toutes les forces qui déterminent la direction de l'aiguille, se composent ensemble de manière à donner une résultante qui, dans les limites prescrites, peut être considérée comme émanée de deux centres pareils. Sans doute ce l'ésullat ne doit être qu'approximatif. Si, comme on peut le croire, la direction de l'aiguille est réellement l'effet d'une forte centrale principale combinée avec des forces secondaires beaucoup plus petites, la résultante de toutes ces forces ne peut pas se résoudre ri- goureusement en une seule action de deux centres, variant réciproque- ment au carré de la distance; mais, pour une petite étendue angulaire, et pour certaines positions autour des centres de forces, il est possible que celte réduction s'opère d'une manière suffisamment approchée. Aussi M. Morlet trouve-t-il que sa règle n'est applicable que jusqu'à t:erta(ines valeurs de l'inclinaison, qui ne sont pas les mêmes pour les différents méridiens, ni des deux côtés de l'équateur magnétique, mais qui, dans tous les cas, sortent tout-à-fait des limites auxquelles il aurait fallu se restreindre si l'on se fût borné à employer im mode arbitraire d'interpolation , lié d'une manière moins intime avec la cause seorète des phénomènes. La courbe sans inclinaison ainsi déterminée coupe une première fois l'équateur terrestresur la côte occidentalede l'Afrique vers dix degrés de longitude orientale comptés du méridien de Paris 3 de là, en allant vers l'occident , elle descend au sud de l'équateur, dont elle s'éloigne continuel- lement jusqu'à une dislance de 14° 10' australe, limite qu'elle atteint vers 28° de longitiide occidentale : alorselle devient pour un moment parallèle à l'équateur 3 mais, à partir de ce maximum, elle se relève graduellement à travers l'homérique jusque vers le centième degré de longitude, à cent lieues à l'ouest des îles Gallapagos, dans le grand Océan. Là elle se retrouve de nouveau tout près de l'équateur; mais alors sa courbure s'infléchit en devenant de plus en plus parallèle à ce plan, et au lieu de le couper, elle s'en approche seulement jusqu'au contact, vers 120" de longitude, après quoi elle redescend de nouveau au sud, jusqu'à un second maximum, qu'elle atteint vers 5° i5' de latitude australe, et 164 de longitude occidentale, sur un^méridienà peu près intermédiaire entre l'archipel des îles des Amis et celui des îles de la Société. A partir de ce terme , elle se relève lentement vers le nord , et va couper l'équateur terrestre à 174° de longitude orientale, non loin du méridien des îles Mul^raves; puis, continuant sa route au nord, elle atteint un premier maxivnim de latitude boréale près du méridien des Philippines, où elle s'écarte de l'équateur de 8° 67'; de là elle redescend un peu vers l'é- quateur, et atteint un minimum vers 108" de longitude, à l'entrée du golfe de Siam , un^peu au sud de l'île de Condor, où sa latitude n'est plus Livraison de janvier. 2 ( lO ) que de 7° 44' ; ensuite elle se relève de nouveau au nord, traverse le golfe du Bengale, coupe la pointe australe de l'Inde, et remontant jusqu'à II" 47' de latitude boréale, atteint là son 77ia.rimimi absolu d'écart vers le nord, à 61° de longitude orientale dans la mer d'Arabie. De là, re- descendant de nouveau près l'équateur, elle arrive aux côtes orientales de l'Ai'rique , qu'elle coupe un peu au-dessus du détroit de Babelmandel ; et traversant l'intérieur de ce continent, oîi sa marche se trace encore à l'aide d'un grand nombre d'observations éloignées faites dans les mers d'Arabie, en Egypte et au cap de Bonne-Espérance même, elle va rejoindre de nouveau sur les côtes orientales de l'Afrique le point de l'équateur terrestre à partir duquel nous avons commencé à décrire son cours. Nous devons répéter encjore que toutes les sinuosités indiquées dans cette description nous paraissent incontestablerncnt élablies par les observations que M. Morlet a employées, et qu'il a réussi à faire con- courir par sa méthode d'interpolation. Depuis qu'il a présenté son Mé- moire à lAcadémie, nous lui avons communiqué un grand nombre d'inclinaisons et de déclinaisons qu'il ne connaissait pas auparavant, par- ticulièrement celles qui sont consignées dans le Journal de Balrymple, dont nous devons la possession à la complaisance de M. de Rossel; et ces nouvelles données, dont l'exactitude n'est pas douteuse, n'ont fait que confirmer de la manière la plus heureuse les déterminations que M. Morlet avait obtenues sans avoir pu y avoir égard. Quelque complication que ces résultats semblent indiquer dans les causes du magnétisme terrestre, la découverte en est doublement utile, tant parce qu'elle servira à éloigner de vaines hypothèses, que parce qu'elle offrira une épreuve sévère, et peut-être un guide fidèle aux vé- ritables théories. Au reste, cette complication même semble confirmer davantage l'opinion mentionnée plus haut dans ce rapport, et suivant la()uelle les phénomènes simultanés du magnétisme terrestre seraient l'effet d'une cause principale commune à tout le globe, et seulement modifiée dausles diverses contrées par de faibles causes de perturbation. B. Notice sur le gisement du Zircon-JTyncinthe ; par M. Charles Bertrand-Geslin. M On sait qu'on donne le nom vulgaire à'Hyacinlhe à une variété INEKALOGI E» ■* • 1 1 ■ • particulière de Zircon. On a ignoré pendant long-fcmps le vrai gise- ment de ce minéral : et comme on le trouvait en cristaux isolés et roulés dans le sable des ruisseaux ou dans la terre-meuble des terrains volca- niques j comme il y était mêlé avec d'aulres minéraux qu'on croit ori- ginaires de ces terrains, ou du moins de terrains d'une origine ignée moins facile à découvrir, que les géologues de l'Éc'ole allemande nomment irappées, on a présumé que les Zircons-Byacinthes eu étaient aussi ori- ( lO glnaircs, et on leur a attribué ce gisement dans tous les ouvrages de géo- 1 o2 logie et de minéralogie; lorsque MiVi. de Bournon, Faujas, Cordier, etc., firent connaître qu'ils avaient trouvé dans des roches compactes ou poreuses plus ou moins solides des environs du Puy-en-Vélay, des cristaux très-nets de ces Zircons qui étaient engagés et disséminés dans leur masse, la présomption sur le terrain d'où ils tiraient leur origine parut être tournée en certitude, et on ne douta plus que les Zircous- Hyacinthcsne fussent déformation volcanique ou au moins trappéenue, comme le sont souvent les pyroxènes, les amphigènes, etc. En par- courant les ouvrages de minéralogie et de géologie, anciens et modernes, on trouve ce gisement clairement et conslannnent indiqué, (r) C'est contre cetteopinion, qui paraissait si naturelle, que M. Bertrand- Geslin élève des doutes, fondés sur une observation qu'il a eu occasion de faire, en 1820, près du ruisseau nommé Riou-Pezzoulloii, au nord du village d'Expailly, près du Puy, lieu célèbre par le gîte de ces Zir- cons. En chercbant au-dessus de ce ruisseau, dans un champ qui est recouvert des débris de roches volcaniques, où on trouve ces Zircons engagés, et après en avoir trouvé quelques-unes où les Zircons isolés étaient immédiatement enveloppés dans la lave, îl rencontra une de ces roches, qui renfermait dans son milieu un fragment assez gros de granité, composé de felspath, de quarz et de mica, et qui, par sa forme angulaire, par sa séparation nette d'avec la roche volcanique, était bien évidemment un morceau ou fragment enveloppé dans cette roche. On sait, et l'auteur a eu souvent occasion de le remarquer dans ce même canton , que la plupart des laves poreuses et compactes, ou autres roches volcaniques de l'Ardèche, du Puy, etc., contiennent des frag- ments de granité, en contiennent de nombreux^ et même de très- volumineux; si on trouve dans ces terrains d'autres fragments de roches, ils y sont très-rares. Il paraît donc probable, il paraît même presque sûr que l'action ou foyer volcanique était ou inférieur à ces rocnes , ou au moins au milieu d'elles, et que les matières volcaniques, en les traversant, les ont brisées, et en ont emporté avec elles les fragments. Ces faits posés, et leurs conséquences admises, l'auteur en revient au fragment de roche granitoïde qu'il a trouvé dans une des roches volcaniques des environs du Puy. En examinant ce fragment, il reconnut dans la masse un petit Zircon- Hyacinthe très-bien caractérisé et qui faisait évidemment partie de sa composition , par la manière dont il y était engagé. Le Zircon-Hya- cj'nthe paraît donc appartenir aux roches granitoïdes que les matières (i) M. Gillet (le Laumant est presque le seul naturaliste, du moins à notre connais- sance, qui ait soupçonné que les Hjacinlhes étaient adventices dans les terrains volca- niques où on les rencontrait, et qui ait publié ce soupçon dans le Journal des mines. 1. ( lO volcaniques ont traversées dans leur éruption; il paraît en avoir fait partie constituante, à la manière des autres minéraux qu'on y observe ,- comme le titane, les grenats 3 il est par conséquent de même origine aue ces roches, et n'est pas, comme on l'a assez généralement cru, 'origine volcanique, à la manière des pyroxènes, des amphigènes, etc. l,es roches granitoïdes, dit l'auteur, ont été brisées, désagrégées, altérées même par l'action volcanique, ou par d'autres causes; leurs éléments ont été disséminés; les plus altérables, comme le f'eispath , le mica, ont été détruits, au moins en grande partie; les plus inalté- rables, comme le Zircon, le corindon-télésie , ont été conservés, enve- loppés dans les roches volcaniques, et ensuite séparés d'elles, puis lavés par les eaux, et mis à nu dans les ruisseaux. D'autres observations, ajoute l'auteur, appuient ce résultat : i". La présence du Zircon dans des roches granitoïdes. Partout où on l'a vu dans les lieux de sa véritable origine, comme à Friderichvvarn , enNorwège, où il est dans une sienite; à Trentou , dans l'Amérique septentrionale, où il est engagé dans un quarz, et où il présente le même aspect que l'Hyacinthe. 2°. La présente d'une autre pierre dure , qu'on trouve avec les Zircons dans le ruisseau d'Expailly, le corindon-télésie saphir, et dont l'origine primitive n'est pas contestée. Il paraît donc constant que le Zircon-Hyacinlhe du Puy n'est pas d'origine volcanique, quoiqu'on le trouve disséminé dans des laves poreuses et compactes; mais qu'il a été formé originairement dans les roches granitoïdes, traversées, brisées et emportées par les coujées volcaniques; et que ce résultat est commun à tous les Zircons, et même aux télésies -saphirs qu'on trouve ifiêlés avec eux dans les sables des ruisseaux et des rivières qui traversent ces terrains. Kemarques sur les genres Kaulfussia , Charieis , Euxenia, Ogiera, Eleutheranthera j par M. Henri Cassini* Botanique. Dans un recueil de Mémoires, imprimé à Bonn en i.Sao, et intitulé : Horœ Physicœ Berolinenses , je trouve les descriptions de deux genres de plantes appartenant à l'ordre des Synanthérées, et présentés comnje nouveaux : l'un par M. Nées d'Esenbeck, sous le nom de Kaulfussia; l'autre par M. Chamisso, sous le nom A' Euxenia. Ces deux articles donnent lieu aux remarques suivantes. Sur h genre Kaulfussia ou Charieis. M. Nées suppose que, dans ma méthode de classification des Synan- thérées, le genre Kaulfussia doit faire partie de la tribu des Hélianthées et de la section des tlélianthécs-Millériéts. Il m'importe beaucoup de déclarer que c'est uns erreur Irès-grave; car, si la supposition de M. Nées était bien fondée, j'aurais constamment soutenu, depuis dix ans, la plus 1 82 l. absurde et la plus ridicule de toutes les prétentions, en présentant comme naturelle ma méthode de classiKcation. Heureusenjent il n'en est point ainsi : le j^enre Kaulfussia n'a pas le moindre rapport avec ma tribu des Bélianthées; mais il appartient indubitablement à celle des Asïérées. M. Nées remarque avec raison l'aflinité qui existe entre les genres KauJJusski et ^gatluva; et à cette occasion il cite un Mémoire où, en décrivant b genre Agathœa, j'aiformeliemeut déclaré qu'il faisait partie de la tribu naturelle des Astérées. Comment M. Néesa-t-il pu croire que plaçant ï'Agatkœa parmi les Astérées, j'aurais placé le Kaulfussia parmi les Ilélianthées? M. Nëes soupçonne que mon Agathcea microphylla est la même es- pèce que le Kaulfussia; mais je puis affirmer que ce sont deux espèces très-difiérentes , et appartenant à deux genres très différents , mais à la même tribu. Le Kauî/ussia n'est point un genre nouveau, car je l'avais décrit plus anciennement sous le nom de Charieis , comme un nouveau genre de la tribu des Astérées : ma description, que j'ose dire très-exacte et très- complète, fut publiée d'abord dans \g Bulletin des Sciences âi'awWel mai 1817 (pages 68 et 69) ; et bientôt après elle fut reproduite, avec plus de détails, dans le tome VIII du Dictionnaire des Sciences naturelles (page igr), lequel volume aété livré au public en août 1817. M. Nées n'ayant publié le Kaulfussia que trois ans après, ne peut être légiti- mement considéré comme le véritable auteur du genre 5 et par consé- quent le nom de Charieis doit être préféré à celui de Kauljussia. Je remarque que M. Nées cite ma description de Y Agalhœa publiée dans le Bulletin des Sciences de novembre 1617 : il pouvaildonc connaître celle du Charieis publiée dans le même recueil, quelques mois auparavant. En comparant la description du Kaulfussia amelloides avec celle du Charieis heterophylla, et en supposant exacte la description faite par M. Nées, je trouve quelques différences qui m'autorisent à considérer les deux plantes comme deux espèces distinctes appartenant au même genre Charieis. C'est pourquoi je propose de nommer la plante de M. Nées Charieis Neesii, et je vais indiquer les caractères qui parais- sent distinguer cette seconde espèce de la première. Charieis Neesii, H. Cass. (^Kauljussia amelloides , Nées. Hor. Phjs. Ber. , p. 53.) Feuilles alternes; disque de la calatbide, compose de fleurs à corolle violette; couronne de la calatbide, composée de fleurs nom- breuses et contiguès, à languette oblongue, obtuse^ ?noins longue et plus large que dans l'autre espèce; squames du péricline, lancéolées; clinantbe alvéolé, inappendiculé; aigrette égale au tube de la corolle. Dans le Charieis heterophylla , les leuilles inférieures sont opposées: le disque de la calatbide est de couleur jaune; la couronne est composée seulement d'environ huit fleurs, à languette largement linéaire, très- longue, étrécie eu pointe au sommet; les squames du péricline sont C 14 ) subspatulécs; le clinaulhe est hérissé de fimbrilles courtes, inégales, subulces; raij;,re(ie est aussi longue que la corolle. La plante décrile par M. Nées, sous le noin de KauJJussia amelloides, étant cultivée dans le jardin de botanique de Berlin, il sera facile de s'en [»rocurer des échantillons secs ou vivants, pour les conaparer à ceux de l'herbier de M. de ./ussieu , que j'avais décrits sous le nom de Charieis heterophjlla. Celte comparaison immédiate des deux plantes confirmera ou détruira leur distinction spécifique, que je ne propose ici qu'avec doute. Le nom de Charieis , dérivé d'un mot grec qui signifie ^race, exprime la beauté des fleurs de ce genre de plantes. Le nom de Kaul/iissia est dérivé de celui de M> KauH'uss, professeur de philosophie , ami de M. Nées. Sur les genres Euxenia, et Ogiera ou Eleulheranlhera. M. Chamisso déclare positivement {Hor. Pliys. Ber., p. yS) que son Euxenia grata est la même plante nue mou Ogiera tripHnenns décrite dans le Bulletin des Sciences (\e février 18 18, pag. 52. Il ne décrit qu'une seule espèce caractère, un calice commun de ciuql'olioles égales, un réceptacle cou- » vert de paillettes ciliées au sommet, et portant quatre à neuF fleurons i> hermaphrodites, cdiés, à étamines distinctes; des graines hérissées » de glandes et couronnées. Ce genre ne renferme qu'une espèce, » l'Eleuthérauthère à feuilles ovales, qui est une herbe étalée, à feuilles y> ovales, opposées, et à fleurs pédonculées et géminées, qu'on trouve » à J>aint-Domingue. (B.) » Il me paraît infiniment probable que mon Ogiera est le même genre que VEIeutheranthera de M. Poiteau, publié long-temps auparavant. Mais, à l'époque oîi j'ai publié VOgiera, et lorsque j'ai rédigé mes articles pour la lettre E du Dictionnaire des sciences naturelles , jeJne connaissais point VEIeutheranthera. J'ignore n)ême encore aujourd'hui si VEIeutheranthera est décrit ailleurs que dans le Dictionnaire oîi j'ai copié l'article qu'on vient de lire. La description qu'il contient me semble imparfaite, et même inexacte sur quelques points, ce qui ne m'empêche pas de reconnaître que M. Poiteau doit être considéré comme le véritable auteur du genre. o'^ HécJaitiation du docteur BRfc:wSTER, sur un article inséré dam- le Bulletin des Sciences. L'article dont il s'agit a paru en avril 1810. L'un de nous ("M. Biot) y donnait l'extrait d'une lettre de M. Seebeck, en date du 26 février 1816, dans laquelle ce savant lui apprenait qu'il avait développé des phénomènes de polarisation dans des plaques de verre, en les compri- mant. M. Biot rapprochait cet effet de celui que le D'' Brewsler avait antérieurement oi)tenu par le même procédé dans les substances impar- faitement solides, telles que les gelées animales; mais il avait, par raégarde, cité seulement, pour rappeler l'époque de cette expérience. Ci6) une lettre que le D"^ Brewster lui avait écrite, le 23 novembre i8i5, tandis que déjà, depuis plusieurs mois, il c;i avait donné l'annonce, d'après une autre lettre de ce savant, dans le Bulletin même, pour mrrs iSi5, pag. 44- Cet oubli est un des points sur lesquels porte la récla- mation actuelle du D"^ Brewster, qui est à cet égard d'une justice rigoureuse, quoique peut-être on pût la juger peu importante, puisque l'antériorité du l'ait lui restait également avérée. Quant au développement des phénomènes de polarisation dans les substances parfaitement solides, M. Biot citait M. Seebeck seul. En effet, il ne se rappelle pas que le D^" Brevi'ster lui eût rien remis à cet égard, et le D"" Brewster ne récrimine point à ce sujet dans sa réclamation ac- tuelle j mais il assure qu'il avait déjà fait cette expérience sur le verre, dès novembre 18163 et il produit une attestation authentique, de laquelle il appert que cette observation a été signée sur sou registre, le 1 1 janvier 1816, par sir G. Mackenzie, présidentde la Société royale d'Edimbourg. Le Mémoire qui en contenait l'exposé l'ut depuis envoyé par le IJ' Brewster à M. Banks, en janvier 1816, et il fut lu à la Société royale le 2g lévrier de la même année. Or, la lettre écrite à M. Biot par M. Seebeck étant datée du 26 février 1816, il est clair que le D"^ Brewster a, au moins de quelques jours, l'antériorité de publication sur lui. Mais il est également évident que ces deux savants ont pu être conduits, chacun de leur côté, indépendamment l'un de l'autre, aux mêmes ré- sultats; et, pour peu que M. Seebeck ait eu l'occasion de communiquer sa découverte à quelques personnes avant de l'écrire à M. Biot, il serait peut-être également en état de produire tel certificat qui transporterait de son côté cette courte priorité, qui appartient incontestablement au- jourd'hui au D«" Brewster. Dans le temps oîi cet article du Bulletin parut à Edimbourg, le D'" Brewster écrivit à M. Biot pour le prier d'en rectifier les détails, et il joignit à sa lettre le certificat signé de M. Mackenzie même; M. Biot avait répondu qu'il se prêterait très -volontiers à cette rectification. Toutefois elle n'avait pas été faite alors; soit, comme M. Biot croit se le rappeler, que la Commission du Bulletin eût jugé peu utile et peu nécessaire d'entrer dans des détails de dates si minutieux, soit qu'après en avoir eu l'intention, on ait perdu cet objet de vue. Mais le D' Brewster ayant récemment renouvelé à cet égard de très-vives instances, l'auteur de l'article inculpé s'est empressé de les accueillir, et de rétablir par les explications précédentes l'ordre précis de dates réclamé par le D"" Brewster. 11 se borne seulement à ajouter que, dans son Précis de Phjsique, publié en 1817, tom. Il, pag. 474» i' avait déjà rendu à M. Brewster l'antériorité sur M. Seebeck pour toutes les expé- riences de pression; et cette déclaration , qui, à ce qu'il paraît, n'a pas conlenîé le D"" Brewster, paraissait à lui, M. Biot, paifaitcment suffi- sante pour rétablir les droits de chacun. B. ( 17 ) Des Propriétés géométric/ues de la projection adoptée pour la non- ^ ^ ^ * ' velle Carte de France; par M. Puissant. I. Parmi les cliiï'érenles projections usitées en eéocraDhie il pn PQ^ ivr.^ • une connue sous le nom'deW^'-« nrodifiée''de'i?a^Zled l ,?! M.t„.....,„.3. quel e la Commission royale des services publics, présidée par AL de 1 aPlace, a donne la préférence pour la réunion des levés topographiques de la nouvelle carte de France. Dans cette projection , le raérfdien priai cipal, passant par l'observatoire royal de Paris, est développé en licrue droite; mais tous les parallèles à l'équateur terrestre sont développés suivant des cercles concentriques dont la courbure dépend de celle du moyen parallèle décrit d'un rayon égal à la tangente du méridien ellipti- que comprise entre le 5o= grade de latitude et le prolongement de l'axe de la terre. Te le est donc la propriété caractéristique et fondamentale du canevas de la nouvelle carte de France, que les parties du méridien principal et celles des parallèles, y conservent rigoureusement les rap- ports quelles ont entre elles sur le sphéroïde terrestre. Les autres pro- priétés géométriques, qui sont des corollaires de celle-ci, se découvrent aisément par 1 analyse suivante. 2. Supposons d'abord qu'une courbe quelconque tracée sur le nlan de projection soit rapportée à des coordonnées polaires, et désignons en conséquence par R le rayon d'un de ses points M, par 9 l'arc qui mesure 1 angle que ce rayon fait avec le méridien principal. Supposons en outr^ un autre système d axes rectangles X , Y ayant même oriciae que R cl représentons par ds 1 élément de cette même courbe ; on aura comme Ion sait, ' ^"'""^'c; X = Rcos.e, Y=Rsin.9 (i) ds'=.dVC -f R'^^S'. Soit maintenant ds, l'élément d'un parallèle sur le sphéroïde de ré volution, p son rayon de courbure, et dp son amplitude mesurée par un arc de cercle dont le rayon est l'unité [ on aura • ^ « pai Or sur la nouvelle carte de FrancTÎes^projections des parallèles étant des cercles concentriques , et les mesures prises sur ces ciurbes étant lel «cmes que sur le globe terrestre, on exprimera analytiquemo.t cette rXo^donnr^ ^^ = °' ''''^''- partant l'é^ia^iondiffi:"! . . , ?dp — ^d^, puis, intégrant, il vient (2) /';^ = R9, sans constante puisque la longitude p comptée du méridien principal est nulle en même temps que l'angle 9: « eu puncipai Livraison dejh'rier. 3 ( i8 ) Lorsque R correspond à la latitude H, et que «, h expriment les dcrai- axes de l'ellipse génératrice du sphéroïde terrestre, on a a COS. H p = ' ■' = N COS. H , (._iL^s^..„)^ par conséquent l'on tire de l'équation (2) e = -^=y9^cos.H. 5. Représentons maintenant par u l'angle que la tangente à la courbe d'un méridien sur la carte fait avec le rayon vecteur R du point du con- tact : on aura, d'après la théorie connue, (5) ian^.u = -^, et de l'équation (2) l'on tirera, en faisant tout varier, excepté ^^ R^/9 pdf mais parce que d^ est égal à l'élément do- de l'ellipse génératrice du sphéroïde terrestre, il est aisé de s'assurer que l'on a ^P • TT ^:=sm.H, en désignant par H la latitude du point M dont X,Y sont les coordon- nées rectangles de la projection; ainsi (4) tang. M=yy sin. H — 9. D'ailleurs soit ^ l'angle que la tangente à la courbe du méridien sur la carte fait avec l'axe des X ou le méridien rectiligne; il est évident que puisque n}^ = 9 + m, l'on a, à fort peu près, (5) 4/=^sin. H. 4. Lorsque ds désigne sur la carte l'élément d'un arc de méridien , l'on a, à cause de la relation (3), ds=: = rtR ( I — 2 sm. - u) : cos.« \ a y c'est-à-dire, qu'une petite ligne géodésique, mesurée dans le sens du méridien , s'accroît en projection dans le même rapport que cos. u di- minue. 5. Représentons par K une ligne géodésique, tel que le côté d'un triangle du i*' ordre, faisant un angle Z avec le méridien de l'une de ses extrémités; et cherchons tant la projection de cet angle que celle de cette ligne. D'abord si entre la ligue K et le méridien dont il s'agit, l'on conçoit sur la terre un arc de parallèle infiniment petit ds^, il pourra être con- ( 19 ) _ ==== sidéré comme la hauteur d'un triangle rectangle élémentaire dont les lo2i. côtés sont ds,, do- et oc.aL- p n om. l'origine, suivant des lois semblables à celles qui président au dévelop- Février 1821. peraeut des végétaux. Les faits principaux sur lesquels il insiste sont les suivans. Les branchies des salamandres se présentent, dans l'origine, sous l'ap- parence de simples bourgeons qui s'accroissent en longueur, et qui se ramifient exactement comme les végétaux rameux. A ce sujet, l'auteur observe que les larves des salamandres et les têtards possèdent deux sortes de branchies; les unes sont les branchies qu'il nomme cewicales et que tout le monde connaît: les autres, qu'il nomme hva.uch\es génales, paraissent situées sur les joues. Elles servent à la respiration du fœtus pendant qu'il est renfermé dans l'œuf; elles se flétrissent lorsque les branchies cervicales commencent à se développer. iveloppe osseuse. La colonne vertébrale n est formée que par des corps des vertèbres, qui sont creux et évasés à leurs deux extrémi- tés, comme le sont les corps des vertèbres des poissons. L'auteur donne à ces os le nom générique d'os dicônes , parce qu'ils sont composés de deux cônes tronqués opposés par leur sommet. Chez les larves des sala- mandres et chez les têtards, on voit deux végétations osseuses naître sur le milieu de chacun de ces os dicônes vertébraux , se courber sur la moelle épinière qu'elles enveloppent par le progrès de leur accroisse- ment , et venir enfin se souder l'une à l'autre par leurs extrémités végé- tantes sur la ligne médiane postérieure. Chez les têtards, chacune de ces végétations osseuses, simple dans l'origine, se bifurque bientôt. Le ra- meau postérieur enveloppe la moelle épinière avec son congénère du côté opposé : l'autre rameau se porte en dehors, et forme ce que l'on nomme V apophyse transverse , apophyse qui est, dans le fait, une véri- table côte; car, à une certaine époque, elle est articulée avec la ver- tèbre à laquelle elle se soude bientôt. Chacune des tiges bifurquées dont il vient d'être question est d'une seule pièce dans l'origine et sous l'état gélatineux; en devenant osseuse, chacune d'elles se divise en trois os distincts, qui correspondent, l'un au corps de la tige, et les deux autres à ses deux rameaux. L'auteur attribue ce phénomène à l'existence A'ar- iiculations ruptiles dans les tiges osseuses originairement d'une seule pièce. Ces trois os distincts, à une certaine époque, ne tardent point à se souder les uns aux autres. ( 22 ) Chez les larves des salamandres, outre les végétations osseuses qui enveloppent la moelle épiuière, on observe, dans les vertèbres de la queue, des véj;étalions osseuses qui enveloppent l'artère située à la partie antérieure de la série des corps des vertèbres. Ainsi, la série ties os dicônes vertébraux est l'axe central duquel éma- nent, par une véritable végétation, les parties osseuses qui enveloppent la moelle épinière, les apophyses postérieures et antérieures, les apo- physes transveres et même les côtes. Chez les larves des salamandres et chez les têtards, les os longs des membres sont des os dicônes, qui ne diffèrent véritablement des os di- cônes vertébraux que par leur plus grande longueur. Ces os ne sont point articulés entre eux, et sont dépourvus d'épipbyses. Vers l'époque de la métamorphose des têtards, on voit les épiphyses sortir, par un déve- loppement végétatif, de l'intérieur des cavités coniques que possèdent les os dicônes des membres à chacune de leurs extrémités. La manière constante pour chaque articulation, dont se rencontrent ces épiphyses naissantes, détermine la forme de l'articulation. Chez la salamandre adulte, chaque corps de vertèbre. possède, à sa partie supérieure, une tête articulaire qui s'emboîte dans la cavité que présente la partie infé- rieure du corps de la vertèbre précédente. Cette tête articulaire , qui n'existe point dans l'origine, est une véritable épiphyse formée par l'os- sification de la substance gélatino-cartilagineuse qui est contenue dans la cavité conique de l'os dicône vertébral. L'origine des épiphyses des os dicônes des membres est la même. Les phénomènes qui accompagnent l'origine végétative des membres thorachiques et des membres abdominaux, ne sont point les mêmes chez les têtards des Batraciens. Les membres abdominaux, dès leur ori- gine, sont revêtus par la même peau que celle qui forme l'enveloppe générale du corps; il n'en est pas de même des membres thorachiques ; ils se développent, revêtus d'une peau particulière, au-dessous de la peau qui revêt le tronc. A l'époque de la métamorphose , les bras per- cent de vive force l'enveloppe cutanée qui les emprisonne et ils se pro- duisent au dehors. Il résulte de là qu'à cette époque ils possèdent, au pourtour de l'épaule, une gaine cutanée qui leur est étrangère, et qui cependant ne tarde point à leur devenir adhérente ; en sorte que la peau du tronc devient continue avec la peau des bras dont elle était fort dis- tincte auparavant. L'auteur observe que ce phénomène est exactement le même que celui qui accompagne constamment la naissance des ra- cines des végétaux. D'après ses propres observations, il est de la nature des racines d'être constamment coléorhizées , c'est-à-dire, qu'elles nais- sent revêtues de leur écorce particulière au-dessous de i'écorce de la tige ou de la racine-mère; eu sorte que, pour se produire au dehors, elles doivent nécessairement déchirer de vive force I'écorce étrangère ( " ) qui les emprisonne, et qui, après celle rupture, leur forme une gaine 1821. à laquelle on a donné le nom de coléorhize. Or, la coléorhize des ra- cines est évidemment l'analogue de la gaine cutanée qui résulte de la rupture de la peau du tronc par l'effort des bras, gaine que l'auteur nomme coléobrachione. Tl résulte de là que, par le mode de leur ori- gine, les membres thorachiques des Batraciens se comportent comme des racines, tandis que les membres abdominaux se comportent comme des branches. Chlorures de carbone, et triple composé diode , de carbone et d'hydrogène. Le 14 décembre 1820, on lut à la Société royale de Londres un Chimie. Mémoire de M. Faraday, où ce chimiste décrit la composition et les propriétés de deux composés de chlore et de carbone, et d'un composé d'iode, d'hydrogène et de carbone. M. Faraday a obtenu le premier chlorure de carbone en faisant réagir le chlore sur l'éther chlorurique. Le gaz acide hydrochlorique résul- tant de l'action mutuelle de ces corps exposés aux rayons du soleil , ayant été expulsé à plusieurs reprises par l'introduction de nouvelles quantités de chlore, ou obtint une substance cristallisée qui est le per- chlorure de carbone. M. Faraday détaille ensuite une méthode par laquelle on peut obtenir ce composé parfaitement pur, et jouissant des propriétés suivantes : Il est incolore et transparent 3 son odeur est très- aromatique, ayant quelque ressemblance avec celle du camphre. lia une saveur très-faible, et il est presque deux fois aussi pesant que l'eau. Il est facile à pulvériser^ quand on le râpe, il a l'apparence du sucre blanc, et il est à peu près du même degré de dureté que cette substance. Il est non conducteur d'électricité. A une température moyenne, il se volatilise leutementj à 160° centigrades il fond, et à 182" il entre en ébuUition. Il est insoluble dans l'eau, mais il estsoluble dans l'alcool et dans l'éther : il n'est pas aisément combustible dans les circonstances ordinaires j mais, chauffié dans l'oxigène pur, il brûle, et quelquefois d'une manière brillante. Si on le chauffe, il se sublime sous une forme cristalline, et les cristaux qu'on obtient de sa dissolution dans l'éther, sont des plaques quadrangulaires. Il est soluble dans les huiles , soit volatiles , soit fixes; à une chaleur rouge, mais non au-dessous, il est attaqué par l'oxigène. L'étincelle électrique n'enflamme pas un mélange de sa vapeur avec l'oxigène , même à environ 204° centigr., et l'hydrogène n'y cause aucun change- ment dans les mêmes circonstances; mais si on fait passer ce mélange à travers un tube rouge, la décomposition a lieu. Il se forme du gaz hydrochlorique, et il se dépose du carbone. L'aiîide sulfurique ne parait pas agir du tout sur lui. Les métaux pour la plupart décomposent le perchlorure de cirbone à de hautes températures. Le potassium brvile avec une flamme brillante dans la vapeur; et le ter, l'élain, etc., se combinent avec le chlore, et le carbone se dépose; si on le l'ait passer (le perchlorure) dans un tube chauffé au rouge , il se dégage du chlore, et on obtient du protochlorure de carbone. Ce protochlorure est donc formé en chauffant jusqu'au rouge-obscur le perchlorure de carbone j ce dernier se sublime d'abord, mais le chlore se dégage, et on obtient le protochlorure, qui, étant vaporisé, se con- dense en un fluide. Par des distillations répétées, on se le procure par- faitement incolore et limpide, et possédant les propriétés suivantes : Sa pesanteur spécifique est 1,5526; il est non-conducteur de l'électricité^ son pouvoir réfringent approche beaucoup de celui du camphre; il est incombustible, excepté dans la flamme d'une lampe à esprit-de-vin; il abandonne alors de l'aride hydrochlorique, une flamme jaune et brillante. Jl reste fluide à ce produit à 18° cenligr. ; chauffé sous l'eau à environ 74° centigr., il se vaporise, et il reste dans cet état tout le temps que la température ne s'abaisse pas. Si on le chauffe fortement en le faisant passer , sur du cristal de roche, dans un tube de verre , il est décomposé, et le carbone se dépose dans le tube; mais on ne sait s'il faut attribuer cette décomposition à la chaleur seule ou à l'action sur le verre. Comme le perchlorure , il ne s'unit pas avec l'eau, mais il se combine avec l'al- cool et l'éther; les dissolutions brûlent avec une flamme verdâtre , et il se dégage sensiblement des vapeurs d'acide hydrochlorique. Les huiles fixes et volatiles se combinent aussi avec ce corps. Les métaux agissent sur lui presque de la même manière que sur le perchlorure: le potassium agit lentement sur lui à des températures ordinaires; mais si on le (potas- sium) chauffe dans la vapeur du perchlorure, il s'ensuit une combus- tion brillante, et il se dépose du carbone. Le protochlorure n'est attaqué ni par l'acide nitrique ni par l'acide muriatique, et il ne se combine point avec les dissolutions alcalines. L'hydrogène qu'on fait passer à travers la vapeur de ce chlorure, le décompose à une haute tempéra- ture; il se dépose du carbone, et il se forme de l'acide hydrochlorique^ Composition de chlorure de carbone. Protochlorure. Perchlorure. Chlore 85,5 89,83. Carbone i4,5 10, r8, M. Faraday a aussi rendu compte, dans ce Mémoire, d'un triple com- posé d'iode, de carbone et d'hydrogène; il se le procure en exposant l'iode dans le gaz oléfiant aux rayons solaires. 11 se forme peu à peu des cristaux sans qu'il produise d'acide hydriodique; d'où il suit que le ( ^5) gaz oléfiant esf simplement absorbé par l'iocle. Le triple composé d'iode, 10 2 1. de carbone et d'hydrogène se purifia par la potasse, qui opéra la disso- lution de l'excès d'iode. Ce composé est incolore, cristallin, iriable; il a une saveur douceâtre et une odeur aromatique ; c'est un non-con- ducteur de l'électricité. Par la chaleur, il fond d'abord, et ensuite il se sublime sans altération, et se condense en cristaux qui sont en tables ou prismatiques. A une haute température, il éprouve une décompo- sition , l'iode s'en dégage. 11 brtîle dans la flamme de la lampe à espril- de-vin, en abandonnant de l'iode et de l'acide hydriodique. 11 est soluble dans l'éther et dans l'alcool, mais non dans l'eau, non plus que dans les dissolutions acides ou alcalines. De i5o° à 200", il est décomposé dans l'acide sulfurique, mais probablement par la chaleur seule. M. Faraday regarde cette substance comme analogue à l'éther chlo- rurique ; il propose de la nommer hydro-arbure d'iode. ]1 ne s'est pas encore procuré l'iodure de carbone; mais il a l'espérance, bien fondée, de le produire, lorsque les rayons du soleil seront plus puissants qu'ils ne sont dans cette saison (en hiver). Sur la vapeur du mercure à des températures ordinaires ; par M. Faraday. D'après les lois de la formation des vapeurs dans le vide et dans les gaz, aujourd'hui si exactement connues, on sait que les liquides émettent d'autant moins de vapeurs à température égale, que le terme de leur ébullilion est plus élevé; d'après cela, le mercure même doit donner des vapeurs dans le vide barométrique, à la vérité dans une proportion très-petite à cause du haut degré de chaleur auquel son ébullitiou s'opère, mais cependant en quantité calculable; et ce phénomène doit s'opérer de même, et au même degré,, dans les récipients [deins d'air, l'évaporation s'y faisant seulement avec une plus grande lentpur, à cause de la résistance de ce fluide. Ce résultat, que le calcul établissait d'une manière non douteuse, vient d'être rendu sensible par l'expérience sui- vante, due à M. Faraday. Au moyen d'un entonnoir, on a introduit un peu de mercure dans un flacon bien propre et bien sec, capable de tenir environ G onces. Ce mercure formait au fond du vase une couche tie moins d'un huitième (ie pouce d'épaisseur; on prit des précautions toutes particulières pour qu'aucune parcelle de mercure ne restât adhérente à la partie supé- rieure de l'intérieur du flacon; on attacha ensuite un petit fragment de feuille d'or h la partie inférieure du bouchon de la bouteille, de sorte que quand le bouchon fui mis en sa place, la feuille d'or se trouva renfermée dans la bouteille. Ou la mit après cela de côté dans un liea Lii->raison de février. 4 ( ^c. ) sûr, qui se trouva en môme temps obscur et froid; on l'y laissa pendant six semaines ou deux mois; on l'examina au bout de ce temps, et on trouva la feuille d'or blanchie par le mercure; cependant l'iulérieur de la bouteille et le mei'cure présentaient les mêmes apparences qu'au- paravant. Cette expérience a été répétée plusieurs fois, et toujours avec succès, quoique l'on prît toutes les précautions imaginables pour que le mercure ne pût arriver à l'or, qu'en passant à travers l'atmosphère de la bouteille. ]1 résulte de là, qu'à la température ordinaire, le mercure émet des vapeurs sensibles dans le vide, et que ces vapeurs s'élèvent dans l'air même, malgré la résistance que ce fluide oppose à leur dissémination. >^^«>%«^%« Extrait d'un premier Mémoire sur la Graminolo^ie , contenant l'Analyse de l'Embryon des Graminées ) par M. Henri Cassini. Botanique. Ce Mémoire, lu àl'Académie des sciences, les 8, i5 et 22 janvier 1821, est publié en totalité dans \c Journal de Physique de novembre et dé- cembre 1820 : mais nous ne pouvons en donner ici qu'un extrait fort incomplet. Après avoir exposé tous les systèmes proposés, depuis Césalpin jus- qu'à présent, sur l'embryon des Graminées, M. Cassiui les réfute, et prétend démontrer qu'aucun d'eux n'est conforme en tout pointa la vraie nature des choses. 