,. ,-** -■«^ w*- «x^H ïW*-" •■■ 1 k 'K k \ •^ .i .- -«^c L ^-^i/ 1-, 4'""'- ' « -#1 -(.- ^-^.*.^ ^ .; j^^/m*--''^ # .-^^ "P, ^^•.v'^^^^y .l*c.:r '■ ■ ■ -t i.:^ > 'l v.^'^ %^- •■y!**>.v ■'s.K^-^. r^^i 1 ^ ; ""^ » ■%• % -#., J^ ^.> .;^^ ^^., .iei-^^à ^e.a&r4<> BULLETIN OE LA r r PUBLIE SOUS I.A DIRECTION DE Louis VIRET, D' es se. Privat-Docent à l'Université. •a» gme série l^oliime^ IJLI* 1911 (AVEC 78 VIGNETTES, 2 CARTES ET 22 TABLEAUX IN-TEXTE) GENEVE L. VIRET PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUK 77, Rue Jean-Jaquet H. GEORG & C" (BALE) LIBBAIHIiS-ÉDITEURS 10, Cnrraterie (lyon) Les aboiiacments an Bulleli Il de la Société botanique, ^rae série. SlISSE, 10 fr. Etrangek, 12 fr. 50 sont perçus par M. VlItlîT. 77, rue Jeao-Jaquet, Genèi'e Bulletin des travaux de la Société botanique de Genève. — N« 2, années 1879-1880, 1:2:2 p. in-8'\ 1 pi F. . 2.50 Contenu : MUlIcr Prof. IP J. Les Characéos genevoises.. — Idem. Nouvelle classification du règne végétal. — Calloni. La pistillodie des étamines chez le Persica vulgaris, avec 1 pi. — Idem. Mons- truosité (riHie Heur d'Ervthroniuni Dens-Canis. — Idem. Le corme du Hanunculiis bulbosus. N« 3, années 1881-1883, 159 p. in-8 ' Fr. 3 . — Contenu : Brun., Prof. J. Végétations pélagiques et microscopi- ques du lac de Genève au printemps de 1884. — Calloni. Phyllodie de la fleur dans FAnemone Coronaria L. — Idem. Caractères distinc- tifs nouveaux entre Centiana verna L. et G. utriculosa L. — Idem. Deux formes liybrides entre Orchis odoratissima L, et Nigritella angustifolia Rich. — Idem. Développement des glandes sur la sur- face supérieure des feuilles du Pinguicula vulgaris L. — Idem. Note sur la Germiuation du Daphne Mezereum L., et Daphne Laureola L. — Schmidehj. N(jte sur le Salix Hapini Et. Ayasse. — Idem. Note sur deux formes hybrides du Verbascum Lychnitis X nigrum. — Idem. A propos de quelques plantes d'origine étrangèi'e signalées par MM. Vetter et Barbey dans le canton de Vaud. — Idem. Note sur le Rubus rigidus Merc. — Idem. Annotations au Catalogue des plantes vasculaires des environs de Genève de G.-F. Reuter, 2"'«éd., 1861. N'' 4, années 4884-1887, 340 p. in-8, 1 pi Fr. 4.— Contenu : Aurj. Schmidely. Catalogue raisonné des Ronces des environs de Genève. — Aug. Cm///.?/. Catalogue des Mousses des environs de Genève. — Chodal 0' fi. Observations sur quelques plantes de marécage, avec 1 pi. — Calloni D' S. Sur deux nouvelles formes de violettes. — Idem. Mélanges tératologiques. BULLKTIN DE LA gme série ^Volume IIX* 1911 BULLETIN DE LA PUBLIE SOUS LA DIRECTION DE Louis VIRET, D^ es se. Privat-Docent à l'Université. ►«♦- 2°^* série ^Volume III® 1911 (AVEC 78 VIGNETTES, 2 CARTES ET 22 TABLEAUX IN-TEXTE) GENEVE L. VIRET PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE 77, Rue Jean-Jaquet (bale) H. GEORG & Co LIBRAIRES-ÉDITEURS (lYON) 10, Gorraterie BULLETIN DE LA ^irrrr niiiuiiniir nr rr Piil)li('' sniis la (lirertioii do L.oui!i« VIRET, D'' es sciem-es. Pi-csLd'nil ili- la Sorié/.i'. C.lijKliio (•Dilahorateur est responsable tle ses travaux. Les abonnements (SUISSE : 10 fr. - UNION POSTALE :' \1> tV. oO) sont perçus chez M. Viret, 77, Huf Jeaii-Jaquel, Genève. 2nie SÉRIE, Volume IlL No 1. GENÈVE, 31 Janvier 1911. SOMMAIRE : Compte rendu de la Séance du 16 janvier 1911 : Rapports du président, du trésorier, des vérilicateurs des comptes et du directeur du Bulletin, p. 2-4. — Elections du Bureau et des Commissions pour 1911, p. 4-5. — Rapport de la Commission d'enquête sur la question de l'Orangerie, p. 5. — R. Chodat : l'axe du Lepidodendron Brownii Brongn., p. 5. — \V. BiALOSi'KNiA : Sur une Algue corrodante, p. 6. — W. Fréedericksz: Nouvelles expériences sur la catalase, p. 6. — G. Beauvekd : Résumé des herhorisations de 1910 dans les Alpes d'Annecy, p. 6. — R. Chodat : le Crépis pra'morsn au Reculet (Ain), p. 7. — Id. : l'Ophrys Botteroni en Allemagne, p. 7. R. Chodat : l^'axe du Lepidodendron lirownii (Lepidoslrobus Kroivnii Schmpr.), (avec 7 vignettes dans le texte), p. 8. Witold BiALosuKNiA : Recherches physiologiques sur une Algue, le Diplo- sphœra Chodali Bial.. (avec 3 vignettes dans le texte), p. 13). 4. (î. Heauverd : Résumé des herborisations de 1910 dans les Alpes d'Annecy (avec une carte et 6 vignettes), p. 19. Avis. — Cette livraison contient lu couverture (jénérale, les titre et faux- titre, le répertoire des nouvelles espèces el la table des matières du vol. II (1910). :?. COMPTE RP]NDU :«»5"" séance. L.umli IC janvier 1911. — Ouverte à Xh. V2, dans la salle de bib[iotli(''(|iH' de riiistiliit botanique, Université, sous la pivsidcucc de M. Louis Viret, présidcut. Le |u-ocès-vei'bal de la ooi""' séance est adopté. — Les trois candi- dais inscrits à Ti^rdre du join* sont admis sans opposition : M"' CitiiïiKi!, présentée [)ar MM. Viret et Lcndner. MM. Hector Diacono, présenté par M.M. Chodat et Lendnei'. Heiu'i Crv(rr, » >• ^) La candidatiuc de M. le comte Henri de lîoissiEi', présenté par MM. \V. Barbevcl G. lîeauverd, sera i)orlée à Tordre du jour de la |)rochaine séance. Uri.l.KlIN IIK I.A SOCIKTK HDTA NIOL' K DK f.KSEVK. "S" I, ^i I jauvicr 1911 I 2 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE r.ENÈVE (2) l'iihlicalioiis iV(:uos : ALLEMAGNE : Hei-barium iN- 10 (Leipzig, janv. 1911); AUTRICHE : VcrlidiKll. (1er k. k. z-ool.-bol. GeseUschaft, voL LX, fasc. 9-lU (Wicii 30(l(''c. 1910); DANEMARK : /{otanisk T/dsskrlff, vol. XXVII, fasc. Il (CopciiliamiP (Ire. 190U); ERANCE : Bulletin de la Soc. des Natnralistes de l'Ain, N^' 27 (ISourg, déc. 1910); Bull. Soc. Se. nul. W^'-iVarne Vil (S'-l)i/i<'r, dt'c. 1910); Notuln- systenialicœ du Muséum de Paris, vol. I, N" 10 (Paris, jaiiv. 1911); Hevuc ncientifique du Bourhoniu/is el du Cen- tre de 1(1 France., voL XXIli, IV'^' tiiiiiestre (Moulins, dt'c. 1910); RUSSIE : Bulletin du Club alpin de Crimée, No« 2 et 3 (Odessa 1910); SUISSE : L'Horticulture f/eneroi.se, N» 1 (Genève, janv. 1911); Le Jar- dinier Suisae, vol. XXVIll, N^' 12 (Genève, déc. 1910); Der l'ihfreund, fasc. I (Lucerne, no\(Mul)re 1910). RAPPOirr PRÉSIDEiXTIEL fM)l'll 1910. — M. le D' Louis Viret, présidnd de la Société botanique, donne lectinv du rapiioft suivant, (jui est ensuite adopté à runaniinité par l'assemblée : (rA.-l',\i';uiiiis (le (IjukIoIIc. Votre l)iin'aii lit les déDuiri-lics iiécessaiivs, mais pas |»his (juc le Sénat Miii\('rsitaii\', il ir()i)tint liain de cause. M. le Professeur Cliodat revint sin- cette (jneslion dans la séance de décend)r(^ et après une loiunie discussion, il lid d<''cid('' : I" |!e soumettre à la signature des mendires de la Soci('h'' liolannpie et des iKunmes de science de Genève une protestation contre le trans- Cert (In buste de de (-andolle au Musée (TAil et (Tilisloire el de deman- der (|n'il soit r(''int(''gré dans les liastions. 2" D'entrer en pourparlers avec le (Conseil Adndnislralir an sujet des autres bustes et de rOi'angei-ie en \iie de la reconslrnclion de celle-ci. la Société s'enii'ageant à nietti'e en train nne souscription nationale des- tinée à venir pécuniairement en aide à la Ville. ^]n terminant ce court rapport, nous cro\ons être \otre interprète en remerciant le Département de l'Instruction publique, et iMonsieur le Professeur Cliodat, pour la généreuse hosi)italité (fu'ils ont continué à nous accoi'der dans les locaux de Tlnstitut botaniqn*'. » Le Préside H l : D' VlllET. KxVPPOUT DU TRÉSOUIEH. — M. Auguste Guinet donne lecture du rappoit très (b'taillé de Texercice tinancier de I*.)10; d(''cliargé des comi)tes rtdatils au Bulletin, qui font rol)jet (Tnn rapport spécial de son Directeur M. Viret, ce rapport résume ainsi Tétat de la caisse : Recettes, fr. 73(),01 ; dépenses, fr. 778,19; solde en caisse, Ir. 3,91. — Excédant des dépenses sur les recettes : fr. 42,18. HAIM'OUT DES vérificateurs DES COMPTES. — Présenté par M. le Prof. Charles-Ed. Martin : MM. Lendner et Martin, vérilicateuis pour Texercice de U.»l(», ont examiné les denx conq)tes distincts de la Société et du Bulletin et les ont trouvés d'une parfaite exactitude ; ils (^n donnent décliarge à nos dévoués collègues MM. Cuinet et Viret, en priant la Société de voter des remerciemenis pour lein- excelleide gestion. Approuvé à rnnanimité. E'avoii' de la Socièli' an U' janvier 1911 se coiiq)ose par consé(|uent de : 1" Solde en caisse, fr. 3,91; déposé en banque, fr. 1114,50; el 3" fonds de réserve inaliénalde : fr. il4,75. Ee compte s|)écial du Bulletin, distinct des cliilfres ci-dessns, s'arivte avec la publication d(> la page 212 (novend>re 1910) mais conq)rend en i-evanclie les frais des \i dernières [)ages (fascicule de décembre), ainsi (pie des titre, fanx-titre et couverture du volume de 1909; les frais relatifs aux i derni(''res feuill(>s (= 64 pages) et accessoii'es du volume de 1910 sei'ont partiellement comblés par le solde disponibl(\ — T(d (pfil a été arrêté, ce compte présente aux recettes fr. 2370,1() et aux (h'penses fr. 22(*.8,9r); solde disponible, fr. 101,21. A la suite de ces ra[tports, et sur la proposition de M. Niict appuyé par M. Guinet, l'assendjlée décide de porter à lâO fr. la somme versée par Texercice de 1910 an fonds de r('ser\e inaliénable. Sur la proposition de. M. William lïarbe), rassend)lée donne décharge i MrLLKTl.N liK I.A SOCIKTK IIOTAMQUK DK r,KM>VK ( i) ;iii (loiiiilé (le sa p'stioii en l'JH», ,i\cc rciiicrciciiiciils cl iV'licilalioiis pour la coiiliiiuatiDii des licaiix n'siillals ohtcmis. llAIMMIIVr DU DIliKCTEli; 1)1 /IVLLKTIA. -- Le lappoil dolaiJlé sur la inniTlic du liullclin dui'aiil sa seconde année (rexistence est (■(»n)niinii({ué par M. le D'' Louis Viret; les résMllats ()l)lemis conti- inienl d'rti'c encoiu'ageants et se irsnnicntconinie suit : « Décès, démis- sion et radiation, 8; nouveaux nienilires cl ahoiniés : 14-; gain des abonnements sur Texercicc de l'.KHI : ()». Il Les recettes en laveur du liiillrlin se sont élevées à IV. :2370,D), v compris les souscriplions \olonlaires cl ~'^() IV. versés \n\\' la caisse de la Société; les clichés ont été payés par leurs aut(Mn-s ou \yav souscrip- tion. Les dépenses, arrèt('cs au ;M décembi'e à IV. :2:2r)X.'.)r), laissent un solde disponible de IV. 101, :21; toutefois, il convient d'(M»sei'ver que les Irais des W dernières feuilles du fascicule de décembre ne sont pas com- pris dans ce compte, cl s'élèvei'oid à un total sup{''ricur à celui du solde disponible. <' D'autre part, il faut remarquer (pie le couipte du /{ii/lc/iii a pris à sa cliarge pi'csfpic tous les trais (fadministration de la Société, c\|)(''di- tion, cartes de convocation, etc., et (juc des dépenses diverses ont dû être laites en vue de la dillusion de noti'c i)ériodique; ces dépenses ont (raillciu-s amené quelques demandes (rahoniienicnt et permellerd d'en espérer encore d'autres. " Le volume I, 2""' série, a rir brocln'' et mis eu \('ute au prix de Kl (V.; le (lép(Vt eu a é|i'' fait à la libi'airie H. Geoi'g. •' La plupart des travaux pul)li(''s par le HulleHii ayaid fait robjel de connuunications régulières en séance, la coimnission de l'édaction n'a été convoquée ((u'une fois durant rexercice de 1910. ^ Nous tenons à faii-e i'(Mnar(pier aussi (pie l'esitace acconb'' par le règlement aux auteurs a |m èti'c consi(l(''rableinent aiigineidé; il est à es|)érei' (pie les ressour- ces du liiillrlih nous permettront de continuer ainsi à l'aNcnir. « Le /iii/lefiii a \)u pai'aitre régulièi'ement en l'.UO grâce à l'appui linancier de membres géïK'reiix et au concours de ceux ((ni nous ont apporb'' les résultats de leurs travaux et de lem's savantes recherches; à tous nous adressons nos sincères remerciements et nous leur (leiiiaii- dons de nous conliuiKM' leiirap|tui. laiii(iiit'. IHbliollicviiirc-Archicislr : M. le II' All'ivd [.k.M)M:i;, Prorcssciir ;'i ri'iii\rrsil('. Vérifivdinir des (Jo/tip/i's pour llll I : .\l.\l. Ctiarics-Kdoiiard Maiîïi.n, I'ioIcsm'iii'. SAitïdiiii's, .\(''jiociaiil. (jinnniss/oii ilr.s hrrbori.sa lions, conipotiée du (ùiinilé cl île : MM. Aiiiiiisliii (le CAMtoi.i.i;. (;iiail('s-E(l. Makti.n. Cil. Lardehaz. Ci)iinius.sioii (le fcdadioii du H ni Ici m : MM. D' l>()iiis ViiiKT, Pivsidciil, Directeur du liiillrlin l'ror. D' lloberl ClloiiAï, Directeur de Thislilid lt()laiH(|iie. D' John Briquet, Directeur du Jardin lx)taid((ue. Augnslin de Ca.Mioli.e, de l'Herhiei- de ('.andolle. (lustaxe IjEALVEUD, Conservateur de l'Héritier Doissier. Au nom du (lonuté réélu, M. le D' Viret exprime ses renjerciemenls poui' la coutiance ipii lui est conlirmée el donne Tassui^ance que les ell'orls du bureau lendroul, avec le concours de toutes les lionnes volontés, à mériter cette preuve (restime. IIAI'POUT DK LA COMMISSION D'ENOl'KTE SI li CA Ol'KSTlON DK i;OiU.\GEIUK. — En ralisence de M. Nilzscliner, retenu par un deuil de laiiiille, M. Louis Viret rapporte sur rempiète faite au sujet de la démolition de rOi'aniierie et de sa reconstruction ('Neiituelle sur un autre emplacenient, d'après nn plan analoi-ue à celui de rancieii édilice. Dittérents terrains ont été examinés dans ce linl. iiotammenl aux Cro|iettes et au parc de .Mon-l»epos; toiitelois cette reconstruction, désirée entre autres par le sei'vico des jardins pnlilics de la Ville, reste subordonnée à la ([uestion linanciére. — Dans le but de liipiider cet objet, rassemblé*' nomme nn coinilf'' (raclion composé de MM. Casimir de'Candolle, Cliodat. W. l!arbe\, Doiuieiix et Virel. et cliariiV' de l'aire aboutir une p('titioii en laNeiir de la recoiistruclioii de ce moimmeiit lustoriipie; une courte discussion explicative s'eniiai^v à ce sujet entre MM. Cliodat, llomieux, Auyiistiii de Candolle el llassler, tandis (pie Bi. le Président annonce aiix membres présents (pfils peu\eiit sii>iier la protestation contre Pacte de subordination de la science à fart (pie représente le déplacement du buste d'A.-l'. de Ciaiidolle. ceci conlrai- reiiient à la volonté popidaire (pii axait pris riiiiliati\e de la souscrip- tion nationale de ISiô à la iiMMiioire (riiii lioiiime de science. |;A.\K Dl /J'JI'//Ht/tEM)/l(L\ niUnXMI llron-n. Après avoir lait rilistori(pie (rilll fossile véi^étal acheté en Alliileterre pour rilislitilt (■) l!i;LLi-;TI.\ l)K I.A SOC.IKII-: MOTAMOLE DK CE.N'KVK (6) (ic l)(»lniii(|ii(' (le ri iii\crsil(' de (IriirNc, M. le Prof. D'' R. Chodat lait part (les ivceiilcs recherches (|iril \ieiil d'eiilrepreiKh'e et ((iii Tout con- chiii à reconnaître dans ce fossile ini Ironc di'ponrNii de c(")ne du Lepi- (Ivdciidroii Ih'owiiii [îi-oniilliart. — A la suite de cette connuunicatioii accoinpaiinée de nombreux dessins, M. (lliodat attire l'attention sni' le l'orl dévelo|)penient de rt'corce couipaiTe à hi |)ortion resti-eiide du liois de ce véiiétal, ipu de ce lait parait avoir prospéré dans un milieu tour à tour très huudde, puis très sec : la disposition r(''\élée par la coupe du tronc justilierait celle l'onction double destinée à prémunir le végé- tal contrt' la dessicatiou et coulre Texcès (riiuiiiidité; il convieid toute- fois de n'admettre cette h\potlièse (pTaNcc circonspection. — l'our plus (W détails, \oir an .\l(''nioirc illiistr('. SUI5 l'iXE ALCIK COKIlODAiNTE. ^ Au nom de notre c(dlèi-ue M. W. Bialosuknia, M. le Professeur (lliodat présente un lra\ail relatil à de nouvelles recherches sur le Hiplosplnvra CIkiiIiiH Bial., in liull. Soc. Bol. (îeith'c I : KH (lU(lU), aligne pleiu'ococcacée isolée (Tun lichen des calcaiivs du Salève, le Lccaiiora Inrlaira Acli., et dont le pouvoii' corrodant attacjue les roclx's calcaires en pénéti'anl à Tiidérieur. [>es e\|)ériences entreprises pour (Hablir les causes de cette corrosion ont convaincu MlM. (Ihodalet Bialosuknia (pi'il ne s'agissait p(nnlde l'action d'un acide oi"gani(pi<' de l'algue, mais bien de celle de l'acide carboin- (pic. — Voir au M(''moire (liHailb''. NOliVELLKS KXPKI'.IKA'CES SI li LA CATALASK. — .\l. le Trofes- seui" Ciliodat i'ésume les intéressantes recherches cpie notre collègue M. W. Fréedericksz vient de poursui\ rc sur l'action ph>siologi(pie de la calalase. l'artant du principe (pie la respiration é(pii\aut à un |)h(''non)ène d'owdation, ces Messieurs en ont conclu (pie la calalase de\ait augmenter clie/ les plantes (pii respirent le plus, et diminuer au contraire a\ec le ralentissement de la respiration. Les expériences de M. Lréedericksz ont (■oïdirnié celle iiianière de \oir, en démontrant (|ue chez les plantes privées d'oxygène la calalase dimiiuiail, tandis (pr(dle angmeiitail a\ec un renfort dans la dos(> d'oxygène, avec rinloxicalion on a\ec une augmentation de températiire. En résumé, rintensité de la respiration coi-respond à une augmenlation de la calalase, jus(pi'à concurrence de r(''lal d'(''(pii libre. — Voir au .M('Miioire d(''laillé. UÉSliMÉ DES llEKHOUlSATlUiNS DE l'.lK» DA.NS LES ALPES D'ANiNEEV (Savoie et l|i'-Savoie). — En préseiilanl ([uehpies a(|iiarelles destinées à illustrer l'aspect le plus caracléristi(pie (lu lapis V(''g(''lal des huit sub(li\isioiis topographi(pies des Alpes d'Aiiuec), M. Gustave Beauverd fail circuler plusieurs des plantes les plus iiil('ressaiiles récoltées dans cette circonscriplion soit personnellement, soit en com- |)agiiie de MM. l'Ii. de l'alé/.ieiix et (1. .\a\ille. soit encore avec .M. .1. l'roxeiit, iiolilntenr au lîeposoir, (pii avait fait r(''cemment de très intéressaiite> lroii\ailles dans les massifs des Aimes et du Verg>. — Les résultats de celle campagne d'herborisalion eiiricliisseiil les Al)»es d'Aunec) d'un bon nombre (rinl('ressantes iinib's nou\elles, (les(pielles le (WepiH pnvmitrsd, iu(''dil pour loute la llore (h'-parlemeiilale de la ll''-Sa\oie. D(''lails an Ah'iiioire illustré, page l'.L (7) c.oMi'Ti'; i;i:mh I)i:s si':a.\('.i:s m-; l'.tll 7 LK ClŒiriS r/il-MOltSA M i;K(;ri>ET .liii;i-vssicii,Aiin.- La pré- (•(Mlciile coiiiniiiniaUioii pi'ociuv à M. le Professeur Chodat rdccasion de signaler la pivsciicc du (Jrcjiis jtr;riii(H's(i (hiiis iiiic coiiihc licrlicnsc du liant Jura livssicu, cidi-c le llcciilcl et le Cavl de la .Neige ; les éeliaiitil- lous de cette pi-(i\ruancr. rrcollrs a\aut 1nala dans le d(''[»ai'te- menl de TAin la pr('sence du Hirrucium li/ropifoliiini , conti'aii'enuMit à l'assertion de .\|. |!e;niverd in lUiII. Snr'. liai. Cciu'n'U: IS:5 ( 1910), assertion l)as('e sur les l'enseinnemeuts plus récents de la Finir de l'nnnr, vol. I\ : III ilUO.') . \:iH'Hins lliniKlilLM Chod. K.N ALLEMA(;NE. — m. le Profes- seur Chodat a re(;n de .M. Ziiuniermann des Oi-p/n/s Hollci-niii Chodat ((■r. liiiK. Snr. Uni. (H'uève V: 187 [1888]) récoltés au Kieid)eri;, près Khiniicn iC.rand-dnché de P.adeu) ; les aquarelles très fidèles de plantes de celte pro\enance, mises en regard d(» celles provenant d'Ani[)hion, d'Arlha/, de Lossy (H"^^-Savoie) ef du lîois des Frères (Genève) accusent certaines dilTérences entre chaipie localité et permettent en particulier de considérer la j)lante hadoise comme plus rapi)rochée de VU. ((jiifem (pie ses congénères suisses ou lVan(:aises ; se ti'ouverait-ou là en face d'ini cas de'mntation'? Dans celte hypothèse, M. Chodat recommande cliandement cette plante à rattentioii des l)otanistes herhorisants. Séance levée ;'i '.t ^ i h. — l)oii/,e assistants: M.M. Viret, Cniiiel, IJeau- verd ; \V. r.arhe.N, Augnstin de Candolle, Chodat, llassler, Leiiglet, Martin, Mége\;nid, Komieux et Sarlorins. Le srrrcidire-rrdiiririir : C. 1*>EAUVERD. L'AXE m LEPWODENDnON lilinWNIl (LEI'IIHïS'IlKHtCS ISliinVMI S(liiii|)i PAU It . < ' Il O I) A 1 ,^îi'mS£*>^ ,#^:^^ : i;. ''.■■'• -ffi. J';ii |iii idciitilici' un fossile de l;i collcclioii de rinsliliil de l)ol;iiii((ii('. lequel nra\ail (dé vendu par Al. Loniax couuue |ir(»\enaut d'un ,uiseineu( IVanc'ais ineoiuui. (Télail une se(dinu d'un Lrpi- cylindre central a un diamètre de 8 mm. Il comprend lui hois |)riniaire en anneau; le protox>lème (30-:î5 proto(dior(les) fait léi^è- rement saillie vers rext(''- rieur. La moelle est assez abondante. Il n'y a pas trace d'assise liéuératrice (d parcons('Mpieut d'(''pais- sissemenl secondaire. A ce poild de \ ne, ce fos- sile concorde a\ec les LfjiidodriKliuni Ihtrcoiirlii \\\\\.. /.. jxirnihnii WilJnis., L. iiiik /■np/n/llinti \\illuis.. A. Ilichii Wals.. A. (Kiili'dliiiii SIerl). (\. Scott, Foss. liol., il'' ('d.. Lîôi. .Mais on ne lrou\e pas dans notre es|)èce les t^roupes de cellules (pu ressendilent à des groupes de libres (d (pii sont d(''pos(''es \is-à-\isdes cordons lilx'riens. (leci sidTd à la séparer des L. Ihirfoiir/ii, L. IliiL'n et Lej)/iliij)/i/(ti(i.s /'ii//(//ii().sii.s ;i\ec les(pi(ds elle a (piehpie resseud)lance. Enellét. l'anneau de ni('lax\lème resseudde excessi\enient à c(din de L. lidrcniirlii {\ . Scott. /■'. />'., p. l!)". \v^. 51) |li<;. ^ n(d).. />./■, iii.r . M:i^::- ■:■■:■:■■■ 'j^^-'-■ ■•■.■' :■ -^^^^i^ T \'v^. 1. — Secliiiii lie r;i\»! ilii LcpiddileiidfOH ISroiriiii {'2) II. CIIODAT. \.\\\K Di; I.KIMIXtDKMJHO.N lillOWMI Fi- 2. l'iirliiiii lie iHUiieaii lixii"ii\ |iiiiii;iirft : ]i.i pidliiw li'iiif : mx, iiic'l;i\\ Innif. l/(''c()rcf' iiilrnic (•(iiiiprciKl un lissii ))r(i (''liais, mais à (■clliilcs rclali- NciiM'iil solides, cl (|iii roriiic aiiloiir du cNliiidrc cciilral nii aiiiicaii iiiiiict' à |)(iiiit(uir drii- ticiilé (liy. I, r/i; \i>-à- \is des |)i-()l()\\l(''iiics de raiiiicaii lii;iicii\ pri- iiiaii'c on i'('niar(|ii(- dans (■{'[[(' ('corcr in- Icrnc dos Iraccs foliai- res à l'aiscean collali'ral i'(''dni[ el coniplèli'inenl innner<:(' dans le lissii de r(''corce inlerne *\\\\ ne présente pas de lani- nes. .Mais an-dessn> du l'aiscean, les cellules de récoi'ce inlerne se soûl cloisonnées, ce (pii lait rinipi'ession d'une es- pèce d'assise ii('néra- trice. Les zones libériennes sont ordinairement détruites. Là on elles persistent (liii. '^. /) on voit des iiroiipes de grandes cellules liJK'rien- nes com|)rises entre les groupes de protoxylènie et liord(''> à l'extérieur l»ar les tissus plus épaissis de r(''corce interne. La Z(»ne profonde de l'écorce mo\emie est (lig. \. p) très lacuneuse, puis elle passe assez l)rns(piemenl à la zone e\te|-ne (lig. 1. /) moins lacu- neuse et (pii est comme fo r m f''e par un paren- cli\ me làclie rap- pi'laid II' px'udo- pai'encli\me de certain> cliani- pii^iions. Celle zone interne de lY'citrci' mo\eune comprend de> cel Iules lral)(''culai- res du t\p<' des tralH'cnlesdes.SV'- liKji iiclld ; (iM \ oil ces rdanienl> à pai'ois nniice> >e d(''taclier de la surface de rt'corce iideme en laissant entre eux de i^iando lacunes diii. 1./). l>ans la zone externe, on reinaripie encore cette sirucliu'e lilamenleiix' (Hl;. .">. /') et la formation de m(''al> el de larnues iiom- h, xvli'iue (Mille les prdluwli'mes ; /, liiicr. 10 BULLETIN l)K I.A SOCIKTK liOTAMOUK l)K GENEVE (^) Ki};. 4. — Surface lie l'écurce iiilernc de la(iut'lle partent les tilainents f. hreiises. Cosl là iiiic slnidiirc (iiToii a drjà sigiialrc clicz le Lcpidadm- (Inni ( L('|)i(l(j|tlil()ï()s) fiil/f/iiKtsinii. Mais cliez ce dernier inaii(|ii('iit les (ral)éciiles sélaiiinoïdcs de la zone iidei'iie. ' l/écoree externe est au conlraire forniér |)ai' des cellides à |)ar()is épais- sies U'ès parliculièrcs. M. R. Zeillcr'- a décrit ces cellules (juMl a découNcr- les dans les écailles (Fun cône (|u'il a idcntilié au Lcpidos/rohiis liroiiuiii lirongn. «(Celles-ci (les écailles) moll- irent en ellet, du moins dans la i(''i;ioii mo>emie et terminale de leur portion dressée, des cellules isodiaiii(''tii(pies dont la |)aroi est liériss('e de petites papilles plus ou moins iappidcli(''es. liantes de (j ij, à 15 ij,, <;V'ii(''ialeiiieiit un peu reiilliM's à leur somiiiel et compa- rables comme as- pect à de mimiscn- les lilaïuh's capi- tées (voir liii . I ZeillerV). Je ne crois pas (pToii ait observé jus([irici sur aucun véiiétal, \i\aiil ou fossile de cellules munies de seiiildaliles pro- tubérances inter- nes, bien ((u'on puisse, ainsi ipie me Ta siiiii;éré .M. Vau Tiei^lieni,com- parercelles-ci, tou- tes pro|tortions liardées, au pi'di- celle des cystnli- tlies. Du nioiusest- il certain (pie ces ' F. Buwer, On ihe structure of Lepidos- Irobus, Ami. of bol., vol. VII. pi. XVII, lig. 1.3. - U. Zeiller, Obser- vations sur le l.e- pidoslrobus Broirnii I5f0iit;iiiart, Cpl. ren- dus Acud. Se. Fans, ri.i;. 0. — Eciiire iiiuM'iini' la'Miiiciisi', /, lilaiiieiils allongés cônes- l. (jXIjVIII. iUU'.t. pondant à la zone ; île la lignre 1. j). (S'JO, llii. 1 el 2- (i) I!. CIIODAT. lAWE DU LKrMDODEMUinN IIHOWMI sorli's (le [lapillcs ne soiil aiilrc cliosc (|ii(' des (''itaississcMiioiits locaux, anVclaut la tonne de bàloimcts, cl peut-on obscrvei' des passages entre elles ci des é|iaississenients de forme moins anormale. » De rexamen (pfeii a l'ail AI. Zeiller il résulle (]u1l ne l'anl \oir dans ces ciii-iciis(>s cellules à papilles (pTun caractère spécili(pie (pu peut faire dt'laid elle/, des formes \oisiues. :--- ^ Fi;'. 6. — Faisceaux de Fécorce exleine (voir lij;. 1, /') surmonté dune lacune, traversée par des filaments f ; au-dessous du faisceau, multiplication des cellules en une jjaine plurisériee, dont les plus externes sont des astreïdes (bj, — s, zone externe de 1 ecorce moyenne. Or ce> cellido forilielll la majeure parlie de ['(''corce exlcFlie de iiolrc' Lrjii(ltt(lcii(lriiii. l'oiir nous, ce sonl des espèces de sclt'reides, un p(ni x'iiihlahles à celles ipii forment la masse dure de cerlains no\au\; les .l'paississemeiils ceiilripèles poiirraieiil aussi (Hre comparés à ceux de cerlains sleimiales. .\(''anmoins, ces cellules sonl assez parliculières pour 12 i!( i.m;i'i.n i»i-: i.a sociktk I!(ii\M(M k ni'; ck.mivk (^) llirrilci' (frire drsiiilM'cs |);ir un lioiil S|)(''ci;il: aslrridcs (li<^. Ci et fig". ', /'»• L'('\;nii('ii altciilifdcs csprccs Noisiiics par M. Zcillcr a (l(''iii(»iilr('' (|iriiii poinail coiisidc'i'cr ce caraclrrc (•oiiimc s|)('cirK|ii('. Or on n"a pas JLis(|irà présciil (li'crit ces crlhilcs dans r(''C(irc(' d'un Lri}i(hiilriiiln)ii ; cela sulTd-il pour rapporter la seclion du Lcpiildilnulnm (•\annn('' par nous au Lrjn- doHlrohtis linuriiii cxandiK' par .\l. ZcilIcrV (>cla ne serait pas sullisant; il y a plus. Dans un iiiénioirc publié tinns Aimn/s o/' l)(i/a/i!/\ V.i). Itowcr a décrit Taxe d'ini cône conservé au lirit. .Mnscnni. et la description ipril en donne concorde en ce (pfil \ a (fessentiel a\ec celle (pie nousa\oiis faite' du Lrj)/(/ii ci-dessus étudié. l/anneau ligneux est du ty|ie du A. Unnuiiirlii ; il \ a des l'aisceaux dans r(''corce interne ([ui correspondent liien à cen\ renconlrc's par nous; r('C()rce nio>eniie est lacuneuse. et autoiu' des faisceaux (pu sont au hoi'd de récorce externe il > a luie gaine laciuieuse du t\pe d(;s-SV7^/- gi)ir/l(i. Dans notre fossile, ces traces foliaires (/', lii;. I » sont tout (fahord en un cercle vers le hoi'd interne de cette l'corce : au dessus [\\\ faisceau on \oit luie lacune (pu dans les portions bien conseiAées est tra\t'rsée par des tralK'cnles. Les cellules \oi- sines du faisceau se sont inidti- pliées par un cloisoinienient tan- genliel au faisceau ; inie pai'tie de ces cellules se scb'rilient selon le type des aslréides (fig. ~J>). Dans Taxe du L. linm'uii. autaid (pi"ou peid en juger par les dessins de M. liower ( I. c lig. .'), C). 7 I, les lacunes autour des faisceaux sont moins dé\eloppées; mais il ne faut pas oublier que dans le fossile étudié |)ar nous il s'agit d'une lige et non pas de Taxe d'un C(Mie. Ainsi, soit en ce (pu concei-ne les cellules parlicidières décon\erles par M. Zeiller, soit en ce (|ui a Irait à l'analoinie g(''n('rale de l'axe et en particulier les lacunes de r(''corce mo>emie et les Irabécules autour des faisceaux corticaux, il > a mie lelle analogie entre l'axe du Lcpidoilcu- droii étudié dans cette note et la sti-iicture du c(Mie d'un Lcpldudcin/ron appelé L. lii'duniii, (pie nous n'hésitons ])as à prétendi'e que notre fos- sile doit poi'Ier le nom de LcpidodciKh-oii liroiniii et (pie très probable- ment ces axes portaient des C(Hies du tyi)e décrit |)ar liower et Zeiller. roui- lerminer nous attirons l'atlention des liotanistes sur l'éiioiiiie dé\eloppenienl de l'écorce (|ne montrent beaucoup de plantes fossiles et en particulier les l.rpidddrndroii . On pourrait tirer de cette structure des coiiclnsioiis ('■colooitpics. Il \ a lieu cependant, d'être prudent et de ne pas conclure nécessairement à une slrncture foiiemeiil xéropli>te eu raison du maiileau cortical si (l(''\elopp('. I.a pr('seiice de lacunes Fi-. Aslrèïdés de l'érorce p.xtpriie (v. lis. 4,2) 1 F 0. Bower. On the slructure of the axix of Lepidostrohus Brownii Schpr., l.c. vol. VII, 189:i (6) W. lllAl.dSrK.MA. AI.CIK lll l'I.OSl'ILKi; A ClIdDATI l'.IAl.. 18 iiiiporlaiilfs soil (l.iiis ri'coirc iiionciiiic soit niilour des traces l'oliaircs dans IV'corcc (^xlcnic nous axcrlissrnl ([u'il |(oin-|-ait bien s'aiiii- ici d'un vruvlal li\am|)li\l(', mal aéiv cl (|ni \r.w saisons sul)il les drs;i\;udages d'iniiMorir dcssi'calion. En oiili'c il laul peut rtiv conclure (|uc chez ces végétaux le svslènie de soutien était en majeure [»artie lonrni par récom\ (Fune manière analogue à ce (|ui se [)asse dans certains végé- tauv actuels où ranneau des libres péric> cliques vient augmenter la résistance. RECHERCHES PHYSIOLOGIQUES SUI! UNE ALGUE, le DJPLOSPH.ERA CHODATJ Rial. PAK Wilold IJIAL«»SIIKMA Les expériences dont nous allons |)arlei' ont été laites avec une nou- velle espèced'algue de la famille des IMcurococcacées, isolée d'un lichen, le Lcc(iiio)'(i liirinira des calcaires du Salève prèsGenève : le Dlplosphœra ilhodati. Le Hiil/e/iii de hi Sovirir hvldiuijur de Cnièrc^ a publié la tlescription de cette algue, ainsi (pie les détails relatifs à une première série d'ex- piTiences. Celles dont nous \oulons parler ont poursui\i trois buts différents : I" Les prennères ont |iorlé sur la nutrition de cette algue. On a re- cherché son pouvoir d'assimilation de Fazotc provenant des acides aminés. -2" On a recherché si le Diplospha'ra exei'çait mie action corrosive sur les pierres polies. ;î" La troisième série a été faile pourvoir si cette algue contenait des ferments soluhles. Premiers essais. Le but poursuivi parles expériences suivantes a été de rechercher dans (juelle mesure les acides aminés et la peptone pouvaient, relative- ment, servir à l'assimilation de l'azote, dans un cas déterminé. Connue milieu, c'est la solution de 'A de Detnier qui a été employée. Le salpêtre, qui est généralemeid employé comme source d'azote, a été remplacé, dans ces expériences, par les acides aminés et la peptone, et cela de manièi'(^ qu'il y ait toujours une proportion de 0,57» d'azote. Les cultures, en outre, ont été faites dans des solutions et sur des milieux solides, l'oui- ces derniers, l'agar a été prépaiv de la manière sui\aute : Ce travail a été' fait sur le conseil et sous la direclioii île M. W. (^hodaC Bulletin de la Sociélé botanique de Genève, 2e série, vol. I, 1909, p. 10 i, 14 BULLETIN IM; LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (2) Coupé en petits morceaux, l'agar a été traité par l'acide clilorhydrique à 50/0 pendant iS hoin-es. Puis, après un lavage à l'eau justju'à dispai-i- tion de la réaction avec le nitrate d'argent, il a été traité pendant 24 heures par i'annnoniatjue. Puis nouveau lavage jusqu'à disparition de la réaction avec le réactif de Nesslei'. Par ce procédé, l'agar a été privé, dans la mesure du possible, de l'azote: la (juantité (pii en reste est luinime. La quantité d'agar enq)lo>ée a toujours été de 20 cm^ et ce sont les flacons Krienmaver qui ont été choisis. Poui' la pcplone nous avons pris trois dilutions, à 0,1 gr., 0,05 et 0,025 gr., correspondant à 0,5 7o, 0,25-^/0 et 0,12 7o d'azote. Quant an\ acides aminés, nous avons pris ceux qui l'ésultent de la déconqiosition des albumines; ce sont: le glycocolle,! alanine,la leucine, la tyi'osine et un mélange de glycocolle, de leucine et de tyrosine. Les cultures ont été faites à la lumière diiîuse et dans l'obscurité; voici quels résultats nous avons obtenu: \j 11 III i è r e ■ 0 \rs c u r i l é A!,'ar SoluLion Agar Solution Peptoue 0,5 "/o ^h 4" + — — » 0,257o H- + +-- — » 0,12"/" -f- + -I — Tyrosine . -j- -] 1- — Leucine H — [- — Glycocolle -h + f -^ — Alanine H- + + + ~ Tyrosine, glycocolle, leucine -|- -] \- — D'après ces expériences, nous voyons que le Diplospliœm Chudali se développe également sur les milieux solides ou dans les solutions, excepté sur la leucine en solution, sur laquelle il n'y a pas de dévelop- pement, sauf au commencement. Ceci se ra|)porle aux expériences faites à la Inmière ditîuse, car les choses changent i)our celles faites dans l'obscurité. Nous voyons ici que le Diplosplurra ne si^ développe alors qiu' sur les milieux solides, tandis que le résidtat est négatif avec les milieux liquides. Nous avons i-emai'qué en outre que la coloration ne se perd pas sur la peptonc, même sur les plus fortes concentrations. Enlin, l'algue ne se développe pas du tout sur le blanc d'(euf. Plus haut, nous avons fait observer que nous n'obtenons pas de résul- tat avec la leucine eu solution. Ceci est opposé à ce que nous attendions. Pour expliquei- ce fait, nous avons émis la théorie suivante: COH CIL CIL I \ / CHOH CM I (Leucine) I CHOU i^lilycose") CIL I I CHOH Cil (NH.2) ! 1 CHOH COOH I CILOIl (;{) W. l'.lAIosi KMA. ALr.lJK hlPI.OSPELERA CHODATl BIAL. 15 L;i Iciiciiic il •• ;il()iii('s (le C, (•(•iiiiiic la i^liicose. La fahricaliou de la iniciiH", ("Il pai'laiil de la liiucosc. est rolativpirioiit facile, comme Tont (lémoiilir K. Fischer cl AlKierhaldcii '. Ils ont obtenu la Icncine, de deux molécules de glucose, par addition d'annn(inia(|nc. ifiii> par réduction partielle. E. iMschcr- cxpliipie la pr('sence continuelle de la leucine dans la molécnlc complexe desallimnines par une structure rapprochée de celle de la glucose. Tout cela donne à penser ([ue Talgue décomposera la leucine de cette manière-ci: Elle prendra la groupe NH-i pour la nutrition de l'azote et elle oxydera le reste, en formant la glucose qui sert aussi à la nutrition de Talgue. Mais la déconi|)osition de la leucine s^'st produite autrement et comme l'avait supposé Abderhalden : Cils (111, VÀh Clin CHs CH» \/ \ / \ / Cil CH CO I I I (;;H2 *•• >- CH2 m >- acétone CH (NH2) COOH COOH acide Isovalérianique Leucin En réalité cette Mqiposition se trouve conlirmée, la formation de l'acétone a lieu. Pour prouver cela, on s'y est pris de la manière suivante (Réaction de Rertlielot ">: 10 cm' de la solution contenant la leucine ont été chauffés à 60" C. avec 0,1 d'iode et 2 gi-. de Na2 COs. Les ci-istau\ d'iodofornie se sont formés après refroidissement. Cette réaction est |irobante pour l'alcool et pour l'acétone. Mais connue dans ce cas-ci la formatioii d'alcool est inq)rol)able, la formation d'iodofornie l)rovieid de l'acétone. Ceci e\i>li([uerait cpie le Diplosphirra ne se développe qu'au connnen- cement et que sa croissance s'arrête ensuite. 2° En outre des expériences décrites ci-dessus nous en avons fait d'antres avec le Ih'p/osplurra pour \ou- s'il attaquerait les ])ierres polies. Otte question de l'action exercée par les racines des i)laides sur les plantes a été étudié depuis longtemps. Les racines (h'gagent de l'eau (\\\\ conti(>nt de l'acide carbonique, des snbslances (irgani(|nes et inorganiques. Cette eau a pour elîet • Zeilschrift fia- l'Ini^ik ioiil Chenue. Band iif). p. 2(58 (1902). » R. 15. 1. ;w. |>. 1. ■ 3 Berlhelol, Cumpl. rend. B. LXXIII, p. 496. l'.LILLKTlN l)K LA SUCIKTK liOTAiMCjUK DK (iKNÈVK 1,^) (riiiiiiicclci-' le lcii-;iili i'[ (le dissoiidiv les sels iiiiiir|-;iii\ (|iii se Iroiivciil (l;ilis le sol. i;;icliMii (les i-;iciiics sur 1rs iiiiiirnuix clait deja coiimi du Iciiips de l,iel)iu.' Celui-ci axail observé des sillons sur des IVaguieids de pienvs cldcai'irs trouvés dans les prairies el reuiar(|ué ([ue cliaiiiie sillon ror- iTspondail à inie racine. làehii;- lail reniar(|ucr à ce >ujel <|ue ce sonl les substances |iro(luUes \y.w la d?'coiu|iosilion des racines i|in exercent une action corrosi\e sur les pierres. . , , +• Les expériences classiipies de Saclis ' ont contirnie les observations de Liebiu. Saclis a, le preuner. euiplové des phupies de marbre poli pincées (ians des vases à tleurs. Il a pu observer, au b(»nt d'un certain teni|ts, la trace laissée par les racines siu' le marbre. Liebiii avait attrilxK' à l'ac- tion de Tacide carbonicjue les traces (pfil avait relevées sin- les pierres calcaires, dette idée a (H('' reprise dans lesb'mps modernes par Czapek.^ Cette tliéorie paraît très probable si Ton considère les e\p(''riences lie Knop.' Ce dernier a mesuré la (piantit»' (facide carbonique (l(''i;ai;('' par les racines irmie plante de y^ca Mai/s, liante de UO cm. Ku ^i lieures, elle en avait déi^agé de 0,02 à 0,0551 gr. Mais ce n'est pas Tacide car- |ioni(pie, seul, qui exeree une action corrosive sur les |iier- res calcaires. Ijecquerel, en 183:3, suppose que les racines déf^agent de Pacide acétiqu(\" IMus réceunnent Ctebel ' a trouvé un acide orgaui(pie, Ta- cide fornnipie, dans le uniieu de cultui'e de ger s de Upi- (lium et de Honleuni. Mais il est probable ([u'il n'avait pas trouvé l'acide lorun(pie lui-même dans cette soiidion, mais ses sels. C/apek, dans son travail Ziir Lchre l'ou dn, WiinchuiiisHvhciiltnnjrn , prouve (pie les racines des plantes supérieures dégagent des substances organiques et iuoruaniipies aussi bien dans les cultures lupiides ipie ri.:;. 1. — Cali-;iir-c — les lâches suiil liiii'S à l;i roi-nisioii (le l'Aljîue. — (Photographie). 1 PfetVer. Pli. Plivs. B. 11. p. 258. = Liebi-s Ann., B. CV, p. 109 (1858). 3 Hola)iixche Zeilunq,-d. 1860, p. 117. * Priiigsheiiii. 15. XXIX, p. 321. '" Knop. k'reidauf der Sloffe, B. I, p. 06. '> Czapeli. Hiochcmie der Pflnnzen, 15. Il, p. 873. ' GiîàwL Vlhxnze\ib(olo) \V. BIALOSUKNIA. ALGUE DIPLOSPH.KHA CHODATI fîIAI, 17 clans celles saturées de vapeur treaii. ce sont les sels acides de Tacide plios l'I';. Calcuire : CdiTnsioii (•('iilic. lorii (Connue substances inorganiques, |)h()ri(|ue, c'est-à-dire KII2 POi, qui ont été trouvés. Comme subs- tance organique c'est de l'acide o\ali(|ne (|ue Czapek a trouvé dans les sécrétions organiques des Jacinthes. fiustave Kimze * a le plus apijrofondi ce sujet, non seule- ment i)our voir quelle action les racines des Monocolylédo- nes, des Dicotylédones et des Gymnospermes exercent sur les pieiTes polies, mais aussi poui' voir l'action exercée par le m>célium de divei's clianqti- gnons. Il a indiqué tonte la l)il)liogra[)hie se rapportant à ce sujet. Les résultats obtenus pai- Kmize sont excessivement inté- ressants; on ne peut lui repro- cher ([u'une chose, c'est de n'avoir pas travaillé a\('c des cultui"es pures. Stoklasa et Ernst'^ tint entirr trouvé que Hordeuni vvljiorc et lique et de l'acide ac(''tique. Zea Mdijs dégagent de l'acide Les mêmes expériences qui ont été faites avec les racines de ditTérentes plantes et le mycélium de chanqjignons, ont été faites avec le Diplos- phii'ra. Ceci offrait d'autant plus d'intéi'èt que cette algue pro- vient d'mi lichen qui ci'oît sur les roches calcaires. Aussi pou- vait-on a /j/'/o/'/ prédire qu'elle attaquei'ait les pierres. Voici conunent il a été procédé : Différentes pi(M'res polies oirt été j)lacées dans des vases de Pétri au fond desquels se trou- vait du i)apier buvard. Les pier- res et le buvard ont été immer- gés les uns dans la solution de '/i de Detmer, d'autres dansV^ de Detmeradditiomiédeâ 7» fh^ glucose. ' Frinp;sl)eiin. ^ Fringsheim, B. Xl^Vl, p. 64. rig. 3. — Marbre roufie coiTodi'. BUI-I.RTIN KE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE, N» \, 31 janvier 191 I IS BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENÈVE (6) Ces vasesont été stérilisés iinedemie-heure à une température (le 1 10"(L L'algue a été ensuite inoculée et on Ta laissé se développer à la lumière dilîuse pendant deux mois. Le résultat a été positif en ce qui concerne les pierres calcaires. Sui' \o marbre on voit nettement la place occupée par l'algue durant son développement. Dans la solution contenant de la glucose, l'algue s'étant dévelopjiée plus vite, a laissé des traces jilus acceutuées. (l'est sur le labrador {pi'on a relevé les ti'aces les |)lus pro- fondes. Par contre, le Diplosp/urra n'a pas attaqué le granité, ni l'agatlie. Enlin, (pioi(pie s'étant développée sur ces milieux aérés, l'algue n'a |)as formé d(! tilaments. Nous avons voulu savoii' si l'algue dégage des acides pendant sa crois- sance. Pour cela, elle a été cultivée sur des uiilicux solides et liquides avec et sans glucose auxquels on avait ajouté de la solution de lournesol. Celui-ci n'a changé de coloration sur aucun milieu, ce qui i)rouve (pi'il n'y a pas de dégagement d'acide complexe. Donc l'actiou sui- les pierres doit s'expliquer par le dégagemeid d'acide cnrltouique. Des recherches ont encore été faites pour savoir quels ferments seraient sécrétés dans le Diplosplurra. Pour cela, les procédés suivants ont été choisis : L'amidon sur lequel l'algue s'est développée a été fdti-é à l'aide de bougies Chandjerlan. La solution obtenue a été cliaullée avec la solution de Kehiing, pour voir si l'on obtient la réduction. Il se produit une très petite réduction, ce qui prouve que des traces de diastase se trouvent dans l'algue. Pour rechercher la lipase, \eDiplosp/m'ra a été cultivé sur du Detiner émulsioimé avec diflérentes graisses, telles que: ta cocose, la palinine, la végétaline et de l'huile d'olives. Nous avons remarqué que l'algue ne se développe pas du tout sur ces graisses. Enfin, pour rechercher l'émulsine, nous avons cultivé \e Diploupluvra sur de l'aïuygdaline additionnée de 2 "/o de glucose. L'algue s'est mal développée, elle a même ])erdu sa coloration, mais i'amygdaliue n'était pas décomposée. 19 RESUME Di:S HKUBORISATIONS M 1910 DANS M<;S ALPES D'ANNECY (Savoie) PAR Gustave BKAUVEUI» Clievaucliant sur la limite orientale des deux départements de la H''-Savoie et de la Savoie, le territoire tloristique des Alpes d'Annec> a fait l'objet de plusieurs notes partielles publiées soit dans un précédent volume de ce Bulletin, soit au cours de comptes rendus antérieurs. \V\ei\ que les documents acquis à ce jour soient nond)reux, leur impor- tance n'autorise pas encore à publiei- un travail d'ensemble sur la dition ; mais Ton peut entrevoir, d'après les résultats consignés en 1910, — année humide et défavorable s'il en fut — que le jour n'est pas éloigné où une synthèse phytogéographique des Alpes d'Annecy pourra s'établir sur une base suftisamment solide pour que nos successeurs n'aient pas lieu d'en modifier sensiblement les lignes générales. Pour mettre à exécution un projet formulé en 1909 (cf. Bull. Soc. bot., [ : 3U), dernier alinéa), il convenait tout d'abord d'explorer les massifs peu connus, tributaires hydrographiquement du cours inféiieur de l'Arly: deux expéditions fructueuses y furent dirigées respectivement les 5 juillet et 2:2 août 1910. La première en date de ces herborisations s'effectua en compagine de nos confrères MM. Gabriel Naville et IMùlippe de Palé/ieux, et nous permit de reconnaître les tlorules méridionale, subalpine et alpine des environs d'Ugine, en gagnant le revers oriental du Charvin pour redescendre sur Hery après avoir traversé le massif liasi(pie de l'Arpette. La seconde fut une course solitaire à travers les chaînons de Bisamie, du Chart-de-Reurre et des soimnités liasi(pies et triasicfues compi'ises entre Crest-Voland et Bell(>combe à l'orient de Flumet (massif sud du M' Joly). Les autres herborisations eurent suc- cessivement pour ol)jectifs: l'^' le massif de la Fillirre, ti'aversé en com- pagnie (le M. Ph. de Palézieux; 2" celui de la Tountelte, exploré soit seul (en juillet) dans le chaînon du Cruet, soit, en septembre, en com- pagnie de M. Frédéric Barbey, que nous sommes heureux de remercier ici pour l'autorisation de publier les plioLographies ci-jointes concernant la région culminale de cet intéressant massif; 3° ceux des Amies, du Verff!/ et des Aravin seplenlrionaux, où M. J. Provent, instituteur au Keposoir, nous fit, en compagiùe de M. Ph. de Palézieux, les homieurs d(> ses récentes et inq^ortantes trouvailles; 4" le Mont de Vaunessin (Amvisméridioimua-), exploré tardivement avec M. Provent à l'occasion de la visite de la Société mycologi(pie de France à Thônes; 5° celui du -20 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENEVE (2> Juillcl, au commencement d'octobre. Enfin, et toujours en compagnie de M. Provent, une petite reconnaissance au chaînon du Taille fer, sui- Duingl (massif des Bauges) nous a permis de reconnaître des aftinités insoupçonnées de ce chaînon avec Va lisière xérothermique de Faverges (massif de la Tournette). En confirmant ce que nous savions de la caractéristique lloristique des Alpes d'Annecy, ces (pielques herborisations ont complété dans une mesure appréciable la diagnose de chacune des circonscriptions consti- tuant ce sous-district; elles ont tout particulièrement conti'ibné à mieux faire connaître les caractères écologiques du chaînon de Bisaime, dont la constitution géologique nous inclinait k en faire une annexe du district cristallin ceidrîd, d'accord en cela avec notre honoi'é confrèi'e M. E. Perricr (lelaBàthie; mais, connue nous l'exposerons plus loin, le caractère neutre des étages inférieurs et silvatique, et franchement calcicole de l'étage alpin, nous engage d'autant plus à le i-attacherau massif du M' Joh (pie," sous le double point de vue urographicpie et h>(lrogra|)hique, il serait bien difficile de l'en isoler. Mais, avaid de synthétiser les obser- vations recueillies durant cette campagne d'herborisation, il convient d'exposer quels soid les principaux éléments constitutifs de la tlorule relevée pour chacun des 8 massifs naturels subdivisant notre dition ; la carte ci-jointe pei-mettra de mieux comprendre l'unité orographique de chacune de ces subdivisions, tandis que les annotations hypsouiétri(pies et géologiques conti'ibueront à en expliquer le faciès écologique. Les •pielques vignettes in-texte sont destinées à compléter ceux des carac- tères que la" carte et sa légende ne sauraient exprimer suffisamment. La Roche ® EchfJle -ai-— "^-i h f 2 i t s e 7 a O" 3f^uvcfy^ Fig. J. — Carte floristique des Alpes d'Annecy, divisées en 8 circonscriptions. — • — • — • — • — • — Limites exlérieiires de la dilioii. » (les cireorisciiptioiis siibdivisioiuiaiies. |;K.M VKIlli. ISKSIMK UKS IIKIîFiOlilSATIONS DE 1910 -21 !.(■> luirlii^s (le U ililiiMi laissées en blanc correspomiftut à l'étage inférieur (cultures fruitières; buisi ; les zones en grisé coiicerneut les élajres situés au-dessus et à partir de 1000 mètres (prairies subalpines, forets de .-onifères, pàturajîes alpins et végétation circum-nivale) ; indepeiidaninieiil des quelques sommités cotées sur la carte, le relief général du terrain peut élre leconsUtué en combiuanl le trace des cours deau avec la numérotation des principaux points ci-dessous détaillée : 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. ■20. 21. I. Massif np. i.a Imi.ijkkh: (2028 m.). Uoc de Taine. 1000 m. (urgonien). Roche Parnal, 1934 m. » Tête Noire, 1621 m. Signal des Ervoiix, 1480 m. (nummuiitique). Tête des Collets, 1652 m. (ui-gouieii). Rochers de Lachenaz, 1862 m. " Tète à Tm-piu, 1543 m. (iirg. et flysch). M* Téret. 1786 m. (urgonien). Lâchât ide S'-Clair), 1280 m. (urg.). II. Massif de la Touhnkttk (2357 m). M* Baron (Veyrier), 1300 ni. (urgonien;. Beauregard (M* Kampon),1246 m. (urg. et gault) Roc de Chère, 643 m. (grès et urg.). Dents de Lanfon, 1813 m. (m-gonien). Pointe aux Tarvelles, 1815 :n. (urg. et gault) . Tête dn Pany, 1741 ni. (nummuiitique). M* de Cotagne, 1909 m. (m-gonien). Lanf onnet, 1786 m. » Roche de Roux, 1554 m. ^ M» Cheiiivier, 1313 m. (cale, jurassique). Roche des Echeaux, 2022 ni. (grès néoconiien). Signal de l'Arpette, 1529 m. (néoconiien) du Sappey, 1225ni. (cale, jurass.). m .Akavis MKHiiuoNAUX (2 483 m.). 2.3. 24. 25. 26. (;ote de Marlens, 1000 ni. (flysch). L'Aiguille s/ Manigod, 2029 m. (urg.). Aiguille des Foiroux, l'Etalé, 2482 m. (néoconiien). Grand Crètde Coniburce, 1644 m. (flysch). SI de l'Haut des Prises 1647 m. IV. Massif des Vkrsys (2 438 m ). Pointe des Tours, 2058 m. (néoconiien). .Talouvre, 2408 ni. (urgonien). 30. Dent Blanche, 2438 m. (m-g. etuéocom.). 31. Pointe du Midi, 2320 m. (urgonien). V. Massif des Annes (22 63 m.). ,32. Pomte il'Alniet, 2263 m. (cale, jurass.). 33. Mt Fleury, 1950 m. (grès moucheté). 34. Sommet de Lâchât, 2064 m. (dolomit.). 35. Croix de Châtillon, 1719 m. (calcaire liasique). VI. Aravis septentrionaux (2753 m.). 36. Tète du Danay, 1737 m. (grès moucheté) 37. Paraz-Rossaz, Porte des Aravis, 2599 mètres (néoc.). 38. Grande Torchère, 2652 m. (néoconiien). 39. Grande Forclaz, 2460 m. 40. Pointe Percée, 2753 m. (urg. et néoc). 41. ' d'Areu (ou M* Méry), 2468 m. (urgonien et néoconiien). 42. M' Ferront, 1312 m. (cale, jurassique). 43. Signal de Mèry, 2080 m. (flysch alpiii). 44. Tête de Salaz, 2020 m. (nummuiitique). 45. Portettes des Fours, 2213 m. (malm). 46. Aiguilles Noires, 2314 m. (malm schist.). Vil. .Massif nu .Iaillft (22 36 m.). 47. Croisse-Baulet, 2236 m. (jurassique). 48. Signaldu Jaillet, 2017 m. (lias sclùst.). 49. » du Sac, 1687 m. » 50. Croix-Cartier, 1840 m. (cale, jurass.). 51. Tète du Merdacier, 1845 m. .52. Signal de l'Arpettaz, 1750 m. » VIII. .VIassif Dir JoLY (2.Ï27 m.). 53. Le Grand Bois, 1636 m. (schistes séri- citenx) . 54. Chait du Bem-re, 1902 m. (Uas). .55. Signal de Caise, 1895 m. (cale, hasique). 56. Siïr Plan MermLn, 2079 m. (malm.). .57. Aiguilles du Joly, 2487 m. (calcaire liasique. I CIRCONSCRIPTION DE LA FILLIÉRE a) Bibliographie. — Le point de départ de la hibliograpliie tloris- tiqiic du iiiassilde la FUlière est résumé à la page 01 de rarticle publié dans le Bulletin des travaux de la Société botani(jue de Genève, fasc. X, ( 1903, « Notes floiisU((iics sur le Massif de la Fillière » : 6). Depuis cette époque, des coiiiiiléiiieuts bibliographiques ont été insérés dans le Hullclin de l'Herbier /ioissier, 2>"<^ série, V : 309 (1905) et VII : 539 (t907) ; un résumé algologi((ue en a également été exposé par M. Viret dans le Bull. Soc. bot. Genève, I: 199"(« Algues de la H'-'-Savoie, I». — Enfui, M. le Prof. Lendiner a également publié dans ce dernier périodi<[ue le résultat d'une herborisation officielle aux Glières exécutée le 13 juin 1909 (cf. l. c. l : 2-il ; les noms de la page 240 se rapportent aux plantes récoltées le 12 juin dans la circonscri|)tion du Verg>\ i"2 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (4> b) Affleurements géologiques. — Dans l'étage inférieur, le flysch l)orde les lisières N.-W. (plateau des Bornes) et S.-E. (vallée du Nom) dans toute leur étendue, tandis que les argiles alluviales suivent le contour extérieur de ces deux lisières qu'elles réunissent ou peu s'en faut en occupant au Sud les bas-fonds de la vallée du Fier et à l'Est ceux de la vallée du Borne ; elles pénètrent en outre dans le vallon de la Fillière et présentent un dépôt dans les hautes tourbières de Dran. à liOO ni. d'altitude environ. Les étages moyen et supérieur olfrent de toutes parts un lalu> néocomien (sauf sur la vallée du Nom, où le nummulitique et le gault prennent sa place) surmonté lui-même par les abrupts d(^ l'urgonien, (pii dessinent les hauts reliefs et occupent les principaux points culminants de tout le massif; en outre, sur la lisière N.-W., d'autres parois urgoniemies sont enchâssées entre le flysch inférieur el le néocomien, poui' culminer à la Fogc (16i() m., Parmelan) et à la Tète-Noire de Soudine (IGâl m.). Fnlin, le fond des synclinaux des hauts plateaux est à son tour occupé par le flysch (KVIO m. à la Gorge d'Ablon. 1650 m. aux sources du Nantdes Brassets et 1551 m. aux Mouilles de la Fillière), cerné lui-même par une étroite bande de gault el de séno- nien (jui le séparent généralement de l'urgonien supérieur. Les grès verts du gault atteignent un développement relativement important au vallon de Pertuis ( f587 m.), entre le Parmelan et le M» Téret. a) Caractères distinctifs. — Situé au N.-W. de la dition, ce massif est de toutes pails isolé des autres par une lisière hypsométrique descendant au-dessous de 1000 mètres, et généralement mise en valeur pour les besoins agricoles (prairies artificielles et nombreux vergei's). Les parties inculte's de cet étage inférieur comprennent soit des bois (feuillus et pins silvestres), soit'des garides kAntliijlli.sDionUttiu, Fumano procuiithens, HeUantliemum canum, Daphne aipina. Cyclamen europœum, Nepela nuda,A)iemi.si(i Absinthium, etc., accompagnés de rej)résentants d'un élément plus méridional, dont les Aethionema saxulilc, CLypeolu Juiilhluapi et Hieraciuin Laiv.sonli atteignent aux environs de Thônes le terminus septentrional absolu de leur aire alpine-occidentale. Le trait caractéristique de la topographie de ce massif est déterminé par le relèvement de sa périphérie et l'excavation plus ou moins accusée de son intérieur ; cette disposition particulière (cf. Bull, travaux Soc. bot. Genève, fasc. X : 56 j 1903)) se répercute sur le tapis végétal par le déve- loppement de l'élément thermophile prospérant à de hautes altitudes à l'abri de l'enceinte extérieure urgonienne (Clypeola Jonthlaspi à 1600 m., près la Tète à Turpin), ou l'établissement de tourbières à élément subarcti((ue (Trichophonm alpin uni, T. cxspitmum, Oxycoccoa, Andro- meda, Viola palmtris, Juncus et Salix divers, etc.) sur les synclinaux du flysch. L'essence forestière atteignant la plus haute altitude est le l^inu.s monlana var. imcimta, commun au Parmelan jusqu'à 1850 m., et gra- vissant en individus isolés les parois calcaires de Soudine et du Lâchai des Traversiers jusqu'à près de 2000 m. d'altitude. Le hêtre domine dans les étages intermédiaires, et otîre encore de très beaux exemplaires à l'altitude de 1600 m. environ, au Fételay, sur Thônes. L'une des plantes herbacées spéciales à ce massif est le Barbarea intermedia Boreau, assez répandu à toutes les expositions, de la base de la circonscription jusqu'à (5) G. BEAUVERD. RÉSUMÉ DES HERBORISATIONS DE 1910 28 l7(Hhii.(raltitii(le(coldelaTruie). — Les^Vr/<'r///.s'/^v.s'.s'o/)//b//V/, Aconitum Aiilhnru, DlduHius arsiiis, elc, sont inégaleuioiit répartis dans l'étage ali)iM ; le Leonlopodiuni ulpinum se rencontre an\ Traversiers et an l'arnielan; VErynginm alpin u»i est très rare (Parinylan). Le Pinnuicula AV///?'r/ est très abondant an Hallajonx, anx tonrbières d'Ablon et anx (llières «1300-1000 m.); le Senccio cordolti.s alleint anx Eaux-Noires (FAbioii son terminus occidental absolu. (/) Adjonctions de 1910. — L'unique visite du massif dnranl Tannée écoulée se rapporte à une traversée effectuée le tH juin avec l'ilinéraire suivant: station P.-L.-M. de Charvonnex-S' Martin à Naves (plateau molassiqne des Bornesj ; défilé de S' Clair; bas du vallon de Diney ; base de la Tète à Turpin ; Balme de Thuy ; Morette ; vallon de la Kosïére ; rochers de N.-D. des Neiges ; tourbières de Dran et des Glières ; desceide sur le Petit Bornand et S' Pierre de Hinnilly par les Ervoux et la Lonvatière. DÉFILÉ DE S' Clair (520-550 m.) : Hieracimn Balbisianum A. T. Erirjeron acre var. ? Sa/iiirja alpina var.? ^Hierachni/ hclcrodon A. T.. Prairies marécageuses sous dingy (520 m.): Cjliiinadciiiu odoralmima Bich. Campainda persicifolia' fl. albo. 'i'dh/f/ala amarellum var. austrin- Hieracium viilf/afum Fries var.? ctim (Crantz). Crépis paliido.sa Monch. llhiiiaiilJiuH atif/iislifolias Gmel. Bois ENTRE ChARVET ET MORETTE (614-650 m.): /'lahnil/irra rhlorantha Custt'V. *Staphjilea pinnata L. (en 1907; subspontané ?) BocHERS DE MoRETTE (630 m.): Hieracium sp.? Lactuca perennis L. Carex hrachysfuchys Schrank. Vallon de la Bosière (960-1300 m.) : Arabi.s scrpyllifulia Vill. ^Petasilea aibus X oviitm, hybr. ErinuH alpinuH* fl. albo. nov. ! *Crepis pnemorsaT-AUi^d]. Gagea lu tea Ker-Gawl. fia r barra i nier média Boreau. 'Corydalis intermedia Méral. Leucojuni vernum L. Viola pyrenaica Bamond. Plateau de Dran (1461 m.): *()rcbis .sambucinus L., et 11. luleo Ranunculus aconitifolius var. fin- ys; les Hieraciumhclerodoii el l'olyyala ausiriacum sont nouveaux ponr t()ul( la circonscription, ainsi (pie le Crépis pncmorsa qui constitue en me-- temps une importante imité nouvelle des Alpes d'Annecy el d( H"'-Savoio. Le métis entre les deux variétés à fleurs jaunes et à Heurs pourpres de VOirhis sainlmrinu.s était resté inédit à notre connaissance: ses magniliqiK's Heurs d'un ronge brique très velouté ne sont pas l'ares parmi ies parents qui décorent en troupes le plateau de Dran. L'hybride i\es Pelasiles albasyCovaliis, inédit ])Our la science, se rencontre en cherchant avec soin entre les parents, aliondants et très mélangés, au-dessus des chalets de la Rosière. — Enlin, il est difticile de dire si le Slaphylea pinnala de la scierie de Morette a été introduit des bois \ oisins ou si réchantillon observé aux environs s'est au contraire échappé du jardin de iMorette? — Sans tenir compte de cette essence et des deux hybrides ou métis, la circonscription de la Fillière possède actuellement 1085 imités vasculaii'es. 11 CIRCONSCRIPTION DE LA TOURNETTE a). Bibliographie. — Les tra\au\ relatifs à la llore de ce inassit publiés avant IU(»7 ont tous été énumérés chronologiiiuemiMit dans liallrlii, de l'Herbier lioisHicr, S'"'^' série, VII : 026 (1907) ; depuis ,ette date, des renseignements complémentaires ont successivement paru dans le Bull. Herb. liuiss. vol. VU : 153 (1908) |)uis Hall. Soc. Ixd . Cenève sér. 2, I : 198 (1909) et 199-202 (Algues, par M. Vii-el), entin dans le précieux guide de M. Serand, intitulé : « (luide de l'alitiniste dans la région d'Annecy. - I : massif des Denis d'AI(>\ .. (Annec>, imprimerie Hérisson frères, 1910). ( le ( b) Affleurements géologiques.— Les alluvions anciennes, modernes on glaciaires délerminenl presque sans interruption le contour extérieiir du massif dans sa région inférieure : seuls le délilé de S'-('lair el les deux extrémités de celui de Serraval présentent une solution de conlinuité pins ou moins sensible ; en revanche, elles recouvrent tout le col de Bhitl'\ et pénètrent dans l'étage moyen au-dessus de Rovagny el au fond du vallon de Montmin (llOOm.V San quitter l'étage inférieur, les afflenrements de flysch occupent l'extré mité N. du massif, au Mont-Veyrier et au synclinal des Contrebandiers (jusqu'à 1000 m.), puis la lisière orientale (synclinal des Clefs et côte de S'-Ferréol).— Le grès nummulitique (terrain tertiaire) forme la majeure partie du Roc de Chère ; il affleure en outre sous formede (•alcaires ou de conglomérats, aux environs de S'-Fei-réol et de Serraval, à l'intersection du flysch et du néocoinien ou du crétacé; réapparaît à s 'S \-n (i. BEAUVKKI). HKSl Mi: DKS IIEHBOUISATIO.NS l(K l'.IIH ralliliidc de ^«MM) m. au col (\*' rArclosaii (iiiiiic d'antliracilo ; tlorc ••alcinige. Eiiliii, le jurassique supérieur i iiiai-no-cak'aii-cs de herrifisii'H, et calcaires blancs ou i^ris du lillioiiiqur et du sctiuaitiem tbi'nie uue lisière iiiinl(MT()Ui|)U(' apparaissant au pied de la lient de Lanfon, sur Blutï>, pour aboutir au Roc de Yiuz, sur Faveri^vs. Les étages moyen et supériein; se n'partisseut entre : 1" le néocomien, (jui constitue principalement le tains silvati(|ue des versants \V. et K. de la Montagne de Veyrier, tout le socle des massifs de Lanfon et du l>anl"omiet. le versant occidental du chaînon de Cotagne et les deux versants du cliainou (fArclosan. on ce terrain atteint son poitd culmi- nant dans les pâturages alpins de la Krcltc de TAi', à 2100 m. cuNiron; 2^' les calcaii'cs noirs ou gris du ci'étacé supérieur, gén(''ralcmcid ■cernés d'une bande plus on moins étroite de gault, (pii alllrurcnt an vallon des (^ontr('l)andiers (ins(prà 1200 m.), à celui du Lindion n. — PAKOIS DE CALCAIKK CHETACÈ SUPERIEUK SOUS CASSAY ((800 ni. env), à Leontopodium alpinum, Dianthus cœsiv.s, Sideritis hyssopifolia, Hieracium longifolium, etc. ; à gauche, en haut, partie supérieure des pâturages de Cassay, riches en Eperviéres ; quelques massifs de Bkododendron ferrugineum dans l'humus des crevasses d'un petit lapié. — An lias, à droite, le niveau supérieur des nHaf,es masque jusqu'à l'altitude de 2000 m. le versant septentrional des Bauges, à sous-sol et dore analogues, notamment au M'-Trelod que l'on entrevoit vers le milieu de la vignette, contre le hord de la grande paroi. (Photographie de M. Fréd. Barbey). (culmine au Parry, à 1741 m.), |iuis le long du synclinal des Clefs), qu'ils dominent à Tintersection du llysch et de l'urgonien dès le niveau du Fier, à Thôiies, jusqu'à l'extrémiiè orientale du chaînon des Frettes, sur Serraval. (]es mêmes couches l'éapparaisseiit au vallon d'Arclosaii (où elles culminent à 2022 m.), puis au Cassay, on elles forment Timpo- sante paroi dominant le socle urgonien du haut vallon de Montmin (1900 m. ; voir vignette, fig. II), et enfin sous le point culminant de la Tournette, où à 2;iO0 m. elles supportent le monolithe urgonien du .Fauteuil. Le crétacé affleure éoalenient au Roc de Chère, où il est ^(î lUILLETIN DK LA SOCIÉTÉ HOTANIQUK DK (IKiNÈVE (H) enchâssé clans le i^rès Luininuiliti(iiu' à raltitude de 600 m. ciivimii ; il héberge généralement nue llore calcicole intéressante, plus particulière- ment riche dans les éboulis des expositions méridionales et orientales (Leoniopodlum, ThaUetrwrn saxatile, Hieracia, etc., etc.) ; :> les cal- caires urgoniens, qui couronnent les chaînons du M'-Baron ( lUOOm.) et du Beauregard (1246 m., Monlai-iie de Veyrier), ceux de Lanfoii (1813 m.), du Lanfonnet (1786 m.), du Cruet (18:M m.), de Cotagne- 1 1909 m ), des Frettes (2270 m.), de la Grande-liodie i I9.)l m.) et (hr point culininant de tout le massif, le Fauteuil (2:)57 m. ; voir vignette^ lig. 111). Dans les étages inférieurs, l'urgonien affleure au Col de Buffy ((fai m.) et au Ramponnex (710 m.), non loin du cliâteau de Menthou : il constitue le relief oriental dn Roc de Chèiv i(U3 m.) et descend jus- (lu'au niveau du Fier au défilé de S'-Clair (519 m., tlorule alpine abyssale), à celui de Morette (590 m.) et au Poiil de Thunes (630 m.). V.) Caractères floristiques. — La topographie spéciale de ce massif isolé à fortes déclivités boisées ou dénudées, non susceptibles de se prêter à l'établissement de marécages d'une certaine im|)ortance (exception faite du Roc de Chère, où le petit vallon marécageux si bien déci-it par M. Guinier entretient une tourbière à Spliagniim, nrosera, Sdllx /rpens, Lycopodium inundalum, etc., etc.), se répercute sur sa tlore qui dans ses différents éléments offre de nombreux représentants inconnus des autres circonscriptions. L'étage inférieur offre deux catégories de formations totalement différentes, selon que l'on envisage les revers septentrionaux et orien- taux d'une part (vallée du Fier et des Clefs) ou ceux de l'ouest et du midi d'autre part (bassin d'Annecy et vallée de Faverges).Taiidis(|uepour la première catégorie de formations ce sont les foi-èts de hélres et de sapins ou les prairies subalpines, plus ou moins plantées de vergers, qui prédominent, la seconde catégorie est caractérisée, outre la culture de la vigne, par des bois de pins, de chênes et d'érables de Montpellier qu'interrompent, dans les stations dénudées, des garides i-emarquables par la richesse de leur élément méridional : Adiuntum capillus- Veneris. Acer monHpesanldn mu . Siipa peimata. Eimn/uiii.s loli/olnis. Minuartia mucronata. Fimana Spac/ii/. Bronius madrilcmis. Viola Wolf/ana. B. maximus. l'tyclmfis SoxI/hif/d. Cijnosoriis cchi)uitu.s. EuphniHia luira. Clypeola psilocarpa. Kenlvanlhiis aiiynstifoltas. Vèsicaria utriculata . Hubia pereyri ii a . fsatis lint'loria var. saxicola. Caliiim riyidinii. .€tli 10 n c ma saxa l lie . In a la I a il la ni il. Sisymbrium amtriacmn. Carpemm cernmwi. Sedum. anopctahm. Scoi'wncra tutslr/aca. Poteidilla pelioliilatu. Hievaeium fariitulcnUnn. Coronilla monlana. H. Lawsonii. A.strayalus monspesmlanus. 11. niulryaloides, etc., etc. Colutea arborescens . Le Buis est exclusif au Roc de Chère, où il abonde principalement au-d(^ssus de Talloires; la vigne sauvage prospère dans les couloirs («I) G. BEAUVERD. RÉSUME DES HERBORISATIONS DE 1910 :27 rocailleux de la lisière de Faverges ; le Châtaignier agrémente l'enti'ée de la vallée de S'-Fei-réoK tandis qu'au col de Serraval, sur le versant méridional (^bassin vailéculaire de la Chaise), des vergers renommés et de gigantesques Tilleuls attestent de la douceur du climat relativement à lidiitiide de celle station (800 m. environ). L'un des traits caraclérisli(iues de la tlonde de l'étage inférieur de la 'rournette est le mélange, en certaines stations, de représentants de réiément alpin avec ceux de la garide : au défilé de S'-(^lair, les Drabo ai soldes, Primula auriculu et Genliunu acuid/.s pruspèreid à oôO m. d'altitude; sur l'éperon iirgonien dominant le pont de Morette, les fJninii alpiiunti, R/iododeiidron /'erruf/i)ieinN, Uienuium vUlomni et (/laucinti sont mélangés aux Quercus peduiuulala de la sylve au-dessous (le 1000 m. (raltiliide ; aux environs de St-Ferréol, la distance est insignitiante, qui sépare les Mthionema saxaliie, Lactum perennis el autres espèces thei'mophiles, des champs de Genliana a-sclepiadea éga>ant les clairièivs au-dessous de 800 m. d'altitude; dans le vallon «le Montmin, à moins de 900 m., les Solda nclla alpina, Piiujuicula al pi Ha, Cypvipcdium calceolas et liabia perct/i'ina vivent presque côte à cote dans un ravin boisé de hêtres; le lîuc de Chère est une station classi(iue du Rhododendron feirugineum prospérant, avec d'autres plantes alpines, non loin d'espèces méridionales telles (pie Famana Spuchii, BuxuHHempo'virens^ Ceterach officinaniin, Acer nionspes.sulunum, etc.; enfin, dès 1866, Puget avait signalé aux abords du château de Menthon la présence du Leontopodium alpimun, à 80O m. d'altitude, tandis qu'à la même hauteur nous avons n(jté en abondance les Para- disia IHia.sIniin et Lat/ujru.s lutcua dans les taillis de chênes du versant N.-\V. du plateau de Plantait. Pour complète)- ce tableau, il importe de signaler la l'iche tlorule litlorah^ des i-ives du lac d'Annecy, dont la partie touchant à la circons- cription de la Tournette fournit, entre autres, les bonnes espèces suivantes : Polylrichum Thelyplerin. AJyrioplii/llum spicalum. Polamoyelon lucens. M. vertieillalum. P. perfoliatas. Hippuris paiustris. Cyperus longus. Ludwigia paluslris. Orchis paluslris. Menyanlhes Irifoliala. Spiranthes xslivalis. Genliana pneumonanlhe ( Verthiez ). Thuliclrum flavum. Scutellaria yalerieulala. Horipa amphibia. Teucrium Scordium.. R. paluslris. Menlha rolundifolia. Selinum carvifolia. Senecio paludosus, etc. Œnanlhe Lachenalii. L'étage subalpin otîre égalemeid une llore qui varie beaucoiqt avec les versants ; d'une manière générale, cette tlore est avant tout silva- ti(pie; elle a pour limite supérieui'e l'altitude moyenne de 1500 mètres pour les forêts de hêtres, et 1800 m. pour le Pinm monlana. Toutefois cette règle supporte de nombreuses exceptions, personnellement véri- fiées pour le hêtre soit à la Combe du Charvet, sur Montmin, où un bois de cette essence prospère en splendides exemplaires à plus de H)(X) m., soit à l'extrémité sud de la chaîne d'Arclosan, sous le signal -28 BULLETIM ItK LA SOCIKTIi BOTANIQUE DE GENEVE (10) (le rArpclte, on non seulcnicnl les l'onnalions compactes de litHivs végètent à près de 1700 ni., mais on les espèces lierJMcées les |)lus l> piques de leur sous-hois (f'aris (/uadri/ida, Luzula silvalica, Asperu/a (idora/d, Aclfi'a.spira/d, Rttsa ,spiii().siss/i)ia, etc. iflenrisseiit avec luxuriance sur l^arète d'Arclosan, au-dessus de 1800 m., attestant d'un ancien niveau plus élevé de la lièlraie. IVauliv |)art M. (iniiner a noté la pré- sence du l'iniis Ceiiihrti siu" le cliainoii de (lotague, à l'allilnde a|ipro\i- mative de 2000 m. ; ces cas exceptionnels doivent être éliminés de la linule snpérieui'e moyenne de Pétage subalpin, (pii sera fixée à I700ni. (leci posé, Ton peut énuméi-er d'entiv les |)rincipales espèces de Tétage silvatique les : /'^h/inii-s cui'upiicits. Ilroinii.s asper. /'(irodislu UliuHlriiin . b'iiciijinn rcnniiN . (Uipripcdiuiii vaircidioi. Limodoriini aboiiirwiii . Didtdliiis arsius. Tlialivlntni aqiilU'(/i/'(d/iu)i . A ronilh uni An th oiv . Anémone vernalin. A. narc/ssi/lo/'O. ArnbiH ùrassicfe/'orni is . A. Ntricla. Kernera saxt/filis. Sax/frai/a nui ta h/, (ieraniuni nodosiini . . 1 s/rrif/aliis a ri si a lu s . l'iilijyahi clKiniii'binus. Viola pi/mitiica. Hjipeririiiii liiclirri . (lluvroplijiliinn aureiim . Circica alpiita . Cerinl/ie al pi un. Cala ni in llia f/i-aiidiflora. Sideril is h y.ssupifolia . Melanipijnun iirinoronuni . Glolnilaria n udiraiilis. (A'piialaria alpin a. Ikniipaii 11 la l/iryr.soidea . /'Iij/leiuiia betonicif'oliuni . Pel asiles allias. A cil il le a ni acrupliijlln m . Gnaplialium norvegicuni . Seneeio Fiiehsii . (Jarda us perso aala . (À'nlaiirea nervosu. (Irepis povtaria. C. mollis. C. conijiifolia. Hieracium jarassiciim . H. h uni i le. H. sabaudiini, etc. L'étage ali)in n'est pas représenté dans le massif de Veyrier, sauf i»ar les Priaiiila auririila, Genliana acaulis et Globularia nudicaulis qui sont plus généi-aleinent subalpins; la dernière de ces espèces descend égale- ment aux Rochers de S' Germain, à 800 m. ; au Roc de Chère, le llbododeadroii f'erriif/ineiim représente, comme on l'a vu, l'élément alpin iidÏM-ieur à Taltitude exceptionnelle de 600 m. environ. — Le massif des Dents d'Alex, en i-evanche, héberge plusieurs bons représentants de l'élément alpin inférieur: Gagea fislitlosa, . \ iiemone tiarcissi/lora , fianuiiciiliis T II or a, Arabis piiniila, Sa.rifraf/a opposilifolia , Genliana pur pure a. G. excisa, G. bavarica, Primai a Auricula, Solda nella alpina. And rosace lielrelica, Leoiilopodiinn alpinuni, elc Le chaînon de la Rochette, qui excède à peine l'altitude de 1550 m., offre VAsler alpinus à 1300 m., et VAnemoiie renialis à t iOO m. Enfin, (H G. BEÂUVERD. RÉSUMÉ DES HERBORISATIONS DE 1940 29 le massif culminant de la Tournette est particulièrement riche : il suffira, pour s'en convaincre, de citer quelques-unes des principales espèces: Erynyiu)}) alpinum, Genl/dria nivalis, G. puiiclatd, Androsace pubescens, Staiicc nioiildiui, KentranthuH a n f/uf>l/folius (à 2000 ni. env. !), Ërifjeroii allieus, Arfemis/d Mutellind, Leonlopodiuin dlpiiiuiii , Hypochœris maculata, Le 0)1 todo I) ni a h tdn m, X L. nioiildiKi-pyrcNdiciis, Hieracium vogesiacum , etc. Avena versicolor, Pod niiiior, Fcfilucd Hallerl, Silène hryoides, Miniidrlid .sedoide.s, M. Villdrsii, Anci/iuiie hdldensis, Ranunculus dlpeslri.s, Ardliis beUidijoUd, Drdba lonieiilo.sd, T filas pi rotundifoliuni , Semperrivion dvdrhnoidemn, Saxifi'df/d exd/'dld , Potentilld min.ima, Viold liitea Huds., d) Nouvelles additions. — Elles proviennent non seulement des deux herborisations plus haut indiquées pour l'année 1910, mais encoiv de celles des années 1907 à 1909 restées inédites ; j'ajoute, en les citant tout spécialement, celles des plantes conservées dans l'herbier du château de Menlhon-S' Bernard, que j'ai eu le privilège de pouvoir examiner et utiliser pour ces notes. En cette occasion, qu'il me soit permis ici d'exprimer à nouveau toute ma reconnaissance à M. le Comte R. de Menthon, un explorateur compétent de ces belles montagnes où, dès 1852, il consignait d'importants matériaux floristiques renforcés de ceux provenant de l'abbé Puget et d'autres excellents Aoristes régio- naux : l'accès qui m'a été accordé de ces collections m'a d'autant plus louché (|u'il était réhaussé de ce cordial accueil familial qui compte au nombre des antiques et des plus précieuses traditions de l'hospi- talière Savoie. Du château de Menthon, j'ai entrepris en 1909 et en 1910, soit en compagnie de M. Ph. Guiuier, soit seul, quelques herborisations aux garides de Blufîy, à la montagne de Veyrier, aux rochers de Plantait, à S' Gei-main, au Hoc de Chère et surtout dans ce pittoresque massif des Deids de Laufon et du Cruet qui n'a pas livré tous ses secrets. Un séjour à Montmin en 1907 m'a permis de faire plus ample connaissance avec le chaînon de l'Arclosan, tandis qu'en 1910, en conqjagnie de M. Frédéric Barbey, une ascension du point culiuinant de la Tournette, entreprise de Dotissard pour redescendre sur ïhônes, nous conduisait à d'intéres- santes constatations sur la flore autunmale du massif et sur certains faits d(> météorologie appliquée à la tloristique (voir fig. II, III, IV et VI). Sous LE PLATEAU DE Planfait (600-900 m.): Pdraditiid Liliastrum Bertol. LiUiospermum piirpureo-cœnileum L. Thalielrum saxatile DC. Orobanche Hedene Duby. Anacatiip/i.s pyramidalis Rich. Alnus viridis Vill. Sorbus torminaiiH Crantz. (Jarduu.s Pevsonata Jacq. t Valei'idna Phu, L. (Comte R. de Menthon ! ; subspontané). LdUiynis luleuH Peterm. :{(» BULLETÏIV DE LA SOGIÉTK BOTANIQUE DE GENÈVE (1:2) Rochers he S' (Iermain (5UU-700 in.): Asplenium Adiantum-nigrum L. *Lathîjrus Aphaca L. Potcntilla micrantha Ramond ^Gulega of/icinaUs L. "Vacearla pijramidata Medikus. Garides sur Bluffy (^000-700 m.): Andropunoii Ischœmiwi L. Thymus Serpyllum ssp. polytri^km rRhits iyphinam L. (Amérique!; (Keriier) Bnquet. naturalisé). Dents de Lanfon (de 1500 à 1800 m.) : Géranium silvaticum fl. albu. *He-acleum Sphondylium var. nov. Convallavia majalis L. (à 1700 m. ). laciniatum ! AnthylliH iHoniana L. (id.). Arahis pmnila Wulfen. Pointe aux Tarvelles (1815 m.): *Arabis alpina var. nov. pyyinn'u ! Pedicularis Bairclieri Rchb. Viola canina L, emend. Rchb. Hicmcium Juceoides A. -T. (au (hrlii-s Suiiibnciniis L. et //. luteoy^ sommet !). purpnrco ! Barisia alpina 11 . albo ! Helianlhcmuin eatuini Baumg. (à Gagea fistulusa Ker-Gawl (au Lin- 1800 m. !). dion). Environs de Vesonne et de Viuz (500-600 m.): *Panicani Grus-Galli L. *Campanula glomerata var. fari- Echium vulgare //. albo! nom Rocliel. Aster Amelïm L. *Salix daphnoidea Vill. Taraxacum Ixvigatum. Willd. * Viola Wolfiana W. Becker. *Campanula glomerata var. gla- 'Grottancbe Heder;v Duby (Ph. de bra Rbitr et Fing. Palézieux !). Environs de Montmin (1000-1400 m.): Blackstouia pe"foliata Huds. (à Melampyrum nemorosum L. (à 1200 m.!). 1800 m.!). 'Diant/itis mperbus L. (à \'M){) m. ! ). Anacamplis pyramidalis Rich. (à Vicia tenu ifolia Roth . 1 200-1 400 m . ) . Platanthera eJdorantha Rchb. Arabi>i arciiata var. cenisia (Reuter) (à 1200 m., Forclaz!). Combes de l'Ar et de l'Arclosan (1500-2100 m.): Viola pyrenaica Ram. (Gharvet, 'Gnaphalium silvaticum \av. Einse- inOO m.). leaninn F. Schuitz. Tbaliclnnn minus L. var.? 'Galiiim boréale L. (FAr, 2000m.). Gagea /istulosaKer-G-Ays'l{U'iOOm.). Bosa spinosissima L. (Arclosan, Linnria alpina ' //. albo ! ( 1 500 m. ). 2022 m. !). 'Corydalis intermedia UévdXl (id.). 'Leontodon hispidus var. alpico- ' Potcntilla (jrandiflora L. (1700- lus Chen. 2000 m.)." UV.h C. HKAUVEIU». RÉSUMÉ DES HERBORISATIONS DE 1910 :]1 Cassay et Fauteuil (1800-2357 m.) Hieracium IhilhiHiamnn A. T. 7/. lo?igl/'oliiii>i Sclileiclier. 'Primula hUeqrifolia L. (Comte df Menthoii, l'sâS!). H. spathodentum A. T. ' Alhamanla crelensis exHvapa ! var. nov. ill SOMMET 1)K I.A TOUKNKTTE. versaiil orieiiUil. — A gauche, le bloc ni-fîonien du Fauteuil ("2 35 7 m.), à maigre végélalion de Fesluca Hallffi, Androsai-e pubescens, A. helvetica, Athamanta cre- tensis var. exacapa, elc. ; au bas, éboiilis ca'caires à Fesluca pumila, Poa minor, Tktaspi rotnndifiilivm. Statice montana,elc — Le niveau supérieur des nuages laisse entrevoir, vers le bas, les rochers déchi- quetés de Colague (1909 ni.) cale, urgoiiien, à Pinvs Cembra, et plus haut les soininiles ueocoriiiHnnes de la Baluiaz (4918 ni.), massif (le la iMlliére. — (Photographie prise à -2350 m., par M Fréd. J>ar- he>i : nirenn Mipérieyr des nuages à une moijenne de 1900 m.). Toutes ces plantes créent [xHir la circonscription de la Ton mette d'in- téressantes stations nouvelles, dont plusieurs, précédées d'un astérisque, renrichissent d'autant d'unités inédites. D'entre ces dernières, les /'«/"- 32 BULLETllN DE LA SOCIÉTÉ liOTAMOUK DE GENÈVE {Uy cum Crun-Gulli, Luthyvus Aphaca, Viola Wu/fkma et Orohmichc Hedern- n'avaient pas encore'été signalés dans les Alpes d'Annecy; le l'rimuln iiiteqrifolia, iiouvean ponr toute la llore de Savoie, est sans coidreditia piaille la plus intéressante à retenir de cette liste (voir plus loin aux Notes spéciales); quelques formes inédites (Arabis ulpina var. pygmxa, Heracleiim SpIioiKh/l/iim var. larinialinn et Alltanunita crefcii.sis var. r\r*w;;«;éiiui valent à de petits endémisnies dont le dernier surtout parait être en rapport avec la nature spéciale de la station qui Théberge (cf. fig. III). — Enfin, quelques esj)èces naturalisées (précédées du signe t) attestent des particularités du climat. Telle (pie nous la connaissons, la tlor-ule actuelle de la Tournette (•ornpreiid sensiblement plus de 1300 bonnes espèces vasculaires (sous- espèces, liytirides et plantes naliii'alisées non compris). III. CIRCONSCRIPTION DES ARAVIS MÉRIDIONAUX (I) Bilbliographie.— Cette circonscription n'est floristi(iueinenl connue qu'à ses deux exti-émités (massifs d'Etalé et du Cliarviuj, puis sur quehpies points de la vallée de l'Arly et de celle deThônes; l'on ne possède aucun renseignement sur la tloreculminale du centre de la chaîne, non plus que sur le petit massif de Sulens qui, tloristiquemeut, pour- rait se rattacher à la circonscription des Annes dont il ])ossède la struc- ture géologique très particulière. La l)il)liogra])hie floristique est égre- née dans les publications suivantes : l855 : Perrier et SoiNGEON, IndicatiuDH de quelques plantes rares, etc., in «Annales de la Société d'Histoire naturelle de la Savoie», année 1854 : 153-158, partim ; 1865-66 : D' Bouvier, La Chaîne des Aravis, in Revue savoisienne, décembre 1865-aoùt 1866, purliin : 8-21 et 74 du tiré à part ; id.. Rapport sur riierborisalion du 11 août 1860 au Charvin, in Bull. Soc. Bot. France vol. 13, session d'Annecy : XXYIII à XXXV; 1866 : Chevalier, abbé Et., Quelques plantes rares du Dépar- tement de la Hle-Savoie, in Bull. Soc. Bot. France vol. 13, session d'Annecy : XIX-XXIII; abbé Delavay ex Puget, in Résumé de quelques herborisations aux environs d'Arneey, Bull. Soc. Bot. France, 1. c. : CLXXXIV (Mont Charvin); 1872-83: D' S'-Lager, Catalogue des plantes vasculaires du bassin du Rhône, ex « Annales Soc. Bot. Lyon », années 1872-1882; 1877 : Bouviei{, Flore de la Suisse et de la Savoie, éd. I; 1882, id. éd. II; l889 : Cariot et S'-Lager, Flore descriptive du bassin moyen du Rhône et de la Loire, 7-^ édition, vol. II, et 8'^ édi- tion (réimpression intégrale de la 7^) ; ces deux ouvrages résumeiil les résultats des travaux antérieurs, sans en indi(pier la source; 1889: KiEFFER : Un mois dans la Hte-Savoie, in Bull. trim. Soc. Bot. Lyon (188U), partim ; (Bochers d'Etalé) ; 1890 : J. Briquet, Recherches sur la Flore, etc., in Engl. Bot. .lahrb. XIII, partim ; , D> Bouvier , l'ro- menades botaniques : 44 (Mont Cliar\iu) et 53 (Montagne d'Etalaz); 1894 : G. Beauverd, Herborisations dans la chaîne des Aravis, in Bull, trav. Soc. bot. Genève, VII : 4-14 (du Charvin à l'Etalé); 1901 : Cha- (15) G. BEAUVERD. RÉSUMÉ DES HERBORISATIONS DE 1910 • >•> TELAIN, Florale de Faverges et ses environs, in a Revue Savoisienne » (nombreuses indications relatives aux envii'ons de Seri-aval, de Marlens et an sommet du Cliaivin); i902 : Le Roux, Lu Haide-Savoie, guide du touriste, du naturaliste, etc. : 2iO; 1903 : E.-G. Camus, Notes /lo- ristiques sur lu chulne des Aruri.s, in Revue Savoisienne (1902), purfim (montagnes de Yaunessin et de TEtale); 1906 : Beauverd, 8« addi- tions à lu flore des Alpes d'Annecy, in Bull. Herb. Boiss. 2^ sér. VI : 429, parlim . b) Affleurements géologiques. — A l'exception du massif de Sulens, formé par les hauts reliefs des calcaires triasiques et ba- siques reposant sur le Flysch de rétage inférieur (synclinal de Serraval), le sous-sol du versant occidental des Aravis méridionaux est constitué par les couches sédimentaires suivantes, indiquées dans l'ordre hypso- mélrique en pailant de l'étage inférieur : alluvions modernes et gla- ciaires ; flysch, avec grès de Taveyannaz sui' la crête de Vaunessin (1747 m. au point culminant); crétacé supérieur et gault, en cein- ture plus ou moins étroite et discontinue, et à limites hypsométriques variées (600m. àiAIarlens; 1000 m. au bord duFier,sur Manigod; 1200m. bord du Nom, sur le Clusaz ; culmine à 2414 m., et à la même altitude à peu près sur deux des aiguilles des rochers de l'Etalé, non cotées sur la carte); urgonien, en ceinture également étroite mais plus continue que celle du terrain précédent, qu'elle côtoie sans exception; constitue an sud et au nord de la chaîne les arêtes culminales du Mont de Marlens et de l'Etalé (excédant 2400m. mais non cotées sur la carte); les calcaires et schistes néocomiens, inférieurs conune niveau stratigraphi(pie aux terrains précédents, mais constituant la plus grande partie de la ligne de faîte par l'efTet de rinclinaison des couches" vers l'ouest, et de l'érosion de l'urgonien : culmine partout à partir du nord du Charvin jusqu'à la plus haute des aiguilles de l'Etalé (2483 m.). Comme à la Toui-nette et ailleurs, ce terrain se décalcifie facilement et offre alors des rognons siliceux susceptibles d'héberger une llore calcifuge. Aux environs de Serraval et à Nambelet afileurent des roches appartenant au jurassique supérieur et hébergeant quelques bonnes espèces de l'élé- ment méridional. Le versant oriental se distingue par l'apparition des terrains houillers et des schistes cristallins bordant l'Arly entre Ugine et le pont de Fions, sous St-Nicolas (de 500 à 1000 m. env.); une "bor- dure de t»ias (dolomitique et quartzeux) accompagne sans interrup- tion ces terrains dès Ugine (450 m.) et jusqu'à Fl'umet (900 m.), en ne dépassant guère l'altitude de 1000 m., sur Héry. Ces trois terrains hébergent les principaux représentants de la flore calcifuge du massif (Silène rupestris, Poteulilla rupestris, P. argentea, Asplemim septentrio- nale, Sa xi fragu cuneifolia, etc.); malheureusement, ils n'atteignent nulle part l'altitude suffisante pour manifester une répercussion sur la constitution de l'élément alpin; les terrains liasiques (lias schis- teux et calcaires) forment une large bordure parallèle aux terrains pré- cédents, et s'étendent d'Ugine à la Giettaz (5001100 m.) pour ctdminer à 1604 m., sur St-iNicolas-la-Chapelle ; c'est l'étage par excellence des pâturages subalpins à ondulations douces, dont les talus et les combes d'érosion sont boisés de hêtres ou de sapins; le jurassique infé- rieur ne se distingue floristiquement du précédent terrain que par la BUM.ETirr DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE oE GENÈVE i\o 2, ^8 février 1911. 3 34 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (16) coiistitulion plus alpine de ses formations ; ce sont des terrains calcai- res et schistes détritiques ou facilement décalcifiés, formant une crête culminale secondaire parallèle à la grande ligne de faîte, et portant entre le Nant-Trouble d'Ugine et les environs de la Giettaz des som- mités arrondies et successivement cotées à 1478 m., 1575 m., 1750 m., 1845 m. 1840 m. et 1650 m. (cf. fig. I, carte : 52, 51 et 50 ; c'est à tort que dans la légende, nous avons rattaché ce chaînon à la circonscrip- tion du Jaillet); le jurassique supérieur (calcaii'es, schistes et bancs marno-calcaires) occupe un petit bas fond entre le relief précé- dent et l'axe de la haute chaîne, dont il constitue le talus inférieur jus- qu'à une altitude maximale et assez régulière de 1750 m. environ ; flore d'éboulis alpins calcicole ou indifférente ; le crétacé supérieur, représenté par les niveaux berriassien, valanginien et hauterivicii, forme presque partout l'abrupt aboutissant à la grande arête culminale (cf. fig. I, carte : 23 à 25); sa flore alpine est malheureusement l'apa- nage de moutons dévastateurs. c) Particularités floristiques. — Comme pour la Tournette, lît par opposition à la première de nos trois circonscriptions qui peut être proposée conune type d'un massif à grands plateaux intérieurs et à faibles lignes de faîte multiples et excentriques, les Aravis méridio- dionaux se distinguent par un axe longitudinal, formé d'une seule et haute ligne de faîte (voii" la cai'te I, de 2:5 à 25), à chaînons latéraux peu nombreux et disposés sur un plan pi'csque perpendiculaire à celui de l'axe. Mais tandis qu'à la Tournette nous voyons cette ligne de faîte s'élever progressivement jusqu'au Fauteuil, point culminant central, pour redescendre en déterminant une ligne à peu pi'ès symétrique à celle de la montée, les Aravis méridionaux nous montrent une chaîne à points culminants terminaux, disposés en deux groupes (Rochers d'Etalé et Mt-Charvin), respectivement situés à chacune des extrémités principales ; la vignette ci-jointe (fig. IV : 2 et 5), en permettant de mieux cofnprendi-e cette disposition, offre en outre l'intérêt d'isoler l'étage alpin au-dessus du niveau supérieur des nuages qui, après les périodes pluvieuses, se forment dans la matinée sous l'action des rayons solaires et séjournent jusqu'au soir, dans les massifs monta- gneux, à une altitude moyenne relativement constante, selon le grand nombre d'observations relevées de mai à septendu'e dans toutes mes campagnes d'herborisations entreprises de 1887 à 1910. La puissance même de la couche nuageuse varie avec les localités et la température; mais le niveau supérieur est peu dilTérent (flotte entre 1800 et 2000 m. dans les Alpes d'Aimecy) et correspond d'une manière frappante avec l'extrênK^ limite supérieure de l'étage silvatique. Ce phénomène estival de condensation ne doit pas être confondu avec celui de la «merde brouillards» si commun chez nous durant les mois d'hiver, c'est-à-dire à une saison où il ne peut guère avoir d'influence sur le tapis végétal, celui-ci étant alors à sa période de repos. — Les condensa lions hiverna- les sont remarquables par leur grande cohésion, par leur surface supé- rieure relativement unie, et par la basse altitude (souvent au-dessous de 1000 m.) de leur niveau ensoleillé ; les condeiisations estivales, au contraire, sont très cahotées (voir les » trous » sur la vignette); leur sur- face supérieure, en continuel mouvement, est houleuse el présente de grandes colonnes s'élevant du niveau moyen pour aller se dissoudre C17) G. BEAUVERD. RÉSUMÉ DES HERBORISATIONS DE 1910 35 SOUS raction des rayons solaires (voir la vignette, notamment sous cliillVes 1, 3 et 4); dans les gazons et surtout les rochers supérieurs situés à proximité de la surface ensoleillée, la réverbération calorique et huuincuse de ces nuages est d'une intolérable intensité, et suffit à entretenir vers 2000 m. Fexistence de garides alpines à Anlltijllis nwnlana, Helianlhemum canum, Dianlhus silvestris, Stipa pennala, et autres plantes thermopliiles des stations méridionales de l'étage infé- rieur, absentes ou fort rares dans l'étage moyen qui correspond précisé- ment à celui des condensations estivales en même temps que de la plus grande extension des forets montagnardes. Il y aurait lieu de revenir, en une autre occasion, sur les observations que nous avons consignées relativement à rinlluence de ce phénomène sur la végéta- tion alpine. Ki^,. IV. — ARWIS MÉRIDIONAUX vus du sommet de la Tonriielte. tPhntonraphie de M. t'réd. Barbei^i. t : Paraz-Hos^az i"2599 m.) el h'orle des Aravt!, (2500 m ), à rfxlremité sud des Aravis se|)leiiLrionaiix. — 2 : liochers d'Elalf. |2'»83 m ), à lexlrémile l\. des Aravis méri- dionaux ; eulie ( el 2 (dislariee à vol d'oiseau : 5 kilomitres) passe la route du col des Aravis, à lallilude niaxiniale de 1498 m. (voir carte lig. 1, entre les points 2i-25 et 37). 3: Sommai, du M^-Blanc (i81o m.); toutes les sommilés blanches ap|)ariienneTU à ce massif — 4 : chafiie dn M'-J lu, vers les Ai.Ltiiilles (2481 m.). — 5 : sommet du M'-'-'ftar- vin (24 14 Ml ), à l'exlreiniie sud du massif. — Les sommités émergent des nua.ijes nu- dessus du niveau moyeu de 1950 ni. correspondant à l'extrême limite supérieure silvalique I Pi nus Cembra el P. uitcinala/. [.es |)articularités tloristiques relevées pour la Tournette peuvent s'appliipier également à la florule des Aravis méridionaux, avec les modifications suixantes : 1*^ moins grande richesse de l'élément méri- dional pour l'étage inférieur (déficit en Cli/peola, Vesicaria, Finnana Spavhii, (loronilla monlana, ÀsIrafjalKs ^noii.spe.ssiihnius, Buxuh, etc.). envahi parles pierres roulantes ; 2" élément silvatique a peu près ana- logue, mais à flore de sous-bois offrant en plus nombreuses colonies les CAcerbila ulpina et Achillea mao'uphijlla, fort rares à la Tournette; 8" présence de VAconilum Napel dans les pâturages subalpins occiden- taux (plante inconnue à la Tournette); 4" florule de tourbières à Erio- phuruin Seheuchz,eri (lac du Charvin) et à Trichuphorum alpinum, etc., dans la chaîne de Vaunessin et aux environs de la Clusaz ; 5" flore alpine moins riche (déficit en Sla/icc monlana, Pedicularis fjyro/îexa, Fes- iuca Hulleri, etc.); 6" florule spéciale du versant oriental, offrant une 36 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (18) grande analogie avec celle des Aravis septentrionaux (voir aux nou- veaux résultats) ; 7° existence d'une florule calcifuge de l'étage infé- rieur (voir ci-après). (!) Nouveaux résultats de 1910. — Une seule excursion le 3 juillet 1910, en partant d'Ugine poui- traverser en diagonale» le talus silvatique du Mont jus([u'au pied de la pyramide du Cliarvin, où les neiges accumulées de la dernière saison avaient arrêté le développe- ment de la végétation (Tussilafio Farfara , Pelimles, Primulu , Soldanclla, etc.) ; visite àla crête jurassique de l'Arpettaz et aux prairies maréca- geuse des terrains liasiques de la vallée de l'Arly ; descente sur Héry et les schistes cristallins et houillers dominant Ugine ; exploration de l'éperon urgonien dominant la loute de Marlens. Prairies et châtaigneraies entre ugine et le mont (500-900 m.) : ** Salvia verticillata L. ** Euphrasia brevipila Burnat. ' Anacamptis pyramidalis Ricli. * Gentiana solslitialis Wettstein. * Lotus cornicxilatus var. tennis. Forêts du Mont, hêtres, sapins et quelques chênes (900-1200 m.) : ' Plutanthei'u chlorantha Custer. ' Limodorum abortiimm Sw. Cephalanthera rubra Rich. ROCAILLES GAZONNÉES, ÉROULIS JURASSIQUES SOUS LA PYRAMIDE DU Charvin (1600-1900 lU.) : Orchis niosnilns L. (jusqu'à 1700 ' Viola caiiiva Rchb. m. !). Gentiana Kochiana Vevv. et Song. Coroniila vaginalis Lamk. Pedicularis Barrelievi Rchb. Arabis areuùta Shultlw. Pctasiles vivais Baumg. n » 'var. cenisia (lieu- ' Poa cenisia k\\. ter). Scutellaria alpina L. Prairies marécageuses et décalcifiées de l'Arpettaz (1600-1700 m.): Gentiava parpureah. Pedicularis vcvticiltala L.. abon- Arnica montuna L. danl eu pleins marais. ' Crépis aurea var. Halleriana VviW. Primula Auricula L., abondant eu Luuda spicata DC. pleins marais. Prairies sur schistes liasiques, en descendant sur Héry (1500-1200 m.) : ' SaliiT helvetiva Vill. * Gentiatta solstitiaUs Wettstein. Juncus alpinus Vill. * X 0. Gtiinieri Beauverd. ' Pinguicula grandiftora Lamk. G. campestris L. (19) G. BEAUVERD. UÉSUMÉ DES HERBORISATIONS DE 1910 37 SCHISTKS CRISTALLINS ET IIOIILLERS DU CHEMIN D'IIÉRY A UGINE (9U0-G00 Hi.) : Aspiciiiini sepinilrionale Hofîin. /'uteii/illa (irycnlea L. Silène nipeatris L. Cullinia riilf/aris Salisl). (en masse). ■ l'hylcaiiia helonicifoliuH) Vill. » Hypuchivris radica/a L. (en masse). ' PolenlUlu rupcslris L. llj/pericum pulchrum L. KeiilraiilliiiH (iiif/iislifol/iis DC. Sedum oc/iroleucum Chaix. Eboulis iirgoniens entre Ugine et Marlens (450-500 m.) : Miiiiiartia niucrouulu Schinz et ' Tunica proliféra Scop. Tlie 1 1 . Lactuca perenn is L . f'iycliolis S(Lvifraga Lorr. et Barr. Hieracium undryaloides. * OhouIs Ndirix Ij. .Mont dk Vaunessin (700-1473 m.), herborisation complémentaii-e (In !'•' octobre 1910 en compagnie de M. J. Provent : Médiat y 0 falcala L. Suturejo yrandijlora Sclieele. llirnea (dpi no L. * Holcti.s mollis L. Sclrraiillnoi perennis L. * Hieracium sabaudum L. — Les noms marqués d'un seul astérisque se rapportent aux uni- tés nom elles (20 noms, dont 1 liybride et 2 variétés pour la circons- cription (les Aravis méridionaux); ceux précédés d'un double astéris- ((ue sont nouveaux pour toutes les Alpes d'Annecy (2 espèces); en excluant les variétés et l'hybride, le total d(»s nonvelles acquisitions s'élève à 25 espèces. En maintenant dans ces listes qut^lques noms rela- tifs à des espèces généralement répandues, nous avons tenu à souligner de (3ette manièi'e h» caractère édaphique de la station. — Il convient en outre de remarquer qu'avec les Aravis méridio- naux, l'on aborde l'étude du groupe de circonscriptions non isolées les unes des autres par l'existence d'une ceinture hypsométrique inférieure à 1000 m., connue le cas s'en présentait pour les massifs de la Fillière et ., Leonlopodium alpinum, etc.), avec quelques unités inconnues ailleurs dans les Alpes d'Annecy {Papaver alpinum, Dracocephalum Ruyschiana, etc.). — Une autre paiiicularité de cette circonscription est l'existence d'une riche flore paludéenne planitiaire vers son extrémité N.-W. (marais de Pontchy), ainsi (jue des représentants de l'élément thermo-silvatique sur sa lisière septentrionale {Erythronium dens-canis ; Carpesium cernuum; Cyclamen europœum, etc.); ÏErica carnea possède au plateau d'Andey l'unique localité connue des Alpes d'Annecy, tandis que l'élément xérothermique colonise au débouché des Gorges du Borne {Arabis auriculata, A. serpyllifolia, Hieracium lanalum, Astragalus depressus, Vitis vinifera, etc ) à proximité desnombivux Lithospermum purpureo-cœruleum du sous-bois. Au Grand-Bornand, après de 1000 m. d'altitude, nous avons noté l'irradiation d'un élément de garides dans une station spéciale que nous escpiissons ci-après. (21) G. BEAUVERD. RÉSUMÉ DES HERBORISATIONS DE 1910 1^9 (f) Nouveautés de 1910 et des aimées antérieures relevées soit dans rilcrhier Beniet, suit de nos récoltes de 1906 au Grand-Bornand. -- Les trouvailles spéciales les plus intéressantes de 1910 sont dues a la sagacité de M. .1. Provent, instituteur au Reposoir, à l'obligeance de qui nous sommes redevables d'une berborisation fructueuse entreprise le 27 août en partie dans le massif du Vergy, puis dans celui des Annes, pour finir dans les Aravis septentrionaux. Montée de Scionzier au Reposoir (600-900 m.): 'Hiei'ucium pnlchmm. A. T. ' Harbarea intermedia Bor. 'Carex pendula Hudson. Genliana {icrnianica Wdld. Base du Jalouvre (1700-2000 m.) : '*Sa:rifraga cuispitom var. Sponheimica Kocb (Provent!); introduit'? quand?? Crète N. du Bargy, sur Turgonien (vers ISOO m.): 7VA///.S- Crmljfd L. (Provent!); assez abondant; mûrit ses cônes! Revers occidental iw Jalouvre (vers 1800 m.): \4ftrf/vjswt'eoô/Ms?/b//flAll.(Bernet,juill.l853Jnberb. Barbey-B()issie^^ Garides subalpines du Grand-Bornand (950-1200 m.) : Arahis arcuata var. ylabra Renier. Amelanchier ovalis Medikus. » Twrrlta L. *Turaxacurn lœviqatum Willd. ^Malvn moHvhatu L. *Tumca proliféra Scop. Peucedanmn austriacum Koch. Quercus Robur L. Soit 9 bonnes unités pour le massif, dont une (marquée de **) nou- velle pour toutes les Alpes d'Annecy et la flore alpine occidentale. — Voir aux Notes spéciales, plus loin. V. CIRCONSCRIPTION DES ANNES a) Bibliographie. — 1890 : L. Bouvier, Promenades botaniques: iS et 49; 1903 : Beauverd, in Bull. Herb. Boiss., III : 800; 19u4 : ibid., in I. c, IV: 604; 1907: ibid., in 1. c, VII: 9« ; 1908: ibid., in 1. c, VIII: 152 (partim), 873, et 874 partim. — Dans quelques-uns de ces travaux, la florule des Annes est annexée à celle des Aravis : les noms des localités permettent seuls de les attribuer à leurs circonscrip- tions respectives. ' b) Ameurements géologiques. — Petite circonscription net- tement particularisée par sa structure géologique : talus inférieur dr k) BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (2:2) flysch, couronné de grès de Taveyannaz an chaînon du .M' Kleury ; au-dessus de ce terrain appai'aissent cen\ dits des « masses exotiques» où le lias inférieur culmine au Crèt de Chàtillon (17tU m.) et sur toute la partie supérieure de la crête d'Almet (2268 m. à la l'ointe d'Almet), tandis que les calcaires dolomitiques et marnes rouges du trias, acconq)agnés des schistes et calcaires du rhétien se pré- sentent à rintersection des deux précédents terrains pour culndner au Sonnnet de Lâchât (2004 m.) et le long de son arête. Le flysch offre comme partout une lloi'e triviale, indifférente; le grès de Taveyannaz hébei'ge une flore alpine silicicole; les autres terrains offrent ime flore calcicole ou indifférente assez pauvre. (') Particularités floristiques. — Les quatre chaînons consti- tuant ce petit massif offrent deux systèmes différents cForientation : Auferrand-Almet et Croix de Chàtillon ont leur ligne de faîte oi-ientêe dans le sens E.-W. ; le Sonnnet de Lâchât et le M' Fleury sont orientés S. VV.-N. E. ; leur flore alpine est une image bien appauvrie de celle des Vergys et des Aravis, sauf sous le rapport des Hicracia et des Fougères (notamment les Al/osoniscn'pus et Aspleniam septentrionale, plus luxu- riants et abondants que partout ailleurs dans les Alpes d'Annecy); les Hiet'dciinn pseiido-'I'icr/s, Laserpiliiini Ihinnx et AlcJi'nnilla Nidj.sericeu sont tout particulièrement abondants au M' Fleury, où se tron^e égale- ment Tunique localité comme du CentaureaRhaponticum dans les Alpes d'Annecy. La floi'e silvatique est remarquable par la prédominance des Acitillea mavroplii/lla, Gnaphaiium norvegicum et Cicerbita ulpina; le Slreptopus ample.vifoliuH DC. n'y est pas rare, et le Cicerbila Pliimieri, qui possède ici plusieurs stations, ne se rencontre pas ailleurs dans les Alpes d'Annecy. Les hêtraies du Reposoirhébergent VEpipof/iinn apliyltum avec d'autres bonnes espèces récemment découvertes par M. Provent, (jui eut l'obligeance de nous en faire visiter les stations à la date plus haut indi(iuée. d) Nouveautés de 1910. — La plupart de ces nouvelles unités sont dnes là la sagacité de M. J. Provent, qui les découvrit soit seul, soit en compagnie du garde forestier du fieposoir. Forêts et clairières aux environs de la Chartreuse (900-1200 m.) : '()phiuglus.siiin viilf/atinn L. (Pro- * Herminiuni inonurvhis 1». Ilr. vent !) (Provent !) '(Jarex rcmota L. Géranium Robertianum tl. albo ! "Eleorliaris paliisfris viw. "^ *Cypripediirm rdlceolus L. (Pro- vent!) Environs de Sommier d'En bas (1300-t(>00 m.): * Care.r divulsa VjOoq]. l ' Juniperiis Sa bina L. (Provent !) * Lunaria rediviva L. (Provent!) * tilecknum Spicant\s\i\\. {}({.) " Saxifra(ja ciineifolia L. (id. !) Soit 10 unités inédites pour la florule de ce massif; l'importance particulière de quel((ues-unes de ces nouvelles localités est mise en t'vidence dans les noies s|)êciales publiées plus loin. r2;\] (1. BEAUVEIil). RÉSUMÉ DKS HERBORISATIONS DE 1910 41 VI. CIRCONSCRIPTION DES ARAVIS SEPTENTRIONAUX a) Bibliographie.— La liste détaillôe des travaux relatifs à celte circoiiscripliuii a été publiée dans ce lUilletin, vol. I : 300-301 (1U09). Klle doit être complétée : 1" par la mention des notes de J.-F. Berger, iidilulécs.- Hauteurs de (luelqiieH lieux, etc., au cours desquelles il signale diiléreiUcs plantes des envii-ons du Reposoir, notanunenl du M'-Méry ; ce travail, |)ul)lié en 1807 dans le vol. LXIV du » Journal de- Pliysique» de Paris, louche égalenietd aux massifs des Amies, de la Toiirnetle et de la Killière; 2" [lar ime noie de M. H. Uomieux, in Uull. llerh. lloiss. V: 311 (X Cirsiuiti (j/vinli/loruiu au M'-Méry) ; 3« ))ar une comnuinication du P. Gave, relative à la présence du l'inus Cembra dans les Aravis, publiée i» Bull. Hevh. flniss. V : 1194 (1905). h) Affleurements géologiques. — Ils sont de lous points identiques à ceux énumérés poin- les Aravis méi'idionaux, dont ils constituent le prolongement i\.-E. Toutefois, la ceinliue de gault et senonien n'atteint "nulle part à la ligne de faite: son point culminant est à 2337 m., au Signal de la Croix, cliaînon latéral se détachant de la Porte des Aravis dans la direction de La Clusaz; ailleurs, entre la Pointe d'Areu et le Signal de Méry, elle atteint l'altitude de 2200 m. Les calcaires luunnuditiques, qui bordent éti-oitemiMit la partie infé- rieure de cette ceinture à partii' des Contins et jusqu'au col du Plattuy, prennent assez rapidement une grande extension dès les abords de Sommier d'Amont, et culminent vers le M'-Chàteau, à 2300 m. environ, sous forme de schistes détriti(|ues gris à maigre végétation haute-alpine {Saussureu, Valeriaiui mliuiica, liaKuiicalus punuis.stfoluus, Cerastium lalifollum,, etc. ; c'est dans ce terrain, qui acquiert sa plus grande extension superficielle entre les chalels de Vormy et le cours du Foron, sous le lieposoir, que se trouvent enclavés les deux îlots de llysch alpin du Signal de Méry (2100 m. env., N» 43 de la carte 1) et du Crèt de Homme (1920 m., un peu au i\. du N" 44 de la carte I), qui hébergent une remarquable tlore alpine silicicole. — Sur le versant oriental, la grande extension des teri'ains basiques et le faciès parti- culier de leur tlore nous ont engagé à en faire une circonscription tloristique autonome caractérisée, sous le nom de Massif du Jaillet, dans le volume I de ce HulleUn, pp. 314-316 (1909) ; voir plus bas VIL plan perpendiculaire à celui de l'axe (cf. carte 1, N"^ 37 à 44; pour tiomeuclaturc topographique, voii' liull. Herh. Uoiss. 111 |1903| i2 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (24) page âU, 945-49, et V: 1494, erruimn ;1905]); le revers oriental se pré- sente comme une formidable muraille flanquée des trois chaînons laté- raux des Aiguilles-Noires, des Quatre-Tètes et de Montferront ; à Touest, le petit massif excentrique du Danay (cf. carte n" 36) équivaut à peu près à ce que la montagne de Vaunessin représente vis-à-vis des Ara vis méridionaux. Mais bien qu'il y ait entre ces deux circonscriptions une évidente analogie géologique et orographique qui les rend plus seniblal)les entre elles qu'avec n'importe quel auti'e massif de la dition, elles n'en otlVeut pas moins d'importantes différences physiographiques (jui se ié|)eirii- tetd sur la constitution de leur tapis végétal. C'est ainsi que pour l'étage inlérieur, les Aravis septentrionaux offrent vis-à-vis du massif méridional un |>etit déficit en Minuartia nnicronahi, Sediim ochroleii- cutn, Anlln/llis mon/ana, Onmm Natrix, Hélianthe ittutn canum, Ply- vhotis Saxi/'raffii, Kentranlhua anfiusUfol/vs, Hieracium lanaiiiw, H. andryciloideH, déficit partiellement compensé par la présence d(>s Stipa pennaUi, L/lium croccKin, Semperviviiiti lumen lonum, Huxuh .sempei'virens, Daphne alpina, Peucedanum auslriacum , Euplirasiu ian- teolalti, Hieracium hjcopifolium : à l'exception du méridional Eaphrasia lanceoiala ou d(^s Stipa pennata et Semperviviun tonienlonani qui sont franchement xérophiles, les autres espèces appartiennent à un élément thermo-silvatique distinct de celui auquel se rattachent les plantes des Aravis méridionaux. L'étage silvatique moyen et subalpin est à peu pi'ès identique chez les deux circonscriptions septentrionale et méridionale; les unités les plus typiques communes au versant oriental des deux chaînes sont les Liniodorum. abortivum, Epipoijium apliylliun, Pyiola ctilorantlia et Gen- tiana .solstitialin, cette dernière espèce inconnue ailleurs en France jusqu'à présent. Les praii'ies subalpines du versant oriental des Aravis septentrionaux se distinguent en outre par une très abondante parure vernale deNarcissus angmtifoliiiH Curtis, comparable à ce que cette pla nie présente sur les flancs ensoleillés des montagnes de Montreux; je n'ai pas connaissance d'un fait analogue pour les Aravis méridionaux, non plus que de la présence des myriades A'Hepalwa trilolm et Coadiera repens qui font le charme des forêts de RIancheville, sous le Alonl- l-'erront. La vignette ci-contre (fig. V) expliquera en quelque mesure, par la variété des facteurs physiographiques notés dans la légende, le degré de richesse que peut atteindre la flore de l'étage haut-alpin des Aravis septentrionaux ; remarquons, toutefois, que les terrains franchement siliceux ne sont ni assez développés, ni suffisamment élevés, poui- offrir un contraste aussi accusé que celui que l'on peut observer eidre les florules calcicole et calcifuge des hautes stations dans les Alpes Lémaniennes. (]es roches siliceuses sont représentées par les grès de Taveyamaz qui culminent au M'-Fleurj (1950 m., point i de la vignette) et au Signal de Méry (2100^ m. environ, point 1 de ta vignette) et hébergent une colonie alpine calcifuge dont la liste a été publiée dans le Bulletin de 1909 (vol. I: 313): ailleurs, dans les régions plus élevées représentées sur notre vignette par les stratifica- tions hauteriviennes (bien reconnaissables au-dessous et à droite du point 5), l'on observe un curieux contraste en petit entre rélémenl calcicole préférant et l'élément ± calcifuge : dans les rochers exposés s (-25) G. BEAIJVKHI). liÉSUMÉ DES IIERBOIUSATIONS DE 1910 18 coiilrc le iN.-W., l'W. et le S.-VV (roii vieiiiieiit les |)luies iMoloui^ées les plus ahondaiites ou les oi'ages les plus violents, rélénienl Caihl*'- nienl calciliige [)i'édou)iiie du (ait que les agents luétéoriqucs activcid la |ii(''paralion d'iui substrat plus ou moins dépourvu de cliaux. l/on i('niai({ue alors des colonies parfois importantes de Carex fœtidu, Sa.rifrt/f/a plan/ fol /(f, Semperririiin (iraclnioidcnni var. DœIlianKin , Arniti i>ei:slc(ilor, Aiidro.sace ohlii.si/hlio, Vcroiiicti brllidioldes, (^hrj/.saiilliotii/iti 3 J â c, 8 9 10 11 12 13 14 15 1« 1 i & â^ ^ ■ : i ! \ 1 ï m^ t^^^^^^^^^^^^^Ê^Ê 1 1 p ^\^^H §■■■■ ^l^^^HHKIH m m\ 17 u. hi'aiifi'id, piiot. Fis. V. — MASSU-' DKS AKAVIS SEHTENTHiONAUX pris de la Tète IVIoiize (258-2 m.). — 1 : evliviiiile .\. île la crête à' Ahiiet (2'200 m. eiiv., lias des klippesi, inassif des Aimes, sui- le Reposoir. — 2: Roc d'Enfer (2240 m.), Al|ies Lèiiiaiiieniies. — 3: Signal de Nancy (1454 m., calcaire ursoiiien), extrémité N. des Aravis. — 4 : Af' Fleury (1950 m. eiiv , grès moucheté), sur les Aunes; le prolongement inférieur de la lléclie aboutirait à \' Arcade ou Trou à la Mouche. — 3: Hoche-Perfia:, à linseclion des couches uriioniennes (à gauche: llore alpine calcicolei et néocomieunes ik droite: stratilicati(ius haiiterivieiines, souvent décalcifiées, plongwaut à 43° vers l'W.; flore haute-alpiue indifferenle ou calcil'iige). — 6: Signal de Plaltuy (2100 m. env., {rrès inonchete : flore silicicole). — 7: Signal de Méry (2080 ni. env., grés moucheté; llore calcifuge).- — 8: i¥' Château (2300 m. env.. calcaire crétacé détritique : riche flore alpine caicicole). — 9 ; Signal de Hoche-Perfiaz (2313 m., schistes hauteriviens). — 10: Signal de la fide Forclaz (2466 m, schistes iiéocorniens). — 11 : Sommet de la Pointe Percée (2752 ni., urgonien). — 12: Crél de Paccaly, sur la Petite-Forclaz (environ 2400 m.). — 13: Crèt de la Grande-Forclaz (2314 m.). — 14: Les Quatre-Tétes (2400 ni., jurassique). — 13: Lps Avoudrues (2672 ni.), Alpes Lémaniennes. — 16: Plateau de Vérou (1606 m.) et Chaînon de la Croix de Fer (2317 ni.), Alpes Lémaniennes. — 17 : Ligne de laite des Aravis, se diri- geant directement sur le point 12, pour obliquer à droite sur 13, pnis à gauche sur 11 : les points culminants 9 et 1 0 .sont déjelés à l'occident de la lii^ue di? laite; pins à gauche, l'on peut suivre le chevauchement de l'nrgonien (à flore calcicole) sur le néocomien (à élé- ment calcifnge sur les schistes calcaires décalcifiés). alpinum, etc., accompagnés plus rarement du Sisfiinbriitnt pinnali- fidum ; réiément franchement calcicole des expositions S., E. et N.-E. se distingue par la présence des Sti.ri/hif/d rvr.svV/, CevaHliinii hilifoUum, lianiiiiculus (ilpesin's, Druba loii/etttom, Viola cenisia, Priniiiln Auri- rula, Andi'omce helvetica, Veronira apin/lla, V. fruliculosu, Aster alpi- nm, etc.; en parcourant Tarète comprise entre les points 12 et 13 de la vignette, nous avons observé toutes les foi'mes transitoires réunis- u BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE ms) sanl le Hieracium piHfcruiii, fréqiieiil dans les hautes Alpes calcaires, an //. r/latidiilifenim, calciliige haïU-alpin, selon qne leni- situation sur le même terrain néoconiien était plus on moins exposée aux lacteurs météoriques activant la décalcitication des roches. Il imjwi'te d'ailleurs de remarquer qu'aucune des espèces riiioureusement calcifuges des Alpes granitiques, telles que Primula hirsuto, Aiidrosacc carnca, /'edi- cularis Kentei-i, Senecio incanus, Hierachnti l/ifybucevm, etc., n'a encore été i-encontrée sur les arflenremenls néocomieiis des hautes régions des Aravis, et ce fait est l'un des plus caractéristiques de toute la'llore haute-alpine des Alpes d'Annecy, Vis-à-vis des autres circonscriptions du sous-dlstrict annecien des Alpes calcaires occcidentales, le massif des Aravis septentrionaux otîre ra\antage d'héberger seul les représentants suivants de la flore alpine. 1. Elément calcifuge Sifii/niOfliitn pinnalifidniit , Saxi/mfja bnjoides. Lfisrrpiiium Panns. Loiselenria procumbens. Centaiwea Rliaponticiini . Hieraciittn pse u do-l'in'ia . H. (jlanduiifci'um. 2. Elément calcicole ou indifférent: Ely n a niyus ii i v ides . RanunculuH parnassifoliiis Aijuilcfiia nlpina . Sd.rifragd ai'siti. Viola cenisiu. Rhododendron hirsuiuni . Valeriana soliitnra. Saussurea depresm . Hieraciinn Milvriannni . H. Miillerianum, etc. Le Saxifnuiu bi/loro, abondant aux 4 Tètes et sous le revers N.-E. de la Pointe-Percée, se retrouve dans le massif du M'-Joly, à l'extrême limite orientale de la dition. dj Nouvelles acquisitions. — A l'exception de ([uelques micromoi-phes du genre Hierucium, toujours richement représenté dans les parages siliœnx du M'-Méry, l'unique excursion entreprise en lUlO dans les Aravis septentrionaux (26 août : Reposoir — rive droite du Foron — Sommier d'aval — chalets et Signal de Méry -^ Vorin> — descente directe sui' Pralong par les forêts) ne nous a guère conduit qu'à la li-onvaille de quelques variétés et d'un hybride inédits pour la circonscription; en outre, l'identihcation du Sempervivum attribué en lUO'V au S. monlanum var. macranthum (.leaub. et Timl).) a pu s'eflec- luei- sans plus laisser de doute, en suivant attentivement la plante dans sa station après avoir noté la manière dont elle se comportait en culture (voir plus loin, aux Notes spéciales). Enfin, il convient de citer égalemeid deux trouvailles sensationnelles dues à la sagacité de feu Martin Remet, consignées dans l'Herbier Boissier et restées inédites depuis 1853 et 1854: toutes nos i-echei-ches pour retrouver ces deux anciennes stations sont demeurées infructueuses juscpi'à présent. 'Cf. tiull. Svc. bot. (ienève, I : :{()7, N" "2i. (27) G. BEAUVERD. RÉSUMÉ DES HERBORISATIONS DE l'JlU 45 l'RAlRIES SUBALPINES ENTRE SOMMIER D'AVAL ET LES AULNAIES DE MÉRY (1400-1700 in.\ ' SediuH iiiicninlliinit Bast. ' Lu/hijrus p/'ulciifiis L. l'ofiiui Lii.s- Carex ailimlica Iliulson, forma ? seri Heer. 'y<:^(Jirsii(iN rif/t'/is Wal Irolh . Streptopus amplexifoUus([\om\('\\\\ y<^C(irdiiiis (/('/lor(ito-/'('r>>oiial(i ([rds Proveiit !) rare !) (iAZONS ALPINS ET ROCAILLES DU SUJNAL DE MÉRY ET ENVIRONS (1900-2400 m.). ' (inaphaliinti HiliHilicinii \-A\\ Eiii- *' Aiulrosave tuclea L. (Bei'lK'l, seleanum V. SdiuUz. 1853!) Hirracium Jaceoides A. -T. " And rosace inibvicaia fjamk. ( Itcr- » spec. ooiiiiul. net, juin 1854, in lierb. Hoiss.!) **X SeDiperririiiH arachnuidco- monlanum ! — Les notes spéciales publiées plus loin dans Tordre systématique feront ressoiiir la signification d'inégale valeur de ces trouvailles, doid deux constituetd (Fimportantes unités pour la flore de tout le teiTitoire al|)in lie Savoie. VIL CIRCONSCRIPTION DU JAILLET a) Bibliographie. — La distinction autonomique de cette circons- cription est de date très récente (Bull. Soc. bot. Genève I : 314 il909J); toutefois la littérature concernant son tapis végétal remonte beaucoup plus haut; nous Lavions personnellement confondue avec celle des Aravis septentrionaux, et saisissons cette occasion pour l'en distinguer ci-dessous. 1866 : Personnat, «Sur une espèce du genre Helleborus nou- velle pour la flore de France », in linll. Soc. bot. de France, vol. 13, session d'Annecy: CXXXV ; ibid., divers récits d'herborisations aux environs de Sallanches, publiés dans V Abeille de Chamonix ; 1869 (?, sans date) : V. Fayot, quelques stations des environs de Sallanches, indiquées dans la « Florale du Mont-lilanc et contrées adjacentes»; 1904 : P. Gave, liste des plantes des environs de Mégève, in A. Leige Guide de Méfjève (noms de plantes en français) ; Beauverd, in liull. Herb. boiss. 2« sér. IV : 607 (Croisse-Baulet); Briquet, in I. c. IV : 1291 (Pedicularis .nlvatica) ; 1905 : P. Gave, in L c. Y : 308 (Meani at/unnaaticain); 1906 : G. Beauverd, in. 1. c. VI : 429 (environs de Sallanches); ibid., in 1. c. VI : 973 (Oxylropi.s lapponica); 1907 : ibid., in L c. VIÏ : 251-252 (f'ombloux; Croisse-Baulet ; Alpes de Sallanches; Croix de Planay); 1908 : ibid., in L c. VIII : 872 (chaînon de Croiase- BaulelJ et 874-876, passim ; 1909 : ibid., in Bull. Soc. bol. Genève, 2*' série, I : 301-311, pansini (stations indiquées «Massif de Jaillet ^) : «Cordon » ; «Coudjloux» ; «les Soles» ; «Croisse-Baulet»), et 314-3 IT). 46 BULLETIN DK LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (28) b) Affleurements géologiques. — L'on retrouve, avec une exteusiou beaucoup plus iuiporlante du sous-sol liasique ou jurassique inférieur, et une absence totale des schistes houlliers et cristallins, le prolongement de la même succession de terrains que ceux notés pour le versant oriental des A ravis méridionaux (cf. pai^e 33), avec, en plus, ([uelqncs ilols d'alluvions modernes le long de l'Arly (au Praz) et d'alluvions glaciaires échelonnés de Cordon à Combloux et à Mé^eve; les S3histes sericiteux (flore calcifuge) forment d'impor- tanls affleurements sur le seuil de Mégève; une bordure de trias (quartz, cargneules et dolomie) leur succède en les isolant plus ou moins du grand boiid)ement de lias schisteux et |)lus ou moins calcaire qui relie le cours de l'Arondine à la vallée de l'Arve, en culminant au Signal du Sac (lOKl ni.), à la Croix de Christomet (18(X) m. environ), aux abords du Jaillet (2000 m. environ), et au Signal des Soles (1762 mrtres) ; immédiatement au N.-W. de ce terrain, les schistes à <( iiiiclies » calcaires du Dogger (jurassique inférieur) constituent, parallèlement à la ligne de faîte des Aravis septentrionaux, la partie culminante du massif : Tète de Torraz (1933 m.). Pointe de Christomet (1837 m.). Tête du Jaillel (2017 m.), Croisse-Baulet (2236 m.) et Croix de Planay (1900 m. environ); flore alpine indifîérente ou faiblement calcifuge, jiarfois calcicole dans les expositions rocheuses à ral»ri des agents météoriques. r) Caractères floristiques. — La natuie et le relief du sol nous mettent ici eu présence d'un massif totalement difîérent des six précédents : absence de colonie xérothermique à l'étage infé- rieur; étage silvatique à hêtre rare (remplacé en partie par les .4 /wm-v qlalimmi^Betula nlbu, Acer pseudo-plahunis, etc.) et à sapin beaucoup plus abondant, formant de vastes forêts à sol marécageux envahi, même sarde fortes déclivités, par des tapis de Sp/uif//nim, de Blechmini Spicaiil et de Lycopodiacées ; prairies subalpines fortement maré- cageuses, à : Dryopteris Phegopteris. Meum athammiticiitn . NÙrdus sirk'ta. Vaccinwm Vitis Idn'a. Eviopitontni varjiitoliim . Primula fariDOsa. Cavcx pilulifem. Suldunella alpinu (jusqu'à 1200ni.) Juitcm /iliformis. Gentiana suecica. Nur«;issus anguslifoliiis. 0. havar/ca. Alliuin Schœnopnmon vai'. folio- (!. mdcpiadea. siim Pi'dicufaris silvatica. /'oli/f/OHum bis for tu . (• a lin )ti rotti v difoliii m . Strliaria iiligino.sa. I*hyteuma beioiiicifolium. Sa.tifiv!/(i (l'iioidrs. Campanula barbula. Trifoliùm spadiceiini. Arnica montana. Vicia silrti/ica. Crépis covyiifolia. Viola paluslris. Leohtodon pyrciniicam et flypoclh'i'ri.s radicata en formations compactes ; avec les clairières^à Sphayinnii acutifoliinn, le Rhododeiulron ferruyineiwi colonise jusqu'à 1200' m. (raltitude sur les versants septentrionaux, où les Saa-ifraya .s/rllaris, Vrronica sa.ratilis et Ci/aphalitim snpivnm, prospèrent égale- ment dans le même milieu jusqu'à l'alliiude minimale de 1450 m. {'29) G. BEAUVERI). RÉSUMÉ DES HERBORISATIONS DE 1910 4" Au-dessus de la région silvatique, : olTrent en grande abondance plusieui Uonnées, inélangées aux vastes tapis Hluxlodcndron fermgrneum . Ljjropodiiiin Sclayo. L. annal inum. L. cluvdhnn. L. alpin II 1)1. lilechn uni Spicant . De-sclianipsia /lexuosa. Lu ^^11 la spicata. AInus lurldis. Silène rupestris. Anrniune eernaUn. Sierersia nionlana. les prairies et landes alpines s des espèces herbacées susnien- de Trifoliuni alpinum. Empelrum nii>ius pseudo-Narcissus, rare dans les Alpes d'Annecy, est fréquent en amont de Domancy (vallée de l'Arve), tandis que VÂrtemisia Abainthium, prospère dans la vallée du Doron, notamment dans les rochers près du pont de la Louie et dans le lit (In torrent. [>our tous les versants qui se rattachent au bassin de l'Arve, l'étage silvatique ne ditîère guère de celui du massif du Jaillet; le Carduus Prrsotia/d, que nous n'avons pas observé dans cette dernière circons- cription, estasse/, fréquent en descendant du Joly sur la vallée de Saint- Gervais ; VAsplenium septentrionale y a été découvert par notre col- lègue M. Guinet sur les blocs erratiques des Amérans, ainsi fpi'uue colonie abyssale du Hhododeîulron ferriirjiueum. Au chaînon de Bisanne, les déclivités plus fortes du versant septentrional facilitent l'établisse- ment de l'élément subalpin jusqu'au niveau de l'Arly (Cliri/su.sidnniiin (illeniifolium, Suxifniqa caiwifolia, Hliododendron ferruf/ineuiti, l'ela- .silt's (iIIjii.s, etc.). D'autre part, l'on constate à mi-hauteur (1200-1400 m.) de gi-andes étendues de Sphagnum et de Plagiothecium undulatum fruc- tifiant abondamment en sous-bois et hébergeant des colonies de l'élé- meid alpin que l'on est quelque peu surpris de voir si facilement accomodé à la lumière diffuse des sombres sapinières, alors que partout lUH.l.KTIN ItE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DK (iENKVK, N" t, 28 fàvrlei' J9I I. 4 50 BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENEVE (32) ailleurs il préfère la vive lumière des rocailles alpines (Veronica alpina, V. saxatilis, Epilobium alpinum, E. ahinxfolium, Vacciiihon ufif/i- nosum, Rhododendron fe/rugineuin, etc.); c'est également ici riial)itat de colonies silvatiques calcifuges typiques à Saxifraga cuneifolia et Listera ouata . Les CicerbUa alpina et Achillea inacrop/njUa nccusenX ce caractère par le grand développement qu'acquièrent leurs formations dans les clairières du haut de Tétage, où ces deux espèces dominent de beaucoup en compagnie de VAdenostyles glabra. — Deux autres plantes typiques rencontrées dans les forêts du massif de Bisanne doivent être encore signalées à cette place ; ce sont : 1° le Trientalis europœa L., découvert il y aune cinquantaine d'années par M. le chanoine Etienne Chevalier au-dessus deCrest-Voland et prospérant encore abondamment dans cette station, et 2^ le Scheuclneria pulustris L., importante trouvaille (restée inédite, sauf erreur) de M. H. Perrier de la Bàthie, d'Ugine. L'étage supérieur (prairies alpines, rocailles et stations circum- nivales),"gràce à la présence du calcaire, se rattache décidément au faciès alpîn du sous-district d'Annecy par la grande abondance d'espè- ces telles que Ranunculm geraniifolius, Genliana liitca, iJryasoctopetala, Aster alpinus, Hieracium, villosum, Leontodon montanum (sommet du Joly !), etc. ; ce n'est qu'aux extrêmes confins du territoire, à proximité du massif du M' Blanc, qu'apparaissent les Carex fœtida. Luzula lutea. Co le h ic um a Ip inuni . Ranunciilus glacialis. Sisymbrium pinnatifidum . Saxifraga aspera. S. biflora. Oxy trop is lappo n ica . Alchim illa subserieea . Bnpleuriim stellatum . Laserpitiuni Panux. Loisekuria procum bens. Ph y te um a hem isph œricu m . Hieracium alpinum, etc. qui sont précisément au nombre des plantes contribuant à caractériser la physionomie du tapis végétal de la chaîne du Mont-Blanc. — Si l'on ajoute que partout dans la circonscription du M'-Joly les Sempervivum montanum, Silène rupestris, Gentiuna punctala, G. purpurca, Meum athamanticum, Astrantia minor, Gnaphalium supinum, G. norvegicum, Antenuaria carpathica. Arnica montana, Centaurea ncrvosa, Hieracium auranliacum etc., sont communément répandus dans l'étage supérieur, l'on pourra se convaincre de la grande différence qu'offre ce faciès avec celui de la partie occidentale des Alpes d'Annecy. Toutefois, il offre encore vis-à-vis de la flore du M'-Blanc un déficit significatif en Ané- mone sulfurea, Primula hirsuta, Androsace carnea, Pcdicularis Kerneri, Senecio incanus, etc. d) Nouvelles acquisitions. — Elles résultent d'une excursion imique, entreprise le 19 août en partant d'Ugine pour explorer le chaînon de Bisanne jusqu'au point culminant, puis les hauteui-s de Crest-Voland, le col des Saisies, les montagnes de Hauteluce jusqu'au sommet du Chart-du-Beurre, avec retour sur les forêts de Bellecombe et la vallée supérieure de l'Arly. im G. BEAUVERD. RÉSUMÉ DES HERBORISATIONS DE 1910 51 D'iGiNE AUX FORÊTS DE LA FoRCLE (500-900 m.; expositioii W.): Callinui vulgariti Hull. (en masse!) ffi/pocfurris radlatla L. (id.) Phyleuma betoitivifoUuni Vill. (id.) Salvia qlutinom L. (id.) Teucrimtt Scorodonia h. (id.) Pleri.s (/(/uilina L. /nu la s(inarrosa Beriih. Hieraciuin Hubaudum L. » » var. ericeto- rum Fries. Cmtanea saliva Miller (eu forêts). Vaccinium Myrlillus L. Liiiula yiivea Lamk. Erijlhrœa piilchella Fries. Soil une flornle de calluuaie remarquable seulemeut par la luxuriance (ju'elle acquiert dans les interstices de rochers souvent fort escarpés; dans ce dernier cas, l'on peut récolter des espèces moins triviales, telles que Silène riipefitris L. , Polentilla argenlea L. , Epilohium collinum Gmelin. Enfin, dans les i-ocliers des expositions sud, où les sapins et les châ- taigniers de la forêt sont accompagnés de Quercus Hobur, l'on rencontre d'autres espèces plus rares: 'Asplenium Adiantum-nigrum L. *Potentilla rupestris L. )-) seplenlrionale Hofîm. * Kentranlhus angustifolius DC. Forêts de M'-Gombert (1000-1700 m.; exposition N.-W.): Vryopleris P/iegopleris Christensen. Listera cor data H. Br. *Sa.rifraga cuneifolia L. (en masse !) "Epilobiani alpinum (à 1200 m. !) E. alsinifolium Yill. (id.) Achillea macrophglla L. (en masse!) Veronica alpina L. (sphagnaies, à 1200 m. !) Veronica f'riiclicans Jacq. (id., id.) Leontodon pi/renaicus Gouan. (id.) Cicerbita ^///j/na Wallr. (en masse!) Signal de Bisanne, pâturages et rocailles (1700-1947 m.): Pediculai'is luberosa L. /Jrgas orlopelala L. ' HieraciiuH villosum L. » oreites A. -T. » Gandin i Christen. Aster alpinus. *Pgrola média Sw. (ienliaiKi parpurea L. Gentiuna Inlea L. * Gentiana Kochiana Perr. et Song. Crépis co?iyiifolia Dalla Torre. 'Cerastium cerastoides Britton. 'Veronica fruliculosa L. *Erigeron alpinus var. gracilis Tavel (en masse au sommet !) " Euphrasia salisburgensis var. aurea Boulin (id.j Col des Saisies (1000-1700 m.) Pinguicula grandi/lora l^anik. ' Viola j)alustris L. 'Goinaruni palustre L. 'Care.T pauci/lora Lightf. "C. liniosa L. lianunculus replans L. 'Pi: alpestris var. nanus Rickli. 'Menyanihes trif'oliata L. Veronica o/'/icinalis var. ? (en masse, dans les tourbières !) Scirpus silvalicus L. (id., id.) Hly sinus compressas L. 52 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (34) Signal de la Légette et Chart du Beurre (1700-1902 ni.): Silenr nrpestris L. 'Saiix helvetica Vill. Senipcrvivuni niontarium L. Lmula spicatu DC. Eupkrasia minima Jacq. Gentiana Imvarica L. l'ediciihiris luberosn L. G. pnnctala L. Hicrminm auranliacum L. ** Phyleuma Michelii Ail. *X//- sfoloniflorum Wald. et Kit. ** Hieracium intyhaceum Ail. Forêts entre le Ciiart du Beurre et Crest-Yoland (1700-1400 m.): Geiiliuini pnrpiireo L. (sous bois !) Gicerbila alpino Wallr. (en masse ! ) G. piniclala L. (id.) Achillca macropinjlla L. (id.) Ai-nico montona L. (id.) Adenostyles (jlabra DC. Gnaphaliim norveuicinn ('1111111 (id.) "Curex dinihn Stokes. C/rnra alpiiia L. *Li(/ustici()ti Mulellina vm-.oiiyiinll- Sit.n'fniipi eu II ci fol ta L. s^r/ff. Listera corda la H. Br. Moissons sur Cbest-Voland (120(J-1300 m.): 'Vogelin panicnhila Wormm. ** Bunium liiilhocastavnm L. (en masse !) Sur les 26 unités nouvelles que représentent, pour la tlonile du M'-Joly, les noms ci-dessus marqués d'un astérisque, 5 constituent des acquisitions inédites pour tout le territoire floristique des Alpes d'Annecy (Curex limosa L., hanunvuJus repliniH L., Biiiiimn Biilbocaiitainiiii L., P/n/leiima Michelii Ail. et Hieracium iiilybaceuiii Ail.); leur signilication est d'importance inégale: tandis que le Bunium est pour le cas présent une espèce ségétaledont les propriétés alimentaires pourrai<'id Itien avoir eu jadis "leur part d'influence sur la présence de cette plante dans un pays si peu produclit (d'après le P. (lave, elle poi'te le nom de Faro/u dans "la vallée de Beaufort, localité la plus voisine de notre dition), le Banuiiculus replans L., inédit pom- toute la floi'e départementale de la Savoie, doit être considéré comme une rornie adaptive du R.FIammula L.. généralement répandu dans les prairies marécageuses de toute la cii-- conscription; son port rampant, radicant, à entre-nœuds aiiiués moins allongés que chez les plantes du littoral lémanique, rappelle beaucoup la plante que nous avions récoltée h une altitude un peu inférieure et par une saison plus tardive encore sur la plage du petit lac alpes- tre de Crans-Montana (Valais). I.e Carex limosa, bonne espèce linéenne, peu connue en Savoie, lialute comme l'espèce précédente les abords marécageux du ruisseau des Saisies, où cette plante, nouvelle pour toutes les Alpes d'Annecy, colonise abondamment, l-es Hieracium irity- haccim et Phyleuma Michelii constituent également deux acquisitions entièrement nouvelles pour le teri-itoire des Alpes d'Annecy (voir aux notes spéciales). — Il convient d'ajouter que la présence des Care.v pau- ci/lora, G. limosa et Comarum palustre était connue d'ancienne dale |>ar M. E. l'errier de la HAtbie, (pii nous a obligeamment commimicpié ipiehpies résultats de ses herborisations personnelles dans le chaînon (le l)isanne. (;i")l U. BEAIiVEIin. HKSl'MÉ DES HEHBOltlSATIONS DE 1910 53 IX. ANNOTATION COMPLÉMENTAIRE Quelques plantes du chaînon du Taillefer, sur Duingt ( sous-district des Bauges) Sur la rive i^auclie du lac (rAniiecy, le petit chaînon calcain' (lu Taillefer, dont l'axe est orienté du Sud an Nord, pi'éscnle au spectateur qui se dirige du col de BluH'y vei's Im baie de Tailloiivs un pfolil d'une grande hardiesse malgré sa lailtle altitude (8o7 ni.) et le voisinage immédiat d'une chaîne |)aralléle, ])eaucoup plus élevée et tout aussi abrupte, celle du Koc des liœul's (105i m.). Sa bibliogi-aphie botanique ne comprend guère que les notes éparses que I*i;get pour les environs de Duingt et (pie nous même, dans les pn''- cédents conq)tes rendus de la Société botani(|ue (in llnll. Herh. Hois.s. VU : 94(); VIII : 15() (Hieracium); id. : 84 et 880) avons puldiées pour sigualei' (piclques plantes |)lus particulièreuient intéressantes de cette montagne uiimisculc Sous le ra[)port du substratum, les aflleurcments géologiques du Taillefei- se répartissent entre le gault (végétation silicicole) et r.urgonien (plantes calcicoles ou indil'féi'eiites) pour le versaid occidental et toute la |)artie culmiiiale de la cliaiiie, puis, pour le ver- sant oriental, les alluvions glaciaires et les niarno-(^alcaires de l'hauterivien (facilement décalciliés : callunaies et élémeid calci- fuge) dominés par les parois calcaires de l'urgonien dlore saxatile calcicole). Par sa très faible altitude, le chaînon de Taillefer appartient entière- ment à l'étage tloristique iuférieui-; une buxaie compacte, s'arrè- lant brus([uement à l'altitude de 800 m. environ, domie à sa végétation ime appai-ence d'autant plus monotone que les parties décalcifiées de son souB-sol hébergent alors de vastes callunaies par-ci par-là ombi-a- g(^(^s de Châtaigniers. Toutefois, une exploration plus apitrofoudie de ce petit territoire en a récemment révélé l'intérêt lloristique : l'urielaria of/irinalis wxv.raDtilloni Lathvxa squammarid L. (rare dans Mert. et Kocli. la contrée!) Sdliireja Culamitttha ssp. asrcmlem Hieracium bifrons var. ellipllcifo- (Jord.) Ih'iquet. lium A. -T. Aiicmune ranunciUoides L. (rare Eroiiijnuis lulifolim Millei'. dans la contrée). Asplenum Adiantum-n/fjndit h. Globidorid nudicauUs L. (à 800 m.!) et surtout le rare et délicat Ericu mgam L. découvert en juin 1907 par M. l'inspectem- forestier TiRarer,' de l'arrondissement de Cham- bérv . Nouvelles acquisitions de 1910. — En explorant vers la tin de septembi-e le versant oriental du Taillefer, nous y avons récolté, en compagnie de M. Provent, les espèces suivantes' dont les noms H BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (36) <»-i précédés d'un double astérisque constituent des unités spécifiques iné- dites pour tout le tei-ritoire des Bauges : " Alc/ilinillu pubescens Lanik. Campanula persicifblia L. Arabis Tiirn'ta L. Poteiitilla caiile.sce/is L. » inundis Berlol. Bromus Icclorum L. » scabra h\\. ** Rubia peregriiia L. *' Phjcholis Saxifruga Lorr.etBari'. ** Hieracium lanalellum Arvet- Andropof/un Ischœmum L. Touvet. Callnud rulgaris fï. albo f " Hiemciiini glaucum \nr. angus- Centiana germanicii Willd. tifolinm A. -T. **X l*rinu'lla grandiflori-vulgaris f Si l'un ajoiUe à cette liste VAethionema saxalile, jadis signalé sur les anciens murs de la tour de Duingt et retrouvé dans la nouvelle station du Miibin peregrina, l'on reconnaîtra dans cette localité de grandes analogies avec les stations xérotlierniiques du pied méridional de la Tournette : les Plycliolis Saxifragu, Rubia peregrina et Hieruciutii lanotcUniii donnent en quelque sorte le ton à cette association, qui à notre connaissance ne se retrouve nulle part ailleurs dans les Bauges, tandis qu'elle est connnune aux versants méridionaux des vallées de Faverges et de la Maurienne. Il est vrai qu'à elle seule, la densité de la buxaie au Taillefer sulfit à rétablir l'équilibre, ou mieux encore, à taire pencher la balance en faveur des formations typiques de l'étage inférieui- des Bauges, le Buis restant introuvable dans la \ allée de Faverges nialgi'é toutes les recherches que nous avons laites poui- en découvrii- des traces ! ?»otes spéciales sur (jiielqut's piaules nouvelles ou inléressaules Dans rémimération ci-dessus, nous a\ons suivi l'ordre systématiqui' des NaturUcheii P/lunzenf'amilien d'Engler-i*rantl, en adoptant la nomenclature de la 3'"*' édition du Flora der Se/meiz- de Schinz et Keller, que nous avons constamment suivie précédemment, sauf en ce qui concei'ue le Nomoicla/or de (larsault, que nous estimons inaccepta- ble, et une légère modification au sujet du geru'e Mnlgedium de (^assini (1823), auquel l'on doit préférei-par droit de priorité le nom de Cicerbila proposé et plus judicieusement appliqué par Wallroth dès 1822 (cf. Pull. Soc. Pol. Genève, vol. Il : 99, 1910). — Les noms précédés d'un seul astérisque se rapportent aux plantes nouvelles pour les Alpes d'Annecy; ceux marqués de deux astérisques sont nouveaux pour la fiore des deux départements de le Savoie, tandis (pie les trois astérisques dési- gnent les formes nouvelles pour la science. 1. — Asplenum septentrionale (li.) HofFmaiin. — Celle fougère silicicoie n'a été signalée dans les Alpes ti'Aiinec} {\y\k paiiir ite 1908, époque à laquelle Miius en flécouvrions une première station sur les grès mouehelés de la chaîne «l'Almet (massif des Annes). Il étail toul indiqué d'en rechercher d'autres (37'l C. BEAUVERD. RÉSUMÉ DES HERBORISATIONS DE 1U10 55 localités sur les terrains non calcaires des massifs orientaux de la dilion, recher- ches qui ont ahouti aux résultats positifs suivants: 1^ schistes cristallins et houillers des environs d'Héry (Aravis méridionaux): 2° roches analogues du versant méridional du chaînon de Bisanne (circonscription snd du Mt-Joy) ; :{'> protogiiies erratiques des Amérans, sur le versant septentrional du M'-Joly (M. Guinet !). — Soit actuellement 4 stations connues dans les Alpes d'Annecy; notons, en passant, que ces stations augmentent en nomhre et en importance en raison directe de leur proximité dn massif du M'-Hlanc, où cette plante est ciiinniune. "i. — Asplenum Adiantum-nigrum L. — De réputation calcifuge. celte tou!,'ère dont on ne connaissait que deux stations dans les Alpes d'Annecy (Ml de Vevrier et Roc de Chère, massif de la Tournelte), se rencontre assez fréquemment sur les rochers calcaires : deux cas de ce genre ont été vérifiés sur place au vallon d'Entrevernes (Uauges) et aux rochers de St-Germain (massif do la Tournetle). où V Asplenum Adiantum-nnirum se trouvait en contact direct soit avec le calcaire urgonien des hois d'Entrevernes. soit avec les calcaires compacts du jurassique supérieur, entre 3i-(iermain et Talloires. Les plantes de celte provenance offrent, à la vérité, un aspect moins vigoureux que leurs con- génères des terrains siliceux, et prospèrent toujours à l'ahri d'un sous-bois densémenl hroussailleux. — Comme 4e station des Alpes d'Annecy, celles des schistes houillers de Mt-Gomhert. sur le versant méridional du massif de Bisanne et à l'altitude approximative de 900 m., constitue une nouvelle unité pour la circonscription du MiJoly. *:V — Ophioglossum vulgatum L. — Les stations connues de celte fougère dans le hassin du Hhône se rapportent soit à des localités planitiaires, soit au thalweg ties grandes vallées; la station du Ue[)Osoir (env. HOO m.), dans le massif des Annes. fait exception à celte règle et constitue de ce fait l'une des plus intéressantes trouvailles dues à la sagacité de M. Provent. Le droit de hiiurgeoisie de l'Ophioglosse dans les Alpes d'Annecy, jusqu'alors douteux, est dorénavant inconteslahle : la station indiquée par Pugel entre La Hoche et St-Laurenl pouvait, en effet, être attribuée avec autant de raison au plateau des Bornes qu'aux Alpes d'Annecy. — Dans la vallée de l'Arve, celle espèce était aussi connue des environs de Chamonix (M'-Blanc). 4. — Pinus Cembra L. — Aux stations déjà connues de la Tournelte (Pli. Guinier), de La Clusaz (P. Gave) et du Méry (Beauverd), M. Provent vient d'ajonter une nouvelle et intéressante localité à la liste de celles que le Pinus Cenibrn occupe dans les Alpes d'Annecy: rochers calcaires du Bargy. au sommet de l'arête urgonienne et au-dessus de 1800 m. d'altitude (circonscription des Vergys). — L'arole étant rare dans les montagnes calcaires, il convient de remarquer qu'au liargy ses conditions d'existence sont analogues à celles des sta- tions de la Tournelte ou des Alpes calcaires vaudoises et fri bourgeoises : arêtes de roches compactes, bien exposées au vent du Nord ! o. — Juuiperus Sabina L. — Grès moucheté, sur les flancs escarpés du chaînon dAlmet (circonscription des Annes), au-dessus de 1600 m, d'altitude. — En enrichissant la florule des Annes d'une importante unité nouvelle, celte belle trouvaille de M. Provent confirme la présence actuelle du Genévrier Sabine dans les Alpes d'Annecy, où l'on n'avait plus revu cet arbuste depuis l'époque où Puget le signalait à la montagne de Veyrier. ni depuis celle plus récente où commença le déboisement dn haut vallon de la Fillière, qui hébergeait encore un où deux pieds de Sabine avant 1902. 6. — Holcus mollis L. — Grès mouchetés du Mont, sur Thônes (Aravis méridionaux). Cette graminée est beaucoup plus rare chez nous que le vulgaire Hviciis lanalus; dans les Alpes d'Annecy, elle n'a été jusqu'à présent signalée (jue du M'-Saxonnet (circonscription des Vergys : Renier), du Roc de Chère 50 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (38) (Guinier) et de l'Aiguille Verte de la Clusaz (Aravis septentrionaux : Beauverd), dans des conditions analogues à celles de notre nouvelle station : pierrailles et vieux murs de roclies siliceuses. 7. — Carex divulsa Stockes. — La présence de celte espèce dans les Alpes d'Annecy n'avait pas été dûment constatée jiis(|u'à présent. Deux bonnes stations : l^ forêt de Sommier d'Aval (env. 1.500 m.). ma-^sil' des Annes; 2° forêts du Cliart de Beurre, au-dessus de 1700 m. (massif du M^-Joly). 8. — Carex remota L. — Connu seulement du Roc de Chère (Ph. Guinien et de la base du Brezoïi (Heuler). ce Cm ex possède dans les Alpes d'Annecy une 3e station importante dans les forêts du Reposoir, sous l'Almet, première localité de celte plante signalée dans le massif des Annes. * 9. — Carex limosa L. — Plages n)arécageuses du Col des Saisies, oii M. Perrier de la Balliie avait également noté cette plante dès 186i : nouvelle unité de l'élément subboréal pour les Alpes d'Annecy, connu ailleurs en Savoie du Mi-Mirantin et du Cenis, ainsi que du pied des Voirons et de la vallée de Cbamonix en Rte-Savoie. *10. — Carex pendula Hudson. — Circonscription des Vergys : vallée du Reposoir, au bas du versant oriental du M'-Bargy, à 800 m. d'altitude environ. — Nouveau pour toute la flore des Alpes d'Annecy, ce représenlanl de l'élément silvalique et circum-méditerranéen est d'ailleurs rare dans les deux départements de la Savoie. H. — Cypripedium calceolus L. — Cette belle orchidée, rare partout dans les Alpes d'Annecy .sauf au massif de la Tournette, n'avait pas encore été signalée dans la circonscription des Annes, où M. Provent vient de la découvrir dans les sapinières de la vallée du Reposoir. ***12. — Orchis sambucinns L., *fl. luteoXpurpureo!. — O métis entre les deux variété pourpre et jaune de VOrchis sanibucitins n'a pas encore été signalé comme tel à notre connaissance : il ofl're de belles fleurs veloutées au labelle d'un rouge brique à reflets plus ou ninins jaunâtres et carnés, tenant l'exact milieu entre les nuances des deux parents; les bradées sont légèrement teintées de pourpre. — Cette belle plante n'est pas rare parmi les parents dans les hauts pâturatres de Dran (circonscription de la Fillière) et dans ceux du (>uet et de Talamarche (Tournette). où pullulent les variétés tant pourpre que jaune-souf ré . Vraisemblablement confondue en certains cas avec la variété à fleurs pourpres ; à rechercher ailleurs? — Cariot et St-Lager décrivent en outre pour cette espèce une variété à fleurs d'un blanc pur; la variété à fleurs pourpres a été décrite par Willdenow sous le nom d'Uichis incarnala (non L. !). 13. — Herminium monorchis R. Br. — Circonscri|»tion des Annes : prairies marécageuses du Reposoir. sous la Poin'e d'Almet, où M. Provent vient de découvrir la 5e station de cette plante connue dans les Alpes d'Annecy ; les <|uatre anciennes stations connues sont celles de : h' Cresl-Voland (njassif de Joly : chanoine Chevalier); 2o M'-Brezon (massif des Vergys: Reuter), 3o col de " Blutïy (massif de la Tournette : abbé Jouty) et 4» col des Aravis (E.-G. Camus). 14. — Limodorum abortivum Sw. — Aravis méridionaux : forêts du Mont, sur Ugine. au pied des chênes, à 1100 m. d'altitude environ. Cette orchi- dée saprophyte, d'allure thermo-silvalique, possédait dans les Alpes d'Annecy 3 stations connues du massif de la Tournette (Mi-Veyrier; St-Germain; Vesonne). une du massif du Vergy (environs de Boniieville) et une autre des Aravis septentrionaux (.sur Si-Roch, près Sallanches) ; cette 6e station appartient comme les précédentes à l'association du chêne. (^39) G. BEAUVKUU. lîKSrMÉ DES HERBORISATIONS DE 191(1 ÔT 15. — Tunica proliféra Scop. — Massif des Vergys : garides subalpines du Grand-Bornaiid. sur le tlysch, à 1100. — Bien que lianale dans nos contrées, la nouvelle station de cette carynpiiyllée présente un intérêt évident par son isolement au sein d'un système montai,'neux dont le faciès écologique est totale- ment dilférent de celui où l'on a coutume de la voir figurer. Elle pullule au- dessus du village du Grand-Mornand et domine dans une curieuse formation où figurent entre autres les (ientinna verna, Malvn iiioschnla. Peucedanum auslriacum. Arabis Tarritn, Tnraxacnm la'vljialum, Arobis arcunla var. cdialu, Aiiielanckier oijcilis, etc. — La présence du (Juercus sessilillora dans celte station souligne le caractère de son climat tempéré, tandisque la proximité de la vallée du Nom, où le T. proliféra se retrouve non loin de Tliônes acconjpagné d'espèces [)lus tlierino- pliiles telles qu'Arteniis/a Absintliiuiii, Minuartia mucronala, etc., explique la voie suivie par cette plante pour aller se fixer au cœur des Alpes d'Annecy (voir aussi la carte I, page 20, base du rocher situé entre les points 28 et 36), Ifi, — Dianthus superbus L. — Massif de la Tournette : prairies enso- leill'es et marécageuses recouvrant les dépôts dalluvions glaciaires sur Monlmin, à 1300 •!!. d'altitude. — Cette plante caractéristique des bois et clairières de nos plaines alluviales n'avait été rencontrée dans les Alpes d'Annecy qu'à son extrême frontière occidentale (base ilu Parmelan, point 9 de la carte), aux confins du plateau des Bornes, où cet œillet est fréquent; sa réapparition en masse dans une localité restreinte (entre les points 18 et 19 et sous la cote 2357 de la carte), fort éloignée de son aire dont elle réalise d'ailleurs les propriétés mécaniques et cliimi(iues du sous-sol, méritait d'être signalée. 17. — Scleranthus annuus fi. — Aravis méridionaux : sommité du Mont, sur Tliônes. dans les débris rocailleux du grès moucheté, à 1300 m. environ. — Dans les cultures de nos terrains siliceux de la plaine, cette espèce est souvent très abondante et compte alors au nombre de nos plantes ségétales vulgaires. Il en est tout autrement à la inontagne, où les deux Scleranthus annuus et perennis doivent être envisagés connne espèces saxatiles au même titre que les Minuartia fnsciculnla, Silène rupestris. Sempervivum lectornm. etc., en compagnie desquels on les rencontre d'ordinaire. Dans cette dernière condition, le Scleranthus perennis figure au nombre des plantes rares des Alpes d'Annecy, où on ne le connaissait que du Boc de (^hêne (Puget) ; la station, également siliceuse, du Mont de Thônes mérite ainsi d'être enregistrée. *18. — Corydalis intermedia Mérat. — Circonscription de la Fillière : vallon de la Bosière, vers 1300 m. ; haut plateau de Dran, pied des parois, vers 1500m. — Massif de la Tournette: bas des rochers d'Arclosan, à la combe du Charvet, vers 1600 m. — La pré.sence de cette Corydale dans le territoire des Alpes d'Annecy restait douteuse, les stations de St-Laurent indiquées par M. le chanoine Chevalier et par l'abbé Puget pouvant aussi bien se rapporter à la moraine urgonienne des bornes qu'aux limites de notre dilion. — Deux points à signaler au sujet de cette plante : 1» la constitution normalement ramifiée de son port, qui paraît souvent simple par l'effet d'un avortement du rameau basilaire (cf. Bull. Herb. Boiss. 2e .sér., vol. II: 1028, 1902), et 2° sa présence relativement fréquente dans les lieux visités de bestiaux, principalement des moutons, où elle se rencontre en compagnie des Viola pyrenaica. Gayea lutea, Cynoulossum officinale, Cerinthe glabra, etc. (cf. I. c. vol. III : 370, 1903 « Note sur Corydalis fabacea »). m 19. — Barbarea intermedia Boreau. —Circonscription des Vergys : vallée du Beposoir, au pied oriental du Bargy, vers 800m., route de la Chartreuse. — Comme l'espèce précédente, cette plante afiecte une allure subrudérale alpestre et ne s'éloigne guère des chalets ou des lieux fréquentés des troupeaux; il est toutefois frappant de constater combien elle est répamiue dans les montagnes de la Fillière, tandis mie la nouvelle station plus haut indiquée est la .seule à notre connaissance qui, dans les Alpes d'Annecy, serait étrangère à la circonscription 58 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE (lENÈVE MO) précédente; de plus cette station, au pied d'un parapet de la route, oH're si peu de garanties de staliilité que nous ne l'aurions pas mentionnée si nous n'avions pas cru reconnaître de ce fait une indication d'en recommander la l'eclierclie dans les stations mieux appropriées des montagnes voisines. 20. — Lunaria rediviva L. — Massif des Annes : forêt de Sommier d'aval, vers 1400m. (M. l'rovent!). t— Rare partout en Savoie, cette belle cruci- fère n'était connue dans les Alpes d'Annecy que du massif de la Fillière, où M. l'abbé Gave la découvrit au-dessus de St-Laureut, vallée du Borne. ***21. — Arabis alpina var. nov. pygmsea Beauverd ; typus in herb. Barbey-Boissier; rad'ce perenni siniplici, fasciculis foliorum slerilibus paucis ; caule humili (3-10 cm ait.) flexuoso parce folioso ramosoqne ; foliis caiilinis (2-4, reniotis) basilari busqué parvis (superf. 4 10X2-5 nini.), + regulariter dentalis. apice acutiusculis ; inferioribus + attenualo-auriculatis, superioribus breviter auriculato-amplexicaulibus: injlorescentm pancitlora; petalis metliocris {long. + 5 mm.); silxjuis in pedicello liliformi + erectis planis subtorulosis — Ab Arahnle alpina var. genuina Bouy statura minori, foliis valde niinoribus. pedicellis tenuioribns ditfert; ab A. alpi)ta var. cantabvica (Lev. et Ler ) nob. tloribus majoribus, foliis latioribus caulinis minus numerosis. ^ Hab. in alpibus, ad nives déliquescentes. Bien (]ue j'aie eu l'occasion depuis longtemps d'observer et de récolter cette petite plante tant dans les hautes Alpes pennines que dans les préalpes de Savoie, je n'aurais pas songé à lui proposer un nom si je n'avais vu à maintes reprises des collectionneurs la prendre pour un Arabis serpyllifolia : elle se distingue à première vue de cette dernière espèce |)ar ses feuilles à marges pour- vues de 2-4 paires de dents régulièrement espacées, parfois assez profondes; VA. alpina var. Verloti Bouy. qui lui ressemble quelque peu, offre un port plus vigoureux, des feuilles o6/r<.sf s, plus vertes, des fleurs plus grandes et dessiliques pins courtes; la var. cantabvica a en outre une souche sous-ligneuse rampante et très ramifiée En résumé, cette variété naine apparaît dans les pierrailles plus ou moins gazonnées à proximité des neiges fondantes, et se comporte vis à-vis de 1'^. alpina ou de ses autres variétés comme V Arabis brevifoUa DC. des hautes montagnes de l'.Asie Mineure et de Perse, vis à-vis de V Arabis albida L. dont il n'est aussi (pi'une variété saillante. — Dans les Alpes d'Annecy, VA. alpina var. nov. pyijma'a se rencontre au col des Fretles, sur Taine, vers 1600 m. (massif de la Fillière. leg. Beauverd 1901) et au cirque de Talamarche, au pied des parois urgoniennes de la Pointe aux Tarvelles, vers 1500 m. (massif de la ïournelte ; leg. Beauverd, juillet 1010). Il est assez répandu dans les Alpes suisses, d'oii l'Herbier Boissier en conserve des exem|)laires provenant de la Gennni (leg. Ber- nel), du col de Balme (leg. Bernet), de la Pierre-à-Voir (leg Mercier et Beau- verd), du Grand-St-Hernard (leg. Ph. de Palézieux et Beauverd), du col de Fenêtre (leg. Mercier), de la Furka (leg. Fuckel), de Lavirun (Grisons, leg. Mer- i'ier), etc. — A rechercher ailleurs dans les Alpes françaises? 22. — Arabis serpyllifolia Vi 11. — Massif de la Fillière: en abondance parmi les rochers depuis la cascade de Morette (tiOO m.) jusqu'au-dessus du chalet de la iiosière (1300 m.), où cette espèce thermophile présente une forme sciaphile ■•1 liges ramifiées et à feuilles 2-3 fois plus grandes que celles du type; 6* station connue dans les Alpes d'Annecy (circonscriptions des Vergys, de la Fillière, de la Tournette et des Aravis septentrionaux). a 23. — Arabis arcuata var. cenisia (Ueuter). — Nouveau pour les Aravis méridionaux; éboulis à la hase du M' (^harvin, vers 1800 m., ver.sant oriental (M. G. Naville!), où cette variété, mélangée au type d'ailleurs très abondant, offre de nombreuses formes de transition qui n'autorisent plus à maintenir l'auto- nomie de la plante de Beiiter. En revanche, au col de la Forclaz. sur Monlniin (massif de la Tournette), celte variété prospère à l'altitude de 1200 m. sans ]»araître se rattacher au ly[>e <]ui n'est pas rare dans le voisinage. — L'A. arcuata (41) G. BEAUVERI». RÉSUMÉ DKS HERBORISATIONS DE 1910 .')«.) var. (]lat)ra Keuler possède une inléressanle slalioii au Grand-Boriiand, où en compagnie du tvpe et sans formes intermédiaires, elle entre dans la composition de la curieuse garide alpestre plus haut décrite à pro|>os du Tmiica proliféra A\\. ^nsHs^'i. — y) subpubescentia ant glabra, longius rostrata ; neclaria minima, virescentia, truiicala. subrevoluta. — FI. jul.-aug. ^ S. arachtwideuni var. Da'lhunnm Willk ; X ''^'- monlnninu var. mhalpinuiii Kouy; =X'S- arnckuoideum var. DwUiannm < S. munluimm \âr. i^ubdlpinum^ ^ S. rnonlaniim var. macranthum Heauverd in lUill. Soc. bot. Genève!: 307 (190'.>), non .leanb. et Timb.! — Possède les rosettes de feuilles du S. )iiQiil- tamim barbelées au sommet; le S. hiibndnm Bruegg. attribué par cet auteur à une combinaison S. Dœllionum X moiitanum se distingue de notre plante par des rosettes plus petites, à barbules plus longues et des fleurs moins grandes à pétales plus ptàles et plus étroits! - Découverte par M. Gabriel Navilleen 1909 au Signal du Méry, cette magni- fique joubarbe aux larges pétales d'un pourpre foncé a été retrouvée en abondance sur d'autres rochers de la même station lors de l'excursion faite en commun le 26 aoûl avec Mvl. Ph. de Palézieux et J. Provent. Les cultures que, j'ai entre- prises fie cette plante ne me permettent plus de douter de son origine, ijui pro- vient d'un croisement du Sempervivuin (irachnonleam var. DœlUaiium (abondant en cette station) par le S montnnum var. anbalpimm (Rouy) qui n'est pas rare au sommet du Signal dominant de 50 m. environ la localité où prospère l'bybride. Ce dernier paraU bien fixé, et colonise sur les dalles de grès mouchetés à la manière du S. Fa iiconneti àa.ns ses stations du haut. Jura. C'est celte circonstance (|ui nous a enga^jé à utiliser la nomenclature binaire pour désigner cette plante: conformément aux décisions du Congrès de Vienne (Règles, art. 34). nous avons recherché le plus ancien binôme répondanl à une Un'nn\\e arachnoidi'um X /ho»- tanniii. et avons désigné comme variété la forme inédile issue de la combinaison pleomorphe ci-dessus indiquée. Celte plante, nouvelle pour la flore des Alpes fran- çaises, se reproduit sur place par semis! 25. — Saxifraga cuneifolia L. — Nouveau pour la circonscription des Aunes: grès moucheté aux abords des chalets de Sommier, sous le col des Aunes (.]. Provent !) Assez commune dans les forêts du massif du Joly, où elle descend jus(|u'au thalweg de l'Arly, cette espèce calcifuge est rarissime dans le territoire des Alpes d'Annecy situé à l'occident des Aravis. •* 26. — Saxifraga csespitosa var. Sponheimica Koch. — Circonscrip- tion des Vergys : base du Jalouvre (Provent !). — L'aire de cette variété silva- tico-saxicole, dont le type est plus particulièrement boréal et arctique, ne com- prenait jusqu'à présent que les régions siliceuses s'étendanl du Nord-Est de la France (.lura et Ardennes), de l'Alsace, du Luxembourg et de la Belgique. jus(pi'(Mi Bohême, en Moravie et dans la Basse- Autriche. Si la station des Vergys (H) BULLETIN l>E LA SOCIKTl': IJOTANIQUE DE GENÈVE (i'2i n'esl pas due au fait d'une introduction récente et artificielle, elle constituerait l'un des plus importants exemples d'aire disjointe dans la tlore des Alpes. Mais jusqu'à plus ample informé, il convient de n'accepter l'indigéiiat naturel de celte plante dans les Alpes d'Annecy qu'avec les plus prudentes réserves. 27. — Comarum palustre L. — Circonscription du Joly : sphagiiaies et marécages au col des Saisies, à 1836 m. et au-dessus; 3'"e station connue dans les Alpes d'Annecy (1» Brezon ; 2° les Glières). — Bien qu'inédite sur le terri- toire du Mmoly. cette plante avait été récollée dès 1861 par M. Perrier de la Bathie <( entre les Saisies et Bisanne » (mss. in litt., août 1910). Cette plante est rare dans le département de la Savoie, où elle n'est connue que des lifux marécageux des environs de Chaml>éry (bassin du Bourget) et du lac de la Girotte (massif granili(|ue central). Elle est plus répandue dans les tourbières des .Alpes Lémaniennes et du Jura. 28. — Potentilla grandiflora L. — Circonscription do la Tournette : pâtu- rages de l'Ar (17001900 m.) et arêtes de l'Arclo.san (jusqu'à 2020 m.), sur néocomien décalcifié. — (^onnu ailleurs dans les Alpes d'Annecy des seules cir- conscriptions des Annes (Mt-Pleury), des Aravis septentrionaux (nombreuses stations à sol décalcifié) et du Mt-Joly (sur Hauteluce, etc.) ; commun dans le massif du Mont-Blam-, et nombreuses stations dans les Alpes Lémaniennes. 29. — Ononis Natrix L. — Aravis méridionaux : base du talus silvalique de Marlens (t|te Savoie) — Cette belle papilionacée xérotbernuque n'était comme dans les Al(»es d'Annecy que des garides de Bluffy et de Sf-Germain (Tournette), où elle colonise abondamment sans toutefois dépasser l'altitude de .'iOO m. à peine, tandis qu'en Valais cette même plante se rencontre ;i 1800 m. dans le Yal Ferret (Chodat, Bull. Herb. Boissier. 2™e sér.). *.30. — Vicia tenuifolia Roth. — Circonscription de la Tournette: en quantité dans les pàlurages et prairies du Chenivier sur Montmin, de 1100 à 1300 m. — Cette papiliduacée inédite pour toutes les Alpes il'Annecy — elle avait été signalée par Puget aux environs de la ville, mais sur le territoire des Bornes — fait partie avec le Dianihus superbuK, le Serratula tinctoria, le Blackslonla per- l'oUala, ï'Anncomplis pyraiiiidalis et quelques rares autres plantes, de l'élément silvatique planitiaire pénétrant à titre exceptionnel dans l'étage subalpin de l'intérieur des Alpes d'Annecy. L'aire du Vicia tenuifolia est considérable : outre rtCurope tempérée (de la Suède méridionale à la Méditerranée) et le littoral africain de la Méditerranée (var. /? lat/folia Lange), elle comprend encore des régions de l'Asie Mineure, du Caucase, de la Perse, de la Songarie et de la Sibérie. *31. — Lathyrus Aphaca L. — Circonscription de la Tournette: pier- railles et bords des moissons sous St-Germain, 600-800 m — Mêmes observa- tions que pour l'espèce précédente quant à son écologie et sa dispersion géogra- phique: à noter toutefois l'allure généralement ségéiale du LaLhxjrua Aphaca dans nos contrées, ce qui n'est guère le cas pour le Vicui tenuifolia. 32. — Viola palustris L. — Massif du M'-Joly : sphagnaie du col des Saisies, à 1836 m . en compagnie des Blysmus compre.'isus, Carex pauciflora, Comarum, Menijantlte^, etc. — Cette espèce boréale, très rare dans le départe- ment de la Savoie (deux stations appartenant au massif granitique), n'était connue dans les Alpes d'Annecy que des massifs du Vertjy (Solaison : Renier 1), des Glières (Beauverd) et du Jaillet (Beauverd); celte 4i»e station est plus rap- prochée que les autres du massif du Mt-Blanc, où le Viola palustris est répandu. 33. — Viola pyrenaica Ramond. — Les stations de cette plante dans les Alpes d'Annecy (massifs de la Fillière et de la Tournette), toujours situées dans les lieux fréquentés des troupeaux et en compagnie d'autres espèces rudérales- alpestres, permettent de présumer une origine en quelque sorte erratique due au 1 13) G. BEAUVERl). HKSIIMÉ DES IlERBOmSATlOlNS DE lUlO 61 passage des troupeaux de chèvres ou de moulons? — Dans le Jura savoisieu notainnient au Vuaclie, le Viola pyrenaica ulî're une beaucoup plus grande garantie (le spontanéité dans les taillis ensoleillés dominant le village d'Arcines. — Voir plus haut, la note relative au Conjdalis inleriiiedia (N» 18). * * 34. — Viola Wolfiana W. Hecker. — Circonscription de laïournelte : taillis de chênes au-dessus des liaimetles. garides de ^aver^res. — Nouvelle [)our toute la flore des Alpes d'Annecy, celte espèce lliermo silvalique [irospère aux Balmeltes dans une station de t-us points analogues à celles qu'elle occupe en Suisse le long du bassin supérieur du Uliône, à proximité d'espèces telles que Scorzonera austnacn, Asirafpiliis wonupe&sulnnus. Limmlnrum aborlivuni, Slipa pemiata, etc., toutes espèces rares de la lisière xérotliermique de Kaver- ges. — C'est cette plante qui avait été prise par les auteurs suisses pour le Viola sepincola des slalioiis rhodaniennes, et que Gremii avait également décrite sous les noms de Viola Steveni et V. Beraudii Gremii ! — La plante des Mal- mettes est plus pâle et moins odorante que celle du Valais; à rechercher ailleurs dans les chaudes vallées similaires françaises, par ex. en Maurienne. Pour la flore de Savoie, indiquée avec doute au Satèce. ;}o. — Epilobium alpinum L. et E. alsinaefolium Vill. — Circonscrip- tion du Mi-Joly : forêts de Mi-Gouiliert, chaîiKui de lîisaiiiie, dans le Sphagiium à 1200 m. et en compagnie du Leimlodon pyrenaicioii ! — Dans les Alpes d'Annecy, ces plantes se rencontrent fré()iiemment dans les stations circum- nivales de l'étage alpin, entre 1800-2700 m., exposées à l'action de la lumière directe: il importait de mettre en évidence la station exceptionnelle de Mt-Gom- bert, où elles abondent, sous l'ombrage des sapinières ne leur assurant en toutes saisons ipi'une faible ration de lumière dilVuse. Ajoutons qu'à altitude et exposi- tion normales, ces deux espèces font totalement défaut dans les étages supé- rieurs de cette localité! ***36. — Athamanta cretensis var nov. exscapa Beauverd: cf. fig. VI: l ; ab Alhaiiianlis creletm var typica slalura minori. caulibus pedunculisque nullis vel sulinullis. radiis umbellomm posl aiithesin longionbus didert. — FI. mense sept. — Hah. in riipibuscalcareis, loco diclo « le Kauleuil. Tournette» ex 2200 ad 2330 m. altitiidinis. Nous proposons pour désigner cette nouvelle variété, le nom (Vexscapn de prélérence à celui d'acanlis. parce que, dans certaines formes al|)ines. la lon- gueur des entrenœuds séparant les feuilles caiilinaires est suflisamment insigni- fiante pour que la plante puisse paraître acanle. alors que le pédoncule seul exsert des feuilles basilaires sur une longueur de 0-10 cm. [iréle à l'inflores- cence une apparence scapiforme; chez notre variété, comme le montre la gra- vure, ce scape lui-même est nul. Dans son aire de dispersion générale, le polymorpliisme de VAthamaiila cie- li'nxis ne s'était pas manifesté à notre connaissance que par des variations alî'ec- lant la pnbescence des .segments foliaires et les dimensions de leurs lanières subilivisionnaires : toutes les formes décrites dans les flores ou simplement consignées en herbier possèdent des liges variant entre 10 à 4-0 centimètres de hauteur, munies de 2-3 feuilles caulinaires dont la supérieure au moins donne naissance à un rameau axillaire, tloriière et feuille (cf. Iig. VI : 2). parlois sub- ramilié chez les éciiaiitillons vigoureux; à la fin de l'anthèse, les 4-10 rayons inégaux de l'ombelle terminale mesurent de 1 '/a à 4 'A cm. de longueur, son- venl moins. Chez la nouvelle variété. — dont nous avions constaté de nomltreux éclianlillons aux abords du Fauteuil (Tournette) d'abord sans y attacher d'im[iorlance '. puis en en récoltant un ou deux échantillons seulement |)ar ^Faule d'examen attentif, nous avions cru pouvoir attribuer la cause de celte curieu.se forme acauie aux méfaits des moutons. ft2 BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENEVE acquit de conscience — , la tige est tantôt absolument nulle, comme le représente sur notre vi^'nelle VI la ligure 1, tantôt longue de V2 à 2 mm. au plus et entiè- rement dissimulée au has des gaines foliaires basilaires; à la fin de l'aiithùse. les 7-10 rayons inégaux d^ l'oinheile mesurent de 3 à 6 cm. de longueur, alors que les rayons de l'onibellule restent, en nombre et en dimensions, identiques à ceux du type. Vis-à-vis des nombreuses autres formes typiques, l'inflores- cence de celte curieuse variété est comparable à une touffe de Prhnula vulgnris mise en regard du P. elialor ; malbeureusenient. nous nous sommes rendu compte trop tard du véritable intérêt de cette forme inédite pour en rechercher des graines et pouvoir par la suite l'observer en culture. \r,._, VI. — ATHAMANTA CliETENSIS L. — 1 : var. iiov, exscapa Beauverd (brandon r natiiielle). — 2 : forme typique caiilesceiile, à lougue lige l'euillée el siibramifiée (réduite quatre fois). 37. — Meum athamanticum Jacq. — Circonscription du Mi-Joly : forets et clairières en descendant du Cbart de-Beurre sur Bellecombe, entre 1500- 1800 m., sur schistes siliceux liasiques. — i^a pré.'^ence de celte ombellitVre dans la chaîne du Mt Joly était d'autant plus vraisemblable que l'analogie de e massif avec celui du Jaillet. où abonde le Meiun. est de tous points complète; en outre, la présence de cette plante était connue en de nomiireuses stations voisines appar'enant à la chaîne du Mont-Klanc, tandis ()ue la mention un [)eu vague de « monlagnes d'Hauteiuce et de heaufort ». dans la flore de Cariot. pou- vait laisser subsister un doute quant au territoire du Mt-Joly ; ce doute est défi- nitivement levé. ***38. — Liqusticum MnlelUna var. angustisectum Ikauverd, comb. iiov. : = Ligusticum Mutelliva var. a geninuinn Rcniy et Camus in FI. de France VII : 286 (1901) pro parte, et var. /3 elulim Rony et Camus I. c. 2S7. pro parte, non Arvet-Touvel. (Jihab. et Faure in Soc Dauph.. exsicc iN° 2178: = Liguslicum Mulellina var. « genuinuiii f. angustisecta et var. /? eUttius (45) BEAUVERD. RÉSUMK \)E^ HERBORISATIONS DE 110 63 forma itnqustisectn heaiiverd, in Bull. Soc. Murith. XXXll : 59, « !2o » (1903) : ind. in Scliinz et Keller. Flora der Sclivveiz, :2e éd , Ile partie : 167 (190.')). Celle variété d'onibellifere au feuillage élégant, ré|)andue dans les Alpes sili- ceuses où elle colialiite avec le Hlwdodendron ferruginemii, nous est mainte- nant connue de trois circonscrip- tions des Alpes d'Annecy: lo Ara- vis septentrionaux (Mi-Méry I), Jaillet (sous Croisse Banlel !) et Mt-Joly (Ciiart-du-Beurre! et. selon toute vraisenil)lance. les stations du Faclion et du M'-Joly que l'abbé Gave indique dans le k (juide de Mégève »). — Depuis l'année 1902, à partir de laquelle nous l'avons attentivement observée dans toutes nos herborisations, notre opinion à son égard, après avoir subi quel- ques tluctuations, a fini par se tixer dans le cadre que nous analysons ici et qui précise quelque peu notre dernière manière de voir exprimée dans la « Flore des Alpes Mariti- mes » de M. E. Burnat, vol. IV : 191 (1906). a) Au lieu de faire primer le port général sur les caractères tirés de la nervation foliaire, nous avons ac(piis l'absolue conviction qu'il fallait accorder la priorité au point de vue inverse. En elfel, les quali- ficatifs respectifs d'aiigustisecltitael de hitiseclum répandent à deux conditions du milieu qui s'ex- cluent : ces formes étant l'expres- sion dune infiiience essentiellement pbysico-cbimique. elles offrent des caractères d'une bien plus grande fixité que ceux de port plutôt (j êle ou de port robuste (|ue représentent les qualificatifs de genuinum et d'elaniis. résultant de l'influence plus capricieuse des fadeurs phy- siograpbiqiies. b) Laissant provisoirement de côté la sons-éspèce ailoniiUfolium pour n'envisager que les variétés de la sous-espèce Mntellina ((^rantz) Beauverd 1903, nous constatons lo que le prototype de la variéié^e/rM»'- mim [\. et C. est une collectivité quelque peu négative composée de tout ce qui n'est pas « var. /? ela- tius» de ces auteurs; 2o que le prototype de la var. /3 elntius Arvet-Touvet devrait être le végé- tal ilu Mont-Dore que Gav avait à tort confondu avec son propre Meum ado- nidifoliurn de La Val, mais qu"en réalité il comprend des spécimens luxu- riants et rigides correspondant à la forme calcicole que nous avions qualifiée de Fig. vil. — LIGUSTICUM MUTELLINA Craiilz et ses variétés. — 1, segments des lobes terminaux de a : snbsp.adonidifoliumiGKy); b : var latisecta Beauverd; e) : var. anqusli- secla Beauverd. — 'i, nervation foliaire des segments t erminaux île d : subsp. adnnidifolium; e : subsp Mutellitia. — 3, différentes formes de lobes termi- naux ehez la sous-espèce adonidi- folium; en /' : f. elegans Beauverd: g : typica B. ; A ; \aT.pachypleurifolinm H. ; : ('. transiens B. r. M BULLETIN UE LA SOCIÉTÉ HOTANIQUE DE GENÈVE (46) f. laliser.la (cf. exsiccala N^ 2078 Arvel-Touvet, etc., I.aularel 2200 m., in Soc. Dauph. 1879!) ; 'A^ que la dile variété iienuimun K. et C. com[)ren(l en iiraiide partie dt^s individus de pHlile laiUe tant de la race calcicole (var. nov. latisec- tum Beauverd, T. mmux nob.) que de la race calcifuj^e (var. nov. (iwinsli- seclinii f. tinniis noit.), tandis que la var. elotnis B. et C. C()m[)rend éi;aletnent un mélange d'individus de ijrande lai/le des deux races précitées (var. Uitiaectiim f. ('latine [A. ï.] nob., et var. (ingiisliaectum f. elatiux [B. et C] nob.); et 4» que toutes conditions physiogra(iliiques étant égales d'ailleurs, le port de la variété latisecluni nob. est {oujours plus rigide, sinon moins débile, que celui de notre variété anifiisliaeclinn. — Outre nos observations sur les lieux, nous devons à l'obligeance de M Bouy qui nous avait aimablement communi(jué ses échantillons en 1903. d'avoir |)U nou> faire une opinion ferme sur la question, c) Ces difîérentes modilications apportées à notre ancienne manière de voir nous engagent à établir comme suit un tableau dichotomique complet des variétés constituant le Lnjmlicum Midellina (.-ensu lato) : A. — Segment médian terminal des feuilles basilaires à lobes S-S-jides; lanières courtes, tridentées au-dessus du milieu (cf. fig. VU : h, c el e) subsp. Mutellina {n, 1-2) B. — Segment rnéJian terminal à lobes entiers ou trifides an-dessous de leur milieu; lanières longues, entières ou très rarenjent (accidentellement?) den- tées au-dessous de leur milieu (cf. iig. VU : a. d et /'-') subsp. adonidifolium [b, 3-4) a) Subsp. Mutellina (drantz) Beauverd' 1903: 1. — Segments ultimes des divisions foliaires à lobes courts, + larges, incisés-denlés ; port relativement rigide; habite les terrains cal- caires (ci llg Vil : h et e) — Fr-'-senle une forme minus iiol). à hampes naines ou médiocres (8-25 cm.), à pétioles n'atteignant guère plus de 6 cm., et une forme elatius (A-T.) nob.. à hampes très élevées (30-45 cm.) et pétioles atteignant jusqu'à 25 30 cm. . . var. latisecta^ Beauverd 1911 2. — Segments ultimes des divisions foliaires à lobes étroits, multi- fides, découpés en lanières étroites ou + filiformes; port élégant ou relativement grêle (ef. Iig. VU: c) habite les terrains siliceux ou décalcifiés — Présente une forme minus nob., à port réduit (hampes de 5-20 cm.) et p"lioles de 3 4. rarement 6 cm., et une forme elatius (B. et C.) nob. à hampes de 30-40 cm. et pétioles atteignant jusqu'à 15-20 cm., var. angustisecta Beauverd 19H b) Subsp. adonidifolium (Gay) Bouy et Camus 1901. 3. — Hampes courtes on médiocres (9-20 cm.); pétiole des plus longues feuilles basilaires n'alieinnant pas 6 cm. ; lobe des segments ter- minaux longs de 8-12 mm., à lanières courtes (2 '-2 à 7 mm.); feuilles + (livariquées. semblables à celles du Liguslicuiii soit Pachiiiileiiruni snnpli'x Beichb. (cf. (ig. VU: h).— i'résente une forme transiens nob. ap. Burnat, FI. Alpes Marit. IV : 191 in iNota (1906 ; cf. lig. VII : /) var. pachypleurifolium Beauverd^ 1903. ' Cf. Bull. Soc. Mûri th. XXXIi : 59. 2 = Ijigusth-um MiUell na var. a (j-nuinum Bouy et Camus, FI. de Fr. VU : 28G pro p.irle. et var. /3 elatius B. et C. I. c : 281 p p : = Meuui Mnlellina Arvet, Chai) et Faure. exsic. .No 2078, in Soc. Dauph 1879 (excl syii. M ado- nidifolii (lay 1) ; = L. MulflUnn var (lennii)um et var. elatius f. lalisecla Beau- verd in Biili. Sor. Murith. .XXXII 59. « 2o » (1903). « Cf. Bull. Uerb. Boiss., 2« sér. lll: 158 (1903). (47) <;. BEAUVEHD. KÉSUMÉ DES IIKHliORISATIONS l)K 1910 65 1. — Hampes vigoureuses, longues de 20-35 cm. ; pétiole des plus lon- gues feuilles basilaires excédaut au moins 6 cm. ' ou alleignant jusqu'à 15-20 cm. ; segments terminaux à lohes longs de 12-2o mm., divisés en lanières très allongées (7-18 mm.) ; feuilles dressées (cf. lig. VII: d et g). — Présente une forme elegans nob 1911, à lanière terminale divisée au-dessous de son milieu (cf. lig. Vil : /') var. adonidifolium (Gay 1860). Dans l'Herbier de M. Rouy, un échantillon de cette dernière variété est attri" bue par Bourgeau à la station du M'-Méry : ce serait l'unique localité de cette plante alpine méridionale dans les Alpes d'Annecy, où nous l'avons toujours cherchée en vain; les stations de Pavot pour la Vogealle. sur Sixt, se rapportent sûrement à notre variété nnguslisecta ! — La variété latisecta est abondamment représentée aux Vergys et au Méry sous ses 2 formes minus et eUitius. — Tout en faisant nos réserves quant aux caractères que pourraient oll'rir les fruits parfaitement mûrs pour la distinction du véritable Meum adonidifolium Gay, actuellement réuni au Ligusticum Mulellina, il nous a semblé que le meil- leur critère pour la classification des variétés de cette espèce est offert par la nervation lobaire du segment terminal des feuilles basilaires. puis par la lon- gueur comparative des pétioles chez ces mêmes feuilles. [.,'analyse de la nervation lobaire décèle tout d'abord une organisation beau- coup plus simple chez les feuilles du groupe adonidifolium que chez celles du groupe Mulellina. Tandis que chez ces dernières le lobe terminal reste bipinna- tiséqué et muni au-dessous de son milieu d une paire de dents qui rendent son sommet + profodément trifide, le groupe adonidifolium, au contraire, se dis- tingue par son lobe terminal triséqiié dans sa moitié inférieure et sa lanière médiane très longue et très entière, sauf en des cas fort rares (f. transiens et f. elegans) où cette lanière est à son tour munie vers son milieu lun peu au-des- sous) d'une paire de dents latérales qui révèlent un acheminement vers les for- mes plus compliquées du groupe Mutellina, établissant ainsi la transition avec ce groupe. — Nous avons reconnu là un caractère suffisamment stable pour jus- tifier une première scission du Ligusticum Mutellina en deux sous-espèces d'égale valeur : 1» Mutellina (Oanlz) et 2° adonidifolium (Gay). D'autre part, en examinant les feuilles radicales à la base des hampes tlori- fères, l'on peut distinguer chez chacune des sous-espèces deux nouvelles catégo- ries de groupements : l'une caractérisée par des pétioles (gaine exclue) presque égaux entre eux et mesurant en moyenne de 3 à 5 cm. de longueur, souvent même 1 •/» à 3 cm. ; l'autre qui présente 4 des pétioles beaucoup plus inégaux entre eux, puisque les plus courts ont de 3 à (5 cm. tandis que les plus longs dépassent 10 et même 15 ou 20 cm. de longueur ! — Ce second caractère, qui est souvent indépendant de celui tiré de la longueur des hampes florifères, nous a paru d'autant plus satisfaisant pour la distinction des variétés qu'il coïncide avec la plus ou moins grande longueur des lanières du lobe terminal. Quant aux dimensions des subdivisions ultimes, ainsi qu'au nombre des seg- ments et leur position dans la feuille, nous avons examiné toutes les combinai- sons possibles sans obtenir de résultat positif. Il en est de même des diffé- rents organes floraux, qui varient à l'infini sans aucune concordance avec les autres manifestations du polymorphisme de l'espèce. Pour compléter ce tableau, relevons (juelques exemples de confusions commi- ses par des observateurs perspicaces dont le jugement a été mis en défaut par la déconcertante variabilité de ce Protée végétal. En première ligne, voici J. Gay \u\-iuème. \e créalenr tin Meum adonidifolium. qui crut reconnaître une nouvelle station de sa plante en Auvergne, tandis qu'il s'agissait d'une forme du Ligusticum Mutellina Crantz. — A sa suite, Huguenin * Très rarement, le plus long pétiole n'excède pas o cm. : mais dans ce cas, la feuille se distingue toujours de celles de la var. pacliy pleur if olium par sa rigidité et la longueur des lanières, qui atteignent jusqu'à 18 mm. ! BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE, N^ 2, 28 février 1910. O (•)('. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (48) déclarait que ce même Meum adonidifolium vivait sans mélange avec le Mutel- lina au M'-Cenis. tandis que l'échantillon qu'il donnait en exemple appartenait précisément à la même forme de Ligmlicum MutelUna (\ue celle récoltée par Gay en Auvergne (ex sched. in Herb. Boiss.). — Enfin, pour ne mentionner tou- jours quelles morts, voici le sagace Reuter qui, connaissant fort bien le véritable M. adonidifolium pour l'avoir récolté au Mt-Cenis, ne le reconnaît plus dans les Alpes maritimes d'où il en rapporta d'indubitables exemplaires sous le nom de Meitni Mutellina Jacq. (ex sched. in Herb. Boissier). — Et ces trois exemples pourraient être multipliés : ils nous paraissent suffisamment concluants pour que nous nous dispensions d'insister. *39. — Heracleum Sphondylium var. nov.? — Faute de matériel suffi- samment complet (plantes en boulons seulement!), nous nous abstenons de nommt^r une variété d'Herachum Sphondylium très remarquable par ses feuilles pinnaléséquées à a paires de segments primaires profondément incisés (jusqu'au racbis). à lobes linéaires très allongés et Jh régulièrement dentés, atteignant chez les feuilles hasilaires une superficie de 10-21 X 1-3 cm. ; la paire inférieure des segments primaires est tantôt pétiolulée. tantôt sessile. à dissymétrie basiscope ; pal; vu de fruits, ni même d'échantillons parfaitement fleuri : 10 août 1906, dans les éhoulis urgoniens de la Dent de Lanfon. revers oriental, entre 1500-1600 m., en compagnie de la variété monlanum Schleicher. Distincte à première vue de toutes les variétés du H. Sphondiilium, cette plante ne paraît se rapporter à aucune des espèces affines ou subordonnées de ce type polymorphe : n'a rien de comnuin avec le H. stenophiiUum de Jordan, ni le H. aninàlifobum Jacquin ; cadrerait plutôt avec le H. lonijifolium Jacquin dont elle se différencie à première vue par l'ampleur de ses gaînes foliaires. — L'Her- bier Boissier en conserve un échantillon analogue, à fruits imparfaitement déve- loppés, récollés dans le » Dauphiné» par Cannut en juillet l«o3 et déterminé comme Heracleum Lecokii Gr. et Godr admis comme synonyme du //. angusti- foliinn Allioni (?), ce qui n'est juste ni comme identification, ni comme syno- nvmie. — Plante nouvelle pour les Alpes d'Annecy, si elle n'est complètement inédite ? 40. — Pyrola média Sw. — Circonscription du Joly : landes alpines du Mgnal (le Bisanne, vers 1800 m., parmi les Junipevus nana, sur calcaire triasique. Inîéressante unité nouvelle pour le massif du Mt-Joly, celle Pyrole rare ou méconnue restait encore inédile pour le déparlement de la Savoie; nous devons à l'oliliueance de M. E. Perrier de la Bàlhie d'avoir pris connaissance des diversess stations^ qu'il connaît de cette plante dans son département, à des altitudes variant entre 400 à 2000 m. (in litt. 20 août 1910). Dans la parties des Alpes d'Annecv se rallachant au département de la Hte- Savoie, nous avions person- nellement découvert les cini] stations jusqu'à présent connues de cette plante : lo Koc de Chère et 2» Montagne de Veyrier (circonscrif)tion de la Tournetle) ; ;]o rochers de Lachenaz (Fillière); 4° Col des Aravis sous I Etale (Aravis méri- dionaux) et 5o landes de l'Aiguille Verte, sur La Clusaz (Aravis septentrionaux). 41. — Trientalis europaeaL. — Circonscription du M'-.Ioly : lisière du Grand Bois, sur Crest-Voland. chaînon de Bisanne. Localité classique, unique dans les Alpes françaises, découverte vers 1854 par M. le chanoine Etienne Chevalier, du chapitre d'Annecy Celle j(die primulacée boréale, à dispersion ourasialiqiie s'étendaiit jusqu'au Japon, éclaire d'un jour particulier l'importance des quelques autres plantes à aire disjointe des Alpes d'Annecy. # • 42. — Primula integrifolia L — Circonscription de la Tournette : aux abords du Fauteuil, juillet LS5:i (Comte B. de Mentbon!). Dans l'herbier du château de Meiilhon, cette primevère, conservée en plusieurs échantillons, était r.^slée indélerininée dans un lot de plantes rapportées d'une berhorisalion à la Tournette en juillet 185:1 ; son étiquette provisoire était ainsi libellée : «Primula de la terre noire de la Tournetle, juillet 1853, B. M. ». (4.f.)) C. BEAlVEUr). HÉSIMK DES IIEHBORISATIONS DE 1910 <)" La dispersion acUielie de cette plante est représentée par deux aires distinctes dont l'une, occidentale, comprend la cliaine des Pyrénées et l'autre, orientale, embrasse toutes les Alpes centrales et orientales depuis l'Oberland bernois jus- qu'aux Alpes calcaires de la Basse- Au tri clie (Schneeberg, Raxalpe, etc.) ; la station de la Tournette, que nous n'avons pu retrouver en septembre 1910 malgré toutes nos recberches. constituerait un important jalon reliant ces deux aires : située à 120 km. de lastatiuii la plus procbe aclneilenient connue ((leinmi, Alpes bernoises), elle ajoute, en outre, une bonne unité nouvelle à toute la flore des Alpes françaises. ♦ 43 — Androsace imbricata Laink. — Circonscription des Aravis sep- tentrionaux : Mi-Méry, juin l8o4 (leg. Martin Bernet!)— Les trois échantillons ainsi nommés et conservés de cette provenance à l'Herbier Boissier comprennent deux plantes olTrant sur le même individu toutes les transitions entre la forme subacaule et celle nommée dans la Flore de France vol. X : 214 Aretia argenlea ,-i pedicelkUa Rouy (1898). Une troisième touffe- affecte toute l'apparence d'un hybride .4. heivetica y<, lomenlosa : malheureusement la rareté et le mauvais état des fleurs ne nous ont pas permis d'élucider la question, tandis (|ue l'analyse des feuilles et plus spécialement de leurs trichomes, en renforçant les raisoiis favorables à notre hypothèse, nous a également laissé dans le doute, l'anatomie des tissus étant celle de r.4/H/rosrtce hehetica tandis que la pubescence restait dans un état intermédiaire entre helvelica et tomenlosa. Au sujet de cette plante, il convient d'observer que la monographie de Pax et Knuth, dans le Fflanzen- re.ich d'Eiigler (vol. tt : 204 [19051) indique cette espèce comme cnlcicole, tandis qu'elle s'est toujours montrée rigoureusement calcifuge et habitant les roches siliceuses les plus compactes dans toutes les stations d'où nous la connaissons. * * 44. — Androsace lactea L. — Aravis septentrionaux : M'-Méry, 1833 (leg. Martin Bernet !) — La dispersion géographique de celte primuiacée calcicole occupe dans les montagnes de l'Europe centrale quelques aires disjointes incom- plètement signalées dans la Monographie de Fax et Knuth (cf. Engler's Pflanzen- reich fasc. 22 : 196, No 35 [1903]) : c'est ainsi que ces auteurs ont pas.sé sous silence l'aire alpi ne française comprise entre le Longet de Maurin (Basses- Alpes) et la Moucherolle (Isère), puis l'aire italienne comprenant plusieurs points des Alpes lombardo-piémontaises calcaires, et enfin l'aire alpine suisse des Alpes fribourgeoises et du Stockorn bernois La localité du Méry, que nous avons vainement recherchée et que nous ne connaissons que par les quatre échantillons récoltés en 1853 par feu Martin Bernet et conservés à l'Herbier Boissier, est située à 90 km. au moins de la station fribourgeoise (la plus rapprochée vers le N.-E.) et à 135 km. de la Moucherolle (la plus rapprociiée vers le S.-W.). sur l'axe culminai reliant ces deux aires 1 — Cette plante serait nouvelle pour la flore de la Savoie si la station du Col du Bonhomme, publiée par (Chevalier in Bull. Soc. bot de France, vol. 13, session d'Annecy page CXL (1866) ne se rapporte pas plutôt à VAndroxace laclea Vill. (non L. 1). qui est le véritable .4. obiusifoUa Allioni, espèce silicicole bien connue effectivement du Col du Bonhomme, comme d'ailleurs de toute la chaîne du M'-Blanc et aussi du M'-Méry. 45. — Gentiana punctata L. — Circonscription du M'-Joly : sapinières du Ghart-de-Beurre. 1600-1800 m., où cette plante prospère dans la lumière diffuse en compagnie des Krtcc» /«/h et des rhododendrons du sous-bois; partout ailleurs dans les Alpes d'Annecy (massif des Vergys. de la Tournette et des Aravis), elle recherche la lumière directe des pà,lurages bien ensoleillés! — Il en est de même du Gentiana purpurea L., fréquent dans le sous-bois des forêts de Bisanne. du Grand Bois et du Chart-du-Beurre. 46. — Gen iana solstitialis Wettstein. — Aravis méridionaux : p<àturages des terrains schisto-liasiques dominant Ugine, 900-1400 m. : nouveau pour le département de la Savoie et seconde station connue de cette plante dans tout le 68 UULLETI.N DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (50) territoire français, la première appartenant également aux Alpes d'Annecy, massif des Aravis septentrionaux (cf. Bull. Soc. bot. Genève, I : 310 [1909]). où elle prospère dans des conditions édaphiques en tous points analogues, l/une des localités de la station d'Ugine possédait également l'hybride X G. Guinieri (cf. Bull. Soc. bot. I : 3o6) à une saison (4 juillet 1910) où le G. campestris var. suecica commençait à peine de fleurir, tandis que le G. solstitialis était à moitié fané. *47. — Salvia verticillata L. — Aravis méridionaux : clairières et prairies sous le Mont, aux environs d'Ugine, dans la châtaigneraie, vers 700 m — Nouveau pour les Alpes d'Annecy et le département de la Savoie ; découverte récemment dans la chaîne du Semnoz à la frontière de la H'e-Savoie (P. Gave!), et connu plus au sud dans le département de l'Isère, cette labiée de l'Europe tempérée et de l'Asie austro-occidentale est encore abondante en H le-Sa voie, dans quelques vallées des Alpes Lémaniennes tributaires du bassin de la Dranse. Souvent sub- spontanée et fugace le long des cliemins de fer (par exemple à Etrembières, extrémité N. du Petil-Salève!). 48. — Linarid alpina L. var. albiflora ! — Circonscription de la Tournette : ébouiis de lArclosan, vers 1600 m., où les touffes à tiges et feuilles vert gai, et à corolles d'un blanc pur rehaussé de la belle tache orangée de la gorge égayaient la pierraille en compagnie du type violet. Celle variété très décorative m'était jusqu'alors inconnue des Alpes d'Annecy, où des plantes à corolles d'un rose tendre se rencontrent en certaine quantité dans les ébouiis néocomiens du Lâchai de Thônes (circonscription de la Fillière). 49. — Veronica alpina L. et V. fruticans Jacq. — Circonscription du Joly : dans les sapinières du Mt-Gomberl, chaînon de Bisanne, dans le s|)hagnnm du sous-bois, au-dessous de 1200 m., et en compagnie des Epilobium alpinum et alsinœfolium (voir page N'^ la note relative à ces deux plantes). — Le Veronica fruticam se retrouve dans des conditions analogues de lumière diffuse dans les sapinières supérieures des Soles, massif du Jaillet (cf. Bull. Soc. Bot. I: 314 et 315 [1907]). — En revanche, le Veronica officinalis L., (|ui recherche la lumière diffuse des stations silvatiques, se rencontre par troupes au col des Sai- sies dans les pâturages ensoleillés ilépourvus de toutes traces de végétation arbo- rescente, entre 1800-1900 m. d'altitude! *** 50. — Bartsia alpina L. var. albiflora! — Circonscription de la Tour- nette: affleurements de Gault sous le sommet de la pointe aux Tarvelles, vers 1800 m., massif d'Alex : quelques touffes mélangées au type assez abondant dans une formation où domine le rhododendron et le genévier nain. — Celte plante à bractées vertes et â corolles d'un blanc jaunâtre ne nous était connue que de la Boche-Parnal (massif de la Fillière. Alpes d'Annecy) où, avec M. le Prof. I)i' A. Lendner, nous l'avions récollée en 1904à l'altitude approximative de 1900 m., également parmi les Jiiniperus nana. ol. — Melampyrum nemorosum L. — Circonscription de la Tournette, deux localités : 1" hois en moulant de Verlhiez à la Forclaz (comte B. de Men- thon !) ; 2" vallon de Montniin, dans les bois et ju.squ'au sommet du Chenivier!. — Station inédite, complétant avec celles du M^-Veyrier et du bassin de Sallan- ches l'aire de celte plante dans les Alpes d'Annecy. — Voir encore sur celle plante l'observation in Bull. herb. Boissier 2e série VI : 430 (1906). * 52. — Euphrasia brevipila Burnat et Gremli. — Aravis méridionaux; environs d'Ugine, le long des ruisseaux, 4 juillet 1910. — Celte Euphraise à petites fleurs n'était connue dans les Alpes d'Annecy qu'aux extrêmes confins de leur limite orientale, à la Croix de Pierre sur Hauteluce, massif du M^-Joly (leg. l'errier: cf. Chabert, les Euphrasia de la France, Bull. Herb. Boiss. 2e sér. 11: {J-)l) (\. lîKAUVERD. RÉSUMÉ DES HERBORISATIONS DK l'.HO W 498); son aire géographique comprend les Alpes méridionales de la Suisse, les Alpes françaises, l'Auvergne, le Languedoc, le versant italien des Alpes mariti- mes, les Apennins, l'P^urope centrale et Nord-occidentale (Cliabert I. c. : 499). *53. — Orobanche Hederae Duby. — Circonscription de la Toiirnelte : Roc de Viuz, sur Faverges (Ph. de Palézieux!), unité nouvelle pour toutes les Alpes d'Annecy ! — L'aire de cette plante parasite est relativement méridionale : Europe occidentale et méridionale, Asie Mineure. Algérie ; s'avance jusqu'en Belgique, où elle fait partie des colonies xérothermiques du bassin de la Meuse!' — Très rare en Savoie, on ne la connaissait que des environs de Ttionon (Hte- Savoie) et de Couflans (Savoie). 54. — Galium boréale L. — Circonscription de la Tournette : arête gazon- née de la Fretle de l'Ar. 1900-2000 m.! — Fort rare dans la partie occidentale des Alpes d'Annecy, d'où nous ne la connaissions que des versants W. des Aravis septentrionaux, cette rubiacée à vaste dispersion sporadique eurasialique et nord-américaine est assez fréquente dans les montagnes de notre dition situées à l'orient de l'axe des Aravis. 55. — Kentranthus angustifolius DC. — Aravis méridionaux : .schistes houillers entre Ugine et Héry, vers 800 m.! —Circonscription du Joly : schistes houillers de l'ubac de la vallée du Doron, chaînon de Bisanne, vers 700 m., en sous-bois clair ! — Ces deux stations diffèrent totalement de l'unique localité jusqu'alors connue de cette Centranthe dans les Alpes d'Annecy, celle de la Tournette, située en pleines rocailles calcaires exposées au N-E, à l'altitude de 1800-1900 m., lumière directe ! — Cette rubiacée réputée caicicole peut donc, comme le Buis, s'accomoder parfaitement d'un sol dépourvu de chaux lorsqu'une exposition favorable lui permet de réaliser un certain optimum calorique (cf. Bull. Herb. Boiss. 1908, VIII: 870. huxus sempervirens). ♦ 56. — Phyteuma Michelii Ail. — Circonscription du M^-Joly : au som- met du Chart-du-Beurre, vers 1900 m. 1 — Acquisition nouvelle pour les Alpes d'Annecy d'une plante d'ailleurs fort rare dans le département de la Savoie, et encore inédite pour la Hi^-Savoie. ** 57. — Campanula glomerala var. farinosa (Andrz.) Rochel. — Circons- cription de la Tournette: rochers de Vesonne, au débouché des gorges de Mont- min, 600 m. env. — Répandue dans les chaudes expositions du Valais, cette variété saillante et d'allure méridionale, du polymorphe C. glomerala, esl nou- velle pour la tlore des Alpes d'Annecy et des deux départements de la Savoie: à rechercher, par exemple en Maurienne? — Une autre variété multicaule, sparsi- tlore et tout-à-fait glabre de cette espèce se rencontre également aux rochers de Vesonne, où le type ;\ tleurs agglomérées manque totalement ; en outre, les prai- ries alpines de Talamarche et de l'Arclosan hébergent, ainsi que le Grand Montoir du Parmelan, une variété trapue à très grandes corolles terminales contempo- raines de grandes feuilles basilaires longuement pétiolées ; notre opinion sur ce groupe n'étant pas formée, nous nous abstiendrons de proposer de nouvelles dénominations variétales à ce sujet. ♦ 58. _ Gnaphalium silvalicum var. nanum Duby. — Circonscription de la Tournette; ravins de l'Ar, sur Montmin, vers 18Ô0 m., juillet 1907 ; Aravis méridionaux : Signal de Méry, vers 1800 m. ! — Ces deux stations, situées sur terrain siliceux, sont à notre connaissance les seules appartenant aux Alpes d'Annecy. Il se pourrait toutefois qu'en raison de son apparence assez voisine de celle de certaines formes luxuriantes du Gn. Hoppeauum, cette variété haute de ' M. J. Massart, dans .sa belle monographie intitulée : Esquisse de la géogra- phie botanique (1910). attribue à cette plante des appétences fortement calcaires (cf. Recueil de l'Institut botanique Léo Errera, VII bis : 75. 70 BULLETIN OE LA SOCIÉTÉ BOTANIOL'E DE (iENÈVE (J^^) o à 10 cm. soit restée méconnue ou confondue avec d'autres formes des G. silm- ticum et G. norvegicum. Remarquons, à ce propos, que contrairement à l'opinion de Cariot-S' Lager, FL descriptive 11 : 448 (1889 et 1897). le Gn. Hoppeannni Koch est une bonne espèce autonome n'ayant rien de commun avec le Gn. silva- ticum ni le Gn. norvegicum. **» 59 _ X Petasites sabaudus Beauverd, hybr. nov. : = P. alhus Gaertn. X P. hybridus (L.) Gserln., soit P. allms X, P. oflicfnaUs Mœnch. — Circonscription de la Fillière: vallon de la Rosière, sur Morette, vallée du Fier (Hie-Savoie), vers 1300 m., inler parentes. — Cette combinaison hybride, nou- velle pour la science, se réalise dans un creux à neige de la hêtraie où les deux parents sont extrêmement abondants et accompagnés de Leucojuvi vernuw, Corydalis intermedia, Gagea hitea, Barbarea inlermedia, Dentaria digilala, etc. — tandis que le P. hybridus Gaerln. était surtout abondant en échantillons?, le P. alhus prédominait en échantillons (^f ; une recherche attentive, entreprise en compagnie de M. Ph. de Palézieux, ne larda pas à nous faire découvrir les pieds hybrides facilement reconnaissables par leurs inflorescences d'un rose pâle comprenant sur le même épi des pédoncules bi- ou polycéphales, mélangés à une grande majorité de pédoncules monocéphales (le P. ojficinalis est à pédoncules monocéphales, et le P. albus à pédoncules polycéphales), et par ses rejets stériles développés à l'anthèse, à feuilles présentant sur une même souche les formes typiques de P. albus et les formes intermédiaires entre P. hybridus et P. albus, toutefois à pétiole teinté de pourpre-violet comme les bractées du P. hybridus (le P. albus développe après l'anthèse des feuilles à pétiole vert-jaunâtre !). — Tous nos échantillons de cette récolte étaient du type çj' . — Ajoutons que pour nous conformer aux règles de Vienne, nous avons admis la nomenclature de Gaerlner, qui affirme son droit de priorité sur le nom de Petasites officinalis Mœncli; mais ce n'est pas sans regret que nous nous soumettons à une décision qui sacrifie la logique pratique à une convention doublement ridicule dans le cas présent, puisque 1» le P. hybridus n'est pas hybride du tout, et 2» le nom de Linné ne s'appliquait qu'à la moitié d'une espèce: l'ancien Tnssilago hybridn L. spec, 1214 n'était que la fraction femelle d'une entité dont la fraction mâle avait été nommée Tussilago Petasites par le même auteur (L. spec. pi. 1215) ! 60. — Crépis aurea var. Halleriana Frœl. ex DC. Prodr. VII: 168 (1839) ; = G. aurea var. ramosa. Reauverd, (nomen solum in Bull. Herb. Boiss. 2« sér. VIII : 879 [1908]). — Hab. Circonscription de la Fillière : pâturages de Surcou ! (1899) ; circonscription de la ïournelle : pâturages d'Arclosan! (1907) ; Aravis septentrionaux: rocailles du Scé, sur Si-Roch ! (1908); Aravis méridionaux: pâturages marécageux de l'Arpettaz ! (1910). — En dehors des Alpes d'Annecy, nous avons récolté cette variété aux Cornettes de Bise en 1899 (Alpes Léman ien- nes, Hie-Savoie) et au M'-Velan sur Giez en 1907 (massif des Bauges, H'e-Savoie). Indépendamment de cette variété saillante à laquelle la 3e édition du Synopsis de Koch, vol. II : 1684 (1902) attribue contrairement à la planche de Haller (le. pi. helv. tab. 1, 1795) une ramification ordinaire à 5 capitules, il n'est pas rare de rencontrer \e Crépis aurea à deux capitules plus ou moins courtement pédon- cules, parfois même étroitement aggrégés au sommet du scape (f. aggregata nob.) : celte forme subbifurquée établit la transition entre le type monocéphale et la variété rameuse. # * 61. _ Crépis praemorsa Tausch. — Circonscription de la Fillière: sen- tier de la Rosière, vallée du Fier (Hie-Savoie), — Importante ac lUisition nou- velle pour la flore des Alpes d'Annecy et deuxième localité connue du départe- ment de la Hie-Savoie oti M. Pli. Guihier l'a récemment découverte au Semnoi, massif des Bauges, (cf. Bull. Herb. Boiss. Vil : 78 [1907]). Il est très intéressant de suivre la m'arciie de celte espèce asiatique vers les Alpes occidentales après avoir peuplé l'Europe centrale depuis la région ponti(iue jusqu'en Finlande et le sud de la Scandinavie, puis successivement disséminé ses stations en Alsace, en Lorraine, en Champagne, le Jura de Gex (Chodat !) et du Bugey, pour (53) r.. BEAUVKI'.I). fiÉSniÉ Iti:S IIEHItOI'.iSATlO.NS IlE IIMU 71 gagner linaleinent le massif de la Chartreuse au Col du Frêne, celui des Bauges au Semnoz (Guinier!) et à l'Arclusaz (Cfiahert !) avant d'aborder les Alpes d'Annecy où son terminus actuel est précisément situé au débouché du col de Blutl'y correspondant avec la grande trouée des vents du S.-W. que représente le col de Ceschaux, entre le'Semnoz et le reste du massif des Bauges ! 62. — X Hieracium stoloniflorum Wald. et Kit. ! — Circonscription du MWoly: sommité du Chart-du-Beurre. en montant du col des Saisies, où cette magnitique épervière bicolore prospère en compagnie de ses parents les H. nuran- liacuni L et H. Piloselln L. — Je connaissais cette plante de la chaîne des Auges, circonscription de la Fillièrc, où je l'avais récoltée en 1903 et soumise à M. Arvet-Touvet qui me l'avait obligeamment déterminée; il n'en existe pas d'autre station française à ma connaissance. ()3. — Hieracium pulchrum Arvet-Touvet. — Circonscription des Vergys : base orientale du iVU-Bargy, dans la vallée du Reposoir, à 800 m. env., 3e station connue des Alpes d'Annecy (1° Tournette!; 2o Aravis septentrionaux!) ; loca- lité nouvelle, intéressante par sa très basse altitude et son éioignement des parents présumés (selon Zahn, H. pulchrum = [H. (prenanthoides-vlllosumj — gtaucum vel hupleuruicles]). 64. — Hieracium heterodon A. -T. — Circonscription de la Fillière: affleurements néocomiens le long de la route entre le pont de St-Clair et Dingy, 520 m., base du M'-Lacliat. — Plante intermédiaire entre les H. glaucum et H. hiimile (= //. hucophœum Gr. et Godr. var. heterodon (A.-ï.) Zahn), dont l'on ne connaissait qu'une station dans les Alpes d'Annecy, aux glariers de Doran, Aravis septentrionaux (cf. Bull. Herb. Boiss. 2e sér. VllI : 990). * 65. — Hieraceum intybaceum AU. — Circonscription du M'-Joly : rhodoraie au sommet du Ciiarl-dii-Beurre, 1902 m. ! — Belle espèce calcifuge, nouvelle pour toutes les Alpes d'Annecy, et rare ailleurs en Savoie (Hte-Mau- rienne, Tarentaise ; chaînes du M^-Blanc et des Aiguilles Rouges). CONCLUSIONS D'entre les 65 plantes vasculaires ci-dessus énuniéi'ées, une demi- douzaine olïi'ent quelque intérêt pour leur station auoiMuale; une tren- taine enrichissetU d'autant les cireonscriptionssuhdivisionnaires où leur présence n'avait |»as encore été publiée; quinze sont nouvelles pour toute la circonscri|)lion des Alpes d'Ainiecy ; ce sont les: Ophioglossum vulgatuni, Salvia rcrl /cilla ta, Carex limosa, " Euplwa.sia hreripila, » pendilla, (huibayichr llcdenv, Corydalis intcrnicdia, l'itjjlcuiita Miclwlii, Vicia tenuifolia, Gnaphalium.silvaticum\\w. lunnnii, Lal/n/rus Aphaca, Crépis aiiira var. Halleriaiia, Andra.sacc iinbricata , » pnciiioi'sa, Hicniciiim iiili/bacenni; 72 BULLETIN ItK LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE CENÈVE (54) en outre, les six suivantes n'ont pas été puhliéesponi' les deux départe- ments de la Savoie : Saxifrand ncxpitom, /'ri m nia inlcfirifolid , Viola Wol/iuna, AmlroHace luclea, Herncleum Sphoix/i/liuDt \;\v. nov. ? (Jaiti paindd f/lomerala wdv. /'(trino.sa. Enfin, les 8 vai'iétés li\i)i'ides ou uiétis ci-dessous u'a\ aient pas encore été décrits comme tels : OrchismmbuciniisyAV./iiU'ii.sy^Miy. Alhamunla creloi.si.s \ar. exscupa, pii/'piireu.s, Ligusticum Mutellinu var. onf/usd- Arffhis (tlpitui var. pmpmva. ,secla, X Sniiprrririon Ixirliulaiiun Scholt Ligusticum MuteUiiiu vai". latiseiia, var. ii/ro-piii'piiremu, Itartsia alpina var. ahi/lora, X Pt'tdsilfS S(fh(tNflllS. Ce Moudii't' l'espcctahlc de 29 plantes vasculaircs nouvelles pour ini pclil Icrritoirc aussi ancieiineuienl exploré (pie celui des Alpes crAunecy suturait seul à justifier son intérêt llorislicpu'; il olïre cependant à Tat- tenlioii des phytogéograplies d'auti'es titres méritoires, sur lesquels nous nous ])roposons de revenir ullérieui'enient, lors([ue l'exploration niétliodi(iue de toutes les circonscriptions poui'ra èli-e considérée comme à peu i)rés complète, ce qui n'en est pas encore le cas. Il importe toute- lois de constater dès maintenant, comme acquis, les résultats suivants: t" Nettement divisé par la ligne de démarcation des affleurements liasi(iues an pied oriental des Aravis, le tapis végétal des Alpes d'Annecy comprend denx parties distinctes qui sont : a) le sous-district occidental, à affinités partiellement sud-jui'as- siennes, caractérisées par des espèces calcicoles telles que E/'i/l/i/viuinit dens-c(ini.s, Anthyllis montana, Buxus sempervirens, Heliaiiihemum cainiDi , (Ji/clamen eiiropfrum, LilliospcrDunu purpinro-cn'nih'iim , Melam- pyniiii iicinofOHum, etc. poui' l'étage inférieur; /fi/pcriciitii Riclicri, Dion Unix civtiiuH, AconiUim Anthora, Enjsimum ocliroleucum, Sideritis hysHopifolia, Verovica fniticulosd , Ccp/ialarift (tlpiiid, Leontopodium alpiiiuDi, etc. pour l'étage sul)alpin ; enfin les (A'rasiiiim lalifolium, Popdi'cr (ilpiniim, Saxifraga avfiia, S. planifolia , Vi(d(i ceiiisia, Andro- snce fu'lvefica, Sto/ice monlana, etc. pour l'étage alpin. — Sur la carte de la page 20, ce sous-district couq:)reud toutes les circonscriptions de 1 à VI, exception faite des chaînons 50 à 52, qui appartiennent au terri- toire liasique. h) le sous-district oriental, à caractère négatif poiu- l'étage inférieur, caractérisé dans l'étage sul)alpin |)ar des prairies à ^orvissuH angusti- fùliiis, Meinri athamaticum , GeniioHO solntitialin, Pedii-iilarinsUvcUica, etc. , tandis (pie les prairies al|)iiies sont remar(pial)les par la grande abon- dance (le leurs rliodoraies luxuriantes liéhergeanl des : Lycopodiacées diverses lUipleuntin slclhiliini, (iciiliana piituifila, PcdicuUwis tube- rosfi, Achillca macrophglht, Hieraciinu inlgbaceuiii, etc.; la llore saxatile accuse ses aftinités avec celle de la chaîne du M'-HIanc: grande abon- dance de Lii:iihi lii/ra, Silrnr nipe-slrin, Seiiiperririoti monlanuni, Saxi- frage bi/lora, Oxgiropis hippoiiica, Androsare obtusifolia, Phyleuma A<'////.s7^/^r/7'r/////,e[c. Voirsurlacarte(|).20)les(Mr('oiiscri|(tious VlletVlII, anginentées des chainons 50 à 52. (55) G. lîKACVERI). RÉSIMK DES IIKRBOI'.ISATKINS IIK lUld 7:> — Les rapports (•oiiiiniiiis eiilre ces deux sous-dislricls sont élal)lis par raltoiulaiicc i;(''ii(''rale des Driiax oclopeldld , (Iriiliaiui Iiilcn, Aiirittanr fdpiiKi, Ilier/ic/iuii villosiitii, etc., loiiles es|)èces loi'l rares tiaiis la cliaiiic du lAI '-Blanc, (pii possède en l'cvanche nue grande abondance de types tels (pie les Anémone Hiilfurea ^ Andrusnir eavnea, Vihnuln hirsitlii, Pcdiciilaris Kerneri, etc., inds dans les Alpes (TAnnecy : c'est le ciMc négatif de la diagnose de notre ditioii, (|iii possède (Taillenrs sur Tcn- seinlile de la cliaine dn .M'-l*lanc TaNantage d'un fort boni général. 2" l/ensend)le du territoire des Alpes lière et des environs de Cordon, de Crest-Voland ou d'ailleurs). 5" (Miehpies \ariétés nouvelles ou spéciales à cette conti'ée (Slelldiid nemorinn \ar. sd.ricold. (Kvjjlropis (dnipestris \i\r. niinor, Isdiis limiorin var. riipirold, (^/nrropln/lliim liirsiihiin var. sdhdudunt , Alluundnid rre- tensis \âv. edscnpd, etc.) paraissent correspondre à des «endémismes ' Cf. Briquet iii Résultats scientifiques du Cougrés internat, de Vienne 19<>.'>: 164 et carie 8. 71 lilLLETlN DE LA SOCrÉTl': ISOTANlOrE DE GENÈVE (56) en pi'lil » qui soulignent également rimportance floristique de ce petit territoire. ^ 6" Enlin, conlirnianl un l'ait déjà signalé précédemment et tout par- Uculièrement mis en évidence par M. Ph. Guinier dans son étude phyto- géographique du Roc de Chère," celles des espèces à aii'e disjointe qui sont caractérisées par des semences anémochores, sont toutes con- linées en des stations favorablement exposées au débouché des grandes dépressions qui mettent les Alpes d'Amiecy en rapport d'échange avec les massifs voisins. Tel est le cas pour les Clijpeula Jonlhluspi, .-Ethionema sa.ralilc, Hieracium Lawnsoni, Crépis pi'tvntovHO de la lisière du Fier, connnuniquant en ligne directe avec le massif d'ap- |)rovisionneinent Hauges, par les dépressions de Leschaux et de Blufl'y; tels encore les YcHiairid nlriciilti/a, (Jlijpeola psilucarpa, luali.s llncloria, Colutea arborescens, Hieniciiiin findri/aloldes et autres xérothermismes anémochores de la lisièiv de Faverges : leurs graines sont arrêtées par les chauds escarpements méridionaux de la Tournette à leur débouché du centre (1''appr(nisionnement de la Maurienne par tabasse dépression de Tamié. En i-ésumé, divisées en deux sous-districts dont Tun, occidental, procède du tapis végétal calcicole de la Chartreuse, des Bauges, du Jura et des préal|)es calcaires, et Tautre, oriental, hébergeaid des éléments calcifuges itrojjres à la chaîne du M'-lllanc, les Alpes d'Annecy comptent dans leurs H subdivisions orographi(pies: (fj une majorité de plantes triviales tant planitiaires qu'alpines, communémeid répandues dans les territoires limitrophes; bj une minorilé de [)lantes plus ou moins l'ares et anémochores i-éparties entre Télément méridional, l'élément silvatique, l'élément boréal et l'élément alpin ; c) (pielques exenq)lesd'accomodation abyssale oiïeiis par des espèces alpines héliophiles, prospérant dans la lumière ditfuse des sous-bois à la faveur des tapis de mousse et nolauiment de sphaigne (par. ex. Rho- (lo(h')i(lroii, Veroriicd (ilpiint et fruliraiiH, Epilobium alpin uni et alsini- folliiiti, Leoii/odoii p!/rrnairiiin, etc.); d) quehjues plantes alpestres peu communes, véhiculées par les li-oupeaux el devant être considérées connue espèces rudérales irionta- gnai'des {Gaijea Itih'a, lUujjdiilis in/cniicdia, Barbavea inlermedia, Viola pyrenaica, Cerinthc alpina, etc.); e) (pielques représentants d'espèces à aire disjointe, ivliques évidentes léguées par les vicissitudes cliniati(pies du |)assé; fJ enfin, un certain nombre de formes endémiques dérivées de types répandus dans la dition, et attestant vraisemblablement d'un besoin d'accomodation couqiatible avec luie modification insensible du milieu ou du climat? ' Cf. BhU. Soc. bol. Genève, I: 311 (1909). " Cf. Fh. GufNiER, « Le Roc de Chère» : 113-114, réparlili(jn du Buis, etc., in Revtie Savoisienne, année 1906. — j-^+ï^=^- BULLETIN DE l,A Pul)lié sous hi direction de l^oui*< VIRET, D»' es sciences. Président de la Société. Chaque collaborateur est responsable de ses travaux. Les abonnements (SUISSE : 10 fr. — UNION POSTALE : 12 Ir. oO) sont perçus chez M. Virât, 77, Hue Jean-Jaquel, Genève. 2me SÉRIE, Volume III, No 2. GENÈVE, 28 Février 1911. 3. SOMMAIRE : (i Bkauverd : Hésuiné des herborisations de llMd dans les Alpes d'Annecy (fin), p. 33. Compte rendu de la Séance du 13 février 1911 : Affaires administratives p_ 75, — A. -M. liouHiER : A propos de l'épiderme foliaire de Belula, p. 76. — R. Ghodat : Un nouveau genre de Cyaiiophycée coccogène, p. 7(5. — (i. Bkauverd : Les Ulriculariacées de la région uruguayenne. p_ 76. — G. Reai AEHi) : Trois Primulacées inédites pour la flore de Savoie, p. 76. — Pro.jets d'herborisations pour 1911, p. 77. A. -M. HouBiER : A propos de ré[)iderme foliaire de lietula, p. 78. P'réedericksz : Nouvelles recherches sur la catalase (avec un figure) page 80. COMPTE RENDU :« 3 6""^ séance. — Lundi 1» février 1911. — Ouverte à 8 h. 'A dans la salle de hibliollièque de l'Institut botanique, Université, sous la présidence de M. le D' Louis Viret, pi'ésident. Le procès-verbal de la 33()"'" séance est adopté. — La candidature de M. le Comte H. de Boissieu, présentée par MM. W. Barbey et G. Beau- verd, est acceptée à runaniniité ; les candidatures de M"'' Dazewska, de l'Institut botani(pie, et de M. Ernst, ingénieur électricien, présentées par M .M. Cbodat et Lendner, seront portées à l'ordre du ,ioui' de la pro- chaine séance. Publications l'evues : BBÉSIL: Revinta de la Sociedade scinilifica de Sao /'aiilo (avril-août- sept.-déc. VMW) ; COSTA-RICA : /io/f/in de la Sociedad nacional de Agri- cullMva, A- -2i (San José de Costa-Rica, déc. 1910); i^TATS-INIS : The Brijologi.sl, vol. XIV, NM, janv. 1911 ; FRANCE: Bull, scient, phar- mavolof/itiue. XVIII, 13'"" année, N" 1, .janv. 1911 ; HONGRIE: Mar/yar bolunikai lapok-, lasc. 1-3 (Budapest, lévr. 1911); SUl.DE: Arkie for 76 BULLETIN l>K I.A SOCIKTK nOTANIOUK l»K CENÈVK (58) Botamii, vol. X, lasc. 1 (Stockholm, 1911); SUISSE: liuUelin de la Sorir/t' r/ni(h/sr des scii'vceH iiohiirUrn, vol. XLVI, N" 171 (Laiisniiiic, déc. 11)11); L'/iorliriillinr i/ciici'uise, N" ^2 ((jt'iiè\e, IV'vrier lUll ). A PROPOS DE i;ÉPlDEHME FOLIAIUK DE BETLLA. — Sigiialaiil lin i-éœiil travail publié par W . cl il. -S. West loiicliaiit à un |)oinl de l'anatoniic l'oliaii'L' tlu i;cnre Iklulu, M. leD' A.-M. Boubier relève dans cet arlicle denx (M-reurs manifestes consistant, !": dans la déclaration que l'ont ces anteiu's d'avoir constalé la présence irmi liypoderme pro- venant d'une division tangentielle de répiderme ; ±': dans rignorance où ils sonl des li'a\au\ classiques de leurs prédécesseurs sur ranatomie foliaire chez dilférenles espèces du genre Betula. — Voir les détails au mémoire spécial, page 7S. UN NOUVEAU (iENP.E DE CYANOPllYCÉE (SOCCOliÈNE. — En exa- minant une récolte algologique due à la sagacité de M. ringéiiieur Ernst, algologue amatein- liahitanl Genève, M. le Professeur D*" Chodat a reronnu une curieuse Myxophycée réunissant les caractères de plusieurs genres de Cyanopliycées sans i)ouvoii' cadix-r avec aucmi d'eidre eux d'une manière satisfaisaide : ])articipaid à la fois des Chama'si|)honèes et des Oscillatoriées-Lyngbvacées, entre lesquelles et le établit en (pielque soi'te ime transition, c"ette petite Cyanophycée coccogène peid être con- sidérée comme le type d'un geni'e nouveau pour le(fu(d M. (Ihodat propose le nom {ilîni.sl/clla, dédié a son colleeleur; la seule espèce connue de ce geni'e sera décrit»' sous le nom {VEni.sliella rii/'a Chodat. — M. Ernst remercie M. Chodat |>om- tous les soins qu'il a pris à déterminer cette algue, et ajoute quebpies détails sur les circonstances de sa i-écolte, qui s'elTectua par le gel, et à l'aide d'un couteau, sur le petit bassin de fonte du parc de Mon-Repos. LES UTlilCULAlilACÉES DE LA l'.ÉGlON URUGUAYENNE. — A roccasi(Mi de ses réc(Mdes déternnnations iVUlriculuria provenant de rUruguav, M. Gustave Beauverd a été conduit à une revision de toides les Ulric'ulariacées de cette région et des aidivs parties de l'Aménipie du Sud (uotannneid du Paraguay et du Rrésil méridional) oiïranl avec elle des aftiintés de climat. Sans aboidir à la reconnaissance de nouyi^lles formes siiéciPupies exception faite d'une variété saillante de VL'Iri- ridarid leriuila Sviven et déci'ile |)bis loin sous le nom de \ar. Ilctroaiui —, cette étmle a conduit à eni'ichir les tlores de l'Uruguav et du Pai-aguay de nondireuses unités nouvelles dues pour la plupart aux fructueuses herborisations de notre collègue M. le D' Hassier (Paraguay ) et à celles de MiM. M. R. Rerro et G. 0. Osten (liruguay). Une préseidation (les pi-incipau\ écliantillons d'Iiei-bier accom|)agnait cette connnnnication, dont le (h'iail sera |iidilié plus tard dans un mémoire illustré. 'ri>/ MiOlS PRIMULAGÉES INÉDITES POUR LA FLORE DE SAVOIE. - A l'occasion de son réceid travail résumant le ivsidtat de ses h(M'borisa- tions dans les Alpes (^Annec^, M. Beauverd avait signalé le l'riiniila inteçirifolia AH. récolté en 1853 à la Touinette par M. le comte R. de i\len- thon, et les Andromce hictea L. ai A. imhrinila Lamk. pi'ovenant du M'Mérv, on feu Martin IJernet lesavail successivement découverts(!n 1853 (5<.>) COMPÏK IJKNDU DES SKANOES l>K I9I0 77 el 1854, sans (iiril eût été possihic de les ictrouver depuis cette é|K)(|ue dans les stations iiidi(iuées. Des écliaiililloiis de cette provenance, con- servés à IMIerhier lloissier et récoltés [)ar les t)otanistes plus haut nien- tionnés, sunl i)résenlés à rassemblée et l'ecounnandés à la l)ienveil- lanle attention des botanistes lierborisants. A ce sujet, M. Beauverd fait i-eniar(pier (pie VAiidrasdcr iiiihricala, non mentionné pour la U^'^- Savoie dans la ilore de Cariol el S'-Lat-er, no)i plus ipie dans la Klore de France de Rou>, est ceperulant assez répandu dans la chaîne des Aiuuiiles-ISouges, (l'où Fayot le sii^iiala en 1809 dans sa a Florule du M^-lilaiic» (vol. 1, IMianerogame's : ^l\o)\ des exemplaires aulhenti- ([ues de Pa\ot, recueillis à rAiguille de la C.lière (sur Chamonix), sont présentés en même temps (pie d'auti-es échanlillons de cette plante récoltés dans la partie de la chaîne des Aiguilles-ISouges se rattachant au territoire helvéli(|ue (Alpes de Salvan, Valais). La distance des Aiguilles-Rouges chamoniai'des au M'-Méry est d'à peine 25 kiloniètres à vol (Toiseaii; toutefois la nature de la roche est très dillerente entre les deux stations : VAiK/nmire tomenlo.sd est une espèce nette- ment calcifuge, liabitant les roches granitiques les plus compactes des Alpes |)ennines et des Aiguilles-Rouges, tandis (pie les stations consi- dérées comme les |)lus favorables que pourrait offrir le M'-iVlér> sont constituées par les grès néocomiens de l'extrémité N. de la pointe d'Areu, facilement (K^calcifiés il est vrai, mais de consistance beaucoup |)lus fi'iable (pie partout ailleurs dans les montagnes granitiques. PJ'.OJETS D'HP:RR01USATI0NS pour 1911. — Pour faciliter la tâche de la Commission des herborisations ((ui devra présenter son programme annuel dans la séance de mars, les membres sont invités à indi(|uer (p]el([ues buts nouveaux d'excursions tloristi({ues. — M. le Prof. Chodat propose les environs de Suse (M'-Cenis, Piémont), (pii permettraient (rintéressantes comparaisons entre la tlore du Valais et celle des contrées dont elle émane ; la Maurienne( Savoie) pourrait également être explorée avec succès dans le même but. D'autres projets moins lointains seront soumis à l'examen de la Commission, qui rapportera dans un moi!- s IS. Séance levée à 9 h. 'A. — Seize assistants: MM. Viret, Guinet, Beau- verd; Boubier, Chodat, Diacono, Ernst, Guyot, Hassier, Larderaz, Lenglet, Ludovici, Martin, Mégevand, G. Naville et Sartorius. Le Secrétaire-irdacleur : (i. Beauvehd. A PROPOS DE L'ÉPIDERME FOLIAIRE DE BETULA PAR M. leOLIBlEU Communiqué en séance du 13 février 1911 Dans uiu' étude de géograpliie botanique publiée en décembre dernier/ W. et G. -S. West touchent à un point de l'anatomie foliaire de Betnla, niais en coniniettaid une erreur si manifeste et si impar- donnable, que je me vois obligé de la relever. Voici textuellement le passage incriminé : « One character, possessed by ail tbe leaves oUietula natta examined, irrespective of altitude, is tbe présence of an incomplète layer of liypo- dernial cells beneatb tbe upper epidermis. Tbis layer is derived from theupper epidermis, tbe cells ofwbicb are of \ariable size. Tbeir outer walls are more or less plane, wbereas tbeii' iuner walls are very convex and quite connuonly bemispberical. Tbey are also of very variable deptb. Tbe majoritV of tbese cells are divided by a wall pai'allel to tbe surface of Ihe leaf and nearer tb(> outer tbnn tbe inner ^vall. « Tbus, a relatively large bypodermal cell bas been eut oll trom a narrower epidermal cell. tbe dividiiig-\\all and tbe otber walls of tbe bvpodermal cells are exceedingly tliiu, \\ itb a still Ibinnrr liniiig proto- piasiuic laver, tbe iuterior of tlie cell being occupied by a colourless cell-sap vacuole. Tbe outer walls of tbe epidei-nial cells are fairly strong and well cutinized. Sucb a bypodermal layer does uot appcar to bave been observed in species of Beliila, allbougb a uumber of species of Alnus possess a bypoderma. « Tbe bypodermal cells of /k'Iula nana are boib conspicuous and irregular, tbe palisade cells extending upwards and lilling u}) tbe irre- gularities. Tbe walls are so délicate and tbe vacuoles so completely îill tbese cells, tbat we can only regard tbem as constituting a sligbt development ofaqueoustissue. U sbould be reniarked tbal /U'Iiila nuiia grows for tbe most part in very exposed situations, wbere it is subject to almost conlinuous \\iuds. » W. et G. -S. West disent donc avoir constaté cbez lietitla la |)i-ésence d'un bypoderme, provenant d'une division tangentielle de l'épiderme. ' W. aiul G.-S. West. — Tlie Ecology of the Upper Driva Valley in the Dovrefjeld. (T/ie New Phytologist, vol. IX, no 10, déc. 1910, p. 36o-366, fig. 28). (2) M. BOUBIER. L'ÉPIDEHME FOLIAIRE DE P.ETULA 79 Ils dcdiM'iil iiiiiiutieiiseineiil cet liypodcrme, en ajoutaiil mémo que ce fait n'a pas encore été observé. Or, ([uand on s'attaque à une famille aussi connue et aussi répandue que les Bétulacées, il faut regarder à deux fois avant de publier un fait comme inédit. Et tout d'abord, W. et G. -S. West ont commis une erreur mani- feste : il n'existe aucun hypoderme dans la feuille des Bétulacées, les cellules épidermi(iues de cette feuille sont tout simplement mucila- gineuses, comme je l'ai montré autrefois dans mon travail sur l'ana- tomie des Bétulacées.^ Voici ce que je disais alors : « Si l'on examine l'épiderme d'un lietulu, sur des matériaux secs, préalablement bouillis, puis décolorés à l'eau de Javel, colorés au réactif genevois et montés à la gélatine ghcérinée, on apen:oit dans chaque "cellule une ligne plus réfringente qui forme comme une paroi très mince, quelipiefois plus fine encore que les anticlines des cellules épidermiques et paraissant diviser ces dernières en deux cellules superposées. Cette cloison montre une convexité tournée tantôt et le plus souvent, du côté de la péricline externe, tantôt du côté de la péricline interne. (( Le contenu des deux cellules est optiquement homogène, l'indice de réfraction étant le même dans les deux. Anticlines et membrane divisante ne sont pas colorées par le réactif genevois. (( Examinées dans l'alcool, l'aspect de ces cellules change. « Attenante à la péricline interne très mince, se trouve une masse grisâtre, granuleuse, striée qui remplit plus de la moitié du lumen de la cellule'. Si l'on ajoute alors de l'eau par les C(Hés du couvre-objet, cette masse gonfle très rapidement, perd son opacité et sa structure et remplit alors presque complètement le lumen de la cellule. » Or, cet épidémie mucilagineux de Hetula était déjà connu dès 1875 : Radikofer en fait mention dans sa Monographie des Sapindacées.^ Et en admettant enfin que ces deux ouvrages aient échappé à la sagacité de W. et G. -S. West, il est alors inadmissible que ces auteurs ne se soient point donné la peine d'ouvrir l'ouvrage classique de Solereder, ' qui les eût immédiatement mis en garde et renseigné sur la question. 1 M. Boubier. Keclierches sur l'aiiatomie systématique des Bétuiacées-Gorylacées p. \t. (Mnlptghni, vol. X, fa^c. 8-10, 1896). 2 \j. lUiilkofer. Monographie der SaphuUtceen-Galtung Serjanin. p. 99-105. Miinicli, 1875. 3 H. Solereder. Systematische Anatomie derDicolyledonen, p. 890. Stuttgart. 