[c^'m's] ."*i:'-:,"j.' :'.• ■.:---'^^H-;^f' mai 1 8 1 8 Despretz , rue Sainte-Hyacinthe , n ° aS 9.3 déc. 1 820 Dumas, au Jardin du Roi 29 junv. 1825 BusSY , rue du Bouloy , n° 12 11 août 1827 Serrulas , rue d'Est, n° i 7 mars 1 829 Payen, rue des Jeûneurs, n° 4 '2'?' janv. 1882 Minéralogie , Géologie, Art des Mines. Associés libres. MM. GiLiiET DE Laumont , rue des Bernardins, n<> i 38 mars 1793 Brochant de ViLLERS , rue Saint-Dominique-Saint-Germain, n° 71 .. . 2 juill. 1801 Membres. Alex. Brongniart, rue Saint-Dominique-Saint-Germain, n° 71 jo déc. 1788" Baillet, rue du Colombier , n° 12 9 mars 18 ti De Bonnard, quai Malaquai , n° 19 28 mars 1812 Beudant , rue Saint-Dominique , n° 4^ '4 ^^^- 1818 DuFRESNOY , rue du Battoir , n** 19 6 juin 1829 Eue de Beaumont, avenue de Bouftlers , n» 3 bis , 5 déc. 1829 Botanique ^ Phjsique p^égéta le. Associes libres. MM. DELEUzE.au Jardin du Roi 22 juin 180 1 3Iembres, Brisseau de Mirbel , au Jardin du Roi -, 1 1 mars 1 8o3 Richard, rue de Tournon, n° 33 10 mars 1821 Auguste Saint-Hilaire, quai de Béthune, n* 12 3i mai i823 Adolphe Brongniart, rue Saint-Dominique-Saint-Germain, n''7i 12 fév. 1825 Adrien de JussiEU, au Jardin du Roi 16 avril 182J GuiLLEMiN, rue des Arts, u» 6 '9 ^*^^' '^^* Membres. Zoologie , Auatomie et Physiologie. Associés libres. MM. (-totFROY Saint-IIilairl , au Jardin du Roi i2 janv. 1794 Le B". Cuvier (George), ibidem 23 mars 1795 DuMERiL, rue du Faubourg-Poissonnière , n° 3 20 août 1 796 Cuvier ( Fiëdéric ), au Jardin du Roi 17 déc. 1802 Membres. Desmarest , rue Sainl-Jacques, n» 16 1 9 f^^- ^^'^^ H. deBlainville, rue Jacob, n^ 5 29 fév. 181 2 Magendie, rue de Seine, n» 3o «o avril i8i5 Edwards, rue Notre-Dame-des- Victoires 0.^ avril 1818 Serres, Hospice de la Pitié 3 mars i8ai AvDoiN , rue de Seine, jardin du Roi, n° 7 19 mai 1821 Prévost (Constant) , rue de Paradis , n"^ 9 , au Marais 19 janv. 1822 Dejean, rue de l'Université, n» 17... ?• avril iSaS Médecine , Chirurgie. Associés libres, MM. Le B'"' Larrey , cnl de sac de la Monnnaie , 4 sept. 1796 Membres. Pariset, Hospice de la Vieillesse, (femmes ) , i4 mai 1808 Guebsent ,rueGaillon , n°i2 9 mars 181 1 Cloquet ( Hippoly te ) , rue Notre-Dame-des-Champs , n^ 21 2 mai 1818 Cloqtjet ( Jules ) , rue de TÉperon , n«> 8 22 janv. 1820 Breschet, rue de l'Observance , n» 3 i juin 1822 ÂDEI.ON , rue du Four-Saint-Germain, n° 4? 4 j"i" 1825 Géographie , Statistique et Economie Rurale. Associés libres. MM. SiLVESTHE, rue Taranne , n» i3 10 déc. 1788 Le Comte de Lasteyrie , rue de Grenelle-Saint-Germain , n° 59 2 mars 1 797 Membres. EyriÈs, rue Bourbon-Villeneuve ,n9 26 36 fév. 1826 Brtjé , rue des Maçons-Sorbonne , n° 7 idem, ViLLOT, rue Sainte-Croix-de-la-Brctonnerie, n" 28 idem. HuzARD fils , rue de l'Eperon , n° 5 idem. SouLANGE BoDiN , rue de la Chaussée-d'Antin , n° 45 idem. Dupont . rue Thérèse , n» 3 idem. LISTE DES CORRESPONDANS DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE, PAR ORDRE D ADMISSION. NOMS El RESIDENCES. MM. D'Andrada Bordeaux. Valu Pavie. Girod Chantrans Besançon. Latreille Paris. Usterie Zurich. Kock Bruxelles. Teulère Bordeaux. Schmeisser Hambourg. Hecht Strasbourg. Tédenat Nimes. Fischer Moscou. Boucher Abbeville. Noël Béfort. Boissel de Monville.. . . Paris. f abroni Florence. LairiP. Aimé] Caen. De Saussure Genève. Buniva Turin. Pulli (Pierre^ Naples. Blumenbach Gœttingue. Hermstaedt Berlin. Schreibers Vienne. Vaucher Genève. Héricart de Thury. . . . Paris. Costaz Paris. Dodun Le Mans. Fleuriau de Bellevue . . La Rochelle. Bailly Paris. Broters Coîmbre. Pablo de Llave Madrid. Brébisson Falaise. Panzer Nuremberg. Desglands Rennes. D'Aubuisson Toulouse. Warden New-York. Gaertner £ls Calvé, Chladni Wittemberg. Fréminville (Christ.).. Brest. Bâtard Angers. Poyféré de Cère Dax. Marcel de Serres Montpellier. Desvaux Angers. Bazoche Sèez. Risso Nice. NOMS ET RÉSIDENCES. MM, Bigot de Morogues. . . . Orléans. Tristan Ibid. Omalius d'Hallois. . . . Namur. Léonhard Heidelbcrg. Dessaignes Vendôme. Desanctis Londres. Alluaud aine Limoges. Léon Dufour Saint-Sevcr. Grawenhorst Brcslau. Remwardt Amsterdam. Dutrochet Château-Renault. Daudebardde Ferussac. Paris, Charpentier Bex. Le Clerc Laval. D'HombresFirmas. . . . A tais. Jacobson Copenhague. Montfiro . . Paris . Millet Angers. Vogel Munich. Adams (Williams} Londres. I>efrance Sceaux. Gasc Paris. Kuhnt Berlin. "Villermé Paris. ' William Elford Leach. Londres. Desaulces de Freycinet . Paris. Auguste BozziGranville. Londres. Berger Genève.^ Moreau de Jonnès Paris. Meyrac Dax. Grateloup Bordeaux. Say Philadelphie. Colin Versailles. Ord Philadelphie. Pâtisson Glascow. Chaussât Genève. Dorbigny Esnaudes , près Rochelle. PoUnski rVilna. ï^ïeyer GoiHingue. Férara Catane. Bivona-Bernardi . . . . Païenne. Casin Ans'crs. NOMS KT HK81DENCES. Samuel Parle» Londres. Kanzani Florence. Le Sueur Philadclphu: Le Sauvage ^'"'"• Lucas '^'■^'•y- Sorct-Duval Genève. Bertrand GesUn Nantes. Fodéra Catane. Taddcy Florence. Lemaire Lisancour. Brard '^'««• Herschell Londres. Babbage I^>id. De Bonsdorflf ^bo. De Rivero Lima. Schmith Munich. Marion de Procè Nantes. De la Jookaire Montrouge . Benoît Paris Choisy Genève. Gasparin f-yon . Baddi Florence. CruTcUier Paris . Mayor Genève, Demontferrant Versailles. Jameson Edimbourg. Delarive Genève, NOMS ET RÉSIDENCES. MM. Marcel Gedcon ManlcU fewis. Gaymard Toulon. Quoy Rochefort. Basterot Bordeaux. Wise Londres. Prévost Genève. Bonafous Turin. Gavoleau Nantes. Quételet Bruxelles. Cambessedes Montpellier, Roeper Gottingen. Serres de MerioUes. . . . Brésil. Le Prof. Sedgwick. . . . Cambridge. Le Doct. Barry Londres. De Mortcmar Boisse. ■ - Faraday Londres. Desnoyers Nogcnt-le-Rotrou, Ghaistie , Foodwick. Nobili Reggio. Sander Rang Bordeaux. Le Comte Delaizer. . . . Clermonl . Laurent Toulon. Jean Salemi Palerme. Le Doct. Ami Boue . . Cbasles Chartres, Lassaigne .... Alfort. EPxRATy^. Page 5, dern. ligne f Rue des Ans, — 10 Ligne 24^ BecM.querel, — 14 — 27, A.lcolin, — «5 — 5, N'exisie plus dansie paii — 16 — 7, Pressoires, lisez Rue des Beaux-Arts. — M. Becquerel. — Alcalin. , — N'est pas indispensable dansie pain. — Pessaires. NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARIS. SÉANCE DU 7 JANVIER i832. Rapports des Sociétés savantes. 1°. Académie des sciences. M. Hachette a lu une lettre de M. Faraday, sur les courants par influence ( Voyez ci-après, page lo ). M. Cuvier a lu un Me'moire sur le sternum des oiseaux, dans lequel il a combattu les ide'es de M. Geoffroy Saint-Hilaire sur l'analogie de ce sternum avec celui des tortues. M.Isidore Geoffroy a communiqué la suite de son Mémoire sur la tailie comparée des espèces animales dans les diverses contrées.— On a lu un Mémoire de M. Delpech sur les premiers résultats de la conception. 2**. Académie de Médecine. On a entendu la lecture du rapport très-intéressant et très- détaillé des Commissaires envoyés en Pologne pour observer le Choléra-Morbus. — On a communiqué à l'Académie des renseignements sur les immenses ravages que celte maladie a faits en Egypte, où elle a enlevé en trois mois iSoooo hommes, dont 92 Européens; puis un rapport des Commissaires envoyés à Pélersbourg sur le même fléau considéré dans ses effets à Astracan et dans quelques parties de l'empire russe. M. Larrey pense, d'après les premiers renseignements qu'il a reçus, que la maladie qui a été si meurtrière en Egypte n'est pas le Choléra tel qu'on l'observe maintenant dans différentes contrées de l'Europe; il pense que cette maladie s'est compliquée en Egypte de la peste endémique à ce pays, analogue à celle qui a exercé aussi ses ravages à l'époque de l'expédition française. M. Adelon rend compte à la Société du Rapport des Commissaires de l'Académie de Médecine envoyés en Pologne. Les Commissaires distinguent trois degrés dans le Choléra. Dans le premier degré la maladie ne présente que des signes très-légers d'indisposition, qui cèdent et disparaissent promplement. Le second degré présente deux périodes : i», la période de spasme et d'af- faissement, elle dure en général deux jours; et, 2", la période de réaction , fièvre et sueurs abondantes, qui, lorsqu'elle succède à la première, dure deux jours aussi et amène la guérison. Enfin, dans le troisième degré, le malade est frappé à mort en quelques heures. Parmi Jes principaux caractères propres à la maladie, observés dans les autopsies, M. Adelon Livraison de Janvier t832. * ( «o) cilc i\ une malicrc aqueuse el muqueuse qui remplit le canal intestinal; :t°, le gonflement des veines qui sont remplies de sanp ; 3% la vacuité do la vessie; 4", des mouvements muscu- laires après la mon. • , 1 n j r.e» observaliotis des Commissaires les ont portés à reconnaître quele Choléra de lologne était identique avec celui del'Inde.Une température d'abord froide et humide, puis chaude et sèche des épizooiies,une disposition générale à de nombreuses maladies, ont été observées en général avant les invasions du Choléra. — Les Commissaires pensent qu'on ne peut regarder celte épidémie comme se développant par suite d'influences atmosphériques, ni par infection locale, ni par contagion d'individu à individu; mais qu'il est certain que des masses d'hommes ont porté avec elles cette maladie dans les lieux qu'elles ont occupés, bien qu'aucun des individus qui composaient ces masses n'en ait été att:^int lui-même. La cause qui la produit doit donc être regardée comme encore inconnue. Le traitement, très- varié, présente malheureusement aussi beaucoup d'incertitudes, et les précautions hygié- niques paraissent plus eflicaces que les moyens curatifs. — En général , on perd la moitié des malades; mais la proportion du nombre des malades, comparé au chiffre de la population , a constamment diminué à mesure que la maladie s'est avancée vers l'Ouest. On remarque qu'en général, dans les pays où le Choléra exerce ses ravages, il y a immunité pour les blessés, et surtout pour les blessés qui ont des plaies en suppuration. A l'occasion de ce dernier fait, M. Larrey rappelle qu'il a observé et annoncé le même effet des plaies en suppuration et des exutoires, pour préserver de la contagion de la peste. — M. Larrey rappelle aussi que Tobservation de contractions musculaires après la mort des Cliolériques, a été annoncée d'abord par M. Guy on. Travaux ordinaires de la Société. BecM.querel rend compte du Mémoire qu'il a lu dernièrement à l'Acatlémie des Sciences. Ayant ob^rvé que, dans la décomposition de l'acide carbonique parles végétaux, l'affinité ,iu carbone pour l'oxigène (l'une des plus fortes que l'on connaisse) est vaincue par des puis- sances pins faibles qu'elle, mais dont l'action s'exerce avec continuité. M. Becquerel a cher- ché à opérer des effets analogues sur des corps inorganiques au moyen de courants galva- niques faibles, mais agissant constamment. Il met du chlorure de zirconiura dans un tube ouvert par les deux bouts , au fond duquel il tasse de l'argile humectée. Il plonge le bas de ce tube dans une dissolution de chlorure de sodium, et il fait communiquer les deux fils de 14 pile avec les dissolutions respectives, le fil positif avec celle de chlorure de zirconium, et le fil négatif avec le chlorure de sodium. La double influence de l'électricité et des actions chimiques décompose les deux sels, de manière à porter le chlore du chlorure de sodium au pôk positif, et le zirconium au pôle négatif, où il se dépose sur la lame de platine, en petits cristaux octoédriques brillants, d'un aspect semblable à celui de l'argent. Extrait d'une lettre de M. Ch. Fara.da.t adressée à V.. Hachette, en date du 17 décembre i83l, lu à V Académie des Sciences le 26 suivant. M. Faraday a communiqué à la Société Royale de Londres un Mémoire contenant le j ésultat de ses nouvelles recherches sur les phénomènes électro-dynamiques. Ce Mémoire est divisé en quatre parties : dans la première qui a pour titre, Productions de V ëleciricitc voltaïque, on trouve ce fait important, qu'un courant d'électricité voltaique qui traverse un fil métallique, produit un autre courant dans un fal qui en est voisin ; que ce dernier couranl est dans une direction contraire au premier, et ne dure qu'un moment; que si l'on éloigne- le courant producteur , un second couranl se manifeste sur le fil soumis à l'influence du courant producteur, dans une direction contraire au premier courant d'influence, et par con- séquent dans le même sens que le courant producteur. La seconde partie du Mémoire traite des courants électriques produits par les aimants. En approchant des spirales hélices des aimants, M. Faraday a obtenu des courants élec- triques; en éloignant les spirales, des courants se forment en sens contraires. Ces courants agissent fortement sur le galvanomètre , passent à travers l'eau salée et d'autres dissolutions , quoique faiblement; mais dans un cas particulier, M- Faraday a obtenu une étincelle, d'où il suit qu'il produit les courants électriques si bien analyses par M. Ampère, en se servant seulement des aimants. La troisième partie duMémoireest relative à un état particulier d'électricité queM.Faraday nomme état électrotome; il se réserve d'en parler dans une autre lettre. La quatrième partie du Mémoire traite de l'expérience aussi curieuse qu'extraordinaire de M. Arago, qui consiste, comme on sait, à faire tourner un disque métallique sous l'influence d'un aimant. M. Faraday considère le phénomène qui se manifeste dans cette expérience, comme intimement lié à celui de la rotation magnétique qu'il a eu le bonheur d'observer il y a dix ans (en 1 82 1 ). Il a reconnu que , par la rotation du disque métallique sous l'influence d'un aimant, on peut former dans la direction des rayons de ce disque, des courants électriques en nombre assez considérable, pour que le disque devienne une nouvelle machine électrique. — Il a aussi obtenu de l'électricité par la rotation d'un disque métallique, en n'employant que l'influence de l'aimant terrestre. SÉANCE DU i4 JAINVIER i832. Rapports des Sociétés savantes. 1° Académie des Sciences. M. Geoffroi St-Hilaire a déposé un Mémoire en réponse à celui de M. Cuvier sur le sternum des oiseaux. — M. Cagniard-Latour a communiqué la description d'une nouvelle Machine à Vapeur. M. Dulong a fait un rapport sur la Chau- dière à Vapeur de M. Séguier. (Voyez ci-après.) 2° Académie de Médecine. M. Gouverchel a lu un mémoire sur l'Électricité , considérée comme cause de tous les phénomènes de la vie, et sur l'influence de l'électricité pour la pro- duction du Cholera-Morjjus. — La commission nommée pour rassembler et comparer toutes les relations d'épidémies connues depuis 1760, a communiqué le plan de son travail. 3" Société d'Agriculture. M. Payen a fait connaître l'Analyse chimique de l'eau du puits foré de la rue de la Roquette, dans la dernière séance, analyse dont les résultats prouvent que cette eau est moins pure que celle de la Seine; mais plus pure que toutes les eaux de puits de Paris, et même que l'eau du puits foré de St-Ouen ; lesquels contiennent de l'hy- drogène sulfuré, dont l'eau du puits de la rue de la Roquette est exempte. ( la ) Travaux ordinaires de la Société. M. Navier etilrelienl la Société du Rapport de M. Dulong sur la nouvelle Chaudière à Va- •peur de M. Seguier , el de la discussion à laquelle ce rapport a donné lieu à l'Académie des Sciences. M. Navier rappelle à la Société qu'il lui a été donné connaissance, il y a quelques semaines, de la chaudière de M. Seguier , et que cette chaudière est présentée comme ayant le double avantage d'économiser un sixième du charbon consommé par les autres chaudières, pour la production de la même quantité de vapeur , et d'offrir des dangers d'explosion beaucoup moindres. Il ajoute que M. Dulong, en admettant la réalité de ces avantages, a rappelé et discuté la théorie de M. Perkins , adoptée par M. Seguier, sur les explosions des chaudières à vapeur. Ces explosions ontsurtoul lieu lorsque le niveau del'eau ayantbeaucoup baissé dans la cliaudière , les parois et la vapeur acquièrent alors une très-haute température; l'ouverture d'une soupape , ou la formation d'une fissure, produisent une diminution notable dans la tension de la vapeur ; l'eau bouillonne et lance des globules q^ii, selon MM. Perkins et Se- guier, sont réduits à l'état gazeux par la vapeur brûlante à travers laquelle elles sont pro- jetées, et produisent ainsi instantanément une grande quantité de nouvelle vapeur , dont la pression peut rompre les parois de la chaudière. M. Dulong a combattu cette théorie, en s'appuyant sur de nouvelles recherches qu'il a faites sur la chaleur spécifique delà vapeur de l'eau, et il a fait voirque le passage de l'eau projetée, réduiteà l'état gazeux aux dépens de la chaleur de la vapeur déjà existante, di minueraitla tension decette vapeur, dans une proportion plus grande que celle de l'accroissement de tension produit par la vapeur nouvelle. M. Du- long pense que le bouillonnement peut projeter contre la paroi supérieure de la chaudière , une quantité d'eau qui, par Teflet d'un choc mécanique contre cette paroi, doit être la principale cause de l'explosion, — M. Navier ajoute qu'il a combattu l'explication de M. Dulong j qu'il ne croit pa5 qu'il se forme dans la circonstance indiquée, une très-grande quantité de vapeur au fond de l'eau, parce que la partie des parois de la chaudière qui reste recouverte par le liquide, s'échauffe beaucoup moins que les parois latérales qui n'ont de contact intérieurementqu'avec la vapeur, lorsquele niveau de l'eau de la chaudière a baissé. M. Navier pense que ces parois latérales devenant alors presque rouges, ce seraient elles qui peuvent réduire instantanément eu vapeur l'eau qui est projetée contre elles, soit par le bouillonnement que produit la diminution de pression, soit par les mouvements que l'oscillation des bateaux à vapeur imprime à l'eau de la chaudière, considérations sur les- quelles M. Marestier a appelé l'attention. M. Navier expose ensuite quelque» observations sur la chaudière de M. Seguier. Il rappelle que les bonnes chaudières employées jusqu'à ce jour vaporisent dans la pratique, les 2/3 de la quantité d'eau dont la vaporisation correspond théoriquement à la quantité de houille em- ployée. Il pense donc que si la chaudière de M. Seguier vaporisant J)lus d'eau , réduit la perte h environ la moitié de la différence entre l'effet pratique et la donnée de la théorie, il ne pa- I ;ût guère possible d'aller plus loin^M. Navier fait observer encore que les variations, qu'on ne peut éviter dans la chaleur du foyer, rendent nécessaire la présence d'une grande masse d'eau exposée à l'action de ce foyer, pour qu'on puisse obtenir par la vaporisation uu résultat con« ( i3 ) slant,par un effet qu'on peut comparer à celui des volants dans la mécanique; que cette considération peut seule expliquer le volume très-grand qu'on donne aux chaudières de ma- chines des bateaux à vapeur , et qu'il lui paraît à craindre que la masse d'eau contenue dans les tuyaux de la chaudière de M. Seguier ne soit pas assez considérable pour produire celle constance dans l'effet. Enfin M. Navier ajoute qu'une disposition assez analogue à celle des tuyaux de M. Seguier , se trouve dans d'anciens ouvrages sur les machines à vapeur. M. Payen rappelle que dans la chaudière de M. Seguier, l'eau arrive continuellement par la partie inférieure et froide des tuyaux , et s'échauffe peu- à-peu avant de parvenir à l'endroit où les tuyaux sont exposés à la flamme ; tandis que dans les machines ordinaires , l'eau arrive froide, en plus ou moins grande quantité, au milieu de l'eau bouillanle de la chaudière. M. Payen pense que celte circonstance doit empêcher, quanta la vaporisation, les variations que la moindre quantité d''eau pourrait faire craindre. M- Francœur annonce que la Société d'Encouragement vient de décerner une médaille à- M. Hall , constructeur de machines , qui a trouvé un moyen d'arrêter immédiatenaent la perle de vapeur produite par la destruction d'une rondelle fusible, de manière à éviter les grands inconvéniens que présente , dans ce cas, la nécessité d'arrêter la machine. En effet , lorsqu'un bateau à vapeur est chassé par les venls et les courants contre une côte ou un écueil , c'est alors surtout qu'on doitforcer la puissance de la machine pour échapper au péril: et si la température s'élève au point de fondre larondelle, la vapeur en fuyant par l'issue qu'elle trouve, laisse le bateau sans défense contre le danger; ou plutôt, pour éviter le danger douteux de l'explosion, on est livré au danger certain du naufrage. L'appareil dont la Société d'Encouragement vient de récompenser l'auteur, est destiné à fermer l'orifice que la rondelle fondue a ouvert, et à en rétablir sur le champ un autre. La rondelle est fixée à l'issue d'un tuyau communiquant de la chaudière à l'extérieur ,et une soupape d'an et ferme ce tuyau , lorsqu'on le juge à propos. M. Despi eu rappelle qu'il a indiqué un moyen de ce genre dans son Traité de Physique , en adaptant à un tuyau correspondant à chaque rondelle fusible, un robinet qu'on ferme quand la rondelle se fond. M. Eyriès entretient la Société du Mémoire que M. Durville a lu dernièrement à la So- ciété de Géographie sur l'Océanie qu'il a étudiée en géographe et en naturaliste. M. Eyriès fait connaître les observations de M. Durville, sur la répartition, dans celte partie du monde, de la race nègre (qui est différente de la race africaine) et de la race malaise, ei l'opinion de ce navigateur sur l'ancienne habitation de toutes ces îles par la race nègre, qui en aurait été peu-à-peu chassée par les Malais. M. Brué pense que la division géographique proposée par M. Durville pour l'Océanie esi susceptiblede beaucoup decritiques; et quanta ses idées relatives aux races d'habitants, il rap- pelle que Pérou avait reconnu, par l'observation détaillée d'îles peu étendues, que, même pour de telles localités, il était impossible à des voyageurs d'asseoir une opinion sur l'histoire et les migrations des races habitant ces petites îles; il ajoute qu'une telle conclusion est bien plus applicable encore à de vastes contrées, et doit infirmer les résultats des observations de M. Durville sur cet objet. ( i4 ) SÈAjVCE DU 21 JANVIER i832. Rapports des Sociétés savantes. r Académie des Sciences. M. Raucourt a lu un Mémoire sur un nouveau mode de con- slructiondes hangards , qu'il a employé au bagne de Toulon, et sur la manière dont, sous l'administration de M. de La Reinty ,à Toulon , il a rendu les travaux des forçats avantageux à l'État et à eux-mêmes. M. Biot a annoncé qu'une méthode analogue avait été employée à Tarragone avec le même succès , et qu'on avait surtout éprouvé d'heureux effets de la dirai- nulion de la durée de la peine, offerte comme récompense à ceux qui travaillaient le mieux et le plus. — M. Moreau de Jonnès a lu un Mémoire sur l'accroissement de population des diverses parties de l'Europe. a" Académie de Médecine. On a lu une lettre écrite de Berlin par MM. Girardin et Guey- mard,sur le Gholera-Morbus. On a fait un premier rapport sur des biscuits de mer, dans lesquels on fait entrer une préparation mercurielle, annoncée comme intermédiaire entre le dentochlorure et le protochlorure de Mercure. 3° Société d'Histoire Naturelle. M. Isidore Geoffroy St-Hilaire a lu un Mémoire sur TA-l- binisme , qu'il regarde comme produit par un arrêt de développement, et dans lequel il établit trois divisions, sous les noms d'A-lbinos parfaits, imparfaits et partiels. 4° Société R^'' d' Agriculture. MM. Payen et Henry ontcommuniqué des analyses comparées de l'huile de Cajéput et d'autres huiles essentielles analogues, qui donnent des produits pres- que identiques; ce qui porte à penser que les effets thérapeutiques de ces huiles doivent être à-peu-près les mêmes, surtout appliqués à l'extérieur. On a communiqué des observationssur le nouveau pain fabriquéavec la fécule de pommes de terre, par M. Lefèvre. M. Payen a rendu compte des observations faites au Pérou, par M. Cochet, sur la recolle des écorces de Quinquina. 5° Société de Chimie Médicale. M. Lassaigue a communiqué une nouvelle analyse qu'il a faite du sang^ dans laquelle il n'a point trouvé le principe acide que M. Hermann y a indiqué; mais bien un principe alcolin , ainsi qu'il a été annoncé depuis long-temps. M. Payen a fait connaître un nouveau procédé, employé par M.***^ pour fabriquer l'acide acétique cristalli£able,en traitant l'acétate de soude par l'acide sulfurique. Travaux ordinaires de la Société. A l'occasion du mémoire lu par M. Raucourt , à 1'A.cadémie des Sciences, M. Warden an- nonce à la Société, quels moyens, analogues à ceux que M. Raucourt et M. Biot ont décrits, sont employés aux Étals-Unis , avec succès, pour améliorer le moral des forçats^ et rendre leurs travaux profitables à la société. A. l'occasion du mémoire de M. Moreau de Jonnès, sur la population, M. Eyrièsfait obser- ver qu'il ne faut adopter qu'avec beaucoup de méfiance , les chiffres relatifs à la population , donnés dans les statistiques , et qu'il vient d'acquérir une nouvelle preuve de celte vérité , en étudiant des documents officiels qu'il a reçus de Russie, et desquels il résulte que l'Empire Russe a 5 ou 6 millions d'habilanls de moins que ne lui en donnent tous les staliciens de l'Eu- rope Occideniûie. ( i5 ) M. Payea communique à la Société , quelques détails sur plusieurs des objets dont s'est oc- cupée la Société d'Agriculture. Il annonce qu'il paraît certain que M. Lefèvre est parvenu à fabriquer , avec la fécule de pommes de terre, un pâte longue awec laquelle il fait du vermi- celle, et est susceptible de lever; qu'on a reconnu d'ailleurs que le gluten de la farioe n'existe plus dans le pain; que tout doit donc faire espérer qu'on parviendra à faire de bon pain avec la fécule : la fécule se conservant beaucoup plus facilement que la farine et indéfiniment, cette découverte résoudrait le problême des greniers de réserve. M. Silves- tre fait observer qu'il y a aujourd'hui peu de différence entre le prix de la fécule et celui de la farine; mais que si l'emploi de la fécule pour le pain devenait général, on cultiverait la pomme déterre beaucoup plus en grand, d'où il résulterait une diminution notable dans le prix de revient de la fécule. M. Payen rend compte des observations de M. Cochet sur la récolte de l'écorce du Quin- quina : les arbres qui donnent cette écorce , ne viennent bien que dans les lieux élevés et sur les flancs de ravins abrités de tous côtés. Leur culture exige une sorte de fumier formé de détritus de feuilles amoncelées en couches épaisses de 2 à 3 pieds. Ces arbres viennent fort lentement , et ceux sur lesquels on récolte l'écorce dans les forêts , sont très-vieux. On va les exploiter aujourd'hui à six journées de marche des derniers endroits où les mulets peuvent arriver. Cette exploitation a -lieu pendant la saison des pluies, d'octobre à avril. A cette époque, les arbres ont une belle fleur blanche , qui sert à les faire reconnaître. On les abat, et on écorce seulement les troncs. Le bois renferme un suc très-doux, qui sert de boisson aux. Indiens, pendant le travail. Le bols du tronc est très-dur, et pourrait servira l'ébénisteri^e; maison l'abandonne, et on se borne au transport déjà pénible, de l'écorce récoltée. — M. Co- chet va repartir pour le Pérou, et se propose de faire une collection de fleurs et de feuilles de ces arbres , de manière à ce qu'on puisse en déterminer les espèces encore incertaines. M. Guillemin annonce que M. Gaudichaud est parti depuis un an pour ce pays, avec le projet de faire la détermination botanique des espèces qui donnent les meilleurs Quinquinas. M. Breschet communique verbalement à la Société les résultats d'observations qu'il a faites sur la structure de l'oreille de quelques poissons cartilagineux. Après avoir rappelé l'exis- tence, dans les raies, de l'ouverture de l'oreillejsignalée par Geoffroy et Monneret, etniée par , Scarpa,M. Breschet annonce qu'il a reconnu d'autres conduits capillaires qui établissent une communication, entre le réservoir de la matière amilacée et l'extérieur, et dont le nombre varie de i à 2 et à 3 , suivant les espèces de raies. Dans les raies aigle et bouclée, l'orifice extérieur de ces petits canaux, est embrassé par un petit muscle, qui sert à le fermer ou l'ou- vrir. M. Breschet a reconnu les mêmes canaux en communication entre le réservoir de la matière amilacée et l'extérieur, dans le genre chimère voisin des raies, et spécialement dans la chimère antarctique. Il pense que ce conduit sert probablement à une excrétion, mais que sa fonction n'est pas déterminée. Il rappelle, à cette occasion, les conduits qui ont été recon- nus exister aussi chez certains poissons, entre la cavité de l'oreille et la vessie natatoire. ( i6 ) SÉANCE DU 38 JANVIER i83s. Rapports des Sociétés sai'aiitcs. l". Académie des Sciences. M. Ampère a "lu une note renfermant l'exposé des recherches qu'il a faites avec M. Becquerel, pour répéter les expériences de M. Faraday , sur l'électricité par influence (Voy. page lo). Les Académiciens ont obtenu plusieurs des eflets annoncés par le physicien anglais; mais ils n'ont pu produire l'influence d'un fil électrisé sur un autre fil. M. Ampère a fait remarquer les rapporu que présentaient les expériences de M. Faraday, avec l'ancienne expérience de M. Arago, sur l'influence réciproque d'un disque tournant et d'une aiguille aimantée. On a fait un rapport sur un mémoire de M. Boubé, relatif à des expériences physiques el géologiques , faites au lac d'Oo, dans les Pyrénées. •x". Académie de Médecine. On a fait des rapports reialifs à un mémoire de M. * * * sur les fonctions du svstême nerveux, et sur un mémoire de M. Reynaud, sur l'engouement ou l'oblitération des bronches. M. Donnée a lu un mémoire surT-ipplication de l'analyse chimique, à l'étude des altérations pathologiques. 5". Société de Géologie. Oa a annoncé un mémoire de M. Christie , sur la Sicile , dans le sol de laquelle, M. Christie a déterminé plusieurs âges de terrains tertiaires el plusieurs époques correspondantes , des soulèvemeuts de montagnes dans des directions analogues à celles qui ont été reconnues ailleurs pour les mêmes époques. ^'. Société d^ Encouragement. M. Olivier a fait uu rapport sur un appareil du capitaine Kinderhagen, renfermant sous un poids de 5o kilogr. et avec un volume de ai6 pouces cubes, une tente etunlitde camp. M. DeLambel a fait un rapport sur un nouveau moule à balles de M. Paulin Desormeaux , oix l'on fond à la fois huit à dix balles, qu'on ébarbe d'un seul coup. M. Héricart de Thury a fait deux rapports; l'un sur une construction de M. la Pérelle , qui présente sur un même bloc, i^ cadrans solaires; et l'autre sur des fers creux, ronds ou carrés, rempUs de mastic, proposés par M. Gaudillot, pour remplacer les fers des grilles, des balustres, des escaliers , etc. Ce sont des tubes en tôle, qui présentent quelques avantages, sous le rapport de l'économie et du poids; mais dont la solidité peut être gravement compro- mise, soit par des attaques directes, soit seulement par l'eft^et delà rouille. M. Mérimée a fait un rapport sur les objets d'ornement fabriqués par M. Lecoq , en feuilles de cuivre , estam- pées et mises en couleur d'or, par un vernis de gomme-laque, dissoute dans l'alcool et colo- rée par la gomme-gutte. M. Fayard a présenté un tabouret, pouvant servir de cbaufl^rette, de chancelière et de bassinoire. M. Salmer amontré des pressoirs et d'autres instruments engomme élastique, très- bien faits. — M. Francœur a fait trois rapports : l°, sur une belle machine à limer de M. G. Oberhaeuser, qui met en va et vient d'une extrême rapidité , un burin placé dans une direction constante, et à l'action duquel la pièce à limer présente sa surface, en prenant un mouve- ment lent de translation ou de rotation , selon que la surface doit être plane ou courbe. 2° , Sur les «^laces à faces parallèles de M. Radiguet, destinées aux sextants, aux horizons ariifi- ciel> , aux chambres obscures, etc. 3'', Sur l'art du serrurier, ouvrage de M. Hoyau. KsiiaiiT, iMrttMioa, «db do roin tJiitcz- -lACWIJ, «• IJ. NOUVEAU BULLETIPf DES SCIENCES LA SOCIÉTÉ PHILOMvVTlQUE DE PARFS. ANNÉE l832, T.wraisoii de PARIS, TIIO.MIM:, libraire, rue de la harpe, N" 8.S. ( >7 ) Travaux ordinaires de la Société. M. Silvestre rappelle à la Société l'annonce qui lui a été faite, il y a qurlques semaines , des résultats obleiuis par M. Bréant, pour faire pénétrer dans toute l'épaisseur des pièces de bois, des su!)slances colorantes et qui donnent au bois plus de dureté et d'inaUéraLilité. Il pense que des bois ainsi préparés, pourraient peut-être remplacer, dans certains cas, les lubes de fer creux de M. GaudiUot, et que dans tous les cas , cette invention de M. Bréant est assez importante, pour mériter toute l'attention de la Société Plusieurs membres rappel- lent à cette occasion, qu'on sait que les vaisseaux baleiniers^ dont les bois se pénètrent de sub- stances huileuses, durent trois fois plus de temps , que les vaisseaux ordinaires. La Société charge MM. Francœur, Hachette et Bussy de prendre connaissance des résultats des travaux de M. Bréant sur ce sujet, et d'en faire l'objet d'un rapport. M. Hachette communique à la Société les deux propositions suivanles de géométrie à trois dimensions, dontil fait connaître sur le tableau la démonstration graphique, i", Un hyper- boloïde de révolution est déterminé par les deux conditions, de passer par une droite donnée^ et par des parallèles à deux autres droites aussi données. i°, Etant donnée une droite de la surface réglée générale , et trois normales en trois points déterminés de celte droite , le para- boloïde hyperbolique dont la génératrice a pour directrices ces trois normales^ est le lieu géométrique des axes de révolution de tous les hyperboloides de révolution tangents à la surface réglée, suivant la droite donnée de celte surface. On rappelle un mémoire récemment lu à l'A-cadémie des Sciences par M. Thénard , sur l'hydrure de soufre, substance reconnue par Scheele, et qui, comme l'eau osigénée, jouit de la propriété remarquable d'être décomposée par les oxides métalliques et les métaux alliés au platine. A cette occasion , plusieurs membres font remarquer l'importance de la propriété de celle substance et de l'eau oxigénée pour l'éleclro-chimie. Une discussion relative à cet objet, conduit à un examen plus général des causes de la production de la chaleur par les vibra- tions des atomes, considérées comme causes productrices de la chaleur. MM. Ampère, Becque- rel, Navier et Babinet prennent part à la discussion. Le premier rappelle à la Société sa théorie , qu'il a exposée, il y a quatre ans, dans son cours au Collège de France, sur les vi- bralions des atomes. M. Ampère expose la manière dont il est parvenu à expliquer complètement les phéuo- inènes de la chaleur, et spécialement les lois de la propagation , telles que Fourier les a éta- blies, dans l'iiypothèse où ces phénomènes sont produits par les vibrations des atomes, dont sont composées les molécules des corps; vibrations qui se communiquent à l'éther, lorsqu'il y a, soit chaleur rayonnante, soit lumière; précisément comme les phénomènes du son, sont produits par la communication des vibrations des molécules des cor{)s sonores. Cette explication repose sur les faits suivants: 1 °, La seule diiî'érence qui existe entre les rayons lumineux et ceux de la chaleur obscure, vient de ce que les vibrations restent dans l'éther, entre les molécules des liquides aqueux transparents, ou passent aux atomes dont se composent ces molécules; en sorte que c'er-t parce que les rayons calorifiques non lumineux ne peuvent traverser les humeurs de l'œil , . ni par conséquent arriver à ta rétine. Livraison de février i^Zi. ^ ( .8 ) 2°, Que pour se faire une idée claire de la transmission de la chaleur, il fallait considérer les alômcs de chaque molécule, comme les particules d'un corps sonore, par exemple , un diapazon , et la série des molécules du corps , où se fait la transmission de la chaleur , comme une série de diapazons places dans une thauihre, et séparés par de l'air, comme les molécules des corps le sont par l'élher. 5», Qu'en supiiosant un seul diapazon vibrant, et envoyant des ondes sonores en tous sens, CCS ondes metlenl peu-à-peu les autres en vibrations, en commençant par les plus proches , sans que les vibrations de ces derniers, puissent jamais atteindre rigoureusement le degré d'intensité du premier diapazon ; et que les lois de distribution , à un instant quelconque , de la force vive partie du premier diapazon , sont exprimées par les mêmes formules que celles de la distribution de la chaleur, qui se répand dans un corps , après être partie d'une de ses particules. 4°, Que la chaleur qui se produit, ou disparaît, dans la combinaison ou la décomposition des corps , est mesurée par la force vive qui est produite, dans un cas , par la chute les uns vers les autres, des atomes des deux composans ; ou par celle qu'il faut employer pour amener ces ato- mes à la distance, où leur attraction mutuelle cessant d'être sensible, ils se trouvent séparés; en supposant qu'on rapproche de nouveau les atomes a la distance où cette attraction com- menceà redevenir sensible, la chute des atomes les uns vers les autres, reproduit précisément la force vive qui avait disparu dans leur séparation. SÉANCE DU 4 FEVRIER i832. M. Ampère rend compte à la Société du travail qui lui est comiaaun avec M. Becquerel, dont il a entretenu l'Académie des Sciences , le 23 Janvier, et des additions qu'il a faites à ce travail, postérieurement. M. Ampère énumère successivement trois ordres de faits ; (a) Faits observés d'abord par M. Becquerel : Ils établissent une analogie entre les courants produits par l'influence d'un aimant et les courants hydro-électriques, par opposition aux courants thermo-électriques. Ainsi : 1°, Les deux premiers courants ont lieu, quoique plus faiblement, quand une portion du circuit consiste dans un liquide aqueux. 2° , Un galvanomètre à mille tours, d'un fil très-fin , est très-sensible aux deux premiers courants, et insensible au courant thermo-électrique. Un autre galvanomètre à trente tours, de gros fil , très-sensible au courant thermo-électrique , l'est beaucoup moins aux deux autres. On attribue généralement cette opposition à ce que la tension est plus grande dans les piles ou couples hydro-électriques, et très-faible dans les piles ou couples thermo-électriques. Il faut donc qu'il y ait une assez grande tension dans les courants produits par l'influence d'un aimant. (b) Faits observés par MM. Ampère et Becquerel , sur l'indication de M. Ampère; 1° j Le milieu d'un aimant porté rapidement dans le cylindre creux, produit une déviation 3 ou 4 fois plus grande, que celle qu'on obtient en y plaçant le pôle d'un aimant. ( 19) 2° , Easorlaot l'aimant du cylindre, la déviation a lieu en sens contraire de celle qu'on a obtenue en l'entrant; elle a le mcme sens , quel que soii le côté du cylindre creux par lequel on relire l'aimant, 5° , En entrant et sortant ensuite l'aimant par des sauts successifs, on a des déviations à chaque saut, dans uu sens, à panir du pôle d'entrée jusqu'au milieu , et en sens contraire, de ce milieu au pâle de sortie. 4° , Tant que l'aimant est immobile dans le cylindre creux, il n'y a aucune action sur le galvanomètre, soit qu'on rompe ou qu'on rétablisse ses communications avec le cylindre creux. 5° , Si l'on place l'aimant dans le cylindre creux, pendant que la communication est in- terrompue, on peut ensuite la rétablir, sans qu'il y ail aucune action sur le galvanomètre j mais alors en enlevant l'aimant , on a toute l'action qui aurait eu lieu dans le même cas, après l'action contraire produite par l'entrée de l'aimant, pendant que la communication aurait été établie. (c) Faits observés postérieurement par M. Ampère avec M. Simon, préparateur du cours de Physique, au Collège de France. 1° , Les faits obtenus avec un aimant, décrits dans le précédent article de a" à 5" , s'ob- tiennent également en remplaçant l'aimant par une hélice électrique. 2° , En établissant et interrompant alternativement les communications entre la pile et l'hélice placée dans le cylindre creux , on a tous les mêmes effets que si l'on y portait et l'on en retirait alternativement un aimant. 5° , C'est la même chose, quand on établit, ou on interrompt, le courant dans l'hélice, en plongeant les couples de la pile dans des vases pleins d'eau acidulée, et les en retirant alter- nativement. M. Commcany, a Jmiuistraieur du Bureau de Bienfaisance et des Hospices de Rheims , communique à la Société des renseignements sur les résultats qu'on a obtenus a Rheims de la préparation et de l'emploi, comme substance alimentaire, de la gélatine des os. L'appareil établi à cet effet , a fonctionné de Janvier à Mai i83i , pendant i35 jours, et a servi à la pré- paration de 301,910 rations, dans lesquelles un peu de pain, de viandes et de légumes est mêlé à la solution de gélatine , et qui ont été distribuées dans cet intervalle. Ces rations sont revenues à sept centimes et demi j en i832, elles ne reviendront qu'à cinq centimes. Onze mille ouvriers indigents ont participé à ces distributions, dont le résultat a été irès-satisfaisant. Depuis qu'on a eu le soin de nettoyer et bien laver les os qui servent à la préparation de la gélatine, le bouillon gélatineux est constamment limpide, exempt de mauvais goût, et préfé- rable au bouillon de viande des hôpitaux de Rheins. L'addition d'une petite quantité de viande qu'on fait bouillir dansla dissolution gélatineuse, n'a produit aucun mauvais eflét, et le résultat de cette opération est même meilleur quecelui qu"'on obtient en mélangeant les deux bouillons de viande et de gélatine, préparés chacun séparément. La sorte de répugnance que le peuple avait d'abord éprouvée pour cet aliment, a entièrement cessé chez tous les indigents honnêtes; l'opinion publique lui est devenu très favorable , et les distribuiions sont aujour- d'hui extrêmement rechercliées. M. Commcsny s'occupe en ce moment de constater, an moyen d'un dynamomètre, les effets nutritifs de la gélatine, sur une famille entière d'indi- gents, à laquelle les potages gélatineux servent exclusivement de nourriture. M. Cominesny ajoute qu'il a essayé d'employer le résidu des os dons l'agriculture; qu'il n'a point obtenu de ( -20 ) succès de l'emploi de ce résidu, comme engrais ; mais im succès très-grand dans le même emploi , comme excitant de la vdgélalion; de sorte que le résidu des os est aujourd'hui pré- féré au plâtre, pour ce dernier usage sur les prairies. SÉANCE DU II FÉVRIER i832. M. Hachelle remet à la Société une lettre de M. Vincens , professeur de Mathématiques à Pajis, qui rappelle, que dans un mémoire qu'il a lu à la Société , le 8 Août 1827, sur la tliéo- 1 le des fonctions exponentielles , il avait cherché h expliquer le paradoxe que l'on rencontre dans la théorie des logarithmes , et que sur le rapport fait par MM. Ampère et Bourdon , le i5 Décembre 1827, la Société avait adopté ce mémoire, pour être imprimé dans le recueil de ses travaux. M. Vincens ajoute que le volume de 1829 des transactions philosophiques delà Société Royale de Londres, renferme un mémoire de M. Graves , sur le même sujet. Soa travail de 1827 n'ayant pas été imprimé, il ne peut revendiquer ses droits de priorité, qu'en sollicitant de la SociéléPhilomatique , 1° , une copie du rapport de MM. Ampère et Bourdon; 2", l'impres-ioo, parmi les procès-verbaux qu'elle doit publier de ceux du 18 Août et i5 Décembre 1827 "' ^° > l'insertion de sa réclamation dans le procès-verbal de ce jour. La Société arrête qu'il sera fait droit aux demandes de M. Vincens , et que sa réclamation sera insérée au bullelin. Rapports des Sociétés savantes. v^. Académie des Sciences. M.. Ampère a communiqué ses nouvolloG «xp inconvéniens des machines, MM. I.arrey et Villermé citent deux faits qui tendent à confir- mer l'opinion de l'auteur sur la cause principale du paupérisme : i" l'clat inculte d'une gran- de partie de l'Irlande et celui de misère extrême da la population pauvre dece pays, laquelle autrefois presqu'exclusivemcnt agricole, a insensiblement négligé la culture, pour se livrer à des travaux de manufactures, qui, ayant cessé ou considérablement diminué depuis, ont par suite amené sa détresse actuelle; 2* l'amélioration remarquable qu'un grand proprié- taire, des environs d'Amiens, a produite dans le sort de tout un village , dont les habitans, autrefois ouvriers de fabrique, sont devenus, par ses soins, tous cultivateurs. Rapports des travaux des Sociétés suivantes. i° Académie Royale des Sciences. — M. Ampère a lu une note sur une expérience de M.Nobili, qui est parvenu à tirer une étincelle électrique d'un aimant* — M. Becquerel a lu un mémoire sur la cémentation elles altérations que le fer peut éprouver dans la terre, ( v. ci-après.) — M. Mirbel a fait, en son nom et celui de M. Desfontaines, un rapport très-fa- vorable sur laF/ore de la Sénégambie, publiée parMM Guillemin, Perroltet et Richard. — Les administrateurs de la cristallerie de Baccarat ont annoncé qu'un ouvrier de cet établisse- ment avait inventé un soufflet à piston, pour remplacer le souffle de l'homme dans l'art de souffler le verre.— M. Heurleloup a lu un mémoire sur la lithocénose ou moyen de faire éva- cuer, sans offenser le canal, les fragmens de calculs qui restent dans la vessie après que ces calculs ont été usés par le foret, ou écrasés par le marteau. L'instrument inventé a cet effet par l'auteur consiste en une sonde d'acier creuse, tantôt droite et tantôt courbe, suivant les circonstances que présentent les malades; elle e«t percée, à un pouce de son extrémité vési- cale, de deux yeux placés sur les côtés, vis-à-vis l'un de Tautre : au-delà de ces yeux , la sonde est terminée par une calotte hémisphérique qui est vissée et qui peut s'enlever aisé- ment. L'extrémité extra-vésicale est disposée de manière à recevoir latéralement un appa- reil destiné à introduire de l'eau dans la vessie. Lorsque cette introduction a eu lieu , et qu'on permet à l'eau de sortir , elle s'échappe rapidement, emportant avec elle tous les fragments assez petits pour s'introduire facilement dans la cavité delà sonde. Quant aux fragments plus volumineux , ils s'enga-ent transversalement dans les yeux de l'instrument. On introdnit alors dans sa cavité une tige métallique, solide ou brisée à charnière félon que la sonde est droite ou courbe. En pressant avec la paume de la main l'extrémité extra-vésicale de celte tige , on refoule dans le cul-de-sac de la sonde le fragment engagé dans les yeux , et on le brise avec'facililé.On continue ainsi, sans retirer la sonde, jusqu'à ce que ce cul-de-sac ou ce OT^gr75//z, comme l'appelle l'auteur, soit entièrement rempli. On relire alors l'instrument, et on vide le magasin. On renouvelle la même opération , jusqu'à ce qu'il ne reste plus de fragmrns dans la vessie. Livraison de Mars i832. ( 3/, ) i" Sociale d'histoire naturelle. — INI. Guillciiii!i a lu une uoiice sur mit; iilante iiiipuiTailc- nient connue jusqu'ici, qui a fleuri pour la première foiscnEurope au jindin du roi àNcuilly. Celte plante est originaire de Madagascar, d'où elle a été appoi lée, d'a'ord en Angleterre, puis en d'autres jardins d'Europe, et notamment dans celui de M. Soulange-Bodin à Fro- mont.C'cst dece dernier qu'elle a passé dans celui du roi à Neuilly , où M. Jacques, jardinier en chef de S. M., l'a placée en pleine terre dans la serre chaude. Ce végétal y a hientôt at- teint la hauteur de 20 à a5 pieds, et ses fleurs^ étudiées par M. Guillemin, lui ont permis de déterminer ses affinités naturelles. On le connaissait depuis assez long-temps sous le nom de Astrapœa viscosa ou d'A.atba; mais le nom générique était fort arbitraire, vu l'ignorance où l'on était de son organisation florale. M. Guillemin en a donné une description complète accompagnée de détails analytiques, et il a conclu que cette plante formait une espèce nouvelle du genre Dombeya, qu'il propose de désigner par le nom de D. Ameliœ ,i{\ii,en rappe- lant celui de la reine des Français, rappellera en même temps aux botanistes, que c'est dans son jardin et sous ses yeux que celte espèce a produit ses premières fleurs en Europe. Travaux particuliers de la Société. M. Becquerel communique à la société un extrait de son mémoire sur la cémentation et les altérations que le fer peut éprouver dans la terre. L'auteur, après avoir rappelé que de nombreuses expériences portent à croire que les molécules di!s corps sont autant de petites piles électriques, dont les actions réciproques et continues constituent la forte d'agrégation, cherche à expliquer les décompositions qu'é- prouvent, de la surface au centre et du centre à la surface^ des raasf es considérables de granit, de fer spathique, etc., par un effet analogue à celui de la cémentation. Il a été conduit par là à examiner comment cette dernière action peut avoir une origine électrique. Il a d'abqrd trouvé que, pendant l'action du fer sur le charbon à la température rouge, ce dernier se comporte, relativement aux phénomènes électriques, comme vfi acide par rap- port aux alcalis, résultat qui était prévu. En admettant une électricité propre aux atomes, il devient facile d''expliquer tous les phénomènes qui ont lieu pendant la cémentation , même le transport des atomes. M. Becquerel montre que les décompositions parasites de Haidinger, ou pseudo-morphoses de Haiiy,ne sont probablement que des cémentations, dont quelques- unes peuvent être imitées avec les forces électriques à petite tension. Il fait voir, par exemple, que l'on peut obtenir le sulfure d'argent sous une forme autre que celle qui lui est propre dans la nature. Il traite ensuite de la formation spontanée des oxidcs de fer. Il est recon- nu que l'on trouve peu d'objets antiques en fer, parce que ce métal ne tarde pas à se réduire en rouille ou en oxide magnétique. La décomposition, une fois commencée à la sur- face, pénètre jusqu'au centre du fer à la manière des cémentations. M. Becquerel a présenté à l'académie plusieurs morceaux de fer presqu'enlièrement dé- composés, trouvés dans les ruines d'un vieux château; ces lames sont recouvertes çà et là de cristaux de deux espèces, les plus apparens ont un à deux millimètres de longueur, ils ont une couleur jaune de rouille et leur forme dérive de l'octaèdre régulier : ils appartiennent au péroxide hydraté de fer. Sous ces cristaux en sont placés d'autres de fer olvgisle uisé, sera- ( 35 ) blables à ceux de l'île d'Elbe. L'auteur, en partant des idées théoriques qu'il a exposées d;ius son mémoire , rend compte de la formation de ces deux corps. M. Dumas fait, en son nom et celui de M. Pelletier, le rapport suivant sur le mémoire de M. Laurent, répétiteur à l'école centrale des arts et manufactures, intitulé : Recherches sur la naphtaline, ( voyez ci-devant, page -24. ) « Il y a quelques années , M. Ki Id en décomposant, au travers d'un tube incandescent, le goudron provenant de la distillation de la houille, obtint un corps nouveau en belles lames cristallines; il lui donna le nom de naphtaline. « M. Faraday soumit ce corps à quelques essais, parvint à l'unir à l'acide sulfurique sons la forme d'un sel acide , et il obtint ainsi le sulfate acide de naphtaliue et des sulfates doubles de naphtaline et de diverses bases. D'après l'analyse de ces sortes de composés, la naphtaline devait renfermer 5 atomes de carbone et deux atomes d'hydrogène : c'est ce résultai que M. Laurent vient de vérifier directement. « Ici se présente une difficulté sérieuse. Les chimistes Anglais calculent les atomes d'une manière particulière, arrangeant tous les nombres pour en faire des multiples du gaz hydro- gène. A-insi, ils admettent que le poids atomique du carbone est égal à 6, ou , ce qui revient au même, ils le supposent égal a 07,5, celui de l'oxigène étant représenté par 100. «M.Berzélius avait admis, il y a quelques années, 37,66 pour le poids atomique du carbone, d'après l'analyse des carbonates. Récemment, il a porté ce nombreà 38, 21, en sefondantsur les densités de 1 acide carbonique et de l'oxigène, telles que les ont données ses expériences faites à Paris conjointement avec M. Dulong. « Ces variations exercent en général peu d'influence sur l'analyse des composés organiques , mais toutefois quand la matière est très-riche en carbone, elles peuvent changer sa formule. Cela est vrai surtout pour les carbures d'hydrogène. Ainsi, pour la naphtaline en particu- lier , on trouvera avec les mêmes données analytiques 5 atomes de carbone et deux atomes d'hydrogène, si on prend l'ancien poids atomique du carbone, et six atomes de carbone pour deux d'hydrogène, si on adopte le nouveau. «Cette difficulté peut se résoudre, soit par l'examen attentif du poids atomique de lanajh- taline, soit par la densité de sa vapeur. En effet le poids atomique serait : Dans la première hypothèse , O i88,3o iP- 12,42 200,72 Dans la seconde, C* 229,26 H» 12,42 241,68 « Ces nombres diffèrent assez pour que l'expérience puisse prononcer entre eux. « Outre la naphtaline, la chimie possède plusieurs composés fort iuléres^ans résultant de l'union du carbone et de l'hydrogène. Ces composés sont presque tous doués de la faculté de jouer le rôle de bases salifiables ou du moins de celle de saturer les acides. L'hydrogène bi- carbonné_, l'huile douce du vin, l'essence de rose, l'essence de ihérébentine, les corps hui- leux découverts par M. Faraday dans le gaz de l'éclairage, le naphte sont des substances douées de propriétés fort analogues à celles de la naphtalme. 5' (36 ) « Outre ces divers corps, on a trouvé dans des lignites une matière cristallisée «jui paraît seiublahle à la naphtaline, on qui du moins en diffère peu. a Lc5inint s de mercure d'Idria renferment une variété bitumineuse qui, étant chauffée,laisse dégager une fouie de paillettes nacrées qui, au premier abord, se confondent avec la naphta- line; elles en diffèrent néanmoins, car si on les traite à chaud par l'acide sulfurique, elles teignent ce corps en beau bleu d'indigo. « Les diverses combinaisons connues d'hydrogène et de carbone jouent un grand rôle dans la chimie organique, soit j)ar elles-mêmes, soit par les combinaisons qu'elles produisent; à ce litre le mémoire de M. Laurent, qui nous donne de nouvelles lumières sur la nature et la formation de la naphtaline, mérite l'intérêt de la société. « Ce jeune chimiste prouve en effet que la naphtaline est toute formée dans le goudron de houille; qu'elle y est tenue eu dissolution par une matière huileuse qui , en se déshydrogé- nant sous l'influence de l'air ou sous celle du chlore , perd la propriété de la dissoudre. «Il fait connaître en outre divers composés cristallisables résultant de l'action de l'acide ni- trique, de celle du chlore surlanaplitaline.il a observé enfin une matière colorante d'un beau pourpre, qui s'obtient aisément par l'action du chlore sur les produits huileux qui accom- pagnent la naphtaline. «Toutes ces matières méritent un examen plus approfondi. Nous avons l'honneur de propo- ser à la Société de donner son approbation au mémoire de M. Lauient , tout en engageant l'auteur à continuer des observations, entreprises avec un succès qui doit l'encourager à pour- suivre celte étude ». La Société approuve le rapport et ses conclusions. M. Hachette communique la note suivante, contenant la solution d'un problème de géo- métrie descriptive : «Parmi les surfaces du second ordre, il n'y en a qu'une qui soit réglée dans deux sens et non développable; c'est Vhyperbolvïde à une nappe, qui comprend , comme cas particuliers, l'hyperboloide de révolution et le paraboloide hypeibolique. « L'hyperboloide a un centre, et j'ai fait voir que ce. centre était commun à tous les parallé- lipipèdes capables de trois droites delà même série situées sur l'hyperboloïdc. Construisant l'un quelconque de ces paral!élipi[)èdes, le centre de ce solide est aussi le centre de la surface réglée du second ordre. Cette construction s'applique à l'hyperboloide de révolution, et d'ailleurs, pour ce cas particulier, on mène, par un point quelconque de l'espace, trois droites parallèles, respectivement parallèles aux trois droites données de l'hyperboloide de révo- lution; on cherche l'axe du cône droit qui contient ces trois parallèles, et enfin on projette les trois droites données sur ce plan ; le cercle tangent aux trois projections est le cercle de gprge de l'hyperboloide, dont le centre est aussi le centre delà surface. « L'hyperboloide à une nappe devient un paraboloïde hyperbolique, lorsque les trois droi- tes directrices de la droite génératrice sont parallèles à un mêiue plan; or il est impossible de construire le parallélipipède capable de ces trois droites ; d'où il suit que le paraboloide hyper- bolique n'a pas de centre. Toutes les droites transversales des trois directrices sont aussi pa- rallèles à un plan unique, aultenient sur trois droites de celte série de tian^versales on pourrait construire un parallélipipède dont le centre serait celui de la surface; d'où l'on peut conclure que le paraboloide hyperbolique est une surface réglée engendrée par une droi- te mobile constamment parallèle à un plan dunné, cl s'appuyant sur deux droites donnée» comme directrices. ( ^7 ) kt Celle définilion étant admise, on prouve que le paraboloide est réglé dans deux sens dif- féreuls, de manière que les droites de chaque série soient parallèles a un plan dont la direc- tion est déterminée. (Voyez le Traité de géométrie descriptive, édition 1828, page 82.) « Le paraboloide hyperbolique n'a pas de centre, mais il a un axe, et un sommet situé sur cet axe; la solution du problème suivant fera voir que la construction géométrique de ce sommet ne présente pas plus de difliculté que celle du centre des deux surfaces du second ordre, l'hyperboloide à une nappe, et l'hyperboioide de révolution. « Problème. Etant donné un quadrilatère gauche, construiie l'axe et le srmmetdu para- boloide hyperbolique qui contient ce quadrilatère ? « Solution. Soient A, à' deux côlés opposés d'un quadrilatère, B,B' les deux autres côtés. Ayant mené deux plans quelconques respectivement parallèles aux couples de droites A, A' et B,B', plans que je désigne ainsi plan (A A')^ plan (BB'), j'observe qu'en projetant le qua- drilatère donné sur un troisième plan perpendiculaire à la droite interseclive des deux pre- miers, sa projection est un parallélogramme; j'appelle ce plan sur lequel on projette le qua- drilatère, plan {x y), ou plan de projection. ( Au moyen de ces dénominations , le lecteur pourra tracer la figure pour la construction suivante.) « Par chaque point de l'un des côtés du quadrilatère donné, de A par exemple, je conçois une droite parallèle au plan ( BB' ), faisant avec le plan de projection {x,y) un angle égal à celui que le côté A fait avec le même plan, et je remarque que le lieu géométrique de tou- tes ces parallèles est le système de deux plans, passant par le côté A: ces deux plans cou- pent le côté A' opposé au côté A en deux points , par lesquels on mène deux plans parallelles au plan (BB'),les derniers plans coupent le côté xA en deux points, extrémités d'une droite connue»; par ces points , on conduit deux droites b^b' de même longueur que la droite a, parallèles au plan (BB'), et de plus transversales du côté A' du quadrilatère. Joignant les extrémités des droites 6,^»' par une quatrième droite a', on a un nouveau quadrilatère gauche, dont les côtés a, a', b,b' sont égaux et forment un losange. Le premier côté a co'incide en direction avec le côté A du quadrilatère primitif (A A' BB') ; les côtés opposés a,d et b^b' sont respectivement parallèles aux plans (AA') (BB'); chacun de ces côtés fait avec le plan de pro- jection {xj) un angle égal à celui que le côté A du quadrilatère primitif fait avec le même plan , la projection du losange gauche sur le plan {xy) est un losange plan. Joignant par deux droites les milieux des côtés opposés a,a' et b,h' du losange gauche, ces droites seront paral- lèles au plan de projection {xy), et se couperont en un point qui sera le sommet du parabo- loide hyperbolique: la perpendiculaire au plan de projection (a: j), menée par ce sommet, est Vaxe du même paraboloïJe. «Cette solution est fondée sur la considération que pour une droite donnéed'uuparaboloïde hyperbolique, il n'y a qu'un seul losange appartenant au paraboloide, dont un i ôté soit diri- gé suivant la droite donnée, et dont les sommets soient placés sur les paraboles ou sections principales du paraboloide, qui ont pour axe commun l'axe de cette surface ». M. Coriolis entretient la Société d'un moyen que donne le calcul, pour mesurer une capacité considérable , comme celle d'une caverne ou d'une carrière, dans laquelle on ne peut entrer et qui n'a qu'une très-petite ouverture. A cet etlet, on ferme celte ouverture quand ( 38 ) le baromètre est liant , cl on la rouvre ([tiaiid le baromètre est au plus bas. Alors l'air enfermé dans la cavité ayant une pression plus gr.uide que celle de l'air extérieur, il sufflit d'observer, par l'écarternent d'un petit pendule exposé près de l'ouverture, la vitesse avec laquelle l'air en sort et la dimiiiulion de cette vitesse pour un temps suilisant pour qu'elle soit assez sensible: on peut appliquer avec ces éléments les formules connues pour l'écoule- ment de l'air par un petit otifice. En nommant V la diminution de la vitesse de l'air, exprimée en mètres par seconde, T le nombre de secondes pendant lequel l'air sort, A l'aire du petit orifice en mètres quarrés , on obtient pour l'expression du volume de la capacité en mètres cubes , T X ^^- X SqIôo (environ.) Cl ^= ——— Y M. Boubée lit un mémoire renfermant la relation d'expériences physiques el géologiques qu'il a faites au lac d'Oo , situé dans les Pyrénées, près de Bagneres-de-Luclion, à i4oo miètres au-dessus du niveau de la mer. Ces expériences , faites avec le concours ou en pré- sence de 14 coopérateurs ou témoins, ont eu pour objet la détermination, 1° de la profon- deur du lac, qui a été trouvée partout de 74 ^ 7^ mètres; 2°, de la forme et de la nature du sol qui en forme le fond , qu'on a reconnu être une surface horizontale unie , formée par un sédiment limoneux, sablonneux et micacé, l'eau qui repose dessus étant parfaitement limpide j 5°, de la pression des eaux du lac, qui a été trouvée en rapport avec la profon- deur; 4"» de leur température à diverses profondeurs; elle était de 7 " centigrades au fond du lac, de 9° à 37 mètres de profondeur, et de 1 1 °, 5 à la surface, la température de l'air ayant varié, pendant les expériences, de «4 à i5 ". M. Boubée explique ces difiérences par l'arrivée continuelle, au fond du lac, de l'eau froide et dense delà cascade de Séculéjoj 5° , enfin la hauteur de cette cascade a été mesurée à l'aide du baromètre et trouvée , d'après les formules et les tables de M. OItmann, égale à 122 mètres. M. Boubée pense qu'il peut être intéressant de prendre daie pour ces résultats , afin qu'on puisse constater ultérieure- ment les changements , que l'action destructive continuelle des agents naturels aura appor- tés dans le bassin de Séculéjo. M. Ferrand présente à la Société des tubes de verre , fabriqués à Choisy-le-Roi , les uns cylindriques extérieurement et plats intérieurement, les autres plats à l'intérieur et à l'exté- rieur , tous émaillés sur l'une des faces intérieures. Il rappellr: que les tubes plats sont connus et. emf)loyés depuis long-temps , en Angleterre, pour la fabrication des thermomètres et des baromètres, et que M. Darti^ues, à qui l'art de la verrerie doit tant de perfectionnements remarquables , est le premier qui en ait fabriqué en France. Quant aux tubes émaillés , leur invention est due à M. Dourche ; c'est un perfectionnement qui facilite les observations de la colonne de mercure dans ses mouvements. c 39 ) SÉANCE DU 10 MARS iSSa. Rapports des travaux des Sociétés savantes. 