11 s'attache surtout à prouver que l'écusson n'est point le cotylédon; son principal argument résulte d'une observation nouvelle, et qui lui est propre : c'est que l'écusson se trouve toujours situé préci- -■ sèment du même côté que la gaîne de laplumule, tandis que celle-ci est conslanunent alterne-distique à l'égard des autres feuilles nées au-dessus d'elle et qu'elle renferme d'abord. Si l'écusson était un cotylédon, et par conséquent ime feuille, il devrait être soumis à la disposition alterne- distique, qui appartient aux feuilles des Graminées. L'auteurpropose ensuite un nouveau système, suivanllequell'embryon des Graminées est composé d'une tigelle, d'un cotylédon, d'une ou plu- sieurs radicules, à'une plujnule, et d'un ou deux carnodes. Jl dislingue la tigelle extensible , qui est susceptible de s'allonger pen- dant la germination , et la tigelle inextensible, qui est dépourvue de cette faculté. Il lui a semblé qu'en général les embryons pourvus de plusieurs radicules avaient la tigelle inextensible, tandis qu'au contraire la tigelle était extensible dans les embryons à une seule radicule; et il suppose que l'allongement de la tigelle a pour objet de suppléer à l'insuffisance du système radical. La structure interne de la tigelle est absolument semblable à celle de la racine, et très-différente de celle de la tige : c'est pourquoi M. Cassini considère la tigelle comme une portion de tige ( 27 ) ; === deslinée à demeurer ou à devenir souterraine ; car ii a remarqué que la 182 structure intérieure de la tige souterraine des Graminées paraissait être intermédiaire entre celle de la tige aérienne et celle de la racine. Le cotylédon est un étui complètement clos, dans lequel est enfermée la plumule, et dont la base occupe toute la circonférence du sommet de la tigelle. Il offre deux faces : l'une postérieure, située du même coté que le carnode, quand il n'y en a qu'un seul , ou du même ci'té que le plus grand carnode, quand il y en a deux; la face antérieure est située du niêmc côté que la feuille la plus basse et la plus extérieure de la plumule. Les deux côtés qui séparent ces deux faces, sont occupés cha- cun par une nervure. A la fin de la gei-minalion, une petite fente lon- gitudinale, deslinée à livrer passage à la plumule, s'opère au-dessous du sommet de la face antérieure, sur le milieu de la largeur de cette face. Un petit bourgeon est souvent produit à la base interne du cotylédon , et il est situé en dedans de la face postérieure, au milieu de sa largeur. L'auteur conclut de ces observations, que l'embryon des Graminées n'a jamais qu'un seul cotylédon; que ce cotylédon est une feuille dis- posée, comme toutes les autres, suivant l'ordre alterne-distique, auquel le carnode ou les carnodes ne se conforment point; que c'est une feuille dont le limbe est avorté, et qui se trouve ainsi réduite au pétiole en- gainant. Les deux bords de ce pétiole, libres originairement, se sont bientôt entregrefifés d'un bout à l'autre, parce qu'ils se trouvaient im- médiatement rapprochés, et qu'à cette époque leur consistance était encore gélatineuse : mais l'adhérence produite par cette greffe est assez faible, surîout dans la partie supérieure, pour être facilement détruite par l'effet des divers mouvements qu'opère la germination. Toutes les nervures du cotylédon ont avorté, à l'exception de deux nervures laté- rales, parce que ses deux faces ont été fortement pressées ou étroitement resserrées entre le carnode d'une part, et les enveloppes de l'ovule et de l'ovaire de l'autre part. La comparaison du cotylédon avec l'enveloppe du bourgeon et celle de la fleur, entraîne M.Cassini dans une très-longue digression , ayant prin- cipalement pour objet de réfuter quelques idées exposées par M. Turpin dans son Mémoire sur l'irijlorescence des Graminées. M. Cassini oppose à ftL Turpin l'Othonna cheirifolia et \ Alnus gluti- nosa, comme des exemples qui prouvent que les deux premières feuil- les, ou écailles du bourgeon axillaire , ne sont pas toujours latérales. Il avoue cependant que cette disposition est la plus ordinaire; elle ré- sulte probablement, suivant lui, de ce que le bourgeon, à l'époque de sa naissance, se trouve comprimé sur ses deux faces, antérieure et pos- térieure, entre l'axe qui le porte et la base de la feuille dans l'aisselle de laquelle il vient de naître, en sorte que la formation de ses premières feuilles éprouve moins d'obstacles sur les deux côtés latéraux. ( ^8 )^ 1, 'auteur oppose aussi à M. Turpin XHeJera. Iielix et le Tainus com- munls, comme des exemples coiuraires à son système sur les Ijour^eons des monocolylédones. Il analyse ensuite avec le plus grand soin le buui'- >i,con des (Jraminées, qui présente beaucoup de difficultés, et dont toutes les apparences sont en faveur du système de M. Turpin , suivant lequel la gaine de ce bourgeon est composée de deux feuilles latérales soudées ensemble. Mais les arguments de M. Turpin, fondés sur la présence de deux nervures latérales, seraient également applicables au cotylédon, et tendraient h établir qu'il est com|)osé, comme la gaine du bourgeon, de deux feuilles latérales entregreflées. M. Cassini remarque que toute la difficulté est de reconnaître avec certitude le milieu du cotylédon , et celui de la gaine du bourgeon. Il démontre que l'observation des ner- vures n'est pas le plus sur moyen de reconnaître, dans les cas douteux, le milieu organique de la t'euilie) et il trouve ce moyen dans l'observa- tion du bourgeon axillaire, qui est situé devant la base du milieu orga- nique de la feuille. De cette manière, il prouve que le milieu organique du cotylédon des C^raminées, indiqué par le seul bourgeon né dans son aisselle, a égale distance des deux nervures, est le milieu de sa face postérieure, et que ce cotylédon est formé d'une seule feuille disposée suivant l'ordre alterne-distique relativement aux feuilles de la plumule. Il démontre, par la même méthode, que le milieu organique de la gaine du bourgeon, indiqué par un seul petit bourgeon né dans son aisselle, au-devant de l'une des deux nervures, est la grosse nervure latérale opposée à la première des feuilles contenues dans cette gaine. Ainsi la gaîne du bourgeon est formée d'une seule feuille privée de limbe 3 cette feuille est latérale relativement à la tige qui porte le bourgeon et à la feuille dans l'aisselle de laquelle il est né; sou milieu organique est dis- tant de son milieu géométrique ; «lie est disposée suivant l'ordre alterne- distique, relativement aux feuilles qu'elle contient. Donc la gaîne du bourgeon n'est point située du côté de l'axe qui le porte, et elle n'est point composée de deux pièces entregreflées. M. Cassini essaie d'expliquer les fausses apparences qui ont trompé M. Turpin , et qu'il attribue à l'état de gêne dans lequel la gaîne du bour- geon s'est trouvée h. l'époque de sa formation. Il trouve, dans les bour- geons des ombellifères, une confirmation de son propre système 3 et comparant enfin, chez les Graminées, le cotylédon et la gaîne du bourgeon , il établit que le cotylédon est l'enveloppe d'un bourgeon terminal, et que la gaîne est l'enveloppe d'un bourgeon latéral; que les deux nervures du cotylédon sont des nervures latérales également éloignées du milieu organique ; et que les deux grosses nervures de la gaîne du bourgeon sont, l'une, la nervure médiaire, l'autre, une fausse nervure. Examinant ensuite la spaihelle, on bractée qui enveloppe immédiate- ment la fleur des Graminées, l'auteur prétend prouver, contre M.Turpin, 102 1. 1° que la fleur est toujours terminale, et que la spathelie est toujours latérale; 2" que l'axe floritere, portant une fleur et une spathelie, n'est pas toujours latéral; 3" que bien que le plus souvent la bractée florale extérieure et la spathelie n'appartiennent pas au même axe, il n'en faut f)as conclure que les botanistes devront désormais renoncer à considérer a bractée et la spathelie comme formant ensemble une enveloppe com- posée autour de la fleur; 4" que la spathelie est ouverte dès son plus jeune âge , sans désunion ni déchirement ; 5" que la spathelie n'est point composée de deux bractéoles entregreflées, mais que c'est une simple bractée, ayant son milieu organique situé sur un côté, loin de son mi- lieu rationnel ou géométrique; en sorte que les deux parties longitudi- nales, séparées par la ligne médiaire organique, sont très-inégales en largeur. M. Cassini fonde celte cinquième proposition, contraire à l'opi- nion de MM. H. Browu et l'urpiu, sur l'observation des bractées for- mant l'involucre de l'épillet, dans le Secale villosum , les Triticum cris- iatwn, imbricatum , junceum , salwiim, polonicum, lEchinaria capitata; et il conclut que, si l'on admet son système, l'analogie est parfaite entre la gaine du bourgeon et la spathelie. Les bornes de cet extrait ne nous permettant pas d'analyser entière- ment l'article qui traite de la radicule, nous devons nous arrêter seule- ment à trois objets principaux, qui sont la pluralité de radicules, la direction oblique^de la radicule unique ou principale, et la désunion qui s'opère entre les deux parties intérieure et extérieure de chaque radicule. Selon M. Cassini, la ligelle seule est formée d'abord, dans l'intérieur de l'ovule, au moment de la fécondation. Les cotylédons sont formés aussi dans l'ovule, mais après la formation de la ligelle. La formation de la radicule succède à celle des cotylédons; felle s'opère le plus sou- vent dans l'ovule; mais elle ne s'opère quelquefois qu'après la sortie de l'erabrj'on hors de la graine, c'est-à-dire, pendant la germination. La formation de la plumule succède à celle de la radicule; elle s'opère tantôt dans l'ovule, tantôt pendant la germination. Les racines latérales, qui naissent sur la racine principale, ou sur la partie basilaire de la tige, ne se forment presque jamais qu'après que l'erabrj'on est sorti de la graine; mais elles peuvent quelquefois se former avant cette époque, pendant que l'embryon végète encore dans l'intérieur de l'ovule. Suivant que l'activité de la végétation intra-ovulaire est plus ou moins grande, le nombre des parties qui se foi'ment dans l'ovule est plus ou moins grand ; en sorte que tantôt la végétation intra-ovulaire usurpe une partie des droits de la végétation extra-ovulaire, et tantôt au contraire elle lui abandonne une partie des siens. La diflérence des embryons à une seule racine et des embryons à plusieurs racines, résulte uniquement de ce ( 5o ) 3ue la végétation intra-ovnlaire est plus active dans le secoue! cas que ans le premier. La direction oblique de la radicule unique ou principale est sans doute l'un des principaux arguments sur lesquels M. ixichard se l'onde pour établir que lecusson est le corps radieuiaire, ou la radicule extrême- ment élargie et aplatie de l'embryon des Graminées. IM. Cassini a rélutc ce système, et ii prétend prouver que l'inclinaison de l'axe de la radicule surtaxe de la tigelle et du cotylédon doit être uniquement attribuée à la présence du carnode, situé d'un seul côté à la base de la tigelle, et qui gênant la radicule de ce côté, l'oblige à se détourner plus ou moms vers le côté opposé. ■-' La racine a, comme la lige, un bourgeon terminal et plusieurs bour- geons latéraux. Mais les bourgeons radicaux diffèrent beaucoup des bourgeons caulinaires. Le bourgeon terminal de la racine est un cône alongé, obtus, glabre, lisse, d'une substance homogène, charnue, ten- dre, succulente^ il est parfaitement continu avec la racine, dont il forme l'extrémité. Les bourgeons latéraux de la racine naissent toujours dans l'intérieur, entre l'axe fibreux et l'écorce : leur premier état est celui d'un globule mucilagineux ho?nogène, situé au milieu de l'écorce, entre l'axe fibreux et l'épiderme. ]1 a paru à M. Cassini que cette matière raucilagineuse, accumulée dans l'écorce , était fournie par l'axe fibreux. Le globule formé de celte substance ,s'allongeant ensuite perpendiculai- rement à l'axe sur lequel il repose, devient cylindr*.'cé ou eonoïdal. Sa partie supérieure se détache de l'écorce, la pousse en avant, et la force à se fendre longitudinalement pour lui livrer passage. Sa partie inférieure reste adhérente et continue à l'écorce environnante. Lnfiii, l'axe du bourgeon se distingue peu à peu de son écorce, et cet axe s'at'ache sur l'axe du tronc. D'après ces observations , qui lui sont propres , M. Cassini croit pouvoir établir cette règle générale : Dans tous les végétaux, mo- nocotjlédons ou dicotylédons , les bourgeons radicaux terminaux sont exorhizes , et les bourgeons radicaux latéraux sont endorhizes. Cela posé, voici comment il conçoit la différence qui existe entre les embryons à radicule exorhize et les embryons à radicule endorhize. La radicule exorhize a un bourgeon terminal susceptible de s'allonger, et elle n'a point de bourgeon latéral. la radicule endorhize a vn bourgeon terminal demi-avorté et incapable de s'allonger; elle a de plus un bour- geon latéral né à la base du bourgeon terminal. Le bourgeon terminal est l'extrémité du fourreau qui constitue la partie extérieure de la ra- dicule endorhize; le bourgeon latéral est la partie intérieure contenue dans le fourreau. 1 ,'auteur a observé que le bourgeon terminal de la tige ou des branches de beaucoup de végétaux ligneux , avorte constamment , et est remplacé par un bourgeon latéral. Il y a donc, sous ce rapport, une grande analogie entre les tiges dont il parle et la radicule endorhize -V ( 5l ) qu'il croit pouvoir définir en ces termes : La radicule endodiize est celle 10 2 1. dont le bourgeon terminal avorte et est remplacé par un bourgeon latéral. Kemarquez que l'avortemeat du bourgeon terminal est la cause de la production du bourgeon latéral : donc le principal caractère de la radicule endorhize consiste dans l'avortement du bourgeon terminal. En traitant de la plumule, M. Cassini observe que ses articles sont d'une excessive brièveté, et que ses feuilles au contraire sont très-gran- des, comparativement aux articles qui les portent; d'où il conclut que l'accroissement de la feuille précède celui de l'article dont elle dépend. M. Cassini donne le nom de carnode (^carnodium) à l'écusson de l'em- bryon des Graminées. Le carnode est une excroissance de la tigelle ; c'est une protubérance, une expansion, une tumeur, formant un appen- dice qui ne peut être exactement comparé ni à une feuille, ni à une branche, mais qui a beaucoup d'analogie avec les loupes ou nœuds qui se forment accidentellement sur le tronc de l'orme et d'autres arbres. Le carnode est produit par la tuméfaction de l'écorce de la tigelle, et par la déviation de quelques vaisseaux appartenant à l'axe de cette tigelle. La base de la tigelle de l'embryon des Graminées produit tantôt une seule excroissance , tantôt deux excroissances très-inégales, opposées l'une à l'autre, et souvent réunies ensemble par les côtés de leurs bases. Il y a donc, dans cet ordre de végétaux, des embryons pourvus d'un seul carnode, et des embryons pourvus de deux carnodes, dont l'un est rudimentaire ou demi-avorté. IVÎais le petit carnode paraissant être une dépendance du grand , on pourrait les considérer ensemble comme une seule excroissance circulaire entourant complètement la base de la ti- gelle, et se prolongeant inégalement sur deux côtés opposés. L'auteur soupçonne qu'une nourriture surabondante est fournie à la tigelle , et qu'elle ne peut pas être employée à la faire croître régulièrement, parce que les parties qui environnent la tigelle ne lui permettent pas de s'al- longer; mais que les sucs nourriciei'S , en refluant vers la base, y font naître une ou deux excroissances, qui deviennent plus ou moins consi- dérables, selon que leur accroissement est moins ou plus gêné par la présence des parties environnantes. En cherchant, dans les Graminées, quelque partie autre que le car- node, et qui pût lui être comparée, M. Cassini croit avoir trouvé, dans le Cornucopiœ cucullatum, cette partie comparable au carnode. L'invo- lucre obconique qui est à la base de l'inflorescence du Cornucopiœ. n'est pas , selon lui , réellement analogue aux feuilles ni aux bractées , et il lui paraît évident que c'est une excroissance de la tige, comme le carnode est une excroissance de la tigelle. Le Mémoire de M. Cassini se termine par des considérations générales sur les carnodes, où ce botaniste établit que les Graminées ne sont pas les seules plantes dont l'embryon soit carnode. Toute excroissance , tout ( 32 ) épaisslssemeîit très-notable , d'un organe (jiielconqiie de l'embryon , est un carnode. Ainsi le caruode n'est point un organe particulier, mais un appendice, une dépendance, une portion extraordinairement accrue de l'un des organes ordinaires de l'embryon 5 d'où il suit que l'importance du carnode est tout-à-lait proportionnée a sa grosseur. I,e caractère es- sentiellement distinctif des vrais carnodes est de n'êlre point susceptibles de s'étendre et de se transformer pendant la germination. Ce caractère dérive naturellement de la lonciion du carnode, qui est de fournir ou de transmettre aux organes de l'embryon, pendant la germination, un premier aliment d'une nature particulière, préalablement élaboré, et approprié à leur jeune âge et à leur état. Il l'ésulte de ce caractère du carnoae que, pour bien connaître cette partie, ce n'est pas sur les em- bryons eu repos, mais sur les embryons germants , qu'il faut principa- lement l'étudier. L'auteur divise les carnodes en deux genres, selon qu'ils procèdent de la tigelle ou des cotylédons. Il subdivise chaque genre en plusieurs es- pèces, selon que le caruode forme une excroissance bien distincte de l'organe dont il dépend, ou un simple épaississement confondu avec lui; selon que le carnode nait à la base, ou au sommet, ou entre la base et le sommet de l'organe qui le produit, ou bien qu'il occupe toute ou presque toute sa surface. Il distingue aussi les embryons carnodes et les embryons non carnodes : les premiers sont de trois sortes, selon qu'ils n'offrent qu'un seul carnode, ou deux carnodes du même genre, ou deux carnodes tie genres différents. Les embryons dicotylédons sont ordinairement carnodes quand la graine est dépourvue de périsperme, et incaruodés dans le cas contraire; leurs carnodes sont presque toujours cotylédonaires, et formés par un simple épaississement confondu avec les cotylédons; ils fournissent à l'embryon germant un aliment extrait de leur propre substance. Les embryons monocolylédons sont presque toujours carnodes, soit que la graine ait ou non un périsperme; leur carnode est tantôt tigellaire, tantôt colylédonaire, et il forme ordinairement une excroissance bien distincte de l'organe dont il dépend; il transmet à l'embryon germant un aliment fourni le plus souvent par le périsperme délayé. Le carnode des mono- cotylédons a été souvent considéré par les botanistes comme le vrai co- tylédon ; en sorte que les embryons monocotylédons pourvus, comme celui du Nelunibo, de deux carnodes tigellaires opposés l'un à l'autre, leur ont paru être des embryons dicotylédcms. L'auteur est très-disposé à croire que le prétendu cotylédon attribué aux fougères et aux mousses a beaucoup plus de rapports avec un carnode qu'avec un cotylédon. M. Cassini présentera des remarques particulières sur les carnodes d'un grand nombre de plantes, dans un autre opuscule qu'il publiera incessamment sous ce litre : Essai d'une théorie nouvelle sur la structure de l'embryon vcgctal, de la plantiile et de la jeune piaule. \ wv*v^*^ ùo ) Nouvelles recherches sur la composition de l'eau de Vallantoide et de Vamnios de vache ; par J. L. Lassaignë. M. Lassaignë a trouvé, par suite d'expériences entreprises sur ces deux liqueurs, que non-seulement elles avaient une composition dif- férente , mais encore que l'acide appelé amniotique par MM. Vauquelio etBuniva, n'existait pas dans l'eau de l'amnios, mais bien dans celle de l'allantoïde, parce que sans doute ces chimistes auront analysé le mélange de ces eaux tel qu'on l'obtient au moment du part. Sans entrer dans les détails des moyens analytiques employés par l'auteur, nous allons présenter un extrait de son travail. Eau de l'allantoïde. C!e(te liqueur est transparente, d'une couleur jaune-fauve, d'une SxTveur fade légèrement saiéc; sa pesanteur spécifique à -f- 1 5° est de 1,0072 j elle rougit le papier de tournesol. Elle a fourni à l'analyse : 1°. De l'albumine. 2°. De l'osmazôme en assez grande quantité. 3". Une matière mucilagineuse azotée. 4°. Un acide cristallisable jouissant de toutes les propriétés de l'acide amniotique désigné par MM. Vauquelin et Buniva. 5°. De l'acide lactique et du lactate de soude. 6°. De l'hydrochlorate d'ammoniaque. 7". Du chlorure de sodium. 8°. Du sulfate de soude en grande quantité. 9°. Du phosphate de soude. io°. Des phosphates de chaux et de magnésie. Eau de Vamnios. Cette liqueur est jaunâtre-visqueuse, d'une saveur salée bien pro- noncée; elle présente des caractères sensibles d'alcalinité au papier de tournesol rougi par un acide. Examinée par la même méthode que la précédente, elle a donné : 1°. De l'alumine. 2°. Du mucus. 3°. Une matière jaune analogue à celle de la bile. 4°. Du chlorure de sodium. 5°. Du chlorure de potassium. 6". Du sous-carbonate de soude. Du phosphate de chaux. Tdvraison de mars. 5 1 82 1. Crimie. (34) D'après ces résultats obtenus plusieurs fois sur des fœtus de cinq mois, six mois et huit mois, M. Lassaigne pense qu'il serait conve- nable d'appeler l'acide qui existe dans l'allautoïde, acide allantoïque , et ses combinaisons, aUantateS' L'auteur ayant eu à sa disposition une certaine quantité de cet acide provenant des analyses précédentes, a saisi cette occasion pour exa- miner quelques-unes de ses combinaisons , déterminer le rapport de ses principes constituants, et ajouter ainsi aux propriétés qui lui ont été reconnues par MM. Vauquelin et Euniva. {Annales de Chimie, Tome XXXJII, page 275.) Propriétés de l'acide allantoïque. 1°. Cet acide cristallise en prismes carrés d'un blanc nacré; il est insipide et inaltérable à l'air. 2°. Chauffé dans une petite cornue, il se décompose en fournissant beaucoup de sous-carbonate d'ammoniaque, de l'hydrocianate de la même base, de l'huile en petite quamtilé, et un charbon très-léger qui brûle sans laisser tle résidu. 3°. L'eau à la température ordinaire eu dissout ■:^ de son poids j l'eau bouillante, —; la solution rougit la teinture de tournesol; par son refroidissement elle laisse précipiter presque en totalité cet acide, sous forme de belles aiguilles prismatiques divergentes. 4°. La solution aqueuse ne précipite pas les eaux de chaux , de barite et de strontiane, ainsi que la solution des nitrates d'argent, de mercure, d'acétate et de sous-acétate de plomb. 5°. Traité par l'acide nitrique bouillant, il est converti en une ma- tière jaune, gomraeuse et acide, qui n'est nullement amère. 6". Brûlé dans un appareil convenable avec le deuloxide de cuivre, il a donné, pour le rapport de ses éléments, en poids : Oxigène 62 Carbone 28 i5 , Azote 25 24 Hydi'ogène 14 5o 99 89 Les seules combinaisons salines que M. Lassaigne ait examinées par- ticulièrement, sont les allanlales de potasse, de barite et de plomb, L'allanlate de potasse obtenu directement, cristallise en belles ai- guilles soyeuses; il est soluble dans i5 parties d'eau environ ; sa solution est décomposée par tous les acides minéraux, qui en précipilc.it l'acide allantoïque en poussière blanche. L'allanlate de barite cristallise en aiguilles prismatiques; il a une C 35 ) ' saveur acre comme tous les sels de barilej il est j)lus soluble que 1821. cehii de polasse. Il est eom|jo6é dé : Acide 100 Barite 25 2. L'àllanlaté dé [iloinb est soluble et crislallisable; il a une saveur douceâtre et styplique; il est composé de: A259. 477,o56. 288,518. 677,056. 902,012. 55,884. 122,995. 164,954. 85,597. Proportions en poids. Oxigène . 72,35. Carb. 27,65. /^.... 56,68, /^.. 43,52. Hydrog. . i4,o55. Carb. 85,965. Hydrog.. 24,615. Carb. 75,385. Oxigène . 88,9. Hyd. . i r, 1 . Id. . . . 56,097. Azote. 65, 905. id — 55,069, Id- ■ 44>cpi. Id 63,888. Id.. 3'],\ii. Id 69,520. Id. . 3o,68o. Id 75,842. /c?..26,i58. Acldesec. 75,059. Eau. . 24,941, Hydrog. . 17,287. Azote. 82,715. Ac. carb. 56,190. Amm. 43, 810. Carbon. . 45,35g. Azote. 55, 661. Carbon.. 44,65. Hydr. 5,645. Az. 5i,7o5. Carbon. . 52,66i. Hydr. 12,896, Ox. 54,445. /(/. . . . 65,5i5. Hydr. 15,029. Ox. 21, 558. c. Examen c/iimù/ue de la liqueur odorante de la Mouffette; par J. L. Lassaigne, 1°. Cette liqueur, que l'on trouve dans une poche particulière située entre la queue et l'anus de cet animal, est d'une couleur jaune- orangée foncée, d'une odeur fétide alliacée; elle ne se mêle pas à l'eau, mais vient nager à la surface de ce liquide en gouttes semi-sphériques, à la manière des huiles; elle tache le papier Joseph; mais en l'appro- chant du feu une partie s'évapore, et l'autre reste sur le papier, qu'elle colore en rouge de carmin : cet effet est indépendant de la nature du papier, car on le produit dans une capsule de porcelaine. 2°. Si l'on approche un corps enflammé de cette liqueur, elle brijle avec une flamme blanche dont les bords sont légèrement bleuâtres il se développe une odeur très-forte d'acide sulfureux. Pour déterminer s'il se formait de cet acide, M. Lassaigne a fait brûler de la liqueur de Mouffette dans une cloche dont les parois avaient été préalablement Chimie. r (58) imprcgnés â'uno légère solulion do pulassc oausliqtic; la coinbuslion finie, il a lavé les parois de ia cloche avec de l'eau distillée,' et en l'évaporant il a obtenu une matière saline qui lui a présenté tous les caractères du sulfate de potasse. j'\ .Soumise h la distillation dans une petiic cornui' avec une cer- taine quantité d'eau, celte liqueur se sépare en deux huiles, l'une qui passe dans le récipient avec l'eau, et l'autre qui reste fixe au tond de la cornue. Ces diflérentes huiles contiennent du soufre l'une et l'autre, mais l'huile fixe paraît eu contenir davantage. 1 ,'eau qui se condense dans le récipient avec l'huile volatile, présente quelques pro- ]jriétés particulières; elle forme des précipités noirs avec les sels do j)lomb et de mercure 5 en y versant de l'acide hjdrochlorique, il s'en dégage de l'acide hydrosulfurique; par l'évaporation on obtient une substance saline piquante, qui jouit de toutes les propriétés de l'bydro- chlorate d'ammoniaque, ce qui annonce que la propriété que possède l'eau distillée vu môme temps que l'huile, de former des précipités noirs avec les sels de plomb, provient d'une certaine quantité d'hydrosulfate d'ammoniaque qu'elle tient en solution. Curieux (.l'estimer la quantité de soufre que contenait celte liqueur, et qui paraissait considérable, à en juger par l'acide sulfureux produit par la combustion , M. Lassaigne en a traité une quantité connue par l'eau régale, et en évaluant l'acide sulfurique formé, par le chlorure de barium, il a obtenu pour 100 parties de liqueur S de soufre. Ces expériences démontrent que la liqueur odorante de la Mouffette est composée : i". D'une huile volatile féiide. 2". D'une huile grasse. 5". De soufre combiné, dans la proportion de -^. 4". D'une matière colorante. 5". D'hvdrosulfate d'ammoniaque tout formé. C. Extrait et un Mémoire lu à la Société royale de Londres , par M, CoLEBROOiCE, sur la géologie du Bengale. MiKER ALOGIE. La rivière Brahmoputra, qui unit ses eaux avec le Gange à une AnnalsofPliilosopli. courte distance de leur commune embouchure dans la mer, après un- Nouvellesérie,n"2. long cours dans l'Himalaya, passe à travers les monts Aslam, et entre dans la plaine au nord-est du Bengale. A cet endroit se trouve, près deJogigopha, une hauteur, qui est liée aux monts Rhotan, et qui est compostée principalement d'une grande masse hémisphérique de gneiss; ayant des couches de granit, au nord et au nord-est de la rivière. Sur le bord opposé au méridional, est la montagne- de Pagnalalh , l 8 2 1. qui paraît aussi êlro composée de gneiss, les masses courant du ndrd- est au sud-ouest. A Givalj)ara, quelques milles àl'estde Pagnalalh , on trouve du granit. Les mêmes roches se montrent encore à Dbabni, peliio montagne, en partie couverte de sol d'alluvion, près du contiuent du Gadadhar. Des blocs de terre verte primitive se présentent également ici en divers endroits sur le bord de la rivière. Au coutluent de la rivière Kelanka , qui sort des monts Garo , ou trouve un bord escarpé , qui offre du gneiss et du graoit graphique. Sur la rive gauche de la Brahmoputra, sont les cotaux de Caribari, qui, dans une étendue considérable, consistent prssque partout eu schiste argileux, disposé horizontalement, avec une couche de sable jaune ou plutôt vert, placé au-dessus, solidifié à la base en divers endroi/s, et accompagné de concrétions l'errugineuses. Fn plusieurs places, on trouve une couche d'argile, reposant sur le sable vert; et au-dessus, l'escarpement est composé de sable blanc ou rouge, mêlé de gravier. En divers endroits de la colline on a rencontré du grès d'une texture grossière, du i'er argileux, des nodules d'argile schisteuses , et du bois l'ossile. Dans un lit de débris organiques, situé sous une petite émi- nence. environ sept pieds au-dessous des plus grandes eaux de la rivière et cent cinquante pietls au-dessus de la mer, on a trouvé divers fossiles, avec des couches d'argile au-dessus et au-dessous, et reposant sur des strata alternatifs de sable et d'argile. Ces fossiles semblent avoir les ra- raclères de ceux qu'on a découverts dans des strata pareils, dans les bassins de Londres et de Paris. Sur les rives de la Fasta , où elle sort des monts Rhotan pour des- cendre dans la partie septentrionale du Bengale, on trouve les roches composées principalement de grès, contenant beaucoup de mica. On rencontre du grès ferrugineux dans un endroit, et du charbon de bois dans un autre où le grès renferme de gros silex. Les rives du Silbcck, autre rivière qui descend des monts Khotan, présentent les mêmes strata. Considérations générales sur le Système nerveux ; par M. H. D. DE Blainville. (i) Le système nerveux doit être considéré comme ajouté à l'organisa- Abatomiecompabée. [V.m , lorsqu'elle est assez élevée pour que l'animal aperçoive les corps (i ) Qu«l^ wv> ( 62 ) Extrait (îiin premier Mémoire sur la Phylonomîe , contenant des Observations anatomiqiies sur la Bourrache ( Borrago offi- ciualis), et des Considérations générales sur la structure des végétaux; par M. Henri Cassini. HoTAMQut. Q^ Mémoire, lu à la Société Philoraatique, les 12 et 26 mai 1821, est composé de deux parties, dont la première contient des Observa- tions anatomiques, et la seconde des Considérations théoriques ou sys- tématiques. Nous analyserons successivement l'une et l'autre parties. Obsevpaticns anatonùques sur la Eourrache. Un mérithalle de Bourrache , c'est-à-dire une portion de tige com- prise entre deux feuilles consécutives, est composé des trois parties sui. vantes, qui forment ensemble une seule masse parfaitement continue. 1°. Une agrégation d'utricules, qu'on appelle vulgairement la moelle, et que M. Cassini nomme l'assemblage utriculaire intérieur. 2". Des filets parallèles, espacés, disposés en une rangée circulaire autour de l'assemblage utriculaire intérieur. Chaque filet est composé de plusieurs canaux pleins de sève, découpés en hélice, qu'on appelle improprement trachées, et que l'auteur propose de nommer hé/icules. Ainsi, ces filets sont des fa isceau.r hélicu/aires, formant ensemble un assemblage héUculaire tùbuleux. En général, et sauf exceptions, on peut dire qu'entre la base et le sommet du mérithalle, les faisceaux héliculaires sont droits, parallèles, simples et distincts. L'assemblage héliculaire est entouré en dehors immédiatement par un tuyau composé de tubilles, c'est-à-dire d'utricules étroites et longues, opaques, ligni- fiées. L'assemblage héliculaire et l'assemblage tnbillaire réunis ensemble constituent le corps ligneux. 3°. Vassemblage utriculaire extérieur, ou l'écorce : c'est un tuyau composé d'utricules, et dont la portion externe est occupée par des tubilles. r • , ,, Le sommet d'un mérithalle porte 1° la base du mérithalle suivant, 2" une feuille située sur un côté, 5° un bourgeon placé dans l'aisselle de celte feuille. L'assemblage utriculaire intérieur du mérithalle peut être comparé à un tronc qui se divise au sommet en trois branches, dont la première forme l'assemblage utriculaire intérieur du mérithalle suivant; la se- conde forme l'assemblage utriculaire intérieur du bourgeon ou du ra- meau; la troisième branche est aplatie, et forme l'écorce supérieure de la feuille. L'assemblage ulriciilaire exléneur du mérUhalle se partage de même i o 2 î . à son sommet eu Irois branches, dont la première forme l'écorce du raérithalle suivant, la seconde forme l'écorce du bourgeon ou du ra- meau, et la troisième forme l'écorce inférieure de la leuille. M. Cassini démontre que l'asïemblage héliculaire du mérithalle qu'il analyse, se divise aussi en trois parts, qui forment l'assemblage héli- culaire du mérithalle suivant, celui du bourgeon ou du rameau , et celui , de la feuille. Il choisit pour exemple le cas assez ordinaire où un mérillialle de Bourrache offreuue trentaine environ de faisceaux suffisamment distiucts. De ces trente faisceaux, il y en a quinze ou dix-sept, formant en- semble un segment considérable du tube héliculaire, lesquels sont em- ployés à composer, en se prolongeant, le tube héliculaire du mérithalle suivant. Pour remplir la lacune qui existe à la base du nouveau méri- thalle, et convertir le segment de tube en un tube complet, les deux derniers faisceaux du segment convergent l'un vers l'autre, en se cour- bant un peu eu forme d'arcs, et ils finissent par se réunir au milieu de la lacune en un seul faisceau. Il eu résulte une sorte d'arcade aiguë, com- posée de deux arcs, qui se ramifient sur leur côté convexe, pour achever de garnir la lacune. A la suite des deux faisceaux réunis en arcade aiguë, et qui passent dans le mérithalle suivant, l'auteur en a compté trois de chaque côté c'est-à-dire en tout six faisceaux, formant deux bandes étroites, et séparées l'une de l'autre par un large intervalle : ces six faisceaux, dis- tribués en deux bandes d'égale largeur, sont employés à former en se prolongeant le tube héliculaire du bourgeon ou du rameau. Les deux faisceaux médiaires, appartenant aux deux bandes, se prolongent di- rectement dans les deux côtés opposés du rameau, sans se ramifier sen- siblement, du moins dans la partie inférieure. I^es quatre faisceaux- latéraux, appartenant aussi aux deux bandes, forment, à la base du rameau, deux arcades aiguës, opposées l'une à l'autre, dont l'une cor- respond à la tige, et l'autre correspond à la feuille j chacune de ces deux arcades se prolonge au sommet en un faisceau , et se ramifie sur la convexité de ses deux arcs. M. Cassini a compté quinze faisceaux un peu au-dessus de la base du premier mérithalle du rameau, et trente faisceaux un peu au-dessous du sommet du même mérithalle. Tous ces faisceaux composant le tube héliculaire du premier mérithalle du rameau, sont le produit des six faisceaux émanés du mérithalle de la tige. Des trente faisceaux appartenant au mérithalle que nous analysons , il y en a vingt-un ou vingt-trois qui se prolongent, de la manière que nous avons décrite, dans le mérithalle suivant et dans le bourgeon ou le rameau. 