1899. Rôle physiologique de la Catalase PAH Wladimir FltÉEDERlCKSZ En 1819 Thénard (88) a démontré que Teau oxygénée, qu'il avait découverte quelques années auparavant, se décompose en présence de certains corps, comme par exemple Targent, le platine et autres. Il avait remarqué, eu même temps, que les extraits des tissus animaux ou végé- taux et, en i)articulier, la fibrine, possédaient la même propriété de décomposer très énergiquement Teau oxygénée. Cette dernière propriété des tissus animaux et végétaux fut étudiée plus tard par le célèbre chimiste bàlois Schœnbein (88), qui répéta les expériences de Thénard et trouva que non seulement la fibrine, mais presque tous les tissus végétaux ou animaux ont la même action sur Peau oxygénée. Schœnbein a ti'ouvé que les ferments, comuîe la dias- tase, réundsine et autres, décomposent également Teau oxygénée et il est arrivé à la conclusion que cette propriété est intimement liée à la présence de ces fernienls. D'autre part il a encore remarqué que cette pr'opriété était toujoui-s accompagnée de la réaction que donneid cer- tains coi-|)s oxydants a\ec la teinture de gaïac et il a pensé que ces deux réactions étaient dues à la même cause. I.a s(>ule exception qu'il a trouvée c'est que les levures qui décompo- sent 1res vivement l'eau oxygénée ne bleuissent pas la teinture de gaïac. Nous trouvons la même opinion sur la propriété de décomposer l'eau oxygénée par certains corps, dans toute une série d'autres ti'avaux. Cette propi'iété avait toujours été confondue ou identifiée avec une oxydation, et on avait même proposé de considérer cette ' Ce travail a été fait dans le Laboratoire de Physiologie végétale de l'Institut botanique de l'Université de Genève sous la direction de M. le Professeur Chodal. Qu'il me soit permis de te remercier ici de ses bienveillants conseils qui m'ont si précieusement guidé et dont je lui conserve une profonde el respec- tueuse reconnaissance. (2) W. KHKEDKliK.KS/. lUU.K l'Il YSIOLOGIOlir; \)K l-A t'.ATAI.ASK 8J action sur \\'i\\\ owi^éiiéc coiiiiiic l>|)(' fl inrsiirc (l'iiiic owdiitioii (Spitzer). Jacobsoii (44) csl l'iiii des piciuicis <|iii ait r\|iriiii{'' roidiiioii (1891), que la |)roprit'lr de (h'-coiiiposn- rc;m oxygénée devait être attriJJuée à un corps spécial. Il nous a iiioMlr(' (jii'on pouvait séparer clicz l'émul- sine la propriété de décoinposcr ranivgdaline de celle de décomposer l'eau oxygénée ; ainsi, en cliaiillant à une températiu-e de 69" une solu- tion d'éinulsine, Taclion sin- Tcaii disparaît, tandis (pie la |)r()pi'iété de décomposer rani\gdaliiie reste; d'autre part on peut détriui'e toute action sur Teau oxygénée en ajoutant à une solution d'éinulsine un excès de H2 Ot. Nous savons maiidenant que la disparition de l'action sur H2 O2 est due aux propriétés oxydantes de (;ette substance sur le ferment. Enfin Jacobson trouva que les acides avaient une action accé- lératrice sur la décomposition de Témulsine et une action retardatrice sur la décoini»osition de l'eau oxygénée. Un autre auteur-, Raudnitz (80), est ari-ivé en 1898 à sépar(M-, dans le lait de vache, la l'éaction de décomposer de l'eau oxygénée d'avec celle de bleuir la teinture de gaïac. Une année |)lus tard, Lépinois (54) a obtenu un résultat analogue et il écrit dans son travail, paru en 1899, que la propriété de décomposer l'eau oxygén(''e doit être attrihiK'e à un ferment spécial. Nous devons à Oscar Lœw (61) l'étude approfondie de ce l'ernieid auquel il a doimé le nom de catalase. Lœw est le pi-emiei* qui soit arrivé à isoler et à décrire les propriétés physiques et chimiques de la catalase qu'il a extraite des feuilles de tabac. Pour cette extraction, les feuilles de tabac ont été traitées par l'eau chloroformée. Cet extrait fut saturé par le sulfate d'ammonium et le précipité purifié par le noir animal. Le sulfate d'am- monium fut enlevé par dialyse et la catalase reprécipitée par ["alcool. De cette façon il obtint une poudre jaunâtre qui décomposait l'eau oxygénée et qui n'avait aucune action sur la teinture d(> gaïac. Cette dernière réaction est due d'après Lœw à lui l'eruient spécial, « la peroxydase », ainsi appelée par Linossier qui cependant confondait (;ncore la propriété de décomposer le H2 Oi et celle de bleuir la teintiu-e de gaïac. Préparation de la catalase. Après Lœw, la catalase a été <'xtraite d'autres tissus animaux et végé- taux. Senter (85) a fait ses remarquables recherches sur les lois d'action de la catalase avec un ferment qu'il a extrait du sang. BULLETIN DE h\ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE (iENÈVE, N" ^2. 28 février il) il () 82 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (3) Poiic cela il ajouta au sang défibriné 10 volumes d'eau chargée d'acide carbonique et le même volume d'alcool à 90 7o. Ce mélange fut ensuite centrifugé et le liquide décanté : il resta un résidu brun-rouge. Ce dernier fut lavé 2-3 fois à l'alcool dilué, pour enlever complètement l'hémoglobine et enfin séché sur l'acide sulfuiique. Le résidu fut alors broyé et la poudre fut traitée par l'eau. Après 2-3 jours ce liquide fut filtré ; le filtrat transparent et légèrement jau- nâtre était absolument dépourvu d'hémoglobine, et décomposait avec énergie l'eau oxygénée. Sur la pi-oposition d'Ostwald, Senter a appelé ce ferment « luemase ». Ville et Moitessier (89) se sont servis d'une autre méthode : la cata- lase était précipitée par le chlorite de calcium et le phosphate de sodium, le précipité était séché et traité par l'acétate d'ammonium ou par une solution diluée d'acide acétique. La catalase obtenue de cette façon présentait des propriétés très actives. Bach cl Chodat (6) ont extrait la catalase d'une culture pure de Sterigmatoajstis nigra. Ce champignon est broyé avec du sable ; après filtration, le liquide est traité par l'alcool à 96"/«. Il se forme un préci- pité que l'on recueille sur un filtre. Ce précipité est purifié et séché. La catalase obtenue de cette façon est très active et ne contient ni oxydase, ni péro\>dase. Battelli et Stei-n (10) ont préparé la catalase des ditTérents tissus animaux, comme le foie, les muscles, etc. L'extraction se fait à 5°. Le foie est broyé, traité par un double volume d'eau et filtré à travers un linge. On ajoute au liquide le double volume d'alcool. Il se forme un précipité qui est séché entre des papiers-filtres. Quand l'alcool est en partie évaporé, on ajoute 3 verres d'eau et on agite ensuite pendant une heure. On ajoute 2 volumes d'alcool et on filtre ; le résidu est séché sur l'acide sulfurique. Un gramme de cette poudre à 15'' développe en 10 minutes 1300 litres d'oxygène. Neuhaus (71) a préparé la catalase d'une manière analogue : 2 kilog. de foie dermouton ont été réduits en bouillie par une machine à broyer. Puis on ajouta 2 litres d'eau chloroformée. Après macération pendant 24 heur-es, le liquide en est extrait au moyen de la presse. Ce liquide d'un brun-rouge, passé à travers un linge, est traité par 4 vol. d'alcool à 94 "/o. Il se fait un fort précipité (A), qui est retenu sur le filtre. L'alcool filtré est lui-même traité de nouveau par de l'alcool fort à 9i 7o. Il se fait un précipité blanc (B) qui est aussi séparé du filtre. On (4) \V. FRÉEDERICKSZ. liOLE PHYSIOLOGIQUE DE LA CATALASE 83 obtient alors une poudre parfaitenieut blanche mais qui n'a pas la force de la poudre (A). La masse retenue sur le premier fdtre est répandue sur 8 assiettes de porcelaine non vernie. Après i jours, elle est suffisamment sèche pour être réduite dans le mortier en une poudre brunâtre. Au moyen du tamis de soie, on obtient une poudre impalpable (Neu- haus, thèse, p. 18). Propriétés chimiques et physiques de la catalase. La catalase préparée par une de ces métliodes est une poudre ordi- nairement jaunâtre ou brunâtre. La catalase préparée par Neubaus est blanche. La composition chimique de la catalase n'est pas connue. Spitzer (86) a pensé que la catalase est un nucléoprotéïde, contenant du fer, mais on a montré plus tard que ce ferment ne contient pas de traces de fer. Lœw admit qu'il y a deux catalases : une p catalase, qui est une albumose, et une a catalase qui est une combinaison de p catalase avec un nucléoprotéïde. a catalase est insoluble, [5 catalase est soluble dans l'eau. Lœw admit que la catalase peut agir comme un ferment oxydant, en oxydant, par exemple, l'hydroquinone en quinone. Nous savons main- tenant que cela n'est pas exact, et que la catalase n'a aucune action oxydante sur les phénols. D'ailleurs Lœw lui-même est arrivé dans ses travaux ultérieurs aux mêmes conclusions. Bach et Cliodat (6) ont fait l'observation très importante que la cata- lase n'a pas d'action sur l'éthylhydropéroxyde et par conséquent la seule réaction connue de la catalase est la décomposition de l'eau oxygénée. Cependant le mécanisme de cette décomposition est inconnu. Plusieurs hypothèses ont été proposées. Kastle et Lœwenhart (52 supposent que l'eau oxygénée se combine avec la catalase. Cette com- binaison est très instable et se décompose immédiatement en eau et en oxygène moléculaire et en catalase qui est ainsi régénérée. Senter admet aussi la formation d'une combinaison instable entre le ferment et l'eau oxygénée. Liebermann (58, 59) pense que le ferment s'oxyde par l'eau oxygénée. Ce ferment oxydé se décompose d'après le schéma suivant : 84 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (5) F -f H2 O2 = FO -f- H2 0 FO + H2 0, = F + H. 0 + O2 F = ferment. Comme tous les ferments, la catalase est sensible aux températures élevées. Nous avons déjà vu que Jacobson, en se basant sur la sensibilité de la catalase aux températures élevées, est arrivé pour la première fois à séparer la catalase et l'émulsine. D'après lui, il suffit de cliautîer la catalase à 72° pour la détruire complètement. Lœw est arrivé au même résultat pour la catalase des feuilles de tabac. Nous avons trouvé (prun extrait d'un tissu de Caimabis sativa (con- tenant 0,5 gr. du tissu vivant pour 50 cm' d'eau), cliauflè pendant 5 minutes au bain-maile, à une température de 75°, perd complètement les propriétés de décomposer l'eau oxygénée. La catalase de Triticum vul- gare est plus sensible : il suffit de chauffer à une température de 60» l'extrait de ces plantules pour détruire toute action sur l'eau oxygénée. L'action de la lumière sur la catalase a été étudiée par plusieurs auteurs, mais cette action est encore très mal connue (Zeller [91], Batelli etStern : Action de la lumière sur la catalase. Comptes-rendus des séances de la Société de biologie, LXVIII, p. 1040.) Action des différentes substances chimiques sur la catalase. Les différentes substances chimiques ont une action très forte sur la catalase. Schœnbein, Schaîr, Senter et d'autres ont examiné l'action de l'acide cyanhydrique sur la catalase. Tous ces auteurs ont montré que cet acide, qui est en même temps un toxique protoplasmique violent, a une action très prononcée sur la catalase. Sous l'influence de l'acide cyanhydrique, l'intensité de décomposition de l'eau oxygénée est diminuée, la réaction est même arrêtée; mais si on chasse l'acide cyanhydrique, la propriété de décomposer l'eau oxygé- née réapparaît avec la même intensité qu'auparavant. L'action des acides sur la catalase a été étudiée par Jacobson (76), Spit- zer (86), Lœw (61), Jesayew (51), Faitelowilz (39), Senler (85) etd'autres. D'après ces auteurs, l'ion acide diminue l'action de la catalase même <'n solution très diluée. (6) VV. FRÉEDERICKSZ. ROLE PHYSIOLOGIQUE DE LA CATALASE 85 Voici les résultats qui ont été obtenus par Senter: Avec HCl. (Concentration de HaOs dans le mélange — V^»» molar.) 100 cm' d'une solution de «hieinase » étaient empoisonnés et mélan- gés avec 100 cm' de H202. 25 cm' de ce mélange titré. I. HCl 'Aooo iiorm. II . HCl '/lOOOO IH. sans HCl t(min.)C.Hj02 0.4343 k. t (min )C.H2O,0,4343k. t(min.)C.HîO,0.4343k. 0 :27,9 — 0 27.9 — 0 27.9 — 70'/* 25,3 0.0006 15 V* 25.6 0.0026 5Vî 19,8 0.0278 136 23.0 0.0006 35 Vî 22.4 0.0027 15 10,5 0.0275 195 20,9 0,0006 66 V3 18,7 0,0026 25 '/e 5,8 0,0258 1305 3.0 0,0006 125 185 13,4 0,0026 10.1 0,0024 Avec l'acide acétique. Concentration, etc., comme avec l'acide chlorhydrique. 1. Acide acétique '/: ioooo norm. II. Acide acétique Vsoooo norm. Période d'incubalioii : 30 minutes i'ériode d' ncubalion : 30 minutes t (min.) C. II2O2 0.4343 k. t (min.) C.H3O2O. 4343 k. 0 27,5 — 0 28,0 - 5 26,5 0.0032 5 27,8 0.0029 15 24,7 0.0030 15 26.0 0.0029 63 17,7 0,0030 50 20.8 0.0028 130 12,4 0,0029 Avec l'acide nitrique. Concentration, etc., comme avec l'acide chlorhydrique. I. HNO5 '/ 20000 norm. HNGs V*oooo norm. Sans acide nitrique t (min )C.H2020. 4343 k. t(min.)C.H2O20, 4.343k. t (mi n.)C.H2 02 0.4343 k. 0 27,4 — 0 29,5 — 0 29,5 16 V* 26,7 0,0006 80 15.1 0.0036 10 Va 23.1 0.0 iOl 154 23.7 0,0005 171 6.6 0.0039 22 17,9 0,0100 63 31 10.8 0.0100 130 60 '/s 7.3 0.0104 (Senter, Das wasserstoffsuperoxydzersets,ende Enzym des Blutes, p. 43 et U [49031 Senter a démontré que l'action des acides est proportionnelle aux con- centrations des ions libres. Les acides organiques par conséquent, qui sont très peu dissociés, ont mie action beaucoup plus faible que les acides minéraux. Voici le tableau donné par Senter: 86 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENEVE 0) Concentrations HCI '/'O"»" noriii. HCI V>8»" iioriii. HCI '/ïoouo iionii. HCI V^ iiorm. HNOs V20000 norni. HNOs Vioooo iiorm. HNOs V^ iiunu. C H. COU H Vsooo norm. CH5COOH V^ iiorm. Constantes 0,0011 0,0025 0,0075 0,0100 0,0006 0,0037 0,0100 0,0029 0,0100 Les bases aux concentrations très fail)les ont une action accélératrice sur la catalase; mais avec les jjases les résultats ne sont pas si nets qu'avec les ions positifs, et en tout cas on ne trouve pas une proportion- nalité entre la concentration des ions négatifs et l'intensité de la réaction. (Juant aux sels, on peut souvent ramener leur action à la présence des ions négatifs ou positifs. Les sels acides agissent naturellement par leurs ions négatifs, comme on peut le voir avec le pliospliate acide de potas- sium et le sulfate acide de sodium, etc. Quant aux sels neutres, d'après Batelli et Stern (19) les nitrates décom- posent la catalase, les phosphates et les sulfates n'ont presque pas d'ac- tion ; les nitrates, les jierchlorates et chlorates sont de très vifs toxiques. (Battelli et Stern, Die Katalasc. Evgebnisse der Physiologie, X, p. 22). Brown et Neilson (26) donnent dans leur travail un tableau qui nous montre très bien Faction des diiîérents sels sur la catalase. 2,5 cm ' d'extrait -|- 5 cm ' H2O2 -f-25 cm' de so ution de sel Solution 11 1 n 8 n 64 n 312 Oxygène en cm* dt-veloppé 1 2 min. ô min. ■i min. 5 min ■î min. 5 mi 11. 2 min. 5 niin.i H3O2 Chlorure de N a 14 0.3 0 20 24 0.3 0 20 0 23 29 33 2 0 0,23 40 1 II 34 0 30 42 1 1 26 1 42 0.3 11 42 40 19 30 42 3 0,23 33 3 60 1 24 60 70 33 60 70 7 0 30 1 39 1 12 33 44 12 20 43 13 0.3 55 3 63 3 23 60 63 27 42 73 14 4 23 3 24 3 14 14 12 13 14 75 33 7 48 7 50 5 32 35 33 34 33 38 Nitrate de Na Acétate de Na Formiate de Na ' Valérianale de Na Chlorate de Na Sulfate de Na Tarlrate de Na Oxalate de N a Sulfite de Na Hyposulfite de Na Acétate de Na (S) W. FP.KEDKniCKSZ. ROLE PHYSIOLOGIQUE DE l-A CATALASE 87 Parmi les comi)Osés organiques, on a étudié surtout l'action des dif- férents alcaloïdes (Rossbach '81', Gottstein, Browii et Neilson [26 et d'autres). Il semble que les chlorhydrates de quinine, de morphine et de strych- nine n'ont aucune action sur la catalase. Brown et Neilson oui trouvé que les nitrates de strychnine diminuent un peu la décomposition de l'eau oxygénée par la catalase, tandis que le sulfate, le phosphate et l'arseniate ont une action contraire. ' Voici les résultats des expériences de ces auteurs (même concentration de ferment) : S u 1) s t a n c e VI m /(/ m 1(10 500 2500 10000 Cm' d'oxygène dégagé 2 min 5 min 2 min. 5 min. 2 min. 15 min. 2 min. 5 min. 1 [laO 9 2 36 15 4 20 5 25 ; 30 6 30 Nitrate de strycliiiine . . . Ctilorhydrale 8 36 8 38 9 40 8 37 Sulfate » 18 56 10 35 10 'i2 9 38 Phosptiate » 10 38 10 39 9 36 8 36 Arséniate » 20 58 U 44 10 'i3 10 1 37 1 1 Acétate » 35 70 29 58 13 H 9 36 ' Salicylate » . : . — — 25 60 10 'i6 8 35 Citrate » 12 43 13 40 U 47 8 38 Valérianate » 24 1 49 28 60 17 55 15 50 ! Purum " — — M 42 8 36 9 31 D'après Brown et iNeilson (Catalasr des tissus aiu'man.r). Nous avons examiné l'action du chlorhydrate de (luinine sur la cata- lase du foie et sur les diflërents extraits des plantes très riches en cata- lase, en particulier de Helianthvs annuus et Cannabis salira. Nous avons trouvé (lu'iine solution de 0,05 %, 0,1 «/„ de chlorhydrate de quinine n'a aucune action siu' la catalase animale ou végétale, de même l'alcool éthyliqu<' à 0,1 %, l'alcool méthylique, isobutylique et pro- pionique à 0,01 o/o, 0,1 'V,,, comme on peut le voir par ct> tableau : Une solution de la catalase du foie -f- 1*^* c'»* ^^ H2 (h à 1 **/„. Catalase seule Catalase 4- al isobiilvliaue (à 0 01 */o) O2 dégagé en 1 2 min. /i mi 11. 0 min. 1.2 1,1 1,2 1,2 1,2 3.6 3.5 3.4 3.4 3.6 6.8 6,7 6.7 6,7 6.8 Catalase + al. rnéltiylique (à 0,21 Vo) Catalase + al. étiiyliqiie (à 0,1 V") 1 Catalase -j- cliiorliydrate de quinine (à 0,1 V»' • • • SS ■ HIM,KTI> l>K LA SOCIÉTÉ ItOTANlori'; l>K (MvNKVK (9^) L'action des gaz fut étudiée par Senter (85) el par (l'aiilres auteurs. H2 S est un toxique li'ès actif pour la calalase ; Towdc de carbone C() d'après Seiiter et d'autres n'a pas d'acliou sui' la calalase; CO2 est envisagé par dilférents auteurs connue lui gaz ((ui n'a |)as d'action sur la catalase, mais nos recherches nous ont conduit à un autre résultat: en 1-eniplaçant l'air par l'acide carbonique on voit tout d'abord une forte absorbtion d'un gaz quelconque, et c'est seulenieiU après un cer- tain temps que la catalase commence très lentement à décomposer l'eau oxygénée. Voilà les résultats obtenus (nous a\ons noté par » — « la quantité des gaz absorbés). Dans toutesces expériences l'air était conq)lèlemeid remplacé par CO». I. Pisum mlivum. Deux plantules (8-tO cm') -}- iO cm' H2 (J ont été broyés, el le liquide obtenu tiltré. 10 cm=' de tillrat + 1 0 cm ' H2 ()2 à 1 7o Cm' d 'oxy gène dégag-c Minutes dans l'air dans COî 2 2,6 -1,1 4 6,2 - 0,5 6 9,6 - 0,5 S 11,8 - 1,0 10 U,0 1,6 I. HfliatillniH annuus. Deux plantules (0,65 '8' ■•) -f" 50 cm- ' H: 0 or d été broyés, et le liquide obtenu liltré. 10 cm' de lillral |- 10 cm' 1 M. 0. à 1 '\\ II. Cm ' dans Tair d'oxygc •ne dégagé Minutes dans COi 2 :},2 -2,1 .4 6,2 2,0 (•) 9,1 2,0 8 11,6 1,5 10 13,6 - 1,0 12 — — 0,6 U — 0,2 (10) \V. FRÉKDKlilCKSZ. HOLE PHYSIOLOGIQUE DE LA CATALASE 89 III. Catalase du foie 10 cm' d'une solution de catalase du foie -}- 10 cm' H* O2 à 1 7"- Crti^ d'oxyg-ène dégasjé Minutes dans l'air dans COi 2 1,0 —2,0 4 2,4 -1,5 6 4,2 — 0,9 8 6,4 + 0,1 10 8,4 + 1,2 Chodat et Bacli (29, 30) ont étudié Taction de la catalase sur le système péroxyde-péroxydase. Ces auteurs ont cru que la catalase n'a aucune action sur l'oxydation du pyrogallol en pui-pui-ogalline et que la catalase détruit seulement l'excès d'eau oxygénée, mais plus tard Chodat et ses collaborateurs (Chodat 27, 281, Neuhaus [71], Chodat et Pas- manik [31 ;) ont tr(»n\é qu'en présence de la catalase, l'eau oxygénée se partage entre les deux ferments : une partie est utilisée pour oxyder avec la péroxydase le pyrogallol, l'autre partie est décomposée par la catalase. M. Bach après avoir contesté ces résultats, dans l'un de ses derniers travaux arrive aux mêmes conclusions. I>ar consécpient, la présence de la catalase diminue le pouvoir oxydant du système pérox\de-péroxydase. Nous avons étudié l'action de la présence des certains ferments owdatits dans une solution de catalase. La catalase est restée en présence des ferments oxydants pendant 8 heures : 10 cm' de solution de ferments -|- 10 cm' H2 O2 à 1 "/o- Solution lie catalase -f ferment Catalase après la préparation Même catalase 8 heures plus tard Solution de catalase + suc de Uussula fœtida . . Suc de Hussula fœtida 8 h. après la préparation O2 dégagé en '/s min 0.8 lt.4 11,7 9,4 16.4 i'/3 min 15.8 23.0 20,0 15.8 28.8 Ces expériences montrent que la présence des fei'ments oxydants n'a pas dimimié raclivité de la catalase. 90 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ l'.OTAMQl E DE GENÈVE (il) Batelli cl Stern (11, 13) oui ti'ouNç que les extraits des différents tissus atiiiiiaux comme par exemple l'extrait du poiiiiiDii on du foie perdent très vite la pro|iriété de décomposer Teau oxygénée. Ces auteurs ont su|)|iosé ipic la |iro|)riété de i-endre la catalase inactive appartieid à un corps qu'ils appellent « ranlicatalase ». D'autre part les extraits des muscles ont la propriété d'empêcher l'action des anticatalases. Cette propiiété est attribue'-*' à un autre corps qu'ils nomment « pliylocatalase ». Ce dernier corps a la pi-opriété de rendre acti\e la calalase devenue inactive par l'anticatalase. Il est très douteux que chez les plantes il existe des corps analogues à la phylocatalase et à l'anticatalase quoique que les extraits de plantes perdent aussi très ^ite leur pouvoir de décomposer l'eau oxygénée, comme on peut le voir par ces quelques expériences : I. Solaiiiati luberosiUH (i^nc de^^ tubercules) \0 cm' de suc des tubercules -f- 10 cm' Ih O2 à 1 7o. __^_ ^^ Cm' d'Oi dés'ag'C' Minutes lo h. lo min. ii h. 35 min. 5 heures A 0,9 0,2 — 6 1,9 1,0 — 8 3,5 1,8 — 10 4,8 2'4 — II rt. Suc de l'salliota canipestris 10 cm' de suc + 10 cm' ÏU (h à 1 7o. (^m' d'Oî dégagé ^ 2 h. 155 min. 6 h. 28 min. <»,! — 0,2 — 0,i — 0,4 — 1 1 />. Suc de Psalliola campeslrin conservés en absence 'd'oxygène (dans l'hydrogène). 10 cm' de suc + 10 cm' H2 0» à 1 "/o- Cm' d'Oî dégagé ^ Minutes lo heures 3 h. 24 min. Gii. Samin. 2 13,2 0,1 — 4 22,1 0,2 — T) 26,5 0,3 — 8 30,1 0,3 — 10 30,4 0,4 — Minutes 9 h. 40 min. 2 13,0 4 21,8 6 20,2 8 29,0 10 30,0 (12) W. FRÉKDERICKSZ. ROLE PHYSIOLOCilQUE DE LA CATALASE Ul III. SU phi uni perfoliafum. 10 cm» d'extrait de feuilles -|- 10 cm' H^ (>. à 1 "/,. Cm ' fl'Os dégagé Minutes lo li . So min, 3 h. /(O min. 7 heures 2 2,<) 0,1 — 5 ♦),'( 0,1 — 6 0,4 0.-2 — On voit que ces extraits pei'dciil la pi'opi'iiité de (l(;coiiiposer l'eau oxygénée, aussi vite en absence de l'oxygène qu'en sa présence. Vitesse de la réaction. Pour mesurer la \itesse de la réaction on se sert de deux méthodes ditîérentes : ou on détermine la quantité d'eau oxygénée non encore décomposée, ou on mesure la quantité de l'oxygène dégagé dans un temps donné. La première méthode était idilisée par Senter dans ses recherches sur la catalase, la seconde par Chodat, Jacobson, Kaudnilz et d'autres. La méthode de Senter consiste en titration |)ar le permanganate de l'eau oxygénée. Cette méthode ne peut pas être utilisée partout, car le permanganate est réduit par les corps organiques. Tous les extraits animaux ou végétaux sont riches en corps albumi- noïdes; par conséquent la méthode du permanganate ne peut pas être appliquée ici. La seconde rnétliode qui a été utilisée pai- nous dans toutes nos recherches a l'avaidage d'être très simple et rapide. Ses inconvénients sont que les liquides se saturent très vite en oxygène. C'est Ville et Moitessier (89) qui ont étudié poiu- la prendère fois les lois d'actions de la catalase. Mais les ivsultats les plus inq)()rtants sont donnés par Senter dans ses travaux sur les lois d'action de la catalase. Senter admit tout d'aboid que la décom|)osition de la catalase est toujours pi()|)orlionnelle à la quantité d'eau oxygénée non encore (lé('onq)os('e, c'est-à-dire que sa vitesse peut être exprimée par la loruude : de , dt 9:2 ItLI.l.KTIN DE LA SOCIÉTÉ BOTAÎNIQUE DE GENÈVE (13) OÙ Cl est la quantité de H2OJ cui moment t; en intégrant cette équation, Senter obtient : I 1 , Cl kl = -. In t2 tl Cî ou 1343 kl = 7 — log t2 — tl C2 Kn faisant variei- la quantité d'eaii oxygénée et le l'ennent, Senter est arrivé au résultat suivant: Pour une solution faible d'eau oxygénée (^ ^1 la vitesse est directement proportionnelle à la quantité V300 lOOlV d'eau oxygénée. Voilà les résultais qu'a obtenus Senter : (Concentration de H202 dans le mélange — /w/2»o-w/iioo.) 400 cm' de ferment + 400 cm' H2O2. I. (Concentration de H2O2 — V'<>« molai'. t (min.~i Ch.Oî o.'kV,:} k i 0 i6,l — 5 37,1 0,0190 10 29,8 0,0192 20 19,6 0,0190 30 12,3 0,0193 50 5,0 0,0194 II. Concentration de H2O2 — 'A»» molar. 0 11,5 - 5 8,8 0,0232 10 y. 6,8 0,0228 20 4,0 0,0229 30 V« 2.3 0,0231 Ml. Concentration de H 2 O2 — \/iioo molar. 0 69,9 — 57, 60.1 0,0119 11 57,7 0,0119 20 V2 36,2 0,0126 35 7» 26,4 0,0114 66 7» 12,2 0,0108 Si la concentration est plus forte, la proportionnalité disparaît. En général la vitesse est plus gi-ande dans une solution faible. Si la quantité d'eau oxygénée est constante la vitesse, est proportion- (14) W. FRÉEDERICKSZ. ROLE PFIYSIOLOGIQUE DE LA CATALASE 93 nelle à la quantité de renneiit, mais également à la ('oiiclitioii que la concentration d'eau oxygénée soit faible. Voici les résultats de Senter : Concentration de H2 Oj - — V"< ii»ol. t— 0. I 1 volume d'une solution ; ferment dans 820 volumes de mélange. t (min.) Cn^02 0,4343 K 0 42,2 — 10 40,5 0,0017 20 38,4 0,0023 40 V» 34,4 0,0023 85 Vï 26,0 0,0027 116 21,2 0,0028 160 15,0 0,0028 194 V» 12,5 0,0029 i volume d'une solution de ferment dans 160 volumes de mélange. t (min.) CH2O2 0,4343 K 0 42,2 11 37 0,0052 22 31,8 0,0057 40 V» 24,9 0,0057 69 Vs 17,3 0,0058 96 V» 11,7 0,0060 121 V» 8,2 0,0060 1 volume d'une solution de ferment dans 120 volumes de mélange. t (min) CH2OÎ 0,4343 K 0 43,7 6'/. 40,8 0,0049 15 V« 36,3 0,0056 25 31 0,0068 40 V« 24,4 0,0068 65 16,1 0,0072 107 7,8 0,0075 i volume d'une solution de ferment dans 40 volumes de mélange. t (min.) CH2O2 0,4343 K 0 43,7 — 57, 33,7 0,0214 10 V2 25,7 0,0226 15 20,3 0,0218 26 7, 12,3 0,0218 :n 7s 6,3 0.0236 94 HULLETIN 1)K LA SOCIKTK BOTANIQUE DE GENÈVE (15) D'après ces résultats nous voyons que la catalase, dans une faible concentration d'eau oxygénée, suit la règle des masses. C'est ce qu'on peut exprimer par la formule : d CHîOi! K (]ii2 02 C ferment. dt Mais ces formules sont justes seulement pour les solutions faibles d'eau oxygénée. Pour expliquer la déviation de cette règle, dans une solution plus concentrée, on peut admettre que l'eau oxygénée oxyde le ferment. Senter expli([ue cela en admettant que l'eau oxygénée a une action ralentissante sin- la réaction. Si nous supposons que la déconqjosition est proportionnelle à la concentration d'eau oxygénée, que la vitesse est accélérée par le ferment et ralentie par H2 O2 en excès et que ce ralentissement est pi"oportionnel à la concentration d'eau oxygénée. On pourrait l'exprimer par la formule : il CH2 02 — ï — K C H 2 02 (C enzvme m K 1 C n 2 o 2 > dt D'après cette équation on voit : 1° que la vitesse de la réaction augmente plus vite que la concentration de la catalase ; 2" que la réac- tion va plus vite dans une solution faible d'eau oxygénée et enfin 3°, (fue si la quantité de Ha O2 est petite par rapport à la catalase, la réac- tion s'exprime par la règle des masses. Après Senter, les lois d'action de la catalase furent étudiées par Issayew (51), Faitelowitz (39) et d'autres. Issayew, qui a étudié la cata- lase des levures, est arrivé à un résultat analogue à ceux de Senter. Euler trouve pour la catalase des tissus gras et poui' la catalase de liolclus scaber un autre mode d'action. Distribution de la catalase chez les végétaux. La catalase a été trouvée presque dans tous les tissus animaux ou végétaux. Gottstein (40) la trouve dans presque tous les microorga- nismes. (16") W. FliKEDERir.KS/. IIOLE PHYSIOLOGIQUE DE LA CATALASE '.>") D'après Hywosch (8:2), un milligramme des Bactériacées suivantes décompose dans 8 heures la quantité suivante d'eau oxygénée : Sarcine orange 7 cm' de Os Pneumococcus Kriedlânder 2,1 Sln|)li,viococcus aureus 2 IM'odigiosus 0,93 Stapliylococcus albus 0,7 Bacterium pyocyaneum 0,6 Bacterium coli 0,6 Bacterium typhi 0,1 Vibrio MetscimikofT Traces Botulinus Traces minim. Tetanus >^ » La catalase des champignons a été étudiée par Euler (36) (Boletus scaber), par Pringsheim (78) et par d'autres. D'après ces derniers auteurs, quatre champignons seulement fAsper- (jillus orizx, R/iizopus Tonk/nensis, Pénicillium africanum et Mucor cary m h i fera) ne contiennent pas de catalase. Nous avons trouvé la catalase dans un grand nombre des Péris- poriacées et de Mucoi'inées et nous avons remarqué que presque tous ces Champignons sont très riches en catalase, le SterigmalO' cjiHtis nifjra surtout. UAbsidia glama, Mucor silvestris, Mucor Jan- seni, Mucor spinosus, Mucor mucedo aussi, sont assez riches en cata- lase. Enfin nous avons observé une très vive décomposition de l'eau oxygénée par les filaments de Spirogi/ra sp., Zi/giiemo s[). et par les cellules de plusieurs Protococcacées et Pleurococcacées. Chez les plantes supérieures, la catalase est distribuée très inégale- ment dans les diiïérents organes et tissus. Dans les semences, la catalase a été étudiée pai' Hofîmann et Spiegel- berg (43) qui l'ont examinée surtout dans des Graminées. Euler (36) trouve que les semences de Cucurbitacées, de Ricinus coiii- munis, etc., sont très riches en catalase. Nous avons aussi trouvé que les semences riches en réserves grasses décomposent l'eau oxygénée d'une manière plus énergique que les semences qui contiennent des hydrates de carbone. Voici quelques analyses : <)6 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (17) Semences (0,35 gr.) + 10 cm' de H^ O2 à 1 "/, Volume de Oj dégaffé en 2,5 minut. Tniicum viUgare 2,6 cm* Sinapk alba 2,5 Vicia Faha. .'. Q,'? Ricinus communis 12,9 Cucurbila pepo I^i2 Cannabis sativa 27,9 Helianthus annuus 16,4 Avena sativa 2,1 D'autres organes riches en réserves sont en général plus pauvres en catalase, par exemple la racine charnue du radis ou de la carotte. 10 cm» de suc + 10 cm' de H2 O2 à 1 °/o. » » » » » suc DE LA Minutes . CAROTTE Oi dégag-é suc DE Minutes UADIS O2 dég-agé 2 4 6 0.1 cm' 0,2 .. 0,3 » 2 4 6 0.2 cm' 0.2 » 0,4 » Les tubercules de Solanum fuberosimi sont plus riche en catalase, qui se trouve surtout à la périphérie des tubercules, comme on peut le voir dans le tableau suivant : 10 cm' d'extrait de tissu périphérique + lo cm' de Hj Gj à I "lo. 10 cm' d'extrait de tissu profond -)- 10 cm' de Hs Oi à i ',0 — — — - ■""- — ■*■ ~ Minutes O2 dég-aj3:és Minutes 0: dégagés | 2 1,2 2 1,9 4 2,4 4 1.7 6 3,9 6 3,4 8 0,8 8 5,1 Stanek (87) qui a examiné la catalase de betterave est arrivé au même résultat pour cette plante. Ce sont les tissus périphériques qui sont les plus riches en catalase. En général, la partie la plus riche en catalase chez les plantes adultes est le mésophylle, c'est-à-dire les tissus dans lesquels s'effectue tout procès chimique de la plante. (18) \V. FRÉEDERICKSZ. ROLK PHYSIOLOGIQUE DE LA CATALASE U" Voici le résultat que nous avons obtenu sur la distribution de la catalase dans les ditîérents organes de Silphium : 10 cm' d'extrait filtré -f 10 cni^ H^ O2 à 1 °/, Minutes Feuilles Nekvures ÉconcES Moelle Oî dég-ag-é en cm' I 2 1,9 1,0 0,9 0.1 \ 4.0 :i.2 1,6 0,1 6 6,4 ."i.l 2,6 0,2 8 9.0 7.;i 4,1 0,2 10 11.8 9.1 6.3 0,4 i Nous avons étudié aussi la distribution de la catalase dans la paitic verte cl blancbe des feuilles panachées d\Aspidistra, d'Ace?' Negundo et d'autres. Ce sont les parties vertes qui sont toujours plus riches en catalase ; chez les Aspidistra, par exemple, nous avons trouvé : 10 cm' d'extrait de la partie verte + 10 cm» d'Hî 0' à i «/o Minutes Oj déffaiçé 2 4 6 1.6 2,3 3.4 10 cm' d'extrait de la partie panachée + lo cm' Ht Os à i «/» Minutes Oj dégagé 2 4 6 0,9 1.6 2,5 Il est intéres.sant de comparer la distribution de la catalase avec la distribution d'autres ferments oxydants. Il est facile de montrer, au moyen de l'élégante méthode de M. Chodat. ((ue les ferments oxydants sont localisés au même endroit que la catalase. Cette méthode consiste à traiter une coupe mince du tissu par une solution de pyrogallol et de glycose. Le pyrogallol pénètre très facile- nient en présence du glucose dans les cellules, et est oxydé par le fer- Mient en purpurogalline qui est facilement reconnaissable par la teinte rouge-bi'ique de ses cristaux. C'est dans les cellules périphériques de la pomme de terre qu'il se forme de magnifiques dépôts de purpuro- galline autour des leucocytes. Une autre expérience a montré que le mésophylle est le siège des fer-- inents oxydants. Deux parties égales de mésophylle et de nervures de la feuille de Silphium perfolialum ont été broyées, filtrées, et à chaque :20 crn^ de ces extraits on a ajouté une solution de pyrogallol (20 "/„■). BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DK GENÈVE, iN° 2, 28 février 1910. 7 98 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (19) Voici la quantité de purpiirogalline formée : Mésophylle 0,3247 gv. de purpurogalliiic Nervures 0,1356 » » Chodat trouve que les parties panachées des feuilles sont plus riches en péroxydase, mais peut être pourra-t-on expliquer la plus forte pro- portion de purpurogalline formée avec les extraits des parties blanches par une moindre quantité de catalase dans ces parties dépourvues de chlorophylle. Dans le règne animal la catalase est aussi très inégalement répandue entre les différents tissus. C'est le foie et le sang qui sont les plus riches en catalase. Un fait intéressant a été observé par Dewitz (33), qui ti'ouve que les clienilles femelles sont plus riches en catalase que les chenilles mâles. Théorie sur la signification physiologique de la catalase. Depuis que Lœw a établi Tindividualité de la catalase, tous les auteurs qui se sont occupés de ce ferment ont cherché sa valeur physiologique. En réalité un ferment si répandu chez les animaux et les végétaux doit jouer un rôle important dans le processus chimique des êtres vivants ; malheureusement jusqu'à présent, il n'y a que quelques hypo- thèses plus ou moins basées sur l'expérience directe qui puissent expli- quer le rôle de la catalase. Certains auteurs lui attiibuent un rôle extrêmement important dans les phénomènes physiologiques, d'autres, au contraire, vont jusqu'à dire qu'elle ne joue aucun rôle dans les phé- nomènes de la vie. Parmi eux, par exemple, Raudnitz (79) prétend que la décomposition de l'eau oxygénée est une réaction accidentelle de la catalase qui ne peut jouer un rôle quelconque chez les êtres vivants. Parmi ceux qui attribuent à la catalase une fonction importante, cer- tains auteurs envisagent la catalase comme un ferment réducteur, d'au- tres comme une oxydase ou péroxydase. Lœw lui-même, comme nous l'avons vu, pensait dans son premier travail que la catalase est un ferment qui n'a pas d'action sur la tein- ture de gaïac qui cependant oxyde l'hydroquinone en (juinone ; mais le rôle principal de la catalase, d'après Lœw c'est de détruire l'hydropé- roxyde qui doit se formel" dans tous les tissus vivants pendant les pro- cès d'oxydation. (2(») VV. ['RÉEDERICKSZ. ROLE PHYSIOLOGIQUE DE LA GATALASE 99 On peut objecter à cette hypothèse de Lœw, qui est soutenu par d'autres auteurs, que l'eau oxygénée n'a jamais été trouvée dans Torga- nisnie animai ou végétai, et que d'après les travaux de Bach et Cliodat (6, 7) la catalase n'a pas d'action sur d'autres peroxydes. L'opinion que la catalase peut agir comme ferment oxydant se retrouve dans une série d'autres travaux. Ainsi Kohi affirme que la catalase peut oxyder l'hydroquinone en quinone; le quinhydrone et pyrogallol en purpurogalline. Bourquelot, en comprenant sous le nom de catalase les anaéroxydases et les aéroxydases, fait une confusion de termes. Il va sans dire qu'il ne s'agit pas ici de la catalase de Lœw. D'autres auteurs encore considé- raient la catalase comme un ferment réducteur, comme une réductase. Ainsi Pozzi-Escot (76) admet que la catalase est une réductase ; il affirme que la catalase, préparée par la méthode de Lœw, n'a pas seu- lement la propriété de décomposer l'eau oxygénée, mais réduit aussi le soufre en hydrogène sulfuré. 11 suppose que la catalase de Lœw n'est pas autre chose que l'hydrogènase (philothion) de Rey-Pailhade ; Guin semble être d'accord avec Pozzi-Escot, mais Bach et Chodat (6) ont montré que la catalase, même la plus forte, n'a aucune action sur le soufre et par conséquent n'a rien à faire avec l'hydrogènase de Rey- Pailhade. D'après ces auteurs^ la catalase joue un rôle dans les phénomènes d'oxydation. Dans les tissus animaux et végétaux, il se forme par absorption de l'oxygène moléculaire des corps oxygènases. Ces oxygènases, inactives par elles-mêmes, sont activées par les péroxydases qui les décomposent en mettant en liberté de l'oxygène actif. Cet oxygène actif a pour rôle d'oxyder certains corps présents. Mais un excès de ces oxygènases peut être nuisible aux plantes et le rôle de la catalase est de détruire l'excès de ces (corps) peroxydes (Hi O2). Naturellement, pour que cette théorie soit juste, il faut admettre ou que la catalase ne décompose pas seulement les hydropéroxydes mais aussi les peroxydes et l'oxygènase qui se forment dans les tissus animaux et végétaux, ou que l'eau oxygénée se forme dans ces orga- nismes. Comme la formation de l'hydropéroxyde en présence de certains peroxydes est démontrée (Englerj, cette dernière proposition devient très probable. Senter croit aussi que la catalase joue un rôle important dans les phénomènes de l'oxydation, il se base sur ce schéma : M + 0, -^H.O = MO 4-HîO« 100 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (21) La catalase décompose l'hydropéroxyde qui se forme, et cette décom- position ne se fait pas seulement pour éliminer l'action de Teaii oxygénée, dont la toxicité n'est pas si grande (Chodat), mais pour éliminer l'eau oxygénée des produits de la réaction, ce qui facililr la marche de cette dernière. Très intéressantes sont les données de Lesser (56), qui trouve un certain parallélisme entre les intensités de l'oxydation et la quantité de catalase dans différents organes chez plusieurs espèces d'animaux. Palladine (73) mit la catalase dans sa théorie de la respii-ation des plantes parmi les réducteurs. Pour lui ces réductases réduisent les pigments — « phytohématine », — qui sont les réserves d'oxygène. Dans un autre travail, le même auteur trouve un certain rajiport entre les phénomènes de la respiration anaérobie des levures et de la cata- lase (75). L'idée que la catalase joue un rôle dans les phénomènes de disloca- tion par la zymase a été exprimée aussi par d'autres auteurs comme, par exemple, Kolb (53). Toute autre est l'opinion de Engler et Weissberg (35) qui pensent que la catalase joue un rôle dans l'assimilation chlorophyllienne. A quoi peut servir, dans ce cas, la catalase des animaux et des plantes dépour- vues de chlorophylle ? Battelli et Stern ont montré que la catalase peut devenir inactive par l'action de l'anticatalase et des sels ferreux en présence d'oxygène. Ce produit inactif est appelé oxy catalase. Les mêmes auteurs ont fait l'observation que tous les corps qui agis- sent comme philocatalase, par exemple l'alcool, sont oxydés. Battelli et Stern trouvent que le foie qui est très riche en catalase transforme l'alcool éthylique en acide acétique. Ces auteurs disent que la catalase se transforme en oxycatalase par absorption de l'oxygène libre et que l'alcool, en lui prenant cet oxygène, ramène la catalase à l'état ordi- naire. Par conséquent ces auteurs pensent que la catalase oxyde tous les corps qui réduisent l'anticalase en catalase active. Nous pouvons objecter à cette théorie que les extraits végétaux per- dent aussi vite les propriétés de décomposer l'eau oxygénée en pré- sence d'oxygène qu'en son absence, et par conséquent la formation d'une oxycatalase dans ces conditions est très douteuse. Euler attribue à la catalase un rôle important dans la transformation des graisses en se basant sur le fait que la catalase est souvent liée aux tissus gras. D'autres hypothèses ont été proposées, mais jusqu'à présent aucune (22i W. FRÉEDERICKSZ. ROLE PHYSIOLOGIQUE DE LA CATALASE 101 n'est suffisante pour expliquer le rôle physiologique de la catalase. Par une série d'expériences, nous avons cherché à établir les rapports qui existent entre les différents phénomènes physiologiques et la quantité de catalase dans un organe donné, et de cette façon nous avons espéré arriver à préciseï" la signification physiologique de la catalase. La catalase pendant la germination. .Nous avons vu que les semences sont très riches en catalase. Les pre- mières expériences ont été faites pour examiner les changements de la catalase pendant la germination. ''ij; •• — Appareil pour mesurer la catalase (voir lexle). //.V, ri'iipieiil contenant du mercure au moyen duquel on peut rt\i;ler le niveau de l'endioniètre. Nous avons lait germei- des semences de Titricum vnlgure entre deux papiers-filtres, humectés avec de l'eau. Chaque jour 10 grains tic Tiiticura germes étaient broyés avec 20 cm' d'eau distillée et placés dans un appareil en verre dans la partie A. 102 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE >t.) La partie B était remplie avec 10 cm' d'eau oxygénée à \'\'o. On mélange les deux liquides en renversant Tappareil, et roxygène dégagé était mesuré dans un eudiomètre en communication par le robinel a. Voici les résultats obtenus : /'•" expérience. Jours 1 2 l 6 8 10 11 12 li O2 dégagé en cm» (en 2 min.). . 3,6 4,2 5,0 5,9 10,2 12,3 16,8 17,5 17,4 ê'"'' expérience. Jours 1 i 6 8 9 11 13 15 17 0. dégagé en cm=' (en 2 min.). . 3,4 3,5 5,5 10,2 12,2 15,0 17,1. 16,2 17,2 Si, au lieu de prendre les mèrnes quantités de plantes, on prend des poids égaux, on trouve : 0,5 gr. pour chaque analyse. Jours 1 2 i 6 8 10 1 1 0 2 dégagé en cm* (2 min.) 0,8 2,7 2,9 3,4 3,8 3,6 3,7 La uième expérience avec le Cannabis saliva (0,1 gr.): Joui-s 1 2 3 i 5 Oï dégagé en cm» (2 min.) 0,9 l-,4 1,9 2,4 2,5 Un voit par cette expérience que, pendant la germination, la catalase augmente énormément pendant les premiers huit jours; après, cette augmentation va moins vite et, au bout de 10-11 jours, cette quanlité restr presque constante. Germination des plantes en l'absence d'oxygène. Toute une série d'expériences ont été faites pour examiner le chan- gement de la catalase qui peut s'elïectuei- pendant la vie anaérobic Pour cela, nous avons cultivé les plantes sous une cloche dans laquelle l'air était i-emplacé par de l'azote ou par de l'hydrogène. Pour les petites plantules, nous avons utilisé avec avantage les tubes d'Omelianski ; ce sont des tubes hermétiquement fermés et dont I'oxn- gèiie est absorbé par une solution de pyrogallol alcalin. On place dans chacun d'eux une éprouvette contenant des semences en germination. Voici les résultats que nous avons obtenus : (i24) W. FRÉEDERICKSZ. KULE l'II VSIOLOGIQUE 1»E LA CATALANE lU3 On ;i broyé les plantiiles avec de l'eau distillée. Pour chaque analyse, on a pris 10 cm * de liquide contenant 0,1 i^r. de plantules vivantes et 10 cm' de H .Os à 1 7„. I. Pisniii salivuni. Cm' lie Oî dégasj-é en 2 iiiiii. tiXïûn. 6 min. 8 min. Avant l'expérience 2,8 3,2 5,5 6,5 Après 24- heures, dans l'air 2,9 4,4 6,1 7,5 Après 2i heures, dans H 2 2,7 3,2 5,4 6,2 II. Même expérience. V.m ' de G- dcg'agé en 2 min. ^ min. 0 min. lo min Avant l'expérience 2,8 4,2 6,5 8,5 Après 24 heures dans l'air 4,6 9,4 15,2 18,7 Après 24 heures dans H 2 1,4 4,0 6,4 8,8 m. Même expérience avec des planlules vertes (h; Helianlhus (tnnuiis. Cm' de ftu déçagé en a min. ^ min. 6 min. 8 min lomin. Avant l'expérience 5,2 8,8 15,2 19,1 22,5 Après 24 heures dans l'air .. . 5,2 12,4 18,6 23,0 26,6 Après 24 heures dans A ^ .... 5,1 11,2 16,6 19,2 21,5 IV. .Même expérience avec des plantules étiolées de HeUantlms anunm. Cm' de Oi dég-agé en 2 min. /< min. 6 min. 8 min lo inin Avant l'expérience 2,2 4,2 6,9 8,3 10,0 Après 24 heures dans l'air .. . 4,4 10,6 14,0 16,0 18,2 Après 24 heures dans Az ... 2,4 4,8 7,0 7,2 7.3 V. Levures. Cm' de G 2 dégaçé en I min. 2 min. 3 min. 4 min Dans l'air 3,2 7,0 - 10,0 Dans C:02 4,8 9,5 12,5 14,5 On voit par ces i-ésultats que, pendant la respiration anaérobie, la catalase n'augmente pas : dans quelques cas nous avons observé une diminution. La seule exception que nous avons observée, c'est dans les levures où la cpiantité de catalase est plus grande dans un courant d'acide carbonique. 104 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (25 1 influence de l'étiolement sur la catalase. Des plantules étiolées de différentes espèces cultivées pendant quatre jours dans l'obscurité complète ont été soumises à la lumière directe, d'autres ont été laissés dans l'obscurité. Au bout de trois jours, on a examiné la quantité de catalase des plantes qui étaient devenues vertes et de celles qui étaient restées étiolées. Pour chaque analyse on a pris 10 cm' de liquide, contenant 0,1 gramme de plantes vivantes. Pour toutes ces analyses, nous avons utilisé l'appareil décrit plus haut. Voici les résultats obtenus avec les différentes espèces : I. Pisum sativum. C de Oj dégagé Minutes 2 4 6 8 10 Plantules vertes 1,6 2,7 4,4 5,7 6,2 Plantules étiolées 0,2 0,4 0,5 0,7 0,9 II. Pisum sativum (plantules plus grandes). Cm' de G 2 dég-agé Minutes 1 4 6^ ^1 ïo" 12 Plantules vertes 1,2 4,0 6,4 8,4 9,1 10,0 Plantules étiolées 0,4 0,9 1,3 2,3 2,0 2,5 III. Pisum sativum. Cm' de G» dég-agé Minutes T 4 6 8 10 12 Plantules étiolées 0,2 1,0 2,1 3,2 4,0 i,6 Plantules étiolées qui sont res- tées 7 heures à la lumière. . 0,4 2,8 4,0 4,8 5,4 6,0 IV. Zea. Cm' de Os dégagé Minutes 2 4 6 8 10 Plantules étiolées 0,1 0,4 0,9 1,3 2,4 Plantules vertes 0,9 0,5 2,1 3,3 4,2 On voit que les plantes étiolées sont plus pauvres en catalase que les plantes vertes. CâC)! W. FRKEI)F<:i«ICKSZ. P.OLK PHYSIOLOGIQUE DE LA CATALASK 105 (>)rmnp les parties blanches des fleurs panachées sont aussi plus pauvres en catalase, nous avons cherché si le pouvoir de décomposer rcaii o\\ gênée ne dépendait pas de la chlorophylle elle-même. Pour ré|>ondre à cette question, nous avons fait l'expérience suivante : Des feuilles d'épi nard ont été broyées et la masse verte obtenue a été traitée par l'alcool ÛO'/o. Après une demie-heure, nous avons (iltré et le li(pii(le vert qui contenait la chlorophylle et une masse gommeuse a été suumise a l'évaporation dans le vide. Quand l'alcool fut pres((ue évaporé, les petits cristaux microscopiques de chloi-ophylle qui formaient un anneau vert autour du cristallisoir furent purifiés et dissous à nouveau dans l'alcool. Après l'évaporation de ce derniei-, il resta ini ri'-sidu vert dont nous a\(>Ms éliidiè ractinn sur l'eau oxygénée. \ nici les résultats obtenus : Cm' de Oî dégag-és en a minutes li minutes l'i minutes 0,01 gr. de chlorophylle bouillie + 10cm* H2O2 a 1 %, 0,01 gr. de chlorophylle non bouillie 4- 10 •"'n' H2O2 a 1 "/„. On voit que ni la chlorophylle bouillie ni la chloi'ophylle non bouillie n'ont une action sur l'eau oxygénée. Une autre expérience fut faite poui' savoir si la catalase ne jouait pas MM rôle dans les phénomènes de l'assimilation chlorophyllienne. De iKiiiibreusesplantules vertes de Zea Maïs ont été mises sous deux cloches dont l'une contenait plusieurs morceaux de potasse caustique poiu- absorber Tacide carbonique. L'assimilation ne pouvait donc pas se faire sous cette cloche. Ces deux cloches avaient été placées près d'une fenêtre sons l'influence directe des rayons du soleil. Comme on voit, après trois joui's la quantité de catalase a été la même dans les plantes qui avaient assimilé et les |)lantes où l'assimilation ne s'était pas opéi'ée. 10 cm * d'extrait contenant 0,1 gr. de plantes cm» de o, dégagé eu cultivées en présence de CO2 + 10 cm' -..mm. 4min. omin. H202àl7o 0,6 1,6 2,i 10 (111 ' d'extrait contenant 0,1 gr. de plantes cnllivécs en Vabsence de CO2 0,5 1,7 :2.t) l*eut-étre pourra-t-on attribue)' la ipiantité plus foi"te de catalase dans H»'» |{UF,LET1N DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE r21) les pallies vertes à la présence d'un plus gi-and nombre de réserves. Des plantules vertes ou étiolées ont été cultivées sur Teaii ou dans une solution de sacharose dans Tobscurité et à la lumière. Voici les résidtats de cette expérience : f'/sum. fiotivnm . I. l'Ianlules étiolées cultivées pendant 24 lieurc^s sur une solution de saccharose (S^/o). (0,1 or. de plantes vivantes -f- 10 cm' H 2 0-2 à \ 7o.) O: déuané en rin' Minutes ; 2 4 0 8 10 2.8 4,2 (1,4 7,6 8,6 II. Plantules étiolées cultivées pendant 24 heures sur une solution de glucose (5**/o). (0,1 gr. (le plantes vivantes --f- 10 m' H2O2 1 "/„.) Os dét^aiié en cm' Minutes T 4 6 iT 10 2.9 4,2 6,:j 7.7 8.7 III. Plantules étiolées cultivées sur Peau distillée. (0,1 gr. de plantules vivantes + 10 cm^ 11 2 Os à 1 "/„.) Oî dé!j'a!''é en cm' Minutes 2 4 (> 8 10 2,5 4,1 ô,I :>,<) 6,1 IV. Plantules vertes cultivées sui' Peau distillée à la lumière. (0,1 gr. de plantules vivantes -|- 10 cm' H2(32 à I "/.>.) O; dégaîfé en cm ' Minutes 2 4 6 8 10 3,9 ô,l 6,9 11,1 12,2 On voit que la quantité de catalase est plus grande dans les piaulrs qui ont une nourriture hydrocarbonée que dans les plantes cultivées en l'absence d'une nutrition sucrée. Influence de la nutrition. Des plantules de ïrUicum indgarc de 12-15 cm. ont été mises les unes dans ime solution de saccharose, les autres dans Peau distillée. Les (28) W. FRÉEDKRICKSZ. ROLE PH YSIOLOGJgUK DE LA GATALASE lOT plantes étiiieiit placées dans Tobscurité pendant 20 heures. On les a ensuite pesées, tiroyées et additionnées d'une ((uantité d'ean telle (pie (•Iia(pie 10 cm' d'extrait contenait, 0,1 gr. du tissu vivant. Voici la (piantité d'oxygène dégagé (en cm') : Pisum sativum. Oi déifaçé en a min. 6 min lo min. Plantules sur une solution de saccharose (10**/oj 1,6 5,8 8,9 [Mantules sur une solution de glucose (10 "/o) . . 1,5 5,8 9,0 Plantules sur eau distillée 1,0 4,8 7,0 Une seconde expérience fut faite avec la plantule de Cannabis saliva cultivée dans une solution à 10 7o de glucose ou de saccharose. Ijans une partie des plantules nous avons enlevé les cotylédons. Voici les résultats : Cannabis saliva. Cin' de Uî (ici;;i!;(; on Plantules cultivées sur une solution de TTnin ^min. 6 min. 8 min. lomin saccharose sans cotylédons 0,9 2,8 i,8 7,2 9,:5 Plantules cultivées sur une solution de glucose sans cotylédons 1 ,2 3,2 i,8 7,2 9.2 Plantules cultivées sur une solution de glucose avec cotylédons 1,2 3,6 6,4 9,4 11.5 Plantules cultivées sur l'eau distillée sans cotylédons 1,1 3,3 i.O i,6 5,0 Plantules cultivées sur l'eau distillée avec cotylédons 1,2 3,4 6,6 9,1 1 1 .f. (Les cotylédons sont enlevés avant l'analyse:) Cette expérience répétée plusieurs fois toujours avec le même résultai nous montre que si on remplace les réserves grasses par les li>drates de carbone, on peut diminuer la quantité de catalase. On sait, d'api'ès les belles recherches de Pourievitch,que les semences grasses cultivées dans une solution sucrée changent leur coefficient l'espiratoire. Le parallélisme entre la respiration et la nutrition est aussi évidnit si, au lieu de changer la nature chimique du milieu nutritif, on change la concentration. ¥a\ réalité, l'intensité de la respii-ation dépend de la (■oncenlralioM. et 1(»S BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE ftE GENEVE r2\)) il scia intéressant de constater de nouveau une coïncidence eiitrt' la con- centration du milieu nutritif de la quantité de catalase et l'intensité de la rcsi)ii-alion. Voici les résultats obtenus avec une cultuic puie de Slerigmatucystù ni ara. Les cliainpignons avaient été cultivés dans de petits ballons d'KrJenniayer contenant chacun 50 cm* d'une solution de Raulin acide à ime tempéi'ature de 18-22". Le coefficient respiratoire est donné d'après l'ourievitch (77). Chaque culture de Stei'ifjmalocïjHlis »igra était soigneusement lavée avec de l'eau distillée et sédiée jus(|u'à poids constant sur la CUCa entre deux papiers fdtres. (vliacpie culture était pesée, bro\ée avec du \ erre tamisé et additionnée dune quantité d'eau telle que chaque 10 cm' du liquide contenait 0.1 gr. de champignon sec. Sterigmatocystis nigra cultivé sur COî Oj dég-agé par o,i gr, de champi- une solution de saccharose à Oj gnon sec en 2 minutes 5% 0.9(i 8,2 lOVo 1.04 8.9 25 Vo 0.73 3.0 50 o/o ' — l.2(l.'0 Influence des différentes substances toxiques sur la quantité de catalase Les nondireuses expériences de Zaleski, Morkowin, Palladine et autres oui montré l'action des diltérentes substances chimiques sui- la respira- lion, (^lomme nous avons déjà trouvé un certain parallélisme entre l'in- tensité de la respiration et la quantité de la catalase, il sera intéressant de voir si des substances, telles que l'éther, l'alcool, les sels de zinc, n'ont pas aussi une action sur la quantité de catalase. Iles idantules de Cannabis sativu ont été cultivées dans une solution de 10 "/o de sucre et de dilférentes substances chimiques qui sont stimu- laides pour la respiration. Voici le résultat obtenu : Cannabis saliva. Nous avons pris pour chatiue analyse 0.1 -|- lOcmMleHïOïà 1 %. t^r. de tissus vivants (60) \V. FRÉEDERICKSZ. ROLE PHYSIOLOGIQUE UE LA CATALASE KH» (Les |jlantiiles étaient broyées avec 10 cin^ H2O et filtrées.) Piaiitiiles cultivées sur une solution ào° 0 de saccharose Planlules cultivées sur une solulidii à .^",'0 de saccharose -f" O.OJ gr. d'alcool iso- hutylique Flaulules cultivées sur une solution à o Vo de saccharose -|- 0,0o gr. de quinine . . . . Plantules cultivées sur une solution de saccharose à 5 "/o -\- 0,005 gr. de ClaZn. . Cm' de Oî dégagé en 2 minutes 1.2 1.3 1.4 \.:i l.i 1.4 .:{ i.i 1.3 1.3 4 min. 3,2 3 '■^ 3.0 3,4 3,4 3,3 3,6 1 3,7 0 minule< 4,7 4.8 4. S i.i 0.2 :; 2 5.(v:i.6 :i. 0.9 6.1 On \uit une action très nette de ces ditîérentes substances sur la quan- tité de catalase. Palladine trouve des résultats contraires pour la peroxydase. Les sli- nuilanls augmenteraient la respii-ation sans augmenter la (|iiaiilit(' de peroxydase? On pourra peut-être expliquer ces résultats pai' la méthode emplo>éc par cet auteur. Les plantes furent tuées par le froid en restant vingl- qualiv iieures dans un mélange réfrigérant, et seulement après on exa- mina la quantité de peroxydase. Pour cet examen, Palladine ajouta aii\ plantes broyées une solution de pyrogallol, et il dosa la quanlilé de purpurogalline formée. Cette quantité de [)urpurogalline a été dosée après que les plaides avaient été tuées par le froid, et non directement après l'action du poison . Nous avons trouvé dans toutes nos expériences que la quantité de cata- lase s'égalise très vite. Si on remplace ces stimulants par l'eau distillée, on obtient toujours le même dégagement d'oxygène, comme on peut le voir par cette expérience : I. Plantules de Cannabis saliva cultivées sur l'alcool Cm» de 02 déjugé eu rsobutviique, (|tii était remplacé deux heures 2 min. 4 min avant l'expérience par H2O 3,2 0,8 II. Mêmes |)lantules cultivées sur H2O 3,1 •)." (Kl cm^ tl202 à i "/,„ 0,1 gr. de plantules.) m lîULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HOTANIQUE DE GENEVE CM) Influence de la température. Des plaHtuks de dilTérentes espèces ont été cultivét's aux dilléiTiites Iciiipéralures peiidaid deux jours. Voici les résultats (tlitetius: I. (kinnabin saliva. (!>our clKupie analyse nous avons pris 0,1 gi'. de plantes vivantes -I- I0cniMI.O2 à 17o.) ' Cm' de G: dega-çe en 2 min. ;< min. f^ min. (> min. 8 min. lo min. Cultivées à 8° 1,3 2,6 4,2 5,8 7,0 8,0 Cultivées à 32° 1,4 - 5,2 7,3 8,9 9,9 II. LeinuiiDti oeniuni. (Comme dans l'analyse précédente.) Cm' de 0: dpiïaffé en 3 min. /| min. 0 min 8 min. lo min. Cultivées à 18° • •• 0,4 0,8 1,6- 2,5 3,5 Cidtivées à 32° 0,4 1,7 3,4 5,0 6,0 III. Tritkum vu l gare. (Comme dans les analyses précédentes.) Cm' de Oj dég:aiié en 2 min. 4 min. G min. 8 min. lo min. Cultivées à 18° 0,3 0,5 1,1 2,2 3,0 Cultivées à 33° 0,4 0,7 1,4 2,8 3,9 IV. Feuilles de Primula sinensis. (Connue dans les analyses précédentes.) Cm' de Oî dégradé en 2 min. 4 min. 6 min. 8 min. lomin. Cidtivéesàl8° 0,1 0,2 0,3 0,5 0,7 Cultivées à 32° 0,1 0,2 0,6 0,8 1,2 On voit (|ue la catalase augmente avec Télévation de la température. Une autre expérience a été entreprise pour préciser si la catalase joue (:52l VV. FRÉEDKRICKSZ. ROLE PHYSIOLOGIQUE DE LA CATALASE 111 lin cûle dans le phénoirièiie de dislocation ou dans le phénomène d"<»\>datioiL l'our ce faire, nous avons cultivé les plantules de Triticum rvlgarr ;m\ dilVérentes températures en absence d'oxygène dans les tubes d'Omeliaiisky. Voici les résultats obtenus: d'oui- chaque analyse nous avons i)ris 0,1 gr. de plantules vivantes + lOcm^' n.02 à t7o.) O2 désragé en trois minutes IMaiilules cultivées à l'air: 10-, s t^-35 !"■ analyse 4,6 0,2 2""^ analyse 4,8 6,3 l'Iaiitules cultivées en absence de Oj : 1 '•' analyse 3,9 3,8 2'"^' analyse 3,9 3,7 Nous avons vu que, si on augmente la température et avec elle Tiii- lensité de la respiration, la quantité de catalase augmente aussi. Les plaidules cultivées à une température supérieure en l'absence d'oxygène ne sont pas plus riches en catalase que les plantes cultivées à la température des laboratoires (18«). Nous savons que les disloca- tions anaérobies se font plus rapidement à une température su[)érieui'e. Ainsi la catalase semble jouer plutôt un rôle dans les phénomènes d'oxydation que dans les phénomènes de dislocation ! RÉSUME De ces expériences nous pouvons tirer les résultats suivants : 1" La catalase joue un rôle évident dans les pliénomènes physiolo- gi(iues de la plante ; 2° La catalase joue un rôle dans les phénomènes de la respiration. Toutes les causes qui augmentent la respiration augmentent aussi la quantité de catalase dans les plantes ; 3<' La catalase joue sans doute un l'ôle indirect dans les phénomènes d'oxydation. En l'absence d'oxygène, la quantité de catalase n'augmente pas, même si on élève la température alors que dans ces conditions la dis- location anaérobie est plus vive. 12 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HOTANIQUE DE GENÈVE (iW) BIBLIOGRAPHIE 1. Abelous. Sur la présence dans l'organisme animal d'un ferment soluhle décomposant HjOî. Soc. de Biologie, 328. 1899. i. Bach. Zur Kentnissder Katalase. Ber. d. d. ckem. Gesellxch., 38. 1878. 190o. 3. Bach. Uber das Scliicksal der Hefecatalase bei der Zellfreien alcoolisclien Gârung. Ber. d. d. chem. Gesetlsch., 39. 1669. 1906. 4. Bach. Einfluss df^r Peroxydase auf die Tâligkeil der Katalase. Ber. d. d. chem. Gesellsch., 39. 1670. 1906. 5. Bach. Processus d'oxydation dans la cellule vivante. Moniteur Scientifique, 321 et5'i9. 1936. 6. Bach et Chodat. Untersuchungen iiber die Rolle der Peroxyden in der Chemie der lebenden Zelle. VI Katalase. Ber. d. d. chem. Gesellsch., 36. 1903. 7. Bach et Chodat. Uber den gegenwartigen Stand der Lehre von den pflanz- lichen Oxydationsfermeiiten. Biochem. Ceiilralblatt. 1903. 8. Batelli. La présence de lacatalase dans les tissus animaux. Soc. de Biol., 59. 300. 1905. 9. Batelli et Stern. Richesse en catalase des difîérenls tissus animaux. C. R.. 138. 928 1904. 10. Batelli et Stern. Préparation de la catalase animale. Soc. de Biol., 57. 374. 1904. 11. Batelli et Stern. L'anticatalase dans les différents tissus animaux. Soc, de Bioloijie, 58. 235. 1905. 12. Batelli et Stern. Recherches sur la catalase dans l'organisme animal. Arch. di Fisoloqm, 2. 471. 1905. 13. Batelli et Stern. La pliilocalalase et l'anticatalase dans les tissus animaux. Soc. de Biologie. 58. 758. 1905. 14. Batelli et Stern. Recherches sur le mode d'action de la philocatalase. C. H., 140. 1352. 1905. 15. Batelli et Stern. L'activateur de la philocatalase dans les tissus animaux. G. />'.. 141, 139. 1905. 16. Batelli et Stern. Analogie entre l'action de l'anticatalase et l'action du sulfate ferreux. Soc. de Biologie, 59. 521. 1905. 17. Batelli et Stern. Recherches sur l'anticatalase dans les tissus animaux. Joiirn. de Physiol. et de Pathol. générale, 7. 919. 1905. 18. Batelli et Stern. Recherches sur la philocatalase et l'activateur de la philo- catalase dans les tissus animaux. Journ. de Physiol. et de Palliol. générale, 7. 957. 1905. 19. Batelli et Stern. Die Kataia,se. lîrgehnisse der Physiologie, X. 20. BERGE.VGRiiN. Uber die Wechseiwirkung Zwischen Wasserstoffsuperoxyd uiid verschieden Protoplasmaforinen. Dorpat, 1888. (34) W. FRKEDERICKSZ. FiOLE PHYSIOLOGIQUE DE LA CATALASE 113 21. BoRELAs et TouPLAiN. Sur les diastases du lait. C. R., 140. 10S7. 1909. 22. Bredig. Aiiorgaiiisclie P^'ermenle. Leipzig, 1901. 23. Bredig und Muller von Berneck. Uber anorganische Fevmenle. Zettschr. f. physik. Chem., 31. 258. 1899. 24. Bredig und Ikeda. Uber anorganische Fermente. Zeitschr. f. physik. Chem., 37. 1. 1901. 25. Bredig und Reinders. Anorganische Fermente. Zeilschr. f. physik. Chem., 37. 323. 1903. 26. Brown and Neilson. The influence of alkaloids and aikaloidal salts upon calalysis. The Amer. Journ. of Physiol. B. 427. 1903. 27. Chodat. Les ferments oxydants. Journal suisse de Chimie et Pharmacie, 1905. No 46-48. 28. Chodat. Darstellung von Oxydasen und Katalasen tierischer und pflanz- licher Herkunf't. Methoden ilirer Anwendung. (Abderhalden, Uandbuch der Biochemischen Arbeilsmeihoden). 29. Chodat et Bach. Untersuchungen iiber die Belle der Peroxyde in der lebenden Zelle. Berichte d. d. chem. Gesellsch., 35. 1275. 1902. 30. Chodat et Bach. Hecherches sur les ferments oxydants. Arch. des Sciences- physiques et nnt., Genève, 477. 1904. 31 . Chodat et Pasmanik. Sur le partage dans l'action de la péroxydase en pré- sence de la calalase. .\rch. des Sciences physiques et natur., 23. 1907. 32. Dalinewski. De la décomposition du peroxyde d'hydrogène par les tissus animaux et par les microbes. Le physiologiste Russe, 1900. 12. 33. Dewitz. Die wasserstoffsuperoxydzersetzende Faliigkeil der mânniichen und weiblichen Sclimelterlingspuppen. Zentralbl.f. Physiol., 22, 145. 1908. 34. DziERZowsKi. Sur la catalase de l'appareil digestif. Arch. des Sciences biolo- ijiques de St. Pétershourg, 14. 1909. 35. Engler und Weissberg. Kritische Sludien iiber die Vorgànge der Autoxyda- tion. 1904. 36. Ecler- Zur Kenntnis der Katalasen. Beitr. s. chem. Physiol. und Patholo- (jn. 7. 1905. 37. EuLER. Katalyse durch Fermente. Zeitschrifl f. Physiol. chem., 45. 1905. 38. EuLER. Zur physiologischeu Rolle der Katalase. Cenlralblatt l'ilr Bact., Parasit.. etc.. \\l, 1908. 39. Faitelelowitz. Sludien zur Kenntniss der Milchkatalyse des Wasserstoff- superoxyils und deren Lâlimung durch négative Katalysatoren. Heidel- berg, 1904. 40. Gottstein. Ueber die Zerlegung des Wasserstoffsuperoxyds durch die Zellen, und einige henierkungen iiber eine mikroskopiscbe Heaction fiir Bac- térien. Viichoiv's Arch., 133, 1893. 41. Grûss. Beitrag zur Enzymologie. Festschr. f. Schwendener, Berlin, 184, 1899. 42. GriIss. Kapillarisalion des Hefezellsaftes. Wochenschr. /'. Brauerei, 25. 5. 1908. 43. Hoffmann und Spieqelberg. Ueber die Wasserstofîsuperoxydzersetzenden Bestandteile der Kleie. Wochenschr. f. Brauerei, 22. 1905. 44. Jacobson. Ueber ungeformte Fermente. Berlin, 1891. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE, N" 3, 31 marS 1911. 8 ili lîUI.LETlIN UK LA SOCIÉTK BOTAMQUE J)K (lENKVE (35) 45. Jacobson. Uiilersucliungen Liber losliche Fermente. Zcilschii'lt. /. physiol. Chem., 16. :i40. 1892. 46. IscowESKO. Arsenic colloïdal el calalase. Soc. de Biol., r)9. 45. 1903. 47. IscowESKO. De l'équilibre chimique dan.s l'action hépatocalalylique. Soc. de Biol., 59. 1055. 1905. 48. IscowESKO. De la présence de la catalase dans les organes. Soc. de Biol., 59. 1905 et 60. 1906. 49. IscowESKO. Action de la calala.se sur l'eau oxygénée à concentration crois- sante. Soc. de Biol., 60. 277. 1906. 50. IscowESKO. De l'intluence de la dilution sur l'action de la catalase. Soc. de Biol., 60. 352. 1906. 51. IssAjEw. Ueber die Hefecatalase. Ze//sc/i/-. /'. /)//(/.svo/., 42. 1904 et 44. 1905. 52. Kastle und Lœwenhart. The catalylic deconiposition of hydrogen peroxyde II. Amer. Chem. Journ., 29. 663. 1903. 53. KoHL. Ueber das Wesen der Aicoholgarung. Beihefle zum Bolan. Zenlralbl., 26. M5. 1910. 54. Lepinois. Sur les ferments solubles décomposant l'eau oxygénée. Soc. de Biol., 1899. 401. 55. Lepinois, Sur l'existence dans l'organisme animal de plusieurs matières albuminoïdes décomposant l'eau oxygénée. Soc. de Biol., 1899. 428. 56. Lesser. Zur Kenntnis der Kalalase. Zeitschr. f. Biol., 47. 1. 1906 el 49. 575. 1907. ' 57. LiEBERMANN. IJeitriige zur Kenntnis der Fermentwirkungen. Zeitschr. /'. exper. PathuI . und Ther., 1, 428. 1904. 58. LiEBERMANN. Arbeiteii aus dein hygienischen Institute der Univer»ilât I5uda- pest (1904). Separat-Ahdruck aus dem Archiv fur die ges. Physiologie. Bd. 104. 59. LiEBERMANN. Ueber die Wasserstoffsuperoxyd-Katalase einiger Pflanzenex- trakte. Pfliigers Arch., 104. 201. 1904. 60. LiEBERMANN L. uud P. Ist zur (iuayakreaclion die Gegenwart einer Kala- lase notwendig? Pfliigers Arch. 108. 489. 1905. 61 . Lœw. Catalase a new enzyme of gênerai occurrence, with spécial référence to Lhe tobacco plant. U. S. Départ, of Agric. Report Nr. 68. 1901. 62. Lœw. Eine Bemerkung iiber Katalase. Zeitschr. /'. Biol., 43. 1902. 63. Lœw. Spielt Wasserstotfsuperoxyd eine Bolle iti der lebenden Zelle? Ber.d. d. chem. Gesellsch., 36. 2487. 1902. 64. Lœw. Zur Unterscheidungzweier Arien Kalalase. /<'H^a/6/./". Bact., 10.1903. 65. Lœw. Zur physiolog. Bedeutung der Katalase. Zenlralbl. f. Bact., 21. 1908. 66. Lœw. Zur Tlieorie der Kalalasefunklion. PIliigers Arch., 128. 1909. 67. Lœwenhart and Kastle. On llie catalylic décomposition of hydrogen peroxide and lhe mechaiiism of induced oxydations togelher with a note on the nature and funclion of catalase. American Chemic. Journ., 29. 1903. 68. Markovike. Iniluence des substances toxiques el auti.sepliques sur la respira- tion des plantes. Varsovie, 1901 (Busse). 69. Neilson and Brown. Elfect of ions on lhe décomposition of hydrogène peroxydeand the hydrolysis of bulyric elher by a watery extract of pancréas. The American Journ. of Phys., 10, 1904. (3(») w. Ki!Ki;hi;i;i(:ixs/., ikili: l'iivsioi.ofiiuuE ijk la catal.vsI'; 115 70 Neilson ami Tekry. Tlie elîecl ol' liypiiolics on Ihe raie of calalysis uJ'Iiydro- geii tlioxyde by kidiiey exlracl. The American Joui n. of Phys., 14. l'.lO"). 71. Neuhaus. Conlriljiilionà l'élude des ferments oxydants. Université de Genève. Institut l>otanique, 7me série, Il'ne fascicule. 72. Neumann-Wender. Die Hefecatalase. Chemiker-Zeilmuj, 300 et ,'^22. 1904.28. l',\. Pai.ladin. Die Alniungspigiiienle derPIlanzen. Zeilschr. fur phys/ol. Ckeiiue. HuUetin de l'Acad. d. se. de St-Pelersbourg, 1908. 74. Palladin. Ueber die Wirkung der (iifle aiif die Atniung lebender nnd alige- loteter Ptlanzen, sovvie anf Almungsenzynie. Jahrbiicher fiir ivissensch. Holanik, 431. 1910. 7i"). Palladin. UuUelin du Xll'ne coiitjrés des naluralisles russes à Moscou. Kasc. 3. 17. 190'.». (Russe.) 76. Piizzi-EscoT. Propriétés catalytiques des hydrogénases ; identificatiun delà calalase de M. I.œw et du philothion de M de Hey-Pailhade. Bullelni de la Société clinuicjue de Paris, 27. 1902. 77. PouRiEwiTCH. l')-iiiiislieiiu's Jahrbiicher. XXXV. 1902. 572. 78. Pringsheim. Sludien iiber den Gebalt verscbiedener Pilzsafte an Oxydasen. Zeilschr. f. Phys. Chem., ()2. 1909. 79 Raudniz. Beitrage zur Kenntiiis der oxydaliven Fermente und der Siiper- oxydasen. Zeilschr. f. RioL, 42. 1901. 80. Raudniz. Ueber sogenannle Fermenlreactionen der Milcli. Zentralblatl fiir Phys., 12. 1898. 81 . RossBACH. Ueber die Einwirkung der Alcaloïde auf die organisclien Subslrale des Tierkorpers. Arch. /'. e.vper. Palhol. und Pharm., 1. 1873. 82 Rywosch, D. et M. Ueber die Katalase des H2O2 durch Bactérien. Zentralbl. /. Bacl , 44. 1907. 83. ScHj.R. Beitragezur Cbeniie des Blules und der Fermente. Zeilschr. f. liioL, G. 1870. 84. SciiŒNBEiN. Ueber die katalytische Wirksanikeit organiscber Materieu und deren Verbreitung in der Pflanzen- und ïierwelt. Journ. f. prakl. Chem., 89. 1863. 8,-). Senter. Das Wasserstolfsuperoxyd zersetzende Enzym des Blutes. Zeilschr. f. physik. Chemie, Bd. 44. 2o7. 86. Spitzer. Die Bedeutung gewisser Nucleoproteide fiir die oxydative Leistung derZelle. l'Ihïiiers Arch., 67. 1897. 87. Stanek. lleber die Kalalaseutopograpliie in tler Zuckerriibenwurzel und einige Beitrage zur Keiinlnis der.selben. Zeilschr. f. Zuckerindusirie in bôh- men, 31 1907. 88. Thenard. Nouvelles observations sur l'eau oxygénée Ann. de chimie et de physique, 1 1. 1819. 89. Ville et Moitessier. Action du sang sur l'eau oxygénée. Soc. de BioL, 54. 1902. 90. Ville et Moitessier. Sur les principes décomposant l'eau oxygénée contenue dans les hématies. Soc. de liiol.. WHÏ.i. 91. Zeller. Ueber die Wirkung des Lichtes auf das Ferment Katalase und die Sensibilisirung durcb fluoreszirende Sloiïe. Miinchen. 1907. 92. Zeller und Jodlbaur. Die Sensibilisieriing der Katalase. Bioch. Zeilschr., 8. 84. 1908. 416 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ROTAMOLE DE CENÈVE (1) BIBLIOGRAPHIE 1. — Gênera Hepaticarum, Clé synoptique avec lii^iiics (N; tons les genres connnsd'llt'paliqnes, à rexception des dérivés de raiieien Lejevnea et des cinq iionveaux genres monotypes liiire(/ia,Ascidiota, A[e>;(>pi!ichi(i J',(>Ua iiicUfnA M(is'k(iI()ii flo(i ,\yAV Vm Aa{\0\]TVYxE{-\ \^()^), ancien professt-nr de sciences natnrelles an Collège S'-Clément de Metz. — Brocli. in-8'% 42 pages, avec 142 figures in texte, prix4fr. Dijon, librairie Venot, Place d'Armes (lUiO). Consitlérant coinliien l'élude si intéressantp des Hépati(|ues offrait de difticullés pour les débulaiils, l'auleui* de cet ouvrage a fait œuvreutiie en rendant la science hépaticologique accessible au plus grand nombre par la rédaction des tableaux synoptiques conduisant à la détermination des genres. Trois groupes principaux sont tout d'abord distingués : 1" les Hépatiques foliées ; 2° les Hépatiques à thalle, et 3° les Hépatiques intermédianes entre ces deux groupes. îles Hépatiques foliées sont ensuite divisées en deux grandes classes selon que les feuilles sont incombantes ou non, puis chacune de ces classes est subdivisée en Hépatiques à feuilles entières, Hépatiques à feuilles bilobées et Hépatiques à feuilles 3-4-lobées; le même procédé est adopté à l'égard des Hépatiques ;i thalle. — Les figures très bien faites des 142 genres ont été dessinées directement d'après nature ou d'après les publications de Spruce. Schilfner et F. Stephani. Ces figures typiques suppléent pour chaque genre à la brièveté des diagnoses en regard desquelles elles sont placées; elles font de cet atlas un répertoire unique n'ayant jusqu'ici son équivalent dans aucune langue. Ce consciencieux petit travail rend d'autant plus regrettable la mort de son auteur qu'elle l'a surpris avant sa publication déllnilive. le privant ainsi du légitime plaisir de constater le succès qui lui est assuré. 2. — Excursionsflora fiir Oesterreich (mil Ansscidnss von Calizicn, Itnkowina nnd Dalmatien), von D' Kap.l KniTScn, k. k. o. ('■». Prof, der Uolanik au dci- k. k. I^nivei-silal in C.ra/. — II''', neu durcligearlieitele Anllage. — In vol. in-12, L.\.\X el 720 pages; prix: broché '.) Mk., relié 10 .Mk. — W ien I, Kai'l Cerolds Sohn, éditeur, Barbaragasse 2 (tlK3U). Le succès des ci Flores d'excursionn, dans lesquelles toutes les espèces d'un domaine géographique donné sont décrites avec précision, est proportioiuié à la compréhension qu'a l'auteur des besoins de l'étudiant. Dans un vaste pays par- ticipant à des sous-sols et des climats aussi variés que le sont ceux de l'Autriche, une entreprise de ce genre semble malaisée, tant la statistique des plantes vascu- laires y accuse un nonil)re élevé d'unités spécifiques. C'est cependant le problème que M. Fritsch a abordé et résolu dès 1897 ; le succès de cette solution a été tel qu'une seconde édition, revue et mise au point d'après les décisions du Congrès botanique de Vieiuie en 1905. s'est imposée et a été publiée en 1909. Sous un léger format de poche. !'« Excursionsflora fiir Oesterreich » du DrR. Fritsch décrit non seulement, d'après le système d'Engler et Prantl. toutes les familles et espèces de plantes vasculaires de l'Autriche, mais encore il en aborde l'étude analytique des genres dans une clé basée sur le système de Linné, si pra- tique en cette circonstance malgré son caractère artificiel. — Deux préfaces (De et 2e éditions), un exposé des principes de Morphologie botanique, une liste des principaux auteurs de Flores régionales, un Tableau des abréviations, un Aperçu du système naturel des végétaux, un Index synonymique. un Registre des genres et noms populaires, et 4 pages d'Améliorations, complètent ce volume très bien fait, indispensable à quiconque veiU herboriser en Autriche. Chambésv. mars 1911. G. Ekacverd. BULLETIN DE LA Pul)lié sous la direction de Louis VIRET, D'" es sciences. Président de la Société. C.liaque collaborateur est responsable de ses travaux. Les aboiiiieiiieuls (SUISSE : 10 fr. - UNION POSTALE : 12 fr. 50) sont perçus chez M. Viret, 77, Rue Jean-Jaquel. Genève. 2f"e SÉRIE, Volume III, No 3. GENÈVE, 31 Mars 1911. SOMMAIRE : 1 . Krkkdericksz : Nouvelles recherches sur la catalase (fin), page 1 13. 2. Bihlioijraphie : Ch. Lacoutuhe, Gênera hepalicarrim ; Dr Kari. Fritsch, Éxkiirsiouzthra fur OEsterreich (com|)te rendu par G. Beauverd), p. 116. 3. Compte rendu de la Séance du 13 mars 1911 : AlTaires administratives, p. 117. — Programme des herborisations, p. 118. — Question du buste A. -P. de Candolle. p. 118. — D'' A. Mégevand : Quelques plantes d'Auvergne, p. 118. — Dr H. Christ et G. Beauverd : Observations sur quelques stations anormales des Alpes d'Annecy, p. 119. — A. Lendner : Une maladie des Tulipes, p. 123. — G. Beauverd : Notes sur trois plantes du TransvaaI. p. 124. 4. R Chodat : Une Cyanophycée coccogène, Ernstiella rufa Ghod., p. 123. 5. A. liE.NDNER : Une maladie des Tulipes (avec 4 vignelles), p. 126. 6. G. Beauverd : Notes sur quelques plantes de l'Afrique australe (avec 4 vignettes), p. 132. COMPTE RENDU »3T"ie séance. — Lundi IX mars 1911. — Ouverte à 8 h. '/s dans la salle de la bihliotlièqiie de l'Institut botanique, Uni- versité, sous la présidence de M. le D"" L= Viret, président. Le procès-verbal de la 336'"^ séance est adopté. Les deux candidats inscrits à l'ordre du jour sont admis sans opposition : M"^ Dazewska, assistante à TUniversité, présentée par MM. Chodat et Lendner. M. Isaac Ernst, ingénieur-électricien, présenté par MM. Chodat et Lendner. La candidature de M. Pamfil, D' es sciences est inscrite pour Tordre du jour de la séance du 10 avril prochain. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE, N'o 3, 31 UiarS 1911. 9 lis riULLETI>' DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (12) Publications reijups : FRANCE : « Notulse systematicie » du Muséum de Paris, mars 1911 ; ETATS-UNIS : iV' annual HcporI of the « Missouri Ix.taiiical Garden » (S'-Louis, 1911); Proceediju/s of the a Iiidiana Acadeniy of sciences », 25'"'- année (Indianapolis, 1910); SUISSE : Bolletino dellu'Socielà licinese di scienz^e naturale (Lugano, janvier 1911). PROGRAMME DES HERBORISATIONS POUR 1911. — Au nom de la Commission des herborisations, M. Viret présente le programme sui- vant pour les excursions de 1911 : IS-l'j avril, plantes vernales de la basse Maurienne ; le programme détaillé sera envoyé aux membres en temps utile. Mai (date à fixer selon Tétat de précocité de la saison) : llore de la vallée de Suse comparée à celle du Valais central. Juin (date à fixer), flore subalpine du bassin de Sallanches (Haute- Savoie). Automne, herborisation cryptogamique annuelle, dont but et la date seront fixés en temps utile par le chef de course, selon les circonstances. Ce programme est accepté sans discussion. QUESTION DU BUSTE A.-P. DE CANDOLLE. — En réponse à la pétition adressée en décembre 1910 par la Société botanique au sujet du déplacement du buste A.-P. de Candolle, le Conseil adiiiinisli'atif de la Ville de Genève a adressé une lettre explicative à M. le D'" Viret, président de la Société, qui en donne lecture cà l'assemblée. Après avoir pris connaissance de ce document qui paraît donner satisfaction aux vœux émis par les pétitionnaires, Pincident est considéiv comme licpiidé provisoii-ement. M. le président remerciera le Conseil adminis- tratif [tour ses bonnes intentions et lui demandera en outre de bien vouloir le consulter, ainsi que la famille de Candolle, au sujet du futur enqîlacemeul (pii sera choisi |)(»ur y éditiei- le uionunient d'A.-P. de Candolle. — M. Casimir de Candolle ajoute quelques mots relatifs cà ses démarches persoimelles poui' le même sujet, et donne en outre de nouveaux renseignements sur la question de fOrangerie, qui n'est pas encore solutionnée. QUELQUES PLANTES D'AUVERGNE. — M. le D-" A. Mégevand i)ré- sente quelques observations sur les plantes suivantes récoltées aux environs de Singles (Puy-de-Dùme) et dont il communique à rassemblée des échantillons d'herbier foi-t l)ien préparés : Scilla Lilio-Hyacinthus L. — Belle liliacée cà gros bulbe et à hampe atteignant jusqu'à iO centimètres de hauteur : diins les prairies humides et le long des haies, où cette espèce fleurit d'avi-il à juin. Espèci» pyrénéenne, répandue dans les départements français de l'ouest et du centre, ainsi qu'en Espagne. Meconopsis Cambrica Viguier : au boi'd d'iuie petite rivière, affluent de la Dordogne. — Celle belle papa\éracée, d'un jaune de chrome clair cà l'état frais, devient d'une nuance orangée à l'état sec. Répandue dans la chaîne des Pyrénées et les montagnes de l'Espagne, son aire atteint la Grande-Bretagne au noi'd t^t les (lépait(Mnents fran- (18) CO.MI'TE RE.NDL DES SÉANCES DE 1011 110 cais compris ciiliv rilrraiilt et la Côte-d'Oi', à Test; iiidunirc jadis par Lcrcsclic dans le Jura suisse, où elle était sens doute sujjspontanée, celle plante a été rayée de la llore suisse de Schinz et Keller. I.e genre MeconopHiH comprend 10 espèces, dont six pour la région liimalayenne, deux en ('.lune, une en Cùdifornie et Faulre, (pii lail roltjet de cette counnunicalion, est unique en p]uro|)e. Ranunculus Lenormandi K. Scliult/ : dans une mare aii\ environs de Singles. Espèce rare, voisine du H. Iieileraceiis L. dont elle se dislingue nolammcul par des fi-uilles à lobes crénelés, ses grandes lleurs à pétales d'une double longueur des séi)ales et par des carpelles ternnnés en bec. L'aire de cette plante comprend les pays de l'Europe occidentale depuis le nord du Portugal et de TEspagne ocridentale jus- qu'en Angleterre et en Belgique, avec diverses stations dans les dépai-- temenls tVan(:ais de l'ouest et du centre. Inconnue en Suisse. Erica cinerea L. — lielle bruyère rigoureusement calciluge, ornant à l'exclusion de toute autre plante un |)lateau des environs de Singles. Espèce des terrains siliceux de l'Europe occidentale, répandue de la [Norvège méridionale et des îles Feroë jus(prau Portugal, d'où elle pénètre'dans le bassin méditerranéen jusqu'en Ligurie ; manque toutefois en Provence, en Corse et dans les Alpes Maritimes. Scutellaria minor L. — Jolie petite piaule liante de 10 à âOcen- tiuiètres, assez abondante en Auvergne et dans les prairies maréca- geuses. xVire géogra[)liique : Europe occidentale moyenne, depuis l'Allemagne et l'Italie .septentrionale jusqu'en Hollande, en Grande- Bretagne, en Espagne et en Portugal ; évite le terriloii-e suisse, dont la station la plus rap|U'ocbée serait celle des marais de Cliautagne (Savoie). 'Wahlenbergia hederacea Keichenbacb : cette gracieuse cani- panulacée silicicole prospère en conqjagnie de l'espèce précédente ; son aire compi-end les pays de l'Europe occidentale s'étendanl de la Bavière à rii'laiide et du Hanovre au [*ortugal ; manque en Suisse. Senecio adonidifolius Loiseleur : très abondant sur inie mon- tagne siliceuse |)rès de Bort (Corrèze), ainsi que dans les montagnes du Forez. Plante calciluge pyrénéenne, i)lus ou moins réi)andue sui- terri- loii'e espagnol ainsi ([ue dans les déparlemenls IVancais d<' l'ouest et du ceidre, jusqu'aux environs de Paris. OBSEBVATIONS SUB QlELniES STATIONS AXOBMALES DES ALPES D'ANNECY. — A propos du récent travail pidilié sur les Alpes d'Annecv dans le fascicule 1 du Bulletin de lu Soviet r /{o/ti/iit/iie de Génère, M. le D"" Hermann Christ adressait les lignes suivantes à l'auteur du int''moire cité : tt Riehen, 17 février 1911. « Mon cher Monsieur, « En lisant votre si intéressant aperçu de la flore des Alpes d'Ainiecy, je vois que vous avez constaté là, comme M. Bri(|uet l'a déjà fait pour d'autres massifs de la Savoie, un mélange fort étonnant d'espèces alpines et d'espèces xérollier- 120 BULLETIN UE LA SOCIÉTÉ HOTAMQUE DE GENÈVE (14) iniques dans les mêmes localités. Vous ii'enlrez pas en disi-ussion sur les causes de ce phénomène; il ne vous sera pas désagréable peut-être de connaître ma manière d'envisager ces mélanges. « Les chaînes dont il s'agit sont des massifs étroits, ahrupls, à pentes raules, à vallées resserrées. Dans ces vallées, en raison de leurs pentes rocheuses et île leurs éhoulis calcaires, les espèces xérothermique<; peuvent s'élever considérable- ment. D'autre part, la flore alpestre qui couvre les crêtes de ;2000 m. et au-dessus s'élevaiit immédiatement presque à pic, envoie constamment vers le bas. par les ravins et les rochers, une partie de ses éléments qui se trDUveiii ainsi en coiilacl plus ou moins rapproché avec les espèces xérothermi(|iies La distance liorizoïi- tale est à peu près nulle, et la distance verticale est enrayée par le mécanisme de la dispersion qui amène constamment les eaux, les pierres, la terre et des plantes vers les niveaux inférieurs. « Ici, il se fait une sélection. Une partie des espèces ainsi descendues ne se maintiendra pas; une autre, au contraire, s'adaptera aux circonstances et au voi- sinage d'une flore plus Ihermophile; toutefois, je pense que ce seront particulière- meii! les localités ombragées, protégées contre la dessication, qui otl'renl le Rhododendron et le Puradisia dans le bas de ces vallées ? « Un phénomène opposé s'observe dans les Alpes à pentes larges, où la dis- tance horizontale du thalweg et des crêtes est considérable. Prenez la pente N. du Valais, série interminable de terrasses à pente fort douce ; ici I on n'observe point le mélange mentionné : toute la flore alpestre est campée à des élévations considérables sans montrer d'avant-posles vers la plaine; les régions y sont nettement tranchées. iNaturellement, la descente par une pente aussi longue, dont les parties basses n'ofl'rent point de repaires favorables aux espèces de la mon- tagne, ne présente pas assez de chances. En Valais, c'est seulement la pente très alfrupte de la chaîne comprise de la Dent-du-Midi à Martigny qui oflre des ana- logies avec les Alpes savoisiennes ; je ne sais si vos observations, bien plus im^portantes puisqu'elles se basent sur l'autopsie, cadrent avec mon hypothèse? )> En remerciant vivement le savant anteiir de la Geof/rapltie dcr Forne et de la Flut-e huihhc cl .sr.s- on(]ines pour le bienveillant inlérèl qu'il porte à une question de tloristi([ue locale, M. Beauverd observe i\m la lettre ci-dessus lui a été adressée alors que l'article en question n'était publié que jusqu'à la page 32 du Ihillelih, le reste (pages 83 à "i) étant alors sous presse pour paraître avec le fascicule du 28 février. Bien que cette seconde partie du travail contienne de nombreuses indications complétant les notes du début, elle ne comporte, efîectivement, aucune discussion approfondie du sujet, l'idée de l'auteur étant de réserver pour un mémoire ultérieur un cbapitre spécial destiné à une discussion de ce genre (cf. Bulletin III : 73, 2"). iNéaimioins, il saisit avec empres- sement l'occasion qui lui est offerte de revenir avec plus de détails sur l'analyse des stations alpines abyssales des Alpes d'Annecy, qui peuvetit se répartir entre les trois catégories suivantes : 1° Stations d'origine accidentelle, dues à une condiinaison de la topogi-aphie actuelle et des facteurs édaphiques des lieux : la b'ttre de M. Clirist anaivse magistralement les stations de ce genre, doid l'exemple le plus IVajjpant dans les Alpes d'Annecy est certainement celui du ravin de Montmin, à 900 m. d'altitude, oii les Soldanella alpina, Cypripedimn cah't'oliiH et Globitlariu inidicnulin voisinent avec les Hubia pn-ei/rina, Liiuan letnufolium et l'Iijcholin mœifrdf/d (cf. liulletin 111 :27). llàtons-nous de compléter ces précédentes indications en ajoutant que si ces trois dernières plantes sont là dans une situation relativement normale, (l'accession à cette altitude extrême leur étant facilitée par les (15) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE l',»11 121 cliaiidi's expositions iVuu ravin ouvert au midi 'i, l;i iircuiièrc, jiccoinpa- gnée d'ailleurs des Croriis rcnnis, /'i)if/uicula alpitio, Vrimvia farinosa et autres es|)èces uionta^uardes, est véliiculée soi! \vav les fonnidaljles avalauclies deseeudanl directeuieut des plus hautes régions de la Tour- nette, soit par la crue des torrents. Et tandis qu'elle s'est acconirnodée du cliinai frais ^\\\ liètre comme l'alteste d'ailleurs la |»réseiice noi'uiale du Cjipripcdiiim, les trois espèces tliermoplules ne ciuittent pas la rive ()|ip()sée du toirent, Ijoisée de (piel([ues rai-es chênes et recouverte par-ci pai'-Jà (VAiTlu.s/np/n/l/ds uvo-uni : il s'agit donc heaucoiip plus iVwwc jii,ii(ip()s/ti()i) de |)Iantes alpines et de plantes méridionales que d'une \éritahle supcrposilion de ces deux éléments. Le mènu' phéno- mène s'ohserve dans les gorges boisées de l'Arly, du Bonnant, du Foron, dn Borne, du P))-onze, etc., mais sans pi-ésence de l'élément méridional. 2" Stations d'origine ((reliquale)),duesà une acconnnodalion datant des \icissitudes climali([ues d'un passé vraisemhlahlement contemporain des dernières fluctuations de l'époque glaciaire. Les stalions de cette natiu'e sont tort rares, et ne doivent èti-e admises comme It'lles qu'avec la plus grande prudence. Dans les Alpes d'Annecy, l'on ne saurait être affirmatif à leur sujet que gTcàce aux exenqdes tirés des territoires limitrophes tels que ceux du .lura savoisien ou du .Jura hugeysan, où (juelques espèces alpines prospèrenl dans les gorges ombragées de l'étage inférieur, tandis qu'elles manquent totalement à l'étage supériem- mu'mal, lorsque ce n'est pas cet étage lui-même (|ui fait com])lètemenl défaut dans le \]n\ssiUm\\'>i\gé{(k'u/./(tiHf (iin/a.slifhliu, l'riinida Aiiriciild, l'iiKjiticula alpiria, Hi/pcr/cum tiiimmiiliirif(tliiim , Saaifmga exarafa, etc., des cluses du Jura savoisien; Livario olpina var. pr/nra, Eri/sinnnn nchrolciicinji var. f/hurosiiiii , l'oie iililhi ctni/rsceti.s, etc. de la cluse de Tenay; l'rimuhi Aiiririiln iU'<' cluses du .lura bernois, etc.) : l'unique exemple à citer est celui de la cluse de S'-Clair avec ses CfiilidiKi (Jliisii et ses innond)rables /'riiim/a Aiiriciih/ lapissanl les parois dominant la l'oiite de Thoues, tandis (pie les somuutés \oisines, hautes de 1280 à IHOO m., n'oflrent aucune trace de ces deux végétaux. Ajoutons (pie la floraison de ces espèces, plus hâtive (]o deux mois (mars-avi'ih (|U(^ dans les stations normales du i^armelan ou de la Toui'- nette (juin-jiullel), maintient pai- la culture ce cai'actère de |)i-écocité, tandis que les plantes acclimatées de l'étage alpin, cultivées dans des condilious ideidi(pies, fleurissent beaucoup plus tard : ((uati'e /'riiiuila Aiin'nihi de S'-lllair (.MU m.) introduites aux Jordils eu IDOii, eu même temps (pi'un pied l'apporté du Parmelan (1800 m.), se sont épanouies dès le 12 mars en lUlO, et le 20 mars en 11)1 1, tandis que la |)lante du Par- melan ne présente ses premières (leurs qu'à la lin d'aMMl ou au com- mencement de mai. ïl convient en outre de remarquer (jue poui- chaque teriltoire envisag('', (piehiues bonnes espèces à aire disjointe coulrihuent puissamment à souligner le caractère de «reliques» de ces stations : ainsi du Co/rx brevirollis de Tenay (Jura bugeysau), de VAhvfjene (ilpiiKi, du fiulbocodiinii vcnnnii , etc. du Jura sa\(tisieu. et des Siixi- ' Voir sur ce sujet b. Mah.ret. « Descente des plantes alpines en Valais », in BuU. Acad. intern. Gèi«,r. bol. XIX : 21-22 (janv. 1910). l'i± HULLETl.N DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (16) /hif/a niitlala, lihododcndron hinudum, TrieiituliH ciiropica, etc. des Alpes (rAnnecy. ;î" Stations anormales douteuses, lésiiltanl de laits (rjucoin- iiiodalioii inteniiédiaires entre les deux cas précédents (considérés comme extrêmes) : les stations al)yssales soid ti'o|) éloli^nées de leui- foyer présumé d'alinKMdalion pour (jne Ton puisse aflirmei" le l'enou- vellement régulier d'un apport de graines l'ésiiltant de la topogiapliie actuelle de la contrée; mais, d'autre pai't, les stations noi'niales des espèces alpines ligm-ant dans la station abyssale sont trop rré(iuentes dans la dition pour ([u'il soit nécessaii'e de i-ecourir à la théorie des reliques afin d'expli(pier leui' présence dans une station à-drnii anor- male. Dans le cas particulier des Alpes d'Annecy, il est i)lus |)rudrnl de classer dans cette catégorie les stations de Crocus vei-nim des pi'airies de Veyrier, au Itord du lac d'Annecy, celle du It/iodoilciulfdn fcrriif/iNeion du Roc(leCI)ére(T)0()ni.)et du6V/^//V//y^/r/.v(7cy>/wrA7/ tl('slorélstlt'S'-F('rré(»l (HOOm.iet du \allon d'Entrevernes (8(10 m., Bauges). Il est toutefois digne de remarcpie, pour le Roc de Chère, de constater qu'il s'agit là non i>oint d'une plante isolée, mais bien d'une vérita])le formation coiftnisaut, dans des conditions spéciales de milieu, en compagnie de plusieurs autres espèces montagnardes (cf. (iuinier, le liuc de Chère, pages 10r)-l()() (lu tiré); peut-être s'agit-il aussi d'ancicnuf's stations accidentelles et acconunodées, datant d'une époque où un climat un peu dilférent du nôtre favorisait la présence de cokmies alpines à une proxiniit('' plus grande des stations inférieures : une dilf(''rentiation cli- mati(pie |)ltis ou moins récente aurait alors contrihué à la suppression de ces jalons intermt'diaii'es, tandis (pie la station alnssale se maintient plus ou moins intacte, à la faveui' de conditions é(laplii(jues spéciales? Quant aux exemples cit(''s de la tlore du Valais, il existe quehfui^s excei)tions à noire connaissance, telles que celles de la [)rés('nce du Viola venLsid, du (io/iiini hclrclicinii et du Viola pinnola (hw^ les Gorges de la Lizern<\ près Ardon, aux allitmlcs de ()()() à 1200 m. ciniron ' : mais ces exceptions ne font que confirmer la l'ègle, puisqu'il s'agit pré- cisément dans ce cas de l'un des rares exemples, offerts par la chaîne bernoise, de |)arois abruptes aboutissant directement à la plaine par des gorges ressei'rées et très fraîches, où s'accinnulent longtenqjs les débris d'avalanches. De même au-dessus des hameaux d'Avent et d'Erde, adossés à l'un de ces |)lateaux à pentes douces, boisées de petits chênes, caractérisant le versant \alaisan des Alpes liei'uoises : l'on peut y récolter les l'-dnidisia Lilioshinii cl Liinnii (ilpiimin à la basse altitude de 700-800 m.; mais là encoi'c, une cause accideidelle régit celle dis- ti'ibution anoi'male : la desrente des foins de rAljie, liés en gerlx^s grossières, permet d'essemer les gi'aines nnires des [dantes monta- gnardes, ([ui jalonnent ainsi, et d'une manière rigoureusement limitée, la voie suivie par les montagnards poiu' s(M"rei" leurs l'écoltes dans les « raccards » de l'étage inféi-ieur. D'autres exenqdes pourraient être cités, démontrant (|ue les causes d'erreur ne maïupient pas pour donner une interprétation fanli\e aux stations anormales de i)lanles al|)ines ; néamiioins c'est a\('c profil (pie les tloi'istes analyseront de plus en })lus » Voir Bull. Irnv. Soc. bol. Cenéve, fasc. Vlli : ;i7-.^9 (1897). et Bull. Soc. Mnrithienne XXV : Tài-îm (1897). (17) COMl'TE RENDU DES SÉANCES DE lUll 423 les laits île ce i;eiii'e, et si lu véi'ilé iiil(''i;rale irapparail pas de priiiic abord dans leiifs (l'uvres, ces conlril)idii»iis ifeii constitiieronl pas moins un achetniiieuienl vers la solution possible des |)i-oblèiiies si coiiipliqués de la |)b\toi;éoin-apliie alpine. Jhins cet oi'dredMdées, signa- lons la l'écente « (;onti'ibuti(»n à l'étude j)liytoi;éogi'apliique du massif alpin », que notre collègue M. Marrel a publiée dans le N» 243 du Hiilh'/iti (le l'Académie intcriiatioiialc de (léof/ivplu'e bolauiqiic, et où il ti'aite de la « Descente des plantes al|)ines en Valais » (janvier lUlO). D'ailleurs, ([uelle que soit rojtinion que l'on puisse avoir sur les causes de ce pliénomène, il n'en restt^ pas moins acquis (pi<' dans les trois cas envisagés, il s'agit, comme nous l'avons l'emarqiié plus liant, lion point d'une superposition absolue des deux éléments alpin etther- mopbile, mais bien d'unejuxlaposilion pinson moins i nti me, l'égie parles lacleurs |)liysiograplH(iues propres à chacune des stations : c'est ainsi qu'au dénié de S'-Clair, il faut gagner l'autre rive du Fier pour récolter les espèces les jibis tliei'moi)liiles telles q\w FintHiiia pnnuunbensjfelian- Ihemum cannni, Anil/is miiroliH, A. serpi/llifolid, Ci/cUntieii ciirojurinn, etc. ; an Hoc de Chère, les espèces \érotbermi(|ues ne réapparaissent tpi'après avoir quitté le petit vallon marécageux où prosjjère le lUiodo- (lendi-on et les plantes de tourbières; à S'-Ferréol, il faut sortir du ra\in boisé où le (icnlianu asclcpiodcd fleurit en compagnit' du houx et de la callune [)our récolter les Ailhioiwnia saxafile, Lactuva pcrcnnis et autres bonnes plaides des garides voisines. Et les exemples pourraient se multipliei'à l'inlini. En réponse à un résumé des remarques expo- sées plus haut, M. Christ a très obligeamment ajouté les lignes sui- vantes, datées du 7 mars 1911 : « Vos trois catégories sont parfaitement justes, et vous serez d'accord (ju'il faut, en premier lieu, examiner s'il y a proximité (ce qui n'est pas toujours la nii^me chose que coiilinuité). Ce n'est que là où la proxunité est exclue que l'on peut aljorder la supposition de relique, en tenant compte de la contiguration du terrain. 11 y a des reliques absolument isolées {Crocus au Wiirtemlierg. etc.). mais la règle nous montre les reliques plutôt par association et sur des terrains délerininés, tels que tourbières, etc. Pour les espèces /^/v/r////y/ Mais le stade le plus intéressant est celui uii l'on voit se détacher des espèces de conidies en chapelet. Gela arrive soit au-dessus du lilament enroulé en spirale, soit au soinmel d'un lilament normal, soit enfin, maisplus rarement, à |)ai"tii'des cellules tordues en spirale. Finalement ces cellules isolées sont mises en liherté par ruptuiv de la gaine ou en se détachant par le sommet de celle-ci. Souvent aussi, elles se multi- plient en éléments chi'oncocoïdes ou (ilœolherr et elles germent hors du filament. Cette plante rap|)elle une Cyanophycée dont j'ai fait Thistoire il y a déjà longtemps et (jui, elle aussi, pouvait produire des thalles à cellules dissociahles, des lilamenls spii'alés (!t des conidies. .le propose pour cette plante la création d'un genre nouveau : ERNSTIELLA nov. ifvnns M i/.ropln/ci'a /■uni. Thallus crustaceus, cellulis in stralum palmelloideum dispositis nunc niinimis ad 1-1,5 ij„ nunc crassiorihus ad 3 [x latis, e quo nascuntur filamenta aut hrèvia more Chanuesiphonis generis conidia pauca edentia, aut lougiora, a-qualia, cellulis transvérse obk)ngis deinde spiraliter contorta, vagina tenui amplectata, vel more Lyngbyarum in homogonia hrevia vel longioi'e secedentia e vagina produntia, vel in coccos unicellulares \v\ bicellulaivs desarticulata. Ernstiella rufa Cliod. nov. species. Char, generis; thallus, lilamenta, cocci, interdum œruginosa, ssepius rufescentia vel pallide purpurascenlia cellukç filamentosum sequalium 1,5-1 ^, ; celluhe thalli et conidia 1,5-3 ij, diam. Crescit in fonte horti pubhci genevensis, dict. Mou-Repos. UNE MALADIE DES TULIPES PAR Alt. LE\Di\EK (Présenté en séance du 13 mars 191 i) Les cultivateurs hollandais connaissent depuis plusieurs années une maladie due à un champignon, (pii envahit le teirain et rend impossible la culture des tuli[)es. Les points particulièrement infectés ont été apt)elés " kwade plekken «, ce qui signilie " taches malignes ». La cause de la foi'ination des taches uialignesaéléattrihuée ces dernières années tant('it au fîo/fi/li.s parasilica Cavai'a, tantôt à une autre espèce qui n'est coimiie (}ue sous la forme de ^ scléro/e » et que l'on a nommée provisoi- rement: Scleroliuiii Tiilipariitn. (-2) A. LKi\l)l\EK. U.NK MALADIE DES TILIDES 127 Kd lYuiiit'c l'.tOi Klebalin ^ démontra ({ik' les deux ('s[)("'(-es élaicnl bien distinclcs. Lo Holi'ulis parasitica, très répandu en Europe, est lM'aiic()ii|) inoins danwci'cnx. il pi'odiiil Mlle iiiidadi)' (pu attacpic lonl (Talxjrd les feuilles lalérales, puis, plus tard, toute la [)lante |)eut être infectée. Il se forme, à la surface des écailles de la tulipe, des tîlameids rami- lles poitenrs de coindies, correspondant à l'espèce décrite pardavara.iConidies plus i^rosses ({ue celles du Holnjlis ciiievcii et mesurant 1 1 à i;{ [j, de large sur 1() à 20 [j. de long), il se foi'me ^bcL ris,'. I. — Bulbe de tulipp attaque par le Sclero Huum Tvliparuin et muni de sclérotes. |)lus tard de petits sclérotes noirs hrillaids, 1 à 2 nnn. de diamètre. Ils sont enfoncés dans le tissu et adlièrent for- tenieid à la plante. Le Sclcrotiiuti Tiilipiinim est bien le champignon qui produit les « faciles mali- gnes »; cela fid démonti'é pai Kbdjahn puis conlirmé par ' Ul)er tlie Bolrvtiskranklieit : und die Sclerotieiikraiikiieit der Tiilpen usw. Jalirb. der Hambur- ger Wiss. Anstalt XXII, 1904: Uljer die Bolrvtiskranklieit der Tulpeii : Ztschr. /'. Pthinzenkr. XIV, 1904. p. 18. l'ij;. 2. — Bulbe attaqué par le Sclerolum tult- parum. Les feuilles lalérales sont malades tan- dis ([ue le bourgeon lerniinal a poussé des leuilles, un bulbe adveiitif s'est formé Sel. = sclérotes. (Dessin original réduit d'V»; A. Leiid- uer del.) 128 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (3) Rizeiiia Bos\ Le cliaiiipignoii ne se iiuilliplie que par voie végétative, en formant soit des (llanients stériles, soit des sclérotes. Ces derniers, séjournant dans Je sol, j^euvent produire des lilainents qui envahissent non seulement les tulipes, mais (Micore d'auti'es plantes telles que Jacinthes, Iris, Fritillaires, (Uaïeiils, iNarcisses, etc. Selon Rizema Bos, la maladie attaquerait en premier lieu lehourgeon terminal, qui sei'ait alurs incapal)le d(> germer; l<'s racines se dévelop- pent tout (Tahord iiurmalement, puis s'ai'rèleul dans leiu" croissance dès que la maladie est avancée. Si Ton coupe le hulhe longiludinalement, on voit que c'est à la partie supérieure des écailles que la maladie com- mence, ce qui se traduit par une coloration gris-rougeâtre, ijui s'étend peu à peu vers la hase. Plus tard les |)arties atta(piées se colorent en hrun et le hulhe ne tarde pas à pourrir entièrement. Les filaments se réunissent au dehors en pelotons t»lancs de neige, (pii hie'utôt se resser- rent davantage et hi'unissent à la surface, tandis que Tintérieur reste gris clair. Ce sont les sclérotes dont la grandeur peut varier de 1,8 mm. jusqu'à *.) mm. de diamètre, et dont la forme est tantôt ari-ondie, tantôt plus irrégulière et anguleuse. Ils apparaisseid un peu pai'tout sur le hulhe. (Fig. J). Rizema Bos prétend que la maladie envahit si vite le hulhe que celui-ci meurt avant d'avoir pu fournir un hulhe secondaire hien condi- tionné. C'est pour cela qu'il lui parait impossihle que les hulhes expor- tés de Hollande fussent un moyeu de propagation de la maladie. Il en serait tout autrement des Jacinthes, dont les hulhes peuvent être infectés, les écailles extérieures même malades, sans que cela les empêche de fleurir et d'être vendahles. Il ne serait donc pas impossihle que ces hull)es munis de scNm'oIcs fussent exportés et puissent aloi's devenir la cause de la formation des «taches malignes». Or l'affirmation de R. Bos ne me paraît pas justifiée. J'ai reçu, l'an passé di'jà, des hulhes malades sur lesipiels j'ai |>u ohserver que le bourgeon terminal n'était pas toujours attaqué en premiei- lieu. Plus récemment, j'ai trouvé des plantes chez lesquelles la maladie déhutait par les écailles latéi'ales, le hourgeon teivniiial se développant mèuie jusqu'à la formation d'un houton fioral. Même chez les plantes qui |)araissaient saines, et eu ph'iue floraison, les écailles se trouvaient envahies par le champignon. Dans ces derniers cas les hulhes adventifs se forment normalement /'////. '^) et il est foi1 |(i-olialile qu'ils peuvent devenir le siège d'une nouvelle infection comme cela se passe pour les Jacinthes. Cette constataliiui est li'ès iuiportanle si l'on songe ((u'il pe'ut ya\(»ii', à ce sujet, conflit eidre le culti\ateiu- de Hollande et riioilicidteur. (Jr jusqu'à |)i"ésent le premier se retranchait toujours derrière l'opinion de R. Bos ([ui prétendait qu'il était iuqiossihle (|iie la maladie vint de chez lui. En automne dernier, à l'arrivée des hulhes, je prélevais divers échantillons en plusieurs variétés, et j'eus soin de prendre surtout ceux ((ui pai'aissaieid (N'jà ([uelque peu malades. Ils fiu'enl plantés dans du sahle luunide. pi'éalahlement stérilisé et par conséquent dé|)our\ n de tout geruK^ de la maladie, puis arrosés Weekblad voov BlœmboUencuUuur van io en 18 Maarl l9i(L (4) A. LENDNER. LNE MALADIE DES TULIPES 129 avec (le l'eau stérilisée. Ces exjîériences donnèrent les résultats suivant : Variétés mises en expérience le 7 ocloijre Résultats au 26 janvier 1910 1911 t° Tulipes cultivées à Genève Sont arrivées à fleurir. â" Tuli|»es (le [)r()venance liollandaise : a) Rose gri,s de lin Saines. b) Prose rj)/ ne Saines, fleurissent. c) Couronne d'or Saines. d) Mon trésor Très malades. e) Salvator liosa Malades, ont poussé faiblement. Fi{c. 3. — Structure du sclérole du Sclerotinum Tuliparum. Les résultats concordèrent du reste avec ceux que lit l'horticulteur. 11 prit les précautions préventives, qui consistaient à utiliser de la terre dans laquelle il n'avait jamais planté de tulipes ou de jacinthes auparavant. Chaque bulbe fut humecté d'une solution de glycérine à 130 BULI.ETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENEVE (5) 10 Vo puis englobé de tlejir de soufre, selon les indications de R. Bos. Mal,ni"é ces ])récnuti<)ns uu certain nombiT de hullx's appartenant aux variétés « Stilrtilor liosii » et " Mon trésor « contractèrent la maladie. En résumé, la maladie peut avoir deux origines différentes : 1" Elle peut proveidi' du sol infecté do u taches uialigues ». 2" Elle peut être due aussi à la préexistence du ciiampigU(Hi dans le bulbe iujporté de Hollande. Il ne sera possible de trancher la queslioii, en cas de conflit, ([ue si rhorticiilteur pi'end les pi'écautions indi(piées préc('deiunient. F\g. 4. — Slrucliii-p (lu scléroLe iJu Bolrylis jiarasilica. Il est assez facile de cultiver le Scie roi imn Tiilipdrniii el le Botrytis parasitica sur du pain stérilisé. On pourra comparer les cultures pures qui sont très difféi'entes. Outre les ditTérences que j'ai signalées quant aux dimensions et à la forme des sclérotes, on pourra en constater d'autres encore dans la structure de ceux-ci. Le sclérote d\\ Sderotium TuUpurum (fiff. S) est formé de grosses cellules, mesurant 10 à 12 <^. de largeur, gorgées d'huile; elles sont parfois plus |)elites extérieurement et for m eut une région corticale. Cette dernière région est beaucoup plus marquée s'il s'agit du sclérote du Botrjitis piiruHilicn (fig. 4); les filaments entrelacés plus visibles, allongés mais plus étroits, ne dépas- sent pas 4-5 [j. (le lai'geur. Ces deux espèces se culli\eiil encore sur divers milieux solides tels que moùl agarisé, ponune de terre, carotte. Par contre les milieux licfuides ne parurent pas leiu' c(tnvenir (moût, bouillon, peptone). Les milieux amylacés leui- sont particulièi-ement favorables, ce qui expliquerait leur présence sur les bull)es de tidijtes, de jacinthes, etc. tandis ([u'ils seraient incapables d'attaqnei- les bulbes d'Allium. Des (6) A. LElNDNER. UNE MALADIE DES TULIPES 131 expériences plus précises restent cependant à faire à ce sujet. Les cultures réussissent bien entre 15 et 22°, une température plus élevée convient moins et à 35° la culture ne se développe pas. Cela explique pourquoi le cliainpiiiiion se développe très bien sur les tulipes que Ton force en les cultivant sous couches ; il trouve là des conditions d'humi- dité et de température particulièrement favorables. La maladie n'avait, à ma cannaissance, jamais été signalée à Genève; et c'est pour cette raison que j'ai cru de mon devoir d'éclairer sur ce sujet nos horticulteurs dans un article • auquel nous renvoyons éaale- ment le lecteur. * L-a pourriture ou maladie à sclérote des Tulipes, Journal d'Horticulture et ■de Viticulture suisse. Janvier 19H. 13^2 NOTES SUK mUM^ PLANTES m L'AFIÎIOIIE AESTRALE PAU Gustave UEAUVERD Communiqué en séance du 13 mars 191 1). Avec le lascicule VI ciiinéc I8U1) de ses anciens Bultelins, la Sociélé botanique de Genève al)or(lait l'étude de plantes africaines par un article de M. le Prof. D' Hans Sciilnz, qui dans ses Obncveations sur une eollec- fion (le plantes du Transraal (1. c. : 65), analysait ([uelques espèces récoltées dans ce pays par deux d(^ nos compatriotes de la Mission romande, et décrivait de cette collection une espèce nouvelle du genre f'Ierorarpus. Depuis celle époque, les récoltes de plantes des missionnaires suisses dans l'Afrique australe ont été l'objet de nouvelles études dont les résultats ont été pu])liés soit et surtout dans les Heilr/if/e :-ur Keuttfnis der afri/i-atiificlieii Flora du savant professeur zuricois, soit dans les anciens comptes rendus ou le nouveau Bulletin de la Société botanique de Genève, qui décrit principalement celles des espèces vivantes impor- tées par ]\1. le missionnaire H. .lunod aux serres de la IMerrière (Gijr- larithus, Tulbaijliia, A!/apai)l/iu.s, etc.). Les plantes qui font l'objet de la présente note font partie du dernier envoi que M. .lunod nous avait adressé de Shilouvane, importante sta- tion missionnaiie située à (MX) m. d'altitude sur le versard N.-W. des Drakensberg (environ 1400 ni. au Mamotsuii'i; 1830 m. au Wols Kop), sur l'un des affluents de l'Olifant, qui se rattache lui-même au système valléculaire du Linq)opo. pai- conséquent au bassin océanique Indieu. La nécessité de consulter, pour les déterminations, un assez important matériel de comparaison, nous a conduit à étendre le champ de nos investigations sui- plusieurs plantes d'herbier des coidives limiti'ophes, entre autres quelques types des célèbres collections du Prodromus, pour la bienveillante connnunication desquels nous sommes heureux de renouveler ici l'expression de toute notre reconnaissance à M. Casimir de Candolle. (2) G. BEAUVERD. QUELQUES PLANTES DE L'AFRIQUE AUSTRALE 133 1. Une nouvelle variété d'Hermannia cristata lioliis. Herniaiiiuu crislata var. iioN. geoides lleauvcrd; lypus i]i lierb. .lunod; cf. fig. T : l-ô. — A fornia lypica statura miiiori, foliis aiigus- tioi'ihiis supra pilis siiiii)licihus iiec stellulatis prasditis, pcdunculis du[)l() bivviorilnis, calyciljus alfo-piirpureus iicc viridi-ochruleiiciis, petalis pallidiorilms brevi()ril)iis([iic dillcrt. Fig. L — HERMANNIA CRISTATA var. geoides Beauverd. — 1 : port de la plante (hauteur = 14 cm.); â : gynécée et androcée, à carpelles et styles munis de poils étoiles p, à filets des étamines soudés à la base jusqu'en i, et à l'anlhères extrorses vues de profil en a (marge des 2 loges externes seules munies de cils), de face en a' (les 2 loges internes non ciliées à la marge), et de dos en a"; 3 : pétale (longueur = 8-10 mm.): 4 : face supérieure des feuilles : en v, de la var. okoides, munie de poils simples p. v.. tubercules à la base; en t, de la forme typique, munie de poils p. t., 2-4-furqués; 5: face inférieure des feuilles : en v, de la var. geoides, à nervures pourvues de poils p. v. 2-4 furqués; en t, de la forme typique, à poils p. t. fortement étoiles. — En 1, la lon- gueur des pétales a été fortement exagérée pour rendre les corolles plus distinctes. Fruticulus basi rainosus 12-lN cm. altus; raiiii erecli â-3-florus. Folia sessilia vel obscure petiohilata oblongo-lanceolata (superficie 15-25 mm. X 6-8 mm.) irregulariler serrata, supra pilis simplicis, subtus pilis 2-i-furcatis prœdita. l'eduiiculis axillaris unifloris erectis ebracteolatis apice recurvatis, 12-18 mm. longis; flores 8-12 mm. longi ; calyx campanulatus atro-purpureus, petalis subaequalibus. Fructus maturus a me non visus. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE, N» 3, 31 IliarS 1911. 10 s idi BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE {)^) Par ses pétales d'un rouge carné et son calyce campanule d'un sombre pourpre-violacé, cette jolie sterculiacée offi'e une frappaide analogie avec le (km)) rivale des contrées silvatiques de riiéniisjihére boréal; aussi bien l'étiquette provisoire du collecteur portait-elle la mention: «Geiwi des collines basses, 500-800 m., N" 2850. » — Le type de VHi'Dnannia crislala Rolus, décrit dans le vol. XXV du Juurn. of Linnean Society : 156 (1890), figui'é dans le Botanical Magaiitw, 8'' série, XLVII, lab. 7173 (1891), et dont quelques exemplaires du Natal sont conservés à rHerl)ier Barbey-Boissier (Mediey Wood, No654.1), offre des pédoncules deux fois plus longs (2-3 cm.) que ceux de la variété, et sont munis d'une bractée au Hommct, vers le point d'inflexion ; le calyce, d'un vert- Jaunàtre, est densément recouvert d'une pubescence juolle et étoilée; les pétales d'un i-onge-verinillon, sont beaucoup plus longs que chez la nouvelle variété (14-17 mm. contre 8-10 mm.); enfin les feuilles, plus grandes et plus longuement pétiolulées, ont une pubescence différente que la figui'e comparative ci-jointe permettra de mieux saisir. Sous réserve de l'examen de fruits mûrs, que nous n'avons pas vus, les carac- tères corpologiques paraissent identiques chez les deux représentants du type et de sa variété. Il est à remarquer que dans la planche du Botanical Maya ii ne, la représentation du pédoncule laisse beaucoup à désirer, ce derniei' étant toujours dressé pour s'iidléchir Ijrusquement au, sommet seulement, ainsi que le repi'ésente notre vignette; en outre, comme nous le remarquions plus haut, la forme typique est toujours munie au sommet d'une bractée sétacée, tandis que la variété n'en est pourvue que chez la fleur terminale (toujours?). 2. Note sur l'Alepidea amatymbica l>kl. et Zeyher Le grand genre des Erj/nf/iiim, représenté dans l'Amérique du Sud par des types particuliers au feuillage densément serreté-sétifère, est totalement remplacé dans l'Afrique australe par le genre très voisin des Alepidea, distinct par son réceptacle plan ou H concave, tandis qu'il est fortement convexe-obconique chez les Erijnf/ium. Les Alepidea envoyés de Shilouvane par M. Junod appartiennent tous à la forme typique de r.4. ay»^//y//>^/*/VY/Ecklon et Zeyher, aux inflorescences entourées de 10 délicates bractées involucrales d'un blanc assez pin* et de dimen- sions peu inégales ; cependant, chez certains échantillons, l'on remarque une tendance en vertu de laqmdle cinq des divisions plus larges et plus longues alternant avec cin(| autres divisions plus brèves et plus étroites. Et si l'on recourt aux échaidillons conservés à l'herbier Bois- sier, l'on retrouve cette tendance beaucoup plus accusée et coïncidant avec une structure foliaire spéciale et constaide chez ceux des spécimens que M..lunod avait récoltés à Ho^^ ick ( Natal ) en 1893, et que M. Schinz avait déterminés comme «.4. amatymbica var. brerifolia Schinz, vel nov. spec.1 » (N'> 112V Les trois échantillons représentant celle variété n'offrent aucun fruit mûr. En revanche, tous ont été récoltés d'une manière très complète avec leur système radiculaire à grosses fibres tuberculées; leur inflo- (■i) nEAUVFUU). orKI-QlKS PI,A.\Ti;S DE L'AKIilOlîE AUSTRALE 135 rescence, rainifiée au soiuiiiel comme le représente notre vignette (fig. II : 1), olïVe des fleurs i(leiiti(|ues à celles de IM. (nnulymbica E. etZ., tandis (\\\e les fenilles basilaires s'en distinguent nettement par une serrature beaucoup plus fine, à dents sétifères deux fois plus nond)reuses que chez les feuilles de même dimension de VA. amutymhint , doid le Fig. n. — ALEPIDEA AMATYMBICA var. brevifolia Schiiiz. — / : port de la plante (haiileui- = 70-80 cm.) à feuilles basilaires atténuées non pétiolées en f, à libres radicales faseii-ulées-subtuberculées en r, et à infloresceuce i pauiculée, à rameaux Irichotomiciiies; i : Heur, à sépales s plus courts que les pétales vus de profil eu p et de face en p' ; étamines et. à lilel recourbé et fortement rétréci au sommet, et à antiière 4-loculaire a; 3 : involucie de la var. brevifolia, à 5 grandes divi- sions 5-nerviées B alternant avec 5 petites divisions 3-nerviées b; 4 : divisions subégales de la forme typique; 5 : feuille basilaire de la variété, comparée à 6 : feuille du type (longueur = 80-115 mm.). polymorphisme d'ailleurs évident affecte une foui autre allure (cf. fig. II : 2et3). L'on pourrait établir un parallèle entre ces deux plantes et certaines variétés de VA. riliaris au sujet desipielles 0. Kuxtze écrivait eu 18'J8 (hevisio GciicnuH plnrc du lail de ses akènes oitscuivmcid léli'a- goues, à soies du papjms non cilircs à la Iuikc cl exlraordinaii'enieid rares et cadu(pu^s. Un coup d'œil parmi les inlcrcalmnlo non déterminés de FAfrifpic australe et conservés à THerbicr lîoissier uw iicrnnl de couslaler (|ue celle |)lanle étrange était assez répandue dans les divei'ses contrées du Cap, du iNatal, du Transvaal et du Gri(pialand, et qu'en outre il en existait une forme tolalcineni ifr'poiirviie dr pnppiis.' — Entin, com- parant le résultat de mes analyses aux clés analyli(|ues du Naliirl. /'/l/in:-en/'(niiil/rn, 1\ '': l(Sï>, cl peu satisfait de la solution (cB» (pii me condinsail avec doute aux Hcl/c/iri/Niim, je repris une supposition i* A», ([ui aboutissait non sans quelque vraisemblance au gciu'c CluliocrplioUim Benlliam. La comparaison avec les écliantillons d'Iicrbier, tout à fait satisfaisante quant au type d'inll(»rescence, à la forme des écailles péri- clinales et au fruit dé|)onrvu de pappus, ne l'était |)lus du tout pour le diagi-anune même des capitides (cf. iig. III: ± et 1:2), ([ui accusait une composition de fleurs exclusivement ^ pour la plante sud-africaine, tandis que le (Jh/l/OirpIialinn manifestait une forte prédominance de fleurs 9 l-i-G) sur les fleurs $ (l-:2 seulcnjeid). Toutefois ces dernières restant fertiles, l'on pouvait admettre, sous le rapport pliylogénétique, (pu' la plante sud-africaine représeidait le type initial du genre Chilio- vt'plidhini : exclusivemeid hermapbrodite et bomogame dans son ceidi'e primitif de dispersion, ce type aurait pu, pai- réduction progi'essive de ses organes oiàles, évoluer vers un type de plus en plus bétérogame à mesure qu'il accusait son mouvement d'immigration vers les coidrées équatoriales. luette coi'rélation présumée de l'injuiigralion et du pouvoir évolutif était d'autant plus plausible que l'absence, ou tout au moins l'imdilib'' du pappus comme moyen de dispersion des semences, (fevait contribuer par le ralentissement des capacités cinétiques du type, à favoi'iser ses stades d'adaptation dans sa lente con(piète des ivgions tropicîiles. Observons en ouli'e ({ue la symétrie ucu'male des fleurs ^ de (lonqiosées est du type pentagonal, et qu'il est tout naturel que sur un réceptacle à fleur centrale, il |»uisse y avoir place pour cinq autres alvéoles florales à sa péripliérie s'il s'agit d'un capitule panciflore : la l'édiiction sexuelle opéraid tout d'abord à la péripliérie, il n'est (pie logique d'admeltre ((u'une fois cette réduction devenue fixe et héréditaire, l'éipiilibre natu- rel, sinon la symétrie absolue, tende à ce que le rang péripliériipie entier — soit les lleurs des cinq alvéoles externes — adoptent cette même réduction. D'où il résulterait que sur un type parfaitement évolué, la prédominance de ô fleurs 9 sur les G fl. d'un capitule panciflore doit être la régie, et que tout systèiiH' à prédominance de fleurs ^ fertiles contre un petit nombre de tleui-s 9 doit être considéré comme une ano- malie ou tout au moins comme l'indice, par son asymétrie, d'un pouvoir évolutif contenu en germe, mais impuissant à'se manifester dans sa pliMiitude. Il y aurait là matière à de fort intéressanfes expi'- riences. l;{8 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HOTANIQUE DE GENÈVE (7) Cette tliéuiie, pnideiimient admise en raison de son caractère hypo- thétique, et suivie de Fidentification de la plante en litige avec VHcUcItrjisum luiibfdculiut'nnii l.<'ssing, pourrait néanmoins mériter que l'on recherchât sa juslitication : 1" en examinant si parmi les matériaux (riiei'liier, d'autres espèces- (hi type intihr(ifiil/f/rriu)i se l'eiiconlreraient en Afrique ou ailleurs; 2'J en cas d'aftirmative, si le plus grand nomJuv des manifestations morpliologi(pies de ce type se réaliserait (huis les contr(''es sud-africaines, avec tendance à une hétérogamie de plus en plus accusée \ers le type C/iiliocepJialutii à mesure que les aires envisagées se rapprocheraient de TRcpiateur; ;j" en véi'ilianl si des plantes ilu t\pe Cliiliovcphaluiti présenteraient des traces d'un pappus de même nature que celui du groupe umbva- ciilif/rnnn ; et cnliii 1° eu conq)aranl ces résultats avec la littérature des Gnapha- li(''es alVicaines, (|ui ui'('iait jus(praloi"s restée complètement étrangère. Cette ligne de conduite ime fois adoptée,. j'eus l'occasion de constater: I" (pie les espèces du type iiiiihr(/ciil/(/i'/iittt étaient représentées par une dizaiiK^ de formes exclusivement originaires de l'AIVicpie australe; un seule (H. deiisiflonim Oliver) était spéciale à rAfri(pie tropicale (INyassaland); i2" (pie par le dimorphisme de ses tVuits tant(H nnmis de pappus, taiitcit dépourvus de toute trace de cc\ organe (exsicc. Drège, 1< In- faiista » et 5 " /h'iisi/lorti » correspondant aux 12 espèces de notre gronpe des uDih/'dcii/ii/mi . La déc(Mi\erte (pic nons avons signalée, relativement à certains indi- vidus {VHelichri/.siim iiDihraciillf/eniiii totalement dépourvus de pai)pns, l'ail (li> motifs i)onr ne pas achever ce plan irextension en y englobant le genre (inap/id/iiui/ et d'uiK^ manière générale loiiles les espèces de Giuip/ialircs à hranc/irs du s/it/iiu//c i/hi- hres, /roiu/iires-pf/plllriiscs au soiitiiirl , et à cupiluIcK soi/ lioNiofpnitcs '9, sait /lélérogaiiies mais à jl. % toujours iioniialcnieiil j'eflilcs; les constan- tes basées sur des caractères secondaires serviraient à étal)Iir les prin- cipanx i^(n\^-g('\\rv^i(lnlaciduui sultmiduui. Aclia^nia glabra vel puberula. I*appi sebT nnlhe M'1 pauca', c(i(liicisniniH\ basi nudaî. § 1. Epapposa : (lapilnla o-ô-fhira homoyanut vel sHbhclcrojjainn. Achiviiid iihihra /'appiis rnil/ii-s (senq)er?). 1. Helichrysum epapposum Uolus in «Transactions of tlie Royal Society ofSoutli Alrica, vol. I : 155 (jul. lUOÛ); = H. inerme Mœser in Engl. 15ot.Jabrb.XLlV: 1>U\ r22 mars l'.lKh. — An Gnapha- lium (Gatapappus epiipposnm ? Var. p robustum IJolus, in Transactions 1. c. : lôr»; = var. bra- clii/c/dt/iitti Alœser in Engl. l>ol. .labrb. I. c. : :2i('). Hub. — Natal (.luuod ! Wood et Crook, leste Abesen; Thansvaal MÉRIDIONAL (Scblechter, teste Bolus et Alœser); var. S: Cap (Galpin, teste Bolus; Baur, leste Bolus et Mœser); Griqualand oriental (Tyson, tesle Abeser). Nous n'avons analysé de celle plante que le N" 227 Junod, récolté en 18'JH dans un vallon marécageux des environs de Howick (Natal), à r;dtilude de 1000 m. environ; ce spécimen incomplèt(Mnent dévebqipé apparlienl à la roiine lypi(iue'. » Dans Engl. lîolan. Jahrbucher XLIV : 244-245, cette planle fait partie de la section 4 Infausta Mœser, qui a pour type VHeUchrysnm infaustuni Wood et Evans. Tandis que ces derniers auteurs décrivent leur planle (in Journ. of botamj XXXV : 351, 1897) comme ne présentant que des fleurs toutes herma- phrodites groupées en petites cymes laxiuscules et non en coryndjes ombraculi- formes, M. Mœser en décrit une variété discolor (Engl. Jahrb. 1. c. : 246) remarquable par ses feuilles discolores et ses capitules hélérogames à 3-4 fl. ^ toujours accompagnées de 1-2 tt. 9- Nous n'avons pas vu d'échantillons du type d'Evans et Wood; mais l'examen attentif (|ue nous avons fait de la variété discolor Mœser (Wood No 4323) ne nous engage pas, malgré l'absence totale de pappus, à considérer cette plante comme faisant partie du groupe des Cntapappus : son inflorescence laxiuscule à capitules liétérogames, et son réceptacle à larges fimbrilles la rapprocheraient plutôt des Taxostiche DC, tandis que l'ahsence de pappus la placerait auprès des Anomala Mœser, dont certains individus sont également dépourvus de toute trace d'aigrette, tandis que les autres ont des soies à cils basilaires étalés. (10^ (;. I!Kal:vei!1). ulelqles plantes de i;afuiql'e australe 141 § 2. Umbracueoidea Mœser suh ij Hololielichrysaruiii-Deiisifloninim, in Eiigl. Botaii. Jalirb., XLIV: 247 [lUlOj: " l'appi sel.r corolla brcciorea [vel rarius milhi'!] apice vl.r incrimautu' ner plumoaiv, folio plernmqm in pcliohnii (nu/Hshi/.r d. t. Helichrysum densiflorum Oliver, iii Huokcr's le. plu ni., vol. XXIli, lai). 22arl)ey-Boissier possède eu outre quelquCs échantillons des environs de Port-I^lizabclli (Laidev et C", N" 45U). Nous ne connaissons pas Fexsiccata de Schôniand (N" 30) donné par M. Mœser comme H. nuhf/loriieroliun var. imbriralnm ; tous ceux de rilerbier DC. (Prodromus VI : I8(») se rapportent au type et à diffé- rentes formes de VHcUchripsuin (jlouiei'dtum Klatt, bien distinct par ses feuilles imbriquées et la nature du tissu de ses étamines (cf. lîg. lY : 5 et 11). 6. Helichrysum glomeratum Klatt, in />'»//. Herb. Boissier IV : 400 (1896); cf. tig. IV : l-O. — = H. subuloiurniluiu var. imbri- catum DC, Prodr. VT: 186 (1837)!, non //. hubricalnm (L.) Less. nec DC ! An a lia pliait uni Catapappus^ (jlomo'ahiiii ? Hab. — Natal (Wood N" 191:2 el 4588 ! Hebmann, teste Mœser); Cap (Drège, in Herb. DC. et Herb. Boiss. !>; Griqualand oriental (Tyson, Calpin et Baur, teste Mœser). — Le polymorpbisme de cette plante se manifesle particulièrement chez les léuilles, ({ui peuvent être plus ou moins pubescentes, + larges et Hz acuminées ou même obtusiuscules au sonnnct ; elles sont néan- moins toujours imbriquées et elli|)tiques, non linéaires et Hz spatbulées au sommet comme chez H. siiligloiucralinn (cf. tig. IV, feuilles ])asi- laires de 7); la figure 1 de notre vignette IV, établie d'après un échan- tillon dt^ Drège conservé à lllerl)ier l'.oissiei-, est coid'orme au type de VH. subf/louierahiiii var. iiiibricaliiiii conservé à rilei-bicr DC. eu conq^a- gnie d'aîutres types moins accusés reliés à celui de Drège par toutes les formes de transitions. Tandis que les soies du pappus sont semblables chez les deux espèces, la forme et les dimensions i-(^spectives de leurs étamines ne permettent aucune confusion, couune l'indique notre vignette (IV : 5 et 11). 7. Helichrysum nanum Klatt, in />'»//. flnb. lioissicr IV : 461 (1896). — An CiiaphaliuiH Catapappus sp. ? Hab. — Natal (Wood, teste Mœser). — Nous n'a\ons pas vu d'échan- tillons de cette plante, (pie nous plaçons ici siu' la Dti de M. Mœser, et d'après la desci'iption de l'auteur. (12) G. REAlVIKili. OlKinlKS PLANTES DE L'AFRIQUE AUSTUALE 143 • C^) 8. Helichrysum oligopappum Bolus, in Tmnsact. South Afr. Phil. Soc. XVllP : 388 (lU07j. — Au Gnaphalium nliriopappum? fS|Noiis n'avons pas vu cette plante, dont la clesci|ptiou ne nous paraît pas cadrer de tous points avec le sous-genre Catapappua ; nous la maintenons provisoirement à cette place, sur le témoignage de M. Mœseï'. Fig. IV. — )-6, HEiJCHHYSUM GLUMEFIATUM Klatl (= H. subulomeratnm var. imbri- catum DC. !) — 1 : port de la plante, d'après échautillou original de Drège des herbiers DÇ. et Boissier! (réduit 4 fois); S : fleur (long. = 3 mm., + akène = V^ m'" ) ; ^ • ™*' soiedupappns vue de face (long. =2'/, mm.); 4: gynécée (long. = 2 */• mm.), à stylopodo sp. du même diamètre que celui du disque cupuliforme d; 5 : étamine (long. = 1 '/= mm.); 6: écailles du péricline, les extérieures en o (long. = 3 ^s mm.), les intérieures en h (long. = 4 mm.), à sommet développé en c. — 7-12, HELICHBYSUM SUBGLOMEBATUM Less. — 7 : port de la plante (réduit 4 fois); S: Heur (long. = 2 '/» mm.. + akène = Vs mm,); 9 : une soie du pappus vue de face (long. = 2 '/s mm.); 10: gynécée (style = 2 '/î mm.); 11: élamine (= 2 1/4 mm ), à languette ourlée de cellules papillenses: (-3 : écaille intérieure du péricline (long. = 3 mm.). 9. Helichrysum Keilii Mœser, in ëii(/I. ho/. J(trhh. XLIV: 249 (mars lUlOj. — An (înaphalnnu [Catapappus] Keilii ? Hab. — UsuMiîURA (Keil, teste Mœser). — iNoiis ne connaissons cetle plante de l'Afrique tropicale (jue d'après la description détaillée de l'auteur, qui cadre liien avec notre conception des (i a fa pop pu. s. (?) 10. Helichrysum leimanthium Klall, in Aiuio/oi (hs k. k. rioliirhi.sl . Ilufiiiiisciniis W'icn. — .\n (iiiop/ioliinit sp. 144. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE. GENÈVE {i'S) iNoiis n'avons pas vu cette plante de rAtVit|iic tropicale centrale, classée par Mœser dans la § Glomeraki. (?) 11. Helichrysum alticolum Buliis, in Transact. South Afric. phil. Soc. X\ IIP : 388 (1907). - An Gnapholiiim sp. ? — Nous ne connaissons pas cette plante, originaire ûw Cap, ni sa variété montanum Bohis I. c. du Natal, dont la description ne paraît pas cadrer de tous points avec nos C/i/dpappu.s, où nous l'inscrivons avec doute sur la foi de M. Mœser. 11 convient de signaler le fait ({u'au cas où des formes de passage viendraient à relier les Catapappiif>-M\\ Clufioceplid/iiin, ce dernier nom conserverait la priorité connne sous-geiu'e des Gituphaliuin (ou comme genre autonome?); dans cette alternative, le nom de Cutapappus dési- gnerait une section, dont les ti'ois autres noms (E pop posa, Umbra- ciiloidea et Glomerata) ne seraient que les dénominations subdivision- naires. BULLETIN DE LA Piil)Iié sons la directioii de L.oui«îi VIREX, D'' es sciences. Président de la Société. Chaque coUaboraleiir est responsable de ses travaux. Les aboiiiiemeiitN (SUISSE : 10 fr. — UNION POSTALE : 12 IV. 50) sont perçus chez M. Viret, 77, Hue Jean-Jaquel, Genève. 2'>ie SÉRIE, Volume III, No 4. GENÈVE, 30 Avril llHl. 2 3.' 4. SOMMAIRE : Compte rendu de la Séance du 10 avril 1911 : Affaires administratives, p. 145. — Coraniunicalion au sujet du buste A. -F. deCandolle, p. 146. — A. Sprecher : Contribution à l'étude des solutions nutritives et du rôle de la silice dans les plantes, p. 146. - P. Chenevard : Notes sur le Phyteuma humile Schl. p. 146. — G. Beauverd : Un herbier de Willdenow à Genève ?, p. 147. — A. Guinet : Station abyssale de Rhododendron ferrugineum sur Sallanches. — G. Beauverd : Sur VArabis hirsula var. geyievensis Beauv., p. 147. P. Chenevard : Notes sur le Phyteuma humile Schl., p. 149. H. Takeda : Nouveaux Leonlopodium du Japon (avec 3 vignettes), p. 150. A. Sprecher : Contribution à l'étude des solutions nutritives et du rôle de la silice dans les plantes (avec 4 vignettes dans le texte), p. 155. COMPTE RENDU :«38""- fHiéance. — Lundi f O avril i 91 f . — Ouverte à 8 h. V'a, dans la salie de l)ihliolhè(iue de rinstitul botanique, Université, sous la présidence de M. le D'' L^ Viret, président. Le procès-veri)al de la 337""^ séance est adopté; M. le D' Pamfil, présenté par MM. Lendner et Viret, est admis au nonîl)re des niend3res ordinaires de la Société. PublicaLions reçues: ALLEMAGNE: //^t/w/'///w, N^' :20( Leipzig, mars l'.lll); ETATS-UNIS: TJic /Jri/oloi/isl, vol. XllI: N^' 5-6, sepl.-nov. lUlO; vol. XIV, N" 2 (mars 1911); EUANCE: Bulletin de la Société des Naturalistes de l'Ain, N» 28 (Bourg, 15 mars 1911); Notuhr Systeiualicfi' du Muséum de Paris, vol. I, N" 12, pp. 353-381 (avril 1911), et t-'""- Rapport annuel du Service botanique du Muséum de Paris (année 1910); Icônes florœ aipime plan- tarum, par Léon Marret, fascicule spécimen (Paris, avril 1911) ; HOLLANDE : Mededcelinyen vans liijks Herbarium, N" 1 (Leyde, BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE N^ 4, 30 avril 1911. 12 146 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (20) janvier 1911, fascicule spécimen); SUISSE: Compte vendu des séances de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève, XXVII, année 1910 (Genève, 1911); LIUIGUAY: Annales del Museo Nacional de Montevideo, série 2, tome I (Montevideo de Uruguay, mars 1911). PROGRAMME DES HERRORISATIONS. — En engageant tous ceux qui le peuvent, à s'inscrire pour la course botanique en Maurienne qui aura lieu les 3 derniers jours de cette semaine sous la conduite conq)é- tente de notre collègue M. le prof. Guinier, M. le président annonce qu'après avoir reconnu que le plan d'herborisotion admis en séance du 13 mars écoulé faisait une trop large part aux expéditions lointaines et conteuses, le Comité propose d'ajouter à ce programme, pour le jeudi 25 mai, une herborisation d'une journée à la portée de tous; cette her- borisation aurait poui' objectif la flore silvatiqueet subalpine des préalpes de la rive gauche de l'Arve, entre Blancheville et Sallanches ; le pro- gramme détaillé en sera adressé aux meud)res en tenq)s utile. Tous ceux qui auraient quelque autre but intéressant à proposer comme petite herborisation d'une journée sont priés d'en aviser M. Viret avant la séance du lundi 8 mai prochain. COMMUNICATION AU SUJET DU BUSTE A.-P. DE CANDOLLE. - M. Viret donne connaissance du procès-verbal d'une réunion convoquée par le Conseil administratif pour liquider la question du l)uste A.-P. de Candolle, à la suite de laipielle il a été convenu de réédifier ce monument dans les Bastions. L'enq)lacement sera tixé après entente avec la famille de Candolle et la Société botanique. M. C. de Candolle ajoute quehiues mots relatifs aux frais que néces- sitera la refonte des bas-reliefs. Renvoyé à une commission conqiosée de MM. C. de Candolle et Viret. M. Casimir de Candolle, en soulignant la réelle valeur artistique que représenleid les bas-reliefs de Pradier dont l'original deviendra ainsi la propriété du Musée des Beaux-Arts de Genève, fait remar(iuer combien cette acquisition hors-ligne compenserait les frais nécessités par l'adop- tion éventuelle de la solution proposée. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SOLUTIONS NUTRITIVES ET DU ROLE DE LA SILICE DANS LES PLANTES. —Au nom de notre ancien collègue M. le D' Andréas Sprecher, actuellement tlxé à Zurich, M. le D'' L" ViUET donne lecture d'un importaid travail portant le titre ci-dessus et accompagné d'épreuves photographiques très suggestives, aboutissant à des conclusions d'une évidcide portée prati(iue au point de vue de l'économie agricole. Ce travail, |)ublié in-e.iienso dans le mémoire illustré de ce fascicule (voir page 155), fait l'objet d'un échange de vues entre MM. Casimir de Candolle, Lendner et Viret, (pii s'accor- dent à reconnaître que la silice remplirait un rôle d'excitant ou catala- tique, sans que pour cela l'on doive la considérer comme un élément indispensable des végétaux. NOTES SUR LE PHYTEUMA HUMILE Schl. — Au nom de notre collègue M. Paul Chenevard, M. Auguste Guinet donne lecture d'une coinimuii<'ation alxtutissant à la nécessité de réunir le l'hi/teuma Cares- lix Biroli au Phijteuma humite Schleicher, tout en adineltant que le (:21) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE 191,1 147 faciès de ces deux plantes offre des dilTérences assez sensibles pour que la plante de Biroli ])uisse être distinjiuée de celle de Schleicher à titre (le variété. — Voir les détails au Mémoire de la page 1 49. — M. Beauverd fait observer que les conclusions auxquelles vient (FalKHitir M. (^lienevai'd s'ap])li(pienl plus encore à d'autres espèces de /'/n/h'tiiN(/ : c'est ainsi que dans les Alpes d'Aïuiecy, la sonnnité du Cliart-du-Beurre (massif du M' Jolv) liéberge des Ph. Michelii AH. qu'il est bien ilifticile de séparer du Ph. .sW->«T-<«~ uu NOTES SUR LE PHYTEUMA Hl MILE Schl. PAK P. CHErVEVAIth (Communiqué en séance du 10 avril Î9I1). Dans les notes floristiques insérées dans le liidl. Herb. hoissier sér. 2, l. VI, |). 3()r), ann. 1906, je constatais ([iie le Plnileuma hiimile Sclileiciiei' naNail pas encoir été trou\é dans le Tessin et qne les loca- lités frontières citées par Comolli concernaient le P. Carestiœ Riroli, tel (pie rindi(pie cet antenr dans son Flora Coniense, et non le P. humile dont le nom avait été biffé, dn reste, sur les étiquettes de son herbiei-. Une comparaison de ses écliantillons avec les types de Biroli conservés au Musée de Turin me faisait adopter cette détermination. Depuis lors, l'examen dans plusieurs collections d'un très grand noni])re d'exemplaires de provenances diverses m'a démontré que les caractères princii)aux qui devaient séparer ces deux plantes ne sont pas constants. La présence de dents aux bi-actées dn P. humile se retrouve aussi dans le /'. Care-stia-, (pioique moins IVéquente et en moins accentué; la larijeur et la forme des feuilles radicales sont variables. Il n'est donc pas |)ossible de les distinguer spécifiquement. Leur Identification était, du reste, déjà admise par plusieurs auteurs. Gandin fFl. helv.J cite le P. Caresfiw en synonyme. Il en est de même de Bertoloni f^A'/m/ //^//^Y/ T. II, p. 535)' qui ne voit dans la plante valaisanne ({u'mie forme « luunilliina, rigida in humilioribus, pingui- busipie valde luxuriet ». Il reste néanmoins dans le faciès de ces deux plaides des diflérences assez sensibles poui- que d'auti'es botanistes aient bésité à les réunir. La forme du Kiffelhorn, loc. class. de Scldei- cher, est courte, trapue robuste et généralement à plus gros capitules; ses bractées sont le plus souvent bordées de dents proén'iinentes. Celle de Riroli provenant du VfM'sant méridional du Mont-Rose (Gressomiey, Ollen) a un port plus grêle, plus élancé; ses tiges sont plus longues et porteid des capitules plus petits; ses bractées sont plus étroites, entières ou à serratui'e beaucoup moins accentuée. La prenjière |)aiaîl localisée dans les Alpes de Zermatt et le M'"-M()ro; la seconde est celle qui se trouve sur toute la chaîne des Alpes, depuis le IMémont jus(pi'au Tyrol et en Transylvanie. Dans ces condilions, ne conviendrait-il pas de réduire l'espèce de Biroli au rang de vai'iété et de la caractériser comme telle ? Le nom de /'. Inimile Scideicher (in Murith Guide du Iwtanis/e dans le Valais, ann. ISiO) ayaid la priorité, nous aui-ions alors : P/n/leuiiia Ituinilr Schl. f. t>picum pour la [lianle de Zermatt. Phi/leuma humile Schl. var. Carestiae (Biroli in Brignatelli Giorn. di fis. aim. 1818) (= P. hcdra/aulhi/hlium R. Schulz. 'Mon. d. Gen. Phi/leu 111(1) |)our la forme la plus ivpandiie. ir)0 NOUVEAUX LEONTOPODIUM DU JAPON PAK H. TAKEDA (Tokyo). Les trois plantes dont nous donnons ci-dessons la desci'iption sont destinées à compléter Tétude nionoiiraphique du genre difficile des Le on 1(> podium, que M. Beauverd vient de mener à chef dans les précé- deids fascicules (lu Hulletin de la Société botanique de Genève (cf. c. 1. vol. I : 185et3(U 1909, et vol. II : 244 ;i9IO]); l'occasion de les étndiei- nous a été iti'ocinV'c soit en consultant les matériaux japonais consei-vés à rileil)iei- de Kew, soit |)armi les Leonlapodium de notre collection personnelle. Cette petite contril)nlion enrichit la flore japonaise : 1" d'une variété nouvelle suhordoimée à la sous-espèce vampestre dn type ulpinuin Cass., sous-espèce qui n'avait pas encore de représentant japonais à notre connaissance; 2" (rinic intéressante sous-espèce subordonnée an type L. japonicum Mi(pi('l, cl :>' d'une espèce nouvelle alTme dn L. alpimim Cass.; cela fait un total de cinq espèces typiques (L. niirroplii/lluni Hayata, L. japonicum Miqnel, L. discolor Beauverd, L. leonlopodioides (Willd.) Beauverd et L. kurilenne Takeda) et trois formes subordonnées \l. alpinum var. Fuuriei Beauverd, L. alpinuni subsp. cainpe.stre var. hayachinense Takeda, et L. japonicum subsp. saclialinetiseTRkeûïi) pour tout le domaine de l'archipel japonais. 1. Leonlopodium alpinum subsp. campestre var. nov. hayachi- nense Takeda; typus in herb. Kew.; cf. lîg. 1. — Caulis 12-22 cm. altus, ei-ectus, simplex, arachnoideo-tomentosus. Folia anguste-lanceo- lata, nninervia, mnci'onulata, basilaria ca. 8 cm. longa, ca. 5 nun. lata, supra Icviter tomentosa, caulina sessilia, 2-5 cm. longa, 3-5 mm. lata, inferiora supra subnuda, superioi-a utraque dense lanata ; folia lloralia mimeiosa, lanceolata, albo-lanata, subtus nninervia, capitniis niulto longiora. Capitula numerosa, 5 nnn. circiter diametro, hetei-ogama, squ'amis involucri ovatis, 4-6 Va mm. longis. I -74-2 mm. latis, niargine apiceque bi'unneo-hyalinis, dorso lanatis, uninei'viis; flosculi feminei 3 ^/i nnn. longi, apice campanulato plus minus irregnlariter 3-i-5-lobi, pappo breviores, stvlophorio discum arquante, stylopodio conico, achenio 2 mm. circiter longo papilloso; flosculi bermai)hroditi 3 V- ""ï»- loJiK'^ pappo breviores, apice campaimlato-quimpiclobi, (2) H. TAKEDA. NOUVEAUX LEONTOPODIUM DU JAPON 151 lobis papillosis, stylophorio sfracile, disciim sequanti, stvlopodio dilatato-sclerifoi'mi, acheiiio sterili 1 \'4 mm. loiigo, leviter i)apil- loso. Hab. in monte Hayachine, provinci» Rikiichù (leff. U. Faurie ' 24 VIII, 189i, 11. 13555).' Fig. I. — Leontopodittm alpinum var. uov. HAYACHINENSE Takeda. — J : fleur ^ (grossi 10 l'ois); S: fleur 9 (grossi 10 fois); 3-5: partie supérieure des soies de l'aigrette d'une fleur ^ (grossi 65 fois); 6: partie supérieure des soies de l'aigrette d'une fl. 9 (grossi 63 fois); 7-8: écailles du péricline (grossi 10 fois). H. Takeda, del. 152 BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENEVE (3) 2. Leottfupodium japonicum subsp. iiov. sachalinense Takeda; ^ L. sibirivuni Fr. Schm. Reis. Aimiii. Saclial. p. loi, n. 250, nec Cass. : tv|)iis in liei'b. Kew. et herb. Coll. Agr. Univ. Inip. Satporo; — cf. fig. il. Fig. II. — Leontopodiuin japonictim subsp. nov. SACHALINENSE Takeda. — /: fleur ^ (fîrossi 10 fois); S' gynécée d'une fl. ^ (grossi 12 fois); 3: 11. $ (grossi 10 fois); 4: lobe de la corolle d'une il. Ç (développée); 5: gynécée d'une il. Ç (grossi 12 fois); 6: écaille du péricline (grossi 10 fois); 7-W: partie supérieure des soies de l'aigrette d'une 11. ^ (grossi 65 fois); li-13: do. d'une fl. 9 (X ^^)- Multiceps, canlis 15-18 cm. altus, erecUis, gracilis, plus minus flexuosus, araclmuid(H)-tomentos;us, inlVrne demum glabrescens. Folia oblance(^lata vel late oblanceolata, acuta, uninervia, subtus dense canescciitia, supra subglabra, hele-viridia, basilaria 4-6 cm. longa, (^) H. TAKEDA. NOUVEAUX LEONTOPODIUAI DU JAPON 153 cauliiia sessilia, basiii versus atteiiuata, iiec ainplectantia, 2-4 cm. loriga, 8-5 mm. lata; tolia floralia laiiceolata, at-nminata, snbtus iini- nervia, aracimoidco-toiiiciitosa, supra albo-lauata, capitulum circa duplo superantia. Capitula heterogauia, ca. 5, uiinuta, 4 mm. longa, 3-4 uim. (lianiftro, squamis iuvolurri iufra 4 miu. longis, ad 2 mm. latis, rli(iMil)oi(leo-ovalibus, acutis, uiargine apiccque fusco brumieis, dorso crassis, lanatis, uninerviis; tlosculi feminei tubuloso-filiformes, 2 \U \nm. longi, |)app() brcviorcs, 4-vel 5-lobi, loliis dense j)apillosis, styloplioriu brevissiuio, stylopudio sub-subulato (dcmum prubabiliter incrassato), achenio immaturo ^4 mm. lougo, glaberrimo; tlosculi hermapliroditi 2 1 1' mm. longi, apice campamdato-quiuquelobi, lobis UHU. longo, parum papillosis, pap|)o l)i'evi()res, acbaeuio sterili -^ i gi'abei'rimo. Hab. in ins. Sacbaliuo, loco non indicato (leg. Fr. Schmidt!); in ins. Todonioshiri (leg. ï. Miyaké ! 26 VII, lUOC)). Nostia |)lanta est a L.japonico pr;iesertim inflorescentia non ramosa, floribus hernia|»lir()(lilis minoribus, pa|)po corollam superanti nec bre- viore, aciieniis fl. fem. glaberrlmis nec papillosis diversa. Statura formas pygmie Leontopodii japonici alpinie incolœ similis. Cellulœ pa|)pi sunt in utraque planta consimiles. Fig. m. — LEONTOPODIUM KURILENSE Takeda. — I : fleur ^ (grossi 10 fois); S: 11. ^ (grossi 10 fois); 3-4: écailles du péricline (grossi 10 fois); 5-S : partie supé- rieure des soies de l'aigrette d'une fl. ^ (grossi 55 fois); 9-10: do. d'une fl. $ (grossi 5 5 fois). H. Takeda, ad nat. del. 151 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ liOTAiNlOUE DE GENÈVE (5) :\. Leontopodium kurilense Takeda, sp. nov. ; typiis in herb. ips. ; cW liii. III. — Miillict'ps; caiilis lO-2(»rm. altiis, pi'ertus, siin])]ex, aracliiioideu-toineiilosiis. F(jlia uiiineivia, luiioroiiata, imicroiie iiiaiii- festo, sœpe ultra 1 iniii. longo, subtiis toiuentosa, supra indiimeuto levitefVPstita, radicalia obovato-lauccolata vcl o])()Nato-s|ialhiMala, l)asin versus atteuuata, 'A-') ciu. luiiga, :>-10 uun. lata, tcuuia, cauliua ubluiiga, basi dilatata sed vi\ aiiiplexicaulia, :]-ô cm. longa, 3-S mm. lata; folia Horalia iiuuiei'osa, olilongo-clliittica vel o^alia, mucronata, basin versus atteuuata, ranuilis capitubrcris dccurreutia, supra dense all)o-lanata, subtus uniner\ia, capitulum dupb) quaihiiplore superantia. (]ai)itula stellatim disposita, ad apicem ranujlorum toliis 1-3 sufTultorum, quoi'um rcMitralum basi ramulum adha^iTUs et louge decurrens, sessilia, ca. U, .') Huii. longa, (• mm. diametro, squamis iuvolueri i-") mm. lougis, 1 Va mm. latis, ovatis, acutis, basin versus attenuatis, margine apiceque brunneo-byaliuis, dorso tomentosis, miincrviis, in eadem planta nunc subdiuiea (Ç: ^: ::2(i: 1, \el vice versa), nuncsublieterogamaiÇ: ^: : 3:^2); tlosculi in quoque ca|)iluloca. 50, tlosculi feminei corollis 2 nnu. longis, a|)ice 3-4-r)-lobis, pappo brevioribus, aclienio submaturi circa 1 '2 nnn. longo, pa|)illos(); tlosculi bermapbroditi corollis ad 3 mm. longis, pap|)0 vel |)aulo brevioribus \el ;et[uilongis vel paido lougioribus, campauulato- quinquelobis, lobis extus le\iter papillosis, achenio sterili circa t cm. longo, leviter papilloso. lïab. in declivibus saxosis juxta mare, insuUp Sbikotan, Kurile (leg. H. Takeda! 21-24 VII, 1909; M. Arai ! 1910). Species ad L. alpimini proxiina est, a qua foruia Coliorum. pappo tl. lierma|)hrod. apicem versus cellulisu\alibus aggregatis valdeiuci'assato, etiam in tl. fem. i)appo apicem versus plus minus incrassato, distin- guenda esse videtur. 155 CONTHIBLTION A L'ÉTUDE l'KS SOLIÎIOI \IITI{ITIVES ET DU ROLE M LA SILICE DANS LKS PLANTES PAR Andréas SPRECHEK (Conimuniquè en séance du 10 rtrc// 191 1). L'étude des solutions nutritives est une question (jui a été laissée longtemps de côté par les botanistes. Pendant des années on s'est contenté des solutions de Knop, de Pfefïer, de Sachs et d'autres, variant à peine sur les précédentes. Les résultats obtenus étant |ilus ou moins satisfaisants, l'on n'a pas cherché d'autres combinaisons. C'est à Van der Croxe (57 et 58) que revient le mérite d'avoir attiré à nouveau l'attention des physiologistes sur ce sujet. Il a proposé une nouvelle solution avec laquelle lui et d'auti'es ont obtenu de bons résultats. A vrai dire sa solution ni' se distingue pas beaucoup de celle de Sachs. Benecke (i et 5) a publié une critique approfondie du travail de Van (l( i- Crone; les expériences auxquelles il s'est livré pour comparer entre elles différentes solutions mitritives n'ont pas tourné d'une manière décisive en faveur de la solution Van der Crone. J'ai fait, moi aussi, des expériences comparatives avec quatre solutions nidritives différentes, et le présent travail en indiquera les résultats. .l'ai abordé simultanément un autre problème qui a préoccupé déjà bien souvent les physiologistes : le rôle de la silice dans les végétaux. Les l)otanistes ne se sont jamais mis d'accord là-dessus, et comme le dit .losT (20), dans ses cours de physiologie, (^ette question mérite d'être l'emaniée dans un esprit ci'itiipie. 156 BULLETIN DK LA SOCIÉTÉ I50TAMQUE DE GENÈVE (2) Sans avoir la prétention crinterpréter les faits connus (rune manière délinitive, je voudrais (ral)ord donner ici nu |>etit apei(;u historique de Ja question; il montrera que les avocats plaidant en faveur de la silice se font de plus en plus nombreux. Le premier qui ait fait des études sur la silice chez les plantes est Th. de Saussure (50). Dans son fameux livre Hechevchen c/n'»ii(/iiefi svr la véfu'lnlio}*, paiTi déjà en 1804, il a publié les analyses chimiques de ditrérenles plantes à ditférentes époques de leur développement, et il a constaté que la quantité de silice augliiente avec l'âge. C'est lui (soit dit en passant) et non pas Liebig, qui a en premier énoncé l'idée que les végétaux poussant sur le même sol n'absorbent pas une nourriture identique puisque les racines la modifient à son entrée dans la plante. H a l'ait égalejiient l'observation que les Graminées se distinguent des autres plantes par une plus grande propoilion de silice. 11 faut admetti'e, dit-il, que ces plantes « ont une force de succion beaucoiq» plus grande et des excrétions beaucoup plus abondantt^s. On l'emarque en effet dans plusieurs de ces plantes une transpiration sensible bien singnlièi'e. (Pluj.siologie végétales, de Senel)ier, tome 4, p. 87)». Cette idée d'une relation entre le contenu en silice d'une plante et sa transpiration a été développée plus tard par d'autres, notamment par F. G. KoHL (27 ). On peut jirétendre en général, écrit-il, que les plantes ayant une trans|)irati()n intense sont celles qui contiennent le plus de silice ; c'est i)our cela ({ue la quantité de silice augmente avec l'âge. Humpury Davy (13) a examiné la forme sous laquelle la silice se rencontre chez certaines plantes et il a constaté qu'elle se trouve en général chez les végétaux à tiges creuses. Je ne puis m'empécher de citer textuellement l'éminent savant anglais : <■ The siliceous epidermis serves as a support, protects the l)ark l'roui the action of insects, and seems lo perforui a part in the econoniN of thèse feeble vegetable tribes (Graminées, Equisétacées) similar lo tliat performed in the animal kingdoni by the shell of the crustaceous insects. » Nombre de botanistes après Davy se sont occupés de cette (piestion; je ne rappel- lerai ici (pie la découverte de Kiitzing faite en 1834 et concf'rnaiit le test des Diatomées formé de silice. Je ne veux pas faii'e une longue énumération de tous ces travaux anciens : ils se trouvent conq)ilés dans une étude de Hugo von Moul (35) qui a examiné la silice princiiialementau point de vue mor]thologique. 11 croit avec Payen (42\ que la silice imprègne les membranes cellulosi- ques comme le [)hosphate de chaux impi'ègne dans les os la substance (3) A. SPRECHEH. SOLUTIONS NUTIUTIVES ET ROLE DE LA SILICE 157 organique et foniie ainsi un tout lioniogène. D'a|)rès von MohI, les cellules silicifiées ne sont pas nécessairement des cellules mortes puis(|u'il y a souvent imprégnation de silice avant que le développe- ment de la cellule ait prit fin. RosANOFF(47) pense comme v. Molil que la silice peut se déposer dans des cellules parfaitement vivantes. Crueger (11) rapporte poui'tant un cas où la silicilicalion enti'aine la mort de la cellule. Plus tard Miliarakis (34) a démontré aussi, en ce qui concerne les poils d<' certaines plaides, que lem- croissance s'arrête avec la silicitica- tion et il conlirme ainsi ropinion énnse par Wicke (62). Celui-ci a constaté combien la silice est répandue dans le règne végétal; il remar- que quVII(» sert spécialement pour rincrustation des cellules épider- miques. Elle a pour lui plutôt une utilisation mécanique, car il ne lui semble pas qu'elle ait part à la constitidion des composés organi(|ues tels que les protéines, les acides organiques etc. Lierk; (31) attribuait la rigidité du chaume des céréales au silicate de potassium et il expliquait la verse des blés par le manque de silice. Pierre (44.) par contre a moidré qu'en général, toutes choses égales d'ailleurs, les blés qui ont le plus de chance de verser sont ceux dont la paille contient le plus de silice. La résistance à la verse dépend d'après Sachs (48) et Pierre d'une lignilication suflisante des tissus, favorisée par l'air, la lumière et l'absence d'humidité. Avant ces auteurs, Are.ndt (2) et Knop (3) ont (b'-montré que ce sont les feuilles qui conliemieid le plus de silice, et les no'uds des tiges le moins. Pour Knop (22) c'est la gaine de la feuille (jiii, pendant le déve- lo|)pemenl du chaume, fonctionne comme son support mécanitpie et la silice contenue dans la gaine sert à consolider la texture de celle-ci. La silice a d'après Knop un lidérèt particulier pour l'agriculture, sans être ce|)endaid une matière niMi'itive (23 et 24). Contrairement à cette \ ne très juste, Sachs (49) ne veut pas accoider à la silice une nliliti'' mécani(pie et encore moins voir en elle une matière mdritive. Il la considère seulement connue im facteui- favora- ble dans la constitution moléculaire des membranes cellulaires. H a l'éussi à cidtiver dans une solution nutritive une plante de maïs loiil à l'ait normale et exenqjte de silice; elle n'en avait dans les cendres (]ue (J,7 " 0 au lieu de 18 à 23 ^lo, et cette minime quantité provenait soit de la semence, soit du veri'e. Sachs voit une grande analogie entre la silice cl le cai'bonate de chaux qui dans le règne animal joue un rolc encore plus considérable que la silice dans le l'ègne végétal. 158 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (4) BiRNER et LucANUS (8) ne pensent pas non plus que la silice soit la canse de la rigidité du chaume de l'avoine; ils ue lui accordent pas le rôle d'inie matière nutritive nécessaire. Ces deux auteurs ont constaté que la présence de la silice a été la cause d'une moindre al)sor|)tion des antres sels minéraux : non seulement le pourcentage, mais les quan- tités absolues étaient diminuées, et uième le l'apport des ditlérents sels entre eux a été changé par la silice. RAUTENBERf; et KuUN (^46) conclueid par contre de leurs expériences que la silice est, comme le fer et Pacide sulfurique, une substance dont les plantes ont besoin comme uuitière nutritive. Stohmann (53) est du uième avis; comme Knop, Sachs, Rautenberg et Kiihn, il a observé que les [)lantes penvent se procurer de la silice des parois dn verre dans lequel leurs racines trempent. Des chimistes comme Scheele, Lavoisier, Chevreuil, Pelouze onl démonti'é que le verre est susce|)tibl(' d'èlre attaqué par Teau, et poui' Stohmann cela ne fait pas de doute que le verre ait fourni aux i)lantes dans ses expé- riences la silice dont elles avaient besoin. Ladenburg (29) et Lange (30) se sont occui)és de la nature des com- binaisons de la silice dans les plantes. Le priMuier émet l'hypothèse que la silice pourrait remplacer le carbone : elle ne serait donc pas autre chose qu'un pi'oduit de décomposition des composées de silicium et de carbone. Grimaldi (15) est allé plus loin, il a prélcntlu ([uc la silice est décom- posée dans les feuilles vertes au moyen des rayons lumineux comme C02. Cependant d'après Czapek (12) cette hypothèse est inq)robable et nullement prouvée. Lange (30) ayant examiné l'extrait a(|iieii\ {VEquiseliim liiotnilc, aiTivc à la conclusion que la silice se trouve chez cette plante sous forme de silice hydratée et c'est dans cet état (pie beaucoup de |»laides l'absorbent. Dans les membranes, il admet la formation, en petite (|uan- tité, de silicates difficilement solubles. Plus récemment Takeughi (56) à Tokio, a étudié un certain nombre d'es|)èces végétales |)our voir si la silice > est présentée sous foi-me organique. En exanunant les feuilles des |)lantes, il a observé (pie la silice s'y trouve en elfet sous une forme organiciue et (pie la quantité varie considérablement d'une espèce à l'antre. Toutelois, il n'a pas déterminé la nature exacte de ce composé organicpie silicate. Revenant dans les travaux bcjtaniques à celui de IbtiiNKL (18), nous voyons qu'il a réussi k cultiver sans silice une plante de Lilhospennum (5) A. SPOECIIER. SOLUTIONS NUTRITIVES ET ROLE DE LA SILICE l.V.I arveii.se. L'analyse décela dans l'épidémie et dans les poils la présence de calcaire mais |)oint de silice. JoDiN (19) confirnic les expériences (pie Sachs a^ail faites avec le maïs. Il en a obtenn (piatre générations de suite exemptes de silice sans (|iie le développement de la plante en ait sonffert. l'oiir lui, la fonction physiologique de la silice est oliscure et discutalde. Parmi les auteurs (Mivisageanl plus [)articidièremenl le riMe Ijiolo- giqne de la silice je nommerai (LvRio (10), Warminc (.")<)), Stmal (0:2) et KoHL (:27 ). Caris a constaté chez Tr/s/lcha Inipnoidcs, une plante a({uali(pie, des formations ih' silice singulières à rintériem' des cellules; leui' utilité lui paraît dontense. Warming par confie, conclut autrement pour les Podostémacées; il pense (|ue les c()r|)s siliceux augmentenl la résistance contre les cou- rants d'eau. Les expériences de Stami. ont montré que les jeunes tiges et les feuilles tendres sont |)rotégées chez les Graminées parla gaine silicitiée qui les entoure contre les attaipies des escargots. Stalil a cultivé des |)lantes de maïs avec et sans silice, et en les présentant comme nouri'i- ture aux escargots, notamment à Limii.v af/re.sli.'i souvent très nuisible an blé, il a pu voir que les plantes sans silice disparaissaient presque complètement tandis que les autres avec silice étaient à peine attaquées, et il conclut que la silicitication est la « conditio sine qiia non » pour l'existence des Graminées. KoHL pense comme Liebig et Knop (pie la silicification des membra- nes, et même celle à l'intérieur des cellules, se fait en Mie d'un etfet mécanique. Il attribue en outre à la silice un r('»le dans la nutrition des j)lantes : celui de véhicule pour les sels alcalins comme la chaux l'est pour les acides nitrique, sulfurique et phosphorique. Des expériences faites pendant 14 années consécutives avec l'avoine font arriver Wolff (64), Kreuzhage et Wolff ("28) à la conclusion que le vô\r de la silice est de produire la mort des feuilles après la llorai- son, ce ([iii cause l'émigration de leurs substances minérales dans les fruits. On trouve cette idée déjà exprinn'e chez Bretsciineider en iS.V.I (U). La présence de ta silice dans les solutions nutritives augmente chez la plante la production du nombre des graines et en même temps leur poids. Ges deux auteurs affirment, conti'airement à la théorie de Birner ot LucANUS citée plus haut, (pie la silice produit une meilleure utilisa- 160 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (6) lion des sels minéraux composant la solution nutritive, car l'absorption de la silice ne diminue pas celle des autres sels qui en est au contraire souvent augmentée. Lorscjue la concentration de la solution nutritive est plus faible, on observe une diminution des cendres; mais alors la production des graines diminue aussi, toutefois beaucoup moins si la solution contient de la silice. Cette dernière n'exerce pas, néanmoins, une influence décisive sur la formation de la substance organique, et les deux auteurs avertissent tous ceux qui voudi'aient placer ti-op d'espoir dans les engrais silicates; la silice ne peut selon eux avoir une influence que là où le sol est très i-icbe en azote et il ne ])eut èti'e question de l'emplacei' l'acide phospborique par la silice. En outre la forme sous laquelle la silice pourrait être utilisée connue engrais n'est pas connue. Kreuzhage el Wollf tei-mineid leur élude en disant que l'on réussira peiil-èlre im jour à trouver luie forme ou un composé cbimique sous laquelle la silice pourrait servir en agriculture dans certaines condi- tions et à côté d'autres engrais contribuer à une meiileui'e production en graines cliez les céréales. Berthelot et André (6) ont étudié la quantité de silice contenue dans les racines, tiges, feuilles et épis de blé à ditîerents stad(\s du développement. La silice fut déternnnée sous quatre formes : silice totale, silice solidjle dans Teau, silice soluble dans la potasse caustique à froid et silice sobdjie dans la potasse caustique à cliaud. Pendant la floraison, la feuille constitue un lieu spécial de concentration pour la silice et spé- cialement pour la silice insoluble. Au moment de la récolte, les plantes desséchées contienneid moins de silice dans la racine; la tige au con- traire en contient davantage, et la foi'mation de la silice insoluble qui avait lieu dans les feuilles au coui-s des périodes précédentes s'est étendue maintenant à la tige. Les feuilles, par contre, sont de plus en plus riches en silice soluble aussi bien (|u'eii silice totale. L'é])i est toujours la région la plus pauvre en silice. Dans le même ordre d'idée que l'étude de Kreuzhage et Wolff, nous a\()ns le travail de Swiecicki (55). Les expériences de ce savant sont de deux sortes. D'abord il a employé des solutions nutritives avec cinq quantités dilTérentes de silice contenues dans des pots de verre et de zinc. Comme Nobbe, Bàssler et Will, il a constaté que le zinc agit défa- vorablemeid sur les plantes et il dit que ce n'est pas facile de trouver im matériel propice pour cultiver des plantes en solutions sans silice. ce se (7) A. SPRECHER. SOLUTIONS NUTRITIVES ET ROLE DE LA SILICE ICI En second lieu il a étudié la paille de seigle au point de vue physi- ({ue et il a examiné rinfluence de la silice sur la i-ésistance des chaumes pi-ovenaut de champs différents. Pour les cultures iaites en solutions nutritives il arrive aux conclu- sions suivantes : 1" Si la silice augmente dans la solution, elle augmente aussi dans les plantes, mais pas dans les mêmes proportions. Si les rapports de la silice dans les solutions sont de 1:2 : 4, dans les plantes ils sont à peu près de 1 : 1,1 : 1,U. 2" Sous rinfluence de la silice il y a augmentation du total de la matière sèche et des cendres; une quantité double de silice faisait aug- menter la matière sèche d'une plante de 0,01 gr. appi-oxiniativement <'t les cendres en moyenne de 0,003 gr. (nous voyons que Swiecicki conlirme la constatation de Kreuzhage et Wolff contrairement à Tenon de Birner et Lucanus). H" Partout où il n'y avait point de silice dans la solution, l'analy^ démontra que dans les graines ensemencées la silice avait disparu; elle avait été absorbée par la plante et on en trouva dans celle-ci finalement davantage que n'en coidenait la graine. Même les plantes cultivées dans les pots de zinc en contenaient une plus grande quantité, et ce surplus ne pouvait provenir que des parois des bouteilles dans lesquelles avait séjom-né l'eau distillée avant l'emploi. 4" Plus il y avait de silice dans la solution, moins on trouvait d'autres els dans la plante. Swiecicki entend certainement le contenu en Oyo, car autrement cela serait en contradiction avec ce qu'il énonce sous 2°; mais il ne donne point de chiffres à l'appui. Il se demande si on ne t)eut pas conclui-e du fait précédent que la silice serait susceptible de remplacer d'autres matières nutritives et de contribuer à la formation des matières organiques, an moins pendant les premiers stades du développement de la plante, lorsque ses racines ne sont pas encore suffisamment longues et ({(le l'absence de chlorophylle ne lui permet pas encore d'assinn'Icr le cai'bone. Rappelant l'hypothèse de Ladenburg, il croit que la silice joue dans l'économie des organismes végétaux un rôle plus inqiortant qu'on ne lui a attribué jusqu'ici. Dans la question de Fiidliicnce mécanique de la silice sur la résis- tance et la rigidité des chaumes chez le seigle, la réponse de Swiecicki est aflirmative. Il a démoidiv que plus le module de la rigidité était grand, plus la quaidité de silice était considéi-able. Tous les facteurs qui diminuent la ti-ansj)iralioii chez la plante, et en première ligne le nCI.I.ETLX DE LA SOCIÉTÉ BOTAxNIQUE DE GENÈVE, ÙN'o 4, 30 aVFll 191 I. J3 S 162 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (8) manque de lumière, occasionnent une tendance du blé à la verse ))uisqu'ils diminuent son contenu en silice. Une expérience moins favorable pour la silice fut faite par André (\). Il a cultivé du maïs et des haricots d'Espagne dans l'obscurité à des températures de 25 à 30" C. pour observer l'action de la chaleur sur rabsor[)tion minérale chez les plantes étiolées. Les cendres se trou- vaient considérablement augmentées, mais cette augmeidation était constituée uniquement par de la silice^ Andi-é dit que cette substance banale dans la nutrition de la plante appai'aît toujours en grande quan- tité quand la nutrition est ralentie. Ce fait est conforme à l'observation d'Arendt et de Knop que les plantes d'un riche développement coidien- nent moins de silice que les plantes pauvres. D'après André, les plantes éliolées à 80" C. et qin contiemient comme nous l'avons vu beaucoup de silice soûl aussi celles qui présentent le plus de vasciUose. Keegan (21) a trouvé que les feuilles devenues rouges en automne étaient [»ius pauvres en silice que les feuilles jaunes, et il suppose l'existence d'une relation entre la formation de l'anthocyane et la silice, en ce sens que les parties chromogènes précurseurs de la coloralion l'ouge souffrent partoul oi'i II y a altluence de matières minérales, par- ticulièrement de silice et de calcaire. Les feuilles susceptibles de deve- nii' rouges ont d'après Keegan une plus grande vitalité. CzAPEK (12) (II Bd., p. 865) pense que la quantité de silice qui se trouve généralement dans une plante ne lui est pas nécessaire; d'apj'ès lui les expériences ont démoidré que les plantes cultivées sans silice spnt moins favorisées que d'autres nourries normalement. Il ne faudrait pas oublier, dit-il, que la silice peut jouei' un rôle comme stimulant chimique à la croissance et il est en outre possible que l'équilibre pli\- siologique de la solution nutritive puisse être influencé par l'absorp- tion et la présence de la silice dans le milieu qui entoure les racines. A. D. Hall et C. G. T. Morison (16) ont étudié l'action de l'acide phosphori(iue et de la silice à partir de la floraison, c'est-à-dire pen- dant une période où la nutrition de la plante aux dépens du sol a cessé à peu près, où l'assimilation se ralentit aussi, et où les substances con- tenues dans les tiges et dans les feuilles s'acheminent vers les fruits. Ces auteurs arrivent aux conclusions suivantes : 1° La silice joue, chez l'orge par exemple, un rôle dans la nutrition. 2" L'action d'une riche provision de silice facilement soluble se mani- feste par une })roduction de graines plus considérable et plus précoce. 3^ L'action favorable de la silice se base sur une meilleure assimila- <9) A. SPRECHER. SOLUTIONS NUTRITIVES ET ROLE DE LA SILICE 163 tion de l'acide pliosphorique, et c'est ici la cause de raugiiientation de la récolte. Il n'a pas été prouvé que la silice cause daus la plante même une meilleure utilisation de l'acide pliosphorique préalablement absorbé; il n'est pas prouvé non plus qu'elle favorise une émigration des substances nutritives de la paille vers les graines. Comme nous le voyons, ces résultats contredisent certaines des con- clusions de Kreuzhage et Wolff. Il faut remarquer cependant que les deux auteurs anglais ont travaillé sur l'orge tandis que Kreuzhage et Wolff sur l'avoine. Or les résultats varient certainement d'une plante à l'autre uième parmi les Graminées. Tout dernièrement, il y a eu en Allemagne une polémique entre dif- férents professeurs d'agronomie à propos d'un nouvel engrais (silicat*- de potassium ou phonolithe) (60 et Ot). Hiltner et Lang (17) ont fait sili- ciipie, forme sous laquelle, d'après Lange (80), beaucoup de plantes rabsor])ent. On l'a |)réparée en versant l'acide chlorhydrique dans le silicate de sodium (liqueur de cailloux), dissout dans l'eau. On obtient un précipité gélatineux qui a été lavé avec de l'eau distillée jusqu'à complète disparition de la réaction du cblore. Une partie de ce précipité ;i été calciné au rouge afin de connaître son contenu en anhydride sili- ci(iue. .l'ai ajouté par litre la quantité de ce corps qui correspondait à 0,4 gr. d'anhydride silicique amorphe. Cette silice gélatineuse est légère- ment soluble dans l'eau et dans les acides étendus. Mes pots de verre contenaient les uns 5,5 I., les autres 6 et enliii les derniers 6,5 I. J'ai mis une plante par demi-litre de solution; c'est cer- lainement beaucoup, et il serait préférable d'en mettre moins; mais comme j'ai changé les solutions toutes les quatre semaines, cela dinu- nuait les inconvénients d'une trop petite quantité de liquide pour chaque plante. Comme fermeture des pots, je ne me suis pas servi de plaques de liège, de zinc ou de verre, pour les raisons indifiuées plus haut à proi)os des pots. J'ai préparé des plaques de paraffme d'après la grandeur de l'ouverture de chaque pot. Les semences ont été placées dans des trous d'un centimètre de diamètre environ sur des bouchons d'ouate de coton ipii trempaient dans les solutions. (Le coton ne contenaid point de silice, d'après WiCKE r631.) s ( 1.")) A. SPRECHER. SOLUTIONS NUTRITIVES ET ROLE DE LA SILICE 16'.» .rai commencé l'expérienco le 25 jimII, mais la températui-c de la chambre étant trop i)asse ponr activer la germination de cette plante méridionale, j'ai lait germer les semences' à une température vai'iaiit de -2() à 28" C. Après trois jours, tigelles et radicules avaient 2 à 'A cm. de long cl linent mises dans les trous des plaques en paraffine placées sm- les solutions. Onze jours plus lard, (piand tontes ces plautnles parurent s'être adaptées au milieu, j'ai mis les pots dehors dans une grande caisse \itrée, dont je pouvais enlever les vitres de deux côtés, de sorte (pie la tem|)ératui'e n'y était jamais beaucou|) au-dessus de la température environnante; i)endant l'été |)lu\ien\ ri Froid, le dangej- d'une trop haute température pour Avenu sici-ilis se tron\ail complètement écarté. ''-■ 1- — Les plantiilfis A'Avciia slerilis dans les dillereules soliilioiis après un mois. i. sol Van lier Cmne: 2. sol. Micheels el de Heen ; ."î. sol. PlellRr: i. sol. Swiericki Tous les pots ont été entourés de papier noir, et l'eau qui s'évaporait lut rem})lacée à mesure par de l'eaii dislilh^e. Deux fois pai' semaine on insnfllait de l'air dans les solutions. Tne première photographie, faite le 0 juin, montre tes dillèreides expériences après im mois. A cause du temps peu favorable, les cultmcs n'étaient pas très avancées, mais la nourriture des semences se trouvait 170 liULLKTIN DE LA SOCIÉTÉ ROTAMOUE DE GENÈVE (16) ('puisée. La fig. 1 iiiontre les plantes des quatre solutions nuti'itives prises dans les pots paraffinés. Ce qui trappe au prenuer abord, c'est la (lilïérence entre les plantes dans la solution Van der Crone et les autres, surtout celles dans les solutions Micheels et de Heen, et Pfetïer. A cette époque, les plantes dans le premier li(|uide nutritif étaient de beaucoup les meilleures et celles dans les second et troisième, les moins bonnes. Les tiges et les racines dans les solutions 4 et 4- étaient bien développées, mais les plantes de la solution 4- étaient dès le commencement d'un vert chlorotique, tandis que celles de la solution t avaient une belle couleur verte et présentaient tous les caractères de plantes saines et vigoureuses. Les plantes des solutions 2 et 3 étaient restées en arrière et avaient l'air malades, surtout celles dans la solution 2. Les racines des plantes dans la solution 3 n'avaient pas plus de deux à trois cm. de longueur, mais leur épaisseur était bien plus considérable que celle des racines dans les autres liquides. Ce fait est certainement dû à la concentration de la solution. On a observé il y a longtemps déjà (■40), que dans les solutions nutritives les dimensions et les ramifications des racines dépendent de la concentration de la solution. C'est dans l'eau distillée que les racines deviennent le plus longues; plus on ajoute de solution jusqu'à concin- rence de 10%, plus elles deviennent courtes; leur épaisseur va eu augmentant dans les mêmes proportions. Les solutions concentrées chargent le suc cellulaire de matières nutri- tives, et le résultat d'une trop grande concentration est une diminution de la transpiration, et une exsudation des sels à la tige et à la base (\i's feuilles (37, 38, 39) : j'ai constaté ce fait chez les plantes dans les solu- tions 2 et 3. iNoBBE et SiEGERT (41) recommandent remploi d'ime solution [leu concentrée, 0,5 ou l " oo par exemple, contenue dans de grands pots, ou à défaut de grands récipients, un ivnouvellement fréquent de l'eau. D'autr-es auteurs, comme Mer (32) et Wortmann (65), arri\ent aux mêmes résultats et conclusions. La solution Pfeffer était en outre trop acide pour les jeunes i-acines, un milieu neutre ou même faiblement alcalin leur est plus favorable. Les solutions 3 et 4 sont pareilles, hormis la concentration qui est dans la |)remière de 1,84 gr. par litre et dans la seconde seulement de 0,7335 gr. par litre, donc plus que deux fois plus faible. Les racines > sont bien développées, allongées, mais peu ramifiées, ce qui s'explicpie pai- la faible concentration du licjuide. Le fer étant en grande partir précipité, la chlorose des plantes s'explique aisément. (17 A. SPriKC.IlER. sou T10.\S MTIIITIVES ET ROLE DE LA SIEICE 71 Les soliilioiis 1 ("1:2 prudiiiscnldes résultats t'oil dilIV'fents; pourquoi iMi [)ai('il ('carl entve ces deux liquides doid la composition ne diffère (|ui' peu, comme nous l'avons \u? Ou verra plus loin connnenl Ton peul iulerprèter ces l'ails. rif,'- â. — PlaiiUiles île trois pois de la sol. Pfeller après un mois 1. Plantules d'un pot avec silice; 2. Plantules d'un pol sans silice; 3. Plantules d'un pot paraffiné. Pour le moment, retenons ceci: tanl ([ue la plante vit de ses propres réserves, c'est la solution VanderCrone qui lui est la plus avantageuse. L'influence de la silice est à cette époque manifeste. La fig. 2 représente les plantes de trois pots de la solution IMetïer, le .\" 1 celles d'un pot a\ec silice, le N» 2 celles d'un pot sans silice et le N» 3 celles d'un pot parattiiié. La silice fonctioime certainement comme stimulant (4 rend les plantes plus aptes à la lutte pour l'existence. Pendant la période sensible, c'est-à-dire pendant le passage de la plante d'un état denii- hétérotrophe (dépendant des substances de réserve contenues dans la semence) à l'état autotropbe, la silice donne à la plante une vigueur plus grande qui se fera sentir jusqu'à la fin de son développement. Si l'adap- tation d'une plante à un milieu aussi peu normal qu'est une solution nutrilive tombe dans la période sensible, c'est une raison de plus pour ([lie la silice puisse jouer un rôle utile. i-J, 2 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (IS) liacines, tii^es et feuilles oui Taspect plus vigoiiiciix et sain ([iiedans les soliilions sans silice. Sans adliéi'cr pi'écisémenl à riiypotlièse de LADENBura; (29), il est très tentant d'y revenir en présence de faits aussi reinaniuahles que les expériences de Sir W. Kamsay et Usher (45), d'après lesquelles les éléments du i^roupe carbone (Si, ïi, Zr, Tli, IM)) donnent, sous l'action des émanations du imlium, des couiposés carbo- iii(|ues. Pourquoi, s'il en est ainsi, ne pas supposer (pi'il pourrait se trouvei' dans la nature des forces radioactives encoie inconnues, sus- ceptibles de faire de Si une substance vraiment nutritive pour les plantes? Le fait que les racines dans le pot N" 2 sont meilleures que celles dans le N"3 ne peut être qu'un basard, car il n'est guère probaljle ([ue la silice des parois des pots ait déjà manifesté son influence, puisque l'analyse linale nous montrera que la silice prise dansleveri'e constitue unebieu faibk' quantité. (iCpendant les choses n'en restent pas là. Depuis le (i juin, les plantes de la solution 1 commencent à se portei- moins bieu. beurs i)remiéres l'eu il les jaunissent et se flétrissent. Au milieu de juin, toutes les solutions ont été changées contre d'autres exactement pareilles et les plaques paraftinées ont été lavées à l'eau distillée de toutes les poussières ({ui étaient venues s'y fixer. Mais la solution fraîche ne guérissait point les plantes de la solution 1. Elles ne souffraient nullement d'une chlorose pareille à celle des |tlantes de l;i solution i : elles montraient plutôt uue flétrissure. La chlorose tyi)ique, >e manifeste en général par la décoloration des feuilles les plus jeunes; ici ce sont au contraire les feuilles antérieures, donc les plus anciennes, (|(ii jaunissent etdépérissent. Les substances nutritives ne leur arrivaient pins pur les racines comme auparavant. D'après MoLZ (36), ime dimi- uiitioii de l'acide dans le suc cellulaire rend plus difflcile rabsor|)tion par les racines des substances nutritives, il est très probable que mes plantes (Ijiiis la solution Van der Crone souflraient d'un manque de nourritur(^ dû à une moindre al)sorption des substances mdritives, celle-ci étant provo((uée par l'absence d'acidité dans la solution et dans les sucs cel- lulaires. Les plantes dans cette situation se tiraient d'affaires comme elles le pouvaient et vidaient les premières feuilles de leurs sels. C'est le phénomène qui se passe à la fin du développement, lorsque les tiges et les feuilles se vident aux dépens du fruit eu voie de maturation. Cela jiistifle l'idée de Benecke (4), qu'une solution neutre ne peut être favo- r;il)le ])our les racines que tant ({u'elles reçoiveid leur nourriture prin- ripalemeiil de la semence; cette influence l'avoi'aljle cesse avec le s (19) A. SPRECHER. SOLUTIONS NUTIilTIVES ET ROLE DE LA SILICE I7:> monieiil où les racines sont obligées de se pourvoir dans la solu- tion. Le IT) juin, les i)lantes de la solution 4 sont les mieux portantes, bien ((lie lenr couleur ne paraisse pas tout à fait normale. Quelques feuilles (iaieiil chloroticiues. J'ai ajouté à ce moment à la solution t deux gouttes de cldoiure fei'rique par litre, comme cela a été pratiqué pour la solu- tion Pfelfer, mais refficacité de ce remède ne fut pas bien évidente. Il ne s'agissait donc pas, comme nous venons de le voir, d'un manque de ïew puisque l'analyse linale, elle aussi, a démontré que le taux pour' loo dn cette substance est plus élevé dans la récolte produite par la solniion Van der Crone que dans les plantes des autres solutions. De nondireiises analyses faites avec des vignes chlorotiques par dilîérents auteurs, entre autres Schulze (51), ont montré également que les organes cbloroti(pics contiemient plus de fer ((ue les plantes saines. A partir de cette date du 15 juin, la solution )> [ireiid un développe- ment très intense. Il a fallu plus d'un mois poui' l'adaptation d'Arcm/ HterlliH à cette solution. Les plantes n'avaient pas été malades et ne présentèrent jamais trace de cblorose, mais elles étaient irstées en arrière. Le moment ci'itique était passé pour elles et bientôt elles dépas- sèrent de beaucoup les plantes dans les autres solutions, ce qui pailr encore en faveur de l'hypotbèse de Benecke. Les plantes de la solution 2 étaient décidément malades. Celles {W<~ pots avec silice étaient encore les plus vigoureuses, mais, vu l'ensendile misérable de l'expérience, je l'ai suspendue le 1'' juillet. Je me suis demandé quelle pourrait être la cause d'une action airssi défavorable de la solution Micheels et de Heen sur les plantes {VAmid stenlis. Nous avons vu que sa concentration était de 0,25 °/oo et même, le phosphate ferreux n'étant pas soluble dans l'eau, la concentration se trouvait encore plus faible. Ce n'est donc certes pas la concentration trop élevée qui a été fatale aux plantes. Je ne saurais trouver d'autre coupable que le chlorure de sodium, qui, se trouvant en trop grande quantité dans la solution par rapport à d'autres sels, a pi'ojjablemcnt occasionné des combinaisons toxiques. Par les recherches de Storp (54) nous savons que des solutions contenant 5 gr. de chlorure de sodium par litre détruisent la végétation des Graminées. Sur Avena steri/is le chlorui'e de sodium réagit peut-être défavorablement à une dose dix Ibis moindre. Le 9 juillet les solutions furent renouvelées encore une fois. Le 18 juillet les premières fleurs apparaissaient sur des plantes cultivées 174 BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE «lENEVE (20) -en pot paraffiné dans la soliilion IMVirer. Le 3U juillet, au moineiil où les avoines étaient en fleur, rexpérience fut suspendue. Fig. 3. — Fiantes à silice des trois diiïereiUes sciliilions : I. sul. Swiccicki ; 2 sol. Vaii dfr Crime; 3. sol. PCeller. Nous voyons par la l'nj. :'» ({ue les plus belles plantes ont été produites par la solution Pfeiïer. Les plantes à silice des trois diflerentes solutions sont représentées ici. Celles de la solution Swiecicki sont les moins bonnes. La t'Kj. i montre les plantes d'une seule solution, la solution Pfeffer: i\'J 1 les plantes d'un pot parafliué, N*^ 2 celles d'un pot sans silice et N" 8 celles d'un pot avec silice. (;2i) A. SPRECHER. SOLUTIONS NUTRITIVES ET ROLE DE LA SILICE 175 Les plantes sans silice étaient molles et flasques an touchei-, colles avec silice au contraire avaient une consistance ferme et hi'uissaicnt légèrement sous les doigts. Elles restaient debout sans êtr'e appuyées, tandis (pic les premières avaient besoin d'un support. Fii.' 4. — IManles li' Avenu sti-rilis ciillivcPS dans la soliiliuii l'IelliM-, 1. l'iaiitps d'un pot paraffiné; 2. PlantPS d'un pot sans silirt^ ; 3 l'IantPs d'un pcjl avec silice. Voici, sous lorine de tableau soniiuaire, les premiers résultats de la récolte totale : 76 BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENEVE (22) Nombre des plantes Nombre des chaumes Longueur maxi- mum des tiges Longueur maxi- mum des racines I SiOa 24 22 26 91 56 74 93 cm. 80 » 73 » 46 cm. 50 .) 39 .) 1 I sans SiOa I sans Si02l' III Si02 24 22 24 88 55 120 cm. 93 )) 110 .. 50 cm. i 60 -> 30 *) III sans Si02 Fil sans Si()2P IV Si()2 24 22 24 78 61 79 74 cm. 86 ). 80 « 47 cm. 60 .) 45 » IV sans Si()2 IV sans SiU2P Poids des tiges fracîhes en grammes Poids d'une Poids des plante fraîche tiges et raci- sans les nés séchées racines à l'air en grammes en grammes Poids d'une plante séchée à l'air en grammes Poids de la matière séchée dans le vacuum à 100" C. en grammes Poids de la matière sèche d'une plante en grammes IavecSi02 I sansSi02 IsatisSi02P 486 268 313 20,25 12,18 12,14 61 33 35 2,54 1,5 1,35 .53,29 28.9 30,88 2,22 1.31 1.19 llIavecSi02 III sans Si02 III sans Si02l' 868 371 378 36,11 16,86 15,75 93 41 47 3,87 1.86 1,95 82,65 3,44 36.05 1,64 41,33 1.72 lVavecSi02 IV sans Si()2 IVsansSi02P 462 329 331 19.25 15,00 13,8 51 35 33 2 12 1,37 45.05 31.06 29,58 1.87 1,41 1,23 Qu'est-ce que ces tables nous apprennent? Si l'on fait abstraction des petites variations dues an hasard et qui disparaîtraient si l'on augmentait le nombre des expériences, on voit pourtant très clairement que la solution Plelfer a produit le meilleur résultat el que dans les trois expé- riences la silice a sensiblement augmenté la récolte. En calculant la moyenne de la matière sèche d'un caryopse, nous avons obtenu 0,022 i^w Ce poids a augmenté pour : I Si02 environ I sans Si I sans Si02P III Si02 m sans Si02 . III sans Si02P IV Si02 iV sans Si02.. IVsansSi02P l'on lO-l foi^ » 60 » » 5-i « » 156 » » 74 » » 78 n )) 8ï» n )) 64 » )) 5() » (2;|) A. SPRECHER. SOLUTIONS NUTRITIVES ET ROLE DE LA SILICE 177 Sous rinfluence de la silice, la matière sèche (rune plante a augmenté pour la solution 1 de 0,97 gr., » » » 111 » 1,76 » » » » IV » 0,55 » en moyenne de t ,09 gr. (îV'st dans la solution Pfeffer que les plantes ont poussé le plus haut et le tallage est le plus riche dans la solution Van der Crone. Fait singulier : les racines étaient plus courtes dans les pots parallinés cl plus longues dans les pots sans silice non paraflinés. Serait-il possi- ble qut' le verre à nu exerce sur les racines une excitation chimique (pie le verre paraffiné ne peut plus exercer? Le dosage de quelques principes immédiats a été fait d'après les uiéthodes indiquées dans les traités de Grandeau (14.) et de Kœnig (25). En 70 cie la, ncisftière sèolie Cendres Matières grasses Azote total Substances protéiques Cellulose brute Hydrates de carbone 1 avec I sans 1 sans Si02 Si02 SiO-iP is,:{7 V) 74 /*/ 3.037 3.40(» 3,437 f 3.676 3.661 21 ,609 f 2-2.976 22,88 27,87 29,4 [Il avec III sans III sans Si()2 SiO- 17,58 16,01 16.38 à 3.72H 3.536 3.368 à 23,247 22,097 21,051 29,00 f 30,00 30,49 27,060 * 28.823 29,169 I IV avec IV sa as IV sans Si02 Si02 Si02 " 18,376 17,68S 18,864 2.977 W 3, loi 3.23o 3,881 3,973 4,007 24.2o8 * 24,831 25.044- 27,69 29,44 29,13 2(i,69it À 24,887 23,727 Il va sans dire que ce mode sommaire de doser les matières grasses et les matières azotées peut donner lieu à des réserves. Les matières grasses extraites avec l'appareil à extraction de Soxhlet comportent toutes les substances solubles dans l'éther, c'est-à-dire les graisses proprement dites, les acides organiques, les cires, ainsi que les chlorophylles qui colorent les extraits en vei't. L'azote fut déterminé d'après la méthode de Kjeldahl. Pour avoir les substances protéiques, on multiplie le taux de l'azote obtenu par le facteui' 6,25, car on suppose 16 70 d'azote dans la substance azotée. Cette manière de faire est naturellement bien loin d'être exacte, puisque les plantes contiennent des corps azotés, tels que les amides, l'ammo- niaque, l'acide nitrique, etc., dont la teneur en azote est plus ou moins éloignée de 16 7o. L'analyse de la cellulose brute a été exécutée d'après la méthode de BULLETIN DK LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE, No 4, 30 avril 1911. 14 178 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (24) Kœnig (:26j, qui recommande après avoir mélangé à la matién; de la glycérine dn |)oids spécifique de 1,230, qui contient par litre 20 gr. d'acide sulfurique concentré, soit une cuisson dans Fautoclave à une tempéi'ature de 137 " C, c'est-à-dire à une pression de trois atmosphères, soit une cuisson dans un Itallon avec réfrigérant d'après Allilm sur la tlamme à une température de 131-133" C. pendant une heure. Le premier mode de pratiquer m'a donné les meilleurs l'ésnltats ; mais il ne faut pas croire que cette cellulose soit de la cellulose pure, elle contient des quantités plus ou moins grandes de pentosanes qui ne sont pas tous dissous par le mélange de glycérine et d'acide sulfurique. Les chiffres de la dernière colonne de cette table ont été calculés en retranchant du nombre 100 le total formé par l'addition des chiffres représentant les autres matières. Les substances y sont désignées sous le nom d'hydrates de cai'bone et comprennent l'amidon, les sucres, les |)entosanes, etc. Pour comparer les résultats des trois solutions en question cl des lots avec et sans silice, ces chiffres, quoiqu'ayant été obtenus par des méthodes plus ou moins grossières, peuvent cependant suffire. Les résultats exposés dans le tableau précédent permettent de distin- guer deux effets différents dans l'action de la silice sur l'élaboration des substances organiques et minérales des plantes. En ce qui concerne les plantes des solutions I et IV, nous avons en taux pour 100 de la matière sèche davantage de cendres, de matières grasses, de pi-otéines et probablement aussi de cellulose brute, chez les plantes ayant cimi sans silice, tandis que la récolte de la solution III montre nettemeid le cas contraire, c'est-à-dire moins de cendres, de matières grasses et de substances protéiques ; pour la cellulose brute il y a concordance avec les autres solutions : les jilantes sans silice en coutiemient plus. Les hydrates de carbone, calculés d'après la différence, subissent naturel- lement l'intluence de cet état de choses. La quantité en sera moins grande dans les plantes avec «ilice de la solution III et l'inverse aura li(Hi avec les liquides I et IV. Le dosage de la celhdose pour les deux lots sans silice de l'expérience I n'a pas pu ètr-e effectué faute de sid»s- tance ; mais puisque la sinùlitude des autres analyses permet une interpi'étation semblable à celle de la solution IV, il ne sera pas lr<»p liasardeux d'admettre pour la cellulose brute et les autres hydrates de carbone une même tendance qu'à la solution IV. 18 °/o de cendres est une ])roportion énorme. La moyenne chez les graminées est, en général, de 8 ^jo ; seules les espèces riches en feuilles {"20) A. SPRECHER. SOLUTIONS NUTRITIVES ET ROLE DE LA SILICE i'9 peiivciil eu contenir jusqu'à 14 " o. (3). Même considéranl (|iie les |)lantes dont il s'agit avaient un feuillage très foui'ui, il y a eu là cer- tainement consommation exagérée, ce qui arrive facilement avec les plantes cultivées dans des solutions nutritives «attendu (|iie des forces purement physiifues telles que la diffusion et l'évaporation, agissant continuellement ptMidant la vie de la plante, peuvent amener et accii- iimler dans ses tissus bien au-delà de ce ((ui est mis en œuvre par dauties forces plus intimes, encore mal définies p.ar le mot vagu(^ dassimilation, et qui pi'ésident à la génération de nouveaux organes élémentaires » (19). D'après mes expériences, l'exagération de l'absorption des sels miné- raux est plus sensible avec la solution la plus diluée qu'avec les autres, conti-airemeiit à ce qui a été observé ailleurs. 11 faut dire cpie celle soin lion (la 1V""=) offrait une concentration suffisamment forte. Il est en tous cas évident que des plantes débilitées par une croissance dans un milieu anormal, réagissent moins contre les forces purement pbysiques dont il est question plus baut, surtout si le liquide nutritif possède les pro|)riétés qui permettent une bonne diffusion à travers les membranes cellulaires des racines. Il faut ajouter que l'augmentation des cendres chez les plantes de la solution III est due à la silice ; si on déduit le taux de cette substance des cendres il y a alors aussi moins de cendres en ^o comme dans les autres lots sans silice. Ainsi la constatation faite par Birner etLucANUS (8) que la silice cause une diminution dans l'absorption des autres sels minéraux se trouve confirmée tant qu'il s'agit du pourcentage. Pour la quantité totale il en est autrement. La silice diminue aussi partout, sans contredit, le taux pour 100 de la cellulose brute. Mais puisque nous trmivons moins de cellulose brute en présence de la silice il n'y a pas de raisons d'admettre nécessairement que l'assimilation de l'anhydi-ide carbonique ait diminué, seulement les plantes ayant cru avec adjonc- tion de silice sont en état de renforcer leur tissu de soutien par cette silice, tandis que les autres sans silice en sont l'éduites à chercher leur force de résistance dans la cellulose, voilà pour([uoi on on trouve une plus grande quantil('' chez ces dernières. Birner et Lucanus supposeid ([ue la silice aurait pu être la cause d'une moindre récolte de |»aille dans leurs expériences, mais ils ne présentent aucun fait concluaid à l'appui de leur dire. Si nous avons trouvé le taux pour 100 des cendres très élevé, celui des matières grasses par contre est petit, fait qui est assez général chez 180 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (20) les graminées eu floraison. La diminution du pourcentage des matiè- res grasses et des substances protéiques chez les plantes des solu- tions I et IV, contrairement à ce qu'on peut observer chez celles de la solution III, s'explique par l'état général des cultures. Soit chez la solution Van der Crone, soit chez celle de Swiecicki, les conditions n'étaient pas suffisamment normales pour que la silice ait pu exercer une influence utile. L'influence favorable de la silice ressort encore mieux que dans le dernier tableau, si on ra|)porte les chiffres obtenus par l'analyse à la matière sèche totale ou à la matière sèche d'une seule plante. Voici l'exposé des chitlres (jui représentent partout des grammes : Matière sèche c 2 » J = =5 I avec Si02. . . . I sans Si(l2. . . . I sans Si()2P.. . III avec Si02. . . III sans Si02. . . m sans Si02F. IV avec Si02.. . IV sans Si02 .. . IV sans Si02P 53.29 9,79 l,'t64 1,842 11,515 14,852 28,9 5,33 0,878 1.062 6,640 — 30,88 6,15 1 ,05 1,130 7,065 15.667 82.65 14,53 2,562 3,082 19.214 23.968 36.05 5.77 1.107 1.275 7. '.166 10,815 41,33 6,97 1.203 1,392 8.700 12.601 22,365 10.391 12.055 45.05 8,28 1.341 1,748 10.928 12,474 31.06 5,49 0.98 1.234 7.712 9.144 29,58 5.58 0,957 1,185 7,408 8,617 12.028 7,73 7.018 Nombre de plantes Cendres dans une plante grammes Matières grasses dans une plante grammes Azote total dans une plante grammes Substances prot. dans une plante grammes Cellulose brute dans une plante grammes Hydrates de carb. dans une pLinte grammes I avec Si02 I sans Si(>2 24 22 26 0,408 0.242 0,236 0.061 0.04 0,041 0.077 0.048 0,043 0.48 0,301 0,271 0,619 0,653 I sans Si02F III avec Si02 III sans Si02 m sans SiOoP 24 22 24 0.605 0.262 0,282 0,107 0,05 0,05 0.128 0.058 0,058 0,800 0.362 0.362 1,000 0,491 0,525 0.932 0,'i72 0,502 IV avec Si02 IV sans Si02 IV sans Si02P 24 22 24 0,345 0,25 0.232 0.056 0,044 0,04 0.073 0,056 0.049 0.455 0,351 0,309 0.52 0,416 0,359 0,501 0,351 0,292 (:27) A. SPHECHEK. SOLUTIONS iNUTUITIVES ET ROLE UE LA SILICE 181 Nous \ oyons claiRMiieiit que les quantités absolues, soit de la subs- laiicc totale, soit d'une seule plante, sont |)ai'lout beaucoup plus élevées là où se trouve la silice. Pour la solution III les cbifîres du lot ave<- silic(> sont même plus du double de ceux du second lot. Dans les cendres on a dosé Si02, CaO, MgO, K2O, PiO.^ et Fe20.i. Voici les résidtats en taux pour 100 de la matière sècbe : SiOao/o CaOo.o M «■ 0 0/0 K2O OyO P2U5»/0 F e 2 0 3 0/0 1 avec Si02 I sans Si(»2 I sans Si02P 3.088 0,172 0,216 0,863 0,977 0.920 0.499 0.545 0,542 8.446 9.523 10,380 1,379 1.695 1.751 0.130 0,242 0.261 111 avec Si02 III sans Si02 111 sans Si()2P 2.439 0.152 0.121 1,261 1.122 1.395 0,506 0,455 0.452 8,360 8,450 8.200 1.558 1,717 1.785 0,108 0.223 0.223 IV avec Si02 IV sans Si02 IV sans Si02P. .. 4,394 0.247 0.174 1 .580 1 ,989 2,183 0,738 0,647 0,022 7,131 8.393 8,790 2.111 2.197 2,685 0,115 0.147 1 0.146 i Si on clierclie la moyenne de silice pour les plantes des lots sans silice dv^ li'ois solutions on obtient 0,111 '^/o. Eu déduisant ce résultat du taux de silice trouvé dans les lots avec silice on ai'rive à2,8U8 0o pour la solution I à 2,241» ^0 » » » III et à 4,201 "/o ./ >^ .. IV. Si on soustrait ces cbift'res aux cendres respectives on trouve : [lour la sol. I 15,472 "/o (la moyenne des 2 lois sans silice étant de 19.19 "/o) » I) III 15,331 0/0 ( ,) » ». » 10,1950/0) )) » IV 14,172 'Vo( » » » .. 18.276 0()) .Nous \o\ons donc eu pivuner lieu, je l'ai déjà fait l'emarcpier, que la silice a diminué le taux pour 100 des cendres. Ensuite nous constatons (|iie plus la quantité de matière sèche est grande, moins il y a de silice et vice-versa. Mes expériences contirment en cela les observations (r.Vrendt, de Knop et d'André citées plus haut. Les plantes d'un riche développement coidienneid donc moins de silice que les plantes pau- vres, (pioi(iU(> les unes et les autres aient la même quantité de cette sid)stance à leur disposition. 1N!2 BULLETIN DE LA SOClf:TÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (:28) Mais il \ a encore autre chose. Les matières sèches des |)laiites Ii cl IVi sont dans 1111 rapiiort d<' 1 : 0,8 tandis ([iic les quantités de sihce respectives présentent une relation de 1 : 1,2. A ((uoi attriliiicr ce sur- plus de silice chez les plantes tie la solution IV? On sait (|ue les végé- laiix absorbent une solution nutritive concentrée beaucoup inoins lapideinent qu'une solution diluée ; œ fait est certainement en relation a\ec la ionisation qui est plus complète dans une solution diluée. Les solutions 1 et IV ont, la première, une concentration de 2,07 et Tautre de 0.7;^ grammes p. I., donc presque trois fois moindre. Les sels con- Icmis dans cette dernière solution étaient mieux en état de traverser les membranes des cellules; par conséquent la plante a pu absorber dans un même laps de temps une |)lus forte (piantité de liquide. Puis- (pie le lanx des sels minéraux absorbés est linalement égal, à ]»eu de cliose près, dans les deux cas, il a fallu (pie la circulation de la sève montanle ait été |)lus intense dans la solution faible. La dose de silice étant [lareille dans les deux solutions, la circulation plus active a char- ii(' une plus forte quantité de silice qui s'est déposée dans les organes aériens par suite de la transpiration. En etfet celle-ci était plus intense chez les |)lantes dans la solution IV que chez les plantes, pourtant bien plus vigoureuses, de la solution III, car j'ai dû ajouter aux premières nu demi-litre d'eau de plus |)our le même temps de \égétation. iXous avons vu plus haut ({ue les car\opses (ÏAveiHi sierilù contien- nent en silice le 0,tl6 ^' o de leur matière sèche, et cha([ue caryopse environ 0,00002 gr. Le dosage de la silice dans les plantes cultivées sans cette substance aurait dû donner à peu près la quantité de silice (pie contenait les caryopses ensemencés, c'est-à-dire : 0,00044 gr. dans les lots à 22 plantes 0,00048 i> » » 24 » 0,00052 » » » 2r) » ce (pii ferait en taux pour 100 de la matière sèche I sans S1O2 0,001,52 c'est-à-dire ll.'î l'ois inoiiis que l'analyse ne l'a déinonlré 1 sans Si02P 0.00168 » 128 » )) » » » ili sans Si02 0,00 i^>2 )> 122 « » )) » )) III sans Si02l' 0,001 IC » 104 » )> » » » IVsansSi02 0.00141 » 17o » » » » » IVsansSi02P 0,0016-2 » 107 )) n » » » Nous vo>ons donc que dans les lots sans silice cette substance a augmenté proportionnellement bien davantage que les matières sèches. (29 I A. SPRECriKFl. SOLITIONS PsUTRlTIVES ET ROLE DE LA SILICE 183 Mrmr chez les piaules en pois paralTnK's, le taux tic la silice sVsl iiiul- tiplié pins (le 100 lois. Du reste la (litlérence de quantité de silice Foui nie dans les plantes en pots paraffinés et en pots non pai-afiinés iM'sl pas 1res grande. Pour la solution I nous trouvons mèine une aniinientation |)lns t'orte dans les pots paraffinés. Cela prouve que la silice piise [)ai' les |)lantes dans les parois des cylindres en verre est en hien faillie pioporlioli. Toutefois là on il y avait la plus grande quantité de li(pMde en contact avec le \rv\v, c'est-à-dire poiu' l'expérience 1\' il \ a en inie pins foi'te augmentation de silice. La silice [otale lioiivée chez les plantes cultivées en pots paraffinés est de Solution I 0,06670 gr. » m 0,05004 .) ). IV 0,05147 » Si on déduit de ces clulfres la silice des car\o|»ses ensenjenc<''s dans chaipie loi on obtient : I 0,06670 — 0,00052 == 0,06618 gr. III 0,05001 — < 1,00048 -- (1,04953 gr. IV 0,05147 ^ 0,00048 ^ 0,05099 'j;\-. 6fi r[ 50 nnlliénie de grammes n'est pas une quantité énorme ; mais on >e demande tonl de même (Ton celle substance peut provenir. On pourra il adniellre à la 'rigueui' qu'elle est entrée par l'eau distillée et les ingrédients chimiques, ou pendant l'exécution des analyses. Mais fean (\vs solutions était distillée deux et trois fois et ne séjournait que peu de temps dans li^s récipients en verre, et quant aux sels minéraux ils étaient choisis aussi purs que possible. Il y a une éventualité bien jilns pi'oliable. La silice provient sans doute des poussières de l'air qui se sont déposées sur les feuilles des plantes au cours de leurdévelop- |temenl. Les plantes étant placées dans le voisinage d'une route, il n'y a rien d'étonnant à ce qu'elles fournissent 100 fois plus de silice que Ton n'aurait dû en trouver considérant la quantité contenue dans la semence. (lette manière de \oir explique aussi l'irrégularilé des résultats. (Juant aux autres sels minéraux, nous pouvons dire que le pouict-n- tage a diminué en général dans les lots avec silice, fait que nous avons déjà constaté à propos des cendres, mais leurs (|uantités absolues ont augmenté soit dans la substance totale, soit dans une seule |danle ce .(pie inonlrenl les tables suivantes : 181 BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENEVE (30> Dans la substance totale on trouve en gr. : i Cendres SiOî CaO Mi-i) K2O P2O5 FejiJs 1 avec Si02 . . . I sans Si02.. . . 1 sans Si 02 P.. 9,79 5.33 6,15 1,64559 0,04971 0,06670 0,45989 0,28235 0,28410. 0,26592 0,15750 0,16737 4,50087 2,75215 3.20534 0,73487 0,48985 0,54071 0,06928 0.06994 0,08060 111 avec Si02. . 111 sansSi02.. IllsansSi02P. 14,53 5,77 6,77 2,01583 0,05480 0,05001 1.04222 0,40448 0.57655 0,41821 0,16403 0,18681 6,90954 3,04623 3,38906 1,28769 0,61898 0,73774 0.08926 0,08039 0,09217 1 V avec Si02 . . IVsansSi02.. IVsansSi02P. 8,28 5,49 5,58 1,97950 0,07672 0,05147 0,71179 0,61778 0.64573 0,33247 0,20096 0,18399 3.21252 2.60687 2,60008 0.95100 0,68239 0,79422 0,05181 0.04566 0,04319 Dans une plante on trouve en gr, : Cendres SiO; CaO MïïO KjO P2O5 FClO:. 1 avec Si02 . . . I sans Si02 . . . 1 sans Si02 P.. 0,408 0,242 0,236 0.06856 0,00226 0.00256 0,0192 0,0128 0,0109 0.0111 0,0071 0,0064 0.1875 0.1251 0,1233 0,0306 0,0223 0,0208 0.0029 0.0032 0,0031 III avec Si02 . . III sans Si02.. III sans Si02 P. 0.605 0.262 0,282 0.08400 0,00250 0,00208 0,0434 0,0184 0.0240 0,0174 0,0074 0,0078 0.2879 0.1385 0.1412 0,0536 0.0281 0,0307 0,0037 0,0036 0,0038 lVavecSi02.. IV sans Si02. . IVsansSi02P. 0,345 0,250 0,232 0,08250 0,00350 0,00214 0,0296 0,0281 0,0269 0,0138 0.0091 0.0077 0,1338 0,1185 0,1084 0,0396 0.0310 0,0331 0.0022 0,0021 0,0018 1 Pour les plantes des solutions III et IV le taux poui- tOO de la magnésie fait exception à la règle générale. On sait que les feuilles sont bien plus riches en MgO que les tiges (2). Puisque le feuillage était très déveloi)pé chez les plantes à silice, surtout dans la solution 111, l'augmentation de MgO s'explique peut-être de cette façon. Le rapport de l'azote et de la magnésie pour la récolte des trois dif- férents lots de la première solution est constant, c'est-à-dire (1 : 0,14); pour ceux de la seconde, il l'est aussi (1 : 0,13). C'est un fail assez sin- gulier. Ne paraît-il pas d'après cela que l'absorption de l'azote et de la magnésie se trouve dans une relation déterminée? .Mais les expériences sont trop peu répétées pour que l'on puisse répondre aflirmativement à cette question : il est périlleux de tirer des conclusions d'un nombre de faits aussi restreint. (."U) A. SPRECnEH. SOLUTIONS iNUTRlTIVES 1<:T ROLE DE LA SILICE 1X5 Le l'apport entre la iiiagnésie et la cliaux est constant ponr les trois (liiïéivntslotsde la solution I (1 : 1,7). Dans la solntion il était de I : ;î,ti. l'oiii- la solntion III, il varie de 1 : 2,5 dans le lot avec silice, à 1 : o dans le lot paralliné; ponr la solntion IV, il va anssi en angmentanl de I : 2 à I : 8,5. Dans les solutions III et IV, le rapport entre la magnésie et la clianx était de I : (> environ. La chaux a été absorbée pai" rappoi't à la magnésie dans \me proportion à peu pivs deux fois plus laiitle (pi'elle n'a été fournie pai' les solutions. Hall et Morison (46) ont constaté cliez Torge une plus grande assi- milation de l'acide phospliorique partout où il y a de la silice. Il n'en a pas ét('' ainsi dans mes expériences avec Avena sterilis ; au contraire, l'absorption proportionnelle de ce corps a été diminuée dans les lots avec adjonction de silice. Le rapport entre l'acide pliosplioi-i(pie et l'azote était dans les solutions I • de 1 : 0,8 III )> 1 : 1 ,2 IV » 1 : 1,-2 donc environ de 1 : 1. D'après Kreuzliage et Woltï, la récolte donnait un meillem- résultat quand ce rapport était très étroit, par exemple de 1:1. Mes analyses montreiU les rapports suivants : P2O0: N I avec SiO-' 1 : 2,5 I sans SiO-' 1 : 2,2 I sansSi02l' 1 : 2.1 III avec Si02 1 : 2,4 III sansSi02 1:2 m sans Si02P 1:2 IVavecSi02 1 : 1,8 IVsansSi02 1 : 1,8 lVsansSi02p 1 : 1,5 Fin moyenne 1:2 Dans les récoltes, la distance du rapport entre l'acide pliosphori(|ue et Tazote augmente en général là on il y a de la silice ajoutée à la solution, car l'acide pliospliori((ue a été absorbé proportionnellement en moindre cpiantité. Du reste, le rapport moyen de I : 2 correspond à celui de P2O5 : N chez l'avoine des champs. Le taux pour 100 de la potasse chez les plantes de la solidion I et l\ 186 BULLETIN DE LA SOCIKTE BOTANIQUE DE GENEVE (32) suit la inème règle, c'est-à-diir il y a diiniiuitioii pour les lots avec silice. La solution III fait exception, et il serait intéressant de chercher s'il y a vraiment une i-elation entre l'absorption de la potasse et celle de la silice, comme cela semble ressortir des expériences de Hiltner et Lang(17). (^e qui subit manifestement une diminution dans les lots avec adjonc- tion de silice, c'est le taux pour 100 du fei-. Pour les deux premières solutions on trouve dans le second et troisième lot presque le double de •'/o de fer que dans le premier, ce qui fait que les quantités de fer récoltées dans chaque lot se tiennent de très près; il en est naturellement de même pour les quantités de chacune des plantes de ces lots. Par conséquent, une plante vigoureuse, d'un i)oids sec de 3,4 gr., contient la même ([uantité de fer (environ 0,003 gr.) qu'une plante malingre d'un poids sec deux fois plus petit. Cela semble démontrer que l'on ne peut pas rendr(> le manque de fer responsable de la mauvaise récolte. Il a été dit à propos du travail de Birneh et Lucanus (8) que ces deux auteurs ont observé un autre rapport des différents sels entre eux partout on la silice entrait dans la solution. Voici leurs chiffres : K2O CaU ÎMgO SU:i l'-US Plantes des solutions sans silice 100 21 18 21 57 » » » avec » 100 \i ii 15 46 Dans mes expériences les rapports sont les suivants : ! |V20 CaO MgO ! Pj()5 F 6263 N I avec SiOa lOII 10(1 100 10 10 9 5,9. 5,7 5,2 j k 10 î \ i .5 ^ f il > 38 35 j s. I sans Si02 17 2.5 ' I sans SiOal' ; 17 ^ < 2^5 > III avec Si02 10(1 100 dOO 15 1 r 5 5,5 1 V 1 18.6 1 \ 1.3 1 % 45 > 42 41 1 < III sans SiO-> i:î 17 ^ ' 20,3 21,8 ^ ' 2.6 2.7 > ' III sans SiO-iP IV avec Si02 100 100 100 22 1 f 10 À 29,6 1 f 1,61 f 54 . 47 45 1 1 IV sans Si02 23 2o > 7,7 26 30 N ' 1,7 I,7> '' IV sans Si02P ' .Nous voyons donc que ces chitfres sont tout antres que ceux indiqués par Birner et Lucanus pour l'avoine. Si les.dilférences dans les essais de CCS auteurs sont de 4-7 70 entre les lots sans et avec silice, ici par contre, elles ne sont pour les mêmes substances que de 4-3*^/o. •\:]:\) A. spREr.nKi!. solutions nutritives et rôle de la silice 187 l.a i-li;ui\, Tiicide phosphoriqiie cl surloiit le ter, ont une tendance l»ii'ii (lélerminée à augnienler par rapport à la potasse dans les lots sans silice; il m est tout antrement ponr la magnésie <'l spécialement pour Ta/ole, où la dillerence enti-e les lots avec et sans silice va de 4 iiis(|irà \) "/•'• \Oici le résumé de mes expériences: l . Des ([natre diiïéreiites solutions nutritives, la solution Knop-ITetler, depuis longteuips en usage dans les laboratoires de physiologie végétale, a donné les meilleins résultats. A cause de son contenu en chlorure fei-- ri(|ue et en phosphate acidr de potassium, sa léactiou est légèrement acide, et grâce à cela les |)lantes, une fois ada|ttées an milieu li(pude •et sorties de la période sensible, la préfèrent à d'autres. :2. L'intlnence exercée par la solution Yan der (^rone, favorable comme défavorable, est aussi une cfuestion de réaction. Elle agit avantageuse- ment sur les jeunes plantes tant qu'elles vi\ent en demi-parasites aux dépens des substances de réserve contenues dans la semence; mais son iulluence favorable cesse subitement au moineid où la plante doit se [Kiiuvoii- de substances nutritives uniquement dans la solution et dans lair. Ce revirement fâcheux dans Taction de cette solution n'est pas dû eu première ligne à un manque de fer, mais plutôt à un ralentissement de Tassimilation en général dont la cause est rintluencr défavoi-able du li(|uide sui- les l'acines. :5. L'expérience avec la solution Micheels et de Heen n'a pas réussi, probablement à cause du chlorure de sodium dont la présence a sans doute uni aux |)lantes. i. La solution Swiecicki n'a pas donné ce que l'on pouvait en attendre. 1 1 faut accuser certainement les conditions peu favorables dans lesquelles mes plantes étaient obligées de vivre. Il est à supposeï" qu'elles réagi- raient mieux dans une solution mi peu plus concentrée. ."). Sous rinfluence de la silice, le total de la récolte en matière sèche (cendres, matières grasses, sul)stances protéiques, cellulose brute, hxdrates de carbone) a sensiblement augmenté; h> taux pour 100 a diminué chez les plantes des solutions Van der Crone et Swiecicki ; chez Ifs plantes de la solution Pfefîer nous n'avons une diminution du pour- centage (|ue pour la cellulose brute et les hydrates de carbone en général. 1S8 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (34.) 0. Les solutions nutritives donnent lieu à une exagération île l'ab- sorption des sels minéraux sans que ceux-ci soient ultérieurement emi»loyés pour la constitution de nouveaux organes. Cela arrive par- ticulièrement avec les solutions diluées, c'est-à-dire d'une concentration moindre de 1 "oo. 7. Les plantes d'un l'iclie développement contlemient moins de silice (pie les plantes malingres, bien que toutes deux aient eu la même (piantité de cette substance à leur disposition. 8. C'est lorsque les plantes sont cultivées dans des solutions diluées ou peu propices à un l'iche développement que la silice augmente le plus. '.>. La culture des plantes en pots paraffinés (pour empêcher que la silice des parois du verre n'entre dans la solution) n'a pas donné les résultats attendus. L'analyse a décelé plus de 100 fois la quantité de silice que Ton aurait dû y trouver, considérant seulement la silice dans les fruits ensemencés. Ce surplus doit provenir des poussières de l'air ou peut- être des ingrédients chimiques constituant la sohition nutritive. 10. Le [)ourcentage des sels minéraux absorbés par les plantes a généralement diminué dans les lots avec adjonction de silice; les(juan- tités absolues, par contre, ont augmenté partout. Le taux pour 100 de la magnésie fait exception à la règle générale pour les plantes des solutions Pfefîer et Swiecicki, c'est-à-dire que là le pourceidage est plus élevé dans les lots avec silice. 1 1. La chaux a été absorbée par rapport à la magnésie dans une pro- portion à peu près deux fois plus faible qu'elle n'a été fournie par les solutions. 12. De tous les sels minéraux, c'est le fer qui subit proportionnelle- ment la plus grande dimiimtion chez les plantes cultivées avec silice, de sorte que même la substance totale indique à peine une augmentation. Une plante vigoureuse et une autre d'un pauvre développement et d'un [)oids deux fois moindre présentent ainsi la même ([uantité de fer (ca. 0,008 gr.). 13. Dans les lots sans silice nous pouvons constater (pie les |)lanles contiennent une plus forte proportion de chaux, d'acide pliosphoricpie et de fer par rai)porl à la potasse; il n'en est pas ainsi de la magnésie,, ni surtout de l'azote, (pii diminuent dans les lots sans silice. (85) A. SPRECHER. SOLUTIONS NUTRITIVES ET ROLE DE LA SILICE 189 14. Sans oser affirmer, comme certains auteurs le font, que la silice soit un des éléments nutritifs nécessaires aux plantes, je voudrais cependant, en dehors de son utilité biologiciue, reconnaître l'action importante qu'elle exerce comme stimulant chimique à la croissance. Elle joue sans contredit dans le règne végétal un rôle dont nous ne saurions nier la portée si nous nous représentons qu'elle peut être un auxiliaii-e utile à maintenir l'équilibre physiologique de la solution nutritive dans le sol, équilibre d'une si haute importance pour la vie des organismes végétaux. Elle peut aussi concourir avec les autres sels qui ne rentrent pas tous non plus dans la composition chimique du protoplasme à rendre celui-ci gélatineux, ce qui paraît être si indispen- sable |)our le lu'otoplasme des êtres vivants. Je ne \ oudrais pas omettre de remercier ici MM. E. Gerber et B. Schiuitz, mes collègues à l'Institut fédéral de chimie agricole à Zurich, pour l'aide très aimable qu'ils onl bien voulu me prêter à diverses reprises. BIBLIOGRAPHIE 1. André, G. Action delà tempéralure sur l'absorption minérale chez les plantes étiolées. C. R. Ac Se, Paris. T. i;i4, p. 668-671. :2. Arbndt, h. Untersuchungen iiher einige Vorgange bei der Végétation der Haferptlanze. Laiidtv. 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Ueber die Einwirkung der Radiumemanation auf die Elemente der Kohlenstotfgruppe. Chem. Cenlralbl., 80. Jahrg.. 1909, 2. Bd.. p. 1524. 46. l^ALTKXBKRG, F., et KuEH.v, G. Vcgetationsversuche. Landw. Versuchs-Slat., 6. Bd., 1864, p. 355. 47. BosANOFF, s. Ueber Kie.selsaureablagerungen in einigen Pflanzen. Hol. Zlg.. 29. Jahrg., 1871, p. 749. 48. Sachs, J. Experimenlalpliysiologie, 1865. 49. Sachs, J. Ergebnisse einiger neueren Untersuchungen iiber die in Pflanzen enthaltene Kieselsâure. Flora, No 3, 1862. p. 33, 49, 65. 50. Saussure, Th. de. Uecherches chimiques sur la végétation. Paris, 1804. 51. ScHULZK. E. Ueber die Aschenzusammensetzung von gelbsiicbtigen und gesuuden (isterreichisclien Reben. Annalen der Oenologie, 1873, p. 14. 52. Stahi., e. Pflanzen und Schnecken. Jena. 1888. p. 72 11". 53. Stohmann,F. Vegetationsversuchein wâsserigen Losungen. Landw. Versuchs- Slat., 6. Bd., 1864, p. 347. \\H BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (38) ni. Storp. Ueber den Einfluss voii NaCI auf die Keimung einheimischer Kullur- gewâclise. Berlin. 1883 (chezStange). Bot.Zlg., 50. Jahrg., 1892, p. Tàli- ri.'i. SwiFxicKi, V. von. Die Bedeiilungder Kieselsâure als Beslandteil d. Pflanzeii uiul ihre Beziehung zum Lagern des -Getreides. Ber. a. d. phys. Lab. d. Univ. Halle, li. Heft, 1900. p. 66. .')6. TaivBucki, t. The présence of organic silica in plants. BuL col. agr., Tokio. imp. univ., 7 (1907), No 3, p. 421>-43I. {\)ms Experiment Stat. Rec, vol. XIX, nov. 1907, p. 224.) 07. Van der Cronk. Ergebnisse von Untersuchungen iiber die Wirkung d P20o auf die hohere Ptlanze. Sitzungsbericht der niederrh. Gesellschaft fur Nntur und med. Heilkunde, Bonn, 1902. 08. Van der Cronk. Dissertation. Bonn, 1904. 09. Waraiing, E. Etude sur la famille des Podostémacées. Copenhague, 1881. 60. Wein, E. Meine Diingungsversuche mit Kalisilikal. Dielandw. Prei^se, No 2, p. 13; No 3, p. 26, 1910. 61. WiîiN, E. Ueber Gefâssversuche mit Kalisilikat. Die kindw. Presse, N» 13. p. 145, 1910. 62. Wic.KE, W. Ueber das Vorkoiiimen u. die physiologische Verwendung der Kieselsiiure bei den Dicotyledonen. But. Ztg., 19. Jahrg . 1861, p. 97. 63. WicKE, W. Id., Bot. Zlg., 20. Jahrg., 1862, p. 76. 64. WoLFF, E. von. Ueber die Bedeutung der Kieselsâure filr die Haferptlanze. Tagebl. der 53. Versarnmlung deutscher Naturforscher und Aerzle in Danzig 1880, p. 225, et Landw. Vermchs-Stat.,'îlo.'QA.. 1881, p. 415-17. 65. Wortmann, I. Notiz iiber Wasserkulturen. i5o<. Z^g., 50. Jahrg., 1892, p.640. BULLETIN UE LA 'ulilié sons la direction de L.oui»îi VIREX, D'' es sciences. Président /le la Sorié/é. Chaque collaborateur est responsable de ses travaux. Les abouiiemeuts (SUISSE : 10 fr. — UNION POSTALE : 12 fr. 50) sont perçus chez M. Viret, 77, Hue Jian-Jaquel, Genève. 2me SÉRIE, Volume III, No 5. GENh:VE. 31 Mai llHi. 1. SOMMAIRE : Compte rendu de la séance du 8 mai 1911 : Alîaires administratives, p. 193. — G. Beauverd : Uapport sur l'herljorisalion en Maurienne des 13-15 avril 1911. p. 193. — A. Lendner : Présentation d'un Colchicum aulumnale à tleurs virescentes, p. 194. — H. de Boissieu : Appel statistique sur la tlorule du Pays de Gex. p. 194. G. Beaiverd : Herborisation de la Société" les 13-15 avril 1911 en Maurienne (avec une carte et 5 vignettes dans le texte), p. 195. COMPTE RENDU 339"'e .•séance. — I.andi 8 mai 1 »l f . — Ouverte à 8 h. 1/2, dans la salle de hililiotlièifiie de riiistitut de l)otaniqiie, Université, sous la présidence de M. le D'" L. Viret, président. Le procès-verbal de la 338""' séance est adopté. — Publications reçues : ALLEMAGNE: Verhandlunfje» (f es Bot. Vereinsder Prov. Brandenburg, vol. LV (Berlin 19t0) ; Hcrbarium, N"21 (Leipzlo-, avril 1911); FRANCE: Uull. Soc. .scirtxrs riot. de la H^''-M(/nie, vol. YIII, fasc. 1 et 2 (St-Dizier, janvier-avril lUllj; Solubr .si/.s/cni/ifici' du Muséum national d'histoire naturelle de Paris, tome II, fasc. 1 (Paris, avril 1911); SUISSE: Bull. Soc. rond. se. luil., vol. XLVII, N'^ 172 (Lausanne, mars 1911). RAPPORT SUR L'HERBORISATION EN MAURIENNE (Savoie) DES 13-15 AVRIL 191 1. — Après la l(M-ture du récit détaillé de cette herbo- risation officielle (pii avait réimi 5 meml)res de la Société botanique revenus enchantés des résultats de cette belle excursion, M. Beauverd présente une série de vues phototypiées ainsi qu'une dizaine de tableaux groupant par associations natundles les principales plantes récoltées durant ces 3 journées; le tout était accompagné de quelques BULLETIN de LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE, iSo 5, 31 mai 1911. 15 194 BULLETIN DE LA SOCIÉTK BOTANIQUE DE GENÈVE (24) spéciiiiPiis iiitéressnnts i-cciK^llis (hiiis les mémos st;ilioiis, ninis à des épo((nes dilîéivntes, par iioli-e disliiigiR' cullèyiic M. IMi. iiiiiiiicr, envers (pii la Société est redevable du succès de cette ex))édition. Les conclu- sions, foniiulées dans le récit détaillé publié plus loin, anuonceut l'ac- quisition de 8 unités nouvelles pour la tloiv dv la Maurienue (dont 2 pour le département de la Savoie), et font ressortir rinflueuce du climat et des conditions pliysio»raphiques de la vallée sur la cons- titution de sa flore, (pii procède de trois voies (rinuini>ration princi- pales et ollVe de curieux cas dVndémisme en petit. PRÉSENTATION D'UN COLCHICL'M AUTUMSALE A FLEURS VIRESCENTES. — Lors d'un séjour d'été à Moi'gins (Valais), M. le professeur D^ Lendner a l'écolté en juillet 1910 quelques exemplaires de Colchiciim aufnnniair dont les llenrs à corolle verte et à divisions étroitement linéaii-es-lancéolées étaient cotemporaines des feuilles. — Cette anomalie a été observée en dilîérentes localités de l'aire générale du Colcliicum autiunnale (endéiuisiue de l'Europe c(Mitral<', occidentale et méridif)nale), notamment en Silésie, d'où Caillei- l'a distribuée sous le nom de C. iiutummde var. vernale Hoffni. f. riridi/hm Kruber ex Cailler, « Flora silesiaca exsiccata » N^ 718 (in lierb. Boissier). POUR LA FLORULE DU PAYS DE GEX. — A l'occasion d'un travail statistique sur la floi-e du pays de Gex, notre confrère M. le Comte H. de Boissieu fait appel aux botanistes genevois (pu pourraient le renseigner sui' la présence du Thlaspi Lcrenchii Reut. et du Sorbun chamànncHpilus j3 tomenlosus {■= Pyt'us sudetica TausclV, dans la ctiaîne du Reculet (Crédoz-Dôle), ainsi (M'idi. Arabi.s Tiirrita L. Genisfa pi l osa L. Polj/fjala c/iamœbuxus L. (ilobularia Willkommii Nym. Saponaria ocymoides L. Op/iri/s aranifcra vai\ pseiido-spe- riilum (l)G. ). Viola silrcslr/s Laud\. Muscari race 1)1 osinii Lamk. td DC. Toutes ces espèces sont en pleine lloraisou, tandis ((ii'ailleurs Ton ne constate (pie les restes dess('>cliés du Pl(ni/at/(j (^i/iiops et (\n Ceulaurea calcitrapa. Les vieux murs du liourg otlrent à leur tour les Saxifraga tridaclglites en Heurs et les pousses vigoureuses du Parietaria offici- nalis var. rat}u/lora M. (d K.; les cerisiers, les amandiers, les figuiers et les pêchers lleui'isseut de toutes parts; les marronniers sont abon- damment feuilles pendant qu(% sur le rocher doininaiil le chemin de fer, les fleurs verdàtres du buis trahissent leur présence par un parfum sui gerieris . (3) (.. BEAUVERD. IlERHORISATION EK MAI'RIENNE 197 'i. Waurienne inférieure (Savoie). A riit'iuv régleiiienlaiiT, le Iraiii du Cciiis nous eiiiporle vers la vallée de l'Arc après avoir côtoyé les rives classiques du lac du Boui'get et traversé les fertiles vallées d'Aix-les-Baiiis et de Cliauibéry. De là par Montniéliau et jusqu'à S'-Pierre-d'Albigii}, nous reti'ouvons les joyeux souvenirs de l'herborisation de 1908; puis, l'Isère franchie, nous voici au seuil de la Maui'ienne : des saules, le lit endigué de l'Arc boueux et noir, des prairies du plus beau vert printanier, un tunnel... et la longue vallée s'ouvre à nos regards dans un cadi-e cahoté de pre- miers plans boisés, déboisés ou rocheux, et d'arrière-plans tout pro- ches, mais vertigineux, aux neiges innnaculées aveuglant le ciel pur du zéinth. Nous sommes ici dans l'antichamljre de la grande cluse de l'Air — plus loin, d'ailleurs, viendra La Cluunbi'e — ; les roches sous-jacentes appartiemient aux terrains cristallins (schistes chloriteux), et ofïrenL une végétation silvati([ue monotone, mais luxuriante : forêts de sapins, de hêtres, de bouleaux, plus rai'ement mêlés de (pielques chênes, de p<'upliei's, de charmes et de ditïérents saules. Les prairies de l'étroite plaine alluviale sont plantées d'arbres tous inclinés dans la même direc- Fig. 1. — Carie géo-bolanitiue de la Maurieniip : à jraiirlic, le grisé indii|iie la zone cristalline interceptant liraniigralion de lelémenl xérollieriuiqiie uccidenlal ; au centre, jusqu'à la ligne reliant Valloires à Moutiers, terrains liasiques et Iriasiques favorables à cette immigration, saul' pour les espères ligneuses ; à droite de celte ligne, terrains houillers, talqueux ou crislallins. favorables à l'iriiniigration de l'èlèinenl montagnard italien et de celui du bassin de la Durante (riche tlore alpine). 198 BULLETIN DE LA SOCIETE ROTAMOUE DE GENEVE (4-) tioii piir rctlV'l ûv la violence du Nciit (iuiiiiiiant : dans la rèiile, il soiilflc (le H 11. du matin à 8 li. du soir en remontant conslaunnent le cours de la l'ivière, tout comme en Valais, et plus spécialement dans la cluse du Rhône entre S'-Maurice et Mârtigny, dont Torientation est ideidi(|ue. De iioti'e wagon — il ne faut toutefois préjuger de rien — Ton a l'impression que le parcours à pied de cette partie de la vallée exigerait Iteaucoup |)lus d'effoi't qu'il ne i'a|>|)orterait de résultats utiles; et cette inqji'ession se renl'orce à la Miedu trajet Epiei're-les Cliavannes, que nous avions projeté d'explorei' en détail, mais le long duquel nous ne |)arvenons à noter connue parlicidai'ilé saillaïUe (pi^une tache de Coniu.s tuas en pleine floraison, ainsi (pie de nombreuses toutl'es de Primulu vulfjiirin et (VHeUcbunis fœtulitn. A pr'emière vue, l'on est étomu'' de l'encontrei' sur des schistes granuliti(|ues ces deux plaides réputées calcicoles; mais en \ regardant de |jhis pi'ès. l'on constate que leiii" station appartient aii\ couches alluviales (tout la teneur en sels de calcium est généralement siiftisante pour expliipier la présence de ces deux espèces. ''\. De Pontamafrey à Hermillon. La station de Pontamarrey (.JUâ m.), an débouché d'un grandiose délilé au tond dinpiel l'Arc coule du S.-E. au N.