1° Académie Royale des Sciences. — M. Poisson a lu un mémoire sur cette question :Une ou deux courbes el;inl données, quelle est la surface assujellic à passer par ces courbes et dont l'aire esi un minimum? M. Poisson a donné une solution nouvelle de cette question. M. de Humboldt a lait hommage à l'Académie de deux irailés de météorologie , publiés en Allemagne , l'un par M. le professeur Schubler , de Tubingen , l'autre par M. Kamtz , professeur à l'Université de Hall. Ces deux ouvrages sont précieux pour la Science, à cause de la quantité de données numériques qu'ils contiennent, sur l'ensemble des circon- stances méléorologiques dans différentes parties de l'Europe. Le même académicien a ensuite présenté des échantillons de griinstein recueillis par lui et par MM. Rose et Ehrenberg, au pied de la chaîne de l'Oural, dans le voisinage des dépôts de sables où on a récemment établi des recherches de plaline, d'or et de diamants. Ces échantillons sont particulièrement remarquables parce qu'ils contiennent des cristaux très- nets d'ouralite. Ces cristaux présentent un noyau intérieur qui a la forme et les clivages du pyroxène, et leur surface extérieure présente aussi la forme du pyroxène; mais la zone qui avoisîne cette même surface présente, malgré cela, les clivages de l'amphibole. Cette réunion, si remarquable dans un même cristal, de deux modes de division, que M. Haùy avait crus incompatibles, a donné à M. Piose l'idée des recherches par lesquelles il a récem- ment établi que les formes du pyroxène et de l'amphibole dérivent d'une même molécule intégrante, et que les résultats des analyses chimiques , dont ces minéraux ont été l'objet, ne fournissent pas de données suffisantes pour continuer à en faire deux espèces distinctes. M. de Humboidt a rappelé à cette occasion l'indication qu'il avait déjà donnée _, dans son essai sur le gisement des roches dans les deux hémisphères , imprimé en iSaS , d'une asso- ciation remarquable du pyroxène et de l'amphibole dans les griinsteins observés par lui sur le revers méridional des cordillères de Caracas. M. Dumas a communiqué divers résultats qu'il a récemment obtenus et qui lui paraissent jeter un jour nouveau sur divers points de chimie organique. L'auteur, en combinant ses observations avec celles de MM. Liebig , Opperman et Che- vreuil , est parvenu aux résultats suivans : Il existe un composé de 12 vol. de carbone et de 9 vol. d'hydrogène condensés en un, qui a été isolé par M. Oppermann. M. Dumas le désigne sous le nom de camphrogène. Un vol. de camphrogène combiné avec un vol. de vapeur d'eau , constitue le camphre ordinaire, espèce d'alcool de camphrogène. Deux vol. de camphrogène avec un vol. de vapeur d'eau produisent la cholesterine. Un vol. de camphrogène avec un vol. d'acide hydrochlorique produisent le camphre artificieL Quatre vol. de camphrogène, une proportion d'acide nitrique , une proportion d'eau , produisent un éther particulier, le nitrate de camphre des auciens chimistes. Le camphrogène se combine avec l'oxigène. Deux vol. de camphrogène et deux volumes ( 4o ) d'oxigène fournisscnl l'acide caproïquej deux vol. de camplirogène el li ois vol. d'oxigène donnent l'acide capriqae; enfin, deux vol. de camplirogène el cinq d'oxigcne donnent l'acide camphorique. Le chlore et l'acide sulfurique , en agissant sur le camphre, fouTuissenl des produits compliqué», mais généralement analogues à ceux que produit l'alcool avec ces mêmes réactifs. M. Sérullas a lu un mémoire sur le chlorure de cyanogène et l'acide cyanique. MM. Wolher et Liébig ayant reconnu l'existence de l'iiydrogènc dans l'acide cyanique obtenu par l'action de l'eau bouillante sur le perchlorure de cyanogène, la composition de ce dernier corps , telle qu'elle avait été indiquée par M. Sérullas, ne pouvait plus être admise sans une modi- fication; mais il restait à déterminer si en effet ce corps contenait de l'hydro-^ène, et alors n'était qu'un chlorure d'acide hydrocyanique , ou si seulement il renfermait moins de chlore qu'on ne lui en avait d'abord attribué. Un moyen pour se décider entre ces deux hypothèses consistait à évaluer la quantité d'acide hydrochlorique qui se produit quand on fait réagir du chlore sec sur de l'acide hydrocyanique, pour produire le perchlorure de cyanogène. C'est par cette expérience que M. Sérullas s'est assuré que l'hydrogène de l'acide hydro- chlorique formé représente tout l'hydrogène de l'acide hydrocyanique. En outre, par une analyse directe du perchlorure de cyanogène , M. Sérullas a trouvé , d'une part, que ce corps ne contient point d'hydrogène, et de l'autre, qu'il renferme moitié moins de chlore qu'on ne le croyait, c'est-à-dire un atome de chlore pour un atome de cyanogène, qu'il offre par conséquent la même composition que le chlorure de cyanogène gazeux. Puisqu'il est démontré que le chlorure de cyanogène solide ne contient pas d'hydrogène , il faut admettre que dans la décomposition par l'eau il se transforme en acide hydrochlorique et en acide cyanique , et que celui-ci s'approprie les éléments de l'eau pour devenir acide cyanique. Cette transformation est remarquable en ce que l'acide cyanique ne peut être considéré que comme un acide hydraté. M. Lamarre-Picquot a lu une suite d'observations relatives aux serpens vénéneux de l'Inde et à divers entozoaires trouvés par lui dans les intestins et dans le tissu pulmonaire de quelques-uns de ces reptiles. L'auteur donne dans son mémoire des détails sur les mœurs de ces serpens , et sur le danger plus ou moins grand de leur morsure , les effets plus ou moins prompts de leur venin. Il fait connaître les résultats de diverses expériences qu'il a faites sur cet objet, particulièrement avec le Chunder Bosa {Fipera elegaiis, Daud.) le pius dangereux de tous les serpens du Bengale et de l'Inde. De deux renards qu'il soumit à sa morsure, l'un , qui avait été préalablement excité par la vue du serpent , fut frappé de mort en i5 secondes j l'autre, dont on avait eu la précaution de voiler la tête, pour lui dérober la vue de sou ennemi, fut mordu dans un éiat de moins grande excitation , et survécut i5 à 20 minutes. En général, la morsure do cei animal est presque instantanément suivie de la mort. Celle des autres espèces agit moins promptement j aussi M. Lamarre-Picquot a-t-il eu occasion de guérir , par la cautérisation , un Indou qui avait été mordu au bas de la jambe par le serpent connu dans le pays sous le nom de kaoïithia , qui est suivant lui une espèce non encore décrite. L'auteur décrit un procédé , au moyen duquel on peut saisir aisément et sans dan- ger les serpens sur lesquels il a fait ses observations; et il indique un moyen simple, pour extraire le venin des glandes sans blesser l'animal. (40 •2° Acadcinie Royale de Médecine. — M. Hypolite Cloquet a communiqué la relatioa du voyage qu'il vient de faire en Russie et en Pologuc , pour étudier le Cholera-Morljus. M. Villernié a lu un mémoire sur les épidémies, considérées sous le rapport de l'hygiène publique et de l'influence qu'elles exercent sur la population ( voy. ci-après ). 5° Société Rov aie d'Agriculture. — Un membre a annoncé que les mulots, dont la grande mulliplication et les ravages avaient été signalés dans la séance précédente , avaient presque entièrement disparu dans la Beauce. Il a remarqué que cp fait s'explicjuait naturellement par l'observation, qui a été faite plusieurs fois, que ces animaux, lorsqu'ils s'étaient considéra- blement multipliés par l'eflet de quelque circonstance , étaient , au bout d'un certain temps, détruits en masse par les inondations et autres intempéries des saisons, ou bien qu'ils finissaient par se dévorer les uns les autres , à défaut de moyens de subsistance. — Le secrétaire perpétuel de lu Société a appelé sa sollicitude sur le troupeau de mérinos de la Ferme Royale de Rambouillet, qui , par suite de la nouvelle loi relative à la liste civile _, est au moment d'être incorporé , avec le domaine dont il fait partie , au domaine de l'Ëlat, et de passer ainsi sous l'administration du ministère des Finances. 11 a exprimé la crainte que cette administialioa , qui a essentiellement pour but d'obtenir le plus de produits possibles , ne fut portée à sacrifiera un pareil résultat la véritable destination du troupeau, qui est de conserver k la France le ty^ie de la race pure des mérinos et d'en favoriser la multiplica- tion. Il a établi que la ferme et son troupeau seraient beaucoup plus convenablement placés sous l'administration de M le ministre du Commerce et des Travaux Publics, protecteur naturel de l'agriculture, et il a engagé la Société à délibérer sur ce qu'elle pourrait faire , pour déterminer le gouvernement à adopter cetie disposition. Après diverses observations . toutes dans le même esprit, faites successivement par plusieurs membres, la Société a autorisé le bureau à faire , en son nom , toutes les démarches qu'il jugera nécessaires pour obtenir le résultat indiqué par le secrétaire perpétuel. Travaux particuliers de la Société. M. Bonafous fait hommage à la Société d'un mémoire imprimé sur la culture du mûrier en prairie, et sur une nouvelle espèce , à laquelle il donne le nom de mûrier à capuchon ( morus cucullata ). L'auteur, sur l'invitation qui lui en est faite, présente une analyse de son mémoire. En le publiant , il a eu en vue de faire connaître et d'introduire en Euro[)e un mode de culture du mûrier, qui est pratiqué avec avantage dans l'Inde et dans la Caroline du sud , et sur lequel il a lui même commencé des essais, qui lui ont déjà offert des résuit:» ts salisfaisans. Ce mode consiste à semer en pépinière, au milieu de l'été, des graines de mûrier blanc et à repiquer les jeunes plants, au mois de mars de l'année suivante, en les plaçant à trois pouces les uns des autres , en lignes parallèles distantes de huit pouces. En opérant ainsi, M. Bonafous a pu recueillir les feuilles au mois de mai, et il en a obtenu , dans ces essais en petit , une quanlllé correspondante à cent cinquante quintaux par hectare. Les vers nourris avec ces feuilles ont donné une soie qui avait autant de nerf et d'éclat que celle des vers nourris avec les feuilles provenant des mûriers élevés en arbres. M. Bonafous donne ensuite la description d'une nouvelle espèce de mûrier , qui lui paraît préférable au mûrier blanc, pour être cultivé en prairies; c'est le mûrier des Philippines , apporté en Europe , il y a peu d'années, par un voyageur-naturaliste français, M.Perrottet, qui Ta fait connaître sous le nom de Morus mullic aulis ^ et que l'auteur a préféré uoiu- Livraison de Mars i832. 6 \ ( 4?- ) mer Moriis cucullala ou luuiicrà capuchon, à cause de la forme de ses feuilles. Cet arbre, aussi élevé que le mûrier blanc, a ses ramaux droits et effilés, chargés de grandes feuilles cordiformes ; ses racines poussent jusqu'à huit ou neuf liges , qui s'élèvent de G à 7 pieds en moins d'une année. Il offre , de plus, le très-grand avantage de pouvoir se nuilliplier facile- ment de bouture, avantage que n'offrent pas les autres espèces. Aussi M. Bonafous recommande- l-il d'employer ce moyen de multiplication ou celui de la greffe sur l'espèce commune, au lieu du semis de graines, pour en former les prairies de mûrier ou mûrières. L'auteur résume comme il suit les avantages qu'il attribue à la culture du mûrier en iirairies, particulièrement du mûrier des Philippines : I", Ce mode de culture peut convenir à des localités dont la couche de terre n'a pas assez de profondeur pour que des mûriers à haute tige y réussissent ; 2*, Les enfans ou les femmes peuvent cueillir la feuille sans aucun danger , et beaucoup plus vile que sur de grands arbres; 3" , La vé"élalion plus précoce des mûriers en prairies permet d'anticiper l'éducation des vers à soie et de les préserver par là des chaleurs du solstice; 40, L'absence ou la rareté des fruits, dans le mûrier des Philippines , facilite l'épluche- ment de la feuille, et n'excite pas, au préjudice des vers à soie, la fermentation de leur litière; 5« , La végétation hâtive de ces mûriers et la promptitude avec laquelle ils renouvellent leur feuillage offrent la possibilité défaire deux éducations par année, sans altérer sensible- ment leur vigueur; ils peuvent aoûter encore leurs nouvelles pousses Avant le retour de l'hiver; 6" , Ce mode de culture abrège l'altente du cultivateur : les fermiers et les métayers , dans la courte durée de leur exploitation , peuvent former, à leurs frais , des prairies de lauriers pour en retirer eux-mêmes les produits, et les plus petits propriétaires, pressés de jouir , peuvent se livrer utilement à l'éducation du ver à soie ; ces petites éducations , plus productives à proportion que les grandes, donneront, en somme, des résultats importans; 7° , Les liges et les rameaux que l'on élague peuvent être employés à la fabrication d'un très-bon papier, en soumettant leur écorcc à des procédés particuliers ; 8° , Et enfin, cette culture, à la portée de tous les agriculteurs , présente à la fois , accrois- sement de produit, diminution de dépense, économie de terrain ; et elle offre surtout un grand avantage, celui de pouvoir s'étendre ou se resserrer en proportion des besoins de l'industrie. M. Guillemin, après avoir rappelé que c'est au zèle et aux soins de M. Perrottet , qu'on est redevable de l'introduction en Europe du mûrier des Philippines , qu'il a d'abord apporté en France , d'où il a passé en Italie, exprime le regret que M. Bonafous n'ait 1 as conservé à ce mûrier le nom de Moriis /.uillicauUs , sous lequel M. Perrottet l'avait désigné le pre- mier, et qui indiquait une de ses propriétés tes plus remarquables , celle de pousser de sa racine un grand nombre de liges. 11 fait sentir les inconvénients, qui résultent pour la science, de la multiplicité des noms imposés à la même plante. M. Villermé entrelient la Société du mémoire sur les épidémies qu'il a lu à l'Académie de médecine sur ce sujet. Les résultais principaux de ses recherches sont les suivons : ( 43 ) On observe une diminulion de fréquence et d'intensité des épidémies dans tous les pays, qui de la barbarie ou de l'ignorance passent a l'élat de civilisation , ou d'une civilisation imparfaite à une civilisation perfectionnée; et si les épidémies ne sont plus aussi générales, aussi meurtrières qu'autrefois , dans nos climats, c'est parce que les moyens de santé ei de couservalion que donnent aujourd'hui les arts , les sciences ou leurs applications, et l'ai- sance sont devenus plus communs. L'un des faits les plus curieux de l'heureuse iniluence de la civilisationsur les épidémies, est le déplacement, dans plusieurs endroits ,par la cessation d'épilémies périodiques annuelles , des époques du innœinnim et du minimum de bi mortalité. Ainsi , M. Vil'erraé a constaté qu'à Paris, à la fin du dix-septième siècle, le mois le plus chargé de décès était celui de septembre, lequel est successivement devenu, dans l'ordre delà mortalité, en se rappro- chant du dix-neuvième siècle , le second , puis le huitième et le neuvième. Un autre fait non moins important , également constaté par l'auteur , c'est que , dans tes cas d'épidémies, comme dans les autres cas, sur un même nombre de malades de chaque âge, la mortalité est d'autant plus forte , lorsque ce sont des enfants , qu'ils se rapprochent davantage de la naissance, e'. lorsque ce sont des vieillards , qu'ils sont plus avancés en âge; de sorte que la loi de la mortalité épidémique suit, sous ce i apport, !a loi de la mortalité ordinaire; des tables de décès par âges dressées pour des épidémies de variole, de fièvres intermittentes , de suelte , et même du choléra-morbus observé à Moscou , etc. , confirment celle assertion. De là cette conséquence, que les épidémies qui frappent les deux extrêmes de la vie sont les plus meurtrières. C'est sur les âges de 8 à eo ans , qu'à nombre égal de malades, elles font le moins de victimes. M. Villermé a cherché à savoir quelle était l'influence des épidémies sur la population ; ses recherches l'ont conduit à des résultats qui ne s'accordent pas avec l'idée qu'on se fait communément de la nature de cette influence. Suivant lui, par exemple, on s'exagère beaucoup le bienfait de la vaccine , laquelle, comme tout préservatif de maladie épidémique, n'augmente pas directement, dans nos pays pleinement peuplés, le nombre des habitants, parce que la population s'y met toujours au niveau des moyens de subsistance. La vaccine ne fait guère, chez nous , que déplacer la mort; mais dans les lieux dont les habitants étendent à volonté le sol cultivable, ou bien disposent de plus de moyens d'existence qu'il neleur en faut, ce n'est plus de même; alors la vaccine accroît véritablement la population. , Toutefois , a dit M. Villermé , il ne faut pas croire que la vaccine , ou tout autre préser- vatif des épidémies de l'enfance, ne puisse jamais en aucune manière, chez nous , contribuer à l'accroissement de la population. En substituant, pendant mi laps de temps donné, un enfant qui devient adulte à deux enfants qui consomment et meurent avant que de pouvoir rien produire, la vaccine favorise la production, et, par conséquent, indirectement l'ac- croissemenL de la population , en raison de l'excédent des produits ou des moyens de sub- sistance qui en résultent. Enfin , dans les pays bien civilisés, les épidémies les plus meurtrières ne peuvent dimi- nuer la population que passagèrement; le vide de celle-ci se comble très-vite , et par l'af- fluence desétr mgers qui viennent y chercher des emplois devenus vacans , et par des mai i lye- et des naissances proportionnellement plus nombreux que jamais. 6* (44) M. Hachette communique la note suivante sur i'aimaniaiiou mécanique : «Notre collègue M. Becquerel a lu, dansTavant-dernière séance dcl'/Vcadémic des Sciences, un mémoire sur la ccmenlolion et les altérations que le fer peut éprouver dans la terre. J'ai l'honneur de mettre sous les yeux, de la Société un boulon de fer ( du diamètre de il^ millimètres) , oxidé sur une longueur d'environ 4 centimètres, par un courant de vapeur à haute pression de 2 à a | atmosphères; ce boulon traversait un tuyau qui conduisait la vapeur de la chaudière vers le cylindre de la machine à vapeur , et il n'a été entamé que sur le côté exposé au courant direct de la vapeur. D'après la découverte que M. Faraday vient de faire des courants électro-magnétiques par influence, et l'explicatiou qu'il a donnée de la belle expérience du plateau métallique tournant de M. Arago, on ne peut plus douter que le.mouvement combiné avec les influences magnétiques ne soit un nouveau moyen d'ai- mantation, ajouté à l'action directe des courans électriques , découverte par notre confrère M. Ampère. Il serait donc possible que la terre ne fut aimantée, que parce qu'elle tourne sous l'influence d'autres corps aussi aimantés , ou soumis à des courans électro-dynamiques. L'aimantation devient maintenant un problême de mécanique; de nouvelle'^ recherches feront connaître dans quel sens, avec quelle vitesse on doit imprimer le mouvement à des corps ou à un système de corps solides, liquides, gazeux, et quelle forme on doit donner à ces corps, pour exciter au plus haut degré le développement des phénomènes magnétiques. Il ne serait pas impossible que l'oxidation du boulon, mis sous les yeux de la Société, fût en grande partie le résultat d'une action électrique ou magnétique excitée par l'impression de la vapeur sur un obstacle fixe qui change brusquement sa vitesse. J'avais depuis long- temps remarqué un fait semblable, et toujours avec le désir d'en connaître la cause; on sait que les tiroirs des machines à vapeur et les bords des orifices couverts par les soupapes, destinées à ouvrir ou fermer le passage de la vapeur, éprouvaient les mêmes altérations que le boulon de fer , quoiqu'ils fussent d'une matière très-dure , telle que le bronze, «Au mouvement d'horlogerie qui est employé pour faire tourner le disque de M. Aiago, on pourrait sul)Stituer un courant de vapeur qui ferait tourner du mercure dans un tuyau en fer plié en spirale , lequel s'aimanterait par influence, et dont on reconnaîtrait facilement l'état magnétique par le galvanomètre. D'après les considérations générales exposées dans cette note, le disque métallique tournant de M. Ai'ago, est lui-même aimanté , et une suite de disques métalliques qui tourneraient les uns au-dessous des autres sur le même axe mathématique, s'aimanteraient encore par influence^ quelle que fût la distance du dernier disque à l'égard de l'aimant placé au-dessus du premier. «Il serait curieux de reconnaître^ au moyen du galvanomètre, s'il y a production de cou- rriris électriques sur une lame métallique exposée à l'action directe d'un courant de vapeur à haute pression. « Une nouvelle mine scientifique se présente aux jeunes physiciens-, il n'y a aucun doute qu'ils l'exploiteront avec succès, et alors les conjectures des anciens seront remplacées par des résultats positifs, qui seuls constituent la véritable science ». M. Duhamel entretient la Société d'une communicatî'on qu'il a faite à l'Académie des Sciences, dans une de ses séances du mois de décembre dernier , sur le refroidissement des thermomètres. Il rappelle d'abord qu'il a précédemment appliqué l'analyse aux lois de ce refroidissement, en partant de l'hypothèse ( contraire à la supnosicion admise par les phy- ( 45 ) siciens ), qu'il y a une différence sensible entre les températures des couches extérieure et intérieure de l'enveloppe, ainsi qu'entre les températures de l'enveloppe intérieure et du liquide qu'elle renferme; il ajoute que l'accord de ses formules avec l'expérience lui a semblé prouver la légitimilé de l'hypothèse, /aujourd'hui M. Duhamel siguale une seconde cause d'erreur, h laquelle on n'avait pas soupçonné jusqu'ici d'itifluence sensible après les premiers instants du reiroidissement ; elle consiste en ce que, si le verre de l'enveloppe a une température moyenne différente de celle du liquide , son volume intérieur n'est pas ce qu'il devrait être pour que la température indiquée par l'échelle fût exacte, puisque le thermomètre a été gradué en amenant l'enveloppe et le liquide à la même température. Il résulte de là qu'un thermomètre indiquera en général une température trop élevée quand il se refroidira , et trop basse quand il s'échauffera. Pour reconnaître si celte cause d'erreur existe réellement, il fallait déterminer d'une manière exacte, à un certain mo- ment, la température réelle du liquide intérieur, et la comparer avec la température indiquée par l'échelle. M, Duhamel e^l parvenu à ce résultat, avec un thermomètre à eau, qu'il a élevé à la température de 40 à'5o ° et qu'il a plongé alors dans un mélange à 18° au dessous de zéro. Quand l'eau s'et approchée de son maximun de densité, sa vitesse de contraction est devenue égale à celle du verre, et en continuant le refroidissement l'eau a remonté dans le tube et a fait connaître par là qu'elle était à 5 " environ au-dessus de zéro; or, la température indiquée par la gradation du tube était encore fort au-dessus de 5 ° quand cet effet a eu lieu; cette indic.uion était donc inexacte. Ainsi, dans les thermomètres qui s'échauffent ou se refroidissent, les températures indiquées par l'échelle sont erronées. De plus , on doit induire delà différence signalée par l'expérience précédente une différence bien plus considérable entre la température de l'eau et celle de l'enveloppe. Les mêmes effets ont lieu, avec moins d'intensité, lois du refroidissement du thermomètre dans l'air. M. Duhamel croit pouvoir conclure que les lois fondées sur les observations du thermomètre auraient besoin d'êire revues. A l'occasion de cette communication, M. Babinet rappelle à la Société les expériences qu'il avait entreprises, pour déterminer la quantité de chaleur qui passe , dans un temps donné, à travers une plaque dont^les deux faces sont maintenues à des températures fixes , l'unepar delà vapeur d'eau à 100 ", l'autre par un cylindre de blanc de baleine fusible à 35°, et la formule à laquelle il était arrivé pour exprimer celte quantité de chaleur. M. Babinet pense que les nouvelles expériences de M. Duhamel prouvant que les deux surfaces de la plaque ne sont pas à la température respective des leux milieux, il doit en résulter des modilicalions dans la formule. Il est donné communication à la Société d'un extrait de la notice géologique sur l'île de Thermia, suivie d'un essai sur une nouvelle théorie de la formation des cavernes, lue par M, Virlet à la Société de géologie, et qui a été annoncée /.ans la séance du ^5 févriei ( voyez ci-devant page 3o ). L'île de Thermia fait partie du groupe des Cyclades. Son sol itcs-montagueux est essen- tiellement composé de roches primordiales. Il existe dans la partie centrale de l'île, au village de Siilaka , cl à environ 45o mètres au-dessus du niveau de la mer, une grotte d'une étendue immense, qui a offert à l'auteur un fait nouveau pour la génlogie, c'est d'être emièrement creusée dans les phyllades et les micachisles. Elle est presque horizontale, et ( 4n piésenle tous les caractères des cavernes à ossetnens; elle est, du reste, dépourvue de stalactites et de slalasmites. On ne saurait douter, d'après lu configuration du terrain environnant et d'après d'autres faits analogues observes en Morée , que celle grotte a servi autrefois de passage à un courant souterrain , auquel est dû le dépôt limoneux bleuâtre qui en forme le sol. L'auteur , après avoir montré l'insuffisance des théories que l'on a données jusqu'à ce jour delà formation des cavernes, rappelle qu'il est maintenant reconnu que le soulèvement des montagnes, les fractures et fissures du sol sont les résultais d'actions volcaniques plus oumoms prononcées. Les fissures, dans beaucoup de circonstances, sont devenues des soriei de cheminées , par où se dégageaient les gaz produits par une action volcanique. Ces gaz, soit sulfureux, soit fluoriques ou de lonle autre nature , élevés à une très-haute tempe rature par le fait seul de leur formation, ont dû, par une action plus ou moins prolongée, allérer ou corroder les roches qu'ils traversaient; de là ces altérations de jaspes et de silex, qu'on trouve dans l'isthme de Corinthe et auLres parties de la Grèce. Si, par suite d'actions volcaniques plus récentes, les terrains qui contenaient ces fentes ou fissures ont été relevés, il est facile de supposer que celles-ci , de verticales cju'elles étaient , ont pu devenir horizontales , ou au moins fort peu inclinées, de manière à pouvoir donner passage aux eaux de la surface du sol, qui ont dû y pénétrer avec d'autant plus de facilité que les roches avaient été plus altérées. Telle est l'origine que M. Virlet suppose à la plupart des cavernes , surtout à celles qui ont servi ou qui servent encore, comme en Morée, de passage aux eaux de la surface. A. Tappui de celte hypothèse, en ce qui concerne la formation de celle de Sillaka , il indique la présence de nombreux filons de fer, qui courent, dans tous les sens, au milieu desphyllades et des micachistes. On ne saurait douter que ces filons liC >.oient contempo- rains de la (issure ou cheminée principale , qui a donné ensuite naissance à la caverne ; que c'était par cette grande fissure que s'échappaient et les gaz et le fer qui, en se sublimant, sont venus remplir toutes les gerçures du terrain. M. "Virlet termine en observant que les grottes d'Antiparos et de Jupiter, à Naxos , existent aussi dans le même terrain primordial, non dans les phyllades comme celle de Sillaka , mais bien au milieu des calcaires saccaroïdes qui , dans ces deux îles , ont arquis un bien plus grand développement qu'à Thermia. SÉANCE DU If MARS i832. Rapports des travaux des Sociétés savantes. i» , Académie Royale des Sciencf^s. —yi. de Humboldt a présenté un mémoire de M. Ghérard, directeur général démines et usines en Prusse, ayant pour titre : Observations sur la température de la terre , faites dan s les mines de toutes les parties de la monarchie prussienne, a Des l'année 1828, a dit M. de Humboldt, j'avais engagé M. Ghérr.rd à fiire faire ( 47 ) dei observations ihermomclriques dans les ininesj il s'y est prêté d'une manière digne de la reconnaissance des pliysiciens. Des llicrmomètres exactement comparables entre eux ont été euferuics dans des trous cylindriques creusés dans la roche. M. Ghérard a fait déterminer avec le plus grand soin la température moyenne de l'air au-dessus des mines, et la hauteur au-dessus du niveau de la mer. 11 publie les moyennes de deux à trois années d'observations, et il discute les causes de l'accroissement inégal de la température. Ces observations ont été faites en onze endroits, entre l'Oder et le Pihin, par les 5o et 5i " 7 de latitude eu employant une vingtaine de thermomètres. En divers points de l'Europe, la température des couches rocheuses, à Sa pieds de profondeur, ancienne mesure de France, a été trouvée, terme moyen, de 6° ,54 de Réaumur ; mais , par 170 pieds de profondeur, la température est déjà de 7° 73 R. j par 5 et 600 pieds, elle est de 9 ",6 à 11 °,6 R. En général, on a reconnu qu'à un accroissement de i8o pieds de profondeur, correspondait une augmentation de température de 1 ° R. Mais un trou de sonde, percé dans les collines calcaires de Riidersdorf, près de Berlin, jusqu'à 63o pieds de profondeur, a offert un accroissement bien plus rapide. A.u moyen d'appareils thermométriques très-ingénieux , MM. Ermann et Magnus y ont observé , savoir : A 80 pieds, 10 °, 3 R. — 35o i3 " , 9 _ 4g5 ,4 ", 5 — 63o i4 », 9 » On continue ces expériences , en dili erentes parties de la Prusse, avec un zèle touj ours croissant; des recherches analogues se font, à ma prière, dans les mines de Freiberg , sous la direction de M. Herder )>. M. de Humboldt a aussi présenté à l'Académie un mémoire manuscrit de géologie géné- rale, de M. A-dolphe Ermann, de Berlin, le même qui a fait, conjointement avec M. Hanslein, en Sibérie, et puis seul, dans un voyage de circonnavigation du Kamschat- ka à Othaiti, au Brésil et à Cronstadt, un grand travail sur la déclinaison, l'inclinaison et l'intensité des forces magnétiques. Le mémoire de M. Ermann , rédigé en français, traite de la direction, de la hauteur et de l'âge relatif des grandes chaînes de montagnes et des pla- teaux soulevés dans le nord de l'Asie. L'auteur y a joint une esquisse géognostique graphi- que , quatre planches d'un atlas manuscrit , présentant des profils et coupes de montagnes , avec l'indication des roches , et des fragments de cartes tracées d'après les observations astronomiques, en longitude et latitude. M. Girard a fait, en son nom et celui de M. Dupin , un rapport très-favorable sur uu nouvel appareil que M. Fayard propose de substituer au levier de bois à l'aide duquel ou tient suspendues, sous les voilures appelées /an^/er^, les charges que ces voitures doivent transporter. Ce levier est sujet à de graves inconvénients; il suilit , en effet , de la rupture d'une longe souvent à d^rai-usée, ou d'une fausse direction prise par les chevaux , pour qu'il soit projeté en l'air avec une force capable de tuer un ou plusieurs hommes employés à manœuvrer le fardier. L'appareil proposé est destiné à prévenir ces accidents, et les commissaires sont d'avis que l'inventeur a atteint , par un système simple et peu coûteux , le but qu'il s'était proposé. ( 4'S ) 'SI. Dutrochet a lu un mémoire intiluli; : Observations sur l'hétéréogéncite des substances organiques qui sont a l'état de superposition dans les globules sanguins. ( Voyez ci-après ). M. Pelouze a lu un mémoire sur la transformation de l'acide hydrocyanique et des cyanures en ammoniaque et en acide formique. Observant qu'il y a idenrlilé parfaite de composition , que le calcul indique, dans le formiate d'ammoniaque et l'acide hydrocya- nique supposé dissous dans trois atomes d'eau , et remarquant de plus que M, Kuhlmann a formé du sulfite et de l'hydroclilorate d'ammoniaque, en soumettant l'acide hydrocyanique à l'action des acides sulfurique et hydroclilorique, M. Pelouze a voulu voir jusqu'où irait cette analogie si remarquable. Voici les résultats auxquels il est arrivé : a — L'acide hydrocyanique est transformé en formiate d'ammoniaque par l'action des acides forts. h — Une dissolution concentrée de cyanure de potassium , soumise à l'action de la chaleur , se change en ammoniaque et en formiate de potasse. r — Le même composé, à une haute température et sous l'inlluence d'un excès de potasse, donne de l'hydrogène , de l'ammoniaque et du carbonate de potasse. d — Un excès d'acide hydroclilorique produit , avec le cyanure de mercure, un chlorure double d'ammouiaque et de mercure , de l'acide formique et très-peu d'acide hydrocyani- que. e — Le formiate d'ammoniaque, soumis à l'action de la chaleur, se transforme;, vers le i5o° centigr., en eau et en acide hydrocyanique. M. Soulange-Bodin a lu un mémoire sur les greffes pratiquées dans sou établissement horticole de Fromont. (voy. ci-après.) 2°. Académie Royale de Médecine. — On a fait un rapport sur les vaccinations de l'année i83o en France. Le rapporteur a appelé l'attention de l'A-cadémie sur le fait d'un enfant vacciné, qui au douzième jour de la vaccination, a contracté la variole. — M. Villermé re- marque qu'on connaît déjà plusieurs faits semblables, mais que ces exceptions rares ne sau- raient infirmer la loi générale , résultant des nombreuses observations recueillies sur-cet ob- jet, savoir qu'après le cinquième jour depuis la vaccination, il y a préservatif contre la va- riole et contre une nouvelle vaccine. 3°. Société d'encouragement. — M. Jomard a fait un rapport sur un procédé de tachigraphie imaginé par M. Paiuparé:cet auteur se sert des caractèies et des procédés de Coulon ïhé- venot, avec quelques modifications. Chaque syllabe est représentée par une seule figure di- versement inclinée, désignant l'ensemble des consonnes et voyelles qui composent cette syl- labe. Il y a à la fois abréviation de temps et de texte, comme dans la méthode tachigraphi- que,et égale faciUté de lecture. Le rapporteur a donné connaissance delà machine de M. Gonod qui écrit un discours quelconque aussi vite qu'on le prononce, à l'aide d'uu clavier qu'on touche comme celui d'un piano, de manière à faire soulever à la fois les touches qui se rapportent aux lettres d'une syllabe ou incme d'un mot entier dans certains cas. Ces touches tracent aussi des points sur un cylindre tournant : en sorte qu'on peut, d'après la place de chaque point, lire les mots comme s'ils eussent été écrits en lettres ordinaires. ..^€^\.. KliinopUstiqui i^Tez à Lunette Rliinoraphie. 1^: ip ^^;^^^^ ê) NOUVEAU BULLETIÎX DES SCIEIXCES r.A SOCIETE PHILO MATIQUE DE PATUS. ANNÉE l832, Livraison dé ^>.^ PARIS, TllOMLNE, LIBRAIIIE, RUE Di; f.A llMiri ( 49 ) M. Régnier a fait connaîlre un procédé pour sceller le tissu métallique qui recouvre la îanipe du mineur, afin d'empêcher les ouvriers d'enlever ce tissu, ce qui les expose aux malheurs produits par la detonnation. M. Régnier fixe le tis^u par une lame de plomb, tel- lement disposée qu'on ne peut déranger ce tissu sans laisser des traces qui attestent qu'on l'a manœuvré. Le plomb se trouve nécessairement brisé dès qu'on ôte le tissu, et une emprein- te portée sur la lame est déchirée. Les ouvriers rendus certains qu'on reconnaîtra qu'ils ont enlevé la toile préservatrice, et qu'ils seront passiiWes d'une peine, renonceront à une im- prudence qui peut leur être si fatale. M. Saulnier a fait un rapport sur un mécanisme destiné à opérer l'ourdissage des fils des tissus. Ce mécanisme usité en Amérique et transmis par M. Dannery consul à Philadelphie, est destiné à s'adapter à l'ourdissoir cylindrique tournant, et facilite l'opération de l'ourdis- sage de la chaîne des étoffes. On fait l'éloge de cet appareil, qui sera décrit au bulletin de la Société d'encouragement. Les machines destinées aux impressions de formes typographiques sont usitées principa- lement pour la publication des journaux, parce qu'on a besoin d'une grande célérité d'exé- cution, et qu'on tient médiocrement à la beauté de l'impression. Mais depuis que celle d'Ed. Cowper a réussi à produire le registre avec précision, c'est-à-dire à opérer l'impression sur les deux faces delà feuille, en obtenant une exacte coïncidence des lignes et des pages des deux côtés, cet appareil est employé dans les grandes imprimeries à la publication des la- beurs et autres ouvrages de luxe. On tire ces machines d'Angleterre. M. Thonnelier, méca- nicien Français, exécute ces appareils avec une supériorité marquée sur ceux qui viennent de l'étranger. La reliration est parfaite, et cinq machines de cette fabrique sont en activité à Paris, à Lyon et à Rouen. M. Francœur en a expliqué les fonctions, et indiqué comment la feuille, mise entre deux arrêts, entre en prise ^ passe entre un cylindre de pression et la forme d'imprimerie, s'imprime sur une face, se porte entre un autre cylindre et une autre forme, en se retournant pour s'imprimer sur l'autre face, et comment la torme se couvre chaque fois d'encre. Trois hommes et une femme suffisent à la manœuvre, qui produit un tirage d'au moins 1800 à l'heure. Le rapport de vitesse avec la presse à platine est C( mme I à 7, el celui de produit comme i à 4- Le raême membre ( M. Francœur ) a expliqué le mécanisme des pianos droits de MM. Rel- ier et Blanchet. Les cordes et la iab!e d'harmonie sont situées dans un plan vertical en ;ivant du clavier} le meuble n'a que trois pieds d'élévation au-dessus du sol, 4 pieds de long et 17 pouces de large : il est léger et d'un transport facile. 4". Société de Géologie. M. Virlet a communiqué une lettre qu'il a adressée à M. Letron- ne relativement au déluge de Satnotkrace, dont la tradition a été conservée par Diodore de Sicile. — L'île de Samothrace, aujourd'hui la Samotraki des Grecs et la Sémenderé des Turcs, est déforme à-peu-près elliptique, et a 12 lieues de circonférence. Très-célèbre dans l'anti- quité, elle jouissait encore, avant les ravages de la dernière guerre, d'une certaine célébrité, par ses eaux minérales sulfureuses. — La partie nord de cette île est entièrement formée de montagnes élevées à pentes roides, offrant de loin l'aspect d'un énorme mamelon: c'est le mont Saou des anciens; la partie Sud, que l'on nomme la plaine, est au contraire formée de col- lines peu élevées qui s'abaissent successivement jusqu'à la mer. Le sol de l\ partie nionta- Livraison d'avril i832. 7 ( 5^0 ) gnense est essentiellement composé de roches anciennes, phyllades, calcaires, eurites, ser- pentines, diallagiques, etc. La partie basse est forme'e des mêmes roches et aussi de roches trachytiques. Les collines de trachyte sont en partie recouvertes par un agglomérat de débris de trachyte, recouvert lui-même par des couches du terrain tertiaire coquillier qui se pré- sente sur toutes les côtes du littoral de la Méditerranée. S'appuyant sur des considérations géognostiques, M. Virlet pense, avec M. Letronne et avec le général Andréossy, que le déluge de la Samothrace n'a pu avoir lieu par suite de l'ir- ruption du Pont-Euxinpar le détroit des Cyanées dans la Proponlide, etde làpar l'Hellespont dans la mer Egée, comme l'ont prétendu les anciens auteurs. Il ajoute qu'il a reconnu que l'ouverture des détroits ne peut pas même être due à l'irruption de la mer INoire. Il discute les contradictions du récit de Diodore de Sicile, et réfute l'opinion de M. de Choiseul-Gouf- fier , qui croyait avoir trouvé la cause de ce déluge dans l'engloutissement de l'île Chrysie, voisine de Lemnos, dont parle Pausanias.M. Virlet conclut de ses observations que si la sub- mersion d'une partie de la Samothrace a eu réellement lieu, ce dont il admet la possibilité, ellen'a été occasionnée que par une cause purementlocale, soit par l'affaissement d'une partie del'île,soit par quelque violent tremblement de terre, ou bien encore par un soulèvement sous-marin qui se serait opéré tout-à-fait dans le voisinage de l'île. Dans le groupe d'îles connues sous le nom de petit Archipel du Diable (anciennes îles d'An- ticyros ) il existe une ancienne tradition, que les deux petites îles de Pipéri et Jaoura , éloi- gnées l'une de l'autre de plus de trois lieues, ne sont que les extrémités d'une grande île, dont le milieu , contenant une ville de douze mille maisons, aurait été englouti dans la mer , au fond de laquelle on apercevrait même encore les murailles de la ville. M. Virlet a recon- nu que les deux petites îles se présentaient bien comme pouvant avoir fait partie d'un terrain continu ; mais il n'a rien vu qui vînt à l'appui des autres circonstances de la catastrophe traditionnelle. M. Boubée a présenté à la Société son tableau de l'état du globe à ses différens âges , ou résume' synoptique de son cours de Géologie. Quatre lignes courbes , par leur disposi- tion, expriment les principaux résultats de la théorie de la chaleur centrale et de l'incan- descence originaire de notre planète démontrée par M. Cor die rj savoir: i° le niveau pri- mitif àe la surface du globe ; 2° V épaisseur que son écorce a acquise extérieurement par l'etfet de la superposition des dépots ; 3° l'épaisseur qu'a, dû prendre intérieurement la mas- se granitique par un refroidissement d'autant moins rapide que l'écorce du globe devenait plus épaisse ; 4° la hauteur de l'atmosphère , dont la densité, la pression ei la complexité de composition ont du diminuer à mesure que le globe se refroidissait en vieillissant. M. Boubée déduisant de plusieurs considérations que toutes les matières qui sont aujour- d'hui sur la terre y existaient aussi dès sa première formation, conclut que celles qui sont de nature vaporisable formaient toutes ensemble une immense atmosphère lorsque le glo- be était incandescent, et qu'elles n'ont dû. se condenser et se répandre sur le sol qu'à mesure que la diminution de tempéraiure pouvait le permettre; qu'ainsi le mercure, le bismuth , le zinc, le plomb, le soujfre, Gic.,dïsî-ém'uiés dans les terrains secondaires, pourront permettre d'aprécier la température qui régnait aux diverses époques. L'auteur les compare aux indicateurs des thermomètres à minima et maxima. Enfin M. Bouhée signale une coïncidence remarquable, i' entre l'apparition des ae'roli'he^, dont il oljservc qtie les terrains antédiluviens n'offrent aucune trace; i" entre la dispersion des blocs erratiques , qui n'ont pas non plus de représentans dans les poudingues des terrinns antédiluviens; et 5° entre la disparition de certaines races d'animaux dans divers climats précisément à la même époque, laquelle ne pourrait s'expliquer selon lui , que par un chan- gement survenu dans la polarisation du globe. M. Boubée trouve dans la coïncidence de ces trois phénomènes la preuve et l'explication d'un déluge général qui serait dil à une irrup- tion subite des eaux^occasionnée par le choc d'un astre,dont les aérolithes seraient les débris errans dans l'espace. M. Boubée a annoncé la publication prochaine d'un travail sur ce sujet. Travaux particuliers de la Société. M. Payen rend compte du mémoire lu par M, Dutrochet, à l'Académie des Sciences, sur l'état électrique des globules sanguins.-L'auteur a été conduit à cette recherche par son travail sur l'électricité des matières colorantes des feuilles des végétaux qui, d'après ses observa- tions^ présentent à leur face supérieure une substance électro-positive, et à leur face infé- rieure une substance électro-négative, disposition de laquelle doivent résulter des courans électriques qui ont nécessairement une grande part dans la production des phénomènes de la vie végétale. Or, comme , suivant lui , les principaux phénomènes de la vie sont esseniielle- ment les mêmes dans tous les êtres organisés, il y avait lieu de croire, à priori, que des dis- positions et des effets analogues doivent exister et se produire chez les animaux. Partant de ces données , M. Dutrochet en a fait l'application aux globules du sang. On sait que dans les animaux vertébrés, ces globules, qui nagent isolés dans un sérum albumineux légèrement alcalin, sont composés d'un noyau solide blanchâtre et d'une enveloppe peu consistante, formée spécialement par la matière qui colore le sang en rouge. Lorsque le sang est extrait de ,. ses vaisseaux , les globules , qui sont dissociés pendant la vie , se réunissent , s'agglomèrent , rt 'forment ce qu'on nomme le caillot , qui se sépare du sérum. Ce caillot étant lavé avec soin , la matière colorante rouge reste suspendue dans l'eau, et on obtient en masses blanches la substance qui compose les noyaux des globules. Celte substance, qui est la fibrine, se trouvant ainsi séparée, on peut s'assurer si les deux matières, qui se trouvaient pendant la vie à l'état de siJperposition , sont douées d'une électricité opposée. A cet efltet , M. Dutrochet a soumis à l'action de la pile une goutte d'eau chargée de la substance colorante du sang , et il a vu cette substance s'amasser autour du pôle négatif. Au contraire , la fibrine du sang, dis- soute par la potasse, dépose autour du pôle positif un coagulum fibrineux. Les globules san- guins sont donc formés d'un noyau électro-négatif et d'une enveloppe électro- positive. C'est de l'action de ces petits appareils électriques que résulterait, suivant l'auteur , la répulsion qui tient les globules constamment éloignés les uns des autres pendant la vie, répulsion observée par Spallanzani et Haller. Si, une fois le sang sorti de ses vaisseaux , ses globules cessent de se repousser , et si , au contraire , ils s'attirent , ce qui détermine le coagulum , cela tiendrait à ce qu'il ne se produit plus alors d'électricité. T ( 5. ) M. Becquerel soumet à la Sociéle' quelques observations, relativemeot au mémoire de M. Dutrocliel. Il oc saurait admettre les conséquences que l'auteur tire de ses expériences , en ce qu'il conclut de ce que les globules sanguins seraient formés de deux substances douées d'électricités contraires, qu'ils constituent autant de piles électriques. M. Becquerel établit que, dans ce cas, il y a simplement neutralisation, et que l'ensemble est à l'état statique, au lieu d'occasionner un courant électrique. M. Soulange-Bodin communique l'extrait suivant du mémoire sur les grefifes , qu'il a lu à l'Académie des Sciences : Ce mémoire comprend trois séries principales d'observations tendant à faire connaître les avantages des procédés que l'auteur décrit et l'influence qu'ils lui paraissent devoir exercer, tant par leur facilité d'exécution que par quelques-uns de leurs résultats physio- logiques, sur la propagation des végétaux et par suite sur la culture des arbres en général. La première série d'observations est relative à la greffe herbacée, que M. Soulange-Bodin a appliquée à une multitude de plantes tant arborescentes qu'herbacées, avec un succès constant. 11 en a cité plusieurs expériences curieuses , entr' autres celle de la greffe des tomates sur les pommes de terre, qui a produit simultanément et sur le même espace de terrain deux récoltes aussi parfaites que si chaque plante avait été élevée sépa- rément. A l'aide de cette greffe, il a multiplié rapidement et par milliers une foule de jolis arbrisseaux à fleurs, des pins de toute espèce etc.; mais il lui a paru surtout qu'elle pourrait servir à établir et, pour ainsi dire, improviser, dans les terrains cultivés en bois, des porte-graines d'espèces nouvelles et intéressantes, et les essais qu'il a déjà faits ou qu'il cite, sur les arbres résineux, viennent déjà fortifier ces précieuses espérances. De là l'auteur est passé à l'exposition d'un nouveau système de greffes en fente ima- giné par lui et auquel il a donné le nom de greffe étouffée, parceque c'esr sous une cloche ou dans un lieu bien clos qu'il place ses sujets, afin de les tenir pendant un certain temps dans une atmosphère de température élevée et de les soustraire à l'effet d'une trop grande évaporation de leurs fluides. Cette greffe subit donc, jusqu'à la reprise , à peu-près le même traitement qu'une bouture. 11 en décrit l'exécution manuelle. La reprise est aussi prompte que parfaite, et c'est sur cette extrême facilité qu'il a fondé le système des multiplications extraordinaires qu'il a entreprises. Et comme il a justement considéré que l'union organique ne dépendait en aucune façon du développement préalable et de la force actuelle des deux parties unies, et qu'il sulllsait que la communication îa plus libre et la plus parfaite fût ouverte et entretenue entre elles, c'est désormais par systême^qu'il n'emploie, autant que possible, pour cette opération, que des sujets très-petits , qui, en quelques semaines, passent, par son procédé, de l'état de sauvageons à celui d'espèces recherchées, et par conséquent acquièrent et conservent à toujours le caractère propre et déterminé qui fait le mérite des espèces reproduites. Ce procédé paraît devoir être d'une grande utilité, quand il sera connu, apprécié et pratiqué, pour la propagation rapide et indéfinie des espèces, y compris les arbres fruitiers. En effet, dit l'auteur, on peut ainsi placer tout l'avenir d'un verger dans un simple coffre recouvert d'un châssis vitré. On peut, avec la plus grande promptitude, transformer en espèces et variétés de haut choix de simples plants de pépins d'un à deux ans. On peut, presque aussitôt , le.* transporter au loin , les disse- ( 53 ) rnîner partout, presque sans frais, aussi facilement que de jeunes plants de semis. « On le peut , dit-il , car Je le fais. )• Le développement et la variété des travaux rustiques exécutés à Fromont offrant jour- nellement à celui qui les dirige des observations qui se contrôlent sans cesse, M. Soulange- Bodin est parvenu à constater d'une manière indubitable, et contrairement aux idées ayant cours , que rien ne s'opposait dans le fait à l'union complète et durable de végétaux de nature de feuilles et de dégrés de température différens; c'est-à-dire de plantes qui conservent des feuilles toute l'année avec des plantes qui perdent leurs feuilles chaque année, et des arbres et arbrisseaux qui exigent chez nous l'orangerie avec des arbres et arbrisseaux de pleine terre. Il cite les expérience; multipliées qu'il a faites à ce sujet , et dans lesquelles il a remar- qué que les espèces d'orangerie, principalement parmi les pins, poussent avec une plus grande force sur les espèces de pleine terre que dans leur indépendance naturelle. De tous ces faits, il a conclu que la grefïe , ainsi traitée, pouvait former comme le premier degré vivant d'une échelle de naturalisation, et il a émis l'idée que peut-être pourrait-elle servir à révéler des intimités originaires de patrie entre des plantes en qui la science n'avait encore découvert que des intimités d'organisation, et dont les groupes, marqués du sceau de re- connaissance commua à leur famille, seraient disséminés aujourd'hui sur des points opposés du globe. Il est entré à ce sujet dans quelques considérations sur les effets du froid et sur les procédés usités pour en garantir les plantes; et faisant remarquer la position avantageuse oîi se trouvait, sous ce rapport, la partie sensible d'une plante greffée, lorsqu'elle était isolée du sol par un support organique inaccessible à l'action de la gelée , il en a conclu la possibilité, sinon de naturaliser complètement, au moins de cultiver et de conserver avec moins de peine et de dépense un grand nombre de végétaux délicats, et il a entrevu à cette occasion une grande amélioration à introduire dans la culture des espaliers qui, disposés comme i.l l'en- tend, pourraient, dans beaucoup de cas, dispenser d'avoir des serres. M. Soulange-Bodin doit vérifier , par des expériences ultérieures , la théorie qu'il a présentée à ce sujet. Il a rapide- ment indiqué les avantages qui résulteraient de ces naturalisations même incomplètes; et il a cité deux exemples qui tendent à prouver que la robusticilé propre à la partie du végétal- uni formant le sujet ne serait pas sans influence sur la sensibilité organique , et par conséquent sur la conservation de la partie greffée elle-même. En troisième lieu, M. Soulange-Bodin a parlé de ses essais relatifs à la greffe sur racines. Il résulte sommairement de cette partie de son mémoire, qn'il a propagé avec la plus grande facilité les pivoines arborescentes, en les greffant, soit sur leurs propres racines, soit même sur de simples tronçons de ces mêmes racines, entièrement dépourvus de radicules, soit sur des tubercules de pivoines herbacées. Les phénomènes qu'il a observés dans ces circonstances l'ont porté à penser qu'il y aurait un grand avantage, dans le traitement des boutures qui sont d'une reprise difficile, à les munir, par une sorte de sous-greffe^ et dans la seule vue de les faire reprendre plus vite, de l'organe souterrain qu'elles montraient naturellement tant de peine à projeter. Il a déjà tenté avec succès plusieurs expériences à ce sujet, et le résultat delà greffe de la pivoine arborescente sur toutes les espèces de pivoines herbacées l'a con- vaincu que le succès ne dépendait pas même rigoureusement de l'emploi ^e racines prises dans l'espèce même, mais qu'il suffirait de les emprunter à des plantes congénères. Il u pro- pagé ainsi , dans les derniers temps, les variétés les plus précieuses, autant qu'il a voulu. ( 54 ) L'auleur a annontë que ce mémoire ne contenait qu'une partie de ses travaux sur le sujet qu'il traite. Soutenu par ses premiers succès, il continue sans relâche, et variera à l'infini des expériences i)Our la vérificalioa desquelles il regrette seulement que plusieurs années soient, dans beaucoup de cas, nécessaires _, et le dévouement d'un seul homme souvent in- suflisant. M. Bonafous lit uni notice sur le croisement des chèvres du Thibet avec dillerenles races. L'auteur, qui a introduit les chèvres thibétaines dans le Piémont, s'est occupé non-seu- lement de conserver et de propager cette race dans toute sa pureté , mais il s'est aussi appliqué à en croiser les boucs avec les chèvres de la race commune, pour améliorer celle-ci. Les métis provenus de ce croisement lui ont offert une tendance remarquable à se couvrir d'un duvet semblable à celui du mâle dont ils étaient issus, et celte disposition s'est progressivement accrue à mesure que le croisement s'est opéré avec des individus de plus en plus perfec- tionnés, M. Bonafous a aussi opéré le croisement d'une femelle de bouquetin des Alpes {capra ibex) avec un bouc du Thibet. L'hybride femelle qui en est résultée se rapproche de la mère par ses cornes noueuses, ses oreilles droites, son corps plus trapu que celui des chevrettes ordi- naires, et aussi par la vivacité de ses allures et une espèce de sitïïement qui lui est propre : elle participe du père par la couleur et la nature de son pelage, ainsi que par les deux petits appendices qui pendent sous son col. Les suites de celte expéiience feront connaître si l'opi- nion de Pline et de Buffon, qui regardent le bouquetin et la chèvre domestique comme une même espèce, est fondée ou non. L'auteur annonce l'introduction dans sa bergerie expérimentale, d'un bouc de la Haute- Egypte^ dont il donne la description et dont il met sous les yeux de la Société une figure lithographiée. Cet animal, qu'on pourrait aussi bien rapporter, d'après ses caractères zoologi- ques, au genre des brebis qu'à celui des chèvres , est couvert d'un poil soyeux et brillant, d'une couleur rougeâire , sous lequel croît un duvet cotoneux peu abondant. M. Bonafous attend aussi prochainement une femelle de la même race^ qui se fait remarquer par-dessus toutes les aut res races de chèvres, par le développement considérable de ses mamelles, non moins que par l'a bondance et la qualité de son lait. En croisant ces individus avec ceux de la race thibet aine , dont les femelles fournissent peu de lait, il a pour objet de créer une race inter- média ire qui réunisse les avantages de l'une et de l'autre, c'est-à-dire l'abondance du lait et la finesse de la toison. Enfin , M. Bonafous se propose d'essayer le croisement de la race caprine avec le chamois {Antilope rupicapra ). Il est d'autant plus porté à croire que cette alliance est possible , malgré les doutes de quelques naturalistes, c[u'il a eu occasion de voir dans la vallée deSchams, pays des Grisons , des chèvres à cornes lisses et recourbées , comme celles du chamois , et qui lui ont paru devoir ê tre le produit d'un croisement semblable opéré fortuileraent. ( 55 ) SÉANCE DU 24 MARS i832. Rapports des travauoc des Sociétés savantes. i". Académie royale des Sciences. — M. Libri a annoncé qu'il était parvenu à intégrer toutes les équations difierentielles du premier ordre, au moyen d'une formule générale. Cette formule, qu'il a déposée pour prendre date , renferme des intégrales définies sextuples qui peuvent, dans certains cas, se réduire à des intégrales quadruples j elle pourra être appliquée à la résolution de questions relatives à la théorie de la chaleur, où l'on supposera variables la conductibilité et la chaleur spécifique des corps échauffés. M. Isidore Geoffroi-Saint-Hilaire a fait hommage à l'Académie du premier volume de son Histoire des Anomalies de l'Organisation chez l'homme et les animaux. Dans une lettre jointe à cet envoi , l'auteur expose qu'il a cherché à rassembler en un corps de doctrine d'immenses matériaux restés épars et sans liaison , et par conséquent sans profit pour la science, non pas seulement dans la vue de montrer que les déviations anormales, si long- temps regardées comme des effets bizarres et inexplicables de causes fortuites , peuvent être ramenées à des principes communs, simples et précis, qui ne sont eux-mêmes que des co- rollaires des lois les plus générales de l'organisation; mais principalement dans le but d'ar- river, par l'étude des anomalies, de leur influence physiologique et de leur mode de pro- duction, à une connaissance plus exacte et plus approfondie des modifications de l'ordre normal, de leur essence, et des principes auxquels peut se rattacher leur infinie variété. C'est sous ce point de vue , ajoute l'auteur, que l'histoire de- faits anormaux, qui par elle- même n'est que curieuse, devient vraimeni; scieatifique et féconde en résultats. M. Delpcch , de retour d'un voyage qu'il vient de faire en Angleterre et en Ecosse pour étudier le choléra épidémique, a écrit à l'Académie pour lui communiquer le résultat de ses observations. Il annonce avoir reconuu sur tous les individus qui avaient succombé à cette maladie, et dont il a eu occasion de faire l'autopsie, une inflammation du plexus solaire des plexus rénaux, du nerf trisplanchnique , en un mot de tout le système des nerfs ganglio- naires.Les lésions des autres organes, observées sur différents sujets, ne se sont pas retrouvées sur tous; celle-ci, au contraire, s'est montrée constante dans treize autopsies consécutives et M. Delpech la considère d'après cela comme la cause organique essentielle de la maladie L'analyse des symptômes, ajoute-t-il , confirme d'ailleurs pleinement cette opinion. En eflPet les fonctions troublées ou supprimées sont précisément celles auxquelles président les nerfs ganglionaires : la circulation, la décarbonisalion et l'oxigénation du sang, la production de la chaleur propre du corps , les sécrétions abdominales qui sont exagérées , celle de l'urine qui est supprimée, etc. D'après cette étiologie de la maladie, M. Delpech recommande la saignée pratiquée à propos ,. comme le moyen le plus efficace de combattre le choléra. M. deHumboldt a fait connaître à l'Académie qu'on vient de construire à la Havane un observatoire magnétique, d'après la demande qu'il en avait faite et sur le plen qu'il avait adressé à la Société patriotique de Cuba. Quatre fois par an, on y fera d'heure en heure ( 56 ) pendant trente six lieures , des observations sur les variations horaires de la déclinaison ma- gnétique. On y observera également la déclin;uson absolue, l'inclinaison et l'inlensilt; ma- gnétiques.Déjà, a ajouté M. «le Humboldtjes observatoires magnétiques s'étendent de Pékin à l'île de Cid)a, par Rasan , Nicolajef en Crimée, Pétersbourg, Berlin, Freyberg, Paris et la Havane, sur une ligne de 198». Ainsi se réalise maintenant , sur une irès-vaste échelle, (depuis la parlie orientale de l'Amérique jusqu'en Chine, depuis le tropique jusqu'au 60° de latitude, dans les profondeurs des mines comme sur des plateaux élevés , par des déclinaisons orientales et occidentales;, un système d'observations simultanées et correspondantes , faites au moyen d'instrumens de même construction, suivant le plan indiqué par lui en 1828; observations qui, continuées pendant un temps suffisant , doivent conduire à la connaissance des lois du magnétisme terrestre dans ses divers élémens, M. Latreille a fait un rapport très-avantageux sur une monographie du genre pourpre . de la classe des mollusques , présentée à l'Académie parM.Duclos. — L'auteur de ce mémoire, après avoir comparé toutes les espèces connues du genre purpura avec celles des genres con- cholepas , monoceros et ricinula , n'a reconnu entre elles aucune différence générique suffi- samment caractéristique ; il a cru devoir en conséquence les réunir toutes en un seul genre, qui comprend ainsi 149 espèces, tant anciennes que nouvelles. Il divise ce grand genre , au- quel il conserve le nom àe purpura, en six tribus, auxquelles il assigne des caractères propres tirés de la forme des coquilles , et qu'il désigne par des noms qui sont l'expression de ces ca- ractères. i""*" tribu ^ Pourpres sillonnées. — Dans celte division, la coquille est creusée sur toute sa surface de sillons plus ou moins fortement prononcés j elle se compose de Sg espèces. Exem- ple : Purpura succincta. 