11 reste donc sept ou neuf faisceaux, formant ensemble une C 64 ) large bande lougiludinale, ou un segment de tube, compris entre les deux bandes étroites destinées au bourgeon ou au rameau. Cette bande de sept ou neuf faisceaux distincts et parallèles, Ibrme, en se prolon- geant, l'assemblage héliculaire delà feuille. Considérations générales sur la structure des végétaux. M. Cassini réfute M. Turpin, qui a dit, en définissant le végétal considéré dans sa partie vivante, que c'était un corps tubuleux et arti- culé. Après avoir établi que les caractères essentiels du végélal doivent être observés principalement dans son jeune âge, il l'ait remarquer qu'un très-jeune mérithalle n'offre aucun vide dans son axe, et que sa partie centrale est tout aussi vivante que le reste. Le végétal n'est donc pas essentiellement tubuleux. Il n'est pas non plus articulé, puisque les deux assemblages utriculaires, intérieur et extérieur, et l'assemblage héliculaire interposé, se prolongent simplement au-dessus du sommet du mérithalle, et se continuent ainsi, sans aucune sorte d'interruption, en passantdu mérithalle intérieur au mérithalle supérieur, du mérithalle à la feuille qu'il porte, du mérithalle au bourgeon ou au rameau qu'il produit. L'auteur s'abstient de réfuter le système de M. du Petit-Thouars sur les bourgeons, et il se contente de dire que ce système lui paraît incom- patible avec ses observations sur la Bourrache. Discutant la question de l'individualité du végétal, il établit que, si le mot individu n'est pas compris dans le sens strict où il est syno- nyme d'indivisible, mais dans un sens moins restreint et plus usité, une plante quelconque doit être considérée comme un individu, bien qu'elle puisse être partagée en plusieurs morceaux suscept'bles de vivre séparément, et quoique le nombre de ses parties soit variable et indé- terminé. M. Cassini croit que tous les mérithalles dont la tige ou la branche est composée, ont été formés successivement par le travail de la végéta- tion , en sorte que chaque mérithalle intermédiaire a été d'abord produit par le mérithalle qui est au-dessous, et a produit ensuite le mérithalle qui est au-dessus. Ainsi, la tige considérée dans son ensemble, se forme et s'allonge de bas en haut, c'est-h-dire en sens inverse de la ra- cine. Eu est-il de même de chaque mérithalle considéré isolément? Les observations et les réflexions que l'auteur a faites pour résoudre cette question aussi neuve qu'importante, l'ont conduit à un résultat bien remarquable : c'est qu'en général un mérithalle croît de haut en bas comme une racine , c'est-à-dire que la partie supérieure du mérithalle est formée ou accrue avant sa partie inférieure, dont l'extension plus tardive opère le nouvel accrûisseraent en longueur du mérithalle. ( 65) a M. Cassini est convaincu que, dans (outes les plantes, le mérithalle t o2, 1. a été soumis, clans son premier âge, à la loi dont il s'agit : mais dans l'âge suivant, cette loi est souvent troublée par des circonstances qu'il croit pouvoir reconnaître. Il distingue trois cas : celui où la feuille prend un grand accroissement, avant que le mérithalle qui la porte se soit allongé; celui où la feuille et son mérithalle croissent à peu près en même temps et dans les mêmes proportions; enfin celui où le mérithalle s'allonge avant que la teuille se soit accrue. Dans le premier cas , qui n'a lieu que chez des plantes à feuilles verticillées, opposées, engainantes ou amplexicaules, le mérithalle continue à croître constamment de haut en bas, la tige paraît ordinairement articulée, et la disposition des feuil- les sur la lige ne cesse pas d'être parfaitement régulière. Dans le second cas , qui est celui de la plupart des plantes , le mérithalle croît à peu près également et en même temps par tous les points de sa longueur, la tige n'offre pas d'apparences notables d'articulations, et les feuilles conser- vent assez bien leur disposition régulière. Dans le troisième cas, propre à des plantes pourvues de feuilles alternes, qui ne communiquent que par un seul point avec chacun des mérilhalles qui les portent, la direc- tion de l'accroissement des mérithalles est de bas en haut, la tige ne présente pas la plus légère apparence d'articulations, et la disposition l'égulière des feuilles se trouve souvent dérangée après, la croissance des mérithalles. » L'influence de la feuille sur la nutrition du mérithalle qui la porte, est la seule cause qui fait croître ce mérithalle de haut en bas ; l'époque de la naissance de la feuille est nécessairement postérieure à celle de la naissance de son mérithalle ; ainsi l'accroissement du mérithalle de haut en bas ne commence qu'après la naissance de la feuille, et même après qu'elle est devenue susceptible d'exercerson influence sur ce mérithalle. Selon M. Cassini, les diverses parties dont une plante se compose ne sont pas toutes formées simultanément, mais successivement. Ainsi la partie basilaire et indivise d'un mérithalle est créée avant les ramifi- cations qu'il porte sur soir sommet. Chaque mérithalle de Bourrache porte trois branches, formant le mérithalle suivant, le premier méri- thalle du bourgeon ou du rameau, et la feuille. Si tous les points du sommet de ce mérithalle croissaient également, uniformément et simul- tanément, le mérithalle se prolongerait indéfiniment suivant la même direction, en continuant de former un cylindre très-simple, droit, par- faitement indivis. Mais puisqu'il se divise en trois branches, il faut que, sur le sommet du mérithalle, il y ait deux parties qui cessent de croître, tandis que trois autres parties, séparées par les deux parties stalionnai- res, continuent de s'allonger pour former les trois branches. L'auteur en conclut qu'il y a inégalité de force ou de puissance d'accroissement dans les différentes parties de l'épaisseur d'un même mérithalle. Livraison de mai. 9 ( 66 ) Il établit ensuite qu'à l'époque où le sommet du mérillialle se divise pour produire ses trois branches, la force d'accroissement qui produit la feuille est la plus puissante; la force d'accroissement qui produit le bourgeon est la plus faible; et la force d'accroissement qui produit le méritlialle suivant, est plus faible que l'une et plus puissante que l'autre. M. Cassini croit que la portion de mucilage végétal destinée k former les canaux, est née eu même temps que la portionde mucilage végélnl destinée à former les utricules; mats que la formation des canaux est postérieure à la formation des utricules, parce que le changement du mucilage végétal en utricules s'opère plus pnjmptement que le chan- gement du mucilage végétal en canaux. Ainsi, les assemblages ulrifu- laires étant formés avant les assemblages canaliculaires, on peut con- sidérer les premiers comme des matrices dans lesquelles les seconds sont moulés, en sorte que la forme des assemblages ulrifulaires dé.'.er- minerait d'abord celle des assemblages canaliculaires. wais aussiti't que ces derniers sont formés et qu'ils exercent leurs fonctions, ils doivent influer beaucoup sur la direction de l'accroissement. Il eu résulte que les assemblages utriculaires et les assemblages canaliculaires obtiennent alternativement, dans le cours de la végétation, uneintluence prépon- dérante sur la forme de la plante; mais, dans l'origine, les assemblages utriculaires dominent les assemblages canaliculaires. L'auteur suppose deux mérithalles consécutifs, dont l'inférieur est déjà pourvu de canaux, tandis que le supérieur n'a pas encore de ca- naux, et n'a encore produit aucune des trois branches qu'il doit porter sur sou sommet. Il démontre que les faisceaux canaliculaires du mé- rithalle inférieur doivent agir inégalement sur deux côtés opposés du mérithalle supérieur, et déterminer, dans l'un de ces côtés, une force d'accroissement plus puissante que dans l'autre côté. La disposition alterne des feuilles est une conséquence nécessaire de cette théorie, dans le cas particulier pris pour exemple ; mais la même théorie est également applicable aux cas où les feuilles sont opposées ou verti- eillées. Les feuilles sont alternes, lorsque la force prépondérante de chacun des mérithalles qui les portent, appartient à une partie de son épaisseur située sur un côté; les feuilles sont opposées, lorsque les forces prépondérantes sont également réparties sur deux côtés opposés de chaque mérithalle; les feuilles sont verticillées, lorsque les forces sont distribuées sur plusieurs points autour du mérithalle. La ligelle de l'embryon est un mérithalle portant sur son sommet une ou plusieurs feuilles nommées cotylédons. Ainsi, l'embryon monoco- tylédon est celui dont les forces prépondérantes sont réunies d'un seul raté; et l'embryon dicotylédon est celui dont les forces sont distri- buées également et symélri(|uement. C'est pourquoi M. Cassini pro- pose de donner aux embryons dicotylédons le nom û'isodynamcs ou ( 67 ) ^ == ~-5 û'isobryés, qui exprime que les forces d'accroissement sont égales des 1821. deux côtés; et aux embryons monocotylédous, le nom à'anisodYnames ou à'anisohryés, qui exprime qu'un côté est plus fort que l'autre. Remarquez que, dans l'embryon, l'inégalité des forces ne peut régulier que de la disposition originelle des assemblages iitriculaires. Beaucoup d'embryons dicotylédons produisent des plantes à feuilles alternes. M. Cassini attribue ce changement de disposition à ce que les deux cotylédons sont plus rapprochés d'un côté que de l'autre. Expli- quant de la même manière la disjx)sition des feuilles sur le premier mérithalle du rameau, il élablit que ce premier mérithalle doit porter deux feuilles latérales opposées l'une à l'autre, si les deux bandes héli- culaires du mérithalle de la tige, qui se prolongent et se réunissent pour former le premier mérithalle du rameau, sont également larges, ou composées d'un nombre égal de faisceaux également épais dans les deux bandes. Au contraire, s'il y a quelque inégalité de pouvoir vé- gétatif dans les deux bandes, le premier mérithalle du rameau doit porter une seule feuille latérale. Un faisceau héliculaire, toutes choses égales d'ailleurs, a d'autant plus de pouvoir végétatif qu'il est plus droit, parce que la sève rencontre moins d'obstacles dans son cours et coule plus facilement ou plus rapi- dement dans des canaux droits que dans des canaux courbes. Ainsi, pour comparer les forces ou les puissances de deux faisceaux, il faul comparer les longueurs de leurs parties droites. M. Cassini démontre? que la disposition alterne ou opposée des feuilles est exactement con- cordante avec les conséquences qui dérivent de ce principe, l.e même principe lui sert à expliquer pourquoi les deux premières feuilles du bourgeon axillaire, ou du rameau latéral, sont presque toujours située» à droite et à gauche, plutôt qu'en avant et en arrière, (infin il explique de la même manière pourquoi la feuille portée par un mérithalle se développe avant le mérithalle suivant, et celui-ci avant le bourgeon. M. Cassini compare ensuite, sous le rapport de la structure, les trois branches d'un mérithalle lorn>ant le mérithalle Suivant, le bourgeon et la feuille. Dans les plantes à feuilles alternes, il y a une diftéren(;e de structure entre le mérithalle suivant elle premier mérithalle du bour- geon ou du rameau; car le tube héliculaire du mérithalle supérieur eSt formé par la prolongation d'un seul segment du tube héliculaire du mérithalle inférieur; tandis que le tube héliculaire du premier mérithalle du rameau est formé par la prolongation de deux segments distincts et séparés appartenant au tube héliculaire du mérithalle qui porte ce ra- meau. C'est pourquoi le tube héliculaire de chaque mérithalle de la tige n'offre à sa base qu'une seule lacune fermée par une arcacte; tandis que le tube héliculaire du premier mérithalle du rameau offre deux lacunes opposées fermées par deux arcades. Mais dans les plantes à (68) ' " héli- celiii feuilles opposées, cette différence disparaît entièrement, le tube culaire de chaque mérilhalle de la tige étant construit tout comme du premier mérithalle d'un rameau. L'assemblase héliculaire de la feuille est forme, comme celui du mérilhalle de la tige k feuilles alternes, par la prolongation d un seul serment du tube héliculaire du mérilhalle portant cette feuille; mais le selment prolongé pour former la feuille, demeure étale comme une lame, au lieu de se convertir eu un tube, par la réunion en arcade ramifiée, des deux faisceaux extérieurs du segment. La teudle est com- posée, comme un mérithalle, de deux assemblages utriculaires, sépares par un assemblage héliculaire interposé ; et ses trois parties constituan es sont formées par la prolongation des trois parties analogues du menthal e nui porte celte feuille : mais la figure plane est substituée, dans la feuille, à la figure cylindrique ou tubuleuse qui appartient aux parties ''"m' Cassini%st loin de partager l'opinion des botanistes qui assimilent la racine à la lige, et qui attribuent leurs différences a celle des milieux dans lesquels elles sont plongées. Il pense au contraire que la racine, quoique analogue à la tige sous beaucoup de rapports, est néanmoins un organe d'une nature toute particulière. Il a reconnu que les décurrences et les stipules ne différent pas ana- tomiqueraent, et que la seule chose qui les distingue, c est qu .1 y a plus de régularité dans la structure des stipules que dans celle des décurrences Sîuteur termine son Mémoire, en énonçant l'opinion que, dans les égétaux, la forme extérieure semble bien souvent être plutôt la cause veg , . , . que l'effet de la structure intérieure Sur les changements de couleur d'une espèce de reptile de la famille des Agamoides; par M. le D^ Marion. GïOLOGlE. Soci M LE D" Marion ayant eu l'occasion de voir, à Manille, deux individus d'une espèce de reptiles qui paraît presque indubitablement .TTTT^ ,:„ annarlenir à l'un des genres Agame ou Iguane, a fait sur eux quelques '^jJli;! '■ expériences sur la fafullé donl ils sont 'doués de changer de couleur, à la manière du caméléon. , , ,. , i ^ „ «ii« ,=ch Cette espèce est nommée par les habitants du pays Oniasj elle est fort jolie, et d'une fbrme très-élégante; sa lête est triangulaire assez grosse proportionnellement avec le corps; la queue est longue et grêle; U y a une crête, composée d'écaillés molles, dans toute la o^gueur du dos, et un goîl^e sous la gorge; les pieds sont pourvus de doigts dehés (69 ) et très-inégaux; les écailles sont en général triangulaires, imbriquées, 1 o 2 1. surtout celles de la queue; l'iris est noirâtre, bordé d'un petit cercle blanc autour de la pupille. Cet animal est fort agile, et se nourrit d'insectes; les habitants re- gardent sa morsure comme venimeuse, mais probablement à tort. Après cette description, faite malheureusement de mémoire, M. Ma- rion passe à l'exposé des changements de couleur que lui a offerts ce reptile. Nous allons le laisser parler lui-même. J'observai sur le premier individu, que tant qu'il était maintenu dans l'immobilité, ou qu'il se trouvait dans un endroit obscur, il conservait sur tout le corps, la gorge exceptée, qui était blanche, une couleur verl-tendre-bleuâtre uniforme, qui paraissait lui être naturelle; qu'au contraire, quand on l'agitait ou qu'on le portait au soleil, la couleur générale prenait une teinte plus jaune, et l'on voyait peu à peu s'y former des taches linéaires et en zigzag, qui d'abord d'un vert roux, finissaient par devenir presque noires; ces lignes ne se montraient point sur le ventre, mais elles se prolongeaient indistinctement sur la pointe ou sur la base des diverses écailles des autres parties du corps. Sur le second individu , j'observai des changements de couleur beaucoup plus remarquables encore. Le premier jour que je le pos- sédai, il resta constamment d'un vert tendre uniforme, soit qu'on le tînt à l'obscurité, au jour ou au soleil, soit qu'il fût immobile ou agité. Le lendemain malin je n'observai pas d'abord de changements plus sensibles, mais, à une seconde épreuve, je demeurai stupéfait, en retirant le petit animal de l'intérieur d'un bambou, de le trouver d'une couleur carmélite uniforme; l'ayant alors exposé à l'air, cette couleur se dissipa peu à peu , et il reprit sa robe verte. Bientôt des lignes brunes se dessinèrent sur ce dernier fond de couleur, comme je l'avais observé sur le premier individu. Je voulus faire une seconde épreuve, et je fis rentrer l'animal dans le bambou; mais quel fut, de nouveau, mon étonnement, lorsqu'eu l'eu retirant, je le trouvai, cette fois, d'un vert bleuâtre uniforme, et que ce fut à l'air qu'il reprit peu à peu la couleur brune dont j'ai parlé; enfin il quitta, sans changer de forme ni de position , cette couleur brune pour reprendre d'abord la verte uniforme, et s'armer ensuite des raies brunes dont il a été question. Il est à remarquer qu'au milieu de fous ces changements, le dessous delà mâchoire inférieure, formant une espèce de sac angulaire, con- serva la couleur blanche que je lui ai assignée. J'ai placé ce dernier individu sur des corps de couleur verte, rose et rouge, sans qu'il ait jamais participé à ces couleurs, ou paru en recevoir quelque influence. Je n'avais pas fait les mêmes essais sur l'autre. (70) Le premier individu ayant été plongd, encore vivant et au moment oi!i il était vert et rayé, dans de l'alcool, je vis bientnt disparaître les rayures qui au premier instant s'y étaient toutefois avivées. Le second individu fut plongé dans la même liqueur, au moment où il était de couleur carmélite. Cette couleur ne se conserva que par grands pla- cards marbrés, et le reste du corps prit la teinte verle3 de sorte que voilà deux individus qui, mis dans cet état de conservation et sans autres renseignements, sous les yeux d'un natundiste, auraient pu former pour lui, comme me le fit observer M. de Blainville, deux espèces différentes ou au moins deux variétés. Quelques auteurs ont prétendu que les changements de couleurs observés chez les caméléons, sont dus à l'état de la circulation ca- pillaire qui varie dans la peau, en raison de la plus ou moins grande distension que lui impriment ses organes pulmonaires. Ici on ne peut assigner la même cause aux changements de couleurs, parce qu'au milieu de tous ceux que je viens d'iruliquer, l'animal a toujours con- servé le même volume et la même forme; d'ailleurs, le changement de couleur s'observe d'une manière aussi prompte et aussi manifeste dans les parties les moins propres à recevoir l'influence de cette cause, Ja queue et la crête, par exemple. de Bv. Sur la longueur absolue du Pendule à secondes , mesurée en An"-Jeterre et en Ecosse par le procédé de Borda, w^ec des remarques sur le degré d'exactitude que ce procédé comporte; par M. BiOT. PiïsiQUK, Les observations dont je vais rendre compte à l'Académie sont depuis plus d'un an calculées et imprimées, quoiqu'elles n'aient pas encore été rendues publiques; mais je n'ai qu'à me féliciter de ce retard, parce que, dans l'intervalle, un observateur anglais d'une grande habileté et d'une exactitude scrupuleuse, le capitaine Kafer, a répété les mêmes expériences, dans les mêmes stations, par un procédé tout diHérent, ce qui fournit à la fois une vérification mutuelle des résultats, et une comparaison directe des méthodes elles-mêmes; comparaison qui peut être aujourd'hui établie avec une complète rigueur, d'après les déterminations extrêmement précises que le même savant a faites du rapport des longueurs de notre mètre avec les divers étalons des mesures les plus usitées en Angleterre, principalement avec celui dont il s'était servi lui-même pour effectuer ses opérations. Ce fut en 1817 que, d'après l'ordre du Bureau des longitudes, je passai en Angleterre pour mesurer la longueur du Pendule simple sur le prol ongement de notre méridienne. Je ne devais d'abord me rendre <*70 qu'à Edimbourg et aux Orcades, que nous supposions alors devoir être 1^21, la limite boréale de l'arc anglais. Mais l'aspect des lieux fit connaître au général Mudge la possibilité de s'étendre encore davantage au nord jusqu'au-delà même du parallèle de Saint-Pétersbourg, en se rappro- chant du méridien de Paris. Ce projet, qu'il suffit d'énoncer pour eu l'aire saisir tous les avantages, portait la limite boréale de l'arc anglais dans la petite ilc d'Unst, la plus boréale des- iles Shetland. J'allai donc y mesurer le Pendule absolu, après avoir d'abord t'ait la même opération au l'ort de Lech, sur le bord de la mer, à quelques milles d'Edimbourg. J'ai fait à Unst trente-six séries du Pendule, et par conséquent j'ai pris trente-six mesures de sa longueur, absolument indépeudanles les unes des autres. Dans ce nombre, quinze se rapportent au pendule décimal; elles ont été faites avec la règle de fer qui avait servi aux observatious de Dunkerque, et avec la même boule de platine qui avait été em- ployée sur toutes les stations de l'arc d'Espagne et de France. Les vingt-une autres se rapportent au Pendule sexagésimal ; elles ont été faites avec une nouvelle règle de fer d'une longueur peu différente des nôtres, et tantôt avec l'ancienne boule de platine, tantôt avec une nou- velle boule construite exprès pour cette opération. 11 est presque superflu d'ajouter que les résultats obtenus par ces deux genres de mesures peu- vent se ramener l'un à l'autre par le calcul; mais en les employant ainsi tous les deux, j'avais, outre une plus grande indépendance dans les observations partielles, l'avantage d'obtenir une relation directe d'une part avec l'étalon métrique, de l'autre avec les mesures déjà faites sur le reste de notre arc. Au reste, lorsque les trente-six mesures ont été réduites à une même marche diurne pour chaque station, elles se sont parfaitement accordées; car le plus grand écart des trois systèmes, de séries entre eux, tant celles du Pendule décimal que du sexagé- simal, n'est, pour Unsl, que de cinq millièmes de millimètres; et, dans chaque système , les plus grands écarts des expériences partielles n'excèdent jamais un centième de millimètre et demi (ou ©"""^otS). Au fort de Leith je n'ai observé que le Pendule sexagésimal: j'en ai fait vingt-trois séries, et par coiLséquent pris vingt-trois mesures indé- pendantes; elles l'étaient d'autant plus, que j'avais eu soin d'en varier les éléments. iJans les sept premières j'ai employé l'ancienne boule de platine et l'ancien couteau de suspension qui avaient servi dans toutes les expériences de France et d'Espagne. Dans les neuf suivantes, j'ai encore employé l'ancienne boule, mais je me suis servi d'un nouveau couteau de suspension d'un tranchant infiniment plus fin et plus parfait que celui dont nous avions fait précédemment usage. Enfin , dans les sept dernières, j'ai employé le nouveau couteau et la nouvelle boule de platine dont j'ai parlé tout à l'heure. Mon but était de voir, par ces changements, .si la finesse |)lusou moins grande du tranchant du couteau ( 70 ^ avait une influence appréciable sur les durées des oscillations, pour de«i Pendules de longueur égale, comme on en avait élevé le soupçon, k juste titre; car l'on démontre, par les lois de la mécanique, que si l'axe de suspension est une surface cylindrique d'un diamètre sensible, le mouvement d'oscillation est plus rapide qu'il ne devrait l'être pour la même longueur, si cet axe n'était qu'une simple ligne droite; et, pour avoir la longueur réelle de suspension à laquelle correspond le mouve- ment réel dans cette circonstance, il faut retrancher de la longueur apparente observée, le rayon du cylindre autour duquel la rotation s'opère. Or ici les tranchants de mes deux couteaux observés au mi- croscope, présentaient des difïérences énormes : l'un paraissant profon- dément sillonné de gnndes dents, comme une sorte de scie; l'autre n'ayant que des aspérités beaucoup moindres, quoique encore percep- tibles. Cependant cette configuration si difïérenle des deux couteaux n'a pas eu d'influence appréciable dans les résultats, qui, étant réduits aux mêmes durées d'oscillations, ne s'écartent les uns des autres que de quelques millièmes de millimètres. De là on doit, ce me semble, con- clure, non pas, sans doute, que la théorie des oscillations sur les surfaces cylindriques est fausse, mais que dans les expériences faites avec les couteaux dont nous nous sommes servis, les oscillations ne s'opèrent pas sur des surfaces cylindriques de dimensions sensibles, comme on avait été porté k le supposer d'abord; qu'elles se tout en réalité sur les surfaces de courbure quelconque , mais de dimensions infiniment petites, qui terminent les aspérités du couteau. En effet, la supposition d'un tranchant d'une grande finesse, terminé par une ligne mathéma- tiquement rectiligne et continue, est impossible k remplir rigoureuse- ment avec l'acier, et peut-être avec un métal quelconque. Un pareil tranchant n'est donc jamais en réalité qu'une scie plus ou moins fine, dont les dents sont formées par les petites aspérités du grain du métal, de sorte que l'axe de suspension est réellement déterminé par la série de ces petites aspérités sur lesquelles le couteau repose , et par lesquelles il touche le plan de suspension. Aussi, en opérant avec des couteaux assez fins et assez sensiblement rectilignes pour que ces aspérités soient très-fines et que la série des points de contact soit sensiblement en ligne droite, il paraît, par les expériences précédentes, que tous les couteaux s'accorderont à donner la vraie longueur du Pendule, sans qu'il soit besoin d'aucune correction dépendante de leur raj'on de courbure; et cette conclusion se trouve parfaitement conforme à ce que l'on pouvait déjà inférer de plusieurs autres résultats précédemment obtenus^ tels que, 1° la constance et l'égalité des longueurs du Pendule mesurées par Korda avec des couteaux chargés de poids divers, qui devaient, par leur pi'ession, changer la courbure du tranchant de ces couteaux; 3° l'égalité très-rapprochéc de ces longueurs obtenues par Borda et par ( 73 ) MM. Bouvard, Mathieu et moi à l'Observatoire, avec des Pendules de 1021. dimensiotis extrêmement ditiérentes , le sien ayant douze pieds , et le nôtre seulement soixante-douze centimètres; 5° enfin l'égalité parfaite que j'ai obtenue de même aux îles Sbelland, en employant pour les expériences une longueur de fil qui donnait successivement le Pendule décimal et le Pendule sexagésimal, toujours avec le même couteau. Les longueurs du Pendule aux stations de Leilh et d'Unst étant ainsi correctement déterminées, il fallait les liera celles qui avaient été ob- servées sur le reste de l'arc depuis Formentera, afin d'examiner le mode de variation de la pesanteur qu'elles indiquent, et en conclure la valeur de l'aplatissement qu'elles assignent à la portion du spbéroide terrestre qu'elles emi)rassent; c'est ce que j'ai fait avec un très-grand soin, en vérifiant de nouveau la plupart des calculs qui avaient clédéj-i faits par M. Mathieu , M. Bouvard et par M. Blanc; et, ce qui était plus néces- saire, surtout pour les mesures antérieures, eu comparant directement à l'étalon métrique, le mètre en fer sur lequel M. Fortin avait construit nos premières règles, et que plusieurs rapprochements me portaient à supposer un peu trop long. Cette comparaison, laiie avec soin par M. Fortin et moi, a prouvé que ce soupçon était fondé; et il en est résulté qu'il fallait retrancher du mètre eu fer de M. Fortin un centième et demi de millimètre, ou plus exactement o""",oi477, ce quia produit *" une correction proportionnelle sur toutes les longueurs mesurées avec les règles destinées au Pendule décimal. Toutes les mesures étant ainsi réduites au Pendule à secondes dé- cimal, il restait à les combiner entre elles pour en déduire l'aplatis- sement qu'elles indiquent. On sait que deux observations suffisent pour cet objet, et l'on peut espérer d'obtenir plus d'exactitude en les faisant concourir toutes ensemble à ce but par la méthode dos moindres carrés. Mais, pour que la méthode des moindres carrés donnât ici les avantages qui lui sont propres, et qui consistent dans la compensation la [)lus par- faite des erreurs des observations, il faudrait, ce me semble, que les longueurs observées de nos divers Pendules ne fussent réellement alté- rées que par ces erreurs, au lieu qu'elles le sont bien davantage, sans doute, par les inégalités propres que l'état plus ou moins dense des couches voisines de la surlàce terrestre, et la hauteur inégale des sta- tions, occasionent dans l'inlensité locale de la pesanteur. Ce fait impor- tant, déjà inX^iqué par d'autres observateurs , et particulièrement parle capitaine Kater, me semble confirmé d'une manière non douteuse par l'ensemble des mesures du Pendule, faites sur l'arc que nous avons parcouru. Renonçant donc à une espérance de compensation qui ne peut avoir lieu entre des quantités aliectées de variations propres et accidentelles, j'ai d'abord combiné seulement la mesure d'Unst avec celle de Formen- Livraison de mai. ' lo ( 74 > tera, tant parce que ces stations sont les plus disfanfes, que p^Tce qu'étant situées toutes deux dans de petites îles isolées el sur des masses de rochers, elles paraissent devoir offrir des densités locales plus com- parables; j'ai trouvé ainsi pour aplatissement j^, ce qui diffère exlrê- niement peu des évaluations les plus généralement adoptées pour cet élément. Cet accord m'a fait concevoir la possibilité de soumettre l'ensemble des longueurs mesurées à un mode de comparaison qui laissât le moins possible à l'arbitraire, et qui permît d'en apercevoir plus sûrement les variations. On sait qu'en soumetiant à une discussion générale et ap- profondie les mesures des degrés, les observations du j 'end ule, et les valeurs des inégalités lunaires dépendantes de l'aplatissement de la terre, M. La Place a trouvé que l'ensemble de tous ces phénomènes s'ac- cordait pour indiquer un aplatissement égal à i^. J'ai emprunté ce résultat de la théorie, et l'appliquant à la mesure d'Unst, que je regarde comme une des plus sûres de tout l'arc, tant parce qu'elle a été observée la dernière avec toutes les précautions suggérées par les autres, qu'à cause du grand nombre de séries dont elle résulte, )'ai formé l'expression théorique de la longueur du Pendule pour une latitude quelconque, et je l'ai appliquée soigneusement à toutes les airtres Ion- oueurs. On reconnaît ainsi, en allant du nord au sud, un affaiblissement progressif de la gravité un peu plus fort que. ne l'exige la figure ellip- tique, ce qui avait été déjà remarqué pour l'Ecosse et l'Angleterre par le capitaine Kater (i). On peut voir ici le même se continuer à travers la France, où il est le plus sensible, à la station de fiordeaux; il est déjà moindre aFigeac, situé plus dans l'intérieur des terres, et sur un massif plus solide3 enfin il redevient de nouveau nul à Forraentera, où l'écart de la formule comparée à l'observation , est de 8 millièmes de millimètres en sens contraire, c'est-à-dire qu'il indique un petit excès local dans l'intensité de sa pesanteur. A la vérité, le résultat de celte station n'offre peut-être pas une ga- rantie de certitude complète, parce qu'ayant été observée la première, nous n'avions pas alors, pour ce genre d'expériences, toute l'habitude que nous avons pu depuis acquérir; mais il est néanmoins satisl'aisant de voir la longueur que nous y avons mesurée s'accorder si exactement avec les lois générales de ce genre de plu'nomènes, f;urtout lorsqu'elle n'entre absolument pour rien. dans les éléments de la formule qui sert à la calculer. [es observations d'Unst et de I.eith peuvent être considérées sous un (i) Account of experiments for determining- tlie variations in tbe lenglit of dio pen- dulum , vibrating seconds on tlie principal slalions of tlie irignnometrical survey, of: great Britaio , ptigt 88. (75) point de vue qui les rend siugulièrement précieuses et utiles. Ayant lo21, été faites précisément aux mêmes slalions où le capitaine Kater a depuis observé, leurs résultats peuvent être rigoureusement comparés à ceux de ce savant^ et leur accord avec ceux-ci, ou leur discordance, peut servir à décider celte question, long-temps débattue entre les Anglais et nous : de savoir si la méthode de Borda n'est pas susceptible d'erreurs ou au moins d'incertitudes, à cause de l'influence que peut y exercer la configuration du tranchant du couteau par lequel le fil du Pendule est suspendu. En effet, le capitaine Kater a observé à Londres la longueur absolue du Pendule par un procédé totalement différent de celui de Borda, et dans lequel la mesure cie cette longueur devient indépendante de la finesse plus ou moins grande du tranchant des cou- teaux employés comme suspension. Le même savant a ensuite observé dans la même ville, et dans le même appartement, le nombre d'oscilla- tions diurnes d'un Pendule de comparaison qu'il a successivement porté à Unst et à Leith, précisément aux mêmes stations oîi mes observations avaient été faitesj et enfin , en l'observant de nouveau à Londres, à son retour, dans le même lieu où il l'avait lait osciller d'abord, il a reconnu qu'il ne s'était nullement altéré. Ces observations diverses ont d'ailleurs été faites avec des soins qui leur assurent la plus scrupuleuse exacti- tude. Or, au moyen tlu J^enduîe de comparaison observé à Unst et à Leith, nous pouvons transporter rigoureusement, par le calcul, la mesure absolue de M. Kater dans ces deux stations, et trouver ainsi, sans aucune hypothèse, la longueur qu'il aurait réellement observée dans chacune d'elles, s'il y avait effectué cette opération par les mêmes procédés dont il a fait usage à sa station de Londresj de sorte que son premier résultat, ainsi transporté par le calcul, devient rigoureusement comparable aux miens, sauf la différente nature des procédés. J'ai effec- tué cette réduction avec tous les soins de calculs qu'elle exigeait; ^mais pour rendre la comparaison des résultats toul-à-lait exacte et décisive, je n'ai pas employé les valeurs définitives des longueurs et des nombres d'oscillations données par M. Kater dans son Mémoire; car ces valeurs renferment la réduction des résultats au niveau de la mer; et quoicjue, par une heureuse combinaison de circonstances, les hauteurs des trois stations au-dessus de ce niveau soient très-petites, ce qui rend la correc- tion dont il s'agit très-faible, néanmoins il est plus exact de les en dépouiller, afin de n'avoir à comparer que les observations pures; et ce soin était ici d'autant plus nécessaire, que le capitaine Kater, d'après les ingénieuses idées suggérées par leL)"" Young, a employé une formule de réduction plus faible que ne le supposerait le décroisscment de la gravité réciproque au carré des distances, réduction dont il modifie même le coefficient d'une manière assez arbitraire, selon le plus ou moins de densité locale qui lui semble indiqué par les caractères géo- (« 76 ; _ logiques de chaque station. Pour dépouiller les résullats de ces causes étrangères, je suis remonté aux nombres primitifs donnés par les obser- vations mêmes, nombres que M. Kater a consignés dans son Mémoire avec autant d'ordre que de fidéliié. J'ai ainsi l'ormé les longueurs ab- solues que son procédé donne pour les stations d'Unst et de Leith; ces longueurs se Irouvaieni, comme la mesure de Londres, exprimées en pouces anglais de l'étalon de sir G. Shuckburg; mais le capitaine Kaler a aussi publié la comparaison de cet élahjn avec deux mètres de platine construits à Paris en 1817 pour la Société royale de 1 ondres, sous la direction du Bureau des longitudes, lesquels avaient été soigneusement comparés à l'étalon métrique déposé aux archives. Au moyen du rapport obtenu ainsi par le capitaine Kater entre le mètre et l'étalon de sir G. Shuckburg, j'ai pu transformer exactement en millimètres les lon- gueurs anglaises du Pendule aux stations d'Unst et de Leith; et, en les comparant à celles que j'avais observées, et déjà depuis long-temps im- primées, je trouve qu'à Unst le Pendule de M. Kater est plus court que le mien de sept millièmes de millimètres, ou plus exactement o""",oo7i45, et qu'à leith, avi contraire, il est plus long de quatre inillièmes de millimètre, ou plus exactement deo""",oo4^55j de sorte que la moyenne des deux ne différerait que de un millième et tiemi de millimètre (o'°,ooi5) : ces petits écarts produiraient sur les oscillations, eu vingt- quatre heures, à Unst, — o"3, à Leith -j- o",i84, ce qui donne o",o6. pour l'écart moyen. Je ne crois pas que des résullats obtenus par des procédés physiques puissent présenter plus d'accord, et l'on peut, ce me semble, en conclure que la méthode de Borda ne le cède point à celle du capitaine Kater en exactitude, puisqu'elles donnent l'une et l'autre des longueurs si exactement pareilles, lorsqu'on les emploie dans les mêmes lieux avec un égal soin, et que, par cette identité par- faite de lieux, on dépouille leurs résultats des erreurs que pourraient v occasioner l'influence irrégulièrement variable des circonstances lo- cales, ainsi que la réduction au niveau de la mei-, dont la valeur, indé- pendante de ces circonstances, ne peut jamais être déterminée avec cer- titude. Ou pourrait tirer une conséquence semblable de notre observa- tion du Pendule à Dunkerque, en la comparant à celle du capitaine Kater à Londres, car ces deux stations ne différant nue de 29' en la- titude, et présentant des circonstances géologiques différentes, puisque les côtes opposées de France et d'Angleterre offrent le même ordre de couches, et des couches de même nature, on peut s'attendre que l'in- fluence locale des densités y sera aussi sensiblement la même; c'est-à- dire que la formule établie d'après la longueur du Pendule à Unst, avec la valeur de l'aplatissement donné par la théorie, indiquent, pour l'observation ûu capitaine Kater à Londres, un écart égal à celui qu'elle doune pour notre' observation de Dunkerque. C'est aussi ce qui a lieu (77) ' par le calcul, et l'écart qui n'est que de trois millièmes de millimètre, 1821. ou plus exactement o""" ,00260, doit sans doute être attribué en partie à l'incertitude dans la réduction au niveau de la mer, laquelle, quoique très-faible à la station de Londres, peut cependant y produire encore .une variation de un millième de millimèlre, suivant la valeur qu'on veut lui attribuer. Au reste cet écart, tel qu'il est, ne produirait pas sur la démarche diurne un changement d'un dixième de seconde. Ainsi, en admettant ce ])etit écart comme très-possible dans les observations mêmes, on voit que, si le capitaine Kaler eût mesuré le Pendule absolu à Dunkerque par son procédé, il y eût trouvé exactement fa même longueur que nous y avons obtenue, M. Mathieu et moi, par le pro- cédé de Borda, ce qui confirme encore l'exactitude et la [)arf'aite con- cordance des deux procédés. Cette identité des résultats ainsi obtenus par le capitaine Kater et par moi, lorsque les uns et les autres ne peu- vent pas se représenter rigoureusement par une variation proportion- nelle au carré du sinus de la latitude, achève de prouver que cette impossibilité est réelle, et qu'ainsi l'on ne peut se flatter de représenter les longueurs du Pendule pour tout le globe par une même formule qui les reproduise avec ime complète rigueur, mais seulement dans les limites des différences que les variations locales de la pesanteur peuvent y occasioner. Alors tout ce qui reste à faire consiste à employer tou- jours des procédés d'observations assez exacts pour que les erreurs propres qu'ils comportent soient, s'il se peut, fort inférieures eu étendue aux effets des causes accidentelles, afin de pouvoir déduire celles-ci de leur comparaison avec la formule théorique construite sur l'ensemble de toutes les observations. C'est là que s'arrêtent nécessairement les recherches de physique générale qui peuvent seulement atteindre la partie des phénomènes produite par des causes régulières, et consé- , quemment susceptible d'être soumise à des lois. addition à l'article sur la mesure du Pendule à différentes latitudes. Comme les variations de la pesanteur se déterminent souvent par le transport de Pendules de comparaison supposés invariables, je crois utile de rapporter ici la formule qui sert à calculer ce genre d'expé- rience, en }' introduisant les coefficients numériques que nous avons déterm.inés ailleurs, d'après la combinaison de la mesure d'Unst avec l'aplatissement o.oo526, donné par la théorie de la pesanteur. Si l'on suppose qu'un Pendule invariable dans sa masse, sa figure et sa longueur, soit d'abord observé à la latitude L, et qu'il y fasse, en un jour moyen solaire, un nombre N d'oscillations infiniment pe- lite^s, et réduites, par le calcul, à ce qu'elles seraient dans le vide, H y sigo E. ( 78 ) ce même Pendule, transporté aune autre latitude L' plus éloignée de l'équateur que la première, y fera, par jour, un nombre d oscillations plus considérable; et si on représente ce nouveau nombre par A +", fa valeur de l'accélération diurne n sera donnée très-approximalivement par la formule suivante : EN. sin. jL'—L) sin. (^L' + L) 2{^ + -Ssin'Z>} Les coefficients ^ et ^ étant tels que nous les avons déterminés , c'est-à-dire : mm fwïn ^ = 759 ,687686 ^=5 ,686917. Pour donner une application à cette formule, je choisirai les obser- vations faites, en 1820, par le capitaine Sabme a lile Melville, par 74" 47' i4" 36 de latitude boréale, dans le mémorable voyage du capitaine Parry. Les Pendules de comparaison étaient au nombre de deux, appliqués à deux horloges, dont