-W., met un terme à notre herborisation à la loi'gnetle : c'est de grand c(jeur que nous échangeons ce procédé d'exploi'atioii sommaire contre une minutieuse analyse du terrain. L'Arc est rranchi sur un pont de pierre dont les arcades ont atl'r(jnté plus d'un mêlait du tonciil courroucé; sur la rive gauche, nous gra- vissons le gros bloc de schiste granulitisé que couronne la jolie cha- pelle de S'-Eléazard (508 m.). Là aussi, les Primula ridgaris et Helle- bunis fœtidu.s se comportent en réactifs des dépôts alluviaux plus ou moins calcaires, tandis qu'une autre anomalie apparente, la présence du calcicole Sesleria cœnilca en plein rocher siliceux, s'explique par la proximité de dilîërents ouvrages de ma(;ounerie dominant la station eu lui envoyant, avec les eaux de suintement, une quantité notable de chaux provenant du mortier. L'on note dans cette même station la présence des : Asplenium, fou fan uni . Aspic ni uni Hula-iniiriiria. A splenium Trivhuman en . (A'tei'uch of'f'irinaruni . Stipa pennutu (chaumes). Festuca duriusculu (chaumes). Iris fjerniunird (feuilles). Alliuni splur/'ocep/ialiini (feuilles). Tnmcu Saaifragu (feuilles). Eropliila verna var. Diplola.ris Iciiiiifolia (feuilles). Arabis niuralis. Avabis Turrila. Sriliini allissininm (feuilles). Sfdiini TcU'p/iiuni (feuilles). Sediini dasi/p/n/lliim (feuilles). SiiA-ifnKjii Aizuoii (feuilles). l'runus Multaleb. Cotoneaster tomenlosa. PoleiiliUu renia. Acer munspessidan uni . Trinia vulgaris (feuilles). Cornus mas. Arleniisia canipesiris (feuilles). Acliillea seLacea (feuilles). Hieracimn silvaticum (boutons) (.)) G. BEAUVERD. HERBORISATION EN MATRIENNE 199 A l';il»ri fies ItroiissMÎMcs fleurissent les Viola vollinn, \ . oilorula et leur lislMidc ^. Mcrkenslciniu W. et K., ainsi que le )'. peritilxla Joi'd. issu ilu croisement des V. odoratu et V. hirsula, (|ui abonde dans les pehtuses découvei'tes voisines en coinj)agiiie du /'rliinilo reris et de t|uel(ju<'S liNJJi'ides /'. ruIijai/H yc veris. — Sonuue toute, cette station est d'un type xérotiierinique assez accusé. A deux |»as de là, conti'aste aljsoln : la sylve, une noire sapinière (l'AI)i('.s jji'cliiuilo iiéants Iréqueminent couverts de gui, occupe tout le cône d'éhoulis que les parois de gneiss ainpliib(»li(|ue du Sappey ont, par leur continuel elTi'itenient, accumulé dans un petit cirque à expo- l'i^;. 11. — Slalion hotaniqiie de l'oiitamHlrpj , 50i m., siii' lArc. Sons I : chapelle et rocher de S'-Eleazard, à mélange d'éléments rupicole llifnniqup (Slipa, Sedum altùsimum. elc.) et silvalique trivial (Primula vulgaris, Viola, Polyijoiuiluiii vuhiare. elc. ): la chaux du mortier entretient des espèces caicicoles (Helleborin fœlidus, Aspleuiuin Halleri, Arabis muralis, elc i. Sous 2 : forêt abyssale à'Abies pectinata. à végétation de sous-bois subalpine. Sous 3 : Tour-du-Chàtel et garides kRubiaperegriiia, Acer inonspeisulauuiH. Coritu.i mas, ttlc. ; adroite, sous 4 : rocher de l'Kchaillon et hauteurs de Moiitandre, à végetition slcppique et garides. sition sept à fleurs d'nn blanc lilacé à l'intérieur, et d'une belle nuance purpurine à l'extérieia-; c'est une \ariélé |)eu (»bser\ée du Viola nudliviiiilis Jord., issue d'im croisement des 1'. odorala X oHxi- De Pagi-este liamean des fii-ani^cs, aux maisons pittoresipiement déla- brées et\ui iirandiose |)anoi'ama sur les Aii^nilles d'Ar\es, la Grande- Cbible et le'.Mont-Tliabor, un petit chemin à travers champs et vergers nous condiut à cet antre hameau romanti(pie de Ventoui', d'on nous jouissons d'un niagi(pie elTet de soleil couchaid sur les liantes cimes (te la Maurieune et du Dauphiné. Dans le voisinage, l'anticpie loin- carrée du Cliàtel, ruinée et solitaire, domine, du sommet d'un mamelon nu et battu des \ents, une cliapelle moins ancienne don la population de loiis les lieux d'alenloiir sort processioiinelleiuent pour terminer la céi'émonie dn Jeudi-Saint : jiostée vers l'aidiipie croix de bois du car- refour voisin de l'église, la prime jeunesse de la [laroisse s'évertue à remplacer le son des cloches momenlanément absentes pai- un vigou- reux carillon de crécelles. Sortant de la chapelle, le cortège des tîdéles détile, au cliaid {\v^ litanies, le long dn sentie)- rapide où les précède la théorie des pénitents encadrée de bannières et de luminaires au cachet anti(|ue; |»our terminer la marche, voici le cortège des costumes fémi- nins nationaux (pii restent l'une des particularités les plus cliarmanles de la vieille Maurieune. - En s'éloignant, le concert des crécelles perd de sa dissonance : il s'harmonise avec la complainte du vent froid, tandis cpie l'écho re|)rend avec une poignante mélancolie la finale du chant: «0 miserere nobis ! »... Une ombre ni\stérieuse emplit le fond de la vallée; et les nues empourprées qui courent sur les Aiguilles d'Arves sont seules avec le glacier du Thabor à donner une note lumi- neuse à ce grand tableau, bien fait pour évocjuer les perpétuelles aspi- rations au mieux de notre pauvre race humaine... De telles scènes sont le propre des pays montagnards; nous en avons été fréquemment témoins dans ce beau Valais, dont la flore et les sites offrent tant d'analogie avec le pays (pie nous explorons; c'est à tel point ([u'il nous semble aisé de prédire ce (pie nous allons récolter au pied de la paroi septentrionale de la tour du Chàtel (839 m.) : au roc (rizières, sur Ardon, (|ui ressemble à tous égards à notre site, nous trouverions en cette saison (raboiidants Selaçiiiiella helvclico, Corydalis solida var. auntralh. Anémone Hepativa, A. montana, Bulbocodium rci'nioN, Potcidilla reriiti, l'oh/podiii/n riilgore, Aspleii/uni fonliinuni et Celeruch of/icinaruni. En abordant le roc du Chàtel, nous remarquons elîectivement les : Corydalis solida var. densiflora. Ceterach officinarum. Crocus verniis, Aspleniiim fontaniim. l'rimula vnlfpiris, Polypodiiim ralyare. Primulu officinalis. PotentiUa rerna. Hellehoriis f'œlidus, Cerastiinn arvense var. strictnm. (U) {;. HEAUVERD. IlEliBORISATION E.\ MAIRIENNE 203 l^es Slipt( jiniiKtld, S. i-(ipill(il(i , Sriitprrriviini t/rtfc/nuiidfiuii vt S. tecloriini s'\ rciicoiiliciil à Trial de rep^s on de lii^cs desséchées, coiiiiiie il en anniil élé le cas sur Ai'don on an\ en\irons de Sioii; (|uaiil au\ Aiinuoiir tnontana el .1. Hc/Ktl/cd, c'esl a\ec une ivelle sur- |)i"ise, mêlée d'nn seidinieiit de déceplion, (|ne nous n'en dislini>uons ancinie Irace. Kn re\anclie, M. (Ininier, an coin-s de ses lierhorisalioiis anlérienres, a i'ele\é les espèces suivanles dans la même slalioii et ses en\ irons innnédials : Hicroriuni uiiiphwiciddc L. DidiilJius (Jafj/oij/n/lliis \ar. saxi- ff/rraciiuit lùsvosiiiii A. -T. coin (Jord.). Huhia peregriiKi L. (sur llermillonj. Le crépuscule et la \iok'iile hise aidaid, nous (piitlons ce mame- lon sle|)pi(|ue pour i^ai^iier, à la suile (Fime rapide desceule à Iravei'S un \iiiuohle loul semé d'amandiers tleiiris, le i^i'os \j|laK<' d'Ilermilloii (078 m.), d'où un vieux chemin dans les seri^crs et les cidlures ne larde pas à nous conduire an poid de l'Kcliaillon el à S'-Jean-de- Maurienne; c'est là (jue nous tj'on\ons lion souper et lion gite à rHùtel de la Gare. De TEchaillon à Greny et Viilarclément. Au lever ilu jour nous activons nos préparatifs de dépai't poiu' les hauteurs de rÉchaillou, ((ue nous abordons sons les auspices d'nn temps frais et d'un ciel radieux. Chemin faisant, nous l'emarcpions la ditférence de densité et de couleur des eaux noirâtres de l'Arc recevant les eaux plus noires encore de TArvan, sans arriver à confondre tout d'aljord leurs couleurs; des saules divers et des peupliers occupent les berges graveleuses comprises entre les digues des deux torrents. Mon loin de là se trouve rétablissement thermal de l'Echaillou dont la tempéi'ature des eaux s'élève à 34°; ces eaux sonrdent au bas d'une fissure de granit et non loin de l'apparition d'une nunce bande de grès arkose à éléments grauitiiines : « Ces grillons résultent d'iidiltrations d'eaux météoriques qui pénétrent en profondeui', grâce aux lentes |)ro- duites par les dislocations, et y ac(piièi"eid une certaine tenq)érature. Circulant avec une faible vitesse dans mie nudtitude de fissures étroites, ces eaux s'échaulïent progressivement avec une température peu diffé- l'ente de celle de la roche. Gi'àce à la |)i'(^ssiou des eaux froides descen- dantes et plus denses, elles eO'ectuenl ensuite une montée plus rapide par la voie facile qui leur est offerte au contact des roches anciennes et des roches secondaires» (J. Révil, La Sai'oie, Guide du touriste, du natur;diste et de l'arcliéologue, p. 134-135). Dès le pied du rochei' (533 m.), égayé par les nondjreuses touffes fleui'ies du D/vha ait-oides, nous récoltons en ipiantité une plaide iné- dite [lour la llore de Maurienne, le (Jarea: hmniUs en pleine floraison. »20i liULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENÈVE (10) l'ar un Itou sciilicr en fofniche gravissant les parois escarpées sncces- sivenient formées de gneiss aniphiholiq'ue, de granit à béotite (rendu niéconnaissal)le par l'elTct du dynanioniétaniorpliisnic), desgi'èsai'koses du ti'ias et linaienient des lias calcaires qui culminent au signal de rEchaillon, nous faisons une abondante moisson d'espèces tantôt calcicoles, tantôt calcil'uges, et toujoui's thermopliilrs ou xérothermi- ({ues, que nous énumérons dans Tordre systématicpie: Ceterach offieinarmn . Aspic H in lit foula nu III . Aspleiiiiiiii liula-iiiiiruria. ,lu n ipenis cuiii m u n is . Jtaiipcni.s Subi II a . Seslen'a arrulea. Feslucu (luriuHviilu. Broin us c reclus Sl/pa 2 sp. (débris). Carejc huinilis. dur ex iiilida. Holosleuiii uiiibellatuiii L. (A'rasliuiii (irreiise \ar. slrirluiii. Tunica Sajcifra(/a. Dianlli us Carijuplii/llus ssp . si l veste r K. et C. Silène nulaiis. Silène 01 il es. Helleborus fœliilus. Arabis mura lis. Vesicaria uirieulala . Hutschinsia pelnru . Seduin ullissiiiiuiii. Sedum dasypliylluin . Seduni mile (îilib. Semperviruin aruchnoideuiii . Sempervirum tectorum . Semperviruin luineiilosnin . X Semperviruin piliferuin Jord. Potenlilla verna vai'. Aslrafjdlus Onubrijcliis (débrisi. Oxylropis pilosa (débris). Oxylropis campeslris (débi'is). Ononis ce n is ia ( d é 1 ) r i s ) . Ononis prucuinbens (débris). l'olyga lu ch u m icbuxus . Heliunltieinuin ciinuin (boidons). Fuiiiunu prucunibens (boutons). X Viola permixta. Viùlu u venu ri u. Eryngiuin cuinpestre (débris). l'iycliotis Su.rif'rugu (L. ) Lor.et Bar. Arcloslupliyllos uva ursi. Teucriuin cliuiniedrysï. nunu((]é]\.). Teucriuin innnluiiuin (débris). Veronicu spiculu (débris). Euplirusiu suliburgensis (débris). Globuluriu cordifoliu . Globuluriu vulyuris sp. Willkommii. (Uiliuni currudifuliuin Vi 11. (débris). Scubiosu Culuinburiu (en fleurs!) Artemisiu cuinpeslris (débris). Cenluureu punicululu (débi'is). Cenluureu Scubiosu (déjjris). Scononeru uuslriacuin . Taraxacum lœvigatum . Hieruciuin uinplexicuule (débris). Hieraciuinlunutuin (jeun, pousses). Hieracium farinidenlum (jeunes pousses). Hieruciuin Luivsonii (jeunes pous- ses). Hieruciuin liuinile Jacq. Hieruciuin f'ilusellu L., etc. De cette même localité, M. Guinier nous a obligeamment communiqué les écbantillons tleuris des espèces suivantes récoltées en différentes saisons : SU pu cupillulu. Silène oliles. Ononis cenisia. Oxylropis campeslris D.C. ! Oxylropis pilusu D.C. Aslrugulus Cicer. Linum teniUfulium L. (Uiluminlhu Acinos, forma. Gui i uni corrudifoliuin Vill. Cenlaureu puniculata L. Lactucu viiiiineu. Hieruciuin lunulnm L. Hieracium yluucum AU. (in G. BEAUVEHD. HERBORISATION EN MAURIENNE 205 De ce noiiibre, le llaliinn cornidifolium Vill., nil)iacée circuiiiiiiéditer- l'anécime, était ivsté inédit poiu' la flore de Maurieiine; il n'était connu en Savoie que du versant méridional des FJauges. A noter également dans cette formation la présence de Vllri/fropin cumpestvis, papilionacée alpine qui se comporte ici en véritable xérotliermisme, sans aucun rappoi't de continuité avec Pétage supéi'ieur par voie de tori'ent, de couloir à avalanclie ou autre moyen de transi)ort accidentel; il n'en est pas de même pour Wi.s/rof/dlii.s Cicer, que M. Guinier a récolté parmi les plantes erratiques des graviei's de Vkrc. L'action dévastatrice des troupeaux est particulièrement sensible sur les terrains basiques, qui sont lamentablement dénudés ou ne présen- tent (pie des genévriers rigides comme les cyprès d'un cimetière et entourés d'Iiellébores fétides; aussi nos regards sont-ils attirés de loin par une vaste plate-bande ûWntosUiphijUos Uva-ursi, dont la verdui-e d'une gaîté trionqdiante abrite les délicates urcéoles rosées de ses inllurescences bien épanouies. De rares buissons û'Aver monHpeniiulanum à l'aspect spinescent, puis de Cornus mas, Corylus, licrberis communis, Pnnuis spitiosa, P. Mahaleb et Rosa divers couronnent les abords du signal de Montandré (84-2 m.), où les grandes feuilles laineuses des Salvia fvthiupis attirent l'attention; les cultures et prairies en friche abondent en : Gagea arvensis. Bupleurumi'otundifolium (feuilles). Muscari raceniosam. Erytif/iiun campestre (feuilles). MascurI comusum. Buniuai bulbocaslunum (feuilles). Tiilipa saracenica Perr. Lithospermum an)€nse. Isatis li/icfona. Veronica liederifolia. Cale pi na Corrini. Veronica verna. Reseda P/iijteuma. Matricaria arvensis. auprès desquels nous ne trouvons qu'un seul exemplaire AWndrosace muxima en fleurs; c'est on le voit, une association essentiellement ségétale, comme d'ailleurs partout où se rencontrent des tulipes dans nos contrées. Sur le signal de Montandré, les sombres couronnes du Pintissilvestris clairsemés dans la garide prêtent au site un austère cachet de paysage calabi'ais qui fait d'autaid mieux ressortir les sidendeurs des hautes cimes des Alpes, dont les neiges ensoleillées se |)rolilent, éblouissantes, sur un ciel profondément pur ; aucun de nous ne reste insensible au grandiose spectacle de cette lumineuse matinée. Poursuivant notre ascension après avoir remonté le pittoresque village de Montandré, où les haies de chêne pubescent et d'érable de Montpel- lier son! fré(piemment mélangées de groseiller des oiseaux, nous aboi-- dons, à lUOU m. emiron, de nouvelles garides<à joubarbes, stipes et œil- lets silvestres encore au l'epos, accom[)agnés des premières fleurs de : Sesleria nmilra. Fnmaiia prorumliens. Careœ Innni/is. Ptijcholis Saxifrar/a (débris). Potenlilla rerna \ar. Arctostap/u/Uos uva-ursi. Hipparrepis coiniisa. Onosma lirlveliuin Boiss. (débris). Pn/j/f/a/a chamirhii.rus. Globularia Willkommii. Helianlliemum ainutn Dun. (hou- Globularia cordifolin . tonsi. Turaxacnm lieviyalum. 206 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ROTANIQUE DE GENÈVE (12) A iioti-0 lirand étonnement, la petite paroi de l'oclies triasiques (gypse) située au centre de cette station, est décorée des tontTes du Sihvifrufia opposilifulia en spiendide état de lloraisoii : cette anomalie apparente nous est expliquée par la proximité d'un lit accessoire du petit torrent descendant des contreforts de la Pointe du Vallon (27X7 m.); nous remai'([u'ons aussi les jeunes [)ousses d'un Tltcsium (jui n'est pas le Th. (ilpinuin, mais (prit est inq)ossible de déterminer avec plus de précision, faute de tleurs. La prairie su])alpine (1100 m. euv.) succède à la garide; pour Fins- taiit, Fou n'y voit que les tleurs des : Viola hiiia. Gcntiuna renui. Viola silveslris. Anémone Hepalicu et var. //. albo Tara.rannn vulgare. (racines k mycorrliizes !) Pi'itnula offk-inuUti. Crocus ver nus. Primula viilfjari.s. Daphne Mezereiim. La forêt dans laiiuelle nous ne tardons pas à pénétrer comprend encore (pichpies l»o\i(juets de hêtres d'entre les derniers de la Mau- rienne en remontant la vallée; le pin silvestre y est dominant, mais plus haut le bouleau et plus encore le sapin blanc y afiirment leur su|»rématie. Le sous-bois est recouvert des restes jaunis des chaumes du Calamagroati.s arundinacea, en conq)agnie dn({uel le Poli/f/ala cham;i'bi(.viis développe ses boutons tandis que le Carex ornilhopudu connnence de tlenrir. Sur les déclivilés mieux ensoleillées, le Cornus mas se pare de la fine toison d'or de ses innombrables ombelles sessiles, tandis (pie VAccr monspcssulaniini, encore mi, présente ses nombreux rameaux opposés comparablesàde longues épin.es grises et subi-aniitiées. Le sol, à cette altitude, n'a été que tout récenunent évacué par la neige; aussi est-il fortement détrempé au soleil, tandis (pi'il reste solidement gelé à Pombre; les airelles apparaisseid dans le sous-bois avec les premières plantes de Purola secunda. Enfin, après avoir sondé du regard Pinfernal préci|)ice ardoisé qui plonge droit sur l'Ai'c en amontde rEchaillon, nous débouchons sur le plateau de (ireny (120*.) ni.) encore taché de petites fhujues de neige, mais dans les champs enso- leillés duquel nos collègues MM. Lendner et Guyot font une abon- dante provision de jeunes plaides de Hunium biilhocasfaninn. L'air est embaumé du parfum des violettes et des primevères offici- nales qui pulullent dans les haies deRibesuva-crispa, Corylus et Cornus mas en fleurs; les talus bien exposés présentent au soleil les jeunes pousses grisâtres de VArlemisia Absiiilliiuin ou les longues feuilles vertes dû Muscari comosum ; mais les garides à joul)arbes, andropo- gons et stipes qui aboutissent à la chapelle et aux masures délabrées de Greny n'offrent pas d'autres tleurs que celles des : Care.r humilis. Anfhi/llis viilneraria. C. prœco.v. Hippocrepis coniosa. Helleboras fœfidus. Viola arenarinpe.strif>, Plantago Cijiwps, Litvim tenuifoUiim, Centaiirea p/niiciilafa, TiDiica Sa.vifrofja, etc., que l'on découvre le long du .sentier ne nous donnent qu'une idée im|)arfaite de ce (pie pourrait être la floraison estivale de cette station, où M. Guinier a récolté, entre autres, le 23 juillet 1903 : Afitra gains Onohn/cliis. Nepefa hmceolata. Astragalus monspesaulanus. Hievacium ftorenfiniim. 5. De Villarclément au Pas-du-Roc et St-Michel De Villarclément (570 m.") à St-.lulien (fi02m.), route ensoleillée à travers une région de moissons, de vergers et de beaux \ ignobles agrémentés d'amandiers et de |)èclieis <'n fleurs. Ce vignoble était autrefois la gloire de la vallée ; mais le |)li\lloxéra iidei-venaid, il fallut peu à peu l'abandoimer; c'est à partir de cette époque que les 208 BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENEVE (U) lialtitantsciitfcprii't'iit avec actixilé rcxploilatioii des carrières (rardoises dont rexcelleiite (|iialité ne tarda pas à les dédommager de leurs décep- tions vinicoles. An surplus, le vignoble est en bonne voie de reconsti- tution, et l'industrie de la vallée accuse un progrès général sur toutes les branches de son activité; elle a même connu, pour ce f[ui concerne tout au moins la métallui'gie, le dangereux bomieur d'èli'e jugée à la hauteur des circonstances modernes et d'attirer à ce titre la visite inter- mittente de quehjue « enti'epreneui' de grèves » chargé de faire germer la bonne semence des contlits sociaux ; qu'elle réussisse ou qu'elle échoue, la tentative rapporte à son auteur une prime convenue, après quoi l'agent s'empresse d'aller cueillir ailleurs de nouveaux lauriers tarifiés. La chronique ne l'aconte pas si les gobeurs sont dédommagés, en cas d'échec, par le partage des « petits bénéfices », ou s'ils en sont simplement réduits à méditer sur la fragilité des choses humaines compai'ée aux capacités de la caisse d'alimentation des contlits collectifs Sur la crête du coteau qui domine la gauche de la grande route, im arbre formidable, vraisendtlablement un peuplier ou un chêne par- tiellement ébranché, attire de loin l'attention par sa très haute stature ; c'est un témoin muet des nomiu'eux méfaits du torrent de St-.lulien, qui par une gorge resserrée et déboisée descend d'un contrefort du Perron des Encoml)i'es en provoquant des glissements de terrain qui menacent tout autant le gros village de Mont-Denis (1382 m.) que la FiK. m. — Les glariers du lorient de S'-Juli^n, avec travaux de correclion jusqu'au pont du chemin de fer P. L. M.; au-dessous, les lâches blanches 'Tiontrenl les afflores- cences de sullate de magnésie, impropres à la vie végétale. A droite, sommet des Encombres ( 282 7 m), dans les parois dni|iip| deux petites taches noires (près de la marge de la vignette) indiquent lextrème limite de pénétration du hêtre en Manrienne. (15) G. BEAUVERD. HERBORISATION EN MAURIENNE 209 ligiir (In Oiiis (."xS,") III.). Aussi liicii riidiuiiiislratiuii dt's eaux cl forêts a-l-cllc entrepris la con-eclioii du torrent par des travaux reiiiai- (piahles dont la viiinelte ci-joiiile laii \oir les harraoes du cours dVau iidérieiir en iiièiue temps (pfelle donne une faible idée de la eonfiiiura- tion des glariers et des garides de la contrée de St-.lulien. Plus'loiii, un aiiti-e torrent, celui de la Serpolière, a été l'objet de nouveaux soins de radiniiiistratioii forestière, (|ui dans les hautes régions a établi un vei'tigineux sentier destiné à permettre la surveillance' des terrains reboisés |)our enrayer le mouvement des avalanches. En deux retraites inaccessibles, nous nMiianpions à une altitude (renviron 1500à IBOOni. des bouquets de beaux hêtres et de grands pins silvestris, attestant de ce que devait être la luxuriante végétation sihatique de ces mf)ntagnes avant h's maladroites spéculations de riionime; ces hètres-sont (Tail- leurs les derniers (pii jalonnent rextréme limite de pénétration de cette essence en remontant la Vallée de FArc. A pai-tii- de St-.lulien, une plaine (Taspect étrangement désolé s'étend devant nous jusipTaux aboi'ds de Si-Martin. C'est comme un chaotique océan de (^ailloiix menacé par les |)ai-()is croulantes des Encoiiibres, toujours prêtes à alimeider ce dései't où toutefois la pei'sévérance de riioimue est parvenue à conquérir (pielques lopins de terre propres à la culture des amandiei's et de la vigne; cette dernière s'y cultive aussi sous la forme d'arceaux rampant sur larges amoncellements de pierres, tels (pie nous les avions ol)servés à Grésv-siir-lsère lors de l'hei-borisa- tion autour des Bauges en 1908 (cf. lîujl. Jlerb. Boiss. VIII : 419). Un étroit chemin parcourt cette Arabie Fétrée, où le déboisement par voie oviiK^ favorise l'entretien d'un paradis de b'vards ; mais là encore, radministralion foivstière a entrepris de reboiser un périmètre conve- nable des deux rives d'un nouveau toi-rent, et bien qu'exécutés récem- ment, ces travaux donnent dt^jà de lions résultats appréciables : l'on peut s'en rendre conque à distance par le contraste oli'ert entre la région livrée en pâture aux moutons et celle qui a été mise cà ban après avoir été plantée de jeunes |)ins d'Autriche destinés à accélérer la for- mation d'humus conunencée par les essences indigènes (pin silvestre abritant le sapin blanc, le chêne, le tremble, le prunellier, le cerisier Malialeb, le saule pourpré, etc.). Les espèces herbacées ci-dessous, notées parmi les graviers de cette station, doiveid être également considérés connue d'actifs pionniers pour la formation d'humus après l'action des lichens et des mousses i: Carex /ni mil/. s. C. prœeux. Holo.sfeinn itm hr/lafiim . CeratiliuiH fjlii/innsiim . Sediim ullissinnnii . PotrriliUd Ta Oe m œ m on ta ni. Ononis repens, Fumava prommbens. Tciirriinn monfanum. Te II criu m vit n m œdnjn . (UohuUiria Willkom mii . Taraxacum lœvigatum. Par places, toutefois, la composition chinii(|ue du terrain s'oppose à toute manifestation de la vie végétale : ce sont de grands espaces nus, d'un blanc parfois intense, |)ro\enaiit d'une couche plus ou moins épaisse de sidfate de magnésie produite i)ar la décomposition des pyrites contenues dans les affleurements rocheux. Ces couches réfrac- taires à la vie végétale se répandent en coulées parfois considérables, BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE, >(0 O. 31 lliai 19il. 16 210 BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENÈVE m) et constituent Tiiiie des pui'licularités des vallé<'s al|)iii('s IVaiK-aises comprises entre la Manrienne et la Méditerranée; le torrent, d'ailleurs à sec, que nous francliissons au centre de cette triste réoion nous en offre de fré(iuenls exemples (voir aussi sur la vignette lll les espaces lilancs aux abords du torrent de St-Julien). Sur le revers S.-E. de ce vaste cône de déjections, la végétation ar])o- rescente est un peu moins rabougrie, et les iiderstices des gros ])locs hébergent aussi quelques bonnes |)lantes tliermoplules : I/'is germa II ira L. Orchidées diverses ( Hiitsfhinsia pet ne a. Vesicaria iilrieulata. ion llcni'ies). (Ailulea orboreHretin. (hiosmn helrelieiim. Sedum altimmum . Ei'j/nf/iinn campeslir . Lin nouveau torrent déi)rédateur, Tun des pires de la Maurienne, sépare notre désert des verdoyants vergers de S'-Martin-la-T^irte; de remarquables travaux d'art, tMitrepi'is par radministratiou forestière de concert avec le P.-L.-M., ont tini par avoir raison des fureurs intei'uiit- tentes de ce minuscule cours d'eau. A ce propos, l'on ne peut cpradmi- rer l'intelligente activité du service des eaux et forêts du gouverne- juent français (pii ne recule devant aucun sacrifice pour enrayer le mouvement d'imiuiétante déforestation des montagnes provoque, tant par la cupidité des spécnlateui-s chargés d'alimenter — avec la conni- vence de lois routinières et sui'années — les 215 sciei'ies du départe- ment de la Savoie, que par les effroyables dégâts commis par les IV. — Vallée de l'Aie aux environs de S*-Jnlieii; 1: extrémilé N. du chaînon liasique d'Alhiez, couronné de mélèzes; 2: extrémilé S. d'un cliainoii niimnuilili(|ue de la Poinle- du-Vallon, à Acer monspessulanum, Quercus pubexceus et Pinus xitvestris dans la garide; sous 3 : sommet granitique du Gd-Chàlelard (2148 m.; forêts d'Abies pectinata sur le plateau h droite), avec socle liasique à garidcs, pauvres au piintenips, plus riches en espèces automnales, et phis ou moins boisées de cliènes, iVAcer opahfoliuiii, iVA. cainpeilrc, de Junipeius Sabina, elc, ; Acer nioHipes.iula}iiim rare. (17) G. BEAUVERD. MERrîORlSATION EN MAURIENNE 211 300,000 moutons lraiisliiiiii;iiits de l;i l']'o\('iicc. (|iii l'ciiforcpiit en été leurs couiiénères de l;i plaine et les cohortes caprines chargées d'anéantir les pâtures ou les jeunes arl)ustes-|)ioniii('rs de la végétation des éboiilis. Tandis (pie le paysage entre S'-Julien et i(^ torrent des EnconiJjres ofïrait l'aspect de quelque trop liunineuse garigue mauresque ou Pales- tine, les abords (l(> S'-Martin-la-l'orlc conlraslcnt du tout au tout avec leurs luMU'iantes prairies et leurs \ei'gers en Heurs : la douce prime- vère les éclaire de ses larges toulîes soufrées, alors que «la bonne petite pervenche», connue disait M""' de Sévigné avant .b'an-Jacques, constelle de ses-coi"olles bleutées la marge des chemins boisés. D'auti'es plantes triviales de nos contrées, mais (pie nous n'avions |)as encore rencontrées en Maurienne — tels le /lainnicii/ns Ficaria ou VAlchimilla vuUjariH — fleurissent le long du chemin, en société des feuilles lui- santes du (Jolcliicuni aulininailc et de VAlliuin ur.siiiutn. Cette oasis de beaux vergers fait |)lace à de vastes (^Jiamps de céréales, dont la jeune verdure, d'un indcsci'iptible vci-l d'émcraiide, contraste avec le sombre déliouclié des gorges de la Valloire qui, en face de nous, sur la rive gauche de l'Arc, imposent à nos regards la hideuse (•icatri(X' des travaux de captation d'un impoilanl af»poi'[ de « liouille blanche»; le fort du Télégi'aphe, audacieusement canq)é sur un étroit et vertigineux éperon de ces roches basiques spéciales dites «brèches du Tel («graphe », domine tout le paysage de sa silhouette farouche et enneigée; c'est dans le prolongement de ce protil iiupiiétant que, sur la route du Galil)ier, repose le gros village alpestre de Valloi- res (1430 m.), station botani(pie classique et patrie, sous la troisième Républi(pie, de deux ministres de l'instruction pul)lique, MM. Rambaud et Martin. Par une Itise furibonde et un radieux soleil du soir, nous abordons le Pas-du-r{oc, non loin (bKpicI, sur le talus d'un petit chemin, pullule une piaille restée inédite pour toute la llore dé[)artenientale de la Savoie, le Cenitoeephalus falcatus (L.) Fers., acconqiagné des espèces suivantes : (kigea arvensis. Bunium biilbocaslanum. Holodeum umbrlhilum. Andromce maœima. Thlaspi arven.se. Lamiinn (imple.ricaule. Calep/na Corvinr Vciviiicti ceniii. Reseda Phylcumu. Taraxacum Ixvùjalum. Les gazons step|»i([ues dominant le nord du chemin ne nous pré- sentent que des poteiitilles et des restés desséchés de stipes, sans trace aucune d(« Tune de ces races alpestres de VAnemone Pnhat/U,a que l'on pourrait s'attendre à l'encontrer ici en raison de l'identité de constitu- tion géol()gi(pie et d'exposition qu'offre cette station avec celles du Valais où pullule VAnemotie montana. En revanche, les interstices des rochers voisins (lias calcaire) offrent abondamment : 212 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (18) Celevach officinarum. Hii/ficlui).si/i pr/m'a. Polypodium vnlf/air. Drabti aiioidcs (foi-inse). Aspli'n/iim fontiniiiw. Vesicorio iilririiluki. CertiHlimn an'cnsc var. siriclinii. Sedum ollissiniiim. Minuartia mucronata (dél)ris). Sedum dasiiphjilhim. Tunicii Sn.rifvafio ('(lôl)ris). Scmprrrivii») Icvtonim vai". Diantluin (liir>iopli!ilhis \. saxicohi ScHiprrririuii nriichiioideinii . (Jord.) Schiii/ et Tlicllmi.u (dél). ) O.vj/tropis pilosii (débris). HcJh'borus rirldls. Aslrtir/dlns (hudn'jivhis (drliris). Arabis itiural/s. Heliu/d/ii'iiiutn pollfoliiim { bouluii). Un petit vallon cultivé nous séjian' (Vnn nianidoii lriasi((ii(' héber- geant auprès d'ini tabis |)lus junnide : Linuni callia/iicinii . (ilobidaria W'iUhonnnii 'S)\\\. Linum anfimtifoliuiii . Plantagu aerpcitliiid. ici, nous prenons contré de notiv collègue M. Lendnei', (jui va rejoin- dre à S'-Michel le derniei- train pour Genève, puis nous gagnons la crou])e cuhninale du Pas-du-Roc (980 in.\ battue par une bise glaciale, où une steppe accidentée, jaunie des restes desséchés des deux stipes {S. capillata et N. peniuita) entremêlés (ïAntennaria d/uica, abrite une multitude de petits : Sesleria cœrulea. Hiilsehinsia petnva. Curea' hiimilis. Po/nr/ala cbamirbuxus. Draba alzoide^. Viola areiuiria. tandis que les affleurements rocailleux préseident les jeimes touffes ou les restes desséchés des Poa concinna. Semperviviim anichiioideum. Kœleria vallesiaca. Scmpervivum tcctorum var. Festuco dunusculci. Oiiosma hrlvctinim. Dianthu.s Cari/op/ii/lliiK ss|i . .s//- Hi/.s.'iopii.s o/'/hliiali.s. veste r. Leotitodon crispas. Nous sommes assez sui']U"is de constater dans une telle association les jeunes feuilles vernissées d'un Colchicum ; nous n'avons appris cpie plus tard qu'il s'agissait du C. metmderoides Perr. et Song., très inté- ressant endénnsme paraissant s(^ com|)orter vis-à-vis du C. nul itm noie connue une espèce vicariante slep[)iipie du ^'. /il pin mu, le ty|»i' autom- nal étant d'ailleurs répandu dans les vergers irrigués des localités voi- sines. — Voir à ce sujet la note s|)éciale de la page '219. A partir des grandes déclivités alluviales qui îles haideurs de Beaune (1161 m.) descendent jus(|u'au cours de l'Arc (650 m. environ.), nous ne voyons plus que prairies et vergei-s verdovanis. où les primevères grandiflores, les violettes odoraides ou hirsutes, et la bugle rampante rivalisent de vigueur avec les fraisiei's en fleurs ou les voluptueuses feuilles des Colchicum uulumnale. Arum maculalum et Allium ursinuni. Entin, en aboi-dant la châtaigneraie des tei'rains houillers, nous l'écol- tons une troisième unité inédite pour la flore de Mam'ienne, VAuruione ranuncu laides L. bi- ou ti'iflore, mélangée à de jolii's budfcs de prime- vères à peurs bldiicbes el de (Uire.r monluuti. (19) G. BEAl'YERn. H^:r{B0RISAT10.^ EN MAlRIExNNE 213 En ;i(liiiii'anl, |);ir iiiic soirée plus radieuse eiicort' que celle de la veille, rarcliitecture pleine d'imprévu des nombreux hameaux aux laivides (léla])rées et sombres qui contrastent avec le dôme enqjourpré du nei.ueux Thabor, nous al)ordons les tei'rasses cultivées qui mettent eu \aleur les scliisies liouillers des environs de S'-Michel; outre les armoises, les iris et les iné\itables joubai'bes, nous y l'écoltons encore les Xcran/lif-miuti iiKipcrlinn (débris et jeunes [(laides), Veronica vertia, ll()li)sli'toii iniiljcild/iuii vl Ve.sicarid utrivululu a\ant (Palier inspectei" les ruelles à demi-mauresques du vieux bourg de S'-Michel et de gagner, dans le banal ([uartier moderne de la gare, l'Hôtel du Touriug-Club où nous soupoiis sans arrière-pensée et prenons de même un repos mérité. G. De St-MIchel aux environs d'Orelle. Il parait évident que les botanistes herborisants ne doivent pas Iré- (|uenter assidûment les parages de S'-Michel, car, après avoir beaucoup lorgné notre accoutrement la veille et repris le cours de leur inspec- tion le lendemain matin au moment de notre départ, les garçons d'hôtel manifestent im étonnement sans pareil à l'égard de nos boîtes à herboriser. L'un d'eux, n'y pouvant tenir, aborde le chef de coui'se et lui demande tinudement « ce que c'est (|ue ça ? » — C'est le nouvel appareil à conserver les légumes; voyez plutôt! — Quels joUs légumes ! affirme le larbin en voyant surgir de l'appa- reil entr'ouv(>rt des feuilles de i)astel et les gi'andes rosettes, tachetées de brun, d'une variété de Luvtucu lùruna ; et w conunent que ça s'appelle ? » — La casserole verte ; bonjour ! Ft par le temps frais et radieux, nous partons d'un pas sonore, gra- vissant les ruelles pavées du vieux bourg, où la voirie opère énergi- quement en détoui'uant sur les deux rigoles de la chaussée une copieuse cataracte d'eau fraîche qui entraîne irrésistihiemeid vei's la ville basse toutes les ordures de la ville haute; là-bas, des canalisations bien com- prises dirigent le tout dans les eaux fertilisantes de l'Arc. A travers garides et vignohles, nous gagnons le hameau de la Bull'az (*J50 m.), extrême limite de pénétration de l'amandier en remontant la vallée; cliemin faisant, entre les cultures de St-Michel, les broussailles et les rocailles des environs, nous avons noté les espèces suivantes: Cetevavlt offivinurum. Silène lut/uiin (débris). Asplenium Hutit-niururia. Arabis Turritu. Pùhj podium vultiore. Isatis linctoriu. Stipa eupillulu. Calepina Curvini. Stipa pennutu. Prunus MaJialeb. Carex HuUei'iana. Prunus spinosa. Gagea arvensis. Paient illa verna. Alliuni sphœrocephalum . Acer monspessulanum. Iris (jermanica. Acer campeslre. Quercus pubescens. Viola odorata. Holosleum umbellalum. ' Viola peonixla. 2U BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ROTAMOl'E DE GENÈVE (20) Biinium IndbucUHtannm, Vcroiiiva vcriia. Cornus mas. /'lanlaf/o Cynups. Hcilcra hcli.v. Arlnnlsia (■(iiHpesIris. A II (I rasa ce m usiiii a . A rie tu isiti A ùsiii lli iii i/i . Otiosma ItelveLicani. Centaurea paniculala. Xcraiilliemum inope/ liim. Entre les deux J()iil)arl>es liahituelles fSetiiprri'irian Icctorum et S.urac/uioideiniiJ, nous IruuNonsleiii'liy bride X'*>. piliferum (Jord.), ainsi que les rosettes bien laineuses du >S'. tomenlosnm Schuittsp. et Lehin. A partir de la BulTaz, l'axe de la \ allée, qui suivait jus({u'aloi's la direction N.-\V.-S., s'intléchit fi'anclieinent dans le sens W.-E. ; la garide cesse ; les vergers réapi)araissent, et avec eux les primevères, les colchiques, les ficaires, Pail de Tours et les violettes, dont X V. niulti- caiilis aux pétales lilas-pourprés et discolores. La marge du ruisseau lournit aussi le l'ulijguinnn liislorhi en pousses déjà avancées. Mais en reprenant la descente sur la région anthracifère des Basilières, toute cette végétation pastorale lait jdace à de nouvelles et inq)ortantes garides occupant Téperon rocailleux (pii s'élève depuis le niveau de l'Arc jusqu'aux plus hauts contreforts du M'-Brequin (3194 m.). La végétation xérotluM'inique de cette localité doit être fort riche un ou deux mois plus tard; actuellement, nous n'\ i-encontrons guère qu'une ivpfHition de ce que nous avons signalé à la Bullaz, avec, en plus, une grande profusionde Vesivaria iitriciilota eidUelIchorus viridis qui nous l'ont demander où se premient les sels de calciiuu réputés nécessaires à leur entretien. IJ'aillems, la même question poiii'rait se poser à l'égard des Amelanchier uvalu Medicus et Cotoneaster tomen- tosd Liudl. (pii habitent non bjin d'une nnne d'anthracite dont nous explorons l'entrée; un petit cours d'eau nous explique la présence des Salix Capnea et S. purpurea qui apparaissent inopinément dans cette formation xérophile. Pour l'egagner la l'oute du Cenis, où la végétation sihati(pie sub- alpine, dominée par le mélèze, descend avec un sous-bois d'espèces triviales (Salix daphnoides, Valeriana Iripteris, Lumla divers, etc.) jus(|u'au niveau de l'Arc sur les revei's septentrionaux, nous suivons un charmant sentier tout tapissé de violettes fV. odorafa, V. silvatiiv, V. hiiia, V collina, V. multicaulis, Y. pcrmixta) et agrémenté de bou- leaux ou de trembles aux jeunes troncs élancés, à l'écorce lisse et colorée des plus vives miances du blanc et du vert. — Puis, constatant (pTà partir d'Orelle l'herborisation vers le haut de la vallée n'aboutii'ait ([u'à nue réédition des listes pi'écédentes sinon à une perte de tenqjs, nous prenons le parti de regagner S'-Michel par le plus court, et de prendre le premier train pour S'-Jean-de-Maurienne, où nous dél)arquons à 10 h. 7. Environs de S*-Jean-de-IVIaurienne Dominant la ville épiscopale de S'-Jean, antique patrie des ducs de Savoie (primitivement comtes de Maurienne), le coteau de S'-Thècle et de Bonne-Nouvelle est exposé en plein nudi et ne connaît pas l'action desséchante et réfrigérante des bises de la vallée de l'Ai'c ; en revanche, il est plus spécialement arrosé par les pluies que le vent du S.-\V. (21) G. RE.MYEr^D. HERBORISATION EN MAfRIENNE 215 amène du massif des Grandes-Rousses. Aussi voyons-nous apparaître dans ses formations sil\atiipies VAcer opulus var. opiilifolium, que nous ira\ions pas encore rencontré. iVIais, avant d'atteindre la région boisée, il nous faut gravir un talus (l'ail u\ ions occupé par un riche vignoble, au bas duquel tleurit le Tii/i/xi prH'c(KV Tn. (clos des Missionnaires) et dont les quelques îlots incultes nous foui'iussent : Bromus tectorum. Miiscari comosum . MuHcuri l'dvi'inusiiiit . Holusleum iiiiibelluliun . Melandryam album (boutons!). Papavcr Argemoiii'. Funuuia of'fivin alis . lie ne lia Ph y le u m a . Isatis tinctoria. Calepina Corvini. Diplo taxis te II u ifolia . Helian tliem uni chaniwcisius. Viola odoratu. Scandix pecten- Veneris Valerianella uliloria . Linosyris vulyuris (jeunes pousses). Les abords de la chapelle de N.-D. de Bonne-Nouvelle (693 m. ; lias calcaire et éboulis ) sont agrémentés de magnifiques amandiers et pêchers lleuris; Ton v voit aussi quelques figuiers et même des Juniperus Viryi- niana écbappés de culture. Mais nous apprécions plus particulièrement le splendide panoi'ama dont on jouit de la terrasse sur la Maurienne supérieure et sur la vallée de l'Arvan dominée par les trois prestigieuses Aiguilles d'Arves ; le ciel est d'un bleu tout oriental, et le soleil "torride (jui nous innnobilise quelques instants sous Tondjrage d'un grand tilleul nous fait presque envier, au fond de la vallée de l'Arc, les abords des entrepôts de gypse dont les longues traînées de poussière enfarinée nous disent que là-l3as du moins il y souffie un air frais. Ce « là-bas « envisage une longue côte de carrières de gypse, qui a son histoire et même son martyrologe, et dont les produits d'excellente qualité ne servent pas exclusivement aux usages que l'on attribue comnumément au plâtre... Mais ce sont là choses qui ne se disent que tout bas dans le pays, afin de mieux pénétrer les masses et ceux qui les abordent. Reprenant le cours de notre explor-ation, nous gagnons les taillis par un ti'ès rapide sentier le long duquel nous observons: Astrayulus Cicer (feuilles) Asplenium Adiantu)ii-ii iyrum. Bromus erectus. Sesleria cœrulea. (kirex Hulleriana. Car ex prxcox. Polyyonatum vulyare. (Juercus pubescens. Ara bis turrita. Vesicaria utriculata . A lyssum calycin u m . Sedum altissiittutn (pousses). Sedum reflexum (pousses). Poteutilla aryentea. Pote titilla verna et var. Hippocrepis corn osa. Astrayalus Onobryr/iis (feuilles) Hieraeiutn uniplcxicaule (^débris). Liniim tenuifolium (feuilles). Acer iNonspessiilanum (l'are !) Acer opulifoliuiii . Acer campestre. Ptyehotis Saxifraga (débi'is). Cornus mas. Onûstiia helveticum (débris). Hyssopiis officinalis (débris). Teucrium mon ta nu m. Te u cri um c/ianindi 'y s . Artemisia campestris (débris). Artemisia Absinthium (débris). Taraxacum lœviyatum . Hieracium silvaticum . Hicraciiim pncaltum (débris). il6 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HOTAMQUE DE GENEVE (22) C'est une végétation do garïdes sensiblement pins pauvre que celles que nous avons précédeuiinent visitées: nialgiv ioules nos reclierches, nous ne trouvons aiicinie ti'ace du Care.r Iniini/is si abondamment observé sur les versants exposés à la bise. — A Toratoire de S'-Thècle (850 m. env., granit à biotite), nous retrou\ons les inévitables lilbcs iira-ci'ispa et Hrllrborus fœlidus, réactif végétal de la chaux proteiiaiit du mortier des ruines avoisinantes. Passant de là, par nn seidier quehpie peu aérien, sers mie source on nous sonnnes lienreiix de prendre le repas de nudi et jdns encore de nous désaltérer, M. (Ininier épron\e en cette station une cei'taine décep- tion du fait de la dis|)ariti In S 7 S <) l'iji^ V. — VALI,ER CENTKAI.E DK L ARC, VUE DE St-JEAN-DE-MAUHIENNE : à gauche, les CDleaiix à ;;ariiles, exposes an siiil ; au ceiilre. la |ilaiiie alluviale de l'Arc el de l'Aivaii (glariei'S, vignobles el ciillnres) ; à droite, sapinières el mélèzes descendant jusqu'an thalweg. — 1 : bois de Piuas siluestris et Fai/ws- sUoalica (égrenés !) près Greny, sur Villarcléineut ; 2 : sommet du Perron des Encombres (2828 m.): 3; rocher des Encombres, alimentant à droite les glariers de S^^-Anne; i: Pas-dn-'!oc (900 m.) à garides stepjjiqnes; 5; glariers de St-Julien , 6: col de Fréjus (2551 m ) et Ironlière italienne; 7; village de S*-.Marlin- de-la-Porte, devant le Pas-dn-Koc ; 8 : le Cios Crey (2600 m,, houiller) ; 9: sapinières de Villargondran (650 m ); 10 : cours de lAi'van, avec carrières de gypse à droite. Le progmiiiiiie comportait encore une exploration des environs de Fontcouverte (llUOiii. env.), à l'entrée de la [pittoresque région des Arves, où M. Giiiniera précisément trou\é une station de /y<7//^/J////7M// offrant de grandes analogies avec celle des environs classiques de Maii- voisin, dans la vallée d(> Bagnes, Valais (cf.- //;///. Hrrb. fim's.s., Vil: 931, 1907); faute de h'iups, el en rais(jn du surcroît de fatigue autant que de l'état insuftisanunent avancé de la végétation, nous renonçons à visiter cette contrée, dont Tintérêt tloristique mériterait les lioiiiieurs d'une herborisation moins liàtive. A titre d'aperçu, M. Giiiniei' nous a conununiqué les échantillons ci-dessous énumérés qu'il a récoltés dans les garides de Fontcouverte et de Villarembert (t 000-1200 m.) : Kœleria vallesiaca Gaud. Tidipii p/'H'cox Ten. Onunis rutundifulid L. Ptychuliii Saxifraga. fiiip/i lit al m iitti grandi florum . Achillea aelavcu. Xeranthennuii iiiaperlum Willd. C/iondrilla j un ce a L. Hleraciuai viftcosuiH A. -T. Hieracium prenanlhuidcH Vill. Hieiaeiuni laiiceolalam var. spica- tum A. -T. — Pour le meilleur emploi du temps dont nous disposons, nous déci- dons d'explorei- les glariers de l'Arvan, au-dessous de S'-Pancrace. 218 RU1J.ETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (24) Après avoir IVaiiclii le ruisseau des Mollariiis, doul les l'aviiis boisés aboiidcnl en Prhnulu vulgaris, Viola hH veut ris, Conw di;/ilal(i, (l. iitoit- laiiii, Luiiila cdnipeslris e\ L. venia, nous gagnons, à travers prairies, ciiauips el vignes où les Muscuii rocctitositni et Gagea arveima soiil abondannnont représentés, les digues du torrent du Merdarel, dont la vue des eaux boueuses et noii'esnous Ate l'envie de boire sans toute- fois nous désaltérer; de là, ti'aversant marais et broussailles, nous arrivons aux dép(")ts d'allnvions de l'Arvan, où rien n'est encore fleuri, sauf (piei(|ues (AurA- (iriiilJiopoda, C. moiilaiia, Arinii tnaculalam, Pulij- (joiialinit iinilti/londH, (Àil/ha palihs/ris, Eup/iofbia didcis vl Tara.iacuiH riilgair ; \rs l'opiiliis alha dominent la brousse, où les saules en fleur (Sàli.v iiica/ia, S. atiii/f/daloidc.s, S. Capnva, S. dapliiioidea, S. pur- jjarca, etc.) attirerd les abeilles. Les îlots graveleux sont jaunes de l'o/ciitilla ver/ia auprès des(piels les 67o/>»/^/yvV/ Wil/humitiii et Eup/iorbia (UjparissiaH se liasardent de fleurir; le Caiex alba rechercbe Tombrage dé l'aulnaie où se reneoidrent aussi déjeunes pousses de bryone, tandis ({ue les gi'èves ensoleillées bébei'geiit VHcllchoras fadidus parmi les nondjreuses toufl'es de Seduiii allis.simum et de Muscari eomosum : en sonune, rien de saillant, la saison étant encore peu avancée. Pour ne pas reidrer bredouilles, nous visitons les cbamps et vignes des Clapets, célèbre station de nombi'euses races de tulipes dont nous faisons abondante pro\ision; nous admirons tout |)artii'idiérement les belles corolles i-ouges et jaunes, tacliées de violet foncé à la base, du Tulipa prmcud-, le "seul épanoui en cette saison. Et api'ès avoir encore récolté le rare ()rnith()(jahiin milans, (pu possède ici une station classique, nous entrons à S'-.lean dont les vieux imirs des alentours sont garnis des jeunes pousses du l'arielaria officinalis var. eretia M. et K. Ici se termine cette herborisation de trois jours, efîectuée par un temps d'une exceptionnelle splendeur, bien fait pour rehausser le charme de ces igrandioses paysages alpestres de la vallée de l'Arc. En outre, nous sommes tout particulièrement redevables des succès de cette exploration à notiv ami M. Pli. Guinier, dont le zèle infatigable ne s'est pas seulement borné à bien préparer un programme avantageux, mais s'est encore appliqué à nous conununiquer d'entre ses récoltes antérieures d'importants échantillons d'herbier pi'ovenaut des localités visitées: ils conlirment, en les complétant, nos notes holistiques basées sur des matériaux insufhsamiiient développés. Ce nous est un agréable devoir de réitérer ici à notre dévoué collègue l'expression de toute la reconnaissance que nous lui avons témoignée en prenant congé de lui à la gare de S'-Jean, tout en souhailaul un cordial «au revoir» pour de futures herborisations aussi réussies que celle-ci. 8. Notes sur quelques unités de la flore mauriennaise inédites ou méconnues Carex humilis Leyss. — Inédite pour toute la flore de la Mau- rienne, cette petite cypéracée se présentait, au moment de notre excursion, comme l'espèce dominante de toutes les stations battues des (25) G. BEAUVEnn. HERBORISATION EN MAUBIENNE 219 vents comprises ciiIit rEcliailloii cl le l'as-dii-lioc, piiiicipiilniHMil dans les l'ocaillcs à Slipii pnuKild cl Ihaha (liioide.s; clic paraît liiaiiquei" lolalciiiciil dans les <;ari(ies ahrilées cl + boisées, (m'i appai'ail alors le 6V/yY-,r //^///r/vV//^^/ Assolparexeiiipleeii iiioidaid de Si-.\licliel à la Hulfaz, on à S'-iliècle snr S'-Jean-de-Manrienne). — Le Carc.r lunnilis se com- porte en Valais de la même mainère (pfeii .Manriciiiie ; son allure sicppiipic est d'ailleurs souliiiiK'c [)ar sa distribution liV'oii'rapliique, qui conqircnd les contrées orientales situ(''cs entre la Sibéi'ic altaïqiie, le Caucase, le midi de la Hnssie et la [)éninsnle balkain(|ue ; de là, elle liai^ne rEspa.yne [lar le sud de l'Europe, avec irradiations sporadi(pies jus((u'eu Angleterre et les collines calcaii'es sèches du sud de la l)eliii(pie. Dans le bassin français du Rhône, cette plante pénètre ilans le Jura savoisien et les Al[)es léuiannicnnes par Taxe rhodanien, et aboixle le massif des Baui^es pai' rembranchemeut secondaii'c du Graisivaudan ; paraît man(pier an\ Alpes d'AimecN trop bunndes, \raiscmblablement, poui' foiu-nir de grandes stations stei)piques: l'on n'> connaît, en effet, que deux points minuscules à Stipu pennulu, les l'oclicrs de Vesouiie (Tournette) et d'Outredière (Aravis septentrionaux). Colchicum merenderoides, l'errier et Songeon, in />'////. Hcib. //omvV/' // ./i'/y (1894). — Omise dans la Elore il lustrée de Coste (\ol. m, 190tV), et subordonnée au C. (iljyiniini à titre de race parallèle du (Lparrulum Teu.dans la Elore de Eraiicc de l!ou> (Vol. XII : 459, 1910), cette liliacée devrait attirer rattention des botanistes pour plusieurs raisons. Tout d'abord, ses caractères spéciliciues basés prin- cipalement sur la forme, le nondjre et la disposition des feuilles, permettent de la séparer nettement du C. ulpiiiiiiti, dont elle se distingue aussi par d(^s fleurs sensiblemeid plus petites et à divisions du périanthe plus étroites '^; ensuite du fait de riiabitat, ses caractères biologiques lui assignent une place spéciale dans la flore de nos vallées: tandis (pie les Colchicutn uiitumnole et C. ulpiitiini sont des colons typiques des prairies fraîches et humides île Tétage silvatique plaiii- tiaire ou subalpin, le C. merenileroiiU'.s est franchement stepi)ique, et, sous ce point de vue, offre beaucoup plus d'affinités avec le C. areini- riuiH W. et K. dont il a les capsules minimes et les feuilles étroites, ondulées, à entre-n(euds distants. La dilférences essentielle entre ces espèces réside eu ce que le C. arciKirium W . K. est normalement biflore et possède 4 feuilles à limbe dé\eloppé, alors que le (l. mcrenderoideH est uniflore, avec deux seules feuilles pai'faites ; le C. alpiniuii a iJ-4 larges feuilles planes, agglomérées au sommet de la hami)e, à la façon des 3-6 grandes feuilles du 6'. ou Ik mua le, et ne modifie aucun de ses caractères lorsqu'il d<'scend dans la plaine (par exemple dans les clai- rières de la forêt du Mantico, près Vérone, à 70 m. d'altitude, leg. Rigo et Dôrfler, Herb. noi"m. N° 3265). 1 [.,6 caractère tiré des oiuliilalions plus ou mois accusées de la nervure des divisions du périanthe ne nous parait pas oll'rir l'importance que lui attribuaient les auteurs, le C. alpinnm présentant aussi des fleurs dont la nervation est tantôt exclusivement rectiligne, tantôt mélanirce de nervures ondulées intercalées enlie les nervures reclilignes, tantôt enfin à divisions externes exclusivement rectinerviées tandis que les 3 internes sont mixtes ou ondulinerviées ! 220 BULLETI^• DE F.A SOCIKTE BOTANIQUE DE GENEVE (26) r.icii ([lie cela paraisse vraisemblable, It^s pi'ciiNes inan(|ueiit eiicoi'e |)oiil" adineltre (|iie les C tilpitiinii, (1. are no ri uni el ('.. niereiideruideii piiisseiil constituer aiilaiil (Tespèces vicai'iantes issues du même C. (iiihiiiiiKilc el a(la[)tées, la première aux contlitions de climat des prairies subalpines, les deux autres au climat sec et afjuilouaire des steppes soit pauitiaires, soit moulaimardes : la véi'ilicaliou de cette ln|)ollièse mériterait nue ('diide approfondie ; faute de mieux, nous publions la \it;netle ci-jointe pour |»ermettre de compléter nos renseignements sur celte jflante, dont le caractère eudémiipie en fail à notre sens Tunilé la plus intéi'essante de loide la tlore mauriennaise. pja. VI. — C.OLCHICUM MEHENDKHOIBES Vm. el Suhk. — i : |)laiUe pu lleui, j,M-andeiir halurelle (eeliaiilillôii original de M. l'eiiier de la liàlliie, du Pas-du-Roc, juillcl 1863); 2 : divisious du iitT'iiiilhe, à ueivalidus droiles, rainifices-rèticulées jusqu'au soiuniel (a = div. lut , + 1 8 X '* "H'i ; i = 3 div. exl., + 20 X 6 uim ), g;rossies d'/»; 3: sliguiale du G. meieiiditroidKS, grossi 14 fois; 4: anthère, grossie 14 fois; 5: port de la piaule eu fruil, grandeur naluielle; 6: capsule luùre, grandeur naturelle (d'après original cultive eu 1894 par M. Perriei- de la Bàthie!); 7 : seuieuce mûre, grossie 14 fois (disposée par cliapelel de 6-7 dans la capsule). — (/'. ALPINUM; 8 : port de la plante en fruit, réduit 3 fois; 9 : stigmate, grossi 14 fois; 10: division externe dn pèrianlhe, à nervations géné- ralement ondulée, 4z raniilièe-rèliculée seulement vers la hase, grossie d'un tiers; 1 1 : id. du C. arenarium Waldst el Kil . à nervations identiques à celles du G. merenderoides, mais plus grandes (giossie d'un tiers) ; 1 2 ; capsule du G. alpinum, grandeur naturelle, à chapelets de semences par 12-14 ; 13 : semence mûre, grossie 14 fois. — Le port et les dimensions du G. arenarium smil identiques à ceux du ('. merciuleroides, sani' le rxijiihre des lèuilles et des fleurs, qui est double des lig. 1 el 5. (27) G. HKAUVERD. HERBORISATION EN MAURIENNE 221 Ceratocephalus falcatus (L.) F'ci'sooii, SMiopsis pi. I: :U\ (1807).— Cette l'eiioiiculaeée ségétale, entièreiiieiii iioincllc iioiir la flore (le Savoie, n'était coiimie dans le liassin du lUiônc (incdes réoioiis iiiri-idioiiales, avec un a\anl-]iostc cxtrètnc aux (mi\ irons tie La i*ape, près Lyon (d'après les niatéi'ianx d'anciens lierl)iefs !). Plus abondante dans 1(> bassin \alléculMire de la Durance, elle remonte cette rivière jus(pi'au\ en\ irons de l)rian(:on, on il faut ivclierclier le point de son extrême avant-i)oste alpin en Manrienne i^ràcc peut-rtrc au passaiic des moutons trausiuniauts fraucliissanl le col du (lalibier: l'on doit en tout cas l'ejeter toute idée d'innui^i'ation uatiirelh^ du Cfnilo- cephaluH parle Graisivaudan et la vallée inCérieun' de l'Arc— Ajoutons que le Cenitoccplidliis est d'oriiiine orientale (ludes-P.éloutcliistan- Afi»"hanistan-Tin'kestan-Perse-Asie Mineure et Contrées circuni inédi- tei-ranécuues), mais fait partie de l'élément séi^étal ponti(pii' de l'Allemagne du Sud, et se présente comme élément ségétal méridional dans les départements français du Centre, jiiscpi'à ceux de rAul)e et de la Marne; il est (Pailleurs incoimu en Valais et très l'are en Piémont, où il ne paraît pas abordei- les vallées jaccédant au Cenis. P]nlin, il est polymorphe, et présente une bonne variété à bec droit (^;. oy/Aorcyv/.v D C), tandis que la plante de Maurienne se rap|)orte à la variété incurvuH (Steveu) Hoiss.\ distinguée par sa pnbescenre laineuse-tomen- teuse, son scape généralement plus long (pie les feuilles et le bec de ses carpelles liliforme et recourbé en liame(:on. Anémone ranunculoides L. Spec. pi. T. : 541 (1753).— iN'avant pas aper(:u cette plante dans la pailie inférieure de la vallée de l'Arc, ni même dans les stations ap|)arennuent si fa\orables de Poiilamafrey, nous avons été ass(^z surpris d'en rencontivi- une bonne colonie dans les Châtaigneraies de Cliane, sur St-Michel, dans un îlot d'alluvions glaciaires à l'altitude de 850 m. (cf. p. ) ; M. E. Perrier de la liàthie, l'excellent connaisseur de la tlore de Savoie, que nous sommes heureux de reuKM-cier en cette circonstance pour rol)lig(^ante amabilité qu'il nous a constamment manifestée en répondant à' toutes nos demandes de renseignements, nous écrivait au sujet des .4. nnnouuloidcH et .1. )ir)»arul/s : « Je ne les ai jamais vus en Manrienne et n'en trouve « aucune mention dans mon herbier ; pourraient être recherchés « dans la partie inférieure de la vallée ». Nous avions effectivement rencontré ces deux anémones dans la vallée de l'Isère entre Albertville et Crésy lors de noti'e herborisation de 1U08, et leur présence en Manrienne en remontant le cours de l'Arc devenait de ce fait très vraisemblable : ce qui étonne plutôt, c'est leur absence ou tout au moins leur extrême rareté entre le cours de l'Isère et les^env irons de St-Micliel, soit environ 52 kilomètres. — Ajoutons ([ne V Anémone niinincidoides est excessivement connnun dans les \allées italiennes du Cenis, tandis (pie nous n'en connaissons pas de stations signalées (l;uis \e bassin de la Durance; il a été peu observé dans le système valléciilaire de la liomanclie (environs de La Mure, etc.), mais n'est pas rare dans les massifs de la Moucherolle, du Jura de Tnlliiisetde la Crande Chartreuse. .Néanmoins, pour ce (pii conceriie i Ci' Hdi.s-ior. FUint omnlahs I : .■)N(ISIi/ 222 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (28) le département de Tlsèi'e, nous avons vainement rcelicrclK' ([iielque mention de la [)résence de cette renoncnlacée sil\ati(|iie dans les mas- sifs montaiiiieiix limiti"oplies de la Mani'iemie. Corydalis solida l'ers. \ar. de n si /l ara (Presl) Boiss., 1^1 or. ur. 1 : 129 ( 1S()7 ). — iJans le département de la Savoie, le (Jori/dalis solida n'est gnère coimn (jn'anv environs de (^lianihéry (D'' lîouvier, Flofe), d'Aix- Îes-Bains et dans le massif des Uani^vs (Pin, Cdlalof/nc); malgré tontes nos reclierches, nons n'avons tronvé ancnne mention de Texistenee de cette plante en Manrienne, où elle foisonne dans les broussailles et praii'ies sons les parois N. de la Tour du ('liàtel. Dans cette station isolée, le (Jonjdalis solida se pi'ésenle sons une forme très densilloi'e, souvent rameuse (rameaux llorifères axillaires à Taisselle des écailles), à épis nudtitlores (t2-8(> Heurs serr('es) nnmis de bractées profondé- ment quin(piilol(ées et à lobes ziz fortement liidentés au sommet ; les divisions des feuilles sont généralement profondes et étroites, glau- ques-jaunâtres en dessous, et les sili(iues lancéolées comme chez le C. dènsiflora i'resl d'Orient, de Sicile et des Pyrénées (in lierb. Bois- sier !). La seule dillerence notable entre les plantes de ces dernières provenances et celles de Maurieime réside dans le coloris des lleui's, qui est pâle chez les prenu'ères, tandis ipi'à la Tour du CJiàtel il affecte la belle nuance rose vif des vai'iélés t\pi(pies : Ton i)ourrail considérer la plante mauriennaise comme sous-variété purement chromogène du C. solida \i\v. dnisi/lora (Presl) Boissier, en o])servant (pie la singulière distribidion sporadique de cetb' variéb' pourrait bien équivaloir à un cas de polytopisine? - Ajoutons enfui (pie l'herbier Boissier conserve des exemplaires du C. dènsiflora Presl issus de graines d'Orient et retournanl, i)ar la culture, au type du C. solida [)our ce qui concerne la forme des bractées et la largeur des lol)es foliaires : seules la cou- leur et la densité des fleurs restent constantes. — A la Tour du Chàtel, l'on observe égah-nifud (Ns individus transitoires présentant soit des épis pancillores, soil des feuilles à lobes plus on moins larges, connue chez plusieurs exemplaires originaux du ('.. dènsiflora d'Orient, de Sicile ou des Pyrénées. Draba aizoides P., .Mantissa : Ul (t7(i7). — Indépeudaunuent de la variété affiiiis {\U\A) Kocli, dont les vigoureux exemplaires ornent les blocs des stations abyssales de Pontamafrey (502 m.), de l'Echaillou (550 m.) on du détllé du" Pas du Boc (850 m.), cette crucifère monta- gnarde alfecU- en Manrienne dilféreutes formes dont l'une, remarquable par sa taille naine et ses feuilles très longuement ciliées nnniies au sommet d'une hou|)pe de soies blanches, est [larticulièrement aboii- daide dans les associations steppiques de la zone triasiipie de la vallée d<' l'Arc, eidre 60O-',)00 m. d'altitude; elle a pour compagnons ordi- naires les Slipa pennafa, S. capillala, Care.r Inunilis et Viola arenaria, tontes plantes des stations aipiilonaires qui nuuupient ou sont fort rares dans les garides abritées telles que celles de Bonne-Nouvelle et de St-Thècle, sur St-Jean de Manrienne. 'Viola collina Bess. vai'. declivis (Du Moulin) ex Gremli, Excurs. fl. (29) (i. HEAUVERD. HERBORISATION EN MAURIENNE 223 (ler Scli\\('iz, éd. III: 86 (1878)^ — Selon l'crricr et Soiiiiroiis ( Aiiiiiilcs de la Soc. hist. nat. de Savoie, année 1854 : 15()), la Inrinc l\|)l(|ii(' du Vidhi coU'nid BcssHi', distindc pai' ses prdonculcs di-cssrs ;'i tlciii's bleuàli'es imiiiies «l'iiii épci'uii hkuic-lilacé, ne descend i)as, m Taren- taise et en Manrienne, an-dessons de la région dn hêtre et ne s'élève pas au-dessns de celle du rliododendron. l'ivs de PoutanialVe), nous avons récolté à 002 m. d'allilude la variété (Icclii'i.s, reniar(|nal)le pai' ses nombrenses petites fleui's entièrement blanches, à odeni* snave et à l)éd()ncules étalés. Cette jolie variété, dépourvne de rejets, est inédite ponr la lloi'e de Manrienne et prol)ableMient ponr celle de tonte la Savoie; la forme typiqne, qne nons n'avons pas rencontive à Ponta- mafrey, doit vraisemblablement s'y tronver, |)uis(pie Phybride V. cnllind X odorata, à tiges latéi'ales d'nn bean violet foncé, n'est pas rare |)armi les boissons de la chapelle S'-Kléazard. — En Valais, cette variété se renconterait, selon H. Jaccard, en des stations ass(^z analo- gnes à celle de Pontamafrey, dans les buissons clairs des expositions septenti'ionales de Montorge et de Tonrbillon, ainsi qn'à Useigne et anx Mayens de Sion (Valais central); la pinpart des antenrs considèrent cette plante connue nne simple variété cln'omogène dn type à fleurs bleues. Saxifraga oppositifolia L. var. Murithiana (Tissière, Bull. Soc. Mnrith. 1 : 28 1868]). — Les stations ei'ratiqnes de cette belle plante alpine ont été fréquemment signalées soit dans les vallées alpestres, soit même dans la plaine, par exemple au Bouveret (var. Miu'ithiana), ou sur les plages du lac de Constance (\ar. tmip/iibia Sunderm.); toutefois, les localités de cette catégorie conqjrennent tou- jours soit d'autres plantes alpines errati(|nes (Linaria, (ii/psophila, Arahi.s, Erigeroii, etc. y, soit des plantes littorales ou paludéennes. A Montandré, on nous avons récolté plusieurs belles toutîes de ce saxi- frage à 950 m. env., dans une petite paroi de trias gypseux, il s'agis- sait d'une véritable garide à Fiinianaprocumben.s, Helianthcnium canum, Se.slerio cœrulea, (Jarex /niniilis, Conuis mas, Acet' monspcsHUnuim et autres espèces xérothernn'ques (cf. pag(> 206) ;iccouq»agnées jilus haut de busseroles et d'une lande à callunes. Bien (pie l'apport des graines puisse s'expli([uer par la voie d'un bi'as de toi'rent susceptible de com- nunu(pier a\ec la liaide montagne à l'épocjue des grandes ci'ues, l'accli- mation d'une espèce aussi franchement alpine au sein même d'une garide nous seudile constituer un fait digne de remanin*', d'autant |ihis (pu' la i)lante n'avait en rien modilié son faciès alpin <'t [)ossédait, à la base de la pinpart des sépales, les cils glandideux caractéristiques de la vaiMété Murillii(ni(i (Tiss.), qin représente dans les Alpes occiden- tales le type alisenl dn iS. opposifi/h/ifi (totalement dépourvu de glandes au calyce) : ce dernier n'ai)pai'aît ([ue dans les Alpes orieidales et à partir du massif du S'-Gothard; des formes de transition, à sépales totalement rlépoiuTus d(^ glandes tandis que d'autres, dn même indi- 1 Malgré de p;itieiiles recherciies, il ne nous a pas été possible de trouver une description oriijinale de la piaule de Du Moulin (ou « Dumoulin » selon H. Jaccard in Calai. 11. valais. ; 'M), ni de savoir (jui élail ce holanisie : noire descriplion s'en réfère à la plus ancienne publication de (iremli combinée à la description de Houy, in Kl. de France 111 : i'.i (18%). 224 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE HE GENÈVE (30) vidu, sont évidciiiiiieiit ii|aiidulpn\, relient cette race au type, coiitcai- renieiità l'opinion de A. \(»n Ilaxck (cf. Deiiksclir. (\('V niallicinnalnrw iss. Kz. lier kais. Ak. d. kais. Akad. d. WissensclialleM, \\ien,L\XVll : ()(i3 19U5 ), et coidbnnénient à ce que nous avons i)n ohservei' sur les échantillons mêmes de Moidandré. Sempervivum tomentosum Sclmittspalin et Leinnann, in Flora 1856 : 67 ; = N. tecUirum L. var. lomcnlomnu Cariot, FI. descri|). dii lîass. mo>en du \\\\( , éd. VII : 2s rosettes d'un diamètre double ou triple (ô-C) cnu) de celui des stations d'orij^ine (1 ' ---2 cm.) : nous a\ons pu nous en convaincre V sur des écliaidillons pro\enant des calcaires jurassi({ues de iViontferront (11527 m., Araxis sepleidrionaiix) et 2" sur des pieds rapportés de l'Ecliuillon (800 m. env., sur trias, Mauriemie), au\(piels il a sul'li (run mois de culture |)our (pie leurs rosettes acquièi'ent 3 ^hi cm. de dia- mètre conti-e 1 V/2 (pi'elles avaient à l'oi-iiiine. En revanche, les autres caractères tirés de la forme, des proportions et de la nuance des tleurs ne se modilient pas d'une manière appréciable. — Observons enfin que \e Sempervii'inii linnentosum était resté inédit i)Our la flore de Maurienne et n'était connu pour la llore départementale de Savoie (pie des envi- ]-ons d'AlberUille (leii. E. Peri'ier de la Hàthie); en outre, M. Perriei" a récolté aux en\ irons de S'-Michel les S. pilifcnim et X. /{riif/esiacitm, que nous avons éi^alement ra|)|)ortés de l'Echaillon, le pi-emier enti'e ses |)areids (S. tcclorutii var. nipcsi/r X '^'- (irac/uioidrinn) et en conq)agnie N. (irac/inoideum var. Laf/f/eri R.et (]. douteux jioin' la flore du département de la Savoie. Il nous a d'ailleurs jiaru (pie les stations de l'Echaillon, de la Ihdl'az et du i^rand contrefort de schistes houillers des Basilières (eidre S'-Michel et Orelle) étaieid fort riches en races variées des . S'. Irclorum vXS. ardc/nioidciim : il conviendi'ail, |)our s'en ren(lr(^ compte, de les visiter au mois {\o juin. Oxytropis campestris (E.) DC, Astragalogia : 74- (1802). Ea présence de cette b'gunnneuse al|»ine dans les garides de l'Echail- lon, où nous en avons prélevé quelques jeunes pousses tandis (pie M. Guinier la récoltait en pleine floraison en juillet 1903, nous paraît (ligne d'être signalée, cette plaide n'apparaissant (pie forliiitement dans la plaine et seidemenl dans la |»roxiinité immédiate des torrents mon- tagnards. A l'Ecliaillou, rar////v>yj/,s compe.stris se comporte en plante stèppi(pie, blottie dans les rocailles lriasi(pies à Viola aveiutria, Drnlxi in' prêtent aux effets de dissémination par les oiseaux; seule l'absence du buis, arljre de basse altitude et à semences lourdes nous renseigne négativement sur la pos- sibilité d'une immigration par la cluse de l'Arc entre Aiguebelle et La Chambre. Cette zone de l'érable de Montpellier et des garides corres- pond également à celle de l'amandier, qui commence à La Chandjre et s'arrête brusquement à La Butïaz. D'autre part, l'on peut constater que le tapis hei-bacé de la Maurienne accuse deux principaux aspects naturels se rapportant : 1" l'un à la flore silvati(|ue et ti'iviale des stations irriguées ou + boisées, 2" l'autre à la flore xêrothermique de l'Europe moyenne ou méridionale. i-eléguée dans les parois de rochers, les rocailles ensoleillées ou les gazons steppiques. Une troisième catégorie de plantes, celles des espèces rudérales ou (38) G. BEAUVERD. HERBORISATION EN MAl'RIENNE 227 ségétales, est due à des facteurs artificiels (impoi'tation de semences pour les besoins agricoles, passage des troupeaux, industrie, etc.). La plupart de ces plantes sont triviales et se rencontrent conninuiéinent partout où se uiauifeste rintervention de Thomine dans la nature; une plus |)etite partie, spontanée dans les régions circum-niéditerranéennes et surtout orieutales, ne se sont naturalisées chez nous que dans les vallées chaudes, à climat particulier tel cjue celui de la Maurienne, de la vallée dWosle, du Valais, etc. (Delphinium, Certitocepfuilus, Calepina, Isatis, Bupleumm rohindifoUum , Androsace maxiniu , Veronica verna, etc.). De ces ti'ois catégories, la première seule a pu normalement pénétrer à l'intérieur de la vallée en remontant le thalweg de l'Arc depuis le bassin de Tlsère. En raison de l'orientation, de la nature du sons-sol et du climat humide et froid du massif cristallin Belledonne-Lauzière — qui à l'heure actuelle porte encore des glaciers au-dessous de points culminants excédant à peine 2700 m. d'altitude (par exemple le glacier du Cellier, sous le signal de la Lauzière) —, il est facile de concevoir que la longue cluse de la Maurienne occidentale (20 kilomètres d'Aiguebelle à La Chambre) a dû, avec tout ce froid massif, opposei- longtemps une véritable barrière à l'immigration des colonies végétales planitiaires, alors que déjà libres de glaces, les principaux cols mettant en comnnmication la haute Maurienne avec les bassins du Pô, de la Durance ou du Drac avaient pu permettre aux pionniers végétaux de ces contrées d'envahir la vallée de l'Arc et de s'y installer aux stations favorables avant l'arrivée de l'élément silvatique occidental. Faute de preuves certaines, l'on ne saurait faire état des fluctuations climatériques éventuelles qui auraient pu provoc[uer un retour offensif partiel de la glaciation en Maurienne et aboutir à un morcellement dans la continuité des colonies silvatiques de la vallée de l'Arc (par exemple l'absence des Scilla bifolia ou l'aire locale disjointe de VÂne- mone rununculoides'!'); il importe de constater d'une manière générale et d'après toutes les données actuellement connues de la flore mau- riennaise : i. cjue l'élément silvatique et planitiaire trivial, arrivé de l'occident par le bassin de l'Isère et la cluse d'Aiguebelle, est représenté faible- ment (et d'une manière plus ([uantitative en individus qu'en espèces) dans la vallée moyenne et supérieure de l'Arc; 2. que l'élément méridional d'innnigration italienne occupe une place intéressante dans le tapis végétal des zones houillère et triasique ; sa voie de pénétration est jalonnée par des espèces valdôtaines et valai- sannes telles que V Anémone montuna qui s'arrête dès les environs de Lanslebourg (Huguenin; D' Bouvier) en venant du Cents, le Plantago serpe ntlna et le MlnuarLia iniicronata qui olïrent des stations de plus en plus distantes à mesure qu'elles s'éloignent de la Haute-Maurienne pour atteindre leur terminus au Pas-du-Roc, ou VOnosma helveticum qui s'arrête aux rochers de l'Echaillon et de S'-Thècle sur S'-Jean-de- Maurienne ; 3° que l'élément herbacé méridional d'immigration rhodanienne a dû pénétrer non point par le thalweg de l'Arc, mais bien plutôt par les dépressions du Galibier, des Prés-Nouveaux, des Glandons, etc. faisant communiquer les vallécules de la Maurienne avec les bassins de la Durance et du Drac; les jalons de cette voie d'innnigration compren- 228 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE {M) lient quelques espèces telles que Diphichtie scrollna, Pluntago Cynops, Xeronthemnm iriapertum, etc. pour ue citer (pie celles que nous avons réc(>ltées sur place. — L'absence du Ruis, (pii n'aurait pu franchir les culs indiqués en raison de leur allilude, et qui serait d'autre part inapte à forcer le passage de la cluse cristalline dont les conditions édaplii- ques sont francîienient défavurables, [laraît suffisante pour justifier cette li\potlièse: du fait de ses semences anéinochores, la présence plus haut citée de férable de Montpellier au centre de la Maurienne ne peut que corroborer cette assertion, ces deux espèces étant ailleurs concomitantes. 4. Enfin, des races locales acquérant parfois la valeur de véritables endémismes, mettent en relief faction combinée du climat et des fac- teurs physiographiques de la Maurienne, en désignant cette contrée, à l'égal du Valais et de la vallée d'Aoste, comme une sorte d'île située au sein du massif alpin. D'entre les plantes de cette catégorie, il con- vient de rappeler les noms des Colchicum merenderoideH et Betalu Murithii, puis, à un moindre degré, du Conjdulis sulidu var. (ou f. ?) densi/lora, ainsi que des races locales du genre Tulipa. BIBLIOGRAPHIE FLORISTIQUE MAURIENNAISE Aluoni, C. — Flora pedemontana, ,3 volumes (Turin. 1785), passim. BiLLiET, Cardinal. — Voir à Colla. A. (Turin 1837). Bouvier. D' L. — « be Mont-Cenis, son histoire et sa végétation» (Annecy, juillet, 1863). » « Flore des Alpes de la Suisse et de la Savoie», l^e édition (Genève, 1878); id., â^e édition, augmentée (Genève. 1882). — Nonii)reuses stations mauriennaises inédites. 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XLI : 63-132 (Genève, 1902) 230 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (36) Coi,i.A, AI. — « Herbàrium pedemonlanum », vol. VII, add. : IÎ93-441 (Turin, 1837). — Contient les notes inédites des lierborisations du cardinal ' : Hilliel et du chanoine d'Humbert en Maurienne. Constantin et P. Gavk. — « Flore populaire de la Savoie» ex Revue Savnixienne (Annecy, 1905-1908). — Noinl)reuses citations de noms populaires • de plantes inauriennaises. CoNti, P. — « Les espèces du genre Matlhiola », in Mémoires de l'Herbier Boissier, fasc. XVIII : 1 ((ienève, 1900), CoNVKRT, B.-H. — «Herborisation en Maurienne et en Tarentaise», in Ann. Soc. bot. Lyon XIV : 19 (Lyon. 1899). Drcourvikrk. — « Excursion au Mont-Cenis ». in Hxll. Soc. Iiist. Savoie. (1896). Du.MONT et MoRTtiXET. — » Histoire des inoUusques terrestres et d'eau douce de la Savoie, etc. ». in Bull. Soc. hisl. nul. Savoie. 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Thompson, H.-L. — (( Liste des phanérogames et cryptogames vasculaires du Mt-Cenis, de la Savoie, etc. », in Bull. Acad. intern. géogr. bot., XVII : 195-248, (1908). — Donne une liste des plantes alpines crois- sant au-dessus de 2.400 m., dont plusieurs en Maurienne. Verlot, R. — (' Happort sur les excursions d'un groupe de botanistes en Mau- rienne, dirigées par M. Perrier de la Bàthie », in Bull. Soc. bot. de France, X: 750. (Paris, 1863); id. in c (iuide du botaniste herbori- .sant». jre édition, (Paris, 1865) ; 2e éd.. augmentée: 613 et seq. (Paris, 1879). » ((Excursion botanique au Mt-Cenis », in Revue horticole. XII: 413 et seq. (Paris, 1863). — Contient des considérations sur les modifications afTectéesen culture par les Sempe)vivum du groupe des aructnioideum. 232 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ liOTAMQUK DE (iENÈVE (88) ViD\L, I^. — « Dislrilmtioii géographique des Priiiiii lacées dans les Alpes fran- çaises II, in Comptes rendus Assoc. fr. pour l'av. des Sciences. (Meims. 1907). Vidal el Offner. — " Les colonies de plantes méridionales des environs de Gre- noble», in Hiill. Soc. statistiijtie de l'Isère, 2e sér. VIII: 541 el carte. (Grenoble, 1905). — Ihid. in Huit. Soc. bol. France, LU : M\, note préliminaire. (Paris 1905). Wii.GZEK. E. — ((Note sur une herborisation au col de la Vanoise», in Morol, Joiirn. de botanique, VU: 441 (Paris, 1893). — Cite quelques plantes du versant mauriennais. D'autres publications coiiceniant à un plus fai])le degré la flore de la Maurieiine auraient pu être ajoutées à cette liste, telles par exemples les : « Flore franf^aine » de Lamarck et de Caudolle, <* hotanicon Gallicum » de Duby, le « Calt/lof/iie des phnite.s du M^-Cenis » de J.-L. Bonjean, les ((Notes sur f/iiehiiies plantes rares observées en Savoie » d'Ang. Hugueuin, le ((Guide du voyageur à Suz^a et sur le 3P-Cenis » de Ponsero, les (( Diafjnoses » et autres publications de Jordan, le (( Museo di plante rare » de Boccone, qui signalait déjà en 1097 quelques plantes de la Maurienne, ainsi que le tirent plus tard Fkrrelier (apud A. de Jussieu, 1714) et Gérard en 1761 (Flora gallo provincialisj : ces observations très éparses ayant été consignées dans les plus imiiortants des 57 N^* ci-dessus, nous nous sommes abstenus de surcharger inutilement cette liste. Chambésv, mai 1911. BULLETIN DE LA Pul)lié SOUS la direction de Loiiîjs VIRKT, D'' es sciences. Présidimt de la Sociek'. r.haque collaboraleur est responsable de ses Iravaiix. Les aboniiemeiits (SUISSE : 10 fr. — UNION POSTALE : 12 fr. 50) sont perçus chez M. Viret, 77. Hvif Jean-Jaquet. Genève. 2rae SÉRIE. Volume III, No 6. GENKVE, 30 Septembre 1911. 2 :i. 4. SOMMAIRE : Compte rendu de la séance du 12 juin 1911 : Atlaires administratives, p. 233. — H. GuYOT : Rapport sur l'herborisation du 25 mai dans les Préalpes de Sallanclies, p. 23't. — G. Beauverd : Complément à la flo- rule des Préalpes de Sallanclies, p. 236. — H. Guyot : Deux stations nouvelles pour la tloruie -genevoise, p. 238. — G. Beauverd : Deux Compo- séesaustraliennes méconnues, p. 238. — G. Beauverd : Rectification, p. 239. Eug. Perhier de la Bathie : Additions à la llore de la Maurienne, p 240. 1. Thériot : llolomilriuni vaginatum (Hook.) et espèces affines (avec 7 ligu- res dans le texte), p. 245. G. Beauverd : Contribution à l'étude des Composées, suite V : a Deux Gnapbaliées australiennes méconnues (avec 2 vignettes dans le texte); b : Un nouveau Leoniopodiuiii Ihibétain et modification à la section des Glandulosa (avec une vignette), p. 253. COMPTE RENDU :«4IO""- séance. — Lundi 1 2 juin 1 9 H . — Ouverte à 8 h. V2, dans la salle de bibliothèque de rin.stitul de jxdanique, Université, sous la présidence de M. Auguste Guinet, trésorier. — M. le président D' Viret lait excuser son absence. Le pi'ocès-verbal de la 339™e séance est adopté. — Par suite d'une reiiretlable omission, la candidature de M. Ferd. Held, directeur du Conservatoire de Genève, n'a pas été inscrite à Tordre du joiu" confor- niénient au préavis du Conuté, rassend)lée accepte d'urgence, avant les vacances d'été, cette candidature présentée par MM. Casimir de Candolle et L. Viret. Vu l'absence du bibliothécaire-archiviste, la liste des publications reçues sera publiée avec celle de la séance de réouverture (9 octo- bre 1911). I'H0.IET DHKKHOHISATIOxN POUR LE MOIS DE JUIN. — Avant (rinterrouipre ses sessions pour les ])rochaines vacances, la Société met aux voix la nécessité de compléter le programme des herborisations bulletin de la société botanique de GENÈVE, N'o 6. 30 septembre 1911. 18 :234 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ bOTAiNIQL'E DE GENÈVE (26) par iiiu' ("xciirsioii à la |)ortée de tous, afin de remplacer le voyage au Cenis et dans la vallée de Suse, qui ne peut avoir lieu cette année. Une course au Marchai ruz (Jura vaudois), guidée pai- M. le prof. Martin, avec M. Charles Larderaz comme chef de course, sera organisée pour le 18 juin; les nirudd'es seront convo(|ués pai' carte. RAl'l'OHT SUR i;iŒI{BOI{ISATIOiN DU 25 MAI 1011 DANS LES PRÉALPKS DE SALLANCHES (H"-SAV01E). — M. Henry Guyot, étudiant à l'Université de Genève, donne lecture du rai)port suivant, accompagné de la présentation des pi'incipales plantes récoltées au cours de cette excni-sion : c( C'est par une matinée radieuse, qui prédit une journée splendide, ([ue le train du Fayet enq)orte les mend)res de la Société Botanique. Ceux- ci, prévoyant la réussite de rherl)orisation, étaient accourus nond»i'eux. Prenaient part à la coui'se : M""'^ Beauvei'd, Correvon, M"''' Cretier, Beauverd, et deux étudiantes. MM. Viret, Beauverd, Cuinet, Lendner, Martin, Hausser, Lardei-a/, D' Mégevand, Bouhier, Pamfil, Sartorius, Guyot et deux étudiants. « Le train nous conduit à Oëx, où nous débarquons à 9 h. 35. A la gare un botaniste sàvoisien, M. Provent, instituteur au Reposoir, se joint à nous. « Dès la sortie de la gare nous jouissons du supei'be coup d'œil qui s'offre à nos yeux, puis l'herborisation commence. Un petit étang, à droite de la route, reçoit d'abord notre visite : on y remarque, en compagnie d'un f'ediciilaris puliislris, le Typlia min/ma, une [dante assez rare, tandis qu'ailleurs sur les bords, pros[)èrent les Ranumulns aconll/foliiis et Alniifi glutinom . Puis nous pénétrons directement dans la buxaie de Blancheville. Là, le buis d'assez gi'ande taille est mélangé aux Ahics pecllitala et excelm. Le lU'llidki.strum Mivhelii égayé le par- terre de cette siugidière l'orèt, ainsi que les Cyclamen europa-um, (Juro- nilla Emcrus, liromtis (isprr, Asariim curojitrinti , Polijgala Chanui'- huxus et, dans une claij'ière, le Pi/rola chluranllia. « Un sentier assez rapide nous fait escalader des pentes toujours boi- sées sur les([uelles croissent Lm-iihi rcnui, Carcx alhii, A/rloshipIiylo.s Uva Ursi, Vaccinlum Vilis-hhra, Phildullicni hifolia, Lislcva ovata, Neottla nidus avis, Orchin mascula, Ophrys tnu.sci/'rra, etc. « A noter, en passant, un Myxomycète trouvé par M. Martin, VHcmitri- chia rubifannis Pers. « Une |)rairie sépare deux forêts : nous y reconnaissons la flore tri- viale l)ien connue de la plaine, quoique nous soyons déjà à 900 m. « Dans le bois ([ui se ti'ouve au-dessous des cliah^ts des Planes, nous trouvons un curieux Pinyiiicula alpina très multicaule et possédant im éperon terminé par (piatre lobes ol)tus et un labelle à trois macules jaunes au lieu d'une; les anthères et l(Mir pollen étaient violets et non pas blancs connue chez les formes typiipies. Tout près appai'aissent Priniiila farinnsa et /'oh/ya/a amareUuni var. austviavinn . « Quel(pies-uns gravissent, malgré les ardeurs du soleil, un coteau tacheté de points blancs, (pii sont des Narcissii.s rudiiflonis, accompa- gnés de Pinguiciila vulyaris, Trotlliis curopa'Ufi, Antennaria dioica, Eqidsefum silvaticum. Entiii, à midi et demi, nous arrivons aux Planes, dans les champs de Narcisses où chacun se réconforte de ses peines, après y avoir constaté la présence du Gayea liifea. (27) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE 1911 235 « A 2 h., (lépai't dans la direction des rochers du Scex (1600 m.). Nous suivons un ruisseau arrosant une prairie (|ui liéberge toute une série de plantes intéressantes : yarcissitn radii/lonis et Primula f'arinosa y sont toujours en grande ajjondance. Puis (ùirexpru'co.r, C. montima, C. digi- tala, C. pank'ulalu, C. ferrnginea, C. inilfjaris, Pinguicula vulguris, Primula officinali.s X l'ulgorifi. Vn peu plus liant, la flore sul»ali)ine en plein épanouissement nous procure les (îenliuHd acaulis, G. vernu, (avec quehpies \ariétés roses), Bartsia alpina, Taraxacum paludosum, Erio- pliorfitii (inguKtifoliuin , Arobis iilpr.slris. « Ici, nue boiuie partie des participants prend h', chemin du retoui' pour repartir avec le train de 5 h. ^4 à Oëx. Ainsi réduits, nous gra- vissons avec entrain les éboulis qui mènent au pied des rochers du Scex. Ce fut la partie la plus intéressante de toute la course : nous ren- controns Rhumnus punilla^ SuldaiicUa alpino, Crocus venui,s, Viola hirta (avec variété à tleurs blanches). Viola canina, Pou alpina. a Nous sonunes à environ It)00m. ipiand nous découvrons toute une tlore de plaine telle ({ue Hellebonoi fœlidus, Primula vulgaris, Géranium sanguineum, Peucedanum auslriacum, Fragaria vollina, Asarum Euro- pœm, PotoUilla Salishurgetis-is, Poli/gala amarellum var. auslriacum, Acrr plalaiioidrs — dans une zone ou les Ahies ont depuis longtemps dis|)aru. « Parmi cette tloi'e toute spéciale pour ces hauteurs, se développaient les plantes subalpines et alpines suivantes : Linaria alpina, Polggula alpestre, Onohrgchis monlana, Hanuncnlus geraniifoiius, etc., etc.; à la base des rochers du Scex, Draha aii-oides et Saxi/'raga Aiwon. « Une association peu conuuuiu' observée en cet endroit est celle d'une toulte de Primula vulgaris entre les feuilles de laquelle émergeaient de gracieux Suldanella alpina en pleine floraison. « A (|uoi faut-il attriliuer cette présence anormale de plantes de plaine à ufie altitude de KilK) m.? D'aboid à rinclinaison du teri'ain <{ui forme un angle [)lus ou moins droit avec les rayons solaires, pei'uiet- tant rutilisation d'une lionne pailie des radiations solaires par la plante. Puis la position de la station, pai'ticulièrement bien abritée des \ents, à TE. par les roches du Mont-Méry, au N. par les rochers du Scex et à r\V. par la Pointe-I'ercée. Enfin, H est proltable que fun des meil- leurs véhicules de ces graines est constitué i)ar le bétail venant depuis la vallée paître sur ces hauteurs. « Nous nous dirigeons ensuite vers les éboulis, au bas des Quatre- Tètes. En passant, nous remai'quons encore le Hibes uva-crispa et une ({uaiitité de petites boules blanches fixées aux herbes sèches : ce sont . 50, |)ieinit'r alinéa, dernière ligne : la découverte du Scheuchzeria palustris à Montgonibert sur Ugine est due à M. Henri Perrler de la Ràthie, actucllcincnl à Madagascai-, et non à M. INM'rierde la Bàthie à Llgiue. — Même aiiiele p. 59, ligne l(i, lire : «= X l*^'- arachnoidenm var. Dolliannm X "S. montanum var. subalpiniiiii] etc. », et non : «... DiUlianum Willk; », etc. ; id. p. 72, premièi'»' ligne, au lieu de «variétés hybrides ou métis j), lire : «variétés, liybi'ides» etc.; 2° vol. 111 (1911) p. 195-232 (herborisation en Maurienne) : outre les nomlireux lapsus typographiques ([ui ont échap|)é à la correction et que les lecteurs auront pu corriger d'eux-mêmes, il importe de i'enq)lacer à la p. 199 le nom de « .Y. Merkcnsteiniu W. et Iv. » par : « V. Mcr/.eiistei- nensis Wissb.»; à la p. 216, deuxième alinéa, la For'mule nSaliœ citierea ^ S. fraf/ili.s (^ S. Houluyi Gér.)» doit ètir l'emplacée pai" : aSallx pcnloiiilid X oUxi (= X S. hexandra Ehrh.) d; le blanc de la |»age 221, deuxième alinéa, ligne 6, doit être complété ainsi : «(cf. jt. 212)»; à la page 222, ligne 5 du deuxième alinéa, api'ès le mot « où », conq)léter [)ar radj(niction de la phrase : n, indépendannuent de la station du (]enis (pie nous indiipie M. Perrier, » ; à la page 22i, la citation biblio- graphi(pii' de la deuxième ligne doit être établie (•(unme suit : «(cf. /k')i/,sc/ir. der inulhem. iiatKrwis.s. Kl. der kais. Akad. der Wissen- srluiflcn, Wien, LXXVII : 663 [1905 )»; à la [)age 228, milieu du der- niei' alinéa, entre «ile» et «située)), intercaler les mots : «à climat continenial »; i)uis, à la dernière ligne, i"emplac(>r «du genre Titlipa. » par: «des genres Tulipa, MalUiiola, Rhinanlluis, Canipaniila, Doravi- cum, etc. ». Enfui, à l'Index bibliographique, page 229, ligne 20, au lieu de « I. c. XXX; 245», lire : « I. c. XXX : 2 »; ligne 30, au lieu de » 291 et 334 (Cenève, 1895). », lire : .< 291 et 334; id. V : 258 et 568 ((leuève 1895 et 1897); id. in Hall. Soc. hi.st. nul. Sav. 111 : 169 (1897). »; à la page 230, liniie 12, au lieu de <■ (1896 1 », lire : . 111 : 120-133 (Cham- béry 1896) »; ligne 24, au lieu de « Paris, 1890) », lire : « XXXVII : 196 (Paris 1890) » ; ligne 33, lire « iMeyran » au lieu de « Mayran », et ligne 35, au lieu de xXIl», lire : «XXV»; page 231, lignes 7-8, lire : «... quel([ues plantes nouvelles ou intéressantes de la Savoie, et(*. » in Hall. Hcrb. Bois.s. II : 425 (Genève 1894). »; 3" vol. II (1910) : 77, Le Gagea pralensis Dumort., contrairement à ce qu'en disait M. Beauverd, avait bien été indiipié par Schinzet Keller par la lettre « G » pour Genève dans le « Flora der Sc/iiveiz- » ed . 2 : 105 ; l'erreur provient de ce que dans l'édition fram^aise plus récente (a Flore delà Suisse))), cette mention «G» a (Hé suppi'imée (cf. I. c. 1909 : 122). La 3™'^' édition allemande (page 113) a répai'é cette omission. Séance levée à 10 h.: 8 assistants : MM. Guinet, Beauverd; Chodat, llassler. Lardera/., Mai'tin, Mégevand et Sartorius. Le Secrétaire-Rédacleur : iî. Bealvkiiii. 240 ADDITIONS A LA FLORE DE LA MACRIElNiNE PAU Eug^. PEKItlLlit DE LA BATHIfc: La Rédaction du Bulletin a reçu les lignes suivantes peu de temps après la publication du rapport sur l'herborisation en Maurieune de la Société botanique, les 13 15 avril 1911. Sortant de la phiine si compétente du doyen actuel des botanistes de la Savoie, nous publions avec plaisir cette nouvelle contribution à la connaissance de la riche flore de la Maurienne, en faisant observer que celles des plantes énumérées précédées d'une astérisque constituent autant de nouvelles unités pour la flore de Savoie. {Héd.) Cher Monsieur Beauveixl, En lisant mAiv très remarquable rapport sur i'iierborisation de la Société botanique de Genève en Maurienne, j'ai été émerveillé de cons- tater avec ([uelle sagacité, vous avez su, en synthétisant les faits obser- vés, en tirer des conclusions générales du plus grand iidérèt, après une si courte exploration faite en une saison où la ilore naissaide commen- çait à peine à dévoiler ses trésors. Permettez à un ancien explorateur de cette riche vallée de vous ai)porter, à l'exemple de M. Guiiiiei', le fi-uit de ses recherches en sai- son plus avancée ^ A Aiguebelle, où la vallée commence à se resserrer et au pied de l'antique château féodal de la Charbonnière, j'ai récolté VHespevis matrunalis L. à tleurs blanches et à lleurs purpurines. MM. Rony et l^'oucaud FI. l^i'. ont créé une sous-espèce Siihauda dilférant surtout du type par ses siliques |)lus courtes et plus larges. N'ayant pas vu les fruits, je ne sais si cette plante a])|»artient au ty|)e ou à la sous-espèce. A La Chambre connnence à se moidrer le Knautia virgalti Jord., qui se ti"ouve très répandu et assez coinnum dans toute la vallée jusqu'à Lans-le-Villard. Cette sous-espèce du A'. rt'r/ry/«/,s est facile à r(H'onnaître aux glandes piu'purlnes de ses pédoncides. Elle monte jusqu'à 1000- 1800 m. dans les vallées latérales des Arves et de Valloires; par contre, elle est tivs rare en Tarentaise, où je n<' l'ai constatée (ju'entre Bozel et (îhanq)agny; mais je l'ai cueillie entre Marlens et les Clefs (Alpes d'Annecy). A Noti'e-Dauie-du-Cru('t abonde le Sisi/nihr/inti .str/c/issimiini Se. Plus haut, en montant à Mongelofra\, dans des |)entes raides et arides : Ononma helvetivum Hoiss., A.speriila loii(j//lur(i \V. Kit. et une variété ^ Il ne sera l'ait mention ici que des espèces non citées dans le rapport de M. Beauverd. (2) E. PERRIER DE LA RATHIE. FLORE ItE LA MAL'RIENNE. 241 tVAslragalus Orobryc/iis à très petites feuilles ghihrescentes. A Monge- lofrey, le Malro itiosc/atla abonde. L'Echaillon, à une éfioque plus a\ancée ({ue celle ou vous l'avez visité, vous aurait olTert: /'oroni/clua seriJi/Ui/'olia DC. qui décore de ses i)ractées ai'gentées les rocaillrs à droite du sentier qui conduit à flerniillon — Sui" les pentes du rocher de l'i^lcliaillon j'ai recueilli : l'/ilriini asperiiiN Vill. Aspcnihi loiif/i/lora \\ . Kit. Lcaiilodon crispani Vill. Scleropaa r/t/ii/a Grisel). ' Senipervivvni Beufjesiariiiii .lord. Melilolu.s iwapolitanus Ten. Centaurea vuUesiaca Jord. Hu pie uni m opaciu» Lange. (JriipiiHi luilj/iiris Cass. Au soinnictdu Cliàtelard, outi'e VHirrucium amw/'/oidcs X.-T. indiqué par Didier à Douiie-iNouvelle et à Sainte-Tliècle, on reti'ouvera la plupart des espèces déjà récoltées à rEchaillon, plus les suivantes: Adonis lldtnmea Jac({., Adrosace majcimo L., Phelipiva (iretniria Walp. U., Viola supincold U)Vi\., Mclilohis ^'copolilanii.s Ten., Aupentla loiit/iflofti W . Kit., HicraciiiiH l'eh'tai'iaiiuin Mérat., A. -T., H. iitichiisoideH A. -T. Dans les vignes, sur la route de Fontcouvei'te: IlirHchf'eUUa adpveum Miench, adventif. Sur les grèves de TArc, non loin de l'usine électro-rnétallurgique, VEuphorbia Gerardiaiui .lacq. A Saint-Julien, dans les vignes au bord de la l'oute : Eqiiisctiiiti ramo- sum D(]., l'odo.spcniiiiiii laciitialnni DC. et sur la rive gauche de l'Arc : Biiplitliabnum grandi floriint L., Melampyrum intermedinm Song. et Perr., Pclasiles nivciix Baunig. J'ai récolté à Saint-Mai"tin-(le-la-Korèt V Adonis llammea Jac({. et tout pi'ès de la région de la vigne : Thalictnun fa'lidioit L. (station abyssale remarquable)^ et Adonis flanunea Jacq. Au Pas-du-Roc: A'éthionema saxatile R. Br. Hieracium inclinatum [3 sahrupes- Thcsiinn inlcrniediiiin Sclirad. Ire A. -T. Odoniiles liitea Rchb. Ononis rolundifoUa L. Ononis Coliimnœ Ail. Calaminlha mollis Jord. Aliltiea hirsula L. Micropus evectus L. Mirropus ereelus L. Caucalis daucoides L. Bupleurum opacuin Lange. Gentiana angustifolia Vill. Cette dernière espèce n'y a été récoltée par moi ((u'une seule fois et et en petit nondjre. Je l'y ai recherchée en vain les années suivantes. A Saint-Michel, dans le bourg et autour des habitations : Sisgmbrium Irio L., Aspenigo procumbens L., Nastarliiiin silrcslre R. Rr. le long des cunettes. Au boi'd du chemin, lieux vagues, décombres: Hgosciainiis niger L. ; Cynoglossam officinale L.; Ncpela calaria L.; iV. lanceolala Lam.; Peu- dos per m ii m lacinialum DC. 1 En Valais, la présence du Tlialictruni fœiidum dans les rocliers de l'étage planitiaire esl la règle (des gorges du Trient à Mœrel. 400-800 m. d'alliliule !), tandis qu'elle esl plus exceptionnelle dans les étages supérieurs, où on l'a toute- fois constatée jusqu'à 2400 m. [Note de G. Beauverd]. 2i2 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ lîOTANIQUE DE GENÈVE (3> Dans les vignes, les champs et lieux cultivés : Sisymbrium Sophio L. ; Fmnarid Vaillanfii Lois. ; Loihyrns sp/h-rrirtis lletz ; Viola sapincola Jord. ; Papaver dubium L.; /'. Arycmune L.; Medicago orbicuUi/i.s L.; M. cinc- rascens Jord.; Veronica prœcox Ail.; V. Irip/ii/lla L. ; Vicia onobry- chioidcs L.; Adonis irsliralis L. ; Solrifi sclarea L.; Lathyrus heterophyl- lits DC. Dans les pelouses sèches: Triyonella monspeliacd L. ; Herniaria ineana Lam. Dans les lieux arides et pierreux, sur les rochers : Scmpervivum lieu- gesiacum Jord.; Dianllius oveophilas Jord.; KentranlliuH angmIifoUus DC; Verbascum montanum Schrad. ; Echinops aphœrocephalus L.; Tragopogon ma jus Jac((. Dans les prés humides: Allium scorodopi'asinti L. Le long du sentier ([ni conduit de Saint-Michel au Pas-du-Roc, près d'une chapelle, dans les lieux omhragés : * Polentilla T/ivringiaca Bernh. var. Xestleri (Trait.) Schinz et Keller. Le long du chemin nmletier de Beaune : Lepidium Draba L.; Lathyrus sphivricns Hetz. A la Ihiîfa: .^tliioiiona sa.calile K. Br. ; Dclphinium Consolida L.; Ecliinops sphn'i'oct'phalus L. En descendant de la llulta par le clienuii muletier pour i-ej(»iiulre la route nationale, on |)eut cueillir : Aspcrula longiflora W. Kit. Sempei-rivuin piliferuni Schnittsp. Keatranihus angustifolius DC. et Leluii. flan ta go (^ynops L. lia pli thaï m a m. grandiflorum L. Salvia sclaren L. A Saint-Martin-d'Arc, dans les prairies et vergers : Knautia virgala Jord.; Potentilla rupcstris L.; Vicia lenuifolia Both. — Dans les hois : Vicia silvatica L. — Dans les prés humides : Allium scorodo- prasum. L. Le Ballota f'œlida L. qui abonde près des lieux habités aussi bien ici qu'à Saint-Michel ne présente pas rôdeur désagréable qua cette plante (îans les autres parties de la Savoie. Dans une rapide excursion de Saint-Michel cà Valloires, j'ai renconti-é quelques plantes intéressantes, bien convaincu que ce riche vallon réserve encore bien des surprises au botaniste ([ui |)ourra consacrer à une exploi'ation plus de temps que je n'en avais. Après avoir dépassé Saint-Martin-d'Arc et en suivant l'ancien chemin muletier, on récoltera un Thuliclrum très al)ondant dans les prairies au-dessous de Signières. (ie Thuliclrum me parait être le T. prwcoœ Jord. sans pouvoir rien affirmer, n'ayant pas vu les fruits qui sotit sur- tout caractéristiques dans ce genre difficile. Avec lui abonde le Cerinthc ylabra Mill. Dans les prairies au-dessus de La Serraz : Dianthus deltoïdes L. (fnonis cenisia L. Vicia lenuifolia Both. Jiosa pimpincllifolia DC. Vicia silvatica L. Meum athamanticum Jacq. Lathyrus hetcrophyllus L. Hypochwris maculata L. Potenlilla rupeslris L. (Uimpanula thyrsoides L. (i) E. PERRIEH DE LA BATHIE. FLORE DE LA MAURIENNE. 243 lUi tiiiiiK'l au hameau du col, on récoltera : Sili'ne (tlpina Thomas f. pluri/lora. Kentranihus angustifolim DC. Ononis rotundifoliu L. Scutellaria alpina L. Aslrof/dhis nioiisprs.sitldnii.s L. PlaiiUif/o serpenfina Vill. Galiuin ulpicolu Jord. A.slroi/alu.s Oiiohn/c/iis L. Au hameau du col : Sisymhriiim sirictissimum (rare); Pupaver dubiinn L. Du liauieau du col à Valloires : Chrysantheiniim cori/nibosiim L. ; Sanguisorba montana Jord. A Valloires, autour du village : dans les moissons Vicia onobry- chioideH L. Dans les prairies : Vicio tmiiifolin lioth, Knautia virrjata Jord., Cen- taurca montaïut L., Astragalus Cieev L.; dans les lieux vagues et rocail- leux : Hom pimpinellifolia L.; Eryaimum virgalum l\ot\\. ; Cynoglossum officinale L. ; Cirsiuin eriop/iorum. Au bord des eaux : Salij: daplnioidcs Vill. Entre Valloires et le hameau du Villard, dans les taillis et rocailles calcaires: Viola sciapliila Koch. Sur les oyps au-dessus de La Borgel : Hibes gro.milaria L. var. glan- duloso-HclosHin Koch. s. -var. microphylla Kouj, 11. Kr. Sur les terrains calcaires qui dominent le village du Villard, j'ai récolté : Convallaria polygonatum L. Aroiiia roi un di folio Pers. Crépis blatlarioides Vill. Coloneaslrr rulgaris Lindl. Artemitiia campesiris L. Rhamnus alpina L. Veronica spicala L. Ribes alpinum L. Sednm acre L. tJigilalis grandiflora Lam. En suivant un sentier qui monte au-dessus du Villard et redescen- dant à Valloires par La Borget, je note, dans les bois de mélèzes : Eiiplira.sia hirlella Jord. Mehnnpyriim intermedium. Perr. et Leucanlhemum alratum DC Song. Aconitmn Anthora L. Chrysanthemum corymbosum L. Hieracium prenanthoides Vill. Dans les pâtures sèches et les rocailles: Seseli carvifolium Vill.; Buphthalmum grandiflorum L. ; * Centaurea axillarin Willd. Les grèves de la Valloirette au-dessous de Bonnenuit ott'rent au bota- niste un vaste champ où il pourra récolter sans trop se fatiguer des spécimens de toute la flore du bassin supérieur entraînée par sa course vagabonde. J'ai noté sur ces graviers : Scutellaria alpina L. Kentranihus angustifolius DC. Ononis cenisia L. Festuca duriuscula L. Adenosiyles alpina Bl. et Fing. Poa distichophylla Gaud. Petasiles nivens Baumg. Alsine rosi rata Koch. Veronica fruticiilosa L. Tunica Saxifraga Scop. 244 BULLETIN DE LA SOCIETE bOTAlMOUE DE GENEVE (5) AsIrtKjahiH (ii'islatus L'Héi'it. MyriviU'ia (jernionica Desv. Plyc/iofia helei'opliijUa Kodi. Scropliiilaria Hoppei Koch. Lactiica perennis L. (iiileopKis intermedia Vill. Planta go serpent ina Vill.. Cardans de floral us L. Hieracivm glaacum Ail.; A. -T. ! Hieracium f/laacopsis (jreii. Godr. Hieracium Morisianum Rchl). Hieraciam Serrasianum A.-T. ! Hieracium l'seudo-lA'riallie Koch.; A.-T. ! En reprenant le chemin de Valloire, run récoltera encore Scirpiis Jiœot/irion L. dans les lieux sablonneux et humides; dans les moissons: Odonliles lanceolala Rchb.; dans les prairies: Cerinllte alpina Kit.; enfin sur les bords du chemin : Linaria slriala DC. et Répéta lanceo- lala Lam. Conflans (Savoie), juin 1911. 245 Tfolomitrium vaginatum (Hook.) et espèces affines PAR I. THÉKIOT .rai décrit tiaiis le liiiilelin de rAcadémie de géographie botanique. Le Mans, noveniljre 1907, p. 30(j, sous le nom de Holomitrium brevifoliiun une plante de Nouvelle-Calédonie que je considérais alors comme suf- fisamment distincte de H. vaginatum (Hookj. Depuis, je me suis rendu compte que ma plante ne dilTère que très peu du type de Hooker. Mon erreur provient de ce que je n'avais en 4907, dans mon herbier, comme représentant de H. vagiuatuni, qu'un échantillon originaire de Bourbon (exsicc. Henauld) or cette plante -ci, k\ A comme je vais Tex- jjliquer plus loin, diffère sensiblemeul de H. vaginatum type. Rien d'éton- nant donc à ce que la plante néo-calé- donienne m'ait ap- paru comme nou- velle. Corriger mon er- reur est un des ob- jets de cet article; apporter plus de clarlé dans ce groupe iV Holomitrium (pie des créations récen- tes d'espèces ont (pielque peu em- brouillé en est un autre. La première espèce du groupe en question date de 1818 : Hooker di'ci'it et ligure dans les « Musci exotici » sous le nom de Tric/iostomum vaginatum une plante récoltée par Menzies en 1792 «in insu la Otaheite, mai'e Pacifici ». Lu 1826, Bridel crée le genre Otomitrium dans le « Bryologia uni- iiif FiK. 1. — *, H. VAGINATUM (Hook) : Tahiti, lej;. Temarii; 2. H. VAGINATUM (Hook) : Luzoïi, letf. Copelaiid; a, feuilles X 15; 6, sommet d'une fenllle ><^80; c, cellules moyennes X180; (I. tissu basilaire X 128.1 1 Les mêmes lettres s'appliquant aux mêmes organes dans les dessins suivants, nous ne répéterons pas ces inclicatioii,s. 24() BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENEVE (2) -. 11. — 3, H. VAGINATUM,\A\: brevifolium (Thér.): Nou- velle-Calédonie, leg. Frauc; 4, H. VAGIN ATUM, var. bre- vifolium (Thér.): Ile Mooreà, leg. Jeiiiatii; 5, H. VAGIN A- TUM, var. brevifolium (Tliér.) : Tahiti (ex hh. C. Millier, suh nom. H. tahitense. versa»; il y range le Trichoslomum vuyinatum de Hookerdoiit il repro- duit à peu près la description. Il irin(ii([ue pas d'antre localité ([ne celle de Menzies : Olo- m itrium vagi nain m reste donc jns(|ne-là une plante du l'aci- fiqne. Mais en 18i2, Scinvaegriclicii (in Hedwig, M. tVoiul. Snpplem. IV, tab. CCfilX. a) rapporte à Holomilriioii luif/inu- linii (Hook) une plante de P»oini)on (|Lii lui est coiiiniii- niqnée par D. Tiir- iier. Cette assimila- tion était erronée, mais l'erreur va se transmettre fidèle- ment, connue on le voit souvent, d'au- teur à auteur, et se perpétuer jusqu'à nos jours. Ce[)eiulant dès 181*.), (]. Millier a des doutes. Dans le SynopdH Muh- coriim, tout en reproduisant les indications de Sclnvaegriclien et les localités citées par celui-ci (an\(|uelles il en aj(nit(' d'niitres), il fait des réserves; il se demande si la plante austro-africaine ipii n'est pas iden- tique à celle du Pacifique ne constitue pas une espèce propre?. — Eh ! bien le croirait-on ? plus d'un demi-siècle s'écoule avant ([ue cette question rec^'oive une réponse. C'est seule- ment dans l'ouvrage posthume de (]. Millier «Gênera Muscorum tVondosnin >>, paru en lUOl, qu'un certain nombre d'espèces créées au dépens de H. rufiiiHitutn voient le jour. C. .Millier \ appelle //. lahileriHe la plaub^ de Tahiti, //. rape/inc celle du Cap de Bonne- Espérance et il réserve le nom de H. vagina- fiint à cell»^ des lies austro-africaines. Il sépare en outre de celui-ci //. /lage/lare. Pour le dire en passant, on ne comprend pas très bien cette iionvelle combinaison de noms, ni pouivpioi la plante de Tahiti, pour hupielle le nom de //. vaginal ton a éb'' créé en 1848, est dépouillée de ce nom (pii lui ai)par- tient incontestabl(>inent. ('. Millier ne s'ex- plique pas sur cette miitation (pTil n'aurait pas pu d'ailleurs justilier. Force nous sera donc de ne pas tenir compte de la décision de ('. Millier pour nous conformer aux règles précises et formelles du Code de botanique. Fig. IIL — 6, H. VAGINA- TUM, var. brevifolium, F. densiretis (Thér) : Nouvelle- Calédonie, leg. Franc. <3) I. ÏHÉRIOT, H0L0M1TE{1UM VAGINATIM (HOOK.). -247 En résumé, pour désigner les |)lantes confondues autrefois sous le nom unique de H. vuyinaiuni, le l)ryologue a aujourd'hui le choix entre les vocables suivants : H. raf/inalum (Hook.) Brid. //. talutense C. M. H. vaginatiim C. M. (non Hook). H. capen.se CM. H. brevifolhnn Théi". H. deiiHirele Thér. H. fJagellare C. M. Ces noms correspondent-ils à des espèces vraies? C'est ce que je me suis proposé de rechercher. A cet effet, jai exanniié bon nombre d'échantillons de diverses pro- venances : mes amis V. F. Bi-otherus et J. Cardot ont mis à ma disposition leur hei'bier : ils ont droit à toute ma gratitude, ainsi que MM. les Con- servateurs de rtlei- bier Boissier et de l'herbier C. Mùller (Muséum de Berlinj qui m'ont très obli- geamment communi- types prè- dini Fig. IV. 8, H — 1. H. AFFINE C. T. : AFFINE C. T. ; Usarabara, Maurice lej;. Hoetz leg. WoelU ; N» 4215 a. que des cieux. L'étude de ces docu- ments abondants m'a permis de formuler diverses conclusions que je vais exposer brièvement : l'' Les échantillons des îles du Pacifique appartiennent à un seul et même type spécifique qui ne peut être cjue l'espèce dénommée par WookevTrichostonvon vagiHtihim. Par suite les H. tnhilense C. M., H. brevifolium Thér., H. (le nuire te Thér. passent au rang de synonymes. S*» Les échantillons du continent africain et des îles austro-africaines constituent un autre type, nettement distinct, auquel j'impose le nom de //. affine ; il s'agil ici bien entendu de la plante qui est restée con- fondue pendant longtenq)S avec celle du Pacificiue. J'estime en outre que H. capeme C. M. (Rehmann, Miisci austr. afr. n" 73) ne peut en être séparé spécifi([uement, car il m'a été impossible de saisir de diffé- rences entre cette plante de Rehinann et la var. cucullatum. J'ajoute enfin (|ue //. fh/f/ellare, (\ne C. Mûller a rangé dans une sec- tion spéciale, H. integrifolia cuspidata, ne me paraît pas mériter cet honneur, et qu'il est |)référable, jiis([u"à plus ample informé, d'en ce 248 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (4) revenir à ropinion de Besclierelle qui en a lait mie simple variété de son H. rttf/iiKilinri (non llook.). Je dirai poiininoi plus loin. 3° J'ai constaté chez les deux espèces, //. va ij in a lu m et H. affine, la variabilité étendue des caractèies suivants : longueur des tiges, lon- gueur des feuilles périchétiales, longueur et épaisseur du pédicelle, diniensions de la capsule, présence ou absence de rameaux tlagelli- fornies. Il convient donc de n'accoi'der qu'une faible iuq)ortance à ces caractères au point de vue de la distinction des espèces. Il l'ésulte de mes obsei'vations et de ces remarques qu(\ à mon avis, Tancien liuluntHrium va(/itialin)i comprend scuh-mcnt deux espèces avec plusieurs variétés, savoir : 1. Holomitrium raf/ina/iini (Hook.) Brid. — var. brcvifulium (Thér.) — var. hrerifoliiim f. deitsirele Thér. 2. Huloinilrium af/itie (lard, et Thér. — var. cnvullalmn (Besch.). — var. olilasifiilium i Besch.). Il ne me reste plus (pi'à donne)' les caractères propres de chacune de s espèces et variétés et à en pi'èciser la synonymie. Holomitrium vaginatum (Hook.^ Brid. Svn.^ : //. laliitcHse C. Miill. Gen. musc, frond. p. 254. H. hrrrifoliiim Thér. Bull. Acad. int. géoi^-. bot. t907, j). ;î()C). H. densirc/c Théi-. I. c. p. 30(j. Autoiciim. IMus minus robiistum, dense csespitosum. Caulis erectus, 1-4 cm. altus, tlagellifer vel haud llagellifer. Folia ovato-lanceolata, acuminata, nuicronata, concavo-canalicnlala, intégra, marginibus planis, sicca crispata, madida patula vel paido squarrosa, 1,8-2,2 nnn. longa, 0,5-0,U mm. lata, nervo in mucronem brevem excurrente, basi '.tU^; reti plus mimis opaco, cellulis lanibiis, minutis, (juadratis, parietibus incrassatis, ("(-lO p., inferioribus hyalinis vel liitescentibus, majoribus, rectangularibns, marginibus (t-2 sériât.) quadratis, alaribus infiatis. Kolia perichsetialia vaginaidia, elongata, apicibus V3--/3 pedicell. attingeidibus; pedicellus (>rectus, (t-12mm. longus; capsula cylindrica, 2-2,2" nmi. longa, 0,8 mm. crassa; peristonni dentés integri vel apice bitidi, valde papillosi, valde opaci; spone la>ves 6-U pi. Hab. — Otabeite, leg. Menzies, 1792; Tahiti, leg. Temarii, 1901 (ex hb. Beckett), leg. Nadeaud (ex hb. Camus); IMnlippiues, leg. Copeland, 1906 (ex hb. Brotherus); Java, Tjibodas, leg. Fleischer, 1891 (ex hb. Brotherus). Obs. — Toutes ces plantes correspondent bien aux tigures de la l)lanche LXIY de Hooker. I C. Muller, Syn. I, p. 3ol. inscrit en synonyme Dicranum cahjcinum Brid. (ex.cl. syn.). Il vise évideininent la plante des îles Mascareignes; donc cette syno- nymie doit disparaître ici et rentrer dans celle de H. affine. II en est de même de IVeissia vaginans Brid. (île Bourbon), à supposer que la preuve soit faite que cette plante est bien H. vaginatum auct. plur. (5) I. THÉRIOT. HOLOMITIiirM VAGINATUM (HOOK.). 249 Var. brevifolium (Thér.) TIu't. coinb. iiov. (//. brevifolhim Thé- riot, H. (/en.sirrir Théi., //. lahitnue (\. M.). Folia erectu-patiila, haiid sc(iian'()sa, latiora cl l)reviora, apice iiiimis curiillata. Celte variété (•ompreiid les formes rlont les feuilles sont à la fois plus larges et plus courtes : tandis (pic le type a des feuilles lancéolées de 2 à 2,2 mm. sur (),(t-0,8 mm., la variété a des feuilles courtes (1,8 mm.) très dilatées vers le milieu et larges de 0,8 à 0,9 mm. De plus les feuilles sont moins squarreuses ([ue dans le type et surtout moins cucullées dans le haut. Hab. — Nouvelle-Calédonie, leg. Franc et Le Rat ; Luzon central, leg. Loher, 1890 (ex lib. Rrotberus); Tahiti, leg. Nadeaud, coll. 1, n» 210; ile Moorea, leg. Temarii (ex hb. Levier); insula Tahiti, ex hb. Thun- berg (Muséum Berlin, hb. C. Muller, snb nom. H. tahiteme G. M.). Obs. — Cette dernière plante qui est le type du H. fa/ufen.se CM. et que je rapporte à ma var. brevifolium ne lui est cependant pas tout à fait identi(}ue; c'est en quelque sorte une forine intermédiaire entre le type et la variété : les feuilles sont un peu plus allongées que dans la plante néo-calédoinenne, moins dilatées au milieu et a bords plus for- tement incurvés au sommet; c'est en quelque sorte mmïoYwvAcucuUata, analogue à la var. cucullatum de H. affine. Obs. — La sous-espèce //. deti.sire/e Thér. créé(^ en 1907 n'est qu'une forme de H. vaginutum \ar. brevifolium, à tissu foliaire très serré, les cellules ne mesurant pas plus de 6 .=Haoulia Planchoni F. von Mueller, Syst. Censusof Austr. Plants, éd. 1 : 80 (1882). Var. nov. leiocarpa Beauverd ; typus in Victor. Nation. Herbai". Melbourn. et in lierb. Barbey-Boissier. — A forma typica (tcheniin f/la- hcn-imis differt; cf. fig. I. — iN'ayant pas eu sous les yeux récliantillon original de (lunn d'a|)rès lequel Hooker avail déci'it son « Gnaphulium:^ Planchoni )^ en I8r)8, nous devons à la grande obligeance de \\. Ewart, botanist»^ colonial de l'Etat de Victoria, la précieuse connnnnication de deux écliantillons conservés à THerbier national de Melbourne et dont Tun, récolté par Hooker lui-même le 3 janvier 1857 au W La Pérouse (ïasmanie), est représentée par notre vignette (fig. 1 : 2) à Fétat de complète matui'ité, c'est-à-dire après la dissémination des akènes : c'est sur la foi de la description précise de Hooker, i-enforcée par les figures 2, 4 et 7 de sa planche LXII : C, que nous avons pu nous convaincre de leur état pubescent. L'autre échantillon a été récolté par le D' C.-S. Sulton dans 254 BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENEVE (2) les Middlesex Plains, Tasnianie, en janvier 1909; l'aspect général de cette plante est de tous points conforme à celui que la description et laflg. 1 de la plandie LXII : C attribuent au « Cnaphalium ? Planchoni » avant Tanthèse; toutefois, les akènes en ditlèrcnt notablement par l'absence totale de toute pubescence, sans tenir compte des autres dif- férences telles que celles de la fui-me tronquée du stigmate Ç ou celle de la base des soies de Taigrette ipl. LXII, C: 2 et 5) qui pourraient être attrijjuées à une négligence du dessinateui"? — Sous réserve de la vérification de ces points sur un échantillon oi'iginal, nous ne voyons Fig. I. — EWAHTIA PLANCHONI Beauverd : 1, puri de la plante pendaiU lanUiése (gran- deur naturelle); 2, plante après lanthèse (grandeur naturelle); 3, fleur ^ fertile (akène = 1 mm. long.; corolle = 4 mm. long : (grossi 1 1 fois); 4, soii style (long. =±4nim.)avec disque urcéolè en d, stylopode très développé en sp, et l)rariclie du stigmate à marges 4: papilleuses eu si (grossi 1-2 '/s fois); 5, ètaniine partiellement avortée, à languette réluse au sommet (long. = ± 1 n"i"i- de lanthéropode au sommet: grossi 35 fois); 6, fleur Ç (grossi H fois); 7, son style (long. ± 4 mm.) à disque presque nul (en d), à stylopode saillant (en sp) et à branches du stigmate filiformes et glabres en s.1 (grossi 12 fois); 8, soies de l'aigrette (= 4 mm.) identiques chez les deux sexes, à sommet ténu en s, et à base pectinée-rèfléchie en b; 9, division du pèricline à marges hyalines et sommet brun- ambré, longues de i 5 mm., les extérieures (a) plus larges que les intérieures {b); 10, feuille caulinaire dépourvue de sa coiffe feutrée, à nervation réticulée au sommet et présentant un épidémie ± scabriuscule, fortement mucrouée au sommet (long. = ± 8 mm. après lanthèse). (3) G. BEAUVERD. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES COMPOSÉES. 255 pas de différences suffisaniinenl appréciables poiii- siiii^idariser la plante de Sntton, et nous la suljoi'donnons, coninie vaviélé à fruits glabres, à la plante de Gunn qni répond à tous les cai'actères généri- ques reconnus au genre Ewarlia (cf. Hull. Soc. hol. (iencve II : 236, déc. 1910). A cette occasion, ipi'il nous soil pei'uiis {r;dtirer raltention sur les points suivants coulirniaul l'autonomie du geiu'e Ewarlia : 1" La planche de Hooker LXII : C fait ressortir en 6 une étamine + avortée assez conforme à celles de nos fig. XV : 10 et XVI : 11 des Ewarlia catipcs et E. tmliijicna (cf. Bull. Soc. bol. Genève II : 238 et 239, déc. 1910) ; cette anomalie, cadi'ant avec la fig. 4 de Hooker (pu représente une tleur ^' à akène fertile, ainsi qu'avec notre fig. I : 5 ci-contre, confii'ine rol)servation 1 b de la page 237 du Bull. Soc. bol. Genève, vol. H, 1910. 2° Le diniorphisme du somniet des soies d'aigi'ettes cT et 5 repré- senté par les fig.XV: 2 f 8 et 0, et XVI: 3 -f 9 ("t 7 du Bull. Soc. hol. Genève (II : 238 et 239), ne se retrouve ni dans la planche LXII: C. de Hooker, ni dans la présente fig. 1 : 8, toutes deux relatives aux fleurs ^ et 9 réunies dans le même capitule d'un individu fertile : il con- viendrait d'avoir l'occasion d'exanuner un inditidu stérile (cf. Bull. Soc. bot. II : 237, obs. 1 : a) pour s'assurer si cette homomorphie des soies de l'aigrette s'applique aussi aux fleurs cT, et acquerrait ainsi la valeur d'une constante spécifique? 3" La subordination de cette espèce au geniv Antennaria proposée par F. V. Miiller ne saurait se justifier, le genre Antennaria étant 1": strictement dioïque; 2": à fleurs ^ jamais fertiles et 3": carac- térisé par son hétérométrie sexuelle, affectant les soies d'aigrette et divisions du péricline des fleurs 9^ qui sont toujours beau- coup plus longues que celles des fleurs ^. Aucun de ces cai'actéi'es, sauf celui d'individus parfois exclusivement ^ et stériles, ne se ren- contre que chez les Ewarlia, qui n'ont d'ailleurs pas les soies d'aigrette cf conformées en antennes ! 4" Dans son ((Flora Australiensis », vol. III : 650, .l.-D. Hooker émettait avec raison des doutes sur la place de la plante de Gunn dans le genre Baoulia, après l'avoir extraite du genre Gnaplialium : «... The group requires much fui'ther revision, and may be better « characterized when we obtain moi'e luunei'ous and more perfects « spécimens of several species which are as yet but little known ». Les faits actuellement connus sont suffisanunent concluants pour donner raison aux prévisions de .l.-D. Hooker dans le sens d'une scis- sion en trois genres distincts de son ancien groupe des Baoulia (cf. Bull. Soc. bol. Genève II : 215 et seq. ). Ajoutons qu'avec cette nouvelle acquisition spécifique, le genre Ewarlia nous a|)paraît de plus en plus comme un homologue australien des Anapbalis de l'hémisplièi-e boréal, dont il se rapproche beaucoup plus que des Baoulia ou autres (inapha- lioïdées. 2. PARANTENNARIA' Beauverd, gen. nov. Compositarum- (Inaphalioidearum. — Capitula stricte homogama disciformia, floi'ibus ç omnibus sterilibus, fl. 9 fertilibus, prcccedentibus tcquilongis. Involu- 1 De ■na.pà autour, el Antennaria : genre voisin des Antennaria. 256 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIOUE DE f.ENÈVE (A) crum lit'iiiispliaericiuii briictcis oo serialis iniljiicalis l'igidiile srariosis, mteriorihus erectis longe lanceolalis, exlerioribus breviorihus latiori- biisqiie, in capitulis c^" et 9 stricte cvrjinloiif/ls. Corollae Ç snlitennes, filiformes, regiilai-iter 4-dentatie ; tl. ^ regularcs, liihnlosi, liniho Hh anipliato snbcanipannlato apice later r)-lol)ato. Antherae basi sagittat», ani'iculis candis tennibns appendicnlatis, anUiei'o|)odi(> + longioribns. Styli il. V tenues, apice longe bitidi, glabeirinii; 11. v i"ol)nstiores, apice inlegerrinii vel obscure einai'ginali, longe papilloso- birsuti. Achaenia glaberrinia, in 11. 9 fusiformia, in 11. v breviora, obconica, sterilis. Pappi setae in fl. 9 t^t t' si»)lllii)i;i', irquilonqn', tenues, basi obsolète bai'bcllatce, apice pers|)icue hirto-paplUosîv. — Herba' dioicge perennes perpusillse, repenti-i'adicantes, foliosaî, + glabratœ. Folia pana, integeirinia acicularia, + laxe inibricata ; capitula inediocria, solitaria, sessilia, tei'ininalia. Achaenia ininima. Parantennaria uniceps (F. v. Mueller) Beauverd, comb. nov ; = Antennaria uniceps F. v. Millier in « Transact. Pbii. Soc. Vict. « I : 105(1 854), eniend. in « Fragni. pbylogr. Australie'» VU: 145 (mart. 1874-): « Rainos geril apiceni versus lainigine albida tonientosos. Petioli « primuin laïuiginoso-ciliati. Capitula plaidîe seniper dioicœ feniina « inascidis conspicue tenuiora. Flores in cai)itulo feinino tenuissinii. « Stiginata exserta. Pappus florum feniinorum ei masculoruni confor- « mis; setcT igitur capillares et baud incrassafse. Acbenia temii-cylin- « drica, glabra ». Hab. — Victoria: M' Munyong, ex 1500 ad 1800 m. (leg. F. v. Mueller); Nova Gallia Australis: sine loco, teste F. v. Millier, in Sysi. Cenms éd. 1 : 80. — A l'époque où Bentbam et Millier publiaient le vol. III du « Flort/ Austral/('ntii.s )^ (186(V), Ton ne connaissait pas encore (Tindividus 9 et fertiles de cette plante, au sujet de laquelle Bentbam s'exprimait comme suit : « I leave this for the présent in the genus in which it was origi- « nally ])laced, foi', until the fertile florets sball bave been observed, « its true affmities cannot be ascertained. The habit is not at ail that « oï Antennaria. It vvill most probably prove to be a Raoulia ». Ce ne fut (pi'à partir de 1874- que F. von Mueller put décrire dans ses « Fi'agmenla phytographia? » un échantillon 9 tle sa plante, en constatant que les pappus des deux sexes étaient identiques (ce qui n'est le cas chez aucune espèce du genre Antennaria !). D'autre part, les aftinités de cette plante avec les Baoulia, telles que Bentliain les présumait, n'existent (pie dans une vague analogie de port: l'analyse méticuleuse de chaque organe ne décèle aucun rapport entre les deux genres, (pii dillércnt totalement a) par la forme du stigmate; h) \y,\v celle des soies du pappus et c) par la répartition des sexes, (|ui appartient au mode exclusivement dioïque chez le genre l'araiileintaria, tandis qu'il est toujours bétérogame chez les Raoulia. Quant aux points de contact avec le genre Antennaria. ils sont bt-au- coup plus iinportants : (lioïcic absolin; des individus, et forme idenii- (jue du stif/niate § à branches soudées et fortement papilleuses dans toute leur longueur. Les ditférences essenliclles portent : 1" sur rhétérométrie llorale des sexes, qui est absolue chez les Anten- naria (tl. 9 plus longues que les ^) et nulle chez notre nouveau genre ; (T)) C. BEAUVERD. CONTRIBUTION A L ETUDE DES COMPOSEES. 2r)7 2" sur le diinorpliisme du pappus, absolu chez les Antennaria (pappiis ^i court à soniniel d<'s soies aiileiiiiifoi'iiies, et pappus 9 l'^ug à soies barbelées téiuies) et nul chez le nouveaux genre (pappus $ et ^' idcntlqncnient ténu et liarbelé); ;> sur le diniorpliisnic des écailles du p('ricl iiic abs(»lu chez le genre AntcnHurid (écailles Ç beaucoup plus longues que chez les capitules ç? de chaque espèce donnée); et 4^' la structure foliaire qui est toujours à lindte idan et au moins triner- vié chez les An.tennaria., tandis qu'elle affecte lui mode aciculaire très particulier chez notre nouveau genre (voir tîg. II: 10 et M). Fig. n. — PAHANTENNAHIA UNICEPS Beauveid : 1, port de la plante, légèrement grossi; 3, fleur cf (akène = '/2 mm. long.; corolle = i mm, long. : grossi 14 fois); 8, son style, à disque allongé (en d), à stylopode peu développé (sp) et à stigmate papil- leux et indivis en si (long. = 4 mm.; grossi 15 fois); 4, élamine = i '/« niin. long, (grossi 28 fois); 5, fleur Ç tétraraère, à corolle de niênie longueur que la fl. cT (grossi 14 fois); 6, son style, à disque cupulifère en rf, stylopode saillant en sj) et branches du stigmate liliformes et glabres (grossi 1 4 fois); 7, soies de l'aigrette, de forme et longueur analogues pour les deux sexes (+ 4 mm. long.; grossi 14 fois); 8, divisions extérieures du péricline, identiques chez les deux sexes (+ 3 '/! mm. long.; grossi 16 fois); 9, divi- sions intérieures du péricline, idpnti(jues cbez les deux sexes (+ 5 mm. long. ; grossi 12 fois), à marges jaunâtres et sommet brun-ambre; 10, feuilles caulinaires aciculaires, umcronées au sommet, à limbe glabre et uninervié. à partie caulinale trinerviée (i6-7 mm. long.; grossi 6 '/'» fois); 11, section transversale du limbe (grossi 26 fois). BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE, N** 6, 30 Septembre 1911. 20 258 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE (iENÈVE (li) En résumé, le genre Parantennario apparaît comme un homologue purement australien du genre Antoinaria, au même titre que les Ewarlia vis-à-vis des Anaphalis ou, pour agrandir le cercle des com- paraisons, que les Alepidea africains vis-à-vis des Eryngium américains. b) Un nouveau Leontopodium thibétain et modification à la section des GLANDULOSA. Leontopodium Francheti Beauverd sp. nov ; typus in herb. Barbev-Boissier ; cf. fig. III : 1-11. — Planta sufïrutescens stricte dioica, e sectione Glandvlosa Beauverd. — Radix perennis, multi- ceps. Caulis folioslssimus, erectus, subtenuis (i 1 mm. diam. et + 25 cm. altus), rigidus ; basi fulvo-rufescens, breviter asperulato- glandulosus; apice pallidius vix luteo-virescens, pilis lanuginosis cum glandulis permixtis + dense vestitus. Folia angustissim'a (superficie ± 17 X ^/3 mm.), subulata, utrinque breviter asperulato-glandulosa, supra viridi-olivacea, subtus pallidiora, nervo medio valde prominulo, margine revoluta, apice obtuso-mucronata, basi breviter petiolulata, liml/o exauriculato (rarius subauriculato)secunduni petiolulum decur- rente ; petiolulo gibboso obsolète cauli adpresso; f. basilaria + approxiniata sed nunquam in rosulas conferta, sub anthesi destructa ; f. caulina creberrima (60-100), alterna approxiniata (internodia ± 5 mm. longa); f. radiantia auguste lanceolato-linearia (superficie ±8x1 mm.), margine revoluta, subtus glandulosa et + canescentia, supra + dense griseo-tomentosa, apice obsolète mucronata, basi attenuata. Capitula parva (+ 4 mm. diam.), 8-15 in cymam dense contracta ; involucri squamae (superficie + 3 V^ X 1 mm.) extimœ rotundato-ovatse, interiores acuto-lanceolatse, intus glabratge margine apiceque late fusco membranacege, extus + taxe lanatse, medio dorso glanduloso punctatse. Corollœ in fl. ^(±4 mm. long, cum achgeniis) late 5-lobat8e, antherœ + 1 \/4 mm. long, pappi setœ (+ 3 V^ mm. long.) corollse aequilongse, basi subcomplanatse, apice perspicue clavi- formes; corollae in fl. $ (+ 3 ^2 mm. cum achaeniis, stylis exsertis) apice papilloso-ciliata^, longe 4-fid3e, pappi setœ (+ 2 mm. \/2) apice tenuiter scabridulo-papillosa?. Achaenia ^ et $ subsequilonga (zt 2/3 mm.) breviter papilloso-hirsuta (sub lente). — Gnaphalium Stracheyi Franchet in herb., et pro minima parte in Bull. Soc. bot. France XXXIX: 133(1892), non Leontopodium Stracheyi C. B. Clarke ex Hemsley in Journ. Linn. Soc. London XXX: 136 (1893) nec L. alpi- num p. Stracheyi J.-D. Hooker in Fl. of Brit. India lll: 279 (1881). Hab. — TiBETUS ORiENTALis: Tongolo, leg. J.-A. Soulié ann. 1893, N" 393 in herb. Barbey-Boissier et herb. Kew ! Sina : Sze-Chuen occi- dentalis, prope Ta-chi'en-lu, leg. Pratt, dec. 1890, N" 652 in herb. Kew! — L'aspect très particulier de cette plante rappelle lieaucou]) plus celui du Leontopodium subulalum (Fr.j que du L. Stracheyi (].-B. Clarke : son seul point de contact avec cette dernière es|)èce consiste en la présence de poils glanduleux à 8-10 cellules bisériées (cf. fig. III: 11) qui recouvrent abondamment la tige et les deux faces des feuilles du L. Francheti^ tandis que la tige, la face supérieure et la nervure H) G. BEAUVERD. CONTRIBUTION A L ETUDE DES COMPOSEES. 259 Fig. m. — LEONTOPODIUM FRANCHETI Beauverd, spec iiov. — 1, poit de la plante (réduit 3 fois) ; 3, corolle d'un capitule ^ (akène = 2^3 mm. ; corolle et soie du pappus = 3 1/3 mm.) ; S, son gynécée à l'anthése (disi|ue = I/3 mm. long. ; style = 3 mm.); 4, élamine =1 I/3 mm. long.; 5, lobes développés d'une corolle normale pen- tamèie (grossi 15 fois); g? corolle d'un capitule Ç (akène ^^/i mm ; corolle = 2 I/2 mm. ; soie du pappus : 2 '^/i mm. à l'anthése) ; 7, son gynécée à l'anthése (disque = 260 lîLILLETI^ DE I.A SOniKTK BOTANIQUE DE GENÈVE (S) 1/4 iiiin.; style accresceul = 2 ^ji mm, à lanlhèse); 8, un capilule el sa feuille radiale (grossi 2 1/2 fois) ; 9, écailles extérieure du péricline à dos glanduleux en a, intérieure et glabre en b (^ ± 3 I/2 nmi- long.) ; 10, feuille caulinaiie vue sur la face inférieure, à marges enroulées (= ±17 mm. long. X ^/i mm. largeur); 11, poil glanduleux niulli- cellullaire, des feuilles el tiges chez L. Francheti et L. Slracheyi (grossi 60 fois) — LEONTOPODIUM STRACHEYI C. B. Clarke; 18, corolle dune capilule ^ (akène = ^Js mm., corolle et soies du pappus = 4 I/4 mm. à l'anttièse) ; 13, son gynécée (disque = ^js mm. ; longueur totale du style = 4 I/2 mm.); 14, étamine (^ i I/2 mm. long.); 15, lobes de la corolle ÎJ , révolutés à l'anthèse (grossi 15 fois); 16, corolle d'un capitule Ç (akène = i mm. ; corolle = 3 I/2 nim. ; soies du pappus et style = 4 mm. après l'anlhèse); 17, feuille caulinaire = 15X4 mm.), à système vasculaire penné-réticulé. médiane seules du L. Slracheyi en sont pourvus; cotte pubescence glanduleuse se rencontre aussi plus ou moins exceptionnellemenl sur le dos des écailles extérieures de notre nouvelle espèce, qui se recon- naît au premier coup d'œil par ses feuilles extrêmement étroites, Nci'tes sur les deux faces et à marges fortement révolutées en-dessous; leur pétioliile offre à son sommet une forte gihbosité qui iTa rien de com- parable cliez les larges feuilles grises-canescentes, à bords gaufres- ondulés, du L. Slraclteyi. Le dessin comparatif que nous publions de ces deux plantes nous dispensera d'insister plus longuement sur les confusions dont elles ont été Tobjet de la part de Fi'ancliet. — A la suite de l'examen des échantillons de Kcw, nous devons une fois de plus à rextrème obligeance de M. D. I*rain, ilirecteur du lioyal Herbarium de Kew, d'avoir pu non-seulement confirmer notre opinion sur le Li'()iit, cette dernière sulxliv ision ofTrant à son tour les trois sous-groupes respectifs des « Perferla >->, « Inleniieflia » et des uSiibdioica » proposés aux pages 24r)-24() du volume 11 du tiullelin de la Socirlr holarili/iie de (icnève (1910). iTvpiis iii Herb. Iiorl. bol. reg. Kew , lei;. 11. J. Wallon. 4 .lui. 190;i, Yatn- Doh Cho, ïibelus. BULLETIN DE LA Publié sous la direction de liouim VIRI<7r. I)'' es sciences. Président de la iiuniéte. <',li:i(]iie collaborateur est responsable «le sus iravuux. Les abuiiiiemeiitH (SUISSE : 10 fr. — UiMON POSTALE : 1:2 iV. oO) soiil i)erçiis chez M. Viret, 77. I5ue Jcan-Jaquel. (ieiiève. 2"ie SÉRIE. Volume III, i\o 8. GENKVE, 31 Octobre 1911. 4. • SOMMAIRE : Compte rendu de la séance du 9 octobre 1911 : Affaires adininislratives, p. :'(31. — iNécrologie: Philippe Paiche ( I8'i-:2. t ï!;{ août 1911), p. ^6:2. — Ch. Lahdkhaz: liapporl sur l'Iierhonsalioii du 18 juin 1911 au Marcliairuz (Jura vaudois). p. ;2(34. — G. Heauverd: Piaules nouvelles ou méconnues de la flore du bassin supérieur du Rhône, p. 26t) — Id. : Une nouvelle Ruhiacée chinoise, G/iInnn lli'iiisle]iaiiuin Beauverd, p. 266. — Comte Antoine de Menthon: MOrdiis paÙens à la monlagne de Veyrier (Alpes d'Annecy), p. 266. — F. Lenglet : Manifeslaliotis de disposition d'hybrides sur des fruits de poiriers grell'és. p. 2ti6. — Ch.-Ed Maktin : l'réseiilation d'un championon liijiiilié. p. 267. — H. (iuYor: Une fougère à segments l)irnr(jU(''s, p. 267. — I. Ernst : Présentation d'Osc/Untona rvbesccfis du lac de Moral, p. 267. Gusl.-O.-A. Malme : Ascleplndncea' tir)i.<]uiiyense!> n. cidn'ssiino M.-B. Berro coUeclœ, p. 268. Jules Cardot : Mousses nouvelles du Japon et de Corée (suite III). p. 275. G. Reauvero: Une Rnbiacéechiiioiseméconnue, G«//m/// HeiiistryninDiinp. nov. (avec une vignette dans le texte), p. 29o. Id. : Plantes nouvelles ou méconnues de la flore du bassin du Rhône (Valais, Jura gessicn, Alpes d'Annecy et Maiirienne). avec observatnms sur trois cas présumés de polylopisme (huit vignettes dans le texte), p. 297. COMPOTE rp:ndu li II ""séaiK-o.— I.uiidi î» octobre 1 » H . — Ouvei'teàSl). V2, dans la salle de hibliothèque de l'Institut de botaïuque, Université, sous la présidence de M. le D' L^ Viret, président. Le |)rucès-verljal de la 340""- .séance ( 12 jiun !Uli ) est adopté. — Les candidatures suivantes, portées à l'ordre du jour, sont admises après le vote réglementaire : M""" la Comtesse Antoine de Meintiion, présentée par MM. Beauverd et G. Naville. M"'' (^h.-M. JoLY, présentée par MM. Viret et Beauverd. M. Paul VuLLiKTY, présenté par MM. Viret et Lendner. Publications déposées sur le bure;iii : ALPKMAGNE: /!f>/au. CcHlrolblall, vol. XXXI, i\^' ti; AUTItlCHE : Vei'ltaudl. dcr /.. /, . Zool.-bol. Gt'.scllsrliafl Wien, vol. LXI, N^* 1-2. 3-4. BULLET1.\ DE LA SOCIÉTÉ BOTAMyUE l)E(JENÈVE, No 8. '.M OClobre 1911. 21 26^ BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (33) et 5-6 (Wieii, 1941); Zeilschift des Ferdi naiuleiinis (Inmhrnck, 1911); BRÉSIL: licvista de Sociedade .scienlificu de Sao-Paulo, vol. V (Saô- Paiilo, 1910); ÉTATS-UNIS: Botanical Bulletin (Territofv of Hawaï), No 1 (Ilonoluhi, septembre 1911); The Bryolouist, vol. VI, N" 5 (sept. 1911); FRANCE: Bulletin du Bureau des reiiseifjiiement.s of/ricoles et des maladies des plantes, vol. II, N'> 2 (Paris, février 1911); SUISSE: l'Horticulture genevoise, W'^ 3-10 (Genève, mars-octobre 1911); URUGUAY : Anales del Museo nacional de Montevideo (Montevideo 1911). NÉCROLOGIE: Philippe Paiche (1842, 123 août 1911). — M. le Président a le douloureux devoir de nous annoncer le décès, survenu le 23 août écoulé aux Mayens de Sion (Valais), de notre ancien et distingué collègue M. Philippe Paiclie-Faure, et invite l'assistance à se lever en signe de dJ'uil ; le secrèlaiiv est plus spécialement chargé de transmettre à Madame Paiche-Faure et à sa famille l'expression de la plus profonde sympathie et de l'affectueux souvenir (pie la Société botanique de Genève uu.'ininic conserve à la mémoire de ce très regretté confrère. Philippe Paiche, né à Genève en 1842, cunnut le bonheur d'avoir son propre |)ère pour maître de ses premières armes dans la science des llein's: les promenades familiales dans les environs si variés et alors si pleins de chai-mede la ville natale l'initièrent dès l'enfance à l'analyse des trésors d'une riche llore locale ; et loi-s(praprès avoir terminé à Genève son collège classique et fait ;"i Paris — de pai" les nécessités de l'existence — un stage de 8 ans (huis une maison de commerce, il revint se tixer définitivement au pays paternel, l'une de ses plus clières occupations dans ses heures de loisir était l;i confection d'un herbier consignant les résultats de ses noml)reuses excursions tloristitpies dans les con- trées voisines, et plus spécialement dans la H"-Savoie, le Jura, le canlon de Vaud et le Valais. A l;i suite des premières manifes- tations d'une douloureuse inlirmité qui ne devait plus le (piilter, il se dessaisit de cette intéressante collection; mais le naturel aidant, il ne put résister au [ilaisir de recomniencer un nouvel heri)ier, que tous ceux qui ont eu le privilège de le consulter s'accordent à considérer comme un modèle de soins parfaits retlétaiit le caractère de haute probité de son auteur.^ En 1888, nous vovons M. Paiche inscrit au nombre d(»s membres de la Société botanique de Genève, où il se distinguail dans l'élude des phanérogames par sa prédilection pour les genres critiques et diriiciles tels (pie f'oleiitilla, Hosa, Atchimilla, Epilobinm et surtout nierai ium : le « Bulletin » , N" 7 ( 1892-1894), a publié de cet auteur ses u Oliservations sur quelques espèces critiques du genre Uierucium » (Le, pages 199-219), travail dans hMpiel on apjirécie de prime abord un style limpide mis au service d'un beau talent d'observation et d'unesprit crititpie expérimenté. Oiiehpies-unes de ses communications orales à la Société botanique ont été enregistrées dans le cahier des procès-verbaux ; de ce nombre, il 1 Otle colleclioii a été gracieusement otîerte par Mme Paiche Faure à l'Herbier Buissier, où elle pourra sous peu être consullée par les i)olanisles. (34) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE 1911 263 convient de citer ses remarques sur l'hybride des Aspidium lon- chitiH X lobuhim dont il signale la pi'ésence en Suisse dès l'année 1900 (239""' séance), et l'indication de quelques plantes rares ou adventices des bords du Rhône près Genève (242"'« séance). Ses comnuniications subséquentes ont été consignées dans les comptes rendus de la Société publiés par le Bulletin de l'Herbiev Uoissier de 1901 à 1908; c'est également dans ce périodique qu'il communiqua sous forme de notes le fruit de ses expériences en systématique ou dans la préparation des échantillons d'herbier: la liste en est donnée à la suite de cette notice. [ndépendamment de son étude des phanérogames, M. Paiche, depin's quelques années, vouait également une partie de sa solli- citude aux recherches mycologiques : à mainte reprise, notre excellent confrère M. le Professeur Martin eut l'occasion de signa- ler de nouvelles stations de champignons rares découvertes par notre regretté collègue soit dans nos environs, soit même en Valais. D'ailleurs, ses contributions à la connaissance de la flore phanéro- gamique du bassin de Genève ont été enregistrées par les nombreux confrères qui ont eu à publier des travaux floristiques tant spé- ciaux que généraux concernant notre contrée ; de ce nombre, citons les « Notes sur les Alpes Lémaniennes » et la a Monographie floristi![ue du Vuache » de M. le D' .1. Briquet, les ci Additions » au catalogue Reuter de M. Schmidely, le «Catalogue de la flore valaisanne» de M. H. .Jaccard, les diflérentes études de M. le D' Ruser sur les Alchimilla, de M. Gaillard sur les Ro.sa, de M. Arvet-Touvet sur le genre Hicnuium, etc. ; aussi bien remar- (| lions-nous le nom d'une rai-e Epervière dédié à la mémoire de notre regretté collègue, ÏHierociinu Paivlieanum Arvet-Touvet, et trouvons-nous son nom cité avec éloge dans la «Liste des con- liihutions apportées à la flore de la Savoie» que le R. P. Gave a publiée dans le «Compte Rendu du XVII'"« Congrès des Sociétés savantes savoisiennes», tenu en 1905 à Aix-les-Rains. Tandis que l'activité de Ph. Paiche pouvait s'exercer librement sur le terrain, une douloureuse inflrmité, affectant son ouie, lui a\ait peu à peu interdit la fi'équentation de nos séances malgré tout l'intérêt ({u'elles lui procui'aient : sa participation à riiei'bori- sation d'Yvoire en 1905, et celle à la course mycologique du Bois (TY\re en octobi-e 1910 signalènMit ses deux dernières ])articipa- tions aux manifestations oflicielles de Va Société botuniquc ; mais nèaimioins, rien ne permettait de prévoir son départ prématuré: ini sèjoui en famille aux Mayens de Sion lui avait redonné tout son entrain ; il avait herborisé avec ferveur et récolté entre autres (le nombreux échantillons de Roua critiques, lorsque, à la suite (I une joyeuse excursion à la Crête de Tbyon, il fut atteint de Niolcntes douleurs qui l'arrachèrent en quatre jours aux soins assidus de sa fanulle consternée. Qu'elle veuille agréer, dans ces douloureuses circonstances, l'expression de la plus vive symi)atliie (le tous SCS collègues et anciens amis de la Société botanique. (|ui conserveront toujoui's le souvenir d<' son ex(fuis(> aménili'. 264 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (35) [Mililications botaniques de Pli. Paiclie : 1893. Notice sur le /Ainichiella leniii.s Heuter, avec U!ie ligure (Bullelin de l'Herbier Boi^sier, vol. 1 : 128). 1894. Observations sur quelques espèces critiques du genre IJierav/um (Bull, (le la Soc. holonique de Genève, fasc.VII : lUU, aun. 1892-U4). 1895. Bemi alpe.stris liapin [Bull. Herb. Boi.ssier, vol. lit: 244). 1901 Réeiiipoisonage des plantes d'herbier (Bull. Herb. Boisn., S""" sér., vol. I: :}30r. Id. Aspleiilutti Adidiituiti-in'f/rum el /i/^//y«/îi/i«,s' des environs de Genève (Bull. Herb. Boiss., l.'c. : iU). COMPTE RENDU DE 1;HEIU]0K1SAT10N DU 18 JUIN lUll AU MARCIlAlPvUZ (JUi^V YAUDOIS). — Sous la direction de M. le Prof. Ch.-Ed. Martin, cette excursion s'est effectuée conforniénient au pro- granune et grâce aux soins dévoués du chef de course M. Ch. Larderaz, qui donne lecture du rapport ci-dessous: « Beaucoup moins rocailleux, plus boisé aussi, et moins fréquenté des Aoristes genevois que les sonunités du Pays de Gex, le Jura vaudois n'avait plus fait l'objet d'une course officielle" de la part de la Société botanique depuis 1887, el méritait à ce titre une visite, ne l'ùt-ce que pour rompre avec la traditiou des explorations nombi'euses dans les Alpes et Préalpes de Savoie. « Ues environs du Marchairuz, comuis pour héberger ime association végétale caractérisée par l'abondance d'une charmante Thyméléacée, le Daphrie eneorutn,éhne])[ tout désignés connue but de nos investigations : en séance du 12 juin, l'excursion était oriiciellemeid décidée, et par un tenq)s radieux, notre petite colonne composée au début de cinq parti- cipants (MM. Martin, Guvot, Pamtil, un étudiant et votre serviteur) mettait pied à terir à Gilnel à 8 h. 20 après avoir quitté Genève par l'express de 0 h. ôO et liolle par le tramway de 7 h. 35. Après quelques minutes consacrées aux approvisionnements indis|)ensables, nous nous mettons en route et, en raison du temps très limité dont nous dispos(ms, nous ne donnons qu'un rapide coup d'u'il au marécage ([ue nous ren^ •controns à quelques centaines de mètres de Gimel et où nous recon- naissons quelques beaux exemplaires de (Jare.v paludosa. A (jnchpies |)as de là, nombreux spécimens île l'une des races criticpu's du Caiiipanula (jloiiieru/a ; puis notre course se poursuit en suivant la grande route bordée de champs d'esparcette, de blé, d'avoine el d'arbres fruitiers; ce n'est (pie vers la lisièiv de la forêt que nous découvrons de supei'lies exemplaires de Cephaldii/hero rubra accompagnés un peu plus loin des espèces suivantes: Blnlanlhera bl/hlla, Valerianii of/ivinali.s, Orc/iLs maculdla, Majunlbetiunn bl/hlium, /'bi/leuttia orbirulare , Lu:ulfi nieea, Bellididsirum Mielielii, Oplin/s niusrifeni , l'i/ntla nduiidifoltii, Pj/rola aecvndd, Genliaita liiled, Melilli.s melimjplii/lluiN et autres espèces silva- tiquessulialpines; à un tournant, nous nous trouvons en présence d'une grande pépinière où sont cultivés des milliers de Bued excelm et [VAbu'.s dlbd (pii serviront à repeupler nos forêts. « Au sortir de ces cultures nous récoltons : Euphorbld CupariNsias, MeUnnpynDn .si/lrd/ieum , TrolliuH europimx, etc.; c'est là que notre ancien président, M. P»omieux, nous rejoint par un chemin de traverse. En ({uehiues minutes, nous gagnons le chalet de la S^-Georges où nous (36) COMPTK RENDU DES SÉANCES DE 1911 SGÔ coiileinploiis un sii|)i'il)e panoi'iniia ; nous coiilimioiis alors uoliv course tant(~)[ par la lirandc route, tantôt par des raccourcis où nous l'cniarquons: Enpliorhid rrrruaisa , Campaniihi ilnirsoidca , Hosa a/piiia, Rainiiuulua jdulaiiifolhis, Tliiiliiliuiin (K/inlri/i/hliiim, Saiiicula europtvd, Deiilariu pinnuta, Asperula odora/a, (Uilanntilha alpina, Loserpilivin latifolinm, (jcraxtiion arvone var. Hirirlinn, /'oli/f/oin/iN vivijiariim , (iciilidiia verna, (iciilidiKi rampc-slris, Eriinis a/p/inis, (lonralhirid i)t(ij(/l/s, Vacriiiium Myflillus, Polenlilla verna . I^olndillu Salisburgeiisis, etc. En gagnant les « Prés d'Aul)oniie », quelques plantes sont encoi'e récoltées; mais nos estomacs criant lamine, nous pressons le pas \ers le Marcliairnz avec M. Martin comme entraîneur: il a la grande joie de faire une importante découverte... celle de l'hôtel du Marcliairnz. Comme il est exactement midi, nous |)ren()ns des rafraîchissements pendant que Ton i)répare le dîner qui sera certes le bienvenu. An cours de notre repas, nous avons la hoime fortune de faire la connaissance de M. Morel, ingénieur-fores- tier, qui s'otfre de nous conduire à la recherche du Daphnc vricorum. Nous acceptons avec l'econnaissance et continuons alors noti'e herbori- sation sous une épaisse forêt de Picea excelsa abritant une grande qnan- tité de Vacc/iiiinN Mi/r/i/liis et 17/ /.s- Idd'a. Après une demi-heure de marche, nous arrivons à cette fameuse station de Daplme otcorum qui s'étend siir une longueur de huit kilomètres et une largeur allant jusqu'à 800 et 10(H» mètres. c< Là, cette charmante Thyniéléacée ne ressemble en rien à nos cul- tures de la plaine, où elle atteint jusqu'à 50 cm. de hauteur, tandis qu'ici rares sont les rameaux qui otTrent plus de 10 à 15 cm. d'élévation. Ce cliarniant et mimiscule arbrisseau se plaît surtout dans les tissures des rochers, où il est très difficile de s'en emparer; néanmoins, chacun en remporte de superbes bouquets renforcés de beaux échantillons complets. Puis, liien à regret, nous quittons ce vallon enchanteur pour nous diriger vers d'autres clairières, où chemin faisant nous trouvons: Primula farinosa, Pinr/uiculu alp/na, Eriophonun vaçiirialum, auxquels succèdiMit un peu plus loin les Liinint alpinuui, iinii.sia pilosa et Lilium MuiidfjoiK Le temps s'étant subitement ass(jmbri, nous pressons le pas dans la direction cle l'hôtel, non loin duquel M. Romieux prend congé de nous pour continuer sa course par le Brassus, S'''-Croix, la Vraconnaz et retour par Vverdon. Quant à nous, un épais In'ouillard suivi d'une pluie battante nous atteignent à (pielqnes pas de l'hôtel, où nous arri- vons toujours pilotés par M. Morel qui, non content d'avoir été gracieu- sement à notre disposition pendant près de trois heures, ne nous laisse pas quitter ces lieux hospitaliers avant de nous avoir fait déguster quelques bonnes bouteilles des meilleurs crûs vaudois, tandis qu'au dehors la pluie et le vent font rage, compromettant notre retour. C'est sur ces entrefaites (pie M. llugueiiin, employé aux douanes, nous remet une superbe plante de Daphne cneorum à fleurs blanches, variété chro- mogène excessivement l'are dans la chaîne du .Iiira. « Cette pi'écieuse acquisition nous consolera de ii'a\ oir pu songer à reprendre l'herborisation au retour, une pluie diluvienne restant notre trop fidèle compagne jus([u'à Ciiind ; c'est trempés jus([u'aux os (pie nous prenons le tram, |)uis le train pour Genève, où nous arrivons à 'J h. -iô, heuiH'ux des résultats présents de celte journée mouvementée qui, espérons-le, ne nous laissera pas |)our l'avenir de mauvais souvenirs sons forme de i-humatisines ou autres douleurs chroniques. D'autre part. 266 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (37> nous ne saunons terminer ce compte-i'endu sans réitérer nos ciialeureux remerciements à M. Morel poui" son aimable accueil et sa généreuse réception, et sans exprimer aussi à M. Ilugiu'iiin une pensée bien reconnaissante. » — M. le Prof. Martin ajoute à ce récit la mention de la trouvaille d'un cliampignon, constituant une forme de Trivliolonui meloletivum, remarquable par ses cistides. — A la suite de ce rapport, pour le(|uel M. Viret exprime à son auteur les remerciements de la Société, M. H. Romieux présente deux formes du Potentilla heplap/iyllu L. qui avaient été récoltées dans les parages du Marcliairuz lors de riierboiisation officielle de 1887, et dont aucune trace n'a pu être retrouvée en 1911 malgré toutes les recberclies des participants. PLANTES NOUVELLES OU MÉCONNUES DE LA FLORE DU BASSIN SUPERIEUR DU RHONE. — Cette communication de M. Beauverd, accompagnée de la présentation de nombreux écliantillons d'berbier provenant de ses excursions de 1911 en Valais, au Pays de Gex, dans les Alpes d'Annecy et en Maurienne, compoile la description de variétés et hybrides nouveaux ainsi que l'indication de la présence de nombreuses plantes rares nouvelles pour les Alpes suisses ou françaises. Le détail en est donné dans le Mémoire illustré de la iln du pi'ésent fascicule. UNE NOUVELLE lUlRlACÉE CHINOISE — En étudiant quelques formes de (UtUiun bomilc à l'occasion de la précédente connuunication, M. Beauverd a été conduit à reconnaître les caractères spéciliques très saillants d'un Gaillet, erronément rapporté à cette espèce, mais très différent pai' sa pubescence et la forme de son style, et qui est décrit avec illustrations comparatives, à la page 211 de ce fascicule. Un échan- tillon en est présenté à l'assistance. VORCNIS PALLENS L. A LA MONTAGNE DE VEYRIER (ALPES D'ANNECY). — Le secrétaire présente un échantillon (VOrc/i/s pa/lnts L. obligeamment communiqué par M, le Comte Antoine de Menthon et récolté par ses enfants au pied du versant orieirtal de la Montagne de Veyrier, dans une prairie dominant le château de Charboiuiières, col de Rluffy, pi'ès Menthon. Cette rare Orchidée, nouvelle pour la tlorule de la circonscription de la Tournette, n'avait été observée ailleurs dans les Alpes d'Annecy (pi'au M' Soudine (circonscription de la Fillière). MANIFESTATION DE DISJONCTION D'HYBRIDE SUR DES FRUITS DE POIRIERS GREFFÉS. — M. Lenglet présente de splendides spéci- mens de poires acquises pour ses cultures sous le nom erroné de « Giff'ard », et dont les fruits groupés par trois en ombelle rétléchie offrent, quant à la couleur de l'épiderme, les manifestations les plus évidentes de disjonction d'iiybride entre un parent à pelure jaune d'or et l'auti-e parent à pelure gris-roussàtre. Ces deux nuances sont répar- ties tantôt par zones longitudinales, tantôt par zones transversales, et peuvent affecter différents modes de répartition sur tout ou partie des trois fruits de la même ombelle. Tous les poiriers de cette race gretlee (38) COMPTE UEMDU DES SÉANCES DE 1911 207 provenant des cultures de M. Lenglet, ont offert cette anomalie en 1911 ; nialheureusenient il n'a pas été possible à notre collègue de con- naître les noms des parents présumés. PRÉSE.XTATlOiN D'UN CHAMPIGAON LIGNIFIÉ. - M. le Professeur Ch.-Ed. Martin fait circuler un champignon de notre flore complète- ment lignifié, et qui par son chapeau et son pied squameux doit appar- tenir au genre ArmiUaria sans qu'il soit possible d'en déterminer l'espèce. UNE FOUGÈRE A SEGMENTS BIFURQUES.— M. Henry Guyot a récolté dans le Jura bernois un magnifique pied d'Aspidium Filix mas dont la plupart des segments sont longuement bifurques uu même tri- lurqiiés à leur extrémité ; il présente un échantillon de ce lusu.s, qui est fort rare dans notre flore. VitSCILLA TOIUA lUJBESCËNS DU LAC DE MORA T.— M. l'ingénieur Ernst présente des échantillons bien préparés de cette Algue, qui a été parliculierement abondante celte année, jusqu'au mois de septembre, dans le lac de Morat, dont elle colore les eaux périodiquement en rouge-violact", ce qui lui a valu dans le pays le nom de « sang des Bourguignons ». Séance levée à 10 heures; douze assistants : MM. Viret, Lendner Beauverd; Ernst, Guinet, Guyot, Larderaz, Lendner, Martin, Romieux, M"'' Stabinska et M. X. Le secrétuire-i-éducleur : G. Beauverd. 268 ASCLEPlâDACEiE URUGUAYENSES a Clarissirao B. BERRO collectœ QUAS DKTERMINAVIT Gtisr. O. A-ii M A LUE La littératui-e des Asclcpiadacées de la République de l'Uruguay ne comportant jusqu'à présent que quelques doiuiées rares et très éparses, il nfa semblé cpiMI y aurait de Tintérèt, comme travail d'ensemble, à publier le résultat des déterminations des récoltes faites dans ce pays par M. Mariano-B. Berro, dont la collection m'a été communiquée en 49U8 par les soins de l'Herbier Boissier^ Bien que ces matériaux ne comprennent aucune nouvelle espèce, il imi)orte de constater qu'ils contiennent de 21 à 22 espèces uruguay- ennes spontanées, nondjre qui peut être envisagé comme considérable pour un pays extratropical. Comme unités tout particulièrement remarquables, il faut signaler le Tweedia Brununis Hooker et Arnott, et le Marsdenia montanu Malme : le premier, en effet, n'avait été récolté jusqu'ici qu'au delà du Bio- Parana, tandis que le second constitue actuellement le représentant le 1)1 us méridional du genre Marsdenia en Amérique, presque l'unique espèce qui dépasse ausud le tropique du Capricorne. Obs. — Outre les espèces représentées dans la collection de M. Berro, je ne connais seulement que six Asclépiadacées atti'ibuables avec 1 La présente commiiiiii'atioii sur les Asclepiartacoes de l'Unigiiay avait été ré(lit(ée et envoyée à rHerl)ier Boissier dès 1908; mais la publication dût en être dilVén'e jusqu'à maintenant. Dans rinlervalle, la ri'vision de celle famille parut dans le a Flora Uru- guayai) de ./. Arechava leta (1910). Aux (pialre Asclépiadacées (le l'Uru- guay qui ne se trouvent pas dans la collection Berro et je que connaissais déjà il y a trois ans, il faul en ajouter deux autres énumérées dans ce travail; ce sont les Ox\jpetaUim avriihiiiii (D. Don) Decaisne et 0. parviflurnm Decaisne. Par contre, deux espèces récollées par M l^erro. (lomphocarpiis fiulicosux (L.) H. l5rown el Araujin anguslifolia Hooker et Arnoll,, ne sonl pas mentionnées par ^1 recliavalela . Comme fauleur du Flora Uriignaya n'a eu à sa disposition que des matériaux de coniiiaraison tout à fait insufiisanls. et (ju'il n'a |)as utilisé la littérature de ces dix dernières années, il s'est glissé dans son exposé plusieurs erreurs qui demandent une reclillcation. l'ar exemple, les nouvelles espèces du genre Oxype- lidiiiii établies par Arechavalutn sont toutes à etfacer, à mon avis, et leurs noms nouveaux itoivent toml)er dans la synonymie. C'est ainsi le cas des Ibatia A I rch(n'(ili'l(P Uerler ei Pliitiheriia /o^y^/o/Za Arechavaleta. Au cours de cette publication, les recliticalions ont été intercalées à leurs places respectives. (2) GUST. 0. A-N MALME. ASCLEPIADACE/E URUGUAYENSES 269 certitude à la flore (le ITiriiguay ; elles sont meiilioiinées plus bas au cours de cette notice. D'autre part, j'ai jugé utile d'indiquer pour cha- que espèce sa présence ou son absence dans le Fiio-Grande-do-Sul ou l'Entrei'ios. Asclepias mellodora Saint Hilaire (t824). Piailles remarquables lin's. el Parai,', p. 2:27. — Decaisne in DC. Prodr. VJII (1844), p. 568. — Fouriiier iii i'^lor. hrasil. fasc. 95 (1885), p. 201. Vera, in canipis graniinosis (25 : IX, 1901. N" 151); Sariano, in huinidls (2i : I, 1908. NMi39). In adjacente civil, hrasil. liiu Grande do Sul occurril. verosiniililer eliam in Jùilrorios (Argeiilina). Asclepias campestris Decaisne (1844). DC Prodr. VIII. p. 5116. — An .4. Selloana Fournier in Flor. hrasil. fasc. 95 (1885), p. 202? Rivera, in saxosis sabulosis (17 : XII, 1901. N'^ 1756); Carrasco, in dunis inaritiniis (XI, 1901. N" 1391); Maldonado, in dunis maritimis (31 : XII, 1906. N" 3757). Occurril eliam in Rio Grande do Sul el in Enlrerios. Tantuui ad intérim déterminât» sunt hœ Asclepiadis species. Diffl- cillima' enim luijus generis species austro-americanaî sunt, ad magnam speciminum copiam (si fieri protest, etiam cultura) monographice Iractanda". Gomphocarpus fruticosus Linnaeus (1753)j l\. Brown. On Uie As.-lepiadace;e (1811). p. 38. — Malme, Asclep. Hegn. Herb. (1900), [t. 22. — AacUpiax frnlicoms Linna'us, Spec. plaiil. (1753). p. 216. — tioinphocarpu^ brasihensis Fournier in Flor. iirasil. fasc. 95 (1885), p. 203. Sariano, culta (24 : XII, 1907. N» 4370). In adjacente civil, hrasil. Rio Grande do Sul colilur: subsponlaneam quoque observavi. Ceramanthus fia vus Decaisne (1844)j Malme. Adnot. de asclepiad. austroani. (1905), p. 3. — Sarcoi^lemnui flavum Decaisne in DC. Prodr. VIII (1844), p. 540. — Philiberiia slellaris Grisehach, Syinh. ad Flor. argent. (1879), p. 234. — Cystostemtna uinbellutum Fournier in Flor. hrasil. fasc. 95 (1885), p. 204. — Pliilibertia loitgi- folia Arecliavaleta, I. c. (1910), [). 87. Secunduin leges bodiernas noinenclatura' holanica; (lena, 1906) forsan melius sil nuncupanda bioc species Finuistnnn jJdvum (Decaisne). Darra Santa Lucia, in paludosis (23 : II, 1899. N" 757); Rivera (20 : XII, 1901. N^' 1752). Tanluin ad llunien Uruguay, de Sào Rorja usque ad a^sluariuui La Plata, .inventa est ba'c species. 270 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (3) Ditassa oxypetala Decaisne (1844). DC. Prodr. VIII. p. 574. — Fournier iii Flor. hrasil. fasc. 95 (1885), p. 251. Secunduin spécimen ori;,'. in Mus. Herolin. asservalum Oxiipelalum me(japo- tamicum Sprengel (1827) ad liane specieni perlinel. Igitur forsan melius nomi- nanda sil Difassa menapolamica (Sprengel); descriplio Sprengeliana lamen nimis lirevis et incomplela est. IslaMala(28 : XI, 1901. N" 1750). In adjacente civit. Iirasil. Rio Grande do Snl nonnullis locis collecta. In Enlrerios deest. Roulinia tamifolia [Hooker et Arnott (1834)] Decaisne. DC. Prodr. VIII(1844). p. 517 — Cynanclnun Iminfolium Hooker et Arnott. " Journal of Botanv. 1 (18:54). p. 294. — Hmlinia flummemis Decaisne in DC. Prodr. VÏll (1844). p. 517. Ad liane speeieni, secunduin spécimen orig. in Mus. Berolin. asservalum, pertinere videlur Cynanclnun niontevidense Sprengel [System, végétal). I (1825), p. 85 IJ. Canelon Grande, in ripadll, 1U01. N" 1754); Oliinar, in ripa rivuli (22 : III, 11I02. N°3024); Recnelo, in ripa tliivii (3 : II, 1907. N" 3376) Etiam in adjacente eivit. hrasil. Uio Grande do Snl obvia: ipse in vicinia urhis Porto Alegre collegi Unica Imjus generis species in hac regione collecla : sine dubio species ab Hooker et Arnott descripta. Genus nionographice scrutandum. Metastelma virgatum Toiret (1804)] Decaisne. DC. Prodr. Vlll (1844), p. 515. — Malme, A.sclep. Kegn. Herb. (1900), p ;{;^ _ Pen'plocd virgata Poirel in Encycl. mélh. Bot vol. V (1804), p [92 — Orlliosia virgata (Decaisne) Fournier in Flor. brasil. fasc. 95 (1885), p. 224 (p. p.). Vera, in ora siha? (5 : XII, 1898, N"657); Cuarein, in silva (28: VII, 1901. N"3022). Etiam in Kntrerios obvia (sec. Grisebaeli). Ipse et in viciniis urbis Buenos Aires et in Uio Grande do Sul coliegi. Oxypetalum pannosum Decaisne (1844). DC Prodr Vlll. p. 583.— Malme. Asclep. paran. (1905), p. 7.— O.lomen- tosum Fournier in Flor. brasil. fasc. 95 (1885), p. 2G7 (saltem ipioad spwimina Sellowiana; non Wigbl apud llooker et Arnott). — Malme, Asclep. liegn. Herb. (1900), p. 50. Ab boc vix differl 0. uruiiuayense Arecliavalela, I. e. (1910). p. 101 [liaud Malme (1904)]. Rivera, in dunietis (20 : XII, 1901. N" 1751); Maldonado, Cerro de los Leones, in dunietis (28 : III, 1907. N" 3929); Corticeira, in dumetis (11 : XII, 1907. N" 4877); Cerro del Gobierno, in saxosis (10 : XII, 1907. N"4878). In adjacente civil, brasil. Uio (irande do Snl mnltis in locis observavi ; spécimen vidi eliani ex Enlrerios (Argcnlina) reporlalnm. (4) GUST. 0. A-N MALME. ASCLEPIADACE^ URUGUAYENSES 271 Oxypetalum tomentosum Wight ap. Hooker et Arnott (1834). Journal of Bolany. I. p. 288. — Maliiie. Asclep. paran. (190o), p. 7. — 0. niurroniilKin l-'oiiriiier in Flor. brasil. fasc. 9S (1885), p. 271. — Maline, Asclep. hei,'M. Herh. (1900), p 55. Montevideo, Carrasco, in arenosis uiaritimis (N» ISli) ; Cerro Verdun, in saxosis (3 : XII, 1900. N" 1404); Maldonado, in arenosis maritimis (locus classicus ! 31 : XII, 1906. N" 3759) ; San Caiios, in (issuris nipium (28 : XII, 1906. N" 3760). In adjacente civil. Itrasil. Mio Grande do Snl copiose crescit in arenosis- praecipuc! maritimis prope Hio (irande oppidum. Paruin differt, verosimiliter liujus speciei var . 0. parvifolivm Fournier ;. viget in civit. Santa Calliarina et Sâo Paulu, etiain in arenosis maritimis. Oxypetalum pratense Grisebach (1879). Syml). ad Fier, argent., p. 231. — Malme, Oxypet. .spec. nov. v. confus. (1904), p. t) (niti l'nsius de synonymia; synonyma sunl 0. inlegrilubum Fournier, U. Kunlzei Sclilecliler, 0. suaveolens Spegazzini, 0. Aryiot- tiannm Gliodat, Malme. Arechavaleta). Gruta de los Cuervos, in petrosis horbosis (24 : XII, 1901, N" 1753); Salto, in petrosis graininosis (3 : XI, 1902. N" 2396). In adjacente civit. brasil. l^io Grande do Sul unico in loco (Caclioeira) in- veni. Ex Entrerios milii nondum nota est liaec species, at vix deesl, quippe quae in Cordoha et Buenos Aires occurrit. Oxypetalum Arnottianum Buek (1858). Index gen. et spec. ad DC. Prodr. Pars III, p. VIII. — Malme. Oxypet.. spec. nov. v. confus. (1904), p. 5 lubi fusius de synonymia; syno- nyma sunl 0. cuf)itatu)n Hooker et Arnott. 0. microstemma Fournier,. 0. clavaluiit Malme. 0. clavatuin Arechavaleta). Rio Negro, Zapeyù, prope flunien (19 : I, 1903. N" 2394). In adjacente civit. hrasil. Uio Grande do Sul mullis in locis observavi : in- Enlrerios jam collegit Tweedie (sec. Hooker et Arnotl). Ipse specimina entre- riana non vidi. Oxypetalum solanoides Hooker et Arnott (1834). Journal of Bolany. I, p. 289. — Fournier in Flor. brasil. fasc. 95 (1885 , p. 274. — 0. tenuiflorum Grisebach, Symb. ad Flor. argent. (1879), p. 2.30. Rio Negro, Zapeyù, in ripariis (20 : III, 1901. No 1493); Montevideo, Buceo, in arenosis maritimis (4 : XII, 1903. N" 2398); Salto, San Antonio, in graminosis rupcstribiis (6 : IV, 1906. N^ 3480); Canelones,, in cultis pr. "^sa-pes (I : 1908. N" 4341). in adjacente civil, brasil. Mio Grande do Sul jam ah Isabelle et Saint llilaire collecta est luec species (,sec. Decaisne et Fournier); ipse in hac civilale non observavi. In Entrerios (Argentina) detexil P. (i. Loreiilz. e e Oxypetalum microphyllum Hooker et Arnott (1834). Journal of liolanv. I. p 289. — De svnoiiymia cfr. Malme in Bull, d l'ilerb. Boissier. 2"'e si'r. tome VIll (1908). p. 3'.(6. — 0. muUicau Fournier in Flor. Iirasil. fasc. 95 (1885j. p. 284. 272 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (5) Vera, iii campis ari?illosis (5 : 1, 1898. N" 6i0); Cuarein, in argil- losis (1 : X, 1902. N<''^3023). In adjaeciile civil. Ijrasil. Rio Grande do Sul a Tweedie et Seilow collecUini. 0. paraf/udijcnse Sclilechter liiiic peraffme in repiil)!. Paraguay niiillis in locis occnrril Longiiis dislal 0. argenliuiiin Malaie, in prov. Sania F(' liniliniaque Côrdoba oljvium, in Uruguay ad Taruareiniiù ait Arecliavaiela (0. ninlticatde Areeliavaiela, liaïul Fournier) coliecUun. Tweedia Brunonis Hooker et Arnott ('1834). Journal of Holany. 1, p. 292. — Malme. Tweedia (1904), p. lo- — Turri- ijeni iiiconspiciia Decaisne in DC. Prodr. VIII (1844), p. oltO. — Oxtj- peialum Brunonis Decaisne. 1. c. (1844), p. 587. — Arecliavaiela, I. c. (1910) p. 108. — Tiirriqi'i-a hnlophila Griseiiach, Syml). ad Flor. argent. (1879). p. 2.32. Vera, ad ripam tluvii (20 : III, 1901. N» 1502). In repul)l. Argenlina laie dislribula (dr. Mahne, I. c); ex Entrerios milii liaud nola. In Brasilia iKMiduni inventa. Araujia angustifolia [Hooker et Arnott (1834)] Decaisne. DC. Prodr. VIII (I8H), p. 534 (excl. syii. S|)rengel,). — Malnie, Araujia et Morrenia (1908). p. \'^ (uhi fusius de synonyniia). Isia del Viscaino (23 : I, 1908. N" 4443). In Entrerios jani collegit P. G. Lorenlz; ex adjacente civil, hrasil. liio Grande do Sul nuihun vidi spécimen. Araujia megapotamica Sprcngel (1827)] G. Don. Gen. llisl. dichlain. pi. IV (1838), p. 149. — Malnie, Araujia et Morrenia (1908), p. 14 (uhi fusius de synonyniia). Canelon Cliico, ad sa'pes et inter frutices (II, 1901. N'^' 444) ; Isla del Viscaino, in silva (23 : 1, 1908. N^' 4371)). In adjacente civil. Brasil. Bio Grande do Sul rara adest ; in Entrerios collegit P. G. Lorenlz. Araujia sericifera Brotero (1818) forma hortorum (Fournier) Malme. Asclep. Begn. Herh. (1900), p. 74. — Malme. Araujia et Morrenia (1908), p 18. — Araujia horloruin Fournier in IHor. brasil fasc. 95(1885), p. 293. Vera in sa-pibus et in silva (4 : IIl, 1898. N" 689); Cebollati, ad marginem silva?, (18 : III, 1902. N«' 2395). El in Rio Grande do Sul et in viciniis urbis Buenos Aires obvia, sœpe culta. Spécimen No 2395 ilorihus niajoribus loliisque longioribus paulluluni recedit et t caUjcniam (Decaisne) Malme in memoriam revocat ; quoad roslrum styli relina.culuni(|ue tamen cum f. hortorum congruit. Morrenia odorata [Hooker et Arnott (1834)] Lindley. Bolan. regisl. 1838. Mise, not., p. 71. — Malme, Araujia et Morrenia (1908), |). 29 (ubi fusius de synonymia). Mercedes, in ora silva> (III, 1901. NM175); Isla del Viscaino, in ripariis (23 : I, 1908. N" 4438). In Entrerios jam a P. G. Lorenlz collecta. In adjacente civil, brasil. Rio •Grande do Sul nonduni inventa (cfr. Malme. 1. c). (6) GUST. 0. A-N MALME. ASGLEPIADACE.E URUGUAYENSES 273 Rhyssostelma nigricans Decaisne (1844). DC. Prodr VIII. p. 590. CeiTO Verdun, in petrosis graminosis (^6 : XI, 1899. N" 845). Gemis monolypicuiii eiKieiniciim iirngiiayense priinuin a Coiiiiiiersoii. deiii eliain ali Arecliavalela collecluiu Spécimen cordoliense, qiioil suh hoc iioiniiie coinineiuoral Grisehacli. sec. herh. (irisehacli ad Oxiipetahim Arnotliduinn Hiiek perliiiel. Pseudibatia australis Malme (1905). Adiiol. de asclepiad. ausliMain.. p. 11. — Ihntui Arechavnhlœ Herter, Ailgem. bot. Zeilschr. 1909. p. 129. - Arecliavalela, l.c, p. 12o. Rivera, in saxosis (17 : XII, 1901. N'^ 1749); Cerro de Très Cruces, in saxosis (16 : XII, 1907. N" 4881). Neque ex EiUrcrios iie(jne e Rio Grande do Siil inilii nota. Pseudibatia Stuckertii Malme (1905). Adnot. de asclepiad. ausLroaiii,, p. lo — Ihatia Stuckertii Arecliavalela, 1. c. (1910), p. 124. Vera, in petrosis herbosis (10 : II, 1900. N" 1236). Spécimen qnoad flores salis incompleUim, quam(d)reiii determinatio incerla est. Hecedit a planta Stiickertiana loliis paiillnlo majoribus, .sa-pius cordaiis. supra pi lis raris ornalis. Cnniparanda est cum (j(i)ioloho hn^pido Hooker et Arnolt. niilii laiilum e descripliorie perl)revi nota ! Marsdenia montana Malme (1900). Asclep. Hegn. Herh.. p. 93. Gruta de los Cuervos, in umbrosis (XII, 1902. i\'" 2399). Eliam in adjacente civil, hrasil. Kio Grande do Snl ohservala. E repuhlica Argentina nulla hujusgeMeris .species ndhi nota est. Folia (piam in specinnnihus Uegnelliaiiis multo majora, usqne 22 cm. longa, 12 cm. lala. Inlermulia iisqiie 22 cm. loMt;a ; peduncnins nsque o cm. longns. Desunt in collectione Berroana ba3 asclepiadacea; uruguayenses : Oxypetalum uruguayense Malme [Oxypet. spec. nov. v. confus. (1904j, p. 7J ab Arecliavalela in Cncbilla Negra collectum 0. arachnanlhu Arecbavaleta 1. c. (1910), p. 103]; Oxypetalum argentinum Malme Oxypet. spec. nov. v. confus. ( 1904), p. 15; ab Arecliavalela ad Tacuarembô collectum; Oxypetalum parviflorumi Decaisne. [DC. Prodr. VIll (1844), [). 587. ~ Malme, Asclep. Hegn. ilerb. (1900), p. 59] ab Arecbavaleta in Uruguay collectum [0. hederufolium Arecbavaleta, 1. c. (1910), p. 105'; specimiiia Sellowiana (N"1385) non in Uruguay sed ad flumen Jacuby (Hio Grande do Sul) collecta sunt ; Oxypetalumi cœruleum (D. Don) Decaisne [DC. Prodr. VIII (1841), p. 585j secunduni Arechavaleta ad Tacuarembô collectum; 274 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (7) Meliaia Commersoniana Decaisne [DC. Prodr. VIII (1844)' p 589. — Malrne, Adnot. de asclepiad. austroam. (1905), p. (jj jam ^ •C'ommerson, postea ab Arechavalota prope Montevideo collect^ («il/, atropurpurea Malnie»); Schistogyne silvestris Hooker et Ariiott [Journal of Rotany. 1 (1834), p. 292] jam a Tweedie in Uruguay inventa. Schistogyne Berroi Arechavaleta [1. c. (1910), p. 117 , niihi tantum e descriptione nota, paruni a Sch. silvestri difTerre videtur. Jobinia hernandiifolia (Decaisne) Fournier [Flor. brasil. fasc. 95 (1885), p. 327], Sellow n. G83, utrum in Uruguay an in Sào Paulo collecta sit, mihi lalet. In Uruguay tauien vix deest, quippe quse liaud procul a finibus uruguayensibus in Rio Grande do Sul multis in locis copiose occurrit, ex. gr. ad oppidum Rio Grande do Sul, Quinta, Povo Novo et Piratiny. — Haec species onmino eadem est ac Cijnan- chum (?) connivens Hooker et Arnott [Journal of Botany. I (1834), p. 294], quamobrem nominanda est Jobinia cotinivens (Hooker et Arnott) Mal me. In eadem civitatis Rio Grande do Sul parte collectum est etiam Oxypetalum macrolepis (Hooker et Arnott) Decaisne [DC. Prodr. VIII (1844), p. 585 i; sine dubio in Uruguay quoque inveniendum. PraHerea in Rio Grande do Sul, imprimis in parte boreali, haud paucse adsunt asclepiadaceae nondiim in Uruguay observatœ, ex gr. DituHsa (inoniala Martius, Amphistelma aplu/llii/n (Vellozo) Fournier, Cyatlioslebna lutipes (Decaisne) Fournier, Oœypetuhnn slipiitum Malme, 0. molle Hooker et Arnott (= 0. oliganthiim Malme), 0. appendicu- latum Martius et Zuccarini, 0. Wif/tliiatiiim Hookei- et Arnott, 0. con- fvmnti Malme, 0. cuvliflonnn Malme, Calontigma Mosenii Malme, GonolobuH obtusiflonis Decaisne et Exolobus SeUowianus Fournier, qua- rum nonnullse in Uruguay quoque verosimiliter invenientur. — oH»"! 4o' 27ri MOUSSKS NOUVELLES DU JAPON ET DE CORÉE PAR Jules CAKDOTl Oedicladium siDicum Mitt. var. nov. pilotrichelloides Card. — A forma typica caulibus secundariis lungioribus, gracilioribus, breviter ramulosis (iiide babitus vakle peciiliaris, quasdani Pilotrichel- Im iii memoriam referens/, celbilisque alaribus foliorum iiiagis dis- tinclis, hites(:'eiitil)iis vel briiniieis diversa. Fructus deest. Japon : Miyosiiiia (n. 2349). Pterobryopsis japonica Card. sp. nov. — Species sectioiiis Eupterobryopsis, P. gedeheiisi Flciscb javanica" et P. aumnlia- (G. Miill.) FIciscli. ceylanica' costa gomella proxima, sed babitu multo graciliore, raiiiis pleruiiique atteiiuatis, l'oliis [)atido-siibs(piarrosis, sœpe boino- niallis, e basi late ovata in acunien lineari-lanceolatum, peracntimi, 8pquib)nguni alinqitc constridis primo visu distingintur. A P. (niraniia foMis in parte média marginibiis denticulatis, a P. fjedelien.sl loliis late rotiindato-auriculatis, etVeti usque ad basin incrassato et poroso prse- terea differt. Habitu quibusdam speciebusgeneris/^^/ocom// subsimilis. Fructus desideratur. .lapon : Yalsuslnma (n. 1288). Chrysocladium retrorsum (Mitt.) Fleiscli. var. nov. clavira- meum (lard. — A toruia typica liabitu robustiore, ranns crassioril>us, apice incrassatis, foliisque magis imbricatis, dentibus minus i)atulis recedit. Japon : Arinia (n. 22ô'J); Miyasima (n. 23-48). La denticulation des feuilles rapproche cette variété du C/i. kiKsiii- enHc (Rr. et Par.) Fleisch., mais ce dernier a les feuilles plus étalées et un port différent. Toutefois, je suis persuadé que les Ch. kiusiuense (Br. et Par.) Fleisch., pintiatum (Br. et Par.) Fleisch., scaberrimum (G. Miill.) Fleisch. et pensile (Mitt.) Fhdsch. ne sont que des variétés plus ou moins stables du Ch. relrorsum. La longueur de l'acumen, la forme et la denticulation des dents, la papillosité des cellules varient à l'inilui sur le même échantillon. 1 Cf. Bull. Heib. Boissier, 2'ne série, VII, 709, VIII, 331. et Bull. Soc. bot. Genève, 2'ne série, I, 120. — Je rappelle qu'à moins d'indications contraires les espèces décrites ici proviennent des récoltes de l'abbé Faurie. 276 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (2) Aerobryopsis subdivergens (Broth.) Broth. vai'. nov. robusta (lard. — A forma i^enuina liahitu i'ol)iislioi>', foliis latioribus, l)i'évius aciiminatis, retique parcissiiiie poi'oso disliiiguitur. Japon : Arita (n. 2425). Barbella asperifolia Gard. sp. nov. — B. jaraniav (Br. jav.) Fleisch. similliiiia, loliis autem hrevius acuniinatis, dui'so multo magis papillosis (papillis tenuibus sed valde proniinenlibus), retique obscuro, cellularuni utriculo primoiTliali persistonte facile cognosceiida. Japon : Tosa, mont lvi\(>suiiii (dono). Trachypus humilis Lindl). var. nov. brevifolius Gard. — A forma t\pica foliis nunoribus, bi-evioribus, aciunine ])reviore, sa^pe secundis, celhdisque latioribus, magis distinctis, parietibustenuioribus discrepans. Japon: Nagasaki (n. 1587). Gorée : île Quelpaert (n. 235, 247 in parle). Neckera brevicaulis Bi'otii. ms. — A N. losacimi Brotb. proxima dilfei't : eaulibus i'ann's(jue magis coni[)lanatis, ramis minus nuinerosis, loliisque brevioribus et latioribus. N. Lepineanœ Mont. bal)itn sa! similis, sed caulilins hi'cvidi'ibus, foliis bexasticliis, siccitate minus umlidalis, eosla plerumque longiore, sa'pe simpliei vel parmii furcata, usque médium versus producta, calypti'aque minima, valde pilosa diversissim;!. Japon : Tosa, mont Ki>osumi (Gono); Nagasaki (n. tl57). Récolté aussi en Glune, à Pinfa, province de Kouy-Tcbeou, par le rév. Cava- lerie (herb. I. Tbériot). Il est fort proJjable ([ue c'est cette mousse qui a été indiquée au Japon sous le nom de xV. Lepineana Mont.; je n'ai vu jusqu'ici aucun spécimen ja|tonais de ce dernier. Neckera hayachinensis Gard. sp. nov. — S.N. yez^oana^Qiûï. caulibus loiigioribus, niollioribus, i-ainis magis conq)lanatis, partim flagellifornubiis, costa validiore cl longiore, apice sîepe furcata, foliis pericbadialibus majoi'ibus, longius acuniinatis, capsulani longe supe- rantibus, denique inflorescentia ut videtur dioica (floribus masculis ignotis) facile dignoscitur. yeckenr Mcmiesii Itook. boreali-americanse liabitu sinullima, sed foliis acuniinatis, capsiila(|ue dimidio minore et in pericliielio profonde immersa primo visu distincta. Japon : mont Hayacliine (Sawada). Neckera humilis Mitt. var. nov. complanatula Gard. — A forma genuina caule longiore, ramisque complanatulis, minus dense foliosis di versa. Japon : lyo (Gono). Gorée : île Quelpaert (^n. 209). Neckera coreana Gard. sp. nov. — Inter N. ycz-oaitatii Besch. et A. piisilliiiN Mitt. (luasi médium lerieiis, a prima liabitu graciliore, foliis siccitate minus undulatis, plei-iimque secundis, imo ad extremi- tatem caulis et ramorum falcatis, angiistioribiis et longius angustatis, retique minus poroso distincta; a secunda liabitu robustiore, foliis sic- (3) JULES CARDOT. MOUSSES NOUVELLES DU JAPON ET DE CORÉE 277 citatc traiisvt'rsiiii iiiidiilatulis, aciimiiie longiore, cellulisque angustio- ribus, parietil)iis plus iiiimis poi'osis diversa. Folia intégra vel subin- tegra, cosla plerumqne siiiiplici, inediuin versus evanida. P'ructus desideratur. Corée : Montagne des Diamants (n. 420). Neckera Iseviuscula Gard. sp. nov. — A'. pcnnaUr Hedw. altinis, sed laïuis lalioribus, foliis minus Iransversim undulalis, imo piei-isque siccitate sublœvibus et madore laevissimis, latioribus, superne minus anguslatis, in acumeu lirevins magis abrupte contractis, peris- tomii(iue dentibus inl'erne leviter granulosis, striis obliquis vel trans- versis onniino carentibus optime distincta. Autoica. Japon : Nayoro (n. 3050). Neckera Koiioi Brotb. mu. — Habitu et sporogonio Seckera' Puiif/lasil Hook. boreali-americanse baud dissimilis, sed caule breviore, foliis su|»erne mimis dentirulatis vel sultintegi'is, eellulis parietibus mimis incrassatis, costaque sinqjliei, ad médium vel ultra pi'oducta statim dignoscenda. Ja|)on : mont Isbizucbi (G. Kono, herli. Brotberus); Tsurugizan (n. tlô2); Koma-ga-take (n. 3554). Neckera abbreviata Gard. sp. nov. — A X. crispa Hedw. c.'udihus sccundariis lircvissimis, foliis angustioribus, cellulisqu(^ magis ebloropliyllosis, parit'tibus née siuuosis nec porosisdistinguitur. Speci- jiiina nostra stei'ilia. Corée : Montagne des Diamants (n. 453). Neckera Fauriei Gard. sj». nov. — A'. crispH' Hedw. aflinis, slatura autem minore, caulibus secundariis brevioribus, foliis brevio- ril)us et pro longitiuline latioribus, apice vix denticulatis, sul)integris, et Costa plei'unKiuc simplici, ad médium vel paulo ultra pi'odueta, rarius furcata et breviore diversa; a iV. abbreviata Gard, foliis latiori- bus t'I brevioribus. sidjiutegris, costa simpliei et longiuscula, ivticiue parietibus erassioribus, sinuosnlis et subporosis facile discernenda. Corée : île Qnelpaert (n. 206). Neckera flexiramea Gard. s|). nov. ^V. brericti.spis lîrotli. in sciied.). — y. puniihr Hedw. proxima, a (pia ditlerl : caulibus longio- ribus, minus regulariter pinnalis, ramis longioribus, gracilioribns, \al(le ilexuosis, foliis superiie minus d(Mitalis, cellulis |)arielibus [euuioribus, capsula angustiure, pedicello longiort", foliis((ue pei-icliœ- tialibiis brevioribus, basi minus longe convoluto-vaginantibus. Ja|)on : Kovasan (n. 36B81 : Sendai (lishiba; lieib. lîrotlierus). Corée : île OuelpaertVn. 200, 211, 213, 214, 215). Thamnium coreanum Gai'd. sp. nov. — A Th. pUcalulo Lac. {^ T/i. Faiirtn \\yn[\\. et Car.!) sinnilimo difTeil )-eti laxiore, m;igis pellucido, cellulis duplo fei'e majorihus composito, costaque bre\iore, Jongius ab apice evanida. (;ort''e : No-iu-tclli (n. 549). BCl.l.KTIX liK l,A SOCIÉTÉ BOTXMQCK l)K (IKNKVK. .\'J 7. .'il OC-lobrt' \9\ I. 22 278 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (4) Il est possible (iiic cette plante ne soit qu'iiiie race locale du Th. pliralitlum. La comparaison d'échantillons originaux de celui-ci, com- muniqués par le Jardin botanique de Leyde, et du Th. Faurict piove- nant de Fherbier du général Paris, m'a démontré (pie ces deux lujins sont svnonvmes. l Thamnium Sandei Bescli. var. nov. cymbifolium Card. — A forma genuina ditTert : loliis etiain magis concavis, cucullatis, siepe obtusis, plerumque minus denticulatis, costa dorso superne l»vi ve vix denticulata, c<'llulis(pie inferioril)us foliorum angustioribus et loii- gioribus. Japon : Tosa, njont VVashimo (Gono); Inunakisau(Kinashi); Tsuruga (n. 1515); Mayasan (\\. 1554). Des transitions i-elient cette variété au type. Distichophyllum collenchymatosum Card. sp. nov. — Lutescens. Caulis brevis, crassus, niger. Kolia obovato-spatliulala, apice abrupte contracto apiculata, marginibus sinuosulis, ciBlerum integer- riniis, lindio angusto, lutescente, e cellulis inierne tri- superne biseria- tis ubiipie circumducta, costa lutesc(Mde, sinuosa, longissime ab apice evanida, cellulis superioribus hexagonis, parietibus ad angulos valde incrassatis, inlérioribus majoribus, laxioribus, oblongis, parietibus ubique angustis. Flores fructusque ignoti. Ja|)on :\akusliima, en compagnie de Hoohrriff nippon ni si.^ (Besch.) IJrotl). (n. 1150 in parte). D'après la description, le D. Maibarœ Bescli. dillér<' de Tespèce nou- velle par sa teinte verte, sa nervure s'avançant jnsipie prés du sonnuet, et ses cellules <à parois régulièrement épaissies. Un peut aussi comparer le D. collenrhi/malosuni au />. niijricau/c Mitt., de Java, dont il se dis- tingue par la teinte jaunâtre, les cellules du tissu foliaire plus grandes, corirncbymateuses, et la nervure disparaissant très loin du sommet. Distichophyllum Gonoi Card. sp. nov. — D. nif/ricuuli Mitt. javanico sat simile, sed intlorescentia autoica, foliis minus undulatis, limbo apice minus distincto, apiculoipie latiore, sa'pe subdeidiculalo diversiim. A IJ. Mailxinv Bescli , lide ci. B.rotlierus dioico, dilVerl iiillo- rescentia, cellularum parietibus angustis, foliisque pericha?lialibus cus- pidatis, acutis. Japon : Tosa (Gono). Le n. Montagneanum (C. Miill.) Br. jav. de Java, semble, d'après la description et la planclie du Bryolonia Javonica, se rappi-itclier aussi beaucoup de l'espèce nouvelle, mais son tissu est formé de cellules à parois li'ès épaissies. Eriopus mollis Card. sp. nov. — Ab E. Japonico Card. et Tliér. proximo foliis majoribus, mollioribus, retique laxiore distinguitur. E. limlHiluto (Wen.'ei Card.) Fleisch. javanico quoque comparandum sed foliis subuniformibus, mollioribus, latioribus, apice roluiidat abrupte apiculalo, limbo concolori, cellulis minus angustis conqjosita et in 7h superioribus dentato salis superque distinctum. Japon : Tsusbima m. 1622). (5) JULES CAUDOT. MOUSSES NOUVELLES DU JAPO.N ET DE COUÉE 279 Cyathophorum japonicum Rrotli. nis. — A C. Adianlho (Griir.) Mitl. indiciel iiiiilayaiio l'uliis loiigiocihiis, valde patulo-lalcalis, loniiiiis acuiiiiiialis, iiiimis valide dentatis ivrcdcns. Japon : Awa, Karei (Okainura; hcrh. Brollicfiis); Tosa (Goiio; herb. Hoizinger). Fabronia FaurieiCard. sp. nov. — Fohrotiin' Mal.sitiiiunr Hcsch. Iiahitii. slatiifa. roliofimi forma, (Innticulalioiir cl areolalioiie, opt'rcii- lo(iiu' luaiuillatu similliiiia, sed capsula pcrisloiiiala (peristoiiiio bene evokito) jam distincta; a F. srliensiana C. .Miill. l'olioruiii dciilibus inajoribus, matais irreij,idaribiis, iioiiiiullis siibciliilonuibus divci-sa. Japon : Seiitiai, siir'écorccs (ii. 87); Ageuialsu, palissades (n. ;U84); Morioka, sur écorces (Sawada). Anacamptodon sublatidens Card. s|). iiov. — A. latidenti (Bescli.) Brolli. proxiiiius, a quo djiïert foliis brevioribus, niagis chlo- ropliyllosis, et superne, interdum iiiio fere e basi uiinulc dciiliciilatis. Japon : Mororan, sur écorces (n. 2U82, 2'.I88 /// inti-k, ;3lOl ). Anacamptodon amblystegioides Card. sp. \\m.— A. lati- denti (Bescli. ) Brolb. cpioquc aftiiiis, sed robustior, .foliis majoribus, late ovato-lanceolalis, sinuato-denticulatis vel subintegris, cosbt plerumque longiore (8-10 mm.), capsulaquc minus brevi. Species habitu et statura Amblyntegio vompacto (C. Miill.) Aust. boreali-americano simillima. Japon : Agematsu, palissades (n. 3482). Sur l'un des écliantillons, un certain nombre de pédicelles portent dans la partie su|)érienre un renflement fortnant en dessons de la cap- sule une sorte de long col linéaire, pâle ; mais ce fait parait accidentel, et il est possible qu'il soit dû à un phénomène de païasitisuic. Schwetschkea longinervis Card. sp. nov. — Dioica, inter- dum autoica. lUuui graciles, pbnnulosi. Folia auguste lanceolata, mar- ginibus reflexis, plus minus denticulatis, costa valida, percurrente vel subpcrcurrcnlc. ccllulis brcvilcr liiicaribus, subtlexnosis, parietibus lirmis, crassis, margiualibus inferioribus ([iiadralis, pauciscriatis. Cap- sula in pedicello Icnui, rubello, laevi, 6-10 mm. longo, siccitate superne dextrorsum torto erecta, ovato-oblonga vel subcylindrica, opcrculo conico-rostrato. Peristomium sinq)lcx, dentilms pallidis, peIJucidis, anguste lineari-lanceolatis, s»pe apice coluei'entibus, membrana basi- lari coadunatis, superne grauulosis, iutus lamcljosis damcllis 5-7 cras- siusculis et sat |)rouiinulfs), liuca divisui'ali panim disliiicla. Japon : Ibicjnuolic (n. i")»)); Kanita m. l*.ir)7); Ibayu (n. 2817); Tauabu (n. 20l<), 203.4i; Katuuikolan m. :5( »()()); Dakc (u. l^.l.Vi in parle); lliiafu (n. ;U8('., ;U87, ;i48'.>, ;U00, :]r)2(j, ;5U24); mont llavacbine (Sawada); mont Ishiziichi, I>o iConoi; toujours sur écorces. Bescberelle avait nommé cette mousse Scliirelsc/iliea papillala, ayant cru le tissu ita|iillcn\, et peut-éliv Pa-t-il distribuée sons ce nom à plu- sieurs de ses ct)rrespondants; mais les cellules sont lisses; à peine observe-t-on parfois sur la face dorsale des feuilles une légère saillie de Textrémité apicale des cellules snpériein'es. Cette espèce paraît généralement dioï([ue; ce|)endaid sur le n. 2817, d'Ubayu, fd sui- le n. :U87, de Ilirabi, j'ai trouvé des fleurs des deux 280 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (6) sexes sur la môme tige; (leurs mâles relativeineut grosses, contenant des anthérides nombreuses, pédicellées. Les dents du péristome sont le plus souvent réunies au sommet deux par deux, ou quatre par quatre. Le péristome simple, formés de dents i-éunies par paires, rapproche cette intéressante espèce des Dimerodondiiun de TAfrique australe et de l'Amérique du Sud, mais la forme et le tissu des feuilles ne permettent pas de l'incorporer à ce genre. Elle devra constitue]- parmi les Schwets- chkea un<' petite section spéciale, (pie je désignerai sous le nom de Zydodonla, caractérisée par la nervure percurrente, et le péristome simple, à dents réunies à la base par une membrane annulaire, et géné- ralement cohérentes par paires au sommet. HabrodoQ piliferus Gard. sp. nov. — Species H. perpiisillo (De Not.) Limpr. europivo aftinis, sed foliis latioribus, ovato-suborbiculatis, maiginiJHis retlexis, superioribus in acumen longissimum, piliforme, hyalinum subito constrictis optime distincta. Capsula in pedicello cras- siusculo, 5-7 mm. longo, siccitate interne sinistrorsum, superne dex- trorsinn toi'to erecta," majuscula, oblonga, opei'culo breviter conico. Peristomii dentés auguste lanceolati, superne ssepe perforât! vel subbi- fidi, intus tenuiter laniellosi, inferne heves, apicem versus plus minus papillosi, linea divisurali |)arum distincta. Endoslomii valde rudimen- tarii processus brevissinn, ad basin dentium adhérentes vel subnuUi. Japon : Togakushi (n. 427); Jizo-go-Take, 2000 m. (u. 2446, 2494, 2517); Ontakè (n. 8480, 3()50); mont Yatsu-ga-lake (Uyematsu ; herb. Brothcrus); ])artout sur écorces. D'après la description de VHetcrorlad/iini leucotrichum Mitt., il semble que cette espèce, comme seulement |)ar quelques brins stériles, serait très voisine de celle (pie nous venons de décrire, mais dont elle se séparerait toutefois par une taille plus robuste, des rameaux plus allongés, des feuilles plus grandes et un habitat très différent,^ les quekjues tiges que Mitten en a vues ayant été trouvées au uiilieii d'une touffe de fclmplodon, ce qui indiquerait que la plante vit dans des endroits marécageux, genre de station l)ien extraordinaire [)our un Hahi'odon. En tout cas, la position générique de l'espèce nou\elle ne peut faii'e l'objet d'aucun doute. Lindbergia japonica Card. sp. nov. — L. maf/nircfi (C. Miill.) P>roth. siucnsi afhnis, sed foliis brcvioribus, brevius acuminatis, costa minus valida, cellulis chlorophyllosis, alaribus minoribus et magis obscui'is diversa. Fi'uctilicatio dcsideratur. Japon : roclier de Zarnishi (n. ;J88G /// parte). Leskea polycarpa Hedw. \ar. nov. japonica Gard. — Ilabitu el magnitudine folioriun iidcr forniaui genuinam et var. palttdcmiiti^di. média", insuper foliis pericha^tialibus majoribus et pedicello breviore, 5-7 mm. longo distincta. Japon : Aomori (n. t440, 2072, 3859; Ivinashi); (±àteau d'Akita (n. 2902 in porte}. Sur ce dernier spécimen, le péristome est très élevé, comme dans le L. (iretiicnla Best, des Etats-Unis; mais le tissu est semblable à celui du L. polycarpa, tandis ({ue dans le L. are/ticola il est formé de cellules rliombées, un peu allongées. <7) JULES CARDOT. MOUSSES NOUVELLES DU JAPON ET DE CORÉE 281 Haplohymenium biforme Broth. ms. — H. longinervi (Broth.) Brotli. Costa' l(iiii;ilii(line, lolioriim areolatione, papillis, iicc non IVuc- tilicaliune siinilliniiiiii, sed ramis longioribus, tcnuibiis, capillaceis, foliisqnedimorpliis,aliisbreviiisciileacun]inatis, aciitisvel obUisis,aliis, prai'sertim extr-emitateni versus ranioruni, longissime et subpilil'ornii- acuniinatis. Japon : mont Koya (Nakanisliiki ; lier)). Brotberus) ; .lizo-ga-take (n. 2536) ; Konia-ga-take (n. 8i95) ; ïosa, mont Yanaze (Okamnra). Corée : Pomasa (n. 189) ; Hoang-bai-to (ii. 670); île Quelpaert (n. 307, 315, 616, 623). H me paraît fort probable que cette plante n'est qu'une l'orme grêle, nicsccnte de 17/. lanf/inerre Brotli. : sui' la jdupart des écliantillons de ce dernier, on ol»sei"ve des rameaux grêles, garnis de feuilles terminées par un acumen piliforme, semblables à celles que l'on trouve, principa- lement vers l'extrémité des rameaux, dans VH. hi forme \ j'ai pu cons- tater notamment ce fait sur un écbantillon original de VH. lonf/iiterve. Haplohymenium Okamurse Gard. sp. nov. — AI) //. Iristi (Ces.) Brotli. altini statui'a l'obnstiore, foliis minus fragilibus, rai'ius etfractis, costaque longiore, ultra médium producta recedens. Bami siccitate rigiduli, foliis e basi late ovata breviter lingulatis, sub- apiculatis. .lapon : Tosa, mont Yokogura (Okamura; lierb. Ilolzingeij. Je ferai remarquer ici que c'est bien à tort que Mitten a réuni ïff. Sieboldii Doz. et Molk. au Lcskca Ivi.stia Os. Ces deux |)laiUes sont très distinctes, mais VH. Sieboldii parait beaucoup moins répandu au Japon que VH. fri.sle. Anomodon Uyematsui Brotli. ms. — .1. apivuUilo Br. eur. alfinis, a quo dillcrt statura minore, caulibus gracilil)us, foliisque minoribus, l)re\ius lingulatis, exauriculatis. Japon : mont Sukowa (Uyeniatsu ; lierb. Bi'otherus). Un écliaiitillon en assez mauvais état, provenant d'Onikobe (Faurie, n. 153), paraît appartenir aussi à cette espèce. Anomodon decurrens (^ard. sp. nov. — Habitu, statura foliorumque forma species .4. (ibbreviato Mitt. simillima, sed prima scrulatioiie l'cti magis obscuro, cellulîs pluripapillosis optime diversa. A. vil/viilo.so Iloolv. et Tayl. magis aftinis, foliis tamea longius decur- rentibus, latins lingulatis, retique basilari vix diverso distinguitur. Folia e basi paruiii dilatata, distincte et longiuscule decurrente fere sensim angustata, late lingulata, apice rotundato-obtusa, integerrima, Costa lutescente, pellucida, sub apice evanida, cellulis basilaribus brevissimis, fere quadratis, parum distinctis. Fructus desideratur. Japon: cliàteau deMitoyoshi (n. IIUO). Corée: Séoul, rocbersliumides au bord de la risiére m. 313). C'est par suite d'une erreur de détermination de Bescherelle, qui a rapporté à l'.l. abbirviahis Mitt. le n" 827 de l'abbé Faurie (sér. 1), leipicl, en réalité, a|)partient à VA. ap/culalus Br. eur., que dans ma Première contribvlion à la flore bri/ologique de la Corée, p. 26, j'ai rappi'oclié la première de ces deux espèces de VA. minor Fiii'n. L'.4. abhrevialufi Mitt. est, au contraire, une espèce très caractérisée. 282 liULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (8) bien différente de tous ses congénères d'p]xti'èine-Orient ; mais il faut y rattacher VA. asperi/'ol/m C. Mull., du Sclieiisi, (jui ne lue parait pas pouvoir en être séparé. Des écliantiilons japonais récoltés par l'abbé Faurie sont absolument identiques à la forme chinoise. Haplocladium (?) leskeoides (Jaid. si), nov. — H-àhiiu Leskeœ polycarpH' lledw. simillima, Haploclod. miser Broth. ([uoque in niemoriani l'cfcrens. Crspilcs densiusculi, atrovii'ides. ('aulis irpens, pinnatus, paraphylliis destilutus,ramis numerosis, iiicequalibus, erectis, obtusis. Folia sicca imbricata, madida patenti-erecta, dimorpha, caulina e bas! ovaia, appressa sal subito longo et acute acuminala, marginibus integris, costa in acumine evanida; folia ramea majora, auguste lanceo- lata, acula, costa valida dorso prominente cai'inata, margine cellulis et papillis pi-()miu('nlii)iis cremdato-deidiculata, parliin retlexa vel subrevolula, cellulis omnibus rotundatis, iitra(|ue pagina grosse papil- losis (papillis singulis \el lunis, magius, prominculibus). Flores frucUis- (pie desiderantur. Japon : rocliei- de Zaï'uishi ( n. ;i88r> /// p/irfe). Eu l'absence de la friiclification, la place de cette espèce reste un peu douteuse. Elle est )'t'uiar(piable par ses feuilles raméales plus grandes que les caulinaires, ce qui est le contraii'e de ce que l'on observe dans toutes les autres es|)èces du genre Haplocladium. Elle se distingue de I //. miser l!i-olli. par ce caractère, et par ses feuilles i-améales plus étroites et aiguës. Haplocladium microcarpum Gard. sp. nov. — Al) //. e(ij)il- lato (iMitt.) lirotli. et speci(dnis alTiidbus capsula minuta, in pedicello vix 5 mm. longo statim distinguitur. H. misera (Firotb. et Par.) Broth. (= Tliuidium discolor Bi'otli. et Par.) et //. hrevipedi (Broth. et Pai'.) Bi'olh. exigidtale spoi'ogonii simile, sed costa foliorum tani caulinorum quam rameonnn longe excui'rente facile discernendum. Koliorum foi'ma et dii'ectione //. amhh/slef/ioidei {Uvoth. et Par.) Broth. (pioipie conqiaraiiduui, parvilale autem sporogonii, pedicello bre- vissimo, retique foliorum oljscuriore et magis papilioso certediversum. Aidoicum. Paiaphyllia pauca, brevia. Japon : Tsu (n. 582). Haplocladium subulatum Card. sp. nov. — A formis robus- tiorihiis //. lapiUuli (Milt.) Itrolli. differt : foliis vix dimorphis, sub- confornubus, iu subulam tenuem, elongatam, costa excurrenie pro maxinia parte constatam sensim attenuatis, cellulisque foliorum angus- tioribiis, longioribiis, oblongis, sublinearibus, papilla singula magna, doi'so \alde pi'oudueide apice notatis. Paraphyllia perpatica. Capsula in pedicello tlexuoso, 2-2,5 cm. longo. Japon : Takeo (n. 2418); mont Kiyosumi (Gono). Peut-èti-e cette plante n'est-elle (|u'une forme extrême de 1'^. capil- latum (Milt.j Broth., type présentant des variations très étendues et très complexes. Glaopodium viridulum Gard. sp. nov. — A Claopodio acieula (Brolh.) Itrotli. jap(Uiico afllni colore magis viridi, foliis latioribus, (9) JULES r.ARDOT. M()[;SSES NOUVELLES DU JAPON ET DE COI'.ÉE 1283 ovalo-lanceolalis, iniilto hrevius acuiniiiatis, (•elliilis(iii(' iiiaiiis chloi-o- phvllosis facile (iisliiiiiiiitiir. Fl()r<'s fnictiis(|iic (Icsidcrantur. Clorée : \\v Unt'lpacrl ni. 174). Claopodium asperrimum Caid. sj). nov. - C. prionop/n/llu ({]. Miill.) r.rolli. |ii-<)\iiiniiii, a <|ii(» ditlci-l : coloiv hi'le vcl lulcscriiU- viridc, r-aiiMs iiiadoiv iiiagis plmiiosis, foliis iHajoril)us, acuiiiiiH' latiore, niari^iiiiltiis sa'pc iiicdiiiiii versus vcl siipcnic paire retlexis, (•ellulis(iiie iiia.jorihus, disliiictiorihiis, nti-upie paiiliia papillis sinoulis vel biais, (•oiii<'is, iiiaiiis proiiiiiieiilihus pra'ditis. Fructiis deest. .hipoii : (ishiiiia (ii. 141'.»). Corée : ile Quelpaert (ii. l'M). Claopodium prionophyllum iC. Miill.) Krotli. \ar. nov. septentrionale Card. — A loriiia lieimiiia statiira aliqiiaiito majore, raniis ioiiiiiorihiis. Inllisipie inajorilms. latioribiis. iiiiiiiis loniie et minus ant^usle acuiniiiatis di\ersiiiii. Corée : île Quelpaert (n. 560). Le tissu de cette roriue est absolument ideiiti(pie à celui du C. prio- nopIn/lliDii type, de l'Inde et de l'Arcliipel malais, el il ne me paraît i^iière possible d^Hablir une distinction s|)é('ifiqne entre ces deux plantes. Claopodium assurgens (Sull. et Les(|.) Card. var. nov. brevi- folium Card. — A forma t>pica foliis brevioribus et pro loiiiiitiidine latioribus, cellulisque aliciuid majoribus et minus incrassatis distiiictum. .lapon : mont Kiyosiimi (C.ono). Corée: île Ouelpaert, îlot de Fol- moiigi (II. 251 ). J'ai pu m'assurer par rexamen d un spécimen authentique ù'Hypnum as.siiff/rvs Siilliv. el Les(|. ( 1S()0) (pie cette plante est la même chose que le r.sctHlok'skea cri.spuhi du Ur!/(>lo(j/(i javatiiru ( 18(U). L'espèce doit donc prendre le nom de Claopodium assurgens Card. comb. nova. Duthialle japonica Ibolli. tus. — I). flaccidœ (Card.) Brotii. formosic* affinis, slatura autem majore, caulibus longioribus, niagis compressis, foliisque tirmioiibus, augustioribus, lanceolatis, acumine longiore non undulato distincta. Sterilis. ■lapon : Tosa (Cono; herb. P.rollierus); Kamitsuge (n. 670). Le genre est nouveau pour le Japon. Thuidium subglaucinumi Card. sf). nov. — A Th. (jlaucino (Mitt.) Broth. proximo caulibus minus regiilariter bipinnatis, foliis caulinis diiplo majoribus. costa \alidiore et longiore, retique magis chloropli\lloso, papillis mullo bre\ioribus, facile distinguitur. Corée : île Quelpaert (ii. 701V Thuidium uliginosum Card. sp. nov. — Caulibus minus regulariler bipinnatis, ramis magis erectis, ramulis longioribus, foliis calilinis majoribus, cellulis aliquànto longioribus et iniiuis pa|tillosis, foliis raineis niagis patiilis, obtusis vel subobtusis, denique iiaraphylliis loiigius laciiiialis, illis generis Hrlodii subsimilibus a Th. delicatulo Miti. jtulchre distinctum" Flores l'ructusque desiderantur. Corée : Poniasa. prés humides à ()00 m. (n. 221); forêt de Syou- Ouen, lieux humides (n. 2U0K 284 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (10) Thuidium viridiforme Gard. sp. nov. — Th. riridi Mitt. proxinnini, seil foliis cauliiiis I(in2;ins et angustius anmiinatis, foliis raïueis latiorihiis, obtiisis, reti magis (•liloroi)h\lluso, pa|»illis iiiimis- proniiiientibus, parapliylliisque brevioribus diversuin. Planta mollis, viridis, adhuc tantuin sterilis nota. Japon : Jizo-ga-take, 800 m. (n. 2407). Thuidium subpycnothallum Gard. sp. nov. — Th. pi/ciw- thallo (]. Mull. sinensi [)ai-aflîne, loiiis raineis tanicn late bivvitei-que acuminatis, et foliis periduetialibus niargine ciliis nonnulis pnt'ditis satis diversum videtur. Aliunde a Th. deUcatulo Mitt. foliis cauliiiis in acnnien longius, tennius, apice subfilifornit' pi-oductis, et a Th. l'hilihcrti Limpr. foliis caniinis magis sensim angiistatis et foliis pericba'tiaiibus ciliatis facile distingiiitur. ,lai)on : ,lizo-ga-take, 800 m. (n" 24-05). Lescuraea julacse Bescb. et Gard. sp. nov. — A L. saxicola (Br. enr.) Mol. europa-a ramis redis, foliis oblongo-lanceolatis, minus pi'ofunde sulcatis et paraphylliis paucis recedit. Japon: Ganju (n. 14480, sér. I; Uveniatsu, herb. Brotherus); Hava- diine (n. 14374, sér. I; n. 3233; Ubayu (n. 2813). Pseudoleskea lutescens (^ard. sp. nov. — Habitu robusto P. denudatie Kindb. enropese et boreali-americanse (= Ptyehodium olir/ocladiim Limpr.) snl»similis, eanlibus autem valde ramosis, foliis minoribus, minus profunde plicatis, acunune longiore et angustiore,. Costa percurrente vel excurrente, reti minus laxo, e cellulis minoribus, brevioribus, apicibus i)rominulis distincte papillosis efformato satis superque distinda. Gespites densi, lutescentes. Parapliyllia lineari- siibulata, nunc intégra, lumc denticulata bifidave. Gapsulà in pedicello flexuoso, rubello, 20-25 mm. longo valde arcuata, sicca sub ore constrida, fulva, peristomio perfecti^ssimo, endostomii membrana fere ad dimidiam partem dentium produda, processibus lanceolato-subu- latis, in carina auguste fissis, ciliis binis vel trinis, longissimis, lili- formibus, nodulosis. Japon : Takeo (n. 2399). Espèce remarquable, que le développement de son péristome i-ap- procbe du genre Amhlystef/ium, dont l'éloignent d'autre part le tissu papilleux et la présence de paraphylles. Pseudoleskea schwetschkeoides Gard, sp.nov. — Auloica, gracilis, corticil)US arde adpressa, liaJjilu staturaque Schivetschhex longivet'vi Gard, simillima. Gaulis repens, radiculosus, plus iinnus rcgulariter pinnatus, paraphylliis multis vel sat numerosis, lineari- subulatis, integris obtedus. Folia minuta, patenti-erecta, lanceolata, sensim angustata, acuminato-subulata, marginibus planis retlexisve, integris vel superne sinuolatis, costa subpercurrente, cellulis bi-eviter linearibus ol)longisve, aiai'ibus quadratis, omnibus parietibus crassius- culis, laivibus vel dorso apicibus promimdis leviter i)apillosis. Capsula in pedicello brevi, 5-6 nnn. longo subereda inclinatave, parum asym- metrica, oblongo-sulicylindrica, basi allenuata, sicca sub ore liaud vel vix constrida." Peristomium duplex, perfectum, dentibus lanceoialo- (11) JULES CARDOT. MOUSSES IVOUVELLES DU JAPON ET DE CORÉE 285 snliiilalis, crassis, intiis janiellosis, dorso transversiiii striolalis, eiido- stoiiiii iiiciiiliraiia data, U'W ad dimidiani partein deidiuiii prodticla, pro('essibus(l('idil)iisa'(iiiil()iit'is, cai'iiiatis, auguste tissis, ciliis siiigulis, brevilius, latiiiscidis. Japon: Kaiiiuikotaii, sur écorces (n. 3020). On ret'onuaitra l'acileMient cette espèce à sa petile taille et à son port, rappelant singulièi'enient celui d'un SfhwelHchkco. Par son j)ort, ses dimensions et son intlorescence inono'ûpie, elle se l'api^roclie beaucoup du /'. Irichodi's P.esch., du Tonkin, mais s'en distingue aisémeid par son pédict'IIe plus court, sa ca[)sule plus épaisse et moins arquée, et surtout par ses feuilles plus longuement et plus étroitement acuminées, entières, formées de cellules plus allongées et plus étroites. Pseudoleskea laevissima Gard. sp. nov. — Autoica. Caulis 1-3 cm. lougus, plus minus regulai'itei- pinnatus, ramis patulis, sub- julaceis, mmc confertis, nunc perremolis. I^arapliyllia pauca, iiderdum subnnlla. Kolia sicca imbricata, canlina subbomoHama, e basi ovata in acumen lanceolatum, acutum, plus nonus elongatum producta, l'amea minoi'a, ovato-lanceolata, brevius acuminata, omnia marginibus planis, integris vel apicem versus sinuatis, costatemd, paulo ultra médium vel ad ^'/s evanida, cellulis omidbus lîievissimis, perdistinctis, parietibus incrassatis, in foliis i-ameis ovatis, margines versus subrotundatis, uon- nullis ad basiu oblongis, iii foliis cauliuis juxta coslam et in acumiiie breviter sublinearibus, ad angulos minutis, permultis, quadratis vel subrotundatis, oliscui'iusculis, iiiferioi'ibus interdum lutescentibus. Capsula in pedicello llexuoso, interne rubeilo, superne lutescente, 10-15 mm. longo inclinata vel subhorizontalis, subcylindrica, arcuatula, sicca snb ore constricta, operculo conico-curvirostro. Peristomiiim valde perfectum. Japon : forets de Sarurii (n. 10433, sér. I); Tsurugizan (n. 1222). Espèce très intéressante, qui doit prendre place dans la section Pseii(lopferof/o7u'inn de M. Brotherus. Elle rappelle un peu le P. Mac Oiviiniund G. Miill. de l'Afrique centrale, mais s'en distingue facilement par sa taille plus faible, ses feuilles moins liomotropes, plus petites, ses cellules plus coui'tes, sa nervure mince, disparaissant très loin du som- met, etc. Entodon Okamurœ Protli. /».v. — E. attenuato Mitt. similis, foliis autem latioribus, ubtusis vel apiculatis jam diversus. Japon: Tosa (Okamura); Tsushima (n. ltU3 in parle). Entodon calycinus Gaid. sp. nov. — Capsula leptoderma peri- stonniijue structura E. pilifero Proth. et Par. proxiums, sed liabitu graciliore, foliis mimis confertis et minus concavis, anguslioribus, in acumen subulatum nec piliforme magis sensim attenuatis, cellulis sca- riosis, pai-ietil)us crassiusculis, foliis pei'icbcetialil)us bngioribus, longe vaginantibus,us(juead médium pedicelli vel idtraproductis,pedicelloque brevi(we, 5-7 mm. lougo facillime distinguitur. Japon: îles Kiu-Siu, Sakourasima, associé à E. Sullivaniii Lindb. (n. 1309 in parte). Je l'ai reçu également du général Paiis, et de la même localité, en, mélange avec E. (Juiliciif/eri Par. 28(» BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE KE GENÈVE (12) Entodon curvatirameus Gard. sp. iiov. — Autoiciis, iiitricato- cespitosus, lutescenli-viiidis, nitens, raiiiis coiiipi-essiilis, ciirvalis, atte- mialis, hrevitercnspidalis, apicc sa^pc lianialulis. Kolia caviuscida, o basi coiislcicla ovato- vel oltloiii^o-laiiccolata, lal<' el hirsUfi- acuiiiiiiata, mariiinibiis nl)iqiu' plana, apicc inimité denticnlala, nervis distinctis, binis, interduin Irinis, celbdis Ionise et ani^iislc lincarilms, alaribus quadratis, sal nnnierosis, peibicidis. I^'oliapericbadialia e Ijasi conNokUa, vagiiianlc sat abrupte cuspidata, inleora. (;apsnla in pedicello tenui, tlexuoso, interne rubente, snpei'iie pallido, t2-15 inni. longo erecta vel inclinata, symnietrica, eylindi'ica, leptodernia, coiiiniella apice exserta; peristoinii (tanluni vetiisli noli) deides angusti, interne i'nl)el[i, arlicnlis dorsalil)us plus minus irregulariter conformatis, granulosis et subindi- stinetetransversim striatulis; endostnmii pi-ocessus hyalini, irregidares, subla'ves. Plura desidei'anlur. Japon: Morioka (Sawada). Corée: l'oinasa (n. 22B). Par son port et par la sti'iicture des dents du péristome, eette espèce rappelle un peu VE. p/lifcr jîrolli. et Par., mais elle s'en distingue au premier examen par ses feuilles largement et brièvement acuminées. Entodon diversinervis (^ard. sp. nos. — Autoicus, intricato- cespitosus, lurido-viridis. Caulis 2-3 cm. longus, irregulariter ramosus, ramis curvatis, attemiatis, coinpi'essulis. Kolia caviuscnla, l)asi liaud vel parum constricta, (ibloiigo-laiiccolata, sat abi'upte inacunien angnstum, acntum, strictum, longiusculum producta, mai-ginibus interne retlexis vel revolutis, ai)icem versus minute denticnlalis, rarius integris, costa maxime variabili, nnnc gemella, breviuscula, nunc longiore et irregu- lariter ramosa, nunc subsimplici et ad médium vel ultra producta, cel- liilis bi-eviter linearibns, paiietibus crassiusculis, alaribus undtis, quadratis, secus inargines ascendentilms. Kolia pericli;etialia e basi oblonga, convoluta, vaginante longe cuspidata, intégra, apice squar- rosula. Capsula in pedicello pallide rnbello, 6-12 nnn. longo erecta, symmetrica, oblonga, operculo coiuco, brevirosti'o. Peristoinii dentés rubeutes, angusti, linea divisurali iiidistincta, inliis et exterius crasse lamellosi, interdum apice per paria plus minus coaliti; endostomium maxime rudimentariuiu, subnulliim. Amiulus latus, triplex. Corée: ile Quel|)aerl (n. 274- in parle, 27.'), ;!3U, ;!()2, 48i). Espèce très remarquable par sa nervure variable et par la structure de son péristome, qui la rapprocbe un peu d(>s A', scithridcns Pindb. et pil/fcr P.rotli. et Par., avec les(piels il est (failleurs impossible de la confondre. Par son port, elle rappelle plutôt VE. attenualuH Mitt. Entodon conchophyllus C^ard. sp. iiov. — Autoicus, cespitosus, lurido-lutesceiis. Caulis turgidus, 2-3 cm. altus, irregulariter ramosus, ramis ina^qualibus vix compressis. Folia conferta, turgide imbricata, e basi angustiore obovata, valde conca\a, cocbleariformia, in acuinen angustuin longiusculnni, subulatiini subito protrada, marginibus interne revolutis, apiceni versus obsolète serrulatis vel subintegris, nervis binis, brevibus, celbdis linearibus, parietibiis aiiguslis, alaribus sat numerosis, Iaxis, quadratis velbre\iter rectangulis, snbliyalinis. Folia [»ericlKetialla e basi vaginante longe cus|)idata, intégra. Caetera desunt. Japon: îles Kiu-Siii, Sakiirasima (n. 12()2). (1.3) JULES CARDOT. MOUSSES NOUVELLES Di; JAPON ET DE COISÉE 2S7 Ks|)è((» très r('iii;u(|iial)l(' par ses leuilles cocliléarifornies, brusque- iiKMil aciiiiiiiit'es. La l'orine et le Lissn de la base des feuilles me parais- sent l)ieii iii(li(pM'r (pTil s'ai^it (fiiii Kiiladon ; (•(■|)('Mdanl, la IVnclilicalion sérail iiidispeiisahlc jxMir assiirei' la position iiéiiri'iipie de ccile plante, doid le porl, tpii ra|)pelle ass(^z celui des (Kdiclddiiini ou Mi/iirium, (lill'ère passablenienl de celui de toutes les antres espèces du genre Knlodon. Entodon viridulus (lard. sp. nov. — EtUodonli Diuttnnondii {\\\\ enr.i .heg. et K. Bundotijiiir ((1. Miill.) .heg. pi'oxinius et suhsiniilis, sed canlibns rainisipie angnstioribns et foliis nunoribns plei'isqne oblnsidis jain diversus; ab E. nntnnnniidii pneterea processibus endostomii laivibus, wei' longitndinaliler slrialnlis, et ab E. flandongin' capsula breviore distingnitni'. Autoiciis. viridnius. Peristoniii dentés pallide lutescentes, inferne trausversini et oldique, supei-iie lougitudinaliter sti'iatidi; endostomii processus angnsli. in linea divisurali probnide exarati, Insco-lutescentes, la'vissinii. .la|)on : Tosa, Takiinolo ((iono). Corée: ile (hielpaert (n. 2(i7,â7;'>). Platygyrium perichaetialeflaid. sp. nov. — Autoicuni, viride, robiistuluni. Caulis re|)ens. \age pinnalus, i-atnis erectis vel ascendenti- bus, ina^pialibus, laxiuscule foliosis. Folia suberecta, concava, inollia, e basi aliipiid constricta angusic lanceolata, longe acuniinata, acuta, niarginibns interne auguste re\olntis, superue i-eniole denliculatis vel siiuiatis, Costa geinella, ad (piartam parteni folii producta, cellulis linearibus, cbloropliyllosis, alaribns sat nunierosis, (piadratisel breviter l'ectangnlis, uli'iculo priniordiali distincto. Folia pei'icluetialia intima e basi Iongeconvoluto-\aginantesensimetlongissiuieacuminata,subulata, usipie fere ad medinm pedicelli |)roducta. Capsula in pedicello brevius- culo, crasso, tla\o-i'ubeide, siccitale sinistrorsum birto, 6-8 mm. longo erecta, niajnscula, oblonga, operculo couico-subi'ostrato. Aunulus latus, e 2-3 seriebns cellularum foruiatns, persistens. Exostomii dentés lutes- cenb'S, nnnute granulosi. iutns lamelliferi , endostomii processus lineares, [)erforati, fragiles, fugaces, sjepe parliculatim soluti et pro parle luarginibus dentium adluerentes, luembrana basilari nnlla vel indislincla. Corée: île QnelpaerL (n. 27()). Par la structure de son péristome, cette espèce remarquable ne peut prendre |)lace (jue dans le geiu'e /'hi/yf/yriiit». Elle diffère d'ailleurs considérablement dn /'. repe)i.s{livk\.) 15r. eur. par son port plus robuste, ses rameaux plus épais, ses feuilles deux ou trois fois plus grandes, son péricbèze très allongé, sa grosse ca|)sule portée sui' nn pédicelle court et épais, et son inflorescence moiioï(pi(\ Pylaisia subcircinata Card. sp. nov. — Habitu, capsuhe forma perislouniipii' structura l'ylaisin' Hi-nlltcri Resch. pei'affinis, foliis tamen inagis secundis, sid»circinatis, cellidis alariljus muUo minus unnit^'osis, ininoiibus, magis confertis etsecus margines haud vel vixascendentibus. pedicello(pie longior(\ 10-15 mm. dignoscenda. Japon : Akkesi [\\. 10875, séi'. 1); l)aisen(^n. 877); Agematsu (n. 3547); Koma-ga-take (n. 3612 in parte); Morioka (Yainada); Nikko (Gono). Corée: Montagne des Diamants (n. 133). 28>^ BULLETIN DK LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (14)' Je dois dire qu'iDi échantillon récolté par M. Fanric à OcliiaiÇn. 3021) paraît établir une transition entre le P. subcivvinata et le /'. Jirotheri : il a les cellules alaires de celui-ci, mais le pédicclle assez allongé (envi- ron 12 inni.), <4 les feuilles vivement liomolropes le rapprochent du P. siihcirciH(i/(i. Pylaisia cristata Cim\. sp. nov. — /'. po/i/fm/lnr Itr. cnr. Iiahitu sinulis, sed oix-rciilo hrevitcr l'ostrato peristoinii(pi(' stniclnra diversis- sima. Exostondi dentés alhidi, intns lameilis an,u:uslis, lorinsecus in pai'te superioi'c lameilis crassinsculis,papillosis, lateraliter valdepromi- nentihus pra^liti; endostonuimi rudimentarinm, mend)rana grannlosa, plus minus dentihus adluerente efî'ormaium. Folia caviuscula, plus mimis homomalla, ovato- vel oblongo-lanccolata, longe acunnnato- suhulata, margiuibus obsolète denticulatis \el subintegris, crilulis alaribus sat numerosis, parvis, obscuris. Capsula in pedicello rubello, 8-lG mm. longo, siccitate interne sinisfrorsnm, siiperne dexlrorsum torto erecta vel inclinata, ol)longo-subcylindrica. Annulns angiislus, simplex. P. Huhdenliculiiln' Sch. boreali-americange peraffinis, foliis autem longius et magis tenniter acnminatis, retidensiore, peristomiique dentibiis magis cristatis diversa. Ja[)on: mont Ishizuchi (dono); ,lizo-ga-takc (n. 2-i()S). M. Faurie a encore récolté à Nayoro (n. 3086) une forme (pu semble appartenir à la même espèce ; elle en diffère toutefois par sa teinte d'un vert sale et par ses feuilles plus nettement homotropes, subfalciformes, plus larges et plus brusquement acuininées, entières ; jen'ai pas pu étudier le péristorne. Pylaisia (?) chrysophylla Card. var. nov. brevifolia Gard. — A forma typica formosica ditïert : foliis brevioribus, brevius acundnatis, plerunupie e basi denticulatis, cellulisque brevioribus, parietibus imequa- liter incrassatis, subinlerruptis. Japon : Miyasima (n. 2302); Tsusbima (n. 1007). En l'absence de la fructilication, la position généri([ue de cette espèce demeure quehpie peu douteuse. Isothecium pseudomyurum Gard. sp. no\ . — Fornds robus- tis /. iniitu'i Iti'id. simillinuun, sed Costa validiore cellulisque angiistiori- bus, parietibus magis inci'assatis diversum. Gosta apice siepe furcata et basin versus subramosa. Japon: Giiwassan (n. 252). Isothecium hakodense Besch. var. nov. longinerve Gard. — A forma gemiiua colore magis viridi, ramis laxius foliosis, subcompla- natis, costa(pie longioi'e, ad -/a vel 'Vi producta distinguitur. Japon : Shiribeshi (n. 3551). Isothecium subdiversiforme Hrolli. var. nov. complanatu- lum Gai'd. - (^es[)il('s depressi, \i\ rigidi, jauns comi)lanatidis; folia plus minus compressa, late ovata, brevissime acuminata, acuta vel obtu- sula, cellulis ominbus brevioribus, superioribus ovatis. Fructus deest. Japon: mont Ki^osmin (Gono). L7. Hubdiversi l'orme est fort variable, ainsi (pic 17. diversi forme. Mitten avait cscli. m'a ix'rmis de constatei' que ces deux plantes ne sont (ju'une seule el mènie espèce, tort variable. Homalothecium triplicatum Gard. sp. nov. - H. leitcodonti- vinili (G. Miill.) Pd'olli. sinensi sulisiniile, sed ramis brevioi'ihus, foliis }»rorimde triplicatis, Costa validioi'e, inpiica mediana occultala, cellulis- que latioribus et brevioribus, i)arietibus haud incrassatis facile distin- guitui' et eisdeni characteribus a formis niinoribus H. lœvisefi Lac. l'ecedit. Fructilicalion desideratur. Ja|)on : Ilirafu (n. 3838). Brachythecium Buchanani (Hook.) .la^g. vai'. no\ . japoni- cuni Gard. — A forma lypica indica dilfert : lial»ilu pleruuKpie ali([uanto robustiore, foliis utroque costœ latere magis profunde biplicatis, retique densioi'e, cellulis angustioribus. Japon : Aomori (n.' 783); Odate(n.796, 797); Tsuruga(n. 15U1, t5U2); Arima (n. 2270, in parle) ; Jizo-ga-take (n. 2410, 2458) ; forêts de Sendai (n. 2560); au pied de TAsama (n. 2785); Mororan (n. 2976); Toka- cliiyama (n. 3563); Tobetsu (n. 3768); Morioka (Sawada); Tosa : Kochi (Okamura; lier)), llolzinger); Gorée : île Quelpaert (n. 384). Les caractères indiqués paraissent s'atténuer sur certains écbantillons, et je f)ossède pliisifMirs s|)écimens ja|)onais qui ne ditfèrent guère de la forme indienne. Brachythecium Saxvadse Gaid. sp. nov. — A B. Buchanani var. japonico Gard, ca'spitibus mollioi'iI)us, magis sericeis, albicanti- bus, pcdicello l)reviore, 6-10 nnn. longo, et capsula minore, sœpe magis arcuala recedit. Brac/iyl/wcio Wiehunv (Broth). Par. (pioipie comparan- dum, sed statura minore, foliis caulinis integi-is vel subiidegris, cellu- lis angiistioribns, el pcdicello [deruuKpie bi'exiore di\ersum. Japon: Morioka (Sawada); Wakayama, Kii (Nakanisbiki; berb. New- York Mot. Gard.); Sandîongi (n. 3189). Corée : T.jyang-Tjyen (n. 402); île Oiielpaeil (n. 523). Peut-être cette pkuile n'est-elle qu'une variété du B. Bucluinani (II()i>k.) Jac([. Brachythecium coreanum Gaid. ^). no\ . — A Brac/ii/l/iecio Wic/iiir;e ihroih.) V-Av. ramis crassioribus, densius foliosis, foliis late triangulari-lanceolatis, magis sensini attenuatis, reti(pie d(Misiore, cel- lulis angusliorii)Us diversum; a B. (j/areoso Br. eui'. eui'opa'O foliis basi latioribus el acumine denticulato jam recedens. Gorée: Tj'Nang-Tjyen (n. 3;{7 {in parte); Hoang-hai-lo (n. 650). 290 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (10) Brachythecium piligerum Gard. sp. iiov. — Dioicuiii, pallide lutcsceuti-viiide, iiitiduiii. Caidis repeiis, rainis iiia-qualibus, sublere- tihiis ivniote pimiatiis. Folia sul)iinl)ricata, coiu-iva, valde plicata, ovala V(d ohloiioa, sat abrupto iii acuiiicii lonyissiiiiuui, pilifunne, flexuosum, integriiiri prodiicta, inart>inibus planis, integris vel remote et obsolète deiiticidatis simiatisve, costa ad riicdiuin vol paulo ultra evaiiida, collulis pallidis, aiigusto linoariJMis, alaribus laxioiibus, rec- taiigulis, sat ninuerosis. Capsula lu podioollo lubonto, la?vi, 10-15 mm. loiigo horizontalis, arcuata, aetate atroliisca. Urac/n/lliecio Wicfiurœ (Bj'olh.) r*ar. proxiiuum, sed foliis integris vol subintegris, acuniine pililuriui loiigiore, colluJisfpio angiislioribus et longioi'ibus slatiiu dignoscenduni. Japon : Hayachino (n. 3244). Brachythecium otaruense Gard. sp. nov. — Pusilluni, autoi- cuni. Gauifs répons, irregulariter piiuiatus, lainis in;equalibus, niolli- bus, brevibus, laxo foliosis. Folia inullia, erocto-palentia, caulina et . raniea subsiniilia, ovato-lanceolata, sensini longe subulata, caviuscula, liaud vel vix plicata, niarginibns fore e basi nnnute et remote denticu- latis, Costa tonui, ad minlium vel paulo ultra ovanida, reti laxiusculo, pellucido, cellidis rhoiul)oidali-linearibus, inanibus vel iilricido pri- mordiali subindistincto, alaribus paucis, laxioribus, majusculis, sub- reclaugularibus. Gapsula in podicollo brevi, rubonte, bevi, 5-10 mm. lungu oblique erecta, oblonga, suporue convexa, oi)erculo breviter et obtuse conico. Japon : Otaru (n. 3758 in porte). Les affinités de cette petite espèce ne sont pas li-ès nettes. On ne peut nuoro, semble-t-il, la comparer, parn)i les espèces japonaises, qu'au />'. Miyobei (Broth.) Par., mais elle s'en distingue facilement par ses feuilles caulinaires et ramoales à peu près sond)lal)les, d'un tissu plus làcbe et plus délicat, à cellules alaires plus grandes et moins nom- breuses, par la bi'ièveté du pédicelle, et par l'inflorescence monoïque. Brachythecium moriense Bosch, var. nov. lougirameum. Gard. - - A forma typica cespitibus depressis, laxioribus, caule laxius pinnato, raniis longioribus, niagis attomiatis, laxius foliosis, foliisque uiajoribus, collulis alaribus majoribus, diversum. Japon : mont Isbizuchi, lyo (Gono). Bien que cette forme ait un port très ditféi-ont Ac celui de la forme tyi)e, il me parait cependant inqjossiblo do ne pas la rapporter à cette espèce, avec laquelle elle concorde par la plupart des caractères : inllo- rescence, forme et tissu des feuilles, etc. Brachythecium kuroishicurai Besch. var. nov. minus Gard. - A forma typica statura nuUto minore, et ramis numerosis, gracilibus, subfiliformil)us distinctuin. Japon: Tanabu (n. 2015). Brachythecium kuroishicum Bosch, var. nov. littorale Gard. — A forma genuina ditïort : podicollo brevi, circa 8 mm. longo, capsubupie longiore, oblongo-subcyliudrica, suberecta et subregulari. .lapon : Otaru, falaises et lieux secs de la côlo (n. 3561). (17) JULES CAHDOT. MOUSSES .NOUVELLES DU JAPON ET DE CORÉE ^291 Le li. kuroitihiciiDi Ijt'srli. csl une csprcc cxliviiiciiieiil |)(jlyiii()r[)he; il passe, par des tcansitious ij^radiiellcs, an IL liclniinthorladum l5roth. et Par., qui M'en est qn'nne vai'iété robuste, à feuilles plus larges et à rameaux plus épais. L'autre extrènie est la foi'ine que je viens de signaler sous le nom de var. nilnu.s. Ces deux formes extrf'mes ditfè- rent Tune de rantrr comme diffèrent entre elles la var. fil/forme et la vai". rlatmn de VHjijiiniw ru pirssi forme. Brachythecium laxitextum Broth. ni.s. — B.kuroishico Besch. aftine, foliis autem laliorihiis. I.ixius ndiculidis, cellidis latioribus et brevi(M'ibus, el inllorescenlia uL \idelur dioica discernendum. Japon: mont llayatine (ouHayachine?) (Uyematsu; herb. Brotherus). Corée : île Quelpaerl (n. 393). Brachythecium subauriculatum (lard. sp. nov. — A B. mu'iculiito (Lindli.) .laeg. proximo caulibus procumbentibus, nec arcuato-deflexis. mollioriluis, foliis liaud vel vix auriculatis, costa sim- plici plei'um(|ne longiore et ullra médium producta, pedicelloque lon- giore diversum. Uioicum, habitu //. Wichurfe (Broth.) Par. subsinule, sed pedicello scnberriiuo prima tVonte distinctum. Folia late ovalo-lan- ceolata, sensim longe et sa'pc sid)pililormi-allt'miala, plus minus {)li- cata, nuno e basi, nunc tantnm snperne serrulata, rarius subintegra. Calyptra plus minus pilosa. Ja|)on : Kominalo m. 12174, sér. I); Hakkoda (n. 12780, sér. 1);. Onikobe(n. t60); Guwassan (n. 263, 277); Tsuniga (n. 1500); Oso- rezan (n. 20.^3); Tbayu (n. 2X03, 284')); Hirafu (n. 3816, 3905). J(^ pense que c'est à tort que M. IJi'otberus a jilacé dans le genre Camplothecium VHijiDnun aiiricii/a/inn Lindb., de Saghalin, que ral)bé Faurie a trouvé également an .lapon et en Corée; malgré ses feuilles profondément plissées, cette M(juss(^ me paraît èti-e plutôt un Bvachy- Iheviinii. Il faut d'ailleurs avouer (pie la distinction entre les deux genres est bien artificielle. Brachythecium reflexum Br. eur. \ar. nov. filirameum (Bescli.) Card. {B. filirameum) Bescli. in sched.). — A forma genuina caulibus gracillinns, ranns(pi<' filifornubus diversum. Japon : Mombetsu (n. 14600, 11601, sér. I). Brachythecium scaberrimum Card. sp. nov. — Autoicuni, lenellum. Caulis longe repens. l'amis bi'evibus, l'etnolis, erectis, 4-6 mm. longis, laxiuscule foliosis, plumulosis pimiatus. Folia canlina remota, e- l)asi decurrente late ovata subito longe et tenuiter subulata, intégra vel basin versus subdeidiculata, cellulis alaribus minutis, quadratis, nume- rosis, cîeteris lineariliiis, pallidis, costa in acumine evanida, folia ramea patenti-erecta, auguste lanceolata, sensim et longe acununata, snperne seri'idiita. Folia pcriduetiala e basi ovata vel oblonga in cus|)idem lon- gissimam, |)arce dt'nticulatam protracta. Capsula in pedicello purpuivo, ubique scaberrimo, 8-15 mm. longo inclinata vel horizontalis, crasse ovata, superne convexa, operculo magno, conico vel convexo-apiculato. Ja[»on : Yesashi (n. 14636"^, sér. I); Ilirafii (n. 3613, 3628 in parle, J821 /// parte) \ Koma-ga-take (n. 3621): Ontake (n. 3627); mont Ishi/uclii. Ivo ( Cono). 