1^ tribu. Pourpres coslelléer.. — Celles-ci, indépendemnaent de leurs stries transversales, sont munies de grosses cotes longitudinales qui les distinguent parfaitement. L'auteur en compte 22 espèces. Exemple : Purpura undosa. "S" tribu , Pourpres se alarif ormes. — Les tours de la spire de tontes oçs espèces, qui sont au nombre de 9 seulement, imitent la forme d'un escalier, elle dernier tour présente un angle fortement prononcé vers son milieu. Exemple: Purpura kiosquiformis. 4"= tribu, Pourpres écliinulées. — Ces espèces ont la coquille couverte de pointes épineuses; elles sont au nombre de /j3. Exemple : Purpura hippocastanum. 5'^ tribu, Pourpres granulifères. — La coquille est complètement granuleuse, comme le fruit du mûrier et celui de la ronce. On eu compte 24 espèces. Exemple ; Purpura rnuros. (5" tribu , Pourpres buccinoïdes. — Toutes ces dernières espèces, au nombre.de 12 , sont oblongues et semblent indiquer par cette forme leur pass^age aux Buccins, avec lesquels elles ont la plus grande analogie. Exemple : Purpura cataracta. A l'occasion de ce rapport, M. de Blainville a annoncé qu'il avait composé, sur le même sujet, un mémoire qu'il se propose de lire à l'Académie, intitulé : Discussion méthodique des espèces de coquilles vivantes et fossiles, des genres Pourpre, Ricinule et Concho-lèpas de Lamarck , et Description des espèces nouvelles ou peu connues, faisant partie de la collec- tion du Muséum d'histoire naturelle. M. Duméril a fait , en son nom et celui de MM. Lalreille et Fréù. Cnvier , un rapport sur le mémoire de M. Limarre-Picquol, relatif aux serpens venimeux de l'Inde et du Bengale. ( 57 ) Âpres avoir relevé quelques assertions qui leur ont paru douteuses ou erronées, les conniiis- s.iires donnent des éloges à l'esprit de sagacité dont l'auteur a fait preuve dans les observa- tions et les expériences auxquelles il a soumis plusieurs de ces animaux dangereux , ainsi qu'au ze!e qu'il a mis à recueillir les nombreux objets d'histoire naturelle qu'il a rapportés de l'Inde. Au nom d'une commission, M. Chevreul a lu un rapport sur les bouillons de la Com- pagnie Hollandaise. 2° Société royale d'Agriculture. — M. Bonafous a présenté un mémoire sur la fabrication du tromage du Mont-Cénis. Ce mémoire sci a imprimé dans le recueil de ceux de la Société. M. Tessier^ après avoir rendu compte des premières démarches faites par les commissaires de la Société auprès de M. le Ministre du Commerce et des Travaux Publics, pour lui exprimer le vœu , dans l'inlérét de notre agriculture, que le troupeau de la bergerie royale de Ram- bouillet soit placé sous son administration , et des dispositions favorables que leur a montrées à cet égard le Ministre , a lu une notice historique sur cette bergerie. Il y rappelle que c'est à ce troupeau qu'on doit l'introduction et la multiplication en France de la race des mérinos, et par suite, diverses améliorations agricoles que l'entretien de ces animaux précieux a né- cessitées. Il fait observer que l'établissement de Rambouillet offre une garantie assurée de la conservation du type de cette race dans toute sa pureté , et que, sous ce rapport, il est de la plus grande importance qu'il continue à é tre administré dans les mêmes vues. M. Payen a entretenu la Société de deux améliorations obtenues récemment dans l'art de fabriquer le sucre de betteraves , et qui sont pratiquées dans la sucrerie de MM. Blanquel et Hamair ; l'une , qui consiste à retirer de la betterave une plus grande quantité de jus; l'autre a dessécher la pulpe qui a fourni son jus , de manière à pouvoir la conserve: pour la nourri- ture des bestiaux. On sait que la betterave ne donne , par les moyens ordinaires , qu'environ 70 pour cent de jus de son poids. Les 3o parties restantes en contiennent encore beaucoup, puisqu'on em- ployant les moyens les plus puissans , on peut en retirer jusqu'à 26 et 27 de plus. Par le nouveau procédé _, qui est très-simple, on obtient sur 100 parties 85 de jus, au lieu de 70. Ce procédé consiste, lorsqu'on retire de la presse hydraulique les sacs contenant la pulpe, qui a déjà fourni 70 de jus , à les placer dans une caisse sous laquelle on introduit de la vapeur d'eau bouillante. A.u bout de dix minutes, on remet de nouveau ces sacs sous la presse, et l'on en retire ainsi 1 5 0/0 de plus de jus. La pulpe qui reste dans les sacs est employée à la nourriture des bestiaux; mais comme elle est assez humide , elle ne tarde pas à passer à la fermentation , d'abord alcoolique , ensuite acide. Dans cet état , elle est encore propre à nourrir et à engraisser le bétail j toutefois , il est nécessaire d'ajouter des grains secs, notamment de l'avoine , au régime des animaux. Mais bientôt la fermentation putride se développe , et alors la pulpe cesse entièrement d'être mangeable. Pour empêcher toute fermentation et prévenir ainsi la perte de cette substance alimentaire, qui résulte surtout de la dernière , MM. Blanquet et Hamair font dessécher la pulpe sur une touraille semblable à celle dont les brasseurs se servent pour dessécher l'orge germée. Ainsi desséchée , la pulpe se conserve pendant plusieurs mois sans altération , et en îa mélangeant avec de la pulpe fraîche , elle forme une excellente nourriture pour le bétail. Livraison d'Avril i832. 8 ( 58 ) Suivant M. Paycn, cei te dessitcalion présente encore un autre avantage ; c'est cle favori-er la volatilisulion de l'huile essenlidle acre contenue dans la bettciave, laquelle est un peu pur- gative, et d'enlever ainsi à la pulpe un principe nuisible à la santé des animaux et de'sa- tj;réable au goût. Le même moyen de dessiccation sur la touraille , appliqué aux radicules (petites racines) que les lapes ne peuvent triturer, permet non-seulement de conserver aussi ces portions de la betterave comme une excellente nourriture pour les bestiaux, mais encore de torréfier ces radicules, afin d'en obtenir une bonne sorte de succédané indigène du café, propre à riva- liser avec la «ubstance qui se vend en grande quantité sous le nom de café de chicorée, ?>° Sociétéd' Encouragement. — Deux poêles russes ont été établis dans les salles de l'hôpital du Val-de-Grâce. Des rapports faits pour constater les avantages et les inconvénients de ces appareils ont été adressés à la Société par une commission de Strasbourg et par les préposés de l'hôpital cité. Il résulte de ces rapports que ces poêles sont coûteux et d'une dimension incommode, qu'ils ue procurent aucune économie de combustible, qu'ils dégagent une cha- leur plutôt nuisible qu'utile, et qu'etiiin ils ne sont pas sans danger d'incendie. Une discussion s'est établie à ce sujet. On a généralement pensé que les poêles dont il s'agit ne sont point ceux, dont ou fait usage en Russie et en Suéde. Ceux-ci , en effet , passent pour être très-économiques; ils ont, du reste, le défaut d'être insalubres, parce qu'ils ne renou- vellent pas l'air des pièces qu'ils échauffent. M. Mérimée fait un rapport sur un procédé imaginé par M. Petit , pour imiter la dorure sans recourir à l'emploi de feuilles d'or. Ce procédé consiste à mettre en couleur la pi£ce qu'il veut dorer au mat; car la dorure brunie doit toujours se faire, comme par le passé, avec des feuilles de métal. M. Petit met d'abord la couche de céruse, sur laquelle il dépose une couche de curcuma. C'est sur celle-ci qu'il applique une dissolution qui joue très-bien l'or mat, et dont il fait un secret. On pense que cette substance pourrait bien être une disso- lution ammoniacale d'écaillés d'ablettes , analogue à celle dont on se sert pour imiter les perles. Le même rapporteur a fait connaître une nouvelle machine à faire du papier de tenture, imaginée par M. Zuber de Mulhausen. Cette machine est la même que celle qu'on emploie en Angleterre , où elle passe pour être de M. Neuton. M. Zuber réussit , îi l'aide de cylindres gravés en taille-douce, à peindre les papiers pour les approprier à la teinture. Cette machine lie M. Neuton est décrite dans les bulletins de la Société-, mais il est avéré qu'elle avait été employée bien antérieurement par M. Zuber. Ce qui est incontestable, c'est que le papier de tenture ainsi fabriqué est d'une beauté remarquable : il est lissé , éclatant , et chaque rouleau est d'une seule pièce. La couleur, placée dans des caissons où elle est préparée, a reçu les teintes et les dégradations de nuances qu'on veut employer dans les teintes plates, et on l'étend sur le papier avec une brosse douce composée exprès , de manière à déposer les teintes dégradées. La manière dont le papier est séché et coupé en rouleaux a paru très-bien imaginée. Une autre machine de M. Zuber sert à fabriquer le papier sans fin. La toile métallique, qui tient lieu dejbrme , entoure un cylindre mobile sur son axe , et qui plonge en partie dans la pâte à papier ; cette pâte s'attache à la toile , et est délavée par vu filet d'eau qui est puisé à l'aide d'une pompe agissant par aspiration dans l'intérieur du cylindre, ce qui colle la pâte sur la toile métallique. Le papier est immédiatement enlevé de dessus cette toile et enroulé ( h ) sur d'autres cylindres, où il est séché en quelques instants par le moyen de la vapeur d'eau bouillante, qu'on fait pénéirer au-dedans par l'axe de rotation. Les machines de M. Zuber sont regardées par la Société d'encouragement comme dignes de ses récompenses; elles sont combinées de la manière la plus ingénieuse, et les résultais en sont admirables. M. Francœur a fait un rapport sur la fabrique d'agrafes de M.Hoyau.Un homme, agissant sur une manivelle, fait tourner un arbre de couche qui met eu mouvement dix-huit ma- chines propres à faire des agrafes de toutes les grandeurs usitées dans le commerce. Le fil de métal, mis sur un tambour devant chacune de ces machines , est coupé delongueur et courbé; il ne reste plus , pour achever l'agrafe, qu'à l'aplatir au marteau et à plier le crochet. Cette dernière opération se fait avec une petite machine particulière. L'appareil l'exécutait de lui- même; mais on a reconnu qu'il y avait économie à faire plier le crochet à part. Des enfants sont chargés de ce soin. Les agrafes se font en fil de fer bronzé au feu ou verni , ou en fil de cuivre recouvert d'ar- gent et tiré à la filière , ou plus ordinairement en fil de laiton blanchi par le chlorure d'argent. M. Hoyau tire du commerce ses fils tout préparés , et les travaille ensuite en agrafes. Depuis l'établissement de sa machine, la perfection des produits et leur bon marché ont considéra- blement accru en France l'étendue de celte fabrication, qui s'élève maintenant à plus d'un million de francs par an, et peut même sufiire au commerce de tout l'univers, tandis qu'il y a quelques années, elle ne suliisait pas à la consommation intérieure , et qu'on tirait beau- coup d'agrafes d'Angleterre et d'Allemagne. Les fabriques de divers particuliers , excitées par la concurrence, se sont elles-mêmes perfectionnées en France , et si elles n'exécutent pas un travail aussi fini que celui de M. Hoyau, elles .peuvent du moins donner leur produit à au moins un tiers meilleur marché qu'autrefois. Ce genre de fabrication était l'occupation prin- cipale des sapeurs-pompiers, qui faisaient les agrafes à la main, avec des pinces , une à une, et très-irrégulièrement Aujourd'hui , tous les fabricans se servent de machines plus ou moins bien conçues. M. Baillel a fait un rapport, au nom du comité des arts mécaniques , sur un moyen pré- senté par M. Ré^n'iev , f^mnr fermer les lampes de sûreté, de manière que les mineurs ne puissent les ouvrir sans qu'on s'en aperçoive. Ce moyen, qui avait déjà été proposé, et qui n'a pas été employé jusqu'ici parce qu'il était regardé comme trop coûteux , consiste à fixer un plomb sur une lampe , et à le marquer d'une empreinte. Suivant la méthode adoptée par M. Régnier, une tige mobile de gros fil de fer traverse le dôme en tôle et la virole en cuivre de la cage, et pénètre dans le fond supé- rieur du réservoir d'huile. La partie inférieure de celle lige est percée d'un œil, comme un carrelet, et ou y introduit une lame de plomb laminé qu'on replie, et dont on rapproche les deux bouts pour les timbrer. Ce timbrage s'exécute à l'aide d'une petite presse portative qui a la forme d'un étau et qui est très-facile à manœuvrer. Le rapporteur rappelle qu'il a fait construire, il y a huit ou dix ans , pour l'Ecole royale des Mines , une lampe de sûreté, disposée p)ur être plombée , et qui lui paraît plus simple que celle qui précède; elle n'exige en effet que l'addition d'une petite plaque de cuivre rivée sur le collet du réservoir, et repliée horisonialement sous la virole de la cage. Cette plaque est percée d'un trou qui correspond à un trou semblable dans la virole; c'est dans ces nous 8* (6a ) qu'on fait passer la lame de plomb dont on rapproche les deux bouls pour les timbrer d'un même coup. A ces deux lampes , celle de M. Régnier et celle de l'Ecole des Mines , M. Baillel en ajoute une troisièmequi réunit deux sortes de fermetures, savoir,la lame de plomb timbrée et \aitige avis qui est employée généralement pour fermer les lampes de sûreté, et qui ne peut être tournée que par une clé particulière. Celte lampe, qui offre ainsi plus de sûreté, ne demande aucune pièce nouvelle dans sa construction; car la lame de plomb se place dans un œil percé dans la pai tie supérieure de la vis , entre le réservoir et la virole. Quelle que soit au reste la position dans laquelle on mettra la lame de plomb destinée à fermer les lampes de sûreté , M. le rapporteur a fait observer qu'il suffisait de donner à cette lame une longueur de 27 millimètres , une largeur de deux millimètres et demi , et une épais- seur d'un millimètre et demi , et que le renouvellement et le timbrage journalier de chaque lame ne coûterait pas ~ de centime (ou un franc le mille) , surtout si on en défalque la valeur du vieux jilomb. Il regarde celte dépense comme assez modique pour qu'elle ne soit plus un obstacle à l'adoption de ce mode de fermeture. Il pense eu outre que le plombage des lampes, au moment même où on les allume, n'exi- gera pas une main-d'œuvre bien longue, quel que soit leur nombre, si on la divise entre plusieurs ouvriers dont l'un allume la lampe et la ferme, dont le second met la lame de plomb en place et la replie, et dont le troisième marque le plomb d'une double empreinte , à l'aide de la presse qui est solidement fixée sur une lable. Il a conclu qu'il y avait lieu de féliciter M. Régnier d'avoir rendu le plombage des lampes de sûreté exécutable à peu de frais avec la presse dont il est l'inventeur. \" Société' de Géologie. — M. Desnoyers a terminé la lecture du compte rendu dfs tra- vaux delà Société en l83i. — On a lu une note de M. Le comte de Razaniowski sur les lu- bulipores, accompagnée de plusieurs dessins de ces fossiles. M. Virlet a lu des observations sur un gisement d'alunite dans l'île d'Égine. Ce terrain alunifère se trouve dans la partie orientale de l'île , à l'extrémité d'une grande vallée qui la partage en deux parties à peu près égales , et près d'un escarpement très-remar- quable, formé par des trachytes d'un gris blanc, affectant les formes prismatiques des ba- saltes. La colline qui forme le gisement d'alunite proprement dit est formée par des trachytes alunifères d'un jaune d'ocre très -foncé, recouverts par une roche siliceuse à noyaux de trachyte et par un agglomérat trachytique. Ces trachytes , évidemment altérés, ont paru à M. Virlet n'eue devenus alunifèrt-s que par une transmutation des trachytes gris du voisinage, opérée par des dégagements de vapeurs sulfureuses, qui les ont convertis en alunite. En suivant en effet les traces de l'altération , on la voit diminuer graduellement, jusqu'à ce qu'elle disparaisse totalement au milieu de la massej seulement les formes prismatiques ont disparu pour être remplacées par une division irrégulière en boules imparfaites, au milieu desquelles se sont formés des filons d'alunite fibreuse, d'un blanc nacré et soyeux, presque toujours accompagnés de petits rognons de fer pyriteux , lequel , en se décomposant , devient noir et dégage une très-forte odeur sulfureuse qui se fait sentir de loin. On peut suivre également le'y dégradations des firmes prisma- tiques. (6. ) La partie supérieure de ces trachytes aluuifères, devenus lendres et friables, forme, jus- qu'à une certaine profondeur, une masse réticulée, enveloppée par un réseau de gypse rayonnant, qui s'y sera i)robablement formé à la manière des gypses des solfatares. Celle formation alunifère offre un grand intérêt, en ce qu'elle se lie d'un côté à une autre formation gypseuse du terrain tertiaire et au phénomène du mont Fendu, qui annonce un soulèvement récent au milieu des roclies trachy tiques, posléiieur au dépôt du terrain ter- tiaire supérieur. Ce mont Fendu est situé vers la partie centrale de l'île, près de la vieille Egine, au milieu de cette gsande vallée dont l'ouverlure paraît se rattacher à la formation de l'alunite; elle est remarquable par la grande altération des trachytes, qui y sont devenus, dans toute la partie inférieure, blanchâtres, jaunes ou verdâtres , très-friables, et quelquefois tellement décomposés qu'il est difficile de les reconnaître. Près de Palaeo-Rastro et au mont Fendu, remarquable lui-même par de très-grandes crevasses fort profondes, cette roche ressemble à une brèche trachy tique; les parties les moins décomposées y paraissent ciraen- tée^par les parlies les plus altérées, passées à l'étal terreux. Le gypse se trouve aussi dans la même vallée , au milieu d'un dépôt de calcaire marneux, et sableux, où il est inégalement disséminé en cristaux isolés ou groupés , et sous forme un peu fibreuse ; quelquefois très-rare et par fois très-abondant , il semble indiquer alors des lignes de fissures par où se seraient échappées les vapeurs sulfureuses auxquelles M. Virlet pense que, comme l'alunite , il doit son origine. A la parti;.' supérieure du calcaire sableux on trouve des marnes et des silex d'eau douce, et au-dessus, des tufs calcaires avec fra-^- mens de trachytes, recouverts eux-mêmes par un agglomérat trachytique à énormes frag- ments. Le gisement d'alunite d'Egine diffère donc essentiellenient, pour la nature des roches de ceux du Mont-Dore et de la Hongrie, où l'alunite paraît n'appartenir qu'aux conglomérats trachy tiques et aux trass ; mais quant à l'origine , il est facile , dit l'auteur , de reconnaître dans les circonstances de ces divers gisements des rapports qui paraissent établir entre eux une identité parfaite dans leur mode de formation , et il termine en citant à l'appui de son opinion un terrain de tracbyte observé par M. Boue, en Transilvanie , où des dégagements de vapeurs sulfureuses très-chaudes transforment encore journellement les trachytes en alunite. On a lu un mémoire de M. Tournai fils, sur les roches volcaniques des Corbières • en voi- ci un extrait communiqué par M. Dufiénoy; Les montagnes des Corbières forment un petit groupe , qui est séparé des Pyrénées par la vallée de la Gly. La composition générale de ces montagnes est du calcaire compacte , appar- tenant au terrain de craie. Cependant on y voit aussi une petite bande de terrain de transition et des indices de terrain houiller.La stratification du terrain calcaireest extrêmeni irrégulière, surtout quand on l'étudié sur une petite échelle; néanmoins, la direction générale est la même que celle de la chaîne des Pyrénées. D'après les observations de M. Tournai, les accidents nombreux et bizarres que présente le groupe qui nous occupe sont dus à la présence de roches singulières, que l'auteur regarde comme volcaniques, et qu'il considère cependant comme analogues des ophites, par leur position et par plusieurs autres caractères. Ces rocbes oui un aspect mat, se divisent facilement en f agments polyédriques renfermant des globules ou amandes de dilféj ente nature, et parais ent formées en général par du pyroxène, du feldspath altéré, de l'argile et de l'oxide de fer. Elles contiennent accidentellement du quartz cristallisé^ ( 62 ) de la chaux carbonalëe , du lei oligiste, du mica et de l'épidote. Ces roches se piëjcnlcnt presque toujours sous la forme de petites buttes coniques, ou Lien de petits mamelons liés entre eux • on les voit sortir de dessous le terrain calcaire, qui montre presque toujours à leur contact des caractères pai liculiers. Ces roches volcaniques u'otlreni aucune stratifica- tion- elles ne renferment jamais de fossiles, et sont accompagnées presque constamment de masses rougeâlres et de grands amas de gypse fibreux , renfermant des cristaux de quartz prisme. L'éruption de ces roches ignées nous semble, dit l'auteur, « avoir eu lieu au com- » mencement de la période tertiaire et avoir suivi immédiatement la dislocation du sol )» secondaire; or , comme les forces qui ont soulevé ce terrain ne paraissent pas avoir suivi 1) uue direction constante, puisque les crêtes des montagnes environnantes se coupent sous » différents angles, il est probable qu'elles ont agi à différentes époques et pendant une » période de temps assez longue. » L'auteur, après cet aperçu général, entre dans quelques détails sur plusieurs localités voisines de Narbonne; les principales sont : Sainte-Eugénie, Prat-de-Cosi , et les environs de Gléon et Vibesèque. M. Rozet a lu un mémoire sur la géognosie de quelques parties de la Barbarie. Dans ce travail, l'auteur a rassemblé toutes les notices qu'il a envoyées à M. Cor 'lier pen- dant son séjour en Afrique, et qui ont été communiquées par ce savant à l'Académie des sciences; mais ici les différentes formations sont classées méthodiquement et décrites avec détail. Voici les faits les plus importants consignés dans ce mémoire. Les schistes talqueux de transition, avec des calcaires subordonnés, constiUient le terrain le plus ancien de la contrée. Ces schistes forment une grande partie des falaises depuis le cap Malifou jusqu'à Sydi-el-Ferruch, et la masse principale des monls Bou-Zaria, à l'ouest d'A-lger. Le schiste talqueux passe insensiblement au gneiss, et cette roche, qui le recouvre sur plusieurs points, prend un développement assez considérable pour qu'on puisse la considérer comme uue formation indépendante. Les schistes et le gneiss sont recouverts, à stratificatiou contrastante, par un lorrain tertiaire identique avec celui des collines sub-apéninnes , etque l'auteur nomme \.erv&\n sub allanlique ^ parce qu'il prend un développement très-considérable entre les deux chaînes de l'A-tlas. Ce terrain forme, le long de la côte, une bande de collines qui s'étend depuis le cap Matifou jusqu'à plus de quinze lieues à l'ouest d'Alger. Au sud de ces collines se trouve la grande plaine de \x Milidja, formée pai- un terrain de transport ancien , dont les matériaux proviennent des montagnes qui la bordent. Celte plaine s'étend jusqu'au petit Allas ,qui s'élève brusquement à une hauteur de i4oo mètres au-dessus d'elle et de 1600 mètres au dessus du niveau de la mer. Toute la portion du petit Atlas visitée par M. Rozet est formée par des calcaires et des marnes schisteuses passant au phyl- lade dont il regarde l'ensemble comme identique avec notre lias d'Europe. Les fossiles qu'il cite sont : une ammonite , quelques helemnites , des posidonies , des peignts et des fragments dihuîlre. Au sud du col Doténio, les marnes schisteuses renferment des fiions de cuivre carbonate, assez riches pour qu'on puisse les exploiter avec avantage. La gangue du rainerai est de la bary te-sulfalée laminaire. ( 63 ) Toutes les couches du lias inclinent vers le sud , sous un angle qui augmente à mesure qu'on s'approche des crêtes. De l'autre côté du petit Atlas, le terrain tertiaire fornae une masse de collines qui paraît s'étendre jusqu'à la chaîne qui borde le désert. Dans les collines, les couches plongent au nord en sens contraire de celles du lias, contre lesquelles elles viennent même buter quelquefois. Dans la falaise du cap Matifou, on voit des porphyres trachytiques, qui se sont fait jour au milieu des couches tertiaires en les brisant et les rejetant vers le nord-est. Enfin, sur tout le littoral d'Alger, il existe des agglomérats de coquilles passées à l'état spathique, qui sont identiques avec celles qui vivent encore actuellement dans la mer. Des faits exposés dans son mémoire, l'auteur tire les conclusions suivantes : 1°, Il existe une grande similitude entre les phénomènes géognostiques sur les deux rives opposées de la Méditerranée. 2°, Le terrain tertiaire sub-atlantique se retrouvant avec tous ses caractères sur une grande partie de la surface de l'Europe , en Asie , etc.^ doit être pris pour type de l'époque tertiaire, et les bassins de Paris , de Londres , de Bordeaux , etc. , ne peuvent plus être considérés que comme des cas particuliers. 3", D'après le mode de formation du terrain tertiaire par bassins et sur les rivages des mers, son grand développement au nord et au sud du petit Atlas , et les renseignements qui lui ont été donnés par René Çaillié ,M. Rozet annonce que c'est ce terrain qui constitue le sol du désert de Sahara, et que les calcaires et les grès se trouvent là en couches horizon- tales, recouverts par des sables qui ne sont autre chose que ceux que l'on rencontre fré- quemment à la partie supérieure du terrain sub-atlantique. A cause de la marne argileuse qui doit exister au-dessous des grès, il pense qu'on pourrait établir des puits forés dans le désert. 4°. La discordance de stratification entre le lias et le terrain tertiaire démontre que la chaîne du petit Atlas a été soulevée avant le dépôt de ce dernier. C'est à l'irruption des porphyres trachytiques au milieu des couches de celte époque qu'on peut attribuer leur redressement. 5°, Enfin, la composition des dépôts diluviens des environs d'Alger et de la plaine de la Mitidja, confirme la théorie de la formation de ces dépôts, exposée par l'auteur dans le premier cahier du Journal de Géologie. Travaux particuliers de la Société. A l'occasion du mémoire de M. Rozet et de l'idée qu'il émet sur la possibilité d'établir utilement des puitsl forés dans le désert de Sahara, M. Eyriés fait observer que, dans un auteur du cinquième siècle nommé Olympiodore , il est question de puits creusés au revers méridional de l'Atlas, par conséquent au commencement du désert. M. Coriolis présente à la Société une machine qu'il a imaginée pour donner une mesure numérique de l'état plus ou moins bon d'une chaussée pavée. Il pense que cette machine peut être employée avec avantage à la réception des travaux de pavage; il voudrait qu'on s'en servît pour établir des marchés à forfait qui ne présenteraient rien d'arbitraire. On a déjà essayé de donner ainsi en abonnement les travaux d'entretien des routes pavées; ( 64 ) mais le vague de ces sortes de marchés a forcé d'y renoncer. Indépendamment de ce qu'on n'avait aucun moyen précis de constater l'état de la route, il s'élevait encore beaucoup de diflicultéi pour la fourniture des matériaux quand on les comprenait aussi dans le forfait. M. Coriolis propose de payer les pavés neufs suivant le nombre qui rsl fourni , et de ne pas les comprendre dans le forfait, qui ne s'appliquerait qu'à la main-d'œuvre et au sable néces- saire à tout le pavage que l'entrepreneur doit exécuter pour entretenir les routes dans un état déterminé. C'est pour constater cet état qu'il propose l'emploi de sa machine. Elle permet- trait de ne payer l'entrepreneur qu'eu raison du degré de perfection de l'état du pavage. Cette machine est formée d'un petit chariot à deux trains : celui de derrière ayant deux roues, et celui de devant une roue seulement. Ces deux trains peuvent se rapprocher ou s'écarter à volonté depuis i jusqu'à 2 mètres de dislance. Une quatrième roue est placée à- peu-près au milieu de l'intevalle des deux trains; elle est en quelque sorte indépendante du charriot, son essieu se trouvant attaché seulement à l'extrémité d'un levier horizontal de 0,60 de longueur environ , dont le point d'attaché tient au charriot, de sorte que cette qua- trième roue, en faisant osciller le levier qui la tient, peut descendre ou monter en suivant les aspérités du pavé. L'amplitude de ces mouvemens et leur nombre dépend des inégalités que présente le pavé. Cette quatrième roue mobile fait monter et descendre avec elle une tige verticale qui passe dans une boîte placée sur le chariot ; elle fait marcher ainsi des aiguilles qui marquentjSur trois cadrans différens,le nombre de fois que la roue mobile s'est enfoncée de certaines profondeurs au-dessous du plan des trois autres , comme , par exemple , de 3 , 4 > 5 centimètres. Un quatrième cadran constate en mètres la somme totale des oscillations verti- cales de cette roue. Enfin , un cinquième cadran , placé sur le train de derrière et mu par les roues de ce train , sert à mesurer le chemin qu'a fait le chariot. Cette mesure est nécessaire pour comparer avec ce chemin les sommes des inégalités constatées par les autres cadrans. M. Coriolis annonce qu'ayant fait parcourir à son chariot environ 3o lieues de route pavée, il a pu reconnaître que sa machine marchait bien, et qu'elle répondait à son attente. Il a remarqué que, sur une route pavée , la somme des oscillations de la roue du centre est entre 5 et 4 ™' par cent mètres parcourus, lorsque les deux trains du chariot sont écartés de i à 2 mètres, et que la roue du centre est au milieu de l'intervalle de ces deux trains. Dans ces limites, l'écarteraent a peu d'influence sur le résultat. »t«»IIART, l.)irBIMIVI, SVE BV rom StmT-JXCQOBB, m ^'iP NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, r.A SOCIËIÉ PHILOMATIQUE DE PAIilS. ANNÉE l832. Lùn^aison îfe^"^?^ PARIS, TllOMKNE, LIBRAIRE, RUE DE LA HARPE, N >SS (65) SÉANCE DU 3r MARS i832. Rapports des travaux des Sociétés savantes. 1°. dcadémie royale des Sciences. — M. Cordier a communiqué à l'A.cadcmie des extraits de plusieurs lettres de M. Jacquemont , voyageur du Muséum d'Histoire naturelle , écrites de Lahor et de Cachemire: Parti de Calcutta le ao novembre 1829, M. Jacquemont est arrivé à Delhi dans les pre- miers jours de mars i85o. Dans cette traversée de l'Iudoustan , il a visité les houillères de Rannigunge, au pied des b isses montagnes du Béhar, et les célèbres mines de diamant de Punnah , qui sont situées dans le vaste plateau de grès qui s'élève à 5 ou /,oo mètres au- dessus de la vallée du Gange. Le 12 avril, le voyageur est entré dans l'Hymâlaya ,en se dirigeant par Saharumpore. Le 2 mai, il montait aux sources de la Jumnah, qui est un des principaux affluens du Gan^e • il a franchi ensuite la grande chaîne de l'Hymâlaya indien , et il est descendu dans celte haute et gr mde vallée, le Haul-Ranaor, qui est arrosée par le Sutledje supérieur, vallée qui a cela de remarquable qu'elle est parallèle à la direction des montagnes, et qu'elle appartient au bassin de Tlndus, dont le Sutledje est un grand affluent. M. Jacquemont a constaté que la chaîne qui borde cette vallée du côté du nord, et qu'on pourrait nommer l'Hymâlaya thi- bétain, est plus puissante encore et plus élevée que l'Hymâlaya indien. I! a pénétré jusqu'à six journées au-delà du So^ dp;rr^ de lai. N. dans cette chaîne thibétaine, et , à cet effet, il a remonté le cours du Spiii , afflueut du S^tUdjo. 11 ^ „„.ei Ji.ig.^ .os rochcrchcs du côté de la frontière orientale, et les postes chinois ont pu seuls l'empêcher d'arriver jusqu'au lac Mansarovar. Parmi les résultats de sss observations, M. Jacquemont cite particulièiemenl les suivans : La hauteur moyenne des villages du Haut-Kanaor est, le long du Sulledje, de 3ooo m. au-dessus du niveau de la mer, et dans le bassin du Spiti, de 4^000 mètres. Sar quelques points de ce bassin, les cultures et les villages s'élèvent à près de 5,ooo mètres, hauteur équivalente à celle du Mont-Blanc dans les Alpes. L'air de ces hautes contrées est habituelle- ment d'une sécheresse exce.-^sive. L'Hymâlaya indien est presque entièrement formé de roches primordiales; mais la chaîne thibétaine renferme un système de roches secondaires et coquillièresqui a une épaisseur très- considérable, et qui paraît s'étendre à une immense dislance dans le Thibet chinois et la Tartarie indépendante. On croyait généralement que le Sutledje, après avoir baigné sur une si grande longueur le pied septentrional de l'Hymâlaya indien , arrivait dans les plaines de l'indus en traversant la chaîne par une profonde échancrure perpendiculaire à sa direction; mais cette disposition géographique, qui eût été d singulière , n'existe point. En effet, l'Hymâlaya indien s'abaisse progressivement dans le bas Ranaor, et vient finir d'une maiiière complète à l'orient de la Livraison de Mai ib32. o (66) mciitlienne du point où le Suilcdje cesse de couler à l'ouest et se coude brusquement vers le sud pour aller se verser dans l'Indus. Après sept mois de courses et de recherches dans le Kanaor , M. Jacquemont a repassé rilyniàlaya indien , par le Bouroma-Glmnli , qui est un des cols les plus bas de la chaîne, quoique éle\ c encore de plus de 5,ooo nùlres au-dessus du niveau de l'Océan. Il est ensuite revenu à D*llii, pour meltre ses collections en silrclc et se préparer à entrer dans celte vaste partie du C;'.boul, qui, sous le nom de Pendjab, comprend presque tout le ba-^sin de l'Indus et forme un royaume indépendant de la domination anglaise. Cet état est gouverné aujour- d'hui par un Rajah puissant, nommé Runjit-Singh. L'administration du Muséum, en indi- quant à M. Jacquemont le hassui de l'Indus comme un point où il devait tenter de porter ses explorations, n'avait guère espéré qu'il lui fût possible de pénétrer dans celte contrée j mais les dilllcuhés qui s'y opposaient ont été levées par une circonstance aussi heureuse qu'im- prévue. Un officier fiançais, M. Allard, a fuit une grande; fortune auprès de Runjit-Singh , et il est devenu général de son armée, qu'il a en partie disciplinée à l'européenne. 11 apprit qu'un Français visitait le Kanaor, et s'empressa de lui offrir ses bons offices près du R.ajah. Sa recommandation , jointe à celle que M. Jacquemont avait reçue pour le même souverain du gouverneur-général de l'Inde, lord Bentinck, a permis au voyageur français de par- courir des pays ([u'aucun Anglais n'avait eu la permission d'explorer j et dès les premiers jours de mars i83i il était à Lahor, capilalc du Pendjâp. De Lahor, M. Jacquemont se rendit à Pindadcnkhan , pour visiter les mines de sel exploitées dans les environs de celte ville ; ce sel ne se distingue , par aucun caractère niiné- ralogique, 3e celui de Cardona en Espagne, Il est associé à du gypse, dont la distribution dans le terrain qui leur sert de matrice répète lidèlcment tous les accidens de la sienne. A peu de distance de là , à D'Jellâ'par , dans le prolongenient Jps mcu\es couches, on voit celles-ci ddrangcos , disloquées , con^mo à Plu Jo. Jonklian , et Ici matériaux en sont seulement réaggluliiiés par du gypse. M. Jacquemont a renoncé au projet qu'il avait eu d'abord de visiter le petit Thibet; mais il a l'espoir bien fondé de faire arriver de ce pays un certain nombre d'animaux qui ne se trouvent pas dans les parties qu'd a explorées. D'après les renseignemens qu'il a reçus , il croit pouvoir affirmer qu'il s'y trouve quatre espèces de ruminans, dont on tire un duvet semblable à celui des chèvres, improprement dites de Cachemire, et employé aux mêmes usages. M. Becquerel a présenté à l'Académie un morceau de bois trouvé dans une fosse d'aisance, etquiofl'rc à sa surface de très-beaux crislaux de pliosphale ammoniaco-niagiiesicn. Il est parvenu lui-même à former de semblables cristaux dans l'urine, au moyen de ses appareils électriques à petite tension. M. Sérullas a lu une noie sur la préparation de l'acide ioilique. Ayant appris qu'un chi- miste avait obtenu cet acide par la réaction de l'acide nitri(j[ue sur l'iode, il essaya de répéter ce procédé, en soumettant, dans une cornue munie d'un récipient, de l'iode à Taction de l'acide bouillant; il ne parvint à former par ce moyen qu'une très-pelile quantité d'acide iodique. Mais il fut plus heureux en substituant à l'acide nitrique pur ce même acide surchargé de deuioxide d'azote. Ce liquide ayant été chauffé dans une capsule avec de (6?) l'iode , jusqu'à ce qu'il ce5ï.ât de de<»fl^or des vapeurs ruiilantes, donna lieu , en quelques minules , à une prorluction abondante d'aci le indique , en très-pelits ciislaux biillanl?. Le même academi -ien a pré^onlé une belle cristallisation en gros cri taux diaphanes, forme'e à la partie supérieure d'un flacon qui contenait do i'iodile d'hydrogène phosphore. M. The'nard a fait part à l'Acadéniie d'un proccdé pour détruire les rais qui habitent les murs des maisons , au moyen de fumigations d'hydrogène sulfuré. On commence par !)oucher exactement tous les trous ; mais bientôt ceux qui forment le passage le plus fréquenté par ces animaux sont ouverts de nouveau. C'est à ceux-ci qu'on applique l'appareil , qui consiste en une cornue de verre dont on lute exactemcnl le goulot à l'entrée du trou. On y introduit ensuite par une tubulure du sulfure noir de fer, puis on y verse avec jirécaulion , pour éviter l'exploMon, de l'acide sulfurique étendu d'eau. Il se fait alors un dégagement de gaz hydrogène sulfuré , qui pénètre dans toutes les anfracluosités où les rats se retirent et les fait périr instantanément. M. Sérullas a fait , en son nom cl celui de M. Chcvrcul , un rapport favorable sur le mé- moire de M. Pelouze, concernant la transformation de l'acide hydrocyanique et des cyanures en ammoniaque et en acide formique. ( Voy. l'analyse de ce mémoire pag. 4B ). M. Navier a fait , en son nom et celui de MM. A.rago et Poisson , un rapport irès-salisfai- sant sur un mémoire conccruaut de nouvelles expériences sur le flottement , par M. Morin , capitaine d'ariillerie. M. de Blainville a lu le mémoire qu'il avait annoncé sur le ^enre pourpre et les genres voisins. 1° Société de géographie La Société a tenu sa séance publique. M. Eyriès a fdil un rap- port sur le prix annuel pour la découverte géographique la plus importante. Le piix a été décerné à M. Douville, pour son voyage au Congo et dans l'intérieur de l'Afrique équino- xiale. Il a été fait moniiuu liuuoiahle ; i» , du voyage des frères Lander , qui avait pour objet l'exploration du cours inférieur du Niger, o% ^x,; a o« pour •■«snltat la Jccouverie de son embouchure dans le golfe de Guinée ; 2°, des voyages du capitaine King sur les côtes occiden- tales de l'Amérique méiidionale et à la terre de Feu. 3° Société Rofole d'Jgric allure. — M. Bonafous a communiqué à la Sociélé l'extrait d'une lettre, qui lui a été écrite de Dolo , en Lombardie, dans laquelle on lui fait part d'essais répétés avec un plein succès, pend.mt quatre années consécutives, pour la nourri- ture des vers à soie avec la feuille de 3Iorus cucu/la[a;\cs cocons filés par ces vers ont donné une plus grande quantité de soie cl d'une qualité supérieure à celle des vers nourris avec la feuille du mùi icr commun. M. Silveslrea appelé l'attention delà Société sur Tulilité quM y aurait à pouvoir indiquer aux cultivateurs une machine très-simple el très-peu coûteuse, pour extraire la fécule des pommes de lei rc II a fait observer que, si une pareille machine existait, la culture de ce tubercule preiulaii rapidement une grande extension, laquelle n'a éié relardée jusqu'à présent que par l'impossibilité où se trouvent les cultivateurs, éloignés des grandes villes, de tirer parti de l'excédent de leur consommation de pommes de terre en nature. Une com- mission a été diargéc de s'occuper de cet objet. M. Bonufous a demandé si, puisque la fécule de pommes de terre bien desséchée se con- 9* ( 68 ) serve presque indcf.nimenl snns s'altérer, il ne serait pas possible de preVenir réchauffement et l'alléralion trop prompte de la farine de froment, en la mélangeant avec une certaine proportion de celte fécule , avec un lo-", par exemple, qui n'influe pas sensiblement sur la qualité du pain. Une (^mmission spéciale a été nommée pour faire des expériences à l'effet de résoudre celle question. Sur le rapport fait par M. Oscar Leclerc , au nom d'une commission , la Société a décerné une médaille d'or, pour le prix du concours relatif à des plantations d'arbres à cidre, dans les cantons où leur culture n'est point usitée, à M. Leiong, propriétaue-culiivateur , à Soulaire, arrondissement de Chartres, qui a planté environ 2600 de ces arbres. M. Silvestre secrétaire perpétuel de la Sociélé , a donné lecture d'une notice biographique sur M. Yiclor Yvart. M. Hiizard fils , vice secrétaire , a lu le compte rendu des travaux de la Sociélé pendant l'année i85i. Travaux particuliers de la Société. M.Payen entretient la Société du rapport sur le bouillon delà compagnie Hollandaise , lu par M. Chesaeul à l'A-cadémie des Sciences, dans son avant-dernière séance : L'appareil dans lequel ce bouillon est confectionné consiste en une grande chaudière lon- gue et peu profon.le de lôle, dont le couvercle est percé de trous ronds qui reçoivent dix gran- des marmiles de fer blanc et sept ou huit petites, pouvant donner ensemble environ i3oo litres de bouillon à la fois. On emplit la chaudière d'eau dans laquelle on jette une certaine quantité ( 200 à iSo kiloi^r.) de sel des salpétriers (mclange de cliloru.es de potassium et de sodium^ qui enlève ao pl...;««.o a.5.^= 1^ t^-i-^ a- ^un cbuUilion. L'appareil ainsi disposé est chauffé à la houille par un seul foyer placé sous l'une des ex- trémités de la chaudière. Ce mode de chauffage paraît avoir réduit la dépense du combus- tible dans la proportion de 34 à 6 , comparativement à ce qu'il coûtait lorsque chaque mar- mite était chauffée séparément au charbon de bois. La viande, qui est choisie de la plus belle qualité , est désossée , les os sont placés au fond des marmites pleines d'eau froide : les morceaux de viande liés sont posés dessusjles légu- mes sont retenus dans un filet. On chauffe d^'abord graduellement, puis assez vivement aux approches de l'ébulliiion dans les marmites , alin de les faire écumer rapidement. La densité du baiu-marie permet d'obte- nir cette ébullition et de la continuer ensuite lentement, pendant les huit heures nécessaires pour opérer la décoclion complelte, sans la déterminer dans l'eau même de la chaudière et sans donner lieu conséquemment à une déperdition considérable de chaleur. Lorsque le bouillon est fait, on le verse dans des jarres en grés où il se refroidit; la graisse solidifiée à la superficie se retire aisément, et le bouillon décanté est transporté aux maisons de distribution dans des vases de fer-blanc. La Compagnie le vend à raison de 35 c. le lilre et la viande cuite 60 c. le demi-kilogramme. ( 69 ) Des essais comparatifs, faits par les commissaires de l'Académie^ leur ont démontré que les procédés de la Compagnie Hollandaise donnent des produits de meilleure qualité que ceux obtenus par des modes diiï'érens d'opérer, sous le rapport à la fois de la saveur et de la proportion de substances nutritives dissoutes. D'autres essais leur ont appris que, par une macération à froid de la viande, on n'obtient que des sucs sans arôme; que c'est à l'élévation de la température qu'on doit le développe- ment du principe aromatique; la même cause détermine la couijulatiou de l'albumine qui constiiue Vccuine. Ils ont trouvé dans les produits de l'analyse du bouillon fait à l'eau distillée ; 1° Un acide libre : l'acide lactique et des traces d'acide pliosphorique; 2° Des sels, nolamrees sjls à base de potasse sont prédominans sur ceux à base de soude, ce qu'il faut sans doute attribuer à la composition des végétaux dont se nourrissent les bes- tiaux. Il serait curieux de vérifier cette conjecture en employant les chairs d'animaux nour- ris déplantes salées dans les contrées maritimes; 3" Du cuivre, mais en proportion si faible qu'on ne saurait en redouter la plus légère in- fluence malfaisante; ce métal a été aussi trouvé dans la chair musculaire des animaux prise chez les bouchers ; 4° De la gélatine; 5° De l'albumine; 6" Du sérum; 7° Un principe aromatique. Toute la partie soluble sèche de ces substances organiques nutritives forme environ i3 millièmes du poids du bouillon à l'eau distillée , auxquels il faut ajouter dans le bouillon or- dinaire une proportion variable des sucs solubles des légumes; ce qui porterait à environ 17 millièmes la proportion de matière nutritive sèche contenue dans le bouillon. M.Payen, en terminant, fait observer qu'une considération imponanle paraît résulter de ces dernières données, c'est que les substances qui concourent à produire la sapeur agréable du bouillon constituent aussi la presque totalité de sa valeur; qu'en admettant, ce qu'il est raisoimable de penser à priori, que la valeur nutritive des substances organiques sèches con- tenues dans le bouillon soit égale à celle de la chair musculaire sèche, on voit qu'en prenant un quart de litre de boisson ordinaire, on ne doit pas être sensiblement mieux nourri que si l'on mangeait 5 grammes de viande. D'un autre côté, si l'on estimait à part, dans le bouillon, la valeur de la substance nutri- tive qui y est contenue,comparalivement à celle de la viande, en la portant même à 1 franc 20 c. le kilogr., on voit que dans un litre de bouillon, celte valeur s'appliquant à 20 grammes environ ne serait que de 1 c. 4 Retranchant ces 2C.^ 4* ^" P"^*^ ^^ 35 c, il resterait 32 c. 6 pour exprimer la valeur représen:ée par la substance aromatique susceptible de rendre agréable et de faire prendre avec plaisir les potages au pain et à diverses pâtes. Si, au contraire, on attribuait à la proportion de substance nutritive, seulement , la valeur vénale du bouilIon_,on trouverait qu'à raison de 35 c. pour 20 grammes contenus dans un litre, cette substance vaudrait 17 f. 5o c. le kilogramme, ce qu'il serait absurde de supposer. M.Payen conclut que c'est donc surtout en raison de leur arôme, que la valeur des bouil- (7») Ions, toutes clioscs é;:;r»lcs d'ciillcurs, doit être fixée, comme cela a lieu pour diverses autres stibslanccs, tilles que le thé, le café, la vanille, les vins fins, etc. M. Navici- cntirlicnl la Société du travail de M. Morin sur le frottement, qui a été l'objet d'un rapport fait par lui à l'académie des sciences : M. Morin a cherché à apprécier la résistance opposée par le frottement au glissement des corps les uns sur les autres. Les appareils ingénieux qu'il a imagirft's à cet cffcl , de beaucoup supérieurs à ceux employés par Coulomb dans des expériences du même genre, l'ont con- duit à des résultats trcs-difTérens de ceux qu'avait obtenus ce physicien. Il a d'abord reconnu, ainsi que Coulomb l'avait établi, que le frollement est indépendant de la vitesse et de la grandeur de la surface du corps qui glisse, et qu'il est seulement proportionnel au poids de ce corps ou à la pression qu'il exerce; que la Iciision de la corde qui lire le corp> reste la même pendant toute la durée du mouvement, et que celui-ci, communiqué d'abord au moyen d'une impulsion , devient uniformément accéléré ou uniformément reiardé, suivant que la force motrice, qui continue seule d'agir, est plus ou moins grande que la résistance opposée par le frottement. En prenant le terme moyen de ses expéiicnces, M. Morin a trouvé pour la valeur du froHement , par rnpport à celle de la pression ,o, 48 , tandis que d'après les résultats de Coulomb, elle ne serait que de o, i5. Il est poi lé à croire que dans les expériences de ce physicien, le corps glissant, au lieu d'être lout-à-îail sans enduit, comme il a toujours eu soin lui-même de s'assurer que ceux qui ont été l'objet des siennes se trouvaient dans cet état, avait été frotté ou essuyé avec quelque corps gras , ce qui produit une énorme difïérencc dans les résultats. M. Morin a aussi reconnu que la conlinualion du frottement n'a pas pour effet de diminuer la résistance en polissant les surfaces, co.iime le croyait Coulomb; il y a à cet égard un terme, passé lequel celte résistance augmente plutôt que de diminuer. Enrm,M. Morin a reconnu encore qu'il n'est pas exact de dire d'une manière générale et ab-^olue , comme on le fait ordinairement, que le frottement est moindre enirc le» sul>si.incoG ) l'Aude, pour avoir opc'ic plusieurs améliorations imporlaiiles dans rexplollation de son- domaine; a", des incJailles d*or à MM. Fiard, archilecte à Gap, pour avoir, par des travaux d'art peu coûteux , conquis sur la Durance el rendu à la culture une grande étendue de terres fertiles; de P//>n'<7/, pour des plaulalions considiirablis qu'il a faites dans son domaine de Bergère, près Montmirail, sur un terrain aupa» avant improductif; Marcellin F'e'tillwl , au Mans, pour diirérents essais d'améliorations rurales el économiques , aux- quelles il s'est livré avec succès, notamment en ce qui concerne les semis el replanlalions de pins ; Godart, maire de Châlons-sur-Marne , pour avoir ellicacemenl contribué à exciter, chez les propriétaires el les cultivateurs du département , le goùi des améliorations rurales , par la fondation dans celte ville d'un comice agricole , c]ui , sous sa direction , s'occupe avec zèle et succès, depuis plusieurs années, d'encourager et de propager les pratiques utiles;. Dui'crger, pour avoir importé, conservé et mulliplié, dans son domaine de la Faisanderie des jNlouliiieaux, près Yersailles, un troupeau de moutons à laine longue de la race de Leicersiersliire. A.U nom d'une commission nommée à cet effet ditis la séance précédente , INI. Yilmoria a fait un rapport sur les moyens de procurer aux cultivateurs une machine simple et peu coûteuse , pour l'extraction de la fécule des pommes de terre. La commission a pensé qu'on pouvait espérer de voir atteindre ce but , en ouvrant un concours et proposant un prix pour la conslruclion d'une machine de ce genre , dont le coût ne devrait pas excéder 5o francs. Le rapporteur a soumis à la Société un projet de programme de ce prix, qui serait décerné en i833. La Société a adoplé la proposition de la commission et approuvé le projet du programme. M. Silvestre a lu une notice biographique sur M. Coquebert-Montbret , membre décédé de la Société. 