les mouvements servaient a compter les oscillations. Leur marche ayant été très-régulieie, et ex- trêmement peu différente, je prendrai la moyenne des résultats : a première station était celle du capitaine Kater, à Portland-Place et le nombre moyen d'oscillations, en un jour solaire, était 86444,7 1»4 (i;; on avait donc : X = 5I^53^8'^4; i' = 74^ 47% •4",56; iV= 86444,7184. ^ Avec ces éléments, la formule donne l'accélération diurne n égale à 73"q'>o • les observations du capitaine Sabine ont donné 74i75-^' '■> 6" ^^'^^^ que la diff"érence n'est pas d'une seconde entre le calcul et l'observa- tion • accord bien remarquable, sans doute, et qui doit laire admirer le zèle autant que l'exactitude des observateurs, si l'on considère les circonstances presque surhumaines dans lesquelles ils ont opéré. ^-tf*"* — -*-i«. ■■-■■■■ ■■■•■■•■^^ Observations et Réflexions sur une monstruosité de Scabiosa columbaria; par M. Henri Cassini. BoTANiQOi- J'ai observé un individu monstrueux de Scabiosa columbaria, et X i'y ai remarqué les particularités suivantes : r ^■ i 1 • Les corolles étaient d'une substance herbacée, foliacée, yerdatre; elles étaient très-velues, et chacune de leurs divisions était munie d'une forte nervure longitudinale médiaire. (i ) Journal of a Voyage for the discovery oC a norlh-west passage , page cixv. (79) Le style était un filet vert, herbacé, velu, Irouqué très-obliquement 1821. au sommet, sans aucune apparence de stigmate. Les filets des étamiues étaient épaissis, herbacés, velus. Chaque an- thère était changée en une petite feuille verte, velue, ovale, traversée d'une nervure médiaire longitudinale , et pourvue , à la base , de deux petits lobes en forme d'oreillettes, qui étaient courbés en dedans, de manière à rendre la feuille un peu cochléariforme. Le filet de l'étamine servait de pétiole à cette feuille, et s'insérait à sa base. J'ai observé sur les deux cût^s de la feuille, près des bords, deux taches blanches. Ion"^itu- tlinales, ovales, résultant d'une modification du parench/me. et qui indiquaient évidemment les loges de l'anthère. L'ovaire, au lieu de contenir un ovule, renfermait une sorte de bouton, composé d'une touffe de corpuscules foliacés, inégaux, irréguiiers, in- formes , insérés sur un petit corps charnu qui était articulé au fond de l'ovaire. J'ajouterai à ces observations quelques réflexions sur la métamor- phose de l'étamine. Dans mon Mémoire sur une monstruosité de Cirsium tricephalodes, publié dans le Journal de Physique de décembre i8ig, et, par extrait' dans le Bulletin des Sciences du même mois, j'ai cherché à établir que les monstruosités par métamorphose démontraient non pas l'identité, mais l'analogie plus ou moins grande des diflterents organes. Je suivrai ici le même système, dans lequel je persiste très-fermement. Ainsi, je ne dirai point qu'il résulte de mon observation sur la Scabieuse, que l'étamine est une feuille, mais je dirai qu'il en résulte qu'une étamine de Scabieuse a beaucoup d'analogie avec une feuille. Dans la monstruosité ci-dessus décrite, le pétiole de la petite feuille représente le filet de l'étamine; le limbe de la même feuille représente Vanthère; la nervure médiaire de ce limbe représente le connectif^ U?s deux lobes basilaires du limbe représentent les deux parties de Panthère, qui se prolongent au-dessous de l'insertion du filet, et qui font paraître celte anthère comme peltée, le filet s'insérant au milieu de son dos. Les deux taches que j'ai remarquées sur les côtés du limbe de la feuille, et qui résultent d'une modification de son parenchyme, re- in ésentent les deux loges de l'anthère, ou plutôt les deux masses de globules poliiniques. Cette observation me paraît importante : elle semble confirmer l'opinion que j'avais émise sur la nature du pollen, «lans mon second Mémoire sur les Synanthérées, où je considérais chaque globule pollinique comme une masse cellulaire, contenant dans ses cellules un sperme aériforme, qui s'en échappe par transpiration ou exhalation. î amonstruasité que je viens de décrire dispose à croire que tout le ( 8o ) pollen contenu clans une loge d'anthère, est formé par la partie inté- rieure de l'assemblage utriculaire d'une moitié de l'euille; que cette partie intérieure de l'assemblage utriculaire se dénature en acquérant des modifications particulières, et qu'elle se divise en petites masses globuleuses; que la partie extérieure du même assemblage utriculaire conserve sa nature primitive, et forme ainsi une boite membraneuse contenant le pollen. Suivant ce système, la déhiscence de la boîte, ou de la loge pollinifère, serait opérée par la désunion des deux écorces qui se sépareraient l'une de l'autre sur la tranche de la feuille à laquelle je compare l'anthère; et la cloison qui divise souvent chaque loge de l'anthère en deux logettes, serait une portion du parenchyme qui ne se serait point convertie eu globules polliniques. Je répète qu'en pré- sentant ce système, je ne prétends exprimer que des analogies exactes, qui me paraissent résulter de l'observation qui précède. Les mêmes idées m'avaient été suggérées plus anciennement par l'observation des étamines du Paris quadriJoUa.Mn comparant, dans cette plante, les étamines aux pétales, les pétales aux l'euilles calicinales, et les feuilles calicinales aux feuilles proprement dites, on reconnaît l'extrême analogie de tous ces organes. Une étamine de Paris est exac- tement comparable à un pétale de la même plante, dans lequel deux portions du parenchyme, occupant les deux bords latéraux du tiers moyen de la longueur de ce pétale, se seraient converties en pollen, et dont l'épiderme s'ouvrirait sur ces mêmes bords, pour livrer (lassage à ce pollen. jfiérolithe. Chimie. Une pierre météorique qui tomba, le i3 octobre 1820, près de Kostrilz, en Russie, a été récemment analysée par M. Stromej'er. Il trouva qu'elle avait pour principes constituants : Silice, 58,0574. Magnésie, 29,9506. Alumine, 3,4688. Protoxide de fer, 4,8g5g. Oxide de manganèse, ... 1,1467. Oxide de chrome, 0,1298. Fer, 17,4896. Nickel, 1,5617. Soufre , 2,6957. 99,1762. (8r ) Noie sur la genninaùon des graines dans le soufre^ par J. S. Lassaigne. 1821. M. 1 HEODORE DE SAUSSURE, à qui la physiologie végétale doit des Ch,„,e expériences nombreuses et exactes sur les phénomènes de la germina- tion et de la nutrition des plantes, a démontré dans son travail , contre opiniiera. On y voit une alternance remarquable de calcaire en couches liori- zoritales et d'agglomerat-trappéen à petites parties, qu'on a désigné par le nom de tuj) mais ce nom s'appliquant très-improprement à tics roches qui u'ont aucune réelle analogie entre elles, l'auteur nomme cet agglo- mérat brecciole trappéenue. Cette brecciole, qui n'est [)oint un basalte, ni même une lave compaclc, alterne avec un calcaire qui renl'erme des camériues et quelques coquilles fossiles, dont AI. Brt. fait remarquer l'analogie avec celles du calcaire grossier de Paris. C'est plus haut , vers l'origine de la vallée, que se montre le basalte qui semble sortir du milieu même de la brecciole. Ce terrain de brecciole et de calcaire de sédiment supérieur, vulgai- rement nommé calcaire tertiaire, semble remplir le fond d'une grande vallée, creusée, antérieurement à ce dépôt, dans un calcaire compacte beaucoup plus ancien, en stratification oblique et contrastante avec le terrain de brecciole. L'auteur rapporte au calcaire de sédiment moyen, ou du Jura, ce calcaire, et une grantle partie de celui qui se présente au pied des Alpes dans la môme situation geognostique. 2°. Le Val-Ronca, célèbre par la réunion prodigieuse de coquilles fossiles qu'on y trouve, offre en général la même structure j mais l'alternance est moins régulière, la brecciole est en masse plus épaisse, le basalte est plus abondant; le calcaire jaunâtre, qui ressemble même minéralogiquement au calcaire grossier des environs de Paris, est comme pétri d'une multitude de camérines. Ces coquilles fossiles, qui ont rendu ce lieu si célèbre, sont éparses dans la brecciole infé- rieure aux bancs calcaires. L'auteur donne une énumération très- délaillée de ces coquilles, et une description et des figures très-exactes de toutes celles qu'il n'a trouvées décrites dans aucun ouvrage , ou qui n'y sont pas assez bien désignées pour être reconnues. Les coquilles, au nombre de plus de quatre-vingts espèces, décrites et figurées principa- lement d'après les échantillons et les renseignements précieux fournis par M. Maraschini, de Schio, sont toutes tellement semblables, même pour les espèces, à celles du calcaire grossier des environs de Paris, qu'on pourrait, dans beaucoup de cas, ne les regarder que comme de simples variétés; plus de vingt sont même entièrement analogues à des espèces qu'on Irouve dans le bassin de Pai-is, et l'auleur s'est 1021. alors conlenlé -de les désijj^ner par le nom qui leur a élô donne, soit pnr ^ M. de l.amark, soit par d'autres conchioloi!,is(es. Parmi ees espèces analogues, nous citerons les suivantes : Turritella incisa, très-voisine de Xelongata de Sowerby. Turr. imbricataria , de I am. AmpuUaria depressa, Lam. Amp. spirata. — Melania costellaia, Lanj. Nerita conoidea, Tutxm. Natica cepacea , V.nm. Nat- epiglotiina , Lam. Coniis deperditus, Brocc. Ancilla callosa, Detr. Voluta creniilata , Lam. Marginella eburnea, Lam. Murex iricarinatus, Lam. Cerilium sul~ caium. — Cer.plicatuni, et plus de douze autres espèces de cérite». Fusus intortus. — Fiisiis noœ. — Fusas suhcari//a/us. — Fusus carinatus. — Fusus polygonus. — Pleurotowa clai'icularis , etc., etc. La descrip- tion, et encore mieux la figure, peuvent seules donner une idée cer- taine et utile des autres. 3". Montecchio-Maggiore. — Le terrain trappéen est ici tellement dominant et d'une structure si cristalline dans quelques-unes de ses parties, qu'il est plus difKcile d'y reconnaître, au premier aspect, la même origine et la même association de roches que dans les lieux pré- cédents; cependant, si on n'y retrouve pas le calcaire en couches al- ternant, on le voit en couches adossées, et on reconnoît surtout l'épo- que de celte formation dans les coquilles fossiles qui sont disséminées, non pas dans les nodules d'amygdaîoïdes, celles-ci n'en contenant pas, mais dans la brecciole qui les réunit. Ces coquilles sont d'espèces voi- sines, et quelquefois absolument de la même espèce que celle des deux endroits déjà cités, et par conséquent d'époque contemporaine. I/auteur fait remarquer la présence du lignite en fragments et de la strontiane sulfatée comme points de rapprochement entré le terrain de Montecchio et celui des deux endroits suivants. 4". Monte-Viale. — On voit ici d'une manière très-claire l'alternance de la brecciole et du calcaire; mais, dans certaines parties de cette col- line, les deux terrains sont, pour ainsi dire, déposés à part, et le basalte forme sur les confins de la colline un groupe également distinct. On retrouve à Monte-Viale moins de coquilles qu'à Ronca, mais celles qu'on y observe sont de la même époque. Ta strontiane sulfatée qui remplit quelquefois les cavités de ces coquilles, est un fait encore f)lus saillant qu'à Montecchio; et le lignite qui paraît ici en lits minces, renferme des débris de poissons. Ces circonstances conduisent à la déter- mination de l'époque à laquelle appartient le cinquième endroit, qui est aussi le plus célèbre. 5°. Le Monte-Bolca. — Les roches trappéennes et les roclies calcaires alternent encore ici d'une manière évidente; mais cette alternance pa- raît avoir lieu entre des masses si considérables, qu'elle échappe quel- quefois; c'est surtout Ip calcaire qui domine; il semble s'éloigner du 12 ( 90 ) calcaire grossier par sa texture compacte et sa structure fissile, mais ce ne sont que des différences minérahigiques, qui doivent le céder aux rnpporfs };éognostiqiies tirés de la réunion de toutes les autres cir- constances, et nolamnient de la présence des Corps organisés fossiles, tels que les camérines, quelques coquilles du genre des avicules, les poissons qui se sont déjà montrés à IVIonte-Viale, les plantes variées, principalement terrestres, toutes dicotilédones, leslignites subordonnés, et l'absence de tout corps organisé qui indiquerait une formation plus ancienne. Il résulte de ces descriptions comparatives, rendues plus claires par des coupes de terrains et la figure des fossiles : 1°. (j)ue ces cinq endroits, })eu distants, il est vrai, les uns des au- tres, appartiennent à la même époque de formation, et qu'on doit y réunir d'autres lieux, tels que Morite-Glosso, à l'ouest de Bassano, que l'auteur a également visité, ainsi que le VaKSangonini dans les Eragonza, (Jastel-Gomberto dans le Valdagno, et plusieurs points des Monte Lerici, que l'auteur n'a pas visités. ï2". (^ue tous ces terrains sont analogues, dans tous leurs caractères importants, aux terrains de sédiment supérieur, communément appelés terrains tertiaires; et par conséquent aux terrains marins supérieurs à la craie du bassin de Paris. Mais comme on a reconnu deux époques de formation dans ces terrains, l'une inférieure au gypse, et l'autre supérieure, M. Brongniart a cherché à déterminer à laquelle des deux on devait la rapporter de préférence. Il fait remarquer que la présence des coquilles, beaucoup plus semblables à celles du calcaire grossier inférieur au gypse qu'à celles de la formation marine supérieure; que, d'une part, la présence de certaines espèces, telles que les Camérines, le Nerita conoidea, les Caryophillites, etc., etc., qu'on n'a encore trouvées que dans cette formation inférieure; celle des lignites , des poissons et de la chlorite, ou terre verte, toutes choses qui paraissent aussi lui appartenir en propre; que, d'une autre part, l'absence des grès et celle du mica, ou au moins la rareté de cette substance, si abon- (lante au contraire dans les terrains supérieurs, offrent une réunion de caractères qui doit faire rapporter les terrains calcareo-trappéens du Vicentin au calcaire grossier inférieur au gypse du bassin de Paris, et qui place par conséquent leur formation à une époque antérieure à celle où se sont déposés ces terrains, également nommés tertiaires, qui constituent les collines subapennines, si bien décrites par M. Brocchi. L'accès des basaltes et des rocbes trappéennes semble, au premier aspect, être une circonstance particulière aux terrains de sédiment supérieur du Vicentin, car on ne connaît point cette roche dans les terrains des environs de Paris; mais, outre qu'on peut la considérer comme le produit d'un phénomène local et particulier au nord ùe ( or ) ■ rilalie, M. Broiigniarl croit qu'on peut (rouvcr dur rrRsembl.'inrp, livs- 182I, éloignée à la vérité, cutre les grains de terre verte disséminés dans les assises inférieures du calcaire grossier et les roches trappéennes altérées, même enlièremeut désaggrégées , qui constituent en général la matière dominante des breccioles, matière mêlée aussi avec le calcaire; en sorte que cette roche semble ne différer du calcaire chlorité des assises in- iérieures du calcaire grossier des environs de Paris, que parce qu'ici le calcaire l'emporte sur la terre verte, tandis que dans le Vicenlia c'est en général la roche trappéenne qui est la partie dominante. Nous ne pouvons suivre l'auteur dans les développements qu'il donne à ces objets de comparaisons, ni dans les citations qu'il l'ait des natu- ralistes qui ont plus ou moins approché de ce résultat 3 mais nous ne peuvons omettre de citer avec lui M. JBuckland, comme a^ant pris, dans le voyage qu'il a fait en Italie presque en même temps que M. Brongniart, une semblable opinion sur l'époque de formation de ces terrains. Dans un second Mémoire, que M. Brongniart n'a point encore lu à l'Académie, il rapporte aux mêmes terrains, c'est-à-dire à la forma- tion marine inférieure ou du calcaire grossier des environs de Paris, quelques autres lieux qu'il a eu occasion d'observer ou de connaître; tels sont, entre autres : 1°. J.a haute colline de la Supergue, à l'est de Turin, composée prin- cipalement de marne calcaire et de brecciole calcaréo-serpenlineuse, enveloppant des coquilles analogues la plupart à des espèces de Bor- deaux, de Chaumont, et de quelques autres lieux qui appartiennent, sans aucun doute, à la formation inférieure des terrains de sédiments supérieurs. 2". Le sommet de la chaîne des Diablercts, au-dessus de Bex, dans le Valais. C'est un terrain bien différent de celui de J^aris, par sa po- sition, par son élévation de 2400 mètres au moins au-dessus du niveau de la mer, par la couleur noire et la dureté de ses roches calcaires bitumineuses, mais qui parait pouvoir être rapporté à celte formation par la nature des corps organisés fossiles qu'il renferme, et qui sont des cérites, des ampullaires , des cardium, voisin du ciliare ûe Brocchi si ce n'est le même; le meJania coslellata , ou une espèce très-voisine • uii hemicardium, qui a de l'analogie avec le retiisum ou le médium, ett;. (i) ( 1 ) Il ne faut pas confondre ce terrain avec un autre qui paraît lui ressembler par sa position, sa couleur, etc., mais qui en diffère essenliellemenl par ses coquilles, et qui lait partie des montagnes de Sales, de AVarens, etc. , au sud-ouest du Buei. L'auteur, dans un Mémoire, lu dernièrement à l'Académie des Sciences, dont nous rendronj compte incessamment, décrit ce dernier terrain parmi ceux qu'il rapporte à la fot- mation de la craie inférieure, ou cliloritée. ( oO 5'. ]l rapporte aussi à la même formation, mais ici avec encore plus de cloute, les circonstances ne lui ayant pas permis d'observer ce terrain en place et avec détail, la roche verdatre grenue, indiquée quelquefois sous le nom de grès vert, qui se trouve vers le sommet des hautes montagnes de calcaire alpin de l'ettibouchure de la vallée de Claris, près de Neiels, et peut-être dans beaucoup d'autres lieux, roches qui renferment des débris de coquilles qui ressemblent en général à celles des terrains de sédiment supérieur, mais surtout une grande quantité de camérines, qui, comme on sait, caractérisent assez bien ce terrain, sans cependant lui appartenir exclusivement. Nous ne pouvons donner ici qu'une indication des principaux ré- sultats du travail de M. Brongniart. Nous renvoyons pour les preuves et les détails, au Mémoire spécial, accompagné de coupes et d'un grand nombre de figures de coquilles fossiles, que M. Brongniart est sur le point de publier sur les terrains qu'on peut rapporter à la for- mation du calcaire grossier du bassin de Paris, «'W^ «^^Vk «'^«^ W^« V« Vi «■«'V^ ^% >^ « W% Observations sur les différents modes de la dissémination chez les Synanthérées ; par M. Henri Cassini. Botanique. Tous les botanistes, et même la plupart des personnes étrangères à l'étude des plantes, ont remarque, de tout temps, avec plus ou moins d'intérêt, les moyens ingénieux que la nature emploie pour répandre au loin les graines, ou plus exactement les fruits, du Pissenlit, du Salsifix, et de beaucoup d'autres Synanthérées, dont la dissémina- lion s'opère de la manière suivante. Dès que les fruits sont parvenus à leur maturité, le péricline qui les emprisonnait s'étale et bientôt se renverse complètement; en même tenîps le clinanthe qui les porte, et auquel ils adhèrent encore par leur base, devient tiès-convexe, ce qui facilite leur divergence j l'ai- grette qui surmonte chacun de ces fruits étale les filets rayonnants dpnt elle se compose; l'air agissant dès-lors librement sur toutes ces parties, procure de la solidité aux péricarpes, et delà rigidité aux rayons de Taigrette, tandis qu'il dessèche et détruit bientôt le lien débile qui re- tenait chaque fruit sur le clinanthe: enfin le moindre vent soufflant sur la sphère élégante formée par l'ensemble des aigrettes, emporte et fait voler dans l'atmosphère tous ces petits fruits très-légers, qui s'y soutiennent plus ou moins long-temps à l'aide de leur parachute, jusqu'h ce que diverses causes faciles à concevoir les fassent retomber cà et l=-i sur la terre, où ils doivent reproduire de nouvelles plantes. Ma'^ la dissémination ne peut pas s'opérer de cette manière chez C 93 ) toales les Synaothérées. Beaucoup de plantes de cet ordre ont des fruits dépourvus d'aigrettes; beaucoup d'autres ont des aigrettes qui ne peu- vent servir ni d'ailes ni do parachutes j et parmi les Synanthérées qui ont des aigrettes analogues à celles du Pissenlit , il en est dont le pé- ricline, loin de s'ouvrir pour livrer passage aux fruits, semble au con- traire disposé à les retenir constamment enfermés. Il ne me paraît pas que les botanistes se soient occupés de rechercher les divers modes de la dissémination dans celte immense famille de végétaux, le discrédit bien ou mal fondé dans lequel sont tombées les causes finales, est peut être ce qui les a détournés de ce s:,eure de recherches, où ils auraient fait sans doute une ample moisson èe petitt-s découvertes assez curieuses, ./'ai moi-même ud peu négligé cet objet intéressant, qui a des relations en quelques points avec la géographie végétale. Néanmoins, dans le cours de mes études sur les Synanthérées, l'ai eu fréquemment l'occasion d'observer toutes les circonstances de la dissémination de ces plantes, et je vais exposer ici quelques-uns des laits que j'ai remarqués. Le mode de dissémination déjà décrit, et dont le Pissenlit offre un exemple très-connu, est le plus parfait de tous, si la perfection de la dissémination consiste dans la plus grande dispersion possible des fruits ou des graines. La dissémination du Tussilago farjara se rapporte à ce premier mode; mais elle m'a offert une particularité fort remarquable. Dans l'état de préfleuraison et dans l'état de fleuraison, la hampe portant une calathide est parfaitement droite d'un bouta l'autre; mais après la fleu- raison, la partie supérieure de cette hampe se courbe peu à peu avec rigidité, jusqu'à ce qu'elle devienne parallèle à la partie inférieure, en sorte que la base de la calathide se trouve tournée vers le ciel et son sommet vers la terre; en môme temps la hampe s'allonge considéra- blement. .T'ai observé que sa courbure était hygrométrique, de manière que la calathide se redressait presque horizontalement pendant la nuit et dans les temps humides, et qu'elle s'abaissait complètement pendant le jour, et quand le temps était sec. Au bout d'un assez long temps, la hampe cesse d'être courbe et reprend sa rectitude primitive; et quelque temps après cette révolution, le péricline se renverse ou se réfléchit parallèment à son support; le clinanlhe, de plan qu'il était «levient convexe; les aigrettes s'étalent par la divergence de leurs rayons et lomient ensemble un globe, comme dans le Pissenlit. J'avoue franchement que je ne puis expliquer ni la cause efficiente ni la cause finale de la courbure de la hampe, qui suit la lieuraison et qui précède la dissémmation; mais l'élougation de celte hampe a \\w but facile à comprendre, puisqu'on élevant la calathide au-dessus du sol, elle l'expose d'aulaut plus à l'action de l'air et des vents. 1 < J 2 1 . ( 94 ) Celte diongallon est plus remarquable encore dans la ChevreuUa stolonifera , que j'ai décrite dans le EulJetin des Sciences de mai rSiy (page 69), et dans le Dictionnaire des Sciences naturelles (tome VIIÎ, page 5i6). Les calathides sont axillaires et semblent sessiles en fleuraison ; mais leur pédoncule, qui à cette époque n'avait qu'une ou deux lignes de longueur, acquiert cinq pouces à la maturité. La dissé- mination des fruits de cette plante n'aurait pu s'effectuer que diffici- lement, sans l'allongement du pédoncule. J'ai dit que le premier mode de dissémination , celui du Pissenlit, était le plus pariait. Je trouve un degré de perfection de moins dans un second mode, dont \e Solidago virgaurca présente un exemple, et qui diffère du précédent, seulement en ce que les squames du péricline, au lieu de se renverser tout-k-fait, s'étalent sans s'abaisser notablement au dessous du clinanlhe. Le Cirsium oleraceum me servira d'exemple pour le troisième mode, qui n'avait pas encore été observé , et qui mérite pourtant quelque attention. Le péricline conserve après la fleuraison la même disposition qu'il avait durant celte époque. Cependant , on voit d'abord les corolles liétiies du milieu de la calalhide, et successivement toutes les autres, s'élever peu à peu au-dessus du péricline et en sortir 5 quelqueibis la corolle est suivie de l'aigrette et du fruits d'autres fois elle n'enlraîne avec elle que l'aigrette qui se détache du fruit, d'autres fois , enfin, la corolle sort isolément. Ces variations proviennent de ce que, à l'époque de la maturité, la corolle, l'aigrette et le fruit adhèrent très-peu l'un à l'autre, et se détachent au moindre effort. Dès que l'aigrette est dégagée du péricline et exposée à l'air libre, elle s'étale en faisant diverger ses rayons. J'ai reconnu qu'ici la dissémination était due à la compression produite par le resserrement ou rétrécissement des alvéoles, dans les- quelles sont enchâssés les fruits, qui sont lisses et en forme de coin. Ces alvéoles me paraissent être formées par la soudure de la partie infé- rieure des fimbrilles réunies en masses charnues qui constituent les cloisons. Le resserrement des alvéoles est l'effet de la dessication du clinanthe, qui devient plus petit en séchant, d'où il suit que ses alvéoles 86 rétrécissent. En ce moment, le fruit se détachant du clinanlhe par le dessèchement du lien qui l'y fixait, doit être poussé de bas en haut parle rapprochement des cloisons de son alvéole, et glisser entre les fimbrilles qui surmontent ces cloisons. Le fruit, en s'élevant ainsi, f basse devant lui l'aigrette et la corolle; celle-ci tombe à terre aprt's l'épanouissement de l'aigrette dont elle se trouve dégagée. L'aigrette étalée au-dessus du péricline et agitée par le vent, enlève le plus sou- vent avec elle le fruit, qui bientôt se détache et tombe, tandis qu'elle continue de volera l'aventure. Il est facile maintenant de comprendre pourquoi le clinanthe es^ ( 95 ) épais et charnu daus les Chardons, et dans beaucoup d'autres Synan- 102 1. thërées analoj^ues. Celle structure était nécessaire au mode de dissé- mination que je viens de décrire, tandis qu'elle eût été un obstacle in- surmontableau premier mode ci-devant décrit, dans lequel le péricline doit se renverser. Avant de passer au quatrième mode, remarquons que le troisième est moins parlait que les deux précédents, parce que lo fruit se détachant très-facilement de l'aigrette, ne peut guère être trans- porté bien loin de la plante dont il provient. l.e Gorteria ri gens , qui est le type de mon genre Melanchrysum j offre l'exemple d'un quatrième mode, très-analogue au troisième. Les squames du péricline sont eniregreftées de manière à former par leur réunion un tube cylindrique , coriace, divisé seulement au sommet; le clinaulhe est épais, charnu, conique, nu; les fruits sont tout couverts de longs poils capillaires, dressés, qui s'élèvent plus haut que l'aigrette. A l'époque de la maturité, le péricline se dessèche et se resserre à tel point que sa capacité diminue de moitié ; les fruits se détactient du clinaulhe, et les poils dont ils sont hérissés divergent fortement. Il ré- sulte de toutes les circonstances de cette disposition, que les fruits pressés entre les parois du péricline et la protubérance conique du clinaulhe, sont expulsés au dehors, et sortent du péricline, en s'élevant au-dessus de son orifice, où leur aigrette et surtout leurs longs poils iacilitent leur dispersion opérée par le vent. Ce mode de dissémination, plus parfait peut-être que le précédent, en diffère principalement en ce que le rétrécissement du péricline et la forme du cliuanthe parais- sent être les causes principales de l'expulsion des fruits, et en ce que les longs poils dont ces fruits sont hérissés contribuent plus que l'ai- grette à leur dissémination. J'aurais dû faire remarquer, en décrivant le troisième mode, que le clinanlhe des Chardons et des Synanthérces analogues, qui était à peu près plan durant la fleuraison , devient ensuite conique, pour exercer sans doute le môme office que celui du Gorteria. Il y a des Synauthérées dont les fruits sont privés d'aigrette, mais dans lesquelles cet instrument de dissémination est remplacé par deux larges membranes, qui bordent deux côtés du fruit et qui lui servent d'ades pour voltiger dans l'air au gré des vents. Le plus souvent, la môme calathide contient des fruits ailés et des fruits non ailés, en sorte ()ue les uns semblent destinés à propager l'espèce au loin, et les aufreaf a la reproduire dans le voisinage de la plante-mère. On a des exemples de ce cinquième mode de disséminalion dans les Meteorina et clans le Ximenesia ; l'on peut y rap^porter aussi VEncelia, qui diffère ce- pendant, en ce que c'est le fruit lui-même qui est aplati presque comme une membrane, et qu'il est bordé de longs poils imitant pa<' leur disposition deux ailes membraneuses. C 9C) ) la dissémination des fruils extérieurs des Zimila présente im si.xicnic mode, qui consiste en ce que la corolle persistant sur les fruits forme au-dessus d'eux une aile membraneuse qui est l'instrument de leur dis[)ersiou. J,es six modes de dissémination que je viens de décrire ont cela de commun, que l'air agité parle vent est l'agent habituel de la dispersion des fruits, dont l'aigrette ou les ailes sont évidemment construites pour cette Kn. Dans Jes quatre modes suivants, ce sont les animaux qui sont chargés de cette fonction. I.e premier de ces quatre modes a lieu lors- que l'aigrette consiste en un très-petit nombre de filets Irès-roidcs, iortement adhérents au fruit, et aimés de crochets également roides, très-propres à s'attacher aux poils des animaux qui s'en approchent. Lu dissémination s'opère de cette septième manière dans les Lidens, les Heteropermum, les Cosmos, dans la Verbesina ajata, dont j'ai fait le genre Haviuliinn, et dans VElephanicpus spicaiiis, dont j'ai tait le genre Distreptns. Ce mode de dissémination est le plus souvent facilité par des dispositions particulières qui varient selon les genres ou les es- pèces. Ainsi, les fruits mûrs sont tantôt très-divergents, de manière à former un assemblage arrondi, comme dans le Èidetjs pilosa ; tantôt ils sont très-inégaux, et graduellement plus longs de la circonférence au centre de la calathide, de manière à former un assemblage conique, comme dans VHeterospermum. L'une et l'autre disposition a pour eiïet d'exposer également aux agents de la dissémination les fruits intérieurs elles fruits extérieurs de la calathide. Je n'ai pas besoin de dire que le passage des animaux auprès d'une plante étant une circonstance fortuite et beaucoup moins habituelle que l'action de l'air agité, le septième mode est bien moins parfait que les précédents, et que le plus souvent les fruits doivent tomber simplement au pied de la planfc- raère. Mais il y a une sorte de compensation, eu ce que les fruits transportés par les animaux peuvent être déposés par eux à des distances très-considérables. ,. Les fruits du Tragoceros n'ont pou. t d'aigrette proprement dite; mais la corolle nersiste sur eux; elle s'endurcit, et ses deux divisions devien- nent deux^co nés recourbées, en sorte qu'elle remplit les fondons S'une ai"iette à crochets. Celte disposition remarquable constitue le iàciier" souvent aux poils des animaux. C 97 ) le dixième mode, propre aux Lappa et aux Xanthium, est plus par- fait. Ici les crochets destinés à s'attacher aux poils des aiiiiuaux ne ré- sident point sur les fruits ou sur leur aigrette, mais sur le péricline qui contieut les fruits. On peut rapporter à ce mode, avec quelcpies res- trictions , le Centrospermum de 1\\. Kunth, dont chaque fruit esl. enfermé dans une squamelle armée de crochets^ et même les Micropiis, dont chaque fruit est inclus dans une squame couverte d'une bourre lai- aeuse, qui peut très-bien s'attacher aux poils des animaux. La Centaurea calcitrapa présente un onzième mode de dissémina- tion, qui se réduit à faire sortir les fruits du péricline et à les laisser tomber autour de la plante-mère. Dans cette plante, les fruits ont la forme d'un coin, et sont absolument dépourvus d'aigrette. A l'époque de leur maturité, le péricline, loin de s'ouvrir, se resserre au contraire, au moins à sa base. 11 en résulte que les fruits, pressés avec force entre les fimbrilles qui les environnent, s'élèvent peu à peu et sortent par l'orifice du péricline; mais n'ayant pas d'aigrette, ils ne peuvent se disperser au loin , et ils tombent au pied de la plante qui les a j^roduits. Le mécanisme de ce mode de dissémination est, comme celui des Iroi- .sième et quatrième modes, exactement comparable au noyau de cerise pressé entre deux doigts. Les Echinops ont les fleurs disposées absolument de la même manière que les fruits du Pissenlit au moment de la dissémination 3 il résulte dft cette disposition que les fruits mûrs tombent, aussitôt qu'ils sont détachés du clinauthe, aux environs de la plante-mère, ou sont emportés par le vent, sans l'intervention d'aucun mécanisme particulier. C'est ce qui constitue le douzième mode. J'observe que la petite aigrette qui cou- ronne le sommet du fruit ne peut aucunement servir à sa dissémination; mais que le corps, et surtout le pied du fruit, sont couverts par d'autres aigrettes qui peuvent très-bien y contribuer. Le treizième mode de dissémination a lieu lorsque les squames du péricline et les squamelles du clinanlhese détachant et tombant spon- tanément à l'époque de la maturité des fruits, ceux-ci, qui se détachent en même temps, ne sont plus contenus ni soutenus, et tombent nécessai- rement. Mon genre Florestina et le genre Piptocarpha dé M. li, firowu appartiennent à ce mode. Dans \es Mehimpodùim , Alcina, Dysodium, les squamelles du clî- nanthe, ou plutôt les squames du péricline, se détachent et tombent, comme dans le mode précédent; mais chaque squame enveloppe com- plètement un fruit, et l'entraîne avec elle dans sa chute. Cela constitue un quatorzième mode. La dissémination du Goneria personata et celle du Bidelta tetrago- niœjolia constituent un quinzième mode bien distinct de tout autre. Lo péricline du Gorlcria personata est construit à peu près comme celui 10 1821. (98) du Gorteria rigens; mais au lieu d'êlre cylindrique, comme celui-ci, il est ovoïde, et tellement rélrécià son orifice, que les fruits n'auraient pu que bien difficilement ensorlir. A l'époque de leur maturité, lepéri- cline se détache de son support, et londje avec les l'ruits (ju'il contient. II y aau plus, dans chaque péricline, cinq fruits fertiles prives d'aigrette, et souvent moins. C'elui dont la graine j^erme la première, fait avorter les autres en les étoufïant ; la radicule perce le • linanlhc, qui n'est point épais et conique, comme dans le Gortena rigens, et elle semble se souder avec lui; de sorte que la nouvelle plante continue à porter sur sa racine le péricline de la pianle-mère. Le mode de dissémination du ZaciniJia et relui du Milleria qi/inqi/e- Jlnra se rapprochent beaucoup de ce (pie je viens de décrire. Je pense qu'on peut y rapporter aussi le Milleria hiflora, en ajoutant i»%VWV»»»»» ( loi ) ======= 1821. Idémolie sur V Intégration des équations linéaires aux différences partielles, à coefficients constants et avec un dernier terme variable^ par M. Augustin Cauchy. Dans ce Mémoire je me propose deux objets fiislincts, savoir: MATo^MârtouEs. 1° de présenter l'intégrale générale des équations linéaires aux difFérenfcs partielles et à coefficients constants, avec un dernier terme Académie Royal* variable, sous la forme la plus directement applicable à la solution des Sciences. de certains problèmes, 2° de montrer les difierentes sortes de réduc- 8 octobre i8ai» lions que peut admettre dans des cas particuliers l'intégrale dont il s'agit. Je vais d'abord m'occuper ici de la première de ces deux questions, en me bornant, pour abréger, au cas où le terme variable de l'équalioD aux différences partielles se réduit à zéro. On sait depuis long-temps intégrer par des sommes d'exponeiilielles composées d'un nombre fini ou infini (le termes, les équations linéaires aux différences partielles et à coefficients constants^ et M. Poisson a fait voir, dans le Bulletin de la Société Philomalique , de 1817, que les expressions auxquelles on arrive de cette manière, sont précisément les intégrales générales de ces équations. Mais on reconnaît bientôt que les expressions dont il s'agit présentent l'inconvénient de ne pouvoir se prêter immédiatement à la détermination des fonctions arbitraires. Pour faire disparaître cet obstacle, on a employé deux moyens différents. Le pre- mier consiste à développer les intégrales en séries, ou à les représenter à l'aide d'expressions symboliques déduites de l'analogie entre les puis- sances et les différences, et à convertir ensuite ces séries ou ces symboles en intégrales définies. (^oj','*■• .)> ou par une fonction arbitraire de /t, v, t-, q^ii satisfasse à l'équation linéaire aux différences partielles, et se réduise, pour ^ = o, à ~7rJJlj ''OS. X (x~ju). COS. e (jr — O'/C/*) y) dccd<^ d/^ dy les intégrations étant effectuées comme dans la formule (i). Or, on oatislait à l'équatioa aux différences partielles, en prenant i ( 104 ) (6) ?> = £AJ\ i^>y>^--)J'S^,y, z--)^ etc..y^__^(.r,j, z..y ces mêmes valeurs, dont le nombre m sera égal à celui des coefficients différentiels de (p, relatifs ta t, que renferme l'équation donnée, ou, en d'autres termes, à l'exposant de la plus haute puissance de 6 dans le premier membre de la formule (3). Soient, en outre, 9 , 9 , 6 . . . Q les diverses valeurs de 9 tirées de celte formule^ Conformément à ce qui a été dit ci-dessus, on prendra pour valeur générale de ^ (12) ?. = ^ ce i . 7 »oï «(u— a-)i/— I ^iy—yW—ï fj;pjy...jA„/„(^,v,«r.O+B„/,(^,v,...)-F:...-fK„/„..(p.,v,*..)|e e"^ '^ e' "^ '^ ...d.d^dëd... + (7;;Yj/--jA./„(f.,v,^..)+B,/. (f.,v,^..)-f...-FK./„.,(p,v,:,..)|e e' e^ -^'"^ ...d^di^dSdv.. + etc.. (2^°//'"l ■'^'^^''''*"^'^ ■''^"■' ^^'^' ''■■■' s ^ ^ " ...d»ditdedv... OU, ce qui revient au même, • Ï^JJ'"r'^ +A.e ... + A„..e Je ^' ^ *^ e' ^"^ '^ ...///^^,u,^..)dccdj^dQdy,. ?^J7' i °^ +B. e ...-|-B..,e je ^' ^ "^ e^ ^^^ ..J,(ju.,v,m..)docdH.dZdv. 4- etc.. ^^X/"'"! +K,e ...-|-K„.,é? Je ^"^ "^ e "^'^^ ..J„.,{^,v,tir..)dccd/j.dÇ,d'^.. '4 ( to6 ) et, pour faire coïncider les valeurs de "^ âp d'p a 9 Correspondantes à /=o, avec les quantités f^{x,y, z..)f^ (x,jr, z..),f^(x,y, z. .) • • ••/„_, i^>y> «• •), on regardera A^, A, . . . A^_,; B^, B^ . . . B^_,- K^ K, . . . K comme des fonctions de a, €, y... déterminées par les équations m-'i A + A. + (14) etc. . . A 9 "t-i -f A 9 "»-« + « O II + A m— « m — \ + A ro — i m— I (i5) etc. (16) B„ + B. + B Ô + B 9 + o « ■ l « etc. . . B 9 "»-« + B 9 "•-' + + B « + B. o ; = o , m— i m— i + B 9 "»-' m—\ m— i ( K + K + - + K. = 0, K 9 + K 9 .-f + K 9 o o J 1 m— I tn— » etc . . . K 9 «-» + K 9 «-» +...-♦- K 5 "»-' = I. 00 t I m— 1 m— 1 Dans le cas particulier où l'équation proposée ne renferme qu'une seule dérivée partielle de ç relative à /, savoir : dr' la formule (3) ne renferme qu'une seule puissance de ê, savoir 9 . Alors, en désignant par i, a, h, c ... k les racines de l'unité du degré m, on trouvera (x7) 9, =aft^, 9, = ^.9^ 9^-. -'^ V ( ro7 ) '-■ A — - A —1 A — ~ A ~* . ■^^'• (i8) { ^Tin:»^' ~;;n«r' ^^Zbïi ' 3--.= ^77^; etc et par conséquent la formule (i3) deviendra (19)