292 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (18) (k'tte espèce nouvelle doit prendre place à côté du H. re/lexiim Br, eue, dont elle est très voisine. Elle en dittère par ses feuilles moins décurrentes, les raméales plus alloni-ées, plus graduellement rétrécies- acnminées, à cellules plus étroites et plus longues, et pai- le pédicelle beaucoup plus rude, entièrement couvert de papilles très élevées et et très rapi)rochées. Brachythecium rhynchostegielloides Card. sp. nov. — Autoicinn, depressum, viride vel iutesceiis, liabitu et niagnitudine WnjnchoHtcdiellx lenelhr nel Utorcic sat simile. Canlis repens, appres- sus, radicu'iosus, apice sâ'pe sl()lonif(U-mis, raniis munerosis, patnlis, plunndosis pinnatus. Folia cauiiua paleidia, e hasi o\ato-laiiceolata in acuinen angustuni, elongatum, suhulatum protracta, marginihus planis vel interne retlexis, sinuato-denticidatis subinlegrisve ; folia ramea taxe patentia, angustiora, lanceolala, sensim et longe acuunnata, cus- pidala, superne serrulata, costa ad -/s vel ^ji evanida, cellulis angnstis, chloropliyllosis, vel utriculo primordiali iilus minus distincto repletis, alaribus paucis, quadratis. Capsula in pedicello la'vi vel superne lenis- sime scaberulo, (3-lG mm. longo subborizoïdalis, minute ovata vel breviter oblonga, superne convexa, operculo conico. .lapon: Guwassan (n. 201 ) ; Itakkoda (n. ;W0) ; Aoiiiori (n. tU39); Kainta (n. 1983, 1991, 1997); Tanabn (n. 2000, 2OO0 in parte, m^^\ Ôsorezan (n. 21tO /// parle) ; Itava (n. 2580); Kamuikotan (n. 3006 in varie, 3019); Dake (n. 3ir)1, 3iri()); Ilirafu (n. 3128 /// paHc, 3628 in parle, 3813, 3814, 3819, 3820, 3823, 3830, 3907, 3920). Corée: île Uuelpaert (n. 396 /// porte). Partout sur écorces. Var. nov. macrocarpum Card. — Capsula majore, oblonga. .lapon : Daisen (n. 834). Espèce de la section Velutina, voisine du //. piilelielliim Brolb. et Par., s'en distinguant juir son tissu plus obscur, moins scarieux, formé de cellidles plus étroites et plus cbloroi)bylleuses, et par ses feuilles raméales plus grandes, i»lus allongées et plus étalées, rendant les rameaux plnmeux. (^ette Mousse, ([ui paraît assez répandue au .lapon, est pol.Muorplie : coloration verte ou jaunâtre, taille plus ou moins forte, feuilles raméales plus ou moins étalées, plus ou moins étroites, |)édicelle de longueur extrèmemerd varialtle, capsule petite, coiu'te, ou plus grande, oblongue. .Pai reçu de M. lirotlierus, sous le nom de //. itiinnluw Prolli. sp. iiova, une plante récoltée par M. Uyematsu au mont llakkoda, ([ui paraît être une petite forme de la même espèce, à pédicelle très court, ne mesurant guère plus de "> non. Bracliythecium Uyematsui Protli. ins. — Pi;ecedenti proxi- mum, cespitibus aidem magis condensatls, ramis brevioribus, sid)- teretibus, foliis conferliorilius, subindiricalis, bre\loribns, latioribus, caviiisculis, ovalo-lauceohdis, sensim longe cnspidatis, fere e basi den- ticulatis, Costa pro uiore breviore, ad \jvel -/:! evanida, reti laxiore, cellulis alaribus magis munerosis. A />'. piilcliello Brolb. et Par. foliis latioribus, reti laxiore, magis viridi, cellidis alaribus mnnerosioribus et pedicello breviore diversum. Autoicmn? Pedicellns circa 8 mm. longus. .lapon: Aoso (Uyematsui; berb. Brotlierus); Mororan (u. 2978). (19) JULES CARDOT. MOUSSES NOUVELLES DU JAPON ET DE CORÉE 293 Brachythecium quelpaertense (kud. s|). iiov. — Costa coiiliiiiia /)'. popii/co \\y. cui'. i^i'oxiiiiiiiii, seci pediocllo uljiqiie kevi et foliis (listiiicic |)lu-atulis jaiii diversmii. Auloiciiiii, dense cespitosiiin, lutcscens ; caidjs piiiiiatiis, raiiiis subjulaccis. Folia caidiiia trianiiulari- laiiccolala, longe ciispidala, niargiiiibiis plaiiis, niiiic snhinlcgi'is, iiuiic intei-ne siimatis et superiie serndatis, reti B. populci ; folia ramea angiisliora; capsula in ))edicelio 7-12 mm. longo hreviter oblonga, airuala, inclinala vel snblioi'izonlalis. Corée : île Quelpaerl, 1200 m. (n. 633). Brachythecium brevirarameum Card.sp.nov. — Costa con- tinua loliisque plicalulis s|M'cies pr;ecfdenli coniparanda,staturaautem niinere, colore magis viridi, cespitibus depressis, caule longe repente, appresso, rainis lirevilms iHiinerosis i-(>guiariter pinnalo, foliis nn'nori- bus, brevius acuminatis, niai-ginibus ubique minute sed distincte serrulatis, costa angustiore, l'etique laxiore, cellulis brevioribus, magis viridibus com])()sito facile discei'nenda. Dioicnm videtur (lloribus -mas- culis ignotis). Fi'ucUis desideratnr. Corée: île Quelpaert (n. 407). Brachythecium plumosum lîr. ein-. var. no\. scariosifoliiim (Bescli. ) Cartl. (//. srario.sifoliinn Itcsdi. et />. Konoi Brotli. in sc/ird.). — A forma genuina foliis rameis angustis, magis sensim acinninatis, reti scarioso, costa ssepe longiore, pedicello usqne 3 cm. longo recedit. Japon: Oyama (n. ir)2S9, sériel); Asamayama (n. 100); Fusiyama (n. 35')); Aomori (n. 7U0, 873); Jizo-ga-take (n. 24t2); au pied de TAsaina (n. 2768 in parle); Tobetsu (^n. 3772); llirosbima (Kono; herb. Brotherus). Brachythecium plumiosum IJr. eur. var. nov. Mimmayae (Bescli.) (lard. (/>'. MiDiiiun/w Besch. in sched.). — A forma genuina foliis rameis latins acuminatis, pedicelloqur usqne ad basin scabro diver- sum. Japon : Mimmaya (n. 14066, sér. 1); (Jdate (n. 771, 812); tanîka (n. 1959, 1965); Morioka (SaAvada). Corée; île Quelpaert (n. 526). Brachythecium plumiosum Br. eur. var. nov. stenocarpum Card. — Ciracilc, liabilii //. (Inisi/r/i Brotli. et Par. siibsimilc, sed foliis rameis latioribus, magis abi'upte acuminatis diversum, et capsula angusta, cylindrica, vix arcuata valde peculiare. Coi'ée : Ile Quelpaert (n. 423). Malgré la forme toute particulière de la capsule, il me sendjle que cette plante appartient bien au //. plumosum Br. eur. Celui-ci se moutre d'ailleui's extivuiiMueut \ai'ial)le au Japon. Les var. xcariosi- l'olium et Mimmai/iv se rattaclienl au type par de nond)renses formes de passage ; il en est de même du B. densivete, que M. Brotherus place à tort dans le groupe du li. pupiilrinn. Les B. convolutum et yewunum Itescli. /// Hched. ne sont (pie (Tantres formes sans importance du B. plumosum. Les échautillons japonais de cette espèce ont souvent les feuilles longuement et linement acuminées, et le pédicelle presque lisse. liCM.KTlX DK \.A SOCIÉTli B(nANIQLIE UEGKNÈVK, iN'o 7, .'il (iCloln'e 1911. 23 294 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (2U) Bryhnia noesica (Besch.) Broth. var. nov. lutescens Gard. — A forma geimiiia differt : colore lutescente, caule itefum ilerumque prolifero densiiis pinnato, foliisque rameis longius acuminatis. Japon: Sendai (n.2212). Bryhnia sublsevifolia Broth. et Par. ms. — A //. vocHica (Besch.) Broth. habita robiistiore, foliis caulhiis minus dentatis, acumine latiore, reticpie la'vi vei subla'vi discrepans. Japon : Tsushima (n. 1G03) ; Aoinori (n. 853); Tobetsu (n. 3770). Var. nov. rigescens Card. — A forma typica statura majore, colore lutescente, caulibus siccitate rigidis, foliisque caulinis latioribus, magis concavis et valde plicatis diversum. Japon: Aomori (n. 380); Miyadzu (n. 1525); Dake (n. 3157 in parte). Myuroclada concinna (Wils.) Besch. var. nov. gracilis Gard. — Gaulibus ramisque gracilioribus, foliis minoribus, et cellulis brevio- bus a forma genuina distincta. Japon : Asamayama (n. 105). Gorée : Montagne des Diamants (n. 452 in parle). "i^mis^" 2".I5 UN GAILLET MÉCONNU DE LA FLORE CHINOISE PAR Gii>itave I;EAUVEISI> (Com[miiii(|ué en séance du 8 octobre. Publié le '2 novembre 1911. Galium Hemsleyanum Deauvei'd, spec. nov. e sect. Trichoqa- liahC Prodr. 4 : 599 (1830) ; cf. tig. 1 : 1-B. — Pereiiiie, basi sufTriiti'co- suin, niniticaulp. dense et nutlliter pilosuiii. Caulibus elongatis (30-40 •cm. altisj, teiuiihus, adscnidcntibus, olisolete ((uadiicijstatis, articula- tis. Foliis attemiato lanceolatis (superficie + 30X6 mm.), tenuiter 3-iierviis, glaiicesceutil)us, siibinollil)us, utriiique (pneseilim iii nervis), iiiolliter pilosis iiiteriiodia + u-quaiilia ; nodis dense pilosis. Panicula terminali laxe oblonga (4-8 cm. iata, 15-20 cm. longa), remis tenuibus divaricato-patulis, foliis longioribiis ; pedicellis filiformibus liirsutis- siniis ovai'io dnpbj longioi'ilius vel illis snba'qualibus. Corollae albidsB iniiiimsedi: 1 mm. iliam.) lobis nblongis subapiculatis trinerviis, supra glaljris, subtus longe pilosis. Stigmata ]»asi coalita, apice horizontaliter divaricata; ovario pilis rectis niiilliceilosis dense prsedito. = Galium boréale var. ? tuolle Hemsiev in .bjiirn. of tbe Linnean Soc. London, XXIII: 394(12jun. 1888). ^ Hab. — HuPEH : Nanto et montagnes au N. — (Leg. Aug. Henry, exsicc. N" 2036; N" 4532 in berb. Barbey-Boissier), sans indication de la date de floraison. (Test en faisant (W^ recbercbes comparatives sur différentes foi'uies du Galium boréale de notre tlore^ que cette plante a attiré mon attention par son faciès tout spécial et fort distinct de celui des nond)reuses vai-iétés du polymorpbe Galium boréale L. ; d'ailleurs, ce n'est pas sans réserves que Hemsley subordonnai! la plante cbinoise au type boréal e\\ s'expriinant comme suit à son égard : « A very marked form, and possibly a distinct species, but D'' Henry's spécimens are in very young flower». Les échantillons de l'Herbier Boissier soumis à l'analyse microsco- j)i(pie décèlent cbez cette plante une conformation très différente de celle du G. boréale ; ces différences portent [trincipalement sur sa pubescence générale, sur la petitesse de ses tleui-s à pétales hirsutes, sur la forme par- ticulière du stigmate et sur son fruit muni de poils droits et multicellu- laiiTs d'une nature totalement différente de celle des cils recourbés et 1 (^f. Bulletin de la Société botanique de Genève, vol. III. fascicule 7: «Plantes nouvelles ou critiques du bassin supérieur du Rhône» (octobre 1911). 296 BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENÈVE (2> unicellulaires du G. boréale. Chez cette dernière espèce, en outre, la consistance coriace des feuilles très glabres est soulignée pai' trois wqv- YuresYeiie'^, pro(h)i i ne ntes sur la face inférieure et canal iciilée.s sur la face supérieure, tandis que chez le G. Hemuleyanum les feuilles molles et 1-6: GAIJUM HEMS!.EYAi\UM lipainerJ. — 1: port de la plaiile (iTcliiiL 3 fois) ;. 2: pnhesrpiirt» (H nervalioii (les rpuilles. à nœud basilaire fortemenl hcrissè-relleclii sous a, el à soinrnel aeuininé en 6 ; 3 : cyme eiilicivinenL velue liérissée, à fruit et lnnUon longiie- ni«nt ciliés (firossi 7 fois); 4: i-orolle glahre inlerieiireiiieiit, ciliée-hirsnte aux marges sous la face extérieure (s;rossi H) fois); 5: style à liiaiiclies soudées dans leur inoilié inférieure, et diverjjeant horizontalement au sommet (f(i(issi 60 fois); 6: poil pluricellu- laire des lijies, feuilles. Ileurs et fruits. — 7-10: comparaisons avec les orj;anes correspon- dants du Galium boréale L. ; la Meur Sesl grossie 5 ^/-iiois; la pubescence 10 est unicellulaire. abondanunenl l'ecoincrlcs de poils hlancliàlres ont de fuies nerviu'es blanches et loiigueiuriit \ élues, p/vénunenle.s !sar les deux faces. Les des- sins comparatifs publiés d'après les résultats de cette analyse permettront de mieux saisir les réelles difTéreiices (|ui séparent indubitablement la plante chinoise de la plante boréale. 297 PLANTES NOUVELLES OU ClIITIQUES de la FLORE DU BASSIN SUPÉRIEUR DU RHONE (valais, pays de gkx, ALPES d'annecy, mauribnne) avec remarque sur trois cas présumés de polytopisme par Gustave BEAUVEKD (Communiqué en séance du 8 octobre 1911) 1. — XAsplenium dolosum var. nov. uginense Beauverd i^: Àsplenium Adianlum-nujrum >■ Trichomanes !). — A forma lypicà {A. Adiantum-nigrum <; T ichomanes Milde [1864] = A. Tr/cltomanes X Adianluw niijrKm Ascher- son [18'.»6]) segmenlis inferioribus + pennetisectis ditîert ; Cfelera iiL in descrip- tione inconeque Mildei (cf. VerhandL der k. k. Zool.-Bot. Gesellschaft in Wien, XIV: 165, cum tab. IV [1864]. Hab. — Sabaudia : supra Ugine, Alpes Annecyenses, ait. 600-700 m., inler parentes; leg. die 1 mense julii 1911. — L'Ai^plenium dolosum Milde n'avait plus étérelrouvédepuis l'époque où Milde le découvrit en Tyrol, près de Meran, en 1862. — Nouveau pour la flore de France, cet hybride rarissime se renc:)nlre au-dessus d'Ugine, à l'extrémité sud est de la circonscription des Alpes d'Annecy (Savoie), en compagnie de la variété inédite ci-dessus décrite et remarquable par la forme du segment primaire inférieur déce- lant la prédominance de W-idlanlnm-nigrum sur le Trichoiiunux : c'est la tendance inverse qui se manifeste chez le type décrit et figuré par Milde. — Les deux parents abondent en s'enchevélranl dans les schistes cristallins qui constituent notre station dominant le chemin carossable d'Ugine à Montgondjert. 2. — X Asplenium paradoxum Beauverd. hybr. nov. (= Asplenium Adian- tntn-nigrum X septcnlrionale !) ; typus in herb. Barbey-Boissier ; cf. tig. 1 : 1-6. — Asplenium frondibus Iriplicalo pinnatis. pinnis arcte oblongo lanceolatis, lon- gissime acuminatis, pinnulis pinnatifido incisis, cum laciniis linearibus stipitatis apice acute subtridentatis permixtis. Caetera ut in .4 . Adianlo-nigvo L — Adspectu A. Adidiito nigvo var. Virgilii Boiss. (in FI. Or. V: 734). sed pinnulis typi .-I. sepientrioialis cum iis parentis alterius permixtis difTert. Hab. — Sabaudia: supra Ugine. Alpes Annecyenses, ait. 600-700 m., inter parentes. Leg. die 1 mensis julii l'.Hl. Remarquable par son élégance, cet hybride offre l'aspect de la plante méditer- ranéenne et canarienne décrite par Bory in Willdenow, Spec V : 347 (1810) sous le nom d'Aspleiiium acutum et subordonnée avec raison à VA. Adiantum nigriim sous le nom de var. Virgilii Hoissier in Flora Orienlah's. V : 734 (1884) ; c'est comme telle (pie je l'avais récoltée avec plaisir au-dessus d'Ugine. parmi les formes les plus luxuriantes d'.4. sepleulrionale et .4. Adinntuni-vigrum qui BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (2> décorent les fissures des parois schisln-clirislallines doniinant la route d'Ugine à Montgombert. Toutefois, rexaineu plus alleiilif' des écliaiilillons me lit découvrir, disséminés an hasard soil à la hase. soiL au so h4 de chacune des frondes, la présence de segments anormaux rap[)elanl en |ilns pctil ceux de 1'^. septenhiojiale ^"^£acu^*%^ JU/. Fig. I. — X ASPLENIUM PABÂDOXUMBeaiucrd.— 1 : port dune fronde (réduit 3 fois) ; les segments primaires B, C, E el F offrent des pinnules intermédiaires entre les types A, septentrionale et .4. Adiantumnigrum; les segments A, D et G sont plus exclusivement du type septentrionale ; 2: détail des segments A et B, avec pinnules A' B' acheminées au type septentrionale (légèrement réduit); S: tissu du tégument, à bords ^H lobules du type septentrionale, mais à cellules uniformes de VAdiantum nigrum (f,rossi 30 fois) ; ■4 : sporange (grossi 60 fois); 5: spore, vue de profil en a, et vue sur la commissure en b (grossi 120 fois). — .4. SEPTENTRIONALE ; 6 : extrémité dune fronde (grandeur natu- relle); 7 : tissu du tégument, à bords + lobules et à cellules marginales convergentes. — A. ADIANTUM NlGItUM: 8; segment primaire iioinial ; comparer la pinnule B" avec la correspoiidaute B' de lliybride ; 9 : tissu du tégument, à bords + rectilignes et cellu- les homoniorphes. et desquels la vignette ci-jointe reproduit l'un des aspecls variables (cf. fig. I : y A et B). Celte particularité, renforcée par la constatation de très nombreuses spores avortées, et coïncidant avec la pré.sence de la plante dans le voisinage des parents inextricablement mélangés, ne pouvait [)lus laisser de doute sur l'origine hybride de cette plante nouvelle pour la science et la flore de France. (3) G. BEAUVERD. PLANTES NOUVELLES OU CRITIQUES 299 ;}, — Aveiia pralensis var. iiov. Gexiana Beauverd (cf. fig. Il: 1-6). .Al> .4. pralensi lypicaligulâ l)reviori, spiculis iniiioi-e.s ;2-;]-lloris, glumellà iiileriore apice perspicue eiiiargiuatà differl. Hab. — G.ALLiA : supra locuiii dicliim Miturex, propre Gex (Ain), ait. 700-800 m., iilii copiose. Leg. die 17 iiiensis juiiii 1911. Par sou intlore-sceuce à épillets pauciflores, celte plante resseiiihie plus à \'A venu pubescens var. amethystina qu'à un A. prcitensis ; ses glumes toutes deux triner- viées. un peu plus courtes que la tleur incluse, et les cils de l'ajfe identiques à ceux de l'.l. pniteiis/s ne laissent cependant aucun doute quant à sa suliordinalion à cette dernière espèce. Cette condition est complétée par l'analyse microscopique des glumelles, qui décèle un caractère spécitique important dans la structure de la gluinelle interne, caractère dont je n'ai trouvé aucune mention dans la littérature locale ou générale et qui m'engage à publier la vignette ci-jointe pour illustrer un exenqile de critère spécitique chez les Graminées. En etl'et, cliez les .1. pubescens la glumelle supérieure, aux marges repliées + intimement sur la face interne, ne présente aucune aspérité le long (lu repli, tandis que les deux nervures divergentes Fig. II. — 1-6, AVENA PBATENSIS var. GEXIANA Beauverd ; 1: épillel billore, à 3' fleur (lermiiiale) avortée (jirossi 2^/4 fois); 2: glumelle extérieure développée (grossi 3 fois); 3: glumelle inlérienre toute hyaline, à sommet émarj,'iiié (grossi 5 fois); 4: gynécée et une élamine (grossi 3^/2 fois); 5: limbe dune feuille caulinaire, à nervures latérales égales, à peine moins saillantes que la nervure médiane (grossi 6 fois); 6: sa ligule (grossi 6 fois). — 7: limbe d'une feuille caulinaire d'Avena pratensis typique, à ligule a longuement triangu- laire, el à sommet /; cucullé (grossi 6 fois) ; les nervures latérales sont d'épaisseur inégale, et tontes sensiblement plus faibles que la nervure médiane; 8: glumelle intérieure, à sommet tronqué (grossi o fois). — 9-10, AVENA PUBESCENS var. ALPINA Gaudin; 9: fragment d'une feuille caulinaire, à limbe b et gaine c munis de fortes nervures primaires entremêlées de nervures semnihiiros très faibles; ligule a irréguliére (grossi 7 fois) : 10: glumelle iiilerne, à zone médiane byaline et zones lali'rales verdàtres surtout à la base (grossi i I/2 lois). 300 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (4^ qui parlent de la base délimitent une zone médiane tout à fait hyaline et deux larges zones latérales fortement teintées de vert-jauii.àtre. surtout vers la hase {cf. lig. Il : 10) : cette particularité est aussi constante cliez les formes typiques que chez les variétés telles (|ue amelltysthifi, sexquiterlia, alpina et autres, que certains auteurs ont cru pouvoir élever au rang d'espèces en se hasant sur des caractères tirés de l'intlorescence, de la couleur ou la nervation des glumes, du nomhre des épillets. etc. ; elle constitue d(mc la constante spécifique essentielle de VAvena pubescensi. qui u'offre d'ailleurs jamais de glume inférieure réelleinent Irinerviee ! Chez VAvena pratensis, la glumelle correspondante est tout autre: entièrement hyaline, elle possède deux nervures basilaires divergentes qui dans leur partie supérieure déterminent le repli des marges et sont alors pourvues sur leur dos de petits cils scabres dirigés vers le sommet et comparables à de nombreuses dents de scie (cf. fig. II : 3 et 8) ; la transparence du tissu de ces glumelles est telle, et les marges si intimement appliquées sur lazone médiane, qu'il est presque impossible de les en distinguer sans le secours d'une immersion : seules les nervures scabres parais.tenl déterminer le contour de la glumelle dans sa partie supérieure. — • iNolons que chez les formes typiques (épillets ;i-7-flores), ces glumelles sont tronquées- dentelées au sommet (cf. tig. Il : 8), tandis qu'elles sont profondément é margiiiées (cf. fig. Il : 3) chez la nouvelle variété qui possède en outre des ligules beaucoup plus courtes que celles du type par rapport à la longueur du limbe (cf. fig. Il : (iet 7 a). (Jette plante est dominante dans les formations sieppiq es du Crèt du Mourex, sur Gex, où ses inflorescences en épis simples, .sans épillets jumeaux à la base, se mélangent à celles des Bromus erectus, Fesliica luhra et autres graminées xéro- philes communes. Il serait intéressant de vérifier ce caractère présumé de constante spécifique tiré de la glumelle interne, en l'appliquant par exemple aux espèces d'une autonomie douteuse, telles que Fesiuca Halleri vis-à-vis de F. alpina et autres fétuques du groupe des ovina. 4. — X Carex Muelleriana F. Schuitz, in Flora XXXVIll : 471 (18o4). — G. distaus X Ilot nsehncluana F. Schuitz. 1. c. — C. fulvo-distant^ F. Schuitz in XX-XXI. jahrb. Pollichia: 265 (l!SG3). = C. distans'^ fulva Acherson et Graebn., Synopsis 2, II: 195 (juin 1903). Cette combinaison hybride n'est pas rare parmi les parents hébergés dans les prairies marécageuses de l'ancienne moraine glaciaire de la Plaine des Rocailles, près La Uoche. Hte-Savoie. entre 500-55U m. d'altitude. Si l'identification dubi- tative de Kiikenthal (in PHanzenreich, vol. 38: 675-676) avec le C. Tourleti (jillot et Tourlet in Bull. Soc. bot.. France, L : 313 (1903) ne se vérifie pas, cette plante serait nouvelle pour le territoire français. iN'a pas encore été siiîiialée en Suisse, mais est meiiLionnée pour les territoires de la Belgique et du Palalinat ; le moiiographe des Caricinées, M. G. Kiikentlial, ne la connail avec certitude que de la II^fr-Bavière, dans les prairies marécageuses de Hechendorf-Seefeld (leg. J. Volliiiann). Dans notre station inédite, la plante se distingue par son port plus luxuriant que celui des deux parents, et par ses utricules stériles: elle est fréquemment accompagnée du Carex dioica L., très rare en Savoie, et des touffes gigantesques du Carex xanthocarpa . hybride stérile des Carex flava et Hornschuchiana. o. — Carex frigida Ail., et f. subgynobasis! — Inconnu jusqu'alors dans toute la circonscription des Alpes d'Annecy, le Carex frigida abonde, sur le versant oriental de la Tournette. entre 1600-1900 m. d'altitude, le long des tor- rents alpins qui descendent de la crête de TAr pour se rendre dans la Combe de Montaubert ; il s'y trouve intimement mélangé à une forme luxuriante du Carex fimbriata Scliknhr. inédit pour la fiore de la fPe-Savoie, et varie fréquemment à épi $ basilaire nais.sant à l'aisselle de la feuille caulinaire inférieure, à une très grande distance des autres épis : ainsi présentée, celte variation rappelle le faciès du Carex nipiobasix Vill., avec lequel elle n'olfre d'ailleurs pas d'autres rapports. (5) G. REAUVERD. PLANTES NOUVELLES OU CRITIQUES 301 Non loin de là. sur les gazons secs de la Frète de l'Ar (20(10 m.), prospèrent de vigoureux Carex clavaeformis à épis tous dressés ; c'est dans une station analogue que cette luèiiie forme se rencontre sur l'arèle culininale iiasique de la Dent de Snlens (Aravis méridionaux, 1^(00 m. environ), tandis (ju'au pied decette sommité, dans les prairies marécageuses du revers Sud, végète en abondance le Carex dioïca L., rarissime en Hie-Savoie. 6. — Ophrys Botteroni (^liodat, in Notice sur Polygal. d'ICurope et d'Orient, in Nota (Itiése 1ÎS87), et Bull. Soc. l)ot. Genève, fasc. V : 187 (1888). — Subor- donné à litre de sous-espèce à VOphrys apifeia par Asclierson, un exemplaire lypi(|ue de cette curieuse Orcliidée a été récolté aux environs de Nambelet, sur Faverges (H^e-Savoie) par M. IMi. de Falézieux le 7 juillet 1911, à l'occasion de notre excursion à la Dent de Sulens. Cette station intéressante, la première connue des Alpes calcaires, constitue le terminus le plus méridional de l'aire de cette plante, qui comprend ainsi le domaine jurassien de l'Allemagne du Sud, de la Suisse et des environs de Genève jusqu'aux points d'amorce du Jura dans les Alpes calcaires occidentales. 7. — Ranunculus aquatilis L. — Fort rare en Valais, celle belle espèce liélérophylle n'y avait été signalée avec certitude qu'aux environs de Vouvry (I5a.s- Valais) et au lac du RiU'el (vallée du Zermalt, Alpes pennines); la station (lu Mawyl, au-dessus de Lens et à 21100 m. environ, où j'ai récolté en abondance celle renonculacée sur la plage d'un petit lac aux eaux très bleues et limpides, constilue une nouveauté pour toute la cbaîne calcaire des Alpes bernoises, tant du versant valaisan que des territoires bernois ou vaudois. Dans cette localité à flore haut-alpine accusée f/^rtH«HCH/«.s (//ac/a/^s, Sax/fraga bi(lora, Senecio incanus, Androsace divers, etc.), les fleurs du Ranunmlus aquatilis acquièrent une gran- deur inusitée qui me les avait l'ait |irendre. à distance, pour de luxuriants l{. alpeslr/s submergés par une crue supposée du petit lac qui les hébergeait! 8. — Aconitum Napellus 11. lilacino ! — En montant de Lens (Valais) au signal de Bellaiui par les crêtes de la (jbaux, l'on peut récoller en a.s.sez grande abondance, parmi les formes typiques à fleurs bleues qui pullulent vers 2000 m., une variété d'Aconit Napel à corolles d'un joli mauve lilacé et à lobes foliaires moins laciniés que chez le type; un pied transplanté aux .lordils en 1910 pour l'observer en culture, a donné des feuilles en 191 1. mais n'a pas fleuri. '9. — Cardamine amara var. nov. cymbalaria Beauverd ; cf. lig. 111: l-o. — llerba parviila (5-10 cm. alla); folia membranacea glabra vel margine obsolète ciliala (sub lente!), hasilaria (1-2 cm. longa cum peliolo) il-segmentata. caulina- ria 3-5-segmentata foliorum basilariorum caulinariorumque segmenlum terminale rhomboideo-quinquelobatum (+7 mm. longum X 9 mm. latum), lateralia obo- vala minora (2-o mm. longa X l--^ ni"i- lata) valde approximata ; petala (3-5 mm. longa) apice dilute violacea, sepalis (2V2-1 lU'H- long.) subaiqui longa; stamina interiora exterioraque perspicue exserla (3^2-6 mm. long.). Hab. — Sabaudf.a : in sylvis et locis humidiusculis loco dicto " Mont- gond)ert ». supra Ugine, ail. 1200-1400 m., Alpes Annecyenses. — Leg. die 1 mensis julii 1911. Des nombreuses variétés du polymorphe Cardamine amara décrites dans la Monographie d'O. E. Schulz (cf. Eiïgler's Botan. Jalirb., XXII: 495 503 [1903]), aucune de celles que nous avons vues ne rappelle la structure tant foliaire que florale de la nouvelle variété illustrée par la vignette ci-joinle : elle est caractérisée par toutes ses feuilles à segment terminal rhomboidal et beaucoup plus grand que les latéraux, très rapprochés pour la paire supérieure, plus éloignés, mais tout- à-fait minuscules pour la paire inférieure lorsqu'elle existe; la ileur. plus petite 302 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENEVE (6) que chez les autres variétés, s'en distingue en outre par ses élamines bien exsertes. Pas vu de fruits nifirs, l'époque de l'excursion coïncidant avec celle du début de l'anlbèse. Kijr. 111. _ 1-0, CAIWAMINE AMAIIA var. CYMBALAhIA Beauverd ; 1: port de la plante (.«randeur naturelle); 2; feuille basilaiie glabre Irisej^mentée (s;rossi 2 fois); 3: feuille caulinaire supérieure ciliée, 5 -segmentée, les 2 segments inférieurs minimes et très disLanls des supérieurs (grossi 2 fois) ; 4 : fleur à sépales a atteignant les ^/s des- pétales 6 et à élamines exsertes: les intérieures d aussi longues que le style c et excédant peu le sommet des 2 extérieures e ; en f, sommet du pedoucule à 2 protubérances beau- coui) plus saillantes que les autres (grossi 4 fois) ; 5: cils mai'ginaux des feuilles, à type a violacé au s(]mmel el. alternant avec le type b plus long et enlièremenl blanc (grossi 40 fois). — 6-9, CAIWAMINE AMARA typica; 6 : feuille basilaire et 7 : feuille cau- linaire supérieure (grandeur naturelle); 8: cils marginaux, tous blancs (grossi 4t) fois); 9 : fleurs à élamines e'-d' inclines el sépales b' beaucoup jjIus courts que les pélales a ; lobes apiciiaires ilii pcduncule /' courts et subégaux. 10. — Arabis hi rsuta var. Gène vensis Beauverd . m Hnll. Soc. bot. (îenève, ^"le série, II : Si et 94 (1910). — Depuis l'époque de la publication de cette plante, nous en avons retrouvé de iiouvfdies stations aux environs de Genève et dans le Pays de Gex (Ain), en deux localités apfiarlenaiit respectivement aux communes de Ferney-Vollaire et de Clievry ; M. Pb. de Palézieiix l'a également observée (■) (i. i!kai;m';i!I). plantes nouvelles ou cuitioues 303 dans les pelouses de le proiiii'iiade de l'Ohservaloire (ville de Genève). Dans toutes Ips stations, cette crucifère nianifeslait ses caractères constants de grande précorité et de tiKe à "2-'.^ l'euilles caulinaires, tonles munies à leur aisselle d'une seule Heur conleiM[)oraine de rinlloroscence terminale. 1 1. — Draba aizoides var. nov. crassicaulis Heauverd ; et. lig. IV : 1-4. — Caulls (.3-5 cm. long.) crassitie insignis (l-n/a diam. post antliesin), inflon^s- cciidii miilli (8-l."))-siliculosa ; folia omiiia utriiKjue margine(|ue longe ciliala: siliculse approxinjata^ pert'ecte elliplico-attenual.'e (superficie â^/ii X 5 mm ), loculis 5-7 semina continentiluis ; stylus qiiam silicul* duplo i)revior (Ji2 mm. long). — An D. Zuhlbiuckneri auct. Iielv. non Host? Hab. — • Helvktia ; in saxosis loci dicli « |}istiiien|)ass ». supra " Viègei», ail. 2^O0-i2W)0 m., in Alpibus Vallesiœ. Leg. die \H mensis jnlii 1911. — La vignette ci-jointe, destinée ci compléter la diagnose, fait voir aussi les principaux caractères qui séparent cette variété de toutes celles décrites jusqu'alors du polymorphe Draba aizoides. Elle se rapproche du Diaha Zaldhracknen jiar ses hampes rigides et naines dont elle exagèi'e l'épaisseur et le nombre des sili(jues également très rapprochées, mais s'en distingue nettement par la longueur triple du style et par l'armatare des ses feuilles plus longues et étroites, et, indépen- danunent des marges, pourvues de cils sur les deux faces, .sauf sur la nervure mé- diane ; ce dernier caractère, très constant, ne se retrouve cliez aucune des variétés de Vaire occidentale du Draba aizoides. (jiii ulfrent d'ailleurs des silicules toujours Fi^'. IV. — 1-4, DIIAHA AIXOIDËS var. CHASSICAULIS Be;uivcnl; 1: poil de la i)hLiUe, à la iiiîitiirit.i^ (tes silicules (jiraïKleur naturelle); 3: inléiieur d'uue lo;;e à l'étal niiir, avec style lachele-inaciilé, deux l'ois plus Ion;,' que les semences (jtrossi 3 l'ois); 3: feuille des rosettes à l'anthèse, à marges et limbe ciliés, vue par dessus en a, et par dessous en b (grosssi 4 fois): 4: nervation réticulée des feuilles (grossi 5 fois); 5: silicnle de la varielé /.AHLBPtUCKNEIU Host, à style concolore et plus court i|ue les semences niùres (grossi .3 fois); 6: feuille de la var. ALFINA Kocli. ciliée sur les marges seulement (grossi 7 fois); 7: nervation d'une feuille de la var. AFFINIS Koch (grossi 5 fois); 8: inflorescence niiire de la var. ALPINA, paiicitlore et à axe lénu (grandeur naturelle): 9: silicnle de la var. AFFINIS (grossi 2 lois): lO : silicnle de la var. montana Kncli (gros>i "2 fois). 304 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (8) plus longuemenl atténuées au sommet que vers la hase. En revanche. ]'aire orientale ■(le cette espèce présente plusieurs variétés crassicaules saillantes à IViiilles é^fale- nieiit ciliées sur les deux faces (cf. Baldacci, it. alb., 1892. N" iiOiS), mais dont les silicules présentent soit des styles très courts ( v. brevistyia Boiss.), soit une pubes- cence plus ou moins dense qui fait défaut à noire plantt! (var. aspern Bert.), soit •enfin une forme de silicule plus atténuée an sommet (v. sca)dica (ir.) : de toutes manières, il importe de souligner les affinités orientales de notre plan le dont la florai- son est sensiblement plus précoce que celle de la variété paucitlore nlpnia. en com- pagnie de laquelle elle mûrit ses fruits alors que celle dernière n'otlre encore que ses premières fleurs II y a tout lieu dépenser que les plantes valaisaniies désignées -comme Uraba Zaklbruckne)-i pourraient pour la plupart se rapporter à notre nou- velle variété ; nous n'avons vu jusqu'à présent aucun échantillon suisse de cette plante des Alpes du Tyrol. plante qui d'ailleurs nous paraît devoir être réunie au type aizoïdes à titre de sou.s-espèce caractérisée par la brièveté du style, confor- mément à l'opinion de quehjues auteurs, et notamment de l^ouy et Koucaud qui la signalent aux Pyrénées (cf. Fi. de France, II : 2iO-2H). — D'entre les aulres variétés de l'aire occidentale du Draba arzoides, notons encore dans notre ilition la variété a£finis Koch (Syn. éd.. Il : 67). commune au Salève, au Vuache, et dans les préalpes de la IU«-Savoie (cf. fig. IV : 9) ; la var. montana Koch (1. c), plus répandue dans le Jura, notamment aux rochers d'Hosliaz près Tenay, Ain (cf. fig. IV : 10) ; la variété tenuifolia Ri-hb. (Icônes i\. germ.. fig. 42o4 /?), que nous avons récollée au cirque de Talaniarclie, massif delaTournette(H'e-Savoie): la var. alpina Koch. Syn. éd., II: 67 (cf. fig. IV: 6-8), à tiges grêles, paucillores et à silicules atténuées, assez commune dans les Alpes pennines et observée également dans les Alpes lémaniennes ainsi qu'au M' Méry (llte-Savdie) ; enfin la variété typique, dont les tiges souvent très roljustes et inullittores olfrenl assez d'analogie avec celles de notre variété : s'en distingue par des silicules plus espacées et atténuées, et par ses feuilles glabres sur les deux, faces, lâchement ciliées sur les marges seulement (cf. fig. lY : 6) : habite les sommités des AI[)ps et du Jura, et, à ma connaissance, ne descend guère dans les étages inférieurs qu'en Maurienne, où elle orne les parois de l'Echaiilon et du Pas-du-Roc jusqu'au-dessous de 600 m. — Toutes ces variétés, à mon sens, font partie d'un même groupe subspécifique (subsp. aizoides !) caractérisé par la lon- gueur du style, et d'une même section de ce groupe caractérisée par ses silicules glabres ou faiblement ciliées sur les marges; une autre section, remarquable par ses fruits pube.sceiils, ne paraît pas avoir de représentants dans le bassin supé- rieur du lihône. non plus que les deux sections parallèles (glabre et pubescenle) •de la sous-espèce brevislyle, qu'il appartient aux monographes futurs de mettre en lumière. 12. — Sempervivum montanum var. nov. ochroleucum Bi\auverd : Iota planta pilis glandulosis luteis obtecta ; pelala stamina carpellaque luteo-albida ; cadera ut in formis typicis. Hab. — Hklvetia: in saxosis loci dicti « Bistinenpass », supra jugum Sem- prnnianum. ait. 2300 m., in Alpibus Vallesia?. (Leg. cl. Mever die 18 mensis julii 1911). Tandis que toutes les autres variétés du polymorphe Sempervivum monlairum L. offrent des fleurs de nuances plus ou moins roses ou carnées, celle plante singulière attire l'atlenlion par sa glandulosité générale d'un vert jaunâtre, par ses larges feuilles presque obtuses à face inférieure fortement carénée, par ses sépales d'un jaune olivâtre et ses pétales d'un jaune soufré pâle, comparable à ceux du Sedum ochroleucum Chaix; il en est de même des carpelles et des élamines, dont les très petites anthères restent, avant comme après l'anthèse. d'un jaune doré très vif. — Je cultive, pour l'étude, quelques pieds de cette joubarbe inédite, qui m'ont été obligeamment remis par leur collecteur, M. l'abbé L. Meyer. lors de l'excursion •de la Société Murithienne au Simplon, le 18 juillet 1911. (9) (;. BEAUYERD. PLANTES NOUVELLES OU CRITIQUES 305 |:î. — EpilobiumDuriaeiGay, in Aiin. se. nal.. 2me série. VI: 223 (18 ). — Celle piaille rare, inédile pour la llore de Savoie, où. en compagnie de M. Ph. de Palézieux, nous en avons découvert vers 1600 m. une riche slalion aux abords des fornialions û'Ainns viridis de la Dent de Sulens (Alpes d'Annecy. Ht«-Savoie), est en iinMiie temps nouvelle pour tout le domaine alpin de l'Europe: elle n'était juscju'alors connue (pfen . leg. Mas.salsky anno?) : id. leg. Bayern (anno ?) ; id. leg. Badde l«9:5^iNo :{3(). — « Crimée, Gnrsul'». leg. Zelenelzki, o août 1880. — «Esthonie. Hapsal », leg. Hœrsclieimann (anno?). — « Iiigrie », lierl). tl. Ingricae No 431, cenl. III, 1860 (leg.?). Je ne l'ai pas vue de France, où d'ailleurs la Flore de M. Bouy ne mentionne pas cette variété, ni d'Italie ou des autres pays d'Europe, (|ui doivent certaine- ment l'héberger; mais la persistance avec laquelle elle se rencontre dans les col- lections de provenance orientale, pays producteurs de céréales, autorise à admettre cette variété comme une plante ségétale à l'égal de la forme glabre typique, et à considérer vraisemblablement l'Asie Mineure comme sa vraie patrie, qui est éga- lement celle du blé: le libellé des exsiccata de W. Siehe N" 624. de Manissadjan No 52 et peut-être aussi de Kotscliy N'j 525 est particulièrement éditiant à ce sujet ; reste à savoir si les stations américaines sont artificielles de par l'impor- tation de céréales du vie ix Monde, où si elles représentent plus invraisemblable- ment un cas de polytO[)isme atïectant des descendants de la variété typique glabre, seule importée? 17. — Melampvrum pratense var. nov. chrysanthum Beauverd ; cf. fig. Y : 6.9. _ Herba'4; elata (15-25 cm.), puberula ramosissima; ramis supremis valde elongatis basi subramosis ; folia scabiuscula angustissima (superficie it 3 X 40 mm.), basi rotundato-subattenuata apice longe acuminala internodio sub- allide iutea vel alliida. circa Imseiii filatiienloriiin inferiorum ainborum cirro pilorutn pranlita (cf. fig. V: 12[).). Hab. — Sabaudia : in calhmelis el pralis subaipinis cultuiiiis dicli " Pariiielan», ait. 1700-1800 111.. Alpes Aiinecvenses, ubi copiose. — Leg. ipse (iie 26 meiise Julii 1906. Cette jolie variété se reconnaît surtout par la structure de sa corolle munie, sous chacun des filets de ses deux étamines inférieures, d'une houppe de longs filaments que nous n'avons observés nulle part ailleurs chez les Mélampyres. Ce caractère, joint à celui plus accessoire de la nuance de la corolle qui reste d'un blanc crème, permet de la distinguer facilement des autres manifestations poly- morphiques du M. pratense !.. (sensu stricto), dont elle possède d'ailleurs toutes les constantes spécifiques. — La station de cette plante appartient aux terrains décalcifiés de l'étage urgonien constituant les curieux « lapiaz » du Parmelan ; elle prospère à l'ombre des Callunci rulgan's, Rhododendron ferriu^ineum et autres espèces frutescentes qui .se rencontrent volontiers dans les préalpes cal- <;aires à condition d'être isolées de la roche sous-jacente par une couclie suffi- sante d'humus; à rechercher ailleurs en Savoie, où les stations analogues abondent. En résumé, il est intéressant de constater que dans la rtore du bassin rhodanien supérieur, les deux principaux groupes de formes constituant le Melam- pyrinn pratense (sensu lato) sont représentés par des variétés saillantes qui n'avaient pas encore été signalées avec précision tant .sur le territoire rhoda- nien suisse que dans les départements français de l'Ain, de la H'e-Savoie et de la Savoie: ce sont : A. § PUATENSE (L.) Wettstein emend. Beauverd [étamines à caudicules saillantes; entrenœuds el rameaux espacés et peu nombreux; feuilles relativement étroites, les intercalaires absentes; bractées entières ou peu dentées; corolles jaunes, blanchâtres ou versicolores (pa.ssant au violet-pourpré)] : 1. Var. typicum Beck. ;i grandes corolles jaunes (a lidenm Blytt) ou jaunâ- tres (/5 albidurn Blytt) à labiole ondulé sur les bords, dépourvues de houppes papillaires sous les étamines inférieures; forêts et bruyères des terrain? tourbeux, sur sol siliceux des montagnes (« paludosum Gaud. FI. Helv. IV : 122, pro parte, var. angustifolium Willk. et Lange. Prodr. fl. Hisp. II : 607?; M. sylvaticum (Huds.) Sturm. Deutschl. PI. IX, lab. U? (non L.). — Savoie : massif de Bisanne, près Ugine, dans le sphagnum de la région silvalique moyenne, sur schiste cristallin. — Suisse orientale (Grisons); Autriche (Tyrol, Styrie, Basse- Autriche, Moravie, Bohême): Russie (Finlande); Suède et Norvège (répandu). 2. Var. alpestre (Briigger) nob., à petites corolles versicolores, à étamines munies au sommet d'une houppe de papilles claviformes: bruyères et tourbières alpines des terrains primitifs, à 2000 m. el au-dessus (a paludosum Gaud. pro parte). Valais ; Ol du Simplon. — Suisse orientale : Grisons. — A rechercher ailleurs. 3. Var. sabaudum nob., à corolles médiocres d'un blanc crème el à labiole ondulés .sur les bords, pourvues à l'intérieur d'une touffe de petits filaments à l'aisselle des 2 étamines inférieures: bruyères sèches et ensoleillées de l'étage subalpin, sur sol calcaire décalcifié. — H'e-SAVOiE : lapiaz urgoniens du Parme- lan (Alpes d'Annecy): à rechercher ailleurs. :M i BULLETIN l)K LA SOr,lKTK BOTANIQUE DE GENÈVE (18> B. § VULGATUM (Persooii) Weltslein emeiid. Beauverd [étamines à caudicules de la longueur des cils marginaux de l'anlhère; enlrenœuds et rameaux nombreux; feuilles de largeur très diverse selon les variétés (de i à ;{() mm.), les paires intercalaires + nombreuses ou nulles; bractées inférieures entières ou subdentées, les supérieures plus courtes et sou- vent + profondément dentées-laci niées; corolles généralement d'un jaune pâle ou blanchâtres, plus rarement orangées] : 4. Var. vulgatum (Persoon) nob., à grandes corolles d'un jaune pâle au som- met, blanc verdàtre vers la base; port vigoureux, fortement ramifié, à feuilles assez larges'et + scabres, dont 1-4 paires d'intercalaires; inflorescence allongée. à bractées supérieures digilées-laciniées. = M. commulalnm Tausch p. p ; = M. pralense var. lalifolium Willk. et Lange p. p. ; = M. pratense y. commtc- iafMwt Beck p. p. — Nombreuses formes en Valais (Brigue! Sierre ! Granges! Lens! Sion! Ardon ! Riddes! etc.); HteSAVoiE : talus silvatique de Vesonne et de Viuz (Tournette, Alpes d'Annecy); à rechercher ailleurs. — Suisse; Autriche; Espagne. î). Var. lanceolatum Spenner: à corolles du type précédent; port de la plante plus luxuriant, à longs rameaux très robustes, et à feuilles beaucoup plus larges, surtout les supérieures avec les bractées inférieures et moyennes; pubescence générale nulle, sauf les deux lignes faiblement canescentes de la décurrence des nœuds sur la tige; feuilles intercalaires nulles ou rarement une paire (alors + munie de boutons avortés à l'aisselle) ; plante planitiaire. — M. pralense var. Intifoliiim Schub. et Mart. p. p. — Gk.nève ; bois du Vengeron (Bernet!); Ain : M'-Mussy, prèsGex!. — Hie-SAVonc : Plaine des Rocailles, près La Roche! et fort probablement très répandu dans tous les bois et clairières de la plaine du bassin rhodanien. — Suisse; Autriche; Allemagne du Sud; Krance. h. Var. chrysanthum uob. ; inflorescence très dense à corolles médiocres- (l'un beau jaune orangé (caractère uccesMv're très utile pour la distinction à dis- tance); entrenœuds serrés; ramification abondante; feuilles très longue.s et étroi- tes, les intercalaires 1-2 paires, bradées inférieures très longues, entières; les supérieures de plus en plus courtes et profondément palmatipartites-laciniées. Variété saillante observée .seulement en Valais, où elle colonise abondamment sur sol couvert d'aiguilles de pin silvestre, dans les stations brûlées du soleil de l'étage silvatique inférieur. A rechercher plus au midi (France? Espagne? peut- être var. anquslifolium Willk. et Lange pro parte?). Le M. ouïgatum f. paradoxum Dabi, in Hayek, Sched. ad H. stir. exsicc. V : 19 (1905). qui réalise le passage entre les deux groupes vulgnium et pratense. a été élevé au rang spécifique par Ronniger et Schinz, in Schinz et Keller (FI. de Suisse, éd. française trad. Wilczek : 52-2. janv. 1909); l'examen que nous en avons fait dans" l'Herbier de l'Université de Ziirich nous a convaincu (\n'\\ s'agissait d'une simple variété subordonnée au groupe vulgatum par la nature de ses anthères à caudicules courtes; en revanche, les caractères tirés des orga- nes végétatifs la rapprochent beaucoup plus du groupe pratense que de toutes le? autres variétés des vulgatum. — Nous venons de voir que dans ses (c Schweizer. Arten u. Formen der Gattung Melampyrum (1910)». Ronniger en fait une .sous- espèce de même rang que les' ili. vulgatum, M. alpestre et M. pratense. L'aire générale du iW. pratense comprend toute l'Europe (toutefois pas observé en Portugal ni au sud de la presqu'île balkanique), l'Asie Mineure, le Caucase et la Sibérie occidentale. L'étude que M. de Wetlstein a ébauchée des M. pratense et M. silvaticuin cadre avec le résultat de nos observations personnelles et n'en diffère que par l'emploi de la nomenclature binaire pour la désignation des valeurs subordonnées, ainsi que le fait M. Rouv dans sa Flore de France pour les deux rangs hiérar- chiques qu'il distingue sous les noms respectifs de «.sous-espèce» et de «race» (autrefois ((forme))). — Le nouveau travail de M. Ronniger est également plus voi.sin de notre point de vue que dans l'ancien système des éditions de la Flore (19) BEAUVERD. l'LANïES NOUVELLES OU CRITIQUES 'M'o Suisse en 1909, qui ailmettail :5 espèces d'égale valeur pour les M. vulgalum M pratense et M. paradoxum : nous n'opposerons guère qu'une critique de forme à la nouvelle manière de voir de cet auteur, c'est l'emploi de la nomen- clature binaire pour désigner à l'intérieur d'une espèce un degré hiérarchi- que supérieur, et de l'emploi abusif de ce rang en l'appliquant aux «M. para- doxum^^ et «i¥. «/pesM-/s » ; en outre, pour ce dernier, nous avons fait ressortir plus haut (voir No 18) qu'il ne pouvait conserver cette forme liinominale deja utilisée par Persoon en 1809 pour une autre plante. 20 — Odontites lanceolata (Gaudin) Reichenbacli, FI. excurs, : 802 (1830) ; Euphrashi lanceolata (iaudin, FI. helv. IV : 110 (1829); Barlsui lanceolata Rchi) . le. tl. germ. et helv. XX .■ 57, lab. 1728 : 1-0 (1802); Orthantha lan- ceolata Well^iehi, Descendenztheor. Llntersuch. : 19 (1900); Euphrasm lutea race 111 lanceolata (Gaud.) Rouy, Flore de France XI : 143 (1907). Une interprétation doublement erronée de la note publiée dans le Bulletin de la Société botanique de Genève, 2me série 1 : 310 (1909) au sujet de cette plante a été insérée dans le Bulletin de la Société botanique suisse XIX : Ibl (1910). D'après cette interprétation, la plante en ipiestion serait un Euphrasia ^r^^^'^ UOuf 'f'-'^S^^-wi^ j.-i„, VI. — 4-3, ODONTITEfi LANCEOLATA Keicheiibacli ; 1 : Heur et hiaotée. .i piibescence "simplHineiU hirsute sur la corolle, et mèlauttée de petites glandes slipilées sur toute la surface du calyce cl des hrarlées (grossi .3 lois) ; 3 : irynécée velu (grossi 3 fois) ; S : étamine à lanthèse (grossi 6 fois); 4: corolle développée, à nervation simple pour chaque lobe du labiole et du labre, el uervaliou intercalaire pour les ètamines insérées sur l'axe idéal des i grands sinus (grossi 3 fois); 5 : pubescence mixte, à cils simples dressés mélangés de petits poils capités. — 6-10, ODONTITES LUTEA Reicbenbach ; 6 : tleur et bractée à simple pubes- cence hirsute, sans poils stipités sauf sur la manje des Mes calycinanx (grossi 3 fois) ; 7 : gynécée après l'anthèse (grossi 3 fois); 8 : étamine après lanthèse (renversée, grossi 8 fois); 9 : <'orolle développée, ;i nervation simple, voisine de celle de l'E. lanceolata (grossi 3 fois) : lO: pubescence simple, a cils rigides. — 11-17. DLSPEEMOTHECA VISCOSA (L.) Beau- verd ; 11 : tleur avec pubescence du calyce hirsute, mélangée de petits poils capités el de grosses glandes claviformes (grossi 3 fois) ; 12 : gynécée (grossi 3 fois) ; 13 et 14 : étamine» à caudicules c plus longues (]ue les papilles marginales (grossi 5 fois) ; 15 : corolle développée à triple nervation pour chaque lobe du labiole ; 16 : triple pubescence du calyce (grossi 5i fois); 17 : douille pubescence des feuilles et liractées (grossi 2 t foi-). 31b BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (20) lutea L. ssp. lonceolata (Gaud.) Houy, nom qui n'existe pas, M. Rouy ayant eu la précaution de distinguer, dans la hiérarchie sulispécifique. entre la c soiis- «spèce », de rang supérieur, et la a race », de rang inférieur; or c'est à ce dernier- rang que M. Rouy attribue la place de VE. lanceolaki dans le système, tandis que la note citée attribuait purement et simplement un rang spécifique à cette plante; en second lieu, le Bull. Svc. bol. suisse laisse à entendre que la station 4ie Blancheville aurait été déjà citée par Payot dans sa a Florule du M'-Blanc» or il n'en est absolument rien. Payot ne citant cette plante que de Courmayeur. localité située sur le versant italien du massif du Mt-Blanc. c'est-à-dire en plein i)assin du Pô et à [ilus de T6 km. à vol d'oiseau des limites les plus rapprochées de notre dilion (Alpes d'Annecy), soit 42 kilomètres de Blancheville. La rectification de ces deux'points nous procure surtout l'occasion d'attirer l'attention sur la nomenclature de cette plante, qui nous a longtemps laissé perplexe quant à la place générique que les différents auteurs lui attribuent d'après l'énumératioi, syiionymique exposée en tête de cette note. — Pour pré- parer le terrain sur lequel doit se placer la discussion, il convient de rappeler succinctement les divers caractères fixes que l'on rencontre chez les nombreuses espèces attribuées aux Euphrasia, Barlsia, Odontites et Orlhanlha dont la déli- mitation et la valeur générique restaient litigieuses, ce sont ; (/) La pubescence générale, comportant soit sur les feuilles ou sur les brac- tées, soit sur le calyce ou sur la corolle ; 1» des poils ou cils unicelhilaires ; 2» de petites iilandes capilèes subsessiles; 3° des poils unice/lulaires capités; 'i° des poils pliiricellulaires; 5" de grosses glandes clnvi formes stipitées; h) La forme de la corolle, dont les deux types de labre ;» helmformig, mit zuruckgeschiagen Bande» et ; rr bel marti g, mit geradem Bande» de Wetlstein (in Engîer et Prantl. Natiirl. P/lanzenfam. IV. lih : 97 [189S]) ne correspondent pas toujours aux deux types de labiole à lobes entiers ou crénelés et de celui à lobes régulièrement émarginés; c) La nervation de la corolle, qui se rapporte aux deux types respectifs de : lo lobes du labiole trinerviés dès la base du tube (cf. fig. VI ; 15) et 2» lobes du labiole uni nervi es dès la base du tube (cf. fig. VI ; 4 et 9), chacun de ces deux types pouvant comporter une subramification latérale des ner- vures vers leur sommet, outre l'intercalation normale d'une plus forte nervure indépendante aboutissant au filet des étamines (cf. fig. VI ; 9 et 15 et.); d) La forme des anthères, dont l'extrémité caudicale des loges peut être soit munie d'une caudicule, soit dépourvue de cette caudicule, qui est alors rempla- cée par un très petit mamelon. e) Le mode de déhiscence des loges anlliériques, (|ue nous (jualifierons de eau di cal lors(|ue. après l'anthèse, l'ouverture à partir de la caudicule ne s'élargit guère au-delà du milieu de la loge, la ligne de déhiscence restant soudée dès ce point jusqu'à la base (cf. fig. Vil : 12, ou mieux. Beichb. le. H germ. XX, tab. 1729 ; 5), et de longitudinal, lorsque, après l'anthèse. l'ouverture s'élar- git dans toute la longueur delà ligne de suture (cf. fig. VI ; 13. ou Bclib I. c. : 14) ; /)"La pubescence des anthères, qui peut être nulle, simple (poils pa|)illeux) ou complexe (papilles avec filaments) : ce caractère, particulièrement négligé. offre une réelle importance du fait que c'est de lui que dépend l'accouplement nul, partiel ou total des étamines : elles sont libres lorsque la pubescence est nulle, soudées toutes 4 ou 2 à 2 par leur extrémité ou par l'une de leurs marges lorsqu'elles sont munies de petits filaments coudés ou en vrilles pourvus de nodosités ou de ventouses hyalines (cf. fig. VII ; 2, 3, 11. et 12). indé- pendants des papilles marginales ou àpicales. ou encherélrées toutes quatre soit par les papilles marginales seules, soit [lar l'action combinée de ces papilles et des filaments avec ou sans ventouses ! V) La structure du fruit, dont le septum complet (c'est-à-dire séparant les loges jusqu'au soujinel île la capsule) ou incomplet (ne les séparant que jusqu'au milieu ou à peine au-dessus) peut présenter soit une .seule rangée d'ovules, soit au contraire 'un nombre indéterminé (variant de 3 à 12) de rangées d'ovules en groupes de 2-4 ou oo par rangée ; (21) (;. I!i:ai vKi;i). i-i.antes iN(tuvKF,i>i<;s un ckitkjues ;M7 II) La forme des semences (jui possèileiil un tégimieul et une saillie funicu- laire dont la .slnirtiire particulière, varie selon les espèces, et paraît de nature à entrer en lieiip de compte dans la diagnose des genres (cf. fitr. VII : s et 14, 15. 18). (^est de la mosaïque constante qui résulte d'une comlùnaisou de ces divers éléments chez l'ensemble des espèces constituant la tril)u des Uhinanthées, que dépendra la valeur des genres et de leurs sous-groupes dont on se propose d'éta- i)lirune classification rationnelle ; d'autres caractères secondaires, mais toujours lixes. serviront de critère spécifique. Prenons par exemple notre Odunlites laiiceolata . nous constaterons pour : a) Une pubescence de deux formes, soit l" des cils un icel lu laires recou- vranttiges, feuilles, bractée et calice, et 2" des poils un icel lulaires capi tés, ou petites glandes stipitées. localisées sur toute la surface du calyce et les marges des i)ractées, où ils alternent avec les cils unicellulaires du reste de la jilante ; cette combinaison manque à VE. iutea. qui possède en revanche de petites glandes subsessiles strictement localisées sur la marge du calyce ; toutefois elle se retrouve chez de nondireuses espèces iV Euphrasin. tandis que je n'ai vu chez les Bartsia que des glandes pluricellulaires : b) Un labre sans bords réfléchis et un labiole à trois lobes irrégulière- ment crénelés : combinaison de caractères qui se retrouve chez 0. Iutea L.. Odonlites Aucheri Boiss. et 0. corsica, ainsi que les difl'érentes autres espèces attri- buées au genre Orfo/( 0. lulea, el 0. corsico, (|iii ne partagent ce caractère qu'avec le seul Odonliles Aucheri ; chez les autres geure:^ ou sections, l'on remarque, outre les papilles marginales plus ou moins abondantes ou absentes : 1» une touffe de petits lilaments en vrilles, disposés au sommet des anthères est terminés par des disques hyalins s'appliquant à la façon des ventouses contre ceux de l'anthère voisine, de telle sorte que dans une même corolle, les étamines paraissent sou- dées deux à deux par leur sommet ; nous n'avons observé ces petites ventouses, inédites à notre connaissance, que chez le seul genre Odontites. où elles ne font jamais défaut et d'où elles ont été parfaitement reproduites par Reidienbach (Icônes fl. gevm. vol. XX, tab. 1728 : 11). ainsi que dans les «Notes sur un Voyage botanique en Espagne » de MM. Burnat et Barbey, où dans la planche I Cuisin a parfaitement représenté, à droite en bas, les anthères réunies deux à lieux par leur sommet, mais n'a pas analysé les filaments à ventouse, tandis qu'il attribue aux deux loges une déhiscence caudicale du type Orlanlha là où nous l'avons toujours vue parfaitement longitudinale dès l'anthèse ; 2o de grosses papilles claviformes, localisées aux environs du point d'insertion du lilet sur le connectif ainsi i[u'au dos des loges (cf. Reichb. h\ jJ. qerm. XX, tab. 17-27 : :{ et 9 : 1728 : W et 10 ; 17.31 : Ù et 14) : constant chez" les Odontiles. plus variable chez les hJupkrasia, ce caractère nous paraît manquer aux Bartsia dont les très nombreuses papilles sont d'une tout autre nature et s'enchevêtrent avec les anthères voisines sans aboutir à une véritable liaison des loges ; enfin. .3» (le menus lilaments groupés en cocarde au tiers supérieur de la ligne de déhiscence des loges, et appliqués par leur hase à ceux de la loge voisine, sauf sur la marge externe de la première et de la quatrième étamines, qui n'offrent mienne ligne de suture, mais sont très loni/uentent nmcronées et restent libres entre elles. Ce caractère inédit à ma connaissance est spécial aux Euphrasia (cf. tig. .VII : et. 16-17) ; la disposition qu'affectent alors ces étamines a été également rendue par Heichenbach in Ic.germ. XX, tab. 1731. (j) jja forme du fruit est en capsule tronquée chez les Odontites lanceolata, corsica eUutea, tandis qu'elle est en capsule émarginée cliez Odontites Aucheri Boiss., que Wettstein attribue au genre Orthantha ; les autres Odontites, tous à septum atteignant le sommet de la capsule et à rangées d'ovules oligo- spermes, offrent toute une gamme de formes reliant le type franchement émarginé au type obtus-tronqué, tandis que les Bartsia et surtout les Eufragia ont une capsule franchement acuminée, à septum complet et très polysperme pour chaque rangée. h) Chez les 0. lanceolata. lulea et corsica, les semences sont groupées par .9 rangées dispermes dans chaque loge (cf. fig. VII, B : 13). tandis que chez les autres Odontites. l'on compte au moins 4 rangées létraspernies par loge (cf. fig. Vil B : o) ; ce nombre est variable chez les Euphrasia (fig. Vil. C : o), mais il est bien supérieur chez les Bartsia qui offrent un nombre illimité de rangées toutes polyspermes. Le bourrelet funiculaire des 0. lanceolata est d'une forme très différente de celui de VO. lutea (cf. fig. VII. B : 14 et 15). mais tous deux reviennent au type des Odontites, caractérisé par leur jonction avec deux bandelettes plus ou moins accusées et marquées d'un trait fort sur notre vignette VII. B ; s, dont le prolongement avec le fuiiicule se développe en petit éperon; chez les Euphrasia. cet éperon lamelliforme est déterminé par la jonction des deux petites côtes ailées de la partie postérieure de l'ovule, avec la côte beaucoup plus accusée du bourrelet funiculaire (cf. fig. Vil, C : s et 18) ; les- semences de Bartsia sont sillonnées de côtes ailées. Enfin, pour compléter ces renseignements, ajoutons que les ovules d'Eufragia n'offrent aucun sillon, mais sont couvertes de linéaments réticulés d'un système bien particulier (cf. Bei- chenb., le. fi. germ. XX, tab. 1725 ; 21 et 1726 : IS:). Cet examen comparatif nous a conduit aux convictions suivantes : I. — Les Orthantha constituent un simple .sous-genre des Odontites, caractérisé par ses étamines libres, entièrement glabres, à caudicules normalement dressées^ (23) G. BEAUVERD. PLANTES NOUVELLES OU CRITIQUES 319 et à déliiscence des loges anthériques du type eaudical (c'est-à-dire ne s'ouvraiil (lue jusqu'au milieu de la loge à partir des caudicules, l'autre moitié, apicale, restant soudée même après l'antiièse). — Gomme caractères accessoires, notons le mode uninervié des 3 lobes du labiole, la forme tronquée et irrégulièrement subcrénelée de ces derniers, enfin la nuance jaune des corolles; tout ceci indé- pendamment de la diagnose donnée par Wetlstein in Engler-Prmitl, Natihi. Pflanzenfam. IV, 3, B : 102 (1891); sa subordination aux Odonlites est rendue évidente par la structure des semences et les formes de transition remarquées chez les étamines de VOdonlites Jaubertiana 1I_ — Cette diagnose admise, il devient évident que VOdonlites Auchen Boiss., considéré comme Orthnnthn Aucheri par Wettstein. ne saurait être maintenu dans ce dernier sous-genre, dont il ne possède qu'un seul caractère, celui des anthères glabres et libres; il en diffère au contraire 1° par l'absence de caudicules ; 20 par la déhisceiice longitudinale de ses loges anthériques ; 3" par la grande brièveté de ses étamines et de son style inséré sur une capsule fortement éniar- ginée ; 4o par la pubescence comportant la présence de poils glanduleux phiricel- lulaires. type Hnrlsia et Euphrasia ; b" par le mode trinervié de chacun des 3 lobes du" labiole : O» par la forme très particulière de sa corolle suhrègulièrc au sommet et fortement évasée au bas du tube, et 7" par la nuance rose- carné de ses fleurs : sous réserve d'une étude plus approfondie comportant une revision complète des Scrophulariacées-Bhinantées et sortant par conséquent du cadre de celte notice autant ipie du plan de travail que nous nous sommes proposé, nous considérons cette plante comme type d'une section ou d'un genre de Bhinanthées distinct de celui des Odonlites. 111. - Jusqu'à plus ample informé le sous-genre Orthantha ne comprend que trois tvpes spécifiques, les 0. corsica (Loisel), 0. lulea (L.) et 0. lanceolata (Gandin) Wettstein : outre les diiférences signalées par ce dernier auleur in « Descendenz theoritischen Untersuchungen » I : 19, cum tab. II fig. 3 et ^ (Wien. 1900) entre les 0. lulea et 0. lanceolata, nous considérons comme d'in)porlance primordiale lo celle qui résulte de la ditTérence des calyces, compa- rables entre ces 2 espèces comme ceux des Melampyrum pratense le sont aa\ calyces des M. silvaticum; 2° celle de la pubescence, qui n'accorde que de très petites glandes sessiles, localisées sur la marge des dents calicinales, à VOdontiles lulea, tandis que VO. lanceolata possède des glandes longuement stipitées, mélangées aux cils scabres sur toute la surface du calice et disséminées également sur les marges et les deux faces des bractées (cf. tig. VI : 1 et .")) ; 3o celle de la structure carpologique. qui offre des capsules beaucoup plus grandes chez 0. lanceolata, avec des semences de forme différente; 4o celle de la station, qui est des pelouses sèches et ensoleillées — garides ou steppes — pour VO. lulea, tandis qu'il s'agit d'une plante plus précoce et normalement l lier ino-s il va ligue pour VO. lanceolata ; sa présence en masse dans les moi.ssons des vallées chaudes .\ SOCIKTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (2(V) Fig. VIL — Caractères floraux dilTHreiicianl les genres DISPEBMOTHECA, ODONTITES et EUPHflA!>IA. — A : fjenre Dispermotkfr.a Beauverd, préseulant en c le développement de la corolle du type trinervié, à lobes du labiole profondément émarginès chez le D. alpestris (grossi 4 fois); en 0, son ovaire vehi à loges dispermes sur un rang, à style glabre (grossi 4 fois); en S, une semence du D. grauatensis (grossi 10 fois): en et une étaniine à filet glabre du D. nlpestris, vue de face et dos (grossi 12 fois): 1 : disposition, à l'authèse, des étamines de Dispermotheca réunies au sommet des loges par une houppe de filaments à vrilles; ■2 : l'un de ces filaments (grossi 36 fois): 3 : papille marginale des anthères (grossi 60 fois); 4 : filet des étamines, et 6 : base du style chez le D. viscosa (grossi 4 fois) ; 6 : pubeseence exclusive dune lige, et 7 : id. de la marge des calyces chez le/), alpestris (poils unicellulaires simples, mêlés de petits poils glanduleux seulement sur le calyce ; grossi 2 4 fois) : 8 : gros poils bi-celhilaires glanduleux visqueux, et 9 : petits poils bieellulaires glanduleux des calyce», plus rares chez les bractées et tiges, des D. granateiists. I). hispaniaa et D. viscosa. — B : genre Odontiles, à corolle c du type uiiinirvit' '0. serotina), à ovaire o à loges polyspermes sur 4 rangs (grossi "2 I/2 fois), à semence v (grossi 12 fois), à étamines et. reliée» par le sommet des anthères à déhiscence longitudinale complète ; 10 : filament du sommet des anthères, h nodosités lobées (ventouses? grossi ."{e t'ois); 11: papilles du connectif (grossi 25 fois); 12 : étamines glabres et libres (grossi 6 fois), et 13 : ovaire polysperme à 3 rangs de la section Orthantka ; 14 : semence de VO. lanceolala (grossi 8 I/2 fois) ; 15 : semence d'O. lutea (grossi M fois). — C : genre Euphrasia, à corolle c du type trinervié, nervures des lobes latéraux du labiole déjetées sur le côté externe des filets d'étamine ; à ovaire 0 à loges polyspermes sur 4-7 rangs: à semences .s munies de 10 côtes suhailées à test composé de cellules quadrangu- (.'ulaires transparentes (grossi 12 fois); à étamines cl, léunies par 4 par le bord interne des loges: 16 : une élamine e\(érieure, à loge interne présentant le point de suture en p et un niucron normal «1 ; à loge externe plus petile et fermée, à long mucron anormal m ; 17 : groupe des 4 étamines vuesde face (grossi 3 fois) : 18 : déhiscence du testa, avec amande en a ; 19 : coupe transversale dune semence (grossi 10 fois). Dispermotheca alpestris (.lonl.) Meauverd. iioin. nov. : (cf. lîg. Ml. A. : c. 0, et. i. 2. 3. 0 el 7). = Odonlitcs nlpesir/x Jord. et FouiTeau. ifrev. pi. Il : 8fi (1868)? .V. Gillnt in Soc. H. franco-helv. exsicc. N» 881 (1898)! Odontiles hn- 7< <27) G. BEAUVERD. PLANTES NOUVELLES OU CRITIQUES 323 ijantiaca Jordan aji. Lannes, Calai, pi. intéress. du Briançonnais (1885)? Euphrasia viscosn, «race» E. brigantiaca Rony, FI. de France XI : 141 (1909), pro parte ? Hab. — Gallia : in declivibus et svivis pinoruni supra Brigantiani (dept. Htes-Alpes), ait. ISoO m. (leste Gillot). " Obsero. -- Sous le nom d'« Odontiles alpestris Jord. », l'Herbier Boissier con- serve une plante récoltée aux environs de Briançon par Beverchon, de tous points conformes à VOdonliles lutea typique ! — D'autres échantillons, étiquetés d'ailleurs c< 0 viscosa » par leur collecteur A.Jordan, appartiennent etTecti veinent aune forme peu glanduleuse du Disperniotheca viscosa ; enfin, l'exsiccata N° 881 de la Société franco-helvétique présente, seul de ceux que nous avons vus, des caractères saillants auxquels nous attribuons provisoirement une valeur spécifi- que et que notre vignette VII, .4. (fig. c, o. et., 6 et 7), mises en regard des fig. S et 9, et VI : 11-17 (D. viscosa) est destinée à mieux faire ressortir; ce sont : 1° la corolle, à divisions du labiole régulièrement émarginées et à filet des éta- laines tout à fait glabre, ainsi que le style; 2° le calvce à dents plus courtes et à pubescence lâche ne comportant que des cils crochus entremêlés de petites glandes stipitées. sans aucune trace des grosses j^landes visqueuses et clavi formes des trois autres espèces (cf. avec fig. VI : 11 et 16, et VII A : 8 et 9) ; 3» la pubescence de la tige, ne comportant que de longs poils simples (fig. VII A : 6), sans aucune glande stipitée!. — Beste à examiner la semence mûre, que nous n'avons pas vue. — La «race» E. brigantiacu Bouy, tout en comprenant notre exsiccata, comporte d'autres plantes «à pnliescence visqueuse, plus longue mais moins dense 1 » que nous avons vues etfectivement de provenance dauphinoise, mais que nous ne dislini,'uons qu'avec peine du D. viscosa valaisan : c'est peut-être cette forme que M. Bouy avait en vue en attribuant la Suisse à l'aire de VE. briganliaca ? Dispermotheca hispanica (Boissier et Beuter) Beauverd nom. nov. ; cf. fig. VII A : s, 4. 0, 8 et 9. — =^ Odontites hispanica Boiss. et Beuler, Pugillus pi. nov. : 91 (1852) = Odontites viscosa var. australis Boiss., Voyage bot. en Espagne II : 471 (1844). Hab. — HisPANiA : (( in dumosis calidis regionis moiitanae (prov. Gastell., Arag. austr.. Boet.. Granada) etc. ! (teste Boissier). Ohs. — Les caractères qui engagent à maintenir l'autonomie spécifique de cette plante me paraissent peu saillants aur le sec ; peut-être ressortent-ils mieux sur les échantillons à l'état frais? Néanmoins, à côté des diflerences signalées par Boissier. Beuter, Willkomiii et Lange, il convient de noter la présence de glandes stipitées bicellulaires sur les tiges etcalyces (cf. fig. VII, A :8 et 9), la floraison moyenne beaucoup plus tardive et la subramification des rameaux beaucoup moins accusée que chez le l). viscosa. Dispermotheca granatensis (Boissier) Beauverd, nom. nov. ; cf. Voy bot. eu Espagne, tab. 134. — = Odontites granatensis Boissier. Vov. Esp. II : 472 (1844). — Fig. nostra VII A : s, l, 2, 3, 4, 5. 8 et 9. Hab. — HisPANiA : in dumosis reg. alpin» monlium Nevadensium. inter Juniperos Sabina, a,\l. 1500-2100 m., fi. Jul.-sept. Obs. — Distincte des espèces précédentes par ses corolles roses et glabres ; l'excellente planche de Heyiand (in Boissier, Voyage botanique I, tab. 134) fait parfaitement ressortir le faciès et les autres particularités du genre Dispermotheca , soit : lo les différents aspects de la capsule loculicide à septum incomplet, et 1 Rouy FI. Fr., XI : 141. 324 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE (JENÈVE (28) tlisperiiie au sommet ; et "!'> le mode de floraison présentant les capsules mûres au sommet de l'inflorescence, les fleurs épanouies au milieu, et en boutons plus ou moins avancés à mesure que l'on considère le bas de l'épi. L'autonomie de ce petit genre à aire essentiellement méditerranéenne-occiden- tale ne fait à mon sens aucun doute, et la surprise que j'ai éprouvée en le découvrant n'est égalée que par la conviction unanime des auteurs pour le placer dans la section Eu-Odontiles du groupe Odontiles, caractérisé par ses loges polysperiiies et considéré soit comme genre autonome, soit comme sous- genre des Eiiphrasia ou des Bartsia: dès Linné, chacun s'est appliqué à le placer dans le voisinage de l'ancien Eupkrasia lutm L., sans s'aviser d'en analyser la corolle et le fruit. Il est vrai, en debnrs de ces conditions, que l'analogie est frappante, et qu'en la complétant par la notation de la nuance des fleurs, elle peut être proposée comme exemple de parfait mimisme, car le seul caractère extérieur qui puisse trahir quelque différence de structure interne réside dans un fait généralement peu observé, celui de l'ordre de succession d'épanouissement des corolles sur un même épi : tandis que partout ailleurs chez les différents genres de Rhinanlhées cet ordre procède de la base au sommet, il afl"ecte une allure diamétralement inverse chez lea Dispermolheca, qui offrent le très curieux phénomène de présenter invariablement, en pleine anthèse, des capsules déjà développées au haut des épis, tandis que les corolles s'épanouissent vers le milieu et que les boutons sont encore fermés plus bas. Un autre bon caractère difl'érenciel, à défaut de fruits mûrs, est celui de la nerva- tion des lobes du labiole: mais là, tout au moins, avec quelques variantes il est vrai, l'on retombe sur un cas cominun aux Euphrnsni et aux Bartsia: pour éliminer définitivement ces deux genres, il est indispensable de recourir aux caractères carpologiques, évidemment décisifs; seuls les Mtlampyrwn offrent quelque chose d'analogue. Mais là encore l'analyse des semences tranche toute contestation, les graines lisses et pourvues d'une slrophiole des Mehnnpyrnm écartant toute idée d'affinité générique avec les Dispermotheca aux semences parcourues longiludinalement de stries serrées et ± irrégulières, avec trois faibles bandelettes (dont celle du funicule plus proéminente) déterminant à leur joint de rencontre une petite saillie trigone située à l'extrémité inférieure de a graine (cf. fig. VII, .4 .• s). Enfin, un autre caractère spécial au nouveau genre réside dans la présence, sur les calyces et plus rarement au bord des feuilles ou jusque sur les tiges, de glandes visqueuses d'une nature toute particulière. Représentées dans la figure VI : 11 et 16 ainsi que dans la vignette VII A, fig. 8, ces grosses glandes clavi- formes paraissent manquer à l'une des espèces [D. alpestrixj: il pouvait être dès lors convenable de ne pas les mentionner dans la diagnose générique. iNéan- moins. elles méritent d'attirer l'attention comme appartenant en propre aux Dispermotheca et ne se retrouvant pas chez les autres Khinanthées. à poils glan- duleux de types toujours difl'érents quand ils existent. — La nervation foliaire du nouveau genre étant également assez voisine de celle des Melainpyruni, l'on en peut admettre que sa place dans le système est toute indiquée entre ces der- niers et le sous-genre Orlhantha des Odontiles, le seul à notre connaissance dont les 2-3 rangs d'ovules des septum soient dispermes, ces rangs, au nombre de 4-6 chez les Odontites et les Euphra^ia étant tétraspermes, et au nombre de 8-12 chez les Bartsia se montrant fortement polyspermes. Il y a là, semble-t-il, un intéressant élément relatif au problème phyiogénétique des lUiinanthées. 22. — Pinguicula rulgar /s va.v. nov. Gaveana Beauverd ; multicaulis, scapis 4-10, gracilibus val'de elongatis (10-20 cm. longis) ± glandulosis; corolla magna (15-20 mm. longa) cœruleo-lilacina, labiolo 3-lobato fauce villosa albo-maculata, lobulis divaricatis suhaîquilongis. ovato truncatis. cakart recto lineari filiformis +5 mm. longo ; folia maxima (superficie ± 50 X 20mm.) basi atteiiuata vel in petiolum .subcontracta. — FI. mense Junii. Hab. — Sabaudia: cum var. typica in pratis humidiusculis circa locum E (29) G. BEAUVEHD. PLANTES NOUVELLES OU CRITIQUES 325 dicliun (( Pierre aux Morts», Mt-Vouaii, ait. 600-750 m., Alpes Lemanianenses (H'e-Savoie). — Leg. P. Gave! Ph. de Palézieux! — Belle Grassette remarquable par sou porl luxuriant et niuiticaule, ainsi que par la grandeur de sa corolle bleu pâle largement maculée de blanc, subite- ment contractée en éperon droit très étroit et très long, n'offrant rien de com- mun avec celui du P. leptoceras Hchb. ; dans l'Herbier Boissier, les écliantillons du B. P. Gave récoltés le H juin 181M portaient cette annotation du collecteur: « La corolle est trop grande pour être celle du P. vuUfans, et l'éperon trop petit pour le P. grandi {lora: quelle est cette variété?» — La meilleure réponse à cette (|uestinn bien fondée est de dédier cette forme remarquable au collecteur qui le premier l'a si bien distinguée et à qui la flore de Savoie est redevable de mainte autre découverte intéressante: en donnant le nom du B. P. Gave à cette nou- velle plante du M*-Vouaii, nous sommes d'autant plus certain d'obtenir l'assen- timent de notre vénéré confrère qu'il s'agit là d'une ancienne connaissance de son vallon natal. Ajoutons que cette variété très saillante pullule entre 700 à 800 m. d'altitude dans les prairies un peu boisées et plus ou moins marécageuses de la partie du Mt-Vouan avoisinant la Pierre aux Morts : nous l'y avons constatée en 1904, et M. Philippe de Palézieux nous en a remis de fort beaux échantillons récoltés en différentes places les 16 et 22 juin 1911, alors qu'il recherchait le P. alpina var. Gavei (fleurs bleues!) resté introuvable depuis 1891! — La fig. VIll : 1 (jue nous publions plus loin pour une tout autre espèce peut néanmoins donner une bonne idée de ïnspect multicaule du P. vulgaris var. Gaveana; il va sans dire que ni les corolles à éperon très différent, ni les feuilles plus larges, tout à fait planes et sensiblement pétiolées, ne peuvent être comparées à celles de notre vignette; l'on peut voir néanmoins combien elle diffère également du P. vul- garis var. alpicola Bclib. Icônes crit. 1 : 70. tab. 84 fig. 175 (1823). 23. — Pinguicula grandiflora var. variegata (Genty) Cariot et S'-Lager, Flore de.scr. du bass. moyen du Bliôrie. éd. VIII : 645 (1888). = Pinguicula vnriegnla Arvet-Touvet, Monogr. Pilos. et Hierac. Dauph. suiv. anal. qq. autres plantes: 54 (1873). non Turcz. DC. Prodr. (1844); P. Arveti Gentv. ap. Morol Journ. de Bot. V : 240-260 (1891); P. ifrandiflora var. Arveli (Gentv) Bouy, FI. (le France XI: 201 (1909). Hab. — Helvetia : in callunetis et udis prope jugum Sempronianum. ait. 1900-2000 m. in alpibus Vallesiœ! (Leg. die 18 mensis Julii 1911). — Galli.\: Mie Viso (leg. Arvet-Touvet). La découverte de cette fort élégante Utriculariacée sur territoire suisse, à la frontière des Alpes pennines. permet de présumer sa présence dans la région des Alpes italiennes comprises entre le M^-Viso et les Alpes lépontiennes, sinon encore plus à lEst? — Au Simplon, celte plante est très abondante; d'un type très accusé sur le versant méridional à proximité de l'Hospice, elle présente toutes les formes de transition les plus délicates aboutissant au P. glandifhra, (|ui lui-même se confond là-haut avec maintes formes du P. vulgaris. Peu satis- fait des résultats d'ailleurs incomplets de nos recherches sur le genre Pinguicula, nous admettons provisoirement la distinction spécifique proposée entre P. vulgaris et P. grandiflora, ionl en doutant qu'elle puisse résister à l'épreuve d'une analyse méthodique approfondie. En tout cas. nous ne saurions admettre la nomenclature binaire pour désigner les variegata, contrairement à notre impression première lorsque nous avons récolté les nombreux échantillons qui Turczaninow qui d'ailleurs ne s'applique pas à une plante subordonnée au P. grandiflora : seule la nécessité de l'emploi d'un nom binaire justifierait la dénomination proposée par M. Geiity. Nouvelle pour la flore valaisanne et belvétique, cette race a petites feuilles et à belles corolles violettes maculées de blanc pur n'était jusqu'à présent connue que du département des H'es-Alpes, en plusieurs stations françaises du Mi-Viso. 24 — Piuguicula alpina var. Lendneri Beauverd m Bull. Soc. bot. Genève 111 • 237 (1911) ; cf. tig. \' III : 1-3 et 6. Pour compléter la courte diagnose que nous avons publiée de cette plante, nous en donnons ci-contre une figure mise en regard des principaux caractères de la forme typique. Comme l'on pourra s'en rendré'compte, les ditlerences les plus essentielles portent 1^ sur le lobe médian du labiole qui est régulièrement trimaculé (une large tacbe à papilles jaunes vers la gorge et 2 taches non papilleuses à l'angle des lobules) chez la nouvelle variété, tandis qu'il est simplement maculé à la gorge chez les formes typiques ou à 2-a taches jaunes ou pourprées et±confluentes vers la gorge chez la var. brmaculata Fig. Vill. — PINGUICULA ALPINA var. LENDNERI Beauverd; 1 : porl de la plante, réduit aux 2^3; 2 : corolle blanc-lilacé à lobe médian du labiole muni de deux macules jauues, outre la macule faucale papilleuse (grossi 2 fois); 3 : étamiues à anthères violettes él, et stigmate blanc-lilacée si (grossi 7 fois) ; 4 : corolle blanc-jaunâtre de la variété typique du P. alpina L., à gorge papilleuse jaune, mais sans autre macule au labiole (grossi 2 fois) ; 5 : étamines à anthères jaunes et, et stigmate blauc-jaunâtre du P. alpina var. typica (grossi 7 fois) ; 6 : calyce des deux variétés (grossi 4 fois). (31) (i. lîKAlVKKIt. PLANTKS NOUVELLES OL' CRITIQUES :{!27 Wahleuberg (FI. Lapp. : 9 181^); — var. Ilavescens (Haenke) RouyI. c (1909) ; iJo sur la forme du stigmate et des étamines (cf. fig. VIII : 3 et o) ; 3" sur la nuance de l'éperon, (jui a l'extrémité vert pomme chez le var. Lendneri tandis iju'il est jaune clair chez les autres variétés ; 4° sur la couleur des anthères et du pollen, (jui est violette chez la nouvelle plante et blanc jaunâtre chez les formes typiques ; et o" sur l'aspect luxuriant de la plante, qui est très multi- caule (un pied récollé par M. Lendner et transplanté par M. Larderaz, au Jardin botanique de Genève, comptait 18 scapes, soit un nombre double de celui de la présente figure établie sur la moyenne de notre récolte personnelle), tandis que le type est généralement unicaule, plus exceptionnellement 2-3-caule et que notre variété Lemaniana (cf. Bull. Herb. Boiss. 2» sér. V : 411, 1905), de beaucoup la plus mullicaule, comptait au maximum 6 scapes, ou plus généralement 4 à S ; en outre, à l'état frais, la blancheur des corolles de la var. Lendneri était légèrement lactée comparée aux fleurs de la variété typique affectant par contraste une nuance crème ; il va sans dire que sur le sec ces teintes subtiles disparaissent rapidement pour faire place à une déplorable couleur rousse livide. Avec cette nouvelle variété, le P. alpina accuse notablement son polymor- phisme, dans lequel dès 1905 nous avions distingué deux sous-espèces basées sur la couleur des corolles : lo subsp. typica, réunissant les variétés à corolles blanches, (cf. Bull. Herb. Boiss. 2e sér. V: 412, 1905), et 2o subsp. Gave>, comprenant les 2 variétés à corolles bleues découvertes par M. Gave dans la Hte-Savoie (cf. I. c. : 411). Dans le vol. XI de la Flore de France : 197, M. Rouy a fait sienne la var. Gavei du fait que nous n'avions pas jugé à propos d'expliquer ce que nous entendions par « sous-espè<-e » ; nous saisissons cette occasion pour résumer notre opinion à ce sujet : il suffit pour cela de déclarer que nous souscrivons sans réserves aux vues que M. le D» J. Briquet a exposées sur la matière dans la « Flore des Alpes Maritimes » de M. E. Burnat. vol. m, i: V-XXXVI (1899). Selon cet exposé, les espèces sont assimilées à des groupes de plantes isolés à l'époque actuelle, singularisés par un ensemble de caractères morphologiques précis et séparés des groupes voisins par des hiatus alîectant tout ou partie de ces caractères héréditaires admis comme « constante spécifique » ; dans ces limites, les espèces peuvent être monomorphes ou polymorphes, présentant dans ce dernier cas des variétés ou races, soit groupes subordonnés et moins nettement caractérisés au point de vue morphologique, afïectani parfois une distribution géographique particulière et le plus souvent reliés les uns aux autres par des formes de transition à caractères ambigus. Au cas où le caractère héréditaire de quelques groupes peut paraître douteux, ou dans celui où l'en- semble des caractères morphologiques est décidément de faible valeur, les groupes en question constitueront les sous-variétés ou formes. Enfin, entre ces diverses manifestations de la liberté de l'espèce, l'analyse peut vous obliger à discerner deux ou plusieurs groupements de variétés — chacun d'eux pouvant à l'époque actuelle n'être que monomorphe — singularisés par un ou plusieurs caractères constants intermédiaires entre les deux rangs hiérar- chiques d'espèce et de variété : c'est la sous-espèce. Il résulte de cette conception que le nom de la sous-espèce doit toujours être celui de la ou de l'une des variétés comprises dans ce groupe : ainsi, en admet- tant le hien-fondé de nos deux groupements suhspécifiques du Pin(juhiln nipina. le nom de subsp. « typica » (lypicus in 1. c, sphalni.) peut à la rigueur se justifier si l'on admet une var. lyptca — comme l'a d'ailleurs proposé plus tard .M. Rouy dans la Flore de France VI : 197 — pour tête de ligne d'autres variétés du même groupe ; mais s'il était permis de revenir sur ses propres errements (légalisés théoriquement par le code de nomenclature !). il serait préférable de la dénommer « ssp. alpina», et d'inscrire à l'intérieur de cette sous-espèce une var. « typica qui peut tout aussi bien rester sous-entendue à condition que le ou les variétés suivantes soient dénotnmées après les lettres ;3, y, S et ainsi de suite. La seconde sous-espèce — Gavei, brièvement décrite à une place spéciale — aurait pour tête de ligne une « var. s. Gavei » qui serait seule si la sous-espèce o28 BULLETllN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (32) était considérée comme monomorpiie, mais qui pourrait tout aussi bien être accompagnée d'autres variétés ç, y, i9, etc. ; dans le cas présent, nous aurions distingué une var. ç Lemaniana. — Pour illustrer cet exposé d'un exemple tiré du Bulletin de la Société botanique, qu'il nous soit permis de citer le cas du Leontopodium alpinum et ses sous-espèces, résumé dans le volume II aux pages 245-246 i (1910). Chez M. Kouy, la conception des groupes subordonnés diffère sensiblement des principes développés plus haut : dans le vol. X de la Flore de France, note du bas des pages 1-4, cet auteur a justifié sa manière de voir déjà exposée dans Vlntroduction du volume 1er (pages xi-xiii). puis l'Avis aux lecteurs du volume II (pages i-xi). Il n'entre pas dans le cadre du présent travail de discuter après tant d'autres les arguments de notre actif confrère; qu'il nous suffise de constater que sous le rap|torl de la nomenclature, les principes admis par M. Rouy abou- tissent le plus souvent à de regrettables et inutiles confusions : telle la nomen- clature binaire appliquée aux groupes subordonnés h l'intérieur des espèces, et la faculté de proposer deux ou plusieurs noms variétaux identiques à l'intérieur d'une seule espèce lorsqu'ils se rapportent à des « Races » (précédemment « Formes ») ou « sous-espèces » différentes ; telle encore la nécessité de signer d'un « Nobis » tous les déménagements de groupes variétaux des conceptions spé- cifiques d'un auteur dans les conceptions subspécifiques ou autres de la Flore de France, ou vice-versa Ceci posé, nous reconnaissons volontiers que les appa- rences donnent raison au PinijU'Cula alpina «var. Gavei » Rony (1909) contre le « P. alpina subsp. Gavei (1905) var. Gavei » Beauverd, puisque la mention «var. Gavei n n'a pas été exprimée; quant au fond, c'est une autre chose. Dès 1905, en effet (Bull. H. Boiss. I. c, bas de la page 411 et milieu de la page 412), en donnant les raisons qui nous conduisaient à considérer les «subsp. Gavei ^y et et «var. Lemaniana » comme plus importantes que de simples variétés chromo- gènes du P. alpina, nous nous réservions de revenir sur la description appro- fondie de ces plantes que nous ne connaissions qu'à l'état sec complété par les notes du V. Gave. Or les nombreuses expéditions que nous avons entreprises dans les deux localités classiques de la Pierreaux-Morts et de SMean-de-Tholome ont toujours été infructueuses, ainsi que celles de M.\l. Bri(|uet et Ph. de Palé- zieux, qui avaient isolément tenté la même aventure; mais d'après les rensei- gnements les plus précis de M. l'abbé Gave, à Uvrier (Valais), depuis quelques années cruellement éprouvé par une alfeclion de la vue, les stations de cette plantes étaient tout à fait nues en 1891, tandis qu'aujourd'hui, après 20 ans d'intervalle, elles ont été tant l'une que l'autre envahies par un inextricable fourré d'arbustes spinescents (Berberis, Prunus, CraUegus, Rosa, Rubus, etc.) dont la présence, chacun le sait, n'est guère compatible avec celle du Pinguicula alpina. L'époque des coupes périodiques pratiquées habituellement dans ces taillis ne saurait larder, et il serait du plus haut intérêt de vérifier si dans ces nouvelles conditions les plantes réapparaîtraient dans leurs anciennes stations, comme le cas se présente pour maintes espèces particulières (par exemple Valenana luberosa en Savoie, etc.) ; mais ju.squ'alors, étant donné les difficultés d'analyser à fond sur le sec des Pinguicula dont on ne connaît même pas les capsules + développées, nous tenons pour tout à fait prématurée n'importe quelle opinion ferme sur la |)lace de ces Pinguicula dans le système. 1 Nous saisissons cette occasion pour rectifier plusieurs erreurs qui n'ont pu être corrigés qu'au tiré à part. C'est ainsi que tous les titres de sections et sous- sections terminés en /E doivent l'être en A (| I Heterogama a) Heterogama perfecta, h) Inlermediu, c) Subdioica, § II Dioica, a) Glandulosa, b) Eglnndulosa); à la suite de | Heterogama, supprimer le mot « stricte » entre « capitula » et « heterogama » ; .sous a) et b), lire « eodem » au lieu de « eadem », « capitulo » au lieu de « capitula », « femineis » au lieu de « feminéi », « permixtis » au lieu de « permixla », puis « glandulis » au lieu de « glandulae » aux alinéas a) et b) de la page 247. [Réd.] (83) (;. KKAUVEHIJ. PLAiNTKS MOUVELLES OU CKITIQUES 329 Nous résumerons donc comme suit le polymorphisme lin Pinguieula alp/'na L. : Suljs|). I, Alpina : corolla Intcn vel fubescem. Var. c. tijpica Hoiiy. FI. Fr. XI : 197 (1909). Var. ,5 b/macal (Beauverd) Rouy. FI. Fr. XI : 197 (1909). Var. ç Lemnninna Beauverd. in Bull. Herb. Boiss. ^e sér. V : 411 (1903). Nous avons récollé dans notre dition toutes les espèces de la subsp. alpina, sauf, la var. mlloMi dont les auteurs ne précisent aucune de ses stations; (|uanl à la « ? subs. Gavei ». nous avons justifié toutes nos réserves à .son égard. 2o. — Gloiiularia vulitaris var. subacaulis (îaudin.. Flora Heiv. l : :{79 nomen (1828) : DC. Prodr. XII : til2. cum diagn. (1848). (^omme toutes celles de notre tlore. cette variété appartient à la sousespèce Willkoinmii C^ymaw. Syll. pi. eur. : 140 ) ; oulre sa floraison d'un mois plus précoce (avril), elle .se distingue, dans une même localité donnée, par des tiges excessivement courtes à l'époque de l'anthèse (1-3 cm.), mais fortement accres- centes jusqu'à la inaUirilé des fruits (0-10 cm.), tandis que les feuilles basilaires sont plus longues (o-6 cm., parfois 10-12 cm.) que chez les autres variétés de la sous-espèce (3-5 cm., parfois 7-9). dont la longueur des tiges varie entre 10-25 cm. à l'anlhèse pour atteindre 15-33 cm. à la maturité, où même jusqu'à 40-60 cm. chez la var. elongala (Gave!). Nous la connaissons des stations sui- vantes : Ain : Glariers ilu .lournan aux environs de Segny (29 avril 1911 !) ; Fort-de-' l'Ecluse, en fruits parmi les formes typiques à peine épanouies (leg. A. de Sei- gneux. 6 mai 1883, in Herb. Boiss.): garides sur (^uloz (13 avril 1911). — Haute Savoie : pentes du Parmelan sur Dingy, vers 700 m. (19 avril 1902 1). — Genève : Glariers de l'Allondon. près La Plaine (2 mai 1908 !). — Vauo : envi- rons de Lausanne (Beynier in Gandin, FI. helv.) ; environs de Bex, sans date (Thomas in herb. Boiss.). — Valais : environs de Martigny (13 avril 1893, leg. Bernet. in herb. Boiss.). — Tessin : M'e-Boglia. 700 m. ait. (le'' mai 1892. leg. (2onti in herb. Boissier). Mentionnée d'autre part sans localité précise pour la llore de France (Rouy 1. c. XI : 211), et pour l'Espagne (Reuter teste D(l Prodr. XII : 612); rher1)ier Boissier en conserve un échantillon récolté à Bilichgràtz, en (lorinthie. par Freyer (Rchb. exsicc. No 1349, sous le nom de Gl. inilgaris). — La variété typique de la .sous-espèce \VillliO)innii (var. « mUkomntii) est fort répandue dans tout le bassin du Léman, où elle peuple les ravins ensoleillés, les garides et les guérets de la plaine alluviale (par exemple ravins de l'Hermance, bois des Frères, pied du Salève près Genève, .\l*-.\Iussy, Faucille (Ain), Plaine des Rocailles (H'e-Savoie. etc.). La variété elongala beaucoup pins rare, se dis- lingue moins par l'élévation de ses tiges ipxe par leur diamètre plus grêle et le nombre restreint de ses feuilles caulinaires plus molles el plus éloignées des feuilles basilaires (4-8 contre 10-23 de la var. Willkonimii) ; nous en connaissons les localités suivantes : Hte-Savoie : entre ïalbures et Montmin, 700 m. ait., Alpes d'Annecy (leg. P. (iave, hampe en fruits de 30-601 cm. de hauteur, juillet s :{30 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTAMOUE DE GENÈVE (34) 1894) ; ravins du iNaiit-Trouliie. sur Lî^iïiiie. Aravis (leg. Beauverd : hampes de 'i-o cui., lo juillet 1905!) ; terrasse alluviale de Tougues, plaine du Chablais (leg. Beauverd, 8 juin 1907); garides calcaires de la Plaine des Uocailles, aux environs de La Boche (leg. Beauverd, ){ juin 19H). — Vaud : environs de Founex, près Coppet (leg. D' Mercier. 24 juin 1842, sous le nom de Globularia iiudicaults, herb. Boiss.") ; environs de Bex (leg. Schleicher, sans date, herh. Boiss.). — Tessin : Gandria, :W0 m. ait. (leg. Conti, 24 avril 1892. in herb. Boiss.) - ZuHicH : environs d'Andelfingen (leg. Fuckel. sans date, in herb. Boissier !) 26. — Galium boréale var. iiov. gexiana Beauverd: caiilibus elongatis (30-40 cm. altis), lenuibus, basi leretis. apice obsolète quadricostatis: folin anguste lanceolatis (superlicie lO-lo'X ^/4-'l Va nim.) supra obsolète 1-3-nerviis, subtus valde earinato-1-nerviis, margine revolutis: internodis 5-9 remotis (3-6 cm. long.), glaberrimis; pan/cula terminali laxe oblonga (9-12 cm. long. X 5-7 lata); siigmata basi usque ad medio coalita, apice erecto-divaricata; caetera ut in var. typica. Hab, — Galli..^ : in collibus et pratis subalpinis circa locum dictum <(Mourex», prope Gex (Ain), ait. 750-800 m,, cum var. lypicum. — Leg. ipse, die 19 mensis Junii 1911. — Mélangée au type, d'ailleurs rare dans le Pays de Gex, cette variété en diffère à première vue par ses feuilles excessivement étroites, qui me l'avaient fait prendre pour un hybride possible des G. boréale X veriwi ; une analyse attentive m'a vite convaincu qu'il ne s'agissait aucunement d'un produit croisé, mais d'une forme remarquable avant tout par la structure du stigmate, dont les branches restent soudées entre elles de la base au milieu, et divergent à peine à .partir de ce point. D'autre part, les corolles sont plus petites (3 ^ji mm. diam., contre 4 mm. des formes typiques de la même localité), les tiges beaucoup moins quadrangulaires, les feuilles nettement trinerviées sur les 2 faces et beaucoup plus larges (3-4 Vs mm.) sur une longueur égale: enfin chez le type, les entre- iiœuds sont plus nombreux (10-15) et relativement plus rapprochés au-dessous d'une panicule plus densément fleurie (3-7 cm. X 3-4 cm.) et à rameaux plus courts. — Une autre forme saillante, à fruit hispide comme chez la nouvelle variété, se distingue par des feuilles encore plus larges (4-0 niiii.), des corolles plus grandes (4 1/4 mm. diam.), des étaniines plus longues (V2 mm. contre V* des 2 précédentes variétés), un port plus réduit (0-2 entrenœuds non florifères) et une inflorescence plus longue et plus étroite (9-15 X 1-3 cm.): je me réserve de la décrire lorsque je l'aurai vue en fruits mûrs: elle habite les éboulis du Mt-Méry, vers 2300 m. (26 août 1911). C'est "au cours de ces recherches comparatives, effectuées sur des représentants de l'aire complète du G. boréale (Amérique septentrionale, Europe tempérée et boréale. Asie septentrionale jusqu'en Mandchourie). que j'ai été conduit à décrire comme nouvelle espèce le G. Hemsleyannm de (^hine (cf. Bull. Soc. bot. III ; 296, 19H). 27. — Erigeron acre var. nov. vallesiacum Beauverd; cf. lig. IX : 1-8. — Herba multiceps, foliosissima; folia basilaria ovato-spathulata margine intégra vel Hh remote dentata, sub anthesi exsiccata, caulina 50-100 valde approximata, sessilia, oblongo spathulata; inflorescentia in apice caulis dense congesla, capi- tula breviter pedunculata: caetera ut in var. typica. Hab. — Helvëtia : in locis inciiltis circa locum (iictum « Lens » supra Sierre in pago vallesiaco. ait. 1200 m., ubi copiose cum var. typica. — Leg. ipse déc. 5 mensis Augustii 1911. La localité où se rencontre eu ahondance celte très saillante variété du poly- morphe Erigeron acre L. apparlieiU aux terrains récemment défrichés, puis <3r)i (j. i;i:.\rvKi;it. I'Ia.mks nui vki-les or ckttiouks :vM y\.^_ IX. ElilGUBON ACRE var. iicn. VALLESIACUM Beauverd ; 1 : poit de la plante (réduil 4 fois), à leuilles cauliiiaires vertes, ;ï feuilles liasilaiies sèches à lanthése; 3 : écaille du péricline ± 4 mm. (grossi 11 fois); » : fleur 9 de la périphérie ligulée (db 3 mm. sans l'akène : grossi 8 fols) : 4 : fleur 9 du disque, tubuleuse-tronquée (+ 2 I/4 mm. sans l'akène : grossi 8 fois); 5 : fleur ?J du centre (grossi 8 fois); 6 : nue élaniine (grossi 20 fois); 7 : style d'une fl. ?? , à stylopode sp. peu saillant à l'anthèse. et disque (/ 1res court (grossi 9 fois) : 8 : inflorescence a pédoncules plus courts que les feuilles (grandeur naturelle), com- |iarée à 9 : inflorescence dune forme typique de YErifienm acre L. (grandeur naturelle). aussitôt laissés incultes, de l'association titi Pinus sllvestris et tlu^ Quercus lanu- ifoiosn. à proximité ries belles garides oit les Cylisus radialus. Scorzonera aus- triacd. Anémone montana. Centaurea vallesiaca, Slipa capiUata et cent autres bonnes espèces caractéristiques de la flore valaisanne prospèrent dans les inters- tices des affleurements de schiste lustré exposés au midi : là, de nombreux indi- vidus typiques de l'Erigeron acris se mélangent aux Onobrychis arenaria. aux (Jnonis Natri.v. aux Oxytropi^ villosa, aux Astragaius Onobrychis et aux vingt papilionacées rares de la garide. tandis que les cultures voisines, plus oit moins bien soignées, hébergent avec les inévitables Delpliinium Consolida d'innom- brables Erigeron canadense. Cette dernière constatation permettait d'autant plus .l'admettre l'hypothèse d'un hybride que, tout à côté, les Erigeron acre ressemés de iagarideprenaient dans ces terrains des proportions luxuriantes inaccoutumés et sans chercher beaucoup, je recueillais la plante ci-dessus décrite précisément au milieu des parents présumés : l'état des feuilles basilaires sèches à l'anthèse, la présence de quelques dents sur plusiesrs d'entre elles (voir la vignette en i), et le très grand nombre de feuilles caulinaires combiné à l'aspect particulier de l'inflorescence, ne pouvaient que me confirmer dans cette opinion. Seule l'ana- Ivse microscopique ne tarda pas à me convaincre qu'il n'en était rien, aucun des organes tant végétatifs que floraux ne manifestant la moindre trace de l'influence de VE. canadense sur la nouvelle plante ! — Les figures 2 à 7 de la vignette IX permettront, à qui connaît les organes de reproduction de l'espèce américaine, de 332 BULLETIN UP: la société botanique de GENÈVE (36) mieux se convaiucre de cette affirmation : somme toute, la plante valaisanne ne difïère des formes ordinaires que par son mullicauiisme, ses feuilles beaucoup plus nombreuses et serrées, pénétrant jusqu'au sommet d'une inflorescence très dense dont elles dépassent la longueur des pédoncules courts et fort rapprochés (comparez lig. 8 avec 9). La recherche des textes relatifs aux manifestations du polymorphisme de l'espèce, et leur comparaison avec les échantillons d'herbier, nous conduisirent à l'E. acre var. coH/e/rHW Boiss., FI. Or. III : 166 (1875): mais là encore, cette solution ne pouvait convenir, la var. confertuni compre- nant plusieurs plantes dilTérentes, comme la synonymie permettait d'ailleurs de le présumer : bien qu'un ou deux échantillons de l'Herbier Boissier fussent assimilables à la plante valaisanne. il ne pouvait être question de faire entrer cette dernière dans le cadre de la var. confertum comprenant entre autres la var. nsleroides DC. et VE. podoUcum Besser. Dans ces conditions, la créalion d'un nom spécial s'imposait pour désigner la variété nouvelle qui nous paraît suscep- tible d'être recherchée avec succès encore ailleurs qu'en Valais. 2^ _ \ntennaria dioica L. var. gallica Camus, in Bull. Soc. bot. France XXXVIII : 351-52 (1891) : Koch, Synopsis (éd. 3 Hallier el Wohifarth) II : 1337 (1902) ; = .4. dioicn var. discolor Bouy. FI. de France VIII : 180 (1903} pro parle. Considérée par M. Omus comme forme typique de l'ancien Gnaphabum dioicuni h., les recherches faites dans la bibliographie du sujet m'ont conduit à penser que la question ne saurait être tranchée dans ce sens, tout d'abord parce que Linné, dans tous ses travaux, reste muet quant à la pubescence foliaire de sa plante, ensuite parce que la consultation des matériaux d'herbier fait cons- tater combien la variété à feuilles pubescentes sur les deux faces est de beaucoup la mieux représentée non-seulement pour la flore Scandinave (|ue le grand bota- niste suédois avait sous les yeux, mais également pour toutes les autres contrées du globe où VAntennaria dioica est répandu : seul le centre de la France paraît faire exception en accordant une prépondérance bien marquée, sinon exclusive, pour la variété munie de feuilles glabres et vertes sur la face supérieure, et toutes recouvertes d'une pubescence grise-argentée sur la face inférieure, que pour cette raison M. (Jamus nous a paru bien inspiré en la dénommant var. <]allica. D'ailleurs, voici quelques extraits des principaux auteurs anciens qui traitent de cette question : Linné 1753, décrit la plante en insistant sur son caractère dioïque et en notant la forme des divisions du péricline ainsi (|ue leurs nuances : ne dit rien de la pubescence foliaire. Lamauk 1786, in « Dict. Encycl., bot. Il : 755-756 o décrit le premier les feuilles du (inaphalnau dioicum comme étant « vertes en dessus, blanches et cotonneuses en dessous ». Il s'agit évidemment de la plante des environs de Paris, puisque après lui avoir attribué l'Europe comme patrie, il ajoute qu'elle croît « sur les coteaux arides et sablonneux; elle fleurit au commencement de mai ». G-ERTNEK 1791, en créant son genre Anleiinuna pour y |)lacer le Gnaphabum dioicum L.. ne dit aucun mot des feuilles. P. DE Candolle 1815, dans le IVe volume de la <> Flore française » page 137, dit que « les tiges sont couvertes d'un colon blanchâtre, ainsi que les jets et la face inférieure des feuilles.. » : ne dit rien de la face supérieure. Gre.nier et GoDRON 1850. disent dans leur « Flore de France », II p. 189 : «... feuilles blanches tomenleuses en dessous, vertes et glabvesen dessus... ». Otte description précise, et sans restriction quant au territoire planitiaire français, explique pourquoi ce n'est qu'à partir de 1891 que M. Camus s'avise à distinguer, à cause de ses feuilles tomenteuses sur les deux faces, une variété au'il a recueillie dans les Pyrénées (Cauterets), dans la chaîne du Mont-Blanc et dans celle du Mont-Bo.se, et qu'après comparaison avec les matériaux de l'Herbier du (37) C. ItEAlIVERD. PLANTES NOUVELLES OU CRITIQUES 333 Muséum de Paris, il constate que : « dans le nord de l'Europe, elle parait exister presque exclusivement et à toutes les altitudes .., raison pour la([uel!e il la désigne par le nom, parfaitement valable d'après les nouvelles règles de nomen- clatures, de var. borealm Cannis Bull. Soc. bot. Fr. XXXVIIl : :}ol-5l\ 1891). bien (|u'il eut été plausible de la désigner comme var. « lypica ! Qu'il nous soit permis d'ajouter que cette variété boréal is est de beaucoup la plus répandue dans les contrées montagneuses du .Jura, du plateau suisse et des Alpes, où elle habite toutes les aitituties inférieures, moyennes, et plus rarement alpines ; en revanche, la variété (iiillica y est fort rare, ainsi qu'en Suisse, où pour la première fois dans tnules nos herborisations, nous l'avons recueillie à l'orée des bois de mélèzes du plateau de Crans-Montana, sur Lens (Valais), à l'altitude de 1450 m. ; cette plante forme là de grands tapis au sein des plates- bandes de la variété borealis qui prédomine de beaucoup. Mais tandis que les pieds 9 'le cette dernière variété se distinguaient par les divisions larges et arrondies de leur péricline ([1/2-2 mm.), ceux de la var. yal/ica se faisaient remarquer au contraire par des écailles excessivement étroites et acuminées au sommet (V^^^A 'iif^'- largeur) : dans tous les cas où l'on pouvait observer des pieds O de la var. fialhcit munis d'écaillés plus larges, l'examen des feuilles caulinaires permettait de cimstatere la pubescene + accusée de leur face supé- rieure, tandis que cette face restait absolument glabre et verle chez les individus à écailles étroites : s'agirait-il d'un métissage entre les deux variétés ? Nous sommes enclin à le croire, sans pouvoir pré.senter de raison pour l'affirmer, et soumettons la question à l'exame?) de nos confrères en leur recommandant d'observersi dans leur dition il existe des individus Ç de la var. ijallica à écailles du péricline de la largeur de celles des individus ^ et pourvus en même temps de feuilles caulinaires + pubescentes en dessus : si oui, existe-t-il dans le voi- sinage des représentants de la var. borealis'? Ou encore y a-t-il des exemplaires Q de var. borealis. à écailles du péricline étroites, hors de la proximité + relative de la var. gallica ? Autant de question à élucider pour préparer le terrain à la solution du problème de ce métissage présumé. Comme la présence en Suisse de l'Antennaria dioica var. galtica constitue un fait inédit, j'ai recherché dans les collections Boissier et celles de l'Université de Zurich, obligeamment communiquées par M. le Prof. Df H. Schinz. la distri- bution générale de cette variété, recherches qui ont abouti aux constatations suivantes, ordonnées de l'est à l'ouest : Insl'la sach.\i.in.\ : leg. .\ugustinovvicz, 1872 (métis ?) — Sajan (?) leg. Augustinowicz, 1874 (métis ?) SiBETiA ALTAiCA ! leg. .Vlardofaiu (.sans date, forme typique !) SuECiA : leg. Junii I9f)l « Vestergcithia, in pratis propeMiillijo », sub <■ f. coriim- bosa» (Dôrtler, Herl). norm. exsicc. N° 4129. forme typique !) NoKVRGiA : leg. Blytt., Christiania (sub i< A. dioica var. ! », sans date; forme typique !) Germania : leg. Fuckel, in Oestrich (Na.ssau, sans date, forme typique !) — : leg. Baumgartner, ex herb. Conti (métis borealis > gallica !) Helvetia : leg. Fuckel in Findelen (vallée de Zermatt. Valais; sans date: forme typique !) — : leg. J. Vetler, sans date, un exemplaire parmi 8 autres de la var. borealis, au Marchairuz (Jura vaudois : métis ?). — Obligeam- ment communiqué par M. le Prof. D'' Hans Schinz, Herbier de l'Université de Zurich. — : leg. lîucher, 14 juin 1884, Elsau (Canton Zurich ; métis borealis > gallica ; obligeamment communiqué par l'Herbier de l'Uni- versité de Zurich). — : leg. K. Fiedler. juin 1878; collines ensoleillées sur Davos-Dortli (Grisons ; deux exemplaires typiques mélangés à (5 autres de la var. borealis : Herbier de Zurich). :'>:U BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE \)K (.ENÈVE ('M) TiALLiA : leg. Guériii, 1840 ? environs tle Briançon (Hles-Alpes : tonne typique mélangée à des exemplaires de métis et de la var. horealis !) — : leg. lientliam. août 1839. Pyrénées centrales (forme typique et métis?) HisPAMA : leg. Willkomm, lier liisp.'fl, juill. 1850. N» 423 : Sierra de Moncayo. 4010-5000' (Aragonia: forme typique mélangée au métis et à la var. borealis). Amkrica : leg. Mac Dougal 6 juin 1898. Mormon Lake 70011' (Arizona ; métis horealis > gallica. cum var. borealis !) — : leg. A. et Gerlr. Heller, N^ 3012 (iNew Me.xico ; métis (jnlhca > horeftlis !). Celte distribution doit être complétée par l'indication de la Laponie centrale, entre Gelliware et Malmlierget. que donne M. Houy (cf. FI. Fr. VIII : 181, note du bas). Sauf une petite aire assez homogène comprenant la France centrale jusqu'aux environs de Paris, l'aire générale de la var. galb'ca paraît disjointe pour autant que Ton envisage .soit les faits consignés dans la littérature tloristique, soit ceux résultant de la confrontation des herbiers ; il nous semble toutefois qu'une documentation plus serrée moditierait sensiblement celle concep- tion proposée à litre d'appel : pour quiconque voudrait entreprendre à ce sujet une statistique sérieuse qui seule pourrait conduire à une .solution satisfai- sante de la (|uestion. (|u'il nous soit permis d'attirer l'attention sur quelques points susceptibles d'induire en erreur un observateur pressé : \o Les feuilles basilaires des ro.seltes tant fertiles que stériles de VAnteunaria (lioicd ne sauraient entrer seules en ligne de compte pour la détermination de la var. (jullico : il arrive en effet qu'en hivernant, elles peuvent se dépouiller tota- lement ou partiellement de la pubescence foliaire de leur face supérieure, selon la nature de la station ou même selon les variations annuelles de la mauvaise saison : dans les plaines humides et mal protégées par la neige à la lin de la période de repos, cette pubescence de la face supérieure des feuilles se désagrège lentement tandis que l'épiderme, qui résiste seul, se trouve plus ou moins mis a nu à l'époque de l'anthèse et paraît alors vert et glabre. Un examen à la loupe permet de reconnaître quelques détritus aranéeux, derniers témoins de la pubes- cence disparue ; ou. à défaut, l'examen des Houvelles feuilles slolonifères et cau- linaires inférieures nous fixera sur la valeur de la plante : si la face supérieure de ces feuilles est uniformément pubescente — densément ou ± faiblement, peu importe — l'on aura affaire à une forme de la variété typique, soit var. borealis Camus; si au i-ontraire elle se montre d'un vert frais et totalement glabre sauf sur l'extrême bord tjui reste finement argenté-soyeux dans la plupart des cas. l'on se trouvera bien en présence de la variété gallica Camus, qui dans son type le plus pur reste glabre jusque dans ses feuilles caulinaires supérieures.^ 2° La visite de certains insectes sur le vert peut contribuer à falsifier l'aspect de certaines feuilles originairement pubescentes, en pratiquant une tonsure totale ou partielle qui met'à nu un épiderme du vert le plus frais: sans beaucoup d'exercice, il est aisé de distinguer ces effets, d'origine animale, de la glabréité normale des feuilles; d'ailleurs"!; les insectes tondeurs s'attaquent de préférence à la face inférieure des feuilles, à pubescence toujours plus fournie que celle de la face supérieure.— M. le professeur Chodat m'a cité des cas analogues observés par lui-même sur des Leontopodium et pratiqués par des bourdons ! 3o Enfin, il ne faut pas confondre la var. ynllica Camus avec une manifestation ilisœlore de la variété typique, qui dans la plaine surtout présente le plus sou- \ent des feuilles vertes moins pubescenles en dessus, d'une nuance et d'une consistance très différentes de celles de la face inférieure, qui reste fortement tomenteuse-argentée en dessous. Il nous semble que c'est à cette dernière forme seulement, mise en opposition des formes alpines très fortement lomenteuses en dessus, qu'il convient d'appliquer la dénomination de a discolor Houy (FI. Fr. VIII : 180, 1903), en supprimant l'alternative des «feuilles glabres » insérée à la première ligne de la page 181. et qui convient à la seule plante de Grenier et Godron (FI. Fr. Il ; 189) distinguée comme var. iiallica par M. Camus. (39) <;. I!i;ai!vi;i;i). i>i..\ntks noiveu-ks on ciutiques o:ir> 29. — l>acliica virosa L. var, Lactucarii Uouv (FI. Fr. IX : (IDUy); = Lacluca Lactucnrii LainoUe, Prodr. Il pi. cenlral : 467 (1881) : /,. Scariola var. (illixsiiiia Leco(| el, Lamelle, (^atal. : 2o0 (1847): Lacluca nroxa Ueicli. le. (1. gerni. et helv. XIX. tab. 71 (MCCCCXXII) non L. Les deux variétés flavida et Lactucarii puiluieiit, souvent côte à côte, dans les rochers escarpés et les garides de la Maurienne. depuis Pontatiiafrey jusqu'au delà de S'-Micliel. où nous les avons récoltées en jeunes pousses lors de l'excur- sion officielle des L^-io avril I9H. Leur culture aux Jordils nous a donné de curieux résultats comparatifs : pendant (|ue la var. (lavidn était rapidement attaquée par les insectes qui en perforaient les feuilles en même temps que celles d'autres plantes voisines, la variété Laclucarii n'otfrait aucune trace de passage d'animaux, tandis (|ue semblables à des éclaboussures d'encre à écrire, les taches livides de ses feuilles apparaissaient à distance connue autant de véritables perfo- rations d'insectes, comparables à celles des feuilles rongées de la \ar. flavida! Y aurait-il là un moyen naturel de défense éloignant les parasites qui, par l'etlet d'une illusion d'optique, pourraient croire la place occupée? Ou bien l'odeur excessivement vireuse de la plante décèle-t-elle la présence d'un suc spécial meurtrier pour les insectes ? — Je n'ai pu élucider la question ; mais ce que j'ai constaté avec certitude, c'est le moyen de défense contre l'attaque des limaces constitué par les aiguillons articulés qui arment les nervues de la face inférieure des feuilles : à l'étal jeune, le moindre atlonclienient provoque chez les aspérités de ces feuilles la sécrétion abondante du suc laiteux dont les limaces comme les insectes paraissent redouter tout particulièrement le contact : mais plus tard, cette ressource tarit, et les limaces pourraient impunément se promener sur les feuilles si. avant d'y parvenir, il ne s'agissait de braver les aiguillons plus haut mentionnés. Ces aiguillons comprennent deux parties : |o un coussinet conique, + sclérifié, au-dessus duquel est articulée une longue aiguillette hyaline qui se détache au moindre contact; or après avoir isolé, dans l'humidité el l'obscurité d'une petite chambrette de briques une feuille basilaire de var. Lactn- rarii en compagnie d'une limace — la station où je cultivais ma plante étant trop chaude et sèche pour favorirer l'invasion naturelle de ces mollusques — je pus voir l'un de ces derniers essayer en vain de forcer le rempart d'aiguillons tléfendant les approches du limbe, et se retirer après avoir fait de son corps une pelolte où s'étaient fixés tous les aiguillons de la partie visilée ; quant aux cous- sinets ainsi décapités, ce qu'il en restait était encore suflisanniient acéré et résis- tant [)our s'opposer à de nouvelles attaques, que je n'eus d'ailleurs pas l'occasion de constater. Enfin, à l'époque de l'anthèse. toutes les parties de l'inflorescence sont couvertes de menus cils sécrétant également au plus léger attouchement une abondante provision de lait vireux : j'ai vu de très petits diptères, notamment des pucerons ailés, aborder l'un des capitules de l'iidlorescence et rester englués sur place par les gouttes de suc végétal que leur simple contact venait de projeter. Le pied de la var. flavida n'ayant pas fleuri aux .fordils. je n'ai pu me rendre <"ompte comme pour la \a,r. Lactucarii de ses ressources dans la lutte contre les animaux, et me suis demandé si la grande prépondérance de la var. Lactucarii en Maurienne n'était pas due à un fait de sélection naturelle, ces deux variétés étant issues du même type de Lactuca virosa et ne se distinguant extérieurement l'une de l'autre que par les feuilles non maculées, la taille moins élevée et les fleurs jaune-pâle de la var. flavida (jaune vif chez la var. Lactucarii) . Ajoutons que le Lactuca virosa var. Lactucarii (Lanintte) Rouy n'était pas "•onnu en France à l'état spontané, et n'avait été mentionné dans la flore fran- çaise (cf. Rouy, I. c. IX : 199. et Bull. Soc. dauph. exsicc. No -2520) que pour la culture en grand dont il a été l'objet à Herbet, près Clermont-Ferrand (Puy-de- Dôme), pour l'extraction du laclucarium : sa spontanéité dans la flore maurien- naise ne saurait faire aucun doute, et mérite pour cette cause d'être signalée, ainsi (pie l'identification présumée (ju'en indiquait Lamotte avec le Lactuca altissima M. M. du Caucase, et (pie la comparaison avec les matériaux de .Mar.scball Hieb. conservés à l'Herbier du Flora Orwiilalix ne permel plus de maintenir ! :Và() BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (40) 30. — Hieracium Seringeanum Arvet-Touveli Bull. Soc. Muritli. XXV: 102(1902) et in Ann. Jard. hot. Genève VI : IfiS (1902) ^ H. subsiii-ciomm Naeg, .s.sp. H. pxeudoplantagineum Zahn, in Schiiiz et Keller, FI der Schvveiz, t^d. 2, II : 297 (1905) ; iNouv. Mém. Soc. helv. Se. nal. XI : 450 [Hieracien derSchweiz : 290] (1906). Nouvelle forme fixe d'une combinaison « H. silval.icnm-villosum-fjlancum » pour la flore du versant valaisan des Alpes bernoises, où nous l'avons rencontrée en compagnie du Leontopodium alpinum dans les parois calcaires d'Armillon. sur Lens. Vol du Rawyl, ait. 2200 m. — A notre sens, la dénomination de cette plante a été l'objet d'une interprétation erronée de M. Zahn lorsqu'il rejette en 1905 le nom propo.sé dès 1902 par M. Arvet-Touvet, afin de le remplacer par celui de ^ipseudo-plantaipiieuiint en se basant sur le t'ait que le nom de Serinijeannw avait été utilisé dès 1901 : en comparant les textes, l'on constate en etîet. dans l'édition Hallier et Wolfarth du Synopsis de Koch, vol. Il p. 1899 (dé_c. 1901) un « Hieracium pnllidilloruin ssp. H. lantoscanioii var. Serinneainiiii Zahn » ; mais dans ce cas, il ne s'agit aucunement d'un binôme comme M- Zahn lui-même l'admet pour la plante décrite dans le Bulletin de laMurithienne et que M. Arvet- Touvet eut bien soin, le premier, de distinguer de son ancien H. planlagineum allant même plus loin en présumant sa valeur subordonnée. Dans de telles comiitions, aucune règle ne s'oppose plus au maintien du nom de M. Arvet- Touvet, qui jouit à l'évidence du droit de priorité. Otte plante rare n'était jusqu'alors connue que des Alpes Lémaniennes (Bas- Valais : leg. Briquet et Wolf; Hte-Savoie : leg. Bouchard), des Alpes dauphinoises (leg. Arvet-Touvet) et du canton de Bernée (au Nord de Grindeiwald : leg. Bernouilli) ; elle constitue une nouvelle acquisition pour le territoire alpin valaisan (leg. Beauverd 1911). :U. — Hieracium pseudo-Cerinthe Koch, Synopsis éd. 2, II : 525 (1844) = H. cerinlhoide$ Vill., Hist. pi. Dauph. 111 : 111, tab. 32 (1789), non L. ; H. Reuteri Reichb. f. le. fl. germ. et helv. XIX: 66, tab. 137 (1869) : H. am- plexicaule var. Bnlearieum Preyn ex Hnter exsicc. teste Zahn Hier, der Schweiz: 412 (1905). En déterminant des spécimens de cette plante (|ae j'avais récoltée dès 1910 tlans Plaine des Bocailles. à 500 m. d'allitude et au centre du plateau du Faucigny (Hte-Savoie), M. Arvet-Touvet n'admettait aucun doute sur son assi- milation kVH. Reuteri Hchb. (1859) identifié à l'H. pseudocerinlhe Koch (1844). identification confirmée par Zahn dans les» Hieracien der Schweiz ». p. 142 (1905). D'allure exclusivement montagnarde et subalpine — Zalin lui assigne se.-^ limites altitudinales entre 1300-1900 m., et je l'ai même rencontrée à 2000 m. aux Fours, Aravis (Hte-Savoie), et au Rawyl (Valais) — il importait de signa- ler la pré.sence de cette belle Epervière en pleine contrée planitiaire. tapissant 3 ou 4 gros blocs errati(|ues de calcaire urgonien ornés d'innombrables Erimis olpinus et parmi les colonies tout aussi nombreuses d'W. umplexicaule et iVArabis nmralis ; non loin de là, d'ailleurs, d'autres blocs sont tapissés d es- pèces disparates telles que Cydanien europœuiu, Polentilla caulescens. Aspidium lonchitis et Hieracium Balhisianuiu A. -T., autre h^pervière montagnarde à laquelle la monographie de Zahn assigne des limites altitudinales comprises entre 1300-2000 m. (Zahn 1. c. p. 365). Une association de ce genre existe ailleurs dans les .\lpes d'Annecy, au voisinage de la cluse de St-("Jair. où ces deux Epervières se rencontrent entre autres l'une (H. pseudocerinthe) au-dessus de Villaz, à l'altitude de 1000 m. à peine, l'autre (//. halhisianum) parmi les gros blocs éboulés à l'entrée de l'ancienne voie romaine entre Naves et le pont de St-Clair, à 600 m. d'altitude environ : mais là du moins, la fraîcheur du défilé combinée à la proximité de montagnes élevées peut en quelque mesure justifier 1 Nous devons à la grande obligeance de M. Arvet-Touvet la revision de tous les Hieracin de cette récolte, et l'en remercions bien vivement à cette place. (41) G. BEAUVERD. PLANTES NOUVELLES OV CRITIQUES 337 cette station abyssale, tandis qu'aucune de ces conditions ne se trouve réalisée chez nos blocs ("le la Plaine des Hocailles, distants de 8 kilomètres du pied des montagnes les plus rapprochées : ce résultat est de nature à nous encourager dans notre projet d'une monographie floristique de la Plaine des Rocailles (cf. Bull. Soc. Bot. Genève II : 70-75, année 1910). 32. — Hieracium scorzonerifolium Villars, Hist. pi. Dauphiné 111 : 111 (1901), ssp. flexuosum (Waldst. et Kitahel, in Willd. Sp. pi. III. 1S81 [1800J). — Magnifique plante montagnarde qu'en compagnie de M. Ph. de Palézieux nous avons récoltée en exemplaires bien fleuris, le 19 juin 1911, au Mt-Mussy (Pays de Gex, Ain), dans les bancs de rochers jurassiques de la station du Buis, entre 700-800 m. d'altitude, station abyssale assez remarquable. 33. — Hieracium Briquetianum Arvet-Touvet in Bull. Herb. Boissier II: 627 (1894) ; = H. longifotium /?. Briquetianum Zahn, Hier, der Schweiz : 212 (1905). En ajoutant à cette détermination la note « forma genuina », M. Arvet- Touvet s'exprimait ainsi : « Plante rarissime, à rechercher avec soin dans votre dition ! » L'exemplaire ainsi déterminé, qui à notre sens ne permettait aucune confusion possible avec ['H. longifolium d'ailleurs présent dans la station, provenait des calcaires détritiques de l'Ar, au-dessous de Montmin, à l'altitude de 1700 m. environ (massif de la Tournette, Alpes d'Annecy, Hte-Savoie). — Les deux seules stations connues de cette plante étaient jusqu'alors celles de Haut-Fleury, surSonjmans, Alpes Lémaniennes (!eg. Briquet) et de P'ionnay, Alpes pennines, Valais (leg. J. Vetter). 34. — Hieracium Paicheanum Arvet-Touvet in Bull. Herb. Boiss. V ; 480 (1897) : = //. Trachselianum /3 rhcnlifolium A. Kerner in Dalla Torre. Alpen- pflanzen : 149 (1889) teste Zahn, Hier, der Schweiz ; 273 (1905)?, vel H. male- dictum Zahn (H. nphtillinii ssp. muledictum = dentatumglanduliferum Zahn) in Hier. d. Schweiz: 307 (1905) ? D'après les Hieracien der Schweiz, la plante tyrolienne (cimes entre le col de Bolle et le Gimone délia Pala : leg. Briquet) qui aurait servi de type h la des- cription de \'H. Paicheanum A. -T. et que Zahn a donné comme tel dans la 3rae éd. du Synopsis de Koch (Hallier et Wohifarth) vol. II : 1809, ami. 1901, ne serait autre ([ue la variété rliœadifolium Kerner de VH. Trachselianum figurée dans Ueichenbach, le. XIX 2. tab. 42 B. et rencontrée en Suisse dans le seul canton de Glaris : la plante du même nom, donnée comme provenant de la vallée de Bagnes (environs de Mauvoisin : leg. Favrat), devrait porter le nom de H. aphyllnm ssp. mnledictuin Zahn. G'est à la première de ces deux plantes que se rapportent nos échantillons récoltés en assez grande quantité dans les pierriers de Gas.say. à l'altitude de 1800 m. (massif de la Tournette, Alpes d'Annecy. Hte-Savoie), le 17 septembre 1910 : ce serait la 3'"e station connue d'une plante rarissime dont l'aire disjointe ne comprend jusqu'à présent que 3 localités : Ci moue délia Pala (Tyrol). Braunwaldalp (Glaris) et Tournette (Hte-Savoie). soit un point pour chacune des trois grandes subdivisions principales des Alpes orientales, Alpes centrales et Alpes occidentales ! ;i;i8 ItrM.KTI.N liK I.A SOCIKIK l'.OTAMQUK llK ( . K NK V K (i2) Piailles iiitkliles pour la plupart, ou cousUtuanl d'iiiiportautes uuités nouvelles chez quelques circonscriptions naturelles de la flore du bassin supérieur et moyen du Rhône, la signihcation de ces trouvailles peut être envisagée à divers points de vue ; nous retiendrons les suivants qui nous paraissent plus particulièrement dignes d'intérêt : 1" Sous le rapport statistique, la tloiv du bassin du Rhône manifeste sa grande richesse non seulement par le nombre de ses unités spéci- tiques, mais encore par la variété des formes subordonnées assimilables à des « endémismes en petit » ; quelques hybrides nouveaux ou inédits pour la dition, accentuent cette tendance. 2" Un caractère l'emarquable et déjà mis en évidence pour la flore du bassin rhodanien supérieur réside dans l'intensité des irradiations de la flore plus méridionale, qui se manifeste en Valais jusqu'à une proximité assez grande des sources mêmes du fleuve »; la présence dans cet élément de plantes telles que les Epliedm, et d'un représentant du nouveau genre essentiellement méditerranéen-occidental des Disper- niotheca, mérite d'être relevée. 3» Entre autres plantes de cette dition qui pourraient être admises dans la catégorie présumée des «endémismes en petit >\ il convient de faire des réserves sur quelques espèces qui pourraient tout aussi bien illustrer divers exemples de polytopisme ; ce sont : a Convolvulm arvensis var. villosus Lejeune. — Le cas de cette espèce franchement rudérale et ségétale a été discuté précédemment aux pages 306-307 ; il convient de le rappeler à cette place comme exemple d'une plante hébergée chez nous par des stations de nature essentiellement artificielles. b ErU/erun acre var. vallesiacum Beauverd. — Chez nous, VErigerun acre n'offre pas l'allure franche d'une plante si)ontanée : sans recher- cher les stations purement artificielles (moissons, vignes, cultures diverses) au même degré que les Fumeterres, les Coquelicots, les Camomilles, certaines Euphorbes, les Deiphiîiivnt Consolida, etc., il n'en donne pas moins l'impression d'un type plutôt rudéral, ses stations planitaires ou montagnardes étant constituées par des terrains \agues situés soit à proximité des lieux cultivés, soit au bord des chemins ou sur le passage des troupeaux, soit encore parmi d'anciennes cultures en friche. Ce" dernier cas est celui de notre plante valaisanne ; toute- fois, comme l'on se trouve là en présence de la variété typique la plus caractérisée mélangée à celle que nous avons décrite sous le nom de vallesiacum, et cela sans formes de transition apparentes, il convient d'examiner jusqu'à quel point l'on pourrait avoir affaire à un cas de mutation, assimilable à du polytopisme pour autant que l'on peut tabler sur des échantillons d'herbier trop incomplètement documentés. En effet, dans l'herbier Boissier, les échantillons conservés sous le nom (VErigeron acre var. confertum comprennent un exemplaire primitive- ment éticpieté « Erigeron acre var. ? » et récolté par Huet du Pavillon, en juillet 1853, à « Erzerum, in incuit is » : il ne diffère de notre forme valaisanne que par le nombre plus restreint de ses feuilles caulinaires beaucoup plus espacées, et ne peut être identifié en toute certitude aux exemplaires du même lot qui, provenant de l'étage alpin (ait. 4000- .')300 m.) du Taurus ou de l'Elbrus, avaient été provisoirement qualifiés d'« Erigeron alpin um var. ? » et ressemblent l)eaucou|) plus à 1'^'. alpi- num var. intermeilium Schleicher de nos nmntagnes qu'à des ressortis- (i:{) C. l'.EAlJVKr.l». l'LAiNTKS .NOIVELLKS 01' C.ItlTKM KS 'SM sants (le \'E. acre ; et' sont les véritables ivpréseiitaiits de raiicien E. Oriciilale Boissier, (|ue cet auteur a plus tard Identilié à VE. acre var. conferlum qui engloberait également la var. asteroides \)(\. (Pi'odr. V : 2U0, i88(V). — iXe pouvant prétendre à discuter ici cette solution qui enlrainerait d'ailleurs un remaniement de nomenclature, nous ne voulons retenir que ce point, c'est que VErigeron acre est susceptible, dans ses manifestations polymorplii(pies, de donner nais- sance, sur deux points distants l'un de l'autre mais ofTraut une certaine analogie à cause de leur climat montagnard continental, à deux formes presque identi(pies dont le caractère liérédilaire ne saurait faii'e de doute pour ce ([ui concerne la station du Valais. A mon sens la valeur de la var. mllesiacam est aussi bien établie vis-à-vis du type (pie celle de la var. inlermedium Schleicher vis-à-vis de VE. olpinum ; ce pai'allé- lisme est absolu. ç Aniennaria dioica var. (ja/lico Camus. Le cas de (•ette pianli' renforce vigoureusement celui des deux précédentes, puisque ici la spontanéité" de 1.4. dioica dans notre flore ne laisse subsistei- aucun doute, non plus que chez celle de toutes les contrées où la var. f/allica a été observée (cf. localités de la page 333). Néanmoins, cette grada- tion d'un type ségétal, suivi d'un type douteux pour aboutir à un type spontané, n'implique pas dans notre esprit la nécessité d'admettre sans autre la théorie polytopique : toute la partie expérimentale, la seule d'ordre scientifique, reste encore à établir ; mais tout au moins trou- vons-nous là des faits qui nous interdisent d'écarter à priori l'éven- tualité du polytopisme. Dans cette hypothèse, toutefois, et sous réserve de sa démonstration, il convient de remarquer que la dérivation polytopique ne comporte que des cas où, somme toute, les sujets ne sauraient être assez différents de la forme admise comme typique pour ne pas porter les caractères les plus marquants du sceau d'origine ; en outr(% il peut y avoir, en deux stations données, certaines divergences dans l'expression des nouvelles formes issues d'un type commun, qui ne permettent pas de les identifier entre elles d'une manière absolue et (jui pourraient être considérées comme le premier échelon des espèces dites au lieu de « fiore typique » ; id., 10">'^ ligne, lire : >< (var. solstitialis !) » au lieu de «var. typica». Page^306, 2'"*^^ ligne du 2»'c alinéa, lire : « G. germanica ssp. solsti- tialisy-AY. .solslitialh » au lieu de « var. typica ». Paoe 30»), 10""^ ligne du 2'"'' alinéa de « Convolvulus arvensis var. viUoms », lire : « Hallier et Wohlfarth » au lieu de « Wohlgerath ». Page 307,5'"-^ ligne du N'' 17 (diagnose), lire : «1-2-juga... » au heu de « 12-juga». — 'l''^' ligne du 2""^' alinéa du N" 17 ce Melampynm pra- tense var. nov. chrysanihum », lire « in silvis pinorum et in collibus solis etc. » au lieu de «in Silois pinorum et in Gollibus Solis etc.». Id., 2'"« ligne du 3'"^' alinéa, lire : «p. 486. — » au lieu de. «p. 4-68». Page 308,\lernière ligne (légende), lire : «type alpestre» au heu de « typicum' ». BULLETIN UE LA m\m mmm m geieve Publié sous la tlirection de Louis VIRET, D'" es sciences. Président de la Société. Chaque collaborateur est responsable de ses travaux. Les aboimements (SUISSE : iO fr. — UiNION POSTALE : 12 IV. oO) sont perçus chez M. Viret, 77, Kiie Jean-Jaquel. Genève. 2me SERIE, Volume III, iNo 8. GEiNKVE, Il Décembre 1911. NOTA. — Paf suite d'une erreur qui a échappé à la correction des épreuves, le précédent fascicule (31 octobre) portail le N° 8 au lieu du iV° 7 ; nous prions nos abonnés de rectifier celle faute en constatant que la pagi- nation du fascicule d'octobre fait exactement suite à celle du No 6, 30 septembre. [La Uédaction]. SOMMAIRE : G. Beauvero : Plantes nouvelles ou méconnues de la flore du bassin du Rhône (fin : vignettes VI à IX, avec description d'un genre nouveau de Scrophulariacées-Uhinantht^esi, p. :{09. Errata et RerliHcations au fscicule du 31 octobre (travaux de MM. Cardot et Beauverd), p. 340 Compte rendu de la séance du 13 novembre 1911: Affaires administra- tives, p. 341. — G. Bkai vkrij : Présenlalinn de Leontupodann exoliiines, p. 342. — B. Ghodaï : Un cas de xénie du Bai^in: 2° Disjonclioti d'hyhnde chez une Cerise, p. 342. — B. Ghodat : L'Herbier Henter à rinsiitul hoiaiii(|ue. p. 342. — A. Lendner : t n cas proliahle de xénie du Poirier, p 343 — A. Giinet : Nouvelles stations du Huxus senrpervi- rens et de ['Arlemisia Mutellma pour la florule du rayon de Genève, p. 343. Lend.vkk : Un cas probable de xénie cbez un Poirier (avec 4 vignettes dans le lexte). p. 344 l 3 4. A. COMPTE RENDU ;{42""e Né:itic>>. — l..iiiHli 1 3 iioxeinhre 1911. — Ouverte à 8 h. V2, dans la salle de la bibliothèque de l'Institut de botanique, Université, sous la présidence de M. le D' Louis Viret, président. La candidature de M. Isaac Gousenberg, pharmacien, présentée par MM. Chodat et Lendner et portée à Tordre du jour, est acceptée par le vote réglementaire. Le procès-verbal de la 34-1"'» séance (9 octobre 1911) est accepté avec quelques rectifications, indiquées par le secrétaire (voir à la page 840). Publications déposées sur le bureau : ALLEMAGNE: Botan. Centralblatt, vol. XXXI, N»'* 15-16; FRANCE: BUI.I.KTIN 0E LA SOCIÉIÉ BOTANIQUE DE tJKNÈVE, >i° 8. Il (lécemllCe 1911. W 342 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (AO) IhtUetin de la Soc. botan. de France (Mémoire N" 22); liuU. Soc. se. nat. de la Haute-Marne, vol. VIIÏ, fasc. 10 (oct. 1911); RUSSIE: Flora Cau- casica critica, vol. XXXI : Polvpodiacées, Buxacées, Empétracées, Anacai-diacées (Titlis 1911) : SUISSE: V Horticulture (jenevoise, vol. I, N" 11 (Genève, nov. 1911). PUÉSENTATION D'ESPÈCES EXOTIQUES DU (lENHE LEdSTO- PODIIM. — En cniiniuniiquant à Tassistance la collection complète des Leonlopodium conservés à rilerliier Boissier et comprenant des exemplaires de 1(3 espèces exotiqnes (snr 20) récennncnt décrites de ce «enre, W. Beauverd fait savoir (piMl a en récennnenl roccasion d'ana- fyser d'entre les matéi'ianx indéterminés de rilerl)ier Royal de Ke\\ un exemplaire mâle de Leontopodium Andersoni C. B. Clarke origi- naire de Birmanie, et dont on ne connaissait jus(pi'à présent que les exemplaires femelles conservés au Musée de Calcutta. Deux autres espèces nouvelles très remarquables par leur nature sous-frutescente feront l'objet d'une prochaine pul)lication illustrée, ce qui portera à 23 le nombre des espèces (outre les nombreuses sous-espèces et variétés du type alpimnn et les variétés récemment attribuées aux types Japonicum et Francheti) du genre Leontopodmm, dont on ne c'onnaissait que U espèces avant 1909. UN CAS DE XÉNIE DU RAISLN. — Dans un précédent volume de ce IhiUetin, M. le Prof. D"^ R. Chodat avait publiée une note intitulée : (. Sur des qrappes de raisin panachées » signalant, avec photographie à l'appui (cf. Bull. Soc. Bot. Genève 1 : 359, fig. 1, 1909), un cas de panachure chez des grappes de raisin provenant des vignes de M. Bouvier, à Sierre (Valais). Ayant poursuivi les recherches concer- nant cette anomalie, M. Chodat fait savoir qu'il a acquis la conviction qu'il s'agissait là d'un véritable cas de xénie, dont il entretiendra les lecteurs"^du Bulletin dans un mémoire spécial à publier prochainement. — Par cette même occasion, il signale une anomalie affectant des cerises rouges, dont l'épiderme est parcouru par une tache longitudi- nale noire "correspondant à la couleur intérieure de la chair: le pig- ment rouge se manifestant jusqu'à la région de l'endocarpe, l'on est en droit d"e constater ici un cas de disjonction d'hybride. — Des aquarelles habilement exécutées par M"e A. Chodat illus- traient avantageusement ces deux communications. L'HERBIER REUTER A L'INSTITUT DE BOTANIQUE. - M. le Prof. D' Chodat, directeur de l'Institut Botanique de l'Université de Genève, informe la Société botanique d'un don généreux que M. Wil- liam Barbey vient de faire à cet institut, en lui remettant le magnifique herbier Reuter conservé jusqu'ici à Valleyres dans des vitrines qui, à Genève, vont également servir à contenir ces précieuses collections. La place nécessaire va être aménagée à l'Institut de botanique pour installer convenablement les 580 paquets grand format représentant cet herbier, qui comprend des plantes de tous pays tout en étant parti- culièrement riche en plantes méditerranéennes et américaines; // sera accessible, aux heures d'ouverture de l'Institut, à tous tes botanistes qui désireront le consulter. (Voir l'horaire au Bulletin vol. II : 4, 1910). Les collections de plantes sèches conservées actuellement au Musée (4.1) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE 1914 343 botanique de l'Université de Genève comprennent donc : 1° l'Herbier Ayasse, collection européenne qui a été augmentée récemment de l'Herbier Kampmann; 2" l'Herbier Rapin, qui a servi à la préparation du Guide' (la fioUmiste {\e cet auteur; 3" l'Herbier Hassier, riche collec- tion du l'araguay; V' l'Herbier algologique de Bélanger, et 5" last nol leasl, l'Herluer Reuter dont il vient d'être question, qui eut pour noyau les collections locales ayant servi à la publication du « Catalogue des plantes vasculaires qui croissent naturellement aux environs de Genève », éditions de 1832 et de 18G1, puis s'enrichit successivement des récoltes Boissier et Rtniter en Espagne et en Algérie, et des nom- breux échanges (pie Rcuter entretenait avec Alexis Jordan, Reichen- liacli et autres udtoi'iétés de la tloi'istitpie européenne contemporaine de r>euter. Ai)rès la mort de cet auteur en 1872, son herbier devint la propiiété de .M". William Bai'beyà Valleyres, où un local spécial lui lut aménagé en même teiiqjs que M. .1. Vetter, le traducteur fraii(;ais de la Flore suisse de Gremli, était chargé de sa conservation; dès cette ép()(|ne, d'importantes et incessantes adjonctions locales et exotiques \ lurent augmenter considérablement la valeur de ces collections, qui conq)tent entre autres les belles récoltes faites au compte de M. Barbey dans les contrées orientales de Lydie, Lycie, Carie, les îles de Sanios, llalki. Karpathos, ainsi que les herborisations de Taubert en Cvi'énaïipie, (pii est représentée dans cet herbier par la collection bota- ni((ue la plus conq^lète qui ait été consignée jusqu'à ce jour et a servi (le b;ise ;in l'écent «Catalogue i-aisonné des plantes de Tripolitaine >>, publié à Genève par ;\1M. Durand et Baratte en 191U. M. Chodat exprime publiquement la gratitude de l'Institut botanique ;"i .M. William Barbey. L.\ CAS PROBABLE DE XÉNIE DU POmiER. - En reprenant Pétude détaillée des poires panachés présentées en séance du 0 octobi'e écoulé |)ar M. Lenglet (cL Bidletin 111 : 260), M. le Prof. D' A. Lendner a recomni diftérents caractères fort intéressants qui lui permettent de présumer chez ces fruits un cas jus(pralors inédit de xénie. Les résul- tats lie cette enquête, (pii ne pourra aljoutir à une conclusion sûre qu'à la suite d'ex[)ériences à entreprendre dès la saison prochaine, ont été consignés dans le mémoire illustré de la page 344. .NOUVELLES LOCALITÉS DE BUXUS SEMPERVIRESS ET WARTE- MISIA MlTELfJXA BOUB LA FLOBULE DU RAYON DE GENÈVE. - M. Auguste Guinet présente des échantillons de Buis qu'il a l'écoltés au Crét, commune de Grilly, Pays de Gex (Ain), où cet arbuste croît s[)oidanément dans les alluvions modernes à l'altitude de 500 m. eii\iron ; l'on sait que cette plante est très rare à l'état spontané dans cette partie de la plaine lémanienne. — Notre collègue connnunique par la même occasion deux beaux échantillons iVArtemisia Miitelliiui, récoltés pai- M. Chesney, de Sallanches, dans les rochers dits du Château, à la Combe des Nants (Aravisseptentri(maux, Alpes d'Annecy), le 27 août 1911 ; cette plante est rarissime dans les Alpes d'Annecy. Séance levée à 10 heures. — Douze assistants : MM. Hausser, Guinet, Lendner, Beauverd ; M"-^ Dazewska, MM. Guyot, Lenglet, M"*^ Rayss; MM. Ronueux, Sartorius, Vulliéty etX. Le Secrétaire-Réducteur : G. Beauverd. 344 UN CAS PROBABLE DE XÉNIE CHEZ IN POIRIER PAIi Alfred LEIVhIVER (Présenté en xéance du /.9 novembre 1911) Dans notre séance d'octobre, notre collègue M. Lenglet ii(»i'< a pré- senté quelques spécimens curieux de poires, qui paraissam-nl tout d'abord se rapporter à une manifestation de disjonction d'Iiybridc Ces intéressants exemplaires, cédés obligeannnent à Tlnstitid P)0tani(pie, méritaient d'être le sujet d'une enquête plus serrée. ï'iij. 1. — Ombelles |iorlaiit à la l'ois i|uatit' poires ilissernblables ; les «leiu lalérales à opicarpe lisse et jaune d'or (type fseudo-Gijfard.): les deux médianes ont, au contraire, un épi- carpe rugueux et brun (type Capiaumont). (Photographie Dr. E. Malletj. Dans un des cas, quatre poii'es se trouvaient sur une même ombelle, dont deux brunes roussàtres et deux jaunes d'or à péricarpe lisse (Voir fig. I). Un autre échantillon présentait trois individus panachés de brun et de jaune fixés au même pédoncule. Deux d'entre eux avaient (2) A. LENDNER. XÉNIE CHEZ UN POIRIER 345 une bande transversale brune, occu[)ant à peu près toute la moitié basilaire, sauf une tache jaune autour du calice. Chez la troisième poire, la panachure brune n occupait que le quart du fruit en formant un segment longitudinal fVoir /if/. II). Si nous considérons ce phénomène, plusieurs hypothèses nous vien- nent à Tesprit. S'agit-il bien d'un cas de disjonction d'hybride, ou bien avons-nous à faire à une de ces grcfTc -chimère obtenue e\p(''rimenta- Kij,'. 2. — Poires présentant, sous forme de panachures, les caractères des deux parents. Sur celle de droite la panachure est lonjjiludinale ; chez les i. autres, elle est transversale. (Photographie Dr. E. Mallet). lement par Wiiikjer sur les Solanées? Ou bien encore est-ce un cas de xénie seml)lai)le ;'i ceux que .M. (lliodat oliserve aussi sur des raisins ? D'après les renseignements que .M. Lenglet nous fournit, ces poires proviennent de deux arbres. (À- sont tous deux des Poires Curé gref- fées sur cognassier. Sur ((Poire Curé y) fut faite une deuxième greffe d'une soi-disant « beurrée Gi/faril. Selon les prévisions de M. Lenglet, les poires auraient dû être normalement des beurrées Giffard. Il avait cependant obtenu ces dernières années des fruits qui mûrissaient beau- coup plus tardivement et qui de plus ne ressemblaient pas à ceux de cette variété beaucoup plus précoce. Dans l'impossibilité d'identifier la 346 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTAiNIQUE DE GENEVE (3) poire jaune, nous la désignerons sous le nom fie pseudo-Giffard, et revenons à nos trois hypothèses. 1" S'il s'agissait d'une disjonction dMiyhrides, nous devrions voir se manifester sur ces poires panachées les caractèi'es des deux parents; or nous ne les connaissons pas, puisque Tidentification du poirier en ques- tion est incertaine. La question reste donc non résolue. 2" Quant à riiypothèse d'une gretfe-chimère, on ne peut l'admettre, cai" alors, nous aurions dû ohtenir sui- la poire panachée les caractères de la poire (Jiitr et de la pscudo-iUlfard. ;}' La xéide est plus proliahle, car il y a dans le jardin de M. Lenglel lin poirier, le hrvrrr lUipiinmioiil , à fruits bruns si scinldahles à nos poiics iiniiics (piil |)()iirrait liini (Hrc Piin des [»arenls. Bien (pie l'ai'hiN' ait peu Henri, il est à supposer (pic les insectes auraient transporté le pollen de ses Heurs, sur \vs ■>[\ii\\\\\\rs{\\\ pscudo-diffnrd. La fécondation (les ovules et leur dé\eloppemeiil eu gi'aines auraient eidrainé tout le Fig. 3. — (',()ii|)e du uii'SOi;;ir|)e iluiift |iiilr(.' |uin;icliée, |);issaiil, ni (lessl)u^ di' ICpicaipc ruj,'ueux (type Capiaumont). Lt^s ilnts scléieiix sonl placi's inimédiatPmeiit aii-dessoiis de l'éplearpe; ils sont plus petits dans la rpirinn du mésocarpe, la cliair y est plus fine. (A. Lendiier del.). (4) A. LErs'D.NER. XEME CHEZ Ui\ POIRIER 347 fruit à porter les caractères paternels suit eiitièreiiieiil. soit |)artielle- inent, sons lornies de panacliui'es. Cette supposition est d'autant plus plausible (|ue les poires en (p tion ont (Hé ensacJK'es ((ueNpies temps après la llorais(»n. ines- Fi;;. 4 — La même située au-dessuiis de répicarpe lisse (type pseudo-Gilf'ard). l,es ilols selé- reiix sont à nue certaine dislance de iépicarpe, la chair est plus grossière iA. I.enduer del.) Si nous comparons la poire brune (lieurrée Capiuumont?) à la poire jaune d'or, nous y trouvons de sensibles différences. La première res- semble cà une pomme rainette, elle est à i)eiue pyril'ornie et mesure ô cm. ^h de hauteur. L'épicarpe est brun ruiiueux, 'moucheté de petits points bruns s'enlevant comme des écailles. La chair, d'un blanc crème légèrement brunâtre, est fine et agréable au goût. Au contraire le fruit « pseudo-diffonl » est plus allongé (7 cm.), l'épi- carpe jaune citron Jisse, poncliié de [ietites taches brun-vei'dàti'e. La chair en est plus blanche, mais plus grossière, le goût égalemeid plus âpre. Une coupe longitudinale de la poire |)anacliée nous |)eriiiel de cons- tater une dilférence de la chaii' (pii se poiirsiiil jusqu'à la région de l'endocarpe. En des.sous de l'épicarpe rugueux-brun, les scléreïdes for- ment des ilôts plus petits et la chair est à grains plus tins. Vis-à-vis de 348 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (5) l'épidenne lisse, les îlots scléreiix plus i^n-os sont situés à une certaine distance de celui-ci; la chair est plus i^rossière. Cette ditrérence dans la chair se manifeste non seulement à Tœil nu mais se confii-me encore à Texamen microscopique comme nous le monti-ent les ligures 3 et i. Bien (pic Pliypothèse d'une xénie soit très probable, il nous resb' néanmoins à la confirmer expérimentalement. Nous espérons, au prin- temps prochain, ponvoii' poursuivre ces i-<'cherches, avec la collabora- tion de M. Lenglei, en transpoi'tant sur les fleurs du jm-udo-Gi/pird, le pollen du poirier « beiinr (lapiaunioiil » et vice versa. BULLETIN DE LA Piihlic SOUS lu direction de Lonlisinun, de nonil)reux et beaux pieds de Géranium sUvaticum L. Cette plante silvatique subalpine n'avait jamais été signalée dans le canton de Genève, et n'est guère connue à une aussi l)asse altitude (400 m. eiiv.) que dans la proximité immédiate des massifs montagneux, ce qui n'est pas le cas de la présente localité. — Des échantillons bien préparés de cette provenance sont commmiiqués à l'assistance. Séance levée à 10 heures.— Seize assistants: MM. Viret, Guinet, Lendner, Beauverd; Casimir de Candolle, Cliodat, (îouzenberg, Guyot, llassler, Martin, Mégevand, M"'' Rayss, MM. llomieux, Sartorius, Vuilléty et X. Le .serré/dire-rédarleur : G. Beauverd. 353 Le BENSONITES FUSIFORMIS H. Scott, GLANDES DU STAUROPTERIS BURNTISLANDICA P. Bertrand PAR K. CHODAT Avec 14 visnettes dans le texte (Communiqué en séance du 11 décembre 1911) Dans un Mriiiuiie classique, à peine paru, >ur les Z>goptéri(lées, Pté- lidoplivles fossiles paléozoïques, P. Bei-trandeouiplétant, les recherches (le Williamson et de H. Scott, a séparé du Slovropfrri.s oldhamio Binney (linvhiopteriti ohlhinnid Will.) un fossile abondant dans les nodules du Culiu de Burntisland (Ecosse) et auquel il a imposé le nom de Stauropteris IninUislandica P. Berti'and. Ces deux plantes, dont on ne connaît que les frondes, sont rattachées aux Zyyoptérldées ; ce sont des l'téridopliNtes ptéridinées encore bien incomplètement conmies: le Prof. Seward (Cambridge), avec d'autres auteurs, leur reconnaît des alTmités avec les OsmoiuUure.s; mais je ne vois pas ce qui empêcherait de rechercher tout aussi bien des honiologies chez les Gleichéniacées. En effet, te stèle du stipe de VAtdijoptcris cori-ugnlu les rappelle soit par sa forme annulaire, soit par la position submarginale de ses pro- toxylèmes, soit enhn par la façon dont les pièces sortantes quittent le système ligneux du l'hachis. Tansley a d'ailleurs insisté sur les ressem- blances (pTe présente le mode de ràmitication de la fronde avec celui des (Ueicheniu et des Lygodiinti (Lectures on the évolution of the fdicinean vascular system, New PIinIoI. 1U07, pg. 22). Nous reviendrons dans un aidre article sur ces questions discutées. Ce (|ui ressort des recherches de P. Itertrand, c'est ([ue les frondes des Zygoptéridées portaienl. sur un rllaclli^, non i)as nue paire d'appendices ou de ramihcations latérales, mais que ces dernières s'étaieid disposées en deux rangs à gauche et à droite des i-liacliis. (^es ramificati(»ns ont aloi's leni' plan de symétrie dorsiventral perpendicidaire à celui du rhachis primaire, et ainsi de suite. C'est ce que P. Bertrand appelle « éditication ivctangulaire ». Ceci donne à la fronde une apparence d'axe (|ui an premier moment s'imjtose à l'esprit, mais qui n'est (piim mode particulier de la ramifi- cation de la fronde. — ('. de Candolle\ puis plus tard Potonié et Tans- 1 Tliéorie de la feuille, Arcltives Se. pli!i><. el iiot. t8H8. 354 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENEVE (2) ley ont donné sur l'origine des phyllomes une théorie qui eonsidère les feuilles, et les frondes à plus forte raison, coninie des stipes modifiés.^ Pour C. de Candolle, la feuille. Cette théorie ingénieuse que nous ne pouvons discuter ici serait évidemment d'accord avec ce qui s'ob- serve chez les Zygoptéridées, où les frondes ont 4 fdes de ramifications. Dans les Stuuropteris, ces quatre séries se détachent normalement dans les por- tions les plus inférieures ; vers l'ex- trémité des frondes, les doubles pièces sortantes se détachent en alternance, 1 -2 3 STAUROPTERIS BURNTISLANDICA P. Bertrand. — 1, deux appeudices foliacés paires, recourbés en crosse, au sommet, et à épidémie muni de stomates. — 2, glande attachée au slipe par un pédicelle. — 3, portion de la base d'une glande ; on voit en bas lépiderme avec stomate, en haut on reconnaît à travers l'épiderme, les cellules de Vépitbème (I/50; l/so; V^») ^" ^' ''*'■ c'est-à-dire que les quatre files de ramilications ne sortent pas en même temps : elles sortent deux par deux et successivement. Nous avons figuré, se détachant d'une ramification d'ordre n, deux pinnules recourbées en crosse au sommet (fig. 1). Les plus 1 T.a feuille est un rameau à face postérieure atrophiée (C. DC. I. c) grosses (3) R, CHODAÏ. LE BEINSITES FUSIFORMIS H. SCOTT. 355 (les rarniticatioiis atteignent 2 iiiiii. (Tépaisseur ; comme à cliaque division le diamètre diminue, l'on se rend compte que les ultimes STAUBOPTERIS BURNTISLANDICA P. Beitr — 4, épidémie et slomate li'un appendice foliacé. — 5, jonction de la glande et de la fronde (v. fig. S). R. C. del. lilets doivent ètn» presque microscopiques, de l'ordre de certaines algues marines à fronde finement divisée, ou d'un Psilotum minus- cule. L'enroulement en crosse a été figuré par P. Bertrand pour l'espèce voisine [St. oldhinnid). On a figuré la section de l'un de ces pseudo-trichomes (fig. 15-16); au centre, il y a encore quelques éléments conducteurs. L'enroulement en crosse est encore plus visible dans la fig. 16 : on voit aussi tout près du sommet de ces ramnscules un épi- derme stomatilère avec cellules de bordure à fente largement ouverte (fig. 12); ces détails n'avaient i)as encore été décilts pour cette espèce. Le sommet tl'une fronde est aussi donné (fig. U) ; tout au moins semble- t-il pi'obalde (lu'il s'agit de cela, ou peut-être faut-il y voiries extrémités des aphlebia qui, par paires, sortent latéralenuMit du plan qui passe entre la base de celui des ramifications paires tout d'abord unies et le rliachis. Il est (failleuis difficile de dire en quoi ces aphlebia ditîèrent des ultimes ramifications de la fronde : elles sont encore mal connues. Postérieurement au Mémoire de M. P. Bertrand, M""' B. Scott a décrit de curieux organes qui dans les sections de Burutislaiid accom- pagnent les frondes du Staiiropteris burnUdandica . Ces corps fusifor- mesdig. 2), tout d'abord recoimus par Miss Benson, ont été suffisamment décrits par Mrs. Scott. Si nous revenons sur ce sujet, c'est parce que cet auteur n'a pu mettre en évidence la connexion de ces corps fusi- formes et la fronde de la Fougère. Ayant eu à notre disposition un nombre considérable de sections faites par M. W. Hemingwa>, il nous a été possible de compléter sur plus d'un point les résultats déjà acquis. Mrs. Scott a discuté avec autorité les diverses suppositions (pi'on pouvait f;iire (|iiaiit à la \aleiir morpbologiipie de ces corps fusi- 356 BULLETIN DK LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENEVE (i) foriiH's. Sans icjclcr Mlisolumont l»'s autres sii|)positioiis, t'ilc iiicliiic à penser (luil s'ai>il de glandes portées par |)aires sur les Irondes dn Sfaiiropteris. Ces corpuscules, qui atteignent 1-1,2 mm., sont portés sur un pédicelle dont la longueur varie: tantôt presipie aussi long ipie la glande, il est plus souvent deux luis plus cuiu-l que celle-ci. Parfois même il est très court (fig. 2). On en voit rattache à une fronde de Staïu'npleri.s buriUislaiidicu. Dans le dessin, nous avons représenté le point (rattache à un plus fort grossissement (hg. 5). Ce pétiole est par- couru par un faisceau, déjà reconnu par Mrs Scott, letpiel pénètre assez profondément dans le parenchyme de cellules arrondies (pu rem])lit la majeure partie de la glande (fig. 6). On voit (pie le faisceau proprement dit se prolonge en des cellules allongées siu' la |)aroi des([uelles on ne reconnaît aucune sculi)ture. JNous avons à i)lusieui's reprises constaté cette espèce de nervure centrale (pu convspoud au groupe central conducteur des fines ramilications. .Nous n'a\ouspu mallieureusemenl le suivre dans toute sa longueur, et nous ne saxons par conséipient si STAUliOPTEHlS lirriNTISLANDJCA P. Bertr. — i, base de IcpilluMiie dune jîlaiide, avec faisceau et cellules de leplllièiiie. — 2. slomale sur une division de la fronde. (V250). B. C. del. les cellules aUongées, qu'on ohserve chez plusieurs sections dans la région axile du sonuneî de la glande (fig. H), sont la continuation de cette ner- vure hasilaire. Le pareuclnine (pii en remplit la majeure partie esta cel- lules isolées, indixidualisées. laissant entre elles des méats très distincts (fig. <), 8, 9) . Cela fait Timpression d'un épithème caractérisé, d'un tissu tel qu'on le rencontre dans les hvdatodes de heaucoup de plantes (v. Hahei - laud : IMivsiologische IMlanzènanatomie, p. 435, fig. 185). L'épiderme, (5) R. CHODAT. LE BENSITES FUSIFORMIS H. SCOTT. .10/ qui est iiiiisérié, est ;'i grosses cellules polygonales allongées : un les voit en section dans la tig. 10. Ces cellules ne poi'tent point le carac- tère de cellules nu travers^ desquelles s'effectuerait une sécrétion, d'une 8 9 STAUROPTEBIS BUENTISLANDICA P. Bertr. — 8, disposilion des cellules de répilhème au-dessous de l'espacp nécrosé, représenté ici par un pointillé (résine?). — 9, sommet d'une jrlande. ft. G. del. espèce irépithélium. Ce sont des cellules-limites, et rien autre. Le sommet de la glande est prolongé en un bec plus ou moins acuminé, contenant uiir cavité remplie en partie par une masse qui n^ssemble à un gi'os globule d'essence résinifiée. Il y a parfois un globule, d'autres fois'deux superposés (lig. 2 et 11 ), ou aussi unt» zone plus ou moins rési- nifiée et sans contour précis. Dans tous les cas, à la base de cette sécré- tion, on remar((ii(' dig. 8 et 9) des cellules différentes de l'épitbème situé plus l»as. Ces cellules sont sans méats, plus ou moins polyédriques, et dans une section nous avons |)u les voir se prolonger vers un cordon central dont il a déjà été question plus baut (lig. 8, 9). Il ne peut s'agir, selon nous, tpie d'une pocbe sécréli'ice lysigèiie du type de celles que Spreclier a décrites pour le Ginkf/o h/loba. La section transversale con- firme cette impression (tig. 10) : on y voit encore les débris des parois des cellules en voie de nécrose; au centre la substance, muci- lage ou résine, est déjà formée. Le sommet du bec, dans certaines sections, semble être occupé par un canal d'excrétion ; mais cette impression n'est pas aussi convaincante que nous l'avons cru au pre- mier abord. Dans la lig. 11, le sommet est netleiiHMit clos. Non- avons été assez lieiireiix de trouver sur les pédicelles d'une 358 BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENEVE (6) glande coupée un i)eu obliquoinont (^t |)his ou moins taniientiellenient, ce ([ui permettait de \oir à la lois j'épidei'me et le tissu de l'épitlième, des stomates en tous [joints identiques à ceux que nous avons observés sur les ramitications foliaires. Il y a donc là une seconde preuve de connexiijn (tig. 3). dette glande est unique dans son genr<'. Elle rappelle, il est vrai (H. Scott, 1. c.), les glandes de Ljifiynoplcris oIiIIhdiuu, les(pielles pos- sèdent dans leur extrémité capitulifornie le même épithéme. Mais ici nous avons un faisceau l)asilaii"e ipii pénètre Itien avant dans le tissu épitlième. Ceci parlerait en faveur de l'idée (|ue nous avons émise tout à Pheui'e, qu'il s'agit, dans les Hcnsonites fuHi/'ormis, d'espèces d'Iiyda- todes, appareils pei'ineltaid l'excrétion de l'eau et même des sucs quand la pression des tissus augmente. Si les stomates étaient répartis sur la surface même de la glande, on ponri-ait les considérer connue aquifères; mais nous les axons vainement clieicliésdans l'épiderme du corps même de la glande. Il n'y en a que sur lepédicelle. Entîn, aucune analogie ne nous autorise à admettre (|u'd puisse s'agir d'un liydatode, puiscpie le 10 u STâUROPTERIS BURNTISLANDICA P. Berlr. — 10, seclioii transversale dans le som- met de la glandp, épiderme, à gauche, épilhème, et lysigénie des cellules au centre. — 11, section longitudinale par le sommet dune glande, le bec, l'espace à (résine?) et lépiUième. B. f' del. sommet en est occupé pai' une poche sécrétrice l\sigène. 11 vaut mieux la considérer comini' une glande, soutenue par un tissu d'élaboration à cellultis isolées et alimentées par un faisceau aquilére. LeSfaiiropferis burnthiandicu comparé au Si. oldliamia, dans ses fron- 0) It. CUODAT. LE BENSITES FUSIFOHMIS II. SCOTT. 359 (les (Toidn' |)i-iiiiaii(', lait riiii[)ression trun xéropli>te. Dans le second, sons répiderme, il y a nn lissn confervoïde, comme celni de certaines apophyses de Monsses, en cominnnication avec l'atmosplièr(> |)ar des stomates; ce n'est (praii-dessoiis de cette zone d'assimilation que le STAURQPTEBIS BUBNTISLANDICA P. Berir. — 12, som- inel (i'iiue division de fronde avec crosse et sloniale. — 13, sommet dune glande. — 14, sommet dune division de fronde. tissn scléreux l'oinie jusqu'au lil)er une écorce à fonction mécanique. Dans le St.bunitiHlandica, point de tissu assimilateiir confervoïde, mais un épidémie directement relié au tissu sclérifié: il y a bien des méats, mais ils sont fort petits. Dans ces conditions, les glandes en question ne pourraient guère être considérées comme hydatodes, car ces appareils sont caractéi'istiques pour des régions à atmosphère humide. II faut bien plutôl considéi'ei" le .S7. I>urnlislaii(//(v comme une espèce plusxérophyte, doid l'aijpareil d'assimilation était essentiellement formé par les ultimes ramilii-ations portant de nombreux stomates (flg. 4 et 7) et accompagnés de glandes, comme on a vingt ans environ « (cf. fiull. Soc. Bol. France XLVI, p. CXXXll, 1899). Je ne sais si, depuis (pie ces lignes étaient écrites (1899), nos con- (Vères t'raiH;ais ont retrouvé ce remarquable ()rclii)i de la colline du Fenonillel. Mais déjà en 1902, puis Tannée dernière, étant en séjour à ll>ères vers la lin de mars et au commencement d'avril, nous n'avons t'u aucune peine à le reconnaître dans sa localité classique. Je vais en in(li(picr la station exacte, ne craignant pas l'extirpation d'une espèce (pii ne frappe pas l'attention des horticiTlteurs. Elle abonde dans le UKKpiis au-dessous et au-dessus du cliemin qui, après la colline du cliàlcau, conloiu'ue au Nord les premiers épaulements de celle du KcMouillel. Tous ceux (pii ont fait cette excursion charmante connais- sent la petite source au détour du sentier; ils n'auront donc pas de difticullés à recounaiti-e la station exacte de cette plante raris- sime. Dans IHerbier P.euler, récemment donné par M. \V. Barbey à l'Ins- titut de Uotanique de rTniversité, elle ligure récoltée par Keuter en avril IX.'.S, abondant sur la colline du château: Heuter 9 avril 1869; par A. Ilnet (n. 237 ^/.v Soc. dauphinoise 1880), environs d'Hyères :îO mars 1873; par W. Barbey, coteaux schisteux, 12 avril 1877. — ('■renier et Godrou, suivant [>aruéoud, indiquent aussi le mois de mars connue période de floraison. Des caractères donnés par Barnéoud et reproduits par (irenier et (lodron, nous ne retiendrons que le plus saillant : tubercules subglo- huleux, deux, |)liis sou\ent trois dont un ou deux longuement pédon- (•U|(''S. On \oil \ydv ces indications, conhrmées par mon expérience de plu- sieurs années, que VO. Champagneuxii est une plante précoce, défleurie vers le milieu d'avi-il et (pu" ne persiste jamais en fleur jusqu'au 20 mai, date de Texcursion de la société botanique de France (à laquelle j'eus le grand privilège de pouvoir assister). A ce moment, les (irchia qui lleinissent, peu iiombreux d'ailleurs, appartiennent tons à l'espèce « yv/r/^/ » assez abondante sur ces mêmes collines. Cet 0. piclo abonde déjà au commeucemeid d'a\ril sur les collines des Maures, plus chaudes que la cidline du Fenouillet; il n'a pas les tubercules longuement pédoncules de V(K Chainpdniicitxii : sa taille souvent plus élevée, et surloid la iiignientation du labelle, le font immédiatement distin- guer. Sur son tablier comme sur celui des autres variétés de Vit. Murio, les taches sont distinctes et nettement circonscrites, rarement con- flnentes. J'ai fait dans la forêt de la Verrerie, près de la propriété du Dom, un(» statistiipie de laquelle il résulte que la moyenne (A) est = à 9.."), et la coiu'be do vai'iation accuse : 3 4 5 0 7 8 9 10 11 12 13 U 15 IC) 17 10 11 12 13 U 15 27 35 26 10 7 13 12 21 25 i7 37 :V.\ 27 35 26 10 7 13 7 0 Tout au coidraire, dans \ (K Chnmpndneuxii, les taches du labellum sont le plus soiiNenl indistinctes; lorsqu'on les voit, en violel pâle, se détacher ihi niilii'u blanc, le pigment s'y développe sous la forme d'une 3(i2 BULLETIN [)E LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (3) ligne simieuse allongée; parfois cette tleinière se i-ésont en un certain nombre de lignes distinctes allongées dans le sens longitudinal du pli du tablier. Je n'ai pu compter un plus grand nond)re de taches que 7; beaucoup sont sans taches, un plus petit nond3re à taches séparées, beaucoup à macule unique ou en réseau. Quant à ré|)eron. Grenier et (lOdron disent qu'il est lron([ué et bihde au soininet. Ce caractère est tout aussi variable que les autres; j'en ai trouvé autant de tronqués que d'échancrés. Lorscjue l'éperon est nettement échancré, il est alors aussi très grand. Les bractées sont généi-alemenl plus coui'tes (pie l'ovaire. ()i-'dinairenient, en se fanant, tout le tablier rougit. Je n'ai guère trouvé parmi les innondirables formes de Vihchis Mario étudiées par moi que celle de la Sei'ra de Kicalho (Alemtjo, Por- tugal) à l'extrême limite occidentale de la Sierra Morena, qui présente avec Vf). C/iampaf/Neuj/l une grande analogie quant à la pigmentation de son lahellum. Ici, le tablier est du même type foi'tement replié, et la tuche linéaire plus ou moins méandrique, les l)ractées courtes et l'éperon tronqué. Plus au Nord du Portugal, à la Serra d'Ossa sur le col qin cimduit du Val do Infante au Convento de la Serra, le labelle est plus étalé et les taches discrètes et distinctes fortement colorées comme dans le « piota». La moyenne des taches est de 7. On pourrait sourire en voyant l'importance (pie nous attribuons au caractère des taches sur le tablier. J'ai d('jà donné (piel(|ues résultats des recherches de biométrie entreprises sur la variation de VO. MoHo. Dans un travail très étendu ([ue nous publierons prochainement, nous mentionnerons la variabilité de ce (^araclère selon le climat océanique ou continental. Mais nous voulons ici seulement insister sur le fait (pi'à Hyères VO. Mario paraît s'être dédoublé en deux variétés, l'une précoce VO. Clifimpogiwnxii Bm-n., l'autre |)lus tardive, V(f. picla Lois., et que rin(lèi)eii(lance de ces deux variétés est conii)l(He. C'est en quelque sorte un dimorphisme saisonnier. Dans le groui»e si polymorphe de l'^y. Maria, la variété Ciiiinipo- (/lu-ii.rii (O.'c/tampaf/iiciixii Barn.) est l'une des es|)èces élémentaires la mieux définie. Dans un autre travail nous avons montré comment de VO. picla (0. Maria var. pivta Rchb.), une foi-me insulaire endémique à Mallorca s'est disjointe de la population continentale, comment l'isole- ment géographie lui a conservé sa pureté puisqu'elle laisse exprimer sa \ariation par une courbe de probabilité ([ui se confond presque avec la courbe normale. Dans Vi). Cluimptu/iwiixii, ce n'est pas l'isolement géogra|ilii(pie, mais risolemenl saisonnier qui contribue à maintenir la pureté du type. C'est ce que Na?geli a déjà nommé oHyuqamic; et que d'autres, à la suite de Weismann. ont appelé dimorphisme .saisonniei'. :mi REMARQUE SUR l-A FLORAISON DE L'ANAGYRIS FŒTIDA PAR It. CHODAT (Communiqué en séance du 11 décembre 1911) L'Anagyris fœtida est nue F^apilioMacée-l'odal>riée lépaiidue dans le bassin de la Méditerranée. Elle fleurit au preuuer priiilenips (février-mars) et la plui)art des botainstes du Nord qui l'ont l'écoltée ne la coiuiaissent guère (pi'eii fruits. J'ai eu, le printemps dernier, l'occa- sion de l'observer en fleur à Mont-Majoui-, sur cette pittoresque colline des environs d'Arles (pii s'élève du milieu des plaines basses de la Cran marécageuse. Les fleurs naissent à la base des rameaux; elles sont pendantes sur im pédicelle plus ou moins hoi'izoïdal. L'étendard est court : il dépasse de moitié le calyce, les ailes courent le long de la carène et sont peu distauies de cette dernière qui les dépasse quehpie peu. Les étamines lil)res sont de bonne beure exertes; elles sortent olilicpiement en- dessous du sommet de la carène; plus tard, le style les dépasse et se ternuMc par un stigmate capité. La base des étamines est solide, et le tout forme un tube discontinu inséré sur la moitié de la hauteur du calyce. Tout le fond de ce derniei' est rempli d'un nectai' abondant ijui alteiid le niveau de rinsei'tion des étamines; il > a donc là unr dispo- sition ([ui assure la visite des insectes. Je n'ai malheureusement pas pu assister à cette visite malgré d(^ noml)reuses obsei'\ations : le nn'stral n'a cessé de souffler avec violence pendant mon séjour à Arles. Mais ce qui m'a le plus frappé, c'est que, à l'anthése, toute la fleur est d'une conlein- sombre qui est peu capable d'attirer les insectes; le calyce est noirâtre et les pétali^s sont d'un vert livide peu apparent. L'ovaire est déjà goidlé que les fleurs conunencent seulement à jaunir; les pétales prennent finaiemeid une belle couleur dorée (pu persiste longtemps aidour des jeunes gousses en évolution. Hemarcpions aussi (pie les tleurs se sont tournées vers le bas et que les feuilles portées en un plan horizontal semblent s'arranger pour faciliter l'accès des fleurs vertes. A ce moment, la plante exhale l'odeur fétide (pii lui a valu son nom; on pourrait donc supposer que cet avantage compense, chez cette fleur. 304 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (2) le désavantage travoir une corolle peu brillante, même quasi non flil- férenciée au point de vue de la couleur, l/abondance excessive du nectar est encore un caractère favorable. Ce qu'il y a de certain, c'est que la plupart des fleurs sont fertilisées. Sont-elles autofertiles ou autostériles, c'est ce que Texpérience montrera : Ton voit des faisceaux de gros et de petits légumes pendre de dessous les brandies, et ils sont si nombreux qu'ils se gênent réciprociuement. Le développement du pigment jaune des pétales après l'antlièse est donc un fait remai'- quable. Faut-il penser que ce jaunissement tardif assure encore à la plante un avantage par le contraste qu'il produit par rapport aux fleurs i-estées vertes? Faut-il > voir une sorte d'inertie comme l'apparitiou retardée d'un caractère vexillaire ancien devenu inutile? C'est ce (jur nous apprendront les botanistes de Provence, bien placés pour résou- dre cette énigme. 365 RÉPERTOIRE DKS NOMS NOUVEAUX DE GENRES, ESPÈCES ET VARIETES PUBLIÉS DANS CE VOLUME III, ANNÉE 1911. Les pages précédées d'un astérisque indiquent celles où figure une vignette. l [erobryopsis subdivergens var. nov. robustu Cardot 276. — Anacamp- todon anihlustefiioides Cardot 279; .4. sublalidens Ca,rdoi 279. — Anomodon decurrens Cardot 281 ; A. Uyematsiii Brotlierus ex Cardot 281. — Arabis alpiua L. var. nov. pugmwa Beauverd 58. X Asplenium dolosum var. iiov. iiginense Beauverd 297 ; X ^- paradoxum Beauverd 297 et * 298. — Athamanta crelensis var. nov. exscapa Beauverd 61, *62 et *31. — Avena pralensis var. nov. gexania Beauverd *299. B. iarbella asperifolia Cardot sp. nov. 276. — Brachythecium brevira- ?Heîjris j'œt/da L. . . 363 (et 351) )) Sur VOrcliis Champagnevxii Barnéoud 360 (et 351) TABLE DES TRAVAUX 359 Pages Ghodat (H.) el SuiiuANSKY (M'iie). — Le Rhizohijpha Limodori et sa bio- logie 360 Chenkvard (P.). — Noie sur le Plnjleuma liuniile Sclil IW (et 146) Chhist (fl) et Brauvero (G.). — • Observations sur quelques stations anor- males des Alpes d'Annecy 119 Frekdericksz (\VI.). — Rôle physiologique de la catalase (une vignette) 80 (et 6) Lkndner (A.). — Un cas probable de xénie chez un Poirier (4 vignettes) 344 (et 343) » Une maladie des Tulipes (4 vignettes) 126 (et 123) Malme (G.-O.)- — Asclepiadacct-e uruguayenses a clarissimo M.-B. Berro collectée 268 Perrier de la Bathie (Eug.). — Additions à la flore de la Maurienne. . . 240 Sprecher (A). — Gontribution à l'élude des solutions nutritives et du rôle (le la silice dans les plantes (4 vignettes) 145 (et 146) Takeda (H.). — Nouveaux Leonlopodiiini du Japon (3 vignettes) 150 Thériot (J.). — Holomilrium vaginatmn (Hook.) el espèces affines (7 ligures) 245 Bibliographie : Lacouture, Gênera Hepaticarum ; Fritsch, Eucursions- florn fur OEslerreich (résumés par G. Beauverd) 116 Errata et rectifications 239 et 340 Nécrologie : f Pli. Paiche (1842-1911), Notice par G. Beauverd 262 liépertoire des noms nouveaux de plantes de ce volume 111 365 78 vignettes, 2 cartes et 22 tableaux graphiques dans le texte. ■ — Pour les comptes rendus d'herborisations et les communications ne faisant pas l'objet d'un mémoire spécial, voir les titres à la table par ordre de matières (pages suivantes). 370 T4BLE DES TKAVAIX PAR OIIDKE DE MATIÈRES I. Anatoinie. — 9Iorpholosie. — Physioloirie. Bioloi^le. — Paléoiitolo$;ie. Pages. BiALosuKNiA (W.)- Sur une Al- gue corrodante, le Di- plosphœra Chodati B'\a,\. 6 et \:i BouBiER (A. -M). A propos de l'épiderme foliaire de Betuld 76 et 78 Chodat (Robert). — L'axe du Lepidodendron Brownit Brongn 5, 8 et 351 » Complément au Mé- moire sur « l'axe du Lepidodendron Broionii Brongn.» 351 » Une Cyanophycée coc- cogène, Ernstiella rufa Chod 125 » Un cas de xénie du Haisin et disjonction d'hybride chez une Ce- rise 342 » Sur les glandes du Slau- roplf-ris burntislandica P. Bertrand.... 350 et 353 » Note sur VOrchis Chnni- pagneuxii Barn. 351 et 360 » Remarques sur la florai- son de VAnagyris fœ- Uda L 351 et 363 ChODAT (R.) et SiGRIANSKI (M'ne). Le Hhhohypha Limo- dori et sa biologie .... 350 Pag-es. Fréedericksz (W.) Nouvelles ex- périences sur lacatalase (résumé par R. Chodat) 6 » Rôle physiologique de la catalase 80 GuYOï (H). Une fougère à seg- ments bifurques 267 Lenglet (F.) Manifestations de disjonction d'hybride sur des fruits de poirier greffé 266 Lendner (A.) Une maladie des tulipes 123 et 126 » Culchicum autumnale à fleurs virescentes 194 » Un cas probable de xénie chez un Poirier 343 et 344 Martin (Ch.-Ed.). — Présenta- tion d'un cliampignon lignifié 267 Sprecher (A.). Contribution à l'étude des solutions nutritives et du rôle de la silice dans les plantes 146 et 155 2. .Systématique. — Oéograptaie botanique. a) Cryptogames cellulaires Cakdot (J.) Mousses nouvelles du Japon et de Corée (suite III) 275 (et 340) Chodat (R.) Une Cyanophycée coccogène, Ernstiella nt/a Chod 125 (et 76) TABLE DES • Pagres. Ehnst (J.) Un nouveau genre de Cyano[)hycée coccogène (exposé par M. Cliodat) 76 » Présenlalion d'Oscilla- loria rubescenx du lac de Moral 267 Thériot (i.). Holomitriiim vagi- natum et espèces affines 245 h) Plantes vasculaires. Géobotanique Herborisations. Beauvkrd (G.) Résumé des her- borisations de 1910 dans les Alpes d'Annecy 6 et 19 » Les Utriciilariacées de la région urugayenne. . 76 Beauverd (G.) Trois primulacées inédites pour la flore de Savoie 76 » Notes sur 3 plantes du Transvaal 124 et 132 » Sur \'Arabis hirsuta var. genevensis 147 » Rapport sur l'herborisa- tion en Maurienne 193 et 19o » Complément à la florule des, préalpes de Sailan- ches 236 » Deux Composées aus- traliennes méconnues.. 238 » Contribution à l'élude des Composées (suite V) 253 » Une nouvelle Rubiacée chinoise, Gttlium Hents- leyammi Beauverd 266 et 295 » Plantes nouvelles ou méconnues de la flore du bassin su[)érieur du Rhône 266 et 297 » Présentation de Leonto- podiion exotiques 342 CuENEVARD (P). Nole sur le Phyteuma kuinile, Schl. l46et 149 MATIÈRES 371 Pages. Chodat (R.). Le Crépis prœmorsa au Reculet 7 » L'Ophrys Botteroni en Allemagne 7 Christ (Dr H.), et Beauverd (G.) Observations sur quel- ques stations anormales des Alpes d'Annecy . . . Il" GuiNET (A.). — Station abyssale de Rhododendron sur Sallanches 147 » Nouvelles stations du Buxus sempervirens et de VArtemisia Mutel- lina près Genève 343 GiiYOT (H.). Rapport sur riierbo- risalion dans les préal- pes de Sallanches 234 » Deux stations nou- velles pour la florule genevoise. 238 Larderaz ((^Ii.). Rapport sur l'herborisation du 18 juin au Marchai ruz . . . 264 Mal.me (G.-O.-A.). Asclepiada- ceœ uruguayenses a cl. M.-B. Berro collecta.. 268 Mégevand (D"^ a.). Quelques plantes d'Auvergne ... 118 Mégevand (D'"A.) Une station [)la- nitiaire genevoise du Géranium silvaticum \j. 352 Menthon (A. de). L'Orchis pal- lens à la Montagne de Veyrier 266 Perrier de la Bathie (Eug.). Ailditions à la flore de Maurienne 240 Takeda (H.). Nouveaux Leonto- podium du Japon 150 3. Comptes rendus. - Bibliographie J>ivers REAUVERD((i.). Compte rendu des séances, 1,75,117, 145, 193. 233, 261, 341 et 349 372 BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENEVE Pages Beauverd (G.) Un herbier de Willdenow à Genève ? 147 BoissiEU (H. de). Pour la florule du Pays de Gex 194 Chodat (R.). L'Herbier Renier à rinsti'ait de botanique. 342 Fritsch (D"" Karl). « Exciirsions- flora fur Oeslerreich », compte rendu par G. Beauverd 116 fLACOUTURE (Ch.). « Gênera He- paUcarum, clé synopti- que et figures », Note bibliographique par G. Beauverd 116 fPAiCHE (Pli.). Nécrologie par G. Beauverd 261 ViRET (L.). Rapport présidentiel sur l'exercice de 1910. . 2 Pages Virex (L.). Rapport du directeur du Bulletin en 1910 . . 4 » Rapport sur la question de l'Orangerie 5 » Question du buste de A.-P.deCandolle. 118 et 116 » Inauguration de l'Her- bier Reuter 350 Errata et rectifications. . . 239 et 340 Programme des herborisations pour 1911. 118, 146 et 233 Projets d'herborisation pour 191 1 77 et 233 Répertoire des noms nouveaux de plantes de ce vo- lume HI 365 -oM— KHo^- LeH abonuement!!» au Hullei in de la Société botanique, 2nie série. Suisse, 10 fr. Etranger. 12 fr. 5C 1 sont perçus par M. VIIÎET. 77, rue Jean -Jaquet, Genève Nû 5, année I88U, 205 p. in-8, 1 pi V\\ 4. — Coiileini : C/irisf, />"" H. Snr quelques espèces (hi genre Carex. — Farvat Prof. L. Sur (pielques plantes l'ares ou nouvelles pour la Suisse. — Gninel Amj. Additions et cori'ectious au Catalogue des Mousses des envii'ons de Genève. — BriqueUalin, Fi'agnienta Mono- grapliiae Labiataruni, fascicule I'^''. — Chodut D' H. Revision et cri- tique des Polygala suisses. - I(/em. Ophrys Botteroni Chod. — Briquet, John. Notes lloristiques sur les Alpes Lénianiennes. — Clwdat, D' R. et Martin Ch. Contributions niycologiques. — Ca/loni, D' S. Contributions à l'bistoire des violrltcs. ~ Idem. Oltspi'vatious lloristiques sur le Tessin méridional. N" 0, année 1891, 72 p. in-S", G pi Fr. ;j.50 Contenu : Chodat />'' H. Rapport du Président. - Liste des niem- bi'es. — Pcnurd, Euf/ène, Les Péridiniacées du Léman. — Schinz-, />' Huns. Observations sur une collection de plantes du Transvaal. i\'^ 7, années 1892-1894, 241 p. in-8, 1 carte Fr. 3.50 Ueauverd, Gufilat'e. Herborisations dans la cliaine des Aravis. — Briquet, John. Le Mont Vuaclie, étude de floristique, avec l carte. Schmidehj Aug. Une nouvelle fiose bybride. — Idem. Note sur le Dentaria digitata X pinnata. — Crépi n, François. Les Roses du Mont Salève. — Martin Ch.-Ed. (>)ntribution à la Flore mycolo- giquc genevoise. Paiche, Ph. Observations sur quelques espèces critiques du genre Hieracium. — Ih-iquet, John. Additions et correc- tions à la nionogi'apbie du 31ont Vuache. — Statuts de la Société botanique de Genève, section de la Société suisse de botanique, dis- cutés et votés en janvier et février 1894. — Liste des niend)res. N"=^ 8, années 1895-1897, 80 p. in-8'' Fr 2.50 Contenu : Introduction. Communications scientifiques faites pen- dant les années 1 895-1 89G. Extrait des i-apports présidentiels de 1895-1890. — Charles-Ed. Martin. Les cliampignons cliez les auteui's grecs et romains. — Aug. Schmideli/. Notes floristiques. — Gustave Beauverd. Quelques plantes du versant valaisan des Alpes vaudoises. Les abounemeuts au Bullelin de la Société botanique, 3rae série. SurssE, 10 fr. Etranger, 12 fr. 50 sont perçus par M. VIKET. 71, rue Jean-Jaquet, Genève — C. (le Candolle. Sur les pliy Homes hypopeltés. — /. Briquet et P. Che?)ei' /. Les Characées geiR-\oises.. — Idem Nouvelle classltication du règne végétal. — Calloni. La pistillodiC des étamines chez le Persica vulgaris, avec 1 pi. -- Idem. Mons- truosité d'une tleur d'Erythronlum Dens-Canis. — Idem. Le corni du Ranunculus bulbosus. (■ N" 3, années 1881-1883, 159 p. in-8" Fr. 3.— Contenu : Brun, Prof. J. Végétations pélagiques et microscopi- ques du lac de Genève au printemps de 1884. — Calloni. Pliyllodii^ de la fleur dans l'Anémone Coronaria L. — Idem. Caractères distinc- tifs nouveaux entre Gentiana verna L. et G. utriculosa L. — Idem. Deux foi'ines hybrides entre Orcbis odoratissinia L. et Nigritella angustifolia liich. — Idem. Développement des glandes sur la sur- face supérieure des feuilles du Pinguicula vulgaris L. — Idem. Note sur la Germination du Daphne Mezereum L., et Daphne Laureola L — Se/imideli/. Note sur le Salix Rapini Et. Ayasse. — Idem. Not(> sur deux formes hybrides du Verbascum Lychnitis X nigrum. — Idem. A propos de quelques plantes d'origine étrangère signalées par MM. Vetter et Barbey dans le canton de Yaud. — Idem. Note sur le Rnbus j-igidus Merc. —Idem. Annotations au Catalogue des plantes vasculaires des environs de Genève de G. -F. Reuter,' 2m«éd., 1801. — N" 4, années 1884-1887, 340 p. in-8, 1 pi . . Fi-. 4.— Contenu : Aug. Schmidely. Catalogue raisoimé des Ronces des environs de Genève. — Aug. Guinel. Catalogue des Mousses des environs de Genève. — Chodai rp IL Observations sur quelques plantes de marécage, avec 1 pi. — Calloni D' S. Sur deux nouvelles formes de violettes. — Idem. Mélanges tératologiques. N" 5, année 1889, 265 p. in-8, 1 pi Vr. 4. ^ Contemi : Christ, D' H, Sur quelques espèces thi geiu'e Carex. — Favrat Prof. L. Sur quelques plantes rares ou nouvelles |>our la BULLETIN DE LA r r r îiOCIËH BIITMlOi T^oluine IV* 1912 BULLETIN DE LA PUBLIK SOUS I,A IJIRKCTIO>' DE Louis VIRET, D^ es se. Privat-Docent à l'Université. -♦->?•- 2™* .série ^"ol II lire IV* 1912 {AVEC 107 VIGNETTES, 3 CARTES ET 49 TABLEAUX IN-TEXTE) ISEW YO»lt BUTANiCA.L GENEVE L. VIHET PRESIDENT DE LA SOCIETE BOTANiyUT, 77, liiie .lean-.Iaqiiet (hale) H. GEORG &■ Go LIIÎIIAIKES-ÉDITEUR.S (lYON/ 10, Corralerie BULLETIN DE LA PuMié SOUS la direction de Louis VIRET, D>' es sciences. Président de la Société. t'.liaqiie collaborateur est responsable de ses Iravaux. Les abonnements (SUISSE : 10 fr. — UNIOx\ POSTALE : 12 fr. 50) sDiil [jercus chez M. Viret, 77, Rue Jeaii-Jaquel, Genève. 2i"e SÉRIE, Volume IV, No i. GENEVE. 31 Janvier 1912. SOMMAIRE : 1. Compte rendu de la séance du 8 janvier 1912 : Alfaires admiiiistralives. p. 1. — Rapport présidentiel, p. 2. — Rapports du trésorier et des véri- lirateurs des comptes, p. 3. — Rapport du Directeur du Bulletin, p. 'i. — Elections du Rureau et des Commissions pour 1912, p. 4. — M""» Hof- manx-Grobéty : Sur des cultures d'Algues, p. .). — R. Chodat : Systéma- tique rationnelle des Algues, p. o. — R. Chodat : Recherches sur les Gonidies de quelques Lichens, p. 6. — R. Chodat : Une culture pure d'OscilUitorta amphibia, p. 6. — G. Reauverd 1 : Quelques Composées de la Nouvelle-Zélande, p. 7. — P. Chenevard : A propos du » Catalogue des plantes vasculaires du Tessin», p. 7. — G. Beauverd : P'ioraisoi» hivernale anormale, p. 7. -2. Liste des Membres de la Société botanique au lei janvier 1912, p. 9. 3. G. Reauverd : Contribution à l'étude des Composées (suite VI). A. Troisième étude complémentaire sur les Leonlopodium (10 vignettes), p. 12. NOTA. — Ce fascicule est accompaçiné des titre, faux-titre, répertoire des HO)iis nouveaux, table des matières et couDerture générale du volume lll (année 1911). COMPTE RENDU 8 3441116 séance. — Liundt 8 janvier iill3. — (.luvf^rte à 11. ^l-i, dans la salie de la biljliollièque de riiistitut de botanique. Cnixersilé, sons la présidence de .M. le D' Louis Viret, président. Le procès-verhal de la ;M3"'" séance est adopté. — Publications déposées sur le i)ureaii : Dd.NS DWITP^UHS (reçus avec recoiuiaissance) : Pampanini (D^ R.), /Vr 1(1 pro/r:-/one délia flora iloliarid (Firenze, 191 1 ); Longo (Prof. B.), SmI Ficus (ki)ic(i (e\ Aimali di Bolunica, lloiua 1911 ). — (iOSTA-UKjA : Holflin di ('omettto, Ano I, iN" 7 (San José de Costa-Ftica, Agoslo 1911); ETATS- UNIS : bulletin uf Uoijd Librury of Botany, BL'I.I.KTI.N l)K LA SOClÉlF. BOTANIQIE DK OKN'ÈVK, N" 1, 31 jauvier 1912. 1 2 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (2) Phanerog. N" 4 (Cincinnati 1911); FRANCE : BuUelin de lu Société des Naturalistes de l'Ain, N» 29 (Bourg, 15 nov. 1911); HOLLANDE : Hap- port annuel de V Association Inlernalionale des liolanistes au 31 décem- bre 1910 (Leyde 1911); LUXEMBOURG : liulletins mensuels de la Société des naturalistes luxeinbourycois, nouvelle série, 3"'*^ année 1909 (Luxembourg 1911); SUISSE : Hulletin de la Société vaudoise des Sciences naturelles, vol. XLVll, N" 174 (Lausanne, septembre 1911). RAPPORT PRÉSIDENTIEL. — M. le Président D'' L. Viret doiuie lecture du l'apport statutaire ci-dessous sur la marche de la Société en 1911 : « Pendant Tannée 191 1, la Société de Botaiii((ue a tenu 9 séances avec une nioyeiuie de 14 présences contre 10 Tan dernier et 17 en 1909. « Des travaux très importants ont été présentés, puis publiés dans le bulletin. Citons en passant ceux de MM. Ciiodat, Beauverd, Bialo- suknia, Boulner, Freedericksz (thèse), Lendner, D' H. Christ et G. Beau- verd, A. Sprecher, P. Chenevard, H. Guyot, Eug. l'errier de la Batiiie, i. Tiiériot, 11. Takeda, Ch. Lardera/., Ch.-Ed. Martin, G.-O.-A. Malme, Jides Cardot, etc., ainsi que les communications de MM. le Comte H. de Boissieu, le Comte Ant. de Menthon, D' A. Mégevand, A. Guiiiet, F. Lenglet, 1. Ernst, etc. 0 Grâce à l'appui de ces dévoués collaborateurs et à leui's travaux variés, nous avons pu faire face à nos obligations vis-à-vis île nos abon- nés auxquels nous avons envoyé régulièrement les fascicules du fiulle- lin qui formeront un volume respectable de près de 400 pages. « Plusieurs excursions ont été organisées à diverses épo(|ues de lau- née et ont eu lieu avec un plein succès: les 13-15 avril, cinq de nos membres ont parcouru la Maurieune sous la direction de M. G. Beau- vei'd assisté de M. le professeur Pbilibeil Guiuier, de Nanc\. Le 25 mai, MM. G. Beauverd et Henry Guyot ont conduit une colonne de 20 paiti- cipants dans les préalpes deSallauches (H''^'-Savoie); un mois plus tard, le 18 juin, la Société de Botanique herborisa au Marcbairuz sous la con- duite de MM. Cil. -Ed. Martin et Ch. Larderaz. « Nous avons aussi convié nos membres à visiter l'Hei'bier Delessert, les serres et le.lardin botanique de la Ville de Genève, à la ('oiisole, où nous avons été très aimablement reçus par M. le D' .loliii Bri(|uet. « Quelques jours plus tard nous nous rendions à la Pierrière admirer PArboretum et les seri'es de M. William Barbey. l*ar contre, nous avons dû renoncer à une dernière excursion prévue pour Tautomne, la séche- resse persistante de Télé ayant réduit à néant les espérances des myco- logues. « Enfin, Messieurs, nous avons été conviés à participer à la réception ofhcielle de ITlerbier P«euter par ITiistitut Botanique de rUniversité. Ce don très important, dû à la générosité inépuisable de M. William Barbey, est venu combler une lacune; il a été aussi un témoignage d'estime et de vive reconnaissance envers le professeur distingué ipii préside depuis de nombreuses années aux destinées de ITiistitut Bota- nique. Nous adressons encore une fois nos remerciemi^its à M. William Barbey et nos plus sincères félicitations à M. le professeur (]hodat. « Dans la séance du 16 janvier 1911 vous aviez, Messieurs, chargé une commission de faire les démarches nécessaires en vue d'obtenir la (3) COMPTE UlvNUi; DES SÉANCES DE 1*.M2 3 iviiiltHnalion du hiisle irA.-I'. de Caudolle dans les Bastions et d'étu- dier la possibité de reconstruire rancienne Orangerie des^ Bastions, démolie pour taire place au nionunient de la Béforination. Sur le pre- uiii-r poiid nous avons obtenu satisfaction en ce sens que le Conseil AdiuinisLralir a admis la possibilité de replacer le buste d'A.-P. de Caudolle dans son cadre naturel, les Bastions ; il est en tractations avec la famille à ce sujet. Par contre, nous avons renoncé pour le lUdinent à la reconstruction de rOrangerie. « Pendaid Tannée 1911, nous avons reçu 1:2 nouveaux membres; 1 a démissionné, 2 oïd été radiés. Le 2?> aofd, nous avons en le regret d'enreiiisti-er le décès de fun de nos plus anciens cdllégues, M. Philippe Piicli6 . \( Le'nond)re des membres actifs s'élève actuellemetd à 65 ; il est en augmentation de S sur celui de l'année précédeide. « Nous devons adresser de chaleureux remerciements au Départe- ment de rinstruction Publi(pje et particulièrement à M. le professeur Chodat jtour la uénéreuse hospitalité qu'ils ont accordée à la Société botaniipie en lui'prétant les locaux de Flnstitut botanique de l'Univer- sité poui- y tenir ses séances. i> Comme vous venez de le constater, Messieui's, pai' ce court rapport, faimée 1911 a été fructueuse pour notre Société. L'intérêt pour la botanique est toujours vivant à Genève et des contributions importantes ont été apportées par des sa\aids étrangers. .Nous pouvons envisager l'avenir avec conliance et travailler avec toujours plus d'ardeur au déye- ioppement de la botani([ue, science qui a largement contribué à faire connaitre au loin la réputation intellectuelle de notre vieille Cité gene- voise. » BAPPOBT DU TRÉSOBlEi;. — Depuis ([ue la caisse de la Société a été déchargée de la gestion spéciale du Bullelin, la tâche du trésorier a été beaucoup simplihée, ses rapports avec la direction de notre pério- dique consistant en versements sous forme d'allocation. Le mouvement de la Caisse présenté par M. Aug. Guinet, trésoi-ier en 1911, accuse sur un total de fr. 1 870,8 i un solde en caisse de fr. 8,98 balançant le mon- tant des dépenses de fr. 1361,86. — Le compte courant, qui était de fr. 1351,50 au 1^' janvier 1910, est réduit à fr. 922,98 au 31 décem- bre 1911. RAPPORT DES VÉRIFICATEURS DES COMPTES. — Au nom des vériticateiirs MM. Ch.-Ed. Martin et Sartorius, ce rapport présenté par M. Paul Sartorius constate la parfaite exactitiile des comptes respec- tifs de la Société et du Bulletin, (pi'ils ont vérilié le 3 janvier 1912 en présence du Trésorier et du Directeur du Hnlleiin, ayant sous les yeux toutes les pièces relatives aux li\res de comptes ([ui leur ont été pré- sentés. Ils proposent qifil leur cii soit donné décharge avec remercie- ments pour leur bonne liestion, tout en exprimant le désir de voir à favenir l'éipiilibre rétabli entre les recettes et les dépenses, les res- sources ordinaires de la Société étant restées en 1911 inférieures aux frais d'impression du Bulletin. — L'avoir de la Société au l*"'' jan- vier 1912 se compose donc de : solde en caisse, fr. 8,98; compte cou- rant, fr. 9U; fonds de réserve inaliénable, fr. 577,45. Soit un total de fr. 1500,43. 4 HULLETliN DE I.A SOCIÉTÉ HOTANIQUE DE CENÈVE (4) Sur la proposition de M. Augustin de Candolle, ipii constate avec un réel plaisir que la Société a augmenté de 25 niembres son eUectif depuis l'année 1906, rassemblée présente ses félicitations et donne entière décharge au Comité, avec remerciements pour sa bonne gestion. RAPPORT DU DIRECTEUR DU liULL/JTlA. — Le rapport détaillé sur la marche du liulletin durant l'aimée lUll est présenté par M. le D' Louis Viret, ((ui constate encore pour le nouvel exercice des résul- tats encourageants. Après avoir donné tous les détails sur les dépenses et recettes constituant les comptes du périodique en 1U1I et accusé — toute déduction laite des décès, radiations et désabonnemeids durant Tannée écoulée — , un gain de quatre abonnements sur l'exercice pré- cédent, le rapport ajoute ce qui suit : « Nous rappelons (pie dans les Irais du Ihillel'ni sont compris prescpie toutes les dépenses administratives de la Société. « Le vol. I, 2""' série, a été l)roché et mis en vente an prix de H) Ir. « » "II, » » » » » » 1 5 tr. « Dépôt à la lil)rairie Georg. (Vendu 3 vol.). « Les travaux |)iildiés ont fait l'objet de communication tMi séance. D'autres nous parvenaient de personnalités connues; nous les avons publiés sur la demande d'un généreux anonyme, (pii prenait les frais à sa charge. « La commission de rédarlioii a él('' iH'iinie deux fois. K Nous avons pu accordera tous h^s auteurs la place (lu'ils deman- daient pour leurs travaux, ceci grâce à la générosité de (pielques nieiu- br<'s aux(piels nous adressons nos plus vifs remerciements. « Nous espérons pouvoir com))ter sur leur ap|)ui pour l'avenir aiiisf (pie sur celui des auteurs (pii ont bien nouIii jus(prà maintenant fav(j- riser la Société botanique. « J'adresse, Messieurs, en votre nom, de chaleureux remerciements à notre Secrétaire- rédacteur, M. Ciustave Reauverd, qui a assumé la [)lus grande partie de la publication du volume eu cours. » Ce rapport est approuvé sans réserve par l'assemblée, qui témoigne à M. Viret ses Iden vifs remerciements pour son excellente gestion; M. Augustin de Candolle ex|)rime en outre le vœu qu'à titre de conces- sion les nouveaux membres puissent facultativement acxpiérir les anciens volumes (In HiiUelin à un prix inférieur à celui de la mise en vente, sans olfrir toutefois de réduction sur le prix habituel d'abonnement. ÉLECTIONS DU RUREAU POUP. 1912 — Sur la proposition de M. Casimir de Candolle (pii rappelle l'art. (S des statuts relatif à la réé- ligibilité (In Rnreaii, le Comité de 1911 est réélu par acclamation pour raniiée 1912 : l'rrsiilciil • AL le D' Louis Vihet, Privat-docent à l'Université. Vicr-prrsidnil : M. Edouard Hausseu, Pharmacien. Scfirhiirc ; M. Ciista\e REAUVEiii», Conservateur de l'Herbier Roissier. Trésorier • M. Aiig. CllNET, assisl. ci'\ pogamiste au (Conservatoire botanique. Jiildiuf/irrtii/r : M. le D' Alf. Lem)NER, professeur à l'Université. <(5) COiVll'TK HENUi; DES SÉANCES DE 191^ h VéfilicdlciU's (les (jomptes /tour /,9/t^ : MM. Cl). -Ed. Maktin, i)iore.sseur. [*aiil Safstorius, pharmacien. Comniissioti (les /irrhorisdlioiis rouipost'e du Comilé el de : M.M. II('iir\ (luvoT, pliaiiiiacit'ii. Cil. Laudeuaz, janliiiiei-clicr du Jardin holanique, Cil. -Ed. Martin, professeur; rassemblée enrei^istre avec rei^rels la demande expresse de M. Augus- tin de Canuolle de ne pas être réélu à la Commission des herborisa- tions, et lui exprime ses remerciements pour les deux années où il a prêté son concours à cette commission; M. ilenrv Cuyot est désigné pour le remplacer. Commission de l'éduiiion du Hullelix : MM. le D' Louis Vihkt, l'résidenl, direcleur du Biillelin. le IVof. U' I». CiioUAT, Direcleur de Tliistitut botanitpie. le D' John Briquet, Dii'ecteur du Jardin botani(|ue. Augustin de Cajndolle, de THerbier de Candolle. (liistave Heai:verî), de THerbier Boissier. Au nom du Comité réélu, M. le D' Viret exprime ses remerciements poui- la confiance (|ui lui est témoignée et donne Tassuraiice que les efforts du bureau, unis au concours de toutes les bonnes volontés (pii se manifestent dans notre Société, lui permettront comme par le passé de mériter cette preu\t' d'estime. SLH DES CULTURES D'ALGUES. — Au nom de M'"<" Hofmann- Grobéty qui, absente de Genève, fait par\eiiir ses bons messages à la Société bolani(|ue, M. le Prof. D' Chodat résume un important mémoire sur les observations auxquelles a donné lieu la culture expé- rimentale de (piel([ues Algues, notamment le Hhuphidiiim minulum (cultures de rinslilut botaiU((ue), dont la morphologie changeante est décrite dans la pivmiére |)artie de ce travail. La seconde partie est jconsacrée à Texamen des variations de deux espèces tirées de la même source iChlorrlIa riihrscens et CltlorelUi cœlaslvoides). Le tra\ail se ter- mine par l'étude de la formation de la carotine dans le liolnjdiopsis minor. Pour tous les détails, voir au Mémoire illustré qui sera publié in extenso dans le prochain fascicule du UuUe/in de la Sociélé bolunique (No 2, 2U février). SI i; LA SYSTÉMATIQUE IIAITOMNELLE DES ALGUES VERTES. — M. Chodat présente le résumé de recherches qui seront publiée in extenso dans les lieilriifie mr hri/ptof/amenflom der Schii'eii et qui ont trait à la systémati(|ue ratiomielle {\i'<. Algues vertes. Il iiiouliv (pir, dans les coiiditious où se trouve l'algologiie lorsqu'il «xaniine dans leur milieu naturel les Protococcaccées, il ne peut avec certilude recoiinaitre les espèces voisines dont les amplitudes de varia- () BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (6) lion chevauchent les unes sur Jes autres. Il illustre cette aftiruiation en Ni(»ntrant combien les dix Scenedeamus qu'il a isolés et maintenus en culture pure sont variables, perdant leui-s airtes, arrondissant leurs ccllides, désai'ticulant leurs cénoDes, vai'iant de dimension dans des proportions fantastiques. Cependant, ramenées à un même nulieu (Agar 2 °'o de glycose — (iélatine glycosée — Ai4ar-sucre et peptone), ces ditïérentes espèces se laissent clairement détinir pai- ra|)port à cha- qu(! milieu de culture. La rapidité du développement, Tapparence de la colonie, l'iidensité de la coloi'ation cliloro)»hylliemie, la décoloration pi'ogressive de cei'taines espèces, le pouvoir de protéolyse vis-à-vis de la gélatine sont des constantes spécitiques (pu, jointes à celles tirées de la morphologie en fonction d'un milieu donné, permettent de carac- tériser chacpie espèce. On étudie ainsi Tallure d'une espèce et non plus quelques états récoltés au hasard des circonstances. L'auteur fait alors une conqwraison entre la systématique conjec- turale telle (pi'elle est pratiquée par les phanérogamistes, et la systé- maticpie positive, la(juelle part de semences pures, pour étudier l'amplitude et le sens des variations en fonction des conditions exté- rieures. La botaïuque conjectui'ale est iuk^ science préparatoire : elle pose des problèmes que seule la botainque positive ou expérimentale est capable de l'ésoudre. Ceci est iiarticulièi'ement sensil)le dans un domaine comme celui des Algues inférieiu'es telles (|ue (J/i/oreUa (au sens de Wille, incl. Palmello- anrus), où la morphologie cellidaii'e ne fournil guère d'indications immédiatement applicables à une systématique rationnelle. Il montre 17 espèces de Chlorellu que l'on ne ])ourrait l'econnaitre en mélange, mais qui triées sont particidlèrement distinctes par la moi'phologie de leurs colonies, la coloration, et la vitesse du développement. KECHERCIIES SUR LES GOMDIES DE QUELQUES LICHENS. — Comme suite à la précédente étude, M. Chodat expose ses idées sur la spécificité des gonidies des lichens qui ont été isolées récemment dans son laboratoire. Le nond)re de ces gonidies est plus grand qu'on ne le croyait ; et autant ([u'on peut en juger actuellemeid, il y a une spécificité remai-(]uable en ce sens que des lichens voisins ont des gonidies du même type, mais qui dilfèrent par des caractères morphologiques ou pliysiologiques secondaires. Il montre que les gonidies des Ckulonia (CL furcatd, C. piixidata) croissent avec une extrême vigueur sur les milieux à peptone sucrés, (expliquant ainsi le pouvoir de croissance du lichen lui-même. Les Ddc/ij/ococciis (Coccomyxa) de& Solor/na saccato e\ Solonno erorcn sont distincts ; ceux des Veirucaria (Y. nir/rescens), des Toiiiviii sont analogues et sont des espèces de Plnirococeua dont la mor- phologie est à décrire, mais qui suppoi'tent mal les milieux sucrés sans azote suffisant et se décolorent sur ces milieux. CULTURE PURE B'OSC/LLATOH/A AMPHlIilA. — Sans quitter les études algologiques, M. Chodat exhibe enfin des cultures pures d'une Cyanophycée, Vi)scillaloria amphibia Agh., la seconde Cyanophycée obtenue en culture pure (il avait déjà pvd)lié en 1909 des recherches sur une autre (Aanoph>cée en culture pure sur gélatine, le Pleurocapm salere)ifnnis sd/u/uiitea, V/hnnium IjinUmu, liulnis cn'siiis, Poten- tillii rcrna, Poti (Duiuii , Hrlleburus fœtidus, /{anunculus dcris, Cardinnine hirsuta, Ctipselhi hin-sa-pustoris, Sinapis avvensis, Raphanus rap/iunis- Irum, Erodlion Cinilaviu, Viola odorula, Euphorbid Helioscopia, E. Pépias, E. aminpl.aloides, Auf/elira siU>esf)'iJi ! , Primula vulgaris. 8 l'.ULLKTIN DE LA SOCIÉTl': liOTANIQUI-: \)K GKlsi:\'K (H) Lumimn nuicdialum, Veronica persiai, Kuaulia arvemis, liellis perenniii, Senecio vulgarin, P/cris /u'cracio/dc.s r[ T/n't/,rfirini/ rii/f/ore, soit 22 espè- ces lierhacécs cl 'S ligneuses provenant des en\ii-ons de (ienève et l're- gny Je h-' janvier 1912, tandis que le 2 janvier, au Salève, la |)lupart de ces es[)eces se retrouvaient en compagnie des Hrl/t/Nl/irniiuti inninmiln- rnn)i, Ci/elamen eiiropwiiiti, Gentiaiut reniu et Sca hi osa ogres/ is épanouis aux environs de Monnetier et de Mornex (H"^^-Savoie). Comme poiu- les observations pi-écédentes sin- le même sujet (r\\ Bull. Soc. liol. Il: 60-68, 1910), aucun de ces cas de floraison anormale ne porte sur des plantes vivaces munies d'appareils de réserve ; en revanche, aux .lor- dils (Hei-bier Boissiei', Cliauibésy), le Gulanthus plicalus, moiiocotylée bulbeuse méridionale, |)résenlait au S janvifM' des boutons prêts à s'e|)a- nouir, accusant ainsi une a\ance de ju-ès d'un mois sur les années pré- coces ; en outre, les rameaux tloritëres (Vhdfjeworlhia, Thvméléacée asiatique orieutale, présentaient également au' 8 janvier des boutons beaiu-on|) plus uombivux et plus avancés que les années précédentes. — M. H. Romieux a égaleuient observé durant cet ln\er (]c<. exem- plaires lleuris de Hieracimn pnrco.v Fries au pied du Salève. Séance levée à 10 li. 1/2. — Dix-neid' assistants: MM. Viret, (liunet Lendner, Beauverd ; Aug. de Candolle, C. de Candolle, Clienevard, Chodat, M"'' r.ampert, MM. D' Ganq)ert, (iuvot, D' Hassier, Leni>let, Ludovici, Mai'tin, D' Mégevand, Romieux, Sartorius et Vulliéty. Le Sen'étdire-lirddvleiir : Tiustave BEAUVERn. LI3TrE DES IHIIRiX ll[ \À SOCIÉTÉ BOTl^RIllK llf j IMJ au. lei janvier ISia Comité pour 1912 : l'irsidnd • M. le D' Louis VifîET. Vivc-préHidenl : M. Edouai'd Hausser. Srcrclairt' • M. ^\. (liisUive Beauvero. Trrsorirr • M. Alli^. (lUINET. Itihiiollirrairr : M. If D'' AU". LeNDNER. Membres honoraires. MM. Barbey, William, à Valleyres-suus-Baiices (Vaud). BuRNAT, Emile, Naiit sur Vevey (Vaud). Hauri, Charles, Ui, boulevard du Pont-d'Arve, Plaiupalais. Malinvaud, Ernesl, secrétaire général de la Société botanique de France, rue Linné, 8, Paris. Privât, Eugène, Acacias, 24, Plainpalais-Genève. Hev.ac.i.ier, a., rue St-Légei-, ti, Geuève. Membres correspondants. M.M. Besse, Maurice, chanoine, K^' curé à lUddes (Valais). Bouchard, Michel, oITicier d'Académie, Anneniasse (H''^^-Savoie). Christ, Ueiiiiann, D' jur., rue Sl-.lac(iues, 5, Bàle. Gave, Pierre (l'abl)é), professeur au collège d'Uvrier, près St-Léonai'd (Valais». GuLMER, Philibert, chai-gé de coursa TEcole Nationale des Eaux et F(u-èts, Nanc\ (Meurthe-et-Moselle). Hassler, Emile, D' uiédeciu à San Bernardino (Paraguay). — l'iuchat-Caroiige. HURER, Jac(|ues, D' se, directeur du Musée G(el(li, Para (Brésil). Le Houx, Marc, D' se, conservateur du Musée d'Amiecy (Haule- Sa\()ie'). 10 r.ULLETIN DE I.A SOClKTl'; lidi A.MQUE DE (lENÈVE (2) .M M. PENZir,, 0., (liivcleur du .laidiii hotanique de Gènes (Italie). Trahut, L., professeur à rKeole de Médecine cl Pharmacie, Alger. Membres à vie. M.Vl. {{ARiiEV, Aiiguslc, Monlclierand (Vand). Barbey, Camille, Avenue Marc-Monnier, 11, (ienève. Membres actifs. M.M. Allemand, -Iules, archilecte-paysagiste. Boulevard du Théâtre. Beaimel, .lac(|ues, ()t), boulevard de St-(ieorges, Plainpalais. Beal VERD, (Instave, conservateur de rHerl)ier Boissier, 12, Voie- Creuse. Cenève. BoriiiER, Ali)h.-Maiu-ice, D' es Se, privat-docenl à TUniversité, 11, chemin de Grange-Canal, Genève. BoissiEii (le Comte Henri de). Château de Varandion, par Poiit-d'Ain (Ain), France. Bonati, g., D> es Se, Lure, H'«-Saùue (France). BiUQi'ET, John, D' es Se, directeur du Conservatoire et du .lardin botaniques, oo, chemin des Clos, ('.euè\e. Calloni, Silvio, D' es Se, professeur au Lycée de Lugano(Tessin). Candolle (de), Augustin, 2, |ilace Claparède, Genève. CAM)OLLE(de), Casinùr, 3, Cour de St-1'ierre, Genève. Capitaine, Louis, préparatem- à la Faculté des Sciences, 2, Place de la Sorbonne, Paris. Celeérikr, Gustave, 32, quai des Kaux-Vives, Genève. CiiAiiERT, U' méd., rue Vieille-Monnaie, Chandx'ry, F>ance. Cni<:i\EVARD, Paul, (■), rue de la Cloche, Genève. CuoDAT, Bobei't, U' es Se, Directeur de l'Institut hotaiii(pie de rUniversiié, Pinchat par Carouge (^(ienève) M"*- CuETiER, chemin Fillon, Carouge (Genève). M. l)A^^Azn), Léonidas, IG, Bue da Boa Vista, Ouro Preto (Alinas- Geraës, Bi'ésil). M"'' Dazewska, assistante. Institut l)otani(pie. Université, Genève. Dessiatofe, iNathali(\ il. A., Decauiolta/i, Emipugolioleka, 48, Kl. 1, .Aloekba, lUissie. .M. Decellier, D', Carouge. .M""^ Lldaroff-Sercueff, Marguerite, D' es Se, Astrakan, Bussie. MM. KiîNST, L, ingénieur. Pension des Familles, rue de Lausanne, Genève. Fi.AiEVULT, Professeur à ri'inxersité de Montpellier, France. Freedeiîdiksz, Wladimir, D' èsSe, Machovagie, St-Pétersbourg, Bussie. Freund, Hans, l, rue Bernard-Dussaud, Genève. FREY-(iESSNEK, Conservateur du Musée eivlomologique, 28, Bose- raie, Plaiiqialais (Genève). GouDET, Henri, D'' méd., 10, ru(> St-Léger, Genève. GousENBERG, Isaac, pharmacien, 16, rue Fcole de Médecine, Plainpalais (Genève). (8) LISTE l»KS MEMBF'.ES DE I,A SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE. H M.\[. (il KjNAi;)), l.roii, D' ('S Se, (lircctfiir dp l'Ecole supérieure de IMiariiiacie de Paris, (>. rue Val-de-('.rà<-(', Paris. GuiNKT, Auiiiiste, assistanl-er>i)toiianiisle au (]onservatoir(> bota- nique de Genève, Acacias (l'laini»alais) ((lenèvej. GuYOT, étudiant, 14, rue Dancet, Piainpalais (Genève). Hausser, Edouard, |)]iarniarien, 10, llourji-de-Four, (Jenève. Held, directeur du Couservatoire de Musique, Au Vallon, Cliéne- Bougeries (Genève). M . HocniŒUTiNEH, Georges, D' es Se, conser\ ateur du Conservatoire holauique, i9, avenue Wendl, l'etil-Saconnex, Genève. M""' llOF.MAN.N-GiiunÉTY, D' ès Sc, Villa du Holeustein, Glaris. M. KuszNEZOW, Nikolaj-Iwanowitscb, iirolesseur, jardin botanique de rrui\ersité, .lurjew. Liviand, liiissie. .M.\l. Lai'.dehaz, Cliarles, jardinier- cbel' du Jardin botanique, La Console, Sécheron, Genève. Lend.nei!. Alfred, D' ès Si"., professeur extraordinaire à TUni- versitè, U rue Anii-Lullin Genève., Lenglet, arboriculteur, La Cbapelle sur Cai'ouge, Genève. Lesniewskv, Valère, D'' méd., 30, au\ de Kew, et par notre collègue M. (i. Bonati, pr()|)i'iétair(' (ruiic rcmarfiuable col- lection de planles\-hinoises récoltées princi|)aleuient dans rViimianpar le R. P. Maire; 2" sur les Raoulia el leur sous-genre /'.syc/irop/iylon (Nouvelle-Zélande), obligeamment en\ovés |)ar M. CJieeseman, Direc- teur du Musée d'Auckland, et par M. le D' Pelrie, explorateur zélé de la flore néo-zélandaise. Grâce au concours dévoué de ces Messieurs, auxquels je suis heureux d'exprimer ici ma bien vi\e reconnais- sance, j'ai pu décrire d'importantes foi-mes inédites et anal>ser plus à fond toutes les espèces et variétés connues appartenant à ces deux genres de Composées-Gnaphaliées: dès lors il me sendde possible de pouvoii' proposer pour chacun d'eux un système de classilication plus rationnel que celui ((ue j'avais ébauché dans h's précédeids mémoii'es. ' Voir linll. Snc. Bol. tieiiève vol. I : IHa vl •"-"i'i (l'.M)',)) : vol. Il : .'UJ, 99 el 207 (1910), el vol. III : H^VA (1911). (2) i;. HKAUVEIU). CONTHIIUITIO.N A r.'ÉTUDK DES COMPOSÉES lE^ A.) Troisième étude complémentaire sur les Leontopodium (l]oi)nnHi)itjii(' fit séducf, du 11 )w»e\)ibyr t9ll) I . Un cas de luxuriance affectant les inflorescences de Leontopodium. — Dans le xoluiiif V du Joui nul de /lolanitjtie, pages 70 et 71 (Paris, janvier \H[)\), Bureau et Francliet ont décrit (len\ Léontopodes sons les noms respectil's de (îiKiplK/liiim Pedeken.iii et a. iiohile, ciiez lesquels ils alti'ilinaient wnv valein- spérili(ine à un caractère ({ui se rencontre en vérité chez toutes les espèces de Leon/.o- IMx/iiuN (|ui ne son! pas exclusivement psychropliiles. Voici comment ces auteurs s'exi)rinienl à ce sujet : l''' (inupJialiinii /h'dekrnuii Bureau l't Francliet « canlis erectus, « siih in/lore.sn'Hli(i /oii(/e iiiidiihis, interne conlerlr l'oliatiis, etc », diagnose renforcée par la description suivante : « Les tiges, très M grêles, peuvent atteindre 0 m. 80; elles .se dieisenl vers le milieu, ou « plus souvent vers le haut, en rameaux assei- allongés, subverlieillés^ (( portant tous des capitules à leur sommet ; ces rameaux sont toujours c( dépourvus de feuilles au-dessous des capitules sur une longueur de « 8-li) cm.; cette particularité jointe à la ramitication des tiges et à la « lorme des feuilles, etc., permet de distinguer facilement le G. Dede- « keusii des formes nombreuses de G. Leontopodium L ». ±. Guaphalium nohile Bureau et Kranchet : « Klatuin, gi-acile; caulis « ei'ectns, araclnioideus, superne ramosus, ramis palenfiljus, elongalis; « l'olia snbconferta, in parte superiore tantum deticientia, etc », cpie •Al FiK. \ — Infloi'escence composée. t\wXy\iQ i-Gnuphaliam «obiii? Bureau et Francliet »; 1 : chez LEONTOPODUTM ALPINUM Cass., écliantillon Bernet conservé à nicrhipr Boissier; 2: chez L. ARBUSCULA Beauvenl, écliantillon R. P. Maire conservé à l'Herbier Bonati: f. c. = feuilles canlinaires; f. r. i. = feuille r.Tniénli' infévienro: f. r = feuille l'améale. — Kéduit 2 fuis. 14 Hll.LETI.N DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE. (3) le cuDUiientaire tVaiirais souligne ainsi : « Voisin du Leonlopodium « nitu'iise Henisley, etc., il s'en dislingne par des tiges dépourvues de « feuilles vers le haut et (/lu se diviseiil en nombreux rameaux axillai- « rcH, é/alés, )iu.s ou à peu /v/r.v, don/ l'ensemble /o/'me un large (I rori/mbe ». Ia's écliantillons aullii'idi(|ues (l(^ ces deux espèces qiH' nons avons eus sous les >eu\ tDela\a}, ÎN" (>10, ajni. 188:2; l>on\alol, sans iN^', ann. 1890, in ïierb. Boissier), ne présentent pas ce caractèi'c avec toute l'évidence d'une constante spécili(|ue : les rameaux llorilei'esdii L. Hede- kensii, notaninienl, oscillenl eiilre 5 à 18 niillinièlres de longueur, restant en cela bien inférieurs à ceux que présentent en collection niainl Leonlopodium alpinum luMulanl. D'auti'e part, grâce aux maté- riaux de M. llonati, (pii olfreid toutes li^s formes de passage enti'e le corymbe simple îles L(''onlo|»odes habituels et le corynibe composé tel que l'ont décrit MM. Bureau et Franchet (ceci non-seulemeid chez le L. nobile mais encore chez une nouvelle espèce décrite plus loin sous le nom de /.. arbusvula), nous axons pu nous coinaincre du peu d'im- portance attribuable à ce caractère, (raillant plus (pie dans rileil)iei' lîoissiej' il existe, r(''coltés |)ar Bernel, deux iiiagnili(pies exemplaires d»' L. alpinum donl l'intlorescence composée est de tous points compa- rable à celles du L. nobile et du L. Dedekensii signalées par Bureau et Franchet; nous publions (v. p. K>) une \ ignette liguranlien 1 ) Tinlbu-es- cence anormale de l'un des ('cliantillons de L. alpinum récolti'" par Bernet et mis en regard de rinllorescence typique du (Inaphalium nobile Bureau et Franchet (en ^, d'aiirès échantillon de la collection l)0nati). ()bser\ons, à ce sujet, (pie dans les deux cas les i-ameaux tlori- lères atteignent jiis(iu'<à (')(• mllliiii(''lres de longueur et que chez le L. nobile, ces rameaux sont inditlèremmeiit nus ou munis de 1-2 feuilles raméales if. r.), les 2 alternati\('s pou\aiil se i('iiiiir sur un seul indi- vidu. Chez le L. alpinum, nous iTaNons obser\é qu un seul exein|)le de feuille raniéale (voir fig. 1, rameau inférieur de droite) ; en revanche, les feiiilh^s caulinaires (/'. c.) à Taisselle des(pielles ces ramilicalions prennent naissance peuvent déviei' en feuilles raméales inférieures dont la situation est d'autant plus éloignée de l'axe que le rameau consi- déré est [ilus voisin du sommet de l'intlorescence (voir fig. 2, /'. ;■. /.) ; consulter aussi sin- celle forme : ViEMORiN-ANDiUErx, Les Fleurs de pleine lerre, 5""' t'dition, [)age 470 (lUOU). — Chez le L. Japonicum, ce mode d 'inflorescence parait être constant; en tout cas il est beaucoup plus l'r('(pient (pie chez h^s autres espèces : c'est celui (pie re|)réseiile la \ illicite schématisée du />////. Sfw. llol. Cenève vol. 1, p. 18(), lig. I: 14/(19(J9). 2. — Une nouvelle pièce de l'akène des Composées. — A |)lusieurs reprises, en dessiiiaiil les akènes des Ciiapliali(''es et {W<. Cichoriées-(;r(''pi(liii(''es, notre attention a ('"té attir(''e |)ar un bourrelet plus ou moins saillant constitué, au bas de l'akène, par un tissu à grj)S- ses cellules sclériliées et g(''néi"dein(Mit disposées en nombreuses côtes longitudinales. IJes bourrelets sont in(li(piés dans iilusieiirs vignettes de nos précéflentes conlribntioiis, notamment dans le vol. Il de ce Itullelin (11)10), pages 1 17 (fig. Il, au bas de 4, <), 8, elc), 119 (fig. III: 2 et 4), 125 (fig. IV : 1-4), l;« (fig. Vil : 21 1 (fig. Il : 1-7) et plus visi- blement à la p. 2r>2 (lig. WIV : h. AvanI ranthèse, ils adhèrent plus (4) G. BEAUVEHU. (JOiMIUBUTION A LÉTUDE DES COMPOSKES 15 furU'iiieiit au rrce[)Uicle quït l'akène, restant le [>lns souvent enchâssés dans Talvéole ; mais après Fanllièse, et plus encore à la maturité du fruit, ils se détaclient de ralv(''ole avec Takèiie dont ils sont [)artie inté- ^■rante. La siiiiiilicalifui de cette [letite pièce carpologiqu<' nous restant incomiue, nous n'aurions pas jugé à propos d'en faire mention si nos récentes inNestigaiious ne nous avai(Md pas fait comprendre la nécessité de lui donner un nom en raison du rôle qu'elle peut. jouer connue auxi- liaire dans les constantes spéciti(pies : sa forme, en efîet, plus \arialile que nous ne l'avions |)ensé, acipuert une évidente lixité clie/. certaines espèces données, et malgré ses dimensions ((uasi-microscoi)i(pies, ne saurait être consi(|{''r(''e conune cpiantitt'' négligealjle dans bien des cas. iNous proposons donc le nom de carpopode pour désigner cette partie de l'akène située au-dessous du fruit et constituée par d<'s cellules sclé- riliées disposées en côtes plus ou moins nomlji'euses et saillantes. Comme formes, il faut distinguer I" le rariiopudc annulaire, très étroit l)0urrelet à peine \isihie au bas de la grande majorité des akènes; 2" le carpopode évasé, qui ra|)pelle en quelque sorte un tout petit caly- cule dans lequel est enchâssé l'akène (cf. vol. Il : 253, fig. XXIV, l); et 3" le carpopode ci/lindrif/iie, conq)arable à un manchon pinson moins allongé et que l'on l'encontre notanunent chez les akènes 0 du L. Dede- kenm (cf. tig. Vil 8 h). Cette dernière f(jrme parait jusqu'à présent beaucoup moins répandue que celles des carpopodes anmdaires ou évasés; il convient aussi de noter ipie cet organe étant accrescent — connue d'ailleurs tout le gynécée, — il inqtoi'le, [lour s'assurei- de sa forme, de ne considérer que des fruits mûrs, les akènes de sujets encore en boidon alTectaid uniformément un aspect amudaire (cf. lig. V, 2, où le dessin de gauche montre en h le car|)opode d'un akène "i^' avant ianthèse, mis en regard, à droite, d'un akène de la même inflorescence obser\é aprè.s l'anl/ièse). Dans les tigures (pn suivent, nous avons indiqué cette pièce par la lettre //, initiale du mot « h\po- carpe », provisoirement adopté lors de l'établissement des dessins. ?>.— Hybrides spontanés de Léontopodes himalayens. — Contrairement à l'opiinoii exprimée dans le \ol. \ (]o ce ll'ullelln, page 368 (1909), nous avons i-emaniué dans le matériel de l'Herbier de Kew, ainsi ([ue chez un échantillon de l'Herbier lioissier, des exem- plaires de Leonlopodium se rapportant à des hybrides spontanés issus de divers croisements enti'e les L. /umalajjanuin, L. Jacolianiini, et />. Era.r, ainsi qu'un cas douteux enti'e cette dernière espèce et l'une des variétés (cainpe.slre ou ■subalpininuY) tlu L. alpinniu Cassiui. En faisant observer que ces croisements n'airectenl ipie des espèces à inflorescence hétérogame du même groupe {\y\o les h> brides obtenus et déci'its par Siindermaundans r.l///y. bol. Zeilsrhrift ( 19Ut)) : 92, il inq)orte de remarquer (pie les formes issues de ces dix ers croisements ne sont pas de tons points iutermédiaii'es entre les pai'ents présumés : (fest ainsi qu'un liybride L. luDialai/anam ■>• Jucotiamini de l'Herbier de Kew garde toides les feuilles basilaires et caulinaires si typi(pies du L. Jacolianum, tandis que les feuilles radiales, l'intlorescenct! et tous les organes floraux sord franchement du t>pe L. himahnjavHm à l'exclusion de toidc trace d'influence de l'autre pai-eid ; chez un hybride /.. Iiiinalai/aïuim < Jacolianum, c'est une structure diamétralement in\erse qui s'observe, à la seule exception des feuilles basilaires qui 16 JUI.I.KTIN DE I.A SOCIÉTÉ lîOTAMQUE DE (iE.NÈVE (5)> tout en étant du t\pe hiiiK/lai/anutii, conservent Ici disposition caracté- ristiqne de celles du A. Jacoliuninn. (liiez le L. Etui.v y^Jaculiiinum, à parents vraiseinhlablenient plus \oisins pliyloiiénéti(iuenient que les espèces de la précédente combinaison. Ton éprouve plus de difliculté à affirmer riniluence exclusive de Pnn ou l'autre des parents clicz tel organe donné : s'il était permis de généraliser, il sendjierait — mais ceta exige encore une démonstration expérimentale — que la fusion des caractères clic/, un Inliridc de Leoiihijxxliinii s'efî'ectue en raison directe du degré (rafliiiité des parents, l^n d'autres termes, il conviendrait d'entreprendre des expériences démontrant qu'un croisement issu de deux parents .\ et D l'elatiwmeiit éloignés olfrira tel organe .r du type exclusif d'un parent A, et tel autre organe // du tNpe exclusif d'un parent B ou vice-versa, tandis ([ue l'iiv bride obtenu de deux espèces plus affi- nes B et (1 pourra présenter le même organe .r réalisant un caractère ± WV.. et l'organe // un caractère ± (AM \. — Nouvelle classification du genre Leontopodium. — Les espèces mal coimues dont nous avons eu l'occasion de l'eprendre l'étude sur (les matériaux plus com|ilels, et les espèces nouvelles que nous décrivons plus loin, nous ont conduit à modilier une fois de plus notre couce|)lioii systémati(|ne du genre Lfoiiloiiodiniii. .Vdmeltanl, comme point de départ, ([lie les espèces liélérogames réalisent un tyi)e plus ancien (pie les es|)(Ves strictement dioïques, et considérant d'autre part ipie le polyuiorpliisme (\{\ L. alpinum contient eu germe toute la gamme des inanifeslalioiis coini)rises entre l'iiétéro- gamie parfaite et la dioïcie presque absolue atfectant les autres espèces (i priori mieux évoluées, nous considérerons comme pirol du système le groupe du Lconfopodiiii» (tlpiinati. (le " pivot » sera llanifut' d'une «aile initiale » coniprenaiit les espèces strictement liét(''roganies, et une «aile terminale» aboutissant aux espèces exclusivement dioïques. Ces «ailes» à leur tour peuNcnl ollVir des subdivisions naturelles basées sur la structure des organes \ég('latifs (feuilles aciciilaires, etc.) ou la nature de la |)ubescescence (tiges et feuilles glanduleuses, etc.). .Mais a\aiil tout, si l'on considère reiisemble des genres constituant la Iribudes (liia|)lialièes, l'on reinai'ijue cliez \ei> Lconlopudiiiiii un carac- tère générique tiré de la l'orme du style et (pii ne se rencontre ailleurs (pie cliez les AitleiDiarid : ces deux genres, en etîet, sont seuls jus(prà pi'ésent à posséder cliez le gMiécée des tleuroiis ^ nn stigmate dont les deux branclies. soudées jus(praii sommet, sont entièrement recouvertes de longues papilles dirigées en liant et comiiarables par exemple à celles (|ui enloureut la moitié supérieure du st\le des (liclioriées avant l'an- tlièse (voir liiill. Soc bol. vol. II : 21 1, lig. II, 4 et 7). Tenant (U)nipte de ce fait, nous admettrons, comme premier point de notre classilication, une bypotbèse en vtM'tude laquelle \t'i< Leontopodium et les AiilniiKirin sont plus \oisiiis entre eux (pTaxec aucun îles autres genres de la tribu des (înaplialiées ; un second point (pii s'impose à ratleiilioii est celui (pii lixe les limites entre les deux genres : nous ra\oiis signalé dès lUOU dans une note illustrée (cf. liuU. Soc lioL vol. I : 'Mu et ;{()S, tig. I) et la résumons ici en rappelant : 1" (pie le pap|tus des lleiirons ^ est sensiblement dilTérent entre ces deux genres; 2" (prune dillérence extérieure (riiuportance capitale permet de distiii- giiei aisément les Leontopodiinit, à feuilles de rinlloresceiice pins Ion- <6) G. BEAUVERD. CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DES COMPOSÉES 17 fïues ((lie les capitules, (lis[)Osées en étoile et plus fortement pubescentes fies.su.s f/ue (le-sHoiis, des Anlcnnoria aux feuilles de riidlorescence d'une sliucluie ideiili(|ue à celle des feuilles cauliiiaires ou basilaires, mais à diiueusious beaucou]) plus réduites. Eufni, dans la règle, tandis que les AntniiKirid olTi-ent invai-inlileiuent des capitules Ç à écailles et à pappus fortement accre.sirnt.s dè.s ian thèse (et de ce fait i'a[)ideuieid plus longs que les organes analogues des capitules ^ chez une même espèce donnée), nous Noyons an contraire chez les Leonloinnlinm (pie les organes 9 n'excè- dent jamais la taille, s'ils ne restent plus iictits ipic les organes corres- pondants ï de la même unité spécifique : une seule exception, qui en cela obéit à la loi d'acci'esciMicc oljservée chez les écailles du péricline et les tleurons Ç du genre Anten.nuria (cf. Itull. Soc. bot. Genève, vol. 1 : 186, fig. 1, 10-11 : Antennaria, comparé à 12-13: Leontopodium), s'observe chez le LeontojKxlium leontopodioides, espèce strictement (lioï(pie (pii à elle seule doit être distinguée connue l'unique représentant actuel d'une entité subordonnée accusant l'acheminement pliylogénétique des Leonto- podium — geni-e iin|»arfaitement évolué sous le rapport de la répartition sexuelle — aux Antennaria, qu'une dioïcie absolue, désigne comme occupant ime place bien déteiTuinée tout au haut de réchelle évolutive des Gnaphaliées (cf. Bidl. Soc. bot., vol. II : 208 et 217). Le geiu'e Leontopodium pourra donc offrir deux divisions primordiales acquéranl la Nalcur de sous-genres : 1" Eu-Leontopodium, plaides hétérogames, subdioïques ou dioï(|ues, à fleiu'ons Ç et leur pappus non-accrescent.s après l'anthèse et n'eacédunt Jamais la longueur des fleurons et pappus y dans une même muté spécifi(pie ou variétale donnée ; feuilles radiales longues. 2" Pseudantennaria, plantes strictement dioïques à fleurons $ et leur pa])[)us accrescenis dès Vi\n[hè?,e, excédant toujours très sensiblei]i(>nt la longueur des fleurons et pappus " d'une même unité spécifique ou Nariétale donnée ; feuilles radiales courtes. Ce dernier sons-genre ne comportant à notre comiaissance ([ne le seul Leont()p(ntium leontopodioides, espèce peu polymorphe, nous n'aurons à envisager, pour les subdivisions subséquentes, que les divers groupe- ments natni'cls sous lesquels peuvent se ranger les espèces du sous-genre J'^u-Lcontopodium. Pi'enant alors pour norme l'échelle théorique évolutive esquissée dans une précédente note (cf. liulletin, vol. Il: 208, décembre 11)10), nous aiu'ons à situer ces diverses sections dans l'ordre on elles s'enchaînent en partant des types présumés les pins archa'iques, c'est-à-dii'e ceux qui n'otfrciit que des espèces normalement hétérogames, pour aboutir aux types strictement dioïques repi'ésentaid les formes les plus complètement évoluées du genre. En distinguant, d'entre ces subdivisions, un groupe singularisé |)ar sa pidx'sceiice glanduleuse, il convient aussi de noter ((lie l'éninnération linéaiiv ipu s'inqjose en pratique ne saurait corres- pondre à la conception théorique de l'enchaînement des espèces : cette dernière prévoit des ramifications d.uis l'espace difficiles à schématiser, et la figure ci-jointi' ne peut qu'inq)arfaitement compléter noire con- ception de renchainement phylogénétique implicpiée dans le texte. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE, N» 2, 29 février 1912. 2 18 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (7) En théorie, le plus ancien groupe qui se présentera chez les Eu-Leon- topodiiini sera donc celui des Heterogama, subdivisé lui-même en fl) Perfecta, et /*; Intermedia (cf. Bulletin, vol. II: 245, déc. 1910); cette énumération indique une fdiation conforme à l'échelle évolutive présumée. En tète du premier sous-groupe doit se placer le Leontopo- dium micropIn/lliDii Hayata, dont les branches du stigmate ^ plus sensiblement divisées que chez aucune autre espèce de Léontopode, paraissent indiquer aussi une plus proche parenté avec les autres genres '\'y^ — ^ ~LJaporuxIim «'. ^ ...-—■ ^ kumuP<»\. /\ \^^v.hapehense , f />* / .•■:.' . LWUsonu \ , ^,„\ Lkurdense l}.-%^f-\A^^ ./ . ^,^ \ ll.mic>^phyf/um <:^^ 0 J^lf^^À-jf' / \v Gurhw^lenit @ ^ ■\ *i'^ 7 • Lsubulatun Fig. II. — Schéma phylog:énétiqne des e.spèces et variétés du genre LEONTOPO- DIUM. — Les traits indiquent la limite du genre; filiation présumée des unités non réunies entre elles par des formes de transition; . « formes subordonnées, réunies à l'espèce principale par des types ambigus ; -j |-.-J — |- limites du groupe du L. alpinum; ....?.... filiation hypo- thétique moins vraisemblable que celle marquée ; 0 espèces; • variétés. — Erratum : le L. Wilsonii doit être transféré de la proximité du L. Giraldii dans celle du L. Souliéi. de Gnaphaliées à branches du stigmate divergentes {Gnaphalhim, Ana- phalLs, etc.); viendront ensuite les L. japonicum, puis L. discolor et ses variétés, de plus en plus voisins du très polymorphe L. alpinum placé comme nous l'avons vu au centre du système et constituant avec les L. kurllctisr Ilayata et L. himalayanum DC. le sous-groupe des Inter- media. A leur suite, le sous-gi'oupe des Stolonifera, à intlorescences tantôt i: subdioïques, tantôt strictement dioïques, marquera l'achemi- nement vers le groupe d(>s Dioica. Ce nouveau grou|)e est égalenieid susceptible d'être subdivisé natu- rellement en : e) Subulata, f) Nobilia, et a) Glandulosa. Dans le sous- groupe des «Nol)ilia», les L. folioHum et L. Futteveri se placeront en tète comme étant plus voisins des formes subdioïques du L. alpinum. (8) G. BEAUVERD. CONTRIBUTIONS A L ETUDE DES COMPOSEES 19 1 Enumération systématique et distribution géographique des espèces et variétés du genre Leontopodium 1 a» «o S =3 .