5° académie Royale de Médecine. — L'Académie a reçu diverses communications et. entendu plusieurs lapporis relatifs à l'épidémie régnante. Travaux particuliers de la Société. A l'occasion du mémoire de MM. Edwards et Balzac sur les propriétés alimentaires de la gélatine, lu à l'académie des sciences , M. Payen fait remarquer à la Société la haute im- portance que présente le dernier résultat de leurs expériences; il sert à montrer que la propriété nutritive de la gélatine alimentaire pouvant être compleltée par une petite pro- porlion de bouillon , on pourra continuer d'employer avec un grand avantage celle substance à la nourriture des hommes. Ce résultat vient aussi confirmer ce que M. Payen avait déjà éiabUàloccasioa du rapport de M. Chevreul sur les bouillons de la compagnie hollandaise, savoir : que la valeur réelle du bouillon réside principalement dans les principes aromatiques et sapides qu'il contient et qui rendent ce liquide agréable à prendre , ainsi que les sub- stances auxquelles on le mélange , valeur qu'il a estimée êire équivalente à 32 S 6 , sur 55 * prix total du litre de bouillon. (77 ) M. Brescliel entretient la Société des difFéren5 modes de traitement , employés parlât el les aulres médecins a IHôlel-Diea contre le choléra. M. Larrej expose ses idées sur l'éliologie de celte maladie. Il pense qne le prindpe morbi6qae quelconque, qui en est la cause déterminante, agit à la manière de ceriaines substances narcotiques vénénenses, introduites dans TécoDomie animale n'importe par quelle voie, et que les efiFets de l'épidémie sont absolument identiques avec ceux des empoi- sonnemens produits par les substances de ce genre. L'effet principal de l'un et de l'antre de ces principes délétères est d'emouiserla sensibilité nerveuse, de suspendre rinnervation dt% organes delà vie intérieure et surtout du coeur dont les contractions s'aifaibUsfent; le sang s'arrête alors dans les cavités les plus faibles de cet organe; il s'épaissit, se coa^le et obstrue les orifices des principaux vaisseaux ; la circulation est enravée et elle finit par s'arrêter. La mort suit de près cette altération; elle est précédée d'un froid glacial dans toutes les parties du corps, de contractions tétaniques aux extrémités, d'une coloration bleue de la peau, et surtout de l'aspect cadavéreux de la face. D'après celte éiiologie, tons les moyens piopres à rélablir l'action da cœur et des capil- laires de la peau sont naturellement indiqués. Aussi M. Larrey emploie-t-il , non sans succès avec tous les autres médecins de l'hôtel des Invalides , les révulsifs, les Criciioai avec la glace pilée, l'eau glaciale altalisée et surtout les ventouses scariâéei. SÉANCE DU 14 AVRIL i332. Rapports des travaux des Sociétés savantes. i^ Académie royale des Sciences. — M. Thénard a annonce qu'il était parvenu à prépa- rer facilement de l'eau oxigénée, en ajoutant un peu d'acide phosphorique à l'acide hvdro- chloriqae dont on se sert pour dissoudre le peroxide de bjirium. L'acide phoîphorique s'unit aux oxides métalliques et les empêche de décomposer le bi-oxiJe d'hydrogène. Lorsque la liqueur est saturée et préparée à la manière ordinaire, il suiiit d'y ajouter une qd^tité con- veoabie de sulfate d'argent, ou même un excès de iultate de proloîide de mercure, d'a'^iter pendant quelque temps et de dlirer, pour avoir de l'eau oxigénée à 5o ou 4o degrés. A l'occasion du mémoire lu par M. EJ'ivards , dans la dernière séance , sur des expériences relatives aux propriétés nutritives de la gélatine, M. Darcet a écrit à l'Académie qne l'appa- reil de l'hôpital Saint-Louis, pour la préparation de la gélatine, avait fourni, depuis deux ans et demi qu'il fonctionne, 819,000 rations de dissolution gélatineuse, et i,6S3 kilogrammes de graisse d'os. Cette grande quantité de substance , que l'on peut obtenir presque sans dépen- se , a amélioré notablement le régime des malades de l'hôpital , el a même permis de distri- buer sraïuitement, chaque dimanche, des soupes à la gélatine aux pauvres du quartier. L'empressemeni avec lequel ceux-ci les reçoivent témoigne de leur bonne qualité, et n. . , e _ _ ^ ourra obtenir de ce mode d'alimentation nar tout oii il sera bien aprécié et bien conduit. laisse aucun doute sur les avantages que l'on pourra obtenir^ de ce mode d'aUmenlation. par (78) M. Coulicr a envoyé des échaniillons d'une encre nouvcîle qu'il prépare avec du sulTo- chlorurc double de l'or cl de manganèse. Celle encre, dii-il, oflre le siiif^ulier phénomène de laisser jaunir les caractères sous l'aciion des agcns employés pour les faire disparaître, pour ensuite les voir noircir par celle de l'eau de lavage. L'inventeur paraît croire que le problême relatif aux moyens de prévenir les faux n'él,iit pas pleinement résolu, lorsque la commission de l'Académie a fait son rapport, et il demande si à l'occasion de sa décou- verte il n'y aurait pas lieu de revenir sur ce travail. — M. Thénard l'un des commissaires a fait observer que la question était parfaitement résolue, de sorte que s'il se commet en- core des faux, cela provient de la néglig;nc{' de ceux qui, pour écrire les actes, refusent de se servir de l'encre dont la commission de l'iVcadémie a indiqué la composition : il n'y a donc nullement lieu de revenir sur le rapport. Rien n'empêche cependant de soumettre l'encre de M. Coulier à l'examen d'une commission particulière; c'est ce que l'Académie a décidé en chargeant MM. Thénard et Darcet de cet examen. Sur Tinvitalion de M. le ministre du Commerce et des Travaux publics, d'après le désir qui lui en a éié exprimé par les médecins de l'Hôtel Dieu, l'Académie a chargé une com- mission d'analyser le sang des cholériques. M. Emmanuel Rousseau a adressé un mémoire sur un nouveau cartilage du larynx. Il a trouvé ce cartilage, qu'il nomme sur-crico-arythénoïdien, savoir : à l'état impair chez le chien, le chacal, le lion, le chevreuil; et double chez l'ours, le coati, la genelte, la panthère et l'alpaca. Les recherches de M. Rousseau pour trouver ce cartilage chez l'homme ont été infructueuses. Cependant une bande de tissu dense et fibreux, se reniant aux mêmes points, lui paraît devoir en tenir lieu. Quant aux usages , ce sur - crico - ary ténoiden , ainsi que la ban- de aponé\ rotique chez l'homme, s'élendant avec ses ligamens d'un des angles de chacun des aryténoides à l'angle correspondant de l'autre, l'auteur scraii porté à croire qu'il s'oppose à l'écartement ou aa refoulement de ces cartilages, en augmentant la résistance et l'élasticité du larynx pendant la déglutition. M. Puissant a présenté les résultats des observations météorologiques faites à Alger pendant treize mois consécutifs ( du i septembre i83oau i octobre i83i ), par les capitaines d'état- major Rozet et Levret; résultats consignés dans un mémoire qu'ils lui ont adressé pour être remis à l'Académie. Les insfrumens employés pour ces observations avaient été fabriqués parBunten et com- parés à ceux de l'Observatoire de Paris. Le thermomètre était observé cinq fois par jour; au lever du soleil , à neuf heures du matin, à midi , à trois heures du soir et au coucher du so- leil. Le baromètre l'était trois fois par jour. C'est dans le mois de décembre que le thermomètre est descendu le plus bas à Alger ; son minimum a été de i° 80 centigrades. Jamais pendant les l3 moi^ on n'a vu de glace ni de gelée blanche, soit dans la ville , soit dans la campagne environnante. Quand le thermomètre descendait au dessous de 6°, ce qui avait toujours Ijeu par les vents du nord et du nord-ouest, il faisait un froid humide très-sensible. C'est dans le mois d'août que le thermomètre s'est élevé le plus haut ( 33", 5o ), abstraction faite des jours de veut du sud; quand ce vent ne souffle pas, la chaleur est vive mais point accablante. Ce vent du sud , le semourn des arabes, souffle Sou 4 jours par mois seulement et dure rare- ment plus de 24 heures. Il est annoncé par un brouillard chaud et des brumes rouges qui u- ( 79 ) vrenl toute la chaîne du petit Allas. Bientôt après le veut se fait sentir et la chaleur dev ient accablante. La température s'élève ordinairement de 5 à 6°, mais quelquefois davantage. Ainsi , le lo septembre, le thermomètre monta vers midi de 28°à 38; on pouvait à peine respirer, on éprouvait des maux de tête et des lassitudes dans tous les membres. Le vent du sud se terminait ordinairement par la pluie et é;ait remplacé par (.eux du nord et du nord-ouest. Il faisait constemnieni baisser le baromèire. M. le docteur Duleau a lu une notice sur un nouveau pcssaire de son invention, pour prévenir les suites fâcheuses du prolapsus de l'utérus. M. Piorry a lu une note relative aux causes prédisposantes et occasionnelles du choléra. L'auteur voit dans les phénomènes que présentent les choléricjues, aux dilTérens états de la maladie, et dans les lésions qui s'observent après la mort, des elfels semblables à ceux que produirait l'asphyxie par les fjaz non respirables sur des individus qui uuraientperdu beau- coup de sang. La diminution du sang chez les malades atteints du choléra lui paraît résulter de la perte énorme de fluides qui se fait par le canal digestif; quant à la cause de l'asphyxie il croit la trouver principalement dans une altération locale de l'air atmosphérique, produite par l'acle de la respiration , dans des apparlemens clos , lorsque l'étendue de ces appartemens n'est pas en proportion avec le nombre des individus qui y séjournent et surtout qui y passent la nuit. Il résulte des interrogations faites par M. Piorry à plus de loo choléri- ques, que les plus gravement atteints avaient passé plusieurs nuits de suite dans des cham- bres qui ne contenaient que quelques mètres cubes d'air non renouvelle. A l'hospice de la Salpêtrière, c'est surtout dans les salles basses, où se trouvent réunies beaucoup de femmes, que la maladie s'est déclarée. En général, la gravité des symptômes a paru à M. Piorry toujours proportionnée à l'étroitesse de l'habitation. C'est presque toujours, ajoute-t-il, de deux à quatre heures du matin que les premiers accidens se déclarent: d'abord étourdisse- mens, vertiges; le plus souvent oppression et senlimens d'étouffement. Or c'est vers la fin de la nuit que l'air est le plus altéré par la respiration. Plusieurs malades ont fait cesser ces symptômes en ouvrant la croisée et en respirant le grand air. D'après ces considérations, Kauteur recommande, comme le meilleur moyen de se pré- server du choléra, de passer, autant que possible, la nuit dans des chambres spacieuses ou de faire en sorte, lorsqu'elles sout étroites ou encombrées d'individus, que l'air puisse s'y renouveller facilement. ■i" Académie de médecine. — M. Biett a fait une communication sur l'emploi du char- bon contre le choléra. 3*> Société d'histoire naturelle. — M. Duclos a lu une notice relative au genre fuseau (fusus )., dont il a composé la monographie, qu'il doit publier prochainement. L'auteur a commencé son travail par une analyse raisonnée des caractères assignés par Lamarck aux genres Pyrula et Fm^w^, caractères très- distincts qui ont rendu nécessaire de retirer du ♦premier de ces genres beaucoup d'espèces qui y avaient été mal-à-propo5 placés, pour les reporter au genre F«5W5 auquel elles appartiennent réellement. Il résulte de ces changemens que le genre Pyrula se trouve maintenant restreint aux seules espèces qui présentent la forme d'une poire. L'auteur a repris aussi quelques espèces au genre Mu- rex ) et au moyen de ce double rapprochement, il a établi une série nombreuse d'espèces d®- fuseaux, qu'd divise en quatre tribus bien caracle'risées. ( 8o ) La première de ces tril}iis comprend tous les fuseaux qui ont la spire ou la queue foitalon- gce, el dont le tesl est généralement assez mince; dans celte division l'animal est placé au centre de la coquille. Exemple ; F. coli/s. La deuxième tribu se compose d'espèces dont la forme est plus racourcic et le lest plus so- lide. Ex. F. morio. La troisième, que l'auteur désigne par la dénomination de fuseaux buccincs ,nU're un assez grand nombre d'espèces qui, par leur forme, ont qucl([ues rapports avec les buccins. Ex. F. antiquus. La quatrième et dernière, à laquelle il donne le nom de fuseaux lamelloïdes , prend ses caractères dans les lames de matière testacée dont les espèces sont plus ou moins ornées, Travaux particuliers de la Société. M.Laugier entrelient la Société de la communicalion que M. Biett a faite à l'Académie Je médecine sur l'emploi du chaibon dans le Irailemcut du choléra. M. Biett a d'abord établi que cette maladie pouvait être considérée comme présentant toujours un symptôme dominant, soit les cram^)es, soit le vomissement, soit la diarrhée. Pour combattre les crampes on emploie surtout ropiumj contre les vomissemens l'empSoi de l'ipécacuanha pa- raît l'un des moyens les plus ellicaces. Quant à la diarrhée, M. Biett remarquant que la nature «t la couleur des déjections indiquent que la sécrétion de la bile est entièrement arrêtée dès le début du choléra, a cherché a provoquer le rélablissemeut de cette sécrétion, en admi- nistrant au malade du charbon en poudre Irès-fiue ,à différciucs doses, depuis un scrupule jusqu'à un gros, et par prises répétées de quart-d'heure en quart-d'heure. Après quelques doses, le chaiii^cincuL Jo natuic des dejcctions a semble prouver que la sécrétion de labile se rétablissait. Sur u) malades que M. Biett a traités ainsi, il en a sauvé i5, ce qui l'a engagé à appeler sur cet objet l'attention des médecins. Plusieurs observations sont faites à ce sujet par divers membres de la Société. On recon- naît généralement l'innocuité du charbon, même pris à grande dose, ce que prouve l'état de santé des ouvriers des manufactures de noir, qui vivent continuellemeut au milieu de la pous- sière de charbon; mais on regarde comme difficile à concevoir que le charbon avalé poisse être assez promptement absorbé et emporté par le mouvement de la circulation pour avoir, à temps utile, une influence sur la sécrétion de la bile. A. l'appui de l'opinion émise par M. Piorry , dans la note qu'il a lue à l'Acadénùe des scien- ces, relativement à l'influence pernicieuse des habitations étroites, non ventilées, pour la production du choléra , M. Paycn cite le fait suivant. Des pompiers rassemblés en trop grand nombre dansune des casernes deParis(rueduVieuxColombicr)avaient déjà perau cinq hommes atteints de cette maladie,lorsque l'administration prit le parti d'en faire sortir cinquante d'en- tre eux. Ceux-ci arrivèrent dans le nouveau local qui leur était destiné (faubourg S. Martin) où ils furent placés dans des logemens spacieux ; ils avaient presque tous une diarrhée plus ou moins forle; deux jours après, cette indisposition avait completlement cessé chez tous, ei aucun d'eux n'a encore été depuis atteint du choléra. flI)t»tIAHT, »MpamEUIi, KVE OV rOIN •IIBT-IACQUSI, K* 13 ■Xi r!:»^ ^ ^ :3m iNOLVEAi; B11LLETIÎ\ DES SCIENCES, LA .^U(.;|J'JE PHIlA).VlA]lnLI, l)K l'AiilS. ANNÉE l832. Lù'Vdison (le //^^ • ^ ^v:/!/""^^:^ PARIS, TllOMlM;, IJBIIMIIE, RLK Pfi I.A. llAUPi; («r } SEANCE DU 31 AVRIL i83?.. ivl. Eyriés occupe le fauteuil : il annonce avec douleur à la Sociélc la perle qu'elle vient de faire de son président, M. Laugier, à la mémoire duquel il paie un juste triijut d'éloges «t de regrets. Le procès-verbal de la dernière séance est la. Cette lecture, qui rappelle le compte rendu samedi dernier, par M.Laugier, de la séance de l'Académie de médecine et de différens modes de traitement de la maladie dont, peu de jours après, il acte victime, excite de nouveau dans la Société une émotion douloureuse. A l'occasion de celte partie du procès-verbal, M. Larrey expose quelques obsci valions qui tendent à infirmer, soit l'efficacité de l'emploi du charbon pour combatlre le choléra, plu- sieurs des cas les plus graves de cette maladie, qu'il a eu à traiter, s'étant présentés sur des char- bonniers , soit l'elFicacité de l'opium contre les crampes. M. Larrey ajoute qu'il résulte de ses observations que les frictions de glace sont le moyen le plus efficace à employer d'abord, pour rappeler la chaleur et la vie dans les individus chez lesquels l'une et l'autre paraissent étein- tes et pour faire cesser les crampes. Rapports des Travaux des Sociétés savantes. 1°. .académie royale des Sciences. — M. Cordier a communiqué une lettre qu'il a reçue de M. Constant Prévost, datée de Naples, dans laquelle ce géologue lui rend compte des der- nières observations géognostiques qu'il a faites en Sicile : Parti de Palerme le 28 Janvier, M. C. Prévost se dirigea par Caltanisetta et Castrogiovani sur Militello, Palagonia et Vizziasj là il trouva la preuve, qui ne s'était pas encore montrée à lui, de véritables alternances entre les produits volcaniques et les calcaires tertiaires ^ssins toutefois avoir été conduit à changer d'avis relativement à ce qu"')l avait vu au cap Passaro et entre Palazzolo et Sortino. Il est disposé à crcire que les roches volcaniques sous-marines de ces contrées, c'est-à-dire depuis la plaine de Catane jusqu'au lac Passaro, n'appartien- nent pas à une même époque; les anciennes sont peut-être antérieures à la craie qui repose- rait dessus; d'autres, parmi lesquelles sont de véritables basaltes, semblent avoir traversé de bas en haut les dépôts calcaires (la craie et le terrain tertiaire ancien qui ont été quel- quefois altérés au contact ), tandis que de plus nouvelles, qui ressemblent beaucoup plus aux laves modernes, auraient coulé pendant le dépôt du calcaire terliaii e rcccnl, avec les dif- férens bancs duquel elles alternent. H en est de ces produits et phénomènes volcaniques an- ciens comme des calcaires qu'ils Eccompagnent; ceux-ci passent de l'un à l'autre par des nuances presque insensibles, depuis la craie inclusivement jusqu'aux sédimensqui se forment ft se consolident encore maintenant; et si, dans une localité, on voit des caractères et des Livraison de Juin i832. 41 C 82 ) superpositions qui semblent annoncer des périodes bien tranche'es , dans une autre, on trouve souvent des transitions graduées. C'est ainsi que, des environs de Nolo à Pachino, les ter- rains tertiaires les plus modernes semblent passer graduellement à la craie, transition que l'on retrouve encore aux environs de Trapani, au pied du mont Eryx. Un géologue prussien, M. Hoffman, qui, pendant près de deux années, a exploré la Sici- le, rapporte aux terrains secondaires exclusivement la formation qui, dans cette île , renfer- me le gypse, le soufre et le sel. M. Prévost, au contraire, coasidère ces substances comme produites pendant la période tertiaire. L'association de ces trois minéraux entre eux et avec deux roches calcaires, dont l'une marneuse et tendre est très-analogue, par les caractères extérieurs, soit à la craie, se:: plus encore peut-être aux marnes du gvpse des environs d'Argenteuil, et l'autre plus durt caverneuse, offrant des parties siliceuses qui la font ressembler quelquefois, de la manière la plus exacte, h notre calcaire de Champignr, et même aux meulières inférieures, cette association presque constante est un des principaux traits de la géologie de la Sicile. Cette grande formation, pour ainsi dire mixte entre les sédimens et les précipités, dans les carac- tères particuliers de laquelle on reconnaît, avec les effets d'un dissolvant liquide, l'influence plus ou moins directe d'un ou de plusieurs autres agens qui auraient exercé leur action de Las eu haut, se voit dans presque toutes les parties delà Sicile, depuis les euvirons de Më- lazzo jusqu'à Trapani et delà à la plaine de Cataue. Partout elle a le même faciès . mais elle n'est pas continue; elle apparaît ça et là comme des mamelons isolés et quelquefois formant de longues collines à surface très-tourmentée^ qui semblent s'élever du fond de bassins ou de vallées ouvertes dans des terrains d'âges très-différens. Ainsi, dacs toute la partie méridionale de l'ile le terrain gypsifèrc occupe les intervalles que laissent entre elles les ûiueremes parties a un grand plateau ici ilairc dëmanielé j les marnes blanches du gypse passent insensiblement à des argiles vertes ou grises qui, dans les parties supérieures, contiennent des coquilles tertiaires, et sur lesquelles reposeut en super- position concorJante les calcaires coquilliers les plus réceus. Entre Trapani et Pa'erme, au contraire, on voit à Catalafemi la formation gypseuse à la base d'une haute montagne isolée, que recouvre du calcaire tertiaire; les bancs inférieurs de celui-ci semblent même passer au calcaire caverneux , qui partout accompagne le gypse et le soufre; la crjie forme alors le; bords escarpés des bassins. A Sciacca , on voit également le terrain gypseux au pied du moni Santo-Calogero , qui est formé par la craie. Le gypse, se demande M. Prévost , serait-il plus ancien que la craie de Sciacca et du moLt Eryx ? Mais celle-ci passe insensiblement au calcaire gris compacte des environs de Palei me de Cefalu et des Madonies; et entre Céfalu et Termini il lui a semblé que le terrain gypseux est appuyé en superposition contrastante sur les flancs de ces anciens calcaires des Madonies^ tandis qu'il est recouvert en superposition concordante par des giès et des pcuddings co- quilliers tertiaires. L'auteur de la lettre ajoute qu'il n'a voulu que présenter quelques faits, pour faire voir à quoi tient la difficulté de la solution de cette question du gisement de la formation gypseuse; elle tient sans doute au mode de production des substances dont cette formation se compose. Si celles-ci ou les élémeu: qui ont contribué à les former ont pris leur source dans le seiii. C83 ) delà terre, ils ont pu traverser des terrains de diffe'rens âges et s'arrêier à diiïe'rens eiaT-s, soit que le phéuomùne ait eu lieu à diveres e'poques ou seulement à une époque récente. Il semble donc que, pour bien comprendre le gisement de la formation cypseuse, il esi nécessaire, comme pour l'étude des terrains volcaniques sous-marins, de distinguer leâ matériaux qui existent tels qu'ils sont sortis du sein de la terre, de ceux qui ayant été, après leur émission, dissous ou disséminés et altérés par les eaux, ont été déposés et stratifiés par elles à des distances plus ou moins grandes du point de leur sortie. M. Prévost a recueilli quelques renseignemens sur la disparition du nouveau volcan ou île Julia. Il est certain que, comme il l'avait prévu au mois de septembre dernier, la mer a été le principal agent de sa destruction , qui s'est opérée graduellement ; à la fin de novem- bre, l'île était déjà à fleur d'eau, et un mois après on trouva 12 à i5 pieds d'eau au dessous du point d'où s'élevaient encore des vapeurs assez épaisses. Le 20 février, l'un des officiers du brick, sur lequel M. Prévost avait fait son voyage, ayant été chargé par le capitaine d'aller reconnaître par des sondes la forme actuelle du fend, il eut beaucoup de peine à re- connaître le point où avait existé.le vokau; la mer était extrêmement forte, aucune vapeur, aucune odeur ne s'élevait plus de sa surface, et sa couleur était la même partout. Cependant, après une nuit et un jour de navigation, il parvint à 6xer le point qu'il cherchait, et il ne trouva pas moins de i5 brasses au-dessous. A.n rapport de plusieurs habitans, on aurait res- senti à Sciacca, le 16 février vers 4 benres du matin, un léger tremblement de terre, et dans le même moment on aurait vu reparaître, dans la direction du volcan, une vapeur assez épaisse. M. Bureau de la Malle a communiqué à l'Académie le résultat de ses recherches sur la consommation journalière moyenne, en blé, d'un individu des familles citadines et agrico- les, en Italie dans les toiuj/» «auvlcua o«. «,.» F».»^*.'.- i. l^=«coo oo i^v^a uaiti^iii à un pou dp v iu accordé aux travailleurs, qui, du reste, sortaient du bagne nus, sans argent, sans asyle, et qui étaient contraints de se rendre, on ne sait comment, dans le lieu qui leur était assigné pour rési- dence, sans savoir s'ils y trouveraient des moyens d'existence. Dans l'administration nouvelle, formée par M. deLareinty, les forçats avaient pour pu- nition : la bastonnade, le cachot , qui devinrent inutiles, la chaîne et le retranchement du vin, dont on usait peu. Ils avaient pour récompense: i" l'admission en grâce j 2" un métier en vertu de bonne conduite; 3° l'allégement des fers; 4° la gratification en vivres et en argent^ 5° les droits au pécule. On employait comme moyen de moralisaiion: i» un aumônier; 1° des lectures du code pénal; 3° la crainte de perdre les droits acquis^ Enfin, quand on sortait du bagne, on était chaussé, habillé, on avait des frais de route, et le forçat libéré trouvait, dans la résidence qui lui était assignée, un maire qui avait reçu son pécule et qui s'intéressait ÎA son avenir en raison des bonnes recommandations qui lui étaient parvenues du bagne^ Sous ce patronage, le libéré ne tardait pas à retrouver dans la société de nouveaux moyens d'existence. Tels étaient les heureux résultats produits en peu d'années parce nouveau système d'ad- ministration d'emploi des forçats à Toulon. L'auteur, en terminant, exprime de vifs regrets que ce système ait été abandonné^ et qu'on n'en ait pas fait, au coulraire, l'applicalion dans-, tous les autres bagnes. C 85 ) 2° Sociélc royale d'agriculture. — M. Yvarl a fait un rapporl sur le concours , propose par la Société, pour la substitution d'un assolement sans jachcre, parliculièrement de l'assole- ment quadriennal, à l'assolement triennal généralement usité en France. Sur sa proposition, des médailles d'or ont été décernées à M. de Laussat, dans le département des Basses-Pyré- ne'es, et àM. Fouquier, dans celui de l'Aisne. Il a été fait mention honorable de M. Gauthier de Saône et Loire et de M. M. Simon de la Haute Saône. — M. Silveslre a lu une notice bio- graphique sur feu M. Baudi illart ancien membre de la Société. 3°. Société de Géologie. On a lu un mémoire de M. Tournai sur la classification des ter- rains tertiaires du midi de la France, et un de M. Reboul sur la classification des terrains tertiaires en général. Travaux particuliers de la Société. M. Payen fait connaître à la Société que, selon ce qui lui a été rapporté, on ne cite pas encore un seul cas de choléra dans les nombreuses brasseries de la capitale et que les brasseurs s'appuient sur ce fait pour réclamer contre la mention qui a été faite, dans l'in- struction du conseil central de salubrité, de l'usage delà bière comme pouvant être nuisible dans les circonstances acluellcs. M. Payen fait observer que le Conseil de salubrité n'a proscrit que les bières mal préparée s. Il lui paraît donc utile de rappeler ce qui peut caractériser ces dernières. La bière incomplettement clarifiée tient en suspension une certaine quantité âe levure , qui lui donne une appan^m^t, tiuuMv.. C^ivv- Iv,,^.^ »,^i. 1.. ^«.^oe la jïIuo efficace de son insa- l'ubrité; on connaît en effet les qualités purgatives de cette substance. Mais comme elle est im des produits simultanés de la fermentation alcoolique, elle peut se rencontrer dans tou- tes les boissons fermentées; le vin lui-même n'en est pas exempt et lui doit également lors- qu'il est encore doux et trouble , ses propriétés laxatives bien constatées. Il importe donc de ne faire usage que de boissons alcooliques bien limpides. Une autre cause qui peut faire contracter à la bière un goût désagréable et la rendre \é^G- rement nuisible, c'est un excès d'acidité. Or celte altération est commune aux autres boissoirs et le goût particulier qui en résulte suffit pour avertir de n'en point faire usage. Les perfectionnemens remarquables introduits, depuis quelques années, dans la fabrica- tion de la bière à Paris, y ont rendu cette boisson généralement plus salubre aujourd'hui qu'elle ne l'avait jamais été. Aussi est-il extrêmement rare d'y trouver des bières troubles, que l'on peut toujours d'ailleurs éviter de recevoir , et ne se renconlre-l-il quelquefois de bières aigres que dans l'espèce dite petite bière, lorsqu'elle est gardée trop long-tempsj il est donc encore très-facile d'éviter cet inconvénient accidentel. Au nombre des améliorations les plus importantes, apportées dans la confection de la bjè- r«, on doit surtout compter : i» Vaddiiion du sirop de fécule qui, facilitant le dosage ré- gulier de la substance sucrée, prévient les altérations spontanées, résultant autrefois d'une proportion insuffisante d'alcool dans le moût d'orge j i" la décoction plus rapide du houblon .. ( 86 ) qui laisse dans le moùi une plus foiie proportion de l'huile esseaiiellc aromaliquc cl antisep- tique de cette substance; S'' V abaissement bien plus rapide de la température du dccoctum, k l'aide d'un réfrigérant nouveau qui évite le séjour prolongé sur les bacs, et par suite pré- vient l'altération particulière résultant de la lente décroissance de la température et du le- vain acide imbibe dans le bois, surtout pendant les chaleurs. Cette dernière disposition oilre en outre l'avantage de donner sans frais une grande quantité d'eau chaude pour la trempe des grains et le lavage des ustensiles. A l'occasion de celte communication faite par M. Payen, plusieurs autres membres de la Société présentent des observations ayant toutes pour objet d'établir la parfaite innocuité et même les bons effets de la bière bien préparée, prise en quantité modérée. SÉANCE DU 28 AVRIL ï832 Le Président annonce, cl la Socie'té apprend avec douleur qu'un de ses membres, M. Du- ieau, vient encore de succomber à l'épidémie régnante» Rapports des travaux des Sociétés sawantes. i° Académie royale des Sciences. — M. Serres a lu un mémoire, contenant le résultat des observations qu'il a faites sur le choléra-morbus , et qu'il a annoncé lui être communes avecIM- Nonat, interne de sa division à l'hôpital de la Pitié. M. Serres rappelle d'abord qu'il y a vingt ans , il régna à Paris une maladie qui se présen= ta avec un caractère endémique; elle frappait parliculièrement la classe indigente, et plus particulièrement encore les personnes arrivées depuis peu dans cette ville; elle consistait essenliellement dans un développement insolite des pustules intestinales ( plaques de Pever ), et dans une altération consécutive des ganglions mésentériques. Elle fut décrite en 1812 par MM. Serres et Petit sous le nom de fièvre entéro-méseniérique. La fièvre euléro-mésentérique a été depuis désignée par les diverses dénominations d'en- térite, d'iléite, de fièvre typhoïde, de dothinentérite, etc.; mais quelque nom que lui aient donné ceux qui l'ont observée, tous se sont accordés à considérer le développement insolite des plaques de Peyer et des ganglions mésentériques comme formant le caractère disiinctif et fondamental de la maladie, et c'est en vue de ce caractère qu'ils ont dirigé leurs traite- mens. Quelquefois encore, dans la fièvre entéro-mésentérique, on observe, à côté des pus- tules formées par les plaques de Peyer,, des cryptes granuleux connus sous le nom de glan- dules de Brunner. Or ces glandules, qui apparaissent par exception dans celte dernière ma- ladie, forment au contraire, suivant l'auteur, le caractère dominant dans le choléra de Paris.. («7 ) Ces glandules, dont le volume varie depuis celui d'une pointe d'e'pingle, jusqu'à celui d'un très-petit pois, sont, dit-il, si nombreuses^ si rapprochées, chez les sujets morts du cho- iera, que toute la membrane muqueuse semble avoir e'prouvé cette transformation , et que, quand on regarde à contre-jour l'intestin lavé, il paraît tout granulé comme l'est la peau chez les individus affectes de gale; c'est pour rappeler cet aspect, que l'auteur donne au chole'ra le nom de psoreniérie ( gale intestinale ). Avec cette éruption granuleuse coexiste quelquefois dans l'iléon un développement de pustules de Peyer, qui, comme on le sait, ne se remarquent jamais que sur la ligne de l'in- testin opposée à leur bord mésenlërique. Celte coïncidence, qui s'observe déjà sur le tiers des sujets morts du choléra, fait penser à l'auteur que le choléra, en s'afTaiblissant, a une ten- dance manifeste à se transformer en fièvre entéro-mésentérique, ce qui, dans les circonstan- ces actuelles, ne peut être considéré que comme un changement heureux. Le choléra peut exister avec ou sans inflammation , avec ou sans injection vasculaire de la membrane muqueuse intestinale. Sans inOammation, c'est le choiera bleu ( psorenterie proprement dite ), caractérisé par l'inaction de tous les organes, moins le tube digestif, par la couleur bleue ou bronzée de la peau, le froid glacial de tout l'extérieur et de la langue qui est très-amoindrie, par l'affaissement de l'abdomen, l'altération profonde des traits, l'en- foncement des yeux, l'insensibilité du pouls radial , l'absence presque complette de douleurs dans l'intervalle des crampes , par la suppression de l'urine , enfin par la couleur blanche des déjections. Dans ce cas, la membrane muqueuse intestinale est pâle, les granulations sont blanches^, les plaques de Peyer, en petit nombre, sont décolorées et affaissées, le canal intestinal con- tient souvent linp (rrnnrlp rinnntitô {\p. li/ini'rl*» c<»n->K1nl-wl<= à /-«ilut rjnl ôiaît rejf>té pendant la vie. Au dessous et adhérant assez fortement à la membrane muqueuse, est une couche géla- tineuse qui, enlevée par le lavage ou ra tissée avec le dos du scalpel, laisse voir les granulations papilleuses. Cette forme du choléra a principalement affecté les personnes de l'âge de 5o ans et au-delà, dont la constitution avait été affaiblie par les privations, par des travaux forcés, ou par des excès. Le choléra inflammatoire ou choléra violet ( psorentériie de l'auteur ) s'est au contraire montré de préférence chez les malades de 20 à 25 ans, qui presque tous étaient, au mo- ment de l'invasioH, en meilleur état que les précédens, avaient moins souffert de privations de fatigue ou d'excès. Chez ces malades, la couleur hleue ne se montre qu'aux pieds et aux mains; la face, quand elle change de couleur, est plutôt violacée, ou même d'un aspect éry- sipélaieux) l'œil est moins enfoncé, moins terne; la surface du corps est encore froide mais le malade ne se sent plus glacé intérieurement; le pouls est presque toujours encore sensible les pulsations du cœur sont appréciables par l'application de la main ou du moins de l'oreille sur la poitrine, (dans le choléra t/e«, les mouvemens reconnus par ce moyen sont plus oscillatoires que pulsatifs ). La langue chez presque tous est encore froide, mais n'est pas amoindrie; chez un petit nombre elle est tiède, même chaude quelquefois. Tantôt sèche tantôt humide, elle est presque constamment couverte d'un enduit jaunâtre; la soif est vive et n'est pas étanchée par les boissons, même lorsque l'estomac du malade peut les conser- ver. Les vomissemens, du reste, sont plus fréquens , plus abondans que dans le choléra bleu (83) Ses celles mo.'nlres au contraire. Chez certains sujets qui onUuofotnbc, les Jéjeclions alvines étaient roussâlres ou sanguinolentes j chez d'autres , elle, ont été jaunes ou verdâtres. L'ab- domen est en gcncral douloureux , les crampes sont souvent continues et fatigantes. L'ouverture des cadavres a montre toute la membrane muqueuse intestinale parseme'c (Je granulations papillcuses rougeâtres -cl ressemblant aux boulons charnus d'un vésicatoire en suppuration ; ces granulations étaient moins nombreuses vis-à-vis des points qu'occupaient les plaques de Peyer. L'autopsie a également montré que les douleurs abdominales, éprouvées par les malades, correspondaient d'une manière plus particulière à la région vers laquelle existaient princi- palement les granulations papilleuses; ce qui est à remarquer, c'est que l'estomac n'en a jamais été le siège, quoique cet organe ait été trouvé dans tous les degrés d'inflam- mation. Une remarque applicable aux deux sortes de choléra, c'est que les symptômes ont paru varier comme le siège des granulations. Si elles, occupaient le duodénum et le jéjunum, les vomissemens prédominaient sur le dévoiement ; si elles avaient leur siège sur la fin de l'iléon et dans les gros intestins, le dévoiement, soit séreux, soit sérosanguiuolent, prédominait sur les vomissemens. Les vomissemens et le dévoiement existaient concurremment à un haut de- gré si toute l'étendue du canal intestinal était affectée en même temps. Les ganglions mésentériques, beaucoup moins développés qu'ils ne le sont dans la fièvre entéro-mésentérique simple, étaient pâles, blancluitres dans la psorenlérie, et quelquefois violacés dans la psorentérile. M. Serres a employé dans la psorenlérie ou choléra non inflammatoire^ les toniques dif- fusibles, Ifi laiid-iniun ajmitp Aans. l<>c prtM'/Mic <»i l<>e lavemens . la chaleur à. la peau, les fiic- tions alcoolisées et ammoniacales et les sinapismes aux membres. Dans la psorentérile ou choléra inflammatoire, l'application des sangsues sur les diverses régions de l'abdomen ou à l'anus, une petite saignée pratiquée quelquefois dès le début de la maladie, les mucilagineux, la potion anli-spasmodique et anli- émétique de Rivière, ont été employés concurremment. Dans les cas de vomissemens violens, on y a joint la glace à l'extérieur et l'eau gazeuse en boisson, qui ont paru agir efficacement, soit pour les arrê- ter, soit pour en diminuer la violence. Une remarque générale, qui a été faite par l'auteur , c'est que toutes les fois que la psav- entérie a eu une terminaison heureuse, elle s'est toujours transformée en psorentérile, c'est- à-dire que sous l'influence des moyens de réaction dévelop^^ée par les toniques, le choléra i iflammaloire a succédé au choiera non inflammatoire. Il en conclut que le premier offre plus de chances de guérisons que l'autre, et par suite que ces chances sont en raison inverse de l'âge. M.Legrand a lu un mémoire sur les variations horaires du baromètre, qu'il attribue à l'action de la chaleur solaire. Le même physicien a déposé sur le bureau de l'Académie un autre mémoire, sur les causes des explosions des chaudières des macbiucs à va- peur. M. Duhamel a lu un mémoire sur les vibrjttions d'un sysicme quelconque de pomis matériels. ( Sy ) "M. Castera a presenlc plusieurs modèles d'appareils de secours pour '.es naufrages. Xpr'v^ avoir fait remarquer combien nous sommes restes en ariicre des Anglais à col egird, il avance qu'il nous serait facile de les dépasser en introduisant l'usage des canots insubmer- sibles, pour les bâtimens, comme pour les côtes, et propose d'alTecter au service des ba- teaux sauveurs, qui seraient mis en reserve dans les ports d'un accès pe'rilleux , les machines a vapeur, dont on obtiendrait une direction et une rapidité de mouvement bien piécieuses au milieu des dangers prcssans qui menacent le malheureux navigateur tout près de périr. Travaux ■particuliers de la Se M. Soulange-Bodin lit une note sur la température d'Alger, considérée sous le rapj.'ort des entreprises agricoles. Après avoir rappelé les observations météorologiques faites dans cette ville, en i83o et i83r, par MM. Piozet et Lévret, observations qui ont été communiquées à l'Académie des Sciences dans sa séance du 9 de ce mois, et dont il a été rendu compte à la Société ( voyez ci- devant page 78 ), M. Soulange-Bodin ajoute : « L'ensemble des observations de MM. Rozet et Lévret paraîtrait bien favorable au dé- veloppement des entreprises agricoles qui ont déjà commencé d'avoir lieu sur le lerritoire d'Alger^ mais leur effet encourageant semble un peu restreint par quelques détails conte- nus dans une lettre qui a été écrite de celte ville, le 10 février dernier, à M. Miibcl, et qui est insérée dans les annales de l'Institut horticole de Fromont. L'hiver dernier, les pluies, les vents et le froid oui dtti excessifs pqur te pays; car il est des jours où il est tombé de deux à trois pouces d'eau, et il y a ou quatre nuits de gelée blanche, savoir trois en janvier et une le 6 février. L'auteur de la lettre ajoute que, depuis le 20 décembre, l'Atlas a élé cou- vert de neige, et que par suite le plus petit vent du midi amenait le froid» Il pense donc que , quoique le phénomène de la gelée blanche soit rare dans le pays, ce qui a été écrit relati- vement à la température, qu'en hiver le thermomètre ne descend pas au-dessous de -H 10° centigrades, est entièrement faux. Voici le résumé de ses notes à cet égard. Du i au 20 décembre^ de 10 à iS''; — en janvier 7, 6, 5, 3 degrés, jamais plus de 10; trois nuits de gelée blanche; — en février, de 10 à 5 degrés; une nuit de gelée blanche. Il répèle pins bas que la chaîne du petit Atlas est couverte de neige pendant un mois ou six semaines. Les f;ens du pays font une différence de deux degrés entre le Bougériaii et la Mitidja, plaine de quatre ou cinq lieues de large couverte au midi par le petit Allas. » Le correspondant de M. Mirbel croit donc que toutes les plantes vivaces des Antilles qui demandent, pendant l'hiver, xu.c certaine chaleur, réussiront dinicilement à Alger, et qu'elles seront exposées à périr par le premier hiver moins doux. "Une expérience qu'il a faite l'a convaincu que, l'Iiiver dernier même, le cafier aurait péri. Pour ce qui est des plan- tes annutllts, il pense qu'elles réussiront fort bien. Mars présente déjà la chaleur de notre mois de mai ; il fait encore chaud en octobre , et novembre est plus chaud que notre mois de septembre. Le coton, l'indigo, l'olivier, le mûrier répondent, par des récolles assurées, .i«x Livraison de Juin iSSa. la C 90 ) soins des cuUivalcurs cl aux efTorts des bons Français; on ne lardera pas, sans doute, à y joindre la culture du mûrier raullicaule , qui paraît si précieux pour la nourriture des vers- à-soie : ce sont encore là d'assez bons produits. » Le rapprochement de ces deux documens m'a paru propre à éclairer les spéculateurs; ils en profileront sans doute pour apporter dans leurs opéralions toute la prudence con- venable et pour varier leurs essais avant de procéder en grand ». M. lluzard entretient la Société d'observations qu'il a faites relativement à la maladie dont les poules ont été récemment atteintes ;, en assez grand nombre, dans plusieurs localités de Paris et de ses environs. Il assure qu'une maladie semblable a attaqué les poules en 1829 et qu'elle a produit à cette époque les mêmes ravages. Le caractère principal que la maladie a présenté à M. Huzard est une chaleur très-vive à la tête et au col , et rinjection de tous les vaisseaux de la tête. Dans les dissections de cinq poules mortes de celte affection, il a trouvé l'œsophage et le jabot assez rouges; les vais- seaux du mésentère étaient injectés. Dans deux de ces animaux, les intestins grêles présen- taient une inflammation sensible, dans un troisième le gros intestin était très-enflammé; dans tous d'ailleurs, la partie inférieure du canal intestinal était remplie de matières ex- crémentielles à-peu-près dans leur état ordinaire. L'oviducte était aussi dans un état normal, mais les œufs étaient cassés ou avortés, de sorte que l'écoulement du jaune de l'œuf a fait croire à une diarrhée. En 1829, M. Huzard avait reconnu une diarrhée véritable. Cette maladie lui paraît être une véritable entérite. Elle dure de 24 à 48 heures. Les sai- gnées n'ont pu l'arrêter, et toutes les poules qui en ont été atteintes sont mortes. Il est à. remarquer aussi que, lorsqu'une poule a été attaquée, le poulailler entier a péri en quelques jours. Mais l'extrême malpropreté des poulaillers^ dans lesquels les poules sont renfermées en grand nombre dans un espace très-resserré, doit être considérée comme la cause de cette grande propagation de la maladie, qui peut être determinde dans son principe par des cir- constances atmosphériques; et il paraît fort probable que si on laissait les poules jucher en liberté, on en sauverait une grande partie. M. Serullas annonce que des observations analogues à celles dont M. Huzard vient de rendre compte, ont été faites rue saint- Jacques, près du Val-de-Grâce, où plusieurs pou- laillers ont été entièrement détruits par la même maladie. M. Larrey rapporte qu'il a observé, dans ses traversées de mer, que les poules qu'on n'a- brite pas avec assez de soin contre les vents deN. E, sont quelquefois attaquées d'une mala- die toute semblable, et meurent en deux jours. M. Huzard et M. Payen ajoutent qu'une expérience très-répétée, à Paris et à Choisy,. prouve que la chair des poules atteintes de cette maladie n'a nucune qualité malfaisante,. (91 } SÉANCE DU 5 MAI t332. • Sur une proposition de M. Francœur, faite à roccasion de la mort de MM. Laugier et Duleau, la Société a arrêié qu'il serait inséré dans le Bulletin des Sciences des notices né- crologiques sur les membres qu'elle aurait le malheur de perdre. Rapports des travanœ des Sociétés savanles. 1°. Académie royale des Sciences. — M. Hachette a lu une note historique sur l'électri- cité et spécialement sur le doubleur d'électricité. Il a aussi communiqué un mémoire de M. Faraday sur l'influence exercée par les courans électriques.-— M. Arago a présenté de la part de M. de Humbold, des segmens de cartes géographiques, de l'invention de M. Gri- nem, tracés de telle sorte qu'ils peuvent être réunis et alors accoupléide manière à compo- ser un globe terrestre. — M. Cagniard Latour a présenté une pierre ayant l'apparence de grès qu'il croit être un aérolilhe d'une nature particulière, ne renfermant pas de chrome, ^mais du cuivre et aussi du charbon. M. Cagniard Latour a signalé à l'attention cette pré- sence du cuivre qui, s'il existe en effet en ce moment dans ratmos[hère, ainsi que plu- sieurs faits déjà cités porteraient à le penser ^pourrait être regardé comme une cause de la maladie épidémique dont les effets ont tant de rapport avec ceux des cmpoisonnemens. M. Chevreul a fait connaîtrp à rette occasion giip des essais chimiaues qu'il vient de faire sur des chairs musculaires coupées par lui-même sur des cadavres d'animaux ainsi que sur des grains de blé , aussi préparés par lui, et du poids total de 200 grammes , ne lui ont pas montré les traces de cuivre c[ue d'autres essais précédcns avaient semblé indiquer. -i." Académie de Me'd e c in e.-^Var mi difïerens rapports d'observations relatives au choléra on a remarqué celles de M. Begin sur l'altération du système osseux. M. Bégin informé que les dents des individus morts du choléra dans les hôpitaux , ne pouvaient pas être em- ployées comme le sont souvent celles des autres morts, à la composition de faux râteliers, a reconnu que ces dents étaient coloiées en rouge violet, et que le système osseux entier des cholériques morts était pénétré d'une teinte bleue violacée analogue à celle que la peau acquiert dfBS celte maladie. M. Larrey a annoncé à celte occasion, qu'il a fait voir il y a dé- jà i5 ou 20 jours, à plusieurs médecins, que les ramifications vasculaires des os et des carti- lages des cholériques étaient colorées par des injections analogues à l'injeclion profonde qu'on a observée dans les nmscles. 5° Société' royale et centrale d' A gricuUure . — M. Payen a communiqué une note de M. Donard, piéparateur en son établissement, de laquelle il résulte que l'addilion d'une certaine quanlilé d'albumine à la pâte de la fécule de pomme de terre, préparée pour faire du pain, rend celle pâte beaucoup [)lus propre à sa destination, en lui dounant de la facili'é à lever. On a lu une note de M. Yvart fils sur le moyen d'empêcher, par l'action de l'eau bouillante, les elfets nuisi'jles, pour les bestiaux, des pommes de terre, topinambours et betteraves employés au printemps. ( 92 ) 4° Société d'encouragt^menl. — A l'occasion d'une demande adressée à celle Sociélé par le- minislic do Commerce el des Travaux publics, M. Ilaclielle a fait un rapport sur la machi- ne qui alimente d'eau la gare de Sainl-Ouen entreprise ])ar MM. A.rdouin et Compagnie. Il s'agissait de tenir le bassin de celle gare plein d'eau en tout temps, quoiqu'il soit élevé au-dessus du niveau de la Seine; el cela de manière à réparer les pertes causées par l'entrée et la sortie des bateaux , et par Tévaporatiou. Une très-grande roue hydraulique , à vastes palcties, prend l'eau au niveau des basses eaux de la Seine, et par son mouvement de rota- tion dans un coursier, l'élève au-dessus du bassin. Celte roue est mue par une machine à vapeur dont la force théorique est de cent chevaux . calculée d'après les dimensions et le jeu du piston. Un engrainagc communique le mouvement à la roue hydraulique. M. le rap- porteur explique qu'il n'est nécessaire de faire marcher celle machine que trois heures par jour, ce qui cause des perles de force , el réduit celle de la machine à 42 chevaux de vapeur, brûlant 7 kil. \ de houille par cheval el par heure. Si elle marchait continuellement, elle ne consommerait que 5 kilogr. La machine est à double effet, selon le système de Watt, el fonctionne à 1 \ atmosphère. Ce qu'on y remarque principalement c'est qu'elle est alimentée par trois fourneaux et trois chaudières, dont deux sont seules en action :1a troisième étant réservée pour suppléer à l'une des autres en cas de réparations. Les fourneaux sont fumivores, mais on n'a pas encore fait usage de l'appareil qui leur donne celte propriété, à cause du peu de durée des fonctions de la machine chaque jour. M. Hachette ne pense pas que ce système soit aussi économique que le seraient des pom- pes aspirantes ordinnires, mais le Comité dns arts mécaniques est chargé d'examiner celtr question^ et de la traiter avec soin. M. Robinet a imaginé un appareil qui sert a faire prendre aux pièces de verre soufllc toutes les formes des moules où on les fabrique, quelque compliqués qu'en soient les or nemens. On sait que l'ouvrier prend avec sa canne de fer une portion de matière qu'il souf- lie en boule, et qu'il fait entrer cette boule dans un moule qui lui donne la figure voulue. Mais lorsque ce moule contient des dessins, c'est une chose très-fatiganle et quelquefois im- possible de forcer assez le vent pour faire pénétrer la matière dans toutes les sinuosités. L'appareil de M. Robinet sert à exercer dans la boule une forte compression de l'air ; il est formé d'un tuyau de fer-blanc d'environ 3 décimètres de long, bouché à un seul boul, et contenant un ressort à boudin qui repousse un petit cylindre de bois entré dans l'extré- niiié ouverte. Ce cylindre y est retenu par un couvercle accroché en mouvement de baïon- nette, et une rondelle de cuivre bouche hermétiquement l'espace de manière que ce cylin^ dre soit une sorte de piston. Quand arrive le moment d'exercer une forte pression sur l'air contenu dans la boule de verre, on insère le boul de la canne dans un trou du couvercle, et on repousse vivement le piston. L'air contenu dans l'appareil est forcé d'entrer dans la canne.. Selon M. Gauthier de Claubri, rapporteur, les résultats de ce procédé sont Irès-salis- faisauts. M.R.egnicr a présenté une éprouvette dynamomélrique pour la poudre à canon; c'est celle qu'avait imaginée son père, mais avec des changemens qui en rendent Tusagc plus favorable . fait à ce sujet. ( 93 ) Travaux particuliers delà Société. M. Silveslre fait observer à la Société que les communications intcressanles qui soui fai- tes à ses séances relativement au choiera , tendent à faire connaître les efTets et le irailementj de cette maladie; mais qu'il serait bien intéressant aussi de s'occuper de reclicrclies ten- dant à reconnaître soit les causes de production et d'intensité du choléra, qui peuvent dépen- dre de l'exposition des localités , soit les suites médiates ou immédiates de la maladie. Relati- vement au premier objet, il appelle l'attention sur les différences énormes que présentent d:ms le département de Seine-et-Marne, par exemple, les divers arrondissemens, relativement au nombre des cholériques, et demande s'il ne serait pas possible de reconnaître les dispositions géoiji-aphiques et météorologiques qui occasionnent un effet aussi remarquable. Quant au second objet, il pense qu'il serait intéressant d'établir jusqu'à quel point les très-nombreuses maladies gastriques, nerveuses et cérébrales qu'on remarque en ce moment, peuvent être attribuées au choléra, soit par l'influence indirecte de la cause morbifique, soit par l'ébran- lement qui aura pu être excité dans les organes de personnes fortement effrayées par l'ap- parition de la maladie. M. Silvestre demande que la Société charge une commission com- posée de médecins, physiciens, chimistes et statisticiens géographes, de recueillir des docu- mens propres à jeter quelque lumière sur ces intéressantes questions. Une discussion s'est élevée sur la proposition de M. Silvestre. M. Breschet fait observer qu'on peut distinguer les causes de choléra en causes primitives, et causes occasionnelles ou déterminante?. 11 dit que iclmivemtini aux t^auscs piituitivc»^ su* Ic-snucHfs ou il cfiiiîs beaucoup d'idées diverses en les at ribuant à des circonstances lelluriques, atmosphéric|ues, électriques etc., les recherches sont plus du ressort de la physique et de la chimie , que du ressort de la médecine. Il ajoute que les causes occasionnelles sont mieux connues , et qu'elles peuvent être regardées en général comme dépendant de l'agglomération de la population, delà situa- tion et de la disposition des habitations ou enfin de certaines prédispositions individuelles- qu'on peut expliquer par l'un ou l'autre de ces motifs la manière dont la maladie a a"i dans Paris, et qu'en géuéral, chez les personnes de la classe aisée, d'une bonne santé , et ayant des habitations saines, la maladie n'a été produite que par des imprudences ou par des écarts de régime. M. Silvestre insiste sur la nécessité d'étudier les faits qui peuvent fournir des documens sur l'influence des dispositions de localité pour le développement de la maladie. Comme exemple de ces circonstances locales qu'il est intéressant de constater et de recueil- lir , M. de Bonnard rappelle qu'en ce moment, indépendamment des ravages que le choléra exerce dans la vallée de la Marne à Meaux et aux environ de celte ville, on peut remarquer qu'en s'éloignant davantagiC de Paris vers l'Est, la maladie sévit aussi dans la vallée qui s'é- tend vers la Ferté-Gaucher, et dans la vallée delà Seine à Bray et à Nogent , tandis que le plateau situé entre ces deux vallées n'a encore présenté qu'un petit nombre de cas isolés dans ia ville basse de Provins, et un seul cas dans les campagnes. M. Pelletier dit qu'on lui a annoncé qu'à Mont-Martre, il y avait eu d'assez nombreu\. malades sur la pente delà montagne, et un .«eulcas dans la partie du villagesituéesur le som- met; mais que dans le faubourg^S Antoine les parties plus élevées ont été plus attaqiiées que ( 94) celles qui se rapprochent Je la rivière. M. Eyriès appelle l'allenùon sur ce fait que clans les deux localités situées au coniluent de l'Oise et de la Seine et au conOuent de l'Aisne cl de l'Oise, le choléra sévit avec une grande intensité, tand s que le niêine eflct n'a pas lieu au conHueut de l'Yonne et de la Seine. La Société a adopté la proposition de M. Silvestre, et MVl. Larrcy, Brescliet, Pouillet , Pelletier et Eyriès ont été nommés membres de la commission. M. Duhamel lit un mémoire sur les vibrations d'un syslcnie quelconque de points maté- riels. Les géomètres qui ont appliqué l'analyse à l'étude des mouvemens vibratoires se sont généralement bornés à chercher suivant quelle loi se propage un ébranlement primitif, en supposant tous les, points du milieu abandonnés à leur action mutuelle et à celles des forces extérieures. Mais dans la réalité, le milieu vibrant est soumis à l'action continue d'un corps qui s'y trouve plongé, et dont le mouvement peut être plus ou moins influencé par ce contact, sans cependant cire anéanti inslantanément ; ce mouvement même peut se prolonger indéfiniment, comme cela arrive, par exemple, dans les vibrations sonores des cordes et dans les vibrations lumineuses des astres. Il devenait donc nécessaire de chercher les lois suivant lesquelles se communiquent au milieu donné les mouvemens vibratoires dont sont animées les surfaces des corps en contact avec ce milieu, mouvemens connus à priori, et représentés par une fonction donnée du temps. M. Poisson est le premier qui ait envisagé la question sous ce point de vue; il a don- né des formules qui représentent le mouvement de l'air dans des tuyaux cylindriques, en supposant que la première tranche ait ùa mouvement quelconque donné à priori. C'est là , le croit M- Diilinmftl ^ Ifi SPnl pae qui ait ^f'l ^ '\ ^- . 'V ^ > ^ .x^^ A '•.' ' fOtORAHT, MtllIÎJtUB, BOt DO fOI» »*IKT-JACQtI»S , en: fm .E^^é,^^^^M3^ NOUVEAU BULLETIN DES SCIE]>ïCES, LA SOCIÉTÉ PHILOIVUTIQUE r>F P\Bls ANNÉE l83^. ri\ wiriison Ci u ^ v^-^ ^y I > aioiumiiit ros* l nanti : ij Fr. pour Pari». 1 3 r, Soc. pour Ici Départcmtof > '■> U, pour l'Étraug<;r. PARIS, TIIO.MIKE, LIBRAIRE, RUE DE LA HARPE, N^ ;i*'\«- .h .-'-.' V ..-r<'>' î •. '■',...♦:-- ■?*».',„.■■ •.<>«^-«>.. -VJJfï^' ''•■:■■■ .-'i ••■•.. '•■•'Wi';:-;'..--^n-'--v .-. ^57^1 ( 97 ) tio (cahier de Janvier i832 ). M. Faraday a nouvellemcat fait distribuer ( le 3o avril ), plusieurs exemplaires du mémoire relatif à ces courans, extrait des trans;i.tio;i> phi'oiophi- ques. iVvant d'exposer les trois f (ils principaux contenus dans ce mémoire, M. Hachette pré- sente la notice historique suivante : Notice liislorique sur les courants électriques, ou élcctro-magncliques. On forme un courant électrique , ou électro-magnétique , eu joignant les deux extrémités d'une pile ou d'une batterie voltaïque par un fil métallique. Le courant s'établit dans ce fil conjonclif , en allant de l'extrémité zinc de la pile à l'extrémité cuivre : M. OErs- ted de Copenhague a reconnu l'existence de ce courant, par la déviation d'une aiguille aimantée, qu'on approche du fil conjonclif. Celte découverte a été annoncée dans un écrit latin qui a paru en juin iSiu, sous le titre : Experhnenta ciica ejfectuni, elc; peu de temps après elle devint la base d'une théorie fort remarquable, imaginée par M. A.mpcre. Ce géo- mètre physicien admettant l'iJcUité des (luides électrique et magnétique, démontra i" qu'un filconjonctif métallique, traversé par un couranlélectrique, jouissait, quel'e que soit la nature du métal, de toutes les propriétés d'une aiguille d'acier aimantée , 2° que deux courans élec- triques parallelles, s'attiraient, ou se repoussaient selon qu'ils étaient dirigés dans le même sens, ou en sens contraire. Ces faits ont été communiqués à l'acidémie des Sciences dans les mois de Septembre et Octobre 1820; ils furent bientôt suivis de nouvelles recherches sur les propriétés des courans électriques. Le 25 Septembre i 820 ,i\L Arngo a informé l'Académie 1° Qu'il avaitaimanté une aiguille d'acier, eula plaçant dans l'axe d'un fil conjonclif plié en spirale et traversé par un courant électriquej 1" Qu'un fil conjonclif droit ou courbe, étant mis en contact avec de la limaille de fer doux, chaque parcelle de limaille s'aimantait par l'influence du courant électrique élabli dans ce fil. M. Ampère ayant indiqué plusieurs moyens pour ren Ire mobiles des portions de fils con- jonclifs traversés par des courans électriques, la recherche des appareils propres à varier les niouvemensdes portions mobiles, appartenait plus à la mécanique qu'à la physique.Cependant la production du mouvement de rotation continue d'un fil conjonclif en cuivre autour de l'un dos pôles d'un barre lu aimanté , fut considérée comme un fait d'une -rande importance pour l'explication des phénomènes éleclro-ma:^néliques. L'appareil propre à produire ce mouvement est du à M. Faraday , qui l'a publié le ii Septembre 1821. L'admirable invcniion du multiplicateur de IM. Schweiger , est de l'annexe 1822; elle n'a été ccnnue en France qu'en iSîS ; il était difficile de prévoir qu'un faisceau de (ils de cui- vre parallelles et isolés, placés etitre deux fils simples qui communiquent avec les extrémi- tés d'une pile voltaïque.exercerait sur une a'guiUe aimantée une action plus forte que chacun des fils simples contin-ués. Cependant ce faisceau est un multiplicateur, instrument tellement sensible qu'il met en é\ idence des phénomènes électriques jusqu'alors inaperçus. En Mars 1825, M. yVragoa imaginé un appareil pour démontrer qu'un disque métallique qui tourne sur son axe, au dessus ou au-dessous d'une aiguille de boussole, faisait dévier celte aiguille de sa position naturelle. Le 24 Novembre iS")i, M. Faraday a lu à la Société royale de Londres le mémoire sur Lii'raiion de Juillet i832. i3 (08) les courans électriques par influence. L'extrait suivant fera connaître les principaux résultats contenus dans ce nouveau mémoire. Des courants électriques par influence découverts par M. Faraday. i"Fait. Un courant électrique permanent, voisin d'un fil métallique pris à l'état naturel, peut par influence exciter dans ce fil un second courant électrique dont la durée est instantanée. Ce fil métallique paraît reprendre son état primitif aussi proniptement qu'il l'avait perdu, quoiqu'il reste sous l'influence du courant électrique permanent; mais si l'action de ce der- nier courant cesse subitement, un autre courant momentané s'établit encore dans le fil mé- tallique,et ne dure pas plus long-temps que le premier courant d'influence. Il n'est pas ne'cessaire que le fil métallique soit pris à l'état naturel, pour éprouver l'in- fluence d'un courant électrique voisin. Ce fil étant traversé par un courant électrique faible, et permanent, il pourra encore conduire le courant électrique instantané produit par un se- cond courant électrique permanent. 2™<=Fait. Au moyen des aimants naturels ou artificiels, on peut produire de l'électricité étincelante. 3« Fait. Les courants électriques par //j/Zi/ence jouissent comme les courants permanens de la fa- culté d'aimanter les aif^uilles d'acier ;, et de faire dévier les aiguilles magnétiques mobiles. Expériences qui démontrent que les courans électriques permanens produisent par influence des courans électriques momentanés, dans des fils métalliques pris h l'état na- turel, ou trai'crsés par un courant dltciriquc ^jcrniuncnc. i" Fait. — i"cExpérience. Un fil de cuivre long de 62 mètres fut plié en hélice sur un gros cylindre en bois; un autre fil de même longueur fut également plié en hélice entre les spires de la première et dans le même sens. Ces deux fils hélices isolés entre eux par une enveloppe,, furent mis en commu- nication l'un avec les extrémités des fils du multiplicateur ou galvanoscope , et l'autre avec les pôles d'une batterie bien chargée de cent paires de plaques à double enveloppe de cui- vre, chaque plaque étant de 26 centimètres carrés ( 4 pouces carrés anglais ). Aussitôt qu'il y a contact entre les extrémités de la seconde hélice elles pôles de la batte- rie, un mouvement sensible se manifeste sur Taiguille du galvanoscope, et pareil mouve- ment est produit en sens contraire, au moment où la communication de l'hélice et de la bat- lerie est interrompue. Tant que la communication subsiste, l'aiguille du galvanoscope reste fixe, cjuoiqiie la bat- terie soit très-forte. Les deux courans d'influence successifs excités momenttinément dans l'hélice qui communique au galvanoscope, sont dirigés en sens contraires; le second est dans le même sens que sur l'hélice qui communique avec la batterie; le premier est dans une di- rection opposée. Le fil hélice dont les extrémités sont unies aux fils du galvanoscope, peut être soumis à un (99) faible courant éleclrîqae permanent , avant de subir Tafetion d'influence d'un autre courant électrique permanent. Il suffira de de'sunir le fil hélice et l'un des fils du galvano* scope,et défaire communiquer ces deux fils avec les pôles d'un seul couple vollaique; alors l'aiguille du galvanoscope sera un peu déviée de sa position naturelle par le courant électri- que qui traversera le circuit continu composé du fil liélice,du couple voltaïque, et des fils du galvanoscope. Continuant l'expérience comme si le fil hélice était à l'état naturel, on y pro- duira par influence, des coaraus électriques instantanés, et aussitôt que ceux-ci auront cessé, l'aiguille du galvanomètre éprouvera la déviation observée avant l'influence. 2^^<^ Expérience. On a substitué au cylindre en bois de la première expérience , un tube creux en carton, sur lequel on a plié en hélice quatre fils de cuivre parallelles, dont les bouts étaient réunis. La longueur de chaque fil était de 67 mètres et le diamètre de 2 millimètres. Le même tube portait une seconde hélice composée de la même manière,ct tournée dans le même sens que la première, de manière a s'entrelacer; les extrémités de cette seconde hélice isolée de la première communiquent avec les pôles d'une batterie de cent paires de plaques des dimen- tions indiquées ci-dessus. A l'instant où cette communication a été établie, le mouvement de l'aiguille du galvanoscope fut à peine sensible; mais si l'on introduit dai:s l'intérieur du tube creux qui porte les deux hélices, un cylindre de fer doux de 3o5 millimètres de lon- gueur ( I pied ), et de l'épaisseur 2a millimètres, le galvanoscope est puissamment affecté par chacun des coarans d'influence momentanés qu'on obtient successivement en établissant ou en détruisant la communication de l'une des hélices avec la batterie. a^e Fait : Expériences confirmant le premier /ait , et démontrant le second phénomène principal, qui consiste dans la production de l'électricité étincelante par les aimants. 