.. Déplus, si, en substituant aux exponentielles imaginaires les sinus et cosinus, on développe dans l'équation (4) le produit C* I • • • • et dans l'équation (20) le produit — . e e , les intégrations effectuées par rapport aux variables «, 6, y... entre les limites — oo , +00, feront éviclerameut disparaître les termes qui renferment un des sinus sin. « (a — x), sin.S(i/ — j), sin. y (•ar — z), etc... toutes les fois que le premier facteur e ou ^ sera une fonction paire de «, Ç>,y... Par conséquent, dans cette hypo- thèse, l'équation (4) se trouvera réduite à (21) ?> = {^^yJJJj " et ' e COS. » (p — x). COS. e (v — j-). cos.y (« — s) ...y, (ft, y, «... ) d ir -— '^ \ dx^ ■*' d_Y' "^ dz- J ' ^^^ 'di "V dx^ ' dy' a désignant une quantité positive. Si dans cette équation on remplace respectivement dj d* z= (â^' JJJJJJ ^ ^°*"' ^'^"^^ ' ^'^^' ^ ^'■'~'^^' '^°^' ''' ^'~-^-^ (f'' ■•'' '') ^* '^'^ '^5' '^F '^^ '^^ De plus, comme on a généralement 1821. /^ cos. 2bu, du et par suite f e cos. i«. du. — 00 + 00 — OD + CO a4 a, b désignant deux nombres quelconques, on pourra, dans le second membre de l'équation (aS), effectuer, entre les limites — 00, + 00 , les intégrations relatives aux trois variables «, €, y, et l'on trouvera, par ce moyen, (26) (p = i'ia^yjJJ^ 4af -t 'f(f^,v,^)d/^dvd'ar. Pour prouver directement que cette dernière valeur de

donnée par l'équalion précédente remplit évidemment la condition de se réduire à f(x, y, z) pour t = o, du moins tant que la valeur de x reste comprise entre les limites ^„, ^u.,, celle dey entre les limites v., v,, et celle de z entre les limites tF„, «ar,. Si l'on voulait que la même condition lût aatisfaite pour des valeurs quelconques des variables x, j, z, il faudrait alors supposer /*. = — co , V. = — co , «ar^ = — co , /*, = + 00, i/, = + cO, 'sr, = + 00; ce qui réduirait l'équation (27) à la formule (a8) ?> = Si, au lieu de l'équation (aS), nous avions considéré la suivante nous aurions obtenu l'intégrale a =i: + 2^at fi, — .r (3o) (p = -L_/ff * .y(a: + 2« v'a^). se réduise à / (.r), quel k\uv. soit x, il faut supposer /*„ = — 00 , it, = + GO. On retrouve alor« l'équation (30 f^.—^Je fi^-i-2cc v^at). dcc^^__^^^ donnée pour la première fois par M. Laplace. ( ITI ) Après avoir déduit de la formule (21) les intégrales des équations (23j et (39), je vais présenter quelques a^tpHcations de la formule (22). Considérons d'abord l'équation aux différences parlielles, à laquelle se rapportent les peliles vibrations des plaques sonores, homogènes et d'une épaisseur constante, savoir : (,2) — + b^ l— + 2 ^r^, + _} = o. Si dans cette équation, où A* désigne une constante positive , et où la variable principale se trouve représentée par z, on remplace res- pectivement d'z d'*z d^z d^z di' ' dôJ' dx* dj'' ' dji ' par 6' , («»/-./, («»/-i)'C6»/-i)% (6 /-OS on trouvera, au lieu de la formule (3Jj la suivante (35) 9» H- è" («• + €') = o. On en tirera û = ± Z. («■ + £') »/-- 1, ou, ce qui revient au même, S = d= 9,, la valeur de 9, étant déterminée par l'équatioa 9. = A («' + e*) »/— 1. On aura d'ailleurs, dans le cas présent, a: = 2. En conséquence, Ja formule (22), dans laquelle on devra écrire z au tieu de d{ji di^ + 7^/^ ^jffr^^' ^*" + ^')*^' *^^- *^" — ^)- "^^^'^ i^—y)-f> (^ ") «^^ ^^ «^/^ dv. On peut simplifier le second membre de l'équation précédente. En effet, dans le Mémoire qui a remporté le prix sur la théorie des ondes, j'ai fait voir qu'on a généralement / cos. «zr*. COS. am-ar. rfw =^ ( — V (cos. m' + sin. m') > # * / sin. /ap' COS. ^tti-îb-. âisr. = 7 T — ^^ (cos. m' — sin. nf) , ^ "^ ^ ' 1 8ai. ( 112 ) et par suite // COS. (cr' + p'). COS. 2war. cos. 2np. d'nr dp { ' \ U l ^ = o , /j = oc J = — sin. (m^ -f 72* ) j 4 On en conclut immédiatement / / cos. (i ibt Cela posé, la formule (54) deviendra I rr . (p^ — x)' + (v—y)' + -^JtjJ'^^' 4I/ • ^' ^^' ^^- '^^ ^^- . Pour prouver directement que cette deruièi'e valeur de z vérifie l'é- quation (52), quelles que soient les quantités constantes prises pour limites des intégrations relatives aux variables ,«- et v, il suffira d'ob- server que, si l'on pose _ (f^— ^)'-l-(v— r)' la fonction T satisfera elle-même h l'équation aux différences par- tielles Mémoire sur la conductibilité de plusieurs substances solides-, ^^^^* par M. Desprefz. Pour faire connaître le sujet et les principaux résultats de ces nou- PHv„our velles expériences, on présente au lecteur, i° le premier article du - — " Mémoire dans lequel 1 auteur expose comme il suit l'objet de ses re- Académie royale J« cherches] :i" le rapport lait à l'Académie des Sciences. Sciences. I. Extrait du Mémoire de M, Despretz. defhnmmiTT^''^ ''^ pliysique Sun. plus dignes de fixer l'attention des hommes éclairés que les phénomènes de la chaleur, peu de parties ont é(e cul.ivécs avec plus de suite et de succès depuis' un demi-sfècle! La chaleur, en effet, a le double avantage de fournir matière à de hautes spéculations et de donner lieu à des applications nombreuses. La nécessite de la détermination de la faculté qu'ont les divers corps de conduire plus ou moins facilement la chaleu?, s'est fait sentir dès 1 origine de la physique expérimentale; mais la notion de la conduc- tibilité ne pouvait être puisée que dans une tbéorie exacte qui a été découverte récemment. ^ ^ La connaissance des conductibilités est aussi précieuse pour les sciences et pour les ans, que celle des densités et des chaleurs spé! eifaques. Cette connaissance fournirait au géomètre des données néces- saires a la solution numérique des plus fmportantes questions de la distribution de la chaleur dans l'intérieur des corps,^ elle auideraU cln vTf r t^^'^'T «^P^;i'"^°taleur et le manufacturier^ dans la choix des substances dont ils doivent faire usage. Cependant on ne possède aujourd'hui qu'une seule détermination expérif ncel' "' ''"' ^" ^'' ''"^^^ ^"^ ^' ^«""^^ ^ ^^^^^'^ de ses H est facile de voir que les essais d'Ingenhousz, de Meyer et de Buffon n étaient nullement propres à faire connaître la conductibilité Amontons et Lambert avaient aussi fait des recherches expérimên aies et théoriques sur la propagation de la chaleur dans une barrf mélalH u e M. Biot e le comte de Rumfort observèrent, par des expériences précises, la loi des températures décroissantes dans un prime don une extrémité est entretenue à une température constante. I ru?"!^ '""'''?"' "1" "" "^ «^ «o^t pas occupé de la recherche des conduc ibihtés puisque les relaHons algébriqies par lesquelles ce élément peut être déterminé, n'étaient pas touvécs; il Tlla t nue HnTér^rur'dei'corr "dï" '" '"''^ '" -oLement de l'a ch.leur d^ i5 (ii4) MM. de Laplace et Poisson ont aussi appliqué l'analyse à plusieurs questions importantes de la théorie de la chaleur, qui Torme désormais une des branches principales de la physique mathénialique. IJ. Rapport sur des expériences qui ont pour objet de mesurer, dans plusieurs substances, la faculté conductrice relative à lu chaleur. I/auteur de ce Mémoire est M. Despretz, qui a déjà communiqué à l'Académie des recherches importantes sur diflérents sujets. ]l s'est proposé, dans ce nouveau travail, d'observer la lacullé conductrice relative à la chaleur. Les matières soumises à ses expériences sont le fer, le cuivre, l'étain, le plomb, le marbre, la terre de brique et la porcelaine. Nous avons été chargés, M. Poisson et moi , d'examiner le Mémoire de M. Despretz, et nous allons exposer le résultat de cet examen. I. es corps jouissent très-irtégalement de la faculté de recevoir et de conduire la chaleur. Les uns, comme les métaux, sont plus facilement perméables, et la chaleur qui les a pénétrés passe assez promptenient de chaque molécule extérieure à celles qui l'environuent. D'autres substances, comme le marbre, la porcelaine, le bois, le verre, oppo-- sent beaucoup plus d'obstacle à la transmission. Celte facilité plus ou moins grande de conduire la chaleur dans l'intérieur de la masse, doit être soigneusement distinguée d'une pro- priété analogue qui subsiste à la superficie des corps. Ln effet, les différentes surfaces sont inégalement pénétrables à l'action de la cha- leur, dans plusieurs cas, par exemple, lorsque la surface est polie et a reçu l'éclat métallique, la chaleur que le corps contient s'échappe difficilement par voie d'irradiation daus le pailieu environnant. Si cette même surface vient à perdre le brillant ipétallique, et surtout si on la couvre d'un enduit noir et mat, la chaleur rayoïuianle émise est beaucoup plus intense qu'auparavant, et cette quantité peut devenir six fois ou sept fois plus grande qu'elle ne l'était d'abord. Mais la chalenr rayonnante émise n'est qu'une assez petite partie de celle que le corps abandonne, lorsqu'il se refroidit dans l'air ou dans un milieu élastique 3 et la plus grande partie de cette chaleur perdue ne s'échappe point en rayons d'une longueur sensible; elle est communiquée à l'air par voie de contact; elle dépend principalement de l'espèce du milieu et de la pression. Cette propriété de la surface s'exerce également en sens opposé , lorsque le corps s'échauffe en recevant la chaleur du milieu , ou celle des objets environnants. Une même cause oppose le même obstacle à la chaleur qui tend à s'introduire dans le solide, et à celle qui tend à se dissiper dans le milieu, soit que cette chaleur, qui se porte à travers la surface, provienne du rayonnement ou du contact. ( ii5) i La quantité totale de chaleur que le solide abandonne dans l'air, ou 1021. celle qu'il reçoit, est donc modtfit^e par la nature et la pression du milieu, et par l'état de la superficie qui détermine la pénétrabilité. Mais il n'en est pas de même de la perméabilité intérieui'e. I.a faci- lité plus ou moins grande de conduire la chaleur, et de la porter d'ime molécule à une autre, est une qualité propre, totalement indépendante de l'étal de la superficie et des conditions extérieures. C'est cette qua- lité spécifique que l'auteur du Mémoire s'est proposé d'observer. On îeut facilement juger combien les recherches de ce genre intéressent a physiqiie générale et les arts , et combien il serait utile de connaitre avec quelle iiacilité la chaleur se propage dans les diverses substances. Ces recherches tendent à perfectionner des arts très-importants, et tous les usages économiques qui exigent l'emploi et la distribution du feu. La faculté conductrice dont il s'agit est une qualité du même ordre que la capacité de chaleur, et l'on a les mêmes motifs de mesurer avec précision l'une et l'autre propriété. Nous ne rappellerons point les recherches analytiques qui servent de fondement à la mesure des conductibilités, elles ont fait connaître divers moyens de déterminer le coefficient relatif à cette propriété. Ou en avait lait une première application à la madère du fer forgé, et l'on ne connaissait jusqu'ici la mesure de la conductibilité que pour cette seule substance. Le travail de M. Desprelz comprend neuf matières diflérentes, et l'on doit désirer qu'un grand nombre de corps soient soumis par la suite à des observations semblables, afin décomposer une table àes perméabi' lités, analogue à celles des capacités spécifiques et des pesanteurs. Ces recherches exigent beaucoup de soin, et sont fort dispendieuses; très- peu de particuliers pourraient les entreprendre, elles ont un droit spé- cial aux encouragements destinés aux sciences, Franklin et Jngenhousz ont tenté les premiers de comparer différents corps entre eux sous ce point de vue. Une théorie exacte, telle que nous la possédons aujourd'hui, pourrait déduire de ces observations des conséquences utiles; mais il est préférable d'employer un autre pro- cédé, que nous allons décrire sommairement. On suspend horizontalement une barre prismatique, et l'on échauffe l'extrémité en plaçant au-dessous une lampe dont le foyer est constant; le prisme est percé en divers endroits de trous, qui pénètrent jusqu'à plus de moitié de l'épaisseur; on les remplit d'un liquide, comme le mercure ou l'huile, et l'on y place autant de thermomètres, destinés à mesurer les températures des différents points du prisme. Ces thermo- mètres s'élèvent successivement, à mesure que la chaleur sortie du foyer se propage, et s'établit dans le solide. On règle continuellement l'ifltensité de la flamme, eu sorte que le thermomètre le plus voisin trlir du foyer, marque une teropérafurp fixe. On a appris, par l'expérienfee môme, que l'on peut toujours salist'aire à cetle condition. Il en résulte que les températures des thermomètre^ «uivntils deviennent sensiblement constantes; alors le prisme est dans cet éiat iiivariabîe que l'on se pro- pose d'observer. L'expérience doit durer environ cinq, six ou huit heures, lorsque la matière du prisme a une faible conductibilité; après ce temps, pendant lequel la leirpér^iture de la pièce où l'on observe doit demeurer sensiblement la même, on mesure avec précision les températures devenues stationnaires. On retranche de chacune des tem- pér.ttures mesurées la température constante de l'air, et l'on écrit l'excès indiqué par chaque thermomètre, la théorie fait connaître comment on peut déduire de ces dernières quantités la valeur numérique propre à la matière du prisme. I/auteur du Mémoire s'étant proposé seulement de connaître les rapports des conductibilités, a l'ait en sorte que l'état de la superficie fût le même pour tous les prismes de difiérenles matières. Pour cela, il a enduit toutes les surfaces d'un même vernis noir. Des expériences précédentes sur le refroidissement des métaux lui ont servi à régler le nombre et l'épaisseur des couches, en sorte que toutes les barres eussent une même enveloppe également pénétrable à la chaleur. Cette condition, que l'auteur avait déjà observée dans d'autres recherches, était en effet indispensable; elle donne un moyen facile de déter- miner les conductibilités respectives. A la vérité, on ne connaît poiut ainsi les valeurs absolues; mais celle du fer ayant été déterminée, comme nous l'avons dit, par d'autres expériences, il suffisait de con- naître les rapports, en comparant au fer toutes les autres substances. Les observations contenues dans le Mémoire, rendent très-sensibles plusieurs résultats que l'analyse avait fait connaître depuis long-temps, mais qu'on retrouve avec intérêt par la voie expérimentale. Ainsi la théorie avait appris que dans les corps dont la conductibilité a une assez grande valeur, comme le cuivre, et même le fer, les thermomètres placés h distances égales dans l'axe du prisme, indiquent des tempé- ratures qui décroissent sensiblement comme les termes d'une série récurrente. Nous remarquons en effet cette loi dans le tableau des nombres observés; et si elle n'avait pas été donnée par la théorie, il est évident qu'on la déduirait aujourd'hui de l'observation. Il nous reste à indiquer les valeurs numériques que ces dernières expériences ont procurées. L'usage commun suffirait pour montrer que le cuivre conduit plus facilement la chaleur que le fer on l'étain, et que le marbre et la porcelaine jouissent de cette faculté à un degré très-inférieur à celui qui convient aux métaux; mais on n'avait point encore exprimé ces rapports par des nombres. Les valeurs numériques que l'on a déterminées d'abord ne peuvent encore avoir la précision ( i'7 )• ^ qu'elles accjnerront un jour; mais on n'en avait jusqu'ici aucune îo2î. connais.'^;! noe, et elles étaient indispensables pour préparei' d'autres observai ions. îsi l'on compare entre eux les neuf corps différents qui ont été l'objet des expériences de M. Despretz, et si on les écrit {;ar ordre, en com- mençant par les substances dont la faculté conductrice est la plus grande, on les trouve rangées comme il suit : terre y Jer, zinc, ctain , plomb, marbre , porcelaine , terre de brique. La couduclibililé du cuivre est plus grande que celle du fer, dans le rapport de 12 à 5. Le ter, le zin'; et l'éîain ne diffèrent pas beaucoup par cette qualité. La conductibilité du plomb est moindre que la moilié de celle du fer; elle est cinq fois plus petite que celle, du cuivre. Le marbre est deux fois meilleur conducteur que la porcelaine mais cette conductibilité du marbre n'est que la seizième partie de celle du fer. Enfin la terre de brique et la porcelaine ont k peu près la même conductibilité, savoir, la moitié de celle du marbre. Il en résulte, f)ar exemple, que le même foyer qui échaufferait une pièce close dont es murs seraient de marbre, et auraient un pied d'épaisseur, procu- rerait le même degré de chaleur, dans une seconde pièce dont les murs . auraient seulement un demi-pied d'épaisseur, mais seraient formés de terre de brique, en supposant que l'éteuflae et l'état des surfaces fussent les mêmes de part et d'autre; car, pour produire le même échauff'ement final, il faut que les épaisseurs soient en raison inverse des conduc- tibilités. C'est un des résultats de la théorie, qu'il est très-facile de démontrer. Les valeurs numériques déduites de ces expériences nous paraissent ■ encore sujettes à diverses causes d'incertitude, comme toutes celles de ce genre qui ont été déterminées pour la première fois. En effet, l'obser- vateur ne peut pas toujours assigner et choisir d'avance Içs conditions les plus favorables à la précision des résultats; souvent même ces con- ditions ne peuvent être connues qu'après des épreuves réitérées. Pour la mesure des conductibilités, et surtout pour les substances métalli- ques qui jouissent de cette faculté à un assez haut degré, il pourrait être préférable de donner plus de longueur aux prismes. D'ailleurs, la théorie elle-même n'est pas exempte de toute incerli- lude. Ou ne peut douter, par exemple, que le coefficient qui exprime la conductibilité propre, ne varie avec Ja température; et il peut se taire que ces changements, qui sont presque insensibles dans dittérenîs corps, soient beaucoup plus grands pour d'autres substances. Ou serait éclairé sur ce point, et sur divers autres, par la comparaison des ré-» 1 fullals du calcul avec un grand nombre d'observations très-précjs«s. ( n8) Engendrai, ceux des nombres qui concernent le fer, le cuivre, le zinc et l'étain, peuvent être regardés comme plus exactement connus que ceux qui se rapportent aux substances dont la conductibilité est très-faible, comme la brique, le marbre et la porcelaine. De nouvelles observations serviront à confirmer ou à modifier ces résultais. On doit désirer aussi que ces expériences soient appliquées à d'autres substan- ces, comme l'argent, la fonte, l'or, le platine, et aux maltcres qui ont très-peu de conductibilité, comme le verre, le charbon et les bois. Il faut remarquer, à ce sujet, que la théorie fait connaître divers autres moyens de mesurer les valeurs numériques de la conduclibililé, et qu'elle comprend aussi les cas où l'on doit avoir égard au décrois- sement des températures depuis l'axe du prisme jusqu'à la surface. Personne n'est plus propre à entreprendre avec succès le travail dont il s'agit que l'auteur même du Mémoire, déjà connu par des obseiva- tions intéressantes, toutes dirigées vers l'utilité publique. C'est d'après ces motifs, que nous avons l'honneur de vous proposer d'acco'rder votre approbation aux recherches que M. Despretz vous a présentées. Nous pensons que ces premiers résultats , joints à ceux que l'auteur se propose d'obtenir par de nouvelles expériences, doivent être insérés dans la collection des Mémoires des savants étrangers, que leur publication in- téresse les progrès des sciences physiques, et que ce travail mérite, à tous égards, le suffrage et les encouragements de l'Académie. Ce rapport, lu, au nom d'une commission, par M. Fourier, a été approuvé par l'Académie, dans sa séance du 17 septembre 1821. De aure et auditu hominîs et animalium , pars I , de aure animaliuin acjuatilium , aucthore Ernesto-Henrico Webero , philos, et med. doct. in Unii^ersitate lit. Lips. , pfof- anal. comp. extraord.j ciim x tab. Œneis. HwToiRE nATURELLE. M. LE profcsseuf W'eber, dans cette première partie d'un travail qui nous semble devoir avoir une grande importance, a traité avec tous les détails convenables de la structure de l'appart'il de l'audition dans les animaux qui vivent dans l'eau, c'est-:i-dire dans les écrevisses, les sèches et les poissons. Nous ne nous arrêterons pas à en faire une analyse détaillée qui conviendrait peu à la nature du Bulletin ; mais comme il a eu l'heureuse idée de chercher à rapporter à quelque ap- pareil connu, le système osseux qui appartient à la vessie natatoire des poissons, et qu'il a été conduit à considérer cet organe et son appareil comme une dépendance de l'ouïe dont les osselets seroient représentés par les os de la vessie natatoire de quelques espèces de poissoùs, nous ( >'9) pensons qu'il sera utile de faire connaître les prihcipaujf re^siiltats de son 1821. travail , tel qu'il les a exposés lui-même, et sans prétendre les coufîrraer ni les infirmer. ' i''. Les Lamproies marines et fluviatilessont pourvues d'un vestibule cartilagineux séparé du crâne, mais elles n'offrent aucune trace de canaux semi-circulaires ca'rlilagineux ni membraneux , non plus que *• d'osselets contenus dans la vésicule ou dans le sac, ni d'orilice extérieur j leur vestibule membraneux est divisé en plusieurs cellules. 2". Dans pl.isieurs poissons osseux, et surtout dans les abdominaux, la vessie nalaloîre est jointe d'une manière particulière avec l'oreille in- terne, cl elle remplace lo membrane du tympan. 3". Oite connexion de lu vessie natatoire avec l'oreille interne dans les Cyprimis carpio, brama, tinca, carassus , rutiliis, aphycus, leusis' eus .alburnus, et, sans aucun doute, dans toutes les espèces de Cyprins, ainsi que dans le Silurus gianis, les Cobitis Jossilis eibarbatula, a lieu au moyen de six osselets, dont trois à droite et trois à gauche, articulés avec les trois premières vertèbres, et que l'on peut compareravec l'étrier, l'enclume et lemarteauj la pointe du marteau adhère constamment a la partie supérieure de la vessie natatoire. 4°. 'J'ous les poissons qui viennent d'être énumérés, offrent deux vestibules à un sinus impair, et situé dans la premièi'e vertèbre proche le grand trou occipital. Chaque vestibule du sinus impair est fermé par l'étrier du côté dans lequel il eslsitué, et cet étrier peut en être étoi^aé ou rapproché par la force de la vessie natatoire; le vestibul.^ :ln siTijs impair peut aussi être comparé à la fenêtre ovale de l'homme; chaque vestibule du sinus impair est pourvu d'un osselet ou d'un opercule qui lui est propre. S". Dans ces mêmes espèces de poissons, chaque vestibule a une sortie, au moyen de deux petits trous de l'os occipital creusés dans le sinus impair, placé dans le milieu de la partie basilaire de l'os occipital, et qui sortant dans le crâne, se bifurque en deux canaux, dont le droit va au labyrinthe droit, et le gauche au gauche, avec lequel il adhère dans le lieu où le sac et le vestibule membraneux s'unissent. 6°. Dans ces mêmes poissons on tiouve quelques ouvertures condui- sant dans la cavité du crâne, couvertes par la peau et les muscles, et qui, comme elles ont l'usage du vestibule osseux du crâne des pois- sons OvSseux, doivent être regardées comme les fenêtres du vestibule osseux. 7 . Chez eux les trois premières vertèbres articulées ou en rapport avec les osselets de l'ouïe, éprouvent un développement considérable et une sorte de déformation singulière. 8". Ils ont tous la pierre antérieure du sac, en forme d'une épine allongée. ( I30 ) g^. Les osselets de l'ouïe des Cyprins sont contenus dans deux fosses auditives membraneuses, dont l'une est située dans le côté droit, et l'aulre dans le côté gauche des trois premières vertèbres. Ces fosses ar.ditives communiquent par deux orifices occipilaux considérables avec la cavité du crànc, et contiennent une liqueur oléagineuse de la même nature que celle qui se trouve dans celte cavité. lo". Les osselets de l'ouïe du Cuhitis fossilis sont contenus dans ,1a cavité de l'apophyse transverse de la seconde vertèbre, ayant le même usage que la cavité du tympan. j 1°. ja capsule osseuse qui contient la vessie natatoire du Cobitis Jossilis est formée par les apophyses transverses de la troisième vertèbre, étendues eu une bulle osseuse; cette capsule a même deux grandes ouvertures extérieures, entourées en dehors par un bord élevé, et que recouvre la peau extérieure. La pointe du marteau droit et celle du gauche entrent dans la capsule osseuse par deux autres ouvertures anté- rieures, et c'est là que la vessie natatoire est attachée. Mais cette cap- sule osseuse a le même usage que, dans le jeune âge de l'espèce humaine, l'anneau du tympan; en sorte que les vibrations sonores pénètrent par les ouvertures couvertes par la peau dans la vessie natatoire, d'oix elles sont transmises au moyen du marteau, de l'enclume et del'étrier, jusque dans le labyrinthe membraneux. 12°. Cette connexion de la vessie natatoire et de l'oreille interne dans les autres poissons, n'a pas lieu par des osselets de l'ouïe, mais les ca- naux de la vessie natatoire se continuent jusqu'à la tête, et se réunissent avec l'oreille immédiatement. -^ 15". Dans le Sparuss salpa eisargus, le sommet de la vessie natatoire se divise en deux canaux se prolongeant jusqu'à la base du crâne, et le sommet de chacun d'eux se joint au bord des deux ouvertures ovales situées aux côtés droit et gauche de la base du crâne, et qui sont fermées par une membrane propre. i4°' Dans le Hareng, les deux canaux très-étroits de la vessie nata- toire entrent dans deux canaux osseux, formés par la partie droite et gauche de l'os occipital. Chaque canal osseux se divise de nouveau en deux petits canaux osseux, dont les extrémités aniérieure et postérieure se renflent en globule osseux et creux. Les canaux de la vessie nata- toire remplissent ces canaux osseux et leurs globules; mais dans le glo- bule osseux antérieur droit et gauche, outre la terminaison huileuse de la vessie natatoire , entre un appendice aveugle du vestibule membraneux , en sorte qu'en atteignant la fin de la vessie natatoire , il forme une cloison ui sépare la cavité de l'appendice du veslibuie pleine d'eau de la cavité e la fin huileuse de la vessie remplie d'air. La circonférence de cette cloison est fermée par un auaeau presque cartilagineux,. Ainsi, daas le a ( I2t ) !A- Hareng, Ifes vibrations sonores de la vessie nalâfoiie 'sôîil'f'ransporlées l 822. dans le vestibule membraneux lui-même. i5". la partie antérieure du vestibule membraneux droit du Hareng avec celle du vestibule gauche communiqiient si aisément ensemble au moyen d'un canal Iransverse passant dans le cerveau , que le mercure ne peut être injecté dans l'un des vestibules, que l'autre ainsi que ses canaux semi-circulaires ne soient aussitôt remplis. t6°. La partie postérieure de la vessie natatoire dans le Hareng et dans l'Anchois se prolonge en un canal situé entre les deux ovîiires, et ensuite au-dessus du canal intestinal qui se termine dans l'ouverture génitale. i"]^, La vessie natatoire du Cohitls Jhssilis n'est pas simple, mais formée de deux parties, l'une supérieure, plus grande, et l'autre infé- rieure, plus petite, placée hors de la capsule osseuse. 18 '. Le canal aérien de la vessie natatoire des Cyprins , pénétrant dans l'œsophage, ne peut être ouvert ni f rmé par une valvule j mais il forme une tumeur musculeuse par laquelle le canal pneumatique diminué jusqu'au quart de son diamètre, pénètre en suivant une route spirale. 19°. L'oreille des Raies n'est pas pourvue d'une seule ouverture exté- rieure, comme l'ont cru jusqu'ici tous les naturalistes, mais de deux. Outre la fenêtre du vestibule cartilagineux fermée par une membrane et située à l'occiput, décrite par Scarpa, on trouve auprès d'elle la fe- nêtre du vestibule membraneux; celle-ci est l'analogue de la fenêtre ovale de l'homme, et celle-là de la fenêtre ronde; l'une conduit à la cavité du vestibule cartilagineux, et l'autre à celle du vestibule membraneux. -20". Entre les fenêtres des vestibules membraneux ouvertes dans le crâne cartilagineux, appartenant aux deux oreilles, et la peau qui couvre l'occiput, on trouve interposés deux sacs, remplis d'une liqueur calcaire blanche, et se touchant entre eux; de chacun d'eux part un caual membraneux fort ample, qui, entré par la fenêtre du vestibule membraneux, se porte vers lui et s'y ouvre. Ces sacs, que M. Weber nomme sinus auditifs externes, comparés par Monro avec la conque de l'oreille humaine, ont l'usage de la caisse du tympan, et la liqueur qu'ils contiennent, celui des osselets de l'ouïe. , 21°. Un ou plusieurs petits canaux fort étroits, déjà découverts par Monro, et non pas par conséquent parles auatomistes modernes, se portent du sinus auditif de chaque côté à la peau, où ils s'ouvrent par des orifices fort petits; ils servent à rejeter le trop plein de la liqueur calcaire contenue dans le s^us auditif. 22". Chaque sinus auditoire est pourvu d'un petit muscle, qui sert à comprimer ce sinus et à en chasser la liqueur, soit par les ouvertures des petits canaux de la peau, soit par un canal dans le vestibule mem- j6 ( 122 ) branpux; de cette manière le vestibule membraneux peutêlre resserré ou relâ(;hé. 25°. Le vestibule membraneux de la Torpille marbrée ne contient pas de peliles pierres crétacées blan.'-hes, mais une masse géiatineuse, dans laquelle est mêlée une sorte de sable de points noirs. , 24". J>escanaux serai-circulaires membraneux des Raies, sont réunis entre eux et avec le vestibule membraneux autrement que flans le Squale carcharias,; ici les canaux sont circulaires au lieu de demi- circulaires j ils sortent par une extrémité du vestibule membraneux et y reviennent |>ar l'autre; tandis que dans les Kaies. ces canaux sont presque entièrement séparés du veslibnle membraneux avec lequel ils ne sont réunis que par deux conduits très-pelits : l'un de ces conduits passe du vestibule membraneux au canal postérieur, qui a la forme circulaire et qui n'adhère pas aux autres canaux, et l'autre au canal antérieur et à l'externe, réunis entre eux. 25'. i /observation de Trevirauus, que les nerfs auditifs ne peuvent pas toujours être regardés comme des rameaux de la cinquième paire, est confirmée. 26". j es nerfs auditifs accessoires ont une origine diverse dans les différents poissons, du cerveau, du nerf vague et de la troisième paire, et même ce ne sont pas toujours les mêmes nerfs qui sont destinés aux mêmes parties du labyrinthe. Dans la Torpille, dans le Squale car^ charias, et dans la Lamproie, les nerfs auditifs accessoires n'appar- tiennent nullement à l'oreille. Dans plusieurs espèces de Cyprins, on trouve une disposition assez remarquable dans ces neris. 27". Les rameaux des nerfs qui appartiennent au vestibule, sont mous et presque dittluents dans leur partie inférieure ; les rameaux qui vont aux ampoules sont durs, et pénètrent dans leur cavité, en y formant im pli semi-lunaire; ces nerfs sont plus aptes à ce que les vibrations du fluide contenu dans les canaux semi-circulaires leur soient transmis; les nerfs du vestibule reçoivent les vibrations des corps solides, c'est- à-dire des pierres contenues dans le vestibule ou le sac. Extrait d'un Mémoire lu à V Institut, sur les substances que renferme Targile plastique d'Auteuil; par M. Becqukrel^ ancien chef de bataillon du génie. Physiqui Depuis environ deux ans qu'on a observé , dans l'argile d'A uteui! , le et lignite et diverses substances qui l'accompagnent, on a saisi toutes les MiNÉHAioGii. circonstances qui se sont présentées pour (*onslater celte découverte sur différents points, peu éloignés de l'endroit où ont été faites les premières observations. On a d'abord trouvé, à trente pieds au-dessous du sol, entre l'argile plastique et la craie, des blocs de calcaire arrondis, d'une 182 dimension plus ou moins forte, et dont la grosseur moyenne était relie de la tête; l'intervalle qui les séparoil ('(ail rempli d'un sable marneux. Ce calcaire, qui est évidemment d'une Ibrmatiou intermédiaire entre le calcaire ancien et le calcaire grossier, a présenté plusieurs variétés imprégnées de bitume. Ce calcaire renferme quelques coquilles fossiles, mais pas assez caractérisées pour être déterminées; sa surface est sou- vent recouverte par de petits cristaux de strontiane sulfatée, qui appar- tiennent à la variété apotome de M. l^auy. Ce calcaire parait être le même que celui observé par MM. Cuvier et Brongniart, k BaugivaU On a retrouvé ensuite, à peu de distance de là, le liguile, lesucein et les cristaux analogues au mellite, dans un gisement semblable à celui déjà décrit; le succin s'y est présenté en outre empâté dans l'argile, et isolé du lignite, sous la forme de rogrtotis allongés, le plus souvent de la grosseur d'une forte amande; il est jaune-orangé dans l'argile noire, et rouge d'hyacinthe dans l'argile rouge. Outre ces deux variétés de couleur, on a trouvé dans le même gisement du succin translucide et du succin opaque. On a soumis à l'action de la lumière polarisée un morceau de succin rouge taillé; il a présenté des phénomènes analogues à ceux des corps doués de la double réfraction : l'axe de polarisation a été dévié, excepté dans deux sens rectangulaires, où il n'a éprouvé aucun changement. Les couleurs des anneaux colorés ont paru dens un morceau de succin suiHsamment aminci. Le calcaire de Baugival s'est encore montré ici , mais en masses beaucoup plus petites, et comme rongées par l'action d'un acide; elles sont remplies d'un grand nombre de pyrites, et imprégnées de beau- coup de bitume, la strontiane sulfatée apotome ne recouvre plus leur surface; cette substance a choisi pour cristalliser un autre gîte; c'est sur le lignite même, et dans l'intérieur de ce bois fossile, que se sont groupés des cristaux de strontiane sulfatée, au milieu du succin, des pyrites et des cristaux analogues au mellite. Ces crialaux , qui appartiennent aussi à la variété apotome, sont très-nets, et quelques- uns ont un centimètre de longueur. L'argile qui sert de gisement aux substances dont je viens de parler, en renferme une autre, qui se présente sous tui aspect si singulier, que, sans le secours de la chimie, on n'aurait jamais pu en détei miner la nature. Ce sont des nodus, de deux à trois centimètres de diamètre, empâtés au milieu de l'argile, ainsi que le succin; ils happent à fa langue, comme des argiles; ils ont un grain fin et serré, une cassure terreuse, une couleur blanche-grisâtre; leur pesanteur spécifique est d'environ 1,29; ils font effervescence dans l'acide nitrique. M. Laugier, dont l'habileté est connue, a bien voulu soumettre à l'analyse ce sin- . C 124 ) guHer minéral 3 il a découvert que la chaux phosphatée en formait la base, et qu'elle y entrait pour environ 60 centièmes. Quelques-uns clo ces nodus ont présenté, en les brisant, de très- petits cristaux de ter phosphaté. I.a minéralogie parisienne se trouve donc augmentée de plusieurs substances, qui serviront, à établir de nouveaux rapports entre le ter- rain qui les renferme, et d'autres avec lesquels ils ont déj i de 1 analogie. (Depuis la rédaction de ce Mémoire, on a fait de nouvelles obser- vations dans un puits récemment creusé; elles feront l'objet d'une note particulière.) La nature des cristaux, considérés jusqu'à présent comme analogues à ceux du mellite, a été déterminée; ces cristaux appartiennent au zinc sulfuré. Description du nouveau genre Intjbellia, et du genre Pterotheca; par M. Henri Cassini. BsTAMQur. Intybellia. (Ord. SynantheTeœ. Trib. Zar/uc^a?.) Calathidis inco- ronata , rad^atiformis, multiflora , fissiflora,androgyniflora. Periclinium subcampanulatum , floribus marginalibus multo brevius ; squamis aequa- libus, uniserialibus, adpressis, oblongis, coriaceo-foliaceis, raarginibus membranaceis; basis periclinii squamis auxiliariis instructa numerosis , inœqualibus, irregulatim imbricatis, adpressis. (^linanthium planum , fimbrillis mimitum longissimis, inaequalibus, inferiùs laraellatis, su- pernè filiformibus. Fructus oblongi , cylindracei , striati , glabri ; pappus albus, squamellulis numerosis, inaequalibus. filiformibus, capillaribus, vix barbellulatis. CoroUae pars média pilis longis, lenuibus, crispis instructa. ' Inijbellia rosea, H. Cass. Plante herbacée. Tiges'scapiformes, hautes d'environ un pied et demi, dressées obliquement ou inclinées, cylin- driques, à peine pubescentes, un peu ramifiées, pourvues d'une feuille courte à la base du rameau le plus inférieur, et d'une bractée squa- miiorme à la base de chacun des autres rameaux. Feuilles radicales nombreuses, étalées, longues de six pouces, larges d'un pouce et demi, un peu charnues, d'un vert glauque ou cendré , couvertes dans leur jeu- nesse d'un duvet blanchâtre de poils frisés, glabriuscules dans l'âge adulte; à partie inférieure pétioliforme; la supérieure oblongue, comme lyrée, divisée profondément sur les deux côtés en lobes dont les supé- rieurs surtout sont divariqués, ondulés, sinués, inégalement et irrégu- lièreraent découpés en dents aiguës. Calalhides larges d'environ un pouce, solitaires au sommet de la tige et de ses rameaux nus et pédou- culiformes; péricline pubescent; corolles roses. ( T25 ) J'ai observa les raraclères génériques et spécifiques qu'on yieni de 182! lire sur quelques individus vivants cultivés au Jardin du Roi, où ils fleurissaient au mois d'aoïif. J'ignore leur origine. 