— 09 tu (U 'oo «a: «a c: '5 s a> tu -s et; B en C= >- 9» cr a» CLJ .22 .a i u* A. — Sous-genre Eu- Leontopodium 1 . [j. micropliyUum Hayata ■ ai a O u 2 « X 1 rt [ 2. » japonicum Miq. « typicum ^ ) )) » var. sachdlinense Takeda. . » J » » var. Impeliense Beauv "^ ' 3 . » discolor Beaiiverd ■ 1 ■ 1 ■ ■ ■ ■ • • ■ » » var. hayachinense Takeda. . . 4 . » kurilense Takeda 5. » alpinum Cass. « typicurn F. et P. . » » var. nwdle (Ten.) D C 1 » » var. Fauriei Beauverd l » » ^ / » covglobatum (Tarez.) B. « 1 » » i [ » altaicrtm B ■ ■ m m ■ ■ ■ ■ m ■ 1 ■ 1 ■ ■ "Si » » 1) » caiiijieslre Ledeb 1 ■ 1 ■ ■ 1 ■ ■ ■ ■ 1 ■ ■ ■ ■ 1 ■ 1 » *' i i " cachemirianum B -2 » » clI » polyphylluvi B ~ » » <« \ » frigidum B » » S ' » subalpinuiH i^edeb ( » » -S \ » debde B ■ ■ >> « "o") » Hedinianum B.. . » » "1 \ » pnsillum B 6. » himalayanum DG 7. » monocephalum EdgW. a Edgeworihianum ^ » » /3 Ewrt.T B . . . . . ^\ » » y fiiiibrUligeruni(DT.)]i. ^ ) 8. » Jacotianum B a lypicum .. ■f j » » var. Giirhninlense Fi Kl » » var. peu adoxum {Dn\m.)li [9. » SoM/?'é/ Beauverd. . . 1 10. 1) Wilsonh el 2 var. B. . . 1(11. » subulatum (Fraiicliet) B U ^12. « Bunalii B O «^(13. » i47i(/e}'son// C. B. Clarke. 1 ■ Q '14. » Futtereri \)ie\?, . . . 1 15. » foliostini (Fraiicliet) B >16. » s/nense Hemsley . 1 1 S-l •5 117. » nob'te (Biir elVr.) B. S/l8. » Arhusculn Heanv. i z J 19. » Dt-dekemii (Bur. el Fr.) 13 [20. » haalalum B. . ■ 21 . » caliicephaluni (Fraiichel) B \22. » Giraldii DieLs ... ■ ■ « 23. » Stracheyi C. B. Clarke a lypicum . . . . -i \ » » var. aetchufvse B ■ "% i » » var. lenuicaule B ■^ '^24. » Franchelii B. B. — Sous-genre Pseudantennaria 25. L. leonlopodioides (Willd.) Beauverd » » var. /iu»/(//e (lurcz.) B. : 20 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE IJE GENÈVE (9) ti(»t;iiiinu'iil 'io- ^'•'i^ acheniis) brevltei' 5-lobaUi', anlhenv + 1 1/2 mm. longa^, puirpi setœ {^ 4 mm. long.) corolbe ai'qui- longa^ (liscns nrccolatus + 7-^ "i™- ''"i"'-^ .s7////.v + •'> ^ - "ï'i'- long, (sine discuni); corulku in tl. ÇC+^V'^ mm. long. cnin aclut'iiiis, •> 1 mm. sine ach., stylis exsertis) apice tenniter4-tida?, pappi seta- (+ 3^4 mm. long.) forolhi' longiorcs. Achaenia Ç glabra vcl |)arc(> pnberula, Ç valde hii'suta vel glaberrinia, carpopodio pcrspicne proniinens. — Ca'tera nt in var. typica. f. I, hirsutum : acbaMiia 9 valde birsnta; folia + •» nim. lata (cf. tier. 111 : 5). Pig. III. — Léo n I (ijKxl i II m japmi irii m 1-8 : var. IH'PEHENSE Beauverd; 1 : fleur v (corolle = 4 mm., + akène '/s niiii. long.): 2 : son étaniine (+ 1 'h mm. long.); 3 : son gynécée (± 3 '/î mm. long.); 4 : fleur Ç. à akène glabre de la forme (ilaberriiiniiii, et 5 : à akène trè.s hir.sute de la forme hirsutum (corolle = 3 '/s nuii., + akène 1 mm. long.); 6 : partie inférieure du gynécée Ç ; 7 : écaille moyenne du péricline (i 4 '/a mm. long.); 8 : fragment moyen de la tige, à feuilles étroites et entrenœuds allongés (grandeur naturelle). — 9-15 : var. TVPICUM: 9 : fragment moyen de la tige, à feuilles larges et entrenœuds courts (grandeur naturelle); 10 : écaille moyenne du péricline, vue de face (i 4 nnn. long.); 11 : fleur $ (corolle = 3 mm., + akène '/» mm. long.); 12 : son étamine (± 1 V» mni. long.); 13 : son gynécée (+ 3 '/j nnn. long.); 14 : fleur Ç (corolle = 2 mm., -f akène 1 '/s nnn. long.); 15 : partie infé- riem"e du gynécée. — d = disque; h = carpopode (hypocarpe); sp. = -stylopode. 22 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (11) f. 2, glaberrimum : acluenia $ ^laberrima; folia + SV^ mm. lata (cf. fig. 111 : 4). Hab. — China; f. hirmtum : prov. Iliipeh, leg. Henry, N°6186 A (in lierb. Boiss. !); W. llnpeh, leg. Wilson, N" 1543 (cumm. .1. Veiich et fils, inherb. Kew!); distr. l'atung, leg. Henry, N''4830 (in herb. Kew, teste Takeda); Sze-Clnien, leg. Potanin (in herb. Kew, teste Takeda!); f. glaberrimum : Sze-Cluien, inler Ta-chien-lu et Chen-tu, leg. consul gen, Hosie, oct. 1904 (in herb. Kew !). — Dans le Bullelin de 1911, p. 152, M. H. Takeda a publié avec vignette une nouvelle variété du L.japonicum originaire de Tile Sachaline (subsp. snehalinense Takeda), remarquable par son port nain, ses feuilles larges, son inflorescence non rannliée et ses akènes tant ^ que Ç absolument glabres. Avec la forme insulaire typique (var. a typicum nob. : caulis 20-40 cm. altus + 30 folia caulina gerens ; folia 7-12 mm. lata ; achœnia ^ glaberrima vel rarius paucissime puberula; ach. 9 psuce pubcrula, carpopodio vix perspicuo), dont nous publions ci-contre une ligure analytiipie (cf. fig. 111 : 9-15), et la variété continentale subdivisée elle- même en deux formes remarquables par la pubescence de leurs akènes $,• cela porte à trois le nondii'e des manifestations j)olymorphi([ues de ce Léon la podium hétérogame, d'ailleurs facile à distinguer de toutes les autres espèces du genre. — Notons encore le fait (pie dans les deux formes continentales, les akènes mfdes sont plus courts que chez le type insulaire, tandis que c'est l'inverse qui s'observe chez les corolles respectives du même signe ; en outre, comme le représente la vignette, le carpopode est très saillaid chez les akènes des deux sexes de chacune des formes de la var. Inipehense, tandis qu'il est à peine visible chez la variété typicpie; il est très étroit, mais fort bien marqué, dans l'illus- tration que M. Takeda a donné de sa sul)sp. sachalineme (cf. Bulletin vol. III: 152, II, fig. 1, 2, 3 et 5). II. — Leontopodium discolor var. hayachinense Takeda et Beauverd, condj. nov. ; = L. alpinum ssp. campeslre var. haya- chinense Takeda in Bull. Soc. bol. Genève, III: 150-151, cum fig. I (avril 1911). D'accord avec M. Takeda, nous ne saurions maintenir la subordina- tion de cette plante dans l'im quelconque des groupes subdivisionnaires du L. alpinum : ses affinités se rapportent exclusivement au L. discolor, dont elle offre l'aspect général bien particulai'isé par sa i)ubescence spéciale, par ses feuilles discolores atténuées aux deux extrémités et terminées par un épais mucron, enfin par son infiorescence vigoureuse tenant assez exactement le uiilieu entre le L. alpinum et le L. japoni- cum. La dilférence essentielle entre ces deux plantes ne porte que sur la forme des akènes: chez la variété typique, ils sont absolument glabres chez les deux sexes et beaucoup plus longs pour les fleurs cT que pour les fl. Ç (cf. Bull. Soc. Bol. Genève, vol. 1 : 188, fig. II : 59, 1909), tandis que la var. haijachinenHe offre des akènes de longueur à peu près équivalente |)our les deux sexes (1 V'i mm. chez les fl. 9 et 1 Va chez les rj'-), mais fortement hérissés-papilleux chez les fl. 9, et ± légèrement |)ubéi-uleuts chez les c/ (cf. Takeda, in //////. Soc. bot. Genève, vol. III, p. 151, fig. 1 : 1 et 2, 1911) ; en outre, les carpopodes sont beaucoup plus saillants que ceux de la forme typique. (12) G. BEAUVERD. CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DES COMPOSÉES 23 III. Leontopodium kurilense Takeda in liulL Soc. /lot. Genève, III : 158-154, fig. III (mars 1914). —Grâce à l'ohlii^eance de M. Takeda, j'ai pu analyser im exemplaire t\ {tique de cette espèce très voisine du />. ulpimun, et j'ai pu noter quehiues caractères inédits qui méritent d'être signalés. l"Ton't d'abord il convient de re- lever la présence de tricliomes d'une natui-e spé- ciale conslitués par une sorte de chapelet de 4-6 cellules hisériées recouvrant non seulement l'exté- rieur des lobes de la corolle ^ comme le repré- sente l'illustra- tion (le M. Takeda (I. c. fig. III : 1), mais encore le dos des écailles, les faces et la marge des feuil- les, ainsi que la partie supérieure de la tige, où ces trichomes sont masqués par les longs poils lai- neux de la pubes- cence habituelle des Léontopodes (cf. tig. IV : 9 et 10). A la vérité, il n'est pas rare de i-encontrerdes trichomes à peu près semblables sur mainte co- rolle ^ ou parfois $ des dilférents genres apparte- nant aux tribus les plus diverses des Composées ; mais nous ne les avions pas encore observés sur les écailles, feuilles et tiges du genre Leontopodium : ceux de la section des Glundutosa sont plus grands et d'une autre nature (cf. Bull. Soc. bot., vol. 111 : 253, tig. III: 11, juin 1911), et ceux qu'une récente communication manuscrite de M. takeda nous signale chez les L. discolor et L. japoniciun sont plus petits, d'une structure sensiblement différente, et beaucoup plus dis- Fig. IV.— LEONTOPODIUM KURILENSE Takeda ; 1 : fleur $ prést'iitant une nervure auxiliaire médiane (corolle = 3 mm., + akène 1 mm. long.) ; 2: une étamine normale, à caudicules ± avortées ( ± 1 '/» mm. long.) ; .î : gynécée li, à très long disque (± 3 mm.); 4: fleur Ç (corolle = 2 mm., + akène l '/2 mm. long.); 5 : son gynécée (± 3 mm. long.); 6: lobe d'une corolle ^ à nervure auxi- liaire médiane in et nervures normales du sinus .s (grossi 25 fois) ; 7 : id. d'une corolle 9 normale, sans nervure auxiliaire ; * : papille des akènes (grossi 50 fois) ; 9 : tricliome à cellules bisériées recouvrant les corolles, les écailles du péricline, les feuilles et la partie supé- rieure de la tige (grossi 90 fois) ; 10 : tricliome de la pubescence foliaire (grossi 50 fois) ; 11 : lobe d'une corolle ÎJ de L. alpinum, à nervures du sinus s non accompagnées d'une nervure auxiliaire médiane. — c = caudicule ; d = nectaire (disque) ; h = carpopode (hypocarpe) ; sp = stylopode. 24 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (13) perses : nous n'en avons découvert qu'en très petit noinbi"e sur les seules l'euilles supérieures du L. discolor, et n'en avons point vu du tout ni sur les feuilles, ni sui' les tiges du /.. jnponicum où existent en revanche de très petits inainelons pkuicellulaires sessiles, + dissémi- nés parmi les longs poils laineux de la pubescence habituelle, et dont la base comporte également (pielques cellules aiticulées non bisériées. 2" La présence, chez les corolles ç, d'une nervure médiane auxiliaire plus fortement marquée que les nerviH'es normales (cf. Bâillon, Hist. des IManles, IX : 5) altoutissaid aux sinus d'où elles bifurquent vers les sommets lobaires, mérite aussi d'être signalée. Toutefois M. Takeda, qui SUI- notre demande a ol)ligeamment repris l'analyse des matéi'iaux de L. kiiriletise en sa possession, nous écrit à ce sujet : « I reexamined « ail the spécimens J bave got hère. Out of a number of tlowers, I came « across only once the tlowei' v possessing the extra médian nerve just « as you describe : in other cases, the corolla bas the typical venation «and does not show any addilioiial v<'in. The spe<'imen ^^ith tins <( abnormal venation is not at ail ditfei'eid froin otliers in othei' ])oints, « to that this chai'acter, though ^ery interesting it is, is not constant <( and, I am afraid, not to be reckoned as a spécifie peculiarity ». — Dans la vignette ci-jointe (fig. IV : 1 et 0), cette nervure médiane anor- male apparaît telle (pie nous l'avons observée chez toutes les corolles ^ du spécimen de L. lurilctise envoyé par M. Takeda, et le fait qu'elle peut faire défaut chez d'autres exemplaires la rend d'autant plus inté- ressante : sommes-nous en présence d'une uiiontaUe toainoniique pro- f/ressivf — et alors les rap[)orts phykxjénétiqucH entre L. alplnum, et L. kuriletisf i-ésoudi'aient la question de descendance en procédant de la première à la seconde de ces espèces — ou bien cette anomalie est-elle régressive ? Dans ce cas, les rapports de descendance seraient inverses, le L. hurilcnae se rapprochant davantage d'un type anceslral présumé que le L. alpiniiin. Mais avant d'aborder ce problème, il conviendrait de s'entourer de tous les éléments que la riche flore endémique des Kiiriles doit encore tenir <'ii réserve pour qui se propose d'en révéler la solution. 3" La forme des akènes ^, assez fortement urcéolée et munie tl'un long carpopode, ne rappelle guère celle des L. alpinitm ; il en est de même [)oiir les soies du pai^pus, dont les cils latéraux sont ]iartici]|iè- remeiit rapprochés et divariqués (cf. lig. IV : 1 ). 4" Eidin, les étamines de l'échantillon analysé présentaient pour la plupart une anomalie frappante affectant les'caudiciiles (fig. IV: 2 v'y . V. ~ llerba subdidica vel perflcte dioica, sa^piiis iiiulliceps, interne H tVnticulosa, ± longe stolonifera ; caulis 1X-3r) cm. altus, riij;i(lus, parcf^ foliosiis, + dense alhn- laniiginosus ; cœtera ut in vai'. raiii- pesl?'i Ledeb. f. t /i/piciim: stolonis + lO-:2<> cm. longns; caulis rigidus 8-15 cm. altus. f.2. ^/é-^//^.- stolonis zhbrevis (2-3 cm. lougus); caulis debilis, flexuosus, 15-20 cm. altus. r. ;i robastum : slolonis + 3-10 cm. long.; caulis rigidus, 20-35 cm. altus. Hab. — PiEG. Himalaya occ.id. : Afghanistan: KuiTuin Vallev, comnion -onexposcdliillsides 10000-14000', leg. D'- Aitchison 1879 (N'^ 778); Kashmir : distr. lialtintan « Dras Vallev, amongst bushes, 10-11000' .., 21 aug. 181):î, leu. J.-F. Duthie (N" 13()81, in herb. Kew, f. rohusinm !)\ liei'b. Falconei', >'' 581 (f. roOu.sfiun !} ; '.1000-13000', aug. 1877, leg. Aitchison (N" 49 in herb. Kew : f. \lehile!); Chilml Distr ici, leg. Colonel A. Barrett (in herb. Kew!); Tibetus occid. : herb. Falconer(N" 581 p. p., in herl). Kew : f. hjpivum /); 1200- 18000', leg. Thomson (in herb. Kew: f. hipicinn !)\ Gurhwal : Falconer (in herb. Kew !). Par sa dioïcie presque absolue (les échantillons ne possédant ([u"un ou deux capitules à peine subdioïques, étant très rares) et sa souche stoloni- fère, cette plante occupe une place à part dans le groupe des L. alpiiiuiti ; toutefois, la forme et la pubescence de ses akènes et la longueur inconstante de ses stolons |)('rmettent de la ratta- chei- à la subsp. ciniijjcalre d'autant pins que ce sous-groupe olTre chez certains individus une tendance pins on moins accusée à la propagation stoloni- fère. Toutefois, ces stolons toujours rigides ne sauraient être assindiés à ceuv qui distingn(nit la section des >7o- lonifera indi(piée dans le schéma de la page 18 avec le Leontopodiiim Soul/éi €onune f)oint de départ, et proposée ^^j^ea^uM»^ Fig'. V. — LEONTOPODIU3I ALl'I- Nl'M var. m IV. CAÇHEMIRIANITM Beauverd. — 1 : ixirt de la plante pré.ientant eu a un long- .stolon florifère contemporain de l'inflo- re.seence centrale d, et en h un stolon plus court donnant nais- sance à une jeune pousse stérile c: la liampe florifère e beaucoup l)lus grande que celle de la ro- sette centrale â (réduit 2 fois;; 2 : akène g-labre et gynécée d'un individu ^^ (g'rossi 10 fois), repré- senté avant l'anthése à g-auche. et après Tanthèse à droite (hypo- carpe. akène et style accrescents; disque et stylopode i déprinié.s et sclérifiés après l'anthése); 3 : akène d'un individu 9 (grossi 10 fois); d = disque; h = carpo- jiode (liyi)ocarpe) ; >•]>.= stylopode. 26 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (15) dans le tableau de la page 19 en tète du groupe des Dioica (N" 7, 8 et 9 et variétés). Y. _ Leontopodium monocephalum Edgeworth emend. Beauverd^nouieii iiiepluia ettantuin conservand. !) = L. monocephalum Edgew. in Transact. Linn. Soc, XX: 73 (1851), non Klatt in Herb. Schlagintweit Tibet, nec alius; L. Evax Heauvrrd, in Bull. Soc. bot. Genèk', I : 189, iig. III (1909)!; L. flmbrilligerum Di-unnnond in Kew Bull. : 76 (191ÛV ' Var. a. Edgeworthianum Beauverd nom. nov. ; = L. monocephalum Edgw. 1. c. (sensu stricto) : caulis subnullus; inflorescentia mono- (rarius 3-r))-cepliala; involucri squaiuie irregulariter subdentata?. Hab. — IlEG. Himalaya: Gastoli, versus portuin Mâna, 14000', leg. Edgeworth, anno 18i4. (N" 138 in herb. Kew: typus!); Tihn-Garhwal : Dudu Cxlacier, 15-16000 ft., 9 aug. 1883 et iNila Valley, 15-16000', 16 aug. 1883, leg. J.-F. Duthie, N.-W. Himalayan plants, N" 816 (in herb. 'Kew et herb. Boissier!); Chor-Hoti pass, 16000', leg. Strachey et VVinterbottoni (in herb. Kew, N^^ 1 pro parte, cuin L alpinum wdiV.sub- alpinum!}; Népal: Glacier du Yalung, leg. Jacot-Guillarmod, 17500', sept. 1905 (herb. Boissier!). Var. p. Evax Beauverd; = Leontopodium Evax Beauverd in Bull. Soc. bot. Genève, I: 189, fig. III: caulis 2-6 cm. altus; intlorescentia 3-7-cephala; involucri squam» perspicue ciliato-laciniata?. Hab. — Beg. Himalaya : Tihri-Garhwal «near the Bamsor pass, 15-1<)000', 26 aug. 1883, leg. J. F. Dutliie (N^ 816 in herb. Boissier!); Népal : pàturages^l'Yaluiig, 'I6OOO', 6 sept. 1905 (leg. Jacot-Guillai-mod, in herb. Boissier!); Sikkim : Lunguia-Chur, 6 aug. 1909, 15500', leg. Smith et Cave (ex herb. Bornmuiler in herb. Boissier!). Var. Y. flmbrilligerum (Drummond) Beauverd, comb. nov. ; — Leon- topodium /imbrillif/erum ,1 . B. Drunnnond in Kew Bulletin (april 1910) : 76; L. Eva.v var. j3 /imbrilligerum (Di-unnii.) Beauverd iii Bull. Soc. bot. Genève, II: 246 (déc. 1910): caulis 5-12 cm. altus; inflorescentia l-(j-cephala ; invobu-ri scpiamte margine fimbriati-pinnatifido. Hab. — TiBETUS: Himalaya ovienialis, <■ Gap-ten-dela, a little above Chuabi, 20 aug. 1882, leg! King's collector (comm. herb. Kew!);? Tibehts médius : Bang Cliilcliang-tso (lac Gbnelg), ait. 16000' (leg. B. Woodwille Bockhill, 30 juiu 1892, sec. descript. Hemsley iu Journ. Linn. Soc, XXX: 136(1893!). — Sur Tatteslation du Flora of British Lndia, III : 279, confirmée par une déteruiination manuscrite de Klatt sur l'un des exsiccata de Schla- gintweit allribuè ;iu /.. monocephalum Edgewoi'lh, j'avais aduiis cette dernière piaule au lang de Tune des nombreuses variétés du L. alpinum (cf. Bull. Soc. bot. Genève, vol. I (1909): 371, var. p subalpinum), en disliuguanl connue espèce autonome un L. Evu.t, reinai"quable par ses ham[)es llorilères de 2-6 cm. de haut et partant de rextrémité feuillée de nouibreux stolons filiformes (cf. 1. c. I: 189, fig. III). Grâce à la communiralion des uialèriaux de Kew, j'ai pu ine convaincre de Tauto- nouiie iudisciilahle du L. monocephalum Edgeworth et reconnaître que mou L. Eva.v devail lui être sidxtrdonné à titre de variété caulescente et polycéphale. — A la véi'ilé, ce nom de monocephalum a été bien mal- (16) G. BEAUVERD. CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DES COMPOSÉES 27 encontreusemeiit choisi, l'un des types mêmes d'Edgeworth étaiiL poly- céphale, tandis que les échantillons moiiocépliales ne paraissent constituer qu'un état jeune de la plante, dont le capitule central se développe avec viti^ueur, tandis que les capitules latéraux restent comme en réserve à l'aisselle des feuilles radiales, où ils ne paraissent se développer qu'après ranthèse du capitule priiici[)al: cette monocéphalie peut être attribuée à un «état de secours» (|ui se manifeste fréquemment cliez celles des espèces de la flore haut-alpine possédant des homologues normalement polycépliales dans les étages inférieurs d'une région donnée. Le LeuHtopodiatn mu noce pha lu m et ses variétés forment av(!C le groupe des L. Jacof/aiiiiDi une section naturelle, bien distincte du L. aipinum par ses nombreux et tins rameaux stolonifères et radicants, terminés par une rosette de feuilles laiufnises densément imbriquées et formant un tapis serré comparabh? aux « mamillares » des steppes alpins. L'hypothèse phylogénéli(iue nous montre cette section des Slolonifem comme dérivée du L. Soii/iri, ipii possède aussi des stolons aériens fdi- fornies, mais dont les afliiulés sont évidemment plus voisines du L. aipinum; un autre embranchement, celui des Subulata, paraît égale- ment dériver de la même souche : sa dioïcie absolue et ses curieuses feuilles subulées nous le désignent comme plus complètement évolué que les groupes précédents. Saisissons en effet cette occasion pour faire observer que la section des Stolonifera offre des individus tantôt sub- dioïques, tantôt parfaitement honiogames. VI. — LeQntopodium Jacotianum var. nov. Gurh-walense Beauverd : caulis flexuosus, -F 12 cm. altus; folia basilaria valde elongata (supeilicie t 25X2 mm.) basi attenuata; /'. caulina (15-20; superficie 18x20 mm.) discolor, margine revoluta, subtusalbo-tomen- tosa. supra atro-viridia, ± denudata; ca^tei'a ut in var. typica. Hab. — Gurhwal: herb. of the late East India t>, N" 582, leg. Fal- coner (anno 18G5, in herb. Kew et in herb. Boissier!). — Cette jolie variété se distingue du type par sa souche très multicaule et ses tiges à nombreuses feuilles rigides et dénudées supérieurement, sensiblement plus discolores que chez ctdies du type (Jacot-Guillarmod in herb. Boissier !) ; elle ne saurait être confondue avec la variété suivante d'origine thibétaine et décrite comme espèce autonome par M. J.-R. Drummond : VII. — L. Jacotianum var. paradoxum (Drummond) Beauverd, comb. nov.; = L. paradoxum J. H. Drummond, in Kew Bulletin (1910); «an L. Jacotianum var.?» Beauv. in Bull. Soc. bol. Genève, II : 246 (déc. 1910). Hab.— Reg. Himalaya: Thibet, «hill behind Tangu Bungalow, U300', 5 jul. 1903, leg. Colonel F.-E. Yunghusband («Tibet frontier commission, A" T. 51 in herb. Kew: ti/pus !). Dans ses annotations manuscrites sur les matériaux de l'Herbier de Kew, M. Drummond a fréquemment proposé l'identification du L. mono- cephalum-A son L. paradoxum ; c'est ainsi (|uc le type même d'Edgeworth est aimoté au crayon : «Cf. paradoxum .\.-l\. D. ». Le critère infaillible pour reconnaître ces deux espèces lorsque l'état de leur inflorescence est ou trop jeune, ou trop avancé (par exemplt> pour le type du />. para- 28 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIOL'E DE (JENÈVE (17) doxum Druiiimoiid : «llosciili etc. in spcciniinibus liodiernis non visi», I. c. 77), réside dans rexan:ien des feuilles, dont la forme spatiuilée et la forte villosité chez le L. monovephalum ne sauraient èti'e confondues avec les longues feuilles linéaires-lancéolées présentant sous la face infé- rieure la nervure très proéminente (« nervo unico ex inferiori pagina emiix'tiie» ,\.-R. Drummond, Kew Bull., 1910: 77) du L. .hwolianum. 11 faut toutefois reconnaître que cette dei'uiére espèce est assez poly- morphe quant à la pubescence foliaire, et que la var. panidoaum est précisément celle dont la villosité des feuilles est la plus accusée et pour- rait d'autant mieux être confondue avec celle du L. monocephaliim (jue les feuilles des stolons apparaissant après rauthèse alfecteut la forme spathulée de celles du L. monoeeplialum. Mais observons, à ce sujet, 1» que c<'s feuilles de jeunes stolons n'hivernent i)as, et 2" quMl s'en présente sous une forme assez voisine non-seulement au sommet des rosettes stériles et à la base des rosettes tlorifères hibernées des L. monocephalum cl A. Jacitliavinn, mais encore chez leurs homoloi^ues des L. Andersotili, L. Honalii et L. siihiddluiii (cf. IJiill. Suc. liai. Gciièce I: 192, tig. 5: 1 //et i\s). C'est ce caractère (Vhéténiphyllie saisonnière compatible avec la présence de stolons aériens (pii nous a conduit à à admettn^ les aflinités des sections Stolunifem et Subulala greffées avec plus ou moins de certitude sur l'amorce du L. Suuliei également stolonifère (voir schéma, p. 18) ; il existe d'ailleurs entre le />. tnonoce- phdhim et les espèces de la section des Subulala nue transition dans la forme des feuilles réalisée par le L. Jacolianunt, d'un type foliaire sen- siblement moins spatule (pie chez le L. niunocep/uilum, ioni en étant moins sid)idé (pie chez les L. snOalalinii, L. Bonalii et L. A/xlcrsonl (cf. />'////. Soc. bol. Genève 1 [1909| : 191, lig. IV). Vlll. — Leontopodium "Wilsonii Heauverd, sp. nov. ; typiis in herb. liort. bol. reg. Kew.; cf. lig. VI. — Herba stricte dioica, uni- ceps (senqjer?), basi repens foliosus, stoloniferus. Caulis + cinereo- araneosus, erecto-tlexuosus', 12-2.") cm. allus, crassiiie + l \^ww., satis foliosus (folia caulina 10-50). Folia basilaria + conferta, sessilia, sub anthesi deslructa ; caulina + ap|)r()\imata (iuternodia 3-() mm.) ellip- tico-attenuata (superficie + 30 X 2 ^/2 mm.), plana, uninervia, apice acutissima mucromilata. basi in petiolo + contracta, subtus cinereo- canesceiilia, sii|)eiTie paruni araneosa mox denudata, Iuleo-viridia, interdum dessicalione nigrescentia ; radiantia late ellii)tic()-atteiiuata superficie + 22 X 5 mm.) utrin(pie dense albo-lanala. Capitula iini- sexiialia e\tus albo-lanata, 5-15 in cymam + laxe coarcta. Flosciili hermaphroditi + 3 7* nim. longi, apice campanulati, 5-lobi ; anlfierœ exserta^- + 1 ^ji mm. longa' ; slylas + 3 ^/2 mm. longus, leviter clava- tus ; uchivnia + ^U mm. louga, glabra ; pappi sehc + 3 V^f uim. longœ, denliculala', a|)ice incrassata". Flosculi feminei niihi igiioti. — Facie Leonlopadii japonici Mi(|., sed inlloresceiitia stricte dioica facile dis- tinclimi. Hab. — China Occhjentalis : « Chife » (??), leg. E. II. Wilson, juillet et jioiil 1903 (N^'^ 3819 (H 3819 a in herb. Kew). var. a minus lîeauverd : caulis + 12 cm. altus, i)arc(^ foliosus (f. cau- lina+10); f(dia -±: 20 mm. louga, sublus + araneosa, apic(> siib- obtusa, pers[)iciie mucronata. (Wilson N''3819, .lune 1903). var. 3 majus Heauverd : caulis + 25 cm. altus, valde foliosus (f. eau- (18) BEAUVERD. CONTRIBUTIONS A L ETUDE DES COMPOSEES 29 lina 40-50) ; fulia + 30 iniii. loiii;;i, suhtus denudata, apice longe atte- nuata, nmcroniilata (Wilson N" ;381U7 par la forme et le nombre de ses feuilles, sensiblement [)lus espacées que celles de la var. inoJu.s représentée sur notre vignette. Il serait désirable, d'autre part, de pouvoir comparer entre eux les orijanes cT de chacune des deux variétés. 30 BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENEVE (19) IX. — Leontopodium Bonatii Beauveid, sp. nov. ; typiis in herb. Bonati ; cf. lig. VII : 1-5, 7, Il et il. — Herba stricte dioica, + multiceps, inferne in ramiiscuJDS repentes sutîruticulosos divisa. Caulis cinereo-lanatus, erecto-llexuosus, crassitie + 2 mm., + 12-20 cm. altis, valde foliosus (foliis canlinis 100-150). Folia ba.silaria in rosulas conferta, obtuso-spatliulata, retlexa, utrinqne cinei'eo-araneosa, sub anthesi exsiccata; f. cinUina uninervia, linearia (superlicie zb 15 X 1 7^ mm.), mncronniata, mai'gine snbrevolnta, discoloria : subtus cinereo-canescentia, snpi'a atro-viridia, glaberi'ima, sensim foveolata (sub lente!); inferiofia valde approxiniata (internodia + 1 nnn.), versus apicem caulium sensim latiura remotioraque ; /'. radiantia ellip- tico-attenuata (superficie + 15 X 2 7* mm), utrinque longe dense- que aibido-lanuginosa. Capitula unisexualia, extus albo-tomentosa, 10-20 in cymain arcle congesta. Flosculi hermaphroditi ± 3 ^/2 mm. longi, apice campanulati, l(jbi 5 auguste triangulares, achxnia + ^/4 mm. longa, ])ubeiMda; pappi sclw 3 ^i mui. ionga\ denticidata;, apice incras- satse. Flosculi feminei liliformes, + 2 ^h mm. longi, apice 4-lobi; acha-nia ± V- 'ii'"- longa, puberula; .iljjlm + exserta; pappi setœ =j= "i'^jx mm. longœ, denticulataî, apice ciliatse non incrassatae. c/ M ^'-^^e^!**^ Fig. VIL — LEOKTOI'ODITJM BONATII Beauverd, sp. nov., comparé au L. SVBULA- TUM (Franchet) Beauv.— 1 : fleuron "^ du L. Bonatii (grossi 10 fois); 2 : lobes d'une corolle ^, longuement triangulaires (grossi 10 fois); 3: étamine (grossi 18 fois) ; 4 : gynécée ^ un peu avant Fanthèse (grossi 14 fois) ; 5 : écaille du péricline. uninerviée et glabre à l'intérieur (grossi 5 '/' fois) : 6 : id. vue de dos, à sommet dz laineux ; 7 : fleuron Ç du L. Bonatii (grossi 10 fois), comparé à H : fl. ç du L. subtilatmn (grossi 10 fois) ; 9 : disque et stylopode du L. Bonatii à Tanthèse, comparé à lo, mêmes organes du L. subtdatum (grossi 15 fois); 11 : feuille caulinaire du L. Bonatii, à face supérieure a glabre et vert foncé, et face inférieure b densément recouverte d'un feutre blanc, à nervure médiane proéminente et d'un vert sombre (grossi 4 '/= fois) ; 13 : feuille cau- linaire du L. Bubulatum, à face supérieure a vert-jaunâtre dz pubescente, à marges fortement révolutées sous la face inférieure b qui ne présente qu'ime faible nervure médiane feutrée de blanc (grossi 4 '/^ fois). — d = disque ou nectaire ; h = carpopode (hypocarpe) ; sjj. = stylopode. (20) G. BEAUVERD. CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DES COMPOSÉES 31 Hab. — YuNNAN : Collines derrière Tong-tcJiovan, ait. 2600-2800 m., sept. 1911 ; leg. E.-E. Maire, N" 2527, in herb. Bonati. L'aspect de cette plante rappelle beaucoup celui du L. suhulaium, dont elle a les rejets feuilles et les feuilles aciculaires de même lon- gueur. Toutefois, elle s'en distingue extérieurement par des tiges plus épaisses, cà feuilles deux fois plus nombreuses sur un même espace donné, et à face supérieure de couleur bien différente ; en outre, la largeur du sommet des feuilles caulinaires esl plus accusée chez le L. Ijonatii dont la face intérieure noircissant fortement par la dessica- cation (cf. fig. VI: H) reste encore glabre à l'extrémité des feuilles radiales inférieures, tandis que chez le L. subulaliim la face supérieure, d'un vert jaunâtre sur le sec, reste toujours d= velue (cf. lig. VI : 12) et se recouvre d'un épais tomentum dès avant les feuilles radiales. Enfin, tandis que le diamètre des corymbes du L. subulatum est deux fois plus petit ( t 22 mm.) que celui du L. lionatiii+io nnn.), ce der- nier possède en revanche des corolles ? plus petites (±2^/4 mm.) que celles du L. .subulatum ( i: 3 V-' mm., cf. fig. 7 et 8). — Les fleurs ^ du L. Honatii sont remarquables par la forme triangulaire et longuement acuminée des lobes de la coi-olle (cf. fig. VI : 2); je ne connais pas les fleurs ^ du L. subulatum, dont Franchet donne une description qui ne pourrait nous fixer sur la valeur de ce caractère (cf. Bull. Soc. bot. Francexwix: 130, Gnaphalium subulatum Fr.). X. — Leontopodium Andersonii C. B. Clarke, Compositœ Indiae : 100 (1870). —Cette espèce rarissime, qui n'était jusqu'alors connue que par les trois exemplaires femelles cités par Clarke, n'avait pas encore été signalée dans les collections européennes et ne pouvait être reconstituée que d'après la description inconqîlète de l'auteur : « Caulis erectus pedalis sub-ligneus cano-lanatus ; ramuli latérales « numéros! abbreviati folii condensatis terminati. Folia supra araneosa « subtus densa tonientosa, sessilia vix decurrenlia, inferiora a basi « latiore lanceolata, superiora exacte auguste oblonga obtusa ^ji polli- « cem longa. Capitula ad apicem caulis congesta, foliis floralibus quam « caulis magis longis et magis snltflavide lanatis (ut in Leoiitopodio « alpltio) involucrata, fere Leontupodii ulpini sed minora. IMiyllaria « oblonga suboblusa castanea doi'so dense albide lanata. Capitula (in <( tribus exemplis mihi obviis) omnino faeminea. Pappi setse basi dis- « tincte coalit;e ». « Species liabitu caulis a Leontopodio longe divergens, forsan novum « genus constituens ». Pour compléter la lacune que nous soulignons dans cette diagnose, nous ajoutons le résultat de nos analyses d'après un échantillon ^ con- servé à l'Herbier de Kew et dont le Directeur, M. D. Prain, nous a aitnablement autorisé à publier la vignette ci-jointe. Voici cette note complémenlaire : L. Andersonii, flosculi hermaphroditi i: i V-^ i"'iî- 'ongi (sme achse- nia), apice campanniali .Vlobi ; a>,thenr exserta^±l^i nun. longue; stiiluH -h 4 V2 nnn. longns, leviter clavatus, disco longe cyhndraceo, achwnia ± 2/4 mm. longa, puberula ; pappi setœ ±5 m. longa^, apice |)erspicue incrassatœ. — Cf. fig. VIII : 3-5. ,^^a' Hab. — Burma : « ad collem Momyen Burnue superioris ad 1020 32 lUI.I.KTlN IIE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENEVE (21) ail. coll. h. .1. Anderson», spec. $ teste G. H. Clarke (loco classico) ; « Soullieni Sliaii States, ex herb. Calcutta, coll. Capt. FMiilliiiiore F{. E. N" 4V» » spec. V in lierb. Iiort. liot. reg. Kew ! Fifi. VIII.- LK()XTOl'ODIUM,ANDERSOXII C. \^. Claïke: 1 : laiiiean florifère d'iin individu 'mn\. longa), glabra. Flosculi feminei + -^ miii- longi, tnbuloso-filiformcs, a[)ice in;e(pia]iter 4-lobi ; achimiu +^/4mm. îonga, valde puberula. Pappi setae ^ et 9 albidœ corollam ± superaiites, 3V2 mm. longœ. — A Leontopudio twhile (Bur. et Vv.) Beauverd facie ramigero, squamornm. ^' flosculoium anllierorumque structura dilfert. Hab. — YuNNAN : «Mengze, grass bills, 5000'», leg. D' A. Henry (spec. Ç, N" 9903 in herb. Kew : cf. fig. VIII: 1 !). c« Collines, plateaux herbeux deriière Tong-tchouan, ail. 2600-2800 m. », leg. E. K. Maire, juillet 1910 (spec. ? et §, N" 2520 in herb. Bonati ; cf. fig. 1 : 2 !). — Dans riierbier de Kew, cette espèce est représentée par deux échantillons coiuplets, |)résentant l'aspect de la vignette IX : 4, et dont l'un d'eux, scindé en trois fragments aux fins de pouvoir figurer sur une seule feuille du foiMuat habituel des collections de Kew, laisse voir nue épaisse souche ligneuse pourvue de grosses fibres radicales entourées de mycorrhizes. Les feuilb^s basilaires ainsi que les caulinaires inférieu- res sont détruites à ranlhèse; toutefois, de nouvelles rosettes stérile^, à feuilles deux fois plus courtes, mais tout aussi larges et densément laineuses que celles des rameaux florifères, apparaissent à la base de la souche, préparant ainsi la hampe florifère de fannée suivante; les inflorescences, en corynibe non ramifié, étaient toutes à capitules 9 dont un seul nous a fourni au centre une fleur ^ mal conformée (pappiis adventif et étamines Hh avortées). Chez les échantillons de l'herbier Bonati, les rameaux florifères otïrenl le plus souvent un corymbe ramifié selon le type de notre vignette 1 (voir p. 13); toutefois, les formes d(> passage vers le type non ramifié sont assez accusées pour nous permetti'ede ne pas considérer c(^s caiac- tères comme base d'une distinction variétale tant que leur hérédité n'aura pas été démontrée. D'autre part, aucun des exemplaires Maiiv ne se présente à l'état complet: non seulement les racines foid totale- ment défaut, mais tous ces échantillons n'olîrent que de simi)les rameaux fiorifères détachés du tronc principal aux diflérents [)oints d'attache, à la seule exception de deux spécimens pourvus d'une partie de faxe BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE, N» 2, 29 février 1911. 3 Si BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENÈVE (23) lequel, plus déhile que celui des échantillons de Kew, paraissait devoir ramper sur le sol ? — Les fleurs 9 étant identiques chez les récoltes Henry et Maire, c'est d'après les seuls échantillons provenant de ce dernier collecteur (|ue nous avons figuré les fleurs ^ de la vignette IX: 2-5. Sachant combien les organes cT offrent vis-à-vis des organes 9 de meil- leurs cai'actères entrant en ligne de compte pour la constante spécifique, il conviendrait peut-être d'attendre l'occasion de pouvoir analyser des Fig. IX. — 1-13. LEONTOPODIUM ARBUSCULA Beauverd sp. nov. 1: port de la plante d'après échantillon Ç de Kew (réduit 4 '/s fois) : 2 : fleuron v d'après échan- tillon de l'herbier Bonati (grossi 7 fois) ; 3 : lobes d'une corolle ^ (grossi 10 fois): 4: gynécée d'un fleuron \!,k stigmate fortement claviforme (grossi 10 fois); 5: une étamine, à marges jaune-ambré et languette blanche (grossi 20 fois); 6 : réceptacle d'un capitule v, ± plan (grossi 0 fois); 7 : écaille d'un capitule ^, extérieure et vue de dos (laineuse) en «, moyenne et vue de face (glabre) en b, nervure médiane ramifiée au sommet (grossi 7 ^/^ fois) ; 8 : fleuron Ç, d'après échantillons de l'herbier de Kew et de l'herbier Bonati (grossi 7 fois): »: gynécée 9 après ranthèse (gro.ssi 11 fois) ; 10: réceptacle d'un capitule 9, fortement conique, herbier de Kew et herbier Bonati (grossi 6 foisj; 11 : écaille moyenne d'un capitule 9 (grossi 7 fois); 12 : feuille caulinaire moyenne d'un échantillon 9 (Kew), vue dessous en h, coupe transversale en a (grandeur naturelle) : 13 : feuille moyenne d'un rameau florifère ^, herb. Bonati (grossi 7= fois). — 14-20, LEONTOPODIUM NOBILE (Bur. et Fr.) Beauverd; 14 : feuille caulinaire, à bords finement ondulés- sinués (échantillons typiques et collection Bonati ; grandeur naturelle) : 15 : fleuron y , collection Bonati (grossi 7 fois) ; 16 : lobes d'une corolle ?? (grossi 10 fois); 17 : gynécée $, à stigmate insensil)lement acuminé, plus étroit que le reste du style (grossi 10 fois) ; 18 : une étamine, à marge.s blanc-hyalin et languette jaunâtre (grossi 20 fois); 1!> : réceptacle d'un capitule Ç, + plan (grossi 6 fois); 20 : écaille moyenne du péricline. vue de dos (laineuse) en d, et de face (glabre) en c, à nervure médiane simple, on ramifiée au sonnnet (grossi 5 fois). (24) G. BEAUVERD. CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DES COMPOSÉES 35 pieds cf de la plante de Kew, considérée comme véritable type du L. Arbiiscula, avant d'affirmer l'absolue identification de cette espèce avec le N" 2526 du R. P. Maire; el, pour sa part, cet exsiccata demande aussi un complément d'examen concernant son aspect général entier et notanmient celui de ses racines. Eidin, une objection qui j)ouvait être soulevée et que nous avons tenu à élucider, réside dans le fait de la grande ressemblance que la nouvelle espèce présente vis-à-vis du L. nobile décrit d'après écliantillons rappor- tés du Szé-tchuen en 1890 par M. Bonvalot lors de son voyage en Asie avec le Prince Henri d'Orléans (cf. Morot, Journ. de Bot., V: 71, janv. 1891). Grâce à un échantillon autbentique conservé à l'herbier Boissier, l'on peut facilement constater les dilïerences suivantes: a) un premier caractère extérieur réside dans le port de la plante, toujours rigide et totalement dépourvu de rameaux feuilles chez le L. nobile ; b) la forme et la couleur des feuilles ne sont pas identiques chez les deux plantes: comparez sur vignette IX les figures 13 et 14; c) la pubescence du G. nobile comporte de très petites glandes pluri- cellulaii'es disséminées sur les feuilles et le haut des tiges, parmi les longs poils densément enchevêtrés constituant la pubescence habituelle (voii' tig. IX : 14 y et /). Ces ditîérences sont renforcées par d'autres caractères tirés des fleurs ^ telles que nous les avons rencontrées dans l'herbier Bonati (leg. E.-E. Maire, pâturages des hauts plateaux derrière Tong-lchouan, 2600 m., juin 1910, N" 2514): non seulement C(4te part de L. nobile présente aussi des formes de passage enti'e l'inflorescence en corymbe ramifié et le corymbe simple, mais encore les dimensions de la corolle, la forme des étamines, celle du disque et surtout la structure du style (qui joue un rôle si important dans la classification des Composées) con- courent avec les points précédents et celui tiré de la nervation des écailles (nervure ramifiée au sommet chez L. Arbuscula, et simple dans toute sa longueur chez L. nobile) pour bien séparer spécifiquement ces deux espèces d'ailleurs affines et voisines du L. sinense Hemsley. La vignette IX donne en 14-20 les principaux caractères différentiels du L. nobile mis en regard des homologues du L. Arhu.scula (fig. 2-13); il convient de compléter ce tableau par l'indication des principales mani- festations extérieures : i" L. Arbuscula, plante dépourvue de glandes, de + 50 cm. de hau- teur, à tige ramifiée dès le milieu et à rameaux longs de + 20 cm. por- tant de nombreuses feuilles élargies-auriculées à la base + trinerviée, à marges entières et à pubescence d'un jaune olivâtre à l'état jeune (blanc cendré à l'état adulte); fleurs mâles à étamines courtes présen- tant une zone blanc-hyalin entre les marges et le connectif jaune d'ambre; stigmate fortement Ha vi forme ; écailles moyennes du péricline à nervure médiane divisée au sommet. 2' L. nobile, plante atteignant jusqu'à 70 cm. de hauteur (selon Bureau et Franchet: je n'ai pas vu de pied complet!)^ à tige toujours simple, munie de nombreuses feuilles élarfiies-spathulées au sommet, rétrécies- auriculées à la base, uninerviées, à manjes ondulées et à pubescence d'un blanc-ochracé surtout sur la face inférieure, pourvues, ainsi que le som- met des tiges, de très petits poils glanduleux pluricellulaires, à cellules unisériées (visibles à la loupe seulement); fleurs mâles à étamines 36 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (25) longues ( marges blanches et connectif jaunâtre) ; stigmate lotiffuement acumiué, non claviforme; écailles moyennes du péricline à nervure médiane non ramifiée. Ces deux plantes offrent en commun les caractères suivants : tiges , très régulièrement feuillées, à feuilles discolores épaisses et à nervure niédiaiie fortement accusée sur la face inférieure, même cliez les feuilles radiales, akènes c/ excessivement courts ; inflorescence à corymbe tantôt simple, tantôt + longuement ramifié. Sauf pour les oi'ganes c/ encore inconnus, ces caractères sont compatibles avec ceux du L. sincnse dont nous avons examiné le type Ç conservé à l'herbier de Kew : il ne nous paraît pas improbable que par la suite, la découverte de types inter- médiaires ne nous conduise à subordonner tant le L. Arhuscula que le L. nohile au L. siiwthse, (\m pour le moment n'en est séparé que par des caractèi'es tirés de la nervation des feuilles, de la dimension sensible- ment plus restreinte des fleurs Ç et de leur pappus (32 72 mm.), puis de la form(> beaucoup plus profondément et irrégulièrement dentelée des divisions du péricline (cf. .Journ. of Linnean Soc. bot,, XX111:424, tab. 12, London, 18H8); (juant aux autres caractères difTérentiels signa- lés par Bureau et Franchet (in Morot, Journal de botaïuque, V: 71, Paris, janvier 1891), nous avons vu plus haut (p. 13-14) qu'ils ne pré- sentaieid pas l'importance qui leur était attribuée. XII. — Lentopodium hastatum Beauverd, sp. nov. ; typus in herb. liorl. bot. reg. Kew; cf. hg. X. — Herba stricte dioica, multic("i)S, basi fruticulosa. Caulis simplex, albo-lanuginosus, ereclus, ± 25 cm. altus, crnssitie + 1 ^/-i mm., satis foliosus (folia caulina — 30). Folia ha.silaria sub anthesi destructa, caulina inferiora longe triangulato- haslala (superticie + 15X4 mm.), superiora sensim lineari-lanceolata vix angustissime lineari (superficie + 20X1 mm.), basi + aiiriculato- amplexicaulia, supra laxe cinereo-canescentia, subtus albo-lanala, mar- gine + revolula ( f. inferioribus exceptis), apice attenuata, mucronulata ; f. radianiia auguste elliptico-linearia (superticiedi22x2mm.j, sulitus uninervia, apicéattenuata, mucronulata, utrinque dense albo-tomentosa, margine valde revoluta. Capitula unisexualia, mediocria (±4^7- '"'"• dianj.), extus + lanuginosa, 9-19 in cymain compositam + laxe con- gesta. Flosculi hermaphroditi mihi ignoti. FI. feminei e l)asi aliq. iatiore lubuloso-filiformes, +2 1/2 mm. longi, apice 4-lol)i, sub lente regulariter limbriato-papillosi ; styluH non exsertus (semper?); achxnia pu'benda, +'Vinim. longa; pappi sehc corolla longiores (+2V'2mm.), scabridube, a|)ice breviter l)arbellatie, non incrassata'. — Specie insignis iider L. foUoHum et L. Dedehenaii média. Hab. — China: Sz^e-chuen ocndenlalis, prope Ta-chien-lu, ait. 9000-13500', leg. A.-E. Bratt, 1890 (N" 499 in herb. Kew!). Dans l'herbier de Kew, une annotation au crayon assijuile cette plaide à l'une des variétés du /.. alpimitir. «vix L. alpiinini (lass., sed = I)ela\av ad col. Hei-chan-men 14-VI-1887 Cnapltalium alpinmn var. 7o//o.s'«Vrancliel. 17-IX-08 .1. B. I). ». La conqiaraison avec le type de Franchet et le N" 2(t(>5 de Delavay ne permet pas de maintenir cette identilication ; d'autre i)art, le L. Dedckeiisii, dont l'aspect offre beaucoup plus d'analogie avec la plante de Pratt, s'en distingue non seulement par son port beaucoup plus élevé (60-80 cm.) et ses tiges plus grêles (26) G. UEAUVKRD. CONTRIliUTIONS A l/l-Tlllh DKS COMI'OSKKS 37 produisant de nombreux rameaux stériles à l'aisselle des t'euilies caidi- naires médianes (»n supérieures, mais eucoi'e et surtout par des carae- tères tirés de la slruc- ture llorale. Ne con- naissant pas d'individus (/ de la plante de Pratt, nous (loimons ci-des- sous les caractères dif- féi-entiels établis sur les seuls pieds $ des deux espèces : /v. Iidstahim, souche multicaule à liges sim- ples de ± 25 cm. de hauteur, nuuiies de iKHuhreuses feuilles, ri'guliérement espacées de + 10 mm., à base élargie hastée-auricu- lée, les basilaires pla- nes, ± courtes et insen- siblement atténuées au sonnnet, les supéri(Hi- res de plus en plus linéaires et allongées, à marges révolutées en dessous, les radiales très étroites, fortement révolutées sui" la face inférieure, atténuées aux deux extrémités; écailles moyennes du péricline, longues de 8 mm., à nervure mé- diane raniifi(''e dès la base; Heurs $ longues de2 V^mm-1 à lobes de la corolle frangés de petites papilles serrées, à akène pubérulent {± ^/4mm.) muni (Tini très petit carpopode aniui- îaire ; (lisque court ; soies du pappus peu nombreuses (+ 15), follement concrescen- tes à la base, longues de 2 mm. Fisr. \. - LKONTOPODIUM HASTATUM Beauverd sp. nov. : 1 : pcirt de la plante (rédiiit 3 fois); 3: fleuron Ç (grossi 14 fois); 3 : lobes de la corolle 9, à bords frangés -papilleux (grossi 80 fois); 4: gynécée Ç (grossi 17 fois); 5: écaille moyenne du péricline, à nervation médiane subrand- fiée-anastoniosée et marges brunâtres (grossi 11 fois) ; 6 : un capitule et sa feuille radiale à marges enroulées, vue dessous (grossi 1 '/î fois); 7 : feuille caulinaire supérieure, vue dessous (grossi 2 '/î fois). — 8-9, comparaisons avec L. DEDEKEN8II (Bur. et Fr.) Beauv. ; 8 : akène Ç du L. Dedfkenaii à carpopode Ji longuement cylindrique (grossi 14 fois) ; » : lobes d'une corolle Ç, à bords ± ciliés de longues papilles éparses (grossi .30 fois). — rf= disque; h = carpopode iliypocarpe); sp.= stylopode. L. iJcdcfit'Huii, souche unicaule (toujours?) à tii,^es très grêles, rigides, liaules de OO-XO cm., à très nombreuses feuilles lineaires-révolutées, rai)|)rochées de + 3 mm. dans la moitié 38 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (27) inférieure, puis de plus en plus distantes (8-80 mm.) dans la moitié supérieure de la tige, celles de la partie moyenne pai-fois jr munies à leur aisselle de rameaux feuilles stériles (Delavay, N" 610!), les supérieures fréquemment (mais non toujours!) pourvues de longs rameaux tlorifères non feuilles, à base embrassant la tige par deux petites oreillettes arrondies et à sommet très longuement acuminé, fine- ment mucronulé; les radiales très longues (± 30 mm.), i canaliculées en dessus, à bords enroulés en dessous ; écailles moyemies du péricline longues de 3 V^ mm., à nervui-e médiane non lamifiée; tleurs Ç lon- gues de ± 2=^/4 nnn., à lobes de la corolle pourvus de quelques longs cils papillaires espacés, à akène très pubérulent (±-/3 mm.) nuinid'un long carpopode parfaitement cylindrique; disque très allongé; soies du pappus 20-25, longues de 2 ^'/i nun. En résumé, c'est par une dillerente disposition des feuilles caulinaires, un autre système de nervation des écailles du péricline et une structure des fleurs "9 bien particularisée dans la forme du carpopode que les L. Dedehenm et L. hastahun doivent être séparés; il conviendrait toute- fois de faire des réserves sur les caractères dilTérentiels que pourraient olfrir les tleurs ç, notamment la forme des étamines et celle du stigmate. Xni. — xLeontopodium Jamesonii Ueauverd, hybr. 110 v. == L. alpinum var. vampeslre Ledeb. X nionocrpholuiti Edgew. ; typus in herb. Kew. — Herba depressa valde stolonifera; caulis sulmullus (5-tO mm.) albo-lanuginosus; folia spatbulata cinereo-canescentia ad apicem stolonum tlorigerorum vel sterilium in rosulas ± laxe imbricata; /'. radiantia brevis, subtus cinereo-incana, supra albo-tomentosa (non densissinie sulfureo-lanuginosa ut in Leonlopodio monocephalo Edgew.); capitula homogan)a, solitaria (vel rarius 3-5); involucri squamae sub- integra;, non laciniatiie, extus lanato-tomentosœ, intus glabratte, mar- gine atro-luscie. Hab. — \\¥A\. Himalaya: «GurbwaI, june 1846^), leg. D- Jameson. l'oi't d'un L. monoceplialum Edgewortb, mais pubescence, forme des feuilles et des écailles périclinales du l. alpinum var. campeslre, qui se présente (Tailleurs fréquemment sous une l'orme naine et monocépbale dans les liantes stations liimalayenues où vit le L.monovephalunt. — Le seul échantillon que nous avons vu de cet hybride ne comprenait que des fleurs ^ ; toutefois, d'après les expériences relatées par Sundermann in Allg. bol. ZeHsvlirift (190G) : 92, les Léontopodes hybrides présentent des akènes 9 à graines fertiles, tout au moins chez les espèces hétéro- games ; cette observation permet d'envisager chez les produits spontanés la possibilité de leur reproduction par semis et de la tixité des hybrides. XIV. — X Leontopodium Chamsejasme Beauverd, hybr. nov. = L. alpinum var. subalpininn Ledeb. X />■ Jacotianiim Beauverd; typus in herb. Kew. Herba Ccespilosa-rosulifera, hstolonifeia ; caulis suberectus, ± 5 cm. allus, cinereo-lanugiuosus; folia basilaria sulispa- thulata (superficie ±8X2 mm.) sub anlhesi non destructa, utrinque dense albo-lanata, w?/////r/ (superlicie ±6X ^/-' hioi.) utrinque cinereo- tonientosa, subtus ± uiiinervia, apice muci'onulata; radianlia breviter triangulala (supeificie ±6X4 mm.), dense albo-lanuginosa; capitula (4 mm. dinm.) homogama, 5-7 aggregata (ut in L. aipino); involucri (28) G. BEAUVERD. CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DES COMPOSÉES 39 squamae iiitegrœ, extus ± lanugiiiosœ, intus glabratae, margine fuscae, dciiliciilatge. Hab. — riEG. Himalaya: Laina-Kongua, 16000', leg. ?24 jul. 1849. — Port crun L. Jacolianum très laineux, à rosettes rapprochées et stolons courts ou nuls; les feuilles basilaires dressées et présentes à l'anthèse comme chez le L. alpimtm var. suhalpinum sont d'un type intermédiaire entre les deux parents; les feuilles cauliiiaires, très courtes, ne possèdent qu'à un degré fort atténué la nervure médiane si caractéristique de la face inférieure des feuilles du L. Jacotianum, dont elles offrent le mucron apical tout en possédant un type de pubescence identi([ue à celui du L. alpinum var. subalpinum ; enfin les feuilles radiales ainsi que la forme des écailles du péiicline sont identiques à celles de la var. subalpinum Ledebour, tandis que la pubérulence des akènes rappelle celle du L. Jacolianum. — Dans l'herbier de Kew, cette plante fait partie d'un lot où les formes les plus typiques des deux parents sont mélangées à d'autres individus ambigus dont la structure foliaire pourrait bien cadrer avec celle d'hybrides « var. subalpinum ;> Jacotianum ^^ et « //. liimalai/anum cum L. tilpiiititn var. suhatpiinnn, L. Junilianum, L. monoccphahnn et X L. C liant œjusme. rieprésentée en 3 échantillons dans l'herbier de Kew, cette plante se distingue par ses rosettes tant fertiles que stériles à feuilles inégales, tantôt du type monoccphalum, tantôt du type Jacotiunum ; les feuilles caulinaires tiennent Fexact milieu entre les deux parents, taudis (pie la face supérieure des feuilles radiales otfre la pul)escence caractéristique du L. iitonocephaUnn ; les capitules et les écailles du péricline ont une tendance plus accusée au type L. Jacotianum. Elle ressemble aussi quehjue i»eu au X l^- Chanurjasme, dont elle se distingue à prenu'ère vue par des stolons beaucoui» plus allongés, des rosettes franchement hé.téroi)hylles, des tiges florifères plus courtes et des feuilles radiales plus grandes, à pubescence jaunâtre et plus longuement laineuse; en un mot, pai- plusieurs caractères attribuables au L. moHocepItalum et manquant apparemment au X I^- Chamœjasntc. Tous ces hybrides se rappoi'tent à des parents dioiques ou subdioïques du sous-groupe des Intermediu et de celui des Slolonifem ; nous n'avons observé aucun akène fertile chez les fleurs 9 analysées. (30) C. HEAUVEHl». CONTHIHUTIONS A l/ÉTUDE DES COMPOSÉES 41 B) Nouvelles recherches sur le genre Raoulia (Communiqué en séance du 8 janvier 1912) Dans lin incniicr aiticlc ' sin- ces furieuses (Inaphaliées propres à la iNouvelle-Zélande, nous avions séparé des anciens Raoulia deux genres mm\i':\v\\ (l'si/cliropli!//on cl Eiiuirlia) basés sur des caractères ([ualitatifs et (pianlitalil's (pie nous laisluns ressortir dans un tableau t;ra|)hique ^ 011 tii^iiraieiil (pichpies points de doute relatifs à des indications contra- dictoires relevées dans la litlérature du sujet, mais non vérifiées sur des écbantillons tvpi(pies ou authentiques. Cette lacune avant pu être comblée grâce à l'extrèiue obligeance de M. le Directeur Cheeseman et de M. le Docteur Pétrie, j'ai Tlionneur de communicpuM- les résultats détaillés aiix(piels ce complément d'analyse m'a conduit, cl d»' les résumer |)réalablemcnl comme suit : I. — Autonomie des Ewartia ; subordination des Psychrophyton aux Raoulia. — I" Le genre AVr/r/m doit être maintenu en le rcnfoirant d'une quatrièmi' espèce, conformément à ja notice illuslrée publiée dans le //////. Soc. bol. (knèvc vol. 111 : 2ô3 (1911 ) d'après les |)récieux matériaux envoyés par M. Ewart ; 2" Le genre r.^yrltropln/loii, au contraire, doit être subordonné défi- nitivement aux liaoulia a titre di; sous-genre, le //. /V/r/Vy/.s'/.s-, que nous n'avions pas encore analvsé (cf. 1. c. : 232), constituant précisément un type de transition d'autant plus indiscutable que du côté des P.sj/chro- p/ii/loN nou\elleiiient examinés, nous avons observé chez cerlains orga- nes (les stigmates tout spécialement) des formes exclusivement admises iiis(iu'alors'(lans la constante générique adverse: désormais leur carac- tère ambigu supprime l'une des principales limites entre les Raoulia et les Psychrophjitoii. W en est de même pour ta valeur des caractères (lualilati/'s attribuée dans notre ancien tableau aux Heurs staminées fer- tiles ou aux tleiirs staminées stériles, ainsi (pie |(our la valeur des carac- tères (iiianlitatif.s établie sur le nombre des tleurs ç (fertiles ou stériles) mis en regard de celui des tleurs Ç dans tous les capitules d'une même espèce donnée : l'inconstance des rapports numériques chez certaines espèces (-t la constatation l)ien établie de la présence d'un ovule siis- cei)tible d'être fécondé chez les akènes Ç de la plupart des Raoulia que nous avons examinés à nouveau, ne permettent plus de conserver à reiisem])le des autres caractères dilTérentiels une valeur suffisante pour le maintien de deux (^onstanles génériques. Le nouveau tableau synop- ti(pie ci-joint, donnant d'après leurs caractères les plus importants une émimération comparative de toutes les espèces et variétés cc)nnues du genre Raoulia (sensu lato), permettra de mieux saisir à la fois les liens î»ar lesquels s'établit l'unité du genre et les différences servant de cri- tère à ses groupements subdivisionnaires. 1 Cf. HuU. Soc. bot. Genève, vol. Il : 208-235, déc. 1910. 2 Cf. I. c, p. 217. TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA CLASSIFICATION DES ESPECES ET VARIÉTÉS DU GENRE RAOULIA Caractères Caractères qualitatifs Caractères auxiliaires ■ Caractères certains et constants. quantitatifs Canituies Po sitils Négatifs S — ■ «J nvoluc. Feuilles caulinaires tn S S S- D Caractères variables ou insuffisam- ment observés. ? Caractères incertains, ou cités dans la littérature mais non vérifiés. •J3 's «a as S » -Cfl ■^ a > « —3 Soies du pappus largement compriiiées (fa Pappus ?^ à papilles apicales clavifoi E3 ^ = i -S e ,.; -S -S g — =^ o ** »> g S g ■S .£ -^ ** i -^ r: -S - g 1 f ^ « ^ .«J ■s= g- .. "■ '^ s. • 1 .| - • tcaiiies intérieures du périelioe étale Ecailles intérieures du péri'line dress à sommet tronqué, imbriquées. a 'tu % •=> c3 «> ■eu =3 «9 tin U9 •« a «9 « a a à sommet acuminé ou acieolaire fortement pliées, distiques - = : = — :=- = 5 i ^ iS X >< = X X Sl| A. Subg. Psychrophyton |, Ï.R. subulata Hook. (1200 2000 m ). 9 ? ■ ■ ■1 ■ ■ B.. B. 1 2. » ea;mm Hook. (1.350-2000m.) .. . ■ ■ ■ ■ ? . B ■ . B = ( 3. » ?Ha»n7/ar ■ . ? ■ 1 ■ ■■ 1 B ■ . D [ n r f 1 ■ ■■■1 ■ ■■■1 ]■■■. ' ■■■ 1 ■ B B D B 1 D 1 r 1 » » var. rt/)/ce-?i7(;rrt Kirk. 1 1 ■ D 8)17. » Monroi Hook. (0-1150 ni.) 1 1 ? 1 ■ ■■n ' BBB- « 1 / . . . . s 18. » C/teesej/i«HH' Beauv. (+ 1000 m.) 1 ■ ■ ' ..B B.. B.. B.. ^uïilO. » //aas^H Hook. (.300-1200 m.). n r 1 D r :bbb IBBB BBB. ■ ■ • .■ |20. » tenuicaulis Hook. (0-1650 m.). ■ "' ' ? ■ - . 1 » » var. pusilla Kirk ■ '1 ■ ^ , ^ î .. (32) G. BEAUVERD. CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DES COMPOSÉES 43 La lecture de ce tableau gagnerait assurément en clarté par la sup- pression (les colonnes IV et VJil, relatives à la fertilité des akènes ^ : cette i-ul)ri(iue n'a été maintenue, à titre de comparaison avec le tableau |)ubllé dans une précédente étude sur les Gnai)haliées (page 217 du /iiillr/i)) ^(>l. II, 1910), que pour mieux établii- la nullité de ce carac- lèi'c en tant qu'établissant une distinction générique entre les liuoulia et les Psychrophyton . Abstraction faite de ces deux colonnes, l'examen comparatif des autres rubriques nous conduit aux conclusions sui- vantes : 1" Les caractères quantitatifs tirés de la plus ou moins grande pré- dominance des tleurs $ ou des Heurs 9 chez les capitules d'une espèce donnée ne sont pas suffisamment fixes pour acquérir la valeur d'une constante générique : outre les types ambigus olferts par les Raoulia l'di-liii, H. .suhsericea, IL ylahro, H. .subiilala, li. Youtu/ii et /»'. Heclori var. mollis dont les capitules olfrent fréquenunent autant de Heurs ^ que de fieurs Ç, le //. Petriensin appartient franchement, sous ce rap- port, au type Psychrophylon par l'évidente prédominance des fleurs ^ sur les fleurs Ç dans chaque capitule. 2" Bien que plus homogènes, les caractères qualitatifs soufl"rent quelques exceptions qui établissent une transition douce entre le type Psychrophylon et le type Raoulia : non seulement les //. Parkii, A', siib- sericea et R. l'elriensis offrent des soies $ dont le sonnnet est nuuii des papilles claviformes du type Psychrophylon, mais encore dans une même espèce donnée (le P. Heclori) l'une des variétés possède des akènes + hirsutes du type Psychrophylon, tandis que l'autre variété (var. mollis Buch.) les a glabres comme chez toutes les espèces du type Ëu-Raoulia ; enfin, le R. Pelriensis, tout en pi'ésentant un pappus dont les très nombreuses soies rappellent franchement par leur nombre celles des Eu-Ruoulia, est nnuii connue nous l'avons vu des papilles claviformes du pappus ^ des Psychrophylon et en possède même fréquenunent, l)ien qu'à l'état tératoiogique, les soies partiellement ou totalement fasciées par 3-7 ou davantage (cf. fig. XI : (i, et lig. XIII: 11 h.). C'est cette dernière constatation, commentée ci-dessous, qui a été d'un |)oids décisif pour nous déterminer à subordonner les Psychro- phylon aux Raoulia à titre de sous-genre : sans l'existence du R. Pelriensis, admis désormais comme pivot du genre sensu lalo, cette subordination ne se justifierait que difficilement. 3" Il n'existe aucun Eu-Raoulia à akène soyeux, ni aucun Psychro- phylon à soies du pappus normalement simples et ténues. ¥ La structure foliaire, tant des écailles involucrales que des feuilles caulinaires, ne saurait intervenir comme critère générique ; en revan- che, elle ofl"re par sa fixité un caractèi'e de la plus grande importance pour les distinctions spécifiques, ainsi que pour le groupement des espèces en sections secondaires. — A noter que les caractères tirés de la nervation des gaines foliaires (feuilles trinei'viées et f. uninerviées) n'ont pas été portés sur le tableau : ils ne sont signalés que dans la nomenclature des sous-groupes chez les Psychrophylon, dont toutes les feuilles sont uninerviées sauf chez la section des Trinervcs; chez les Eu-Raoulia, toutes les espèces sont à feuilles trinerviées sauf le R. lulescens, régulièrement uninervié (cf. Rullelin II : 222, fig. V) et le /•'. lenuicnulis dont les feuilles des tiges florifères sont le plus souvent uninerviées (cf. Rullelin vol. II : 223, fig. VI : 6) tandis que celles des 44 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (33) tiges stériles sont fréqueminent trinerviées à la base. Quant aux écailles du périciine, les Eu-liaouliu les ont rayoïuiautes chez 5 espèces (-}- 2 variétés) sur 10, et les Psi/cfirop/ij/fo» chez 7 espèces sur iO. .> La répartition altiludinale accuse deux catégories de formes selon leurs limites hypsométriques extrêmes. La première catégorie com- prend les plantes répandues dès le niveau de la mer jusqu'à l'altitude de 1200 ou même 1600 m.; la seconde catégorie est composée des formes et unités spécihques ne descendant guère an-dessous de 1000 m. et montant le plus 'souveiU .ius([u'à 1800-2100 m. Dans cette dernière catégorie, Fou remarque 1" le li. Pcfrietisis ei^" touiile'è Psych/'uplujton, l'exception du //. Goi/nui qui descend jusqu'à 400 m. sans paraître s'élever au-dessus de 1500 m., n'étant qu'appai'ente en raison du climat plus froid de l'île Stewart où cette plante habite exclusivemerd l'étage montagnard; dans la seconde catégorie se rencontrent tous les Eu- Haouliu, sauf le //. Peiricnsis Kirk, espèce alpine des provinces les plus froides de l'île australe ; l'emarquons toutefois que les H. Parkii, li. .sulm-ricea, H. lutescnis et /»'. Hdd.stii ne paraissent pas descendre au-dessous de 300 m. d'altitude, et manqueraient par conséquent à l'étage liltoi'al ; (|uant au A'. ChcrscDianii, nous n'avons ain^me indi- cation précise sur l'altitude où il a été récollé, l'étiquette ne i»oi'tant qu'une mention de localité : « Awatere River, Marlborough », station vraisemblalilement sub|)latMtiaire et relativement tempérée en i-aison de l'orientation du l)assin de l'Awatere ouvert sur le détroit de Cook. Toutes ces remarcpies confirment dans une large mesure les obser- vations publiées à la page 235 de ce Bullclin (vol. II, décembre 1910); seule — mais ce point est capital — la présente observation « 2" » infirme l'argument « 1"» de 1910 favorable à l'autonomie des Psi/chro- pliytun. Voici au surplus une nouvelle l'emarque qui nous paraît de nature à renfoirei- le poiid de vue favorable à la réunion de ces deux groiqx's : II. — Observations sur la structure des aigrettes et leur rapport avec celle des feuilles. — En analysant le pappus du groupe des /'syc/iruplii/lon, l'on r(Miiarque fréquemment, à titre d'anomalie, quel((ues-unes des soies qui au lieu de restei' largement comprimées de la base au sommet, présentent un ou plusieurs filaments^ se détachant de leur entitt* à des hauteurs vai'ial)les et constiluant en quelque sorte un acheminement vers le type des soies ténues et entière- ment libres du groupe des Eu-Raouliii : dans la vignette XI, la figure 6 mise en regard de 7 (type Psi/c/irop/ii/lo/t) et de 8 (type Eu-IhumUa) peut donner une idée de cet état de transition. Bien mieux, grâce à la découverte d'une anomalie observée sur une tout autre Gnaphaliée (le Lcon/opoiliiiiii inil)il(\ dont il sera question dans une note spéciale), nous avons pu i-econstituer l'échelle des phases de transition en vertu des- (pielles la feuille ordinaire passe pai" l'état d'écaillé périclinal(> pour aboutir aux diverses foi-mes caractérisant le pappus. Laissant ici de côté les transitions scpiamiformes affectant certains Anapholin (p. ex. A. ciuicifoUa , A. luihifji'na, etc.), Helichrijstn» (H. (ippoidiciila/inti, H. .sesaiiioide.s), Lucilia (L. avuiifolia, L. cotioidro, etc.) et autres geni'es voisins, par la sclérificalion apicale de leurs feuilles caulinaires supé- rieiM'es (numies aloi's d'un appendice paléacé de plus en plus accusé à uK^smc (pie l'mi considèi-e la proxindté plus grande du capitule), (34) G. BEAUVERD. COM'RIBUTIONS A L'ÉTUDE DES COMPOSÉES 45 iKnis lie retiendrons ([uc le mode de transforniation oll'crl |);ir |c> /{(H)i(//(i, dont l'a|iparitioii des tissus paléacés n'est plus du type apical, mais bien inari-inal (voir ti<ï. XI : '2-8-4): en même teni[)s (pie la ner- vure médiane s(> ramilie de moins en moins jusqu'aii point oi'i elle n'est plus représentée que par une faible ligne simple (fig. \( : 4), l'on voit la puhesiNMire apicale diminuer (rimportanee fiour disparaître tout à lait, tandis ([ue les tissus scléritiés marginaux gagnent peu à peu le sommet des écailles à mesure que celles-ci sont situées [ilus à l'inté- rieur du capitule. Dans l'anoiiialie citée du LeovlopodiiDu itoh/lf, une écaille pappoïde, développée à la base de rakèiie sur le rebord du car- popode, nous présente encore une nervure médiane distincte juscpfau sommet de la soie centrale, taudis ([ue les filires latérales du tissu (|tlus ou moins disjoint) rappellent beaucoup les soiesÇdu pappus normal des Gna|)haliées : ce cas tératologique remarquable établit ainsi la transi- tion entre les écailles du péricline et les soies plus ou moins lasciées constituant le pappus des Psijchroplnilon ou plus exceptioiinellement du iiaoulia Pétrie iisis : de là au jiappus ténu des autres lidoiilid, à soies non fasciées, c'est-à-dire libres jusqu'à la base, la ditîérence ne saurait être suffîsamnKMit ai)pi-(''cial)le pour acquérir la valeur d'un caractère génériipu'. Fig. XI — Tr;nisitiniis observées entre les feuilles cauliiiaires, les écailles du péricline et les soies du pappus chez tinelqvies Gnaphaliées : 1 : feuille caulinaire de Eaoulia Monroi Hook. f. 2 : » extérieure du péricline de Raonlia Monroi Hook. f. S : écaille ordinaire dvx péricline de Raoulia Monroi Hook. f. ■* : » intérieure du péricline de Raonlin Monroi Hook. f. 5 : aigrette papjxiïde anormale observée sur le carpopode d'un Leon- fojjoi/iiiin nobile. ' « : pappus anormal épicarpique chez quelques Psfichrophiifon. "^ : • normal épicarpique chez le sous-genre Pgyrhrophyton. 8 : » » » » les Raoulia (sensu stricto). m. Clé analytique des espèces et variétés du genre Raoulia. — Tel (pie nous le connaissons actu(dleiiient, le genre 46 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (35) Raoulia se distingue par les points suivants des Gnaphalium , dont il possède le style § à branches du stigmate divergentes et plus ou moins obtuses-papilleuses au sonnnet : 4" pas de rosettes de feuilles basilaires distinctes des feuilles cauli- naires ; 2" inflorescence toujours monocéphale ; 3" soies du pappus non pectinées à la base. Conti'airement à ce que nous venons de voir chez les Leontopodiwm^ dont les unités spéciliques sont le plus souvent difficiles à distinguer les unes des autres tout en permettant d'une manière relativement aisée à reconstituer leur libation phylogénétique, les Raoulia présentent en deux sous-genres tranchés des espèces bien délimitées échappant toutefois cà des" manifestations telles que celles de la dioïcie, de Tbomo- gamie, de Tabsolue stérilité des akènes §, etc., qui sont de nature à nous renseigner sur l'âge relatif des diverses unités et permettraient de leur assigner ainsi une place dans réchelle évolutive du genre : toutes nous apparaissent comme des entités d'une égale valeur, et seule la dilTérence entre les soies fasciées du pappus des Psychi'ophyton et celles totalement disjointes du pappus des Eu-Raoulia nous autoriserait à proposer une distinction chronologique entre ces deux groupes dans le sens de la plus grande ancienneté des Psychropliyion, hypothèse ren- forcée par l'examen des caractères quantitatifs, qui décèle chez les capi- tules de ce sous-genre une prédominance constante des fleurs herma- phrodites. Il est d'ailleui's frappant de vérifier cette règle sur le Raoulia Pefriensis, seul d'entre les Eu-Raoulia à manifester une très évidente prédominance de Heurs v dans tous ses capitules et à posséder quel- ques soies imparfaitement fasciées mélangées aux soies ténues de son pappus. — En rappelant que la structure foliaire offre les constantes les plus absolues pour la délimitation des espèces, nous établirons comme suit la table analytique des Raoulia : 1. Pappus à 13-25 soies largement fasciées-comprimées, les ^ munies au sommet de papilles claviformes; akènes longuement soyeux-hirsutes (sauf parfois chez R. Heclori); capitules à fleurs ^ plus nombreuses que les Heurs Ç (sous-genre Psychrophyton) 2 . — Pappus à 50-100-150 soies très ténues (rarement mélangées de soies fasciées : R. Petriensis) libres entre elles, mais à base concrescente par 15-25 faisceaux; sommet des soies ^ identique à celui des soies Ç (sauf chez R. Petriensis, R. Parkii et R. subsericea où les papilles apicales sont + claviformes); akènes toujours glabres ou + l)rièvement pubéru- lents, mais jamais soyeux-birsutes; capitules à fleurs Ç plus nombreuses que les fleurs ^' ou les égalant en nombre (sauf cbez R. Petriensis, où les fleurs ^ sont beaucoup plus nombreuses que les fleurs Ç). — Sous-genre Eu-lUoui,iA 12 2. (PsYCHitoPHYTON). — FeuilIcs densément imbriquées, à gaine uninerviée (nervation simple, ou ramifiée à l'extrémité du limbe seulement), à limbe acuminé. arrondi ou tronqué-rélus au sommet (| 1 : Uninerves et § 2 : Trnncat(v) li — Feuilles imbriquées ou non, à gaine +; trinerviée dès la base (nerva- tion lrij)le ou (|uinluple, ramiliée-anaslomosée vers sa partie supérieure, à limbe obtus ou aigu au sommet, mais non tronqué-rétus (§ 3 : Trinerves) 8 3. Nervation foliaire toujours simple; limbe acuminée ou arrondi au sommet ( § 1 : Uninerves) 4 (36) G. BEAUVERD. CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DES COMPOSÉES 47 — Nervation foliaire + divisée au sommet; limbe évidemment obtus, tronqué ou rétus. mucronulé au sommet (g 2 : Triincalœ) 6 4. [Uninerves). — Limbe très glabre, acuminé-subulé au sommet; écailles du péricline dressées (non rayonnantes), à bords denticulés; akènes à pubes- cence longuement claviforme l. R. subulata Hooker f. — Limbe très arrondi à l'extrémité, glabre intérieurement (sauf au sommet), densément velu-soyeux extérieurement 5 5. Feuilles longues de + 5 mm., linéaires, + élargies vers la base: écailles intérieures du péricline dressées IL R. eximia Hook. f. — Feuilles longues de + 3 mm., spatulées, élargies au sommet; écailles du péricline rayonnantes, à bords entiers: pubescence des akènes longueu)ent acuminée IIL R. mamillaris Hook. f, 6. (Truncalœ). — Feuilles très obtuses-spatulées, larges de + ^/4 mni.. + rélrécies au milieu (V2 mm.), puis élargies à la base (ih^/s mm.); glabres extérieurement, sauf quelques longs cils épars vers la base, très glabres intérieurement, sauf une bouppe dense de très longs cils au sommet; souclie à ramifications dicliotomiques très serrées fortement ligtieuses jusque sous le capitule (paucillore); écailles acuminées jauMtàtres, faible- ment rayonnantes, denticulées sur les bords, glabres intérieurement, munies vers la région médiane de quelques cils épars émanant de la ligne dorsale; akène à carpopode évasé saillant (endémisme de l'île Stewarl). . . IV. R. Goyeni Kirk — Feuilles nettement tronquée-rétuse au sommet large d'environ 2 mm. ; base à peine dilatée (+ '^/i mm. largeur) 7 7. Capitule à écailles intérieures blanches, spatulées, nettement rayonnantes (longueur + 3 V2 mm.); feuilles glabres intérieurement sauf au sommet densément recouvert d'une houppe de longues soies jaunâtres, et hirsutes extérieurement, sauf la marge apicale et la partie inférieure des deux marges latérales; corolles + pourpres; akène à carpopode annulaire peu saillant V. R. rubra Buchanan — Capitules h écailles intérieures jaunâtres, accuminées, faiblement rayonnantes (longueur + 2 V2 mm.); feuilles à face supérieure munie au sommet d'une longue houppe de soies blanches; face inférieure munie de quelques longs cils épars à la base mais entièrement glabre dans la partie médiane et apicale; akène à long carpopode cylindrique VI. R. Buchanani Kirk 8. (Trinerves). — Feuilles régulièrement et densément imbriquées, + triner- viées (nervures latérales faibles), obtuses-spatulées, longues de + 3 mm., couvertes d'une pubescence roussàtre; écailles du péricline jaunâtre, fai- blement rayonnantes, acuminées au sommet, à bords entiers; akènes à longues soies acuminées éparses; carpopode peu visible, annulaire VIL R. bryoides Hook. f. — F'euilles irrégulièrement et + lâchement imbriquées, franchement trinerviées (une fois dépourvues de leur coiffe); écailles du péricline blanches et longuement rayonnantes, ou roussàtres et + dressées-arquées 9 9. Feuilles spatulées soyeuses-pubescenles, longues de + 5 mm. ; écailles du péricline blanches, longuement rayonnantes (+ 6 mm. long.); akène à pubescence longuement claviforme; carpopode annulaire à peine visible. . Vlil. R. Youngii Beauverd. — Feuilles Hh glabres, lancéolées, à soriimet + épaissi: akène à lon- gue pubescence aciculaire. ou + pubérulente ou nulle 10 10. Feuilles longuement lancéolées (+ 9 mm. long.), brièvement soyeuse exté- rieurement et vers la partie apicale interne; écailles du péricline blanches, longuement rayonnantes (+ iO mm.); akène à longue pubescence aci- culaire IX. R. grandiflora Hook. f. — Ramifications recouvertes de feuilles densément imbriquées: feuilles des rameaux fiorifères courtes (+ 3 1/2 mm.); celles des rameaux stériles 48 BULLETIN l)K LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (37) plus longues (+ o inui.); écailles du péricline jaunâtres, dressées arquées ou à peine rayonnantes (+ 4 inui. long.) (aspect végétatif du Lycopodinm Selago !) {{ il. Feuilles rigides, nettement rétrécies-conipri niées et soyeuses-argentées au sommet: akènes J2 J'ifsiiles, à pubescence faiblement claviforme; capi- tules à 10-18 fl.dont .'Î-S Ç. . . X. R. Hectori Hook. var. typica nob. — lUmilicalioris plus courtes, à feuilles moins deasément imbriquées, plus largement et régulièrement elliptiques, moins rigides et généralemenî plus glabres que ci-dessus; akènes tout à fait glabres ou très brièvement pubéruleats; capitules à 6-10 fleurs, dont ;^4 9 R. Hectori var. mollis Huclianan 12. (Eu-RaK LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE, JN» 2, 29 février 1912 4 50 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (39) Ioniques de 2 Va mm. sont acuminées, à marges apicales ± denticulées, à partie médiane dorsale munie de soies éparses. Akènes très soyeux, longs de ± V2 mm., à carpopode saillant; corolle ^ longue de 2 V2 mm., corolle $ longue de 1 ^4 mm. ; soies du pappus = 2 1/2 mm. 2. — R. (Ps\chropliyton)rubra Buchanan, Trans. N. Z. Inst. XIV: ^50, lab. XXX, fig. 2 (1882) ; l'sijchropinjlon rubrum Beauverd, l. c. II : 234 (1910). — Même remarque que pour l'espèce précédente quant à l'aspect de la plante. En diffère par ses feuilles plus nettement tronquées au som- met et plus larges (± 2 mm.), à pubescence apicale recouvrant les deux laces et se prolongeant à l'extérieur jusqu'au bas de la nervure dorsale. Capitule plus grand, à écailles blanches largement spatulées au sommet, longues de -t 3^2 mm.; akène très soyeux, long de + 1 mm., à petit carpopode annulaire ; corolle ^ longue de ± 2 Vamm.; corolle $ longue de 2 V^ mm. ; soies du pappus environ 15, longues de 2 V-^ mm. ; 'gynécée ^ long de ± 2 7^ mm., à style jaune-ambré et stylopode d'un blanc d'ivoire ; étamine = 1 ^'4 mm. long. ^3. — R. (Psychrophyton) Buchanani T. Kirk, Students' Flora: 37 (1898). — Les fleurs" de cette plante étant restées jusqu'alors incon- nues, nous avons eu la bonne fortune d'eu retrouver quelques-unes Fig. Xll.— RAOULIA fPSYCHROPHYTONJ BUCHANANI Kirk em end. Beauverd; 1 : port de la plante (grandeur naturelle) ; 2 : fleur ç (corolle = 2'/î mm. + akène '/« mm.) : S : soie de l'aigrette ?^ (± 2 '/^ mm. long.) ; 4 : son gynécée {± 2 '/j mm. long.); 5: une anthère (1 V» mm. long.); 6 : fleur Ç, à pappus anormal (corolle = 2 nnii., akène '/» mm. long.) : 7 : écaille du péricline. vue de face (+ 3'/» mm. long.); 8 : id. vue de profil, glabre à l'intérieur, + longuement hirsute inférieurement à l'extérieur; t» : feuille caulinairo vue de face (+ 2 '/» mm. long.) ; 10 : id. vue de profil, glabre infériem-oment, densénient pubescente au sommet inférieur, extérieur lon- guement hirsute à la base, très glabre au sommet; 11 : id. vue de dos. (4-0) G. HEAUYERD. CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DES COMPOSÉES 51 parmi les édiantillons que M. Pétrie nous a envoyés des montagnes lioininant à 4000-5000'. le lac Haoris, dans l'Otago occidental, et en pui)iioHS ci-contre une vignette (cf. fig. Xll) accompagnant notre nou- velle diagnose complétée comme suit : Herba ramifero-dichotoma, densissime congesta, ramis -± divari- catis foliorum vetustoi'um reliquiis squamiforniibus tectis. Ramulis i)r('ves (h 10 mm.), erecti, densissime foliosi, stériles vel monoce- phali. Folia (superficie 2 72 X 1 ^'^ mm.) densissime imbricata, plana, sui)cun('ats Composées de ce pays, à ce que VAndrosucc inihri- ratu Lamk. est pour les l'rinudacées de nos Alpes. — La vignette XIII ci-contre servira à compléter ces observations. 7. — R. (Eu-Uaoulia) Parkii lUiclianan in Transact. N. Z. Inst. XIV : 355, tab. 34, fig. 3 (1882). — De même que pour le R.snbserkeu, dont nous avons publié une vignette un peu agrandie dans le Riill. Soc. bot. Genève vol. II : 226, iig. IX (lUlO), cette plante se distingue du R. Pelriennis par des feuilles plus lâcliement et irrégulièrement imbri- quées, tout en possédant un pappus ^ à soies munies de papilles ± claviformes; ici, toutefois, ces papilles sont moins saillantes et de forme plus acuminée que les deux espèces citées : elles sont plus voisi- nes de celles des soies ordinaires des autres Ëu-RaouUa. Les écailles du péricline, spatulées au sommet, sont fortement rayonnantes (± A ^2 mm. long.); les fleurs 5 ont des akènes longs de ± ^'2 nun., des étamines longues de 1 V-' nim- terminées par une languette jaune-bru- nâtre, et une corolle de 4 mm. aussi longue que les soies du pappus ; leur gynécée, à petit disque urcéolé et à stylopode annulaire fortement rentlé-costé, atteint ± 3 1/2 mm. de longueur. Chez les fleurs 9, l'akène est plus long (± 2/3 mm.) tandis que la corolle n'excède guère 3 mm. de longueur. — La pubescence foliaire très dense et très courte, d'un jaune-verdàtre soufré, recouvre toute la moitié apicale du limbe, tandis que la moitié inférieure est atténuée en gaine étroite et glabre ; chez les rameaux stériles, les entrenœuds plus espacés laissent voir des tiges toutes recouvertes d'une longue pubescence grisâtre. — Les raci- nes sont fréquemment munies de mycorrhizes roussâtres. 8. — R. (Eu-Uaoulia) uudralh vai-. apice-nigra Kirk, Students' Flora : 302 (1898). — La brièveté des rameaux, l'aspect et la couleur des feuilles, et plus encore l'appendice apical brun-noiràtre des écailles du péricline rendent cette plante bien distincte de la variété typique du R. austraim ; toutefois, des formes de passage affectant tout ou partie des caractères ci-dessus permettent d'admettre la subordination pro- posée par Kirk. — Dans les échantillons envoyés par M. Cheeseman, les i-ameaux florifères mesurent ± 1 cm. de longueur ; les akènes des deux sexes sont longs de -/s mm. et les soies du pappus longues de ± 4 1/2 mm. ; les corolles l^ = 3 V-' mm. ; leur gynécée = 4 nnn., y com- pris un petit disque urcéolé ; les anthères = 1 V^ mm. ; chez les fleurs 9 la corolle = 3 mm., longuement dépassée par le stigmate exsert, à très petit disque. Les écailles du périclim^ sont longues de 4 mm., et les feuilles caulinaires (± 3 nnn. long.), dépourvues de leur coifle épi- 54 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (43) dennique, pi-ésentent le système trinervié représenté dans la vignette IV, fig. 15 du Bull. Suc. liol. (knève II : 220 (1910) ; toutefois le limbe n'est pas tronqué au sommet, ni dilaté en gaine à la base. 9. R. (Eu-Raoulia) Monroi Hook. f., Ilandb. N. Z. FI. : 148 {li. Mimroi splialm. !); Cheeseman, Maïuial N. Z. Flora : 330 (1906). — Cf. flg. XIV : 9-18 et tig. XI : 1-4. — Coiiune nous le fait remarquer M. Cheeseman, c'est à "tort que notre Mémoire de 1910 (I. c. : 224) admettait comme exacte Tortliographe « Munroi » proposée par Hooker en 1864 : dédiée à Sir D. Monro, le distingué explorateur de l'ilc aus- trale et auteur d'un intéressant essai de géographie botaniciue |)ul)lié en 1868 dans les « Transactions of Ihe N. Zealand Iii.slilule» (vol. I, part. 3), sur les provinces de Nelson et de Marlborougli, cette plante ne pouvait évidennnent pas porter un nom qui dénaturait inutilement celui de son premier collecteur. Fis. XIV. — 1-8, RAOVLIA CHEESEMANII Beauverd ; 1 : port de la plante, à feuilles distiques (grandeur naturelle) ; 3 : fleur $ (corolle = 3 '/j mm.. + akène 1 mm.): 3 : son gynécée (= 3 '/^ mm. long.) ,• 4 : une étamine (= 1 \i mm. long.) ; 5 : fleur 9 (corolle = 3mm., + akène 1 mm.); «: écaille moyenne du péricline» vue de dos (± 3 '/s mm. long-.); 7 : vme feuille, à marges sa soudées par l'enclievêtremeet de la pubescence, et libres en o fo ; 8 : id , dépourvue de de sa pubescence et développée pour présenter sa nervation (= 2 '/j nmi. long.) — 9-18, RAOULIA MONROI Hook. f . ; 9 : port de la plante (grandeur naturelle) ; lO : rameau florifère, à feuilles imbriquées sur plusieurs rangs (légèrement grossi) ; 11 : fleur v' (corolle = -1 mm., + akène 1 mm.); 12 : son gynécée (= 3 '/• nnn. long.) ; 13 : une étamine (= 1 '/• mm. long.) ; 14 : fleur 9 (corolle = 3 '/s mm., + akène -h mm. long.); 15 : partie inférieure de son gynécée ; 16 : écaille moyenne du péricline, vue de dos (+ 4 '/« mm. long.) ; 17 : feuille + pliée, mais à marges entièrement libres ; 18 : id. dépourvue de sa pube.scence et présentant sa nervation (= 4 mm. long). (Ai) G. BEAUVERD. CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DES COMPOSÉES 55 ■"Par son aspect, le A*. Monroi ressemble beaucoup au R. australis var. apice-nig/'d , iloiil il se distingue par des feuilb's à pubesceiice blanche beaucoup plus dense et à linilie plus développé (± 5 nun.) cf. fig. XI : 1 et fig. XIV : 17-18); les écailles intérieures du péricline (± -4 V2 nim. long.)"n'otîrent pas la zone hyaline qui sépare les marges jaunâtres de la région dorsale vert-opaque chez le R. fl«.s'//r///.s', et Tappendice apical, de dimensions plus restreintes, est de couleur moins foncée que chez le H. ausir/rlis var. apice-nigru. Chez les fleurs ^^ les akènes (± 1 mm.) excèdent la longueur de ceux des fleurs Ç (± -/s nun.); la corolle atteint i nun. ainsi que les soies du pappus; le gynécée, long de 3 ^'/i nun. à Tanthèse, possède un disque court et évasé; les étamines sont longues de 1 2/4 mm. du bas de l'anthéropode au sommet de la languette. Chez les fleurs 9, la corolle atteint à peine 3 V'i "l'ii-^ 'es soies du pappus 3 ^/i mm. et le gynécée, à stigmate exsert, 4 mm. — Le disque est obconi([ue et le stylopode ± sphérique et saillant. L'ensem- ble de la plante (!st remanpiable par la couleur blanc-argenté de son feuillage et la grande (luantilé de ses capitules très rapprochés: les échantillons (pie nous avons analysés ont été récoltés par IVI. Pétrie dans les plaines de l'Otago central, à l'altitude de iOOO-2000 pieds (= 300-700 m.). 10. — Raoulia Cheesemanii Beauverd sp. nov. — Typus in herb. T. F. Cheeseman et in herb. Barbey-Boissier; cf. fig. XIV : 1-8. — Herba pusilla, fruticulosa, ramosissima, procumbens. Ramuli brè- ves (4-10 mm.), erecti, cinereo-incani, dense foliati, monocephali. Folia regulariter denseque disticha imbricata, ± 2 mm. longa, sub- elliptico-lineari, recurva, apice, mucronulata; limbo crassiusculo sericeo-cinereo, valde plicato, sub lente anastomoso-nervoso; petiolo obsolète cauli adpresso, 3-5-nervio. Capitula minima (t 5 mm. longa), terminalia, sessilia, cylindracea, post anthesin radiata. Invo lucri squamae 3-4 V^ mm. longse, squarrosse obtusse vel emarginatse, albido-lutescentes, apice alro-Yuscœ; ex/us ± sericeœ vel glabrat;e; iritus glaben-imcC. Flosculi hermaphroditi femineique suba;quilongi (3-3 V2 mm. longi), quam pappi setïe breviores. Antherae ± 1 V^ mm. longœ. Styli fl. ç et 9 sequilongi (h: 1 mm.). Achaenia heur ^ pube- rula, tl. 9 ± glabra, a?quilonga (± 1 mm.). Hab. — Insula australis : prov. Murlboruugh , Awatere River, leg. T. F. Cheeseman, mense? Le caractèiv distinctif primordial de cette petite plante est tiré de la disposition distique des feuilles caulinaires le long des rameaux flori- fères, disposition dont le caractère est moins absolu chez les rameaux stériles, (jui offrent quelques feuilles supplémentaires ± éparses. Les capitules offrent des écailles du type «apice-nigray>, mais imbriquées dans un ordre plus étroitement cylindricpie (pie chez les autres espèces, notamment R. Moiwoi à laquelle M. Cheeseman avait identifié ses exemplaires. — La vignette comparative ci-contre permettra de mieux établir les caractères saillants qui singularisent cette curieuse Gna- phaliée. 50 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (1) BIBLIOGRAPHIE PFL.ANZEN«EOORAPHIS€HE 9IONOORAPIIIE DE.S RERNINACtEBIETE!^ von Dr E. RiiBEL, Zurich. — Un vol. grand in-S», 615 pages, avec une carte synècologique, une tricbromograATire, 58 vignettes hors-texte et 20 figures in-texte; prix broché, Mk. 8. — Tiré à part de.s BotanigcJie Jahrbucher, vol. XL VII, fasc. 1-4. — Leipzig, Wilhelni Engelmann éditeur, 1910. Signalant le fait regrettable qu'il n'exi.sle en Sui.sse aucun institut de Géobota- nique doté de tous les moyens modernes d'investigation pour l'étude en grand de la phylogéographie et de son application aux besoins agronomiques du pays, M. le Dr E. Hiibel, en disposant de tous les moyens mis à son service par le Polytechnicum fédéral de Ziirich et plus spécialement de son Institut botanique dirigé par M. le Prof. D'' C. Schrôter, a entrepris et mené à chef une monogra- phie géobotanique, aussi complète que le permet l'état actuel de nos connais- sances, sur le massif de la Hernina ((knton des Grisons). C'est le fruit de cette patiente étude, consciencieusement entreprise tant sur le terrain (dont une année entière à l'Hospice de la Bernina) qu'en laboratoire (Ins- titut et Musée botaniques du Polytechnicum), que lUibel a publié avec la colla- boration de plusieurs spécialistes chez le grand éditeur Engelmann (de Leipzig). L'ouvrage comprend 12 chapitres groupés en trois subdivisions principales por- tant les titres suivants : 1° Facteurs écologiques («Die ôkologischen Faktoren»); 2»> Végétation (« Die Végétation »), et 3° La flore du massif de la Bernina, catalogue des localités («Die Flora des Berni nagebietes, Standortskatalog). Les subdivisions des diiférents chapitres sont examinées dans l'ordre suivant : Irp Partie. Chapitre I : Géographie de la dition. — Situation; altitude moyenne; super- ficie; répartition du lapis végétal. — Hydrographie. CHAPirKE II : Climat. — Historique des mesures météorologiques; ressources de la station de l'Hospice de la Bernina; mesures thermométriques (mensuelles et quotidiennes, maxima et minima, comparaisons avec d'autres stations, période de végétation); insolation; nébulosité, précipitations, enneigement, température du sol, etc. ; la lumière (mesures photochimiques, observations sur l'intensité lumineuse annuelle el quotidienne, sommes, influences, etc.). Chapitre III : Coup d'oeil géologique (collaboration de M. le Dr E. Blosch). hoches primaires, schistes cristallins, terrains sédimentaires, tectonique,, terrains quaternaires, etc. IIiuo Partie. Chapitre IV : Les Associations végétales — Histoire de la synécologie et prin- cipes subdivisionnaires (méthode des recherches et discussion, nomenclature, définitions, tableau synoptique des associations végétales de la Bernina) ; A, type de végétation des forêts; B, type des buissons; C, type des prai- ries buissonneuses ; D, type des prairies gazonnantes ; E, type des prairies^ marécageusess ; F, type des associations d'eau douce (I formations des eaux stagnantes; II formations des eaux courantes; III Pleuston et Plancton); G, type des associations pélrophiles ou saxatiles. Chapiti.e V : Répartition verticale de la végétation. — Subdivisions, etc.. tableau synoptique des principales associations végétales de la dition ; étages subalpin, alpin, nival et subnival; la dore nivale (catalogue; nivales annuelles e.l nivales ligneuses). Chapitre VI : Éléments géographiques de la flore alpine. — Historique de la statistique floristique (le système de M'^e Brokmann-Jerosch; subdivisions de la flore en éléments géographi(|ues et comparaison avec le massif de Puschlav ; analyse de l'élément arctique-alpin et endémique-alpin de la Ber- nina, el comparaison avec la vallée d'Aoste). (Suite À la page 64). BULLETIN UE 1,.V Pul)lié sous hi direction de L,oiii!>« VIRET, \)'' es sciences. Président de la Société. Chaque collaborateur est responsable de ses travaux. Les ^ImiiiH'iueiils (SUISSE : 10 fr. — LLNION POSTAt.E : 12 fr. 50) sont perçus cliez M. Viret, 77, Kiie Jean-Jaquel, Genève. Snie SEIilE, Volume IV, iNo 2. GEiNh:VE, 29 Février 1912. 2. 3. 'i. SOMMAIRE : G. Beauverd : Contribution à l'étude des Composées (suite VI). A : Troisième étude complémentaire sur les Leonlopod/um (vignettes II à X, et un tableau synoptique ; (in); B .- iNouveiles reclierclie; sur le genre Haouliu (vignettes XI à XIV, et un tableau synoptique) : tin, p. 17. Bibliograpbie. p. 56 et (51. Compte rendu de la séance du 12 février 1912 : Aifaires administratives, p. 57. — Uéce|tlion d'un don de 5000 fr. pour le fonds du Bulletin, p. 58. — A. Mégevand : Erratum à propos du Géranium mlvaticum L. dans le canton de Genève, p 58. — \\. Chodat : Nouvelles recherches sur quelques réactions de ferments oxydanis et leur application cà la Botani- que, p. 58. —G. Bkauvekl) : Sur le carpopode des Composées et la forma- lion accidentelle d'une écaille pappoïde ob-ervée sur le carpopode d'un Leontopodium nob/le Beauv.. p. 58. — Id. : Hectification concernant VAxpleninm pniadoxum. p. 59. [\. Chodat : Kectierclies sur quelques réactions de ferments oxydants et leur application à la Botanique, p 60. G. Beauverd : Bemarques sur le carpopode des Composées et sur la forma- tion accidentelle d'une écaille pappoïde observée sur un Leontopodium (avec 2 vignettes), p. 62. COMPTE RENDU »4»'»« .«iéaiice. — Lundi 18 février iî>12. — Ouverte à 8 h. V2, dans la salle de la bihiicdhèque de l'iiistiliit de botanique, Université, sous la présidence de M. le I)' Louis Viret, président. Le procès-verl)al de la iUi""-' séance est adopté. — Publications déposées sur le bureau : COSTA-UICA : lUAetiv di fotneiilo, aiio I, N" S (San José de Costa Iiica, se[)t. l'Jll) ; FHAACE : iSululiv .syslenui/icic du Aluséuni d'histoire natui'elle de Paris, vol. II, fasc. 5 (Paris, 20 déc. 1911) ; /{cime Hcienti- fiipie (lu RDuvbonvais el ilu ('.mire f/f la FrfDirc, vol. XXIV, 4""' trimes- tre (iMoulins, déc. lUll). — SUISSE : Berichte der Scfiwei^. bot. Gesell- 58 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (10) schaft, vol. \X (Zurich et Leipzig, 30 nov. 1911) ; Bulle lin de la Société' d'horliculture de Genève, année 1912, N" 1 (Genève, janvier 1912); le Jardinier Suisse, N" 2 (Genève, février 1912) ; Journal de la Sociélé helvétique d'horticulture, N» 2 (Genève, février 1912). — Selon l'usage établi les années précédentes à pareille époque, le Comité prend note des vœux qui lui seront exprimés pour le programme des herborisations de la saison prochaine ; quelques projets relatifs au Jura bugeysan (Ain), aux Gorges de Bioge et delta de la Dranse (bassin lémanien) et aux Alpes de Savoie sont exposés par MM. Chodat el Beauverd et seront soumis à la Conmiission des herborisations, qui rapportera dans une prochaine séance en tenant compte des vœux exprimés par ceux des membres quindésireraient voir hgurer au pro- gramme un ou deux projets d'herborisation facilement réalisables en une seule journée ; adopté. RÉCEPTION D'UN DON DE r)000 FRANCS POUR LE FONDS DU H LILLE TIN. — M. le D'' Viret donne lecture d'une lettre écrite au nom d'un généreux ami de la Société hotanifjue de Génère, désireux de garder l'anonymat et formulant les conditions auxquelles il offre à la Société un don de 5000 fr. destiné au fonds du Bulletin. Selon ces con- ditions, les intérêts annuels de cette somme devront être exclusive- ment utilisés pour la publication de notre périodique, et cela indépen- dannnent de subventions auxiliaires prévues pour l'impression de quelques mémoires éventuels spécifiés dans les offres de don. Ces conditions avaidageuses, qui prévoient des dispositions permet- tant de combler dès 1912 le déficit du précédent exercice, sont mises en discussion et acceptées à l'unanimité ; M. le président est chargé par l'assendîlée d'être l'interprète de ses sentiments recoimaissants envers le généreux donateur et de lui exprimer ses plus vifs i-emercieinents. LE GEBAMUM SILVATICUM L. DANS LE CANTON DE GENÈVE. — Rappelant sa communication sur ce sujet en séance du 11 décembre 1911 (cf. Bulletin vol. III: 352), M. le D»" Alph. Mégevand signale une erreur relative à la station ce cette plante : au lieu de «... entre Evor- des et Conlignon », c'est « entre Evordes et Compesiéres » qu'il faut lire, conformément au libellé de l'étiquette présentée en séance avec la |)lante. NOUVELLES RECHERCHES SUR QUELQUES RÉACTIONS DE FER- MENTS OXYDANTS ET LEUR APPLICATION A LA BOTANIQUE. — Partant du principe que la couleur des plantes peut se répartir en deux catégories principales : 1" celle des couleurs solubles, et 2" celle des couleurs non solubles, M. le Prof. Chodat résume quelques-uns de& résultats auxquels l'ont conduit ses récentes recherches relatives aux l'éactions de ferments oxydants sur les phénols en présence de matières protéiques ou de leurs dérivés, et en expose différentes applications au domaine de la Botanique, notamment sur le phénomène physiologique de la respiration des plantes et sur celui de la nature des pigments végétaux. — Voir les détails au Mémoire de la page 60. SUii LE CARPOPODE DES COMPOSÉES. — Au sujet de ce petit organe, dont il a été question dans le précédent fascicule du Bulletin 01) COMPTE RENDU DES SÉANCP:S DE 191^ 59 (cf. N» 1 : 14), M. Beauverd présente de nouvelles observations d'après échantillon accompagné de dessins, et tendant à renforcer riiii|)()rtance attribuée au rôle du carpopode en systéniati(nie, du fait qu'il donne parfois naissance à une émergence pappoïde (pu peut être interprêtée comme un rappel accidentel du calycule des Dipsacées : une anomalie de cette nature a été etfectivement constatée par M. Beauverd sur une tleur de Leoittopudium nobile, conformément à la note illustrée publiée à la page 62. RECTIFICATION CONCERNANT L'HYBRIDE ASPLEMUM PAHA- Z^OAT/.)/ Beauv. — Dans le précédent volume du Bulletin (111 : 297- 298, nov. 1911), M. Beauverd proposait le nomcVAsplenium poradoxiim pour désigner une combinaison hybride Aaplenium Adiimtum-niynim X A. sepieiilrionalc. Or une combinaison des mêmes éléments présu- més a été désignée par M. R. de Litardière sous le nom iXAsplcniiim Sourhéi in « Bull. Soc. bot. des Deux-Sèvres » XXII: 100-101, tab. 1 et 11 (juin 1910). Comme l'aspect extérieur des deux plantes est totale- ment différent selon les dessins comparés des deux auteurs, l'assertion relative à 1'^. paradoxum considérant cette plante comme «nouvelle pour la science et pour la tlore de France » reste vraie en tant que forme, mais doit être tenue en réserve en tant que synonyme de la for- mule hvbride .4. Adiantinn-nifp-uni ^A. septentrionale, qui garde un droit de priorité antérieur de K) mois à celui de la plante de Savoie. Chezl'^. Souchéi, la fornude d'hybridité est basée sur les caractères anatomiques, qui écartent la possibilité d'un croisement avec l'un des parents de VA.germiinicum, aftirment l'intluence del'i. septentrionale et rendent plus i)robable, mais non tout-à-fait certaine, l'influence de r.4. Adiantum-nicjrum de préférence à celle à l'.l. lanceolatum proposée par le collecteur M. Souche; chez VA. paradoxum, la formule d'hybridité résulte de l'examen du limbe, qui décèle sur un même individu l'in- fluence de VA. Adiantum-nigrum manifestée d'une manière à peu près exclusive sur la plui^art des segments, et celle de VA. septentrionale d'une manière tout aussi exclusive sur d'autres segments d'une même fronde donnée, l'analvse des tissus du tégument manifestant d'ailleurs une structure exactement intermédiaire entre les deux parents. Dans de telles conditions, mais sous réserve d'expériences décisives, VA. Souchéi R. Lit. doit conserver le droit de priorité binominal pour la formule «.4. Adiantum-nigrum y<, septentrionale », et VA. parado.riim doit lui être subordonné, au point de vue strictement nomenclatural, sous le nom de X ^4. Soulie'i var. paradoxum Beauv. = A. Adiantum- nigrum >• septentrionale. Séance levée à 10 V^ h- — Douze assistants : MM. Viret, Guinet, Beauverd; Augustin de Candolle, Chodat, Cuyot, Hassier, Lenglet, Mégevand, M"''Bayss, MM. Sartorius et Vidliéty. Le Secrétaire-rédacteur : G. BEAUVERD. 60 RECHERCHES SIJK (jUELQUES RÉACTIONS DE FERMENTS OXYDANTS KT LEUR APPLICATION A LA BOTANIQUE PAR i;. CIIOIJAT (Communiqué en séance dn 12 féorifr 19 12) L'auteur de ces ligues désire exposer Fapplieatiou à la Botanique des rectierclies récentes qu'il a publiées dans les Anliii'i'.s des Scictices physi- ques et nalurelles (N" de janvier et de mars t912) et relatives à des réactions de ferments oxydants sur les phénols en présence des matières protéiques ou de leurs dérivés : albuniost>s, peptones, polypeptides et acides aminés. Il a découvert que non seulement le ferment purifié d'après sa méthode (voir in Abdevhuldcn Hundbuch der biochemisvhen Methoden l'article de R. Chodat: Die Oxydasen und die Methoden ihrer Darstellung p. 57, vol. 111, lUlU), la tyrosinase de Solainnn tuberosiim mais aussi toute autre tyrosinase purifiée extraite des Champignons : Laclarins veUcreus,Psalliola coDipeslris, Russuki sp. plures etc., fourint, en présence de l'albumine ou de ses dérivés, c'est-à-dire de ses maté- riaux de constniction plus un phénol, comme ceux qui se forment au cours du métabolisme chimique végétal (phénol, p. crésol, pyrocatéchine, etc.), des réactions colorées extrêmement variées. Ces l'éactions dépen- dent non seidement des groupes hydroxyles des phénols dans certaines situations, mais aussi des groupes libres NH2 et COOH en position a comme ils sont dans les acides aminés. Parmi les plus belles réactions sont celles où intervient le p. crésol (qui est un produit constant de la démolition de la molécule d'albumine par putréfaction). M. R. Chodat propose de s'en servir pour l'analyse en faisant des solutions à V-'JO- Si l'on utilise les acides aminés en proportion moléculaire i)ar rapport au p. crésol, on obtient par la tyrosinase une belle coloration rouge-cerise; lorsque la concentration de l'acide aminé est plus forte, cette coloration rouge passe peu à peu au bleu intense. Le colorant qu'il appelle c cré- sol-azur » a un pouvoir colorant énorme : il est doué d'un dichi'oisme rouge excessif, encore visible à des dilutions de V^oooooooo. Selon les acides aminés, les polypeptides ou les peptones, la coloration est vio- lacée, violette, violet-gentiane, bleu-roi, bleu-vert, vert-olive, olive et vert-bouteille ; il y a également toute la gamme des rouges et des jau- nes. On peut appliquer cette méthode : 1" A la démonstration que, dans les matières protéiques, il y a des groupes NIl:i et COOH dans la position indiquée et qu'ainsi la structure (2) R. CHOnAT. QUELQUES RÉACTIONS DE FERMENTS OXYDANTS 61 de ces substances si importante à connaître pour la pliysiologie des plantes est relativement simple (ceci en concordance avec les essais de synthèse des peptones et les synthèses mai;nihques des polypeptides par E. Fischer). Il faudra, dans les considérations de la physiologie végétale, tenir compte de ces groupes actifs des albumines, lesquels peuvent alternativement fonctioiuier connue base et connue acide ; ils peuvent lier le CO2 selon un schéma donné par Siegfried et intervenii' ainsi dans le phénomène de Fassimilation du carbone ; pai* l'intermé- diaire de ferments oxydants, ils peuventréagir sur l'oxygène atmosphé- rique et ainsi jouer un l'ôle dans le phénomène de la respii-ation. Il y a là un chapitre de biochimie extrêmement intéressant et qui demande à être défriché. "2" Ou peut se ser\ii' de cette découverte pour reconnaître les moin- dres changements dans l'état des matières protéiques solubles. Ainsi la cuisson change cet état dans l'albumine du lait, ce qui est indiqué par le réactif. D'autre part, connue dans les corps complexes formés par l'union d'acides aminés avec élimination d'eau, et qui vont des peptides par les polypeptides, les peptones aux albumoses et aux albumines, le nombre des groupes INH2 et COOH libres va diminuant, l'intensité de la réaction diminue aussi à mesure que la complication augmente. On peut dès loi's se servir de ce réactif poui" étudier la dégradation des albumines natives par les ferments, soit i>ar les ferments solubles extraits des plantes, soit par les microorganismes, tels que bactéries, champignons et algues. L'auteur a ainsi montré que la liquéfaction de la gélatine par tes algues {Scenedesniuf> sp. 00) n'est pas simplement un phénomène physi({ue, mais une digestion poussée très loin et qui a dégradé cette matière protéique jusqu'à la formation de polypej)- tides et de peptides. Il en est de même pour les bactéries et les cham- pignons. 3" La grande variété des pigments solubles pousse à croire que ces pigments issus des albumines et de leurs dérivés ou de leurs matériaux de destruction, pourraient être analogues à certains pigments solubles des végétaux. C'est en particulier le cas pour les Phycocyanines, les Rhodophycines qui ont les mêmes caractères généraux que les matières coloi'antes préparées par synthèse et par la méthode de l'auteur. La solubilité, le dichroisme intense, le spectre d'absorption, leur précipi- tation, tout unit ces deux classes de pigments. Il y aura donc lieu d'essayer pai' cette méthode d'arrivei' à la synthèse exacte des pigments végétaux de cette nature. Il faut aussi remarquer que le crésol-a/ur et les autres pigmeids obtenus montrent, selon les conditions, une varia- tion de couleur semblable à celle que présentent si facilement les Cyanu- phycées (v. Kngelmann, Gaidukow sur l'adaptation chromatique, et Molisch sur les pigments des Cyanophycées). •4'^' Ce réactif agit également, mais d'une autre façon, sur l'indol avec lequel il fournit une matière colorante insoluble dans l'eau, paillettes bleues avec éclat métallique, solubles dans les solvants organiques avec une belle teinte rouge. L'indol, entrant dans la composition de plu- sieurs matières colorantes organiipies comme l'indigo et la chloro- phylle, pouvant être en quelque sorte dérivée d'un benzène-pyrrol, il y a là égaleiufid un champ d'investigation tant pour le biologiste que pour le chimiste. 62 Remarques sur le Carpopode des Composées ET SU H LA tormation accidentellB d'unE écaille pappoïde obseruée sur un LEOnTOPQDIum PAR Gustave BEAUVERl» (Communiqué en séance du 12 février i912). Dans son Hainlbuch (1er hulan. Terminologie, vol. I : 386, RischolT proposait le terme de carpopodium pour désigner la portion d'un axe floral située ininiédiatenient à la base de l'ovaire et au-dessus du pédoncule; en donnant connue exemples quelques Heurs de Crucifères, Tauteur se bornait à appliquer sa définition aux seuls cas de plantes à ovaire supère, et n'envisageait pas d'application aux espèces à ovaire infère. Fig. I. Ql ELQUES CARPOPODES DE LEONTOPQDIUM. 1 : Carpopode annulaire d'iin akène ^ de L. alpinum Cass. 2 : » évasé d'un akène ?^ de L. discolor Beauv. 3 : » ^vasf d'un akène Ç de L. jax>onicum Miq. 4 : » cylindrique d'un akène Ç de L. Dedekensi B. (2) G. REAUVERD. REMARQUES SUR LE CARPODODE DES COMPOSÉES 63 Coimiie j'ai eu roccasion de le constater dans le précédent article (voir Bulletin IV : 14-15), la base des akènes de plusieurs espèces de Coniposées, prises entre les difTèrentes tribus de cette famille et obser- vées tout spécialement parmi les Cliicoriées et les Gnaphaliées, présente un organe plus ou moins saillant et sclérifié, qui à la maturité du fruit fait partie intégrante de l'akène, tandis qu'avant l'antbèse il s'en détaclie plus ou moins facilement au cours des manipulations analytiques, et adhère alors aux alvéoles du réceptacle. En raison de la constance que peut affecter la forme de cette pièce dans une espèce donnée (cf. fig. I), j'ai dû tenir compte de son importance taxinomique et chercher un terme pour la désigner. Le nom (Vhypofarpe m'avait tout d'aboiïl paru convenir à ce but, et dans les vignettes destinées à illusti'er la diagnose de différentes Composées décrites dans un précédent article, je l'avais adopté en désignant par l'ini- tiale h les différentes figures où cet organe était repré- senté. Mais comme me l'ont très obligeamment fait remar- quer MM. Casimir de Can- dolle et Chodat à qui j'avais soumis la question, ce ternie (Vhj/pocarpe présentait une certaine ambiguïté du fait qu'il était alors appliqué à un organe qui ne portait pas le /)■«// exclusivement, mais bien toute ta fteiir. Il conve- nait donc de trouver un autre terme indiquant exactement la position et la valeur phy- siologique de cette pièce : celui de curpopodc, proposé par Bischoff, mais appliqué cette fois-ci à un cas d'ovaire infère, paraît d'autant plus satisfaisant ([u'il laisse ou- verte la question de savoir (fuelie dignité morphologi(pie il faut attribuer h ce pied de l'akène. — Le nom de carpophore, (pii pouvait également entrer en ligne de compte, offrait le double inconvénient d'avoir été utilisé par Link dans une autre acception, et de se prêter au sens ambigu ([ui aboutissait au rejet du terme /#///jo(Y/r/? (Coinnmiiiqué en séance du II mars 1912). La Valsecca où se trouve Roncobello (ait. 1020 m.) est un vallon latéral de la vallée Brembana à laquelle il vient se souder près de Lenna (475 m.) ^ Son orientation est Est-Ouest. La chaîne qui le borde au Nord est de formation primitive (verrucano) alors qu'en face, sa rive ' En montant de Lenna à Roncohello, à l'altitude d'environ 500 ni. Campa- nulla carnica \,. et C. elatinoides Mor. (2) V. CHENEVARD. NOTE SUR LA FLORULE DE RONCOBELLO 71 gauche présente une large couclie de calcaire qui, du fond du vallon, à environ i kilomètres en amont de Roncobello, descend jusqu'à Lenna; de là une différence marquée dans sa flore. Sur la rive droite celle-ci est pauvre ; des bois et de maigres prairies en occupent les pentes avec quelques rares exemplaires de Rhododen- dron feirugineum, de Sarothamnus et de Teucrium Scorodonia. Sur le versant opposé, la végétation est plus variée et les petits buis- sons de Rhododendron hirsulum couvrent d'assez grands espaces; c'est ici une l'orme un peu microphylle, à feuilles très fortement ciliées et à fleurs longuement pédicellées, que Schrœter (Pflanzenleben der Alpen)a nommée f. hispidissimum et que Reuter avait déjà distinguée dans son her- borisation à la Grigna mérid. en 1 85-i. Elle est de petite taille, ses buissons ne dépassent pas 40 cm. et sa floraison, d'après ce dernier auteur, serait plus tardive. A la fin de juillet cette plante était défleurie devant Roncobello et en parfait état à partir de 1300 m. jusqu'à 2280 m. Nom- breuses sont les Onibellifères qui accompagnent cette jolie Ei'icacée ; VHeravleum Sphondylium en masse, les deux Astranfia et les deux Pimpi- nella, \e Laserpitium peucedanoides, le PtychotiaSaxifraga, nouveau pour ces préalpes, s'y rencontrent avec Stachys Alopecurus , S . labiosus, Chry- .santhemum heterophyllum, Ruphthalmum .speciosissimum, Polentilla eau- lescens et Gentiana asdepiadea. Toutefois cette partie supérieure du vallon étant encore très boisée, ne peut oflYir un intérêt particulier. Il n'en est pas de même pour la chaîne des Menna qui s'étend immédiatement au Sud, parallèlement à la Valsecca et en face de Roncobello à une heure de ce village. Cette chaîne longue d'environ 12 kilomètres est calcaire dans sa partie occidentale, au Monte Menna (1818 m.) et ensuite dolomiti- (jue à la Cima di Menna (2296 m.), au Pizzo (2290 m.) et au Monte Vin- diolo (2100 m.). Elle paraît n'avoir jamais été visitée par des botanistes car les espèces caractéristiques qu'elle présente auraient été signalées, tandis que la bibliographie est muette à cet égard. C'est en premier lieu le rare et superbe Silène Elisabetha- Jan qui, découvert en 1827 par Caomolli sur la Grigna mérid. et son voisin le Monte Barbisino, n'était distingué comme espèce légitime que deux ans plus tard par Jan, alors directeur du Jardin botanique de Parme. Pendant 65 ans cette plante n'était connue que de cette localité où elle attirait de nombreux botanistes; Reuter dit, dans le récit de son herborisation, qu'elle était le but principal de sa course. Mais, en 1893, Gelmi, dans sa Flore du Trentin, la signale sur des montagnes du Val Vestino, pai- conséquent à une assez grande distance de la Grigna. Enfin, en 1908, le D"" Tra verso, de Padoue, la mentionne dans le compte rendu d'une ascension au Pizzo Arera, au centre des préalpes bergamasques. Or, ce Silène se présente en groupes sur de nombreux points de la chaîne des Menna, fixant ainsi toujours mieux la ligne de dispersion de cette espèce. Son aire de végétation est ici entre 1800 et 2280 m. mais il en a été récolté dans des rocailles à 1450 m. Une autre espèce encore plus rare que la précédente végète au som- met de la Cima di Menna, VAlsine Grineensis découvert sur la Grigna mérid. par Em. Thomas qui en distribuait quelques exemplaires sous le nom AWrenaria. Grenier et Godron, Flore de France, la citent en Notes en la considérant comme voisine de VAlsine Villarsii M. et K. Le nom d'Alsine étant abandonné, devra être remplacé par celui de Minuartia grineensis. 72 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (44) D'autres endéinismes de cette partie de la région iiisubrienne vien- nent encore ajouter un intérêt particulier à ce massif, tels : Aqmlegia confusa Rota, Pvimula calyeina Dubv, Cardum mniwaniis Poil, ainsi que le Sanguisoi-ba dudecandva Mor. et le Viola Comollia Mass., qui sont plus spécialement cantonnés dans la partie septentrionale de ce secteur. La llore du Tyrol méridional et celle des Alpes orientales sont ici assez largement représentées avec les espèces suivantes : rviselum alpestre Pal. Laserpitium Gaudini Mor. Carex baldensis L. La.serpi/ium peucedanoides L. Salix glahra Scop. Aspenda longiflura Vis. Saxifruqa Hostii Tauscli. Valerianu supina L. Potenliila nitida L. Campanula Raineri Perp. Parmi celles qui ont une dispersion plus étendue, plusieurs y sont abondantes, ainsi : HelioHperma quadrifidum Rclib. Géranium nodosum L. Miniiarlia austriaca (Jacq.). Daplnie Cneorum L. Cori/dalis lulea DC. Honni iiiim pyrenaiciim L. Petrocallis pyrenaica R. Br. Androsace laclea L. Saxifraga ne d aides L. Pe die nia ris Jacquini K. Hedysannn ohscnrum L. Valeriana saxatilis L. Moiopospermum peloponesiacum K. Phyteuma Sieberi Spr. Bupleunim petru'um L. Acliillea Glavenœ L. Bupleurum gramincum Vill. Centaurea rhœtica Mor. Crépis Jacqnini Tausch. Immédiatement au Sud-Est de cette chaîne et relié à elle par le Passo Brancliino s'élève le Pizzo Arera. Ce massif également dolomitique pré- sente des affleurements calcaires dans sa partie occidentale. Les espèces suivantes y ont été récoltées qui ne figui'ent pas dans les listes précédentes : Avena Parlatorei Woodds. Saxifraga Vandellii Sternb. Poa minor Gaud. Cytisas radiât us L. Allium insubricum Reut. Laserpitium nitidum Zanted. Papaver aurantiacum L. Globularia nudicaulis L. Thlaspi rotundifolium Gaud. Doronicum cordalum Sch. bip. mais sa flore ne parait pas différer de celle de la chaîne des Menna, que les deux seules herborisations qui y ont été effectuées ne peuvent nous avoir fait connaître complètement. L'étroite parenté de ces deux florules avec celle de la Grigna niérid. démontre que ce dernier massif, qui était généralement considéré jus- qu'ici comme un îlot privilégié situé au centre de la région insu- brienne, n'est en réalité que l'extrémité occidentale de la zone dolomi- tique qui traverse toute la partie moyenne des préalpes bergamasques et qui s'étend, à l'Est, au-delà du lac d'Iseo, dans celles de Brescia. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES ALGIES IIMCELLILAIRES EN CULTURE PURE PAR il»» Amélie HOFFiUA^'I^-GKOBÉTY (Communiqué en séance du 8 janvier 1912). Rapilidium miiiutum Naeg. Nous avons fait sur cette Protococcacée une série d'expériences afin de voir comment se comporterait cette plante tant sur les milieux soli- des que sur les milieux liquides, quelle forme, quelle coloration, quelle dimension prenaient colonies et cellules dans ces différentes conditions. Cette algue a été étudiée en culture pure et par conséquent dépourvue de tout autre organisme. Elle nous a été fournie comme les suivantes par M. le Prof. R. Chodat, obtenue d'après les méthodes de triage décrites par lui et Grintzescoi. Elle fait partie de la collection d'Algues en culture pure de l'Institut de Botanique et porte le N" 46. — Nous avons employé constamment la solution nutritive de Detmer, (Pflanzenphysiologisches Praktikuni) diluée au ^3 et additionnée de substances que nous indi- 1 Chodat, W. et Ghintzesco. J. — Sur leA méthodes de culture pure des Algues vertes. Comples rendus du Congrès de iMilaiiique de. Paris, 1900. 7-i BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (2) qiierons au fur et à mesure. Les milieux solidifiés l'ont été soit par Tagar, soit par la gélatine. Les milieux solidifiés par la gélatine ont été purifiés au moyen d'un blanc d'œuf et filtrés, l'agar employé était traité par une solution d'acide chlorhydrique à V2000 pendant 24 heures, puis lavé à Teau distillée, laissé quelques heures en présence d'un peu d'ammoniaque pour faire disparaître l'acide et lavé de nouveau. La quantité de gélatine employée est de 10 7o, celle d'agar de 1,5 ^/o. Trois flacons Erlenmeyer, pour les milieux solides et 3 éprouvettes pour les milieux liquides ont été pour chaque expérience placés à la lumière et à l'obscurité et observés pendant plusieurs semaines. Prenons tout d'abord l'aspect extérieur, la morphologie de la colonie, sa forme, sa coloration. Les colonies formées par cette algue sont de deux espèces : ou elle s'étale régulièrement à partir du point où l'algue a été fixée dans le milieu (cette opération se fait au moyen d'un fil de platine flambé, voir Chodat et Grintzesco loc. cit.) et forme une colonie lisse que l'on appel- lera colonie en disque, ou la colonie au lieu de s'étaler en une surface lisse présente une surface rugueuse, bosselée comme formée de grains superposés, ce sera la colonie en mamelon. Dans les milieux où il a été ajouté de la glucose à la solution de Detnier, (il est entendu que pour toutes nos expériences cette solution a été diluée au V^) solidifiée par de l'agar- agar, les colonies en disque se sont formées sur les milieux à faible concentration en glucose soit 1, 2, 3 7o à la lumière, 1 et 2 "/o à l'obscurité. A partir de là jusqu'à 10 7» de glucose ajouté à la même solution, c'est la colonie en mamelon qui s'est formée. Quant à la dimension des colonies, à partir de 4 7» de glucose, soit à la lumière, soit à l'obscurité, nous n'avons eu qu'une diminution à noter à mesure que la concentration en sucre augmentait. Si nous remplaçons le glucose par du saccharose et que nous plaçons les milieux dans les conditions énumérées ci-dessus, nous n'obtenons^ ni à la lumière ni à l'obscurité, des colonies en mamelon, il en est de (3) HOFFMANN-GROBÉTY. ÉTUDE DES ALGUES UNICELLULAIRES 75 même si l'on emploie la solution de Detmer- agar sans sucre. Au con- traire si on ajoute à cette solution : i Vo de peptone ou 0,25 *'/o de peptone -{- 2 °/o de saccharose ou 1 ^/o de peptone -|- 2 ^/o de saccharose ou encore \ ^/o de peptone -j- 2 °/o de glucose nous n'obtenons que des colonies en mamelon, ce qui indique que celles-ci ne se forment que si la nourriture est suffisamment abondante et si elle convient à la plante comme le montrent les expériences faites avec glucose et saccharose. — 11 faut noter, pour ces derniers milieux avec saccharose, une diminution de dimension de la colonie avec aug- mentation de la concentration, de même pour ceux avec peptone et saccharose ou peptone et glucose. Quant à la coloration, sur les milieux glucoses exposés à la lumière, les colonies en disque, c'est-à-dire celles se formant sur les milieux peu concentrés en sucre sont plus pâles au centre qu'à la périphérie, les autres, celles, à la lumière, en mamelon, perdent leur coloration verte à mesure que la dimension de la colonie diminue, tandis que la concen- tration en glucose augmente; à partir de 7 7o de glucose ce développe- ment est minime et la coloration verte a complètement disparu, k l'obscurité, en ce qui concerne la coloration, le contraire a lieu : avec l'augmentation de la glucose apparaît la coloration. Avec 1 "/o de glu- cose les colonies sont incolores, à partir de 2 **/o la coloration verte est de plus en plus intense. Nous observons donc ici le fait que la lumière et un surcroît de nourriture glucosée sont pour cette plante une espèce de poison qui empêche la formation de la chlorophylle. Supprime-t-on l'un de ces facteurs, dans ce cas, la lumière, son développement se fait de mieux en mieux à mesure que le facteur correspondant augmente. Quelle est l'action du saccharose sur la coloration? la même que celle du glucose pour les colonies exposées à l'obscurité tandis qu'à la lumière, à une concentration de 1-2 ^/o elles sont d'un vert foncé à la périphérie, d'un vert pâle au centre et d'un rose-brun entre ces deux 70 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (4) régions. Avec 3 ^o de saccharose elles sont jaunes, à partir de cette concentration la coloration verte apparaît et ne fait que s'accentuer» ce qui est exactement le contraire de ce que nous venons de voir pour le glucose, lumière et saccharose ne sont pas un obstacle pour la forma- tion de la chlorophylle. Si nous supprimons le sucre dans les milieux solidifiés par Tagar, ne laissant que la solution de Detmer diluée au V^, la coloration verte apparaît soit à la lumière, soit à l'obscurité, dans ces dernières condi- tions la colonie mal développée est d'un vert pâle et les cellules sem- blent malades. Si nous ajoutons 1 ^jo de peptone ou 0,25 *'/o de peptone + 2 ^/o de saccharose ou peptone 1 ^o + sacc. 2^0 ou encore peptone 1 ^/o -f glu- cose 2 7o, la couleur verte se maintient la même sur ces différents milieux exposés à la lumière. Passant à l'examen microscopique nous avons observé comment se comportait cette plante exposée à la lumière et à l'obscurité et cultivée sur différents milieux que nous énumérerons au fur et à mesure. RaphUlium minulum Naegeli, algue unicellulaire, Protococcacée munie d'un chromatophore en plaque pariétale, sans pyrénoïde ce qui la dis- tingue du Kirchneriella lunaris qui vit dans les mares, sa forme type est celle d'un croissant avec une pointe plus accentuée que l'autre ; cette forme subit de nombreuses variations, Haphidiuni tninutum est nette- ment polymorphe. Qu'appelle-t-on polymorphisme? Ce terme a été longuement discuté. Il y a eu des partisans du polymorphisme et ses adversaires et puis il a souvent été confondu avec mutation. Voici la définition de Chodat du polymorphisme : « Le polymorphisuie ou polymorphie (on dit aussi souvent pléomorphisme ou pléomorphie) est une qualité de l'être qui se présente sous plusieurs formes (voir Chodat : Etude critique et expé- rimentale sur le Poh/nwrphi.mie des Algues, p. il). « C'est une propilété (5) lIOFFMANiV-r.ROBKTV. KTUDE DES ALGUES UNICELLULAIHES 77 (|iie [)ossèdent certaines espèces de revêtir des loriiies dilférentes sans chantier de natniv. On dit aussi en chimie et en cristallographie (|n une substance est polymorphe quand elle alïecte plusieurs formes sans changer de natiu-e (ainsi le carbonate de calcium (|ui cristallise dans deux systèmes différents, le soufre, le phosphore, etc. (même ouvrage, p. t2) )). Ainsi on peut appeler polymorphe une espèce qui selon les circonstances, se présente sous des aspects variables selon que l'un ou l'autre des déterminants devient prédominant ou récessif. Aujour- d'hui, sauf ((uelques divei'gences quant au terme ou à son étendue, le polymorphisme est accepté par tous les algologues. « Il n'y a pas d(» théorie du polymorphisme il y a des algues polymorphes (p. 141) )). Dans l'état actuel de la science, le polymorphisme ne peut constituer une théorie, une théorie comporte des règles, elle est l'ex- pression d'un ensemble de faits considérés à la lumière d'un ou de plu- sieurs principes. (Chodat, Polym., p. 14t). Chodat, dans une lettre à Oltmans dit que «Polymorphisme» est un ternie descriptif qui n'impli(pie aucune théorie particulière et qui énonce seulement q4.rune même plante peut se présenter sous divers aspects (p. 143). Dans son livre sur le Polymorphisme, Chodat in(li(pie les causes nudtiples du polymorphisme : «Ainsi on appellera polymorphisme œcogénique le polymorphisme ayant pour cause l'ac- tion du milieu (température, lumière, nourriture). Chez les bactéries des Légumineuses, le polymorphisme est dû à une cause pathologique. Il peut être queslioirde polymorphisme métagénique si un individu (comme par exemple la plante dont il est ([uestion : Hdpliidiuin miini- tum) donne naissance à des formes fort différentes les unes d(^s autres qui s'engendrent ; oi'i le polymorphisme est ergatogénique : les formes se juxtaposent, l/aidenr cile comme exemple du premier cas l'alter- nance des générations chez les Bryo|)liyles et les Ptéridophytes, pour le second le polymorphisme floi'al démontré par le dimorphisme sexuel par exemple : hétérostylie des Primula, polymorphisme des l'rédinées. 78 BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENEVE (6) Quant à la conclusion, elle est la suivante : « Il y a certainement des Algues qui, par leur extrême variabilité, méritent le nom de polymor- phes, si par ce nom on entend exprimer qu'une plante peut se présenter sous plusieurs aspects sans changer de nature. « Par conséquent dans une certaine mesure on peut répandie la thèse que les Algues sont polymorphes, mais leur polymorphisme est du même ordre que celui que présentent beaucoup de végétaux. Comme pour les plantes supérieures il en est de remarquablement plas- tiques. « Mais d'une manière générale on peut admettre les thèses formulées par Hausgirg dans son Mémoire (Ueber den Polymorphismus der Fig. I. — Raphidium minutum. Culture en Fig'. 2. — Raphidium minutvm. Sur glu- milieu liquide : sol. Detiner '/s + cose 2 °/o + peptoiie 1 "/o + sol. glucose 1 »/o. (Obscurité). Detmer '/». Algen, Bot. Cenlralblatt, 1885, p. 278, 279 et 280) et que nous avons répétées ici, Chodat, F^olym. des Algues, p. 19 et seq. « D'autre part, tant dans les études, dans la nature, que celles à partir de cultures pures, dans des conditions variées, montrent qu'à côté d'Algues polymorphes il en est tout autant, si ce n'est plus, qui pré- sentent une remarquable stabilité. C'est pourquoi nous ne croyons pas (7) HOFFMANN-GROBÉTY. ÉTUDE DES ALGUES UNICELLULAIRES 79 qu'il soit justifié de parler d'une manière générale d'une théorie du Polymorphisme des Algues ». Fia- 3 - Raphidium minutum. Milieu Fig. 4. - Raphidium mijiufnm. En milieu liquide (lumière) sol. Detmer V» liquide sol., Detmer '/» + glucose + glucose 2 >. 3 "/o. (Lumière). Nous passons maintenant à la description du polymorphisme de la plante dont nous nous sommes occupée, polymorphisme œcogénique dû à l'action de plusieurs facteurs, en particulier de la composition du Fig. 5. - Raphidium minutum. Sur milieu Fig. 6. — Raphidium minutum. Culture sur gélatine maltose 1 "(o. (Obscurité.) gélatine maltose 1 °|. (Lumière). 80 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DÉ GENÈVE (8) milieu nutritif et de la lumière. Pour chaque expérience nous avons employé trois flacons (FErlenmeyer et les cultures faites soit en milieu solide, soit en milieu li(iuide, ont été examinées au microscope à diffé- rentes reprises. Il a été prélevé des premières au moyen d'un fil de platme flambé, et des secondes au moyen d'une pipette stérilisée. Au cours de cette étude nous avons noté toute une série de formes. I.e Raphidium mimUum rappelle fort une autre Protococcacée, Kirch- nenella lunaris : au premier abord ces deux plantes sont même diffi- ciles à distinguer ; un examen attentif le permet cependant, grâce sur- tout au manque de pyrénoïde chez Raphidium minutum. Cliodat (Polym., p. 99) : dit : « Son développement et le mode de sporulation rappellent si fort le Kirchneriella lunaris qu'on est en droit de se demander si le Raphidium n'est pas seulement une espèce de ce genre dépourvue de pyrénoïde ». Sur certains milieux comme nous le verrons, la forme type en croissant, est presque exclusive, sur d'autres le polymorphisme s'accentuant on observe (fig. 2) de nombreuses modifications, les for- mes les plus souvent rencontrées sont les formes allongées et arrondies entre lesquelles s'échelonnent toute une série de modifications du type. Quelles sont les conditions favorisant le polymorphisme de Raphidium minutum, c'est-à-dire l'apparition de formes multiples souvent fort dif- férentes mais ne laissant aucun doute, quant à l'origine, chaque milieu ayant été soigneusement ensemencé à partir d'une culture pure ? Un fait net se présente si l'on examine des milieux Detmer V^ H- glucose -f agar et d'autres Detmer i/s -|- saccharose -f agar. Nous avons fait varier la concentration en sucre de I-IO70. Dans les premiers ce sont aux concentrations faibles, avec 2 et à 8 '^/o de glucose pour les flacons exposés à la lumière et avec 1 ''/o de glucose pour ceux exposés à l'obs- curité (|U(' df nombreuses formes a|)paraissent (fig. 1 et 2), dans les seconds c'est au contraire surtout à la lumière que l'algue se montre polymorphe. Du reste, le milieu glucose, à la lumière, à partir de la concentration de 7 ^o, ne semble guère lui convenir, le développement (9) HOFFMANJN-GROBÉTY. ÉTUDE DES ALGUES UNICELLULAIRES 81 se fait mal et la plante devient malade. A rohscurité rien de semblable, plus la concentration augmente (nous avons expérimenté jusqu'à 10 o/o de glucose) et plus le nombre des cellules types en croissant augmente. Sur saccharose, soit à la lumière, soit à Tobscurité, c'est à mesure que la concentration augmente que la forme en croissant diminue, rem- placée par des formes fort dissemblables comme le montre la fig. 8. La gélatine favorise la formation des cellules allongées. Fig. 3-8. Sur Detmer ^ a -f glucose -f- gélatine 10 > les formes polymorphes appa- raissent à une concentration un peu plus élevée : au-dessus de 6 ^o la plante est malade et, comme sur Tagar, à des concentrations inférieures on observe des formes en croissant mêlées à des formes allongées. Placées à Tobscurité sur ce même milieu se développent à une concentration de 1 7o les formes en croissant trouvées à la lumière et les formes allon- gées, puis à mesure que la concentration augmente ces dernières se mul- tiplient au détriment des autres, mais Talgue sans former une colonie aussi bien développée que sur d'autres sucres à de fortes concentrations ne dégénère pas. Sur saccharose -f- Detmer ^;i + gélatine 10 7o à la lumière, formes en croissant et allongées avec 1 ^jo de saccharose, puis à mesure que la concentration en saccharose augmente à mesure aussi augmentent les formes diverses de telle sorte qu'à 8 "/o le nombre des formes est infiniment varié (fig. 8.), le polymorphisme apparaît à des concentrations moins fortes que sur sacc. + Detmer -|- gélatine. A l'obscurité même observation, polymorphisme très accentué à partii- de 7 o/o de concentration, au-dessous forte prédominance des formes allongées sur celles en croissant. Quelle est l'influence de ([uelques autres sucres sur la forme des cellules? Nous avons additionné de lactose une solution de Detmer diluée au V3 et nous avons obtenu la solidification par l'agar-agar. Les milieux placés à la lumière nous ont donné les résultats suivants: Avec r"/? et 2 "/o de lactose des formes en croissant exclusivement, à partir de BUI.I.KTIN IJE I.A SOCIÉTÉ BOTANIQUE I»K GENÈVE, N° 3, 31 tllErS 1912. >i 82 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (10) là jusqu'à 1070 ces dernières formes sont accompagnées de formes allongées. A la lumière se forment, à l'inverse de l'obscurité, des cel- lules allongées avec i 70 de lactose. A de plus fortes concentrations le développement se fait mal, les colonies restent petites et une nou- Fig'. 7. — Raphidium minutum. Culture Fiia:. 8. — Raphidium minuUim. Cultur6 sur gélatine jïlucose 6 °/o à la sur prélatine-saccharose 10 "lo à la lumière. lumière. velle forme apparaît, forme arrondie qui se mêle aux cellules allongées. Sur ce milieu on ne peut parler de polymorphisme prononcé, les formes se réduisant à deux. Tout autre a été le résultat quand, à la place du lactose, on a employé le galactose (galactose + Detmer V3-|-agar). A 1 >, 2 7o et i 7o à la lumière, 3 formes sont à noter, celles en croissant, allongées et arron- dies, puis à 6 7o et à 8 7o un polymorphisme assez marqué est à noter. Rien de semblable à l'obscurité où apparaît tout d'abord la forme arrondie puis à 2 et à 470 s'ajoute à celle-ci l'allongée et enfin à 6 70, dernière concentration où la plante se développe, la forme en croissant. Comme milieu employé pour la culture du Raphidium minutum Nœg., un seul a favorisé à toutes les concentrations le développement (H) HOFFMANN-GROBETY. ETUDE DES ALGUES UiMCELLULAlRES 83 d'un polymorphisme accentué, c'est le maltose -\- Detmer V^ -|- agar exposé à la lumière. De 1 ^/o à 8 "/o en passant par toutes les concen- Irations intermédiaires les formes les plus bizarres ont été observées comme le montre la figure 6, phénomène qui ne réapparaît pas sur le même milieu placé à l'obscurité, dans ces conditions le polymorphisme n'apparaît qu'à la concentration de 1 ^/o de maltose à partir de laquelle on n'observe plus que des cellules en forme de croissant, arrondies et allongées jusqu'à la concentration de 8 °/o. S;ur la solution de Detmer diluée au V^ et solidifiée par l'agar.-agar., exposée à la lumière les formes obtenues sont celles en croissant, mais jamais assez nombreuses pour former une forte colonie. A l'obscurité pas de développement, les cellules sont malades, décolorées et forte- ment granuleuses. Sur le même milieu, mais solidifié par la gélatine, les cellules sont en croissant et allongées à la lumière, tandis que l'obs- curité a favorisé le développement des formes allongées et arrondies. Sur tous les milieux nous avons observé des formes de cellules difi"é- Fig. 9. — Raphit/iinii minutum. Culturp Fig. 10. — Rajihidium minuiuin. Culture sur Agar-gluc-(ise 2 "/o (Lumière). .sur Agar-saccharose 4 °o. (Lumière). 84 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENEVE (12) rentes entre ceux placés à la lumière et ceux placés à l'obscurité. Le polymorphisrae est dans ce cas favorisé par la lumière. . Trois milieux sensiblement différents nous ont donné des résultats semblables, les expériences n'ont eu lieu que sur des flacons placés à la lumière. Leur composition a été la suivante : Fig. 11. — Raphidium nmiutum. Aa:ar- Fig. 12. — Raphidium minutum sur Agar- saccharose 5 "/o. (Lvimière). saccharose 9 "/o. (Lumière). Peptone 0,25 «/o -f sacc. 2 ^o ; Peptone 1 7» + ^acc. 2 **/o ; Peptone 1 7o + glucose 2 > tous solidifiés par l'agar. Toutes les colonies développées sur ces milieux ont donné soit des cellules en forme de croissant, soit des cellules allongées. Si nous passons aux cultures en milieux liquides nous notons les observations suivantes : le milieu employé est le même qu'auparavant, c'est-à-dire la solution de Detmer diluée au Va à laquelle ont été ajoutées diverses quantités de différents sucres. Les flacons employés sont des éprouvettes contenant cbacune 10 cm^ de la solution, stérilisées et ensemencées au moyen de pipettes flambées. Afin que le nombre de (43) IIOFFMANN-CROBÉTY. ÉTUDE DES ALGUES UNICELLULAIRES 85 cellules introduites dans chaque éprouvette fût autant (|ue possible le même, il a été introduit le même nombre de gouttes dans chaque solution. Dans la solution de Detmer dépourvue de tout sucre, aucun dévelop- pement ne s'est fait à la lumière tandis qu'à l'obscurité les croissants se sont multipliés. Ajoutons à cette solution de 1 7o— 10 «/ode saccha- rose nous verrons qu'à côté de quelques formes polymorphes ce sont surtout les formes en croissant et allongées qui dominent sur les faibles concentrations de 1 7o — 5 ^jo ; à partir de cette dernière un polymor- Ficr. 13. — Raptiidium minutum. Huï milieu Ag-ar-saccliarose 10 "/o (Lumière). phisîïie très accentué est à noter, ceci pour les milieux exposés à la lumière. A l'obscurité, aux formes sus-nommées, s'ajoutent les arron- dies; à la concentration de 3 "/o en saccharose, un faible polymorphisme apparaît ; à partir de S^o il est très prononcé. ^ ■'"■' " • "' ' 86 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE [)E GENÈVE (14) Placés dans les mêmes conditions, les milieux Detmer V^^ + glucose ne permettent à robscurité que le développement de formes en crois- sant accompagnées de quelques cellules allongées sur toutes les concen- trations de 1 — 10 7o. A la lumière, le polymorphisme va en s'accentuant de 1 7o — 5 "/o, puis diminue. Sur plusieurs milieux aucun développement ne s'est fait ; ainsi sur Detmer 7^ + peptone 0,25 ^o à Tobscurité tandis qu'à la lumière on avait un faible polymorphisme. Sur Detmer V^ -\- peptone 1 ^/o la plante meurt aussi bien à la lumière qu'à l'obscurité. A la lumière sur Detmer V^ + peptone 0,25 7» + glucose 2 7», formes en croissant; à l'obscurité, allongées et arrondies. Rien sur Detmer V3 + peptone 1 7" -\- glucose 2 7o à la lumière de même qu'en remplac-ant la glucose par 2 7o saccharose, tandis que sur les deux milieux le développement se fait à l'obscurité et la plante est fortement polymorphe. Sui' Detmer Vs + peptone 0,25 "^/o -j- ^acc. 2 7o formes en croissant à la lumière et polymorphie à l'obscurité. Nous avons en outre constaté que, sans doute grâce à des ferments protéolytiques, Raphidium minutum avait le pouvoir de liquéfier la géla- tine, mais que d'une manière générale ce pouvoir de liquéfaction dimi- nuait avec l'augmentation de la concentration. Les flacons, au nombre de six pour chaque milieu, ont été placés, la moitié à la lumière diffuse du laboratoire, la moitié à l'obscurité. Sur les milieux Detmer \/3-(- glucose -f- gélatine (nous avons employé pour nos expériences 12 7o de gélatine, ces dernières ayant été faites durant les mois de mai, juin et juillet), nous notons une forte liquéfaction à la concentration de 1 7» de glucose, puis elle va en diminuant et se maintient la même de 2 7o — 4 7" pour continuer ensuite à diminuer et disparaître à la concentration de 6 7» de glucose, ceci à la lumière. A l'obscurité, même résultat, diminution de la liquéfaction avec augmentation de la concentration ce qui, nous le pensons, signifie qu'au lieu de prendre le carbone à la gélatine sous (15) HOFFMA.NN-GROBÉTV. ÉTinK DES AUJl'KS UNlCELLULAlFiES 87 une forme quaternaire, la plante Ta pris, au sucre, sous une forme ter- naire. Il faut cependant ajouter que cette plante, ne s'étant pas bien développée sur ces milieux, il est possible que ce soit là la cause de la diminution de la liquéfaction de la gélatine. Remplaçons maintenant le glucose par le saccharose. A la lumière le résultat est totalement opposé : à mesure qu'augmente la concentration à mesure aussi augmente la liquéfaction à la lumière. Nous en con- cluons que l'addition de ce sucre ne procure pas à la plante une nour- riture suffisante qui lui convienne, elle prend son carbone à la gélatine, ce qui tend à le prouver encore c'est la multiplication de formes dis- semblables que nous avons constatées à mesure qu'augmente, à la lumière ou à l'obscurité, la concentration en saccharose, soit en iinlieux liquides ou solidifiés ou par l'agar ou par la gélatine. Cepen- dant à l'obscurité, le saccharose au lieu de favoriser la sécrétion de fei-- ments protéolytiques, la diminue et à 6 > les entonnoirs au fond des- quels l'algue s'enfon(:ait de plus en plus ne se forment pas, la plante se développe à la surface du milieu qu'elle ne liquéfie plus. Il send)lerait que ce soit à l'obscurité que la plante, à laquelle on donne un sucre qui ne lui convient guère, doive prendre le carbone à la gélatine? Avec le lactose à l'obscurité la liquéfaction est forte aux concentrations moyen- nes, c'est-à-dire vers 4 ^o et 5 "^/o, au-dessus et au-dessous la diminu- tion est très sensible et devient nulle à 8 " o. Les milieux maltosés à la lumière montrent une liquéfaction de la gélatine allant en diminuant des faibles aux plus fortes concentrations, mais cependant visible avec 8 7o de maltose, les colonies s'enfoncent encore légèrement et sont recouvertes d'une gouttelette liquide. Résultat contraire à l'obscurité, ce Raphidium ne liquéfie pas la gélatine au-dessous de 8 ^o de maltose et encore n'est-ce que légèrement à cette concentration. Sur galactose, soit à la lumière, soit à l'obscurité la liquéfaction diminue régulière- ment des faibles aux fortes concentrations, c'est-à-dire de 4 ^ja — 6 7» où elle est nulle. Avec la mannite à la lumière liquéfaction très forte 88 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE < 16) (le l"/o— '"/oi 'a gélatine est eomplèteineiit liquéfiée, la plante se rtmitiplie dans cette masse et jusque contre les parois de rEiienmeyer. A l'obscurité cela ne se produit, et en des propoi'tions moindres du reste, qu'à 6 ^/o. II Essais pour différenciai' deux espèces d'Alpes assez semblables au point de vue moipbologique Chlorella cœhiMroules Chod. et Chlorelld rabescens Chod. II est des algues, en particulier celles que nous avons étudiées : Chlorella ritbeseens Chod. et Chlorella cœlaslroides Chod. qui, dans la nature, sont si semblables qu'une observation au microscope ne décèle aucune différence bien appréciable, les cellules sont de même dimen- sion, leui- chromatophore et leur pyrénoïde sont semblables de même que leur coloration ; on serait donc tenté de les attribuer à la même variété voire même à la même espèce. Comment savoir que dans un tel cas nous sommes en présence de deux plantes distinctes ? Tout d'abord s'impose à Palgologue le triage selon la méthode bactériologique, l'algue ou plutôt les algues intr-oduites dans le milieu qui se solidifiera (en général : Detmer V» + '»gai' 1,5 o/o; il est mieux de ne pas ajouter de suci-e au moment du triage, celui-ci favorisant le développement des bactérieset des champignons) vont se développer ditîéremment dans ces nouvelles conditions, encore faut-il être prudent et ne pas conclure trop vite aii cas où l'aspect des colonies sei'ait le même et où l'examen microscopique donnerait un résultat négatif en ce sens qu'il semblerait (M) IIOFFMANN-GROBÉTY. ÉTUDE DES ALGUES UNICELLULAIRES 89 que l'on ait à faire à une seule et même plante ; pour en être tout-à-fait sûr il faut ensemencer Talgue sur des milieux ditrérents en sucre par exemple connue nous l'avons fait et à partir de colonies développées dans les ditférents tlacons provenant du triage. Durant nos expériences snr Chlorella nibescens Chod. et Chlorella cœlastroides Chod. pour diffé- rencier au point de vue physiologique ces deux plantes semblables ((uant à leu]' morpliologie dans la nature, nous ne les avons trouvées identiques que sur deux milieux employés soit sur Detmer V^ -\~ agar 1,5 "/o -^ galactose et sur Detmer V-* -j- îigai" + saccharose 1 ^/o à la lumière. Il est vrai que ce n'est qu'en examinant au microscope qu'on aurait pu les confondre, macroscopiquement les colonies identiques à la lumière différaient à l'obscurité par leur coloration et leur dimen- sion, celles du Chlorella mbescens Chod. étaient mieux développées et d'un vert plus foncé. Ce sont les seuls milieux qui nous aient donné ce résultat, mais il est possible que sur d'autres non employés par nous, nous aui'ions eu deux plantes semblables comme dans la nature. Dans ces conditions Chlovclla mbescens Chod. Chlorella cœlastroides, deux Protococcacées ont des cellules arrondies. Ces deux Algues Protococcacées ont été isolées en culture absolument pure et décrites par W. Chodat dans son Mémoire intitulé : Elude criti- que et expérimentale sur le Polymorphisme des Algues, voir PI. XIV, D. lig. 1-2. (Chlorella cœlastroides Chod.) et PI. XV, G., 1-U, (Chlorella mbescens). Quels sont les résultats obtenus sur les milieux artificiels et par quoi dans chaque expérience différaient ces deux plantes ? Ces différences se sont manifestées comuîe nous le verrons au fur et à mesure de cb travail par le degré de développement des colonies que nous n'avons jamais observées autres qu'en disque, l'intensité de la coloration, la dimension des cellules (jue nous avons mesurées au tnicromètre oculaire etsur plusieurs prépîirations pour le même milieu. Les Erlenmeyer ont été exposés de 3 à 4 semaines à la hunière et à ^0 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (18) l'obscurité. Pour obtenir ces dernières conditions nous avons placé les flacons dans un carton et celui-ci dans la chambre noire. Du 2(i octo- bre 1907 au 16 novembre 1907 nous avons additionné la solution V^i Detmer -f- agai" de sacc. 1 *^/o et de glucose 1 ^/o. Sur le premier milieu Chlorella rubescens Chod. s'est bien développé soit à la lumière, soit à l'obscurité, les colonies vertes en disque ont été semblables de même que la dimension des cellules qui égalaient 6 ji, ce qui aurait pu les faire confondre avec celles de C. cœlastroides Chod. Cependant à l'obs- curité la coloration de cette plante était d'un vert sensiblement plus pâle et les colonies plus petites. Sur le second milieu cité, Chlorella rubescens Chod., à la lumière comme à l'obscurité, a développé des cel- lules de dimension variant entre 6 et 12 {jl ce qui ne s'est produit qu'à l'obscurité pour Chlorella cœlastroides Chod., tandis qu'à la lumière cette algue présentait de nouveaux états de division une coloration plus forte qu'à l'obscurité, Fiiais des colonies moins grandes et moins foncées que Chlorella rubescens Chod. Du 30 octobre au 19 novembre 1907 nous avons employé des milieux dans lesquels entraient du galactose, du lévulose, du lactose, du mal- tose, de la mannite à la concentration de 1 7» et enfin ces plantes du 2 octobre au 19 novembre 1907 ont été cultivées sur l'amidon soluble. En ajoutant 1 7^ de galactose à la solution de Detmer Vs, solidifiée par l'agar nous avons obtenu l'identité des cellules de Chlorella rubes- cens Chod. et Chlorella cœlastroides Chod. pour les flacons placés à la lumière ; à l'obscurité cellules de Chlorella rubescens Chod. grandes de 12 [j„ quelques-unes de plus, jusqu'à 15 {jl, tandis que Chlorella cœlas- troides Chod. a une chlorophylle plus pâle et comme nous avons déjà pu le constater des colonies moins bien développées et moins foncées que Chlorella rubescens. Avec lévulose 1 7<» la différence est minime mais permet cependant de reconnaître les deux plantes, grâce à la dilTérence de leur dimen- sion. Les cellules du Chlorella rubescens Chod. égalent 6 ]}., celles du <19) HOFFMAINN-GROBÉTV. ÉTUDE DES ALGUES UMCELLUUAIRES 91 Chlorella cœlastroides Cliod. 6 {x,, il en est pour cette dernière plante de même à Tobscurité où Chlorella rubescens a de grandes cellules de 12-15 |x et des colonies plus foncées. Sur lactose 1 "/o Chlorella rubes- cens Cliod. se développe bien, soit à la lumière où les cellules égalent 6 jj. soit à l'obscurité où elles sont sensiblement plus grandes de 12-14 jj,. Ce milieu ne convient guère à Chlorella cœ la si roi des Chou., les colonies restent petites et pâles surtout à Tobscurité (cellules de 9-14 ^). Résultat semblable mais plus accentué encore avec maltose 1 7" où le Chlorella cœlastroides Cliod. plus foncé que sur le milieu précédent ne l'est cependant pas autant que Chlorella rubescens Cbod., eu outre à Tobscurité les colonies restent petites, quanta Chlorella rubescens Cbod. sa coloration est très foncée, soit à la lumière, soit à l'obscurité. Avec 1 °/o de mannite la distinction entre ces deux plantes se fait dans les deux conditions à la lumière, les cellules de Chlorella rubescens Cbod. atteignant 6 jjl prédominent et à côté de ces dernières on en rencontre de très grandes atteignant jusqu'à 18 ^j,. Celles de Chlorella cœlastroides Cbod. oscillent entre 9 et 12 p.. A l'obscurité les dimensions sont les mêmes mais l'intensité de la coloration varie, le Chlorella cœlastroides Cbod. étant comme sur les milieux précédents plus pâle. Ce milieu est parmi ceux que nous avons employé le moins favorable à Chlorella rubescens Cbod. qui forme de très petites colonies vertes à la lumière, qui, à l'obscurité deviennent presque nulles. Parmi les milieux défavo- rables à ces deux algues nous pouvons citer l'amidon soluble (les milieux ont été exposés du 2 octobre au 19 novembre 1907) il l'est particulièrement pour le Chlorella cœlaslroides Cbod. à la lumièiv et à l'obscurité. Chlorella rubescens est d'un vert pâle et a des cellules de 6 «x. Quels seraient donc parmi les milieux ci-dessus employés ceux qui permettraient le plus facilement et le plus sûrement de reconnaître ces deux algues et quel serait le caractère auquel nous devons attacher le plus d'importance ? Il faut selon nous tenir aussi bien compte de l'as- pect macroscopique que de l'aspect microscopique de la colonie. Avec Ui2 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (20) luaniiite 1 "/o nous avons un milieu qui permet de séparer nettement Chlorella rubeseens Cliod. de C/i/orella cfelasfroides Chou, puisque tandis ((ue te premier y végète à la liunière et à l'obscurité le second y forme des colonies notablement plus grandes. ()uant aux dimensions elles sont comme nous l'avons vu bien différentes, oscillant pour l'une à la lumière entre 16 et 48 ^ tandis que l'autre ne montre pas de cellules de dimension inférieure à 9 |a ou supérieure à 12 jj,. De même le mal- tose permettra une différenciation nette ; à l'inverse du milieu précédent, il est favorable au développement du Chlorella rubescens Chod. soit à la lumière, soit à l'obscurité. Chlorella cœlastroides Chod. n'y forme pas de très grandes colonies, mais son développement y est bien supérieur à celui du Chlorella rubescens Chod. Cette différence est surtout sensible pour les milieux placés à l'obscurité. En outre la dimension et la colo- ration pour les deux plantes placées dans ces conditions est autre, celle dont le développement n'est pas entravé par le milieu est d'un vert foncé et a des cellules de dimension n'allant pas au-dessous de 12 [i; l'autre, malade, forme des colonies pâles, surtout à l'obscurité, et a des cellules de petites dimensions quoique quelques-unes, elles sont rares, atteignent 12 p.. Voici donc deux milieux contenant l'un de la maimite, Tautro du maltose qui favorisent, soit l'un, le développement de Chlorella cœlas- troides Chod., l'autre celui de Chlorella rubescens Chod. Par d'aiitres caractères ils permettent encore de différencier ces plantes pai- la colo- ration et la dimension et ont été employés avec succès pour ces recher- ches. - H en est de même pour les milieux solidifiés par la gélatine. Ense- mencée sur ceux-ci. (Chlorella cœlastroides Chod. forme tout d'abord de petits entonnoirs à l'endroit on il a été piqué, puis peu à peu ces enton- noirs s'aggrandissent, se remplissent de gouttelettes de liquide et, au bout de (|uel(|ues semaines, une partie du milieu est liquéfié grâce aux ferments pr(»téolytiques sécrété par là plante; la plante se développe (21) HOFFMANN-GIiOBÉTY. ÉTUDE DES ALGUES UNIGELLULA1F5ES 93 alors au milieu de cette masse liquide (!t souvent contre les parois de l'Erlenmeyer. Chlorella rubeseens Chod. ne possède [)as ce pouvoir liquéfiant. Une autre méthode à employer pour distinguer Chlorella ruùescens Chod. et Chlorella cœlaslroides est celle des plaques de porcelaine dégourdie. On introduit ces dernières dans les Erlenmeyer en ayant soin de laisser la base de la plaque de porcelaine baigner, soit dans de l'eau ou mieux encore dans une solution de liquide de Detmer. Bou- chés avec de la ouate, les Erlenmeyer sont portés à l'autoclave et stéri- lisés pendant 20 minutes à une température de lâO*^. Loi-squ'ils sont, suffisamment refroidis, on introduit la plante sur la plaque de porcelaine au moyen du fil de platine, au préalable porté au rouge dans la flamme d'un bec de Bunsen. Pour l'ensemencement des plantes que nous avons étudiées nous sommes toujours partis d'une culture faite sur Detmer V^ -|~ gbicose 2 "/o -j- agar. Les éprouvettes placées devant une fenêtre ont été de temps en temps inclinées de manière à ce que le liquide humecte la plaque de porcelaine, de sorte que la plante ait suffi- samment d'humidité et puisse se développer. En ce qui concerne Chlo- rella rubeseens Chod. et Chlorella cœlaslroides Chod. ce milieu leur con- vient et peut se placer parmi ceux sur lesquels ces deux espèces se distinguent l'une de l'autre. Tous deux dans ces conditions voient, à leur chlorophylle, se substituer de la carotine. Ces conclusions ne se rapportent qu'aux premiers stades du dévelo})- pement. Si on cultive ces deux Algues sur un milieu agarisé à 2 V*> de glycose, au bout de quelques mois la différenciation est excessive ainsi que nous le communique M. le Prof. R. Chodal. Sur ce milieu riche- ment sucré, Chlorella cœlaslroides Chod. forme en deux mois une colonie arrondie un peu zonée, ni brillante ni vernissée comme cela arrive pour d'autres, un peu lucide maiscà peine brillante et un peu granulée. La couleur verte est d'un olive foncé. Au bout de six mois la colonie a peu augmenté mais sa couleur est devenue, sur ce même milieu, rouge 94 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (22) avec (les reflets vert-olive ou brun olive rougeàtre avec lisière plus verdâtre. Tout au contraire pour le ChloreUa ruhescens Chod. sur ce même milieu, les colonies au bout de trois mois ont pris à la lumière Tappa- rence d'un petit cratère avec des rides sur les pentes, et la couleur est devenue rouge brique intense. Cette couleur rouge brique est précédée par une teinte olive rouge mat avec bordure plus orangée. Même au l)0ut de six mois, sous cette couverture, les cellules plus profondes conservent leur coloration verte, (voir aussi R. Chodat, Recherches expérimentales sur le Polymorphisme des Algues, Genève 1909, Table A, fig. 6, Photographie en trois couleurs d'une culture âgée sur glycose, du ChloreUa rubescens). Mais « time is money » et la différenciation de ces deux Algues en culture pure peut se faire beaucoup plus vite ainsi que nous le montrons ci-dessus ! (II Boirjdiopsis minor Schmidle Cette Algue appartient aux Confervales, ne possède par conséquent pas de pyrénoïde mais plusieurs chromatophores dont la couleur verte est masquée par d'autres pigments et de l'huile comme substance de i-éser\^e. Botrydiopsis minor est une Algue unicellulaire, à cellules ron- des; sa reproduction a lieu par zoospores, celles-ci sont nombreuses dans le zoosporange et possèdent deux cils de longueur inégale au moyen desquels elles nagent avec une extrême rapidité. Le but que nous nous sommes proposé en étudiant Botrydiopsis (23) HOFFMANN-GROBÉTY. ÉTUDE DES ALGUES UNICELLULAIRES 95 minor était le suivant : voir de quelle façon cette plante réagissait vis- à-vis des différents milieux. Nous nous sommes pour cela servi de la solution de Detmer diluée au V^ employée jusqu'ici et à laquelle nous avons ajouté des sucres en quantités différentes, de la peptone ou de Pamidon. Les milieux ont été soit solidifiés par l'agar-agar soit par la gélatine ; pour chaque expérience nous avons placé trois flacons d'Erlen- meyer à la lumière diffuse du laboratoire et trois autres flacons à l'obs- curité, connne nous l'avons indiqué précédemment, dans des boîtes en carton placées dans la chambre noire. Nous indiquerons au fur et à mesure de cet exposé le temps d'exposition des cultures. Cette plante ne s'est montrée polymorphe sur aucun milieu, ses variations, s'il peut être question de variations, n'ont consisté qu'en de légères oscillations (juant à la dimension des cellules. Le point capital a été la coloration qui s'est montrée parfaitement dépendante des conditions extérieures et sur laquelle nous insisterons particulièrement. Du 6 décembre 1907 au 11 janvier 1908 nous avons expérimenté avec la solution de Detmer ^/s -f- saccharose aux concentrations de 1, 2, 3, i, 5, C), 7 et 87o. A la lumière nous avons observé juscju'à la concen- tration de 6 "^ 0 y compris, des colonies en disque d'un beau vert et for- mées de cellules rondes variant de 6 à 8 [x, quelquefois 15 jx, avec 6 7o de saccharose. Au-delà, c'est-à-dire aux concentrationsde 7 et 8 °/o l'algue se développe moins bien et les colonies sont d'un vert plus pâle. De verte qu'elle est à la lumière, elle devient d'un vert jaunâtre à l'obscu- rité, pour les milieux exposés pendant le même temps contenant 1 et 2^0 de saccharose; les colonies sont m.ieux développées et les cellules sont plus grandes (9 à 12 p.). Aux concentrations supérieures la dimen- sion des cellules se maintient mais la coloration verte réapparaît. Bo/n/diopsis minor supporte mal le Detmer sans sucre : il végète dans ces conditions. Du 10 décembre 1907 au 26 février 1908 nous avons employé le lac- tose qui ne convient guère à /Jotryiliopsis minur. A la lumière sur des 96 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (24) concentrations de 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 et S^/o les colonies restent petites, les cellules atteignent de 6 à 18 jj., tandis qu'à l'obscurité les plus petites égalent 12 ^ et les plus grandes 24 ji. Toutes les colonies sont vertes et très petites. Un fait à noter est qu'à l'obscurité, à la concen- tration de 5 7o on rencontre quelques cellules qui bourgeonnent. Si au lieu d'employer l'agar on se sert de gélatine, le développement sur des milieux eau -j- gélatine n'est pas bon, la coloration est verte à la lumière comme à l'obscurité, mais les colonies restent très petites, sur- tout dans ces dernières conditions. Il en est de même si au lieu d'eau on emploie la solution de Detmer ^/s -\- gélatine. C'est sur ce milieu que nous avons obtenu les cellules de plus grandes dimensions, quel- ques-unes atteignaient même 83 ^, tandis qu'en milieu liquide, soit dans une solution de Detmer ^/s -f- saccharose de 1 à 8 ^/o ou Detmer Va -|- glucose de 1 à 8 7'> nous n'avons observé que des cellules de petites dimensions. Comme mode de reproduction, cette Confervacée a montré des auto- sporanges et des zoospores. Les autosporanges se sont formés à la lumière comme à l'obscurité sur tous les milieux solidifiés au moyen de gélatine soit eau -f gélatine, Detmer V^ + gélatine, Detmer V^^ + saccharose a des concentrations de 1 à 8 ^/o, Detmer V^ + glucose de 1 à 8 *^/o. A un moment donné nous avons vu la membrane de l'auto- sporange se rompre et laisser sortir un nombre parfois considérable d'autospores. La formation des zoospores a été restreinte à quelques milieux seulement et nous n'avons pu en examiner qu'un petit nombre au bout de quelques jours de culture, une semaine environ (25 janvier 1908-9 février 1908) sur Detmer V^ -f- saccharose 1 «/o, 2 «/o et 3 7o -\- gélatine placés à la lumière. Nous n'en n'avons pas trouvé sur les milieux contenant de la glucose où se sont formés de nombreux autospores et cellules de grande dimension de 2 à 8 '^o. Sur les milieux énumérés jusqu'ici, Botrydiopsis niinor a formé de plus un moins grandes colonies, mais toutes étaient vertes, d'un vert 25) HOFFMANN-GROBKTV. KTUOE DES ALGUES UNICELLU LAI RES 97 quelquefois pâle comme nous l'avons indiqué. Dans certaines condi- tions cette algue a masqur complètement sa chlorophylle par un pigment rouge et cela quelquefois au bout de quelques jours seulement, c'est ce que nous avons oltsei'vé sur les uiilieux suivants : Du 7 décem- bre l\tU7 an 1-4 janvier 19U8 nous l'avons cultivée à la lumière et à l'obscurité sur Detmer ^k -f- glucose solidifié par l'agar-agar. A la lumière, les colonies ont été et sont restées parfaitement vertes, jes cellules petites de 6 à 8 [x à toutes les concentrations, dont les plus favorables, quant au développeuieut de la plante, ont été 5, 6, 7 et 8>. A l'obscurité une teinte jaunâtre, puis rouge, est apparue en quelques jours. Avec 1 "/o et 2 ^ o de glucose la colonie est devenue nettement rougeàtre aux concentrations supérieures, nous avons expérimenté jus- qu'à 8" o, elle est devenue d'un beau rouge et cela rapidement après l'ensemencement pour lequel nous soimnes toujours parti d'une culture à la lumière sur Detmer V- h glucose 2oo -f agar l,5^/o. Les quel- ques cellules portées par le ^\\ de platine sur les milieux ci-dessus cités ont formé un point vert qui, rapidement à l'obscurité, a passé au rouge, puis tout autour s'est formée la colonie rouge elle aussi. Le glucose est, des substances que nous avons employées, la seule sur la(|uelle les colonies de Bofri/diopHis tninor sont bien développées et sont devenues si i-apidement rouges à l'obscurité. Nous en avons de rouges encore à l'obscurité sur amidon 7 ^ o -|- Detmer V^ de même que sur amidon 2> -f Detmer V:i, mais elles étaient petites, ce uùlieu ne convenant pas à cette plante. De jaunâtres, nous en avons eues, sur Detmer \ a -f sacch. 8 "/o -|- gélatine, aussi à l'obscurité. Sur l'empois d'amidon elle devient très rouge à la lumière, plus que dans toute autre condition. iNous avons pu de même constater une coloration rouge à la lumière, mais celle-ci est apparue plusieurs semaines après l'ensemencement sur Detmer i/s -f amidon 7 "/o puis sur quelques milieux solidifiés par la gélatine comme sacch. 2^0 + Detmer \/3. En employant du glucose BULLETIN DE l.A SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE (JENÈVE, N^^ W. \\\ lliars \'^\'l. 7 98 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENEVE (26) 1 "/o, le bord de la colonie seule devieiil rouge, tandis (iiie le centre reste d'un vert-jaunàlre; en augmentant cette concentration jusqu'à 4 '^/o, la colonie entière rougit, mais après un temps notablement plus long que celles qui sont à l'obscurité. Sur agar-peptone 1 7» et sur gélatine-peptone 1 "/o on obtii^iit des cellules rondes et des zoosporanges. Botnjdiopsis minor contient un ferment dissolvant l'amidon sur les milieux Detmer V^ -(-amidon 2 7o. Ceci n'a lieu (ju'à la lumière. Le sucre qui résulte de cette liquéfaction n'étant pas entièrement em- ployé pour le développement de l'algue, on peut le mettre en évidence par le pouvoir réducteur du milieu vis-à-vis de la liqueur de Fehiing. La gélatine n'a pas été liquéfiée par Botrydiopsis minor. Quels sont la nature et le rôle de ce pigment l'ouge qui accompagne la chloropbylle? De nombreux travaux ont été faits sur les pigments et en partie sur ceux qui accompagnent la chlorophylle : la xantho- phylle et la carotine. Cette dernière a suscité de nombreuses recher- ches et il n'a pas toujours été facile de déceler si l'on avait à faire à la carotine pure ou à un mélange. Dans ce domaine ont travaillé surtout Cohn, Caspary, Hildebrand, Rostafinski, Frank, Klebs, Karsten^ mais les recherches ont été faites sur un matériel inq)ur mélangé d'hémalo- chrome, de graisse, de chlorophylle, et d'autres substances. Nous avons appelé carotine le pigment l'épandu dans Hulri/dlupais nii n or -àprèa avoir fait les réactions suivantes indiquées par Kohi bien que toutes n'aieiU pas ivussi. Fn traitant fiotrydiopsis minur |)ar 8O4 11 2 on obtient une coloration bleue qui passe au rouge lie de vin en chautTant, si l'on ajoute de l'eau, innuédiatement la coloration disparaît. En met- tant sur un porte-objet des cellules de Botrydiopsis minor et en ajoutant à la place de SO4 H 2, NOa on obtient tout d'aboi'd une coloration bleu 1 Voir Kolil. Untersucitmigeu nber dos (]ar(iti\i intil st/iif idiysioloyisclie HedeuluiKj 190:2. (27) HOFFMANN-GROBÉTY. ÉTUDE DES ALGUES UNIGELLULAIRES 99 (Mail- ({ui passe an hieu vert et au hlcu jaunàliv. H Cl ne nous a donné aucune réaction de même qu'un mélange de 11 Cl et de thymol. La colo- ration est devenue verdàtre en présence de MCI -|- acide phénique. En laissant un certain temps ;ia plante dans NOhH concentré on obtient des algues décolorées et si on les traite par l'acide osmique elles pas- sent au brun. iNous avons obtenu la dissolution de cette carotine dans le chloro- forme, cette dissolution examinée au spectroscope a montré des bandes d'absorption dans le bleu et le violet. En faisant évaporer le chloro- forme et en ajoutant de l'acide sulfurique concentré on obtient une belle coloration bleue caractéristique de la carotine. Si sur un papier liltre on fait dessécher quelques colonies de Bolrn- diopsls minor à l'étuve et qu'on traite ensuite le résidu par SO4 II2 concentré, le protoplasma et la membrane des cellules sont détruits et on voit alors au microscope nager sur le porte-objet de grosses gout- tes d'huile rouge. Si après dessèchement à l'étuve on traite le résidu par N Os H ctmcentré, les cellules se décolorent, sont détruites; il ne reste (pie des gouttelettes d'huile de toutes dimensions que l'acide osmi((ue colore en brun. On obtient encore des gouttelettes d'huile colorée en mettant sur un porte-objet Botrydiopsis minor dans ime solution composée d'alcool (40 » -}- KOH (20 0/0) en appuyant légè- rement sur la lamelle recouvrant la préparation on fait sortir des cel- lules, des gouttelettes d'huile colorée par la carotine. Chez les Algues comme chez les IMianérogames la producti le la carotine est spécifique, elle est dans certains cas favorisée |)ar la lumière (aloës, buxus, sélaginelles) dans d'autres par l'obscurité (carotte, Bofri/diopsis minor sur milieux glucoses). Ainsi on obtient du Chlorella riibescens sur Detmer V» + glucose -|- agar des colonies rouges à la lumière, tandis que sur ce milieu elles ne le deviennent pour Botrydiopsis minor qu'à l'obscurité. Quel est le rôle de la carotine dans les plantes ? On a pensé que la 100 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (28) carotine servait de protection à la cliloi-ophylle^ Ainsi parle Moiisch. Lorsqu'il mettait en pleine lumière des alors, ilessélai;iiielles, lesfeuilles prenaient une teinte rouge qui de nouveau disparaissait avec la dimi- nution de la lumière, seulement Kohi a montré (|ue la carotine absorbe justement les rayons qui n'abiment (pie peu ou pas la chlorophylle. Escher dans un travail de thèse paru eu 1U(M» sous le titre de Ziir Kemittiiss des Caroiins und dès Lycopins comparant les fonctions de la carotine des plantes à celle de l'hémoglobine des animaux qui absorbe l'oxygène, de l'air, note que la c^irotine absorbe plus de cent fois son volume d'oxygène, ce serait donc un pigment jouant un rôle dans la respiration. Karsten (Ann. fiititenwrg Bd. X 1890, p. 38) suppose comme rôle physiologi(pie de la carotine deux possibilités, elle sei't comme substance de réserve et conune sul»stance protectrice. Kohi attribue à la carotine une fonction àssimilatrice dans les rayons bleus et violets malgré le peu d'énergie mécanicpie de ces rayons, fie même qu'un i-ôle biologique servant d'attrait poiu' les animaux dans les fleurs, fruits et semences. D'après lui, les taches decai'otine chezles inféi'ieurs auraient un<' inq)ortance pour l'absorption de la lumière qui dirige les mouvements de l'individu. Dans le cas qui nous occupe la carotine n'est pas une protection contre la lumière puisque ce sont sur des milieux placés à l'obscurité qu'elle apparaît le plus vite et en plus grande c[uaidité comme siu'glucose -f Detmer \ 3 -f agar. La chloi'ophylle a-t-elle disparu dans ces conditions parce ((u'à l'obscurité l'assimilation n'avait pas lieu, c'est ce dont nous avons voulu nous assurer en faisant l'expérience suivante : (piatre Erlenmeyer contenant glucose 2 "/o -|- Detmer V» + ^ê^i' ^t dans lesquels nous avons repiqué Uotrydiopsis mino)' à partir d'une colonie verte ont été réunis par des tubes, le tube du premier et celui du quatrième flacon étaient reliés à un flacon con- tenant de la soude caustique. Voici comment était montée l'expérience : 1 Moiisch, H. Ueher mwuberijehende liothfdrbuny der Chhrofjliyllkôrner in biubhUUlern, D. B. Ges. Bd. XX, W6, (29) IIOFFMANN-GROBÉTY. ÉTUDE DES ALGUES UNICELLULAIRES 101 chaque llacori était hoiiclié [)ar iiu houclion de raniitchour ninni de deux trous dans les(|ii('ls ou plaçait deux tubes de verre courbés à angle droit et lerniés par un jx'tit tampon de coton, c'est ainsi (jue chaque pjienineyer était stérilisé à rautoclave pendant 20 minutes à la température de 115°. Après la stérilisation, se faisait rensemencement comme à l'ordinaire, puis on réunissait après avoir enlevé les tempons de coton les tubes les uns aux autres, c'est-à-dire l'un de celui ou flacon n» 1 , à l'un de celui du flacon n"2, le deuxième tube du flacon n" 2 à l'un de ceux du n^' 8 et ainsi de suite au moyen d'un tuyau de caoutchouc qui aux 2 extrémités de la rangée était relié au flacon contenant la soude caus- tique empêchait l'entrée de CUade l'air. Dans ces conditions les colonies se développaient absolument vertes : que l'on ait ensemencé ces milieux soit à partir de colonies vertes, soit à partir de colonies rouges, l'action de la lumière suffisait donc pour amener la formation de la chloro- phylle. La Caroline de liolrydiopHi.s minov est, nous l'avons dit, dissoute dans l'huile; celle-ci serait-elle peut-être plus abondante quand la chlorophylle ne se dévelopi)e pas ou |)eu, comme sui* cei'tains milieux inditpiés ou des facteurs coud)inés, lumière et milieu ne favorisant pas son développement? Les substances hydrocarbonées de réserve ne se formant pas, elles sei'aient remplacées par l'huile et la Caroline qui y est dissoute. Si la production d'huile augmente, la carotine augmente-t- elle? Pensant augmenter la quantité d'huile nous avons fait une énud- sion au ino>en d'huile d'olive et de gomme arabi(|ue dans les pi-o|)or- tions suivantes : huile 10 gr., gomme ai'abiipie 5 gr., eau 10 gr., énml- sion (|ue nous avons distribuée dans des Erlenmeyer et stérilisée, (^e milieu n'a pas convenu à liolrydwjmx minor (|ui ne s'y est pas déve- loppé. De nos expériences nous avons conclu (pie la carotine était pour Boh-ydiupN/.s minor surtout une substance de réserve à moins (|ue comme le suppose Kohi, elle ne joue un rôle dans la respiration. L'assi- milation n'ayant pas lieu sans lumière, serait-il possible qu'une respira- tion |)eut-ètre plus forte entraîne un plus fort développement de la carotine ? 402 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (30) D'autres expériences ont été laites sur cette plante dans les condi- tions suivantes au moyen île verces colorés. Nous nous sommes pour cela servi de boîtes à cigares auxquelles nous avons remplacé le cou- vercle par des verres de même grandeur et de dilTérentes couleurs. Chaque boîte a été cnlièrement tapissée à rintérienr de papier noir et des bandes de ce même papier ont été collées à moitié sur le verre, à moitié sur la boîte, de manière à empêcher tout rayon de lumière blanche de pénétrer dans les cultures. Le verre était disposé du côté d'une fenêtre et la partie supérieure de la boîte était remplacée par un carton percé de 6 trous dans lescpiels on pouvait introduire 6 éprouvettes dans Icsipu'lles le milieu solilié en biais olfrail une assez grande sur- face. La partie supérieui-t> de ces éprouvettes sortant de la boîte était recouverte d'une soili' de petib' cage de papier noir facile à eidever lorsqu'on voulait, pour examiner le développemenl de la piaule, sortii" l'une ou l'autre de ces éprouvettes. Nous avons opéré avec des milieux différents dans chaque boîte placée à la températui-e du laboratoire nous introduisions (î éprouvettes dont 2 contenanl loiijours le même milieu. Les verres étaieid les suivants: verre bleu, verre vert, vei're rouge, verre jaune. Les verres colorés ont été exanunés au spectroscope. A travers le verre rouge, seuls les rayons rouges ne sont pas atl'aiblis les rayons jaunes sont absorbés à la linùte du vert. Le verre jaune absorbe le bleu et le violet. Le verre bleu montre deux fortes bandes d'absorption dans le rouge, l'une an milieu, l'autre à la limite du jamie. Il absorbe la moitié droite du vert du côté du bleu. Avec le verre vert, b)utes les teintes sont affaiblies et le violet absorbé. Nous avons en outre exposé en même temps qu'à ces diveis rayons des éprouvettes contenant les divers milieux à la lumière et à l'obscu- rité. Nous avons employé les milieux suivants : Detmer ^j:) -\- saccharose 2 % -f- agar. Detmer ^-.i -f glucose 2 ^/o -j- agar. Detmer V^ + maltose 2 V" -h ^ri^^'- (31) HOFPMANN-GROBÉTY. ÉTUDE DES ALGUES UNICELLULAIRES 103 Les épi'ouvi'ttes placées dans les (litVéreiiles boites le 30 novembre 1909 en ont été ressorties quelques minutes au bout de deux semaines, soit le 15 décembre 1909 puis replacées poui- être observées encore une fois le 5 janvier 1910. A la pi-emière observatiou nous avons noté les résultats suivants : Les colonies des milieux placés derrière le verre bleu ont été vertes sur les milieux contenant du glucose ou du saccharose et d'un vert encore plus foncé sur ceux contenant du maltose. Avec le verre jaune pour les milieux saccliai'ose et maltose les résultats ont été les mêmes que ceux pi'écédemnu'ul donnés sui* glucose, les colonies étaient d'un vert-jaunàtre. Le verre rouge a produit des colonies vertes sur saccha- rose, très vertes sui- maltose et jaunes sur glucose, d'un jaune plus accentué qu'avec le verre vert. Avec le verre vert même résultat qu'avec le rouge, colonies vertes sur saccharose, très vertes siu" maltose et jau- nâtres sui' glucose. Il en a été de même à l'obscurité, quant à la lumière élit' a produit, comme le verre bleu, des colonies vertes sur glucose. Nous avons examiné ces colonies 15 jours plus tard, soit le 5 janvier 1910. Les colorations de celles placées derrière le verre l'ouge n'ont fait que s'accentuer; sur glucose elles étaient jaunâtres, sur saccharose légèrement jaunes au l)()rd, tandis ((ue sur maltose une coloration vert foncé s'est maintenue avec les différents rayons. Avec le verre jaune, la coloration jaune l'est franchement sur glucose et légèrement sur sac- charose, de même qu'avec le verre bleu et le vert sur glucose 2 "/o. Avec le verre vert, les colonies ont une tendance moindre à devenir jaunes. A la luuiière et à l'obscurité, pas de changement sur saccharose et mal- tose, tandis que de belles colonies jaunes si' l'oriiuMit rapidement à l'obscui'ité sur glucose. Du 19 mars 1910 au 19 avril 1910 deux de ces boîtes, celle à verre rouge et celle à verre bleu, ont été placées à l'étuve devant une fenêtre, à une température de 23-2tJ" : nous n'avons pas constaté de change- 104- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ROTANIQÛE l»E GENÈVE (32) iijcnt, les colonies sur glucose ont été jaunâtres, celles sur saccharose (fini vt'i-l-jainiàtre ; (|naiil à celles sur inaltose elles ont été d'un beau vert foncé. Ce seraienl donc, d'après nos leclierclies, les rayons rouges qui empêcheraient le plus la lorniation de la Caroline. BULLETIN DE LA Publié sous la direction de Louîm VIRET, 1)'' es scieiices. Président de la Société. Chaque collaljoralenr est responsable de ses travaux. Les abonnements (SUISSE : 10 Ir. — UNION POSTALE : \t Ir. 50) sont perçus chez M. Viret, 77, Kiie Jeaii-Ja(|uel, Genève. â"ie SERIE, Volmne IV, No 4. GENÈVE, 30 Avril 11)12. :{. SOMMAIRE : Compte rendu de la séance du 1^"" avril 1912 : Aiïaires adminislialives. p. 105. — Projîramine des herborisations pour 1912. p 106. — A. IjEnoner : Note sur les espèces du genre Syncephalastrmn, p. 106. — A. Mégev..\nd : Eclosion abondante de Lficltneu Siimneriann Cooke. p. 106. — L. Viret : Violettes hyltrides du Salève, p. 106. G. Bkau- VERR : Sur (iuel([ues plantes de l'Afrique australe, p. 107. — Id. : Présen- tation de Clavaria muscosn var. ?, p. 107' A. Lendneu ; Les espèces du genre Synceplialaslrtmi (avec 3 vignettes in texte), p. 109. J. Hruby : Monographie du genre Aruin (avec vignettes et cartes), à suivre, p. 113. COMPTE RENDU î{47""' séance. — liUiidi 1^'' avril iSIf 1. — Ouverte à 8 h. ^2 dans la salle de hildiolluMnie de riiistlLut botanique, Université, sous la présidence de M. le D' Louis Viret, président. Le procès verbal de la 3i6""' séance est adopté. — Il est donné lec- ture d'une cai-le de M. le Prof. Chodat, doiuiant d'excellentes nouvelles de riierborisation uiii\('rsilairc ((iTil dirij^c en Espagne : la petite troupe, après avoir herborisé niétliodi(|uenient dans le Montserrat sous la conduite du H. P. Marcet, a visité la Sicri'a de Ante([ueiTa où elle a trouvé de nond)reuses plantes Ueuries jiis(pi'à Faltilude de 1200 m. {Ulea- sp. ?, Viola IJemetria, Iridées et Orchidées ma,unifiques, etc.); passanl cnsuilc pai' (li-enade, le voyage botani([ue et géograplii([ue se potu'suil dans de bonnes conditions par les vallées des AIpujarras, avec l'ascension du Muley-Ilacen, puis la traversée des Sierras de Lujar et d<' (lonti'oviesa comme prochains ol)jeclirs. La Société botanique accom- pagne de ses meilleurs vœux nos vaillants collègues. En raison des vacances de la bibliothèque, la pid)lication de la lisb' des ouvrages reçus est renvoyée au compte rendu de la prochaine séance. BULLETI.N DE I.A SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE, N'o 4, 30 avril 1912. 8 lOf) BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (19) PROGRAMME DES HERBORISATIONS POUR 1012. - In (01111111881011 dos liprborisations, par l'organe du Président, soumet à l'approbation de l'assemblée les excursions suivantes : Avril, 25-27 : herborisation en Tarentaise, organisée par M. G. Beau- verd. Mai, 5: une journée à la Croix Jean-Jacques, sur Bellegarde (Ain) ; chef de course, M. Ch. Larderaz. Mai, 16: débouché des Gorges de Bioge et delta de laDranse, sous la direction de M. le Prof. Chodat. Juin, 9 : tourbières et pâturages de Soinnians (Alpes Lémaniennes), sous la direction de M. le D' A. Mégevand. En outre, M. le D'' A. -M. Roubier organise des herborisations bimen- suelles (\\\\ sont fixé(>s aux jeudis suivants : 11 avril: Bois de Ray et environs de Penay (après midi). 25 avril : Environs d'Hermance (après midi). 9 mai : Rochers du Goin (après midi). 23 mai : Rois du Vengeron (après midi). 6 juin: Marais de Lossy (une journée). 20 juin : Mont Mussy (une journée). Le programme détaillé de toutes ces courses sera envoyé aux mem- bres en temps utile par carte spéciale. NOTE SUR LES ESPÈCES DU GENRE S)\\CEPHALASrrœM. — En introduisant dans les milieux stérilisés des fragmeids de diverses dro- gues pi'ovenant de la collection javanaise de M. le D'Ch. Rernard, notre collègue M"^ Rayss, du laboratoii'e botanique de l'Université, est par- venue à développer une colonie de Sijiircpliala.slriim cincrcuni Rainiei'. En nous présentant cette Mucorinée conidiophorée, M. le Professeur A. Lendner donne quelques renseignements sur cette espèce qui est nouvelle pour la flore crvplogannqnc suisse et qui a été trouvée et décrite pour la première "fois par Balmeh in Bull. Soc. mycologique Fr., vol. XXIII (1907). — M. Lendner a observé la germination des spores et le mode de i-amilication du champignon en le cultivant en chambre humide de Ranvier; il illustre son exposé par quelques cultures pures sur moût gélatinisé ainsi que par des croquis faits à la chambre claire, et le complète pai' des données d'ensemble sui" les espèces connues du genre Si/itrrplialafi/riim (^voir iMémoire illustré de la page 109j. ECLOSION ABONDANTE DE LACHMiA SUMNERfANA Cooke. — M. le D' A. Mégevand a récolté dès le milieu tie mars de nom- breux et souvent fort grands exenq)laires de Laclinea Siinmeriana -— (Pez-ha laiiugiiumi var. SuiHiicri Wi'vk., in Linn. Trans. XXV, lab. 55, fig. I) sur le sol couveil d'aiguilles de coinfères aux environs de («Mroiige (G de Genève). — M. le Prof. Ch.-Ed. Martin donne ((uel- (pies i-enseignements sur ce curieux cliampiguon de la fannlle des Pe/izacées, voisin du Lac/iiira Irniiif/iiiosti l'.ull., dont il dilfère par une lloraison plus i»r(''coce, par sou liahiiat dans le voisinage des conifères (le type L. lainn/liKi.sti \\\ tians les l)ois et sur le sol des prairies) et par différents détails de slruclure iulerue. — M. Beauverd présente égale- (^20) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE 1912 107 mont |)liisieurs exoiiipl;iiros de tailles diverses de celle l'eziz.ée, réeol- Irs au |)i('d des coiiirèics du parc de la Pierrière (Cliaud)ézy, canton de Genève), où ce champignon ne s'est jamais rencontré dans de lelies condilidus d'abondance el de précocité. VIOLETTES HYBRIDES DU SALÈVE. — Entre aulres Violettes récoltées à la fin du mois de mars au pied du Salève, M. le D'' Viret présente de beaux exemplaires du Viulii iihoiiiva Jordan, li)i)ride des y. hii-la X F. oduralu fl. albo et remarquable par ses fleurs violettes panachées de blanc, munies d'un éperon violacé et de pétales latéraux très bai-bus ; ses capsules petites el pubescenles avortent le plus sou- vent ou ne conliemiimt qu'une ou deux semences stériles. En même temps que cette plante et ses parents au milieu des(piels elle a été i-écoltée, M. Viret communique de nombreux exemplaii'es du Viola IH'niu'.ila Jordan, h\ bride des V. /iiiiay<: V. odoratu var. lypira ; elle est facile à reconnaître par sa longue souche épaisse dépoui-vne de stolons radicants, el produisaid (\o très nombrvuses fleui-s iiV)dores, aux pétales d'un beau violet. QUELQUES PLANTES DE L'AFP.IQUE AUSTIîALE. — En présentant une petite collection de plantes (riiei-bier comprenant une cinquantaine d'es])èces récoltées dans le Griqualand oriental (gouvernement du Gap) par M'i" Hélène Jacottet, M. Beauverd lait remaniuer les différents types hi'oloulipies sous lesquels se groupent des espèces d'aspect sendjlable, bien qu'appartenaut aux faiinîles les plus différentes et les plus éloi- gnées si on les considère sous le rapi)ort pureuient systématique. C'est ainsi que le tvpe biologique rricoide, c'est-à-dire d'aspi^'t semblable à celui de la bru>ère, groupe non seulement les innomlirables espèces iVErica si répandues dans l'Afrique australe, mais encore des représentants de uenres appartenant à différentes fanulles totalement étrangères à celles du cercle des Ericacées et d'entre les([uelles on peut citer des Chéno- podiacées, des Enq^étracées, des Butacées, des Scrophulariacées, des Composées, etc. — Outre les plantes nnuiies d'appareils végétatifs de réserve tels que tiges cactifornies (.S7(//;/^f//«, Zi'(//j/;(v/7>/V/^rV.s'diverses, etc. ) ou feuilles crassulescentes (Crassulacées, Amaryllidacées, Composées, etc.), l'on remarque de nombreuses espèces à organes souterrains bul- bifoi-uies ou lubéreiix caractérisant également des i-eprésenlanls des familles les plus dis|)arates, telles (pie Liliacées, Amar>llidacées, Irida- cées, Orchidacées, Benonculacées, Géraniacées, Omlielliféres, Asclepia- dacées, Couqtosées, etc., etc. : toutes ces manifestations expriment d'une manière frappante l'adaptation à un climat chaud et sec, inter- rompu brusquement pai' une période pluvieuse provocjuant une luxu- riante éclosion de fleurs, dès la base de la plante dans bien des cas (Benonculacées, Crucifères, Malvacées, Asclepiadacées, etc.). Celte constatation est d'ailleurs bien comme des pbytogéographes et a été depuis longt(MUps signalée non seulement pour les contrées déserti- (pies de r.Àfri([ue australe, mais aussi pour celles de l'Amérique du Sud et de l'Australie, (pii possèdent des types biologicpies xérophytes très accusés et de tous points conq)arables à ceux de la riche flore du Cap. UNE CLAVABIÉE NOUVELLE POUB LA FLORE MVCOLOGIQUE SUISSE. — Parmi les plantes cultivées en serre froide à la Pierriere 108 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (,21) (Chainbézy, près Genève), M. Beauverd signale un exemplaire de Sciado- cali/x Luâani (Gesnéracée hybride à parents originaires de rAniérique centrale) dont le pied était entouré, au niveau du sol, d'une jolie Clava- riée à i-ameaux comprimés régulièrement di\ai'i(piés, d'un lilanc lilacé à la base, et passant au violet intense vers le sommet. Conmie les deux seules Clavai-iées violettes de nos cnnti'ées se rapportent aux Clavarla Ulai'ina Fries et C. amclInjHlina (Holmsk) Rabenliorst, la conlVunlation avec ces deux espèces s'imposait à l'esprit ; mais ni les écbantillons d'herbier, ni la diagnose, ni les illusti'ations (cf. Clavaria purpurra Sch;ptïer, Icônes: 112, et CJovuna amelliys/ea jkdl., Chami). I: 2UU, tab. 2'.)(), lig. 11) ne permettent de conhrmer ces identifications. - M. Beauvercl, en présentant un exemplaire de cette charmante Clava- riée, est persuadé (pi'il s'agit d'un végétal dont la présence en Suisse est restée jusqu'à présent inédite ; il poursuit ses rtM*herches pour s'as- surer du nom de ce champignon, qui pour M. le Prof . Martin, pourrait se rai)]torter à une variété naine et violette du (llavaria itniscoi/lcs L. dont le type plus grand est de nuance jaune ou orangée. Séance levée à 10 h(Mires. — Onze assistants : MM. Viret, Hausser, Lendner, Beauverd ; Boidjicr, Larderaz, Marlin, Mégevand, Ronneux, Sarloi'iiis et Vulliéty. Le Sccvéliiirc-rcdavleuv : G. BEAUVERD. 10'. SUR LES ESPECES DU GENRE SYNCEPHALASTKUM PAK A. I.I.iV l>L\Klt (Coiiu)iuniqué en séance; du /«'■ avril 1912). Le genre Syncephaldstrum appartient ;i l'ordre des Mitcorinccx rviii- (linplior('efi\ et se place à côté (tes genres Syiiccp/talis, Dispiru et l'ip- Ujceplialis, dans la famille des Céphalédacées. Cette dernière se caractérise par les filaments aériens et lenrs i-annfications qui portent, sur un renflement en forme de tète, des baguettes nombreuses, lesquelles se dé- sarticulent en conidies. La dis- position tout entière de la tète rappelle alors Pappareil conidien d'un AspenjiUus. Les baguettes ont été souvent re- gardées comme des sporanges allongés ou des diverticules de sporanges dont les spores gar- deraient, en se libérant, une partie de la membrane de la vésicule primitive. Nous avons discuté ailleurs^ la valeur de cette opinion, et avons adopté la manière de voir de Brefeld qui est celle de la désarticula- tion des bàtonnnets en coni- dies. *'i^ Dans mes précédentes reclier- ches sur les Mncorinées de la Suisse, je n'avais [)u mettre la main (pie sur une seule espèce deCépha- lidacées, le Piplovephalis Freseniana, parasite de VAhsidia f/lanca, que 1. — Geniiinatioii des spores du >r. • Voir A. Leiidiier. Les Mucorinèes de la Suisse, iiialériaux pour la (lore crypl. (le ta Suisse, vot. ili fasc. 1, 1908. iio BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (2) je cultive depuis lors à riiistitut botani(|ue. Dernièieiueut, M"*' Rayss, élève du Laboi'atuirc de botanique, obtint ime autre espèce eu introdui- sant, dans des milieux stérilisés, des débris de drogues de la collection que M. le D'' Bernai'd a rapportée de Java. Cette espèce est un Sijhcc- phulasti'um (jue j'ai pu facilement ideiitilier avec le S. cinereiuii halastr'i()n rinf- rnim l'.aiuiei'. Kaniifica- tiou (les roiiidiiiiihiires. Fii»-. .3. — Extrémité des filaments l'enflés en têtes et portant des baguettes jeunes. A droite quel- ques baguettes isolées se désar- ticulant en conidies. sur le nioùt gélatinisé, sur lequel elle forme, après plusieurs semaines, un gazon grisâtre foncé, qui s'élève à 2,5 cm. au dessus du niveau du substratum. Ensemencée en chambre humide de Ranvier, les spores gontlent tout d'abord lentement; à la lin du deuxième et même du troisième jour, elles n'ont fait (pie prendre un volume de six ou huit fois plus (Considérable. Puis on voit apparaître latéralement, sur plusieurs points à la fois (fig. 1), des hernies qui germent en des tilaments mycéliens multiples non cloisonnés. Quatre ou cinq jours après renseniensement, des tilaments dressés se sont formés. Leur ramilîcation est h' plus souvent sympodiale. A l'extrémité s'est formé une tète portant des baguettes de conidies, puis un peu en dessous d'elles apparaît une (3) A. LENDNER SUIi LES ESPÈCES DU GENRE SYNr.EI'IIALASTIilIM 111 r;iiiiitic;ili()ii qui, à son tour, se leniiiue par une ou plusieurs lètes, el ainsi de siiilc ((iii. 2). Le gazon, (pii est (Talioi'd eourl el l»lanc.liâli'e, s'allonge si bien (pi'il atteint pivs de ;} cm. au hout de lo jours. A ce moment, la culture a pris une teinte gris foncé. Bainier indiipie (|ue vers la lin de la culture, rextrémité des longues liy|tlies retombe sur elle-même et doiuKî parfois naissance à des crampons. Il se formerait des stolons semblables à ceux du Pseudo-Ahsidia Bainier. Je ne crois pas ({ue ce caractri-c soit suffisamment constant pour |)ouvoir éta- blii', connue le fait cet auteur, un système de classilication des Si/iice- p/ial(iNli-inn sur la présence ou l'alisence de stolons. Quant aux autres caractères, ils sont absolument conformes à la des- cription de Bainier et aux ligures illustrant son ti-avail. Les lilaments dressés ont un diamètre atteignant le i)lus souvent 20 à 2i [j.. Ils se terminent par des têtes spliérifiues de couleur grise, mesurant Si) à 70 jj., 70 |j„ séparé(^s généralement du iilament par une cloison (fîg. 3). Les baguettes dont la longueur varie le plus souvent entre 3-i et 50 [j. portent de 5-10 jus({u'à 20 segments qui donneront autant de conidies. Ces dernières, que^jne peu cylindi'i(pies, lorsqu'elles viennent d'être libérées, s'arrondissent bientôt et mesurent entin 4-5 jj, de diamètre. Après la chute des conidies, la tète est couverte de petites cicatiàces claires sur le fond grisâtre de la meml)rane, cicatrices qui ne sont autres (pie les points d'insertion des baguettes. J'ai également l'emai'qué, dans les cultures âgées, la présence de têtes plus petites portées par des supports circinés. Le genre SynirphalaHtnun renferme actuellement quatre espèces, qui se laissent classilier comme suit : Tableau servant à la détermination deô espèces du genre Syncephalastrum. Touffea blanches. Filaments fruclifères ramifiés eu oml)elle et mesurant 13 à 10 ,« de largeur. Ils se terminent par des tèles de 33 à 35 [j- de diam. Conidies cylindriques mesurant 3 à 4 //. de diam S. racemosum (^olin i. Tonffes gn'xes ou noirâtres. a. Conitlies spliéri(|ues de couleurcanelle mesu- rant 2,73 à 3 //. de diam. moyen. Toutfes noi- res, têtes (i à 50 // diam.) devenant noires après la ctiute des conidies. Filanienls varia- bles en épaisseur (5 à 33 «). tanUM droits, tantôt tlexueux ou couriiés en arcs, se rami- fiant sans ordre. Hai,'uetles 15 h 30 « de loii''. portant généralement 5 à 6 conidies S. nigricans Vuillemin-. ' Gotui. Schœt. KrypL. FI. Schics. 1886. p. 217. 2 Vuillemin. .foiint. Bol. Morol . 1887, p. 336 et lliiU. ^oc. ^c. de Nancy, 1888 et 1902. 12 COMPTE RENDU DES SÉANCES DE 1912 W b. Conidies sphériques 4 à o. Touffes grises. Têtes gris-bleiiàlre séparées du fdanieul par une cloison mesurât t 22 h 70 y- de diaiii., et portant des baguettes de longueur variable (34 à oO ,« et plus) donnant 5 à 10 jusqu'à 2(1 conidies S. cinereum Bai nier i. c. Conidies ovales 5,H y. sur 8,4 ,« en moyenne Touffes noiràlres. Filaments et têtes de cou- leur fuligineuse-ocracée. Hameaux reproduc- teurs dilatés de bas en liaut jusqu'à l'inser- tion de la tête, celle-ci mesurant 4o à 80 y diam. Baguette portant o à 10 spores S. fuliginosum Bainier^. 1 Bainier. Bull. Soc. Bot. France, tome XXIII. 1907. ►Hv<-« 113 LE GENRE ARUM APERÇU SYSTÉMATIQUE AVEC CONSIDÉRATIONS SPÉCIALES SUR LES RELATIONS PHYLOGÉNÉTIQUES DES FORMES PAR I>> Joli. lIKUltY Professeur au Gymnase impkkial kt royal ue Weiuenau (1910). 1. Systématique du Genre ARUM 1. INTRODUCTION. — Les deux travaux par excellence qui servent de Ijase à rélude de ce genre sont, l'un le Prodromus sysfe- mulis A roi de a ru 1)1 de Scuott (Vienne 18G0), Tautre les ^i Arace;f » d'EivGLER, publiées dans les Monoantphiie Phanerogumurum d'Alphonse et Casimir de Candolle, vol. II (1879). ScHOTT, le plus ancien et, à vrai dire, le premier monograplie com- pétent des Aroïdées, signale fréquemment la grande variabilité des caractères particuliers. D'une manière magistrale, il discerne et décrit en détail les formes qui lui sont connues; et s'il va souvent trop loin dans ce sens, sa systématique olfre cependant une base solide pour toutes les améliorations et tous les développements ultérieurs. D'une admirable sagacité, l'on peut citer comme modèle de travail systéma- tique le soin niinutieux avec lequel il exprime le résultat de ses excel- lentes analyses. 11 faut admirer aussi chez lui le tact avec lequel il a généralement gi'oupé les formes affines, bien que l'on puisse relever plusieurs contradictions dans le système qui est établi d'après des caractères purement morphologiques. De même ipie tout auteur spécia- liste acquiert finalement une certaine habileté à discerner de la forme ancestrale les dérivations même les moins apparentes (ce qui le conduit d'une part à démend)rer un «phylum » type, et d'autre part à recons- tituer le groupe des formes dérivées), de même nous voyons aussi dans le Prodromus de Scliott une très grande pi'ofusion d'espèces, qu'il rec- tifie de nouveau dans des travaux ultérieurs. Plus tard, Engler accentue cette tendance, en réduisant fortement et en groupant ditféremment les espèces de Schott. Lui aussi donne au fait de la variabilité des caractères une large base; cependant son sys- tème est encore purement morphologique. Schott et Kngler séparent conq^lèteiuent Arum pictum des auti'es espèces, ce à quoi ils ont sans doute été conduits non seulement par les iU lUI.LETlN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE. (2) caraclèi'cs lii'és de riiilloi'esceuce, mais sui'lonl [uir rôpoque cle la flo- raison (en aiitoinne) et par les faits résultant de Tapparilion de reli- ques; malgré eela les rappoi-ls les plus étroits avec VA. paUesliniiDi ne |)eiivent pas être mis en duute. Système de Schott. — Le critère principal de la classificalion de Scliotl est hase sur la longueur des gaîiies foliaires et celle du gyno- phore, deux caractères cependant sujets à bien des fluctuations, puis(pie chez les différents individus d^ine même espèce, l(>s gaines des feuilles vai-ient heaiicoup en longueui- et en largeur : l'on peut s'en convaincre par exemple chez rAnin/ muciilahim indigène, ainsi que chez VArum italieum. Au surplus, une distinction de ce genre vous laisse dans la plus grande incertitude pour tous les cas où les feuilles sont engaînées jusqu'au milieu du pétiole. Ainsi", c'est avec raison que Schott place VAnnn puln'utintim dans sa prenu'ère section, lors même que d'après le caractère tiré des gaines foliaires, cette plante i)ourrail tout aussi bien être attrihuée à la seconde section. Système d'Engler. — (juant au système d'Eiiglei-, il est hase principalemeid sur la forme des lidjercules. Mais là, dès mes études préliminaires pour le présent travail, je n'ai pu souscrire à ce point de vue, et j'ai dû l'abandonner complèten'ient au cours de mes rechei-ches subséquentes. Parmi les 45 espèces de Schott dans le Prodroiniis, il j en a environ 15 sans indication précise des formes des tubercules; il est vrai que parmi ces 15 espèces se trouvent les moins connues ou les douteuses. Mais, même si nous faisons abstraction de cela, te fait que de nombreux Arnm peuvent être aussi bien « discotubéreux » que «ootu- béreux», suivant les conditions du sol qui nécessitent ou rendent possi- ble l'une plutôt (pie l'autre formes des tubercules, ce fait, disons-nous, doit suffire à nous faire abandonner cette classification. Le critère de la classification secondaire de Schott résulte de la coloration des spathes; mais son application nous conduit à disloquer des espèces et groupes de formes évidemment alTmes. — Chez Engler, ce critère est basé sur la longueur des gaines foliaires et du gynophore, dont nous avons parlé plus haut. Premier essai de classification géographique. — Schott nous paraît bien inspiré en groupant les espèces dans les sous- sections, d'après leur aire géographique. L'on envisage facilement rinlluence (pie cette manière de voir aurait eue sur son système s'il l'avait appliquée au début de ses travaux. Cet essai d'une subdivision du genre d'après la géographie botanique est certainement reniar([uable pour l'épofpie et pour'ies sérieuses qualités de ses conception nior- phologi([ues : il v a tout lieu de s'étonner qu'Engler n'ait pas saisi ce lil et n'ait |)as conduit à chef l'idée de Schott : <. Qui çicnHalium rudimeiilarionim (ilqiie (ippcndiciN natitnim mininw essnilialrm intel- leril alfjue in spcciminihus cultis earuni variabiUlulcnt ohservavit, inauper cuisdcm speciminis (/eneratioiics inscfiuenfe.s fuliis suis diversas CHue cognovii, mecum corne nliet, species numerusan a cl. Schull dis- tinctaH nullo modo consernari passe y>. Telle est sa propre citation; et pourtant il prend la forme des trichomes pour caractère de classi- (:]) .1. iii'.rnv. le cenre arum 115 licMlioii srcoiHiaii'c. La foi'iiic ri la coiilêiii- des spathes cl (lu spadioe, (|iii coiisliliiciil iiii exccllciil iiiovt'ii de disliiiclioii, iToiil rW' mises en \aleiir pal- Ions deux <|iren deniière ligne. Les autres s>sléiiiaticieiis se ratlaclient plidùL à la classilicalion d'Engler et suivenl deux rlieiiiiiis à la lois : ils élai'yissenl el ils res- treignent, comnie Kngler le faisait déjà, et cela d'une façon souvent li-ès'^arhitraire. Kt tandis (pi'ils niainliennent cei-taincs uinlés avec une étonnante opiniâtreté fA. orientale M. B. en est un (exemple), ils gi-onpent les formes tantôt d'une manière, tantôt de l'autre, el les nonnnent de façon multiple. A propos de rincerlilude des domiées, les remarques isolées de (|uel(iues cherclieurs non iniluencés sont bien justifiées, p. ex. : Species numerosue Schottii alioramque aulonm ie et lieichenbach, fcon. FI. Grrm., tous deux dans la bibliothèque (h; l'Institut botanique de Vienne. Qu'il me soit permis de dire ici un cordial merci pour le prêt obli- geant de ces ouvrages, et pour tout appui accordé par MM. les Directeurs, Conservateurs et Assistants. Je suis en particulier grandeuieiit redevable à M. le Prof. D'" Kicharil von Wettstein, directeur du Jardin et de l'Ins- titut bolanicpies de Vienne pour ses bienveillants conseils et indica- tions, à M. le Prof. D"' R, Hœrnes, de l'Université de Graz, pour (5) .1. IlIilJRY. LE GENRE ARUM 117 l'examen de la parlie gé()logi(|iie et à M. Ir D' Enviii .lanclit'iii pour la peine (pi il a |)iise pour répondre à tontes mes rpiestions et pour faire l'examen complémentaire de la nomenclature. 2 CONSIDÉRATIONS ŒCOLOGIQUES. — En con- statant (jue les es|)éces du geni'e Aruni pros{)èi'ent dans les condi- lioiis les plus dilTérentes : ici' dans l'ambiance humide des liètraies de rKui'oi)e (lentralt!, là sous les broussailles inondées de soleil au bord des routes poussiéreuses, ailleurs dans les brûlants éboulis du Karsl, ou dans réjiaisseur des l'oi-èls du Pont, plus loin dans les crevasses pierreuses des hautes moulagnes arméniennes, aussi bien que dans le voisinage des neiges éternelles, nous sommes conduits à la con- viction que les plantes doivent alisolunienl s'adapter à leur milieu. iNous n'avons pourtant pas besoin d'aller si loin; aussi dans les régions rapi^rochées les nnes des autres, voire dans une sente et même station, nous pouvons constater, par une observation attentive, des conditions très différentes (pii réagissent plus ou moins sur la plante. Comme l'ensemble des associations de plantes porte l'empreinte spéciale des conditions dominantes de la localité \ chacune des parties (pii les composent en sera aussi |)lus ou moins influencée. Plus une [)lanle csl plasti(iue, plus sa sensibilité est grande, plus distinctement se montrera rintliience environnante. Nous devons donc en inférer que les espèces isolées ne sont pour la plupai't accessible aux changements de formes que dans des limiles restreintes, que les espèces dites «récentes» se transforment plus (jne les «anciennes», mais qu'un type tout nouveau peut aussi soudainement se produire, quand l'équilibre est détruit par certains faits d'attraction extérieurs ou inté- rieurs; souvent un choc imperceptilile, et l'action est considérable. Les attributs du genre restent bien constants (au moins pom- notre époque) ; ceux de l'esiièce peuvent changei' dans de certaines limites ; cependant des modifications soudaines peuvfMit être envisagées. Parmi les facteurs actifs immédiats, ceux qui se font sentir de la manière la plus étendue sont les facteurs géographiques, tels que l'air, la lumière, la chaleur, l'humidilé du sol, de l'air, les dépressions, etc. Par rapport à la lumière, les espèces dans leur ensemble aussi bien que les individus isolés, se conq)ortent très différemment. Bien que sans doute elles préfèrent toutes l'ombre, elles peuvent cependant prospérer dans les endroits ensoleillés, et certainement leur localisation sous l'ombre de la forêt et des taillis prolecteiu's est due axant tout à la recherche d'une plus grande part d'humidité. Dans la jjluparl des espèces, nous pouvons distinguer deux formes : les formes ty|)i(iues de lumière (héliophiles) et les formes typi<|ues d'ond^re (sciaphiles), i-eliées pai- une série de formes intermé(iiaires. Comme cela se passe aussi chez d'autres plantes, les esi)èces héliophiles se caractérisent par une texture plus mince de l'épiderme foliaire, dont la face supérieni-e est verl foncé, maie et lisse, par la nuance claire des pétioles et des pédoncules, pai' des inllorescences plulôl pâles, et en général parmi développement luxuriant; les espèces sciaphiles offrent une texture ' Coiiiiicaivz ii'i Sciioiiw eL Warmiiii,'. (ikoln^isclie IMlanzengesgr., (Ifiitscliv. Kiiohianch (herliii, 18'.I8). |{UI>ij<:ti.\ de i.a socikth: noTAMouE de (.ENEVE (fi) plus épaisse, de coiileui' claire, à face siipéi'ieiire luisante, souvent irisée sur les l)ords, des fleurs jilus foncées, un d('ve]oi)penient fluet sinon une taille naine. Sans doute il fairt aussi prendre en considération le degré d'humidité de la station envisagée, mais il n'en résulte pas moins que ces faits constituent les meilleures preuves d'une influence directe de la lumière ^ Dessins du limbe foliaire. — Pour le moment toutefois, il convieut de faii'e des irsei'ves sur les rappoi'ts (|ue ces indications [xturraient olIVii-avec les dilïérents dessins qui se trouvent sur la face supérieure des feuilles (taclies noires et blanches, veines pâles ou d'un jaune vif, etc.): ici encore, on peut trouver une série de types de ti-an- sitions, d'ailleiu's susce|)til)les, par la culture, de perfectioiuiements alfectant soit le dessin, soit la couleur des feuilles (par exemple dans Annn iUdicum : var. ni(ir)nor/i/iiw , ((IborevoHitm , ochivnei'vnm). Que ces caractères des feuilles ne méritent pas l'impoilance (pi'on leui' a attri- buée juscpi'ici en s\stémati(jue, cela ressoi't déjà du fait (jue les formes et les dessins des feuilles peuvent se présenter très diversement chez une même i^spèce doimée, au point de ne laisser pressentir leur origine indubitable (praux seuls spécialistes. C'est ainsi que j'ai observé, en décembre 1006, dans les buissons au bord de la route du promoiUoiiv de Pola, les formes suivantes (WX/'inn ilaliciini, {[ui croissent toutes les unes près des autres : Caractères généraux de la îace supérieure Longueur du Largeur du Longueur des Largeur des des feuilles limbe limbe auricules auricules C.V. CM. l.-M. CM . i . Vert foncé luisant, système réiiculaire à grandes taclies lilancliàtres, nervures + fait)leinent proéminentes ; 14 16 d. 151/2 g. 15 1/2 d. M g. 10 auricules écartées liorizonla- lenienl. 2. Vert foncé luisant, lâches gauche dniile nond)reuses. petiles, blan- 191/2 8+6 10 1/2 châtres, nervures non sail- depuis la 10 1/2 lantes; auricules faiblement nervure iiié- 11 1/2 intléchies. diaiie '.\. Feuille d'un vert foncé for- tement maculée, nervures peu saillantes; auricules un 101/0 8 + 5 11 8 1/2 9 1/2 peu intléchies. 1 /?. Stalil : Uei)er Kinihiss des soruiigen und schalligen Slandorles auf die Ausbiiiiung der Laiiblijiillfu- (iNalurwiss.'ZHit. XVI, Jona'; 1882); Uelier Eintluss der LichtinlensiUU auf Slruklur und Anordnung des Assimilialionsparenchyms (Bol. Zeil. 1886. iNr. 5i). Haberlandt, Vergl. Aiiat. des assim. (iewebssvsLciMS der Ptlanzen (Sep. Aixlr. aus Pringsh. Jahrb., B tous lessyslématlciens, altaclient l»eaneon|) '(rimpoi'tance à la l'orme de la feinlle pour la distinction d(^s es[)éces; et ceijendant nous li-onvons par exemple la forme de leuille admise comme t\ pique pour .1. iloUnim répétée aussi dans tout son développement chez A. rhi/if/ti/iiin, A. DioNcor/dis, A. uriciilule; la forme typi(iue de l'-l. ntavuUiluiH se retrouve chez .4. iii(ji-um, A. ovirnlale, A. elonf/alum' el même chez ceux des exem- plaires des stations sèches de VA. ilalicum. Une délimitation précise de la forme de la feuille servant de base aux distinctions s|)écitiques n'est pas natmvile ni suftisanle, car des indi\idus vivant dans des conditions analogues ou à peu près, peuvent présenter des feuilles tant(H à formes analogues, tantôt à formes très ditférente : selon le choix de l'auteur, il peutarri\er qu'une forme soit admise à l'exclusion des autres et décrite comme typique, alors (pi'elle n'aui'ait dû être envisagée qu'à titi'e d'exception et comme telle coordonnée au type réel, ce qui jnsipi'ici n'a pas en lieu, sinon d'une fa(:on tout à fait insuflisante. Forme du tubercule. — Dans la plupart des ouvrages, la classilication principale des espèces du genre i4r«w était basée sur la forme des tubercules en « disco- (A oo-luberosae » : cette classification lombei-a innnédiatement si, pour une espèce donnée, nous trouvons les lieux formes de tuljercules dans une même station ou dans des stations peu éloignées. Nous voyons en outre que la forme de la feuille, selon les diverses descriptions d'espèces, est circonscrite dans des limites qui ne sont pas naturelles, bien qu'elle change selon les conditions des stations. 11 en est de même pour le tubercule. La forme d(^ ce dernier dépend intimement des conditions d'espace et de la conq)osition du sol. Lors(pie j'ai connuencé l'examen des espèces, je disposais tout d'abord de VA. mucidiihtm de la forêt de Vienne et du l'rater. Le sol d'où j'ai arraché les tul)ercules est un terrain d'hunuis, très |)rofond. presipu' dépourvu de pierres, par conséquent favorable au développement (V^^ parties de souches liorizontales. De fait, presque tous les tubercules présentaient la foi'uie d'un rhizome, étai(Mit allongés, ovoïdes ou cylindri(iues. Je fus d'autant plus surpris lorsque dansnion pavs (Moravie sepleiiti-ionale), je dét<"rrai des tubercules tout à fait aplatis en forme de disques et cohqiarables à ceux de toutes les espèces [VAntni habitant des terrains pierreux. Ils étaient tellement serrés entre les pierres (pie je ne réussis i(u'à grand peine à les sortir sans les endonunager. Auprès' de formes conq^lètement aplaties je trouvais à la même place encoiv une quantité d'autres tubercules (pii, dans un sol |)his léger, s'acheminaient à la forme des tubercules de la forêt de Vienne. Donc, ici aussi, l'on constate une série de formes résultant des conditions du milieu ambiant, et cette constatation s'applique en tout cas à d'autres (>s|)èces, telles (jue VArum (irienlale, que je puis men- liomun- avec certitude. J'ai aussi vu des tubercules (VAvum itulicwm aplatis, disco'ides, dans la région du Karst (Dalmalie : à Spalato. Catlaro). Et comme le tubercule manifeste aussi chez d'autres espèces, BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE, N" 4, 30 avril 1912. 9 122 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (10) peut-être même chez toutes les espèces, en général, un polymorphisme répondant aux conditions du sol. Ton en peut conclure à Tabandon de ce car'actère pour la classilicalion. Le pétiole, les gaines des feuilles et le pédoncule floral sont sujets aux mêmes fluctuations, par i-apport à la longueur et à Fépaisseur. ' Forme et coloration de la spathe. — IMus importantes sont les variations allrctant la forme et la coloi-ation de la spathe; cependant elles sont beaucoup moindi'es que celles des feuilles, à l'exception de ipielques cas particuliers. C'est ainsi que nous voyons des fluctuations dans la longueur du tube, dans la longueur et la largeur du limbe, dans la forme de leur pointe, ou dans leur'coloration ; elles n'ont donc de valeur pour la distinction des espèces que si l'on considère que les mesures des parties de la spathe sont en proportion directe d'aljord avec la grandeur de la plante entière, ou au moins avec celle des feuilles (donc : grandes feuilles, grande spathe, etc.). Ici aussi nous trouvons une distinction dans les formes hélioi)hiles et sciaphiles d'après la coloration des spathes; les premières (lumière) moiitrent des feuilles enveloppantes, verdâtres, dans beaucoup de cas ornées de lai'ges bords colorés en pourpre (A. maciilainm, orientale, elongatum, hi/z-anlimim, Mcke/li), ou des feuilles envelopi)antes nni(|U(>- ment d'un poui-pre noir et à grandes macules (A. Palaefiliinim, hyqro- philum, iiif/rv?N, Dioscorid/sJ ; les secondes (ombre), des feuilles e'iive- lo|)panles blanchâtres ou blanches, étroitement bordées (A. iloluum, alhispaf/ium, orientale, macnlalum). Toujours est-il que chez quelques espèces, la coloration de la spatlie, et aussi, dans bien des cas, la longueur du fubi' (>t la foi'ine de la spathe, peuvent très bien être utilisées pour distinguer les espèces. Importance du spadice. — C'est le spadice qui offre le critère spécifique relatiNcinent le plus sûr, car il présente dans la longueur, la lorme et la couleiu- de ses parties une variabilité beaucoup moindre que celle de fous les autres organes de la plante; sans doute, dans plus d'un cas (A. ni/jrinn, A. elonf/alimj, certaines modifications sont possibles, qui ont servi de base à la distinction de nouvelles espèces; cependant ces expressions exti'émes se rattachent au type pai' des foi'mes de transition. La forme, la longueur, l'épaisseur et la coloration de la massue rt du scape sont les meilleurs moyens de distinguer les espèces, si l'on se tient purement sui- le terrain nKU'phologiipie. De plus, les fleurs neutres présentent aussi dans lem- forme et leur couleur, chez certaines espèces, de bons cai'actères taxinomiques; toutefois leur nombi'e et leur disposition sont d'inqxirtance secondaire (lorsqu'ils sont impoi'- tants, on s'en apercjoit très |)articulièreinejdj. :! RÉSUMÉ DES PRINCIPES DE DÉTERMINA- TION. — Pour la déleiinination des espèces, on |)rocédei-a de |)réle- reiice de la manière suivaide : I. patrie (dispersion ai-éale); 2. conlem- et forme du spadice; 3. couleur el forme de la spathe; i. propoi-tions de longneur des parties uniipies de l'iidlorescence; Meurs neutres (forme, couleur, nonibr<^ des verficilles, disposition). (11) .1. HRlIliV. 1,K GENRE AlilJM 123 ARUM Linné (> levure est reslivinl principalement en Knrope, l'Asie Mineure et la f)ai'tie voisine de PAnatolie ; dans ces régions, il se rencontre aussi bien sui" les cùles de la Médilerrannée ipTà rinléri(Mn- du coidinenl et dans les uioidagues. Nous disliniiiions, en premier lieu, deux catégories d'espèces : IHes une linulées à rKni-o|)e; 2" les autres à l'Asie Mineure. A côté de ces espèces (ou races) viennent des groupes d'espèces et de formes, pour la plupart à aire très restreinte, qui sont ai)parentées à l'une ou à l'autre des espèces à aire |)lus étendue, et qui pourtant s'en distinguent actuellement tant sons le point de vue i)liylogéuétique que sons celui de Paire locale. Des reliques endénMulement, types plus anciens plnlogéuéliquement, sont des espèces bien accusées ; les plus récentes constituent des groupes de formes comparables vis-à-vis du genre à ce que les formes de transition soid vis-à-vis des unités subordonnées; comme elles se présentent actuellement partout aux limites aréales de deux espèces, c'est intentionnellement que, dans ce travail, j'ai réuni sous un nom clioisi, déjà existant, tonte une série de formes appartenant au même i^roupe spécifique : l'on peut ainsi maintenir d'une part une nomenclature générale comportant à son intérieur un apenui des unités subordonnées, et d'autre part, tenir compte des relations systéniati(iues naturelles. Cette conception est assez soiqîle pour concillier la liberté de l'espèce, manifestée par la richesse des formes subordonnées, à son développemenl évolulif, accusé par ren<-hainement ± temporaire de remarquables et multiples formes intermédiaires; elles offre en outre l'avantage d'être basée sur des études pliylogénétiques serrées. a) Sommaire A). Groupe de VAruiii macidalum. — Europese. Spatha' lamina lanceo- lata seu late oltlonga, acuminata; appendix distincte stipitata, clava conica anl c>liudroidea, stipite longiori aut aequilonga. I. .4. inaculotuin L. (sensu latiore). (N" i) 1) Race continentale : -l. macnlalum Mill. (N" 2) 2) Race méditerranéenne : A. italicuin Mill. II. (N"3) A. ;V«VAW// Scliotl. III. (N° 4) A. by^inlinum Blume. IV. (N" 5) .4. nifirum Scliott. B). Groupe de VAmm orientale.— Orientales. Spatlue lamina |)leruiu(|ue latitudine multo longior, angustata, rarius late oblonga. Appendix fusiformis, crassa, rarius clava cylindrica. I. (N" 6) A. elonyatum Steven. II. (No 7) A. orientale M. Rieb. (restreint !) III. (^N" 8) .4. ulbispat/iKin Steven. IV. (N° 9) .4. creticum Roiss. V. (N« 10) A. Wettsteinii Hruby. 124. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (12) C). Groiipo de VAriaii nioscoridis. - Syriaca'. Spathîfi lamina plerumque lalp-ol)l()iiga, i-ai-iiis lanceolata, inaculata aut iinmaciilala. Appendix aiit fusiforiiiis, crassa, aut cyliiidi'oidea, spatha liaiid iiiullo hiT\ioi-. I. (N" H) A. Dioscôridis Sibth. cl Siiiilli. II. (N^' 12) A. pulxsiimim Boiss. III. (N" 13) .4. hiigropliihiw Boiss. IV. (N"14) A.pichnn L. f. V. (N" 15) A. cyrenaicfnn Ilruby. |3). Considérations plus précises sur les séries évolutives (groupes) et leurs espèces. A). SÉBIE ÉVOLUTIVE DE L'A. MACULATUM — EUROPEE. I. Anini maculatum Liiiué Sp. pi. éd. 1, p. 966 (1753) Sf^nsn Jatiore ! Spatlio de couleur claire (verdàlre, l)lancliàtre) ; spadicc ai)parent et longuement stipité; massue cylindri(]ue ou conique, de couleur jaune ou violette, aussi longue ou plus ou moins longue que la tige qui atteint à peu près la moitié de son épaisseur. Spadice généralement plus long (jue la moitié et plus court que les deux tiers du limbe de la spalhe. Comprend deux races, dont l'une habite la zone méditerranéenne (A. iUilicmn) et l'autre (A. nuiculalum sensu stricto) l'intérieni- du contineid et les étages supérieurs des régions littoi'ales; à la limite, formes de transition ! 1. Bace Continentale : (N" 1). — Arum maculatum Miller, Gard. dict. ; éd. VIU, n" 1 (1768) sensu Milleri. Foliornm lamina sa'pius inmiaculata, rarius supra maculis nigro- piu'|)Ui'eis conspersa. Tubus spatha', lamina a'quilongus \el longior. Si)atha' lamina lanceolata, acnininata, viridula, auguste pui'pureo-cincta aut plus minnsve laie purpureo lii)d)ata aiil onmiiio virescens. immacu- lata, in individuis cuni l'oliis maculatis quo(jue maculata. Appendix mediani spatha^ superaus, distincte et'longe stipitata; clava i)urpui-ea, conica, sti|)ite2-3 longiori, tenui, flavo. Peduncuhis petiolisaequilongus aut longioi'. — Haliilat in silvis et nemoribus totius fere Europa- medi» et meridiaua'. Tanta hujus planta' inagnitudine vel et folioi'uni foi-nia est varielas. ut maxime hinc ah onmi iiule lem|>ore orta sit coid'usio et synonyma vix satis commode dislingui possint. Scliott, ut soluit formas hujus quoque plantcG magis quam idins holaincns distinxit et s|>ecies cons- tantes (!sse censuil, imprimis spatha- colorem atipic appendicis indolcin, stipitis quoque et clava',, longitndinem notas essentiales esse existima- vit. Engici- in DC, Mon. IMian., vol. Il, p. 5U3-5 (1878). Species natni'a sna rêvera distincta' (smlonl .1. maviilahnii, ihiliciiiii et orienlalc Visiani), attamen notis artificalibns difticillime discrimi- nanda'. Cla\a' proportio enini stipitcm a'(|uaiis, fœcundalione peracla in onmibus slipile longior evadit. Ihec senqx'r plus minnsve c,)lindrica. (18) .1. HRUBY. LE GENRE ARUM 125 l'"(ili()!-iiiii l(»l»i in lianiiii iieulia (lircciioueui coiislaiiLissiiiiaui servant (;c)|)iaiii cl (lis|)()silioiiem slamiiiodioi'iun qiioqiic non consLantoni repei'i. Kolia imiiiaculata vel insii^iie atr()|)iii'[)un^o-nia('ulala. Spatluv lamina |)liis niiiuisve niaculis niiiris cunspcM'sa aul innnaciilala, vires- cens, niargincin versus varie purpurco-sulfnsa aut angnste pni'pureo- niarginata aul onniini) viridiila. Species Scliuttii copiosa- allornniqiie anloVinn (>x parle nec varietates nec forma' cerliores planUo valde diMilgahe snnl. Visiani, Flora Dal., vol. I, p. 184 (1842). Synonymie : Aniiii. vulgare Lamarck, FI. Franc., vol. III, p. 152 (1878), e p. .4. ))i(iciilaliim L. vulgare, Asclierson et Gnebner, Syn. d. nulleleurop. FI., vol. II, [1. 374(1902-4). A. iiinnuculatum Schott, Prodr. Aroid., p. 92 (1860). .1. (p-dciU' Unverricht, Verh. siebenb. Natnrf., p. 173 (1854); Schott, l'rodr. Aroid., p. 91 (1860); Fuss, Flora Transs., p. 615 (1866). A. Mcdiji Scliotl, Prodr. Aroid., p. 93 (1860); Stippl. p. 67. .1. Zelcbari SclioU, PiTjdr., Ar., p. 94 (1860), e. p. A. liesscriaiiiDii Schott, 0. B. Z., aim. VIII, \). 349 (1858). — Nyman, Consp. 11. Eur., p. 755 (1882) et d'autres antem-s pour autant que les localités indiciuées sont celles des llalkans. .1. traitssilvdiiicum Czetz, Erd. Mur. VI, p. 11 (d'après Sinionkai, Fiunn. 11. Transsllv. p. 51 i). A. Uehlreichii, dans les Exsiccata de Heldreich. A. iiilermcdiuni Schur, Enum. plard. transsilv., p. 336 (18()6). A. orifiilale .M. I!., en laid (pie les localités indiquées sont celles des Balkans et des Alpes Transsylvaniennes (|ui ne se rapportent i)as à A. uii/riim ou li!/:(iiiliiiin)i. A. orientale Besser, dans J. Knapp, Pli. Galiz. u. d. Biik., p. 78 (1874). A. maculaium L., B. I. Besserianiim Asclierson u. (jraibner, .S'vn. d. initleleur. Flora, vol. II. Abt., p. 376) (1904). .4. alplnum Scholt. et Kotschy, B. Z. I\, p. 285 (1851). A. maculât liai L. 7) alpinum Engler in D(^. ; [3) angustatam Eivj:kv in DC, Monog. Phan. vol. II, p. 593-5 (1879). II fant écarter tontes les indica lions ([ui en réfèrent à des local ilés du sud-ouest de la Bussie, de la Bussie méridionale et de l'Asie ; pour le sud-ouest de la Bussie, il se présente des faits certains mentionnés plus loin. Figures : Dans tons les anciens livres de médecine et de droguerie, naturellement d'une manière souvent fort imparfaite. Les meilleures figures, d'après l'Hei'bier du Musée d'IIisloire nalui-elle de Vienne, se trouvent dans Icon. Ilerb. Mus. Pal. Vind. ii" 1266-77, 1278-80 (A. inlentiediuiiij, 1240-41 (A. lie.ssvrioniDti), 1329-31 (A. MalyiJ, 1322-28 (A. maculatum), 1235-39 (A. alpinum); Bel. Scholt. ii" 377 (.4. Zelrbori). 392-95. II se trouve aussi de. bonnes ligures, soit en couleurs, soit en noir, dans les ouvrages botaniques les plus modernes ; cependant toutes ces représentations sont passablement pareilles et (jnelque peu schéma- li([ues. Plantes vues : l'Herbier du Musée d hisl. nat. et celui du .lard. bot. devienne possèdent des matériaux particulièrement riches en types de cette espèce, et provenant de presque loutes les parties de l'Europe. 120 BULI.KTl.N IIK LA SOCIKTl"; BOTANIQUE DE GENÈVE (14) Dans rHoil)iP)' de Joaiiiiciiin iiupér. et royal de Graz j'ai vu des exeiii- plaires de diiïéreiiles pallies des pavs alpins autiichiens, entre antres les intéressantes formes de ti-ansition amenant à 1'^. ilalicum. Dans IMIerlder dn Jard. Iiot. de St-Pétershourg j'ai trouvé : nn exemplaire, récolté en Pologne (l'usse), à très courte massue et très long scape; deux exemi)laires de la Pologne russe (nom de localité en russe), normaux, discolubéreux ; et encore ([uehfues auli'es exem- plaires, avec des indications lusses, prol)ableineiil aussi de Pologne. — Comparez aussi page Très satisfaisant et fructueux a été pour moi rexaiuen des Ai-um de THerbier Haynold (Musée National Hongrois, Budapest), qui contient des exemi)laii"es exli'èniement bien sécliés de IM. al pi ti uni Scli. et K. des Alpes de Siebenburg (Al|)es Hodnéennes, Marmaros, etc.), del'yl. àyirna et de la Temes dans le Banal-'; c'est ce (pu ressort aussi de Texamen des échaidillons de l'.l. maculaluin Mill. de cette l'égion, plus voisins de VA. ilalicum pai' leur spathe grande, large, blanchâtre. Là, la limite M.-E. et Est coïncide à peu près avec celle du domaine du hêtre. Dans les régions pauvres en hêtres de l'est de l'Allemagm' (Brandenbourg, Posen, Pologne russe), la race de VA. mnculoliim W\\\. ne se trouve presque pas sauvage et raremeid. Ce n'est (pie dans les forêts planiliaires de la Pologne méridionale (Bussie), de la IVxhdie et de la VVoIhynie qu'elle apparaît de nouveau plus fréquemment; elle manque cependant complèlemenl plus à l'est dans la Bussie occidentale et dans la Pelite-Bussie. Dans les Karpathes et principalement dans les Alpes Ti-anssylvaniennes, la race monte avec le hêtre jusque dans l'étage subalpin. Elle n'existe pas dans la région des pins à crochet (Schur, En. pi. transs., p. :^3(i, 1866), comme cela a été indiqué plusieurs fois (A. ulpiiiiim !). 2. BACE MÉDITERRANÉENNE : N" 2. — Arum italicum, Miller, (iard, dicl. ed, Vlll, r; 2 (1768). Tubiis spatlue lamina miilloties brevior. Spalhaï lamina laie oblonga, planiuscula, acuminata, albescens. Appendix longe et distincte stipitala, mediam spathae liaud superans ; clava cvlindrica, obtusata, crassa, liitea, slipiti llavo a'qiiilonga aiil longior. Peduncuins petiolis brevior. — Habitat in insulis (]anariensibiis, Madeira, in litore maris medi- terranei Africa; septeutrionalis, Hispani;e, Galliie, Italiai, Dalmatia^ 1 C'est là qu'appartient aussi VA. pyrenaicuiii L. Desf. (Lapeyrouse, Hisl. Alhr. d. Pyr. pi., \). 143, I8i:{). - Comparez les notes au Itas tles pages \'.