3me j^xpcrience. M. Faraday s'est servi d'un anneau de fer doux du diamètre extérieur iSî millimètres ( 6 pouces anglais ). La barre de fer employée pour faire cet anneau était un cylindre de 22 millimètres de diamètre. On enroula sur l'une desmoitiés del'anneau, trois hélices A formées chacune d'un fil de cuivre de 2 millimètres de diamètre et dey mètres 3 décim. de longueur ( 24 pieds angl. ). Ces hélices métalliques A étaient au moyen de leurs enveloppes eu soie ou coton, isolées entre elles, et ne communiquaient pas avec le fer de l'anneau. Sur l'autre moitié de l'anneau, on euroula un autre fil de 18 mètres de longueur plié en deux, pour former deux hélices isolées B,dans la même direction que les hélices A.Les hélices Aet B ne couvrent pas entièrement lasurfacede l'anneau; elles laissent à découvert deux pe- tits intervalles du contour de cet anneau , chaque intervalle nu est d'environ 12 millimèîres. Les bouts des hélices B furent mis en communication avec les fils du galvanoscope placé à 9 décimètres del'anneau de fer. Les bouts des hélices A furent réunis par des fils qu'on mit en communication avec une batterie de dix paires de plaques, chacune de 26 centimètres carrés. A l'instant où cette dernière communication s'établit, le galvanoscope est plus vivement af- fecté que dans les expériences précédentes, faites avec une batterie beaucoup plus forte. On a d'ailleurs observé les mêmes pbénomènes pour la durée et la direction des courans d^influeace produits dans les hélices B par les courans permacens des hélices A. i3* ( 100 ) Supprimant sur l'anneau de fer les deux licliccs B , faisant communiquer l'une des trofs hélices t\. avec le gulvanoscopc , cl les deux autres hélices avec la batterie , on obtient les mê- mes résultats. 4"*° Expérience. Produclion d'une clincelle électrique sur un fil métallique, pris à l'état naturel et soumis à r influence d'un courant électrique permanent. Conservant les hélices A et B de l'anneau de fer, on réunit les bouts des hélices B par un morceau de charbon, et on fait communiquer les extrémités des hélices A avec la batterie •le dix paires de plaques j au xnomenl de la communication, on aperçoit une étincelle élec- trique entre les bouts de l'hclice, dans l'intervalle occupé par ce charbon. Dans cette expérience, on ne fait aucun usage du galvanoscopc. gme Expérience. Production d'un courant électrique momentané et d'une étincelle électrique , par la seule influtn:e des barreaux aimantés» M. Faraday s'est servi des quatre hélices roulées sur le tube creux en carton, et compo- sées chacune d'un fil de 67 mètres de longueur. Les bouts de ce cordon hélice furent mis en communication avec le galvanoscope par deux fils de cuivre long chacun de i mètre f . Un cylinJre de fer doux fut placé dans l'intérieur du tube pour lui servir d'axe; étant plus long que ce tube, ses deux bouts étaient en dehors de ce tube, et touchaient les pôles oppo- sés de deux barreaux aimantes. Ces barreaux chacun de 24 pouces (610 mill. ) de long, for- maient un angle dont le sommet était au contact des deux autres pôles opposés. En ouvrant ou fermant cet angle, le circuit magnétique était rompu ou rétabli ; le cylindre en fer doux axe du tube, servait d'élrier k l'aimuiii angulaire , ei s'aiuiauiaîi luî-iut-ine par influence. Chaque fois que , par le contact de l'aimant angulaire et de son étrier , ou par leur sépara- tion on changeait l'état magnétique de cet étrier , le galvanomètre était affecté comme il l'aurait été pur un courant électrique discontinu traversant l'étrier. ]M. Faraday a substitué à l'action de doux barreaux aimantés, celle d'un aimant plus fort, composé de 45o barreaux, et capable de supporter un poids de45 kilogrammes. L'influence électrique fut tellement augmentée, que l'aiguille du galvanomètre fil plusieurs tours de suite. ô""" Expérience. Environ deux mois après la lecture du mémoire de M. Faraday, M. Nobili, résidant à Flo- rence , fut informé que !e physicien Angla s avait obtenu des étincelles électriques au moyen des aimans. Il parvint à produire ce nouveau phénomène, au moyen d'im appareil peu dif- férent de celui de M. Faraday, que nous venons de décrire. Les hélices roidées sur le tube en carton, ne communiquant plus avec le galvanoscope, on met les extrémités des fils qui composent ces hélices en contact avec les faces qui terminent les deux barreaux aimantés, et qui contiennent les pôles opposés de ces barreaux. Ces mêmes faces touchent les deux bouts de l'axe en fer doux du tube , et on suppose qu'elles sont assez étendues , pour que l'axe eti fer et les fils des lié'ices ne se louchent pas; à l'instant où l'on rompt le circuit magnéli- ( loi ) que, en séparanl les barreaux de l'axe en fer, l'clincelle électrique se manifeste entre les pôles des barreaux et les extrémités des fils des hélices. 5me pait, — r,mc Expérience. Expérience qui prouve que lescourans électriques instantanés ^ ou excités par une influence momentanée des courans électriques permanens , jouissent comme ceux-ci, de la proprié- té d\dmanter les aiguilles d^ acier. Pour fairecettc expérience, on se sert du même appareil que pour la précédente, n° 5 Les hélices roulées sur le tube de carton ne communiquant plus avec le galvanoscope , on unit les extrémités des fils qui composent ces hélices, et les bouts d'un autre fil plié en spi- rale sur un tube de verre, dans l'intérieur duquel on a placé une aiguille d'acier; puis on établit la communication de l'axe en fer doux du tube de carton, ou avec une batterie vol- taïque, ou avec les pôles opposés d'un aimant à circuit fermé. Après cette communication, l'aiguille d'acier est aimantée. Cette aimantation provient évidemment du courant d'influen- ce produit par l'action de la batterie ou des pôles de l'aimant , d'abord sur l'axe du tube de carton et ensuite sur les hélices supportées par ce tube. Les courans électriques par influence observés par M. Faraday n'ont produit ui les phénomènes physiologiques ni les décompositions chimiques qu'on obtient au moyen des courans permanens. Ils font dévier comme ceux-ci , les aig>iilles magnétiques mobiles. SEANCE DU 12 MAI i832. Rapports des travaux des Sociétés savantes. r» Académie royale des Sciences. M. Arago a donné lecture d'un rapport de M. Kupfer sur des observations de déclinaison et inclinaison magnétique faites par M. Fuss sur les fron- tières de la Chine et à Pékin. M. Fuss avait été muni par l'Académie des Sciences de S.-Pé- lersbourg d'excellens iustrumens de Gambey, qui lui permettaient de donner la plus grande précision à ses observations dont on peut sentir toute l'importance, en se rappelant que la déclinaison magnétique n'a été observée à Pékin qu'une seule fois en i "^^So par le père Amiot, et que M. Fuss est le premier qui y ait observé l'inclinaison. Pour déterminer l'inclinaison de Pékin , M. Fuss a employé deux méthodes distinctes; celle de Borda, et une méthode nouvelle qui a été développée par M. Kupfer, et qui consiste à observer les déclinaisons de l'aiguiile dans plusieurs azimuts arbitraires et équidistans. Cette méthode présente l'avan- tage de pouvoir faire concourir dans les déterminantes de l'inclinaison un grand nombre de valeurs différentes, qui, co.-nbinées par une valeur très-simple, donnent l'inclinaison de l'ai- guille dans le méridien magnétic[ue. Par ces méthodes, qui permettent, dans des circonstan- ces favorables, de dé:erminer l'inclinaison à une minute près^M. Fuss a trouvé :. ( 102 ) Le 3o Décembre i83o parla mëtliode de Borda : Aiguille A. 54o_r;,^ j Aiguille B 54° _ 53^ a Moyenne 54° — 52, 1 Le 6 Avril, par la méthode des Azimut arbitraires : Aiguille A 54° — 5o, 7 Au mois de Mai, par la même méthode : Aiguille A 54° — 45, 6 Au mois de Juin , par la méthode de Borda : Aiguille A 54° — 47, 9 Aiguille B 54» — 49. 9 Moyenne 54° — /,8, 9 Ces observations ont conduit M. Kupfer à quelques considérations qu'il présenle comme des conjectures qui nécessitent sans doute de plus amples vérifications, mais qui toutefois lui semblent propres à diriger l'attention des physiciens sur ce point important de la théorie du magnétisme terrestre, dont la connaissance ne pourra être amenée que parle concours d'un grand nombre d'observations. On voit par les observations citées que la valeur de l'inclinaison magnétique de Pékin a diminué depuis le mois de Décembre jusqu'au mois de Mai, et a augmenté ensuite jusqu'au mois de Juin, Comme cetlc ville est située à l'est du point culminant de l'équateur magnétique, il est probable que l'inclinaison y augmente pendant le reste de Tannée; car la latitude magnétique de Pékin doit continuellement aug- menter à cause de la rétrogradation des nœuds de l'équateur magnétique , et les accroisse- mens que l'inclinaison y éprouve dans le cours d'une année doivent toujours l'emporter sur les décroissemens.M. Kupfer a prouvé que les variations mensuelles de l'inclinaison à S.-Pé- tersbourg suivent en général la même règle, seulement dans un ordic inverse. L'inclinaison de S.-Pétersbourg, qui décroît d'une année à l'autre, augmente depuis le mois de décembre jusqu'au mois de mai, et diminue ensuite pendant le reste de l'année. Cette marche de l'ai- guille d'inclinaison présente une grande analogie avec la marche de l'aiguille de déclinaison. Les observations de M. Kupfer sur la déclinaison de S.-Pétersbourg lui ont appris que l'ai- guille y marche vers l'Ouest depuis l'équinoxe du printemps jusqu'au mois de Mai, et vers l'Est depuis cette époque jusqu'à l'équinoxe du printemps suivant. A Paris les observations faites par CassiDi,et en dernier lieu par M. Arago, présentent des résultats analogues. D'après les observations de Cassini, le pôle boréal de l'aiguille de Paris marcherait vers l'Ouest depuis le solstice d'été jusqu'à l'équinoxe du printemps, et vers l'Est depuis cette époque jusqu'au solstice d'été suivant, de sorte que dans ce temps les mouvemens vers l'Ouest l'emportaient sur ceux vers l'Est. La marche annuelle était alors occidentale. Depuis 1818, l'aiguille de Paris a rétrogradé, et M. Arago a observé que dès-lors la marche men- suelle de l'aiguille a également changé. L'aiguille marche maintenant vers l'Ouest pendant trois mois de l'année, et vers l'Est pendant les neuf autres mois. Celte rétrogradation de l'ai- guille causée, comme M. Kupfer l'a fait voir, par l'approche de la ligne sans déclinaison qui traverse Ki Russie Européenne, ayant eu lieu à une époque plus reculée à S.-Pélersbourg qu'à Paris, la marche de l'aiguille dans la première ville est bien plus prononcée , et il est bien plus facile d'y découvrir la règle énoncée ci-dessus. M. Kupfer entre ensuite dans des ( io3 ) considérations sur la figure que décrit à S.-Pétersbourg et à Pékin le pôle nord de l'aiguille, figure déduite de la combinaison des mouvemens observés dans le sens horizontal et dans le sens vertical, M. Arago a aussi rendu compte des observations qu'il a faites , le 5 mai , sur le passage de Mercure devant le Soleil, et le lendemain sur l'occultation de Saturne par la Lune.Dans celte dernière observation, on a pu constater qu'aucune coloration appréciable ne se manifeste au moment où la planetle est occultée, ainsi que cela aurait lieu nécessairement si la Lune était enveloppée par une atmosphère égale à la nôtre. M. Dumas a lu un mémoire sur les chlorures de soufre; il a expliqué les grandes diffé- rences que présentent les analyses chimiques publiées sur ces substances, en annonçant qu'il a reconnu i° un sous-chlorure de soufre formé par l'union d'un volume de chlore avec un vo- lume de soufre en vapeur; et 2° ces chlorures qui contiennent deux volumes de chlore pour un volume de soufre. M. Dupias a aussi communiqué des observations sur la détermination de la densité des vapeurs des corps solides. Travaux particuliers de la Société. M. Elie de Beaumont fait lecture à la Société d'une note qu'il a lue à la Société de Géo- logie, à l'occasion d'une communication de M. Cordier, et qui contient l'analyse d'un mé- moire auquel il travaille en commun avec M. Dufrenoy sur les cratères ou soulèvemetis qu'on observe dans les contrées volcaniques de l'intérieur de la France. Ces deux géologues pensent : 1 ° Que le groupe du Cantal présente un cratèrede soulèvement dont la crête circulaire com- prend nommément les cimes du Plomb du Cantal et du Puy Mary, dont les vallées de Man- dailles, de "Vie, àc Muiat, rlpDifinnp p\ '!•■ Falahoux forment les crevasses de décliireiuuui ei dont le point central est occupé par une masse de phonolilhe tabulaire dont le Puy-de-Grion est la cime la plus élevée. 2° Que les masses de phonohthe tabulaire qui constituent la roche Sanadoire,la roche Thuilière et une troisième roche plus petite, mais de même nature , qui avoisine les deux premières, forment de même un centre de relèvement par rapport aux nappes de trachites et de conglomérais trachitiques qui constituant le sol environnant, supportent les pâturages voisins du lac de Gucry et viennent présenter leurs tranches dans les escarpemens qui font face aux roches de phonolite précitées , et les environnent en partie. 3° Que le groupe du mont Dore, proprement dit, présente lui même un cratère de sou- lèvement dont la haute vallée de la Dordogne et celle beaucoup plus courte de la Tranleine forment les crevasses de déchirement, dont la crcte circulaire comprend nommément le Puv- Gros,Puy-de-rA.iguillon,lePay-Ferrand,lePuy-de-]a Grange,le plalcau de Cacadognc,le roc deCuzeau, le Puy-de-Cliergue et le Pan-de-la Grange, et dont le point central est occupé par la réunion de fdons de trachyle qui constitue la masse dentelée du Ptiy-de-Sancy et de ses annexes. Tls croient aussi ])ouvoir prouver que la formation de ces cratères de soulèvement est plus moderne que retranchement des basaltes, et qu'elle a été le résultat d'une commotion ( ro4) souterrninc pniliculicre qui a eu lieu entre la période des basaltes et celles des volcans a cralèrcs. Plusieurs observations relatives au choldra et aux questions concernant celle matière dont on s'est occupé dans la dernière séance , sont ensuite présentées par divers membres. M. Elie de Beauraonl fait observer que la partie du faubourg S. -Antoine la plus éloignée de la Seine, et dans laquelle la maladie a fait le plus de ravage, ne peut pas être regardée com- me beaucoup plus élevée que les parties plus rapprochées de la rivière, et qu'étant située aux pieds des coteaux qui dominent Paris , elle doit êlre d'ailleurs plus humide et plus malsaine que le reste du faubourg. MM. Pelletier et Villermé annoncent que les chiffres de mortalité des divers quartiers de Paris, qui ont été et qui seront publiés, ne doivent pas cUe regardes comme donnant des documens exacts,attendu que d'une part ces ehillVes reposent sur les déclarations des méde- cins chargés de conslalcr les décès, et parmi lesquels les uns ont attribué au choléra beau- coup plus de décès que les autres, et d'autre part les décès des hôpitaux sont comptés dans le chiffre des décès des arrondissemens où les hôpitaux sont situés, tandisque les cholériques transportés à ces hôpitaux apitarliennent en partie ù d'autres arrondiiscinens. M. Breschel annonce que, d'après ses observations, la coloration en rouge annoncée par les dents elles os, se présente réellement dans le tissu osseux des dents, mais non dans l'é- mail, et que relativement aux autres parties du système osseux , celte coloration est visible dans les os des jeunes sujets, mais non dans les os des vieillards; ce qui s'explique parce que les os des jeunes gens ont un tissu beaucoup plus vasculaire que celui des vieillards, et parce- que la coloration dont il s'agit est due à une stase du sang dans le tissu osseux. M. Villermé annonce comme un fait remarquable contre l'oninion de contagion du cho- léra , que parmi !ps iiommes employés pour chercher les cholériques et les transporter aux hôpitaux sur des brancards , aucun u''dL eie aiicim de l'épiddmie d'une manière grave, mal- gré l'excessive fatigue qui a rendu malades quelques-uns de ces homme?. M.Breschet réitère à cette occasion la déclaration qu'aucun fait n'a été reconnu h l'IIotel- Dieu , duquel on puisse conclure à la contagion du choléra. SÉANCE DU 19 MAI i832. A l'occasion du procès-verbal et de la mention qui y est faite de la coloration des os des cholériques jeunes, M. Larrey annonce avoir observé cette coloration à un degré très-inten- se, dans le tissu osseux d'invalides sexagénaires. Le président ayant rappelé la disposition prise pour l'insertion au Bulletin de la Sociéié, de notices biographiques sur ceux de ses membres qu'elle a le malheur de perdre, plusieurs membres ont fait observer que la Société pouvait se glorifier d'avoir reçu la communication des premiers travaux du Savant illustre qui, depuis celte époque, était toujours resté, au nom- bre de ses membres, et dont la perle récente cause aujourd'hui un deuil si universel, et la Société arrête qu'il sera également inséré dans son Bulletin une notice sur M. Cuvier. ( io5 ) Rapports des travaux des Sociétés savantes. 1°. Académie Royale des Sciences. M. Clément a transmis une lettre fie M. Slcfl'ane, an- nonçant que 1 analyse cliimiqnc a fait reconnaître que le sang des cholériques contenait moins de soude et de sels de soude que le sang ordinaire; qu'on a, en consc-qucnce, essijé dans un liô^^ital à Londres, l'emploi comme médicament de sels à base de soude, ainsi que le chlorure dépotasse, et que sur 23 cholériques traités de cette manière, 21 ont élé guéris. — La douleur causée par la mort de M. Cuvier a fait lever la séance aussitôt après la lec- ture de la correspondance. 1". Sociéié Fwj aie d'Jgricidlure. —M. Wdivden a annoncé que M. Curtis, propriétaire d'une distillerie dans l'état de NeAV-York , avait obtenu, par la distillation du maïs une huile grasse et abon dante aussi bonne pour l'éclairage que le blanc de baleine, et qui pourrait aussi remplacer l'huile de lin pour la peinture. Un boisseau anglais de maïs donne presque une bouteille d'huile, et la quantité de liqueur spirilueuse n'est pas diminuée par ce produit. M. Vilmorin a communiqué l'extrait d'une lettre de M. de la Boëssière, contenant l'indi- cation d'un moyen employé par ce correspondant, pour retarder la germination des pom- mes de terre. A. cet effet, il fait creuser des fosses en terrain sec, de 4 pieds de large, sur 2 pieds de profondeur, à 4 pieds de dislance les unes des autres. On met une couche de paille au fond de la fosse, qui est ensuite remplie de tubercules jusqu'à la hauteur au-dessus du sol que détermine le talus qu'ils prennent d'eux-mêmes. On recouvre le las de paille, et on étend par dessus toute la terre retirée de la fosse. Des froids de 16 à v; degrés uont jamais altéré les tubercules ainsi conservés. Après que les grands froids sont passés, de manière à ce qu'on ne craigne plus que les poniniRs fl« iprre gpipnt dans les maisons, on les relire des fosses et ou les met au grenier ou dans des granges , en grand tas , qu'on a soin de remuer une fois par semaine. Par ce moyen on les conserve très-tard sans la moindre germination, de manière à pouvoir en manger jusqu'à l'arrivée des nouvelles, et même un mois au-delà. M. Texier a envoyé d'Alger un mémoire sur la topographie de cette province. L'auteur après avoir passé en revue les tribus d'Arabes qui l'habitent, leur nombre, leurs relations réciproques, leur commerce, leurs moyens d'existence, jcite un coup d'œil général sur l'é- tat actuel de l'agriculture des environs d'Alger et promet une suite du mémoire sur le même objet. M. Soulange Bodin fera un rapport sur ce travail. 3° Société d'Encouragement. M. Olivier a fait un rapport favorable sur un ouvrage de M. Paulin Désormeaux. On y loue principalement la partie qui traite des armes de chasse, et qui est en très- grande portion extraite des Bulletins de la Société d'Encouragement. M.Grouvelle a présenté un mémoire sur les roues hydrauliques à aubes courbes, dont M.Ponceleta depuis quelque temps recommandé l'usage. M.Grouvelle a examiné 12 établis- semens où ce genre de machines est employé, et donne connaissance des résultats qu'on y ob- tient. Il donne des détails sur la construction de ces roues , ses dispositions relativement au cours d'eau et au coursier, etc.; et montre que, selon les circonstances , les roues à aubes cour- bes rendent une plus ou moins grande pariie de la force motrice; tantôt les 3o centicn»es, tantôt les 4o, 5o et jusqu'à 66 centièmes. 11 remarque qu'il importe de ménager un ressaut Livraison de Juillet i832. i.\ ( ioj ) eu avant du bief inférieur , car sans cela l'eau fait obstacle à la roue, el l'engorge. Il prouve qu'il faut se servir d'une vanne inclinée. Ce mémoire plein d'intérêt sera imprimé dans les Bulletins de la Société, d'après la demande de M. de liambel rapporteur. M. De Hosne fait un rapport sur les travaux de M. Bordicr Marcet, relatifs à réclairagc. Les mèches multiples des phares, l'invention des lampes astrales, enfin celle des réflecteurs paraboliques rendent cet estimable artiste digne d'intérêt. Lecomilé demande une médaille d'or de i' classe pour M. Bordier Marcel. Un établissement formé sous le nom de Nc'olherme par M. lîouland , a clé visité plusieurs fois par les membres du comité des arts économiques, qui en font un grand éloge par l'or- gane de M. LaBarraquc. C'est à MM. Darcet et Grouvelle. qu'on doit l'organisation de cet utile et magnifique établissement. Une médaille d'or est demandée pour M. Bouland. M.Malarlica présenté une note sur les avantages de la culture du peuplier de la Caroline: des questions adressées à M. Vilmorin à ce sujet, ont fait le sujet de réponses : le tout fait la malièrc d'un mémoire qui sera inséré au Bulletin. Travaux particuliers de la Société. A l'occasion du mémoire sur la conservation des porames-de-terre, lu à la Société d'Agri- culture, M. de Lasteyrie annonce qu'il emploie depuis près de 3o ans un moyen qui lui sem- ble préférable, l'enfouissement des pommes-de-terre à une profondeur suflisanle. A mesure que celle profondeur augmente , la tendence à la végétation diminue, à 5 pieds et au-delà il n'y a plus de gerniiuation M. Silvestre fait observer que cette méthode demande pour une grande quantité de pommes-Je-tPrio nn travail «"onsiflprnblp e\ pGwible, ce qui n'a pas lieu avec le moyen dont ou a parlé à la Société d'Agriculture. M. de Lasteyrie répond que cette différence lui paraît bien et au delà compensée parce que l'un des procédés ne préserve que de la gelée, tandis que l'autre préserve aussi de la germination^ de sorte qu'il donne la faculté de conserver les pommes de-terre partaitement saines pendant plusieurs années. Sur quoi M. Paycn fait observer que l'action de l'air paraissant être la cause déterminante de la germination , il serait intéressant d'essayer de conserver des pommes-de- terre dans des silos qu'on remplirait de gaz acide carbonique, lequel étant plus pesant que l'air atmosphé- rique pourrait rester long-temps dans des silos bien clos. ( 107 ) SEANCE DU iG MAI i832. Rapports des travaux des Sociétés savantes. Académie royale des Sciences. M. Dumas a lu un mémoire dans lequel il cle'monire l'existence de deux chlorures de soufre, tandis qu'en général, les chimistes n'en admettaient qu'un seul , et que M. Henry Rose, dans son dernier travail , assure que le chlore et le sou- fre ne se combinCEt qu'en une seule proportion. Demi-chlorure. C'est celui que M. Rose a e'iudié. On l'obtient , en traitant à froid la fleur de soufre par un courant de chlore sec, et arrêtant l'opération avant que tout le soufre soit dissous. On distille la masse à une douce chaleur; la liqueur qui se de'gagc, est le demi- chlorure de soufre. Comme il entraîne un peu de soufre^ il est utile de le rectifier une seconde fois. Le demi-chlorure est jaune, un peu visqueux à la manière des huiles grasses , sa densité est e'gale à i, 687. îl bout à la température de i, SS**. La densité de sa vapeur est égale à 4, 70; c'est le résultat le plus f?>ible qu'on ait observé. Deux expériences ont donné 4, 72 et 4j 75 ; mais en général, il retient quelques traces de soufre qui tendent à élever la den- sité de sa vapeur, et qui deviennent sensibles; obligé comme on l'est, d'en évaporer d'assez grande quantité , pour expulser l'air des ballons. Analysé par Tacide nitrique, il a donné en soufre ou sulfate de baryte et en chlorure d'ar- gent,des quantités qui correspondent à 47, 0 de soufre, et 5i, 4 de chlore pour o;o. Il est donc formé de I at. soufre. . . 201. 16. . . 4;» 6. I at. chlore. . . 221. 02. . . 52, 4. 422, 4^ lOO: o. ou bien de I vol. vap.de soufre. . . 2, aib. I vol. chlore 2, 4^0. 1 volume demi-chlorure. . . . 4> <^58. L'eau, l'alcool décomposent ce demi-chlorure, comme onl'a observé depuis long-tcmpi , avec formation d'acide hydrochlorique et dépôt de soufre. L'éther le dissout d'abord , et le décompose ensuite peu-à-peu avec une légère production de chaleur. Il se combine avec l'ammoniaque sec, en produisant une poudre de couleur pourpre. Chlorure. C'est celui que DaYy,A. Bertholet et M. Dumasont étudié et analysé il y a long- temps. Il se forme toutes les fois qu'on fait passer un courant de chlore en excès, dans de la fleur de soufre. La liqueur reste jaune tant que le soufre n'a pas disparu; puis elle rougit peu-à-peu, et finit par acquérir une teinte d'un rouge brun foncé. En distillant la solution au bain-marie à une température de Go à 70", on obtient le chlorure presque pur. Cepen- ( io8 ) dant il entraîne toujours un peu cîc sous-chlorure qui altère à peine sa composition , mais qui exerce quelque influence sur ses propriétés physiques; ce n'est que par des distillations réi- térées au bain-marie dans un courant de chlore, et en ménageant la température , que l'on parvient à l'obtenir pur. Le clilorure est d'un rouge grenat foncé, très-fluide. Sa tension est fort grande. 11 bout à 640. Sa densité est égale à i, 620. La densité de sa vapeur a varié de 3, 70 , à 3, 67 , dans di- verses expériences. Comme il est toujours mêlé de quelques traces de demi-chlorure, qui tendent en s'accumulaiit dans les ballons , à augmenter la densité de sa vapeur , M. Dumas l'a déterminée en prenant de petites quantités de matière, et laissant dans le ballon une assez forte proportion d'air dont on lient compte. En l'analysant par l'acide nitrique, M. Dumas a obtenu de 0, 6gg de ce chlorure o, ooo4 de soufre, et i, SgS de sulfate de baryte, ce qui fait en tout 3i, 9 de soufre pour 100; ré- sultat conforme à son ancienne analyse. Il est donc formé de 1 at. soufre. . . aoi, iG. . . 3î, 2. I at. chlore. . . 44^, 64. • . 68, 8. 643, 80. 100, 0. ou bien de ip vol. vapeur de soufre. . . I, 109: I vol. chlore . 2, 44o. I volume chlorure de soufre. 3, 549- Que ce chlorure soit une combinaison réelle et non point une simple dissolution de chlore dans le demi-chlorure, c'est chose facile à prouver. Sa composiiiou constante, la fixilé de sou point d'ébullition, la permanence de tous ses caractères physiques après plusieurs distil- lations, sont autant de preuves déjà bien positives. Mais il en est une que j'ai véiifiée bien souvent, c'est la résistance absolue du sulfate d''indigo qui devrait se décolorer rapidement, pour peu que le chlorure conlînl du chlore libre. Si l'on teint légèrement de l'eau avec une dissolution d'indigo, on peut y ajouter du chlorure de soufre autant qu'on veut , sans que la couleur disparaisse. Elle tourne au vert par suite du dépôt de soufre qui se forme , mais la teinte se conserve sans autre altération. Le chlorure de soufre est décomposé comme l'autre par l'eau et l'alcool. L'éiher le dissout, s'échauffe beaucoup; une vive ébulliiion se manifeste, et enfin il se décompose du soufre. L'ammoniaque sec agit vivement sur lui ; il se forme encore un composé pulvérulent et purpurin, mais il se produit beaucoup d'hydrochlorale d'ammoniaque. Travaux particuliers de la Société. La Société a reçu de la Société cV Histoire Naturelle de l'ile Maurice ^ un extrait des tra- vaux de cette Société ; dans lequel on voit que le volcan de l'Ue Bourbon a fait éruption deux ( 109 ) fois à la fin de i83o, et au conmiencemcnl de i83i. Il n'a point coulé de lave avant le mois de septembre dernier. Une aëroliibe est tombée sur la côte de Mozambique. Elle reçoit aussi un bulletin de V Académie royale des Sciences de Bruxelles on l'on voit que M. Rudberg a trouvé à Bruxelles l'intensilé magnétique, total égal à i,02i0et i , oi'io-, celle Paris étant i. L'inclinaison est à Paris et à Bruxelles, suivant le même observateur , G;'* 4i' et 68° 49' respectivement. M. Quételct avait trouve précédemment le rapport des intensités, celui de i à i, 0218, c'est-à-dire, le même. La Société philomatique de Cambridge a envoyé à la Société, le dernier volume de ses travaux. On y remarque plusieurs plancbes coloriées où M. Airy , professeur de pbysique et d'astronomie de cette ville, a développé la théorie de Fresnel , relativement aux phéno- mènes de polarisation que présente le cristal de roche suivant son axe. De plus^ M. Airy a constaté que la double réfraction du cristal de roche suivant l'axe, provenait, non d'une po- lorisation circulaire , comme l'avait admis Fresnel; mais bien d'une polorisation elliptique, dont ridée est aussi due à Fresnel. M. Airy explique ainsi l'absence de la croix noire : quand on superpose deux plaques d'égale épaisseur, mais qui font tourner le plan de polarisation en sens contraire, ou plutôt la dégénérescence de la croix noire, en deux branches spirales qui s'enveloppent réciproquement. Ce fait nouveau a éié observé et figuré par M. Airy. M. Babiuet fait remarquer que M. Norremberg de Darmstadt, avait obtenu de son côté le même résultat, et même plus simplement , puisque c'était la même plaque qui, réflélée dans un miroir, lui donnait le mouvement opposé dexlrorsum et simstrorsum du plan de polorisation. M. Babinet a même alors donné à M. Norrenberg une attestation du résultat de son expérience. M. Duhamel fait connaître à la Société un mémoire de M. Libri sur les fonctions dis- continues. Les géomètres les avaient jusqu'ici représentées par des séries indéfinies ou des intégrales définies. M. Libri les a exprimées de plusieurs manières en termes finis, par une combinaison d'exponentielles. On ne s'était encore servi de ces fonctions que dans les problèmes de mécanique et de phvsique mathématique, mais c'est surtout au progrès de l'analyse algébrique, que M. Libri pense qu'elles doivent concourir. Dans ce mémoire, il applique ses formules à la théorie des nombres, et en déduit l'expression finie de plusieurs transcendantes numériques, qui parais- saient rebelles aux efforts des analystes. Il donne une formule générale qui exprime en termes finis un nombre premier, supérieur à une limite donnée, en fractions de cette limite, et de tous les nombres inférieurs. Il s'engage une discussion étendue sur la cause de plusieurs phénomènes géologiques , attri- bués , soU l la retraite des mers, soit à l'élévation des coniinens. M. Babinet annonce avoir visité toutela côte française de l'Océan , et il cite plusieurs faits qui lui paraissent démontrer un soulèvement qui continue encore de nos jours. M. Brongniart fait connaître plusieurs ob- servations qu'il a faites en divers points de l'Europe , au nord de la France. M. Élie de Beau- mont indique plusieurs causes qui peuvent faire varier le niveau moyen des mers, telles que la variation de la pesanteur provenant de la variation de la densité et de l'attraction lo- ( iio ) cale du globe,, le changement de forme du fond des mers, combiné avecles efforts des marées, etc. , etc. M. Babiuet fait connaîuele moyeu indiqué par M. Airy ,pour trouver la masse de la lune par une inci^alilé analogue à l'inégalité solaire, qui résulte du mouvement de la terre autour du centre Je gravité commun de cette planète et de sa satellite, inégalité qui produit en i4 jours, une variation d'environ i5" sur la position du soleil, et qui, sur la planète Vénus , qui est trois ou quatrefois plus près de la terre, produirait une variation triple ou quadruple, c'est-à-dire, un angle de près de i'. i83i a été, et i833 sera une année favorable pour les observations. La Société astronomique de Londres a jugé cette idée de M. Airy, assez im- portante, pour la communiquer par une circulaire à tous les astronomes. On annonce la mort récente de M. Sérullas , enlevé par le choléra. La douleur et les regrets de la Société seront consignés dans la notice biographique qui sera consacrée à la mémoire de ce savant. SÉANCE DU 2 JUIN i832. Rapports des Travaux des Sociétés savantes. Académie royale des Sciences. M. Bureau de Lamalle a lu un mémoire sur les poids et mesures des anciens Romains , comparés aux nôtres. M. Dumas a lu un mémoire sur la fabrication et sur la composition chimique du minium. Il semblerait résulter du dernier travail de M. iJerzélius, quclemmium tient le milieu entre le protoxide etl'oxide de plomb. La différence des résultats obtenus par diverses analyses, provient de ce que dans les procédés de fabrication employés jusqu'à présent, il n'y a qu'une partie du massicot qui se convertit en minium, partie qui devient de plus en plus considé- rable à chaque feu, sans que jamais la conversion soit complète. M.Dumas a reconnu que le premier jour, la moitié seulement du massicot devient minium, par absorption d'une par- tie d'oxigènejet qu'au bout de huit jours, la conversion ne s'est opérée que sur les trois quarts du massicol. En opérant sur de la céruse , et à trois feux successifs, M. Dumas a converti en minium 96 parties sur 100, parce que la céruse est un protoxide dans un état de division extrême. Mais pour obtenir un minium pur, il faut, outre cette grande division de l'oxide qu'on emploie, chauffer cet oxide dans l'oxigène. M. Dumas fait connaître ensuite les procédés qu'il a employés pour analyser le minium , et les résultats de son analyse. M. Berzélius a représenté la composition du minium par la formule PO -hPO^- ; M. Dumas a trouvé que la formule devait être : 2 PO -h PO ^. Académie de Médecine. M. Petit a lu un mémoire sur la méthode qu'il a employée pour traiter le choléra, au moyen de compresses imbibées d'huile de thérébeutine et d'ammo- niaque, appliquées le long de l'épine dorsale, et repassées avec un fer chaud. Société d'Encouragement. M. Payen, au nom du comité des arts chimiques , a fait un ( III ) rapport sur un nouveau procédé de fillration à travers du noir d'os, pour décolorer les si- rops, et diverses solutions vé^étales. Les iinporlans résultats auxquels l'auleur est parvenu , sont dus à l'heureuse idée de faciliter la fiUralion au travers du noir d'os, en le préparant sous la forme de grains ; ces résultais sont : jo Le raflinage du sucre et la fabrication des divers produits qui s'y rattachent, devenus plus faciles, plus rapides et plus économiques. 2° La fabrication du sucre indigène, obtenant les mêmes avantages à un degré bien plus élevé encore, et recevant ainsi la plus notable des améliorations qu'elle ail pu e.-pérer, de- puis l'emploi du charbon animal. 5" La suppression de tous les obstacles qui jusqu'alors avaient entravé l'application du charbon d'os, à la fabrication du sucre dans nos Colon'es : déjà la qualité commerciale des produits bruts obtenus dans quelques habitations de l'ile Bourbon, vient d'être tellement améliorée, qu'à leur arrivée en France, ils y furent pris pour des sucres terres. 4° L'extension de ce même moyen présentant une application utile au chaihon de schiste qui était resté jusqu'alors sans débouché important. 5* Le problème de la revification du charbon, résidu des raffineries, ne reconnaissant aujourd'hui de solution certaine, qu'en s^appliquant au noir Diimont : ce n'est que dans celte direction encore, que les meilleurs procédés en ce genre ont rendu d'incontestables services aux usines éloignées des lieux où se préparent les charbons décolorans. On peut prévoir que d'autres améliorations importantes résulteraient encore de ce pro- cédé, dans son application au traitement de diverses solutions végétales. Le Comité des arts chimiques a été d'avis de décerner à M.Duraont auteur de ce procédé, la médaille d'or de première classe, en séance publique. Cette proposition a été aiîoptérî. M. Baillivet s'est rendu recommandable par divers travaux sur la clarification et la cristal- lisation du sucre , sur le forage de puits artésiens et l'établissement d'un système complet de chaudières pour toutes les opérations relatives à la fabrication du sucre do betteraves. Le même rapporteur demande une médaille d'or de deuxième classe, pour IVl. Baillivet. Le Conseil accorde. M. Chapelet a rendu de grands services dans l'art de fabriquer la bière : le même rappor- teur rappelle les détails de ses divers travaux, et principalement dans la brasserie hollan- daise qu'il dirige; et propose qu'une médaille d'or de deuxième classe, soit accordée à M. Chapelet. M. Nichols a imaginé un appareil réfrigérant pour les brasseries, qui permet d'abaisser, en tout temps, la température de la bière. Une médaille d'or de deuxième classe sera accor- dée à M. Nichols. Même conclusion sur M. Roth , qui a inventé un moyen de concentrer les sirops de sucre, et préparer une prompte cristallisation dans les raffineries et fabriques de sucre indigène. M. Mallet , au nom du Comité des arts mécaniques , fait un rapport sur de nouveaux pro- cédés de M. Laignel, pour la disposition des chemins de fer et des voitures' qui les parcou- lent, dites FTaggons, Lorsque les chemins sont formés de parties courbes et rectiligncssuc- ( 112 ) cessives , ce qui est le cas le plus ordinaire, les constructions des raîls, ou barres de fer sur lesquelles les roues se proniènenl, prcsenleut des inconvcciens si {graves, que les arcs de courbe doivcnl eue de i5o à aoo uiclres de rayon, et même de beaucoup plus encore. Il en résulte dos nécessites de rompre les rochers, d'étendre le terrain, cl par conséquent, d'ac- (.roître beaucoup les dillicullés, les dépenses et même les frottcmcns, par l'effet de la dispo- sition qu'on est force de donner aux roues des voitures, qui sont au nombre de quatre de diamètres égaux, solidaires deux à deux avec leurs essieux. M. Laiguel, après avoir fait i'énumération des inconvéniens du système adopté jusqu'ici en Angleterre et en France, propose un moyen de les éviter complètement. Il joint les deux extrémités de deux directions rectilignes, bout à bout par un arc de cercle, qui n'a pas be- soin d'être d'uu grand rayon. Dans celte partie, il change la forme du ra// extérieur j il la construit de manière à faire porter la roue sur le rebord même qui sert ordinairement à maintenir les roues dans la voie rectiligne , en glissant contre la face latérale interne du rail. Les roues du côté extérieur s'élèvent ainsi de cinq à six centimètres, et le Avaggon tourne, sans frotter, comme un cône qui roule sur un plan. Ce mécanisme a déjà été employé avec succès par MM. Henry et Mellet , dans le département de la Loire. M. Mallet rappelle divers autres liircs que M. Laigncl a aux récompenses de la Société, et demande une médaille d'or de deuxième classe pour ccmécanicien. Cette médaille est con- sentie. M. Mallet rappelle au nom du Comité des arts mécaniques, qu'un rapport a été fait au Conseil sur les ressorts de voiture, imaginés par M. Barthe; ces ressorts agissent par torsion, ce qui permet d'en diminuer considérablement le poids. Divers perfectionnemens ont été apportés à cet appareil, et de nouvelles expériences ontprouvé que les refsorls de M. Barthe sont exempts de tous inconvéniens, et offrent la solidité et la douceur désirables. Une mé- daille d'or de deuxième classe sera accordée à M. Barllie. M. Gauthier de Latouche a imaginé une nouvelle charpente en fer pour les lits militaires et domestiques, qui permet de les plier facilement, de manière à les réduire à un très-petit volume , sans leur donner un poids considérable, et leur ôter la fixité qui est nécessaire. Des articulations judicieusement combinées, des arrêts simples et bien disposés , remplissent par- faitement le but qu'on se propose. Avant de déployer la couchette on l'habille d'uu sac sans fond, qui se tend sur la couchette, lorsqu'on fait jouer les articulations en éiendant la char- pente; il en résulte un excellent foud-sanglé , sur lequel on trouve un bon coucher , comme sur le meilleur lit de sangle. Une nouvelle fabrique de faïence a été établie par M. Lebœuf à Montereau ; les produits de celle fabrique ont paru assez remarquable au Comité des arts économiques, pour que M. Labarraque, son rapporteur, ait réclamé les récompenses de la Société d'encouragement pour M. Lebœuf, qui recevra une médaille d'or de deuxième classe. M. Josselin, passementier, a présenté divers rubans nuancés pour ceinture, qui ont paru assez dignes d'intérêt. 11 a présenté aussi des corsets mécaniques qui ont fait le sujet d'un rapport de M. Yallot. Ces corsets peuvent être lassés et desserrés autant et aussi peu qu'on yeut, et offrent une véritable invention. Une médaille sera accordée pour cet objet. }^-^j^: r»uii«T, larauuvB, w» av tuiv muT-nvtott , m* iï. » NOUVEAU BULLETIN DES SCIEINCES LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARIS. ANNÉE l83 Z Livraison d / Z'^^' la môme séance du 21 Mai un Mémoire ayant pour liti e de la relation des Opliites, des Gypses et des sources salées des Pyrénées et de l'époque à laquelle remonte leur apparition. [i\ L'aulPin- s'est procuré tout récemment une tête entière de cette espèce; elle a confirmé ce qu'il avait 4éjà dit de k taille et de la Force de (' Ursus pilorrii qui égalait au moins en grandeur les individus de la j.lus haute stature de l'L'rsus spilans. ( "5) L'auteur déduit de sou travail les conclusions suivantes ; 1° L'ophite presque constamment composé d'amphibole et de feld-spaili disiincls est quelquefois homogène ; il ressemble alors au pyroxène en masse ou l'iierzolile ; dans quel- ques localite's rares , cette roche est amygdaloïJe. 2° Cette roche produite par soulèvement occasionne toujours par sa présence de^? déran- gemens dans les terrains slratifiés auprès desquels elle se trouve. Ces dciangemens sont fréquemment accompagnés de brèches. 3" L'ophite est venu au jour à une époque qui est comprise entre les terrains tertiaire les plus modernes (ceux qui correspondent aux terrains de la Bresse) et les terrains d'allu- viou du commencement de l'époque actuelle. 4' Son action s'est fait sentir suivant des ligues qui courent E. i8'. N. à O. iS'.S. une grande partie de la Catalogne, de la Navarre et de la Biscaye, des Pyrénées Orientales et des Basses Pyrénées, doivent leur forme actuelle à ce soulèvement. Il se rapproche par sa direction du système principal des Alpes et paraît en être une dépendance; malgré l'inten- sité considérable de cette action l'ophite ne forme ordinairement que des monticules de peu d'étendue. 5^ L'ophite est constamment accompagné de gypse et fréquemment de sel gemme. L'existence du sel n'est souvent annoncée que par des sources salées. 6' Les terrains calcaires ont éprouvé fréquemment des altérations par la présence de l'oj.hile, les parties en contact avec cette roche presque toujours caverneuses sont à l'état de dolomie. Le gypse lui-même n'est peut-être que le résultat d'une altération du même genre. 7" Enfin , l'ophite est souvent accompagné de beaucoup de substances étrangères, telles que fer oxidulé, fer oligisle, quarz cristallisé , épidote, etc. Trai-'aua; particuliers delà Société. M. Eyriés communique à la société une note de M. Rlaprolh ainsi conçue : Le Choléra est appelé en Chinois Ho Luon, c'est-à-dire révolution qui va aussi vite que le vol d'un oiseau. Les médicaraens à employer contre cette maladie et la manière de la traiter sont déjà indiqués dans un livre chinois écrit en i58o et publié en iSgô. Cet ouvrage ne parle pas du Clioléra comme d'une maladie nouvelle. Dans les provinces Septentrionales de l'Inde, le Choléra est simplement nommé Mourri (la mort); en 16Q4 » il enleva jusqu'à 5oo hommes par jour dans le camp impérial près de Goa. En 1G96 , il excerça de grands ravages dans le Mcwar , et il y a à peu-près cinquante cinq ans qu'il enleva un grand nombre de victimes dans les provinces moyennes de i'Inde. M. Babinet donne quelques détails sur les expériences de M. Ayi i dont il a été question dans la dernière séance. A ce sujet M. Guérard met sous les yeux de la Société un appareil imaginé par lui d'jprès celui de M. Noiremberg,de Darmstadt, pour montrer les spirales que l'on obtient au i5* ( nG ) moyen d'une plaque de cristal de roche unique, qui doublée par la réflexion offre le même phénomène que deux plaques qui , d'égale épaisseur , feraient tourner le plan de polarisation eu sens divers. M. Biot a regardé l'appareil de M. Guérard comme assez important pour le faire connaî- tre de suite à M. Airy. SÉANCE DU 9 JUIN t832. Rapports des travauoc des Sociétés savantes. Académie Royale des Sciences. M. Texier a commencé la lecture d'un mémoire géolo- gique, sur les montagnes des environs de Lesterel ^ département du Var. M, Dumas a lu un mémoire sur la naphtaline, la paranaphlaline et l'idriadine. Cette dernière substance , composée comme les deux autres d'hydrogène et de carbone, a été découverte par M. Dumas, dans le minerai de mercure bitumineux d'Idria. Elle est re- marquable en ce que l'acide sulfurique lui fait prendre une belle couleur bleue. M. Dumas a reconnu qu'elle existait toute formée, dans le minerai d'où il l'a retirée; ce qui contri- bue à le confirmer dans l'opinion qu'il en est de morne pour la naphtaline, dans le goudron de la houille. académie de Médecine. M. Dauvers a présenté une machine de fumigalion, qu'il nomme sudatorium. On a présenté le buste d'une jeune Indienne Paria, dont la têle offre une monstruosité très-singulière; et on a lu, sur ce sujet, un mémoire d'un médecin établi dans l'Inde. Société de Géologie. M. Desnoyers a lu un mémoire sur la formation sableuse tertiaire, qui se présente à la lisière des terrains parisiens , du coté de l'Ouest et du côté du Sud. Travaux particuliers de la Société. M. Babinet annonce à la Société qu'il a vainement essayé de produire quelques ellets de polarisation , en faisant traverser ii la lumière de beaux cristaux de naphtaline , que M. Du- mas a présentés à la Société dans une séance précédente. M. Eyriès communique à la Société deux notes relatives au Choléra-morbus des Indes, nommé dans le pays Mordechïn. La première est un extrait d'une lettre écrite du Bengale, le iS décembre 1709, par le père Papin , missionnaire. On y trouve le passage suivant : « Les maladies principales qui régnent dans ce pays-ci sont, 1° \e Hlordcc/iin, ou le Cholé- ra-morbus; le remède qu'on emploie pour guérir ce mal, est d'empocher de boire celui qui en est atteint , et de lui brûler la plante de.i pieds, » La seconde est l'extrait suivant d'une lettre du père ■■î/r/r/Zn, missionnaire aux Indes: ( i'7 ) «Un des catécliistes avaiL marché durant la plus grande chaleur du jour, et se trouvant fort altéré, il eut l'indiscrélioQ déboire, sans prendre les précautions ordinaires. Dès le moment, il se trouva attaqué de cette grande indigestion, qu'on appelle aux Indes, !\]or- dechin; et que quelques-uns de nos Français ont appelée I\Iort-de-ch!en ; s'imaginant(iu'el!e se nomme ainsi, parce qu'elle cause une mort violente et cruelle. En eflet, elle se fait sentir par les douleurs les plus aiguës, et qui forcent la nature avec tant de violence, qu'il est rare qu'on n'y succombe pas, si l'on n'use d'un remède qui est fort en usage sur la côte, mais qui est moins connu dans les terres. Le remède est si efikace, que de cent personnes attaquées, il n'y en aura pas deux qu'il n'arrache aux portes delà mort. Ce mal est bien plus fréquent aux Indes qu'en Europe. Le catéchiste donc réduit à ne pouvoir plus se traîner, s'arrêta dans une peuplade d'environ une lieue d'Aour, et nous envoya avertir du irisle étal où il se trouvait. Cette nouvelle ne vint qu'à neuf heures du soir : je volai sur-le-champ au secours du ma- lade ; je le trouvai étendu à terre presque sans connaissance , et agité des plus violentes con- vulsions. Tout le village était assemble autour de lui, et chacun s'empresfait de lui donner dilférenles drogues plus propres à irriter son ma! qu'à le soulager. Je fis allumer un grand feuj j'avais besoin pour mon remède d'une verge de fer, mais n'en trouvant point, je pris une faucille qui sert à couper le riz c\ les herbes. Je la fis bien rougir au feu ; j'ordonnai qu'on lui appliquât le dos de la faucille toute rouge sous la plante du pied, à trois travers de doigt de l'extrémité du talon ; et afin qu'ils ne se trompassent point dans une opéiaiion qu'ils n'avaient jamais vu faire, je traçai avec un charbon une raie noire à l'endroit sur lequel il fallait poser le fer ardent. Ils l'appliquèrent fortement contre le pied, jusqu'à ce que le fer pénétrant ces peaux moites qui sont dans les noirs extrêmement dures , parvint jusqu'au vil, etsefit sentir au malade. Ce qu'on venait de faire à ce pied-là, on le lit à l'autre avec la même précaution et avec le mcme succès. S'il arrive que le malade se laisse brûler , sans donner aucun signe de sentiment, c'est une marque que le mal est presque sans remède. L'opération ainsi faite , je me fis apporter un peu de sel pulvérisé, au défaut duquel, on peut prendre des cendres chaudes, et le répandant sur le sillon formé par le fer, je lui fis battre quelque temps ces deux endroits, avec le dessons de ses souliers. Ceux qui étaient présens ne pouvaient comprendre quelle pouvait être la vertu de ce remède; mais ils furent bien surpris, quand, en moins d'un demi-quart d'heure, ils virent le malade revenir par- faitement à lui, et n'avoir plus ces convulsions, ni de ces autres symptômes mortels qu'il avait auparavant; il lui restait seulement une grande lassitude et une soif pressante. Je fis bouillir de l'eau avec un peu de poivre et d'oignon que j'y fis jeter, et je lui en fis prendre. Ensuite je le laissai dans une situation fort tranquille, et je pris le chemin d'Aour. Il fut en état dès le lendemain de venir m'y trouver , et de rendre grâce à Dieu de sa guérison. Un autre remède infaillible aussi contre toute espèce de colique, est d'avoir un anneau de fer , d'un pouce et demi ou environ de diamètre, et gros à proportion; le faire bien rougir au feu, et faisant étendre le malade sur le dos, lui appliquer l'anneau sur le nombril, en sorte que le nombril serve comme de centre à l'anneau. Le malade ne tardera pas à en ressentir l'ardeur; il faut alors le retirer proai.jtcuient. La révolution subite qui se fera dans le bas ventre, dissipera en peu de temps les douleurs. ( ii8 ) Ce remède, dont je n'ai pas fail l'expérience, m'a été indique par un médecin habile venu d'Europe, (M. Manichi , vénitien) , qui s'est fait nne grande réputation à la cour du Mogol , où il a demeuré 4o ans. Il se fait garant du prompt effet de ce remède, et m'ussure qu'il s'en eàt toujours servi aux In les avec succès. M. Silvestre cite à cette occasion, un fait decholcra, dans lequel rapplicaiion sous les pieds d'une bassinoire brûlante, a produit d'heureux résultats, M. Breschet annonce que l'application à l'épigastre du moxa et du fer rouge , a été essayée à l'Hôtel-Dieu, sans succès , dans le Iraitement de plusieurs cholériques. SEANCE DU 16 JUIN i832. Rapports des Sociétés savantes. Acadcniie des Sciences. M. Texier achève la lecture de son mémoire sur la géologie des environs de Fréjus. Il résulte de ses observations que la mer a abandonné une étendue considérable de ter- reins depuis une époque très-reculée. La première retraite a eu lieu par le soulèvement des terreins déformation ancienne tel que les Gneiss et les Micaschistes, la formation de la houille a succédé a cette période, et l'exhaussement successif du terrein repousse les eaux de la mer. Cet état a dû persister pendant un espace de temps assez long pour que les diffé- rentes espèces de grès pussent se déposer. C'est à l'apparition des volcans qu'on doit attri- buer les légers dérangemens que l'on remarque dans les couches; et les laves, en formant un barrage à l'entrée du golfe, ont contribué à en accélérer le comblement. Depuis celte époque le terrein n'est plus soumis qu'à l'action d'atlerrissement sans cesse renouvelée par les eaux de l'Argent, du Bagran et des autres affluens qui descendent dans le fond du golfe. Depuis les Romains jusqu'à nos Jours le terrain a gagné sur la mer environ deux pieds par an; et, comme rien ne s'oppose à l'accumulation des sables, on doit prévoir qu'il arrive- ra un temps où le golfe de Fréjus sera entièrement comblé. Société d'encouragement. M. Dumas fait au nom du comité des arts chimiques un rap- port sur le ciment Romain composé par M. Galiet, qui fait avec cette substance des vases de différentes formes, des ornemens, etc. en les soumettant à la cuisson. Il en fait aussi di- vers travaux d'architecture: mais le rapporteur pense que ce ciment est fort utile; mais comme toute autre substance de même genre , avant de l'employer, il a l'inconvénient d'ab- sorber l'humidité de l'air et de se détériorer, ce qui oblige à le conserver dans des vases clos. Le conseil accorde son approbation au ciment romain de M. Galiet. Des expériences com- paratives à celles qui ont été faites sur le ciment deM.Lacordaire seront faites par la Société pour en porter un jugement plus éclairé. ( "9) Le Comité des arts chimiques a propose de dcceroer une médaille d'or de i"" Classe à M, Goufreville , qui a fait connaître les propriclés et les applications diverses d'une substance coloranle désignée dans l'Inde sous le nom des CI»ayà-Ver, (c'est la ra- cine de rOldenlandiu umbellata ). Celte substance ne cède à l'eau , son principe colorant qu'à l'aide d'une addition d'al- cali : en essayant de la mâcher et de la comprimer dans un linge blanc , elle teint à peine la salive et le linge, delà vient la supposition accréditée que le Chaya-Ver n'était employé que comme mordant dans la teinture des tissus de l'Inde. M. Goufreville a donné la description des procédés à l'aide desquels on obtient de cette matière tinctoriale de très-belles nuances rouges, roses, violettes , bleues , noires, fauves, assez solides pour résister aux savons , aux acides, et à l'air. Elles ne s'altèrent pas plus à la lumière que la garance. La matière colorante du C/jo/à- Fer présente encore cela de remarquable qu'elle peut être fixée sans mordant et même à froid. M. Goufreville a encore fait connaître les recettes pour la confection des madras; on peut juger de l'importance commerciale de ces produits en songeant qu'à Pondichery l'exportation des seules toiles bleues dites de Guinée, s'élève annuellement à plus de 10 millions de fr. Société de géologie. Dans la séance du 4 juin M. Héricarl Ferrand a soumis à la So- ciété un essai de coupe géognostique des terrains du bassin de Paris , depuis Laon , jusqu'à Cliatillon, ou du nord au midi sur une étendue de treize myriamètres un quart; il s'est appliqué particulièrement à démontrer 1° que le numulites lavij^ata de Lamarck , fossile caractéristique de la partie inférieure du calcaire grossier, et qui se trouve sur la montagne de Laon à une hauteur au dessus de l'Océan , de • 2o3'" 710 s'est aussi retrouvé dans le puits artésien de la maison de Seine à l'embouchure du canal de S* Denis à une profondeur au dessous de l'Océim de 42. 084 Différence de niveau entre ces deux points : 2j5"' 79 j 2° Qu'autant ce même fossile est abondant sur la montagne de Laon et sur les plateaux du Soissonnais, autant il diminue en nombre et devient déplus en plus rare à mesure qu'il s'avance vers le midi, baisse vers la Seine, et plonge au dessous du niveau de l'Océan. En considérant ces deux faits M. Héricarl Ferrand pose la question suivante : « L'être organisé, auquel appartient celte dépouille, vivait-il dans une épaisseur » d'eau de ^45 à 246 mètres, et était-il de pleine mer, ou n'élail-il que de rivage, » ne trouvant plus les conditions de son existence à mesure que le rivage prenait do » la profondeur. Dans la séance du 11 Juin , M. Héricarl Ferrand » présenté à la Société une coupe de la vallée de Montmorency, de S' Denis à Ponloise, et a communiqué quelques obser- vations relatlvemeni à celte coupe. ( I20 ) Les auteurs de la descripiion geolof;ique des environs de Paris ont laisse' dans le doute si le calcaire grossier marin existait sous la plaine de tcirniii d'eau douce moyen dont lavalle'e de Monliuorency fait partie. Les sondages opérés à S^-Dcnis , à Stains, à Épinay, ayant révélé dans leur profondeur la présence du Nuinitlites Idi'/gatn fossile caractéristique de la partie inférieure du calcaire grossier, M. Héricart Ferrand en conclut qu'il y a lieu de substituer un fait positif au doute émis par M" Cuvier et Brongniart. De S'-Denis vers Paris, Gentilly , et Châlillon. Le calcaire grossier se rcr lève subitement , et cette élévation du calcaire s'observe également vers l'Est , à Cha- renton et à S'-Maur, et vers l'Ouest, à Conflans, S^"^-Honorinc , ALrgentcuil et Passy. Il suit de là que le point le plus bas où le calcaire grossier ait été reconnu jusqu'à présent est de S'-Denis à la Seine ; et qu'à l'observation déjà ancienne , que le calcaire est incliné du Midi au Nord , on doit ajouter qu'il se relève ensuite dans les trois di- rections du midi , de l'Est et de l'Ouest. Au sujet des grés de Beauchamp et du terrain d'eau douce qui les recouvre , M. Héricart rappelle que MM. Cuvier, Bron- gniart et Prévost s'accordent à rapporter les premiers au calcaire grossier marin , mais que M. Prévost a émis une opinion distincte quant aux terrains d'eau douce qu'il regarde comme du terrain hors de place. M. Héricart se range à l'avis de M. Constant Prévost , et il fait remarquer que pour adopter celle opinion il ne faut pas aller seulement à Beauchamp , mais venir vers ce lieu de divers points de la grande plaine de terrain d'eau douce moyen et notamment du Menilamelot et de Villeron. M. Héricart Ferrand fait connaître les ré- sultats de onze sondages qui ont été pratiqués dans la vallée de Montmorency sur la ligne que devait suivre le canal de S' Denis à Pontoise. Il résulte des indications don- nées par les sondages que l'inclinaison du terrain d'eau douce de l'Ouest vers PEst est constante, et suit celle du calcaire grossier marin. Les sondages de S^ Denis ont dé- montré que ce teriain d'eau douce descend jusqu'au niveau de l'Océan. Sa plus gran- de élévation est sur le sommet de la montagne de Champigny , ce qui étiblit entre ces deux niveaux une diflérence de 70 m. Travaux particuliers de la Société. M. EUe de Beaumont rend compte de la communication qu'il a faite à la Société géolo- gique, dans sa séance du 4 juin i832, relativement à l'observation qu'il a faite récemment d'un gissement de dolomie situé à Beine , près Grignon, département de Seine et Oise. Cette dolomie d'un gris clair , presque sans éclat , facile à désagréger , et d'un aspect sableux, renferme des lits de silex, et fait évidemment partie des assises supérieures de la craie. Elle présente des traces peu distinctes de coquilles dont le test a disparu. Elle a été analysée par M. le Play, ingénieur des mines, dans le laboratoire de l'école des mines et lui a donné les résultats suivans : ( 121 ) Carbonale de magnésie 0,442. . .acide carb 0,228 Carbonate de chaux o,54o . . .id o,236 A.rgile 0,0 18 1,000 Il est à propos de remarquer que Je mode d'analyse employé était propre à donner une légère perle sur le carbonale de magnésie, et une augmentaiion correspondante sur le car- bonate de chaux, d'où i) résulte que dans la réalité les quantités d'acide carbonique des deux carbonates diffèrent encore moins qu'elles ne le font dans le résultat obtenu et que la dolomie de Beiue se rapporte à la formule C a G* + M g: C aussi exactement qu'aucune dolomie connue. La craie vient au jour à Beiqe par l'effet d'un relèvement assez brusque auquel on voit participer les couches du calcaire grossier et auquel participaient sans doute aussi les au- tres couches tertiaires de la contrée avant que la dénudalion diluvienne ait ouvert la gran- de vallée de Versailles , Villepreux , Grigiion etc. . . . Lorsqu'on va de Pont Chartrain à Bei- ne par la route, à-peu-près horizontale dans son ensemble, qui suit la petite rivière de Mandre,on marche successivement sur les tranches de toutes les couches depuis les huilres delà partie supérieure de la formation gypseuse jusqu'à la craie inclusivemeat et lorsqu'à une demi-lieue de Beine celte dernière formation commence à se montrer, on voit le cal- caire grossier relevé par elle former des collines à flancs abruptes et à cimes rectiligncs plus ou moins inclinées qui rappellent les profils des valles d'élévation et des cratères de sou- lèvement, d'une manière à la vérité faiblement prononcée, mais qu'on est cependant étonné de rencontrer dans une contiée où les couches sont réputées horizontales. C'est le long de la route, presqu'à l'enlrée du village de Beine, que la dolomie a été obser- vée. La partie où la craie et le calcaire grossier atteignent la plus grande hauteur est le pe- tit plateau quadrangulaire qui à l'Est de Beine supporte la ferme de Frileuse. 