1 ^ On pourrait décrire assez exactemeul oeKe pîante, en disant qu'elle a la tige du Leontodon autumnale, les leuil es de VHyoseris radiaia , le périrliiie, le fruit et l'ai;^relte àes Crépis, Ve cXmaaXhe des An dryala, les. corolles du iarkhausia rubra. i-TEROTHECA. {OvA. ^ynatitherecP. Trib. Zac/wf^fT?.) Calathidis in- rnronala, radiatiformis, mulliflora, fissiflora, androgynitlora. Pericli- nium campanulatum, floribus marginalibus brevius^ sqiiamis œquali- b.is, subuniserialibus, adpressis, oblongis, oblusis, marginibus mem- branaceis; basis periflinii squamulis auxiliariis instrurla, inaequalibus, irregulcJtini uai-bisnrialibus, adpressis, ovatis, niarginibus membrana- ceis. Clinanthiura planum , finibrillis munilum longissiinis, filit'ormibus^. Fructus dissiinilesj marginales plerumquè impapposi, oblongi, externâ taiie slriati, interna facie tri-quinque-alati, alis primùm inronspicuis, deiu altè prominentibus, undulalis, carnosis, demùm fungosis aiit suberosis; eaeteri fructus papposi, longi, graciles, cylindracei, slriali, asperi, apice in coUum attenuati; pappus albus, squamellulis nume- rosis, fililormibus, capillaribus, vix barbellulatis. Corollae pars média pilis longis, tenuibus, crispis sparsira inslructa. Pterotheca nemausensis, H. Cass. {Crépis nemaustnsis , Gouan. Andryala nemausensis , Villars.) les caractères spécifiques de celte plante étant bien connus des botanistes, je crois inutile de les dérrin; ici. J'ai observé ses caractères génériques sur plusieurs individus vivauts, cultivés au Jardin du Foi. J'ai proposé le genre Pterotheca , dans le Bulletin des Sciences de décembre 1816, page 200; mais, à cette époque, je m'étais borné à indiquer en peu de mots les seuls caractères qui le distinguent essen- tiellement des deux genres Crépis et Andryala. Il devenait aujourd'hui nécessaire de donner une description complète de ses caractères géné- riques, pour démontrer ses rapports avec le nouveau genre Intybellia et les différences qui les distinguent l'un de l'antre. Les deux genres Intybellia et Pterotheca sont, sans aucun doute, immédiatement voisins dans l'ordre naturel, et ils ont l'un et l'au're luie très-grande affinité avec le genre Crépis, dont ils se distinguent toutefois essentiellement par le clinanlhe pourvu de très-longues fim- brilles analogues à celles des Andryala; mais ils n'ont point d'affinité naturelle avec le genre Andryala, dont ils diffèrent beaucoup par le port. Ils en différent aussi par plusieurs caractères génériques j et ces différences, (rès-évidenles à l'égard du Pterotheca, sont encore très- réelles, quoique moins apparentes, à l'égard de V Intybellia : c'est ce que je pourrais facilement démontrer en dé<'rivant les caractères gêné- ( 426 ) nqiies deVAndryala plus exactement qu'on ne l'a fait jusqu'ici. Je me coulenterai (le dire que, dans les Andryala, le péricline est frès-siniple; le (Vuit est muni de dix grosses côtes formant au sommet de petites cornes saillantes, comme dans plusieurs Hieracium; l'aigreUe est très- barbellulée; la corolle est pourvue de longs poils charnus. Kn comparant ensemble Xlntybellia et le Pierotheca , on reconnaît sans peine qu'ils dift'èreut génériqueraent. f.n effet, dans {'Inlybellia, tous les fruits de la cala'bide sont uniformes, aigrettes, non ailés, et incollifères; dans le Pterotheca, les fruits marginaux sont inaigrettés et munis sur leur face intérieure de trois à cinq ailes longitudinales tres- saillantes, tandis que les autres fruits sont cylindriques et un peu amincis supérieurement en un col court portant une aigrette. Tableau méthodique des genres de la tribu des Inulées ; par M. Henri Cassini. Les Inulées {Imileœ) forment la douzième des vingt tribus naturelles dont se compose l'ordre des Synanthérées, suivant ma méthode de BoTAMiçoc. classification. Cette tribu est intermédiaire entre celle des Anthémidées qui la précède, et celle des Astérées qui la suif. Elle comprend un plus grand nombre de genres qu'aucune autre tribu, si l'on excepte celle des Hélianthées qui est encore plus nombreuse, j'ai publié depuis long-temps les caractères de toutes ces tribus; mais je n'ai point encore exposé méthodiquement la série des genres appartenant à chacune d'elles. Je vais présenter le tableau de ceux qui constituent la tribu des Inulées. Première Section. Inulées - gnaphaliées ( Inuteœ- Gnaphalieœ). Caractères ordinaires. Péricline scarieux. Stigmatophores tronquée au sommet. Article anthérifère long; appendice apicilaire de l'anthère, obtus; appendices basilaires longs, non pollinifères. I. Aigrette stéphanoïde, paléacée, ou mixte. V I. Relhania. Lhér. — 2. Rosenia. Thunb. — 5. Leysera.Uu. — 4. Lep- tophytus. H. Cass. — 5. Longchawpia. Willd. 11. Corolles très -grêles. 6. ChevreuUa. H. Cass. — 7. LucUia. H. Cass. — 8. Facelis. H. Ca;-s. — 9. Podotheca. {Podosperma. i,abill.) III. Péricline à peine scarieux. 10. Syncarpha. Decand. — 11. Faust uki. H. Cass. IV. Péricline peu coloré. 12. Phagnalon. H. Cass. — i5. Gnaphalium. K. Br. — 14. Lasiopogon. 11. Cass. V. Clin;mihe squamellilere. 1021. i5. Ifloga. H. Cass. — 16. Piptocarpha. R. Br. — 17. Cassinia. R. Jjr. — 18. Ixodia. R. Lr. VI. Péricline péLaloïdé. 19. Lepiscline. H. Cass. — 20. Amixeion. Gaerfn. — 21. Edmondia. H. Cass. — 22. Argyrocome. Gaertn. — 25. Hellchrysiim. H. Cass. — 24. Podoîepis. Labill. — 20. Antennaria. H.Br. — 26. Ozothamnus. K. Br. — 27. Petalolepis. H. Cass. — 28. Metalasia. i\. Br. VI]. Calalhules rassemblées en capitule. * Tige ligueuse. 2g. Endoleiica. H. Cass. — 3o. Shmvia. Forst. — 3i. Perotriche H. Cass. — 32. ^eriphium. Lin. — 55. Stcebe. Lin. — 34- Disparago. Gaertn. — 55. OEdera. Lin. — 36. Elylropappiis. H. Cass. ** Tige herbacée. 37. Siloxerus. Labill. — 38. Hirnelïia. H. Cass. — 3g. Gnephosis. II. Cass. — 4°* Angianthus. Wendl. — 4'* Calocephalus. R. Br. — 42. heucophjta. R. Br. — 4^- Richea. Labill. — 44* Leontopodium. Pevs,. Seconde Section. Inulées- Prototypes {Imtleœ - Archetypœ). Caractères ordinaires. Péricline non srarieux. 8tigmatophores ar- rondis au sommet. Article anthérilère long; appendice apicilaire de l'aulbère, obtus j appendices basilaires longs, non poUinif' tps. I. Clinantbe ordinairement nu sur une partie et squamellé sur l'autre. 45. Filago. Willd. — 46. Gijola. H. Cass. — 47. Logjîa. H. Cass. — 4^* Micropus. Lin. — 4g. Oglifa. H. Cass. II. Cliuanthe nu. 5o. Conjzd. H. Cass. — 5i. Inula. Gaert. — 62. Liniharda. Adans. — 53. Duchesnia, H. Cass. — 64. PuUcaria. Gaertn. — 55. Tubilium. H. Cass. — 56. Jasonia. H. Cass. — 57. Myriadenus. H. Cass. — 58. Carpesium. Lin. — 59. Denekia. Thunb. — 60. Columellea. Jacq. — 61. Pentanema. H. Cass. — 62. Iphiona. H. Cass. III. Clinanthe squamellé, 65. Rhantherium. Dcsf. — 64. Cjlindrocline. H. Cass. — 65. Mofpadia. H. Cass. — 66. Neurolœna. H. Br. Troisième Section.. Inulées-Buphthalmées {Inuleœ-Buphthalmeœ). Caractères ordinaires. Péricline non scarieux. Sfigmatophores ar- ( 128 ) rondis au sommet. Article anthérifère court; appendice apicilaire de l'anthère, aigu; appendices basilaires courts, pollinifères. J. Clinantbe squaraellilere. 67. Biiphthalnnim. W. Cass. — 68. PaUenisi H. Cass. • — 69. NaupUus. H. Cass. — 70. Ceruana. Forsk. ]I. Clinanthe inappendiculë.' 71. Egleies. H. Cass. — 7a. Grangea. Adans. — 73. Centipeda. Louj. m. Calathides rassemblées en capitule. 74- Sphœranthus. Vaill. — 76. Gjmnarrhena. Desf. i.es trois genres, Lioydia de Necker, Lachnospermum<^e Willdeiiow, et Disjnanthus de Hafinesque, devraient peut-être se trouver parmi les Inulées : je ne les y ai pas mis, parce que je ne les connais pas assez pour déterminer la tribu à laquelle ils appartiennent. »»»»»%»^ »^%^ ^ application de la Machine pneumatique PargiQUE. On ne faisait usage autrefois de la Machine pneumatique que pour la physique expérimentale; aujourd'hui on l'emploie généralement dans Aniialsof Pliilosoph. beaucoup de manufactures anglaises. Nous croyons que les raffineurs de N" 11. — 1821. sucre qui travaillent sous le bénéfice (le la patente de MM. lloward et Ilogson, ont été les premiers à s'en servir en grand. C'est un lait très-géuéralement connu , que les liquides bouillent dans le vide à une plus basse température que quand ils sont exposés à la pression ordinaire de l'atmosphère. Les raffineurs de sucre mettant ce principe à profit, évitent très-aisément de charbonner la matière, comme dans le vieux procédé. Pour y parvenir, il suffit de renfermer dans un vaisseau clos la poêle qui contient le liquide saccharin ; alors on met en jeu la Machine pneumatique, et l'air se raréfie au point que l'cbul- lilion a lieu à une température qui excède rarement 100 degrés de Fahrenheit, ou 38 degrés centigrades. Cet appareil si simple a aussi été employé pour coller et mouiller le papier. Dans le premier cas, le papier est empilé unilbrmément dyns un vaisseau où l'on fait le vide; la colle qu'on a eu soin d'y introduire est ensuite comprimée par le poids de l'atmosphère; et passe à travers les pores du papier, sans lui causer la moindre avarie. On a Ironvé aussi la Machine pneumatique très-avanlageuse, quand il s'agit de teindre. Dans le procédé ordinaire, l'étoflè est plongée (out simplement dans la teinture, en sorte que l'intérieur est d'une nnaoce plus légère; mais, au moyen de la Machine pneumatique, la matière colorante traverse entièrement le tissu. C Ï39 ) 1821, G E O L O G t r. Notice géognnstique sur la partie occidentale du Palatinat; par M. DE BoNNARD, Ingénieur en chef des Mines. (Extrait.) «.hm" ''^"f !.^"f"'^'^"ts S^ologiques donnés dans celte Notice embras- Z\Ï,T ? rT"^''''' ^'',' "'! 'r'^^^' '"" ^'^^"^«tet au nord-ouest, par le cours de la Brems et celui de la Nahe, au midi par la frontière de «; -.^vTT ■ France à l'est par le prolongenient de la chaîne desVo^sis usnu'aa k 7"^' Mont-Tonnerre, enfin au nord-est par une hVne courbe,''pas anfen- '^novemireiS^i. deçà des pet.tes villes de Cœlheim; AIzev, Wœlslein e 'creu L'h En dehors de ces hrmtes sont situés , à l'ouest, au-delà de la Nahe et de là n^ n^di *^-^^^'':""S de schiste et de quartz des montagnes du Flunsdriick: le la ! .oiianie : a l esr , au-dcla des grès rouges des Vosges , et au nord-est du Rbi""'' '"^"'"''■' ^^'^ ''«"«'''"^"f leslerrains de"pla'ine de la vallée L'auteur dislingue dans la partie occidentale du Palatinat, quatre formations prmcpales , qu'il désigne sous les noms de grè rVuge terrain homller, terrain trappcen , et terrain porphjriqae. ^ ' " Les GRÈS ROUGES du Palatinat forment, dans leur partie orientale le prolongement de la chaîne des Vosges qui se termine vers e nord ' au p,ed du Mont-Tonnerre; un granité passant au porp'hyre par^t aj jour dans cette chaîne, près du village d'Alberschwe^iler^ in'r?î aiKhï et Annwcler; il est recouvert par le grès rouge qui cônsUlue tou I^^ reste des montagnes. La pente orientale de la^h^-ne es rapide du cote de 1 ouest au contraire, elle s'abaisse insensiblemen et constitue un pays de collines formées de roches sablonneuses rongent iTet de poudii^ues quartzeux. Cette masse de terrrains réunit probablement selon M. de ins trois sortes de grrs d'après leur position relative , car ils se présentent avec des caractères miné- Sociét.- Pliilomai. ralogiqucs et \m Jacics absolument semblable. Juillet j8i». G É O I. 0 C I ! ( i54 ) ^ Les premiers se voient entre la formation d'eau douce des lignites de l'argile plasiique et le calcaire grossier ruarin. l^es seconds sont placés à la partie supérieure de ce même calcaire, et sous la (ormation d'eau douce du gypse. I.es Iroisicmes enfin, appartiennent à la Ibrrriation marine supérieure au gypse, et ils sont recouverts par les troisièmes terrains d'eau douce. Tous ces grès sont donc placés également au point de contact d'une formation n)arine et d'une formation d'eau douce, et ils peuvent tous offrir, dans quelques-unes de leurs couches, le mélange remarquable de corps organisés marins et d'animaux lacustres. I,es grès exploités auprès de Rcaurhamp, à l'e.xt-émité de la vallée de Montmorency, entre 'iavemy et Hierreiaye , ont principalement excité, sous ce dernier rapport, l'intérêt des géologues, depuis que MM. Gillet de Laumont et Beudant ont trouvé dans ce lieu des Ij-mnées, des cyclostômes , réunis à de nombreuses coquilles marines. Mais quelques doutes émis sur la position réelle des grès de Beauchamp et Pierrelaye par les auteurs de la Géographie viinéralogique des environs de Paris , p. 206, qui cependant les ont décrits comme appartenant à des couches supérieures du calcaire grossier, page 27 du même ou- vrage, avaient permis à d'autres géologues de rapporter ces mêmes grès à ceux qui recouvrent le gypse; et l'auleiu- du Mémoire présentement ex- trait, avait cru lui-même, à l'occasion d'un précédent travail, remarquer des ressemblances nombreuses entre eux et les grès de l'argile plastique. C'est pour lever ces incertitudes par des observations directes, que M. C. Prévost a entrepris de nouvelles recherches, et qu'il a visité tous les points qui pouvaient lui fournir des renseignements certains; en conséquence, il donne dans son Mémoire la description et des coupes des sablières de Beauchamp et de Pierrelaye; des carri-'^res de calcaire qui sont entre ce village et Poutoise, des sablières de Marcouville , des carrières à'Osny, de Sergj, de T^aux-Réal , et enfin des collines de Triel, etc. Ne pouvant entrer dans tous les détails des observations, cependant toutes importantes, que l'auteur a recueillies pour la solution du problème qu'il s'était proposé, nous nous bornerons à faire connaître les résullals suivants, auxquels il est parvenu. I/observalion directe prouve, d'une manière incontestable : « que les grès de .' eaiichamp et Pierrelaye font partie des couches supérieures de la formation du calcaire grossier. » C]es grès n'existent pas toujours dans la formation; et ;i très-peu de distance du lieu où l'on vient de les observer, on voit les coquilles qui les caractérisent avoir pour gangue le calcaire lui-même, qui alors est plus ou moins marneux. » Le mélange de coquilles marines et de coquilles d'eau douce se fait dans les premières couches de la formation gvpseuse qui a succédé à ( ,35 ) ^ celle du calcaire grossier, et ce mélange se voit non -seulement à 1(^2 1, Eeauchainp, mais clans tous les points (-ù le contact des deux forma- tions est apparent , et cela, dans le calcaire ou dans les marnes» aussi- bien que dans les grès , selon les localités. » Il y a non-seuleraent mélange dans les mômes couches au point da contact, mais il y a encore alternatives dans une épaisseur quelquelbis considérable de dépôts d'eau douce et de sédiments qui rc-nierment des corps marins. » Les corps marins sont toujours brisés, triturés, disséminés irréguliè- rement, ce qui semble annoncer qu'ils ont été transportés avec violence. » Les coquilles d'eau douce , quoique plus minces, sont au contraire généralement intactes et répandues d'une manière assez unilorme dans la masse, où les couches qui les reulerment ne laissent pas voir des amas de débris triturés qui pourraient leur appartenir, ce qui peut autoriser à croire qu'elles sont clans le lieu où ont vécu les animaux auxquels elles appartenaient. » Enfin, lorsc|ue le mélange a lieu dans les mêmes couchescalcaires , comme M. C. l'revostl'a observé, notamnient ;i la descente de Sergy, la gangue ou la roche présente plutôt les caractères minéralogiques du calcaire d'eau douce que ceux du calcaire marin. » A l'occasion de ces observations récentes, M. C. Prévost en rappelle une absolument semblable, que, cle concert avec M. l)esmarest, il a déjà consignée dans le Journal des Mines de mars 1809. On se rappelle, en effet, que ces deux naturalistes ont lait connaître, à cette époque : que dans le fond de la formation gypseuse de Montmartre, et dans la carrière dite la Hutte au garde, on voyait plusieurs bancs de marne argileuse remplie de nombreux fossiles marins et pénétrée de cristaux (le gypse, alternant jusqu'à quatre fois avec des lits assez épais de ce môme gvpse, cristallisé confusément comme l'est celui qui renferme les ossements de mammifères, et qui est regardé, avec beaucoup de raison, comme ayant été déposé par les eaux douces. De tous ces faits, M. C Prévost est induit à croire que le mélange (jbservé au point de contact du calcaire grossier et du gypse, s'est opéré . daus les eaux douces, et que les corps marins y ont été apportés à plusieurs reprises, et accidentellement. Dans l'intention d'ex[)iiquer ers mélanges et surtout ces alternatives j sans employer le moyen de faire retirer et revenir la mer un aussi granrl nombre de fois que l'on observe de chingcmenls dans la tialure des dépi' Is, l'auteur du Mémoire suppose : (jue l'an'^ien Océan, qui avait déposé le calcaire grossier et donné lieu, en se retirant, ;i la formation d'un grand lac, avait laissé à sec sin- les bords élevés cle celui-ci, des coquilles marines et d'autres déj)0!)iiles de ses habitants; que le lac était traversé par des courants ranidés qui descendant de l'est et du sud-est, comme le font enccre ia Seine, là ( I5rae volinne des Transacfinns de la Société JÀnnéeune de Londres, la descripîion e-l la figure d'un petil inair nii- Icro de l'onirn df.'s rongeurs, sous le nom An Mus bnrsariiis , d'après un dessin envoyé par le major-général M.Tii". Davies, I, 'animal y e,> t représenlé (!c! grandeur naturelle, et avec fleux espères de pocfies , une de chaque (('lé du cou; ces poches, ou sacs, sont si énormes, que l'animal auivnt dû eu éprouver beaucoup d'incommodité, soit en mar- chant, soit en mangeant, si réellement elles avaient élé telles. Çuelque temps après, en 1798, madame Prescottenvoya du Canada en Angleterre une peau bourrée de ce même animal. (;. Shaw en lit la description, et il la publia, avec figure, dans sa Zoologie générale, part, i , vol. 2, p. 100. ÎJans cette ligure , l'animal est encore représenlé avec une énorme vessie de chaque ('('>lé de la tête, en sorte que cela donne à ce rat du Canada une figure toul-j-f'ait grotesque. Comme leszoologistes'conservaient encore quehjues doutes sur cette espèce, M. Mittchill en publia, dans le Médical Repository, i8-i, p'. 2/(9- 25o, ime uonvelle description, d'après un individu de sa col- lection ; et les poches y sont encore très-évidentes. D'après cela on aurait dû croire qu'il ne pouvait plus y avoir rien à dire sur ce petit animal j et cependant M. Mittchill vient de s'apercevoir d'une erreur, qu'il s'est empresse de l'aire connaitve, dans le cahier d'octobre du Journal de Siliman. Il avait supposé que ces sacs, tels qu'ils paraissent sur les individus desséchés, etaidut naturels, et que par conséquent leur ouverture se taisait dans la bouche, quelque part entre les joues et le gosier; mais, d'après une conversation qu'il eut avec M- le gouverneur Coss et le D"" Douglas qui lui ont procuré lesdépouitles qu'il possède, il apprit que les poches ne sont nullement visibles dans les animaux vivants, mais qu'elles sont entièrement cachées sous la peau, et, bien plus, que leur ouverture est en dehors, sur les C("tés du cou (on tJie outside of the neck)) que dans la préparation elles avaient été retournées, à la manière des poches df; nos haijits, dans le but de ne pas les endommager dans le dépouillement de l'animal, et de les sécher plus complètement dans les préparations ultérieures. D'après cette instruction sur la manière dont cet animal a été, pour ainsi dire, défiguré, IVl. Mittchill est conduit à fienser qu'il ne doi' pas être regarflé comme formant une espèce distincte ni nouvelle : en ellet, ajoute-t-il, sous tous les autres rapports, il paraît être tout-à-fait semblable au Hamster de Ciéorgie , appelé par quelques auteurs (iopper, que j'ai décrit en 180'}, et qui a été publié cette même année, avec une ligure, par M. A nderson , dans l'Histoire générale des quadrupèdes de Ecnvick, 1822. à New- York. Les mœurs et les habitudes singulières de celle espèce de mammifère ont été décrites avec dclails dans le Médical Repository, vol. 5, ]). 89, ' d'après les recherches du président Meig et du gouverneur Milledge. On y voit que les poches de ce IJamsler lui, servent à porter du sable' et de la terre. Cet animal paraît être, en effet, un fouisseur extrêmement actif, et voyager beau(.>ou!) sous terre; alors, pour lui donner les moyens de faire ses excavations avec plus de facilité, il remplit ses poches avec les débris du sol qu'il fouille, et les pousse ensuite au dehors; il vide ressacs, en Jes compriniant à l'aide de ses pales de devant. Il ne parait donc pas que ces organes servent , en aucune manière, à l'animal pour y accumuler de la no'urriture, car ils n'out, ilit M. Mtitchill, aucune espèce de connexion avec la bouche. L'usage que Ion allribue aux poches de cette espèce de rat de terre est d'aulant plus probable, que la dépouille de l'individu observé et figuré par vShuvv, les avait encore remplies de terre; mais il faut avotier qu'il serait extrêmement singulier qu'elles eussent leur ouverture en dehors , sur les côlés du cou; aucun autre mammifère n'offre rien d'ana- logue. On trouve, en effet, qu'une grande partie des singes de l'ancien continent ont ce qu'on nomuje ordinairement des abajoues, c'est-à-dire des espèces de dilatalions du muscle buccinateur, et des joues dans la composilion desquelles il entre; mais l'ouverture, en forme de fente longitudinale, se fait de chaque côté de la bouche, le long et au-dessous de la mâchoire inférieure. Il parait qu'il en est à peu près de même dans certains rongeurs, et surtout dans les Hamsters, avec celle différence, que la poche, formée aussi par l'extensiou du buccinateur, n'est pas couverte de poils et se loge sous la peau , en se |)rolongeant un peu sur les c('tés du cou, mais encore la commimicaliou de cette poche se lail-clle avec la cavilé buccale. Quant aux autres sacs, simples ou doubles, que l'on rencontre encore quelquefois dans certains mammi- fères, se prolongeant sous la peau du cou souvent jusqu'à la poitrine, comme dans un assez grand nombre de singes de l'ancien continent, dans certains ruminans, ces poches, dont on ignore l'usage, et qui sont beaucoup plus minces, semblent êlre en rapport avec l'appareil vocal; et en effet leur ouverture a lieu enire le larynx et l'os hyoïde. Ainsi des sacs gutturaux dont l'orifice serait exlérieûr, sont une chose tout-à-fait nouvelle et véritablement anomale; car il ne peut non plus y avoir d'analogie avec ce qu'on voit dans le Paca, quoique dans cet animal l'espac e qui existe sous l'arcade zigomalique s'ouvre en dehors. Com- ment, d'adleurs, l'animal y ferait-il entrer le sable ou la terre dans laquelle il loudie, autrement que par une sorte de déglutition impar- faite ou à l'aide de sa langue? cela se pourrait-il si l'orilice était exlé- BoTANÏQUr. ( 140 ) rieur? Il reste donc encore quelque chose à éclaircir sous ce rapport, et les zoologistes OinericaluR, et surlout TùM. Mit(t:hill et'Ord, sont plus eu état cjue qui que ce soit de le lairc ; en y joignant une des- cription détaillée du systcme dentaire, on pourra s'assurer si cette es- pèce de rongeur doit être rangée parmi les véritables Hamsters , comme l'ont déjà lait M. l'esn:iarest d'abord et M. G. Cuvier ilcpuis, ou si elle doit former un geiu'e rouvcau, comme le propose M. l;afinesque, sous le nom de Geoinys, ce qui nous parait assez ijnjbable, la disposition des pieds, des ongles étant toute autre que dans les Hamsters, qui nesont |)resque que des rats ;i queue courte. (£1. i). de Ev.) Sur la patrie du Choquard , ou Choucas des Alpes, (Corvus pjrrhocorax. Linn.) Zoologie. Dans le voyage géologique et zoologique que nous avoTis lait, M. Constant Prévost et moi, l'année dernière, dans l'ancienne Normandie, eu suivant pied h pied le littoral de celte grande province, nous avons eu l'occasion de nous assurer, par le récit de plusieurs témoins digues de. foi, entre autres de M. Sivard, administrateur de la Monnaie de Paris, qui a souvent eu en sa possession cet oiseau , dont il a élevé fihi- sieurs fois des petits dans sou enfance, que le Choquard, ou Choucas des Alpes, se trouve en assez grand nombre dans les falaises élevées qui bordent, au sud-ouest, la presqu'île du Cotentin, vers le cap i.a Hogue, falaises qui sont entièrement composées de roches primitives, ou au moins de transition. Ainsi il semblerait que ce n'(;st pas essentiellement l'élévation du terrain que cet oiseau recherche, mais sa nature; et qu'il ne vit pas toujours dans le voisinage des neiges perpétuelles, comme le disent les ornithologistes les plus modernes, puisque ces falaises, à peine aussi élevées que celles de craie qui bordent la Haute-Xormandie, ne dépassent guère une élévation de deux à trois cents pieds. (H. D. DE Bv.) Proposition d'un nouveau genre de plantes (Jurinea); par M. Henri Cassini. Ce nouveau genre de plantes, que je propose de consacrer à la mémoire du naturaliste Jurine, appartient à l'ordre des ^;yuaathérées, , et à la tribu naturelle des Carduinées. Voici ses caractères. Cahithuîls hicoroiiata, œguah'flora , multijlnra ,ohringentifloi'a , andro- 182 1. gynijlora. Pericliiiium Jîoribus breviusj sf/namis ref^ulariter imbricatis , ad- pressis , obloiigis , coriaceis : interioribus inappendtculatisj cœteris appen- dice aiictis patnIâ,obloiigâ aiit subulatâ, folinceâ, apice f'erè spinescente. Clinanthiinn plaïuiisculum , fimbiillis inœcpialibus, siibulatis, lamellatis hirsutum. Friictus obovoideo-oblongi, siibtelnigoni, glabii, rugosi vel stria- tij areola basihti'is vnldè obliqua-interior ; areola apicilavis margine pro- Ttiinulo crenulalo cincla, cupidamqiie perjlorescenliani gerens, quœ poster^ midtiïm accrcscit in nioleni crassani, tubulosani, heniispliœricam aut cylin- draceanij deniquè post maturilatemfructûs caducam; pappus albiis, imam partent exlernam cupidcp circùm afpxus; scpiamellidis pluriscrialibits , inœqnalissiniis^ Jilifonnibus, barbellulatis , interioribus longioribus, siib- lamellatis. Comll.v obriugentes. Je connais deux espèces de yz^/vW^ûf^ ot j'ni tout lieu de croire qu'il en existe plusieurs autres allribuées par les bolanistcs aux genres Car- ditus ou Serrât ida. Jurinea alata , H. Cass. ( Serratida alata , Desf. Tabl. de l'Kc. de Bot. du jard. du Roi, i« édil., pag. loti; Serratida cjanoidesl Ga^rtn. De f met. et sem. plant. , tom, 2, pag. 579, tab. iG?. . tig. /|.) C'est une plante herbacée, à ra<;ine vivace; sa tige, haute de trois pieds, est dressée, épaisse, cylindrique, striée, couverte de longs pods mous, couchés et grisâtres; elle est ailée par la décurrence des leuilles, très- ramifiée, à branches étalées; les l'euilles intérieures sont sessiles, dé- currentes, longues d'environ un demi-pied, larges d'environ deux pou- ces et demi, glabriuscules eu dessus, garnies en dessous de [)oils longs, mous, couchés, un peu entrelacés; elles sont lyrées, ayant leur partie inlérieure étroite , pinnatifide, à divisions arrondies, et leur partie su- périeure large, ovale, entière; les feuilles supérieures sont graduelle- ment plus petites, très-diverses, très-variables, ordinairement oblongues, un peu aiguës au sommet, sinuées sur les bords; les calathides, larges d'un pouce et composées de' fleurs purpurines, sont nombreuses et solitaires au sommet de longs rameaux pédonculil'orraes, grêles, nus, roides, disposés comme en panicules à l'extrémité de la tige et des branches^ le péricljne est Ivès-rinférieur aux fleurs; les squames inté- rieures sontinappendiculéer,, entièrement appliquées, aiguës au sommet; les autres sont surmontées d'un appendice fblia';é, étalé, réfléchi, oblpng, acuminé-, subspinesccjit au sommet; le clinanthe est planius- cule, peu épais, fimbriilé; les fruits sont tétrrgones , très-ridés transver- salement, et hérir.sés d'excroissances cartilagineuses, squamilbrmcs la fleuraison cette cupule devient un corps épais, charnu, cylindracé, arrondi et concave au sommet, tubuleux intérieurement, et oJfrant du reste tous Jes mêmes caractères que dans l'autre espèce. Gaprlner avait remarqué celle partie dans sa Serralula cjanoidcs, qui est probablement ma Jwinea alalaj mais il l'a décrite iort incomplè- tement, et il paraît n'avoir pas bien connu sa nature et ses rapports. O botaniste désigne confusément par les noms de papilla, û'uinbo, de tiiherculum , la pelile aigi-elte intérieure de la plupart des centauriées le plateau de beaucoup de Carduinéns, le nectaire persislantde plusieurs Synanthérées, et la cupule des Jurinea, sans distinguer, comme il convient, ces quatre parties, dont au moins les trois premières sont des organes Irès-dilférents, et qu'il n'a signalées que dans quelques espèces où elles sont très- manifestes. Le cours de mes études sur les s Synanthérées ni'a conduit à un examen plus scrupuleux et [)Ius général ■- des organes dont U s'agit, que j'ai soigneusement distingués dans mon ' quatrième jMémoire, lu à l'Académie des Sciences, le ii novembre fSiG, et publié dans \e Journal de PItjsique de juillet 1817. Cependant, . Richard, dans son Mén-.olre sur les Calycérées ou Boopidées, pu- blié en 1830, a constamment confondu \e plateau avec le nectaiie des Synanthérées: et cette confusion est l'unique cause des erreurs qu'il a ( »44 ) lui-même commises, en m'impulanl des erreurs que j'avais su évitei' par la disLinctiou des deux parties. La cupule des Jurinea est cerlainement analogue au plateau rt à l'anneau de plusieurs Carduinccs; mais il est difficile de décider à la- quelle de ces deux parties il iaut l'assimiler préiérablement , parce qu'ellesemble être d'une nature intermédiaire, offrant des ressemblances et des différences avec l'une et l'autre, .ie pense que cette cupule est formée de la réunion intime du plateau et de l'anneau, qui, dans les Jurinea^ restent inséparables l'un de l'autre; que la [)artie centrale cor- respondante au plateau est et demeure très-petite, tandis que la partie extérieure correspondante à l'anneau est grande et susceptible de s'ac- croître après la fleuraison; qu'enfin cette partie extérieure accrue se détachant du fruit à la maturité, emporte avec elle la partie centrale non accrue et dont elle est inséparable. Dans les autres Carduinées, le plateau est au moins aussi saillant que l'anneau qui lui sert d'écorce ; ces deux parties ne s'accroissent, ni l'une ni l'autre, après la fleuraison j l'anneau portant l'aigrette se détache du plateau à la maturité. On trou- vera une dissertation plus générale sur ce sujet, dans un Mémoire que je publierai bientôt, sous le titre iV 01 ser-va lions sur les Nectaires des Sjimni/iérées, des Boopidées , des Dipsacées , des Valérianées , et des Campanidacées. Les deux genres Jurinea et Serratida sont des Carduinées, mais ils se rapprochent des Centauriées par la très-grande obliquité de l'aréole ba- silaire du fruit ; ils me fournissent ainsi l'un des arguments par lesquels je prouve que le caractère distinctif assigné par M. Decandolle à la tribu des Centauriées est insuffisant, et qu'il doit être fortifié par d'autres caractères que j'ai proposés dans le Journal de Physique de juillet 1817, page i5, et de février 1819, page i54. Le genre Crupina , qui est une Ceiitauriée, quoique l'aréole basilaire de ses fruits ne soit point obli- que, me fournit un autre argument propre à compléter cette preuve. Voyez l'article CnupiNE, dans le Dictionnaire des Sciences naturelles j tome XII, page G7. ■("145 ) Suite de la page 112. 1 ii 2 1. Si l'on choisit pour limites des intégrations les quantités les valeurs de dz z et dt ' correspondantes à ï = o, se réduiront aux deux fonctions foix, j),f, (x,'y), tant que k valeur de x restera comprise entré Tes limites /x„ . /*,, et ceïle de j entre les limites v„, v,. Si l'on voulait que ces mêmes conditions tussent remplies pour des valeurs quelconques^ des variables x et y il faudrait supposer /^. = — co , l/„ = — CO /M-, = + CO, V, = + 00; et, en faisant dans cette hypothèse /^=x + 2a\/bt, v=y+-2C\/bt, on obtiendrait, pour déterminer la valeur générale de z, l'équation tres-simple ^ -^ /Tsin. («' + e').yô (x + IX y/ ht, j + 2Q \/bt).dcc dZ ■^ '^yjj ""' ^""^ "*■ ^'^•'^^'^ + ^^ ^^^' •>■ + 2^ »^^^)- ^« ^s i^=- 00 , g=ooi' Lorsqu'à la place de l'équation (02) on se propose la suivante on trouve, pour intégrale générale, au lieu de la formule r56) (58) — ï—^y (sin. «' + pos. a;')./ (a: + 2* j/è/) f « = _ oo"l + ~-fdlf{s\n. .• + COS. .')•/ (^ + 2. v/^o- d}""^"^"^^' Considérons encore l'équation aux différences partielles 19 ( i46 ) 3ui sert à déterminer les lois de la propagation des ondes à la surface 'un fluide pesant d'une profondeur indéfinie. Si dans cette équation, où la force accélératrice de la pesanteur est désignée par g, et la variable principale par Q, on écrit à la place des coefficients différentiels dé ' dx-" ' ~dy^ les quantités on trouvera, au lieu de la formule (3), la suivante (4o) «* — g^ (^.' + e») = o. Oa en mirera et par suite, si l'on fait, pour abréger, on obtiendra quatre valeurs de 9, comprises dans }«s deux formules 6„=r±9„, e = ±9, V/-I. Or, dans le problème dont il s'agit, on démontre assez facilement, 1° que la valeur générale de Q ne doit pas renfermer les exponen- tielles de la forme e , e , m^is seulement les exponentielles imaginaires e "^ , e ; 3° que cette valeur générale de Q est complètement déterminée, dès que l'on connaît les valeurs particulières de Q et de -r— , correspon- dantes à ^ = o. On pourra donc opérer, comme si 6 n'admettait que ou, en d'autres termes, comme si la formule (40) se réduisait^ et prendre pour valeur générale de Q le second membre de'l'éq^uation 'aaj. On aura de cette manière, en écrivant ros. (*' -f ^'j'^ g'Pa\iA]Qix~de ' - • — ~— ^ deux valeurs, savoir : ( ?47 ) (42) g = 1^21. 7^ f (I t°^' ^*° "^ "^'-^^ '^^ ^* ^°^' * ^^ — ^^' ^^^' ^ ^■^^'~y'^'-f'' ^'"•' ")• ^'^ ^^ ^1^^" + — ^/j/////cos. r«' + Ç>''y g^t. COS. a(>. — x). coa. S(v — j).y, (/*, i'), (/«û?€ f//^a'v; ou, ce qui revient au même, (43) Q = . -r^ 1 1 1 1 COS. (a' -f- £'j *5'' #. COS. «((«.-T-a:). ces. Q(v — j)./, (/*, !^)6? '^* '^^ '^" '^^ Cette dernière équation coïncide avec celle que j'ai donnée dans le Mémoire sur la théorie des ondes. A l'inspection seule de celte même équation, ou reconnaît immédiatement que les valeurs de se réduisent à f, (x,j.) et y; (x,j} pour iT =n o. Si, au lieu de l'équation (39), on eût considère la suivante (44) _ . -4 + ^-7^ = ^^ on aurait trouvé , en opérant comme ci-dessus, (45) Q = '^ fkcos. «^ g^ t. cps. <« (^ — x}./^ (/M-) dct âf^ + 7 1 1 sin. ce ^ g* t. COS. x(/j(, — x)./,(ju,) 1 ITTg^ d» d^ »' dQ y. (x) et/, (x) désignant les valeurs de Q et de-^r— > correspondantes à / = o. Après avoir présenté plusieurs application^s des formules (21) et (22), revenons à l'équation (ig). Dans cette équation, où la lettre n dé- signe le nombre des variables X, y, z . . . . c'est-à-dire, le nombre des variables indépendantes diminué d'une unité; le premier terme du second membre résulte de plusieurs in- tégrations successives dçnt le nombre est dou^ble de. ». Parmi ces (148) intëji,ralions , les unes , relatives aux variables «, S, r, etc doivent être exécutées sur des fonctions déterminées de ces variobles, entre les limites — oo , -j- ce ; el dans plusieurs cas, comme, par exemple, dans le "problème de la chaleur et dans celui des plaques vibrantes, elles donnent pour résultat une fonction finie des autres va- riables |M., V, foa Quant aux intégrations relatives à ces dernières variables, il semble, au premier abord, qu'on ne pourra jamais les effec- tuer, même en parlie, avant de connaître la fonction j, {x,y, z ), c'est-à-dire, la valeur de ?> correspondante à tz=zo; et que, par suite, si cette fonction reste arbitraire, le second membre de l'équation (19) aura pour premier terme une intégrale multiple dont l'ordre ne saurait devenir inférieur à n. Toutefois il n'en est pas arnsi, et, après avoir effectué les intégrations relatives aux variables «, S, y.... on peut, dans certains cas, parvenir à des réductions nouvelles par des consi- dérations semblables à celles dont j'ai fait usage dans un Mémoire sur les intégrales définies, lu à l'Institut le 22 août 1814. Mais, cornme l'examen de ces réductions m'entraînerait trop loin, je le renverrai à un autre article, et je terminerai la présente Note en donnant la solution d'une difficulté que pourrait offrir l'emploi des formules générales ci- dessus établies. Considérons, pour fixer les idées, la formule (22). Il arrivera ' ^ ^ ^ i souvent que dans cette formule l'une des exponentielles e° , e deviendra Infinie pour des valeurs infinies des variables «, S, 7, etc. 11 n'en faudra pas conclure que les intégrales multiples comprises dans le second membre soient infinies, mais seulement qu'elles se présentent sous une forme indéterminée, puisque, les variables ^,' S, y venant à croilre, les fonctions sous les signes /'/ obtiendront des valeurs allcrnativoment positives et négatives. Toutefois on fera dis^ia- raître rindétcrmination dont il s'agit à l'aide d'un artifice de calcul cfue je vais in(ii(|uer. . Concevons que l'on prenne [lour exemple l'intégrale générale de l'équation d'à cl'''!, Cette intégrale générale, déduite de l'équation (22), est , a, t — «i (47) q, = ^ // 1 i-î COS. u {i^^xyf, (/*). doc diA, , V //il__±_£— . COS. a{i^ — x).J\ C/M-). dc^ df^; ( t49 ) - et chacune des intégrales mulliples qu'elle renferme se présente sous 1821. i.'ne lurine inuélfrtiinu'e, \éaniuoins l'expression ut ■ — at (48) // ^ COS. « (/i — j:).JI (,".) clx du obtiendra une valeur déterminée, si on la considère comme repré- senfaut la limite vers laquelle converge l'intégrale double tcC — ctt (49) JJ e COS. s définitions et les principes nécessaires à l'intelligence de la démonstration. Lorsqu'un ébranlement est excité dans un point d'un fluide dont Télasticilé est uniforme, l'ébranlement se propage avec une égale promp- titude en tous sens, et forme ainsi des ondes sphériques, dont ce point est le centre. Nous appelons surface de l'onde la surface sur tous les points de laquelle l'ébranlement arrive au même instant, ou, en d'au- tres termes, la réunion de tous le,s points qui éprouvent simultanément un mouvement correspondant à la même époque de l'oscillation du mo- teur, tuile que celle où sa vitesse est nulle ou atteint son maximum. Celle surface est sphérique dans le cas particidier qup nous eonsi(!