\\ , note 2 et \',\"2. note 4. 3 Pax. (irundziige d. Pllanzeiiverk. in tl. Karp.. in Engler u. Drude, Vegel. d. Erde, 1! Bd. (1908). (17) .[. imi'RY. LE GEMiM ARUM 129 Albaniœ, (iraecige, in iiisnlisqiie maris Aegaei, in litoi'c occidciilali Asia; niiiKiris (Syria^??). Synonymie : Arum iluUcum, (.ainariv, Kiic. inctli., vol. III, p. X (I7.SU); Lainarck cl \)e Caiidollc, FI. Kran(:., vol. :{, p. I.V2 (ISOf)); LoiscIciir, Flora (lallica, vol. Il, p. (llC) (FSOT;, de. A. italicum, Wildeiiow, Liiin. spec. pi. IV, p. 484 (180.")). A. ihilicuiii, Mill. vai". (■(inarieii.sr Fimlci- in D. (]., Mon. IMian., II, p. 592 (1879). A. cananeme, VVebb et lîorllielol, IMnt. Canar., vol. 111, p. 29:5 (1886-50). .1. Auiiu'i/iciiin, Scholl, Syn. Aroid., p. 10 (I85()). .1. (livaricalum, Dnlac, FI. Hanl. l'yr., p. 46 (1867). .4. (■i/litidivrciim (lasp. in Giiss., FI. Sic. Syn. II (1828), p. 597. A. mdviilahini '^ itnlicum, Tai'nioni, Inst. bot., 2'' édil., vol. 111, p. 269 (1856). Figures : CiHlis, Bot. Mao. xx. lab. 2482 (1828); Icon. Mus. Pal. Viiid., u*'« 1282-98 et 1801-15, 1846-52, 1295-1800 (sous le nom d'.4. ilalicurn ca'-lo/oriirn.s); Bel. Scliott, n^'^ 64, 882, 388. A. Kniiler, Araceae, n" 1<')8. L'iiitr'oduclion de ce travail a donné une courle description du polynior|)liisme foliaire airectaid les dinërcntes parties el la coloralion des fenillcs; c'est en se basant sui-ces di\ei-ses modilicalions ([ue Scliott, entr'autres, a lait une série d'espèces autonomes et de variétés distinctes (pii oïd encond)r('' considérablement la synonynne : A. inamlulinn iiiaciilis rini(/,'t/is (^Cupani, llorl. Catli. l(»96, et dautres anciens bota- nistes), A. alhis venis (^C. Bauhin, IMn. Thealri P.ol., Lib. V, 1658, el d'aulres), .1. concolorc Scholl, A. extoluvircns Scliott, .1. tnamiorohtDt Scliott (pro parte), -1. ncbulomm Scholt, A. ochronervinii Scholl, A. viresceiis Stapf (e. p.) et d'autres, se rapportent aux dessins de la lace supérieure de la feuille; A. convinnaltnn Scliott (e. p.), divariculum Scliott et (tiif/tis/a/iuii Scliott, s'appliquent à la disposition des auricnles par rappoi'l au l'esle du limbe. Basés sur la dispersion aréale, il existe des noms tels ({ue ceuxd'^. canarienne, Numidicum, fiy ianlmwm Scholt (non Clus.), Heri-eyaviuitm Beck., et d'autres. Exemplaires et exsiccata vus : Dans mes voyages en Islrie, Dalma- tie, Herzégovine, Bosnie, (Irèce et Italie, j'ai eu anqdemenl l'occasion de voir r.4. italicum. en lieu et place et d'étudier l'abondance de ses formes, résultant des seules modilicalions très subordonnées aux condilions de grandeur des dillerenles parties envisagées. Il existait, aussi bien dans l'Herbier du Musée Inip. el B. de Vienne (pie dans les autres Herbiers déjà mentionnés, des éclianlillons |)rove- naiil de loutes les parlies de l'aii'e de dispersion de celle race. Fn examinant ces matériaux, j'ai dû rectilier beaucoup d'erreurs commises dans la détermination : entr'autres, les formes de transition de VA. ttiaculalinn Mill. étaient, pour la pliiparl, faussement indiquées; de plus, la race était maintes fois ideidiTHM^ a\ec les A. Ihjianl'nnim, Nickelii, crelivum et alhis pal lui m, ce qui peut facilement se produire avec des plantes d'herbier dont les espèces de ce genre ne sont cpie trop souvi'iil mal pressées et insuflisaiile [)our la déterminalion; il faut une élude de détail très précise pour éviter de telles erreurs. L'indication très exacte de tous les échantillons d'herbier (jue j'ai 130 lîULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (18) VUS demanderait trop de place et serait d'ailleurs superlliie; les trou- vailles laites en Grèce, en Turquie, dans les iles de la mer Egée et sur la côte occidentale de l'Asie Mineiii-e sont seules intéressantes, parce que dans ces parties de l'aire la provenance paraît être très restreinte : D' Conseiller Pauli, n" 342, récolté pour A. spectabUe, de Cliios; P. deSintenis, Itei'Tliessalicum, lant encore davantage l'habitus de VA. italicum. C'est là qu'api)arliennent 1 Krasân, die Bergheide der Siidosli. Kalkalpen, OE. B. Z. (18;{;{). 4. B. Beck voii Matiagetta, die Vegelatioiisverli. der illyr. Laïuier, m Eiigler ù Driide, die Vegelallon der Erde, 2. Bd, localités diverses (1904). - Adamovic, die medilerraiien Eleineiile der Serhischen Flora, Englers Bol. Jahrb. xxii (1898). 132 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (20) aussi les ('\('iii|)laires de Sarajevo décrits coininc .4. niavuUtliim (itiassiic jaune, par ci par là décolorée : IJeckM el les types de celte r(''i;loii donnés pour des .4. immaculalum Schott par de nombreux auteurs-. En Bosnie, la llore de TEurope Ontrale pénétre jusque vers Sarajevo ; là, le passage s'elîectue d une manière l'éguliére-. Dans rilerzégovine, la race de l'A. ilulicuiii arrive le long de la iNai'eida jns(|u''à Konjica et se transforme entin en ^. muculatuin. l'rés de Mostar la race est encore fré({uente*''. En Serbie, la plante appartient à ces éléments méditerranéens qui pénètrent loin dans le nord (dans la haute vallée de Vardar) et colo- nisent dans la région basse. Le nuKiuis de la côte dalmatienne se continue vers le sud et l'est le long de la zone du littoral de la péninsule balkanique, s'élève souvent jusqu'à 400 mètres, aux contreforts des montagnes, pour se mélanger plus haut à la lorèt mixte ou à la forêt de chênes. De 75U à DUU mètres commence la région des sapins, vers iOOO mètres la forêt touffue mésophyte, que s'élève jus(pi'aux plus hauts sommets. Sur la pliq)art des hautes montagnes de la Grèce et du Péloponèse, irimposantes forêts de hêtres atteignent jus([u'aux cimes et aux arêtes. Dans la zone littorale d'Albanie et de (Irèce (région toujours verte de la zone dina- ri(|ue et grecque, d'a[)rès Adamovic^i, l'.l. ihilioim est généralement répandu et abondant et s'élève sous rinllueiice du climat maritime jusque dans la région submontagnarde. A la limite inférieure de la région montagneuse s'accomplit insensil)lement la transformation en .4. tiKiciddliiiH, sans cependant que cette race pai'vienne coiiqdètt'mcnl pure dans le sud des Balkans : même les exemplaires de la région limi- li'oplie des sai)inaies su[)érieur('s (d'après Adamovic et llalacsy) cons- tituent encore des formes transitoires. Dans le sud de la Serbie, qui est en contact lloristique inintei-rompu avec la Dalmatie et l'Herzégovine d'un côté, avec la Grèce et la Macédoine de l'autre, les formes d'acheminement à la race continentale s'observent partout à la limite du climat maritime mentioimée plus plus haut; cependant l'aire de dispersion des deux races se resserre toujoiH's plus vers l'est et les localités, surtout dans les montagnes, sont souvent éloignées les unes des autres. Le maquis se contimie, il est vrai, vers l'est jusqu'au Bosphore, cependant VA. Nickelii sendde ici r<'mplacei' VA. ilalivum. Ou ne peut pas encore préciser actuellement dans quelle mesure ce fait ce produit. Pendant mon voyage en Italie j'ai eu, cet été, l'occasion d'observer la transformation successive de VA. nianilahini eu .4. i/alicuni dans de nombreux endroits des Appenins (A des Alpes Sabines et de la voir conlirmé»' dans des échantillons des parties les plus diverses de l'Italie et de la Sicile, conservés dans des grands Herbiers des jardins bota- ni(pi('s de Florence, Rome et Naples. Les études d'herbiers ont été particulièrement d'un grand intérêt. C'est ainsi (pie j'ai trou\é dans les herbi(!i"s mentionnés beaucoup de ces formes de transition, dont 1 Comparez raniiolalioii. p. 1:50. Dole 1. - Asclierson A- (ïraeliner, Svii. d. iiiilleleur. t'Iora. ii Hd, p ;}77 (190^-04). ^ l-'ritscti. iNeue lieitra<,'e ziir V\m-ii der Baikaiiliall)iiisel. 1. T.. p. lo7 (1909). "* Adamovic, Beilrag ziir Keiinlnis der pllaiizeiigeoj,'r. Slelliiiig ù Gliederuiig der halkanlialbinsel, in deii Wiss. Erg. d. Iiil. Bol. Kongr., Wieii. 190"). (21) I. TIRUBY. I,K (;F]NRE AliUM 133 ((ii('l(|iics-tiMcs |»(»rl;ii('iil ;iussi des noms s|)(''ci;iii\ (respèces : parcxcniple, le l'i-ol. l'oi'la, à KIorcncc, sprciliail à lorl riinc de ces lonurs eu 188'.) sons le nom iVArum Facdiivi (avec la diagnose : DitTert ab A. manduto spadice flavo et lolioi-nm forma, ah .1. ildUco foliis viride- venosis; coiilV. Kacchini, FI. Tir. aiislr.); il lavail récoltée an snd dn Tyrol , dans la vallée de Vestino, |)rès de Breseiana (à environ 800-900 m.). Il en est de même pour VArum pi'ovinciulr Sonnuier, qui se ia[)i)orte à une forme de transition fiYMpiente dans les Abbrn/.zes (Mt-dorun, Fouilles) et dans les hautes shttions de rA|>|)('nin, mais qui varie de la même manière (pie tontes les antres : cette forme, dont le nom doit être a])andonné en tant ([u'unilé spécifique, <'sl néanmoins très intéres- sante pour la s^stélnatique parce (piVIle réalise la réunion des formes variables du tubercule (tantôt ootnbéreux, tantôt discotubéreux, avec degrés intei-niédiaires). Au mont Sincerio, prés de Florence, il existe une forme de transition que tout non initié prendrait poui- un luxuriant .1. maeulahim, (Fautant plus (pie la massue est colorée en violet; le port de toute la plaide, la couleur et les proportions de la spallie sont cependant très semblables à ceux de VA. ildlicnm. En g(Miéral, les formes de transition de la Toscane offrent une frappante analogie, voire conformité avec celles du N.-E. des Balkans, que Scott a nommées .4. Xclfhori ; mais d'autres circonstances empêchent, ici comme là, d'assigner à ces formes \un' place spéciale, car, à vrai dire, ces nuances dans les caractères ne frapiieiil que le spécialiste : c'est mon opinion arnHée ([u'il ne peut pas être (piestion d'une séparation. Des exem- plaires de St-Silvestre, dans les Apennins avaient de belles feuilles maculées d'un violet noir, comme la variété tachetée de VA. maculaium ; j'ai remarqué le même cas aussi chez des individus qui avaient été cultivés pendant plusieurs années au .lard. bot. de Florence; cependant quelques feuilles isolées présentaient aussi, à côté des taches pourpres, de grandes taches blanchâtres. La panachure s'est ainsi consei'vée, bien (pie la race ait d(\jà |)assé à VA. ilaliniiii par la longue culture, ou, ce (pii est encore plus pr()bable, la panachure propre peut aussi paraître spontanément chez VA. ilalicum. Dans rilcrbicr dn.lard. bot. de Naples, se trouvaient entr'autres des foi-ines (le transition provenant de la Calabre (prés de la Madona di Pollino, à environ 1500 mètres), et qnc leur collecteur, M. le Directeur Cavara avait nommées .4/'(/w liicimum; elles se rapprochent beanconp de r.4. m (te II lai mil. Il en est de même pour les exemplaires déterminés .4. niaculalinti L. \-dr. ci/litidraceum \yàv le Prof. Paglia; quelques-uns possèdent vraiment une massue un jilus longue et nue spatlie plus pointu(\ cependant d'autres individus de localités semblable on voisines (()ar exemple Monte dei Fioi'i) accusent de nouveau une intime connexion avec VArum macuUiInni. Certains exemplaires d'.l. ilaliium (pii d'après l(^s indications de M. l'assistant, croissent spontanément en masse dans l'île (rischia, m'ont profondément frajipé par leur pana- chnre d'im superbe violet, seul caractère les distinguant des formes t\|)i(pies de l'.l. i/iil/nnii. Cussone d'ailleni-s les avait déjà récoltés en ik}'), pi-ès de l'onti-Iiossi. Tonjoin-s est-il (pie leur existence isolée dans celle ile est extrêmement reinanpiable. Une forme pareillement panachée croît aussi à Corfou à l'élat sauvage : Spreitzenliofer, iter ■Ion. sec. 1878, ii" 12 (dans les bois d'oliviers, près de San Deçà, Uerb. Mus. Nat. Hung.). 13-i BULLETIN I)K LA SOf.IKTK BOTANIQUE DE GENÈVE (22) Les i)laiiles d'herbier désignées sous le nom d\A. cyllndracemn étaient pour la plupart des formes' de transition se rattariiant étroitement à VA. nuiculalum, race vulgaire, tandis (pie d'autres rappelaient au contraire 1.4. Uulicum par leur port et par la couleur des parties de rinllorescence. Parlatore a désigné lui-même sous le nom d'i. italieum (piel(pies-iuis de ces exemplaires récoltés en Sicile. J'ai obtenu les mêmes résultats en exanùnant l'Herbier Haussknecht, (pii possède beaucoup de formes de transition venant d'Espagne, de France, d'Italie et des lUdkans, donl (pu'lques-unes moidrent égale- nu^nt la panacbiire d'un |)ourpre noii-; il s'y trouvait aussi un Anim ilalicKiti lacbeté. 11. (N" 8). — Arum Nickelii Scbott, Prod. Aroid., p. 85 (IH()Oj. Groupe.] . Folionun lamina vai'ie griseis aut albide-viridd)us et albide-tlavis maculis marmorata, aid omnino viridis, immacnlala. Spatlia' lubiis triplo (piadru[)lovo brevior, lamina late-oblonga, acuminata, intus llavovirens et juxta margines utrin(pie purpureo- sulTiisaautex-totopurpin-ascens. Spadix mediam lata; spatlue superans; appendix breviter, sed dinslincte stipitata, stipite cylindrico, crasse), luteo vel i)iiri>nrascente; clava stipite r)-8 plo longior, conico-digiti- formis, crassa, purpurea aut piirpurascens, rarius lutescens. PedimculiLs petiolis brevior, sa^pe piM'purascens ut petioli. Habitat in insulis maris Aegaei, in litorihus planitie(jue Graeciœ, Tiuria' (MacedoniiP, Tbraciie), Asise minoris occidentalis, Syria^Ç?). Synonimie : .4. concinnatmn Scbott, Prod. Ar., p. 87 ( I8(')0). A. ilalivum Mill. 7 coticiiiiuifiim Engler in D G., Mon. Phan. 11, p. 592 (1879). A. Ihitanlinum Scbott, Prod. Aroid., p. 86 (ISGO). A. marmovalum, Prod. Aroid., p. 85 (ISGO). A. italieum Mill., de quelques autem-s isolés; la coidirmation que les localité indiquées sont attribuables à VA. Mckelii plutôt qu'à r.4. ilalicum, n'est pas encoi'e certaine pour le moment. .4. poii/inim Scbott in BonpI., p. U8 (1862); Unger u. Ivotscby, die Insel Gyix'rn, p. 210(1865). Figures: Scbott, Icon. Aroid., tab. 34-36, 37-40; Icon. H. Mus. Pal. Vid., n"- 1243, 44, 50, 59, 60, 1334-40, 1242; Rel. Scbott, u"^ 385, 386, 492. Exsiccata : .1. Bornimiller, Lydi» et Caria- pi. exsicc. 1906, n^' 10029, Epbèse (daiisles ruines de la mosquée grecque Selim). Tb. Ivotscby, Iter GilicoKm-dicum (1859), Suppl. 365, Constautinople (Bujukder»' ù. Kudikoj); n^' 739, sous les noms de .4. Tnipe^uvliinnn Scbott et .4. Miiclii (739), de Chypre (in faïu-ibus montis Troodos prope Fini), et 181, Chypre (inter Larnaca et Oruiidia). J. D()rtler, lier Turcicum sec. 1893, il" 568, sous le nom d'.4. ildliciiiii, Macédoine (int(M- frutices proi.e Severni). El. Be\eicbon, PI. de Crète, 1884, n" 172, sous le noiu d'^. %jtf/?/mw/w Schott (Kissamos) ei 1883. n» 172, sous le nom d'.4. ci-elicum (Canée). De plus, j'ai vu dans Fllerbier du Musée d'Hist. iiat. de Vienne plusieurs exemplaires de Naxos, Chypre, Grèce (de stations diverses, récoltés en partie par Formanek), de Thrace et de Macédoine, un (23) J. HRUBY. I,E C.ENRK AIU'M '135 iiiii(|ia> rxeiiiphiiiv de Syrie; il y avait aussi quelques exemplaires iVnoltés en Asie Mineure par Fonnanek (iMenderez, Brousse). \:A. Ili/:a>ifhiiim Scliott f. cret. de rilcrbier de Florence (D'C. Baenitz, Herb. Fur, n" ?, Kissauios) se rallaclie aussi à l'.l. Miielii. Les plantes réunies sous le nom d\i. Mckelii ressemblent entièrement à l'A. itali- mm par le port, la i^randeur et la forme des feuilles et de la spathe; elles s'en distinuucnt pourtaid parfaitement, en outre de la miance pourpre, souven't très restreinte, de la spatlie, par la massue épaisse, longue, eoni(iue, deux à trois fois aussi longue que la massue cylin- drique de IM. Iffilicinn. Cependant les formes iirecques et macedo- niemies surtout se rapproclient .souvent tellement de VA. itulwum, qu'une distinction n'est possible que pour le spécialiste. La séparation enti'e les deux types A. italinim et A. Aivkelu résulte surtout de l'examen phvlogénétique. Déjà l'analyse de l'aire de disper- sion de ces deux plantes permet de reconnaitre qu'elles présentent un lien entre les espèces européennes et asiatiques. Toutes les formes qui appartiennent à l'.l. .Y/(7.<'/// sont méditerra- néennes et se restreignent surtout dans leur dispersion à la ligne de côte et à la région immédiatement avoisinante; c'est une plante typuiue des maquis de cette région. Vers l'ouest, elle arrive à peu près jusqucii Thessalie et l'orient extrême du Péloponèse, vers l'est jusqu'au pied des lignes de montagnes de l'Anatolie, et vers le sud .)us(iu'au Taurus. Elle paraît croître aussi en Svrie, isolément et rarement. Les exemplaires de l'Hei-bier de Florence récoltés par Heldreicb « in petrosis montis Pentelici » près d'Athènes, et désignés comme .1. orwi,- iale, sont à mou point de vue des .1. Mckelii. Dans mes études d'herbier j'ai encore reconnu qu'en (>rete aussi r.4. Nickelii s'élève dans les montagnes; par ce fait, il se modihe beau- coup, et la plante de montagne ressemble à s'y méprendre a un .4 maculai uni Mill. si on ne la considère que superticiellenient. Puisque l'.l ilalicain aussi, ou des formes de VA. Nickelii extraoï'dinaireinent rapprochées de l'.-l. italicum, existent en Crète et montent de même dans les montagnes, se transforment en une forme montagnarde qui ressemble entièrement à cette dernière espèce (en cela tout a tait comme l'.l. ilalicim en .4. ciiU/are plus loin à l'ouest et au nord), ce n'est (lue i»ar un examen très attentif (pi'il est possible de séparer les uns des autres représentants de VA. Mckelii et de VA.ilalicum domici- liés dans les montagnes. Or, comme l'.4. Nickelii et l'.4. ilaliciim s(_)nt iiilimément liés au point de vue pliylogénétique, et (pie la dernière plante dérive de la première (voir plus bas), l'erreur que l'on commet est très minime, quand on identifie ces formes de montagnes avec les formes de transition conduisant de l'.4. i/aliciim à r.4. maciilaluni iMili. Un caractère de distinction relativement bon des formes montagnardes de l'.4. Mckelii e^i l'absence de la zone pourpre dans le tube (cependant cette remarcpie n'est valable que pour les plantes que j'ai vues). Les ex(Mnplaires ivcoltés par lieverchoii sous le nom d'A. creticum L («/?- ceolahiii, (loi\eiit être i)lacés sans ivstriction avec VA. maculalum Mil . ; par contre la plante désignée comme //. Ihizanlinum (Plantes de Crète, 1884., u" 172) doit être r.4. Nickelii. \\\ ,\-,. 4,). __ A. Byzantinum Bliime in liiimpli. I. p- 1"^' (1835). 13() lUlLLETlN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE (lENÈVE (24) Spathîp tiibus lamina triple hrevior; lamina late oblonga, acuminata, aut viridiila marginibiis(iii(' atropiupurcis aiit iiiai-i-iiiem versus pnr- pnreo-sniïiisa aut e\ tulo purpurasccns. Spadix mtnliam spatlia' liaud atliugens; appeudix slii)itata, stipite cyliudrico purpureo; clava cylindroidea, crassa, violacea, stipiti œquilonga. Organa neutra pailidc- violasccidia, deinde livida. Peduncidus petiulis ])iv\ior aut a-cpiilougus. Habitat in regionibus inferioribus in planitiieqne Serbia?, Biilgaria% Macedonia', Rumelise, Tln-aciîF. Synonymie: A. Byi^tuliinnn Scli.ott in (). B. Wochenbl., IIl. Ig. m' 27, p. 21;î (1857) e. p. A. itdlicum Mill. bijianlinum Englrr in I'. t.., Monogr, I lian., vol. II, p. r)<.)8(1879), e. p. ^ , A. Zelehori Schott, Prodr. Aroid., p. 94 (IHOO); Suppl., p. b/, e. p. Figures : Je n'eu connais aucune. Les ligures de Scbott, dans Tlierb. Mus. Pal. Vind. api>arlieuneul à VA. Nickelii Scbott. Exemplaires et exsiccata vus : Dortler, Iter Turcicnm sec. 1893, H" 508 récollé par Zelebor, en Macédoine. Peut-être A. Malyi Scbott, dans SinbMHs, Iter Tbessalicum 1890, ir^ ir)i2 (Herb. Ilaussknecbl) de Pile des Amazones, Cbalki (près de Conslantinople) apparlient-d aussi à r.l. Byi-aHUnum. Comme port général, la plante ressend)le, dans les stations très lavo- rables (liumides et cbaudes), à r.4. iluUvuni ; à part cela, elle se i-appro- cbe davantage de VA. nifjnim et aussi de VA. maculuium Mill. Elle se distingue facilement du premier par la spatbe nuancée de pourpre; de VA. lurp'iini |)ar la spatbe largement ovoïde, jamais d'un pourpre aussi intense, el par sa massue épaisse; de VA. mnvuUihini Mill. par Pappen- dice court, la forme de la massue et de la spalbe. Dans les endroits ombreux, la spatbe devient l)lancliàlre, mais le bord reste toujours lavé de pourpre et la massue est de couleur violette. Cette espèce se distingue des plantes du groupe de l'.4. Nickelii par un port plus grêle, plus bas, par la massue petite, cylindrique et par Paxe mince de la massue. Elle olVre la i)lus grande analogie avec VA. orientale de la i-égion du Caucase, et ce n'est que l'étude de leur développement res- pectif (jui nécessite une séparation de ces deux espèces. Cette analogie a amené beaucoup d'auteui's à suboi-donner 1'^. ByHintinum à VA. orientale; mais comme ils l'ont fait aussi avec VA. iiiyruiu et avec quelques formes de variation tout à l'ait sans importance de 1'^. macu- latinn, les simples indications de localités sans diagnoses deviennent inutilisables. Par conséquent, une délinùtation plus exacte de l'aire de dispersion n'est actuell(>ment pas possible; cependant cette aire pour- rait à peu près comprendre la partie macédonienne et albanaise d(> la zone planifiai re illvriqiie, puis la région basse de la zone pardo- |)iiidi(pie et de la zone d;t7i(pie [intérieur de l'Albanie et de la Macédoine nord-est de la Serbie, la Bulgarie au nord du Danub(\ et presque toute la Boumanie (il faut encore "attendre de savoir si l'.l. BijianttiunH \ existe)], la région des forêts mixtes dans la presqu'île des Balkans, comprenant la zone égéico-tbracique (des Tbermopyles à Conslanti- nople) et la zone moésique (^sud-est de la Serbie, partie orientale de la (25) J. HRUBY. LE GENRE ARUM 187 Vieille-Serbie, loul le sud de la Bulgarie) ^ La localité la plus occiden- tale à moi connue est située dans le sud de la Serbie (Pejackawica et Ki-agujevac-), dans la région des formes de transition de VA. ilalicum en itiiU'ulalum. J'ai vu aussi des plantes de Macédoine, Grèce, Bulgarie cl Houuiélie (Pbiiippopoli). La panachure de la fenille, tantôt d'après le modèle de VA. maculât um, tantôt d'après celui de VA. ilalknin, se rencontre tré([uennnent, la première chez les individus grêles, la seconde chez les individus grands et luxuriants. Dans la zone roumélique du Pont-Euxin (côte ouest de la mer Noire jusqu'à la Dobiiidscha), l'espèce manque conq^lètement, de même que dans les îles de la mer Egée. Cela s'explique très facilement par l'his- toire phylogénétique des espèces, traitée en détail plus loin. IV (N« 5) Arum nigrum Scliott, (Est. Bot. Zeit. VII Jalirg., p. ;2t3 (Wien 1857). Groupe j. Spath» lamina tubo duplo longioi", late ovato-oblonga, acuminata seu lanceolata, aut ex toto nigro-purpurea, aut viridula latisque pur- pureis marginiijus, aut marginem versus purpureo-suffusa. Spadix mediam spatha^ su|)erans. Appendix stipite manifeste cylindrico, atro- purpureo; clava stipite a^quilonga aut duplo vel triplo longior, conico- digitiformis aut cylindroidea, nigroimrpurea. Organa neutra superiora tantum 1-3 cyclis, cai'neo-rigida, crassa, atro-purpurea. Pcduncnlus pctiolis brevior. Hal)itat inter saxa calcarea et in argillosis montium Dalmatite, Mon- tenegrorum, Serbia', Herzegovina^. Synonymie: Anim orieiikile a. nigrum Engler in DC, Mon. Phan. II, p. 5,S() (1879). A. orinitale var. nifjrum Beck v. Managetta in Engler und Drude, Veg. der Erde, III. Bd. pi. 1. (1901). — Ascherson u. Grœbner, Svn. d. niitteleur. FI., 2. Bd. 2. Abt., p. 374 (1904). A. orientale Visiani, Flor. Daim. 1. Bd, p. 185 (1842). A. variolatum Schott, Prodr. Aroid., p. 81 (1860). A. Pelleri Schott, Prodr. Aroid., p. 95(1860); Syn. Ar. I 12 (1880). .1. pictum Petter, Bot. Wegw., p. 114 (1832). A. lunqispalhum Beichenbach, Icon. FI. Germ. VII, p. 5 (1845); .Nyniau, Consp. 11. Eur., p. 755 (1878-82); Maly, En. pi., p. 743. A. orientale M. B. ^ Petteri et y elonqatnm Engler in DC., Mon. Phan. II, p. 587 (1879). Exemplaires et exsiccata vus : .1. Pantocsek, Iter herceg.-crnogor. 1872, sous le nom A' A. Petteri (Trebinjej; Engler, Araceae n" 300, sous le nom d'.l. orientale M. B., Ilerzegowine (Trebinje); n" 176, sons le nom d',4. orientale M. B. y elongalum, Herzégovine. Coll. Beichen])ach, 11" 26, 38, 59, 60 et 62 (dans l'Herb. Mus. Hist. nat. Vienne), Dalmatie. Schott. .\roid. (Mus. impér., Viemie), Monténégro (Negus), Krivozie (Dalmatie), et de uondjreux exemplaires sans indications de localités. 1 Dislriltiitioii d'après Adaniovif, Heilrafr ii. s. f . ; comparez avec .4. nifirum, iiole au has de la paire 25. - Di' K. Kritscli, Nene HeUriirfe ziir Flora der lialknnhalbinsel. 1. Teil. |). 175 (1909). BUIJ.ETI.N DE l,A SOCIÉTÉ BOTANIQUE UE GENÈVE, ÎN'O 0, parU le '^0 SCpl. 1912. 10 138 liULLETlN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (26) Dans l'Herbier du Hofmuseum de Vienne, j'ai aussi vu des écliantil- lons des montagnes de Dalmatie, récoltés par Neumayer (comme A. picliim); du M'-Mosor et de la Krivozie en Dalmatie (comme A. lon- gispalhiiw), avec une longue spathe pointue, verdàtre, bordée de pour- pre, mais aussi avec une spathe tout à fait pourpre et un épais appen- dice |)resque aussi long que la spathe, de couleur violette ou brunâtre, ainsi que quelques formes intermédiaires aux plantes normalement développées; de Spalato et de Raguse, sous le nom d'.4. Petteri. Figures : Schott, Icon. Ar., tab. 37,38; Reichenbach, le. FI. Germ., Vil Bd, tab. 10. — Icon. Mus. Pal. Vind., w"' U46-51, U8r)-(), 1407-10, 1401,6; Reli(iuia^ Schott, n"^ 381, 401,402. L'.4. nigrum est une relique endémique du N. 0. des Balkans. H habite la région montagneuse (700-1400 m.; forêt de broussailles, forêt de hêtres, pâturages rocheux), et la région préalpine (Velebit; lisière de forêt) de la zone de Liburnie (jusqu'aux chutes de Kerka)^; il croît pareillement dans la région montagneuse, submontagneuse, préalpine, et jusque dans la région alpine (formation des hêtres et landes rocheuses à Orjen, Lovcen, Vermac, où je l'ai récolté moi- même) de la zone dinarique jusqu'à la mer Ionienne, où il est toute- fois très disséminé, sans pourtant jamais manquer sur de grandes distances-. J'ai aussi récolté cette plante dans la Zupa, près de Cattaro. L'espèce se rencontre le plus fréquemment dans la zone illyrique (région de l'Eui'ope Centrale), aussi bien à l'étage inférieur que dans les étages moyens et élevés de l'Herzégovine, du Monténégro, du Sandjack, du S. 0. de la Serbie et de l'Albanie, tant dans les forêts touffues de l'Hlyrie que dans les pâturages rocheux; cependant c'est dans ces der- niers pays que l'espèce atteint sa limite orientale et méridionale-'. Dans l'Hei-zégovine elle se rencontre très souvent dans les mêmes localités (|ue VA. i/alicum, par exemple dans les broussailles au bord des chemins autour de Mostar, ou dans les fentes humides des rochers aux endroits ombragés autour de cette ville; la plante s'élève là jusqu'à 1 m. de haut,' elle est très touffue et presque charnue; la spa- the, grande et d'un pourpre tirant sur le noir, ressemble tout à fait par sa forme, comme loule la plante par son i)ort, à celle de r.4. Ilalicum. Plus les conditions du sol sont mauvaises, plus la localité est sèche et exposée au soleil, et plus le port est élégant; la plante ressemble alors tellement à l'/l. maculai um que, sans inflorescence, ces deux espèces ne peuvent pas être distinguées l'une de l'autre. Ici et là apparaissent des formes tout à fait mal Venues dont je n'hésiterais pas à faire des 1 l.a distribulion esl faite d'après Adamovic, Beitrag zur Kennliiis der pflaiizengeogr. Stelluiig uiui Gliederiing der Balkanlialbinsel, in » Wiss. Ergebn. ^ : N. A. Busch, Itei- Tauricum I, comme .1. orientale, litus merid. (Mesudy Kvrykr) : superbes exemplaires avec spathe pour- pre noiret massue épaisse, {tassablement longue; Iter Caucasicum, 1908, sous le nom d'/l. niaculatnm, prov. de Kuban. ^31) .1. HRUBY. LE GENRE ARUM 143 Herbier Fiscliei', sans indication de provenance : massue dislincte- ment stipitée, 5 cm. !., tige 2 cm. 1. (conduit à VA. comobrinum). Princeps W. Massalsky, Herb. transcauc, 1885-1886, avec spathe presque verte, et un autre exemplaire avec spathe lavée de poui'pre. Herb. Caucasicum, 912, Akera Bakuschet : cet exemplaire luxiu-iant la de port élevé a un appendice de l'épaisseur d'un doigt et de plus de et longueur d'un empan, tiui dépasse encore un peu la spathe \>'i-te- forme bizarre, tout à fait disproportionnée, comme VA. eloiif/afiun en présente très souvent dans les lieux particulièrement humides et ensoleillés. — Mertens, Herb. Hos., Tscherkeck (Russie sud orientale) : appendice long et distinctement stipité, cependant fusiforme. — Herb. Trautvetter, tauride (Simferopol, Mars 1863) : exemplaii-es très vigoureux avec spathe lavée de pourpre. Ces exemplaires conduisent à VA. orientale. De Jaïla (Tauride), un exemplaire avec pétiole assez court, appendice long épais, spathe pourpre noir et un autre avec une spathe très pointue, également pourpre noir, et un appendice long de i cm. et à peu près "de même épaisseur, possédant un pédicelle très distinct, mince, long de 3 cm.. Ces plantes aussi conduisent à VA. orientale. De même l'exemplaire récolté par Girard, près de Sivas (cours supérieur du Halys) dans : R. Maire, Mission Botanique en Orient, 1904, n^' 252 II y avait de superbes échantillons de la forme detruncalum prove- nant' du Schachbulagh (Caucase), à spathe longue, étroite, verdàtre et à appendice mince. .1. BornmuUer : Iter Persicum, ait. 1902, n" 8263, conune A. Kot- schyi, du nord de la Perse (Elburs, val de Lur. vers 2200 m.). 4 Herbier IlAussKiXECHT : Parmi les matériaux très richement représentés, nous ne mentionnons que les échantillons suivants : W. Siehe, Flora Cappadocica 1898, n" 155, comme A. connphalloides (près de Tarse, parmi les chênes, partout dans la i-égiondu Taurus, ctUé nord et sud, descendant rarement au-dessous de 1000 met.); idem, Cilicie (Bulghar Maaden). De plus, récoltés par Th. Strauss dans la Perse orientale, il y avait aussi ne nombreux individus qui possédaient une spathe tantôt" d'un pourpre très foncé, tantôt plus ou moins verdàtre. P. Sintenis, Iter orient. 1890, n" 2245, comme A, Dioscoridia, de Trébizonde (in fruticet. prope lesir Oglau) et n" 2700 de l'Arménie iNrifue (Egin, sur l'Euphrate). Dans cet herbier j'ai aussi vu pour la première fois une forme de VA. elongatum, décrite par Haussknecht comme espèce nouvelle et nommée A. Engleri, qui se distingue 'de la plante type par de petits points d'un rouge pourpre sur le revers de la spathe. La diagnose y-jointe ajoute, "il est vrai, comme autres signes particuliers, un long spadice jaune et des feuilles très longuement pétiolées, de même qu'ime nuance verte comme couleur de fond de la spathe; cependant ces signes ne se rencontrent pas chez tous les individus, car chez (pielques- uns la massue est lavée de pourpre et la spathe teinlèe de pourpre à l'intérieur. En même temps, il y a des échantillons qui ressemblent complètement à ceux décrits comme .1. Engleri, seulement le poiulillé de la spathe man(pie. L'A. Engleri serait mieux caractérisé par la spathe démesurément longue et par contre très étroite, et par la massue très épaisse et longue. Sans contredit, nous avons à faire ici à une variété, si ce n'est même une simple forme, qui semble fré(pieid(' eu 444 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (32) Perse (parce que jusqu'ici on ne le connaît que de là). Les indigènes rôtissent et mangent les tubercules. Planta^ a Th. Strauss in Persia occid. leci. 1898, conune A. Engleri, nombreuses localités (in monte Kuh Gerru, Sclmturumkuh, Kuh Wafs, etc. ; en partie aussi dans la collection << Flora of Western Persia», etc. 5. Herbier Boissier : De riches matériaux; à l'emarquer les exem- plaires suivants : P. Sintenis, Iter orient. 1888, n" 1218, sous le nom 'diAruni conophaUoiiles du Kurdistan (Mardin, Khanaki); les individus récoltés par .J. Bornmiiller dans son Iter Syriacum 1897 au Liban (in reg. suhalpina et alpina jugi Sanum, 1800 m.) sont particulièrement intéressants parce qu'ils ajoutent aussi les montagnes syriennes à l'aire de dispersion. Gi'àce à cette trouvaille, j'ai pu l'econnaître pour des A. elunf/atum les exemplaires, malheui'eusemenl très mal conser- vés, que Blanche avait récoltés dans le Liban au-dessus de Tripoli (à 2000 m. environ), et qui sont déternnnés comme A. f/ratiwi Scliott et A. orientale M. B. var. fjratum Engler, cette dernière déno- mination d'après les exemplaires cultivés à la Pierrière (Genève) et récoltés par Beauverd en 1900. De magnitiques exemplaires de Crimée, colorés en violet noii-, récoltés par Sireitscliikoff poui" des A. orientale, représentent par leui- longue massue nettement stipitée et leur large spathe, des chaînons de transition à l'A. orientale (voir page 149). Dans ce même herbiei- j'ai vu encore des échantillons à moitié utilisables de VA. Grif/it/iii Schott (Aitchinson, Délimitation Connnission 1885, Afgha- nistan, Badghis); j'ai pu sans autre les identifier avec VA. elonr/atum, comme Schott et Engler l'avaient du reste déjà fait. Les autres herbiers que j'ai examinés contenaient aussi des matériaux plus ou moins riches de cette espèce (en particulier l'Herbiei- Born- miiller dont l'examen est indispensable à quiconque veut apprendre à connaître les formes de VA. elonf/atiim). D'api'ès ces indications, l'aire de dispersion de VA elongalum est actuellement assez bien établie : sa limite nord court exactement le long du pied nord du Jaïla-Ciaucase, et va jusqu'en Asie occidentale, comme le prouvent les trouvailles faites en Afghanistan et au Turkes- tan ; mais l'espèce existe aussi isolément dans les gouvernements d'Kkaterinoslaw et de Cherson, spécialement dans les montagnes de •laïla, en Crimée, et très dissiminée en Tauride, ce qui s'explique par les migrations postéi'ieures à l'époque glaciaire^ La pati'ie proprement dite se trouve èti-e les chaînes de hautes montagnes du Caucase et de l'Asie Mineure. A l'est les dernières indications sûres sont celles des 1 D'après les indicalioiis de la littérature russe, dont M. le Prof. N.-J. Kusiie- zow (Jard. bot. Jurjew) m'a envoyé la Iraduclion allemande, ce qui suit se rapporte à VA. elongalum : J. Sclimalliauseii, KIora von Mittel- und Sudrussiand, Krim und Nordkauka- sus. Bd. Il, p. 524 (1897) : .4. arienlale M. li. /3) elongalum Stev. Taurien (Sehastopol, bei Nikila, Magaracz) = A. Nordmanni Schott. N. Zelenetzky, Prodromus tlor* Tauriie, p. \M'i (1906) : A. orientale M. B. /3) elongalum Boiss., Siidkiiste Tauriens. \V. Lipsky, Flora Caucasica, p. 4o5 (1899) : .4. orientale M.B./3) elongalum Boiss., Transkaukasien. Sommier et Levier, Eaum. pi. anno 1890 in (^aucaso lect., p. 417-18 (1900) : .4. macnlaium L., Betscho, in silvis, L^OO m. circa (cette dernière indication se rapporte probablement à VA. orientale). s <33) .1. HRUIîY. LK GENRE ARUM 14r> iiionlayiies de bordure du nord de Tlraii au nord de la l'erse, et des chaînes de montagnes du S.-O. du Turkestan (Asschabad, Kutschan, etc.) ; cependant il est impossible de fixer définitivement la délimitation orientale d'après les résultats des recherches faites jusqu'ici. Dans le sud de l'Asie Mineure, la frontière court le long des chaînes des hautes montagnes de la Cilicie, puis avec les montagnes tourne brus- quement vers le sud. Les montagnes de Syrie ^ sont les parties les plus méridionales de l'aire de dispersion, qui dépasse encore en étendue celle de VA. maculatum. La richesse de formes de cette espèce, qui est représentée aux mêmes lieux ou dans des stations rappi'ochées,aeu pour l'ésultat quebeaucou[) {l'entre elles ont été considérées comme espèces autonomes, ce qui n'est absolument pas acceptable, car il faudrait alors établir une grande quantité de ces espèces, dont les caractères sont si faibles que le moindre changement pourrait suffire à produire de grossières erreurs de détermination. Quiconcpie examine les matériaux accessibles avec une compréhension métne minime de la chose, trouvera (|ue certaines formes sont liées intimement aux autres types ambigus. Mais si l'on veut absolument sortir quelques formes, je proposerai de les grouper autour des trois types secondaires suivants qu'on peut à peine considérer comme variétés : A. elongatum (Stev. ) f. virescens (Stapf e p.) ; spathe entièrement blanc-verdàtre ou Itien étroitement bordée de l'ouge, très longue et pointue, massue variant du brun-jaunàtre au jaunâtre, plus courte que la spathe, pas épaisse outre mesure. Exemplaires types dans l'Herbier Bornmiiller. f. detvuncatum ((]. A. M.); spathe très courte et étroite en comparai- son de l'appendice démesurément épais, violet ou brunâtre; donc l'appendice plus long que la spathe. f. Eiiffleri (Hausskn.); extérieur de la spathe le plus souvent |)onctué d'un fin violet, spathe longue et éti'oite, verdàtre ou pourpre, massue plus courte que la spathe, très épaisse, violette ou brunâtre. Exempl. types dans l'Hcrb. Haussknecht. Les fréquents chaînons de transition aux limites de VA. orientale, p. ex. A. fn/f/rojifn/lliim et .4. paln'slinum, ne doivent pas non |)lus être regardés comme espèces autonomes (comparez A. maculn/iDii ; p. 124). Les manifestations de la flore méditerranéenne sur la côte sud de l'Asie-Mineure diminuent d'autant plus sensiblement qu'on s'approche davaidage de la chaîne des hautes montagnes. Les taillis sont très clairsemés, et les bois de conifères, d'entre lesquels le cèdre et le sapin argenté, affirment leur suprématie. Déjà dans les stations inférieures, 1 M. .1. Borniiiller m'a écrit que VA. elonçialxin est très répaiulii dans le Liban ■et l'Anti-Libati, dans les stations alpines sur les pentes pierreuses. De \h il des- cend plus bas en de nombreux points, mais il sulùt alors un changement de forme qui se manifeste par une étroite spatiie pourpre et par un appendice pres(|ue en forme de baguette : llerh. l'eyron, FI. cyr. exsicc. ISH'.], piès Aksura ; Herbier Hausskneclit, sous le nom d'.4. riipicnla Boiss. de l'Antiliban. au-dessus de Zelniaine, et d'autres. Ces formes, qui n'ont vraiment rien de par- ticulièrement remarquable, sont .souvent confondues avec VA. Inigrophiluni. parce qu'elles possèdent la même structure élancée que celui-ci ; cependant celle dernière espèce est immédiatement reconnaissable par son long tube. ■146 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (34) connue dans rétage n)ontagnar 2400, comme A. italicnm Mill. (Trebizonde). Bien ([u'el le ressemble beaucoup à IM. italicnm, cette plante asiatique doit en être séparée connue espèce autonome pour des motifs phylogénétiques. L'espèce est très répandue et abondante dans la région torrentueuse du P.ion et du Kura et dans rArménie turque. Radde Pénumère parmi ces plantes qu'il rencontra en pleine floraison à la lisière des forêts feuillues qui s'étendent au pied du Caucase, et dans les parties les plus ombragées. Schmalhausen^ l'indique aussi pour la Crimée, Lipsk} ^ poiu- toute la région pontique. Les limites de l'aire de dispersion se fondent ensemble avec celles du climat pontique (climat des camé- lias (]., d'après Koppen : Versuch einer Klassifikation der Klimale, ii. s. f., Leipzig, 1901). Poui- les conditions de végétation dans lesquelles cette espèce pros- père, lire ce qui a été dit de VA. elongatum. Une connexion intime avec VA. orientale est indi(iuée par l'existence de formes intermédiaires, qui possèdent une spalhe verdàtre et un épais appendice faiblement teinté de pourpre. Espèces isolées .\pparentées a l'A. orientale. IV. (N"^ 9). Arum creticum Boiss. et Heldreich dans PI. Cret. exs. 1847, Scholl in Prodr. Aroid., p. 94. — Caractères principaux : Spatha- lamina lanceolata, albida. Spadicis appendix exacte fusiformis, spatha a'(|uilonga aut paulo brevior, flavida. Species spicis carpellorum sta- minnuKpie siibcontiguis nec ut in aliis speciebus spacie lato genita- libus sterililjus obsito prima fronte recognoscenda (E. Boissier, Diagn. Plant. Orient. Nov., Leipzig 1842-54, p. 13); rarius et supra et infra aidheras pauca rudimentaria organa nentra inveninutur (Engler, Ara- cea-, u" 1C)9). — Fig. V, 3 et 4. 1 Comparez l'annotation concernant l'A. orientale, p. Wi (3:2). 152 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENEVE (40> Habit in regionibus subalpinis insuLT Crète. Exsiccata : IMaiila' a Th. IMchlor iii insiila Karpallios lectœ 1883, 11^' 607 (Monte Kalolinini). - V\. a D'' Forsyth Major in Rodo, Kar- pathos etc. lectie 1880, n-^' UO. — E. Reverchon, PI. de Crètr 188-4, n" 277, près d'Amalos (rochers onil)ragé.sj. — Engler, Araceœ, n" 169, in monte Taoïissi ait. 1600 ni. Dispersion : Les quelques trouvailles font supposer que Tespèce est une reli(pie endémique assez rare dans les stations subalpines de l'île de (jvte. Il convient d'attendre les résultats de i-echerches ultérieures |)Our savoir si elle ne se l'encontrerait pas encore dans quelques autres stations peu connues. Par son gros tube ventru et court, son appendice striclement fusiforme, ses fleurs neutres rares, éparses, (pii man(pient inénie tout à fait dans beaucoup d'exemplaires, ce qui rend Tanneau des anthères beaucoup plus large, par la couleur blanc-jaunàtre des [)ai-ties de rinflorescence, cette plante se différencie fortement de toutes- les autres espèces aflines. V. (N" 10). — Arum "Wettsteinii Hridty n. sp. Spath;e lamina lanceolata, acuminata, viridula aut marginem versus ieviter pui'pureo-suffusa. Appendix niediam spatha- superans aut ad- je(iuans. Clava longe et distincte stipitata, stipiti 2-2 \'2 plo lou- gior, basi subabi'upte incrassata, deiiule attenuata, obtusa, lives- ceiis aut.rubello sutîusa. Organa neutra superiora polycyclica, loiigicirrha tlavescentia, inferiora pauca, pallida. Forma foliorum ut in .4. ilalico. — Fig. IV, 1 et 2. Habitat in i-egione mediter- ranea insuhe (h'etœ. Synonymes d'après les échan- tillons examinés : A. creticuiii, Elisée Reverchon, PI. de Crète 1883 (La Canée, .lieux humides) — dans l'Herbier Haussknecht. Dispersion : l,\innii ^Veltstci- >iii est certainement beaucoup plus répandu : peut-être le pré- sent travail contribuei'a-t-il à rendre les collecteui's attentifs à celte espèce. Les lieux de récolle s lUlLLETIN l»K LA SOCIÉTÉ HOTANIQUK DE GENÈVE (44) îles de Chios, Rhode, dliypre en font siirenieiit pai'tie, et très piuliahle- ment aussi les Sporades. Les noms introduits dans la littérature connue A. .speclabile, Syria- mm,Cyj)rlum, etc., sont inutilisai)Ies pour la systématique, parce qu'ils ne désignent pas des formes isolées, mais sont des noms d'ensemble poni- une quantité de changements très divers de l'espèce type, car : u Varietales erata^ ('omise sunt vix deflnitaî, altéra in alterain tran- seuntes. » Si un certain ordre des nombreuses formes est vraiment susceptible d'être distingué par des noms fixes, je grouperais volontiers les formes comme suit : A. Dioscoridis f. viridula, spatlie itrcsipic immaculée, \erdà- Ire. ponctuée de rouge; f. punctata, spathe à petites taches, verdàtre, ou pouipic; f. guttata, spathe à grandes et petites taches. f. confluens, les taches se fondeid plus ou moins les luies dans les autre; f. atropurpurea, les taches manquent, car toute la surface intérieure de la spathe est colorée en pourpre foncé, à l'exception de (piehpies macides vei'tes. Une limite locale est formée, pi'ovisoiremenl (!) par f. riridula (région des des, surtout fliypre), f. pvnvtala (l'égioji des îles et Cilicie), f. atrupurpureu (spécialement (lilicie, Mésopolanue et Palestine méridionale). Il se poui'i-ail cepcudanl que cette linute ne concordât pas avec la réalité, car une grande lichesse de formes send)le généralement répar- tie dans toute l'aire de flispersion. Cela demande encore un examen sérieux. Il (iN" 12) Arum palaestinum Boissier, biagn. plant, orient, nov. (Leipzig ISi^-')!) p. «i. Kngler, dans DC. Mon. l'Iiaii. Il, p. 585 (1870). Caractères principaux : Spatha- lamina intus atiopiupurea. Appen- dix fusiformis, atroixiipureus, crassus, spatha paulo brevior. Ôrgana neutra olygocycla, crassa, violacea. Habitat in PaLTestina. Figures : Curtis, IJot. Vlag., lab. 5509 (188:^). Echantillons d'herbier : liormmiller, ll<'r Syriacum 18U7 (.lalla). — Kotsch>, Iter Syriacum 1855, ii" \'M, (.lerusalen) et 1114 (nommé A. Phillstimm). — .louannet, Herb. de .lerus. 1889 (Béthanie). — llaussknechl, Iter Orientale 18()7, n" 896 (Ousuar fiudrun; spathe soi- disant blan<;he dans le champ (M'ntral!). — Barbev, Herb. au Levant 1880(i\aplouse). Synonymie : .1. mmcliim liorl. <45; .1. IIUUHV. LE GEM«K AKUM 157 Dispersion : l/cspèce ii'liabiU* actuellenieiit que la Palesliiie; c'est vérilablciaeiil une plante iiiéditerranéeiiue. Elle croil également sur terrain culli\é et dans les haies, mais surtout à Tombi-e des groupes d'arbres qui se trouvent dans les terrains d'alluvion argileux des val- lées^; elle fleurit déjà lin mars. III. (N" 13). — Arum hygrophilum Boissier, KIora Orieidalis, vol. V, p. 37 (1884); Schotl, Prod. Aroid., p. 97. Caractères principaux : Spatlia idtra lertiam [tartem convolula : lamina parxa, angusta, aut viridula, aut albida et plus niinus lal»> intense purpureo-marginata. Spadix spatbà lertia parte brevior, temnter fusiformis pa^ne cylindrica, api- cem versus baud incrassata, nd)ella aut atropurpurca. Synonymie : A . rupicola Boiss., dans Schott, Engler et autres, pour autant que les sta- tions indiquées sont de Syrie ; pourtaid la description s'appli- que plutcM à r.4. elongatum, connu aussi de cette région; A. loïKjicirrhum Schott, Syn. .\r., p. 14(1850). A» (jratum Schott, Syn. Ar., p. ll,e. p.! A. iticomplinti Schotl, Her- biers, e. p. ! Figures : Icon. Ilerb. Mus. l'ai. \inl)od.,n"M380-97;Kel. Schott, II" 404. — Fig. V, 1 et 2. Exsiccata et exemplaires vus : Kolscln, Iter Svriaciim 1885, u" 1113 (Liban, ad Chun), n" 131 (près d<' Reirouth), ii" 454 (pi'ès de Damas), ii-' Il 15 (Hermon), M" 479 (Zebdaine). -- .1. Blan- che, Herb. de Svrie, n" 59 (Saïïl, 1855). — Bornmiiller, Iter b>nacum 1897, II" 1475 (Liban). — Sinteiiis et Rigo, Iter C>prium 1880, ir 129 (Chvpiv, environs de Kythrea), Kahrngriiber, près de B(>thléem. Herl). E Peyron, FI. syr. exsicc. 1883, près d'Afka et d'Aksura. - .1. Born- miiller, pi. Anàtolia' orient. 1890, iv' 857 et 2540, sous le nom (VA. incomptnin, l'ontus austr. (in rupestris supra Amasia). Dispersion : D'après les récoltes connues jusqu'ici, l'espèce croît de préférence dans les stations alpines du Liban, de l'Antiliban, sur rilermon, comme aussi dans l'île de Chypre; pourtant elle descend parloiil loin dans la plaine. Dans le vilayet de Reirouth elle est très Fig'. V. — Arum hug-rophilum Boiss. : I acheminé vers VA. fJoniiuUim: 1. ty\w\\\('. 1 Comparez raiiiiolatioii 9, p. loo {\'-\). "i. •jr),S laiLLKTIN liK LA SOC.IKTK l!()TA.M(,ll K hK ( 1 K NK V K. ( i6> ;il)Oii(laiil(' (Saiïl, -loppr, llt'hroii, Tripoli, «'Ici, de inciiie ((uc dans Umlc la f'alcslinc, aussi dans la Syrie inènic antonr de iJanias et jus- (ju'à rentrée du désert de Syrie; Ttispèce doit aussi èti'e répandue en Mésopotamie, mais les indications précises font défaut. Au nord, la plante paraît être raiv déjà autour d'Antioche, et plus a\ant, en Syrie, elle paraît mancpier tout à fait. En sonmie, cette espèce doit occuper un t)eaucoui) plus grand domaine que nous ne le pensons, (^est ainsi ipfelle vient aussi en Anatolie dans les environs d'Amasia, par consé- «pienl bien loin des stations s\riennes connues; Ix'ancoup d'échantil- lons, «pi'on trouve dans les iierhiei's sous le nom dM. inconiptinn, devraient aussi se rattadiei' à \\\ . In/fjrop/iilinH, de sorte ([lu; son aire comporterait (Taidres stations de rAsie-.Mineui'e. l'ne conrusion a\ec r.i. niiciilalc est impossible, car l'appendice en forme de baguette et la spatlie fermée très liaut sont (h's signes distinctifs infaillil)les. Une grande humidité «-(Hubinée à ime bonne «(ualité du sol déterminenl ulors une apparence exti'émemenl luxuriante et une haute taille; c'est le cas pour la plupart des plantes de vallées et poni* celles ({ui, dans les montagnes, croisseni près des sonires (Barrada\ etc.) et près des eaux courantes. Ainsi .1. lîormnuller n trou\é au mois de juillet 1910, même dans les parties alpines du Liban, de grandes quantités d'yl. /lyr/rop/il/um, doid la plupart avaient ^'4 à 1 m. de haut (commu- nication manuscrite). L'espèce ressemble énormément à VA. ildlinnn par la forme de la feuille ainsi «]ue par le dessin de la l'ace foliaii'e supérieure; les lâches blanc-gris et le dessin blanc et jaune des ner- vui'es apparaissent aussi fréquenunent. {A. alhinerviuin Kotschy). Cette espèce est encore très répandue dans les montagnes à l'ombre de? rochers calcaires, jusqu'à une altitude de 8000 m. La forte odeui' cadaNéreuse (pi'exbale la plante attire des millions de moucht's «pii rendent noire la plante entière. (Juand on est à la l'ec'herche des rneil- hïurs exenqilaires on se Ir-ouve enveloppé d'un é))ais nuage d'insectes. (Hoîiinuiller. connnun. manus<'rite). Ksi'KCKs isoi.KKs Ai'i'AiiENTÉKs A i.'A. Dioscoridis. IV. (N"U).— ArumpictumLiimè lil. Su|)|)l. ilO. Aléditerrauèe. Schotl, l'rodr. Aroid., p. 73, sous le nom de (ii/mnosem/iim pirtiim. Caractères principaux : Spatha; lamina ovata, latiuscula, intense nigropm-purea. Appendix longe et distincte stipitala, -3 fere spatha- longitudinis, atropurpurea. (^lava stipili a-quilonga aut hingioi- c(tnico- digilifoiniis, oblusa. Organa neutra oligoc>cla, crassa, atropurpurea. supra anthei-as tantum, infra désuni, intei' ovaria et antheras spathium nudum, sed non sempei'. Synonymie : .1. corsimm Loiseleur. FI. (iall. Il, p. 67 ilS07): A. haleavii-uiii liiiclio/. Hist. l'niw. voL VIII, lab. Il 1 177r)-7-.S). ' Kotschy. (lie Soiimierllora des Aiililii)anoi) 11. des liolien Herinon (Wien. l«()'i) p. II». -2-2. ±\ : der Liltaiioii uiid seine Alpi'iillora (Wien 1864), p. 20. s (47) .1. iiiîi Hv. LI-; (;k>'KE aiu'>i ir>9 Figures : Selidll, (ieti. Aroid. tab. 12; Ifoii. Aroid. Herl». Mus. l'ai. Vind., n- iy9i-tj; R(M. S<'liott, n"87r). Exsiccata et exemplaires vus : A. EiiKit'i-, A race» u" 35, de Sai- daigne (S. Teresa Gallnra). E. Hevorchuii, PI. de Sardaignc 1881, ii" 19 (de la même station). Dispersion : l»eli(iiie endémique en Corse, en Sardaigiie, dans les r>aléai-es et peut-être aussi sur la côte sud-est de TEspagne. Je n'ai pas pu établir sûrement si un exemplaire (dans l'Herb. Hausskneclit) récolté à Tanger appartient vraiment à cette espèce plutôt qu'à l'A. cyrenaicum. parce que l'appendice manquait. La présence de VA. pictum dans le Maroc serait intéressante et surtout très importante au point de vue historique du développement. Comme pour la plupart des autres espèces de ce genre, la caractéris- licpie de VA. pictum a besoin de certains compléments d'étude permet- tant sa distinction d'avec d'autres espèces très ressemblantes et proches parentes, tout en assurant sa place systématique et sa parenté avec les autres Arum. C'est ainsi qu'on voit chez quelques exemplaires (le cas est-il fréquent?), des fleurs neutres isolées et rudimentaires parmi les fleurs mâles (comparez aussi les plantes de Schott au Hof. Mus. de Vienne, ce qui ôte sa raison d'être à la place à part Introduite par Schott. Il faut accorder une importance particulière au fait que chez des individus de cette espèce qui ont été longtemps cultivés (par exemple au Jard. bot. de Florence; j'en ai aussi vus à l'Herb. Hauss- kiiecht), les fleurs neutres supérieures perdent leur rigidité, deviennent plus longues et sont de coloration jaunâtre, que la spathe devient plus étroite, plus pointue et est de couleur plus claire (spathe, 17 cm. long., 9 cm. large; massue 372 cm. long.). Ces plantes de jardins sont très uii
  • A (Genève, avril 1912). RAPPORT SUR L'HERBORISATION DU 5 MAI 1912 A LA CROIX JEAN-JACQUES (SUR RELLEGAUDE, AIN). — Obligé de s'absenter, M. P. Vulliéty, rapporteur de cette excursion bien réussie malgré les menaces du temps, a rédigé et connnuni(iué à M. le Président un récit bumoristique de cette berborisation à ia(juelle assistaient MM. Larderaz (chef (le course), Guinet, Guyot, Martin, Romieux et Vulliéty. Voici les principaux passages relatifs aux résultats constatés : (1 A 8 11. 10, le Iraiii nous dépose à Belleganle où nous sommes abandonnés par notre chef de cour.se qui se met en ([uète de pain. (( Délaissant la grande route, trop longue, nous obliquons à gauche par un petit sentier bordé de cognassiers (Cydonia vuhjaris) et nous arrivons à des prés misérables, des « tattes » au dire des uns, des «prés communaux » au dire de M. Guinet qui n'aime pas le communisme. Nous y remarquons Oicliis Mario, (ïenisla pilosa, Jnniperus communis. Nous y retrouvons en outre notre chef de course qni, grâce à la sagacité de deux douaniers nous rejoint, rouge et pitoyable, .son sac traînant d'un côté, un piolet lie l'autre. Les haies nous font voir Lom- ceva xjilusleum. Cralœgus oxuacnnlhn . Liguslruin vulgare. Cornus samiuined. L'arbre dominant de cette région est Populus nigra. Le pied des liaies abonde en Cnrex glanca. Nous traversons un pré humide où nous trouvons Caltlia ptiliistris, Valfirinnn oflîcinnlis, Evphorbin Cyparisias, Polygala vidgaria et Cardamine prntenxis, puis nous arrivons à un groupe de Pinus silvestris où M. Martin récolte nu plat de Fezizes. Un peu plus loin nous remarquons Berberis vulgarix, Snlix ainyiidalind el dans les prés Orchis tnilitaris, OrchisustuUUn, Ranunculus hnlliosim, Bellis perennis et Plantago lanceoluta\ au bord du chemin : l^lcnrin riinunculoides, Poa bidbosa var. concinna, Slellaria média et dans la baie Ribis Groaxularia. « Nous entrons dans le village de Vouvray, groupe de maisons aux toits de chaume. Sur un mur: Arobis alp/no et Saxifraga Ir/dnclylidex, et au pied (ifrauriini pusilluvi. Nous voyons au bord du chemin des plantes de Chelnlonniui iiHijux. Géranium Hoberlianum et G. sylvalicum. Quelques Tilia parrifoha à la sortie du village, mais non encore fleuris. <| Nous commençons alors à monter dans un chemin pierreux au bord duquel nous trouvons Erodiuin cicnliirium, Alyssuni calycuiuni ei Vincia minor au pied dinie haie de Bnxus senipervireus. La pente que nous gravi.ssons se fait de plus en plus déserte : elle offre des plaques d'herbes sèches avec Globnlnrio vulgaris, Geraaliuui brachypelalum et des rochers couverts de touifes de Buxia^ sumper- virenx. « (jClte contrée est le type de la gnride ; nous y ramassons Globularin cordi- fitlid. Arabis stricla, PolenliUa verna\ plus loin, voici Prunus Mahaleh, Ijapltne ijiiiireola, Viola hirla, Carex glauca. Le ciel, qui nous avait montré parfois son d'il iileu entre deux nuages, se noircit tout à fait et la pluie conmience à tomber. Nous continuons bravement nos recherches et trouvons : Aricmisia campestris Eu[)horbia verrucosa (ieiiliana verna Saponaria ocymoides l'riimila officinalis Ijuum tenuifolium .Mchemilla alpina Teucrium montanum Ophrys muscifera Ilex aquifolium l'rimula grandiflora Orchis ustulala. (24) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE 1912 163 « Nous décidons de faire un petit repas au bord d'une source près de laquelle poussent Hihes alpinnm. Sorhus scandica et Scrophnlarid canina. <( Ayant traversé un bois oii lleiirissent Oro^MS vernns, Pulinonnrid officinalis, Merciirialis perennis, Viola sylvnlica, nous trouvons au bord d'un pré les Eiipkorhui amjiçidaloides, Rihes alpinnni, Paris quadrifolia, Orchis nuiculata, puis Arabis hirsula et Vinca iiiiiwr le long d'un vallonnement qui fut un ruis- seau. Nous coupons alors une grande roule toute neuve: sur le côté, une plante de Pans quadrifolia à six feuilles, accompagnant des Aruai maculaium. Par un chemin rocailleux, où poussent Myosotis alpeslris, Aquilegia vtdgaris, Sorhus aucupana, Cerastium arvense. Seduni parpurascen^. Rubiis idœtis et Teucriuiit Scorodonia, nous arrivons à la Croix Jean-Jacques. A la lisière d'une forêt de sapins fleurissent en abondance les : Erytiironium Dens-canis Dapbne Mezereum Oxalis acetosella Primula elatior. Crocus venins « Nous nous trouvons ensuite dans un pâturage près de la Grange Jean-Jacques, couvert de : » Erylhronium Dens-canis Gentiana verna Gentiana Kocbiana Gardamine pralensis. « Les plantes de Narcissus po'élicus ne sont pas encore fleuries; après avoir trouvé Trolliiis europœus. Ranunculus aconitifolius, Orchis luascula, Narcissus pseudonarcissus, trois membres de la caravane vont quérir des renseignements dans une ferme. De là, à travers bois, nous arrivons à un pâturage où nous retrouvons toujours Erytltronium Dens-canis et Narcissus pseudonarcissus : M. Larderaz découvre un exemplaire d' Erythronium dens canis var. alba. Autres découvertes : Butrychium lunaria et Crocus vernus. « Traversant à nouveau le bois où nous trouvons Denlaria pinnala, Ranun- culus plalanifolius. Aspidium FiUx-mas, Dapline Mezereum et Polypodium vulgare, nous nous retrouvons sur le versant par lequel nous sommes montés. Dans les pâturages, mêmes [dantes que celles citées plus haut, accompagnées de Thtaspi alpestre var.? (( Nous retrournons à la Croix Jean-Jacques. Chemin faisant, nous rencontrons les variétés rouges et jaunes de VOrckisSavibucina, puis Asplenium aUeriiifolium, Hijpochœris mactdata, Ranunculus geianiifolius, Acer opulifolium. Redescendant alors sur Ocbiaz et de là sur Bellegarde, nous notons en chemin le Calluna vul- guns dans un bois de pins ». — i;intérèt de cette excursion, dont l'altitude maximale n'excédait pas 10-42 iTi. à la Grange Jean-Jacques, réside dans la concomitance d'une végétation ])ien triviale avec des formations de luixaies à Ery- f/irunlum Deihs caniH, Narcissus, etc., et de sapinières à espèces alpines telles que Gentiana Kochiana, Trollius europnnis et Orchis Sambucina. RÉSULTATS MYCOLOGIQLIKS DE L'HERBORISATION DU 5 MAI 1912. — M. le Professeur Ch.-Ed. Martin communique la liste suivante des champignons récoltés diinuil l'excursion à la Croix Jean-Jacques (Ain) : Entre Bellegarde et Vouvray, sous un bouquet de pins : Pc^iza coro- naria Jacq. Colyhia feitacella. Entre Vouvrâ} et la Croix Jean-Jacques : l'olyporus Iiirsulus. Dans les Combes, au voisinage de la neige : Chondriodenna ylolma. Sur un ranu^au (de hêtre?) : Polyporus brumalis. Dans la forêt de sapins voisine de la Croix : 164 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (25) Sur une souclie pourrie : Hypholoma epixanUmm, Entoloma majule. Su!- une écorce de sapin, vestiges de : Trichia varia, mais sous forme parfaite (VHemitricfua (non signalé jusqu'ici sauf erreur). Au bord du chemin près de la Croix : Mêrchella esculenta minuscule. Sur la route d'Ochiaz à Bellegarde : Sur un tronc de peuplier : Tremella mesenterica. Dans l'herbe au bord de la route : Psilocybe ccniua. Dans un bouquet de pins: Naucoria (species?) mutilée et indéterminée; et encore Pai^a coron aria. LA FLORE VERNALE DE LA TARENTAISE (SAVOIE). — L'her- borisation prévue pour les i-tj avril en Tarentaise a été renvoyée aux 18-20 a\ril et a pu s'eiîectuer avec succès à cette date par MM. Ph. fiuinitM-, Ph. de Palézieux et G. Beauverd. Le récit de cette excursion, présenté par M. Beauverd, est publié en détail, à la tin de ce fascicule, avec des conclusions d'ordre phytogéograpbique(voirp. 167). UN NOUVEL HYBRIDE DE PÉDICULAIRE ALPIN. — Sous le binôme de X Pedicidaria ManUii M. G. Bonati communique, par l'intermédiaire du secrétariat, la photographie et la diagnose d'un hybride des Pcdicularis cenisia Gandin X^'- l'hœlica Kerner; cette plante nouvelle pour la science a été récoltée par M. Mantz, de Mulhouse, dans la vallée de Cogne (Piémont).— Voir détails au mémoire illustré, p. 165. UNE DIAGNOSE BRYOLOGIQUE POSTHUME D'ÉT. DUBY. — Par rentreniise du secrétaire, M. I. Thériot (du Havre) attire l'attention sur une mousse de la Nouvelle-Calédonie, le Rhaphidontefiium elac/iistof< (Duby) Besch., dont la diagnose originale écrite de la main même de Duby accompagnait un échantillon de l'ancienne collection de cet auteur acquise depuis lors par l'herbier Boissier; cet échantillon, soumis avec plusieurs autres à l'examen compétent cle M. Thériot, avait été annoté comme suit : « Exemplaire intéressant puisqu'il y est joint la « description même de Duby, qui n'a jamais été publiée ; cf. Besche- « relie, florale bri/olof/irjKe de la Nouvelle-Calédonie, p. 242 (1873) ». — Voici, à titre de comparaison, la transcription de ce document mise en regard de la diagnose de Bescherelle publiée au lieu indiqué : Hypnum elacliistos Duby inss. — Moiioicuiii, cespitosiim, iniiiutissiinum, tutescens, caulihus subsiiiiplicibus den- sissiiue foliosis frucliferis vix 2-.3 mil- lim. altis, erectis, incurvis, sterililïus loiigioril)iis proslratis, foliis eloiigalo- lanceolatis cuiicavis mtegerriinis ener- viis longe acuiniiialis, cellulis fusifor- inihus elongalis ulrinque acutis basi- laribus série unica, alaribus seriebus 3-5 ovalis laie ovalisve luteis, fol. peri- cli;clialil)usmajoribiis inagis acuminatis celliilarnin basilariuin splendide lule- aruin ovatanun. seriebus 3-5, capsulis iiuinerosis selis bevibus teunissiniis erei'lis purpureis coulorlis 0-8 uiillim. allis impositis inclinatis sela tortione ereclis [)rimoovalo-globosissub orificio Rhynchostegium elachistos (Du- by M. S., sub Hupno) Bescherelle. — Motioicuiii, cespitosum, ininutissimum lutescens, iiiteus, caulibus repeiilibus, dense ramosis, pulcbre frucliferis erec- tis incurvis, slerilibus longioribus prostalis, ramis brevissimis dense fo- liosis. Folia elongalo-ianceolala, con- cava, integerrima, subhomomalla, slricla, caulis apice dense iinbricata subbiplicata ob niargineni utrinque incurvuni. inlegerrinia, ecoslala; cel- lulis hexagonalibus subfusiformibus utrinque aculis, t)asilaribus série unica alaribus seriebus 3-5 laie ovato-qua- dratis majoribus baud vesiculosis hileis ehloropbyllosis vel ulriculo priniordiali persistente implelis. Flores masculi (26) BONATI, HYBRIDE DE PEDICULAIRE 165 numerosi minutissimi foliis laie ovali- l)us siihilo l)revilerque apiculalis pellu- cidis iiilegerrimis. Pericliwtiuin gracile foliis rniiioriims latioril)ii.s(iue apice subtiiiler denliculalis, ceilulis hasi- iaribus seriel)us 3-5 reclanguiaribus liiteis aliis aiigustis hyalinis. Capsula in pedicello hrevi tlexuoso lu'vi piir- pureo, 6-8 mill. longo, liorizonlalis primuin ovato-cylindrica sub ore co- arctaladeinu m subglobosa, junior kileo- viridis, senior fusca. Operculuiii luleo- albuni e basi laie compressa longe rostratum. l'eristoniii dénies exlerni pugionifornies crislalo-lrabeculati l)re- ves, apice incurvo rugulosi, elongali, interni aequilongi carinali stricli non perforati. ci Mis singulis (iliformibus torulosis brevibus fugacibus. Calyplra minulissiina, cucullata, 1,'evis. Ad Iruncos arborum, prope Malade (Vieillard, herb. Duby). Annales Se. nat. 5e sér. XVIil : 213 (1873). Séance levée ;'i 10 li. ^'i. Dix assistants : MM. Viret, Lendner, Beau- verd; Cliodat, Gii>ol, Larderaz, Lenglet, Martin, Mégevand et Sartorius. Le Sccrétairc-védacicur : G. Beauverd. conslrictis denium globosis, perisl. exlerni denlibiis pugioniformibus cris- tato-trabeculalis ad apicem elongalis interni processibus plicatis non perfo- ralis cilio inlerjeclo toruloso filifornii, o[)erculo e basi lala compressa subulalo inclinalo. Ad ramulos dejeclos prope Balade .\ov;e-(]aledonia deleclum a cl. Vieil- lard, niisit amie. Lenormand. Afline H. mullirameo Zoll. n. 1106! Bryol. Jav. t. 290 sed hujus celluiœ basi lares non auclae el cilia perist. inlerni désuni, elc. Nomen ex £/«;trt(7To;, mini mus (Duby, mss. in berb. Boissier). UN NOUVEL HYBRIDE DE PÉDICULÂIRE DE LA FLORE ALPINE ITALIENNE PAR G. ItOINATI (Communiqué en séance du i3 mai i9i2). X Pedicularis Mantzii Bonati, liybr. nov. = X [P- Cenisia Gau(L > P. liltnlica Kern.|. — I^lanta inter P. gyroflexa Vill. et P. Hhietim Kern, intermedia. DilVert a prima cujus tamen pi-al)et iiabitum pedunculis elongatis, rostrocjne longiore. DllVert a secunda calicis, lîracteis ac petiolis lanatis galeoque niissus al)nipte contracto in rostriini brevius. Hybride entre les P. cenisia Gaud. et P. rhwlica Kern, an milieu desquels elle eroîl. Tige très velue, haute de 25 cm. environ, dressée. 1 »■)(') BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENEVE (2) llexueuse, peu feuillée. Feuilles inférieures semblables à celles ed P. cenisia; pétiole laineux. Bractées foliacées, laineuses. Fleurs pun nombreuses, en grappe terminale làclie; les inférieures longuement pédonculées, pédoncules 10 mm. environ. Calice grand, laineux; corolle grande 35-40 mm., casque à dos falciforme, contracté en bec long de 5 à 6 mm X PEDIOI'LARIS MANTZII Bonati, liybr. nov. inter 7'. cenisia X rhœ- tica Kerner (grandeur naturelle). Habit. : Vallée de Cogne (Italie), leg. Mantz. Se distingue aisément du P. cenisia Gaud. par ses fleurs assez longue- ment pédonculées, et du /*. Wiirtica par son port, ses pétioles, bractées et calice laineux. 107 SI LA FLORE ÏERNALE DE LA TARENTAISE (SAVOIE) PAR des lilas et des esparcettes, c'est celui que chanleut les grillons, les i-ossignols et l'humanité langoureuse... C'est également l'époque où le botaniste herborisant met à exécution ses laborieux projets de course. Pour comparer hi Tarentaise à la Maurienne, il s'arme des principaux attiilnits énumérés par Verlot et, par un un beau merci-edi soir de la fin d'avril, enjambe le marchepied d'une voiture du P.-L.-M. à destination de Cbambéry. Car il est bien entendu que si l'entrée de la Tarentaise n'est qu'à 90 km. de Genève à vol de botaniste, il convient néamoins de partir la veille et de coucher à Culoz ou à Chand)érv (100 km. en chemin de fer), si Ton v.'ut atteindre Moùtiers à 9 h. 20 du matin, c'est-à-dire par le premier des trois trains octrovés à la Tarentaise par l'horaire d'hiver. Il est vrai qu'en passant par Annecy et en y couchant également, le même résidtat peut èti-e obtenu à moins de frais... en théorie; mais, outre l'obligation de quitter Genève dès 4 h. 18 le soir (au lieu de 8 h. 12 par Chambéry), il faut constater avec chagrin qu'il n'est plus possible d'y rentrer si l'on veut prendre les deux seuls trains de l'après-midi partant de Moùtiers. Et, d'autre pai't, le chef de gare est là pour vous informer (|ue, si un billet Genève-x\imecy-Moùtiers et retour coûte fr. 10,70, le billet double course Genève-Culoz-Moùtiers est taxé fr. 14,20. La logicpie autoriserait-elle à conclure qu'un billet circulaire par Annecy- .Moùtiers-Chambéry-Culoz devrait, à ce taux-là, coûter fr. 12.45? Détromptïz-vous, le tarif est de fr. 16, conformément à ce qu'un judi- cieux consommateur' faisait observer à son hôte en résumant comme suit lt> tarif d'une carte à payer : gruyère avec trous, la livre fr. 1,50; gruyère sans trous, la livre, fr. 1 ; les trous seuls, fr. 0,."M1 jNous voilà donc partis avec un tarif de «c trous seuls », surchargé de tout le poids d'un supplément de 2"'^- classe que l'on exige de nous en attirant notre bienveillante attention sur le fait que le train de 8 h. 12 n'adnu't pas de voyageurs de 3'»^ classe sur la ligne de Chambéry; nous Iransigeons pour 2 fr. 10 et admirons pour autant un vague paysage lunaire, frissonnant sous les rafales de la bise. 1. — De Chambéry à Aime (25 avril 1912) Conformément au programme, le rendez-vous du 25 avril est pris à la gar(> de Chambéry, quai de la ligne de Moùtiers, |)our le train de 1 h A)! Trois participants: MM. Pb. Guinier, Ph. de Palézieux et votre serviteur. Temps splendide et frais; végétation pleine de promesses, l'avance de la saison nous transportant au « printenqis des esparcettes», alors ([ue nous devrions à peine toucher au début de celui des « carda- mines». A Montmélian, la lloraison des iris, des pastels, des Saxifniya (irainilata bat son plein, et celle des amandiers est passée. Mais cet état de i)réc()cité ne se manifeste plus autant aux environs d'Albertville, et, en pénétrant dans la cluse cristalline de N.-D. de Briançon, cette précocité anormale est à peine sensible, car l'herbe des prairies est (3) G, liEAUVEfU). FIJ)!!!', VERNALE DE LA TARENTAISE 169 couite, les chàtaigiiicj's restoiil sans feuilles et les autres essences à leullles caduques verdissent à peine; c'est d'ailleurs un excellent uiouieut i)uur délenninei- les espèces ligueuses à grande distance, la luiauce bien particulière du feuillage laissaid eutrevoii' la (iis[)Osition s|)éciale de la raniure : hêtres, trembles, bouleaux, charmes, saules dominent comme feuillus, en compagnie de ((uelques chênes et de très beaux châtaigniers ; connue résineux, plus ou moins disséunnés, le pin silvestre et Tépicéa alternent selon que le versant est plus ou moins exposé au sec ou à riiiuiiidité, tandis que les mélèzes descendent par petits bosquets jus(prau ni\eau de IMsère. De-ci de-là, quelque Cornus mas se distingue, par sa toison de fleurs jaimes, du seiu des taillis de noisetier, de cornouiller sanguin, de viorne, de sureau à grappes et de salicacées diverses; le Coron/lia Enicriis, plus rare, recherche les expo- sitions bien ensoleillées. Enfin, grâce à d'excellentes jumelles Zeiss, nous reconnaissons nettement les premières corolles du calcifuge Silène rupeslris ornant les roches déuudées à proximité des touffes de calhine et de jeunes pousses de Gcnislu liiuiorUt ; les dalles humides sont décorées de BeUidiasInim Multelii et des toisons non encore fleuries du Sa.v/frof/a (liioit/es, descendu des hauteurs. Plus loin, une usine de carbure de calciuui euiplit Tétroite vallée de vapeurs méphitiipies Ideuàtres, dont Taction Moci\e aflfect»' particuliè- rement les résineux. M. rinspecteur forestier Vogeli, un ami de .M. (luinier qui partage notre compartiment depuis Chambéry, nous fait remanpier, y hirla » odorala Acer campeslre Plycholis Saxifraya (pousses) Caiicalis daucoides Scan dix pecten- Veneris Buniinn hiilbocastanum (pousses) Bupleurnm falcalum (pousses) Primula officinalis Liyustrum vulyare Myosotis coin il a Lycopsis arvensis Glechoma hederacea Lamiuni amplexicaule Veronica l ri pli y lia » pnecox » hederacea et sp. nonn. Globularia vulyaris Loniccra elrusca Viburnum Lanlana Crépis bicnnis. Taraxacum Ixvigalum C'csl, on II' voit, une association de garide pauvre eu bonnes espèces vernales : l'élément méridional n'y est représenté que par le Lonicera elrusca et pai' la grande (juantité tVfris yermanira, Prunus Mahaleb ai Isalis tinctoria (pii, avec les armoises, iutlucnt forlenicid sur la tonalité générale du paysage. Il importe aussi de mettre en évidence une plante inédite, le Melandryum pratense var. nov. prtvcox, qui, par la giandu- losilé exclusive de ses tiges, de ses feuilles et de ses calyces, ainsi (pic [)ar sa floraison matinale et très précoce (avril), se distingue du type plus velu que glanduleux et à floraison vespérale s'effectuant seulement à partir du mois de juin ou, au plus tôt, vers la fin de mai, pour 1rs localités les plus avantageuscmcid exposées. Nous don- nons plus loin d'autres détails sur cette intéressante caryophyllacée que nous avions d(''jà récoltée dans des conditions moins favorables, l'année |jrécéd(!nle, à St-.lean-de-Mauriemie, sans toidel'ois distinguer ses par- ticularités bien saillantes (cf. liulletin II! : 215, lOil, et IV : 195, 1912). Ajoutons (pie les efïorts intelligents de l'agriculture ont mis en valenr tous les terrains disponibles de cette contrée (vignes, cultures potagères, arbi'es lruitiei-s, prairies artificielles), rédiusant le domaine de la flore spontanée à une portion d'autant plus congrue que chèvres et moutons ne se privent pas d'iierboriseï" dans ces |)arages. Néanmoins, l'ébsueuf aulochloiu; ne se laisse pas facilenieid exterminer, preuve en .soit cette prairit' artificielle que nous visitons an niveau de la cote <5) G. BEAUVERD. FLORE VERNALE DE LA TARENTAISE 171 609 ni. (carte dite de la « frontière des Alpes»), et où, parmi les plantes fourrai^ères plâtrées et hixnriantes, une variété sa\atiled'Am/'/-s////'/M/^/ pullule en compagnie des A. auriciilata et Sfeiiopfiraf/nia Thalianum, entre lesquels nous recherchons vainement des hybrides d'ailleurs fort invraisend)ial)les. Nous y trouvons en revanche des Vcronica vevna déjà passés et des Potentilln arf/enica en pleine floraison. Plus haut, sur une forte déclivité exposée à l'Ouest, la bi'ousse com- prend, avec VHippophuë rhamnoideH, (pielques Acer nionspessulunum et A. campeslre ; puis un bois de chênes, à sol fortement décalcifié, nous fournit : A n Ihoxanthum udoni I ii m Carex alpestris AU. » digituUi » ornithopoda » (ilba Luz-ula lùvea Orchis inasciiliis » purpureus Amelanvhier uvulis Med. Colulra arborescens. Coron i 11(1 Emerus Trifolhoii riibens (pousses). Aslrat/dliis mouspesHulanns PolyfjoUt clurmivbin'us Hieraciinn inurorutti var. privcox. Le talus dénudé se peuple de Saponaria ocyiiioides, Anihyllis riilne- raria et Hieracium Pilosella conunencant à s'épanouir, tandis que l'hunms de l'intérieui- du bois entretient une grande quantité de jeunes pousses luxuriantes du Mcliniipyrimi tiemorosinti, vraisemblablement de la ssp. intermedium (= M. intermedium Pei'r. et Song.). En continuant de gravir, cette manifestation de l'élément méridional disparaît brusquement pour faire place à des espèces triviales silva- tiques : Lnmla rampesiris Asaruni europu'um Mercurialis perennis Anémone Hepnlica Lalliyriis vernu-s LutliyruH mon la n us Oxalis A ce /ose lia Viola silneslris » odorata Prima ta vulyaris Dans les vergers et le long du nusseau bordant le chemin fleurissent, en compagnie des feuilles vernissées du Colchicum aulumnale, les/l/v/w maculalum, Caltha palustris, Hanuncuhts Ficaria et Primala veris, qui idlcrncnt avec les grosses cocairles jaunes du pissenlit ou les colorettes rayonnantes d'une" constellation de [)à([ueretles. Sur un petit mamelon rocailleux, les Cornas mas, lierberis communis, Pranas spinosa et Ribes Grossularia se hérisseid d'épines et de fleurs variées; plus loin <'ncore, nous cherchons inutilement, parmi les pan-nts surabondants, riiyi)ride des Lamiam ample.vicaale et L. parpareum. A Ilautecour-la-Basse — singulier échafaudage de mots destiné à éviter toute confusion regrettable entre ce très pittoresque hameau o{ un<' simple « bass(^-cour » — nous remanpioiis un rocher dominant d'une façon très heureuse un gi'oupe d'agrestes habitations, à 900 m. d'altitude et figurant, bien exposée au midi, inic garidc montagnarde décorée d'iris,' de pastels et d'érables de Monlpcllier; vile une |)hoto- graphie qui, mieux que toiUe description, permettra de saisir le contraste existant entre les vergers du premier pl;m, à Arabis avrirala/a, 17-2 l!l I.I.KTI.N m; I.A SOCIETE BOTANIQUE DE GENEVE l6> i'\ le voc (le la fiaridc à piaules méridionales. Cent mètres plus loin, eliaii£;(Mnent (•()m|)lel de décor : le rocher, tourné vers le septentrion, ne présente plus cpie des bosquets de mélèzes, de hêtres, de pins- Vltx. I.— MArTECOFR-LA-BASSE, i\ 'M) m. d'altitude : versant Sud du rocher, à /îv'.s (ji'rinanicd et autres plantes méridionales: dans les vergers, Arabis ittiririihifa. [Phot. Pli. (UiniER]. sIKeslres et de trembles, auprès des(piels une bordure de gazon roussi Iraliil la très l'écente évacuation des neiges. Le contraste entre ces deux revers est trop saisissant pour ne pas mériter les honneurs d'une secoude plaque sensible, cela d'autant plus que le premier plan de vergers en llenrs est agrémenté de montagnards en costume national se rendant à l'église paroissiale pour la cérémonie de la conlirmalion ; et comme loul ce monde ne demande ([u'à tigurer sur la photographie, nous avons le regret de voir accourii' ti'op tard une seconde escouade de la |)rime jeunesse hauleconrioise-la-Basse, sortant par essaims de [ouïes les chaumières poui' se faire immortaliser : une déception colleclive les saisit en constalanl (pie l'opérateur s'occu|ie à j)lier bagage; et, pour éviter une scène de poignant»' désolation, nous nous iugénions à persuader ces braves i)aroissiennes que tout le possible sera lenl('' pour oblenir de l'appareil iierreclionné de M. (iuinier une photographie d'api'ès souvenir. l'n petit l'uisseau d'origine artiticielle — tels les «bisses >* du Valais — arrose les jjrairies environnantes en exhaussant son lit de imissants dépôts tutiers : nous sounues ici dans les cargneules du trias. Néan- moins, maigri' la salsou propice, l'éclatante \(M'(lure des gazons n'est réhaussée nulle part de l'azin' dvs scilles ou des coi'vnibes rosés de la 0) (i. liKAUVERI). l'LOIiK YKIINALK Iti: I.A TAHENTAISI': TA canlaiilino des prés. C'est là un côté iiéj^atif de la flore veniale de la Tarcntaise mise en regard de celle du Itassin lêiuanien, taudis (ju'il se retrouve identi(|U(' «'ii Maurieuiic et dans la vallée d'Aosl(\ |)uis dans le Valais ceiitial où le Sc/lla hi/olia uuukiuc, tandis ((uc le IUirv. microcarpa. Sonchus ui-vensia Viola fricolor, var. Vers le pittoresque hameau des Moulins, qui chevauche sur des- affleurements de liouillei' et les cargneules du trias, la flore saxatile nous offre : Sesicria cferulea Viola odorat a /'otciililla venta Valeviana tripleri.s FiiDHiiia proi'umbevs l'uis le chemin débouche sur un verdoyant plateau dont la nature iiiari'cageiise est traliie à distance par les tapis éclatants du Caltha palmtriH, du Primula farinosa et du Valeriana dioica auxquels se mé- langent : (jurex Davalliuna Telragonolobus ailiquosus )) paiiiciihi/a /'oli/f/ala amarellvm, var. austria- Schœinis )ii(jricaiis cum Salix oiminali.s Gentiana vcnia f'otenlilla Tormenlilla Taraxacum palustre et var. udunt Après une dernière opération photographique destinée à iUustrer le curieux contraste qu'offre cette végétation palustre avec celle des rochers enviromiaids, où pins silvestres, mélèzes, bouleaux, ormes et |)eupliers alternenl dans une déconcertante promiscuité, nous prenons^ un repas mérité auprès de la fontaine du Bi'euil. Le site est des plus charmants, tout enlouré ([u'il est de cîmes proches ou lointaines, riantes ou sauvages, rocheuses ou vei'doyantes, sinon couronnées de neiges et de glaces; aucun parage de la plaine n'est visible de cette retraite élevée, où la brise embaumée des sèves printanières nous ranime de tout ce qu'une belle journée d'avril peut donner de tonicpie et de réparateur à de pauvres reclus aspirant au repos de la nature alp(^stn\ Pour aliorder les hauteurs qui dominent la i'usti(jue église romane de llautecour (voir la vignette III), nous traversons des praii'ies litté- l'alement émai liées de Primula farinosa et de Gentiana verna dont le vif (9) G. BEAUVERD. FLORE VERNALE DE LA TARENTAISE 175 coloris est mis en valeur par les blanches cohortes du Crocus vernus; la présence des Carex DavalHana, C. glauca et C. Goodenoughi/ ixnnonce un sol plus marécageux où se plaisent les Tara.vacnm palustre ci Yaleriana (lidicd, mais au sein desquels une petite émergence l'ocheuse est littéra- lement hérissée de Rosa spinosa bien feuilles et (VAmelanchier ovatus en Fis,^ IIL - LES PLACJNES DE HAUTECOUR (1200 m.), prairies marécageuses à Caltha i>alu»tris, Taraxacum udiim, Primula farinosa, Gentiana verna, etc.; à droite, versant N.-W.. bois de hêtres, mélèzes et pins: au fond, versant S.-W., affleurements rocheux à élément méridional silicicole {l'otentiUa rvpestris, Asplenîum septentrionale, etc.) mêlés aux Iri» germanica, Ceterach offcinarum. Géranium sanfiiiineiim, Anémone Hepatica, etc.: dans les prairies Gentiana Kochiana et sous les sapins, Vinca minor. [Phot. Ph. Guinier]. boutons. D'ailleurs, sur les al'lleurements siliceux dominant le bâti- ment scolaire (t200 m.), VIris f/crmanica est prêt à fleurir, ainsi que le Prunus insililin ( nalui'alisé) qui, avec d'autres arl)ustes, notamment le Craffi'f/us (i.vnaciiulha , nous démontrent rintluence thermique de la roche, eii présentant soit à la base, soit au sommet de chaque r-ameau de toutes petites feuilles à peine sorties du bourgeon, alors que la portion des branclu^s arquée ou simplement tangente au rocher était recouverte de Icullles très grandes et complètement développées. De beaux Potenlilla rupestris s'épanouissent dans les interstices de la roche, où nous récoltons aussi : A s pie H ium sptenlrionale » Rula-muraria » Triclmiiinrirs Silène nu lu us (le ru n ium sa n rj uin e u m Hierariuui luurorutn, var. prwcox 176 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (10) Sous les mélèzes à étamines pourprées, le GeiUiatui Kochiuna Perr. el Song. exhibe ses grandes corolles canipanulées aux lobes d'un oulrem'er intense rayonnant d'une gorge verdàtre aux ponctuations livides; le Vacciniiini Mijrfillus, bien tleuri, achève d'accentuer le caractère silicicole de cette station. Plus haut encore, c'est le retour du « printemps des primevères », dont les touffes soufrées décorent l'orée des bois de mélèzes et d'épicéas récemment évacuée par la neige ; à quelques pas de là, en société des Viola hirta et V. silvestriH var. arenicola, l'hybride des Primuhi riilf/ftris x P. >'cri.H présente (pielques Itelles ond)elles d'un jaune louche. Mais la souveraine de cet agreste jardinet, c'est la gracieuse Anémone Hépati((ue, aux mille étoiles violettes ou blanches, souriant sans contrainte aux caresses du zéphir montagnard. Il y a, tout à côté, de voluptueuses frondes de Poli/podiiini viilgare ornant les interstices de gros blocs couronnés AWrctontaphiilos Uva-urni ; et tout à côté, le ruisseau qui cascatelle joyeusement provoque la formation de marécages ensoleillés où le Caltha pnlustris a pour satellites les toufTes roses du Pr'nnuhi farinosa et de modestes laîches d'entre les- quelles le Careœ dioica est inédit pour la tlore de Tarentaise. A notre gauche, parmi les genévriers et les sapins épargnés par la dent des chèvres, (juelles sont ces plates-bandes jdus fleuries encore que celles des Hépatiques dont elles ont la nuance? Le Vinca minor, compact, l»leuissant littéralement toutes les parties disponibles du sol rocheux : nulle part, sauf peut-être en quelques l'ares stations du Valais €entral, cette apocynacée chère au cœur de .Jean-Jacques ne fleurit avec une telle jn'ofusion et à une altitude aussi singulière (120(3 m.); exa- minée de plus près, nous ne pouvons la ditlérencier dutype de la plaine que par le moindre développement de ses stolons i-adicants, compensé par le port plus dressé d'un axe d'autant moins feuille qu'il est plus Il o ri f ère. Les cultures l'éapparaissent aux abords du hameau du Vil lard, dont le chemin bordé de broussailles (prunelliers, groseilliers, cornouillers, éi)ines-vinetles, coudriei-s) est tout fleuri iVHeUeboniH fwfidii.s, Primula l'cris, Viola odorula et Avabis Turrita; les (kimelina salira var. micro- carpa, Thlaspi arvense, Brassico campestris, Rap/iatms rap/ianislîmm, Mii.scari racemosHui, Liltiospjenmnn ui'veme, Lainiiiiii purparcum et Vcruiiica liederifolia hantent connue d'habitude les friches et les mois- sons. Enfin, au point culminant de notre itinéraire (1230 m.), un plK'iioniénal Lonicera alpifjena prêt à fleurii' attire l'attention par le diamètre de son tronc et le développement de sa vigoureuse ramure ; loid auprès se dessine la silhouette nmtilée de quelques grands Ulmiis morilana et les buissons détleuris du Cornus mas. Et subitement, tout le haut de la vallée supérieure de l'Isère apparaît cà nos yeux avec le cours simieux de la )'ivière jus(prau village de Landry pour la basse région; le tout est dominé par un cortège imposant de hantes cimes et de glaci(M's s'étendant du Uuilor italien (olHG m.) au massif de la Vaiioise (:3r»',)7 m. au Dàmv de Chasseforél), entre lesquels trône l'arête élégante et dangereuse du Thuria ou M'-Pourri (3788 m.). Taillée dès loi's dans le lias calcaire et le houiller, la vallée ofTre des versants à pentes plus douces, à peine accidentées, et se prêtant aux efforts de la culture partout où l'altitude et les mesures de défense forestières n'imposent pas le maintien des belles forêts de l'Etat jalouse- s s (11) (i. BEAIJVKRD. KLOHE VERNALE DK LA TARENTAISE 177 rijoiil entretenues : tandis que les épicéas prédouiinenl de beaucoup sur la rive droite de l'Isère, le mélèze est plus abondant sur la rive opposée; le hêtre a disparu avec les derniei-s affleurements du trias près Hautecour, sauf quelques pieds isolés aux environs d'Aimé. Exposé en plein nord, le petit vallon par où redescend notre sentiei- est exclusivement décoré de (Jrociis rernus blancs ou lilas; en pénétrant dans la forêt dïqticéas, nous franchissons quel<(ues flarjues de neige non loin desquelles fleurissent le PetmiteH albiis et de nombreuse toulfes û'Ammone Hcpatica tantôt bleues, tant(')t blanches, et très sou- vent d'un fort beau rose vif. H y a par-ci par-là des i-ochei's ornés de Poh/f/ala cliumH'biixuH, puis, dans un ravin bien abrité, uii groupe de Samhufu.s racenioso en pleine floraison. Au sortir de la forêt de Fontanette, Ton aborde le plateau cultivé de Montgirod (lir)() m.) où le tilleul et VAcer opalum jalonnent par places le bord du chennn; si la flore y est insignifiaide, représentée qu'elle est pai' les espèces ségétales les plus triviales ((exception faite du (Uiineli)Hi sat'nui \ar. microcarpa, qui prédomine), le panorama des Alpes y est d'une étendue fort appréciée. Et comme pour rompre l'inévitable monotonie des cultures de céréales, une scène villageoise ([ue l'on ose à peine qualifler d'enfantine nous surprend au contour de l'oratoire de St-Grat: un détachement de tillettes, parées de leurs atoui de fête, et l)ierdnl suivies de gar^onnids agi'émentés d'un l>rassard et d'une cocarde de cérémonie, nous croisent, effarés, en fujant à toute> jambes ou en se retournant furtivement pour jeter dans la direction de Montgirod un regard anxieux, ^'ous découvrons alors la cause de tout ce mouvement : c'est une nuée de gamins d'une localité plus populeuse qui, au sortir de la fête de confirmation dans l'église paroissiale, n'a rien eu de plus pressé que de pourchasser à grands coups de cailloux ses contemporaines d'im hameau rival, défendues par un nombre insuffi- sant de contemporains. Voilà des ouailles qui appai-eniment ne sauraient représenter (d'humanité langoureuse ». Continuant de descendre sans trop de bâte, la route, abrégée par les lacets d'un sentier en pleine forêt, nous conduit aux environs de Villette après nous avoir ott'ert les Reseda Phyteutna, Lepidium Draha (talus de la route), Onopordon Acatithium (id.), Carex alpestris, C. di(/ilaf(i, C. alba, Sesleria cœrulea, Colutcu ai'borcscen.s, Poli/i/ala l'hdmn'bn.ruH et Lavtuca perennis (garides et forêts). Avec la région des vergers, nous retrouvons les prairies ta|)issées de sténophragmes et d'arabettes, [)armi lesquelles VAmbis aipcsIriH var. f/lubrala Koch, itiédite pour la flore de la Tarentaise. Des mamelons rocheux de Villette redescendent les troupes conquêtes de moutons. synd)ole d'une populace niveleuse et destructive, mais infiniment moins coui)alde que tios congénères arracheurs de plantes, vendeurs de cen- turies ou collectionneurs enragés : sous prétexte de posséder- une pièce <« excessivement rare >k tels de ces derniers se servent copieusement. |)uis détruisent tout ce qui reste d'une espèce c méritoire » pour (jne nul autre n'en détienne la pareille, comme le cas s'en est présenté jadis |iour le Dir/anriiiis aUni et le Dnicoceplialum (/K.sli-iacutti d'Oidre-IUiônc en Valais. Jamais mouton, fut-il enragé à fond, n'exécuterait si noir dessein ; et si nous ne nous ris(pions pas à hcrboriseï' sur les brisées d'aussi redoutables concurrents, tout au moins, en suivant mélancoli- quement la grand'route, poui-rons-nous esconq)ter pour le souper un Bui.i.KiiN DE LA sociKTK iti )TA.NHjrK i)K fiKNÈVK, N» .5, [laru le iW se|it. I9[i. IH 178 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTAM^UE DE GENEVE (12 gigot qui nous vengera des audaces involontaires de nos laineux rivaux. , Toutefois le dernier mot n'est pas encore dit pour nos récoltes de ce jour : en dépassant la carrière de «La Fortune», nous abordons les célèbres terrasses d'alluvions dont les champs et les friches héber- gent d'innombrables Tulipa silvestrk aux belles fleurs jaunes, et ie Tnlipa Didieri aux boutons empourprés; poussant nos investigations aussi loin que possible de la route nationale, nous avons le plaisir de récolter, entre autres plantes ségétales, de nombreux Adonis flammea var. abortiva Gr. et fiodr., variété inédite pour la flore de Savoie, d'un type d'ailleurs foi-t rare dans les deux départements; il en est de même pour les radieux Adonis œstivalis qui pullulent dans la même station et qui, pour toute la Savoie, n'étaient connus que de Maurienne et de Tarentaise. C'est ainsi que notre journée floi'istique, assez maigrement commencée, finit par un bouquet de choix. -1. D'Aimé à Bellentre. Macôt et l'Etroit du Cieix (i26 avril 1912) L'antique bourg d'Aimé où, si l'on en croit l'inscription conservée dans l'église de St-Martin, lé procurateur Titus Pomponius Victor s'ennuyait impérialement, est cependant charmant à voir dès les pre- miers feux du jour. Tout ce que les botanistes en quête de documents floristiques pourraient lui reprocher, c'est d'être situé au centre d'un pays trop bien cultivé: la flore spontanée n'y existe presque pas, tandis que chèvres et moutons opèrent de leur mieux pour anéantir ce qui pourrait en rester ; pour en juger, voir la liste suivante énumérant tout ce que nous avons noté en fouillant les affleurements rocheux de la Côte d'Aimé : Poa bulhosa BromuH ereclus Iris germanica Muscari comosum (le rasliii m v iscos um I/olosleum umbcllatum Ranunculus bulbosus Erophila venia Stcnophru(jmu Thalianum Arabis aurimlalu Saxifraga tviductylites Sedum dasyphyllwm Potentilla argentea Myosotis collina Çalaminlha Acinos Veronica verna Globularia vulgaris Arte mi si a A bsinth iuw » campestris Les cultures et les friches aboudent eu Bromus sterilis Muscari racemosum Cerasiimn Iriviale Adonis n'sliiHilis Fumaria of/icitialis Isatis linctoria fJamelina sativa var. microcarpa Lepidium Ih-aba » campestre )i arvensc » pci foliatum Brassica Napus Sinapis arvensis Raphanus raph anislrum Eurucaslrum obtusungulum Reseda Phytcuma Ënphorbia Cypurissias Viola tricolor, var. ? I 18) G. BEAUVERI». FLOHE VEIiNALE DE LA TARENTAISE 179 Caucalis daucoides Lumium nmplexicaulc Scandix Pecten-Veneris » purpureum Btinium Bulbocastanum » maculatum Lycopsis arvensis Veronica triphyllos Borrago officinalis Crépis biennis, etc. Ajuga gen e vensis Aux endroits plus frais, les prairies prennent de suite un caractère subalpin par la présence des plantes suivantes amenées par les ruis- seaux d'irrigation : l'olggonum Bistorin Polygala amarellum v. uusfriacum Melandryum vu bruni Car uni Curvl Aijuilegia vulgaris var. a Ira lu Myosotis silvatica Arabis alpestris Priniula far iv osa Polentilla Tormentilla Valeriana dioica Ceum rivale Taraxacum palustre (ieranium phœum tandis qu'en dehors de la portée des eaux d'écoulement, ces mêmes prairies présentent aux expositions ensoleillées : Festuca glauca Arabis aiiriculala Biimex Acetosella Priniula veris Silène nutans Tragopogon orienlalis Stenophragma Thalianum Hieracium Pilosella var. ? Arabis hirsuta var. ? C'est, on le voit, la répétition de ce que nous avons noté la veille dans les stations analogues, avec cette seule différence que la précocité de la végétation est d'autant moins accusée que l'abaissement du niveau inférieur des prairies subalpines peut être évalué à 200-400 mètres en moyenne. Il y a là un remarquable parallélisme avec ce que nous avions observé en avril 19tl dans la vallée de l'Arc, où les coteaux bouillers situés en amont de St-Micbel (entre La Buffaz et Orelle), comparés à ceux du trias des environs de St-.lean-de-Maurienne, manifestaient une bien moindre précocité moyenne de la végétation, doublée d'un sensible abaissement du niveau inférieur de l'étage subalpin. Toutefois, la plus grande richesse en éléments méridionaux de la flore mauriennaise reste évidente, ainsi que le moindre développement des terrains cultivés dans la vallée de l'Arc : sous ce rapport, la Tarentaise peut être citée comme l'une des grandes vallées alpines les plus intensément et les plus intelligemment mises en valeur. C'est même ce qui fait le déses- poir du botaniste herborisant, pour autant qu'il cherche à se rendre compte de la végétation spontanée du pays mise en parallèle avec celle des contrées adjacentes. Pour ce qui nous concerne, après avoir pris aux environs de la Côte dWinie (980 m.) une photographie marquant le contraste entre les cultures du pi'emier plan, les pentes à garides de l'ubac et les forêts de mélèzes de l'adret (voir fig. IV), nous errons à mi-côte durant deux heures sans rien trouver de mieux que des vergers à cerisiers fréquem- uient affectés de «balais de sorcières», et de ravins plus ou moins boisés de trembles, de chênes, de pins silvestres, de bouleaux, d'épicéas 18(1 IJULLKTl.N DK LA SOCIKTK liOTAlSlQUK DE GENÈVK < 14) et de nombreux saules. iNaturelleineiil, les trois arabettes (A. Iiirsiita, A. alpestru, A. uurkulala) et le Stenophragmu Thalianum foisonneul partoul, principalement IM. /«/>.« VHyssopus officinalis dans les j^arides \oisiiies, ci nous iioiisaclieiiiiiioiis sur le roeher de Villette, en (|uillant au plus \ite la route nationale horriblement poussiéreuse et latiguée par l'incessant Iralicdes camions- auîoniobilt's transportant les matériaux pour la voit" en construction ilu tronçon P.-L.-M. Moùtiers-Bourg-St-Maurice. l'n peu à l'écart de la route nationale, le charmant \ illage de Villette iv|)(»s(' enfoui sous les vergers, au pied d'une colline de marlires violets, exploités en ce moment'; l'église possède un joli clocher roman, et l'ancien monastère de St-Mauiice domine le tout en lui imprimant un cachet lortement movenâgeux. - D'après nos expériences de l'armée dernière et nous basant sur la grande analogie géologique et topogra- phicpie qu'offre cette station avec celle du Chàtel-sur-Hermillon (Mauricunc). nous trouvons les pi'incipales espèces présumées : Ceterach officinarum /'olypodiMm vulquie Aspknium foiilanuin Cyalopleris /nif/ili.s Festnca olaurii Seskriu cœniU'a (À'rasiiutn arvctisc \ar. slrdhim Tunica Saxifraga HellehorKs fhiidu.s HanunciiluH hiilhosii.s Anémone Ilepalica iUmidalis Hour nous conduire à l'an- cienne route de l'Etroit ou Détioil du Ciei\, que nous altordous plus rapidement en nous engageant par un vertigineux sentier dans une côte boisée où les Astragalu.s ni()nspetisulaiui.s, Colutea orhorescens, Peucadanum Cervariaijevme» pousses), Lactiira perennis et Acer monspes- mlanum ne laissent la place à de p(iites pelouses clairsemées (pie pour uousv montrer, en (piaidité toujours plus grande, les Arahis aiirimlafa, A. hirsuiaeX S/ruop/iraf/mu Thalianum. Dans \\\\ ordre différent, c'est- à-dire avec une prédominance marquée des Arahis hirHuta sur les A. auriculata, nous retrouNons ces mêmes crucifères dans les pi-airies fraîches des vergei's de Villaret, à l'ombre des i)onuuiers (leuris, des cerisiers chargés de balais de sorcières et en c()uq)aguiedes |)rimevères officinales ou des feuilles de colchi([ue. exacleuieut connue r>,\\ serait le cas chez nous avec les Cardamiiie prulensis. C'est à quelques mètres au-dessous du Villaret que nous rejoignons l'ancienne route de Tarentaise, pratiquée des Komains, hantée des hordes sarrasines et toute inqjrégnée de mille souvenirs glorieux ou lugubres, sanglants ou pacifiques, fastueux ou nnséi'ables ; acluelle- ment. In soirée s'npproclie. soirée de prinlenq)s où itai- delà les décors I8() BULLETliN ItK LA SOCIETE HOTAMgUE DE GENEVE (20) de verdures tendres et variées, l'encens de la sève, aux sons d'un orctiestre de grillons, de merles ou de fanvettes, monte aux deux drapés de nnes mobiles et violettes, frangées d'or fauve. Dès lors, cette voie antique n'est plus inie l'oute ; c'est un jardin discrètement irrigué, grâce aux anciennes ornières métamorphosées en canaux minuscules ; le gazon a envahi la chaussée où pétillent les pâquerettes, les polygales et la potentille printanière; le Carex distant alterne avec le Schœnm nUjricans, alors que dans une paroi de tuf c'est le Potentilla lor- mentiUa qui se présente comme une plante rupicole. Et d'enchante- ments en enchantements, la gorge sauvage du « Détroit de Cieix » se resserre dans un inexprimable encombrement de hautes l'oches, d'éra- bles parés de lleurs et de jeune verdure, contrastant avec les dômes sombres de pins silvestres géants, aux puissantes ramures rougeâtres r'edisant les terreurs d'un passé convulsif : ce serait la route vierge dans la foi'èt vierge, si ce n'était plus encore une route fossile. Car tout au bas la voie nouvelle, correcte, poussiéreuse, amie des tumiels et des parapets, a drainé à son profit tout ce que le pays peut exprimer Fig. IX. - DÉFILÉ DE L'ISÈKE A L'ÉTROIT DU CIELX (Nouvelle i(iute> (680 m.) : à gaucbe, versant nord à forêts de mélèzes, hêtres et sapins, etc.; à droite, garides à Acer monspessulanum et nombreuses espèces méridionales, ;ivec queUiues races endémiques. f^Acer. Erigeron, GaliumJ. [Pliot. commerciale]. d'ambiilanct! moderne : cyclisme, automobilisme, moteurs à foin et autres denrées, et cela poui' un terme prévu par la concurrente d'au- dessous : la voie ferrée en construction de Moûtiers à Bourg-St-Maurice qui, d'ici deux ans, se réservera la part du lion dans la repartition du tralic (21) (;. KKAUVEKD. FLOF'.E VEI'.iNALE DE LA IAKEiNTAlSE IS7 Kl) attendant le perfectionnement des aéroplanes, qui rendront aii\ phytogéograplies le service de leur faciliter la distinction des formations végétales en grand, nous procédons à une statistique détaillée des richesses de la flore veriiale du défdé : (kterarh of/icinarum A s pie n lu m /'on la n ii m MelUn cilhila Poa eompresm Sesleriu cœrulea (Jarea- /rlpeslri.s Ail. Phalanyium Lillafju . l Uiutn aph wroccph aluni (Jueir us p a bcsec un Humex .sculalu.s Minuartia fasciciilala Si le lie II u ta us IJia II finis sllveslrls var. sa.iicola Saponaria ocymoides Arubls mu rails >■> lilrsula » Turrita Kernera sa.valllis Sedum dasijplnjllum Saxifraf/a A Izoon n /rldacti/llles f'oleiitllla caulescens » renia Amelanchler aval us Prunus Mahaleb » A» lu m (lolulca arboresccns HIppocrepIs com osa (Uironllla varia » Emerus Aslraf/alus fflyeyplii/llos r> nioiispessulaii us (leranium sanguiiieum Acer opalus var. ce tt trou lu m » pseudo-Plat anus » monspessulanuni f> I". inarorcanuni « r. cassinus » Perrieri Chai). f> Martini X PeronH' v. Scliwer. Laserpitlu m (jallicum Salvla viscosa Digital is ainbifjua th'obaiivlie Laserpiti-Sileris Globularia cordif'olia Viburnum Lantaiia Lactuca rirosa var. Laclucaril Lactuca perennis ffieraciuni andrj/aloides var. lansi- cum A.-T Acer II uni Ile l'uis, le détilé franchi, de vastes carrières aux lainentahles éboulis rompent sans ti'ansition le charme de ce paysage romantique ; ce sont alors les cerisiers Mahaleb, les hellébores fétides et le géi-anium herbe à Robert, qui font œuvre de pionniers pour cicatriser les vastes plaies pétrifiées. Après quoi la garide, une formation primaire luoitié steppe, moitié brousse, reparaît clairsemée de Lonicera Etrusca et de Pinus silveslris; c'est dans les interstices de ses blocs calcaii'es liasiques ([ue nous découvrons un hôte inattendu, VErigcron alpinum y-dv. nov. cen- Irouiu' en pleine floraison (voir aux notes spéciales, p. 204). Kaute de lumière diurne suffisante, rherborisation pratique se ler- uiine dans lespittorescpies [)aragesde St-Marcel,aux mamelons rocheux crânement campés entre l'Isère et la nouvelle ligne P.-L.-M. : malgré tout ce que peut avoir d'aveuglant les cent lumières artificielles des usines de la Pomblière (ancienne orthographe) ou de la Ploml)ière (cartes modernes), où il se fabrique de la soude et du phosphore et d'où part l'énergie électri(pie actionnant les tramways de lAon, nous ne distinguons notre route (jue grâce à l'épaisse couche de poussière qui la recouvre. C'est â la faveur de cette |)seudo-phosphorescence el aux sons cadencés des flots de Tlsère, q\ie par des gorges ténébreuses et \HH BULLETJ^ IJK LA SOCIKTE BOTANIQUE UE GElXÈVE :2-2) inofoiides nous déltoiicboiis à iVloûtiers à l'heure du soujter; pour ce qui concerne l'élément llorislique méi'idionaj de ces parages, nous ■nous eu la bonne fortune d'en prendre citnnaissance par une liste Mianuscrite inédile, due à l'inépuisable oldigeance de M. Perrier de la lîàlbie. et qui fera l'objet d'un mémoire spécial à publier ultérieurement. Fis. X. - VALLON ET KOCHEK DE S'-MARCEL (666 m ) : garides à élément inèridioiial (C'oJiUca arboresrens, Acer monspessuJanum , Dictamnus alba. Orchis pallens. Silène Otites, Stipa capillata, etc.) dans les rochers orientés vers la gauche (sud): flore silvatique ou subalpine sur les décli\àtés orientées an Nord. fPhot. commerciale]. Environs de Moûtiers, de Brides et de Salins {"1' avril \\H±) hAcellenunenl installés à l'hùtel de la (Couronne, où nous receNons le meilleur accueil de la famille Vizioz, nous éprouvons d'autant plus de difficidté à nous montrer matiniers que les fatigues de la veille résultai(înt des premières grandes marches de l'année, que le ciel miageux rendait l'atmosphère plus pesante, et qu'au surplus l'un des l>ai-ticipanls. privé par inadvertance des bons offices d'une peignette, mettait beaucoup de patience à remplacer cet instrument de coiffure pai- l(> toiune-vis de son couteau de [toctie. Néanmoins, à 7 h. t/2, nous abordons la louU' de Champoulet, où les prairies sont de plus en plus cinistellées û'Holonleiim innbcllalum, ûeStenoplirafjMft Tlialiarivm, {VAru- his (niriciilato et d'yl. hirtmta ; les friches sont jaunes (Mnaliti lindona, au\(piels se mêlent des Centaurcu Cyanm, PapàverRhœas, l\ Argemone, Adonis wslivalis, Fmnmia offiemaiis et dt> modestes Veronion ikphylUm (23) a. BEAUVEBI». FLORE VERNALE DE l,A TAKENTAISE I8y enfouis sous les Lamium amplexkaule ; ailleurs, ce sont les Crépis taraxacifolia et les Reseda Phyteuma entremêlés de Bromm slerilù qui fonl les frais de la couverture végétale. A la première occasion propice, nous abordons la garide par un sentier de chèvres ; nous y trouvons sur schistes liasiques : Linum tenuifolium (.<. calhariicum Polygala riilt/arf var. /ri/ramidale Fumaini pracumbens Peucedannm orcose linum (pousses) Lmevpithnn fjallicum, (id. ) Teuci'iunt monlanum (id.) Thymm SrvpyUum var. ( tleuis) OdontUcs lui eu (débris) (ilobului-iii rulyuris fl. roseo « cordifolia Asperula lonyiflora (pousses) Artemisio campesti-is « Absinthmm Achillea nobilLs Lactuca percimis Taraxac uni lœ i ' if/a tinn HieraciiiM PiloseUa Carex obem « prœcox Festuea f/laucf/ Pou hulboHU Bromua erectufi Alliuni sphœrocepli alutn Holosleum mnbellatuni Cerastium inscoHuni Silène nutans Saponaria ocymoidcfi Dianthuti silvestris Tuniea Saxifraya Ranunculus bnlbo-sus Helleborus fœtidm Arubis auriculata Diplotaxis muralis Polentilla aryeniea « vernu Asirayalm monspessulanus L'absence totale d'orchidées nous frappe autant que la grande (luau- tité de globulaires communes à fleurs roses, colonisant avec le type à fleurs Ideues, sans présenter entre eux d'intermédiaires ou de métis : nous reviendrons plus loin sur cette intéressante manifestation poly- taxique qui, jusqu'à présent, paraît tout à fait spéciale à la flore d(^ Au pied des cah'aii'esdu lias, vers 9Ô0 m., la garide se boise quelque peu de Cerams Mahaleb, de Prunus npiiumi et de magnifiques Acer monspessulanuin ; le passage des troui)eaux s'y manifeste par la pré- sence (le quelques sureaux, de beaucoup d'orties et de vigoureux Helleborus fœtidus entourés de Melica uni/lora, de Pc II i s perennis, de Veronica chamœdrys, de Lamium maculatum et Alliara offtcinalis; \e Carex muriea/o vâr. Pairn'i du pied des rochers de diampoulet est évidemment de même origine rudéi-ale, car nous l'avons rencontré dans des conditions toujours analogues, soil dans le .lurn de Gex, soit dans celui du Huge> . Poursuivant nos investigations eu gagnant les éboulis liasiques des déclivités boisées (pii dominent Salins, nouseuricliissons ces listes des: Polypadium eulyare A s pie il iu m fo n la n u m Pin us siloeslris Sesleria rœrulea Melica ciliata Carex alpeslris » alha Carex m uni ait a Quercus lanuyin osa Ma'hriiiyia m uscosa Silène n ut ans Arabis Tnrrila » muralis HuU-liinsia petrfra \w BULLETIN l)K LA SOClKTfc; BOTAlMQUE DE GENEVE (24) Kernera saxaliUs Vesicaria ufn'cu la ta Polentilla eaiilescenH Coloneaster Ionien tosa Coin lea arboresceiiH (Joronilla varia. Géra tt iu m .sanguin euni Polygala chani œbuxus Viola arenaria fl. all>o Peucedanum Cervaria ^pousses) Primula veris Scorzonera auslriaca Hieracium lanatum y> Jmmile » praecox Dans son ensemble, cette station accuse une formation de garides sensiblement plus riche que toutes celles que nous avons visitées jusqu'à présent dans l'axe principal de la vallée de l'Isère. C'est qu'aussi nous nous rapprochons de la Maurienne par l'une des avenues où les vents du Sud sont tout naturellement sollicités, vu les circonstances topographiques, à tenir lieu de véhicule aux semences immigrées des bassins de réserve plus méi-idionaux ; mais d'autre part, pourquoi ne voyons-nous pas trace de Stipu, graminées à semences anémochores, si communément répandues en Maurienne ? Et pourquoi aussi ne trouvons-nous pas de Viola arenaria à fleurs bleues, comme en Mau- rienne, tandis que celles que nous récoltons sont toutes à corolles blanches, avec un éperon violet, rappelant en cela la var. scotophylla du V. albal — Cette curieuse taxie est pour le moins intéressante par son caractère exclusif. Dégringolant sur Champoulet, en récoltant en route Y Arabie alpestris mélangé aux/1. himuta et A. auriculaia, nous reprenons à vive allure le chemin de Brides, en notant dans les vergers de beaux Myosotis .silvatica abritant VOrchis mtnlata et fiiisanl cortège aux sveltes clo- chettes des Aquileyia vulyaris var. atiHtta ; dans la haie, un beau Rosa rubiginosa trahit au loin sa présence par des effluves de ponnne rainette ; vis-à-vis, des affleurements de tuf, tout rutilants d'eau claire, nous offrent les Tofieldia calyciilata, Schœnus nigricans, Pingnieula riilgari.s et liellidiaslriun Micbelii. A Brides, où le printem|)s sévit dans sa première fraîcheui', les parcs sont tout fleuris de lilas, de Ribea palmatum et d'Iris variés; mais personne n'est là pour en jouir, la saison des eaux ne s'ouvrant que dans trois semaines : pour l'instant, c'est l'image de l'opidence en léthargie. Bcspeclant ce vain silence, nous gagnons le l»ois Champion par un sentier idéal(Mnenl ombragé, où pour l'instant ne fleurissent que des vio- lettes : V. odorala, V. silvatica, V. Riviniana, V. hirla, X I- permixta; (rinombrables ficaires les accompagnent ainsi que VAlliaria offivinalis et le Primula iwris ; mais plus haut, le P. rulgaris règne en maître. i\ous sommes à l'oi-ée d'un bois de hêtres, dont les l)ourgeons éclosent à peine et nous replongent au printenqjs des primevères, car ce versant (>sl louruf' an Nord. Aussi bien, décidons-nous de redescendre après une collation tirée des sacs ; comme dessert, une herborisation à la loi-gnette jusqu'aux garides basiques, triasiques et houillères de Feis- sons et de la Tluiillc, à l'ubac de Doron, ne nous permet de récolter que des masses grouillantes de moutons, respectant à peine les gené- vriers et les Cerasus Mabaleb en fleurs ; il n'y a pas de quoi nous satisfaire. Sur rinlelligenle initiative du Comité des promenades de Brides-les- (25) (i. BEAlVEItL). FI.OHE VERKALE DE I,A TARENTAISE KH Bains, un sentier reliant cette localité au pont de Salins a été élaldi dans le romantique vallon du Doron, tout embaumé des premières senteurs des aulnes et de mille sèves printanières. VOnonis rohindifolia. Fig. XI. - RIVES DU DORON ENTRE BRIDES ET SALINS (env. 500 m.) : à di-oite, rochers à Pingvicula alpina et BeUidiastrum Michelii sous couvert de hêtres, charmes, pins silvestres, etc.; nombreux hybrides de Viola mirabilis X sîlvatica. [Phot. Ph. Guinier]. déjà fleuri, en décore les abords, tandis que dans les gorges mêmes, boisées de charmille, de hêtres, de chênes, d'érables, d'aulnes, de trembles, de sapins et de pins silvestres, le sous-bois est tout à la fête d'une luxuriante éclosion de fleurs silvatiques : Taxus baccatu Carex alba « digilatu « (jlauva « mon tan a Co nva Un n'a ni ajalis Smilavina bifulia Paris quadrifolius Asarum europœum A nemonc ranunciUoides « Hepatica HeUebonis fœtidus Aquilcgia vulgaris Arabis Turrita « hirta Prinvala vulgaris « veris Vinca min or Glechoma hederaceu Fragaria vesca Rubus saxatiUs Rubiis cœsius Potentilla vcrna Cerasus Mahaleb Cretœgus Oxyacantha Aruncus silvcsler 192 HIIM.ETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENEVE (2(i) Coron illa Htnerus Lathyrm vermix Oa'o/is (Uflosella Eup/i orhia du Icis Poh/gafa cluumrhiurva Viola niirahilis « Itiritiidita « siloeM^'in Melillis melmoph iill uni Asperula odorala Sam bucii.s racemosu Loti iccra .rylostcuni Valeviana tripterh. BeUidiasIi'um Mieluiii Hicraciuni tniionint Oiilif V.Xni'iiiiiiir 1(111 uiiculoides dont lions iTavoiis trouvé aucune iiicutioii dans les publications énuniérées à la fin de ce travail et concernanl la llore de la Tarentaise, nous avons encore le plaisir de récoltei- en (piautité les X Viola apuria Celak. et X V. Uechtritz4ana Bor- bas, combinaisons hybrides du V. mirabilis avec les V. silvestris et V. Hiviniana restées jusqu'cà présent inédites pour la tlore de tout le déparlement de la Savoie (connues en Haute-Savoie : la i'"'' du Vuache, la 2"" (In Salève). En outre, comme station abyssale remarquable nous trouvons, avec le Saxifraga aizoides répandu le long du sentier, à 550 m. (Paltitude, plusieu)-s colonies de Piiu/iiicnla alpiiia, tapissant de Fit;. XII. - UXE «PLAGXE» DU DOKON, ENTRE BRIDES ET SALINS (env. ÔOO m.) : touffes de l'arex DavalUana entremêlées de Oolchicum autumnale (feuilles), Tuskilago Farfora (feuilles et fleurs), Taraxacum palustre (id.), Primuln farinoxa dd.): les terrains plus exhaussés se couvrent A''Arahis liimula. [V\wt. Ph. GUIMEK]. leurs innombrables corolles blanches à gorge jaune toutes les parois de tut', de schiste liasicpie ou de cargneule humectées des eaux de suintement. (:27) C. BEAUVKUI). l'I.OIIK VKHINAU-: l)K I.A TAftElNTAISK IDH Ailleurs, c'est le Prhimla /'(ninoxa qui décore une petite plaine gazonnée formée par les alluvions du Doron, à environ 520 m. d'altitude ; cette plaine, du typ»' de celles qui portent fréquenunent le nom de « plagne » ou de « planel » en Savoie, héberge également de remarquables touradons de (Jare.x DavaUiana tant mâles que fenielles, laissant entre eux un peu de place aux Colchicum autumnale, Tumilago Fui'fara et Taraxacnm palunlrc (voir la photogi'aphie^ ; aux endroits (pielque peu exhaussés, les graminées remplacent les C>péracées et hébergent alors les inévitables colonies d'Arahis liirauUi à Heurs infé- rieures bractéolées. Notons aussi une forme bien particulière de Viola .silnestiiff, tapissant le sol de l'une des grottes des bords du Doron : les |)étales très allongés et étroits sont aigus au sonmiet, tandis que les sépales filiformes sont colorés de rose lilacé ; nous proposons le nom pi-ovisoire de f. speluneanini pour désigner cette variation en attendant d'être fixés sur le degré d'héiédité de ses principaux caractères. Enfin, signalons encore, sur les Alnux unana de la berge, la présence assez abondante d'un hymenomycète plutôt rare dans nos contrées, le singulier Dcadolco confragosa (Bols.) Persoon. Plus loin, le vallon s'élargit ; avec quelques masures entourées d'arbres fruitiers apparaissent les prairies à arabettes, sténophragmes et thlaspis perfoliés, plus ou moins entremêlés d'alliaires, de myosotis silvatiques et de feuilles de colchiques. Encore quelques pas, puis nous gagnons la grand'route et le pont du Doron, sui* la rive droite duquel l'éapparaissent les garides iVArfemisia Absinlhium et A. rampestns entremêlés de Dianlhus silveslris var. monlicola Fuinana procumbens Saponaria ocynioidcH Peucêdanum Cervaria Silène initanH Orobanche caryophyllacea (sur Ah- « Otites (débris; perula Cynatwhica) Isatis tinctoria Lactuca perennis, etc. En attendant le tram au débouché de la vallée de St-.lean-de-Belleville, nous constatons au pied du l'ocher de Melphe, station classique de Yih'clus pallem, un Ficus carica dont les feuilles en contact avec la paroi sont grandes et entièrement développées, tandis que celles des bs'anches plus éloignées, très mirmscnles et repliées, sortent à peine de leur bourgeon. C'est sur ces entrefaites qu'apparaît le tramway électrique qui nous empoi'te à Moùtiers où, après quelques instants de réconfort, nous nous installons dans le wagon du retour ; de là nous aurons tout le loisir de constater que dans la cluse cristallin(> de l'Isère, les nues accrochées au liane des montagnes attestent des précipitations atmos- phéii(pies qui, ce matin même, s'effectuaient en cette région, alors que dans la vallée du Doron nous jouissions d'un temps sec. Au surplus, celle conslatation ne fit que s'affirmer à mesure que nous nous rap- prochions de l'axe du bassin rhodanien : de longues nuées traînaient à mi-hauteur des Bauges ; la pluie gagnait la plaine à partir de Chambéry, et c'est par des rues totalement détrempées que le programme s'accom- plissait à Genève à l'heure fixée. Nous ne saurmns terminer celte narration sans exprimer nos senti- ments de reconnaissance à tous ceux qui ont pai'ticulièrement contribué BULLETIN l>K LA SOCIÉTÉ BoTANigLK DK GENÈVE, N» O, paiU le 3tl Se[)l. 1912. 14 191 HUJJ.ETIÎN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (28) au succès de cette lierborisatiou : à M. le Baron Eug. Perrier de Ja Bàllîie, poui- l'inlassable obligeance quMI a mise à nous fournir de pré- cieux renseignements inédits siu' la flore de la Tarentaise, à M. Mar- jollel, d'Aimé, qui nous a si aimablement conduits aux stations de la riche flore ségétale des environs de cette antique bourgade; à notre ami, M. Ph. Guinier, qui a pris les photogi'aphies destinées à illustrer les aspects de végétation compris dans notre itinéraire : en se déplaçant de Nancy pour participer à l'excursion, M. Guinier a manifesté une fois de plus l'intérêt, fort apprécié, qu'il porte aux choses de la Société botanique; enfin, au « Syndicat d'initiative de la Savoie », à Chambéry, (pii en mettant à notre service sou empressement le plus désintéressé pour nous docnmentei' sur les détails maréi'iels de l'excursion, nous a permis d'établii' à temps un programme des plus satisfaisants. B. — NOTES SUR QUELQUES PLANTES INTÉRESSANTES OU NOUVELLES Carex echinata Murray, Prodr. Stirp. Gott. : 76 (1770); = C. muiuala L. spec. éd. 1 : 97ic,i' parle (1750); = C. Pairsei F. Schultz. Flora I.T : 302 (1868). — Cette cypéracée, nouvelle pour la ilore de la Tarentaise et des Alpes françaises, a été signalée poui' la première fois en Savoie par M. Bri(piet, qui la découvrit au M'-Beauvon, dans la chaîne du Bourget, Jura savoisien {Archives fl. Jurass. N" 60, déc. 1905). La seconde station savoisienne que nous venons de remarquer est située à 900 m. d'altitnde, dans les pelouses broussailleuses dominant la route de Cliaiiqtoulet sur Salins ; à notre sens, c'est une plante méconnue moins rare qu'on ne pourrait le supposer, et le plus souvent confondue avec le C. murieata L. p. p. (= C. continua Hoppe) auquel elle nous paraît devoir être subordoiuiée à titre de sbus-espèce ou de variété. Dans cette même localité, à ;300 m. plus bas, nous avons récolté le Care.r (ibesu publié en 1869 poiu' l'autre rive du Doi'ou par M. Eug. Perrier de la Bàthie, mais omis pour la Tarentaise dans les ouvrages floristiques subséquents ^ Carex dioica L., Spec. pi. éd. 1 : 972 (1723), var. ncabrella Fries, Summa Veg. : 73 (1815); Kiikentbal, in Engler P/lan:i,enreich 38 : 79 (1909). — Prairies marécageuses sur Hautecour, vers 1200 m. — Cette variété, remarquable i)ar sa souche stolonifère lâchement cespiteuse, et par ses chaumes légèrement scabres au sommet, n'avait pas encore été signalée sin- le territoii-e français : son aire jusqu'alors connue compre- nait la Scandinavie, la Prusse et la Bavière; le C. dioica typique n'était [)as connu eu Tai-entaise et n'avait été signalé dans le dépai-tejuent de la Savoie que des environs de Bonneval et du Mont-Cenis (Maurienne). 1 BouviRR l'indique au Mt-Ceiiis, Maurienne, et (^lariot aux environs de Conflans, Combe de Savoie, d'après M. l'errier de la Bàthie. (29) G. I5EAUVEHD. l-LOiiH VERNALE DK LA TARENTAISE 195 Orchis purpureus Huds. Kl. Aiigl. éd. l : 334(1762). — Inédite pour la llore de ïareiitaise et publiée uniquement du massif des Bauges pour tout le département de la Savoie S cette belle oi'chidée se ren- ►oontie dans les bois de chênes dominant Moùtiers à l'ouest du i\l'-Gargan, parmi les 0. masculus et les jeunes pousses de Mi'lampynim ricmorosum var. iiilernu'diitni. Nous devons à robligeance de M. Peri'ierde la Bàthie de p()U>oir indi(iuer plus loin la liste complète des stations restées inédites de cette plante et de ses hybrides avec VU. militaris (cf. p. 216). Beaucoup plus conmiun en H''=-Savoie, VOrcli/s purpureus a été signalé aussi par M. Briqutît sur le territoire dauphinois du Jura savoisien, à la montagne du Marais, au-dessus du Maz (chaîne de Tullins, Isère). Tulipa Perrieri Maijoilet, « Les Tulipes du Canton (fAime », in Ltulleliii de la Société d'hist. nat. de Savoie, tome I : 184 (Chand)éry. sept. 1887); = T. Marjolelli l'errier et Songeon ((Notes sur quelques plantes nouvelles ou intéressantes de la Savoie, etc.» in Bull. Herb. floissier II : 435 (juin 1894). — En établissant la synonymie ci-dessus, nous tenons : 1" à faire ressortir le droit de priorité en vertu duquel les règles de nomenclature font valider le nom proposé et publié légale- ment dès 1887 pai' M.Marjollet, le modeste et sagace botaniste d'Aimé; et 2° à souligner la pensée équitable du premier descripteui* de cette plante en la dédiant à M. le Baron Perrier de la Bàthie, le savant auteur de tant de travaux appréciés sui' la flore de Savoie. Quant à la question si controversée de l'origine des tulipes de la Savoie, nous n'avons pas d'autres prétentions à émettre à son sujet que celle de nous ranger à l'opinion d'après laquelle le T. nuslralis est la seule espèce autonome du genre Tulipa en Savoie, toutes les autres appartenant incontestable- ment à une flore ségétale dont le maintien n'est possible que grâce a des facteurs plus ou moins artificiels; néanmoins, cette dernière con- dition n'exclut pas à priori la possibilité de cas de mutations compa- rables à ceux que II. de Vries a mis en évidence pour les Œtwthera hollandais, d'origine américaine. Melandryum album (Mill. 1768)Garcke, var. nov. praecox Beauverd ; typus in herb. Barbey-Boissier; cf. fig. XIII. — ïota planta dense pilis glanduliferis (± V^ nim. longis) 4-6-articulatis obtecta. Calyces ame- thysteo-marginati : $ dentibus acutis + 7 mm. longis, tubo 13 mm. longo, nervis + anastomantibus; cj' dentibus ± 5 mm. longis, tubo 10 mm. longo nervis simplicibus. Corollae ante meridiem expansae; petala ± 21 nnn. longa, limbo h 8 nun. longo profunde emarginato, marginibus exterioribus perspicue integris. Filamenta staminum iufequalia, basi ciliata; antherae t 2 mm. longse; styli 5 sub anthesi ± 13 Va mm. longi. — FI. mense aprilis. A forma typica et var. aliis indumento breviori, anthesi praecociori et antheris longioribus diffeit. Hah. — In dumetis et collibus calidis propre Moutiers et Aximia in valle « ïarentaise », et supra St-Jean-de-Maurieime in valle « Mau- riemie » Sabaudiae. ' Cf. Songeon et Chabert, iii Bull. Soc. hist. nat. Savoie II : 142, Chanibéry, 1896. 1 9() l'.l'LLETlN l)K I.A SOClKTl': liOTAMQIIK ' l)t: CKNKVK (^0) Fis'. XIII. — MELANDRYVM ALBUM (L.) Garcke. — 1-7 : var. nov. prœcox Beauverd; 1 : pétale d'une fleur d", long. 21 mm. (grossi 1 V» fois); 2 : id. d'une fleur Ç (même grossissement); 3 : calyce d'une fleui- o', long. 15 mm. (grossi 1 '/» fois); 4 : id. d'une fleur 9, long. 20 mm. (grossi 1 '/» fois) ; 5 : gj'nécée à l'anthèse, ovaire = 7 mm. long. ; style = 13 V» mm. ; 6 : étamine à l'anthèse, filets == 5-10 mm., anthères = 2 mm. (grossi 9 fois); 7 : pubescence (grossi 20 foisi, a = poils articulés glanduleux, plus abon- dants que 6, poils articulés aciculaires des calyces, feuilles et tiges c, poils articulés de la base du filet, tous aciculaires. — 8-14 : var. typicum; 8 : pétale o' (grossi 1 '/a fois); 9 : calyce o' (grossi 1 '/» fois); 10 : calyce Ç (grossi 1 '/s fois); 11 : étamines à filets inégaux, anthères = 1 V» mm. (grossi 9 fois); 12 : pubescence très articulée des calyces, feuilles et tiges (grossi 20 fois); 13: pubescence calycinale de la var. Thessalum Hausskn., les tiges et feuilles étant en outre pourvues de poils du type 12 h. Lors de l'excursion de 1911 en Maurienne, notre attention avait été attirée sur cette plante qui, à la date du 15 avril, eonimençait de fleurir dans les taillis exposés au levant et que traverse le sentier i^ravissanl de Nolre-Danie-de-Bonne-Nouvelle à S"=-Tliècle, sur S'-Jean-de-Mau- rienne; toutefois, considérant la précocité exceptionnelle de l'année, nous n'en avions récollé (|u'un échantillon rrai^nientaire comme docu- ment de floi-aison anticipée. Sur Moùtiers, parmi les broussailles de Lonicera etrusca exposées en plein sud, de même que sur les talus boisés du chemin descendant de Montgii'od sur la route d'Aimé, ou parmi les buissons dWce/' mompessulanum et de Ccrasus Mahaleb bor- dant le ra{)i(le seidiei' qui de Centron gagne la vieille route de l'Etroil- (lu-(]ieix, celle plante était en plein épanouissement les 25 et 26 avril 1912, éj^xpie de floraison non anticipée au dire des habitants; tandis qu'aux environs de (ienèvc!, par trois semaines d'avance sur la moyenne, aucune pousse (pielconque de Melandryum n'était visible même dans les stations les plus favorisées. Cette constatation nous ayanl engagé à reprendre l'analyse conqjarative de toutes les variétés décrites du polymoi'phe MelatKlryi'ini album (Mill.) Garcke (= M. pmtense Rœhl.), nous avons été conduit à im résultat qui peut se résumer comme suit : CM) c. i!i<;auvei!I). kloiik vi;i!.\.\i.k uk i.\ tahentaisk IU7 a. La nouvelle [daiile de Saxoie se ratlaclie an [\pe du Mclandryuni a/Mutti (Mill.) Garcke par sou inllorescence dioï(]ue, ses calyces ^ à 10 nervures costales et intercostales simples, ses calyces 9 à 10 ne?- vnres costales el iidercostales atiasloinosâ's, ses corolles cf pourvues de 10 étamines disposées sur deux rangs inégaux et à filets ciliés à la base, à corolle Ç pourvues de 5 styles papilleux dans toute leur longueur; //. Elle se dislingue du reste du groupe par ; 1" l'épanonissenient diurne de ses corofles (ouv(Mies au soleil dès 10 h. du matin); 2» sa lloraison de deux mois plus précoce; o" sa pubescence très dense de poils iiUniduleiix courts (± "s mm.) à i-C) cellules, mêlés de poils initulairea plus rares, également articulés et de même longueur (chez le t\pe et les autres variétés, les poils glanduleux plus ou moins rares présentent 6-l"> cellules et sont mélangés de ftoils aciculaires |)lusnom- bi'eux, longs de 2 mm. environ et particulièrement abondaids sur le calyce); r. Klle |)arail constituer une forme \icai'iante dn y M. pratciiae var. Tliessuhtm Hausskn. » in Milleil. Thur. Itot. Ver. V : 47 (1893), qui possède en propre de longs poils étalés nièb's à la pubescence glandu- leuse très courte de cette vai'iété à aire oi'ientale (Banal; R[>ire; Tlie^- salie; Macédoine), mais à lloraison estivale Anémone ranunculoides L. s}», éd. I : .Vil (1703). — Kspèce silvatique triviale ;'i tlispersion inégale, constituant une nouvelle unité poui- la flore (1848) = A. anomala Wallrolh, Sched. cril. : 273 (1822); = A. Ihimmea var. 7 anomahi Hou\ et Foucaud, Fi. de Fr. 1 : 53 (1893) . Bien (jue d'(U-igine étran- gère, la présence constante de ces deux plantes en Tarentaise offre un intérêt évident en raison du rôle qu'elles joueid dans la llore ségétale de cette vallée et de celle de Vaurienne, rôle de tous points analogue à celui qui a été observé pour les vallées d'Aoste et du Valais central. Tandis que pour le reste des deux départements de la Savoie, ces Adonis sont ou inconrms, ou très fugaces^ ils ont été signalés dès 1869 par .Al. Perrier de la Bàthie, pour la Tarentaise d'abord, puis poui' la Mauriennc : les flores locales ou générales n'indiquaient pas d'une manière explicite la présence de ces deux renonculacées en Savoie, on tout au moins ne paraissaient |)as se douter de leur localisation n ' L'Adonis (Pslivalis iiiauque à ta tlore de la Ht«-Savoie et ii'esl fixé dans le département de la Savoie qu'en Tarentaise et en Manrienne : cf. Perhier uk i.A Bathik, Mémoire de l'Académie de la Val d'Isère 11 : 199 (1869) et Bull. Soc. Bot. Genève III ; 241 (1901). L'^. flammea n'a été signalé qu'accidentellemenl aux environs d'Evian, en Ht» Savoie, et ne se rencontre également en Savoie (pi'aux environs d'Aimé en Tarentaise el de St-.Iean en Manrienne. on i! est sen- siblement plus rare que l'.-l. œ^tivatis. I'.I et Foucaud, FI. Fr. I : 53 (t893). Camelind salira Crautz ssp. silvestris (Fries) Briquet inss. in l'rodr. FI. Cors. vol. II (ined.); Vogelia paniculata (L.) Horne- mann, Horl. Hafn. Il : 594 (1815); Bunias Erucago L. Spec. pi. éd. I : 935 (1753). — Ces trois crucifères, signalées connue apparais- sant accidenlellement dans les moissons de nos contrées, figurent aussi parmi les espèces ségétales constantes et abondamment répandues de la tlore de Tarentaise : comme telles, elles étaient restées inédites pour la lloi-e de Savoie \ où les notes manuscrites de M. Perrier de la Bâtliie nous les montrent également en plusieurs stations de Mau- rienne. L'absence ou tout au moins la fugacité de ces espèces dans le reste du département, combinée à leur concomitance avec 17.sy///.v lliwtoria qui est l'une des crucifères dominantes des deux vallées de l'Isère et (le l'Arc, renforce les traits conununs que leur flore présente avec celle de la vallée d'Aoste et du Valais. — L'on poui'rait ajouter à cette caté- gorie de crucifères ségétales le Urassica eatnpcslris DC. (Tarentaise ! Beaufort ! Fillière!), resté méconnu pour la tlore de France. Hutchinsia petrsea H. Br. in Alton, Hort. Kew . éd. 2, IV : 82 (1812). — A notre grande surprise, nous ne trouvons aucune publi- cation mentionnant'quelque localité de cette plante poui' le départe- ment de la Savoie, exception faite de la « Flore des Alpes » du D'" Bouvier (1877)2 et du «Catalogue des plantes d'Aix-les-Bains » de Pin (1893), qui mentionne les stations du Corsuet et de la Cliand)otte. Lors de l'excursion de la Société botanique autoui- des Bauges en 1908, nous l'avions récoltée à Montmélian (cf. Bull. Herb. floi.ss. VIII : 442), tandis qu'en avril 1911, nous en signalions plusieurs stations de Mau- viemw (liull. Soc. Bol. 111 : 204, 210 et 212) sans nous douter qu'il s'agissait là d'une unité nouvelle pour la flore de la vallée de l'Arc. Il en "est de même pour la présente excursion, où nos stations de Villette, de la Côte d'Aimé, de l'Etroit du Cieix et de Champoulet se trouvent être les premières de V Hutchinsia pefnea en Tarentaise. Là encoj-e, nous nous trouvons en présence d'une espèce comnmné- menl répandue dans la vallée d'Aoste et en Valais; toutefois, il ne s'agit plus d'une plante ségétale, mais Ineii d'un représentant de l'élé- ment circum-mediterranéen sensv lalo. Arabis hirsuta Scop., FI. Carniol. éd. 2, Il : 30 (1772). — P.épandue dans toutes les prairies et dans la pliq)arl des vergers de la 1 Pin. Calai. Ai.T-les>- Bains. iiidi(jiie le Cainelina saliva comme UH dans les «ctiamps sablonneux, comlje d'Albens. près la maison Liodon; il elle sans loca- lité le Bunias Erucago dans les champs sablonneux, C». D'antre part le Voge- lia paniculata avait été signalé en plnsieurs points de la H'«-Savoie, notamment dans les Alpes d'Aïuiecy et les moissons dn massif de Beaufort (Savoie) (cf. Bulletin I : 306, 1909)." 2 Cet ouvrage mal connu donne l'indication do d St-(iermain près Aix-les- Bains» et des « Abymes du Myans près (Jlliamltéry » pour la flore de Savoie. (^33) (i. liEAlVERl». FLORE VERINALt: HK I.A TARENTAISE 1 *.H) Tareiitaise, celle espèce polvinorplie s'y p)-és(Hite sous de nombreuses formes jordaniennes donl nous ne disculerons pas la valeur (cf. Jordan. Diagnoses : 145-124 ). C'est avec raison que Rony et Foucaud (7^7. de Fr. I : '245-246) ont subordonné ces petites espèces à VA. hirmUi ssp. hirsuta à titre de simples variétés. Toutefois, chez tous les auteurs que nous avons consultés, aucun ne signale le caractère tiré de la présence de feuilles florales, ou pseudo-bractées, qui au nondire de 4-4 se ren- contrent régulièrement au bas de Tinflorescence des Ambis liinula de la Tarenlaise. Celle disposition, peu observée chez la famille des Cru- cifères, avait été récemment signalée comme caractère exclusif df IM. hirsuta var. çirnevensis (cf. liiillelin II : 82 el 94, fig. 1 u, e, e el //, l'.HO); pour maniuer ce qui la diiîércncie des inflorescences axillaires qui sont susceptibles, théoi'iquement, de se développer à la base de chaque feuille caulinaire. il convient de remarquer que dans le cas présent les feuilles caulinaires, relativemeiil très rappi-ochées, sonl séparées du racème terminal par un entrenœud beaucoup plus allongé que ceux des autres espaces foliaires : ce n'est qu'au sommet de ce grand entrenœud (pi 'apparaissent, avec les fleurs inférieures, celle ou ces feuilles bracléales entières, qui, de plus en plus avortées, sont rem- placées alors par une simple gibbosité à la base du pédicelle. Toutefois, il impoile d'altendi-e le résullal d'ol)ser\ations ultérieures avant de se pi-ononcer sur la valeur taxinomique de ce caraclère; il suffit, actuellemenl, de retenir le fait de la dispersion intense des Arabettes de ce type dans tous les vergers et prairies de la Tarenlaise. Arabis auriculata Lanik., Kncycl. I : 219 (1783). — La preniièr<' mention de la présence de cette plante en Tarenlaise date de 1869'. puis fut rééditée en 1894 dans le « Guide du Botaniste en Tai'entaise », comme provenant du M'-Gargan, sur Moûtiers; mais dès lors, aucun des grands ouvrages florisliques tels que la lns end)rouillées : son plus ancien nom [Tiirrilis ciliald l!e\nieri date de 1788, puis fut consacré par Schleichei' (pii la distribua dans son cNsiccala en conservant le nom de Re\nier dès la 1"' édition de son catalogue en 1800; Willdenow pa)'tagea la manièi-e de voir de Schleicher dans sou Spccies plattlannii, doid le volume III parut (''galenieiil en 1800, citant le « Catalogue » de cet auteur. Mais dès 1812, Bob. Brovvn, en faisant tomber la i)lupart des Tiirrilis dans la synonvmie des Arahis, dislingna im Arabis cilia/a englobaiU trois plantes différentes ; I" le le Tiirrilis ulpina Engl. bot. : 174r), plante sp('ciale à l'Irlande, (pi il ne faut pas confondre avec VArubis alpiuii W'illd. Spec. III : 58i (1800); 2" le Tiirrilis idpiiia Willd. Spec. pi. Ili : 545 (1800), correspondant à VArnbis ulpesli'is (Schl.l Bchb. actuel; et 3" le TurrUis ciliata V^iM. Sp. pi. m : 544(1800), cjui n'est autre que notn^ plante, subordonnée à l'espèce pï'écédente à titi'e de variété glabre. Kn 1837, Beichenbach r(!connaît, dans le second voliuue de ses/co>/r.s- fl. f/erni. cl helv., page 13 et tab. .\L : 4338 et 4338 b., un Arabis rilidla B. Bi-. (pro raax. parte !i ci \u\ Arabis alpeslris CSrUU'ichvv) Bchb. (pii représentent exactement les deux variétés glabiv et pubesceide de \'Arab/s alpcslris des auteurs snbsé(|ne)ds, ([ui réservèrent le nom (VArabis ciliata Brow n pour la plante irlandaise. En 1837 également, Koch, dès la I"' édition de son Synopsis : 39, attribue le nom d'A. ciliala B. I!r. à la plante des Alpes sans mentionner celle d'Irlande, et par une svnonymie très complète fixe la \alenr exacte des variétés a i/labrala et ,3 hirsata. Enfin en 1838, Scluittleworth i-omnunii(pie à (lodel, (pu en publie im uinnini iiudum dans la premièr-e édition de son Enuméralion des véy. rasculaires du Jura suisse el fra/irais, puis (h'cril lui-même dans le Maqaiinc of Zoo- logy and fMany d'Edimboiu-g, vol. 11 : 528 (1838), VÀrabis areuatu parfaitement délimité, réunissant les deux variétés désigiK'^es sous les noms i-espectifs d'.4yY////.sw7//V//w Bchb. non B. lîr. et .4. «//>r.s//v.v (Sclil. i (;}5) i;. i;i;.\i VKi'.D. flouk VEit.NALE dk la ta ukin taise :20I llclili; et' \\v lui (|ii"i'ii 1864 (juc Jordan, iit IHikjhosch : Ii2;>, disliiigua sous le 1)0111 tVAr(/his liroivnii la piaule irlandaise assimilée à VA.rilialii R. Br. (pro min. parte !). Voir enlre autres sm- ee sujet les evcellentes notes publiées par .M. PI. lluiTial dans sa Flore îles A/prs Mai'ilime.s, vol. I : 97 et 08. — En résumé, si le code de nomenclature peut d une |iarl justilier la synonymie proposée en tète de ce sujet, la logi([ue donnerait plutôt raison à la comliinaison .1. (in-iiahi Schiitll. \ar. (/h/hra/a 'Koclii (iodet Kl. Jur. 180:2, (elle que radmett(^nt llouy et Foncaiid dans leur A'/or^' de France vol. 1 : 211(1898): il appartient au liitiii' monographe des (a'ucifères ou tout au moins {\\\ g(>nre Arahis de trancher délinitivement celte (pieslion, qui reste ouverte en faisant toucher du doigt les réelles dillicultés auxquelles se heurte, en plus d un cas. la stricte application des règles nomenclature. Arabis muralis lïeit. — (^elte Arahettc Ihermophilc pai-ait être restée méconnue pour la tlore (\es vallées alpines de la Savoie, où elle n'est mentionnée qu'une seule fois dans le dlîuidedu Molaniste n (p. 16. environs de .Moùtiers). Outre cette station ivslée inédite dans les grandes tlores françaises, nous l'avons encore récoltée aii\ rochers de Villette, à l'Etroit du Ciei\ et aux rochers de (Ihampoidel ; elle figure également dans la composition des garides de la Maurienne (voir notre récit d'herborisation de 191 1 [liuUeïin III : 198, 201, 20i el 21()]. l*our le reste du dépailement de la Savoie, VArubiH Dinrali-s ne maïupie nulle part dans les rocaiiles des chaud(>s expositions du Jura Sa\oisien et des massifs calcaii-e.s de la Chailreiise. des lîauges et d(>s .\ra\is méri- dionaux. X Serapervivum piliferum .lord. — (>el h}biies, ce géra- nium ne ligure ni dans le <■ (Catalogue de la flore du bassin du l'diône» du II' Sl-Lager, ni dans aucune des flores de Cariot, ljou\ ier et Hoiiy pour le déparlement de la Savoie ; il a été toutefois publié pour quel- ques localités du Jura Savoisien dans le « Catalogue d'Aix-le-lîains » de Pin (p. 32) et les articles de M. Briquet, publiés en 1900. dans les Archives de la Flore JurasHienne. En outre, M. Perrier de la Ràthie rindiqiiail dès 1869, dans les « .Mémoires 'de l'.Acadéniie de la Val d'Isèi'e » (vol. H : 209) au .M' (iargan, sur Moùtiers, où le chanoine Brunet venait d(^ la découvrir. La seconde station que nous venons de signaler aux rochers de Villette, où celle plaide abonde sous une grande paroi exposée au .N.-E, constilne ime bonne lrou\aille poin- la llore de Tareidaise. 20^ bulli<;tin de la société botanique de genève (36) \'/(i/(i iii//vl>/li.s X sihu'siris. — Cette eonil)iiiaisoii liyliride est iion- xellc pour loiile l;i dore du département de la Savoie; nous l'avons reneoidrée sous Bi-ides, le long du Doron, en plusieurs exemplaires se rapportant aux binômes suivants : a) X Viola .spiiria Celakowski (= r. ininibilis X silve.slr/ftj, et 1)) X ''. UechIriU-iaiia Uorltas (= V. mirah(liHy^Riviniana). Cette dei-nière combinaison paraissait se ren- <:onti"er plus abondamment (|ue la première. A la suite de très nombreuses observations sin- leteirain, nous nous rangeons à l'avis des auteurs qui subordonnent le V. Hiviniuna au Y. .silrefifn'fi à titre de race ou variété. Rony et Foucaud, notamment dans \e[\y Floir (fr France III : 17-18 (1896), ont appliqué pour la nomen- clature des liybrides Y. itiirahi/is X silve.slris les principes qui ont prévalu au congrès de Vienne (1905) pour la régularisation des noms d'iiybrides : le type Y. mirabilis X silvesfris gai'de le nom de X Y. .spuria Celak., tandis que le 1'. niiruhilis X Hiriniana en devient une variété j3. UecfitriUiana (Borlt.) Rony et Foucaud, FI. Fr. III : 18. — Rappelons ici, à l'autre extrémité de la var. Ririniaini dans le groupe des l'. sHvcntris, la forme tinette à bractées et stipules tiliforines et à sépales très étroits de nuance rose-lilacée, qui orne de ses grandes (leui's [)àles les grottes du vallon de Doi'on : le nom de f. speliincarii») (pic nous lui avons attribué (cf. supra, p. 193) n'a d'autre but que celui (l'attirer rattention sur celte variation, inobservée à notre connais- .^ance, d'un type d'ailleurs trop polymorplie ! Yiola arenaria 11. pallido (Rcbb.) et II. albo d'art.). — Dans les garides de Cbampoulet, sur Salins, ces deux variations paraissent exister à l'exclusion de tout individu de la forme typique à fleurs bleues, ([ue M. de Palézieux a cependant notée plus en amont, à droite dr rancienne l'oute de Brides. — Nos écliantillons de Cbampoulet, rruiar(piables par leur corolle blanclie ou livide, à éperon violet, se distinguent encore du type par des sépales fortement trinerviés qui atteignent 7-8 mm.de longueur (contre 4 72-6 chez le type), et pouvant être conqjarés, vis-à-vis du Y. arenaria, au Y. alba var. acotophylla (Jord.) mis en regard du Y. odorata. Faute d'exemplaires plus nombreux (8 pieds) et plus développés (pas de capsules mûres), nous nous abstenons de porter un jugement plus formel sur la valeui' systématique de ces caractères, (pii nous ont smtont frappé par leur exclusivisme. /'eiiredaiium oreose/inam Mœncb. — Nous a\(»ns récolté de jeunes pousses de cette ombellifère dans les garides de Cbampoulet, à l'alti- tude de 800 m. à peine ; généralement répandu dans la Hte-Savoie, il faut admetti'e que c'est en l'aison de sa vulgarité que le P. oreoselinum n'a été mentionné, dans tout le département de la Savoie, que pai' Rouvier (Abimes de Myans, près Chambéry). — Il en serait de même (lu P. Cervaria, récolté aux environs de Melplie (c. supra, p. 193) et (pii n'a été recensé pour le département de la Savoie que du Bois Champion, pai' le P. Cave in Iliill. Soc. hisL nal. Savoie, 2""' sér. 1:112 (1894). Veronica ver/m L. var. polygonoides(Lamk.) Rouy, FI. Fr. XI : 49 ( 1909). — Cette espèce caractéristicpie des garides subalpines siliceuses (37) (i. ISEAUVEIU). FLORK VERNAI.E DE EA TAIiENTAlSE 'HXj du Valais, n'a été recensée qu'en deux points du département de la Savoie : aux environs de Contlans, près Albertville (Combe de Savoie), et à la Cond)e de Villette, au Mont-Cenis (haute Maurienne) : restée inédite par la flore de Tarentaise, nous avons eu le plaisir de la récolter en grande quantité à la Côte d'Aimé, sur les affleurements de liouillei", l)uis dans les garides de Villette, au-dessus des carrières de marbre des terrains liasiques. La nature évidemment calcaire de cette dernière station sembtei'ait infirmer les appétences exclusivement silici|»hilés (|ue la plupart des auteurs attribuaient au Veronica vcrna. OdonliU'H littea Rchb. — Cette Scrophulariacée autumnale, mention- née pour la Tai'entaise entre Brides et Bozel, dans le « Guide du Bota- niste » de M. Perrier, nianque aux indications locales des grandes llores de la dition, tandis que 1'^^. lanceolata est fréquemment cité. La station des garides de Chanq)oulet, où nous en avons trouvé d'abon- dants débris, nous paraît digne d'être signalée en raison de sa positioii au débouché de la vallée de St-Jean-de-Belleville, communiquant avec la Maurienne, on VO.lutea est fréquent. Globularla vulgaiisiX. TOseo\ — Cette variation purement chromo- gène d'un type à fleurs constannnent violettes ou très rarement blan- ches, ne figure, à nia connaissance, dans aucun recueil fioristique ou monographique envisageant le polymorphisme du Globiilaria vulgoris. Toutefois, il ne s'agit pas ici d'une observation nouvelle, car cette même plante, récoltée également aux envii'ons de Moùtiers, a fait Tobjet d'une comnuinication de M. G. Coutagne, dans les Comptes rendus de l'Académie des Sciences de Paris, juillet 1904, p. 78 : « En « Tarentaise, les taxies à fleurs bleues de VHepatica triloba sont égale- « ment abondantes ; il en est de même pour les fleurs violettes et les « fleurs blanches du CrocMs vernus. ... — Le Globularia vulgaris des « environs de Moùtiers en Tarentaise, est tantôt à fleurs bleues, tantôt ptionnelles, bien (^u'il n'en manque pas de stations dans nos contrées, ainsi que de variations à tleui-s r'oses signalées d'ailleurs pai* tous les floristes ; mais "sur ce dernier point, il faut attirer l'attention sur le fait que dans les forêts de Montgirod, les individus à fleurs d'un beau rose vif étaient en nombre à peu près égal à celui des indi\ idus à fleurs bleues et à fleurs blanches, sans conqjter les mélis : nous avions fait une constatation analogue dans les tei'i'ains triasiques des en\ irons d'Aigle et de Bex (Vaud), où du reste se trouvent également des salines connue aux environs de Moùtiers. Voir en outre sur cette (|ueslion de pohcbromie phylotaxique flor'ale, l'article de .\l. le !)• l'cnanl, in Huil. Ilcrb. Boissiei- IV : 93 (1904). Ei-igeron alpiiiiun subsp. no\ . Gentroniae'^ Beauverd, typns in herb. Hoissier; cf. lig. \]\ : I-IO. Tota planta pilis albis rellexis molliter hirsuta, l»asi foliis in rosulis sterilibus dispositis piiedita. Caudex florigernsatro-violaceus, basi ramosa-divaricatus ; 3-G ramis 10-15 cm. longis ± curvatis, pauce (4-9) foliatis, nionocephalis. Folia haailaria oblonge clli|»tico-spathulata in petiolum diiatatum longe attenuata (superficie limbi = 20-30 X (>-8 nnn. ; superf. petioli = 40-60 X I \/2-2nmi.); ï. i-audHa i-H sessilia, infej'iora apic(^ obluso-nnicronu- lata, basi attenuata, suprema H acuminata. Squamae cxlerwre.s atro- violacea' perspicue uninerviie, elleptico-lanceolatœ (superf. ± 10 X 1 '7^ nnn.) parce pilosa% pilis acuminalis plnricellularibus cuin glan- dulis sessilibus interniixtis ; s((. /ii/criore.s gradatim angustata' et déco - lorata-, valde acuminata' (superficie + () X ^ -' mm.) ; caHera ut in forma typica. FI. mense Aprilis.- HaO. — Gallia : in saxosis loco dicto « rKtroil du (Ijeix », \Hllis derdronia' Sabaudia. — L'as|)e(-t extéi'ieur, ainsi (|ue la date très précoce de floraison de cette vergerelte, la distinguent nettement de toutes les autres variétés du [)olyn)orphe Eriycrun a/pinum ; toutefois l'analyse des organes floraux ne décelant aucune diflerence appéciable avec ceux du "type, nous n'oserions proposer raulonomie spécifique de c^ette plante si remanpiable : 1" par ses rosettes stériles de feuilles à pétiole excédant de beaucoup la longueur du lindje; 2" par ses rejets florifères à base flexuense et fortement ramifiée, à longs rameaux tous feuilles et mono- céphales ; enfin 3" par la forte dimension des écailles périclinales extérieures à cils marginaux arqués vers le sommet et entremêlés de pcfilefi (jlaïuh's sessilex. Il semblerait, sous réserve d'observations ulté- riem-es, ((ue Ton se trouve ici en présence d'une race iVErigcnm (",cnlr(iiii:i t>ii C.eiitroii, ancien nom de la valléf! supérii'nre de l'Isère. (39) (;. BEAUVERI). FLORE VERNALE DE LA TARENTAfSK 2Ô5 alpinum adaptée aux rochei's calcaires des basses régions et de tous points comparable à ce que le saxicole£'. Schleichen Gremli représente vis-à-vis (lu praticole E. affirus Villai's des Alpes siliceuses. Fig. XIV. - ERIGERON ALPINVM subsp. nov. centroniœ Beauverd. — 1 : port général de la plante, avec rosettes stériles de feuilles basilaires en a. et souche florifère rameuse à la base en b (réduit 3 fois); 2 : ligules Ç ± 10 '/« mm. long, (grossi 7 fois); 3 : gynécée des ligules et fleurons 9 (= 5 mm. long., grossi 12 fois); 4 : fleurons Ç de la périphérie, à tube long de ±2 mm. (grossi 7 fois); 5 : fleurons ^ du disque, à corolle longue de 4 73 mm. (grossi 6 fois); 6 : son gynécée à l'anthèse = db 8 mm. long, (grossi 9 fois); 7 : une anthère = 1 Vî mm. long., libre après l'anthèse (grossi 17 fois); 8 : écaille du péricline = ± 7 '/« mm. long., à petites glandes stipitées sur les marges, mélangées de plus longs cils articulés (grossi 4 fois) ; 9 : cils marginaux après la dessication en a, turgescents en b (grossi 15 fois); 10 : petites glande.s margmales (grossi 15 fois); Il et 12 : comparaison avec les formes monocéphales ou rameuses au sommet du L. alpinum type. Cette plante inédite, incrustée dans les rochers de l'Etroit du Cieix lors de notre excursion, était en plein épanouissement à la date du -24 avril : toutefois chez deux des échantillons observés, les capitules principaux avaient soufTertdu gel des jours précédents, et nous n'avons pu en observer d'akènes suffisamment rnùrs. 206 DULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (40) C. — CONCLUSIONS L'Iiei'borisatioii que nous venons de relater en détail visait principa- lement à la connaissance de la flore vernale des étages inférieurs de la Tarentaise moyenne, afin de pouvoir établir une comparaison avec les régions parallèles visitées l'année précédente en Maurienne ; sous ce rapport, le but a été atteint d'une manière très satisfaisante, et si nous ne nous dissinnilons pas les lacunes inévitables que doivent forcément présenter les excursions de ce genre bien incomplètes sous le rapport des combinaisons édapbiques qui ont pu être visitées, nous pouvon? néanmoins considérer comme acquis les points suivants : s 1" Sous le rapport statistique, acquisition de deux unités variétales nouvelles pour la science et assimilables à autant iVendémismes en petit : MeUnidryum album var. jo/veco.r (environs de Moùtiers et d'Aimé; Maurienne) et Erigeron alpinum var. Centronife (Etroit du Cieix) ; en outre, nos récoltes permettent de signaler les nouveautés suivantes : a) quelques plantes inédites pour la flore ségétale du dépar- tement de la Savoie {Adonis llammea var. aborfiva Gr. Godr. ; Hidiias EiHcago L., Camelina sutivu ssp. silvestris (Pries) Briq. ; Vogelia panicnlata (L. Hornem.) ainsi que deux hybrides rares de Violettes (^ X Violu nroiaria Celak. et X V. Vechlriliiana Borbas) et les taxies Viola areiiaria fl. pallido (Bchb.) et fl. albo (Parlatore) ; A) huit espèces et un hybride restés inédits pour toute la flore lie la Tarentaise (Carex dioica L., C. cehinnta Murray, Orchin pur- piweiis Huds., Anémone r(ini(nculoidef> L., Hulcliiti.sia petriva B. Br.. Ai'ahifi aipenlns var. glabrala (Koch) Gremii, X '*>'''''it><'''''''""" piliferum .lord., Peucedamim oreoselinum Mœnch et Veronica verna L. var. poly- gonoides Bouy. ; c) nouvelles stations de plantes, rares ou nulles ailleurs en Savoie, mais dont une autre station de la flore farine avait été publiée antérieurement : Carex nitida (garides sur Champoulet, rive droite du Dovon), Arabi.s aiiriciilala Lamk. (voir plus haut, p. 109), Arabi.s muralin Beilol. (cf. p. 201 ), Ceraniinn lucidum (cf. p. 201), Peucedaniim Cervaria Lapeyr. (cf. p. 202) Odonliles lutea Bchb. et enfln la vai-iété à fleurs roses du Globularia vulgaris (cf. p. 203;. 2" Sous le point de vue écologique, la flore vernale de la moyenne Tai'cntaise, pour l'étage inférieur tout au moins, accuse un caractère lor-tcment xéi'oijhile qui se traduit, jus(pu' dans la composition du tapis herbacé des vergers, par- la profusion constante des Arabin hinuta et même au/icidata, à l'exclusion complète des Cardamine pratensis et Scilla bifolia si comimms dans les bassins de Genève, de la Hte-Savoie et de la Savoie plauitiaire ou préalpine ; la flore ségétale ou rudérale, plus arlilicielle, confii-nie ce caractère par la présence abondante des Adonis, Isatis, Camelina, Vogelia, Bunias Erucago, Bunium bulbocas- laneum, Asperugo prorumbens. etc,, puis, aux environs d'Aimé, de nombi'euses tulipes dont quelques races spéciales à cette station. Enfin, par la corjstitiition de ses garides où avec le Quercus pubescens, puis (M) G. BEAUVEUD. FLOIÎK VERNALE DE I.A TAIiENTAlSE 207 VAcer mompcssahuiiuii, doiniiiciil VIria f/cnntniica, Vludlin lincLoria^ ïArleminiu Ahiiillniun, VA. cainpcslr/.s et VAvhilleii nobilis, et on, aux environs trAiine, VHijsHopuH offirinalis se reiicontri^ coninie dans les stations analoi>ues d'Ardon, de Sion et de Sierre en Valais, ce caractère xér()tliernii(iue présente son expression la pins naturelle en dépit d-es déprédations des troupeaux qui ont fortement appauvri, sinon dévasté, les localités les plus intéressantes ; la liste des plantes xéi-otliernn(ines si obligeamment connnuniquée par M. Perrier de la Bàthie, qui nous a accordé la faveur de la publier comme supplément à ce travail donnei'a, nneux que nous ne pourrions le faire, une idée de la richesse des garides farines observées en toutes saisons ^ 8» Comparativement à la Maurienne, la tloi-e des étages iidéi-ieurs de la Tarentaise accuse, à côté de noinl)reuses analogies, de fortes diffé- rences pouvant se résumer parées mots : « Caractères beaucoup moins steppique ». C'est ainsi que les Slip(f rirpillata et .*>. pennato, qui sont fréquenniient les graminées dominantes de la plupart des garides mauriennaises, ne sont disséminés en Tarentaise que sur quel- ques points situés à proximité du débouché des grandes vallées com- muniquant précisément avec la Maurienne (environs de Brides par la vallée des A Hues, et de Moùtiers-Salins par la vallée de Belleville), où ils sont loin de se présenter en associations aussi compactes que dans les stations de la vallée de l'Arc. De plus nous n'avons observé aucune trace de Curex humilis en Tarentaise, où le C. alpculris, moins xérophile, y est en revanche beaucoup pins répandu ([ne dans les régions correspondantes de la vallée de l'Arc. Ces faits, combinés à l'inspection des lieux et renforcés par la lecture des listes comparatives publiées dès 1863 par MM. Perriei' de la Bâtbie et Songeon-, permettent de conclure que le régime aquilonaire si caractéristique de la Maurienne, très fortement atténué en Tarentaise grâce à la brusque orientation vers le N.-E. de la vallée de l'Isère à partir de Moùtiers, est le principal facteur de la répartition si diffé- rente des végétaux dans ces deux vallées d'ailleurs identiques à tant d'autres égards. Et sous ce rapport, le résultat le plus précieux de notre excnrsion est d'avoir permis de nous rendre conq)te de l'interversion de l'indice de fréquence pour celles des plantes de garides qui sont communes aux deux circonsci'iptions de la Maurienne et de la Taren- taise ; cet indice de fréquence, qui favorise la prennère de ces deux vallées quant à la densité numérique de ses espèces aquilonaires (pré- sence de steppes en miniature telles que celles d'Herniillon, du Pas-du- Roc, etc.), revêt, au point de vue écologiqne, une signification de plus grande importance que les déficits qualitatifs de la Tarentaise en espèces xérothermiques. En effet, la lecture des cartes géologiques, renforcée des résultats statistiques consignés tant sur le terrain que dans la biblio- graphie lloristique locale, nous démontre que : ^ Ce document nous est d'autant phis précieux qu'il olfre quelques primeurs extrailes du « Catalogue de la flore de Savoie » que M. Perrier de la Bàttiie va publier très proctiainement. 2 Cf. BuU. Soc. bot. défiance, vol. 10 : 678-679. session de Chambéry (1863). -iOH B(JLLETI^ l)K LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENEVE (42) C'"'£ea.^yera ^/el. Fig. XV. - CARTE BOTANIQUE DE LA TARENTAISE ET DE SES VOIES D'ACCES. — 1 : Tarentaise (bassin supérieur de l'Isère et bassin du Doron); 2 : Maurienne (l)assin de l'Arc); 3 : vallée de la Clairée, Hautes- Alpes (bassin supérieur de la Durance); 4 : bassin du Drac et de la Romanche ; 5 : Oraisivandan (bassin central de l'Isèrei : 6 : Alpes d'Annecy (bassin du Fier et de la rive gauche de l'Arve); 7 : Alpes de Beaufort (bassin du Doron de Beaufort). La zone cristallophyllienne intercepte la pénétration de l'élément méridional calcicole par la cluse occidentale de l'Isère; la ligne de faîte et les cols de la frontière Tarino-mauriennaise, plus élevés que ceux de la frontière de Maurienne avec les bassins du Pô, de la Durance et du Drac, expliquent la répar- tition locale de l'élément méridional en Tarentaise et justifient sa plus grande pauvreté comparée à la flore de Maurienne (4:J) (i. UEArVKlilt. KI.OliK VKHNAI.K 1)1': LA TAliKNTAISK 209 a) rorieiitatioii et les coiidilioiis édaphiiiiies de la giaiide cluse cristalline qui, tant en Maurienne ((u'en Taienlaise, sépare la région des garides de Taxe de la Combe de Savoie ((iiaisivaudan prolongé), constituent un très sérieux obstacle à l'apport dans ces deux vallées de la plupart des espèces xéiotber- tuiques du (Irasix audan ; b) L'élément méridional de la tlore de Tarentaise est en majeure partie tributaire de celui de Maui'ienne considéré à son tour comme une émanation de la flore du bassin de la Durance et du Drac, immigrée passivement par les basses dépressions du (^enis (2092 m. ), de la lîagnette (203G m. ), des Prés-Nouveaux (2248 m. ), etc. ; V) rintluence d'une immigration de l'élément xéro- thermique italien en Tarentaise est beaucoup moins per- ceptible qu'en Maurienne, le contact direct avec la vallée d'Aoste par la cliaîne frontière n'étant favorisé ni par l'altitude des cols, qui qui est trop élevée \ ni par leur orientation, qui dans le cas altudiniaire le plus favorable d'etit-S'-Bernard) remonte francliement du Nord; f/^ enfin, les efTets d'une immigration de l'élément silvatique et calcifuge trivial, faiblement représenté en amont de Moùtiers, sont des plus sensibles dès l'aval de cette sta- tion, grâce aux conditions topographiques et édaphiques de la cluse cristalline de la basse ïareidaise (voir la cai'te, lig. XV). 4. La grande analogie que nous venons de signaler enli'e la flore ségétale de la Tarentaise et celle de la vallée d'Aoste et du Valais mérite d'attirer l'attention en ce sens qu'il s'agit là d'un élément « subartificiel » concourant, avec la formation primaire des garides, à rendre l'aspect de la Tarentaise et de la Maurienne plus semblable à celui de la vallée d'Aoste et du Valais qu'tà celui du reste de la Savoie. Cette similitude avait d'ailleurs été esquissée dès 1863 par MM. Perrier et Songeon pour la flore alpine de ces mêmes contrées, et confirmée plus tard d'une manière magistrale par M. le D'' Vaccari dans son étude sur «La continuità délia flora délie Alpi Graie intorno al M'<' Bianco» (cf. Nuovo Giornale bot. ital. VU : t29-155, ann. 1900) ; il y aurait lieu toutefois d'établir une différence entre le côté purement statistique de la question, c'est-à-dire ne tenant compte que de la liste des espèces représentées dans chacune des deux vallées, et le côté qualitatif c'est-à- dire combinant à l'indice de fréquence général la valeur significative , des espèces particulières à chacune de ces vallées : pour la flore ségé- tale, la Tarentaise paraît avantagée en ce sens qu'elle est mieux confi- gurée que la Maurienne pour la culture intensive qui abrite cette caté- gorie de végétaux (voir fig. IV, p. 180), tandis (pie la flore alpine suit un ordre inverse, en vertu du((uel, malgré une statistique aboutissant * à la presque équivalence du nombre des unités spécifiques recensées, l'indice de fréquence tourne à l'avantage de la Maurienne quant à la représentation quantitative de ses plantes typiques. C'est au point qu'un très compétent auteur en matière d'économie forestière et alpestre, 1 Coi de la (ialise : 2998 m. ; col de HliAme : 3062 m., au sein des glaciers: le Itocher-Blanc : 2836 m.; col du Moiil : 2632 m.; Petit-St-Bernard : 2157 m., et la Seigne : 2532 m. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE, N» 5, parU le 30 SCpt. 1912. 15 210 HIJLLKTI.X l»E LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (44) M. AlaUie), île Grenoble, a opposé an terme d\( Alpes vertes» (juMI réservait pour désigner la végétation alpine dans l'aspect qu'elle revêt en Savoie depuis les bassins du Léman et de l'Arve jusque et y compris la Tai'entaise, l'expression de Alpes sèches » désignant les Alpes méri- dionales à partir de la Maurienne (qui constitue en réalité un état de transition entre ces deux catégories d'aspects) ' : cette diiïérenciation pourrait s'appliquer tout aussi bienà laconstitutiou des garides respec- tives de la Tarentaise et de la Main'ienne. 5" Les observations sur les grandes espèces ligneuses accusent un parallélisme frappant avec les l'ésultats notés l'année dernière en .Mau- rienne (cf. Ihilletin 111, p. 226 : u-e)\ toutefois, il importe de relever quelques dilïérences telles que la dispersion beaucoup moins considé- rable de VAcer monspcssulanum (confiné des environs de Brides à ceux deMoùtiers jusqu'au delà de Centron, tandis que VA.opa/us occupe une aire sensiblement plus étendue; le Cornus man est également moins répandu qu'en Maurienne, el l'amandier doit > être fort l'are, car malgré toutes nos recherches, nous n'en avons su découvrii' un seul pied cultivé. En revanche, le charme (CarpitruH Belidua), très commun dans la vallée de Brides, l'emonte celle de l'Isère jusqu'aux environs de Villette; ÏAbies pectinata ne paraît pas infesté de Viscum album comme en Maurienne, et ne se développe pas non plus en forêts abyssales comparables à celles de Pontamafray dans la vallée de l'Arc. Quant au Buis découvert par M. Peri'ier de la Bâthie aux environs de Melphe, nous ne saurions émettre une opinion ferme à son sujet, n'ayant vu de cet arbuste que des pieds cultivés par-ci par-là dans les jardinets de villages montagnards, tout comme en Maurienne, et sans paraître tendre à une propagation subspontanée; peut-être s'agirait-il d'un cas analogue à celui que nous avons observé sur le Ficus carico des rochers de Melphe, assurément échappé d'un jardin voisin : cela nous paraît d'autant plus plausible que dans ses stations spontanées telles que celles des Bauges, le Buxus setnpervirens se distingue par une tendance colo- nisatrice très accusée, qui ne se réalise évidennnent pas en Taren- taise; il conviendrait toutefois d'éclairer ce point litigieux. 6" Les stations abyssales de Pinguicula alpina dans les forêts de hêtres, aulnes, charmes, etc. des environs de Brides, à 500 m. d'altitude à peine et sans véritable rapport de continuité avec les hauteurs voi- sines, sont d'autant plus remarquables que le Draba a/z-oides, si carac- téristique pour les stations abyssales du trias de la Maurienne, ne paraît se rencontrer nulle part dans les mêmes conditions en Tarentaise. Il semblerait, dans ce cas, que tontes conditions étant égales d'ailleurs, les stations abyssales expriment aussi en une certaine mesure la note dominante d'un climat général : l'hydrophile Pinguicula alpina rappe-, lerait l'hunudité moyenne plus considéi'able de la vallée du Doron, tandis que ranémophile Draba ai z-oides v\()(\\\('r,\\[ le régime aquilonaire plus accusé de la vallée de l'Arc. 1 Cf. M. Mathey : «Le pâturage en forèl )>, in Bulletin de la Société forestière de lu Franche-Comté et de Belfort, Besançon. Jacquin. édil., année 1900 (com- munication de M. Pli. Guinier). (45) (i. ItKAUVEI'.h. I'L(II;K vehnalk i»k i.a taiie.ntaisk ^11 7" Enfin la découverte du Melandvyum pralenae \àv. prnxox et de VEy'igeron alpinum var. ceutroniH', venant a{)rès celle des Acer Pcrrieri Chabert, A. Opalus \ar. personahim Chab., var. Centronum Chab. et Calium centroinn' Cariol, consacre en renforçant sa signification le cas des Tulipa aximensis, T. Perrieri et T. Billietiana ({ui engagent en une certaine mesure à considérer la Tarentaise comme un petit foyer de <'réation au même titre que la Maurienne, la vallée d'Aoste et le Valais K I.A Sor.IKTK lîOTA.MQUE l>K (iKNÈVE (4.6) giciue (Hii peniH'ttiail entre autres de justifier par des cliilïres les laits avancés plus haut sur la seule foi d'une trop rapide inspection des lieux, renforcée d'une littérature floristique à la fois très touffue et susceptible d'indispensables nouvelles contribulions. D. — LM)E\ HIBLIOCRAIMIIOI E Almoxi. C. — <' I-^lora pedemoiilana » '.i volumes (Turin 1785). passim. Beu.viu)!, •;. A. \j. — « Appendix ad tlorani Pedeinoiilaiiaiu » iii Mém. Acad. rar>n,Ann. 1790-1091, vol, V: -209-286 (Turin 1792), passim. '> — «Slirpes iiovai vel minus iiota3 Pedeniontii descript* el iconibus illustrât* », in Mém. Amd. Tarin.ann. i802-l80:i: 'i4o-'to2 (Turin 1804), passim. — Omis dans l^rilzel. Bru.iEr, Cardinal. — Voir à Colla. A. (Turin 1837). HorviEH. D' L. — « Flore des Alpes de la Suisse el de la Savoie ». l'e éd. ((ienève, 1878) ; id.. 2, éd., augmentée (Genève, 1882). — Nom- breuses stations larines inédites. Cariot, Abi)é. — « Note sur la flore des environs de Moùliers ». in Annales, Soc. hot. Lyon VI : 11-20 (Lyon 1879). — Contient entre autres la description d'un endémisn)e, Galium Centronitv Car., p. 13. Cariot (.Abbé) et SI-Lager (D'). — ( Esquisse de la végélalion de la Savoie ». in Bull. Soc. bol . France VI : 291 (Paris 1860). » — "Sur l'origine des Tulipes de la Savoie», in I. c. XXX : 24o (Paris 1883) — Voir à ce sujet les observations in Bull. Soc. bol. Lyon. ±' sér.. I : 133 et 1.38 (Lyon 1883i. » — « Notes etc., sur (juelques plantes rares dt^ la Savoie», in I. c. XXXI: 367 (Paris 1844). » — « Les Euphrasia de la France >. in Bull, llerb. Boias. 2o sér. H : 121-145 et 497 (Genève 1902). ^ Onebjues indications relatives à la llore de Tarentaise. » — « De l'emploi populaire des plantes sauvages en Savoie», in Bull. Herb. Boissier III : 291 et 334 ; id. V. 268 et 368 (Genève 1895 et 1897) : id. in Bull. Soc. hist. nul. Savoie III : 169 Chambéry 1897). — « Les Erables de la Savoie », in Bull. Soc. bot. France LVI 383-389 (Paris 1909); id. « Révision des Erables de la Savoie», in. 1. c. LVII: 10-18 el 39-47. avec 4 planches hors texte (Paris 1910). ('(7) (i. ISKAIIVERD. KLOKK VF-IHNAI.K l)K l.A TA liKMAISK '21:] Choiht et Pampanini. — « Sur la distribution des plantes des Ai|)es auslru- orientales, etc. », in Le Globe, XLI : ():3-132 (Genève 1902). Coi.i.A. Al. — « Herbariuin pedeinonlanum ». Additions au vol. VII : 393 4it (Turin 1837). — Contient les notes inédites des herborisations du Cardinal Hilliel en Tareiitaise. CoxvKRr. B.-H. — " Herborisation en Maurienne et en Tarentaise «. in Ann. Soc. bol. Lyon XXI: 103 (l>yon 1896). — Tarentaise dès la p. 11-2. (Constantin et P. (iAVE. — " Flore populaire de la Savoie " ex Revue Snroi- sienne (Annecy 1905-1008 ; supplément en 1911). — Contient entre autres tous les" noms populaires de plantes recensés en Tarentaise. Col-ta(;nk. g. — « Note sur quelques Euphrasia récoltés en Tarentaises du 5 au 19 août 1907 ■). in BulL Acad. (léogr. holan. XVI: 35o ( Le .Mans, 1907). ,) _ ,< De la polychromie phylolaxique tlorale des végétaux spontanés » in Comptes rendus de V Académie des Sciences de Paris, vol. CXXXIX : 77-79 (Paris, juillet 1904). — Trois cas se rapportant à la flore des environs de Mofitiers. Dkhat. E. — « Mousses de la Savoie, etc.», in Annales Soc. bol. Lyon III : iS (Lyon 1875). — Plusieurs stations de la Tarentaise. „ _ « Calaloirue des Mousses croissant dans le bassin du Uhùne ». in Annales^Soc. bot. Lyon XIII : l47-23o (Lyon 1886). ^ Résume les résultats connus jus.ju'alors de la flore bryologi(|ue tarine. sphaignes exceptées. l»rH\K)UR. \. — « Excursion botani(|Ut' en Tarentaise. en Maurienne, etc. ». in Bulletin Soc. Naliir. de l'Ain. No 16 : 48-70 (Bourg. 1905). — Quelques plantes des environs de Bozel et principalement de l'étage alpin du massif de la Yanoise pour la Tarentaise. (;avk. B. p. — « Excursions botaniques dans les hautes vallées de la Taren- taise », in Bull. Soc. hist. nnl. Savoie. 2e sér. vol. I : 101-163 (Chambéry 1894). — Mentionne entue autres quelques plantes de i.'arides inédites pour la Tarentaise. Il — Liste des contributions apportées à la flore de la Savoie depuis 1863 jusqu'en 1903 », in La Savoie littéraire et scientifique. Compte rendu du XVlIe Congrès des Sociétés savantes savoisiehnes. 34 pages (Chambéry 1906). Gii.LKi-, A. — « Contribution ;i la flore bryologique des montagnes de la Tarentaise ", cf. seq., Prtit.mengin. Lkxkm.i.k. h. — « Programme de la Session extraordinaire en Savoie o, in Bull. Acad. nilern. géogr. bol. XVI. N" 212: I-IV (Le Mans, juin 1907). — Liste des principales espèces de la flore alpine de la Tarentaise aux |)ages II-V. Lkvfmii'- <4 Vaniot. — " Les Carex de la session de Savoie », in Monde di's Plantes IX. No 47 : 33-34, et No 48 : 42 (Le Mans. 1907). Levier, D.-E. — « L'Origine des Tulipes de la Savoie et de l'Italie ». ex Archives ilal. de biologie. 29 p. (Turin, avril 1884). Magm.n. D' a. — " Nouvelle note sur VAcer Martini Jord. ». in Annales Soc. bol. Lyon XXVII : 31 (Lyon 1902). Ma(;.vin !>'■ A. et Viviand-Mohëi.. — ,A propos de r.4(/o(*/.s' jhinnnea. in Bull. Soc. hot. Lyon. 2' sér. I : 103-104 (Lyon 1883). Mahku, J. — "Les Lichens des hauts sommets de la Tarenlaise». cf. >eq.. PETrr.MKNGIS. ±\A BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE ( Makjoli.et (notaire). — « Les tulipes du canton d'Aimé, Savoie ». in Bulletin Soc. hisl. nat. Savoie I: 181 (Chambéry 1887). Mkyran, 0. — « Excursion l)otani(|ue au Col de la Vanoise », in Annales Soc. bot. Lyon XXV : 7 (Lyon 1900). — Flore de l'étage alpin. P.\.MPA.M.\i (Dr R.). — (I Essai sur la (léograpliie botanique des Alpes », in Bull. Soc. se. nat. Friboxirg III : 1-215 (Fribourg 1903). — Nombreuses cartes donnant la répartition géographique de plantes représentées en en Tarentaise. Fekbikr de la Bathie. Eug. — « Rapport sur les herborisations faites du Ki au 19 août [1866] d'Albertville aux Contamines sur St-Gervais par Moûtiers, le Corinet. Hauteluce et le col de la Fenêtre », in Mémoires de l'Académie de la Val d'Isère, II : 199-227 (Moûtiers 1869). » — «Excursions en Tarentaise, Guide du Botaniste». 86 pages (Moû- tiers, Ducloz éditeui", 1894). — « Nouvelles observations sur les Tulipes de la Savoie ». in Bnll. Herb. Boissier, 2e sér. V: 507 (Genève 1905). — Confirme entre autres la présence du vrai Tulipa planifolia aux environs d'Aimé. » — « Les stations xérothermiques de la Tarentaise», in Bull. Soc. bot. Genève IV : 220 (Genève 1912, Supplément au présent travail, p. 217). i*EKHiEi( DELA Bathie et SoNGEON. — Noles sur quelques plantes nouvelles ou intéressantes de la Savoie, etc. », in 6m//. Herb. Boissier II : 425 (Genève 1894). » — « Indications de plantes nouvelles, rares ou critiques de la Savoie», \n Annales Soc. hist. nat. Savoie, année 1854 : 153-198 (Chambéry 1855). -> — « Notes sur des plantes nouvelles ou peu connues de la Savoie», in Billot, Annotations à la tlore de France et d'Allemagne», année, 1859 : 181 (Haguenau 1859) ; 2° in Billotia, ann. 1866 : 72 (1866). » — « Distribution des espèces végétales dans les .4lpes de Savoie», in Bull. Soc. bot. France X : 675 (Paris 1863). Perroud. — « Récit d'une herborisation au Mt-Cenis et au Mt-Iseran », in Annales Soc. bot. Lyon IV : 11 (Lyon 1877). — Quelques plantes de la Haute-Tarentaise aux pages 29 ;i ){1 . )) — «(Herborisation dans la Haute-Savoie», in I. c. IV : 146-150 (Lyon 1877). Piyrrr.ME.NGiN, M. — «Notes sur quelques nouveautés de la tlore française », in Monde des Plantes VI : 45 (Le Mans 1904). " — <( Se,ssion de l'Académie [internationale de Géographie botanique] en Savoie, en août 1907 ». in Bull. Acad. intern. Géogr. bot. X\ II : :M0-354 (Le Mans 1907). Rkkjhenbach, L. — « Flora germanica ", 878 pages et une carte (Leipzig 1830). — Publie entre autres toutes les plantes découvertes par Huguenin en Tarentaise. Revu, et Corcelle. « La Savoie, Guide du touriste, du naturaliste et de l'ar- chéologue » ex Collection des Guides M. Boule (Paris 1905). Ro.NNiGER, K. — Die schweizer. Arten u. Formen der Gatlung Melampyrum L. (plusieurs indications relatives à la Tarentaise). Houx, Cl. — « Le domaine et la vie du Sapin, etc. », in .Annales Soc. bot. Lyon, XXX : 5-148 (Lyon 1905). — Publie entre autres des indications avec cartes sur la distribution du Sapin dans les Alpes de Savoie. Roux, Nisius. — Distribution de quelques plantes récoltées dans la vallée supérieure de l'Isère, in Annales Soc. bot. Lyon. XXI, Comptes rendus : 44 (Lyon 1896). » — (' Excursion au col de la Leisse (Tarenlai.se) ». in .Annales Soc. bol. Lyon, XXV, Mémoires: 85 (Lyon 1900). (49) (;. UEAUVERl). KLOHI-: VKRNALE l)K LA TAREiNTAlSE ;215 KouY et FoucAUD(puis Rouv et Camus, et G. Rouy). — « Flore de France », vol. I-XIII, in Ann. Soc. se. natuv. Charente-Infér ieure (Paris et Tours. 1893-1912 : à suivre). ^ Indispensable pour tout travail statistique concernant la flore de France. Saint-Lager, Dr. — « Catalogue des plantes vasculaires de la tlore du hassin du Rhône», ex Ann. de la Soc. bot. Li,on, III-X (Lyon 1873-1882). — Résume les publications concernant la tlore de la Tarentaise jus([u';i cette date. ') — « Plantes de la Savoie nouvelles pour la flore de France », et «Plantes rares de la Savoie », in Annales Soc. bot. Lyon III : 4 et 14 (Lyon 1875). I) — aAstvagalus leontinus et autres plantes qui ont pénétré en Savoie ». in Ann. Soc. bot. Lyon XXIV : (Lyon 1899). Saixt-Laiier, Dr. — Les (îentianella du groupe grandiflora » in Ann. Soc. but Lyon, XX : I (Lyon 1895). — Contient quelques considérations sur des espèces de la flore de Tarentaise telle que Horminum pyrenaicvm. Asperula .Jordani, Viola Thomashtna, etc. » — A propos du Linnœa horealis en Savoie, in Annales Soc. bot. Lyon, XXIX, Comptes rendu : 26 (Lyon 1904). Tes.sier, L.-F. — « Note sur la distribution des essences forestières dans les Alpes occidentales, au voisinage du cours de l'Isère (des glaciers de la Galise au talweg du Rhône) », in Bull. Soc. forestière de Franche-Comté et Belf'ort, Besançon, septembre 1907. » — " La forêt communale de Macot (Tarentaise), notice botanico-fores- tière ». in Revue des Eaux et Forêts, Poitiers, lo aol^t et l"'' sep- tembre 1905. Thompson, H. -S. — . — « Liste des phanérogames et cryptogames vasculaires, l'ecueillis au-de.ssus de 2.400 m. », in Bull. .Acad. internat, géogr. botan. XVIII : 193-248 (Le Mans 1908). — Plusieurs espèces du massif de la Vanoise. Vaccari, L. — « La continuità dellaflora délie Alpi Graie inlorno al Mte Bianco » ex Nuovo Giornale botnnico ilaliano (Nuova série) VII : 129-153. avec une carte (Florence 1900). — Donne la liste des plantes alpines connues de la Tarentaise, de la Maurienne, de la vallée d'Aoste et du Valais. Veri.ot, B. — « D'Albertville au Glacier des Allues et retour par la Grande- Val etSt-Bon». in Guide du Botaniste herborisant. 2^ édition : 626-630 (Paris 1879). Vidai,, L. — « Distribution géographique des Prinmiacées dans les Alpes fran- çaises», in Notes et Mémoires de l'As.sociation française pour l'avan- cement des sciences, 3e session, II : 418 (Rheims 1907). Vidal et Offner. — « Les colonies des plantes méridionales des environs de (îrenoble », in Bulletin de la Société de statistique de l'Isère. 4e .sér. VIII : oOo : 561 et une carte «irenohle 1905). — Note préliminaire in. Bull. Soc. bol. France LU : 424 (Paris 1905). WibczEK, E. — « Note sur une herborisation au col de la Vanoise », in Momt Journal de botanique VII : 441 (Paris 1893). — Eli dehors de cette liste se rap|)()i"taiit plus directenient à la llort^ de Tarentaise, et avec les « Herborisations fii Maurienne des 13-1.") avril 1911 », in Bull. Soc. bot. Genève 111: 195-2.32 (1911), donnant toute la bibliographie floristirpic niauriennaise, il conviendrait d'ajouter les travaux suivants utiles à comparer: •2H) 15ULLETIN UE LA SOCIÉTÉ HOTAlMQUE ItE (iEiNÈVE (50) Bkiolkt. .1. — « Ueclierclies sur l;i flore du district savoisien. etc. », iii Engler, hotan. Jnhb. XIII : 47-104 (Leipzig 1890). — « Le développement des flores dans les Alpes occidentales, etc. ». in Résultats du Conjurés international de Botanique à Vienne, en lOOrS (léna 1906). Chod.m'. h. — 0 Remarques de géographie botanique, etc.. » in Bull. Soc. bol. France vol. 41 : CCLXXVIII (Paris 1896). Mattiroi.o, 0. — « La flora segusiana dopo gli studii di G. F. Re », in Academia reale délie Scienze, di Torino (Toriiio 1907). I'erkier de la Bathie. Eug. — « Additions à la flore de la Maurienne », in Bull. Soc. bol. Genève III : 240-244 (1911). Sai.\t-La(;kr, D''. — « Plantes nouvelles ou rares de la Haute-.\Iaurienne ». in Bull. trim. Soc. bot. Lyon, V : 89-79 (Lyon 1887). Vaccabi. L. — « Catalogue raisonné des Plantes vasculaires de la vallée d'Aoste » (Aoste 1904-1911, à suivre). » — (■ Flora cacuminale délia valled'Aosta», in Nuovo giorn. bol. ilal. VIII. (Firenze 1901). BULLETIN DE LA lOi i Publié sous la direction de Louis VIRET, D'' es sciences. Président de la Société. Cliaque collaborateur est responsable de ses travaux. Les abonnements (SUISSE : dO fr. — LFiMO.N POSTALE : 12 fr. 50) sont perçus chez M. Viret, 77, Hue Jean-Jaquel, Genève. 2"'e SERIE, Volume IV, i\o 6. GEiNÈVE, 30 Septembre 1912. SOMMAIRE : 1. Compte rendu de la séance du 10 juin 1912 : Allaires administratives. p. 218. — A. -M. BouBiKH : Les herborisations du jeudi, p. 21(S. — Henry Gi'Yor : Excursion botanique au Signal de Montterroul (.Aravis, Hte-Savoie). p. 219. — B. Chodat et A. Hrkslaukr : Sur le dimnr[»riisnie sexuel des iVlucoriiiées, p. 222. — x\]me Edouard IN'avii.le ; Le Pulcntillu recia L. dans la flore genevoise, p. 222. — H, Chodat : Dons à l'Instimt de botani(|ue, p. 223. — C'e A. de Menthon : Deux Ophriis des en\ irons de Menlhon, p. 223. 2. Eug. Pkhhieh de la Bathie : Plantes des colonies xérnthermiques et thermo- silvatiques de la vallée supérieure de l'Isère (Complément à l'étude de la flore de la Taren taise), p. 224. :>. Mme Alice Breslauhr : A propos du dimorphisme sexuel des Mucorinées (avec 5 vignettes), p. 228. G. BoNATi : Sur deux Scrophulariacées de la flore de l'Indo-Chine (avec une vignette), p. 238. 'i. NÉCROLOGIE. — De suite après la clôture de la séance du 10 juin, et trop tard pour en informer officiel- lement l'assistance, la Rédaction a été avisée de la mort survenue accidentellement à Tenay (Ain) de notre distingué confrère M. le Comte Henry de Boissieu. En se léser- vant de publier dans le plus prochain fascicule du BaUetin quelques détails sur la carrière scientifique de ce très regretté botaniste, le Comité tient à exprimer à la famille de M. le Comte Henry de Boissieu l'assurance de la plus vive sympathie et des profonds regrets que cette nouvelle à fait éprouver à tous les membres de la Société botanique de Genève. [Réd.] 218 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (27) COMPTE RENDU 349'ne séance. — Lundi f O juin i9fl2. — Ouverte à 8 h. V2, dans la salle de la bibliothèque de l'Institut de botanique, Université, sous la présidence de M. le D' Louis Viret, président. Les circonstances n'ayant pas permis l'impression du fascicule N" 5 du Bulletin en temps utile, l'adoption du procès-verbal de la séance du 13 mai est renvoyée à la reprise des séances, en octobre prochain. — La candidature de M. le Commandant Langlait, présentée par MM. Len- glet et Viret, est acceptée conformément aux statuts; après le vote réglementaire, le récipiendaire est introduit dans la salle des séances et adresse d'aimables paroles de remerciements aux membres présents; M. le Président répond au nom de l'assistance et souhaite une cordiale bienvenue au nouveau collègue. Publications déposées sur le bureau : DON D'AUTEUIi (reçu avec reconnaissance) : Guinier, Ph. « Un Saule peu connu de la llore de France {Salix alrocinerea Brut.). >> — ÉTATS- UNIS : The firyologisl, vol. XIV (Brooklyn, July 1911); FRANCE : Bulletin de lu Société des Sciences natmrlles de la H^'^-Marne^ vol VIII. â"'*^ fascicule (S'-Diziers); RUSSIE : Bull, du Club alpin du Caucase et de Crimée, N''» 3 et 4 (Odessa 1912); SUISSE : Journal de la Société d'horticulture de Genève, LVII, N» 6 (Genève, juin 1912). — Par suite d'une indisposition, M. le D'' A. Mégevand se voit obligé de renoncer définitivement à prendre la direction de l'herborisation aux tourbières de Sommans; en reportant du 9 au Ifi juin la date de cette excui'sion, M. Paul Sartorius assume la charge de chef de course et prendra not(; des inscriptions à la lin de la séance. LES HERBORISATIONS DU JEUDI. — M. le Docteur A.-M. Boubier donne lecture du rapport suivant sur les courses llurisliques du jeudi inaugurées en 1912 : Quelque « promeneur solitaire» savoure-t-il la douceur de vivre en musant le lonj,' (les haies fleuries, tout en caressant du regard les premières fleurettes que le renouveau priiilanier a |)iqiiées dans la verdure toute fraîche, vite les ou- tons), Muscari comosuni. On fait eiilin le siège du fort de Peney. dont les pentes arides aboutissent au ponl du même nom; après une sérieuse recherche, on /init par découvrir Victa lalhyroides, qui cachait ses charmes dans le gazon, et deux acolytes : Lycopsis arvensis et Alyssuvi calycinum (en boutons). Fatiguée d'avoir tant combattu, la petite troupe opère sa retraite en bon ordre, tandis que M. le D'' Goudet fait un mouvement tournant et, monté sur une « quarante chevaux », disparait à l'horizon. Les excursions du jeudi paraissent nées sous une bonne étoile. M. Meyer de Stadelhofen et famille ayant appris que la Société botanique devait herboriser à Hermance, «in corpore » semble-t-il, nous invitent fort gracieusement à un gentil goûter. Le 23 avril, le tram d'Hermance de 2 h. 10 einmène MM. Goudet. Mégevand et Boubier. puis M. Hausser qui rejoint ces Messieurs à la Belotle. A Hermance la famille de Stadelhofen, à laquelle se joignent des visiteurs anglais, nous conduit à travers le joli pays accidenté, où nous cueillons : Ornilhogalum nntana, Daphne Mezereum, Globidarm vulgaris. Orcli/s simta, Corouilhi Emeriis Polenlilla verna, Juniper us communis. Le pont de Marival est notre point terminus. Douze paires d'yeux fouillent les taillis, les prés et même le ruisselet pour découvrir le « rarissime V/ola montana'), dont la présence a été signalée par M. Beauverd (Cf. Bulletin I (1909) : 2:?9); croyant constater que l'espèce ne figure sous ce nom dans aucune flore connue!, nous envoyons un concert de bénédictions fort plaisantes à M. Beauverd et nous rentrons joyeusement à Hermance, où nous attend une délicieuse collation — les absents ont toujours tort. El de deux ! I>e 9 mai, il fait chaud, terriblement chaud. A l h. de l'après-midi, du haut du Bondeau de Carouge, le chef de course interroge anxieusement l'horizon ; « Sœur .Anne, ne vois-tu rien venir?» » Je ne vois que la route qui poudroie ! » Le tram s'ébranle, personne! Le promeneur solitaire iléambule en sa propre compagnie le long du Salève, cherche en vain des muguets — tout a été ramassé — et de guerre lasse, pour ne pas rentrer bredouille, avise un gamin ;i l'orée de Veyrier et lui en achète un boucpiet. Et de trois ! Et maintenant, il pleut, il pleut (léses[)érément. .lendi après jeudi, c'est l'ondée et c'est la débandade. Et de quatre, et de cin(| 1 Est-ce la fin ? » EXCURSION BOTANIQUE AU SIGNAL DE .MONTEERRONT (SUR MAGLAND, H'e-SAVOIE). — Cuntrai-iée par le mauvais temps, cette excursion à l'une des extrémités orientales des Alpes d'Annecy a néan- 1 L'auteur de ces lignes n'avait alors pas pris connaissance de la note de MM. Burnat et Briquet «Sur les Viola canina et montana, etc.» in Annuaire du Conservatoire botanique de Genève 6'ne année : 144 (1902). ni des récentes éditions du «Flora der Schweiz » de Schinz et Keller, qui dès 1905 ont adopté le point de vue de MM. Burnat et Briquet [Béd.]. 220 BILLETIN DK I.A SOCIKTK BOTANIQUE DR GENÈVE (29> moins réuni trois participants ; M. Henry Guyot en a rédigé le rapport ci-dessous dont il donne lecture en séance : Averti par M. le prof. Chodat des idées d'anarchie botanique qu'aurait pu nous suggérer l'herborisation du delta de la Dranse, la Société décida en sa séance de mai, sur la proposition de M. Beauverd, d'explorer la région de Mont- ferront située au-dessus de Magland (H'e-Savoie). M. Beauverd ayant déjà herborisé dans cet endroit, se chargea de diriger rtierborisalion. Mais notre excellent chef de course — pour une cause encore indéterminée jusqu'ici^ — nous laissa nous embarquer sans qu'il ait apparu. Ainsi décapités, sans direction aucune, sans carte et le mauvais lem[)s en sur- plus, nous prenons au nombre de trois (MM. Viret, Sarlorius et votre rappor- teur) le train du Kayet, cà 7 h. du malin. Celui-ci nous entraîne lentement, .selon ses honnes habitudes, jusqu'à Magland où nous débarquons à 9 h. 20. Un rayon de soleil, un coin de ciel bleu, une splendide nature sauvage et pittoresque nous accueillent à la descente du train, mais toujours pas de ciief de cour^e ! A défaut de celui-ci, nous lious informons où se trouvent les rochers de Mont- ferront, et assez vaguement renseignés, nous commençons l'herbori.sation dans un pré marécageu.t a droite de la roule. Ue magnifiques et luxuriants Orchis miltlaris attirent immédiatement notre regard; à ses côtés un proche parent, VOrchis maculata, remarquable aussi par son port élancé. D'autres plantes caractérisent encore cette formation; ce sont : Ajuga genevensis. Pedicularis paluslris. Golcliicum aulumnale (fruits). Symphytum oflicinale(borddelaroute). Lainium Galeobdolon. Kii outre, nous reconnaissons Primula farinosa erratique, déjà en fruit à celte altitude de 500 m. A gauche de la route, changement complet de décor : la sylve, avec toute la fraîcheur qui s'en dégage après une bonne [)luie. constitue une nouvelle forma- tion. L'espèce arborescente dominante est le Faijus sylvat/i'u, dont beaucoup dexemplaires sont bien développés. Moins fl-écpient est VÀb/es exceha DC ; comme couifère remarquable pour sa station, il faut citer le Larix decnlna en- beaux écliaiitilions : il .s'agit là de l'une de ces stations créées par la main dfr riiomme, comme il en existe plusieurs dans le fond de la vallée de l'Arve (Oëx). Comme contraste à côté du Mélèze, le Jugions renia croît très bien ainsi que les Acer campestre, Corylus Avelkma, Crnlœgns oxyncantlia. etc. Le parterre du sous-bois est constitué par de gros blocs de calcaire schisteux éboulés d'une paroi de rochers surplombants. On pourrait sans peine diviser cette formation du sous-bois en deux sous- formations : la première serait celle qui occupe les blocs de rochers dont quelque.s- uns avaient jusqu'à iî mètres environ de haut. La plante prédominante est le Mœhringla muscosa qui forme des toulfes compactes du plus bel etl"i-t, avec des niDusses comme fond. Comme compagnons citons : (ïeranium Hobevlicininn, Kpilohiuni aiignslifolium, Hedern hélix, Aspleiiium Trichomanes, Aspidiimi Filix Mds. Oxalis acelosella, Polypod/iim vulgaie. La deuxième sous-formation, bien distincte de la première, se trouve entre les- blocs de rochers, dans un terrain rocailleux mais humide. On y remarque : Lainiiini iiiaculalum. Asperula odorala. L. (ialeobdolon. Fragaria vesca. Vinca minor. Helleborus fœtidus. .Allium ursinum. Rubus Idseus. ' La pluie assurée [lied.] (30) COMPTPJ RKiVDU DES SÉANCES DE l'.H2 221 Clielidonium majus. Polygonatum officinale. Pliyteuma spicata. Veronica urlicifolia. Viola mirabilis. Prenaiillips purpiirea. Asarum europ;eum. Melica ciliata. Lalhyrus verrius. Carex glauca. Anémone Hepalica. Au sortir (lu bois, nous reprenons la roule et pa.ssons l'Arve sur un pont de bois près duquel nous remarquons Reseda lulea. Puis nous arrivons à Cravins au |)ie,ii de la montagne, où nous prenons quelque subsistance pour apaiser les appétits. Ainsi réconfortés, nous attaquons la montée. Nous pénétrons dans une forêt où le sapin rouge existe presque exclusivement. La flore subit déjà l'iiitluence d'un caractère plus ou moins subalpin, à en juger par les espèces suivantes que nous y rencontrons : Bellidiastrum Michelii. Lamium (ialeobdolon. Polygala chamaebuxus. Vaccinium Myrtillus. Cystopteris fragilis. Quercus pedunculata. Ajuga replans. Cephalaulliera grandiflora. Asarum Europ.eum. IJslera ovala. Hieracium murorum (var. pra'cox). Cyclamen Europtcum. Juniperus communis. Pyrola secuiida. Carex glauca. Anlhoxanlbum odoratum. Sanicula Europwa. Arabis hirsuta. Paris quadrifolia. Aquilegia vulgaris. Mercurialis perennis. Clemalis vilalba. Asperula odorata. Ligustrum vulgare. Après une demi-beure d'ascension par un sentier en lacet, nous arrivons dans les prés de Combaz; le Trolliiis Europanis jette une note gaie dans ces régions où le ciel commence à s'assombrir et où la pluie nous menace. Dans des pierriers, CeiUauvea monlana en belle floraison, ainsi que Mœhringin muscosa, Paris qua- drifolia; dans les prés, Gentiana verna, Orchix ntaculata. Alchimilla alpina, Heliantheinwn viilgrne, Orobancke caryopliyllacea. A la Combaz, nous trouvons un bon chemin qui nous mène en peu de temps à Chérat. Au bord de la roule nous remarquons Laserpititim latifolium. Ici la pluie se met résolument de la partie: c'est toutefois sans bési talion que nous nous décidons à gagner Monlferronl par le petit bois qui nous en sépare. Certes si le temps fut détestable, nous n'en fûmes pas moins récompensés en par- courant une ravissante prairie subalpine toute émaillée de : Troll ius Européens. Bellidiastrum Michelii. Hanunculus geraniifolius. Valeriana dioïca. Primula farinosa. Biscutella lœvigata (800 ni. !) Bartsia alpina. Soldanella alpina (défleuri). Caltlia palustris. Anémone alpina. Gentiana Clusii. Homogyne alpina. Polygala Chamaebuxus. Gentiana Kocliiana (flore aibo). Près des sapins, Saxifraga rotundifolia, Dentaria digitala, D. pinnata et leur hybride X /J. digenea. Il faut signaler la présence de Gentiana Kochiann depuis le type bleu foncé avec toute la gamme des métis intermédiaires jusqu'au blanc. Ce fait assez rare a déjà été signalé à cet endroit par M. Beauverd (cf. Bull. Soc. Bot. Genève vol. III : 237 [1911]) dans une note qui énumère encore d'autres plantes intéres- santes de cette région, mais que nous n'avons pas récoltées. ha partie supérieure de cette charmante prairie est limitée par un petit bois de mélèzes — ici encore plantés par l'homme. — Nous le traversons rapidement et débouchons dans les prairies entourant Montferront. 222 lîULLETIN I»l'. I.A SOCIKTK liOTAMnlK HK flKNÈVE (31) Après un coup d'œil très superficiel sur cette formation, nous décidons, vu les conditions atmosphériques peu favorables, de ne pas gagner le Signal. Alors i-ommença sur Magland la descente vertigineuse et copieusement arrosée. C'est ainsi que prit fin cette herborisation écourtée à regret. Néanmoins, les résultats fournissent un parallèle intéressant avec l'herborisa- tion officielle de l'année dernière, à la même époque, au-dessus de Sallanches (Cf. Hull. Soc. bot. III ; 236); les mêmes constatations intéressantes suivantes y avaient été faites : 1» Espèces subalpines telles que Primula farinosa descendues dans la vallée de l'Arve près Magland (environ 500 m.) 2o Espèces stibaipines très abondantes telles qne Ranunctdus geraniifolius, Hattsia alpina, Genliana Clusii, G. Kochiana, Bisculella lœvigata, Soldanella (dpina, Anémone alpina, Homogyne alpina, descendant jusqu'à 800 m. environ. 3" Les métis de G. Kochiana k ileurs bleues et blanches présentent un fait qui mérite d'être signalé spécialement. Pour compléter ce rapport, signalons encore les formations suivantes qui ont été notées en route : I« Marais occupant le fond de la vallée de l'Arve. 2» Paginait sur la rive droite de l'Arve et s'appuyanl contre les rochers du massif du « Plate». 3» Abiélinaie sur la rive gauche de l'Arve formant les derniers contreforts du Mont-Méry. Contrairement à ce que nous avions observé au-de.ssus de Blanche- ville l'année dernière, le buis ici est très peu développé. 't" Prairies subalpines au-dessous et à Montferront, déjà caractérisées. Srn IJ-: IJIiMOKIMIISMK SK.XIKL des AIUCOHLNKKS. — Au iK.iii (le M""' A. Breslauer, i\n\ vieiii (reiilrepivndre .i riiislitiil bolanique tir riliiiversitV' iiin' série de i(>cherclies inétliofliqiies relatives à riiitliieiie»' (les divers lacleiirs siii' le diniorphisme sexuel des Mucori- uées, M. le Professeur Chodat expose, en les aceoinpaguanl de nom- breux dessins, les résultais de ces nouvelles études qui aboutissent entre autres aux (■(•nstatations sidvautes : I" Les filaments aériens des .Mucorinées entraul seuls en conjugaison, il > a lieu de douter qn'il puisse s'elTectuer ime attraction amphitactique de nature cbimique à travers le unlieu atmospliéritpie; 2" par conséquerd, selon les observa- lions de M IJreslauer, le clianipignon n'est sollicité au début de sa croissance [>ar aucune force .•lltra(•ti^e vers le sexe opposé : les fila- ments, dans celte régiou, se l'annfiaid et s'accroissant d'une manière désordonut'c dans toides les directions. Ton doit adtuettre ((iTil n'y a aucune .sorte de lactisme à dislance. Ces recherches coidiinieid celles de M. le D' Lendnei- aboutissant à coiistaler rattoucheiueid des tilaments a\anl la foi'malion des proga- mèles : il s'agirait aloi's d'une S(jrte de haplomorpliose, phénomène eompai-able à celui de la production de disques sur les vrilles û'Ampe- lopsis lors(pie ces dernières oïd louché une surface rugueuse. — Dans un(.' seconde série d'essais visant à constater si une .Mucorinée du sexe .\ séci'èh', dans le milieu, des sul)stances capables d'entravei' ou d'accé- lérei' la croissance du sexe 15, M""' Breslauer a obtemi d'intéi'essants résultais (pii sont exposés plus en détail dans le Mémoire illustré, page 22H. LL f'on:M/LLA liECÏA L. DANS LA FLOUE (;ENEV0ISE. — Au nom de Madame Edouard Naville, i\\\\ l'ail exprimer ses regrets de ne (:i2) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE 1912 223 |)()ii\oir assister à la séance, le secrétaire présente nn bel échantillon (le l'oieiitiltd recta L. récollé en pleine floraison le 10 juin 1912 à .Malai^ny près ("lenthod (canton de Genève) où cette plante, isolée dans un pré, pnispèie en très lorle toiilfe à plusieurs tiges, de date évidem- ment ancienne. — 11 s'agit là d'une espèce méridionale rare pour la flore suisse, non recensée jusqu'alors pour le territoire genevois, où elle n'est probablement que subspontanée. DONS A L'INSTITUT BOTANIQUE. — En vertu de l'accord qui met les membres de la Société au bénéfice de la consultation de la biblio- lliè(iae de l'Institut botanique, M. le Professeur Chodat a le plaisir d'annoncer la réception d'un don de livres, dont la valeur peut être estimée à plus de 7000 f»., dû à la générosité de M. William Barbey et pi-ovenant de sa bibliothèque particulière pour autant que ces ouvrages ne sont pas déjà rejjrésentés dans la bibliothè((ue de l'Institut bota- ni(pie; M. Chodat tient à remercier publiquement le généreux donateur pour cette nouvelle nianjue (rintèrét aux choses de l'enseignement liolanique supérieur. l'ar cette même occasion. M. Chodat remercie également M. B. Heber, rarchéologue bien connu, ({ui vient de donner à l'Institut l)Otanique l'herbier qu'il a composé pendant sa carrière déjà si bien remplie et dans iecpiel sont comprises des collections d'Ehrart, d'Usteri, de Feer et d'autres botanistes suisses : cette précieuse collection vient heureu- sement compléter la floiv helvétique dans le musée botanique de l'Université. DEUX OPhHYS DES ENVIRONS DE MENTHON {H'«^-SAVOIE). - l'ar l'intermédiaire du secrétaire, M. le Comte Antoine de Menthon fait présenter les Opliri/s splief/udes Miller var. virescens (Gren.) et 0. musciferu Huds. var. hombifem Bréb. ex Bchb., récoltés en abon- dance dès le commencement de mai entre Menthon et la Montagne de Veyrier; ces deux curieuses orchidées sont nouvelles pour la flore des Alpes d'Annecy, et la seconde, en particulier, est au nombre des plantes rares de la flore de France. Après les souhaits présidentiels pour les vacances du prochain été, rendez-vous est donné pour le mois d'octobre; séance levée à 10 h.; treize membres présents : MM. Viret, Guinet, Beauverd; Bou- bier, Chodat, Guyot, Hassler, Langlait, Lenglet, Mégevand, M"« Rayss, MM. Sartorius et Vulliéty. Le secrétaire-rcdacleuv G. Beauverd. 224 COMPLÉMENT A L'ÉTUDE DE LA FLORE DE TARENTAlSE Plantes des colonies xérothermiques et thermo-silvatiques DR LA VALLÉE SUPÉUIEURL DE L'ISÈBE RÉCOLTÉES PAR LE Uai-«>n Llu^^. l>EKi:ii^U l>b: LA KATUIH: Conflans peut tectorum. Ptychotis helerophylla. /'oa compressa. Echinospcrmum Lappula. Melicii ciliata. Odoitliies Iulea. Slipa capillafa. Asperula longiflora. >■> peiiiiata. Achillea nabi/is. /'a parer Argcmoiw. Chondrilla juucca. ») roUinutn. Tragopor/on majus. (Àdatca arborescens. Lactuca viminea. b) Fnvirons de Bozel Hromus sqiiarrosas. « /ec toril m. Hcniiurin incana. Polycnemum majus. Sojxntaria ocymoides. Adonis (cstiralis. [lu nias erncago. (Uimclina saliva. AsI rayai us Cicer. Géranium sanguineum. Viola se pin col a. Cala mi ni lia mollis Joid. Teucrium chamicpithys. Odontites lanceolata. Asperula arvensis. Podospermum lacinialum . Lactuca perennis. Sin- la rive gauche du Doron, les Viola arenaria et V. collina rernon-- tenl également jusqu'au bois de Chevelu, près Bozel ; il existe en outre quelques taches xérothermiques aux gorges de Chanipagny (Ononis rotundifolia, etc. y, au Fornet près Val-d'Isère (Sisymbrium ausiriacum,. etc. y et à l'ralognan près de réglise. ' station peu abondante el limitée, mais persiste depuis ISio, époque où je l'ai observée dans une haie et aux hords de la route autour du Cellier Jacquier, entre Melphe et la maison dite de l'aveugle. Non loin de là, Pngel indique le Triyonelia iitonxpeUacd que je n'ai pu retrouver 2 Ces deux espèces au bord du chemin, en face de Téglise de la Perrière. 228 A propos du dimorphisme sexuel des Mucorinées PAR Mm» Alice BKESLAUER (CoiumuuKjué en séance du 10 juin 1912). La possibilité de rajeunissement karyugainique étiez les champignons a été contestée pendant longtemps par les botanistes. Plus tard on admit bien l'acte sexuel, mais on ne lui attribua qu'un rôle accessoire, le considérant souvent connue superflu, car les divers points du même thalle ou des anastomoses des individus différents amènent un mélange aussi efficace que cela à lieu dans la fécondation croisée. C'est, entre autre, l'opinion de Wager^ qui malgré les preuves incontestables de l'union nucléaire chez '^Bosidiobolus et autres ne conclut pas logique- ment à la sexualité, mais y « voit» un acte physiologiquement équiva- lent. Des doutes et des hésitations analogues se trouvent aussi à plu- sieurs reprises dans les travaux de Rosen^. Les conséquences logiques des observations di^ Wager et de fiosen furent bientôt tirées par leurs successeurs, et la théorie de la possibilité de reproduction sexuelle à côté de celle par les sporanges devient alors prépondérante, ce qui toutefois ne réussit pas à éliminer toutes les difficultés qui s'opposaient à une explication du phénomène en question. Admettant la sexualité comme un fait, il fallail enc(U'e trouver son origine. Brefeld, de Bary, van Tiegheni, Falck et d'autres essayèrent avec un effet plutôt négatif, et non sans arriver à des résultats contradictoires, de trouver une explication satisfaisante dans les conditions créées par le luilieu exté- rieur. De Bary ayant obtenu des zygospores en vases clos, attribua leur apparition au man(pie d'air; Bainier en voyait la cause dans une nutri- tion abondante; Klebs tira de ses recherches sur le Spovodinia (jrandis, Saproiegnid, Vauihena et autres la conclusion que ce sont les conditions de développement défavorables qui déterminent la formation des orga- nes de reprodu('tion sexués. Certains de ces auteurs ont déterminé les circonstances favorables à la formation de zygospores pour plusieurs espèces de Mucorinées. Mais c'est Blakeslee qui le premier eut l'idée d'attaquer le problème d'un autre côté en envisageant surtout l'organisation interne. Jl arriva ainsi à la conviction qu'il faut distinguer chez les Mucorinées deux 1 Wager : On llie présence of cenlrosptieres in Fiinî?!. Ann. of Bolamt, vol. Vill, 1894. p. '.m- ^ lloscn : Beilriige ziir Kennlniss der Pflanzenzelle, Gohn's Beitr. zur Biol. d. Pfinnz. m ai.k:k rri<:slaukh. dimohpuismk sexuel des mucorinees 22U types différents auxquels il donne les noms de «homothalliques» ou monoïque et « héterothalliques » ou dioïques. Les premiers (herma- phrodites), par exemple Spinellus fusiger, Zygorhynchus MœUeri, etc. sont capables de donner des zygospores à partir de fdaments issus d'une seule spore, les autres (mycélium unisexué), par exemple Pliycomyces nilens, Absidia gluuca, Àbsidia orchidis, etc. forment des zygospores par raccouplemènt de deux individus de sexes différents. Blakeslee a obtenu des individus neutres qui ne s'accouplent pas et ont perdu la pi-opriété de reproduction sexuelle. Il a même essayé d'arriver à l'hy- bridaliou entre différentes espèces, sans toute<"ois pouvoir atteindre son but d'une manière décisive. Les résultats de ces travaux ont récemment été soumis à une vive critique par Naniysdowski\ qui, au cours des recherches analogues sur la reproduction chez Wiiz^opus nigricans, arrive à la conclusion que ce processus est fortement influencé par le milieu de culture et l'état hygroscopique de l'air, dans ce sens que l'air sec favoriserait la forma- tion de sporanges qui ne se développent plus dans l'air humide et sont par contre remplacés par des zygospores. La saturation de l'air avec les vapeurs d'eau est susceptible d'une valeur- limite pour laquelle la for- mation des zygospores cesse. En réglant là saturation de l'air et en employant un milieu convenable, on peut obtenir à volonté des sporan- ges ou des zygospores. Ceci cependant n'enlève rien à la justesse de la théorie de Bla- kesle(> qui reste entière, car il faudrait, poui' la détruire, pouvoir ou changer le signe des espèces héterothalliques ou les rendre homothalliques. Avant tout il paraissait indispensable d'étudier systé- matiquement l'iidluence des fadeurs chiuiiques sur le dimoiphisme sexuel; d'autre |)art il était inqjorlant de chercher à établir d'une fa(:on définitive si l'acte sexuel des Mucorinees est causé par une sorte de tactisme. Sur Tinsligation de M. Chodat j'ai entrepris par consé- quent une séi'ie de recherches dont la description se trouve dans les lignes ci-dessous. Fig. 1. — a, Deux filaments en copulation. — b, Phénomène mi peu plus avancé. — c, Début du contact. — d, Début du con- tact. — e. Suite du phénomène. D'après la plupart des auteurs-, la foiination des cellules fécondées des .Mucorinees, appelées zygospores ou zygotes, est précédée de la for- 1 B. Namysdowski : Rhizopus nigricans et les coiiditians de la formation de Cfs zvi,'()sp()re.s. t.xlr. du Uni. de l'Àc. d. Se. de Cracovie. Juillet, 1906. 2 Van Tieghem, Praiill.. Beiziiiig, Slrassljurger, etc. 230 BULLKTIN DK LA SOClKTIi BOTANIQUE HE (IKNEVK l3) mation de faibles renflements proganiètes vers le sommet ou au soui- met de certains rameaux. Ces auteurs admettent en outre que la direc- tion des deux rameaux en question est convergente, c'est-à-dire (|ue primitivement éloignés, ces rameaux se rapprochent l'un de l'autre. Si cela était vraiment le cas, on devrait admettre ici une sorte de t?'opisuie entre les filauicnls. On sait en elïel que cetacci'oisseiucid de deux lîlamenls selon deux directions op- posées et conver- gentes a été a|)pelé par Blakeslee «zygo- tactisme^) el par Vuillemin- « amplii- tactisme ». Pour expérimen- tei-, il fallait opérer avec des vases per- mettant une ^ision suivie el directe des phénomènes succes- sifs. A ce point de vue, les cultui'es en vase de Pétri sont peu à reconnnander à cause de la grande épaisseur des couvercles et la grande profondeur du vase. Les cultures en chandire humide de Rauviei' ne donnent pas de bons résultats, car on ne parvieid p;is en général à la foi-malion des zygotes, la croissance normale de c(^s der- nières étant entravée par le manque d'air. .le me suis servie pour mes observations des vases de Pelri nuidiliés au point de permettre une étude facile au microscope. La plaque cons- tituant le couvercle était déprimée au centre en un disque (pii arrivait très près de la mince couche de gélatine dont on recouvre h^ fond du vase. Le double bord du vase |)ermettait de renqilir à moite d'ean le pourtour et le dispositif nnini de deux orifices fermés au coton, c(.' (pii assurei'ait la quantité d'air nécessaire au développement normal. .Vies obsei-vations ont été faites exclusivement sui" une espèce hétéi'olliMJIi- (pi(!, le Mucor hiemalh Wehmer. En ensemençant dans les vases en question d'une part des cli;inq)i- gnons de sexe -\-, d'autre part des champignons de sexe — , les lila- meids se développent régulièrement et ari'ivent en même tenq)s vers le nnlieii du vase où ils forment une large bande de zygospores, ainsi (pi'on le sait depuis les travaux de Blakeslee. En soumettant, depuis le cin(piièn](; jour, cette partie du vase à l'examen microscopique, j';ii pu obs(MTer le début du phénomène. Fig. 2. — o, Filanient.s aériens eu coplatuioii. — 6, id. — e, Deux stades d'âge différent. — «, e. f, Phénomène pins avancé. 1 Blakeslee : Zygosporc formation a Sexual process, Science NS Vol. XIX N" 492, p. 864-6, 1904. - Proi/ressus Rei bolanicœ, 1908. p. 21 : Les bases actuelles de la systt'inatique en Mycologie. .(4) Al. ICI'; i;i!Ksi.\ri:i;. dimoi'.i'Iiismk skmki, dks .mi(;(»i'.ii\'KI<:s i;^>i Les l'ésullfils (le ces ubsei'Natioiis soiil les suivants : 1. Ce sont exciuHivemevI lea /ilat/ients aeric/is (|iii entrent en con- jugaison. Il y a donc lieu de douter qu'à travers ce niili(Mi — l'air — il puisse s'effectuer inie attraction ainpliitacti(iue de nainre chinnque. 2. En conséquence et selon mes observations, le cliaiU|)ignou n'est sollicité au début de sa croissance par aucune force attractive vers le sexe opposé, c'est-à-dire (fu'il n'y a aucune sorte de tactisine à dis- tance. VjU etfet, les lilauients dans cette région se ramifient et s'acrois- sent d'un manièi'e désordonnée dans toutes les directions. Les reiillenienls ne se [U'oduisent qu'au contact des rameaux pn^ga- niètes copulaleni-s, arrivés occasionellemeid à se rencontrer. Le contact est tout à fait accidentel, et ce n'est qu'à partir du moment ou ils se sont croisés, (pi'au point de contact l'on voit a|)paraiti"e des deux côtés un rentlement; cliacun s'allongeant. Il > a écartement des tilaments au fureta mesure que le pliénomène s'accentue; ces lilainents se rencon- tr(Mit ordinaii'<'nient par leurs extrémités amincies, mais le con- tact ne paraît efticace qu'à une certaine dis- tance du sonunet. Il est à not<'r (pie plusieurs lois j'ai ren- contré les zygospores en formation entou- rées de fulcres qu'on considère comme ca- ractéristiques pour tous les Absidia. Ces fulcres ne soid pas aussi nond)reux ni aussi allongés ipie cliez le genre Mmidia. (^es reclierclies con- lirnient donc cfllcs (pu- M. le D' Leudner a faites, sui" le conseil de M. Chodat, et qui alioutisseiit à consta- ter l'attoucliementdes lilameiits avaid la for- mation des progamé- tes. Il s'agit donc ici d'une espèce s deux expériences sont exécutées parallèlement comme auparavant, l'une avec le ferment vivant, l'autre avec le ferment tué. Les chiffres obtenus en titrant par la li(pieur de Fehling sont : ^ J'altribiift les dilTénMices (|ui existent entre les résultats de M"e Korpat- chewska ol les miens an fait qu'elle travaillait sur des quantités très petites. '(10) ALICE BRESLAUER. DIMORPHISME SEXUEL DES ML'CORINÉES 237 Sexe A. Avec fcrmciil rlranl. Avec ferment tué. 40,7 de la sol. du saccharose. 80,9 de la sol. du saccharose, pour 10 ce. de la li(|ueur de Fehling. Sexe B. Aucune réduction. Ces dernières expériences parlent d'une nianièi'e certaine en faveur d'hétérogamie cliiniique. Celle hétérogamie peut être masquée ou mise en évidence par ties conditions extérieui'es appropriées. La plus ou moins grande vigueur est liée au chimisme du champignon, c'est-à- dire à ses affinilées sexuelles. Dans toutes les expériences faites avec des hydrates de cai'hone, la facilité d'ahsorbtion était plus grande })our Mucor hicmalia (-J-) que pour Miicor In'enialls ( — ). Ces dilférences s'at- témient sur le Kaulin peptoiiisé, où le résultat de la récolte des deux races est sensiblement le même. Genève, Juin tU12, Institut botanique de l'Université. BIBLIOGRAPHIE 'G. Bainier. Nouvelles observations sur les Zygosp. des Mucor. Ann. d. Se. Nai. But. 1889. 1. A. DE Bary et Woronin. Beitriige zur Morphologie u. Plîysiologie (1er Pilze. Fraiikfiirt. 18(34-1870. 2. Hrefklu. Lîher kopiilierende Pilze. Sitzb. d. G. Geslft Berlin. 3. Bi.AKESi EE, Zvgospore formation a sexual process. Science NS, V, XIX N 492, p 864-6 1904. 4. lÎLAKESi.EE, A. F. Zygospore germination in Ihe Mucorinae. Ann. Mycol. vol. IV. I. 1906. 5. Bi.AKESLEE, A. F. Heterotliallisni in bread mould Rhizopus ni(incnn>i. Bot. Gazelle, 1907 6. Dap^heard. Théorie de la .sexualité, le Botanisle. 6me série, p. 289. 7. Dangeaiu). La reproduclion sexuelle des champignons, le Bolamsle, 4me série. 8. Dangearij et M. Léger. La reproduction sexuelle des Mucorinées. Comptes rendm de l'Acad. d. Se. de Pari.t, 1894. 9. Falck. Rich. Die Bedingungen der liedeutung der Zygotenbildung bei Sporo- dinia grandis. Colins Beilr. zur Biologie der Pflanzen B, VIII 1901. 10. Ki.KBs. Die Hedingungen der Forlpllanzung bei einigen Algen et Pilzen, lena, 1896. il. Klebs, g Zur Physiologie der Forlpllanzung einiger Pilzen, I Sporodinia grandis. Jnhrh. f. ivis.iensch. Bolnnik Bd. iiS, HL 1898. 12. KoRPATCHKWsKA, .1. Sur le dimorphisine physiologique de quelques Mucori- nées hétér(>lhalli(|ues. Exlr. du Bull, de la Soc. Botan. de Genève, N. 6, Vol. L 1909. Ll. Lendnkr, a. Thèse Ann. des Se. nul., 6i"e série, l. III. 1, 1897. 14. Le.xo.ner. A. Les Mucorinées de la Suisse, Maléri(iu.x pour la flore crypto- ganiique suisse, \o\. lit. Fa.sc. L L"j. Lend.\er, .\. Ob.servalions sur les zygospores des Mucorinées. Extr. du Bull, de la Soc. Bol. de Genève, Vol. IL 1910. 16. M. Léger el A. Dangeard. La reproduction sexuelle des Mucorinées. Cotnple rend, de l'Ac. des Se. de Pa)-is, 1894. 17. Namysdo-wski b. Bliizi'pus nigricans et les conditions de la formation de ses zygospores, Juillet 1906. Ext. du Bull, de l'Ac. de Se de Cracovie. 2:w SUH mim SCKOPHULAKIACÉKS UE LA FLORE DE L' I N D O-GH I N E l'AK G. ieo\ATi lui 1908, je décrivais dans le liiillelin de la Société Iw/oiiitinc (te France,. page 514, uiie piaule récoltée dans les plaines sablonneuses de Ti-Tinh (Cochinchine) par le U' Tliorel, et je la nommais Vandeliia capitata, (]ette plante se distingue de toutes les espèces coiuuu's du genre Vandeliia par son inilorescence en capitules et par les lilets de ses éta- niines les plus longues non appendiculés. Le premier de ces cai-actères n'a, sans doute, (pTune importance relative, la forme de rinllorescence étant très variable. Il n'eu est pas de même du sec(md, car si les appendices des lilets slanùnaux varient considérablement comme forme et longueur relative, iisne manquent jamais complètement dans legenre. .raii-eçu, cette année, du Muséum de Paris, im assez grand nombre (récliantillons de la même plante, lîécoités par Pierre dans les monts Dinli, près Baria (Cocbincbine méridionale), ils portent le nom de l)rl])!ia Cocliiii chine unis Pierre, .le me lallie bien volontiers à Popinion de Pieri'e en ce tiui concerne la classiticalion de notre plante dans un genre spécial; et comme le nom donné par Pierre n'a pas été publié, mon ViDulellia capi/ala deviendra le Pelpi/a capitata (Bonati) Bonati coud). no\. = Vandellid copitala Bonati (t908) — Delpi/a cochinchi- netisi.s (Pierre) mss. in sclied (ined.). .If donne ci-dessous la description du genre Delp>a, qui ne contieid jus(praiors que Pespèce dont il vient d'être parlé et dont j'ai donné la description complète en 1908; j'ajoute la diagnose d'uiu' espèce nou- velle du ifenre Vaiidcllia. (iKNis DELPY Pierre (ined.) Species amnia', lierbacea', ei'eclie, par\a', ramosie. Folia opposita, linearia, intégra. Intlorescentia in capilulis multitloris; bractere sessiles, e\teri(»res foliacea', iideriores basi lata*, sununo plus minusve al)rupte allenual;e vel contracta'. Flores plus minusve numerosi, interiores sa'pc abortivi. ('alyx us([ue ad basin tissus in 5 lobis .'cqualibus, mem- branaceis perlucidis. Tubus corolUe ebtngatus, ad basin paulo iidlatus. [.indius Itilabiatus, labio siqxM'iore ei'ecto, bilido, iidêriore patulo, Iriliibato. Stauuna i, inœqualia, tilameiUis liaud appendicidatis, anthe- ris (luobus loculamentis fertilibus, ;equalibus, divergentibus, solis, conniv(;nlibus in stamiuibiis longioribiis. Stylus elongatus, stigmate clavato, llsso in "1 lamellis parallcloneis. Capsula globosa, seplicida.. Sennna undtissima, parva, ovata. ■(2) (i. liONATI. SCROPHULARIACÉKS l)K l.'l.MHt-ClIliNK -239 DELPYA CAPITATA Bonati; = Vandellia cupUata Bonati, in Bull. Soc hot. France vol. LV : 514 (1908). — Prototype du genre DELPVA Pierre. incVlit. — Des.sin de feu le D'^ L. Pierre. Se distingue aisément du genre Vandeliiu et des antres genres \oi- sins par son inflorescence en capitules; son calice fendu jusqu'à la base; parle tube de sa corolle allongé; ses quatre étaniines fertiles, les plus longues ayant des filets non appendiculés. Habit. : Cocliincliine. 240 lU-l.LETlN DE LA SOCIÉTÉ JJOTAMQUE DE GENÈVE (3^ VAN DE LU A SAGINIFORMIS Bonati Uadix fihi'osa. Caulis 5-20 cm. longus, erectus vel répons, basi glaber ac cylindricus, siimmo plus niinusve pilosus ac tetrangularis, e^ bas! ramosissimus; ramis tlexuosis, oppositis, patnlis, inlerioribus sgepe radicanlibus, generaliter simplicibus, raiileni aequantibus vel superantibiis. Kolia pingiiia, sessilia, senii-amplexicaiilia, linearia velsubfiliformia, 5-14 niin. longa, V^ ^^^ V- 'ii"^- '^^ta, carenata ac niiicronata; superiora ac bracteœ basi dilatatœ ac pilis longis, paiicis, rigidis, ciUatse. Flores axillares, solitarii, parvissimi (3-4 mm.), longe pednnculali; pe(Uuicidis liliformibus, 12-20 nmi. longis, tetrangularibiis et summo paiilo dilalatis, erectis, deinde patulis vel reflexis. Calyx ad antbesiii inrnndibuJit'ornns, post ea globosiis, circiter 2 mm. longus, basi glaber summo plus minusve liirtus, usque ad tertium superiorem fissus in 5 lobis vix inccqualibus, lanceolato-acutis. Corolla liilabiata; tubo calycem arquante ac basi inlus villoso, abrupte reclangulatim curvato ab ore calycis; labio inferiore patulo, tubum arquante, profunde trilo- bato; lobis suba?qualil)us, concavis, ovato-obtusis, glabris; labio supe- riore paulo breviore, bilklo, lobulis lanceolato-acutis, ascendentibus. Staminorum longioruin lilamenta addila appendice filifornd illa sequante, exserta et antberis conniventibus; fdamenta bi'eviorum ^/2-\ mm. longa, antheris ovalis, summo attenuatis. Stylus flexuosus; stigmate clavato. Capsula glabra, globosa, calycem vix superans. Semina ovata, tuberculosa. Habit. : in sabulosis prov, Baria (Cocbincbine), Decemb. 1865»- (Pierre). •«f BULLETIN IJE LA Public sous la direction de l.oiii*« VIRET, D'" es sciences. Président de la Société. Chaque collaborateur est responsable de ses travaux. Les aboiinementH (SUISSE : 10 fr. — UiNION POSTAF.E : 12 fr. 50) sont perçus cliez M. Viret, 77, Une Jt^an-Jaquel. Genève. 2me .SÉUIE, Volume IV, iNo 7. GENEVE, 31 Octobre 1912. SOMMA I RE : Compte rendu de la séance du 14 octobre 1912 : AD'aires administra- tives, p. "M. — l'aul Sartorius : 15a|»port sur I herborisation du 16 juin l'.Mâ aux tourbières île Somnians (Hi^-Savoie), p 242. — Cli.- Ed. Martin : Notes mycolugiques. [). 244. — Eug Penard : Oiiservalions sur quelques Diainmées de la l'ointe-à-la-liise (lac de Genève), p. 24o — H. Chodat : Lichens épiphylles sur les huis de la forêt de (Joudrée, p. 2'i(). — II. RoMiEux : lleuianiues sur les fruits du Torreya, p. 246. — H. RoMiEi'x : A prupos de la flornie de la Ooix-Jean Jacques (.Ain), p. 246. — L. Bamazio : Un nouveau dissia brésilien, p. 247. — (î. Beacverd : Nouvelles contributions à la llore du bassin du lUiône, p 247. Euji. Penard : l'h'Mioinène de pseudo-conjugaison observé chez quelques Diatométjs lacustres, |t. 248. L. Damazio : Un nouveau Cassia de l'Itaculumi, Brésil (avec une vignette), p. 2.'mI G. Beauverd : Jean-Marie-Guslave-IIenri de Boissieu (1871 f 11)12), notice ui'crologique, p. 2.i2. G. BoNATi : Le Genre Pierranlhus substitué au genre Delpija Pierre ex Honali non hndl.. p. 2o4. M"e Wanda Daszewska : Etude sur la désagrégation de la cellulose dans la terre de bruyère et la tourbe (avec vignettes), p. 2oo. GOMPTP] RENDU îfioO"!-' Môaiici'. — Ijiindi 1 dl <»ct<»bre 1 !M S. — Ouverte à 8 h. ^l'i, dans la salle de la bibliotliètfiie de rinstilut de botanique. Université, sous la présidence de M. le D'' Louis Viret, président. M. le Pi-ésident a le triste devoir de confirmer la nouvelle de la mort de notre confrère M. le Comte Henri de Boissieu, décédé accidentelle- ment à rage de 4t ans au cours d'une herborisation à Tenay (Ain), le 2;} mai 1^12; il invite rassemblée à se lever en signe de deuil et prie le secrétaire de rédiger, pour leur publication dans le Bullelin, quel- ques notes retra(;ant la carrière botanique du regretté défunt. Le compte-rendu de la séance du 18 mai est adopté après rectifica- tion relative aux 5 lignes qui font suite au compte-rendu de M. Vulliéty BLij>:Tiis DU. LA SOCIÉTÉ HoT.ANKjUK DK cKNÉvK, N" 7, publié le 30 uov. 1912. 18 242 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE I»E GENÈVE (34) sur riicrborisatioii à la Croix Jeaii-Jacques (p. 163) ; ces lignes, dues au secrétaire-rédacteur et étrangères au rapport ufticiel, attribuent à toi"t la présence des Erythrmiium et Pseudo-Narcissm aux formations de la buxaie : c'est aux prairies subalpines et même cà la sapinière qu'il faut rattacher ces deux plantes ; en outre, l'attitude maximale atteinte par les excursionnistes doit être évaluée à 1.200 m. environ (voir plus loin, page 246). - Pour des raisons de force majeure, l'adoption du procès- verbal de la séance du 10 juin est remise au lundi 11 novembre. La candidature de M. Maurice Moreillon, inspecteur forestier, pré- sentée par MM. William Barbey et G. Beauverd, est acceptée par le vote réglementaire. Publications déposées sur le bui-eau : DON D'AUTEUR (reçu avec reconnaissance) : Moreillon M. « Contri- Imlion à l'étude du foudioiemeni des arhre.s » (Lausanne 1912). — ALLEMAGNE : ZeiLschrifl fur Gdrlngsp/iijsiologle, vol. I, N» 1 (Berlin 1912); BELGIOUE: liulktin de lu Société royale botanique de Belgique, vol. XLVin, fàsc. 2, 3et4 (Bruxelles 1911-1912) ; ETATS-UNIS: The Hryologisl, vol. XV, N" 5 (New -York, sept. 1912); ITALIE : Bulletin du Bureau de remeignements et des maladies des plantes, année III, N'' 5 (Institut international d'Agriculture, Rome, mai 1912) ; liollitino del H. Orlo botanico et giardino coloniale di l'alei'ino, aniio X, fasc. 4 (Païenne, oct.-déc. 1911) ; SUISSE : Journal de la Société d'horticulture de Genèwy, ^û" année, fasc. 7, 8, 9 et 10 (Genève juillet-octobre 1912). HEKBORISATION AUX TOURBIÈRES DE SOMMANS (H'^-SAVOIE). — Conformément au progranmie, cette course ofticielle s'effectua le 16 juin 1912 sous la conduite de M. Paul Sartorius. Le temps mena- d'Aid qui a caractérisé l'été de 1912 réduisit le nondjic des participants à la portion congrue de trois (MM. Guyot, Larderaz, et le rapporteur) ; mais malgré les'pronostics défavoral^les, tous eurent lieu de se louer de leurs efforts persévérants. — Nous extrayons du rapport de M. Sartorius, inséré in extenso dans le cahier des procès- verbaux, les passages suivants : « ... Ainsi, sûrs du beau temps, nous gravissons le sentier de la Touvière, tra- versant de plantureuses prairies prèles à élre faucliées et où se des.>poidta'è rlmwnoides abritant des Ufihrys viuscilera et arachniles, avec ArclosLufthijIos Urvn Ursi. Un petit torrent a charrié sur ses lierges quelques pieds de himula farinosa en une -^talion abysalle intéressante (800 m.) Engagés dans ce charmant et frais vallon, nous traversons le ruisseau sur un pont ruslicpie pour arriver à la Touvière (850 m.), puis aux qiiel(|ues maisons des Clos. liH vallée se resserre toujours davantage et abrite une splendide forél où domine Fu(jus siivalica. Nous y trouvon.