11 est circon- scrit par un ensemble de vallons qui coupent en totalité le calcaire grossier et entamment profondément la craie. Des angles du quadrilatère partent en divergeant cinq à six autres vallons qui entamment aussi la craie jusqu'à une distance plus ou moins grande. Ces der- niers rappellent jusqu'à un certain point les vallées de déchirement des cratères de soulè- vement. M. Élie de Beaumont pense que le relèvement des couches à Beine est directement en rapport avec le relèvement plus général, mais bien moins rapide du midi vers le nord, indiqué depuis long-tempà dans les couches du système parisien par M. D'Omalius d'Halloy et qu'il se rattache à un ensemble d'accidens du sol tertiaire qui a déterminé la direction de la vallée de l'Oise, de la partie inférieure de celle de la Marne, et de la partie de la vallée de la Seine comprise entre les conduens de l'Aube et du Loing. Cet ensemble d'accidens se coordonne à une ligne tirée de Compiegne ou de Laon vers l'E. 20° N. environ, parallè- lement à la chaîne principale des Alpes ( du Valais en Autriche ) et dont le prolongement passerait à travers la région volcanique des bords du Rhin. M. Prévost lit un extrait du Mémoire de M. Desnoyers sur les terrains tertiaires do V Ouest de la France , autres et plus anciens fjue la formation des /aluns de la Loire. Livraison d'JoiU i832. 16 ( 122 ) Ces terrains , déposés en dehors des limites habituellement assignées au bassin de Paris , recouvrent une surface à peine interrompue déplus de deux mille lieues rarréessur quinze à seize dcpartemens, depuis la Picardie jusqu'au Poitou. Ils s'étendent surtout du Nord au Sud sur une longueur de loo lieues et sur une largeur moyenne de 20 à 5o , particulière- ment au dessus de la formation crayeuse dont ils contiennent tant de débris, et avec une épaisseur très-variable, mais qui atteint jusqu'à aSoetSoo pieds. Les terrains secondaires ne se montrent sur cette vaste surface que par l'excavation des vallées; et avant ces dénudations , l'écorce tertiaire paraît avoir été continue. Elle se prolonge encore au-delà de ces limites en lambeaux dans le Cotentin , la Bretagne , l'Anjou, la Vendée, et se réunit d'une part aux terrains analogues du bassin de la Gironde par le Périgord, et d'une autre, à ceux de la France centrale par le Berry et le Nivernais. — M. Desnoyers a constaté cette disposition générale par un grand nombre de coupes partielles et par sept coupes principales de 00 à 4o lieues chacune partant de Paris et se dirigeant en rayons au N. O. , au S. O. et au S. r» Jusqu'à l'embouchure de la Somme par Beauvais , Amiens et ALbevillej 2° jusqu^à Dieppe par Rouen; 3° jusqu'à Dives parEvreux et Lisieux; 4° jusqu'à Alençon par Dreux et Mortagne; 5° jusqu'à la Flèche par Cbarlres, Nogent-le- Rotrou et le Mans ; 6" jusqu'aux falunières de Touraine, par Chateaudun , Yendôme et Tours; 70 enfm jusqu'à la Sologne par Etarapes et Blois. Des coupes de délail indiquent les relations sur chaque département des différentes parties du. système. Dans ce vaste espace deux fois plus étendu que le bassin de Paris proprement dit , et fai- sant évidemment partie du grand plateau qui s'étend en pente douce des montagnes de l'Auvergne aux bords de la Manche, les dépots tertiaires présentent quatre groupes princi- paux dont les différens termes ont été rapportés soit à la craie inférieure , soit à quelques parties des terrains parisiens, soit aux alluvions anciennes, et qui cependant ne constituent qu'une seule grande formation. Ce sont : 1° Le groupe des argiles avec silex brisés de la craie, minerais de fer exploités, très- abonJans , brèche ferrugineuse , et poudingue siliceux. 'i° Le groupe des sables , avec grès commun lustré et ferrugineux ; brèches et poudingues siliceux , bois silicifiés , silex de la craie et fossiles silicifiés , particulièrement des alcyons du même terrain. 3° Le groupe des calcaires et des silex évidemment d'eau dotice\ avec marnes, sables, argiles et graviers subordonnés, avec brèche crayeuse à ciment d'eau douce, avec craie remaniée et endurcie en place par le même ciment. 4° Le groupe des couches mélangc'es à fossiles Jluviatiles et marins. Recherchant les relations de ces différents systèmes entr'eux , M. Desnoyers a reconnu que des superpositions constantes dans certains départemens , par exemple l'argile à silex au dessous des sables dans TOrne et l'Eure-ct-Loir ne se représentaient pas les mêmes, et même étaient tout-à-fait contraires en d'autres (Eure et Seine inférieure). Les brèches et les poudingues à débris de la formation crayeuse et à ciment soit calcaire, soil sviiceux, soit argileux, occupent habituellement la partie inférieure des groupes, et cepen- dant la orccucifciiugineuse recouvre d'ordinaire les points les plus élevés des plateaux. Les silex brisés se rencontrent dans tous les groupes. (■ 123 ) Les grès forment des amas ou des bancs au milieu des sables irrégulièremciU cimenlës. On les voit aussi en blocs isolés au milieu des graviers et des argiles. Les calcaires ei silex d'eau douce remplissent de petits bassins assez bien limités au milieu des autres dépots. M .Desnoyers eu a observéune quinzaine dont les principaux sonlrlSogent- ie-Roirou, Laferté- Bernard , Marner?, Le Mans, La Flèche, Le Lude,Saumur, Vendôme, Tours, Blois , et au S. O. du bassin de Paris, les prolongemens très-ondulés du grand sys- tème d'eau douce supérieur de ce bassin. Ces dépôts, riches la plupart en coquilles d'eau douce, forment liabiluellement un étage à niveau inférieur , bordé de toutes parts par des sables et des argiles qui ne les recouvrent pas le plus souvent ; mais qui sur ses bords s'entremêlent avec les sédiments chimiques calcaire ou siliceux plus purs et plus isolés vers le centre. On y reconnaît très-bien les deux agcns du dépôt , les sources calcarifères et silicifères du centre , et les eaux courantes qui entraînèrent à plusieurs reprises dansées bassins des sédimens tf'ailuvion contemporains alternant à plusieurs reprises avec le cal- caire pur des sources. Le bassin de Nogent offre surtout ces dispositions de la manière la plus évidente , cl rappelle pour le mode de remplissage les bassins tout récents des lacs d'Ecosse , décrits par M. Lyell. Les trois premiers groupesn'ont présentéàM.Desnoyersque des fossiles d'eau douce ou des végétaux terrestres sans la moindre trace de coquilles marines de l'âge du bassin de Paris , ni même de l'âge des faluns. Vers les extrémités seulement de ce vaste plateau: i° Vers Pa- ris , à Etampes , à Epernon , etc. ; 2° aux environs de Dieppe ; 3° dans le Cotentin • 4° aux environs de Rennes; 5° aux environs de Nantes, on voit les parties inférieures se mêler aux fossiles, et aux couches d'eau douce des fossiles en des sédimens marins assez analogues à ceux du calcaire grossier supérieur , orbitolite, smilliolites ou identiques, et les mêmes que ceux de la dernière formation marne, mais en même tems loul-à-fait distincts des fa- luns qui les recouvrent sur quelques points en gisement transgressif. Du mélange intime et incontestable du passage de l'un à l'autre et du remplacement mu- tuel des diiférens groupes , et dans chaque groupe des différeus dépots de ce vaste système , M. Desnoyers est porté à conclure qu'ils sont à-peu-près tous contemporains et qu'ils ne dif- fèrent entre eux que par suite des circonstances diverses de leur sé. 498; celle des filles deo"\ 4^^. 2° Le poids de l'enfant diminue un peu jusques vers le troisième jour après sa naissance , et il ne commence à croître sensiblement qu'après la première semaine. S" A. égalité d'âge, l'homme est généralement plus pesant que la femme; vers l'âge de douze ans seulement, un individu de l'un et de l'autre sexe a le même poids. 4° Quand l'homme et la femme ont pris leur développement complet, ils pèsent à peu près exactement vingt fois autant qu'au moment de leur naissance; et la taille n'est qu'en- viron trois fois et un quart ce qu'elle était à la même époque. 5° Dans la vieillesse, l'homme et la femme perdent environs six à sept kilogrammes de leur poids et sept centimètres de leur taille. Q'^ Pendant le développement àe% individus des deux sexes, on peut regarderies poids aux difTéreas âges, comme proportionnels aux cinquièmes puissances des tailles. ( 12; ) . 7° Après le développement complet des individus des deux sexes, les poids sont à-peu- près comme les carrés des tailles. Ou déduit des deux relations précédentes que l'accroissement en hauteur est plus crand que l'accroissement transversal, comprenant la hrgeur et l'épaisseur. 8° L'homme atteint le maximum de son poids vers 4o ans; et i! commence à perdre d'une manière sensible à 6o ans. 9" La femme n'atteint le maximum de son poids que vers l'âge de 5o ans. Pendant le temps de sa fécondité, c'est-à-dire de i8 à 4o ans, son poids augmente d'une manière peu sensible. io« A égalité de taille, la femme pèse un peu moins que l'homme avant d'avoir la hau- teur de i"». 3o; elle pèse un peu plus pour les tailles plus élevées. 11° Le poids moyen d'un individu, quand on ne considère ni le sexe ni l'âge, est de 44'' , 7 j et, en tenant compte des sexes, il est de 47". pour les hommes et de 42", 5 pour les femmes. M. Dumas lit un mémoire sur la densité de la vapeur de quelques corps simples, et en particulier sur celle du soufre. La densité de la vapeur de l'iode, du mercure et celle du phosphore avaient déjà fait l'objet des expériences de l'auteur, et lui avaient fourni des résultais conformes à ceux que la théorie atomique permettait de prévoir. Il n'en est pas de même du soufre, sa densité calculée d'après l'analogie bien reconnue de ce corps avec l'oxigène devrait être égale à 2, 24. M. Dumas avait obtenu de ses expérien- ces faites en 1826 et 1827 un nombre triple environ ou 6 , 61 . M. Mitscherlich ayant désiré voir quelques expériences de cette nature dans son dernier voyage à Paris, M. Dumas a pris devant lui la densité de la vapeur du soufre, et a retrouvé le même chiffre. Les expériences ont été toujours faites à 5oo ou 5iS° ; le soufre bout à 440° : ainsi la température nécessaire à l'ébullition était fortement dépassée. Ce fait si extraordinaire, d'une densité de vapeur triple de celle que le calcul indique ne paraît susceptible aujourd'hui d'aucune explication positive. Il faut l'accepter comme fait, et attendre du temps de nouveaux enseignements. M. Pouillet entretient la Société des résultats d'expériences qu'il vient de faire sur l'ai- niantation de barres de fer rondes, ployées en fer à cheval, et entourées sur leurs deux branches de fils de fer d'une longueur de plusieurs mille pieds, au moyen d'un courant électrique établi dans ce fil de fer. L'aimantation excitée par le courant électrique est assez forte pour qu'un aimant d'un pied de hauteur formé par une barre de fer de 2 p. 1/2 de diamètre, et entourée de 4ooo pieds de fil de fer puisse porter jusqu'à goo livres, même quand le contact avec l'aimant est réduit à une arêtej de telle sorte que la jouissance magné- tique est, dans ce cas , plus forte que l'attraction moléculaire, A la suite d'une telle aiman- tation la communication étant établie entre les deux extrémités du fil conducteur produit une étincelle et une très-foi te commotion. Dans une autre expérience, deux aimants sem- blables et semblablemcnt disposés éiant mis en présence l'un de Tautre, depuis le contact jusqu'à une dislance d'un pied, l'aimantation de l'un produit l'aimantation de l'autre par influence, de manière à déterminer courant et étincelle électriques quand les deux extré- ( 1^8 ) miles du fil conducleur sont très rapprochées. Dans ce dernier cas, on ressent aussi une vive commotion. ,, /.■ , » • • >v Cette commotion se communique par choc latéral au moyen d un fil de plalme, jusqu à 100 pieds de distance. -, r - M Becquerel rend compte verbalement à la Société des expériences qu il vient de faire sur là fabrication de la potasse , aux Charmes , arrondissement de Montargis. L'analyse com- parée d'un grand nombre de cendres lui a fait reconnaître que les cendres de bois vert donnent une proportion beaucoup plus grande de salin que les cendres de bois sec. Celte différence est surtout frappante pour les cendres de fougère. Le lessivage des cendres produit un mélange de sous-carbonade de potasse et de sullate de potasse. La proportion du sous-carbonade varie de o, 45 à o, 65 : c'est cette variation qui cause les grandes différences de qualité et de prix des salins du commerce. 11 devient donc très-important , dans la fabrication de la potasse , de séparer le sulfate auquel le sous-carbonate est mélangé. M. Béquerel est parvenu à ce but, en concentrant par ébulhtion la dissolution iusqu'à 4o°,de l'aréomètre de Baumée, et la laissant refroidir; la plus grande partie du sulfate de potasse cristallise par le refroidissement , et le salin, qui reste en dissolution dans, la liqueur, contient ensuite 0,90 de sous-carbonale. , , v M Becquerel a reconnu aussi , dans ses nombreuses apalyses de cendres de diverses espèces, que les cendres des chaufourniers contiennent très-peu de sulfate de potasse, ce qui est du sans doute k une action de la chaux vive sur le sulfate de potasse, par l'intermédiaire du charbon. Ce fait peut avoir quelque importance industrielle, et il y aurait peut-être de l'avantage à saupoudrer de chaux Iç bois dont les cendres seraient destinées a la fabrication de la potasse. M. Pelouze lit un mémoire intitulé : Expériences sur IWule rouge de phosphore, et sur la matière blanche considé.ce généralement comme une con.binaison decet ox.de et d eau. M. Pelouze a constaté par la synthèse et par l'analyse , la nature exacte de l oxide rouge de phosphoie, qui contient 85, 47 de phosphore et i4 , 53 d'oxigene, ou trois atomes de la première substance et un atome de la seconde. 11 a également constaté les propriétés de cet oxide et la manière dont il se compose avec les divers réactifs. Il a reconnu que, dans ded iviser la pâte des briquets phosphoriques , l'oxide rouge ne joue d'autre lôle que celui le phosphore non oxidé. Quant à la matière blanche qui se présente toujours sur les cylmdres de phosphore conservés pendant long-temps sous l'eau, M. Pelouze a reconnu qu'elle n était pas une combinaison d'eau et d'oxide de phosphore, comme on le pense généralement, mais bien une combinaison d'eau et de phosphore pur, formée de quatre atomes de phosphore pour un atome d'eau. L'auteur indique la propriété de cet hydrate de phosphore, et annonc^ qu'il a va'nement cherché un procédé pour le préparer en peu de temps. x< i ^ ■t. iilDiiT, iNraiiiict, iva av «uin «aibt-ia NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARIS. ANNÉE l83^^. Livraison d^ IX D IBOKNIlHIh la fr. poar Paria. 1 3 r. 5o c. pour Ic9 Déput«iB»fl i 1 S fr. poui l'Étraogcr. PARIS, IIIOMINE, LIBRAIRE, RUE DE LA HARPE, N» 88. ( 129 ) SÉANCE DU 3o JUIN i832. Rapports des Travaux des Sociétés savantes. Académie des Sciences. M. Biot a lu une noie sur la fraxinelle et sur l'inflammalion prétendue de Palraosphcre qui environne celte plante. M. Biot a établi que ce phénomène n'avait lieu que lorsque l'approclie d'un corps enduminé écliauflant l'huile essentielle ren- fermée dans les vésicules , la volalilise et déleimine ainsi la formation d'une vapeur qui s'enflamme au contact du corps incandescent. Pour que cet eflet ait lieu , il faut qu'une con- tinuité de beau lemps et de chaleur ait amené la plante à une maturité telle ([u'elle ait rempli d'huile les vésicules. J\I. Flourens a lu un mémoire sur les renflemens de la moelle épinière d'une espèce de tortue, renflemens qui se présentent, non pas aux points de naissance des nerfs ainsi que cela a lieu généralement , mais dans les intervalles situés entre ces points. Société de géologie. On a lu un mémoire de M. Berltand Geslio, sur les terrains du val d'Arno supérieur _, et un mémoire de M. Marcel de Serres, sur les ossemens fossiles. Travaux particuliers de la Société. M. Dumas fait en son nom et en celui de M. Payen , le rapport suivant sur un mémoire de M. Pelouze, relatif aux oxides et à un hydrate de phosphore. L'eau ne contracte que bien rarement des combinaisons réelles avec les corps simples ; ainsi tous les métaux sans exception sont jusqu'à présent incapables de se combiner à l'eau, tant qu'ils conservent leur simplicité de composition. Ce n'est qu'à l'état d'oxides , de chlo- rures , de sulfures, etc., qu'ils peuvent former des composés avec l'eau. Les corps simples non métalliques sont presque tous dans le même cas. Le chlore seul con- stitue un hydrate fugace qui a acquis quelque intérêt par la découverte de la liquéfaction d'un grand nombre de gaz à laquelle il a conduit M. Faraday. C'est donc un mode de combinaison bien rare et bien difficile que celui des corps simples avec l'eau, et sous ce rapport le mémoire de M. Pelouze sera doublement remarqué des chi- mistes.Il nous fait connaître en effet, un nouveau corps simple hydraté, et ce nouvel hydrate avait jusque-là été considéré tout autrement. D'ailleurs, sa production et le corps auquel il appartient lui donnent encore un nouvel intéiêt. De tous les corps hydralublcs le dernier auquel on eût songé sans doute, c'est le phosphore à cause de son insolubililé dans l'eau. La formation de son hydrate n'est pas facile ni prompie. Il s'obtient quand on abandonne long-lems le phosphore sous l'eau à la lumière difl;"use. Dans l'obscurité parfaite,, il ne s'en produit pas. J'ai conservé pendant cinq ans un flacon de phosphore dans un étui de fer-blanc, et au bout de ce temps il était aussi trans- parent que le premier jour. Mais à la lumière diffuse, le phosphore blanchit à sa surface et se trouve couvert au bout de quelques années d'une croûte épaisse et friable d'hydrateblanc de phosphore. Que ce produit soit un hydrate, c'est ce qui n'est plus douteux, et pourtant c'est une opi- nion qui n'avait jamais été émise au travers de tant de suppositions dont il avait été l'objet. Livraison de Septembre i832. 17 ( i3o ) M. Pelouze a fait voir que ce produit chauffé se convertit en eau et en phosphore pur. L'ex- périence faite sous nos yeux avec un plein succès et un résultat net ne nous laisse aucun doute à ce sujet. Cet hydrate est formé de loo de phosphore et i4,2 d'eau ; c''est-à-dire 4 atomes du pre- mier pour un atome d'eau. Le soufre précipité est aussi sans doute un hydrate , l'iode brune qui se précipite des dis- solutions de ce corps est probablement au même état. Ce sont là des questions qu'il importe de résoudre. Le phosphore forme un véritable oxide. C'est l'oxide rouge connu comme tel depuis long- temps sans que toutefois on l'eut démontré par aucune analyse positive. Cet oxide rouge de phosphore est pulvérulent , iofusible, insoluble dans tous les véhi- cules, fixe mais décomposable au feu. Il renferme i4,5 d''oxigène et 85,5 de phosphore pour 100. 11 brûle difïlcilement à l'air. Il faut une température de 400 à 5oo° pour l'enflammer, phénomène qui contraste singulièrement avec le rôle qu'on lui prête dans la fabrication des briquets phosphoriques. Ces briquets devraient leur inflaramabilité qui est bien supérieure à celle du phosphore au mélange de l'oxide rouge. M. Pelouze l'admet et le prouve , mais il fait voir que l'oxide rouge agit là comme corps inerte et pulvérulent. On peut le remplacer par une poudre quelconque, magnésie, silice, oxide de fer, etc. C'est donc à du phosphore divisé d'une manière quelconque qu'il faut attribuer l'inflam- mabilité des briquets phosphoriques. L'acide nitrique enOamme subitement l'oxide rouge de phosphore. Mais le fait le plus surprenant, c'est laction du chlorate de potasse qui mêlé à l'oxide rouge et souvent par le simple contact, sans choc ni pression, ni élévation de tempëiature, détermine tout-à-coup la plus vive explosion. Toutes ces propriétés et d'autres encore qui sont décrites dans la note de M. Pelouze n'é- taient pas connues, l'analyse des matières qui les possèdent n'était pas faite; vos commis- saires ayant revu les principaux résultats sont d'avis Que le mémoire de M. Pelouze est fait dans une excellente direction, et que les métho- des qu'il a employées sont simples et fort exactes; Que les faits observés par lui sont assez importans pour mériter une mention particu- lière au Bulletin; Qu'enfin l'auteur a droit aux encourageraens de la Société. M. Gauthier de Claubry communique à la Société les détails suivans sur le vanadium : En i83o, M. Septrom a découvert dans un fer delà mine de Jaberg en Suède ce métal remarquable par son extrême ductilité. Les scories de l'alfinage renferment plus de vana- dium que le fer lui-même. En 1801, Del Rio avait cru trouver un nouveau métal dans un minerai de plomb de Zi- mapan: Descostils le regarda comme du chrome impur; depuis les recherches de Septrom, Wohler a fait voir que le minerai de Zimapan était du vanadate de plomb. Le vanadate d'ammoniaque que l'on obtient facilement peut servir à préparer presque tous les composés de vanadium : nous signalerons seulement ici, ceux qui présentent le plus d'intérêt. ( i3i ) En chaulTant l'acide vanadique avec du polasium on peut obtenir ce me'tal , mais la dc- composiiion du chloride vanadique par le gaz ammoniaque est préférable; voici comment on peut faire l'opération: On chauffe du vanadate d'ammoniaque au chalumeau sur un charbon; il se transforme en sous-oxide vanadique gris bleuâtre que l'on mêle avec un peu de charbon bien sec •, on introduit le mélange dans une boule soufflée sur un tube barométrique, et on fait passer des- sus du chlore sec en cliauOant doucement avec une lampe à alcool; il se dégage des va- peurs jaunes de chloride que l'on conden'^e en relVoidissant le tube. Un moyen commode de recueillir ce liquide, consiste à effiler l'exlrémilé du premier tube et à la faire rendre dans une autre tube semblable sur lequel est soufflée aussi une boule. Quand le chloride est rcuui dans celle-ci, on fait passer un courant d'air sec pour chasser l'excès de chlore, et on adapte ensuite à l'appareil un malias d'où se dégage du gaz ammoniac; quand l'appareil en est rempli, on chauffe avec la lampe à alcool, et on obtient le vanadium qui est d'un blanc d'argent. On obtient facilement l'acide vanadique en chauffant le vanadate d'ammoniaque dans une petite capsule de platine sur la lampe à alcool ; il se produit d'abord de l'oxide vana- dique bleu qui s'oxide et se transforme en acide brun très-fusible, et qui par le refroidisse- ment se cristallise très-facilement en aiguilles gris d'argent partant d'un centre commun. En versant sur cet acide un peu d'acide sulfuriquc étendu de son poids d'eau auquel on ajoute quelques gouttes d'acide oxalique pour faciliter la décomposition, on obtient à une douce chaleur, le sulfate de vanadium sous forme d'une croûte cristalline d'un bleu sale : on enlève l'excès d'acide en le lavant avec de l'alcool anhydre. Le chlorure se prépare facilement en traitant l'acide vanadique par l'acide hydrochlori- que auquel on mêleua peu d'alcool : la liqueur est d'un beau bleu. Le vanadium forme plusieurs séries de sels, nous signalerons seulement les caractères des plus importans. 1° Les vanadales et l'acide vanadique fondus au chalumeau sur le charbon donnent du sous-oxide gris bleu. Avec du phosphate ammoniaco-sodique un verre d'un beau vert qui serait brun à chaïul A.vecleboiax un verre vert qui se décolore au feu d'oxidation. 2° Les sels d'oxide vanadique. Ces sels sont bleus ou verdâlres, quand ils contiennent de l'eau, et quelquefois bruns, quand ils sont anhydres. Ils ont une saveur astringente et douceâtre. Les alcalis caustiques les précipitent en blanc grisâtre qui passe au brun, un excès d'al- cool dissout le précipité. L'ammoniaque donne un précipité brun et le liquide reste incolore. Les carbonates donnent un précipité gris blanc. Les suif-hydrates donnent un préci pité noir qui devient d'un rouge pourpre par un excès du précipitant. Mais la propriété la plus remarquable est celle qu'ils présentent avec l'infusion de noix de galle : on obtient une liqueur d'un ble u qui paraît noir à cause de sou intensité. >7* ( i3a ) Celle liqueur peut servir à éciiie sans qu'on ait besoin d'y ajouier de gomme; les carac- tères résistent à l'aciion du chlore, des acides et des alcalis : si le vanadium devenait com- mun, il est probable que ce composé pourrait avoir d'importantes applications pour les arts, et cette propriété du vanadium méiiie d'être distinguée au milieu de toutes les autres. Le chrome d'abord si rare est maintenant à vil prix; il n'est pas irapoisible qu'on décou- vre quelque jour des minerais de vanadium assez communs pour qu'ils puissent être em- ployés dans les arts. SÉANCE DU 7 JUILLET i832. Rapports des travaux des Sociétés savantes. Académie des Sciences. M. Pelletier a lu à l'académie des Sciences un mémoire sur l'o- pium. Il a séparé de celte substance douze principes immédiats différents dont quatre cristallisables électro-positifs. Il a suivi pour son travail plusieurs modes d'analyse, soit relativement aux quantités dont il a fait usage, soit pour les précautions à prendre afin que Ie3 réactifs n'influent point sur la nature des produits qu'ils doivent isoler. Divers faits etdes j)roduits nouveauxla narcéine notamment sont résultés de celle analyse étendue. Académie de médecine. On a fait connaître la composition des eaux sulfureuses de Ba- rt'ges et des eaux artificielles du Gros-Caillou et des INécthermes. Société de géographie. M. Eyriès a fait connaître des observations météorologiques dues à un capitaine baleinier, et principalement sur le froid et les brouillards qui lègnenl dans l'air auprès des glaces flottantes. La formation de ces brouillards est par fois subite. Le mê- me fait de formation subite a été observé par M. Larrey dans ses campagnes. M. Bjbinei, au moment d'une débâcle delà Seine, a vu tout le bassin se remplir d'un brouillard très- épais et de quelques pieds seulement de hauteur. Sir Herschel le fils a vu des brouillards s'é- tendre presqu'instantanément d'un bout à l'autre de l'horizon. Ici le mélange de l'air chaud et de l'air froid ne pouvait être admis. C'étail sans^ doute un phénomène électrique. Travaux particuliers de la Société. Note sur un composé nouveau de chlore, de soufre et d'étain^par M. J. Dumas. M. Vohler avait remarqué dans son travail sur l'aluminium que le chlorure de ce métal pouvait absorber l'hydrogène sulfuré. Celte propriété me paraît sinon générale, du moins applicable à un grand nombre de chlorures métalliques. Parmi ceux qui la possèdent, ce- lui qui me paraît le plus propre à la mettre en évidence, c'est le bichlorure d'étain, la li- queur de libavius. Celte liqueur absorbe l'hydrogène sulfuré en grande quantité. Elle change un peu de nuance et prend une teinte jaunâtre ou rosée. Quand elle est saturée d'hydrogène sulfuré, celui qu'on y fait passer ne s'absorbe plus. ( .33 ) La liqueur nouvelle ainsi obtenue est parfaitement limpide légèrement rose'eou jaunâtre. Elle est plus dense que l'eau. Elle se décompose subitement au contact de l'eau en bisulfure d'éiain qui se précipite^ et en bichlorure qui reste dissous. La chaleur produit le même effet, mais alors le bisulfure d'éiain reste et le bichlorure se volatilise. Cette liqueur traitée par l'eau fournil environ 25 070 de bisulfure d*étain. Je pense que dans cette liqueur l'hydrogène sulfuré n'existe pas en nature, mais qu'il a ïtrvi à produire du gaz hydiochlorique qui s'est dégagé et du bisulfure d'étain qui s'est uni au chlorure. On peut donc la regarder comme étant formée de 1 at. bisulfure d'étain h3t 25, 9 2 al. bichlorure d'étain SaSS 74, i 4375 100,0 D'autres travaux ne me permettent pas de m'occuper de ce genre de recherches, mais j'ai enlvevu des résultais qui promettent des faits curieux à la science_, si quelque jeune chi- miste veut poursuivre celte étude, et s'occuper de l'action réciproque de l'hydrogène sul- furé et des chlorures acides. Sur diverses réactions chimiques , par M. Pelouze. Les expériences que j'ai l'honneur de communiquer à la Sociélé Philomatique attireront, je le pense, l'allenlion des chimistes par la singularité de leurs résultats et par l'exlrême difficulté, pour ne pas dire l'impoîsibiliié absolue de tirer une explication satisfaisante de leur discussion et de leur examen approfondi. Yoici l'exposé succinct de ces expériences : Ou à dissous dans de l'alcool à 40° le | de son poids environ d'acide acétique aussi con- centré que possible, c'est-k-dire ne conlenaot que le seul atome d'eau nécessaire à son exi- stence. Un papier bleu de tournesol bien sec trempé dans la liqueur n'est pas devenu rouge; le bi-carbonale et le carbonate neutre de potasse, la craie, l'hydrosulfate d'ammoniaque et une foule d'autres sels aussi faciles à décomposer, introduits dans le même mélange d'al- cool et d'acide acétique, n'ont subi aucune altération. En substituant à l'acide acélique, les acides hydro-chloriques , sulfuriques, tartriques racémiques, citriques, elc, elc, les mêmes phénomènes se représentent, c'est-à-dire que la couleur du tournesol et la stabilité des sels ne changent pas. Dans tous les cas en ajoutant une certaine quantité d'eau aux mélanges, la réaction des acides se manifeste immédiatement. Le tournesol rougit, les st 's se décomposent. On a versé un mélange d'acide acétique et d'alcool sur de l'eau salure de carbonate neutre de potasse. Ce sel a abandonné aussitôt l'eau qui le tenait en dissolution, s'est précipité ficus forme de poudre, et n'a laissé dégager que des traces d'acide carbonique. Ainsi dans cette circonstance, l'alcool a plus de tendance à s'hydrater que l'acide acétique à décomposer le carbonate de pelasse. On ne peut faire intervenir ici aucun phénomène de solubilité ou d'insolubilité pour ex- pliquer cette singulière réaction. L'acélale de potasse est soluble dans l'alcool ,et pourtant au sein même de ce liquide le cr^-bonate de potasse n'est pas décomposé par l'acide acétique. C i34 ) Quand la potasse est décarbonatée, sa dissolulion alcoolique est saturée parfaitement bien par de Tacide acétique mêle à l'alcool. C'est que, dans ce dernier cas sans doute, il n'y a pas à vaincre la force inconnue qui paralyse l'aclion cliimique dans le cas pre'cédent. La même solution alcoolique d'aride sulfurique qui ne peut décomposer le carbonate de potasse, décompose sur-le-ckaDap l'acétate de la même base. Il se dégage d'abondantes va- peurs de vinaigre mêlées d'élher acétique, et l'on voit du sulfate de poiasse se précipiter. Les carbonates sont cependant bien plus faciles à décomposer par les acides que les acé taies; et l'on sait que le vinaigre même irès-étendu déplace l'acide de ces derniers sels. Un fait peut-êlre plus extraordinaire encore que les précédens est offert par le carbonate de chaux et l'acide acétique crislallisable. Ces deux corps n'exercent aucune aclion l'un sur l'autre. On peut les mêler en toutes proportions sans qu'il se dégage une seule bulle d'acide carbonique, mais vient-on à ajou- ter de l'eau, aussitôt se manifeste une vive effc. vescence. L'acide sulfurique au contraire, qu'il soit concentré ou élendu d'eau , attaque le carbonate de chaux avec violence. Oo ne peut expliquer ce^ phénomènes en disant que l'acide acétique ne décompose pas la craie, parce que l'acélale de cbaux neliouvepas d'eau pour se dissoudre, puisqu'il y en a un atome dans chaque atome d'acide acétique, et d'ailleuis lesulfale de chaux e^t infini- ment moins soluble que l'acélale, et il se produit en giaude quaoliié par le coniaci du car- bonate de cbaux avec l'acide sulfurique concentié. Dans d'autres cas, les phénomènes ne semblent pas s'écaiier des lois ordinaires de la chimie. Une dissolution d'acide oxalique dans l'alcool donne un précipiié al)ondanl d'oxalale de chaux lorsqu'on la verse dans un mélange de cblorure de calcium et d'alcool. D'un autre côté les solutions alcooliques de cbloiide de fer et de sulfoc\anure de potas- sium donnent une liqueur d'un rouge de sang absolument comme si les choses se passaient dans l'eau. M. Hacbette fait connaître une macbioe à vapeur construite en Ecosse de la force de 235 chevaux, et dont l'effet utile est de 66 centièmes. Il remet une note sur cette machine. Effet dynamique total de la machine à vapeur de New-Craighall j d" Ecosse. Nombre d'impulsions du piston par minute — i5 Effort sur la tête du piston — Siooo kilogrammes. Longueur de la course du piston — 2"" , 438 ( 8 pieds anglais ). L'effet dynamique total en une heure est de 235 chevaux vapeur. Chaque cheval vapeur étant de aSo unités dynamiques. L'effet dynamique utile eslimé par le volume d'eau élevé à la hauteur de 164™ 6 ( 5/io pieds anglais) par 3 stations est de i55 chevaux vapeurs. fifi Le rapport de l'effet utile à l'effet total est ^^ 100 M. Duhamel fait connaître quelques expériences qu'il a faites pour s'assurer s'il y a saut brusque dans la température de deux corps en contact traversés par un courant de chaleur. Il a mis des thermomètres dans deux liquides superposés qui transmettaient ua courant de chaleur et a observé des différences très-fortes entre les deux thermomètres placés près de ( i35 ) la surface de contact l'un en dessus, l'autre en dessous, q uoique les deux masses liquides eussent une lempe'rature à-peu-près uniforme dans toute leur étendue. Bien que ce saut brus- que ou cascade ne soit pas pleinement éiabli par là^ il est cependant rendu lrès-probable,et M. Duhamel continuera ce travail qui était déjà la suite de précédentes recherches. M. Bec- querel prend la parole, et annonce qu'au moyen de ses appareils à courans il croit pouvoir démontrer le même fait, et qu'il le croit complètement exact. M. Pelouze communique à la Société un mémoire sur diverses réactions chimiques; il met sous les yeux de la Société les expériences les plus frappantes de son travail. Ce mé- moire qui a excité vivement Tatlention de la Société, est renvoyé à l'examen de MM.Du- mas et Becquerel. Les mêmes commissaires sont aussi chargés de rendre compte d'un travail d'analyse de M.Laurent sur la modification du verre, que l'on désigne sous le nom de dévitrification. M. Laurent a analysé comparativement ce verre transparent et le verre dévilvifié. Il en montre plusieurs échantillons très-curieux. SEANCE DU 21 JUILLET i832. Travaux particuliers de la Société. La Société reçoit les annales delà Société d'horticulture de juin i833. — M. Gandin fait hommage à la Société de son tableau relatif à la forme primitive des corps, et représentant les atomes groupés suivant les poids atomiques adoptés par l'auteur. M. Geoffroy S'.-IIifaire dépose sur le bureau un mémoire de M. Velpeau. sur les enve- loppes du fœtus, mémoire lu à la Société par l'auteur en décembre 1827^ et sur lequel MM. Geoffroy et Adelon avaient été chargés de faire un rapport, mais qui, confondu parmi d'autres papiers, a été oublié depuis lors par les commissaires. M. Geoffroy pense qu'il serait convenable de demander à l'auteur si , après un aussi long intervalle de temps, il désirerait qu'un extrait de son travail fut inséré dans le Bulletin. La Société adopte cette proposition. On annonce à la Société la nouvelle perte qu'elle vient de faire d'un de ses membres M. Brué. Sur l'invitation du Président , M. Eyries déclare qu'il se chargera de rédiger pour le Bulletin une notice sur tes travaux de M. Brué. Rapports des travaux des Sociétés savantes. A l'Académie des Sciences , M. Flourens a lu un mémoire sur la symétrie des appareils de la vie organique. Il a cherché à démontrer que dans toutes les classes d'animaux cette symétrie existe pour les appareils de la vie organique comme pour ceux de la vie animale. M. Duméril a fait un rapport sur le mémoire de M. Breschet , relatif aux membranes ad- veotives de l'embryon et du fœtus, mémoire dont M. Breschet a lu une partie à la Société. ( i36 ) M. Despretz a communiqué des observations sur le refroidissement des liquides. A la Société de Géologie on a lu une lettre de M. de Montlosier sur la marche actuelle des sciences Géologiques. — M. Dufrénoy a fait un rapport sur l'examen chimique de diver- ses marnes du déparlement de l'Indre. — M. Boubée a lu une note sur de grandes espèces de nummulites. M. Elie de Beaumont a communiqué à la Société Géologique, dans la séance du i juillet, des observations sur l'étendue du terrain tertiaire inférieur dans le nord de la Fiance, et sur les dépôts deligniles qui s'y trouvent. Le but de ce travail est de montrer que les li- gniles du Soissonais et des contrées adjacentes doivent coniinuer à être considérés comme subordounés à la partie inférieure du système du calcaire grossier. Indépendamment d'un grand nombre de rapprochemens qui lui paraissent indiquer celle conclusion, l'auleur décrit une coupe du plateau des bois de Vermud entre S. -Quentin et Pcronne, dans laquelle on voit un gîte de ligniies recouvert par un dépôt de sable jaune qui contient des rognons calcaires pélris de nummulites, de polypiers et autres fossiles. Dans la Séance suivante l'auleur a ajouté à sa première note quelques nouveaux dévelop- pemens, et afin de faciliter les moyens de comparer les positions des localités qu'il a mentionnées, il a présenié à la Société une esquisse de la forme de la nappe d'eau sous laquelle se sont déposés les terrains tertiaires inférieurs du nord de la France et de l'Angle- terre, esquisse qu'il avait déjà eu Toccasion de produire dans le cours de Géologie de l'école des Mines, en mars i85i. Cette esquisse a été dessinée d'après l'ensemble des malériau-i, existons , que l'auleur a complétés et liés entre eux, ouiant qu'il lui a été possible, d'après ses propres observations et d'après les conjectures qui lui ont paru le plus vaisemblables. Il a adopié.pour dresser celle ébauche de carte marine ancienne d'une parlie de l'Eu- rope, la projection sléféographique sut- l'horizon du Mont-Blanc, projection qui lui a paru une des plus propres à ineitre en lumière les rapports de formes et de position des différen- tes masses minérales dont le sol de l'Europe se compose, et qui possède en même temps des propriétés géométriques qui pourront être d'un grand secours dans la solution des problê- mes relatifs aux directions. Afin de se faciliter le= moyens de dresser des caries analogues pour toutes les périodes géologiques, M. Elie de Beaumont a fait graver le canevas de la parlie centrale de la projection dont il s'agit, sur une échelle qui suppose à la mappe-monde entière un diamètre de i m. 546; les méridiens et les parallèles y sont tracés de degré en degré. Les lignes de division de la carte de Cassint y sont construites avec soin, et une grande parlie des positions géographiques données par la connaissance des lemps y sont également marquées. Dans la séance du i juillet, M. Elie de Beaumont a en outre annoncé que dans le cal- caire grossier des environs deSanteuil et de Vigny ( Seine-el-Oise), il a observé avec M. Du- frénoy des couches composées en pariie de grains ooliliques. Il y a aussi dans les même s couches des milliolites, mais l'existence des grains oolitiques est mise hors de doute par leur passage graduel à de petites masses calcaires à surface irrégulière et arrondie sur tous les angles. Le même géologue a encore annoncé que dans une course qu'il a faite l'année dernière dans la vallée de Montmorency avec M. Dufrénoy et plusieurs autre? personnes, il a ( i37 ) observé dans la pirlîe supérieure des sables coquilliers verdâlres de l'une des carrières de Beauchamps une couche d'environ deux décimètres de puissance d'un calcaire grisâtre, zone, dont l'aspect indiquait, d'une manière diflicile à méconnaître, une origine d'eau douce. La carrière était ouverte au milieu de ces amas de calcaire lacustre, en apparence hors de place, dont M. Constant Prévost s'est occupé en les désignant quelquefois sous le nom de Magma, et dont M. le vicomte Héricart Ferrand a récemment entretenu la Société. La couche de calcaire d'eau douce observée par M. Elie de Beaumont dans le sable coquîUier connu pour contenir un mélange de coquilles marines et fluviatiles, lui paraît une preuve que les fragmens de calcaire d'eau douce qui forment la surface du sol, quoique évidem- ment dérangés de leur position naturelle, ne sont pas éloignés du lieu de leur origiqe. Dans la séance du 16 juillet, M. P^lie de Beaumont a mis sous les yeux de la Société géo- logique un nautile trouvé dans les carrières de calcaire grossier exploité entre Vigny et LoDguesse ( Seine-el-Oisc ). Les cloisons de ce nautile sont Irës-contournées, caractère qui, d'après M. de B.oissy, est propre aux nautiles des terrains réceos, et qui rappelle le nau- tile des environs de Bordeaux et de Uax. La craie se montre au jour dans la vallée de Vigny, et ce relèvement s'aligne avec celui de Beaumonl-sur-Oise et de la côte de Marigny près de Compiègne, dans une direction qui est sensiblement parallèle à la chaîne principale des Alpes, et dont le prolongement traverse la région volcanique des bords du Rhin. M. Desprelz rend compte à la Société des observations qu'il a communiquées à l'acadé- mie des Sciences. Il a constaté 1° par un grand nombre d'expériences, que les liquides en se refroidissant de plus en plus arrivent toujours à une température plus basse que celle de leur congélation : le thermomètre reste alors statlonnaire , puis s'élève, et le liquide se congèle en partie. L'abaissement au-dessous de la température de la congélation est varia- ble. 2° Que les dissolutions salines acquièrent dans leur refroidissement un maximum de densité. M. Donné lit un mémoire sur l'application des recherches chimiques aux produits patho- logiques, et notamment sur l'analyse des tubercules des poumons et autres tubercules qui paraissent sinon identiques, du moins très-analogues à la fibrine. Le foie gras contient également de la fibrine isolée. MM. Dumas et Bussy sont chargés d'examiner ce travail. M. A-d. Brongniart communique les résultats de ses recherches sur la structure de l'épi- derme des végétaux et particulièrement des feuilles. M. Dumas, au nom de la section de chimie, présente des candidats pour le remplacement de M. Sérullas : jcre Ligf,g : ]\I Gauthier de Claubry. 2^ — MM. Lecanu et Soubeiran, ex œquo. 3"^ — M. Polydore Boullay. 4e — M. Pelouze. On discute les titres des candidats qui ont déterminé leur classement. En conséquence, dans la prochaine séance , on s'occupera de l'élection d'un membre dans celte section. Les Membres en seront informés à domicile. La Section de géométrie présente la liste suivante de candidats ; M. Liouville et M.Vincent, ejc œquo, sans autre classement. Livraison de Septembre. 18 ( '38 ) SÉANCE DU 4 AOUT i832. M. de Blainville offre à la Société un tableau présentant le plan dte son cours de physio- logie générale et comparée. — La Société reçoit le Bulletin des Sciences de juillet iSSi. Elle reçoit aussi un exemplaire des recherches sur l'analyse des fonctions exponentielles et logarithmiques par M. Vincent, et une note du même auteur sur une formule générale de modulation; enfin un ouvrage de M. Huerne de Pommeuse sur les colonies agricoles dont M. Villot est chargé de rendre compte à la Société. M. Dulong annonce à la Société qu'au terme du règlement^ il désire passer au nombre des associés libres. Cette détermination sera transmise à la section de physique. M. Dulong expose en outre que M. Bérard, nommé membre de la Société depuis quatre ans et n'ayant jamais habité Paris depuis lors, est maintenant tout-à-fait fixé à Montpellier comme professeur. Il propose en conséquence et conformément aux termes du règlement défaire passer M. Bérard au nombre des correspondans. Cette proposition mise aux voix est adoptée. PJusieurs membres proposent à la Société de considérer la démission que M. Baillet lui a adressée comme une demande de passer au nombre des associés libres. La Société dési- rant vivement conserver M. Baillet au nombre de ses membres, adopte cette proposition. On procède, au scrutin , à la nomination d'un membre dans la section de chimie : Sur 27 votans, M. Gauthier de Gaubry réunit l'j suffrages, M. Soubeiran 7, MM.Leca- nus, Boulay et Pelouze cliacun i : M. Gauthier de Claubry est proclamé membre de la Société. On procède ensuite à l'élection d'un membre dans la section de mathématiques. Sur 27 votans, M. Liouville obtient 19 voix, et M. Vincent 8 voix. M. Liouville esl proclamé membre de la Société. Rapports des Sociétés savantes. Académie des Sciences. M. Chevreul a lu une notice additionnelle à son rapport sur les bouillons de la Compagnie Hollandaise. M. Chevreul a reconnu dans la chair muscu- laire un principe immédiat nouveau cristallisable en cubes, analogue à l'urée. Il a remarqué une saveur plus agréable dans les décoctions obtenues de la viande et des légumes par l'eau salée que par l'eau pure. Cette dernière laisse la viande cuite plus tendre ; le contraire a lieu relativement à plusieurs légumes j dans les bouillons ordinai- res, les substances extraites de la chair musculaire forment les 0,012 du liquide et les principes tirés des légumes composent les 0,006. Ses essais relatifs ii la recherche du cuivre ne lui ont pas donné de traces de ce métal, répétés sur 5oo grammes de blé. ( i39 ) M. Latreille a présenté une vertèbre de Mégalasaure, de grande dimension et très-bien conservée, qui provient du calcaire Jurassique des environs de Noyers eu Bourgogne. On a lu une lettre de M. Delpech , relative à des essais qui ont élé faits, sur l'emploi , pour le traitement du choléra, d'injection dans les veines d'une solution de chlorure de sodium. Institut. M. Larrey, en son nom et au nom de M. Boyer, a fait un rapport à l'académie des Sciences sur une observation du D"". Velpeau , ayant pour objet la guérison d'une plaie fistuleuse au sommet du larynx, qu'un artisan de a5 à -26 ans portait depuis une année. Cette plaie qui était le résultat d'un coup d'arme blanche avait résisté à divers traitemens auxquels ce sujet avait été soumis. C'est après tous ces essais que M. Velpeau imagina de fermer celte fistule avec un bouchon de substance animale qu'il a emprunté des tégumens qui recouvrent le larynx", après avoir rafraîchi les bords de cette ouverture, et tordu le pédicule du lambeau de peau, il l'enfonça dans le trou fistuleux, et au moyen de deux points de suture avec lesquels il traversa les bords de Touverture et le bouchon lui-même, il fixa ces parties dans un rapport exact; et à la grande surprise de Tauleur, l'adhésion a été complète après quelques semaines de soins; et le sujet a été conduit à une guérison parfaite. M. Velpeau avait cru pouvoir appliquer son procédé à la cure radicale de la hernie, et à celle des anus contre nature; mais on a prouvé par l'analyse des faits que ce moyen serait toul-à-fait inutile dans ces deux cas. Académie de médecine. M. Piorry a lu un mémoire sur l'entassement des individus ou des malades, considéré comme cause du développement du choléra. On a présenté une petite fille de muet, dont l'abdomen oflre des tumeurs dans l'inté- rieur desquelles on sent des parties résistâmes regardées comme des débris osseux de fœtus. Société d^histoire naturelle. M. Isidore Geoffroy a donné lecture de l'extrait d'un mé- moire dans lequel il présente des considérations générales sur la conformation de divers organes extérieurs des oiseaux, tels que le bec, les ailes et les pattes. Il fait ensuite une application des règles qu'il a découvertes à la clasrsificatiou , et particulièrement à l'établis- sement de cinq ou six genres nouveaux. Ce mémoire sera imprimé très-incessamment dans les annales du muséum d'histoire naturelle. M. Guérin a fait connaître les caractères d'un nouveau genre d'insecte de l'ordre des Coléoptères, et qui se fait remarquer par rallongement de sa troisième paire de pattes; cet allongement est dû au développement excessif du premier article des tarses. M. Audouin a entretenu la Société de deux crustacés nouveaux remarquables par leur organisation. Le premier qui a élé recueilli par M. Gaudichaudsur là côle du Chili, et qu'il a envoyé tout récemment au Muséum d'Histoire Naturelle, offre plusieurs traits de ressemblance avec les crustacés fossiles, connus sous le nom de Trilobites. Le second a beaucoup d'analogie avec le petit crustacé parasite que M. de Jurine a décrit sous le nom à' Argule foliacé ; mais il est au moins dix fois plus gros que lui, et dé- pourvu de ventouses. M. Lacordaire l'a rapporté de la côle de Guinée. Il vit parasite sur les ouïes de certains poissons d'eau douce. i8* ( i4o ) M. A.udouin s'occupe de l'analomie et de la descriplion de ces deux cruslacës. Société d'encouragement. M. Héricart de Thury fait un rapport sur la fabrique des ardoises de Riinogne, et les regarde comme de même qualité que celles de Fumay, qui sont en usage dans le nord de la Fi ance. Le rapporteur pense que les besoins du commerce font désirer que celle fabrique se livre à l'exécution des formes et dimensions usitées dans le commerce , et qui sont adoptées dans les carrières d'A.ngers : attendu que celles de la fabrique de Rimogne exposent à de grandes perles de matière. Du reste M. Héricart de Tlmry regarde ces ardoises comme d'excellente qualllé et susceptibles d'une longue durée. M. Brunet a imaginé une machine pour nettoyer et dépouiller la graine de trèfle de son enveloppe ; cet appareil est formé d'un cylindre en bois entouié d'une toile, et d'une autre toile tangente horizontale, fortement tendue. La graine de trèfle est amenée entre le cy- lindre et la toile, à l'aide d'un mouvement de rotation qu'on imprime au cylindre sur son axe.M.Villemorin fait un rapport sur une première épreuve de cet ustensile; mais la petite quantité de graines qui a été soumise à l'expérience , quoique bien nettoyée , ne permet pas de tirer de conséquences avantageuses dé cette invention , parce qu'il faudrait que l'épreuve permît de juger delà force employée, de la quantité des produits, et autres circonstances qu'on ne peut déterminer que sur des opérations en grand. Les expériences seront re- commencées en automne. Société' d'Agriculture. On a présenté un crible entoile métallique , pour le criblage du blé , et le modèle d'une machine à battre, analogue à la machine Écossaise. — M. Soulan- ge Bodin r. commencé la lecture d'un compte rendu d'un ouvrage de M. de Candole sur la physiologie végétale. Travaux particuliers de la Société. Le secrétaire lit une note de M. Becquerel , renfermant l'extrait du dernier mémoire qu'il a présenté à l'académie des Sciences, sur la formation, au moyen d'actions élec- tro-chimiques, de cristaux de chaux carbonatée, appartenant au sj-^stème cristallin de l'arragonile de cristaux; de Dolomie, de protoxide de cuivre et de carbonates bleu et vert de cuivre. M. Becquerel fait connaître aussi l'observation qu'il a faite dans une pis- cine Romaine à A.ix enSavoye,de concrétions calcaires présentant trois variétés cristal- lines demi-compactes et compactes c[ui sont superposées l'une à l'autre, dans cet ordre, et qui offrent une analogie remarquable avec les c.ilcaires des terrains primordiaux , in- termédiaires et secondaires. « Le carbonate de chaux se trouve dans toutes les formalio: s du globe : dans les terrains les plus anciens, on le rencontre en couches; sa texture est cristalline , tantôt saccharoïde plus ou inoins lamelleuse ; il forme souvent des montagnes entières. Dans les terrains intermédiaires, sa texture est compacte et moins cristalline que dans les terrains anciens. Les terrains secondaires en sont presque entièrement forniés , sa texture est tout-àfait compacte ( i4' ) Le carbonate do chaux est très-abondant dans les terrains lerliaires; il est jaunâtre, peu compacte et plus ou moins solide. Enfin il est la partie dominante des tufs et des concré- tions, qui se forment journellement à la surface du globe. Il entre aussi dans un grand nombre de corps organise's. Le nombre de ses variéte's de formes est immense; mais on peut les ranger en deux classes. Dans la première se trouvent celles qui ont pour formes primitives un Rhomboèdre; elles appartiennent au calcaire proprement dit. Dans la deu- xième celles qui ont pour formes primitives un prisme droit rhombo'idal; elles appar- tiennent à l'arragonite. Ou ignore encore les circonstances qui déterminent la cristallisation dans le système rhomboïdal, ou dans le système prismatique. Tout ce que l'on sait à cet égard, c'est que l'arragonite se trouve ordinairement dans des gîtes particuliers, dans des terrains volcaniques ou métallifères, qui ont dû influer sur sa formation. Quand ces deux substances sont cristallisées, rien n'est plus simple que de les distinguer l'une de l'autre au moyen du clivage, de la mesure des angles et de la dureté; mais quand elles sont en masses cristallines, il faut avoir recours à un procédé particulier que M. Becquerel a fait connaître; c'est ainsi qu'il prouve que \e Jlos-Jtrrif]es concrétions appelées dragées de Tivoli , le marbre blanc lamellaire, présentent le clivage du rhomboèdre; et les stalactites fîstulaires, l'albâtre de Montmartre et celui de l'arragonite. Apres cet exposé, il fait connaître un appareil dont il est impossible de donner ici la description, avec lequel , et au moyen des forces électriques, il obtient cristallisée l'ar- ragonite. La forme qu'il a obtenue pour cette substance, est celle d'un prisme quadrangu- laire terminé par deux sommets dièdres, sous laquelle elle se présente dans la nature. Ce même appareil lui a servi pour former le double carbonate de chaux et de magnésie cristallisés, appelé dolomie, le proloxide de cuivre et les carbonates bleus et verts de cuivre. L'analyse lui a montré que les cristaux d'arragonite qu'il a obtenus ont absolu- ment la même composition que ceux de spath calcaire ordinaire, et n'en diffèrent que parla cristallisation; il est parti de là pour faire connaître à l'Académie les observations qu'il a faites, il y a deux ans, sur la formation, de nos jours, de cristaux de spath calcaires et d'arragonite dans les diverses localités qu'il a parcourues. Il existe en A-Uvergne deux espèces de fontaines incrustantes, la première à Clermont dans le faubourg de S.-Alyre, les concrétions en sont terreuses; la seconde aux eaux thermales de S. -Nectaire; le dépôt n'est plus terreux, il est formé de petits cristaux qu'il a reconnus appartenir à l'arragonite. Comme cette espèce est très-abondante dans les tufs anciens et dans les fissures des rochers où les eaux minérales sourdraient jadis, il s'en- suit que la cause qui détermine la cristallisation de la chaux carbonalée dans le système cristallin existe depuis la plus haute antiquité dans cette localité. M. Becquerel a observé à Vienne en Dauphiné, dans une ancienne galerie de mine, des cristaux de carbonate de chaux , appartenant à la variété inverse de M. Haiiy. A Aix en Savoie, dans une piscine Romaine nouvellement découverte, dont les revêtemens sont en marbre blanc, il a trouvé des concrétions calcaires remarquables, surtout trois variétés bien distinctes: la première qui est la plus ancienne, repof^e sur le marbre même; elle est stratiforme, scariée et formée de lames cristallines de spath calcaire; la seconde, qui est au-dessus, n'est plus scariée; les lames cristallines sont plus resserrrées; sa texture com- mence à être compacte j enfin la troisième concrétion, qui est la plus nouvelle, est tout-à-fait ( i40 compacLe, et ne diffère en rien delà chaux carbonalée compaclej on la prendrait pour de la pierre à lilhograpliier. L'analogie qu'il y a enlre l'ordre de formalion de ces dcjiôts cris- tallins demi-compacles et compactes, et celui des calcaires dans les terrains anciens, inter- médiaires et secondaires, où ils sont successivement crislallisés demi-compactes et compac- tes, est digne de fixer l'attention des ge'ologues. M. Auguste S. -Hilaire donne lecture d'une note renfermant onze propositions extraites d'un mémoire de M.Alfred Moguès, intitulé : Considérations sur les irrégularités de la corolle dans les Dicotylédones. Extrait d'un mémoire sur un nouveau moyen de préserver le fer d' oxidation , communiqué à V Académie des Sciences par M. Payen. En ajoutant dans un tube gradué, sur le mercure à un volume de solution saturé de potasse, un volume égal d'eau de Seine, M. Paycn observa, après l'agilalion, le refroi- dissement et le repos, un dégagement d'air égal aux 0,017 du volume de l'eau employée et une contraction, de tout le liquide, égale aux o,o45 du volume de la même eau ; celle- ci soumise isolément à l'ébullilion dégageait 0,018 de son volume d'air , et o,oo5 d'acide carbonique. Songeant aux applications utiles que l'on pouvait faire d'une solution privée de tout l'acide carbonique libre et de la presque totalité de l'air que renferment ordinairement les eaux naturelles, M. Payen essaya d'abord d'y tenir plongés divers objets en fer forgé, en fer limé et en acier. Trois mois après aucune apparence d'oxidation n'avait eu lieu sur toute la surface de ces objets et aucun changement de poids n'anonçait d'allérallon. Une solution analogue composée à dessein, plus économiquement, en étendant de trois fois son volume d'eau une solution de soude causlique du commerce, avait également mis à l'abri de toute altération sensible diverses pièces en fer et en acier pendant le même temps. M. Payen ayant encore observé que des bulles d'air adhérentes en quelques points de la surface du fer, n'avaient produit aucune oxidatioo, et que la proportion d'air dégagé par la solution de potasse était d'autant moindre que cette solution était en moindre quantité dans l'eau , il essaya si l'influence d'une faible alcalinité suffirait pour empêcher l'oxidation du fer plongé dans l'eau. De l'eau à laquelle furent ajoutés 0,02 de solution saturée de potasse laissa dégager seulement o,ooo5 d'air; les pièces en fer et en acier qui y restèrent immergées, ont conser- vé tout leur brillant métallique et leur poli. Enfin M. Payen obtint encore les mêmes ré- sultats de conservation du fer à l'aide de solutions contenant o,5 de solution saturée de borate de soude ou d'ammoniaque liquide, qui n'opé.