é- rous; mais elle peut affecter une autre forme', el devenir ellipsoiilale, par exemple , quand l'élasli'^ité ûu milieu n'est pas la même dans toutes les directions. On appelle rayon la ligne ilroite menée du centre C i53 ) =T^==- d'^branlpmcnt à la surface de l'onde; c'est la ligne suivant laquelle se 1821. pro|)age l'ébranlement : elle est perpendiculaire à la surface de l'onde, quand celle-ci est sphérique. Cette normale est la direction suivant la- quelle s'opère la vision, soit à l'œil nu, soit avec une lunette. La nature de l'ébranlement est une chose essentielle à considérer dans la question qui nous occupe; nous admettrons qu'il est oscillatoire, et que les oscillations de la molécule vibrante qui agite l'étber se répè- lent régulièrement un très-grand nombre de fois; il en résultera une suite non interrompue d'ondulations de même longueur. Nous appelons ondulation entière toute la partie du fluide ébranlée par une oscillation complète, c'est-à-dire une allée et un retour de la molécule vibrante : l'ondidation entière est composée de deux demi-ondulations qui répon- dent l'une à l'allée et l'autre au retour de la molécule vibrante; elles sont tout-n-fait pareilles et symétriques, quant à l'intensité des vitesses abso- lues des molécules du fluide et des forces accélératrices résultant de leurs déplacernens relatifs, mais contraires quant au signe de ces vites- ses et de ces forces accélératrices, qui sont positives dans l'une et né- gatives dans l'autre. C'est une conséquence nécessaire de la nature os- ondulation, il y a opposition complète entre les itiouvements qu'elles tendent à imprimer aux molécules éthérées, si d'ailleurs ces mouvements sont parallèles dans les deux systèmes d'ondes; car les vitesses et les forces accélératrices qu'ils apportent en chaque point de l'éther seront partout de signes contraires, et si elles sont égales, c'est-à-dire, si les tieux systèmes d'ondes ont la même intensité, elles se neutraliseront mutuellement dans toute l'étendue de ceux-ci, excepté les deux demi- ondulations extrêmes, qui échappent à l'interférence , mais qui sont une trop petite partie du mouvement total pour affecter l'œil d'une manière sensible. Ainsi toutes les fois que deux systèmes d'ondes parallèles de même nature et de même intensité diffèrent dans leur marche d'une demi-ondulation , on peut dire qu'ils se détruisent complètement. Cela posé, soit A C la surface -de séparation de deux milieux dans lesquels la marche de la lumière n'a pas le même degré de rapidité. Soit A 1^ une onde incidente, inclinée d'un angle quelconque sur A C et supposée plane, comme la surface réfringente, pour simplifier les raisonnen:ents; c'est supposer le point lumineux mfiniment éloigné. Les diverses parties de la surface de cette onde ne rencontreront AC que les unes après les autres : si l'on veut comparer les instants d'ar- rivée des deux points E et B , par exemple, il faut mener perpendicu- lairement à l'onde les lignes E F et B C, qui seront les rayons corres' pondants à ces points, les lignes suivant lesquelles se propage l'é» 20 (154) braillement et se mesure la vitesse de propagation ; la différence entre BC et EF sera celle des chemins parcourus par les points E et B, quelles que soient d'ailleurs les petites inflexions que l'oncle et les rayons peuvent éprouver dans le voiàiufige de AC , puisqu'elles seront les mêmes pour toutes les parties de l'onde qui atteindront successivement A C, à cause de la similitude parfaite des circonstances; si donc, on multiplie BC — EF par la vitesse de propagation de la lumière dans le premier mi- lieu , on aura le temps qui s'écoule entre l'arrivée des points E et B à la surface réfringente A C. D'après le principe de la coexistence des profits mouvements, nous jouvons considérer chaque point ébranlé de cette surface comme étant ui-même un centre d'ébranlement par rapport au second milieu, clans equel il produirait , s'il agissait seul , une onde sphérique décrite de ce même point comme centre. Cette onde aurait-elle la même intensité dans toute l'étendue de sa surface, c'est-à-dire, les oscillations des molécules élhérées y auraient-elles partout la même amplitude, la même vitesse ab- solue? Non sans doute, et celte vitesse pourrait même être nulle dans une partie de la surface de l'onde. Mais, i* comme les vitesses absolues des molécules n'ont aucune influence sur la vitesse de propagation , elle se- ra la même ert tout sens, et l'onde dérivée sera sphérique. 2°. F, es vitesses absolues des molécules ne changeront brusquement ni d'intensité, ni de (.1,55.) dire.'lion d'un pomt de lasurî^^ce de l'onde au poLutsuivaiit , niais graduel- 1 8 2 l . lemeat et d'une manière conlbrme à la loi de continuité j ainsi toutes les ibis que l'on considérera deux points très-voisins de la surlace de l'onde, , ou [jlus généralement deux points dont les rayons font entre eux un très- pelit air^le, on pourra dire que les vitesses absolues des molécules y sont .s.ensibletneu légales et parallèles. 3 Quelles que soient les altérations qu'ait éprouvées réhranlement en passant du premier milieu dans le second , il n'a pas pu perdre son caractère de mouvement oscillatoire; et les ondes qui émanent de chaque point de la surl'ace réfringente seront toujours composées chacune de deux demi-ondulations de signes conti^aires, dans lesquelles les intensités des vitesses absolues et des forces accélératrices seront les mêmes de part et d'autre; car les quantités positives et néga- tives étant égales dans l'ébranlement primitif, devront l'être encore dans les ondes dérivées. En effet, le déplacement très-petit d'une molécule, soit dans l'iutérieur d'un milieu homogène, soit à la surface de contact de deux mili^^ux élastiques différents , s'exécutant avec la mên:e. vitesse et suivant la même direction , mais en sens contraires, produit dans les deux cas, sur les molécules voisines, des forces accélératrices. de sigues contraires, mais dont l'intensité et la direction sont d'ailleurs les mêmes; c'est ce qui a toujours lieu, quelle que soit la loi des forces que les mo- lécules exercent les unes sur les autres, quand le déplacement est très- petit. Ainsi les molécules voisines se mouvront dans les deux cas avec Jes mêmes vitesses et suivant les mêmes diieclions, mais en sens opposés. Ce que nous venons de dire de la première molécule déplacée peut s'appliquer à celles qu'elle a ébranlées, et ainsi de suite; d'où l'on voit que les mouvements des molécules et les forces accélératrices résultant de leurs déplacements, relatifs seront exactement pareils dans les deux cas, quant à l'intensité et à la direction, et ne difîéreront que par le si''>- Considérons UTi"éii''(rfe^pdint quelconque P sur la ligne (^D ; soit'MNP la ligne de plus court chemin de ce pointa l'onde incidente AB : l'onde ré- sultante en P ne sera pareillement tbrmée que par les ondes élémentaires jjarties de points tels que 7?/??', assez rapprochée de N pour que les rayons nP et h'P soiertt presque parallèles à JSP, et les rayons d'une obliquité prononcée se détruiront luutnellement. Or, il est évident que les divisions correspondant à des ditiérences d'une demi-ondulation, et qui seront inégales dans le voisinage du point N, co'mme daus celui du point F, suivront d'ailleurs la même loi de décroissement; elles seront seulement plus petites dans le rapport de ^^NP à \/i'G; si donc on les subdivise les unes'et les autres en p,etits éléments respeclivemeut pro- portionnels à v^NP et V^FG, elles en contiendront le même nombre de part et d'autre, et ii y aura ios mêmes ditiérences de chemins par- (i) En c:»:|)liquaia le priiici|)e dos iiilei fërjiltrs , nous u\H)ns remriiqiié que lorsque tk-ux s>sièims (J'ondi-b ilifÏÏTbul d:fiis li-ur uiarclie d'une; dciui-onduliilion , les dt-ux dcuii-oîides exlrêmes ecli.i[)'pt'nt » l'interférence. Cumuie il y a ici une infinité de bystèmes d'ond.-s, on pourr;iit supposer ,i au premier id)oid, qu'une infinité de deuii- oiidcs échappent à rinterféiente;. lu^is en y réiléchissanL un peu, «n voit qu'elles se détruisent deux à deux, ou, ce- qui revient au même, que cliaque syslèiue élémentaire est détruit siii- toule sou éieudue par .celiiL qui est' en avant el celui qui est en airière d'une demi-oilduVtttion; ( '59 ) courus entre les raj'ons envoyés par les ('lëments correspondants; par 1 82 1. conséquent lous les systèmes d'ondes élémentaires apportés en P, se trouveront dans les mêmes positions respectives, par rapport au point p, que les systèmes d'ondes élémentaires envoyés en G par rapport \ G: ainsi les deux systèmes d'oudes résultants en P et en G seront situés de la même manière relativement à ces points. En employant les formules d'inlerl'érences données dans le tome XI des annales de Vhysùyie et- de Chimie, pages 255, 256, 286, 287, et iiitéj:,rant successivement suivant les deux dimensions, c'est-à-dire parallèlement et perpendicun lairement au plan de la figure, qui est ici le plan d'incidence, on Irouve que le système d'ondes résultant est en arrière d'un quart d'ondulation relativement au système d'ondes élémentaires qui a suivi le plus court chemin. Mais nous n'avons pas besoin ici de connaître ces intégrales pour déterminer la direction des surfaces des ondes du système résul- tant; car nous venons de voir qu'il doit se trouver situé de la même manière relativement à tous les points P, G etc,, de DC; donc les sur- faces de ses ondes seront parallèles à DC. Or sin. ACD : sin BAC :: AX) : BC; c'est-à-dire que les sinus dos angles que les ondes incidentes et réfractées fout avec la surface réfrin- gente, sont dans le rapport constant des vitesses de propagation de la lumière dans les deux milieux; mais ces angles sont égaux a ceux que les normales aux ondes , c'est-à-dire les rayons, font avec la normale à la surface; donc les sinus des angles d'incidence et de réfraction des rayons sont entre eux dans le rapport constant des vitesses de propagation. Pour compléter celte démonstration et faire voir que la théorie s'accorde avec les lois expérimentales de la rétraction , il nous resterait à prouver que la normale à l'onde, q\ie nous avons appelée rayon, est efïeclivement la direction du rayon visuel; on y parvient aisément par des considérations analogues à celles que nous venons d'employer pour déterminer la direction de l'onde réfractée. Mais nous nous bor-r neronsà ce résultat, ne pouvant doimer à des développements théo- riques une plus longue étendue dans ce Journal. D'ailleurs, sans ap- profondir la théorie de la vision, il est presque évident, à priori, que l'onde émergente doit peindre l'objet au fond de l'œil, dans la même direction relativement ;i son plan, que l'oude incidente le fait relati- vement au sien, et qu'ainsi tout se réduit à déterminer l'inclinaison mutuelle de ces plans. ^ous terminerons en observant que nor-seulemenl tous les points de la surface de chaque onde du système résultant se trouvent situés à la même distance de i)C, mais, en outre, que si l'onde incidente a une intensité unitbrme dans toute son étendue, cetle égalit(> d'inlensité doit se maintenir dans l'onde réfractée. En effet, comparons encore les vibrations résiill.inlcs qui s'exérulent dans deux points ((uelconqucs P et G : nous avons remarqué que les parties de AC, assez voisines C i6o ) des rayons de premitTe arrivée NP et FG pour coiifribuer d'une ma- nière sensible aux effets prodyits eu Pet en G, étant flivisées en éléments proportionnels aux racines carrées des distances \P et FG, les oncles élémentaires envoyées par les centres d'ébranlement correspondants seraient situées de la même manière relativement aux points P et G; or, l'intensité de la résultante ne dépend que des positions respectives des s\slèmes d'ondes qui la composent et de leur intensiléj il suffit (loue de prouver que les inlensilés des ondes élémentaires sont égales de part et d'autre. Les centres d'ébranlement en lesquels nous divisons AC près des points F et N, ayant, parallèlement et perpendiculaire- ment au plan de la figure, des largeurs proportionnelles aux racines carrées de FG et N P, les vitesses absolues des molécules dans les ondes élémentaires qu'ils envoient suivront le rapport de FG à NP, à égales distances des centres d'ébranlemeut3 mais l'analyse démontre que les vitesses absolues sont en raison inverse des distances j donc, elles seront égales en P et en G. Les raisonnements que nous venons de faire supposent que la surface rôtringente est indéfiniment étendue, ou du moins que ses limites sont assez éloignées des points N et F pour que les ravons supprimés n'eussent pu influer d'une manière sensible sur l'intensité de la résul- t.nile aux points p et G. Dans le cas contraire, il est clair que l'égalité dinlensité pourrait être altérée, ainsi que la similitude des positions du système d'ondes résultant en P et eu G; les formules d'interfé- rences déjà citées donnent les moyens de déterminer les intensités de la lumière et la marche des faisceaux alternativement obscurs et bril- lants dans lesquels elle se divise alors; et les résultats du calcul s'ac- cordent avec ceux de l'expérience. C'est en cela surtout que la théorie de la réfraction déduite du système des ondes est bien supérieure à celle de JSewton , qui n'explique la marche de la lumière que dans le cas particulier d'une surface continue et indéfinie. La théorie que nous venons d'exposer ne détermine la position des divers points de l'onde réfractée qu'à une dislance de la surface réfrin- gente très-grande relativement à la longueur d'ondulation ; mais si l'on se rappelle qu'un seul millimètre contient déjà près de deux mille fois la longueur moyenne ^les ondulations lumineuses , on sentira que les résultats numériques obtenus dans ce cas, peuvent s'appliquer à toutes les expériences qui ont été faites pour mesurer la réfraction et vérifier la loi de Dcscarles. A. F. iVoM- Nous fi'.nvoris pu oxposer ici qtie lrès-succinrlrniPiit 1p principe (Irsinlerfcrcnres cl les niilrcs principes loiiilaiiienlaiix ili' ia tliéorie des ondes : on trouvera de plus amples (Ji'veloppenipnis sur ce sujet dans ie Supplétuenl à la iraducliuiifranpise de ia cinquième riiilion delà Chimie de Thoinsoii , par M. Rill'.iult. 1 1 821. ( iGi ) Développinncnl de la thcoric des f aides élastujHCs, et yîpplica- tion de celte théorie à la vitesse du son; par M. DE LaPLACE. I.A théorie que j'ai donnée de ces fluides consiste à regarder chacune Matbématiqties. de leurs niolérules comme un petit corps vn équilibre dans l'espace, en venu de toutes les lorrcs qui le sollicilcnt. Ces forces sont , r" l'action Bureau des longi- répulsive de la chaleur des tnolérulcs environnant une molécule A , sur ^.^J^^j^"; ,321. Ja chaleur propre de celle molécule qui la relient par son .'Itractionj "• :>" l'allraction de cette dernière chaleur, jiar les mêmes molécules; 5° rallraclion qu'elles exercent par leur chaleur et par elles-mêmes, sur la molécule A. .le suppose que ces forces attractives et répulsives «e sont sensibles qu'à des dislances imperceptibles, et qu'a raison de la rareté du fluide, la première de ces forces est la seule qui soit sensible. Je tais ici abstraction de la pesanteur, comme insensible relativement à la force répulsive du calorique. Cela posé, je trouve, par les lois de l'équilibre des fluides, l'équation suivante P = A«'. c'; (i) n est le nombre des molécules du gaz, contenues dans un espace pris pour unité, et que je supposerai être le litre; c est le calorique renfermé dans chaque molécule; k est une conslante dépendante de la force répulsive que les particules du calorique exercent les unes sur les autres, et qu'il paraît naturel de su|)poser la même pour tous les gaz; enfin, P est la pression du fluide contre les parois du litre qui le contient. J'obtiens une seconde équation, parles considérations suivantes. Je conçois le litre comme un espace vide à une température quelconque: en s plaçant un ou plusieurs corps, ils rayonneront du calorique les uns sur les autres, et sur les parois du litre, qui rayonneront pareillement du calorique sur eux et sur elles-mêmes. 11 y aura équilibre de tempes- rature, lorsque chaque molécule rayonnera autant de calorique qu'elle en absorbe. I, 'espace vide du litre sera traversé dans tous les sens par les ravons caloriques qui formeront ainsi un fluide discret d'une densité très-petile, et dont la quantité sera insensible relativement à la quantité de chaleur contenue dans les corps. On fieut facilement prouver qu'à raison de la vitesse des particules libres du calorique, vitesse qui peut être comparée à celle de la lumière, ce fluide doit être d'une extrême rareté. Aussi les expériences que l'on a faites pour le condenser, n'ont- elles donné aucun résultat sensible. Il est clair que la densité de ce flui- de discret, augmente avec la chaleur des corps. Elle peutamsi servir de mesure à leur température, et en donner une définiiion précise. Llle croit proportionnellement aux dilatations de l'air dans un thermomètre d'air à pression conslante ; et par cette raison , ce thermomèlre me pa- rait être le vrai thermomètre de la nature. 3ï ( i62 ) J'imagine présentement que le système des corps contenus dans le litre soit un gaz. Chaque molécule dans l'étal d'équilibre rayonnera au- tant de calorique qu'e le en absorbe. Or, il est évident que cette absorp- tion est proportionne le à la densité du calorique discret que je viens déconsidérer, ou à la température que je désignerai par u. Pour avoir l'expression du rayonnement delà molécule, il laut remonter à sa cause. On ne peut pas l'attribuer à la molécule même, qui est supposée n'a- gir que par attraction, sur le calorique 3 il parait donc naturel de le l'aire dépendre delà force ré|)uLsive du calorique contenu, soit dans la mo- lécule, soitdans les molécules environnâmes. I,e calorique de la molé- cule étant infiniment petit par rapport à l'ensemble du calorique de toutes les molécules environnantes, on peut n'avoir égard qu'à la force répulsive de cet ensemble. Sans chercher à expliquer comment cette force détache une partie du caloi-ique de la molécule A, et la fait rayon- ner (i); je considère que l'action du calorique d'une molécule B pour cet objet , est proportionnelle à ce calorique et au calorique c de la mo- lécule A ; je la tais ainsi proportionnelle au produit Ac'. Le rayonnement de la molécule A est donc proportionnel à ce produit : en l'égalant à l'absorption du calorique, on a k. ne'' = qu; (2) cj étant une constante dépendante de la nature du gaz. n c exprime la quantité de calorique du gaz contenu dans le litre ; en supposant donc que c soit le calorique contenu dans un gramme du gaz , et que p soit le nombre de grammes ou le poids du gaz renformé dans le litre; ou pourra dans les équations précédentes^ substituer p à «, et alors elles deviennent P = kp^ c'; (5) k. pc" = qu. (4) Ou peut voir dans la (Connaissance des Temps de 182/,, l'analyse qui m'a conduit à ces équations. Je l'ai étendue au mélange d'un nombre quelcorVqu'c degaz, en supposant pour une plus grande généralité, que la Viïléur de A' n'est pas la même pour les divers gaz, et que l'action ré- pulsive du caloi'ique d'une molécule de gaz sur le calorique d'une autre molécule, po-uvait être modifiée par la nature même de ces mtdccules. Mais il me parait naturel de la supposer ind('pendante de celle nature, ce qui simpliHe les formules que j'ai données dans l'ouvrage cité. Car alors, on doit y faire TT == \^' = L = T/, etc. (i) Des niomemoiils ilo» nii)locules d'un gaz, produits pir r.iolioii dpb rayuns i ,doii- c[urs, el doiu 1rs liiinidcs soumis à l'action de la lumière et de la chaleur ollVcnl des «•xeiiiples, ne peuveiil-ils pas occasionir leur rayonnement, eu taisant varier allerna- livenieut l'action rci^ulsive du caloriipie des molécules qui cnvironucut cliatpie luolecule du gaz, snr'-le calorique de celte molécule':' p = k . (pc -{- p' c' + p" c" k pc . (pc + p' c' + p" c' kp' c' .(pc + p' c + p" c" ko" c" . . (pc + p' c' 4- p" c" (A) C i63 ) En n'ayant poinL éganl à l'action des molécules sur la chaleur et sur ld2 1. elles-mêmes, M, N, Ai' , N% etc., sont nuls; et alors on a les (équa- tions suivantes relatives au mélanj^e d'un nombre quelcontjue de gaz, renfermes dans un litre, mélange qui n'est dans un étal stable d'équili- bre, (|u'aiilant que chacune deses})!us pclilcs purlions contient les mo- lécules des divers gaz , en même rapport que le mélange total , + etc.}-; + eXc.) =qpu; + etc.) = q' p' ii; + etc.) = q"p"u; etc. P est la pression du mélange; k est une constante dépendante de l'in- tensité de la lorce répulsive mutuelle des particules du calorique; c, c' , c" , etc. S()(jI les quantités de chaleur contenues dans un gramme du premier gaz, du se.'ond , du troisième, etc. ;;;,/:', p", etc. sont les nom- bres de grammes de ces gaz, dans un litre du mélange; ii est la tempé- rature du mélange, et , (f) est nul, lorsque / est infini; la force précédente devient — 2v . N . fpcCi .sds, (s) =o, lorsqu'on prend les intégrales depuis 5 = — co . jusqu'à 5 = co. On a ensuite fs'ds.cp, (s)=zs. -^(5)— fds.-]^ (s), en désignant par -4. (5), l'intégrale fsds .oit encore (f) la densité de l'air dans l'état d'équilibre. On aura en négligeant donc le carré de dx , et observant quef -^ j = \-^\ > on aura /- , , n , La force qui sollicite la molécule A, dans le sens des^ sera donc Il resuite de l'analyse que j'ai donnée dans la Connaissance des Temps de 1824, que P étant la pression de l'almosphère, on a dans l'état d'équilibre. ( i67 ) f cMx \ 1 8 2. 1 . en e^galanl donc la force précédente à ( — ^ | , dt élant l 'élément du temps, on aura Ainsi la vitesse du son, ou l'espace qu'il parcourt dans.uae seconde étant, comn'ie l'on sait, et comme il est facile de le conclure de l'intégrale de celle équation aux différences partielles, la racine carrée du coelKcieut de ( -^ I ; celte vitesse sera /X' \/ — . (i— g). Soit h la hauteur d'une atmosphère de la densité (p) , et £ la hauteur dont la pesanteur fait tomber les corps dans une seconde j cette vitesse devient Les géomètres, en étendant ces principes et celte analyse au cas oîi l'air a trois dimensions, trouveront facilement que dans ce cas, la vitesse du son a la même expression. La formule de Newton donne |/JÂ^ pour l'expression de cette vitesse, et en partant des valeurs connues de £ et de h, elle serait de 282'"''-,4 à la température de six degrés centésimaux. L'expérience a donné, à la même température, SSy™ ,2, aux académiciens français. Il est donc bien certain que la formide de Newton donne un résultat trop faible. Si la valeur de S était nulle, la formule précédente donnerait 1/4X6, ou 399'",4 pour la vitesse du son , résultat trop considérable. Il est difficile par les expériences sur l'air, de déterminer le facteur 1 — Ç, et il est plus exact et plus simple de le conclure de la vitesse môme du sou. Cependant on peut faire usage, pour cet objet, d'une ex- périence très-intéressante de MM. Clément et Desormes, que ces sa- vants physiciens ont rapportée dans le Journal de Physique du mois de novembre 1810. Ils ont rempli d'air atmosphérique, un ballon de verre dont la capacité était de 28''"",4o. La pression de l'air intérieur et ex- térieur était représentée par une hauteur du baromètre, égale a7G6"''',5. La température extérieure était 120, 5: cette température et la hauteur de baromètre ont été constantes pendant l'expérience, condition indis- pensable. Ils ont ensuite fermé le balloii, au moyen d'un robinet , après en avoir extrait une petite quantité d'air; ce qui a diminué la pression intérieure de j5""'-,8i. Après le temps nécessaire pour que ia tempéra- ( iG8 ) liire intérieure fûl redevemie la même que l'extérieure, ils ont observé celle dillérencc de pression du dcliors au dedans, au moyen d'un mano- mètre d'eau qu'ils avaient adapté au ballon. Ouvrant ensuite' le robinet, - l'air extérieur est entré dans le ballon : lorsqu'il a cessé de s'y intro- duire, ce qu'ils ont jo^é, soit par la eessati(;n du bruit que l'air j'aisail en s'y introduisant, soit [)arle irianomètre qui élait revenu au niveau, ils ont fermé promptement le robinet, en sorte que l'intervalle entre l'ouverture et la l'ermeture du robinet n'a pas été de f de secondes: le ma- nomètre ensuite a remonté , et lorsqu'il a été slationaire , il a inditp.ié une difléreuce de pression entre l'intérieur et l'extérieur du ballon, égale à 5""'-,Gii. Cette expérience, la meilleure de soixante expériences de ce genre, qu'ils ont laites, en est le résultat moyen. On peut voir dans le journal cilé , une description plus étendue de l'appareil et des précautions qui ont été prises. Vovons maintenant comment on peut conclure de celte expérience, la valeur i — C. J'ubserve d'abord (jue pendant la courte durée d'une vi- bration aérienne , la chaleur absolue c + / d'une molécule aérienne, peut être snp|)osée constante; car celte ( lialcur ne pouvant se dissiper que parle rayonnement, il laul [lour avoir ainsi une perte sensible, un temps beaucoup plus grand que la durée d'une vibration qui n'excède pas une tierce: il n'eu est pas de même delà chaleur libre c qui se perd non-seulement par le rayonnement, mais encore par sa c(jmbinaisou due à la variation de sa densilé p. Dans le cas présent, on peu tdonc supposer de ou d. (c -f / — /) égal h — di. .J'observe ei s lite que la température u de l'espace, ou la densité du fluide discret qui la représente, peut cire supposée constante pétulant la durée d'une vibration aérienne. Elle varie dans le point de l'espace occupé par une molécule aérienne vibrante, à raison de la variation de densilé dans l'air qui l'environne; mais cette densité n'est variable que dans l'étendue de la vibration, étendue très-pelite par rapport à l'espace environnant. La variation de u étant de l'ordre du produit de celte étendue, par la variation de la densité de l'air; on voit qu'elle peut être négligée. Maintenant la chaleur libre c de la molécule ne peut visiblement dépendre que de ces trois choses, la chaleur absolue c -\- i, la densité /;, la lempéniture u de l'espace : on pourrait y ajouter la température v de la molécule; mais cette température étant déterminée par l'équation 'kp c* =^ qv; elle est fonction de p et de c. De la relation qui existe entre les choses que je viens de nommer, on peut tirer l'équation c -f z = 4' ( A- /)' c', f, u); en nommant donc V, la fonction du second membre de cette équation, C 169 ) === et nommant P, la quantité ^ p' c' ; V sera fonction de P.. /», et u. Les 1831, suppositions (le c + / ot de u constants, donneront donc on aura ensuite 9. r/.pc _ r/p _ _ jh_ ^ [ j[L\ — 9 ri— s^ -^ ___ _ _ . "' — . I o ,M— =2.(-^)-7-^ p la vitesse du son sera ainsi 7F 71 est facile de s'assurer que . ^ ' ^ ^- est le rapport de la cha- dW l d? leur spécifique de l'air, lorsqu'il est soumis à une pression constante, à sa chaleur spécifique lorsque son volume est constant j il faut donc, pour avoir la vitesse du son, multiplier la formule newtonienne parla racine carrée du rapport de la première de ces chaleurs spé(Mfiques à la seconde 3 ce qui est le théorème que j'ai donné sans démonstration dans les Annales de Physique et de Chimie de l'année 1816. Dans l'expérience citée, c+i, et u peuvent être supposés sensiblement constants comme dans le son, pendant la courte durée de l'ouverture du robinet, durée qui a été au-dessous de | de seconde; mais l'air primitif du ballon a passé de sa pression P', avant l'ouverture du robinet, à la pression P de l'atmosphère, puisqu'au moment de la fermeture du bal- lon, il était en équilibre avec cette pression. En nommant ensuite p' sa densité primitive; p, celle de l'atmosphère, ei p" la densité de l'air primitif au moment de la fermeture du robinet; cet air a passé de la densité p' à la densité p". 1 .es suppositions de c-\-i, et de u constants donneront donc P— p'A ... f dr\ . f p"—p'\ , fd\' 0= L.^ .P'. ^ + r—r^ .p ,/ P' j- ^ ydF j ' V p' J V'^P y, P', p'. étant ce que deviennent, pour l'air du ballon avant l'ouver- ture du robinet, les quantités V, P, p relatives à l'air atmosphérique. la densité p" est visiblement celle de l'air intérieui' du ballon à la fin de l'expérience, à cause de la très-petite quantité d'air introduite dans le 22 ( lyo.) ballon. Cette densitë est dune propoKlonnelle à la pression intérieure à la fin de rpxpc'Tierice, pressi V étarit la tertipérâture de la tiiolécule aérienne; sa clialeur abandonnée en passant de la température v' à la température i^, sous la pression constante P, sera ainsi la chaleur abandonnée par un litre d'air sons cette pression, sera , dans cette supposition fort naturelle, proportionnelle à cette quantité multipliée par/j, ou par la pression P; elle sera donc proportionnelle à (p'-p). — 2- Cil substituant par i» sa valeur ?? d'où l'on tire ~" '' ' ,/fl I y. (P) __ 5_ cl? j la vitesse du son devient donc i/s/TI, ou S/^S^^'-jg 3 ce qui diffère peu du résultat de l'expérience. Les géomètres ont, d'api'ès Newton, fondé la théorie du son sur des principes différents de ceux qui précèdent : ils considèrent une molécule aérienne/jrfX, comme étant pressée d'arrière en avant, par la pression P, et d'avant en arrière, par la pression P + dP} ce qui donne, en vertu des principes dynamiques, fddx\ dV . . {-d^j "^-JdyL'^ ^""^ Ils supposent ensuite que l'équation P = qpv a lieu dans l'état de mouvement, comme dans celui d'équilibre, et que la température v reste constante; ce qui donne ^P dp P P =— 3(^) et comme on a , par ce qui précède , il est facile d'en conclure ddx\ __ P fddx\ ce qui donne la vitesse du son, égale à y yY' ^'^ vient de voir que C 170 ) cette valeur est trop faible, ce qui montre riiiexactitude cie l'analyse sur laquelle on l'a londée. En effet, l'air n'agit point sur une couche aérienne d'une épaisseur infiniment petite, par une simple diff'érence de pression, comme il ai;,iraitsnr un plan d'une épaisseur sensible; eu sorîe que l'équation difl'érer.lielle dL-' j pdX n'est point exacte. De plus, l'écjuation P=zqpi> , n'est vraie que dans l'é- tat d'équilibre. II est donc nécessaire, pour avoir l'expression véritable de la vitesse du son, de considérer, comme nous l'avons fait, touten les forces qui sollicitent une molécule d'air. Cependant, il est remarquable que les équations (a) et (b) soient exac- tes, |)ourvu que P, au lieu d'exprimer la pression comme dans l'état d'équilibre, exprime le produit du rayonnement kpc' de la molécule aérienne, par la densité ,5 de l'air qui l'environne. Alors, l'équation (a) devient fddx\ [-dFj = — 2P- 7—7;? = — 2P. -— . (l— S), dt' j pc.dX pdX d'où l'on tire, en substituant pour — - sa valeur, l'équation aux diff'é- l'ences partielles ''ddx\ p , «, fdd. c.-^>(,^') la même qui résulte de notre analyse Observations caroolo^iques , extraites d'un Mémoire intitulé : Recherches sur l'accroissement et la reproduction des vé- gétaux; par M DUTROCHET. Les recherches que M. Dutrochet a faites sur les graines de plu- sieurs végétaux, ont eu pour but de déterminer le nombre et la na- ture des enveloppes de l'embryon séminal et des organes accessoires de ces enveloppes. Dans cette vue, il a étudié avec beaucoup de soin les graines de neuf espèces végétales appartenant ;i tics familles dilfé- rentes. Ces espèces sont : VAmjgddhis communis, le Vagiis castauea, le Galium aparlne , le Spinacia oleracea, le Mirufi/is Jalappa , le Pisi/m sdlii'um, ï Evonymus latijolius, le Nymphéa lutea, et le Recale céréale. Les prin -ipaux résultats de ces observations sont les suivants. L'embryon sémuial possède quelquefois trois enveloppes propres, c'est-à-dire faisaiit partie de l'ovule, distinctes par conséquent des en- veloppes péricarpieunes. Il conserve à l'enveloppe immédiate de l'em- f 175 ) _ i)r-iori le nom de tegmen ; et à la troisième et dernière enveloppe de 1 821. l'ovule, celui de loriqi/e. Il doune à l'euieloppe intermédiaire aux deux - précédentes, le uoni à'énéilème. Il avait déjà prouvé que l'arillc est une enveloppe accidentcllo qui n'entoure point originairement l'ovule, inais qui envahit sa périphérie. Il a découvert, dans les graines de plusieurs végétaux, des organes particuliers auxquels il a donné le nom A' liy postaies ; et il fait voir que les enveloppes séminales ne sont point de simples membranes, mais qu'elles sont composées d'un tissu parenchymaleux plus ou moins apparent, compris entre deux épidermes. M. Dutrochet a démontré que ce qu'on nomme \e périspeime ue^^t point un organe partout le même. Lorsque l'embryon est situé au centre du périspermo, ce dernier est une enveloppe séminale immédiate dans le tissu parenchymaleux de laquelle il s'est déposé des subslances nutritives; c'est un legiven embryotroplie (c'est-à-dire nutritif pour l'embryon). La graine possède quelquefois plusieurs périspermes; ainsi la graine de XAmjgdalus communis en posscdo cinq, savoir : un tegmen embryotroplie , un énéilème embrjotrophe , et trois hjpostates embrjotrophes. Lorsque l'embryon est extérieur au périsperme , ce dernier est tantôt une hypostdte embryotroplie , comme cela a lieu chez les graminées, tantôt un placentaire embryotroplie , comme cela a lieu chez les atri- plicées et les nyctaginées. Il fait voir que le scutelle de l'embryon des graminées est un véritable cotylédon; il offre, dans le principe, le mode d'origine et la forme d'une feuille; celle-ci prend ensuite la forme de scutelle par l'eliet d'un développement particulier. Ainsi le scutelle de l'embryon des graminées n'est point un appendice de la radicule, comme l'a dit M. Kichard; il n'est point non plus un organe particulier auquel ou puisse donner le nom decarnode, ainsi que l'a fait M. Cassini; c'est un vrai cotylédon , ainsi que l'a dit M. de Jussieu. Enfin l'observation a démontré à M. Dutrochet, que Vergot du seigle est engendré par un développement morbifique de la graine et de son péricarpe; ainsi cet ergot n'est point un champignon du genre scle- rotium , comme l'a prétendu M. DecandoUe. Description de /'Ixeris poljcephala; par M. Henri Cassini. UIxeris est un sous-genre, que je propose d'établir dans le genre Botabique Taraxacumj il appartient par conséquent à l'ordre des Syuanthérées et à la Iribu naturelle des Lactucées. Voici ses caractères. Calaihidis incoronata, radiatiformis, muititlora, fissitlora, androgyni- flora. Periclinium squarais uuiscrialibus, iequalibus, oblongo-Ianceo- ( Î74 ) Inlis, foliaceis, margit-ibus mcrabranaccis ; basis pcrirliiiii squamulis circiter qiiiuque auxiliariis rincla niinimis, uniserinlibus, irrogul.'ilini ■ordinntis, ncjii F.cipressis, ovalis, siibinemhninaccis.C linanlliium plarium, ■•ibsoliilè inappendicuL'ilum. Frucliis miitbnnes , oblon^i, i^labri, levis- simi, rostis circilcr decem longitrorsîim inslructi, altlssimo proini- iieiitibi:^, niasque fingpiilibus lineares, crassiusculas, subcrosas; iViiflùs apex in colluni productus gracile, ipso fructu muilô brevius; pappus aibijs, squnmclhilis numerosis, inaequrilibus , fililormibus, siibcapilla- ribtis^ ba;bcllul,'ilis.Corollac;gIabra>. Anibcrœ et stigmalophora subnigra, Ixeris pnlycppJinla, H. Cass. Celle plaïUe herbacée, presque enlii're- nieiit glabre, a environ deux pouces et demi de haulcnr. Elle (liFrc un tronc é[>ais, Irts-court , dre.'sé, enraciné par sa base, ramifié au nsommet, couvert de feuilles très-rapproehées, alternes, sessiles, scmir amplexicaules, longues de plus de trois pouces, larges d'environ (\euK lignes, linéaires-subulées, uninervées; leur base esl élargie, membra- neuse, mullinervée; Iriu- pnrlie inférieure est parsemée en-dessus de poils irisés, et niunic sur les bords de quclcpies dents longues, subulées ou lancéolées, souvent un peu arquées en arrière, l.e tronc se divise au sommet en quelques branches striées, portant des feuilles analogue? à celles du tronc, mais plus courtes, sagillées à leur base, très-peu nombreuses et très-éloignées les unes tics autres. Chaque branche sç ramifie à son sommet en une sorte docorymbe très-irrégulier, peu ra- meux, jjourvu de bractées subulées , membraneuses, situées à la base de la plupart des ramifications qui sont grêles et pédonculiibrmes. Le coj-ymbe est formé d'environ huit ealalhides pédonculées par ses der- nières divisions ; chaque calalhidc haute d'environ trois lignes, et com- posée d'une vingtaine de ffeurs à corolle jaune. J'ai étudié les caractères génériques et spécifiques de Vlxeris^ sur un échantillon sec, innommé, l'aisant partie d'une collection de plantes du Napaul , donnée à ]M Desfbntaines par M. Decandolle, qui l'avait reçue, ,en 183 1, de ]M. Wallich. J'avais d'abord attribué celle plante au genre Taraxocum , en la nom- n-ant Taraxacwn polycephaluinj mais elle s'éloigne tellement des vrais Taraxacum par squ port, que je crois devoir la distinguer au moins comme sous-genre. Les dilierences génériques ou soiis-génériqiies, que je remarque entre le Taraxacipn et rZier/^^ sont au nombre de quatre : i" dans le Taraxacum, les cétes du fiuit ne sont jamais saillantes en forme d'ailes, et elles sont toujours pourvues, au moins en haut, d'ex- croissances spinilbrmcs, tandis que le fruit de Vixeris a dix ailes, sans aucune aspérité ; p/' le eol est beaucoup plus long que le fruit dans le Taraxacum, et beaucoup plus court que le fruit dans l'/ae;/.ç; 5" le Tfiraxacum a un péiicline extérieur formé d'une douzaine de squames l'uiiacécs, bj!-ériées , dont les plus longues surpassent ordinairement la niuilié de la hauleur du péricliiie iiilérieu.'j Vixeris n'a qiie cinq sq'ia- l u2 i, mules surnuméraires, membraneuses, Irès-peliles, alleignuat à peine la baic des squames un péricliticj 4 '^ Taraxaum a une hampe dé- pourvue de feuilles, simple el monucalathidc; XIxeris a une vraie tij^e ji,arnie de feuilles, rameuse, ccrymbée, polvcalaihide. Les bolanisles qui admellenl des sous-g^ures, ont coutume d'attacher le nom sjiécifique au ncjm du genre principal, et de passer sihis silence le nom du genre secondaire, qui devient ainsi presque inutile. Cette méthode me parait contraire à l'ordre naturel des idées, qui exige, selon mol, que le nom spécifique soit attaché à celui du sous-genre; c'est pourquoi je nomme la plante dont il s'agil Ixeris polycephala. Ceux qui n'atiopteut pas mon système de nomenclature, la nommerou^ Taraxacum poljcepJialum. Description de deux nouvelles espèces r/e Dimorplianthes 5 par M. Henri Cassini. Le genre 2>/i7zor/7/ia;z/^e5 appartient à l'ordre des Synanlhérées, et à BoiAKiQur, la tribu naturelle des Astérées, dans laquelle il est Voisin des genres Erigeron, Trimorpha , FimbriUaria, haccharis. 11 diffère des deux premiers par l'absence d'une couronne radiante , liguliflore; du troisiè- me, par le clinanthe non fimbrillé; et du quatrième, parce que chaque calalhide réunit les deux sexes. On doit encore moins le conlbmlre avec le genre Conyza , puisque celui-ci est de la tribu des Inulées. ■ J'ai proposé d'abord le genre Bimorphanfhes, dans le Bulletin des sciences de février 1818, page 5o; et je l'ai ensuite plus amplement ex- posé, dans le Dictionnaire des sciences naturelles , tome XJIJ, page aS.^, où j'ai décrit quatre espèces de cegenre. Depuis celte dernière époque, j'ai observé deux espèces nouvelles et très-remarquables, que je vais taire connaître par les descriptions suivantes. Dimorphanthes procera , H. Cass. Fiante herbacée, à racine vivace. Tiges hautes de plus de tro^s pieds el demi, dressées, simples, ramifiées sculemeulau sommet, épaisses, cylindriques, un peu anguleuses, striées, couvertes de poils un peu roicles. feuilles alternes, sessiles, scmi-am- plexicaules, étalées, variables, longues d'environ un demi- pied, larges desit à dix-huit lignes, hérissées sur les deux faces et sur les bords de pods uu peu roides : les unes longues, étroites, presque linéaires, très- entières sur les bords, obtuses au sommet ; les autres oblongues-Iancéo- lées, tantôt simplement dentées, tantôt presque pinnatifides. Calalhidcs larges de huit lignes, hautes de six lignes, pédonculées (la terminale sessde), disposées au sommet des liges, en pauicule cory mbiforme, à ramdications pubescenles, accompagnées de bractées foliacées, longues, étroites, linéaires-subulées. Corolles jaunâtres. Calalhide discoïde : disque large, multiilore, régulanilore,androgy.