> aussi aux bords du chemin : Anémone kepalica. Gennla sngillalis. Erinns «//)/»(MS. Sanicnla Eurojiœa. Ptenx aqnibna. Cenlaurea vionlana. Plalanlhein biioliu. Wutniuus alpinii. Geplialunthern grandiflorn. Sapouaria ocyntnitlex. (36) COMPTE RENDU DES SÉANCES RE 1912 243 Sur les derniers conlret'orts du Crêt-Hôti, nous al)ordons un site rocailleux appelé Les Egiax — ce qui sigmlie en patois de la contrée «les jjradins». — En elîet nous gravissons ces rochers |)ar des marches taillées dans le calcaire. Au bas de ces rochers, un terrain assez mouvant héberge quelques bonnes plantes : Paradisia Lilxistrttrn. Axplenium Hallen. Arnbis alpina var. pjiratindahx. Glohuidna cordifolia. Laseipilium Siler. HfUnntliemutii canuni. Laserpilium latifollum. Tfucrium vionlanum. Saxifraga Aizoon. Ces masses rocheuses, qui fermput en quelque sorte le fond de cette vallée en cirque, sont citées pour abriter le fameux et majestueux Lilium r.rocetim. Mais nos recherches dirigées en tous sens furent sans résultats. Probablement que c'était encore trop tôt malgré l'avancement de l'année Passablement déçus d'avoir manqué celte jnlje Liliacée qui devait consti- tuer la plante de résistance de celle journée, nous franchissons le charmant petit pont du Scex. suspendu sur des parois rocheuses toutes [liquéesde P/ nunln auri- cula aux corolles d'or fin En outre, nous y constatons la présence des Valnimia tripleris et Lonicera oipigeun Sitôt le pont passé, changement complet de décor : la sylve humide d'Ahies excelsa fait contraste avec les rochers grillés à Ldium croceutn. Dans les anfractuosités des rochers du sous bois se cachent Viola bifloya, puis tinnnnculiis ncinorosus et une plante rare pour la flore de Savoie, i'Aposerh fœtida, qui d'ailleurs en Suisse n'offre guère de stations que dans la partie occi- dentale des Alpes. Chemin faisant nous notons encore : Alrhfmilla alpinn. Chiyxosplenùim ulternifoUum. Bellidiaslrinn Michelif. Sax Irnfjn rolundifolia. Aspidium Lonchilis. Cette forêt encercle presque entièrement la tourbière de Sommans (1400 m.) où nous débouchons en notant la présence des Solda nella alpina et Crocus venais La tourbière évoque chez qui la contemple quelque chose de triste, de lugubre même, caractère que nous avims toujours retrouvé dans les tourbières du Jura. La végétation rabougrie, aux teintns monotones, contribue sûrement à lui imjtrimer son cachet de relique glaciaire. Dans une zone herbeuse très courte qui encercle toute la tourbière — zone que nous avons retrouvée dans beaucoup de tourbières du Jura — abondaient : Primuln farinoan. _ Carex glnucfi. Meinjnnlhes trifulmtn. ' Carex puUcaris. Dans la tourbière propremenl dite : Homogyne alpina. Viola paluslris. Calliiiia vulyaris. Vaccniiiim myrtillus. Androiiieila polifolia. Vacciiiium Vilis Idœa . Si-irpus cœspitosus. Hamincu/us alncslris. Pnins wontana. Piiiginculn vtilgans. Valeriana dioica. Piuiiuicuhi alpina. .Sa/v.r repens. Plaulago alpina Sphagnutn sp. nonnul. Nous étions occupés à déterminer quelques matériaux récollés, lorsque nous entendons des appels provenant de la forêt d'où nous venions de déboucher : c'était M. Larderaz qui. repentant, s'était mis en route depuis Genève le malin même. 244- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (37) Ainsi angmenlée, noire petite colonne arrive aux chalels de Sommans (1443 m.) qui sont absolument noyés dans les chan)[)s blancs de RnniincHlus aconilifoUus. l)e lautre côté, vers la forêt, nous découvrons de superbes loutres de Viola ealitiiiiln. Munis de vagues indications, nous nous dirigeons vers le Haut-Fleuri (1942 m.). Après une forle grimpée ilans une forêt encondirée d'arbres abattus, nous notons encore l'olyt/aln CkniiKPbiixiis et Globiihirin iiudicaiiUs, et faisons une halte pour calmer les estomacs qui, aiguisés par l'air pur et toniiiue, crient famine. Ainsi réconfortés, nous atteignons un couloir neigeux, très rapide, et arrivons dans la zone limitrophe de la végétation arbuslive marquée par des aulnes verts. Près de la neige fondante tleurissenl abondamment les SiihlanfHa alpina. Privnila aw/cula. Aneiiioue ulpina. Barlsia alpina. Crocus vernus. et par place quelques petites traînées blanches d'un Myxomycète du genre Chon- diuuderiiia. Nous remanjuons aussi les bourgeons vigoureux du Rhododendron ferruffinevm. Après une montée assez rapide, nous arrivons sur l'arête séparant la Pointe du Velar (1981 m.) de celle du Haut- Fleuri. Un coup-iie silvaliqueà Fniin& xiilvnlirn. La Toiivière (600 fi 1000 m ). ;to Zone du sapin : Scex, Les MoU'Iles avec formation spéciale : la tourbière de Sommans (14.")() m.). 4o Zone subalpine : llaut-Pleuri (1942 m.). » INOÏES MYCOLOGIQUES. — Durant l'année courante, M. le Prof. Gh.-Ed. Martin a continué l'exploration inycologique des environs de Genève et de diverses contrées du canton du Vaud. Au point de vue des unités de notre flore niycologique, il a eu le plaisir de rencontrer plusieurs espèces rares qui lui avaient échappé jusqu'alors et même, à Riclielien, un Myxomycète nouveau pour la flore suisse (le Chondrio- (38) COMPTE HKNDU DES SÉANCES DE 1912 245 derma Trevelyani Kost). Bien que les espèces communes aient été d'une précocité exceptionnelle, leur développement s'est subitement arrêté avec les bises froides du commencement de septembre, si bien qu'une herborisation mycologique entreprise dans nos environs comme la Société botanique avait coutume de le faire à pareille épo((ue, serait vouée à un insuccès certain. — Après avoir fait ressortir la très remarquable richesse de la flore mycologique de .lorat aux environs de Lausanne, et signalé plusieurs champignons rares rencontrés pour la première fois, entre autres, dans les bois de Richelieu près Versoix (Genève), les Cov- linarivs clotior, PsaUiota hematosperma (sur une souche), Humana Chateri ; dans le Jorat, Cordyceps ophioglossoides parasite sur un Ela- p/iomyces, Collyhia maculala, Tricholoma bufonium, Coryne urnali,s;im Chalet-à-(lobet, une forme cespiteuse et connée de Clhocybe dealbala rappelant beaucoup Clitocybe Augeana des meules de champignonniè- res; dans le Jura, entre Vallorbe et Longeville, la vai-. ampUnsima de Pezdza cchinospom, et l'espèce elle-même aux Voirons et dans le Jura gessien, espèce et variété ne figurant ni dans les /Jiscumycètes de Gillet ni dans VEuchiridion fungorum de Quélet; dans le Jura sur Thoiry : Pyronema omphalodia; aux rochers de Léchaux, vers 1200 m. : Olidea aurimla; entre Gland et Bursinel : Amanitarciieula, etc. — M. Martin fait circuler un beau choix d'aquarelles accompagnées de dessins analyti- ques exécutés, avec une habileté supérieure^ au fur et à mesure des récoltes. A la suite de cette communication, M. Penard, récemment revenu de Russie, observe que dans ce dernier pays les herborisalions mycolo- giques n'ont également donné que de très pauvres résultats, mais cela pour nue cause vraisemblablement opposée à celle que M. Martin signale pour nos contrées, puisqu'en Russie, l'été de 1912 fut excep- tionnellement sec et chaud. — M. le Professeur Chodat, à l'appui de l'une des observations de M. Martin, présente une préparation dans l'alcool de Cordyceps ophioglossoides sur un Elaphomyces : M. Martin, au moment de la récolte, prenant le champignon poui* Mitrula viridis (Pers.) Karsten, l'écolté auparavant dans la même région, n'avait pas recherché VElapliomices. OBSERVATIONS SUR QUELQUES DIATOMÉES LACUSTRES. - Au cours de différentes recherches dans les parages de la Pointe-à-la- Bise (lac de Genève), M. le D' Eugène Penard a observé à plusieurs reprises que certaines Diatomées allongées, appartenant notamment aux genres Navicula et Cymalopleura, se soudent l'une à l'autre par leurs extrémités, simulant ainsi une véritable conjugaison dont il détaille les différents aspect par des dessins à la planche noire. Un examen attentif a toutefois conduit M. Penard à renoncer à la supposi- tion d'un acte physiologique pour expliquer ce phénomène, et donne à l'appui de cette conclusion diverses raison qui sont développées dans le mémoire spécial de la page 248. M. Viret observe qu'un phénomène analogue est constant chez cer- taines Desmidiacées telles que les Closlerimn, qui se fixent par la pointe en plusieurs étages ; en reconnaissant ce fait, M. Penard estime que l'analogie n'est qu'apparente et que les deux cas, à son sens, ne sauraient être identifiés. !â^6 HliLLETIN l)K LA SOCIÉTÉ BOTAPs'lQUK DE (iENÉVE (89,) LICHENS ÉPIPHYLLES SL'H LES BUIS DE LA EOKÈT DE COD- ORÉE (LAC Lc.MAN). — S'il est vrai que dans notre flore les Lichens épiphylles sont très rares et n'ont a:uëye été observés que sur les buis du Juï-a français et des environs de Paris, ces végétaux, de même, n'ont été rencontrés qu'une seule fois sur les feuilles de buis au Caucase; toute- fois leurs aflinités épipliylles sont l'une des caractéristiques du climat Iropical. Au cours d'une herborisation aux ])ois de Coudrée (bords du lac de Genève, H '«^-Savoie), M. le Professeur Chodat a eu la surprise de trouver, sur les feuilles de Biiœus sempervirens qui constituent la merveilleuse haute futaie de cette station, non seulenieni les deux lichens signalés coumie les seuls cas exceptionnels de la flore lichénolo- gique épiphylle d'Europe, mais encore un représentant du genre Siri- l/ula (|ui jusqu'à présent ne ligurait que dans les flores exotiques tropi- cales. L'espèce n'a pas encore été identiflée avec un type connu, el a reçu provisoirement le nom de Strif/nlo Huai; les recherches qui s»- |)Oursuivent à son sujet seront consignées dans un mémoire spécial à " publii^r prochainement. IlEiMAKUUES SUR LES ERI ITS 1)1 TiUiHEYÀ.— En présentant inie belle série de iVuits mûrs de Toireya inicifera prov(Miant de son parc, M. H. Romieux fait observer que l'arbre qui les a produits étant à sa connaissance l'unique exenqjlaire connu des campagnes avoisi- nantes, il est difficile d'expliquer le développement de ces fi'uits sans la présence d'un pied mâle aux environs, le genre To/reya étant dioïque ; peut-être les semences présentées, apparues cette année pour la première fois sur l'arbre en question, st» montreront-elles inaptes à la germination dans les expériences que M. Romieux se propose d'en- treprendi'e à ce sujet? M. Beauverd fait savoir (pic l'unicpie pied de Toireya nnciferu Sieb. et Zucc. cultivé a»] parc de la Pierrière (Chambésy), également femelle, porte des fruits depuis de nombreuses années et que les semences ger- ment parfaitement, bien qu'à sa connaissance aucun pied mâle de la même espèce ait été signalé aux alentours ; d'autre part, les Torrcyu ealifornica, grandis et Uixifolia cultivés dans le même parc, où ils ont été introduits par Edm. Roissier, n'ont jamais fleiu'i à sa connaissance; le cas sur lequel M. P.omieux vient d'attirei- l'attention mérite d'être suivi attentivement. — M. Viret signale également le fait que, dans sa propriété, un Torreya qui n'a pas subsisté a végété plusieurs années sans (pi'il ait été possible d'en déterminer l'espèce ; il n'avait donné ({u'une seule fois quelques fruits analogues à ceux présentés par M. Romieux. A PROPOS DE LA ELORULE DE LA CROIX-JEAN-.IACOUES (AilN). — D'accord avec le i-appoi't très exact présenté sur cette excui'sion par M. Vulliéty, M. H. Romieux désire rectifier deux erreurs étrangères à ce rapport^ mais lui faisant suite à la page 168 du précédent Bulletin . Tout d'abord, s'il est exact que l'altitude de la Grange -lean-Jacques n'est qu'à 1.042 m., les excursioimistes ont exploré avec succès des régions situées entre 1.150 à 1.200 m.; en outre, loin d'appartenir à la formation des buxaies corinne c'en est plus ou moins le cas au Vuache, les Erylhronium dcm canis et Narcissus pseudo-Narcissus se présentent là connue espèces des prairies subalpines ou même, assez fréqueni- (iOl (;OMI»TK FŒ.M)! DKS SÉAiNCKS l)K 1912 247 iiienl, couiiiK' piailles de sous-bois dans les sa|)ii)ièr'es. Ce qui mérite d'attirer Fattention sur cette station, c'est l'immense quantité de ces deux plantes mélangées à d'autres Itelles espèces subalpines, et leui- lloraison relativement tardive jointe à un faciès montagnard très distinct de celui des stations pianitiaires de nos environs. Si l'on ajoute la possibilité de tiouver des li\ brides entre les yurcissii.s pseudo-Nar- ci.ssii.s et .V. radlu/iis, excessivement répandus dans les prairies de l'étage supéi'ieur de cette chaîne, l'on peut se rendre compte de l'intérêt (pi'il y aurait à visiter de nouveau cette localité à une date un peu plus lardive que celle de la précédente excursion. JVJ. le Président prend acte des renseignements obligeants tournis par notre collègue, en émettant le vœu qu'ils soient mis à prolil (lar la future commission des herboi'isations. l \\ NOl'VEAl' CASSIA tîliÉSIIJE.N. — Tar I intermédiaire du secré- tariat, notre collègue M. le Professeur Léonidas Damazio présente de beaux échantillons de Cassin lldriiliuiticnsis Dauia/.io spec. nov., voisine du Cassia Aiidro)iiedea Martius dont il di Itère, par des caractères saillants tirés de la pubescence foliaire, de celle du fruit et de la forme des coidllt's (Noir note illustrée, p. 2riO). NOrVKLLES CONTUIBUTIONS A LA tbOUE \)V IJASSUN Dl UHONE. — Malgré la saison défavorable, M. Beauverd a repris avec succès l'exploration de diverses stations négligées appartenant tant au territoii'e suisse (pi'au territoiie français du bassin du Hhône. Du pre- mier de ces pa\s. il présente les échantillons des nouvelles plantes sui- vantes : un h>iiride inédit des Anémone monfano Hoppe X A. venia- lis L,, pour lequel il propose le binôme de X ^- Clorœ Beauverd (en riioiuieur- de sa tillette qui a signalé le premier échantillon de cette auiMUone nouvelle); 2" une race inédite, presque acaule, du Cardiius de/lorntiis L., très abondante sur les pentes rocailleuses de l'Ochsen- horn, dans le massif des Eletschhorner, Simplon [C. defloratus var. no\ . Se m pro ni ri nu s Beauverd); deux races nou\ elles du geni'c Melam- P!/ntin, singularisées par des caractères inédits (J/. pratense var. nov. l'f/llrslf/rum et M. .sifvalician vai\ nov. frieolor); i" un h.\ bride inédit des (lenLuarcu nervomi X C- Scabiosa (— X C. Cnuheti Beauverd et Resse, dédié à i\l. Denis Cruchet, l'auteur estimé de nombreux travaux crvptogamiques); > une variété, inédite pour la flore du Valais, du Cru- pinu vuUjaris l'emai'ipiable par la structure de ses achènes et la brièveté de son pappus deux fois plus court (pie chez la forme typique ; (>" une variation, prenant Tallure d'un caractère constant, affectant les Linnsea hnira/is de la vallée (te Viège, dont les l'ameaux florifères sont fré- (|ueimnent géminés; 7" une variété nou\elle du KnauiUi pmtensis Coult. (var. vuMesiaca Beauverd), remarquable [)ar son port rigide et ses caractères carpologiques. — Outre de nouvelles i-eraarques sur le genre Dispennollteva, le territoire iVaiUiais a fourni plusieurs plantes nouvi^Ues pour la Ibjre de Savoie (entre autres le Cirsium palustre y^ HpinoHiHHimum, inconnu jusqu'alors en France), ainsi que des races iné- dites se rattacliant aux Melaiiipi/niin nemorusuin , M. pralense el M. sil- eaticum. En revanche, s'il y a lieu de signaler un nouvel hybride inédit (entre les /4/y//>/.s' alpina X liiesiifa) récolté dans la vallée du Reposoir. il convienl de rattacher à VAsp/eniiim Adinniu/n-nif/rum. à'iitre de !248 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (41) curieux Lusus, la fougère d'Ugine décrite et illustrée sous le nom deX Asplenium paradoxum dans le précédent volume du /iullefin, III : 297 (novembre 1911). La description de ces nouveautés fera l'objet d'un mémoire spécial accompagné de vignettes. Séance levée à 10 V^ ; quinze assistants : MM. Viret, Lendner, Beau- verd, Doubler, Cbodat, Guyot, Langlait, Martin, Mégevand, Minod, Penard, Romieux, Sartorius, Schmidely et VuUiéty. Le Secrétaire-rédacteur : G. Beauverd. *4-K<«*— PHÉWOMÈrSK DE PSEUDO-CO^JllGAISON OBSERVÉ CHEZ QUELQUES DIATOMÉES LACUSTRES PAK le l>< Eiiir. rE\AICI» {(Uttiitnvniifui' en séance du 14 octobre 19 II'). Il arrive quelquefois que certaines diatomées allongées, venant à se rencontrer, se soudent l'une à l'autj'e par leurs extrémités, sinmlant ainsi une véritable conjugaison. C'est dans les espèces suivantes : Navicula viridis, Cymalopleura soleu, Cymalopleura eUiptiea (détermi- nations dues à M. Lagier) que j'ai observé le fait, et cela à plusieurs reprises, dans ces dernières années, et toujours dans le lac, à la Pointe- à-la-Bise. A première vue, il semble qu'il y ait là un acte pbysiologique, une sorte de conjugaison ; mais il n'en est rien. On ne peut pas non plus supposer que nous ayons affaire à des individus préalablement réunis en chaîne dans une gélatine conmume, car : 1" Ces chaînes sont inconnues dans ces espèces; 2o Des deux individus liés, l'un est généralement plus petit que l'autre, comme s'il s'agissait d'une rencontre fortuite entre individus quelconques ; 3° Au lieu de deux individus, on en trouve assez fréquemment trois, faisant entre eux des angles respectifs de 120 degrés (ou à peu près) et réunissant leurs pointes en un ceiitre commun. Ce dernier fait exclut également la supposition d'une division. (2) K. F'KiNAKJ). l'IlK.NOMKNK DK PSKino-COM.H'CAISON 249 L'acte lui-même de la soudure n'a pas pu èti-e obsei-vé, bien que je l'aie vu plusieurs fois sur le point de se produire ; mais il sem- ble en tout cas (ju'il n'y ait là qu'une réunion fortuite : quand deux diatomées se rencoidrent, l'une glisse, par sa pointe, le long de l'autre, puis arrivant à l'une des extrémités (l'extrémité postérieure de la dia- tomée supposée en marche), y trouve un petit amas de colle mucilagi- neuse, mélange son propre mucilage à celui de l'individu rencontré,^! ne peut plus se dégager. Quelquefois, sui- des pi'éparations, l'on voit fort bien le bouirelet mucilagineux qui réunit les deux individus. Dans les triades d'individus, il y en a toujoui-s un, le dernier arrivé, qui n'est pas tout à fait centré par sa pointe, comme si cette pointe avait trouvé la place prise, le bourrelet déjà dui'ci. Ce troisième individu est également collé moins fort que les deux autres, et se détache pres- que toujours ((uand <»n veut préparer une triade au baume du Canada. Coloré au carmin, le uo>au ne montre absolinnent rien de particulier. Bien qu'il n'\ ait très probablement aucune autre signification à rat- tacher à ces phénomènes que celle d'im rapprochement fortuit et .sans importance pour la suite, il faut cependant mentionner ce fait particu- lier, que ces pseudo-conjugaisons ne se produisent qu'entre individus de la même espèce ; on serait presque tenté de ci-oire que les mucilages de deux espèces distinctes ne sont pas suffisanunent » mélangeables » pour qu'il se produise un bourrelet de soudure. ââO IJIN NOUVEAl CASSIA DE i;iTA(;(JLII\ll (BRÉSIL.) PAR l.eouidaH UAMAZIO (Présenté eu séance du 14 ortolirc l'Jll'l Cassia itaculumiensis Ihuiiazio, sp. iion. e sed. Ahsus ser. Ifnijugn' Benlh.; Ivpus in herb. Damazio et in Ikm'I». Barbev-Boissier; cf. lîg. p. 251. Frutex paiviis ramosissimns, ramulis dense l'oliatis, internodiis bre- vibus (4-10 nnn.) pnbe longa nigra rigida apire glanduldsa l)asi pers- picue tubercnlata vestitis. Foliola (snperlicie i: 25 X '2 mm.) pariim ina^cpiilatera, subeoriacea, obovata, apice oblusa vei retuso-miicronata, basi vix attenuata, i-7-nervia, e costa majore pennivenia, superne nitido-glabei'i'ima, inferne albo-snbcanescentia et pilis sparsis nigris basi tubei'cnlatis scabia, niargine subrevobita, petiolo connnnni ad tuberculum vix prominulnm reductnm, in eanle sessilia. Stipulas acicu- lares, glandnloso-ciliatse, seta petiolari inlermedia post lolia delapsa (liu persislente pnedita. Flores pednncnlati in racemum tei'minalem subcorymbosum snpra Iblia nltima dispositi. Bracteae ovato-lanceo- latae, aristalo-a('nminata\ albo-eiliata' pilisque nigris glandidifero- punctata»; bracteolœ cncullato-aristata', dua- versus ad apiceni pedicelli inserta^ Pedicelli h 15 nnn. longi, setis longis patentibus nigris conspersi. Sepala ina'qnilalera (superficie -h 11 X 2 V- mm.) acute acuminata, fusco-tlava, altéra nndique, altéra tantum pro parte setis nigris gland ulileris tul)erculalisque vestita. Petala inaîqualia (superfi- cie + 11-15 X 5 mm.) glabra, na\a, in unguem contracta. Antherae subaMpiales : 5 majoivs + :> ^/2 mm.; 5 minores + ?> \/i mm. longa-. Ovarium + 9 nnn. longnm, longe, Insco-villosissimum. Stylus glaber, ± 8 mm. longus, stigmate vix subcapitato. Legumen (+ 26 mm. long. X 8 mm. lat.) plano-compressum. a|)iculatum, pilis nigris longis glanduloso-tuberculatis bispidissinnnn. Semina sidxnbiculata (super- ficie + 4' \/2 X 4 mm.), compressa, fusco-nigra, nitida. Habitat in canipis altis ad planitiem Itacubimi, pro\ . Minas-Geraës, Hrasilia'. — Leg. L. Dama/.io mense maj. anno 1907. exsicc. N" 1948. Voisine du (Ài.ssit/ AiKhonifdcd Vlarlius in KIora lîras. W, 2 ; VSi'*. noli'e nouvelle espèce en dill'ère non seulement pai' sa taille plus réduite et les moindres dimensions de ses pétales par rapport aux sépales, mais surtout par les caractères tirés de la pubescence du calice, du fruit et de la face inférieure des feuilles; la villosité beaucoup plus longue de ses tiges; la face supérieure de ses feuilles entièrement glabre sauf de petits cils noirs et épars insérés le long de la nervure médiane; enfin par 1<^ système de la nervation foliaii'e, plus complexe et à nervures lalérales primaii-es beaucoup plus nond>reuses. Ouro Pretn (MirniH-GcrorK, Brésil i, "28 ■sep/rnil»r 191-?. ■(2i I.. DA.VIAZIO. I':\ NOI'VKAr (ASSI A llK I, ITACI 1,1 Ml :25I C ASSI A ITACULUMIENSIS Daniaziu. 1 : Fort de la plante légè- rement réduit (sauf l'inflorescence); 2 : armature foliaire, présentant l'arête terminale en a, les stipules en s et la cica- trice des 2 folioles en f (grossi 6 fois); 3 : bractéoles, pré- sentant des cils hyalins en c, des po Is blancs intérieurs napifornies en t et des poils noirs à base tuberculée et som- met glanduleux en g (grossi 10 fois); 4 : pubescence com- portant pour les tiges, pédicelles, sépales et légumes des soies noires à base tuberculée et à sommet glanduleux (en a): et pour la face inférieure des feuilles et des bractées, des poils blancs entremêlés de courtes soies noires tuber- culées et glandvileuses (en b; grossi 12 fois); 5 : analyse de l'enveloppe florale, présentant dans l'ordre de succession les sépales en s et les pétales enp (grossi 1 '/»); 6 '• étamines en 2 séries inégales (grossi 9 fois); 7 : gynécée (grossi 2 V» fois); 8 : légiunes. extérieur en «, intérieur en b (un peu réduit): 9 : semence (grossi 2 fois) 252 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (1) r Jean-Marie-Antoine-Gustave-Henri de BOISSIEU (1871 t 1912) Notice nécrologique par Gustave BEAUVERO A la date du 12 juin 1912, un enlretilet de la presse nous appre- nait qu'après des recherches restées longtemps vaines, une équipe de sauveteurs avait retrouvé, la veille, le corps du Comte de Boissieu au pied des grandes parois d'Hostiaz, qui dominent de plus de 200 m. les talus boisés du versant septentrional de la pro- fonde cluse de Tenay, dans le département de l'Ain. Les amis de la vidime, nombreux à Genève où il avait noué de solides relations scientifiques dès le courant d'août 1896, furent vivement émus à la lecture de cette triste nouvelle, qui du même coup leur apprenait que le distingué botaniste était mort au cours d'une herborisation entreprise le 23 mai 1912 depuis le château de Varambon, son domicile d'été; cette herborisation, fort vrai- semblablement, était destinée à documenter la « Flore du dépar- tement de l'Ain» que préparait depuis quelque temps le comte Henri de Boissieu. Laissant à d'autres plumes autorisées le soin de retracer en détail la carrière scientifique de notre regretté confrère, nous nous bornerons à rappeler que ce fut à partir de l'impression de deux notes intitulées : « Contribution à la connaissance du litto- ral saharien » et « Etude sur la flore du Cap-Blanc » publiées à Paris en 1890 qu'il fut mis en rapport avec l'Herbier Boissier tout d'abord, puis les autres institutions botaniques de notre ville; ensuite, il participa aux travaux de VAssocialion interna- tionale dea liotanisteH^ dont la première session tenue à Genève au mois d'août 1901 posa les bases d'une féconde activité entre botanistes de toutes nations; en 1911, il fut reçu membre actif de la Société botanique de Genève, et attirait l'attention de ses nouveaux collègues sur la fiorule du Pays de Gex dont les nom- breux recoins inexplorés pouvaient apporter quelque éclaircisse- ment sur la dispersion de plusieurs espèces rares de la flore du déparlement de l'Ain. — En bon confrère herborisant, il venait en outre d'engager les Aoristes de Genève à inscrire l'herborisa- tion de Pont-d'Ain sur leur programme, et avait pris toutes les dispositions pour les conduire personnellement sur les lieux au commencement de juillet... (2) G. BEAUVERD. FIENRI DE BOISSIEU 253 Elève de Franchet qui, avec la maîtrise que l'on sait, mettait en valeur les collections orientales du Muséum de Paris, le Comte de Boissieu se distingua tout d'abord dans Tétude de plusieurs genres critiques de la Dore d'Extrême-Orient, plus spécialement de la Chine, du Japon et de la Corée; ses ti-avaux sur les Saxifragées, les Ericacées, les Légumineuses, les Crucifères, les Renonculacées, les Viola et les Onibellileres de ces contrées turent publiés tour à tour à Paris, à Genève, puis au Mans, en même temps que paraissaient les notes du même auteur sur des plantes adventices des environs de Pont-d'Ain ou de quelques autres stations françaises. Plus récemment, il entreprit l'exécution du projet, depuis longtemps caressé, de coordonner tous les documents existant sur la tlore de son département, et de les com- pléter par des recherches personnelles qui auraient permis de présen- ter aux botanistes un tableau complet de la végétation vasculaire du bassin de l'Ain prolongé jusqu'aux rives suisses du Hhône et du Lénian voisines du Pays de Cex. Mis dès le début au courant de ce projet, l'auteur de ces lignes est bien placé pour certilier du zèle et de la conscience que le regretté défunt consacrait à ce travail : avant de bâtir, il s'agissait de déblayer un terrain où des matériaux encom- brants s'étaient accumulés depuis longtemps, et où la liste provisoire des « citoyens fictifs » — une métaphore usitée pour les plantes à rayer du futur catalogue — exigeait, pour être sérieusement établie, autant d'efforts, si ce n'est plus, que pour tout le reste de l'œuvre. Hélas ! ces effoi'ts sombrèrent dans l'inexorable catastrophe que nous déplorons tous; âgé de 41 ans seulement, le Comte Henri de Boissieu est mort au champ d'honneur, en pleine activité scientifique. Que sa famille et ses amis, dans ces douloureuses circonstances, daignent agréer l'expression réitérée de notre plus vive sympathie. (Jhambé.sjf, li oclobrr l!H2. •J'^i-M^^*" 25i Le Genre PIERRANTHUS substitué au genre Oeipya Pierre ex Bonati 1912 (non ex Radlkoter 1910) PAK <;. i!o>\ii Dans un précédent fascicule de ce BuUeiin (vol. IV : 238-239), j'ai décrit, sous le nom de Delpya et d'après le nomeii niidum de Delpyo rochinchmcmis publié sans diagnose par Pierre dans ses illustrations de plantes de Cochincliine, un nouveau genre de Scroplndariacée ayant pour prototype mon Vandellia cupilala publié dès 190S dans le fiuUetin dr la Sucirtc liât avi que de France. En respectant la volonté de feu le D'' Pieriv, je ne m'étais plus sou- venu que le nom générique de Pe/pi/a avait été valablement publié dans les « Notula* Systematica* », du Muséum de Paris, pour une toute autre catégorie de "plantes appai'tenant à la famille des Sapindacées. Tenant à rectifier sans retard mon erreur, je propose le nouveau nom de PieiTavthn.s, en l'honneui' du D' Pierre, pour désigner la Scro- phulariacée des monts Diuli (pirs lîaria. Cochinclune), et en établis comme suit la synonymie : PIERRANTHUS Itonati. gen. iio\. Scropimiac. = Delpya Pierre ex Bonati in liull. Soc. hol . Cenève IV : 238 (1912), non IMeiTe ex Radikofer in Notula" Syslemalicîe 1 : 304 (1910). Species unica : Pierranthus capitatus Bonati comb. nov. ; — /felpya capitula lîonati in litill. Soc. bol. (lenèvr IV : 239, cuin ic (1912) = Vendellia capilala lUuiali in Ihill. Sorho/. France i.V : 514 (1908). •le liens à e\|)rimer tous mes remerciements à IVI. le Professeur Hadlkofer, de rUniversité de Municli. (|ui m'a fort aimablement informé de mon omission; et je saisis cette occasion pouri-ectilier un point erroné de ma précédente note : la figure de la page 239 du Bail. Soc. bol. Genève ne doit [las être attribuée directement au D' Pierre, mais bien à son dessinateur Delpy, dont il tenait précisément à honorer la mémoire en lui dédiant ie genre ftelpi/a. 255 Étude sur la désagrégation de la cellulose DANS LA TERRE DE BRUYÈRE ET LA TOURBE PAK VVaiida IIASZKWSKA iiili'odiictioii Les recherches que nous nous sommes proposé de faire se rappor- tent au processus de ['humitîcation. Les décompositions des matières végétales mortes, qui se produisent dans le sol, sont provoquées tant par des niicroorganismes de toute espèce que par des réactions de nature purement chimique. Comme une masse considérable des matières végétales est composée de cellulose, les microorganismes qui désagrègent celle-ci jouent sans aucun doute un rôle important dans le processus de rhumification. Il existe deux modes de désagrégation de la cellulose dans la nature : une désagrégation complète et une désagrégation inconqjlète. La première aboutit à la formation des gaz : H2, ÇO2, CH4, si la fermentation est anaérobie, et des gaz : CO2, H2O, si la fermenta- tion est aérobie; la seconde donne un résidu de cellulose plus ou moins transformé. La cellulose ne se trouve jamais à l'état pin- dans la nature ; il faut supposer que, d'une part la cellulose est incomplètement désagrégée, et d'autre part, les substances qui l'acconq^agnent amènent à la forma- tion des produits bruns de l'hunuis. Le problème de rhumification est très compliqué; les ((uestions que nous nous sommes posées étaient les suivantes : quels sont les mici'oorganismes qui désagrègent la cellulose dans le sol? Les microorganismes désagrégeant la cellulose peuvent-ils aboutir à rhumification de celle-ci? — Nous avons entrepris dans celte directioti une étude comiJarative des microorganismes (|ui se ti'ouvent 256 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (2) dans les terres des bruyères et dans celles des tourbières, et de leur action sur la cellulose. Ce travail sera, nous l'espérons, une contribution à la solution du problème difficile de rhuniification. Composition de l'humus iNos connaissances sur la composition de l'humus sont encore peu étendues. Berzelius^ (1839) nomma les substances noires de Thumus insolubles dans l'eau, «liumine» et «acide humique», remplaçant ainsi les anciens noms d'acide ulmique et d'ulmine. En 1854., Wollï- désigna l'humus comme une substance non délinie, qui se trouve à chaque instant dans un autre stade de décomposition, et qui disparaît peu à peu du sol. Miilder'' (1860) distingua dans l'humus brun : l'ulmine et l'acide ulmique; et dans l'humus noir : l'humine et l'acide humique. D'après lui, les premières se forment au commencement de l'humili- cation,les deux autres vers la fin. D'après lui encore l'humine et l'acide humique forment par oxydation : l'acide crènique, incolore, et l'acide apocrénique, brun-jaunàtre. Les analyses de Mulder et Detmer^ (1871) montrèrent que les substances de l'humus sont plus riches en carbone que les hydro-carbures et contiennent l'hydrogène et l'oxygène dans le même rapport que l'eau. Thaer et Rosenberg-Lipinski^ (1868) divisèrent les substances humiques en quatre catégories : l'i Hunms doux — de couleur brune, d'apparence pulvérulente, ne contenant pas d'acides libres et possédant im pouvoir très fort d'absorp- tion de l'eau. 2j Hunms brut — pauvre en sels de calcium. 3'^ Humus acide, contenant des acides libres. 4" Humus carbonisé se formant à l'abri de l'air, dans les tourbières. La division des substances humiques d'Hoppe-Seyler*^ (1889), qui a été adoptée par Hermann, van Stahelin et llofstetter, est la suivante : 1" Sid)stances insolubles dans les alcalis et dans l'alcool : humine et uimiiie. 1 nerzelius Lelirh. der Chemie. ;{Autl., M. 8. 18:{9. - WollV, E., Die Hiituiifexch. Griindln»gen dea Ackerbaues. i .\ut\. iîd. I. 1851. ^ Miililer. Chemie der Ackerkriniie. M l, 1860. * Miil.ler el Delmer, Lnndw. l'ersuehstntfoitfn \\i\. XIV, 1871. ^ U'isciilierg Li[iiii'Ri'lhc.hnll M. 6. IS88. pa^;. tiS'i. 2 lloveir. W.. Jnhrh. /. H;'Nsr.,.sr/»'//V. Il;Hi(>0r, = 5m2 -f 5CH4 4 2(; 1 Milsclierlicli, Monalsber. der lierl. Akad., I8.0O. 2 Trécul. Comptes rendus, T. LXI, ISOfî; T. LXV, 1867. ■^ Van Tiegliem, Comptes rendus (Vav\i^}, T. LXXXVIII el T. LXXXIX. ■* Popoff, Arch. fur die ges. Plujsioloçfie. Bd. X, 1875. -2()2 BULLETIN DK LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (8) ♦'t acituil que la présence de Hiydrogène, qiie Taiialyse des gaz démontra, était provoquée par la fermentation ])utyrique. En 1880 apparut la série des travaux de Tappeiner ^ sur la dégradation de la cellulose dans les canaux digestifs des herbivores. Pour ses expé- riences, Tappeiner se servit de papier et de ouate dans une solution riche en matières protéiques ; la fermentation était provoquée par l'introduction d'un moiceau du premier estomac des herbivores. La fermentation était énergique, avec formation d'acides et des gaz, et, suivant les conditions de l'expérience, il y avait : fermentation hydro- génée ou fermentation méthanique, ou même les deux ensemble ; dans ce dernier cas, c'était la fermentation méthanique qui prédominait. L'étude de la fermentation méthanique de la cellulose fut reprise en 1886 par Hoppe-Seyler- au point de vue chimique. Hoppe-Seyler employa un flacon de 1101 cm^,dans lequel il introduisit 25,773 gr. de papier à fdtrer et 700 cm-'* d'eau; le tout fut infecté par de la terre de marécage. Le flacon était feinié pai" un bouchon de caoutchouc, traversé d'un tube de verre plongeant dans un bain de mercure. Il fut laissé à la température ordinaire pendant quatre ans, et protégé contre la lumière par une enveloppe de papier noir. Le développement le plus tort des gaz se produisit pendant les deux premières années, et cessa presque à la fm de la quatrième année. Hoppe-Seyler fit 95 analyses des gaz et il obtint au total 3281 cm^ de CO2 et 2571 cnr"* de CH4. Hoppe- Seyler ne trouva point d'acides, c'est pourquoi il conclut que les acides, observés par Van Tieghem et Tappeiner, ne pouvaient être que des produits intermédiaires. Selon Hoppe-Seyler, le mécanisme de la dégra- dation de la cfîllulose serait le suivant : I"' phase : Hydratation de la cellulose et formation d'une he\ose : CfiHioOr.-l- H2O = C6Hi20.i 2'"" phase : Dislocation de cet hydrate de carbone en CH4 et VÀh et j)robablemeiit, formation des produits intermédiaires : CfiHi2 0H -- 3(:02 4-3CH4 Hopi)e-S(!>lei- n'étudia point cette fermentation au point de vue bac- tériologique, il indiqua cependant que la fermentation ne se produisait énergiquemenl que dans la solution renfermant des bactéries sous forme 1 Tappeiner, Her. der deulsch. chem. Ges. HA. XV, 1882, et Bd. XVI, 1883. - Hoppe-Seyler, Zeitschr. fur pliysiologische Chemie, Bd. X, 1886. (9) W. UASZEVVSKA. DÉSAGRÉGATION OK LA GELLULOSE 268 de bâtonnets ou des globules, (jui, comme grandeur, ne diffèrent pas de TAmylobacter de Van Tieghem. En 1890, Van Senus^ observa au microscope les changements dans l'ouate et les coupes des tissus végé- taux, sous rinfluence des microbes pris dans l'eau des marécages. Van Senus attribua à deux microbes cette action dissolvante sur la cellulose ; en particulier à l'Amylobacter et à un bacille qu'il isola de l'estomac d'un lapin. D'après Van Senus, il n'existe pas de fermentation métha- nique de la cellulose ; selon lui, la cellulose serait dégradée en H2, CO2 et acide acétique; H2 agirait sur l'acide acétique et le réduirait au stade aldéhyde et alcool — et enfin en hydrocarbure. Omelianski fut le premier qui jeta la lumière sur le processus de la fer- mentation cellulosique. Le 4 novembre 1895 à la séance de l'Académie des Sciencesde Paris, Omelianski^ communique qu'il avait trouvé le bacille .spécifique de la cellulose, et que l'Amylobacter de Van Tieghem en culture pure ne produit aucune action sur la cellulose. En 1902, Omelianski'' publia l'ensemble de ses travaux sur la fermentation cellulosique. En pre- mier lieu, il constata deux processus dans la fermentation de la cellulose : la fermentation hydrogénée el la fermentation méthanique. Comme matériel d'infection, il s'était servi des excréments de cheval et de terre de marais. Dans les deux cas il obtient des gaz : H et CH4, en outre H2S et CO2. Pour isoler les bactéries spécifiques de la fermentation de la cellulose, Omelianski étudia la méthode de Winogradski, qui consiste à imaginer les conditions et le milieu qui sont les plus favorables au développement en grande quantité des microorganismes spécifiques, tous les autres périssent peu à peu. Omelianski se servit de flacons à long col; il les remplit de solution jusqu'au bouchon qui était traversé par un tube recourbé, et qui plongeait dans une même solution ou dans du mercui'e. La composition de la solution mitritive était la sui- vante : Phosphate de potassium 1 gr. Sulfate de Mg 0,5 » Sulfate ou phosphate d'NHs. ... l » Trace de chlorure de sodium . Eau lOOOgr. i Vaii Senus, Bijdruge toi de Kennis der cellulose gisting, Leideii 1890. Koch's Jahresb. 1890. 2 Otiieliaiiski, Comptes rendus (Paris), 1893. •^ Oineliaiiski, Ueber die Gàrung der Zellulose. Cenlralbl. der Bakt. Bd. VIII, p. 223. â64 lU'LLi-rriiN ni-: i-a société uotaiMque uk genève (10) Coirirnc cellulose, il avait employé du papier à filtrer coupé en mor- ceaux. Dans plusieurs flacons, les sels crNHs fui-ent j-emplacés par 0,570 d'asparagine on 0,1 0/0 de peptone. La température des expé- riences fut maintenue à 34^-35° C, et pendant la durée de Texpérience il fallut continuellement ajouter de la craie pour que la fermentation ne s'arrêtât pas. Ceci s'explicpie par le fait que les acides formés pendant la fermentation doivent être neutralisés. La fermentation ne commença qu'au bout d'une semaine et quelquefois il fallut l'attendre plus d'un mois. Les premiers flacons furent infectés par la terre de la vase prise à l'embouchure de la petite Newska ; les séries suivantes furent ense- mencées par plusieurs gouttes de la solution du premier flacon. Le commencement de la fermentation fut marqué par l'apparition des bulles de gaz et la solution devint trouble, le pai»ier subit des cliange- ments; quelquefois, de petites taches apparaissent, en produisant des trous plus ou moins grands; d'autre fois, de petits pores se formaient sur le i)apier; ou enfln toute la masse du papier devenait gélatineuse et se désagrégeait en libres. La couleur du papiei- et de la solution devint jaune-l)run. L'expéi'ience montra qu'on obtient toujours connue règle la fermen- tation méibanique ; mais en chaulîant la première culture pendant 15 minutes à 75°C.,on obtient la fermentation hydrogénée. Le change- ment de composition de la solution n'a pas d'influence sur la natm-e de la fermentation. La fermentation mélhanique se développe au bout d'une semaine, tandis que la fermentation hydrogénée ne le fait qu'au bout de 3-4 semaines, en chaulîant les cultures à 75° C. Omelianski est arrivé à séparer les deux fermentations. Les bacilles de deux fermentations ne diffèrent presque pas morpho- logiquement : celui de la fermentation méthanique est plus petit. Ni l'un ni l'autre ne se colorent en bleu par l'iode. La quantité de cellulose désagrégée est la même pour les deux fermentations. En ajoutant de la solution fraîche pendaiU la durée de l'expérience, Omelianski est arrivé à désagréger 9('),24 7<' de cellulose. Les produits ultimes de la fermentation hydrogénée étaient H2, CO2 et les acides: butyrique, acé- tique, valérianique et trace d'acide formique; dans la fermentation méthanique, Omelianski trouva CHi et CO2 et comme acides, surtout l'acide butyrique et l'acide acétique. La liqueur de Fehling ne donna pas de réaction avec la solution filtrée de cultures. Omelianski ne trouva non plus aucune trace d'alcool. L'auteur admet que, dans la nature, il > a bien d'autres organismes (11) VV. DASZEWSKA. DÉSAGRÉGATION fJE LA CELLULOSE 265 qui interviennent pour désagréger la cellulose; pourtant les bacilles qu'il a trouvés resteront toujours spécifiques pour cette fermentation. Van Iterson^ (Ï904) distingue quatre manières par lesquelles la désagrégation de la cellulose se passe : I'» par les hacléries anaérobies. 2° ') » » dénitrifiaides. 3° » n )> aérobies. 4" » " moisissures. Les bactéries dénitriliantes agissent en milieu anaérobie ou avec faible accès d'oxygène, bien qu'elles soient aérobies. Comme milieu de culture, Van Iterson se servit de la soluton suivante : Nitrate de potassium 0,25 gr. j Phosphate de potassium . . . 0,05 » ' papier à filtrer. . 2 gr. Eau 100 ijr. ^ La culture fut infectée par du matériel en putréfaction. Le tlacon. rempli jusqu'au col pour empêcher l'accès de l'air, fut maintenu à 35'' C. Au bout de 12 jours, la fermentation fut très forte ; en 15 jours les nitrates et les nitrites disparurent; Van Iterson décanta alors la solution et y ajouta une solution fraîche de la même composition que la précédente. L'action des bactéries devient de plus en plus forte; c'est ainsi que dans un volume de 500 cur' de solution avec 36 gr. de nitrate de potassium. Van Iterson arriva à désagréger 8 gr. de cellulose en un mois, La quantité théorique de niti'ate nécessaire est de 24 gr. ; la quantité plus grande employée s'explique par la perte qu'on obtient en décantant le liquide. Van Iterson suppose que les bactéries dénitrifiantes désagi-ègenl la cellulose suivant la formule : 5 Ce Hio 0.^ -f 24 K NOs = 24 KCOs ~\- 12 i\2 + 6 CU2 -f 13 H2O Ce Hio Oô -f- 8 K NO2 = 4 KHCOa + 2 K2 COh -f 4 N2 + 3 H2O Comme cellulose on peut employer, outre le papier à filtrer, l'ouate, le lin ou la toile ; avec la tourbe et les copeaux de bois, la dénitrification ne marche pas. Pendant la dénitrification, on voit le papier à filtrer se couvrir des taches d'un jaune-oi-angé et peu à peu il se dégagrège en 1 Van Iterson, Die Zerxetzînig der Cellulose durch aerohe Mikroorganismeu Cmtralbl fur Bakter. XI, Bd. 1904. N° 23. ^6t) BULLETIN DE [,A SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (12) fibrilles; il reste pourtant de petites fibrilles de cellulose non désa- jrrégéc. Van Iterson n'isola pas les bactéries dénitrifiantes en culture pure : il travailla avec un mélange de bacilles, spirilles, infusoires, monades et amibes. Dans le procès de dénilrification, la cellulose sert de source de carbone pour les bactéries ; elle joue le même rôle dans le phénomène opposé de la dénitrification. D'après Van Iterson. le processus qui se produira dans le sol dépend, en premier lieu, de l'aération; les deux procès peuvent se passer dans deux particules de terre très voisines, et conduire tous deux à la disparition de la cellulose. Pour les microbes aérobies. Van Iterson employa la solution minérale suivante : Chlorure d'NHs 0,1 gr. Phosphate de potassium. . 0,05 » Papier 2 » Craie 2 » Eau 100 » La température de l'expérience était de 28°-35" C. Comme matériel d infection, il employa l'eau du fossé ou de marais; les spirilles se déve- loppèrent en premier lieu, puis des bacilles, microcoques et enfin des infusioires, amibes et champignons. Van Iterson ne réussit pas à isoler les bactéries agissant sur la cellulose. Dans une autre culture, infestée par de l'hunuis et des feuilles sèches, il obtint surtout un microcoque et le BaviUuH ferrufjineu^, qui fut cultivé en culture pure. Le Bacillus (érrugineus se développe sur cellulose déjà au bout de trois jours; il t'st de couleui- brune, très mobile et sécrète une gelée. L'auteur lui attribua un rôle important dans la désagrégation de la cellulose. Pour étudier les moisissures de l'humus, Van Iterson laissa ouverts pendant 24 heures au jardin des flacons avec le milieu de culture ; on les infecta par de l'humus. En 12 heures, sur une surface de 275 cm^ dans les llacons ouverts à l'air au jardin, il obtint 152 colonies de champignons ; désagrégeant la cellulose ; parnn' ces champignons, il en trouva 35 espèces différentes. La composition du milieu dr cultui'e était la suivante : Nitrate d'iNHé 0,05 gr. Phosphate de potassium. . 0,05 » Papier 2 » Eau KM» (13) W. DASZEWSKA. DÉSAGRÉ(iAÏION UE LA CELLULOSE ^67 Les cluiiiipigiions étaient isolés en c-ultnre pure. I/actionde certaines espèces était très foi'te; au bout de six mois, la cellulose disparaissail i-oiuplètenienl. Parmi les plus forts désagrégeants, Van Iterson signala : Mycogone pucclnoides , Trirhocladiinit aspenim , Stenoplii/l/inti inn- cronporoideum , Cha'toniella horr/da, ftolri/fis vulf/aris et Epicoceus purpnrascens. En 1905, à la séance de la Sociélr Helvétique du 12 septend)re, à Lucerne, Schellenberg^ fit une communication sur la dissolution des <-elluloses par les champignons. Schellenbnig prétend (praucun des champignons étudiés n'a la l'acuité de dissoudre la vraie cellulose ; cependant quelques-uns d'entre eux parviennent à décomposeï- plu- sieurs formes des hémicelluloses. La résistance des celluloses à l'action dissolvante des champignons n'est pas en rapport avec leur résistance aux acides : elle dépend plutôt, d'a])rès Schellenberg, (!<■ la constitution moléculaire et notamment des conditions d'isomérie. Schellenberg signala une spécificité de certains champignons pour certaines formes «rhémicellulose. Le champignon dissout riiémicellulose donnée, en sécrétant un ferment spécifique pour cette hémicellulose. Il est à regretter que Schellenberg ne donnât pas les noms des champignons étudiés et ne décrivît pas les expériences ((ui le conduisirent à ces intéressants résultats. L'étude faite par d'autres auteurs montra (|u<' certains champignons sécrètent la cytase ; ainsi Kohnstannu^ constata l'action désagrégeante du suc extrait du champignon Mendius lavri/matm sur la cellulose. Went'"^ (1901) trouva la c/ tase chez Monila silophila. Ce champignon se développe très bien sur du papier à filtrer ; l'auteur ne trouvant pas trace de sucre dans les cultures sur cellulose, il en conclut que celui-ci .se formant, le champignon le digère momentanément. Cette manière de voir était confirmée par le fait que dans la solution de culture ajoutée d'un peu de toluol, la réaction de Fehling apparaissait au bout de trois jours. ' Sctielleidierg, VerliamU. der acltir. naluij'orscli. GeselhcU. 1906-88. ./«Ams-- oersnml. in Liizeni. pag. 48. 1 Koliiislainin, Be/h. zum bot. Zentralbl. M. 10, pag. 20. 1901. - Weiil. Cenlralbl. fûv Hnkt. Hd. 7. pag. 544. 1901. 2()8 BULLETIN l)K LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (U) Odeur du sel Bei'thelol cl André ^ attribuèrent l'odeur du sol à un corps aroma- tique neutre se volatilisant avee la vapeur d'eau. Ils pensèrent que cette substance n'est ni un alcali, ni un acide, ni un aldéhyde. En solution concentrée, elle se laisse précipiter par le carbonate de potas- sium avec formation d'un anneau résineux. Par contre, Rullmann-(1896)et Heinze^(1910) prétendent que Clado^ thrix odorifera, cultivé dans du bouillon ou dans l'ui-ine, peut répandre la même odeur caractéristique ; de son côté Beijerinck ^ (1904) a mis cette odeur en rapport avec la pi'ésence du Streptothrix chromogena. Koning^ (1904) constata que Trichoderma Koningii prend une part importante à la production de l'odeur du sol; dès que le mycélium est fortement développé, l'odeur se fait sentii-, surtout en agitant le ballon où en le cliauflfant légèrement. Les acides huniiques en solution aqueuse ou faiblement alcaline ont d'ailleurs la même odeur et contiennent pai' conséciuent la même subs- tance. En inoculant le Sfrepfotlirix chromogena dans ces solutions, Koning observa que l'odeur devenait un peu plus forte. L'auteur attribue l'odeur de l'humus non pas à un seul, mais à plusieurs champignons. Couleur de Thumus D'apiès certains auteurs, la couleur- brune de l'humus est une consé- quence de la nature môme de l'humification, qui conduit à l'emichisse- ment en carbone. Heinze*^ (1910) prétend que les microorganismes de l'humus enlèvent l'hydrogène et l'oxygène aux substances organiques mortes, dont ils augmentent la teneur en carbone, ce qui a pour effet de produire la couleur brune. Au contraire Lôhnis ^ (1911) fait remar- * Berlhelol et .\ndré, Comptes rendm (i^aris). T. \Vt. '^ Rullmaiin, CeiHralbl. fiir Hnkt. Bd. 2. 1891, pag IKi. 3 Heinze, Centralbl. /«r liakt. Bd, 26, 1910. * Beijerinck, Centralbl. fur Rnkt. Bd. 6, 1900, pag. 2. ^ Koning, Arch. néerl., série 2, vol. 9, pag. 34, 190i. « Heinze. Centralbl. fur linkler. Bd. 26. 1910. ' ijôlmis, Handb. der Landtcirschaft. Bakter. 1910, pag. 547. (45) W. DASZEWSKA. DÉSAGRÉGATION DE LA CELLULOSE 269 quer ;'i ce sujet que la couleur foncée n'est peut-être pas un signe de richesse en carbone ; ce n'est pas le cas pour certains dérivés du benzol qui jouent pourtant un rôle important parmi les substances de l'humus. Une autre opinion affirme que la couleur de l'humus est due aux pigments foncés sécrétés par les microorganismes. Beijerinck^ (1904) constata encore sous ce rapport l'importance du StreptoUirix ehmmogena qui, en oxydant certaines substances, fait apparaître une couleur fon- cée. Van Iterson^ (1904) signale le Pyrenochœta humicola, qui donne un pigment noir résistant aux alcalis et aux acides. Nos expériences confu-ment cette manière de voir par le fait que la plupart des champi- gnons que nous avons étudiés donnent au milieu de culture une couleur plus ou moins foncée. Désagrégation des substances humiques Miilder^ (1863) et Rosenberg-Lipinski^ (1869) admettent que les bactéries et les moisissures prennent part à la décomposition de l'humus ; ainsi l'extrait de la terre humique laissé à l'air et sous l'influence des microorganismes devient incoloi-e. Par contre Hoppe-Seyler^ (1889) prétend qu'aucun microorganisme n'est en état de décomposeï- les substances humiques. Hoppe-Seyler donne comme preuve que les substances végétales et même la cellulose se conservent très bien dans les tourbières et dans la houille. D'après lui, les substances humi(pies en composition avec le fer, le magnésium et le calcium constituent un milieu défavorable aux microorganismes. Les expériences de Reinitzer*^ (1900) confirment l'opinion d'Hoppe-SeyIer. Reinitzei- avait extrait les substances humiques par une solution d'NHs dilué, à 30o-40" C ; la solution filtrée fut évaporée. Le résidu dissout dans l'NHs fut filtré, puis précipité par HCI, le précipité lavé, puis dissout dans l'NHa, dont l'excès fut évaporé au bain-marie. Dans la solution abandonnée à l'air, il ne se développa ((ue Penidllivm crustaceum au bout de 10 joui-s. * Heijeririck, Inc. cd ' Vaii Ilersoii, \oc. cit. 3 Mailler, Cliemie der Ackerkruwe. M. 1, pag. liti). I86;i. * IV>>eiil)erg-Lipiii.ski. Der pnikt. Ackerhaii. :i Aiill. 1869, 15(1 I. pag. 4y;{. ^ Hoppe-Seyier, Ztitachr. fur phijaiol Chemic, Mil. {'.\. 1889. 8 Heiiiilzer, Bolan. Zeiluinj, 1909, pag. 58. 270 nULLETIiS DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (16) Pour hydrolyser les hydrates de carbone, Reinitzer a bouilli cette même solution pendant 1-2 heures avec une solution de HCl. Le résidu fut lavé, dissout dans l'NHs et évaporé. Et jamais un mycélium de champignon ne s'est développé sur les substances ainsi obtenues. Si on y ajoute IO70 des solutions citées et stérilisées à 120° G. pendant 20 minutes. Nous avons préparé le bouillon aiLiliciel suivant la formule : Peptone 5 gr. =- Glycérine 5 » Glucose 5 » ■ Eau 500 » Le bouillon était neutralisé par le bicarbonate de soude et solidifié par 1 V'2 7o d'agar; stérilisé comme les ndiieux précédents. Pour les milieux de tourbe, nous avons employé la tourbe du conunerce. La pâte de tourbe avec la solution Detnier fut préparée de la manière suivante: la tourbe pulvérisée était bouillie pendant 1 heure jusqu'à formation d'une pâte épaisse, qui fut répartie dans des vases de Pétri, puis ajoutée de 5 cm-' de solution Detmer et stérilisée à 120" pendant 20 minutes. Pour obtenir l'exliail de tourbe, nous avons bouilli la tourbe pendant 1 heure, puis pressé dans un linge; la solution jaune obtenue fut filtrée et additionnée de 1 V'^V" d'agar et de 270 de saccharose; puis elle fut répartie dans des vases de Pétri et stérilisée comme plus haut. Pour ensemencer les terres prélevées, nous avons procédé de deux manières : 1" Nous avons directemeid l'éparti des particules de terre sur les différents milieux au moyen d'un fil de platine flambé. 2" Nous avons dilué un peu de terre dans 15 cni^ d'eau stérilisée, et au moy(;n d'une pipette stérilisée, nous avons répandu 3-5 gouttes de cette solution dans cbatpie vase de Pétri. Les cultures ensemencées furent maintenues à 25" G. Nous avons préparé en outre des cultures anaérobies; pour ces cultures, nous avons employé des éprouvettes,avec de l'extrait de tourbe agarisé vX du bouillon artificiel agarisé. Les éprouvettes lurent placées dans un grand flacon, où l'on introduisit du pyrogallol et de la soude causti(|ue dans les proportions suivantes : pour 100 cm^ de volume — 1 gr. de pyrogallol et 10 cnr' de soude caustique à 10 ^/o. Le flacon fut fermé par un tampon d'ouate non dégraissée, puis par un tampon trempé dans du pyi'ogallol et enfin par un bouchon en verre, dont les boi-ds fiu'ent paraffinés. Nous avons ensemencé en culture anaérobie seulement les terres de t(»urbièi'e. Elles ont donné (l'.tl W. IIASZKWSKA. UKSAGHÉGATlOiN DK l,.\ CKM.ILOSK 273 deux (-'spècos de Icicli'rirs ii';iy;iiil ni rniic ni TMiitrc ;iiiciiiic action sur la cellulose. Eu culture aérobie, n(jiis avons ubtenu des ])actéries, des levures et des chanipiguons. Les bactéries se sout développées surtout sui* uiilieu de pain, tandis (pie le développement des cliampignons s'est fait sui' papier a\(H- Hauliu acide et sur extrait de toui'be agarisé. Les cultures (le |)apier s(jlutiou Detiiier cl de pâte de tourbe avec solution JJetnier .l)araissent les moins favorables. Les microorgaiiismes obtemis furent triés en culture pure par la nuMbode des dilutions^ sur du bouillon artificiel solidifié par 10 "/o de gélatine et sur Texlrait de loiirbe avec 2 "/o fl faible, aucune action sur la cellulose ne se laisse apercevoir. Les (•hampigllon^ (pie nous a\on> iHu(tiés se développerd dans l(!S Fig. 1 . — Désagrégation des fibrilles de cellulose. (Examen an microscope). 276 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (22) ciillures sur celliildsc à l;i |)éri|ilirric. ronii;iiil un M)ilr Mir le li(|uide. Le papier à filtrer désagrégé loiiilic an lond de répioiivellc d disparaîl peu à peu. Ceci prouve que le champignon ne croissant pas directement sur le pa[)ier à filtrer doit sécréter un ferment pour désagréger celui-ci. Le mémo phénomène se pi'oduit pour la poudre de cellulose purifiée. La désagrégation du papier à filtrer commence au bout de 3 jusqu'à 18 jours; nous avons indiqué le commencement de la désagrégation pour chaque microorganisme au moment où la bande de papier tom- bait en morceaux, l'ourla poudre de cellulose, il est inqiossible de préciser le moment où Taction devient visible. Nous pouvons diviser en 3 catégories les microorganismes étudiés au point de vue de leur action sur la cellulose : 1» Les microorganisnies désagrégeant la cellulose complètement. 2o i, » » » t'ortemenl. 30 ), » » » j'aiblement. Ceci dit p(uir les cultiu-es sm- papier à filtrer : il est beaucoup plus difficile d'observer ces dilTérences pour la cellulose purifiée ; pourtant uoiis pouvons de même distinguer pour celle-ci une désagrégation coiuplète, forte et faible. Avec les microorganismes (pii désagrègent complètement la cellulose, le nulieu de culture devient presque clair, le i)apier à filtrer ou la poudre de cellulose disparaît, el il ne reste que des particules de cellu- lose non désagrégée qu'on retrouve à l'examen microscopique mais qui sont invisibles à l'œil nu. Dans la désagrégation forte, le papier à lillrer est désagrégé en petites fibrilles, qu'on aper(:oit à lu'il nu (fig. N" l). — Eidin dans la désagrégation faible, les liandes de papier à filtrer tombent en morceaux et sont désagrégés eu lilucs (fig. 2). il est claii- que les organismes, atta(|uant le papier à lillrei- et ne se développant poiid sur la cellulose purifiée, ne désagrègent (|ne les héiuic(;lluloses. Outre l'observation au microscope des changements qui se produisent dans les cultures sur cellulose, nous a\ons fait des réactions avec le chloruredezinc iodé, avec la li(pieurde Fehiinget la l'ecberche d'alcool. Dans les cultui'es oi'i la désagrégation est complète, la l'éaction de cldo- rure de zinc iodé n'a pas lieu ; dans une désagrégation forte, les fibrilles désagrégées se coloreid eu rouge par le chlorure de zinc iodé. Kniin dans la désagrégation faible, on obtient une couleui' rouge-violacée. Les solutions liltives des cultures à désagrégation conqjlète et forte (_^23) VV. UASZEWSKA. DESAGRÉGATlOiN l>K LA CELLULOSE 277 • lécoloiviil 1,1 li(niriir (le Fcliling; ceci |(criiit'l de constater qu'il se Idniie (lu siici'e conmie produit Itdeiinédiaire. Nous avons recherciié ralcool suivant lu méthode de riodolornie : tO cni^ d'eau distillée avec 2 gr. de carbonate de Natriuui et 0,1 gr. d'iode sublimé était ctiauHé à <■)()" (] jusqu'à dissolution d'iode. Fiy. -1. — Désagrégatioa faible de la cellulose. Après refroidissement, il y a formation d'iodoforme si la solution contient de l'alcool ; on reconnaît l'iodotorme à son odeur et à des cristaux caractéristiques, qu'on examine au microscope. — Par cette méthode, nous avons trouvé des traces d'alcool dans les cultures à désagrégation forte et complète. La désagrégation produite ne fait pas changer la couleur de la cellu- lose ; cependant, la majorité des cham|)ignons étudiés donnent au milieu de culture sur cellulose une couleur foncée grâce aux pigments ou aux substances oxydantes sécrétées, ou enfin à la couleur du mycélium même ou des spores. — Ce fait n'est pas sans inq^ortance pour l'expli- cation de la couleur foncée de l'humus. Avant de décrire à part et en détail chaque microoi'ganisme, nous donnerons un tableau des résultats concernant la désagrégation de la cellulose pour les microorganismes provenant des terres de bruyères et ceux des terres de tourbière. Microorganismes des terres de bruyères Champignons Acremoniella fusca (Kunze) Sacc. var. minor (Corda) Sacc : Acremoniuui fuscum j3 minus Corda (1837 Icônes fung. page i\ J V h J -4> m i. S e o « < w j &. 4) m o 0) •s » « 2 s O lA HH se H î* < 0 0 O û w S UJ J J D Z Ul J m < 11. u I- cc 0 u. "" *^'' •^■- r*"-?* ïi^ï. ftj''*» 2 -^ : ;a S ~35 I*. •S g' s "" b ^5 o Ce, CT-. ■5 s 2 a oc e ?- « ^ e^ «i c -s: "^ 2 « '^ •:r ©«ai. ^ ~ tu J-i ''*' o ^ ^ "c ?= s ri •>■* """^ -i, ""^ éT? o ^ »5 s II c •" 5: «, a. o C?l ^ Si o o S! S -^ o s s w o i?3 "•- s te « a "C « -S ~' a a a « «. Oi "^s ~ ^""S c 1 =• o o u * a. o o a .y 1 •2^ J 1 ^ 0. /. _ 1 1 a 0 1 ^ r" 5 ^^ ^ i, s J X o; s. il w •m T Q m » 2 s O "5 HH « h < e 0 O -w S 0^ •f <^ ^ -S o _2 S S « 6 2 ?=! ; C ~ £ « ^ * ?■ '^^ S * ~ o 5 ?" s -S o >• -^ >■ a^ -ii z; ^^ : ^ £ i 2 H \1 J Q. 0 /I 0 o ■4; S ,S -o ô Ci =: i. ^ ~ « 5 ^ ■ î =^ o o a, '■■Ti O , ■« : S5 ; S ' H^ -^S 2 S H « ^ •1 s i l's §" i S ^ «3^ ?-^ -- -^ ■"^ S ^ ■— ^ s *çw 5 "^ ft <4j ^ i? i "^ ■* s ~ s -S s r -^ -e -5 'S fc . ^ r .13 -^ û i^ =^ => ^ 2'S. "^ ^ --^ _^ --. ai o 2 5= 5 . • r « ,~ .- a. - _ „ _ o « ô g ^5 ^ ■5 &-= 2 := S -S î ■~ — ^ - « :~ ^ ^ -i H) 'O o ^ s ftj ^ £ "^ -^ S S o a. o 2 o ^»i =-- ^ --. ce o -280 ItlLLirnx l)K l,A SOCIiriK liOTAMorF l)K GElN'KVK i2n, lig. Hi7). (^188). Corda ne donne point de mesnres ; nous avons identitié cette espèce d'après la description et le dessin donnés par(>orda. iMycéliuni janne-bnm, le gazon vert-olive ne s'élève guère au-dessus du ndiieu de culture que sous forme d'un velours très court. Le gazon se forme seules ment sur milieu légèrement acide; sur milieu neutre, le mycélium prend ra|)j)arenc(' d'une b peau jaune et sécrète une gelé(^ qui empri- sonne les tilaments. — Cultivé sui* honillou artificiel agarisé, le champignon forme des cristaux d'oxalate de chaux sous forme d'oc- taèdres réguliers ti'ès abondants. Sui' liquide de Uaulin acide, le mycélium forme un voile bosselé blanc, puis jaune, (jui se recouvre linalemenl des conidies d'un vert olive. Les filaments sont couchés, ramifiés irrégu- lièrement, cloisoimés. Ladistance moyenne des cloisons est de 26,2 |x. Le diamètre des fila- ments mesure 2-i ^,. Les lilameids sont bourrés de graisse. Les conidies naissent siu' des ranmscules courts, simples, oppo- sés ou alternes ((ig. 3). Conidie solitaire, terminale, ronde jusqu'à légèrement elli|)tique, d'un vert olive pâle, mesurant de 2-4- (j, et i sur :i jj.. ;■ 3. — Acroiiioiiii'lhi fusca: a. filaiiient â «•onidit's. //. i-oiiiflies. t; iixalMti' lie (•.'ilciiiin. ACTION D'ACREMONIELLA FUSCA vai. MINOR SUR LA CELLULOSE Solutions Commencement de désagrégation : Papier à Filtrer Cellulose Purifiée Désagrégation. I 3 4 8 jours H jour.* très forte plus rapide que dans la solution précédente très faible fail)le Sur toutes les 4 solutions la désagrégation est très faihie Le champignon donne au milieu de culture siu- cellulose ime couleur jaiiiie (|iii est due an mvcélium. (27) VV. DASZKVVSKA. DESAGREGATION DE LA (.ELLULOSE -281 Verticillium cellulosae Daszcwska nov. spec. (À'tte espèce peut èti'e placét; à côté de Verticillium candelabrum f{oiiordeii, et dillère de celle-ri par la couleur verte des couidies. Mycélium blanc rampant, gazon lâche verl-clair, de Va cm. de hau- teur. Ramitications opposées, lilameids incolores, cloisonnés, de 3-6 p, de diamètre. Distance moyenne des cloisons = 21 ^. — Filaments Iructifères ramifiés, les dernières ramifications portent des stérigmates renflés, dont 3-4 |)artent d'un même point, et au sommet de chaque stérigniate bourgeonne une spore ovale, légèrement verte, mesurant i-6[j. sur 8-4 [j.. — Les spores se ramassent en tas, formant de.s espèces de sphères. Les spores contiennent souvent une goutte- lette de graisse. Dans les cultures sur cellulose et dans les vieilles cul- tures sur agar, on trouve des chiamydospores à protoplasma granuleux, disposées en chaînes, mesurant, de 6-14 jj. sur 6-10 [j.. — Cette espèce se développe bien sur les milieux neutres, et mal sur les milieux acides. Kiii- 4 - Verticilliim celliiluno'. a, b, rameaux avec conidiophore.s . — c, aiuas (1(> cdiiMics ' plus rap. qu'av. sol. i faible faible forte faible Cette espèce donne une coloration V(^rle ;iii niilieii dr ciiltnrf liquide; cette coloration est dnc an\ spores. Verticillium glaucum Bonorden (1851 Handb. der allgeni. iMycologie page 07, fig. 120). (1886 Saccardo, Syll. Fung. IV, page 157). (1895 Welimer, Ziir Kenntn. der einheim. l'il/.c II, Ml ir. Tab. 3,ng. lB-19). ( Habenhorst. Krypt. FI. 2 Aull. VI H Aid. page 828). I/os[)èc(' que nous a\(Mi> trou- vée concorde le ndeux avec le dessin donné par Webnicr. Mycélium bUuic, le ga/on devieid vert au fur et à mesure que les conidies se forment, .^u débid vcrt-claii' jusqu'à jaunà- Irc. (IfNirnl (linis les cullures plus âgées (Fini \e\\ très foncé. Filaments cloisonnés, ramifiés, incolores, de 3-6 [xde diamètre. La distance moyenne des cloi- sons est de 29,4 {i,. — Lrs ra- meaux fnl(iilV'r('^ porlcul des slérigujales m jornit' (fam- |)onl('. disposés on verticilles nu opposé.s; l)oiiri;coiiii;inl ,ui scunnicl inir spore ronde jus((u'à légè- rement ovaes \crlr. uiesiir;inl en nioxenue 2.5-:! u.. |,es stérig- mates sont longs de 6- lu <>.. Il forme des cblamydospiu'es surtout dans les cultures sur cellulose. Ces chlamydosp(H'es ;i piolophisma gramdeux mesurent de i-Sij. de diamètre. b Kig. f). — ycrticiUiuiK (jln itcuui a, b. fil;» jnents et (■(ijiiiliiiiihdrcs <■. cdnitlio — '/. filament et cliK-iiiix iluspurc. <':2*.h VV. KASZKWSKA. liKSACliKC AI'KIX liK LA CKI.I.II.OSK :2.S:> ACTION Dîî VERTICILLIUM GLA.UCUM SUR LA CELLULOSE Solutions: Commencement de N" désagrégation : Papier à Filtrer Cellulose Purifiée Désagrégation. 1 2 3 4 8 jours 6 jours complète plus rap. qu'av. sol. 1 forte forte très forte » faible forte 0 o o o 0 o cbîimpieiioii donne au niilieii (\r cnltuic solide et llqnide une cdideiir fonrée ; i-elte conleiir est beaucou|i plus lotte dans le nnlieii li((uide à eause dr la couleur foncée des conidie>. Sporotrichum olivaceum Fries i 1N;{^) Systeina mycologicum III page 417. (1885 Saccardo, Syll. fung. IV vol., page 112). (Itahenhoisl, Krypt. Kl. -2 Autl. Vif! Al.t. liage 204 iy07. Il est 1res difficile de l'identitier, parce ipn' Kries ne donne ni dt'ssih. ni mesu- res. .Mycélium blanc à lilaments très serrés, gazon floconneux gris-olive. Filaments irrégulièrement ra- uuliés, cloisonnés, (\f 2-6 M de (lia- t mètre. Hameaux liiiclifères alternes, se ramifient secon- dairement, 2-3 stérigniates sortent d'un même point et portent au som- met une seule spore, de couleur olive, ronde, pouvant même être légè- rement elliptique, mesurant de 2-4 {j, ; la grandeur la plus fréquente <«'>l de 3 ;>.. Les conidies se réunissent en amas. Dans l<- .(dtures sur cellulose, les filaments devienjient plus iinnces, Fig'. G. Sjwrotrichuiii olioareum — a, b, filaments et coniflioplioros c. eonidîos — d, filaments iiTogulier.s . -284 BULLETIN DE f,A SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENEVE (3U> mesurent de 4 [x — 3 [x de diamètre, et loniicnl siii' leur trajet et aii\ extrémités des cellules ai-roudies à protoplasina hyalin, (|ui finalement se désarticulent Elles mesurent de 4-8 ^. La distance moyenne des cloisons dans les tilauients csl de :28,4 [j,. ACTION DU SPOROTRICHUM OLIVACEUM SUR LA CELLULOSE Commencement de désagrégation : Papier à Filtrer Cellulose Purifiée Désagrégation. / jours 'i jours coiiiplèle » très faible fait) le complète » fait) le (](■ clianipii^'iioii douuc une conlcnr pr('s((ii(' noirp aii\ milieux de cullun' tant solide (pie liipiide. Monosporium olivaceum Cooke et Mass ((Inxillea XII pagc^ 78. 1887) var. major. iiov. \ar. Oittère de Movospn- rinm (iliiuirnim par dcs- lilaments incolores cl des conidies un peu plus i^i-andes. Mvcéliiiui blanc lam- pant, lilaments lei'ti- les dressés, tonnant mt ga/on vert-olive. Rami- lication irrégulière, ra- mu sent es fructifères- alternes ou opposés,, (pielquefois réunis en groupe de deux ou trois. (]onidie tcrnn'nale, soli- taire, ovale, légèrement verdàtre, uicsuraut de t)-1(» [j. {W long sur Fifi'. 7. Mcmosnofinm olitaceum, var. majus Dazw ■'"'^' V' ^^^' large. — Le- ,n>^ospoS'""''"''' '"• '■""^^'^'- ^ ''• '■""" diamètre des iilanicnts (31) W. DASZEWSKA. DESAGKKiiATlOlN l>i; LA CELLULOI,!-: €st tic ^-6 ^. U\ distance moyenne des cloisons est de 29,2 ij.. - Dans les cnitures sur cellulose on rencontre en grande a])on(lance des clîlaniydospores. Les chianiydospoi'es sont spliériqnes ou ellipliques, incolores, à nieinbi'ane lisse mesurant de 7-12 jj. de diamètre, remplies ;x de diamètre. Distance moyenne des cloisons = 31 ^. Les chlamydospores sont très abondantes, et forment des chaînes sur le parcours des filaments. Les chlamydospores mesurent de 10-12 [i. ACTION DU MYCELIUM CHLAMYDOSPORUM SUR LA CELLULOSE Solutions : Commencement désagrégation : 1 2 3 4 (j jours 4 jours Papier à Filtrer | Cellulose Purifiée Désagrégation. COIl)|)lète plus rap. qu'av. sol. d forte forte forte (( très faible faible Mycélium granulatum nov. spec. —Ce champignon ne Corme point de spores sur aucun des nnlieux cités pour l'espèce pi-écédenle. 28r) BULLKTIM Iti: I.A SOCIKTK BOTANIQUE DE GENÈVE (32; Mycéliiiiii blanc, lilarueiits doisuiiiiés, à protoplasina très granu- leux, formant des anastomoses. Kamilications irrégulières. Forme de nombreuses chiamydospores, aussi bien aux extrémités des filaments que sur leurs |)ar('ours. Les chiamydospores mesurent (le S-h2 [X. ACTION DU MYCELIUM GRANULATUM SUR LA CELLULOSE Solutions : NO Comuiencement de désagrégation : 15 jours 12 jours Papier à Filtrer | Cellulose Purifiée Désagrégation forte très forte très faible faible Ne se développe sur aucune des solutions Cylindrophora Hoffmanni nov. spec. — Ce cliampignon paraît être identique à l'espèce dont Hoff- mann (loime le dessin dans Bot. Zeitung IXC.U, tal». 1, fig. 10. Mycélium blanc, ram- piiMt. les tilaments s'accolent et s'élèvent le long (les |)arois du flacon. Filamenst très longs, peu ramifiés, incolores, cloisonnés, lemplis de gouttelettes de graisse. Les rameaux fructifères sont courts, alter- nes. e( portent au sommet une spore soli- laiie. cylindrique, arrondie aux deux bouts, incolore, mesurant de 6-12 ^ de long sur ■2-i ;). (le large. Grandeui" moyenne des coni- (lies : H sur ;! m. <;ii;iqiie conidie a 2 vacuoles; an milieu ^•' li'ouve le protoplasma plus dense. Les <'onidiophores sont non cloisonnés. La dis- l;'iice moyenne des cloisons dans les lila- iiients est de ;}0,5 ,,.. Le diamètre des tila- n)ents ^ 2-() .j.. Dans les cultures plus âgées, le m>célium l'orme des chiamydos- pores. i-emplies de protoplasma granuleux, niesin-anl de H-Ki .j. d,. diamèlre. Ki}^-. 8 . Myctlium forte » très faihie faible Se développe sur toutes les solutions faiblement Sordaria si/lvalica (loiiiu' :m milieu de ciilliiiv iiiir r(»iil('iir loiicrt' due aux spores. Fis'. 10. Sordaria sylvalim. — a, péritlièce, g-ros^*. &2 ."■■ — h, c. premier stade do formation du péritlièce. - d, asqiie c, spores. (,}.)) \v. i(.\s/,i<;wsKA. nESA(ini;(.ATianl un cil à rextréniité el mesurant :2jj.-l [j, de long sur 0,5 .j, de large. Forme une spore ronde au sounnet du bâtonnet, la spore mesure 4 jj, de diamètre. Ne prend pas le (li'am. Espèce aérobie loi-nie siu' agar des colojiies jaunes avec une très faible tlnorescence verte. Liipiéfle la géla- tine très lentement en Coi'mant une peau à la ])ase. Ne pro\o(pie aucun cliangemeid sur le lait. Forme des colonies d'un jaune-gris sur la pomme de terre, à la(piell(' il donne une coideur bru- nâtre. Se dévelop[)e très tail)lement sur la carotte. ACTION DU PSEUDOMONAS CELLULOSE SUR LA CELLULOSE Solutions: Commencement de N" ! désagrégation : Papier à Filtrer Cellulose Purifiée Désagrégation. 1 a 4 .') jours 3 jours forte très forte forte se développe faible- i ment, sans produire i une désagrégation appréciable Mlcroorganismes des terres de bruyères Verticillium effusum Ottli. (1870, Mitteil. iler naturforscb. (lesellsclialt in iiern, |)age 112). (Saccardo, Syll. fung. vol. XI, page 099, 1895). (1907. Kabenhorst, Krypt. FI. 2 Anfl. VIII Abt. page :>22). Otlli n'en donne point de dessin, il l'a ti'ouvée sur la face inférieure des l'euilles vivantes de Centaureu jaceu. i.indau la classe parmi les espèces douteuses. Mycéliinn blanc, ga/on janne-brun, court, imilorme. Diamètre des lilaments de ;{ p.-O ij.. Distance moyenne des cloisons = 52 p.. Les (37] \V. l)AS/i;\VSKA. l(i;s.\(ii;K(i.\TIO.N IIK I.A CKLLCI.OSI': ±)l raiiM'iiiix rnicLilV'ivs porlciU tics coiiidiopliores opposés sur les((iiels iiaisscnl des slrrioimitcs, en roriiic de courtes ampoules, (]isi)osés par 3-4 en verlicille. Lon,niieiir des ampoules de ♦ijj.-IOp.. Conldie solitaire, ronde jusqu'à léoV'reuKîut elliptitpie, mesin'ant eu nioveime 3,5[x. Dans les cultui-es sur cellulose forme surtout des chlamydospoi'es à proto- plasma granuleux, mesurant de i [j,-l() .j.. ACTION DU VERTICILLIUM EFFUSUM SUR LA CELLULOSE Coiiimenceiiient de désagrégation : Parier à filtrer Cellulose Purifiée Désagrégation. 1 9 9 jdurs très foii( i< )) falhie forte action faible avec toutes les solutions Sporotrichum epigaeum Uruuaud var. terrestre Itaszewska. — T)itfère de Sporotrichum epiou'um par ses lilamenls absolument iuco- l<»res. (Brunaud, Fragui. uiycol. II, inige 11). Mycélium blanc, gazon blanc velutiucux, co-u't, devieid gi'is lors de la formation des conidies. Filaments cloisonnés, peu ramitiés, incolores, lins, de 2,.") tj, de dia- mètre, La distance moyenne des cloisons est de 21 [j,. Les conidi<'s [laissent sur des ramuscules très tins ({ui se bifurquenl ou trlfur(iueut; à chacune des ramifications bourgeonne, au sounnet, une conidie gri- sâtre, ronde, uiesui'ant de 2 a-:'> a. Les Fig'. 13. — Verticilluia cffusuin — a, conidiopbores. — h, conidies. — c, clilaiiiydo.s- l)ore. gross. 41.5. Fia' Il - S/Kiroirirhiiiii cj/igœHin viir. ferresff' — ". '). fiiiiidioiihorcs. <■. cdDiilics. o'ros.s 41 T). 2'.l2 liULUniN l)K LA SOC.IKTÉ HOTAMQl'K DE (.EiM^E (38) coiiidics se sépafciil racileiucnUroriiieiil r;iiviiioiil de cdm-tos cluiiiicltcs (le :2 à 3 conidies. ACTION DU SPOROTRICHUM EPIG^UM var. TERRESTRE SUR LA CELLULOSE Solutions : N" Commencement de désagrégation : 10 jours Papier à Filtrer | Gelluiose Purifiée Désagrégation. forte 1res forte 1res fa il) le failde IIUllP b Fifï 15. — FiixariiDii alhoviolaceum.. — r/, filaiiii'nt et ((miilin phore. — l>, conidies- c. il. cMamyilositorcs. — e. tcniiinaisoii- clos filaments aériens. 3'.») W. IIAS/.KWSKA. l)KSA(il!l-;(;.\TI(>.\ l)K I.A CKMJI.OSK 2'.):5 Fusarium albido-violaceum iion . spcc. — MyaMimii Idaiic, sur iiiilicii de pain cl de hoiiilloii .irlilicii'l ,'ii>ai'isr (loiinc iiiic ('(iiileiir violcllc an coiilacl du inilien. \a' lia/.dii lilaiic l'ofinc mic ix'llicnlf sur les parois du llacoii. Sur le li(pnd(' de llauliii acidt^ donne un \uile Idaiic (indnicux. à j^a/on conrl. ne s'élcNaid pas an-dessus du nnlien de cullnre. l'ilanienls 1res peu raniiliés. très loniis. cloisonnés ; les fila- nienis a(''ricns lcrinin»''s son\enl par dc> renllenienls (fig. IT) i. Les cunidics naissent à rc\lr(''nnt('' des ranniscnles latérauv o|»posés. La (•(•nidic csl allnni;(''c. incolore, droite ou l(''i'èrenienl courlK'c, d'ai)or(l simple avec 1-^ ^oulleleltes de ,uraisse. plus lai'd il se lornie \-'.\ cloi- sons, el le contenu se \acuolise. Les conidies soid de graiiclenr très \arialile, de ti-;!!! ij. (le long sur :2-i jj, de large. La grandeur la plus rr(Mpienle es| de !(• sur i [j,. Diamètre des lilamenls di' :{-(• faible forte mine » Fusarium candidum Link - fnsisponuiii raïu/nliim Link (Sj). I page ai, IX2i). (1886 Saccardo Syll. Iniig. vol. IV, page 720). (l'.llo lla))enlior.sl Krypt. FI. 2 Anll. IX .Vhl, page 574). (Harting in ■Nieuw. Verli. erste KL Ned. Ist. .\mslerdani .\1I. Tab. [, Fig. 8-9). Mycélium Idanc, gazon coni'l, velutineiix, dense, également blanc. Siu' le li(|nide de liaulin acide forme un \oile ondnienx, mais ne donne point des conidies. Filaments cloisonn(''s. à contenu granuleux et rem- plis des gouttelettes de graisse, de 2-4 [j, de diamètre. Dislance movenne des cloisons = 25,8 ij.. Les ramnscnles fructifères en général op[)osés, portent an\ extrémités mie conidie cylindrique, arrondie aux ±)i mi.l.ETI.N l»E I.A SOC.IKTK liOTA.MOl'E DE GE.XKVE (iO) i2 J)Oiils, unict'lliihiirc ;in drliiil. plus l;ii(l il se loniic iiim' «-loisoii. Les roiiidies iiiesui'iMit de 7)-\{\ [j, de long sur 2-i [j, de lari^c ; i^iaiidciir iiio>eiiii(' Osiir;}^. l'oniie des clilaniydospores tivs ahoiidaiiles, tant aux ('\tr(''iiiil('s (|ii(' sur Ir iiarcoiiis (\v:> filaments ; elles iiicsiircid de N-lO-j,. ACTION DU FUSARIUM CANDIDUM SUR LA CELLULOSE Solutions : Commencement de désagrégation : Papier à Filtrer Cellulose Purifiée Désagrégation. 1 2 :{ 4 10 jours 12 jours 1res for le » I) fail)ie l'orle l'or le » faible Irùs failjle Microoi'gaiiismes des terres de loiirbièie Alternaria geophila nov. spec. — M>céliuiii hiiin noif, i^azoïi de couleur cendi'e, liaul de 1 (lu. Filanieuts stériles cuucliés, l)i'inis, Fig'. 10. — Alternaria f/eopfiilu. — a filauieiit aérien avec spores. — 0, spores. — f, ,' (r;il1icl('s coiiils. i('lil|)li('S des j^oiillrlcllcs de ^rjiissc di.u IC»). Les ;ii-licl('s (les lilaiiu'iits iiicsurcnl de 8-1:2 ij, de loii.i; sur (»-|() ij, de l;ir,U('. Kihuiicids Icrliles, divssrs rninirK's, cloisoiiiK's, de i-Ci jj. de di.iiiK'lic. I.;i dislaïu'c iiioNeniic des cloisdiis est de 27,2 u.. Les spoi'es iiaisscid sur des raimiscides lalrraiiv simples cl l'oiMncid des cliaîiics de 2-i s|)(»ivs. l'illcs soiil alloiigV'cs, (iisirorriK^s, hniiics d à iiiàldrilé iiK^'iiic noires, à cloisons parallèles et |)ei'j)eiidicidaires. La i;raiideiir des sp(ires el le nombre des cloisons varient ; ces spores mesurent de l()-38 >j, de lonii sur ()-12 |j, de lari^c, la i;randeiir la pins rré(piente est de 21 sur 10 ;j.. (-Iia(pn' c(dliile de la spore contient nne .yonlte oléai^inense. — (lette espèce lui isolée de la terre de toiirlie prise à la prolondenr de l.")!) cm. ACTION D'ALTERNARIA GEOPHILA SUR LA CELLULOSE Solutions: Comnieiicement de désagrégation : Papier à Filtrer | Cellulose Purifiée Désagrégation. 12 jours '.» jours forte très forte faiblH forte 1res ferle n II faillie très faillie I Aiternaria i^cophila doime an ndiien de cidtm°e nne coloration noire. Monosporium humicolum no\ . spec. — Mycéliinn Idanc, rampant, gazon coiu'l vert ; devient jaune dans les vieilh^s cidtiires. Cette espèce est caractérisée par des rentlemeids, qui se l'ornient snr le parcours d(>s lilanients. Filaments incolores, i-amitiés, cloisonnés ; diamètre (\i'> lilanients est de â-C) ij., La distance moyenne des cloisons : 27... Les lilaments forment entre eux des anastomoses. Les lilanients rriictifères se randtient en dicliotonne et lormeid des arlinscules. Les stériginatessont minces el légèrement recourbés, (pielquelois ondideux. Les conidies l'ondes, peuvent même être elliptiques, byalines, mesn- renl de ;»-! ;j. et l ^nv 'A [j.. liénnis en amas elles doinient mie couleur \erte. Sur le parcours des filaments, se forment des clilamydos|iores ->'.>(• lU'lJ.KTI.N l>K I.A SOCIKTK liOTAMi.UK HK (iENF-VE ( 'i-l) l'oiuics ;'i pi'olfiplasiiia j>i-;imil('ii\. iiirsuraiil de r)-l(i u. de diaiiirlrc. (> (■|iaiii|iiiiii(>ii a ('[(' isolr de la tniv de huiilir à l.")»» cm. de pioroiidciii-. Kii;'. 17. — Mo>iu!(irh(m hniiiicoluin ■ -- a, b, couidioijlii.ire^i. — c, cunidies. (/, filaments anastomosés. — e, chlamyrtospores. gross. 415. ACTION DU MONOSPORIUM HUMICOLUM SUR LA CELLULOSE Solutions ; Commencement de désagrégation : Papier à Filtrer Cellulose Purifiée Désagrégation, 1 :{ 4 .') jours 3 jours complèle )) forte très forle complèle forle . forte Monosporium flavum noiioidcii = (Sporoli'icliiiiii llaviiiii lîoiiordcii). (|X.")| Jhiiidii. dc|- alliicill. .MncoIoi^Îc pa.ur IM), lii;. 107). (I8 Saccardo. S\ll. Iiiiio. \,,|. i\, pai^c lir)i. ( l'.IOT liahndiorsl, Krypl. Kl. "i .\idl. Vlll .Mil. paiiv -iC).")). Uoiiordcn iriii(li(|iii' [Kiiid ilr iiirsiircs. .\l\c(dimii Idaiic iaiii|iaid, i;a/.oii coiirl jaiiiiàlrc loiinic an Ncil. I'"ila- iiK'ids Irrs iainill(''s, (•|(tis(Hiii('s, diaiiirlrc (\v^ lilaiiicids est do ;2-(ta I.a (lislaiiic iiioNciiiic (les i-lojsuiis = ;29.cid('v Iciiniiiaiix iiiiiicrs poilcid iiiic s|i(ii(' ronde, .jaiiiic a\iT iiiir ;.|()idlr|cll(' de ,L;raiss('. iiicsiiiaid de H-'i >j. m-aiidciir (A:\ 1 \V. l).\S/.i;\\SN.\. l»KSA(il!K(iATI(».\ l)K I.A CELLULOSE 2'.r iiioNciiiic = 3,") jx. Les conidies ne se lonneiil (|ue sur milieu légère- ruetil iicidr. l)eii\ on Irois slérigiii.iles parlent d'iiii même point ; ils Fig'. Is. — Monosporiuiii fluvum — a. coiiiiliopliore. — /;, conidies r. ('lilani.v(los)Kiros. irrnss. 415. soiil pdiiiliivcl (pichpielols légèj'emeiil eourhés. il forme des iiomljreii- ses clilaiiixdo^pores surtout dans lescullui'es sur eellulose ; elles iriesu- rrnl X-li> a Hc diaimirr. ls(d('' de la terre di' toinlic à 120 cju. de pro- foudeur. ACTION DU MONOSPORUM FLAVUM SUR LA CELLULOSE Solutions : N" Commencement de de désagrégation : 1 Papier à Filtrer Cellulose Purifiée Désagrégation. i lo jours forte très forte failjle » très faihie » 0 1 « .) 1 1 ±)H HCLLETI.N liK LA SOr.IKTK lîOTAiNIQlJE IM-: (JEiNÈVE (4-i) Monosporium viridescens Itdiiordcii i\X'^\ llaiidl). (k'V nlliiciii. MNcolugU' paiio %, liii. lllj. (1880 Saccanlu. S>ll. riiiii;. vol. IV. page 116). (1907 IJabeiiliorsl. Ki\pl FI. 2 Aiill. Mil Abt.. page 2B5). |{()iionU'ii Ta li-oiisr sur dt-s (■coicrs m jHilivraclion ; il n'en donne pas les mesures. iMycéliiini blanc rauipanl. ga/on Ncrdàliv |iid\éiulenl. coiiri. l-'ila- jiienls incoloi-es, cloisonnés, les raniuscules ()(>rlanl les eonidies sont non cloisonnés. Raniilicalion en diclioloniie. On rencoidre di- gros Fili'. 19. — illonn.siiiiriiiiii riridrsrciis. u.. La distance moNcmie do cloisons esl de 29. i2 [j.. Cluupie conidio|»lior(' se dirlioiomisc à rcxlrt'iiiili' <'ii deux sli'rig- ■( 40 1 w. i)As/,i:\vsKA. m:sA(.i!i;(;ATi().\ m-: i.a ciiM.ri.osi-: âU9 mates livs lins. (|iii lioiiijicoiiiicnl ;'i leurs cxliviiiilt's (!(■> coiildics r(Ui(l(>s, iéiirrciiinil Ncidàlrcs. mcsiii-aiil de ^-i a. Oaiis les ciilliircs sur (•(•lliilosc il Inniic (les clilaiiiNdosixiics, disposées en cliaîiio. iiiisiiraiit de O-lo jj, de diamètre. ACTION DU MONOSPORIUM VIRIDESCENS SUR LA CELLULOSE Solutions : Commencement de désagrégation : Papier à Filtrer I Cellulose Purifiée Désagrégation. 1 2 10 jours 14 jours forte 1res forte ne désagrège pas faible forte » ne désagrège pas très faible Cette espèce lui is(jlér de la [erre de tourbe prise à la |)r()foiideur de l.')!» cm. Monosporium subtile ii()\.>prc. — .M>c(diiiiii Manc. j^a/.oii \ei"dàtre très court et 1res lin. Ne l'orme des conidies (pie sur ndlieii é,uèreiiient acide, jj's rameaux fruc- tifères se ramifient irrégulièrement et fonnent des arbus- cules. Les derniè- res ramifications l)ourgeonnent au sommet une coni- . Fis»'. 22. — < 'iticiii/iiii/iiiin fii/iiliniiiir II. c'ovéïnic. — //. r, ciiiiiilidiiliii. les. — (I. coiiidie.s. (47) w. iiAs/i;\vsKA. i»i:s,\(ii'.i;(.ATi().\ m; i.a ckualosk ;{0i ioikIc. In.ilinc iiicsiii'aiil '.\-\ a. — l-rs siiorcs i;iss('ni])l(''('s (loiineiil nue coiilciir \crlc. Dans les ciilliircs sur (■cllnlosc les coiiidics ne se roniiciit pas, il \ a an contraire nnc ([nantilr des clilaniNdnspoi'cs à pro- toplasnia lirannleiix. niesniant de ()-l()jj, di' diamètre. Cette espèce a clé troiiNee dans la terre de lonrlte prise à la priiiondeni' de 120 cm. ACTION DU MONOSPORIUM REFLEXUM var. VIRIDE SUR LA CELLULOSE Solutions : N" Coniniencenient de désagrégation : Papier à Filtrer Cellulose Purifiée Désagrégation. l 1 ' :i iH jours forte faillie forte faillie )) très faillie » " i Ciliciopodium hyalinum \\n\ . spec. - (lelte noinelle espèce (lilt'ère de lliliriojuuliinii hrri'iprs Ondeniann par des c(»Midi(^pliores ramifiè's et <\v> conidies pins petites. J.es corémies ne se lormenl ipie snr nnlien h'^èi-ement acide. Le myc(''linni, lilanc-Janiie, se l'econv re d'un itazon h la ne, coni'l, pnl\ (''rn lenl. Les c()r(''niies jannàtres se terminent en sl\le; an sommet de la coré- nue les liiaments se s(''parenl. Les conidiopliores à ranniication op|)os(''es, se terminent |)ar 2-1 lins st(''riiiniates, poilant nne spore elliptitpie, li\aline. mesurant 4 (.•, (le lonii snr 2-;! [j, de lai'iic Les conidies se lormenl au sounneL de la c(U"(''nne. hiamèlre des liiaments de l-i a, Celle espèce a ('\v lrou\(''e dans la terre de louritière à la profondeur de i(t cm. ACTION DU CILICIOPODIOM HYALINUM SUR LA CELLULOSE Solutions: Conimennement de N" désagrégation : Papier à Filtrer Cellulose Purifiée Desagrégation. 1 12 jours 9 jours très forte forte coinpiète » faible faible forte :{02 l!l I.I.MI-N l»K LA SUCIKTK I!(IT.\.M()I K DK (.K.NKVK (48> VERTICILLIASTRUM nov. Ken. — Faiii. des Miicédina'- Amei'ospor.T (>e iKniNcaii lit'jii'e doil rïn' placr a rnir du i^criic Verlicil- lopsis cl (linV'rc (le ce dernier |)ar la loniie ronde des coiiidies. Verticilliastrum glaucum nul). — Mycéliiiiii blanc, i-azoïi \erl. iiaid de ' 2 cm. Mlainenls incolores, cloisonnés, raniiliés, lormenl V\'j: "i.'i. - Verticilliaiifium (jbtiiciiui . — ii, />, ciini(li(jpliore.s. — c, conidies. (/. filainciits anastoifiusé.s. — e, c-lilamy(lo.si)m-e. — /; filaments .se ilésai'ticulant. — .«s. lll"». des eiic|ie\r[rcnicnls dans le nivcclinni. Les lilanieids délaclienl, au soinniel, des cellules eHi|jti(|iies avec une .grosse rofondenr de lôO cm. ACTION DU VERTICILLIASTRUM GLAUCUM SUR LA CELLULOSE Solutions : ! N» Comniencenient de désagrégation : Papier à Filtrer Cellulose Purifiée Désagrégation. i 1 dfj jours 14 jours forte très forte très faible faible nulle » Dendrodochium gracile noN. spec. — M_\céliiini blanc, lila- nienU coiicIk's, ra- uiirM''>. cloisonni's. Les lilameiils for- nieill entre eil\ des anastomoses. ])ia- iiiélrc deslilameiils = 4-ti a. La dis- tance iiiu\e|llie des cinisonsot de^Uij.. — Le^ oi-i^aiies de reproduction se l'ormeiil seiliellieiit >iir milieu h'-LiV'res meiil acide. (îes oi'- gaiies a|i[)ai'aissent soils lurilie de lll- hercilles iiloliil- leii\. lisses, a lila- menls enclie\('- tr(''s, lrè> ramiliés. liamiiicaliniis up- |)()see> on (il \erl;- '''"■ -^ ~ l>rnilr\\r p;iin el l'orme des spli(''rocrislau\ d'ini jaiuie hrim, (pu se coloreid en noir p;ir l'acide osnn(pie. Les tila- nients s(.)nl rorm(''s d'arlicles. (pii iMtiM'geonnenl. Le c(tn- lenn de ces articles esl \a- cuolis('\ à protoplasma grami- leu\ et gouttelette de gl'aisse. Diamètre des lihuuenis est de i-S .^.. Celle espèce ;i été isolée de la lerre de louri)e à 80 cm. de prol'ondeni'. Klle donne an F\i,. 2:.. - MonUia torre.M.. - a, filament on ,„i|j,.„ ,|,. ,.„n„,.,, „„^, ^,,,,„..,. voio (le -l)our,ffeûnii('iii('nt .gi-oss. 41.5. h cri.staiix fonné.s dans les cnlturps sur pain. tloU jauue. (51 I W . HAS/KWSKA. KKSAlMtKfiATIO.X l)K LA CEIJJ'LOSK :{()5 ACTION DU MONILIA TERRESTRIS SUR LA CELLULOSE Solutions: Commencement de N" désagrégation: Papier à Filtrer Cellulose Purifiée Désagrégation. | 1 1 1 10 jours :2 N jours :5 — forte 1res t'orle l'ai hic lorlc l'ai hic 1 ! 1 Monilia grisea. — .M\célium bnm-t'oncé, gazon blanc-gris ; les tilaments campent le long des parois (In flacon. Les filaments aériens se réunissent en faisceaux, sont ramifiés, cloisonnés, de 4 [j. de diamètre. Distance moyenne des cloisons = 22 a. A leur sommet, les filaments désarlicidcnt des oïdiospores rondes, hyalines, inesin'attt de fi-K) jj. de dia- mètre. Cette espèce donne une couleur noire au milieu de culture. P]lle a été isolée de la terre de tourbe prise à la profondeur' de 80 cm. Fig. 26. — Monilia ijrisea. — a, b, fi- laments desquels sedétachenf des oïdiospores (gr. 41.5) ACTION DU MONILIA GRISEA SUR LA CELLULOSE Solutions: Commencement de N" ' désagrégation: 1 Papier à Filtrer Cellulose Purifiée Désagrégation. ■ i ■. .. 'V- i \H jours l() jours 1res l'orU' )) » furie 1res faillie ' )> ■) 1 Fusarium genevense ii(»\. spec. (]ette ('spèc(> es! \oisiiir (le Fumriinii hronj/nii Svdnw llcdwigia lUOI» Cl ). doni elle dilVrie p;ir l.i couleur de la culture. .Mycélium au délmt hlaiic: [in-nd ensuite au cdiitact du milieu i Hn.l.Kri.\ OK LA SOCIKTK HoTANInlK DK GENKVK. .N" H, [llllilic le iJO liéC. IDI^. i'I :m\ l'.II.Lirn.N liK l,.\ SOCIKTK lUt'I'AiNK^lIK DK (iKiN'KVK (52) cuulcii jaunes I' idiigo. laiidis (|U(' les tilamciils iK'i'Ieiis slériles (Icvieiiiienl . Les filameiiis fi-nclifères restent incolores. Les conidies nais- sent sur (les lanniscnles latéraux altei'iies; elle sont ini'olores, courbés, à 1-5 cloisons el niesineni de '20-32 ^. sur i-0 ;j,. Dia- mètre des lilanients = 3-(i jj.. La distance moyenne des cl(»is()ns csl de 23 a. Sur* le li(|ui(le de lîaidin l'acide ne dotnie |)as des conidies; par contre ontrouve une Fig. 27 — i'tisarium t/enevense Daszew. a, conidiophore : b. Fig. 28. — Monospoi-ium elUpticun n. spec. Das- coniclies; c, clilamyclospo2 zew. - o, conidiophore ; b, conidies; c, res (gr. 415). chlamydospore.s. abondance des cldani\dospores à contenu vacnolisé. mesurant de 10-34 ij. de diamètre, (^ette espèce Int isolée de la lerre de tourbe à 120 ciH. de profondenr. ACTION DU FUSARIUM GENEVENSE SUR LA CELLULOSE Solutions : Commencement de désagrégation ; Papier à Filtrer Cellulose Purifiée Désagrégation, 1 15 j()(ii-s l'or le 1res faible H très faillie )) k ' ~ faillie ■ )) <•»•»' w. i).\s/.i:\vsKA. i»i:s.\(,i!r;(;.\Ti(t.\ m-: i..\ cKi.i.ri.osK ;»07 Monosporium ellipticum ii()\. s\H'r. Mycélium IjImik;, i;iiii|);(Ii1; (Ioiiiic des cdiiidics sciilciiiciii sur uiilicu de cellulose. Filauieuls incolores, cloisonnés, de H-4 [j, de diauiètr*'. Dislnnce nioveuiie des cloisons =^!2G,I jj,. lUiniificalion alteine. Deux à Irois rainuscules Iriictifères pai-tenl d'un niènie point et portent au sounnei [ww conidie (»vale, verte, nicsuranl de i-B p, de lon,n sur 'A-i jj. de large. (;idauiydosi)ores très nombreuses, rondes, mesurent de (>-14 h de diamètre. Cette espèce a été ti'ouvée dans la terre de tourhe, prise à la iirolondeur de IliO cm. ACTION DU MONOSPORIUM ELLIPTICUM SUR LA CELLULOSE Solutions : N" Commenceiiient de désagrégation : Papier à Filtrer { Cellulose Purifiée Désagrégation. (i jours 'i jours C0ni|ll(''le' f;ïil.l<' forte forte 1res failjlt' Mycélium candidum. Mycélium Ijlanc, ne donne poiid (rorgan(!s de leproduction autres que des chamydospores. Filaments incolores, cloisonnés, de 2-5 jj,. de diamètre. Distance moyenne des cloisons = 20,9 p,. Les chlamydospores se forment aussi bien sur le parcours des filaments, (pi'à leui' extrémité; elles contien- nent des grosses gouttes de graisse, et mesurent de 8-10 [j, de diamètre. Isolé de la terre de tourbe prise à 70 cm. de ju-ofondenr. ACTION DU MYCELIUM CANDIDUM SUR LA CELLULOSE Solutions : N^ Commencement de désagrégation : Papier à Filtrer Désagr Cellulose Purifiée égation, 1 ï 8 jours H jours COUiplèle fail)le forte forte » très faible » » Fusarium commuta tum Saccardo (1886. Syll. fung. IV, p. 710) = Fisisporium caiididum Bonorden (1851. Handb. ^U-v allgem. Mycologie p. 96, lig. 140). Rabenliorsl. Kr. Kl. I.\ Abt. 1910», p. 574. ■M)X BULLETIN l»K LA SOCIKTK MOTANiyUE l)K GKNKVE (bA\ Mycélium hiaiic, gazon blaru-, coiirl lloixniiiciiv. Kilaiiicnls iiitoloics. ramifiés, cloisonnés de i-B jj, de diamètre. La distance imuncimic des cloisons — 20 ^. Les spores se tbrmeni seulement sur milieu légère- ment acide. Spores incolores, au déljut arrondies, d<'viennenl plus lard fusiformes, légèrement courbées, de une à trois cloisons, mesurant de 14- 2Ô |j. de long sur ;^-i a de large. ACTION DU FUSARIUM COMMUTATUM SUR LA CELLULOSE Solutions : Commencement de désagrégation : I Papier à Filtrer Cellulose Purifiée Désagrégation. 1 18 jours l'.nlilc nulle -> >> 0 livs faible 'i " 1) )) » Via. 2!). - Fusarmm commutatum 8acr. rt, filament à articles renflé.s rem- plis de ffontelettes de graisse: />, c, conidies (gr. 41ii). b ^ ô O Kig. 30. — Monosporium nlaucum Daszw . rt, conidiophore ; /), conidies ; c, chain.\- dospores (gr. 41.')) f>îi) \\. DAS/KVVSKA. DKSAdli l'KiATION lll'; I.A Clil.H I.OSK 3(>*.t (Icllc t'S|i(''C(' lui jsoh'c (le l;i IcCli' dr loiii'lic (irise ;'i l;i |H'(»r(»li(l<'lll' WcIMOcill. Monosporium glaucum ii()\. spcc . .Vlycéliiiiii lil.iiic. le iiazoïi l'oniii' une |)e;iii \('ilc. Kilaineiils irrégii- lièrcinciil rainiliés. cloisoiiiiés, de :\-\^ jx de diamètre. Les raiiiiiseules liiiclirèics porlcnl "I-'A stérigiiiales légèfemenl reiidés, parlant d'un (riènic point, (lonidie ovale, solitnire, verte, mesurant de 4-S [j, sur ^i-i jx; jjrandenr l:i pins l'récpienle ~~ H ji sur i ij,. La distance niove.mie a dislance moyenne des cloisons = 2(> «x. Dans le mycélium il se l'orme des sphères remplies de protoplasma somhrc, analf)gues aux « pilules » — (|ue Van Tieghem a déci-ites Fis*-. 81. — Mortierella rhisogena Daszw. — a, sporaugiophore; b, sporange; c, spores; d, chlamydospores; c, 1«'' stade de la formation des rhi- /.oides: f- filaments anastomosés: g, sphères renflées, pilules ("t. 41.5). à propos du MortierelLu itilulif'efdK (les sphères sont réunies par de minces tilaments. On aperçoit, en outre, dans le m>c<''liuni (te petits corps hiancs, (pii sont des sortes des « rhizoïdes », \isibles même à l'œil nu. Ces " rliizoïdes » se forment à partir (run tilamment renflé, s'enroulant sur lui-même, el se désorganisant en une série des lilamenls de plus en plus hns. Ces lilamenls s'enchevêtrent et se vident ; le « rhi/oïde » se présente alors sous forme de corps à lilamenls ' Dauphin, (^ontrilinlion à l'étiKlo des Vlorlierellarées. .\)ui. Se. ikiI. i'.M)8. Sér. VIII. (57 ) W . DAS/KWSKA. DKSACI! liCATIO.N l(K l.\ CKI.M'I.C »SK ;{ii ('lU'IirM'Iivs ; iriii|)li (If i;uiillt'l('lh's de «•i-iissc. Sur h- |);ii'cuiii"s (|r> lilmiiciils, on l'ciicoiiliv des chhimydospuii's i'i pioloplasina granuleux, iuesur;iul ius(|ir;'i ^(t a dt (li;ini(''ln'. Les s|)()r;uigi()|)lioi"es se riuiiiiii'iil en dicliotoniic ; \\> md df l(> p. de diaiiirli"»' à l;i hase el 2-8 a \ers le haut, |)ivs ilc >|)uran,i'('. Sfioraniit' ,niol)uleu\. 2()-4()|j. de dianiètfe, ahsoluuK'nl lisse, à ini'ndii'auc li\aliur facilenit'nl diriluciilc. Le sporange contienl des spores en pelil nondire. S|)ores rondes el ovales, incolores, lisses, renfernianl un ocelle oh'agi- tieu\. niesiM'ant de 10-^4 a de lonu sur X-'illij. de laruc (irandeur rnoyeiwie l i ij. siu' 1:2 u.. Les s|ylos|)ores ci /vgospores ne Inrenl |)as ol>servées. Oile espèce ne se dévelo|)|)e Inen (jue sur ndlien a\ec peplone. Klle a é[é isolée d(^ la l(M"re de lonrhe prise à 70 cm. de profondeur. Klle ne possède poiul d'aclioti d(''sagrégeaiite sin- la cellulose. Bactéries Bacillus terrestris no\ . spec. Hàtonnel de l-Bi^. de long sur (>,•)- 1 ij. de hirge. l'ornie une sp(»i-e ovale sur le parcours du bâtonnet, mesui'ant l-I.Txj, de diamètre. Prend le (Iram. Sur hoinllon artificiel oi'ganisè. loruie des coloides (rnii jaune-lirini. lortcnienl plissées. Li(|uéfie très \ite la gélatine en lor- maid une peau à la hase ^4 un \oile à la périphérie. Sur ponuue de terre forme des colonies gris-jauuàtre plissées. Siu' carotle. dé\elop- [K'menl très tail)lt'. (loagnie le lait et dissoid la caséine. (le bacille a été extrait de la terre de loiu'be prise à la pr(tfoudeiir de 70 cm. ACTION DU BACir.LUS TERRESTRIS SUR LA CELLULOSE ' Solutions : Commencement do Papier à Filtrer Cellulose Purifiée ; r désagrégation : Désagrégation. || i 1 >) s jMiir- f;til)le niillc ! - • > tivs faihie 1 » 1 'l 1 faillie )) : 'Mi IUJI,LKTI1\ l)K LA SOCIKTK liOTAMUl K DK ( i K iNK V K (")«) Verticillium cellulosse L)as/.e\vsk;i iiov. sp. Mvceliiiiii jillnim ; lilanieiitii coiiidiopliora la\a pallidc viridia ad U,") cm. alla; coiiidia ovalia vcl cllipsoidca. \ lidesccidia, i [i et 6 {i. — ;^ [X cl i ;j,. AITiiiis V . nimlrltihio Hoii. dillcil lilamciilis cl conidiis \iridiltiis. Monosporium olivaceum (lookc cl Mass. \ar. major iioh. l'ilaiiiculis liyaliins liaiid ()li\accis, eonidiis paidd iiiajdrilms. Gylindrophora Hoffmanni mon. sp. Kaiiiiiscidl fniclil'cri hrcxcs allerni, couidiiiiii iiiiiciiiii obloiigiiiii idf(i(juc roliiiidaliiiii Iciviitcs ; conidia li\aliiia tt-1^ 'j. iii. cl ^-7 u. lai. Sordaria sylvatica Das/cwska ii(»\. sp. l'crillieciiiiii liltciMiiii ad a|iicciii sal dense papillosiiin ad .Mid-SIK) jj, all.;ascip()ianiiii s;d dixcrsa. Sporotrichum epigaeum Kniiiaud \ai. terrestre Das/cwska. Kilamcidis livaliids, liand grisco-liiscis. Fusarium albido-violaceum Das/cwska. .\l>ccliiiiii alhiiiii, colorciii violacciiiii in siihslatmn cIViisiiiii diiccns, conidiis in laniis opposilis ncI aJtciiùs. prins ascjdalis, dcniinn scptis 1-:^ divisis. (■) IX ^ HN u. jii. cl ± [j. = 4 [j. lat. Alternaria geophila Das/ewska. .\l\ccliinn Inscinn, lilanicntis crcclis Inliiiinosis ;id I cm. allis. arli- cnlls inllalis = ID (listiiict;! \;irirl;is. Verticilliastrum mon. i^vii. Ihszcwsk.i. rroxiiiiiiiii \ Csticilliopsidi ;i (jiki ditTcrl conidiis sphirricis lier ohldiigis. V. glaucum ii(t\. s|)('( . I''il;imt'iil;i li\;iliii;i plus iiiimi> nii.oloiiiosaiiles :2-('> jj. I;il. (iil;iiii\d<)s- poris S = l<) ij., coiiidioplioris plus iniiiiis dicliotoiiils, conidiis \iri- «liiiiis ;*-i ij,. Dendi odochium gracile ll.l^/.('\\ sk;i. Tidicicidis siipcrlicic \iridlliii> l;i'\ihiis. (•(inidioplioris r;iiii(tsissiiiiis Jilliiiiis p\ liloriiiilMis coiiidis clliplicis virdilHis 'i-2 Fusarium genevense l»;l^/.l'\\sl\;l. Aftinis I'". KvoiiMiii Syd. ditVrrl nixcelio ad sidistraliiiii ruhro. tilaiiH'iitis crcdis aiircis, lilaiiicidis Icrlillhiis liNalinis, conidiis lalci- luiiniliiis, 1-") scplalis i20 = 'A'i Monospoi ium glaucum Has/.cwska. Af'Hnis M. xiridcsccnti dilTerl, niu'rlio conipaclo superficie spoiis Nii'csccns. (ilaincnlis irregniarilcr rainosis 2 — )! sleriginala \i\ dilati.s h'i\cnliliMs. conidiis soiiiariis \iiidihiis i =^ H Monosporium ellipticum Haszewska. Al'liins \\. \ iridesccnli. dill'eil conidiis elliplicis ;!-i u. lai. r[ rainiis- cidis cari>. Mortierella rhizogena Das/.cwska. .M>celiiim ad "2 cm. allii>. lilaiiienlis i-10 [x ciassis, coipiisciilis pilidai'il)Ms inflalis cl (llanienlis (-irciiiate cnrvatis ramosis lus tar rhy- /oidonini ; spoi'aiiiii(»|)[ioris diclioloiïiis, sporaiigiis giobosis :2B-40 p, ,;, loni.. ;VU ifi i,i.i:ti:\ hk i.a socikti-: iiotamoi k dk (.k.nkvk (♦!()> CONCUlSKWS I. La (Irsai^régatioii de la (•cllulosc paf les iiiicroori'aiiisnies liimii- fdlcs, is(»l(''s |)ar nous, ne (■(nidiiil pas à la roiiiialioii i\i's pivxliiils hniiis (le rilllllliis. -2. Les llvplioiiivcèU's joiieiiLiiii fôlc plus iiiipoiiaiil enl la rellnlose (Lime l'acon ari'ohie ; an moyen (Lnii lermenl la cytase. La celhdose dégradée peni parfois passer par les stades : sucre el airool, (pii soni des produits intei'nié- diaires, immédiatement digérés par les niicroorgainsmes. ô. Il faid admettre qne les nncroorganismes secM'èteid des rerments spé('ili(|nes : de riiémicellnlose, de roxycellnlose d de la cellnlose |)nre ; ce (pii e\|»liqne, pounpioi Ips divers orgainsmes condnisenl la cellulose sons forme de papier à lilti'er à dilférents stades de désagré- gation ; et, (|ne certains dVntiv eux, se développant hien sur papiei- à liltrer, ne montrent pas trace de développement sin' cellnlose pnritiée. ti. L'extrait aquenx de la loni'l)e peut ser\ir de milien de cnltinc à ces nncroorganismes. à condition (pTon lein' l'om-nisse encore mie source de car])one. ('/est ainsi que les organismes, (pn désagrègent la cetlidose, se développent l)ien eu présence de celle-ci dans mi exti'ait aipieiix de [ourhe ; ceux (pii ne la désagrègent pas, ne s\s d(''\eloppenl que très laihlemenl. (♦VI) W. I».\S/K\VSKA. l»KS.\(iHK(i.\ri(>\ l»i; I.A (KM.l'LdSK 315 iuijij()(;haphik 1. André, G. Sur les composés azotés que contient la terre arable, domptes rendus (Paris) 1903, pag. 820. 2. AsciiAN. Joiirn. fur prakt Chemie (N. F.) Bd. 77, li)08, pag. 172. 3. Baumann, m. Mitteil. d. k. bayr. Moorkiiltiiranst. Heft 3, 1900, pag. 53-123. 4. Bemerinck, m. W. Ueber Chinonbildiuig durcli Streptothrix chromogeiia iind Lebensweise dièses Mikrobeii. CentraU)}. l'ar Bakterioloç/ie. Bd. VI 1900, pag. 2. 5. Bei.jerinok, m. w. L'influence des microbes sur la fertilité du .sol et la crois- sance des végétaux suptrienres Archives itéerl. (2). Progr. vol. !), 1904, pag. VIII. 6. Berthelot et André. P aits pour servir à l'bistoire des principes azotés, ren- fermés dans la terre végétale. Comptes rendus (Paris) 1891, pag. 189. 7. Berzelius. Ijehrh. der Chemie, 3 Aufl. Bd. 8, 1839. 8. Bonokden. Hundb. der. allçiem. Mi/coloyie. Strassburg 1851. 9. Brunaiid. Fragm. mi/colog. II. 10. Corda, A. K. S. Icônes fungorum. I, 1837. 11. Chodat, B. et (iRiNTZESco, S. Sur les méthodes de culture pure des Algues vertes. Comptes rendus du Congrès de Botanique de Paris, 1900. 12. Chodat, R. Nouvelles recherches sur les ferments oxydants. Archives des Se. phgs. et nat. Tome XXXIII, 1912. 13. CooKE et Mass. Grevillea XVI vol. 1887, 13. Dale. Elis. On tlie Fnugi of the soil. Annal, ingcologici. Vol. X (1912), 453. 14. Daui'hin, s. Contribution à l'étude des Mortierel lacées. Ann. des se. mit. Bot. Série Mil, 1908. 15. Detmer. Landv. Versuch. Stat.Bd. 14, 1871. 16. Frank, B. Ueber die physiol. Bedeutung der Mycorhiza. Ber. der dcntcjt. Bot. Gesellsch. Bd. 6, 1888. 17. Fries Sgstema mycologicum. III, 1832. 18. Heinze, B. Humusbildung und Humuszersetzung im Aokerboden. Ceniralhh f'iir Bah. Bd. 26, 1910. 19. Hofi'E-Seylek. Ueber Huminsubstanzen, ihre Eustehung und ihre Eigeus- chaften. Zeitschr. fur physiol. Chemie Bd. 13, 1889. 20. L'Hôte. Jotirn. d'Agr. Prat. II, 1890. 21. Hôveler, w. Jahrb. fiir tvissenschaftl. Botanik Bd. 24. 1892. 22. Hoffmann, Botamsclie Leituny. 1869. 23. Klôcker, a. Die Gàhrunysorganismen. 24. KoHNSTAMM, Pn. Amylolytische, glycosidspaltende, proteolytische und cellulo- sehisende Fermente in holzbenwohnenden Pilzen. Beih. zum bot. Cen- tralbl. Bd. 10. 1901. 25. KoNiNR, C. .1. Contribution à la (lonnaissance de la vie des champignons et des plién. qui constituent riiuiiiifî<'ation Arch. néerJ. de.s Se. ex. et nat. Série 2. vol. il. l(»04. 31») l'.ILI.I IIV liK I.A SOCIKTl'; lîOTAMOrK DK ( . K NK \ K (Hâ) 26. KosTYSTCHEKF. Anii ugvon: ïi^X. 17. 18!tl, pag. 17-3H. 27. LoHNis, F. Handb. der lainlsivirtschafll. Baktcr. UUO. 28. MiTSCHEKLicH. MoiititsUei: der Berl. Akad, 1850. 2i<. MiiLDER. Chemie der Ackerkrume ubers. v. ./. Mûlkr. Bd. I, .30. Nikitiaski, Ueber die Zersetzung der Huminsaure durcli piiysikalisch.-che- niisclie Argentieii iind Mikroovganismen. Jahrh. fur wlssenschaff'J. Botu- nik. Bd. 37, 1907 ol. Omelianski. Délier die Gahrnng der Cellulose. Centrulhl. fiir Ba^t. vol. Vin, 1902. 32. Otth. Mitteil der naturforsch . Gesellscha.fi iii Berii, 1870. .•!2. Ol'demans et Konini;. Prodrome d'une flore mycologique de la terre hunieuse, Arch. néerl. des Sciences „«t., Série II, tome VII (1902), 268 et XXX Planches. ' 33. Poi'OFF. Arch. fiir die gesaininte Phifsioloe/ic. Bd. X, 1875. 34. Heinitzek. Ueber die Eiguung der Huminsubstauzeu /ur Ernahrung von Pilzen. Bot. Leit. 1900. p. 58. 35. lIosENBENG-Lii'iNSKi. Die prcikt. Ackerhau. Bd. I, 1868. :;6. Rabenhorst. Crupi. FI. 2 Aufl. VIII. Abt. 1907 ; IX Abt. 1910. 37. KoGER et VuLQiîiN Contribution à l'étude des matières luimique^ de l'ouate de tourbe. Comptes rendus (Paris), liiO.s. pag. 1404. 38. Hi'LLMANN. Mitteil iiber Cladotliri.x odorifera. Ceutrnlbl. fiir Hakt. 2 Abt. Bd. II, 1896. 39. ■Saccahdo. Syll. fumj. IV vol., 1886; XI vol.. 1895. 40. ScHWARz. Die landw. Vers 8tat. in Wien, pag. 51. réf. in Lentralld., fiir Agric. Chemie. Bd. 8. 1879. 41. SoHELLENBERG, H. C. Ucber die Auflosung der Cellulose durch Pilze. Verh. der sc.hire.is. naturforsch. Oesellschaft in Luzern, .s^s, Jahresvers, 1906. 42. Taim'einek. Bcr. der ilndsch. chem. GeselJ.^chaft. Bd. XV, 1882 ; Bd. XVI, 1883. 43. Trécul. (Jomiilcs rcii.dus [Vsivis), T. LXl, 1865: T. LXV, 1867. 44. Went. Monilia sitopliila (Mont). Sacc. ein technischer. Pilz .lava. CentralbJ. fiir Bukt. Bd. 7, 1901. 45. Wehmer. "^lUr Kentniss der ein.lielm. Pilze II, 1895. 46. WoLFF, E. J)ie nattirt/es. Gruitdlagen des Ackerbanes. 2 Aufl. Bd. I, pag. 45, 1854. 47. Van Jterson. Die Zersetzung der Cellulose durcli aerobe Mikroorganismen. Centralbl. fur Bakt. XI Bd. N" 23, 1904. 48. Van Tieghem. Comptes rendus (ParisJ, T. LXXXVIII, 1878 et T. LXXXIX. 1879. 49. Van Senus. Bijdrage tôt de Kennis der Cellulose gisting. Leiden 1890. Koch- ■Tahresber. IsfK). :{17 .\(H'K SI K l .NK NOIWKLLK VAIlIKIi: l>K i: ACHILLE A GRAJA Beyer l'AR <;iislave ItKArVMKI» (l')i'senté en xémice du II nopi'inlin' l'Jll'i Dans le \(»liiiu(' de 1903 fin liullrlinii ilrlla Soclr/à italiiina, lenlorcé (Tuno noie crititino publiée dans le (jildloçiue raisonut' des pltinlen vm- rulaire.s de la rtillf'e d'Aosle I : :W6 (1909), notre contVèi-e M. le D' Vaccari a dérnonlcé le polymorphisme de VAchilleu Herba-rota Ail. (Anctuarium 1, 1774) d'après les transitions qui relient indisentable- menl les ditîérenles formes de leuilles qui ont sei'vi de l)ase aux dis- linctioiis spécifiques dénommées res|)ectivement : Achillcd monchaUi Wnirex Jac(nn'n. Fi. austr. app. V : 15, tab. 33 (1778), Achillca Mori- siaiHi \\d\h. lil., FI. Gerni. et lieK. XVI : «)5, tab. lOlU (1853), .1. Hau.sshierlifiatifi Ascberson, Festschr. Gesells. Naturforscb. F^r. Berlin : !243 (1873) et .4. nipeslris llnter, Porta et Rii^o in Nuovo niorn. bot. ilal. (1879): ^81 ou Hiiter ex l]<'ck, Denkschr. Acad. Wie"n XLVIII : 1581 ÎSSii. - Discutant la valeui' systématique de ces différentes plantes, M. Vaccari les subordonne avec raison à VAchillea Herba-i-ola Ail., admis comme prototype le plus anciermement décrit d'un groupe spé- cifl(pie comprenant 3 sous-espèces dont l'une, la subsp. rupestris llulei-, est spéciale à la Calabre, l'autre, la subsp. eu-Herbarota des Alpes |)iéniontaises et maritimes compi'end les variétés a tjenuhui Heimerl,p «/>//*/«/« gioiipc sons trois loiiiiiilcs iiiiiicipalessusceplihlcsd'ullViiciiaciiiir à leur "tour ;{ autres siil)(li\isioiis ultimes basées sur la préduuiinaiice marquée iU' l'uu des deii\ parcnis sur Paulre ou sui- Texjjressiou plus ou uioiiis evacleuieul iulermédiaire de rii}l»ridc. ('.es trois loi-nudcs priueij)ales se rap|)ortenl aux eoiiibinaisoiis suivaides : I" .1. Herbarvlo \ar. Mori.stinia (IJcIdt.) X "''«'/ l- =- X A. graja tiejer. in Verliandl. bot. Ver. Braiid. XXXJ : XII (18W). C'est le premier type ivcoiuiu hybride et décrit connue tel entre les .1. cii-I/crhorota et .1. 11(1 II o ; selon les rèt;les de nomenclature de Vienne, art. 34, ce binôme doit seul conserver le droit de priorité sur les condtinaisons \ariétales décrites entre les difVéï-entes autres lacesdes A. ni-Hcrhorata X^i- iniiia : en d'autres termes, les autres binômes proposés posté- rieurement doivent être subordonnés à IVI. f/raja à titre de variétés, bes ;} Cormes mperiiKirlsiand Vacc. et Wilc/.. nicdia Vacc. et Wilcz. et .siiprriiaïui Vacc. et Wilc/,.. se rencontreiU dans la vallée de (k)gne (IMémonti, avec prédonnnance de la forme b. iiirif/iia Vacc. et Wilcz., média Vacc. et Wilcz. et supernaiia Vacc. et Wilcz. ; la forme média avait été recollée dès 184") dans le val Varaita par l^isa, puis par Corle, qui n'avaient pas exactemeid déteiininé cette plante (cf. Vaccari, I. c. : 399\ 3" A. Herharola vai". Hausshiievliliana X ^1- n^nt" ''• — - X A. (Jurre- voniatia Vaccari I. c. : 39'.» (1909); doit se nommer plus exactement .1. graja var. Correvoniana (Vaccari) Beauv., comb. nov. Cette plante a été récoltée en 4 dilléreides .stations de la \allée de (^ogne par MM. Hesse, Correvon et Vaccari ; le regretté Maircl l'rtitmengin, in hull. Acad. interu. Géogr. bot. XVI l : 32'» (1907) la déclare identique aux écbanlillons qu'il a récoltés mi- len-iUtire français dans le vatlon de la Lenta, en descendant ûw col d(> l'Iseran sur Honneval (Manri<'nne, Savoie); mais M. Vaccari objecte une raison par laquelle il conviendrait de s'assurer s'il ne s'agissait pas plutôt d'une des 3 formes de VA. f/raja lypi(pie (cf. Vaccari, Catal. Aosie l : 398, note 2). l'our conqjléU'r cette énumération, l'auteur remarque d. c. : 397) que toutes les variétés connues de VA. Herbarola Ail. ont donné des lixbrides a\('c r.l. nana, exception faite de la ssp. riipesiri.s lluter et de la ssp. cn-llerbarola var. f/eniiina Heimerl; il ajoute que « toutefois riiybride avec celte dernièi'e variété doit exister et ((ue l'on ne tardera pas à le découvrir ». C'est en etfel ce que nolit; collègue M. lîonati, dans une note i)ubliée ci-après (cf. lUdletin ÏV : 323) vient de constater en en comnumiquant des écliantillons en séance de la Société botanique de Genève; les 0 exemplaires présentés ont été récoltés par M. Antoine Albert au col iNalbert, dans la liante vallée du Guil (versant fran('ais du Viso, H"''*- Alpes). Ils se rapportent sans aucun doute à une forme Huperherbarota :{i C. HKAI Vi:i!l». 1. ACIIII.I.KA CI'.A.IA nKVKI! caracl(''risée [lar sa lies l'aihlc |iiil)esceiic(', ses capiliiles de la gi'aïKlcur de ceux de 1.4. Herharola \ar. f/cniiiiKi el son |)()it très élevé (18 à •20 cm.); rintliieiice de VÀcluUcd nova se iiiaiiiresle principalement dans les divisions dn péricliiie, (pu an lien (rèlre laiblemenl hoi'dées de bnm-jannàtre comme c'en est le cas chez tontes les variétés de VA. Herbarolti sensu lato, sont poni*\ nés (Tniie marge largement noir- hrnnàtre exactement connne clie/ IM. iuuki ; bien (pie pi"esica Heimerl; 9-10 : feuilles basilaires; 11 : feuilles cauliuaires moyemies: 12 : feuille caulinaire supérieure: 13 ; feuilles raméales du corymbe: 19 : écailles du péi'i- cliiie, à étroite marge scarieuse d'uu brun jaunâtre (type de 1'^. Hcrburota AU.). — 14-17 et 20: Achillea nana L.: 14: feuilles raméales du corymbe: 15: feuille caulinaii-e supérieure; 16 : feuilles cauliuaires moyennes; 17 : feuilles basilaires (pétiolées); 20 : écailles du péricline. — Les trois types : échantillons du versant fi-ançais du M«-Viso, conservés à l'Herbier Boissier. 3:20 lit I.I.KTI.N Dr: I.A SOCIKTI'; ItOIAMOlJE de (ii::M>VE ( '( (jlic livs |-aiviii<'ii( IroïKjiir on oldiis cotiiiuc (•"en rsl le c.-is clir/. |".L Herhai-ola var. fjt'itii/iif/ ; cepciidaiil, iiii ou (leii.x de ces c.is cxceptioii- iitis. isoirs parmi les formes intermédiaires Iialtiliielies de deux dev individus présentés, suldsent à permettre d'allirmer rinlliKMice de cette \ iwiété f/e II ni iui dans notre cond)inaison livbiide. Au surplus, l'Herbier lloissier consecM' des exemplaires de ce' dernier tvpe, récoltés au col de la Ti-aversette sur le versant ('ran(:ais du \ iso par II. Vei'lol ; ils suf- tisenl pourcxpliquer cette influence, la pi'ésence des deux paVents sr IronvanI ainsi druiienl constatée dans la région d'oi'i pro\ie[d le nouvel livbride; ci-dessous sa diajiuose : >^ Arli/llcfi f/raja var. no\ . Albertiana IfeauNerd cl l'.onali : ^ i Ui'iixnoiii \ar. fj. (je nui nu Heimerl X-t- "hiki L. II. f. xiiix'rht'.rbiirola lieauv erd .1. Hrihnrolo 7. neniiiiiti \ .1. „iiiia . ^;aj//c,vei-ecti (ir)-2()cm. aiti), simplices, versus apicem sensim minus loliati ± laxiuscule villoso-pubescentes. Folia \iridia, idi-iuqne gla- bi-ata vel i-arius in nervis -h pilosiuscido-lanala ; iinioviiliinniin et basi- lai-ia raiiliH ± cuneala, anlice obtusata truncatave, pnnctata, parce glandulosa, uregularitei- pinnatipartila \el rarius v_ bipinnatitida. apice acnnnnata, rarius truncala; f. raiiliitii média in petiolum sensim angustata, basi auriculato-laciniata, antice atteniiata h piimatillda : I. sHiiima |)arva, acuniinata vel rarius truncata, intégra vel pauce dentata. Capitula (8-10 mm. diam.) in corymbo .V12cepbalo dis- posita; peditiiaili parce villosi capitulis l-5plo longioivs; inmlvcri siinaimv in margine late scai-ioss et tusco-atrata\ /?f ^; .7 ''^' '^'-^ '• '»'*''■ P:^i'''iites in alpibus Delpliinalns loc(. dief.. «(.ol Aalbert » M'-Viso; leg. Ant. Albert, mense Augusti 1912. BULLETIN |)K l,A iim Biimoi DE Piililié sons la «liieclion de Louis VIRET, D'' es sricnccs. Préside ni de la Société . i',liH(iiu' collahoraleiir est responsable do ses liav;iiix. !,«»< aiKHiiieineiilN (SUISSE : 10 fr. — UNION POSTALh: : I::! Ir. .-iOi sont perçus chez M. Viret, 77, I4ue Jean-Jaquel, Genève. 2">e SERIE. Volume IV, No 8. GENEVE, 30 Novembre 1912. SOMMAI HE : I. SuiU' (lu travail de MU*' Waiida Daszewska : Ktude sur la désaurégalioii de la terre de bruyère et de la tourbe (avec vignettes), fin. p. 288. '2. (j. Beauverd : Note sur une nouvelle variété de VAclulled (irajn Beyer (avec une vi<;netle). p. 317. 3. Compte rendu de la séance du 11 novembre 1912 : Atl'aires adminis- tratives, p 321. — A. GuiNET : Notes bryologiques. p. 322. — G. Bonati : Une variété inédile d'hybride des AchiUea Uerbnrolay:^nan(i , p. 323. — G. Meylan : Quelques plantes du .lura suisse, p. 324. — A. Lendner : A pro[»os d'un cas présumé de xénie chez un Poirier, p. 325. — (ï. Beau- verd : Heclierches sur les Mélampyres, p. 325 \. G. Bonati : Sur un Pediculoris critique du Kan-Sou. p. 326. 5. J. Hruby : Pli\logénie du genre Arnni (avec deux cartes et un tableau) lin p. 330. GOMPTK HKNDU î{51"" wéaiiee. — l^uiKli 11 iio%'enibre 1 !ll 3. — Ouverte à 8 h. V'ii, dans la salle de la biblioUuMiiic de Tliistitiit de botanique. Université, sous la pi'ésidenee de M. Auguste Guinet. trésorier. ^ M. le D' Virel, président, fait excuser son absence, ainsi (|ue M. Hau- ser, vice-président. Les candidatures de M. Marcel Minod, |)résenté par MM. Chodat et Lendner, et de M. Laniille Dr.oz, présenté par MM. Lardera/ et FJeau- \erd, sont acceptées par le vote réglenienlaii'e. Le compte rendu de la séance du 10 juin est accepté; celui de la séance du 14 octobre est renvoyé au mois de décendire, le lascicide du lUillcIni n'ayant pu être publié à temps. — fublicatioiis déposées sur le bui'eaii : DONS irAlITElJHS (rcQus avec recomialssance) : f Th. Durand et H. Schinz, Conspecl.us florœ Africœ, vol. I (2""' partie) et vol. V I5i-uxelles, IHUf) et 18U8 (don des liériliei-s du U'' Th. Durand). — .\LLEMA(iNE : Arbeilen ans d. bol. insl, d. konigl. Lyc. Ifosianuni, vol 11, lli et IV ( Braunsberg, 1912); Vcnekhnis der Vorlesungen an BiLLETiN DE i,A socrÉTÉ BOTANiQUK DE (iKNÈvK, N» 7, publié le 30 déc. 1912. 23 :{2'2 l!l I.LETIlN r»F, I.A SOGIKII-': liOl AiNlOlE l)K (;KNKVE ( i8) <1. kùiiii;!. AkMdciii. zii llraunsberg liii- I'.)I:2-IV>1;) (IJraiiiisbcrg lUlâi; konigl. Li/ceum Htmanum /ii lîraimsbt'riJ, lïii' I90U-I91(> iBraiiiisber^ IDOOV, A ('TRICHE : Anvalei, des k. /.. ndiiirl. HofmnsruniH \(i|. 1-2 (Wieii 1912) : BELGIQUK : Acteif du (Jon d cd>)nféreiices cl Mémoires» (Bnixellt^s 1912); CHILI : liolelnio del Mii.sco .Xdrior.ol dr Chile, vol. [IF ^Sanliaiîo, 1912); KTATS-UNIS : The /In/o/oi/isi, vol. XV, N" 4 (Ne\\- York, julv 1912); FRANCK : Annale.s de la Sor. hal. Li/on. XXXVI (Lvoii 1912); //(///. .SV. ///.s/. hoI. W'-Manu-WW, A" :^ (S'-Dizicr, 1912); .Soluliv Syfilema/Ice du Muséum de Paris, vol. Il, .N" 8 (l'aris, 1912); Hevue du liouihitiuiais el du Centre de la France, XXV, iX"'* 2 cl '.\ (Moulins, 1912); IIOxXCRlK : Maujiar bolanikai lapok, vol. XI, N"'' 5-S (Budapest, 1912); lUiSSIE : h'ulletin du Club tt/pin fie Ci'imt'e el du (Caucase (Odessa, 1912); SUISSE : Itullelin de la Socielé raudo/se des sciences naturelles, vo). XLVIII, iN"" 17.") ci 17") ( Lausamie, 1912); Jahrhuch der S^-Ikill. .Salurw. desellscliaf/ fiir UNI (S'-C.all, 1912): le Jardinier Su/.sse, S" Il (Cciicnc. 19I2i. Pour domier suilc à luic dcuiaiclic oblii^vanlc de M. le D' Maurice Roch, le Comité fixera pour uuc date ultéiicurc une st-auce exlraordi- riaii'e sur les cas dVm))oisonueu)enls par les ehampiiinous. NOTES BRYOLOCKJIES. — Sous ee tilrc, M. Guinet lail nue com- rmnucaliou conccruaul (piel(|ues mousses uoii\ elles pour la Dore gene- voise et, en outre, l'aisanl connailre quehpies slalions dV^spèces à dis- persion resti'cinlc. (pfil a eu Toccasiou d'observer dans le cours de ses lierl)orisatious. Ce sonl : Dilriclium //allidunt Schrcli.. Hampe. — .1. S.' .dans inie claiiière de hi monlague ol. (mu-. A. L. : IoinM de sapins au-dessus (TAn'àches sur Cluses. Aul/iiomniiiin undrof/i/iiutu (L.) Schwa'gi-. — A. L.: versaul oriental des .\J'^ Voirons. Phifoiio/is llrll(i W" - A. A. — A. L. M. I!. : dans les lien\ uionillés. /'. .ser/a/a Mill. même dislrihuliou el slaliou i\\U' Tespèce précédente. (]ette connnunicalioii lui suivie de la présentalion des éclianlillon> (Tentre les plus intéressants l'écoltès par M. Cin'nel, (pu' annon<-e à ce sujet qu'un lra\ail plus complet sera pidtliè dans VA/itmai/r du Cmisci- raloire cl du .laid in hnhniiijurH. I .NKVAIIIKTL [XKId'IK iniVBlilhK HKS AC/N/JJJA IIIJtliMiOl \ X A'.l.V.I, nouvelle pour la lion' de France. — Par l'iidermèdiaire du secrétariat, notre collègue M. G. Bonati connnuni([ue (piehpies exem- plaires de VArliillca (iraja Beyer, l»in('>m<' (pn (h'-signe d'ime manière générale les h>hi'ides << Arliillni Unixirohi Ail. X •!• "'//'" L-": le-- iK- ;{2i m |.M.;TI;\ me i.A SOCIÉTK liOTAMOlK l>K (iKNKVK ( U)) (Mliaiililloiis (le M. Iloiiali proN ifiiiiciil du cul iNalbcrl, dans la liauif valiéi! du (lud, versant IraïK-ais du iVl' Viso, et se rapportent à une com- hinaison inédite de VA. Herhora/a viw. f/eiiviiui lleinierl, prédominant scnsil)lenient sur IM. noua. — Tenant compte d'une note munogra- plii(pje de iVI. le I»' Varrari sin- la systémati(iue de VAchillca Herhu- rotu K\\. et d'un lahlean romplet de'ses liyln'ides avec IM. nana, il résnite de Tanalysc de cette plante (pi'elle constitue une lornie nou- velle (pii est décrite plus liant sous le nom de X Achilleu f/raja var. iMi\. Albertiana r>onati et Heauverd (voir Note spéciale de la p. :l\l). ()IE1.QI'I^'!> l*LAiNTKS i)l .IliKA Sl'ISSK. — Au couis de ses Iruc- liieuses lierl)orisali()ns cr>plogami(|ues, M. Charles Meylan a récolté quelques plianéroi-ames (iont la rareté dans la More ^\y\ Jura mérite une mention spéciale; ce soid : I" X Salix Seringeana (iaud. [S. capi'iray.^inciiitii), des éhoulis de calcaire argovieu sur le versant N. du Chasseron (près S'M^roix, Vand ), à t iô(»' m. d'altitude environ ; ce saule hybride n'avait été signalé dans le .hua \audois(pie dans la vallée de Jou\, où Schleicliei- l'indi- quait à r\l)lta>e, selon le Colatof/iir de la Flore rtnu/oise de Durand et Pittier(l. c. : ':505, Gand ISX^i); en outre, l'eu le D' E. fthehrien, dans ses notes manusci-ites d une /lonile du bassin de l'Orbe (restée inédite à la date du 2;i janvier LSlIi), en indi(pie « deux pieds ^ assez cl lét ils, sur la rive dr(»ite"(le la Baulnnne, |)rès des scieries ». ±' Thlaspi montanum L., en quantité à Longeaigues et Noir- vaux, à trois quarts d'heure de S'^-Croix. Cette jolie crucifère, consi- (térée connue rarissim(> dans le .lura suisse dès le sud du Creux de Van. avait été cependant signalée aux environs de S"-Cr(tix soit au Chasseron, soit dans la combe de iNoirvaux (Rapin) et « en descendant de S'«-Croix à IJuttes » (cf. Cal. //. eaudoise : iS). [.a tr(»u\ aille de M. .Me>lan c(mfirine donc, pour le Jura suisse, le terminus sud du Thlaspi aïoiilainnn aux environs de S''-Croix. 3" Acer pseudo-Platanus à samares pourpres : planté en avenue à S^«-Croix et provenant des forêts voisin(>s où cette race est sûrement spontanée; il conviendra d'examiner les tleurs à la saison lavoi-able pour indiquer avec précision à (pielle variété se rapporb' cette [)lante très ornenu^Uale. i" Epilobium alpinum L., en quantité au Chasserai (Jura ber- nois), qui devient ainsi le terminus septentrional de cette plante pour >a dissémination jurassienne; ce termimis était considéré jus(pralors au Mont- Tendre (Vand). â" Euphrasia minima L., au Chasserai, vers tôôU m.; même lemarqiie tpie pour l'espèce précédente, conférant ainsi à la flore du Chasserai un grand intéi-ét phytogéographique. t)" Gnaphalium norvegicum Cuim. — Jusiju'alors, la plupart des indications relatives à la présence de cette plante dans le Jura se rap|)ortaient au G. silraticum var. nif/resceiis ; les échantillons l'écoltés au Chass(!ral |)ar M. Meylan appartiennent sans aucun doute au type de Crunnerus, bien recoimaissable à sa pubescence caractéristique et ses (U)i co.Mi'TK liK.Mii i»i;s si';.\.\(;i:s dk IUI4 A'îû IV'iiilIrs à ;{ iifiMiics sailhiiitt's. Iii(!(lil |)our le Jura Ijeriiois, ce (inaplia- limii csl cil oiilrc (•(tiiiiii lin ISmilcl. du Moiil-Tciidrc et i » <îrinuniii Mithlntbecliii » » » /('iicop/ur/i » » » decipicns » » Wcbo'd poli/iiKirp/i// : (lliasscral, l'^'^O m. /'olj/l/'/c/iiini (il pi II II m » ■> P/fili/f/i/fiinii repi'iis \ar. riipcalris : sur ItiMijcaii, r)(M> m. Ih'paliipics : L(ip/ii>:ii/ Flterki'i : Chasserai, KîOO m. » Wni :■!'/// i> » A l'KUl'OS in .\ CAS l'HKSI MK l)K XKMK CIIK/ IN l'OllUt;!;. — S'en référanl à de précédentes couiniunications laites au\ séances de l'ill {cï. Itiilli-iiii m : -26r., ;U8el ;{i4), M. le Prof. Alf. Lendner annonce qu'il a entrepris les expériences néces.saii'ts pour s'assurer de la réalité du cas de xénie ipi'il iirésuinait cliez les poires anormales de notre collègue ^\. Lenglet. Il présente un t'riiil anormal obtenu expéri- mentalement en transportant le pollen des Heurs du « Beui-ri' Capiaii- niont « sur le stigmate du « pseudo-(iifTard », ce i|ui pouvait taire croire à la réalité de cette xénie. Mallieureusemenl, d'autres tieurs nisurhée-s m'iiiil hi /loraisoii ont produit des poires semblables, de sorte (pie rii>pothèse d'une xénie doil être déliiiilivemenl écarti'e. liKCllb:[{CllKS SI 11 I.KS MKLAMPVt^KS. A la suite . l'une note intercalée dans un article lloristiipie du précédent volume du liitlletin (cf. vol. m : 807-;^ir), 191l), M. Beauverd a eu roccasion d'examiner à nom eau un iiomlire plus considc'rable irécbanlillons des diltV'rentes espèces appartenant au genre Me/oiiipi/riiii/, notammeut ceux (pi'en nombreux individus notre collègue M. IMi. Ciiiiiiier lui a obligeanmienl adressés an cours de ses herborisations forestières dans les régions les plus variées du territoire fran(:ais. Tout en reiilorcanl, pcuir ce qui se rapporte au .Itr/iniipi/nnii pfufrn.sr, les vues exprimées sur le ci-itère de l'unité spécifique, l'auteur de la note citée modifie son jugement en ce qui concerne la stabiliti' du caractère tiré des candicules staminales, ces dernières prést'ntant en effet dans une m(''me corolle donnée deii.r caudirii/i'fi plus /i)iif/ue.s (prolongemeni d( la loge interne de chacune (It^s deux (''tamiiies siipérieiin^s') et .s/.c iniidinilfs plus nmrirs (pie les [lapilles marginales des loges aiilli('ri(pies des deux loges des ('tamiiio :{^() lU'I.I.K'l'IN l»K LA SdCIKTl'; lU ITA VKjli K KK (iKiNKVK i / ) iiilV'iiciiics, cl la logt' cxU'iiie de cliaciiiic des élaiiiiiics siipéi'ieures). (le caradèie li-ès ciîuslaiit est (railleurs inédit, ainsi que d'autres tirés de la foiiiic (les ueclaires et de la répai'titioii siniiuIièiT des ti-ichonies elle/, les dillereutes races de .Mélaiui)>res. lanl locales ((u'exoliques : couMMe ra\ aient déiJioiUré plusieurs biologistes, iiolainuieunAUidstroni, Sernauder, IJeiin-ieher, etc., le geni'e Mclantpijnn)) esl esseutiellenienl m>riiiéelioc()i-e et liémiparasite, de sorte (|ue la localisation de ses (espèces on races dépend aiilanl de la végétation cnvii-onnantc ipie des diUérentt's popnlations de fourmis lial>itant la station. — Les dessins présentés, relatifs an\ organes pinson moins inédits (pii doi\enl ser- \ir de base à ntie nouvelle classilication svst(''niati(pie des .\lélamp>res, seront pid>li('s dans nn mémoii'e nitérienr. St'ance levée à 10 II.; neid' assistants : IVIM. (iiniiel. Lendner. I!eau- \y'yy\. (ni\ot. Langlait, Mai'lin, Mermod. Sartorins et \nlliét\. I.c si'crt''liiii'e-rt''(l(iilciii- (1. lÎKArvKi'.n. suK m f»i<:hiciiLARis chitiqiik m kan-soi i;. i;ol\aii (Ijoiiniiinuiiiié eu séance du II nooeinhri'i l/llerltier de l't ni\ersjté d'lùlinl)nigli contient un échantillon d'un l'nliciildris récoll(' par Pr/ewalski dans la région de TanguI , et portant le nom de /'. rcrlicilhild L. L'étiquette me semble (Hre de la main de Maximowicz. mais Je ne saurais être très altirmatif sm- cette ([iiestion. Il est loidefois certain (pie le célèbre bola- iiisb' russe a en entre les mains la [liante (pii nous occupe, puisque dans les « Diagnoses plantarum novariim asiaticarnin Vil, p. 892» api-ès avoir signalé le /'. vcr/ici/hihi L. en Mongolie, dans le Kan-Sou, dans le Szelcbuen septentrional et dans le Tbib(^t boi'(''al. il ajoute : (.< IManla asialica vel amerirana lalaskana) pleruiiKpie lobnstior et elalior (piam europie et tum spicis inteiTuptis instructa. (ialea apex variai inox aM(nilatusac relicpia pars galea', mox panio lalior ob angu- Inm ini'eiiorem siib prodiictum. Angiilus liic [irolraclns item occnrit mox acutus mox (piasi Irnncalus. Pleraque spec. l*otaniniana liii'sutiora qnaiii iilla alia a me visa. IM/.ewalskiaiia tibeti<'a naiia (2-;* pollicai'ia compacta) a typo noiiniliil recedunt cal>ce interdnin trideiitato, dente I vel altero bilobo. vel omnibus integris corolla' Inbo calycem sesqui nec dnpio salteni siiperante et labii lobis Iriincatis. atipie lalis forma e {•i) (i. I!(»\.\TI. |!.\ l'KDK.ri.AItlS (,l!ITI(,tl!K l»i' K.\i>-S()l '.itl seiniiiiluis ;i I8S(I iii Kjiiisii (iiTidmljili Icclis iil-iJo \HHH in iloilo l'clru- |i(>lil;m<» tl(>i'('h;il. " .le rcpi'odiiis en ciilicr ce |c\lc jisscz lonii parce (|ii(' (ruiic pari il pcriiicl (le se rendre coiuple ([lie, pour Maxiliiow iez, le /'. rcrlirilldla L. peut varier dans d'assez larges limilcs et que de Taidie, il nous montre (pie ce holaiMste. non senlcnienl coiniaissail la planle de l'r/.ewalski, mais ([iril élail même parvenu à la cidlixer e| à la l'aire lleurirà INHers- lionri; en 1S(' calice, peu leiidu à ra\aiil. esl à .") lobes coiirls, larges à la base. Ions iiicis(''s. el à ;!-."> dénis aigiK's comme dans les /'. rupicola Fraiicliel. ^" Les ner\ lires du calice soni aiiastoinos(''es el r('ticul('es c(uiiiiie dans les /'. si-cIchiKiiiicd Maxim, et rrl'nichi Maxim. \¥ Les antlK'res ne sont pas conlluenles! i" Deux (Hamines oui les (ilels velus. Les caracUM'es l el i nous permetleni (rariirmer (pTil ne s"agil pas d'une forme du /'. rri-licillalo L., même si, a\ec Maximowicz, nous adinetlons (pie chez le /'. rfrlicilliild L. le noinhre des dénis du calic.<' peiil se iM'diiire à o, ces dénis potnanl (Mre hilides. Le caracU're ± ne laisse aucun doiile el rapproche noire plaide des A*, melc/niaiiica Maxim, et irfi(ic/(i .\laxiiii. Elle ne sanrail ("'Ire le /'. s:-rlr/iua/)ir/i, doni Ions les lilels slamiiiaux soiil glahres. l'eul-on la ratlacher au /'. rcfriichi Maxim.?— (^erlainemenl non, el pour les raisons siiivanles : Nous remanpions d'abord (pie le /'. rcfntcln Maxim, n'a t''-té signalé jus(pralors. en Chine. (|ue dans la [iro\iiice dn Kone>-Tcli(''ou. où il paraîl assez ivpandii (il existe aussi au Japon). Mais nos comiaissances sur la dispersion géograplii(pie des espèces chinoises du genre sont encore trop enranlines pour ipi'il nous soil permis (raltaçlw'r une grande importance à cet argument. Kn li: I.A SOCIKTK IIOTAMOIK liK (IKNKVK {'4> soiil loiiii,ii('ii)eiil pétiolécs, liiiraiics-oltlungiies, longues de io inm. environ et larges de 4- mm., c'est-à-dire relativement très étroites ; de plus, les bractées sessiles sont toliifoi'mes, c'est-à-dire |)inn;dilol)ées à lobes oi)lus et non dentées en scie. Nous pouvons donc conclure qu'il ne s'agit ni du /'. lu'riicillnld A., ni (In /*. irfracla Maxim., ni d'ancunc autre espèce \oisine ('onnue, mais d'un lype spécifique nouxeau intermédiaire entre les /'. rcrlinUalu et rf/'mc/a. Nons le décrivons ci-dessons sous le nom de /'. /(i/n/ii/icd. Pedicularis tangutica Honali. spec. no\ . i;adi\".' — l'Iuricaulis; caulibus ei'(^,clis, simialis, l:2-:2(l cm. alLis. sim[)licibus, cylindricis, basi glabrescentibus, smnmo \illosis. Kolia Itasilaria mulla ; petiolis villosis, alatis ac basi dilalalis, :20-:iO unii. longis ; liudx) lineato-oblongo, circiter 20 mm. longo, i-.") non. lato, pinnatiseclo, loborum 8-tO jugls, obtnsorum, plus mimisve incisormn ; lobulis oiiliisis. margiiie cartilagincis. Folia caulinaria i-\<'rticillata (generaliter verlicilkis mms), basilaribus similia, sed petiolis i)i-t;vi(»- ribus (5 nnn.) ac villosioribus. Hi-etea' foliacea-, basi dilatala', sessiles. patulae vel retle\;e, lobis obtusis. Intlorescentia in \erlicillis proximis. Flores sessiles. (-al\\ pilosiis, meml)ranaceus, campauidatiis, intlatus, augulis f) eininenlibus, anticeni \i\ tissus; tubo i-o non. longo; lobis 5 brevis (t-2 mm.), inaMpialibus ; dente suimno lineato-lajiceolato, latei-alibus ti'iangnlai'ilius, longioribiisipiam la1ioribus,onnnbus incisis, denlibus o-") acidis, longe «'iliatis ; ner\is IT) lelicidatis. (lorolla lo-U» mm. longa, tidio calycem vi\ supeiante. in caljce curvato; galea 8 nnn. longa, smnmo rectangidatim cm'vala et conii-acta in rostrum Vj aii I mm. longuni ; labio int'eriore '.l-to mm. longo, margiue glabro. Kilamenlorum duo villosa; antheris liaud contigins. (lapsula ? Habit : Kan-Sou, région de Tangut ( IM/ewalski, 1880). IManle inlermédiaire entre les /'. rrrlicilhila A. et rcfnichi Vlaxini. Klle diffère du premier |)ar : l^es lol)es (lu calice incisés et à iiecxures réticidées; elle diffère dn second par : Les lobes du calice incisés et par la l'orme des l'einlles et des bractées. Ke |)lus, les antbères ne sont pas cnutigues ; mais ce cai'actère n'a ([u'ime valem- [)roblémali(pie, |)uisqiie clie/ de uond>reu\ èclian- tillons de /'. rrfrarla [)rovenanl du .lapon le^ antlièics sont également séparées ! Diffère du /'.AV//^sv/^■/^s7.s• Maxim., dont Maximow ic/ a\ail d'abord lait uù P- verUcillata L. \. i-/iinfu.s/s et (pn avait éb' également récolté par IM'zewalsIvi, en 1880. au Kan-Sou : I" |)ar .son inflorescence en épis denses et à \erticilles non es|)acés : 2" par ses bractées su|)érieur(^s non Iripartites. mais simplement dentelés, à dents très courtes; ;i' par les anthères non <-ontignës, mais très es|>acées (si toid<'l'oi> l'on accorde une importance (pielcouque à ce cai'actère); i '-4o par ses tiges moins d(''velopp(îes et beaucoup moins feinih'es ; ■ J)'^ enlin, par sou cali(^eà tû neivur<'s, réticidées au sonnnel. (4j c. lui.NATi. []s l'Khicn.Aitis cniiiniK m kaa-sot :!:2'.> \;ir. Sensino-wii i!()ii;ili \a' liK'ltir licihirr (rK(iiii)b<>liii; coiiliciil t''g;il('liicnl deux t'cli.iiililloiis (le l'ediiuldiis \)V{\\v\\\\\\\ (le riii'ibicr (lu j;ii'(iiii Ijotniiiqnc dr Sl-l'élefs- f)i)iii'g et récollrcs \r,\v Sensiiiow ;'i .Xci'czyiisk. Ils sont (■'li(|ii('l(''s /'. ncr- liciUaiii L. Or. riiii (IVmin est le /'. sjiicnhi l';ill., assez i'é|»;in(hi dniis (■('Ut' rt^iiion; (|iiaiil ;'i raiilrc. Il a tous les (•aract("M>'s cssculicls de la plante que je \ icus de d(_^cfli-(' ; calice à deuls luclst'es et ivticulées ; lèvre glahic; deux lilets velus; bractées toliitoinies, les su|)(''i'ieures (leutées et non li'ilides; feuilb^s du P. rn-ticilldhi \..\ il ti'eu dilïï're ([ue par le calice uioius tendu, plus all(>ng('', à nerMU'es plus saillantes, noiràli'cs; |)ar la If'vre interiein-e relativement plus gi'aude, par Tiidlo- resceuce plus lâche e| interrompue à la t)ase; les tiges sont plus \ élues, .le (loune à c dte \ai'iét(' le nom de Sensinow , bien ((u'il soit possible (pTelle sienne d'un autre collecteur el n'ait (M»'' ajoiitt^e (|u'apr(''s coup au /'. spicdlii de .Xerczvnsk. « \ar. Sensinowii ui. \ specie Ivpice ditîert : I" calyce minus lisso tidiis eloiigatioi'ibus ner\ is |»rominentibus ac nigris ; 2" inlloi'esceiitia laxiori ci ad hasiui lulerrufda; ;{" caulibus pubesceutioribus. LËGENRK AKL!M APERÇU SYSTKMATIQUE AVEC, CONSIDÉBATIONS SPÉCIALES SUK LES HELATIONS PHYLOGÉNÉTIQUES DES F(U5MES l»> Joli. IIKUKV l'ilOlKSSElIH AU (ivjl.NASI-; IMl'liuiAI. Kl lUIVAI. I>K \\ lll IIE.N Al ' lliHOl. iftuim. ^) Phylogénie du genre ARUM (1/ Déiiioiislraliuii (finie coiniiliciilidii croissjiiilc de riiilloirscfiict' ; développt'iiieiil iilUM-iciir. Les moiiihrcs les plus lépaiidiis (rim groupe (Ioiiik' soiil les plus coiiipliqiu's (•oiiiinc slriictiirt'. I lie foriiic primitive unique poiiiMir (riiin' aiic de (lispcisioii rlrinhu^ suffit coiiiiiie |)oiiit (le déparl. Trois ru>eis de dévelu|»peiiieuls (JMiiope iiiéri(ti(iiiale, rciiioii du Caucase et Arménie, Syrie et sud rie f Asie mineure). hj X'j,*' (le^ espèces isolées, terminé |iar les circouslances gé(gi(pie.s des lieux d'habitat et au moyeu de la complication prot^ressive des parties de f intloresceiice (voir plus haut). oj tue l'oiiue donnée ifesl constante (pie dans des conditions conslaiites. (Test par des expériences que fou peut décider dans quelles limites un caractèi-e des formes est variable dans des conditions variables. Les relations de changements de tontes les parties d'un organisme, laissc'es jusqu'ici dans l'ombre, s'appellent (d'après Pfeffer) des cori-élations. Par des interventions artihcielles. fou i)eut aboutir à des chaiiiicnieiits reiiiarcpiables ^ La con(liti(»n de p(tssibililé (fini ' Klel)s, [Villkiirlixchc hJiilwtfklunysàiuli'nniijen hei l'Ilanzeti. léiia, \W,\. — t.«s résultais des éludes des iiionslruosilés dans le monde végélal ((ioljel. iMsclier. Clirisl. elc.) sont aussi très inléressanls el iiiontrenl ijue loules les possiljililés de déveioppeiiienl ne sonl nullement épuisées par le développemenl normal; ils nous renseijfneiil sur les [tropriélés i(énéra!emeiit latentes, ipii sunl ir)(li .1. Ili;i i;\ . m: (IKMif: AIU.M ',VM (l(''\(!lu|i|)ein<'iil (le iKiiivelles c^prccs cl loi-ilics issues (le l>|)fs plus .iiirit'ij est iiiliêiciilc à la |)laiil(' mt'iiif. .Nous asoiis déjà dil (jiic la plaiilt' csl un (Mit Iivs sensible. (iiTelle |>(>ssè(le la faciillé de cliaiigei', es[ |»lasli(|ue. Toide plaide possède assinviiienl relie racullé (ra(la|)lalion (jiii n'esl sans ddide pas répjirlie pour cliacinie dans la nit'nie niesinc el la même peiTeclion : nous seuls paraissdus iui|»in'ssauls à saisir ces ra|»p<>rts suhtils cuire hi forme cl le nulieii aud)iaid. La piaule a d'aliord ac(piis celle t';icull('' laletdc, cl si peu presseulie, la plu|)arl du li'ni|)s. ([ue nous nous ('lounous de son ap[)ariliou soudaine (uuilation; \oir plus liaiili. Ce u'esl (pTainsi (pic nous (•omprcnons que clia(pie piaule mar(pic ses limiles rclali\cmciil à rinlciisiti'' des racleiirs e\l(''rieiirs, cl nous ne nous (■'lounous plus ([ne. dans la iviile. les plus anciens l>pes pli> loii(''ii(''li(pies (csp(''ces. rormesi licnnenl rcrine à leur roriiic: les moins plaslisipics sonl doue les livs ancieimes es|»èces, ce (pii (Mail aussi le cas de celles (pii irexisleiil plus, ('ne aulre circons- laiice (|ue nous de\oiis adiiicllre. c'esl (pie les Iraiisloriiialioiis ne peuvent |ias i'\\v soudaines, sinon hi phiiile est noik'-c à raiiéaritisse- iiieiil pour ii"a\oir pas lroii\('' le temps de s'organiser eu coiis(''(|iieiice. ;'i moins (pie ces IraiislormatiouN iTaieiil eu lieu encore dans le domaine i\u possiltle. donc du connu, lu-riU' p(nil-(Hre des t'|)o(]ues preiui<"'res : il existe, en ctTcl. des plaides lelleiiieill leiiaces (prelles Slir\ivelll sans piM'jndice an\ exlriMiu^s les plus considfM'altles ; mais ce cas parait èlre celui (rime iidiiiie miiioriU'-. La conslaiice de ces plantes esl aussi une uécessih' absolue : les Iransloriualions d(»i\eiil se conliuner loiijoiirs, mais teiitemenl. .Naluridlemeiil, cliacpie genre pivseule sa marche spéciale de lormalion, mais toujours les impulsions déjà acipiises se li'on\eiil réalisées en lui. Il est doue compréhensible (juc les plantes exprimenl celle attaptalion de laçons di\erses. (pie les iiieiiibres les plus jeunes \ s(»ieiil j)ort(''s plus (li\erseiiieiil ipie les iiieinbres plus âgés. (.|ui. peut-être, se dé\('loppeiil Ions mii({iieiiieiil dans une (lireclion. Fiiialemeiil les nouvelles dispositions occasioniK-es par des chaugeineiils de coiidilious des lieux (riiabilal ne seroiil pas toutes |)areillement parl'ailes el conrormes au Iml. el la liille pour- rexistence les fait géuéraleiueiil succomber, tandis (pie les adaplalions \ iclorienses se façonnent eu iioii\elles espèces, par caraclèrc^s liéi'édilaires successifs et |)ar elforl individuel de développement de ces caractèi'es luM'ités, à supposer (pie ces nouvelles condilioiis. cause première de leur origine, (•(Uilimienl à subsister. Si donc nous eu \eiioiis maiiileiianl ;iiix circonstances de notre genre'. iKHis (le\oii> essa\er de comprendre le (h'veloppenient des soudaiiiemeiil mises en aclivilé cl, certes souveiil de fa(;oiis diverses. Nous distinguons ici au.ssi deux formes : formation progressive et formation atavique. La capacité de réaction de ta plante sur les conditions de milieu et de nutrition est spécifi(]ue. et se développe dans ce cas sans que Ton (xiisse reconallre une niilité ((iielcoii(|Ur de lii nouvelle production, ijui [tarait mi'iuo souvent contraire an but lA. hnijiniHtllniiii, (juelques forn)es d'.l. roiKiiilialldideaj. (Comparez aussi : Wettstein. der Nenlamarkismus, Leip/ig. t902. Kiigler, dans o ll'/.s-.s7'//.sf/(. Ere/ebn. des Int. liai. Koikj. Wieii, liUlf'j ■■ ' Pour l'histoire du yenre. comparez les déductions d'iMniler. dans Kiuilcr ii. PrfDill. d. nnl. Pjlf. (l/eipzig. I889i [I lid.. Àraceiv. ;{;{^ i;i l.l.KTi.N l>K i..\ SociKïK itoïAMniK l»K (;i;.m':vk (5I> t'sptM-cscl (les loniifs, (raburd dans le Iciiips acliiel, el ciisiiiU' dans le> époques antérieures. Pour cela, nous |)artirous des rameaux les plus jeunes de Tarlur i^énéalooicpie, au p(»inl de vue historique, des variétés, formes, soiis-l'oi'ines, races, etc. La xariahiiité de certains caractères, Tapparition des formes de trausitiim, la sid>ordination, directe ou indirecte aux conditions d'habitat, ont déjà été traitées an conuuen- ceiuent. Ilconvienl de remai'queicpie ce (pii snil est lui simple essai d'obtenii- d'un tvpe ancestral la formatiou, sur une base niorphologi(pie, de plantes actuellement vivantes et de leurs espèces les plus afiiuc^, cela en tenant conq^te des transformations géologiques dans les ditlerente- parties de l'aii-e de dispersion du genre. L'on pourrait nj'ob,iect(M', eu raison surtout des lacunes relatives à la connaissance d(>s conditions géologiques, que j'aborde là mi domaine bien li>pothéti(pie ; mai>. malgré tout, j'espère avoir fait, par cet exposé, un pas eu avant pour une connaissance plus exacte des comlitions de parenté dans les (■spècc> ilWmni existant actuellement. « \a\ midation et le croisement font comprendre la diversité du monde {\e^ organismes, mais non la complication croissante de l'orga- nisation (pie nous constatons comme progrès dans le développement. Ce progrès est en relation indéniable avec l'adaption successive à de nouvelles fonctions et conditions de vie.... V» ^1 Si l'on admet qu'il existe une adaptation fonctionnelle, la gradation du développement des organes se couquend (Tune manière générale, elle laisse de côté les organes non influencés. La faculté de l'individu de se transformer pour un certain bid par une ada|itation directe dan- certaines limites, doit être considérée comme [)rouvée ». Cela nou> fournit aussi les moyens de nous expliquer la nouvelle l'ornialion et la distribidion des formes dans leurs aires : Ions les facleius dit^ « «'xtérieurs » sont largement distribués sui- la tei-re, d'une manière déternnnée; mu considération théorique doit donc déjà conduire à la supposition ([ue les formes de plantes qui sont sous rintluence de leur lien d'habitat, révèleid, dans lein- dévtdoppement, luie amplitudr d'organisation analogue. « Les espèces d'origine réccnic sont le plu> souvent en rappoi-l très clairs avec les l'acleins extérieiu\s, sou> rintluence desquels elles ont |)ris naissanci'. pour aulanl «piVllo apparaissent dans des aires (pu s'exclnenl muluellenieul. ci ((u'elles sont reliées à la linute des aires par *\('^ jurmes de liansilion non hybrides- ». VA cela nous lait loucher du doigt la manière dont nous aMi-ou>. tlans la suite, à juger les formes isolées. Kn ce (pii concei'ue les espèces, races et groiqjes de Inrmes {\{\ geni'f Arutn, nous pouvons penser (|n'ils ont été sul)stitues >iirtoul a une forme ancesli-ale dont le b'rritoire de dispersion a été 1res moiTclé par les changements de com|)osition du sol, de sorte tpie des foy<'rs df dispersion se prodinsireid immédiatement: (pi'en outre, les (•po(pie> ' Wellsleiii. Die iicjjcium\li(fe Aufijabe der bol. !>iisteiinitil;. Varias. \\ •27. Okl. 189-2: riu>r \lh-ekle .Aupatisuni/. Vortrag ain iS Mai 190^2 zii Wieii. - Wellsleiii. Dit' iiegenwarliqf .Xufqnbe der bot. S//.su\ (pu ne uiontreut peid-èire <|ue particllcuieut ou uièuie plus du toul les coudiliotis originaires : des variétés (pii. dans dilTérenles parties du i>i'and (•entre initial de dispersion sonl issues de la même espèce lariicmeid répandue, avec des dissemhiances minimales cl (pii [laraissenl en al)on(lance comme endémismes secondaires, sont nuses en violent contraste avec les endénnsmes dits anciens, (pu se sont conservés intacts. Si nous coMUuen(;oiis par les espèces les plus répandues, ce sont, en MiU'ope : 1. mucidalioii ; eu Asie Mineure el en Syrie : A. l'/onf/a/um et A. hios- rorid/s. Or. de même cpie les pa>s respectifs ont leur propre histoire, lie même aussi ces espèces se sont dévelop[)ées di\ersemeut hors de la forme typicfue. Si nous considérons qu'en Asie Mineure, en S\rie et en l'alestiiie, les périodes glaciaires out été hien loin (Taxoir sur rensemhle du ta|)is végétal la même influence ([ue dans le reste des pays méditerranéens, mais, (pie, d'autre part, dans toute la région méditerrané(Mme, il \ a des circonstances indéniables qui devaient > régner (\v^ la période glaciaire, nous voyons (pie rdrient est sûrement la partie de rancieii grand leiriloire de dispersion de notre genre, dans lequel ses memhres pouvaient sans contrainle poursuis re leur développement et se maintenir, en iiiéine tem|)s (pie [ouïe une série (Pespèces (Taiitres genres. Le monde \f^gélal ambiant a une grande influence sur la coiiser\alion et revtensioii des espèces d'A/v/w .• la prépondérance de la forêt sui- les ma(piis, celle des forêts de conifères sur les forêts feuillues, celles des terrains cultivés sur les terrains incultes, sonl autant de causes (iéter- miiiant retendue et la limitation de l'aire de dispersion de nos espèces. Dans l'Asie Mineure et plus au sud, il se pourrait ([iie les conditions aient changé fort peu dans les montagnes et à riutérieiir, et peut-être pas du tout sur le littoral (depuis la fin de la période lertiaire), ou bien des conditions semblables se sont reproduites depuis la période glaciaire. La liaison a\ec la région basse n'a sans doute été interrompue que [)artielleiuent et après le retrait des glaciers : les précédents éléments floraux, à peine amoindris, se sont réintroduits, tandis qu'en Kuroiic ils étaient fortement décimés. Déjà ces faits parlei-aient au point de vue ph>logénéti(pie en faveur du grand âge (]i'^ espèces orientales, |)ar rapport à VA. maciilnliun. Or, comme la période glaciaire a aussi exeiré une intlnence beaiicoin) moindre en Palestine (et |)arlielleinent aussi en Syrie) ipie plus au nord, les éléments lloraux ont pu s'y maintenir en tonte sécurité el fontinuer à s'y développer selon les dispositions individuelles, pendanl toute la durée de ces dépressions climatiques, si mystérieuse pour la flore européenne pré-glaciaire. Il se peut donc qu'il s'y soit tromé un ancien i"(\jeton du genre Anint, un (h^scendant peu dilférent de la f(uiiie typ(>. Et de fait c'est ce (pie piésente l'.l. l'nhrxliint))! par son iiillo- rescence, de strnctui'e beaucoup plus simple (pie chez les autres mem- bres de ce groupe d'espèces, preuve de son grand Age. C'est-à-dire (}ue, bien (iiie dans son ensemble le genre présente une grande fixih- <|ui se manifeste surtout chez '.VM i;ri.i.i;i'ii\ hk i.a s(m;ik'ii'; lidTA.xK,)!!-: ni'; (iK.VKVK Ç)'A\ It'S r;i i;iclr ri'^ de I inridrcscfiicc, on pfiil ce ()ciid;t ii t roiis- talcr une (-(hi I iiiii.il ion de iiiodificalioii . (jiii trouve son expression d'un (-(Mé dans la coni pi icalion de Tapparoil des rieurs ueuli-es, d(( Taiiire dans Ta fia ibi i ssenient de la colo- ration de laspallie an\ Ions hlancliàti'es e| \erd;itres. (,e coloris dexieul niani Cestenieii t su|)erriu. rap|>areil iiecla- ti('èi-e le reniplacanl dans sa lâche. Tandis (|iie nous ne lron\ous dans II. jxihrsiiiiKiii (prini ou loul au [)lus deux veilicilles de tleurs iieull'es inférieures, de foruie riyitle et coin'le, nous \oyons dans 1.4. /)/oscori(/is i\us&\ Itien que dans \'A. elon- !/(/linii lein* nombre considérablenienl augnienlé : ils devieiuienl plus élancés, |)lus loni;s, el fernienl Tespace du tube au-dessous «leux ])eaii- coup nn'eux ((ue dans IM. Vnltrsl iniun . Dans les nonjltreuses formes de VArinn IHim-oiidis (Noir à celte espèce), nous pouvons nous représenter de la manière la plus simple le passai^c successif du coloi'is pourpre uniforme de la spathe à des taches et des points liuntés, qui linalemenl devait tronvei- sa solution dans une coloration verte inufornie. Quelles cii'conslances oui donné lieu à ces changements, (piel hnl spéi'ial ont ces taches, ou même en onl-elles un ? (le sont des (luestions que nous n'aborderons pas poin- le momenl. (juand on cidtive VA. nigrnm, les formes déci'ites sous le nom d'.l. luiriohihnii apparaissent avec un des- sin colorié de la surface intérieure de la spathe ([ui rappelle vivement r.4. /h'fm'oridis. De même les foi'mes de l'.t . macvldliaii , qui possèdent une spathe maculée, font snpposeï' mi processus de m(''nie ordre, d<' fort ancienne oi'igine, aboutissant à la réduction du coloiis [lourpre uni(pieen taches isolées. Oui, je considère les forn)es tachetées de IM. maculalum comme foi'mes directement atavi(jues, qui, une fois mises en culture, voyagèrent de château en chàt(^au, et de jardin en jardin dans les cloîtres, poui" linii' par se répandre sauvages aujourd'hui dans toute l'Allemagne, donc aussi dans des contrées ({u'autrement elles n'auraient jamais vues. 1A1. nHiciifo/iim 3Iill. sans macules et VA. ilali- ctiiu sont par conséqiuuit comme les aiuieaux de jonction, distingués par leur spathe unifoi'méinenl blanchâtre et verdàtre. I)'a|)rès le principe «que les espèces les plus snsceptiles de modili- caliou sont les plus récentes », l'J. Dioncoridis doit bien être considéré conune le dernier, le plus jeune membre de la série évolutive que nous désignons par ce même nom. VA. Injuropliihn)! s'est démembré beau- coup plus tôt et a suivi en propre un mouvement évolutif contribuaid à en faire nue véritable plante de moidagn(\ Ici nous vovons un second mode de développement : \n\ coloi'is poui-pre uniforme passant à des tons viM'dàtres et tinalement l)lanch;Ures, indi(|ués même déjà dans r.4. pahvsliinnH (voir à cette esi)èce ! ) : le coloris pourpre se retire du chamt» •■''iitral vei's les bords de la spathe, sni'toutà l'entrée supérieure du lube, et se maintient finalement comme oui'let de bordure; il dis- parail aussi parfois complètement, surtout une fois la IVuctihcatioii achevée on (piand l'iidlorescem^e reste plus lougttMups ouverte. Un rétivcissement de la s[)allie, lui grand nombre de fleurs neutres longues et effilées, constituent autant d'autres signes mai'ipiants de son évolu- tion progressiv(\ Des foi'mes qui ressemblent aux formes intermédiaires de ri. p(il;i'Hlinum à VA. Dioseondis établissent la liaison avec 1'^. i'l(»if//i!ani dans l'espace o[ dans le temj»s. Comme l'.-l. /n/f/ropliilniii apparaît ce|iendanl beaucoup plus obstinément en cultur(^ (pie l'.l. (54) .1. IIKHIîV. LK (IKiM'.l'; Mil M IWÛ DioNtin-idi.s, ]v crois iMiiivoir adiiK'tlic rciiiM'iiiciil <|ii(' |);ii' son (l(''vi,'lo|j- l»t'rntMil liisl(»ii(|ii<', il csl |)liis ancien (|ii(' IM. IHoscoridi-s, plus récent nalnrcllemcnt y\y\v VA. pabvHlinuin cl VA. cloiniutum. Une liaison plus étroite avci- ceux-là manque cependant, et le motif pourrait l)i(Mi en être une ancienne interiii|)lion de iclation a\ec la lornie ty[)e ; la ciil- lure > a aussi beaucoup conti'it»ué. Les moidai^nes de Syrie et princi- palement II' Liban el r.\ntilil»an ne restèrent linalement pas non plus evempts de calastroplies aux épotpies post-tertiaire <'t glaciaire, car on a découvert des traces de glaci<'rs dans le Lilian ^; cependant la Pales- tine et le [)a\s plat de Syrie restèrent cerlaiiiemerd sans grand change- ment et les |iréc(''denli^s conditions de végV'talion v continuèrent ; la mer y e\er(;a, en même temps que la latitude méridionale, ime iniluence ino(lératric«\ Toujoin-s est-il ((ue ces conditions nous lournisseid les inovens de nous expli((uei' la genèse de 1.1. /ii/f/rop/i/hun. Kncore aujoiu'd'lnii, cette espèce croit en celle région dans le \oisiiiage de la neige des liantes montagne; (Lune forme tyjie ni(''dil,erranéenne il s'est donc sùremeid formé peu à peu une plante montagnarde endiiraide. n\<' aujoiir- (Tlmi même sur la côb', lanctis (pie son \éi'ital)le lenitoire de disper- sion est la n'gion montagnarde et subalpine. Le membre le plus jeune de la série de VA. Dimcoridin est l'espèce de ce même nom, soit à cause de son abondance de formes, soit en raison de la complication progressive de rapjtareil des Heurs neutres et (le la pei'te graduelle du coloris vert de la spath(!. In autre signe distinctif de la progression (holulive est la séparation graduelle d'une région stipitée et d'une massue au spadice, accompa- gnée généralement d'un raccourcissement de la inassu(> et d'un allon- gement de la tige de la massue. Nous trouvons d(''jà ce trait indi(pié dans VA. paltcs/iiiiiin, mais il est encore |)lus mar(pié dans r.4. iHoscoridiii. .Viiisi, nous trouvons dans la L viridii/utu en même tein|>s l'ein|)reinte des trois modes de pro- gression évoluti\e : 1. Décoloration complète de la spathe coïncidant a\cc la disparition des macules. 2. (lomplicalion de rap[)ar'eil des lleui's neutres par rangmentation de leurs \eilicilles su[)érieurs. 3. l)(''liinitation assez nette cidre la massue et l'axe, en ce (jue la massue est considi'iablenient plus épaisse à la base ([u'au sommet. (Test ainsi (pie la série évolutive de l'.4. /f/osroridis nous met le plus distinctement (le\ant les yeux la marche successive de transformation et de perfectionnement de notre genre depuis la forme l\pe prégla- 1 c iiiliiircz à Cl' siijel raiiii;>) (•utile. Il :i stii\i deux cliciiiiiis : le pieiiiier a cimdiiit, de la loi-me aiicestrale (OU es|)èce type), à Ifaxers des l'ofiiies (|iii ont dn l'esseiii- bler beaucoup à \'A. puUvsHinini, à \\\. Iiiff/rop/iiliun; Tautie a i-onduit, passant pai- VA. pa/nsHninii, diroctenient à VA. IHosvoridis; le dernier iiiend)i'e de ce processus est la T. ririihiliim. Si nous coni|)arons VA. rlonf/alimi, si riche en tornies d'après la coni- plicalion de son organisation, avec l'.4. palœsliiium, nous voyons dans les formes typiques, nommées généralement A. conoplioUoidea dans la littéi'alnre, une large concoidance avec la dernière esi)èce : l<' spadicc long et épais, l'usiforme, pompre tivs foncé, la grande spathe jKturpre- noir, les fleurs neutres d'un violet noir, rigides et épaisses, tout le |)ort de la plante, sm'tout quand elle ci-oit dans les lieux lavoral)les. Ions ces traits |)rou\ent ime intime parent»' des deux espèces. Mais les mutations spéciales (pie la région d'Iiahitat de VA. elonyalwii a du pro- (liiii'e (lei)uis la lin de la |)ériode tertiaire ius(pi'à l'époque actuelle n'ont naturellement |)as été sans mar((uer leur iutlueuce sui' la plante; mais elle s'est transformée, prohaltlement déjà très tôt (certainement dès a\aiit la |)ériode glaciaire), eu véritable |)lante de montagne : comme toutes les autres espèces du genre Arum liabilant les liantes montagnes (p. e\. .1. Iiiiijrdithiluiii et d'autres), elle a une spatlie plus étroite; de plus elle possède plusieurs verticilles de fleurs neutres supérieures; enfin nous \ constatons aussi une d<''limilation plus ou moins complète (le l'axe et de la massue. Nous iiionirerons plus loin comment elle est arrivée dans la région d'haltilat de la série de l'.l. /hOscoridis (au Liban et autres endroits). Mais sous le iiomd'.4. rlonf/aliini sont iviinies uik; masse de foiiues, pei'ceptibles sans doute en beaucoup de cas pour le seul spécialiste; elles peuvent être envisagées en une série d(> contiimité conimes celles de VA. Dioscoridin. Les membres initiaux possèdent les caractères iiidi- (|ués plus haut, les membres terminaux ont une spathe verdàtre ou même blanchàire et un s|)adice tii'ant sui' le brun ou sur le jaune; le coloris [xiiirpre de la spathe se retire du champ central \ers les bords, donc exactement comme dans 1'^. /n/ijrop/illuiii el VA. /fiscoridls ; au spadice, elle se décolore toujours plus et passe finalement au jaune; ce dei'nier cas ne se produit pas dans la série de 1'^. fh'osroridis et c'est une d(!s raisons qui m'ont engagé à séparer 1'^. l'Iotif/d/iiiN de cette série évolutive et à le placer en tète d'une série spéciale. Les derniers membres de la séri<' de VA. clonf/dliun sei'aient à peu près ceux connus dans la littéralnre sous le nom iVA. rircHcciis Stapf, formes que j'ai groupées ensemble sous f. r/.pi(pie pourrait être envisagé connue un caractère plus régressif si une autre circons- tance ne Ncnait s'\ ajouter. Kn effet, aussi longtemps (|ue je n'avais pas Ml (r(''clianlillons bien consei'vés de cette espèce, je Pavais prise, à cause de son a|)parence |)articulière, pour une plante tout à lait mal venue el condanmée à hientôt disparaili-e, si sa conservation nV'tait pas favorisée |»ar des conditions (Tliahital s|)écialement avantageuses, ce (pu' jiaraîl itien être vraiment le cas. Mais lorscpieje vis les premiers (•ciiantillons hien conservés (dans l'Ilerhier Hoissiei-), je changeai inniiédiateujenl (ropinion. La spatlie de ces plantes n'était cpie très peu enroulée au IVtnd, donc sans tulte proprement dit, à peu près connue dans le (kdlu ; naturellement les tleni-s neutres n'ont alors aiu-mi but et sont transfor- mées en étamines, par quoi lein- nondjre est très augmenté. \a\ (pn^stion se pose, si rintlorcscence oincrte est |)lus propre au but ([lie celle des autres espèces. Pour cela il faudrait ('(uinaître exactement le processus de |)olliinsation de res|)èce. .\|)pai'eiiifnent c'est une régression, mai nous \o>ons combien l'espèce reste pourtant luxuriante, (X)iiime elle fnictitie ai)on(lainment, et il \ aurait lieu d'examiner si cette transfor- mation peut s'e\pli(pier par tes conditions particulières de l'iialiitat ; cetb' question reste ouverte. Quand on compare ces formes de l'.l. creùicum sans tleiirs neutres avec les A. palœstinum, Dioneoridia, elonf/a/um et autres, on serait tenté de ne pas compter l'.l. vrelicnm dans le genre Annii ; là interviennent al(ws ces formes (pii présentent du moins encore des tleurs neutres ral)ougries, et rattachent l'espèce à la série des Onenlales. Nous voyons donc ici une double marche évolutive: espèce ty])e A. rloitr/afiim-A. Wrll.sh'iiiii,, et espèce type A. clonf/a/iuti-A. c/r/icum. Naliirellement. IM. chiKt/titum de l'heure présente est issu aussi, d'abord dans le cours de la période glaciaire, puis dans les éporjues suivantes, d'une plante mère pni-glaciaire ; par cons(''quent il ne faut pas dire que par le rap- prochement des séries les unes des autres dans les [)lantes acliielleinent existantes, comme par ex. (pelles ci-dessus, les derniers membres des séries dérivent directement d'esfjèces aujourd'hui existantes, mais (p. ex. VA. el(uif/(i/iiiti, par son i\i'i>:\v préliminaire) aboiilisseiit aux rormations d'espèces plus tardives; il n'est donc qu'un objet de c(unparaisoii. (Test ce (pie nous admettrons dans la suite pour toutes les rormations de s(''ries. .Mais IM. elotifjafuiit olfre encore comme degré préliminaire une liol- siènie série évoluti\e, la plus imporlanle par la grande exleiision de ses esp(Ves ; elle conduit par l'.l. onenlulc à IM . (tlhiHpallinin. Je la désigne comme série de r.4. orinilale parce que Ir nom '' orientale", einphyé en général tout à lait à lort, est très connu dans la littérature, (-ette série (révolution conduit (rime part aux plantes à spatlies blanches, en HUI.I.ETIN l)K l,A Si>CTKTK BOTANIUIK l)K (!K .\K\ i;. .\" S. |llllllii'' le iiO Mx . l!t|:2. 23 :5:^8 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (57) ce que la culoralioii pourpre se retii'e insensiblement jusqu'au hord (A. orienlale, mais déjà aussi A. elonf/atum) pour disparaîti'e enfin tout à l'ait (.i . elovgalnm f. viresccns — A. orientale — A. (ilhispaflni)ti), d'autre part à une séparation nette de la massue et de l'axe, qui devieid peu à peu toujours plus long et plus élancé, de sorte qu'enfin la race clavi- foi me typique naît de la race fusiforme, comme on le voit p. ex. dans \\\. ilaiicnm. En même temps il se produit une augmentation des fleurs neutres supérieures, un élai'gissement de la si)atlie (tout au moins pour les exemplaires vallicoles) si bien que cette dernière adopte finalement la large forme ovoïde de l'.l. ilulituin. Il nous manque cependant l'efîa- cement graduel de la coloration poui'pre de la massue dans les plantes de PAsie Mineure, puisque VA. orientale possède encore une massue d'un poui'pre sombre, rai'ement nuancée en plus clair, taudis que dans VA. albiHpathmn le spadice entier est déjà jaune. Si nous y ajoutons maintenant VA. Westtsteinii, dont l'appendice est en géné- ral (>ncore ({uelque peu teinté de l'ouge on presque maculé, cette séi'ie sera aussi sans lacune : A . eïongatum — A . orientale et A. elonçjatmn — A. Wetlsteinii — A. alùispathiiin. VA. orientale et VA. alhi.spathum sont des races de l'espèce-mère préglaciaire deve- nues des espèces. lUen qu'au premier coup d'œil l'espèce A. maculatum ne montre aucunes relations étroites avec VA. orientale, il en existe pourtant, non pas il est vi'ai comme formes intermédiaiiTS, connue j). ex. enti'e les espèces de la séi'ie " orienlale", mais comme des types l'estés isolés et conservés par des circonstances spéciales, types résultant de la conti- luiité de dév(^loppement d'une ou plusieurs espèces-mères al)outissant aux espèces et races existant aujourd'hui. I^e lien pai- excellence de ces deux espèces est VA. îiigruni, relique endémique du nord-ouest des italkans : A. palaestinam et A. italicum, tous les deux ensemble et pourtant aucun des deux. Mais déjà les formes décrites précédennnent sous le nom iVA. /'etteri se rapprochent davantage de VA. ilalicnni. Mis en culture, la coloration pourpre uniforme delà spatheet de la massue se résout, comme il a déjà été dit, en gi-osses macules ; de tel iudixidus ont une certaine resseudjlance avec des foi'iues isolées de VA. Diasco- ridia. (Connue ici des inti^rventions soudaines ont agi d'une manière analogue, un ciiangement de climat et d'autres facteurs géologiipies ont pu occasionner jadis une dégradation du coloris uniforme de la spathe dans la plante type ; c'est ce qui est visible aujonrd'uui dans toute la l'égîon méditéranéenne, qui a été visitée par des fluclualion de climat. l/il. hymntiniun conduit encore plus près de VA. ilaliciim, mais nous voyons, comme cela s'est déjà passé pour VA. nigriini, ipi'une cii'cons- lance im|)()ilante vient s'ajouter : c'est à dire que tous deux cherchent à effacer leur caractèi'c méditerranéen et que. en s'élevant au-dessus de la zone du climat de la mer, donc surtout dans les montagnes, ils se rappi'oclienl habituellement beaucoup de la race A. maculatum Mill. delà s'expli(pie |)rjnci|)aleiuenl |)ar le retrécissemeul de la spalhe et la perte de sa couleur verte ; mais le tube devient plus long et plus étroit. En connexion avec ces faits, l'axe de la massue semble aussi s'être allongé de façon sensible, pour élever au-dessus d(> l'ouverture du tube la massue qui devient natui'eliement beaucoup plus courle Avec cela nous voici arrivés à VA. mueulalum, Mill. Mais VA. nigrum aboutit aussi à VA. italicimi, et d'autre part cette race devient r.4'. maculatum Mill. (ON) .1. iiRiJliV. i.K civMii; Ai;uM 839 \('is le iKird i'[ (hiiis l<'s iiioiiUi.mics. (]el;i s'('\pli(|iic (diil iiatiirellciiienl (le [a manière suivante : Nous p(Hi\ons conchire avec assez de certitude (|iie cette race pro- vient d'une espèce ancestrale (pii, née plus tôt ou plus lard dans la période lertiaii'e, était répandue dans tout le territoire méditerranéen de cette |)éri(»de lerr(^stre ; nous la nommerons .1. prim/f/nn'iim. Par son oriianlsalion, cette plante de\ail se rapprocher beaucoup de VA. pohiesliinnii. Avec le plissement des montagnes et la rormation de leurs régions, cette espèce s'est transfoi'inée peu à peu en deux races de (lilléi-(Mice sans doute très minime, dont Tune habita les contrées à climat maritime, l'autre les montagnes et le pays intériem-. Il est pro- bable qu'eiles ne se dittérenciaient surtout que par leur port, un peu comme \\\. ildlinim et r.4. mitcnlaluni Mill. (mais par leur inllorescence comme ces deux rac<'s !). Les périodes glaciaires ont sup|)rimé presque c,omi)lètemen[ celle esjjèce. Sa conservation ne fut rendue possible que par des conditions i)articulièremeid laNorables dans ({uelques stations (ravins des \ allées, pentes rocheuses ensoleillées, etc.) ; ces plantes ne pui'ent (pie fort peu se répandre hors de ces stations dans les temps glaciaires intermédiaires, ou bien chaque phase glaciaire successive anéantit la plupai't des avant-postes. Mais les temps glaciaires n'eurent pas seulement pour résultat cette immense resti'iction de la disj)ersion, ils influencèrent aussi à un haut degré l'espèce de ces deux races précé- dant les temps glaciaires, et nommée de ce chef A. prttcf/lociale. Ainsi naquit d'elle VA. ni(Jruni\ dans les postes plus avancés vers le nord, se développa le groupe de formes de l'A. byuintimnii et de la ra(îe méditéi-anéenn<' .1. Sickelii, qui s'étaient maintenues dans des conti'ées pai'liculièrement hunndes et chaudes, au sud-est et à l'est, et entin VA. maciiluhDii et ses deux races. Ce sont donc de nouveau les tendances indiquées |)lus haut dans le développement que nous voyons se pour- suivre aussi dans la série — A. pritiufjeiiiani — .1. pnrfjlaciale — A. riif/rtim — A. bymnlivum — .4. macidatinti Mill. et .1. nigrinn — .1. Nickel ii — A. i/fi/irinii. Veriv graduelle de la couleur \erte de la s|)alhe, augmentation considérable des (leurs neutres, (A séparation du spadice en axe et massue. La panachure dans VA. maculaluDi est atavique. Il est com- préhensible (pie la nature ne se soit pas limitée à ce seul mode de dé\elop|iemeut, et nous a oyons toute une série d'essais d'évolutiou particulière qui durent être ensuite aliandonnés, soit parce qu'ils étaient d('savantag<'ux, soit par suite de piM-tin-bations ; les conditi(tns locales doivenl aussi avoir exercé leur inllueiice. .Nous vONous ainsi une concor- dance (le (h'veloppement surpi'enante eu Asie comme en Europe, là &M\^ VA. donfpiltuit (L (It's/nuira/iiiti), ici dans VA. tn't/riini (f. loiif/is- palltuni). Tous deux sont des planl(;s de montagne, tousdeux présentent une entière abondance de formes et de couleurs des parties de l'inllo- rescence, pour tous d(Mix l'énorme disproporiion, dans les formes désignées, eiiti'e le spadice et la s|)alh(! est caractéristi(iue; mais le spadice de la |)laide asiali([ue est fusilorme, celui de la plante euro- péenne est clavifoi'uie. Ici aussi intervieiment des formes dérivées, isolées, d'autres espèces et r'aces. Non seulement l'.l. ilalicinii lui-même révèle certaines relations avec la forme lonfiispallmni dans (piehjiies- unes de ses manifestations morphologiques, sans doute rares et pour la plupart localisées (p. ex. celle déci'ile précédemment comme .1. Hei- [UO Kl l.i.KTI.N IIK I.A SOCIK'II''; l!()TA.M(M K l»K GENKVK (Ô^» :-eyoiri/ii(iiiiij mais les tonnes de r.4. Mckelii préseiileiil aussi un degiv intermédiaire entre le spadice fnsiforme cl le clavifornie qui a été décrit fonnne " c'oniqne-digité" ; chez le dernier, le spadice ne je cède ipir peu en longueur à la spatlie. far ces deux espèces, qui ne possèdent à l'époque actuelle ((u'une aire très l'estreinte à Tonesl du territoire tnéditi'iM'anéen coiinne l'ornies de l'eliques, VA. itiaciilafiim est relié encore |)lus étroitement au\ deux autres séries évolutives, l/une d'elles, l'.l. cyrenairum., ressemble telle- ment à VA. palucsfimiDU qu'on peut facilement la confondre avec ce dernier par un examen sup(M'ficiel. Klle foi'ine par les caractères de son iidlorescence un d(»gi'é intermédiaire entre l'J. j)(//ttr.s/iinim et \\\. pic- tum, car le spadice foiMue peu à peu une massue c>lindri(|ye. c((nnn(^ le montre déjà VA. piniitH. .l'essaierai |Vlus loin d'expliipier sa pri'sencc isolée dans la région de llarka. Parle manque on le rabougiisseniciil des llcins neutres inféii('Mn'>. \'A. piclinii se distingue des anti'es espèces [VAiniii ; mais pour le reste la plante l'essemble entièrement à VA. luynnti des régions |)lus liasses (connue près de Mostar), et en repi'ésente donc le type le pins ancien, si nous faisions ahslraclion de la forme de la fem'lle (pii ressemble plutôt à celle de l'.l. pdlucslnintu. Involontairement nous la conqtarons avec VA.vi'ctieuiii. mais l'absence de tlein's iKMitres inféi'ienres n'indiipie certainement pas ini cai-actèi'e pi-ogressif: il s'agirait plutôt d'un cas de régi'ession, puisipie la structnie de l'infloi-escence ne s'écarte jias de celle des .1. palarsI/iniiN on .t. i)l(jriiin dans les [)oints essentiels. La proximité de l'.l. cun'naicnm nous oblige formellement à considé- rer les deux es|)èces comme très pi'oches parerdes : elles forment connue deux stades de la séi'ie évolutive de VA. iiiociilo/iini, (pii, d'une part, devraient prendre place au connnencement de cette série «donc r.4. cyrenomim juste avant l'.l. procf/lffcidlr, et l'.t. p/rhnit juste avant VA. nif/rioti), d'autnî part amènent la série des Uioscoridis en relation directe avec la séi'ie de l'.l. monihilini/. |)ar leur concordance reiiiar- (piable a\ec VA. iKihics/iiiiiiti. b). — hAtraordinairement diflicilf est la (piestion (fàg»' des espèces et des groupes de formes isolés ; nous sommes ici à bitMides égards sur un teiTain purement hy[)othéti(pie. (lette question touche de très près aux ([uestions concernant l'origine de la flore actuelle du sud de l'hln- rope en général, (;t à celles concernant les ti'anformations géologi(]ues dans la région méditerranéenne n\ [)articulier. (loinine la citation des opinions (pii pré\aleiit aujourd'hui à ce sujet dépasserait de beaucoup le cadre de ce travail, nous nous conteiilerons des (piebpies notes suivantes' : 1 J'ai eu spécialeiueiil à ma (iisposilioii en lail d'ouvrages el travaux scienlili- i|ues : Nemiiaver. Enlucschiclue. \ el II \U\ (Leipzig 1886); Toula, Lehrhiich der Geolojie, ^"'•"cdil. (Wieii !'.)()()); Suess, AnlUtz^der Erde. iid I-Itl el suiv. (Wieu, l-'rag, Leipzig i88:^-l'.IOI): Veuck. Morphniofjie der ErdoberIJdchc. 2 M (Stuttgart 1894); A. Pliilippson. Hi-ilvdije. zur Kennlnis der (jriech. Inselweit. 100! ; V. Toula. Ikr iieijeniv. Silaiid d. çieol. lirforachmuj dex HolTconhalhntsel (i(l) .1. IllilliV. I.K CKMiK AIUÎM 'M\ l'ciidaiil If mioiriic, rEmu|it' iiit'rididiialt' doit ;i\(>ii- possédé une lloïc sidi-lr()i)i(;dt' |)assal)leiiicid iiiiifoniic, coiisislanl eu espèces ana- Iniques ou appareidtM's ; à celle ll(tie eu succéda inie persistante, du «•aractère de la llofe luédilei'i-anéeune actuelle, (pii eu se propageant vers rinh'cieiM- a du rviU'V le pas à uui^ tloi'e tempérée ayant des bois leuilhis. \\('c le s(jidè\euieul des uioulagues (eu grande partie dans le ioiiis (lu iiéogène), le cliuial changea, et avec lui aussi le tapis végétal ; il se lortna linaleuieul nue flore des hautes uioidagues. Les principaux f\pes des uondireuses lauMlles de |jlautes ont peut-ètie existé déjà très if')t dans la pi'-riode leiliaire ; mais déjà la forniatiou des espèces avait aussi heauc(>u|i |>r()spéré. el nous pctuvons admellre que vers le mili(Mi de la p(''ri(Mle lerliairc il en existait un grand nondii'e. si non pas encore loutes. trime ON de plusieurs de ces joi'uies anceslrales sonl issues les espè- <-es el formes actuelles. Seideiueid il est très difticile de |iréciser le iiionienl ON runr ou faidi'c série (''\oluli^e s"<'sl ramiliée. Pour Notri' genre, nous n'avons hesoin de présupposer (|u'une «■s|ièce auceslrale. ce (pie nous a\oiis déliioilll'é plus liant : cet '' Anini fuitiiiijniiiitii ", (•oiiinie nous \oulons le nonnner, a\ail él('* certainenient répandu dans toute la région de la Méditerrannée pendant la période tertiaire. Avec les Iransformalions t|iii eurent lieu dans le climat et la coiiliguralioii du sol \ers la lin de cette même période, cet Arum primilila dû de même se niodilier qiiehjue peu. et nous nommerons «•elle plante nouvellement adoptée " .4. pnculaciolr ; d'après l'état de >on oiganisalioii. elle devait certainement prendre place auprès de VA. iKihirsliiniin. Or. peiidaiil (pie cette espèce et ses [dus proches jiarentes haltilenl siirtoul la Syrie et l'Asie Mineure, r.4. rjjretiaicuni el IM. jilflinii ap[)aiaisseiit plus à l'occident de la rive méditéi-raiiéeinie K l-A SOr.lÉTl': liOTANlQUK \)K (iENKVK ((>i) la période Icrliaiit' élaiciil situés en Asie et eu lùu'ope très au sud (Scliulz, (Jruud/. p. 141 et 14.2). Saus restrirtion ou aduiet luio pati'ie orientale, eu laul (pTou veut expli({uei- par des uiii>i'atious la préseuce de r.^. piiivni sur sou territoire actuel, eai', preuiièremeut, la plupart des membres du geure sont actuellement répandus à l'est, d'autre part leur grande faculté d'adaptation en est la preuve. — Si nous suivons maintenant en ahrégé l'histoire des Baléares\ rie et la Mésopu- tamie, et louchaul à l'Asie Mineure qui s'étendait en forme d'inie lan- gue dans la direction :\.-W. jus(iue dans la plaine pannoniemie : c'est justement dans celte aire de dispersion que se trouvent actuelleiiient les stations de jiresque tous les membres plus anciens du geni'e. Déjà dans l'éocène moyen les îles sont sépai'ées du continent africain par un large bras de mer, (\m persista jusqu'au pliocène. L'émigration n'aurait donc pu avoir lieu qu'à cette époque; elle pouvait venir du continenl afri- cain, ou directeiuent du len-itoire oriental méditerranéen, la patrie de VA. piilaesU'nuni la moins atteinte pai' les changements climatiipu^s. Là, r.4. ci/rciiaicimi nous \ienten aide; cette espèce, ou pour mieux dii'e, son espèce-mère, [\\. praer/lociale, s'était maintenue dans le nord de rAfri(|ne jiis(pi'au pliocène. Or, lorsque pendant le pliocène ce pays fut réuni à l'ilalie méi'idiouale, ;iu\ lîaléares, à la (lorse et à la Sardaigiie, a pu facilement retourner dans les parties de territoire perdues aupara vaid. Lorsque cette môme séparation, qui existait avant le pliocène, se produisit une seconde fois, les individus croissant dans les îles deve- nues ainsi isolées furent séparés du pays intérieur ; mais c'est précisé- ment leur qualité d'insulaires (pii favorisa liMir conservation. Les périodes glaciaii'es exercèrent sur eux la même influence (jue sur les races de l'A. pract/ldc/d/e ([ui s'étaient maintemies dans les Balkans, mais la mer diminua beaucoup l'effet des dépressions climatiques, de sorte (pie le |terfeclionnement serait à peu près resté statiomiaire. avec en est l'ohjel. une certaine adaptation spéciale à de nouvelles conditions d'hajji tat, (jui est en connexion avec la durée de la période écoulée dans l'intervall'' (Drude, Congrès 1905, p. 119). 1 L'histoire des Baléares est plus compliquée (|u'on ne le croyait il y a encorc^ peu de temps... Mais ce qui est le plus prohalde, c'est que tontes les Baléares ont eu la même histoire depuis le miocène, l-es ruptures des anciennes montai(iies eurent lieu déjà avant cette période, et sur une grande étendue apparaissent les dépôts miocènes de la mer dans les parties les plus l)a.s,ses des iles ; ensuite vint le retrait de la mer. Les dépôts pliocènes de la mer manquent ; il .se fit au lieu de cela des l'ormations intérieures, dont l'étude plus [irécise permet de sup- poser avec plus de certitude que les conditions continentales de celte époque réunissaient ces iles au continent du sud. A l'époque diluviale, les mêmes comii- tions que celles actuelles régnaient déjà approximativement : on peut le prétendre surtout en ce qui concerne Majorque, dont les côtes présentent des dépôts marins diluviens. On ne peut pas encore déterminer l'âge géologi(|ue de ces dé[»ôts, n)ais ils doivent appartenir à une époque interglaciaire, car ils contiennent des espèces subtropicales concliiliennes {Slrombus hubonins) qui manquent aujourd'hui à la Méditerranée. (Communie, manu.scrites du IJ'' Hôrnes). 2 Briquet a trouvé (pie les montagnes de la Cor.se sont beaucoup plus anciennes^ que les .Alpes. ((i:2j .1. llHUm'. LK (lENIiK AliUM 313 iiii(l(^iiiv (l'oi-iiaiiisalion coinnio clie/ r.4. iiif/rum; le climat insulair»! Iiii-inriiic a |hi cm lin de cniiiplc avoir poiii- ivsiillat le dével()|)|)eiiieiit actuel de VA. plclinti [.e littoral du nord de rArri(|ue lut cependaid peu allcinl |)ar celle inilueuce des letiips glaciaires, couinie nous pouvons le voir par le degré (Torganisation de IVI. cyremiieum. En partie grâce au voisinage du déserl, en partie grâce aux monts de l'Atlas, il fut peut- être garanli de ranéanlisseuient dû aux éléments lloraux élrangers qui dans'le nord avaient amené la lin si brusque de tant (Fespèces de Tépo- (pie pré-glaciaire. Mais VA. pracnUiciale aurait aussi pu disparaître complètement dans Touest : alors les A. vjircnauiun et .1. pichiiii, ou plidôl leurs ancêtres, ne devraient être arrivés dans la région méditer- ranéenne occidentale qu'à ré|)o(|ue pliocène ; si cela avait vraiment été le cas, l'espèce aucestrale aurait dû |)arcourii' le clieudn colossal depuis la Palestine (ou rEgypte) jusqu'aux Baléares, dans l'intervalle de temps compiis entre le pliocène inlei'ieur et la fin de celui-ci, ou poui- mieux dire, l'époque où les Baléares l'ureid de nouveau isolées (voir l'annot. 2 p. 3i2i, PendaiU cette période il > eut certainemenl le long de ce par- cours déjà de notables dilTérences de climat et de sol, qui peuvent avoir eu loule'leur inilueuce sur l'espèce type nngratrice et peuvent avoir occasionné un développemeid dans le même sens que nous pouvons le conslaler l'ermementaujourd'lmi dans les types asiatiques ; d'après cela, l'.l. pirliDii devrait être spécialement l'espèce la |»lus pai'faile du genre ,l^»y;^ puis(|u'elle se serait développée le plus loin de la patrie, dans des conditions entièrement transformées de climat et de terrain. 11 serait digne de remarque que l'espèce ne se IVd pas maintemie aussi en Sicile et'îiu sud de l'Ilalie ; s'il n'est i)as inadmisible (pi'elle ait accom- pli le voyage par l'Asie Mineure, les iJalkans, la Dalmatie, l'Italie et la Corse, pour arriver ensuite jusqu'au imrd-ouest de l'Afrique, le fait n'en reste pas moins très inqirobableMcomparez aussi lesannot. 1 et :2 p. lîfâ Cette inlerprélation a un giand attrait, parce (pie nous renconli'ons des parents de l'espèce dans la pénmsule des Balkans (j). ex. au Moidenegro, en jlalmalie, en Iler/.égoNS ine^) ; leur présence en ces lieux s'explicpie pourtant beaucoup plus naturellement |)ar l'existence de l'espèce t>pe sur cette étroite longue de terre crétacée de l'Asie Mineure, qui, bien que séparée pendanî leocène, fut de nouveau largemeid reliée à l'ouest de l'Asie dans roligocène, et, allaid toujours en s'agradissant, demeura jusipi'au temps actuel. Là justement S(> développèrent les unes a|)rès les autres des conditions cliniatiqu(;s qui favorisèrent la [conservation des formes les |)lus anciennes. (Cependant les montagnes i-endirent extra(»rdinairemeul diriiciles les nugrations dont nous avons parlé plus haut. i/e\plicali(ui la plus simple et la plus naturelle est donc celle-ci : VA. pir/iiiN croît encoi'e aujourd'hui sur le S(d (]ue le gem'e avait géné- ralement habité depuis sa formation. Son prédécesseur— car VA. pic- tiini aussi a déjà accompli une marche en avaid considérable — était 1 Vne migralioii à travers TEspaiiiie et la France me parait iiKiiiis vraiseinhlalile qu'à travers la (Jorse et la Sardaigne, surtout |)arce (ju a répo(|ue pliocène la mer a laissé derrière elle des dépôts étendus dans tons les environs de I Italie, et «jua l'épo(pie politique elle n'était probablement pas très éloignée des côtes actuelles, bien que nous ne connaissions pas de dépôts marins de cette éi)oque (Hornes, in lilt.) 'M'i i!i i.i.iri'iK i)K i,.\ sociK'iK ito'iAMoi !■: m: (.km'ivk ((i;^) (k''i;"i atiliiualé en Kuiope à rép()(|uc (•iVîlaci'c, cl apiiarliciil pai- coiisé- (|iit'iil aux types des iiionoeolylédoiics les plus anciens de nos latitudes. .Nous de\()iis avani loid ronsidérei' deux points : I" (pic le genre Arum préseide une exlcaordinairc capacité (Tadaidalion, "2" (pic les (''|)0(p]es ^lïlaciaires ne sojd pas sui'\enues soudainement, il est ('"ti'angc que dans les iJalkans, en Asie Mineure et en Syrie, le genre ail des repi-ésentants ni("'ine dans les liantes montagnes i Ver-mac, (laiicasc. I.iltan. etc.i, (pu sont en g(''néral (faiieiens tyi»es, et (pic dans les Alpes, dans les Appe- nins et les Pyrénées on n'en trouve point de semlilahles. Mais c'est jiis- tfMucnt ce (pn' |troiive (pi'iinc migration \crs le Nord par les lîalcares iTa pas eu lieu, autrement des repr('seidants du groujje de VA. (irienldk devraient se troiiN cr au moins au nord de l'Espagne et dans le sud de la France, car la |)lus liante dé|ircssioii cliniati(pie elle-même n'aurait pu les détruire. (Certainement l'espèce [\pe était aussi largement répandue en Kspagne à ré[)0(pie crétacée, mais ce pays fut partielle- ment siihmergé |)ar la mer pendant les p(''riodes suivantes, et ein|)Oi'té en général de telle ra(:oii (pie de petites parties seulement se conservè- rent intactes depuis la péi'iode crétacée ; de ce lait, comme rentréi^ depuis riiitérieiir du pa\s était coupée, de iiouvt'aiix venus s'iiistallè- reiil l)ieiit(M etavaiicèreid eu foule, et |)eut-étre l'espèce tvpe ne s'('tei- gnil-clle (pie tard (com|)arez p. '.VM). Dans les Iles, les méiiics causes favoj-isèrent son maintien, d'aiitaiil plus (pie le climat des Iles varia moins (pie celui du C(»iitiiient. Ledegré suivant de développeuiciit est re()résenté pair.l.y>^//,c,s///y /////. ainsi nommé d'après son aire actuelle de (lis])ersioii. Pendant réocèiie. la (-(Me occidentale de Palestine et de Svrie fut poussée bien en avant dans la direction de l'ouest, et de ikhiv elles surfaces d'installation furent ainsi gagnées; le climat deviiil plus coiitineiilal dans raiicie station d'iialtitat, mais sur les (•("ites, situées dès lors |>rès de la pleine iner. il devint plus océaiii(pie ; ces deux cil-constances, ainsi que le voisinage ^ des iiioidagiies. ne doivent sans d(»ute pas être restées sans influence sur la forme type. Dans (-elle région, (■■gaiement la More siil>tro|)icale dut fiiialemeiil v(^iU'y le pas à une ilore méditeri-anéeniie; c'est dans ce sens i)i-écisémeut (pie, durant ré()(-èiie, une |»iiissaiite iiii|)iilsion peut avoir élé donnée, impiilsioii ipii ne fut ccrtaiiieiiieiil |)lus ('galc'e dans les périodes suivantes on il se fit un vaste élargissement partiel de la mer vers l'est. Toujours est-il ipie les modi(i(-ations de climat et de contigiiration du sol se coiitinuèreiit ici très lentement, de sorte que la foiwiie ly|)e put prendre tout le temps ué(-essaire pour se transformer, selon le but voulu, et (-oninie (-'est le cas habituel d'un dévelojipemenl (pii .se poursuit sans trouble pendant des milliers d'années, la transformation fut très minime. ^ Les c(uiditions se déroulèrent loul autrement au X. et au .\. K. de riîlgyple (M de la Palestine. Ih^jà l'Iiistoire de la Svrie est pleine de variations. Dans l'éocène, une grande mer intérieure, qui disparut à I oligocène. Le nord de la Svrie (système lauri(pie) apparleiiaiil à la • I.H sud delà S) rie apparliciil an plalcad iiido-africaid ipii disparut daiih leoceue; pendanl IVodiiio supiirieur eut lieu le soiilèvoiiient des iiK.iitagnes autour de la Mer Morte: plus anciennes perturhatiniis déjà dans la période crétacée. La Mer Uoufre est (K'o-pliocène : jonction avec la Méditerranée, seule- ment dans le pliocène supérieur. (ti I .1. iii;i i!\ . \.\: (.ivMiK \r,i \i .»i.> zone (le |ili>-('iii('iil lfcLoiii<|iir su((-ciir(i|i('riiii(-\ >•' désclopitii |tl(i> l;ir(l; le Mhîiii cciiciKhiiil (>st iiiic aiicicmio iiioiilagiic ipoissons crétacés du Liban I. .Naliii-cllciiiciil l'espèce t\pe s'iiislalla dans les nionta.unes l(»rs(pM' la plaine s'alVaissa sons l'ean. Dans rinlérienr de la S>rie, an snd el à Tesl de llanias.se IronNe ini ten-it(tire volcaiTupie très élendn, «pii l'iail pcdliahlenienl encore en acliviié à IV'poipie ()(>sl-l<'rliaire. C'est par cel;i. ainsi (pie par les elVels de ré()0((ne j^lacialre. Négétal ait perdu inie pai'tie de ses «'If-nients et même ail ét('' |orc(' de descendre jusque dans la plaine. La Ibtre t\('>^ liaidcs Alpes, <(ni s'était déjà dé\elopp(''i' loniilemp^ a\anl la période lilaciaire. et à hKpadle appartenait certainemeid une race montagnarde de l'espèce l\pe. (lui linalemenl cbercber ini refuge dans les ra\iiis(les \allees et au pied des montagnes. Ce n'est (pi'aNec ri'tablissement déliintil" dn <-limal dans les conditions de clialeur actnelles (pie les es|)èces alpines remontèreiil de nouveau pins liaiil: mais entre elles el la race de Nattée s'(''leiidail, (diiiine nn mur de séparation, la l'mvl de conilV'res. encore coiisi(l('rable à cette épo(|iie. Les formes de Iransilioii furent ainsi perdues dans beaucoup d'endroits. Lors(pie la furet fut livrée à la main de riioinme. la migralion de la forme alpine devenue dans riiiler\ aile une espèce pr(»pre ( voir la s\ stéiiiati(pie de r.l . /ii/f/rdp/u/iim) commença \ers la \all(''e. L'bisloire de la forme \allico|c sera trait(''e plus loin. Les(»rl de l'Asie Mineure actuelle eiil encore bien plus de lUictuations : cette langue de terre, située au nord-ouest dans la période crétacée, <'sl S('parée dans réocène. mais est déjà de nouveau reliée au contineul asiali(pie dans l'oligocène el le miocène, hès lors ces régions occiden- tales. {'[\ particulier la péniusiile des Italkaus, demeurèrent à peu près jusipraux tem|)s actuels en liaison avec l'Asie Mineure. La foriue l\pe pouvait s'\ maintenir, d'autant plus (pfelle restait en relations avec le pa>s intérieur: >ans doute elle eut a subir des cliangements de terrain et de clinial lrè> divers, tdie engendra de iioiiibrenses espèces, dont riiistoire sera relah'e en détail plus loin. haiis la région du (Caucase, le genre (»nl t'galemeiit >e iiiaiidcnir, bien (pie dans ri'oc(''iie, eiicore plus dans l'otigocèue (Me, |>ar conséipient avantage de la coiisei-\atioii ! ) el même encore dans le miocène, elle lïit s('par('e par la mer de la lerre ferme de l'.Vsie Mineure. Dans le pliocène cependaiil la mer bit fortemeiil re])oussée et de nouvelles surfaces d'inslallatioii furent ainsi créées. Ces mers intérieures <'onsidérables se r(''trécireiit et il n'en resta plus ipie la mer .Noire el la mer Caspienne. Celle dernière a gardé encore les mêmes conditions «pTà l'origine (pliocène), tandis (pie la pi'emière s(^ dépouilla de son caractère ponticpie par sa liaison avec la .Méditerranée. Le |)lisseineiil dn Caucase eut |)our résultai nn déveloiipcmenl régional du tapis végétal. Naturelleiuent. I'es()èce type fit de même et développa i\o\\\ race^. rime abxssale. l'antre alpine, reliées Lime à 1 Les cèdres du Liliaii doiveiil croiln^ sur iiiif aiicifUMe iiinrainf lilaciaiie :V(() l!l I.I.KTI.N DK I.A SOCIKTK noTAMOL'K ItK ( ; K .NK V K ((>â) l'aulre par (les fliaiiioiis de traiisitioii. Ild'iiu's' ;i ivcoiimicut traité en dotait les traiisfonuatioiis iié(iioi>i((ii('s tiaiis cette région. Les conditions cliniali(|nes pai'aissent concorder coni|)lclenienl avec celles de l'Asie Mineure, i\n moins dans les régions montagnarde el alpine, et elles doivent avoir snhi les mêmes tlucttialions et changements (compare/ [». l:n et I;i8de la partie s>sléniali(pie). Là, comme dans Tintérieur de TAsie MineiM'e, l'espèce l>pe de la région ab>ss;ile Inl, en partie, complètement détrnite par les temps glaciaires, en partie conduite à se ])erléctionner am|»l<'menl. .Mais la race alpine accomplit tontes les migrations de la formation complète de la plante à la([nelle elle appartenait, aussi lùen dans la direction verticale (pie dans la direction horizontale. La période sni\ante, plus sèche, annéantit les éléments hygrophiles juscpi'à ime linide altitude dans les montagnes; les l'égions snpérieni'es et les itrolnnds ra\ ins des vallées restèrent seuls intacts. Ce nVst (pie lorsipie le climat rede\ int plus humide dans la période post-glaciaire (pie les nngrations des \ allées conmiencèreid ; mais elles fni'ent |)ar|ont empêchées on m(~'nie arrêtées par Tevlension considi'- rable des forêts. L'Asie Mineure, dans sa coidigtn'ation actuelle, entre la mer t^gée et la mer xNoire, n'a été détachée (pi'asse/ lard du sud-est de rKiu'opc L'(''po(pie tertiaire mo>eime était ime période continentale depuis les des Ioniennes jus(pran sud de l'Asie Mineure; la mer n'y existait |)as encore : à sa i)lace existaient de nomljreiix lacs d'eau (louce dans la teri'e ferme de l'Egée. Seulement, riut('riein- de l'Egé'e ne constituait pas à lui seid la lei're f(îi"me : celle-ci s'étendait aussi au sud de la Crète, de l'diodes et des C(Ues actuelles de l'Asie Miueiu-e, et ne s'elïondra |»roI)al)lement (pie Ix'aiicoup plus tard. Aujourd'hui eiicoi'e la régifui égéi(pie (^st |)artagée en deux bassins par la haiule do^^ (]\clades : le bassin méridional ne (■(»iumuiii(pie pas dans toute sa largeur a\ec la |)leine mer .MéditerraniK'e, car la Crète se tient en tra\ ers avec ses lai'ges plages, ainsi (pie d'autres îles de ses deux c(')tés, de sorte (pie (piehpies canaux seiilemenl cou(biis«Mit dans ce bassin, (pii est lies profond au iiiili(!ii; le fond de la mer est encore pins profond au sud de la Crète, dans la pleine mer. (îe bassin sud de ri^^gée est un bassin d'ell'ondremeiit tout récent; la masse territoriale d'autrefois entn^ la Crète, les Cvclades, l'Asie Mineure et la Morée ne s'ellomb-a ((u'après la lin de la période tertiaire, probableiiieirt (h'jà dans ré|»o(pie préhisto- ri(pie. L'ile montagneuse de la Crète, aujourd'hui pauvre en eaux, pos- sédait encore à ré|)0(pu' diliixiale un importanl système hydrogra- plii(pie et lliivial, et faisait partie d'une masse territoriale beancoii|) plus grande. Le soulèNemenl de l'ile eut lieu dans le néogène ; le miocène marin (plus récent) de celte Ile montre une grande analogie a\ecles faits survenus au nord de rAfii(pie. Avec rirru[)tion de la mer se produisirent en même temps des éruptions (pii commencèrent à répo(|ue pliocène (Kos) et n'alteigiiireiit leur point ciilminanl ([u'à r('po(pie post-tertiaire. L'intlnence (pi'elles ont pu avoir sur le tapis végétal nous est révélée pai- la petite île de Saiitorin (pii, richement boisée encore à rt''po(pi(' histoi-i(nie, est auiourd'hui coiiipl(''tenieiil 1 Bilduiig des Hosphorus ii. der Dardaiielleii. Sitz. Her. d k. A. d. Wiss. lit Wien (.Jnni l!K)9). (06) .1. HHUBY. LE (IKINRE AHUM 341 dévastée. Là où Miijoiiid'hiii les profondeurs de la mer atleigiieiit 1000 brasses et plus, une nier a eu aulrefois ses l'ivages, un dos de pays a séparé Tocéan d'un lac intériein". Des chaînes de inoutagne, qu'on ne peut plus recoiinaiire sur le relief du fond de la mer, même avec la sonde, élevaleni aulrefois leurs sonnnets bien au-dessus du niveau actuel de la mer; el cond)ien |)lus élevée encore a dû être cette chaîne qui, grâce à des iiru|»lions accoiupagnées d'éruptions de pierres volca- ni(|ues, élève aujourd'hui au-dessus de la mer ses pointes isolées, dis- sénnnées en forme de mottes sous le nom de Cyclades ! La région au nord des (Pelades est aussi une région volcanique, mais plus ancienne que cell(^ du sud; commençant déjà au Bosphore, les masses éruptives tertiaires englobent une partie des ])ords d(>s Dardanelles et acquièrent leur plus grande extension dans les îles et sur la côte de l'Asie Mineure, au nord dé la mer Kgée ^ Le bassin du nord et sa réunion avec le bas- sin ponllque ne prirent naissance qu'au conuuencement et au milieu du dilivinm. 11 y a encore (lan> file de Crète et dans les hautes montagnes de Lycie des restes de cette chaîn(> de montagnes qui séparait la région des lacs du Levaid de la Méditerranée, soit l'extrémité sud-est des Alpes Dinariipies. On peut admettre ({ue la partie médiane elTondrée, (pii sé|)arait une fois le pays égéique pliocène de la Méditerranée, pos- sédait le même caractère ([ue les terrains rompus conservés eu Crète et en Asie Mineure, et qui atteignii-ent des haideurs considérables^. Or, dans les haides montagnes de la Crète croît une espèce qui, i)ar sa couleur et son aspect s'éloigne beaucoup de l'.t. Onenlale type, une relifpie dont les événements" géologiques mentionnés peuvent seuls expli(|uer la genèse dans la station actuelle. Que le climat fût à ce niomeid beaucoup plus Innnide et plus cbaud à l'est (pie plus tard, cela se concMtit en particulier pour l'Kgée; la forme type, par conséquent, s'y tron\ait exceptionnellement bien et pouvait s'y maintenir. Cepen- dant les hautes montagnes'^ engagèrent la forme type à s'élever de la région basse sur les hauteurs, coninu' elle le faisait aussi eu Asie Miiienre. Mais tandis (pie sur sol asiati(iue la formation d'une race de haute montagne se complétait normalement, vu qu'il y avait du temps et de la place en siiflisance. surtout pendant les périodes défavorables {[\\ (|ualei-iiaire, il ne sembh' pas en avoir été de même en Crète. La position isolée de cette île, ses conditions cliuiatiques spéciales, les 1 Le groupe d'îles Pascha-Liiiia n'esfpas volcanique; c'est une parlie d'un arcliipei éocène((le même Gallipoli, Inil)ros, Lemnos). Les îles Slrali sont loul à fait volcaniques. l»an»s, plateau éocène; Anliparos. partie d'une montagne plissée (épo(|ue crélact'e-éocène). I^eucos, Ithaque, appartiennent à réocène. A Lemnos, éruptions dans la période tertiaire. '^ L'île de Crète, qui montre. des formations d'eau douce pliocènes. analogues à celles de lUiode et de Lvcie, appartenait donc encore, au déljut de l'époque pliocène, au continent égéique qui s'elVondra dans la mer, morceau par morceau, pendant l'époque pliocène. Son isolement doit avoir eu lieu vers la lin de répo()ue pliocène. A répo(|ue diluviale, la Crète et Chypre étaient en tout cas déjà des lies (Hoernes. in lilt.). A l'époque ponli(iiie. Chypre était encore relié à l'Asie Mineure. 3 Egée: maintien jus(|u'à l'oligocène; plus tard seuleuient déplacemenis des^ dépôts de tertiaire récent. :;is i!iii.i;i;i'i.N uk i.a socikii'; lioiAiNK,)!!-; itK (ikM'Ive ((h) iiillUL'iiccs (le l'épotiiic ghiciaiic, <|iic V(i\\ |»('iil coiisl.'ilcr iiiimiic (I;iii> Ir district séparé de rKgée, (sl siirloul le cliaiiiieiiienl soudain de cliiiial f)r()dinl jiar rcnoiidi'ciiicid de réiioriiic iiioidagiif au iioi'd de I île. sont les caiiscs du do\('lop|H'ui('ul loul-à-l'ail c^lrèuic (p. l.");2 cl X»^} de \.\. creliciiin. Tandis que 1rs proclics parents dans la réj^ion hasse conti- iniaienl à se dévehtppei' el se dépl(>\aienl en plusieurs espèces cl sid)- divisions dans la plus gi'ande lii\uriauce cl richesse de loiiues, dans cette même région et U's régions voisines le chemin de retoin- était coupé à VA. crelicu)ii ; la gi'andeiu' tie Tile el son exiension en longueur lavoi'isaienl la conservalion de respèce. (pii s'était éteinte dans les régions voisines, si tant est (pi'elle \ eut jamais existé. La marche nor- male de foi'mation efd condtnt à (h's formes analogues, telles cpie dans r.l. eloiijidhnn. Mais aussi la race \allicole i\r la l'orme t>pe |)assa encore par des péripéties divci'ses. A roiicsl, cette deridére s'éleva également dans la montagne et \ lorma mie race montagnarde (pii con- lirma à se d('\('l(tpper à sa manière ( voir plus loin à IM. laf/nittt). La partie nord de rKgée doit être restée plus longl(^mps terre ferme, même à une épo(pie oii, au sud, la mer travaillait déjà à Ti-rosion des hosipiets (Tarhi'es ipn avaieid sid)sislé (Neuniaven. Pendant ces pertiu'hatiftiis dans la région de l'Kgée, les époipies gla- ciaires envahissaient rKnro|»e. non pas soudainem<>nt et avec \éhé- mence. mais (irépai'ées dés longtemps d allant peu à peu en augmen- tant toujours davantage. Les animaux du noid trouvés au sud de la France, en Italie, en Sicile, à liliode, etc., prouvent qu'un abaissemeid de la température avait aussi <'u lieu au sud de l'Eui'ope. L'eau de la Médilcn-anèe s'est refroidie sous rinlliience des glaces. l,'épo(pit' des glaciers diluviens n'a [)as été marquée par un clijuat IVoid seideineid, mais avant loid par un climat très Innnide. Dans les contrées méridio- nales régnait sans doute un climat heaucoiqi plus hiunide ipie de nos jom's; en parlicidier il faut l'admettre |)our celles de rKg(''e (pii oM'raient déjà mic tout aidrc conliguration par suite des lacs intérieiu's et des Meuves. Il est vrai ipu' la mer pénétrait pas à pas toujours plus au nord, l/ir-ruplion des Ilots de la .Vléditerranée dans le liassin de la mer .Noir<' s'acconqilit peut-(Mre déjà avaid la lin de l'âge des glaces. Tou- jours csl-il que jnsipi'à l'entrée de la [ti'ennèiv épocpie glaciaire, la formati(»n des des ("tait hien loin d'avoir progressé connue après la dcrinère de ces é|»o(pies. Les fréquents trend)lemeids de terre dans toute la régi(»n de l'Kgée foid l>ien supposer qu'il se produit encore à riiem'e (pi'il est des irruptions dans les profondeurs (floei*nes, iîild. d. l)Osj)h.. etc., p. 1^0); sur l'isthme de (lorinthc, les renversements se laissent poursuivre depuis le pliocène iidèrieur jusqu'aux temps actuels; des |)liénomènes de soulèvement > détei minèrent la traiisfor- mali(»n de la faune connue i]o la flore. .Vu temps d(> la plus gr-amle for- mation de glaciers dans les montagnes, ce soid les régions méridionah's de l'hau'ope orientale, donc la région iiiférieui'e de la péinnsule devS fîalkans à l'est, celle de ri<]gée el celle de l'ouest de T.Vsie .Mineure, qid oit'rireid ini refuge sùi- à la tlore ponti(|ue, la([uelle s'étendait, dans le pliocène supérieur, depuis Vienne jusqu'à l'est au-delà du ('«uicase. Le climat lunnide el pourtant tenqtéré de ces régi(ms lin c(nivenail admi- rahlemeiit, et nous voyons hienlôl la llore inéditerranéenne pro()j-e- iiient dite refoulée dans des terrains étroits, des handes littorales (d même dans les montagnes. Dmiis les îles déjà séparées, l'ancien lapis («iSl .1. IIKI l!^. I.K (.K.MiK AIUM ^-J^-* vt'gt'l.Ml élail iialiiicllfiiiciil ivslv, iiinis pciMlil (•ciliiiiicMiciil un .m-aiid iioiiibrc (ruiiiU's; les espèces snhlropicalcs iJiiiicipalciiKMil, iioinhn'uses auparavanl. rniciil liiciitùl (létniilcs ou modilircs. (Juc la roniic ly|H' (in liciiiT Afiini ail aussi dû y sultii' une ti-auslorniation considri-ahlf, (•"('sl ce ((uc nous prouve VA.cn'Iiciiiti , ipii irionlrc aussi couiuicnt (ïlle a pu se itci'tV'fUouucr. Ucroulêc loin dans les uionla,<^M('s avec la floiv UK'dilciiaiKM'UU»' '. cil»' pu! se niaiulcnii- à cause de son endui-anec mais elle se niodilia, prineipalenienl dans les nionlai^ues, (Taulani pliiv (pie ri(d1ueuce des périodes humides et IVaiclies devait s'y faii-e sentir l>lus (pie dans la r(''iiion inlërieure. .Mais la uieilleur(! preuve de la juslesse de celte assertion nous esl l'ournie par l'exlension actuelle des noinl)reuses formes de VA. ISihetii. A côté de formes de couleur pour|»re apparaissent, daus une disliiltutiou certainemenl foi-tuile — ))arce (pie la coiiser\alioii (Hait fortuite tous les ciiaitions de Iraiisitioli, jiis(prà ceux ((iii lieiinnent de tr(>s pies à VA. ihiliniiii ; les formes de (li'èee et de Tunpue, de celte deriiit^n'c esp(''ce, \ aboiitisseiil coinphMfiiienl, si Ton fait ahstraction de (pielipies petits caract(:'res, surtout les diiiieiisioiis des parties de riiillorescencc. Je suppose ([ue par les ehaiigements intermittents dans le climat de ta p(''riode iilaciaire. (pii ne se faisaient naturellement pas sentir si fortement dans la ivoion des îles (racliielle) (pfaii nord de celte iu(''uie ivgioii, il se d(''veloppa peu à peu, issues de l'espèce type, des variétés, des formes constantes, et finalement, à mesure (pie le morcellemenl [)roy;ressait, des formes locales, (pii [iliis ou moins |)areilles les nues aux autres, coiiihlent, dans leur eiiseml)le, la i>raiide lacune ('utre le i>roupe .1. or/cn/ale et le groupe A. murnlalnm. O sont aussi des îles Ipii sont iiiconi|iarablement |)liis favoraldes à la conservation de ce> types de transilion, ([iie le conlindil où piilliileiil les éléments étrangers. Lors(pie le climat se récliautra, ajirès les épocpies glaciaires, tout en (le\eiiant toujours [)lns sec, la llore méditerranéenne, la formation de^ iiMKpiis en première ligne, reprirent tous leurs droits, et comme elle- fournissaieni des conditions d'existence favorables aux espèces d'ylr»//^ celles-ci s'y réfugièrent. Nous n'avons pas besoin de supposer pour toute la durée de celte évolution successive, une continuité de continenl dans l'Kgée; des coudilions de vég(Hation semblables ou très ressem- blantes, [iroduisirent aussi une modilication (^([iiivalente de la forme type; ainsi s'e\itli(pie la présence de l'.l. MkeUi (A de. 4. ildlimm en (>ète et d'autres îles de l'Egée, aussi bien (pren Syrie, (pii fut pendant Iongtem|»s reliée par Chypre avec l'Egée^. Donc, lors(pi'ii se produisit dans les régions voisines, dans une ('poque intcriilaciaire, des conditions favorables pour la tlore médiler- ranéemie, la 'dernière forme iiouv(dlemenl développée de l'.l. .V/Ar/// (à s[)allie presipie blanche), parce (pic la mieux adaptée, pénétra aussi 1 II se peut aussi que ce déplac^einenl nail eu heu (pie dans la période cliaiidf- <|iii a suca^dé aux temps glaciaires: rciVel en reste cependant le même. '^ Il faudrait admettre aussi pour l'Kgiie. à l'âge des glaces, une variation r(^pét(5e dans le climat: le climat humide et frais devait correspondre aux temps glaciaires. Dans les ptiriodes intermédiaires, le climat n'était peut-(Hre pas très iiilVéreiit de celui de nos jours; il devait être plnh'd plus chaud. Il faut aussi noter (pi'à l'épcxpie dilnviale, surtout au comm^nremenl. la mer (Hait l)eaucoup plus liaule (praujoiinriini (Hœrnes, in litt.). X)0 liULI.KÏIN 1)K F.A SOCIÉTH HOTANIQUE DK (iliiNKVE (69) avec elle dans Hiitériciir du pays, mais fut toujours repoussée à nouveau ; quand elle pouvait se maintenir quekiue part, cela dépendait, en premier lieu, de circonstances locales. Ainsi s'expliquerait la dispersion particulière de ce groupe de formes dans les tenqts actuels. (Comparez I, p. 134-135 |(22)-{;23)|) C'est un fait que ces irruptions dans la région de l'Archipel étaient en connexion avec des accidents de soulèvement dans la l'égion de l'Asie Mineure (formation de rivag(;s jusqu'à plus de 2.200 m. du côté du Taurus de (jlicie jus(prà la mer). L'Asie Mineure n'a (pie peu de cratères (et tous éteints) (pu, tous éloignés du littoi'al, sont situés profondément dans l'intéi-ieui- du pays. La C-ilicie est un grand bassin miocène; dans le miocène, les avant-collines du Taurus (montagnes de |)lateau avec paysage du Karst), ainsi que le Taurus lui-même, se dessinèrent; cependant l'Anti-Taurus est une très ancienne chaîne de plissement. Près de Smyrnc, Pergame, Magnésie, etc., les dépôts d'eau douce néo-tertiaires (pliocène) de ces bassins (pii cxistaieid encore beaucoup plus tai'd dans l'Egée, occupaient de grandes régions (comme dans les bas-fonds de la Lycaonie). Les anciennes espèces adaptées inunigi'èrent alors dans les replis des montagnes; mais, comme dans le miocène supérieur, une large mer séparait encore l'Egypte de l'Asie Mineure, de sorte (pie la côte sud de cette dei'nière était reculée loin vers le nord et l'est, ce fut d'abord l'Anti-Taurus qui se peupla peu à peu. Dans le plioc^ène seulement, la mer disparaît ; la terre ferme s'étend à l'est el à l'ouest, ainsi qu'au sud ; Chypre et lUiodes en foid partie, de même que tout(î TEgée. La forme type n'avait donc pu arriver dans h^ sud de l'Asie Mineui-e ([ue jtar le nord en traversant les montagnes, ou parle sud V(Miaid de Syrie (Lil)an). (III d'Egypte. De grands lacs d'eau douce à l'ouest el dans rintérieur de r.Vsie Miiienre^ venaient encore mettre des bornes à l'exlcnsion ou la reiidic diflicile. A tout cela vinrent encore s'ajouter les effels de " r(''po(pie glaciaire)', ipii s(^ faisaient aussi sentir sur sol asiatique. Pendant (pi'ils occasionnaient dans l'ouest, par (•oiisé(pienl dans rEgéc une augmentation considérable de riuimidité el, de ce fait, un clinial pliisqiie poiiti(pie-, ils pro\o(piaieiit, dans les montagnes, la séparation de la tlore par lignes horizontales, dont la siq)érieure se déveloi)pa en une vraie llore de haute montagne. (]e développement se j)oursuivait tout doucement; les récolles de l'Asie Mineure en sonl justement la [)i'euve, en ce qu'on connaît les formes même oligocènes el miocènes, [irovenant du miocène supérieur, qui, dans le sud, alleigneiit jusqu'au pliocène, (lela prouve aussi que le nord se modifia beau(.'oup plus t(ôt (pie le sud; les montagnes, la distril)ulioii de la mer, sans négliger aussi le voisinage du (Caucase et des hautes montagnes de la Perse, en sont sans doute les causes"'. i Près (te Smyrii(>. Pergaiiie, Magnésie, Phocée. dans la région supérieure de la Méandre, ont U-ouve des dépôls piiocènes dVau douce en grainie quantité. 2 La région poulique actuelle se distingue par un « climat cfn Camélia» dont le mois le plus froid indique --|- "> à -j-tHo C. ; l'été est chaud et riche en pluie (l(! mois le [iluscliaud accuse 22° à ->8"C.). la sécheresse lomlie sur le semestre d'hiver, ikiis.soiis, l'oréls, surtout forêts de conifères y dominent. (D'après K/ippen : Versuch ehier Klassificalion der h'IiiiKite, I^eipzig 1901). •^ « Malgré ses sommets gigantesques, le Thihet fut épargné d'une forte glaciation pendant la «période glaciaire.). Bien que ce pays ne puisse donc il{)) .1. lll;^l;^. i.i-; (.KMiK aiium H.")! Kiiialciiicnl de iiouNt'Ilcs csprccs iiaquirciil des aiiciciines (iiii s'iMaiciil (■'l('\éf's dans les nioidagiics ou qui avait'id ('[(' soidcxées dans le mou- vement général du développement tectonique; lorsque, par suilc de la djnu'nulion liéniM'ale de la clialeur, il fui |)ossilile à ces noiiNclles espèces de descendre dans la l'égion basse, landis(pie le séjour dans les régions élevées leur élail devenu impossible, (dies descendirent, mais Curent toujours soidevées de nou\eau à chaque suri'eciion des montagnes dans li'squelles elles étaient nées ou s'étaient inlrodiiiles |)lns tard (ceci sur- loul dans le sud ; c'est ainsi que VA. cloiif/fi/iini, (\\n s'était développé dans l'intervalle el était devenu une plante montagnarde typique, passa par-dessus l'Anli-Taurus jusqu'au Taurus, donc dans les montagnes de l'est^). La consé((uence de ces oscillations de haut en bas lut une trans- l'ormation considérable, ou [tlutôt une nouvelle lormation des lormes l\pes, (|ni continua encore de pi'ogresser lorsque le plissement des montagnes eut atteint un certain terme. Toujours est-il (pie les glaciers, aussi Lien ceux du C.aucase que ceux des liantes chaînes de l'Asie Mineure, ne paraissent pas avoir jiossédé un dé\('lop|)emeid aussi considérable, en i)roportion de la grandeur et de la hauteur de l'ensem- hle des montagnes, que celui que nous constatons dans les Alpes. Il s'en suit (|u'au"tenq)s de la plus forte glaciation, les éléments floraux montagnards et subalpins i)ouvaient parfaitement bien se maintenii- aussi dans les stations ab>ssales, ce qui n'était pas le cas dans les Alpes. A cela s'ajoute eiicoi-e l'étendue de tout le complexe montagneux, (pii sans conti'edit pouvait foin-nir plus de localités que les Al[)es pour la conservation de la flore pliocène. I^e second degré (miocèn(> supérieur) méditerranéen pénétra le long (tes Karpathes (îans la (lalicie, et de là, par la Podolie, la lînkowine et la Moldavie, dans la iUissie méridiijuale jusqu'à la mer d'A/.ow ; cepen- dant, nulle part la côte sud de la mer Noire n'est atteinte : ce bassin et celui de la mer Rgée n'existaient pas encore à ce moment, ils n'ont pris naissance (jue beaucoup plus tard par rupture. Le degré sarmate est caractérisé par l'extension extrême de l'anciemie mer intérieure à eau saumàtre (dépôts même dans le nord de l'Lgée) ; elle recouvrait luie grande partie du' sud de la llussie, l'aire de la mer Noire et la partie la plus se|)b'idrionale de l'Kgée, et s'étendait jus(pi'au lac Ai'al. uiicunement être comparé ;i l'aiicieiuie Scandinavie on au (JroenlaiHl acluel. il a poiirlanl plus soiitVert peiiiianl la « pArioile t^iariaire » (|n(> par exemple la l'erse, où Tielze ne trouva, même clans tes monlatînes de l'Ellturs. aucune trace de glaciers, ou la Cliine. on les glaciations manquèrenl aussi; car, encore à noire époque, il n'est pas douteux qu'il existe des glaciers au Ttiiljet. et il y a des preuves que ces glaciers ont été |)lus longs k une épo(|ue reculée des temps <|uarlenaires. Au Tliihet. « ta période glaciaire « eut donc pour résultat l'agran- dissement et le prolongement des glaciers, exactement comme dans I Himalaya, riudnu-Kouscli et te Tienschin. Sans contredit, ils existent et subissent encore une grande jiériode de recul. Nous ne pouvons pas parler précisé-ment (Tune période glaciaire au Thibet; les dépressions y étaient, comme en Europe, plus Iréquentes qu'aujourd'hui dans cette période; il serait donc plus juste de désigner ces temps-là connue période pluviale». (I)r Sven Hediu, Die wixuensch. lirqehnixxe melner Heiscn in Tliihel 1906-8. în Peterm. Mitt.. 56. .lahrg t9i0. -1. Ilalhi).. I il.) ' I^eul-être aussi r.4. Ityçjwphiluin (ians les montagnes syriennes: pourtant le cas contraire est aussi possible ! 'Aï)'i Itl I.I.KTI.X IIK I.A SOCIKTl'; liul \M(U K DK (iKiNKVK (71) Dans le IJaurasc, les loriiialioiis sai'iiiaticjiics s'élèvi'iil jnstprà plus de 2.()0(> mèlivs. Apivs une péi'iode de foi1 recul de celle mer iiilérieurc siii'\ inl une Doiivclle poussée en avaiil de cette inèiuc uier, sans poui- lanl (pfelle alleigm'l sa précédente <'\lension. Pendant le pliocène inlerieui', la surface Ihpiide dans le l'ont conniicnce à s'abaisser. La uiei' iidéi'icurc nnocène lait place à ipiehpies j^rands lacs dont Teaii s'adoucil considérablenieid i^ràce à rintluence des Meuves (pii \ oui leur end)oucliure ; à cette caléi^oi'ie apparliennent la mer iNoire el la mer (Caspienne, l'endanl le pliocèn<' inléi'ieur. la mer intéi'ieure ponlique s'abaisse à son niveau le |»lus profond : les lleu\es creuseid de profondes \allées dans le |)avsage poidicpie. I*ar la mer intérieure miocène, les pa\s du (iaiicase el les pa\s de> Karpallies lureid sé])arés ; loi'srpie celle mer fut remplacée par les lacs prt'cilés el (pie ceux-ci s'al laissèrent considérablement à leur loiu\ ce nun- de sé|)aralion fut écai'lé et les éléments floraux purent s'installer dans les t(M"ritoires abandonnés par les eaux. \j\\iu)ii se trouva parnn" eux et foi'ma une l'ace de \allée, dont la ré.yion de dis|>ersion s'étendit à l'ouest à peu près jusipi aux Kaipatlies, au nord certainenu'ut aussi loin ((ue la Hiissie (^enti'ale, et à l'est jus(pi'au\ linn'tes actuelles du licni'e ; les territoires d'installation de l'oiu'st et de l'est étaient reliés par-dessus l'Egée. La race monticole as ait à peu près le degré d*oi-ga- nisation de r.4. clmidulinn, la race vallicole celui de l'.t. ninnnii des montagnes dalmatiemies, mais avec im spadice fusiforme. hans le [diocène siipérieu)- commeu(:a ratlaissemeid de i'Kgée ; la Méditerranée \ pénétra de|)uis !<• sud et remplit le bassin ponli(pie d'eau salée (déjà au début du diluviuni). La mei- (lasiiienne. (pu à l'épocpie sarmati(jue avait été l'eliée avec la inei' Noii'e et ensuite isolée par l'abaissement du niveau de la niei-, se trouve de nouveau en com- mmncalion a\ecla mer Noire au commencement (\\\ diluvinm. A l'épo- cpie pliocène, la forme l\j)e (jui était déjà en train de se démembrer en rat'es, avait aussi élu domicile dans la région du Caucase ; (-(Hte ri'union temporaire des deux mers amena il est vrai une séparation des parties du nord de celles du sud ; mais a[»rès le retrait de la mer, les anciennes conditions se renouvelèreid. Au d(''bid de la premièiv période glaciaire, ipn fut loin d'exercer au Caucase et en Asie Mineure la même iidluence deslructi\e (pie dans l'ouest et surtout dans les Alpes, la flore s'est lenlement i-etirée des positions su[)érieures et du pays intérieur pour occuper de plus en plus les endi'oits profonds et les côtes. La race monticole lit ainsi son apparition dans les paysages montagneux du sud-est l'iisse, même dans la plaine au temi)s de la plus foi'le glaciation, en même temps (pie la forêt feuillue (pii certainement prit possession de toul le sud et le centre de la Russie, et forma ainsi une ceinture de \ei(lure allant des Karpatlies, (jui avaient aussi des glaciers (de même (pie les Alpes Transylvaniennes), jus({ue bien au loin vers l'est. La race vallicole se relira sur les (b'-clivités des collines bumides, cbaudes el eiisoleillées, et sur les c("ites; elle ne put résister aux cbangemeiits de répo(Iue glaciaire, au pied {\v^ hautes cbaines de montagnes, (pie dans les endroits particulièrement favorables. Ces changenieiits sont fondés sur les variations de climat (pii amenaient tant('»t une période ti'ès fraî- che mais humide, tant(H une période plus sèche et chaude. Sous leur iniluence, la race moivticole se développa linalement en espèce propre; 'j:.v[u-*' à une adaptation toujours plus grande aux conditions de station. 7:2i .1. lll!^l!^. i.i". (iiiMiK AiiUivi li^î-J la race vallicolc s'éloigna de iiiriiic IcIIpiiiciiI do lespècc l\|i(', (in'elli' ne |)onl plus coniplcr coninic race an [)oinl de vue de la géograpliie holaniipie par rapport à la race nionlicole d'anlrefois. Les Cormes de Iransilion paraissent avoir été anéanlirs pendant Téitocpie glaciaire ; en nne très faible mesure seulement, des formes isolées de VA. elouf/afun) t't de r.^. oyieiihilc rappellent les foi'nies transitoires ; elles ne sont pas liées à une certaine limite de climat dans leur ap|)aiitioii, connue celles et des cultures. La forêt et la steppe doivent avoir Intté longtemps pour l'existence; cependant la forêt dut finale- ment abandoimer la plaine et les collines, sanf quelques petits restes. Ces i-estes de foi-êts sont aussi les stations de VA. orientale ; la présence de l'.l. eloiif/aliini dans la région basse et en Crimée s'explique par la conservation spéciale datant de l'époque glaciaire, après cessation de laquelle l'espèce se réinstalla dans la montagne. L'i. orientale conserva ses stations au pied dn Caucase et dans les ravins des vallées en Asie Mineure pendaid tonte la durée de l'époque glaciaire; mais une aug- mentation d'extension en remontant la vallée Ini était impossible, à cause de la foi-èt de conifèi-es, et du côté du bas de la vallée la forêt elle-ménie avait à lutter pour son existence. Les cultui-es et la steppe morcelaient aussi le territoire de dispersion dans le sud-ouest de la Russie; l'.t. orientale pénétra bien avec le hêtre encore une fois plus avant vers Tonest pendant la derrnèrr péi'iode humide et fraîche, mais ni l'nn ni l'autre ne purent lia\ erser les Karpatlirs d'une part et la plaine sablonnense polonaise-prussienne d'autre part. Les stations du sud-onest de la Russie sont donc pres(pie complèl(Mneid isolées des stations orientales; les quehpies trouvailles extrèinemeid pau\res en Bessarabie et dans le sud de la Russie en sont les jalons transitoires. Dans le pliocène moyen, d'une part la <'ôte de Syrie (avec la Pales- tine» s'a\ançait loin vers l'ouest, d'autre pai't ce pays était relié par Chy|)re avec l'Asie Mineure et le coidinenl de l'Egée. Dans la même pro|iortion s'étendait aussi la région de disjjcrsion de l'espèce ty|)e, ipu eut à snbii' très pen de modiliealions d(>s circonstances pn'cédentes. ou, par le fait (pie ces moditications se produisaient extraordinairemenl lentement, eut le temps suffisant pour se transformer d'une manière conforme, plus loin vers l'est. Mais cette transformation était très res- BIJI.I.KTIN DE I.A SOCIKTK BÔTANtQUK DE C.ENKVK, >i" H. |)lll)li(' IC ^iO (ll'C. I9l;2. ^O 351 Itl'I.LKTIN m-; l..\ SOCIKTK I!(II.\.M()|IK DK CKMiVK I /.) I treinto, el jusqu'à Tépoquo giaciairc l'csjjècc lype devail à peint' ;n«iir attciiil le (loiiré (rori;aiiisatioii de VAj-kw ixil.rs/iinnii. Il en fut repen- danl auli-i'Uicnl lorsque le littoral se relira de nouveau vei's IVst et «fue les montaiiues eouunencèrent à exercer leiu' iulliieuce sur le cliuiat, surtout aux lenq)s glaciaires, qui se signalèrent pour le moins dans cette région par lui climat plus humide. f»endanl longtemps rArnK'uie fut séparée de l'Asie Mineure coidigiie du côté est, par uu hras de mer qui reliait le bassin pannonique avec l'Océan Indit'u; lorsipie ce bras d'eau, évidennneni assez large (on n'est ('(^pendant encore aiicimement fixé sur son débit et sa largeur), disparut piobablemenl pendant le miocène, et (pi'ensuite, pendant le pliocène, de nouvelles leri-es sur- girent pour riustallation florale par l(> déplacemeut des côtes, la forme type modiliée commença sa migration vers le nord. Kl connue elle rencontra des conditions de végétation spécialement favoi'ables (terrain limoneux lunnide et pi-ofond), elle devint extrêmement luxuriante, et continua de se uioditier d'une manière analogue à VA. tufjnini quand on le transplante dans une bonne terre de jardin. Le coloris [)oinpre se tranforma linalemenl en grosses taches et éclaboussures, et ime miance vert-clair apparut comme couleui- de fond de la spatlie; la macidali(»n se localisa aussi peu à peu vers l'entrée du tube. Selon toute probabi- lité, ces changements se produisirent très rapidenn-nt, et en connexion avec le degré de progression vers le nord. La Mésopotamie aussi, ipu avait de même été laissée découxerte par la mer, lut rapidement [icii- plée. Et nous Unissons par y ti-ouver mie espèce nouvelle, l'.L Dio.sco- ridis, largement répandue, pendant cpie la forme type se ti-ansformait au sud en A. p(i/tr,sl/tii(m. Ces événements doivent s'êti'e passés encore avant la séi)aration de l'île de Chyj)re, mais |)lus tard pourtant (pie l'époque des irruptions dans le siid de l'Egée, car dans les îles de la côte ouest de l'Asie Mineure l'.l. puhvHliinim mautpie et VA. Dioaroridis est rare. Dans Cliyj»r<', VA. Dioscoridis est poiutaid une plante ré[)an- due. Je crois pouvoir admettre que Cliyinv ne fut séparée du continent qu'assez tard (voir l'opinion contraire à l'aimol., p. :U7). car l'accord est surprenant au point de vue géologique et tloristique. L'opinion que les A. paUvaUnum et Dio.scorid/s doi\ent être considé- rées connue espèces propres et non comme races, est jiistitiée par le îmi que la première de ces plantes est beaucoup plus anciemie que la dernière, au point de vue historique du dével évolutive, mais non pas dans le même sens (pie chez VA. muculalum, où les formes de transition sont en rapport étroit avec les conditions actuelles de climat et de sous-sol, les(pielles conduisent du milieu de l'Europe centrale au milieu méditerranéen. Elles se rattachent étroitement à l'.4. pah:s/inum |iar de leiii- gré d'organisation. La présence de VA. lijKirophilinn dans Chypre prouve sans laisser de ' CoiiipaiTz aussi les imlicalioiis coiiceiMiaiit i*.4. pictnin, p. 159. (7i) i. IIItlMtV. I.K (iKMtK .\lîi::\l ;$")•"> (loutr liiic (•()iiliiiiiil(' précoce de ccttr ilr ;i\<'C le (•oillilK'Ill (le l'Asie .Miliciiiv <'l (le S\|-i('. (>])(Mi(l;iill ci'ltf csprcc iiimii([I1(' (hilis l;i iv,i>ioii iii(''i-i(lioii:ilc (lu ïiiiinis, tandis (lUc \\\. eloïKjdhnii. liv> riv(|ii('nl dans celle même réi-ion. croît dans sa forme ty|)i(|ne dans les monlai^nes d<« Svrie. mais i)a's dans Chypre. C'esl la |)reiive la |»lns snre dn liraiid ài^c de \\\. t'Iotn/ii/inii \ is-à-vis de IM . In/i/nipluliuii . Cela ne peiil sV\pli- (pier (pie comme snil : anssi bien en Syrie (preii Asie iMinenre, resp(''ce nmv piv^laciaire forma deux races, donl Tnne peupla la y.onr liilorale et la r(Vi(>n basse, el Tanlre la montaiinc Celle race monlai^narde se Iransforma linalemenl ici connne là en .1. eloïKjtilnin ; mais anparavanl — el cela a di'i a\(iir lien encore a\anl la séparalion de file de Cli\pre — nne forme a\ail conliniK' de se d('velo|)per s()ns rinlliience des (■•po(|ues glaciaires, |)onr ahonlir en lin de comple à nne espèce in(l('- pendante" VA. lnj(/rop/i/liiiii, (|ni se propagea ensnile .jus(prà Cliypre '. Heck a essa\('' (le d(''crire l'Iiisloire du d(''velop|)ement de la flore des liai kans (dans lingler et iJrnde, Vctjelalioii drr Erde, IV. Bd.; IHr Vn/r/. (1er ilhjr. fJindcr.: 10. 77)-. La péninsule des Balkans [)ossédail dans le né(.>g(''ne nne xérilahle llore médilerranéenne (pii s'élendail an n<»rd, ins(pi'a la mer Pannonienne el (pii, grâce an donx climat oc(''ani(pie de rKm-oiie occidentale, s'était répandne dans lonte rKnro|>e méridionale et an loin vers l'est pai- le nord de rAfriqne; à cette flore s'ajonlaieiil de nondirenx ly|)es snt)tro[tican\ (pu poss(''daient également antrelbis inie aire de dispersion pins \aste (praiijonrd'lnii. Avec la dimimilion gradnelie de la chaleur vers la lin de répo(pie tei-tiaire, il existait snrement d(V|à. dans les régions alpestres, les trois zones de \('gélalion (pii sonl anssi nellemeid séparées de nos jonrs; phisiein-s types anloch- tones et pinsienrs types nonveanx ipn avaient réussi, de différentes manières, à s'introduire dans ce territoire, donnèi-ent naissance à de nombrenses espèces nouvelles (|ni s'élevèrent dans la montagne. Les types snbtropicanx de cette flore enrent snftisannnent de temps ponr se ti-ansformer c(Md"orménienl anx conditions climatéi'iqnes et ponr prendre pied dans les nonvelles stations, (piand ils ne rencontraient pas d empêchement'. iJe la forme type resb'e dans les Balkans (peut-être .1. j)irli(ni), une nouvelle espèce s'est développée aussi peu à peu, el même snrement de nouvelles races, vei's la tin de répo(pie tertiaire; car nous voyons dans l'Asie Mineure el en Syrie des espèces (jui se rapprochent encore plus de la forme type (fue r.4. nuicnlatvm, et (pie l'on trouve jus([ue dans les plus hautes montagnes, et rien ne nous empêche d'a'd mettre cette liypotlièse [)oiir la péninsule d(^s Balkans à celle é[)o(pie-là, puisfpi'elle se trouve justifiée de nos jours. .lus(prà (|iiel point ces nouvelles races s'éloignaient-elles de la forme type? On ne peut nalurelleinent pas le préciser, mais le développeiiKMit ' Le iiiPiiie processus flans la genèse, s'applique loul natureiieineiit aux piaules (le celle lispèce existantes en Analolie (el dans la suite on trouvera sans doute ces mêmes plantes aussi dans beaucoup d'autres régions de l'Asie .Mineure). Des coiidilions semblables ou anat(jgues créèrent dos espèces semblables. •^ Comparez aussi Adamovic «KoMgress». 'i Les espèces (pii avaient réussi, de différentes fa(-ons, à pénétrer dans les régions du sud non séparées par la mer, ponvaienl. dans chacune d'elles, varier ou s'tiybridiser el donner lieu ainsi à des types qui remplaçaient les précédents. (Engler. Entwg.). ;{')(■) m i.i.i;ti.\ ni'; i.a s(m;ii';iI'; lioi A.vKjri; dk (.i:.m':vi-; (70) prui^rcssir n'a pas dû rire liicii r('iiiar(|iial»l(' ; nous pouvons le siipposn- quand nous examinons les lormes de VA. nignini vi de VA. hi/wvliniim, aujourd'luii endémiques dans les Ballvans. Ell(»s ont derrière elles inie histoire très mouvemeidée, et pourlaid le développement pro- i^ressif n'est pas i-éellenienl coiisidéi'aljle. Ce soid toujom-s les tous pourpres qui dondnenl, et le spadice pei-met tonjoiu-s au syslématicien de recomiaîlre une parenlé intime a\ec la série de VA. oricuhilc. Coinliieii |»lus ces races de réi>o(pie [)réi>laciaire oïd-elles dû ressend)ler à la forme typ(^ ! Cependant, avant fie |)arler(le rinllnence de r('po(pie <>laciaire sur la llore des I5all\ans, réiléclussons an\ clianiicments ([ni se soid accomplis dans la Dalmatie occideidale. Kncore dans les temps reculés du |)li()cène, la côte orientale de rAdriati(pie s'('lendail bien plus loin vei's l'ouest (pi'aujoin'd'luii. La réunion île la Dalmatie a\ec l'Italie méridionale tut rompue, car non seulement leurs parties basses, mais encore des chaînes de moidagnes entières s'alTaissèrent sous l'eau jus([u'à leni's sonnnels, ((ni Cormenl maintenant une chaîne d'îles pai'alièle aux montaiiues de la cote de Dalmatie. Ainsi se foi'ma une puissante paroi de sé|)aratioii qui, dès lors, assigne à la llore des i^alkans son développement particulier. Toujours est-il (pie cette réunion, tout au moins celle (les îles avec la péninside des Balkans, dura |»assal)lement loni^tenqjs. La laïuie des maunnifères diluviens de l'île Lésina et d'autres îles |])i-ouve la liaison de ces îles avec la terre lernie jus(prau diluviinn; de même, la réunion avec l'Italie sendde s'être rompue assez tard. On n'a pas encore pu élahlii' si, pendant répo(pie (pialernaire. l'iùnope et l'At'rique étaieid réunies pai' la teri'e lerme; |)ourtant l'on peid cerlilier (jue l'extrémité méiidionale des Apennins a sulti des bouleversements géographi(pies pendant les anciennes phases de r(''poqne glaciaire; niais ceux-ci prouvent beaucoup moins l'airaissemenl d'un pavs existant autrefois, tandis (pie nous avons à faire en Calabre et en Sicile avec des soulèvements (piaternaires importants (Penk, Kongress). La linute des neiges était ])articulièreinent basse partout sui' la c . i.k (.i;.m;|'; aimai ;{5T (l'Iiuiiiidilé lui (•i)iii|»('iis('' par riiilliicnci' de foiM'aii. l/llalic (Mail encore plus ra\()ral)l('iiifiil sIIikm'. (Haiil haiiiiK-e par la mer dans loide sa lon^iiciir; iiourlanl, les mers inléricnres m' prodniscnl pas iin<' aflion MKxh'M'alricc aiitanl (pic r(»c(''aii. Sons je rapport ilc riiiiiiiidilr, c'csl ciicon' la p(''niiisiilc des ltalkaiis(pii ('lail la pins mal siliK'c, pnis(prcll(' est r('li(''c an coiiliiiciil par son rC)\v le pins lari^c cl se trouve ainsi e\|)oséi' à riiilliieiice dii nord, an point de \ne du climat et de la i;éoi»'rapliie liotaniipie. Il est donc possible (pie la p(^'iiiiisule des lialkaiis. tout an moins la partie iiord-oiiesl et le ceiilre, ()oss(''dait en d('linili\e nii climat de pins en |)lns sec à cliaque (''po(pie i^iaciaires. Là, les plantes avaient peuL-(Hre iiK^iiie pins à soulïVir de la sécheresse ([iie (In froid. (> ifest que dans les lieux particiili(''remeiil Itnmides (pie les esp(''ces seiisildes ont pu sul)sister'. D'après son organisation, VA. nif/niiii est sans aucun donle le plus ancien des types (lu genre (pii exislenl dans les lialkans, et nous pou- \oiis conch.ire p;u' analogie (p. e\. par les.l. pirliiiii, A. iidltiesliiiKtin ([uMI en est de même pour le territoire, dette espèce se présente elle- même (ral)oi-(l sons deux lormes, avant rap|)ort cidre elles par des Iransilioiis successives : une forme vallicole luMiiiaiite v\ une l'orme alpicole pres(|ue naine. Les stations de la région l)asse sont aussi iial)i- lées généralement par l'.l. ilaUcuiii. (W.