èrent ni dégagement d'air ni con- traction du liquide, ou encore seulcmeul, o,o4 de solution saturée de carbonate de soude. Afin de déterminer les limites de l'influence di; l'alcalinité sur la conservation du fer, M. Payen étendit successivement un volume de solution de potasse, saturée à la tem- pérature de 22", de 100, 200, 5oo, 400 et 5oo fois son volume d'eau. Tous ces liquides conservant bien au fer son aspect métallique, l'auteur avant d'aller ( i43 ) plus loin voulut s'assurer que la saiuraiiou seule ou l'absence de l'acide carbonique, ne suffisaient pas pour prévenir l'oxidatiou. A cet effet il introduisit dans une capsule plate sous une clocLe, de l'eau privée d'air et d'acide carbonique par l'ébullilion el contenant un morceau de fer limé. L'air lenferuié sous la même cloche était d^ailleurs exempt d'acide et d'ammoniaque par la présence d'un gramme d'hydrate de chaux et d'acide sulfurique étendu. Pendant quelques heures, le fer n'éprouva en apparence aucune altération, mais dès que l'oxidalion commença , elle fut au moins aussi prompte et aussi abondante que dans de l'eau commune renfermant de l'acide carbonique. M. Payen reprit alsrs ses recherches sur la limite de l'action de l'alcalinité, persuadé qu'elle serait différente de celle de la saturation exacte de l'acide carbonique contenu dans le liquide. La solution saturée de potasse étendue successivement de i,ooo jusqu'à 2,000 fois son volume d'eau conservait encore bien le fer, tandis que presque saturés par un courant d'acide carbonique, ces liquides déterminaient l'oxidation comme l'eau ordinaire. Enfin la même solution, saturée de potasse, étendue de 4ooo à 3ooo volumes d'eau, n'eut plus la propriété de conserver le fer exempt d'oxidalion, et bien que ces liquides mis en contact avec la teinture rouge de lournesol démontrassent non seulement la satu- ration de l^acide carbonique, mais encore la présence d'un léger excès à^ alcali. Ainsi donc la limite de l'influence de l'alcaUnilé capable de préserver le fer de la rouille se trouve comprise entre 2000 à 3ooo fois le volume d'une solution de potasse saturée à 22°, ainsi étendue avec de l'eau commune contenant en volume o,oo5 d'acide carbonique. M. Payen a encore reconnu que l'influence de l'eau saturée de chaux conserve très- bien le fer; que même ce liquide étendu d'une fois son volume d'eau de Seine et filtré sufi&t pour préserver le fer d'oxidation; cependant la faible proportion de potasse ou de soude nécessaire dans l'eau, fera préférer dans beaucoup de cas ces substances qui n'ont pas comme la chaux l'inconvénient de former des pellicules et des incrustations de carbonate insoluble. Ces expériences offrent la solution vainement cherchée depuis long-temps d'un impor- tant problême; leur application permettra d'éviter la perle d'une foule d'objets précieux et notamment des coins et planches en acier auxquels le travail des artistes célèbres ajoute tant de prix, il en résultera sans doute aussi les inoyens pratiques de conserver d'autres objets en fer oa en acier. Des faits analogues observés par TM. Payen dans le mélange de l'eau et de plusieurs solutions salines, la forte contraction de l'eau d'avance privée d'air puis mêlée à une so- lution concentrée de potasse, lui ont fait entrevoir quelques faits scientifiques nouveaux et d'autres applications utiles qu'il se propose de faire connaîue après les avoir vérifiés. La Société se forme eu comité secret. Au nom de la section de chimie, M. Dumas fait un rapport sur les candidats à la place vacante dans celle section par la démission de M. Clément. Le rapporteur annonce que ( i44) la section se référant aux développemens qu'elle a donnés dans la séance précédente , croit devoir se borner à présenter de nouveau et dans le même ordre: 1° Ex œquo MM. Soubeiran et Lecanu. 2° M. Polydore Boulay. 5" M. Pelouze. SÉANCE DU II AOUT i832. M. Payen offre à la Société les 17 et iS'^ livraisons de son Cours de chimie élémentaire et industrielle à l'usage des gens du monde. — La Société reçoit les annales de la société d'iiorticuîlure de juillet i852. M. Hachette oflre à la Société, de la part de M. Poncelet, deux ouvrages : 1° analyse des transversales, appliquée à la recherche des propriétés projcclives de lignes et surfaces géométriques ; 2° Expériences hydrauliques sur les lois de l'écoulement de l'eau. Rapports des travaux des Sociétés savantes. Académie des sciences. M. Broussais a la une exposition de sa doclrine médicale et un exposé de ses travaux et de ses ouvrages. — M. de Blainville a fait un rapport sur les travaux zoologiques de M. Quoy dans le voyage de l'Astrolabe. — M. Larrey a lu un rapport sur la guérison d'une plaie fistuleuse du larynx, obtenue par M. Velpeau par l'application d'un lambeau de la peau du cou. Académie de médecine. M. Piorry a achevé la lecture de son travail sur le choléra- morbus travail doni la conclusion est qu'on ne connaît pas la ciiuse générale de cette maladie; mais que, parmi les causes occasionnelles, la plus intense est l'entassement des individus et l'aliéraiion de Tair qui en résulte. On a lu une observation d'un jeune mé- decin Espagnol sur uu hycirolhorax. Société de pharmacie. Il a élé rendu compte d'un concours ouvert sur la fermentation et sur la formation de l'acide acétique, concours dans lequel les opinions les plus opposées ont élé émises et présentées toutes comme appuyées sur l'expérience : les uns ont cru démontrer que la formation de l'alcool précédait toujours celle de Tacide acétique, les autres que l'acide pouva it se former directement. M. Soubeiran est élu membre de la Société dans la section de Chimie. Travaux particuliers de la Société. M. Eyriès communique une note extraite àeV Asiatic journal 6e mai i832, relative à une invasion du choléra dans la ville d'Adjencyr en octobre i83i , et à l'emploi, pour le traitement interne de celle maladie, d'un mélange de sel ammoniac et de chaux vive délayés dans l'eau chaude; une gazette de Calcula annonce que M. Motlley, en employant ce traitement, a guéri i65 personnes sur 17 1 qu'il a traitées. ^H jsiiuit'H- l^â iiv mil- «iltir-<«cqttii, jr» 13, E^ ^ w :^. NOUVEAU BULLETIIN DES SCIEJ^CES, r.A SOCIÉTÉ PHILOIVLVTIQUE DE l'ARIî ANNÉE l83?. f.wralson d /'/!?i'^>^' riii D iBnaanaixT 11 fr, pour Pirig. 1 3r. 5u c. pour Ici Dépailcmtn». I S fr. pour l'Étrangvr. PARIS, tikj.mlm;, murmue, iut im i a iiaiui., n- sh ( i45 ) Plusieurs personnes font observer a ce sujet que les potions ammoniacales ont e'ié em- ployées à Paris , de plusieurs manières et ont offert des re'sullats variés. M. Larrey ajoute que, dans les cas graves de choléra, il y a souvent une grande difficulté à faire avaler quel- que chose aux malades _, et qu'en général, la médication interne doit être regardée comme peu efficace. SÉANCE DU 18 AOUT i832. Rapports des travaux des Sociétés savantes. 'Académie des Sciences. M. Becquerel a lu un mémoire sur la cristallisation de plu- sieurs oxides métalliques au moyen duperoxide de potassium. (Voyez plus loin des extraits de ces travaux). — M. Gaultier de Claubry a lu un mémoire sur la nitrification. — M. Breschet en a lu un sur l'analomie de l'oreille, considérée dans les diverses classes d'animaux. — M. Payen a lu une noie sur l'emploi des solutions alcalines pour préserver de la rouille divers objets de fer et d'acier. — M. Guibourt a lu un mémoire sur les moyens à employer pour reconnaître le castoréum de différentes origines. Académie de Médecine. On a fait un rapport sur un procédé nouveau proposé pour la conservation des sangsues. Sociélé d'Agriculture. M. Soulange Bodin a terminé son rapport sur la physiologie végétale de M. de Gandolle. — M. Labbé a annoncé des expériences comparatives nou- velles sur le rouissage du chanvre dans l'eau courante et dans l'eau stagnante. — M. Ha- chette a annoncé que M. xMulot d'Epinay était parvenu, au moyen de trous de sonde, à perdre dans un courant souterrain les eaux de la féculerie de Villelaneuse, qui infectaient ■le ruisseau de lu valide de Moulmurency et de l'etaug de Goguenard. Travaux particuliers de la Société. M. Becquerel rend compte du mémoire qu'il a lu à l'Académie des Sciences : On a déjà obtenu par les moyens ordinaires de la chimie ou par l'action des forces électriques, la cristallisation de plusieurs oxides. Toutefois le nombre en est encore assez limité. M. Becquerel^ guidé par des considérations particulières, a choisi pour dissolvant des oxides, le peroxide de potassium qui, en raison de son degré d'oxigénation , ne pos- sède pas la faculté de former avec eux des combinaisons aussi stables que la potasse qui est une base plus énergique Si l'on place dans un creuset d'argent un demi-gramme de deutoxide de cuivre avec deux ou trois grammes de potasse à l'alcool, et que l'on porte la temi éralure jusqu'au rouge naissant, en l'y soutenant pendant quelques minutes, il y a formation de peroxide de potassium et dissolution du deutoxide. En laissant refroidir le creuset et ti allant par l'eau, il y a dégagement de gaz oxigène pur , précipitation de flocons et de cristaux de deu- toxide de cuivre, qui ont quelquefois jusqu'à un ou deux millimètres de rôle. Quand on a opéré dans des circonstances convenables, ces cristaux sont des tétraèdres réguliers d'un vif ,éclat métallique. Livraison d'Octobre i83a. 19 ( ■46 ) P.usieurs faiis [.rouvciil que la ciislalliialion du deiUoxide de cuivre uc s'opère qu'au- tant qu'il y a foimalion de pcroside de poiassium. En mainlenout quelque temps Je creuset à la lemiéraîuic louge, tout le deuloxidese change eu petits cristaux de p oLoxide, Le proloîiJe de plomb soumisnu même tiaiiement donne des lames cames el mcnie de peliis cubes de proloxide; mais si le cieuset resfe long-temps ex^:o:é à l'aciio!) de lu chaleuf, le proloxide passe à l'éiat de pcroxide qui cris- tallise en prilies lames I f : .i :, nulcs d'une coi'lcur puce avec desieflels j luaâlres brillans. Le pbo^pbate et 'e si''"*.it: de plomb sont enliiiement cî îcom por?s pac K polasse; suivant It durée de l'expérience, on a diS tiivaux de ];':oios'i'e ou de deuloxide. L'oxide de zinc donne des aiguiHv". cii ij'lires d'un jaune £i r; l'^xide de cobalt des lames can ces, qu' paraissent dépiodre d mi m' ne sybicme ciicial'iu que les crisiaux de ,deutoxide. Les oxides de maogaiiè -; et tous ceux qui foi ment des se'î avtc la poîasse n'ont pu encore être obtenus crislulli:c^ pa? le ptoc^"ué q u'on vie it de fi>ire connaître, La lecture de ce me moi e acbevce, M. Bc.quc el lappdlescs liavaux aoléiieurs bib- les décompositions et recompositions spcilimc s, et sur les caases qui produisent ces pbénomènes; puis il présenie un cctij!» nombie de pièces qui confirment les opipif =• qu'il a émises sur la décoaipoiil' on de certains corps par cémcnl?lian sa r^ diangrment dans leur forme, et sur la cxistalliealioa de qu '^aes produits naturels pat le moyen des forces éleciriqucs. Ces pièces sont 1° Trois médaMUs Romaines eotièrement changées en protoiide de cuivre, sans que la matière première ait é.é d"s:oule par un agent quelconque, puisque leur forme et une psiilie de leurs empreintes sent coosîrvées. L'étain ou le tre'tal combîrjé avec lecnivie a dû cLie porte du dedai)î au dehors par l'effet de la céoieotalion quand l'oxidalioa a commencé. a° Une lampe antique en bronze recouvei le d'une croule de carbonate dccuivresous laquelle se trouvent de jolis cristaux de protoxide de cuivre appa ilenaot aux variétés cu- biques et cubo-octaédriques. Ces cristaux sont remarquables par leur grosseur et leur éclat. 3° Plusieurs médailles antiques presqu'eatièreracn t décomposées et recouvertes de pe lits cristaux de carbonaie de cuivre vert et bleu. Le bronze se recouvre, comme on sait, avec le temps , d'un glacis de carbonate vert, la patine des onliqua-res, mais des cristaux de ces carbonates visibles à l'œil nu, et dont les for mes sont délerminables au microscope, n'avaient encore jamais été signalés. Les cristaux verts sont des prismes rbombo'idaux droits terminés par des sommets dièdres comme ceux de lu même substance qui se trouvent dans certaines mines de ci ivre. M. Olivier est nommé membre de la Société dans la section de mécanique. A.U nom d'une commission, M* AugusleS.- Hilaire fait un rapport sur les travaux de M. Josué Féliciano Fcrnandes Pinheiro : Ce savant est admis au nombre des correspondans de la Société. ( >47 ) Exlraà d'un rapport sur les travaux de M. José Fdliclano Femandes Pinlu Iro Baron de S. Léopoldo ,par M. xVcguste de S-Hilaire. La Soiiélé nous a chargés M. Eyiies et moi , de lui faire u i rapport sur les travaux de M. Jos3 féiiciaoo Feroandes Plnlieito, Birca de S.-Léo^oldo, que nous lui avoQS pro- posé pour ètie mis aa nombr de ses coi espoidans. M. J33é F^licia^o t'est pi'oc'p dément occupé de géograpliic, de slaiistique^ d'éco- nomie pc'aique et d^bisloire. Quoique né à S.- Paul auBié.îl, il a suiu avec succès les Cours de l'Université de Coimbre, et, pour pouvoir donner plus d'étendue à ses études favoiites, U s'est appliqué à la connaissance des lan 5UCS vivantes. Av^ant pris ses degrés e.i Pcrlugal, il est retourné en Amérique, et av^itde parvenir au poste éminent qu'il occupe aujourd'hui, il a élé chargé de remplii'Ies foaclioos les plus imporlaoïes dans la province de Piio Grande de S. Pedio do Si'l. Celte province si fejl i'e, si belle , était l u le des. mci is connues de l'empii 3 Brésilien. M. José Fé'iiiano it olut de prolii er de la pcsilion favcr.ble où il se* trouvait pour l'é- tudier et nous doDnrr des i décs jusiessur sa géographie et sur son histoire. Pendant six année-, il cou, aci-a aux plus hboileuscs recherches tous les iostans qu'il put dérober à des fendions admUiislai ives t ès-muLipliées, et il composa son livie intitulé: Années da ProvincJa de S. Pedro. Cet ouvrage, aussi eract qu'élégamment rédigé, fait connaître l'histoire delà province de Rio Grande depu s Tépoque de la découverte jusqu'à nos jours; mais l'auteur n'est pas seulement anraiiste, il se mo ire eccare géographe. Il commence par donner une des- scripiloa lopoor^pLVjue de la province de S. Pedi o. Il déciit l'aspect du pays et son cli- mat; et dit quelque chose des peuplade; a borigcues. rios lai.., Il lait la peimure des fa- meuses missions de KUrugay; il indique le triste élat dans lequel tombèrent les Indiens, lorsqu'on leur enleva leurs protecteurs-, et, quoique Brésilien, il necraint point de montrer que le sort de ces inforiunés ne s'est point amélioré sous le gauvernement de ses compa- triotes. Sur ces divers points, M. José Féliciano [n'entre pas, il est vrai, dans des détails très-élendus,et si les cii constances me deviennent favorables, je pourrai ajouter des traits fort nombreux à resqui^se qu'il a tracée; je serai forcé peut-être de réluler quelques- unes de ses opinions sur les Indiens; mais je ne pourrai que donner des éloges à son exactitude. Dans le dernier chapitre de son ouvrage, M. Jo^é Féliciano indique les divisions politiques et ecclésiastiques de la province de Rio Grande, et dit quelques mots des diffé- rentes villes de cette province. Il fait connaître ensuite la population qu'elle renferme; il esquisse en quelques phrases le caractère de ses habitans, et si peut-être il est un peu plus sévère que je ne l'ai élé moi-même dans V Aperçu de mon voyage el Xlnlroduciion h i histoire des plantes le<; plus remarquables, W s'accorde pourtant avec mes récils. Ce qui concerne les mines, l'instruction publique, les forces militaires, occupe peu déplace dans le livre de M. José Féliciano; mais il s'étend assez longuement sur l'état de l'agri- culture et l'éducation des bestiaux, objets si importans pour la province de Rio Grande. Des tableaux statistiques terminent l'ouvrage, et une carte le précède. Cette dernière fut '9* ( i48 ) tracée en 1777 par l'astronome José de Saldanha; maïs, depuis celte époque, elle était restée manuscrite, et, en la faisant graver, M. José Féliciano a rendu un service de plus à la géographie. M. Auguste S-Uilaire communique les propositions suivantes extraites du mémoire de M. Alfred Moquin intitulé: Considérations SAr les irrcgularile's de la corolle dans les dicotylédones. 1° Les corolles irrégulières sont des corolles régulières déformées. ■ 1" Les déformations des corolles sont produites par des excès ou des défauts de sépara- tion ( dédoublement et aoliérence ) ou de développement ( augmentation et avorlement). 3° Dans toute corolle éloignée du plan normal , les phénomènes /jar eorcès ou par défaut exercent leur influence isolément ou simuiiauémeut; ils peuvent avoir lieu sur uu ou plu- sieurs pétales ou sur tous. 4° Quand les phénomènes ont agi sur tous les pétales et d'une manière uniforme, la corolle conserve une forme régulière, et s''éloigne cependant du type primitif. 11 y a donc deux sortes de régularilésj Tune qui appartient au plan normal ou au type, et l'autre, à une déviation uniformémenl répéiée. 5° Les causes des phénomènes qui déforment les corolles peuvent être de deux sortes. Les unes tiennent à des influences étrangères à la plante, et les autres k des circonstances inhérentes à son organisation. Les premières agissent d'une manière accidentelle et les autres d'une manière continue. 6^ Dans toute corolle iriégulière, on voit toujours un ou plusieurs pétales qui ont per- sisté dans le type originaire. 70 On trouve des corolles anomales avec un péiale régulier, d'autres avec deux, d'au- tres avec tro's et d'autres avec quatre. Les premières et les iioisièmes sont les modifications les plus nombreuses. 8° Les corolles sont d'autant moiiiâ iriégulières que le nombre de leurs pétales symé- triques est plus considérable et vice versa. La corolle la plus iriégulière est celle qui présente le plus de pétales anormaux. 9° Dans une corolle penlapëlale irrégulière, quand il n'existe qu'un péi.ale symétrique il naît presque toujours du côié opposé à l'axe végétal; quand il s'en trouve deux, on les voit le plus souvent du côié de ce même axe, quelquefois eu deliois et rarement sur les côtés de la coiollej quand il s'en développe trois ou quatre, ils sont habituellement au bord extéiieur. 10° Dans les corolles irrégulières hexapélales et létrapétales, les folioles symétriques sont ordinairement au nombre de deux, elles naissent sur la fleur tantôt en haut, tantôt en bas, tantôt sur les côtés. 11° Le pétale symétrique paraît ordinairement le plus grand; il est plus ou moins arrondi et plus ou moins horizontal, plane ou concave, souvent échancré à sou sommet, quelque- fois plissé dans son milieu, d'autresfois éperonné à sa base, vivement coloré et marqué, vers son tiers inférieur , de ligues, de taches, ou de points plus foncés ou plus brillans. Une li- gue qui s'étendrait de sa base à 5on sommet, passant par le milieu, pourrait la diviser en deux parties égales. ( i49 ) M. Paycn fait connaître à la Société les résultats de ses observations sur une propticlé de la dissolution dépotasse dans l'eau. Ayant remarqué que, pendant la dissolution de la potasse, Tair dissout dans l'eau se dégageait en grande partie, il a pensé que l'eau ainsi privée d'air n'avait plus l'action oxidanle de Teau ordinaire. I/expérience a confirmé cette présomption, et M. Payen a trouvé qu'on pouvait employer de l'eau chargée de potasse et de diverses autres solutions alcalines pour préserver de la rouille les objets précie ux d'acier ou de iér. M. Soubeiran lit un mémoire sur la fabrication des eaux minérales acidulés gazeuzes. SÉANCE DU 25 AOUT i832. M. Larrey offre à la Société une dissertation de M. Larrey fils, sur le Irailement des frac- tures des membres par l'appareil inamovible. M. Hachette remet à la Société de la part de M. Ouelelet, le n° 6 du Bulletin de l'Aca- démie royale des Sciences et belles-lettres de Bruxelles. Rapports des Travaux des Sociétés savantes. Académie des Sciences. M. Constant Prévost a commencé la lecture de la relation de son voyage à l'île Julia. M. Couerije a lu un mémoire sur la découverte qu'il a faite dans l'opium , de la me- canine, substance blanche, crislallisable en aiguilles, qui ne contient pas d'azote. Académie de mddeci'ut:. On a discuté un projet d'instruction populaire sur le choléra. — M. Dupuytren a communiqué une observation d'anatomie pathologique, relative à des membres inférieurs gangrenés. Société d^ encouragement. On a lu en séance générale une notice nécrologique sur M. le Comte de Chaptal; — M. Thénard a été élu président. Société d'agriculture. On a lu un mémoire de M. de Marivault sur l'éducation des chè- vres dans la Brenne. — On a communiqué un extrait de la première partie d'un ouvrage al lemand de M. de Heiniel, intitulé ; Observations faites pendant un voyage de Vienne à Paris, en i83i. — On a reçu une communication de la Société d'émulation du Jura, rela- tive à une macbine à baltre le bled, mue à bras d'hommes, de l'invention de M. Hugonet. On a fait observer à cette occasion que les machines à battre ont un effet différent du fléau, en ce que le fléau ne fait qu'égrainer le bled, tandis que les machines froissent et broient en outre plus ou moins la paille; d'oix il suit que ces machines sont préférées au fléau dans les contrées où, comme dans le midi de la France, on fait un grand emploi de la paille comme fourrage, tandis que par un motif contraire, à Paris et dans ses environs on préfère le fléau. MM. Lamé et Villermé sont nommés Membres de la Société, dans les sections de phy- sique et de statistique. ( '50) Travaux particuliers de la Société. M. de Bonnard catrel'ent la Sociclé de l'explosion qui eut lieu le 2 août dernier, dans Tune des exploilalions des iti'nes de Louille d'Anzin, déparleracnt du Nord, et q^v a coû- té la vie à dix personnes. Celle explosion a pve' c lié cela de pailiculicr, qu'eu ne peut l'allribuer à aucune impin 'ence des ouv: 1er?, qui ne Iravailla-ent qu'avec des lampes <'e sàrelé en bon élat, ni à aucune communicaiion des travaux en exp'oiialion avec d'anciens ouvrages 1 emplis de gaz hydrogène. El'e a eu lieu au moment où un fort orage éclatait au-dessus de la mine. Elle a é.é déierminée par iin coup démine. Circouîtance toul-à-tait extraordinaire, elle n'a produit de dégâts que dans les conduis dac!age,dans lesquels on a reconnu, immédiatement après l'événement, que la circulation de l'air avait pris ure marche inverse de celle qu'elle devait avoir. Il paraît que par suite du peu de force qu'a- vait le courant d'air_, ( circonstance qui se manifeste souvtntdars les mines pendant les mois de fortes chaleurs) l'orage aura déterminé celte marche inverse dans la circulation, d'où il sera résulté que le gaz hydrogène qui s'écoulait dans les canaux d'aërage, aura reflué dans les travaux, et se sera allumé à l'explosion du coup de mine. A. l'occasion de ce malheureux événement, les directeurs des mines d'An; in ont défendu le tirage à la poudre pendant les temps d'orage, dans tous les travaux sujets au dégagement du grisou. Le Président annonce que la Société va entrer en vacances jusqu'au commencement de novembre, et que les Membres seront prévenus, par lettres, de la réunion qui aura lieu à l'époque de la rentrée. ( iS, ) Extrait du mémoire de M. Gaultier de Claubry sur les calcaires niirifiuble59 ) parlie de l'expcdilion d'Ëgyple, il se rendit à Toulon , où il loniba malade au uiomcni do s'embarquer. Forcé de renoncer à son projet, il entra à l'hôpiial d'Inslruciion de celle ville, il y fit un cours de Botanique et un cours de Chimie. Ses succc dans l'enseii^nemcut fixèrent l'attention du Jury d'inslruclion du département du Var, qui l'appela peu de temps après à la chaire de Chimie de l'Ecole Centrale du département. Il passa ensuite en quelilé de Professeur de Chimie à l'hôpiial d'Instruction de Lille, place qu'il occupa jusqu'en 1802. Sollicité par Fourcroy, qui désirait se faire remplacer au jardin des Plantes, il revint à Paris pour remplir celte lâche difficile. Il sut justifier l'honneur dangereux de succéder à un lel maître, et le grand nombre d'élèves qui suivaienlses cours témoignent assez de l'inlcrtt qu'il avait su leur inspirer. Il fut aussi chargé à la direction de l'iiislruclion publique du bureau des Lycées, place qu'il occupa jusqu'en 1822, et dans laquelle il eut occasion de ren- dre beaucoup de services à l'Enseignement et à ceux qui s'y livrent. Laugier fut attaché à l'Ecole de Pharmacie, d'abord en qualité de Professeur d'Histoire naturelle médicale, puis comme Directeur Adjoint. Il était Directeur de cet établissement depuis la mort de Vauquelin, lorsqu'il fut enlevé à la science et à ses amis le 18 Mai i832 , après deux jours de souffrances, par l'épidémie qui a si cruellement décimé la Capitale à cette époque. Doué d'un esprit conciliant et aimable _, d'une modestie peu commune, Laugier ne compta que des amis, môme parmi ses rivaux. Comme Chimiste, il a laissé un grand nombre de Travaux qui ont eu pour but l'analyse de beaucoup d'espèces minérales nouvelles, ou mal connues jusqu'alors. Nous citerons com- me exemples .- Son analyse des grammatites blanche et grise du S.-Gothard. Celle du chromate de plomb de Sibérie. L'analyse de l'actinote de Zillerlhal, dans laquelle il reconnut la présence du chrome. L'analyse du paranthine, de l'Aplôme, de diverses arragonites. celle de la mine d''urane d'Autun, qui lui donna l'occasion de constater que ce minerai, qu'on considérait comme de l'oxide d'urane pur est en réalité un phosphate d'urane. Nous citerons encore ses recherches sur l'arséniate de plomb de Johann Geor- genstadt en Saxe; Ses recherches sur diverses variétés de Cobalt arsenical qui l'ont conduit à constater la présence du nikel dans le cobalt de Tunaberg, et à séparer ces deux métaux l'un de l'autre par un procédé plus simple et beaucoup plus précis que tous ceux qu'on avait employés jusque là; Ses travaux sur Posmium, leiilane, le cérium, le rhodium. C'est ici le cas de rappeler aussi ses nombreux mémoires sur les pierres météoriques dont il s'était spécialement occupé; Son analyse du fer de Sibérie dans laquelle il a indiqué les mêmes élémens que ceux qui constituent les pierres météoriques; ce qui a fourni la preuve la plus convaincantp de l'identité d'origine entre ces singulières productions. Tous ces travaux importans par leur objet le sont devenus plus encore par la grande pré- cision avec laquelle ils ont été exécutés. M. Berzélius, le meilleur juge en pareille matière, se plaisait à reconnaître l'exactitude consciencieuse de leur auteur. Plusieurs de ces analyses ont servi de base à l'établissement du système de minéralogie du savant Suédoi», et à sa Théorie des proportions définies. La chimie organique doit aussi à Laugier plusieurs Travaux intéressans : l'Examen ( i6o ) conipaialit" (les concrétions calculcuses dans disperses classes d'animaux, travail qui l'a conduit à établir que, chez les herbivores, les calculs urinaires sontenlièremenl formés de carbonate de chaux, tandis que chez les carnassiers ils renferment du phosphate de chaux et du phosphate aninioniaco magnésien; l'Examen d'un grand nombre de concrétions de diverses natures. Tous CCS mémoires sont écrits d'un style clair, correct et quelquefois avec cette élégance et relie facilité qu'on aime à retrouver dans un élève et un collaborateur de Fourcroy. SÉANCE DU 10 NOVEMBRE. i832. La Société reçoit les ouvrages suivants ; îSivellement barométrique des Cévennes, par Monsieur d'Herules Firmas. — Annales de la Société d'Horticulture du 7 Septembre et Octobre i832. — Annales de l'Institut horticole de Froment, livraison de Juin, Juillet, Août^et Septembre l832. Revue sociale ou jour- nal de la civilisation et des progrès : première livraison d'Août i83a. Elle reçoit aussi une lettre du président de la Société royale des sciences, d'agriculture et des arts de Lille, qui envoie un volume de mémoires publiés par cetie Société. Un exem- plaire du bulletin des sciences sera adressé , avec les remerciments de la Société philomati- que, à la Société royale de Lille. Rapports des travauoc des Sociétés savantes. A V académie des Sciences. M. Biot a lu un mémoire sur la polarisation circulaire, qu'il a observé daus beaucoup de corps cristallisés et qui oftreun bon moyen de reconnaissance pour certains produits de la chimie végétale. — M. Pelletier a lu un mémoire sur l'Ana- lyse de divers produits végétaux : il annonce que la Quinine, la Cinchonine, et un autre alcali qu'on extrait d'une substance envoyée du Pérou comme Quinquina, sont formés par la même base unie avec i , 2 , ou 3 atomes d'oxigène. M. Chevreul a fait un rapport sur un mémoire de Monsieur Persouz relatif à Textraç- tion delà matière colorante de la Garance, de la Cochenille, de la Gaude , du Quercitron et d'autres substances. — M. Despretz a annoncé qu'il a opéré la combinaison directe de l'azote avec plusieurs métaux. — M. Bussy a lu un mémoire sur une racine du Levant em- ployée pour remplacer le Savon dans quelques-uns de ses usages. A la Société d'Encouragement, M. Payen a ajouté quelques détails a ceux qu'il avait communiqués précédemment, sur les moyens de conserver, daus l'eau, le fer à l'abri delà rouille. A la Société de Géologie, il a été rendu compte des séances extraordinaires tenues par la Société à Caen en Septembre dernier et des courses Géologiques qu'elle a faites aux environs de celte ville. :^- m. ■Mi: W ^iU% i' .-"4 , IHraiHBin, (CB vu rula £AlliI- opérations analogues plus ou moins usuelles. Il sera également facile, sans perte de temps, ni de matière, de se procurer des envelop- pes de liège pour augmenter le diamètre des bondes en bois, et mieux les assujélir, des pla- ques perforées pour soutenir les entonnoirs ainsi que les fioles renversées, sur de lar"es ouvertures de flacons, verres et entonnoirs a épuiser les filtres, etc., etc. On adaptera , en un moment, dans une broche en liège, le tube et le siphon indiqués par M. Gaylussac pour amorcer les siphons dans les flacons ou bombonnes contenant de la lessi- ve caiisliqiie, des acides concentres, etc. Entre les mains des manipulateurs, la série des emporte-pièce de M. CoUardeau facili-- tera une foule d'agencemens d'appareils, en procurant une très-notable économie de temps. M. Babinet communique à la Société plusieurs nouvelles scientifiques qui lui donnent lieu de faire diverses observations. 1° Ombres brillantes, observées par M. Neker de SoissonsJi 200 mètres et à 1000 mètres les branches des arbres et les oiseaux volants se dessinent en clair sur le fond du ciel illumi- né par le soleil qui vient de se coucher ou qui va se lever. M. Babinet explique ce fait, par le principe dont il a déjà fait plusieurs applications, que si, dans la partie non efficace d'une onde lumineuse on place un petit obstacle, ce petit obstacle supprimant des rayons nécessaires à l'extinction ordinaire de toutes les parties non-directes de l'onde _, produit le même effet que si l'ou faisait naître à la place de l'obstacle des rayons efficaces, ce qui re- ( 166 ) viendrait à supposer l'obslacle existant en clair sur un fond noir. Dans l'observation de M. Neker, le fond brillant provient du ciel éclaire', et il est indépendant de l'onde dont la de'- rivation rend l'obstacle brillant. 2" Un baromètre à eau a été établi, avec beaucoup de soins et de dépenses, à la Société royale de Londres, par M. J. F. Daniel, Membre de cette Société. M. Babinet pense qu'a- vec deux tubes de verre d'un mètre, un ballon pour réservoir d'air, et un tuyau mince en plomb, on ferait à peu de frais un baromètre à eau dont il donne le dessin, et qui serait beau- coup plus exact. 5" On fait exhibition à Londres en ce moment d'un microscope au gaz remplaçant le mi- croscope solaire , lequel projette les images agrandies des objets sur une toile de loo pieds quarrés. — M. Babinet annonce que, dans son cours du Collège de France, il a montré un grand nombre de phénomènes d'optique par le même procédé, et notamment les anneaux colorés des cristaux. Un cristal mis entre deux tourmalines croisées, étant placé dans le trait lumineux divergent ( sans lentille aucune ) , montre les anneaux parfaitement distincts et colorés. 4° J^L Hersclicll correspondant de la Société annonce , dans une lettre adressée à M. Babi- net, qu'il a reconnu que les axes de double réfraction ( que le nicme observateur avait pré- cédemment reconnu être différents pour les diverses couleurs, ) sont de plussitués deux à deux dans des plans différents. C'est principalement dans le Borax qu'on fait facilement cet- te observation. M. Babinet fait remarquer que M. Herschell avait été devancé par M. Norremberg qui , au moyen du verre bleu de Cobalt, montrait les quatre centres d'anneaux ( deux centres d'anneaux rouges et deux centres d'anneaux ijicu», ) j^aifali^TOcot /lUtînrts et situés dans des plans fort différents. Le borax était aussi le cristal soumis à l'expérience par M. Nor- remberg. 5° Dans la même lettre, M. Herschell fait connaître les périodes des étoiles doubles qu'il a constatées jusqu'ici. Elles sont au nombre de sept. Pour l'étoile p delà Vierge, la période e.vt deoiô ans. Pour rétoile — de Castor ou a des Gémeaux, elle est de a53 ans. Pour le a de la Cou- ronne, de 286 ans, pour le Ç de la grande Ours, de 61 ans, pour l'étoile 70 du Serpentaire , de 80 ans , pour le Ç du Cancer , de 55 ans ; enfin pour le n de la Couronne, de 44 ^'is. M. Olivier lit un mémoire de géométrie descriptive dans lequel il se propose la solution de la question suivante : Etant donnée une courbe, à simple ou à double courbure, par ses projections, et tracée sur une surface développable, déterminée par les projections de son arête de rebroussement; chercher le caractère auquel on reconnaît que la transformée de cette courbe sur le déve- loppement delà surface, aura un point d'inûexion; fixer la position de ce point; déterminer si la tangente en ce point aura un contact du premier ou du second ordre avec la iransfor- niée, et cela sans avoir besoin de connaître la transformée. ( i67 ) M. Olivici' s'appuie sur une propriété remarquable dont jouissent les liélices, savoir : que le plan oscutateur d'une hélice est toujours perpendiculaire au plan tangent de la surface dcX'eloppahle sur laquelle l'hélice se trouve tracée. Supposons une sui face dëveloppable D ayant pour arcle do rebroussement une cour])e E; sur la surface D une hélice H ; en un point m de celte courbe sa tangente t et la généra- trice G de la surface. Traçons sur la surface D une des développantes e de la courbe E, cl désignons par n le point en lequel l'hélice II et la développante e se coupent, et par ;9 le point en lequel la génératrice G coupe la courbe e. Développons la surface développable D sur son plan tangent T mené par la génératrice G.Deslors les courbes se transformeront E en E', e en é, H en sa tangente t^ les deux courbes transformées t et e' se coupant en un point «'• les deux courbes e et e' étant tauqcntcs l'une à l'autre au point p. Si maintenant l'on fait rouler le plan tangent T sur la surface D, de manière que les cour- bes E' et e roulent respectivement sur les courbes E et e, la tangente ^ par ses diverses positions, formera une surface développable D' ayant l'hélice H pour arête de rebrousse- ment. Le point n' décrivant dans l'espace une courbe h. La courbe /. est une des développantes de l'hélice H, car elle coupe rectangulairemeuL les diverses positions de la droite t. En effet. Considérons le plan T dans l'une de ses positions, celle où il est en contact avec la surfa- ce D par la génératrice G. Le point w' tend à décrire une courbe située sur deux shpères, l'une ayant sou centre au point m et pour rayon «j«', l'auiicayaiii SOU centre au point p et pour rayon pn'. La tangente à la courbe h pour le point n' sera l'intersection des plans tangens menés à l'une et l'autre de ces sphères pour le point n', et il est évident que ces plans sont respective- ment perpendiculaires au plan T qui contient les deux centres jh et p el le point n'. La tan- gente à la courbe h sera donc perpendiculaire à la génératrice i de la surface développable D '" Le plan tangent T' à la surface D' suivant la génératrice t, lequel sera plan oscutateur de l'hélice H pour le point m, est donc perpendiculaire au plan tangent T de la surface dé- veloppable D pour le même point m. On conclut delà que tout point d'une courbe tracée sur une surface développable don- nera sur la transformée un point pour lequel le rayon de courbure sera préféré, lorsque pour ce point le plan oscutateur de la courbe donnée sera perpendiculaire au plan tancent à la surface développable pour le même point. " Pour les courbes à double courbure, le point de la transformée peut être un point d'm- flexion ou un point méplat ( désignant par point méplat celui pour lequel la courbe est'avant et après le point, située d'un même côlé de sa tangente). On distingue ces points, en pro- jetant la courbe donnée sur le plan tangent à la surface développable; et pour cela, il suffit de prendre deux points sur la courbe l'un avant, l'autre après, le point qui doit se transfor- mer en un point d'inflexion ou méplat, et de voir si les pieds des perpendiculaires abaissées de chacun de ces points sur le plan tangent à la surface développable, tombent tous les deux d'un même côlé de la tangente à la courbe, ou l'un au dessus et l'autre au dessous. Dans le premier cas, la transformée a un point méplat, dans le second cas,un point d'inflexion. ( i68 ) Lorsque le plan oscuiatcur de Ki courbe csi perpendiculaire à la gtindralrice de la surface (.le'veloppable, passant par le point considère, le point mdplat est triple sur la transformée, si la développée de la courbe a un point de rebroussemenl correspondant au point consi- déré, ( désignant jar point méplat triple celui pour lequel la courbe a un contact du troi- sième ordre avec sa tangente). Pour les courbes planes, le point pour lequel le plan de la courbe est perpendiculaire au plan tangent de la surface développable, donne sur la transformée un point d'inflexion. Lorsque le plan de la courbe est perpendiculaire à une génératrice de la surface dévelop- pable, le point situe sur celte génératrice, donne un point méplat double , et qui sera triple si le point est un sommet de la courbe. Au moyen d'un cylindre oscutateur en un point de la surface développable, M. Olivier^ démontre, par une considération géométrique très-simple, que le rayon de courbure d'une hélice, est égal au rayon de courbure de la surface développable sur laquelle elle est tra- cée, divisé par le carré du sinus de l'angle sous lequel l'hélice coupe la génératrice de la surface. M. Olivier démontre ensuite que si Ton a une hélice cylindrique circulaire, regardée comme la directrice d'un cône ayant pour sommet un point de l'axe du cylindre sur lequel l'hélice est tracée, tout plan perpendiculaire à l'axe coupera le cône suivant une spirale hy- perbolique ayant pour point asymptote le pied de l'axe sur le plan sécant. Cette propriété remarquable permet de construire géométriquement . et d'une manière simple , la tangente en un point d'un arc de spirale hyperbolique lorsque son point asymp- tote est donné. M. Olivier donne cnfm pl.islom « nppUrations de la solution a laquelle il a été conduit par de simples considérations géométriques. Il discute en détailla forme de la transformée des sections planes d'un cône de révolution, il montre que la transformée d'une branche d'hy- perbole, dans le cas où l'angle au sommet du cône est obtus, peut présenter sept formes différentes suivant Viaclinaison du plan sécant par rapport aux génératrices de la surface. Dans le cas d'une surface conique et d'une section plane, les points qui se transforment en inflexion sont sur le champ déterminés; Il suffit pour cela d'abaisser du sommet du cône une perpendiculaire sur le plan sécant et de mener du pied de cette perpendiculaire, des tangentes à la courbe^ les points de contact se transformeront en inflexions, et en point méplat si la tangente est perpendiculaire à la génératrice du cône passant par le point de contact. Dans le cas d'une surface cylindrique et d'une section plane, la transformée ne peut évi- demment avoir de po'nt méplat, mais bien des points d'inflexions, qui seront donnés par les points de contact de la courbe et des tangentes dirigées suivant la ligne de plus grande pente du plan sécant. M. Hachette rend compte à la Société d'expériences qu'il a faites sur le disque électro- magnétique tournant de M. A.rago, et il fait connaître les appareils les plus simples à em- ployer pour produire l'étincelle électrique au moyen d'un aimant. Le mémoire de M. Ha- chette, relatif à ces phénomènes, est renvoyé aux Commissaires du Bulletin. ( i69 ) Sur les Nouveaux Phénomènes d'induction électrique, par M. Hachette. Définition de l'Induction. On savait depuis long-lemps que deux aimans suffisamment rapprochés agissaient l'un sur Tautre par influence, et que leur action mutuelle ctait constante, tant que leur distance ne changeait pas. M.A.mpèie, auteur d'une nouvelle théorie électro-m.'ignelique , fondée sur l'identité des fluides, électrique et magnétique^a pris pour base de sa dynamique, ce fait im- portant qu'il a public il y a environ douze ans, que des fils métalliques traversés chacun par un courant électrique s'attiraient ou se repoussaient , selon que les courans étaient dans le même sens ou en sens contraires. ( Académie des Sciences , Seplembie 1820.) Celle découverte a été suivie de celle-ci qu'on doit à M. Faraday,( Mémoire de Novembre i83i ), que deux fils métalliques , l'un traversé par un courant élecliique , l'autre à l'état naturel , exercent une action mutuelle, lorsqu'ils satisfont à la condition de changer conti- nuellement leurs positions respectives, par un mouvement imprimé aux deux fils en mê- me temps, ou à l'un d'eux seulement. Cette action n'est sensible que dans deux instans , celui où les fils entrent dans leur sphère d'activité , et celui où ils en sortent. La cause de ces phénomènes instantanés a été désignée par MM. les Rédacteurs des Annales de chimie et de physique sous le nom d'induction.^ pour la distinguer d'une cause semblable qui produit sur les corps, indépendamment de l'état de repos ou de mouvement, des effets constants qu'on attribue à l'influence électrique ou magnétique. M. Faraday a aussi démontré le premier que les aimants naturels ou artificiels jouissaient comme les couianto clcctiJcjucs, de la propriété de former des courans par induction ( Voyez la notice historique, page 97 de ce bulletin, année i83i). Les principaux phénomènes d'induction qu'on obtient au moyen d'un aimant, sont la production d'une étincelle électrique, et la décomposition de l'eau. Les expériences qui met- tent enévidence ces nouvelles propriétés de Faimant, peuvent mainleuanl être réi élées en présence du plus nombreux auditoire, à l'aide des appareils nouvellement construits, que nous allons décrire. appareils pour la production d'une étincelle électrique au moyen ci'un aimant. M. Faraday a le premier produit une étincelle électrique avec un aimant. Une pièce cy- lindriqueen fer doux, fut pliée, et ses bouts soudés, pour former un anneau, qu'il aiman- ta par le courant d'une batterie voltaïque. On couvrit une partie de cet anneau de mousseli- ne , et sur la mousseline , on roula en spirale un fil de cuivre accouiilé avec un cordonnet de manière que ce fil était isolé et du fer et de ses propres spires. Ou appliqua sur cc"e pre- mière spirale une toile de mousseline, qui fut encore enveloppée par une seconde spirale composée comme les premières d'un fil de cuivre et d'un cordonnet. Une troisième spirale étant disposée delà même man!'- c. on a réuni les bouts de ces trois spirales, par deux fils métalliques, qui furent probn^.- Js jusqu'aux capsules à mercure qui représentent les pôles de la batterie. Aussitôt qu'on plongeait ces fils dans le mercure, la portion de l'anneau couverte par les trois spirales était forteinenl aimantée. La longueur du fil pour chaque spirale était de 77J mètres, et son diamètre de 2 millimètres. La portion de l'anneau non couverte par Livraison de Novembre i832. 2a ( 170 ) ces spirales, peut être consulére'e comme Vétrier de la portion aimantée. — On enroula sur cet élrier un fil de cuivre du diamètre de deux millimètres, et de la longueur de 18 mètres, en ayant soin qu'il fut isolé et du fer et de ses propres spires; les extrémités de ce fil furent rappro- chées et séparées seulement par du charbon. A l'instant où Ton plongeait les bouts des spirales de la partie aimantée de l'anneau , dans le mercure placé aux pôles de la batterie, on apercevait //«e cVi«ce//e enlre les extrémités du j&l enroulé sur la portion clrier de l'anneau. — (Voyez art. 27 et 32 du mémoire cité de M. Faraday, Novembre i83i. ) La batterie volta'ique était formée de cent plaques (cuivre et zinc ) à double cuivre, chacune de 68 cenlimèlrcs carrés. Dans cette expérience de M. Faraday, on emploie un anneau enfer doux, que nous venons de considérer comme formé de deux pièces chacune de la forme d'un fer à cheval, toutes deux aimantées, la première par un courant électrique, la seconde par VinJJuence magne'lique j ces deux pièces ne forment sur l'anneau qu'un seul solide, mais on peut supposer 1° que l'anneau est coupé dans sa partie nue, qui sépare les deux portions couvertes de spi- rales,, et que la section soit le joint commun de ces deux perlions; -2.° que la portion aimantée ou soumise à rinfluence directe de la batterie, soit remplacée par un aimant en acier trempé; cette hypothèse est vérifiée par Texpérience suivante; M, Faraday a composé ( arl. 36 et 37 de son mémoire ) un aimant en acier trempé, avec deux barreaux aimantés, longs chacun, de 61 centimètres; ces barreaux étaient réunis parles pôles opposés au sommet d'un angle aigu, et un élrier enfer doux fermait l'ang'e en touchant les deux autres pôles opposés. Un fil de cuivre couvert d'un cordonnet isolant^ et long de trois mètres, était enroulé sur l'étrier, et les extrémités de ce fil étaient attachées aux deux bouts du fil du galvanomètre. Selon qu'où eiaijii==c.;t o^r .^c^'on mnipail le contact de Télrier enfer doux avec les barreaux d'acier trempé et aimanté, le galvanomètre indiquait la pré- sence du fluide électrique. On pourrait s'étonner qu'après avoir aimanté l'anneau en fer doux avec une très-forte batterie, M. Faraday n'ait pas tenté de disposer son appareil;, pour obtenir une suite d'étin- celles électriques aux extrémités du fil enroulé sur la partie de cet anneau que nous avons nommé clrier \ il préféra continuer ses recherches électro-magnétique*. On connaît mieux maintenant lei circonstances qui favorisent la production de Tétincelle électrique. L'anneau de M. Faraday était d'un trop petit diamètre (i5 centimètres extérieurement); le fil enrou- lé sur la partie élrier die l'anneau, était trop court ; il n'avait en longeur que 18 mètres. Puis l'étincelle devait traverser répaisseur d'une lame ou d'une pointe en charbon. Si les bouts du fil avaient été réunis, et que par une petite combinaison mécanique, on les eut séparés, en mê- me temps qu'on aurait plongé dans le mercure des pôles de la batterie, les bouts des spirales enroulées sur la partie aimantée de l'anneau, il n'y a aucun doule que l'étincelle électrique aurait paru à chaque séparation des bouts du fil enroulés sur l'étrier. Plus simplement, on pouvait tenir à la main les bouts du fil enroulés sur l'étrier, les réunir et les séparer con- tinuellement en les faisant glisser à frottement l'un sur l'autre , tandis qu'une autre person- ne aurait plongé et retiré successivement les bouts des premières spirales dans les coupes de mercure placées aux pôles de la batterie; cette double manœuvre aurait encore produit une 6'j.ite d'étincelles. Les ap^^aieils de M. Faraday pour la production de l''éleclricité au moyen d'un aimant , n'out été connus en France que cinq mois après l'impression de son mémoire du al Ko- ( 171 ) vembre i85i; une lettre du 17 Décembre i85i , adresse'e par M. Faraday à M. Hachette , conleuait seulement, l'annonce de celte découverte. Un journal , le Temps, qui rend un conipie exact des séances de TAcadénue , publia , dans sa feuille du 28 Décembre i83i, l'extrait de la lettre de M. Faraday, que M. llaclietle avait déposé sur le bureau de l'Académie, dans la séance du 26. Celte feuille parvint à MM. Nobili et Anlinori de Florence. Un mémoire italien de ces deux savants portant la date du 3i Janvier i8j2, et ayant pour titre sur la force cleclro- motrice du magnclisme , a pa- ru dans lejournal, Dell' Antologin di Firenze ^ cahier de Novembre i83i. Ce mémoire a été traduit en français, et publié dans les annales de chimie et de physique, tome 48, cahier de Décembre i85i. ( Les dates des journaux scientifiques sont souvent antérieures à celles des mémoires qu'ils contiennent, à cause des relards d'impression et de publication.) Pendant que MM. Nobili et Antinoii faisaient leurs expériences à Florence, M. Forbes entrait aussi dans la carrière ouverte par M. Faraday. Le résultat de ses recherches est con- signé dans un mémoire intitulé : Account of some experimcnis in which an eleclric spark was eliciled front a natural magnet. ( En français; Expériences sur Tétincelle électrique, produite par un aimant naturel^ Voyez la correspondance de M. Quelelet de Bruxelles, tome 7, page 26g). Dans le paragraphe 2 du mémoire cité de MM. Nobili et Antinori, qui a pour titre : Etin- celle magnétique (Voyez page 4' 7 du tome 48 des annales), ces savants ont décrit un moyen simple et fort ingénieux, de leur invention, pour obtenir une étincelle électrique au moyen d'un aimant en acier trempé; l'étincelle était produite au moment de la séparation de l'aimant et de son étiier en fer doux. Un autre appareil imaginé postérieurement par M. Faraday (juin 1882), donne l'étincelle au moment de la réunion de ces deux pièces. Ces deux apparoJls ont cid construits par M. Pixii avec quelques modihcaLions. M'étatit assuré qu'ils remplissaient bien leur objet, je vais les décrire. Production de L'étincelle électrique dans les moniens de séparation ou de contact d'un aimant en acier trempé et de son étrier en fer doux-. Première Expérience, par la séparation; deuxième Expérience, par le contact. La première expérience se fait de la manière suivante : On prend 1° un aimant du poids d'unkilogrammc, capable déporter cinq fois son poids, 2° un étrier enfer doux du poids d'en- viron 4 Lilogr. L'aimant est une pièce d'acier plate, pliée en fer achevai; la largeur de celle pièce est 25 millimètres, son épaisseur de 8 millimètres, la hauteur totale 21 centimètres. L'écartement des deux bouts polaires est de deux centimètres. L'élrier de l'aimant est une pièce cylindrique en fer doux , pliée en fer à cheval. Le dia- mètre de celte pièce est de 2 centimètres ; les deux branches parallèles portant deux bobines , aussi de fer doux et de même diamètre intérieur, ont de longueur chacune 5 | centimètres; chaque bobine est comprise entre deux rondelles de cuivre du diamètre 55 millimètres; ces rondelles sont destinées à retenir le fil de cuivre habillé de soie et enroulé dans le même sens sur les deux bobines. La partie courbée de l'élrier est à nud. La longueur du fil en- roulé est de 75 mètres ( 200 mètres de ce fil pèsent un kilogramme. ) On fait deux petites ouvertures , Tune sur le coude de l'aimant et l'autre sur le coude de 22* ( I?^ ) réirier; on y introduit les bouts du fil enroulé sur les bobines, et on les fi se dans ces trous au moyen de deux petites j^oupilles en cuivre. Les portions du fil comprises entre les bobines et les points d'attaché des bouts de ce fil , sont assez longues, pour que l'aimant puisse se se'parer facilement de son étrier. On met bout à bout l'aimant et son étrier; rompant le contact brusquement , on apperçoit rétincelle électrique, sur les faces par lesquelles les deux pièces étaient réunies. Les bouts de l'aimant el de l'étrier doivent dans cette expérience être considérés comme les deux bouts du fil de cuivre enroulé sur l'étrier. La séparation de Taimant et de son étrier a lieu en mciue temps que celle des bouts du fil , et cette coincidence de temps est une con- dition nécessaire pour la production de l'étincelle électrique. 2"'= expérience. Pour produire l'étincelle électrique par le contact de l'étrier el de son aimant, ou se sert de ces deux pièces disposées comme dans l'expérience précédente j le seul changement à faire consiste dans Tarrangement des bouts de fil du cuivre enroulé sur les bobines de Télrier; l'un des bouts est fixé par une vis à une table en bois, A partir du point où il est attaché, il s'élève verticalement de 2 à 3 centimètres ; il est coudé à angle droit, et terminé par un petit disque de cuivre de la grandeur d'un sou. L'autre bout est aussi attaché à la table par une vis, s'élève verticalement à partir du point d'attache; il est plié suivant une horizontale , et courbé à angle droit, pour descendre et venir toucher le petit disque, qui est horizontal. On amalgame le disque et le bout du fil qui le touche, pour que le contact soit bien établi. On tient d'une main l'aimant, dont le coude est posé sur la table en bois, et de l'autre main, on applique brusquement les bouts de l'étrier sur ceux de l'aimant. Le choc de ces deux pièces fait vibrer la table de bois, les bouts du fil de cuivre enroulés sur les bobines de l'étrier , ainsi que le peiii dist^uo attacUô k l'un des bouts de ce fil ; alors ce disque se sépare de l'autre bout du fil, en même temps qu'on établit le contact de l'aimant el de son étrier- ce qui détermine l'étincelle électrique , qu'on apeiçoil sur le disque ( Voyez Philosophical Magazine , Londres, Juin, i^ja. ) On voit par ce^ deux expériences que le fil de cuivre enroulé sur les b. bines de l'étrier ne s'électrise que dans le moment du contact de l'étrier avec l'aimant, ou de la sépa- ration de ces deux pièces. Celle condition est équivalente à celle-ci : il faut que l'aimant et le fil enroulé sur l'étrier aient un mouvemement relatif; dès que ce mouvement relatif cesse dans la sphère d'attraction , l'induction cesse en même temps. Dans chacune des expériences que nous venons de décrire, la dislance des bonis du fil de cuivre, au moment où l'étincelle paraît , est inapréciable. Pour voir celte étincelle, avec un appareil semblable à celui de M. Nobili, en tenant les bouts du fil de cuivre à une petite dislance, par exemple un millimètre^ il faut employer un aimant très-fort , el alors on ne peut les séparer que par un effort considérable. M. Pixii (ils a obvié à cet inconvénient , en construisant un appareil dans lequel l'aimant change continuellement de place par rapport à l'étrier fixe, sans autre effort que celui qui est nécessaire pour faire tourner Tuu en face de l'autre; la dislance de l'aimant et de son étrier est très-pelite, pour que l'influence magnétique soit la plus grande possible. M. Pixii avait pris part à l'expérience de M. Pouillet communiquée à la Société pliiloma- tique dans la séarxe du 20 Juin i832, et mentionnée dans le bulletin de celte Soeiélé, page 127. M. Pouillet avait remarqué qu'un aimant et son étrier, étant mis en présence l'un de ( 173 ) l'autre, depuis le contact jusqu'à la distance d'un pied métrique, non-seulcmcni raimant convertit par influence l'étrier en un autre aimant; ce qui est un fait bien connu; mais de plus, tant qu'il y a mouvement relatif entre les deux, aimants, on détermine courant et étincelle électrique entre les deux bouts du fil enroulé sur l'aimant élrier^ ces deux bouts étant suffisamment rapprochés. Je passe à la description de Tappareil de M. Pixii que j'ai communiquée à l'Académie des sciences dans sa séance du 3 Septembre i832 , appareil qui ne sera pas moins nécessaire pour les cabinets de physique , que la machine électrique à frottoirs. Appareil pouf' la production continue (Télincelles électriques au moyen d'un aimant. Les deux pièces principales de l'appareil sont un aimant en acier trempé et son étrier en fer doux portant un fil de cuivre couvert de soie ; elles sont disposées comme pour les ex- périences à une seule étincelle de MM. Nobili, Faraday et Pouillet. On fixe la partie infé- rieure de l'aimant qui est coudée, à un axe vertical auquel on imprime un mouvement de rotation. L'étrier est fixe; étant comme l'aimant de la forme d'un fer à cheval, la partie supérieure est coudée, et ses branches verticales viennent affleurer celles de l'aimant, sans néanmoins les toucher. On fait tourner l'aimant, au moyen d'une manivelle et d'une roue d'angle verticale, qui engrené un pignon horizontal de même axe que l'aimant, lequel axe est au dessous du coude de cet aimant. Le tout est monté sur un châssis en bois. Les bouts du fil de cuivre enroulé sur l'étrier sont dirigés vers une capsule contenant du mercure, posée sur la traverse supérieure du châssis; l'un des bouts plonge dans le mercure, et l'autre bout qui n'atteint pas la surface du mercure, en est Irès-rapproché. Lorsqu'on fait tourner la roue d'angle, le choc des dents de cette roue contre celles du pignon , fait vaciller 1p rKaooJc , ot <.c j^tiiU "iuiiYciiai;ut Bc commuuiquant à la surface du mercure, le bout du fil de cuivre voisin de celte surface est alternativement dans l'air et dans le mercure, et lorsqu'il sort du flot de mercure, on aperçait à son extrémité l'étincel- le électrique. L'aimant tournant rapidement sur son axe, les étincelles se succèdent sans interruption. A chaque demie-révolution de l'aimant, les deux bouts polaires Nord et Sud de cet aimant sont en conjonction avec ceux de l'étrier aimanté par influence ; c'est pourquoi deux étincelles successives sont dues à des électricités contraires, ainsi qu'il est démontré dans le très-beau mémoire de M. Faraday, du 24 Novembre i83i. L'aimant en acier trempé du poids de deux kilogrammes en porte 12 - ; sa section transver- saleestun rectangle des côtés 10 et 35 millimètres. Sa hauteur dans le sens de l'axe verti- cal de figure et de rotation est de 21 centimètres; l'ouverture ou l'écartement des pôles, deux centimètres. L'étrier est une pièce cylindrique de fer doux , coudée en fer à cheval; le diamètre des branches parallèles est de i5 millimètres, la hauteur de ses branches d'environ 8 cen- timètres. La longueur du fil de cuivre enroulé sur l'étrier est de 5o mètres, et son poids d'un quart de kilogramme. ( ^74 ) Appareil pour la dc'composition de Veau au moyen d'un aimant. L'acier trempé jouit de cette propriété' singulière de s'aimaïUcr , et de conserver son état d'aimanlalion, comme un aimant naturel. Le fer doux mis en présence et dans la sphère d'activité d'un aimant naturel ou aililicie!, s'aimante aussi; mais s'il est pur, il ne conserve sou état d'aimantation que sous l'influence de Taimant. Cette propriété du fer doux est con- nue depuis Joug-temps; elle a reçu une extension considérable par l'observation queM.Arago afaite le premier, que le fer doux s'aimantait par l'influence d'un courant électrique. C'est en Octobre 1820, qu'il a publié celle observation, et dix ans se sont écoulés, avant qu'on ait obtenu par ce nouveau mode d'aimantation, des aimants, dont la force magnétique sur- passe l'attraction moléculaire du métal non aimanté, et qui peuvent porter des centaines de kilogrammes. C'est au cours de physique de la faculté des sciences de Paris pour celte année ( i832 ) ; que le professeur M. Pouillet a fait pour la première fois, en présence de son nombreux au- ditoire, l'expérience dont il a été fait mention, page 127 de ce bulletin, ( année i832 ). — une pièce en fer doux delà forme d'un fer à cheval, du poids de 8 \ kilogrammes, a porté 45o kilogrammes, c'est-à-dire, plus de 5o fois son poids. La batterie voltaique dont M. Pouillet s'est servi, était composée de 24 plaques ( cuivre et zinc ), chacune de 16 centimè- tres sur II, ou de 176 centimètres carrés» La longueur du fil en cuivre revêtu de soie et en- roulé sur le fer à cheval , était de i55o mètres. M. Quctelet a annoncé , dans le N° 7 du bulletin de l'Académie royale des sciences et belles letlies de Bruxelles, ( i3 Oclobre 1802 ) , que M. Keil avait construit un aimant du poids de 2 4 kilogrammes, qui porte /jo kilogr. c'est-à-dire 16 fois son poids. — Le 20 Sep- tembre i83o, M. le docteur Keil de Prusse ( probablement la même personne citée par M. Quetelet), avait présente à r^Vi-aajmio Je» se;«n^eG Ao Paris un aimant en acier trempé capable de supporter un poids de 25o kilogrammes. M. Quetelet ne dit pas, si les aimants de M. Keil conservait leur aimantation, ni quel en est le prix. Un aimant du poids de 20 kilogrammes, portant environ 100 kilogrammes, composé de sept fers à cheval superposés, coùteàParisGoo francs.Un aimantenfcr doux ctlabatleiie voltaique, quiseraitnécessaire pour lui faire porter le même poids, coûterait beaucoup moins, et reifet en serait plus certain. MM. Sturgeon de Woolwich, Mcll des Pays-Bas, Henry d'Albany ( Amérique du Nord ), sont les premiers physiciens qui ont obtenu parles courants électriques, des aimants de cette force. Un seul élément voltaique (cuivre et zinc ), a produit un aimant capable de supporter 340 kilogrammes; le couple élait foi mé d'une plaque de zinc de 458 cenlimèlres carrés, envelop- pée par une double surface de cuivre de même dimension. M Henri, auteur de l'expérien- ce , a fuit courber en fer à cheval, une barre prismatique de 5o, 8 millimètres de côté, sur une longueur dix fois plus grande (5o8 millimètres), pesant 9 | kilogrammes. Il a enveloppé ce fer à cheval de neuf fils de cuivre recuit, chacun de i8 mètres de longueur sur un millimètre de diamètre; ces fils étaient garnis de soie pour les isoler les uns des autres et du fer à cheval. Quand le courant électrique passait dans les neuf fils , l'aimant en fer doux portait 35o kilogr.; en diminuant le nombre de fils , la puissance de l'aimant décroissait rapidement. ^Extrait du Lycée , N" 6^ Septembre i83 1 • ) Ou a observé qu'on ne changeait pas l'élat magnétique d'un aimant en acier trempe' , ( -75 ) en le soumetlaut à l'influence d'une batterie voltaique capable de produire un aimant en fer doux d'une plus grande force. On sait qu'une haute température détruit dans l'acier aimanté, l'action magnétique; l'acier détrempé ainsi que le fer doux , n'est plus suscepti- ble de s'aimanter par influence , lorsque ces métaux sont sufllsamment chauflés. ^Néanmoins la trempe est un obstacle à l'augmentation de_ la force magnéiique dans un aimant déjii trempé; d^ob. il résulte qu"'il est important de choisir un fer doux pur et bien homogène, pour lui imprimer par induction le maximum de force magnétique. Les phénomènes d'induction que nous allons exposer, exigent des aimants plus forts que ceux qui montrent l'étincelle électrique; néanmoins il suffit qu'ils puissent porter environ 25 kilogrammes; d'ailleurs ces aimants peuvent être ou d'acier trempé, ou en fer doux soumis à l'influence vollaïque. La forme de fer à cheval pour les deux espèces d'aimant , est reconnue pour la meilleure; le rapprochement des deux pôles contribue à en augmen- ter la force magnétique. M. Faraday cite dans son mémoire du 24 novembre i83i, un aimant appartenant à la Société royale, composé de 4^0 barreaux, chacun de 58 centimètres de long, large de uS millimètres, épais de 12 millimètres, dont le poids total est à-peu-près de 400 kilogrammes; ce grand aimant porte seulement 5o kilogrammes, et on vient de ci- ter comme uu fait extraordinaire qu'un aimant en fer à cheval , de M. Keil , du poids de 2 I kilogrammes^ porte 4o kilogrammes. L'aimant en fer doux, de M. Heuri, du poids de 9 ' kilogr. a porté 35o kilogrammes^ et ce haut degré d'aiinantation est aussi constant que le courant électrique qui le produit. De l'action chimique produite par induction. Décomposition de Veau. Note lue « V^I^adenite des iSciences le \S octobre lySo, parM. Hachette. On lit, art. 56 du mémoire de M. Faraday sur l'induction ( Novembre i83i , cahier des annales dechimieetde physique , Mai iSSa ), que ce savant avait en vain essayé de produi- re des effets chimiques par des courants électriques d'induction. Néanmoins il croyait qu'on pourrait les obtenir au moyen d'aimants plus forts que ceux dont il s'était servi, et il pré- voyait que par de nouvelles recherches, la difi'érence qu'on a d'abord signalée entre les courants électriques ordinaires et ceux qui se manifestent parinduction^ pourrait s'éva- nouir. Cette opinion clairement exprimée dans les articles 37 et 5g de son mémoire, est compleltement vérifiée par l'expérience suivante : M. Pixii a monté un aimant en fer à cheval sur le bout de l'arbre d'un tour en l'air, et au moyen d'une pédale, il a fait tourner cet aimant en face d'une pièce en fer doux pliée en fer à cheval fixe; celle pièce était enveloppée par un fil de cuivre couvert de soie. On a mis les deux extrémités de ce fil en communication avec deux aulres fils métalliques qui tra- versent le fond d'un vase plein d'eau. Chacun de ces derniers fils s'élève dans uu tube de verre de la forme d'une petite cloche renversée. L'eau contenue dans le vase et dans les deux tubes, ne forme qu'une seule masse liquide. Pendant que l'aimant tourne, il agit par induc- tion sur le fer doux aimanté, et sur le fil de cuivre revelu de soie, et sur les deux fils placés dans les tubes de verre; la décomposition de l'eau se fait aux extrémités de ces derniers fils; les deux gaz oxigène et hydrogène, s'élèvent au sommet de chaque tube. ( 176 ) M. Pixiia ensuite disposé son appareil, de manière que chaque fil fût toujours soumis à l'influence d'un même pôle de l'aimant, et dans ce cas, les gaz ne sont plus mélangés; l'hy- drogène seul s'élève dans l'un des tubes, l'oxigène dans l'autre. Il résulte de celte expérience, 1° qu'il n'est pas nécessaire, comme on le croyait, que Tac- lion des deux électricités positive et négative, soit simultanée pour la décomposition chi- mique de l'eau, 2° que l'action dont la discontinuité n'est qu^instantanée, peut aussi produi- re cette décomposition. Ces conclusions s'accordent avec les observations faites antérieurement sur la décomposi- tion de l'eau au moyen delà pile voltaïque. Cette décomposition a lieu quoique les substan- ces humides ou liquides de la pile difîèienten conductibilité d'électricité; on conçoit donc que l'eau oppose une force d'inertie à l'action électrique qui tend à la décomposer, et que pour vaincre cette inertie, il faut qu'un courant électrique, fùt-il continu à sa source, agis- se sur l'eau un certain temps , avant que ce liquide se décompose. Les courants électriques d'induction paraissent agir comme des courants électriques continus d'une pile voltaïque dont les plaques métalliques seraient séparées par un liquide peu conducteur. J'ai fait voir que dans le cas où ces plaques sont séparées par des couches d'amidon légè- rement humides, on obtient des piles sèches de longue durée, qui chargent le condensateur et ne décomposent pas l'eau. Quoique le courant électrique soit continu, sa vitesse est alors trop diminuée pour obtenir cette action chimique. L'aimant employé par M. Pixii pour la décomposition de l'eau est formé de deux autres aimants en fer à cheval accouplés; chacun de ces aimants , supporte 12 { kilogrammes, et ils pèsent ensemble /, kilogrammes. L'arbre du tour faisait au moins dix révolutions pai occoudo, la rlfiromposilion de l'eau augmente avec la vitesse de rotation de l'aimant. Les noyaux en fer doux des bobines sur lesquelles le fil de cuivre revêtu de soie est enrou- lé ont pour section un cercle du diamètre quatre centimètres; leur hauteur, le coude com- pris est de 20 centimètres; ils forment les branches parallèles d'un fer à cheval, dont l'écar- tement est de i t centimètres comptés de centre à centre sur les bouts circulaires. Le fil de cuivre-soie a de longueur 400 mètres, et pèse deux kilogrammes. Les rondelles des bobines en saillie sur les noyaux, ont de diamètre extérieur g centimètres; les dimensions de chacun des aimants accouplés sont les mêmes que pour l'aimant décrit page i^S de ce Bulletin. Le 27 Juillet i85:j , M. Faraday a reçu une lettre anonyme, contenant la description d'un appareil qui a au-si pour objet de décomposer l'eau par une suite d'étincelles électriques. Cet appareil est composé de plusieurs petis barreaux aimantés, rangés suivant les rayons d'un cercle en bois, qu'on fait tourner sur son axe. Les bouts des barreaux passent entre les bran- ches de plusieurs petits fers à cheval attachés à un second ccrcîe en bois, fixe et concentrique au premier ; un fil de cuivre enveloppé de soie est enroulé sur les branches des fers à cheval. L'un des bouts de ce fil traverse le fond supérieur d'une petite cloche pleine d'eau, et vient toucher l'autre boutqu'ou introduit dans linlérieur delà cloche par la base ouverte; les bords de la cloche 'onl plongés suivant l'usage, dans un vase plein d'eau. Un petit mécanisme est disposé pour que le mouvement de rotation du cercle qui supporte les barreaux aimantés, se transmette par une détente à l'un des bouts du fil enroulé sur les fers à cheval, et les sépare de l'autre bout par une suite de chocs successifs. rri.