- ( 17^0 niflore; couronne plurisériée , inullidore, tubulirtore, fdminiflore. Peri- «;Iine liéinispîiériqLie-nainpanulé , inférieur aux fleursj formé de squa- 7nes irrégulièrement im!)riquée,s^ appliquées, linéaires-subiilées, coria- (•es-foliacées. Clinanlhe Irès-iarge, plan, hérissé de papilles inégales, ir- régulières, épaisses , coniques, charnues. Ovaires oblongs, comprimés bilaléralement, hispidules, bordés d'un bourrelet sur chaque arête ex- térieure et inlérieurej aigrette longue, composée de squamellules inéga- les , unisériées, filiformes, barbeltulées. Corolles de la couronne tubu- leuses , longues , grêles, bi-tridentées au sommet, ou tronquées oblique- ment, ou terminées irrégulièrement et variablement. Styles d'Asiérée. J'ai décrit celte belle espèce sur un individu vivant , cultivé au Jardin du j-Joi, où il fleurissait ;i la fin de juillet. J'ignore son origine. Dlmorphautlies stipulata , H. Cass. Plante un peu visqueuse, à poils glanduleux , exhalant, lorsqu'on la froisse , une odeur assez analogue à celle du Nepeia cataria. j iges herbacées, paraissant un peu ligneuses à ]a base, irrégulièrement dressées, très-rameuses, diffuses, hautes de plus de deux pieds, cylindriques, striées, velues. Feuilles alternes, étalées, analogues à celles de l'Ortie et de beaucoup de Labiées: pétiole long d'un pouce, ayant à sa base deux appendices stipnliformes; limbe long de deux pouces, large d'un pouce et demi, ovale, subcordiforme, pubes- cent sur les deux faces, ridé, nervé, irrégulièrement et inégalement" denté ou lobé , quelquefois ayant à sa base deux lobes en oreillettes, for- més par deux incisions plus profondes. Calathides subglobuleuses, de trois lignes de diamètre, peu nombreuses , dis))osées en pauicules termi- nales très-irrégulières. Corolles jaunes en préfleuraison , devenant jau- nes-pâles ou blanchâtres en fleuraison. Calathide discoïde : disque multiflore, régulariflore, androgyni-mas- culitlorej couronne mullisériée, multiflore,ambiguiflore,féminillore. Pc- ricline subhémisphérique, très-inférieur aux fleurs; formé de squames paucisériées, inégales, irrégulièrement imbriquées, appliquées, oblon- gues, coriaces-foliacées, aiguës et rougeâtres au sommet. Clinanthe con- vexe,simpleet nu, sous la couronne; plan ou concave, proioudémental- véolé, à cloisons charnues, dentées^ sous le disque. Ovaires delà couron- ue obovales-oblongs, coinprimés bilatéralement , glabriuscules, bordés d'un bourrelet; aigrette composée de squamellules unisériées, filifor- mes, barbellulées. Ovair-es du disque oblongs, irréguliers, glabriuscules, munis de plusieurs c('tes, aigrettes comme les ovaires de la couronne, mais paraissant être stériles quoique le stigmate soit bien conformé. Co- rollcsde la couronne à limbe liguliforme, beaucoup plus court que le .style , nullement radiant, irrégufier ,semi-avorlé, souvent presque entiè- j-emenl avorlé. J'ai décrit cette espèce sur un individu vivant, cultivé au Jardin du Roi , où il fleurissait h la fin d'août. On croit qu'il vient do l'ile de France, .C 177 ) Extrait d'un Mémoire sur la distribution de la chaleur dans les corps solides ; par M. PoiSSON. 1821. Ce nouveau Mémoire est la stiito de celui que j'ai lu à l'Jnstifut sur Physiqtje-'Mathe- le même sujet, eu 181 5, auquel j'ai fait depuis |)lusiears additinus, MiTiguE. et qui a été rendu public au mois de mai dernier ( i ). }a question qui fait l'objet de ces deux Mémoires-, se divise naturellement en Académie royale des deux parties : la formation des équations différentielles du mouvement Sciences, de la chaleur, soit à l'intérieur, soit à la surface des corps solides, et 3i décembre 1821. la résolution complète de ces équations, pour en déduire, à im instant quelconque , les températures de tous les points du corps que l'oa considère, d'après celles qu'ils avaient à une époque déterminée. Pour former les équations relatives aux points intérieurs, je suis parti de riiypotlièse que M. I,aplace a proposée le premier, et qui consiste à faire dépendre la communication de la chaleur dans l'inférieur des corps solides, d'un rayonnement entre leurs particules, qui s'étend à des distances finies, mais imperceptibles; en sorte que cette action calorifique puisse être assimilée, quelle qu'en soit la cause, h toutes les autres espèces d'actions moléculaires. La forme de l'équation à laquelle on parvient, est subordonnée à celle hypothèse 5 elle serait différente, par exemple , si le rayonnement intérieur s'étendait h dis- tance sensible : dans la supposition contraire, que nous avons adoptée, elle ne dépend |)oint de la forme du corps; elle dépend uniquement de sa constitution intérieure; et je l'ai obtenue, dans le premier Mé- moire, pour le cas d'un corps hétérogène, dans lequel la conductibi- lité et la chaleur spécifique varient d'un point à un autre, suivant des lois quelconques. Cette équation générale coïncide; dans le cas parti- culier de l'homogénéité, avec celle que IM. Fourier avait précédem- ment donnée pour le même cas. Relativement aux points voisins de la surfane, on admet qu'indé- pendamment de leur rayonnement mutuel , ils émettent de la chaleur au dehors, de manière que la chaleur rayonnante qui s'échappe d'un corps solide, ne part pas seulement de sa surface, mais elle émane aussi des points qui en sont voisins, jusqu'à une profondeur impercepti- ble. Pour conclure de ce mode de rayonnement extérieur, l'équation du mouvement de la chaleur à la surface d'un corps de forme quelconque, j'ai supposé, dans mon nremier Mémoire, que la température n'éprouve pas de changement brusque près de cette surfape, c'est-à-dire qu'à la ( 1 ) Ces deux Mémoires feront partie du dix-neuvième Cahier du Journal de l'École Polylechnintu- , qui paraîtra irtcessaiiinienl. L'impression du prenn'er Cnliier étant ter- minée , il en a été distribué des exemplaires particuliers, à l'époque citée, 23 ( '78 ) surface mûmc et dans retendue où se fait l'émission exiéneure, la température ne diil;re pas sensibifinent de celln qiii a lieu à la petite j)rorondcur où cette émission a cessé. A la vérité , la loi de continuité exige que l'on passe par une gradation insensible, de la température du corps à celle du milieu dans le(]uel il est placé; m.nis notre hvpolhcse n'était pas pour cela inadu)issiblc3 ( ar on peut concevoir qu'il existe en dehors du corps, dans le milieu extérieur, une couche d'une épais- seur aussi petite qu'on voudra, dans laquelle la température varie 1res-' rapidement, et qui serve à lier l'une à l'autre les températures intérieure et extérieure. 11 était donc nécessaire d'examiner ce qui devait arriver dans cet!e hypotljcse; or, il en résulte, (;omme conséquence nécessaire, une relation entre les deux tondions des j)elites distances cjui expriment la loi du rayonnement intérieur et la loi de l'émission de la chaleur au dehors; relation qui n'a rien d'impossible en elle-même, mais qui n'existerait pas, en général, si ces deux fonctions étaient données à priori. L'équation relative à la surface, obtenue de celte manière, ne serait démontrée que pour le cas où cette relation aurait etlcclivemcnt lieu, ce qui laisserait du doute sur sa généralité et sur les a|)plicalions qu'on en pourrait faire. C'est pour cette raison que j'ai repris en entier celte question , dans ce second Mémoire, pour la traiter sous un nou- veau point de vue. Je regarde maintenant le corps que l'on considère comme terminé par une couche d'une épaisseur insensible, dans laquelle, néanmoins, la température éprouve une variation d'une grandeur sensible; celte couche peut d'ailleurs se prolonger au dehors, d'ime quantité éj;alement très-petite, de sorte cjue la lempéralure inconnue qui répond h la surface même du corps, puisse différer sensiblement de celle qui a lieu à une dislance insensible, soit au dehors, soit à l'intérieur. I^our expliquer plus facilement cette disposition de la chaleur aux extrémités des corps solides, nous pouvons la comparer à une circonstance analogue qui se présente dans la théorie des tubes capillaires, dont la physique est rede- vable à M. Laplace. On sait, en effet, d'après cette théorie, que l'incli- naison du plan tangent à la surface d'un liquide, qui s'élève ou qui s'abaisse dans un tube capillaire, varie très-rapidement près des parois du tube, de telle sorte qu'elle est très-différente h la paroi même et à une distance imperceptible : la nature de cette surface, près de la paroi, dépend à la fois de la loi de l'altraction du liquide sur lui-même, et de la loi de l'altraction de la malière du tube sur le li(juide, de même que les températures des points voisins de la surface d'un corps échaufle, dépendront, dans cette nouvelle hypothèse, de la loi d'émission de la chaleur au dehors, et de celle du rayonnement intérieur : aune dis- tance sensible de la paroi, l'équation de la surface liquide est connue, et ne dépend plus des lois d'attractiou; et aussi, dans l'intérieur du corps^ ( 179 ) la loi des températures est indépenclniile del.'i (onction qui exprime hi loi 1 o 2 1. du rayonnement à petites dislances entre ses molécules. J.'équation qu'il s'agissait d'obtenir, k laquelle je suis parvenu dans ce second Mémoire, a la même l'orme que celle qui se trouve dans le pre- mier; mais elle n'est plus sujette à aucune restriction; et le f^ens réel qu'on y doit attacher est fixé d'une manière précise : au lien de s'applj; quer à la température des points de la surface , qui reste inconnue cl qui ne saïu-ait non plus être donnée par l'observation, celte éqii.'ilion subsiste pour la température qui a lieu à une très-petite prolondour, laquelle température est en môme temps celle que l'on peut calculer et observer. Dans le premier Mémoire, j'ai aussi considéré la distribution de la chaleur dans un corps con)posé de deux parties de matières ditiérentes, en supposant toujours, comme pour la surface extérieure, que la température n'éprouve pas de changement brusque près de leur sur- face de contact. Dans celui-ci , j'examine de nouveau cette hypothèse, et je fais voir qu'elle entraine des conséquences qu'on ne peut admettre sans nuire à la généralité de !a question. En l'abandonnant ensuite , je parviens à deux équations relatives à la surface de contact, qui n'a- vaient pas encore été données. Outre la conductibilité propre de la ma- tière dans chacune des deux parties du corps, ces équations renferment encore une quantité qui se rapporte au passage de la chaleur de l'une de ces parties dans l'autre, et dont la valeur ne peut aussi se déduire que de l'observation. J'ai indiqué à la fin de ce Mémoire les expé- riences et les calculs qu'il faudrait faire pour déterminer cette valeur de la manière qui paraît la plus susceptible d'exaclitude. Les équations différentielles du mouvement de la chaleur étant ainsi établies, il faudra, pour en faire des applications numériques, con- naître les valeurs de certains éléments qu'elles renferment, savoir : la chaleur spécifique de la matière du corps, la mesure de sa conductibilité propre, celle du pouvoir rayonnant de sa surface pour un excès donné de sa température sur celle du milieu extérieur, et enfin la quantiié re- lative au passage de la chaleur d'une substance solide dans une autre. Il serait donc à désirer que l'expérience eût fait connaître, pour un grand nombre de corps, les valeurs de ces divers éléments; mais si l'on excepte la chaleur spécifique, nos connaissances à l'égard des autres sont encore extrêmement bornées. D'un autre côté, pour que les équations différentielles restent linéaires et puissent être résolues, on est obligé de regarder ces diverses quantités comme indépendantes de la tempéralure; or, l'expérience a déjà prouvé que la chaleur spécifique et la mesure du rayonnement de la surface éprouvent de très-grandes variations dans les hautes températures, et il est naturel de penser qu'il en est de même à l'égard de la conductibilité; la solution des problèmes particuliers, fondée sur l'invariabililt! de tous ces éléments, n'est donc qu'une approximation qui sera sulfisante dans le cas des températures ordinaires, mais qui pourrait induire grandement eu erreur, lorsque les leiTipéralures viennent à passer certaines limites. Telle est l'analyse succincte de la partie physique de la question qui fait l'objet de nos deux jMémoires. I.a résululion des équations difiéren- lielles dans les difl'érents cas qu'il est possible de traiter, relativement à la forme du corps et à la distribution primitive de la chaleur entre tous ses j)oin(s , n'offre plus que des problèmes de pure analyse pour lesquels on peut suivre deux méthodes différentes qu'il est bon de comparer entre elles. L'une de ces méthodes est celle que j'ai suivie dans le premier Mé- moire : elle consiste à partir directement de l'intégrale complète sous forme finie, de l'équation aux différences partielles relative à chaque problème particulier. La fonction arbitraire que contient cette intégrale, représente immédialemeni, du moins dans tous les exemples du premier Mémoire, la loi des températures des pointsdu corps que l'on considère j dans d'autres questions plus compli(|uées, elle est implicitement liée à cette loi; de manière qu'elle est censée déterminée dans tous les cas, mais seulement pour toute l'éleudue du corps dont il s'agit; et elle reste au cotilraire indéterminée pour toutes les valeurs des variables correspondantes à des points qui tombent hors de cette étendue. Cette division d'une fonction arbitraire eu plusieurs portions, qui forment comme autant de fondions différentes, et dont une seule est donnée par les conditions initiales de la question , se retrouve dans les solutions de la pluj)art des problèmes de physique ou de mécanique, dépendants des équations aux différences partielles; et le problème drs cordes vibrantes en offre le plus simple et le plus ancien exemple. L'indéter- mination d'une partie de la fonction arbitraire est ce qui permet, dans ces différents problèmes, de satisfaire aux équations qui se rapportent aux extrémités du corps; et, dans la question qui nous occupe actuel- lement, on parvient au moyen de ces équations, par une singulière ana- lyse, sinon à déterminer, du moins à éliminer en entier la partie in- connue de celle fonction, de sorte qu'il ne reste que des quantités données, dans l'expression des températures de tous les poinis du corps à un insianl (|uelconque. De plus, celle expression se trouve alors tra isformée en une série infinie d'exponentiefles, dont les exposants ont le temps pour facteur, et sont esseiiliellement réels et négatiis, et dont les coefficicnls ne dépendent pas de cette vaiiable. Apr s uu temps plus ou moins considérable, celle série se réduit sensiblement à un seul terme, à celui qui contient l'exponentielle affectée du moin- dre exposant; d'où il résulte que le temps continuant à croître par in- tervalles égaux, les températures de tous les poiats du corps décroisseat ( iSi ) suivant une même progression géoiiiélrique, dont le rapport est indë- pendant de la distribution initiale de la chalmir; et c'est lo rsqiie les corps primitivement échautlés d'une manière quelconque, sont par- venus à cet état rëgulier, que les physiciens commencent à observer les lois de leur l'etVoidissemcnl. La seconde des deux méthodes que nous voulons comparer, est, pour ainsi dire, l'inverse de la première. Elle consiste à représenter la température à un instant et en un point quelconques, par une série infinie d'exponentielles dont les exposants sont proportionnels au temps, et les coeflicients , indépendants de cette variable, qui salisl'asse à l'équation aux différences partielles du problème, et puisse en être regardée comme l'intégrale complète. On détermine sans difficulté les- exposants et une partie des coeflicients de cette série, au moyen des équations relatives aux extrémités du corps, après quoi l'on dispose du reste des coefficients pour assujettir la série à représenter les tem- pératures initiales, qui sont données arbitrairement pour tous les points du corps. Or, pour qu'il ne reste aucun doute sur la généralité d'une telle solution, il faut qu'on soit certain que la série d'exponentielles exprime, en effet, l'intégrale la plus générale de l'équation du pro- blème; car, sans cela, ou pourrait craindre qu'en parlant d'une autre forme d'intégrale, ou ne parvînt à une autre distribution de la chaleur à un instant quelconque. Il est vrai que le problème semble, par sa patui-e, ne devoir admettre qu'une seule solution; mais si cela est vrai, il vaut mieux que ce soit une conséquence de la solution directe de la question, plutôt qu'une des données qui servent à la résoudre. Cependant l'usage des séries d'exponentielles pour représenter les in- tégrales des équations linéaires aux différences partielles, est d'une grande utilité dans beaucoup de problèmes de physique ou de méca- nique; il y en a même plusieurs qui ne se résoudraient que très- difficilement sans le secours d'une série de cette nature; il était donc bon d'en fixer le degré de généralité; et je crois y être parvenu par une considération tort simple, sur laquelle je me suis déjà appuyé dans d'autres recherches, et que j'aurai l'occasion de rappeler dans la suite de ce Mémoire. (Quanta la représentation des températures initiales par la série dont il est question , on y parvient assez simplement dans plusieurs des problèmes que l'on a résolus jusqu'ici; mais on trou- vera, dans ce Mémoire, des moyens généraux et directs , que je pro- pose pour atteindre le même but', qui pcmrront s'appliquer aux cas les plus comj)liqués, et qui serviront à compléter, sous ce rapport, la mé- thode que nous examinons, l.e seule difficulté qu'elle présentera encore, c'est la nécessité où l'on est, en suivant celte méthode, de prouver que les coefficients du temps dans les exponeniielles, sont tous des quanlilég réelles et positives 3 ce qui est indispensable, non pas pour la solutioc 1 U2 1. j (i8o) même de chaque problème, mais pour qu'on puisse déduire de celfe .solution les clats .successifs du corps échauffé, et parliculirrement l'élat Jiual qui |)réct'de son relVoidissemcnt complet. Or, ces coelficieuts sont les racines d'équations transcendantes , dont la iormo varie jjour les (lilïérents problèmes, et qui sont quelquefois très-compliquées. Dans lous les cas, on recîonnaît immédiatement que leurs racines réelles ne peuvent être que négativesj mais si l'on excepte les plus simples de ces équations, on n'a aucun moyen de s'assurer de la réalité de toutes leurs racines; el généralement les règles que les géomètres ont trouvées pour cet objet, ne sont point applicables aux équations IransLeiidantes , comme nous le ferons voir par des exemples. Ainsi, à cet égard, la seconde des deux méthodes que nous examinons, est moins complète ■ (i) Connaisicmcc des temps, pour faiinée 1823. C i8" ) i". l,a (cmperatiire extérieure change avec la latitude; mais on li-ouvo l [! 2 l. qu'à raison de la i!,rnndeur du rayon terrestre, cette variation n'a [las d'influence sensible sur la loi des températures dans le sens de la pro- fondeur, pourvu que la distance à la surface soit très-petite par rapport à ce rayon , ainsi que cela arrive à toutes les profondeurs où les obser- vations peuvent se laire. Cette remarque est due à M. laplace j et, sur ce point, je n'ai fait que confirriier le résultat de son analyse, en mon- trant aussi que cette varialion de chaleur dépendante de la latitude, n'influe pas non plus sur la loi du décroissemeut des inégalités pério- diques, diurnes ou annuelles, ni sur l'inslant de leur maximum , à diverses profondeurs. 2". La température extérieure varie encore par des circonstances locales, de sorte qu'elle s'élève quelquefois à des degrés (rès-diflérenis , dans des lieux qui ne sont séparés que par de petites distances; or, cette autre espèce de variation influe sur la loi des températures intérieures, et il en résulte que la' chaleur qui existe à une profondeur déterminée, ne dépend pas unicjuement de celle qui a lieu à la surface sur la même verticale : elle dépend aussi des températures des points circonvoisins , jusqu'à des distances plus grandes que celte même profondeur. On trouvera dans mon Mémoire une formule pour calcider le degré de chaleur qui doit avoir lieu à une distance donnée, au-dessous de la surface de la terre, d'après les températures des points de cette sur- face , fournies par l'observation. Ces résultats se rapportent à l'état permanent du sphéroïde terrestre, déterminé par les causes qui agissent constamment à sa surface, et in- dépendant de sa chaleur [)rimitive. Mais j'ai aussi considéré l'état final d'une sphère homogène d'un très-grand rayon , qui précède immédia- tement son état permanent, et dans lequel on verra que les températures de tous les points également éloignés du centre, sont devenues égales entre elles, et proportionnelles à la moyenne de leurs grandeurs ini- tiales, de manière que l'inégalité de température subsistera encore dans le sens du rayon, à un& époque où elle aura entièrement disparu dans tout autre sens. Le dernier paragfaphe de ce Mémoire est relatif à la distribution de la chaleur dans une sphère composée de deux parties, de matières diffé- rentes. J'ai choisi ce problème, pour donner un exemple de l'usao-e des nouvelles équations que j'ai annoncées plus haut, et qui se rapportent au passage de la chaleur d'une partie d'un corps dans une autre, fl m'a aussi fourni l'occasion de faire quelques remarques sur le refroidissement à 1 5 graines globuleuses, lisses, visibles à l'œil nu ; je n'ai observé (-e dernier carac- tère, assez remarquable dans cette famille, que sur l'espèce raj)portée par M. Gaudichaud , la fructification de cette plan'e étant plus avancée que celle des individus de l'herbier de Burmann. Ces capsules soti placées régulièrement sur un seul rang de chaque colé de la nervure moyenne; elles sont assez espacées entre elles, et recouvertes par le bord de la fronde qui se replie jusqu'au milieu des pinnules. On voit combien ces caractères diflèrent de ceux du genre Pleris. Si nous iherchons ensuite dans laquelle des cinq tribus de la famille des fougères ce genre peut se ranger, nous sommes forcés de le rapporter à celle des Gleichenées. Nous avons déjà indiqué les caractères qui l'éloignent des Polypodia- cées , la présence d'un anneau élastique transversal, le dislingue des Osmundacées et des Ophioglossées, et l'unilocularité des capsules le 24 sépare des Marattiées. Il présente au contraire plusieurs caractères qui lui sont communs avec les Gleichenées : i° la forme de son anneau élas- tique qui ne diffère de celui des Gleichenées qu'en ce qu'il n'entoure pas complètement la capsule j 2° la déhiscence régulière et transversale de ces capsules^ 3" leur insertion régulière et sessile sur la fronde. Il diffère pourtant évidemment des trois genres de cette tribu : Glei- chenia , IMertensia, et Platizoma, par la disposition des capsules en lignes simples et continues, et par la manière dont elles sont recou- vertes par le bord de la fronde. Le port des deux espèces que nous connaissons est aussi très-caracté- risé : leur fronde deux ou trois fois pinnatilide est molle et charnue, tout- à-fait herbacée; ses divisions sont irrégulièrement lobées à lobes arrondis, ou lancéolés dans les frondes stériles, linéaires ou sétacés dans celles qui portent des capsules; leur tissu présente un réseau de nervures for- mant des mailles presque hexagonales d'une régularité très-remarquable. Tous les caractères tirés des organes de la fructification et de la végé- tation me paraissent ainsi conHrmer la distinction de ce genre, que nous proposerons de nommer Ceratopleris , et de caractériser ainsi. - Ceratopte RIS. Capsulae globosœ sessiles, annulo incompleto, semi-circulari cinctce, rima transversali déhiscentes, in série simplici sub margine revoluto frondis insertœ. Herbce molles, fronde decompositâ, circinatim convolutà, nervis re- ticulatis, in locis paludosis crescentes. I. Ceratopteris Thalictroides. ( I ) Frondes pédales pinnalre, pinnulis bipinnatifidls, lobis in planta fcrtili linearibus margine subtus revoluto, in fronde slerili ovato-lanceolatis obtusis. Pteris thalictroïdes. Swartzsyn. fil. p. 98. VMlld. spec. pi. vol. V. p. jyS. oc pinnulis in planta ferfili longissimis linearibus. Acrostichum slliquosum. Linn. spec. pi. iS-lj. Burm. fl. ind. p 229. FiUx Immilis species segmentls lotigis et angustis. Burin, ihes, ZeyL & pinnulis in fronde fertili brevioribus sefaceis. jicros/icluiin TliaHclroïdes. I in n. Spec. PI. i5_'7. Burm. 11. ind, p. 229. (1) Voyez la planclie ci-joinlL" : lîj;. i, l,i frondo l'crlile. rt, b,e, d, dûluil de la foi'ilii' et de l'iiisertiuii lies capsules Fig. 2, la Ironde sLéiile. Cf/ll/t /•/'//■' ( ^/fa^c/i-(>ir/^,l ( 107 ) o , Thaliclnim ztylaniciim aquaticum. Burm. thés. Zeyl. |> 2-i2. (i) i o2 1. lîab. in aquls Icnitcr fluciUibus nrc prot'urrdis, vel stagnaiilibus /ey- lonoe, Javoe. (Biu-m.), MacassniTo (Rumph.), Coi-oraaiuleliœ {Macé \\\ lierb. tnus. Paris.) a. Ceratopteris gaudichaudii. Frondes palmarès pinnataî, pinnulis in fronde fertili pinnalifidis lobis linearil)us, in fronde sterili sub bipinnatilidis iubis setaceis, axiUis bulbiferis. lîab. in loois paludosis lusularum Mariauaruni ubi hanc speciem de- tejiit Cl. Gaudichaud. * w*^ wv* »v«^ Description dune nouvelle espèce ^/'Heliopsîs; par M. H. Cassini. Heliopsis platyglossa, IT. Cass. Plante herbacée, probablement vi- lîoTAnuiUE. vace, haute de trois pieds. Tige dressée, rameuse, épaisse, cylindricpie, hérissée de poils roides, et marquée de taches brunes; rameaux diver- gents. Feuilles longues de quatre pouces, larges d'environ deux pouces, sessiles, oblongues-lancéolées, échancrées en cœur à la base, inégale- ment dentées sur les bords, garnies sur les deux faces de poils courts et roides; les feuilles inférieures opposées, les supérieures alternes. Cala- thides larges d'un pouce, solitaires au sommet tie pédoncules terminaux et axillaires, assez grêles, longs d'environ doux pouces; couronne de douze languettes un peu inégales; corolles jaunes. Calathide radiée : disque mullitlore, régularitlore, androgyniflore; couronne unisériée, liguliflure, féminiflore. Péricline un peu supérieur aux fleurs du disque, subcampaniforme, composé de squames bisériées : les extérieures beau(^oup plus longues et plus larges, un peu inégales, ovales-lancéolées, foliacées, à partie inférieure appliquée, à partie su- périeure étalée; les squames intérieures squamelliformes, oblongues- obovales, arrondies au sommet, membraneuses, plurinervées, ciliées sur les bords. Cliuanthe conique, pourvu desquamelles inférieures aux fleurs, embrassantes, oblongues, arrondies au sommet , membraneuses, plurinervées, ciliées, tout-à-fait analogues aux squames intérieures du péricline. Ovaires inaigretlés, oblongs, un peu épaissis de bas eu haut, tétragones, glabres, lisses, point comprimés ni obcomprimés. Corolles de la courotme articulées avec l'ovaire; à tube court, hérissé de très- longs poils charnus, subulés, articulés; h languette très-large, presque orbiculaire, concave, multinervée, terminée par trois crénelures. Co- (i) Voyez, pour les autres synonymes, Wildenow. Spec. pi. V, p. 378. ( I.S8 ) l'olles (lu disque articulées avec l'ovaire; à kibe hérissé de longs poils, à limbe glabre. J'ai étudié cette plante eu 1821 , sur un individu vivant cultivé au Jar- din du Roi, où il était innommé, et où il IJeurissait au mois de juillet. On ignore son- origine. Celte espèce paraît très-voisine de V Heliopsls sca- bra de M. Dunal : mais elle en est bien distincte, comme on peut s'en convaincre en comparant lua description avec la description el la ligure de la plante de M. Dunal. Tableau niclhoclujiic des genres de la tribu des Lactucées ; par M. H. CaSSJNI. Les Lactucées {Lactuceœ) forment la première des vingt tribus natu- relles dont se compose l'ordre des 8ynanthérées, suivant ma méthode de classification. Si l'on dispose eu cercle, comme je l'ai proposé, la série des vingt tribus, celle des Lactucées devient intermédiaire entre celle des Vernoniées, qui est la vingtième et dernière de la série, et celle des Carlinées, qui est la seconde. La tribu des Lactucées, moins nombreuse que celle des Jnulées, qui est elle-même moins nombreuse que celle des Hélianlhées, comprend un plus grand nombre de genres qu'aucune des dix-sept autres tribus. On distingue Facilement la tribu des Lactucées, fiar la corolle contenant des étamines parfaites, et dont cependant le imbe est lèndu d'un bout à l'autre sur le côté intérieur. Mais la classifi- cation naturelle des genres de cette tribu est beaucoup plus difficile que celle de toutes les autres. J'ai déjà publié , dans le L^iiUctin de cette année (page 12G), le tableau méthodique des genres de la tribu des Inu- lées. Je vais présenter le tableau de ceux qui constituent la tribu des Lactucées. Première Section. Lactucées-Prototypes {Lactuceœ-Archeijpœ). Caractères ordinaires. Fruit aplati ou tétragone; aigrette blanche, de squamellules fililormes ti'ès-taibles, à barbellules rares el peu saillantes. Corolle garnie , sur sa partie moyenne, de poils longs et fins. 1. Prototypes anomales. Clinanthe squamellitère. j. Scoljmus. H. Cass.. — 2. Mjscolus. H. Cass. IL Prototypes anomales. Aigrette barbée. 3. Urospermum. Scop. ]n. Prototypes vraies. Aigrette barbellulée. 4. Picridium. Desf. — 5. Sonckus. Vaill. — 6. Lactuca. ToMm. —-f. Chondrilla. Vaill. — 8. Prenanthes. YaiU. ( 1^9 ) Seconde Section. Lactucées-Hyoseridées (Lactueece-Hyoserideœ'). Caractères ordinaires. Fruit allongé ; aigrette nulle, ou stéphaaoïde, ou composée desquamellules paléifbrmes souvent accompagnées de squa- mellules filiformes. Péricline de squames unisériéesj ordinairement en- touré à la base de squamulcs surnuméraires. 9. Lampsana. Tourn. — 10. Rliagadiolus. Touru. — n. Koejpinia: Patl. — j 2. -{- Arnoseris. Gœrtu. — 1 5. -f Krigia. Schreb. — 1 4. Hyoseris. ,/uss. — i5. Hedypnois. Tourn. Troisième Section. Lactucées-Crépidées {Lactuceœ-Crepideœ). Caractères ordinaires. Fruit allongé, plus ou moins aminci vers le haut ; aigrette blanche , de squamellules filiformes, grêles, peu barbellu- lées , quelquefois barbées. Péricline de squames nnisériéesj entouré à la base de squamules surnuméraires. I. Aigrette barbellulée. i6. Zacintlia. Tourn. — xq . Nemaiichenss. H. Cass. — iS. Gatjona.^A.. Cass. — 19. Hostia. Moench. — 20. Barkhausia. Moench. — 21. Catonid. Moench. — 22. Crépis. Moench. — 25. IntybeUia. H. Cass. — 24. Ptero- theca. H. Cass. — ib.Ixeris. H. Cass. — 26. Taraxacuni. Hall. .11. Aigrette barbée. 27. Hehninêhia. Juss. — 28. Picris. Juss. — 2g. -f Mediciisia. Moencli-. Quatrième Section. Lactucées-Hiéraciées {Lactucece-Hieracieœ). Caractères ordinaires. Fruit court , aminci k la base, tronqué au som- met; aigrette (quelquefois nulle} desquamellules filiformes , fortes, roi- des, tres-barbellulées. * 5o. Hieracii/7Ti. Lia. — 3i. Schmidtia. Moench. — 52. Drepania. Juss. — 55. Hispidella. [,am. — 54. -f ? Moscharia. Ruiz etPav. — 55. Ro- thia. Schreb. — 56. ylndryala. Lm. Cinquième Section. Lactucées-Scorzoni'.rées (^Lactiiceœ-Scorzonereœ). Caractères ordinaires. Fruit cylindracé ; aigrette composée de squa- mellules à partie inférieure lamiuée, ;\ partie moyenne épaisse et ordi- nairement barbée, à partie supérieure grêle et barbellulée. Corolle sou- vent pourvue, entre le tube et le limbe, d'une rangée transversale de poils longs, épais, coniques, charnus, disposés en demi-cercle sur le coté intérieur. 1 o C 190 ) ■ J. Scorzouérées vraie?. Aigrclle bji bée. C-'liiirinlbe scj'iamcllin'rr. ^57. -j- Roheru'a. Decaiid. — 58. SerioJa. I.iii. — 5.^. PorcelIUes. H. Cas'-. — /|.(). Hypochœrls. Gierln. — 41. Geropagon. {.in. IT. J>'corzonérées vraie?. Aigrette barbé< . Clinanlhe 1511. 42. Tragopogon. Tourn. — 4^. TlirincLi. llolli. — 44, Leonioâon. '}\\'^9: — \S.Podospcrminn. \)Q.c-à.\\<\. — 4^'* ^■corzonera. YailL — 47. Lusios- pnra. H. Cass. ITT. Scorzonérëes vraie?. Aigrette barbellulér. Clinanlhe nu. 48. Gelasia. H. Cass. — 4'^-i"^ Agoseris. Rufin. — 5o. -j- ? Truxnnon. Gasrtn. IV. Scorzonérëes anomales. Aigrette de sf)namellulcs [)aléirormes , on barbées au soraniel. Clinanthe nu ou limbrillé. 5i. Hymenonema. H. Cass. — 62. Catanance. l'ourn. — 53. Cichorium Tourn. La croix placée avant le nom d'un genre, indique que je ne l'ai pas observé. Le point d'interrogation signiKe que j'ai du doute sur lu classi- fication du genre. Je me réserve d'exposer, dans le Dictionnaire des Sciences Natu- relles, au mot Lactucées , la synonymie complète et historique ou ch"onologique de tous Ijs genres de celte tribu, et une discussion ap- profondie sur leur distribution méthodique. On y trouvera aussi un second Tableau ordonné suivant une dispo- sition qui pourra paraître préiérable à celle-ci, dont elle diffère par la suppression de la section des Hvoséridées, et par l'attribution des genres Lampsnna , Rhagacliolus , Koelpinia aux C>ré[)idées, de VArnoseris aux Hiéraciées, desKrigia, Hyoseris , Hedjpnois smx Hcoizonéviées. »»»»■»»» »»%^S»^»%%^^l»V»»VV»* V.J^..,J^, . u 'il 1 ^ J Jl.tiJl,*miJl-.'il^">->:-Vi ;, rtr'i n"'n'r*tW-V«-if.i^lV»n>VW TABLE DES MATIERES. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Obseiiïatioss sur les parties végétales des animaux vertébrés; par M. Dutrochet. ^"5" 21 Considérations générales sur le Système nerveux ; par M. II. D. de Blainville. Sg Sur l'oreille et l'ouïe de l'homme et des animaux : partie première, de l'oreille des animaux aquati- ques; par Ernest-IIenri Wcber , docteur en phi- losophie et en médecine, dans l'Université de Leipsîck. iiR Sur une nouvelle espèce de mollusque Icàtaeé du genre Ménalopside ; par M. Constant-Prevoft. i3(; Sur l'espèce de rongeurs à laquelle Shaw a donné le nom de Mus Bursarius. i58 Sur la patrie du Choquart, ou Choucas des Alpes. { Corvus Pi/rrfiocoraxt h'inn*) 14» MINÉRALOGIE ET GÉOLOGIE. Notice sur le gisement du Zircon-Hyacinthc; par M. Charles Bertrand-Gcslin. lo Extrait d'un Mémoire, iu à ia Société rotfale de Londres, far M* CoiehroohCj sur la géologie du Bengale. 3S îîote sur la réunion de coquilles marines et de co- quilles d'eau douce, au-dessons de la formation du calcaire à cérites des terrains parisiens , ob- servée par M. Conslant-Prevoit. 5S Description d'une nouvelle substance trouvée dans ie fer terreux ; par M. Conybcare. 6i Sur les changements de couleur d'une espèce de rep- tile de la iamilie des Agamoïdes; par M. le 1)'' Marion. 68, Sur les terrains calcaréo-trappéens du pied méri- dional des Alpes Lombardes; par M. Alex. Uron- gniart. ! 87 Sut les substances que renferme l'argile plastique d*Auteuil ; par M. Becquerel. 122 Wotice géognoslique sur la partie occidentale du Falatinat; par M. de Bonnard. 129 Observations sur les grès coquilliers de Beaucharap et rierrelaye, et sur les couches inférieures de la formation d'eau douce du gypse à ossements ; par M. Gonstant-Prevost. i33 BOTANIQUE, AGRICULTURE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Remorques sur les genres Kaulfussia, CharUis , Eu^-.tniat Ogiera, Eicuthcranlhera ; par M- H. Cassini. 1 a Extrait d'un premier Mémoire sur ïa gcrminolo{:;ie, contenant l'analyse de l'embryon des Graminées; par M, II. Cassini. 16 Extrait d'un premier Mémoire sur la Phytnnomie, contenant des observations analomiques sur la Bourrache [Horrugo officînaiis) ^ et des consi- dérations géntirales sur ia structure des végétaux ; par M. H. Cassini. 62 Observations et Hétlexions sur une monstruosité de Scaliosa coiuinbaria ; par M. H. Cassini. -8 Ob^ervalions sur les diUV-rcnls modes de la dissémi- nation chez les Syuanlbérées ; par M. II. Cassini. Description du nouveau genre Intybeiiia et du genre Plcrot/icca; par M. U. Cassini. 124 Tableau méthodique des genres de la tribu des Inuiées; par M. H. Cassini. 126 Proposition d'un nouveau genre de plante-* {Jurinea); par M. H. Cassini. i4o Observations carpologiqucs, extraites des Recherches sur l'accroissement et la reproduction des végé-. taux; par M. Dutrochet. 172 Description de Vlxeris -poii/ccphata ; par M, Henri Cassini. 1^5 Description de deux nouvelles espèces de Dimor- pbantes; par M. II. Cassini. 175 ^Nouveau j^enre de Fougère, nommé Ccratofieris ; par M. Adolphe Bron^rniart. 184 Kouvelle espèce d'IIviiopuis ; par M. IL Cassini. Tableau mélbodîque des genres de la tribu des Lactucccs- par RI. U. Cassini. i8S CHIMIE. Chlorure de carhone et triple composé d'iode, de Sur la vapeur du mercure à des lempcralures ord!- carhonc et d'hydrogène. 25 naircs; par M. Faraday. a5 ( TQa ) PTouvellos îccherclicssur la composition de Teau de rall-intoïde el de rauinios du vache; par J. L. Lassaji^ne, 33 Anuvcllc's délcrminalions des prnporlions de l'eau l et de hi dcnsilc Ht' qu*-lques fluidcb rljsliques ; par MAI. iîcizelius et DuloDg. 55 Kxamcn rliliniquc de la liqueur otJorantc de la MouIltMie; n;ir.T. Îj, La'-siti^nc. 3^ Analjsr d'un 3é^^l*llIe; par M. Slron)(yer. 8o Wod' sur la tîcrmin.'iiion des graines dans le soufre; jturJ. L, Ljhsaigne. 8i PHYSIQUE. V Hoclicri lies sur le magnclisme terrestre ; par M. C. A. Murld. 1 riéclaiMdllon du docteur BrcTTSter 6ur un Point de p(>Iui'î:ialioii. i5 Sur la longueur absolue du Pendule à secondes, iiiesuiée i-n Anglelerie et fiiÉiosse par le procédé de Borda, avec des leinarques sur le degré d'exac- titude que ce procédé coiiiporle; par M Biol. 70 Addition à l'article priicédent; par M. BioU 77 Extrait d'un Mémoire sur la condurtihinté de plu- sieurs substances solides; par M. Uespretz. 119 Extrait d'un Mémoire sur les substances que ren^ Terme l'argile plastique d'Auleuil; par M.' Bec- queiel, 12a Kouvdie application de la Slacbioc pneumatique aux arts indubtiiels, 128 Explication de la réfraction dans le système des ondes; par M. Fresnel. i52 MATHÉMATIQUES PURES ET APPLIQUEES. Des propriétés géométriques de la projection adop- tée pour la nouvelle carte de France; par M. Puissant. 17 Sur la mesure du Pendule à différentes latitudes; par M. Bot. 77 Sur l'attraction des corps sphériquei et sur la ré- pulsion des fluide» élastiques , par M. de La- place. 83 Sur l'intégration des équations linéaires aux diffé- rences partielles; par M Caucby. 101 et lijS Développement île la théorie des fluides éli.sliqu«*s, et application de cette Ibéorie à ta vitesse du Si'ii ; par M. de Laplace. 161 Sur la distribution de la chaleur dans les corps solides; par M. Poisson. 177 MÉDECINE, ANATOMIE. Considérations générales sur le Système nerveux; par M. U. de Blainvillo. «8 k De riinprimerie de PLASSAJN , rue de Yaugirard, n" 1 5, derrière lOdéon. Vii.'.W -«•*t /> » " ^ •v^ '%» .^^- ■■•V-.» •*>* f -%yw/ 1A\' 'jTT ^% '-Si. V.