<- liahitats l'epi'éseiilenl donc des foyers de formation dn littoral, régions de reli(pies(f anciennes péri(jdes cliandes et humides, [>uis [)riiicii)alemeiit des ('ixxpies glaciaires. Ils en sont l'éduits maintenant au continent. Les caraclères organiques sépa- rent très fortement cette esi)èce du groupe des .1. orinihilr, et nous dcNdiis admeltre ([lie l"es|)èce, après un long (h'veloppement |)rogressil partant de resp(''ce tv[)e, ne s'est développée (pie lard, mais déjà sûre- ment à r(''po(pie diluviale. car les conditions climaticpies de r('po(pie préaglaciaire n'auraient pas produit les mêmes conséquences. Il me semble que l'espèce type de lVp0(pie préglaciaire, (pii devait certaineineiil présenter d(''jà les deux formes pour la région haute et la région basse, se réfugia sur (pielques points particulièrement favora- bles, on plus an sud, au moment de la [dus grande glacialion(peut-éli-e dans le territoire même) : et av(M' le retourdes anciennes condilioiis, (die réintégra de nouveau les anciens habitats. .\alur(dleiiieiil. rexpansion était très grande en coin|)araisoii du petit nombre des habitats actuels. Surtout dans les vallées, l'espèce issue de répo(pie préglaciaire doit a\oii' (''t('' répandue largement, et dans la suite elle atteignit aussi l'angle septentrional de r.\driali(|iie. (le fait peut s'(Hre r(''p('l('' bien des fois iiis(prà ce (pi'enlin, à la suite de la dernière p(''riode fraiclie. il n'\ eiil |)lus (pie des r(di(pies. Les |)lanles désignées |iar Sclioll sous le nom de .1. l'ellrn |»rou\eiil (pie cette espèce a une tendance à se rapprocher des lormes à spatlies blanches, comme le montrent les plus jeunes spécimeii> delà région. Dans (l(> nombreux endroits, la forme des hantes inontagiies apparut glaciaire (ni i-limal iioii si'(dciiieiil kou\, mais aussi Innnide. On doil |tliUi'>l (Tdire, p(^iiilaiil les ('piMpies iinerglaciaires, à une (liiiiiiiiilion des coïKieiisalioDs. ([ui poiil l'omluirc jiis(prHii développemeiil il'nii climal de steppes. On peut adrnetlre les nuMiKis (•iivoiislaiices pour les lîalkaiis (jne pour les Alpes méridie- nales ou les Karpallies ( Hd'cne-^. in liU). ' Voir Schnlz. h^nlwirNch.. ainiol. pn-ciMleulc. i;i'i,t.i;ri:\ hk i.a socikti' noi.wiui k dk (;ivm;vk I j / ) Fii;-. \'ll - Carte de la série ('\'(i]iltivc de VAt'uh ntiirvlnldiu (hiiis la (oniialioii de la tlorc du Karsl, doiil le |ia>> (ruriginr csl le nord-oiiosi {\v la |>rniiisid(' des Italkaiis; cett*' loniic, pciiiidliUMicée par l'époque glaciaiiv, et déjà développée aupai'avant, liabilait la l'égioii iiioiitagiieiise des Al|)es orientales pendant la dernièi'e péi'iode intei- lîlaciaire '. (>elle Tonne alpicole se dé\el(>ppa sin' des points isolés, on elle put snhsistei' jns(jirau-delà de r(''|)oqne i^laciaire. en des l'ornies ipie lions |)ouvons pres(pn' désigner connne étant coidraires an hiit ; ce sont les tonnes désli^iiées anlrefois sons te nom dM. loiu/l.spdlliini), qui ti'onvent leurs pareilles en Asie Mineure sous la forme ilelnmcntum de r.l. riotifidlinii . ' A celle épo(|iip-Ji'i. il se liéveloppa des tViriiies i|ui se soiil iiiainlenues ius(|irà préseiil, tuais doiil nous ne connaissons pas les plus proches parenls; n)algré leurs difTérences, on reconnaît dislinctenienl leur origine commune. Ces formes qui onl apparu souvent comme endémiques secondaires dans diflerenles parties des Alpes el (|ni. aviîc de minimes variations, provenaient de la même espèce largement répandue, sont en op[)osilion dans leur fornte constante el incliangea- l)le avec les anciennes espèces saxicoles endémiques (Engler, Ivongress). Aux dernières appartient r.4. niffruni el au\ premières l'.-l . byzanlmiim. Toutes les espèces {iroveuant de reliijues endémiques ap[)arliennent certainement aux types oriiiiiiaires des Ballv A.plJstinum '////, A aibispathum A.hyarOphi]i Caltaro... (ttologna. 1886). Informations bibliographiques plus précises dans Beck, IVr/e/. d. illyr. Lnnder. ;;Ci() l!l l.l.KI'I.N IH-: l.\ SOCIKTI; IKITAMUI K KK liK.NKVK ( /U cliMÎiir A (riiniic |»i;i('L;l;ici;il(') — .1. nif//uni — .1. ilaliciuH ou A. nuicii- lalum Mill. Làt'iicore il y ;i ;uissi des formes rolmslcs et des roriiiescliéli- ves; los l'oi-mos rol»nstes croissent dans {\v<^ porlions (U- pays sous un fliiual qui piéseule une gratide analogie a^e(• le cliinal méditerranéen. La (|uan[ilé de plantes méditt'rranéeimes en Serhie esl pro|)orlionel- lenienl beaucoup plus grande ipTen lioside : IM. ilalicutn \ est mémi- largemenl répandu (formes de Iransilion !k .le m'e\pli> inléi'ieur (sans côtes», el semlile souxenl être confondue a\ec |e> foi'UKïs méditerranéennes dt' IM. Nickelii, qui olïVent ime certaine ana- logie avec elle. La délimitation est aussi difficile, cai' l<'s régions lialii- lées par ces formes se trouvent être li's mêmes dans hien des cas, di sorte que les deux groupes de foriues peuvent étr<^ représentés à la foi- dans un teri'iloire restreint. Cela s''expli(pie par des niigralious nWv- r'ieui'es ( |)ostglaciaii'es). Ilien que le nord-esl des lialkans fût réimi pres(pie jusipi'à nos jours à l'Asie .Mineure par le llospliore '. IM. Inj^tm- linum manipie sur la côte occidenlale de l'Asie .Mineure ainsi (pie dan-- lés îles de la mer Egée. Il v est i-em|ilacé pai" l'.l. orieiiltilr. La végétation méditerranéenne se lient assez loin en arriére de la lisière des Karpathes. Des spécimens un |»en analogues se trouvent d'ahord le long de l'Als, de la Cserna et de la Temes (ici, formes de transition de VA. italicintn; de là, les rap[)rocliements avec le territoire méditerranéen deviennent plus nombreux. Dans les Alpes Transsylva- niennes, on a reconnu deux épo(jues glaciaires. f[ui ont laissé de- preuves de leurs effets. Sous leur influence, niais encore |)lns (pie pen- daid les époques interglaciaires, il se forma une colonie parlicnlière de plantes, nommée flore dazique, parce qu'elle s'établit de préférenct^ dans la zone (lazi([ue (d'après Adamovio. lîien (pie r(''lément dazicpie soit répandu jusque dans la liante montagne, un représentant 1} pique de cette flore, IM. hyiantinnm, ne se trouve (pie dans les régions basses, loiit-à-fait comme rélémeiit politique, (pii (b'jà disparaît ici dans la région des forêts feuillues. Cette espèce est plut(M |»oussée vers le iKud- est. Les conditions climatiques jie montrent dans la région liasse et même ici que peu d'analogie avec le climat méditerranéen : toute rattilude de la plante en est une preuv(> évidente. Cette espèce a pri- sa marche particulière de développement; la dissémination actuelb n'est due certainement (lu'à un etTet de la dernière époque glaciaii'e, el (le [)lus a été grandement entravée par la culture. Issue aussi des mêmes ancêtres (jue l'.l. nigrittn, à un moment (luelcoïKpie de l'épfxpie glaciaire, elle .s'est développée ici comme plante strictement endémicpie: suivant son habitat, nous en voyons apparaître soiivtMit plusieiir- formes dans les mêmes endroits. Il est caractéristique que dans son ■lire de dispersion, croissent aussi les types de transition entre l'.l. Hk- ' .\ l'exotiplioii (les iiriiplidiis (_lc la mer Kgée. il ii'\ a dans l'.Asie Mineur'- occidenlale aucun»' frontière géologique iiellemeul tiélinie du oôlé de la pénin- sule des Balkans: par eontre, on peut 1res bien suivre les formations géologiques ainsi ipie les condilions lecloiii(|ues de la (irèce el des îles dans la direction (U l'Asie Mineure (IKiriies, in liU.). (SOi .1. iii;i i;'! . i.i; (,i:m;|': aiitm ;{()1 ' lictnii cl IM. tiKiriiltiliiiti Mill.: iii;iis cciix-ci soiil sjiiis rdiilrcdit Ikmii- <-()ii|) plus ivcciils, cl, (le plus, se sotil im|)l;iiilcs pliiii»! I.u'd, l;iii(ll> que r.l. /v/v'//////n di'viations une tendance an développement particulier, à rendéruisnic. aiupicl tant de uieudii'es de celte More oirt ('■ti'' auicn(''s. Ihie parcuti' a\ec IM. onrtihdr, de telle soi'te que ces l'oi^nies rougt'àlr(^s de IM. itHii-iihtIiim pciiNcnt passer poui' des lornies transitoires, ne uie parait pas exacte, car h^s dt''\iations du tvpe de IM. indttihiluiii sont ()oiM-tanl trop insiiiiiiliantes; IM. oneiiliilr uièiue est trt's Itien diMini et rTest [tas à coid'oudre avec une autre espèce. Au contraire, ces varia- tions d(MM. iinnii/ifhini, qui possi'dc une jii'ande faculté de réadion coidre loidcs les nuances possijjles du climat, aussi suldiles xiicul- cllfs, pi-ouveut son oriiiine très récente. I.a tectoiii(| uc des Alpes a été de la plus haute iinp(M-lance pour le dé\(doppemcul continu de la Itore subtropicale du uéo-tertiairc d"Kuropc. La surrccliou des Alpes comuieiK") peu à [»cu (h^jà à cette épo(pie. lorsque la llore subtropicale (Kngler admet même luie More tropicale'; n'-iiiiail eucore; la dei'uière et la plus importante sin-rection des .\l|)es n'eut lieu poin'tant qu'à la lin du dernier miocène; dans tes Apennins et dans les chaînes alpines de la firèce, la coidinuatiou du inouNcmcid se laisse même constater jus(pie dans le pliocène, et il eu i'st de mèuie f)our le (lancase '-. (louune pays insulaire étroit, d'uue élé\ati(Ui remarquable au-dessus de la mer, et dont les c(Hes étaient probableuieut en peutes très rapides et exposées au ressac, les .\lpes s'abaissèrent au sud directemeut \ers la mer Adriati(|ue. (pn remplis- sait ce (pii est aujourd'hui la ()laiue du |N">. Pendant le uiiocène supéiùeur, Tile des Alpes, baignée ius((ue-là par rOcéau, lut reliée a\ec Test. L'Adriatique s'avançait loin du c(')lé de lV)n(,'st; son emplacement actuel était pour la plus grande partie terre ferme, avec de petits lacs d'eau douce (il > en avait de pareils aussi eu Dalmatie, au sud de la Bosnie et de riTerzégovine». Cette route de iingralion fut naturellement anssibd utilisée par les espèces orieutales et phis tard (lors(pie la mer Pannonienne se rétrécit)-' par les espc-ces du nord. ' Kiii.'ler. Koiiiiress: fomparez aussi Bcck \. Maiiasietla. />/c VeijeldI ionsver- hdltnis^e der lUjpisc.hi'n Liindey. 'i IV'ii. - Les iiionlagnes insulaires croates pI slavnniques s'élaieut formées en im'ine temble s'être répandu assez rapidement vers le nord et l'esl ^; c'est le lées émigrèrenl jusqu'à Siel)eiil)iirgeii. \nn\v la plupart jusqu en Dalmalie nu en Islrie, puis (le Sicile (^n passant par Naples. Uoine, et (lautres plus loin \frs le nord, (t'aulres encore lie Tiniis jusqu'en l/igurie en [lassant par la Sarilaigiie el la Corse, enlin à l'ouest, depuis l'Afrique septentrionale vers le sud d(^ la l-'rancc en passant par l'Espagne (Engler, Enlwicklg.). 1 Quand les conditions climatiques se trouvent niodiliées dans une vaste région, de manière à (;tre exactement appropriées pour l'existence de certaines plantes, celles-ci pénètrent de tous les c(Jtés dans les régions voisines et rem- placent les formes qui se retirent ou qui meurent. Dans une région a conditions {H-'2> .1. mil i!V. M'! (.i:.M!i-; AiiUM ^^S',i plidcriie. I;i |>(''ri(Mlt' du plus lir.wul nHivcisscuit'ul de l;i .Mi'dilcrrnnéc, (|ui lui eu ;i loui-ui l;i plus lii'imdc latitude. Il pid ainsi s'avancer depuis les l'.alkans pisipiïi la région des A l|)es, prolialtlement aussi plu> loin vers le nord, peut-(Mre au-delà des uionlagues du Karst jus(pie dans la \all(''e du Daiudie. où il n'arriva pourtaid ((ue heaucouj) plus tard; par le l'ail de cette udgratioii, celle esjièce arriva dans des régions ([ui, malgré loule la resseuililance des autres conditions, se dillérenciaienl pourlanl considéraMeuient, au poiid de vue clinialicpie, des foNers (forigine. Connue espèce i-elati\euieid réceidi'. VA. nif/nmi a pu cependant s'adapter à la silualion et prospérer aussi bien dans les UKKpns loiijoin's \erls ipie dans les bois Ceuillus des montagnes, et même arri\eià des iiauteurs cousidérahles. Il en sortit linalement deux formes, une méditerranéenne et ime continentale, \oire mouticole, (pii. sans aulre se l'ondirenl Time dans l'autre à la liiinte de leurs r(''gions. comme nous le vo>ons aussi aujourd'hui. Dès lors il se lit de [dus en plus un déplacement et un rétrécissemeid de ces aires, ((ui sont intimement dé'petidaides des cliangements de climat. Il \a sans (lii-e (pie clKKpie recid de glacier amène une poussée en a\anl et clKupie a\ance ini refoulenienl des lignes (Texpansioii de cette espèce. L'expansion des deux races de VA. niacnlalntu dans les tem|»s actuels soulève la question de savoii- (piand et comment celle expansion eut lieu. Connue nous savons, d'api'ès ce (jiu a été dit dans la partie s_vsténiati(pie. que les deux races se tondent l'une dans l'antre, (pie leur extension dépend de couditicms climali(pies déterminées, mais <|ue toujours une race remplace l'antre dans la région voisine, nous domions la priorité, en réponse à la (fuestion ci-dessus, à la race de VA. itiiUvinn, assiginn' à la /.(Uie du litloi'al. 11 semble d'abord (pie l'.l. itoliciini aurait pu naître à ce lieu et place; mais cette supposition est iinmédiatement contredite par la présence de ("ette plante dans des îles et des territoires (pii étaient immergés jus(pie dans le |)liocènc su|»('M-ienr. La supposition (|ue la race aurait pu s'introduire depuis les régions voisines, dans lesquelles elle (Hait dérivée de la roriiie type. dans le cours de répo(|ue tertiaire, peut être lacilemenl rébitée ; un peuplement venant d'un V(tisiuage imm(''dial a eu lien, il est vrai, dans beaucoup dt> cas (plaine du IN'), Italie centrale, Espagne, France), mais où sont aloi-s (^es centres de développement? — Ce n'est j)as \aineiiieiit (pie nous avons insisté sur la capacité exti'aordiuaire de résistance des membres du genre .!/■///// ; il se trouve toujours nu i-avin, une anlraclnoslté de nxHier, (!t antn^s, poiu- olVrir aux espèces un lieu de refuge où elles oïd pu se maintenir jus(prà présent. Dans un centre <1e développement, nous riMicontrons toujours à côté des espèces largement répandues. d'autr(>s, d'ime extension plus restreiidc, qui se mauifesteiit comme formes inlei-iiuVliaires, comme inembr(^s de Inuisitioii. La Palestine, la Sxrie, l'Asie iMinenre, ponrraieid être consi- vliinalitiues pan^lles à celles (jui duiveiil avoir régné autrefois dans la région méditerranéenne, des migrations ponvaienl se produire dans loutes les du-eclions. Un fait parlicidier est (jue la tendance à la variation dans une direction délor- minée se produit plus dislinclemenl aux limites de l'aire de dispersion (|u'au <:entre de la région. Au point de vue géogra[)t(i(Hie, les types de transition iiennent aussi le milieu entre la forme principale et les variétés. (Rngler. Eiilwg. — .Arisnrum rulgare.). :{<)'(. Kl i.i,i;ti.\ iih; i.a sociki k iiotamiji !•: uk ck.xkM': (S:{) déivcs (•((iiiiiif cciilrcs de (l('\c|(»|t|»('iiiciil. Kii l'alcsliiie, IM. iliihcinii titaii(|ii(' lolalfiiieiil ; en S>rie el dans le >nd de TAsif .Minenic, IM. Mhrlii se rencontre très is(dén)enl, ainsi que dans les îles iinniédia- leinenl \()isines. IMns il avance vers le nord et Toiiesi, plus IM. Mhrlii devieid rré(|uenl. l'I linalenu'iil des loiMiies paraissent t|ni ressenjjtlenl tellement à IM. ilolicinii, qu'on les réiuiissait préc<''deninient avec cette dernière race (voir annot. p. l;>(>). Dans la itresipTile des l'alkaiis. toute une série d'auti'es espèces existe à C(')tè tie ces den\. l'Iiis à l'oiiesl. on ne rencontre ipie les .4. ilfiliruiti et iiutcii/oluni .Mill. Il est \rai que IM. jiii'linii existe en C.orse, en Sardaigne et aux llah'ares, mais les îles ne peii\enl en aucun cas être considèré(^s connue cenlres de dè\(dop- pemenl, car il ne se trouve pas une seule l'orme intermédiaire entre cette espèce et les deux races, ce qui est pourtant souvent le cas à Test. O déficit éventuel ne s'explique pas, puisque rancétre le plus recidi- de toutes les espèces dM/'///y/ a pu > sid)sister. Tout indique la r('gion de l'Egée et les parties voisines des continents. Là se dé\('loppèrenl successivement les formes intermédiairi^s les plus diverses, dont h' cliainon final se rapproche extrêmement de l'.l. i/d/icmn, l'aison pour lacpielle la série de foi'mes de r.4. Sikelii a été rallacliée à IM. iliilicinn dans la partie s\slémali(pie. La (piestion siM\ante se pose aloi's : <> (Juand conunemia la migration de Touesl et du sud-ouest, et quand lut-elle teruiinét'? ». — Klle a du preudiT tin loi'sque les circonstances actuelles du continent cureid pris place, dans l'ouest et le centre du territoire méditerranéen. Le disli'ict sud-atlauli(pie de l'Rspagne montre dans sa fiore nwv si grande concordance avec celle du .Maroc. quM \ a\ait là certainemenl une conmnnncalion a\('c (iihrallar. pcndaid (pie r\iidalousie (''lait encore sons la mer. Le .\laroc se rattache, au point de vue de la végétation, à PAlgéi-ie. (pii, à son tour, présente une analogie (Vappante du tapis végétal, au moins dans certains éléments de celui-ci, avec la tlalahre et la Sicile ^ d(^ sorte (pilci aussi il a dû exister une l'ois une commimicatiou avec le continent; ou peut-être fut-elle rvwv lemporai- reinent. pour disparaître de nouveau sous Teaii (l'eiik. Lnglen'.' L'Kspagiie septentrionale, sé[)arée du sud par le " liassin de rA(prilaiiie ■> était réunie au complexe continental l'raiico-liel\(''li(pie et, d'autre |)arl. reliée aussi directement avec la péninsule des .\pemiins. Les premières transformations dans la région méditerraïK'eniK^ s'accomplireid à l'ouest, là même où se trouvent les plus anciennes lignes de volcans. Les (^anaries, la zone orientale de l'Espagne, les Baléares, la ('orse. la Sardaigne et la Sicile sont volcaniques. De grandes transformations furent le résultat de l'activité volcaiii((ue; par des soulèvements sni' la C(')te est de l'Espagne, le l)assin de rA(piilaine fui élevé; par contre il ne reste plus de l'ancienne (•omnuinication avec ntalic ((ue des il(»s, par<'illes aux piliers d'un pont-, (les événements n'ont pas dû se produire rapidement, mais (rime manière tout à fait progressive, et les an'aissenients pai'aissent avoir continué juscpi'aii (liluviiim. .Nous en trouvons le pendant, offert par les îles de la mer Egée, où les an'aissenients durent encore à l'heure actuelle. La mer lil encore d -s siennes, pour diminuer el isoler ce qui restait debout. ' l'aiacky. dans « Cungn's m ; ici aussi, rtinseigiit^ineiils mamisi-rils. - H(')ck. (hnndziiqe lier Pjhinzi'niii>cnirii})Uii>. Berlin, 1897. Si I .1. iii;i i!\ . i.K (.i:.m;|'; wwm 'M\7^ l'i(x|Lii' luii> les géologues placent la iii()tiire des (•i)iiiiiiuiiicati(»iis l'iitiv PEnrope et rAIViquc dans la période glaciaii'e, surtout dans le lireniier tiers, et celle des couMiumications dans la iJresqiTîle balka- nique a\ec l'Italie par la Dalniatie dans la période sin\ante d<' la nièuH' période'. Il n'y a absolument aucun uiolit de transporter le (lév(!l(ip|»enienl de \\A. tridcnlaliini avant la première époque glaciaire. Si les conditions de végétation deviennent mauvaises dans beaucoup d'endroits [tar Taccrois- sement des glaciers jusqu'au début de la première épo((ue glaciaire, cela se prodinsit tout à tait insensiblement, et nous voyons combien les progrès du développement avaient été à vrai dire imperceptibles, même dans les centres asiatiques de développement sans doute moins influen- cés par la période glaciaire. « Ces espèces méridionales préglaciaires •■VAnim jjnrijlacidle leur appartient aussi visiblement) pouvaient se maintenir avec peine pendant des siècles encore, même si le climat d'alors ne leui- convenait plus, comme des formes vouées à une lente •'vtinction (A. jjlcliini), et qui n'ottraient un avantage numérique sui' la période actuelle que parce qu'elles étaient alors plus rapprochées des anciennes périodes tertiaires que ne le sont les misérables reliques actuelles d'une végétation méi'idionale répandue loin vers le nord-. Dans les endroits où aucunes formes répondant aux conditions inodi- tiées ne pouvaient prendre pied, le type tout entier disparut. A la fin de la période tertiaire, les différences climatériqiies ne sont i»as de grande importance, conq)arées aux conditions d'aujourd'hui; le climat n'était probablement pas beaucoup plus chaud que de nos jours (sauf une distribution plus égale de la chaleur au cours de l'année, par suite d'un climat moins continental^), la répartition de la terre et de l'eau n'était différente que sur quelques points. La transition ne s'accomplis- sait qut' lentement et peu à peu ; une limite exacte par lapport aux 1 IjGs îles Sansego. fJssa, Cnrzoia, Melecia. Lagoslaet Pelagosa « soiil les restes d'un coiiliiient qui s'enfoiira sous la surface de la mer par des irruptions peul- t^lre à l'époque piéislocène On t'ait aussi valoir les conditions zoo-géograpdi- ques actuelles comme arguments pour l'existence d'un continent adriatique pendant la période quaternaire, et dont la rupture doit être plus récente que l'extension des sables pleistocènes du sud de l'Islrie jusqu'à liissa et Curzola en passant par Laiisego Par contre Tellini est plutôt enclin à concéder qu'il y ait eu dans le miocène une réunion de terre ferme entre la Dalniatie et le M' (iargaiio, passant transversalement par l'Adriatique; mais il croit (pie la rupture de ce pont territorial doit être placée déjà dans le pliocène. Un élargis- sement de la mer Adriatique jusqu'à l'étendue qu'elle possède actuellement doit sûrement n'avoir eu lieu que pendant le piéistocene {Suexs : Ban und Bild OExier- reichs, Wien-Leipzig. 191)3, p. 580) ». bes conditions hotanico géograptii(jues et les étroits rapports floristiques dans la région insulaire et .sur les côtes voisines sont mallieureiisement loin d'avoir fait l'objet d'une étude intensive. J'essaierai prochainement de fournir une contribution à ce sujet dans un travail sur la tlore du M' Ussero. 2 Krasan, Die Erdwàrme nls pPatizenqeo(irapluscher Faktor. Bot. Jalirli. II. I5d (1882). p. lygetsuiv. •^ .M. Krecli a réuni toutes les données se rapportant à ce sujet d'une manière qui en dcmne une bonne vue. d'ensemble, dans (jeher die Nridiliijkeil drs eiirop. tslandseises n. daa Klitiia d-'r [iiterghizialzeiten. Comp. au.ssi : II. Hrockmaiin- Jerosch. Ihis Altei- des schweizer diluvialen Lôases (Vierlfljalirsclirift (1er Natiirf. (ies. Ziiricli 1009. 360 lîULLKTI.N l)K l.A SdCIKIi; l!( »| A N lui K |»i: ( i K NK M<: (SÔ) temps glaciaires iiiaïKiiir. Lr iiiouveiiieiU di' siiiieclioii (\c> Alpes doit en tous cas avoir exercé une grande influence sur les cliangements cli- matiques, ['ne période Iransitoire, riche en lU'igcs et en |)luies, condui- sit linaleinent à la preinièic époque glaciaire, l'ourla l'égion des Alpes, on admet i à 5 extensions des glaciers (donc i à 5 époques glaciaires). i>es piailles cl les inollusipics inlerglaciaircs connus du loess répondent à un climal océani(|ue tyju(pie, pliil(~)l Irais que chaud et sec, qui par une très gi-ande Inimidilé manque de torts extrêmes (brèches d'Holtin- gen, près Iniishruck. cl auli"es).IJes causes inq^orlantes peuvent être invo([uées en l'avciu' de rnnilormih'' du climat dans la période glaciaire quaternaire, comme aussi de celle de la chaleur dans la période conti- nenlale. An temps de la plus forte glaciation des Alpes, la limite des arbres descendit, même dans les endroits les |)lus ravoral)les, bien au-dessous de 2000 m.; c'est ici seulement que cDinmeiiça la végétation forestière l'ésistante aux gelées. On conçoit facilement que la limite supérieuie de VA. maculoliDn ait été profondément refoulée dans l'étage planitiaire. Cette espèce a dn disparaître complètement de l'Enrope centrale, où elle s'était certainement inlrodiiite; mais elle s'est maintenue dans l'ouest, l'est et le sud de l'Kurope. Dans les parties orientales des Alpes et dans leurs avant-monts, surtout dans la Moravie méridionale, et dans la liasse-Autriche, en llongrie el plus à l'est, l'espèce pouvait se maintenir; non seulement les conditions y étaient bonnes [)our le dév(^loppeineiit d'une végétation silvatique et d'une flore du Kai'st (voir plus has), mais (K's végétaux réclamant beaucoup de chaleur pouvaient y prospérei-: des plantes qui chevauchent actuelle- ment sur la limib' des tloi:es médilerranéenne et du Karst el siiscitenl des dilTicnltés (praiità leiii' attrii)ulion à Time plutôt qu'à l'autre de ces flores (Ceck), VArmn maculai inn, tel qu'il se présente an sud de la Styrie, en Croatie, en ('arniole, au sud du Tyi'ol, se rattache très parti- culièrement à cette catégorie de plantes. Dans la tlore silvatique de l'Europe centrale il est certainement lui étranger, qui a survécu à la période glaciaire grâce à sa ténacité. Dans les époques interglaciaires, c'est en tout cas la flore subalpine el orientale, avec quelques types méditerranéens (A. (fa/iciiinj, qui se fraya le plus rapidement son chemin ; les Alpes avaient été recouvertes de végétation jusqu'à lenrs limites supérieures, et c'est surtout iuk^ flore rappelant la flore pontiqne qui y prit pied. La flore méditerranéenne ne s'y sentait pas non plus chez elle pendant les époques interglaciaires, la forêt de ces temps-là n'était pas une forêt toujours verte au pied méridional des Alpes (Penck, Kongress). Dans les contrées au sud des Alpes intéiùeures alpines, le climat était certainement plus humide que maint(Miant. Mais r.4. macula f uni pouvait justement y survivre impunément aux temps glaciaires; car c'était un climat analogue à celui qui avait régné aulrefois dans sa patrie, lorsque l'espèce s'y était développée. Ainsi les périodes humides et fraîches alternent régulièreinenl a\ec d'autres moins humides; outre les périodes les plus importantes de transformations, il y en a toujonrs eu d'autre plus courtes. La dernière période glaciaire a aussi opéré pi'ofondéuK'nt (limite des neiges au maximum 200 mètres plus élevée qu'auparavant) ; de nouveau suivent des déplacements considéi'ables des horizons des lignes de végétation, qui, surtout celles des types thermophiles. deviennent de plus en plus (S(>) f. Illil ItV. I.K CKMiK AI!I!M :î'>" inoirelces. Kiisiiilc, (-"esl l;i lisière sud des Alpes ([iii ortrit le plus (Pespace pour la (•((nservatioii des llores inlei-t;laciaires, prineipalenieid daus les Alpes cariidliieiiues-slM-ienues. à Touesl de (Ira/., et aussi à la lisière sud des uiontagiies dans les Alpes provençales (Penck, Congrès). Oserait iiii tort de considèrtM- VA. tiKnii/dhiiii coiuuie appartenant ou à la llore des forêts lèuillues de l'Kin-ope ceidi-ale (eoiniue l'.l. in/nti- Idliu/i \\\\\.) ou strieteinent à la llore niéditerranèenne (^connue IVl. i/a- liriittn: un coup d'ieil sur la dislrihiUiou actuelle de l'espèce nous eu coin aine iuuuèdialeuieut. O u'esl que le uiaiidien d'associations (|iie glaciaire, les plantes des contrées méridionales, et aussi l''.4. ilalicinn, purent avancer; à l'entrée d'une nouvelle période humide et plus Iraîclie, elle dureid de nouveau se retirer ; ici et là cependant mie espèce ou mie autre put se maintenir dans des endroits particulièrement favorables, sur les escar[)ements rocheux ou glaiseux, on elles étaient protégées contre l'envabissemenl des forêts. De b'is lbv«'rs de formation vraiment littoraux se trouvent dans le nord de la Dalmalie, eu llei/égowiue, aussi en Albaïue et (lans le Monténégro ; plus loin dans la vallée du Pdione. au sud de l'Es- pagne, etc. La richesse en i)ro(luits eiidénuques des territoires méditerranéens méridionaux s'explicpie par le déveloi»peiuent prescpie ininterrompu de la végétation. Pendant ipie les époipies glaciaires anéantissaieid les formes-mères dans le nord, ces mêmes formes ou leui's remplaçantes se maintenaient dans le sud. L'explication des lacunes post-glaciaires dans la région de distribu- tion de VA. nidrulaluni !Mill. constitue mi chapitre à part, (pie je trai- terai peut-être pins tard. {Traduit de /.(Ulfviand i>iir M"'- E Heiju'und, Herhier Bdiaxier). 89) J. IIHUBY. LE GENRE ARUM 369 CLEF DES DÉTERMINATIONS Spadice fusiforine, ou massue à peine distincte de l'axe court; fleurs neutres sessiles, assez épaisses et rij,'ides, 2. spadice claviforme, massue distincte sur long axe 7. spadice jaunâtre, spatlie blanchâtre Crète. «) fleurs neutres supérieures absentes ou rudinientaires Arum creticum Boiss. /3) fleurs neutres supérieures noml)renses. . . A. Wettsteinii Hruby. spadice violet foncé, ne devient brunâtre qu'avec l'âge 3. spaths immaculée, uniformément violet-foncé ou de couleur verdâtre ou , blanchâtre *• 3 / spathe à macules plus ou moins grandes, souvent décolorées sur fond verdâtre ou rougeàtre. Côte sud de l'Asie Mineure, nord de la Syrie, Mésopotamie, Chypre A. Dioscoridis SibUi. et Sm. fleurs neutres supérieures en verticilles peu nombreux (1-2), courts et \ * épais ^• *• ) fleurs neutres supérieures en plusieurs verticilles (2-5). plus longs et plus ( minces ^• fleurs neutres inférieures rudinientaires ou peu développées; Baléares, \ Corse, Sardaigiie, Espagne (?) A pictum L. f. '^- i fleurs neutres inférieures toujours distinctement développées. Palestine. . ' A. palaestinum Boiss. spathe d'un violet pourpre, lavée de violet ou verdâtre; tube court. Mas- sue beaucoup plus épaisse que l'axe. Montagnes de l'Asie Mineure, 1 et du Caucase A. elongatum Steven \ spathe d'un pourpre violet; massue un peu plus épaisse que son axe, I plusieurs fois plus longue que celui-ci, étroitement cylindrique. ^- 1 Afrique .septentrionale (seulement Barka ?). A. cyrenaicum Hruby i spathe blanchâtre, bordée de pourpre; tube presque la moitié aussi long [ que la spathe. massue à peine plus épaisse que l'axe. Liban, Antiliban. Anatolie. Chypre; \ toute l'Asie Mineure ?? A. hygrophilum Boiss. spadice jaune: spathe blanche, plus rarement avec une étroite bordure \ pourpre "• ' • 'i (comparez aussi avec 11). ' spadice violet noir ou pourpre 9- massue cylindrique, beaucoup plus longue que son axe. S.-W. de l'Europe, nord de l'Afrique, Canaries, Açores, Madère, ouest-Balkans (est- 8 ' Balkans? Asie-Mineure?); méditerranéenne!. . A. italicum Mill. massue très peu plus longue, la plupart du temps plus courte que son axe. Bégion du Caucase A. albispathum Stev. spadice d'un violet noir; spathe de même, ou avec champ central vert ou verdâtre; fleurs neutres rigides, d'un violet noir. Ouest des Balkans. 9. { A. nigrum Schott. spadice pourpre ou seulement étendu de pourpre 10. 1 Au sud de l'iùirope existent des formes de transition avec des caractères intermédiaires. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE, N» 9, publié le 29 mars 1913. 26 / 370 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (90) ( spadice plusieurs fois plus court que la tige élancée: spathe verdàtre, 10. I faibleiiiPiili^ boriiée de pourpre A. maculatum Mill. ( spadice aussi long ou [)lus long que la tige H . Spadice à peu près aussi long ou un peu plus long que la lige; tige élan- cée ; massue cylindrique 12. spadice beaucoup plii>; long quH la tige épaisse et courte; massue conique digilée; spatlie blanchâtre lavée de pourpre ou faiblement colorée en pourpre, très large et grande. — lies de la mer Egée, est des Bal- kans, côte occidentale de l'Asie Mineure, Syrie (?) À. Nickelii Scbott. spadice en général beaucoup plus long que la lige; tige élancée, spathe blanchâtre, plus ou moins lavée ou bordée de pourpre. — Sud-ouest de la Russie, région ilu Caucase, Asie Mineure. Turkestan^ . A. orientale (M. B ). • ] spadice en général auH« 372 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (i> BIBLIOGRAPHIE A FLORA DE PORTUGAL (Plantas vasculares), disposta eni chaves dicliolomicas, par Antonio-Xavier Pereika Coutinho, professeur à l'Université de Lisbonne et à l'Institut Supérieur d'Agronomie, Direc- teur du Jardin botanique de Lisbonne. — Un volume grand in 80, 766 pages, plus 6 pages d'Index et d'Errata. — Ijisbonne et Paris, librairie Aillaud, Alves et C'«, 1913. Publié en latin en 1804, l'ouvrage de Brotero intitulé Flora lusi- lanica constitue la première flore d'ensemble du territoire portugais; mais malgré tout son mérite, cette œuvre ne l'épondait plus depuis longtemps aux progrès floristiques accumulés par plus de 100 ans de recherches et de trouvailles dans ce beau pays ; il en est de même pour la «Flore portugaise» entreprise en 1806 par Hoffmansegg et Link, édition splendidement illustrée, écrite en français, mais restée inache- vée en 1820 et mise hors de la portée de la plupart des bourses par son prix fort élevé. Depuis cette époque, aucun travail d'ensemble sur la flore portugaise ne fut édité, bien qu'un assez grand nombre de travaux de valeur sur la botanique systématique du Portugal eussent été publiés dans les vingt-cinq volumes du Bolelim du Sociedade Bro- terianu grâce aux recherches des Henriques, des J. de Mariz, des G. Sampaio, des J. Daveau, etc. C'est pour combler cette regrettable lacune que M. le Professeur Pereira Coutinho a élaboré, tant d'après les matériaux de ses propres herborisations que d'après ceux des grands herbiers portugais, en parti- culier des collections de l'Ecole Polytechnique et de l'Université de Lis- bonne, l'œuvre dont nous annonçons ci-dessus le titre et qui, précédée d'une courte introduction, d'un chapitre d'Observations générales, d'un tableau des Abréviations et des signes conventionnels ainsi que d'une liste des auteurs cités, expose sous forme de clés dichotomiques la sys- tématique de toute la flore vasculaire portugaise, selon le système d'Engler et Prantl. C'est ainsi que la clé générale des familles comporte 21 pages (pp. 17 à 37) de texte, celle des Cryptogames vasculaires 11 pages, et celle des Phanérogames comprenant deux grandes subdivisions ramifiées à leur tour en « Classes » et en « Ordres », 633 pages; la flore vasculaire totale accuse ainsi 131 familles, 782 genres et 2735 espèces spontanées, sans compter de très nombreuses sous-espèces ou subdivisions variétales. Un Vocabulaire par ordre alphabétique (24 pages), un Index des noms populaires (8 pages) et un Index des noms scientifiques de Familles, de Genres, d'Espèces et de Synonymes (54 pages) terminent cette belle publication pour laquelle nous présentons à M. le Professeur A.-X. Pereira Coutinho les sentiments de reconnaissances et les félici- tations des nombreux botanistes qu'intéresse la riche flore du Portugal. Chambésy, décembre 1912. G. Beauverd. r r BULLETIN DE LA SOCIËl eilTAilOi DE GEIËVË Publié sous la direction de Louis VIRET, D'' es sciences. Président de la Société. Chaque collaborateur est responsable de ses travaux. Les aboiiiiemeiits (SUISSE : 10 fr. — UNION POSTALE : 12 fr. SO) sont perçus chez M. Viret, 11 , Rue Jean-Jaquet, Genève. 2"ie SÉRIE, Volume IV, N» 9. GENEVE, 31 Décembre 1912. SOMMAIRE : 1. J. Hruby : Monographie du genre Arum (clé analytique et tableau phylogé- nétique), lia p. 369. 2. Bibliographie : A.-X. Pereira Coutinho, A Flora de Portugal, compte rendu par G. Beauverd, 372. 3. Compte rendu de la séance du 9 décembre 1912 : Affaires administra- tives, p. 373. — R. Chodat et W. Mendreska : Culture expérimentale de ChlorelUi variegata, p. 374. — Ch.-Ed. Martin : Une anomalie florale du Veronica spicata L., p. 374. — Id. : Le Fumana procunihens Gr. et Godr. sur le Plateau suisse, p. 375. — Id. : Les quatre Cordyceps de la flore mycologique suisse, p. 375. — G. Beauverd : P'euilles ascidiennes de Saxifraga crassifolia L.. p. 375. — Id. : Sur les trichomesdu Melam- piiruni ne)no)osum \j., p. 376. 4. J. Cardot : Mousses nouvelles du Japon et de Corée, p. 378. 5. G. Beauverd : Plantes nouvelles ou critiques de la flore du Bassin supérieur du Rhône (avec 16 vignettes), p. 388. 6. Répertoire des noms nouveaux de genres, espèces et variétés publiés dans ce volume IV (1912), p. 445. 7. Tables du volume IV (lo par ordre alphabétique, 2° par ordre de matières), p. 448. COMPTE RENDU 352""^^ séance. — Lundi 9 décembre 1912.— Ouverte à 8 h. V^ dans la salle de la Bibliothèque de l'Institut de botanique, Uni- versité sous la présidence de M. le D'' Louis Viret, président. — M. le Professeur Chodat fait excuser son absence en chargeant M. fe Professeur Lendner de présenter une communication en son nom. Sur la proposition faite par MM. William Barbey et G. Beauverd, M. le Président présente aux suffrages de l'assemblée, conformément à Tarticle A alinéa 3° des statuts, la nomination de M. le baron Eugène Perrier de la Bàthie, professeur en retraite à l'Ecole Nationale d'Agri- culture à Albertville (Savoie), comme membre correspondant de la bulletin de la société botanique de GENÈVE, N^ 9, publié le 29 mars 1913. 27 374- BlLLETl^ DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (49) Société botanique de Genève. Le résultat de cette décision sera porté à la connaissance de M. Perrier de la Bàthie par les soins de M. le D'' Viret, qui est chargé de présenter au récipiendaire les meilleurs vœux de bienvenue de la Société. Le compte rendu de la séance du 14 octobre est adopté ; M. le Prési- dent avise l'assemblée que la séance administrative de janvier 4913 devra probablement être retardée d'une semaine, les rafiports de gestion et d'administration du Bnllctin, beaucoup plus importants que par le passé, ne pouvant guère être présentés pour la date réglementaire. DON D'AUTEUR (reçu avec recoimaissance) : Janet, Ch. « Le Volvox » (Limoges, 1912), et « Le Spoi'ophyte et le (iamophyte du végétal ; le Soma et le Germen de l'insecte » (Limoges 1912). FRANCE : Notulœ Systematicœ du Muséum d'hist. nat. de Paris, tome II, N" 9 (Paris, déc. 1912); Bulletiti des Sciences nuhirelles de la Haute-Mame, tome 8, 2" partie (S* Nizier 1912) ; SUISSE : le Jardi- nier suisse No 12 (Genève, décembre 1912). CULTURE EXPÉRIMENTALE DE CHLOHELLA VARIEGATA. — Par l'entremise de M. le Prof. D'' Alfred Lendner, le Prof. Chodat présente les résultats d'expériences entreprises avec la collaboration de M"^ Mendrecka. Il s'agit d'une algue verte, le Chlorellu vuricf/ula, qui, cultivée en milieux sucrés (sacccbarose), donne des cultures incolores et qui restent blanches tant qu'on les repique sur des milieux nutritifs semblables. Connue l'absence de coloration se maintient même lorsqu'on réensemence l'algue sur des milieux sans sucre, mais contenant de la peptone, Reyerinck en avait tiré la conclusion qu'il s'agissait d'un cas de mutation. Les expériences de M. Chodat et de M"'^ Mendrecka ne confirment pas cette hypothèse, car après quelques générations la culture reprend, sur le milieu peptonisé, sa couleur verte primitive. UNE ANOMALIE FLORALE DU VEROMCA SPICATA L. — Sur un pied de Veronica spicata envoyé de Rex (Vaud) parmi d'autres échantillons normaux de la même espèce, M. le Prof. Ch. Ed. Martin a remai'qué une inflorescence dont la plupart des corolles présenlaienl trois étamines bien conformées, plus rai-ement quatre, ou pailois aussi deux, ce dernier cas rappelant la conformation habituelle des fleurs du Veronica spicata. Examinées de plus pi'ès, toutes ces fleurs possétlaient un calice normal à 4 sépales, une corolle normale à 4 lobes munis d'un anneau de poils à la base, et un gynécée également normal ; seul l'androcée, qui d'habitude est constitué par deux étamines insérées de chaque côté du lobe antérieur de la corolle, présentait le plus souvent une troisième étamine un peu plus courte que les deux autres, ou deux étamines insérées au bas du sinus de chaque côté du lobe postérieur, c'est-à-dire soudées au tube jusqu'au niveau de l'anneau de poils. — M. le Prof. Lendner ajoute quelques remarques sur la sti'ucture des Scropbulariacées régulières du type pentamère, et sur les anomalies héréditaires des Scrophulariacées régulières du type tétrainère auquel se i-attachent la plupart des Véroniques. (50) " COMPTE RENDU DES SÉANCES DE 1012 375 LE FUMANA PHOCL'MBENS GR. et GODR. SUR LE PLATEAU SUISSE. — Tandis que le Fumana procumbens, connu chez nous comme plante calcipliile de nos garides, était signalé pour être aussi Tun des représentants de l'élément inéiidional de la flore du bassin molassique lémanien, sa présence à l'intérieur du plateau suisse n'avait guère été relevée que dans les « Catalogues de la flore vaudoise » de Rapin, puis de Pittier et Durand pour les environs de Payerne et le sommet du Vulh, où celte plante est indiquée conmie rarissime. M. le Prof. Ch. Ed. Martin, au cours d'une herborisation mycologique en août l'JH dans le Vully fribourgeois, a elïectivement noté la présence de cette Cistacée sur' la molasse, au Ijord du « sentier des Vaches » sur la ft Roche-à-Pipi», un peu au-dessus de Motier, sans toutetois remarquer sa présence au sonmiet du mont comme l'indique Rapin. L'essentiel, d'ailleurs, était de pouvoir confirmer la présence quelque peu excentri- que du Fumana proeumbcns dans l'axe du plateau molassique suisse. LES QUATRE COIWYCEPS DE LA FLORE MYCOLOGIQUE SUISSE. Dans une herborisation à la Tour de Gourze faite le 17 novembre 1912, un camarade de course de M. le Prof. Charles-Ed. Martin, M. Jules Schleicher, a trouvé sur le sol gelé d'un bois situé entre la Croix et la Tour, un assez grand nombre d'exemplaires de Cordi/ceps qu'il a récoltés sans se douter qu'ils prenaient naissance sur un Elaphomyces et dont les pieds ont été cassés à ras terre. A l'examen, M. Martin les a déterminés comme Cordyceps capituta (Ilolnisk) Fr. — Toutefois il a constaté que ses mesures d'asques et de spores ne correspondent pas avec celle de Karsten (les seules dont il ait counaissance). Il a trouvé pour les articles de spores 16-26X3-4 jx (Karsten 25-iOXB) et pour le plus grand diamètre des asques Vi \^ (Karsten 15 a). On sait que les articlesdes autres Cordyceps sont beaucoup plus menus et le diamètre des asques beaucoup plus faible. Cette trouvaille porte à quatre le nombre des Cordyceps que M. Mar- tin a récoltés dans la Suisse romande ou reçus de correspondants bienveillants, savoir : 1« Cordyceps op/u'oylossoides Link, bois Clos, près du Chalet-à-Gobet, le 15 septendDre 1912, en abondance. 2" Cordyceps mi li taris Link, bois de Veitay, le 5 septembre 1905 ; bois entre Genthod et Collex, le 4 octobre 1899 (M. le D'' Em. André) ; VuUv vaudois, le 8 novembre 1911 (M. le pasteur J. Mayor) ; bois de Yersoix, le 10 juillet 1912 (M. Henry Guyot). 3" Cordyceps alulacea Pers., le 28 juillet 1899, au bois de la Rcàtie, et le 21 Septembre 1905, au bois de la Tovn-, Vully vaudois. Enfin ¥ Cordyceps capituta (Hilmsk), dont il vient d'être question. J.-G. Trog, dans son Veneichniss scliiveiz-erisclier Schwàmme men- tionne, sous le nom généi'ique de Sphaeria, les C. capituta et C. ophio- ylossoides comme parasites à' Elaphomyces dans les forêts de la Suisse. Secretan dans sa Mycographie suisse nomme les Sphaeriu militaris, Sphaeria cupitata et Sph. ophioylossoides, mais il n'a pas récolté ces espèces lui-même, ayant reçu la première de Mougeot et les deux der- nières de Trog. FEUILLES ASCIDIENXES DE SAXIFRAGA CRASS/FOUA L. — Connu depuis longtemps pour présenter fréquemment des feuilles à 376 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUF DE GENÈVE (51) ascidies plus ou moins nombreuses, le Saxifraga crassifolia n'avait toutefois pas été signalé, dans ses anomalies, comme ofîVant sur les nervures latérales d'une feuille ascidienne d'autres ascidies plus ou moins pétiolulées et se détachant de la nervure à peu près à mi-hauteur de leur parcours. M. Beauverd présente de semblables individus provenant d'une plate-bande des Jordils, et accompagnés : 1° de feuilles normales, 2° de feuilles ascidiennes en cornet simple, 3" d'ascidies en cornet double, c'est-à-dire séparées à leur base en deux compartiments dûs à la soudure des tissus sur la nervure médiane, et ¥ d'ascidies compliquées d'une soudure des tissus tout le long de la nervure médiane ou accompagnées de plusieurs formations ascidiennes plus ou moins développées soit au sommet de la marge foliaire soit à l'extré- mité des nervures principales. SUR LES TRICHOMES DU MELAMPYRUM NEMOROSUMh — Dans la suite de ses recherches sur la systématique des Mélampyres (cf. Bul- letin IV : 325), M. Beauverd a été conduit a établir un critère permet- tant d'affirmer l'unité spécifique du Mdampynun nemoroimni (englobant les ditférentes races élevées à tort cà la dignité d'espèces par quelques Aoristes modernes), tout en constatant une délimitation de ces races basée sur la nature, la disposition et la répartition des trichomes calicinaux. Ces trichomes, en effet, sont de deux natures : 1° petits poils uni- ou bicellulaires répartis sur les marges des dents ou sur les tissus intercostaux du calice ; 2" grands poils bi- ou pluricellulaires répartis le plus souvent sur les côtes caliciuales, plus rarement sur les tissus intercostaux ou le long de la marg-e des dents (surtout vers la base). Mais tandis que, sur les dents, ces trichomes sont constamment dirigés en avant, leur disposition sur les côtes ou les tissus intercostaux manifeste deux tendances opposées correspondant aux deux grandes aires géographicpies du M. nemorosum : 1" Vairc orientale, dont toutes les races oti'rent des trichomes calicinaux dirigés en avant, c'est-à-dire comme ceux des dents calicinales, et 2'^ Vaire occidentale, dont, tout au moins, les trichomes de la moitié inférieure du tube calicinal sont réflé- chis vers le bas, à l'exemple des trichomes du pédicelle. Cette dernièi'e catégorie sul)spécilique comprend quatre bonnes variétés (dont deux inédites) qui ont pour type le plus anciennement décrit le M. nemoro- aum 'i,?,\i. catalaunicum (Freyn 1884); la catégorie subspécifique pré- cédente a pour plus ancien prototype décrit le M. nemorosum ssp. subalpinum (.luratzka 1857); la forme de transition est ofl"erte par le M. nemorosum ssp. nemorosum (L. sensu stricto), dont les longs cils calicinaux sont étalés en tous sens, sinon remplacés partiellement par de petits trichomes non réfléchis. Cette sous-espèce comporte 5 variétés réparties dans les contrées les plus septentrionales des deux aires orientale et occidentale ; elles sont caractérisées par la villosité plus ou moins complète ou nulle du tube calicinal, celle des côtes et celle de la marge des dents. Tenant compte des remarquables observations expérimentales consi- gnées par Sernander et Lundstrom sur le myrmécochorisme des Mélampyres, il y a tout lieu de penser que cette disposition et cette répartition des trichomes calicinaux est en corrélation étroite avec le milieu entomologique des aires locales de chaque race. Cette hypo- thèse, pour être confirmée, mériterait d'unir les efforts des biologistes (52) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE 1912 377 tant botanistes qu'entomologistes : elle conférerait au genre Melam- pyrum, déjà remarquable par son hémiparasitisme, un rôle des phis importants quant aux effets de l'influence réciproque des insectes et des végétaux. — l^our plus de détails, voir au Mémoire illustré d'un prochain fascicule. Séance levée à U h. -Vi ; onze assistants : MM. Viret, Guinet, Lendnei", Beauverd; Boubier, Ernst, Guyot, Larderaz, Lenglet, Martin etSartorius. Le Secrc tuire-rédacleui\ G. Beauverd 378 MOUSSES NOUVELLES DU JAPON ET DE CORÉE PAR Jules CAUDOTi Symphyodon japonicus Gard. sp. iiov. — Sumphyodontl Perrottetii Mont, affinis et habitu coloreqiie sat similis, a quo foliis brevioribiis, latioi'ibus, magis concavis, acumine breviore minus den- tato distinguitur. ^"ructus desideratur, Japon : Ochiai (n. 2991). Hypopterygium paradoxum Brotb. ms. — Species ob folia et ampbigastria immarginata, e celhdis magnis, bexagono-rbomboideis laxe reticiilata valde peculiaris et ab omnibus congeneribus diversis- sima. Planta atroviridis, madida perllaccida. Caulis interne phis minus dcnudatus, superne pinnatus, lamis iaxe foliosis. F'olia asymmetrica, snbarcuata, oblongo-lanceolata, acute acuminata, marginil)us superne irregularitcr et grosse serratis, costa tenui plerumque infra médium e^anida; ampbigastria ovato-lanceolata, longe acuminato-subulata, superne remote serrata, costa tenuissima obsoletave.* Capsula in pedi- cello 6-10 mm. longo suberecta, nutans vel pendula, e collo distincto attenuato ovata vel breviter oblonga, sicca plerumque sub ore valde constricta. Japon : Tosa (Matsumura; herb. Brotherus); mont Yokogusa (Okamura; herb. Holzinger). I?ar son port et la forme et le tissu de ses feuilles, cette curieuse espèce rappelle en petit les Cyalliop/iornm. Elle doit constituer dans le genre Hi/popfenjf/iiini une section spéciale, à laquelle je donne le nom de Eui'ijdiciijoH . Claopodium acicula (Bi'oth.) Brotb. var. nov. brevifolium Card. — A forma genuina foliis plerisque brevius acuminatis, et celki- lis brevioribus discrepans; C. viridulo Gard, foliorum forma persimile, 1 Cf. BuH. Herb. Boissier. 2me sér., VII : 709 (1907); VllI : 331 (1908); et Bull. Suc. bol. Genève, 2'"« sér., I : 120 (1909) ; III : 275 (1911). (50) JULES CAUDOT. MOUSSES NOUVELLES DU JAPON ET DE CORÉE 379 sed ramis magis pluinosis, laxius foliosis, reti pellucido, nec chloro- plivlloso, et papillis valde prominentibus diversiini. japon : Arila {n. 2433). Okamursea plicata Cai'd. sp. nov. — Liitescens, nitidula. Caulis rcptnis, l'amis creclis vel asceiideiitibiis, siccilate rigidulis, dense folio- sis, teretibus, apice plerumque attenuatis et breviter tlagellatis, plus iiiiims raniulosis. Folia conferta, imbricata, concava, late ovato- laiicrolata, in acmnen angustuni, elongatum, subulatum, subpiliforme al)rnpte constricta, carinata, profunde Iriplicata, marginibus planis, reinote et obsolète serrulatis, costa ad -/sevanida, cellulis rhoniboidali- linearibus, parielibus crassinsculis, alaribus plus minus numerosis, abl)reviatis, obscuris. Ctetera desiderantur. Japon : Yakushinia (n. 1254). C'est avec un peu de doute qu'en l'absence de la fructification je place cette Mousse dans le genre Okamuvœa. Le port, le tissu des feuilles, et les rameaux flagellifères la rapprochent de VO. hakoniemis (Mitt.) Biï)tli., mais ell(> en diffère considérablement par ses feuilles très pro- fondément plissées et brusquement contractées au sommet en un acumen subpiliforme. Brachythecium moriense Besch. var. nov. effusum Gard. — A forma genuina cespitibus laxiusculis, caule longe repente, ramis gracilioribus, longioribus, flexuosis, laxius foliosis irregulariter pin- nato, foliis magis \lentatis, costa validiore, et cellulis alaribus majori- bus, minus numerosis valde recedit. Forsan species propria. Fructus desideratur. .lapon : Otaru (n. 3758 in parte). Cette plante, qui diffère beaucoup par son port du B. moriense type, et devra peut-être constituer une espèce distincte, se rapproche du B. Mijiabei (Broth.) Par. par ses cellules alaires peu nombreuses, mais s'en éloigne d'ailleurs par son port, ses dimensions, etc. Bryhnia brachycladula Card. sp. nov. — Cespites robusti, densi, sordide liit(;scenti-virides, inferne terra lutosa obruti. Caulis vage ramosus, ramis numerosis erectis, rigidis, remote et brevissime raîuulosis. Folia patenti-erecta, subimbricata, valde concava, late cor- dato-ovata, brevissime et obtuse acuminata (acumine ssepe inflexo), marginiljus planis toto fere anibitu minute serrulatis, costa ad ^/i eva- nida, reti lutescente, laevi, cellulis mediis rhomboidali-linearibus, supciioi'iltus ovatis, alaribus laxiusculis. Folia ramulina multo minora, ovato-lanceolata, acuta subacutave, magis serrata. Cetera desunt. .lapon : Asamayama (n. 109). Malgré son tissii lisse, cette Mousse me paraît appartenir au genre Bnjhnia. Les feuilles très courtes, à acumen court, large et obtus, per- mettent de la distinguer facilement des autres espèces de ce genre. Scleropodium coreense Card. sp. nov. — S. cœspitoso OYils.) Bi-. eur. statura et liabitu sat siniile, foliis autem longioribus, margine serrulatis, acumine latiore, subobtuso, costa angustiore, et reti laxiore diversum. Folia oblonga, late et breviter acuminata, obtusula, margi- nibus planis, fere e basi serrulatis, costa ad ^^ evanida, cellulis laxius- 380 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (51 culis, rhomboidali-sublinearibus, superioribus l)i'evioribiis, alaribus sat niimerosis, miiuitis, subquadratis, obscure viridibus. Cœtera desiderata. Corée : Oueu-San (u. 597). Scleropodium brachyphyllum Gard. sp. nov. — Dense ces- pitosiim lutescens, habitu et Hiagnitiidiiie 5. cœspitoso (Wils.) Br. eiir. subsiniile. Rami obtusi et breviter attenuati, siibjulacei. Folia patenti- erecta, late ovata, concava, plicatula, breviter acuniinala, acuta oljtu- sulave, marginibus planis, ubique serratis, costa ad ^jx vel paulo ultra evanida, reti laxiusculo, cellulis rlioinboidaii-subliuearibus, superio- ribus oblongis, alaribus pai-vis, subquadratis, sat numerosis, subobs- curis. Caetera desunt. A prgecedente foliis multo latioribus et breviori- bus, a S. cœspitoso foliis serratis prima scrutatione distinctum. Corée : Fusan (n. 267). En l'absence de la fructification, ce n'est qu'avec un peu de doute que je place ces deux plantes dans le genre Scleropodium ; il est possi- ble que ce soient des i^Mr/^y/^^A/ww?. Cependant, elles rappellent telle- ment le Scleropodium cxs'pitostm que j'ai cru devoir les classer, au moins provisoirement, à côté de cette espèce. Eurhynchium laxirete Broth. ms. — EurJn/nchio Savatieri Sch. proximum, colore autem magis viridi, foliis brevioribus, plerumque brevius acuminatis, retique laxiore diversum. Fructus desideratur. .... .^t , • , -, • Japon : Chiba, Kadznsa, Tosa (Gono); Wakayama, Kii (Nakamsbiki); Yokosuka (Faurie, n. 660); Futatabisan (n. 2243); îles Lui-Kiu : Naze (Ferrie; forma minor). Corée : Séoul (Faurie, n. 111; forme plus grêle, que j'avais rapportée d'abord à 1'^. prxlongum Br. eur.j. Eurhynchium deltophyllum Gard. sp. nov. — Lutescenti- viride, dense intricato-cespitosum. Caulis arcuato-procumbens, rauns numerosis, inœqualibus, curvatulis, obtusis confertim et iiregulariter pinnatus. Folia sicca flexuoso-erecta, subimbricata, madida patentia, e basi late cordato-deltoidea sensim et longe acuminata, acuta, basi utroque cost» latere profunde excavata et biplicata, marginibus planis, fere ubique minute serrulatis, costa in acumine evanida, cellulis bre- viter linearibus, alaribus sat numerosis, subquadratis, obscuriusculis. Cœtera desiderantur. Habitu et magnitudine E. striatulo (Spr.) Br. eur. europa^o subsimile, foliis autem deltoideis, basi valde plicatis et multo longius acuminatis statim discernendum. Japon -.'Aomori (n. 2207). Corée : île Quelpaert (n. 586). Eurhynchium Fauriei Gard. sp. nov. — Gracile, lutescens, procumbens. Caulis repens, ramis compressulis, plumulosis laxe pin- natus. Folia minuta, caulina remota, subsquarrosa, e basi cordata sat subito in acumen angustum, elongatum, subulatuni protracta, margi- nibus planis fere e basi sinuato-denticulatis, costa in acumine evanida; folia ramea laxe subdisticbe patentia, oblongo-lanceolata, sensim et breviuscule acuminata, acuta obtusulave, in diinidio superiore vel fere e basi serrulata, costa valida sub apice desinente, cellulis linearibus, apicibus dorso leviter prominulis, alaribus paucis, vix distinctis. Gaîtera ignota. Eurhyncliio Stokesii Br. eur. affine, sed statura multo (52) JULES CARDOT. MOUSSES NOUVELLES DU JAPOiN ET DE CORÉE 38t minore, et foliis rameis angiistioribus, dorso papillosulis jam distiiictum. Japon : Mayasan (n. 4545, 1553); château d'Akita (n. 2905). Rhynchostegium rusciforme Br. cnr. var. nov. coreanum Gard. — A forma lionuina slaliu-a mnllo minore, foliisque ininoriitus plerumque obtiisatis distinguitur ; H. Schollmuelleri (Brotli.) Par. foliis angustioribus, ovato-lanceolatis, plus minus distincte acuminatis, retique densiore jam diversum. Corée : Tjyang-Tjyen (n. 394); Hoang-hai-to (n. 634); île Quelpaert^ cascade de Hong-no (n. 660). Rhynchostegium tenuinerve Gard. sp. nov. — li. rusciforml Br. eur. habilu, foliorum forma et areolatione simile, sed costa nudto minus valida et breviore, procul ab apice evanida, marginibus minus denticulatis, cellulisque alarijjus aliquid majoribus; a H. Schollmuelleri (Broth.) Par. foliorum forma jam diversum. Fructus desideratur. Corée : île Quelpaert (n. 661 ). Rhynchostegium Fauriei Gard. sp. nov. — Depressum» lutescens vel lutescenti-viride. Gaulis repens, laxe et irregulariter pin- natus, ramis ina-qualibus, flexuosis, plumulosis, laxiuscule foliosis, attenuatis. F'olia tam sicca quam madida laxe patentia, e basi auguste decurrente ovato-lanceolata sensim in acumen elongatum, angustum,^ subulatum attemiata, marginibus planis, ubique serrulatis, costa tenui, ad ^3 evanida, reti pallido, ceilulis linearibus, alaribus paucis, brevio- ribus, laxioribus. Caetera desunt. R. pliimoso Thér. comparandum, sed ramis longioribus, flexuosis, minus compressis, attenuatis, foliis decur- rentibus, longius acuminatis, et reti minus denso facile discernendum. Corée : île Quelpaert (n. 460). Rhynchostegium contractum Gard. sp. nov. — Autoicum,. depresso-caespitosum, nitidulum, lutescenti-viride. Caulis repens,. ramis complanatulis, obtusis vel vix attenuatis. Folia laxe compressa, caviuscula, late ovato-lanceolata, subabrupte et breviuscule vel longius- cule acuminata, marginibus fere e basi serratis, ad basin acuminis plerumque valde reflexis, acumine acuto, semitorto, grosse et acute dentato, costa vii'idi, tenui, ad -/s evanida, dorso ssepius apice denti- formi, ceilulis linearibus, angustis, viridulis, basilaribus laxioribus et brevioribus, alaribus indislinctis. Folia pericha?tialia enervia vel nervo tenuissimo instructa, in subulam llexuosam, patentem, elongatam, sub- fdiformem, integram vel remote serrulatam producta. Capsula in pedi- cello purpurascente, laevissimo, siccitate superne sinistrorsum torto, 12-15 nnn. longo inclinata vel subborizontalis, ovata vel ovato-oblonga,. superne convexa, operculo allé conico, curvirostri. Ex aftinitate R. pallidifolii (Mitt.) Jaeg., sed foliis latioribus, magis abrupte acunn- natis, acumine breviore, validius dentato, marginibus ad basin acumi- nis reflexis, et costa apice dentiformi diversum. Corée : île Quelpaert (n. 345). Rhynchostegium ctenidioides Gard. sp. nov. — Lutescens, laxe intricato-cespitosum. Caulis procumbens, ii'regulariter pinnatus. 382 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (53) rainis patulis, vix attenuatis, compressulis. Folia caulina horride patiila, su])sqiiarrosa, e basi anouste deciirrente late triangulari-cordata iii acuineii eloni^atuin, angustiim, subulatuiii. Ijasi subcoiiduplicatuni ronstricta, maryiiiibiis minute et reniote denticiilatis, costa teimi ad mediiiiii vel paulo ultra evanida, ceUulis liuearibus, pallidis, alaribus laxioribus, ovatis oblongisve. Folia ramea laxe palontia, longiora, ('l)loiigo-lanceolata, niagis sensim attenuata, marginibus plerumque distinctiiis serrulatis, costa validiore longiore, reti scarioso, cellulis augustioribus, loiigioribus. Cgetera desunt. Species ob folia subsquar- rosa valde peculiaris et liabitu Clenidiis quibusdam sat similis. Japon : Sbikoku, Tsurugizan (n. 1300) Acanthocladium concavifolium Gard. sp. nov. — Dense iutricato-i"rspitosum, nitide lutescens. Caulis repens, conlertim pinna- tus vel subCasciculato-ramosus, ramis breviljus, erectis, dense foliosis, subjulacois, liaud vel vix attenuatis. Folia erecta vel patenti-erecta, subimbricata, valde concava, oblonga vel elliptica, in acumen angus- tum, acutum, breviusculum, seirulatum abrupte constricta, enervia, marginibus e basi plerumque usque ad acumen revolutis, reti scarioso, cellulis pallidis, perangustis et longissime linearibus, basilaribus bre- vioribus, laxioribus, aureis, alaribus 3 vel 4 vesiculosis, pallide lutes- centibus. G?etera desiderantur. Ab A. japovico Brotb. et Par. proximo ramis crassioribus, brevioribus, foliis duplo t'ere majoribus, magis concavis, margine revolutis, et areolatione multo densiore facillime distinguitur. Japon : Yakushima (n. 1390). Acanthocladium foliolatum (Bescb.) Gard. sp. nov. (Hyp- mum (Sleirodoii) foliolalun et Hijlocomitini foUohtIum Bescb. in sched.). — liabitu .4. defleaifolio (Mitt.) Ben. et Gard.' bimalayano persimile, foliis autem superne grosse et irregulariter dentatis, longius acuminatis, marginiltus auguste l'evolutis, cellulis alariltus uunoribus, magis nume- rosis, parapbylliis numerosis, polymorpbis, nec non capsula crassiore et breviore distinctissima. Ab A. amhlyostegio (Mitt.) Gard, sikkimensi magis affmi foliis Ijrevius acuminatis, grossius dentatis, et cellulis alaribus uunoribus, quadratis, numerosioribus facile quoque distin- guitur. Japon : Nikko (n. 479). Acanthocladium Fauriei (Besch.) Gard. sp. nov. {Rhaphidos- Icf/iiim Fauriei \}esc\i. in sched.). — Dioicum, tenellum, depressum, niti- duluin, pallide lutescens. Gaulis appressus, repens, sœpe tlagelliformis, irregulariter pimiatus, ramis inaequalilnis, valde compressis, attenuatis. Folia patenti-compressa et lenissime secunda, oblongo-lanceolata, in acumen angustum, elongatum, subulatuni sensim protracta, enervia vel obsoletissime binervia, marginibus planis aut parce retlexulis, interne integris, superne remote serrulatis, reti scarioso, cellulis palli- dis, auguste linearibus, basilaribus brevioribus, lutescentibus, alaribus 3, magnis, vesiculosis. Folia pericbœtialia lanceolata, plicata, sensim in acumen longissimum, loriforme, serratum, apice subulatuni pro- ducta. Gapsula in pedicello rubello, 12-15 mm. longo erecta vel incli- na ta, subcylindi-ica, fere symmetrica, badia, operculo ignoto. Exos- (54) JULES CARDOT. MOUSSES NOUVELLES DU JAPON ET DE CORÉE 383 toiiiii dentés loiigissime subulati, durso transversim strialuli, intiis dense laniellosi, superne grosse papillosi; endostoinii processus bre- viores, valde carinati, snbcondiiplieati, in carina integri vel angnstis- sinie lissi, eiliis singulis, breviltus obsoletisve. A. lepido (Mitl.) Card. liiinalayano affine, foliis autem niajoribus, acumine longiore, celhilis alariiin's majoribus, capsula erecta, fere syminetrica et |)eristoniio divei'sum. .lapon : Fusiyama (n. 357); mont Isbizuclii, soucbes pourries (Gono). La structure de l'exothèque, formé de cellules non collencliymateuses, pi'ouve bien que cette espèce n'est pas un Jîhtipliidosleguim. Elle entre- rait dans le sous-genre Pseudorhdpliidmtegurm lîrotb. du genre Stereo- don; mais si l'on compare, dans l'ouvrage de M. Brotherus, les diag- noses de ce sous-genre et du genre Acanthocladium, on voit qu'il n'existe, en souime", comme cai-actère distinctif entre ces deux groupes, que la direction des feuilles, liomotropes dans le premier, étalées dans le second. Or, M. Bi'otherus indique lui-mèm(> qu'une partie au moins des espèces de sa division Lt du sous-geiu'e Paeudurhuphidoslcuiuni ont les feuilles dressées-étalées ; la distinction entre les deux groupes devient donc impossible, me sendde-t-il, et je pense qu'il faut raltaclier tous les Pseudorhapltidostcgiuin sans exception au genre Avaulhocla- dium Mitt., lequel, ainsi que les genres voisins Madopoma Card. et Trismegislia Brotb., devrait être replacé dans les Sématopbyllacées, en raison du caractère fourni par la sti'ucture des oi'eillettes des feuilles, qui me parait être plus constant, et, par suite, avoir plus de valeur que celui tiré des cellules épidermiques de la capsule. Rhaphidostegium pulchellum Card. sp. nov. — Autoicum, dense cespitosum, lutescenti-viride, nitidulum. Caulis repens, ranus confertis, brevibus, obtusis, curvatulis, densiuscule foliosis. Folia plus minus distincte sursum bomomalla, caviuscula, auguste oblongo- lanceolata, sensim et latiuscule acuminata, acuta, enervia vel subener- via, marginil)us subintegeri'imis, nunc plains, mmc partim l'eflexis vel revolutis", reti pallido, cellulis anguslis, linearibus, inanibus, alaribus 3 vel i magnis, subvesiculosis, pallide lutescentibus. Folia pericbse- tialia longius acuminata. Capsula in pedicello Isevi, pallide rubello, superne lutescente, crassiusculo, brevi, vix 5 mm. longo symmetrica, erecta inclinatave, ovata, pallida, sicca sub ore plus minus cons- tricta, operculo curvirostri. Species pulcbella, H. microcarpo (Brid.) Ja^g. boreali-americano affinis et statura babituque similis, sed foliis angustioribiis, seiisiui acuminatis, reti densiore, cellulis longioribus, proximuni et cum eo a cl. Bescherelle commutatum, a quo diffei't : foliis confertioribus, nullo modo vel vix undulatis, basi minus lata et minus asymmetrica, lateralibus minus patulis. Dioicum. Folia apice nunc intégra, nunc denticulata, acumine vai'iabili, lato vel angustiore,. acuto obtusulove. Japon : Yokoska (Savatier, n. 700); Nanokawa, Tosa (Gono); Nikkc^ (n. i81, 496, 4 Bosquets de mélèzes jusqu'à 2250 m. » d'aroles » 2300 m. (versant N, du Gebiidem). 7" Prairies steppiques alpines, à Kœleiia hirsula, Carex obesa, PulHiililla rcriuilis, Ojijlrop/a Hiilleri, etc., jusqu'à 2400 m, 8" Landines-, à Juniperus nana, Loiseleuria procutnbens, Arctos- l(iphi/lus alpinu, Empetrum nigrum, etc., jusqu'à 2500 m. sur le revers \V. de la Seitenkumme. 9" Colonies subnivales, à Cerastium pedunculatum, Saxifraga bryoides, Douglasiu Vitaliauu, Erilric/uum nanuin, Androsuce gluciulis, Gentianu tenella, Senecio uniflorus, Hieracium alpicola, etc., jusqu'à plus de 3000 m. sous le sommet du Mattwaldhorn et plus particulière- ment sur le chaînon de l'Oclisenhorn au niveau moyen de 2800 m. En revanche, outre le mélèze qui colonise jusqu'au thalweg du Khùne (650 m.), la limite inférieure de plusieurs végétaux subalpins ou même alpins descend bien au-dessous de la moyenne admise ; c'est ainsi que l'on constate : de beaux aroles fructifiant copieusement à 1350 m., sous Riedji; des colonies de Rhododendron ferrugineum, à 1360m., même station; le Saxifraga brgoides, conservant sa forme caractéristique sur les blocs de la forêt de Sewen, près Visperterminen, à U50 m.; le Primula hirsuta Ail., ornant tous les rochers de la forêt de Sewen et des abords de Visperterminen, jusqu'aux environs de 800 m.^ ; 1 Cf. P. Gave, in Bull. Soc. Murithienne, 1906-1908, vol. XXXV : 140, Sion, 1909. 2 Cf. BiiiQL'ET. La Végétation des Alpes Lémaniennes, ctioix de photographies- de fonnations : 48-49, Genève, 1905. 3 Au Trient sur Veriiayaz (Bas- Valais), cette espèce colonise ahondamment à une altitude encore bien plus basse (460 m. env.); mais il s'agit alors d'un cas. spécial d'adaplation manifesté par un faciès particulier de la plante; cf. Marret. in Bull, .^cad internation. Géogr. bot- XIX : 27-29, 1910. BULLETIN DE i.A SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE (lENÈvE, N» 9, publié le 29 mars 1913. 2>i 390 BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENEVE (à) YAiitrr alpinus, très répandu jusqu'à 1200 m. dans les prairies avoi- sinant Visperterniinen; il prospère égalemeut sous couvert de foi'èts de pins et de mélèzes, voii'e dans les haies de Cerasus Maltakb sur le sentier descendant du villai^e sur Staldenried (1 100 m. env.); même remarque pour une forme très velue-laineuse de VErigeron alpinus, voisine mais distincte de la var. intcrmediiiH Schl.; le Phacu iilpina, (jui au-dessous de Brunnen colonise également à l'altitude de tâOO m. à peine. D'ailleurs, en plus d'une station, il y a juxtaposition de l'élément alpin et de l'élément xérotliermique ; à cet égard, il convient de citer le petit éperon rocheux de Riedji où sei-])ente le sentier de Staldenried : bouleaux, mélèzes et aroles se coudoient au-dessous de lôOO m., ombrageant au Noi'd les déclivités à Rhododendron ferrugineum, Pyrola unifiera et Linnœa horealis, tandis qu'à leur pied, au sud-ouest, pros- pèrent ces inimitables jardinets de la garide valaisanne dont l'har- monieuse ordoimance des couleurs éclate avec les plate- bandes d'Astragalu.s Onobnjchis, Linaria ilalica, Luctuca perennis, AUiiimspha>- rocephàlum, Aspenda aris/ala, Tiniica sa.rifragd, Miniutytiii niucvonata, Sempervivuni arachiioldciiin , Odonliles hdea, Ja.siunc monta na, (Jciilaiirea vallesiara, Thymus lanuginosus, Silène otites, Xeranthemam iiiapertum, etc., etc. : l'ondulation au vent des aigrettes de Slipa prnnala souligna tout ce qu'il y a de vibrant dans cette symphonie de couleurs méridio- nales, alors que les Micropus, les Fila go, les Aiiemisia et les Hieracinm Kg. 1. — «Mazots» de Biilil, à 14()0 m., sur Visperterniinen (Valais) : garides à Berberis, Prunus Mahaleb et Juniperus Sabina, avec Stipa pennata, Pulsatilla montana, Silène Otites, Oxytroj'is Halleri, Peucedanum Oreo-ielinum, Odontites lutea, Ventauren vollesidca. Artemisia campestris, Erigeron Schleicheri, Hiern- cium lanatum, etc. ; dans les rochers : Sempervivuni arachnoideum et var. tomentosum. {Croquis de G. Beauverd). (4) G. BEAUVERD. PLANTES NOUVELLES OU CRITIQUES 391 lanuginosum trahissent par places la richesse de leur canevas feutré. Et l'encens de Tliysope et du genévrier Sabine achèveraient de transporter le paysage dans un cadre tout oriental, si la soui'cillensc silhouette des Alpes glacées ne surgissait par dessus la fruste architectui-e de quelques « niazots», pour vous rappeler la patrie helvétique (voir fig. I). Dans les tableaux suivants, nous énuuiéi-ei'ons les plantes les plus l>[)lques — mais non pas toujours les plus répandues, au contraire — d<'s principales formations notées aux environs de Visperterminen ; pour d'autres détails, nous nous en référons soit aux notes floi'istiques contenues dans la monographie intitulée Ob den Heiden Reben, du D'^ F. Steblei' (Zurich, 1UU2), soit notre récit d'« Excursion phanéroga- mi(pie de Viège à Visperterminen et au Simplon*, publié dans le IliiUetin de la Société Muvilhienne, pour 1911-1912, vol. XXXIII : 112-151 (Sion, 1912). 1" Garides à sous-sol de schistes cristallins. — Cette formation, très étendue naguère, est celle qui maintenant cède de plus en plus la place au vignoble; dans l'étage inférieur, il n'en subsiste que des îlots menacés par le progi-ès des cultures fruitières ; au-dessus, leur développement est plus impoi'tant : c'est la i-égion pittoresquement agré- mentée de «mazots» ou uracards» telle que la représente notre vignette I. Le Juniperus Sabina, souvent accompagné des Cerasus Mahaleb, Berberis communis, Pinus silvcstris et Larix dec/diia, y aljrite de grands Epipavtis alroptirpurea, Peuvedanwm oreoHcUnum, Plujleuma betonici- fuliutu, SolidiKjo v/rgaurea, Hieracium umbellalum et d'autres épervières plus ou moins rares; tout à côté, les gazons steppiques à yl^ro;;?//'«w (jlaucHm, Tuiu'ca proliféra et Scabiom agrestis se parent des : Piihatilla moiilana Rchb. Cheiiopodium Uotrgs Teleph iinn Imperati Mi II iiarlia fa.sriciilafa Eri/siiii II m II elvcticH m Isa/is tinctoria Biacutella hvvigain Sedum da-sgpli i/l/ii m y> alpestre Sempervivum arachnoideum » tectoriim X » piliferinn Coloncaster lomenlosa On oui. s yalri.v Oxglropis pilosa » Halleri A stragalus m on spe.s.s ii la nus » 0/iobri/cliis Vicia onobrgcli ioides Euphorbia Seguicriana Neck. Viola rupe.siris Schnndt. Oiio.sitia lielveticiuii (rare!) Teucrium chatmedrys et var. Tbi/itiii.s Serpyllum Thymus Serpyllum var. laiiuginosus y> » var. vallesiacus » » » carniolicus » » » Danœniiû.albo! Veronica spicata f. » verna Asperula longiflora Knautia arveiisisYSir. virgataQord.) Campamda spicata Erigera ii Scli le iclieri Achillea nobilis » setacea Echiiiops sphwroeephalus Carlina acaulis » vulyaris Onopordon Aca lithium Carduus nu tans » crispus Scort^onera austriaca Chondrilla Juncea Lactucu perennis et vai". Hieracium PilosellaTàW velutinum » pictum 392 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (5) Parasites sur VArtemisia campeslris, les Onibamlie lu'vis et 0. lori- cata sont parfois accompagnés de VO. piirpiwea qui vit sur les Achi liées des bords du chemin, tandis que la note montagnarde de ces garides est donnée par les toulîes serrées des Minuavlia laricifulia et Sdemn- thus pei'ennis, la toison délicate des Euphnisia alpinu, les capitules soufrés de VHypochœris maculata, ou les arbustes épars de Sorbus scan- dica accompagnés, le long de certains bisses, d'Epiloltiinn spicahtm et de Riibiis idœiis que leur grande abondance ne permettrait guère de soupçonner comme élément étranger à la garide! Au-dessous des chalets d'Aaren, vers iA^O m., ces garides s'enrichissent en outre de : Hieracium umbellatum var. verbe- Daphne alpina 7iaceuni Linum te nui fol lu m Crupina vulgarls var. vallesiaca (hionis rolundlfulia Hyssopus officinalis Aspletiium septentrionale Odontites lutea Fumana procumbens qui ne redoutent pas la concomitance de nombreux Betula pendula et s'accompagnent d'une éclatante parure de Dianlhus Cnrlhusianorum var. fasciculaius, dont le pourpre incandesceid fait paraître bien terne le coloris rusé des milliers de Thymus, cVOrirjanvm et de Teucrium cha- mœdrys variés qui alterne avec l'or vif du Sedinn alpestre Vill. Une riche tlore ségétale accompagne les cultures des Svleranthus annuus, Delphinium Consolida, Adonis flammœu, A. œstivalis, Bunias Erucago, Vogelia paniculala, Bupleurum rotundifoliinn, Androsace sep- tentrionalis. Anthémis arvensis, etc., etc., pendant que ÏAspenigo pro- cumbens e{\e Sisymbrium Sophia s'associent partout avec VUrtica nrens comme plantes rudérales auprès des vieux murs et des chalets. 2" Garides alpestres. — A la faveur des affleurements rocheux exposés au soleil du sud-ouest soit dans les clairières des forêts, soit sur les déclivités des ravins, la garide s'élève parfois jusqu'à la limite moyenne de l'étage silvatique supérieur, entre 1800-1900 m.; ce fait est dû vraisemblablement à la constance des violents courants d'air de la région de Vispei'terminen, supprimant presque l'effet de la nébulosité. Notre vignette 11 représente, auprès des chalets d'Abschlacht, à l'altitude de 1800 m. environ, des rochers décorés d'Arctostaphyllos Uva-ursi et de Jitniperus Sabina auprès desquels le Bcrberis communis mûrit parfaitement ses fruits et dont les pelouses semi-rocailleuses s'émaillent à foison de Scleranthus perennis Astragalus Onobrychis DianthusCaryophylliis ssp. silvester » monspessulanum Silène Otites Géranium sanguineum Tunica Sacrifraga Euphorbia Seguieriana Minuarlia fasciculata Peucedanum oreoselinnm Pulsatilla montana Knautia arvensis var. vallesiaca Erysimum helveticum Jasione montana Potentilla rupestris (Àimpanula spicata Oxytropis H aller i Eriger on acre, var. le tout, comme plus bas, abondamment entremêlé de Poa violacea, Minuarlia laricifolia, Biscutella leevigata, Euphrasia alpina, Sempervi- (6; G. BEAUVERD. PLANTES NOUVELLES OU CHITIOUES 393 Fig. II. - Chalets d'Abschlacht, 1800 m., .sur Visperteniiinen (Valais) : garides alpestres à Berberis communis et Juniperus Sahina; dans les gazons enso- leillés : Pulsatilla wontann, Kœleria vaUesiaca, Erijsimum lielveticum, Oxijtro- pis Halleri, Campanula sjncafa, Hieracium lanatum mêlés aux Pulsatilla sul- furea, Sempervivum monfanum, Laserpitium Panax, Campanula harhata, Arnica montana, Aster alpinus, Hiipochœris maculata, etc., etc. — A gauche du cen- tre, Pinus C'embra puis Larix decidiia Mill.: à droite, Larix decidua, puis grands exemplaires de Picea excelsa lusus virgata Casp. {Croquis de G. Beauverd). vum montanum, Rosa alpina et sp. noniiulla?, Asier alpinus, Er/geron alpmiis, Hi/pochœns maculata, Hieracium Piloselhi var. velutinum, ou de nonihreiises autres espèces plus IVauclieiueiit luontaiïnardes telles que Festuca violacea, Poa siidelica, Pulsalilla sulfurea, Géranium riim- lare, Laserpitium Pauax, Gentiana purpurca, Campanula harhata. Arnica montana et les trois Vaccinium eucadrautla calluue et le rhodo- dendron. Tout à côté, le haut des déclivités exposées au Nord présente une synthèse de toutes les essences composant la forêt de Visperter- niinen : mélèzes luxuriants ou décharnés («gogants»), aroles couverts de Iruits, et épicéas à branches fort courtes et iri-égulières donnant à la flèche un aspect bien étriqué (Picea excelsa, lusus erecta Schr.) : à coup sûr, rien de ce qui pouri-ait rappeler la végétation arborescente de la garide. Et cependant, les traces de cette dernière formation se retrouvent encore à une altitude supéi-ieiire, aloi-s que les dernières colonies d arbres vont disparaître aux environs de 2000 mètres : dans les prai- ries battues des vents et tout émaillées d'espèces franchement alpines, de nombreux Oxi/tropis Halleri voisinent avec VO. campestris en même temps que le Carex ohesu coudoie le C. atrata mêlé aux Avcna rersi- color, tandis que le Pulsatilla montana Rchb. se mêle sur un point au P. vernalis qui foisonne pai-tout et otfre même quelques pieds d'hybrides 394 BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENEVE 0) dont la forme plus voisine du premier que du second des deux parents constitue une variété inédite du rare X P Bolianetms : cette comlii- naison n'avait pas encore été rencontrée sur territoire suisse, non plus d'ailleurs qu'à l'occident des Alpes du Tyrol. 30 Steppes silvatiques. — Quelque paradoxal que puisse paraître l'accouplement de ces deux mots, il répond à un fait écologique caractérisant le climat du Valais central et atteignant son expression la plus complète dans les forêts de pins situées entre 800-1500 m. au débouché de la vallée de la Viège sur celle du Rhône. Des plantes à semences anémochores telles que Stipa peimata, Pulsafilla montana, Hieruciiim lanutum et autres s'y rencontrent en compagnies d'espèces bulbeuses telles que VAlUmn spherocephalum ; mais en réalité, ce sont des xéropliytes à feuilles enroulées ou plissées telles que Agropyrum glaucum, Festuca et Kœleria vallesiaca, Carex nitida, Minuartia fasicu- laia, Tunica proliféra, etc., ou à souche cespiteuse telles que Silène Otites, Pcucedanum Oreoselinum, EupJwrbiu Scguieriana, Campanula rotundifolia var. Westii, etc., ou encore à rameaux rampants du type Telephium Imperati, qui dominent dans cette association avec les toulfes visqueuses-glanduleuses des Ononis Natrix, 0. rotundifolia et Erigeron 5c/?/<'/('/?f/'/. "Cependant, la caractéristiciue de ces steppes sous pinède est indiquée par la présence extraordinairement abondante de papilio- nacées du type Astragulus exscapus, A. Onobryclm, A.monspessulanus et Oxytropis Hallcri, qui se présentent là en formations souvent com- pactes et d'une très grande étendue. Voici d'ailleurs un relevé abrégé de ce que nous avons avons noté en juillet-août 1912 dans ces forêts de pins, parfois mélangés de mélèzes, et dont les déclivités à sol rocailleux sont orientées de l'ouest au sud : Agropyrum glaucum Kœleria vallesiaca » gracilis Festuca vallesiaca Phleum Bœhmeri Stipa pennata A llium sph œrocepkalum Telephiiim Imperati Minuart ia fa scie ulata » mucronata. Dianthus carthusianorum var. Tunica proliféra Puisât illa montana Erysimum helveticum BiscuteUa lœvigata var. Semperv ivmn arachnoideum » tectorum Seclum dasyphyllum y> rupestre Potentilla rupestris Ononis rotundifolia » Natrix Astragalus exscapus Astragatus Onobrychis » monspesslanus » Cicer Oxytropis pilosa » Halleri Linum tenuifolium Eup/wrbia Seguieriana Fumana procumbens Viola rupestris Daphne alpina Peucedaii um Oreoselinum, Onosma helveticum Myosotis stricta Teucrium c/iamœdrys var. » m ont a nu m Thymus Serpi/llum var. Linaria italica Odonlites lutea Euphrasia hirtella » Salisburgensis var Veronica spicata Asperula longiflora (8) G. BEAUVERD. PLANTES NOUVELLES OU CRITIQUES 395 Scttbiusa (i[/i'eslis Cenlaurcu vallesiuca Jiisiune moiiUina Xerantliemum inaperliim (Uimpunula npicala Crupina rallcsiara Erif/eron acer var. Hienivium lanatutn » Schlekheri » picluiii, etc. (J/i rysocoma LinoHyris auxquels s'entremêlent en grande quantité les Minuarlia larUi folio. Silène rupeatris, Euphrasiu ulpina et Phjjteuma belonicifolium qui rap- pellent, avec les Joubarbes et le Genévrier Sabine, la nature alpestre de cette station; une forme particulière de Poli/podium vulgarc, par places très copieusement répandue, représente avec quelques rares Asplcniuiu septenlrionalc les uniques fougères de ces parages. Mais bien vite, avec le moindre changement d'orientation vers le nord, ce caractère steppique disparaît totalement : l'épicéa et le bouleau deviennent abondants; la mousse recouvre le sol dont s'emparent alors les myrtilles et les mélampyres au détriment des génévriri's, puis toute une végétation psychro-silvatique se développe dans ce milieu où nous avons noté : Luzula nivea Monotropa hypopilys (i y mua de nia Conopea Vaccinium Myrlillus yeolfia nidus-ai'in » 17//*' Idica Goodiera repens Veronica urlicifolia Saxifraga cuneifolia Melampyrum silvaticiim » aiZ'Oides » pratense var. Seduin annuum Linniea borealis Coron illa Emerus Campunula corlthrarifulia var. Ei'oyavia vesca » rolundifoliu liubus idœa » barbuta Géranium aUvatieum Bellidiasirum Michelii Epilobium spicalum Prenanlhes purpurea » collinum Hieracium .silvativiim Pyrola uni/lora » vulyalum, etc. C'est au sommet de cet étage du pin silvestre, sur une arête bien boisée de ces conifères à l'altitude de 1500 ul, que l'on récolte par milliers d'exemplaires une très intéressante race thermo-silvatique de Melampyrum prutense, décrite à pareille place l'année dernière sous le nom de var. chrymnthum à cause de ses grandes corolles jaune d'or maculées d'orange (cf. Bulletin, III : 307, ann. t911); cette plante se retrouve ailleurs en Valais, toujours à l'ombre du pin silvestre, et ne doit pas être confondue avec d'autres races, à fleurs jaune d'or, qui cohabitent avec diverses essences forestières (notamment VAlbies alba dans les Vosges) et ont pour prototype le M. pratense var. hians Druce décrit d'après échantillons provenant des iles britanniques (cf. Ihe y'alurulist X : 35, ann. 1884-85). [" et 5<'. — Colonies palustres praticoles ; flore silv^- tique subalpine. — Ces deux types de formations, Ijien que tj'ès (lillérents, s'expliquent d'eux-mêmes par les exemples que nous en avons cités. Pour le premier d'entre eux, qui est parfois d'origine 396 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (9) artificielle en raison de la répartition des eaux des «bisses», il est surtout intéressant de constater jusqu'à quelle altitude extraordinaire peut prospérer VHenninmm monorchis, dont les fleurs modestes trahis- sent leur présence à près de 1900 m. (sous Gspon) par des émanations d'acide forniique. 11 en est de même pour les forêts subalpines, dont les derniers bosquets de mélèzes hébergent encore au-dessous de 2100 m. des colonies àWnonone Ilepatica voisinant avec le Trif'oliiim alpinum et le Saxifrdfja aspera. Plus bas, dans ces mêmes forêts, dont la flure du sous-bois peut être reconstituée, soit d'après notre énumération des plantes accompagnant la garide alpestre (cf. p. 392), soit d'après celle des replis septentrionaux des forêts steppiques (cf. p. 395), nous avons relevé deux nouveautés bien intéressantes : 1" VErlgeron Sclileiclieri var. scia pli il us, totalement glanduleux à l'exclusion de tout autre tri- chome, et à ligules très longues, d'un beau rose vif; 2" le Melampymm prit fc use var. vallcsiaeum, qui a une corolle à tube blanc très élégam- ment teintée de jaune-orangé vers la gorge : avec ses fleurs épanouies dès le troisième nœud, il se distingue de ses congénères silvatiques à fleurs ne se présentant qu'à partir du cinquième ou même du neuvième nœud caulinaire. Nous donnons plus loin la description de cette plante avec celle d'une autre variété élégante du M. silvaiicum, la var. tricolor, remarquable par ses corolles bigarrées de jaune pâle, de blanc pur et de macules carminées, le tout passant au pourpre vineux après l'anthèse : cette variété, excessivement abondante par places, se dislingue de la var. pallens Ausserd. par la blancheur de sa corolle à l'anthèse et par ses rameaux beaucoup plus ténus et moins longs, tandis que l'absence totale de tout nectaire (même rudimentaire) permet de la séparer du type qui possède d'ailleurs une corolle d'un jaune vif. 6" La limite supérieure des conifères atteint également une altitude extrême de 2250 m. pour le mélèze et 2300 m. pour l'arole, qui n'est dépassée qu'auprès des massifs plus élevés du fond des vallées d'Anniviers, de Tourtemagne et de Zermatt, où ces deux essences ont été observées jusqu'à 2400 m. 7" Les prairies steppiques alpines se caractérisent, outre la présence des espèces nommées à la p. 393 et parfois accompagnées d© Jinii périls Sa bina, par des plantes dont le nanisme héréditaire frappa surtout en raison du grand développement de leurs colonies respectives- Nous avons décrit, de ce nombre, un Gijpsophila repens var. pygmwa et nous donnons plus loin la diagnose d'un Cardans deflorahis de même allure abondant parmi les pierrailles gazonnées du Nanzthal entre 2200-2300 m., et que nous avions tout d'abord pris pour le Cirsiuni avaule avec lequel il présente une frappante analogie. Les Kœleria hirsuta, Avena versicolor, Carex obcsa, Sperr/ularia canipesiris, Dianthus Carihiisianorum var. naiius Ser., Seinpervivmn aracluioideum, Helian- 1 Cf. Bull Soc. Murithienve, 19H-1912, vol. XXXVII : 155; il convient de compléter la note en ajoulaul (|ue cette variété ne saurait être confondue avec les Gypsophila repens /?. vumlana et G. proslratn décrits et figurés par Reichen- bach, FI. (jerm. exe. : 801 et Icônes VI, tab. CCXL : 5000-5001, ni les G. alpes- Iris et erecliusciila Jordan. (10) (i. ISEArVERD, PLANTES NOUVELLES OU CRITIQUES 397 Ihemum numnmliiriiini, Geutiana romosa Ilegetschw., (î. brdcinjpliylla Vill., Ceiifaurea ncrvosu, Hienuium ulpicola et bien d'autres plantes de cette station s'y font remarquer par leur nanisme exagéré; peut-être faut-il en attribuer la cause au fait que leur localité est précisément situc'e sur le passage des vents violents qui de la région insubrienne, ou plus simplement du formidable massif de condensations constitué par les glaciers du Fletscbborn, se précipitent en avalancbe par les déclivités de Visperterminen sur les prairies surchauflees de la vallée du Rhône fonctionnant comme région d'appel? 8" Landines. — Dès 1905, M. Briquet a désigné sous ce nom les landes alpines ou formations çle Loifiekuria procumbens et aLutres plantes éricoïdes des hautes régions. Celles de la contrée de Visperterminen qui occupent le plateau désolé, et plus particulièrement le revers occi- dental de la Seitenkumme, sont d'entre les plus typiques et les plus «tendues de la région. Les plantes que nous avons énumérées à la page 389 sont en outre accompagnées de Jininis trifidus, de minuscules Se m pe roi vu 1)1 arac/iiio/deiim, de l'ijwla miiior, de Scnccio iitcanus et de iS. uniflorus avec l'hybride ; mais les moutons qui les hantent ne laissent pas beaucoup à butiner au malheureux botaniste engagé sur leurs traces. 9'^ Colonies subnivales. — Encadrées de Carex fœtUki SihbaUlia procumbens C. curvula Alchimilla pentaphyllea Salix herbacea Saàifrarja plunifolia .S. serpiiUifoUa S. Seguieri Minuartia sedoides S. Androsacea Silow exscapa S. iwaruta Ranunculus glacialis Linaria alpina Draba carinthiaca Artemisia spicata, les bonnes espèces que nous avons énumérées à la page 389 forment de divins jardinets (|ui sont un régal pour les yeux des privélégiés abor- dant ces hautes solitudes glacées; toutefois nous n'avons rien trouvé là qui ne fût déjà signalé pour le territoire valaisan des Alpes pennines. II. PAYS DE GEX Considéré sous le point de vue exclusivement phytogéographique, le Pays de Gex, délimité par la ligne de faîte du haut Jura, la rive droite du Rhône et celle du Léman jusqu'au Nant du Boiron qui avec la Versoix et le Canal de Crans draine les marais de Divonne, comprend non seulement le territoire sous-préfectoral de Gex dans le département •de l'Ain, mais encore le district de la Rive-Droite du canton de Genève et le cercle de Coppet dans le canton de Vaud, sinon le district de Nyon jusqu'à la Promonthouse. 398 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (11) Cette petite entité, annexe tloristique du grand Plateau suisse, s'en distingue par de bons caractères généraux en tète desquels il faut citer les colonies méridionales de réléinent rhodanien occidental, dont l'irra- diation est favorisée par le régime des vents d'ouest qui, plus encore que la bise, influe sur le climat de Genève et partant sur la constitution de son tapis végétal. Au delà de Nyon, en effet, la trouée des Bornes^ débouche sur la plaine helvétique en donnant une importance prépon- dérante au régime des vents du sud : ceux-ci, chargés le plus souvent du produit de la forte évaporation des massifs alpins, déterminent au moindre abaissement de température, ou siniplement au contact des. courants froids du Nord, des précipitations plus fréquentes et plus- abondantes que celles du bassin genevois ou, dans le cas qui nous, occupe, du sud du Pays de Gex (voir à ce sujet la carte pluviométrique de la Suisse). Les plantes suivantes, qui pour le Plateau suisse rhodanien sont fort rares ou milles au-delà de Nyon, caractérisent la florule du Pays de Gex : Eri/Uironium dens-canis L. Gluiliolns paliistris L. Parielaria diffusa (Ecorans ! Mou- rex !) Thesium Linophi/llan L. CucubalitH baccifer Draba niuralis Sedum Cepœa Sempe/'uivum tectorum var. (La Plaine!) Saxifrafio r/rau nia ta Pot en m la alba Ononis Natrix (La Plaine !) Trifoliiim striatum Lathjinis spluericus Vicia lallii/roidc's Viola montanu Sison Amomum Ce II t II II eu lu s m in imtis Saleia vei'ticillala Anarrhin uni bellidifolium Gaf/ea stenopetala » lutea (plaine!) Odoiitites lutea Clirijsocoma Liiiosi/ris Centaurea paiiiculata » a m ara Scorzonera huinilis Hieracium lycopifolium Le Sarothamnus Scoparia, qui se rencontre en buissons peu four- nis sur la lisière du bois de Ferney, où son indigénat restait douteux, possède une belle colonie dans les châtaigneraies d'Eco- rans, en amont du fort de l'Ecluse : cette station inédite, dont je dois la découverte aux indications de M. de Rougemont qui m'a signalé dans cette contrée une certaine quantité de papillons, bôte& habituels du « genêt à balais » dans le Tessin, permet dès lors d'être plus affu-matif quant à la spontanéité de cette légumineuse aux environs de Ferney. Signalons aussi le très grand nondjre de stations planitiaires. du Primula elatior et de ses hybrides P. elatioi-yCveris et P. ela- tior X l'iilgaris tant sur territoire français que sur territoire suisse du Pays de Gex, de même que le Gagea lutea ({ui se rencontre fré- quennnent dans les haies ou les formations arbustives riveraines des cours d'eau (cours de l'Allondon, du .lournan, du Vengeron, de la Versoix, etc., et prairies des environs d'Excenevex, de Sergy, de Farges, etc.). Entin, la floi-e ségétale présente les principales espèces suivantes : (12) G. BEAUVERD. PLANTES NOUVELLES OU CRITIQUES 399 Gladiolus sefjefalis^ Lat/ii/rus aphaca (iof/ea arreiisis Vicia painionica Tiàipa silveslris » lulea Vuccaria pijrainiddla Alllura hirsuta Conringia oricnlulis Hyperivinn liumifunum AlchimiUa arvensis (Ferney !) Bupleunuu votundifolium Lal/n/rus tuheroHUH Centaurea soklilialis » liirsntus Leonlodon nudicaulis La flore iiioiitaiiiiarde du Pays de Gex, qui accuse au Reculet, pour rélément alpin, la plus grande richesse numérique de tout le liaut.lura^ est trop connue des botanistes genevois pour qu'il en soit encore ques- tion ici; seul un modeste avant-mont, le Crèt-de-Mourex ou Mont- Mussy, culminant à 750 m. à mi-distance du Col de la Faucille et du lac de Genève, mérite une mention pour le tirer de l'abandon immérité où on le laisse : sa position avancée au milieu de la plaine lui assure Favantage d'un panorama de tout premier ordre, en même temps que sa situation battue de tous les vents en font un écran naturel apte à fixer des éléments anémochores de toutes provenances. Au rapide aperçu que nous en avons donné dans le Bulletin, vol. II : 188-183 (1910), il convient d'ajouter, poui- la garide, la présence en immense quantité de Melica ciliata, Prunella laciniata, Euphrasia stricla, puis- de cette jolie graminée steppique foisonnant près du sommet en com- pagnie du Bi'omm ereclus, et que nous avons décrite sous le nom iVAvena pratensis var. gexiana (cf. Bulletin III : 299, fig. II, 1911); le mauvais temps de 1912 ne nous a pas permis de tirer le parti que nous nous proposions d'une visite à l'extrémité septentrionale de ce mon- ticule, dont le revêtement densément boisé, à prédominance de beaux châtaigniers, oppose un si curieux contraste aux pelouses steppiques de la partie sud de la colline. Comme conclusion, il convient de faire ressortir que l'élément méri- dional du Pays de Gex s'atténue en raison directe de sa proximité du déhlé de l'Ecluse, autrement dit que le nombre des bonnes espèces diminue en même teuqas que la violence du vent d'ouest, qui sévit en soufflet de forge au sortir du défilé et perd rapidement de son impé- tuosité avec l'élargissement de la plaine, principalement avec le débou- ché de la vallée de l'Arve : aussi bien les bonnes plantes de l'embou- chure de FAllondon et des environs de Peney deviennent-elles déjà beaucoup plus rares au Bois des Frères ^ et à celui du Vengeron, pour 1 La slalioti de Pregny de celte belle Iridacée est fort compromise, les mois- sons qui l'hébergeaient ayant été depuis longtemps abandonnées et remplacées par des vergers qui ne sont pas compatibles avec les conditions exigées par le Gladiolus seiietahs pour prospérer sous nos climats : en 19H, nous n'avons noté que trois individus fleuris, et point en 19L2 1 2 Si l'on s'en tenait à l'exemple du seul Erylliromum dens canis qui, très- rare sur la rive droite du Uhône, n'y remonte pas au-delà du Bois des Frères, les jalons actuellement connus de celle plante sur la rive gauche (Chancy, Onex ; Bois de la Bâtie, Pinchat, Viaison. Keignier, Scionzier dans la vallée de l'Arve) indi(]ueraient franchement une déviation de l'intluence du vent d'ouest vers la. vallée de l'Arve à partir du conflueiil de cette rivière. Mais, dans ce cas spécial, il convient d'élablir une distinction entre l'action purement climatique de ce vent, qui reste seule en cause, et son rôle mécanique. luii à noire sens puisque la structure carpologique de VErxjlhronium ne permet certes pas de classer cette liliacée parmi les espèces anémochores! 400 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (13) <:lisparaître presque totalement aux environs de Divonne, où il ne reste plus guère que le buis, mais où Tinfluence des courants débouchant de la Faucille se manifeste par la présence d'espèces anémochores mon- tagnardes telles que Hieracium humile et H. scorz^onerifolium. D'autre part des colonies de plantes silvati({ues montagnardes d'un type aussi accusé que celui des SmUacina bifolia, Poh/gonatum verticillalum, LiUwm Murlagon, Aconitum Ujcoclonum, Ojali.s a ce loue lia, Genliana vcnia, Aspcrula odorula, etc., qui se trouvent encore au Bois des Frères ou au bois de Bay, à l'altitude de 370 m. et à plus de 10 kilomètres du pied de là montagne, donnent un relief évident à l'application des lois de la proximité pour la tlorule d'ensemble du Pavs de Gex. III. MASSIF DE LA TOURNETTE ^ Le versant de Serraval restant le moins exploré de ce beau massif, nous en avons entrepris une nouvelle visite en compagnie de MM. Ph. de Palézieux, H. van Dedem et Klapp, le 2:2 juin 1912. Principaux résultats : constatation de la grande abondance de Géranium iiodomm, sur les déclivités boisées dominant St-Ferréol, où prospèrent également des colonies iVOphrys apifcra, arachniles et muscifera ; présence du Cypripedium calceolus var. flavum dans les hètraies de Montauhcrt, sur Serraval; limite supérieure du Potentilhi micrantha vers 1600 m., au- dessus des dernières forets de Montaubert, parmi les Alnus vividis (!); colonie de Pulsatilla sulfurea au sommet de la Frette de l'Ar (1984 m. ), sur néocomien décalcifié : nouvelle unité pour toute la flore des Alpes d'Annecy, cette pulsatille se présente dans cette station avec une telle quantité de transitions douces vers le P. alpina qui surabonde sur les deux versants, qu'il est impossible de ne pas la considérer comme une simple adaptation calcifuge de cette seconde espèce. Dans le vallon de Montniin, stations de Melampyrum nemorosum var. nov. sabaudum décrite plus loin, et trouvaille par M. de Palézieux de YOphryn Hofleroiii (accompagné de nombreux 0. apifera, 0. arachniles et 0. in use i fera), seconde station connue de cette curieuse plante dans les Alpes d'Annecy. IV. ARAVIS MÉRIDIONAUX L'exploration du chaînon de l'Epine, sur Marlens, le 6 juillet 1912, ijliicidlis » pi/reiuieus Piilsutilla ver nu lis A neinone n arcissi/lora SiHjiinbi'iinn piinuilifidiiin Arabis bcllidifolia Sempervivum inontanum Sedum Aniirmn/hseros » annuuin Saxifraga planifolia » bi/lora » opposilifulia )> stellaris » aspera )) andvomcea Alchimilla penlaphyllea L. » deciinibens Biiser » frigida Bus. » seinisecta Bus. » deniissa Bus. » conniven.s Bus. » siibsericea Beut. Sibbaldia procuin bens Putentilla diibiii » grundiflora Dryas octopetala Trifoliuin iilpinum Oxylropis liippon ica Oxytropis campent ris » m on/ (I lia Hedysarv m obsciirum He/iiin/lienunn grandi floruin Epi/obi II m a/ pin uni Laserpitiiiin Panax Ilup/eiinim stellatum lih ododen dron ferriigineii m Luise/euria prorinnbeits Arcios/ap/iy//os a/pina A ndrosace ob/iisif'o/ia Gen/iuna excisa » purpurea » punc/ata » lu/ea Pedicularis gyrofiexa Scabiosa /iicida Pli y /e lima /lemisphaericum G a m pan ii /a //lyi 'so ide a » bar bâta » cockhrarifolia Gnaphalium sirpinum Glirysan/hein uin a/pinuin Erigeron atticiis » uni/lorus Doronicwn scorpioides A cil illea m acrophy/la Scrra/ii/a macrocephala Crépis cony i ifo/ia Leon/odon mon /a nus » pyrenaicus Cicerbita a/pina (;2.000 m.) Hieracium alpinum, etc. Cette réunion de noms appartenant respectivement aux types les plus accusés des associations calciphiles {Dryas, Heliantliemum qrandi- /loriim, Gentiana liitea, Scabiusa lucida etc.) et des associations calcifu- ges {Lumla liitea. Silène rupestris, Sempervivum montanum, Sedum Anacampseros, Alchimilla subsericea, Laserpitium Panax, Phijteuma hemisphaericum, Erigeron al/icus etc.) indique suffisamment la nature chimique des altleurements rocheux que l'on est appelé à parcourir en visitant cette cliaîne. Notons toutefois que les plus importantes colonies silicicoles se rencontrent sur les rognons siliceux et les cargneules du trias, tandis que les plantes calciphiles ti"diissent généralement un sous-sol de calcaire jurassique : les schistes liasiques, facilement décal- cifiés, hébergent fréquemment des colonies pres([ue exclusives de Si/ene rupes/ris, Sibbaldia procumtn-ns, Alchimilla subsericea, Gnapha- lium supin um, Trifolium alpinum, Sedum annuum, etc. (col du Pachon). Enfin, ce sont les couloii-s du versant nord des Aiguilles et les parages du Dos de Chèvi'e (visité en 1911) qui nous ont fourni le plus toi't contingent de bonnes plantes alpines ; en revanche, le versant sud des BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE, No 9, paru le 29 iiiars 1912. 29 i06 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (19) Aiguilles, faisant face au ravissant lac de la Girotte, nous a paru parti- cuîièrenient maigre, à l'exception d'un banc de cargneule à Sedum Anacampseros. B. Chaînon de Bisanne. — L'étage des cultures (450-900 m.), celui des sapinaies (^900-1. KOO m.) et celui des pâturages alpestres constituent les trois grandes subdivisions verticales de ce chaînon, dont une exploration en commun avec M. l'inspecteur-forestier Ph. Guinier a pleinement justifié les prévisions formulées dans nos notes de 1909 (cf. Bulletin vol. 1 : 316). La région des cultures, où les pampres et les maïs alternent avec de luxuriantes châtaigneraies et de beaux vergers, est toute semée d'agres- tes hameaux étages avec leurs jardinets au-dessus du cours de l'Arly. Dès l'abord des rochers dans lesquels est taillée la route de Queige, Ton remarque de beaux .S<'r/»w maximum et une profusion AWsplenivm septentrionale et A. Adiantum-nigrum dissimulés dans les interstices des schistes cristallins que couronne une luxuriante calhmaie entre- mêlée QVHypocJweris vadicata. En pénétrant dans les forêts de cMtai- gniers mêlés de hêtres, d'épicéas et de chênes, belle récolte de Melam- pijrum nemorosum var. nov. sabaudnm tantôt identique à celui des forêts de Nant-Cruv (massif du Jaillet), tantôt s'en distinguant par des feuilles beaucoup plus étroites. Le Scleranthus annuus borde par places la route, tandis que dans la calhmaie de beaux Euphrasia stricta se mélangent aux E. Rostkowiana et produisent même des hybrides ; le Pyrus communis se présente à l'orée des bois sous sa forme à feuilles glabres et à fruits très atténués à la base (var. Pyraster f. Achras), tandis qu'auprès d'une masure, le Cerasus caproniana atteste d'une culture abandonnée. Aussi bien abordons-nous ici l'étage franchement silvatique, la grande sapinière où les épicéas plus rarement accompa- gnés de sapins blancs ne tolèrent la présence du chêne ou de l'érable que sur les déclivités orientées vers le sud (vallée du Doron de Beau- fort) : c'est là précisément qu'à l'altitude de 1.300 m., non loin du hameau des Orselets (ou « Orseraies » de la carte d'état-major), nous rencontrons en masse le Melampyrum intermedium Perrier Songeon (ou plus exactement M. nemorosum ssp. catalaunicum var. intermedium)^ acquisition nouvelle pour les Alpes d'Annecy, et dernière manifestation de la flore thermo-silvatique de la Savoie ; plus haut, en effet, nous ne rencontrerons plus que différentes formes des M. pratense et M. silva- ticum, intimement mélangés. A partir des Orselets, le sentier s'élève par un étroit dos d'àne bien ombragé d'épicéas et de quelques sorbiers, et délimitant sans transition le bassin de l'Arly de celui du Doron. Si la surprise est légitime de constater en ces lieux quelques sources alimentant sur de fortes décli- vités des marécages à Callitriche verna et Gnuphalium uliç/inosum, elle se justifie bien davantage encore à la découverte d'une vaste « sagne » interrompant le dos d'àne à l'endroit le plus imprévu, vers 1.500 m. d'altitude. Signalée antérieurement par M. Perrier de la Bathie, cette tourbière inexploitée, que des écriteaux bien intentionnés atTublent du nom de « Lac des Saisies », est d'un type jurassien incomplet (absence d'Andromèdes, etc.), mais n'offre riende comparable dans le massif du Joly, sauf la sagne du Grand-Bois, près du Col des Saisies, qui occupe toutefois une cuvette de plateau, et non celle d'une ligne de faîte. (20) G. BEAUVERD. PLANTES NOUVELLES OU CRITIQUES 407 Remarquons en passant le déconcertant régime hydrographique de cette sagne, qui sans affluent visible, n'en présente pas moins deux exuton-es alimentant simultanément les bassins respectifs de l'Arly et du Doron. Fig. III. - LA cSAGNE. DES ORSELETS à 1500 m., sur Ugine, massif de Bisanne, Alpes d'Annecy (Savoie) : au centre, dans la zone profonde, for- mation de Menyanthes trifoUata; dans la zone submergée, cariçaie à Carex- limosa, C. rostrata, C. canescem, Scheuchzeria palustris, etc.: dans les affleu- rements de Sphafjnum : Carex paucifiora. C. stellulata, Eriophorum Scheu- chzeri, Trichophorum cœs2ntosum, Molinia cœruh œa fl. albo, Juncus flUformis, Drosera rotundifolia, Vaccinium uliginosum, Crépis pahidosa, etc. ; aux abords immédiats, grande abondance de Rhododendron ferrugineum, Arnica montana, Gentiana purpurea et autres espèces montagnardes calcifuges. (Phot. Ph. Guinier). La légende de la vignette III nous dispensera de relever ici la liste des plantes observées ; notons cependant que le moment défavorable de notre herborisation ne permet pas d'assurer qu'en saison propice cette liste ne s'augmenterait pas de plusieurs unités importantes au pomt de vue phytogéographique, et signalons l'intérêt que peut ofTrir a variété a fleurs et étamines très blanches du Molinia cœrulea, dont 1 entrenœud basiliaire se présente comme un pseudo-bulbe luisant et vert, totalement dégagé de sa gaine, tandis que chez la variété typique il^ se dissimule sous une large gaine d'un vert violacé mat : nous n avons pu nous assurer de l'identification de cette plante avec le M. cœrulea var. vindifoUa Lejeune, Fl. Spa : 16 (1824), assimilé à la var. B. Ilavrscens Gandin Fl. helv. 1 : 216 (1824) et a la var. pallida Lange (1886) par Aschersun et Graebner : tout ce que nous avons vu 408 BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENEVE (21) sous ce nom en herbier se distingue de notre plante par des anthères violacées, un enti'enœud basiliaire engaîné et un port beaucoup plus élevé, soit (')0-t20 cm. contre 20-30 cm. de notre variété ; d'ailleur-s- le type à fleurs bleues est abondannnent représenté à la sagne des Orse- lets sous tous les formats imaginables, et figure en particulier sur la vignette un peu à gauche du centre, au tout premier plan. Iiuinédialemeiit au-dessus de la sagne, la ligne de faîte reprend plus c|ue jamais l'allure d'une étroite arête ; nous extrayons de la liste des principales espèces du sous-bois : De s cil a iups iu / le X a osa A(jroslis rupesiris (kirex diviilsa Luz-iila niveu S Ire p top IIS a mplexifoUus Poli/(fO n a tum verl icilla t a m Si le ne ru pe sir in Jldii iinculiis plalanifolius Saxifraga cuneifoUa Alcli iui il 1(1 siibsericea Vicia silvalica Ep ilobium collin u m Yaccinium Mjirlillns » Vilis Idœa Rhododendron ferrugineum Genliana asdepiadea Salure ja grandiflora Veronica of/icinalis var. Melampfjriim silvalicum ssp. Gui- nieri Melampyrum pratense var. brevi- denlalinn Knaulia silvatica var. I*li g le uma belonic ifo lium Leonlodoti pgrenaicum Prenanthes purpurea var. tenui- folia C'est, on le voit, une association essentiellement calcifuge, dont l'in- térêt est rehaussé parla présence de deux nouveautés : l'une, particuliè- rement saillante, est le Melampgrum silvalicum ssp. Guinieri qui se distingue non seuleuieul par ses jolies corolles d'un l)lanc de neige passant au rose après l'anthèse, mais surtout par ses ovaires et ses fruits q\ii restent hMiticulaires-onguiculés, tandis qu'ils sont longuement elliptiques-atténués chez le type et ses autres \ariétés; l'autre, est olîerte par la présence du Prenanlhes purpurea var. tenuif'olia (L. ) qui étend aux Alpes d'Annecy l'aire française de celte plante (Haut-Bugey, Chartreuse, Bauges et Tarentaise, indépendamment de la Corse et des Vosges). Enfin, l'immense quantité de Salureja grandiflora qui décore le sous-bois donne une allure plus thermo-silvatique à la llorule de ce versant. Au sortir des sapinières, l'étage des pâturages alpins présente un caractère jusqu'alors inédit pour les Alpes d'Annecy. Il s'agit de l'exis- tence de nombreuses nappes d'eau, dont les associations végétales qu'elles hébergent peuvent se grouper en deux catégories distinctes selon qu'elles appartiennent mares alpestres, caractérisées par l'absence (le tout courant, ou aux «Gouilles», nom qui dans les pays romands désigne de petits lacs peu profonds dont le débit plus ou moins inter- mittent de l'afthient, combiné à celui de l'émissaire, détermine un courant plus ou moins appréciable et, partant, un renouvellement relativement continu de la niasse liquide. Les vignettes IV et V, dont cette publication est une fois de plus redevable à l'obligeante amal)ilité de M. Guinier, représentent bien ces deux types d'associations hydrophiles. (22) C BEAUVERD. PLANTES LOUVELLES OU CHITIOUES 409 Fia:. IV. - LA MARE ALPESTKE du col de la Rosière, à l.sOO m. environ, massif de Bisainie, Alpes d'Annecy (Savoie) : la surface de l'eau est entiè- rement masquée par les feuilles flottantes de Sparganium afpie, du milieu desquelles se dressent les feuilles des individus florifères: sur les bords, Carex leporina et Plantayo alpina; plus loin, Rliododendron ferruf/ineum, Vac- ciniuin ^ditjhwsum et Hieracium inti/bacei(m Ail. (Phot. Ph. Gninier). La mare de la Rosière (à 1800 m. environ; cl fio-. JV) est enchâssée (exposition nord, mais près de la ligne de laite) d'ans un bas-fond du versant de l'Arly aux abords duquel llenrissent quelques-unes des plus brillantes espèces de la rhodorair et de la landine siliceuse; elle n'otfre ni affluent ni émissaire, sa situation sur terrain imperméable la dési- gnant comme le réceptacle assuré de toutes les eaux de pluie des décli- vités d'alentour : il y en a suffisamment pour entretenir une population com|iacle du vinv Sjmrf/oniiuN uffinc Schiiilzl., dont les longues feuilles flottantes, en recouvrant presque hermétiquement toute la suiface de l'eau, lui donnent traiti-eusement une nuance de prairie uniforme tout en ralentissant faction de l'évaporation atmosphérique d'autant plus que les intervalles laissés libres sont aussitôt occupés par une autre plante à ftMiilles flottantes, le polymorphe Calliliiche paluslri.s L. La «Gouille de Bisanne» (1850 m., flg. V), alimentée par de très petits allluents à ne représente en réalité qu'un état pathologique de l'^l. Adianlum-nigrum var. argutum (Klf.), dont quelques segments simulent un aspect de « retour au type A. septentrionale » par l'etTet d'une déformation mala- dive qui affecte également la structure des téguments et des spores ; le nom A' Asplenium paradoœum doit donc être rejeté purement et simplement en vertu de l'art. 51 alinéa 3, des règles de Vienne de 1905. — Je suis grandement redevable de cette rectification cà M. B. de Litar- dière, qui "dans le Bulletin de la Société botanique des Deux-Sèrres, vol. XXII : 100-101, lab. I-III (1910) a décrit un X Asplenium Soucbéi dont le minutieux examen des caractères anatomiques comparés en fait un hybride indubitable des Asp. Adiantum-mgvum var. argutum "X, septentrionale ; et je saisis cette occasion pour réitérer mes remer- ciements à cet auteur qui a obligeamment revu mes échantillons d'Ugine. « Carex echinata Murray » (teste Kiikenthal), ou « Carex Pai- raei F. Schuitz*? — Dans notre précédent rappoi't sur riierborisalion de 1912 en Tarentaise (cf. Bulletin IV : 194), nous avions adopté sans contrôle le point de vue de M. Kiikenthal (in Allg. bot. Zeitschi-. [1905] : 46) en vertu duquel les échantillons de cette plante conservés a l'herbier de Murray n'étaient autres que la plante décrite plus tard par F. Schultz sous le nom de C. Pairœi. Or, dans un travail subsé- (26) (i. ItI<:AUVERD. PLANTES NOUVELLES OU CRITIQUES 413 qiieiit, publié en 1907 (cf. />'////. Ilcrb. Uoisniev, 2'' sér. VII : 257), MM. Schiiiz ri Tlicllung ont déinonlré que si les recherches faites dans l'herbier Murray ont effectivement constaté que son C. ec/iiiuila ne conqioi'tait ([ue des (exemplaires de C. Pairœi Schultz, le nom même de C. ccluiidlci n'était i)as valable puisque le Prodrouius stirp. Goll. (pii le publie ne donne aucune diagnose originale et se borne à citer deux synonymies plus anciennes, celles de Haller (/fi.st. helv. N*^ 1366) et celle d'Ueder (FI. Daut. tab. 284) qui toutes deux se rapportent au Carex stellulala Good. — Dans sa récente Monographie des Cyperaceie- Cai'koidcie (Engler's Pflanzenreicb 38 : 160), Kiikrntlial essaie de jus- tifier sa manière de voir par une note (publiée à la p. 161 1. c), tendant à prouver que les exemplaires de l'herbier de Murray suffisent pour la validation du nom proposé par cet auteur. Ce point de vue nous paraît très discutal)le : d'après les règles de nomenclature (article 37), il n'y a aucun doute à notre sens pour que la véritable solution soit celle que proposent Schinz et Thellung en faveur de la réhabilitation du nom légalement publié par F. Schultz en 1868. X Pulsatilla lioh-anensis f. uov. Clarse Beauverd, hybr. inter. P. monluna Pich. X P- vernaUn Miller; typus in Ilerb. Barbey-Boissier et herb. Beauverd; cf. fig. VI. Diffei-t a priori cni proxima et cujus habituin pra?bet scapo breviori et lobis foliorum multo latioribus ; dilïert ab altéra perigonio post anthesin cito destructo et lobis foliorum pauce crebrioribus majus- culisque. = Anémone Clarse Bd., in Bull. Soc. bot. Genève IV : 247 (nomen). Hab.— Helvetlv : inter parentes, in pratis subalpinis pagus Visper- terminen Vallesise ait. cire. 11)00 m.; leg. cl. fdia mea Clara Beauverd,. cui dicata est, mense Julii 1912. — Nouvelle pour la flore suisse, cette combinaison hybride entre les deux Pulsalilla mo)il(ina et P. vernalis a été toutefois sighalée dès 1902 pour la flore du Tyrol et décrite pour la première fois par Mur-r sous le nom de Pulsalilla Bohanen.sis dans VAl'lg. bot. Zeilschrift III : 147 ; en 1904, Hayek en fit l'objet d'une seconde note sous le nom iVAnenwiie BoU^anensisHaiyek in Festschr. f. Aschevson : 475 ; puis, en 1909, Dalla Torre et Sarntheim dans leur Farn-u. Bliile)ipflan^en von Tirol, etc. II : 250 reprirent le nom de Murr en modifiant sa latinisation en P. biilsa- nenHis : bien que vraisemblablement correcte, cette nouvelle graphie doit être rejetée en vertu de l'art. 50 des Bègles de nomenclature de Vienne (1905). D'après la description de Murr, la plante tyrolienne difîère sensible- ment de la nôtre, notamment par l'absence de feuilles contemporaines- de l'anthèse (caractère propre au P. montana) tandis que chez la plante valaisanne, les feuilles hivernent jusqu'à l'anthèse comme chez le P. vernalis Mill. et conformément à notre vignette VI, dont la hg. 1 représente en blanc les feuilles basiliaires hivernées et en noir celles qui se sont développées après l'anthèse : les deux échantillons cueillis par ma fillette, comme les trois que j'ai récoltés moi-même, oirraient tous ce même caractère de feuilles hivernées permettant sous ce rap- port d'attribuer à l'hybride du Valais une formule P. vernalis > mon- 414 BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENEVE (27) lanu, tandis que la plante tyrolienne dénote un P.montana^vcrnaUs ; en revanche, l'inflorescence accuse une formule inverse pour les plantes des deux provenances, celle de Visperterniinen se rapprochent fran- chement du P. montana dont elle ne se distingue guère que par la hampe plus courte et la complète stérilité des carpelles. Fig. VI. — X PULSATILLA BOLZANENSIS Murr, var. nov. CLAR.i: Beauverd, bybr. inter P. montana Rchb. et P. vernalis Mill. : 1 : port de la plante après l'antlièse (réduit 3 fois); 2 : une feuille entièrement développée (réduit 2 fois); 3 : feuille développée du P. vernalis Mill. (réduit 2 fois); 4 : id. du P. montana Rchb. (réduit 2 fois); 5 : port du P. montana vers la fin de l'antlièse (réduit 7 fois); 6 : port du P. vernalis après l'antlièse (réduit 7 fois). — Les trois types dessinés d'après écliantillons de la même station. Le P. montana remontant en Valais jusqu'à raltitiide de 2150 m. selon la constatation de Favrat consignée dans le « Catalogue de la Flore valaisanne », de H. Jaccard, et le /*. vernalis pouvant descendre en revanche jusqu'à 1500 m. d'altitude, notre hyhride se retrouvera Traisemhlablement en d'autres stations valaisannes, notamment aux environs de Chandolin (val d'Anniviers), où le contact des deux parents a été dûment constaté à 2000 m. d'altitude. X Arabis Palézieuxii Beauverd, hybr. nov. inter .4. alpina L. t moins saillante chez VA. hirxuta ; mais à notre sens, le meilleur caractère permettant de la distinguer de prime abord des nombreuses formes luxuriantes de VA. Itirsula est celui de la simultanéité de ranthèse chez les rameaux axillaires et le racème terminal : chez tous les exemplaires (VArab/s liirsufa qui présentent des rameaux axillaires florifères, répanouissement des corolles ne s'effectue qu'après le déve- loppement avancé des siliques, tout au moins de celles de la moitié inférieure de l'inflorescence terminale. Fig. VII. — 1 iXARABIS PALEZIEUXIIBea,nverd,hyhY. nov. inter^, alpinaL.. et A. hirsiita Scop.; a : port de La plante (réduit 3 fois): f : feuille cauli- naire inférieure dm peu réduite), à nervation n du type de 1'^. alpina et trichomes bifurques tr. beaucoup plus nombreux que ceux du type de r^. hirsuta. tandis que les cils marginaux c. beaucoup plus rares que ceux du type de l'.l. kirsuta, sont localisés au sommet des dents. —2: ARABIS ALPINA L. (même légende que pour /, les trichomes tr. du type étoile, exclusifs pour VA. alpina., paraissent manquer chez Thybride !). — 3 : ARABIS HIRSUTA Scop . ; même légende que pour i, mais trichomes bifur- ques beaucoup plus rares, plus courts, et à branches plus divariquées que chez l'hybride: cils marginaux c plus longs et plus nombreux. — Les trois plantes proviennent de la même station. 416 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (29> Erodiuni Cieuluriu var. iiov. vallesiacum Beauverd ; typus ht lierb. Barbey-Boissier. — Herba anniia breviter caulescens, ± dense cinereo-laimgiiiosa; caules 3-5 valdeerecti, simplices vel rariiisramosi, + 3 cm. alti; folia (siiporf. 1X2^2 cm. sine petiolo) bipinnntilida segmentibus ultimis breviter linearil)iis integribus incisisve; pedunculi h: 3 cm. longi, foliis subœquilongi, graciles, biflori, rarius l vel 3 tlori, post anthesin valde acci-escentes (+ 5 cm. longi); pedicelli divaricati tiliformes + 1 cni. Ig. ; sepala dr -i nim. Ig. aciiminata, mucronata, cinereo-hirta ; petala ± 5 mm. Ig. pallide rosea ; carpellorum aristae + 2 ^/2 cm. Ig., cum calice maturitate rétracte. Hab. — ifELVETLV : in locis saxosis et incultis solis ardore tostis supra Vispertermlnen 1500 m. ait., Vallesiœ ; leg. Beauverd mense Augustii 1912. 'O' — Le polymorphisme excessif de VErodium Cicutaria nous a beaucoup fait hésiter avant de nous décidera publier un nom [lour cette nouvelle forme; en véritiant la grande constance des caractères indiciués d'api'ès les nombreuses colonies de cette plante aux environs de Yisperterminen (notamment aux garides de Biedji) et en constatant surtout Tinvariable position érigée-fastigiée de la partie basilaire de cette plante (étalée- i-ampante chez les autres variétés naines), nous avons acquis, à la suite de comparaisons avec les matériaux d'herbiers, qu'il y avait lieu de distinguer cette race dont on retrouvera sans doute d'autres colonies- dans le Valais central. Melampjp'um silvaticum ssp. nov. Guinieri Beauverd ; typus in herb. Barhev-Boissier et in herb. Beauverd; cf. tig, VIII. Herba del'icatula laîte viridis Hz 1aria duo infei'iora cito decidua ; partertium in axilliszh breviter ramiferum ; par quartum pleruni(|ue stérile (seu «folia intercalaria») rarius subramiferum ; bracteae inte- gerrimse lanceolato-acuminatre basi ± longe petiolulato-attenuat;e,, quam folia caulina média valde longiores (superf. ± 50x6 mm.);, calyx glaJjciTimus quadrilobus, tubo violaceo-membranaceo parce- accrescente (: 3 mm. Ig. sub anthesi, post anthesin 6 mm. Ig.); coroila { t 9 mm. Ig.) ante aiùhcsin pallide ochroleuca, sub anthesi niveo-alba immaciilultC post anlhcsiii vix atro-purpurea, papilhe lahi'i labioli(|ue semper albidœ; ovarium (1 Va diam.) lenticuliforme omnino nectario- destitutum; fructus ( h 8 mm. diam.) orbiculatus apice breviter unguiculatus, quam lobi calycini l)i-evior ; semina -f 6 mm. longa. Hab. — Galllv : in sylvis abietinis dictis « les Saisies », supra Ugine^ Alpes Annecyenses Sabcàudiie ; leg. cum cl. amicus meus Ph. Guinier cui dicatum est, die 5 mense septembris 1912. Pour compléter l'étude des Melampi/non, que nous avions bien invo- lontairement abordée l'année dernière à l'occasion de la description d'une nouvelle race valaisanne de M. pratense (cf. Jliil/ctin III : 307), notre ami M. Ph. Guinier nous a obligeamment adressé dans le courant de 1912 de très nombreux matériaux provenant des régions les plus- diverses du territoire français. Leur analyse minutieuse nous a procuré le plus vif intérêt; mais, tout en nous conlirmant pleinement dans l'opi- nion que nous avions formulée sur l'unité spécitique très nettement (30) G. BEAUVERD. PLANTES NOUVELLES OU CRITIQUES 417 délimitée de chacune des espèces de ce genre, nous avons été conduit à modifier quelques points concernant notre conception des limites «ubdivisionnaires, notamment en ce qui concerne le soi-disant critère subspéci/iqiw tiré des caudicules staminaux chez le M. pratense (cf. 1. €. 111 : 309). Pour ne pas sortir des limites que nous impose le présent tra\ail, nous espérons avoir le plaisir de présenter ultérieurement un mémoire spécial sur le résultat complet de nos nouvelles analyses, ne relevant ici que ce qui concerne les Mélampyres du bassin rhodanien supérieur. Au nombre des caractères variables du Melampyrum silvatwum, il importe de sifljnaler la présence ou l'absence totale, à la base de l'ovaire, d'un nectaire d'ailleurs bien i-udimentaire, qui se résorbe après l'anthèse. Chez les formes tvpiques (à fleurs jaunes), ce nectaire est présent, bien que figuré le plus souvent par deux simples protubérances visibles aux "y^Jeaiv^^ Pig. YIII. — Melampf/nini sili-aticum ssp. nov. GUINIERI Beauverd. 1 : port de la plante (réduit 2 fois): 2 : fleur (gT. 2 fois), présentant en « les papil- les blanclies des macules labiales grossies 36 fois; 3 : corolle développée, montrant à Vintérieur les filets des étamines (gr. 3 fois); 4 : calice à l'antlièse (grossi 2 'h fois), présentant en b les aspérités des bords des lobes grossies 7 fois et en c les glandes sessiles du tube calicinal. gros- sies 36 fois; 5 : calice à maturité (grossi 2 fois); 6 : gj'nécée, totalement dépourvu de nectaire (grossi 2 fois): 7 e : fruit mûr, orbiculatre et briève- ment apiculé. comparé à. 7 f. fruit elliptique-atténué de la sous-espèce typique 'un peu grossi); 8 : semences vues de face en g et de profil en h (gr. 2 f(jis); 9 étamines soudées par 2 à l'anthèse, libres ensuite, à loges supérieures s munies de longs caudicules à la base m, les 2 infé- rieures inf. à marges externes barbelées et à base des loges brièvement caudiculée-divariquèe (gr. 5 foi.s); 10 : feuilles caulinaires du second nœud (grandinu- naturelle); 11 : feuilles caulinaires du 4^ nœud (« interca- laii-es» ou parfois raméales; grand, nat); 12 : bractées inférieures (grand, nat.); 13 : bractées supérieures (grand, nat.). 418 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (31) plus forts grossissements de la loupe binoculaire ; chez les formes à fleurs blanches, ces rudiments d'ovaires n'existent à aucun degré, et, sous ce rapport, nos recherches, faites notamment sur une formidable moisson de plantes à coi'olles blanches provenant de Visperterminen, ont abouti à des résultats tout à fait concluants ; même remarque pour la plante décrite ci-dessus, bien que le matériel fut infiniment plus^ restreint. En outre, la plante des forêts d'Ugine se distinguait à premièi-e vue de celle du Valais par ses corolles totalement dépourvues de macules pourprées sur le labiole et par la présence — moins cons- tante, toutefois — d'une paire de «feuilles intercalaires» au quatrième nœud, tandis que les tleurs n'apparaissent qu'au cinquième nœud en remontant. Mais ce qui distingue décidément la nouvelle plante de toutes les autres races du M. silvaticum à tleurs jaunes ou à fl. blanches- (y compris la ssp. saxosum Baumg.), c'est la forme particulière de son ovaire, qui s'accuse avec le développement du fruit et qui est repré- sentée sur notre figure en 7 e comparativement à 7 / qui est la forme commune à foutes les autres variétés du M. silvatieum. Quant aux autres organes, depuis les plus minuscules, tels que les papilles labiales (2 a), jusqu'aux plus compliqués, tels que les étamines (VIII : 9), ils ne diflerent en rien de ceux qui constituent les caractères essentiels- et exclusifs du M. sil va lieu m, duquel notre plante ne saurait être détachée pour aucune raison valable. Melampyrnm silvaticum var. nov. tricolor Beauverd; typus in herb. Barbev-Boissier et herb. Beauverd. Herba erecta + ramosa circiter 13 cm. alta. Caulis foliorum (superf. + 25 X 3 mm.) paria 3 gerens : par inferius (cutyledones : superf. + 10 X 2 mm.) cito deci'duum, ramis axillaribus destitutis vel rarius ramis axillaribus + abortivis prseditum, paria secundum tertiumque ramis axillaribus ± fiorigeris prsedita ; paria quartum sequentiaque semper florigera ( rarius floribus partim abortivis praedita). BracteaB inferiores (superf. Hz 45X4- mm.) integerrimae, lanceolato-acuminata?, quam folia caulina valde longiores, suprenue breviores (superf. + 20 X 24. mm.) basi subdentataî. Calyx glaberrimus 4 lobus, tubo purpureo-membranaceo, parum accrescentes (: 2 mnl. long, subanthesi, 3 mm. Ig. post anthesin), lobis viridibus satis accrescentibus ( : 3 72 mm, sub anthesi, 41/2 mm. post anthesin). Corolla (± '.'mm. Ig.) ante anthesin ochroleuca; sul» anthesi tricolor : labro pallide luteo, labiolo niveo alljo purpureo-maculato ; post anthesin rubescens vix sordide purpurea; papillse marginales labri semper albidîe; papilke macularum labioli k'te purpurascentes. Ovarium ( 1 '^ji mm. Ig.; ovato attenuatum,. omnino nectario destitutum; /'ruclus (+ 9 mm. Ig.) ellipticus (cf. fig. VIII : 7 f) apice ± longe rostrato-attenuatus, quam calyx maturus longior ; semina + 5 ^'2 mm. longa. Hab. — Helvetia : in laricetis subalpinis supra Visperterminen Vallesife, ait. 1500-2000 m., ubi passim copiose (leg. Beauverd, Julii 1912); prope Berisal supra Brigam in monte Sempronio Vallesiœ (leg. cl. P. Chenevard, .lulii 1891). Comme chez la race précédemment décrite, cette variété à corolles versicolores se distingue du type par l'absence complète de toute trace de nectaire à la base du gynécée; c'est en tenant compte de cette (32) G. BEAUVERD. PLANTES NOUVELLES OU CRITIQUES 41^ remarque qu'il faut examiner la fig. VIII : 1 f, à laquelle nous nous en référons pour la seule forme du fruit : cette figure, en effet, représente- un nectaire crentre les plus développés que nous ayons nmcnntré chez les matériaux du 31. silvalivum de la forme typique à lleui's jaunes, et que nous avons dessiné d'après un exemplaire récolté par M. Guinier dans la forêt de Fovelle, près de Malbuisson (Doubs); dans les cas- ordinaires, ce nectaire est beaucoup plus rudimentaire et se résorbe par Taccrescence du fruit. L'on voit par là que le caractère qui décèle le plus visiblement la présence de notre variété dans une station donnée est offert par la nuance des corolles, bien distincte en effet de celle des races typiques qui est toujours d'un jaune vif. Mais comme il existe, indépendamment de la ssp. Guinieri si bien caractérisée par la forme de son fruit, d'autres races à corolles blanches sinon d'un jaune pâle (ssp. mxosum Bmg., à corolles blanches; var. pallcns Auserd., à corolles jaune-pâle : cf. Haussknecht, Floristische Notizen mMUteil. d. Vereins f. Gemm. Thiirif/cn 1891 : 46) qui pourraient être confondues- avec la variété valaisanne, nous avons établi la diagnose ci-dessus après- avoir vérifié la constance des caractères décrits sur de copieuses- récoltes faites en plusieurs points des environs de Visperterminen : Fleurs au 4c nœud; échantillons appauvris à 3 nœuds caulinaires, tous + raiiiifères : o2 échaiili lions (= 21 ^/o} Fleurs au 4e nœud; éclianlilluns robustes, à 1 nœud (cotylé) stérile. 2 ramifères : 88 échantillons i:= 35 ^/o} F^leurs au 4e nœud ; échantillons robustes, à 3 nœuds, tous ramifères : 98 échantillons (= 39 o/o) Fleurs au 4e nœuil; échantillons anormaux, à 4e nœud mixte (une fleur et un rameau : o échantillons {= o %} Fleurs au 3e nœud; échaulillons anormaux, à 2 nœuds partiellement ramifères : 4 échantillons (= S o/o) Fleurs au .oe nœud; échantillons appauvris, à 4 nœuds + ramifères et 1 nœud intercalaire : 4 échantillons (= 5 o/o) Total : 231 échantillons (=: 100 o/o) *• Cet exposé qui accuse plus du 95 °/o de la récolte présentant ses fleurs au 4e nœud caulinaire (contre moins de 5 o/o réparti entre les 3e et 5e nœudsj, se passe de tout conunentaire pour ce qui concerne le port de la plante ; mais si des populations du type à fleurs jaune-vif nous ont présenté un même pourcentage en faveur d'une inflorescence débutant au 5e nœud caulinaire, il nous a fallu reconnaître que d'autres populations à fleurs jaunes, notamment en Valais, manifestaient une forte tendance à présenter une inflorescence débutant au 4^ nœud, et même au 3e nœud dans les stations d'une altitude supérieure (par exemple à 2150 m., dans les derniers bosquets d'aroles et de mélèzes au-dessus de Vesperterminen !). Ce caractère ne saurait donc entrer en première ligne de compte comme critère variétal ; il est purement auxiliaire et doit passer après tous ceux que nous énumérons dans la diagnose et sur lesquels nous espérons pouvoir revenir à l'occasion du mémoire annoncé. 3Ielampyrum nemorosum (ssp. catalaunicum) var. nov. gallicum Beauverd; typus in herb. i'.arbey-Boissier; cf. flg. IX. Herba tenella facie M. silvalici, pauciramosa vel nuda + 20cni. alta. 420 BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENEVE (33) Caulis foliorum paria 3 gerens : par inferius (cotyledones : superficie 20 X 5 mm.) cite deciduum, raniis axillaribus semper destitutum; paria duo sequentia (superficie foliis : ;25 X -i mm.) ramis axillaribus debilibusHz fiorigeris [)ra'dita. Bracteœ ////iv/o/r.sisuperf.zh 30X" uim. ) late ovato-lanceolata% rarius stériles, semper integerrimce ; supremu; (superf. lOxômm.) cordato-bastatae, ])asi parce deulata', perspicue petiolulaUc. Calyx glaberrimus (nervis duobus superioribus exceptis : met' -f^ea,,,iié^^\\'f^ Fig. IX. — Melampyrum nemorosum var. nov. GALLICUM Beauverd; 1 : port de la plante (réduit 2 '/» fois); 2 : fleur (gr. 2 fois), à corolle recouverte de papilles bicellulaires a (g-r. 36 fois); 3 : corolle développée (gr. 3 fois), avec papilles labiales grossies 36 fois en p : les filets des étamines inférieures sont moins longuement soudés au tube que ceux des étamines supérieures; 4 : calice développé à l'anthèse (grossi 2 fois), tout à fait glabre à l'excep- tion de la bordure des dents finement scabres et des nervures du, tube, dont les 2 sxipérieures sont armées de cils bicellulaires espacés, porrigés en haut et réfléchis dans la partie inférieure du tube (grossi 6 fois, en h), tandis que les 2 inférieures sont entièrement nues au milieu, armées seule- ment vers leur sommet de quelques cils dressés et vers leur base de cils réfléchis (grossi 6 fois en c): 5 : calice après l'anthèse (grossi 2 fois); 6 : gynécée glabre, à nectaire n replié (grossi 2 V^ fois); 7 : fruit à maturité (gr. 2 '/i fois); 8 : androcée développé, à anthères médianes s longuement caudiculées à la base des loges supérieures en vi; loges externes des anthères inférieures inf à marges extérieures longuement barbelées (grossi 5 fois); 9 : développement de l'extrémité d'une corolle de la var. interme- (Uum (Perr. et Song.), à filet des étamines inférieures plus longuement soudés au tube que ceux des étamines supérieures (grandeur naturelle); 10 : coty- lédons, caducs avant l'anthèse (grand, naturelle); 11 : feuilles caulinaires inférieures (grand, nat.); 12 : feuilles caulinaires supérieures (gr. nat.); 13 : bractées inférieures (gr. nat.) ; 14 : bractées supérieures des échantillons dentés en d, et ± entiers eu e (gr. nat.). (3i) G. BEAUVERD. PLANTES NOUVELLES OU CRITIQUES 421 + obsolète pi lis l't'tlcxisbicel lu laribuspra'ditis), tubopostantliesin valde accrescente, matiirilate (i; 8 uini. Ig.) quatii (riK-lus brevior. Corolla chry- saiitba niiniina (+ 13 mm. \i<^.) zhai^evtâ; fi/dtNcn/a .staniinum cum tubo corollaî coalita, iiilerioribus quam siiperioia ]>revioi'ibus; anUienc + 3 mm. longîfi. Fructus elliptico-attennatiis + 9 mm. longus. Hab. — Gallia : in abietiiiis supra «La Cliapelle-en-Vercors », Del- pliinatus, ait. cire. t500m.; Icg. cl. V\\. Guinier, mense Augustii t912. l/uiiité spécifique du Meldiupynwi nemorosum est très nettement établie par des caractères constants, portant sur la structure des trichomes calicinanx. celle des papilles des deux protubérances labiales el du tube de la corolle, ainsi que la conformation des étamines et la coloration des bractées avant l'anthèse. En revanche, la répartition des trichomes calicinaux et leur disposition sur les nervures comme sur le tissu du tube, constituent, avec la longueur relative des dents, un excellent critère pour les divisions subspécitiques, dont nous avons reconnu les quatre suivantes : i" Ssp. nemorosum (L. sensu stricto, 1753) : trichomes des dents calicinales dirigés en avant ; ceux du tube et des nervures étalés en tous sens, le plus souvent très longs (5-8 cellulaires), plus rarement épars ou courts et presque nuls (bicellulaires). Cinq variétés [var. nov. polonicum \\wà.\ nwravicum (Hi'aun.) Beck ; .svV^.svV/cwwMRonniger pro ssp.); tijpicnm Beck; vamlcttHc (Bonniger pro f.)] qu'étudiera en détail un mémoire ultérieur. Occupe la partie la plus septentrionale de l'aire générale du M. nemorosum sensu lato. 2° Ssp. catalaunicum (Freynprosp. 1884) : trichomes des dents calicinales et du haut de leurs nei'vures médianes tous dirigés en avant ; ceux des tissus du tube et de la moitié inlerieure des nervures nette- ment réfléchis (cf. fg. IX : 4 ^ et c). Quatre variétés [var. catalaunicum. (Freyn in Flora (1885 : 080 pro sp.) emend. Beauverd ; var. nov. (jalUcum Beauverd; var. inlermedium (Peri'. et Song. in Bull. Ilerb. Boiss. II (1894) : 426 pro sp.) emend Beauverd ; var. nov. sabaudum Beauverd, cf. infra], que notre mémoire examinera à nouveau en mettant en évidence le polymoi'phisme particulier de la var. inlerme- dium, dont Faire s'étend jusqu'à l'Illyrie et la Calabre. Dans son ensemble, cette sous-espèce, bien caractérisée en outre par ses feuilles étroites et ses bractées atténuées à la Ijase (sauf celles de l'extrême sommité de l'inflorescence : cf. tig. IX, 14), occupe la région méridionale et occiden- tale de la grande aire du M. nemorosum : paraît exclusive en Italie et en Espagne, et prépondérante en France; nulle en Suisse, mais voisine de ses frontières dans les Alpes d'Annecy et lémaniennes (Hte-Savoie). 3° Ssp, subalpinum (Juratzka 1857, non. al. ; Bonniger 1910 pro parte : excl. spec. gall. !) : trichomes des dents, des nervures et des tissus calicinaux tous dirigés en avant, parfois très longs (4-7 cel- lulaires), plus rarement courts (2-3 cellulaires) ou même nuls sur le tube et répartis seulement sur les nervures et les bords des dents ; feuilles caulinaires de largeurs diverses, réparties sur 2-6 nœuds; dents calicinales longues de 4-8 mm., selon les races. Nombreuses variétés que nous étudierons en détail dans le mémoire spécial annoncé, variétés qui sont toutes réparties dans les contrées situées à l'Est du 13" long. Greenwich, et au Sud-Est de l'aire générale du BULi.KTiN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GEN;^;vE, N" 9, publié Ic 29 mars 1913. 30 42^ BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (35) Melampyriini nemoromnn : manque totalement en Suisse et en France, dont les stations qui lui ont été attribuées se rapportent à diverses var-iétés de la ssp. cafalaunicum ! i^' Ssp. heracleoticum (Boissier pro sp. FI. Or. IV: 482, 1879) : comme pour la ssp. subulpinum, mais feuilles caulinaires excessivement étroites et nombreuses, réparties sur 12-20 nœuds; dents calicinales longues de 10-15 mm., selon les races. Trois variétés [hcracleoHcuni (Bulss. 1879); trichocalycirnim (Vandaspro sp. 1890); albavivinn Beau- verd var. nov. ] en voie de publication dans le mémoire cité. Le port de ce groupe de plantes est très particulier ; néanmoins l'examen de ses caractè- res essentiels et la constance de leur combinaison ne laissent aucun doute pus in herb. Barbev-Boissier et in herb. Beauverd; 31. subulpinum auct. gall. p. p. non Juratzka ; Ronniger p. p. in Wiertelj. Nutur. Geselh. Zurich, LV : 316 et 318 (excl. spec. austr. et tarentaisia^ Gall. !) et in liei'b. Lausanne ! Herba elata valde ramosa, 30-50 cm. alla. Caulis foliorum ovato- lanceolatorum (siiperf. 30x14 mm.) paria 5-7 gerens : paria tria inferiora cito decidua, rainis axillaribus elongatis tlorigerisque prœdita. Bracteœ /iiferiore.s partim stériles (seseu « folia intercalaria n) semper integerrimt", ovato lanceolata' (superf. + 50 X 10 nun.); .sup/rma' integrse vel basi hastato-dentat;v (superf. 15 X 10 mm.). Calyx bi'eviter hirtus, tubo basi pilis refif^xis 2-3 cellularibus praxlito, neivis margi- neque loborum pilis porrectis blcellularibus praniitis. Corolla chrysantha + n mm. longa, fauce + aperta ; fUamenta staniinum cum tubo corollœ coalita, inferioribus quam superiora l)revioribus vel eis sub- îpqualibus ; antherw U i/^ 'nui. longœ. Fructus maturus + ^ mm. longus, quam calyx (10-12 mm. long.) brevior. C?etera ut in ssp. i'atalaiinica i Kreyn 1884). f. p stenophyilum nob. : lierba magis ramosa, paria foliorum cauli- norum 7-*.), superficie 60X5 mm., apice longe attenuata. Hab. — Gallia : frequens in fagetis et silvis subalpim's, Alpes Bau- gesienses, Annecyenses et LemaniancT Sabaudi;e ; f. /3 : in castaneis propre locum dictum « La Crépiaz » supra Ugine, Sabaudiœ : leg. Ph. Guinier et Beauverd, mense 5 Septembris 1912. Se distingue cà première vue de la var. ffollicum par son port beaucoup plus vigoureux, ses nœuds caulinaires ramifères ou stériles plus nombreux, ses corolles beaucoup plus longues et surtout par la pubescence calicinale, qui comporte de petits cils bicellulaires répartis d'une manière continue sur les quatre nervures principales, ± accom- j)agné de petits trichomes de même nature, tous réfiéchis, inégalement répartis sur toute la surface du tissu et principalement auprès des sinus lobaires et au bas du tube. Se distingue aussi de la var. interme- d'nnn, dont elle possède les corolles relativement grandes, par une gorge moins ouverte et une ramification beaucoupplus abondante; tandis que chez la var. intermedkim l'inflorescence commence au ¥ ou au 5'^ noMid, elle ne se présente jamais au-dessous du 6'^' nonid chez la var. mbdudum, et même au 8'' nœud chez sa forme stenophyllvm ; voici d'ailleurs, sous ce rapport, le résultat de l'analyse biométrique faite sur un matériel de 197 échantillons récoltés dans les forêts de Nant- Cruy sur Sallanches (Alpes d'Annecy), et tout à fait conforme aux divers 424 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (37) pourcentages obtenus de l'examen des récoltes moins copieuses faites successivement au col de Léchaud (Bauges), Montagne de Veyrier (Alpes d'Annecy), environ de Montmin (Tournetto), forêts de Mont- gombert sur Ugine (chaînon de Bisanne) et délaissés de l'Arve près Blancheville (A. lémaniennes) : Fleurs au 5? nœud 0 échantillon (=: 0 o/o) Fleurs au 6"^ nœud; o nœuds inférieurs + ra- mifères ; 0 bractée stérile 25 échantillons (= 12 1/2 '^jo) Fleurs au 7e nœud ; 6 nœuds inférieurs + ra- mifères ; 0 bractée stérile 49 échantillons (= 25 %) Fleurs au 7» nœud ; 5 nœuds inférieurs + ra- mifères ; 1 paire bractées stériles 51 échantillons (:= 26 0/0) Fleurs au S*' nœuds; 6 nœuds inférieurs + ra- mifères ; 1 paire bractées stériles 36 échantillons (= 18 0/0) Fleurs au 8» nœud; 5 nœuds inférieurs + ra- mifères ; 2 paires bractées stériles 26 échantillons (= i'.i ^/o} Fleurs au 9« nœud ; 6 nœuds inférieurs + ra- mifères ; 3 paires bractées stériles 7 échantillons (= 4 ''/o) Fleurs au 9'' nœud ; 6 nœuds inférieurs + ra- mifères ; 2 paires bractées stériles 2 échantillons (= 1 "/o) Fleurs au lOf nœud; 6 nœuds inférieurs + ra- mifères ; 3 paires bractées stériles 1 échantillon (:= V2 %) Fleurs au 1 !« nœud 0 échantillon (= 0 '^/o) Total 197 échantillons (100 » Au cours de l'étude spéciale que nous avons faites des J/. nemorosum, nous avons acquis la certitude qu'en ce qui concerne le genre Melam- pyrutn, le terme de « feuilles intercalaires » appliqué à ceux de ces organes qui sont situés entre le dernier nœud rainifère et le premier nœud florifère, n'avait pas de sens précis et ne pouvait offrir aucune base solide pour la détermination. Dans la plupart des cas, l'examen attentif des aisselles permet de découvrir un petit bouton à développe- ment tardif ou plus ou moins complètement avorté ; d'autres fois, il s'agit de minuscules rameaux axillaires restés à l'état abortif et ne présentant qu'un informe faisceau d'organes filiformes ; plus rarement, il n'y a rien à l'œil nu : mais sous une forme comme sous une autre, ces différents états qui pourraient bien n'être que des réserves latentes n'agissant qu'à la suite d'un accident tel que la pâture, etc. n'offrent rien d'héréditaire et surtout ne sauraient avoir la portée d'une cons- tante spécilique ou variélale que certains auteurs lui ont attribuée. Et dans le tableau ci-dessus, oii l'on a compté comme nœuds ramifères tous ceux qui possédaient à l'aisselle de la feuille caulinaire ou de sa cicatrice un fascicule de feuilles, sinon un rameau parfaitement déve- loppé, l'on a de même admis comme bractées stériles toutes les feuilles des nœuds situés immédiatement au-dessous de l'inflorescence et dont les aiselles comportaient soit la présence d'un bouton avorté, soit l'absence de toute trace quelconque de boutons ou d'émergence rami- fère : la part d'arbitraire inhérente aux cas litigieux est ainsi réduite à la portion congrue eu nous permettant de préciser sinon à partir de quel point connnence Fiidlorescence proprement dite, du moins au- dessous de quel point elle n'apparaît jamais ; comme contrôle, une colonne indiquera le point précis (compté par nœud en remontant de (38) G. BEAUVERD. PLANTES NOUVELLES OU CRITIQUES 425 la cicatrice de cotylédons pi'ise comme nœud 1) à partir duquel €onimonce Tintlorescence parfaite, tandis que la colonne des nœuds liti- gieux attribués aux l)i-actées stériles rétablira la balance par son adjonction à la colonne des nœuds raniifères augmentés d'une unité. La lecture de ce tableau, comparée à celle du tableau de la var. fjtillicum (p. 122), nous fait saisir de suite les différences de port sépa- rant les deux plantes. Suivant le point de vue auquel on se place, il y aura deux manières d'envisager la solution : la première consiste à ne tenir compte que des nœuds raniifères, et visera les aisselles des feuilles inférieures ; la seconde ne tolérera que rinllorescence, et fera le décompte des seuls nœuds inférieurs non parfaitement flori- fères ; le juste milieu qui consisterait à admettre ime pénétration mutuelle des deux métbodes, offre le danger d'ouvrir la porte à des interprétations tendancielles : nous ne l'aborderons pas ici. Donc, en pi-enant pour base le seul compte des nœuds ramifères, l'on obtiendra au total : \àr. f/dllicuni, 100 ^/o des cas offrant 3 nœuds inférieurs ± ramifères » sabandum, 55 72^0 ^^ * ^ * * * * )) » 44 Va 7o » » 6 » » » » La méthode des nœuds florifères est moins décisive : var. , gallicum, 72 7o c )ffrant 1 esfl » )) 28 0/0 » » )) sabaudum, '12V2> » )) » » 51 7o » » » » 31 o/o » )) » )) 5 «/' » » » » V2 0/0 » » » 5e » » 6« » » 7e » » 8« » )) 9'' )) » 10^ » Le sommet de la courbe biométi-ique est donc plus près du 4« que du 5" nœud pour la var. gallicum, tandis qu'il est situé entre le 7*^^ et le 8'- nœud pour la var. sabaudum, qui offre plus de variantes. Comme conclusion pratique, cet examen fait surtout ressortir le peu de valeur qu'il faut attribuer en systématique au caractère dit des « feuilles inter- calaires », tandis qu'il "n'en serait peut-être pas de même au point de vue anatomique, ces feuilles paraissant appartenir à une zone plus ou moins neutre dans laquelle le bourgeon axillaire peut présenter des stades de transitions entre le rameau et la fleur. Ajoutons que, d'après les échantillons de l'Herbier de Lausanne qui nous en ont été obligeamment communiqués par M. le Professeur D' Wilczek, c'est à cette var. sabaudum qu'il faut rattacher les .stations de Chède, Passy et St-Gervais (vallée de l'Arve) attribuées par M. Ronniger au « J/. subalpin um Juratzka » ; quant à la station de Brides attribuée à la même plante, elle se rapporte plutôt à une forme de transition luxuriante, à feuilles relativement larges, du N. nemoro- sum var. intermedium (= M. intermedium Perr. et Song. in Bull. Herb. Boiss. II : 426, [1894;), qui appartient aussi cà la ssp. catalaunicum, mais dont le point d'inflorescence offre les variations suivantes obser- vées sur une récolte de 19 échantillons aimablement envoyée par M. Eug. Perriei- de la BAthie et l'enforcée de notre propre récolte des 426 Bl'LLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (39) Orselets (^Bisanne), identique en forme et en nonii.»re (20 échan- tillons) : Fleurs au 3^ nœud 0 ( = 0 o/o) «feuilles intercalaires» 0 paire: 13 (= 33 V^ %) » » » » » » 4e )) » )) 5e » » » 5e )) » )) 6e )) » )) 6e )) » » 7e » 1 » 0 )) 1 » 0 » 5 (= 12 32/39 O/O) 13 (= 33 Vs 7o) 8 (= 20 20/39 » 0 (= 0 o/o) 0 (— 0 f*'/o> Total : 39éch. (100 o/o) Les 22 échantillons de l'herbier de l'Université de Lausanne, récoltés en diverses localités de Tarentaise et de Maurienne, confirment cette proportion sans toutefois présenter d'inflorescence au-dessus du 5'' nœud. Si l'on tient compte du fait que les « feuilles intercalaires » exami- nées présentaient toutes un bouton avorté à leur aiselle, ce qui aurait pu nous autoriser à les compter comme appartenant aux formes dont l'inflorescence commençait au nœud de dessous, l'on voit que cette courbe biométrique est à deux sommets : l'un à inflorescence commen- çant au -ie na'ud (33 Vs -f ''^ ^"/^Q = 46 2/13 0/0), l'autre à inflorescence au 5e nœud (33 1/3 + 20 20/39 = 53 ^713 >). Ce résultat permettrait d'envisager la possibilité de séparer deux races superposées dans cette population; mais le trop petit nombre d'individus inqiliqués dans cet examen doit nous rendre prudent et nous faire plulùl admettre que nous nous trouvons en présence d'une race homogène, dont la liberté d'allure quant au début de l'inflorescence varie entre le 4e et le 5e nœud : c'est ce que nous avons aussi trouvé pour la var. gallicum. distincte, comme nous l'avons dit, par la répartition particulière de ses trichomes. Melampijrum pratense var. nov. vallesiacum Beauverd ; typus in herb. Barbey-Boissier et in herb. Beauverd ; cf. fig. X. Hei'ba basi longe i-amosa ± 16 cm. alla. Foliorum caulinorum i»aria 2 : par inferius (cotyledones : superficie 15 X 4 in.; citu deciduum, ramis axillaribus + debilibus florigerisque prsedituin ; par sequens (superficie folius -h 32 X 4 mm.) ramis axillaribus robustis longe (1: 70 mm.) arcuato-patulis valde florigeris praeditum. Bracteae hife- riores (rarius + partini stériles) late ovato-lanceolatœ (superf. + 45 X 6 mm.), integerrimge ; supremœ breviores (superf. + ^2 X 4 mm.) basi cuneato-attenuatœ vix 2 dentatae, perspicue petiolulatse. Calyx longidentatus (dentés superiores = 3 mm. Ig. sub anthesi ; = 5 mm. Ig. post anthesin) dorso tubi + 3 mm. Ig. (post anthesin = 4 mm. Ig.). Corollœ (± 15 mm. longue) extus pulchre variegat?p, tubus intus basi annulato-pilosus niveo-albus, labro apice luteo, labiololaete auran- tiaco-bimaculato. Antherae + 2 V^ mm. Ig., heterothecae, duse supe- riores valde irregulariter caudiculatse (cf. fig. X : 8 m.), duœ inferioi-es caudiculis parvis divaricatis sequilongis praeditie. Stylus 13 V2 mm. longus, glaberrimus. Fructus complanatus, elliptico-lanceolatus, postice in apice contractus (superf. ± 12 X 6 mm.) : semina^î^ mm. longa. (40) G. BEAUVERD. PLANTES NOUVELLES OU CRITIQUES 427 Hab. — Helvetia : iiiter Vaccinii in abietinis subalpinis (1.400- 1.800 111.) prope vicuiii (lictiiiii Visperlei'miiieii Valiesia', ul)i copiosc ; leg. Beauverd mensi Augiistii 1912. Fig. X. — Melampyrum pratense var. nov. VALLESIACUM Beauverd; 1 : port de la plante (réduit 2 fois) ; 2 : fleur à corolle blanche, orangée à l'extrémité (gr. 2 fois); 3 : corolle développée (gr. 2 '/s fois), à papilles des macules labiales grossies 36 fois en p : anneau basilaire ou nectar ostècje peu accusé en j/; 4 : calice développé à l'anthèse (gr. 2 fois); 5 : fruit à maturité (gr. 2 fois); 6 : gynécée (gr. 2 '/i fois) à nectaire n vu de face, à gauche (gr. 7 fois) ; 7 : semence, vue de face à gauche et de profil à droite (gr. 3 fois) ; 8 : développement de l'androcée, à loges supérieures des anthères média- nes s longuement caudiculées en m; loges des anthères inférieures inf. également et très brièvement caudiculées-divariquées à la base (gr. 5 '/s fois); 9 : cotylédons, caducs à l'anthèse (grandeur naturelle); 10 : feuil- les caulinaires (grand, nat.); II : bractées inférieures, très rarement sté- riles (gr. nat.); 12 : bractées moyennes (gr. nat.): 13 : bractées supérieures, soit entières en «, soit dentées en h (gr. naturelle). Cette nouvelle race, très remarquable par son port, attire égalenient les regards par son inflorescence (3-5 paires de Heurs conlemporuines par rameaux !) à corolles franchement bicolores, blanches à la base et orangées au sommet. Nous en avons fait de nombreuses récoltes soit dans les sapinières mixtes d'Oberbrunnen, (1.400 m.) soit dans les forêts de sapins, mélèzes et bouleaux situées entre Riedji et (ispon (1.600-1.800 m.), soit à la Hansalp (1.500 m.) parmi les épicéas, pins et mélèzes : toutes ces forêts abondent en myrtilles et en airelles {Vacciiiium Mi/rtillus et V. Vitis Idœa) qui paraissent fournir, sans que j'aie pu m'en assurer, vu l'état d'avancement des échantillons examinés, le substratum indispensable au développement initial de ces raélampyres ; en tous cas, les récoltes de ces trois stations étaient iden- 428 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (Ai) tiques entre elles, ainsi qu'avec d'autres échantillons récoltés par-ci par-là dans des localités intermédiaires. Voici le résultat d'analyses biométriques faites sur la récolte totale de la Hansalp, 1.450 m. ■l"'" août 1912: Fleurs au 2» nœud ; l éch . ^ 5/i6 *'/o = ^/l6 O/o = 5 6 9/i6 >>/o = 25 O/o O/o = '• ^^/iG o/o = 9 11/16 O/o = "2 1/2 O/o = (I l^/l6 o/o = OO/o O/o )) 3e t iiœu J illf. r; unir. ; « ni es ml lerc. » 1 paire ; 1 » 3e » 2 H n » 0 » 181 » 4e )) 2 » )} » 1 » 80 » ^e 1) 3 » )) » 0 » 15 H se )} 2 » » )) 2 i> 31 » 5» )) 3 » )) » i H 8 » 6e » 2 » » » 3 )) 3 » ye » 1 Total 320 » 100 O/o Dans l'immense majorité des cas, l'examen des « feuilles intercalai- res )) décelait la présence à leur aisselle de boutons avortés parfaite- ment reconnaissables, tandis qu'(Mi aucune circonstance il n'a été possible de distinguer la manifestation même la plus rudimentaire d'organes quelconques assimilaldes à des rameaux naissants. D'autre part, les récoltes moins importantes provenant des stations de Fiiedji et d'Oberbrunnen ne pi-ésentaient aucun cas d'inflorescence située au- dessus du ^i" nœud. Enfin, nous n'avons pas temi compte de 3 exem- plaires franchement anormaux : l'un bifurqué dès le 1'^'" nœud (non brouté !), l'autre à rameaux alternes, et le 3^ présentant un fruit assez bien développé faisant face à un rameau rudimentaire naissant à l'ais- selle de l'une feuilles du 3^ nœud et tendant ainsi au bien fondé de notre hypothèse concernant la zone neutre dite des « feuilles interca- laires » (voir page 425). De tous ces faits, qui permettent d'attribuer le début de l'inflorescence normale de cette race au 3« nœud caulinaire, l'on voit que la courbe i)iométrique n'offre ici aucun des contours symétriques qni caractéri- saient les races des différents Mélampyres étudiés jusqu'à présent sous ce rapport : en assimilant les feuilles intercalaires à de véritable bractées. Ton passe brusquement d'une proportion de 0 i^i^ °/o pour les débuts d'inflorescence au 2'^' nanid, à 56 ^/m f 25 -f- 9 n/io -|- i^/ie soit 92 ^/i6 7o d'inflorescence au 3^ nœud, pour retomber sans transi- tions à 4 ii/iG -\- 2 7i6 = 7 ^/i6 7o représentant les inflorescences nor- males conunen(;ant au 4*^ nœud : quel que soit l'angle sous lequel on l'examine (port de la plante, longueur des rameaux du 2*^ nœud, couleur et abondance des corolles, biométrie de Finflorescence), la pureté de cette i-ace ne laisse aucun doute, pas plus d'ailleurs que sa snrhordination au 31. pratense si lùen établie par : 1^' la forme du calice ; 2" la déhiscence loculicide incomplète (exclusivement posté- rieure) du fruit ; 3" la forme du nectaire ; 4'' celle des papilles des protubérances labiales; 5" la présence d'un anneau de poils ou iiecla- rostège i à Tintérieur de la base du tube, et (V' la structure et les dimensions des étamines. Plusieurs de ces caractères n'ayant pas encore été abordés par nos prédécesseurs, nous nous réservons de les exami- ner en détail dans une étude ultérieure. 1 Cf. I?ri(|uet, Les Labiées des Alpes Maritimes, vol. I, Inlroduelion : 15 (1891). (42) G. BEAUVERD. PLANTES NOUVELLES OU CRITIQUES 429 Melanipj/rum pratense \?n-. nov. brevidentatum Beauverd ; typus iii liorb. liarhey Roissier ; cf. fig. XI. Ilcrba perpusilla + 12 cm. alta. Foliorum caulinorura paria 3 (rariiis 2): par iiilei-ius (cotyledones : siiperUcic 10X2 imn.) cito deciduum, ramis axillai-ibus seraper destitutum ; paria duo sequentia (siii)erf. foliis + 25 X 4 mm.) mine ramis axillaribus f llorigeris piu'dila, iiLiiic })arlim vel umiiiiio destitiita. Bracteae inferiores (superf. Hz 35 X 6 mm.) integerrimfe subdentatœve, quam folia longiores iitioresquc ; hracteœ .siiprennc brevioi'es (superf. + 1") X ^ nmi.) basi ciuiealo-aUt'iuiatre, jugis 2 dentibus curvatis + promiuentibus remo- tisque pneditœ. Calyx brevidentatus (dentos superioril)us = i V2 mm. Ig. sub antbesi, = 3 uuii. Ig. post antbesin), dorso fulii -± 3 mm. Ig. . m, et anneau basilaire (ou nectarostège) très accusé en jr; 4 : calice à Tanthèse (gr. 3 fois); 5 : id. à maturité (gr. 1 '/s fois) ; 6 : gynécée glabre (grossi im peu plus de 2 fois), à nectaire n vu de face à droite et grossi 8 fois; 7 : fruit à maturité, à déhiscence d exclusivement postérieure (gr. 1 */i fois); 8 : semence vue de face (gr. 2 '/• fois); 9 : développement de l'androcée, à loges externes des étamines supérieures s longuement cau- diculées à leur base m, et à sommet des anthères inférieures inf. n'attei- gnant pas celui des anthères supérieures s; leur base est très brièvement et également caudiculée-divariquée; 10 : feuilles caulinaires (grandeur naturelle); 11 : bractées inférieures (grand, nat.); 12 : bractées supérieures iiitercalariljns vel rarius 1-2 bracleis sterilihus prsedila; capsula cordala ; anlliesis ;eslivalis (mense Jul.-Aug.)- Var. a typica nob. — Herba elata ± 40 cm. longa, valde villosulo- giandulifera ; raniis supremis plerumque ramulis comitatis. — Cf. 'Dispennotheca viscosa Reauverd in Rull. Soc. bot. Genève II : 321 (1911). Var. S alpestris (Jord.") nob., comb. nov. — Statura humilior (20-25 m. Ig.) sed corulla niulto major ; glandulis rarioribus et pra^cipue in calyce evolutis; caetera ut in var. a — Cf. Dispermofheca alpestns Beauverd in Rull. S. bot. Genève III : 322(1911). B : ssp. australis (Boiss.), rami vakie elongati (12-.30 cm.), fnlia suiirevoluta (iuriuscula remota; spica lerminalis infloresceiilia' 2-S « foliis intercalaribus); seu bracteis slerilibus prœdita; capsula ovalo-emarginata ; anlliesis serotina (mense Aug.-Oct.). 434 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (47) Var. 7 australis (Boiss.) iiob., comb. nuv. : herba 40-50 cm. elata, parce villosa vix glabriiisciila ; ramis siipremis rarissime a ramu- lis comitatis. — Odontiîes viscosa var. oustraliH Boiss., Voyage Esp. II : 471 (1844); 0. Iiispanica Boiss. et Beut., Pugillus : 91 (1852); Disper- motheea hispanica Beauverd, Bull. Soc. bot. Genève III : 323 (1911). Var. Dov. S lusitanica Beauverd : tota planta valde peberulo- glandulifera, folia glandulosissinia, crassa, niargine revoluta ; capsula matura a me non vfsa; caetera ut in var. prsec. — Hab. — Lusitania : <( Serra de S. Luiz, Cbarnecas », leg. J. Daveau sept. 1880, in berb. Barbey-Boissier ! — Les variétés a, [3 et y sont seules représentées dans la flore du bassin du Bbône : notre attention a été attirée sur la présence de la var. Y tli^iis cette dition par un obligeant envoi de M. Jabandiez, de €arqueiranne (Var), qui nous signalait la description suivante accom- pagnant la mention de VOdontites vi.scosa var. australis dans les « Plantes nouvelles ou rares du Var » (39) du regretté A. Albert : « Les épis de fleurs s'allongent très peu, et généralement la plante ne se ramifie que dans le tiers" supérieur de la" tige ; les rameaux sont étalés et même divariqués. La floraison, dans ces mêmes localités, est de deux mois plus tardive que celle de 1'^. viscosa Bclib. ». — L'exemplaire communiqué par M. Jabandiez est identique au N" 1768 du Flora selecta exsiccata de Magnier, provenant du Var ( Ampus : bois-taillis de chênes verts, leg. A. Albert 28 sept. 1887); il constitue une intéressante acquisition nouvelle pour la flore de France. Linnœa borealisL. — Dans une récente étude monographique publiée récemment sur cette plante, M. E. Giger^ relève le fait que Wittrock :a reconnu 140 formes Scandinaves pour la seule variété sulphurescens J. B. Jungner du Linniva borealis, formes qui sont classées en quatre groupes principaux uniquement basés sur la couleur et le dessin des corolles ; le même auteur met d'autre part en évidence quatre variétés principales, distinctes du type par des caractères autres que ceux tirés exclusivement de la couleur de la corolle, exception faite de la var. pallida Sernander (var. americana Forbes, var. longiflora Torrey ; var. mlphurcscens Jungner et var. pallida Sern.). Mais aucune de ces difl"é- renles manières d'envisager le polymorphisme du L. borealis ne tient conq)te d'une forme que nous avons fréquemment remarquée parmi les échantillons de provenance valaisanne et que nous avons abondamment récoltée aux environs de Visperterminen : il s'agit d'échantillons dont les rameaux florifères sont tous ou partiellement géminés, à peu près oomme l'indique la planche I fig. 4 du travail de Giger, abstraction faite de la sonche horizontale et du premier rameau inférieur (non géminé). La grande quantité d'échantillons de cette forme mélangés k ceux de la forme typique, et leur localisation en Valais et tout spécia- lement aux vallées de la Viège, permettent de penser qu'il pourrait s'agir là d'un acheminement vers un caractère héréditaire susceptible 1 Cf. Einil Giger « Linniva borealix L. eine monographische Sludie », thèse de î'Ecole polytechnique fédérale, Zurich, 1912. (48) G. BEAUVERD. PLAMES NOUVELLES OD CRITIQUES 435 irac((uéi-ir une véritable valeur variétale : c'est à ce titre seulement que nous attirons l'attention sur cette plante peu rare. Knauliu arvensis var. vallesiaca Heauverd ; typus in lierh. Barbey- Boissier et in herb. Beauverd ; cf. fii^. XII : 1-9. Herl)a hypopbNJIopoda, 70-100 cm. alta, rigida, in parte inferiore + liirsut(j-villosa, a medio ad apicem + subcanescens, inflorescentia tri- cephala vel rarius polycepbala. Folia ba.silariu inferiuraque lyrato pinuatifida, molliter hirsuta, ± longe petiolata, sub aiithesi exsiccata ; foliti cdulina in pai'ibus 4-5 disposita gradatim reducta, basi dilatato, limbo auguste piunatilido nervo medio canallculato albo-eburneo, sub- tus carinato atro-pui-pureo valde hirsuto, subcoriacea, supra lœte viridia et parce pilosa, subtus ± subcinereo-velutina, segmentibus 3-G jugis integris subdentatisve, margine revolutis ; /. siiperiora ( raniifera) Fig. XII. — Knautia arvensis var. nov. VALLESIACA Beauverd. — 1 : port de la plante (réduit 10 fois); 2 : feuille caulinaire moyenne (lui peu réduite); 3 : feuille raméale (grandeur naturelle): 4 : pubescence du pédoncule sous le capitule, à cils unicellulaires aciculés et très courts c entremêlés de quelques rares poils glanduleux 2-3 cellulaires g (gr. 36 fois) ; 5 : glandes sessiles de l'akène et du calice (gr. 36 fois); 6 : fi-uit mûr (gr. 5 fois); 7 : sommet de l'akène dépoiu-vu de son calice et présentant une coronule à 4 lobes fortement denticulés (gr. 6 '/a fois); 8 : calice vu de face (gr. 3 fois), à dents d scabres au sommet et longuement ciliées à la base, (gr. 6 fois à gauche); 9 : stigmate, vu de face à gauche et de profil à droite (gr. 8 fois). — Kn. pratensis var. VIRGATA (Jord.); 10 : fruit mûr igr. 5 fois); Il : calice vu de face (gr. 3 foi-s), à dents d mucronées au sommet et moins longuement ciliées à la base que chez la var. vallesiaca (gr. 6 fois à gauche); 12: stigmate (gr. 8 fois); 13 : pubescence des pédoncules, à cils c plus longs et moins nombreux entremêlés de glandes stipitées g plus nombreuses que chez la var. vallesiaca (gr. 36 fois). 436 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (49) intégra vel trifida, basi late dilatata, apice longe lanceolato-aciiminata. Pedunculus tenninalis + nudus 20 cm. Ig., cinereo-puberulentiis, apice parce glandiiliferus ; peduncnli latérales 8- vel ipio breviores, foiiorum oppositoriini par 4 praebentes. Bracteas involucrales + late ovato-lanceolatge, 3-5 nerviœ, breviter villosœ. Corolla Isete roseo- lilacina. Calyx subsessilis, utrinque hirto-glandulifei-is, 8 mm. diam. Achaenia 4 mm. Ig. X 2 mm. diam. hirsutissima, ± glandulifera, apice obsolète 4 costata, valde serriilato-coroiiata. Hab. — Helvetia : in pratis siibalpinissiccis supra Visperterminen^ Vallesiaî, circa 1800 m. ait. — Leg. Beauverd mense Jnlii et Augustii 1912. — Remarquable par son port très rigide et par d'autres détails caractéristiques figurés sur notre vignette, cette plante est de toutes les variétés du K^pratensis celle qui se rapproche le plus de virgata (Jord.) : l'analvse différentielle que nous donnons de ces deux plantes permettra de les distinguer aisément. — Ajoutons que d'après les récentes recherches des biologistes (notamment Sernander, Monogra- phie (1er Europ. Myrmelwchoren tab. III, 1906, etMorton, die Bedeutung (1er Ameisen etc., tab. I : 21, 1912), les semences de Knaidia contien- nent à leur base un élaeosome qui les assimile à la catégorie des plantes anémochoro-myrmécochores. X Campanula Murithiana Christ, in Bull. Soc. Murith. XXVIII : 65- (1900), hybr. inter C. rhomboidalis X Sclieiic/n-eri. — L'excellente des- cription de cette plante publiée dans le « Compte rendu de l'excursion l)Otanique des 8-10 août 1899», par M. J. Briquet, d'après les notes manuscrites de M. le D' Christ, cadre exactement avec les échantillons que nous avons récoltés inter parentes aux environs de la « Gouille des Soles », à la limite supérieure de l'étage silvatique, soit à 1750 m. env., dans le massif de .laillet (Alpes d'Annecy, H'-'-Savoie). Cette station, à notre connaissance la première connue de cette combinaison hybride après celle de la localité classique du Grammont (Alpes lémaniennes, Valais), constitue une nouvelle acquisition pour toute la flore de France. — Leg. Beauverd, 13 août 1912. X Campanula semproniana Beauverd, hybr. inter C. cochlea- fulia var. pusilla X C. Scheuchieri Vill.; typus in herb. Barbey-Boissier et herb. Beauverd; cf. fig. XIII : 1 et 4. Differt a priori cujus folia basilaria corollasque pra^bet, caule elatiori (± 20 cm. Ig. ), foliis caulinis + longioribus et segmentis calycinis lon- gioribus magisque erectis ; ab altéra differt foliis caulinis superioribus latioribus et corolla bi-eviori sed latins campanulata. — Herba glaber- rima + stolonifera, unitlora vel subramosa, valde heterophylla. Hab. — Helvetia : inter parentes in udis subalpinis inter vicum Visperterminen et pigum Sempronianum Vallesia", ait. 1.800 m., leg. Beaverd, mense Augustii 1912. — Dans leur «Farn-und Blutenpflanzen von Tirol, etc. », Délia Torre et Sarntheim on proposé le binôme X Campanula Murrii pour une condjinaison hvbride C. cochleari folia X Scheuchieri ainsi décrite : « Blàtter mehr'von C. cochleari folia, Zàhne schmal und nach vorne (50) G. BEAUVERI). PLAMES NOUVELLES OU CRITIQUES 437 gericlitet, Kronen fast so gross wie bei C. Scheuc/neri » (L c. vol. II 446, Innsbruck 1912). Fig. XIII. — X CAMPANUL SEMPRONIANA Beauverd ; 1 : port de la plante (réduit 3 fois): 2 : Canqjanula Scheuchzeri Yill., de la même station (réduit 3 fois); 3 : C cochJeariifoUa Lamk. var. pusilla Hanke, de la même station réduit 2 >/î fois); 4 : feuille basilaire de l'hybride (réd. 3 fois); 5 : id. de C. Scheuchzeri (réd. 2 fois); 6 : id. de C. cochleariifolia var. pusilla (réd. 2 fois). Tout en remaniuant qu'à notre grand regret les Règles de nomencla- ture de Vienne ne nous permettent pas de tenir compte de cette dignose qui n'est pas valablement publiée (cf. Règles 1905, art. 36), nous ajouterons que notre plante se distingue principalement de celle que décrivent ces auteurs par la dimension restreinte des corolles, qui n'excèdent pas la grandeur de celles du C. cochlearifolia var. pusilla dont elles possédaient aussi la délicate nuance d'un iilas paie ; le sys- tème végétatif souterrain est identique à celui du C. cochlearifolia, tandis que le port (exception faite de la forme des feuilles et de la dimension des corolles) est celui des plus vigoureux C. Scheuchzeri ; étamines avortées et ovaire stérile. — Notre vignette et sa légende tiendront lieu de plus amples descriptions. Campanula rotundi folia var. Hostii Beck lusus fl. pleno ! — Incrus- tée dans les interstices des scbistes cristallins de la forêt de mélèzes de la Hansalp, sur Visperterminen, cette variété s'y présentait en nom- brenses toulîes très tlorifères et toutes munies de corolles doubles ou triples, de dimensions plus petites que celles du type f. hirta égale- ment abondant cl jouaid un rôle assez important dans la composition des ste[)pes silvaliques (cf. p. 394). BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE, No 9, publié le 29 lliars 1913. 31 438 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (51) Erigeron Schleicheri var. nov. sciaphilus Beaiiverd ; typiis in herb. Barbey-Boissier et in berb. Boauverd. Herba elata (±18 cm. longa) monocephala vel raniosa, atro-violacca ; caulibus bracteisqiie valde glanduliferis sed pilisaibidis rigidis omnino destitutis ; capitula magna (+ 28 mm. diam),floribus radiantibus i:ete roseo-vioiaceis ; estera ut in var. typica. Hab. — Helvetia : in saxosis frigidiusculis arboribus obtectis prope Yisperterminen Vallesia^, circa 1.300 m. ait., ubi copiosè ; leg. Beau- verd, mense Augustii 1912. En raison de ses ligules blanches ou tout au moins d'un rose pâle» Gaudin avait proposé le nom d'Erigeron Villamii var. S alhiis pour VE. Schleiclieri typique, et en donnait la description suivante : « dulbus^ caule foliisque pilosis, pedunculis lateralibus elongatis, semiflosculis albis calyce multo longioribus, papi)o albo. — E. rupcstre (non lloppe) Schleicher, Cat. 1821. » — Or la plante qui répond exactement à cette description est communément répandue en Valais dans les interstices ou sur les affleurements de roches cristallines de l'étage subalpin (Cf. Gaudin, FI. belv. V : 270, Ziirich 1829), et se distingue non seulement par la nuance de ses ligules pâles, mais plus encore par sa pubescence nuxte, comportant la présence sur les tiges et les feuilles de nombreux poils blancs beaucoup plus longs que les poils glanduleux auxquels ils sont abondamment mélangés. Notre nouvelle variété, qui attire tout d'abord l'attention par ses grandes ligules d'une nuance très vive, est avant tout remarquable par l'absence complète de pubescence non glanduleuse, et présente très fréquemment des individus monocéphales sans que ce caractère soit constant. La variété typique est également fréquente aux environs de Visper- terminen, où son port estloujours sensiblement plus réduit que celui de la var. sciaphilus. Crupina vulgaris var. nov. vallesiaca Beauverd ; typus in herb. Barbey-Boissier ; cf. fig. XIV : 2. Herba 30-50 cm. alla laxe ramosa. Remis elongatis oligocephalis, inferioribus + foliatis, superioribus gradatim denudatis. Capitula 1-3 flora (rarius usque ad 5 flora, tune vero 2-3 sterilibus) ; flosculi her- maphroditi + 10 mm. longi a basi ultra médium albido-hirsuti, lobis- 5 lanceolatis + 2 mm. loiigis ; anthent' (absque funiculu) + 3 ^ji mm. longse ; slglus quam stigma (+ 3 luni. longa) angustior. Pappi setae interiores 10, atrata?, irregulariter squamiformes, apice, 2-3 dentatœ,. glaberrimœ, longiores ± o^, cire. 3 nnn. Ig. fusco-atrata^, filiformes» scaberrimœ ; cxleriores subbiseriatim ± regularitei- imbricata? (V5- V-' mm. Ig.) fusco-flavœ, spatbulatse, margine obsolète denticulatœ. Achaenia (4 V2 mm. Ig. X 2 mm. diam.) atro-fusca, basi glabra, apice fulva, velutino-hirsuta. Hab. — Helvetia : in loeis petrosis incultisve solis ardore tostis» ex Octodnro ad Stalden Vallesiaî frequens ; supra Visperterminen usque ad 1.500 m. adscendens : leg. Beauverd, mense Augustii 1912. D'entre les dix binômes différents attribués (selon VIndex Kcwcmis 1 : 659) aux différentes unités spécifiques du genre Crupina, deux seuls subsistent pour désigner de véritables espèces franchement distinctes l'une de l'autre : 1" fe Crupina vulgaris Cass.,àbase de l'akène arrondie. (52) G. BEAUVERD. PLANTES NOUVELLES OU CRITIQUES 439 à hile inféro-central et à trichoines de la corolle ramifiés (cf. fig. XIV : 1-2-3 h. et //'.), et 2° le C. Crupinustrum Visiaiil, à base de l'akène for- tement comprimée, à hile latéral et k tricliomes de la corolle non ramifiés (cf. fig. XIV : 4 A. et /;■.); tous les autres noms se rapportent soit à des synonymes, soit à des subdivisions polymorphiques de ces deux unités. Laissant de côté le C. Cmpinaslrum Vis., qui n'appartient a la flore suisse qu'à titre de plante adventice (environs d'Orbe ; leg. Gaillard in herb. Barbey-Boissier !), nous n'envisagerons ici que les différentes dénominations se rapportant aux subdivisions du C. vulgaris. En première ligne, nous trouvons la description d'un Crupina bra- clii/pappa Jordan et Fourreau (in Brev. pi. nov. II : 84) qui se distingue notablement du tvpe par des caractères d'ordre carpologique (voir fig. XIV et comparer la forme typique 1 avec la plante de Jord. et Fourr. en 2), ainsi que par ses capitules très multiflores (8-15 fleurs par capitules), tout en restant plus petits et plus nombreux que ceux de la forme typique : la remarquable brièveté des aigrettes et d'autres constantes tirées de la structure carpologique (écailles de lacoronule et coupe longitudinale de l'akène, etc.) permettent de considérer cette plante comme tvpe d'une série subspécifique à laquelle vient se rattacher notre variété valaisanne, qui ne s'en distingue que par ses capitules pauciflores (1-3 fl. fertiles!), quelques détails secondaires tirés de la forme du stigmate (cf. XIV : 3 s/) et la disposition des écailles exté- rieures de l'aigrette (cf. XIV : 3 sq). Le Crupina alpestris Arvet-Touvet (Add. Monog. Pilosella : 19-20, ann. 1879), qui appartient aussi à la flore du bassin rhodanien, se rattache à titre de variété au Crupina vulgaris, dont il pussède le pappus très long, mais s'en distingue par la couleur jaunâtre de l'ai- grette, dont les'écailles sont longuement subulées ; c'est en outre une plante à capitules pauciflores 1-3 (fl.) fertiles.— Le C. pauciflora Hoffms. et Link est un simple synonyme dir C. vuUjaris, aire portugaise, de même que la plante du même nom décrite par Karelin et Kirilow iu Bull. Soc. Nat. Mosc. XV: 392 (1892), aire orientale; le C. vulyariK var. pseudo-Cru pi nastrum Thellung (in Fedde, Bepertorium V : 162, Berlin 1908), d'après la description très précise que cet auteur a com- plétée dans son important Mémoire sur « La Flore adventice de Montpellier » : 542 (Cherbourg 1912), est une variété très multiflore du C. vulgaris, d'origine inconnue et récoltée en 1858 par Touchy à Port- Ju vénal. RÉCAPITULATION : le Crupina vulgaris Cassini comprend deux sous- espèces : A : subsp. imlgaris Cass. sensu stricto, à soies plus longues que l'akène ; 3 variétés : a tgpica nob. capitules pauciflores (1-5 11. fertiles), à aigrette noire. p alpestris (A. -T.) nob., capitules pauciflores (1-3 fl.) à aigrette jaunâtre. Y pseudu-Crupinastrum Thellung, capitules multiflores (15- 20 f. ), aigrette ? 4i0 BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENEVE (53) B : siibsp brachypappa (Jord. et Fouit, pro sp., Rouy, FI. Fr. IX : 111 pro « race »), à soies plus courtes que l'akène ; 2 variétés : S brachypappa (Jord. et Foiirr.) nob., capitules iiiultitlores (8-12 fl.), stigmate plus large que le style, 2 rangs d'écaillés extérieures. e vuUesiaca nob., capitules pauciflores (1-5 fl.), stigmate plus étroit que le style ; 3 rangs d'écaillés extérieures. La coupe longitudinale de l'akène permet de constater, sur tous les Crupina observés, un espace assez important séparant du tégument la me'iubrane (pii entoure incomplètement les cotylédons vers la région apparente du bile ; c'est à cet espace que correspond, à l'extérieur de l'akène, la zone infère dépourvue de pubescence et différenciée du reste du fruit par sa nuance particulière ; pour attirer l'attention nous avons désigné cet espace par la lettre «e.^», parce que la réserve Fig. XIV : le genre CRUPINA Cass. — 1 : Crupina vulgaris Cass. ssp. vulgaris var typica; 2 : C. vulgaris ssp. brachypappa Jord. var. nov. vallesiaca Beauverd; 3 : ssp. brachypappa Jord. \ SLr.br achypaijpa; 4: C Crupinasfrum (Mor.) Vis. — a : disposition de Paigrette, à écailles basilaires ± régu- lièrement imbriquées sur 2-5 rangs et à soies scabres (glabres seulement à la base) de longueurs diverses; ak : coupe longitudinale de Takène (grossi 3 fois, pour chacune des 4 formes) ; c ; corouule interne du pappus (grossissements divers); et. : étamines normales (grossi 6 fois,pom- chaque forme); h : hile; d : disque des akènes stériles; é? : élseosome (??); sq. : écailles externes du papims (e = rang extérieur; m. = rangs moyens; 4 = rang intérieur i; p : soies scabres du pappus (grossissement propor- tionnel pour les 4 formes); st. : stigmate des fleurs fertiles; tr. : tricho- mes du tube de la corolle (grossi 20 fois). (54) G. BEAUVERD. PLANTES NOUVELLES OU CRITIQUES 441 grasse qui remplit l'intervalle permettrait peut-être d'attribuer à cette sorte (l'organe un rôle comparable à celui d'un élaeosome et, partant, autoriserait à classer les Crupina parmi les plantes anémochoro-myr- mécochores ; toutefois, il ne s'agit pas dans ce cas d'une ai-ille telle que celle que l'on observe par exenii)le chez le Cenluurea Cyami.s, pour ne nommer que l'une des plantes choisies d'entre les plus voisines de la nôtre, systématiquement parlant. — Saisissons cette occasion pour rectifier en Crupina Cnipinaslrum Vis. l'exsiccata N» 530 des plantes récoltées à Saria par le D'' Forsyth Major et déterminé par erreur sous le nom de C. vulgaris ; même observation pour l'exsiccata N« 428 W. Siehe, botan. Reise nach Cilicien 1895-1896. Pour terminer, il convient de faire ressortir le rôle d' « endémisme en petit » qui se rapporte au C. vulgaris var. vallesiaca, au même titre que la var. bravhypappa (Jord. et Four.) des Alpes du Dauphmé, et d'attirer l'attention des tloristes sur l'existence d'une race analogue qui pourrait Vraisemblablement se rencontrer dans la vallée d'Aoste ; quant aux Alpes de Savoie, les échantillons qui nous en ont été comnumiqués de Maurienne par M. Perrier de la Bathie, nous ont démontré qu'il s'agissait du C. vulgaris var. typica. Ce cai-actère endémique de la plante valaisanne est d'autant plus Irappant que la forme typique parait manquer au Valais, tous au moins à l'état spontané: les échantillons que nous avons vus attribués à cette provenance étaient tous d'origine fort douteuse (« magasins de plantes » de Schleicher et de Thomas ; collectionneurs non herborisants, etc.) Ccntaurea unifhra L. (ssp. nervosa) var. Tliomasiana Gremli f. nov. monocephala ! . — Le type polycéphale de cette plante avait été confondu à tort avec le C. Ferdinandi Gr. et Godr., dont il se distingue par une pubescence toute différente et des capitules plus petits, outre le port restreint ; la forme monocéphale que nous indiquons ici est identique comme port, pubescence mollement laineuse, et forme pennatilobée des feuilles, à la plante du Simplon et des vallées de la Viège attribuée par Gremli à son 6'. nervosa var. Tliomasiana : elle n'en diflere que par ses tiges monocéphales. Hak — Prairies alpines de Gspon, sur Visperterminnen, à l'entrée ae la vallée de Saas (Valais) vers 1.900 m. d'altitude, leg. Beauverd, 2 août 1912. X Centaurea Crucheti Beauverd et Besse, hybr. nov. inter C. Scabiosa var. alpina (iaudin X C. unifloravRV. nervosa Willd. ; typus in herb. Barbey-Boissier et in herb. Besse ; cf. fig. XV : 1. DitTert a priori caulis magis foliatis (18-20 folia caulina) et squamis involucralibus magis profonde pcctinatis ; ditfert al» altéra cujus tamen habitum prabet foliis valde pinnatifidis, squamis involucralibus atro- fusci marginatis minus profundt^ laciniatis, latioribus brevioribusque. — Herba'rigidissima monocephala, + 20 cm. alla, magis ad C. Scabio- sam quam C. unifloram accedens (= f. superalpestris nob !) Hab. — Helvetia : in pratis subalpinis loco dicto « La Barme » supra Champéry Vallesiœ, cir. 1.800 m. ait. inter parentes; leg. can. Maurice Besse, mense Julii 1912. — La vignette que nous donnons de cette plante et de ses parents nous dispense de tout commentaire ; tout au plus convient-il d'ajouter 442 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENEVE (55) ^:^^-^ JJ%" Fig. XV. — X CENTAUBEA CRUCHETI Beaiiverd et Besse, hybr. nov.: 1 : «, port de la plante (réduit 4 fois); b : écaille de la base du péricline (gr. 2 fois): c : écaille de l'intérieur du péricline fgr. 2 fois); 2 : C. Scabiosa var. alpina Th. ex Gaudin (1829). mêmes légendes et échelles pour «, b et c; 3 : C. uni- flora L. ssp . nervosa ( Willd.) Rouy, mêmes légendes et échelles pour a, b et c. que la pubescence était, pour riijbridc, de même nature que celle du C. nervosa, c'est-à-dire comportant des poils mous qui ne se retrouvent pas chez les diverses variétés du C. Scabiosa; en outre, la seirature des lobes chez les feuilles inférieures de l'hybride rappelle celle des feuilles du C. nervosa, tandis qu'elle fait défaut chez le C. Scabiosa. Il s'agit donc d'une plante rappelant fortement le C. nervosa par sa pubescence, le très grand nombre de ses feuilles caulinaires et, partiellement, leur mode" de seirature ; quant à la forme même des feuilles et celle des écailles du péricline, ainsi que le revêtement de la souche, la prédomi- nance des caractères du C. Scabiosa var. alpina Thomas ex Gandin, FI helv. V : 401, 1829) devient évidente. Cardmis defloratus var. nov. sempronianus Beauverd ; typus in herb. Barbey-Boissier et in herb. Beauverd. Herba nana spinosissima subacaulis faciè Cirsii acaulis L. — Folia basiliaria in rosulis disposita, limbo profunde pinnatilobo utrincpie + llnccoso-arachnoideo ; f. caulina valde approxiinata, apice limbi grada- tim longe acuminata. Caulis 3-6 cm. altus, 1 rariusve 2 cephala ; pedunculus brevissimus (± ^ cm. long.) arachnoideo-tomentosus. Capitula magna (± 45 mm. diain.) ; squamae involucrales auguste ovato-lanceolatie (basi ± I mm. lat*), interioves apice pui-i)urascentes quam exteriores virides duplo longiores (vix 18 mm. long). Caîtera ut in var. typica. (56) G. BEAUVERD. PLANTES NOUVELLES GU CRITIQUES 443 Hab. — Helvetia in saxosis alpinis monlis dictis «. Ochsenhorn » supra « Nanztal », intcr jiigiim Sempronianumet vicum Visperterminen Vallesiae 2.300 m. ait. ubi copiosè; leg. Beauverd, niense Angustii 1912. — Jolie plante peut-être fréquente dans l'étage alpin, mais restée méconnue à cause de sa grande ressemblance de port avec le Civsiuni acaule, se prêtant ainsi à une facile confusion. — Dans l'herbier Bois- sier, nous avons noté une plante assez analogue récoltée par Thomas aux environs de Zermatt et nommée Cin^duns al pestris (non D C. nec W. K. !) de la main du collecteur ! X Cirshim spinifolium Beck, in Oesterr. bot. Zeitschr. XXXI : 312 (1881); X (^. foliusum Rhiner, Abrisse tabel. Flora ad. I : 42 (1868), non DC. Prodr. VI : 654 (1837) nec Hook. sub Carduo FI. bor, am. I : 303 (1833) ; = Cirsium palustre X spinosissimum Bhiner 1. c. Le premier exemplaire de cette combinaison hybride a été découvert dans les Alpes suisses par Rhiner, qui décrivit cette plante dès 1868 et en signala diverses stations dans les Alpes vaudoises, celles de S'-Gall et les Grisons ; ce ne fut que beaucoup plus tard qu'elle acquit le droit de bourgeoisie dans les Alpes autricliiennes (Beck 1882). La belle station qu'avec M. Ph. Guinier nous en avons découverte en montant de Mégève au col du Pachon dans le massif du M' Joly (Alpes d'Annecy, Rit^-Savoie) constitue une acquisition nouvelle pour toute la flore de France. L'hybi-ide se rencontre là vers 1.700 m. d'al- titude, dans les taillis d'Alnus viridis d'un ravin marécageux où le C. palustre atteint sa limite altitudinale supérieure et entre en contact avec la limite inférieure du C. sjomo.sm'»?»^/» très abondant dès ce niveau Les deux formes intermedium nob. et superspinosissimum nob., qui s'expliquent d'elles-mêmes, sont abondantes inter parentes ; en revanche nous n'avons pas remarqué de formes répondant à une formule super- palustre, et ignorons si elle existe. Lactucaperennis Yar. integrifolia Bischoff, in Beitr. i. Flora Deutschl. u. Schweh : 180 (Heidelberg 1851); Lactuca Deggeleriana Hegetsch- weiler, in Flora der Schweiz: 759 (Zurich 1840) ; L. pereiinis yar. subin- teqrifolia Bornmuiler, in Milteil Thur. bot. Verein N. F. XXXVII : 34 (Weimar 1910). La vignette que nous publions de cette variété xérophile du Lactuca perennis nous dispense de reprendre sa description plus ou moins incomplètement ébauchée dans les travaux ci-dessus énumérés ; d'autre part, en constatant que la première description de cette plante date de l'année 1840, c'est néanmoins le nom imposé par Bischoff en 1851 qui doit être seul pris en considération pour la nomenclature de cette variété, le cas étant prévu par l'art. 49 des Règles de Vienne de 1905, stipulant que « l'on doit considérer comme valable le premier nom (ou « la première combinaison de noms) reçu par le groupe dans sa « nouvelle position, s'il est conforme aux règles et à moins qu'il existe « un des obstacles indiqué aux articles de la section 7 ». Bien que ni Gremli, niSchinzet Keller dans leur 2"^ partie (Kritische Flora) de la 2^ édition de leur Flora des Schweiz n'aient noté cette manifestation saillante du polymorphime foliaire du Lactuca perennis L., l'on voit qu'elle était connue en Suisse depuis longtemps puisque, 444 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE (57) dès 1840, Hegetschweiler la signale près de Filisur, dans les Grisons ; Bisclîoff n'en donne aucune station précise, tandis que Bornmûller la signale dans les rochers de la région du Karst entre Obtscliina et Prosecco, aux environs de Trieste (Autriche). Nouvelle pour la flore du Valais, la station que nous venons de découvrir de cette plante aux environs de Visperterniinen comprend deux points assez rapprochés l'un de l'autre où, mélangée au type à feuilles pinnatifides, la variété prospère dans des fissures de schistes cristallins bien exposés au soleil, à l'altitude de 1.400 m. environ. Fig. XVI. — Lactuca perennis L., var. INTEGRIFOLIA Bischoff (1851) ; 1 : port de la plante (réduit 3 fois); 2 : feuilles basilaires (réd. 2 fois); 3 : feuilles cauliiiaires (réd. 2 fois); 4 : feuilles raméales; 5 : feuilles basilaires du L. perennis typique (réd. 2 fois); 6 : feuilles caulinaires id. (réd. 2 fois); 7 : feuilles raméales id. (réd. 2 fois); 8 : écailles des pédoncules chez les deux formes (un peu grossies). — Les deux plantes dessinées d'après échantillons de même provenance. — Observons à ce sujet que le polymorphisme foliaire du Laetiua perennis mérite d'être signalé : c'est ainsi qu'il nous a paru que chez les échantillons de la contrée du Vuache et du Fort de l'Ecluse (Ain), leur allure très particulière différait notablement, par exemple, de celle que l'on observe chez les exemplaires de la vallée supérieure du Rhône en amont de Martigny, et que représente notre vignette XVI en 5-6-7-8. K-X-l 445 RÉPERTOIRE DES NOMS NOUVEAUX DE GENRES, ESPÈCES ET VARIÉTÉS PUBLIÉS DANS CE VOLUME IV, ANNÉE 1912. * Les pages précédées d'un astérisque indiquent celles oii figure une vignette. A. [canthocladium concavifolium Cardot, 382 ; A. Fauriei Cardot, 382 ; A. foliatum Cardot 382. X Achillea graja var. Albertiana Beauverd et Boiiali,. •319, 320; f. superherbarota Beauverd 320; var . Correvoniana BesLUv., 318 -^ var Wilczekiana, Beauv. 318. — Alternaria geophlla Daszewska, *29i, 312. — X Arabis Palézieuxii Beauverd 414, *415. — Arum cyrenaicum Hruby 159; Arum Wettsleinii Hruby * 152. B< lacillus terrestris Daszewska 311. — Brachythecium moriense var. effusum Cardot, 379. — Bryhnia brachydadida Cardot 379. X Uaiïipaiiula semproniana Beauverd 436, *437. — Carduus defloratus^ var. sempronianus Beauverd 442. — Cassia ilaculumiensis Damazio 250, *251, 247, — X Centaurea Crucheti, Beauverd et Besse 441, * 442. — Ciliciopodium hyalinum Daszewska *300, 301. — Claopodium acicula var. brevifolinm Cardot 378. — Crupina vulgaris var. vallesiaca Beauverd 438, * 440. — Cylindrophora Hoffmanni Daszewska 286, *287, 312. D< lendrodochium gracile Daszewska *303, 313. — Dispermotheca viscosa, var. alpesln's (Jord.) Beauverd 433 ; ssp. australis (Boiss.) Beauverd, 433; var. lusitanica Beauverd 434 ; var. typica Beauverd 433. 446 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE E. .rigeron alpinum var. Centrom'œ Beauverd 204, * 205 ; Schleicheri var. sciaphilus Beauverd 438. — Erodinm Cicutaria var. vallesiacnm Beauverd 416. — Eurhynchium deltophyllum Gardot 380 ; /i\ Fauriei Cardot 380 ; E. laxirete Brotlierus ex Gardot 380. r usarium albido-violaceum Daszewska * 292, 293, 312 ; genevense Daszewska yO.">, *306, 313. H ypopterygium paradoxum Brotherus ex Cardot 378. Isopterygium alternans var. puteanum Gardot 386 ; /. ciapidifolium Car- dot 387 ; /. (?) densum Gardot 386 ; J. Fauriei Gardot 386 ; /. Giraldii var. punctatum Cardot 386 ; J. neckeroides Cardot 386 ; 1. perrobusium Brotherus ex Cardot 387 : /. turfaceum var. subsilesiacum Cardot 387. knautia arvensis var. vallesiaca Beauverd *43o. L .eontopodium alpinum var. cachemirianum Beauverd 24, *25 ; f. 2 débile Beauverd 25; f. 3 robustum Beauverd 25; f. 1 typicum Beauverd *25; Ander- sonii G. B. Clarke emeiid. Beauverd 31, *32; Arbuscula Beauverd 33, *34 ; Honatii Beauverd *30; X Chamœjasme Beauverd 38; discolor var. hayachi- nense Takeda et Beauverd 22 ; X dubium Beauverd 40 ; hastalum Beauverd 36, *37 ; Jacotianum var. Gurhtvalense Beauverd 27; var. paradoxiim (Drumm.) Beauverd 27 ; X Jnniesonti Beauverd 38 ; japonicum var. hiipehense Beauverd *21 ; f. 1. hirsutiim Beauverd *2i ; f. 2. glaberrimum Beauverd 22, *21 ; var. typicum Beauverd *21 ; monocephalum var. Edgeworlhianum Beauverd 26 ; var. Evnx Beauverd 26 ; var. fimbrilligerum Beauverd 26 ; X Thomsonianum Beau- verd 39 ; f. « super-himalayanum Beauverd 39 ; f. /î stiper-Jacotianum Beauverd 39 ; Wilsonii Beauverd 28, * 29 ; var. majus Beauverd 28 ; var. minus Beau- verd 28. Illelampyrum nernorosum var. gallicum Beauverd, 419 *420; ssp. hera- choticum (Boiss.) Beauverd 422; var. sabaudum Beauverd 423 ; f. slenophyllum Beauverd 423 ; pratense var. brevidenlalum Beauverd * 429 ; var. vallesia- cuiii Beauverd 426, * 427 ; silvaticum ssp. Guinieri Beauverd 416, *417; var. RÉPERTOIRE 4-47 tricolor Beauverd 418. — Melandryum album var. prœcox Beauverd 19o, * \9Q. — Monilia ^jvsefl Daszewska '305; terrestris Daszewska *304. — Monospo- riuin elUplicum *306, 307, 313 ; glaucum Daszewska *308, 309, 313; Immico- Inm Daszewska 29o, *296, 312; olivaceum var. majus Daszewska '284, 312; retlexum var. viride Daszewska '300, 313; subtile Daszewska '299, 312. — Mortierella rhizogena Daszewska * 310, 313. — Mycélium candidum Daszewska 307 ; granulatum Daszewska 285, *286 ; M. terrestre Daszwska 309. 0 p. kamuraea plicata Cardot 379. edicularis Manlzii Bonati 165, *166 ; langutica^onâix 328 ; var. Sensi- nowii Boiiali 329. — Pierranthus Bonati 254, 238 ; P. capitatus Bonali 254, *239. — Plagiothecium insigne Cardot 383 ; P. iieckeroideum var. augiistifo- lium Cardot 384 ; P. pseudolselum var. japonictim Cardot 385 ; P. Bœseanum var. japonicum Cardot 384 ; var. julaceum Cardot 385 ; P. silvaticum var. lati- folium Cardot 385 ; var. pseudo-Rœseanum Cardot 385 ; var. rhynchostegioides Cardot 385 ; P. splendens Sch. ex Cardot 384 ; var. brevirameiim Cardot 384 : var. minus Cardot 385. — Pseudomonas cellidosœ Daszewska 290. — X Pul- satilla Bolzanensis var. Clarœ Beauverd 413, *414. R. laoulia Cheesemanii Beauverd *54, 55. — Rhaphidostegium pulchellum Cardot 383. — Rhyuchostegium contraction Cardot 381 ; R. ctenidioides Cardot 381 ; R. Fnuriei Cardot 381 ; R. rusciforme var. coreanum Cardot 381 ; R. tenui- nerve Cardot 381. Ocleropodium brachyphyllum Cardot 380 : S. coreense Cardot 379. — Sordaria silvalica Daszewska 287, * 288, 312. — Sporotrichum epigaîum var. terrestre Daszewska * 291, 312. — Symphyodon japon?'cMS Cardot 378. I axithelium lœve Cardot 387. — Torula humicola Daszewska * 289. Torula s/lcalica Daszewska * 289. V. 'andellia saginiformis Bonati 240. — Verticilliastrum Daszewska 302, 313; V. glaucum Daszewska * 302, 313. — Verticillium cellulosœ Daszwska •281. 312. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE «■"fi Série, Volume IV. — 1913 TABLE DES TRAVAUX PAR NOMS D'AUTEURS Pages . Beauverd (G.). — Compte rendu des séances. 1, 57, 65, 105, 161, 218, 241, 321 el 373 » Compte rendu bibliographique de : lo Pflanzengeofjraphische Monographie des Berninagebieles. par le DrE. Rubel . 56 et 64- 2o Un manuel illustré de la flore bryologique japonaise, par E. Jishiba 69 3o A Flora de Portugal, par A. X. Pereira Coutinho 372 » Contribution à l'étude des Composées (suite VI) ; A : Troisième étude complémentaire sur les Leontopodium (10 vignettes) ; B : Nouvelles recherches sur le genre Raoulia (4 vignettes et un tableau) 12 » Le Comte J. -M. -A. -G. -Henri de Boissieu (1871-t 1912), notice nécrologique 252 (et 217) » Note sur une nouvelle variété de Vy<,AchiUea Graja Beyer (avec une vignette) 31 7 (et 323} » Plantes nouvelles ou critiques de la flore du bassin supérieur du Rhône (avec 16 vignettes) 388 (et 247) » Remarques sur le carpopode des Composées et sur la formation accidentelle d'une écaille pappoïde observée sur un Leon- topodium (avec 2 vignettes) 62 (et 58) » Sur la flore vernale de la Tarentaise (Savoie) (14 vignettes et une carte) 167 (et Kîï) BoNATi (G.). — Le genre Pierranthus substitué au genre Delpya Pierre ex Bonati non Radl 254, » Sur deux Scrophulariacées de la flore de l'Indo-Chine (une vignette) 238 et 254- Sur un Pedicularis critique du Kan-Sou (Chine) 326 » Un nouvel hybride de Pédiculaire de la flore alpine italienne : P. Mantzii Bonati (avec une vignette) 165 Breslauer (Mme A.). — A propos du dimorphisme sexuel des Mucorinées (avec 5 vignettes) 228 (et 222) TABLE DES TRAVAUX 449 Pages . Caroot (J.). — Mousses nouvelles du Japon et de Corée 378 Chenevard (P.). — Note sur la florule de Roncobello (Valsecca, Alpes hergamesques, Italie) 70 (et 66) Chodat (R.). — Heclierches sur quelques réactions de ferments oxydants et leur application à la botanique 60 (et 58) Damazio (L.). — Un nouveau Cassia de l'Itaculumi. Brésil (avec une vignette) 250 (et 247) Daszewska (M"e Wa.). — Etude sur la désagrégation de la cellulose dans la terre de bruyère et la tourbe (31 vignettes) 255 Hoffmannn-Grobéty (Mme A.). — Contribution à l'étude des Algues uni- cellulaires en culture pure (13 vignettes) 73 (et 5) Hruby (J.). — Monographie du genre Arum (avec 6 vignettes, 2 cartes et un tableau) 1 13 et 330 Lendner (A.). — i^es espèces du genre Syncephalastrum (avec trois vignettes) 109 (et 106) Penard (Eug.). — Phénomènes de pseudo-conjugaison observés chez quelques Diatomées lacustres 248 (et 245) Perrier de la Bathie (Eug.). — Plantes des colonies xérothermiques et thermo-silvaliques de la vallée supérieure de l'Isère, Tarentaise (Savoie). 224 Bibliographie : E. JisHiBA, Flore bryologique illustrée du Japon 69 A. X. Pereira Coutinho, Flore du Portugal ....':. 372 E. UiiBEL, Monographie phytogéographique du massif de la Bernina. 56 et 64 Liste des membres de la Société au ler janvier 1912 9 Nécrologie : f Le Comte Henri de Boissieu 217 et 252 UÉPERTOiRE des noms nouveaux de plantes publiés dans ce volume IV. . . 445 107 vignettes, 3 cartes et 49 tableaux dans le texte. — Pour les comptes rendus d'herborisations et les communications ne faisant pas l'objet d'un mémoire spécial, voir le titre à la Table par ordre de matières (page 450/ 450 TABLE DES TRAVAUX PAR ORDRE DE MATIÈRES 1. Anat4>inle. — Sforphologle. Physiologie. — BioIoi;ie. Pages. Beauverd(G.). Feuillesascidien- nes de Saxifraga cras- sifolia 37S » SurlestrichomesduMe- lampyrum nemorosum. 376 » Sur le carpopode des Composées S8 et 62 Breslauer (Mme). A propos du du dimorphisme sexuel des Mucorinées. 222 et 228 Chodat (R.). Culture expérimen- tale de Chlorella varie- gata 374 » Systématique ration- nelle des Algues 5 » Recherches sur les goni- dies de quelques Li- chens 6 » Un e cul tu re pure d' Ose ?7- laloria amphihia 6 » Nouvelles recherches sur les ferments oxy- dants 58 et 60 » Lichens épiphylles sur les Buis de la forêt de Coudrée (Hle-Savoie). . 246 » et Breslauer (M^e a.). Sur le dimorphisme des Mucorinées. 222 et 228 Daszewska (W). Etude sur la désagrégation de la cel- lulose, etc 255 Hoffmann-Ghobéty (Mme a.). Sur desculturesd'Algues. 5et73 Pages. Lendner (A.). Note sur les Syn- cephalastrnm. . . 106 et 10^ » A propos d'un cas pré- sumé de xénie chez un Poirier 325 Penard (Eug.). Quelques diato- mées de la Pointe-à-la- Bise (Genève).. 245 et 24» 2. Systématique. — Géographie botanique Beauverd (G.). Quelques Com- posées de la Nouvelle- Zélande 7 » Floraisons hivernales anormales 7 » Rectillcalion concernant Y'X.Asplenium parado- œuni 59 et 412- )) Contribution à l'étude desComposées (suite VI) 12" » Quelques espèces uru- guayennes du genre Manihol 6^ » Sur un tropisme de VHacqiietia Epipactis. 6^ » Sur quelques plantes de l'Afrique australe 107 » Présentation de Clava- ria 107 » Herborisation en ïaren- taise 164 et 167 » Nouvelles contributions à la Hore du bassin du Rhône 247 et 388 TABLE DES MATIERES 45f Pages . Beauverd (G.), liecherches sur les Mélampyres 325 BoNATi (G.). Un nouvel hybride de Pediculaire alpin. 164 et 165 » Une variété inédite d'hybride des Achillea Herbarotayi^nana 323 et 317 » Le genre Pierranthus substitué au genre Del- pya 2o4 » Sur deux Scrophularia- cées de l'Indo-Chine. 238 et 254 » Sur un Pedicularis cri- tique du Kan-Sou.... 326 BouBiER (A. -M.). Les herborisa- tions du jeudi 218 Cardot (G.). Mousses nouvelles du Japon et de Corée. . 377 Chenevard (P.). A propos du Ca- talogue des plantes vas- cuiaires du Tessin 7 » Herborisations aux en- virons de Roncobeilo (Alpes bergamasques, Italie) 66 et 70 Damazio (L.). Un nouveau Cas- sia brésilien 247 et 250 Farquet (Ph.). Présentation de plantes précoces du Va- lais 66 et 68 GuiNET (Aug.). Notes bryolo- giques 322 Guyot(H.). Excursion botanique au signal de Monlfer- ront 219 Hruby(J.). Monographie du genre Arum H3et330 Lendner (A.). Note sur les Syn- cephalastrum. . . 106 et 109 Martin (Ch.-Ed.). Une anomalie florale du Vei-onica spi- cata 374 Pages . >) Le Fumana proctimbens sur le plateau suisse. . . 375 » Les quatre Cordyceps de la flore niycologique suisse 375 » Notes mycologiques. . . 244? )) Rapport mycologique sur l'excursion à la Croix Jean-Jacques. ... 162 Mégevand (A.). A propos du Gé- ranium silvaticurn L. dans le canton de Genève 5S » Eclosion abondante de Lachnea Sumneriana. . 106 Menthon (C'eA. de). Deux Op/«ri/s des environs de Men- thon (Hte-Savoie) 223 Meylan (Ch.). Quelques plantes du Jura suisse 324 Naville (MmeEd.). LePotentilla recta L. aux environs de Genève 222 Perrier de la Bathie (Eug.). Plantes des colonies xérothermiques de Ta- rentaise 224 RoMiEux (H.). A propos de la florule de la Croix Jean- Jacques (Ain) 24& » Remarque sur les fruits de Torreya 246^ Sartoruis (P.) Herborisation aux tourbières de Sommans 242 Thériot (J.). Une diagnose pos- thume du Haphidosle- gium elachistos (Duby) Bescherelle 16i Viret (L.). Violettes hybrides du Salève 106 VuLLiÉTY (P.)- Herborisation à la Croix Jean -Jacques (Ain) 162 et 246 452 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE 3. Bibliographie. - Comptes rendus Pages iHv^ers. — Nécrologie Pekeira Coutinho (A.-X.). Flore _ vasculaire du Portugal. Bkauverd (G.). Bibliographie ''^'"P^' '"^"^^ P^'" ^^ 56-64, 69 et 372 ^"^"'^''^ 372 » Compte rendu des séan- RiioEL (D' E.). Pflanzengeogra- ces 1, 57, 65. 105, 161, 218, pkische Monographie des 241, 321 et 373 Berninagebites, compte )) Nécrologie du Comte rendu par G. Beauverd Henri de Boissieu 217 et 252 56 et 64 i- Boissieu (ieCt« Henri de). Notice Liste des membres de la Société nécrologique par G. au 1er janvier 1912 y Beauverd 217 et 252 n j . . • ■ ' €hodat(K.). Dons à l'Institue de P«ogramme des herborisations botanique 223 pour 1912 106 JisHiBA (E.). Flore illustrée des Répertoire des noms nouveaux mousses communes du de plantes publiés dans Japon, compte rendu par ce volume IV, de G. Beauverd 69 1912 , 445 =^}t".-^S=i- 25) HOFFMANN-CKOBKTY. KTUDE DES AKiUKS UNICELLU LAI RES 97 (|ael(iuefois pale comme nous Pavons indiqné. Dans certaines condi- tions cette algne a masqné complètement sa chloropli.\lle par un pigment rouge et celaciuelquel'oisau bout de quelques jours seulement, c'est ce que nous avons observé sui- les milieux suivants : Du 7 décem- bre 1907 au U janvier 1908 nous l'avons cultivée à la lumière et à l'obscurité sur Detmer \/.i -{- glucose solidifié par l'agar-agar. A la lumière, les colonies ont été et sont restées parfaitement vertes, !es cellules petites de 6 à 8 [i à toutes les concenti'ations, dont les plus favorables, quant au développement de la plante, ont été 5, 6, 7 et 8 ^o. A l'obscurité une teinte jaunâtre, puis rouge, est apparue en quelques jours. Avec 1 ^o et 2 ^o de glucose la colonie est devenue nettement rougeàtre aux concentrations supérieures, nous avons expérimenté jus- qu'à 8 "u, elle est devenue d'un beau rouge et cela rapidement après l'ensemencement pour lequel nous sommes toujours parti d'une culture à la lumière sur Detmer V'î h glucose 2 o/o -f agar 1,5 "/o. Les quel- ques cellules portées par le fil de platine sur les milieux ci-dessus cités ont formé un point vert qui, rapidement à l'obscurité, a passé au rouge, puis toutautom- s'est formée la colonie rouge elle aussi. Le glucose est, des substances que nous avons employées, la seule sur laquelle les colonies de Bulrydiojms minor sont bien développées et sont devenues si rapidement rouges à l'obscurité. Nous en avons de rouges encore à l'obscurité sur amidon 7 "/o -f- Detmer ^j-a de même que sur amidon 2"/o -f Detmer V'^, mais elles étaient petites, ce milieu Jie ccuivenant pas à cette plante. De jaunâtres, nous en avons eues, sur Detmer \/a -f sacch. 8 7« + gélatine, aussi à l'obscurité. Sur l'empois d'amidon elle devient très rouge à la lumière, plus que dans toute autre condition. Nous avons pu de même constater une coloration rouge à la lumière, mais celle-ci est apparue plusieurs semaines après l'ensemencement sur Detmer \/n -f amidon 7 «/o puis sur quelques milieux solidifiés par la gélatine comme saccb. 2 7o \- Detmer ^/s. En employant du glucose BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE GENÈVE, N" [\. 31 mars 1912. 7 98 BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENEVE (26) 1 "/o, le bord de la colonie seule devient rouge, tandis que le centre reste d'un vert-jaunàtre; en augmentant cette concentration jusqu'à 4 '^/o, la colonie entière rougit, mais après un temps notablement plus long que celles qui sont à l'obscurité. Sur agar-peptone 1 ^f et sur gélaline-peptone 1 7" on t»btient des cellules rondes et des zoosporanges. Botrydiopsis minor contient un t'erinent dissolvant raniidon sur les milieux Detmer V^ -h amidon 2 7o- Ceci n'a lieu ([u'à la lumière. Le sucre qui résulte de cette liquéfaction n'étant pas entièrement em- ployé pour le développement de l'algue, on peut le mettre en évidence par le pouvoir réducteur du milieu vis-à-vis de la liqueur de Fehling. La gélatine n'a pas été liquéfiée par Botryd/upsis minor. Quels sont la natui-e et le rôle de ce pigment rouge qui accompagne la chlorophylle? De nombreux travaux ont été faits sur les pigments et en partie sur ceux qui accompagnent la chlorophylle : la xantho- phylle et la carotine. Cette dernière a suscité de nombreuses recher- ches et il n'a pas toujours été facile de déceler si l'on avait à faire à la carotine pure ou à un mélange. Dans ce domaine ont travaillé surtout Cohn, Caspary, Hildebrand, Rostafmski, Frank, Klebs, Karsten^ mais les recherches ont été faites sui- un matériel impur mélangé d'hémato- chrome, de graisse, de chlorophylle, et d'autres substances. Nous avons appelé carotine le pigment répandu dans Botrydiopfii.s minor -Après avoir fait les réactions suivantes indi(|uées par Kohi bien (pie toutes n'aient pas réussi. En traitant Botrydiopui.s minor |)ar S()4 H 2 un obtient une coloration bleue qui passe au rouge lie de vin en chaulTant, si l'on ajoute de l'eau, iimnédiatement la coloration disparaît. En met- tant sur un porte-objet des cellules de Botrydiopsis minor et en ajoutant à la place de SO4 H 2, NO 3 on obtient tout d'abord une coloration bleu 1 Voir Kolil. Vntersuehimgen Hher das Carotin vml sc/iie physiologische Hedeiitung 190^2. (27) HOFFMAiNN-GROBKTY. ÉTUDK DKS ALGUES UNICELLULAIRES 99 clair f|iii passe au bleu vert et au bleu jaunâtre. H C 1 ne nous a donné aucinie réaction de même qu'un mélange de HGl et de thymol. La colo- ration est devenue verdàlre en présence de HCI -f- acide phénique. Kn laissant un certain len)i)s;ia plante dans NOsH concentré on obtient des algues décolorées et si on les traite par l'acide osmique elles pas- sent au brun. Nous avons obtenu la dissolution de cette, carotine dans le chloro- forme, cette dissolution examinée au spectroscope a monti'é des bandes d'absorption dans le bleu et le violet. En faisant évaporer le chloro- forme et en ajoutant de l'acide sulfurique concentré on obtient une belle coloration bleue caractéristique de la carotine. Si sur un papier filtre on fait dessécher quelques colonies de Bolry- diopsis minnv à l'étuve et qu'on traite ensuite le résidu par SO4 H2 concentré, le protoplasma et la membrane des cellules sont détruits et on voit alors au microscope nager sur le porte-objet de grosses gout- tes d'huile rouge. Si après dessèchement à l'étuve on traite le résidu par N Os H concentré, les cellules se décolorent, sont détruites; il ne reste que des gouttelettes d'huile de toutes dimensions (pie l'acide osmique colore en brun. On obtient encore des gouttelettes d'huile colorée en mettant sur un poi-te-objet Botrydiopsis minor dans une solution composée d'alcool (4U "/o) -|- K 0 H (20 Vo) en appuyant légè- rement sur la lamelle recouvrant la préparation on fait sortir des cel- lules, des gouttelettes d'huile colorée par la carotine. Chez les Algues comme chez les Phanérogames la production de la cai-otine est spécilique, elle est dans certains cas favorisée par la lumière (aloës, buxus, sélaginelles) dans d'autres par l'obscurité (carotte, Bolri/diopsis minor sur milieux glucoses). Ainsi on obtient du Chlorella rubescenn sur Detnier V^ + glucose -\- agar des colonies rouges à la lumière, tandis que sur ce milieu elles ne le deviennent pour Botrydiopsis minor qu'à l'obscurité. Quel est le rôle de la carotine dans les plantes ? On a pensé que la 100 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ [ÎOTANIQUE DE GENÈVE (28) carotine servait de protection à la cliloropliyMe^ Ainsi parle Molisch. Lorsqu'il mettait en pleine lumière desaloès, dessélaginelles, les feuilles prenaient une teinle rouge qui de nouveau disparaissait avec la dimi- nution de la lumière, seulement Kohi a montré (pie la carotine absorbe justement les rayons qui n'abiment que peu ou pas la chlorophylle. Escher dans un travail de thèse paru en 1909 sous le titre de ZHr Kenntniss des Carotins und des Lycopins comparant les louctions de la carotine des plantes à celle de l'hémoglobine des animaux qui absorbe l'oxygène, de l'air, note que la carotine absorbe plus de cent fois son volume d'oxygène, ce serait donc un |)igment jouant un rôle dans la respiration. Karsten (Ann. Buitenwrfi Bd. X 1890, p. 38) suppose comme rôle physiologique de la carotine deux possibilités, elle sert comme substance de réserve et comme substance protectrice. Kohi attribue à la carotine une fonction assimilatrice dans les rayons bleus et violets malgré le peu d'énergie mécanique de ces rayons, de même qu'un i-ôle biologique servant d'attrait pour les animaux dans les fleurs, fruits et semences. D'après lui, les taches de carotine chez les inférieurs auraient une importance pour l'absorption de la lumière qui dirige les mouvements de l'individu. Dans le cas qui nous occupe la carotine n'est pas une pj-otection contre la lumière puisque ce sont sur des milieux placés à l'obscurité qu'elle apparaît le plus vite et en plus gi'ande quantité comme siu- glucose -f Detmer ^/a -f- agar. La chlorophylle a-t-elle disparu dans ces conditions parce qu'à l'obscurité l'assimilation n'avait pas lieu, c'est ce dont nous avons voulu nous assurer en faisant l'expérience suivante : quatre Erlenmeyer contenant glucose 2 7" + Detmer ^/s -f- agar et dans lesquels nous avons repiqué Hotrydiop.sis minor à partir d'une colonie verte ont été réunis par des tubes, le tube du premier et celui du quatrième flacon étaient reliés à un flacon con- tenant de la soude caustique. Voici comment était montée l'expérience : * Molisch, H. Ueber poriiberyehenile liolhfàrbmui der Clilororihyllkôrner in hiiibbldllern, D. H. Ges. Bii. XX, 443. (29) IlOFFMANN-nROBKTV. KTUDE IlES ALGUES UNIGELLULAIRES 101 chaque tlac-on élail bouché par un bouchon de caoutchouc muni de deux trous dans les(|uels on plaçait deux tubes de verre courbés à angle droit et fermés par im petit tampon de coton, c'est ainsi que chaque Erlenmeyer était stérilisé à l'autoclave pendant 20 niinutes à la température de H")°. Après la stérilisation, se faisait rensemencement comme à l'ordinaire, puis on réunissait après avoir enlevé les tempons de coton les tubes les uns aux autres, c'est-à-dire I un de celui ou flacon n" 1 , à Pun de celui du flacon n"2, le deuxième tube du flacon n" 2 à Tun de ceux du n" 3 et ainsi de suite au moyen d'un tuyau de caoutchouc (pii aux 2 extrémités de la rangée était relié au flacon contenant la soude caus- tique empêchait l'entrée de CO2 de l'air. Dans ces conditions les colonies se développaient absolument vertes : (|ue l'on ait ensemencé ces milieux soit à partir de colonies vertes, soit à partir de colonies rouges, l'action de la lumière suffisait donc pour amener la formation de la chloro- phylle. La Caroline de Botrydiopsi.s minor est, nous l'avons dit, dissoute dans riniile; celle-ci serait-(dle peut-être plus abondante (juand la chlorophylle ne se développe pas ou |)eu, con)me sur certains milieux indiqués on des facteurs combinés, lumière et milieu ne favorisant pas son développement? Les substances hydrocarbonées de réserve ne se formant pas, elles seraient remplacées par l'huile et la carotine (jui y est dissoute. Si la production d'huile augmente, la carotine augmente-l- elle? F*ensant augmenter la ((uantité d'huile nous avons fait une émul- sion au moyen d'huile d'olive et de gomme aral)i(pie dans les propor- tions suivantes : huile 10 gr., gomme arabi(|iie T» gi-., eau 10 gr., émul- sion (lue nous avons distribuée dans des Erlenmeyer et stérilisée. Ce milieu n'a pas convenu à liolrydiopsk mitior (|ui ne s'y est pas déve- loppé. De nos expériences nous avons conclu (pie la carotine était pour Bolrijdioptiis miiiur surtout une substance de réserve à moins (|ue connue le suppose Kohi, elle ne joue un vù\e dans la respiration. L'assi- milation n'ayant pas lieu sans lumière, serait-il possible qu'une respira- tion peut-être plus forte entraîne un plus fort développement de la carotine ? 102 BULLETIN DE LA SOCJÉTÉ BOTAIS'IQUE DE GENÈVE (30) D'antres expériences ont été laites sur cette plante dans les condi- tions suivantes au moyen de veri'es colorés. Nous nous sommes pour cela servi de boîtes à cigares auxquelles nous avons remplacé le cou- vercle par des verres de même grandeur et de ditTérentes couleurs. Chaque boîte a été entièrement tapissée à l'intérieur de papier noir et des bandes de ce même papier ont été collées à moitié sur le verre, à moitié sur la boîte, de manière à empêcher tout rayon fie lumière blanche de pénétrer dans les cultures. Le verre était disposé du côté d'une fenêtre et la partie supérieure de la boîte était remplacée par un carton percé de 6 trous dans lesquels on pouvait introduire 6éprouvettes dans lesquelles le milieu solilié en biais oiïrait une assez grande sur- face. La partie supérieure de ces éprouvettes sortant de la boîte était recouverte d'une sorte de petite cage de papier noii' facile à eidever loisqu'on voulait, poui- examiner le développement de la plante, sortir l'une ou l'autre de ces épi'ouvettes. Nous avons opéré avec des milieux différents dans chaque boîte placée à la température du laboratoire nous introduisions 6 éprouvettes dont 2 contenant toujours le même milieu. Les vei'res étaient les suivants: verre bleu, vei"re vert, verre rouge, vei're jaune. Les verres colorés ont été examinés au spectroscope. A travers le verre rouge, seuls les rayons rouges ne sont pas atï'aiblis les rayons jaunes sont absorbés à la limite du vert. Le verre jaune absorbe le bleu et le violet. Le verre bleu montri^ deux fortes bandes d'absorption dans le rouge, l'une au milieu, l'autre à la limite du jaune. Il ai)s()ri»e la moitié droite du vert du côté du bleu. Avec le verre vert, toutes les teintes sont atTaiblies et le violet absorbé. Nous avons en outre exposé en même temps qu'à ces divei's ra>ons des éprouvettes contenant les divers milieux à la lumière et à l'obscu- rité. Nous avons employé les milieux suivants : Detmer V^ + saccharose 2 °/o -\- agar. Detmer V^ -\- glucose 2 '^/o -}- agar. Detmer Vs -f- maltose 2 ^/o -|- agar. (31) HOFFMANN-GROBÉTY. ÉTUDE DES ALGUES UNICELLULAIRES 103 Les éprouvettes placées dans les différentes boîtes le 30 novembre 1909 en ont été ressorties quelques minutes au bout de deux semaines, soit le 15 décembre 1909 puis replacées pour être observées encore une fois le 5 janvier 1910. A la première observation nous avons noté les résultats suivants : Les colonies des milieux placés derrière le verre bleu ont été vertes sur les milieux contenant du glucose (ju du saccharose et d'un vert encore plus foncé sur ceux contenant du maltose. Avec le verre jaune pour les milieux saccharose et maltose les résultats ont été les mêmes que ceux précédemment donnés sur glucose, les colonies étaient d'un vert-jaunàtre. Le verre rouge a produit des colonies vertes sur saccha- rose, très vei'tes sur maltose et jaunes sur glucose, d'un jaune plus accentué qu'avec le verre \ ert. Avec le verre vert même résultat qu'avec le rouge, colonies vertes sur saccharose, très vertes sur maltose et jau- nâtres sur glucose. Il en a été de même à l'obscurité, quant à la lumière elle a pi'oduit, connue le verre bleu, des colonies vertes sur glucose. Nous avons examiné ces colonies 15 jours plus tard, soit le 5 janvier 1910. Les colorations de celles placées derrière le verre rouge n'ont fait que s'accentuer; siii' glucose elles étaient jaunâtres, sur saccharose légèrement jaunes au bord, tandis ((ue sur maltose une coloration vert foncé s'est maintemie avec les diftei'ents rayons. Avec le verre jaune, la coloration jaune l'est IVanchement sur glucose et légèrement sur sac- chai'ose, de même qu'a\ec le verre bleu et le vert sur glucose 2",o. Avec le verre vert, les colonies ont une tendance moindre à devenir jaunes. A la lumière et à l'obscui'ité, pas de changement sur saccharose et mal- tose, tandis que de belles colonies jaunes se forment rapidement à l'obscurité sur glucose. Du 19 mars 1910 au 19 avril 1910 deux de ces boîtes, celle à verre rouge et celle à veri<' bleu, ont été placées à l'étuve devant une fenêtre, à une température de 23-2(J" : nous n'avons pas constaté de change- lOi BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE GENEVE (3^) iijt'iit, les colonies sur glucose uni été jaimàlres, celles sur saccharose cruii vei-t-jaiiiiàlre ; (jiianl à celles sur nialtose elles ont été d'un beau vert foncé. Ce seraient donc, d'après nos recherches, les rayons rouges qui einpèclieraient le plus la loi-niatioii de la carutine. Les abonneiuents au Butlelin de la Société bolmuque, S'^e série. Suisse, 10 fr. Etranger. 12 fr. 50 sont perçus par M. VIUEI, 77. lue Jean-Jaquet, Genève Siiiss," - Ciiinel AïK/. Addilions et coiTeclions au Catalogue des Mou^^es des euvimus de Genève. - //m///r/./o^/^ Fragmenta Mouo- orapliia' Labiataniin, fascicule I-. - Cl'odai D^ R. Uevision et cn- Uque d(>s Polvgala suisses. fflem. 0|)lu-ys Botteroni Chod. - liriquel, John'. Notes Holistiques sur les Alpes Léniauieunes. - Chodal, /P II. et Morfin C/i. Coutril)idions mycologiques. — Calloni, W S. c'outrihutious à riiistoire des \ iolettes. - Mn». Observations floristiiiues sur le Tessin méiidional. N" 6, année 18UI, 'r2 p. in-8", (> pi •'''• •^'^^ Contenu : Çhodat D^ M. Ra|)poi-l du Président. - Liste des meni- Iji-i.s. — Penard, Euf/èite, Les Péridiniacées du Léman. — SchiriJ,, />■• Hans. Observations sur une collection de i>lantes du Transvaai. N" 7, années 18^-2-1891, :24l p. in-8, l carte Fr. 3..)() Ikauverd, Gu.slarc. Herltorisations dans la chaîne des Aravis. — nriquel, John. Le Mont Vuacbe, étude de tloristitpie, avec l carte. Schmid'di/ Aug. Une nouvelle Rose bybride. — Idem. Note sur le Dentaria'digitata X l^iunata. - Crrpin, François. Les Hoses du Mont Salève. — Mariin Ch.-Ed. Contribution a la Floiv uiycolo- gique genevoise. Piuche. Ph. Observations sur (piel«pies espèces critiques du genr.' llieracium. — liriijuct, John. Additions et correc- tions à la nionogra|)l.ie du Mont Vuaclie. - Statuts .le la Société botanique de Genève, section de Li Société suiss.> de botanique, dis- cutés et votés en janvier et février 189-i. — Liste des membres. iN-^ 8, années 1895-1897, 80 p. in-8" I;i' 2.50 Contenu : Introduction. Communications scieiititiipies faites pen- dant les années 1895-189(>. Extrait des rapports présidentiels de 1895-1890. — Charles-Ed. Martin. Lescliaïuitignons chez les auteurs grecs et romains. — Aiif/. Schmidcty. Notes tloristi((ues. — Custavc lieauvcrd. Ouelques plantes du versant valaisan des Alp.^s vaudoises. — C. de'Candolle. Sur les phyllonies hypopeltés. — -/. nriiiuet et P. Chenevard. Observations sur quelques plantes raivs ou criticiu.'s Les abonnements au BuUelin de la Société botanique, !Jme série. Suisse, 10 fr. Etrangkr, 12 fr. 50 sont perçus par M. VIISET. 77, rue Jean-Jaquet, Genève des Alpes occidentales. — Modilicalion aux statuts de la Société. Liste des nieudjres. — Avec vignettes dans le texte. No 9, années 1898-1899, 144 p. in-8" Fr. 5.— Contenu : C. de Candolle. Sur les feuilles peltées. — ChaHes-Ed. Martin. Contribution à la Flore niycologi(|ue suisse et plus spéciale- ment genevoise. — P. Chenevurd. Notes tloristiques. — Aug. Schmi- dely. Notes floristiques. — Venance Payot. Enumération des Lichens des rocliers des Grands-Mulets sur le chemin du Mont-Blanc. — Liste des membres. — Avec six planches. N» 10, années 1899-1908, 104 p. in-8" Fr. 3.— Contenu : Charles-Ed. Martin. Rapport présidentiel (année 1902). — Gustave lieauverd. Index des travaux pi'ésentés aux séances de la Société botanique de Genève d'octobre 1899 à juin 1903. — Idem. Rapport sur une excursion tloristique au vallon de la Fillière (Haute-Savoie), le 2 juin 1901. — Alice Rodrigue, D"- es sciences. Etude comparative des mouvements et de la structure de Porliera hygrometrica (avec gravures dans le texte). — Gustave Beauverd. Notes tloristiques sur le massif de la Fillière (Haute-Savoie). — Paul Chenevard. Viola montana X stagnina. — Liste des membres. N» 11, années 1904-1905, 134 p., 1 pi Fr. 4.50 Contenu : C. de Candolle. Observations tératologiques (avec une planche et une gravure dans le texte). — R. Chodat. Une excursion botanique à Majoi-que (avec gravures dans le texte). — ChaHes-Ed. Martin. Contribution à la flore mycologique suisse et plus spéciale- ment genevoise. — Liste des membres. 2""^ Série, Volume I", 1909 Fr. 16.— 396 pages, avec 4 planches hors texte et 89 vignettes. 2""> Série, Volume II, 1910 Fr. 15.- 275 pages, avec 1 planche hors texte, 74 vignettes et 2 tableaux graphiques. 2"^« Série, Volume III, 1911 Fr. 16.— 372 pages, avec 78 vignettes, 2 cartes, et 22 tableaux. New York Botanical Garden Librai 3 5185 00259 711 8 Wi^W t ■"^-^1/^ "■^^k- ' i \ ^^4 ;V -.-it *■! fr-. ^*^m.^ - ^. ^ ■'" ^ J-^^^- K'- ^. ■l^^^iTM^ e.TVTZIH A^ .->*■ 'ii^^*>' ^^It T^.^ • » a;i-