^'..u YM'lW- ;? i..4'î!',; /•'■/-'■ "Si, fe^ IVOL'VEAr BITLLETIIX DES SCIEi^CES, LA SOCIÉTÉ PHILO^UTIQUE DE PARIS. ANNÉE l83?. Lwraison d ^ ;^4^^^e^^' II •'iioimiHiirT roua i.'i^!i > fr. pour Pirit. ■ 3 r. 5o c. pour Irf O^par t«isen «. li fr. pour l'Étrangti'. î\2^^SÂ^ PARIS, IMOMIM:, I.IIUIAIRE, RUE DE LA HARPE, N" ■--^, ( 177 ) 4 chaque séparation des deux bouts, l'étincelle électrique est produite, et l'eau se déconi- pose. ^ M. Faraday, en faisant publier la lettre anonyme dans \e philosophir al vwgazine, cahier d^Août i832, a manifeste la crainte que la décomposition de l'eau fût plutôt un cfiet méca- nique semblable à celui de l'eudiomèlrc, qu'une décomposition chimique. L'appareil de M. Pixu est à l'abri de celte objection , puisque la décomposition de l'eau se fait sans étincel- le électrique (Voyez la traduction de l'article du philosophical magazine , feuille du journal le Temps , Paris, 20 Octobre 1802 ). Du disque élcctro-magnélique de M. Arago. En Mars iBiS, M. Arago a démontré 1° qu'un disque métallique qui tourne sur son axe, au dessus ou au dessous d'une aiguille aimantée, dans la sphère d'action magnétique de cette aiguille, la faisait dévier de sa position naturelle; 1° que la déviation commençait et finis- sait avec le mouvement de rotation du disque. M. Faraday a reconnu (mémoire cité du 24 Novembre i83i ) que dans cette belle expérience de M. Arago, le disque mobile s'électrisait. J'ai essayé de décomposerTeau, par l'électiicité communiquée à ce disque. Dans l'appareil de M. Pixii pour la décomposition de l'eau, que j'ai décrit précédemment, j'ai fait substituer à l'aimant, un disque circulaire en cuivre j la pièce fixe en fer doux, entouré du fil de cuivre-soie était inutile; on mit à sa place l'aimant. On a fait communiquer les bouts du fil du multiplicateur ou galvanomètre, avec le disque circulaire. Pour établir celte communication, et s'assurer du contact, chacun des bouts du fil était terminé par une petite plaque de cuivre amalgamée de mercure; l'un des bouts plats du disque était aussi amalgamé. On tenait les plaanps rl„ fil A.. „T.i.;r.i.v»» , — r--- j.. j-ai^c Je l'aimant fixe, et aux extrémités du diamètre du disque parallèle à la droite qui joint ces pôles. Le plan du disque afîleurait les pôles de l'aimant sans le toucher; les plaques appuyées contre le bord plat du disque, le plus éloigné de l'aimant, frottaient contre ce bord, pendant que le disque tour- nait. Le mouvement de rotation de ce disque lui était communiqué par la pédale du tour. Aussitôt que la vitesse de rotation du disque était d'environ dix tours par seconde, l'ai- guille du multiplicateur déviait de sa position naturelle , mais la déviation n'était que d'un angle d'environ 3o°. J'ai fait accoupler le disque de cuivre avec un autre disque en fer doux de même diamè- tre; la déviation n'a pas cliangé sensiblement. J'ai répété cette expérience avec un aimant plus fort, du poids de vingt kilogrammes, et portant cent kilogrammes ; la tension de l'électricité du disque tournant n'a pas augmenté sensiblement. Le diamètre du premier disque tournant était de onze centimètres ; celui du second de dix- sept centimètres. Il paraît que le cuivre se comporte sous l'influence d'un aimant, comme l'acier trempé et aimanté sous l'influence d'un courant électrique; ou sait que ce courant, quelle que soit lu puissance delà batterie voltaique qui le produit, n'augmente pas sensible- ment la force magnétique d'un aimant d'acier. L'aimant capable de porter cent kilogrammes, et du poids de 20 kilogrammes , dont je me suis servi pour les expériences précédentes, avait été construit par les soins de M. Pixii. Il Livraison de Décembre i832, '^3 ( i7fi ) est composé de scpl fers à cheval , assemblés par des brides en cuivre. Les cinq fers inté- rieurs sont armés d'un talon en fer doux. La longueur de l'aimant, talon compiis, est de 4^ centimcirci. L'écaricment des brandies du fer à cheval est de 5 f centimètres. Chaque fer a d'épaisseur un centimètre^ et 4 centimètres en largeur. En disposant cet aimant en face d'un élrier en fer doux, comme dans la première expé- rience de la décomposition d'eau par un aimant portant seulement aS kilogrammes, l'eau se décompose plus rapidement; l'étincelle et tous les phénomènes physiologiques se manifes- tent avec une grande intensité. L'étrier pour cet aimant, est une barre cylindrique, en fer doux, pliée en fer à cheval. Le diamètre de la barre est de 55 millimètres. Les branches parallèles terminées par deux rondelles en cuivre, et enveloppées par le fil de cuivre revêtu de soie, ont chacune iG centi- mètres de longueur. La partie nue du fer à cheval, le coude compris, est de 23 centimètres. Les rondelles de cuivre, qui retiennent le fil ( cuivre et soie) ont gS millimètres de diamè- tre extérieur. La hauteur de l'étrier est de a5 centimètres, son poids de 8 à kilogrammes. Le fil ( cuivre et soie ) pèse cinq kilogrammes et a de longueur un kilomèlre. Tenant des deux mains les bouts du fil (cuivre et soie) réunis, et les séparant pendant que l'aimant tourne en face de l'étrier, enveloppé de ce fil, on voit à chaque séparation, une étincelle électrique, entre les extrémités du fil. Ces mêmes bouts plongeant dans un vase plein d'eau salée, et mouillant ses mains pour les plonger dans le même vase, on éprouve au mo- ment de l'immersion une vive commotion. De la productioJi de V électricile édncelante , par le disque tournant du doubleur d'électricité. Le 5i Octobre i8o3, M. Desormes et moi avons présenté à l'^Vcadémie des sciences, un mémoiic a«Lia 1o^„p1 ^q^s avons établi ce fait; qu'un disque de cuivre tournant, qui , dans sa révolution , 5e trouve en conjoncuon avec acux uuircs acnfuca iic uuCvik jî^ca, et qui tourne sans les toucher, s'clectrise. Nous avons fait voir que l'électiicité ainsi produite, d'abord très-faible, augmentait rapidement par le renouvellement de la conjonction à distance avec les disques fixes^ et qu'après un petit nombre de révolutions du disque mo- bile, les trois disques se chargeaient d'une électricité étincelante. , Nous avons conclu de nos expériences, qu'un doubleur d'élcclricilé dont les disques au- raient un diamètre égal à celui des plateaux de verre des machines ordinaires à frottoirs , serait une nouvelle machine électrique, sans frottement, non moins puissante que les an- ciennes. ( Voyez les annales de chimie, tome 49 ? année i8o3). Les trois disques en cuivre du doubleur d'électricité que nous avons présenté à l'Acadé- mie en i8o3 , l'un mobile et les deux autres fixes , ont chacun en diamètre i35 millimètres; cet instrument, nouveau producteur d'électricité,, se trouve chez M. Pixii. Prix décerné à M. Pixii fils par l'Académie Royale des Sciences, en séance publique du 26 novembre i832. La commission chargée cette année de l'examen des mémoires et machines présentés pour concourir au prix de mécanique fondé par Montyon, était composé de MM. de Prony ^ Girard, Arago, Hachette, et Navier. J'ai engagé M. Pixii a mettre les appareils électro- ( '79) magnétiques de son invention, sous les yeux de la commission; l'Académie a, sur le rapport de la commission, accordé, à litre d'encouragement, une médaille d'or de la valeur deSoo francs, pour les dispositions ingénieuses que M. Pixii a introduites dans les appareils électro-magnétiques, dispositions que nous avons eu principalement pour objet de faire connaître, en écrivant cet article. SÉANCE DU 24 NOVEMBRE i832. Le Procès-verbal delà séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée. M. Silveslre fait hommage à la Société, au nom de la Société des Méthodes d'Enseigne- ment, des prospectus des cours gratuits, destinés aux gens du monde qui vont être ouverts rue Taranne. Le Secrétaire annonce que pendant les vacances de la Société, M. le ministre du com- merce et des travaux publics a souscrit pour cinq exemplaires au Bulletin des sciences. Un membre demande qu'il soit rendu compte à la Société de la situation financière du Bulletin. L'examen de cette question est renvoyé à la première séance de Janvier i833. Rapports des travaux des Sociétés sai'antes. Académie des sciences. M. Danet a fait un rapport sur le Prix Montyon destiné à la dé- couverte a^ant pour objet de rendre un art plus salubre. Ce prix a été accordé à un ouvrier de la cristallerie de Bacarat (Ismael Robinet), qui a imaginé de souffler le verre au moyen d'une petite pompe. Ce procédé, indépendamment de son effet très-salutaire sur la santé des verriers souffleurs, a encore eu pour résultat de permettre d'introduire de grandes améliorations dans le lavage des cristaux. L'académie a doublé la valeur affectée au prix qu'elle a porté à 8000 francs. — M. Diimac a faU ..►> — j-j. -' -.-J-B^a. i :g..„„„. li.a lodurCS depLuinC; UU second rapport a été fait par M. Navier sur le concours pour le prix de mécanique, d'après lequel deux médailles de 3oo francs ont été accordées, l'une à M. Pixii pour les perfec- tionnements qu'il a apportés aux appareils électro-magnétiques, l'autre à M. Tliilorier pour une machine pneumatique à mercure qui opère le vuide à 6 millimètres près. Académie de Médecine. M. Parent du Chatelet a fait un rapport sur la question de sa- voir si l'on devait conserver ou rapporter l'ordonnance de police de 17S4 qui enjoint d'en- fouir à i5 pieds de profondeur, aptes les avoir tailladés, les cadavres des chevaux atteints de la morve, du farciu ou d'autres maladies contagieuses. La discussion sur les conclusions du rapport a été renvoyée à une séance suivante. Société d'Agriculture. On a lu un mémoire de M. Masclet , qui rend compte des recher- ches faites en Angleterre sur l'emploi des os concassés comme engrais, recherches des- quelles il résulte que cette matière est un engrais d'une grande puissance, non-seulement instance, mais encore duiable, surtout quand les fragments des os sont un peu volumi- neux. Société de Géohgie. ÏVL Boue a rendu compte des circonstances remarquables qu'a pré- sentées rassemblée des n turalistes allemands réunis à Vienne en Seplciiibre dernier, et d'une partie des travaux de celte assemblée.M, Boblaye a lu un méiiioirc sur une roche dcLaconie 23* ( i8o ) citée comme marbre et sous divers noms par les auteurs arxciens, désignée par Pline sous le nom d'Ophite, dont M. Boblaye a retrouvé les carrières en Morée, roche qui n'est autre que le célèbre porphyre vert antique, el à laquelle M. Boblaye propose de donner le nom de Prasopiryre. Travaux particuliers de la Société. M. Vîllermé entretient la Société de l'objet du rapport fait à l'Académie de médecine par M. parent du Chatelet, rapport dans lequel on a examiné celte importante question : Jus- qu'à quel point les maladies contagieuses des animaux sont-elles réellement dangereuses pour les bestiaux? M. Villermé expose que, chaque année, à Paris environ 1800 chevaux atteints de la morve ou du farcin, sont envoyés par la police du marché aux chevaux au clos d'équarrissage de Montfaucon^ et qu"'un nombre à-peu-prcs égal y est envoyé spontané- ment par les marchands; que celte grande quantité d'animaux malades ou morts est jour- nellement en contact avec beaucoup de chevaux sains appartenant aux entrepreneurs d'ë- quarrissages, et qu'il est à-peu-près sans exemple que ces derniers chevaux aient contracté les maladies. M. Villermé ajoute que les chairs el les peaux des animaux malades qui sont abattus à Monlfaucon sont continuellement employés, transportés, même mangés par d'au- tres animaux, sans propager aucune maladie; — Que l'expérience de plusieurs générations d'équarrisseurs vient à l'appui de ces faits journaliers , et qu''il en résulte que l'ordonnance de 1784 n'est pas fondée. Qu'il est donc important pour l'industrie que cette ordonnance soit rapportée. M. Silveslre fait observer que, d'après l'expérience d'un grand nombre d'agriculteurs , on doit établir une grande différence sous le rapport du danger de la contagion, entre les animaux malades et les animaux morts, et qu'il paraît bien constaté pour toutes les mala- dies contagieuses sauiio .-.^.1,... ^, i„^..„n„ „i „,^ -K,.^.«^nntPnep. aiio les rorps des ani- maux morts depuis quelques temps ne sont pas susceptibles de communiquer la contagion; qu'il est donc vivement à désirer que les cultivateurs puissent employer ces corps d'ani- maux comme engrais , et en tirer ainsi un parti irès-avaulageux que l'exécution de l'ordon- nance leur inlerdirait, M. Payen ajoute que, même dans le cas ou les corps d'animaux morts seraient supposés dan- gereux sous le rapport de la contagion , le danger serait bien plus sûrement détruit en plon- geant et mouvant ces corps dans une chaudière à vapeur, ainsi qu'on le fait quand on veut les dessécher pour les faire servira l'engrais, qu'en les tailladant et les enfouissant, ainsi que le prescrit Tordonnance de police dont il est question. M. Payen expose verbalement à la Société quelques observations sur l'emploi des os con- cassés comme engrais , et donne l'explication de quelques anomalies observées dans la pra- tique. M. Babinet annonce à la Société que M. A.iry de Cambridge, ayant produit des anneaux colorés par réflexion, analogues à ceux de Newton, au moyen d'une lame d'air comprise en- tre deux surfaces sphériques de densités différentes (par exemple le Crown glass et le dia- mant ) a observé ce phénomène remarquable, que, sous l'incidence perpendiculaire, le centre des anneaux est obscur, comme dans les anneaux de Newton; qu'il en est de même ( i8i ) pour les incidences très-grandes j mais que, si l'incidence est intermédiaire entre celle qui répond à la polarisation complète sur le premier milieu, et rincideuce pareille sur le se- cond milieu, le centre des anneaux réfléchis est brillant, lorsqu'on même temps la lumière est polarisée perpendiculairement au plan de réflexion , en tout autre cas , ce centre est noir, M. Airy avait prévu ce résultat parla théorie de Fresnel, dans un cahier de la Société philosophique de Cambridge, qu'il a adressé à la Société philomatique. M. Achille Comte fait hommage à la Société de la suite de ses tableaux du règne ani- mal. M. Breschet est chargé d'examiner ces tableaux, et d'en faire l'objet d'un rapport ver- bal. Le secrétaire fait lecture d'une notice nécrologique sur M. Brué , rédigé par M. Eyriès pour le Bulletin des sciences. La Société arrête que cette notice sera insérée dans la livraison d'Octobre. M. Duhamel rend ujQ compte succinct du mémoire dont il a communiqué les résultats à l'Académie des sciences. Ce mémoire avait pour objet la recherche des équations générales de l'équilibre et du mouvement des corps élastiques en supposant la température variable d'un point à un autre d'une manière arbitraire. Jusqu'ici, dans l'étude des actions moléculaires, on n'avait: considéré que le cas d'une température uniforme. Or dans une multitude de cas qu'il est mutile d'énumérer, les dilTérens points du même corps sont affectés de températures iné- gales, et les forces développées par la chaleur modifient les conditions d'équilibre ou de mouvemenide molécules; il était donc indispensable de former les équations générales qui les expriment. M. Duhamel , après avoir établi ces équations en a fait l'application à diverses questions particulières; il a indiqué principalement le cas d'une sphère creuse dont les surfaces, intérieure et extérieure, sont soumises à des pressions quelconques, et dont les différentes couches ont des temnératnrpe vavîaKio,. a\.^^ r^ — --ixc quelconque avec le rayon. M. Duhamel annonce qu'il pourra donner prochainement des détails plus circonstan- ciés sur ce mémoire qui n'est pas encore terminé. SÉANCE DU I DÉCEMBRE i832. Le procès-verbal de la séance précédente est lu, et la rédaction en est adoptée. La Société reçoit un volume des Mémoires de la Société Royale des Sciences , de l'Agri- culture et des Arts, de Lille, pour 1839 et i83o, M. Guillemin est chargé d'examiner cet ouvrage et d'en rendre compte à la Société. Elle reçoit aussi une lettre du président du Comité central de la Société de civilisation, qui offre l'échange de la Reme Sociale, ou Journal de la civilisation et des progrès , contre le Bulletin des Sciences. Cette proposition est renvoyée à l'examen des commissaires du Bul- letin pour novembre et décembre. Une lettre circulaire du Maire, président du Bureau de Bienfaisance du douzième arron- dissement de Paris ; sollicite des secours pour les nombreux indigents de cet arrondisse- ment. ( >8a ) La Socidië rtiçoit un Mémoire italien de M. Fabbroni sur le Sorgo et sur la panification de» grains de celte plante. Ce Mémoire est renvoyé à l'examen de M. Gaultier de Claubry. Rapports des Travaux des Sociétés savantes. 'Académie des Sciences, on a tenu une séance publique dans laquelle on a lu les éloges de M. Young et de M. de Lamarck. Académie de Médecine, on a discuté le Rapport de M. Parent du Chatelet sur l'ordon- nance qui prescrit d'enfouir à une grande profondeur les cadavres d'animaux morts de maladies contagieuses. Les conclusions de ce Rapport oui été renvoyées à la commission, pour une nouvelle rédaction. Société d'Encouragement, on a fait un Rapport sur le Cuncours relatif aux moyens de reconnaître et de déterminer la proportion de fécule de pommes de terre mélangée à la farine de froment. Les concurrents ont en général cherché à reconnaître les mélanges par le poids des farines, la fécule étant plus pesante que la farine de froment, ou par l'emploi de l'iode et du brome qui colorent avec des nuances diverses la farine et les diverses sortes de fécules ; mais les Mémoires présentés n'ont pas atteint le but que se proposait la Société d'Encouragement , et le prix n'a pas été adjugé. M. Eyriès annonce que M. Amédée Jaubert lui a confirmé récemment ce qu'il avait annoncé il y a quelques mois à la Société , relativement à une racine employée dans le Levant pour détacher les étoffes. Celle racine est semblable à celle que M. Bussy a pré- sentée à la Société ; et M. Jaubert la rego,rde aussi comme appartenant au gypsophila stratliciim de Linné. Le nom qu'elle a, en langue turque signifie coaguler, et on l'emploie en effet , anssi' rour faire prendre les gelées de fruits. — M. Eyriès ajoute que Beckmann, dans son Hisioire des invv....: ,.....-, j ^—- i , a — i-^-oi ;i parle des plantes que les anciens employaient pour détacher , et enlr'autres d'une plante qu'il regarde comme étant probablement un gyspophilaj mais qu'il ne détermine pas d'une manière comme précise Travaux particuliers de la Société. M. Bussy lit une No'.ice nécrologique sur M. Laugier. M. Gaultier de Claubry ertrelient la Société de plusieurs séries d'expériences qu'il a suivies, comme membre C jl Conseil de salubrité, et qui avaient pour but de déterminer 1° les avantages coaiparatil's cau pétrissage à bras, et du pétrissage par les machines; 2° la quantité de pain fournie par un sac de fr.rine. Sept pétrins mécaniques ont éU soumis à la comraission ; les deux meilleurs offrent de très-grandes diOérences dans leur construction et leur mode d'action, l'un étant formé d'un axe horizontal qui porte des plans inclinés en hélice , lesquels remuent et divisent la pâte dans tous les sens; l'autre comprimant au contraire la pâle avec un cylindre horizontal. ( 183 ) Cependant avec ces doux appareils , la quantité' et la nature du pain obtenu ont e'té sem- blables. — Les expériences comparatives ont été faites sur des quantités de farine exacte- ment pesées, et en employant tantôt une même quantité d'eau, déterminée à l'avance , tantôt une proportion d'eau variable à la volonté de l'ouvrier. — M. Gaultier de Claubry a reconnu que la quantité d'air renfermée dans un même poids de pâte fabriquée au pétrin ou à bras , était la même, et, contrairement à l'opinion reçue, que la pâte absorbe de l'air pendant le pétrissage. Il a reconnu que pendant cette opération non-seulement il n'y avait pas d'air absorbé mais qu'il y avait dégagement d'acide carbonique. — On craignait de trop refroidir la pâle par le pétrissage mécanique, et d'être obligé alors de la récliauffer par une eau trop chaude, la température de l'eau au-dessus de 36 à SB'' empêchant la |^)âte de bien lever ; l'expérience a prouvé que l'emploi du pétrin à cylindre lui-même dont le contact doit le plus refroidir la pâte, n'abaissait pas la température de la pâte sensiblement plus que le pétrissage à bras d'homme. — Sous le rapport de la salubrité et de la santé des ouvriers, le pétrissage mécanique l'emporte beaucoup sur le pélrissage à bras. Le nombre des ouvriers employés reste le même j leur travail devient moins pénible , mais un peu plus assidu. Quant au rendement , avec certains pétrins il est le même, et avec d'autres il est de -'- moins con- sidérable qu'avec le pétrissage à la main. Les boulangers sont en général opposés à l'adoption de ce nouveau mode de fabrication. L'administration a fixé depuis long-temps le rendement d'un sac de farine de 325 livrés ou i56 kilogrammes à io2 pains ronds , de 2 kilogrammes, adme'tant, d'après de nom- breuses et anciennes expériences, que les boulangers obtenaient réellement io5 ou 106 pains. Cependant le rendement moyen de la première série d'expériences de la commission du Conseil de salubrité n'a été que de loi pains, plus 258 grammes. Dans la seconde série d'expériences, il a été prouvé que, pour les farines de i85o, le rendement moyen n'était que de 98 pains : une diminution paraît exister réellement , même pour le« farinps pures; mais Ift réo.Uat A^^^^ r — 1 j.-'-i ^«^...noc v-^i, aa , c„ ixioms en partie, au mélange de fécule de pommes de terre avec la farine , ce que l'on ne peut plus aujourd'hui recon- nûire à l'éclat ei au brillant des grains de la fécule, comme on le faisait quand le mélange n'était opéré qu'à la pelle. Mais depuis quelques années les meuniers passent la fécule sous la meule avec les farines, et la première n'est plus reconnaissable à l'œil. — Indépendam- ment d'une diminution dans la quantité du pain , le mélange de fécule altère aussi la qualité de la pâte , quand il a lieu dans une proportion de plus de 7^ j la pàte devient plus courte , elle lève moins bien , et au lieu d'un gonOement uniforme, elle pré ente toujours dans le milieu de la surface supérieure du pain une dépression d'autant plus forte que la proportion de fécule est plus grande. M. Gaultier cîe Claubry ajoute que le sel que Ton mêle à la pâte du pain, ne sert pas seulement a lui donner de la saveur , mais aussi à le faire lever plus uniformément; qu'il résulte même des expériences de M. Kahlmann que le doublement de la dose du sel améliore encore la levée de la pâle et lui fait prendre plus d'eau; que d'autres substances salines produisent des résultats semblables , ainsi qu'on l'a reconnu en Belgique pour le sulfate de cuivre quand on le mêle à la pâte jusqu'à la dose de 7^ de grains pour 4 livres de pâte. Mais dans une proportion plus grande, par exemple à la dose de 2 grains, le sulfate de cuivre colore la pâte en bleu, et l'empêche de bien lever. ( i84 ) M. Silveslrcfail observer qu'il semblerait résulter des inconvénicns reconnus au mélange de la fécule de pommes de terre avec la farine de froment^ qu'il vaudrait mieux en revenir au simple mélange de pommes de terre broyées, mélange qu'on a opéré jusqu'à une pro- portion de \ , en fabriciuant un pain qui n'est plus blanc, mais qui est bien lié et très-bon. M. Hachette appelle l'allcnlion de la Société sur le fait annoncé par M. Gaultier de Claubry, que \e rendement moyen des farines de froment est aujourd'hui sensiblement inférieur à celui qui avait été fixé autrefois par l'A-dministration d'après l'expérience. M. Hachette pense que ce résultat peut être occasionné^ au moins en partie, par les défri- chements et par l'extension successive de la culture des céréales à des sols qui ont moins de fonds, et qui produisent naturellement des grains moins bons, commodes pailles moins fortes que ne le font les sols meilleurs , cultivés depuis long-temps. M. Théodore Olivier présente à la Société un petit Modèle de Géométrie descriptive, de son invention et au moyen duquel l'on peut représenter des paraboloïdes hyperboliques de toute ouverture. Ce petit appareil se compose de deux V en cuivre, unis par leurs extrémités au moyen de charnières , de sorte que l'un des V restant fixe , l'autre tourne autour des deux charnières et prend dans l'espace toutes les inclinaisons possibles. Le Y mobile peut alors se placer dans un même plan avec le V fixe, et former alors avec lui un losange , ou bien se recoucher sur le Y fixe et former seulement un angle. Les 4 côtés des deux V sont percés de trous également distants les uns des autres. Supposant les deux V dans un même plan et désignant par a et a', b et h' , les côtés paral- lèles du losange, on passe des fils de soie dans les trous des côtés a et a'; ces fils sont fixés par une de leurs extrémités au V mobile, et l'on attache à l'autre extrémité passé dans les trous du Y fixe de petites balles de cuivre ou de plomb. Tous les fils dans celte position sont pa- rallèles enir'eux. On opère de la meu»- -^^rmîprp nii< r.innnrt aux deux côtés b et h; et en faisant tourner le V mobile, les divers fils de soie se trouvent tendus par les balles de plomb et forment les générations d'un paraboloïde, dont l'ouverture va en diminuant à mesure que le Y mobile tend à se recoucher sur le V fixe, lorsque cela arrive les fils de soie se recouvrent deux à deux et déterminent par leurs intersections un polygone enveloppe d'une parabole. Pour se rendre compte des diverses formes par lesquelles passe le paraboloïde, on peut considérer une parabole P située dans le plan des x y, ayant son sommet à l'origine des coordonnés et son axe dirigé suivant l'axe des x négatifs, comme étant la parabole directrice du mouvement d'une parabole P' située dans le plan des z x , ayant aussi son sommet paral- lèlement a elle-même, son sommet parcourant la courbe P. Supposons que le paramètre soit d'abord infini pour P et P' alors ces deux courbes sont l'une l'axe des y et l'autre Taxe desz, la surface est alors le plan z y. Supposons ensuite que les paramètres diminuant continuellement, l'une des paraboles P par exemple arrive a avoir son paramètre nul avant le parabole P', dès lors la surface rede- viendra encore un plan qui sera celui des xy. Entre ces deux limites le paraboloïde prendra diverses formes dont on peut facilement se faire une idée. L'on sait qu'il y a deux espèces de paraboloïdes , l'un nommé rectangulaire c'est celui pour lequel les deux plans directeurs se coupent à angle droit: L'autre oblique c'est celui pour lequel les deux plans directeurs se coupent sous un angle aigu ou obtus. ( 185 ) Le plan langent au sommet du paraboloide coupe cette surface suivant deux génératrices de systèmes didérenls qui comprennent entr'clles un angle égal à celui des plans directeurs. Dans le petit modèle préseulé par M. Olivier, ces deux génératrices remarquables sur la surface sont celles qui passent par les points milieux, la première des côtés a et a , la seconde des côtés h et h\ De sorte que pendant le mouvement du V mobile , l'angle de ces deux fils varie continuellement, passant de l'angle obtus à l'angle droit, puis à l'angle aigu, pour enfin s'annuUer , auquel cas les deux fils se superposent, les deux V se recouchant l'uu sur l'autre. Ce petit modèle offre l'avanlage d'être peu coùleux, car il peut être exécuté en bois, et sa simplicité permet de le confectionner avec la plus grande facilité, sans avoir besoin de re- courir à un ouvrier habile (*). M. Olivier présente ensuite quelques idées sur les surfaces gauches en général. Toute surface gauche peut être regardée comme ayant deux modes de génération* dans le premier mode, on peut supposer la surface engendrée par une droite mobile s'appuyant sur trois courbes directrices fixes. Dans le second mode , on peut supposer la surface engen- drée par une droite se mouvant sur deux courbes fixes et pendant son mouvement devenant successivement parallèle aux diverses génératrices d'un cône. Une surface gauche peut être donnée par l'un ou l'autre de ces deux modes de génération, les arts en offrent plusieurs exemples. Il est toujours facile lorsque la surface est donnée par l'un de ces deux modes, de construire tout ce qui est nécessaire pour opérer l'autre mode de génération. Supposons une surface donnée par le premier mode , désignant par C, C , C", les courbes directrices, et par G, G', G", etc., les diverses génératrices de la surface j on pourra toujours prendre un point arbitraire, et mener par ce point des droites g , g-', g:', etc., respectivement parallèles aux génératrices G, G', G", etc., on formera donc un cône Dj et l'on pourra dès lors supposer la surface comme engendrée uar une droite G s'appuyant sur les deux courbes C et C, et se mouvant parallèlement au cône directeur D. De même, si l'on a une surface gauche donnée par le second mode de génération, on pourra toujours la couper par un plan ou une surface de forme déterminée suivant une courbe C", et dès»lors regarder la surface donnée, comme déterminée par le premier mode de génération, savoir : par une droite s'appuyant sur les 3 courbes C, C, G*. L'on sait que suivant une génératrice d'une suiface gauche, l'on peut construire une in- finité d'hyperboloides ou de paraboloïdes tangents, et que pour construire le plan tangent en un point d'une génératrice d'une surface gauche, on emploie ou l'un des hyperboloïdes ou l'un des paraboloïdes tangents , et que Ton doit choisir celui que les données de la question permettent de déterminer le plus facilement. 11 paraît que dans les diverses applications il est préférable d'employer Thyperboloïde , lorsque la surface gauche est déterminée par le premier mode , et le paraboloide lorsque la surface est au contraire déterminée par le deuxième mode de génération. En un mot , il paraît qu'il est préférable pour la simplicité (*) Nous ne pouvons nous dispenser de rappeler ici les modèles des surfaces gauches de diverses nature» exécutés par M. Bocchi, conservateur des modèles de l'Ecole Polytechnique. Leur construction et la dispo- sition de leurs diverses parties sont on ne peut plus ingénieuses, et ils sont exécutés avec une grande habileté, ainsi que les modèles d'engrenages. Livraison de Décembre i832. 24 ( i86 ) desconstruciions graphiques, d'employer la surface la plus simple dans le même mode de génération, pour obtenir le plan tangent à une surface gauche donnée. Dans le premier mode la surface la plus simple est celle qui est engendrée par une droite s'appuyant sur trois droites: c'est l'hyperboloïde à une nappe, qui a pour second mode de génération , une droite s'appuyant sur deux droites et se mouvant parallèlement à un cône du second degré. Dans le second mode, la surface la plus simple est celle qui est engendrée par une droite s'appuyant sur deux droites, et parallèlement à un plan , c'est le paraboloïde hyperbolique, qui a pour second mode de génération , une droite s'appuyant sur trois droites parallèles à un même plan. En ayant égard à la double génération en ligne droite dont ces deux surfaces sont suscep- tibles, on voit que la surface conique à laquelle les diverses génératrices du premier ou second système se trouvent parallèles, est pour l'hyperboloïde un cône du second degré , et pour le paraboloïde le système de deux plans- La construction des génératrices d'une surface gauche, dans le premier ou le second mode de génération offre des dissemblances que l'on doit faire remarquer. Dans le premier mode. On prend un point m sur la courbe C, et on le regarde comme le sommet commun de deux cônes ayant pour base l'un la courbe C, l'autre la courbe C', ces deux cônes se coupent suivant les diverses génératrices de la surface qui se croisent au point m. Ainsi pour construire les génératrices, on emploie deux cônes variables de forme, dont le sommet commun est mobile sur la courbe C, et dont les bases sont fixes. Dans le second mode. On prend un point m sur la courbe C , on transporte le cône direc- teur D, parallèlement à lui-même eu D', de manière que son sommet devienne le point m ; l'on regarde ce point ni, comme le sommet d'un second cône ayant pour base la directrice C et l'intersection Af rc rône et du cône D' détermine les génératrices de la surface. A.iusi pour construire les génératrices ou emploie deux cônes dont le sommet commun et mobileparcourt la courbe C , mais l'un de ces cônes est invariable de forme, tandis que l'autre ayant une base fixe , change continuellement de forme. Dans les applications aux arts ou rencontre quelquefois des surfaces gauches déterminées par le second mode de génération, telle est, par exemple, la surface de joint du trompillon , dans les trompes. On est obligé, pour appliquer le trait sur la pierre, de construire des panneaux qui nécessi- tent la construction des courbes intersections de la surface par des plans diversement inclinés, et l'on sait que souvent, pour mieux déterminer la forme d'une courbe d'intersection, on construit ses tangentes. Ainsi il doit être utile de savoir construire le plan tangent en un point d'une surface gauche déterminée par le second mode de génération. Je ne sache pas que Ton se soit occupé jusqu'à présent de cette question. Je suppose une surface gauche donnée par son cône directeur D et ses deux courbes direc- trices C et C. L'on veut en un point m d'une génératrice G de cette surface construire le plan tangent. Sur le cône D il existe une génératrice g parallèle à G, et qui est connue de position. J^a droite G coupe la courbe C en un point a, et la courbe C en un point a . C 187 ) Je mène les tangentes Z à la courbe C au point a , f ' à la courbe C au point a'. Il existe une infinité de paraboloïdes tangents à la surface gauche suivant la génératrice G, parmi lesquels il en est un qui est engendré par la droite G se mouvant sur les deux tangentes t et t'; l'on pourrait construire ce parabolo'ide, et par suite le plan tangent au point m, si l'on connaissait le plan directeur Q du mouvement de la droite G. Remarquons que tout paraboloide tangent doit contenir deux génératrices infiniment voi- sineï G et G' de la surface gauche, et que le plan Q sera déterminé si l'on connaît les deux droites G et G' puisqu'il leur sera parallèle; or , en vertu de la génération de la surface gau- che , G a pour parallèle sur le cône D , la génératrice g:, G' aura donc aussi pour parallèle la génératrice ^ infiniment voisine de g. Tout plan tangent à un cône contient deux génératrices infiniment voisines ; donc en construisant le plan T tangent au cône D suivant g , l'on aura le plan directeur du paraboloide j ainsi la droite G en se mouvant sur i et t' parallèlement à T engendrera un paraboloide tangent, à la surface donnée, suivant G. La considération que je viens d'employer, de deux génératrices infiniment voisines, conduit aussi à déterminer les divers points de la courbe de gorge d'une surface gauche générale. On appelle ligne de gorge d'une surface gauche la ligne la plus courte que l'on puisse tracer sur la surface, pour passer d'une génératrice aux diverses génératrices successives et infini- ment voisines. Il est évident que si l'on considère deux génératrices infiniment voisines; comme dans les surfaces gauches , elles ne se coupent pas, la plus courte distance entre ces deux droites sera l'élément rectiligne de la courbe cherchée. Par deux génératrices infiniment voisines G et G' d'une surface gauche, passent une in- finité de paraboloïdes tangents , tous excepté un, sont obliques y un seul est rectangulaire. L'on sait que, dans truif pnraKnlnirlfi i'oy>tarignlnirp , Ifis deii"*^ flén^ratrices de SyStCmeS dillerents qui se croisent au sommet, jouissent de la propriété suivante j la génératrice du premier système, coupe normalement toutes les génératrices du second, et vice versa. Il faudra donc construire le sommet du paraboloide rectangulaire tangent à la surface gauche suivant la génératrice G, et l'on aura en ce sommet un point de la courbe ciierchée. L'on pourrait, dans certains cas , employer le paraboloide normal à la surface gauche sui- vant la génératrice G: car l'on sait que ce paraboloide normal est toujours rectangulaire, et que son sommet est placé sur la droite G, au point en lequel est situé le sommet du para- boloide rectangulaire tangent. M. Hachette, à qui la géométrie descriptive doit un si grand nombre de solutions élégantes, a donné une construction remarquable du sommet d'un paraboloide dont on connaît un des quadrilatères gauche (voir le Bulletin de la Société Philomalique, i832, séance du 3 mars). La construction de la courbe de gorge d'une surface gauche, permettra maintenant de construire , en n'employant que des droites et des plans , l'axe d'un hyperboloïde à une nappe, déterminé par ses trois droites directrices. En effet: L'on sait construire le centre o de la surface au moyen de trois plans assymptote» (voir la Géométrie descriptive de M. Hachette), il suffira donc de construire les sommets H- ( i88 ) s et s' àe deux paraboloïdes norniauï , le premier suivant une des trois directrices , le second suivant une autre des trois directrices ; la droite passant par le centre o, et perpendiculaire au plan o , s, s, sera l'axe cherché. Observations sur les anomalies dans Inaction des os considérés comme engrais, par M. Païen. Dans le ménîoire de M.MascIet sur l'emploi des os, diverses anomalies sont signale'es rela- ilvement aux effets utiles de cet engrais: ainsi quelquefois les os résidus de la fabrication de la gélatine activaient plus la végétation que les os neufs concassés. Le contraire avait lieu d'autres fois et ces résidus n'agissaient presque pas. Tantôt les os neufs concassés avaient une inûuence assez rapide et durable, tantôt ces os semblaient long-temps presque inertes. Il est facile de reproduire à volonté, et d'expliquer complettement ces anomalies appa- rentes par les considérations suivantes. Les résidus de la fabrication de la gélatine peuvent être sous deux états qui semblent les mêmes et sont toutefois fort différens : en effet soumise à l'action de la vapeur, à cent et quelques dégrés, la matière oi-ganique des os devient en grande partie soluble dans l'eau; mais si la quantité de ce liquide n'est pas suffisante pour dissoudre la gélatine, celle-ci reste dans une forte proportion, interposée dans l'épaisseur des os; on conçoit que ces résidus jetés sur les terres cédant aux eaux pluviales, ou à l'humidité atmosphérique, une grande quantité de matière azotée, constituent un engrais puissant, plus actif même que les os neufs dont la substance fibreuse bien plus difficilement attaquable agit plus long-temps mais moins vite; au contraire si les résidus ont été convenablement épuisés par l'eau dans les fabriques ( et c'est ce qui arrive presque constamment ) ils ne récèlent plus, après avoir fermenté pendant quelques jwui», i^uc acux. centièmes cuyuuu clc leur poids de gélatine, et n'ont plus d'utilité sensible comme engrais. La plus ou moins grande épaisseur des os a une influence marquée sur les deux états dif- férens indiqués ci-dessus. Les os neufs agissent d'autant plus vite et moins long-temps, toutes choses égales d'ailleurs, qu'ils sont plus divisés; cela se conçoit aisément puisque la dissolution de leur matière orga- nique a lieu surtout en raison des surfaces exposées aux influences extérieures. Ordinairement on enlève des os neufs la matière grasse que presque toutes leurs cavités renferment, afin d'en tirer parti. Il peut arriver cependant que cette opération ne soit pas faite, et c'est surtout lorsque ces os ne sont pas rassemblés assez promptement en quantité suffisante pour rendre profitable cette extraction. Dans ce dernier cas la substance grasse qui forme à-peu-près o,t du poids total, est peu- à-peu absorbée dans le tissu des os au fur et à mesure que l'eau interposée se dégage. La matière organique se trouve ainsi fortement imprégnée d'une graisse qui la défend cbutire les influences hygrométriques, et l'on conçoit sans peine que de tels os quoique neufs agissent trop lentement pour avoir un effet bien utile dans les proportions ordinaires; que même leur action semble nulle, si l'humidité et la chaleur ne concourent pas simultanément assez pour favoriser leur altération. Ce qui prouve d'ailleurs que la matière grasse est ainsi engagée, C'est i° que le traite- ( «89 ) ment ordinaire à l'eau bouillante ne peut plus Textraire des os concassés, a" C'est enfin que ceux-ci mis en poudre et traités par l'clher, cèdent la substance qu'ils avaient absorbée. L'aclion des os neufs ou des résidus employés comme engrais peut donc offrir de grandes variations, être tantôt prompte , tantôt lente, quelquefois presque nulle, sans qu'il y ait rien d'anomale dans la cause de celte action , cause qui réside dans la décomposition de la substance azotée. A cette occasion, je signalerai une série d'anomalies apparentes plus remarquables encore , et la théorie qui les explique. Des engrais contenant une forte proportion de matières organiques azotées semblent quelquefois nuisibles d'abord^ puis ensuite inertes. D'autres engrais considérés comme fort actifs renferment cependant peu de substance animale; mais celle-ci, très-facilement altérable, n'a pas une longue action, et sur un sol compact peu absorbant agit souvent très-peu. Enfin certains engrais qui contiennent dés proportions plus ou moins considérables de matière active, développent presqu'en toute circonstance le maximum d'effet y relatif. Les faits nombreux de ce genre bien observés s'expliquent tous en comparant les progrès de la fermentation des divers engrais avec ceux de la végétation. Le maximum d'effet utile est réalisé lorsque la végétation qui consomme et la décomposition de l'engrais qui l'alimente, font dans le même temps des progrès proportionnés. Le contraire a lieu lorsque l'inégalité est la plus grande entre ces deux ordres de phénomènes. J'exposerai ultérieurement les faits nombreux qui appuient ces déductions théoriques ainsi que les moyens de réunir les conditions favorables dans l'application des divers engrais à des sols différents, et pour plusieurs autres circonstances données, M. Tlic'odoro Oi;>-ior o'<5ia;t oi>pcyô pour la /.«nctrnrl ion HeS tangentoi au point multiple de la courbe intersection de deux surfaces en contact en un point, sur le théorème suivant (♦). Lorsque deux surfaces du second ordre , qui ont chacune un centre, sont concentriques et en contact par deux sommets opposés, elles se coupent suivant deux courbes planes dont les plans se croisent suivant l'axe commun. Il existe plusieurs démonstrations, soit par l'analyse, soit par la géométrie, de ce théorème et du théorème général dont il est un corollaire; la suivante conduit au théorème général au moyen de considérations géométriques simples , qui permettent de démontrer rigoureusement et promptement la plupart des propriétés dont jouissent les surfaces du second ordre, de manière à être compris par ceux qui ne connaissent que les élémens de géométrie et de géométrie descriptive. On sait que, lorsque plusieurs sections coniques E, E',E", etc., ont un diamètre commun D et une tangente commune t en l'une de ses extrémités , elles jouissent de la propriété suivante : menant deux sécantes S et S' parallèles à i ; S coupant E en deux points m, re ; E' en ni' ,n'; E" en m", n" ; etc. S' coupant T en deux points ;7,<7 ; E' en p', q ; E" en p'\ q" -, etc., les cordes mp j nq , m'p, n'q', m"p", n"q'\ etc., prolongées se coupent en un point R situé sur D. Les cordes mq, np, m'q', np\ nï'q'\ n!'p" y etc., se croisent en un point R' situé sur D. (*) Voir son Mémoire imprimé dans le 2i« cahier du Journal de l'école Polytechnique. C '9° ) On doit faire remarquer que les sections coniques doivent avoir toutes un centre, ou être toutes des paraboles. Cela posé: considérons deux surfaces du second ordre ayant un diamètre commun D, et en l'une de ses extrémités un plan tangent commun T. Par un point o arbitrairement choisi sur D, menons un plan P parallèle à T, lequel coupera les deux surfaces suivant deux sections coniques A. et B ayant toujours un centre, et pour centre commun le point o , parce que tout plan passant par le diamètre D coupera l'une et l'autre surfaces, soit qu'elles aient un centre commun, soil qu'elles se trouvent deux para- boloïdes , suivant une courbe ayant pour corde conjuguée du diamètre D, la droite intersec- tion du plan P et du plan sécant. Ces deux courbes se couperont donc en 4 points, ou pourront se toucher en 2 points; désignons dans le premier cas les 4 points d'intersection par a, a', b, b'; Il est évident qu'ils seront unis 2 à 2 par deux droites ab , a'b' se croisant au centre commun o. Je dis que les deux surfaces se couperont suivant deux courbes planes dont les plans ne seront autres que ceux déterminés par D et ab ,D et a'b'. En effet : concevons par D une suite de plans sécants V, V', V", etc., coupant les deux surfaces, le premier V suivant deux sections coniques E et E'j V suivant H et H'j V" suivant G et G'; etc., de plus V coupera le plan tangent T suivant la droite t tangente commune à E et E'j V suivant t' tangente à H et H'j V" suivant t" tangente à G et G' ; etc. Enfin V coupera la plan P suivant <£ parallèle a t; V suivant d' parallèle à i'; V" suivant d" parallèle à t", etc. Cela posé : coupons tout le système par un plan Q parallèle au plan P. Ce plan coupera la première surface donnée suivant une section conique a semblable à A, et la seconde surface suivant G soiiitla-tlû ô B. Ce même planQ coupera V suivant une droite S parallèle à d; "V' suivant S' parallèle à ff j V" suivant S" parallèle à d"-j etc. Projetons maintenant les courbes et les droites situées sur les divers plans V'_, Y", etc., sur le plan V, au moyen de droites parallèles entr'elles et au plan Pj on aura dès-lors sur le plan V, une suite de sections coniques E, E', Hp, Wp , Gp, G'/?, etc., qui auront toutes un diamètre commun D, et en l'une de ses extrémités même tangente t: car les tangentes Z', t", etc., se projetèrent toutes sur t; de même les droites S', S", etc., se projetèrent toutes sur S. On pourra donc déterminer sur le plan V les deux points de concours R et R',et il est évident que les cordes qui , sur le plan V ont les points R et R' pour points de concours , sont les projections obliques des génératrices des a cônes qui uniront les courbes a et A, et des 1 cônes qui uniront les courbes S et B. Lorsque deux cônes ont même sommet ils se coupent suivant des génératrices, les deux cônes qui auront leur sommet en R se couperont donc suivant 4 génératrices partant des 4 points a^b,a',b, intersections des deux courbes A et B; par conséquent les deux courbes a et ê se couperont en 4 points situés 2 à 2 sur les plans (D, aZ») et (D, a'b') , c. g.f. D. Les deux courbes A et B, au lieu de se couper, pouvant avoir 2 points de contact, on doit en conclure: que, lorsque deux surfaces du second ordre ont un diamètre commun et en ( •9' ) l'une de ses extrémités même plan tangent, elles se coupent suivant deux courbes planes dont les plans se croisent suivant le diamètre commun, ou elles se touchent suivant une courbe plane dont le plan passe par le diamètre commun. Puisque deux surfaces du second ordre, concentriques et en contact par deux sommets opposés, ont toujours pour courbe de contact, une courbe plane, on pourra construire la tangente en un point de la courbe de contact de deux surfaces quelconques, lorsque pour ce point , l'on connaîtra pour Tune et l'autre surfaces, et les rayons de courbure maximum et minimum, et la direction des lignes de courbures. La solution de cette question est due à M. Hachette, qui l'a donné à la Société philomatiquedans la dernière séance, en s'appuyant sur le théorème qui vient d'être énoncé. M. Hachette dans un supplément à sa géométrie descriptive, publié en i8a4, a donné la construction du point de la courbe de contact d'une surface développable et d'une surface courbe, pour lequel la génératrice de la surface développable devenait la tengente de cette courbe de contact. Par la considération de deux surfaces du second ordre, concentriques et osculatrices, on arrive à la solution de cette même question , mais par une marche différente. Dans le cas où l'une des surfaces données est développable, comme alors sa surface osculatrice est un cylindre, on voit : qu'en désignant par R et ries rayons de courbure de la surface courbe, et par p le rayon de courbure de la surface développable, il faudra prendre sur la normale IM àla surface courbe pour le point m de la courbe de contact, une grandeur arbitraire mo = c, et dans le plan P mené perpendiculairement à N par le point o, construire une ellipse , si les rayons de courbure R et r sont dirigés dans le même sens , ou une hyperbole , si les rayons de courbure R et r sont dirigés en sens opposés; cette courbe ayant son centre en o et ses axes a = y'JK et b = i/77 dirigés dans les plans des sections principales de la surface courbe; puis mener deux tangentes à cetr« rmirbe parallèles eutr'elles et à la génératrice G de la surface développable qui passe par le point m et suivant laquelle le cylindre osculatcur en m , se trouve tangent à celle surface. Ces deux tangentes seront distantes l'une et l'autre du centre o d'une même quantité, qui sera d=^^,Ces deux tangentes auront deux points de contact n et n', avec la courbe ellipse ou hyperbole, lesquels seront unis par un diamètre D de cette courbe , et qui sera sur le plan P la projection orthogonale de la tangente cheichée. d variera avec p ; mais comme d ne pourra jamais être nul , si la courbe tracée sur le plan P est une ellipse , et que d pourra devenir au contraire nul si la courbe est une hyperbole, auquel cas les deux points de contact n et n' seront transportés à l'infmi sur les branches de l'hyperbole} auquel cas le diamètre D deviendra une assymptote de la courbe, et sera alors sur le plan P la projection orthogonale d'une des deux génératrices de l'hyperboloïde osculateur, lesquelles se croisent au sommet f?i; on voit que lorsque la surface courbe a ses rayons de courbure dirigés en sens opposés , la tangente au point m de la courbe de contact, sera une génératrice g de Thyperboloide osculaleur , si pour ce point m, le rayon de courbure p de la surface développable se trouve nul. Ensuite, comme les deux tangentes à l'hyperbole sont parallèles à la génératrice G delà surface développable, suivant laquelle le cylindre osculateur est tangent à cette surface, on voit que lorsque p=o, ces deux tangentes se confondant avec l'assymptote, le cylindre ( '92 ) osculateur se transforme en un plan T, passant par la normale N et langent à la surface développable suivant la génératrice G, et que la génératrice G se confond dès lors avec la génératrice e de l'hyperboloïde osculateur et devient la tangente à la courbe de contact. Remarquons que lorsqu'une surface développable, a, en un point /n d'une de ses génératrices G, un rayon de courbure nul , elle a tousses rayons de courbure nuls pour les dives points de cette même génératrice; de sorte que cette génératrice est une génératrice de rebroussement sur la surface. Ainsi , si l'on coupe tout le système par un plan Q , l'on aura sur la surface développable , une courbe G j sur le plan T une droite t) sur la génératrice G un point a ; tels que t sera tangente à la courbe C au point a j et ce point a sera un point de rebroussement sur la courbe C. Pour déterminer le point m, pour lequel la tangente est une génératrice de la surface développable, on tracera la courbe d'erreur dont la construction est indiquée par M. Hachette (Voir sa note supplémentaire, 1824). ERRATA. Page 167, ligne 33, au lieu de le rayon de courbure sera préféré, Usez : le rayon de courbure sera infini. Page 184^ ligne 28, au lieu de générations, lisez : génératrices. Idem , ligne 34 , après son sommet, lisez : à l'origine des coordonaées çt pour axe celui des X positifs , et qui se meut. &ÉMimêMi&M P. FBEBUABT, IMraUllUfi, A.UB U\l t